Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission des affaires municipales
Crédits du ministère
Séance du lundi 9 juin 1969
(Seize heures vingt-quatre minutes)
M. SAUVAGEAU (président de la commission des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! La commission des affaires municipales se
réunit dans le but d'étudier les prévisions
budgétaires du ministère. Est-ce que vous voulez procéder
poste budgétaire par poste budgétaire ou pour l'ensemble?
M. LUSSIER: Je propose de procéder poste budgétaire par
poste budgétaire. Est-ce qu'il y a des objections?
M. LAPORTE: Je suggérerais que nous étudiions poste
budgétaire par poste budgétaire sans s'occuper des articles, que
nous étudiions tout le poste 1: Administration, sans nous
inquiéter si cela est dans direction générale du
financement municipal ou direction générale des services
techniques aux municipalités. Quand mes collègues ou moi aurons
fini de poser des questions, nous dirons: Adopté. Je pense que cela sera
plus simple.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1: Administration.
M. LAPORTE: M. le Président, je ne crois pas que l'étude
des crédits des Affaires municipales, cette année, soit
très longue. Nous avons, au cours de certaines interventions à
l'Assemblée nationale quand je dis nous, ce n'est pas le «
nous » solennel de César ou du Pape, mais c'est nous,
députés à l'Assemblée nationale.
M. HOUDE: Je croyais que vous étiez pour dire le « nous
» du ministre des Affaires culturelles.
M. LAPORTE: Non. Nous avons eu l'occasion de faire valoir certains
arguments, de critiquer certaines politiques, ce qui va nous éviter d'y
revenir tellement en profondeur pendant l'étude des crédits.
Je voudrais souligner une chose avec un sourire en coin pour que ce
sourire apparaisse au journal des Débats. C'est la première fois
que nous avons devant nous, depuis la nomina- tion du député de
l'Assomption comme ministre des Affaires municipales, un ministre qui n'est pas
maire.
M. LUSSIER: Un autre sourire en coin pour mol, s'il vous
plaît.
M. LAPORTE: C'est cela. Je voudrais épingler sur le sourire en
coin du ministre combien lorsque j'ai proposé qu'un projet de loi
soit adopté pour éviter que la chose ne soit possible qu'un
citoyen soit à la fois député, maire et ministre des
Affaires municipales on m'avait dénoncé à
l'époque comme l'homme le plus impoli, sournois. Je voudrais revoir le
journal des Débats pour en extraire toutes les épithêtes,
probablement non parlementaires, dont on m'avait abreuvé.
Il reste que quelque temps plus tard, à l'instigation, je pense,
du premier ministre de l'époque, le ministre des Affaires municipales
avait présenté sa démission comme maire, et que c'est
lui-même qui a proposé que la Loi des cités et villes et le
code municipal soient modifiés pour rendre impossible à l'avenir
l'accumulation de cumuls, le cumul de la fonction de maire et de ministre des
Affaires municipales, parce qu'il est clair qu'un homme ne peut consacrer
théoriquement tout son temps à tous ces postes-là en
même temps. Deuxièmement, il y a presque conflit
d'Intérêt entre M. le maire qui va demander des subventions
à M. le ministre. Enfin, le ministre est celui qui est chargé par
la loi de vérifier les comptes de la municipalité qu'il
administre comme maire. Toutes ces choses-là ont finalement
été reconnues comme valables et la loi est maintenant ce qu'elle
est.
Tout ceci pour signaler que la présence d'une bonne opposition
est quand même utile. Si nous n'avions pas à notre corps
défendant... J'ai fait deux choses à l'Assemblée nationale
depuis que je siège dans l'Opposition qui m'ont valu d'être
accusé d'avoir on me l'a dit frappé en bas de la
ceinture, c'est une des deux. Or, il arrive que ce que nous avons
demandé à ce moment-là a été accepté,
et que c'est véritablement le rôle de l'Opposition de prendre des
risques calculés afin que la législation de la province de
Québec soit continuellement améliorée.
Ceci dit, M. le Président, je félicite le ministre d'avoir
pris cette décision. Je suis convaincu qu'il va avec la largeur de vue
que je lui connais, rendre hommage tout à l'heure à l'Opposition
de lui avoir fait une suggestion aussi utile et aussi opportune.
Alors, M. le Président, je n'ai rien à ajouter sur ce
sujet et je laisse la parole à M. le ministre.
M. LUSSIER: Je dois remercier l'honorable député de
Chambly de la gentillesse de bien vouloir me laisser la parole. Mais, disons
que lorsqu'il a fait ses remarques, Je pense bien qu'elles partaient d'un bon
politicien et aussi d'un administrateur public qui, je le crois bien, veut
remplir son rôle de la meilleurre façon.
Il faut bien aussi qu'il songe que, lorsqu'on quitte un poste, si on
veut éviter certaines choses qu'on note, qu'on a notées dans
certains gouvernements, il faut que la succession soit la mieux
préparée possible.
M. LAPORTE: Est-ce que vous aussi allez nous parler de votre
succession?
M. LUSSIER: La succession de...
M. LAPORTE: A la mairie de l'Assomption, de Repentigny.
M. LUSSIER: Ah, oui! Je l'ai bien préparée.
M. LAPORTE: Ce n'est pas la préparation qui n'a pas
été bonne, c'est le résultat.
M. LUSSIER: Le résultat a été excellent. C'est un
excellent homme.
M. LAPORTE: Ah, oui? Vous voyez comment les gens sont
prétentieux, tout le monde prétend que votre candidat a
été battu. Les mauvaises langues!
M. LUSSIER: C'est plus que des mauvaises langues, c'est d'abord
complètement faux.
M. LAPORTE: Faux?
M. LUSSIER: Et Je pense bien que nous n'entrerons pas dans cette
discussion-là.
M. LAPORTE: Ah, non! Surtout pas moi. Vous comprenez que je ne me
laisserai pas entraîner.
M. LUSSIER: Mais, Je n'ai présenté aucun candidat, je n'ai
fait aucune campagne pour un candidat ou pour l'autre... Vous pouvez dire la
même chose que je dis.
M. LAPORTE: Merci. M. LUSSIER: Il faut...
M. LEDUC (Taillon): Tout ce que vous avez fait a été de
préparer votre succession, par exemple.
M. LUSSIER: Oui, cela a été bien préparé.
Très bien préparé.
M. LAPORTE: Etant donné que vous allez bientôt passer
à l'histoire comme ancien ministre des Affaires municipales, vous
devriez nous livrer immédiatement votre testament. Vous devriez nous
dire comment vous avez préparé cela vous-mêmes.
M. PAUL: Je vous mettrais en garde de donner vos recettes.
M. LAPORTE: Ah, non! Nous sommes ici, là. On nous reproche trop
souvent d'être égoïstes les uns envers les autres. Je
voudrais que le ministre nous donne sa recette ou comment on prépare une
succession quand on quitte la mairie pour être seulement ministre des
Affaires municipales.
M. LUSSIER: La recette, je pourrais vous la donner, évidemment
bien simplement, mais... Je pense bien que, dans les circonstances actuelles,
pendant la discussion de mes crédits, je suivrai le conseil d'un
politicien de longue haleine et très prudent, mon leader parlementaire,
et que cette recette, je vous la donnerai en particulier. Si vous me le
permettez aussi, je continuerai...
M. LAPORTE: Alors, c'est votre haleine qui va nous empêcher
d'avoir cette belle recette.
M. PAUL: C'est parce que je ne suis pas assez sot. Passons!
M. LUSSIER: Dans tout ceci, si je peux résumer ma pensée,
tout d'abord il y avait la question de laisser un poste. Pour ce qui est d'une
mairie, je pense bien que, dans les circonstances, il fallait, en plus de
préparer cette succession, voir à ce que je puisse continuer de
bénéficier de l'expérience que je prenais.
L'expérience, dis-je, d'être un élu du peuple au niveau
d'une municipalité est une expérience que de nombreux ministres,
surtout un ministre des Affaires municipales, pourraient avoir avantage
à avoir.
Et, en disant ceci, je ne veux parler de personne en particulier, mais
il est important pour quelqu'un qui occupe un poste semblable d'en profiter
pour acquérir des connaissances et les perfectionner.
Je puis dire que le poste de maire profite énormément
à ceux qui l'occupent et surtout
lorsque les gens qui administrent ont des relations soutenues et
continues. Alors, pour différentes autres raisons qu'il est
peut-être difficile de continuer à élaborer ici, je pense
bien que le poste que j'ai occupé et duquel j'ai consenti à
démissionner à cause du travail très considérable
qui se trouvait et se trouve encore au ministère des Affaires
municipales, dans les circonstances, il était préférable
que je prenne la décision que j'ai prise.
M. LAPORTE: M. le Président, pourrais-je demander au ministre si
cela fait partie de la préparation de la succession que d'aller chercher
dans la municipalité dont on fut maire quelques-uns des très
hauts fonctionnaires pour les amener au ministère des Affaires
municipales?
M. LUSSIER: D'accord! Oui, oui. De toute façon, il y en avait un
qui était M. Leblanc, qui normalement...
M. LAPORTE: M. Leblanc?
M. LUSSIER: ... devait prendre sa retraite au mois d'avril.
M. LAPORTE: Que faisait M. Leblanc?
M. LUSSIER: M. Leblanc était contrôleur-greffier à
la ville de Repentigny.
M. LAPORTE: II était contrôleur et il est devenu
employé au ministère des Affaires municipales.
M. LUSSIER: II est devenu employé au ministère des
Affaires municipales.
M. LAPORTE: Que fait-il au ministère des Affaires
municipales?
M. LUSSIER: II est conseiller spécial du ministre pour la
région de Hull.
M. LAPORTE: Conseiller spécial. Et au niveau de quel salaire?
M. LUSSIER: C'est $18,000 par année.
M. LAPORTE: II doit vous donner beaucoup de conseils! Quel était
son salaire à la municipalité de Repentigny?
M. LUSSIER: Je ne me souviens pas exactement!
M. LAPORTE: Un peu de mémoire.
M. LUSSIER: C'était sûrement $16,000 ou plus environ, par
année.
M. LAPORTE: Quel âge a-t-il?
M. LUSSIER: Son âge? Je ne m'en souviens pas exactement, mais il
doit avoir environ 64 ou 65 ans. Je vous dis ça sous toute
réserve.
M. LAPORTE: Et il est parti avec une pension de retraite de quel
ordre?
M. LUSSIER: De la ville? Une pension minime de la ville de Repentigny.
Je ne sais pas... On me dit que M. Leblanc a 70 ans.
M. LAPORTE: II a 70 ans. Si je comprends bien, il gagne $18,000 par
année...
M. LUSSIER: Oui.
M. LAPORTE: Et il reçoit quelle pension de la ville de
Repentigny?
M. LUSSIER: Je ne le sais pas du tout. Je sais qu'elle est minime en
fait. Mais M. Leblanc il faut le reconnaître aussi comme une personne
ayant toutes ses capacités physiques. Même à l'âge de
70 ans, on ne lui donnerait pas cet âge, sûrement.
M. LAPORTE: Que fait-il? M. LUSSIER: Ce qu'il fait? M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: Le ministère, avec le conseil des ministres, a
décider de régionaliser les affaires municipales. Nous avons
ouvert un bureau à Hull. Vous savez que, dans la région de Hull,
il se tient des conférences des maires depuis au moins un an. C'est une
région qui comporte de nombreux problèmes et des problèmes
très vastes.
Au mois de janvier, le cabinet des ministres m'a confié la
tâche d'être celui qui s'occuperait de la région de Hull qui
s'étend aussi à ce qu'on appelle la région de l'Outaouais
québécois. Dans cette région, nous devons apporter une
présence tout à fait particulière à cause de la
situation de la ville de cette région et aussi à cause de sa
proximité de la capitale fédérale. Cette région, en
grande partie, à la capitale fédérale. Le
ministère, le ministre et aussi le gouver-
nement doivent y inventer certaines structures nouvelles, doivent avoir
l'action la plus dynamique et la plus efficace possible. Il a été
convenu et décidé que le ministre aurait un conseiller
spécial connaissant bien la région et ayant de bonnes notions au
point de vue municipal, que ce monsieur serait en charge de cet organisme de
régionalisation du ministère des Affaires municipales, qu'il
conseillerait le ministre et qu'il exécuterait les ordres, les
résolutions et les décisions prises au niveau du cabinet des
Affaires municipales et aussi du conseil exécutif de la province.
M. LAPORTE: Est-ce que vous avez eu des renseignements quant à la
pension de M. Leblanc? Quelle pension retire-t-il de la ville de
Repentigny?
M. LUSSIER: De Repentigny? Non.
M. LAPORTE: Vous ne savez pas. Est-ce que c'est alors que vous
étiez maire que le système de pension a été
créé à la ville de Repentigny?
M. LUSSIER: C'est lorsque j'étais maire que le système de
pension a été instauré.
M. LAPORTE: Alors un salaire de l'ordre de $16,000 à $17,000
devrait normalement emporter une pension de quel ordre? Est-ce le tiers, est-ce
la moitié?
M. LUSSIER: Ce système de pension a été
instauré, si je me souviens bien, vers l'année 1964. C'est dire
que le temps pendant lequel M. Leblanc a été à l'emploi de
la ville de Repentigny est extrêmement court. Il y avait tout un calcul
de fait avec les actuaires. Je ne pourrais pas vous donner de chiffre.
M. LAPORTE: Quand M. Leblanc a-t-il été nommé
conseiller spécial délégué à la
région?
M. LUSSIER: Pour deux ans à compter du 15 avril de cette
année.
M. LAPORTE: Etablissons d'abord le dossier clairement. Est-ce que M.
Leblanc est entré au service de la province le 15 avril ou s'il
était là avant cette date?
M. LUSSIER: Non. Le 15 avril, l'arrêté ministériel a
été passé...
M. LAPORTE: Vous avez obtenu ses services le 15 avril?
M. LUSSIER: Oui. C'est-à-dire... M. LAPORTE: Le 15 avril
1969.
M. LUSSIER: ... qu'il lui fallait le temps de donner sa démission
en 1969.
M. LAPORTE: Est-ce que c'est avant ou après? Est-ce que cela a
coi'ncidé avec la déclaration du maire de Hull, M. D'Amours,
dénonçant en termes assez vigoureux, l'inaction du gouvernement
du Québec quant I la ville de Hull et se déclarant prêt
à se jeter dans les bras du gouvernement fédéral?
M. LUSSIER: Non, absolument pas. Je vous ai dit tout à l'heure
que nous faisions des conférences des maires depuis un certain nombre de
mois dans cette région. Nous avons constaté qu'il existait de
nombreux problèmes, pas uniquement au niveau de la
municipalité.
Au mois de janvier, par arrêté ministériel, on me
confiait, comme je vous l'ai dit, le soin d'être responsable de cette
région-là vis-à-vis du Conseil exécutif.
Après avoir pris plus amplement connaissance des problèmes qui
existaient dans cette région-là, pour avoir l'action la plus
efficace et la plus rapide possible, il fallait avoir, à mon avis, un
conseiller spécial, avoir quelqu'un là en permanence, une
présence du ministère. C'est ce que nous avons
décidé, c'est M. Leblanc qui a été engagé
par arrêté en conseil.
M. LAPORTE: M. Leblanc. Très bien. Le ministre des Affaires
municipales a-t-il retenu les services, à son ministère, d'autres
personnes qui étaient à l'emploi de la ville de Repentigny?
M. LUSSIER: Oui, il y a l'ingénieur municipal, M. Jean-Paul
Boucher.
M. LAPORTE: M. Jean-Paul Boucher.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que c'est le conseil des ministres qui
l'a engagé comme président de la Régie des eaux.
M. LAPORTE: Je vous remercie. Il n'a pas été engagé
à votre insu, j'imagine?
M. LUSSIER: Non, j'ai eu connaissance de la chose.
M. LAPORTE: Je me demandais s'ils vous avaient... Il y a tellement de
choses curieuses qui se passent, vous savez. Il y a des joueurs de hockey,
personne ne le sait... Mais cet ingé-
nieur-là, vous étiez au courant quand il a
été engagé? Est-ce qu'il est même possible qu'il ait
été engagé sur la recommandation du ministre des Affaires
municipales?
M. LUSSIER: Sûrement.
M. LAPORTE: Sûrement. Quel était le salaire de M. Boucher
à la municipalité de Repen-tigny?
M. LUSSIER: Le salaire de M. Boucher? Encore là vous me posez une
question. Il était près de celui de M. Leblanc.
M. LAPORTE: Donc, autour de $16,000? Quel est le salaire de M. Boucher
comme... Quel poste a-t-il obtenu?
M. LUSSIER: Président de la Régie des eaux.
M. LAPORTE: Président de la Régie des eaux. A quel
salaire?
M. LUSSIER: Le salaire est de $23,000.
M. LAPORTE: Puisque nous y reviendrons lorsque nous étudierons le
poste plus spécialement consacré à la Régie des
eaux, est-ce que M. Boucher a suivi, en matière de pollution de l'eau ou
de traitement de l'eau, des études spécialisées soit au
Canada, soit aux Etats-Unis ou ailleurs?
M. LUSSIER: Quel genre d'études spécialisées
voulez-vous dire?
M. LAPORTE: Le gouvernement de la province de Québec, depuis un
bon nombre d'années, a envoyé au MIT à Boston ou a
envoyé à d'autres endroits des Etats-Unis, spécialement,
de Jeunes ingénieurs ou des ingénieurs avec plus
d'expérience pour aller prendre là des connaissances
théoriques et pratiques spécialisées en matière de
traitement général de l'eau, que ce soit pour consommation ou que
ce soit pour la lutte contre la pollution. Je voudrais savoir si M. Boucher est
un de ces heureux diplômés?
M. LUSSIER: De ce genre de diplôme, non.
M. LAPORTE: Merci, M. le Ministre. Y a-t-il d'autres employés de
la municipalité de Re-pentigny qui ont eu la joie de suivre le ministre
des Affaires municipales?
M. LUSSIER: Non, il n'en a pas d'autre.
M. LAPORTE: M. Leblanc a-t-il été engagé à
la suite d'un concours organisé par la Commission de la Fonction
publique, sur une liste d'éligibilité.
M. LUSSIER: Vous savez fort bien qu'un conseiller spécial ne
passe pas par la Fonction publique...
M. LAPORTE: II a un traitement spécial?
M. LUSSIER: Bien, il a un traitement spécial...
M. LAPORTE: On vous a conseillé de donner au conseiller
spécial un traitement spécial.
M. LUSSIER: Le conseiller spécial, comme je vous l'ai
expliqué tout à l'heure, a une tâche très
particulière à remplir et je vous ai expliqué les
fonctions que je lui ai confiées. Il était absolument
nécessaire au ministre d'avoir pour la région de Hull, un
conseiller spécial. Il fallait qu'il soit le plus compétent
possible, qu'il connaisse les lieux le mieux possible et que le ministre puisse
travailler avec lui d'une façon totale et entière.
M. LAPORTE: Le ministre affirme au député de Chambly qu'il
eut été impossible de créer, dans la ville de Hull ou
ailleurs en province, une régionalisation des services en y
déléguant un fonctionnaire venant des services internes du
ministère des Affaires municipales?
M. LUSSIER: Je pense bien que vous savez aussi, M. le
député, que ce n'est pas ce que f ai affirmé.
C'était une des fonctions, parce que le ministère se
régionalisait au niveau de Hull, mais surtout parce qu'on avait
confié au ministre une tâche très spéciale et assez
complexe dans cette région de Hull. Le ministre lui-même, pour
remplir le mieux possible le rôle qu'on lui avait confié, avait
besoin, au niveau de la région, d'un conseiller spécial.
En même temps, disons que la régionalisation est une
fonction secondaire pour le conseiller spécial dans cette
région.
M. LAPORTE: Vous allez probablement trouver que je vous fais dire des
choses que vous n'avez pas dites, mais c'est quand même dans votre
déclaration. Est-ce que le ministre veut prétendre que, lorsqu'il
s'agit d'un travail spécial et complexe, on ne confie pas cela aux
fonctionnaires du ministère des Affaires municipales?
M. LUSSIER: Absolument pas. L'un n'exclut pas l'autre.
M. LAPORTE: Autrement dit, une fois de plus avec l'administration
actuelle, quand il s'est agi d'un poste très lucratif, $18,000 par
année, au lieu d'avoir recours au personnel qui est formé
quotidiennement aux tâches du ministère des Affaires municipales,
on est allé, tout de go, chercher à l'extérieur un
personnage qui était déjà dans l'entourage du ministre,
qui avait déjà une pension et qui a sa pension de vieillesse
par-dessus le marché. Parce que c'est ça, la
réalité.
M. LUSSIER: Non, là vous extrapolez inutilement, je pense bien.
M. Leblanc est engagé uniquement pour deux ans. Il y a des gens du
ministère qui vont dans la région de Hull. Il y aura un certain
nombre de fonctionnaires qui seront là pendant un certain temps, d'une
façon permanente. D'autres, des directeurs ou des sous-chefs, vont y
aller pendant un certain nombre de jours, de semaines, pour étudier des
problèmes particuliers. Lorsque le ministère veut ou va se
régionaliser ou se régionalise ou qu'il a d'autres
problèmes à étudier, cela n'exclut pas que des gens du
ministère ne puissent pas remplir certaines autres fonctions que celles
qu'ils occupent actuellement. Je ne le crois pas.
M. LAPORTE: Est-ce que M. Leblanc a occupé ces fonctions
municipales dans d'autres municipalités que Repentigny?
M. LUSSIER: M. Leblanc a été à l'emploi de la ville
de Hull pendant un grand nombre d'années. Il a vécu dans cette
région. Il a une expérience assez unique du monde municipal de
cette région. En plus, il a fait partie de différentes
associations et même de la MFOA et a été président
de ces organismes...
M. LAPORTE: Qu'est-ce que c'est que la MFOA?
M. LUSSIER: Cest une association...
M. LAPORTE: Oui, mais si le ministre parle de ce groupement des Nations
unies qui s'appelle, en anglais, la FAO. C'est quoi ça?... C'est la
fédération...
M. LUSSIER: La MFOA...? M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: C'est une organisation qui a maintenant des ramifications
ici au Québec...
M. LAPORTE: C'est la MFA. La « Municipal Finance Officers
Association »?
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LAPORTE: Oui, il y en a des milliers comme ça. Si le ministre
va chercher tous ceux-là à $18,000 par année...
M. LUSSIER: Mais là, vous généralisez. Vous prenez
un cas, c'est-à-dire qu'il s'est passé telle chose, vous croyez
que nous allons faire cela avec tout le monde...
M. LAPORTE: Je voudrais trouver des mots polis, élégants,
pas choquants pour dire au ministre qu'il a un cas précis, flagrant, de
patronage. Plutôt que de prendre ses gars autour de lui, qui sont
compétents, il a commencé par en écarter un grand nombre
qu'il avait autour de lui, qui étaient compétents; il est
allé chercher des gens qui étaient de ses amis personnels au lieu
de donner des promotions à l'intérieur du ministère des
Affaires municipales. C'est un cas flagrant de patronage, $18,000 par
année, sans concours, sans rien du tout. C'est ce que je veux lui
dire.
M. LUSSIER: Non, je m'excuse, ce n'est pas un cas de patronage,
absolument pas. M. Leblanc est un homme extrêmement compétent.
M. LAPORTE: Je ne doute pas de sa compétence. A moins que vous ne
vouliez mettre sa compétence en face de la compétence de vos
fonctionnaires, je n'ai pas d'objection, si c'est le procès que vous
voulez faire.
M. LUSSIER: C'est un poste temporaire.
M. LAPORTE: Si c'est un problème de compétence, dites-le.
S'il y avait incompétence au ministère des Affaires municipales,
dites-le, on va vous entrer dans le même groupe que M. Cardinal. S'il
s'agit de dénoncer vos fonctionnaires, allez-y carrément.
M. LUSSIER: Je n'ai jamais dénoncé mes fonctionnaires et,
à l'intérieur du ministère, il y a eu des promotions. Il y
a d'autres gens qui ne sont plus au ministère pour des raisons x, y.
Il y en a, qui ne sont plus au ministère parce que...
M. LAPORTE: Il y a aussi des raisons z.
M. LUSSIER: Z, mettez-en. Est-ce que nous pouvons arrêter
là parce qu'on peut continuer, il y a différentes raisons.
M. LAPORTE: On peut étudier toutes les raisons z.
M. LUSSIER: Ne parlez pas, M. Wagner est déjà venu
chercher le publiciste de la ville de Repentigny. Vous n' avez pas fait mention
de cela.
Il y en a d'autres qui sont déjà venus chercher des
employés à la ville de Repentigny.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il y a encore des employés à la
ville de Repentigny.
M. LUSSIER: Il y en a encore.
M. LEDUC (Taillon): C'est pourquoi vous parlez de préparer votre
succession en allant chercher des fonctionnaires.
M. LUSSIER: Oui, excepté que c'est une ville de 18,000
âmes. Il y avait au moins 65 employés quand j'ai
démissionné. Il en reste encore plusieurs. Il y avait aussi des
gens qui étaient préparés à prendre la succession
et les postes de ceux qui sont partis. Cela n'a absolument pas nui à la
bonne administration de la ville de Repentigny.
M. PAUL: M. le Président, je pense bien qu'il ne faut pas oublier
une chose, c'est que le ministre des Affaires municipales se voit confier une
tâche spéciale par le cabinet des ministres. Il s'agit, à
ce moment-là, de tâcher de trouver une solution aux
différents problèmes régionaux qui peuvent se
présenter à Hull et dans les municipalités
environnantes.
On demande au ministre d'accomplir un travail que ses fonctions de
ministre ne lui permettent pas de suivre de près. Le ministre des
Affaires municipales, à ce momment-là, se permet de recommander
la nomination de M. Leblanc. Il a donné les raisons pour lesquelles,
à son point de vue, M. Leblanc pouvait facilement accomplir ce travail
parce qu'il avait vécu dans le milieu, parce qu'il connaissait les
problèmes et ce n'est pas au détriment de la promotion à
l'intérieur même du ministère, parce que les fonctionnaires
continuent à avoir droit de regard et à travailler en
coopération avec ce conseiller spécial. Il est également
dans les us et coutumes, tant de la présente administration que de
l'administration précédente, que pour l'engagement de conseillers
spéciaux, le ministre peut, à un moment donné, se voir
dans de meilleures conditions de travail...
M. LAPORTE: M. le Président, c'est peut-être vrai, mais
J'affirme que je n'avais aucun conseiller spécial, j'avais tous les
conseillers du ministère des Affaires municipales, et je me trouvais
fort bien de leurs conseils. Je n'avais pas besoin d'en changer.
M. PAUL: Certainement que l'honorable député conviendra
qu'à ce moment-là, il n'y avait peut-être pas urgence comme
aujourd'hui d'envisager le problème de la régionalisation de
Hull. D'ici quelques jours, nous verrons sous quel aspect il faut envisager
tout ce problème de la régionalisation de Hull, de
Montréal et de Québec. Je suis sûr que la compétence
de M. Leblanc constitue un actif précieux pour le ministre qui, en
quelque sorte, doit répondre auprès du cabinet des
différents problèmes qui se soulèvent dans ce
milieu-là.
Si l'honorable ministre des Affaires municipales a recommandé
l'engagement de M. Leblanc, je crois que sa compétence était un
facteur important dans cette recommandation et la connaissance du milieu
constituait également un actif ou un atout précieux pour la
nomination de M. Leblanc qui, d'ailleurs, n'est que pour un terme fixe de deux
ans.
Je suis sûr que le ministre des Affaires municipales trouve que ce
collaborateur, avec les officiers municipaux qui vont sur place pour constater
l'acuité des problèmes, forment une excellente équipe, une
équipe qui va aider à résoudre les problèmes qui se
présentent dans la région de Hull.
M. LAPORTE: M. le Président, est-ce que le ministre a à
son service d'autres conseillers spéciaux? Pourrais-je avoir les noms et
les salaires, s'il vous plaît?
M. LUSSIER: M. Lacasse.
M. LAPORTE: Conseiller spécial?
M. LUSSIER: Conseiller spécial, $1,500 par mois...
M. LAPORTE: C'est $1,500 par mois, cela fait $18,000 si je comprends
bien.
M. LUSSIER: Et M. Yves Poisson. Oui, M. Poisson de même.
M. LAPORTE: M. Yves Poisson, $18,000 également.
M. LUSSIER: Et M. Aristide Girardin.
M. LAPORTE: M. Girardin, encore$18,000?
M. LUSSIER: Non, M. Girardin, $1,250 par mois.
M. LAPORTE: Quoi? Est-il moins conseiller ou moins spécial?
M. LUSSIER: Il est spécial quand même.
M. PAUL: Avec un petit s au lieu d'un grand S.
M. LUSSIER: Il est sous les ordres de M. Poisson et de M. Lacasse.
M. LAPORTE: Il est sous les ordres de M. Poisson, il est conseiller
spécial à M. Poisson et à M. Lacasse? En ce qui me
concerne, je dis au ministre que, sur son administration, j'ai l'intention de
décortiquer complètement son bureau. Je veux savoir combien il y
a de personnes qui travaillent là, et à quel salaire?
M. PAUL: Il ne faudrait pas le démeubler. M. LAPORTE: Je ne le
dé meublerai pas.
M. LUSSIER: C 'est vous qui me l'avez meublé quelques jours avant
de le quitter.
M. LAPORTE: Je le sais. J'ai assez hâte d'y retourner. Monsieur,
ménagez mon mobilier.
M. LUSSIER: Vous allez faire une dépression avant.
M. LAPORTE: Alors, M. le Président, M. Leblanc a 70 ans, il est
pensionné de la ville de Repentigny et il s'occupe de
régionaliser la région de Hull. Est-ce que Je peux savoir ce que
régionalise M. Lacasse?
M. LUSSIER: M. Lacasse s'occupe des problèmes de transport en
commun. Il faisait partie de la commission qui a oeuvré au niveau du
Québec métropolitain. Il fait partie aussi du groupe de travail
de Montréal pour la commission de transport et le bureau du Plan
a surtout étudié le transport sur la rive sud il
était le conseiller de ce groupe de travail de la rive sud parce que les
responsabilités que nous lui avons confiées et pour
Montréal et pour Québec étalent de grandes
responsabilités. Actuellement, M. Poisson...
M. LAPORTE: Non, M. Lacasse.
M. LUSSIER: M. Poisson est au même titre, c'est-à-dire
qu'ils s'occupaient tous les deux de l'étude du transport en commun.
M. LAPORTE: Est-ce que M...? Non, je vous en prie, c'est fort
intéressant.
M. LUSSIER: A cette époque, ce comité de la ville de
Québec se composait aussi de Me Jean-Paul Drolet, mais, depuis que
l'étude de Québec est terminée, M. Drolet n'est plus
conseiller spécial.
M. LAPORTE: Parce qu'il a été conseiller
spécial?
M. LUSSIER: Jusqu'à la fin. Il faisait partie de...
M. LAPORTE: M. Drolet était conseiller spécial parce qu'il
était dans le groupe de travail?
M. LUSSIER: Il était lui aussi à $18,000 par
année.
M. LAPORTE: C'était $18,000 par année.
M. LUSSIER: Oui, mais il s'occupait de toute cette étude, du
groupe de travail. Il y a deux façons de faire une étude de
problèmes en profondeur, soit nommer une commission spéciale ou
employer des conseillers spéciaux. Actuellement, MM. Lacasse et Poisson
s'occupent du transport en commun à Hull et aussi du
problème...
M. LAPORTE: A Hull, eux aussi, M. Poisson et M...
M. LUSSIER: Depuis qu'on a déposé ici à
Québec, l'étude du transport en commun de la région de
Québec métropolitain, nous avons demandé à MM.
Lacasse et Poisson de commencer une étude semblable dans la
région de Hull.
M. LAPORTE: Quelle est la compétence de M. Laçasse dans le
transport en commun, sauf celle qu'il a acquise, évidemment, aux frais
du ministère?
M. LUSSIER: L'expérience, c'est-à-dire dans sa pratique
privée c'est un vérificateur, c'est un c.a., c'est un expert
comptable pour la Régie des transports. Il a été
directeur...
M. LAPORTE: C'est un comptable?
M. LUSSIER: Oui, c'est un c.a., un comptable agréé, c'est
un directeur au budget de Transportation Management Corporation. Il
était délégué à l'exécutif et conseil
spécial du président de la SPIl incorporée. Je ne sais pas
ce que c'est.
M. LAPORTE: SPH? S doit être pour spécial.
M. LUSSIER: C'est pour spécial.
M. LAPORTE: H, c'est pour a, le peuple en a (h) assez.
M. LUSSIER: Oui.
M. LAPORTE: M. Lacasse, qu'est-ce qu'il faisait? C'est lui qui
était...
M. LUSSIER: II était président de la commission
Lacasse.
M. LAPORTE: Ah! il était président de la commission
Lacasse, sans doute à cause de son nom.
M. LUSSIER: En fait il était président du transport en
commun pour la région métropolitaine et, en même temps, il
faisait partie du groupe de travail qui avait été formé
à Montréal pour le transport en commun, qui comprend des
délégués de Montréal, des gens des villes de
banlieue et aussi des gens du ministère des Affaires municipales.
M. LAPORTE: Voulez-vous me permettre, était-ce votre gars secret
de l'an passé?
M. LUSSIER: C'est le gars secret de l'an passé.
M. LAPORTE: L'ultra-secret, je comprends, je m'explique pourquoi vous
étiez si gêné de donner son nom.
M. PAUL: Vous voyez pourquoi il était spécial.
M. LAPORTE: Bien, voyons donc! C'est un comptable qui fait rapport sur
le transport en commun.
M. PAUL: Non, non, non!
M. LUSSIER: C'est un comptable qui a de l'expérience parce qu'il
a été à la Régie des Transports du Québec
pendant un bon bout de temps. Combien d'années? Je ne sais pas, mais
c'est un expert comptable pour la question du transport.
M. LAPORTE: C'est-à-dire qu'il était expert comptable pour
la question des budgets. Il y a des gens, des mauvaises langues encore, qui
prétendent encore que sa seule expérience, c'est qu'il prenait
souvent l'autobus.
M. LUSSIER: Ce ne sont sûrement pas de bonnes langues.
M. LAPORTE: Non, je n'aurais pas répété cela
moi-même personnellement, mais je veux dire au ministre que voici encore
un cas où un homme n'a pas, à moins qu'on ne nous
l'établisse clairement, une compétence particulière dans
la chose transport...
M. LUSSIER: Oui, oui, il a une compétence dans la chose
transport, il a été à l'emploi du ministère des
Transports et Communications; c'est un comptable qui s'est occupé...
M. LAPORTE: II y a des portiers aussi à l'emploi du
ministère des Transports et Communications.
M. LEDUC (Taillon): A quel titre exact était-il à l'emploi
de la Régie des Transports?
M. LUSSIER: A quel titre exactement?
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que M. le ministre n'a pas mentionné
tantôt qu'il contrôlait les budgets.
M. LUSSIER: II s'est occupé de budgets...
M. LEDUC (Taillon): Oui, mais à quel titre était-il
à l'emploi du ministère des Transports comme le ministre l'a
mentionné tantôt. Que faisait-il là?
M. LUSSIER: Exactement, je ne l'ai pas ici dans mes notes et je ne
voudrais pas dire des choses qui ne seraient pas exactes, mais il occupait un
poste responsable au niveau de cette organisation.
M. LAPORTE: Dans l'enquête qui lui a été
confiée, est-ce qu'il y avait une partie qui concernait les budgets?
M. LUSSIER: Oui, il fallait qu'il étudie...
Lorsqu'il a été question soit d'acheter de gré
à gré ou d'exproprier les services de transport en commun
existants, il fallait absolument qu'il connaisse la valeur de ces actifs, il
fallait aussi qu'il puisse établir la rentabilité d'un
système ou, si les villes étaient responsables, de quelle
façon elles pouvaient l'administrer, avec déficit possible ou
sans déficit possible; s'il y avait déficit, à combien
cela serait; s'il y avait une commission de transport établie ici pour
Québec, quel serait le prix des billets pour les trajets
suggérés, pour les trajets envisagés. Or il y avait un
côté de comptabilité très important dans le rapport
que ces gens avaient à remettre au ministère.
M. LAPORTE: C'est surtout pour le côté de la
comptabilité que M. Lacasse s'est vu accorder le titre de conseiller
spécial.
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas uniquement à cause de cela, mais
parce que M. Lacasse avait de l'expérience dans le transport en
commun...
M. LAPORTE: Cest cela que nous nions justement!
M. LUSSIER: Et, deuxièmement, c'est parce qu'il avait aussi une
expérience assez vaste dans les budgets des gens qui font du transport
en commun.
M. LAPORTE: Nous acceptons cela. Est-ce que M. Lacasse s'est vu mettre
à sa disposition un budget pour consulter d'autres personnes?
M. LUSSIER: Pouvez-vous me reformuler votre question?
M. LAPORTE: M. Lacasse a-t-il eu à sa disposition, de la part du
ministère des Affaires municipales, des crédits pour organiser
une consultation avec des experts en transport en commun, en vue de la
préparation de son rapport?
M. LUSSIER: M. Lacasse a travaillé au ministère des
Affaires municipales avec les employés qui y étaient. S'il avait
besoin de consulter un chef de service ou un directeur général ou
s'il avait besoin des dactylos, c'est à l'intérieur même du
ministère qu'il les prenait. Et quand il voulait faire des
réunions, s'il avait besoin d'en faire, il y avait les locaux du
ministère qui étaient à sa disposition.
Des conseillers, voulez-vous dire que lui puisse conseiller des gens
qui... Il a consulté des études, par exemple l'étude de
Vandry, des études déjà exécutées par le
ministère ou d'autres que celles du ministère. Mais, M. Lacasse,
M. Poisson, M. Girardin et M. Drolet n'avaient pas besoin... Ils sont
allés à Toronto voir les gens qui exploitent le Toronto
métropolitain; ils sont allés à Boston. Il y a
peut-être d'autres endroits, d'autres personnes ou d'autres organisations
qui ont été consultées. Vous me demandez ça de
mémoire, mais ce sont des gens qui sont allés visiter ou
consulter si on veut employer ce terme. Mais M. Lacasse n'avait pas besoin
d'engager d'autres personnes pour lui-même. S'il en avait eu besoin, il
nous en aurait fait part. Ce qui prouve, une fois de plus, sa
compétence.
M. LAPORTE: Ah, je pense bien!
M. LUSSIER: Surtout si vous avez lu le rapport de cette enquête
faite dans un temps aussi court. Et, il n'a pas besoin d'engager d'autres
personnes.
M. LAPORTE: Bon! Alors je pose la question pour que ce soit inscrit.
J'imagine que M. Lacasse a été engagé à la suite
d'un concours et après l'émission d'une liste
d'éligibilité par la Commission de la Fonction publique?
M. LUSSIER: II n'est pas nécessaire, comme je l'ai dit pour M.
Leblanc, de passer un concours dans les circonstances: c'est un conseiller
spécial du ministre. Il y en a d'autres si vous, vous ne l'avez
pas fait qui ont engagé des conseillers spéciauxpour
étudier des problèmes particuliers. Ces gens demeurent au
ministère pour un certain nombre de mois et, lorsque le travail est
terminé, ces gens le quittent. On les engage pour différentes
raisons, quand il y a une étude à faire. Je ne vois pas pourquoi
un conseiller spécial doive passer par la Fonction publique et une liste
d'éligibilité.
M. LAPORTE: C'est-à-dire que je le vois différemment.
Coiffer le bonhomme ou le monsieur, quel qu'il soit, du titre de conseiller
spécial, c'est précisément l'un des moyens que l'on a pris
régulièrement pour contourner la loi qui avait été
adoptée disant que tous les fonctionnaires sauf les
sous-ministres qui sont nommés directement par le conseil des ministres
et pour quelques postes très rares seraient soumis à une
loi uniforme pour les fonctionnaires de la province de Québec. On est
rendu, dans ce
seul ministère, à quatre, et on ajoute à ça
un cinquième qui n'est plus à l'emploi du ministère, M.
Drolet.
Alors, est-ce que M. Lacasse consacre tout son temps au
ministère?
M. LUSSIER: II ne consacre pas... C'est à dire qu'entendez-vous
par tout son temps? Combien d'heures par semaine?
M. LAPORTE: Non. Je vous demande: Est-ce qu'il a un autre emploi?
M. LUSSIER: Oui, il y a un autre emploi. M. LAPORTE: Que fait-il?
M. LUSSIER: Il est président de la Drummond Welding &
Steel.
M. LAPORTE: Président de la Drummond Welding & Steel.
M. LUSSIER: Oui.
M. LAPORTE: On se rapproche de votre comté, M. Leduc.
M. LEDUC (Taillon): Oui, j'aurai quelques questions tantôt.
M. LAPORTE: Il est président de la Drummond Welding &
Steel.
M. LUSSIER: C'est ça!
M. LAPORTE: Pour employer une expression qui est bien connue, est-ce que
c'est la Drummond Welding & Steel qui est son « sideline » ou
le ministère des Affaires municipales?
M. LUSSIER: Lorsqu'il était au ministère, je peux vous
dire le temps que M. Lacasse a dû consacrer pour étudier et
rédiger tout ce rapport; il a consacré un nombre d'heures
très considérables à l'étude de ce
problème.
M. LAPORTE: Oui, mais...
M. LUSSIER: Et laissez-moi vous dire aussi autre chose. C'est que vous
parlez de conseillers spéciaux.
M. LAPORTE: Oui, oui!
M. LUSSIER: Et vous dites aussi qu'on peut engager des fonctionnaires...
une liste d'éligibilité et vous dites qu'il peut exister au
niveau d'un ministère ou du gouvernement des problèmes qui
doivent être étudiés d'une façon tout à fait
particulière et spéciale.
Le système que nous avons voulu employer, c'est qu'au lieu de
nommer une commission pour étudier les problèmes du transport en
commun composée de gens complètement en dehors du
ministère avec un personnel de secrétaires, un bureau, etc., nous
avons voulu, que ce soient des conseillers spéciaux auprès du
ministre, que ces gens-là se servent de tout ce qui existe au
ministère pour accomplir leur travail.
M. LAPORTE: Tous ces gens se servent!
M. LUSSIER: Non, écoutez bien, je pense que c'est plus
sérieux que cela. Et en même temps que ces gens qui travaillent au
ministère font des études, consultent, reçoivent des
mémoires, il faut qu'ils soient en contact quotidiennement avec les
différentes directions générales et les différents
services du ministère, pour qu'ainsi tout le monde, au ministère,
puisse mûrir ou évoluer sensiblement au même rythme que ceux
qui ont des études très spéciales à faire.
Je pense bien que cette méthode que nous avons employée
dans cette circonstance a été très fructueuse parce que
cette étude s'est faite dans un temps record, pour un montant assez
minime pour la complexité du problème à étudier, si
on compare à ce qu'il en a coûté pour d'autres commissions,
par exemple la commission Vandry. En effet, au ministère et du
côté du service juridique, du côté aussi des
différentes directions générales, les gens sont beaucoup
plus au courant du problème du transport en commun du Québec
métropolitain et aussi des autres problèmes du Québec
métropolitain et, ainsi, avec le comité d'élaboration des
politiques, nous avons pu élaborer une loi de la communauté
urbaine à laquelle se greffe la commission de transports.
De la façon dont nous avons procédé à
l'étude de ce problème qui était d'importance majeure pour
le Québec, cela a coûté peu cher au gouvernement. Nous
avons connu ensemble le problème du Québec métropolitain
disons qu'actuellement, ce qui nous intéresse le plus, c'est le
transport en commun. Nous pouvons y apporter la solution la plus
immédiate et, je pense bien, la meilleure dans les circonstances, parce
que ceux qui ont fabriqué cette loi le service d'urbanisme, le
bureau du plan eh bien ils sont au courant du problème. Eux aussi
ils ont mûri, comme je le disais tout à l'heure, ils ont
évolué...
M. LAPORTE: Quelle loi?
M. LUSSIER: Nous allons déposer...
M. LAPORTE: Ah!
M. LUSSIER: ... ces jours-ci un document de travail qui est un
avant-projet d'une loi de la communauté urbaine de Québec avec
tout ce qui s'y rattache, mais ceci ne s'est pas fait du jour au lendemain et
cela ne se fait pas...
M. LAPORTE: Cela, je suis d'accord avec vous! Je suis d'accord avec le
ministre.
M. LUSSIER: ... sans un travail très soutenu, un travail au
niveau du ministère, un travail d'équipe. C'est dans cette
perspective que nous avons voulu avoir plutôt des conseillers
spéciaux que de former des commissions d'étude: on en envoie un
dans tel champ, et on en envoie un autre dans tel champ. Tout à coup,
lorsque cela nous revient au bout de deux ans, il faut que les gens du
ministère commencent à lire et à faire des commentaires
pour se mettre au diapason de ces gens et, après, il faut commencer
à essayer de fabriquer une loi. Cela prend beaucoup plus de temps et
coûte beaucoup plus cher dans certaines circonstances.
Cette formule que nous avons employée, dans ce cas-ci, je ne veux
pas dire qu'elle devrait être généralisée, mais la
formule des commissions non plus ne doit pas être une formule qu'on doit
généraliser. Dans certaines circonstances, selon les besoins,
nous devons employer une formule et non l'autre. Il n'existe pas de
panacée au point de vue des formules comme pour d'autres choses.
M. LAPORTE: M. le Président, les commissions d'enquête,
quand on décide d'étudier en profondeur un problème comme
celui-là, ont au moins l'avantage que les gens savent de quoi il s'agit.
Les gens qui ont quelque chose à dire sont invités à le
faire et le public est tenu régulièrement au courant.
On se souviendra que, l'an dernier, je ne sais pas au nom de quelle
cachotterie, le ministre s'est défendu pendant toute une soirée
de révéler les noms de ses conseillers. Dans un grand nombre de
cas également, les commissions d'enquête ont ceci d'avantageux
pour les citoyens de la province de Québec, que, quand on nomme des
enquêteurs pour une période de six mois ou d'un an, il arrive,
dans bon nombre de cas, que les personnes qui sont nommées
reçoivent de l'organisation où elles travaillent un congé
sans solde et peuvent consacrer tout leur temps à cela. Ce fut le cas,
par exemple, de M. André Laurendeau qui, dès qu'il a
été nommé membre de la commission Laurendeau-Dunton, a
demandé au Devoir un congé sans solde et a consacré tout
son temps à la tâche qu'on lui a confiée.
Vous avez actuellement un M. Lacasse, que je ne connais pas
personnellement, qui est président d'une très importante
compagnie et qui s'est vu confier à $18,000 par année une
enquête au sujet de laquelle il n'était pas
particulièrement compétent. Il est encore sur la liste de paie de
la province de Québec, à temps partiel, à $18,000.
M. le Président, je trouve une fois de plus que le ministre a
pris le moyend'undétour pour accorder à une personne je ne
sais pour quelle raison un traitement additionnel non vérifiable
par l'opinion publique de $18,00 par année en le coiffant du titre de
conseiller spécial. Depuis combien de temps M. Lacasse est-il conseiller
spécial auprès du ministère?
M. LUSSIER: Cela a débuté, si je ne me trompe le 23 avril
1968.
M. LAPORTE: 1968, et ça va durer encore combien de temps?
M. LUSSIER: M. Lacasse comme président de l'étude du
transport en commun de la région métropolitaine et de celle de
Hull, a fait un travail... Vous pouvez lire son rapport. Le sérieux, la
compétence, je pense bien, se réflètent à la
lecture du rapport. Il a participé en même temps au groupe de
travail et participe encore au groupe de travail de la
Commissionde transport de Montréal et il doit s'y préparer parce
qu'il y a des réunions. Il participe actuellement au groupe de Hull. Si
ce monsieur peut travailler 80 heures par semaine ou plus, je crois bien que
nous ne devons pas lui en faire grief. Au montant qu'il reçoit pour la
compétence et le travail qu'il a donné, je pense bien que $18,000
pour la somme de travail qu'il a donné, il n'y a rien d'exhorbitant
là-dedans, au contraire.
M. LAPORTE: Je vais poser au ministre une question théorique. Je
demande au ministre de déposer ici la liste de tous les fonctionnaires
de son ministère qui consacrent tout leur temps et toute leur
compétence aux affaires municipales dans la province de Québec et
qui reçoivent $18,000 par année. Y en a-t-il plus que 4 ou 5 chez
vous?
M. LUSSIER: Au ministère?
M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: Actuellement?
M. LAPORTE: Permettriez-vous à votre sous-ministre qui est
extrêmement compétent et qui a une capacité de travail
considérable, d'accepter un emploi à l'extérieur en disant
s'il veut travailler 80 heures par semaine, c'est son affaire?
M. LUSSIER: Il faut toujours considérer qu'un conseiller
spécial est uniquement là pour un certain nombre de mois.
M. LAPORTE: Un conseiller spécial, c'est ça!
M. LUSSIER: C'est tout simplement pour un certain nombre de mois.
M. LAPORTE: Ce qu'il y a de spécial dans le conseiller
spécial ce n'est pas le conseiller, c'est le spécial.
M. LUSSIER: Est-ce qu'on va exiger, dans ces circonstances, qu'il quitte
son emploi? On sait fort bien qu'avec l'organisation qui existe qu'il n'a pas
besoin d'être là, que c'est une organisation qui marche et que ce
n'est pas une nouvelle organisation et on peut se passer de sa présence
pendant de nombreuses heures. Je pense bien qu'on ne peut pas exiger autant que
cela.
M. LAPORTE: Bon, va pour M. Lacasse. M. Poisson, quel est son curriculum
vitae? Qui est-il?
M. LUSSIER: M. Poisson est un monsieur qui demeure ici à
Québec. Il a une expérience comme
secrétaire-trésorier de la Chambre de commerce du district de
Québec?
M. LAPORTE: M. Poisson a été
secrétaire-trésorier?
M. LUSSIER: C'est un résidant de Québec. M. LAPORTE:
Résidant de Québec.
M. LUSSIER: Je crois qu'il est natif de Québec. De toute
façon, il demeure ici depuis de nombreuses années. Il est
secrétaire-trésorier de la Chambre de commerce du district de
Québec. Il était directeur général adjoint du
bureau de l'Industrie et du Commerce du Québec métropolitain
Incorporée puis directeur général de l'organisme
précité. Comme spécialisation, il s'est occupé de
promotion industrielle, de promotion maritime et de questions portuaires; de
recherches économiques, de développement régional, de
relations intermunicipales.
M. LAPORTE: S'il s'était occupé de transport, cela aurait
été parfait, M. Poisson a-t-il un autre emploi?
M. LUSSIER: Non. Tout le temps de M. Poisson est consacré aux
Affaires municipales.
M. LAPORTE: Aux affaires municipales. E st-ce que M. Poisson a
travaillé également dans ce groupe de travail qui s'est
occupé du transport en commun...
M. LUSSIER: A Québec.
M. LAPORTE: ... à Québec? Qu'est-ce qu'il fait
actuellement?
M. LUSSIER: En plus de la question du transport en commun de
Québec, M. Poisson s'est occupé aussi du transport de
l'Ile-aux-Coudres. Actuellement, avec M. Lacasse, il s'occupe de l'étude
du problème du transport en commun de la région de Hull et il a
participé à la rédaction du projet de loi sur le transport
en commun. Il a aussi participé, dans le projet de loi, 3.
l'élaboration d'une structure pour la promotion des parcs industriels
dans la région de Québec. Il a participé aussi à
l'étude et à la mise au point, dans ce document de travail des
structures pour la future communauté urbaine de Québec.
M. LAPORTE: Est-ce que M. Poisson est entré au ministère
des Affaires municipales après qu'il eut perdu son emploi ou si c'est
vous qui êtes allé le chercher là?
M. LUSSIER: C'est nous qui sommes allés le chercher au BICQM.
M. LAPORTE: Le BICQM, le bureau...
M. LUSSIER: Le Bureau industriel et commercial du
Québec-Métropolitain Inc.
M. LAPORTE: C'étaient les deux experts en transport en commun,
MM. Lacasse, spécialiste en budgets, et Poisson, spécialiste en
promotion maritime. Tous les deux à $18,000 par année.
M. LUSSIER: Bien non...
M. LAPORTE: Bien, c'est vous qui m'avez dit cela...
M. LUSSIER: Bien non. J'ai dit bien autre chose que cela.
M. LAPORTE: Bien oui, je me demandais et je me disais: A chaque fois mon
argument va disparaître, il va parler de transport. En aucun moment.
C'est un autre voyageur en autobus.
M. LUSSIER: M. Poisson est un type qui a fait des études sur le
Québec métropolitain à plusieurs points de vue.
M. LAPORTE: Est-ce que le ministre peut affirmer qu'il a fait une
étude sur le Québec métropolitain au point de vue du
transport avant celle que vous lui avez confiée?
M. LUSSIER: Une étude semblable à celle qu'il a faite, il
est bien évident que non.
M. LAPORTE: Bon, un autre qui prend son expérience à nos
dépens.
M. LUSSIER: On me dit qu'il en a déjà fait pour la chambre
de commerce.
M. LAPORTE: Pour la chambre de commerce...
M. PAUL: Dans les cas de MM. Lacasse et Poisson, il ne faut pas oublier
que ce travail est, pour une période déterminée, bien
particulier. Il ne s'agit pas de fonctionnaires permanents.
M. LAPORTE: Je m'excuse. Je vais poser la question au ministre. Est-ce
que M. Poisson est à l'emploi du ministère de façon
permanente ou non?
M. LUSSIER: M. Poisson est engagé comme conseiller
spécial. Le conseiller spécial est uniquement pour un certain
temps...
M. LAPORTE: Quel est ce certain temps? E st-ce qu'il y a un contrat?
M. LUSSIER: Jusqu'à avril 1970.
M. LAPORTE: Jusqu'à avril 1970. Est-ce que c'est votre intention
de renouveler le contrat de M. Poisson?
M. LUSSIER: Quand, après avril 1970?
M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: Quand ce sera le temps, nous prendrons la
décision.
M. LAPORTE: Très bien. Je vous redonne l'antenne.
M. PAUL: Non, non, vous me l'avez enlevée juste au bon
moment.
M. LAPORTE: Bon... Or, vous avez M. Leblanc, $18,000 par année.
Vous avez M. Lacasse, $18,000, et là on a M. Poisson, $18,000 par
année, conseillers spéciaux. Pas de Commission de la Fonction
publique, de nomination directe. Pas à temps plein dans le cas de M.
Lacasse. M. Leblanc est S temps plein lui?
M. LUSSIER: M. Leblanc est à temps plein. M. LAPORTE: II est bien
bon.
M. LUSSIER: C'est-à-dire qu'il n'a pas d'autre emploi.
M. LAPORTE: Il n'a pas d'autre emploi. Mais il ne s'en cherche pas
toujours?
M. LUSSIER: Pas que je sache.
M. LAPORTE: Il y a M. Girardin. Qui est M. Girardin?
M. LUSSIER: M. Girardin est un spécialiste en transport par
automobile et un spécialiste en transport par traversier.
M. LAPORTE: C'est un spécialiste en transport par traversier? Si
vous aviez un fleuve dans votre ministère, vous seriez parfait, vous. Un
spécialiste en transport maritime, un spécialiste des
traversiers...
M. LUSSIER: Oui. Absolument.
M. LAPORTE: Est-ce que c'est lui qui va faire disparaître le
péage? Non?
M.LUSSIER: Oui, oui.
M. LAPORTE: Vous le payez $15,000 par année pour faire
disparaître... Gardez-le précieusement.
M. LUSSIER: Le transport a étudier entre Lévis et
Québec et le transport par bateau. Il y avait des bateaux qui avaient
été expro-
priés par Québec, parce que le pont a été
construit.
M. LAPORTE: A Trois-Rivières. M. LUSSIER: A
Trois-Rivières.
M. LAPORTE: Jusqu'à ce que vous constatiez qu'on n'en voulait pas
à Québec de ces bateaux-là.
M. LUSSIER: Non, non.
M. LAPORTE: Oui, oui. Dites-moi non, et nous allons vérifier
cela.
M. LUSSIER: Québec n'en veut pas?
M. LAPORTE: Je vous dis que les gens du transport à
Québec, sur les traversiers ont dit que les bateaux qui venaient de
Trois-Rivières avaient besoin de transformations très
considérables pour être utilisables. C'est probablement cela que
M. Girardin a voulu dire.
M. LUSSIER: Une étude a été faite par un architecte
naval, et nous avons un rapport.
M. LAPORTE: Je m'excuse pour cinq minutes, je vais aller à...
M. LUSSIER: Lorsqu'on a rendu public le rapport Lacasse...
M. LAPORTE: Mettez de côté le cas de M. Girardin, je vais
revenir.
M. LUSSIER: D'accord. Alors, nous continuons.
M.LEDUC (Taillon): Est-ce à ce moment-ci que le ministre veut
qu'on parle de l'étude qui a été faite par ces messieurs
sur la rive sud de Montréal ou s'il veut attendre au poste d'urbanisme
où l'an dernier on en avait discuté?
M. LUSSIER: Très bien.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce qu'il y a des salaires ici, à
l'article 8...
M. LUSSIER: Poste budgétaire 1, article 8?
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, au poste budgétaire 1, article 8:
Honoraires et autres dépenses. Est-ce que les honoraires de ces
conseillers spéciaux entrent dans les $250,000 que nous trouvons en
fait?
M. LUSSIER: Oui, c'est cela, avec les commissions d'enquête aussi
sur Saint-Michel, Pointe-aux-Trembles et Anjou.
M. TREMBLAY (Montmorency): Monsieur le Ministre, est-ce que la
nomination de ces conseillers spéciaux vous permet d'avoir des rapports
plus rapides des enquêtes et études qui se font sur
différents problèmes urbains dans la province.
M. LUSSIER: Desquels parlez-vous?
M. TREMBLAY (Montmorency): Nous parlions des conseillers
spéciaux. Vous confiez des responsabilités, si je comprends bien,
à des individus qui semblent qualifiés et compétents et
qui vous fournissent des rapports, tel le rapport Lacasse sur le
problème du transport en commun pour la région de Québec.
Est-ce que vous les avez en fait? Parce que je vois ici, par exemple, le
rapport de la commission d'urbanisme. J'admets que c'est un problème
assez vaste, mais cela a tout de même pris cinq ans avant d'avoir le
rapport.
M. PAUL: Quel rapport?
M. TREMBLAY (Montmorency): Celui-ci. Est-ce que cela vous a permis
d'avoir des rapports beaucoup plus rapidement? Parce que nous vivons
actuellement dans un monde municipal qui est en évolution continuelle.
J'ai remarqué que le rapport Lacasse est sorti relativement rapidement
pour un rapport gouvernemental, parce que nous sommes habitués à
attendre de très longues années avant d'avoir ces rapports, de
telle façon que, parfois, les problèmes se sont
réglés d'eux-mêmes ou, s'ils ne se sont pas
réglés, ils se sont aggravés de façon
étonnante.
Est-ce que ces conseillers spéciaux, qui ont des
responsabilités bien précises dans des cas bien particuliers,
vous permettentd'obtenir ces rapports rapidement et de pouvoir apporter des
solutions rapides aussi?
M. LUSSIER: D'accord, et cela empêche de faire double emploi dans
certaines études, aussi parce que ces gens-là peuvent circuler
plus librement à l'intérieur du ministère et se servent
déjà des connaissances acquises au niveau du ministère et
des facilités qui existent au niveau du ministère. Dans ce cas
particulier, je ne dirai pas que cela peut être bon dans tous les cas ou
dans toutes les études que nous avons à faire...
M. TREMBLAY (Montmorency): Sur des questions telles que le transport en
commun pour la région de Québec, j'ai bien apprécié
la façon dont avait procédé cette commission, lors de ses
études. Elle s'était rendue auprès des
municipalités concernées pour voir les différents
groupements concernés et, pour ceux qui ne pouvaient, on avait
demandé à certaines municipalités de fournir des rapports
complets sur des tas de questions qui étaient posées.
En fait, beaucoup de petites municipalités ne peuvent pas donner
de rapport écrit à moins qu'il ne leur en coûte quelque
chose, parce qu'il faut faire appel à des experts et les experts
signifient des délais et des sommes d'argent assez
considérables.
Alors, dans le cas de la commission de transport en commun
dirigée par M. Lacasse, on est venu dans chacune de ces
municipalités questionner des représentants municipaux, des
officier municipaux. Ensuite, on s'est servi des statistiques dans chacune de
ces municipalités. J'ai trouvé, en fait, que cette façon
de procéder éliminait des délais inutiles et pouvait
apporter des résultats et des solutions.
Il n'y a pas de solutions qui sont préconisées de
façon définitive en ce qui concerne le transport en commun pour
la région de Québec, mais si cela peut aboutir à des
règlements rapides à des problèmes existants, je pense que
c'est une bonne façon de procéder que d'avoir des conseillers
spéciaux pour régler ces problèmes-là.
J'ai énormément confiance à l'individu qui a des
responsabilités tout en ayant les compétences. Celui-là
peut fournir un rapport précis, un rapport rapide et apporter des
solutions.
Les commissions, en fin de compte les maires des municipalités de
toutes les régions de la province se demandent quand le rapport La-Haye
va sortir. Tout de même, cela date de 1963, le premier
arrêté en conseil, et cela a pris cinq ans avant d'avoir ce fameux
rapport. Pendant ce temps-là, la province évoluait; les
problèmes municipaux évoluaient aussi et, dans certains cas, des
décisions tout autres étaient nécessaires que celles qui
étaient préconisées, parce que déjà le
rapport propose des solutions dépassées par le temps et par ces
différents organismes.
C'est entendu que cela nous fait un peu sourire lorsque nous regardons,
par après, les rapports de ces commissions. Par exemple, on voit:
Coût du transport en commun pour la région de Québec; ceci
a été fait par M. La-casse, il était le président
de cette commission d'étude sur le transport en commun. Nous arrivons
avec des chiffres comme ceux-là: Le rapport Lacasse prévoyait $7
millions pour régler le problème du transport en commun au point
de vue des immobilisations, tandis que le rapport Vandry prévoyait $14
millions. La commission Vandry, ayant étudié beaucoup plus
longtemps, a peut-être trouvé une solution qui coûtait
beaucoup plus cher pour régler le même problème. Avec
toutes ces commissions d'études, on arrive à des résultats
qui sont parfois divergents, surtout dans le coût. Quand il s'agit de
millions, pour les municipalités en particulier, cela fait ouvrir les
yeux; $7 millions dans un cas, $14 millions dans l'autre. Qu'est-ce qui se
passe? Ce sont pourtant des experts, des gens très compétents,
des gens qui peuvent amener des solutions, mais ces solutions signifient une
marge considérable dans les sommes.
M. LUSSIER: Je peux dire, en ce qui concerne M. Lacasse, l'avantage pour
les gens qui travaillent au ministère quand ils sont des conseillers
spéciaux, ils n'ont pas peur de voir le ministre. Lorsqu'il s'agit de
commissions sur un grand problème, ils s'éloignent beaucoup du
ministère et ils s'éloignent du ministre de peu que les gens
disent que c'est politisé. Souvent ils arrivent avec des solutions qui
ne coincident pas avec les politiques du gouvernement ou du ministère.
Mais pour ce qui est des chiffres de M. Lacasse, je peux vous dire que ce sont
des chiffres qui n'ont pas été faits au piffomètre. Cela a
été vérifié avec la qualité des autobus,
cela a été fait sur place. Les chiffres ont été
vérifiés, le nombre de véhicules au au niveau de la
Régie des transports. Tous les véhicules ont été
vérifiés, le prix que cela a coûté, la
dépréciation. Ce sont des chiffres, à notre avis,
extrêmement sérieux.
La commission Vandry n'avait pas pour mandat d'analyser les livres de la
comptabilité de ces compagnies-là. Tandis que M. Lacasse et ses
gens ont été au niveau des compagnies, dans leurs livres de
comptabilité, au niveau aussi de la Régie des transports. Ils ont
fait un inventaire complet de ce qui existait au point de vue des
bâtisses et aussi au point de vue des véhicules moteurs qui
fonctionnaient.
M. PAUL: Au prime abord, M. le Président, ces conseillers
spéciaux peuvent éveiller un peu la curiosité des gens.
Comme le signalait le député de Montmorency, l'avantage, pour les
municipalités concernées, est d'avoir des gens qui se rendent sur
place, qui prennent connaissance rapidement des problèmes plutôt
que d'obliger les gens à présenter des mémoires devant les
commissions, alors que l'on doit né-
cessairement retenir les services d'avocats ou d'experts pour
préparer et présenter le mémoire. Et c'est un avantage
également pour les municipalités, parce qu'elles peuvent faire
valoir leurs droits sans faire encourir à leurs contribuables des
déboursés que ces municipalités ne sont pas toujours en
mesure de supporter. Si, d'un autre côté, nous avons
l'efficacité par la rapidité du travail et l'économie que
peut représenter pour une municipalité la création de ce
mode de travail par des conseillers spéciaux, je crois que la politique
du ministre des Affaires municipales en la matière était celle
qui pouvait le mieux convenir à l'urgence du problème que
présentait la situation du transport dans le Québec
métropolitain et ailleurs, soit à Hull ou à
Montréal.
M. LEDUC (Taillon): Dans ce même domaine, soit les traitements,
est-ce que les juges qui président les commissions d'enquête sont
payés par le ministère de la Justice ou par le ministère
des Affaires municipales? Je pense, par exemple, au juge Surprenant, au juge
Long...
M. LUSSIER: Par les Affaires municipales.
M. LEDUC (Taillon): Ils ne reçoivent pas leur salaire de juge
pendant ce temps-là.
M. CHOQUETTE: Ils reçoivent les deux, pour l'information de mon
charmant collègue,
M. LEDUC (Taillon): J'aimerais savoir si il y a deux salaires ou un
salaire.
M. LUSSIER: Alors, ils reçoivent, ils continuent à
recevoir je m'excuse des renseignements que je vous avais donnés
le salaire du ministère de la Justice, un salaire qu'ils
recevaient comme juges je n'ai pas tellement tort parce que ce sont des
renseignements que je dois demander à mon sous-ministre et aux hauts
fonctionnaires du ministère on leur verse comme traitement
l'équivalent du salaire qu'ils avaient comme juges, ce n'est pas le
ministère de la Justice qui les paye, c'est nous. Et en plus de cela,
c'est que les journées où ils siègent, ils
reçoivent $100 par jour.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce qu'ils sont à temps plein à ce
moment-là, à cette commission; à ce travail, ou si c'est
du temps partiel qu'ils font?
M. LUSSIER: On me dit qu'ils sont en congé du...
M. LEDUC (Taillon): ... du ministère de la Justice, mais en
congé avec solde au lieu de congé sans solde.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que cela doit être sans solde au
ministère de la Justice et avec solde au ministère des Affaires
municipales parce que c'est nous qui...
M. LEDUC (Taillon): Alors, en plus de leur salaire de juges ils
reçoivent $100 par jour au moment où ils siègent.
M. LUSSIER: Par jour de séance. C'est difficile de surveiller un
juge, mais avec cela, ce n'est pas une mince besogne.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, à moins que mes
collègues, aient des questions à poser là-dessus...
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que je pourrais avoir les
prévisions détaillées au sous-article numéro 8:
Honoraires et autres dépenses?
M. LUSSIER: Les prévisions détaillées?
M. TREMBLAY (Montmorency): Enfin, le tableau de ces
prévisions.
M. LUSSIER: Article 1: Administration, sous-article 8: Honoraires et
autres dépenses.
Alors, Autobus Fournier, le budget de cette année est de $12,000.
Cest parce que le ministère est situé, vous le savez, dans le
parc industriel de Sainte-Foy et ce n'est pas nous qui l'avons situé
là. Pour avoir des employés...
M. TREMBLAY (Montmorency): Le ministère est très mal
situé.
M. LUSSIER: Oui, très mal situé. Avez-vous noté,
très mal situé?
M. LEDUC (Taillon): On ne discutera pas de cela parce qu'il y a
tellement de choses qui sont mal situées aujourd'hui.
M. LUSSIER: $12,000 pour les services d'autobus. C'est institué
depuis un certain nombre d'années, depuis 1966, parce qu'il n'y a pas de
transport en commun pour les employés.
M. LEDUC (Taillon): Cela a été institué, je crois,
en juin ou mai 1966.
M. LUSSIER: En janvier 1966. Comité de transport en commun,
$75,000, commission Lemay, l'ancien budget avait $40,000, cette année il
n'y en a pas. Les enquêtes à Saint-Michel, $12,500;
Pointe-aux-Trembles, $12,500; Anjou, $25,000.Accidents de travail, $2,500, et
il existe des comités de la loi électorale, le groupe de travail
des finances et de fiscalité. Et aussi le groupe de la refonte de la loi
municipale et aussi les groupes de travail de la Société
d'habitation au sujet des amendements à y être apportés et
pour trouver l'échelle de loyer la plus équitable possible. Pour
en trouver ou pour en établir définitivement les principes.
M. LEDUC (Taillon): Cela est au sein de la Société
d'habitation enfin, le comité...
M. LUSSIER: Oui, mais tout cela c'est dans des comités et c'est
$110,000 pour tous ces comités. Il y en a peut-être d'autres, il y
a l'article: Accidents de travail, $2,500.
La fiscalité, la Loi électorale, l'échelle des
loyers sur l'habitation, l'examen de certains aspects de la Loi de la
Société d'habitation, ce sont les quatre comités qui
entrent à ce poste budgétaire. Il y a aussi le transport en
commun.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Ministre, la réforme de la Loi
municipale ainsi que le travail de la Société d'habitation
nécessitent actuellement des sommes que Je trouve un peu colossales?
Cela demande un personnel considérable: $110,000.
M. LUSSIER: Je n'ai pas compris le début de votre question.
M. TREMBLAY (Montmorency): La réforme de la Loi municipale et le
travail de la Société d'habitation nécessitent
actuellement $110,000 si je comprends bien.
M. LUSSIER: Tous les groupes de travail.
M. TREMBLAY (Montmorency): Tous les groupes de travail.
M. LUSSIER: Oui, qui fonctionnent au ministère.
M. TREMBLAY (Montmorency): On parle d'honoraires ici, est-ce que ce sont
des bureaux qui sont utilisés à cette fin? Ce ne sont pas les
employés permanents du ministère qui font ce travail?
M. LUSSIER: C'est encore le même système que je vous
expliquais tout à l'heure. Par exemple, le comité des finances et
de la fiscalité municipale: le président est M. Albert Boulet, il
y a M. Pommainville et M. Langevin. Le secrétaire est M. Camille
Lessard. M. Lessard est actuellement au service juridique, il est payé
par le ministère. Ces gens reçoivent, lorsqu'ils siègent,
$100 par jour. Mais le comité des finances et de la fiscalité
municipale se réunit actuellement une fois par semaine. Mais il y a une
somme de travail assez considérable qu'ils ont confiée à
la direction générale des finances des Affaires municipales.
Alors, ce sont des fonctionnaires en place qui font un certain travail de
recherche, de compilation de statistiques, et ces gens, lorsqu'ils ont les
données, peuvent en demander d'autres ou aller en chercher à
d'autres endroits. C'est avec ça qu'ils font leur travail. Au lieu
d'avoir encore une commission indépendante qui, elle, engage ses propres
secrétaires, qui a ses propres bureaux, sa paperasse, etc., c'est un
groupe de travail qui, au niveau du ministère, fait ce travail en
utilisant les différents services qui existent au ministère ainsi
que des différentes données. Cela coûte encore beaucoup
moins cher.
Prenez seulement le rapport Vandry, il a coû-té plus de
$650,000 à la province. Cela commence à compter de telles
commissions et elles coûtent extrêmement cher. Il en coûte
encore plus cher que ça pour arriver, à mon avis, du moins dans
ces domaines, à des résultats qui ne sont pas
supérieurs...
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Ministre, est-ce que vous pourriez me
fournir, par écrit, les détails précis de cet article?
M. LUSSIER: Oui, ce que je vous ai donné là? Oui.
M. LE PRESIDENT: M. Laporte.
M. LAPORTE: M. le Président, une question de procédure. Je
sais qu'au moins un de mes collègues a des questions à poser sur
le transport en commun sur la rive sud de Montréal. A quel poste
budgétaire pourrons-nous poser ces questions?
M. LUSSIER: Tout à l'heure je n'avais pas d'objection à ce
qu'il en parle tout de suite. Ce serait au poste budgétaire 6 :
Urbanisme.
M. LAPORTE: Oui, bien nous allons terminer la ronde des $18,000.
Après ça, nous pourrons peut-être poser ces questions.
M. Girardin. Il est un spécialiste des tra-versiers.
M. LUSSIER: Et du transport par automobile.
M. LAPORTE: Et du transport par automobile. Quel est son «
pedigree »? Quel est le « curriculum vitae » qui vous
justifie d'en faire un spécialiste du transport?
M. LUSSIER: C'est un administrateur. D'après son «
curriculum vitae », c'est un spécialiste en administration
industrielle, un spécialiste dans le coût de revient.
Il a exercé des fonctions aussi à la compagnie de
navigation de nord-est et de Rimouski. Il a été consultant de
plusieurs entreprises industrielles à Rimouski.
M.LAPORTE: Alors...
M. LUSSIER: C'est un fonctionnaire qui a été
rattaché pendant un certain temps je ne l'ai pas ici
à la Régie des transports.
M. LAPORTE: C'est un fonctionnaire qui a été à
quelle régie des transports?
M. LUSSIER: La Régie des transports provinciale.
M. LAPORTE: A quel titre?
M. LUSSIER: C'est un détail que je ne connais pas. On me dit
qu'on est en train de le rejoindre pour essayer d'obtenir ce détail.
M. LAPORTE: Alors M. Girardin reçoit $15,000 par
année.
M. LUSSIER: Oui, $15,000 par année.
M. LAPORTE: Que fait-il, actuellement, M. Girardin?
M. LUSSIER: M. Girardin est en train de compléter une
étude des traversiers de l'Ile-aux-Coudres, étude dont nous avons
besoin pour prendre certaines décisions. Il fait aussi partie, avec M.
Lacasse et M. Poisson, de l'étude entreprise au niveau de Hull...
M. LAPORTE: II est à Hull lui aussi! Y a-t-il encore des
fonctionnaires au ministère?
M. LUSSIER: II y en a.
M. LAPORTE: Ils sont tous à Hull: M. Leblanc, M. Lacasse, M.
Poisson et M. Girardin.
M. LUSSIER: Ils ne sont pas à temps plein à Hull. Je n'ai
pas affirmé la chose.
M. LAPORTE: Est-ce que M. Girardin a un autre emploi que celui que vous
lui donnez à $15,000 par année?
M. LUSSIER: Je ne crois pas, non.
M. LAPORTE: Vous ne croyez pas. Il ne fait que cela. Alors vous avez
quatre conseillers spéciaux. M. Drolet a également
été un conseiller spécial, à $18,000 par
année, pendant combien de temps et pour quelle fonction?
M. LUSSIER: II était secrétaire du groupe d'étude
Lacasse.
M.LAPORTE: Dans le groupe d'étude?
M. LUSSIER: De Lacasse. Messieurs Lacasse, Poisson et lui faisaient
partie du groupe de travail sur le transport métropolitain à
Québec.
M. LAPORTE: Bon, un autre.
M. LUSSIER: M. Drolet, à partir du 26 juin 1968; il a
terminé au 31 mars 1969.
M. LAPORTE: Que fait-il maintenant, M. Drolet?
M. LUSSIER: C'est un avocat. Il est à son bureau. Ce qu'il fait
actuellement?
M. LAPORTE: Oui. Il n'est plus I l'emploi du ministère des
Affaires municipales?
M. LUSSIER: II n'est plus à l'emploi du ministère des
Affaires municipales. Je ne sais pas exactement ce qu'il fait.
M. LAPORTE : Il a quitté son emploi quand ou il a quitté
les fonctions qu'il occupait au ministère des Affaires municipales
quand?
M. LUSSIER: Le 31 mars 1969.
M. LAPORTE: Le 31 mars 1969.
Alors nous avons quatre conseillers spéciaux, un
cinquième. Est-ce qu'il y en a eu depuis que l'honorable ministre occupe
les fonctions aux Affaires municipales? Est-ce qu'il y a eu d'autres
conseillers spéciaux? Je n'ai même pas besoin de demander au
ministre si, comme dans le cas des autres, tous ces conseillers spéciaux
ont été engagés sans liste d'éligibilité,
directement par arrêté ministériel.
M. LUSSIER: Je pense que je l'ai noté tout
à l'heure, je le renote au cas où cela n'aurait pas
été assez clair, ces gens ont participé aussi à
l'étude qui se fait sur la rive sud. Il y a trois mémoires qui
ont été présentés aux maires de la rive sud
à Montréal.
En plus, évidemment, ils ont étudié aussi, ici sur
la rive sud à Lévis, le transport en commun. Ils ont
participé à l'étude et à la rédaction de ces
trois rapports présentés à des réunions des maires
sur la rive sud de Montréal. Le quatrième rapport est en train
d'être rédigé.
M. LAPORTE: Ma question était la suivante.-Y a-t-il eu, depuis
que le ministre occupe ses fonctions, d'autres conseillers spéciaux?
M. LUSSIER: Il existe comme j'étais en train de le noter
tout à l'heure pendant votre absence des comités, des
groupes de travail autres que ceux-là, des groupes de travail sur la
finance et la fiscalité municipale, sur la loi électorale, sur
l'échelle de loyer pour l'habitation publique subventionnée et un
autre groupe de travail pour l'examen de certains aspects de la loi de la
Société d'habitation. Ce sont des gens qui sont
rémunérés à tant par jour de séance.
M, LAPORTE: Combien y en a-t-il de ces gens-là?
M. LUSSIER: Le nombre de ces gens qui sont membres des groupes
d'études, finance et fiscalité, est de trois: Albert Boulet,
Roger Pommainville, Richard Langevin. La rémunération est de $100
par jour.
M. LAPORTE: Eh, monsieur! M. Pommainville est le troisième de ces
heureux, qui est-il?
M. LUSSIER: M. Roger Pommainville?
M. LAPORTE: M. Boulet, M. Pommainville et M.?
M. LUSSIER: Vous voulez avoir le « pedigree » de ces
gens-là?
M. LAPORTE: Non. Je veux avoir les noms, M. Boulet, M. Pommainville et
monsieur... ?
M. LUSSIER: M. Richard Langevin. M. LAPORTE: Payés $100 par jour?
M. LUSSIER: Les jours de séance.
M. LAPORTE: J'espère qu'ils ne sont pas payés les jours
qu'ils ne travaillent pas!
M. LUSSIER: S'ils ne siègent qu'une journée, ils ont $100
par semaine.
M. LAPORTE: Alors M. Boulet...
M. LUSSIER: Ils ne sont pas engagés au même titre que les
autres.
M. LAPORTE: Cela est le comité de la fiscalité? Y a-t-il
d'autres comités?
M. LUSSIER: Oui, celui de la Loi électorale. Les membres sont: Me
François Drouin, Me Jacques Lafontaine, Me Raymond Pagé. Le
secrétaire est M. Eddy Giguère qui est un fonctionnaire, il est
assistant de Me François Drouin. Il y en a uniquement deux de
payés au taux de $100 par jour.
M. LAPORTE: Lesquels?
M. LUSSIER: Me Jacques Lafontaine et Me Raymond Pagé.
M. LAPORTE: Y en a-t-il d'autres de ces comités?
M. LUSSIER: Il y en a d'autres. L'échelle des loyers pour
l'habitation publique subventionnée; trois membres représentent,
un la CSN, l'autre la FTQ et un autre la Fédération des
coopératives d'habitation. Il y a aussi un représentant du
comité des citoyens de la ville de Québec. Il y a des
représentants des villes de Montréal, Québec,
Trois-Rivières et de la Société d'habitation. Les
représentants des villes de Montréal, de Québec, de
Trois-Rivières et de la Société d'habitation n'ont aucune
rémunération. Les autres, les cinq premiers, ont $100 par
jour.
M. LAPORTE: $100 par jour.
M. LUSSIER: Pour les journées de séance. Les membres du
groupe d'examen de certains aspects de la Loi de la société
d'habitation...
M. LAPORTE: Un instant, ça c'est un quatrième.
M. LUSSIER: M. Robert Laplante.
M. LAPORTE: Excusez. Comment s'appelle-t-il, celui-là?
M. LUSSIER: L'examen de certains aspects de la Loi de la
société d'habitation. M. Rodolphe Laplante est membre de la
Société d'habitation du Québec et n'a évidemment
aucune rémunération pour ce poste. Un représentant de
l'Union des municipalités du Québec. Un représentant de
l'Union des conseils de comtés. Un représentant de la
Fédération provinciale des constructeurs d'habitations. M. Conrad
Delisle est secrétaire de ce groupe de travail et est fonctionnaire
à la Société d'habitation du Québec. Il y a aussi
le représentant de la Fédération provinciale des
comités de citoyens...
M. LAPORTE: La fédération provinciale, et ils sont
payés $100 par jour?
M. LUSSIER: Sur ma feuille ici, on me mentionne que l'Union des
municipalités n'est pas rémunérée. Le
représentant de l'Union des conseils de comté n'est pas
rémunéré.
M. LAPORTE: Quels sont ceux qui sont rémunérés
à $100 par jour dans ce groupe-là?
M. LUSSIER: Le représentant de la Fédération
provinciale des constructeurs d'habitations et celui qui doit
représenter le comité des citoyens.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il y en a d'autres de ces comités «
centenaires »?
M. LUSSIER: Centenaires?
M. LAPORTE: Bien, $100 par jour! Cest pour ça que je les coiffe
de centenaires, à $100 par jour.
M. LUSSIER: Cela ne fait pas tellement longtemps qu'ils travaillent et
ils produisent beaucoup pour le peu de temps qu'ils travaillent.
M. LAPORTE: Cest vrai, ça? On va vous demander tantôt ce
qu'ils produisent au ministère des Affaires municipales et ce que font
vos fonctionnaires. Chaque fois que vous avez un problème le moindrement
sérieux, vous sortez du ministère. Cest un autre vote de
non-confiance et une affaire de patronage pour encourager des amis du...
M. LUSSIER: Non, non, ne commencez pas cela.
M. LAPORTE: « Ne commencez pas ça! » Ce n'est pas moi
qui l'ai commencé, c'est vous! Cela n'existait pas dans mon temps.
M. LUSSIER: Les fonctionnaires au ministère... travaillent...
M. LAPORTE: Vous m'en trouverez, dans mon temps, des gens qui faisaient
ça. On faisait travailler les fonctionnaires. On les réunissait
toutes les semaines. Qu'est-ce que c'est?
M. MURRAY: Le rapport LaHaye. Quatre ans pour le préparer et
trois ans pour le lire.
M. LAPORTE: Oui, monsieur. Une des choses dont votre ministre se vante
le plus, et ce n'est pas lui qui l'a faite. Restons clames alors.
M. LUSSIER: Quoi? Je me vante du rapport LaHaye?
M. LAPORTE: Certainement, vous êtes tout fier.
M. LUSSIER: Bien non!
M. LAPORTE: Chaque fois que vous en parlez, vous avez un sourire.
M. MURRAY: C'est bon à rien, le rapport LaHaye, c'est vous qui
l'avez fait.
M. LUSSIER: Non, je dis tout simplement qu'il y a une loi-cadre
d'urbanisme qui est en préparation.
M. LAPORTE: Ah, oui! Pour les affaires que vous avez en
préparation, les seules choses qui produisent, ce sont les $18,000 par
année et les $100 par jour. Ce n'est pas en préparation,
ça. Cest en exécution. Tout le reste est en
préparation.
M. LUSSIER: Honorable collègue, ce n'est pas ce que j'ai
affirmé tout à l'heure. Lorsque vous étiez absent, on a
parlé de ce système.
M. LAPORTE: Ah, bien! Si vous parlez quand je suis absent, ce n'est pas
gentil.
M. LUSSIER: Alors, on parlera simplement quand vous serez là. On
va attendre, aussitôt que monsieur sera parti, on attendra que monsieur
revienne.
M. LAPORTE: Pour ne pas se quitter sur des propos aussi douteux, je
voudrais savoir combien de $100 ont été payés dans chacun
des comités dont nos avons entendu parler. Le comité de la
fiscalité municipale a coûté combien de $100?
M. LUSSIER: Aujourd'hui? M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: Je peux vous donner jusqu'au 30 avril 1969.
M. LAPORTE: Oui, c'est parfait.
M. LUSSIER: Alors, M. Jean-Paul Drolet a reçu $14,412, y compris
les frais de déplacement.
M. LAPORTE: $14,000...
M. LUSSIER: Je préférerais vous donner le salaire, vous me
demandez le salaire. Il y a des frais de déplacement là-dedans,
quand ils sont allés à Hull, à Toronto...
M. LEDUC (Taillon): Ils ont atrrapé la même maladie que les
ministres, ils voyagent eux aussi.
M. LUSSIER: Si vous voulez que ces gens-là soient un peu au
courant des problèmes, il faut au moins... Il y a une commission de
transport qui fonctionne à Toronto, il y en a une qui fonctionne
à Boston...
M. LAPORTE : Le ministre a parfaitement raison; s'il veut que ces
gens-là soient au courant des problèmes, il faut qu'il les fasse
voya-' ger. Sûrement, parce qu'il n'y a pas un spécialiste du
transport dans tous ceux-là.
M. LUSSIER: C'est une affirmation assez gratuire,
M. LAPORTE: C'est une affirmation: ni M. Lacasse, ni M. Poisson, ni M.
Drolet, ni M. Girardin! Si vous avez un sous-marin à construi- re, M.
Girardin pourrait probablement, mais ce n'est pas cela que vous voulez
construire.
M. LUSSIER: Ils avaient étudié le transport en commun
je vous ai aussi parlé des bateaux-passeurs et
l'établissement des parcs industriels régionaux.
M. LAPORTE: Mais comment se fait-il que les bateaux-passeurs ne
relèvent pas du ministère des Transports? Est-ce parce que c'est
entre deux municipalités.
M. LUSSIER: Posez cette question à un autre qu'à moi. On
m'a confié cette responsabilité et je l'ai assumée le
mieux possible.
M. LAPORTE: Vous avez assumé quatre fois $18,000 par année
pour assumer votre responsabilité. Vous êtes courageux, je veux
vous en féliciter.
M. LUSSIER: Bon, c'est cela...
M. LAPORTE: Combien ont été payés à $100 par
jour pour le comité sur la fiscalité?
M. LUSSIER: Je pense bien qu'on pourra vous donner tout cela ce
soir.
M. LAPORTE: Alors, on peut peut-être ajourner et reprendre cela ce
soir. Egalement, je dis au ministre que je n'aurai pas d'autres questions,
quant à moi, à poser sur l'administration, mais peut-être
que mes collègues... Je voudrais savoir tout sur les employés, le
personnel qui gravitent autour du ministre directement. Il paraît que
c'est important.
Je n'ai pas d'objection pour huit heures.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux à huit
heures.
Reprise de la séance à 20 h 4
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! M. le Ministre.
M. LUSSIER: Voulez-vous que je vous récite ce que vous m'avez
demandé avant l'ajournement, M. l'honorable député? Or, M.
Jean-Paul Drolet, à ce jour comme salaire, $13,750; Aristide Girardin,
$13,951...
M. LAPORTE: Excusez-moi, Drolet $13,750? Girardin?
M. LUSSIER: La somme de $13,951. M. Raymond Lacasse: $16,900. Yves
Poisson: $15,629. Jacques Lafontaine: $1,100...
M. LAPORTE: Qui est-il? Excusez, c'est dans les noms que vous...
M. LUSSIER: C'est le groupe de laLoi électorale.
M. LAPORTE: M. Jacques Lafontaine, l'ex-maire?
M. LUSSIER: Oui, c'est dans le groupe de travail, c'est l'ex-maire de
Saint-Hyacinthe, d'accord, $1,100; Me Raymond Pagé, $1,300; M. Albert
Boulé, rien de déboursé à ce jour, il n'a pas fait
de compte de dépenses; M.-Pommainville, $700 et H. Léon Leblanc,
$300. Ceci est le comité de l'habitation. Maintenant, Flamand
Côté: $200, Gérard Docquier: $200; Gaétan Dufour:
$100, M. Harmegnies, $400.
M. LAPORTE: Merci, M. le Ministre. M. Drolet a rempli le rôle de
secrétaire.
M. LUSSIER: Il est aussi membre actif de la commission.
M. LAPORTE: C'est-à-dire qu'il a signé le rapport comme
secrétaire?
M. LUSSIER: Oui, il a signé le rapport comme
secrétaire.
M. LAPORTE: Jean-Paul Drolet, avocat, secrétaire. Est-ce qu'il
était nécessaire pour remplir le poste de secrétaire
ce qui demande une compétence spéciale d'un bon
secrétaire de dépenser $13,750 plutôt que de nommer
un des fonctionnaires du ministère des Affaires municipales pour remplir
avec MM. Lacasse et Poisson le rôle de secrétaire de cette
commission.
M. LUSSIER: M. l'honorable député, M. Drolet apportait
autre chose que des connaissances d'un secrétaire. C'est un avocat qui,
très souvent, défend des causes devant la Régie des
transports. Et en plus, c'est un monsieur qui fait partie de nombreuses
associations et qui connaît bien toute la région de Québec
et ses problèmes de transport aussi en tant que tel, comme avocat,
allant souvent défendre des causes devant la régie et aussi comme
résidant de Québec et membre d'associations.
Il n'a pas rempli uniquement ses devoirs de secrétaire à
l'intérieur de ce groupe de travail. Ses connaissances ont
profité indiscutablement à ce groupe de travail.
M. LAPORTE: J'imagine que les 17 associations et groupements qui ont
présenté des mémoires devant la commission de transport en
commun pour l'agglomération québécoise avaient
également des choses à dire. Vous avez l'Association des
propriétaires d'autobus de Québec. Vous avez le Centre d'affaires
Saint-Roch, la ville de Québec, la Chambre de commerce de Lévis,
la Chambre de commerce de Sainte-Foy, le Conseil du travail de Québec,
le Conseil central des syndicats nationaux, la ville de Sainte-Foy,
l'Association des propriétaires d'autobus du Québec et la Chambre
de commerce du district de Québec. J'imagine que chacun de ces
groupements avait pris la peine de se documenter sur les problèmes de
transport dans la région de Québec, tout autant que M. Drolet,
qu'ils avaient, eux aussi, acquis des connaissances particulières.
Est-ce que je dois comprendre que, pour mettre ses connaissances à la
disposition de la commission, chacun parmi ces groupes a reçu, comme M.
Drolet, la somme de $13,750?
M. LUSSIER: Vous déplacez drôlement tout le sujet...
M. LAPORTE: Au contraire, je suis à le placer. Je dis que vous
avez fait un cadeau de $13,750 à un bonhomme qui n'avait pas besoin de
recevoir ça. Vous auriez pu confier à un de vos excellents
fonctionnaires au ministère des Affaires municipales le poste de
secrétaire d'une commission qui ne demandait pas de connaissances
techniques. Si M. Drolet avait des révélations spéciales
à faire, il n'avait qu'à faire comme certains hommes; M. Adrien
Bégin de la Tribune de Lévis avait certainement des choses
à dire puisqu'il a présenté un mémoire. Il n'a pas
reçu $13,750 pour présenter son mémoire, lui. J'attends
l'explication.
M. LUSSIER: D'accord, j'ai d'excellents
fonctionnaires au ministère. J'ai d'excellents fonctionnaires qui
sont débordés au ministère parce qu'il y a beaucoup de
travail à faire, et ils en font beaucoup. D'accord. Il fallait choisir
des gens pour faire partie d'un groupe de travail. Il existe, je le
concède, d'autres compétences québécoises du
transport en commun, mais il me fallait en choisir trois pour faire ces travaux
qui concernent aussi les parcs industriels dans la région de
Québec, parce que nous avons l'Intention d'essayer de trouver des
structures pour que des parcs régionaux industriels, etc. fonctionnent.
Mais ils ont travaillé...
M. LAPORTE: Il n'est pas question de...
M. LUSSIER: C'est-à-dire que ces trois personnes sont aussi
engagées pour l'établissement de parcs industriels
régionaux. Cela faisait aussi partie des études qu'elles avaient
à compléter. Mais, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres
personnes qui auraient pu remplir ces rôles-là. Mais ces gens
étaient, à notre avis, compétents. Ils ont fait un
excellent travail. D'autres poursuivent d'autres travaux dans d'autres
domaines. Qu'au ministère il y ait des gens compétents, d'accord.
Je pense bien que tout le monde admettra qu'ils sont débordés de
travail. C'est un travail qui durait uniquement un certain temps. Les remarques
que vous faites, M. le député, n'infirment absolument pas ce que
nous avons fait au ministère.
M. LAPORTE: Quand ces messieurs ont-ils déposé...
M. LE PRESIDENT: Honorable Rémi Paul. M. LAPORTE:
Excusez-moi!
M. PAUL: II y a un autre point, M. le Président, qu'il ne faut
pas oublier, c'est le caractère de la profession de M. Drolet; il est
avocat. Cet après-midi, le député de Montmorency a
mentionné que la commission était allée dans
différentes municipalités intéressées au transport
interurbain dans le Québec pour s'informer sur place des
problèmes municipaux et obtenir l'opinion de ces dernières sur
l'aménagement d'un service de transport communautaire pour toute la
région de Québec. Il y a également ce facteur dont il faut
tenir compte, c'est l'application des différentes exigences ou
ordonnances de la Régie des transports. Il s'agissait peut-être de
marier ces ordonnances avec la rédaction d'un rapport tel que le rapport
Lacasse, qui pouvait et devait nécessairement commander
l'expérience d'un avocat pour col- liger toutes ces différentes
opinions et voir, dans tel secteur particulier par exemple, quelles pouvaient
être les dispositions des lois existantes avec le projet de
rédaction tel qu'il vous a été présenté.
L'honorable député de Chambly nous rétorquera que le
ministre aurait pu prendre un officier en loi de son ministère. Mais,
quand on sait tout le boulot, tout le travail qu'accomplissent au
ministère les officiers en loi, il va de soi que le ministre ne pouvait
se départir, pour une période de quelques mois, des services d'un
officier en loi pour le mettre à la disposition de la commission
Lacasse. C'est sous cet aspect surtout qu'il faut considérer
l'engagement et l'utilité des services de Me Drolet qui, d'ailleurs,
possédait une expérience assez vaste, vu qu'il avait, à
maintes reprises, plaidé devant la commission et devant la Régie
des transports du Québec.
C'est cet aspect. Quand on dit qu'on lui a payé $13,000, ce n'est
pas exclusivement, mais ce sont surtout ses services juridiques qui ont
été retenus par la commission aux fins de la rédaction du
rapport Lacasse.
M. LAPORTE: Est-ce que les services de M. Drolet et la question
est très directe ont été retenus également
comme conseiller juridique de cette commission?
M. LUSSIER: Conseiller juridique de la commission?
M. LAPORTE: De l'étude? M. LUSSIER: Non. M. LAPORTE: Non.
M. LUSSIER: Conseiller juridique dans quel sens? Dans quel sens
l'employez-vous?
M. LAPORTE: Dans le sens d'un avocat dont les services sont retenus pour
fins de consultation. L'avez-vous payé comme avocat ou comme
secrétaire?
M. LUSSIER: Nous l'avons payé comme membre de ce groupe
d'étude. Il avait comme fonction une de ses fonctions
d'être le secrétaire; mais il n'était pas engagé
comme secrétaire, mais parce qu'ils étaient trois et qu'il
fallait un secrétaire, il agissait comme secrétaire en partie.
Etant avocat en plus, il ne peut pas se départir, lorsqu'il fait partie
d'une commission semblable, de son sens juridique pour questionner et
rédiger des recommandations et pour la procédure.
M. LAPORTE: Bon. Nous allons passer à M. Girardin. M. Girardin
est un expert en transport maritime, en traversiers nous avez-vous dit. On a
payé à M. Girardin la somme de $13.951.
M. LUSSIER: Jusqu'à maintenant, oui.
M. LAPORTE: On a payé $13,000 à M. Girardin. Est-ce que M.
Girardin est en mesure de conseiller la commission seul ou si, en dépit
de la capacité évaluée à $13,951 de M, Girardin
comme expert en traversiers, il a fallu également retenir les conseils
d'autres experts en affaires maritimes?
M. LUSSIER: Pour ce qui est des affaires maritimes, des traversiers, il
y a eu une consultation d'architectes navals.
M. LAPORTE: C'est cela.
M. LUSSIER: On me dit que c'est H.R. Campbell.
M. LAPORTE: Ce ne serait pas plutôt G.T.R. Campbell?
M. LUSSIER: On a remis le rapport en même temps que les
experts.
M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: Ces gens ont étudié, comme architectes, les
modifications qu'il serait nécessaire d'apporter à ces bateaux
pour qu'ils puissent naviguer en toute sécurité et en toute
efficacité à l'année longue entre les deux rives au niveau
de Québec et aussi pour faire des estimations des réparations
nécessaires pour un rendement optimal de ces bateaux. Il fallait voir
d'abord si ces bateaux pouvaient servir et si, avec des réparations, ils
pouvaient rendre un grand service comme traversiers entre Québec et
Lévis.
Pour cette étude spéciale, les architectes
spécialisés ont été demandés en plus des
études, des données et des recommandations faites par M.
Girardin.
M. LAPORTE: Est-ce que M. Girardin est à l'emploi de G.T.R.
Campbell?
M. LUSSIER: Absolument pas. Je ne crois pas. Pas à ma
connaissance.
M. LAPORTE: M. Girardin n'est pas et n'a pas été à
l'emploi de la compagnie G.T.R. Campbell?
M. LUSSIER: Absolument pas. M. LAPORTE: M. Poisson? M. LUSSIER: Lui non
plus.
M. LAPORTE: Alors je prends la réponse du ministre comme
catégorique.
M. LUSSIER: Tout ce que je sais de ces gens-là, d'après
leur « curriculum vitae », il n'y a même jamais eu un
soupçon qu'ils aient pu travailler là. Il n'en a jamais
été fait mention dans les conversations ou dans les
communications que j'aurais eues; personne ne le sait.
M. LAPORTE: Alors les conclusions préliminaires sont que vous
avez retenu les services d'un expert en transport maritime, M. Girardin, que
vous avez payé $13,951 en lui disant que c'était
particulièrement S. cause de sa compétence dans ce
domaine-là. Combien a-t-on payé à G.T.R. Campbell
par-dessus le marché?
M. LUSSIER: Environ $15,000. M. LAPORTE: Environ $15,000.
M. LUSSIER: Cette expertise des architectes, oui.
M. LAPORTE: En plus de retenir les services de M. Drolet comme
secrétaire et compétent comme avocat, nous a-t-on dit, en droit
municipal ou en droit de transport, est-ce qu'on a consulté ou retenu
les services d'un ou de plusieurs avocats comme consultants?
M. LUSSIER: Pour l'étude... M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: ... du transport en commun? On n'a consulté aucun
autre avocat pour l'étude et la rédaction de ce
comité-là.
M. LAPORTE: Oui. MM. Lacasse, Poisson, Drolet, Girardin ont-ils
demandé à un ou plusieurs bureaux d'avocats de la province de
Québec des études pour les fins du rapport?
M. LUSSIER: Non.
M. LAPORTE: Bon, cela clôt cette première partie.
Vous avez cinq conseillers spéciaux, vous avez quatre
commissions.
Est-ce que MM. Boulet, Pommainville, Lan-
gevin, les consultants, relèvent directement du ministre, de ces
quatre commissions dont nous avons parlé ce matin?
M. LUSSIER: Ils relèvent du ministre, c'est-à-dire qu'ils
font rapport de temps à autre au ministre. Ils font leurs études
et moi, je les réunis, je vérifie où en sont rendues les
études et je surveille tout simplement les rapports pour que le travail
avance, pour qu'il se passe quelque chose.
M. LAPORTE: Là nous entreprenons une autre étape de notre
étude: Quel est le nombre, la qualité et le salaire du personnel,
qui relève du cabinet du ministre?
M. LUSSIER: II faut bien noter au début qu'il existe un ministre
d'Etat qui est M. Francis Boudreau, attaché aux Affaires municipales. En
plus du ministre d'Etat, il y a deux secrétaires particuliers, cinq
secrétaires particuliers adjoints...
M. LAPORTE: Un secrétaire particulier? M. LUSSIER: Deux
secrétaires particuliers. M. LAPORTE: Qui sont-ils, s'il vous
plaît?
M. LUSSIER: Il y a M. Gaston Dubé. Et l'autre, c'est
l'attaché de presse, M. Claude Gendron.
M. LAPORTE: Quel est le salaire de M. Dubé?
M. LUSSIER: Le salaire de M. Dubé est de $12,000.
M. LAPORTE: Alors, en plus de deux secrétaires particuliers, il y
a quatre secrétaires adjoints?
M. LUSSIER: Actuellement, il y en a deux qui ne sont plus au cabinet,
mais dont la classification est encore au cabinet. Il y a M. Claude Diamant,
qui est le secrétaire exécutif de M. le sous-ministre. Il y a
aussi M. Claude Lessard, qui était l'un des secrétaires
particuliers adjoints et qui est au service juridique, mais la classification
n'a pas été changée. Au point de vue du salaire, cela
dépend encore du cabinet du ministre. Et il y a Me Danielle Mathieu.
M. LAPORTE: Est-ce que Me Daniel, c'est Danielle ou Daniel?
M. LUSSIER: C'est Danielle, une avocate, licenciée en droit.
M. LAPORTE: Quel est son poste?
M. LUSSIER: Secrétaire adjointe. Salaire, $9,400. Voulez-vous son
âge?
M. LAPORTE: Non.
M. LUSSIER: Son numéro de téléphone?
M. LAPORTE: Non, même dans l'Opposition, il y a des limites qu'on
ne dépasse pas.
M. LUSSIER: Je ne pense que j'aie dépassé, j'ai
imité faiblement ce que l'honorable ministre des Affaires municipales,
le député du comté de Chambly, a fait dans le temps.
M. LAPORTE: Que vous ayez imité faiblement c'est un aveu. Il y a
tellement longtemps que je voulais vous le faire dire.
M. PAUL: C'est une louange pour vous.
M. LAPORTE: C'est une louange pour moi. On prend ce qu'on peut dans
l'Opposition...
M. LUSSIER: Au point de vue du nombre du personnel du cabinet. Au point
de vue du nombre du personnel.
M. LAPORTE: Oui, disons que je n'ai pas d'objection. C'est sur les
conseillers spéciaux que vous avez pris un envol. Vous êtes fort
sur les envolées de Salnte-Scolastique. Je surveille l'atterrissage.
M. LUSSIER: Mais on m'a dit que les « jumbo jets », cela
leur prenait un grand rayon d'action pour...
M. LAPORTE : Sauf quand ils font un « belly landing »...
M. LUSSIER: Oui, même si c'était un « belly landing
», j'en sauverais encore. Il en resterait encore assez pour repartir.
M. LAPORTE: Parmi les conseillers spéciaux, il n'y en a pas
d'autres que MM. Leblanc, Lacasse, Poisson, Drolet et Girardin, M. Drolet qui
n'en est plus?
M. LUSSIER: Non. Il n'y en a plus d'autres.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que vous les rencontrez, à l'occasion,
vos conseillers spéciaux?
M. LAPORTE: Bien, si vous voulez faire...
M. LUSSIER: Non, je n'en oublie pas, mais au cas où la
mémoire me trahirait...
M. LAPORTE: Mais quand on en a tellement... Je vous comprendrais,
d'ailleurs...
M. LUSSIER: Je veux vous répondre le plus exactement possible,
pour ne pas vous induire en erreur.
M. LAPORTE: Je vous remercie et je vous le suggère vivement
par-dessus le marché.
M. LUSSIER: On dit que la crainte est le début de la sagesse.
M. LAPORTE: Oui. Mais il n'y a pas de joueur de hockey dans votre
affaire.
M. LUSSIER: Parfois, cela se joue sur la bande.
M. LAPORTE: Alors, je sais qu'il y a des collègues qui veulent
poser des questions sur le transport sur la rive sud. C est peut-être le
moment de le faire à cet article puisqu'il a été question
d'un tas de bonhommes qui s'occupent de cela.
M. LEDUC (Taillon): Où en est l'étude sur le transport en
commun sur la rive sud de Montréal?
M. LUSSIER: L'étude du transport sur la rive sud, nous avons des
réunions et des conférences avec les maires de la rive sud. Il y
a eu deux réunions en fait.
M. LEDUC (Taillon): Quand, M. le président?
M. LUSSIER: La dernière a été faite il y a dix
jours et l'autre date d'un certain nombre de mois auparavant. Il y a eu trois
documents de préparés. Cette réunion s'est faite en deux
fois. A la première, nous avions huit maires des municipalités
d'un côté de l'autoroute et, le lendemain, les huit maires de
l'autre côté de l'autoroute. Il y a eu trois rapports de faits, le
premier sur la délimitation du territoire de la rive sud, le
deuxième sur la croissance économique de la rive sud et les
besoins de trans- port en commun et le troisième document sur les
compagnies de transport et leurs réseaux. Le prochain rapport sera
soumis d'ici quelque temps sur les coûts. La dernière étude
qui nous reste à faire est sur les coûts.
M. LEDUC (Taillon): Si je comprends bien, M. le Président, ce
sont messieurs Lacasse, Poisson et Girardin qui sont chargés de cette
étude-là.
M. LUSSIER: Pas M. Girardin. Ceux qui ont été
chargés de l'étude, en fait, sont les gens du bureau du Plan. Les
autres gens que vous avez nommés je crois que j'ai bien
expliqué où ils oeuvraient surtout n'oeuvrent pas à
la même place.
Au niveau du Montréal métropolitain, au point de vue
transport en commun, il y a M. Lacasse et M. Yvon Tremblay qui siègent
sur le groupe de travail, la « task force »que M. Johnson...
M. LEDUC (Taillon): M. Yvon Tremblay est un fonctionnaire du
ministère.
M. LUSSIER: Je vous présente M. Yvon Tremblay qui est directeur
du bureau du Plan et actuellement directeur de la planification au
ministère.
M. LEDUC (Taillon): Depuis combien de temps M. Tremblay est-il directeur
du bureau du Plan?
M. LUSSIER: Depuis janvier 1968. C'est surtout au bureau du Plan qu'a
été confiée l'étude du transport en commun sur la
rive sud et M. Lacasse était là comme conseiller. Il conseillait
sur la façon de procéder dans leurs études quand il y
avait des rapports de faits. M. Lacasse était là avec le
comité pour en discuter et ceci aussi a été fait
connaissant ce qui se passait à Montréal, parce que Messieurs
Yvon Tremblay et Lacasse étant sur le groupe de travail de
Montréal qui comprenait M. Lallier, M. Bouvrette, secrétaire de
la commission de transport, M. Charbonneau qui représentait la CCI et Me
Viau qui représentait lui aussi la CCI. Alors, ils étaient six
membres sur ce groupe de travail « task force » de Montréal.
M. Yvon Tremblay est en charge de l'étude du transport en commun, M.
Lacasse qui, lui, participe à l'étude dans Montréal
agissait plutôt comme conseiller de ce comité.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre peut nous dire à que
moment il prévoit que l'étude sera complétée.
M. LUSSIER: La dernière étude, le quatrième
rapport? On me dit qu'il sera complété dans trois ou quatre
semaines. M. Lacasse travaille très activement actuellement à
l'étude et à la rédaction de ce quatrième rapport.
D'ici un mois, en fait, on devrait avoir...
M. LEDUC (Taillon): Alors d'ici un mois, le quatrième rapport
devrait être prêt. A quel moment y aura-t-il un cinquième
rapport?
M. LUSSIER: Avec l'étude des coûts, cela termine toute
cette étude-là.
M. LEDUC (Taillon): Et c'est M. Lacasse qui a la responsabilité
de coordonner toute cette étude-là et de préparer un
quatrième rapport, si j'ai bien compris ce que le ministre vient de
dire?
M. LUSSIER: C'est-à-dire que, pour la rive sud, c'est au bureau
du Plan que nous avons confié cette tâche-là. M. Lacasse,
dans l'étude du quatrième comme dans les autres, mais surtout
dans le quatrième lorsqu'il s'agit de coûts, va donner un avis
technique; il va participer à l'étude générale,
globale, mais étant un type qui, depuis des années, s'occupe du
coût du transport en général et du transport en commun en
particulier, il va donner un avis technique à ce niveau.
M. LEDUC (Taillon): Alors, M. Lacasse, actuellement, en plus de cela,
travaille i temps partiel, il fait l'étude aussi du transport en commun
dans la région de Hull. Et si j'ai bien compris
l'émunération des trois mémoires précédents,
dans lequel des quatre, avec le prochain qui s'en vient, y aura-t-il des
recommandations définitives qui seront faites au ministère pour
qu'il se passe quelque chose de tangible sur la rive sud?
M. LUSSIER: Sur la rive sud.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que ce sera dans le quatrième, ou si
ce sera le cinquième le rapport de recommandations et de
suggestions.
M. LUSSIER: Comme nous vous l'avons mentionné tout à
l'heure, c'est que nous procédons au ministère, depuis un certain
nombre de mois, par des conférences des maires. Ces rapports sont faits
et sont étudiés par les maires. Le quatrième rapport va
être remis encore à cette conférence des maires et c'est
selon l'avis, après discussions, dialogues, par- ticipation à la
conférence des maires, qu'une solution plutôt qu'une autre va
être envisagée; et c'est là que nous allons approfondir
avec eux la façon de réaliser cette solution. La solution sera
trouvée collégialement.
M. LEDUC (Taillon): Si je comprends bien, le ministère n'arrivera
pas nécessairement avec des recommandations. Les rapports seront
étudiés avec les maires des villes concernées, et, de ces
discussions-là, le ministère en viendra à des
recommandations ou des suggestions.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que nous allons arriver avec des
recommandations précises. Ces recommandations-là vont faire
l'objet d'études ou d'entretiens avec les maires réunis en
conférence, et celle qui sera la meilleure, selon un certain consensus,
c'est celle-là que nous allons développer encore plus pour en
faire, si besoin il y a, une loi ou une recommandation unique mais
définitive.
M. LEDUC (Taillon): Or, M. le Président, je prétends que
le ministère n'a pas été à la hauteur de la
situation. Le ministère a perdu un temps considérable avec les
problèmes du transport en commun pour la rive sud.
J'ai ici une photocopie d'un document qui est l'extrait d'un
procès-verbal d'une réunion extraordinaire des maires et des
échevins de la rive sud à l'hôtel de ville de Longueuil, le
28 février 1968. Au moment où les maires réunis
énumèrent il y a quatorze articles les
problèmes du transport en commun sur la rive sud, le 11 mars de la
même année, le ministre des Affaires municipales recevait une
délégation de maires de la rive sud lui demandant de faire une
étude ou une enquête nous ne discuterons pas sur le mot,
disons que le ministre a préféré employer le terme «
étude », nous allons être d'accord là-dessus
lui demandant de faire diligence et, dans les articles de journaux qui ont paru
à ce moment-là: « Le ministre se dit d'accord et
l'enquête sur le transport en commun réclamée par les
maires de la rive sud est pleinement justifiée, le ministre des Affaires
municipales », la Presse, le 12 mars 1968, suite à une rencontre
tenue le 11 mars.
Le 19 mars 1968, trois députés de la rive sud: le
député de Chambly, le député de
Napierville-Laprairie et le député de Taillon écrivaient
au ministre: « Suite à la visite du 11 mars, vous receviez une
délégation composée d'un certain nombre de maires des
municipalités des comtés de Chambly, Taillon, Napier-
ville-Laprairie. » Et la lettre continue en expliquant que c'est
un problème très grave.
A notre grande surprise, M. le Président, le 20 mars, nous
recevions une lettre du ministre qui nous dit: « Soyez assurés que
cette question fait actuellement l'objet de mes premières
préoccupations en tant que ministre des Affaires municipales et que je
n'ai pas changé d'opinion quant à l'opportunité de la
soumettre à une étude approfondie, car c'est bien l'étude
dont j'ai parlé à la délégation de maires.
Quant à savoir quelles modalités devrait prendre cette
étude pour aboutir à des résultats rapides et efficaces,
il y aurait peut-être lieu de se demander si une enquête
effectuée dans la forme que vous suggérez est la solution
idéale pour un cas dont l'urgence nous fait fixer
l'échéance au 30 juin de l'année en cours. « Pour
bien vous situer, M. le Président, l'échéance
mentionnée ici au 30 juin de l'année en cours faisait allusion
£ une deuxième grève du transport en commun que nous
connaissions sur la rive sud, « Permettez-moi de vous dire que je suis
heureux de voir jusqu'à quel point ce problème particulier de la
rive sud vous préoccupe et là le ministre s'adressait aux
trois députés en question tout en prenant bonne note de
vos suggestions, je vous donne l'assurance qu'une décision
appropriée sera prise en temps opportun par le soussigné une fois
que les consultations que j'ai déjà entamées auront
atteint leur terme. »
Cela a été motus, silence, M. le Président. Il n'y
a pas eu moyen, au moment de l'étude des crédits, l'an dernier,
de savoir ce qui se passait sur la rive sud. On nous a dit; Oui, nous sommes au
courant. Nous allons étudier, nous allons faire diligence, nous savons
que cela presse.
Le 10 février de cette année, j'écrivais au
ministre des Affaires municipales lui demandant: Où en est rendue
l'étude actuellement en cours sur le problème du transport en
commun de la rive sud de Montréal? Et le 20 février, je recevais
une lettre magnifique, gentille, aimable, et qui ne disait absolument rien, M.
Le Président.
Je me demande sérieusement si, après tous les
problèmes qui ont été énumérés au
ministre lors de sa rencontre avec les maires, au mois de février
1968... Sa toute première préoccupation, ce n'est pas moi qui le
dis, M. Le Président, c'est dans la lettre que le ministre nous
écrivait le 20 mars 1968. Aujourd'hui nous sommes rendus au 9 juin 1969,
nous attendons encore le quatrième rapport de cette étude qui
sera soumise aux maires de la banlieue de
Montréal pour ensuite éventuellement en arriver à
des conclusions pendant qu'une quantité considérable de
résidants de la rive sud sont pris avec un système de transport
inapproprié.
Si je voulais être méchant, je ferais une motion de
non-confiance à ce cher ministre que nous avons devant nous, mais je me
contenterai de dire que le ministre ne s'occupe pas des problèmes de
toute première importance, il s'occupe des autres. Et cette
première préoccupation qu'il avait, le transport en commun sur la
rive sud, eh bien, il l'a complètement oublié. Ce n'est pas cela
qu'on doit attendre d'un ministre. Le ministre prétend être un
leader dans son domaine eh bien, encore une fois, il montre qu'il n'en est pas
un.
M. PAUL: M. Le Président, on ne voit pas le problème sous
le même aspect. Avant que n'intervienne l'honorable député
de Taillon j'étais, pour ma part, très surpris et je me
réjouissais de voir avec quelle logique, quelle prudence, l'honorable
ministre des Affaires municipales avait confié l'enquête du
transport sur la rive sud. Et, il nous aété mentionné
qu'il y avait eu trois rapports déjà de préparés,
il y a eu des rencontres avec les maires de municipalités de la rive
sud, et qu'un quatrième rapport nous serait le dernier
celui-là incessamment produit dans environ un mois. Alors,
connaissant les difficultés que la population de la rive sud doit
épouser, je me suis dit; Enfin nous aurons une solution qui pourra
satisfaire les contribuables de ce secteur de la province. Et, je constate que
l'honorable député de Taillon n'est pas satisfait de la solution
qu'entendait apporter le ministre à ce problème.
Je comprends que les honorables députés de Chambly de
même que de Napierville vivent dans le milieu. Mais il faut comprendre
que cette question du transport n'a pas échappé à
l'attention du ministre parce que lui-même a rencontré les maires
de cette région, et je crois qu'en toute honnêteté, si on
tient pour acquis le travail effectué par un service mis sur pied par le
ministre lui-même et l'empressement avec lequel il a reçu les
conseils municipaux, les maires, et le sens démocratique qui l'anime
dans l'étude de tout ce problème, je crois que l'honorable
député a été un peu dur à l'endroit du
ministre des Affaires municipales, tout en réalisant l'urgence de la
question telle qu'elle nous a été présentée par
l'honorable député.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, je suis bien d'accord avec
le Secrétaire de la province qui trouve que j'ai été dur.
Me plaçant de son
côté, j'aurais peut-être eu la même
réaction. Mais je ne vous cache pas que j'espère que j'aurai un
jour la force d'être encore plus dur, parce que lui, comme le
Secrétaire de la province, ne vit pas dans ce milieu que je viens de
décrire. Et c'est encore plus difficile pour les résidants de ce
territoire-là. C'est tellement facile, vous savez, de dire : Le ministre
a été gentil, il a rencontré les maires, il les a bien
reçus. C'est démocratique, c'est une décision
collégiale. Pendant tout ce temps, vous avez de 250,000 à 300,000
résidants d'une région qui sont pénalisés par un
système de transport inapproprié, qui sont
pénalisés parce que certaines municipalités aimeraient
peut-être avoir le monopole de ce transport en commun. C'est de la
chicane de petite cuisine, et c'est le citoyen qui paie pour cela. On m'accuse
d'être dur pour le ministre? Je ne le serai jamais assez tant et aussi
longtemps que le ministre n'arrivera pas avec une étude et ne dira pas :
C'est ça qu'on fait.
Je ne pense pas que, si on se sert de grands termes comme «
démocratie » et « collégialité » pour
éviter ses responsabilités, on pourra aboutir à quelque
chose. Le ministre a rencontré les maires il y a plusieurs mois, en mars
1968; il les a rencontrés il y a dix jours pour soumettre trois
rapports. Un autre rapport s'en vient. Le ministre admet lui-même que
c'est un problème d'urgence. Bien, cela va faire près d'un an et
demi qu'on attend sur la rive sud.
M. LUSSIER: Je m'excuse, cela ne fait pas un an et demi.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, cela ne fait pas
actuellement un an et demi, mais je vous dis tout de suite que cela fera un an
et demi au moment où les dernières décisions seront
prises. Et, pendant ce temps-là, il y aura de 250,000 à 300,000
personnes qui pâtiront.
M. LUSSIER: Ecoutez, vous direz: Un an et demi, quand cela fera un an et
demi.
M. LEDUC (Taillon): Je vous l'annonce, M. le Président.
M. LUSSIER: Je veux bien en prendre, mais n'en mettez pas trop
épais.
M. LAPORTE: Allez-y donc!
M. LUSSIER: M. le Président, un mot simplement. Le
problème de la rive sud est peut-être un problème qui est
plus difficile et plus complexe que celui de Québec.
M. LAPORTE: Oui, mais il n'est pas plus réglé à
Québec que sur la rive sud, de toute façon.
M. LUSSIER: A Québec l'étude est complétée.
On déposera ces jours-ci un document de travail, un avant-projet de loi.
Vous verrez jusqu'où nous en sommes rendus.
Mais pour ce qui est de la rive sud de Montréal, il existe la
Commission de transport de Montréal, sur l'île de Montréal,
mais qui dessert une partie de la rive sud.
Le groupe de travail qui oeuvre au niveau de l'île de
Montréal, au niveau de la CTM, a tenu jusqu'à aujourd'hui quinze
réunions. Nous ne pouvons pas dissocier le problème du transport
en commun de l'fle de Montréal de celui de la rive sud. C'est intimement
lié. Le métro traverse juste l'autre côté et il y a
même des autobus de la CTM qui circulent et dans Lon-gueuil et dans une
partie de Jacques-Cartier.
Ces deux problèmes de transport en commun de ces deux
territoires, nous devons les étudier ensemble. Nous ne pouvons pas
régler un problème sans penser à l'autre.
Il faut dire aussi que le système de comptabilité de la
CTM n'est pas un système qui met la rive sud à part. Tout est mis
dans une même comptabilité pour le service de transports en commun
qui dessert la rive sud et celui de Montréal, ce qui rend la tâche
encore plus difficile. Mais disons qu'il y a toujours eu une priorité au
ministère pas simplement dans ma tête, mais au
ministère et comme je vous le disais, pour avoir un lien entre
les deux, celui qui était chargé spécialement du transport
en commun sur la rive sud était aussi avec M. Lacasse membre actif au
niveau du groupe de travail de l'île de Montréal. Nous ne pouvons
pas en étudier un sans étudier l'autre. Nous ne pouvons pas
recommander des solutions sans connaître à fond les
problèmes de ces deux territoires, au minimum. Ce qui explique où
nous en sommes rendus actuellement. C'est une question de semaines pour
terminer les deux travaux amorcés, et au niveau de l'fle et au niveau de
la rive sud. Cela ne veut pas dire que nous avons chômé parce que
nous n'avons pas fait de sorties ou de déclarations spectaculaires et
que nous ne nous sommes pas promenés en annonçant telle et telle
chose. Mais quand même...
M. LEDUC (Taillon): Non, ce ne sont pas des déclarations
spectaculaires qu'il faut.
M. LUSSIER: ... les travaux qui se poursui-
valent, et au niveau de la rive sud et au niveau de Montréal, ce
sont deux travaux qui se complètent. Il y avait des individus qui
étaient là pour faire le lien entre les deux.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, le ministre...
M. LUSSIER: Nous n'avons pas négligé les
responsabilités que nous avons prises, il n'y a pas d'erreur.
M. LEDUC (Taillon): ... a mentionné tantôt que le
système de comptabilité de la Commission des transports de
Montréal n'était pas divisé de façon à
pouvoir établir une comptabilité distincte entre la rive
sud...
M. LUSSIER: La comptabilité, c'est une des choses, qui ne
facilitent pas les affaires.
M. LEDUC (Taillon): Bon. Est-ce que le ministre n'est pas au courant
qu'il y a des subventions qui sont payées par les villes de Lon-gueuil
et Jacques-Cartier Longueuil, je crois que c'est $50,000 par
année et, Jacques-Cartier c'est $70,000 par année et qu'on
a un déficit, que le système de coûts concernant les
autobus sur la rive sud est comptabilisé séparément?
M. LUSSIER: Ce ne sont pas des subventions. C'est-à-dire qu'ils
paient une cotisation...
M. LEDUC (Taillon): Enfin peu importe le terme.
M. LUSSIER: Ils paient une cotisation... M. LEDUC (Taillon): Une
cotisation.
M. LUSSIER: ... qui est basée sur l'évaluation.
M. LEDUC (Taillon): Oui. Alors c'est séparé?
M. LUSSIER: La CTM arrive avec un certain déficit et ce
déficit est réparti selon le rôle d'évaluation
normalisé des municipalités.
M. LEDUC (Taillon): Alors cela suppose un système de
comptabilité et la CTM peut arriver et dire: Nous avons un
déficit de tant à telle place. Ce n'est pas un argument.
M. LUSSIER: Je pense que je me suis mal exprimé. Il n'y a pas une
comptabilité spécifique pour les déficits
d'opération pour la rive sud.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, c'est parce que c'est beau,
cela, mais disons que...
M. LUSSIER: C'est un des articles qui fait que cette étude
est...
M. LEDUC (Taillon): C'est un des articles où...
M. LUSSIER: ... plus difficile.
M. LEDUC (Taillon): ... c'est la comptabilité, c'est le
système de transport, par un avocat qui connaît son affaire du
moins on le suppose, l'autre, M. Lacasse était à la Régie
des transports. Ce sont tous des gens extraordinairement formidables,
d'après le ministre, sauf qu'on n'a pas encore vu un seul expert en
transport urbain, un vrai, participer a cette étude.
M. LUSSIER: D'après vous, qui serait un spécialiste de
transport urbain?
M. LAPORTE: Vous ne le savez manifestement pas, vous avez raison de nous
le demander.
M. LUSSIER: Non, non...
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, si le ministre le veut, je
pourrai lui suggérer des gens qui sont des spécialistes en
transport urbain, mais quand il aura quitté le ministère. C'est
sa responsabilité, comme ministre, de fouiller et d'aller chercher ces
gens.
M. LUSSIER: Nous les avons ces gens, ce sont des gens
compétents...
M. LEDUC (Taillon): Vous avez des gens compétents qui n'ont pas
donné de résultats jusqu'à maintenant.
M. LUSSIER: Vous n'avez qu'à lire les rapports que nous n'avons
pas hésité une minute à vous remettre. Nous
n'hésitons pas une minute, quand nous allons sur la rive sud, de
remettre des rapports d'études...
M. LEDUC (Taillon): Alors j'aimerais les avoir, les rapports.
M. LUSSIER: ... et ces rapports, comparez-les...
M. LEDUC (Taillon): ... parce que...
M. LUSSIER: ... et d'après les rapports qui ont été
écrits, faites-les vérifier et faites-les
comparer par ceux que vos experts auraient faits si vous dites que les
nôtres ne sont pas fait par des experts. Qu'ils en fassent des
commentaires.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, j'aimerais avoir les
rapports, les trois rapports qui ont été soumis, parce que le 10
février...
M. LUSSIER: On vous les fera parvenir.
M. LEDUC (Taillon): ... j'écrivais au ministre: «
Auriez-vous l'amabilité de me laisser savoir à quel moment vous
prévoyez recevoir le rapport d'études actuellement en cours sur
le problème de transport en commun sur la rive sud de Montréal.
De plus, j'apprécierais que vous me laissiez savoir à quel moment
il me sera possible d'obtenir une copie de ce rapport. Je vous remercie de
votre bienveillante collaboration. »
Et le 20 février, je recevais une lettre du ministre: «
Suite à votre lettre du 10 février, il est exact que nous avons
mis sur pied un comité chargé d'étudier le problème
de transport en commun sur la rive sud de Montréal. Il me fera plaisir
de vous rencontrer et d'en discuter avec vous dès que ce rapport m'aura
été remis. Veuillez agréer, mon cher collègue,
l'expression de mes sentiments les meilleurs. »
Alors les maires les ont eus. Le 10 février 1969, je
demandais...
M. LUSSIER: C'est que ces rapports sont uniquement au niveau des maires.
Nous allons vous en faire parvenir, il n'y a pas d'erreur.
M. LEDUC (Taillon): Absolument. Parce qu'il arrive, M. le
Président, que j'étais intéressé à
l'affaire...
M. LUSSIER: Je m'excuse d'avoir...
M. LEDUC (Taillon): ... comme le député de Napierville
l'avait eu et le député de Chambly...
M. LUSSIER: Je m'excuse...
M. LEDUC (Taillon): ... nous nous faisons poser des questions nous
aussi.
M. LUSSIER: Oui.
M. LEDUC (Taillon): ... et nous aimerions avoir des réponses ou
des semblants de réponses d'après ce que vous annoncez, parce que
ce ne sont pas de vraies réponses.
M. LUSSIER: Vous étiez assez poli depuis quelque temps.
M. LEDUC (Taillon): Non, je veux mettre le ministre assez en diable pour
que ça remue sur le transport en commun sur la rive sud.
M. LUSSIER: Vous n'avez pas à me mettre en maudit, ça va
marcher quand même!
M. LEDUC (Taillon): Je n'ai jamais dit ces termes
parlementaires-là!
M. LAPORTE: M. le Président, M. le ministre veut retirer ce
mot-là à son propre endroit.
UNE VOIX: Ou alors qu'on l'expulse. M. PAUL: C'est un « maudit
» joyeux. M. LAPORTE: Il met du plaisant. M. LEDUC: Il met du plaisant,
oui.
M. LAPORTE: Ce que je voudrais dire au ministre c'est que, sans employer
des expressions aussi violentes que les siennes, ce qui nous tape
littéralement sur les nerfs, ce qui finit par être un aveu total
d'incapacité d'agir, c'est que depuis qu'il est ministre des Affaires
municipales, depuis que l'Union Nationale a repris le pouvoir, c'est incroyable
le nombre d'études inutiles, le nombre de commissions de travail de trop
qu'on a créées au lieu d'agir. C'est devenu au ministère
des Affaires municipales il n'y a pas une université qui peut se
comparer à ça quand on dit que la recherche n'est pas
développée au Canada français, c'est parce qu'on n'a pas
vérifié aux Affaires municipales.
On a formé l'an dernier une commission d'étude ou groupe
d'étude sur le regroupement municipal. Il y avait des documents qui
existaient, qui étaient prêts. Il y avait eu des rencontres avec
près de 900 maires et administrateurs municipaux, un rapport
circonstancié avait été fait de toutes les questions qui
se posent, de tous les problèmes qui ont été
soulevés. Il y a eu un document de travail qui était prêt
à être envoyé à tous les maires, qui a
été imprimé et qui n'a jamais été
distribué. Au lieu de se servir de cette affaire et d'agir, on a
créé un comité de travail.
L'urbanisme? Même chose. Vous avez le rapport LaHaye qui est
prêt. Qu'est-ce qu'on attend pour agir? La régionalisation,
ça fait deux ans que le ministre dit à tout le monde
qu'il va faire de la régionalisation et qu'il y a un
comité de travail qui étudie la régionalisation. Les
documents étaient prêts. Nous avions rencontré l'Union des
municipalités et l'Union des conseils de comté et ce n'est pas
facile de les mettre d'accord. C'était entendu pour 41 comtés
municipaux. Les pouvoirs qui devaient être donnés à ces
conseils de comté étaient déterminés. Au lieu
d'agir on a créé une commission d'étude.
La fiscalité. On nous annonce des messieurs à $100 par
jour pour parler de fiscalité municipale alors qu'une enquête
très en profondeur venait d'être faite dans la province de
Québec, la commission Bélanger. Qu'attend-on pour passer à
l'action?
Le transport en commun. On a dépensé $70,000 jusqu'ici
pour le transport en commun, II n'est pas réglé à
Québec Il n'est pas réglé à Hull. Il n'est pas
réglé à Montréal. La commission Blier en avait
parlé. Si on s'était adressé aux experts de la commission
de Transport de Montréal. La ils en ont de vrais experts, des
ingénieurs en transport. Eux, ils peuvent, avec la collaboration des
villes, vous faire un rapport rapide et précis sur ce qui doit
être fait. Mais, tout ce que veut le ministre est de gagner du temps,
rien faire en donnant l'impression d'agir beaucoup. C'était tellement
avancé sur la rive sud. N'est-il pas vrai qu'il y a eu un groupe qui est
venu vous trouver avec un projet de loi prêt pour créer une
commission de transport sur la rive sud, dont l'avocat était
d'ailleurs un excellent avocat bleu Me Brlssette. Il m'en a
parlé. Le projet de loi était prêt, il voulait passer un
bill privé. Est-ce que c'est vrai, oui ou non? Il y avait un projet de
loi préparé par Me Brlssette à la demande des
municipalités de la rive sud pour leur permettre de créer une
commission de transport. Ils voulaient régler le problème. Le
ministre a dit: Ne touchez pas à ça, nous faisons une
étude. Cela fait deux ans que l'étude continue. Nous perdons
chaque jour des industries...
M. LUSSIER: Cela ne fait pas deux ans que je suis là, voyons
donc!
M. LAPORTE: Non, c'est un bienfait. M. LEDUC (Taillon): Cela a paru
long.
M. LAPORTE: Le ministre est-il au courant que, pendant que le ministre
étudie, pendant que les commissions étudient j'en ai six
devant moi ici les industries étudient la possibilité
d'aller ailleurs que sur la rive sud.
Nous sommes actuellement de plus en plus en train de devenir un dortoire
pour la ville de Montréal et la commission Lemay, la commission Mun
avant ça, toutes les personnes qui ont fait une étude sur la
fiscalité de la rive sud ont dit que l'essentiel est de faciliter la
venue chez nous d'industries.
Pas dans vingt ans! Si nous avions besoin de rapports, on en aurait en
quantité. Il y a déjà quatre rapports, dit le ministre. Ce
ne sont plus des rapports que nous voulons, c'est du transport en commun bien
organisé. Est-ce que c'est raisonnable? Accepteriez-vous cela dans votre
municipalité que la moitié de la population...
M. LUSSIER: Oui, Je me défends...
M. LAPORTE: C'est ça, défendez-vous. Vous avez besoin
d'être défendu, en effet. Je vous approuve. Mais est-ce que vous
accepteriez que la moitié de la population, la même population qui
travaille au même endroit à Montréal, paie un billet
seulement, parce qu'elle utilise la Commission de transport de Montréal
avec le droit à une correspondance pour entrer dans le métro,
alors que l'autre moitié paie deux fois? Les gens paient Chambly
Transport ou le métropolitain sud et ils paient une deuxième fols
pour prendre le métro. Cela fait trois ans que ça dure. Quand ces
gens-là se plaignent, on dit: Ne vous plaignez pas, on est rendu au
quatrième rapport. Ils vont être encore plus fiers quand vous
serez rendu au 12e rapport. Ce qu'ils veulent, c'est une solution.
Alors MM. Lacasse, Poisson et Girardin ne travaillent pas sur la rive
sud, ils travaillent à Hull. Qu'est-ce qu'ils vont faire sur la rive
sud? Est-ce qu'ils travaillent en même temps aux deux places? Est-ce
qu'ils ne trouvent pas de solution en même temps aux deux places?
M. LUSSIER: Là, je suis rendu à la réponse?
M. LAPORTE: Oui, nous sommes rendus à la réponse.
M. LUSSIER: Rive sud, M. Lacasse il ne faut pas que j'oublie
rien. Alors vous avez dit qu'il y avait une étude pour 40
régionales au ministère...
M. LAPORTE: 41 conseils de comté, c'est-à-dire
municipalités de comté.
M. LUSSIER: Je vous avoue bien franche-
ment je me suis informé et J'ai cherché tous les
documents qu'il y avait quand je suis arrivé au ministère
que ce n'était pas au ministère.
M. LAPORTE: Vous auriez pu au moins en parler à votre ancien et
à votre nouveau sous-ministre. Ils étaient là tous les
deux. La réunion s'est tenue dans le bureau de votre ancien
sous-ministre, M. Doucet.
M. LUSSIER: J'ai entendu parler qu'il y avait eu des discours de faits
là-dessus, des allocutions...
M. LAPORTE: Ils ne vous ont pas dit que, dans le bureau de M. Doucet, on
avait réuni à trois reprises, les deux exécutifs de
l'Union des conseils de comté et de l'Union des municipalités,
qu'il y avait eu une carte de préparée qui avait
été approuvée par les deux et qu'un projet de loi
était en préparation?
Il n'y a personne qui vous a parlé de cela?
M. LUSSIER: Ces documents n'existent pas au ministère. Est-ce que
vous en aviez laissé des copies?
M. LAPORTE: Si cela peut vous rendre service, je suis prêt
à repasser mes dossiers et à vous en trouver une.
M. LUSSIER: Sérieusement, je ne peux toujours pas inventer ce qui
n'existe pas.
M. LAPORTE: Bien oui, mais c'est facile de vous pencher sur le
problème. Votre sous-ministre est là. Demandez lui si c'est vrai,
oui ou non. Il est à côté de vous, batêche!
M. LUSSIER: Je lui ai demandé tout à l'heure...
M. LAPORTE: Puis? Je vais aller lui demander moi-même...
M. LUSSIER: Il n'existe pas de rapport actuellement. Est-ce qu'il en
existe des rapports...
M. LAPORTE: Je ne vous demande pas s'il existe des rapports, je vous
dis: Est-ce que c'est vrai, oui ou non, que l'Union des conseils de
comté et l'Union des municipalités s'étalent entendues sur
deux choses?Sur les pouvoirs...
M. LUSSIER: Si vous le dites, je vous crois. M. LAPORTE: ... et sur le
nombre des con- seils de comté, et que cela avait été fait
par M. Drapeau. C'est un nom qui existe encore. C'est M. Drapeau qui avait fait
la carte des 41, 41 ou 42, je peux me tromper d'un ou de deux mais c'est
M. Drapeau qui avait fait la carte. Est-ce que vous avez perdulacarte?...
M. LUSSIER: Je ne l'ai pas perdue, je ne l'ai pas trouvée...
M. LAPORTE: C'est votre problème ça...
M. LUSSIER: Il aurait faullu que je la trouve pour la perdre
après. Dans le rapport Bélanger, au point de vue de la
fiscalité municipale, il y a très, très peu de choses. Ce
n'est pas avec le rapport Bélanger que nous pouvons renouveler la
fiscalité et les finances municipales.
M. LAPORTE: Vous étiez plus avancés que cela dans votre
programme politique. Est-ce que vous le relisez parfois?
M. LUSSIER: Oh, je le relis et c'est même...
M. LAPORTE: Cela doit vous empêcher de dormir, jamais je ne
croirai...
M. LUSSIER: Au contraire! Je me frotte la bedaine après...
M. LAPORTE: Alors vous avez le sommeil... A part cela, ils ont
intitulé les grands chapitres: Solutions. On va voir, au
ministère des Affaires municipales, quelles ont été les
solutions.
M. LUSSIER: On va regarder cela ensemble. Lisez tout, par exemple.
M. LAPORTE: Ah, je vais tout lire! Je vous le dis, c'est
scandalisant...
M. LUSSIER: Le bon et le moins bon?
M. LAPORTE: Oui, on va tout lire cela. Agriculture, je ne lis pas
cela.
M. LUSSIER: Est-ce que vous avez la version officielle?
M. LAPORTE: Ah, bien! Est-ce qu'il y en a plusieurs? Il y a une version
avant les élections et une autre après les
élections...
M. LUSSIER: Vous avez peut-être des avant-avant-projets?
M. LAPORTE: Forêt, les affaires municipales. Est-ce la version
officielle? Vous avez une table où il semble y avoir trois
administrateurs municipaux, ils ont l'air tout émus... Ils ont dû
lire le programme. C'est le programme officiel...?
M. LUSSIER: Il n'y a pas de photo. M. LAPORTE: Il n'y a pas de photo?...
M. LUSSIER: Oui, il y en a une...
UNE VOIX: C'est lui qui se l'est fait faire pour...
M. LAPORTE: Oui. C'est la photo. Etant donné que je tiens
à l'intégrité du ministre...
M. LUSSIER: Ah! ce sont des gars bien sérieux...
M. LAPORTE: Ce n'est pas beau ça? Ah! Vous l'avez
repeinturé, le vôtre? Il palissait, hein, ne trouvez-vous pas?
M. LUSSIER: C'est un gars de la Régie des eaux. C'est un
ingénieur-conseil qui pensait avoir moins de contrats quand l'Union
Nationale allait prendre le pouvoir.
M. LAPORTE: Ne partez pas sur cela parce que nous allons... « La
municipalité est le niveau de gouvernement le plus près du
peuple. Toute tentative de diminuer l'influence des citoyens sur
l'administration municipale fausse nécessairement le jeu de la
démocratie. Il importe donc de laisser au gouvernement municipal toute
la latitude nécessaire pour bien remplir son rôle, de respecter
son autonomie, de tenir compte de la volonté des citoyens de donner
à la municipalité les sources de revenus qui assurent son
autonomie ».
Je cite toujours, M. le Président. « Depuis quelques
années, les municipalités ont vu leur autonomie brimée par
l'intervention du gouvernement la partie précédente
était la poésie, là c'est le tremblement, dans chacun des
sujets d'ailleurs. Le champ de la taxe foncière, première source
de leurs revenus envahi par le secteur scolaire, des regroupements arbitraires
ordonnés à l'encontre de la volonté populaire. Les
municipalités n'ont reçu dans la mise en application de leurs
programmes de rénovation urbaine, d'urbanisme, de conservation, de
relogement, aucune aide du gouvernement. Enfin, les municipalités en
plein développement ont dû affronter le problème de la
spéculation qui cons- titue un frein à l'expansion et
entraîne une dispersion coûteuse des services. »
Là, c'est marqué: « Solutions ». Je dois vous
dire, M. le Président, que, sur le programme, c'est marqué:
« Objectifs 1966 de l'Union Nationale ». « L'Union nationale
reconnaît que la municipalité, pour bien remplir son rôle
auprès de la collectivité qu'elle dessert, doit jouir de son
autonomie. « Deuxièmement, l'autonomie des municipalités
est intimement liée à la possibilité de disposer de
revenus suffisants. En attendant que soit complété le
réaménagement fiscal que le gouvernement de l'Union Nationale
mettra en oeuvre, deux mesures seront immédiatement appliquées;
a) le montant des taxes foncières pourra être déduit de
l'impôt provincial; b) la terre et les bâtiments de ferme des
cultivateurs seront exempts de la taxe foncière, et le gouvernement
versera des compensations aux municipalités et commissions scolaires.
»
M. le Président, j'invite le ministre à me dire
disons que j'ai un certain travail à faire ici, qui est assez
considérable même, j'ai pu être distrait: Est-ce que les
deux projets de loi qui permettent de déduire les taxes foncières
de l'impôt provincial et qui dégrèvent les bâtiments
de ferme avec des compensations municipales auraient été
adoptés à mon Insu?
M. LUSSIER: Je n'ai pas l'Impression que cela a été
adopté à votre insu.
M. LAPORTE: Avez-vous l'impression que cela n'a pas été
adopté du tout?
M. LUSSIER: J'ai aussi l'Impression que le terme du présent
gouvernement de l'Union Nationale est un terme de cinq ans.
M. LAPORTE: De cinq ans. Alors, très bien, nous continuerons.
M. LUSSIER: On vient de fêter notre anniversaire.
M. LAPORTE: Vous allez avoir deux grosses années pour finir.
« Troisièmement, regroupement et référendum. Toute
nouvelle fusion sera soumise à l'approbation des citoyens, sauf dans des
cas exceptionnels où les exigences du bien commun commandent une
procédure plus appropriée à l'Intérêt
général. »
Nous avons vu d'ailleurs, et j'en rends le témoignage au
ministre, très récemment qu'il y a eu un cas exceptionnel
où le bien commun
exigeait une procédure différente, dans le cas de
Saint-Jean-des-Piles, récemment, qui voulait s'emparer d'une partie du
territoire de Shawinigan. Alors, j'ai bien vu, à ce moment-là,
qu'aucune fusion ne se ferait sans être soumise d'abord aux citoyens. Je
vous félicite d'avoir respecté l'esprit et la lettre de votre
programme.
M. LUSSIER: Est-ce que c'est fait?
M. LAPORTE: Non. Est-ce que je peux vous demander pourquoi ce n'est pas
fait?
M. LUSSIER: Oui, je pourrais répondre.
M. LAPORTE: « Quatrièmement, les conseils de comté.
Le gouvernement de l'Union Nationale élargira les cadres des conseils de
comté pour y faire entrer les représentants des cités et
villes, et il augmentera leur pouvoir administratif. »
M. le Président, je vous prierais de me ramener à l'ordre,
encore une fois, si j'insiste sur ma distraction. C'est probablement une autre
chose qui a été faite alors que j'étais absent. J'ai
été absent une journée seulement pendant toute la session,
c'est peut-être ce jour-là que la loi a été
passée.
M. LUSSIER: Ce n'est pas nous qui allons vous faire grief des absences
que vous pouvez avoir en cette Chambre.
M. LAPORTE: Je vous en remercie. Mais est-ce que cela a
été passé?
M. LUSSIER: Cela, c'est pour les deux prochaines années. «
Régie des relations intermunicipales. Le gouvernement de l'Union
Nationale établira une Régie des relations inter municipales
habilitée à trancher les litiges entre les municipalités
et à répartir les coûts des services communautaires sur une
base scientifique d'évaluation uniformisée. » Est-ce que je
dois comprendre que cela aussi, c'est pour les deux dernières
années?
M. LUSSIER: Cela est déjà commencé...
M. LAPORTE: Cela commence à se faire sentir. Vous êtes sur
le point de créer une commission d'étude.
M. LUSSIER: Non, c'est la fiscalité et les finances
municipales.
M. LAPORTE : C est la fiscalité et les finances municipales.
M. LUSSIER: C'est à l'intérieur de cela.
M. LAPORTE: C'est à l'intérieur de cela. Mais c'est
à l'extérieur de ce que vous avez adopté jusqu'ici?
M. LUSSIER: A l'extérieur, temporairement.
M. LAPORTE: Temporairement, merci. « Urbanisme ». Jusqu'ici,
votre compte est zéro?
M. LUSSIER: Non, sur le regroupement et référendum, le
compte est aussi bon...
M. LAPORTE: Est-ce que vous avez manifesté, M. le
Président...
M. PAUL: C'est parce qu'il est à l'entraînement.
M. LAPORTE: II est à l'entraînment, il est comme les Expos.
La vingtième partie, il va compter son premier point.
M. PAUL: Peut-être pas le dernier.
M. LAPORTE: Cela va être 19 à 0 jusque là.
M. LUSSIER: Le regroupement et référendum, il va y avoir
une couple de points là-dessus, le conseil de comté, le conseil
de comté aussi...
M. LAPORTE: C'est bon. Vous êtes comme Serge Savard, vous comptez
dans vos propres buts.
M. LUSSIER: C'est rendu que nous comptons.
M. LAPORTE: M. le Président. « Sixièmement,
urbanisme. Le gouvernement de l'Union Nationale fournira une aide
financière et technique à l'élaboration et à
l'application des plans directeurs. »
M. LUSSIER: A Rimouski, cela s'en vient bien.
M. LAPORTE: Cela s'en vient bien. Quand tout cela va arriver, cela va
être apeurant.
M. LUSSIER: C est cela, préparez-vous.
M. LAPORTE: Nous sommes prêts. Apparemment, c'est vous qui ne
l'êtes pas. « Sept-
ièmement, fonds de développement domiciliaire. Le
gouvernement de l'Union Nationale permettra aux municipalités
d'établir un fonds de développement domiciliaire inspiré
du fonds industriel pour l'achat et la revente des terrains à
bâtir. » Cela est encore dans le « tender » des
affaires qui s'en viennent.
M. LUSSIER? C'est assez avancé... M. LAPORTE: C'est assez
avancé.
M. LUSSIER: C'est dans le groupe de travail de la Société
d'habitation...
M. LAPORTE: Cela est dans le groupe de travail...
M. LUSSIER: Mais disons que, lorsque le fédéral
parce qu'il faut bien le noter...
M. LAPORTE: II faut bien aller chercher de l'argent là où
il y en a, c'est bien clair.
M. LUSSIER: Lorsqu'il a présenté sa loi amendant la Loi de
l'habitation nationale, tout de suite, nous avons fait des
représentations pour demander que le groupe de travail ad hoc sur
l'habitation soit ressuscité, et le gouvernement fédéral,
M. Trudeau, a bien voulu acquiescer à notre demande. Les gens se sont
réunis, et on vient de présenter des amendements à cette
Loi nationale d'habitation, un amendement techniquement appelé 35 c), et
actuellement, au ministère, les légistes sont en train de mettre
une dernière main à cet amendement à la
Société d'habitation du Québec, de telle façon
qu'une autre promesse de l'Union Nationale soit remplie.
M. LAPORTE: Oui, très bien, mais ce qui revient à dire
qu'actuellement elle ne l'est pas. Parce que le ministre, connaissant bien son
français, s'il dit une autre promesse qui sera remplie, c'est parce
qu'elle ne l'est pas encore.
M. LUSSIER: Celle-là, d'accord.
M. LAPORTE: D'accord, ça va bien notre affaire. Nous allons finir
par nous entendre, nous allons finir par faire quelque chose. Fonds de
développement, ce n'est pas fait. « Compensations. Des
compensations seront versées aux municipalités pour taxes non
perçues sur les édifices à caractère public.
»
M. LUSSIER: Cela se fait à Québec depuis que nous sommes
là, cela se fait à d'autres endroits aussi.
M. LAPORTE: Un instant, parce que le dernier membre de phrase que vous
avez dit plus vite, c'est « depuis que nous sommes là. »
Voulez-vous répéter cela s'il vous plaît? Depuis quand?
M. LUSSIER: Depuis juin 1966.
M. LAPORTE: Oui, et cela avait été voté par hasard
par qui?
M. LUSSIER: Voté par qui?
M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: Je n'étais pas ici.
M. LAPORTE: Vous n'étiez pas ici. Or, comme j'y étais,
puis-je vous dire que c'est l'ancien gouvernement?
M. LUSSIER: Je prends encore votre parole.
M. LAPORTE: Merci. Je peux vous dire que vous avez raison. «
Neuvièmement, rénovation urbaine. Le gouvernement de l'Union
Nationale établira une société centrale de financement de
l'habitation qui devra, en collaboration avec les municipalités
réaliser une véritable politique d'habitation par
l'élimination des taudis, la construction de logements salubres à
loyer modique...
M. LUSSIER: Là, c'est un « home run ».
M. LAPORTE: Un instant, je vous promets que, lorsque nous allons
étudier la Société d'habitation, vous allez être au
premier but, sinon une fausse balle.
La construction d'habitation selon les normes du mieux-être social
et familial, le financement à taux raisonnable de l'achat de maisons
existantes pour l'établissement de jeunes foyers. «
Dixièmement, la capitale. II faut finir par la capitale, le petit
couplet émotif L'Union Nationale aidera financièrement la
ville de Québec à conserver son caractère unique en
préservant ses lieux et ses monuments historiques. » Cela est un
succès, la ville n'a jamais été aussi mal en point
financièrement. Alors, je vous donnerais deux sur dix.
M. LUSSIER: Je m'excuse. Comme je vous disais tout à l'heure,
c'est un terme de cinq ans.
M. LEDUC (Taillon): Pourquoi les objectifs 1966 s'étendent-ils
sur cinq ans?
M. LAPORTE: C'est que je dois vous dire qu'au rythme où vous
allez là, deux sur dix en
trois ans, cela va vous prendre 25 ans à faire cela. C'est
beaucoup plus que la population est prête à vous accorder.
M. LUSSIER: II y a de nombreuses autres choses qui, actuellement, sont
réalisées, sont faites.
M. LAPORTE: Disons que nous allons vous donner cinq minutes, cela va
être assez pour ce que vous avez réalisé depuis que vous
êtes là.
M. LUSSIER: De nouveau?
M. LAPORTE: Oui, de nouveau, allez-y, c'est le temps.
M. LUSSIER: Alors, je vais simplement prendre le bill 285...
M. LAPORTE: C'est-à-dire les replâtrages de l'an dernier?
Si c'est cela, votre monument, je suis prêt à prendre votre
parole.
M. LUSSIER: Ce n'est déjà pas mal.
M. LEDUC (Taillon): Sauf l'erreur que vous avez faite, vous n'avez pas
parlé, dans vos promesses, du replâtrage dont le ministre se
vante.
M. LUSSIER: Ce n'est pas du replâtrage, nous avions parlé
longtemps auparavant de la démocratisation, du droit de vote à
monsieur un tel et à tous ces gens-là; mais c'est par le bill 296
que nous l'avons donné. Le bill 285 aussi, à l'intérieur
de ce projet de loi.
Evidemment, cela n'a pas été complètement
terminé, nous avons demandé au groupe de travail Drouin de
terminer ce travail, mais au point de vue de la Loi électorale, cela a
été amendé passablement, le cens
d'éligibilité, le cens électoral et nous avons aussi la
ville de Saint-Michel. Il y a des enquêtes que nous avons
commencées dans les différentes villes de banlieue. Il y a aussi
l'affaire Rémillard, il y a aussi les subventions que nous avons
données, les allocations pour les travaux. Comme vous l'avez noté
tout à l'heure, il y a en plus de nombreuses études parce qu'il
faut commencer en plus de ce qui a été fait
exactement à connaître les problèmes le mieux possible et
le plus en profondeur possible avant d'y apporter des solutions. Vous savez
fort bien que ces études ont été menées le plus
rondement possible dans les circonstances et que nous sommes prêts
à déposer des projets de lois. La régionalisation c'est un
pro- blème que nous avons étudié aussi et auquel nous
apporterons très prochainement des solutions.
Il y a évidemment le Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain qui n'a pas été une chose
facile à mettre sur pied. C'est le regroupement de services
d'égouts sanitaires et d'épuration des eaux au niveau de 26
municipalités. Cela a déjà commencé à
produire.
Il y a aussi, la loi de la protection contre les incendies, une nouvelle
loi qui contient de nombreuses nouvelles choses et qui a été
conçue au ministère aussi; elle rendra encore plus de services
à la protection contre les incendies qu'auparavant. Elle a
été émise à ce jour. Il y a aussi
l'expérience pilote d'urbanisme à Rimouski et la loi
électorale que nous avons déposée ainsi que le groupe de
travail. Une autre brique.
Au point de vue des finances municipales, il y a eu des amendements
apportés. La restructuration du ministère avec de nouvelles
directions générales. Au point de vue de l'urbanisme,
création d'une direction générale de l'urbanisme, le
bureau du Plan a été créé par l'Union Nationale. Et
ce bureau, avec l'organisation de ce ministère, s'est transformé
en direction générale de l'urbanisme, en direction
générale de la planification et aussi une autre partie du bureau
du Plan avec d'autres gens, d'autres services forment la direction
générale de l'administration municipale.
Nous avons fait des regroupements de services, des regroupements, des
fusions de villes. Dans le projet de loi 285, nous avons amené de
nouvelles sortes d'ententes, au lieu que ce soit une ville qui administre un
service regroupé, c'est possible maintenant, quand les
municipalités le veulent, que cela soit fait par une commission qui
administre ce service au nom des municipalités. Il y a aussi au point de
vue de l'enseignement, protection contre les incendies et aussi, chez les
élus du peuple, c'est une affaire que nous voulons amplifier par le
bulletin que nous publions, que nous avons commencé à publier
à l'intention des municipalités à tous les mois, pour
éduquer davantage nos administrateurs municipaux.
Nous avons aussi l'intention d'envoyer de plus en plus nos
inspecteurs-vérificateurs auprès des municipalités, non
pas uniquement pour les tracasser, mais encore plus pour leur inculquer les
principes d'une bonne administration municipale, leur donner des notions de
finances municipales et aussi la façon dont elles doivent se servir de
la loi des cités et villes. Par ce bulletin, nous voulons le plus
possible vulgariser pour ces administrateurs élus la Loi municipale.
Dans le bill 285, nous avons aussi demandé aux
municipalités de se préparer pour la pro-
chaîne année à avoir des budgets
équilibrés et des budgets obligatoires.
Je pense qu'en les énumérant de mémoire J'en oublie
certainement.
M.LAPORTE: J'espère!
M. LUSSIER: Parce qu'il y en a encore d'autres.
M. LAPORTE: M. le Président, disons que j'ai demandé au
ministre Je lui donne le bénéfice du doute, étant
donné que c'est une question qui arrive sans préavis mais
c'est un bilan bien maigre.
Le droit de vote à 18 ans, ce n'est pas une innovation. Le
ministre n'avait pas à imposer ou à discuter, le ministre n'avait
pas à en faire approuver le principe, puisque cela existait
déjà à deux endroits. C'est nous qui l'avons donné
à la ville de Québec et à Laval.
Le cens de l'éligibilité et le cens électoral ont
existé de la même façon. L'expérience pilote s'est
faite dans la ville de Québec. Et là, le ministre aurait dû
être présent pour assister à la bataille rangée qui
nous a été livrée pour empêcher les gens de 21 ans
de voter, pour ne pas donner le cens de l'égillbllité à
d'autres qu'aux propriétaires. Parce que nos études
étalent terminées et que nous avions pris des décisions,
nous avons quand même accepté que le cens
d'éligibilité et le cens électoral soient
profondément modifiés dans la province de Québec. Le
ministre n'a fait que marcher sur nos traces.
Le bill Rémillard, j'espère que le ministre ne le met pas
dans ses réalisations majeures.
M. LUSSIER: Je le prends dans mes responsabilités.
M. LAPORTE: Oui, oui, c'est une responsabilité que d'autres,
encore une fois, avait prise deux fois avant vous. Vous avez bien fait de le
faire. Mais on ne met pas ça dans ses réalisations majeures.
Les subventions aux municipalités, il n'y a rien de nouveau dans
ça.
Le bureau d'assainissement, les structures...
M. LUSSIER: Les normes.
M. LAPORTE: ... le ministre, comme dans tous les autres
ministères pas tous les autres, puisque je n'ai pas
étudié tous les crédits mais très exactement
comme au ministère des Affaires culturelles, a souffert de «
structurite »; réorganisation, création de nouvelles
directions générales; on a démontré une
activité extrême. A l'intérieur du ministère on a
donné des noms ronflants à des choses qui existaient
déjà.
Et, pour toutes les études dont il a parlé, pour le
regroupement municipal, pour la régionalisation, il y avait
déjà des hommes et des gens compétents qui faisaient
ça.
Les amendements à la Loi pour la protection contre l'Incendie, M.
Perreault avait préparé un texte que vous avez trouvé tout
fait. Vous avez certainement apporté quelques modifications, puisque
l'étude n'en était pas terminée. Mais le projet de loi de
M. Perreault était déjà prêt quand nous avons
quitté le pouvoir en 1966.
Même chose pour la seule affaire que j'espérais vous voir
mentionner parce qu'elle est importante, la Loi créant la
Société d'habitation du Québec. C'est vraiment quelque
chose d'Important. Mais les principaux officiers...
M. LUSSIER: Vous l'avez dit avant, ça!
M. LAPORTE: Bien, mon cher monsieur, ce n'est quand même pas vous
qui êtes allé chercher M. Dion et monsieur...
M. LUSSIER: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais quand vous avez lu le
programme de l'Union Nationale, vous l'aviez mentionné. C'est pour
ça que Je vous le mentionne.
M. LAPORTE: Oui, oui, je vous disque dans ce cas-là, en
particulier, vous avez trouvé une loi prête et vous avez
trouvé les principaux officiers en place, M. Bernier et M. Dion. Deux
hommes d'une compétence reconnue. Ce n'est quand même pas une
initiative. Quand on demande: En quelle matière le ministère des
Affaires municipales a-t-il fait preuve d'imagination? Quand on fait un bilan
des années qui ont précédé, on ne peut pas
être d'accord avec tout ce qui a été fait. Mais c'est
pendant ce temps-là qu'on a passé la Loi de la fusion volontaire
des municipalités. Le ministre sait après quelle bataille. Et
aujourd'hui elle rend service. Elle a été passée de notre
temps. C'était une loi révolutionnaire dans la province de
Québec, ça!
Les travaux d'hiver ont été inaugurés par l'ancien
gouvernement. Cela a rendu service aux municipalités.
La redistribution de la taxe de vente a apporté des fonds
nouveaux qui n'existaient pas avant dans les caisses des
municipalités.
Les subventions aux municipalités pour tenir compte des taxes
foncières que le gouvernement
ne payait pas ont été le fait de l'ancien
gouvernement.
La ville de Laval a été créée sous l'ancien
gouvernement. Et après trois ans, tout le monde admet que ce fut un
succls considérable. Mais ça, ç'a été une
bataille rangée.
Il fallait être capable de prendre ses responsabilités et
il fallait que le ministre déclare à ceux qui venait devant lui
qu'être ministre des Affaires municipales, ce n'était pas un
concours de popularité.
Alors je dis: Dans quel domaine? Le ministre nous parle de M.
Rémillard, le ministre nous parle des subventions, le ministre nous
parle des études, le ministre nous parle du bureau d'assainissement, le
ministre nous parle de lois électorales. Qu'est-ce qu'il a fait dans les
grands problèmes de l'administration municipale? Quelles sources de
revenus nouveaux a-t-il données aux municipalités? Qu'a-t-il fait
de pratique pour la régionalisation dans la province de Québec
qui est un problème majeur? Qu'a-t-il fait pour hâter le
regroupement des municipalités dans la province de Québec, une
chose qui s'est arrêtée brusquement quand nous avons perdu le
pouvoir? Qu'a-t-il fait pour combattre, dans la province de Québec, la
pollution de l'eau et de l'air? Qu'a-t-il fait de nouveau, le ministre, au
niveau de l'urbanisme?
Ce sont des questions primordiales, actuellement, en droit municipal et
dans tous ces domaines. Ce sont des études qui durent depuis trois ans.
Qu'est-ce que le ministre attend pour passer aux actes et vraiment créer
du droit nouveau, de la législation nouvelle, choses qui lui demanderont
une détermination et un courage considérables? Le ministre sera
obligé de cesser de penser en termes de votes, en termes de
réélection, en termes de son parti politique pour dire: Je veux y
aller carrément. Advienne que pourra, les besoins municipaux le
demandent. C'est ce que nous lui reprochons, au ministre, d'avoir
remplacé l'action par des études, d'avoir permis que s'instaure,
au ministère des Affaires municipales, un ministère qui
était bourdonnant d'activité, que l'inaction s'installe parce que
le ministre n'a rien produit de vraiment original depuis trois ans.
M. MURRAY: M. le Président, j'aimerais ajouter quelques mots. Il
y a une chose que le ministre actuel a au moins faite entre 1966 et 1969, c'est
d'émettre des ordonnances à coups de millions. Quand un ministre
émet une ordonnance, si ma mémoire est bonne, c'est qu'il saute
par-dessus les contribuables et ordonne.
Alors de 1960 à 1966, cela s'est pratiqué sur une assez
haute échelle dans le comté que je représente, le
comté de Terrebonne. De mémoire, à
Saint-Jérôme, il y a eu une ordonnance de $1 million. J'ai
l'impression que Sainte-Thérèse a dû obtenir des
ordonnances.
Il y a deux municipalités entre autres, je pense bien que
l'ancien ministre s'en souviendra, les municipalités de
Saint-Sauveur...
M. LAPORTE: Des ordonnances pour quoi?
M. MURRAY: Egouts et aqueduc et différents travaux.
M. LAPORTE: Elles étaient émises par qui?
M. MURRAY: Par le ministre.
M. LAPORTE: Vous devriez au moins savoir qui émet les
ordonnances. Est-ce la régie ou le ministre?
M. MURRAY: Sur recommandation du ministre.
M. LAPORTE: Depuis quand? Avant de dire cela, tâchez donc de vous
renseigner un petit brin, juste un petit brin! Il y avait deux sortes
d'ordonnances: Une qui était émise par la Régie des eaux
dont le président était un juge qui émettait ses propres
ordonnances sans consulter le ministre et les autres ordonnances étaient
émises par le ministère de la Santé. Alors, c'est bien
gentil, votre attaque. Continuez à présent.
M. MURRAY: Oui, je vais continuer. C'est bien dommage, mais pour
Saint-Jérôme, c'est le ministre qu'on a rencontré pour
avoir l'ordonnance. Ce n'est pas la régie. On est venu directement au
ministre et on a dit: Nous voulons une ordonnance de $1 million et nous sautons
pardessus les contribuables. C'est le ministre qui a accordé
l'ordonnance et c'est le ministre qu'on a rencontré.
M. LAPORTE: Monsieur, voulez-vous le contredire, s'il vous
plaît?
M. MURRAY: II n'y a pas de contradiction, l'ordonnance est faite.
M. LAPORTE: Est-ce vous qui émettez les ordonnances ou est-ce la
Régie des eaux?
M. MURRAY: Je vais vous amener des témoins.
M. LAPORTE: Un instant. Est-ce vous qui émettez les ordonnances
ou est-ce la Régie des eaux, pour l'eau et l'aqueduc?
M. LUSSIER: La Régie des eaux doit étudier les
problèmes, évidemment. Mais là, il a expliqué un
problème qui s'est passé à Saint-Jérôme.
M. MURRAY: Alors, Saint-Jérôme, c'est le ministre qui a
émis l'ordonnance, Saint-Sauveur... Il a pu se couvrir avec la
Régie des eaux, cela arrive...
M. LAPORTE: Certainement.
M. MURRAY: ... vous avez fait cela souvent de 1960 à 1966.
M. LAPORTE: Voyons donc!
M. MURRAY: Saint-Sauveur, cela a été la même chose,
le Bois-des-Filion cela a été la même chose...
M. LAPORTE: Oui.
M. MURRAY: ... et ces municipalités, monsieur, aujourd'hui sont
dans une position financière très délicate au point
où c'est le ministre actuel qui doit rafistoler les pots cassés.
Alors Saint-Sauveur, le Bois-des-Filion, renseignez-vous...
UNE VOIX: Oui.
M. MURRAY: ... et étudiez la situation financière de ces
villes.
M. LAPORTE: Oui.
M. MURRAY: Mais moi, j'ai à vous dire que je représente le
plus grand comté de la province de Québec, avec au-delà de
50 municipalités je ne suis pas comme les gars de
Montréal, moi, j'ai de l'ouvrage ...
M. LAPORTE: C'est vrai que vous n'êtes pas comme les gars de
Montréal.
M. MURRAY: ... et je dois vous dire que, dans Terrebonne, les
municipalités sont satisfaites. Nous sommes très bien
traités. Nous avons une très bonne collaboration du ministre et
cela va très bien. C'est aussi simple que cela.
M. FOURNIER: Sainte-Scholastique!
M. LAPORTE: Je vois que c'est très simple.
M. MURRAY: Sainte-Scholastique, on verra. Il n'y a pas de
problème à Sainte-Scholastique, dans deux ans on va vous prouver
que le ministre a raison. D'accord?
M. LAPORTE: D'accord, passons à autre chose.
M. FOURNIER: Vous ne voulez pas l'avoir à
Saint-Jérôme?...
M. MURRAY: C'est bon pour Saint-Jérôme, nous n'avons pas
d'objection. Mais attendez deux ans et nous allons prouver que le ministre
actuel a raison et que l'industrie va aller à Hawkesbury, à
Cornwall, de ce côté-là. Attendez et nous allons vous
parler, vous!
M. LAPORTE: Peut-être bien à Saint-Jérôme un
peu aussi!
M. MURRAY: Oui, monsieur...
M. LAPORTE: Ah, alors vous devriez dénoncer votre ministre!
M. MURRAY: Non, non, Je ne suis pas un libéral, je suis de
l'Union Nationale.
M. FOURNIER: Changeons de sujet.
M. LAPORTE: II n'est pas libéral? Cela, c'est son grand principe.
Il dit: Je ne suis pas libéral, mais Je suis de l'Union Nationale.
Est-ce votre seul argument?
M.MURRAY: Pardon?
M. LAPORTE: Est-ce votre seul argument pour ne pas dénoncer le
ministre?
M. MURRAY: J'ai bien d'autres arguments.
M. LAPORTE: Alors, je m'excuse pour les ordonnances que je n'ai pas
signées.
M. MURRAY: Ah, mais vous aviez dit: Vous avez placé ces
municipalités-là dans une très mauvaise position
financière.
M. LAPORTE: Depuis que le ministre a nommé un de ses
protégés président de la Régie des eaux,
peut-être a-t-il plus de facilités a lui tordre le bras dans la
coulisse pour s'entendre avec lui?
M. LUSSIER: Non, J'espère que vous allez retirer ça!
M. LAPORTE: Je retire le bras, puis tout! M. LUSSIER: Retirez le bras
et...
M. LAPORTE: Mais quand on entend des choses comme ça, vous et moi
qui connaissons ça, nous devrions nous scandaliser tous les deux.
Etes-vous scandalisé?
M. LUSSIER: C'est à votre tour! UNE VOIX: M. le
député de Fabre... M. LUSSIER: Jamais, monsieur...
M. HOUDE: M. le Président, je voudrais savoir sur le même
sujet, sur le transport en commun, si le ministre a l'intention d'aider d'une
façon particulière, peut-être pas nécessairement par
des études, mais par une action concrète ou au moins par les
résultats des études déjà entreprises sur la rive
sud, d'aider, dis-je, la ville de Laval? Vous me permettrez quelques
explications. La semaine dernière, au comité des bills
privés, le comité je pense que le ministre y était
pour quelque chose a refusé carrément aux autorités
municipales de la ville de Laval la création d'une commission de
transport. Ce soir le ministre a répété à plus
d'une occasion, à plus d'une reprise, qu'il était à peu
près impossible de résoudre les problèmes des moyens de
transport de la région métropolitaine sans consulter ou sans
tenir compte de Montréal. Sur ça, je suis parfaitement d'accord
avec vous.
M. LUSSIER: Surtout avec la rive sud.
M. HOUDE: Surtout avec la rive sud. Vous avez laissé entendre
pour la région métropolitaine également. J'ai l'impression
que ce qui est vrai pour la rive sud l'est certainement pour la ville de Laval,
qui est au nord de Montréal. Quoiqu'il en soit, il y a eu une suggestion
de faite au comité des bills privés, l'autre matin, quand vous
avez retourné le bill pour une plus longue étude par les
autorités municipales, une suggestion faite par le député
de Laval, M. Jean-Noël Lavoie, qui a demandé tout simplement si le
ministre avait l'intention d'aider Laval en défrayant le coût
d'une étude sérieuse concernant le problème du transport
en commun sur l'île Jésus ou encore et j'ajoute, moi, ce
soir en faisant profiter Laval des résultats des études
déjà entreprises. Je parle sérieusement, parce qu'il y a
eu une étude de faite dernièrement. Nous en avons tous vu dans
les journaux les conclusions. Je pense bien que c'est un peu rigolo de lire
dans les journaux que le rapport de X, Y ou Z recommande que s'il y avait,
à Laval, un métro, un bon système d'autobus, des horaires
bien organisés avec le Pacifique Canadien pour les trains et
également un bon réseau routier et un monorail, eh bien, que cela
règlerait le problème de transport. Je crois bien que ça
ne prend pas un cours classique pour arriver à ces
conclusions-là. C'est entendu que, si nous avions tout ça, nous
n'aurions pas de problème de transport. Ce que je veux savoir est:
Est-ce que le ministre a eu le temps, depuis la semaine dernière, de
penser à la suggestion du député de Laval, soit aider
financièrement Laval à bâtir une étude
sérieuse concernant le problème du transport en commun ou
allons-nous débourser encore de l'argent pour d'autres études?
Est-ce que cela a été prévu dans les études en
cours puisqu'il y en a une qui n'est pas encore terminée, celle
de la rive sud de combiner les problèmes de la rive sud et de
prolonger peut-être le mandat si ça coûte cher
pour arriver à trouver une solution au problème de Laval
puisqu'il faut tenir compte, comme vous l'avez dit tantôt, du service de
transport en commun de la ville de Montréal?
M. LUSSIER: Disons tout d'abord que les problèmes du transport en
commun de l'île de Montréal et de la rive sud sont des
problèmes qui s'imbriquent passablement.
Avec l'Ile Jésus, il y aune connotation encore assez intime,
excepté peut-être un peu moins.
Nous n'avons jamais donné de subventions aux
municipalités, soit Montréal, ou sur la rive sud, ou
Québec pour faire compléter des études sur le transport en
commun dans ces réglons respectives. Pas plus que nous avons l'intention
à Laval de donner des subventions de X dollars à ces
gens-là pour qu'ils étudient un système de transport en
commun. Nous sommes bien prêts...
M. HOUDE: Exeuxez-moi, mais qui paie présentement?
M. LUSSIER: C'est le ministère des Affaires municipales ou le
gouvernement du Québec qui paie le groupe de travail Lacasse, etc. Nous
sommes bien disposés à aller au niveau du territoire de
l'île Jésus, avec M. Lacasse et autres, les gens dont nous aurons
besoin, pour compléter une étude dans le sens que vous parlez et,
encore aider ces gens à rédiger une loi pour créer une
vraie commission de transport en commun.
M. HOUDE: Je veux seulement essayer de
comprendre quelque chose. Voulez-vous dire que l'équipe de
travail dont vous parlez présentement, M. Lacasse et les autres, vous
seriez disposé à offrir cette équipe de travail aux
autorités municipales de Laval?
M. LUSSIER: Ce peut être le service d'urbanisme ou le service de
la planification du ministère des Affaires municipales, à la
direction de cette étude ou peut-être que M. Lacasse pourrait
simplement agir comme conseiller de ce groupe de travail. Mais nous sommes
prêts à fournir des services techniques à la ville de Laval
pour trouver la meilleure solution de transport en commun sur l'île
Jésus.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce qu'on vous l'a demandé
jusqu'à maintenant? Est-ce que les autorités vous ont
demandé justement les services techniques ou d'experts du
ministère des Affaires municipales?
M. LUSSIER: C'est une question qui m'a déjà
été posée. Il y a une lettre qui est supposée
être parvenue au ministère et qui est rendue au bureau du Plan
je ne sais pas quelle lettre mais moi, on ne m'a jamais
demandé que cette étude soit faite.
M. HOUDE: Merci.
M. LAPORTE: Mais c'est rendu au bureau du Plan, la lettre? Ils ne vous
l'ont pas montrée?
M. LUSSIER: C'est une résolution qui, semble-t-il, a
été passée et a été adressée au
ministère des Affaires municipales et on demandait comme ça, une
étude et on a...
M. LAPORTE: Mais avec tous les services et toutes les structures, ils
n'ont pas su où envoyer cela. Cela a abouti où? Dans quel
panier?
M. LUSSIER: Cela a abouti au bureau du Plan.
M. LAPORTE: Au bureau du Plan et c'est resté là?
M. LUSSIER: Au bureau du Plan, on l'a dans le classeur. Elle est
là...
M. LAPORTE: Ils l'ont dans le classeur. Elle est là...
M. LEDUC (Taillon): M. le Président...
M. HOUDE: Une résolution de qui? Du conseil municipal?
M. LUSSIER: Je ne l'ai pas vue...
M. LAPORTE: Il ne l'a pas vue, elle est dans le classeur. Est-ce que le
classeur est sous clé? Est-ce qu'on peut voir cela?
M. LUSSIER: Ah, vous pouvez aller voir ça! Les classeurs ne sont
pas sous clé, vous le savez bien.
M. LAPORTE: Oh, non! dans mon temps, ils étalent sous
clé...
M. LUSSIER: Oui! Lequel?
M. LAPORTE: Le classeur sous clé. Il l'est encore. Je l'ai
apporté avec moi.
M. LUSSIER: Le classeur aussi?
M. LAPORTE: Certainement. C'est rendu ici. Le classeur secret. Il est
question de vous dans ça.
M. LUSSIER: Oui, est-ce qu'on pourrait aller voir cela?
M. LAPORTE: C'est un dossier vide. Je voulais vous demander: En vertu de
quel principe le ministre n'accorderait-il pas des subventions afin que
l'étude puisse se faire en même temps, partout? Vous avez le
groupe de travail Lacasse qui a travaillé à Québec, cela a
été long. Il travaille à Lévis, il travaille
à l'Ile-aux-Coudres, il travaille sur les traver-siers de Lévis,
il travaille à Hull, il travaille sur la rive sud, il travaille à
Montréal. Au rythme où cela va là, il faudra 25 rapports
et 25 ans avant que cela n'aboutisse à quelque chose. Pourquoi le
ministre, comme cela s'est fait autrefois, ne dirait-il pas à la ville
de Laval, à la rive sud, à Montréal: Si vous voulez payer
50%, nous allons financer les autres 50%?
M. LEDUC (Taillon): Et cela irait peut-être plus vite?
M. LAPORTE: Sans l'ombre d'un doute!
M. LUSSIER: Je ne dis pas que ce n'est pas une bonne formule que vous
proposez là, mais nous avons toujours aimé mieux, au sein du
ministère, avoir un groupe de travail. Nous avons appelé ces
gens-là des conseillers spéciaux, qui s'acquièrent en
travaillant une connaissance encore accrue des problèmes du transport en
commun des municipalités. Vous savez, le transport en commun n'est pas
un problème
seul, qui n'est pas relié à d'autres problèmes au
niveau d'un territoire ou d'une région, à cause de tout ceci et
du regroupement de certains services, regroupement de villes; une région
qui connaît d'autres problèmes au niveau d'autres services;
évidemment encore plus, lorsque des villes commencent à se
toucher. Nous aimons mieux former des gens au ministère qui ont des
connaissances et qui acquièrent de l'expérience et lorsqu'ils
viennent pour étudier un problème, ils l'étudient en
fonction des connaissances que ces gens-là ont acquises et
l'expérience acquise et aussi selon les politiques que le
ministère établit. Ainsi, lorsqu'ils étudient, en
même temps que d'autres services étudient cette région au
point de vue municipal, nous pouvons apporter des solutions qui sont meilleures
et des solutions qui à notre avis, sont plus rapides et plus
efficaces.
M. LAPORTE: Vous avez apporté un rapport. Quelle solution
avez-vous apportée?
M. LUSSIER: Après ce rapport-là, nous avons demandé
à nos gens, au ministère...
M. LAPORTE: ... de rédiger.
M. LUSSIER: ... de rédiger un projet de loi...
M. LAPORTE: ... un avant-projet.
M. LUSSIER: ... un avant-projet de loi.
M. LUSSIER: Et c'est étudié à l'intérieur de
l'organisme régional que nous appelons communauté urbaine et le
transport en commun est greffé comme une des fonctions à cet
organisme régional.
M. LAPORTE: A créer lui aussi.
M. LUSSIER: C'est dans la même voie.Lors-que nous
déposerons en Chambre d'ici quelques jours cet avant-projet, vous allez
voir que c'est tout compris dans ce travail. Il faut procéder par
étapes. Vous savez fort bien qu'il existe un problème, nous
l'avons cerné avec une étude en profondeur. Après cette
étude-là comme je vous le disais, il existait d'autres
problèmes. Nous avons fait une loi que nous appelons actuellement
avant-projet. Nous allons la soumettre à la commission municipale, aux
intéressés, aux villes, aux élus du peuple, aux corps
intermédiaires et tout de suite après, nous présenterons
le projet définitif. C'est la façon dont nous
procédons.
M. LAPORTE: Quand tout le monde se sera exprimé... après
un an et demi, vous allez prendre les responsabilités.
M. LUSSIER: Non. Cela fait un an que nous travaillons.
M. LAPORTE: Cela fait trois ans que vous êtes au pouvoir et il n'y
a rien de réglé. Si cela ne fait qu'un an que vous travaillez sur
trois, ce n'est pas notre faute.
M. LEDUC (Taillon): D'autant plus, M. le Président, que
tantôt le ministre a mentionné, à la suggestion du
député de Chambly et du député de Fabre, qu'il y
ait des subventions qui soient payées aux municipalités. Le
député de Chambly employait comme exemple 50% payés par le
gouvernement et 50% payés par les municipalités
concernées. Le ministre a répondu là-dessus qu'il
préférait au ministère des Affaires municipales avoir des
gens à l'intérieur du ministère ou des gens nommés
surdes groupes d'étude qui pourraient améliorer ou augmenter leur
expérience ou leurs connaissances dans un certain domaine et les mettre
au profit de la communauté québécoise.
En principe, cela semble très intéressant, M. le
Président, mais malheureusement cela me semble une utopie fantastique
quand on sait que M. Lacasse est en train d'acquérir de
l'expérience dans le transport en commun et, au mois d'avril, il s'en
va; M. Drolet a acquis de l'expérience et il est parti.
Déjà deux sur quatre des personnes engagées dans le
transport en commun sont parties. Alors l'expérience qu'ils ont acquise,
ils vont la mettre au service de qui? Ils ne la mettront pas au service de la
communauté québécoise au sein du ministère.
M. LUSSIER: M. Lacasse n'est pas parti.
M. LEDUC (Taillon): M. Lacasse doit partir au mois d'avril prochain,
c'est le ministre qui l'a dit cet après-midi.
M. LUSSIER: Oui, parce qu'il a été engagé pour un
exercice fiscal.
M. LEDUC (Taillon): Alors ce que le ministre a dit tantôt...
M. LUSSIER: On a dit qu'on pouvait le réengager pour une autre
année fiscale après. C'est écrit dans le budget
d'année en année.
M. LEDUC (Taillon): Si le ministre est sincère quand il dit qu'il
veut faire bénéficier certaines personnes...
M. LUSSIER: Comment cela, si je suis sincère.
M. LEDUC (Taillon): Je ne dis pas qu'il ne l'est pas, j'ai dit si.
M. LUSSIER: Je n'ai jamais mis votre sincérité en doute,
pourquoi mettez-vous la mienne en doute?
M. LEDUC (Taillon): Bon, je ne mettrai pas la sincérité du
ministre en doute, je dis que le ministre, peut-être, dissimule certaines
choses, dans sa pensée. Si le ministre lorsqu'il dit qu'il veut...
M. LUSSIER: C'est pire. A mon avis cela ne veut rien dire.
M. LEDUC (Taillon): Alors, si le ministre...
UNE VOIX: Cousin?
M. LUSSIER: De la fesse de Beaupré.
M. LEDUC (Taillon): Cela reste dans la même ligne de
pensée.
M. LUSSIER: Dans la même consanguinité.
M. LAPORTE: Trois hommes, une pensée.
Il n'y a qu'une pensée pour les trois...
M. PROULX: C'est dans les crédits cela?
M. LAPORTE: Excusez-moi, c'est absolument hors d'ordre.
M. PROULX: J'ai des petites choses pour vous.
M. LEDUC (Taillon): Ce que je trouve amusant, M. le Président,
c'est que le ministre dit qu'il veut faire bénéficier certaines
personnes d'une expérience en transport en commun. Parmi les gens qui
ont travaillé à l'étude du transport en commun, il y a M.
Drolet, qui est parti au bout de huit ou neuf mois; et il y a M. Lacasse qui
peut peut-être partir et qui peut être rengagé, mais qui,
quand même, demeure à temps partiel à l'emploi du
gouvernement. Alors, je pense que c'est faire preuve d'illogisme, mais ce n'est
pas sérieux. Et je souhaite très ardemment, M. le
Président, qu'on ne dote pas Laval du même genre de comité
d'étude dont on a doté la rive sud, parce que cela va pourrir et
cela va moisir et cela n'aboutira à rien, comme cela n'a abouti à
rien sur la rive sud.
M. FOURNIER: M. le Président, le ministre des Affaires
municipales, comme d'ailleurs, tous les membres de la commission, sait
très bien que le problème municipal fondamental, c'est une
question de finance municipale. C'est un problème qu'il faut
régler. Ce dont il nous a parlé tout à l'heure, avec son
bill 285 et les amendements de cette année, se rapporte aux structures
municipales et à la régionalisation. Il y a peut-être
beaucoup à faire dans ce domaine, mais le ministre sait que, depuis
quelques années, des responsabilités additionnelles ont
été données aux corporations municipales dans le domaine
des loisirs, de la pollution des eaux, de la rénovation urbaine, du plan
directeur, etc.
Je pose au ministre les questions suivantes au sujet des quatre domaines
dans lesquels les municipalités pourraient obtenir des revenus
additionnels, et je lui demande s'il a étudié ces quatre
possibilités-là, s'il est prêt à donner des
réponses, et dire qu'il veut permettre que les municipalités en
profitent pour augmenter leurs revenus.
Premièrement, les institutions hospitalières,
d'éducation gouvernementale et une série de corporations
indiquées dans la Loi des cités et villes et dans le code
municipal jouissent d'exemptions de taxes. Le gouvernement a-t-il l'intention
d'examiner ce problème et de voir, par exemple, si les hôpitaux ne
devraient pas payer une taxe municipale, puisqu'ils jouissent de services
municipaux? C'est le premier domaine.
En second lieu, dans des municipalités, les services de
protection publique, le service de police coûtent
énormément cher aux municipalités.
Le projet de loi de la police, l'an dernier, a imposé davantage
en exigeant qu'une cité ou une ville ait son corps policier. Le ministre
est au courant que, dans les municipalités d'envergure, les
municipalités tiennent au service de la population des corps de
détectives; que ces détectives n'agissent que pour surveiller
l'application du code criminel, ce ne sont pas des règlements
municipaux. Des dépenses considérables sont faites par les
municipalités pour envoyer chercher des accusés à
l'extérieur. Il y a des frais d'enquête extraordinaires, qui sont
à la charge de certaines municipalités alors que d'autres
municipalités n'ayant pas ces services jouissent du service de la
sûreté du Québec. Est-ce que le ministre a pensé, a
l'intention de faire quelque chose pour les municipalités, où des
services policiers remplacent la sûreté du Québec? Cest un
deuxième endroit où des municipalités pourraient recevoir
des subventions.
Est-ce que le ministre a pensé en particulier au domaine de
l'évaluation municipale de façon à agir et à
éliminer la théorie et la thèse qui existe depuis on ne
sait quand, à l'effet qu'il s'agit toujours en évaluation de la
valeur réelle alors que l'on a modifié cette thèse en
particulier dans la province de l'Ontario? Par exemple, une station de service,
lorsqu'elle est évaluée à sa valeur réelle, on
évalue le terrain à tant et la petite bâtisse est
évaluée à $20,000 ou à $25,000 et c'est un coin de
rue dispendieux. Est-ce que le ministre a pensé dans ces cas, dans le
cas d'hôtels et d'autres cas où les municipalités auraient
le droit d'établir la valeur, non pas la valeur réelle, mais au
double ou au triple de la valeur réelle dans de tels cas?
Les municipalités perdent énormément de revenus du
fait qu'elles sont liées par cette théorie qui est antique et qui
est vieillotte et qui devrait être changée jusqu'à un
certain point. Même aux Etats-Unis on change les valeurs de façon
à augmenter les valeurs de terrain et non plus les bâtisses.
Est-ce que le ministre a l'intention de donner aux municipalités
certains pouvoirs additionnels au point de vue de l'évaluation? Est-ce
qu'il a l'intention d'imposer un code d'évaluation dans la province de
façon que les municipalités retirent tous les
bénéfices auxquels elles ont droit de la taxe foncière?
Est-ce que le ministre, en quatrième lieu...
M. PAUL: Est-ce que mon collègue me permettrait une question?
Dans cette revalorisation des immeubles de services publics, par exemple, les
garages, etc, est-ce qu'il ne serait pas à craindre que le même
défaut ou la même lacune se présente, mais à
l'inverse de ce qui existe actuellement alors que dans beaucoup de
municipalités les immeubles ne sont évalués qu'à
30% ou 35% de la valeur réelle? Alors, si nous allions évaluer
à trois fois la valeur réelle de ces immeubles, est-ce qu'on ne
créerait pas encore un déséquilibre ou est-ce que cela ne
serait pas un obstacle au développement, à
l'établissement, à la construction de ces services publics?
M. FOURNIER: Le problème de l'évaluation est actuellement
un problème où les valeurs fluctuent tellement à cause de
l'augmentation du coût de la vie, de l'augmentation du coût de
construction qu'il est presque impossible de suivre les valeurs et de les avoir
continuellement à 100%.
C'est créé par la situation actuelle. Mais il me semble
que le ministre devrait se pencher sur ce domaine, parce que c'est probablement
une des solutions aux problèmes des municipalités, les questions
que je soulève. Et en plus de ça, le problème qui a
été amené à de multiples reprises devant le
ministère ou devant le ministre des Finances, la question du partage de
la taxe de l'essence. Les gens qui circulent le font à
l'intérieur des municipalités. Pourquoi le gouvernement ne
partagerait-il pas cette taxe sur l'essence? Ce sont quatre domaines où
le ministre pourrait intervenir.
M. PAUL: Au prorata des véhicules?
M. FOURNIER: Bien, la formule pourra être faite par le ministre.
Mais il me semble que le ministre se penche ou veut se pencher sur des
questions de structures. Il le sait, les demandes continuelles sont pour des
revenus accrus pour les municipalités. Le fédéral a agi
lorsqu'il a créé sa banque des municipalités dans certains
domaines. Et, dernièrement, le premier ministre d'Ottawa
déclarait, devant la Fédération des municipalités
du Canada, qu'il faudrait renégocier la constitution sur les questions
municipales.
Si le gouvernement de la province attend toujours l'intervention du
fédéral pour dire ensuite: Pour donner quelque chose, vous allez
passer par nous avant de le donner aux municipalités, bien, je me
demande ce que vont penser les municipalités et si elles ne recevront
pas avec une oreille attentive des déclarations à l'effet qu'au
point de vue du fédéralisme on se demande si les
municipalités doivent être totalement une émanation du
gouvernement provincial ou si elles doivent participer à un
régime différent?
Je demande au ministre de trouver des solutions au problème
financier des municipalités surtout dans les quatre domaines que je
viens de mentionner et dans d'autres que l'Union des municipalités a
déjà présentés au ministre.
M. LUSSIER: Comme vous le savez, c'est un problème très
vaste et on a besoin de faire un ménage dans ce domaine peut-être
comme dans d'autres.
Lorsque vous parlez de l'exemption de taxes pour les institutions
hospitalières et pour les complexes scolaires, en principe, nous sommes
d'accord comme vous pouvez l'être. C'est un problème sur lequel
nous nous penchons évidemment et nous faisons même plus que nous y
pencher. Mais, avec l'embonpoint que j'ai, vous me demandez de me pencher
souvent, mais il ne faudrait pas...
M. PAUL: C'est essouflant!
M. LEDUC (Taillon): Vous allez sûrement faire une
étude.
UNE VOIX: Non, j'attends un an, deux ans ou trois ans...
M. LUSSIER: C'est actuellement en cours. Il y a le groupe de travail
qu'on vous a mentionné tout à l'heure qui étudie la
finance et la fiscalité municipales; le rapport Bélanger a aussi,
en partie, touché à ce problème. Mais
répétons qu'en principe nous sommes bien d'accord. Cela devient
un problème de budget de la province et, lorsque cela touche le budget
de la province, eh bien, évidemment, il n'y a pas seulement les Affaires
municipales qui sont intéressées.
Pour ce qui est du service de protection et des inspecteurs, ça
relève et je veux bien en parler je pense que lorsque le
groupe de travail concernant les finances et la fiscalité municipales
fera son rapport, ce sont toutes des choses sur lesquelles il aura certainement
des recommandations, et j'aurai aussi des recommandations à faire au
conseil des ministres.
L'évaluation municipale, c'est sans doute une étude qu'il
va falloir compléter. Nous croyons que la première chose que nous
devons faire est d'établir un code d'évaluation pour que tout le
monde parle de la même chose, que pour tout le monde dise que des pommes
sont des pommes et des bananes, des bananes et que, le plus tôt possible,
il y ait une certaine uniformisation des évaluations
foncières.
Je suis parfaitement d'accord. C'est un projet immédiat, et nous
avons demandé 5. nos gens, au ministère, de faire la
rédaction d'un code.
La taxe sur l'essence, c'est une chose dont nous parlons souvent et
surtout lorsque l'union des municipalités se réunit en
congrès. Ce sont certainement des recommandations logiques. Si nous
devons faire un grand ménage, comme vous l'avez dit, ces quatre
recommandations que vous faites actuellement ou quatre choses que vous notez,
il est extrêmement opportun que vous les notiez, je les accepte
volontiers. Il en existe d'autres, comme vous avez dit, à trouver,
à regarder, à fouiller et peut-être à faire le
ménage. J'espère bien que, lorsqu'on aura un peu plus de temps,
vous serez appelé à la commission des affaires municipales et
nous mettrons à l'ordre du jour cette finance et fiscalité
municipale qui devient de plus en plus un problème très important
et auquel vous comme d'autres, moi comme d'autres du côté
ministériel, nous voudrons trouver les solutions les meilleures.
Je crois que vous admettrez en partant que cette fiscalité
municipale, on y trouverait plus facilement une solution si, à d'autres
paliers du gouvernement, on allégeait ou, pour employer une expression
parisienne, si on « slackait » la poulie un peu.
Mais je garde ceci en bonne note et nous en rediscuterons à
d'autres occasions. Il y aura certainement d'autres occasions pour en
discuter.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, la commission municipale,
quels sont les barèmes, les normes dont se sert la commission municipale
pour déterminer les possibilités d'emprunt d'une
municipalité qui est en tutelle? Y a-t-il une limite de pourcentage de
taxation vis-à-vis de l'évaluation?
M. LUSSIER: La commission se sert de barèmes. Evidemment, c'est
son affaire, c'est sa responsabilité. Elle se sert des barèmes,
mais en plus de cela, il faut qu'elle se serve des situations existantes d'une
municipalité et aussi des circonstances économiques, des
circonstances de développement de cette municipalité.
Disons peut-être que pour une municipalité dont la dette
per capita est rendue à 20%, il ne faudrait pas qu'elle augmente plus
que cela; mais si c'est une municipalité qui est en plein
développement et qu'il faut qu'elle construise des services parce
qu'aujourd'hui... Il y a quelques années, une ville pouvait laisser
bâtir et installer les services presque en même temps que les gens
rentraient, mais, aujourd'hui, les acheteurs des maisons sont plus exigeants.
Un exemple en passant, les municipalités sont obligées de donner
toujours de meilleurs services et de desservir un certain nombre de milles
carrés ou de pieds carrés de territoire à
développer.
Alors elles sont obligées d'investir. Si c'est une ville qui
progresse très vite, la commission municipale, dans certaines
circonstances, pourra les laisser dépasser un certain pourcentage de la
dette per capita. Et dans d'autres municipalités, une petite
municipalité où c'est pas mal tranquille, il ne faudra pas que
cela augmente trop. Il faut considérer aussi la capacité de payer
des contribuables, si elle est en tutelle ou non. Les critères que la
commission municipale emploie sont assez variables.
M. LEDUC (Taillon): De même si une municipalité est en
tutelle, les circonstances peuvent avoir beaucoup d'Influence sur la
décision de la commission municipale lors d'une demande de
règlement d'emprunt pour aménager un certain territoire. Est-ce
que la commission municipale s'enquiert, lorsqu'il y a un règlement
d'emprunt,
si le territoire qui sera desservi par les services qui seront
implantés dans cette municipalité-là, s'il y aura vraiment
un projet domiciliaire? Si elle est capable de payer le lotissement normal de
la ville, ou bien, si elle va laisser la commission municipale prendre la
décision sans que nécessairement il y ait preuve de construction
domiciliaire?
M. LUSSIER: La commission municipale s'enqulert si le projet est
sérieux, dans le sens que réellement il y a du lotissement qui va
se faire, c'est-à-dire des maisons qui vont se bâtir, des centres
domiciliaires, ou encore des centres industriels. Us vont s'enquérir des
possibilités sérieuses de développement, etc..
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que, après s'être enquis, la
commission municipale ou le ministre, ou le sous-ministre, reçoit des
représentations de citoyens demandant le refus d'un règlement
d'emprunt? A ce moment-là, la commission municipale va-t-elle pousser
son enquête un peu plus loin pour savoir pourquoi un nombre X de citoyens
demandent à la commission municipale de ne pas permettre la passation de
ce règlement d'emprunt?
M. LUSSIER: Il faut dire aussi que la commission municipale travaille en
étroite collaboration avec le service des finances. Lorsque nous
recevons des citoyens certaines lettres ou certaines pétitions, nous en
tenons toujours compte. Le ministre demande d'envoyer dans cette ville, des
inspecteurs-vérificateurs qui vont sur les lieux faire une enquête
pour savoir si les allégations, qui sont contenues dans les lettres, les
télégrammes ou les pétitions, sont justes et bien
fondées. J'en fais toujours part à la commission municipale qui,
elle aussi de son côté, doit prendre certaines dispositions pour
savoir si elle est fondée ou non.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre demande qu'il y ait un
enquêteur qui se rende à la suite de représentations qui
ont été faites par un groupe de citoyens? Est-ce que cet
enquêteur s'informe surtout auprès de la municipalité ou
s'il s'informe auprès du groupe, disons, une association X, à
savoir pourquoi l'association X s'oppose à tel règlement
d'emprunt?
M. LUSSIER: A ce que je sache, habituellement quand les
inspecteurs-vérificateurs vont dans les localités, ils contactent
habituellement les gens qui ont fait des représentations ou ceux qui en
sont proches. Mais, il est bien évident que nous demandons qu'ils ne
consultent pas simplement un groupe ou qu'ils ne rapportent pas uniquement un
côté de la médaille. Nous aimons bien avoir les deux
côtés.
M. LAPORTE: Avant que mes collègues aient des questions à
poser, nous serions disposés à voter l'article 1...
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, si vous me permettez, juste
une question à l'article 1, je vois « automobiles ». Est-ce
que le ministre, étant donné que je n'ai pas eu la réponse
à la question que j'ai posée au feuilleton, pourrait nous dire
s'il a dans son automobile un radio-téléphone ou un
système de radio-stéréo ou les deux, dans son automobile?
La question est au feuilleton depuis déjà plusieurs semaines et
on n'a pas répondu. Alors je profite de l'occasion...
M. LUSSIER: Depuis quelques semaines, j'ai un
radio-téléphone dans mon automobile. Il m'est arrivé dans
quelques circonstances d'en avoir besoin. Si je l'avais eu dans ces
circons-tances-là, cela aurait été très bien.
Depuis ce temps-là, c'est arrivé à quelques reprises et
cela a été très utile. Le stéréo, l'appareil
pour faire jouer...
M. LEDUC (Taillon): Des rubans, et vingt-cinq haut-parleurs
autour...
M. LUSSIER: Non, c'est-à-dire qu'il existe un appareil, mais
seulement, les rubans je les achète moi-même, ou je les emprunte
d'un autre collègue...
M. LEDUC (Taillon): Mais votre automobile est équipée aux
frais de la province avec l'appareil stéréo et vous, vous vous
occupez de vous procurer la musique que vous branchez dans l'appareil. Mais
l'appareil est un cadeau...
M. LAPORTE: Vous n'écoutez pas la musique que la province vous a
fournie...
M. LUSSIER: A certains endroits, il n'y a pas de musique...
M. LAPORTE: C'est pour vous reposer de toutes vos études?
M. LUSSIER: Ah! c'est-à-dire que je ne veux pas toujours songer
à toutes mes réalisations...
M. LAPORTE: Non, ne songez pas à cela, parce que cela va vous
rendre nostalgique...
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre est d'accord avec le ministre
des Finances pour dire que vous vivons dans un régime
d'austérité?
M. LUSSIER: D'austérité, tout est relatif dans ce bas
monde.
M. LAPORTE: Bon, alors, nous adoptons cela. Si le ministre voulait
permettre aux députés de Baldwin et de Rimouski, Ils seront ici
demain, et s'ils avaient une ou deux questions à poser sur
l'administration, sous réserve de questions que ces deux
députés pourraient avoir à poser.
M. LUSSIER: Demain, je ne serai pas ici. Je suis...
M. LAPORTE: Pas de la journée? M. LUSSIER: Non, pas de la
journée. M. LAPORTE: Vous allez être ici quand? M. LUSSIER:
Mercredi, jeudi.
M. LAPORTE: Alors, on va passer cela mercredi. Alors disons qu'à
la prochaine séance, on pourrait, sous réserve des questions
qu'on pourrait avoir à poser...
Je passe par-dessus. Alors, nous serions disposés à
adopter S2 et S3: Subventions spéciales à la ville de
Québec et subventions à la ville de Laval.
M. LE PRESIDENT: S2 adopté. S3 adopté.
M.LAPORTE: Très bien.
M. LE PRESIDENT: S1 est adopté?
M. LAPORTE: S1 est adopté ainsi que S2 et S3.
M. LE PRESIDENT: S1 est adopté?
M. LAPORTE: Pas S1.
M. LE PRESIDENT: S2 et S3. Article 1 est adopté.
M.LAPORTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAPORTE: C'est une preuve additionnelle de notre
coopération.
M. LE PRESIDENT: S1?
M. LAPORTE: N'est-il pas « tanant » avec son S1, lui!
M. LE PRESIDENT: Je ne le sais pas, je le demande.
M. LAPORTE: Excusez-moi, je retire le mot « tanant », M. le
Président. Vous faites preuve seulement d'une hâte que je
comprends.
M. LE PRESIDENT: Cela va aller à mercredi.
M. LAPORTE: Est-ce que nous pouvons nous entendre pour siéger
mercredi matin?
M. LUSSIER: Non, moi, j'ai des rendez-vous que je ne peux remettre.
M. LAPORTE: M. le ministre estabsentde-main, à Ottawa.
M. PAUL: Ah oui! c'est vrai.
M. LAPORTE: On peut peut-être adopter cela en son absence.
M. LUSSIER: Si ce n'est que des compliments que vous avez à
faire, vous pouvez adopter cela en mon absence.
M. LAPORTE: On pourrait peut-être avoir M. Boudreau. Je suis
certain que votre ministre délégué est aussi
renseigné que vous. Sur cela, vous ne me contredirez certainement pas.
Il pourrait vous remplacer demain.
M. PAUL: Voici, mon cher collègue, peut-être
pourrions-nous, demain, tel qu'il avait été convenu, commencer
l'étude des crédits du ministère de la Famille et du
Bien-Etre social et nous pourrions retarder l'étude des crédits
de l'honorable...
M. PAUL: A mercredi.
M. LAPORTE: Je suis d'accord.
M. PAUL: Parce que, vu que M. le ministre a déjà
commencé l'étude du mécanisme du ministère, je
pense bien que M. Boudreau préférerait que l'honorable ministre
continue l'étude des crédits.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux à mercredi,
trois heures.
M. LAPORTE: C'est-à-dlre immédiatement après la
période des questions.
(Fin de la séance: 22 h 4)
Séance du mercredi 11 juin 1969
(Seize heures cinquante-trois minutes)
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Nous étions rendus au poste
budgétaire numéro 2: Subventions pour travaux d'hiver aux
cités et villes et programme d'allocations aux municipalités
rurales. Adopté?
M. LAPORTE: M. le député de Montmorency, je pense,
voudrait parler.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce qu'il y a un grand nombre de
municipalités qui se sont prévalues de la loi des travaux d'hiver
provinciale depuis que le fédéral a abandonné?
M. LUSSIER: Vous savez qu'on a divisé les travaux qui se
faisaient suivant l'ancienne méthode, si je puis employer cette
expression, en deux catégories, après avoir consulté
l'Union des municipalités et l'Union des conseils de comté.
Au provincial, les travaux d'hiver, légèrement
améliorés, c'est-à-dire augmentés de 50% et
la main-d'oeuvre qui travaillait sur la machinerie était payée
étaient limités aux cités et villes. Le nombre des
cités et villes qui se sont prévalues de ce programme cette
année... Engagements au 31 mars 1969: un engagement de 85 projets
approuvés pour un montant de $3,241,942.54.
M. LAPORTE: Est-ce que vous avez modifié les projets qui sont
éligibles pour les travaux d'hiver?
M. LUSSIER: Modifier les projets?
M. LAPORTE: Est-ce que vous avez fait des catégories de projets
qui sont éligibles ou s'il y a des choses qui ne sont pas
éligibles?
M. LUSSIER: Il y a des choses qui ne sont pas éligibles.
M. LAPORTE: Est-ce que vous nous diriez rapidement lesquelles?
M. LUSSIER: Les cités et villes. Nous sommes...
M. LAPORTE: Est-ce que tous les travaux d'hiver sont limités aux
cités et villes?
M. LUSSIER: Pour les municipalités rurales, nous avions une autre
formule, nous avons la formule des allocations pour égout et aqueduc qui
comprennent les usines d'épuration. Alors, si je peux parler des travaux
d'hiver dans les municipalités, je pourrai donner plus de détails
au sujet des municipalités rurales. Il s'agit d'allocations.
Or, les travaux admissibles étaient: égouts, aqueduc...
Sont admissibles tous les projets d'aqueduc, d'égout, y compris les
usines d'épuration, usines de filtration, pompage et réservoir,
projets de construction et d'agrandissement d'immeubles municipaux servant
à des fins communautaires, sans but lucratif. La contribution du
gouvernement du Québec sera de 50% du coût direct de la
main-d'oeuvre non professionnelle, y compris les surveillants, les techniciens
et les opérateurs de machinerie lourde. Cela, c'est pour les
cités et villes.
D'accord. Est-ce que l'on passe maintenant aux municipalités
rurales? Nous avions remarqué qu'il y avait des municipalités
rurales qui ne pouvaient pas exécuter des travaux d'égoûts
et d'aqueduc qu'on peut appeler aujourd'hui essentiels pour certaines
municipalités. Le règlement d'emprunt ne passait pas à la
commission municipale parce que les contribuables n'avaient pas les
capacités de payer les cotisations qui leur seraient chargées
après l'exécution de ces travaux.
On avait remarqué autre chose pas seulement nous, mais l'Union
des conseils de comté, lorsque nous avons discuté. Les
municipalités tel que les programmes des travaux d'hiver sont faits avec
les contributions qu'elles doivent apporter pour pouvoir
bénéficier de ces travaux d'hiver, sont incapables de les
apporter à cause d'une fiscalité déficiente ou
insuffisante chez elles.
Devant ceci, nous avons pensé d'instaurer un programme dans
lequel ce seraient plutôt des allocations, de telle façon que les
contribuables de cette municipalité fassent un effort financier maximal
avant que le gouvernement n'intervienne pour leur donner une certaine somme
d'argent pour compléter ces travaux.
Il y a eu des normes d'établies. Il fallait tout d'abord que le
bureau du Plan étudie pour voir si la viabilité de cette
municipalité était bonne; deuxièmement, la Régie
des eaux établissait si c'était une priorité a, b, ou c;
troisièmement, la Commission municipale même avec une
subvention qui ne devrait pas dépasser $75,000, si cette
municipalité ou les contribuables avaient la capacité de payer
c'était pour que des municipalités, des contribuables,
fassent un effort maximal pour se donner les services essentiels, surtout
lorsqu'il y avait des priorités pour des raisons x ou y. La régie
surtout était au courant
et en était saisie. On voulait donner à ces
municipalités la chance d'avoir ces services essentiels. Il fallait que
l'argent que nous dépensions à la place des anciens travaux
d'hiver dans les municipalités rurales soit bien dépensé
et profite réellement à la communauté.
M. LAPORTE: Est-ce que les travaux d'hiver étaient limités
à des travaux d'aqueduc et d'égout?
M. LUSSIER: Dans les municipalités rurales, c'était
uniquement limité à cela, usines de filtration et usines de
pompage incluses. C'était uniquement limité à
ça.
M. LAPORTE: Cela est depuis quand?
M. LUSSIER: C'était pour la saison 68/69. Le programme entre en
vigueur immédiatement. C'était le 10 octobre que la lettre a
été expédiée cela avait été
décidé une journée ou deux avant. Il se poursuit jusqu'au
31 décembre 1969 à l'exclusion de la période de trois mois
s'étendant entre le 15 juin et le 15 septembre, parce que, disions-nous,
dans les municipalités rurales, c'est une période de temps
où les cultivateurs et les gens qui s'occupent d'agriculture ont besoin
de main-d'oeuvre. Alors, pendant cette période, les travaux doivent
cesser.
M. LAPORTE: Entre quelles dates?
M. LUSSIER: Entre le 15 juin et le 15 septembre, les travaux qui sont
faits ne sont pas admissibles.
M. LAPORTE: Vous interrompez les travaux d'hiver entre le 15 juin et le
15 septembre.
M. LUSSIER: Dans les municipalités des régions
éloignées ou nordiques, on se plaignait que les dates
étaient peut-être acceptables pour Montréal et le sud, mais
que dans leurs régions ils ne pouvaient pas en faire, parce que la
période de gel se prolongeait encore chez eux.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce qu'il s'agissait de montants
considérables pour chacune de ces municipalités?
M. LUSSIER: Le montant ne devait pas dépasser, par
municipalité, $75,000.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que c'était basé sur le
budget de ces municipalités ou sur la population? Quelles étaient
les normes d'application du montant de $75,000?
M. LUSSIER: II fallait d'abord que ce soient des travaux essentiels, des
travaux prioritaires, des travaux où les allocations sont données
suivant le coût réel, des travaux qui devaient être
exécutés en dedans d'une certaine période de temps. Je
vous ai donné tout à l'heure les critères du bureau de
Plan. Cela passe là, à la Régie, à la Commission
municipale.
M. TREMBLAY (Montmorency): Avez-vous refusé beaucoup de
municipalités en ce qui concerne les subventions?
M. LUSSIER: Un grand nombre a fait des demandes. Le nombre exact. Des
municipalités ont fait des demandes et n'avaient droit à aucune
subvention. D'autres municipalités... Il y avait un certain nombre de
millions de dollars placés à cet article. Lorsque cela a
été épuisé... Le nombre exact de
municipalités? Je sais qu'il y a eu un grand nombre de demandes, mais je
ne pourrais pas vous donner exactement le nombre.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je vois ici que vous aviez prévu un
montant de $6 millions c'est-à-dire que vous avez dépensé
l'an dernier $3,980,000, alors qu'il y avait $19,400,000 prévus au
budget. Vous aviez en 68/69, pour l'an dernier, un budget prévu de
$19,400,000. Vous avez dépensé en fait $3,980,000, suivant ce que
vous avez dit tout à l'heure.
M. LUSSIER: Des $19 millions, il faut que vous soustrayez la
contribution du gouvernement du Canada. En fait, vous avez là une somme
de $8 millions pour travaux d'hiver payés par la province. Cette
année, en 1969, le gouvernement du Canada n'y contribue pas un sou.
Alors, $6 millions.
Il est arrivé que nous avons fait un programme pour diviser un
budget entre les municipalités rurales et les cités et villes,
selon le nombre de personnes.
Chez les urbains, ils l'ont pris en totalité. Parce que tous ces
projets-là ne se concrétisent pas dans la même
année, nous en avons approuvé un peu plus que la moyenne, comme
nous le faisions toujours dans les travaux d'hiver aussi. Mais du
côté des municipalités et des cités et villes, ces
gens-là n'ont pas utilisé le montant que l'on avait mis à
leur disposition.
M. TREMBLAY (Montmorency): Cette année, vous prévoyez $2
millions supplémentaires, soit $6 millions pour ces travaux.
C'est-à-dire que vous allez dépenser $2 millions de plus. Y
a-t-il des projets d'envergure sur ces prévisions de
$6 millions dans certaines municipalités ou dans certaines
cités et villes?
M. LUSSIER: Ce montant est actuellement engagé.
M. TREMBLAY (Montmorency): II est engagé.
M. LUSSIER: Oui, pour les travaux d'hiver de l'année en
cours.
M. LAPORTE: Les nouvelles normes sont entrées en vigueur quand,
s'il vous plaît?
M. LUSSIER: Le 10 octobre 1968.
M. LAPORTE: Avant cela, c'étaient les normes d'autrefois.
M. LUSSIER: Avant cela, les travauxd'hiver finissaient avec le mois de
mars. Il n'y avait pas de travaux d'hiver en cours ou une autre formule.
M. LAPORTE: Je vois que, de toute façon, les travaux d'hiver ont
diminué ou diminueront dans vos budgets. Je constate que le montant
prévu pour les municipalités diminue de $2 millions. Vous aviez
en 68/69, $8 millions et en 69/70, $6 millions.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LAPORTE: Disons que je pourrais, si le règlement me le
permettait, établir qu'il semble que ce soit une constante, au
ministère des Affaires municipales, que toutes les allocations
prévues diminuent. Pourrais-je demander au ministre, au poste des
subventions, de dire à cette commission de quelle façon, depuis
juin 1966, le ministère où il a assumé les
fonctions administratives il y a deux ans a-t-il augmenté, si tel
est le cas, les revenus des municipalités?
M. LUSSIER: Les subventions, en général. Vous avez
peut-être une différence ici entre les $8 millions et les
$6 millions - de $2 millions au sujet des travaux d'hiver.
M. LAPORTE: Ce n'est pas peut-être, c'est certain.
M. LUSSIER: Pour ce qui est des subventions aux municipalités
établissant les services d'égout ou d'aqueduc, sur les $5,800...
Il semble que les subventions aux municipalités s'équivaudront
à la fin de l'année fiscale.
M. LAPORTE: Excusez. Voulez-vous dire qu'en 68/69, sur un budget de $8
millions, il n'y a eu qu'à peu près $6 millions de
dépensés?
M. LUSSIER: Quoi? Je ne comprends pas.
M. LAPORTE: Vous dites qu'à lafinde l'année cela va
s'équivaloir.
M. LUSSIER: Je prenais le poste budgétaire 3.
M. LAPORTE: Oui. Ou le poste budgétaire 2.
M. LUSSIER: Bon. Pour les subventions aux travaux d'hiver, cette
année il y a une diminution.
M. LAPORTE: Diminution. M. LUSSIER: De $2 millions.
M. LAPORTE: Le cadeau fiscal ou le cadeau au chapitre des subventions
que le ministre des Affaires municipales fait aux municipalités de la
province de Québec, en 69/70, est une diminution de $2 millions au titre
des subventions pour travaux d'hiver. Cette diminution a-t-elle
été suggérée, proposée ou, de toute
façon, résolue parce que le ministre a constaté que les
finances municipales s'étaient améliorées?
M. LUSSIER: Les finances municipales ont évidemment besoin d'une
injection d'un certain sérum; je pense bien que le sérum
provincial, au point de vue du rapport financier, devrait concentrer en plus
grande quantité à ce niveau-là.
Mais si je continue, vous m'avez posé la question: Est-ce que les
municipalités ont reçu ou reçoivent plus d'argent qu'elles
en recevaient?
Je me réfère au discours du budget avec les subventions
spéciales aux municipalités de plus de 50,000 de
population...
M. LAPORTE: De cette année? La question que j'ai posée est
là...
M. LUSSIER: Je peux vous reciter cela. M. LAPORTE: Récitez-moi
cela.
M. LUSSIER: La ville de Montréal recevra $3,780,000; la ville de
Laval, $314,000; la ville de Québec, $818,000; la ville de Verdun,
$57,000; la ville de Sherbrooke, $88,000; la ville de Montréal-Nord,
$60,000; la ville de Hull, $45,000; Saint-Laurent, $188,000;
Trois-Rivières, $71,000; Jacques-Cartier, $34,000, et ce sera plus si la
fusion prend effet.
M. LAPORTE: Cela fait combien au total? M. LUSSIER: Au total, je ne l'ai
pas ici.
M. LAPORTE: Est-ce que ces sommes d'argent-là sont
déjà prévues au budget ou si cela prendra un budget
supplémentaire?
M. LUSSIER: Si ces sommes d'argent sont déjà
prévues dans le budget des affaires municipales, non.
M. LAPORTE: Dans un autre budget?
M. LUSSIER: La loi a été passée, une loi
spéciale, et c'est pris à même le fonds consolidé de
la province.
M. LAPORTE : Une loi spéciale a été
passée?
M. LUSSIER: Oui.
M. PAUL: Oui, la Loi du...
M. LAPORTE: C'est pris à même le fonds
consolidé?
M. PAUL: C'est cela.
M. LAPORTE: Ce n'est pas prévu au budget.
M. LUSSIER: Non.
M. LAPORTE: Cela va être payé...
M. LUSSIER: Il y a aussi les contributions que nous faisons à la
ville de Québec, au bureau d'assainissement métropolitain; la
ville de Montréal, l'Expo, $5 millions cette année; la ville de
Laval, près de $1 million encore. Si vous additionnez tous ces montants
de subventions que le gouvernement donne par le truchement du ministère
des Affaires municipales, je pense bien que la liste des subventions sera
très impressionnante.
M. LAPORTE: Très impressionnante... Allez-y docteur.
M. TREMBLAY: Ah! vous me laissez parler?
M. LAPORTE: Je suis de ceux qui vous laissent parler, docteur.
M. TREMBLAY (Montmorency): Récemment, j'ai constaté que
cette loi concernait les municipalités en bas de 10,000 âmes et
les municipalités en haut de 50,000 âmes. Que faites- vous des
municipalits entre 10,000 et 50,000 âmes? Est-ce parce que leur situation
financière est meilleure que les municipalités qui
dépassent 50,000 âmes? Quel est le but, en définitive, et
pourquoi avoir oublié les municipalités entre 10,000 et 50,000
âmes, qui, elles aussi, ont des problèmes financiers assez aigus
à résoudre, qui sont très souvent des municipalités
de banlieue qui ont un développement intensif auquel elles doivent faire
face. Pour quelle raison ces municipalités-là ont-elles
été oubliées? Il n'y a rien encore de prévu au
budget ni par loi spéciale.
M. LUSSIER: Disons que je suis en partie d'accord pour dire des
municipalités entre 10,000 et 50,000 âmes, que certaines se
développent, certaines ne se développent pas, ce sont des
municipalités qui elles aussi ont certaines difficultés
budgétaires. Nous nous apercevons que les municipalités de 50,000
âmes et plus et de 100,000 âmes et plus sont des
municipalités qui doivent donner des services plus nombreux et souvent
d'une qualité supérieure à ceux que peuvent donner les
municipalités de 15,000 ou de 20,000 de population.
Souvent aussi, les municipalités qui atteignent les 50,000
âmes et surtout les 100,000 âmes de population, ont des
problèmes de transport en commun. Quand une municipalité atteint
pas loin de 75,000 et de 100,000 surtout de population, ou des
agglomérations, les problèmes de transport en commun se font de
plus en plus aigus. C'est une responsabilité de plus que doit assumer
cette municipalité ou ces municipalités. C'est surtout à
cause de ces services que cette formule-là a été mise de
l'avant. Nous ne pensons pas, et personne ne croit, qu'avec cette formule, nous
réglons le problème de la fiscalité municipale. Mais c'est
déjà un pas et nous aidons ces municipalités-là
qui, à notre avis, ont des problèmes financiers pires que ceux
que vous venez de nommer.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je me permets de différer d'opinion
avec le ministre en ce qui concerne les difficultés des
municipalités entre 10,000 et 50,000 âmes qui ont aussi leurs
responsabilités, qui doivent y faire face.
M. LUSSIER: Je peux vous dire, si vous permettez, que j'ai
été maire d'une municipalité qui est partie de 8,000 et
qui est rendue à 18,000 quand je l'ai quittée, elle avait
à peu près cela, 18,000 de population. Je pensais que
c'était elle qui avait tous les problèmes. Lorsque je suis
arrivé ici au niveau provincial, je me suis aperçu que ce
n'était peut-être pas ces villes-là, les
villes de banlieue, qui se développent comme cela, comme les
nôtres, comme celle dont vous êtes maire, qui sont dans les pires
situations budgétaires.
M. TREMBLAY (Montmorency): Enfin, lorsqu'on étudie les
problèmes des municipalités, on se rend bien compte que plus une
municipalité grossit en population je ne sais pas si c'est la
qualité des services qui s'améliore tellement plus le
coût augmente considérablement en fonction peut-être d'une
administration qui gruge une grande partie des fonds municipaux. Par exemple,
ici, dans le Québec, il y a neuf employés municipaux par 1,000 de
population. Certaines villes en ont deux par 1,000 de population, d'autres en
ont davantage. Et je me demande si une municipalité de 50,000,
très souvent ne donne pas des services supérieurs aux autres qui
sont entre 10,000 et 50,000. Quelle différence peut-il y avoir entre une
ville de 45,000 âmes et une autre de 55,000 âmes au point de vue du
coût des services?
Pour les municipalités entre 10,000 et 50,000 âmes, il y a
peut-être un oubli, je ne dirai pas une injustice, mais sûrement un
oubli de la part du gouvernement parce qu'une municipalité qui a 49,000
de population et qu'une autre en a 51,000, bien celle de 51,000 aurait droit
à cette subvention et l'autre municipalité de 49,000 n'y a pas
droit.
Je pense bien que toutes les municipalité s du Québec
doivent être traitées sur le même pied et l'on doit tenir
compte des besoins existants dans toutes les municipalités.
Peut-être que les municipalités de moins de 50,000 âmes sont
mieux administrées, sont mieux pourvues et que les autorités
municipales peuvent régler les problèmes beaucoup plus rapidement
et à un coût peut-être inférieur à celui des
autres municipalités qui ont besoin de beaucoup d'intermédiaires
avant d'accomplir un ordre, et là où il y a une bureaucratie
énorme qui peut être compliqué l'administration et
amène un coût supérieur à celui des
municipalités plus petites.
M. LUSSIER: Alors là, vous êtes plus tôt en faveur de
garder...
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, je pense...
M. LUSSIER: ... une multitude d'unités, de petites unités.
Vous êtes contre les fusions.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je ne voudrais pas que vous me fassiez
exprimer, j'ai moi-même fait une fusion chez moi...
M. LAPORTE: On pourrait peut-être demander au ministre des
Affaires municipales quand il a changé d'opinion, lui?
M. LUSSIER: Je n'ai pas changé d'opinion. M. LAPORTE: Vous
êtes toujours contre.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je voudrais vous faire remarquer...
M. LUSSIER: Moi, j'ai toujours comparé les fusions à un
médicament.
M. LAPORTE: Un médicament.
M.LUSSIER: C'est ça.
M. LAPORTE: Deux ans, deux ans.
M. LUSSIER: Non, non. Pour différentes maladies, il y a
différents médicaments. Et la fusion, ce n'est pas une
panacée, c'est-à-dire que l'on ne règle pas tous les
problèmes avec ça.
M.LAPORTE: C'est bon pour les élections.
M. LUSSIER: Mais il y a certaines maladies.
M. LAPORTE: Est-ce plus utile en temps d'élection que lorsqu'il
n'y a pas d'élection?
M. LUSSIER: Là, vous parlez au ministre...
M. LAPORTE: Je parle à un membre sympathique de l'Union
Nationale.
M. LUSSIER: Parfois, vous faites référence à
certaines déclarations et je n'étais pas né au provincial
encore.
M. LAPORTE: Vous n'étiez pas né au provincial encore.
M. LUSSIER: Je ne m'en souviens pas.
M. LAPORTE: Je dois comprendre qu'au nom de cette solidarité
ministérielle qui se développe de plus en plus dans votre parti,
vous n'acceptez pas les déclarations qui ont été faites
par vos prédécesseurs, M. Dozois...
M. LUSSIER: Ce n'est pas ça. Je pense bien que mon honorable
confrère, député, collègue, excusez-moi si je ne
vous associe pas
comme médecin, je ne veux pas faire trop de plaisir...
M. LAPORTE: Ah, Seigneur!
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président...
M. LAPORTE: Je peux vous traiter d'avocat, mais je ne voudrais pas vous
insulter.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, à la suite de
la question que le ministre m'a posée tout à l'heure, à
savoir si j'étais contre les fusions, je dois lui dire que ce n'est pas
le cas puisque Beauport a été une des rares municipalités
à effectuer une fusion.
M.LUSSIER: C'est vrai.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je pense que l'ex-ministre des Affaires
municipales est tout à fait au courant du problème puisque
déjà depuis plusieurs années, nous travaillons à
réunir les municipalités de la région est. D'ailleurs,
nous avons réussi dans un cas avec Beauport-Ouest.
M. LAPORTE: C'était le problème de mon temps, ça?
C'était dans mon temps, ça.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, cela a commencé dans votre
temps...
M. LAPORTE: Ah, bon! C'est parce que ça devait être
mûr. Comme d'habitude ils ont récolté le fruit, ils ont
coupé nos rubans.
M. LUSSIER: Il y en a qui prennent des années à
mûrir, mais ça mûrit. Il y a des nouvelles
manières...
M. LAPORTE: Ne commencez pas à parler de vous.
M. TREMBLAY (Montmorency): Sur la question des fusions, je dis que
ça ne doit pas se faire de n'importe quelle façon. Il doit y
avoir des barèmes, des normes et on doit savoir exactement où
aller pour le problème des fusions. Monsieur l'ex-ministre,
naturellement, je ne peux pas vous blâmer, peut-être que si vous y
étiez resté, vous auriez réglé le problème
par la suite.
M. LAPORTE: Bien, voyons!
M. TREMBLAY (Montmorency): De toute façon, c'est que nous
n'avions pas de données...
M. LUSSIER: Est-ce des problèmes...
M. TREMBLAY (Montmorency): ... qui nous auraient permis de nous orienter
avec une vision claire de ce que doit être une fusion. Et puis les
problèmes que nous avons vécus lorsque nous avons fait cette
fusion, j'espère bien que les autres municipalités ne les vivront
pas parce qu'il y a eu des problèmes financiers, il y a eu des
problèmes de raccordement de services, etc. des problèmes
colossaux pour des petites municipalités comme les nôtres. Alors
j'espère que pour tout projet de fusion et c'est toujours ce pourquoi je
me suis battu dans la région de Québec, je veux savoir dans
quelles conditions les fusions doivent se faire et que le programme soit bien
établi d'avance avec des données très précises
avant de se risquer dans des solutions de fusion
généralisée ici dans le Québec
métropolitain. C'est là la question.
M. LUSSIER: On s'entend bien sur les fusions, on en a déjà
discuté.
M. LAPORTE: Vous ne vous entendez pas sur les fusions,
c'est-à-dire que vous avez la spécialité d'être tout
à fait...
M. TREMBLAY (Montmorency): Nous avons dit ce que nous pensions pour les
grandes municipalités.
M. LUSSIER: Attendez, attendez!
M. LAPORTE: J'attends. Vous m'aviez dit cela, l'an dernier et il y a
deux ans. Nous allons attendre tellement que vous allez... Vous êtes en
faveur? Mais je pense que vous êtes en « faveur contre ».
M. TREMBLAY (Montmorency): Il faut des données
précises.
M. LAPORTE: Je vous ai demandé la liste cette année.
Evidemment, je suis dans l'Opposition. Je n'ai pas trouvé ça
impressionnant.
M. LUSSIER: Nous avons la liste des fusions que nous avons faites...
Voulez-vous avoir la liste?
M. LAPORTE: Nous allons revenir aux fusions. Les municipalités
qui sont entre 10,000 et 50,000...
M. LUSSIER: Nous pourrons discuter des fusions au poste de
l'urbanisme.
M. LAPORTE: Les municipalités qui sont
entre 10,000 et 50,000. D'abord, cela a-t-il été fait par
les Affaires municipales, ce projet des subventions spéciales?
M. LUSSIER: Cela a été fait par le ministère des
Finances en collaboration avec le ministère des Affaires
municipales.
M. LAPORTE: Le ministre est bien au courant. Est-il au courant?
M. LUSSIER: Oui.
M. LAPORTE: Combien y a-t-il de municipalités entre 1 et 10,000
de population qui vont recevoir la subvention?
M. LUSSIER: De un à 10,000.
M, LAPORTE: Combien y a-t-il de municipalités qui sont incluses
dans les subventions de $2.50 portées à $5?
M. LUSSIER: II y en a 300 et quelques-unes.
M. LAPORTE: 300 et quelques-unes. Je vais accepter cela.
M. LUSSIER: Oui.
UNE VOIX: Il y a 2,000 municipalités.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que le minimum, il y avait un plancher
à $2.50 per capita qui est maintenant ramené à $5.
M. LAPORTE: C'est ça.
M. LUSSIER: Alors, ce n'est pas une loi du ministère des Affaires
municipales, mais un amendement à la Loi du ministère du
Revenu.
M. LAPORTE: C'est ça, mais ça va toucher combien de
municipalités?
H, LUSSIER: De mémoire, c'est 360.
M. TREMBLAY (Montmorency): II y a 66 municipalités de plus de
5,000.
M. LUSSIER: Dont le plancher va être ramené à
$5.
M. LAPORTE: C'est ça, 360. L'autre norme est pour les
municipalités de 50,000 ou plus.
M. LUSSIER: C'est bien ça.
M. LAPORTE: Il y a combien de municipalités de 50,000 ou
plus?
M. LUSSIER: Elles sont beaucoup moins nombreuses. Il y en a dix.
M. LAPORTE: Donc, cela fait 375 municipalités en tout et partout.
Est-ce que ces nouvelles subventions extraordinaires de 69/70 vont toucher plus
que 375 municipalités?
M. LUSSIER: Disons à peu près ça.
M. LAPORTE: Entre 375 et 400. Combien y a-t-il de municipalités
dans la province de Québec?
M. LUSSIER: Dans le répertoire, il y en a 1,600.
M. LAPORTE: Il y en a 1,600. Il y a donc 1,200
municipalités...
M. LUSSIER: On me dit qu'il y en a 1,500. Pour votre
démonstration...
M. LAPORTE: Cela ne change pas la démonstration, mais il y a
à peu près 1,100 municipalités qui ne seront pas
affectées en mieux par les législations de cette
année.
M. LUSSIER: La taxe de vente. Continuez votre exposé. J'aime
mieux attendre la fin pour y répondre.
M. SEGUIN: Il n'est pas question de taxe de vente. J'ai posé des
questions en Chambre et le ministre des Finances m'a bel et bien assuré
qu'il n'était pas question de taxe de vente.
M. LUSSIER: Ecoutez bien...
M. LAPORTE: Il y a une loi qui porte le plafond de $2.50 à $5.
Cela couvre 360 municipalités. C'est un cadeau.
M. SEGUIN: C'est pour la taxe de vente, ça.
M, LUSSIER: Dans la démonstration que nous faisons là,
nous parlons de subventions en général.
M. LAPORTE: C'est ça.
M. LUSSIER: Ce n'est pas moi qui ai abordé
le sujet sous cet angle-là, c'est l'honorable
député.
M. SEGUIN: Une taxe de vente, ce n'est pas une subvention, M. le
Ministre.
M, PAUL: C'est une distribution, une répartition de taxes.
M. SEGUIN: Ce n'est pas une subvention dans le sens que...
M. LAPORTE: Il y a de 350 à 400 municipalités qui vont
recevoir quelque chose de plus parce que le plancher est porté de $2.50
à $5.
M. LUSSIER: Si on va dans cette même ligne de pensée, c'est
qu'il y a des municipalités qui, au point de vue de revenu de taxes de
vente, vont en recevoir plus.
M. LAPORTE: Oui, cela n'est pas prévu dans votre affaire
spéciale. Si d'autres en reçoivent plus, celle-là aussi va
en recevoir plus.
M. LUSSIER: Oui.
M. LAPORTE: Oui, alors il y a de 360 à 375 municipalités
qui vont avoir un traitement spécial plus dix. Les 1100 autres, que leur
arrive-t-il?
M. LUSSIER: Les 1100 autres? D'abord si on parle de la redistribution de
la taxe de vente, c'est un problème que nous allons pouvoir
régler beaucoup plus facilement lorsque les municipalités auront
des budgets équilibrés.
C'est dans un amendement à la Loi des cités et villes que
l'Assemblée nationale a adopté au mois de décembre
l'année passée que les budgets devront être
équilibrés pour 1970. Les calculs sont bien difficules lorsque
les budgets ne sont pas équilibrés et, pour faire une
étude et arriver avec des conclusions ou des solutions meilleures que
celles qui existent actuellement, il nous faut absolument attendre que ces
budgets-là soient équilibrés.
M. LAPORTE: Alors, M. le Président...
M. LUSSIER: Mais il faudrait mentionner aussi qu'il y a peut-être
douze municipalités de plus de 50,000, mais pour ce qui est des
populations intéressées, si nous faisions le calcul d'une
façon assez rapide, la population qui va en bénéficier
c'est plus de deux millions de population.
M. LAPORTE: Oui, deux millions, mais est-est-ce que c'est vrai que les
350 ou 360 municipalités dont le plancher est porté de $2.50
à $5 représentent $275,000 à $300,000?
M. BOURASSA: II a répondu à peu près, les petites
miettes à distribuer.
M. LUSSIER: Pour ces municipalités-là, ça veut dire
quelque chose; actuellement on en discute, on ne dit pas qu'elles
reçoivent des millions mais...
M. LAPORTE: Non, non, il ne manquerait plus rien que ça.
M. LUSSIER: Non c'est distribué d'une façon...
M. LAPORTE: Alors, M. le Président, ce que je veux dire c'est que
vous avez 360 municipalités qui vont recevoir une petite «
grenaille » de $275,000; il y a 1,000 municipalités pour
lesquelles le gouvernement de la province de Québec, depuis juin 1966,
n'a pas levé le petit doigt pour augmenter le revenu. Non seulement le
gouvernement, le ministre des Affaires municipales actuel, n'a pas levé
le petit doigt pour créer des revenus nouveaux pour ces
municipalités; mais il a continuellement rogné sur les
subventions de $8 millions à $6 millions ou $5,800,000, au titre des
subventions à l'établissement des services municipaux, qui pas
sent de $5,800,000 à $5,500,000. C'est comme çapar-tout. Alors le
raisonnement que j'ai fait l'an dernier, à l'effet que le gouvernement
s'est emparé de la taxe de vente qui aurait dû normalement
bénéficier aux municipalités reste absolument vrai, mais
le gouvernement actuel a privé les municipalités de revenus de
l'ordre de $75 millions, qui auraient dû leur revenir. Il n'a pris aucune
disposition pour augmenter leurs revenus. Si le ministre a pris des
dispositions pour augmenter les revenus des municipalités, f aimerais
qu'il nous le dise. Quelles dispositions le ministre a-t-il prises pour
augmenter les revenus des 1,100 municipalités qui ne sont pas
touchées par l'augmentation à venir? Mais quelles dispositions
ont été prises? Nous avons, nous, généralisé
la taxe de vente, mais nous en avons donné aux municipalités.
Nous avons créé les travaux d'hiver et nous les avons
donnés aux municipalités. Nous avons augmenté les
subventions au titre des services municipaux d'aqueduc et d'égout, nous
avons fait ça. Les municipalités ne les avaient pas, maintenant
les municipalités les ont.
Je dis au ministre qui connaît comme moi les problèmes
financiers des municipalités: Qu'est-ce que son gouvernement a fait
depuis trois ans pour augmenter les revenus des municipalités? C'est le
moment de nous le dire.
M. LUSSIER: Depuis trois ans, les subventions, attendez une
minute-là. Où sont, d'années en année, les
subventions?
M. BOURASSA: La croissance naturelle.
M. LUSSIER: Laissez faire, pour une question, ça prend des
chiffres...
M. BOURASSA: Cela prend du temps. Il ne doit pas y avoir
grand-chose.
M. LUSSIER: J'ai les détails etpuis...
M. LAPORTE: On vous demande une chose impossible: nous dire que vous
avez augmenté les subventions...
M. LUSSIER: Absolument pas, mais là on pourrait vous prouver,
avec des chiffres à l'appui que les subventions, depuis 1966, ont
augmenté, des subventions pour égout et aqueduc, des subventions
pour bureaux d'assainissement...
M. LAPORTE: Alors, j'attends la preuve. M. LUSSIER: ... pour usine de
filtration.
M. BOURASSA: Bon, je peux poser des questions au ministre pendant qu'on
va faire des recherches.
M. TREMBLAY (Montmorency): En fait, les municipalités entre
10,000 et 50,000 ont toujours été défavorisées. En
ce qui concerne la taxe de vente en 1965, certaines municipalités, je
vais citer des cas comme Beauport et Giffard, ont perdu, et nous avons perdu
chez nous $70,000 par année, et Giffard a perdu $80,000 avec la nouvelle
répartition.
Maintenant, on arrive encore avec des lois qui vont favoriser certaines
municipalités, et je sais qu'il y a 66 municipalités,
cités ou villes, si vous voulez, qui ont plus de 5,000 âmes dans
la province de Québec.
Alors, la majorité de ces municipalités actuellement en
expansion ont besoin d'aide de toutes les façons possibles. Elles taxent
au maximum leur population pour leur donner des services maximaux aussi, bien
nous sommes encore un peu défavorisés. Nous sommes encore
passablement défavorisés.
M. LUSSIER: Non, c'est-à-dire que vous admettez que la
façon dont la taxe de vente est redistribuée, la part des
municipalités de $0.02...
M. BOURASSA: De 2%... M. LUSSIER: De 2%.
M. BOURASSA: Pas $0.02. parfois, cela revient à peu près
à ça.
M. LUSSIER: Les 2%, la formule est insuffisante.
M. BOURASSA: Mais qu'est-ce que le ministre attend pour changer cette
formule? Il y a trois ans que je le lui demande et que je lui fais des
suggestions. On ne peut pas trouver un meilleur exemple de la torpeur du
gouvernement actuel dans sa lenteur à changer une formule qui en a
tellement besoin.
M. LUSSIER: Absolument pas. Il faut la changer...
M. BOURASSA: Oui, mais quand allez-vous le faire? Il y a du gaspillage
de fonds publics qui se fait dans une période
d'austérité.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, je vous ferai
remarquer...
M. LUSSIER: Une minute, un à la fois.
M. TREMBLAY (Montmorency): La nouvelle répartition a
été appliquée en 1965, et il a fallu un an avant de
s'apercevoir qu'elle était inappropriée.
M. BOURASSA: II y a eu une période de transition qui a
révélé des faiblesses dans la formule. Le ministre en est
conscient, il est au courant. Depuis trois ans qu'il me dit que ça va
être changé. Depuis trois ans que le ministre me dit que, dans
quelques mois, on va apporter des amendements pour que la réforme se
fasse d'une façon plus rationnelle, qu'ontienne compte de l'effort
fiscal minimal, de la capacité de payer. Dans le moment, c'est
distribué. Il fallait que ça se fasse rapidement en 1964, parce
qu'on perdait $20 millions par année avec l'évasion
géographique. Donc, on a fait une formule qui, disons, contenait des
faiblesses, mais qu'on acceptait comme moindre mal parce que c'était un
montant de $20 millions qui se perdait par année. Mais, il y a tout de
même cinq ans de cela. La formule comporte des faiblesses. Il y a des
sommes qui sont distribuées plus ou moins
aveuglément. Qu'est-ce que le ministre attend pour la
réformer?
M. LUSSIER: Qu'est-ce que nous attendons? C'est que les budgets, il va
falloir...
M. BOURASSA: Oui.
M. LUSSIER: Bien, laissez-moi finir.
M. BOURASSA: D'accord, je vais vous écouter.
M. LUSSIER: Pour bien discuter cette formule-la et trouver la vraie
solution, il faut que nous atteignions le stade des budgets
équilibrés.
M. BOURASSA: Cela veut dire quoi, ça? M. LUSSIER: Cela veut dire
quoi, ça? M. BOURASSA: II y a 1,700 municipalités.
M. LUSSIER: Et il va falloir que les municipalités fassent
parvenir au ministère leurs budgets. C'est de cette façon
là... Il y a des municipalités qui en reçoivent trop et il
y a des municipalités...
M. BOURASSA: Qui n'en reçoivent pas assez. D'accord.
M. LUSSIER: ... qui n'en reçoivent pas assez, selon les normes
qui existent.
M. BOURASSA: Quelles normes?
M. LUSSIER: Bien là, quelles normes? Vous le savez aussi bien que
moi, c'est vous qui les avez suggérées dans le rapport
Bélanger.
M. BOURASSA: Vous faites une affirmation qui, quand même, n'a une
valeur que dans une perspective de relativité. Vous dites qu'il y en a
qui reçoivent trop et d'autres qui reçoivent moins. Par rapport
à quoi?
M. LUSSIER: Pour certaines municipalités, où il existe une
usine ou un magasin, la taxe de 1% qui est redistribuée à la
localité où elle a été perçue c'est presque
la totalité de leur budget.
M. BOURASSA: C'est ce que je dis au ministre. Dans le moment, les
municipalités, ce n'est pas de la démagogie, parce que ça
peut indisposer certaines municipalités...
M. LUSSIER: II faut savoir quelle proportion cela représente dans
leur budget, il faut absolument que nous ayons des budgets
équilibrés. Ces budgets équilibrés vont
empêcher les gens d'accumuler des surplus et des déficits, et il y
a des municipalités qui, même avec la taxe de vente, selon notre
mode de distribution actuel, accumulent à la banque des surplus.
M. BOURASSA: C'est pour ça que c'est pressant de le changer.
Voulez-vous dire que vous n'avez pas reçu tous les budgets?
M. LUSSIER: Nous pouvons toujours avoir une nouvelle formule et la faire
comme vous l'avez fait, au « piffomètre » ou à peu
près, ne sachant pas exactement ce que ça va donner.
M. BOURASSA: Disons qu'il y avait des...
M. LUSSIER: Pourriez-vous me laisser finir?
M. LAPORTE: Comment définissez-vous votre plancher qui est
porté arbitrairement de $2.50 à $5,00, au «
piffomètre »?
M. LUSSIER: La moyenne per capita, si nous prenons ce qui est
distribué aux municipalités de la taxe de vente qui est
perçue, est d'environ $20. Il y a des municipalités rurales qui
n'ont à peu près pas de magasins ou d'industries. S'il n'y avait
pas de plancher, elles ne recevraient à peu près rien.
M. LAPORTE: Le ministre est-il certain...
M. BOURASSA: Cela ne va pas dans le compte de banque, ça?
M. LAPORTE: Est-ce que le ministre peut affirmer à cette
commission qu'il n'y a pas des municipalités, parmi les 360, qui
déjà déposent à la banque des revenus, comme il l'a
dit tout à l'heure, et qui vont en recevoir plus?
M. BOURASSA: C'est ça! Le ministre n'est pas en mesure de nous
faire des reproches.
M. LUSSIER: Ce ne sont pas toutes les municipalités là, ce
sont celles...
M. BOURASSA: Il empire les faiblesses.
M. LUSSIER: Le plancher était à $2.50. Ces
municipalités-là, si on s'était servi des
normes qui existent, auraient reçu encore moins que ça.
Mais, pour qu'elles ne reçoivent pas moins, on a dit: Elles ne recevront
pas moins de $2.50 par tête.
La moyenne dans la province est de $20. Alors c'était, je pense
bien, assez injuste, d'autant plus que l'Union des conseils de comté
demandait que la redistribution de la taxe de vente soit faite uniquement selon
la population, selon un per capita, uniquement de cette façon.
Nous avons pensé, pour diminuer cette injustice, de porter le
plancher de $2.50 à $5.00.
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai fait une suggestion qui existe
déjà dans le cas de la taxe d'affaires. C'est qu'il y ait un
plafond qui soit établi, qui pourrait diminuer, disons, d'année
en année et que, par exemple, une municipalité ne puisse pas
recevoir dans son budget comme dans le cas de la taxe de vente
plus que...
M. LUSSIER: Plus que 25%.
M. BOURASSA: ... 35%, 40%, 50%. On peut commencer par 60% et on diminue
pendant trois ou quatre ans à 50%, 40% et 30%. Parce que là
si le ministre veut me laisser terminer le danger, c'est que si
on retarde comme on le fait, à mon sens, d'une façon inexcusable,
l'application d'une formule je comprends que c'est facile, mais le
ministre dit qu'il a une formule les municipalités vont
s'habituer à recevoir 90% de leur budget de la taxe de vente. Elles vont
s'habituer probablement à une gestion plus ou moins efficace des fonds
publics qu'elles reçoivent et qu'elles ne sont pas obligées
d'imposer.
Il me semble que c'est facile à comprendre.
M. LUSSIER: II faut qu'il y ait uniformisation...
M. BOURASSA: Le ministre m'a dit, il y a trois ans, qu'il y avait un
comité qui étudiait ça. Qu'est-ce qui arrive?
M. LUSSIER: Nous en avons eu des études et au ministère
des Finances et au ministère des Affaires municipales.
M. BOURASSA: Bien, je vous dit que ça ne paraît pas trop
dans les résultats. Il n'y a rien.
M. LUSSIER: Le député en revient encore au budget
équilibré. Comment voulez-vous? Vous parlez de 25% du budget. Le
budget, c'est quoi? Il va falloir uniformiser les budgets. Je pense qu'on peut
vous faire cette...
M. BOURASSA: Vous allez attendre d'avoir les 1,700, il y a des
municipalités comme Sain-te-Anne-de-Sorel, 145 personnes.
M. LUSSIER: Non, non, dans le temps de l'honorable député,
on a commencé à uniformiser les budgets. Et là, nous
passons à l'autre étape d'équilibrer les budgets. C'est
avec les budgets uniformisés...
M. BOURASSA: Les 1,700 budgets. Vous allez attendre d'avoir les 1,700
budgets uniformisés.
M. LUSSIER: Les 1,700 budgets.
M. BOURASSA: C'est nous qui serons obligés de faire les
changements à la formule si ça continue comme ça. Combien
y en a-t-il de budgets dans le moment?
M. LUSSIER: Il part sur une autre tangente!
M. BOURASSA: Non, non, mais, sur les 1,700 budgets, combien en avez-vous
reçus?
M. LUSSIER: Ce sont des budgets équilibrés et cette loi
entre en vigueur...
M. BOURASSA: Le ministre dit qu'il faut qu'il ait les 1,700
équilibrés uniformisés. Je lui demande, sur les 1,700,
combien y en a-t-il de faits actuellement, pour me donner une idée
jusqu'à quel point le travail est avancé?
M. LUSSIER: Les budgets uniformisés. C'est-à-dire, les
budgets, dans le sens de la loi, n'existaient pas dans la Loi des cités
et villes. Cela commencera l'an prochain.
M. BOURASSA: L'an prochain. Cela promet!
M. LUSSIER: Bien, oui, ça promet! Ecoutez, il y en a d'autres qui
ont existé avant. Vous faites des compliments à votre
collègue, là.
M. BOURASSA: Non, laissez faire ça! Le ministre dit: On attend
ça pour agir. Je lui pose des questions...
M. LUSSIER: On attend ça pour agir...
M. BOURASSA: Et là, son sous-ministre lui dit: Cela commencera
l'année prochaine.
M. LUSSIER: II y a déjà eu une formule d'adoptée
pour les municipalités de 50,000 âmes
et plus. Il y a le plancher des municipalités qui recevaient
uniquement $2.50 et qui est porté à $5.
M. BOURASSA: Ce sont les mêmes procédés...
M. LUSSIER: La formule n'est pas complète et il faut qu'une
nouvelle formule soit trouvée et qu'elle soit meilleure que ce qui
existe actuellement. Parce que si on trouve une formule, ce n'est pas seulement
pour le plaisir de trouver une formule.
M. BOURASSA: On l'a fait pour la taxe d'affaires, et vous avez
appliqué notre recommandation pour la taxe d'affaires. Vous n'avez pas
attendu d'avoir 1,700 budgets équilibrés.
M. LUSSIER: Bon là, on va lui apporter une correction.
M. BOURASSA: Non, non, d'accord, mais vous avez appliqué le
maximum de 25% pour la taxe d'affaires. Est-ce que vous ne l'avez pas
appliqué? Cela a été un amendement l'an dernier.
M. LUSSIER: Oui, l'article...
M. BOURASSA: Bon, vous avez appliqué notre recommandation pour la
taxe d'affaires. Vous n'avez pas eu besoin de recourir à tous vos
budgets équilibrés pour faire une recommandation qui vous
semblait censée. Et là, pour la taxe de vente, ça ne
marche plus. Ce sont deux sources municipales de revenus: taxe d'affaires, taxe
de vente. Ce qu'on applique dans l'un, on ne veut pas l'appliquer à
l'autre.
Je comprends que cela prenne un certain courage politique pour faire des
réformes dans le domaine des finances municipales...
M. LUSSIER: Quand le rapport Bélanger a-t-il été
déposé?
M. BOURASSA: Il a été déposé le 31 janvier
1966. Est-ce que le ministre admet que ça prend du courage politique
pour réformer les finances municipales? C'est peut-être une des
raisons...
M. LUSSIER: C'est-à-dire que ça prend du courage là
et ça prend du courage ailleurs et on a montré qu'on avait du
courage. Quand il faut prendre nos responsabilités, nous les prenons.
Mais, nous ne sommes pas pour com- mencer à adopter une solution qui
serait plus ou moins boîteuse comme celle qui existe actuellement rien
que pour le plaisir de prendre une solution.
M. BOURASSA: Vous l'avez fait pour la taxe d'affaires!
M. LUSSIER: Mais pour la taxe d'affaires, cela a été fait
l'année dernière, cette anaée, vous le savez, et vous
allez dire encore la même chose, vous dites qu'il y a un groupe de
travail. C'est le même sur la fiscalité et la finance.
M. LAPORTE: On va finir par vous appeler le ministère du
Travail.
M. LUSSIER: Appellez-nous comme vous voudrez.
M. LAPORTE: Le budget uniformisé, cela sera l'an prochain. Est-ce
que vous avez au moins les rapports financiers uniformisés?
M. LUSSIER: Les rapports financiers, oui.
M. LAPORTE: Il y en a combien qui sont entrés pour l'année
fiscale terminée?
M.LUSSIER: Des rapports financiers?
M. LAPORTE: Parce que nous n'avons pas à faire un cours classique
pendant huit ans pour rédiger une formule aux fins d'un rapport
financier uniformisé.
M. BOURASSA: C'est un retard inexcusable.
M. LUSSIER: On me dit qu'à cette date-ci habituellement, il y en
a 75% à 80% qui sont entrés.
M. LAPORTE: Si vous voulez vous pencher du côté de vos
officiers très compétents qui vous entourent, ils vont vous
rappeler que la formule du rapport financier uniformisé, cela faisait
vingt-cinq ans qu'on en parlait; il faudrait donc qu'il y ait des rapports
financiers uniformisés. Les comptables de toute la province de
Québec qui étaient tous compétents, avaient chacun leur
formule pour présenter un rapport financier, et on dit: Que cela fait
donc des complications! Le ministre a fait venir ses officiers et il a dit: En
trois mois, il faudrait que cela soit fait. Cela a été fait au
ministère avec la collaboration de quelques comptables
de l'extérieur, la formule a été adoptée et
elle a été envoyée à toutes les
municipalités. Alors les municipalités qui oubliaient de nous
envoyer leur rapport financier et qui venaient nous demander des subventions,
nous leur disions: Malheureusement, vous n'existez pas, quant à nous,
nous n'avons pas votre rapport financier. C'est extraordinaire comme les
rapports financiers entraient.
Je demande au ministre comment il se fait qu'après tant
d'années, bientôt trois ans, la formule du budget
uniformisé n'a pas encore été faite. Comment cela se
fait-il que ce n'est pas dans la loi? Car déjà, quand nous
étions au ministère, nous étions rendus à des
conclusions. Il faudrait que non seulement les villes présentent un
budget pour l'année, mais présentent un budget pour leurs
dépenses capitales pour trois à cinq ans. Cela était
prêt aussi. Où cela en est-il? C'est l'an prochain maintenant.
C'est cela que nous ne pouvons pas accepter. C'est du folklore, votre
affaire.
M. LUSSIER: Bon, bon, très bien! M. BOURASSA: Les faits sont
là!
M. LUSSIER: Le budget équilibré a été
passé au mois de décembre 1968, nous ne pouvions pas le demander
pour l'année 1969. Nous l'exigeons pour 1970. Et le budget
équilibré est plus difficile à appliquer que cela ne
l'était pour le rapport financier uniformisé à cause de
certains déficits accumulés dans certaines
municipalités.
Pour ce qui est du plan d'investissement, c'est une chose. Nous voulions
tout d'abord procéder par le budget équilibré et,
après cela, aussitôt que la municipalité aurait franchi
cette étape, nous allons...
M. LAPORTE: Cela non plus n'est pas fait.
M. LUSSIER: Le plan d'investissements obligatoire par une loi?
M. LAPORTE: Ce n'est pas fait?
M. LUSSIER: Non, nous le demandons, nous commençons...
M. LAPORTE: Quelle réaction peut-on avoir quand le ministre nous
dit: Le budget équilibré, c'est pour l'année 1970, et,
après cela, nous allons nous occuper du plan d'investissements.
Où serons-nous rendus?
M. LUSSIER: Dans la loi, vous dites: Obliger par une loi, une
municipalité à avoir un plan d'investissements pour x
années.
M. LAPORTE: Je n'ai pas prétendu qu'il faudrait une loi.
Qu'est-ce qui empêche le ministère de demander aux
municipalités de le mettre au courant?
M. LUSSIER: Nous le prêchons par nos inspecteurs
vérificateurs et nos gens qui vont dans les municipalités. Quand
nous rencontrons les municipalités, nous leur demandons de se diriger
vers des plans d'investissements...
M. LAPORTE: Si vous cessiez de prêcher pour passer aux actes.
M. BOURASSA: Comme le ministre tantôt...
M. LUSSIER: Vous nous avez prêché de bonnes
idées.
M. LAPORTE: Je n'ai pas prêché de bonnes
idées...
M. LUSSIER: Vous avez prêché...
M. LAPORTE: ... ]e vous répète que nous avons
adopté une formule d'un rapport financier uniformisé et, quand le
rapport financier n'était pas entré... C'était un
problème cela aussi, on disait: Ils ne nous font pas rapport. Il n'y a
pas une municipalité, je pense, qui n'a pas affaire au ministère
des Affaires municipales pendant l'année. Quand la municipalité
de X vient nous voir, la première question qui était posée
par le ministre était: Est-ce que le rapport financier est entré?
Quand le rapport financier n'était pas entré, nous disions: Nous
regrettons quant à nous, vous n'existez pas; nous n'avons pas votre
rapport financier.Cela prenait 48 heures. C'est cela qu'il faut faire.
M. LUSSIER: Mais un plan d'investissements, c'est une affaire qui est
assez longue et pas facile...
M.LAPORTE: C'est pour cela qu'il faut commencer assez tôt.
M. LUSSIER: ... et si une municipalité veut en faire un, il faut
qu'elle fasse un plan directeur ou d'urbanisme avant, pour savoir exactement
où elle se dirige, et tout ceci, ce sont des choses que nous allons
exiger de plus en plus de nos municipalités.
M. BOURASSA: Le ministre n'a pas répondu
tantôt à ma question, si je peux me permettre, le ministre
a dit que, pour la taxe d'affaires, il a adopté la recommandation sur la
taxe d'affaires. Dans le domaine de la fiscalité, c'est peut-être
l'une des très rares mesures qui ont été
réalisées. S'il a adopté le plafond pour la taxe
d'affaires, pourquoi ne le fait-il pas pour la taxe de vente?
Ce sont deux sources de revenu. Dans la mesure législative, il y
a un plafond qui est établi pour la taxe d'affaires à 25%.
M. LUSSIER: Oui le plafond, 25% du revenu total.
M. BOURASSA: Bon. Si c'est bon pour la taxe d'affaires, pourquoi
n'est-ce pas bon pour la taxe de vente? Cela éviterait un gaspillage de
fonds publics. Cest quand même rare, dans l'Opposition, qu'on fait les
mesures...
M. LUSSIER: Vous me répétez la même chose, je vais
vous répéter la même réponse.
M. BOURASSA: Quoi? Pourquoi, si c'est bon pour un, cela n'est-il pas bon
pour l'autre?
M. LUSSIER: C'est qu'il faut que pour les budgets, que tout le monde
parte de la même façon...
M. BOURASSA: Mais vous ne l'aviez pas pour la taxe d'affaires? Le budget
équilibré, vous n'en n'avez pas eu besoin pour mettre le plafond
pour la taxe d'affaires, pourquoi en avez-vous besoin pour la taxe de vente? Le
ministre me comprend.
M. LUSSIER: Pourquoi avons-nous eu besoin de la taxe d'affaires?
M. BOURASSA: Vous avez établi un plafond, si je peux
préciser ma question...
M. LUSSIER: Oui.
M. BOURASSA: ... vous avez établi un plafond pour la taxe
d'affaires à 25% du revenu global.
M. LUSSIER: D'accord.
M. BOURASSA: Je vous pose la question pour la taxe de vente: Pourquoi ne
mettez-vous pas un plafond? Vous dites: Les budgets équilibrés.
Mais je vous dis: Pour la taxe d'affaires, vous ne l'avez pas
employé...
M. LUSSIER: C'est-à-dire que cette formule, cette année,
arrive avec des recommandations et des amendements. Nous nous apercevons que
cette taxe d'affaires, telle qu'elle a été rédigée,
cause des problèmes. Parce qu'encore là, dans la question de
budgets, il y a des municipalités qui, dans leur budget, inscrivent la
vente d'essence. Il y en a d'autres, c'est la vente
d'électricité. Il y a des municipalités qui vendent
différentes choses et les 25%, ils les prenaient sur le montant total
des revenus que cette municipalité avait. Alors c'est encore une autre
voie. C'est qu'à cause de cela parce que les budgets ne sont pas
uniformisés, parce que ce n'est pas équilibré il
est très difficile d'adopter une mesure. La taxe d'affaires a
été imposée uniquement à la Loi des cités et
villes. C'est uniquement la Loi des cités et villes qui impose une taxe
d'affaires. C'est un nombre, à peu près, disons de 350 ou 400
municipalités. Tandis que lorsque vous parlez de redistribution de la
taxe de vente, le problème est pire, beaucoup plus complexe parce que
là, vous avez affaire à près de 1,500
municipalités. Vous avez de petites municipalités dont la
comptabilité est plus ou moins tenue dans les termes que nous, nous
acceptons. Il faut que ces gens aient des termes bien définis, qu'ils
fassent leur budget de telle façon, qu'ils le rentrent ici, que les
vérifications soient faites et qu'ils connaissent très bien les
postes budgétaires et aussi la façon dont ils ont composé
leur budget, nous pourrons arriver avec une formule beaucoup plus juste que
celle qui existe actuellement. Mais changer pour changer ou changer pour une
formule plus ou moins boueuse...
M. BOURASSA: C'est ce que je dis au ministre pour conclure. Cest que son
retard à agir cause un gaspillage de fonds publics. Il est inexcusable
dans une période d'austérité.
M. LUSSIER: Si...
M. BOURASSA: C'est la même chose pour la Régie de
l'évaluation. En Ontario, le gouvernement l'a adoptée au dernier
budget au mois de mars, et cela permettra d'épargner en frais
administratifs des sommes très importantes, plusieurs millions de
dollars. Cela se fait en Ontario. On arrivera encore après eux
même si on a fait un rapport trois ans avant le rapport Smith, eux
appliquent déjà les recommandations concernant la Régie de
l'évaluation. Alors, est-ce que le ministre attend des
félicitations?
M. LUSSIER: Sûrement pas de vous.
M. BOURASSA: Quand bien même je voudrais les donner, je ne serais
pas honnête. Avec une torpeur semblable dans les réformes
municipales, comment voulez-vous qu'on puisse arriver à des
résultats intéressants?
M. LE PRESIDENT: C'est bon cela, mais en voilà un...
M. LAPORTE: C'est vrai à part cela.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Ministre, sur la question du budget
équilibré, est-ce que c'est partout pareil dans les cités
et villes? Chez nous, nous passons un règlement du budget que nous
appliquons intégralement dans l'année qui suit. Maintenant, les
cités et villes appliquent un budget et produisent au ministère
un règlement du budget, je pense, à tous les ans. Les
municipalités, les cités et villes en particulier, produisent un
règlement du budget à tous les ans au ministère des
Affaires municipales?
M. LUSSIER: Un règlement du budget, c'est un bilan?
M. TREMBLAY (Montmorency): Non un budget, un règlement, en fait,
qui constitue le budget pour l'année à venir. Nous produisons
à tous les ans, chez nous, un règlement du budget, tel
règlement numéro unteL C'est le budget de l'année...
M. LAVOIE (Laval): Qui impose la taxe.
M. LUSSIER: C'est un règlement qui impose la taxe. D'accord, si
vous l'appelez règlement du budget.
M. TREMBLAY (Montmorency): Maintenant, il y a une grosse distinction
à" faire entre les municipalités rurales ici qui tombent dans
l'ensemble des 1,700 municipalités et les cités et villes. Tout
à l'heure, on discutait du cas des municipalités entre 10,000 et
50,000 de population. Dans les municipalités rurales, en fait, tout le
monde le sait, il y en a qui n'ont pas de taxe foncière parce qu'elles
reçoivent, si vous voulez, $2.50 par tête de la taxe de vente.
Elles recevront $2.50, si vous voulez, par tête pour la
répartition suivant la nouvelle loi.
Il y en a qui, dans certains cas, ne savent pas quoi faire de leur
argent et n'osent même pas faire des dépenses
d'amélioration pour luminaires, trottoirs, ouverture de rues, aqueducs,
etc.
Dans les cités et villes, le problème est tout à
fait différent, surtout pour les municipalités qui sont en voie
d'expansion. Cest surtout ce problème dont je voulais parler cet
après-midi et dont on parle. C'est que les municipalités entre
10,000 et 50,000, qui évoluent rapidement, ne reçoivent
actuellement aucune aide du gouvernement. Je ne pense pas que les subventions
pour les travaux d'hiver soient tellement pratiques, M. le Ministre. Je ne le
pense pas. En définitive, on se creuse la tête, dans nos
municipalités, avec nos ingénieurs et avec nos officiers et on se
dit: De quelle façon pourrions-nous appliquer ces subventions qui sont
données par la Loi des travaux d'hiver? Autrefois, la loi était
fédérale-provinciale; maintenant, elle n'est que provinciale.
Et savez-vous qu'on ne sait pas trop comment appliquer cette loi.
J'admets que vous avez des données, que vous avez des barèmes que
vous nous avez fournis l'automne passé. Ce n'est pas tellement pratique,
parce que le but premier des travaux d'hiver était de pallier le
chômage. Cest un but qui était très louable, mais qui
était difficilement applicable dans nos municipalités. Ceci a
abouti au désordre que l'on sait dans plusieurs petites
municipalités surtout là où il y avait des enfants et des
chevaux qui étaient sur les listes de paie, listes de paie des
chômeurs en cette occasion.
Les subventions aux travaux d'hiver sont inapplicables chez nous parce
que nous avons, durant la période de l'hiver, un personnel que nous
payons à l'année dans les municipalités. Mais nous ne
pouvons pas, suivant les normes de la loi, utiliser cette main-d'oeuvre qui
habituellement, en dehors des tempêtes de neige, ne fait rien ou reste
parfois même à jouer aux cartes dans nos édifices
municipaux.
Ces gens-là, on les paie quand même, mais ce sont, en fait,
des chômeurs, même s'ils retirent un salaire. On ne peut pas les
utiliser pour les subventions aux travaux d'hiver, parce qu'ils n'y sont pas
admis aux termes de la loi; la loi s'applique aux chômeurs. A ce
moment-là, nous ne pouvons même pas encadrer les chômeurs
que nous voulons employer dans nos municipalités avec nos
employés municipaux réguliers parce que ceux-ci ne sont pas
sujets aux subventions et on retranche leur salaire des subventions
prévues.
Si un contremaître d'une municipalité travaille avec dix ou
quinze hommes aux travaux d'hiver, à ce moment-là, nous arrivons
dans nos municipalités avec des décalages impressionnants. De
plus, nous employons une main-d'oeuvre inexpérimentée, à
laquelle il faut montrer à travailler, qui n'a pas tellement d'ambi-
tion à travailler dans ces conditions et qui tient le temps,
purement et simplement.
Alors, les subventions aux travaux d'hiver, je me demande si c'est d'une
très grande utilité dans la province actuellement, s'il n'y a pas
lieu d'améliorer, sous une autre formule, cette loi.
M. LUSSIER: D'accord. Si vous avez des suggestions... Là, vous
êtes en train de faire le procès de l'ancienne formule des travaux
d'hiver. Si vous avez des suggestions à faire pour la façon dont
les travaux d'hiver devraient s'exécuter, nous sommes bien prêts
à en prendre note.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je ne voudrais pas profiter du budget pour
élaborer toute une liste sur l'application...
M. LUSSIER: Mais on vous a lu, au début, à quoi
s'appliquaient, cette année, les travaux d'hiver exécutés
par la province de Québec.
M. LE PRESIDENT: M. Lavoie.
M. LAVOIE (Laval): Concernant les subventions spéciales aux
municipalités en vertu du bill 42, on m'informe que vous avez les
montants pour les villes les plus importantes au Québec devant vous, je
crois.
M. LUSSIER: Je l'ai dit tout à l'heure, c'est dans le discours du
budget.
M. LAVOIE (Laval): Si je ne me trompe pas, pour Montréal, ce sont
$3 millions...
M. LUSSIER: $3,780,000.
M. LAVOIE (Laval): Pour Laval, combien?
M. LUSSIER: Pour Laval, ce sont $314,000, si on se base sur
l'année fiscale précédente.
M. LAVOIE (Laval): Québec, combien? M. LUSSIER: La ville de
Québec,$618,000.
M. LAVOIE (Laval): Je ne peux pas m'expliquer d'aucune façon que
Laval puisse recevoir $314,000...
M. LUSSIER: C'est une subvention qui n'est pas une taxe de vente. C'est
une subvention qui est...
M. LAVOIE (Laval): ... basée...
M. LUSSIER: ... basée sur ce qui est perçu en taxes de
vente dans cette municipalité. Disons que ce sont les 5% ou 10% de 1% de
la taxe de vente perçue.
M. LAVOIE (Laval): Qui est perçue dans la
municipalité.
M. LUSSIER: Oui, c'est de cette façon-là que c'est
calculé.
M. LAVOIE (Laval): On ne prend plus le même barème, on
considère disons...
M. LUSSIER: Ce n'est pas per capita, cette subvention.
M. LAVOIE (Laval): Mais on met de côté le barème qui
établit le partage de la taxe de vente aux municipalités qui est
un tiers de la taxe de vente perçue aux municipalités, un tiers
dans la région et un tiers dans la province, si je ne me trompe pas.
M. LUSSIER: Cinquante pour cent de ce qui est perçu vont au
local, 40% dans la région et 10% tombent dans un « pool »
provincial.
M. LAVOIE (Laval): 40%...
M, LUSSIER: 50% du 2% ou 50% des $0.02 par dollar.
M. LAVOIE (Laval): 50% local...
M. LUSSIER: 40% tombent dans le « pool »
régional...
M. LAVOIE (Laval): ... et 10% pour le « pool »
provincial.
M. LUSSIER: ... et 10% tombent dans le « pool »
provincial.
M. LAVOIE (Laval): Comment voulez-vous expliquer quand même
qu'à Laval, qui a une population aujourd'hui d'à peu près
225,000 âmes...
M. LAPORTE: La deuxième ville de lapro-vince.
M. LAVOIE (Laval): M. l'ancien ministre l'a dit: La deuxième
ville de la province. Cette ville reçoit $314,000. La ville de
Québec, qui a 175,000 de population cela veut dire à peu
près 40,000 ou 50,000 de moins elle reçoit
le double de cette subvention. Il y a quelque chose qui ne marche pas
quelque part.
M. LUSSIER: Oui, mais ces questions, si vous aviez été
là, vous les auriez toutes posées quand le bill a passé.
Mais on vous a dit le barème avec lequel c'était
calculé.
M. PAUL: II faut tenir compte, M. le Président, que Québec
est un pôle économique qui rayonne de lui-même, tandis que
Laval est quelque peu noyée par le pôle économique que
constitue la ville de Montréal.
M. LAVOIE (Laval): A la suite des remarques du Secrétaire de la
province, il me fait plaisir de lui faire remarquer également que le
revenu per capita de la population de Laval est pas mal supérieur au
revenu moyen provincial.
M. LUSSIER: Le revenu per capita n'entre pas en ligne de compte dans
cela.
M. LAVOIE (Laval): Laissez-moi finir mon exposé. Egalement le
revenu per capita ou par famille de Laval est même supérieur
à celui de la région métropolitaine de Montréal.
D'après moi, le revenu de la famille a une influence sur le pouvoir
d'achat également.
M. PAUL: II reste à savoir où se font les achats?
M. LAVOIE (Laval): Pour moi ce qui reste à savoir,
également, c'est que je me pose la question: En quel honneur... Je ne
veux rien enlever à la ville de Québec, tant mieux pour elle si
elle reçoit $618,000. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Il y
a quand même des centres d'achats dans Laval autant que vous en voulez,
il y en a plus qu'à Québec. Je ne parle pas de Sainte-Foy,
là. Des centres d'achats, il y en a d'immenses.
M. LUSSIER: Les gens de Laval vont acheter à Montréal.
M. LAVOIE (Laval): Et que Laval reçoive la moitié moins
que la ville de Québec avec 40,000 de plus de population, il y a quelque
chose qui ne tourne pas rond quelque part.
M. PAUL: Dans le bassin de Québec, vous allez admettre que la
plupart des municipalités, sinon la totalité, convergent vers la
ville de Québec. Tandis que dans la ville de Laval, il y en a eu une
grande proportion qui s'en vont à Montréal.
M. LAVOIE (Laval): II y a quand même de l'achat local,
écoutez! Je connais Laval. Vous venez, vous, de Maskinongé?
M. PAUL: C'est ça.
M. LAVOIE (Laval): Je ne discuterai pas de Maskinongé.
M. PAUL: Si vous saviez comme on a de beaux poissons.
M. LAVOIE (Laval): Je demanderais au ministre de corriger quelque chose,
il y a quelque chose qui ne tourne pas rond quelque part.
M. LUSSIER: Les gens de Laval vont acheter à Montréal,
beaucoup, hein? Cela veut dire qu'ils occasionnent nécessairement
certaines dépenses à la ville de Montréal et les 5% sont
calculés selon les montants qui sont remis en taxe de vente. C'est un
barème, la taxe de vente...
M. LAVOIE (Laval): Moi, je vous dis que le barème n'est pas bon.
Changez, modifiez votre barème, parce que vous créez des
injustices.
M. LUSSIER: Trouvez des barèmes justes dans ces
redistributions...
M. LAVOIE (Laval): Pourquoi ne prenez-vous pas...
M. LUSSIER: C'est-à-dire que ça peut être non dans
certaines circonstances...
M. LAVOIE (Laval): Pourquoi ne prenez-vous pas comme barème,
justement, le partage de la taxe de vente. Ce serait corriger un peu plus.
Prenez donc le même barème de 50-40-10. Même là il y
a encore de l'injustice.
Justement, à la suite du député de Mercier,
concernant le partage de la taxe de vente, il y a encore des injustices. La
ville de Montréal...
M. LUSSIER: Cela revient à la même chose, parce que si la
ville de Québec en reçoit plus que Laval...
M. LAVOIE (Laval): Non, cela ne revient pas à la même
chose.
M. LUSSIER: ... c'est parce que la taxe de vente qui est perçue
chez elle et qui lui est remise est supérieure à ce qui est
perçu à Laval. Alors, si vous continuez avec le même
système, comme vous dites, la taxe de vente selon sa façon
d'être perçue...
M. LAVOIE (Laval): Je vais vous prouver que nous n'arrivons pas à
la même injustice. C'est bien simple. J'ai dans les comptes publics ici
les montants qui sont remis aux municipalités pour tenir lieu du droit
d'imposer une taxe sur la vente au détail. La ville de Laval a
reçu en 67/68, $3,900,000 pour une population d'environ 200,000
âmes, ce qui fait une moyenne d'à peu près $20 par
tête. Là aussi il y a une injustice, mais moins grave, moins
criante que l'autre que vous voulez créer actuellement. Québec,
cette année-là, a reçu $4,800,000.
M. LUSSIER: Est-ce que vous voulez dire perçu?
M. LAVOIE (Laval): Perçu.
M. LUSSIER: Perçu. Ce n'est pas...
M. LAVOIE (Laval): Je vous propose ce barème.
M. LUSSIER: Pourquoi?
M. LAVOIE (Laval): Même lorsqu'il y a une injustice. La ville de
Laval a reçu $3,900,000...
M. LUSSIER: Elle a reçu ou perçu?
M. LAVOIE (Laval): Perçu.
M. LUSSIER: Ce n'est pas pareil.
M. LAVOIE (Laval): Elle a reçu du gouvernement...
M. LUSSIER: Elle a reçu du gouvernement.
M. LAVOIE (Laval): Du gouvernement $3,900,000, ce qui fait à peu
près $20 par tête. Québec a reçu du gouvernement
$4,800,000...
M. LUSSIER: La ville de Québec.
M. LAVOIE (Laval): La ville de Québec. Ce qui fait à peu
près $28 par tête. Là, il y a injustice également.
Votre autre que vous créez est encore bien plus grave. Vous arrivez
à deux contre un: Québec, $618,000; Laval, $314,000, pour une
population pas mal supérieure.
M. PAUL: M. le Président, à ce moment-là,
l'honorable député pose des questions économiques au
ministre des Affaires municipales, alors qu'il y a eu un projet de loi qui a
été adopté cet après-midi en troisième
lecture.
M. LAVOIE (Laval): Je me promène de la
Chambre à la commission. J'y étais en Chambre. J'ai
posé la question au ministre du Revenu.
M. PAUL: Alors, à ce moment-là, l'honorable
député a certainement dû accepter que le ministère
compétent, pour prendre en considération toutes les raisons qu'il
nous apporte était le ministère du Revenu, ou le ministère
des Finances, mais non le ministère des Affaires municipales.
M. LAVOIE (Laval): II y a eu des questions posées aux
crédits du ministère du Revenu sur cela.
M. PAUL: Je ne vous parle pas des crédits, M. le
Président, je vous parle de la loi municipale.
M. SEGUIN: On ne peut pas être à deux places en même
temps, ici, à la commission des affaires municipales et en Chambre.
M. PAUL: Je comprends parfaitement l'honorable député. Je
le comprends. C'est notre problème actuellement.
M. LAVOIE (Laval): Mais vous ne m'empêcherez pas quand
même... Je suis quand même député...
M. PAUL: Je ne voudrais pas que l'honorable député
prétende que je veuille l'empêcher...
M. LAVOIE (Laval): Mais une injustice, comme ça, ce n'est pas
acceptable.
M. PAUL: Alors, à ce moment-là, il y aurait
peut-être lieu de faire des représentations au ministère du
Revenu.
M. LAVOIE (Laval): J'en ai faites cet après-midi, et j'en fais
actuellement au ministère des Affaires municipales.
M. LE PRESIDENT: Messieurs...
M. PAUL: Je voulais signaler que le ministre des Affaires municipales
n'est pas le responsable de cette distribution.
M. LAVOIE (Laval): Alors, en quel honneur en discute-t-on ici? Parce que
le ministre me dit que...
M. PAUL: C'est parce que vous lui avez posé une question.
M. LAVOIE (Laval): On me dit quand même que cette
subvention...
M. PAUL: C'est en vertu de législations spéciales.
M. LAVOIE (Laval): Oui, mais la subvention spéciale aux
municipalités, cela regarde le ministère des Affaires
municipales.
M. PAUL: Dans les renseignements qui lui sont fournis pour le
barème de base.
M. LAVOIE (Laval): La première injustice qui est moins criarde,
de $20 à $28, regarde le ministère du Revenu...
UNE VOIX: C'est ça.
M. LAVOIE (Laval): ... où J'ai fait des représentations.
La deuxième injustice, qui est encore plus grande et plus criarde,
regarde le ministère des Affaires municipales, c'est pour cela que je
suis ici.
M. PAUL: On ne vous reproche pas d'être ici. Si vous saviez quel
plaisir nous avons de discuter, de nous renseigner sur le développement
fantastique de Laval.
M. LAVOIE (Laval): Grâce à la fusion justement.
M. PAUL: C'est possible, c'est chez vous.
M. LAVOIE (Laval): Mais je crois que votre mise au point n'a pas sa
place...
M. PAUL: Il y a un facteur. C'est que l'achat s'effectue peut-être
plus intensément à Québec qu'à Laval. C'est
ça qu'il s'agit de prouver. L'honorable député a
probablement raison, mais je crois que l'argumentation que nous
apportons...
M. LAVOIE (Laval): Parce qu'il y a une différence très
minime. Pourquoi suis-je tombé sur cela? En suggérant au ministre
de changer son barème de base pour empêcher cette injustice et
qu'il prenne le même barème en ce qui regarde le revenu pour le
partage de la taxe de vente: 50%, local, 40% régional...
M. PAUL: Le barème est basé sur le recensement national,
au point de vue municipal.
M. SEGUIN: C'est celui qu'il veut que vous avez adopté.
M. LAVOIE (Laval): Je ne pense pas. C'est une question à laquelle
le ministre pourrait répondre. Quel barème utilisez-vous pour
avoir les populations des villes annuellement? Ce n'est certainement pas le
rapport fédéral, parce qu'il est fait à tous les dix
ans.
M. LUSSIER: C'est le ministère de l'Industrie et du Commerce, le
service de la statistique...
M. LAVOIE (Laval): Bon, c'est ça, ce n'est pas le
fédéral.
M. LUSSIER: ... qui les recueille. Il y en a des statistiques
fédérales aussi...
UNE VOIX: C'est ça.
M. LUSSIER: Le recensement qui sert de base pour la redistribution est
adopté par un arrêté en conseil. On stipule lequel des
recensements on se servira, celui du ministère de l'Industrie et du
Commerce ou celui fait par un autre ou encore...
M. LAVOIE (Laval): C'était pour faire remarquer au
Secrétaire de la province si cela ne pouvait pas être le
recensement fédéral, qui se fait à tous les dix ans.
M. PAUL: Il y a des municipalités, M. le Président, et le
ministre peut en répondre, dont le calcul...
M. LAVOIE (Laval): Industrie et Commerce.
M. PAUL: Non, il y a des ministères et des municipalités
dont le recensement fédéral sert de base. Ayant eu l'occasion de
remplir temporairement les fonctions du ministre du Revenu, J'ai
été à même de discuter spécialement du cas de
Gaspé. C'est pour cela que je vous le dis.
M. SEGUIN: Ces municipalités-là doivent être de 500
ou 300 âmes. Pas dans les villes.
M. PAUL: La ville de Gaspé a plus de 500 âmes.
M. SEGUIN: Dans les villes le moindrement organisées...
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à 8 h
15, ce soir.
M. SEGUIN: Mon dernier mot a été organisé.
M. LE PRESIDENT: Pardon?
M. SEGUIN: Mon dernier mot a été organisé, je
continuerai ce soir.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
Reprise de la séance à 20 h 19
M. SAUVAGE AU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
M. LEDUC (Taillon): Etant donné que le ministre m'a
déjà dit que j'aimais commencer la chicane, je vais laisser mes
collègues la commencer. Si je comprends bien, M. le Président,
nous sommes au poste budgétaire 2: Subventions pour travaux d'hiver aux
cités et villes et programme d'allocations aux municipalités
rurales.
M. LUSSIER: Nous étions, si vous n'avez pas d'objection, aux
postes budgétaires 2 et 3 en même temps. Nous avons discuté
des égouts et aqueducs et nous avons discuté des travaux d'hiver.
Nous avions pris...
M. LEDUC (Taillon): Comme l'Opposition désire toujours collaborer
avec le ministre.
M. LUSSIER: C'était acquis que nous avions pris les postes
budgétaires 2 et 3, subventions en général.
M. SEGUIN: M. le Président, ma question régulière
et habituelle: subventions aux municipalités pour l'établissement
des services municipaux. Nous parlons d'aqueduc, nous parlons d'égouts,
prévention des incendies, etc. Est-ce que le ministre pourrait me dire
quel a été le montant dépensé cette année ou
fourni par le gouvernement contre la pollution? Soit des subventions pour la
construction d'usines d'épuration des eaux-vannes ou des égouts
proprement dits, non pas l'épuration des eaux potables, non pas les
usines d'épuration ou de filtration, mais des centres d'épuration
d'égouts. Quelles municipalités, combien, quel montant?
M. LUSSIER: Alors, ce n'est pas uniquement l'assainissement des eaux,
mais spécifiquement des usines d'épuration des eaux. Combien la
province a-t-elle fourni? Est-ce que c'est cela? Posez-moi une question
très exacte.
M. SEGUIN; Très exacte. Le montant que la province va
dépenser cette année en subventions aux municipalités pour
la construction d'usines d'épuration des eaux-vannes ou des
égouts? Le montant et quelle municipalité, non pas le montant
à chaque municipalité, mais quelle municipalité dans la
province aura reçu des subventions pour la construction d'usines du
genre?
M. LUSSIER: Ici, les statistiques que nous avons, M. le
député de Baldwin, lorsque les subventions sont octroyées
ou sont données, c'est et pour l'usine et pour le réseau
d'égouts sanitaires. Nous n'avons pas des chiffres séparés
actuellement, nous ne pourrons pas vous donner cela ce soir. Nous pourrons
toujours vous donner uniquement les montants pour les usines
d'épuration.
M. SEGUIN: Ce que je veux savoir en réalité, M. le
Ministre, c'est quelles sont les municipalités de la province qui, au
cours de l'année qui vient de s'écouler ou qui s'écoule
auraient construit une usine d'épuration des égouts ou des
eaux-vannes et quel a été le montant que le gouvernement aurait
octroyé pour la construction de cette usine? Naturellement, avec la
construction de l'usine, il y a les systèmes de pompage, les
systèmes de transmission.
M. LUSSIER: II y a une question à laquelle je ne peux pas vous
répondre parce que, lorsque les gens des municipalités passent un
règlement d'emprunt pour construire une usine d'épuration, la
plupart du temps est inclus un montant pour la construction d'égouts
sanitaires. Alors, le montant de subvention est donné selon les montants
réellement dépensés et pour l'égout sanitaire et
pour l'usine d'épuration. Ce qui veut dire que, pour répondre
d'une façon extrêmement précise à votre question,
uniquement les subventions données pour la construction d'usine
d'épuration, ce soir, je ne peux pas vous répondre, il faudrait
faire un travail de recherche et, dans chacun des règlements d'emprunt
subventionnés par le ministère, il faudrait sortir ce qui est de
la nature d'égouts sanitaires et de la nature d'usines
d'épuration.
M. SEGUIN: C'est qu'on demande souvent, je pense que le personnel de la
régie des eaux pourrait peut-être nous donner des
précisions là-dessus. Maintenant, je pense bien que des
municipalités demanderont des subventions pour la construction d'un
réseau d'égouts proprement dit. Mais ces égouts, une fois
qu'on les aura transportés des maisons, des industries et des places
d'affaires, où les met-on? On les remet dans les lacs et les
rivières ou si on passe par une usine? C'est ce que je veux savoir.
Maintenant, dans les chiffres...
M. LUSSIER: Précisez votre question.
M. SEGUIN: Bien, c'est assez difficile d'être plus précis,
le traitement des eaux-vannes.
M. LUSSIER: Oui, le traitement des eaux-vannes, d'accord mais...
M. SEGUIN: Alors, quel est le montant? Vous ne l'avez pas.
M. LUSSIER: Pour les usines d'épuration uniquement, ça, je
ne peux pas vous dire.
M. LAVOIE (Laval): Donnez-nous donc le montant des égouts
sanitaires et le montant global.
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: Et combien de municipalités, parce que...
M. LUSSIER: Je vous donne le total, la ville de Québec
exceptée.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: C'est $5,305,000 pour Québec métropolitain, le
montant de subvention consenti par loi est de $11 millions, quelques centaines
de mille de dollars pour le Bureau d'assainissement du Québec
métropolitain.
M. SEGUIN: Alors, vous combinez les $5 millions du poste
budgétaire 3 avec la ville de Québec, subventions
spéciales pour l'assainissement des eaux pour $1 million. Où
trouvez-vous le montant de $11 millions?
M. LUSSIER: Le montant de $11 millions pour le Québec
métropolitain, vous le trouvez dans la loi.
M. SEGUIN: Non, non, mais vous avez donné un montant total...
M. LUSSIER: Il y a $5 millions... M. SEGUIN: $5,305,000.
M. LUSSIER: Ce sont les subventions consenties par arrêté
en conseil. Us peuvent être payés sur un laps de temps de cinq ans
comme cela peut aller, jusqu'à dix ans aussi.
M. SEGUIN: Alors, dans ces $5 millions, sur une période de cinq
ou dix ans...
M. LUSSIER: J'aimerais que vous posiez des questions très
précises, sinon nous pouvons répondre de bien des
façons.
M. SEGUIN: Nous parlons assez de lutte contre la pollution, et justement
c'est un point. Je voudrais savoir ce que la province fait dans cette lutte; je
sais ce qui se fait au ministère des Richesses naturelles, je voudrais
savoir ce qui se fait au point de vue du ministère des Affaires
municipales. C'est la question que je pose, il me semble qu'elle est non
seulement claire, mais assez simple.
M. LAVOIE (Laval): Combien de villes ont reçu de l'argent?
M. SEGUIN: C'est parce que c'est compris avec le système
d'égouts, cela peut être des tuyaux dans la terre. Cela ne veut
rien dire.
M. LUSSIER: Je vous donne certaines statistiques. Les usines
d'épuration autorisées: je vous fais un résumé. Il
y a douze cités, 99 villes et 283 municipalités rurales, ce qui
fait 394 municipalités qui reçoivent et qui recevront des
subventions pour l'établissement d'égouts sanitaires et d'usines
d'épuration.
M. SEGUIN: 394 municipalités qui pourront
bénéficier...
M. LUSSIER: Qui bénéficient...
M. SEGUIN: ... des $5,305,000 sur une période de cinq à
dix ans.
M. LUSSIER: Oui, c'est cela en 1968. Liste des postes autorisés
d'épuration: Candiac, Contrecoeur Village, l'Etape, Newport,
Pierrefonds, Princevllle...
M. SEGUIN: Pierrefonds n'a pas d'usine? M. LUSSIER: Non, non.
M. SEGUIN: Il y a deux usines à Pierrefonds qui existent depuis
des années. C'est pour des tuyaux.
M. LAVOIE (Laval): Combien y en a-t-il sur l'île de
Montréal?
M. LUSSIER: Des usines d'épuration sur l'île de
Montréal?
M. LAVOIE (Laval): Oui. M. SEGUIN: Cinq.
M. LUSSIER: Il y a Pierrefonds. Ici, messieurs, il faut que je vous dise
que c'est uni- quement l'année 1968. Il existe sans doute d'autres
usines d'épuration en fonction dont les subventions ont
été payées et qui n'apparaissent pas sur cette liste.
M. LAVOIE (Laval): Nous vous parlons des $5,305,000.
M. LUSSIER: Des $5 millions, c'est cela. M. SEGUIN: N'essayez pas de...
M. LUSSIER: Je vous al répondu.
M. LAVOIE (Laval): Combien sur 111e de Montréal?
M. LUSSIER: Sur 111e de Montréal. Je pense que vous savez que
tout ceci est classé par comté. Non, nous ne l'avons pas
séparément pour la ville de Montréal ou 111e de
Montréal ou de l'autre façon. Tout est enregistré par
comté.
M. LAVOIE (Laval): Par comté, mais vous avez Montréal
métropolitain dans vos statistiques.
M. LUSSIER: Vous me posez une question...
M. LAVOIE (Laval): ...parce que cela couvre tous les comtés de
111e.
M. LUSSIER: Je vais vous répondre le plus rapidement possible.
Avec le budget tel qu'il est présenté, ce sont celles qui sont
subventionnées actuellement. Il peut exister des usines
d'épuration des égouts qui sont construites et qui ne sont plus
subventionnées.
M. LAVOIE (Laval): Je veux dire au ministre que ce qu'on veut savoir
on ne prendra pas 25 chemins on veut savoir ce qui se fait
actuellement entre autres dans la région de Montréal en vue
d'épurer les cours d'eau qui entourent cette région, qui
sillonnent cette région?
M, SEGUIN: La question est facile, mais c'est la réponse
qui...
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas la même question, là.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: Vous parlez des subventions.
UNE VOIX: Cela revient au même.
M. LAVOIE (Laval): Ecoutez, c'est bien simple, M. le Ministre. Il n'y a
pas une municipalité qui entreprenne des projets d'usine
d'épuration sans demander des subventions. Si on sait le montant des
subventions, on saura ce qui se fait pour l'épuration.
M. LUSSIER: Non. Pour des subventions, pour égouts ou
aqueducs...
M. LAVOIE (Laval): Nous parlons d'épuration.
M. LUSSIER: ... et d'épuration des eaux, les municipalités
qui dépassent 10,000 depopulation ne sont pas éligibles aux
subventions.
UNE VOIX: Pourquoi?
M. LUSSIER: C'est parce que les montants...
M. LAVOIE (Laval): ... sont trop importants?
M. LUSSIER: ... c'est évident qu'il y a une certaine
façon, que c'est arbitraire. Mais il faut arrêter à un de
ces moments donnés... Il y a une question de finance, pour commencer.
Les municipalités qui ont moins de 10,000 depopulation et qui doivent
faire de l'épuration, ce sont ces municipalités qui, au point de
vue financier, sont les plus mal prises.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez des chiffres qui indiquent combien de
municipalités de moins de 10,000 âmes ont besoin
d'épuration? Est-ce que vous avez fait un inventaire pour
connaître les besoins?
M. LUSSIER; Les études régionales au point de vue de la
pollution des eaux sont commencées.
UNE VOIX: Cela fait des années.
M. SEGUIN: M. le Ministre, je ne veux pas vous contredire, mais si on
n'a pas assez d'études sur l'épuration...
M. LUSSIER: Je vous laisse poser les questions, si vous voulez bien me
laisser répondre.
M. SEGUIN: D'accord. Allez-y!
M. LUSSIER: Aussitôt que je réponds vous commencez à
hacher mes réponses.
M. LEDUC (Taillon): On a des questions, mais on n'a pas de
réponses.
M. LUSSIER: Encore une autre fois, ce sont des affirmations
gratuites.
Vous voulez savoir ce qui se passe au point de vue de l'épuration
des eaux.
M. BINETTE: De l'épuration. Avez-vous un plan de projection pour
les cinq ou dix prochaines années? Quel est votre programme au point de
vue de l'épuration au ministère des Affaires municipales? D'abord
avez-vous un programme?
M. LUSSIER: Alors vous allez me laisser parler un peu, là?
M. BINETTE: Je demande premièrement: Avez-vous un programme.
Deuxièmement: Quel est-il ce programme, s'il y en a un?
M. LUSSIER: Boni L'épuration des eaux, c' est une affaire qui
doit se poursuivre sur plusieurs fronts.
Tout d'abord il faut bien noter que la pollution vient
principalement...
M. BINETTE: ... des égouts.
M. LUSSIER: ... des industries. Les industries...
M. BINETTE: Ah!
M. LUSSIER: Voulez-vous que je réponde à votre question?
Vous me demandez ce qu'on fait au point de vue de la pollution des eaux.
M. BINETTE: Allez-y!
M. LUSSIER: Les industries polluent 17 fois plus que la population. Nous
avons entrepris, surtout depuis 1966, des études et nous avons
émis des directives aux industries pour tout d'abord qu'elles commencent
à diminuer par étapes sur un plan quinquennal la pollution de nos
cours d'eau.
Les premières industries qui ont reçu des directives sont
celles des pâtes et papiers, des produits laitiers et aussi des usines
pétrochimiques.
Nous avons entrepris en même temps des études
régionales d'égouts. Ces études se sont faites tout
d'abord dans la région de Québec. Ce travail a été
fait par les ingénieurs-conseils Plette, Audy, Lepinay, Bertrand &
Lemieux, qui ont abouti à la passation de la loi du bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain. Le
gouvernement, à ce bureau, a voté des subventions, comme je le
disais tantôt, de l'ordre de $11 millions...
M. BINETTE: C'est réparti sur combien d'années? Je ne me
souviens pas? Dix ans?
M. LUSSIER: Ces subventions sont réparties sur dix ans.
M. BINETTE: Dix ans.
M. LUSSIER: Mais, pendant les premières années, ces
gens-là, même ces subventions sont versées, même si
les travaux ne sont pas exécutés. Ils peuvent mettre ces montants
en banque et ainsi empêcher que les municipalités aient des
cotisations à verser avant l'année 1972.
Les études en cours sont tout d'abord dans la région de
Beauharnois. Cette étude régionale touche les
municipalités suivantes: La ville de Beauharnois, Maple Grove,
Léry, Melocheville et la partie est. Il y a aussi une étude qui
est en cours dans la région ouest de l'île de Montréal. Ce
travail régional touche les municipalités suivantes:
Sainte-Anne-de-Bellevue, Sen-neville, Baie d'Urfé, Kirkland,
Beaconsville, Pierrefonds, Sainte-Geneviève, Pointe-Claire, Roxboro,
Dollard-des-Ormeaux et Dorval.
Il y a une troisième étude qui est en cours pour ce qui
est de la pollution de ces cours d'eau, c'est dans la région de
Sainte-Hyacinthe.
Le travail est confié aux ingénieurs-conseils Lemieux,
Carignan, Royer et associés. Ce travail régional touche les
municipalités suivantes: Saint-Hyacinthe, Douville, Saint-Joseph, La
Providence, Notre-Dame-de-Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe-le-Confesseur.
Il y a une quatrième étude qui est en cours, c'est dans la
région de Valleyfield. Une étude qui est semblable à celle
que les ingénieurs Piette et Audy ont faite dans le Québec
métropolitain et c'est un travail qui touche les municipalités de
Valleyfield, Saint-Timothée, Saint-Timothée paroisse et
Grande-Ile.
Il est évident qu'il y a d'autres régions de la province
de Québec que nous devons étudier pour connaître les
sources de pollution et y apporter des règles ou des directives pour que
cette pollution cesse le plus tôt possible.
M. BINETTE: Si je comprends bien, vous avez un plan quinquennal. C'est
ça? Est-ce que c'est ça que le ministre a voulu dire? Si j'ai
bien saisi, vous avez un plan quinquennal concernant l'épuration des
eaux et la pollution des eaux.
M. LUSSIER: Bien, quand vous dites un plan quinquennal, nous n'avons
jamais...
M. BINETTE: Vous en avez parlé...
M. LUSSIER: ... parlé d'un plan quinquennal pour la pollution des
eaux. Lorsque nous avons, par exemple, émis des directives pour les
usines de pâte à papier, il y avait un laps de temps de cinq ans
au cours duquel ces usines devaient cesser toute pollution de nos cours
d'eau.
M. BINETTE: Quel nombre d'usines avez-vous dans cette étude?
Combien y a-t-il d'usines, par exemple, à Montréal, qui polluent
le fleuve et les rivières?
M. LUSSIER: Sur l'Ile de Montréal?
M. BINETTE: Oui. Combien y en a-t-il qui ont des services
d'épuration et combien y en a-t-il qui n'en n'ont pas actuellement?
M. LUSSIER: D'industries qui ont des usines d'épuration?
M. BINETTE: Qui traitent leurs propres eaux, d'abord, qui font le
traitement de leurs eaux.
M. LUSSIER: Les catégories ne sont pas bâties pour
l'île de Montréal, mais elles le sont par exemple, par sortes
d'industries.
M. BINETTE: Ah, bon!
M. LUSSIER: Les industries pétrochimiques, les industries de
pâtes et papiers, les industries laitières et les autres sortes
d'industries.
M. LAVOIE (Laval): Vous disiez, tout à l'heure, M. le Ministre,
que vous ne donnez pas de subventions en vue de l'épuration des
eaux.
M. LUSSIER: Non, je n'ai pas dit ça.
M. LAVOIE (Laval): Non, non, attendez! Les municipalités qui ont
plus que 7,000 ou 10,000 âmes ne sont pas éligibles aux
subventions.
M. LUSSIER: Ecoutez bien! Les subventions dont on a parlé au
poste budgétaire 3 sont les subventions: Egouts, aqueducs. Mais il peut
exister d'autres sortes de subventions.
M. LAVOIE (Laval): Cest ça!
M. LUSSIER; II y a les allocations, il existe aussi les travaux d'hiver,
il existe des subventions spéciales. Disons que dans la région de
Québec, il y a des subventions qui sont données au bureau
d'assainissement qui comprend 24 municipalités...
M. LAVOIE (Laval): Bien oui, ça on le sait!
M. LUSSIER: Bien oui, mais ce ne sont pas toutes les
municipalités de 10,000 âmes ou de moins de 10,000 âmes.
Toutes ces municipalités bénéficient de ces subventions
que le gouvernement verse à ce bureau-là directement.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce qu'il existe encore une entente
fédérale par la Société centrale
d'hypothèques et le ministère des Affaires municipales pour les
subventions ouvertes à toutes les municipalités? Cette entente
existe-t-elle toujours?
M. LUSSIER: C'est une entente qui a été signée
pendant que le député de Chambly était ministre des
Affaires municipales. Le fédéral fait directement affaires avec
les municipalités. La commission municipale s'occupe, dans ces
cas-là, uniquement des obligations qui sont mises sur le
marché.
M. LAVOIE (Laval): Le montant qui est la part du provincial, si je me
rappelle bien, c'est un sixième, je crois? Un sixième des
amortissements annuels?
M. LUSSIER: La part du provincial...
M. LAVOIE (Laval): Le ministère des Affaires municipales.
M. LUSSIER: Vous faites allusion aux prêts de la centrale
d'hypothèques...
M. LAVOIE (Laval): C'est justement pour l'épuration des eaux.
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. LAVOIE (Laval): C'est spécifiquement pour cela.
M. LUSSIER: Oui, mais...
M. LAVOIE (Laval): Le ministre ne semble pas au courant de cette
loi-là.
M. LUSSIER: Mentionnez cela d'une façon claire. C'est de cette
façon-là que nous allons nous comprendre.
M. LAVOIE (Laval): Bon, cette loi-là existe.
M. LUSSIER: Cette loi-là est une loi fédérale qui
est faite pour aider les municipalités.
M. LAVOIE (Laval): Si je me rappelle bien, la part que le provincial
verse à ce chapitre est d'un sixième du coût. Est-ce
cela?
Je veux savoir si dans vos $5,305,000...
M. LUSSIER: Dans lesquels...
M. LAVOIE (Laval): Vous avez mentionné tout à l'heure
qu'il y a eu $5,305,000 en subventions pour les égouts: services
d'égouts, réseaux d'égouts et usines. Est-ce que la part
que vous donnez aux municipalités en vertu de cette loi-là est
comprise dans ce montant de $5,305,000?
M. LUSSIER: Oui, si le montant de la centrale d'hypothèques qui
verse...
M. LAVOIE (Laval): Pas la centrale d'hypothèques, mais la part
provinciale. Si je me rappelle bien, c'est une loi qui date de 62/63.
M. LAPORTE: Autrement dit, est-ce que le ministère des Affaires
municipales verse une subvention pour la construction d'usines
d'épuration des eaux?
M. LAVOIE (Laval): Et qui s'applique aux municipalités de plus de
10,000 de population, toutes les municipalités?
M. LUSSIER: Si vous voulez ne parler qu'un à la fois.
M. LAPORTE: Supposons que... M. LUSSIER: Attendez une minute.
M. LAPORTE: Les municipalités attendent depuis trois ans. On peut
bien attendre deux minutes!
M. LUSSIER: Les $5,305,000 sont versés par la province de
Québec.
M. LAVOIE (Laval): Ils sont versés, cela je le sais, c'est dans
les crédits de la province de Québec. Mais, est-ce que cela
comprend, ces $5,305,000, les versements en vertu de l'entente
fédérale-provinciale-municipale sur les systèmes
d'égouts?
M. LUSSIER: Le sixième dont vous parlez, on me dit que c'est fini
pour le ministère depuis 1965.
M. LAVOIE (Laval): Cette loi-là n'est plus en vigueur ou quoi?
Cela n'existe plus? Est-ce que la loi a été amendée?
M. LUSSIER: C'est une loi fédérale. Pour savoir si elle
existe encore, il faudrait...
M. SEGUIN: M. le Président, la loi existe. En 1965,
c'était la première tranche. On a renouvelé en 1966 et on
a renouvelé le mois dernier par le bill C-290, si je me souviens bien,
jusqu'en 1975, à Ottawa. Alors, la loi existe.
M. LAPORTE: Vous pouvez peut-être demander à votre
sous-ministre si on a versé dans le passé un sixième du
coût des usines d'épuration et si cela continue.
M. LUSSIER: Dans le passé, jusqu'en. 1965 on me dit qu'on l'a
versé.
M. LAPORTE: Et vous avez aboli cela.
M. LUSSIER: C'était prévu dans la loi, et lorsque la loi
de la Régie des eaux est passée...
M. LAPORTE: C'est disparu. Il n'y a plus de subvention, diminution de $2
millions des subventions pour les égouts et l'adduction d'eau, pour
l'épuration, plus de subvention de un sixième. C'est cela la
réponse claire?
M. LUSSIER: Cela ne passe plus par la province de Québec.
M. LAPORTE: M. le Président, cela ne passe plus par la province
de Québec. Quand il y avait un autre gouvernement, nous versions un
sixième du coût d'une usine d'épuration des eaux, est-ce
que vous le versez encore?
M. LUSSIER: Ce montant-là est inclus dans les $5,300,000.
M. LAVOIE (Laval): Cela veut dire en somme maintenant que les
municipalités de plus de 10,000 âmes n'ont plus d'aide provinciale
pour l'épuration des eaux. C'est ça que cela veut dire?
M. LUSSIER: Il faut distinguer. Ecoutez, vous embrouillez toute la
question inutilement.
M. LAVOIE (Laval): La réponse est encore... Nous allons vous
laisser aller, M. le Ministre, nous ne disons plus un mot, nous vous laissons
la parole.
M. LUSSIER: Dans la province de Québec, tout le monde l'admet, il
existe de la pollution des eaux.
M. LAPORTE: Bravo!
M. LUSSIER: Nous commençons comme cela. Il existe aussi des
études qui se font actuellement, je les ai
énumérées. Il existe en plus la Régie des eaux qui
elle, approuve des plans d'épuration des eaux qui sont composés,
d'égouts sanitaires et d'usines d'épuration. Pour ce qui est du
Québec métropolitain, il y a un bureau d'assainissement...
M. LAVOIE (Laval): D'accord. Il ne faut pas oublier...
M. LUSSIER: Pour un certain nombre de municipalités, il existe
des subventions pour égouts et aqueducs. En plus des allocations pour
des travaux d'usines d'épuration et des égouts, des subventions
pour égouts et aqueducs, il existe au niveau de la régie une
section qui s'occupe principalement des industries. Ces industries-là
polluent le plus nos cours d'eau et avec le personnel dont nous pouvons
disposer, les budgets que nous possédons, il y a des directives et c'est
évident, même si vous trouvez cela et si vous en faites des gorges
chaudes. C'est qu'il faut absolument qu'il y ait des études et des
investigations, des analyses de faites auparavant, que les directives soient
données à ces différentes industries. Et c'est à ce
point de vue-là qu'il y a le plus de travail à faire parce que
c'est là qu'il existe le plus de pollution. C'est aussi simple que
cela.
M» LAVOIE (Laval): Pour répondre au ministre, M. le
Président, j'aime bien toutes ces additions, quand il dit en plus, il y
a des études, et en plus il y a des industries...
M. LUSSIER: Il y a des directives.
M. LUSSIER: Il y a des règlements qui ont été
établis par la Régie du Québec métropolitain.
M. LAVOIE (Laval): En plus de ceci, moi, je dis qu'il y a en moins, il y
a une grosse soustraction dans l'affaire. C'est qu'avant 1966, toutes les
municipalités du Québec qui voulaient effectivement... Au point
de vue des études, le ministre n'a rien trouvé. Cela existe
depuis 1962 et 1963. Je me rappelle qu'il n'y avait pas une municipalité
qui pouvait se présenter le nez à la Régie des eaux avec
des projets
d'égouts sans que la Régie des eaux, avant d'approuver la
construction d'égouts, de réseaux nouveaux d'égouts,
déjà en 1962 et 1963, exigeait des études des
municipalités. Cela veut dire que l'on étudie depuis sept
ans.
M. LUSSIER: Quelles études exigeait-elle?
M. LAVOIE (Laval): Je suis convaincu que le ministre des Affaires
municipales alors qu'il était maire de l'Assomption...
M. LUSSIER: Non, de Repentigny.
M. LAVOIE (Laval): De Repentigny... que sa ville connaissait une
certaine expansion, comme il en existait un peu partout dans la région
métropolitaine. Le député de Baldwin, la même chose.
Toutes les municipalités avant d'avoir le droit de procéder
à des demandes de soumissions et des contrats d'égouts, passaient
par la Régie qui, elle, exigeait déjà en 62/63 que les
municipalités présentent des projets d'épuration.
D'ailleurs, la plupart des municipalités, je dirais, avaient
négocié, avaient donné des contrats à des bureaux
d'ingénieurs-conseils et présentaient à la Régie
des projets futurs de construction de traitement des eaux-vannes. Le ministre
n'a rien trouvé depuis 66/67. Ces études-là existaient
à peu près dans toutes les municipalités...
M. LUSSIER: Je vous demande pardon.
M. LAVOIE (Laval): Je vous dis que dans toute...
M. LUSSIER: Les études sur l'île de Montréal, dans
la partie est et dans la partie ouest, n'existaient absolument pas, la ville de
Montréal a pu en faire des études.
M. LAVOIE (Laval): Sur l'île Jésus, déjà en
1963, il y avait une entente entre les villes de Chomedey, Laval-des-Rapides,
Vimont et Pont-Viau. Il y avait des études exigées et des projets
exigés par la Régie des eaux dans les années 1962 et 1963.
Dans Duvernay, dans Saint-Vincent-de-Paul, les études ont
été faites dans les années 1962 et 1963. Dans toutes les
additions du ministre, je dois lui dire qu'il y a une grosse soustraction.
Jusqu'en 1966, il y avait la loi fédérale-provinciale. L'entente
prévoyait que, dans toutes les constructions d'égouts sanitaires
et d'usines de traitement, le fédéral payait un sixième.
Je crois qu'il le paye encore. Le ministère des Affaires municipales,
dans les années 1965 et 1966, payait également un sixième
de toute la construction des réseaux d'égouts sanitaires et de
traitements d'eaux-vannes. Jusqu'en 1966. Et cela est la plus grosse
soustraction du ministre. C'est que maintenant il y a eu... Laissez-moi finir,
M. le Président.
M. LUSSIER: Oui, finissez.
M. LAVOIE (Laval): C'est que maintenant, depuis 1966, de la bouche
même du ministre on vient d'entendre que les municipalités de plus
de 10,000 âmes ne sont plus éllglbles aux subventions pour
l'épuration des eaux. C'est réservé pour les
municipalités...
M. LUSSIER: Pour certaines municipalités.
M. LAVOIE (Laval): ... de 10,000 âmes et moins, d'une
manière discrétionnaire. On leur a octroyé $5,305,000 en
68/69. Aujourd'hui, ce qui est plus grave, c'est que, en somme, les
municipalités de plus de 10,000 âmes... La région qui
souffre peut-être le plus de la pollution, c'est certainement la
région métropolitaine de Montréal. Avec l'île de
Montréal, l'île Jésus et tous les affluents de la
rivière des Prairies, de la rivière des Milles Iles, etc, ces
municipalités, dont la majorité ont plus de 10,000 âmes, ne
sont plus éliglbles aux subventions. Je trouve que c'est un pas en
arrière dans cette campagne d'épuration des eaux. C'est un pas en
arrière.
M. LUSSIER: Pour vous répondre, le sixième qui
était subventionné par le gouvernement provincial pour
l'épuration des eaux a été abrogé lorsque la loi de
la Régie des eaux a été passée, le 1er mars 1965.
C'est vous qui avez abrogé cela en 1965. D'accord, là?
M. LAVOIE (Laval): Maintenant...
M. LUSSIER: Sur l'île de Montréal, deuxièmement,
qu'est-ce qui s'est passé, ici, au niveau du Québec
métropolitain? C'est nous qui avons fait faire l'étude de tout le
Québec métropolitain au point de vue de l'assainissement dans
cette région. C'est nous qui avons payé les études.
Lorsque les études ont été terminées, c'est nous
qui avons donné des subventions pendant un certain nombre
d'années et voté une loi pour que ces municipalités
puissent entreprendre, en collaboration avec le gouvernement provincial,
l'épuration de ces cours d'eau. Qu'est-ce qui vous dit que, dans un
avenir rapproché, nous ne ferons pas la même chose avec
l'île de Montréal? Mais ceux qui ont abrogé cette loi, ce
sont les libéraux le 1er mars 1965. Portez le fardeau de vos
péchés.
M. LAVOIE (Laval): Je demande au gouvernement actuel: Combien y a-t-il
d'usines d'épuration présentement en construction dans la
région métropolitaine de Montréal? Combien est-ce qu'il y
en a?
M. LUSSIER: Je prends note de cette question et je vous
répondrai. Je n'ai pas l'omnis-cience pour répondre avec des
chiffres précis à ces questions de statistiques.
M. SEGUIN: Est-ce qu'on pourrait ajouter à cette question et
demander tout simplement: Combien y a-t-il eu d'usines d'épuration des
eaux-vannes, d'usines d'épuration d'égouts qui ont
été bâties ou construites dans la région de
Montréal depuis 1966? Non pas l'an passé seulement, mais depuis
1966.
M. LUSSIER: Combien y en a-t-il eu avant? Pouvez-vous répondre
à cela, vous?
M. SEGUIN: Oui. Je vais vous en nommer trois, quatre. Deux à
Pierrefonds, une à Kirkland et une à Roxboro. Une à
Beaconsfield. Je suis rendu à cinq ou six? Des plans
élaborés et préparés à Sainte-Anne-de-Belle
vue.
M. LUSSIER: Et l'efficacité de ces usines?
M. SEGUIN: L'efficacité?
M. LUSSIER: L'efficacité, parlez-en donc.
M. SEGUIN: Non. Il ne s'agit pas de vous parler de l'efficacité
de ces usines.
M. LAVOIE (Laval): Voulez-vous en ajouter d'autres qui ont
été faites entre 1960 et 1966? Laval-Ouest,
Sainte-Dorothée, Auteuil.
M. LUSSIER: On vérifiera ça.
M. LAVOIE (Laval): Saint-François. Alors, il ne s'en est pas
bâti une depuis 1966.
M, LUSSIER: Si vous voulez poser des questions de ce genre-là,
j'aurais pu amener toutes les statistiques à partir de 1966. Si c'est
cela que vous voulez, nous allons le faire. Sauf que ce sont les crédits
pour l'année 69/70, et les chiffres que j'ai sont pour l'année
qui vient de se terminer.
M. LEDUC (Taillon): D'accord.
M. LUSSIER: Je prends avis de vos questions et je vous répondrai
dans quelques jours.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, justement au sujet de cette
question d'avis que nous mentionnons ce soir et que le ministre a
demandé à son sous-ministre de bien vouloir prendre note, est-ce
que le ministre peut nous dire s'il est en mesure de nous répondre, soit
demain après-midi ou vendredi après-midi à la
période des questions, étant donné qu'il est possible que
nous ajournions d'ici la fin de la semaine, pour que nous puissions avoir la
réponse à ce moment-là? Est-ce qu'il est possible que le
ministre nous réponde à ce moment-là?
M. SEGUIN: M. le Président, M. le Ministre, lorsque vous avez
tout à l'heure...
M. LEDUC (Taillon): Si le député de Baldwin me le permet,
est-ce que le ministre est d'accord pour nous répondre soit demain ou
vendredi à la période des questions?
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. LEDUC (Taillon): D'accord? Merci.
M. LUSSIER: Mais il faut aussi bien noter qu'une usine plus grande peut
prendre la place de plusieurs petites industries.
M. LAVOIE (Laval): Petites usines.
M. LUSSIER: Petites usines d'épuration.
M. LAVOIE (Laval): C'est une vérité de la Palisse.
M. SEGUIN: Tout à l'heure, M. le Ministre...
M. LUSSIER: Oui, mais il est bon de la noter une fois de temps à
autre, cette vérité de la Palisse.
M. SEGUIN: M. le Ministre, tout à l'heure vous nous avez lu
vous avez les notes devant vous qu'on avait entrepris à la
régie une étude systématique des problèmes de
pollution dans la région de Montréal, aussi à travers la
province, vous avez parlé de l'industrie des pâtes et papiers. On
a étudié cette industrie et on est ensuite passé aux
industries chimiques.
M. LUSSIER: Je peux simplement noter que, pour les pâtes et
papier. Les relevés ont été faits en 1966, et cette
étude est finie ; l'industrie des huiles et du pétrole est
terminée aussi. Il y a du travail en cours pour les industries
minière, laitière et textile.
M. SEGUIN: Oui. Je voulais tout simplement noter en passant que ces
références et ces études avaient été
rapportées par M. Jolicoeur de la régie en 1966-1967. Depuis ce
temps, je ne vois pas qu'il y ait eu un gros progrès de fait.
C'était déjà entrepris avant 1966, et M. Joli-coeur a
rapporté ces faits en 1966, dans un rapport.
M. LUSSIER: Les directives pour enrayer la pollution causée par
les pâtes et papier ont été émises en 1968; les
directives pour enrayer la pollution causée par les huiles et le
pétrole ont été émises en 1968. En cours,
actuellement, il y a les industries minière et laitière, c'est un
travail qui est effectué depuis 1968 et il continue cette année.
Il en est de même de l'industrie du textile pour laquelle le travail est
fait cette année.
M. SEGUIN: Cela a été rapporté à maintes
reprises par M. Jolicoeur, entre autres, dans la revue Cités et
Villes.
UNE VOIX: Y en a-t-il d'autres qui travaillent là-dessus? C'est
fait par la direction du génie industriel au service de la Régie
des eaux. M. Jolicoeur est un des commissaires. Il ne fait pas partie du
génie industriel de la Régie des eaux.
M. SEGUIN: Non, l'équipe de la Régie visite
différents secteurs industriels.
M. LUSSIER: II n'y a pas seulement M. Jolicoeur qui travaille.
M. LAPORTE: M. le Président, est-ce que le ministre
répéterait ce qu'il a dit?
M. SEGUIN: M. le Ministre, je voulais revenir encore pour avoir
certaines précisions. Dans ma ville, nous avons entrepris, depuis deux
ans déjà, un programme réparti sur une période de
cinq ans pour la construction d'une usine d'épuration. Lorsque nous
avons entrepris ces travaux avec l'assistance, et l'approbation de la
régie et c'est un projet d'environ $4 millions à $4.5
millions nous avions à ce moment reçu l'approbation de la
Société d'hypothèques et de logement le groupe
fédéral à qui il fallait demander l'approbation des plans
et tout faire approuver avant d'entreprendre ces travaux afin
d'être éligible pour la subvention d'un sixième.
A ce moment, on nous avait bel et bien fait comprendre qu'il y avait
aussi la part de la province qui était d'un sixième. Maintenant,
il y a déjà une usine de pompage dont la partie construite est
évaluée à près de $1 million. La deuxième
est en voie de construction. C'est toujours avec entente que la province devait
subventionner à sa juste valeur cette construction.
Ce soir, est-ce que je comprends bien que le ministre nous dit que pour
les villes de 10,000 de population et plus, il n'y a rien de définitif?
Il s'agit tout simplement maintenant pour les villes de 10,000 et plus de
demander une subvention. Cette subvention représente quel montant ou
quel pourcentage?
M. LUSSIER: Cela n'a pas été dit de cette façon, de
la façon que vous le répétez. Mais là vous dites
qu'on vous a promis une subvention du sixième du coût de votre
usine d'épuration.
M. SEGUIN: Oui. C'est la loi.
M. LUSSIER: Cela vous a été promis quand, par qui et de
quelle façon?
M. SEGUIN: L'an dernier par Ottawa parce qu'il faut
nécessairement faire approuver par Ottawa...
M. LUSSIER: Ah, oui! C'est Ottawa.
M. SEGUIN: Il faut faire approuver maintenant par la régie et il
faut passer par Québec aussi.
M. LUSSIER: Depuis le 1er mars 1965.
M. LAPORTE: M. le Président, je voudrais bien revenir sur ce
point. On m'a dit que le ministre avait affirmé que, depuis le 1er mars
1965, cela n'existait plus.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que c'est avec la loi par la
régie.
M. LAPORTE: Alors, est-ce que je pourrais me permettre de
vérifier vos renseignements puisque, dans le budget de 66/67, il y avait
$900,000 de prévus? La première année, ce fut en 64/65, et
il y eut 65/66 et 66/67, $900,000 furent votés par l'Assemblée
nationale en 66/67.
M. LUSSIER: Où cela? A quel endroit?
M. LAPORTE: Où cela? Dans le budget. Vous n'avez qu'à
vérifier. Je vais vous donner d'autres détails à part
cela. Je vais vous dire quelles municipalités nous aidions à ce
moment-là et quelles étaient les municipalités qui
étaient en pourparlers avec nous. Je m'excuse, cela pren-
dra quelques minutes. Comté de Beauce, Sainte-Marie paroisse:
prêt possible, $58,123; subvention provinciale: $14,530.75. Maple Grove,
comté de Beauharnois; $35,051.75. Comté de Bourget, comté
de Brome, comté de Charlevoix, comté de Châteauguay,
comté de Jacques-Cartier. Ville de Montréal: $47,000, $136,000,
$581,000.
M. LUSSIER: Selon quelle loi?
M. LAPORTE: C'était selon la générosité du
gouvernement provincial de l'époque qui disait aux municipalités
de la province de Québec: Si vous voulez vous occuper de lutter contre
la pollution de l'eau, nous allons faire un effort semblable à celui du
gouvernement fédéral. Nous allons vous donner un sixième
comme le gouvernement fédéral vous donne un sixième.
M. LUSSIER: Ce n'est pas au 1er mars 1965 que cette loi a
été abrogée lorsque...
M. LAPORTE: Cela n'a pas été abrogé parce que le
1er...
M. LUSSIER: ... vous avez présenté et passé la Loi
de la Régie des eaux?
M. LAPORTE: Je regrette, M. le Ministre, mais encore une fois, pour le
budget de 66/67. Le rapport que j'ai ici date du 12 février 1966.
Commentaires du ministre à l'époque où il a défendu
ses crédits: Ce montant de $900,000 sera approprié d'ici la fin
de mars 1966.
M. LUSSIER: Est-ce que vous le payiez en vertu de la loi ou en vertu,
par exemple, des subventions que le ministre peut donner...
M. LAPORTE: Le ministre actuel, afin de gratter le plus possible les
pauvres subventions aux municipalités, a décidé de fondre
tout cela dans une seule subvention. Il les diminue d'année en
année.
M. LUSSIER: Alors cela veut dire que les subventions fonctionnent pour
égouts, aqueducs, allocations des travaux d'hiver...
M. LAPORTE: Nous avions dans ce budget.. Une minute.
M. LUSSIER: ... et les allocations à la ville de Québec,
à la ville de Montréal. Si vous additionnez tout cela, ce sont
des subventions qui servent aux égouts...
M. LAPORTE: Oui.
M. LUSSIER: ... en partie à l'aqueduc et aux usines
d'épuration.
M. LAPORTE: Qu'est-ce qu'on donnait, à ce moment-là...
M. LUSSIER: Alors c'est exactement dans le même style que les
quelques $100,000...
M. LAPORTE: C'est dans le même style, mais ce n'est pas pour les
mêmes montants.
M. LUSSIER: C'est pas mal plus, oui.
M. LAPORTE: Les subventions... Un instant. Vous avez combien cette
année, pour les travaux d'hiver, M. le Ministre?
M. LUSSIER: Pour les travaux d'hiver, il y a $6 millions.
M. LAPORTE: II y a $6 millions.
M. LUSSIER: Aux subventions pour égouts et aqueducs il y a plus
de $5 millions.
M. LAPORTE: Bon!
M. LUSSIER: Aux subventions qui sont accordées au Québec
métropolitain, il y a plus, qui sera payé cette année
uniquement au Québec métropolitain. Il y a plus de $2 millions
plus les subventions...
M. LAPORTE: Un instant.
M. LUSSIER: ... qui seront payées à la ville de
Québec pour ses travaux d'épuration...
M. LAPORTE: Un instant.
M. LUSSIER: ... plus les études que nous voulons faire...
M. LAPORTE: Plus, plus, plus! Une minute. Vos subventions pour les
travaux d'hiver, c'est combien cette année?
M. LUSSIER: C'est $6 millions.
M. LAPORTE: Pour 66/67, $13,150,000.
M. LUSSIER: Pour ce qui est du budget, c'est $6 millions.
M. LAPORTE: C'est $13,150,000, gouvernement libéral. Alors,
qu'avez-vous à répondre à cela? Vous offrez $6 millions,
c'est très méritant, continuons. Nous, $13,150,000.
M. PAUL: Est-ce que ce montant représente la part totale de la
province ou s'il comprend la contribution du gouvernement
fédéral?
M. LAPORTE: Voir page suivante pour plus de détails.
M. LUSSIER: Ce n'était pas seulement pour l'égout et
l'aqueduc, dans ce temps-là, c'était de « l'effardochage
»...
M. LAPORTE: L'effardochage, monsieur, je suis allé à mon
bureau, cet après-midi, parce que je n'ai pas voulu faire entrer cela
comme étant une discussion stérile. J'avais des photos qui
viennent de la Guadeloupe, dans le magnifique et beau comté de
Frontenac, si bien représenté à cette Assemblée
nationale. J'avais douze photos « d'effardochage » de construction
d'une glissoire dans la municipalité à même les travaux
d'hiver. Alors si vous permettez, nous éviterons cette discussion. Il y
avait $13 millions pour les travaux d'hiver, vous avez décidé,
vous...
M. LUSSIER: En quelle année cela?
M. LAPORTE: En 66/67.
M. LUSSIER: A la Guadeloupe!
M. LAPORTE: Non, la Guadeloupe ça c'est...
M. LUSSIER: Les photos de quelle année, ça?
M. LAPORTE: La photoestde 1968. La Guadeloupe.
M. LUSSIER: Les travaux d'hiver de 1968, à la Guadeloupe.
M. LAPORTE: Oui, j'ai les photos. Ils sont en train «
d'effardocher ». Ils « effardochent » à un vrai temps,
monsieur!
M. LUSSIER: S'il vous plaît, est-ce qu'il y a eu des gens qui se
sont plaints ou qui ont fait...
M. LAPORTE: Ils n'étaient pas là pour se plaindre, ils
étaient là pour « effardocher ».
M. LUSSIER: Vous connaissez la chose, là, y a-t-il des gens qui
ont noté cette affaire au ministère des Affaires municipales ou
au vérificateur de la province ou à l'auditeur?
M. LAPORTE: M. le Président, ce n'est pas ça qu'on
discute. Le ministre m'a dit, lorsque j'ai parlé de $13 millions,
croyant avoir trouvé là un argument formidable, que
c'était pour de « l'effardochage ». Le ministre veut-il que
je lui dise...
M. LUSSIER: Non, non.
M. LAPORTE: ... parce que, hélas ou heureusement, je peux lui
réciter tout mon budget de 66/67? Même si je n'ai plus mes
fonctionnaires à côté de moi, je peux lui dire en
détail, tout ce qui s'est fait. Si le ministre veut avoir le
détail des travaux qui se sont faits pour le $13 millions, je vais le
lui donner en détail. Il va s'apercevoir que ce n'est pas de «
l'effardochage ».
M. LUSSIER: Est-ce que vous avez des photos?
M. LAPORTE: Comment?
M. LUSSIER: Est-ce que vous avez aussi des photos?
M. LAPORTE: Non, je n'ai pas de photos, mais j'avais des
crédits.
M. MURRAY: M. le Président, en 1966...
M. LAPORTE: Le gouvernement fédéral, qu'a-t-il fait de mal
là-dedans?
M. MURRAY: En 66/67, à Saint-Jérôme, on a fait des
travaux de chômage en quantité.
M. LAPORTE: Oui, oui.
M. MURRAY: Lorsque le fédéral s'est retiré, alors
on a pratiquement cessé de faire des travaux.
M. LAPORTE: Saint-Jérôme. Un instant, un instant. On va
parler de Saint-Jérôme, monsieur, immédiatement. On va
aller voir ça. C'est dans quel comté? N'est-ce pas dans le
comté de Terrebonne?
UNE VOIX: On est à défendre les crédits de
66/67!
UNE VOIX: Le député de Chambly pratique pour le printemps
prochain.
M. LUSSIER: Ce n'est rendu qu'au printemps.
M. LAVOIE (Laval): Les crédits ne sont pas à
l'automne.
M. LAPORTE: Terrebonne. Saint-Jérôme: $33,024 plus $41,280
du gouvernement fédéral.
M. MURRAY: C'est ça!
M. LAPORTE: Combien avez-vous eu l'hiver passé?
M. MURRAY: Eh bien, M. Trudeau s'est retiré...
M. LAPORTE: Non, non. Parlez-vous du « retirage » de mes
amis, combien veulent-ils?
M. MURRAY: Ecoutez là, quand il y avait les deux gouvernements,
ça donnait 90% sur la main-d'oeuvre, ça valait la peine de faire
des travaux de chômage. Là, ça ne vaut plus la peine.
M. LAPORTE: Là vous n'en faites plus, hein? Vous n'avez à
peu près rien.
M. MURRAY: On en fait le moins possible. M. LAPORTE: Vous n'avez
à peu près rien.
M.MURRAY: Parce que M. Trudeau est venu nous taxer et c'est depuis ce
temps-là que notre argent est à Ottawa. C'est aussi simple que
ça, la taxe de progrès social...
M. LAPORTE: Dans notre temps vous aviez retiré $74,000!
M. MURRAY: ... avec un surplus budgétaire. M. LAPORTE: $74,294 de
travaux d'hiver! M. MURRAY: Les chômeurs?
M. LAPORTE: M. le député, en 1966 vous avez retiré
en travaux d'hiver dans votre ville, qui en avait tant besoin, $74,294.
M. MURRAY: C'est ça. Cela, c'est votre petit ami qui s'est
retiré lors du dernier budget. Il aurait dû rester dans les
travaux de chômage.
M. LAPORTE: Parlez donc à votre gros ami, là!
M. MURRAY: On a fait des représentations, nous, pour qu'Ottawa
reste dans les travaux de chômage au provincial et il s'est
retiré.
M. LAPORTE: Quand il a constaté que monsieur...
M. MURRAY: Ils sont allés chercher une taxe spéciale de 2%
sur le revenu et ils ont gardé ça pour eux, au lieu de remettre
ça aux provinces ou aux municipalités. Vous ne comprenez pas
ça?
M. LAPORTE: C'est parce que vous parlez trop fort, ça me rend
sourd.
M. PAUL: M. le Président...
M. LAPORTE: Quand ils ont constaté que le gouvernement
fédéral s'était retiré au lieu de laisser $8
millions ou de dire: On va porter ça à $10 millions pour rendre
bien service aux municipalités, le ministre a ramené ça
à $6 millions. Cela rend service, ça. Oui, M. le Ministre.
M. LUSSIER: Les municipalités ne s'en sont pas servies plus.
M. PAUL: Tout à l'heure l'honorable député de
Chambly a dit que le montant prévu de subventions pour travaux
d'hiver...
M. LAPORTE: Oui.
M. PAUL: ... qui apparaissent dans les crédits de cette
année sont de $66 millions. Il a fait référence à
l'année 66/67. A ce moment-là, je lui ai posé une question
et la conversation...
M. LAPORTE: ... la conversation. Bien oui, je n'ai pas fait
exprès, mais disons que...
M. PAUL: Non, non je ne vous prête pas cette
intention-là.
M. LAPORTE: ... c'est peut-être un oubli temporaire. $13 millions,
c'était justement à recevoir des municipalités: $7
millions, $10 millions, $12 millions. Sauf erreur, $13 millions je
demanderais à M. Beaulieu de me corriger si par hasard je me trompe,
vous pourrez le dire à votre ministre ça ne comprenait pas
l'apport fédéral. Est-ce que je me trompe? Ce n'était que
l'apport provincial, $13,500,000. Je le répète, $13,500,000 rien
que l'apport provincial? Vous aviez à ce moment-là
$13,500,000...
UNE VOIX: Là, c'est $6 millions.
M. LAPORTE: ... et les travaux d'hiver sont ramenés à $6
millions. Vous aviez en 66/67, seulement pour les égouts et l'aqueduc,
$5,300,000 et vous aviez, pour les usines d'épuration, $900,000.
M. LUSSIER: L'honorable député de Chambly me
permettrait-il de dire qu'au ministère on a établi que sur ce
montant de $13 millions il y avait de $7 millions à $8 millions pour de
« l'effardochage ».
M. LAPORTE: De « l'effardochage »!
M. LUSSIER: Et c'est après ça que le gouvernement
fédéral a dit: Nenni!
M. LAPORTE: Est-ce qu'il n'eut pas été possible de faire
ce que vous avez fait cette année ce que nous étions
d'ailleurs sur le point de faire de dire: Pour certains travaux de
nature capitale, seuls les travaux d'hiver pourront être utilisés,
au lieu d'avoir rien que $6 millions vous aurez $13,500,000. Et à ce
moment-là on était même disposé à offrir pour
que le député et maire de Saint-Jérôme puisse en
profiter : On va vous payer une partie des matériaux, si
nécessaire.
M. LUSSIER: Cela veut dire que, si les montants au budget sont
augmentés par des budgets supplémentaires, vous les accepterez
très facilement, ces budgets-là.
M. LAPORTE: Ah, Seigneur!
M. LEDUC (Taillon): Cela veut dire quoi, ça?
M. LUSSIER: Si des crédits de $6 millions ne sont pas suffisants,
il faudra en mettre $10 millions et $12 millions. Si l'on prépare des
budgets supplémentaires pour ces montants, vous allez les accepter.
UNE VOIX: Est-ce une promesse, M. le Ministre?
M. LAPORTE: Vous n'avez pas fait une...
M. LUSSIER: J'en parle au député de l'Opposition.
M. LAPORTE: Je dis: Le service où vous avez manifesté la
seule activité et une grande activité pour ça,
monsieur, chapeau cela a été pour nommer vos amis partout.
Cela a été parfait. Là, vous n'avez pas eu d'étude.
Il n'y a pas eu de comité de travail. Il y a eu des salaires. Cela a
fonctionné.
M. LUSSIER: Oui, oui, les amis...
M. LAPORTE: Mais pour la lutte contre la pollution de l'eau dans la
province de Québec.,,
M. LAVOIE (Laval): C'est zéro!
M. LAPORTE: Zéro, zéro!
M. LUSSIER: Je n'ai pas nommé d'amis.
M. LAPORTE: Vous avez nommé à la présidence de la
Régie des eaux...
M. LUSSIER: J'ai nommé des gens compétents que je
connaissais.
M. LAPORTE: ... ce qui a démoli... M. LUSSIER: Des gens
compétents.
M. LAPORTE: Vous avez nommé quelqu'un à la Régie
des eaux qui n'avait...
M. LUSSIER: Des gens compétents, efficaces, bons administrateurs,
planificateurs que je connaissais.
M. LAPORTE: Ah, oui] Cela a été la qualité majeure:
Que je connaissais.
M. LUSSIER: Ce ne sont pas des amis...
M. LAPORTE: Bon! Je vous dis que vous avez nommé à la
présidence de la Régie des eaux...
M. LUSSIER: Mais excepté que c'est nous qui suggérons et
qui proposons les gens...
M. LAPORTE: C'est vous qui signez la résolution pour les faire
nommer par le conseil des ministres. Comme ça vous êtes au pouvoir
partout!
M. LUSSIER: Excepté que quand on fait ça, il faut
connaître les gens.
M. LAPORTE: Mais je vous dis qu'à la Régie des eaux, au
lieu de donner une promotion à quelqu'un qui est allé suivre des
études aux Etats-Unis pour se spécialiser en épuration des
eaux...
M. LUSSIER: Oui.
M. LAPORTE:... vous êtes allé chercher un ingénieur
à Repentigny qui ne connaissait rien dans ça.
M. LUSSIER: Absolument pas!
M. LAPORTE: Qui avait même la réputation d'avoir une des
eaux les plus mauvaises de toute la province de Québec.
M. LUSSIER: C'est faux!
M. LAPORTE: Ce n'est pas faux! Cela a été écrit
dans tous les journaux.
M. LUSSIER: Parce que, à la cinquième municipalité
au nord, il y a quelqu'un qui est allé jeter des déchets d'huile.
Il s'est servi d'un cours d'eau qui se jette dans la rivière
L'Assomption, au niveau...
M. LAPORTE: Ce n'est pas compliqué pour aller...
M. LUSSIER: Oui, mais des cours d'eau l'embouchure la, ce n'est pas
à la même place où une usine d'épuration puise
nécessairement l'eau.
M. LAPORTE: Je vous dis, M. le Ministre... M. LUSSIER: Et lorsque c'est
arrivé.., M. LAPORTE: ... qu'en plus de nommer...
M. LUSSIER: ... il n'y avait personne. Des accidents, ça arrive
à n'importe qui.
M. LAPORTE: D'accord.
M. LUSSIER: C'est arrivé à Repentigny qu'accidentellement
de l'huile ait été mêlée à l'eau, à un
moment donné, et que le tuyau d'amenée a tiré et de l'eau
et de l'huile. Cela s'est corrigé dans les 24 heures, et on en a fait
une affaire effrayante. Mais ce sont des choses qui se produisent fortuitement,
accidentellement. Cela a été corrigé tout de suite. Ce
n'est la faute de personne de la ville de Repentigny, de près ou de
loin, directement ou indirectement.
M. LAPORTE: Je dois vous dire, M. le Ministre, que cette nomination
d'une personne de l'extérieur a contribué à la
Régie d'épuration des eaux, à la Régie des eaux du
Québec à démoraliser une grande partie du personnel, parce
que vous aviez là des hommes compétents que la province...
M. LUSSIER: Qui avez-vous vu pour dire ça?
M. LAPORTE: Je n'ai vu personne. M. LUSSIER: M. Jolicoeur? M. LE
PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAPORTE: Est-ce que vous m'en parleriez de M. Jolicoeur?
M. LUSSIER: Non, mais tout à l'heure M. le député
de Baldwin m'en a parlé.
M. LAPORTE: Oui, et ce qui nous a déçu, c'est que le
ministre, au lieu de nous dire que M. Jolicoeur est un homme éminemment
compétent dans lequel la province de Québec a...
M. LUSSIER: C'est un homme compétent dans ses
spécialités.
M. LAPORTE: Une petite seconde, là! Compétent, dans lequel
la province de Québec a investi des fonds pour aller le faire
étudier aux Etats-Unis dans cette spécialisation-là. Au
lieu de dire: Voici un autre fonctionnaire... vous avez, vous aussi, «
cardinalisé » M. Jolicoeur en laissant planer des doutes, parce
que vous aviez besoin de placer de vos amis.
M. LUSSIER: Ah, non! Absolument faux!
M. LAPORTE: Vous aviez besoin de placer vos amis.
M. LUSSIER: M. Jolicoeur, comme régisseur, rend de grands
services à la régie et à la province.
M. LAPORTE: Ah, oui! ah, oui! oui!
M. LUSSIER: Et avec ses connaissances très
spécialisées...
M. LAPORTE: Mais quand vient le temps de lui donner une promotion, il
n'est plus là, par exemple.
M. LUSSIER: Mais, être nommé président, pour exercer
des fonctions d'administrateur et de planificateur...
M. LAPORTE: II faut surtout ne pas...
M. LUSSIER: Ce n'est pas nécessairement celui qui a fait des
études très spécialisées dans...
M. LAPORTE: Ah, non? Ah, non?
M. LUSSIER: ... tel genre de pollution.
M. LAPORTE: Des compétences particulières, dans votre
tête, c'est de ne pas avoir fait d'étude.
M. LUSSIER: M. Jolicoeur rend des services; les services qu'il peut
rendre, il les rend très bien. Et nous l'utilisons à ces
fins.
M. LE PRESIDENT: M. Masse.
M. MASSE: M. le Président, le député de Chambly a
fait au moins deux avancés et f aimerais qu'il apporte des nuances ou
des preuves.
Premièrement, il a dit que le ministre des Affaires municipales
avait fait nommer... et laissait planer des doutes sur la compétence ou
même sur la légalité des nominations.
M. LAPORTE : Pas sur la légalité. M. MASSE : Pas sur la
légalité.
M. LAPORTE: Vous n'êtes pas au courant parce que,
évidemment, il a évité justement la commission dont vous
êtes responsable. La Commission de la Fonction publique.
M. MASSE: C'est ce que je voulais...
M. LUSSIER: Quand vous avez nommé M. Jolicoeur régisseur
à la Régie des eaux, avez-vous consulté l'Union
Nationale?
M. LAPORTE: Non, mais de la même façon que j'ai
accordé des promotions à des gens qui étaient là.
M. Jolicoeur a été promu, comme la plupart des fonctionnaires qui
nous entourent ont eu des promotions. Parce qu'on savait fort bien dans
l'administration qu'aller chercher de l'extérieur, cinq conseillers
spéciaux, unpré-sident de la Régie des eaux, cela
démoralise un bureau, c'est pour cela que ça ne fonctionne pas
chez vous.
M. LAVOIE (Laval): Depuis ce temps-là, il n'y a pas une usine qui
se bâtit.
M. LEDUC (Taillon): Tout ce que vous nous dites c'est: Attendez,
attendez! On attend et nous ne voyons rien.
M. LUSSIER: Regardez les comités d'études
métropolitains, les usines, les industries qu'ils bâtissent et qui
se dépolluent de plus en plus...
M. LAPORTE: OÙ cela? Quand cela? Qui cela?
M. LAVOIE (Laval): Sur l'île de Montréal et sur l'île
Jésus, il n'y a pas une usine en construction.
M. LAPORTE: Les usines majeures, par exemple dans les pétroles,
dans l'est de Montréal, est-ce que cela est réglé? Est-ce
que la rivière Saint-François qui est une des plus
polluées à cause des usines de textile, est-ce que cela est
réglé? Est-ce qu'il y a une rivière dans la province de
Québec, depuis que vous êtes là... On peut vous nommer la
rivière Saint-François, le Richelieu, on peut vous nommer la
rivière des Prairies, la rivière des Mille-Iles. Quand on a dit
que l'île de Montréal flotte sur un égout, est-ce que cela
a été changé de quelque façon? Est-ce qu'il y a eu
une seule usine importante à Montréal que vous avez réussi
à convaincre de se donner une usine d'épuration des eaux?
Laquelle? Nous sommes prêts à vous entendre, mais laquelle?
M. LUSSIER: J'ai répondu tout à l'heure que nous
étions pour donner toutes ces statistiques-là...
M. LAPORTE: Bientôt.
M. LUSSIER: ... à M. Leduc demain. Je n'ai pas toutes ces
statistiques-là... Je ne vous induirai pas en erreur.
M. LEDUC (Taillon): La question que vient de poser le...
M. LAPORTE: C'est quand même étonnant que le ministre
puisse nous les donner.
M. LEDUC (Taillon): Cela va être une feuille blanche.
M. MASSE: Alors, M. le Président, si on revenait à la
question de tout à l'heure, si J'ai bien compris, il a fait
référence au président de la Régie des eaux. Alors
cela fait haut. Il n'aurait pas été nommé en vertu de la
Loi de la Fonction publique puisque la nomination n'avait pas à
être faite en vertu de la Loi de la Fonction publique. Mais est-ce qu'il
y a des fonctionnaires dans le ministère qui auraient été
nommés en vertu de ce qualificatif de « baise-amis » et qui
n'ont pas été nommés en vertu de la Loi de la Fonction
publique?
M. LAPORTE: Il y a d'abord un M. Leblanc qui était greffier
à la ville de Repentigny où M. le ministre était maire. M.
Leblanc avait atteint l'âge de la retraite, 70 ans. Il avait une pension
de la ville de Repentigny, il retirait sa pension de vieillesse et il a
été nommé conseiller spécial à $23,000 par
année.
M. MASSE: Au ministère même.
M. LAPORTE: Au ministère même il yen a cinq comme cela.
$100,000 par année de conseillers spéciaux qui sont passés
directement... M. Poisson...
M. MASSE: Comment le vérificateur qui rend des comptes 3. la
province pouvait-il accepter de faire verser les traitements si la nomination
avait été illégale?
M. LAPORTE: Je ne vous dis pas que ce n'est pas légal, je dis que
le ministre a employé des moyens légaux de contourner la
Commission de la Ponction publique.
M. MASSE: Si la nomination n'est pas illégale, c'est que la loi
de la Fonction publique est mauvaise puisqu'un ministre pourrait nommer des
gens de façon légale et ce seraient des nominations qui seraient
« mauvaises ».Ilfau-drait donc apporter des amendements majeurs
à la Loi de la Fonction publique. Quels pourraient être, comme
suggestion, ces amendements-là?
M. LAPORTE: Avec les principes que vous énoncez depuis que vous
êtes ministre à la Fonction publique et les déclarations
que vous avez faites en Chambre, vous devriez ajouter un nouveau chapitre
à votre Loi de la Fonction publique signé de votre nom qui
s'appellerait le « patronage ». A chaque fois qu'on parle de
patronage, vous en devenez le principal défenseur. Le ministre a
nommé cinq personnes qui sont de ses amis, qui n'ont pas de
compétence particulière dans le domaine auquel ils ont
été assignés. Cela coûte $100,000 à la
province, et à part cela, cela a contribué à
empêcher des fonctionnaires compétents d'avoir des promotions
méritées. Si c'est cela que vous voulez défendre?
M. MASSE: Si je dois conclure, M. le Président, le
député de Chambly a laissé des dépôts et il
les retire concernant la façon dont les gens auraient été
nommés, il n'y a rien eu d'illégal là-dedans.
M. LAPORTE: Us ont été nommés parfaitement,
légalement...
M. MASSE: C'est tout ce que je voulais savoir.
M. LAPORTE: C'est du patronage pur et simple.
M. MASSE: Alors, ils ont été nommés par- faitement,
légalement avec des lois qui ont été votées en
1965.
M. LAPORTE: M. le Ministre, je vous rends témoignage parce que
vous avez légalisé le patronage.
M. MASSE: En 1964, par la loi de la Fonction publique.
M. LAPORTE: C'est cela.
M. MASSE: Ce n'étaient pas des abus, les 5,000 personnes qui ont
été congédiées en 1960? C'était quoi? Ce
n'étaient pas des abus. Cela serait quoi des abus?
M. BOURASSA: Les cinq conseillers spéciaux...
M. LAPORTE: Il faudrait un jour que nous ayons.
M. MASSE: Que je vous produise la liste?
M. LAPORTE: Vous pouvez produire autant que vous voulez. On pourrait
discuter à un moment donné de ce problème-là, mais
nous allons en discuter, par exemple. Combien de ces gens-là sont venus
d'eux-mêmes porter leur démission parce qu'ils savaient que leur
emploi était strictement politique, puis, quand le gouvernement a
changé, ils ont dit: Nous n'avons plus d'affaire là. Combien y en
a-t-il dans les 5,000?
M. MURRAY: Pas tant que cela.
M. LAPORTE: C'est bon, pas tant que cela.
M. MASSE: Il n'y en avait pas dans les fonctionnaires.
M. LAPORTE: Non, aucun de ces bonhommes là n'étaient
protégés.
M. MASSE: Je ne voudrais pas ouvrir le débat, mais les ouvriers
n'étaient pas protégés, mais les fonctionnaires, oui. La
preuve, c'est que cela a pris des affidavits. Le commissaire enquêteur
qui a été nommé a passé la hache et les
commissaires que vous avez changés, ils les ont mis à la porte.
Ils étaient donc protégés.
M. LAPORTE: Ceci dit « justifie », cela justifie le
docteur.
M. MASSE: Cela ne Justifie pas le docteur, mais c'était ce que je
voulais entendre de vous
et c'est ce que vous nous aviez dit, c'est qu'il n'y avait rien
d'illégal. Donc le ministre n'a pas à se justifier puisque les
choses ont respecté la loi, mais vous avez laissé planer des
doutes concernant la légalité des gestes qui ont
été posés. Alors, ces gestes ont été
posés en vertu des lois qui ont été votées en
1964.
M. LE PRESIDENT: M. Séguin.
M. LAVOIE (Laval): Le cas de Serge Savard était légal.
M. MASSE: Le cas de Mlle Brassard, vous étiez aux Affaires
municipales, vous avez connu Mlle Brassard?
M. LAPORTE: Si vous l'aviez connue comme il le faut, elle s'appelait Mme
Brassard.
M. MASSE: Vous connaissez Mme Brassard? Elle était quoi au juste?
Est-ce que c'était un ancien greffier à la retraite? Oh si
c'était un candidat à une convention libérale?
M. LAPORTE: C'était ni l'une ni l'autre.
M. MASSE: Elle n'était pas candidate à une convention
libérale. C'est vrai, c'était pour qu'elle ne soit pas candidate
à une convention libérale. Vous avez parfaitement raison.
M. LAPORTE: Un instant.
M. MASSE: De Savard à Brassard.
M. LAPORTE: Comment se fait-il d'abord que Mme Brassard soit toujours
à l'emploi de la province de Québec?
M. MASSE: Parce que nous n'avons pas fait comme en 1960, nous les avons
pas mis à la porte, les 5,000.
M. LAPORTE: Vous avez « fortillé » en sorcier.
M. MASSE: Est-ce que c'était une turpitude?
M. LAPORTE: Deuxièmement,...
M. MASSE: Le député de Mercier laisse entendre que Mme
Brassard...
M. BOURASSA: Une chance que vous invoquez son cas pour cacher vos
turpitudes. C'est ce que je viens de dire.
M. LAPORTE: Vous l'avez convenu, vous savez que c'est une personne
compétente.
M. LE PRESIDENT: M. Séguin a la parole.
M. LUSSIER: Si elle n'avait pas été compétente,
qu'est-ce que vous auriez fait comme ministre?
M. LAPORTE: Bien, f aurais dit: Madame, vous n'êtes pas
compétente. Pas pires amis. Elle serait partie.
M. LE PRESIDENT: M. Séguin a la parole.
M. MASSE: C'est en vertu de sa compétence qu'elle a
été engagée, avec un concours de la Commission de la
Fonction publique.
M. LUSSIER: Je lui ai dit cela. M. LAPORTE: Nous avions
créé...
M. MASSE: Quel était le numéro du concours?
M. LE PRESIDENT: Vous avez la parole, M. Tremblay.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, une petite
proposition qui pourrait être constructive en fait pour en venir aux
choses sérieuses. M. le ministre à l'article « subventions
», on sait que les municipalités qui dépassent 7,000
âmes n'ont pas droit aux subventions pour l'aqueduc et le drainage...
M. LUSSIER: Ce sont 10,000 âmes. 7,000, c'est dans le temps de mon
honorable confrère M. Laporte.
M. TREMBLAY (Montmorency): J'ai revu la loi, il me semble que ce n'est
pas changé. De toute façon, acceptons 10,000.
M. LUSSIER: Cela n'a jamais été une loi.
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous parlez de regroupement, de fusion, etc.
Il survient des problèmes qui sont les suivants: Supposons qu'une
municipalité qui a 10,000 ou 15,000 de population fusionne une
municipalité qui en a 1,500, 2,000 ou 3,000 ou 4,000, cette petite
municipalité reçoit des subventions, par exemple, pour
l'entretien de voirie en hiver, elle reçoit des subventions aussi pour
l'aqueduc et le drainage si elle a l'intention de construire un réseau
d'aqueduc et de drainage. Et
voilà qu'à la suite de la fusion, la nouvelle
municipalité qui est formée de la petite municipalité, et
de l'autre municipalité, le droit aux subventions tombe. Est-ce que vous
avez prévu au sujet des sommes...
M. LUSSIER: Je pense que je peux rectifier si vous voulez. Les
subventions à ces municipalités-là continuent et, au point
de vue de l'incendie, une municipalité qui fusionne ses services avec
une municipalité de moins de 10,000 de population, la subvention est
calculée sur la plus pauvre et la moins populeuse.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que ces subventions continuent pour
une période de temps déterminée?
M. LUSSIER: Cinq ans.
M. TREMBLAY (Montmorency): Cinq ans. Maintenant, M. le Président,
en ce qui concerne l'assainissement de la rivière Saint-Charles, est-ce
que le montant prévu à cette fin pour cette année est au
poste budgétaire 3? Est-ce compris dans le montant de $5,500,000?
M.LUSSIER: Au poste 3... Là, nous sommes rendus à «
Subventions aux municipalités »...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est l'assainissement des eaux en
définitive.
M. LUSSIER: Cela a été adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, je ne crois pas que ce soit
adopté. On est dans les subventions.
M. LUSSIER: C'est le poste budgétaire 8. On avait
déjà deux postes ensemble et cela a causé assez de
brouhaha. Et si on en prend une autre en même temps...
M. TREMBLAY (Montmorency): Quel autre, M. le Ministre?
M. LUSSIER: On discutera du 8 quand on sera rendu au 8. Nous ne sommes
pas pressés. Nous sommes bons pour longtemps.
M. SEGUIN: Je voudrais revenir à mon point de tout à
l'heure. J'ai une question bien directe. Je n'ai pas encore obtenu de
réponse. J'espère que ce qu'il pourra me dire sera plus clair
pour les municipalités de la province. Une municipalité de 10,000
âmes de population et plus qui voudrait se bâtir une usine
d'épuration des eaux-vannes, c'est-à-dire une usine
d'épuration d'égouts, quelle subvention cette municipalité
peut-elle s'attendre à recevoir de la province, cette année, en
1969?
M. LUSSIER: Un cas hypothétique... M. SEGUIN: Non, non un
cas...
M. LUSSIER: ... dans le vague, je ne peux pas répondre d'une
façon exacte.
M. SEGUIN: Je ne vous demande pas un montant, M. le Ministre, je vous
demande...
M. LUSSIER: Est-ce que vous parlez de votre municipalité?
M. SEGUIN: Oui, d'accord. Un projet de $4,000,000. Un sixième
viendra du gouvernement fédéral.
M. LUSSIER: Nous sommes en train de faire la même étude que
nous avons faite dans le Québec métropolitain. Lorsque viendra le
temps de construire, est-ce que c'est dans votre municipalité que sera
construite l'usine ou est-ce que l'usine d'épuration sera bâtie
dans cinq, six ou sept municipalités? Ce sont les
ingénieurs-conseils qui vont nous le dire. L'examen sera fait par les
ingénieurs et aussi les régisseurs de la commission de la
Régie des eaux. Après cela on dira si c'est une, deux ou trois
usines. Et à cette époque, pour ce qui est de l'Ile de
Montréal, le gouvernement, le ministre des Finances se prononcera sur le
montant des subventions dont bénéficieront ces
municipalités, globalement ou per capita.
M. SEGUIN: Il n'y a aucun pourcentage de fixé
présentement, donc aucun montant dans le budget qui permettrait en
1969...
M. LUSSIER: Pour une municipalité qui voudrait construire une
usine d'épuration sur l'île de Montréal, tel que vous le
mentionnez, d'accord, il n'existe pas de montant prévu dans le budget
des Affaires municipales actuellement. Mais, ceci ne veut pas dire qu'au cours
de l'année il n'y aura pas des sommes de consacrées pour
l'épuration des eaux, pour bâtir des égouts sanitaires et
des usines d'épuration pour l'ouest, le centre ou l'est de la ville de
Montréal.
M. SEGUIN: Dans le cas particulier dont il est question ici, vous m'avez
demandé s'il s'agissait de ma ville; je prendrai ce cas-là comme
exemple, où le système est présente-
ment en construction. Je vous al dit tout i l'heure que la
première usine de pompage, c'est un projet d'un million
déjà complété; la deuxième est en voie de
construction. Immédiatement après que cette deuxième usine
sera terminée, l'usine proprement dite sera commencée. Vous savez
comme maire et comme ministre des Affaires municipales qu'il faut planifier ces
choses, non pas pour un an, mais pour plusieurs années. La planification
pour la construction de cette usine était pour cinq ans. Nous savons
présentement qu'un sixième du coût total de l'usine et du
système de pompage affilié viendra du fédéral. Quel
montant, s'il y en a un, ou quel pourcentage viendrait du gouvernement
provincial? Ou, dans deux ans ou cinq ans d'ici faudra-t-il négocier une
subvention? Est-ce que c'est le système de négociation à
un moment donné? Après tout, il faut planifier nos
dépenses, il faut planifier nos emprunts.
M. LUSSIER: Actuellement, dans le budget que nous étudions pour
cette année, il n'y a pas de montant prévu pour ce que vous
demandez.
M. SEGUIN: D'accord.
M. LUSSIER: Ce qui ne veut pas dire qu'à un certain moment de
l'année il n'y aura pas des sommes de votées à cet
effet.
M. SEGUIN: Il n'y en a pas non plus de prévues dans le
budget...
M. LUSSIER: Pour votre ville.
M. SEGUIN: ... pour d'autres municipalités de la province?
M. LUSSIER: II en existe.
M. SEGUIN: Tous les montants? En haut de 10,000 âmes?
M. LUSSIER: Ah, oui! Toute la région de Québec ici, la
région métropolitaine.
M. SEGUIN: Otez Québec.
M. LUSSIER: Oui, mais en dehors de cela... c'est toujours quelque chose
qui existe.
M. LAVOIE (Laval): La pollution existe partout, M. le Ministre.
M. LUSSIER: L'Assemblée nationale a voté, l'an
passé, $11 millions pour l'épuration des eaux du Québec
métropolitain.
M. LAVOIE (Laval): En dehors du Québec métropolitain?
M. LUSSIER: II existe aussi $ 6 millions pour les travaux d'hiver. Ces
sommes étaient pour égouts, aqueducs et usines
d'épuration.
M. SEGUIN: Vous mêlez les cartes.
M. LUSSIER: Et les subventions pour égouts, aqueducs, une grande
partie était pour des égouts sanitaires et des usines
d'épuration.
M. LAVOIE (Laval): En dehors...
M. LUSSIER: En dehors du point de vue des subventions, plus tous les
services techniques que nous fournissons aux municipalités. Les
municipalités aussi....
M. LAPORTE: En travaux d'hiver, $1,500,000 nous faisions plus que toutes
vos subventions réunies.
M. LUSSIER: Ah, oui, oui!
M. LAPORTE: II fallait $5,800,000 pour les égouts, $1,400,000
pour les incendies et $900,000...
M. LUSSIER: Les usines d'épuration.
M. LAPORTE: ... pour les usines d'épuration.
M. LUSSIER: Vous savez que, dans cet article, il y avait de $7 à
$8 millions qui étaient uniquement payés pour des...
M. LAPORTE: Mais, il y en avait tout de même. Ils ne l'ont
plus.
M. LUSSIER: Ah, bien! C'était du Bien-Etre social.
M. LAPORTE: Ils ne l'ont plus.
M. LUSSIER: On le donne sur le vrai budget.
M. LAVOIE (Laval): En somme, nous sommes prêts à approuver
cet article.
M. LEDUC (Taillon): Sauf sur une question si vous me le permettez. Si je
comprends bien, il n'y a aucune politique établie par le
ministère sur une base...
M. LUSSIER: Ah, non, non!
M. LEDUC (Taillon): Laissez-moi finir ma question, M. le Ministre. Il
n'y a aucune politique établie par le ministère où nous
pouvons dire qu'il y a eu une ville de plus de 10,000 âmes qui
décide de construire une usine d'épuration, cette année,
la ville ne peut pas compter sur un pourcentage de 1%, 2% ou 3% ou 1/6, 1/2 ou
3/4, il n'y a pas de politique établie par le ministère
là-dessus.
M. LUSSIER: A part celles que j'ai mentionnées tout à
l'heure...
M. LEDUC (Taillon): A part celles que vous mentionnez qui sont des
précédents.
M. LUSSIER: ... qui reçoivent des subventions.
M. LEDUC (Taillon): D'accord, mais pour aider au
développement...
M. LUSSIER: Cette subvention d'un sixième a été
abolie.
M. LEDUC (Taillon): Non, non, je ne retourne pas en arrière, M.
le Président...
M. LAPORTE: Cela a été aboli en 1965. Dans les
crédits de 66/67, il y avait $900,000.
M. LUSSIER: ... qui étaient dans l'article que je donne aux
subventions...
M. LAPORTE: Usine d'épuration des eaux: $900,000,
prévention des incendies: $1,400,000, établissement des services
municipaux d'aqueduc et d'égouts...
M. LUSSIER: En vertu de la loi, ce n'était plus en vertu de la
loi que le gouvernement provincial versait la même somme, les mêmes
subventions que le gouvernement fédéral avec son sixième.
C'était aboli depuis mars 1965... Vous avez continué pour...
M. LAPORTE: C'est ça...
M. LUSSIER: Je ne sais pas si les municipalités que vous
connaissiez. Vous ne pouvez pas affirmer une chose semblable.
M. LAPORTE: Un instant, M. le Président, nous reviendrons
à la liste pour voir s'il n'y avait pas des comtés de
l'Opposition dans cela. Il n'y a rien comme vérifier sa liste M. le
Président. Un instant! Saint-Marie-de-Beauce, est-ce à nous
Sainte-Marie-de-Beauce?
M. LUSSIER: Vous ne savez pas cela par coeur?
M. LAPORTE: Non, mais vous, vous ne le savez pas, mais...
M. MASSE: C'était du désespoir,
Sainte-Marie-de-Beauce.
M. LAPORTE: ... comté de Bourget, c'est à nous,
comté de Brome, Charlevoix... Lotbinière, $6,700, comté de
Montcalm, $26,907...
M. LUSSIER: Seulement $200,000 cette année?
M. PAUL: Est-ce que Montcalm c'était à vous?
M. LAPORTE: Pardon?
M. PAUL: Est-ce que Montcalm, c'était à vous?
M. LAPORTE: On a donné une subvention mais on l'a perdue. Une
leçon.
M. LUSSIER: Vous l'avez perdue?
M. LAPORTE: Roberval n'était pas à nous. Deux
subventions...
M. LUSSIER: A Repentigny...
M. LAPORTE: Ah, c'est le comté de l'Assomption!
M. MASSE: Que s'est-il passé dans Chambly?
M. LAPORTE : A Chambly? Nous allons voir cela! Chambly: rien du tout,
zéro.
M. MASSE: Comment, rien du tout? M. LUSSIER: Ils vous ont
réélu?
M. LAPORTE: Ils m'ont réélu. Le comté de
Saint-Maurice, ce n'était pas à nous: $183,000.
M. PAUL: Mais oui, c'était Trépanier. M. LAPORTE: C'est
vrai cela, oui...
M. MASSE: Ils ne connaissaient même pas leur député.
Le député avait raison de se plaindre...
M. LAPORTE: Comté de Bagot: $28,000...
M. LAPORTE: Comté de Bellechasse: $20,000. Ce n'était pas
à nous.
M. MASSE: Le député se plaignait que les ministres ne les
connaissaient pas.
M. LAPORTE: Chambly, rue Saint-Hubert, $31,000. Et le reste, et le
reste, et le reste.
M. MASSE: Il en reste encore.
M. LAPORTE: Le comté de Missisquoi, $10,000, le comté de
Montmorency, ce n'était pas à nous, $14,000. Comté de
Papineau: $6,000.
M, LUSSIER: Cela en prend beaucoup faire des millions, nous, cela en
prend beaucoup.
M. LAPORTE: Oui, monsieur cela en prend beaucoup, cela faisait
$2,787,460.29.
M. LUSSIER: Nous sommes rendus à $5,300,000 dans ce même
article.
M. LAPORTE: Un instant! Un instant! M. le Président, l'article
dont parle le ministre est $5,500,000.
M. MASSE: ...Trois fois plus que $2 millions.
M. LAPORTE: Cela fait $6 millions pour les travaux d'hiver, ce sont les
subventions. C'est dans le budget de l'honorable ministre. Et en-dessous, vous
avez; Moins contributions du gouvernement fédéral:
$5,500,000.
Il reste $5,500,000 payés par l'honorable ministre. Cela fait
$11,500,000. Ce sont toutes les subventions qui sont prévues pour les
municipalités. Je dis que, seulement pour les travaux d'hiver, nous
avions, nous, $13,500,000 plus $5,500,000 pour les égouts, plus
$1,400,000 pour la protection contre l'incendie, plus $900,000 pour
l'épuration des eaux. Qu'est-ce que c'est devenu tout cela pour les
pauvres municipalités? Où est-ce rendu?
Je vais vous nommer toutes les municipalités qui en ont
reçues, je les ai toutes là. Cela faisait $13 millions, $19
millions. Cela faisait $32 millions de subventions. Où sont-ils vos $32
millions, M. le Ministre?
M. LUSSIER: Si je fais des calculs comme vous êtes parti à
le faire, et le genre d'additions, j'aurais peut-être plus que $32
millions.
M. LAPORTE: Faites-le, faites-le! Si vous ne savez pas additionner,
passez-le à votre voisin.
M. LUSSIER: Non, mais si vous voulez tout mettre cela sur papier, nous
allons additionner cela tous les deux après.
M. LAPORTE: Voyez-vous, c'est le genre de réponses que nous
avons. Je vous dis que la dernière année de notre administration,
nous avons donné $32 millions de subventions aux
municipalités.
M. MASSE: Cela n'a rien donné.
M. LAPORTE: Non, cela n'a rien donné. Ce qui prouve que cela n'a
pas été fait pour cela. Mais qu'est-ce que vous donnez, vous,
cette année, aux municipalités? C'est $11,500,000. Où est
le reste?
M. LUSSIER: Les $32 millions, vous ne l'avez pas prouvé cela.
M. BINETTE: M. le Président, nous savons que le problème
des eaux...
M. MASSE: Ne mettez pas le nez là-dedans.
M. BINETTE: ... au Québec est un problème qui devient de
plus en plus urgent. Le conseil des ministres a réalisé cette
importance. Le 3 juillet 1968, il a passé un arrêté
ministériel qui porte le numéro 2093...
M. LUSSIER: Pardon, il faut que je dise le bonsoir à mon
honorable collègue.
M. LAPORTE: M. le Ministre, voulez-vous éviter de signaler mon
départ, s'il vous plaît?
M. LUSSIER: J'ai appris ça de vous. Il faut que le journal des
Débats enregistre cela.
M. BINETTE: Alors, le conseil des ministres a passé un
arrêté ministériel le 3 juillet 1968 qui porte le
numéro 2093. Cet arrêté ministériel, à la
requête du ministre des Richesses naturelles, a créé une
commission d'étude des problèmes juridiques de l'eau. Le ministre
est sans doute au courant de la création de cette commission
d'étude.
Le problème que je me pose en regardant le nom des membres de
cette commission et en considérant l'importance de la Régie des
eaux dans le domaine des eaux au Québec, surtout dans le domaine de la
lutte contre la pollution, je me demande comment il se fait que le ministre des
Affaires municipales n'a pas insisté auprès du conseil, à
ce moment-là, ou n'insistera pas 5. l'avenir pour
faire nommer au moins un représentant de la Régie des eaux
sur cette commission. Parce que à la commission qui est formée de
sept membres, je crois, il n'y a aucun membre de la Régie des eaux.
Et je constate que la Régie des eaux du Québec est un des
organismes importants dans ce domaine. Alors, est-ce que le ministre pourrait
prendre note, tout simplement, de voir à faire nommer à cette
commission, faire ajouter un membre qui viendrait de la Régie des eaux?
Je demanderais au ministre de prendre note de cela. J'aimerais connaître
son opinion dans ce domaine.
M. LUSSIER: Je prends note et j'aimerais bien que vous preniez note vous
aussi que ce sont les problèmes juridiques de l'eau et non pas les
problèmes techniques de l'eau. Deuxièmement, c'est un
arrêté ministériel. Je pense bien que je n'ai pas à
vous dire la façon dont je suis intervenu ou pas intervenu, ce que j'ai
dit ou que je n'ai pas dit. L'arrêté ministériel est
passé. Je suis solidaire du conseil des ministres et cet
arrêté en conseil a force de loi.
M. BINETTE: Je comprends que c'est une question juridique de l'eau.
M. LUSSIER: Je suis respectueux...
M. BINETTE: Mais, lorsqu'on étudie ce problème de la
question juridique de l'eau au Québec, on doit comprendre facilement que
les questions techniques sont d'une extrême importance lorsqu'il s'agira
de légiférer dans ce domaine. C'est pourquoi j'insiste
auprès du ministre pour qu'il y ait au moins un représentant de
la Régie des eaux. Je ne demande pas un mystère. Je demande tout
simplement...
M. LUSSIER: Je transmettrai votre message...
M. BINETTE: ... de bonifier...
M. LUSSIER: ... à l'honorable premier ministre.
M. BINETTE: ... de bonifier la commission qui a été
nommée. Non pas que les gens qui sont là ne sont pas
qualifiés, au contraire!
M. LUSSIER: Si vous aviez été premier ministre...
M. BINETTE: Ce sont tous des gens qualifiés. Mais il serait
bon...
M. LUSSIER: ... vous auriez mis des gars de la Régie des eaux, un
de la Régie des eaux. Est-ce que vous en auriez-mis d'autres, d'autres
ministères?
M. BINETTE: M. le Président, le ministre fait semblant de vouloir
ridiculiser ma question, mais elle est très importante. Je
comprends...
M. PAUL: Il a répondu.
M. BINETTE: ... qu'il ne saisit peut-être pas le problème
lui-même, d'après ce que je peux voir. Je dis tout simplement que
c'est pour bonifier la commission. A la commission, il manque peut-être
de techniciens, justement. Des techniciens qui sont dans le bain, qui sont
là, qui travaillent tous les jours dans ce domaine.
M. LUSSIER: Mais le mandat de ces gens... M. BINETTE: Alors il serait
important...
M. LUSSIER: ... est un mandat juridique, pour étudier les
problèmes juridiques.
M. BINETTE: Pour étudier les problèmes juridiques,
oui.
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. BINETTE: Mais lorsqu'on étudie les problèmes
juridiques, c'est parce qu'on veut les appliquer.
M. LUSSIER: La Régie des eaux contribue à cette
étude lorsqu'on le lui demande et dans la mesure de sa
compétence, ainsi que les services techniques du ministère des
Affaires municipales. Ils ont fait aussi des rapports, il y a eu des
mémoires. Nous y participons.
M. BINETTE: A ce moment-là, je ne demande rien de spécial
au ministre, je demande tout simplement comment il se fait que lui, en tant que
ministre des Affaires municipales, ministre responsable d'un organisme aussi
important que la Régie des eaux, dans le domaine de la lutte contre la
pollution des eaux, il n'a pas pensé à faire nommer un
représentant de la Régie des eaux sur cette commission. C'est
tout ce que je veux dire. Je ne veux plus en entendre parler.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 2 est-il adopté?
M. LEDUC (Taillon): A moins que mes collègues aient d'autres
questions sur les postes budgétaires 2 et 3.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire est-il adopté?
UNE VOIX: C'est assez bien couvert.
M. BOURASSA: Juste une petite question: Est-ce que, par exemple, quand
vous constatez qu'une municipalité reçoit des montants
considérables au titre de la taxe de vente, est-ce que vous faites un
peu...
M. LUSSIER: Pour la subvention, il y a quatre critères.
M. BOURASSA: Vous en tenez compte.
M. LUSSIER: Oui. Un des critères pris en considération, ce
sont les montants que ces gens-là reçoivent en taxe de vente.
M. BOURASSA: Quand ils ont un gros surplus, vous allez baisser la
subvention.
M. LUSSIER: La subvention diminue. C'est un des quatre critères.
Il y a le nombre de la population, et aussi l'impact des taxes, etc.
M. BOURASSA: Je remercie le ministre de sa réponse.
M. LE PRESIDENT: L'article 2 est adopté?
M. LUSSIER: De ce côté-là, on n'a pas de conseil
à recevoir.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le poste 3 est adopté?
M. BOURASSA: Adopté, oui.
M. LE PRESIDENT: Le poste 4: Société d'habitation et
de...
M. BOURASSA: J'aurais des questions à poser au ministre sur la
société d'habitation.
M. LE PRESIDENT: Allez.
M. LUSSIER: Là, je n'ai nommé aucun ami, ils
étaient tous nommés avant que J'arrive.
M. BOURASSA: Ah!
UNE VOIX: C'est pour cela qu'ils sont compétents.
M. LUSSIER: Mais je les aime bien. Ils sont bien compétents et on
s'arrange bien. Ils sont très loyaux...
M. SEGUIN: Faites attention de les polluer!
M. BOURASSA: Au cours du budget 1968, le ministre des Finances avait dit
qu'il y avait un programme de $150 millions pour l'habitation qui devait
être exécuté au cours de cette année-là. Le
ministre a déjà dit que l'objectif n'avait pas été
atteint. Est-ce que le ministre pourrait dire la proportion de l'objectif qui a
été atteinte pour 68/69?
M. LUSSIER: Si vous me le permettez, messieurs, je vais faire un
exposé général. Cela évitera peut-être...
M. BOURASSA: On peut dispenser le ministre de ces exposés
généraux, ça va être des lieux communs comme le
député de Montcalm s'est servis durant l'étude de ses
crédits...
M. MASSE: II est important que le ministre nous donne
l'information...
M. BOURASSA: Des voeux pieux comme le député de Montcalm
nous a donnés à trois ou quatre reprises. Je serais très
satisfait si le ministre répondait à ma question.
M. MASSE: Cest effectif, M. le Président, sans relever les
allusions malveillantes du député de Mercier...
M. LUSSIER: Pour bien répondre à votre question, il faut
que je vous fasse faire un tour d'horizon très rapide.
M. BOURASSA: Combien de temps?
M. MASSE: C'est important pour la compréhension du
problème...
M. BOURASSA: Le ministre va prolonger.
M. MASSE: Ecoutez-là.
M. BOURASSA: Alors on écoute!
M. LUSSIER: Vous m'avez posé la question...
M. BOURASSA: Oui, d'accord.
M. LUSSIER: ... que nous avions projeté d'engager cette
année une somme de $150 millions.
M. BOURASSA: Cest-à-dire pour 68/69. M. LUSSIER: C'est
ça.
M. BOURASSA: Cette année enfin, $250 millions...
M. LUSSIER: Oui.
M. BOURASSA: ... et 90% viennent du fédéral.
M. LUSSIER: Oh, oh!
M. BOURASSA: 80%?
UNE VOIX: 87 1/2%, je crois.
M. LUSSIER: Non. Il faut...
M. BOURASSA: Alors on va écouter le ministre.
M. LAVOIE (Laval): On va écouter la lecture du document.
UNE VOIX: Cest bien ça.
M. BOURASSA: Si c'était le ministre...
M. LEDUC (Taillon): Alors vous faites confiance à vos
fonctionnaires dans les documents qu'ils vous remettent.
M. LUSSIER: Je les écris, et on...
M. LEDUC (Taillon): Ils n'ont pas encore été «
cardinalisés » ces fonctionnaires-là?
M. LUSSIER: Voulez-vous répondre à...
M. LEDUC (Taillon): II y a assez de ministères où les
fonctionnaires sont dans le pétrin, n'en mettez pas d'autres.
UNE VOIX: « Cardinalisé? »
UNE VOIX: II n'est pas cardinalisé.
M. LEDUC (Taillon): Le ministre ne devrait pas rougir.
M. LUSSIER: Ce sont tous des papes chez nous.
Les activités de la Société d'habitation du
Québec au cours de l'exercice 68/69...
M. BOURASSA: Vous n'en avez pas une copie de trop pour moi, hein?
M. LUSSIER: ... peuvent se résumer ainsi...
M. BOURASSA: Le ministre n'en aurait pas une copie pour moi?
M. LUSSIER: Si vous voulez être gentil, peut-être.
M. BOURASSA: Non, mais tout en lisant, parfois, ça lit mieux
quand on a une copie devant soi.
M. LUSSIER: Je vais me lever la tête une fois de temps en
temps.
M. BOURASSA: Nous allons écouter, d'abord!
M. LUSSIER: Alors, il y a eu une mise en place des structures
administratives de la société, ainsi que le recrutement et
l'entraînement du personnel. Il y a eu des négociations et des
signatures d'accords directeurs en matière d'habitation et de
rénovation. Il y a eu aussi des prêts consentis pour l'habitation
et des subventions accordées pour rénovation. Il y a eu
l'administration de la loi de l'habitation familiale faite par le
ministère et particulièrement la Société
d'habitation du Québec. Le personnel en place, composé de 37
personnes au 1er avril 1968 et je ne pars pas de 1966 les
effectifs alors approuvés, au nombre de 46, furent portés
à 78 par décision du Conseil de la trésorerie au cours de
l'exercice. Des concours furent tenus par la Fonction publique. Des listes
d'éligibilité furent émises...
M. BOURASSA: Le ministre peut aller un peu plus vite.
M. LUSSIER: ... et permirent à la direction
générale de l'habitation, de la rénovation et de la
structure, de recruter à nouveau le professionnel technicien et le
personnel de support très compétent. La Société
comptait 70 employés à la fin de l'exercice. Le processus
administratif s'est développé au fur et à mesure compte
tenu des activités de la société. Des formulaires de
diverses natures ont été élaborés et des directives
émises selon les besoins. Les rouages ne sont pas encore tout à
fait au point, mais la première année complète
d'activité permet de démontrer que la période de rodage a
été très utile, mais que la machine est maintenant en
mesure de bien rouler.
Au début de l'année 1968, à la suite de
négociations soutenues avec la Société centrale
d'hypothèques et de logement, trois accords directeurs étaient
signés entre cette société et la Société
d'habitation du Québec
Ces accords prévoyaient que des prêts pour une somme
globale pouvant s'élever jusqu'à $139 millions seraient mis
à la disposition de la Société d'habitation du
Québec...
M. BOURASSA: Quel est le montant? M. LUSSIER: C'est $139 millions.
M. BOURASSA: Je m'excuse, mon aimable collègue me causait...
M. LUSSIER: Des prêts, pas des subventions, pas des dons.
M. BOURASSA: Du fédéral. Etaient disponibles.
M. LUSSIER: De $139 millions.
M. BOURASSA: Etaient disponibles pour 68/69.
M. LUSSIER: On avait mis à notre disposition, c'est ça,
d'accord! Vous avez bien compris.
M. BOURASSA: Oui, oui, mais je voulais vous faire répéter.
Vous allez voir, on va en parler tantôt...
M. LUSSIER: Vous êtes capable d'en parler. Pour financer la
construction de foyers d'hébergement pour personnes âgées,
de centres pour enfance exceptionnelle, de logements pour des familles à
revenus modiques, des logements pour étudiants et de logements
subventionnés pour familles à faible revenu. Ces logements sont
construits par des organismes sans but lucratif ou par les
municipalités. En juillet 1968, des accords directeurs furent conclus
pour l'octroi de subventions à des recherches et des études,
à l'élaboration des concepts généraux de
réaménagement, à la préparation de programmes
détaillés de rénovation et à des mises en oeuvre de
programmes détaillés de rénovation.
La société a approuvé 82 projets au cours de
l'exercice dernier.
M. BOURASSA: En 68/69.
M. LUSSIER: En 68/69.
M. BOURASSA: Ce sont 82 projets.
M. LUSSIER: Vous avez bien compris, 7,252 lits et 1,037 logements
à coût total établi à $67,974,458 nécessitant
des prêts hy- pothécaires de la société au montant
de $64,895,009 dont $58,820,732 provenant des accords directeurs.
M. BOURASSA: Sur les $139 millions qui étaient disponibles.
M. LUSSIER: C'est cela. Tous ces projets étaient en chantier
à la fin de l'exercice et seront parachevés très
bientôt. Par ailleurs, la société a soumis des demandes
d'admissibilité pour 46 autres projets, dont le coût pourra
s'élever à $54 millions, qui nécessiteront des prêts
hypothécaires de $46,529,926 provenant aussi des accords directeurs.
M. BOURASSA: Pour 69/70. M. LUSSIER: Cela a été
approuvé en 68/69. M. BOURASSA: Alors quel est le montant? M. LUSSIER:
$54 millions.
M. BOURASSA: II n'y a pas eu de déboursé?
M. LUSSIER: Non. La mise en chantier de ces projets ne se fera cependant
qu'au cours de l'exercice 69/70 mais elle est approuvée. Le certificat
d'admissibilité a été accordé au cours de 1968-69,
mais ce sont des sommes qui, en fait...
M.BOURASSA: ... sont inscrites pour 69/70.
M. LUSSIER; Ce sont des projets approuvés, mais ils n'ont pas
commencé dans cette année fiscale-là.
M. BOURASSA: D'accord.
M. LUSSIER: Je passe maintenant âlarénovation. La
société, avec l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil,
a donné son approbation et des études de rénovation,
à l'élaboration de concepts généraux de
réaménagement et à la préparation de programmes de
rénovation par 94 municipalités et comportant des travaux de
l'ordre de $3,670,597 pour lesquels la société a accordé
des subventions s'élevant à $2,740,225, dont $1,955,579 provenant
des accords directeurs.
M. BOURASSA: C'est-à-dire du fédéral. M. LUSSIER:
$1,955,579...
M. BOURASSA: Sur $3,670,597 pour la rénovation.
M. LUSSIER: C'est cela. Le fédéral est venu chercher des
sommes d'argent en taxe ici.
M. BOURASSA: M. le Président, ce n'est pas la question, Je veux
savoir jusqu'à quel point...
M. LUSSIER: ... on parle du fédéral qui donne et on parle
du fédéral qui vient chercher...
M. BOURASSA: M. le Président, ce n'est pas du tout le but de ma
question. Je veux savoir, selon les accords directeurs... je pense que la
contribution fédérale peut peut-être varier selon que c'est
pour les logements à prix modiques ou la rénovation urbaine ou...
ce sont des questions qui sont pertinentes. Le ministre a toujours ce
réflexe de « politicailleur » qui est quand même
déroutant et décevant.
M. MASSE: Les anges qui descendent du ciel et qui apparaissent dans
le...
M. BOURASSA: Alors que nous voulons apporter des questions objectives
pour le bien public, le ministre y voit tout de suite des actes.
M. MASSE: Si on a des voeux pieux, vous avez des pensées impies,
vous.
M. BOURASSA; C'est la seule contribution du député de
Montcalm à une discussion...
M. MASSE: Cessez de faire continuellement des insinuations!
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît, M. le Ministre, voulez-vous
continuer.
M. BINETTE: ... le conseil municipal de Repentigny.
M. MASSE: Rappelez à l'ordre le député de Mercier.
Le ministre fait une déclaration intelligente et brillante.
M. LE PRESIDENT: Laissons la parole au ministre.
M. LUSSIER: Est-ce que vous y avez déjà assisté
pour pouvoir affirmer une chose semblable?
M. BINETTE: En tout cas, si le ministre mène son affaire ainsi,
ce n'est pas fameux!
M. LUSSIER: Ce sont des affirmations gratuites!
M. BOURASSA: Mais, dans le cas de la rénovation urbaine, je crois
que la contribution fédérale est moins importante que dans les
autres cas, est-ce que c'est exact?
M. LUSSIER: C'est 50%.
M. BOURASSA: Bon, c'est ce que je voulais faire dire au ministre et non
pas ce qu'il a voulu me faire dire.
M. LUSSIER: Est-il astucieux! Pour la mise en oeuvre de programmes
approuvés en mars 1968.
M. BOURASSA: C'est mieux que les vôtres.
M. LUSSIER: Vous êtes fait pour devenir chef de parti. Un talent
semblable! Pour la mise en oeuvre de...
M. MASSE: Le ministre lui a coupé la parole.
M. LUSSIER: A vous entendre et à vous observer, ce ne sera pas
long.
M. BOURASSA: Oui, vous pourriez être candidat dans votre bout?
M. LUSSIER: Non, Je suis éliminé de cela. Pour les mises
en oeuvre de programmes approuvés en mars 1968, mais faisant partie des
accords directeurs, l'année 68/69 comportait des travaux d'une valeur
globale de $7,300,000, et la réalisation est en cours.
Deux autres programmes au coût de $S,800,000 ont été
approuvés par la société et les travaux débutent.
La société examine en outre dix autres programmes au coût
probable de $37 millions. Cumulativement, ceci représente des travaux
comportant des engagements globaux de $53 millions. Est-ce que je vais trop
vite?
M. BOURASSA: C'est parce que là il y a 68/69.
M.LUSSIER: La partie que le fédéral paie?
M. BOURASSA: Non, 68/69 et 69/70. Là je voudrais que le ministre
me donne je ne sais pas s'il a les chiffres pour 68/69.
Il m'a donné en premier lieu $67 millions, c' était
engagé, il y avait des déboursés qui avaient
été faits.
M. LUSSIER: Nous avons passé le chapitre de l'habitation.
M. BOURASSA: C'étaient $54 millions, si le ministre me permet, si
l'on peut diviser en trois catégories: Ce qui a commencé à
être réalisé, c'est ce qui est approuvé. Mais ce qui
n'a pas encore été réalisé, et la troisième
catégorie, ce qui est suggéré, ce qui est soumis,
d'accord? Est-ce que le ministre pourrait me dire pour 68/69, ce qui a
commencé à être réalisé, ce qui a
été approuvé et qui n'a pas encore été
réalisé et ce qui est suggéré, même chose
pour 69/70?
M. LUSSIER: II faut diviser cela au moins en deux: Habitation et
rénovation.
M. BOURASSA: Les rénovations, je pense, sont assez...
M. LUSSIER: Quand vous avez parlé d'habitation, vous avez
mentionné $54 millions tout à l'heure, c'est pour l'habitation.
Il y a des sommes qui ont été approuvées et dont les
travaux ont commencé. Et il y a d'autres travaux dont les plans ont
été approuvés, mais qui n'ont pas débuté
dans l'exercice financier. Les $54 millions, ce sont des plans
approuvés, plans et devis approuvés, travaux approuvés,
mais les travaux qui n'ont pas débuté.
M. BOURASSA: Mais, cela va être appliqué à quelle
année, ces $54 millions? Le ministre sait très bien où je
veux en venir. Je veux voir si l'on profite pleinement, des ententes
fédérales-provinciales. Je dis au ministre pourquoi je pose ces
questions-là. L'autre fois avec le ministre des Finances, j'ai
trouvé $15 millions qui traînaient par terre et qu'il ne prend
pas. Alors, je me demande si ce n'est pas la même chose avec ces
ententes-là?
M. LUSSIER: Cest-à-dire qu'ils vont être reportés
à quel budget dites vous?
M. BOURASSA: Est-ce que les $54 millions c'est pour 68/69?
M. LUSSIER: Ils ont été approuvés et admis en
68/69.
M. BOURASSA: Est-ce que cela veut dire que cela va être
financé à même les $139 millions?
M. LUSSIER: Oui.
M. BOURASSA: Donc, cela n'affecte... M. LUSSIER: Au point de vue
fédéral? M. BOURASSA: Oui.
M. LUSSIER: Nous nous mettons au point de vue fédéral dont
il est question.
M. BOURASSA: Oui, nous ne nous trouvons pas à perdre notre droit
à être financés à même les $139 millions
disponibles pour la province en 68/69?
M. LUSSIER: Parfait.
M. BOURASSA: D'accord, cela fait combien pour le total?
M, LUSSIER: Le total, $105,350,658.
M. BOURASSA: C'est l'information que j'avais eue, qu'on avait seulement
réalisé les deux tiers du programme. C'est cela?
M. LUSSIER: 76.
M. BOURASSA: C'était 105 sur 150?
M. LUSSIER: C'était 76 sur 139.
M. BOURASSA: Sur 139, donc on s'est trouvé à perdre $35
millions, à ne pas utiliser $35 millions?
M. LUSSIER: Nous nous sommes trouvés à perdre... Ce ne
sont pas des subventions, ce sont des prêts. On n'a pas utilisé le
maximum de prêts que nous a consentis la Société centrale
d'hypothèques à 6 7/8%.
M. BOURASSA: C'est un taux qui est très avantageux par rapport au
taux actuel; la province n'a pas su diviser cela.
M. LUSSIER: La province quand elle paie, elle paie à 6 7/8%. Je
pense que vous êtes assez intelligent pour comprendre que c'est une
société qui, dans sa première année, pour avoir
exécuté ce qu'elle a exécuté, elle n'était
pas pour aller chercher un certain nombre de millions de plus en prêts
à 6 7/8%.
M. BOURASSA: A 6 7/8%.
M. LUSSIER: Pour nous embarquer dans des projets qui n'avaient pas
été suffisamment examinés par notre Société
d'habitation,
par nos gens si compétents que nous avons su garder...
M. BOURASSA: M. le Président, ce que je veux dire...
M. LAVOIE (Laval): N'y a-t-il pas moyen d'obtenir d'Ottawa que ces $30
millions-là qui ne sont pas utilisés soient reportés
à l'année suivante?
M. BOURASSA: Parce qu'il faut un « crash program » en
matière économique, et la Société d'habitation,
c'est peut-être l'instrument que nous avons...
M. LUSSIER: Pour répondre à la question pertinente de M.
le député, nous sommes actuellement à négocier. Il
y a le comité ad hoc qui a été ressuscité et nous
avons bon espoir actuellement de récupérer ce prêt de $30
millions que nous n'avons pas pu utiliser parce que les projets ne nous
semblaient pas suffisamment étudiés pour les approuver ni pour
nous engager dans de tels...
M. BOURASSA: Mais, là, vous avez $250 millions de prévus
pour 69/70, alors que vous en aviez $139 millions l'an dernier. Dans le
discours sur le budget du ministre des Finances c'était $150 millions.
Evidemment, il y a la contribution provinciale.
M. LUSSIER: Dans notre budget actuel, il y a $150 millions. Il y a le
« crash program » de M. le ministre des Finances et du gouvernement
de $100 millions de plus, ce qui fait $250 millions.
M. BOURASSA: Et combien du fédéral là-dessus?
Quelle est la disponibilité du fédéral? Des fonds
fédéraux?
M. LUSSIER: Les prêts? M. BOURASSA: Oui.
M. LUSSIER: Evidemment, sur cela aussi, j'aimerais bien vous
répondre d'une façon précise, mais c'est actuellement en
négociation.
M. BOURASSA: 85%?
M. LUSSIER; Sur les prêts, le gouvernement...
M. BOURASSA: Ce sont seulement des prêts?
M. LUSSIER: Non, dans les $250 millions, il y a de la rénovation,
et dans la rénovation ce sont toujours des subventions, et de
l'habitation et pour personnes âgées, étudiants...
M. BOURASSA: Même du fédéral? M. LUSSIER: Ce sont
des prêts.
M. BOURASSA: Mais les subventions du fédéral?
M. LUSSIER: Dans la rénovation, les subventions pour la
rénovation, 50%...
M. BOURASSA: Y a-t-il une limite? Non, mais la limite en montant?
M. LUSSIER: La limite en montant pour une oeuvre
particulière?
M. BOURASSA: Non, la limite totale pour la rénovation
urbaine.
M. LUSSIER: Pour l'année, dans le budget pour l'année, en
rénovation?
M. BOURASSA: Parce que là aussi, il y a de l'argent à
aller chercher. Avec tous les ministères, j'essaie de fournir des
moyens...
M. LUSSIER: Parfois cela me fait penser au temps où je pratiquais
la médecine. Il y avait un voyageur qui venait et me disait: Doc,
achète donc 2,000 pilules, pas rien que 100; parce que là, tu vas
avoir 50 moins 10, moins 10, moins 10, moins 10. Je m'apercevais que, quand je
venais pour les vendre, les pilules étalent toutes craquées.
Alors, l'argent que je pensais avoir sauvé, je m'étais fait
organiser...
M. BOURASSA; Avec un minimum d'efficacité, l'Ontario...
M. LAVOIE (Laval): Est-ce que vous étiez pharmacien
également?
M. LUSSIER: Dans les premiers temps, je n'avais pas de pharmacie,
j'étais obligé de faire le pharmacien.
M. LAVOIE (Laval): A Repentigny il n'y avait pas de pharmacie?
M. LUSSIER: En 1953, non. Il n'y avait pas 1,000 de population.
M. BOURASSA: On sait comment la province
voisine a profité de ces ententes. Le ministre est au
courant.
M. LUSSIER: Mais, l'affaire de dire que si tu fais ceci, tu vas aller
chercher tant et tant; cela!
M. BOURASSA: Non...
M. LUSSIER: C'est une bride et un cheval!
M. BOURASSA: Nos concurrents le savent, je vois pourquoi le
Québec, à cause de sa lenteur, n'en profiterait pas?
M. LUSSIER: Je vous retransmets les statistiques. Alors, pour
l'habitation, nous avions un montant prévu de $139 millions, en montants
engagés et, en certificats d'admissibilité, nous avons obtenu
$105 millions. Pour ce qui est de la rénovation, les montants
prévus étaient de $77 millions, je vous fais grâce des
piastres et des cents, et les montants engagés et les demandes
d'admissibilité acceptés se chiffrent par $69 millions, ce qui
veut dire 89% de notre programme réalisé...
M. BOURASSA: II y a donc $8 millions qui manquent, cela veut dire qu'on
a perdu $4 millions de subventions, est-ce cela?
M. LUSSIER: Bien perdues! C'est une façon de s'exprimer!
M. BOURASSA: Si on avait eu $88 millions, là il n'est pas
question de taux d'intérêt, c'est-à-dire que la province a
perdu à deux titres: Elle a perdu par exemple $29 millions en
n'utilisant pas un taux d'intérêt très avantageux par
rapport à ceux qu'on a, 6%, 7% et 8%, et deuxièmement, elle perd
des subventions du fédéral parce qu'elle ne remplit pas le
programme prévu pour la rénovation urbaine. Alors, ce sont des
millions d'un côté et des millions de l'autre.
M. LUSSIER: II faudrait vous dire que ce n'est pas perdu parce que ces
montants, ces totaux sont pour une période de cinq ans à la
rénovation. Alors on m'affirme et on me confirme que...
M. BOURASSA: Que vous pourrez vous rattraper?
M. LUSSIER: Oui, on peut se rattraper, alors ce n'est pas perdu.
M. BOURASSA: C'est-à-dire qu'il y a du re- port pour la
rénovation. Je veux avoir une réponse bien claire. Dans le cas de
la rénovation urbaine, il est possible à la Société
d'habitation de reporter sur les années subséquentes ce qui n'a
pas été utilisé.
M. LUSSIER: C'est cela, c'est un report automatique pour cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce que le ministre me permettrait une question?
J'en profite parce que les experts sont là. Si je comprends bien, dans
les cas de rénovation urbaine. Pour les études, le
fédéral paye, la société centrale paye les deux
tiers des études préliminaires?
M. LUSSIER: Alors, pour les concepts de réaménagement:
c'est 50% du fédéral, 25% de la province et 25% des
municipalités. La province peut aller jusqu'à 37 1/2%, quand
l'étude n'est pas seulement sur une base qui couvre l'ensemble du
territoire. Elle n'est pas simplement faite sur un secteur de la
municipalité. Cela peut aller jusqu'à 87% dont 37 1/2%
donnés par la province.
M. LAVOIE (Laval): Maintenant, lorsqu'il s'agit de procéder
à l'expropriation, si je me rappelle bien, la société
centrale prête 50%...
M. LUSSIER: Il s'agit toujours de rénovation, ce sont des
subventions totales, il n'y a pas de prêt.
M. LAVOIE (Laval): Disons qu'il y a un projet de rénovation et
d'expropriation qui coûte $5 millions d'achat...
M. LUSSIER: ...expropriation et rénovation. Alors, c'est 50%, 25%
et 25% dans le coût de l'expropriation, quoique la société
peut prêter à la municipalité la part de 25% pour une
période de quinze ans, à 6 7/8%.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que vous le prêtez d'une
façon habituelle?
M.LUSSIER: Statutairement.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre pourrait nous donner l'article de
l'entente fédérale-provinciale qui se trouve à inscrire ce
rapport automatique de ce qui n'est pas utilisé durant une
année?
M. LUSSIER: Je m'excuse, mais je n'ai pas bien saisi la première
partie de la question.
M. BOURASSA: Le ministre m'a répondu affirmativement qu'il y
avait automatiquement report des années subséquentes lorsqu'en
matière de renovation urbaine, ce n'était pas utilisé, de
manière qu'on ne perde pas des millions ou des dizaines de millions
parce qu'on ne les réclame pas durant telle année. Il doit y
avoir une entente pour ça. Il y a eu entente
fédérale-provinciale.
M. LUSSIER: On me dit qu'en fait c'est reporté, mais
officiellement, avec des ententes telles que décrites, ces
ententes-là n'existent pas comme telles.
M. BOURASSA: Alors, quelles garanties avez-vous?
M. LUSSIER: Nous avons la garantie...
M. LAVOIE (Laval): Vous avez la garantie de la bonne foi d'Ottawa.
UNE VOIX: Ce n'est pas riche! Ce n'est pas riche!
M. LUSSIER: C'est un terme que j'emploierai...
M. BOURASSA: Que le ministre ne détourne pas le sujet!
M. LAVOIE (Laval): Quelle garantie avez-vous d'Ottawa? Si ce n'est pas
de la bonne foi, c'est de la mauvaise foi.
M. BOURASSA: Mais, il n'y a pas d'entente écrite.
UNE VOX; Vous avez une garantie de mauvaise foi!
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre pense que, sérieusement, nous
allons accepter qu'ainsi, c'est admis dans les discussions j'ai
étudié plusieurs ententes fédérales-provinciales
sur l'enseignement postsecondaire, sur l'assurance hospitalisation et dans
plusieurs secteurs. C'est toujours inscrit clairement, lorsqu'il y a report
automatique. Et là, vous me dites qu'il n'y en a pas. Alors, cela veut
dire que ce sont des sommes que nous avons perdues, à première
vue, par notre faute: $4 millions, l'an dernier.
M. LUSSIER: Aussi, on note que les demandes que nous avons faites, nous
avions un budget prévu de $77 millions; nous avons des montants
engagés et acceptés pour $69 millions.
M. BOURASSA: Cela fait $4 millions que nous avons perdus.
M. LUSSIER: Et nous en avons soumis pour le double à cette
chère Société centrale d'hypothèques. On m'affirme
que nous en avons soumis $130 millions, mais il n'y a que $69 millions qui ont
été engagés et qui ont reçu des certificats
d'admissibilité.
M. BOURASSA: II reste que nous avons perdu $4 millions!
M. LUSSIER: Nous avons tout fait ce que nous devions faire pour
récupérer toutes ces sommes.
M. BOURASSA: II faudrait que j'examine les soumissions qui ont
été faites.
M. LUSSIER: Est-ce qu'il y en a d'autres qui peuvent les examiner ou
s'il n'y a que vous?
M. LEDUC (Taillon): Cela vous dérange que le député
de Mercier continue comme cela?
M. LAVOIE (Laval): J'aurais une question...
M. LUSSIER: Cela prouve que la société et que le
ministère, dans ce domaine comme dans d'autres, a été
très active, a été très efficace et que, pour une
première année d'activités, ce fut une année tout
à fait remarquable.
M. LAVOIE (Laval): J'aurais une question bien précise pour le
ministre. Je ne sais pas si j'aurai une réponse précise.
M. BOURASSA: Nous allons parler de 69/70. Il y a $250 millions. Un
paquet de millions que nous perdons par notre faute.
M. LAVOIE (Laval): J'aurais une question bien précise au
ministre. Durant l'année 68/69, combien y a-t-il eu de
rénovations urbaines non des études de projets
précis de rénovation, j'entends d'expropriations de secteurs trop
âgés, vétustes ou non propres à l'habitation?
Combien?
M. LUSSIER: Combien de projets, les sommes engagées ou les sommes
versées?
M. LAVOIE (Laval): Les sommes versées.
M. LUSSIER: Les sommes versées. Alors Montréal,
réseau Saint-Martin: $4,050,000.
M. LAVOIE (Laval): C'est $4,050,000.
M. LUSSIER: L'autre c'est Trois-Rivières, le centre-ville:
$1,430,467. Il existe aussi deux autres programmes dont les travaux ont
été approuvés et les contrats signés. A Longueuil,
tout d'abord, la zone A, pour une somme de $3,391,164, et Lachute...
M. LAVOIE (Laval): A Lachute, rénovation? M. LUSSIER: Oui,
$531,995.
M. LAVOIE (Laval): A Lachute. Pour faire place à
l'aéroport?
M. LUSSIER: Est-ce que vous avez eu, à votre avis, pour une fois,
une réponse précise?
M. LAVOIE (Laval): Oui plutôt. Il y a amélioration.
M. LUSSIER: Alors il y a d'autres projets qui sont sujets à
approbation incessante. Sainte-Agathe: $6,300,000; Saint-Jérôme:
$2,991,000; Windsor: $2,515,000; Hull, zone 6: $3,212,000; Baie-Saint-Paul:
$1,008,000; Rivière-du-Loup: $1,762,000, Trois-Rivières,
centre-ville nord; $1,388,000; Longueuil, zone B: $7,303,000; Thet-ford-Mines;
$7,020,000; Trois-Rivières, Notre-Dame-de-la-Paix: $3,199,000; Westmount
sud-est; $5,901,000. Ce sont des projets qui seront approuvés
incessamment.
M. BOURASSA: Incessamment.
M. LUSSIER: Voulez-vous les 19 autres qui seront mis en chantier cette
année, c'est très intéressant.
M. LAVOIE (Laval): En chantier, en plus de ceux-là?
M. LUSSIER: Oui. Qui seront mis en chantier.
M. LAVOIE (Laval): Dites-les rapidement.
M. LUSSIER: Rapidement. Merci de la permission. Coaticook: $248,000;
Victoriaville: $5,132,000; Rimouski: $1,662,000; Alma: $3,526,000;
Montréal: $10,383,000, cela s'appelle Parc des Seigneurs; Saint-Michel:
$558,000; Drummondville: $3,601,000; Montréal, Quennel-Coursol:
$4,455,000; Sherbrooke: $3,447,000; Sorel: $3,839,000; Anjou: $3,173,000;
Jonquière: $6,806,000; Iberville: $752,000; Hull, zone A: $5,221,000;
Pointe-Gatineau: $817,000; Sept-Iles: $2,061,000; Québec, colline
parlementaire, aire numéro 3, étape 1: $8,500,000, étape
numéro 2: $21 millions.
M. LAVOIE (Laval): Avez-vous le total?
M. LUSSIER: Ce qui fait un total de $146,228,855, réalisable en
cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce que ça comprend les deux listes, les
19, plus les autres?
M. LUSSIER: Oui.
M. LAVOIE (Laval): M. le Ministre, si Je comprends bien, il s'agit d'une
subvention fédérale de 50%, ce qui fait $73 millions. D'accord,
ça?
M. LUSSIER: Eh bien, une subvention...
M. BOURASSA: On parle de chiffres là, fédéral ou
provincial ou municipal, nous parlons de chiffres.
M. LUSSIER: On parle du construit, on ne parle pas de ce qu'on vient
nous chercher ici.
M. BOURASSA: Non, non. On le sait que comme...
M. LUSSIER: Si on le sait...
M. LAVOIE (Laval): $73 millions de subventions de la
Société centrale d'hypothèques.
M. LUSSIER: Ce que vous dites, on le sait aussi, vous n'avez pas besoin
de répéter ça.
M. LAVOIE (Laval): 25% provincial? M. LUSSIER: Oui.
M. LAVOIE (Laval): $36,500,000 du provincial, des subventions. Combien y
a-t-il, cette année, de prévu dans le budget à ce
poste-là?
M. LUSSIER: $24 millions vont être déboursés cette
année.
M. BOURASSA: Est-ce dans les prévisions, ça? Cela ne se
trouve pas dans les prévisions. Encore $24 millions par-dessus le
reste.
UNE VOIX: Je cherche.
M. BOURASSA: On va atteindre $250 millions avant la fin de la
session.
UNE VOIX: Qu'est-ce qu'on va avoir dans les crédits?
M. MASSE: On en dépense des millions. Vous disiez tout à
l'heure qu'on ne les dépensait pas!
M. BOURASSA: Nous voulons savoir s'ils sont aux prévisions
budgétaires avec les taxes des contribuables.
M. LAVOIE (Laval): Oui, mais ces ont $3 millions que je vois aux
crédits et non pas $24 millions.
M. LUSSIER: Ce sont $3 millions qui sont en cause.
M. BOURASSA: Mais que deviennent les $24 millions- là...
M. MASSE: Comme député de Mercier, c'est un jeu de
mots.
M. BOURASSA: Vous m'avez dit $24 millions au budget, cette année.
C'est ce que vous venez de dire.
M. LUSSIER: Ce sont $24 millions qui seront déboursés, je
n'ai pas dit par qui.
M. BOURASSA: Attendez, vous me dites...
M. LUSSIER: Il y en a une partie qui va être
déboursée par la Société centrale
d'hypothèques...
M. BOURASSA: Je reviens...
M. LUSSIER: ... et une autre partie sera déboursée par la
Société d'habitation. Une partie de ces montants, s'ils ont
reçu un certificat d'admissibilité, la société aura
versé un montant et une autre partie de ces déboursés vont
être faits par des municipalités.
M. LAVOIE (Laval): Je l'ai établi tout à l'heure, je crois
bien que tout le monde est d'accord sur ce point, y compris le ministre, que le
programme que vous avez dans l'immédiat sur cinq ans, c'est $146
millions: $73 millions de la Société centrale
d'hypothèques et de logement...
M. BOURASSA: Subventions, d'accord?
M. LAVOIE (Laval): Subventions. Non pas des prêts, mais des
subventions.
M. LUSSIER: Sur cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): La part de la province de Québec, du
ministère, de la Société d'habitation du Québec,
qui est de 25%, c'est la moitié de $73 millions: $36,500,000.
M. LUSSIER: Sur cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): Sur cinq ans, donc une moyenne annuelle sur cinq ans
de $7 millions. Combien y a-t-il cette année dans le budget?
M. LUSSIER: $3,800,000.
M. LAVOIE (Laval): Vous nous avez dit que vous étiez prêt
dans l'immédiat à en approuver pour $146 millions?
M. LUSSIER: Oui, dans le cours de l'année...
M. LAVOIE (Laval): Et votre part des $146 millions est $36 millions.
M. LUSSIER: Pour cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): Pour cinq ans, mais cette année, elle est de
$3 millions. Vous avez également dit...
M. LUSSIER: Et effectivement c'est ce qui est déboursé
cette année.
M. LAVOIE (Laval): Vous nous avez également dit que les autres
25% des municipalités vous pouvez en assumer 12 1/2%, dans certains
cas.
M. LUSSIER: Des 25%? Non, la totalité, mais sur une
période de quinze ans.
M. LAVOIE (Laval): $36,500,000 la part des municipalités.
M. LUSSIER: Que disiez-vous? Je n'écoutais pas ce que vous
étiez en train de dire.
M. LAVOIE (Laval): Sur les $146 millions, $73 millions de subventions
inconditionnelles de la Société centrale d'hypothèques et
de logement...
M. LUSSIER: « Inconditionnelles », c'est un grand mot.
M. LAVOIE (Laval): Ce n'est pas un prêt, c'est ce que je veux
dire; c'est une subvention pure et simple. Il reste $73 millions à
assumer quelque part.
M. LUSSIER: Oui.
M. LAVOIE (Laval): Sur cinq ans, $73 millions. Vous dites que
normalement le grand principe est 25% par la Société d'habitation
du Québec et 25% pour les municipalités. Par contre, vous dites
que les 25% des municipalités, la Société d'habitation est
prête à les prendre.
M. LUSSIER: Non, à les prêter. Elle les prête pour
une période de quinze ans à 6%, 7% ou 8%. C'est la
Société d'habitation du Québec qui fait ça au lieu
que la municipalité ait à débourser instanter ses
25%...
M. LAVOIE (Laval): Sur cinq ans...
M. LUSSIER: .... la Société d'habitation du Québec
va lui prêter cette somme d'argent à part les 25%...
M. LAVOIE (Laval): ... à 6 7/8%...
M. LUSSIER: ... à 6 7/8% sur une période de quinze
ans.
M. LAVOIE (Laval): II reste quand même $36,500,000...
M. BOURASSA: ... à débourser pour cinq ans...
M. LAVOIE (Laval): ... à débourser pour cinq ans...
UNE VOIX: Par les municipalités?
M. LAVOIE (Laval): Non, non, par la province.
M. BOURASSA: C'est la part de la province.
M. LAVOIE (Laval): Par contre dans le gros « crash »
économique que tout le monde reconnaît comme essentiel, la moyenne
serait de $7 millions, mais il y a seulement $3,800,000.
M. BOURASSA: Donc il y a la moitié...
M. LAVOIE (Laval): En économie, on a $3,800,000.
M. BOURASSA: On a la moitié de la moyenne sur cinq ans.
M. TREMBLAY (Montmorency): Il faut parler aussi des engagements des
municipalités sur ce problème.
M. BOURASSA: Oui, à quelle place prendront-elles l'argent pour
cela?
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est qu'actuellement on a les
problèmes d'épuration d'eau et de rénovation urbaine et,
en fait, dans le district de Québec en particulier, il y a
l'incinération, etc.
M. BOURASSA: Alors c'est assez modeste...
M. TREMBLAY (Montmorency): Que va-t-il se produire d'ici cinq ans...
M. BOURASSA: ... le ministre doit réaliser que pour 1969...
M. LAVOIE (Laval): Mais comment vont faire les municipalités? Il
y a le maire de Saint-Jérôme ici qui a un projet de $3 millions.
La part de sa ville à Saint-Jérôme, c'est 25% de cela,
c'est la somme de $750,000 que le ministère a la grande bonté de
lui prêter sur quinze ans. L'amortissement pour quinze ans est
au-delà de 6 7/8%, cela fait 12% par année, capital et
intérêts. 12% de $750,000, est-ce que la ville de
Saint-Jérôme peut, dans son budget, assumer $90,000 par
année...
M. BOURASSA: ... et les dépenses additionnelles.
M. LAVOIE (Laval): ... $90,000 par année pour rembourser...
M. BOURASSA: ... pour appliquer le projet...
M. MURRAY: Je vais vous remettre la question et en parler à mon
directeur des services.
M. BOURASSA: On veut faire réaliser au ministre que les grandes
annonces du ministre des Finances sur la Société d'habitation
dans son discours du budget, comme ayant un impact économique
considérable, non seulement, cela nous fait perdre de l'argent, parce
que nous ne sommes pas assez vite, disons, ou efficaces pour en profiter.
Deuxièmement, il y a une bonne partie où c'est de la poudre aux
yeux, en raison des conditions...
M. LAVOIE (Laval): Tant mieux si cela se réalisait, mais on en
doute énormément.
M. LUSSIER: Mais, il faut dire que cette municipalité va
être propriétaire de terrains et, souvent, dans les zones de
rénovation, ce sont des terrains qui sont dans les centre-vil-
les. Ce sont des terrains qui ont une bonne valeur. Cela donne une
plus-value au quartier, en fait.
M. LAVOIE (Laval): Ce n'est pas encore rebâti. C'est seulement
rénové.
M. LUSSIER: Oui, mais ils vont bâtir. M. LAVOIE (Laval): Oui,
d'accord.
M. LUSSIER: Et quand ils vont rebâtir... il faut prendre
l'opération dans sa totalité...
M. LAVOIE (Laval): Voulez-vous penser également à ajouter
dans votre exposé que ce que la ville de Saint-Jérôme en
particulier va exproprier cela va diminuer dans ses revenus pour un bout de
temps avant que cela ne soit rebâti. Ce sont des taxes qu'elle ne
percevra plus alors qu'elle va être propriétaire des terrains.
M. LUSSIER: Je sais que les gens de la ville de
Saint-Jérôme sont très vite et très dynamiques et
que le temps où cela ne sera pas construit, ce sera très court.
Ils vont récupérer, au point de vue de la taxation, au cours des
années futures, parce que ce seront des bâtisses qui auront
beaucoup plus de valeur par pied carré et l'évaluation
foncière sera augmentée. Les taxes qu'il recevront seront
supérieures à celles qu'ils recevaient auparavant, parce que
c'était une zone de taudis.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est un argument important lorsqu'on regarde
la situation financière, par exemple, de Québec, actuellement,
c'est qu'on a démoli et on n'a pas reconstruit immédiatement,
donc perdre un revenu net pendant X années. Cela fait déjà
plusieurs années que cette perte de revenus existe ici a Québec
Les administrateurs municipaux...
M. LUSSIER: Pour discuter cet article-là, il faudrait avoir ici
l'administration de Québec...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est un exemple que je donne, seulement. Une
perte de revenus, nécessairement, s'ensuit pendant une certaine
période.
M. BOURASSA: On peut prendre 69...
M. LAVOIE (Laval): On peut mettre la rénovation... Là, on
a démoli, on va rebâtir maintenant, si vous voulez. Les projets de
construction...
M. LUSSIER: Je n'ai rien dit...
M. LAVOIE (Laval): Bien, oui, on en a exproprié. On a rasé
le terrain, on va rebâtir... Est-ce qu'on pourrait avoir les programmes
du ministre là-dessus?
M. BOURASSA: Pour 69/70?
M. LUSSIER: Pour l'année qui vient.
M. BOURASSA: On a su que, pour l'année 68/69, il y avait $36
millions qui n'ont pas été utilisés. Il y avait $4
millions de subventions qui étaient perdus. Alors pour 69/70quels
sont...
M. LUSSIER: Avant de passer à cet article-là, j'aimerais
continuer mes commentaires. L'habitation familiale, au cours du dernier
exercice, la société a aussi assumé l'administration... Je
n'ai pas dormi pendant que vous faisiez vos finesses, mais...
M. BOURASSA: Ce n'étaient pas des finesses...
M. LAVOIE (Laval): C'était la réalité...
M. BOURASSA: C'étaient des preuves mathématiques
comparées à l'argent encore.
M. LUSSIER: Vous êtes un tripoteur de chiffres
professionnel...
M. BOURASSA: Oh, non! J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. LUSSIER: Son intervention était...
M. BOURASSA: J'ai démontré, à plusieurs reprises, y
compris vendredi dernier, qu'il y avait $15 millions et le ministre des
Finances a été incapable de me réfuter.
M. LUSSIER: Ne commencez pas ça, si vous voulez.
M.BOURASSA: Non, non. Là nous posons des questions
précises, chiffres à l'appui...
M. LUSSIER: Vous ressemblez à mon vendeur de pilules!
M. BOURASSA: M. le Président...
M. LUSSIER: Moins douze, moins dix, moins huit, prends-en, mais tu paies
pour 90, par exemple.
M. BOURASSA: C'est tout ce que le ministre peut répondre!
M. LUSSIER: En plus, il faut que tu fournisses le cheval.
M. BOURASSA: Le ministre est bien meilleur avec des boutades qu'à
donner des réponses satisfaisantes.
M. LUSSIER: C'est vous qui dites ça. M. BOURASSA: Alors, à
la suggestion...
M. LAVOIE (Laval): Je demande au président, que le
ministre...
M. LEDUC (Taillon): Ce sont des jérémiades...
M. LUSSIER: J'invoque le règlement! M. LE PRESIDENT: A
l'ordre!
M. LEDUC (Taillon): Je pense que le ministre, lorsqu'il a parlé
d'un tripoteur de chiffres, a dépassé ce qu'il voulait dire.
UNE VOIX: Tripoteur professionnel.
M. LEDUC (Taillon): Je pense qu'il devrait retirer ce mot-là. Ce
n'est pas gentil.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que si ce n'est pas enregistré
avec le sourire, je pense que je peux le retirer, mais...
M. LEDUC (Taillon): D'accord, parce que le sourire n'est pas
dessiné dans les Débats.
M. LAVOIE (Laval): Si le sourire du ministre était
enregistré, il faudrait élargir les pages du Journal des
Débats.
M. LUSSIER: Vous connaissez bien les gens qui sont là, vous
devriez leur demander ça.
Alors, dans l'habitation familiale, le montant d'intérêt a
été payé et il s'élevait à $7,262,363
répartis entre 57,502 bénéficiaires dont les prêts
étaient encore en cours au 31 mars 1969. Alors, vous pouvez ajouter
ça. C'est le rabais provincial, M. le notaire.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ces habitations familiales, est-ce que ce
sont des habitations de tout genre?
M. LUSSIER: Habitation multi-familiale, 3%. Pardon?
M. TREMBLAY (Montmorency): Des habitations multifamiliales?
M. LUSSIER: C'est-à-dire uni et bi.
Pour sa première année complète d'activité,
on peut affirmer que la Société d'habitation du Québec a
continué à mettre en place des mécanismes administratifs
que requiert toute nouvelle entreprise en assurant le fonctionnement et la
bonne marche des réalisations majeures découlant de l'approbation
d'un très grand nombre de demandes qui lui avaient été
soumises pour des prêts à l'habitation ou des subventions à
la rénovation. Je vous fais grâce de ça.
Le programme de la prochaine année, $250 millions.
M. BOURASSA: Oui.
M. LUSSIER: De l'habitation et rénovation, les deux?
M. LAVOIE (Laval): Non, non, je comprends que cela est
combiné.
M. LUSSIER: On peut vous le donner combiné, si vous aimez cela
comme ça.
M. LAVOIE (Laval): Vous avez $250 millions. Donnez-nous le détail
de ça.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre prévoit utiliser la
totalité des sommes cette année? Qu'est-ce qui est
approuvé, qu'est-ce qui va être soumis?
M. LUSSIER: Alors, pour l'exercice 69/70, la Société
d'habitation du Québec poursuivra les activités entreprises
précédemment et elles seront amplifiées. Le programme de
la société, pour 69/70, prévoyait des activités de
l'ordre de $150 millions. Cela, c'était et rénovation et
habitation, dont $100 millions en financement de prêts
hypothécaires pour fins d'habitation, les autres $50 millions
représentent des engagements à prévoir pour la mise en
oeuvre de programmes de rénovation qui peuvent être
approuvés au cours de l'exercice et dont la réalisation des
travaux aura lieu au cours des cinq prochaines années.
Le nombre d'études, par ailleurs, décroîtra et ne
représentera qu'environ la moitié du nombre des coûts du
dernier exercice. Les subven -tions aux études de rénovation et
à la mise en oeuvre de programmes de rénovation pourront
nécessiter des déboursés de l'ordre de $3,800,000, selon
le rythme des réalisations.
Il ne faudrait cependant pas chercher à préciser les cas
particuliers parce que les négo-
dations se poursuivent actuellement pour le renouvellement des accords
directeurs de 69/70 lesquels progressent actuellement très normalement.
Il en est de même pour les programmes d'habitation. Cependant, il importe
d'indiquer que le programme courant verra la mise en chantier d'un plus grand
nombre de projets municipaux d'habitation pour répondre aux besoins
existants ainsi qu'aux nouveaux besoins créés par la mise en
oeuvre d'un programme de rénovation.
A ces fins, la société a obtenu l'autorisation de porter
ses effectifs de 106 personnes, soit 28 postes additionnels; des professionnels
et du personnel de soutien. La société pourra ainsi envisager la
réalisation de son programme pour l'exercice 69/70. Par ailleurs...
M. BOURASSA: Le ministre est convaincu que, contrairement à
68/69, la société d'habitation... C'est le directeur qui est
à vos côtés?
M. LUSSIER: C'est le président.
M. BOURASSA: Je vois le président faire un sourire qui en dit
beaucoup. Le ministre est convaincu que, pour 69/70, la société
va être en mesure de remplir tout son programme de $250 millions, alors
qu'en 68/69, il y en a $36 millions ou à peu 25% qui n'ont pas
été utilisés. C'est la question que je pose au
ministre.
M. LUSSIER: Vous employez des termes sur lesquels je ne reviendrai pas,
mais nous sommes convaincus, évidemment toute chose...
M. BOURASSA: II y a des imprévus.
M. LUSSIER: ... et nous vivions selon nos conditions humaines; mais nous
sommes convaincus qu'avec l'expérience, le personnel que nous
possédons actuellement et le dynamisme, la. motivation que ces
gens-là ont, que nous atteindrons l'objectif de $250 millions cette
année. Vous, M. le maire, si vous ne voulez pas être
expulsé.
M. SEGUIN: Cela fait trois fois, au moins trois orchestrations...
M. BOURASSA: M. le Président, je ne sais pas si le leader
parlementaire ou le premier ministre intérimaire...
M. LUSSIER: C'est parce qu'ils ne sont pas encore «
cardinalisés ».
M. BOURASSA: Est-ce qu'il y aurait ob- jection à ce que nous
ajournions à demain après-midi?
M. PAUL: Je pense que ce serait peut-être...
M. BOURASSA: Alors, je demande l'ajournement à demain
après-midi.
M. LUSSIER: C'est parce que, demain après-midi... II y a les
bills privés demain matin. A quelle heure cela va-t-il finir?
M. BOURASSA: Non, ce n'est pas important. M. PAUL: II y a dix bills
privés.
M. BOURASSA: Je n'en ai pas pour tellement longtemps demain
après-midi. Mais je préférerais que ce soit ajourné
à demain après-midi.
M. PAUL: Le ministre est pris demain avec le bill concernant
l'aéroport.
M. BOURASSA: A quelle heure cela?
M. LUSSIER: Cest après la période des questions, vous le
savez cela.
M. PAUL: Nous avons deux bills du travail, et, demain soir, il ne faut
pas oublier que la convocation va être assez difficile à cause de
la séance de la commission permanente du conseil sur l'éducation.
Alors, il y a des collègues...
M. BOURASSA: Demain soir, je dois participer aux bills du travail,
demain, dans une heure, nous pourrions terminer cela de quatre heures à
cinq heures. Il n'y a personne pour remplacer le ministre aux bills
privés pour l'aéroport?
M. LUSSIER: II n'est pas remplaçable.
M. BOURASSA: Une chance que c'est le ministre qui le dit.
M. PAUL: Le problème, ce n'est pas à la commission des
bills privés, c'est en haut avec son bill sur l'aéroport.
M. BOURASSA: Je demanderais l'ajournement.
M. PAUL: Nous essaierons de trouver une période, il serait
peut-être possible de retarder l'étude du bill. Peut-être
demain soir.
M. BOURASSA: Alors, ajourné à la volonté de...
M. LUSSIER: Moi, je ne suis pas pressé, je ne pars pas en
vacances avant le 15 août.
M. BOURASSA: Non, cela va certainement... C'est tout ce qui reste, je
pense.
M. PAUL: Excepté qu'il faut rapporter ces crédits à
la Chambre vendredi.
M. BOURASSA: Alors, j'essayerai d'accommoder le ministre en étant
disponible demain après-midi ou demain soir.
M. LUSSIER: Vous êtes gentil de m'accom-moder comme cela.
M. BOURASSA: Bien, il y a plusieurs commissions auxquelles je dois
participer.
M. LUSSIER: Etes-vous obligé de vous présenter à la
commission des affaires municipales?
M. BOURASSA; Bien, c'est parce que je viens de trouver qu'il y a $4
millions qui se perdent et $35 millions qui ne s'empruntent pas à des
taux d'intérêt avantageux. Alors, je pense que cela vaut la peine
de participer à la commission pour faire réaliser au ministre
jusqu'à quel point son inefficacité fait perdre des avantages
économiques au Québec. Je demande l'ajournement, M. le
Président.
M. LUSSIER: Si vous continuez comme ça, aussi bien la donner tout
de suite.
M. BOURASSA: Alors, je demande l'ajournement.
UNE VOIX: Ajourné à demain.
M. PAUL: Après la période des questions.
M. LEDUC (Taillon): Je voudrais faire une suggestion. On a
déjà approuvé, si ma mémoire est bonne, les postes
budgétaires 1, 2, 3, S-2 et S-3. On pourrait peut-être...
M. LUSSIER: Le poste budgétaire numéro 8 est une loi qui a
été votée.
M. LEDUC (Taillon): Il pourrait peut-être adopter le poste
budgétaire numéro 8...
M. LE PRESIDENT; Subvention au Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain, adopté.
M. LEDUC (Taillon): Adopté. Le poste budgétaire
numéro 7.
M. TREMBLAY (Montmorency): J'aurais quelques questions, je voudrais
savoir si...
M. LUSSIER: C'est la série de subventions que l'on donne à
certaines occasions... Poste budgétaire numéro 9: Autres
subventions;
M. LEDUC (Taillon): Alors, M. le Président, je pense qu'on peut
adopter les postes budgétaires numéros 7 et 9.
M. PAUL: Les postes budgétaires 7, 8 et 9.
M. SEGUIN: Le poste budgétaire numéro 8, on peut le garder
pour le député de Montmorency.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, je sais.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire numéro 7: Loi
concernant la municipalité de la Côte-Nord du golfe Saint-Laurent.
Adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): Poste budgétaire 7, adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 7, adopté.
M. LEDUC (Taillon): Poste 9. A poste 5, il n'y a pas grand-chose
à dire là-dessus.
M. TREMBLAY (Montmorency): Le poste 5 n'est pas adopté.
M. LUSSIER: Le poste 5?
M. TREMBLAY (Montmorency): J'aurais quelques questions à
poser.
M. LE PRESIDENT: Le poste S-2 est adopté. Le poste S-l est
adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Subventions pour faciliter la construction de
nouveaux logements, j'aurais quelques questions à poser aussi.
M. LUSSIER: A Loi de l'habitation familiale?
M. LE PRESIDENT: A S-l.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que je pourrais poser juste une
question?
M. LUSSIER: Pardon?
M. TREMBLAY (Montmorency): Actuellement, dans le Québec
métropolitain, il y a un manque de logements pour les familles
nombreuses à faible revenu. C'est toujours un cauchemar. Ces
gens-là aboutissent habituellement chez les maires des
municipalités et même chez les députés. Quel est
votre programme pour cette année? Qu'est-ce qu'il y a de fait
jusqu'à maintenant concernant l'habitation, pas des pigeonniers de deux
ou trois pièces mais des appartements de cinq ou six pièces?
M. LUSSIER: Avec la Loi de l'habitation familiale...
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce qu'il y a des projets bien
précis dans ce domaine actuellement dans la région
métropolitaine de Québec pour loger ces gens?
Je vous ferai remarquer que le coût des logements est actuellement
tout à fait inabordable pour ces gens qui ont un faible revenu et une
grande famille.
Quels sont les projets pour la région de Québec, dans le
Québec métropolitain?
M. LUSSIER: Il n'y a pas de projet en particulier pour la région
de Québec avec la Loi de l'habitation familiale. Cette loi a
été amendée d'une façon assez importante
l'année passée.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est extrêmement urgent. Dans la
région, c'est un problème aigu. On en entend parler tous les
jours. On fait un effort considérable dans d'autres domaines pour le
logement des vieillards. Dans le domaine des logements à prix modique
pour les familles à faible revenu et les familles nombreuses,
actuellement il n'y a rien. Et elles sont actuellement refusées par les
propriétaires qui font de la location. Et, lorsqu'on les accepte, c'est
à des prix...
M. LUSSIER: Mais vous ne parlez pas uniquement de la Loi de l'habitation
familiale, là. Au poste: Subventions 1, c'est uniquement ça. Si
vous voulez en parler...
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui.
M. LUSSIER: ... des habitations pour personnes à revenu
modique...
M. TREMBLAY (Montmorency): A revenu modique.
M. LUSSIER: ... c'est au poste budgétaire 4:
Société d'habitation du Québec. Si vous voulez bien vous
renseigner auprès de M. Bourassa.
M. TREMBLAY (Montmorency): Très bien! M. LE PRESIDENT:
Subventions 1.
M. LUSSIER: Mais au poste: Subventions 1, c'est uniquement l'habitation
familiale. Ce sont des ristournes, des remises d'intérêts, 3%, qui
sont faites à des gens qui répondent aux normes pour l'habitation
unifamiliale et bifamiliale. Les gens ne doivent pas gagner plus d'un certain
salaire, ils doivent avoir un certain nombre d'enfants. A chaque enfant on
donne $500 de plus... pour se rendre éligible, etc., pendant un certain
nombre d'années.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'était autrefois à
l'Agriculture, je crois.
M. LUSSIER: Cette loi demeure et...
M. PAUL: Je crois que la question de l'honorable député de
Montmorency est couverte par le poste budgétaire 4.
M. LUSSIER: Oui.
M. PAUL: Vous pourriez peut-être poser des questions demain au
poste budgétaire 4.
M. LE PRESIDENT: Subventions 1, adopté.
M. LAVOIE (Laval): Au poste budgétaire 5: Commission
d'aménagement de Québec, qu'aimerait savoir M. le
député?
M. TREMBLAY (Montmorency): Quelques courtes questions. En
définitive, êtes-vous satisfait je pense qu'à ce
poste, il y a une somme de $100,000 et plus des activités et des
rapports que vous fournit la Commission d'aménagement de Québec?
Allez-vous la conserver active cette année, en 1969?
M, LUSSIER: II y a un budget de prévu.
M. TREMBLAY (Montmorency): En fait, son existence même est assez
souvent contreversée, ici à Québec. On se demande ce que
cet organisme a fait dans le passé...
M. LUSSIER: M. le député, si vous voulez attendre
jusqu'à demain, je donnerai un document de travail au sujet d'un
avant-projet de loi sur le Québec métropolitain. Vous saurez,
en fait, ce que nous en pensons, et le nouveau rôle que nous
voulons lui confier. Il sera rendu public demain après-midi. Alors vous
aurez la réponse dans ce document.
M. LE PRESIDENT: Le poste 5 est adopté? M. PAUL: Il serait
peut-être bon de... M. LE PRESIDENT: Le poste 1 est adopté. M.
PAUL: Bon!
M. LE PRESIDENT: Le poste 2 est adopté. Le poste 3 est
adopté.
M. PAUL: D'accord.
M, LE PRESIDENT: Le poste 4 est suspendu.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Le poste 5, adopté. Le poste S-l,
adopté.
Le poste 6 est suspendu.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 7, adopté.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste S-2, adopté.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste S-3, adopté.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 8, adopté.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 9, adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Si vous permettez, j'aurais quelques
questions à poser. Je voulais savoir quelle partie du projet sera
terminée cette année pour l'assainissement de la rivière
Saint-Charles.
M. LUSSIER: Quel projet?
M. TREMBLAY (Montmorency): Quelle partie du projet sera terminée
cette année? Parce que nous avons jusqu'en 1972...
M. LUSSIER: Je dois informer M. le député que c'est en
septembre que les gens du bureau de l'assainissement doivent me donner leur
rapport. La loi ne les oblige pas à me le remettre avant. C'est
uniquement en septembre que je pourrai répondre...
M. TREMBLAY (Montmorency): L'entente ne va pas juqu'en 1970? L'entente
avec le fédéral? Il y a une partie des travaux quL..
M. LUSSIER: Mais cette entente sera prolongée.
M. TREMBLAY (Montmorency): Elle sera prolongée? Ce sont les
questions que je voulais poser. Je voudrais savoir si l'usine
d'épuration principale de Québec sur la rivière
Saint-Charles sera faite cette année ou l'année prochaine.
M. LUSSIER: Je ne puis pas vous répondre d'une façon
précise, mais J'ai l'impression que non parce qu'ils ne sont pas rendus
là.
M. LE PRESIDENT: Poste 8, adopté. Poste 9, adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 10, adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 11, adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: II nous reste les postes 4 et 6 pour demain
après-midi...
M. PAUL: Après la période des questions ou à
l'heure qui pourrait convenir suivant les travaux de la Chambre.
M. LE PRESIDENT: Demain après-midi, vers 4 heures.
(Fin de la séance: 22 h 41)
Séance du jeudi 12 juin 1969
(Seize heures trente-quatre minutes)
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
M. BOURASSA: On était à discuter de l'année 69/70
pour la Société d'habitation. A moins qu'on puisse régler
le poste budgétaire 6 tout de suite. Cest au poste budgétaire 4
que nous étions arrêtés.
M. LE PRESIDENT: 4 et 6, les deux.
M. BOURASSA: La Société d'habitation, est-ce le poste
budgétaire 4?
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 4, oui.
M. BOURASSA: Alors, on va régler le poste budgétaire
6.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 6: l'urbanisme.
M. LUSSIER: Est-ce parce que ce n'est pas long?
M. BOURASSA: Quant à moi ce n'est pas long...
M. LUSSIER: Parce que les gens de la société si nous
pouvions les libérer; ils ont du travail à faire.
M. BOURASSA: Oui, j'ai constaté ça hier qu'ils avaient
beaucoup de travail à faire. On va régler le poste
budgétaire 6, et on fera le poste budgétaire 4 après. Ce
ne sera pas long.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 6: l'urbanisme.
M. LAVOIE (Laval): Le ministre pourrait-il me donner des explications
sur les honoraires qui étaient de $19,000 en 1968/69 et qui passeront
cette année à $244,000.
M. LUSSIER: Le poste budgétaire 6, les articles 1, 3. L'article
3: Honoraires qui passent de $19,000 à $244,000, ceci est dû
à l'Office de développement de l'Est du Québec, l'ODEQ. A
cet article sont inscrits les honoraires pour les gens qui sont engagés
ou qui le seront au cours de l'année et qui travailleront à
l'Office de développement de l'Est du Québec.
M. LAVOIE (Laval): J'imagine que la contribution du gouvernement
fédéral s'applique surtout à cet article-là,
$195,000?
M. LUSSIER: Auriez-vous l'obligeance de répéter votre
question?
M. LAVOIE (Laval): J'imagine que la contribution du gouvernement
fédéral de $195,000 s'applique surtout à cet article?
M. LUSSIER: D'accord. Oui, vous avez raison.
M. SEGUIN: M. le Président, c'est un montant assez
considérable $244,000, qui représente des dépenses pour
l'année en cours, je veux dire pour l'année qui vient.
M. LUSSIER: C'est dans les ententes. Plans directeurs d'urbanisme
à Rimouski, Rivière-du-Loup et quatre autres zones
touristiques.
M. SEGUIN: Quel est le temps qu'on prendra à compléter ce
plan-là? Est-ce que l'an prochain, il y a encore une possibilité
qu'il y ait un montant...
M. LUSSIER: En combien de temps? M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: Au début de 1970 le plan sera terminé pour
Rimouski.
M. SEGUIN: De toute façon, on peut considérer le montant
de $244,000 comme un montant qui ne reviendra pas à ce
secteur-là. Cela pourrait être appliqué à une autre
étude ailleurs, peut-être dans une autre année.
M. LUSSIER: Oui, vous avez raison.
M. SEGUIN: En quoi consiste ce plan vous excuserez mon ignorance,
je l'admets assez facilement en quoi consiste le Plan de
développement de l'Est du Québec? Très brièvement.
On étudie quoi?
M. LUSSIER: On pourrait vous faire un discours très long, mais
disons...
M. SEGUIN: Non, non.
M. LUSSIER: ... que c'est un plan pilote pour confectionner un plan
directeur d'urbanisme pour 18 municipalités dans la région de
Rimouski. C'est un plan directeur d'aménagement du territoire pour 18
municipalités y compris
Rivière-du-Loup et quatre zones touristiques. Alors les plans
qu'on emploie... C'est une nouvelle méthode qu'on essaie. C'est une
commission d'urbanisme qui est formée, les gens y participent. En plus,
des spécialistes sont engagés par l'ODEQ et dépendent du
ministère des Affaires municipales.
M. SEGUIN: II n'y a aucune contribution de la part des
municipalités qui sont concernées?
M. LUSSIER: Non, il n'y en a pas.
M. SEGUIN: Est-ce que ce sera un plan qui sera imposé ce
n'est pas le mot est-ce que c'est un plan qui sera mis à la
disposition de ces 18 municipalités?
M. LUSSIER; Oui, c'est ça. Il est confectionné avec les
élus du peuple et avec la population et les corps
intermédiaires.
M. SEGUIN: Une fois que le plan sera complété, avez-vous
une méthode de retour au peuple, soit par référendum, pour
le faire adopter? De quelle façon adoptons-nous ce plan-là? Par
résolutions du conseil? Règlements du conseil? Parce que vous ne
pouvez pas arriver et imposer...
M. LUSSIER: Evidemment la loi-cadre d'urbanisme pourra changer ces
procédures-là. Mais la procédure de l'approbation de ce
plan directeur sera la procédure qui existe actuellement dans la Loi des
cités et villes.
M. SEGUIN: Cela ouvre...
M. LUSSIER: Au temps où ce sera fini, il est possible qu'il
existe une loi-cadre d'urbanisme. La procédure, à ce
moment-là, sera conforme à la loi, évidemment.
M. SEGUIN: Est-ce que le plan d'urbanisme comprendra aussi
différents aspects tels que développement économique,
développement résidentiel, commercial?
M. LUSSIER: Les programmations budgétaires aussi.
M. SEGUIN: Les programmations budgétaires.
M. LUSSIER: Ce qui n'existe pas dans la plupart des plans actuels
d'urbanisme.
M. SEGUIN: Ce serait compris dans l'étude proposée.
M. LUSSIER: Oui.
M. LAVOIE (Laval): J'aurais une dernière question. Quel est le
programme du ministère actuellement, parce que je vois que vous avez
quand même un personnel, je crois, de 54 employés?
M. LUSSIER: Un personnel de moins de 54. Actuellement, il est de 40 et
il passera à 54 au cours de l'année.
M. LAVOIE (Laval): En quelques mots, quels services rendez-vous aux
municipalités et à quelles municipalités?
M. LUSSIER: L'urbanisme tel qu'inscrit ici ne sera plus inscrit comme
cela dorénavant. Le service d'urbanisme et son personnel de 54 membres
qui sont là sera divisé dans trois directions
générales. Il y a un nouvel organigramme du ministère qui
existe, j'ai vu tout S l'heure que vous aviez « Municipalités 1969
»... Il y a la direction générale de la planification, une
partie ira là; une autre dans la section urbanisme et domaine foncier et
la troisième partie sera permutée dans la direction
générale de l'administration municipale.
Alors les services que nous rendons à ces gens-là sont au
point de vue de l'urbanisme... Tout d'abord, les gens qui font partie de cette
direction de l'urbanisme siègent à certains comités:
comité technique fédéral-provincial pour la localisation
du nouvel aéroport, comité d'orientation et de localisation,
conseil canadien de recherches urbaines et régionales, conférence
des directeurs de services provinciaux d'urbanisme, comité de liaison
des eaux, comité de liaison des finances, etc. Voulez-vous que je
continue?
M. LAVOIE (Laval): Non.
M. LUSSIER: Le bureau du Plan a surtout travaillé au niveau des
conférences des maires dans la région de Hull
métropolitain, Montréal métropolitain, rive sud,
Québec métropolitain. Le bureau recueille des données et
ensuite les soumet à ces conférences des maires, discute de ces
données et aussi participe à la confection de rapports et de lois
pour concrétiser ces études.
On parle uniquement d'urbanisme à ce cha-pitre-là. Il
faudrait en fait que j'aborde la direction générale de
planification actuelle de
l'urbanisme dans le domaine foncier... Dans ces domaines-là, il
existe encore: fusions, annexions, études avec différentes
villes, transport en commun et différents services. Nous donnons aussi
des cours à des administrateurs municipaux, participation à des
conférences. Il y a toujours la traditionnelle affaire de l'ouverture
des rues de 50 pieds au lieu de 66 pieds.
Evidemment, ça tombe sous leur juridiction, étude de la
viabilité des municipalités lorsque l'on donne des
subventions.
M. SEGUIN: Alors, revenez-vous à cette histoire de 1956 de 50
pieds pour les rues.
M. LUSSIER: C'est-à-dire que lorsqu'une municipalité veut
ouvrir une rue à 50 pieds, elle est obligée de passer une
résolution qui doit être approuvée. Mais avant qu'elle soit
approuvée par le ministre, le bureau du Plan, au service d'urbanisme,
doit examiner ça et faire rapport au ministre.
M. SEGUIN: Vous ne réduisez pas à 66 pieds, mais à
50 pieds.
M. LUSSIER: Non, non.
M. SEGUIN: II y a beaucoup de nouvelles rues à 50 pieds.
M. LUSSIER: Oui, les rues qui sont secondaires et tertiaires. La loi
générale n'est pas changée, mais excepté que
ça se fait depuis des années et des années, que, par une
résolution ou vote, le conseil municipal peut prouver que ce n'est pas
une rue principale, qu'il n'y a pas tellement de circulation et qu'il n'y a
à peu près uniquement que les gens demeurant dans ce petit
secteur qui utilisent cette rue, alors il n'y a pas de nécessité
d'avoir une rue de 66 pieds...
M. SEGUIN: Il faut tout de même, M. le Ministre, je crois que vous
en conviendrez, que même avec 66 pieds, cela devient très
difficile, à certains moments, lorsqu'il s'agit de placer les services
sous terre. Alors, il faut nécessairement que nous ayons l'espace
même sur une rue secondaire. Si on parle de 24 pieds d'asphalte entre les
deux chaînes, cela ne laisse que très peu de chaque
côté, soit pour un trottoir, soit pour l'entrée des
services, soit pour le service d'égouttement du terrain, le drainage
autrement dit.
Je pense que la tendance devrait être, au point de vue
d'urbanisme, au point de vue esthétique, d'embellissement des villes et
il faudrait nécessairement que dans une période à venir,
25 à 50 ans dans 50 ans on sera forcé de le faire
il faudra que tous nos services soient sous-terrains: qu'on enlève nos
poteaux des rues, qu'on place les fils dans le sol, que ce soit pour l'Hydro,
pour le téléphone ou la télévision et enfin les
autres services qui existeront à ce moment-là, on ne les
connaît pas, mais on parle même de transporter les déchets
de cette façon-là.
Je pense donc que...
M. LUSSIER: Vous êtes pas mal, pas mal à l'avant-garde
vous, là, monsieur!
M. SEGUIN: Bien, j'ai appris, depuis plusieurs années, à
oublier ce qui se passe aujourd'hui et demain, mais plutôt de regarder 10
ou 15 ans d'avance parce que ce sont nos péchés que les autres
récolteront.
M. LUSSIER: Est-ce que tous les fils sont enfouis dans votre
municipalité?
M. SEGUIN: Non, non, mais...
M. LUSSIER: C'est très dispendieux.
M. SEGUIN: ... on fait face à des difficultés surtout dans
les secteurs où les rues sont faites d'après l'ancienne
tradition: avoir 20 ou 22 pieds d'asphalte. Lorsqu'il s'agit de prendre un peu
d'expansion immédiatement, cela fait une chicane à n'en plus
finir avec les propriétaires qui eux, par...
M. LUSSIER: Disons, M. le député, que vous avez dans un
projet domiciliaire, une rue qui finit avec une poche. Il y a à peu
près 25 maisons dans toute cette rue-là, incluses dans le
demi-cercle ou dans le cercle. Est-ce qu'il est nécessaire d'avoir une
rue cadastrée et qui prend...
M. SEGUIN: Lorsque vous parlez d'une petite rue de 20 ou 25
maisons...
M. LUSSIER: C'est dans ce sens-là qu'une municipalité,
lorsqu'elle passe une résolution pour réduire à 50 pieds
au lieu de 66, dans ces cas-là, il y a 24 pieds de pavage mais il reste
encore 26 pieds qui ne sont pas pavés où des travaux peuvent
être exécutés.
Mais 50 pieds, dans un cas comme ça, c'est suffisant, à
notre avis.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce que le ministère procède
à des plans d'urbanisme pour les villes?
M. LUSSIER: Non, excepté dans le plan
d'ODEQ. Mais à part le plan de l'ODEQ, non. On essaie de leur
fournir, avec le personnel qu'on peut avoir, l'appui de services
techniques.
M. LAVOIE (Laval): Je pense que nous serions prêts à
l'approuver. Vous avez abordé la question, tout à l'heure, des
études sur le transport en commun. Je pense que cela a été
discuté. J'aurais une dernière question à poser.
Si Je comprends bien, le ministère a retenu les services de
quatre conseillers. M. Lacasse, je pense...
M. LUSSIER: Pour la ville de Québec, il y en avait quatre qui ne
travaillaient pas uniquement sur le dossier de Québec Disons que,
lorsque nous avons formé le groupe de travail de Québec, il y
avait M. Lacasse, M. Poisson, M. Drolet et M. Girardin. M. Lacasse
n'était pas en exclusivité à Québec, il s'occupait
aussi de Montréal, il était conseiller pour le bureau du Plan qui
oeuvrait dans les municipalités de la rive sud. M. Poisson s'occupait
presque exclusivement de la région métropolitaine avec M. Drolet.
M. Girardin s'occupait aussi en partie avec M. Poisson des bateaux-passeurs de
l'Ile-aux-Coudres, et M. Girardin s'occupait aussi de l'étude des
bateaux-passeurs entre Lévis et Québec.
M. LAVOIE (Laval): Je ne connais ces messieurs-là d'aucune
façon. Quelle est leur grande qualification, disons, au point de vue des
transports en commun? Où ont-ils pris leur expérience?
M. LUSSIER: Ce sont des questions qui ont été
discutées amplement lors de la première séance des
crédits au poste budgétaire 1. M. Lacasse est un comptable
agréé qui a travaillé un bon bout de temps à la
Régie des transports.
M. LAVOIE (Laval): Je vais vous dire pourquoi je vous pose cette
question-là, c'est le fait...
M. LUSSIER: Je vais vous répéter tout cela. Il est expert
comptable pour la Régie des transports et il a occupé le poste,
pendant plusieurs années, de directeur des budgets de Transportation
Management Corporation et de délégué exécutif et de
conseil spécial du président de la Société
provinciale de transport incorporée.
M. LAVOIE (Laval): Maintenant, j'ai vu dans les journaux cette semaine
que la ville de La- val, entre autres l'article de la Presse, vous
l'avez avait confié à M. Lacasse, j'imagine que c'est
plutôt au ministère...
M. LUSSIER: Je n'ai pas eu de résolution qui m'est parvenue
à cet effet encore. Je ne sais pas exactement ce qu'est cette
affaire-là.
M. LAVOIE (Laval): J'ai vu qu'ils avaient demandé au
ministère une étude, je crois, un peu comme sur la rive sud et
dans la région de Québec. Ce que j'ai trouvé drôle,
c'est qu'ils ont confié le travail à un expert en particulier
Vous n'avez pas eu de demande officielle?
M. LUSSIER: Je n'ai pas eu de demande officielle, je n'ai pas de
résolution et je n'ai eu aucune correspondance, ni aucun appel
téléphonique, actuellement. Je pense bien que je vais en recevoir
bientôt, si je me fie à cet article-là. Pour le moment, je
n'ai rien reçu.
M. LAVOIE (Laval): Quelles sont les études qui sont en cours
actuellement au point de vue du transport en commun au ministère?
M. LUSSIER: Rive sud de Montréal, ils sont en train de terminer
pour l'île de Montréal.
M. LAVOIE (Laval): Pour l'fle de Montréal?
M. LUSSIER: Oui, il y avait un groupe de travail, ils ont eu plus de
quinze réunions. Il avait été formé à la
suite de la présentation du bill des villes de banlieue l'année
dernière. M. Johnson avait demandé aux Affaires municipales de
former ce qu'on appelait un groupe de travail, « task force »; dans
ce groupe de travail-là, il y avait deux représentants de la
ville de Montréal, deux représentants des villes de banlieue, et
nous avions deux représentants des Affaires municipales, M. Lacasse et
M. Yvon Tremblay. Ces gens ont tenu plus de quinze réunions
jusqu'à maintenant, et ce travail est en train de se terminer, mais on
continue encore.
M. LAVOIE (Laval): Croyez-vous vraiment que vous avez l'équipe
voulue pour étudier le problème du transport en commun, disons
pour la ville de Laval qui a quand même 100 milles carrés, 20
milles de long par 5 milles de large et 225,000 habitants. Avez-vous
l'équipe vraiment valable actuellement qui serait en mesure de faire une
étude et de faire un rapport dans quelques mois?
M. LUSSIER: Oui, nous l'avons, on m'a dit
aussi qu'il y avait M. Perron, directeur de la planification, M.
Hébert, directeur-adjoint de la planification de la voirie à
Montréal qui participait à ces études aussi. Il y avait
ensuite le président, M. Lucien Lalller, de la Commission de transport
de Montréal; il y avait ensuite M. Roger Charbonneau, directeur de
l'Ecole des hautes études commerciales, qui est un comptable
spécialisé du côté de la rentabilité. Il y a
eu des visites faites à Boston et à Toronto...
M. LAVOIE (Laval): Cela est pour quelle étude ça?
M. LUSSIER: Sur Montréal. Bien, là je parle de la
compétence de l'équipe que nous avons actuellement. Ils ont
étudié ici à Québec, à Montréal. Nous
croyons que, pour les problèmes de transport en commun, tels qu'ils
existent ici au Québec... Si ces gens ont besoin de consultants
spéciaux, si le besoin se fait sentir; mais le besoin ne s'est jamais
fait sentir. Là, on vous a donné la liste des gens qui faisaient
partie du groupe de travail de Montréal pour vous montrer que nos gens
ont participé à des réunions conjointes avec des gens que
vous considérez comme des experts, disons M. Lallier et M. Bourret de la
Commission de transport de Montréal. Et je pense que, d'après les
rapports que j'ai eus de part et d'autre, ces gens-là n'ont pas fait
mauvaise figure.
M. LAVOIE (Laval): Il faut considérer que M. Lallier est
occupé à plein temps à la Commission de transport de
Montréal également. Mais moi, je voudrais réitérer
la suggestion que j'ai faite au ministre. Je crois que pour les
municipalités de l'importance de Laval et les autres, on devrait leur
laisser l'initiative de faire leur étude.
M. LUSSIER: Mais n'en a-t-on pas fait une à Laval, l'étude
de M. Campeau?
M. LAVOIE (Laval): M. Campeau a fait une étude...
M. LUSSIER: Je ne refuse pas la suggestion que vous me faites, mais
disons qu'on donnerait des subventions a la ville de Laval pour
compléter son étude. Il faut toujours bien aller voir exactement
où en sont rendues ces études-là, quels sont les documents
et les données techniques que la ville possède
déjà. Est-ce qu'il faut en faire beaucoup plus ou si, avec ce qui
existe déjà, on peut arriver à des conclusions potables en
passant cela au crible? De toute façon, il faut qu'au ministère
nous allions voir exactement ce qui est fait.
M. BOURASSA: Alors, on peut signaler au ministre l'importance du bureau
du Plan, avec les problèmes considérables d'urbanisme et de
regroupement des municipalités, l'utilisation efficace des ressources.
J'ai étudié cela il y a plusieurs années et j'ai
remarqué que le ministère des Affaires municipales était
peut-être un des plus importants, à cause de cette question.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire numéro 6: Urbanisme.
Adopté?
M.BOURASSA: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Nous allons revenir au poste budgétaire
numéro 4: Société d'habitation du Québec.
M. BOURASSA: Je m'excuse d'avoir fait revenir M. Dion et ses
associés, c'est parce que nous avons constaté hier, durant la
discussion, qu'il y avait plusieurs dizaines de millions en cause, et que
c'était notre responsabilité de voir jusqu'à quel point on
pouvait les récupérer ou si c'était inévitable ou
si c'était à cause des mécanismes en cause.
Mon collègue d'Outremont est ici, c'est un spécialiste de
la Société d'habitation, je suppose qu'il pourra poser des
questions de son coté. On était à discuter hier des
prévisions pour 69/70, et la question que je posais était
celle-ci: il y avait $150 millions qui étaient prévus plus $100
millions pour des habitations à prix modique. Alors quelles sont les
contributions des gouvernements provincial, fédéral et municipaux
dans les différentes catégories sur cette somme,
brièvement? 50 - 50 pour la rénovation urbaine, ça on le
sait. Qu'est-ce qui est prévu comme rénovation urbaine?
M. LUSSIER: Vous parlez de rénovation. Il y a ensuite les
contributions provinciales, municipales et fédérales.
M. BOURASSA: Oui. Et le montant qui est prévu...
M. LUSSIER: En rénovation, au provincial, 25%; au
fédéral, 50%; au municipal 25%...
M. BOURASSA: Bon.
M, LUSSIER: Ces 25% peuvent être financés
pour une période minimale de 15 ans qui peut être
prolongée et à un taux de 6 7/8%.
M. BOURASSA: L'an dernier, en 68/69, il y avait $69 millions de
rénovation urbaine?
M. LUSSIER: La valeur globale des travaux.
M. BOURASSA: Sur les $150 millions, oui. Cela veut dire que la
contribution provinciale, l'an dernier, en matière de rénovation
urbaine, a été d'environ $15 millions?
M. LUSSIER: $15 millions d'engagements pour l'exercice qui est
terminé.
M. BOURASSA: Cette année, est-ce que c'est le même montant
pour 69/70?
M. LUSSIER: En 69/70, nous prévoyons que ce montant sera beaucoup
plus élevé.
M. BOURASSA: Oui?
M. LUSSIER: Nous parlons toujours au point de vue des engagements. Ces
engagements pour la rénovation sont pour une période de 5
ans.
M. BOURASSA: D'accord.
M. LUSSIER: Au point de vue des déboursés, c'est...
M. BOURASSA: Quand le ministre des Finances parle dans son budget de
$150 millions, il parle d'engagements, évidemment. De la manière
que c'était présenté, c'était $1 milliard
d'investis en 69/70. Ce n'est pas vrai quand il a dit cela?
M. LUSSIER: Lorsqu'il parle des $150 millions, ce sont et des sommes
consacrées à la rénovation et des sommes consacrées
à l'habitation.
M. BOURASSA: Cela ne veut pas dire que cela sera déboursé
l'an prochain? Quand le ministre des Finances émet un communiqué
de presse disant: $1 milliard d'investis au Québec en 69/70, et que,
dans ce milliard, il y a $250 millions, ce ne sera pas déboursé
en 69/70.
M. LUSSIER: Complètement déboursé, fort
probablement que non.
M. BOURASSA: Alors, c'est pour cela. Je me demandais jusqu'à quel
point on pouvait...
M. LUSSIER: Mais, engager des travaux de cet ordre, c'est notre
objectif.
M. BOURASSA: Pour $250 millions. Pour la rénovation urbaine, vous
n'avez pas dit le montant. Vous avez dit que c'était plus que...
M. LUSSIER: Pour 69/70, dans le premier budget, sur les $150 millions il
y avait $100 millions pour l'habitation et $50 millions pour la
rénovation. Les $100 millions spéciaux additionnels pour
l'habitation.
M. LAVOIE (Laval): Ce sont les $250 millions?
M. LUSSIER: Si vous additionnez tout cela, cela fait $250 millions.
M. LAVOIE (Laval): Pouvez-vous nous détailler les $250 millions
de 69/70?
M. LUSSIER: Ce sont pour des travaux globaux mais, actuellement, il y a
beaucoup de ces sommes qui sont en négociation. Je pense bien qu'il
n'est pas d'intérêt général...
M. LAVOIE (Laval): Je ne vous demande pas tous les projets, mais combien
à la rénovation urbaine, combien à l'habitation...
M. LUSSIER: C'est $50 millions à la rénovation
urbaine.
M. LAVOIE (Laval): Un instant.
M. BOURASSA: C'est $50 millions? Mais c'est moins que l'an dernier.
M, LUSSIER: Quand je vous ai dit, au début, $100 millions pour
l'habitation et $50 millions pour la rénovation, ceci formait le premier
programme de $150 millions. Ce sont des engagements. La question que vous
m'avez posée après: Est-ce que ce sont des sommes qui seront
toutes déboursées au cours de...
M. BOURASSA: Nous nous sommes entendus.
M. LUSSIER: Je veux dire qu'il y a des déboursés probables
qui seront, évidemment, inférieurs à ces sommes
engagées, parce que tous les travaux ne seront pas
complétés durant cette année fiscale.
M. CHOQUETTE: M. le Ministre, si vous me permettez d'interrompre.
Pourriez-vous
nous dire, dans l'habitation, combien est destiné aux logements
pour étudiants et vieillards, d'une part, et combien est destiné
aux logements à prix modique, d'autre part?
Je lis les publications émises par le ministre. Ses nombreux
communiqués me parviennent à Montréal annonçant
beaucoup de projets et de constructions de maisons pour vieillards et pour
étudiants. Mais je vois rarement des projets d'habitation à loyer
modique.
M. LUSSIER: C'est en train d'être négocié avec la
Société d'habitation, la Société centrale
d'hypothèques et les probabilités sont à s'établir
à ce niveau-là.
M. CHOQUETTE: Vous ne répondez pas à ma question. Je vous
demande: combien a été destiné au logement pour les
étudiants et les vieillards, ce qui est très bien, je ne veux
certainement pas m'en prendre aux étudiants et aux vieillards, vous
comprenez bien. Mais je voulais savoir...
M. LUSSIER: Pour l'exercice financier terminé?
M. CHOQUETTE: Oui.
UNE VOIX: On a un tableau, là.
M. LUSSIER: Montants engagés, programme d'habitation pour
familles à revenu modique, $13,097,000; programme d'habitation pour
personnes âgées, $38,995,000; programme d'habitation pour enfance
exceptionnelle, $12,446,000.
UNE VOIX: Cela comprend...
M. LUSSIER: Attendez une minute, j'ai encore deux autres projets:
programmes municipaux d'habitation, $20,753,000; programme d'habitation pour
étudiants, $20,068,000. Ce sont des montants engagés et des
demandes qui ont reçu le certificat d'admissibilité pour
l'exercice financier 68/69.
M. LAVOIE (Laval): Quel exercice?
M. LUSSIER: Celui qui vient de se terminer, 68/69.
M. CHOQUETTE: J'ai lu également, je suis de près les
conférences que donne le ministre et les déclarations qu'il fait
sur le sujet et je ne me souviens plus exactement à quelle date mais,
à un moment donné, le ministre...
M. LUSSIER: Vous pouvez citer quand même.
M. CHOQUETTE: ... a fait une déclaration à l'effet que la
philosophie de la Société d'habitation du Québec et du
ministre des Affaires municipales était de déléguer
entièrement l'initiative en matière de construction, de logements
à prix modique, en matière de rénovation urbaine et en
matière de logements pour étudiants et de logements pour
vieillards, à des corps autres que ceux de l'Etat provincial. Je veux
dire à des municipalités ou à des organismes de
bienfaisance ou à des syndicats, à des coopératives.
Alors, je me demande si le ministre est fermement ancré dans ses
convictions à ce sujet-là et s'il ne considère pas que la
Société d'habitation du Québec devrait jouer un rôle
beaucoup plus actif que le rôle passif, en quelque sorte, qu'il lui
assigne. Parce que les organismes auxquels il se fie pour prendre des
initiatives dans ce domaine-là, ne répondent pas toujours,
peut-être, à ce qu'on espérait. Le ministre est très
au courant de la façon de procéder de la province d'Ontario dans
ce domaine, puisqu'en Ontario le Ontario Housing Corporation, qui est
l'équivalent de notre Société d'habitation du
Québec, construit elle-même des logements. Elle est
propriétaire d'au moins une douzaine de mille logements à prix
modique, à l'heure actuelle.
Je voudrais demander au ministre s'il est fermement ancré dans sa
philosophie de laisser-faire si je peux employer ce terme-là
ou s'il prévoit que la Société d'habitation
pourrait elle-même et devrait elle-même s'engager dans le domaine
du logement à prix modique?
M. LUSSIER: La Loi de la Société d'habitation du
Québec qui a été passée à l'unanimité
avec des louanges de tout le monde des deux côtés de la
Chambre...
M. BOURASSA: C'est une réponse, ça?
M, PAUL: C'est ce qu'on entend depuis hier, c'est le
préambule.
M. LUSSIER: C'est entendu que...
Ce n'est pas nécessairement et uniquement la philosophie du
ministre de la Société d'habitation, mais la loi, telle qu'elle a
été votée, confie, pour ce qui est de l'habitation, aux
municipalités cette responsabilité et aux organismes sans but
lucratif. La rénovation est confiée uniquement aux
municipalités.
M. CHOQUETTE: Evidemment la rénovation, ça se
comprend.
M. LUSSIER: La Société d'habitation du Québec, tel
que la loi veut, est un organisme de finacement et de contrôle.
Nous avons déjà dit que des amendements à la Loi de
la société d'habitation du Québec peuvent être
apportés pour autant que nous serons convaincus que la
société joue un rôle, actuellement, qui pourrait être
amplifié.
Vous avez parlé de l'Ontario, le système qui y existe.
Actuellement, ces gens essaient de déléguer de plus en plus ces
pouvoirs de construction et d'administration des bâtisses. Ils ne sont
pas tellement satisfaits de leur système actuellement. Ils cherchent des
formules de rechange. Ici, la Société d'habitation et nos
programmes d'habitation et de rénovation fonctionnent très bien.
Les municipalités et les organismes sans but lucratif s'y
intéressent énormément. Je pense bien qu'on peut dire que
nous avons de la difficulté même avec du personnel accru, à
suivre la demande. Il s'avère que nous pouvons apporter certaines
modifications au système. Il n'y a rien qui ne soit perfectible dans ce
bas monde. Mais le système, tel qu'il a été
instauré, est un système qui fonctionne bien et qui donne de bons
résultats.
Il faut bien penser aussi que la société n'est vieille que
d'une année seulement. Avant de penser à faire des changements
draconiens il faut donner à cette loi un essai tout à fait loyal
et faire le bilan après pour voir si nous ne pouvons pas
améliorer ce qui existe actuellement. Nous ne disons pas que ce n'est
pas perfectible. D'autant plus que vous allez siéger au cours des
vacances d'été avant la reprise de la prochaine session à
la commission des affaires municipales. Nous nous y entretiendrons de cette
question de l'habitation.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre a l'intention de donner suite
à la motion que j'ai faite en Chambre?
M. LUSSIER: Oui, je viens de vous le dire là.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. PAUL: Probablement au cours du mois d'août.
M. CHOQUETTE: Dans le mois d'août. Je suis heureux que le ministre
et que le Secrétaire de la province...
M. LUSSIER: Au début d'août, je prends mes vacances...
M. CHOQUETTE: Non...
M. PAUL: Voici, M. le Président...
M. BOURASSA: Ils se jouent des tours entre eux.
M. PAUL: Non, ce n'est pas cela. Mais nous avons pensé qu'il n'y
aurait pas avantage à faire siéger les commissions durant le mois
de juillet.
M. BOURASSA: D'accord.
M. PAUL: Ceci permettrait aux députés de prendre des
vacances. Nous aurons une motion à cet effet-là demain. Mais si
le ministre des Affaires municipales prend ses vacances au début
d'août, je pense bien qu'à ce moment-là tous seront
unanimes à retarder l'audition de la première séance.
M. BOURASSA: Mais pourquoi ne les prendrait-il pas au mois de
juillet?
M. PAUL: Bien, il faut rester au moins quelques-uns...
M. LUSSIER: Ah! la discipline du parti, je vais l'observer
sérieusement.
M. CHOQUETTE: Je suis heureux que le Secrétaire de la province et
le ministre annoncent que la commission des affaires municipales va
siéger sur cette question à la suite de la motion qui avait
été agréée des deux côtés de la
Chambre. Je commençais à désespérer de l'inaction
du gouvernement dans ce domaine-là. Le ministre et le Secrétaire
de la province me rassurent.
M. LUSSIER: Vous pensez que c'est votre devoir de dire cela, au cours de
la discussion des crédits?
M. C HOQUETTE : Non, mais je laisse ce sujet de côté, vu
que vous l'avez abordé. Mais pour continuer la discussion que j'avais
avec vous, je suis d'accord qu'un gouvernement, dans le domaine de
l'habitation, doit compter sur l'effort des corps intermédiaires pour
promouvoir l'habitation. Je suis pleinement d'accord pour dire que ces corps
intermédiaires qui représentent des groupes sociaux importants
ont un rôle réel à jouer dans le domaine de
l'habitation.
Personnellement, je déplore que les princi-
pales centrales syndicales ou même les principaux syndicats comme
les syndicats qui font partie de la CSN ou de la FTQ ou enfin d'autres
centrales syndicales, ne semblent pas prendre un intérêt assez vif
dans ce domaine de l'habitation. Ils font des déclarations pour leurs
membres. Ils représentent leurs membres auprès des patrons, et
c'est certainement une part très importante de leur rôle. Mais je
me demande si la Société d'habitation ne pourrait pas tenter plus
activement d'intéresser les grandes centrales syndicales dans la
promotion du logement. On devrait véritablement entreprendre des
démarches pressantes auprès de ces fédérations, de
façon qu'elles fassent un effort sur le plan du logement avec,
évidemment, le concours financier de la Société
d'habitation.
Maintenant, le ministre a mentionné, au cours de son
intervention, le fait qu'il y a des réformes à apporter dans nos
institutions et que l'Ontario Housing Corporation cherchait d'autres formules
pour se mettre à la page dans le domaine de l'habitation. Je n'ai pas
entendu dire que l'Ontario Housing Corporation avait l'intention d'abandonner
la construction de logements elle-même. Ce qu'elle fait, elle a recours
aux services de « developers » c'est-à-dire de gens qui sont
à la fois ingénieurs, constructeurs, architectes, paysagistes,
urbanistes et elle donne cet ensemble de services î l'Ontario Housing
Corporation moyennant un prix forfaitaire après que des soumissions ont
été demandées. C'est dans ce sens-là que l'Ontario
Housing Corporation réussit à simplifier son administration, je
pense.
M. LUSSIER: Elle reste quand même propriétaire.
M. CHOQUETTE: Justement.
M. LUSSIER; Cela est le système que nous préconisons
actuellement auprès des municipalités, des organismes sans but
lucratif, le système qu'on appelle de propositions de
développement. Mais quand même, l'Ontario Housing Corporation
demeure propriétaire et c'est elle qui administre ses
bâtisses.
M. CHOQUETTE: Exactement.
M. LUSSIER: Et nous, nous conseillons fortement aux organismes sans but
lucratif de se servir de ce procédé-là.
M. CHOQUETTE: De cette formule.
M. LUSSIER: Et lorsque vous parlez de quel- le façon nous faisons
participer plus les centrales syndicales à ce problème de
l'habitation, vous êtes sans doute au courant que nous avons formé
deux comités, un sur l'échelle des loyers et un autre groupe de
travail pour la revision de la Loi de la Société d'habitation du
Québec. Nous avons invité des gens de la CSN, de la FTQ, du
comité de citoyens à en faire partie et nous avons pensé
que c'était une des façons de les faire participer de plus en
plus à la solution de ces problèmes de l'habitation.
Est-ce que, dans votre esprit, on doit aller de l'avant encore plus et
demander à ces centrales syndicales de participer d'autre façon,
disons financièrement, ou encore d'une autre manière à
cette affaire de l'habitation?
M. CHOQUETTE: J'en suis persuadé. Puisque vous me posez la
question, je trouve que le syndicalisme, quand il ne joue qu'un rôle
revendicateur dans la société, ne joue pas pleinement le
rôle qui lui appartient. Je trouve que quand notre syndicalisme
québécois, en plus de jouer son rôle revendicateur,
considérera sa tâche sur le plan social d'une façon plus
étendue, de façon à assurer ou contribuer à assurer
des facilités sur le plan du logement, sur le plan de la santé,
à ce moment-là, nous aurons un syndicalisme qui aura atteint sa
pleine maturité.
M. LUSSIER: Participer financièrement aussi.
M. CHOQUETTE: Et participer financièrement aux
études...
M. LUSSIER: Aux comités, aux groupes de travail.
M. CHOQUETTE: Exactement.
M. LUSSIER: Mais participer financièrement aussi.
M. CHOQUETTE: Exactement. Evidemment avec le concours financier de la
Société d'habitation du Québec parce que les fonds que
vous avez à votre disposition doivent servir justement pour ces
corps...
M. LUSSIER: Quand même, l'organisme sans but lucratif ou autre,
quand il veut faire de l'habitation, doit lui-même mettre un certain
montant d'argent pour faire partir...
M. CHOQUETTE: Justement.
M. LUSSIER: ... ou commencer à rouler le mécanisme.
M. CHOQUETTE: Justement, il y a une part initiale à être
versée par cet organisme sans but lucratif.
M. LUSSIER: Jusque la, autrement dit...
M. CHOQUETTE: Mais qui? Je le demande au ministre et Je pense que la
réponse est assez facile à donner, il partagera mon avis. Les
syndicats, les fédérations ont souvent les moyens de faire cette
contribution initiale, ils auraient à Jouer un rôle assez
formidable dans ce do-maine-là et J'inciterais le ministre et ses
collaborateurs à la société, M. Dion, M. Bernler et tous
ceux que Je connais tris bien, à véritablement essayer de leur
vendre ce programme-là.
M. PAUL: D'ailleurs dans sa motion le député d'Outremont
avait aussi longuement dialogué sur le même sujet et les
mêmes suggestions que lorsqu'il avait fait appel a la contribution
possible des grandes centrales syndicales pour promouvoir la construction dans
le Québec.
M. CHOQUETTE: Oui, J'en avals parlé à ce moment-là.
Maintenant, ceci n'élimine pas non plus Je reviens sur ce
sujet-là sans prendre trop de temps de la commission la fonction
qui s'avère de plus en plus nécessaire de la part de la
Société d'habitation du Québec elle-même, de faire
de la construction d'habitations à prix modique.
Parce que les chiffres que vous nous avez cités indiquent que,
dans le logement à prix modique, il va y avoir un retard par rapport aux
initiatives dans d'autres domaines. Je parle surtout de la construction pour
les vieillards et les étudiants.
M. LUSSIER: Je ne saisis pas bien la question.
M. CHOQUETTE: Cest-à-dire que J'ai l'impression que, s'il n'y a
pas une initiative immédiate de la Société d'habitation du
Québec, dans le domaine du logement à prix modique pour famille
nombreuse et à faible revenu, qu'à un moment donné le
programme ou le rôle de la Société d'habitation va
être déséquilibré en faveur du logement pour
vieillards, pour étudiants, où, évidemment, il y a des
retards à rattraper, c'est clair. Nous étions très en
retard, au Québec, dans ce domaine-là, tout le monde le sait.
Alors, Je soumets que le ministre devrait étudier très
sérieusement la possibilité de faire amender sa loi pour
permettre à la société de construire elle-même.
M. LUSSIER: C'est quelque chose dont vous nous parlez souvent. Mais on
peut dire, Je vais ajouter simplement ceci pour continuer sur le même
sujet, qu'on sent, de la part des centrales syndicales et de la part des corps
intermédiaires, depuis quelque temps, un intérêt accru. On
sent que ces gens-là ont admis qu'ils avaient une responsabilité.
Je pense bien que c'est avec l'avènement de la Société
d'habitation et de cette loi que les gens, maintenant, trouvent un
interlocuteur de plus en plus valable et qu'avec les informations que ces
gens-là ont reçues, et la façon avec laquelle on les
accepte et on les traite a la société et au ministère, les
gens s'intéressent de plus en plus et cet intérêt nous
semble aller en s'accroissant. Les interventions, comme M. le
député fait actuellement, je pense que c'est une excellente
affaire et ça va aider ce mouvement-là à s'amplifier.
M. CHOQUETTE: M. le Ministre, si mon collègue de Laval me le
permet, j'ai seulement un autre sujet à aborder.
M. LUSSIER: Est-ce que c'est rendu que c'est votre chef?
M. CHOQUETTE: Non, non, mais c'est parce que je sais qu'il est impatient
de parler d'un autre sujet.
M. LAVOIE (Laval): Moi, je me dis: Ils ne font rien, ils n'ont pas
d'argent. Cela ne sert à rien de parler sur de beaux principes. Ils
n'ont pas d'argent.
M. LUSSIER: Là, vous allez discuter entre vous, et quand vous
aurez fini...
M. LAVOIE: Le gouvernement n'a pas d'argent pour faire de l'habitation,
c'est bien simple.
M. CHOQUETTE: Non, c'est justement ce à quoi je veux arriver.
Est-ce que le ministre peut nous dire, et je pense que M. Dion peut lui passer
les renseignements, combien jusqu'à présent, l'Ontario Housing
Corporation a reçu du gouvernement fédéral et combien le
gouvernement du Québec a reçu du gouvernement
fédéral? Je voudrais que l'on fasse la comparaison.
Evidemment, je sais que l'Ontario est partie, dans ce domaine-là,
avant nous. Mais est-
ce qu'il n'y aurait pas moyen d'exercer des pressions sur Ottawa pour
récupérer au prorata de ce que l'Ontario a reçu dans ce
domaine-là?
M. LUSSIER: Dans les négociations, c'est ce que l'on fait, c'est
de cet argument-là qu'on se sert amplement.
M. CHOQUETTE: Mais pouvez-vous me dire quelle est la différence
entre les chiffres reçus du gouvernement fédéral par
l'Ontario et par le Québec?
M. LUSSIER: Là, cela va condamner beaucoup plus votre
gouvernement que le nôtre.
M. CHOQUETTE: Le ministre fait des drôleries qui ne sont pas
drôles.
M. LUSSIER: On me dit que l'Ontario s'occupe depuis 20 ans d'habitation
au niveau provincial et nous que depuis 1967... Pour nous le rabais provincial
de l'habitation existe depuis 1948. Mais, là, vous voulez avoir des
chiffres beaucoup plus précis que ça. Enfin, combien l'Ontario a
investi dans l'habitation...
M. CHOQUETTE: A reçu.
M. LUSSIER: A reçu du fédéral. Je ne peux pas vous
donner le renseignement. Nous n'avons pas apporté les volumes, nous
n'avons pas transporté les archives ici. Demain, si vous tenez à
ce renseignement-là, on pourrait vous le donner.
M. CHOQUETTE: Mais, vous n'avez pas, enfin, un ordre de grandeur
à nous donner parce que si vous dites que vous utilisez cet
argument-là dans les négociations, vous devez quand même
savoir combien l'Ontario a reçu.
M. LUSSIER: On me dit qu'il existerait en Ontario 20,000 unités
de logement, soit construites ou en voie de construction pour des personnes
à revenu moyen ou à faible revenu.
UNE VOIX:. Combien y en a-t-il dans le Québec?
M. LUSSIER: On me dit qu'il doit exister à peu près une
dizaine de mille d'unités, mais que cela a été bâti
soit par la Société centrale d'hypothèques
elle-même, soit par des...
M. CHOQUETTE: Cela ne répond pas à la question que je vous
al posée, initialement, c'est-à-dire la différence entre
ce que l'Ontario avait reçu et ce que nous avons reçu.
M. LUSSIER: Monsieur, il faudrait faire des calculs, nous ne pouvons pas
vous donner cela comme cela. Nous ne sommes pas capables de vous donner un
chiffre.
M. CHOQUETTE: Si vous nous dites: II y a eu un argument dans les
négociations, vous devez quand même savoir combien l'Ontario a
reçu, c'est fondamental.
M. LUSSIER: Nous ne pouvons pas vous donner des chiffres à peu
près comme cela, simplement pour satisfaire votre curiosité et
d'autres fins peut-être.
M. CHOQUETTE: Ecoutez, J'ai le droit de satisfaire ma curiosité,
premièrement, comme député, et deuxièmement...
M. LUSSIER: Nous vous disons que nous ne pouvons pas vous donner la
réponse à une question comme cela. Ici, nous avons des chiffres
pour 1968, mais là, vous demandez l'addition des vingt dernières
années de l'Ontario et du Québec. Si vous y tenez absolument,
demain, nous pourrons vous avoir cette réponse.
M. CHOQUETTE: J'aimerais cela avoir le renseignement, mais, de toute
façon, pour le moment, Je crois que c'est un point...
M. LUSSIER: Nous sommes en train de discuter les crédits de 68/69
de la province de Québec.
M. CHOQUETTE: Je le sais. Mais pour le moment, Je crois que c'est une
raison pour le gouvernement du Québec de tenter d'obtenir le plus de
fonds possible du gouvernement fédéral pour rattraper notre
retard dans le domaine de l'habitation.
M. LAVOIE (Laval): M. le Président, pour 68/69, Je ne parlerai
pas de vingt ans en arrière, dans les projets acceptés, et tout,
en construction si vous voulez, combien y a-t-il eu de millions de dollars
d'investis pour les familles à revenu modique, les personnes
âgées, l'enfance exceptionnelle, municipalités,
étudiants et tout, combien de projets ont été mis sur pied
et de quel montant engagé?
M. LUSSIER: Ce sont 82 projets approuvés pour $68 millions de
travaux en chantier...
M. LAVOIE (Laval): Engagés?
M. LUSSIER: En chantier, et il y a pour $16 millions de comptes
payés actuellement...
M. LAVOIE (Laval): Sur $ 68 millions en chantier, quelle est la part de
la Société centrale d'hypothèques, de la
Société d'habitation du Québec et des corporations sans
but lucratif?
M. LUSSIER: Ce sont $64 millions de la SHQ.
M. LAVOIE (Laval): La société centrale
d'hypothèques.
M. LUSSIER: SHQ, c'est la Société d'habitation du
Québec, $64 millions, dont $58 millions viennent d'un prêt de la
Société centrale d'hypothèques, à 6 7/8%.
M. LAVOIE (Laval): $58 millions, cela veut dire que la part de la
province est de $6 millions?
M. LUSSIER: Pour tous les projets dont nous venons de discuter? Oui.
M. LAVOIE (Laval): J'imagine que la part des municipalités et
autres corporations est de $4 millions.
M. LUSSIER: Elle est à peine de $1,200,000.
M. LAVOIE (Laval): Vous me dites qu'il y a $68 millions...
M. LUSSIER: Mais, on revient toujours a la même discussion qu'on
avait hier, c'est que les sommes qui nous viennent en prêt du
fédéral et que vous ne considérez pas comme des sommes qui
sont perçues en taxes Ici, s'en vont au fédéral.
M. LAVOIE (Laval): On ne parle pas de problèmes constitutionnels,
je veux savoir ce qui vient, je veux connaître la part du Québec,
c'est bien simple.
M. LUSSIER: Ce n'est pas un problème constitutionnel,
excepté que...
M. LAVOIE (Laval): On a l'Ontario, ici...
M. BOURASSA: On a l'Ontario Housing Corporation.
M. LUSSIER: Bien, oui.
M. LAVOIE (Laval): Ces $6 millions de la province...
M. LUSSIER: Le gouvernement de l'Union Nationale a été
obligé de prendre le fanion où d'autres l'avaient laissé
et on est parti avec cela. Si le fanion avait été rendu plus
loin, nous aurions fait un bout.
M. CHOQUETTE : Le fanion que nous avons pris en 1960 n'était pas
rendu loin!
M. LUSSIER: Nous aurions avancé beaucoup plus loin. On trouve a
redire d'où on nous a laissé le problème. Si de 1960
à 1966, on avait fait beaucoup plus pour l'habitation et si on avait
posé des gestes concrets et si on avait formé cette
Société d'habitation du Québec, aujourd'hui, en 1969, on
serait rendu beaucoup plus loin. En Ontario, cela fait vingt ans qu'elle
fonctionne. Pour une première année d'activité de la
Société d'habitation du Québec...
M. BOURASSA: On regarde l'avenir.
M. LUSSIER: ... c'est assez formidable, et l'avenir,- avec les sommes
qu'elle est en train d'engager, et de la façon dont c'est
administré.
M. LAVOIE (Laval): Vous n'engagez pas grand-chose!
M. LUSSIER: C'est votre opinion, M. le député. J'en ai une
tout autre.
M. LAVOIE (Laval): Vous avez $6 millions de la province, en 68/69, vous
avez $68 millions en chantier; la part de la Société d'habitation
du Québec est de $6 millions.
M. LUSSIER: Dans ces cas-là.
M. LAVOIE (Laval): Combien y a-t-il eu de versé en 68/69 à
même ces $6 millions? Il y a eu $16 millions de versés sur les $68
millions du total. Sur les $6 millions du provincial, combien y a-t-il eu de
versé?
M. LUSSIER: Nous allons vous dire ça. Il y a eu $16 millions de
réclamations versés jusqu'à maintenant.
M. LAVOIE (Laval): La proportion de la Société centrale
d'hypothèques est de 58/64. La part de la Société
d'habitation du Québec est d'environ $60 millions. De ce montant elle
va
chercher à Ottawa $58 millions, ce qui fait 58/64e.
M. LUSSIER: Oui, M. le notaire.
M. LAVOIE (Laval): Bon, ce qui fait 10%. Et vous avez versé,
jusqu'à maintenant, $16 millions sur tout le projet global. Est-ce qu'on
garde la même proportion des 10% qui viennent des coffres
provinciaux?
M. LUSSIER: Même proportion.
M. LAVOIE (Laval): Même proportion. Cela veut dire que l'effort du
Québec, en 68/69, des fonds provinciaux est de $600,000. Cela est votre
effort.
M. BOURASSA: C'est $1,600,000.
M. LAVOIE (Laval): C'est $600,000 soit 10% de $6 millions.
M. BOURASSA: Ah, oui! Je pensais que c'étaient $16 millions.
M. LUSSIER: Cela a été réclamé, il y a des
montants engagés.
M. LAVOIE (Laval): Bon! Pour 69/70, maintenant, qu'est-ce que vous aurez
en chantier?
M. LUSSIER: En chantier? De l'habitation?
M. LAVOIE (Laval): Quel est votre programme pour 69/70?
M. LUSSIER: C'est $200 millions en habitation et $50 millions en
rénovation.
M. BOURASSA : Combien du fédéral là-dessus?
M. LAVOIE (Laval): Quelle est la part de ce qui va venir?
M. LUSSIER: C'est toujours dans la même proportion... les
ententes...
UNE VOIX: Quatre-vingt-sept...
M. LAVOIE (Laval): Je veux savoir où ils les prendront, ces $250
millions. Vous avez $200 millions d'habitation où vous devez fournir,
à même les coffres provinciaux, 10%, grosso modo, 10%...
M. LUSSIER: Ce sont des prêts.
M. LAVOIE (Laval): Oui, mais pour compléter les prêts, les
coffres provinciaux doivent fournir 10%, ce qui fait $20 millions. Et dans la
rénovation...
M. LUSSIER: C'est grosso modo cela.
M. LAVOIE (Laval): Eh bien, c'est pas mal juste. Je pense que vos
officiers l'acceptent. C'est $20 millions. Et en rénovation, c'est un
minimum de 25%. C'est plus que cela même.
M. LUSSIER: La rénovation, le programme que nous vous avons
donné, c'est sur cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): Non mais les...
M. LUSSIER: Oui, la part, nous vous l'avons dit...
M. LAVOIE (Laval): En 69/70, c'est 25% de $50 millions, ce qui fait
$12.5 millions. Cela veut dire que les coffres...
M. LUSSIER: Nous avons tout le temps affirmé que la
rénovation, quand on mentionne des montants, comme les $50 millions, ce
sont des montants qui sont engagés et qui seront déboursés
sur 5 ans.
M. LAVOIE (Laval): On recule. Hier, vous aviez plus que cela. Hier, vous
aviez sur 5 ans, $146 millions. Nous sommes rendus aujourd'hui à $50
millions sur 5 ans.
M. LUSSIER: Attendez une minute, là. Vous êtes dans la
rénovation, c'est parce que vous passez de l'habitation à la
rénovation.
M. LAVOIE (Laval): C'est à la suite d'une question, M. le
Ministre, que je vous ai posée. Vous dites que cette année il y
aura $250 millions.
M. LUSSIER: Oui.
M. LAVOIE (Laval): Ce sont vos paroles qu'il y aura $200 millions dans
l'habitation et $50 millions dans la rénovation.
M. LUSSIER: Des engagements. M. LAVOIE (Laval): Pour 69/70?
M. LUSSIER: Des engagements de l'ordre de $250 millions.
M. LAVOIE (Laval): Moi, je vous dis que la
part minimale qui viendra du coffre provincial est de $32.5
millions.
M. LUSSIER: L'engagement de cinq ans. Est-ce que vous parlez des
déboursés de cette année?
M. LAVOIE (Laval): De 69/70, je ne vous parle pas de cinq ans.
M. LUSSIER: Ecoutez bien!
M. LAVOIE (Laval): Qu'est-ce qui sera en chantier cette
année?
M. LUSSIER: Quand on parle de rénovation... M. LAVOIE (Laval):
Vous dites $50 millions.
M. LUSSIER: Nous engageons $50 millions. Ces sommes peuvent être
engagées cette année, mais les programmes de rénovation,
c'est sur une période de cinq ans.
M. LAVOIE (Laval): Hier, pour cinq ans, vous nous avez dit $146
millions. Et je vous ai demandé pour 69/70, vous dites $50 millions
à la rénovation.
M. LUSSIER: C'est cumulatif quand vous mentionnez ce dernier chiffre.
C'est cumulatif. Cette année, en rénovation, il y aura $50
millions d'engagés. L'année qui vient de s'écouler, il y
avait eu d'autres engagements. Et ces engagements aussi de 68/69...
M. LAVOIE (Laval): Je n'ai pas hâte de voir la cinquième
année parce que vous allez en avoir un paquet à payer en
cinquième année si vous reportez tout à la
cinquième année.
M. LUSSIER: Nous ne reportons pas tout à la même
année. Cette année, sur les $50 millions d'engagements, nous
prévoyons en débourser $16 millions, cette année...
M. LAVOIE (Laval): En 69/70? M. LUSSIER: Oui.
M. LAVOIE (Laval): C'est $16 millions. Et les $200 millions d'habitation
que vous engagez cette année, combien y en aura-t-il de
déboursés?
M. LUSSIER: Sur?
M. LAVOIE (Laval): Les $200 millions d'habitation.
M. LUSSIER: C'est $130 millions pour l'habitation de
déboursés au cours de l'année fiscale.
M. LAVOIE (Laval): Déboursés 69/70. La part des coffres
provinciaux est de 10%, $13 millions.
M. LUSSIER: Recommencez vos calculs, c'est dans les mêmes
proportions que nous avons tout le temps prises.
UNE VOIX: Etait-ce prévu dans les prévisions?
M. LUSSIER: C'est prévu et dans le budget ordinaire, et dans le
budget spécial extraordinaire de $100 millions. Tel qu'imprimé,
c'est $250 millions.
M. BOURASSA; C'est un autre truc de diviser les dépenses
extrabudgétaires du budget, mais nous n'en parlerons pas.
M. LAVOIE (Laval): Maintenant je reviens à ce que vous nous avez
donné hier, M. le Ministre, parce qu'on n'est pas tellement plus
avancé dans vos réponses, de toute façon. Vous nous ayez
dit hier, vous nous avez donné...
M. LUSSIER: Ne posez plus de questions si cela ne vous avance pas.
M. LAVOIE (Laval): Nous allons essayer d'avancer quand même.
Vous nous avez dit hier que vous aviez $146 millions d'ici les cinq
prochaines années pour la rénovation urbaine en nous donnant une
liste très impressionnante. J'en noterai quelques-unes: Longueull:
$3,300,000; Lachute: $531,000, etc. Mais mol, je vous dis, M. le Ministre,
à la suite de votre exposé d'hier et vous avez bien
spécifié que cette liste de $146 millions était pour
être décidée, approuvée dans les prochaines
semaines, ce sont vos paroles.
M. BOURASSA: Dans les prochaines semaines. C'est important,
ça!
M. LUSSIER: Des demandes sont en voie d'être approuvées ces
jours-ci. Un certain nombre vont être approuvées au cours de
l'année.
M. LAVOIE (Laval): Dans les listes, dans la première liste,
hier...
M. LUSSIER: Dites ce que vous voulez dire et laissez-moi dire ce que je
dis.
M. LAVOIE (Laval): Vous m'avez donné deux listes distinctes. La
première liste où il y a priorité j'imagine que
c'est pour les prochaines semaines ou les prochains mois indique des
places comme Thetford Mines, $7 millions; Longueuil, $7 millions; Windsor,
$5,900,000. D'après les principes de base que vous avez établis
hier, la Société centrale d'hypothèques et de logement
paie 50% en subventions, les autorités provinciales 25% en subventions,
les municipalités paient les autres 25% que vous aurez
l'amabilité de leur prêter pour quinze ans. C'est ce que vous avez
dit hier. Corrigez-moi si mon exposé est erroné. Je vous dis que
c'est irréalisable. Je vais vous dire pourquoi, et vous me
répondrez, M. le Ministre.
Quand je vois, entre autres, la ville de Thetford-Mines qui a un projet
vous me dites qu'il va être approuvé dans les prochaines
semaines de $7 millions...
M. LUSSIER: Je veux signaler tout simplement que vous parlez de
rénovation.
M. LAVOIE (Laval): De rénovation. Pas de construction. $7
millions...
M. LUSSIER: On peut facilement passer de l'un à l'autre, mais il
y a des différentes énormes.
M. LAVOIE (Laval): La poudre aux yeux de la population, ça va,
mais ici je crois bien que c'est la réalité brutale.
Thetford-Mines, $7 millions de rénovation. L'apport
fédéral en subventions, Société centrale,
$3,500,000. 50%. La Société d'habitation du Québec, en
subventions, 25 %; ça fait $1,750,000. Cela veut dire que si la ville de
Thetford-Mines veut mener à bien le programme de rénovation
qu'elle vous a soumis en bonne et due forme, elle devra assumer elle-même
$1,750,000. J'imagine qu'elle l'a difficilement. Vous avez terminé en
nous disant que, dans votre grande générosité, vous allez
lui prêter pour une période de quinze ans à 6 7/8%.
L'amortissement d'un emprunt de quinze ans à 6 7/8%
représente facilement 12% par année, capital et
intérêts. Cela veut dire que la ville de Thetford-Mines devra vous
rembourser son emprunt à 12% de $1,750,000; cela fait $215,000 par
année. D'après les statistiques des Affaires municipales le
budget de la ville de Thetford-Mines est de $1,500,000 sans compter...
M. LUSSIER: Ce n'est pas un bon exemple. C'est un mauvais exemple.
M. LAVOIE (Laval): Je n'ai pas terminé.
M. BOURASSA: On en a quatorze autres.
M. LAVOIE (Laval): Je n'ai pas terminé. Sans compter qu'en
procédant à la rénovation des constructions sont
démolies. L'évaluation et les revenus de la ville diminuent en
proportion de ce qui est rasé ou démoli. Comment voulez-vous que
la ville de Thetford-Mines puisse procéder à ce programme que
vous vous proposez de réaliser, lorsqu'elle devra assumer $215,000
d'obligations par année pendant quinze ans?
M. BOURASSA: Vous disiez: 25% de son budget?
M. LAVOIE (Laval): 15% de son budget sur un budget de $1,500,000. J'ai
un autre exemple. Je vais vous en donner seulement deux.
M. LUSSIER: Je puis répondre à celui-là.
M. LAVOIE (Laval): ... que ça va être rebâti
après et qu'il y aura d'autres revenus?
M. LUSSIER: Est-ce vous qui faites la question et la réponse?
M. LAVOIE (Laval): Oui, au cas où vous m'apporteriez cette
réponse-là.
M. BOURASSA: On va écouter le ministre, on a hâte d'avoir
sa réponse!
M. LAVOIE (Laval): J»ai l'exemple de la ville de Sainte-Agathe,
deuxième exemple...
M. LUSSIER: Une minute.
M. LAVOIE (Laval): Vous répondrez in extenso après.
M. LUSSIER: Non, je réponds tout de suite. M. LAVOIE (Laval):
Sainte-Agathe, c'est... M. LUSSIER: J'ai la parole, M. le Président.
M. LAVOIE (Laval): Je vais vous donner cet exemple, vous
répondrez aux deux exemples.
M. LUSSIER: Que faites-vous là?
M. LAVOIE (Laval): Vous répondrez aux deux. Sainte-Agathe...
M. LE PRESIDENT: Le ministre a toujours le droit de parole.
M. LAVOIE (Laval): Bon, allez-y.
M. LUSSIER: Pour Thetford-Mines, il existe c'est un cas
spécial une entente avec les propriétaires de la mine, les
responsables de cette mine vont payer plus de $1 million. Pour la ville, la
part municipale sera...
M. BOURASSA: ... assumée par la compagnie? Y a-t-il une entente
de signée?
M. LUSSIER: Nous avons en main, actuellement, pour Thetford Mines, une
entente écrite entre la ville et la compagnie.
M. BOURASSA; Comme quoi la compagnie va assumer la part de la ville
jusqu'à proportion de...
M. LUSSIER: Mais, nous avons en main toutes ces demandes et il ne reste
plus qu'à la Société d'habitation de prendre la
décision finale. Troisièmement, toujours avant qu'un programme de
rénovation soit accepté, la commission municipale doit se
prononcer si les finances de cette ville peuvent lui permettre de s'engager
dans un tel programme.
M. LAVOIE (Laval): J'ai un autre exemple qui est une réponse.
M. BOURASSA: Il y en a 15 exemples.
M. LAVOIE (Laval): Je ne sais pas s'il y a une mine à
Sainte-Agathe...
M. LUSSIER: Maintenant, passons à Sainte-Agathe.
M. LAVOIE (Laval): A Sainte-Agathe, vous avez un projet de
$6,300,000...
M. BOURASSA: Les hôteliers...
M. LAVOIE (Laval): ... de rénovation, la part
fédérale, $3,150,000, provinciale, $1,600,000. En tout cas, si
Sainte-Agathe veut emprunter de la Société d'habitation
$1,500,000, qui est sa part, l'annuité est à peu près de
$180,000. La ville de Sainte-Agathe est-elle prête à assumer ses
25%, sur un budget, d'après les statistiques du ministère des
Affaires municipales, un budget total de $735,000? Ce qui fait 25% de son
budget.
J'attends une réponse. Comment la ville de Sainte-Agathe
peut-elle entreprendre un tel projet de rénovation urbaine?
M. LUSSIER: C'est un projet qui est à l'état de
négociation avec la Société d'habitation du Québec.
Il n'y a aucune décision de prise, actuellement. Ceci fait l'objet
d'examens, en plus de la société et de la commission des affaires
municipales aussi, pour voir de quelle façon et jusqu'à quel
montant en réalité, cette municipalité peut s'engager en
rénovation urbaine.
M. LAVOIE (Laval): Si vous faites des grandes déclarations, vous
savez... $143 millions, d'ici 5 ans de rénovation urbaine, je vous dis
qu'il n'y a pas cinq projets sérieux qui vont se réaliser.
M. LUSSIER: Vous avez appris cela de quelqu'un?
M. LAVOIE (Laval): De qui? De M. Johnson?
M. LUSSIER: Non, non.
M. LAVOIE (Laval): De qui?
M. LUSSIER: Cela fait longtemps que je lis la Presse.
M. LAVOIE (Laval): Vos déclarations... La poudre aux yeux,
ça va faire...
M. BOURASSA: Non, mais nous avons plusieurs exemples comme cela. On
parlait de Saint-Jérôme hier...
M. LAVOIE (Laval): Le maire est ici.
M. BOURASSA: Le maire lui-même, le député de
Saint-Jérôme a fait la grimace hier quand on a mentionné ce
que cela lui coûterait de plus...
M. LUSSIER: Il est capable de vous en faire d'autres aussi.
M. MURRAY: J'ai tenté de rejoindre mon directeur de service pour
vous donner des détails, malheureusement il est absent...
M. BOURASSA: Ah, oui! Cela adonnait bien. Ce ne sera pas long...
M. MURRAY: Ne soyez pas inquiets pour Saint-Jérôme, on est
à la veille d'annexer Laval.
M. LAVOIE (Laval): Vous prenez vos vacances seulement au mois
d'août.
M. BOURASSA: Cinq ou dix minutes quant à
moi au plus. Mais le ministre réalise que son affaire est quand
même hypothétique. Il va falloir que la commission municipale
examine et il va falloir que la municipalité accepte de s'ajouter une
taxe additionnelle. Parce qu'il faudra qu'elle finance cela d'une façon
ou d'une autre. Ce sont quand même des sommes importantes d'après
les calculs qui ont été faits par le député de
Laval. Mais la question qui m'intéresse, ce sont surtout les sommes que
l'on pourrait récupérer du gouvernement central et qu'on n'a pas
récupérées. Hier, le ministre m'a dit qu'il y avait $4
millions, si je comprends bien, que nous aurions pu aller
récupérer du gouvernement central et que nous n'avons pas
récupérés.
Hier, le ministre m'a dit qu'il y avait $4 millions, si je comprends
bien, qu'on aurait pu aller chercher en 68/69, mais qu'onnel'apas fait parce
qu'il y avait le rodage d'une société qui commence. Il y avait
$35 millions de prêt.
M. LUSSIER: Nous irons les chercher cette année.
M. BOURASSA: Mais le ministre m'a dit, par ailleurs, qu'il n'y avait pas
d'entente écrite là-dessus, qu'on présumait que ce qu'il
n'avait pas été cherché en 68/69...
M. LUSSIER: On s'entend très bien avec le
fédéral.
M. BOURASSA: Il n'y a pas d'entente écrite là-dessus. Sur
quoi fondez-vous votre présomption? Sur des conversations verbales ou
quoi? C 'est laborieux n'est-ce pas?
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas laborieux. Vous savez qu'il y a de
très bonnes relations entre la Société...
M. BOURASSA: Laissez faire les relations.
M. LUSSIER: C'est important, les relations. Cela peut vous faire du
bien.
M. BOURASSA: Le ministre pose une question précise. Nous ne
voulons pas retarder, tout le monde a chaud, le président n'arrête
pas de s'essuyer le front.
M. LUSSIER: Je vous dis que le maillet se fait aller.
M. BOURASSA: Le ministre ne peut pas me répondre. Il n'y a pas
d'entente prévue. On présume...
M. LUSSIER: II y a des ententes de directeurs, il y a des façons
de procéder...
M. BOURASSA: La société ne peut pas compter cela comme...
Ce n'est pas un compte à payer quoi.
M.LUSSIER: Non.
M. BOURASSA: D'accord. On présume que le fédéral va
nous le donner parce qu'on n'a pas pu l'utiliser durant la première
année et je le souhaite au gouvernement de tout coeur.
M. LUSSIER: Cela fait vingt ans que l'Ontario est en avant de nous.
M. BOURASSA: Si nous avions le temps, nous regarderions ce qu'ils ont
fait, mais nous souhaitons de tout coeur de pouvoir l'avoir, mais il reste que
ce n'est pas sûr. Donc, nous avons perdu, parce que nous n'avons pas
commencé assez rapidement, l'an dernier, $30 millions et $35 millions.
Est-ce qu'en 69/70 nous réussirons? Combien y a-t-il de disponible par
le fédéral? La même chose à peu près.
M. LUSSIER: Actuellement, nous vous avons donné la réponse
hier, à la question précise que vous posez, nous les aurions. Les
ententes ne sont pas encore...
M. BOURASSA: Mais cela va être au moins $139 millions. Cela va
être au moins la somme de l'année dernière, je suppose, qui
sera disponible.
M. LAVOIE (Laval): Je comprends que les fonds sont disponibles, mais
vous n'avez pas d'argent pour compléter les autres 10%. C'est un
gouvernement de « cassés » que nous avons.
M. BOURASSA: Mais le ministre n'a pas de réponse sur... Alors
pour 69/70, il n'y a pas...
M. LUSSIER: C'est en négociation. Les ententes ne sont pas
signées et dans l'intérêt public...
M. BOURASSA: D'accord. Alors c'est impossible de dire si
l'expérience plus ou moins satisfaisante de 68/69 va se
répéter en 69/70. Mais je suppose que la Société
d'habitation fera tout ce qu'elle peut pour utiliser les sommes à
plein.
M. LUSSIER: Vous me poserez les questions à cette époque,
l'année prochaine.
M. BOURASSA: Non, non, Je compte...
M. LUSSIER: Est-ce qu'on peut vous dire ce que la Société
centrale d'hypothèques pense de la Société d'habitation du
Québec ? C'est une expérience excellente. La première
année à...
M. BOURASSA: Je ne conteste pas le travail de...
M. LAVOIE (Laval): Vous avez de très bons officiers.
M. BOURASSA: ... la Société d'habitation. Je dis que le
ministre, au lieu d'engager des conseillers spéciaux à $20,000,
pourrait peut-être en donner un peu plus à la
Société d'habitation pour l'aider à remplir le programme.
Si elle manque de personnel...
M. LUSSIER: C'est entendu qu'ils vont être 146 cette
année.
M. BOURASSA: Cela veut dire quoi, ça? Ce sont des chiffres
lancés en l'air. Vous dites 146, si...
M. LUSSIER: Le ministère des Affaires municipales, il y a sept
ans ou à peu près, comptait à peu près 60...
M. BOURASSA: M. le Président, il n'y a rien qui me
déplaît plus de la part des membres du gouvernement actuel
lorsqu'ils réfèrent tout le temps au passé, les uns
à Duplessis, les autres à Taschereau, à Lomer Gouin ou
à Taillon. On va se rendre en 1820.
M. LAVOIE (Laval): Vous avez un projet dans Laval, la
Société Co-Op. Pouvez-vous me dire quel est ce projet de 300
logements, quelque chose comme ça? Pouvez-vous nous donner des
explications?
M. LUSSIER: Certainement. On n'a pas le dossier complet ici, mais je
pense que de mémoire...
M. LAVOIE (Laval): En attendant de trouver les chiffres, quelle est la
base de financement de ces logements-là? Est-ce 90% de la
Société d'habitation?
M. LUSSIER: Cest 100%
M. LAVOIE (Laval): Cest 100% de la Société d'habitation du
Québec dont 90% viennent de la Société centrale
d'hypothèques et de logement?
M. LUSSIER: C'est 90% du fédéral et 10% du provincial.
M. LAVOIE (Laval): Cest 90%.
M. LUSSIER: Dans ces cas-là, il faut bien noter que nous les
prêtons à 6 7/8%, nos 10%, comme le fédéral et que
nous, nous subventionnons notre taux d'intérêt, qui est beaucoup
plus que 6 7/8%.
M. LAVOIE (Laval): Ce qui veut dire que pour la province, pour les
10%... Est-ce que c'est la province qui emprunte directement ou la
Société d'habitation?
M. LUSSIER: La Société d'habitation.
M. LAVOIE (Laval): Qui va sur le marché?
M. LUSSIER: Non. On emprunte du ministre des Finances.
M. BOURASSA: Les accords directeurs, c'est pour combien
d'années?
M. LUSSIER: Pardon?
M. BOURASSA: Combien d'années êtes-vous tenus à 6
7/8%? Quarante ans?
M. LUSSIER: Cinquante ans.
M. BOURASSA: Vous êtes tenus à 6 7/8% pendant 50 ans.
M. LUSSIER: Oui.
M. BOURASSA: Oui, mais si ça monte à 14%?
M. LUSSIER: Cela peut baisser aussi, il paraît!
UNE VOIX: Ah!
M. BOURASSA: On a vu ça aussi cet après-midi. On a vu
ça avec le dernier emprunt de la province à la Caisse de
dépôt.
M. LUSSIER: Cela peut faire les deux.
M. LAVOIE (Laval): Cela va être bien plus en haut qu'en bas.
M. BOURASSA: Cinquante ans! M. LUSSIER: Cinquante ans.
M. LAVOIE (Laval): Cinquante ans.
M. LUSSIER: Bien oui, mais ce sont pour des habitations.
M. LAVOIE (Laval): La société Co-Op de Duberger a combien
de projets acceptés à la Société d'habitation du
Québec?
M. LUSSIER: Acceptés? On me dit cinq. M. LAVOIE (Laval): A quel
endroit?
M. LUSSIER: A Duberger, Orsainville, Neufchâtel, Alma et le projet
de Laval qui n'est pas terminé.
M. BOURASSA: Combien d'autres projets...
M. LUSSIER: II y a un projet de résidence pour étudiants
à Montréal.
M. LAVOIE (Laval): II y a cinq ou six projets d'acceptés?
M. LUSSIER: On me dit cinq. Nous allons vous donner cela très
officiellement : Duberger, Neufchâtel, Alma, Chicoutimi...
M. LAVOIE (Laval): Duberger, Neufchâtel, Aima, Chicoutimi.
M. LUSSIER: Engagements, pour 68/69. M. LAVOIE (Laval): Et 69/70?
M. LUSSIER: C'est à l'état de discussion, de
négociation et ce n'est pas d'intérêt public de les donner
actuellement.
M. LAVOIE (Laval): Je crois plutôt que c'est
d'intérêt public, M. le Président. Maintenant, s'il y avait
quatre ou cinq d'acceptés; la société Co-op, combien
a-t-elle d'autres projets à l'étude?
M. LUSSIER: On me dit Orsainville et Laval. Deux qui sont à
l'état de gestation.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce qu'il y a d'autres sociétés
coopératives?
M. LUSSIER: On peut en préparer d'autres, comme nous disions tout
à l'heure, nous ne sommes pas au courant des projets qui vont venir.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce qu'il y a d'au- tres sociétés en
dehors de la société Co-op de Québec, que je ne connais
pas d'ailleurs, qui a un certain nombre de projets acceptés comme cela?
Est-ce qu'il y a d'autres sociétés maîtresses, disons?
M. LUSSIER: C'est une société sans but lucratif. Il faut
bien noter que le prêt est fait à la société
coopérative locale, et cette société coopérative
locale est affiliée à la Co-op habitat.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce que le ministre est au courant des ententes
qui existent entre la société Co-op et les sociétés
locales?
M. LUSSIER: Laquelle des ententes qui existerait entre la Co-op locale
et...
M. LAVOIE (Laval): La société maîtresse et ces
locales?
M. LUSSIER: Les sociétés-filles? Alors, on me dit que
lorsqu'on passe un contrat avec une coopérative locale, on insiste
toujours et on exige que la société-mère, la Co-op habitat
participe au contrat, s'en rende garante et accepte de continuer les paiements
si le cas arrivait ou advenait l'échéance, que la
société coopérative locale ne remplissait pas ses
obligations.
M. LAVOIE (Laval): Mais, comment se fait-il que dans le cas de Laval,
l'acquisition du terrain qui a fait la manchette de certains journaux, a
été faite directement par la Coopérative de Québec?
Est-ce que vous entendez par là...
M. LUSSIER: Ils peuvent le faire. A cette occasion je leur ai fait une
déclaration...
M. LAVOIE (Laval): Qui n'était pas trop satisfaisante, par
contre. Est-ce que le prêt...
M. LUSSIER: Non, mais si vous l'aviez lue et analysée...
M. LAVOIE (Laval): Je l'ai ici d'ailleurs.
M. LUSSIER: Bien c'est cela, vous avez la réponse.
M. LAVOIE (Laval): Qui financera ce projet de construction à
Laval? Est-ce que le prêt sera consenti à la coopérative
ce n'est pas local dans le cas, c'est régional je crois, on m'a
dit que c'est une régionale ou est-ce une
locale, c'est secondaire à qui le prêt serait-il
consenti?
M. LUSSIER: A la coopérative locale, me dit-on ou si vous
l'appelez régionale, disons coopérative régionale. La
société même Intervient comme je vous l'ai dit tout
à l'heure de la façon dont je l'ai décrite tout à
l'heure.
M. LAVOIE (Laval): M. le Ministre, vous trouvez cela tout à fait
normal, qu'un terrain qui a été acheté $555,000 a
été revendu dans la même journée $761,000?
M. LUSSIER: Si vous avez la déclaration et les transactions; non,
je pense qu'il ne serait pas juste de laisser planer des doutes comme vous en
laissez planer en citant des chiffres de cette façon. Mais, nous n'avons
pas, nous, comme Société d'habitation du Québec, Affaires
municipales et gouvernement, de contrôle sur les transactions que la
Co-op fait. Nous avons demandé à cette occation, après la
parution de cet article, certains chiffres et nous avons examiné des
contrats et nous avons fait la déclaration que vous avez actuellement.
Il n'y a rien à l'intérieur de cette transaction à notre
avis après analyse qu'il nous incombait de faire. Il ne semble pas y
avoir de quoi fouetter un chat.
M. LAVOIE (Laval): La seule chose pour fouetter le chat, c'est que j'ai
vérifié moi-même au bureau d'enregistrement, c'est qu'il y
a eu $206,000 de profit dans la même journée.
M. LUSSIER: Ah, non!
M. LAVOIE (Laval): Le vendeur a acheté, la même
journée, devant le même notaire...
M. LUSSIER: Vous ne défendrez pas la coopérative. C'est
une transaction entre compagnies privées cela et les gens... Ils ont
fait des déclarations, ils se défendront eux-mêmes. Mais
nous, ce que nous avons analysé, je vous donnerai la conclusion dans ma
déclaration. Ce n'est pas à moi à les défendre.
M. LAVOIE (Laval): Est-ce que vous considérez que cette
coopérative est habilitée à voir elle-même aux
problèmes de logements sociaux, I loyer modique, à travers toute
la province? Je vols qu'ils ont de très belles activités à
Orsainville, Duberger, Neufchatel, Alma, Chicoutimi, Laval, Montréal.
Est-ce que la Société d'habitation du Québec a l'intention
de confier, disons 3. l'échelle de la province, le problème de
régler l'habitation sociale à la Société Co-op de
Québec.
M. LUSSIER: Ah, non! Pas uniquement avec les coopératives. Nous
faisons actuellement une expérience qui, jusqu'à maintenant, nous
semble très Intéressante, avec les coopératives dans ce
domaine. Mais ce n'est pas uniquement par les coopératives que nous
entendons pouvoir régler ce grave problème de la pénurie
des logements pour les gens qui ont des revenus moyens.
Disons aussi que le groupe de travail, de M. Hellyer, et cela a
été accepté par d'autres provinces, la
Société d'hypothèques ne pouvait pas, elle, prêter
à des coopératives. Dans le rapport de M. Hellyer, on disait que
ce serait une excellente affaire si elle pouvait prêter. Dans les
amendements, le fédéral que vous aimez tant et que vous
vénérez tellement dans ses amendements à la Loi
nationale de l'habitation vient d'y apporter un amendement de telle
façon que la Société centrale d'hypothèques pourra,
elle aussi parce que nous, nous pouvions en faire à cause des
ententes que nous avions faites et maintenant la Société
centrale d'hypothèques pourra elle-même, maintenant, à
cause des amendements apportés au fédéral tout
dernièrement, qui imitait ce que nous faisions: prêter aux
coopératives.
M. LAVOIE (Laval): Non, mais ce que je vous demande, c'est...
M. LUSSIER: Cela veut dire que c'est une des façons de
régler, et l'expérience que nous poursuivons actuellement, pour
nous, elle est tellement satisfaisante que la Société
d'hypothèques...
M. LAVOIE (Laval): Votre expérience est satisfaisante. Est-ce que
vous êtes en mesure de le dire?
M. LUSSIER: Actuellement, oui.
M. LAVOIE (Laval): Combien y a-t-il de logements...
M. LUSSIER: On ne dit pas qu'elle est concluante...
M. LAVOIE (Laval): Combien y a-t-il de logements d'occupés?
M. LUSSIER: Dans Duberger, où les logements viennent juste
d'être finis ou à peu près, tous les logements, me dit-on,
sont loués. Au début, on pensait les louer à $122.
On a réussi à diminuer le coût et c'est rendu
à $115. Ceci comprend l'électricité, les services, cela
comprend même l'éclairage à l'exté-
rieur dans les rues, etc., et même les frais de notaires.
M. TREMBLAY (Montmorency): L'électricité est comprise, M.
le Ministre?
M. LUSSIER: L'électricité extérieure, les
lampadaires.
UNE VOIX: Une dernière question... M. LUSSIER: Les taxes sont
incluses.
M. LAVOIE (Laval): Vous disiez tout à l'heure, je sais
pertinemment que les municipalités ont le droit, en vertu de la
Société d'habitation du Québec, d'occuper ce champ de
construction de logements à prix modique et tout. Y a-t-il eu une
demande? Ne croyez-vous pas qu'une ville, comme Laval, aurait pu facilement,
elle-même, occuper ce champ? Parce que j'ai toujours plus confiance aux
gens locaux pour régler les problèmes locaux.
M. LUSSIER: Cela ne l'exclut pas. La ville de Laval, si elle veut se
lancer dans l'habitation a loyer modique, elle peut se lancer quand
même.
M. LAVOIE (Laval): Elle peut peut-être bien le faire en vertu
d'une...
M. LUSSIER: L'un ne nuit pas à l'autre, un office municipal
d'habitation...
M. LAVOIE (Laval): Comme à Montréal, d'ailleurs.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LAVOIE (Laval): Mais la ville de Laval n'a fait aucune
démarche dans ce sens?
M. LUSSIER: Non. On me dit que la ville de Laval n'a fait aucune demande
actuellement.
M. LE PRESIDENT: C'est tout.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ce ne sera pas long. M. le Ministre, en fait
c'est une société d'habitation, c'est un organisme qui a un but
social, pour loger en fait les familles à revenu modique. Il arrive
ceci: C'est que le coût des loyers, le résultat final c'est qu'on
arrive encore avec des loyers qui dépassent la capacité de payer
de ces gens-là. Quand on sait que, dans la région de
Québec, par exemple, la moyenne des salaires est de ...
M. LUSSIER: Parlez-vous de l'Office municipal d'habitation ou si vous
parlez de la coopérative?
M. TREMBLAY (Montmorency): Là, je parle de la
Société d'habitation du Québec.
M. LUSSIER: Vous parlez en général? Si vous parlez en
général, vous n'avez pas raison, parce que le logement...
M. TREMBLAY (Montmorency): Quel est le coût moyen des projets que
la Société d'habitation du Québec finance? Quel est le
coût moyen du loyer?
M. LUSSIER: II y a deux types de logements. Lorsqu'on parle d'une
coopérative d'habitation, un organisme sans but lucratif, comme tel,
elle demande le loyer économique. Ce que ça lui coûte pour
fonctionner, ce que ça lui coûte par unité de logement. La
subvention n'existe qu'au niveau du financement, c'est-à-dire le
prêt qui est consenti sur cinquante ans à 6 7/8%.
L'autre façon, ce qu'une ville crée, elle peut
l'administrer elle-même, elle peut créer un Office d'habitation
municipal, qui construit des logements pouvant être subventionnés,
et les gens paient un loyer qu'ils sont capables de supporter.
Nous avons à établir définitivement une
échelle des loyers pour les logements qui sont subventionnés par
les offices municipaux d'habitation et un groupe de travail, incessamment, doit
rendre sa réponse. La différence marquée: il y a des gens
à revenus inférieurs qui peuvent se loger; disons que pour faire
une distinction, les gens qui gagnent entre $5,000 et $8,000, leur
problème d'habitation peut être réglé par une
coopérative ou un organisme sans but lucratif, c'est-à-dire du
logement qui n'est pas subventionné pour ainsi dire. Les gens qui sont
en dessous de ces revenus...
M. TREMBLAY (Montmorency): Ils ne sont pas couverts, ces
gens-là.
M. LUSSIER: Ces gens peuvent bénéficier d'un logement
convenable, mais ils ne paieront pas le prix économique, ils paieront le
prix que cela coûte, mais le déficit de cet office d'habitation
sera défrayé en partie par la municipalité et en grande
partie par la Société s'habitation du Québec.
M. TREMBLAY (Montmorency): Un exemple précis, car c'est
nécessairement dans un
but social, un père de famille qui a sept enfants, par exemple,
au salaire de $4,000 par année, quel loyer...
M. LUSSIER: Ecoutez, vous avez une façon assez drôle de
définir la Société d'habitation par un but social...
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, il y a sûrement un but...
M. LUSSIER: Un but, oui.
M. TREMBLAY (Montmorency): Parce qu'en fait pour travailler en
collaboration avec le ministère de la Famille et du Bien-Etre
social...
M. LUSSIER: Un but, mais pas le but...
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, c'est parce qu'encore une fois, je
voudrais attirer l'attention sur ceci: on parle de problèmes de
logement, on parle du problème des gens qui ne gagnent pas suffisamment.
Nous avons un programme de rénovation urbaine qui s'étend sur une
période de cinq ans. Il se produit ceci. Je regarde, par exemple,
seulement dans le secteur de Saint-Roch, vous avez dû en entendre parler,
M. le Ministre...
M. LUSSIER: Certainement...
M. TREMBLAY (Montmorency): ... le comité des citoyens de l'aire
no 10. La rénovation, c'est beau, mais on démolit et, une fois
que c'est démoli, ces gens, où vont-ils se placer? Très
souvent, ils ont des maisons qui, si elles sont parfois vétustes,
peuvent les loger; elles sont suffisamment grandes pour loger des familles
nombreuses. Mais on leur offre, par la suite, des logements nouveaux où
ils peuvent avoir 3 ou 4 pièces à leur disposition.
M. LUSSIER: Pour ce qui est du cas de l'aire numéro 10, il n'y a
aucun programme d'approuvé, il n'y a aucune modification de faite et,
selon l'article 39, la société est tenue d'approuver...
M. TREMBLAY (Montmorency): Savez-vous, c'est parce que le grand
problème...
M. LUSSIER: ... ou de rejeter le programme de rénovation de la
municipalité. Elle ne peut l'approuver que si le programme
prévoit, à sa satisfaction, que des logements convenables seront
mis à la disposition des personnes privées de logement par suite
de l'application de ce programme en égard à leurs revenus. Si
elle rejet- te, elle doit motiver sa décision et faire part a la
municipalité.
M. TREMBLAY (Montmorency): Tout à l'heure, en fait, M. le
Ministre, nous parlions de la nécessité de l'intervention de
certains cadres intermédiaires...
M. LUSSIER: C'est un problème qui n'existe pas actuellement, dans
l'aire numéro 10 que vous avez mentionnée.
M. TREMBLAY (Montmorency): ... tels que les syndicats ouvriers, par
exemple, et là je constate qu'ils devraient jouer un rôle de
promotion sociale, j'en suis convaincu. Il reste tout de même que nous
avons des organismes qu'on peut grouper effectivement et qui ne savent pas
toujours par quel bout commencer. Actuellement, la Société
d'habitation du Québec fait un travail formidable, soit dit en passant.
Elle a un personnel hautement qualifié. Tout de même, elle semble
débordée, et je me demande s'il n'y aurait pas lieu de former une
équipe spéciale au ministère en vue de fournir les
informations, les avantages aux organismes et aux groupes intermédiaires
qui voudraient s'occuper de la construction de logements à prix modique
pour les familles nombreuses.
M. LUSSIER: Nous prenons bonne note de vos suggestions.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, vous prenez bonne note, mais,
savez-vous, cela fait des années que nous parlons des problèmes
de logement, des problèmes de location. Nous avons vécu la
période de la construction unifamiliale où...
M. LUSSIER: Si le maire de Beauport veut nous soumettre un projet pour
rénovation et pour reloger ses pauvres, nous serions extrêmement
heureux de lui venir en aide.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je serais très heureux aussi.
M. LAVOIE (Laval): A la suite de l'intervention du député
de Montmorency, moi, ce qui me renverse, M. le Président, c'est que j'ai
vu les chiffres, dans la rénovation urbaine à Montréal, je
pense que c'est Huot-Saint-Martin. La première étape, est-ce
Huot-Saint-Martin à Montréal? Moi, cela me renversait, il y avait
des coûts moyens par logement de près de $20,000.
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela n'a pas de bon sens. Cela n'a pas de bon
sens.
M. LAVOIE (Laval): Je ne sais pas à quel prix il les loue, mais
dans l'entreprise privée, pur que cela soit le moindrement
rentable...
M. LUSSIER: Nous sommes heureux que vous notiez cela.
M. LAVOIE (Laval): Avez-vous quelque chose à répondre
à cela, M. le Ministre?
M. LUSSIER: Je n'en ai pas.
M. LAVOIE (Laval): Parce que c'est un des premiers...
M. LUSSIER: A mon avis, c'est beaucoup trop dispendieux pour de
l'habitation à loyer modique, ce sont des entrepreneurs...
M. LAVOIE (Laval): Oui, mais cela a été accepté par
la Société d'habitation du Québec. C'est pour cela que je
vous pose la question. Est-ce financé à 100% par la
Société d'habitation du Québec?
M. LUSSIER: C'est financé selon les normes, 95%.
M. LAVOIE (Laval): $20,000 pour des logements, dans l'entreprise
privée, il faudrait que ce soit $350 par mois.
M. TREMBLAY (Montmorency): Bien, dans l'entreprise privée, je
vous dirai qu'on loue les logements à meilleur marché qu'on les
loue...
M. LUSSIER: Cela a été négocié au
début. Nous sommes arrivés, uniquement à la fin de ce
projet; cela a été négocié, avec la
Société centrale d'hypothèques, mais nous sommes
arrivés à la fin...
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous ne répondez pas à la
question.
M. LUSSIER: A mon humble avis, $118,000 par unité de logement,
c'est trop.
M. TREMBLAY (Montmorency): Des logements à prix modique,
$18,000!
M. LUSSIER: On a fait à l'intérieur de ça, une
superstructure et du stationnement à 100%.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ce qui manque, M. le Ministre, ce sont les
logements de 5 ou 6 pièces qui peuvent loger les familles nombreuses.
C'est ça le besoin. Les propriétaires ne veulent pas accepter les
familles parce que la mode est au trois et quatre pièces. Alors, est-ce
qu'il y a des moyens? Ces gens-là qui sont dans la rue, ces familles
nombreuses. On a démoli les logements, on fait de la rénovation
urbaine, on a démoli partout...
M. LUSSIER: Le maire de Beauport, a-t-il un projet pour ces gens dans la
rue?
M. TREMBLAY (Montmorency): Monsieur, j'en ai; mais je pense que votre
loi est peut-être un peu trop compliquée et un peu difficile
d'application pour une municipalité comme la nôtre. Alors, c'est
pour cela que je demande au ministre s'il y aurait une équipe
destinée à s'occuper de ces problèmes-là.
M. LUSSIER: On a une équipe, monsieur, tout une.
M. TREMBLAY (Montmorency): Bien, vous avez une excellente équipe,
mais ils ont tous les problèmes de la province sur le dos. Ils sont peu
nombreux et ils ont trop à faire pour la province.
M. LUSSIER: Ils en ont trop à faire?
M. TREMBLAY (Montmorency): Je pense bien. Je pense qu'ils n'ont pas
assez de personnel. Ils sont 66 et c'est encore insuffisant pour ce qu'ils ont
S. faire, même avec leur bonne volonté.
M. LAVOIE (Laval): Mais à la deuxième étape
à Montréal vous êtes arrivés pas trop en retard,
mais quel sera le coût par unité?
M. LUSSIER: Il y a un projet en quatre phases. Les trois
premières phases étaient à un coût moindre que
celui-là et la quatrième arrivait au même taux que les
îlots Saint-Martin, et la société a demandé,
à plusieurs reprises, des revisions des plans pour diminuer le prix par
unité.
M. TREMBLAY (Montmorency): Nous attendons notre plan de
rénovation urbaine pour marcher bien. Evidemment, c'est assez, long,
vous avez beaucoup de plans en approbation actuellement. Nous voudrions bien
procéder...
M. LUSSIER: D'accord.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est pour
cela que je vous dis que vous manquez de personnel.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 4 est-il adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): J'attache de l'importance aux logements pour
familles nombreuses; ce sont des gens qui ont plus de cinq enfants, ils ne
peuvent pas se loger. Cela leur prendrait des cinq et six pièces, et on
leur demande $150 et $160 par mois pour les loger, et on ne veut même pas
les loger.
C'est ce que l'on fait avec la rénovation en démolissant
actuellement. On ne fait que démolir; il faut reconstruire, et cela
presse.
M. LUSSIER: Alors monsieur le maire, je suis sûr que vous allez
prendre vos responsabilités...
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, M. le Ministre, soyez-en assuré.
Je suis habitué à prendre mes responsabilités. Mais ne
vous déchargez pas des vôtres sur les épaules des
municipalités.
M. LUSSIER: Non, mais non. Nous allons participer à la
rénovation.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que tous les postes des prévisions
budgétaires des Affaires municipales sont adoptés?
M. MURRAY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je vous remercie.
(Fin de la séance: 18 h 14)