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Commission permanente des Affaires municipales
Examen du problème de logement et de la
construction
domiciliaire au Québec
Séance du 30 septembre 1969
(Dix heures trente-cinq minutes)
M. SAUVAGEAU (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! A titre de président, je voudrais
souhaiter la plus cordiale bienvenue à toutes les personnes ici
présentes. Le but de la réunion de ce matin est d'étudier
le problème du logement et de la construction domiciliaire au
Québec. Les personnes qui désireront se faire entendre voudront
bien se lever et donner leur nom pour s'identifier. Et avant que débute
la série des documents qui nous seront présentés, la
Société d'habitation du Québec aimerait présenter
des diapositives et donner des explications en ce qui a trait à son
rôle. Je crois que le président de la société
donnera les explications voulues. M. le ministre.
M. LUSSIER: Si vous nous le permettez, messieurs, au tout début
de ces auditions de la commission des Affaires municipales sur les politiques
de l'habitation qui ont trait à la loi instituant la
Société d'habitation du Québec, nous ferons un tour
d'horizon pour nous mettre dans l'ambiance, pour vous exposer d'une
façon assez brève, de la manière la plus succincte
possible les notions les plus précises possibles pour que notre
discussion s'oriente très bien et que nous nous comprenions plus
facilement.
Nous avons voulu pour l'intelligence de cet exposé du tout
début vous présenter des diapositives, de faire de
l'audio-visuel. De ce côté-ci, vous voyez déjà une
diapositive... Oui?
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre croit que c'est à lui de
déterminer d'une façon autoritaire la procédure de cette
commission? Est-ce que le ministre ne pense pas qu'il devrait suggérer
à la commission de procéder de la façon qu'elle indique
plutôt que, en quelque sorte, tenir pour acquis qu'il y a
nécessairement un accord ou un consentement de ce côté-ci
de la table?
M. LUSSIER: M. le Président...
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'ai la parole. Je pense que le
ministre va comprendre que, dans une commission comme celle-ci, nous sommes
tous égaux et que ce n'est pas au ministre de faire la loi aux membres
de la commission.
M. LUSSIER: M. le Président, au tout début, j'ai dit ceci:
Si cette commission et les membres me le permettent, nous procéderons de
cette façon. Est-ce que vous êtes...?
M. CHOQUETTE: Je n'avais pas compris cette phrase.
M. LUSSIER: Oui, je l'ai dite au début.
M. CHOQUETTE: Je suis content que le ministre la
répète.
M. LUSSIER: Avant que vous parliez et que vous fassiez un exposé
pour démontrer plus ou moins que nous procédons sans consulter
les gens, je veux vous dire tout de suite, si vous n'avez pas d'objection, que
si nous procédions de cette façon-là, c'est-à-dire
si nous exposons ce qu'est la Société, ce qu'elle fait
actuellement, cela évitera des discussions inutiles et raccourcira tout
exposé.
M. CHOQUETTE: Personnellement, je n'ai pas d'objection à la
suggestion du ministre. Je pense qu'il est tout à fait dans l'ordre que
les fonctionnaires de la Société d'habitation du Québec
exposent leur travail, la situation au niveau de la Société
d'habitation du Québec, mais, M. le Président, ne pourrions-nous
pas savoir immédiatement quelles sont les personnes et les organismes
présents qui désirent être entendus sur la question qui est
présentement devant la commission, quitte à les entendre
après l'exposé fait par M. Dion et même par le
ministre?
M. LE PRESIDENT: Les personnes qui désirent être entendues
voudraient-elles se lever et s'identifier, s'il vous plaît?
M. LAVOIE: Raymond Lavoie, représentant du Secrétariat
social de Saint-Roch Inc.M.Yvon Derose...
M. LE PRESIDENT: Monsieur?
M. LAVOIE: M. Yvon Derose. Voici l'instrument de la diffusion. M. Yvon
Derose et l'abbé Raymond Lavoie représentant le
Secrétariat social de Saint-Roch Inc.
M. ROBITAILLE (Gaston): M. Gaston Ro-bitaille, maire de ville
Bélair.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous parler dans le micro, s'il vous plait?
M. BEGIN: Benoît Bégin, de la Corporation des urbanistes.
Je ne sais pas si on aimerait nous entendre. Je ne peux pas tout à fait
saisir le cadre de la discussion, l'horaire, en somme la procédure
suivie. Il me semble à prime abord qu'il est difficile pour nous de dire
que nous avons quelque chose à présenter à l'auditoire,
ici, dans le courant de la discussion ne sachant pas trop de quelle
façon la discussion tournera et ce qui nous sera réellement
présenté. Alors, en définitive, nous sommes
intéressés 5. présenter les vues de la corporation mais,
il faudrait savoir au préalable de quelle façon le sujet se
présentera.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. ROBITAILLE (Charles): Charles Robitaille, Je représente le
Centre d'affaires Saint-Roch.
M. LE PRESIDENT: Charles?
M. ROBITAILLE (Charles): Charles. De la même façon,
peut-être, que nous aurons aussi un court mémoire à
présenter, et tout dépendra de la discussion.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'aimerais poser une question au
ministre. Quelle publicité la séance actuelle de la commission
a-t-elle reçue par vos soins ou ceux de vos fonctionnaires?
M. LUSSIER: Cela a été publié dans les journaux. On
me dit - j'ai posé la question à mes collaborateurs de
façon à me rassurer que cette commission des Affaires
municipales étudiant les problèmes de l'habitation a eu la
même publicité que les autres commissions; des annonces ont
été publiées dans les journaux, dans les quotidiens,
à trois reprises.
M. CHOQUETTE: Les annonces ne devaient pas être très
considérables parce que personnellement je ne les ai pas vues, mais je
peux les avoir manquées. Je ne blâmerai pas le ministre ou ses
fonctionnaires, mais je suis...
M. LUSSIER: Est-ce que vous étiez en vacances?
M. CHOQUETTE: Non, je n'étais pas en vacances, j'ai
été...
M. DEMERS: Vous deviez...
M. CHOQUETTE: Non, j'étais à mes affaires au parlement ou
à mon bureau à Montréal et je suivais les journaux.
M. LUSSIER: Vous lisez moins les journaux qu'auparavant.
M. CHOQUETTE: Non, non, je les lis beaucoup. J'ai lu surtout les
déclarations du ministre qui, justement, annonçait
récemment une lutte fantastique, une lutte à mourir à la
pollution.
M. LUSSIER: Vous allez mourir aussi.
M. CHOQUETTE: M. le Président, trêve de plaisanterie. Je
suis personnellement très déçu, non pas de ceux qui sont
présents ceux qui sont présents manifestent, je pense, par
leur présence un grand intérêt pour la question très
importante et très fondamentale du logement et de l'habitation
mais je suis très déçu de voir jusqu'à quel point
il y a des organismes qui sont absents de cette séance de ce matin. Je
parle des centrales syndicales, par exemple, des coopératives
d'habitation, des associations de constructeurs d'habitations. Enfin, ce sont
des organismes qui ne cessent de faire des déclarations fracassantes
dans les journaux sur les questions de l'habitation et du logement et
lorsqu'une commission créée par la Chambre, par le Parlement
siège, on est obligé de constater leur absence.
M. le Président, je suis très déçu, et
j'aimerais franchement que ma déception soit transmise, en quelque
sorte, par les moyens publicitaires, c'est-à-dire les journaux, les
moyens d'information. Je suis d'ailleurs persuadé que le ministre
partage les sentiments que j'exprime à l'heure actuelle.
M. LUSSIER: Bien, il faut... Pardon?
M. LE PRESIDENT: C'est là un terrain qui...
M. LUSSIER: C'est cela, mais il faut dire qu'il y a d'autres
façons aussi pour ces gens de manifester leur approbation à
certaines propositions ou de contester ou encore de manifester de telle
façon que les administrateurs publics soient mieux
éclairés lorsqu'ils prennent des décisions.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre a dit qu'il y a des façons
supérieures pour ces personnes et ces organismes de faire
connaître leur point de vue sur les questions de l'habitation et de
logement qu'une commission parlementaire? H me semble qu'une commission
parlementaire...
M. LUSSIER: Je n'ai pas dit cela.
M. CHOQUETTE: ... est à peu près le forum le plus
approprié pour faire connaître son opinion et ses points de vue
sur une question aussi importante que celle-là.
M. LUSSIER: Ne me faites pas dire des choses que je n'ai pas dites.
M. CHOQUETTE: Non, mais le ministre a l'air de...
M. LUSSIER: La commission parlementaire, c'est un moyen. Normalement,
nous nous serions attendus à avoir ici une assistance plus
considérable. Mais disons qu'il y a aussi des commissions qui
siègent; certains syndicats en font partie. Il y a des comités de
citoyens pour étudier l'échelle des loyers et la Loi de la
Société d'habitation. IL y a aussi d'autres séances qui se
sont tenues.
M. LAPORTE: Eh bien, cela...
M. LUSSIER: L'Union des municipalités a passé aussi plus
d'une journée à examiner la loi et les amendements qu'on pourrait
y apporter. De toute façon, je ne dis pas que nous n'aurions pas
souhaité avoir plus de gens qui s'intéressent, ce matin, à
la commission des Affaires municipales. Mais il ne faut pas, non plus,
être complètement injustes et penser qu'il n'y a pas d'autres
moyens et que ces associations ne font pas valoir leur point de vue d'autres
façons.
Je ne dis pas que l'une est supérieure à l'autre, mais il
y a peut-être plus d'une façon de manifester ses opinions ou ses
propositions.
M. CHOQUETTE: Mais Je ne pense pas... M. LE PRESIDENT: J'ai ici un
télégramme... M. CHOQUETTE: ... M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Vous venez de dire que les gens ne sont pas
intéressés. J'ai ici: « La Confédération des
syndicats nationaux est vivement intéressée à être
entendue par ladite commission pour lui faire part de sa position en
matière d'habitation et de rénovation urbaine au Québec.
La position définitive de la confédération demande
à être soumise à l'attention des membres de son conseil
confédéral qui se réunira les 19, 20 et 21 octobre. Nous
vous prions de nous indiquer à quelle date, postérieure au 21
octobre, la commission serait disposée à nous entendre. »
C'est signé: Raymond Parent, se- crétaire général,
Confédération de syndicats nationaux.
M. CHOQUETTE: C'est très bien, évidemment, de la part de
la Confédération des syndicats nationaux de manifester son
intérêt.
M. LE PRESIDENT: D'autres personnes se sont levées pour dire
quelque chose là-dessus.
M. DESOURDY: M. le Président, ici Normand Désourdy,
président de l'Association des constructeurs d'habitations du district
de Montréal. Je suis ici avec l'exécutif. Nous nous
intéressons beaucoup aux Affaires municipales. Si nous avons des
propositions, des choses à dire, nous le ferons au fur et à
mesure que se déroulera l'assemblée. Nous sommes présents
ici, aujourd'hui.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M, LUSSIER: Alors, nous commençons.
M. CHOQUETTE: De toute façon, si nous n'avons pas suffisamment de
points de vue exprimés aujourd'hui, nous pourrons tenir une
séance ultérieure.
M. DE MERS: C'est cela.
M. LUSSIER: Nous sommes toujours prêts à entendre des
représentations et à faire d'autres séances, si le besoin
se fait sentir.
M. LE PRESIDENT: Allons, messieurs.
M. LUSSIER: Messieurs, voici, il y a deux écrans. La
première diapositive restera constamment sur cet écran. C'est la
synthèse.
Ce que vous voyez au centre du gouvernement avec la
Société d'habitation du Québec qui fait un certain travail
au point de vue de l'habitation. A votre gauche, des numéros sont
inscrits, par exemple, diapositive no 2, « Besoins », qui sera
projetée sur l'autre écran, de même que « Demandes
», diapositive no 3, « Information », diapositive no 4 et
« Contraintes ».
Au centre, « Gouvernement », la machine qui effectue un
travail et, à votre droite, le résultat du travail. C'est une
synthèse. Complètement à votre gauche, c'est ce qui
existe: les besoins, la demande. Au centre, l'organisme, l'usine, la
manufacture qui fabrique les politiques et aussi qui les met en oeuvre. A
droite, les résultats de ce travail. Si vous le voulez bien, nous
garderons cette diapositive numéro 1 constamment sous les yeux pour voir
de quelle
façon chaque étape s'intègre bien dans ce processus
de réalisation.
Diapositive numéro 2: « Les besoins ». La plupart des
municipalités, organismes sans but lucratif ou corps sociaux font de
l'habitation et de la rénovation parce que certains problèmes ou
certains besoins existent chez eux. Ce qui motive le plus, nous avons voulu
vous l'exposer sur ce tableau. Souvent, un chemin de fer traverse une ville qui
est en pleine urbanisation, ce qui bloque un développement. A
l'intérieur de cette ville, il y a des secteurs de taudis, ou encore,
avec la vie moderne, lorsqu'une ville veut devenir plus accueillante et se
donner un environnement beaucoup plus humain, nous nous apercevons qu'il y a
carence de parcs, des trottoirs défectueux et une densité de
population, à certains endroits, dans certains secteurs de la ville, qui
est beaucoup trop forte.
On peut noter aussi que dans certaines villes certaines villes le
notent d'elles-mêmes et veulent y apporter un remède il
existe des ghettos, c'est-à-dire des maisons qui sont très
vétustes et qui, à cause du prix des loyers, attirent uniquement
une clientèle en particulier, une clientèle
d'économiquement très faibles.
Il peut exister aussi des intersections plus ou moins dangereuses. Il
existe en plus et en contre-partie souvent des densités trop fortes, des
densités trop faibles de population.
Nous voulons réaménager ces secteurs de telle façon
que les constructions communautaires puissent se faire et que les gens qui
habitent déjà ces secteurs à densité trop faible
profitent des avantages d'une vie beaucoup plus agréable. Dans d'autres
secteurs, il y a du pavage défectueux, des rues trop étroites. Ce
que nous rencontrons aussi souvent et ce que les municipalités veulent
déplacer, ce sont les industries bruyantes.
Celles qui se sont développées il y a nombre
d'années mais qui, aujourd'hui, avec l'expansion de cette ville, n'ont
plus leur raison d'être exactement à cet endroit-là,
pourraient être occupées beaucoup mieux d'une autre façon
et cette industrie serait logée aussi de telle sorte qu'elle puisse
même produire à meilleur compte, avec beaucoup plus
d'efficacité et à un prix moindre avec l'équipement mieux
adapté à la période que nous traversons.
A d'autres endroits, c'est l'expansion impossible d'une usine. Le
stationnement inadéquat. Des rives qui peuvent ne pas être
exploitées. Il y a aussi d'autres secteurs de ville, et ceci arrive
très souvent. C'est la cause qu'une ville vient d'entreprendre une
rénovation de ce secteur commercial décadent. Il faut souvent
aussi faire des égouts; il y a des aqueducs désuets dans ce
secteur où des commerces existent depuis longtemps. Le fameux
problème de la pollution des eaux intervient toujours aussi lorsqu'on
veut faire le réaménagement d'une ville. L'hôtel de ville
est mal localisé, toujours à cause de ce phénomène
d'urbanisation. Pour d'autres raisons, la congestion du centre ville et d'une
place publique trop fréquentée à cause de leur mauvaise
situation et parce que cette ville s'est agrandie énormément ou
est en train de s'agrandir. Ces endroits ne sont plus propices à
l'établissement de tels équipements communautaires.
Vous avez là en résumé les principales raisons qui
motivent une ville à vouloir faire tout d'abord de la rénovation
et aussi de l'habitation.
Diapositive suivante, no 3, s'il vous plaît. Voici un
résumé des dossiers que la société d'habitation a
à manipuler. A cause de tous ces besoins, à cause de tous ces
problèmes, la société reçoit des demandes des
municipalités et des organismes sans but lucratif et des offices
municipaux et autres.
Prenons tout d'abord, si vous le voulez bien, l'habitation. Pour
l'accès à la propriété, ce qui veut dire
l'application de la Loi de l'habitation familiale: 2,300 dossiers par
année reçus jusqu'à maintenant, d'après nos
statistiques pour l'année en cours. Pour ce qui est de l'habitation des
municipalités, personnes âgées, résidences pour
étudiants et autres organismes à but non lucratif, disons que
les résidences d'étudiants ce sont aussi les organismes
sans but lucratif qui s'en occupent la société a à
manipuler 240 dossiers.
C'est vous dire que c'est un travail assez considérable que doit
abattre la société d'habitation, même si elle est
très jeune. Pour ce qui est de la rénovation, ce sont les
municipalités uniquement, de par la loi, qui s'en occupent. La
société a 160 dossiers en main.
Alors, la société, le ministère des Affaires
municipales et le gouvernement doivent informer la population afin qu'elle
sache de quelle façon procéder, parce qu'elle a ses
problèmes et ses besoins, nous l'avons exposé au début. De
quelle façon la population doit-elle procéder? Par ses organismes
publics et aussi par les organismes sans but lucratif, nous voulons faire
beaucoup d'information et d'éducation de la population pour qu'elle
sache comment procéder. Nous voulons aussi vulgariser le plus possible
la Loi de la Société d'habitation du Québec.
Nous nous servons de la revue Municipalités 1969, qui a
publié son troisième numéro. En passant, disons que les
gens qui reçoivent cette revue l'apprécient
énormément et nous avons
une demande énorme de la part d'autres personnes que les
élus du peuple qui désirent la recevoir. Nous procédons
par des Journées d'étude, à Trois-Rivières, par des
journaux comme, par exemple, la Vie urbaine, aussi par des congrès. A
l'arrière, nous avons la page frontispice d'une brochure, d'un
questionnaire, dont nous nous sommes servi, à l'Union des
municipalités, lors du dernier congrès. Et par tous les
média d'information, avec l'Office d'information, nous essayons de faire
connaître les services que la Société d'habitation du
Québec peut rendre à la population et aider les citoyens du
Québec à régler, le plus tôt possible, leurs
problèmes d'habitat.
Vous voyez à l'écran: synthèse numéro cinq:
Contrainte. La contrainte fait effet autant sur les besoins que sur la
société, sur le gouvernement ou sur les réalisations. La
contrainte c'est évidemment toujours les sommes d'argent dont nous
pouvons disposer pour régler ces problèmes et ces besoins. Il
s'agit d'établir les priorités. Tous les corps publics et
même toutes les familles ont des ressources limitées. Alors les
gouvernements fédéral, municipal et provincial ont à
disposer de sommes d'argent pour l'éducation, la santé, le
travail, l'habitation, la circulation, la récréation, le
bien-être la sécurité, etc.
Alors, des contraintes, ce sont évidemment des moyens financiers,
à cause de toutes ces priorités et à cause de la masse
monétaire limitée quand nous avons à faire un tri dans nos
principales priorités ainsi que le pourcentage des ressources
limitées que nous pouvons y consacrer, au meilleur de notre
connaissance. Mais ces contraintes existent toujours, il faut toujours les
garder à l'esprit. Sur la diapositive « synthèse ».
ces contraintes s'exercent, comme vous le voyez, aux trois phases.
Suivante, s'il vous plaît. Alors, là nous passons au
centre, si nous nous référons encore à la diapositive
« synthèse », le gouvernement, la Société
d'habitation du Québec existe à cause des besoins, de
l'information, de la demande et des contraintes.
Quels sont ses principaux objectifs? Pourquoi cette loi a-t-elle
été votée en septembre 1967?
Elle a trois objectifs principaux. Elle doit, tout d'abord, faire de la
rénovation urbaine. Je pense que tout le monde est au courant de cet
objectif. Le deuxième, c'est de mettre à la disposition des
citoyens des logements à loyer modique. Le troisième objectif est
l'accès des citoyens à la propriété
immobilière.
Je pense bien que par eux-mêmes ces objectifs sont facilement
compréhensibles. Il faut toujours se remémorer ces objectifs qui
sont à la base de la philosophie de la société et du
gouvernement du Québec.
A partir de la septième diapositive, ce sera Me Henri Dion qui en
expliquera le contenu.
M. DION: II y aurait peut-être lieu de revenir à la
diapositive numéro six, sur laquelle le ministre m'avait demandé
de donner un complément d'information. IL vous a expliqué les
trois grands objectifs de la Société d'habitation du
Québec, soit la rénovation urbaine, l'habitation pour personnes
et familles à faible revenu ou à revenu modique et l'accès
des citoyens à la propriété immobilière.
J'aimerais préciser et ceci, pour compléter
l'information tel qu'il en a été convenu que la
rénovation urbaine est une responsabilité municipale.
Réaménager le territoire d'une municipalité, c'est un
complément des fonctions traditionnelles qui sont dévolues aux
municipalités. En ce qui concerne la réalisation de programmes
d'habitations pour personnes et familles à faible revenu ou à
revenu modique, il s'agit, là encore, d'une fonction qui s'ajoute aux
fonctions traditionnelles que les municipalités exercent
déjà dans les différents services municipaux.
La loi prévoit également que certains autres types
d'organismes sont habilités à oeuvrer dans le domaine de
l'habitation à loyer modique. Il s'agit d'organismes sans but lucratif.
En ce qui concerne l'accès des citoyens à la
propriété immobilière, la Société
d'habitation du Québec a la responsabilité d'administrer la loi
provinciale de l'habitation familiale qui, comme vous le savez sans doute,
existe depuis 1948. Autrefois, cette loi était administrée par
l'Office du crédit agricole. Depuis la création de la
Société d'habitation du Québec, il a été
convenu que cette loi devait être administrée par la
société dans le but de bien coordonner l'ensemble des
activités en matière d'habitation.
Diapositive suivante, s'il vous plaît. Il est évident que,
face aux objectifs qui sont tracés par la loi, il est nécessaire
pour la Société d'habitation du Québec de
développer un ensemble de programmes. Nous avons tenté, par cette
diapositive, d'illustrer les programmes debase, les programmes fondamentaux:
programmes de rénovation urbaine, programmes d'habitations à
loyer modique, programmes d'habitations familiales et programmes d'architecture
des ensembles et de l'équipement.
Il est sûr et certain qu'en face de ces trois grands objectifs, le
problème de l'architecture, de la planification et du
développement des ensembles, compte tenu des formules
d'aménagement et des coûts, prend une importance très
grande. Voilà pourquoi nous considérons qu'un programme
d'architecture des ensembles et de l'équipement est fondamental. A cet
effet-là, la Société d'habitation du Québec tente,
et, comme c'est une chose qui ne peut pas se faire du jour au lendemain,
tentera plus tard de préciser un certain nombre d'objectifs.
Le programme de gestion administrative et financière. C'est sans
doute là un programme extrêmement important que nous devons
développer par rapport aux ressources financières qui sont mises
à notre disposition par les gouvernements supérieurs. En vertu de
ce programme, l'argent qui est investi dans l'habitation pour une très
grande partie... Lorsqu'il s'agit d'investissements, nous devons tenir compte
des éléments de rentabilité. Cet argent qui est investi
doit être récupéré. De là, l'importance de
développer des mécanismes de contrôle, en vertu desquels
nous pouvons évaluer, non seulement des questions de terrain, mais des
questions de coût de construction, des questions de rentabilité,
etc. Diapositive suivante, s'il vous plaît.
Tout ceci, évidemment, a pour effet de développer un
ensemble d'activités. On ne peut pas oeuvrer dans le domaine de la
rénovation urbaine ou de l'habitation sans développer un ensemble
de mécanismes à partir desquels se déroulent plusieurs
activités. Nous en avons identifié ici un certain nombre qui nous
sont apparues les plus pertinentes pour l'intelligence de toute discussion que
vous jugerez à propos d'entretenir. A titre d'exemple, disons que,
lorsqu'une municipalité nous demande d'entreprendre la mise en oeuvre
d'un programme de rénovation urbaine, il nous faut élaborer un
programme à long terme qui sera réalisé sur une
période de cinq ou de dix ans. Cette élaboration de programmes de
rénovation urbaine implique un ensemble d'études sur le plan des
coûts, sur le plan sociologique, sur le plan de la planification, etc. De
même, lorsque nous avons à analyser un programme d'habitations, il
nous est nécessaire de procéder à un nombre
d'études portant sur l'élaboration du concept du
développement, sur l'évaluation du coût des terrains, sur
les problèmes de rentabilité, etc.
Je ne vous ai donné, évidemment, qu'un
résumé très succinct d'un très grand nombre
d'activités qui se greffent à partir des programmes fondamentaux
qui sont développés. Diapositive suivante.
L'on sait que toute organisation ne peut pas être l'oeuvre d'un
seul homme. H nous faut du personnel. H faut un ensemble. Il faut une
organisation bien structurée. Par cette diapositive-là, nous
avons voulu illustrer où en était la situation en ce qui concerne
nos effectifs, en mars 1969, en septembre 1969 et en mars 1970.
Effectifs autorisés. J'aimerais peut-être compléter
ceci en vous disant que les effectifs autorisés en 69/70 étaient
183; au 30 septembre 1969, 110 et, au 31 mars 1969, 78. Ceci vous indique la
progression qu'il y a dans les effectifs de la Société
d'habitation du Québec pour lui permettre de remplir son mandat.
Ces effectifs sont indiqués en fonction des différents
services, soit l'architecture, l'habitation, la rénovation, le bureau de
Montréal, l'administration, l'évaluation et l'habitation
familiale.
Diapositive suivante: L'acheminement des opérations. Ici, nous
avons élaboré, par rapport à la rénovation urbaine
et par rapport à l'habitation, un ensemble de cheminements que doit
suivre tout le processus de ces opérations. Il y a deux ordres de
gouvernement impliqués dans cet acheminement. IL y a tout d'abord des
opérations qui se font au niveau municipal et il y en a qui se font au
niveau du gouvernement. Il s'agit d'opérations complexes. Je ne voudrais
pas entrer dans le détail du cheminement des opérations qui est
illustré ici, sur cette diapositive. Ce cheminement concerne la
rénovation urbaine. Il y a en premier lieu l'identification du besoin,
l'examen du dossier de la rénovation, l'approbation du programme
détaillé de la rénovation et, finalement, l'approbation du
programme. Ceci est illustré ici d'une façon un peu plus
précise. Au départ, il s'agit d'identifier le besoin.
Le ministre vous a déjà indiqué dans une
diapositive dont je ne me souviens plus du numéro un ensemble des
besoins qui constituent la demande, ce pourquoi des municipalités
viennent nous voir. A partir d'un certain examen physique qui est
exécuté pour faire des rénovations urbaines dans certains
districts, il est important d'identifier le besoin réel et de quelle
façon ce besoin peut être satisfait dans le cadre de la loi de la
Société d'habitation du Québec.
Diapositive suivante: Cette deuxième partie concerne la
préparation du dossier de la rénovation urbaine. H est
évident que ce dossier est préparé, à toutes fins
pratiques, conjointement avec la municipalité et avec les experts de la
Société d'habitation du Québec. Je vous ferai grâce,
évidemment, de tous les détails particuliers de ce cheminement
des opérations.
Diapositive suivante: Ceci concerne, évidemment, la
préparation elle-même du programme détaillé de
rénovation où plusieurs éléments sont
impliqués en termes d'études, de participation de la population,
de définition des propriétés qui doivent être
démolies, du concept d'aménagement, des services publics
désuets qui doivent être remplacés, etc.
La préparation d'un programme détaillé de
rénovation urbaine a pour objectifs fondamentaux de
déterminer le genre de planification, ce qu'il coûtera, quels
seront les instruments de mise en route, quelle sera la participation
financière des gouvernements supérieurs, quelles seront les
étapes de réalisation.
Diapositive suivante: Ici, il y a, finalement, l'approbation du
programme détaillé. Dans l'approbation du programme
détaillé, la loi prévoit un certain nombre de
procédures en vertu desquelles le conseil municipal, la
municipalité approuve au tout départ le programme
détaillé de rénovation.
Subséquemment, il est soumis â la Société
d'habitation du Québec. Le public en est informé; 11 peut
s'objecter. Des audiences publiques peuvent être tenues. Lorsque,
après avoir obtenu l'approbation du conseil municipal et le
résultat des audiences publiques, la Société est d'avis
que le programme doit être approuvé, il est soumis au conseil des
ministres pour ratification. J'aimerais signaler un point particulier: la
ratification qui peut être faite d'un programme de rénovation par
le conseil des ministres donne à la municipalité les pouvoirs
fondamentaux nécessaires pour permettre la réalisation du
programme.
Il s'agit des pouvoirs d'acquérir des propriétés,
d'exproprier, d'aménager des services publics, d'exploiter des
édifices qui seront acquis, qui ne seront pas démolis
immédiatement parce qu'on jugera à propos de les administrer
pendant un certain temps, de revendre les terrains, etc. Diapositive
suivante.
Ici, par cette diapositive, nous avons voulu indiquer les
investissements de la Société d'habitation du Québec dans
les programmes d'habitation. Il s'agit ici de programmes qui sont
approuvés et de ceux qui sont présentement en négociation,
c'est-à-dire où nous avons les dossiers. Et nous avons
décidé d'engager définitivement le processus des
négociations pour approbation dans le courant de l'exercice financier en
cours. Cela comprend toutefois les programmes qui ont été
approuvés depuis que la Société d'habitation du
Québec existe. Nous avons tenté de les montrer sur une base
régionale.
Ce que vous voyez en rouge c'est l'identification des projets
municipaux. La plupart de ces projets sont destinés aux familles
à revenu modique ou à faible revenu. Ce qui est montré par
« Autres organismes », ce sont également des projets qui
sont réalisés par des organismes sans but lucratif et en
particulier par des coopératives d'habitation dont les programmes sont
destinés aux familles.
Ici, les résidences d'étudiants; ici ce sont les personnes
âgées, et, enfin, l'enfance inadaptée.
Alors, nous sommes présentement en négociations, y inclus
évidemment les projets que nous avons approuvés pour un montant
de $285 millions.
Ceci ne représente pas nécessairement le chiffre de la
participation des gouvernements supérieurs. Ceci représente le
coût global estimé de la construction. Vous savez, sans doute, que
la participation de la Société d'habitation du Québec aux
programmes d'habitation, au plan de l'Investissement, est de 95% lorsqu'il
s'agit d'un programme municipal. Lorsqu'il s'agit d'un programme qui est
réalisé par des organismes sans but lucratif, ceux qui sont
destinés à la famille, les résidences d'étudiants,
autres organismes, enfance inadaptée et personnes âgées,
c'est de l'ordre de 100%.
Alors, ici, vous avez sur les diapositives les investissements
projetés dans le district de Montréal avec la distribution par
rapport aux titres de projets d'habitations; vous en avez pour un montant de
$140 millions. Dans le district de Québec, pour tout près de $60
millions, et ainsi de suite pour les autres districts. Diapositive
suivante.
Ici, il s'agit des investissements de la Société
d'habitation du Québec pour fins de rénovation urbaine. Il s'agit
encore une fois de projets qui ont été approuvés et de
projets qui sont en voie de négociation, c'est-à-dire où
des municipalités préparent activement des programmes de
rénovation urbaine. Et nous entendons par « programmes de
rénovation urbaine » une planification avec détermination
des coûts en vue de passer à l'action. Le montant total qui est
montré ici est de l'ordre de $208 millions, et un peu plus, soit le
coût total.
Et là encore, j'aimerais spécifier que ceci ne
représente pas nécessairement la participation financière
des gouvernements supérieurs. En fait, en ce qui concerne la
rénovation urbaine, l'Intervention de la province, sur le plan
financier, consiste à accorder des subventions de l'ordre de 75% pour
des travaux déclarés éligibles en ce qui concerne
l'entreprise globale. La municipalité absorbe 25%. Nous ajoutons
à ceci un autre type de participation sous forme de prêt en vertu
duquel la Société d'habitation du Québec prête 25%,
soit la part municipale pour des travaux reconnus éligibles, pour une
période de quinze ans. Alors, la distribution est également
montée par ordre de division administrative sur le plan provincial. Nous
pouvons constater que, dans le district de Montréal les chiffres,
je ne peux pas très bien les lire ici, j'imagine que c'est $80 millions,
$64 millions ici. Diapositive suivante.
Ici, nous avons voulu montrer également, par
cette diapositive, quelle a été l'activité de la
Société d'habitation du Québec dans l'application de la
Loi de l'habitation familiale. Vous savez que la Loi de l'habitation familiale
prévoit que le gouvernement du Québec accorde un rabais de 3%
à ceux qui acquièrent une propriété et qui
contractent un emprunt d'un prêteur hypothécaire. Alors, notre
participation ici, à cet égard, c'est-à-dire les
engagements que nous avons contractés pour l'année en cours, sont
de l'ordre de $7,732,000. Egalement, ici, cette carte a pour but de montrer,
par région administrative, quelle a été la participation
de la société, en autant que l'application de cette loi est
concernée.
Ici, nous avons voulu montrer d'une façon quelconque quelles
pouvaient être les incidences socio-économiques globales du point
de vue provincial d'une intervention de l'Etat dans le secteur de l'habitation
et de la rénovation urbaine. Je ne m'attarderai pas à vous
détailler tout ce qui est montré ici. Je pense que chacun pourra
tirer ses conclusions. Mais disons que nous considérons qu'un programme
d'habitation, un programme de rénovation urbaine peut apporter des
incidences importantes sur le plan social, sur le plan économique. Et
ceci, je pense, se situe dans l'optique qu'a développé le
ministre des Finances lors de la présentation du discours du budget.
Peut-être que M. le ministre aimerait lui-même ajouter quelques
commentaires à ce sujet-là.
M. LUSSIER: Au sujet de cette diapositive, qui paraît, au premier
abord, un peu chargée, un peu compliquée, si on l'examine assez
attentivement, on voit trois couleurs importantes: d'abord le rouge, le gris et
le brun pâle.
Au centre, ce sont les manifestations actives du gouvernement et de la
Société d'habitation par, tout d'abord vous voyez au
sommet un meilleur aménagement. Avant qu'il y ait un plan soit de
rénovation ou de mise en oeuvre pour l'habitation, il faut absolument
qu'il y ait au moins un nouveau plan directeur, un plan d'aménagement
dans un secteur de cette ville. Alors lorsque c'est complété, les
effets les plus directs et immédiats sont: nouveaux parcs, constructions
améliorées, industries mieux localisées et circulation
améliorée.
Ce sont tout de suite les effets bénéfiques
immédiats qui se feraient sentir dans ce secteur.
En brun pâle, vous avez les effets un peu plus
éloignés, secondaires, qui s'ajoutent à ces premiers
effets bénéfiques.
En rouge, à gauche, un cercle « Habitation ». Lorsque
l'habitation est complétée, les gens qui y habitent ont plus de
sécurité et plus de confort. Et les constructions,
évidemment c'est une vérité de La Palice ont
augmenté, ce qui veut dire, si on passe au brun pâle, que ce sont
de nouveaux revenus et de nouvelles impositions.
Nous passons au cercle rouge: « Législation ».
Législation veut dire aussi réglementation de la
Société d'habitation. Vous savez sans doute que lorsqu'une
municipalité commence à faire de la rénovation et aussi de
l'habitation et aussi lorsqu'une corporation sans but lucratif fait de
l'habitation, la Société exige qu'il existe, au niveau de cette
municipalité, un règlement de construction, un règlement
de zonage, des règlements pour empêcher que ces
propriétés se détériorent, un règlement
aussi pour éviter que n'importe quelle autre construction vienne
s'établir dans les environs. Ce qui veut dire que l'environnement, comme
effet direct, sera meilleur.
Il y a des effets, évidemment, qui sont secondaires à
ceux-ci, la pollution est enrayée dans ce secteur, et les taudis sont
éliminés. Les taudis également ne pourront plus se
développer dans ce secteur s'il existe une réglementation bien
faite et bien suivie.
Nous passons maintenant au dernier cercle rouge, en bas, à
gauche: «participation accrue ». Nous avons voulu, à
l'intérieur de la Loi de la société d'habitation avoir un
mécanisme de participation des citoyens et nous avons tenu de nombreuses
auditions jusqu'à ce jour. Il s'avère que ces auditions et cette
participation des citoyens sont extrêmement bonnes et qu'elles aident la
Société d'habitation et le ministère des Affaires
municipales à suggérer des décisions qui sont
peut-être mieux adaptées aux municipalités qui, elles,
s'occupent de la rénovation et de l'habitation urbaines.
A cause de ce phénomène de la participation, la
population, je pense bien, est beaucoup plus intéressée et ainsi,
nous aurons des réalisations qui colleront beaucoup plus à la
réalité. Or, c'est, en gros, la réaction en chaîne
que provoquent un meilleur aménagement, de nouvelles habitations, une
réglementation, de la part des municipalités, lorsqu'elles font
de l'habitation et de la rénovation pour que ces plaies des zones
vétustes ne réapparaissent pas. Avec une participation accrue de
la population, la démocratie devient beaucoup plus vivante.
Alors, c'est la dernière. Nous avons exposé ces maquettes
juste de ce coté-ci de la salle des bills privés et la
population, après ou pendant que nous siégeons, pourra les
consulter à loisir. Je vous invite fortement à le faire.
M. LE PRESIDENT: Merci, monsieur le ministre. Est-ce que nous sommes
prêts à entendre?...
M. CHOQUETTE: J'aurais aimé que le ministre complète ses
diapositives par des chiffres. Est-ce que le ministre a des chiffres à
sa disposition?... Oui, des chiffres au sujet des... Enfin on nous a
donné des exemples. J'ai noté, par exemple: Rénovation;
somme totale $208 millions; Participation de la Société
d'habitation du Québec 75%.
Alors, est-ce que le ministre pourrait nous donner des chiffres quant
à l'effort financier qui est fait dans les divers domaines de
l'habitation?
M. LUSSIER: Alors, là, vous voulez une ventilation de ces
totaux?
M. CHOQUETTE: II me semble qu'il faut compléter l'exposé
du ministre et celui de Me Dion par ces renseignements.
M. LUSSIER: Bon, alors, si vous voulez... M. CHOQUETTE: Enfin, je sais
bien que...
M. LUSSIER: Pourriez-vous clarifier votre question?
M. CHOQUETTE: Vous avez parlé, par exemple, au cours de votre
exposé, de l'accession à la propriété, ce qui est
un des objectifs du gouvernement, enfin, du ministère des Affaires
municipales. Que représente l'effort financier consenti sous ce
rapport-là? On parle de rénovation urbaine, qu'est-ce que...
M. LUSSIER: C'est une question qui est assez technique et
financière. M. Bernier est commissaire et directeur de la
Société d'habitation. Comme c'est sa principale
responsabilité, il peut vous détailler cette question.
M. BERNIER: Le chiffre de $208 millions é-tablit la valeur
globale des travaux anticipés pour la mise en oeuvre de programmes de
rénovation urbaine. Ces programmes, comme il a été
mentionné, ne sont pas tous soumis et approuvés, parce que
certaines municipalités sont encore à les préparer et les
soumettront à la société d'ici la fin de l'exercice.
L'autre point à retenir, c'est que les $208 millions de travaux
sont réalisables sur une période d'environ cinq ans, règle
générale, parce qu'une municipalité planifie selon sa
capacité financière de réaliser un programme. La Loi de la
société d'habitation prévoit qu'une municipalité
qui soumet un programme de rénovation doit déterminer ce qu'elle
peut produire en cinq ans.
A l'heure actuelle, les programmes approuvés représentent
des travaux d'au-delà de $40 millions, lesquels n'engagent des travaux
éligibles à des contributions que pour un montant de $30
millions, en ce sens qu'un programme de rénovation ne contient pas
nécessairement des travaux éligibles à des contributions
financières. La rénovation, ce n'est pas une salade où des
contributions sont disponibles pour toutes les dépenses. Par exemple, si
une municipalité refait son centre-ville, mais veut y construire de
nouveaux édifices publics, la valeur de ces travaux est impliquée
dans le coût du programme mais il n'y a pas de participation
financière à cet effet-là.
Les 30 millions que je viens de mentionner font l'objet de subventions;
dont 50% proviennent des accords directeurs conclus avec le gouvernement
fédéral, 25% sont la participation directe du gouvernement du
Québec et le solde, 25%,est assumé par la municipalité.
Cependant, la municipalité peut obtenir un prêt de la
société pour financer cet emprunt.
Un autre groupe de programmes...
M. CHOQUETTE: M. Bernier, me permet-triez-vous, vu que vous nous avez
donné les chiffres au sujet de la rénovation urbaine, de poser
quelques questions immédiatement sur cette partie de votre
exposé?
M. BERNIER: Comme il vous plaira. Cela dépend. Peut-être
aimeriez-vous que je continue à vous dire comment se compose la somme de
$208 millions?
M. CHOQUETTE: Ah oui, d'accord. Si vous étiez encore sur ce
chiffre-là, je suis d'accord.
M. BERNIER: Oui. Le deuxième groupe de programmes a
été soumis par les municipalités. Ils sont sujets à
des audiences publiques à venir ou à la révision quant au
coût et quant à l'éligibilité. Ils
représentent une somme globale de $78 millions.
Il est difficile ici de préciser le montant éventuel des
travaux éligibles à des subventions. Pour fins de discussion nous
pouvons l'établir à environ $60 millions. Mais, comme je viens de
le mentionner, aucune décision définitive n'a été
prise dans ces cas.
Enfin, les municipalités qui sont encore au stade de
l'élaboration de leur programme de rénovation, autrement dit dont
les travaux ne sont pas encore définis dans un plan précis, nous
ont quand même indiqué l'étendue possible de leurs travaux.
Ceux-ci se chiffrent par $90 millions environ. Lî encore quelle
proportion de ces travaux pourra être éligible à des
subven-
tions, nous ne sommes pas en mesure de le déterminer.
Ceci reconstitue le total des $208 millions de travaux en matière
de rénovation urbaine prévus pour les cinq prochaines
années à compter des programmes soumis à la
société ou en négociation avec elle.
M. SEGUIN: L'entreprise libre a-t-elle sa part dans cette partie qui
n'est pas subventionnée ou qui n'est pas éligible à des
subventions?
M. BERNIER: La partie non éligible à des subventions est
normalement réalisée par la municipalité ou les organismes
à l'intérieur de la zone de rénovation, et 11 peut y avoir
des coûts de réalisation assumés par un autre
ministère du gouvernement. Mais, Je parle bien spécifiquement de
la phase de la rénovation. Un plan de rénovation comprend deux
parties essentielles: Premièrement, le déblaiement de ce qui doit
disparaître et, deuxièmement, le réaménagement de ce
qui peut demeurer et les réinvestissements sur les terrains
libérés.
Les réinvestissements peuvent venir en majorité de
l'entreprise privée. De plus, les réinvestissements proviendront
des pouvoirs publics ou d'organismes sans but lucratif, pour répondre
à certains besoins. On se servira de terrains à
l'intérieur d'un secteur de rénovation pour y reconstruire des
logements, soit au prix coûtant, soit du logement subventionné, ou
l'entreprise privée pourra acquérir des terrains pour faire des
logements à louer au prix du marché ou pour y installer des
entreprises commerciales ou autres.
M. SEGUIN: Dans ces secteurs où une ville ou une
municipalité voudraient procéder à un programme de
rénovation, la presque totalité de ces territoires qui sont
appelés à être renouvelés est occupée
présentement par le secteur privé. Si vous parlez du
centre-ville, je pense bien que le secteur privé occupe la grande partie
de ces territoires. Il faudrait d'abord procéder par expropriation avant
le déblaiement.
M. BERNIER: Bien, c'est le programme de rénovation qui
détermine les actions à prendre. Il est évident qu'un
secteur de rénovation est a priori occupé par une infinité
de propriétaires. Le programme de rénovation doit viser à
déranger le moins de monde possible. La rénovation n'est pas une
opération de déblaiement total.
M. SEGUIN: Ce que Je voudrais établir ici parce qu'on dit
que la part de la municipalité est de 25% c'est que pour ce 25%
le gouvernement de la province ferait l'emprunt pour une période de 15
ans. Mais, en plus de ces 25%, il se pourrait fort bien ce serait
même probable que la municipalité ait des
déboursés assez considérables à faire dans un plan
de rénovation urbaine.
M. BERNIER: ... dépendant des équipements qu'elle veut
obtenir.
M. LUSSIER: Là vous passez 3 la phase de l'habitation. H faut
toujours distinguer, si nous voulons nous comprendre dans nos
discussions...
M. SEGUIN: C'est à trop distinguer qu'on ne peut pas aller
vite.
M. LUSSIER: Non, je pense que ce sont des distinctions fondamentales et
très simples. Il y a rénovation et habitation. Quand vous parlez
de services à bâtir, ça c'est dans la phase de
l'habitation, la phase de la construction. C'est pour ça qu'il ne faut
pas...
M. SEGUIN: Les mêmes subsides s'appliquent aux deux cas.
M. LUSSIER: Il faut parler de la même chose.
M. SEGUIN: Les mêmes subsides, les mêmes ententes.
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas la même chose. Pour l'habitation,
les ententes concernent des prêts...
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: ... tandis que pour la rénovation, il s'agit
uniquement de subventions. Pour l'habitation ce sont des prêts. Lorsque
cela fonctionne, lorsque c'est de l'habitation publique subventionnée,
il peut y avoir évidemment des subventions des gouvernements
supérieurs. Mais disons, pour ne pas brouiller les cartes que pour la
rénovation, c'est totalement des subventions et, pour l'habitation, des
prêts.
M. SEGUIN: Les précisions que Je cherche viendront probablement
au cours des commentaires qui suivront. J'attendrai donc. Sinon, je reviendrai
à la charge avec maquestion formulée d'une autre
façon.
M. LUSSIER: Pour la rénovation, je pense que nous pourrions dire
certaines choses. M.
Bernier, c'est là-dessus que vous pourriez peut-être
compléter. Lorsque les terrains sont déblayés, lorsque les
taudis ou tout ce qui est vétuste est disparu, de quelle façon
ces terrains sont-Ils utilisés de nouveau? De quelle façon la
ville peut-elle les revendre. Qu'est-ce qui se passe?
M. SEGUIN: Les revendre, donc l'entreprise privée entre en ligne
de compte à ce moment-là.
M. LUSSIER: Oui.
M. BERNIER: Oui, assurément.
M. LUSSIER: Je voulais faire une mise au point concernant la
rénovation et l'habitation pour ne pas nous embrouiller, sans cela nous
ne nous comprendrions pas dans la discussion, n'employant pas les mêmes
termes.
M. BERNIER: Votre préoccupation était de savoir si la
municipalité, en plus d'assumer 25% du coût des travaux
éligibles à des subventions, avait d'autres
responsabilités financières. Il est évident que tout
terrain qu'elle voudra conserver et tout aménagement qu'elle fera pour
fins municipales seront sa responsabilité. Cependant, certains
aménagements municipaux constituent des travaux éligibles
à une subvention.
M. SEGUIN: Sur un programme de $2 millions, la municipalité
serait responsable pour $500,000.
M. LUSSIER: Je pense, M. Bernier, si je peux simplement faire une
suggestion, que si nous employions des chiffres, comme « cela a
coûté $5 millions de rénovation », cela
répondrait à la question de M. Séguin.
M. SEGUIN: Combien avez-vous de projets en marche? Je ne parle pas des
projets autorisés, mais de ceux-là où la pelle est dans la
terre et où on commence à bâtir. Combien y en a-t-il de
cela, à part la Petite Bourgogne et... ?
M. BERNIER: Il y a sept municipalités qui ont commencé la
mise en oeuvre de leur programme.
M. SEGUIN: Ces sept municipalités, est-ce que ce sont des
municipalités de 100,000 âmes et plus?
M. BERNIER: Non, monsieur. Les municipalités qui ont des travaux
de rénovation en cours de réalisation sont les
municipalités de Lachute, Longueuil...
M. SEGUIN: Avez-vous les montants vis-à-vis?
Approximativement.
M. BERNIER: La municipalité de Lachute a un programme de $1
million. J'arrondis les chiffres, évidemment.
M. SEGUIN: Donc, un quart de million.
M. BERNIER: Le coût net parce qu'il va y avoir des
recouvrements qui proviendront de la revente de terrains soit à la
ville, ou... sera de l'ordre de $680,000. La charge à la
municipalité sera de $170,000; les subventions seront de $510,000.
Evidemment, je passe rapidement.
Longueuil avait un programme de l'ordre de $4,800,000 qui a
été rajusté à $3,500,000 et les contributions sont
proportionnelles à ce montant.
M. SEGUIN: A Longueuil, c'est après l'élection ou
avant?
M. BERNIER: Avant.
M. SEGUIN: Cela est réparti sur 100,000 personnes
aujourd'hui?
M. BERNIER: Oui, et le programme a été signé par la
municipalité de Longueuil pour un secteur à l'intérieur
des limites de Longueuil telles qu'elles existaient à ce
moment-là.
Sainte-Agathe, Saint-Jérôme, Baie Saint-Paul.
Il y en a un autre d'approuvé qui n'a pas été
informé encore. Je crois qu'il serait prématuré et
inopportun de ma part de donner le nom ici.
M. SEGUIN: On ne cherche pas à vous le faire dire.
M. CHOQUETTE: Vous ne mentionnez pas Montréal dans ce...?
M. BERNIER: Monsieur a dit: « A part Montréal ».
M. CHOQUETTE: Mais, ce qui m'intéresserait peut-être, c'est
de savoir quelle est la proportion de Montréal dans l'ensemble de ces
sept projets de travaux en cours.
M. BERNIER: Avant l'entrée en vigueur de la Loi de la
société d'habitation, Montréal avait
soumis un plan d'ensemble pour la Petite Bourgogne. Ce plan avait
été approuvé, mais, maintenant, 11 se réalise en
fonction de la Loi de la société d'habitation. Il se
réalise par sections, par programmes détaillés, soumis
individuellement. Il y a un programme en réalisation la phase de
la rénovation est à toutes fins utiles terminée
dans le secteur qu'on appelle les îlots Saint-Martin. Ici, nous avons
l'exemple des îlots Saint-Martin qui comprend deux projets: un projet de
rénovation qui est pratiquement terminé et un projet de
construction d'habitations à loyers modiques subventionnées, qui
est en cours de réalisation. Un certain nombre de logements sont
déjà occupés.
M. CHOQUETTE: M. Bernier, il y a une chose que je ne comprends pas. Vous
me dites, dans les chiffres que vous nous avez mentionnés tout à
l'heure, que les programmes approuvés représente $40 millions. De
ces $40 millions, il n'y a que $30 millions qui sont éligibles
pour...
M. BERNIER: Ce sont des travaux...
M. CHOQUETTE: ... des subventions. Ce que je voudrais savoir, c'est
combien le projet de rénovation de la ville de Montréal, qui, je
présume, est un projet approuvé...
M. BERNIER: II y a $5,400,000; contributions de $4,050,000.
M. CHOQUETTE: Ah bon!
M. BERNIER: L'autre projet que je n'ai pas mentionné, mais qui
est en cours de réalisation et qui est très avancé, c'est
le programme du centre-ville de Trois-Rivières. Il s'agissait, là
encore, d'un programme qui avait été approuvé avant
l'entrée en vigueur de la loi, mais qui a été
réajusté selon les dispositions de cette loi. Il est en cours de
réalisation. Il comprend deux sections: le centre-ville sud et le
centre-ville nord. La partie centre-ville sud est réalisée en
partie. L'hôtel de ville a été complété et le
coût de cette rénovation était d'environ $1,400,000. Ils
ont été autorisés à passer à la
deuxième phase qui exige un autre montant de $400,000.
M. CHOQUETTE: Maintenant, M. Bernier, juste une question qui vise
l'ensemble des programmes approuvés au montant de $30 millions.
D'après les chiffres que vous nous avez donnés tout à
l'heure, est-ce que je dois comprendre que la contribution directe du
gouvernement du Québec à ces projets de $30 millions
s'élève à $7.5 millions?
M. BERNIER: C'est cela.
M. CHOQUETTE: C'est exact?
M. BERNIER: Oui.
M. CHOQUETTE: Les autres sommes requises pour compléter les $30
millions, représentant le montant éligible pour fins de
subventions, vient comme ceci: $15 millions du gouvernement
fédéral et $7.5 millions des municipalités
concernées?
M. BERNIER: C'est exact. Les $15 millions proviennent des sommes mises
à la disposition de la Société d'habitation du
Québec par le gouvernement fédéral à la suite des
accords directeurs négociés l'an dernier.
M. SEGUIN: Dans les programmes que vous avez mentionnés
les programmes en cours pourriez-vous très brièvement
indiquer s'ils se rattachent plutôt à la reconstruction d'un
centre municipal ou d'un hôtel de ville, enfin, dans ce
domaine-là, ou s'il y en a une partie et dans quelle proportion
qui se rattache à l'habitation ou pour fins domiciliaires quand
il s'agit de redéveloppement? Vous avez mentionné l'hôtel
de ville de Trois-Rivières; est-ce que, dans les autres
municipalités mentionnées, il s'agit aussi de centres municipaux
ou de redéveloppement pour fins d'administration municipale ou encore
s'il s'agit d'habitation ou de logements?
M. BERNIER: Un certain nombre de municipalités ont
préparé un programme de rénovation couvrant leur
centre-ville, mais pas nécessairement pour y reconstituer un centre
municipal. Les reconstitutions de centres municipaux peuvent devenir
strictement une incidence à l'intérieur du programme, d'autant
plus que les contributions à des réalisations d'édifices
publics n'existent pas.
Alors les municipalités ne s'engagent pas dans des
réalisations au-delà de leurs capacités financières
et il faut qu'elles soient en mesure de le faire pour développer
à l'extrême leur centre civique à l'intérieur d'un
programme de rénovation. Les programmes de rénovation
s'appliquent plus particulièrement à la réorganisation des
centres-villes à cause des problèmes de congestion, d'absence de
places de stationnement. C'est aussi dû au fait que les secteurs
vétustés dans la plupart des municipalités au
Québec sont les centres-villes, parce que c'est l'ancien noyau des
municipalités. C'est là que le traitement de base est requis,
à la fois pour améliorer les conditions de l'habitat et en
même temps pour améliorer l'environnement urbain.
M. SEGUIN: Même avec les derniers commentaires au sujet de
l'amélioration de l'habitat, je tiens pour acquis du moins
d'après ce que vous me dites que les programmes en cours, les projets
présentement en cours dans ces municipalités sont aux
centres-villes. Une petite part une part seulement, s'il en est une
serait pour l'habitation.
Autrement dit, on ne parle pas d'habitation ici, on ne parle pas de
logement, on parle plutôt de réaménagement d'un centre,
faire de la place pour agrandir l'hôtel de ville, faire un centre
civique, améliorer la circulation, etc. Mais, au point de vue de la
contribution pour l'habitation dans tous ces projets, est-ce qu'on a 10%, 15%,
20%?...
M. BERNIER: Disons que cela ne peut jamais être
déterminé en fonction de pourcentage. Mais, par contre...
M. SEGUIN: Il y a un plan approuvé.
M. BERNIER: Oui, mais un plan approuvé ne dit pas
nécessairement que la répartition, la valeur des coûts en
fonction des réalisations et en fonction de la qualité des
bâtiments d'habitation ne peut pas nécessairement être
établie en pourcentage, quant au résultat.
Ce qu'il faut retenir, c'est que, lorsque des mauvaises conditions
d'habitation existent, nous nous assurons qu'à l'intérieur du
programme qui est soumis toutes ces mauvaises conditions d'habitation seront
touchées. Et de fait, dans certains programmes, où l'on touchait
à un côté de la rue dans le cadre d'une planification et
où l'on ne touchait pas l'autre côté, malgré les
mauvaises conditions d'habitation, nous avons demandé aux
municipalités de les inclure.
Et vice-versa, lorsque des municipalités ont voulu soumettre des
projets, des propositions pour faire disparaître de bonnes maisons pour
faire d'autres aménagements publics, nous avons tenté
d'éliminer le plus possible ce genre de proposition et, à maintes
occasions, de refuser de contribuer financièrement à des
réalisations dans le but de faire disparaître des bonnes maisons
pour faire des aménagements publics lorsque ce n'était pas pour
améliorer à la base des conditions d'habitation.
De plus, nous incitons les municipalités à promouvoir le
plus possible la restauration des maisons existantes. La question de savoir si
les possibilités existent, il est préférable comme dans un
cas où... Une zone de rénovation ne veut pas dire que toutes les
propriétés à l'intérieur de la zone sont de
mauvaise qualité. Je prends l'exemple d'une municipalité
où il y avait environ 300 bâtiments à l'intérieur de
la zone. De ces 300 bâtiments, moins de 200 ont été
jugés non utilisables tels quels. Par contre, des 185 bâtiments,
seulement 17 ont été voués à la démolition
et 168 à la restauration.
Autrement dit, les programmes de rénovation, ce n'est pas pour
faire seulement du déblaiement, mais aussi pour améliorer
l'ensemble des conditions.
M. SEGUIN: Vous ne parlez pas de projets en cours, vous parlez de...
M. BERNIER: C'est un projet en cours, celui que je viens de mentionner.
Mais, disons que nous nous servons de celui-là comme exemple pour
inciter...
M. SEGUIN: Pouvez-vous l'identifier? M. BERNIER: Oui. Lachute.
M. CHOQUETTE: M. Bernier, pour reprendre un peu la question que vous a
posée le député de Robert-Baldwin dans les subventions de
$30 millions venant du gouvernement fédéral, du gouvernement
provincial et des villes intéressées, quel est, d'après
vous, la part utilisée pour fin d'habitation proprement dite?
M. BERNIER: Je ne pourrais pas le dire.
M. CHOQUETTE: Vous ne pourriez pas le spécifier?
M. BERNIER: II faut bien distinguer. Le programme de rénovation
aura comme fins d'entraînement d'amener la municipalité à
ce que de nouveaux logis soient produits, soit à l'intérieur,
soit à l'extérieur de la zone. Il ne faut pas oublier, non plus,
que les problèmes d'habitation ne sont pas nécessairement
liés aux problèmes de rénovation. C'est qu'une
municipalité peut mener à la fois un programme d'habitation dans
un secteur de la ville, et, à l'intérieur de son secteur de
rénovation, essayer d'améliorer les mauvaises conditions
d'habitation qu'il y a à l'intérieur de ce secteur. Mais la loi
pour la rénovation n'est pas axée strictement sur
l'amélioration des conditions d'habitation. La rénovation est
l'amélioration de l'environnement urbain. C'est pour cela qu'il faut
distinguer entre habitation et rénovation.
M. CHOQUETTE: D'accord. Alors, le domaine de l'habitation est secondaire
par rapport à l'objectif de la rénovation, pour ce qui est de ces
programmes que vous venez de mentionner.
M. BERNIER: Non, au contraire, il doit être à la base, cela
doit être le moteur de la décision de la municipalité. Elle
devra envisager l'amélioration des conditions d'habitation, et si
viennent se greffer à cette décision de base d'autres incidences
municipales, eh bien, là, elles peuvent en profiter. Le programme de
rénovation n'est pas limité à l'habitation, mais il doit
en être...
M. CHOQUETTE: Il doit en tenir compte.
M. BERNIER: Oui.
M. CHOQUETTE: II en tient compte.
M. TREMBLAY (Montmorency): M.Bernier, quels sont les délais
fixés pour la réalisation des projets en cours et des projets
à l'étude? Est-ce qu'il y a possibilité que vous
réalisiez tous ces projets, dans les délais prévus?
M. LUSSIER: Vous parlez toujours de la rénovation?
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui.
M. BERNIER: Un programme de rénovation, une fois ratifié,
la municipalité a alors cinq ans pour le réaliser. C'est
fixé par la législation. C'est pour cela que le programme doit
être établi selon la capacité financière de la
municipalité de le réaliser en cinq ans. Elle peut, si les
circonstances s'y prêtent, le réaliser plus rapidement. Si elle
veut en retarder l'exécution, elle doit en demander l'autorisation au
gouvernement. Parce qu'il est inconcevable de permettre qu'un programme de
rénovation s'échelonne sur un grand nombre d'années et
laisse la population dans une situation équivoque pour des
périodes indéfinies. Alors, la législation prévoit
les réalisations de programmes de rénovation en dedans d'un
délai de cinq ans.
M. TREMBLAY (Montmorency): Dans les endroits où il y a des
secteurs historiques, est-ce que vous êtes en relation étroite
avec la Commission des monuments historiques? Est-ce que vous devez prendre des
ententes avec...
M. BERNIER: Ceci relive du ressort de la municipalité,
initialement; lorsqu'elle étudie un secteur à l'intérieur
de ses limites, le travail est toujours fait par la municipalité. La
société offre à la municipalité son assistance
financière par les subventions aux études, elle offre aussi son
assistance technique lorsqu'elle est disponible. Toutefois, les
démarches avec les divers organismes relèvent de la
municipalité, et il est évident qu'on ne peut pas profiter de
subventions de deux législations différentes sur le même
immeuble ou sur la même propriété. Sans cela, tout le monde
jouera dans le Jardin de l'autre et on ne se retrouvera pas.
Mais il est évident que si la Commission des monuments
historiques décrite, à la suite de discussions avec la
municipalité, certains secteurs comme historiques, exige la conservation
d'un certain nombre de bâtiments à cause de leur valeur ou
caractère historique, la municipalité ne peut pas, pour essayer
de contourner l'ordonnance, par un programme de rénovation,
prévoir la démolition de ces bâtiments. Il est
évident que, dans ces cas, nous exerçons une coordination pour
nous assurer qu'il n'y a pas conflit.
M. DION: J'aimerais dire pour ajouter aux commentaires à la
question qui a été posée en fonction de ce que M. Bernier
vient d'affirmer, que nous avons un exemple précis de collaboration
très intense entre la municipalité et le ministère des
Affaires culturelles et la Société d'Habitation du
Québec.
Ceci est en fonction du secteur historique de Québec où la
Société d'habitation du Québec participe, par l'octroi de
subventions, à la préparation d'un plan d'ensemble de
rénovation du Québec historique. Les ententes que nous avons
signées avec la municipalité prévoient cette collaboration
entre le ministère des Affaires culturelles, la ville de Québec
et la Société d'habitation du Québec.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la présente réunion
de la commission parlementaire a été convoquée pour
discuter du problème du logement. Nous avons devant nous les dirigeants
de la Société d'habitation du Québec. Ya-t-il moyen de
savoir, en ce qui concerne les projets approuvés, combien de logements
seront appelés à dis-paraître et combien seront construits
pour les remplacer?
M. LUSSIER: J'ai simplement une distinction à faire, et qu'on a
faite au début avec Me Choquette, à l'effet que la discussion au
point de vue du logement ou de l'habitation se limite aux attributions de la
Loi de la Société d'habitation du Québec. On peut toujours
parler en général à un moment donné de
l'habitation, mais on ne discute pas de l'habitation comme telle, du logement
dans toutes ses implications. On demeure à l'intérieur... Oui,
d'accord. Je veux simplement rappeler la façon dont nous nous sommes
entendus pour procéder. Si je comprends
bien la question de M. le député de D'Arcy-McGee, il parle
de logements publics. Je voulais simplement faire cette distinction.
M. CHOQUETTE: II me semble que la question du député de
D'Arcy-McGee est tout à fait pertinente. Il veut savoir quel est l'effet
des programmes de rénovation urbaine sur le stock existant de logements.
Cest cela? Il veut connaître la conséquence de ces programmes de
rénovation sur le stock existant de logements.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que nous gagnerons, est-ce que nous perdrons...
M. LUSSIER: Cest d'accord.
M. GOLDBLOOM: ... par l'effet de ces projets qui sont en voie de
réalisation?
M. LUSSIER: La rénovation, ses effets sur le stock actuel de
logements. D'accord.
M. DION: Nous n'avons pas de statistique précise sur le nombre de
logements qui disparaîtront par suite de la mise en oeuvre des programmes
de rénovation urbaine. Je pense que cette statistique pourra
s'établir dans un an, deux ans, lorsque nous serons suffisamment
avancés dans les mises en oeuvre.
Toutefois, j'aimerais vous donner l'exemple d'un cas précis qui
peut constituer une indication. Je me servirai du cas de Longueuil, où
le programme de rénovation urbaine a prévu la disparition
d'environ 160 logements. L'utilisation du sol permettra la construction de 800
logements. Voici une opération de rénovation urbaine qui, sur le
plan de l'habitation, fait disparaître un certain stock de logements qui
présentent des conditions plus ou moins acceptables pour les remplacer
par 800 logements, ceci sans changer les services urbains qui existent
déjà. Je pense que c'est là un facteur tout aussi
important que le facteur disparition du stock existant.
Il est sûr et certain que, la Société d'habitation
du Québec étant une organisation nouvelle et la mise en oeuvre de
programmes de rénovation urbaine ne faisant que commencer; il nous est
assez difficile de faire une analyse des conséquences. Mais nous sommes
préoccupés de voir à ce que le stock de logements qui peut
exister à l'intérieur des zones de rénovation urbaine et
qui est bon soit conservé. Nous sommes préoccupés aussi de
voir à ce qu'il y ait une surproduction par rapport à ce qui peut
disparaître à la suite de la mise en oeuvre d'un programme de
rénovation.
M. GOLDBLOOM: Je suis heureux de savoir que la Société
d'habitation du Québec s'en préoccupe. M. le Président,
j'ai été tout à l'heure un peu déçu de la
réponse que donnait M. Dion à l'effet que ce serait avec
l'expérience d'une année ou deux de ces projets que l'on serait
en mesure d'en connaître l'équilibre ou le profit, si vous voulez,
en terme de nombre de logements.
Il me semble que l'on devrait en tenir compte au niveau de la
planification plutôt que d'attendre ce qui se réalisera et ensuite
de compiler des statistiques.
M. SEGUIN: Je reviens à l'explication. Mon commentaire est pour
M. Dion, et cela se rattache à ce que vient de dire le
député de D'Arcy-McGee. Vous démolissez à Longueuil
puisque c'est l'exemple dont vous vous êtes servi 160
logements qui, en autant que je puisse être au courant, sont
présentement ou étaient occupés par des familles, des
individus, des gens. Vous les remplacez par 800 logements. Est-ce que nous
parlons d'appartements ou de structures à multiples étages? C'est
cela qui remplacera les premiers. Les 160 qui seront enlevés, ce sont
des maisons, je crois, des maisons familiales, des familles les occupent; ce ne
sont certainement pas des appartements, des logements multiples.
M. BERNER: Je pense que...
M. SEGUIN: Nous tombons dans une autre catégorie. Si vous
démolissez 160 logements familiaux et que vous les remplacez par des
garçonnières d'une pièce et demie ou deux
pièces...
M. BERNIER: En réponse à cela, je pense que je vais donner
des réponses à vous-même et à d'autres membres de
l'assemblée. Voici: Dans un programme de rénovation, on doit
prévoir, dans certains cas, la disparition d'un nombre X de logements.
De par notre législation, aucune des familles habitant ces logements ne
peut être déplacée, à moins que la
municipalité fasse la preuve qu'un logement, conforme à ses
besoins et à sa capacité de payer, soit disponible. Qu'il soit
disponible comme logement subventionné ou sur le marché, peu
importe. Alors, il arrive que des municipalités, pour réaliser
certaines phases de leur programme de rénovation, ne peuvent pas passer
à l'action tant et aussi longtemps qu'elles n'ont pas mis en chantier et
rendu les logements disponibles pour le relogement. Dans les
municipalités que j'ai mentionnées tout à l'heu-
re, où 11 y a des programmes de rénovation en voie de
réalisation, les seuls travaux exécutés à ce jour
ont été des travaux qui n'exigeaient pas de déplacement de
familles ou qui s'effectuaient à des endroits où les lieux
avaient été évacués et libérés sans
éviction.
Dans chacune de ces municipalités, nous sommes dans le moment en
négociation pour la construction par la municipalité ou son
office municipal d'habitation d'un projet d'habitation à loyers
modiques. C'est le cas de Saint-Jérôme, Sainte-Agathe, etc.
Longueuil, de la même façon.
Pour répondre à l'autre question, la réutilisation
du sol est partie intégrante du programme de rénovation. Si la
disparition de logements de mauvaise qualité est opportune, les familles
sont déplacées, mais sont relogées dans des endroits qui
répondent à leurs besoins et à leurs capacités de
payer. H est évident qu'il y a des secteurs de trop faibles
densités; il y en a d'autres où il y en a de trop fortes. Le cas
de Longueuil est un cas particulier, en ce sens qu'il se trouvait un certain
nombre de maisons de mauvaises conditions dans un coin avec un terrain
disponible adjacent. Le fait du regroupement des terrains permet une meilleure
utilisation et un meilleur aménagement urbain sans priver les familles
de l'habitat convenant à leurs besoins. Pour les familles qui demeurent
dans les maisons, tant qu'elles ne sont pas relogées, le permis de
démolition ne peut pas être émis.
M. SEGUIN: Est-ce que ce projet-là, à Longueuil, est celui
du bord...
M. BERNER: En partie. Cela ne couvre pas le secteur du domaine
d'Iberville. Mais, c'est immédiatement à l'est du domaine
d'Iberville.
M. SEGUIN: Vous avez mentionné, tout à l'heure, lorsque le
député de Montmorency demandait, au sujet des sites historiques,
tout ça...
M. LUSSIER: Oui, oui...
M. SEGUIN: M. Dion a dit qu'il y avait entente très
étroite avec le ministère des Affaires culturelles. Ai-je bien
compris lorsque vous avez dit que ce programme de rénovation, ne peut
sous une certaine réglementation bénéficier d'aucune
assistance sous une autre législation?
Par exemple, si j'ai un programme de rénovation urbaine, est-ce
que Je pourrai utiliser tout ce qui pourra me revenir par l'entremise des
travaux d'hiver ou si, encore, cette question des travaux d'hiver serait exclue
du projet? Puisque, pour les lieux historiques, il n'y a pas d'assistance
supplémentaire, est-ce que, dans le cas des travaux d'hiver, la
même chose s'appliquerait? Ce n'est pas compliqué, non, mais sur
le dé-blayement, par exemple...
M. LUSSIER: M. le maire, vous savez... Oui?
M. SEGUIN: Il y a des travaux de déblayement pour lesquels on
pourrait utiliser l'argent prévu pour les travaux d'hiver; les
égouts, par exemple.
M. DION: Je pense qu'il y a lieu de préciser au départ
que, dans le secteur auquel j'ai fait allusion, 11 s'agit d'une planification
générale. Il ne s'agit pas nécessairement d'un programme
détaillé de rénovation urbaine, comme tel. Il s'agit de
faire une planification générale pour identifier des
propriétés qui doivent être conservées, pour
identifier des zones possibles d'intervention, tant au plan des services, etc,
etc.
Alors, ceci n'empêchera pas le gouvernement provincial ou tout
autre organisme d'accorder des subventions, selon que les lois le permettront.
En ce qui concerne les travaux d'hiver, je pense qu'il appartient au ministre
de dire si cela devient applicable ou non.
M. SEGUIN: A moins que le ministre n'ait l'intention de supprimer cela.
Il n'en a pas parlé encore, mais cela peut peut-être venir.
M. LUSSIER: Pour les travaux d'hiver...
M. SEGUIN: Les travaux d'hiver, vous ne les supprimez pas?
M. LUSSIER: Pardon?
M. SEGUIN: Vous ne supprimez pas ça?
M. LUSSIER: C'est-à-dire qu'on en garde la substance, mais qu'on
en change les modalités.
Pour les travaux d'hiver, vous savez fort bien, M. le maire, que
lorsqu'il y a d'autres subventions qui s'ajoutent, qu'il y a des travaux qui
sont faits et que ces travaux-là sont subventionnés d'autres
façons, les subventions pour les travaux d'hiver sont diminuées
d'autant.
M. SEGUIN: Oui. Alors, cela s'applique dans ce cas-là.
M. LUSSIER: Le pourcentage des travaux d'hiver est moindre si vous avez
déjà des subventions auparavant. Mais il faudra faire attention,
car vous admettrez que, si c'est subventionné à 75% par la
Société d'habitation du Québec et à 50% ou 60% par
les travaux d'hiver, la municipalité fera de l'argent. Et vous
êtes bien d'accord...
M. LACROIX: Nous ne sommes pas contre cela.
M. SEGUIN: Vous dites: Subventionnés à 50% ou 60% par les
travaux d'hiver, mais en avez-vous de ces travaux-là?
M. LUSSIER: Si vous mettez la crème fouettée par-dessus la
cerise, ce n'est pas normal.
M. SEGUIN: Les 50% ou 60% subventionnés par les travaux d'hiver,
ce doit être la coupe du bois?
M. LUSSIER: Ce n'est pas bon pour le cholestérol.
M. SEGUIN: Cela doit être cela. Comme le homard.
M. LUSSIER: Est-ce qu'on écoute les mémoires maintenant ou
si vous avez d'autres questions?
M. CHOQUETTE: Puisqu'il y a des gens Ici, nous pourrions peut-être
passer aux mémoires, quitte peut-être à revenir à M.
Bernier, plus tard, pour qu'il nous donne des chiffres sur le domaine de
l'habitation proprement dit. Là, nous n'avons fait que discuter des
projets de la Société d'habitation en matière de
rénovation urbaine. Mais, étant donné qu'il y a des gens
ici, je pense que nous devrions entendre leurs représentations.
M. LUSSIER: Mais, après l'audition, qu'est-ce que vous nous
suggérez de faire?
M. CHOQUETTE: Après l'audition des personnes
présentes?
M. LUSSIER: Oui.
M. CHOQUETTE: Nous pourrions peut-être ajourner, si le ministre
est d'accord.
M. LUSSIER: Oui.
M. CHOQUETTE: Mais Je crois que monsieur...
M. LUSSIER: Ajourner à une date ultérieure? M. CHOQUETTE:
A une date ultérieure? M. LUSSIER: Pas cet après-midi.
M. CHOQUETTE: A une date ultérieure. M. Dion m'a
déjà fait savoir, lors d'une rencontre que J'avais eue avec lui,
qu'il avait en sa possession une liste de tous les organismes du Québec
qui s'intéressent à la question de l'habitation et du
logement.
M. LUSSIER: Oui, d'accord.
M. CHOQUETTE: Ce que Je suggérerais aux membres de la commission,
de façon que nous ayons des représentations complètes sur
la question, c'est que, d'ici la prochaine réunion de la commission,
nous envoyions des avis particuliers à ces différents organismes,
les invitant à venir faire des représentations à la
commission, s'ils le jugent opportun.
Est-ce que le ministre serait d'accord avec cette façon de
procéder?
M. LUSSIER: Si j'ai l'appui de mes collègues. DES VOIX: Ah
oui.
M. LUSSIER: C'est démocratique, notre affaire. Vous, est-ce que
vous avez l'appui de vos collègues pour proposer cela?
M. CHOQUETTE: Oh oui.
M. LE PRESIDENT: Avant d'entendre la première personne, il y a un
télégramme qui vient d'arriver: « Commission parlementaire,
Assemblée nationale, Québec. « Notre comité ne peut
pas présenter mémoire aujourd'hui à la commission des
Affaires municipales. Désirerait avoir information et date d'une
séance ultérieure. « Désirons présenter
mémoire. « Comité conjoint Aire-10. Roger Parent, 570 rue
Du Roi, Québec, Que. »
M. LUSSIER: Dans la même direction. Nous sommes d'accord, de ce
côté-ci, pour adopter cette procédure.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Mgr Lavoie.
Mgr Raymond Lavoie
MGR LAVOIE: M. le Président, M. le ministre, MM. les membres de
la commission, je voudrais faire quelques recommandations, puisqu'on nous y
invite et que c'est tellement réjouissant que nous soyons invités
à donner nos avis. Ce n'est naturellement pas un procès de
quelque politique que ce soit, mais l'expression d'un désir
d'intégrer davantage, peut-être, à toutes les dispositions
législatives en vigueur actuellement, une préoccupation humaine
qui n'est pas absente mais qui n'est pas présente avec assez
d'insistance, selon moi.
L'invitation, que j'ai lue dans les journaux hier, comportait
l'indication suivante: dans le but d'étudier les problèmes de
l'habitation pour personnes et familles à faible revenu. C'est donc sur
ce point-là que je veux faire quelques réflexions.
La première de ces réflexions c'est qu'il me semble que le
problème du relogement suppose d'abord qu'on s'est bien
arrêté sur le problème de la personne à revenu
modique qu'on veut secourir. La personne à revenu modique, c'est la
personne qui est assistée sociale, qu'elle soit chef de famille ou
autrement Cest aussi la personne qui, n'étant pas assistée
sociale, est parfois plus mal prise encore que la personne qui est
assistée sociale parce qu'elle a un très faible salaire pour un
travail qui, cependant, se continue. Ainsi le père de famille, qui gagne
$75, comme j'en connais tout un paquet dans mon coin, qui a trois ou quatre
enfants et qui vit dans des conditions de logement absolument
inadéquates, est, à mon avis, une personne de revenu modique, et
il est parfois plus mal pris encore que l'assisté social parce qu'il n'a
pas les mêmes avantages que l'assisté social au point de vue de
l'assistance médicale, par exemple, carte pour médicaments et
autres choses du genre.
C'est donc sur ces gens-là qu'il faut d'abord s'attarder pour
savoir ce qu'ils sont, quelle est leur situation. Ce qui caractérise
leur situation, ce n'est pas d'abord qu'ils sont économiquement faibles,
mais qu'ils sont entrés à l'intérieur d'un processus
d'asocialisation, de rejet de la société. Je me permets de
revenir sur une description que j'ai utilisée la semaine dernière
au sujet de l'étude du bill 26. Il y a trois phénomènes de
base qui caractérisent la population à faible revenu ou à
revenu modique, assisté social ou faible salaire, peu importe. Le
premier, c'est le rejet du marché du travail, pour un bon nombre, ou du
travail convenablement rémunéré, en tout cas. Le rejet du
marché de la consommation des biens utiles ou superflus. Le rejet du
monde des loisirs normaux. Le rejet du monde de l'activité politique et
de la responsabilité civique. Le rejet du monde de la culture. Le rejet
du monde du tourisme. Le rejet du monde de la propriété
personnelle. Le rejet du monde de l'habitation décente, etc. Rejet
généralisé.
Deuxième élément ou facteur qui compte pour
apprécier ce que sont ces personnes qu'on veut aider avec la loi
provinciale d'habitation, c'est que ces gens-là subissent la
sollicitation hallucinante de tous ces univers qui leur sont fermés. Et
la sollicitation, ils la subissent principalement à travers les «
mass média ». Ils ont en outre à subir la sollicitation des
sources de crédit d'apparence facile mais qui les ruinent et les
étranglent. Ils ont simultanément à subir l'augmentation
rapide du niveau moyen de la vie et sont en même temps témoins de
l'augmentation considérable du revenu moyen d'une partie importante de
la population. Ce sont deux groupes de facteurs qui agissent en permanence, et
depuis dix, quinze, vingt, vingt-cinq ans, sur les familles ou les individus
auxquels on veut apporter du secours par la loi provinciale de
l'habitation.
Il y a un troisième phénomène qui résulte de
l'existence des deux premiers, de la pression qu'exercent les deux premiers
facteurs énumérés, c'est une asocialisation progressive,
une démission progressive sur tous les plans. Ceux qui ont de
très faibles revenus et qui voient leurs confrères ou concitoyens
ne travaillant pas et jouissant d'un revenu et des avantages sociaux plus
grands que les leurs, bien souvent, je le dis sans exagérer quoi que ce
soit, ont la tentation de démissionner, même du marché du
travail où ils sont encore présents.
Il y a également assujettissement et dépendance sur tous
les plans, pour eux. Il y a, en même temps, évasion sur tous les
plans par des moyens faciles et connus: l'alcool, la drogue, les deux vont
toujours ensemble maintenant, souvent la débauche, la rupture du foyer,
la révolte, la délinquance, la violence, la fausse
représentation. On connaît des requins de la finance, il y en a
tous les jours dans les journaux qui sont dénoncés, il y a aussi
des requins de la pauvreté qui sont des génies dans
l'exploitation de la figure de la pauvreté pour obtenir un niveau moyen
convenable.
Il y a, en même temps, et c'est ça qui est important
surtout, une désagrégation rapide du sens de la dignité
personnelle, du sens de la responsabilité sociale, du sens de
l'engagement communautaire.
Il y a de l'amertume et de la rancoeur contre tous les pouvoirs et,
chose étonnante, ré-
volte et amertume surtout contre les pouvoirs qui acceptent cet
état de choses et le consacrent, en quelque sorte, par des secours
publics qui étiquettent, qui qualifient de façon
définitive comme étant un démissionnaire condamné
à vivre à la remorque des autres pour le reste de ses jours.
C'est ici qu'il faut bien penser à ce que signifie le logement
subventionné.
Il y a, en même temps, détérioration rapide de la
famille et accélération du processus de
désagrégation chez les enfants issus des familles en voie de
sous-prolétarisation auxquels je fais allusion à ce moment-ci. Il
y a fixation de la sécurité et cela est aussi très
important la sécurité du monde prolétarisé
au niveau du sous-développement par des allocations ou des secours
publics qui règlent tout sauf le problème de base, celui de la
désagrégation sociale.
H y a, en même temps et c'est contre cela que nous luttons
tous, c'est pour cela que nous sommes ici réunis, je le sais
politique ou absence de politique aboutissant à la constitution des
« Grey Belts » en Amérique du Nord et des « banlieues
rouges » en Amérique du Sud. Laissons de côté ce
phénomène puisqu'on a l'air de les avoir découvertes,
maintenant, ces zones.
Il y a, en même temps, éviction directe ou indirecte et
refoulement vers d'autres zones domiciliaires. Malgré ce que nous venons
de dire sur le sujet, les protections qu'accorde la loi aux gens qui sont
évincés, je pense que la loi est loin d'être totalement
appliquée parce que l'éviction existe encore, pas toujours par
des formes directes, pas toujours par le shérif ou la police qui vient
chasser les gens, mais par des méthodes de pression qui, finalement,
aboutissent au même résultat, mais qui ne donnent pas prise
à des réclamations de caractère légal. Donc,
refoulement quand des travaux importants de rénovation sont entrepris
sans aucune attention au phénomène humain et par
conséquent, il y a du même coup, accélération du
processus de désagrégation. Chaque nouvel échec social
pour les gens à faible revenu est l'occasion d'un nouveau recul dans ce
phénomène de base, l'intégration sociale.
Je termine cette évocation du problème de ces gens que
nous voulons aider en faisant un tout petit rapprochement entre le mendiant
d'hier et le pauvre d'aujourd'hui. Il ne s'agit plus, aujourd'hui, d'individus
qui ont choisi la mendicité comme profession et qui sont
intégrés à la société parce qu'ils sont
acceptés comme tels par l'ensemble de leurs concitoyens. La plupart des
municipalités interdisent la mendici- té aujourd'hui, et dans les
milieux ruraux, on maintient un affichage permanent de la défense
municipale sur ce plan-là. Les mendiants ne sont pas admis ici. Il
s'agit, quand on parle des gens à faible revenu et des assistés
sociaux et des pauvres d'aujourd'hui, par conséquent, d'un
phénomène global qui engendre chez nous une classe sociale bien
caractérisée et bien localisée, la plupart du temps, quant
à son habitat. Ce phénomène est presque en tous points
identique à celui qui dure progressivement depuis un siècle dans
l'univers entier et qui aboutit à diviser ce monde en trois parts qui
s'affrontent à l'intérieur d'un précaire équilibre
de terreur. Le monde occidental capitaliste, le monde communiste et le tiers
monde politiquement indépendant et oscillant entre les deux
premiers.
Le mendiant d'hier n'interpellait pas la société, il
n'était pas socialement pauvre, il était accepté comme
tel, c'était le bon Dieu qui entrait et on le couchait dans le lit du
père de famille, quelquefois. Il n'était qu'économiquement
pauvre. Le pauvre d'aujourd'hui a sa pitance sous forme de chèque,
d'allocation de logement ou de tout ce qu'on voudra du genre, mais il est
socialement un rebut et un rebuté. Sa situation est bien plus grave que
celle de son ancêtre.
Donc, ce sont ces gens-là que nous voulons aider et ceci
m'amène à quelques considérations. A mon avis, donc, une
politique de logement qui ne serait pas centrée d'abord sur une
politique de réintégration sociale, de communautalisation des
hommes, d'acceptation profonde, sincière et loyale de toutes ces valeurs
humaines qui se détériorent à l'intérieur des zones
réduites au délabrement, comme c'est le cas dans bien des villes,
et à Québec spécialement j'y suis dans cette zone
de Québec . Impossible donc de réussir dans une politique
globale centrée sur la remise en valeur de l'homme.
Ce n'est pas uniquement en accumulant des pierres neuves et du
plâtre neuf et en y réinstallant des gens que nous allons
régler le problème.
Il est beaucoup plus profond que cela si nous voulons l'atteindre. Il
faut cela et il faut bien d'autres choses aussi, et j'arrive à des
suggestions pratiques. La réintégration sociale n'est possible,
à mon avis, qu'à quatre conditions.
Premièrement, c'est qu'on mobilise, qu'on suscite et qu'on
provoque, de toutes les façons possibles, l'initiative privée.
Puisque le problème fondamental est un problème de
démission sociale, c'est en réengageant socialement qu'on va
réussir à guérir le problème humain qui est
sous-jacent au problème domiciliaire dont nous parlons.
Deuxièmement, il faut qu'on fasse la promotion des structures qui
sont de soi regénératrices de l'homme. Par exemple, mettons-nous
devant le pauvre tel que je le vois, tel que je le rencontre tous les jours et
vous aussi, peut-être, quelques-uns au moins.
Mettez-vous devant le pauvre à qui l'on dit: Mon vieux, tu es un
assisté social, il n'y a rien à faire dans ton cas, on n'a pas ce
qu'il faut pour f aider à remonter la côte, on va te donner un
logement payé par la ville, appartenant à la ville. C'est le plan
promoteur bâtisseur,actuellement Le promoteur-bâtisseur construit
dix, quinze, vingt étages et puis cela appartient à la ville, et
la ville dit: M. un tel, vous êtes logé maintenant aux frais de la
ville, nous vous payons les trois quarts de votre logement.
Si vous pensez que l'on va réengager un gars socialement avec une
politique comme celle-là, nenni, ma soeur! il va démissionner de
plus en plus. Sa sécurité se situe au niveau du lien qu'il
établit avec la ville devenant logeuse ou logeur à ce
moment-là. Et si on compare cette attitude avec celle que va avoir le
gars qui est un démissionnaire disons, que sa tendance en tout
cas est dans ce sens-là. Ils ne sont pas tous au même point, mais
sa pente est dans ce sens-là. Il est plus ou moins avancé en
descendant sa pente et qu'on situe à l'intérieur, disons,
d'une coopérative de logements, à qui l'on dit: Mon gars, tu es
copropriétaire de ton logement, actuellement, s'établit
automatiquement une autocensure du groupe. L'individu en question qui voudrait
détériorer son logement, ce n'est pas lui seul, ni le
fonctionnaire municipal qui va venir lui dire: Tu n'as pas de raison de
brûler tes portes dans ton poêle, mon garçon. Tu vas les
payer. Il n'est pas capable, il va falloir lui donner une subvention pour payer
les portes qu'il a brûlées. Naturellement, il ne peut pas fournir.
Il a démissionné, il n'essaie pas. Et ce sera le voisin qui lui
dira: Cest à moi cette maison-là, ce n'est pas seulement à
toi. Tu vas certainement respecter les portes, autrement tu vas te ramasser le
portrait
Voyez-vous, il y a toute une autocensure, une autodiscipline du groupe
qui s'établit et qui va obliger le gars, qui voudrait continuer à
être un démissionnaire dans un groupe, dans une structure qui est
régénatrice de sa dignité, qui va l'obliger, dis-je,
à remonter, qui va l'encadrer, le supporter et l'aider. Et je pense
alors que dans le choix des structures administratives que l'on fait pour le
relogement des gens, il est d'une très grande importance que l'on tienne
compte des structures qui sont capables de remettre en valeur des hommes qui ne
sont plus en valeur, qui ont perdu le sens de leurs responsabilités ou
qui sont en train de le perdre. Et ceci, je pense, est tout à fait
fondamental.
Il y a également une nécessité que l'on
procède à la réinstallation des gens qui sont mal
logés de façon graduelle non pas en prenant les plus mal pris
pour aboutir ensuite aux moins mal pris, mais en prenant exactement
l'échelle inverse. Les moins mal pris, tout en étant mal
logés, sont les plus intégrés socialement, les plus
capables de vivre dans une communauté nouvelle, dans des conditions
nouvelles d'existence. D'abord, relogeons-les. On provoque ainsi
automatiquement une libération progressive de logements
antérieurement occupés par les premiers, ce qui fait que l'on
peut, pendant que le réaménagement se fait de façon
progressive, rééduquer, réadapter à des conditions
nouvelles d'existence les autres qui sont très loin d'être
capables de vivre dans des logements neufs et dans des conditions de
copropriété ou de voisinage nouveau.
J'ai fait une expérience qui m'a bien frappé de ce
côté-là. J'étais au canal 10 à
Montréal où il y avait toute une série de monsieurs et de
madames de la région du pont Jacques-Cartier qui étaient en
ligne, debout, sans chaises, attendant pour voir je ne sais pas quelle
étoile filante qui enregistrait son programme, lequel devait passer
seulement le lendemain. Je pourrais dire que c'était leur Place des Arts
à eux, le canal 10.
J'avais du temps à perdre et je suis allé causer avec eux.
Je leur ai dit, à tout ce monde-là, en paquet, je parle assez
fort: Voulez-vous, les amis, me dire qu'est-ce que cela ferait si demain on
vous invitait à loger dans des maisons neuves avec des logements neufs,
tout le monde ensemble, et qu'on vous disait: Maintenant, vous payez seulement
ce que vous êtes capables de payer? Spontanément, j'ai eu la
réaction suivante: Cela n'a pas de bon sens, nous allons nous battre
ensemble. C'est ce qu'ils m'ont répondu d'eux-mêmes: Cela n'a pas
de bon sens, nous allons nous battre ensemble.
Voyez-vous, la détérioration, l'amertune, tout ce qu'il y
a de désagrégation chez eux les rendait inaptes, d'après
leurs propres témoignages, à vivre dans des conditions nouvelles.
Evidemment, ce n'est pas avec de la brique que nous allons régler ce
problème; c'est avec bien d'autres choses.
Il y a enfin, je crois, une fermeture des frontières des villes
qui doit être faite. Le rapport préparé par M. Forester,
intitulé « Urban dynamics » je crois que cela se dit
aussi en anglais semble avoir donné un véritable choc,
enfin, un choc stupéfiant, à M. Andras,
de l'Habitation fédérale. Ce rapport signale que tous les
réaménagements urbains qui ont été faits en
Amérique du Nord depuis dix ans ont conduit les villes à une
dévaluation progressive, parce que le nombre de gens qui sont venus se
réinstaller dans des villes à la faveur du relogement a
été beaucoup plus considérable que le nombre d'emplois que
l'on pouvait offrir. En définitive, ce sont des gens qui avaient subi
des échecs sociaux ailleurs qui sont venus s'installer dans les maisons
neuves. J'ai une confirmation de cela dans l'affirmation suivante que j'ai
entendue lors de la même visite au canal 10 à Montréal d'un
échevin de la ville de Montréal qui se trouvait là et qui
m'a dit, sans aucune distinction, d'une façon très absolue: Notre
patente des habitations Jeanne-Mance est un échec complet au plan
social. Je ne donne pas son nom, mais c'est un bonhomme qui est né
à Québec en tout cas.
Disons que c'est un jugement global qui a besoin peut-être
d'être nuancé mais il me l'a donné tel quel.
Moi, je parlais de logement dans les coulisses, avec lui. Je pense,
alors, qu'il faut venir à bout de bloquer l'invasion de la population
qui recherche des conditions de logement plus faciles que celles qu'elle a,
disons, à la campagne.
Quand je vols, actuellement, qu'on ferme des villages en
Gaspésie, je me dis: C'est probablement nécessaire, mais est-ce
que ces gens-là vont se diriger vers les morues du golfe Saint-Laurent
ou s'ils vont s'en venir à Saint-Roch, à Jacques-Cartier,
à Bélair ou bien dans la Petite Bourgogne? C'est cela que je me
demande.
Est-ce qu'on empire le problème de la ville tout le temps ou si
on le réglera? J'ai peur que ces gens viennent, comme tant d'autres,
échouer en ville dans des zones délabrées, justement parce
qu'ils ne sont pas capables de continuer la lutte à la campagne,
à cause du problème de l'intégration agricole et de tous
les autres problèmes.
Il est donc indispensable qu'on ne permette plus je crois que la
province devrait intervenir sur ce plan pour forcer les municipalités
dans ce domaine de fabriquer des taudis en série à
même des maisons qui sont, cependant, convenables et de loger huit ou dix
personnes dans deux pièces ou dans trois pièces, comme cela
existe encore à un grand nombre d'exemplaires. Que cela soit
défendu de vivre comme des animaux. De cette façon, on
protégera les locataires contre la tentation de louer lorsqu'ils n'ont
pas d'autre chose à offrir que des taudis. Il y a des
propriétaires qui considèrent que l'homme est comme la carotte;
plus on a de carottes au pied carré dans un jardin, mieux c'est. Plus on
met d'humains, de bipèdes dans un logement, mieux c'est aussi. Souvent,
avec une toilette pour cinq logements de ce genre pardessus le marché,
et j'en connais.
Conclusion, parce que je ne veux pas être très long. Je
pourrais remettre à ces messieurs, s'ils le désirent, un
mémoire écrit dans une perspective globale. En même temps,
c'est un récit d'expériences centrées sur la
rééducation et sur le problème du logement
considéré comme étant une étape et un instrument,
en même temps qu'un aboutissement de la rééducation et non
pas séparément des deux. Je conclus donc, en deux phrases. La
première, c'est que, selon moi et selon mes collaborateurs du
secrétariat social aussi, une politique de logement, qui ne serait pas,
d'abord, une politique humaine, serait vouée à l'échec et
à la stérilité. Je pense qu'on gaspille de l'argent sans
profit. Il faut, je pense, qu'on tienne compte de l'ébranlement d'une
population vers sa propre régénération sociale, si l'on
veut que la politique de logement serve à quelque chose. Autrement, elle
ne servira à rien. On va empirer la situation au contraire même,
d'après moi.
Deuxièmement, il me semble qu'au fond de tout cela il faut qu'on
fasse un choixtrès précis et très lucide entre les deux
formes de socialisation qui sollicitent le monde. On retrouve cette option
à l'intérieur de tous les gestes que pose l'Etat provincial,
fédéral ou municipal. Une socialisation par concentration entre
les mains de l'Etat de tous les pouvoirs, de toutes les initiatives. Il s'agit
de l'Etat à n'importe quel niveau; je ne parle pas nécessairement
de la province de Québec. Ou bien une socialisation par participation de
plus en plus complète des citoyens à la construction de la
cité. Ce sont les deux formes de socialisation entre lesquelles on a
à opter. Si on faisait une révision de toutes les lois on
pourrait se demander: L'orientation qu'on a prise est-elle dans le sens d'une
concentration plus grande donc, dans le sens d'une dictature qui se construit
jour après jour? En effet, plus l'Etat a de pouvoirs en main, plus c'est
de lui que dépendent les moindres gestes et les moindres respirations du
citoyen, plus il faudra qu'il diminue la liberté des citoyens pour
être capable de maintenir l'ordre. Autrement, lorsque nous sommes
fâchés, c'est toujours contre le gouvernement. C'est
évident, on est toujours en manifestations et en discussions. On a envie
d'assommer tous les gouvernants, tous les députés et tous les
ministres. On les fait sauter à la dynamite, parce que c'est toujours
leur faute. Mais, c'est bien leur faute, si c'est leur faute: ils ont voulu
tout régler eux-mêmes.
Je crois que l'Etat a un rôle indispensable à jouer. C'est
la plus noble des fonctions de l'homme que de faire de la politique, j'en suis
convaincu. Je crois, cependant, que la politique doit être animatrice et
non simplement concentrationnaire. Elle doit être animatrice de
l'initiative du citoyen, coordonnatrice et, en conséquence, il faut
qu'on évolue vers une socialisation par participation et par engagement
du citoyen.
Dans une zone comme la mienne, Saint-Roch à Québec ou la
Petite Bourgogne à Montréal, peu importe, je pense que, si on ne
réalise pas cela, on va bâtir pour rien. On va gaspiller de
l'argent. On va empirer la situation parce qu'on accentue la dépendance
des gens. On les fait démissionner; on ne les fait pas remonter.
M. LE PRESIDENT: Merci, Mgr Lavoie. Est-ce qu'il y a un monsieur avec
vous qui désirerait se faire entendre, M. Derose?
M. DEROSE: Je n'ai rien à ajouter pour le moment.
M. LE PRESIDENT: M. Gaston Robitaille. Le rapport qu'il a entre les
mains, est-ce qu'il l'a en plusieurs exemplaires? On pourrait le distribuer aux
membres de la commission.
MGR LAVOIE : J'en ai cinq ou six ici, mais je pourrais en avoir d'autres
facilement. Oui. Je pourrais le laisser à M. le secrétaire
et...
M. LE PRESIDENT: Le faire polycopier. MGR LAVOIE: Oui. UNE VOIX:
D'accord. Parfait. M. LE PRESIDENT: M. Gaston Robitaille. M. Gaston
Robitaille
M. ROBITAILLE: M. le Président, M. le Ministre, messieurs les
membres de la commission, je crois qu'il est important, avant de vous soumettre
certaines considérations sur la loi de la Société
d'habitation du Québec, de rappeler brièvement les buts
généraux de celle-ci: Favoriser la rénovation du
territoire des municipalités, favoriser l'accès des citoyens
à la propriété immobilière et mettre à leur
disposition des logements à loyer modique.
Ce problème de l'habitation se pose avec une acuité et une
urgence particulières dans les municipalités à faible ou
moyenne population dans lesquelles la multiplication des taudis est un
phénomène majeur presque généralisé.
Pourtant ces municipalités ne sont munies, très souvent, que de
ressources financières très faibles et, dans la plupart des cas,
sans aucun rapport avec les moyens nécessaires à la mise en
oeuvre des programmes visés par la loi de l'habitation.
La situation devient telle que plus une municipalité a un
problème aigu dans le secteur de l'habitation plus les ressources pour
le résoudre lui font défaut. Cette pauvreté, eu
égard aux moyens financiers, empêche totalement certaines
municipalités de se prévaloir des avantages résultant de
la loi de l'habitation du Québec.
Dans la situation présente, toute municipalité qui
désire se prévaloir des programmes offerts par la
Société d'habitation du Québec doit être en mesure
d'assurer une contribution minimum de l'ordre de 5% du coût total de la
construction et de 25% du déficit annuel d'exploitation. Cette
participation financière obligatoire constitue un obstacle suffisant
pour empêcher les municipalités les plus démunies, celles
dont les besoins sont les plus aigus et les plus grands, d'avoir un
accès réel aux avantages mis à leur disposition par la loi
de la Société d'habitation du Québec.
Ainsi, nous avons estimé qu'à Bélair la mise en
oeuvre d'un programme de rénovation urbaine doit amener la
réalisation prioritaire d'au moins 50 unités de logements
à court terme et une mise en chantier à moyen terme d'environ 400
unités semblables. Ce projet implique pour cette municipalité,
dont les ressources financières sont incontestablement trop faibles pour
supporter un tel fardeau, une participation prévisible obligatoire de
$40,000 au chapitre du déficit d'exploitation et de $250,000 au chapitre
du coût de construction.
Dans ces conditions, ne convient-il pas de se demander si la formule
actuelle ne mène pas à une impasse certaines municipalités
qui, comme la nôtre, désirent avoir accès aux programmes de
la Société d'habitation du Québec. Tant que la loi n'aura
pas été amendée pour tenir compte de situations
semblables, ces bienfaits ne seront accessibles qu'aux municipalités
dont la situation est plus avantageuse, alors que les plus
défavorisées devront renoncer aux avantages d'une loi
conçue également à leur intention.
L'importance et l'acuité du problème que nous soulevons
requerraient une attention plus poussée, et nous aimerions que
l'occasion nous soit fournie dans un bref délai de vous soumettre des
vues plus approfondies. Toutefois, il est urgent que des amendements soient
apportés à la loi afin qu'une réponse adéquate soit
donnée à un problème aussi important.
Etant de notre part convaincus de l'Intérêt communautaire
que peut présenter le présent
mémoire, nous sommes assurés à l'avance de
l'attention que vous daignerez apporter à la concrétisation des
conclusions que nous vous avons proposées.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Robitallle. M. Bégin.
M. Paul Bégin
M. BEGIN: M. le Président, messieurs les membres de la
commission, tout à l'heure un des membres de la commission a
soulevé le problème que nous avons également
soulevé dans le mémoire. Je crois que c'est M. Séguin, le
député de Baldwin, lorsqu'il a mentionné que la
participation des municipalités était de l'ordre de 5%. Il a
essayé d'obtenir de la Société ce que cela
représentait en chiffres comme dépenses pour les
municipalités.
Nous avons soulevé un cas particulier...
M. LE PRESIDENT: Un instant, Monsieur. Est-ce que vous pourriez vous
identifier, s'il vous plaît?
M. BEGIN: Paul Bégin, avocat. M. LUSSIER: Il y a deux
Bégin.
M. BEGIN: Ah, excusez-moi, je pense que c'est M. Benoît
Bégin, peut-être.
M. LUSSIER: Oui, oui, il est là.
M. BEGIN: Ah bien, je m'excuse, j'aurais aimé parler, est-ce que
cela serait possible de le faire?
M. BEGIN (Benoît): Je n'ai pas objection à ce qu'il prenne
la parole.
M. BEGIN: Est-ce que le président aurait des objections?
M. LE PRESIDENT: Bon, d'accord.
M. BEGIN (Paul): Nous avons soulevé un cas particulier, celui de
Bélalr. L'apport de la municipalité est de l'ordre de $250,000 au
chapitre de la participation. Si la municipalité a autant de
rénovation urbaine à faire, c'est qu'elle a dans ses cadres des
gens à faible revenu.
Comme elle a des gens à faibles revenus, elle n'a pas de revenus
suffisants pour procéder elle-même à la rénovation.
Autrement dit, la municipalité se trouve placée dans un cercle
vicieux. Plus elle est pauvre, moins elle est capable de faire de
rénovations, mais plus elle a besoin de rénovations. C'est pour
cela que nous demandons que la participation de 5% qui est déjà
prévue et de 25% au chapitre de la contribution pour les loyers
subventionnés ne soit pas enlevée dans tous les cas mais que la
Société d'habitations puisse, au mérite, prévoir
que, dans certains cas, elle contribuera à 100%.
D'ailleurs, nous ne voyons pas pourquoi il y aurait une distinction
à faire entre une municipalité et un organisme sans but lucratif.
On prévoit qu'un organisme sans but lucratif pourra construire les
mêmes logements que la municipalité en obtenant de la
Société d'habitation du Québec une contribution de 100%.
Pourquoi ne le ferait-on pas pour la municipalité qui est pauvre, qui en
a besoin plus qu'une autre?
La ville de Montréal peut arriver, elle, à participer
à un programme comme celui-là parce qu'elle dispose, par
ailleurs, d'autres revenus. Et quand les logements à loyer modique
seront construits, elle pourra obtenir des revenus, alors que les petites
municipalités ne le peuvent pas.
Voilà l'essence du mémoire que nous avons soumis. Nous
demandons de nous permettre, à une autre séance de la commission,
de présenter un mémoire beaucoup plus étoffé que
celui de ce matin. Merci.
M. LE PRESIDENT: Merci M. Bégin. M. Benoît
Bégin.
M. Benoît Bégin
M. BEGIN (Benoît); M. le Président, M. le Ministre,
messieurs les membres de la commission, messieurs, je n'ai pas l'intention de
présenter un mémoire. Je m'en excuse. Comme vous le savez, nous
avons pris connaissance très tard de l'invitation. D'autre part, je
tiens à signaler que la Corporation des urbanistes, que je
représente, étant au coeur du problème de la mise en
oeuvre, en définitive, et de l'opérationallsation de la politique
de la Société d'habitation du Québec, vous comprenez tout
de suite que nous sommes sensibles à une quantité de
problèmes qui sont soulevés et qui sont sous-jacents à la
discussion d'aujourd'hui.
Conséquemment, il serait plus opportun pour nous de savoir avec
plus de précision sur quel aspect de la loi la commission aimerait que
nous présentions une documentation ou des commentaires. Il est difficile
pour nous d'attaquer ou de porter des jugements sur l'ensemble du document ou
l'ensemble de la législation actuelle étant donné
l'amplitude et étant donné, éga-
lement, la façon dont nous sommes, individuellement, et
collectivement comme corporation, engagés dans l'articulation ou la
préparation des projets de la SHQ.
Alors, la situation est pour nous la suivante: nous aimerions, comme les
autres corps professionnels ou intermédiaires, apporter notre
collaboration et contribution à la discussion. Toutefois, nous aimerions
avoir avec plus de précision un champ particulier de discussion qui
pourrait intéresser le ministre. Merci.
M. LE PRESIDENT: Merci M. Bégin. M. Charles Robitaille.
M. CHOQUETTE: M. le Président, il faudrait peut-être donner
une réponse à M. Bégin parce que son intervention est en
somme une question.
M. LUSSIER: M. le Président, cette Commission des affaires
municipales de l'Assemblée nationale a été
convoquée pour discuter, en fait, de tous les problèmes du
logement qui relèvent de la Société d'habitation du
Québec.
Nous croyons que les municipalités, ou corps
intermédiaires, ou individus, ou corporations professionnelles, ont un
certain mot à dire dans l'application des amendements qui pourraient
être apportés, et ceci, dans le champ d'action qui leur est le
plus propre ou dans les activités qui les touchent le plus. Il est assez
difficile pour nous de dire à telle corporation de nous entretenir
surtout de tel sujet. Nous aimerions mieux évidemment que la corporation
concernée, soit professionnelle, publique ou autre, choisisse
elle-même, à l'intérieur de cette loi de la SHQ, le sujet
qu'elle pense connaître ou qu'elle connaît le mieux, et fasse ses
propres commentaires et nous propose certains amendements ou encore nous dise
ses propres expériences vécues dans tel ou tel domaine de
l'habitation publique, subventionnée ou non.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je vais tenter de donner une
réponse à M. Bégin, au nom des collègues de
l'Opposition. Je dirai que je ne reconnais pas le cadre que le ministre a
tracé quant au mandat de la commission actuelle. Je pense que le mandat
est plus étendu que celui d'examiner seulement les activités et
la législation relatives à la Société d'habitation.
Le mandat de la commission a été donné par la Chambre, et
la Chambre a décidé d'autoriser la Commission des affaires
municipales à examiner tous les problèmes relatifs à
l'habitation. Evidemment, je sais bien que le ministre craint que nous nous
étendions dans toutes sortes de directions à la fois. C'est un
risque qui existe, je l'admets facilement. Mais, d'un autre côté,
nous avons voulu tenir ces séances pour donner l'occasion au public en
général, aux corps intermédiaires, aux groupes
représentatifs, de venir faire des représentations sur les
aspects de la législation actuelle qui concerne l'habitation et le
logement.
Par conséquent, nous n'avons pas d'instructions à donner,
disons même peut-être de suggestions à faire à ceux
qui peuvent comparaître devant la commission. Je crois qu'ils ont toute
la latitude nécessaire pour soulever ce qu'eux considèrent
être des aspects critiques des problèmes que nous vivons au
Québec, dans le domaine de l'habitation et du logement. Je pense que M.
Bégin pourra comprendre que la Corporation des urbanistes, qu'il
représente ici, aurait sans doute un point de vue très
significatif à faire valoir sur l'état actuel de la
législation du Québec, à la lumière de
l'expérience des membres qu'il représente.
M. BEGIN (Benoît): Merci, monsieur Cho-quette... oui...
M. LUSSIER: Cette question de la motion qui a été
présentée par M. Choquette, il faut bien le dire, avait
été renvoyée à la Commission des affaires
municipales de l'Assemblée nationale, et cette commission ne peut
étudier que les questions qui relèvent du ministère des
Affaires municipales.
Alors, ce qui relève du ministère des Affaires
municipales, c'est la Société d'habitation du Québec avec
ses pouvoirs et devoirs.
M. CHOQUETTE: Mais je pense que le point de droit ou le point de
procédure soulevé par le ministre n'est pas bien fondé. Je
crois que la commission est apte à s'intéresser à tous les
aspects de l'habitation et du logement, non pas seulement aux activités
propres du ministère.
A ce moment-là, ce serait en quelque sorte diminuer le mandat qui
a été confié à la commission. Je ne vois rien dans
les règles de procédures ou les règlements de la Chambre
qui empêche la commission de déborder du cadre très
limité du ministère des Affaires municipales.
M. LUSSIER: Non, M. le Président, je pense qu'il ne faudrait pas
faire une discussion inutile. Tout à l'heure, j'ai admis facilement
qu'il fallait lorsqu'on parle de logements subventionnés,
logements publics, logements non subventionnés, rénovation
faire des références et parler du problème
général de l'habitation ou
du nombre de logements requis pour loger convenablement tous nos
concitoyens. Mais, c'est simplement comme références, comme
généralités qu'on doit aborder le problème. On
l'avait admis tout à l'heure; nous ne recommencerons pas une discussion
qui peut être plus ou moins oiseuse à ce point de vue
là.
M. CHOQUETTE: Non, ce n'est pas une discussion oiseuse, en autant que Je
suis concerné. D'abord, je n'ai rien admis, et je vois ici que nous
avions le groupe des constructeurs d'habitations. Je ne pense pas que le
ministre prendrait prétexte d'une interprétation très
étriquée du mandat confié à la commission pour
empêcher, par exemple, les constructeurs d'habitations d'exprimer leurs
points de vue, soit aujourd'hui, soit à une séance
ultérieure.
M. LUSSIER: Non, non, c'est évident...
M. CHOQUETTE: Je comprends très bien que le ministre ne veut pas
que les séances s'éternisent et qu'à un moment
donné cela devienne en quelque sorte une tâche monumentale que
cette commission entreprenne. Je comprends sa préoccupation à ce
point de vue. Mais il faudrait quand même dire à ceux qui seront
appelés à comparaître devant la commission qu'ils ont toute
la latitude voulue pour discuter des problèmes critiques.
M. LE PRESIDENT: Je crois que toutes les personnes présentes
à cette commission ont pu s'exprimer librement ce matin. Je pense bien
que ce sera la même chose à l'avenir. Ce n'est pas à nous
de lui dicter quoi nous dire. C'est à lui à nous le dire.
M. CHOQUETTE: Exactement.
M. LE PRESIDENT: Alors, il présentera son mémoire et nous
l'entendrons comme nous avons entendu les autres. D'accord?
M. CHOQUETTE: Oui, oui.
M. LUSSIER: Dans la motion qui avait été amendée,
et ce, conformément à sa compétence, à la comptence
de la commission des affaires municipales, et le plus tôt possible.
M. BEGIN: Bon, je ne voudrais pas prolon- ger davantage la discussion.
M. le Président, je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: M. Charles Robitaille.
M. ROBITAILLE: Je suis prêt à différer la
présentation d'un court mémoire que je ferai à la
prochaine réunion de la commission, si vous voulez bien. J'aurai
quelques suggestions constructives à faire.
M. LE PRESIDENT: Très bien. Maintenant, j'aimerais, avec le
consentement unanime de la Chambre, que le nom de M. Choquette remplace celui
de M. Cliche. M. Lacroix remplace M. Laporte et M. Picard remplace M.
Boudreau.
Accepté?
DES VOIX: Accepté.
M. LUSSIER: A la commission des Affaires municipales.
M. LE PRESIDENT: Pour aujourd'hui.
M. LUSSIER: Pour aujourd'hui? Uniquement?
M. LE PRESIDENT: Oui. Nous les remplacerons à chaque fois. Pour
aujourd'hui...
M. DEMERS: Parce que la Chambre a délégué...
M. LE PRESIDENT: Pour aujourd'hui, et s'il y a d'autres changements
à faire...
M. LUSSIER: II est regrettable que ce ne soit pas toujours comme
ça.
M. LACROIX: C'est parce qu'à chaque séance, de toute
façon, il faut toujours remplacer...
M. LE PRESIDENT: D'accord. Maintenant, je remercie les personnes qui
sont venues assister à la réunion de ce matin.
La commission ajourne ses travaux au 15 octobre, dix heures trente,
à la salle 81-A.
Toutes les personnes qui désireront avoir des renseignements,
nous présenter des mémoires ou se faire entendre, n'auront
qu'à communiquer avec M. Bonin, le secrétaire de la commission,
au poste 2722. Merci.
(Fin de la séance: 12 h 52)