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Commission permanente des Affaires municipales
Bill 75 Loi de la communauté urbaine de
Montréal
Séance du jeudi 11 décembre 1969
(Dix heures quarante-deux minutes)
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Je crois que Me Lacroix avait la
parole.
M. LACROIX: M. le Président, je vais vous faire trêve de
tous les amendements que nous avions l'intention de proposer, amendements qui
n'ont pas de portée au point de vue de l'ensemble du texte, mais ce sont
simplement des subtilités. Je les remettrai au sous-ministre des
Affaires municipales qui pourra probablement les étudier et faire les
suggestions qui s'imposent. Il y en a un, tout de même, sur lequel je
voudrais attirer votre attention, c'est à l'article 354, qui concerne un
peu les conventions collectives, et qui a déjà été
amendé par un texte que j'ai ici, en main. Je crois qu'il y aurait lieu
d'ajouter, sur les réserves que nous faisons actuellement quant à
la caisse de retraite, le régime de rentes, des banques de congés
de maladie. Il y a des municipalités qui ont calculé, ont fait
des réserves pour le paiement des congés de maladie
accumulés sur des bases actuarielles; d'autres ne l'ont pas fait, mais
chose certaine, les congés de maladie accumulés ne devraient pas
être payés, dans la totalité, par la communauté
urbaine pour le cas où l'individu partirait dans les quelques mois
suivants, mais devraient être payés par la municipalité qui
a encouru cette obligation ou cette dette envers l'employé, sans porter
atteinte, toutefois et je suis bien à l'aise pour les gens qui
sont ici aucunement aux droits des employés.
Alors, j'attire l'attention de la commission, et je vous remercie de
nous avoir attendus.
M. LESAGE: Vous avez très bien fait, M. Lacroix, parce que les
représentants du Front commun des employés municipaux pourront...
Aviez-vous des modifications à suggérer, qui étaient des
modifications comportant la substance?
M. LACROIX: Non, M. Lesage, c'étaient surtout des concordances ou
des éclaircissements de texte. Je crois qu'en les remettant au
sous-ministre cela peut se régler aussi bien, sans prendre le temps de
la commission. Il y a une chose je ne me rappelle pas l'article par
coeur il faudrait aussi attirer l'attention sur le fait que la
commission de transport ne peut pas siéger sans la présence du
président. J'attire l'attention sur le fait que ce peut être
très complexe, à un moment donné, en cas de maladie ou
d'absence; lors d'une occasion d'urgence, elle ne pourrait pas siéger
parce que le président n'y est pas. Je ne fais pas de suggestion,
j'attire simplement l'attention de toutes les parties
intéressées.
M. LESAGE: M. Lacroix, est-ce que votre cliente ou vos clientes croient
et j'en profite pour vous le demander, parce que vous parlez de la
commission de transport qu'un nombre de trois membres de la Commission
de transport de Montréal soit suffisant?
M. LACROIX: Nous n'avons pas eu de représentations
spécifiques à cet effet et je crois que la composition, telle que
suggérée, est acceptable.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent prendre
la parole?
M. SEGUIN: M. le Président, je vous ferai remarquer que,
puisqu'on a fait référence à la représentation des
employés en parlant du front commun, les associations qui sont
représentées ici par le front commun sont des associations ou des
syndicats de la ville de Montréal exclusivement et qu'il n'y a aucune
représentation ici de villes de banlieue.
M. COURNOYER: II me semble que j'aie cru comprendre que le front commun
des syndicats... La question que je lui ai posée était à
l'effet qu'il représentait les syndicats de l'île de
Montréal, non pas seulement les syndicats de la ville de
Montréal.
M. SEGUIN: Ce n'est pas ce qu'on me dit d'après l'association
locale, que ce groupe-là ne les représente, ni dans leurs vues,
ni dans...
M. COURNOYER: C'est possible que vous ayez raison, mais ce sont des
affirmations qu'on nous a faites.
M. SEGUIN: Je prends note.
M. LESAGE: Nous allons demander aux représentants du front commun
qui ils représentent exactement.
M. LASNIER: Roger Lasnier, l'un des deux porte-parole du front commun.
En plus des employés de la ville de Montréal, tel qu'on vient de
le mentionner, nous avons ici un mandat pour représenter la
fédération qui comprend tous les pompiers sur l'île de
Montréal, aussi la Fédération des policiers des
municipalités du Québec qui comprend tous les corps policiers de
la ville de Montréal ainsi que la Fédération des
employés publics qui sont représentés aussi ici.
M. LESAGE: Mais la Fédération des em-
ployés publics, M. Lasnier, englobe-t-elle tous les
employés municipaux, disons les fonctionnaires municipaux? Je ne veux
pas parler des ouvriers, mais des fonctionnaires municipaux de toutes les
municipalités de l'île de Montréal.
M. LASNIER: Pas tous, mais je dois ajouter que nous sommes aussi le
porte-parole des employés de la Commission de transport de
Montréal et de la compagnie Métropolitain Transport aussi.
M. SEGUIN: La Commission de transport de Montréal dessert un
certain nombre de municipalités. Les employés des
municipalités qui ne sont pas desservies par cette commission de
transport ne sont pas représentés ici, naturellement.
M. GAGNE: Oui, monsieur.
M. SEGUIN: Excusez, en ce qui concerne les employés de bureau,
les employés d'hôtel de ville, si vous voulez, les employés
municipaux, qui représente les employés municipaux des villes en
banlieue?
M. LESAGE: Vous voulez parler des fonctionnaires?
M. SEGUIN: Des fonctionnaires, des employés de l'hôtel de
ville...
M. LESAGE: ... il a répondu qu'il ne les représentait pas
tous.
M. SEGUIN: Est-ce que le syndicat des ingénieurs de
Montréal représente les ingénieurs des villes de
banlieue?
M. LASNIER: Nous représentons ceux de Montréal...
M. SEGUIN: Bon! C'est cela.
M. LASNIER: ... de même que des architectes et des
contremaîtres
M. SEGUIN: De Montréal? M. LASNIER: Oui.
M. SEGUIN: C'est cela. C'est ce que j'ai dit. Alors nous ne sommes pas
en contradiction ni l'un ni l'autre.
M. COURNOYER: Mais aussi, est-ce qu'il y a des syndicats
d'ingénieurs à part ceux de Montréal?
M. SEGUIN: On peut se demander s'il y a des ingénieurs dans les
municipalités autres que la ville Montréal. Et je dirais oui.
M. COURNOYER: II y a certainement des ingénieurs. Je demande s'il
y a des syndicats d'ingénieurs en dehors de la ville de
Montréal.
M. SEGUIN: Ils ont des associations localisées, il doit y avoir
des groupements de même que des gérants de ville qui ne sont pas
représentés ici.
M. COURNOYER: Alors il n'y a pas d'association de gérants de
ville.
M. SEGUIN: Je pense bien que l'association des gérants de ville
n'est peut-être pas syndiquée, pas dans le sens...
M. COURNOYER: Non, non.
M. SEGUIN: ... mais il y a certainement une association. Parce qu'ils se
rencontrent régulièrement, nous devons leur donner le temps, ils
se rencontrent à tous les mois.
M. MARCIL: M. le Président, MM. les membres de la commission, mon
nom est Guy Marcil, je suis le président de la Fraternité des
policiers de Montréal, président de la Fédération
des policiers du Québec et je parle aussi au nom du Syndicat des
pompiers professionnels de Montréal ainsi que de leur
fédération et aussi au nom du SCFP, Syndicat canadien de la
fonction publique pour les employés attachés à la
Commission des services électriques de la ville de Montréal.
Pour les policiers, il y a ici des représentants de la
fédération, il y a des représentants de la ville de
Montréal; j'ai réuni la semaine dernière 27 corps
policiers sur 28 et tantôt je parlerai au nom de tous ces policiers et
des membres qui m'ont désigné pour les représenter, tel
que je l'ai mentionné au début.
M. SEGUIN: M. le Président, mes remarques sont tout simplement
à l'effet que le mandat de cette commission disait qu'il y aurait deux
représentants du front commun qui pourraient s'adresser ou
paraître devant la commission. Ce qui excluait les autres naturellement,
les autres qui ne sont pas concernés ne sont pas ici.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui
désirent prendre la parole?
M. LESAGE: M. le Président, ma question s'adresse au maire de
Montréal ou au président de l'exécutif. Lorsque la semaine
dernière nous avons rencontré les représentants du Front
commun des employés municipaux, un monsieur Goyer nous a fait des
représentations touchant la Commission des services électriques
de la ville de Montréal.
Je dois vous dire que j'ai été assez impressionné
par les arguments qui ont été apportés.
On m'a remis un court mémoire. Je pense bien que le ministre l'a
en main. Moi, c'est une copie que j'ai.
M. LUSSIER: Moi aussi.
M. LESAGE: Mais c'est une copie dûment signée. Disons que
c'est un double. Et les arguments invoqués pour que ce genre de services
soit dès maintenant intégré à la communauté
urbaine m'ont impressionné.
La Commission des services électriques de la ville de
Montréal est un organisme qui a été fondé par une
loi provinciale (Edouard VII, chapitre 81, section 39) qui autorise la ville de
Montréal à construire, administrer et entretenir, avec droit d'en
réglementer l'usage, un système de conduits souterrains où
devront être placés tous les fils de télégramme, de
téléphone et d'éclairage électrique, les fils
servant à la distribution de la force motrice ainsi que les câbles
et lignes de transmission de pouvoir électrique.
La commission exerce les pouvoirs que lui a
délégués la ville de Montréal, à ces fins,
et approuve les projets de construction.
Sur le plan des structures, la commission est un service
indépendant au sein de l'administration de la ville de
Montréal.
Alors, les représentations que j'ai reçues sont les
suivantes, au fond de la question: La nature du service est intermunicipale. En
effet, la distribution de l'électricité, par exemple, ne se
confine pas aux limites d'une municipalité. Un boulevard donné va
traverser plus d'une municipalité de l'île de Montréal.
C'est la commission qui fut responsable de la construction du réseau
souterrain pour la distribution de l'électricité sur le boulevard
Métropolitain et l'échan-geur Université. La distribution
souterraine est une forme de plus en plus répandue en Amérique du
Nord. Elle cadre beaucoup mieux avec les exigences des grandes concentrations
urbaines du XXe siècle.
On donne ensuite les avantages. Premièrement, apparence
générale plus attrayante nettoyage plus facile des rues,
sécurité, évidemment pour la prévention des
accidents au lieu d'avoir des fils aériens, on a des fils souterrains.
Quatrièmement, protection beaucoup plus grande contre les
éléments de la nature, cinquièmement, meilleur
éclairage des rues, sixièmement, frais d'entretien
diminués, septièmement, longévité des structures.
Il est certain que plus la périphérie de Montréal va se
développer, plus s'imposera la nécessité d'enfouir les
fils au lieu d'avoir ce que les Montréalais appellent des "poteaux" et
ce que nous appelons des "poteaux" nous à Québec, qui
défigurent les rues et sont en outre la cause de certains dangers.
J'aurais aimé avoir l'opinion, non seulement du maire de
Montréal ou du président de l'exécutif, mais
peut-être aussi de quelques maires, comme le maire de la ville de
Mont-Royal, de la ville de Saint-Laurent. J'ai bien l'impression que dans
Mont-Royal et dans Saint-Laurent on ne s'éclaire plus à la
chandelle.
M. LAURIN: A Saint-Laurent, c'est l'Hydro-Québec qui fait ces
travaux-là et c'est toujours très long et très
coûteux.
M. SAULNIER: M. le Président, je suis parfaitement d'accord avec
les représentations qui ont été faites et que le chef de
l'Opposition vient de résumer. En effet, les activités de la
commission des services sont nettement intermunicipales. Il n'y aurait aucune
objection, et je pense qu'il serait indiqué de transférer
immédiatement la juridiction de Montréal sur cette commission
à la communauté. Cela peut se faire d'autant plus facilement que
cela ne comporte aucune espèce de risque et aucune dépense.
La loi, aussi bien que les règlements, prévoient ce qui
suit, ce que je vais résumer très rapidement. C'est la ville de
Montréal qui contracte les emprunts pour la commission, afin qu'elle
exécute ses travaux. Ensuite, la ville est remboursée par la
commission qui perçoit des loyers de tous les usagers des conduits
souterrains. Les loyers sont fixés précisément pour tenir
compte du remboursement qui est dû à la ville et ensuite tenir
compte des dépenses d'exploitation de la commission. Donc, c'est un
transfert qui serait sans aucun coût...
M. LESAGE : Aucun coût? Aucuns frais.
M. SAULNIER: Absolument aucuns frais... et qui permettrait aux
municipalités là-dessus je rejoins l'argument du maire
Laurin de s'associer pour demander à l'Hydro-Québec
certaines fois de procéder un peu plus rapidement à
l'enlèvement des "pôteaux" dans certains cas et des "poteaux" dans
d'autres.
M. VIAU: M. le Président, je crois que c'est une
opportunité pour les municipalités de banlieue, parce que c'est
une des premières choses qui soit offerte et qui ne coûtera rien
aux municipalités. Je pense que nous n'avons pas d'objection.
M. LEFEBVRE: M. le Président, je suis très heureux de la
déclaration du président de l'exécutif parce que j'ai lu
moi aussi le mémoire et j'ai eu la même impression que le chef de
l'Opposition. Est-ce que le président du comité exécutif
nous dirait également s'il voit, quant à lui, une utilité
quelconque à maintenir la commission des services électriques en
tant que commission ou est-ce que ça ne devrait pas être tout
simplement un service de la communauté urbaine? C'est-à-dire
quelle est l'utilité d'avoir une commission? Je comprends que ça
remonte à 1911.
M. SAULNIER: Oui, mais il y a une utilité
pour la raison suivante. Etant donné, comme je viens de
l'expliquer, que les dépenses de cette commission-là ne sont pas
recouvrées par un impôt qui est prélevé sur les
contribuables mais bien plutôt par les loyers payés par les
usagers...
M. LESAGE: C'est ça.
M. SAULNIER: ... je pense qu'il est parfaitement acceptable que les
usagers aient eux aussi le droit de se faire entendre, étant
donné que ce sont eux qui payent, devant la commission. C'est pourquoi
il me semble qu'une commission soit parfaitement justifiée dans les
circonstances.
M. LE PRESIDENT: M. Cournoyer.
M. COURNOYER: M. le Président, il semble que les
représentations qui ont été faites et par le syndicat et
les accords qui sont maintenant annoncés entre la ville de
Montréal pour se départir de cette juridiction-là nous
indiquent qu'il serait normal que ce service étant nettement un service
intermunicipal, soit sous l'autorité de la communauté urbaine
plutôt que sous l'autorité de la ville de Montréal.
M. LESAGE: Et surtout qu'ils s'autofinancent.
M. COURNOYER: Qu'ils s'autofinancent.
M. LESAGE: Voici un cas où il n'y a aucune charge à
quelque municipalité que ce soit, alors...
M. COURNOYER: Cependant disons que nous devons, semble-t-il,
réserver un jugement à porter sur le genre de machinerie qui
s'imbrique. Est-ce que c'est la commission qui va continuer ou les services
vont-ils être absorbés par la communauté? C'est une
question qu'on doit se poser encore aujourd'hui, même si la
réponse est...
M. LESAGE: Oui, on doit se la poser, mais il est sûr que, lorsque
vous avez un service qui s'autofinance, vous êtes toujours mieux de lui
donner à l'intérieur de la communauté un certain
degré d'autonomie et un nom particulier, parce que c'est toujours plus
facile pour une commission de percevoir des loyers que pour un corps
élu.
M. COURNOYER: Nous n'avons pas d'objection de notre côté
à ce que ce soit allégé.
M. VIAU: D'ailleurs voici, le président vient de me dire que la
loi prévoit que les loyers doivent être suffisants pour payer le
coût. Alors il y a un personnel d'environ 75 personnes qui travaillent
à l'intérieur de cette commission. Alors, si la loi
prévoit déjà qu'il y a des charges équivalentes aux
dépenses, peut-être que pour le moment ça pourrait
continuer comme commission, mais sous la juridiction de la
communauté.
M. LESAGE: La même commission, mais la transférer à
la juridiction de la communauté urbaine.
UNE VOIX: D'accord.
M. COURNOYER: Simplement un changement d'autorité en somme.
M. LESAGE: Oui, on enlève quelque chose à la ville de
Montréal, mais si vous avez remarqué, ça ne lui donne rien
et ça ne lui coûte rien, c'est pour ça qu'elle est
d'accord.
M. SAULNIER: Les banlieues aussi.
M. VIAU: C'est assez extraordinaire qu'aujourd'hui avec
l'Hydro-Québec il y ait une duplication de travail. Je comprends qu'en
1911 lorsque cette commission a été créée
l'Hydro-Québec n'existait pas, mais je me demande s'il n'y aurait pas
lieu de considérer qu'éventuellement ces services devraient
être absorbés par l'Hydro-Québec même peut-être
que le coût avec l'Hydro-Québec est prohibitif, tel que l'a
exprimé le maire de Saint-Laurent.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui
désirent prendre la parole? M. le maire?
MR. FINLAYSON: M. le Président, je suis le maire de la petite
ville de Hampstead. Je veux émettre des idées de principe; avec
votre permission, je parlerai en anglais parce que c'est plus facile pour moi.
We have had a very long meeting lasting twelve or more hours, we have not
finished yet. I think one thing that we must realize is that in all this
discussion incidently we have been unable as yet to arrive at exact
figures.
We have been unable to arrive precisely at how cost should be a portion
between various municipalities. The "projet de loi" does not seems to meet, to
provide for a reportioning of representation at a later time, if there is any
substantial change in the population; we talked of this yesterday.
I find myself very much attracted to the contribution that M. Ryan made
at the end of the session yesterday evening, which, I believe, was along the
line that we should proceed rather carefully in the apportionment of cost and
indeed in all the other provisions of this proposed law.
Because we are talking about the conditions that exist today which, I
agree, are very important, but we must also think of what is going to happen in
five years or in ten years. We
are creating fundamental legislation, and I would urge upon the
committee and on the Legislature that we do nothing now, that you close either
the door, or to freeze something rather, whether it be the distribution of cost
or any other element in this law, until we are a lot more certain of what the
values in the future are going to be; therefore, I would urge upon the
Legislature that we proceed with very considerable deliberation here, that is
to say I do not mean delay, but I mean that we should proceed with great care
and not to assume that the conditions existing today are going to be exactly
the same for five years.
Consequently, we should not freeze the allocation of cost, or powers or
of any other element of this thing until we are a lot more sure than we are
today.
And it is for that reason that I find myself attracted to the ideas that
Mr. Ryan put forward last night.
Let me say one or two words about the town of Hampstead itself. Although
we have one of the very small ones in population, we have a relatively large
evaluation and therefore are required and I think rightly to make
a very important contribution financially to all of these factors I would urge
therefore that although we are quite prepared to pay our full and reasonable
share of all the costs that can be shown as truly regional or centralized, that
we want to proceed with caution to be sure that the distribution is as fair and
as reasonable as it can be, not only on the basis of evaluation and there are
many admirable things in this law for instance about the normalization and
straightening out of eveluation differences. This is very good. But let us not
carry that quite so far as to assume that is the only factor involved. Many
statements have been made about the differences between the various
municipalities and they are very numerous. I think that I could take an hour to
contradict almost many many things that were said yesterday, not necessarily to
contradict, but to show the other side of the medal; there are many, many other
sides of the medals and I would therefore urge that we recognize this in
drafting this legislation. Merci.
MR. LESAGE: Mr. Finlayson, you allow me a question.
MR. FINLAYSON: Yes, Sir.
MR. LESAGE: Did I understand you cor. rectly? Did you say that you had a
great degree of sympathy for the suggestion made by Mayor Ryan?
MR FINLAYSON: Yes, Sir.
MR. LESAGE: His suggestion is to the effect that the Provincial
subventions or a good part, a good share of them, would be ear-marked for the
service of police.
MR. FINLAYSON: Yes, that is right, Sir.
MR. LESAGE: I do not know if the Minister had a chance to examine that
suggestion at our meeting last night. Did you say, Mr. Finlayson, that you had
a meeting of mayors to discuss that suggestion of Mayor Ryan?
MR. FINLAYSON: No, Sir. I have not discuss it with anybody. I was
merely...
MR. LESAGE: You gave your personal opinion.
MR. FINLAYSON: Personal opinion, reacting to what I heard Mr. Ryan
say...
MR. LESAGE: Yes.
MR. FINLAYSON: ... last night.
MR. LESAGE: But, what you said does not come out of the meeting of
mayors, it is your personal...
MR. FINLAYSON: That is correct, yes.
MR. LESAGE: ... appraisal of Mr. Ryan's suggestion.
MR. FINLAYSON: That is absolutely correct, Mr. Lesage.
MR. LESAGE: Thank you Mr. Finlayson. Maybe somebody else wants to
question you.
MR. FINALYSON: I am addressing, M. le President, my thinking to the
basic fundamental principles that we are all wrestling with here.
MR. LESAGE: Yes.
MR. FINLAYSON: And as a business man, I found that it is very difficult
to found policy on a great mass of figures and other considerations such as we
have before us today and yesterday, which are still to be confirmed or to be
analysed in detail That is the point I am making and I an in favour of the kind
of proposition of regional Government, that we are talking about. I am also in
favour of paying our fair share for any regional service that can be shown as
necessary and reasonable. On the other hand, I would like to insist, that we do
not pay and I am talking for anybody not just Hamstead, we do not pay more than
an accreditable share after thorough evaluation of all the factors that are
involved in this thing. So That if this bill is cast in terms which are too
rigid, we are going to have great difficulty in the future. I am thinking of
four, five or ten years in the future, not necessarily twelve months. And it is
that factor that I would like to emphasize more than anything else. That is why
I am attracted to Mr. Ryan's suggestion
because he is making a proposition that is in agreement with what I
believe, is the right, step by step, procedure in dealing with all these
problems.
MR. LESAGE: I believe, Mr. Finlayson, that we are all asking ourselves
this question about what the cost might be in four, five ou six years. So much
depends, of course, in the case of the police services, on the conditions of
collective agreements to come.
MR. FINLAYSON: That is right. That is right.
MR. LESAGE: You are a business man. If somebody had told you three years
ago, that the Hydro Commission would have to pay 10 p.c. on the American
market, you would not have believed it.
MR. FINLAYSON: No,...
MR. LESAGE: I would not, either.
MR. FINLAYSON: ... I would have been incredulous but now, if I am asked
a question whether they are going to pay 12 p.c, next year, I have to say
"probablement"!
MR. LESAGE: I have to say I hope not!
MR. FINLAYSON: This is what I am trying to get at, M. le
Président, let us be sure by proceeding too rapidly on precise concrete
financial arrangements particularly, that we do not undermine the future.
MR. GOLDBLOOM: But I just ask you while you are on your feet...
MR. FINLAYSON: Yes Sir.
MR. GOLDBLOOM: ... as mayor of one of the smallest municipalities
involved in this piece of legislation, how do you react to this suggestion that
voting should be weighted according to population rather than one municipality,
one vote?
MR. FINLAYSON: Well, that, Mr. Goldbloom, is one of the points that I
would like to see a little more information on, before I could properly answer.
I must say that there is much to be said for the point of view that was
expressed yesterday. But there is many other sides to this medal and I feel
they should be carefully explored before the basic thought that is already
expressed in the bill in this connexion exchange. I think we should remain with
what we have got for the moment, for the time being anyway. But you remember I
have made the point, earlier, M. le Président, that we also must preview
changing population distributions which is another of the factors that we have
got to think about along with the one you have mentioned.
MR. GOLDBLOOM: Thank you. M.LE PRESIDENT: Le maire Ryan.
M. RYAN: M. le Président, messieurs. Cette question qui vient
d'être soulevée a aussi attiré mon attention d'une
manière défavorable, cette question des votes
pondérés hier, parce que je ne serais ni un bon votant, ni un bon
statégiste, si je refusais d'envisager la possibilité de compter
80 votes pour la municipalité de Montréal-Nord au sein de la
communauté urbaine tantôt, précisément parce que je
considère que si la distribution des sièges doit avoir chaque
fois de la difficulté à s'ajuster avec l'augmentation des
populations qui nécessairement sera plus favorable aux banlieues au
cours des années qui viennent.
Pour s'ajuster, en attendant que la loi puisse être
appliquée, s'il est prévu que ce sera à tous, disons
à tous les deux mandats, à tous les huit ans, un peu comme dans
la loi électorale il était suggéré de rajuster, de
redéfinir les limites des quartiers municipaux pour aller avec les
nouvelles populations à tous les deux mandats, j'ai l'impression qu'il
serait avantageux que l'on se penche davantage et que l'on étudie, comme
vient de le suggérer M. Finlayson, la suggestion d'accorder un vote par
1,000 de population. Cela permettrait cette loi de compensation pour
l'augmentation des populations avant que les sièges ne soient
proportionnellement augmentés pour satisfaire les exigences de la
démocratie.
M. LESAGE: II sera toujours difficile, vous savez, pour un gouvernement
d'apporter de nouvelles législations à tous les quatre ans ou
à tous les huit ans pour refaire la représentation. Ce sera
toujours une cause de difficultés, de discussions peut-être
acerbes, alors que si dès maintenant vous réglez le cas par la
règle de la représentation proportionnelle, vous n'êtes pas
pris avec un problème de revenir inviter tous les maires de l'île
de Montréal à venir non pas se chicaner, mais discuter
amicalement devant nous.
M. RYAN: Je comprends également cette expression d'opinion; au
nom de Montréal-Nord, je me déclare nettement en faveur d'un
procédé comme celui-là, de la pondération des
votes: un vote par 1,000 de population. J'ai l'impression que plusieurs seront
d'accord, même si pour quelques-uns ce ne sera pas tellement avantageux,
mais ce serait la seule façon d'assurer une représentation
authentique. Si l'on regarde la communauté urbaine, il doit y avoir 53
sièges pour Montréal et 28 pour les banlieues. A tout bout de
champ, quand il est question de population, parfois on s'appuie sur
le répertoire des municipalités qui va nous dire
qu'à Montréal il y a 1,510,000 de population. Si par ailleurs
l'on étudie les chiffres cités par le président de
l'exécutif, M. Saulnier, lorsqu'il nous parle du coût policier de
$27.92 par tête et que l'on établit que son budget est de
$33,506,000, on aboutit avec une population de 1,200,000. M. le ministre
mentionnait une population de 1,300,000 pour Montréal. Je pense qu'il
serait aussi très important que ces populations soient
homologuées en bonne et due forme à chaque année pour que
l'on sache où l'on va et pour que cette représentation...
M. SAULNIER: La communauté fait un recensement.
M. RYAN: Ce sera très important. Mais d'où va-t-on partir?
2,500,000, 2,300,000?
M. LESAGE : Je crois qu'il n'y a qu'un moyen sûr d'après
l'expérience que j'ai eue, c'est de partir de ce recensement qui est
fait tous les cinq ans. Il n'y a pas d'autre base solide que le recensement qui
est fait tous les cinq ans. Le recensement est fait tous les dix ans, mais le
décompte de la population est fait tous les cinq ans.
M. RYAN: Je pense qu'il est malheureux d'avoir à se fier à
un recensement comme le recensement fédéral dans des villes comme
la nôtre où en dix ans on a doublé notre population.
M. LESAGE: C'est tous les cinq ans, M. Ryan, parce que le recensement
est à tous les dix ans.
M. RYAN: Oui, j'ai compris cinq ans.
M. LESAGE: II y a eu un recensement en 1961. Il y a eu un
décompte de la population par municipalité en 1966 et il y a
plusieurs de nos lois qui basent certains de leurs mécanismes sur ces
chiffres. Je ne me souviens pas exactement quelle est l'expression qu'on
emploie pour couvrir à la fois le recensement et le compte qui se fait
à tous les cinq ans.
M. LUSSIER: Je pourrais peut-être donner une précision. A
l'article 371 du projet de loi il est dit que pour les fins de la
présente loi la population du territoire de la communauté
consiste en la somme des populations des municipalités indiquées
au dernier dénombrement reconnu valide par le lieutenant-gouverneur en
conseil selon l'article 4b de la Loi des cités et villes.
M. LESAGE: C'est ce que je cherchais, le dénombrement, le
terme.
M. RYAN: C'est celui qui est homologué à tout
moment...
M. LUSSIER: Le répertoire des municipalités.
M. LESAGE: Tous les cinq ans.
M. RYAN: Pour les fins de notre salaire, nous sommes obligés
maintenant d'avoir notre recensement annuel homologué par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. LESAGE: Oui.
M. SEGUIN: M. le maire, je ne sais pas si vous avez pensé
à la chose, mais, étant donné que nous nous dirigeons vers
un équilibre de l'évaluation et une normalisation de
l'évaluation, est-ce qu'il serait plus juste ou moins juste d'appliquer
le poids du vote, ou des points, comme on en parle pour la population, de baser
cela sur l'évaluation municipale, au lieu de baser cela sur la
population, puisque l'évaluation est calculée
régulièrement et annuellement? Je vois sourire le maire.
Avez-vous discuté de cela pour voir si...
M. RYAN: Oui, on m'a taquiné lorsque je me suis montré
favorable à l'idée d'un vote par mille, et par quelqu'un qui
réside, si je ne me trompe pas, dans l'ouest de l'île, où
il y a beaucoup d'argent en valeurs foncières. Je ne suis pas surpris de
la question du député, parce que je suis convaincu que, chez lui,
si c'étaient des "piastres" qui votaient, disons qu'il aurait plus de
votes que moi. Mais, je continue de croire que ce sont des êtres humains
et des citoyens comme tels qui doivent voter. Cependant, je ne veux pas faire
valoir indûment et de façon injuste le poids d'une population
contre une autre. Je termine brièvement, pour ne pas prendre trop de
votre temps. Le recensement est prévu et d'ailleurs, on a
réglé la question du recensement, je ne m'y attarderai pas
mais je tiens à dire que, chez nous, en cinq ans, il y a eu quand
même une augmentation de 20,000 de population. Alors, pendant quelques
années, il y aura 5,000 personnes par année, en moyenne,
d'augmentation chez nous, pendant encore deux ou trois ou quatre ans. Ces gens
seraient privés de leur expression et de leur représentation. Je
reviens à la population dont je parlais tantôt; 1,200,000 à
Montréal je ne sais pas au juste quand nous allons nous entendre
sur un chiffre mais, si nous partons des chiffres donnés qui nous
permettaient d'en arriver à $27.92 par tête c'était
1,200,000 à ce moment-là, ça fait une proportion, un
pourcentage de population pour Montréal, au sein de la communauté
urbaine, de 61.86 p.c. en tenant compte des banlieues qui ont 740,000 de
population, par conséquent: 38.14 p.c.
Les sièges sont répartis au sein de la communauté
à raison de 65 p.c. 35 p.c: la population, 61.86 p.c. et les
sièges, 65 p.c. Et je vois que, normalement, à partir de ces
chiffres-là que je demanderais à quiconque de corriger
s'ils sont erronés je me dis: Nous aurions droit à
quatre sièges de plus, soit à 32, et Montréal à 49
au lieu de 53. Mais je vois d'ici les difficultés que cela
représenterait pour Montréal de dire: Lesquels ne va-t-on pas
envoyer à la communauté urbaine?
UNE VOIX: II y a les indépendants!
M. RYAN: Oui, mais il semble qu'il y a peut-être cinq
indépendants, alors qu'il y aurait besoin de n'en soustraire que quatre.
Ce pourrait être embêtant, cela poserait un problème et ce
ne serait pas bien. Je ne voudrais pas voir M. le député Hanley
privé de son droit.
Alors, je soumets cela bien respectueusement, M. le Président. Le
vote par mille permettrait de corriger de façon régulière
cette disproportion qui peut exister au départ dans l'attribution des
sièges. Je vous remercie beaucoup.
M. LUSSIER: M. le maire, j'ai une question. De quelle façon
agirait, dans un système semblable, le droit de veto que les
municipalités de banlieue possèdent au conseil? Est-ce que vous
pourriez nous expliquer de quelle façon se passerait le vote, lorsqu'il
y aurait vote, évidemment? De quelle façon les gens
voteraient-ils? Ils seraient obligés de voter par votes proportionnels,
selon la première théorie, et d'ajouter un autre vote, un vote
par municipalité, pour garder le droit de veto. Comment pensez-vous que,
au cours d'une séance de conseil, puissent s'effectuer un grand nombre
de votes avec un système semblable?
M. RYAN: M. le Président, j'admets que la question du ministre
est extrêmement complexe, et je ne voudrais pas vous faire supporter une
improvisation que vous me forceriez à faire. Je vous avoue que j'ai
pensé à cela. Je serais encore favorable à ce que ce soit
50/50 dans la représentation. Pour l'application du veto, je serais
aussi très sympathique à l'idée d'effectuer, un peu comme
M. Finlayson le demandait tantôt, des calculs plus poussés afin
d'en arriver à connaître ce que pourrait donner ce vote-là,
pondéré, dont on a parlé, et comment nous pourrions
utiliser une autre forme de veto, pas nécessairement le 50/50, si, par
hasard, il s'avérait peu applicable.
Mais je suis favorable encore au 50/50 que nous avons
suggéré au cours des réunions préalables et
j'espère qu'il va également être suggéré ici,
même si je n'en ai pas encore entendu parler.
M. LUSSIER: Oui, mais vous devez savoir comment cela pourrait
fonctionner?
M. LESAGE: M. le ministre...
M. LUSSIER: Vous devez avoir une idée assez exacte.
M. LESAGE: ... comment pouvez-vous poser une telle question: comment les
votes se compileront-ils? S'il y en a un qui le sait, ce doit être vous,
puisque c'est le régime que vous suggérez dans votre projet de
loi concernant la communauté urbaine de Québec. C'est
vous-même qui le suggérez!
M. LUSSIER: M. Lesage...
M. LESAGE: Ne venez pas nous dire: Comment cela fonctionnera-t-il? Vous
avez dû y penser. Vous n'avez pas fait cela à la
légère.
M. LUSSIER: On ne l'a certainement pas fait à la
légère.
M. LESAGE: Pourquoi essayer d'embêter les gens quand c'est le
régime que vous proposez pour Québec?
M. LUSSIER: Voici, M. le chef de l'Opposition, c'est que les gens votent
par municipalité...
M. LESAGE: C'est clair.
M. LUSSIER: ... et pour que la majorité soit remportée, il
faut que le tiers des gens présents des municipalités de banlieue
de l'île de Montréal donnent un vote positif.
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Bon. C'est une disposition très importante dans cette
loi.
M. LESAGE: Cela ne change absolument rien.
M. LUSSIER: Mais cela change...
M. LESAGE: Vous pouvez certainement compter le droit de veto sur la base
des représentants...
M. LUSSIER: Ce n'est plus la même chose.
M. LESAGE: ... sans que les votes soient pondérés, tel que
vous l'avez actuellement dans votre projet de loi pour Montréal. Et
lorsqu'il s'agit de prendre un vote pour décider d'une question,
à ce moment-là les votes sont pondérés. Mais le
veto s'exerce par le tiers en nombre des représentants. Il n'y a
absolument rien, et c'est très facile. Cela ne comporte aucune
complication. C'est bien moins compliqué qu'un accouchement!
M. LUSSIER: Cela dépend desquels!
M. CHOQUETTE: M. Ryan, à la fin de vos observations, vous disiez
que vous étiez quand même favorable au retour du 50/50.
Voulez-vous dire égalité de représentation entre
les...
M. RYAN: Je parlais du veto, M. le Président.
M. CHOQUETTE: Oui, du veto.
M. RYAN: Je voulais dire qu'une formule de 50/50 des voix, autrement
dit, 50 p.c. des représentants de Montréal et des banlieues
devaient être présents pour qu'un vote soit majoritaire et que
cela fonctionne.
M. LESAGE:Oui.
M. RYAN: Actuellement, dans le projet de loi, il est prévu que
c'est un tiers. Je proposais, à l'instar de plusieurs de nos
collègues ici, 50/50. Et nous avons eu l'occasion d'en discuter. Cela
fait tellement de fois qu'on parle de ce projet qu'on se demande: A-t-on fait
telle suggestion ou ne l'a-t-on pas faite? Cela devient un peu mêlant. Je
pense que nous allons nous comprendre.
M. CHOQUETTE: Mais je ne comprends pas votre affaire de 50/50, parce
que...
M. RYAN: Remplacez le tiers par 50/50. Ce que vous avez dans la loi, un
tiers, un tiers, remplacez-le par 50/50. C'était le sens de ma
suggestion. M. Saulnier vient de faire signe qu'il ne semble pas priser cela.
Mais j'étais convaincu qu'il était d'accord sur cette
affaire.
M. PEARSON: Aucune objection de la part du président de
l'Exécutif, vient-il de me dire.
M. RYAN : Je termine en disant que la répartition actuelle, selon
les 1,200,000, cela ferait un représentant par 26,425 personnes pour les
banlieues et un représentant par environ 22,000 pour Montréal.
C'est pour cela que les votes pondérés, j'y attache de
l'importance.
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Maintenant, en partant de l'idée que le quorum
sera formé comme il a été suggéré hier. Un
tiers.
M. PEARSON: M. Ryan, j'aurais une question à vous poser. Est-ce
que, dans votre esprit, vous avez pensé à 50 p.c. des membres
présents ou à 50 p.c. des votes présents? Parce qu'un
membre peut avoir quatre votes tandis qu'un autre peut en avoir 75. Alors si,
à un moment donné...
M. RYAN: A 50 p.c. des membres présents, j'ai répondu
tantôt en disant que c'était une improvisation, parce que cela
demande des calculs. Mais j'étais sensiblement d'accord avec
l'idée que les membres présents, dans ce cas, suffiraient.
M. LESAGE: Pour le quorum, on ne pondère pas les votes.
M. SAULNIER: C'est cela.
M. LESAGE: C'est le nombre de personnes humaines présentes qui
comptent pour un quorum.
M. RYAN: D'accord. Je suis d'accord sur ce principe.
M. LESAGE: Mais quand il s'agit, par exemple, de donner des votes,
à ce moment-là, je crois qu'il faut les pondérer; pour
savoir si on peut décider d'une question, on compte les têtes.
M. RYAN: C'est le sens de mon intervention.
M. LESAGE: Et quand on a constaté qu'on peut décider de la
question, on procède au vote avec un vote pondéré. Cela
n'est pas compliqué du tout.
M. RYAN: Merci, M. le Président.
M. LAURIN: Pour compliquer un petit peu plus l'affaire, il pourrait
peut-être y avoir un facteur de correction quant à
l'évaluation.
M. LESAGE: Les idées sont bien partagées là-dessus,
M. Laurin.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): M. Gariépy.
M. GARIEPY: M. le Président, en parlant de quorum, voilà
justement les deux amendements que je voulais proposer à la commission
parlementaire et je reviens vu qu'il était question de quorum
immédiatement à l'assaut pour faire les suggestions
suivantes qu'on a d'ailleurs déjà soumises à M. le
ministre et que, comme l'a mentionné M. Ryan, M. Saulnier en principe
avait accepté.
A l'article 39 il est dit que: "II y a douze membres qui forment le
comité exécutif de la communauté urbaine." D est dit dans
l'article 39: "... cinq de Montréal et deux des municipalités."
On demanderait, si possible, que le quorum demeure à sept membres, mais
quatre de Montréal et trois des autres municipalités. C'est une
suggestion qu'on fait et qui serait très importante au point de vue du
quorum du comité exécutif de la communauté urbaine.
A l'article 42, cela fait plusieurs fois qu'on demande la parité
des membres au conseil de la communauté. Comme on sait qu'on marche en
vertu du principe de population et qu'on ne peut pas avoir la parité au
sein du conseil de la communauté, au moins, à l'article 51, la
suggestion que je ferais, au point de vue du quorum,
étant donné que nous n'avons pas la parité des
membres au conseil, c'est que 50 p.c. soit exigé des deux partis, 50
p.c. des membres de la communauté de Montréal et 50 p.c. des
villes de banlieue, pour qu'il y ait quorum au sein du conseil pour toutes les
assemblées. Ce sont les deux suggestions que je fais.
M. SAULNIER: M. le Président, je crois qu'il faut être
logique. Si l'on suit la suggestion qui a été formulée par
l'honorable chef de l'Opposition, reprise par le maire de Montréal-Nord,
je crois qu'à ce moment-là, il faut suivre un raisonnement
logique. Nous faisons un vote qui est fondé sur l'élément
de pondération, qui a été suggéré par le
chef de l'Opposition, et nous disons qu'à ce moment-là, à
la moitié des voix plus une, la motion est adoptée; quant au
droit de veto, nous disons qu'il est effectif s'il y a un tiers des
municipalités de banlieue qui s'opposent ou la moitié je ne
fais pas d'objection non plus pour la moitié mais des membres
présents.
M. LESAGE: C'est ça.
M. SAULNIER: Alors, lorsqu'on arrive au quorum, il ne faut pas exiger,
à ce moment-là, que la moitié des membres de la ville
soient présents ainsi que la moitié des représentants de
la banlieue. Mon Dieu, s'ils sont intéressés aux questions, ils
vont s'y rendre. Il va sûrement y en avoir la moitié.
M. LESAGE: II y a toujours....
M. SAULNIER: A ce moment-là, il faut fonctionner.
M. LESAGE: ... le danger d'avoir des fonctionnaires qui boycottent.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): M. Cournoyer.
M. COURNOYER: Sans défaire, M. le Président, ce qui
était correct, nous changeons la formulation quant à la valeur
des votes ou la valeur du quorum, nous changeons l'économie des
représentations qui peuvent être faites par le maire
Gariépy. Il demande que ce soit 50 p.c, actuellement, au lieu du tiers.
C'est dans le contexte d'une acceptation intégrale de ce qui est
écrit présentement dans le bill. Si nous changeons la philosophie
du vote, par exemple, en le pondérant d'une manière ou d'une
autre, il est clair que les mêmes demandes ne peuvent pas s'appliquer.
Nous prenons présentement les représentations de M.
Gariépy, sous réserve du fait qu'il s'agit de
représentations faites sous le bill tel que soumis,
indépendamment de la suggestion...
M. LESAGE: C'est dans les suggestions que je vous ai données
tantôt.
UNE VOIX: D'accord.
MR. SMILEY: My name is Smiley, mayor of Kirkland. As we know, this bill,
as presented, has not been accompanied by any document studies or any
other data that justifies the proposals presented. In fact, other than
the bill itself, I have personnaly received only telegrams to give me 24 hour
notice for these meetings. It is very hard for us to understand the urgency of
passing this legislation, without the proper time concerned to prepare complete
analysis of the bill and time to prepare effective briefs. Opposition to this
bill has been shown on various points from all municipalities concerned with
probably exception of Montreal.
The government, in the bill, has recognized the need for deviding the
island into five main sectors.
The minister has been quoted to say that these sectors, at one time,
will be the future balanced cities. Could this concept not be forwarded
further? An initial stage of realization be put forward on a subregional basis,
and integrated, at a later date, when all these units are functionning. As
Kirkland is a small municipality and is extremely vulnerable to both provincial
and larger municipal governements, we are very concerned with the implications
of article 195. We do not believe that small skill fusions of individual
municipalities will solve the problem which now exists. Rather, we suggest the
formation of the larger sectors into workable units now, following a well
prepared schedule, under the proposed bill and with acknowledge of the final
make up of the Island municipalities. I believe that this bill is creating 28
rain duck governments which will be a doggy dog arrangment until such time as
either this new council or government determines just in which direction these
municipalities will go. Industrial development which is a great part of the
area in Kirkland, will come to an immediate stand still. The taxation alone for
police more than doubles the, almost double, the existing taxe rates. Why
create a monster when we have the brilliance and I am sure the cooperation of
municipalities concerned to be able to create a one overall viable community on
the Island of Montreal.
There has been no mention of regional parks during this discussion and
one question I would like to bring up is "Man and his World" is considered a
regional park and if so I would strongly suggest that the Government looking
the possibility of turning it into a Provincial-Park.
Air and water pollution was also included in this bill. We feel that air
and water pollution battle is essential but, again, this is in the area of the
Government control, norms must be set by the Government not by municipalities.
There is no norms to date that I know of on air pollution. Quebec Water board
and the dealings that we had with it have concluded that they
have their hands tight and have been unable to make effective decisions.
How could we implement this type of cooperation within this proposed body
without proper guidances? Thank you very much.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. le maire. M. Hanley. Pardon?
M. HANLEY: ... un Canadien avant moi qui est obligé de parler en
anglais.
M. LE PRESIDENT: Vous pouvez parler en anglais.
M. LESAGE: Vous pouvez parler en irlandais, si vous voulez!
M. HANLEY : Deux irlandais, un français.
M. le Président, M. le ministre, MM. les membres de la
commission, à la lumière de mon expérience je veux
exprimer mon opinion sur le bill 78, dans quelques minutes.
Hier, à 17 h 40, M. Saulnier nous disait, à la fin de la
deuxième question qui a été posée à l'effet
de savoir qui prendra les décisions.
Le Comité exécutif de Montréal, bien sûr, va
jouer le rôle qu'il doit jouer. Le Comité exécutif de
Montréal, dans le cadre de toutes les questions intermunicipales, a un
dossier absolument parfait depuis 1921. Cela a commencé avec la
première commission métropolitaine où la ville de
Montréal avait la position dominante, entre 1921 et 1958. Cette
commission-là qui avait très peu de pouvoirs, a tout
donné, a accompli de grandes choses, a aidé, en premier lieu,
à laver les dettes de trois municipalités de banlieue. Enfin,
c'est la ville de Montréal qui a pris la décision de
régler cela.
Deuxième point, cette commission-là, encore une fois,
grâce à l'initiative du Comité exécutif de
Montréal, a aidé la commission métropolitaine à
mettre en chantier les travaux de construction du
boulevard-Métropolitain. Elle n'avait pas d'autres pouvoirs, mais cela,
elle l'a fait. On a dit: II y aura autant de représentants des banlieues
que de la ville de Montréal et le gouvernement va nommer un
président. Cela s'est fait. Depuis cette date jusqu'à
aujourd'hui, soit depuis onze ans, cette corporation-là n'a strictement,
absolument rien fait, je l'ai traitée de plaisanterie, et je continue de
croire que c'est une plaisanterie. Je réponds donc à votre
question précédente. Bien sûr, le Comité
exécutif prend des initiatives, mais ce sera toujours, M. le
Président, la commission d'administration de la Commission
métropolitaine de Montréal. Si la commission s'est maintenue
entre 1950 et 1954, c'est nous qui réglions les affaires des banlieues
parce que nous avions dans la salle le maire Camilien Houde comme
président et moi-même.
M. le Président, dans la salle des délibérations,
nous avons eu, après, le "Friendship
Club", des ententes entre les représentants des banlieues et la
ville de Montréal. Tandis que vous, avec votre projet de loi, vous avez
un autre "Friendship Club" aujourd'hui comme en 1958.
Mr. President, I am directly involved and interested in the city of
Montreal; indirectly, I am interested in the outside cities, outside of
Montreal, for this reason, a question of loyalty and discretion. Because of
Expo 1967, the mayor forced, not hundreds, but thousands of my people to move
out of Montreal into Verdun, La Salle, Lachine, Laval, etc. Therefore, in all
conscience, I am still attached to my people who were forced to move out of the
City, and it is my duty to speak as a Montrealer for my Montrealers. I am now
not a Montrealer, if this bill 75, I hope, is amended, is adopted, I will
become an Islander.
I am a member of the Island of Montreal and governments. I am not the
Montreal government and I shall never forget the words of a very distinguished
Prime Minister, the late Daniel Johnson, when he stated and he told Ottawa
"Equality or independence." I am going to still pursue the thoughts of the late
Dan Johnson.
In this bill, Mr President, I would agree to equality and give the
outside municipalities the independance that they enjoy today.
And while our half-members of the outside cities assembled today
I have letters here people with problems in Verdun, Côte
Saint-Luc, Lachine, people looking for Christmas Baskets in Verdun, Mr. Mayor,
I hope you have a fun there, to take care of very serious problems and my
people have told me that they have been respected and they have been given
service by the mayors of outside municipalities, another reason why I have got
to keep my closest attachment to ray people and their elected representatives
outside of Montreal.
Mr. President, Mr. Minister, I am on your side. I have a lot of respect
for you, I want bill 75 to function. Bill 75 will not function, because the
present executive committee said it, that for the years that he sat on the
Metropolitan Corporation, it was a failure. How is he ever going to make bill
75 set up a success? Impossible, Mr. Minister, impossible, unless you decide to
give equality. I cannot understand, Mr. Minister, why you changed your opinion
concerning the first report that you presented in June. That was an excellent
report, equality with the government represented as present, Mr. Chairman.
M. LUSSIER: M. le Président, sur l'avant-projet, il n'y avait pas
égalité, au conseil c'était exactement la même
formule que nous avons actuellement dans le projet de loi qui existait dans
l'avant-projet pour le conseil de la communauté urbaine. Pour ce qui est
de l'exécutif, nous proposions cinq représentants pour la
ville
de Montréal, quatre pour les banlieues et un nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Actuellement, c'est sept et cinq.
M. HANLEY: Pardon. Cinq, quatre, un.
M. LUSSIER: Alors, cinq, quatre, le représentant du gouvernement
n'était pas là pour les banlieues.
M. HANLEY: II était là pour Montréal. Il
était là pour la justice. C'est cela que je veux pour les
Irlandais de Montréal, la justice.
M. LUSSIER: Tous les gens qui vont faire partie de l'exécutif
doivent être là pour la justice aussi. Tous les membres de
l'exécutif comme du conseil doivent être là pour la
justice.
M. HANLEY: Pardon? Etes-vous un membre du conseil de Montréal, M.
le Ministre? Ce n'est pas la justice, je veux sauver la face.
M. LUSSIER: Vous ne sauverez rien.
M. HANLEY: Vous êtes un monsieur, je suis un de vos amis, je veux
sauver une belle face.
M. LUSSIER: II n'y a rien à sauver.
M. HANLEY: II y a quelqu'un... I do not care whatever he wants, I am
going to say without fear of contradiction that somebody has forced the
minister to put water in his wine since last June,...
M. LUSSIER: C'est absolument faux.
M. HANLEY: ... That is why I bring it, Sir. I am sorry, you changed it
back to 5, 4 and 1, and you will make the member of Sainte-Anne very happy,
arid you will protect the people that Montreal forced to move out of Montreal.
I cannot see how I can go along and vote for a bill that I know it is going to
be a failure before it starts. You have 26 members who are outsiders, who are
unhappy before they start with the mechanism that you suggest, therefore it is
a failure before it starts. Sure, sure of the organized opposition, that will
remain a way to defeat a project by not attending.
How can you have a working mechanism in bill 75, Mr. Minister, when
not the head of the Civic party the President of the Executive
council, who becomes president of the new Island Government. How can you have
it when there is no unity there is a running feud between the president and the
mayor. There is a running feud between I said the Civic Party, because Mr.
Saulnier is only the hatchet man for the Civic Party, when there is unpopular
moves to be made, such as increasing taxes, coming down to Quebec to fight for
a seven to five control-room of the Island Government and many more instances,
Mr. Saulnier is the guy. When they come to violins and champagne and all the...
permettez, M. le Président de me rendre plus loin...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
MR. HANLEY: Then, Mr. Saulnier steps aside, and the head of the Civic
Party, the real chief, takes over.
How are you going to be successful, and I warn you, mayors of outside
cities, there is a running feud between the Civic Party and the Police
Department. There is a running feud between the Civic Party and the
"fonctionnaires municipaux".
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): M. Hanley, je pense que la commission
n'est pas ici pour faire le procès du conseil municipal de
Montréal; nous sommes ici pour étudier le bill 75, et je vous
demanderais de vous en tenir au bill 75. Les réceptions de la ville
n'ont pas affaire là-dedans.
M. HANLEY: C'est mon devoir d'aviser les représentants des villes
d'en dehors de Montréal des conséquences.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): M. Hanley, je vous dis de vous en tenir
au bill 75; ou si vous ne le faites pas, je vais vous arrêter.
M. HANLEY: Ne me dites pas que vous allez...
M. le Président, MM. les ministres, MM. les maires des villes
d'en dehors de Montréal, c'est un ancien étudiant du Parti
Civique.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): J'en suis fier.
M. HANLEY: C'est vous un ancien étudiant, qui voulez me mettre
hors d'ordre parce que je veux vous aviser... C'est la loi, c'est toujours la
loi, c'est mon devoir d'exprimer mon expérience après trente ans,
comme doyen au conseil de ville de Montréal. C'est mon devoir d'aviser
les maires d'en dehors de Montréal des conséquences d'une
majorité de 7 contre 5. Jamais, M. le ministre, the mechanism will never
work. The President stated that we, in Montreal, spent money for crime
prevention. There was never as such crime in Montreal as we have experienced in
1969.
UNE VOIX: C'est faux!
MR. HANLEY: C'est faux? I challenge you, Mr. President, to show me,
between 1940 and 1960: bank hold-ups, murders that were never convicted. They
found the bodies, but not the culprits. "Expérience". No recoveries,
bank
hold-ups, very few recoveries, Not because it was the fault of the
Police Department, because the Police Department and this is where your
money is going to go, the mayors of the outside municipalities. This is where
you are going to loose $8 millions, you are wasting it. First, let me tell you
this: One third of your Police Department is forced to work street after street
putting tickets on cars for a revenue of three or four or five millions for the
City. You will not share that revenue, but you are going to pay for their
Police Department, putting tickets on, and not giving you protection for the
revenue. "Àh, oui, c'est vrai! " And I give you the facts. And the
Police Department is a good Department, but they are not functioning properly,
because the administration of Montreal are trying to mix into the
operations of our police department, when any member of the Civic
administration did I suggest an accusation, You do?
M. SAULNIER: I do.
MR. HANLEY: Et la preuve, "The Montreal Star", December the 10th: Top
Aid of Gilbert to be shifted.
Another move to keep his major staff operating despite a ten month cold
war with the Drapeau administration and the top rank promotions. Police
director Gilbert yesterday, shifted, his man, his top aid, the man told me "Is
this the chief director, cha, cha, cha?
La preuve, "cold war" between the Civic Party and the police how are
you, Gentlemen, going to operate a mechanism, when there is a cold war within
the compounds of the city of Montreal, Mr. President, Mr. Minister, this is the
reason why I want to say this mechanism. I hope you will give it another study.
I hope you will come back to your first agreement 5-4-1,I have confidence in
your nomination. I am confident that they will not side with Montreal or the
outside cities unless there is justice, but I have more confidence in the seven
to five administration for an Island Government.
I have had too much experience, and Gentlemen, when you sit and if you
have to sit with the seven to five, you will find out that if you want to fight
for your rights, they will call the Island police, and you will be kicked out
of the assembly. I warn you! I warn you! And I say this, Mr. Minister, and I am
sincere, for your sake. I repeat it is not going to work. It has not worked and
Mr. Saulnier stated, and I repeat: "It has not worked between 60 and 69. Now is
it going to work in 70? Why would we save $1 million? I heard some criticisim
from certain members of the Committee, because certain municipalities were
operating their city economically, successfully, and they were criticized
because they were good administrators. But, here in Montreal, as we learned,
Mr. President and Mr. Minister, Mr Saulnier will not be back in 70, if the
mayor does not get the
Olympics, I presume, he will not be back, so I am going to be left with
a bankrupted city !
And I am bringing this point up for a reason. Overspending! The mayors
of the outside cities were very cautions with the taxpayers' dollar Montreal
spends, spends, spends. White elephants, one after the other, until we each the
time that, you know that the purpose of this bill is, to make you outside
mayors kick in $8 million bucks that they cannot find. That is the point. That
is the purpose. And that is why I am an Islander now, not a Montrealer, and I
am going to protect Montreal as long here to give my loyalty to people outside
of Montreal who are former Montrealers and they are very cautious.
Now, what has happened? If we get the Olympics, then the mayor should
remain. Will the Islanders, will the outside governments have to pay? What? A
hundred and fifty millions for the Olympics? Can you afford it? Are you ready?
You want to become involved in a financial problem the same as Montreal today
because of a estive project. This question I like to ask, Mr. Minister, should
Montreal be awarded the Olympics? Will all the outside cities be forced to pay,
if it is costing $150 million, $200 million? It is an important question.
M. LUSSIER: Pour ce qui est des parcs régionaux ou d'autres
histoires semblables, ce n'est pas dans les juridictions de premier temps de la
communauté urbaine; pour que ça devienne une juridiction du
premier temps, il faut absolument au minimum, la moitié des
municipalités de banlieue, si un règlement ou une
résolution semblable est soumise mais, en réalité, c'est
un règlement, il faut que la majorité des banlieues soient
d'accord, donnent un vote positif, en plus, il faut que ce soit accepté
par le ministère des Affaires municipales et le lieutenant-gouverneur en
conseil pour qu'une fonction de deuxième temps passe au premier temps,
et les Jeux olympiques ne sont même pas une fonction du deuxième
temps. Il y a uniquement les parcs régionaux, et les Jeux olympiques ne
font pas partie d'une fonction du deuxième temps.
M. HANLEY: Ce n'est pas une fonction créée par toute
l'île de Montréal.
M. LUSSIER: Ce n'est pas une fonction ni du premier, ni du
deuxième temps dévolue à la Communauté urbaine de
Montréal.
M. HANLEY: Qui va...
M. SAULNIER: II se trouve hors d'ordre.
M. HANLEY: Ah non, je ne suis pas hors d'ordre, je pose une question,
parce que j'ai l'intérêt pas seulement de Montréal, mais
aussi
des autres villes. J'ai posé une question pour une bonne raison:
qui va assumer les dépenses de $150 millions, $200 millions pour les
Olympiques, M. le Président? This is the time to put the question. It
will be too late later. Who is going to pay if it is an Island Government and
if it is going to be within the Island, on the Island of Montreal?
M. LUSSIER: M. le député, ce n'est pas ce qu'on a
décidé aujourd'hui, et ce n'est pas l'objet de la commission de
décider une chose semblable.
M. HANLEY: Ah, bien, ça, ça s'en vient. I warn you! You
remember the time, before I close, this is interesting, Mr. Minister. You
remember the time that the Mayor put a challenge out, anybody who could settle
the MTC strike was welcome to his chair and, you remember, I have to remind you
about the administration. You remember that Hanley accepted this challenge and
that, within 24 hours, with the representatives of the MTC, and you remember
you were invited to the City Council of Montreal. Well, I say it here, Mr.
Mayor, your strike was settled 24 hours later. There is a contract and the
president Saulnier had a copy. The wheels will be rolling tomorrow. Not a one
year contract, not a two year, but a three year contract, I negociated within
24 hours.
The same contract that they refused to accept in front of you,
gentlemen, they accepted how many weeks later? the same contract,
the same monetary expenses, and kept out people on the street walking for two
weeks. The same as with policemen. They kept them on edge with frustrations
with such frustrations, Mr. President, that should prevail and I, we meet at
the Y. The frustrations had been gaining for a week to come out, that is what
happened to the police. They should have give them the award before October
7th, but not after, and we would not have had any trouble. This is poor
administration, this is what you accept and you want. Monsieur, I make my last
plea with this Government, I hope, equality or independence, never forget your
last chief, your late last chief, called for equality or independence, the same
principle. If it is good for Ottawa and Quebec, it is good for the outside
municipalities of Montreal.
Now, the first meeting in 1970, I hope it is equality, I am going to
propose and notice a motion that our senior citizens, 21 years, the present
administration, again have been forgotten; I am going to propose and notice a
motion that our senior citizens of the Island of Montreal be given a reduced
fare... May I except a seconder from any who represent the outside of Montreal?
Mr. Bill Dawson, thank you.
There is another example of cooperation.
Here is an outside municipality that wants to do something for Montreal.
Now, am I justified to respect of my opinion on behalf of good administrators?
In closing, Mr. Minister, I say this in all sincerity. I hope you will agree to
equality. I hope it is a five-four and one, as you first presented it and I
assure you and I am saying a prediction, your bill will work, Mr. President,
but if you are still going to maintain the bill 75, your bill is going to be a
failure. Thank you.
M. SAULNIER: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait juste
une demi-minute? Il serait très facile, bien sûr mais je ne
veux pas abuser du temps de la commission de faire les mises au point
qui s'imposent à la suite des propos que nous venons d'entendre, je ne
le ferai pas, il y a d'autres occasions. Mais je veux profiter de l'occasion
pour faire remarquer aux représentants des banlieues qu'ils ne doivent
pas craindre la représentation de Montréal. Ils trouveront
toujours des alliés dans la représentation de Montréal, et
pas des moindres... Il y a un homme d'une très grande expérience
qui vient de parler et qui a une éloquence qui ferait rougir Bossuet.
Alors je pense qu'on devrait se consoler que la représentation de
Montréal va aider aux banlieues.
MR. HANLEY: What is that word? Quel est ce mot-là?
UNE VOIX: ... un orateur religieux.
M. HANLEY: Je vous remercie. N'oubliez pas "sincèrement et
honnêtement". Les trois mots ensemble. Merci.
MR. DEPHOURE: M. le Président, mon nom est Dephoure, je suis le
maire de la ville de Dollard-des-Ormeaux. J'ai beaucoup de difficulté
avec les deux langues, un peu moins peut-être avec l'anglais.
Mr. President, as the representative of Dollard-des-Ormeaux, 20,000
people, I came to these meetings with the intention to listen and to learn
rather than to lecture. I am under some difficulty this morning because it is
the first time, if you will pardon the expression, that I have the occasion to
speak with the big cats and even more difficult having to follow these other
mayors of Montreal.
But it is with the most sincere intentions that I make representations
to you this morning. The three days of discussion which we had, beginning
Monday, yesterday and today have not me more convinced ever of the need to
study. We are presently with a bill which comprises 373 articles.
I, personnaly, and to the best of my knowledge, my colleagues and our
legal advisors, have not really had sufficient time to study all of the
articles. I make mention of one specific point
which is very important to the citizens of Dollard-des-Ormeaux and I am
sure to the citizens of many of the suburban municipalities, the question of
the basic human right to exercise a voting control on zoning changes. That is
very important for us, Mr. President.
We have invested in the last nine years $100,000,000. We believe that we
have a good plan, we believe also that that plan should be incorporated into a
master item plan. And it is in the spirit of cooperation and with fulling tempt
to contribute productively and objectively in our government that I have made
representations this morning.
It is our desire as much as it is the desire of the mayor of Montreal,
and I am sure all the other mayors, to seek metropolitan government on the
island of Montreal. This legislation creates a partnership which means a
working agreement. I think that it is most important that if we are going to
see the exercise of good will of intelligence and of objectivity that it
commends an ensemble with the study and the discussion of the bill.
We all do respect, Mr President, I have not heard one valid reason which
suggested why this bill should be rushed through. I have heard many points of
view in the last three days which suggest new ideas in my mind, new reasons for
thinking about things. The mayor of Montreal, on Monday, made mention of the
astronauts, it was a very long program. They started first by sending out
rockets without man and then they gradually advanced. We are talking about a
rocket which will contain 2 millions people. And I wish to be assured, Mr.
President, that when this government starts and must start soon. I do not mean
a year from now, I do not mean six months from now, but it must start with the
full understanding. Obviously not the full agreement, but we must go by
majority.
The full understanding of the significance of that which we are
undertaking.
Merci beaucoup.
M. CHARTIER: M. le Président.
M. LE PRESIDENT (Sauvageau): Pourriez-vous vous identifier pour les fins
du journal des Débats?
M. CHARTIER: Maire chartier, de Lachine. Moi non plus, je ne voudrais
pas prendre trop de temps de la commission, mais quand même pensant que,
quand on ajournera ce midi, on n'aura peut-être pas de chance
d'être réentendu devant vous, je voudrais répéter ce
que j'ai dit hier soir, ce que j'ai dit depuis le début de
l'étude du bill 75.
Je ne vois pas non plus pourquoi on est si pressé pour adopter le
bill 75. La ville de Lachine, entre autres, est une ville tout à
l'heure M. O'Reilly et d'autres ont fait allusion aux personnes
âgées où nous avons adopté des
résolutions de conseil...
MR. HANLEY: One minute, I am here. Hanley.
M. CHARTIER: M. Hanley, je m'excuse. Surtout que vous avez
mentionné le nom de notre ville. Nous avons adopté des
résolutions de conseil...
M. LE PRESIDENT (M. Crôteau): A l'ordre! A l'ordre! Vous pouvez
continuer.
M. CHARTIER: Je disais que nous avons adopté des
résolutions, au conseil, dans le but d'aider nos personnes
âgées, des résolutions qui disent qu'une personne, au
moment où elle prendra sa retraite, devrait voir sa facture de taxes
paralysée ou gelée. On veut même leur permettre de
bénéficier des moyens de transport au prix des
écoliers.
Avec ce que vous nous préconisez, qu'est-ce qui arrivera à
Lachine avec ces personnes-là, qui sont déjà
retraitées depuis trois, cinq ou dix ans? Je ne le sais pas, mais avec
quand même un montant fixe et déterminé pour le reste de
leurs jours. Le bill 75 doit être étudié de façon
que chaque municipalité en connaisse les charges. Je ne peux pas
l'endosser tant et aussi longtemps que je ne saurai pas exactement quel sera le
fardeau de la ville de Lachine pour les contribuables et surtout pour les
personnes qui sont présentement retraitées ou qui prendront leur
retraite demain.
Je pense que si, vraiment, on veut passer ce bill-là à la
vapeur, comme on semble le vouloir, c'est dans le but premier d'aider la ville
de Montréal financièrement. Je répète: Qu'on l'aide
avec une subvention mais qu'on prenne le temps d'analyser le bill et d'en
ressortir le meilleur pour toutes et chacune des municipalités. Je vous
remercie.
M. LE PRESIDENT (M. Crôteau): Merci. Y a-t-il une autre personne
qui désirerait parler? Oui.
M. BRIGGS: M. le Président, je vous prie de me permettre de
parler en anglais encore.
MR. PRESIDENT (Mr. Crôteau): Will you tell who you represent?
MR. BRIGGS: My name is Briggs, City of Beaconsfield. Gentlemen, I
imagine we have been through a bit of discussion of last two days commencing on
Monday. I have not the time, I think my lawyer has advise me that, before
getting the details of the bill, I must mention two very important factors. I
think the entire people whom I represent, who have grow on in about 12 years
from to 2,000 to 18,000 people.
We have also invest in the Province of Quebec, in Montreal, $115
millions. We have, I think, your figures will show for the most efficient
Governments. However, the people I represent by this discussion with them
categorically support the form of original Government or you may call
Metropolitan Government. We understand the problem that you people face, both
the Province and the city of Montreal, but there are many services and many
problems which I think we have to share in. The question really was down to
help how we can make the Island of Montreal grow. I think these two things have
not been laid out in the bill as it lays presently now. There are three basic
concepts too and that is a question of economics. We have the region of
Montreal. We have also the economic region of Montreal which also includes, I
think, the south shore, to the west and to the north. These people also work in
Montreal, but I think it is a economic region rather than an Island problem.
The question of finances, we have not, I do not think, seen all the figures to
make a real I have been a chartered accountant by trade proper
assessment and get back to the proper populus what does this in fact do to
them.
The third is really a constitutional matter and deals with the control
placed on the executive, be it honourable or otherwise, 40 p.c. of the province
population is now on jurisdiction of a seven man committee which includes also
the Provincial Police. Mr. De-phoure, my associate, has also mentioned two
other things, mainly zoning, but the most important part of that is the actual
referendum. I do not see quite frankly how this has yet been placed in the bill
to provide the protection it should.
I submit to you Gentlemen, in all fairness, that a reasonable period of
time be granted to lay the facts to the public, that we can have a viable
operation with the City of Montreal, a complete partnership, we are in support
of it. There is no question, this has been stated categorically before. Thank
you, Gentlemen.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. le maire.
MR. MARSH: Mon nom est Larry Marsh, pro-maire de Pointe-Claire. Avec
votre permission, je préfère parler en anglais, s'il vous
plaît.
UNE VOIX: Pro-maire.
MR. MARSH: Mr. President, Gentlemen at the risk of being repetitious, I
have to make mention and perhaps this is beginning to sound a little like a
cliché, but it is sincere as far as I am concerned and I am sure it is
sincere as far as everyone else here, who has mentioned this particular
cliché.
We believe, I am sure, most of the mayors, there is a need for some form
of regional or centralized Government on this Island of Montreal. However, we
suggest that so many people may have done there is a need for caution. Our
friend, our colleague from Hampstead who is a very well known business man, I
am sure, touched on this subject without elaboration. I will attempt to
elaborate on what he said. I hope I am saying it in the same vein. Over the
past twenty years or thirty years, or perhaps even further back that that, many
large corporations in North America went on what they called a centralise kick
where from a series of decentralised operations they attempted to form large
and centralised groups. In the belief that bigness is efficient, recently over
the past five or ten years and we have them in Montreal, we have them in
Canada there has been a retreat from this position to one resembling a
little more balance and a little more caution. The company I work for is an
example.
We say: does bigness itself means efficiency? If it does, in terms of
Government, then one would have to suppose that the most efficient Government
we have is in Ottawa and there are many who would argue with that. Where does
the extra money come from, to put into effect this plunge into this bath of
cold water? This, and figures have been mentioned, so many times and so many
different figures that I have not grasped the exact figure of what this is
going to cost. Is it $8 millions, is it $20 millions, is it $50 millions,
frankly I do not know. I would request someone to please enlight me, so that
when I go back to Pointe-Claire, I can tell the people that I represent, when
our mayor is not there, exactly what it is going to cost them in terms of
something they can understand dollars.
Where does this money come from? The automatic assumption by some people
is we go to the suburbs and get it. Who lives in the suburbs? The suburb is
becoming...
The suburbs is becoming very closely connected with dollars as if every
one that lives in the suburbs is automatically rich. I can assure you, Mr.
Hanley taught on this, I am certainly not going to try to follow his act, but
he did say this and this is very true that many many people who
lived and worked in Montreal left Montreal to retire in the suburbs; and,
today, they are on fixed incomes and cannot pay their taxes. So what are we
going to do to get an additionnai burden, a burden that will cause them to lose
their homes. I am not pleading poor mouth gentlemen, please believe me. We have
a mixture of people. Whe have a mixture of people who can well afford to pay
taxes, well afford to pay more taxes that they are paying now. But, dislike
Montreal, who also has the same melange, the same mixture, they have wealthy
people and they have many poor people. I am sure if you will think for a moment
many of these suburbs, that we com-
monly call suburbs, were originally French Canadian villages and, thank
God, we still got these villages because they are the heart of many of these
municipalities, and these people are finding things awfully hard. I just ask
you to think of it. Gentlemen, I have taken enough time because all I can do is
repeat many of the things that have been said, and I am not saying them as well
as they have been said before me. But, I ask you to please proceed with caution
or, as my confrere before me said, this rocket will not only not get off the
ground, it won't even stay on the launching pad. Thank you.
M. SAUVAGEAU: Merci, M. le maire. M. le député
d'Olier.
M. PICARD (Olier): Sur un tout autre sujet, j'aimerais poser quelques
questions, toujours à l'intérieur du bill 75.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Est-ce qu'il y a des questions?
M. PICARD (Olier): C'est une question à M. Saulnier. J'aimerais
poser une question au président du comité exécutif en ce
qui a trait au service de santé. Si vous voulez vous
référer aux articles 185, 186 et 187 du bill 75. J'aimerais
savoir du président de l'exécutif de quelle façon
fonctionne actuellement le service de santé de la ville de
Montréal et plus particulièrement en ce qui a trait aux
dispositions de la charte de la ville de Montréal qui permet au service
de santé de la ville de Montréal de faire l'inspection de tous
les produits qui sont apportés dans la ville de Montréal pour
consommation et non seulement l'inspection des produits, mais aussi
l'inspection des procédés de fabrication de ces mêmes
produits. Etant donné que la charte de la ville de Montréal
permet au personnel du service de santé de la ville d'aller exercer ses
fonctions même à l'extérieur du territoire de la ville de
Montréal, est-ce que le président de l'exécutif pourrait
nous dire si premièrement ma question est en deux points
effectivement le service de santé de la ville de Montréal va
faire de l'inspection et de la réglementation à
l'extérieur du territoire? Etant donné que je ne peux pas poser
la même question aux 28 maires présents, est-ce qu'à son
avis il existe un service identique dans une ou plusieurs municipalités
de la Communauté urbaine de Montréal?
M. SAULNIER: Je vais d'abord répondre à la deuxième
partie de la question. Ma réponse, je la donne sous réserve, mais
je ne pense pas qu'aucune autre municipalité ne fasse l'inspection des
aliments. Quant à la première partie de la question, je crois
qu'il faut répondre comme ceci, en s'inspirant de l'aphorisme "noblesse
oblige": Une population aussi dense qui vit sur un territoire comme celui de
l'île de Montréal, il est bien évident qu'au point de vue
de l'hygiène les dangers de maladie, d'épidémie sont
beaucoup plus grands que n'importe où ailleurs sur le territoire de la
province de Québec. C'est pourquoi la ville a dû, il y a un grand
nombre d'années, prendre des précautions et édicter toutes
sortes de mesures en matière d'hygiène, de façon à
éviter les épidémies.
Ensuite de cela, c'est une partie importante de la tâche du
service de santé de faire l'inspection des aliments qui sont
distribués et offerts à la consommation dans l'île de
Montréal.
Non seulement les inspecteurs du service de santé se rendent-ils
sur les fermes d'où part le lait qui est produit et ensuite
distribué à Montréal, mais ils font également
l'examen du lait au cours de tous les procédés qu'il doit subir
avant d'être consommé, c'est-à-dire inspection dans les
laiteries, inspection sur les voitures de livraison, etc. Il en est de
même également pour tous les autres aliments. Bon.
Encore une fois, pour quelle raison peut-on dire très facilement:
Cela, c'est la responsabilité du gouvernement du Québec? Moi, je
n'ai pas d'objection à accepter ce point de vue-là, mais il n'en
reste pas moins que demain matin, cet après-midi, il y a des dangers
d'épidémies. Puis, le gouvernement du Québec n'est pas
prêt à assumer cela, ni cet après-midi, ni demain matin. Et
il faut que quelqu'un le fasse. C'est l'obligation des administrateurs
municipaux de le faire en attendant que ce soit fait. Je ne suis pas prêt
à dire... règle générale, dans ces
secteurs-là par exemple, c'est totalement une responsabilité des
autorités provinciales. Je crois que l'on doit plutôt travailler,
comme je l'ai déjà dit, à reconnaître, nous les
administrateurs municipaux, nos responsabilités, à les accepter
et ensuite à demander toute la place à laquelle nous avons droit
sur l'assiette fiscale. Je pense là aux commissions scolaires, en
passant.
M. PICARD (Olier): M. Saulnier, est-ce que, pour dédommager la
ville de Montréal, parce qu'à ce moment-là ça
implique que lorsque la ville de Montréal fait cette inspection, disons
dans des abattoirs...
M. SAULNIER: Bien oui!
M. PICARD (Olier): J'ai même eu des informations à l'effet
que les inspecteurs de la ville de Montréal, au service de la
santé de la ville de Montréal, payés par les citoyens de
la ville de Montréal, vont faire des inspections dans des abattoirs
même jusqu'à 150 milles de Montréal.
M. SAULNIER: Absolument!
M. PICARD (Olier): Est-ce que la province qui, en fait, devrait assumer
cette responsabilité
de surveillance, dédommage la ville de Montréal et
jusqu'à quel point?
M. SAULNIER: Nous abordons à ce moment-là une question de
principe qui me paraît fondamentale lorsqu'on la soulève. C'est de
savoir si les municipalités doivent vivre en imposant leurs propres
impôts ou bien toujours attendre et quémander des subventions. Je
pense qu'il faut répondre non. Les municipalités, il faut leur
donner les moyens de lever elles-mêmes les impôts dont elles ont
besoin pour faire face à toutes les responsabilités qui sont les
leurs et cesser cette politique de quémander des subventions
continuellement.
Encore une fois, je dis que cela pourrait se régler si on
considérait l'aspect de la taxe scolaire.
M. PICARD (Olier): Je suis d'accord avec M. Saulnier, mais il reste que
c'est tout le domaine de la fiscalité qui est...
M. SAULNIER: Bien oui!
M. PICARD (Olier): ... soulevé. Là, il s'agit de
régler un problème...
M. SAULNIER: Oui!
M. PICARD (Olier): ... bien concret, bien précis, et j'ai
l'impression qu'étant donné que les autres municipalités
remarquez bien, je m'en viens à un point que j'aimerais... de la
Communauté urbaine de Montréal bénéficient des
services que donne le service de la santé de Montréal à
ses propres frais je me demande si en retour, lorsque la province donne
en vue de la mise sur pied de cette nouvelle Communauté urbaine de
Montréal un genre de subvention d'environ $8 millions, est-ce que la
province ne s'en sauve pas assez économiquement encore une fois?
Voilà où je veux en venir: Est-ce que la province ne devrait pas
sinon tripler, au moins doubler le montant qu'on devrait donner à la
formation de cette Communauté urbaine de façon à ce qu'on
n'ait pas, ce dont on a discuté hier, des municipalités qui
seront étouffées par des augmentations de taxes soudaines?
Etes-vous de cet avis, M. Saulnier?
M. SAULNIER: D'abord, je réponds tout de suite et cela, je vais
me répéter, je le regrette, mais il n'y a aucune
municipalité qui va être étouffée par des
augmentations de taxes soudaines. Cela, je l'ai entendu souvent, et je
l'endure. Mais vous savez, il faut peut-être le rappeler, c'est
complètement faux, ça.
Il s'agit d'une augmentation qui peut varier de rien à
peut-être 25 cents par $100 d'évaluation et ceux qui vont payer le
plus cher, quand nous regardons la liste, je ne l'ai pas donnée ici,
mais ce sont les taux d'imposition qui existent présentement, c'est 60
cents, 75 cents, 80 cents par $100 d'évaluation. Bon, alors ce ne sont
pas des injustices, c'est rétablir la justice.
Maintenant, est-ce que je suis en faveur du fait que le gouvernement
donne de plus grandes subventions? C'est bien évident que je suis en
faveur de cela, mais je dis que ce n'est pas un bon principe, et j'aime
beaucoup mieux la formule qui est suggérée pour deux ou trois
ans, à savoir que nous allons verser des subventions pour permettre
justement d'amortir le coût au départ. Mais j'espère et je
continuerai pour le temps que je m'occuperai de ces choses-là
de réclamer pour les municipalités toutes les
municipalités; non seulement la mienne le droit qui était
traditionnellement nôtre sur un impôt qui appartient
traditionnellement aux municipalités, l'impôt foncier. A partir de
ce moment-là nous n'avons pas besoin de quémander auprès
des autorités provinciales constamment pour prendre soin des
responsabilités qui sont les nôtres. Cela est la façon de
régler le cas et je ne pense pas, encore une fois, que la solution
serait de demander au gouvernement de verser des montants plus
élevés de subventions, mais bien plutôt, pendant cette
période-là, de demander au gouvernement de prendre les moyens de
faire retraiter graduellement parce que je sais que le gouvernement ne
peut pas le faire d'un coup sec les commissions scolaires d'une partie
tout au moins de l'impôt foncier scolaire et à la suite de cela,
je suis convaincu, que tous les maires qui sont présents ici seront
d'accord avec ce bill-là sans aucune hésitation. Et cela peut se
faire assez rapidement, peut-être beaucoup plus vite que
l'échéance de 1971.
M. PICARD: M. Saulnier, vous semblez être contre le fait de
quémander des subventions. Peut-être avez-vous raison, mais est-ce
que vous ne pourriez pas et ne devriez pas et là je ne m'adresse
pas seulement au gouvernement actuel, mais à tous les autres
gouvernements qui l'ont précédé et non seulement pour la
ville de Montréal, mais plus particulièrement ici même pour
la ville de Québec est-ce que le gouvernement de la province de
Québec ne devrait pas assumer ses responsabilités d'une
façon pleine et entière et plus précisément sur le
cas, par exemple, du ministère de la Santé? Comment se fait-il
que le gouvernement de la province de Québec ne soit pas capable
d'avoir, à son emploi, des fonctionnaires d'une compétence telle
qu'ils pourraient faire l'inspection de ces aliments-là en dehors du
territoire des communautés des grandes villes? C'est là où
je veux en venir. C'est une responsabilité du gouvernement de la
province de Québec, et elle se décharge de cette
responsabilité sur des communautés urbaines. A ce
moment-là, il est très facile pour elle de dire: Ecoutez, vous
avez des budgets à rencontrer, imposez.
Et si, tel que l'a mentionné le ministre, au
cours de plusieurs interventions, si c'est l'intention du gouvernement
de la province et je pense que c'est une bonne chose que ce soit
l'intention du gouvernement de la province d'en venir,
éventuellement, à une régionalisation de tout le
territoire de la province de Québec, réalisez-vous, M. Saulnier,
qu'à ce moment-là, le gouvernement de la province devra se
décharger...
M. LESAGE: A ce moment-là, si vous essayez d'avoir les standards
très élevés de Montréal et de Québec, vous
essaierez de vous faire élire dans un comté rural.
M. PICARD: Ecoutez, il ne faut pas seulement penser à la
réélection.
M. LESAGE: Non, c'est une figure, vous savez ce que cela veut dire.
M. PICARD : II reste tout de même qu'à un moment
donné, nous arriverons à une situation telle que le gouvernement
de la province, qui devrait assumer certaines responsabilités, percevoir
des taxes pour remplir ses obligations, en arrivera à dire: On vous
donne tout cela, à vous, communautés urbaines et c'est vous qui
imposez et nous, nous allons tout simplement administrer la province.
M. SAULNIER: Ce n'est pas une mauvaise idée. Ce ne serait pas une
mauvaise idée, partant toujours du principe qu'on n'est jamais mieux
servi que par soi-même. C'est d'ailleurs l'attitude du gouvernement du
Québec vis-à-vis du gouvernement d'Ottawa
présentement.
M. DEMERS: C'est peut-être pour cela que la ville de
Montréal a ses inspecteurs, parce qu'ils ont devancé la province
dans le domaine de l'inspection des produits.
M. CHOQUETTE: Vous voulez dire que M. Picard n'avait pas
entièrement tort. Il est sûr que ce bill-là correspond
à un calcul de la part du gouvernement de se libérer d'un certain
nombre de responsabilités normales qui lui incombaient comme
gouvernement. Evidemment, je ne me mêle pas de la discussion qui a trait
à la question des aliments, parce que tout le monde sait que dans le
passé...
UNE VOIX: Si vous voulez...
M. CHOQUETTE: Si vous permettez que je termine mon intervention... tout
le monde sait que dans le passé, les grandes municipalités ont
toujours assumé des responsabilités, par exemple, dans le domaine
de l'inspection du lait, parce que le lait nature, consommé tel quel,
est différent du lait industriel.
Il s'est créé tout un système économique en
Amérique du Nord qui a amené cette régle- mentation
municipale. Mais une chose est certaine: on décèle très
facilement l'intérêt du gouvernement provincial à passer ce
texte de loi pour se libérer d'un certain nombre de tâches qu'il
devrait normalement assumer.
M. LUSSIER: Ah, il est absolument faux...
M. CHOQUETTE: Entre autres dans le domaine policier, où la
Sûreté de Montréal est obligée de faire le travail
normal que devrait faire la Sûreté du Québec.
M. LUSSIER: C'est uniquement dans le but de rendre, avec ce projet de
loi, à une autorité régionale, des pouvoirs qui
sont...
M. CHOQUETTE: On n'est pas complètement naïf, vous
savez...
M. LUSSIER: ... actuellement assumés par des pouvoirs locaux, et
que cela ne peut plus bien marcher en laissant une structure semblable
opérer.
M. CHOQUETTE: Non, mais écoutez, j'admire l'attitude de M.
Saulnier de venir quand même à la rescousse du gouvernement et
assumer lui-même, au niveau local, des responsabilités que le
gouvernement aurait dû prendre.
M. COURNOYER: Un instant, le député d'Outremont. Un
instant, le député d'Outremont.
M. LUSSIER: Oui, oui, énervez-vous pas, là.
M. CHOQUETTE: Je ne suis pas énervé, mais cela
mérite quand même d'être dit et constaté.
M. COURNOYER: Une minute! Mais est-ce que le député
d'Outremont suggère que la Sûreté du Québec prenne
charge, à la Sûreté de Montréal, de tout ce qui
devrait normalement revenir à la Sûreté du Québec?
Est-ce que c'est ça que vous suggérez?
M. DEMERS: Vous allez aimer ça?
M. CHOQUETTE: Enfin. Pas tout, pas tout.
M. COURNOYER: Ce qui devrait normalement amener...
M. CHOQUETTE: D'ailleurs, on a vu l'efficacité de la
Sûreté du Québec quand on a eu l'affaire du 7 octobre. Cela
a pris à peu près huit heures avant que les policiers de la
Sûreté arrivent sur les lieux à Montréal.
M. PICARD (Olier): Et on nous a demandé où est-ce que
c'est...
M. CHOQUETTE: Tout ça, ce n'est pas la faute des policiers, ce ne
sont pas les policiers de la Sûreté du Québec que je
blâme. Ce sont les autorités qui n'ont pas pris leurs
responsabilités ici à Québec.
DES VOIX: Ah non! Ah non!
M. LUSSIER: Allez vous reposer, là...
M. DEMERS: M. Saulnier dit que vous êtes dans les patates.
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'ai beaucoup d'estime pour M.
Saulnier, mais disons donc qu'avec cette loi-là, il n'a pas réagi
avec sa vitesse habituelle.
M. SAULNIER: Non, non. M. le Président, d'abord je dois dire que
je n'ai pas employé cette expression-là, mais j'ai pris bien soin
le 11 ou le 12 octobre je ne me souviens plus, non, un petit peu
plus tard, le 22, je pense de dire que toutes les autorités
politiques ont fait, cette journée-là, leur devoir et totalement.
Mais parce qu'il y a toutes sortes de mécanismes qui sont
extrêmement compliqués, il est arrivé que nous n'avons pas
eu le secours au moment où il aurait dû arriver. Je vais revenir
à une suggestion qui a été faite juste pour illustrer ce
point-là, parce que c'est important. Hier, un membre du comité a
suggéré, concernant le conseil de sécurité, qu'il
devrait y avoir plus de personnes, et pas seulement des personnes de
l'extérieur, pas seulement des policiers. Une des grandes
difficultés qui est arrivée, le 7 octobre, c'est que la loi qui
prévoit l'assistance automatique de la Sûreté provinciale,
cette loi la Loi de police, effectivement elle dit, et c'est le
Parlement qui l'a votée, que cette autorité-là ne peut
être donnée qu'au directeur de la Sûreté, à
lui-même, en personne, et cela doit lui être livré dans ses
mains. Or, pour ce jour-là, le directeur de la Sûreté
était aux Bahamas, il est arrivé à 10 h 55. Il n'a eu ses
ordres qu'à ce moment-là.
M. CHOQUETTE: Non, mais, M. Saulnier, vous, vous parlez parce que vous
étiez à Montréal dans vos problèmes. Nous, on
était à Québec et on a vu qu'est-ce qui s'est passé
à Québec.
M. SAULNIER: Aie, j'ai les minutes de ça, moi et le gouvernement
comme l'Opposition ont agi comme ils devaient agir.
M. CHOQUETTE: Ah bien, c'est clair ça. Quand l'état
d'urgence est apparu, on a été les premiers à
réclamer le vote des pouvoirs d'urgence par le Parlement. C'est
évident. Mais c'est nous qui avons été obligés de
le suggérer au gouvernement. Le ministre de la Justice et tout le
gouvernement étaient tellement "tataoui-neux" dans cette
affaire-là qu'ils attendaient une suggestion de l'Opposition.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LUSSIER: Vous êtes complètement hors de la question.
M. DEMERS: Ce n'est pas digne d'Outremont de dire ça!
M. CHOQUETTE: Ce n'est pas digne d'Outremont, mais c'est digne de le
dire et puis c'est la vérité.
M. DEMERS: C'est une vieille histoire ça.
M. COURNOYER: Cela fait avancer le débat, ça.
M. CHOQUETTE: Bien, c'est de la vieille histoire mais c'est un peu cette
vieille histoire-là qui remonte souvent à la surface...
M. DEMERS: Cela fait vingt-cinq fois que vous...
M. LUSSIER: Calmez-vous un peu, là.
M. COURNOYER: Cela fait avancer le débat!
M. LESAGE: M. le Président, au sujet de l'inspection des
aliments, particulièrement des viandes et du lait, je voudrais dire que
cette question est venue devant le comité des bills privés entre
1960 et 1966 à l'occasion de l'étude des chartes des villes de
Montréal et de Québec. Parce que ce sont les deux villes qui ont,
depuis des décennies, des services d'inspection du lait et des
viandes.
Or, nous avons fait comprendre aux villes et je réalise
que la ville de Montréal a bien compris, la ville de Québec aussi
d'ailleurs que le gouvernement de la province, le Parlement, pouvait
édicter des normes s'appliquant à toute la province. Ces normes,
ces standards, ne sont pas aussi élevés que ceux qui sont
nécessaires pour la population de grandes villes, où il faut
prendre des précautions additionnelles, c'est pour cela qu'il a toujours
été accordé une compétence à la ville de
Montréal et à la ville de Québec pour l'inspection du
lait, des viandes, des aliments. Pendant longtemps, c'est seulement à
Québec et à Montréal que le lait devait être
pasteurisé. On avait le droit de vendre, en dehors de Québec et
de Montréal, du lait nature.
C'est un exemple que je donne, parce que c'est un exemple qui est plus
facile à comprendre pour celui qui vous parle. Alors, c'est la raison,
M. Picard.
M. PICARD (Olier): C'est un minimum édicté par la
réglementation du ministère de la Santé de la
province...
M. LESAGE: Oui.
M. PICARD (Olier): Le ministère a-t-il les fonctionnaires
compétents devant surveiller l'application même de ces
normes-là?
M. LESAGE: II y a des fonctionnaires provinciaux qui surveillent
l'application des normes minimales, même à Québec et
à Montréal, et il arrive que les inspecteurs provinciaux fassent
des saisies de viande ou de lait qui n'a pas la quantité de gras
nécessaire, et à Québec et à Montréal. Mais,
pour les standards beaucoup plus élevés de Montréal et de
Québec, l'application des règlements est surveillée par
des inspecteurs qui sont chargés de faire observer les règlements
spécifiques de Montréal et de Québec, où les
standards sont plus élevés.
C'est la raison, et j'ai pensé que je pouvais vous la donner;
c'est que la question vient assez régulièrement et que,
jusqu'à maintenant, le Parlement et les gouvernements, peu importe leur
couleur politique, ont cru qu'il était nécessaire d'avoir des
normes plus élevées, qu'on pouvait difficilement appliquer dans
les comtés ruraux et, qui y sont beaucoup moins nécessaires,
d'ailleurs.
Au fur et à mesure que nous progressons dans le domaine de la
santé et de la prévention de la maladie, il est probable que les
mêmes règles sévères devront éventuellement
s'appliquer dans toute la province, mais c'est un processus, laissez-moi vous
le dire, qui est très lent, parce qu'il faut convaincre les gens.
Inutile d'établir des règlements, si les gens s'imaginent que
c'est inutile pour la santé, que ça ne vaut rien. Alors, le
processus de conviction est très lent.
Cela fonctionne; éventuellement, nous pourrons avoir les
mêmes règlements de santé, au point de vue des aliments,
dans toute la province. Mais, disons que, dans le moment, ce n'est pas
mûr; c'est comme ça que je vois la situation.
M. PICARD (Olier): M. le Président, vous me permettrez de faire
remarquer à M. le chef de l'Opposition que lorsque j'ai pris l'exemple
du service de la santé, je n'exclus pas tous les autres services.
M. LESAGE: Non, non, très bien.
M. PICARD (Olier): Vous comprenez que ce n'est qu'un exemple. Parce que
l'honorable député d'Outremont a parlé de la police. M.
Saulnier a parlé du fait qu'il y avait, 24 heures par jour, deux
policiers de Montréal à l'aéroport de Dorval pour
surveiller le trafic de narcotiques. Mais, n'est-ce pas la
responsabilité de la Sûreté du Québec,
ça?
M. LESAGE: Non, c'est la responsabilité de la Gendarmerie
canadienne.
M. PICARD (Olier): II y a toutes sortes de domaines où ... Je
n'accuse pas le gouvernement...
M. LESAGE: Mais, c'est la coopération, c'est à cause de...
je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais c'est à
cause de la collaboration absolument nécessaire entre les corps de
police entre eux. C'est à cause de cela qu'il y a des policiers de
Montréal à Dorval.
M. PICARD (Olier): Je peux peut-être informer le chef de
l'Opposition que je pense avoir trouvé un nouveau supporteur dans la
personne de M. Marcil. Apparemment, il n'est pas délégué
électeur.
M. LESAGE: Alors, M. le Président, nous approchons de l'heure de
l'ajournement, de la suspension jusqu'à ce soir.
Si vous me permettez, M. le Président, je voudrais poser quelques
questions auxquelles je ne demanderai pas de réponse immédiate.
Ces questions, je voudrais les poser aux autorités des villes et en
même temps au ministre des Affaires municipales. Il s'agit de la
Commission de transport. Cette Commission de transport deviendra la
responsabilité de la Communauté urbaine de Montréal.
La commission de transport aura compétence sur toute l'île
de Montréal, sur l'île Bizard si le projet de loi est
adopté tel quel de même que sur Longueuil. Evidemment, il y
aura, pour que la Commission de transport puisse coordonner parfaitement les
services de transport en commun au prix le plus bas possible pour les usagers,
nécessité d'unité de propriété et de
fonctionnement sur tout le territoire. L'article 287 du projet de loi dit que
la Commission de transport peut, avec l'autorisation de la communauté et
de la Commission municipale de Québec, acquérir de gré
à gré ou par expropriation la totalité ou toute partie des
actifs ou du capital-actions de toute entreprise de transport en commun par
autobus dont les parcours se situent, en tout ou pour la plus grande partie,
à l'intérieur de son territoire.
Alors, pour qu'il y ait un vrai service de transport en commun sur toute
l'île de Montréal c'est une question que je pose, je
n'exprime pas d'opinion est-ce qu'il n'y aurait pas
nécessité que la Commission de transport soit obligée
d'acquérir les autobus sur tout le territoire qui sera de sa
compétence? En d'autres termes, est-ce que, à l'article 287, il y
aurait lieu de remplacer le mot "peut" par le mot "doit"? Non, je ne veux pas
de réponse maintenant, il est trop tard. Nous n'aurons pas le temps de
discuter à fond toute la question. J'aimerais mieux poser toutes mes
questions et avoir mes réponses à huit heures, après que
les maires auront eu une chance de se consulter.
Les autres questions sont les suivantes?
M. SEGUIN: Sur le point dont on parle,
simplement pour faire mention d'un fait, dans la région de la
partie ouest de l'île, l'acquisition obligatoire ou autre de la Compagnie
provinciale ou métropole...
M. LEFEBVRE: Parlez plus fort.
M. SEGUIN: L'acquisition de ces compagnies d'autobus n'aiderait en rien
ou à peu près en rien au transport en commun parce que, dans la
région de l'ouest de l'île, 85 p.c. des gens qui voyagent en
commun se servent des lignes de chemin de fer...
M. LESAGE: Oui, je sais.
M. SEGUIN: ... soit pour le nord ou pour l'est.
M. LESAGE: Oui, ce sont les "commuters".
M. SEGUIN: Ici, on fait mention de service d'autobus en particulier.
Cela n'aiderait pas, cette acquisition-là. Ce n'est qu'un
commentaire.
M. LESAGE: Oui, c'est possible que cela n'aide pas pour un coin
particulier, mais sur l'ensemble du territoire, il y a de trop nombreuses
compagnies distinctes qui donnent le service.
Vous avez tout le problème des communications et de la
coincidence des horaires. Il y a réellement un problème qu'on
pourrait appeler d'interconnexion ou d'intercommunication, je ne sais pas. Je
ne suis pas un expert en la matière, mais il y a certainement un
problème. J'en entends parler souvent pour Montréal et je dois
dire que le même problème se pose à Québec et d'une
façon très aiguë.
M. PICARD (Olier): Nous parlons de Montréal, là.
M. LESAGE: Nous discutons, à ce moment-ci, en commission, du bill
concernant la Communauté urbaine de Montréal, mais il faut bien
penser que les discussions que nous avons et l'expérience que vous, MM.
les maires, vos représentants ou vos conseillers, avez eue et dont vous
nous faites part nous sera à nous, députés, très
utile lorsque nous étudierons en comité plénier le bill de
Québec et le bill de l'Outaouais. Alors, mon intérêt en
vous posant cette question ne vise pas seulement le territoire de la
communauté urbaine de Montréal. J'ai en vue aussi les
décisions que nous aurons à prendre en ce qui touche
Québec et la région de l'Outaouais. Alors, cette incidente
étant dite, la première question, vous l'avez entendue, je n'ai
pas l'intention de l'élaborer plus longtemps. Vous en connaissez toutes
les implications; alors, j'aimerais avoir votre opinion.
La deuxième, c'est la suivante: J'aimerais savoir s'il y a eu des
raisons particulières, M. le ministre, pour ne pas reproduire dans le
projet de loi les dispositions des articles 76 et 81 de l'avant-projet de loi.
L'article 76 se lisait: "Dans le cas d'une expropriation de tous les actifs ou
du capital-actions d'une entreprise de transport en commun, le
dépôt chez le protonotaire, etc." L'article 81 se lisait: "A
compter de la prise de possession, préalable ou définitive, ou
à compter de l'acquisition du capital-actions ou de la totalité
des actifs d'une entreprise de transport en commun par la Commission de
transport, tous les employés de cette entreprise deviennent des
employés de la Commission de transport." Cela a été
couvert, je crois, par l'amendement à l'article 287, où on ajoute
un 3e alinéa: "Dans le cas d'une acquisition prévue au
présent article, l'article 36 du code du travail s'applique." Alors, je
pense que l'article 81 a été remplacé par le 3e
alinéa suggéré à l'article 287.
M. COURNOYER: C'est l'intention.
M. LESAGE: Est-ce que ça le couvre réellement? Je
demanderais au député de Saint-Jacques de l'examiner; c'est un
spécialiste en droit de travail.
M. COURNOYER: Je n'avais pas fait jusqu'ici la comparaison, mais je vais
la faire.
M. LESAGE: Je demanderais au député de Saint-Jacques, qui
est un expert en la matière, de bien vouloir comparer l'amendement
proposé à l'article 287 avec la disposition 81 de l'avant-projet.
Je demanderais au ministre de me dire pourquoi la disposition 76 dans l'avant
-projet n'est pas reproduite au projet de loi. Quant à la
première question, j'aimerais, ce soir à huit heures, puisque
nous nous réunirons de nouveau à huit heures, avoir l'opinion des
intéressés.
Je propose, M. le Président, l'ajournement jusqu'à huit
heures.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Un instant.
M. TETLEY: M. le Président, j'ai quelques questions que je
voudrais, si possible, poser; elles sont du même ordre. Je vais prendre
soixante secondes.
M. LESAGE: Oui.
M. TETLEY: D'abord, je voudrais savoir, M. le maire Dawson, pourquoi
vous avez fixé un chiffre de $0.25, je crois.
Je voudrais la preuve de votre déclaration et j'aimerais aussi
savoir de M. Saulnier pourquoi il a fixé un chiffre de $0.12 à
$0.15. J'aimerais aussi savoir le coût du métro, ou une estimation
du coût du métro pour les cinq prochaines
années, le coût de l'Expo si l'Expo va relever de la
communauté urbaine et aussi le coût des jeux olympiques
si ces jeux relèvent de la communauté urbaine. En dernier
lieu, j'aimerais savoir une chose, et je crois qu'elle est importante pour
notre information, pour savoir si nous allons voter pour ou contre le bill. M.
Saulnier connaît, j'en suis certain, les coûts à
Montréal de certains services comme les narcotiques, les grandes routes,
la santé, l'inspection du lait, des aliments, etc. Est-il possible, M.
Saulnier, de nous fournir une somme globale ou quelques chiffres montrant le
coût à Montréal de ces services qui sont plutôt des
services de la communauté ou peut-être du gouvernement provincial
ou du gouvernement fédéral?
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): M. Tremblay (Bourassa).
M. TREMBLAY (Bourassa): Cet après-midi, les maires des villes et
le président du Comité exécutif vont avoir le temps de
réfléchir et de regarder le bill à nouveau. Je demanderais
à M. Saulnier et au gouvernement si c'était possible, et je vais
en donner les raisons, de reporter ce bill à la prochaine session au
mois de février. Les raisons sont que toutes les personnes, les
électeurs de chaque ville, pourront être mis au courant de ce bill
et, en plus, le président du Comité exécutif et les maires
pourront fournir des chiffres plus précis. Je comprends qu'on ne peut
pas avoir de chiffres exacts; on sait qu'il intervient toujours certaines
choses inattendues. Mais, il n'y a pas un maire ici présent qui a des
chiffres exacts. Donc, nous leur donnerions le temps de bien étudier ce
projet avec le président du Comité exécutif et tous les
maires afin que nous sachions où ils veulent en venir avec le projet. Je
vois très bien que les municipalités sont victimes du cancer,
mais il faudrait au moins leur laisser le temps de faire leur testament. A ce
moment-là, ils pourront étudier le projet de loi avec le
président du Comité exécutif d'ici le mois de
février, quand nous serons de retour à la Chambre. Je crois que
même les députés devraient le faire, parce que nous aussi
nous devons répondre à des questions dans nos comtés.
Moi, j'ai un comté qui a une partie dans Montréal et
l'autre partie dans Montréal-Nord. Alors à ceux qui nous
demanderont: Combien ça va coûter? Là on ne le sait pas.
L'un dit c'est $17 millions, l'autre dit c'est $18 millions, $50 millions, $80
millions, et ça n'a pas changé ce matin. Je vois que les maires,
je suis convaincu qu'il y a beaucoup de maires qui n'ont même pas eu le
temps de rencontrer, je ne dirais pas tous les électeurs, c'est
impossible, mais les électeurs, les personnes qui s'occupent de leur
municipalité. Moi, je pense que ce serait une chose sur laquelle vous
pourriez discuter cet après-midi et je suis convaincu que le ministre
des Affaires municipales, si le président du comité
exécutif et M. le maire de Montréal et les autres maires en
venaient à une entente, pourrait reporter cela au mois de
février, je pense que ce serait beaucoup plus facile pour nous, les
législateurs, aussi de l'expliquer et de le comprendre.
M. SAULNIER: Alors, M. le Président, si l'on veut en arriver
à une conclusion sur ce sujet, il serait bien utile, pour nous tout au
moins de la ville de Montréal, de connaître l'avis de la
commission. Si la commission est d'avis que cela doit être remis au mois
de février, je crois qu'il n'y a pas d'intérêt à
poursuivre cette étude-là et nous retournerions à
Montréal. Nous avons des choses assez importantes à faire, bien
sûr. Mais je ne vois je le dis tout de suite sans hésiter
aucune espèce d'intérêt à allonger le
délai qui dure maintenant depuis quinze ans par rapport à la
ville de Toronto.
M. TREMBLAY (Bourassa): On ne vous demande pas quinze ans, on vous
demande jusqu'à la prochaine session.
M. SAULNIER: Je sais. Il s'agit, en somme... On nous demande de trouver
un moyen qui mettrait tout le monde d'accord et qui ferait sourire tout le
monde. Il s'agit de partager des coûts. Il est bien certain qu'il y en a
qui ne souriront pas. Ce n'est pas possible ça. Vous n'y arriverez
jamais et personne dans l'Assemblée nationale ne pourra y arriver, c'est
inutile, ce n'est pas possible. Bon! Quand on nous dicte des mesures de
justice, c'est évident que ça rend justice. Une règle de
justice, c'est égal pour tout le monde. Alors ceux qui avaient
bénéficié de privilèges depuis longtemps, bien cela
les touche un peu, mais ça ne les touche jamais, comme on a dit, et les
chiffres que j'ai donnés sont très précis. Je les ai
revérifiés avec M. Dawson ce matin, il est d'accord, et il est
comptable à part ça.
M. LUSSIER: Alors, M. le Président, tout ceci se règlera
en haut, au deuxième comité plénier et à la
troisième lecture.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, la commission suspend ses travaux
jusqu'à vingt heures vu que nous avons des travaux en Chambre et que cet
après-midi, ici même, sera discuté le bill 62, je
crois.
M. LESAGE: Oui, la restructuration scolaire de la ville de
Montréal. Alors, la plupart d'entre vous êtes même
intéressés à ce projet de loi. Ce sont les mêmes
députés.
UNE VOIX: Cela va vous sauver des dépenses.
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est suspendu jusqu'à vingt heures
trente.
Reprise de la séance à 20 h 6
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: J'avais posé trois questions, une qui s'adressait
à la fois à vous, M. le ministre, aux autorités de la
ville de Montréal et aux autorités des villes de banlieue, au
sujet de l'article 287, de ses implications. J'en avais posé une
à M. Cournoyer, au sujet de l'interprétation à donner
à l'amendement suggéré à l'article 287, pour ce qui
est de la protection des employés des propriétaires d'autobus
dont les actifs ou encore les actions seraient acquis par la Commission des
transports, c'est la sécurité d'emploi, c'est en regard de
l'article 81 de l'avant projet, et je vous avais posé, à vous,
une question, pour savoir pourquoi l'article 76 de l'avant-projet n'avait pas
été reproduit dans le projet de loi.
Alors, je ne sais pas si M. Saulnier ou les maires de banlieue auraient
des commentaires à faire sur la question que j'ai posée touchant
l'article 287.
M. SAULNIER: M. le Président, j'aurais sûrement des
observations à faire à l'article 287 c'est-à-dire à
la question posée par l'honorable chef de l'Opposition, à savoir
s'il y a intérêt à changer le mot "peut" par le mot
"doit".
Je pense qu'il serait très sage de ne pas faire de changement.
J'ai donné hier très brièvement mon avis sur les
critères, qu'on serait sage de suivre lorsque l'on décrète
l'expropriation d'une compagnie de transport ou qu'on en fait l'acquisition de
gré à gré, et je ne veux pas revenir sur ce
sujet-là, j'ai donné mon avis là-dessus. Je voudrais
seulement rappeler ce soir que les dispositions qu'on trouve aux articles 287
et suivants, concernant les critères et les modes d'expropriation,
définissant les modes d'expropriation des compagnies de transport, sont,
comme nous disons dans le langage juridique, mutatis mutandis, les mêmes
dispositions que celles qu'il y avait dans la loi qui a obligé la ville
de Montréal à acquérir les biens de la Montréal
Tramways.
On se souviendra qu'un rapport fait par le juge Tremblay, à
l'époque, que personne n'a jamais contesté, a
démontré qu'il y avait eu, à ce moment-là, dans les
années précédant évidemment l'acquisition, un
mouillage de capital de l'ordre de $29 millions.
Or, la ville s'est fait rouler, à ce moment-là, pour cet
ordre de grandeur, dans l'acquisition des biens de la Montreal Tramways. Je
suis très content que le chef de l'Opposition ait soulevé la
question, parce qu'il a dit également que cela allait l'inspirer pour
les dispositions qui sont prévues dans les projets de loi concernant la
communauté de Québec et de l'Outaouais, par exemple. Je crois
qu'en effet le gouvernement agirait très sagement en revoyant de
très près les dispositions concernant l'acquisition de compagnies
de transport, pour les passer à une commission de transport public,
où que ce soit dans le territoire de la province de Québec.
Ces dispositions-là peuvent être extrêmement
dangereuses tant pour les expropriés que pour l'expropriant. Dans le cas
de Montréal, c'est l'expropriant qui s'est fait prendre. Alors, c'est
pourquoi ce mot "peut", nous y tenons, quant à la ville de
Montréal, parce que nous ne permettrions pas, pour un bon bout de temps,
à la Commission de transport d'acquérir dans ces
conditions-là.
Pour conclure, M. le Président, je suggérerais qu'on
ajoute une petite phrase à la fin de l'article 287, de façon
à donner au gouvernement le temps d'examiner avec beaucoup de soin ces
dispositions-là, parce qu'elles vont s'appliquer ailleurs. Cette petite
phrase pourrait se lire à peu près comme suit: "Aucune
acquisition, aucune expropriation, prévue à cet article ne peut
être faite avant le 1er mai, le 1er juin ou le 1er septembre 1970, de
façon à donner au Parlement le temps de bien examiner cette
question-là, de redéfinir les conditions auxquelles ces
acquisitions-là peuvent être faites, parce que nous ne devons
jamais oublier ceci: Nous n'exproprions qu'un commerce privé, qui
bénéficie d'un privilège accordé d'exploiter un
commerce privé sur le domaine public. L'achalandage, c'est une
clientèle captive.
Cela, il faut en tenir compte. Dans le cas de l'acquisition de la
Montreal Tramways, il n'en a pas été tenu compte, et d'autre
chose aussi, de deux opérations de transfert d'actions dans les
années 1912 et 1918, parce que cela se fait, des fois, de longue main.
Or, je crois que le gouvernement serait très sage d'ajouter cette
disposition qu'aucune acquisition ne peut être faite avant un
délai qu'il pourra fixer moi, je suggère mai, juin ou
peut-être septembre et pendant ce temps-là, mettre au point
une loi qui pourrait être une loi générale et s'appliquer
dans toute la province, et qui réglerait en même temps les cas
d'acquisition d'autobus qui transportent les écoliers etc., de
façon à tenir compte, bien sûr, des droits des
propriétaires des compagnies de transport, mais aussi, des droits du
public.
M. LESAGE: M. le Président, j'ai lu et relu les articles du
projet de loi 286 et suivants: Pouvoirs de la commission des transports. Je
n'ai rien trouvé qui empêcherait la Commission de transport
d'établir un service à un endroit où il en existe
déjà un, exploité par un propriétaire privé,
qu'il s'agisse d'une compagnie ou d'un individu, un propriétaire
privé d'un circuit d'autobus.
C'est vrai qu'il y a, à l'article 287, l'obligation d'obtenir
l'autorisation de la communauté et de la Commission municipale de
Québec,
mais c'est pour acquérir, à ce moment-là de
gré à gré ou par expropriation; ce n'était pas pour
établir un service, parce que nous donnons, par ce projet de loi,
à la Commission de transport la compétence sur tout le
territoire, plus Lon-gueuil, pour établir des services d'autobus. Il y a
des restrictions et des appels qui sont prévus aux articles 294 et 295,
mais les appels ne sont prévus que dans les cas où la commission
abolit, modifie un circuit ou refuse l'établissement d'un nouveau
circuit ou le prolongement d'un circuit, et non pas quand on établit un
nouveau circuit.
On protège, ici, le public voyageur contre des décisions
arbitraires de la Commission de transport qui pourrait décider, par
exemple, de modifier un circuit ainsi les usagers seraient mal servis
ou encore de faire comme les chemins de fer font
régulièrement actuellement, d'abolir un service. Là, on
donne un appel. Et remarquez bien que l'appel ne vaut que pour l'avenir,
à partir du moment où le jugement est rendu en appel.
Je n'ai rien trouvé si je me trompe, je voudrais bien
qu'on me le dise qui empêche la Commission de transport
d'établir un système parallèle, un système
déjà existant, et l'on peut en arriver avec un tel système
au point où c'est de l'expropriation sans indemnité.
Et alors, M. Saulnier...
M. SAULNIER: M. le Président, je donne la réponse suivante
sous toute réverve. Je crois que la Loi de la Régie des
transports prévoit ce cas-là. Si la loi ne le prévoit pas,
j'ajoute que la pratique veut que la régie ne permette pas d'exploiter
un système parallèle sans indemnité.
M. LESAGE: M. Saulnier, si la Commission de transport était
limitée par l'obligation de demander à la Régie des
transports ce que sont obligées de faire les compagnies d'autobus
pour modifier les services ou modifier les tarifs, on n'aurait pas les
articles 295 et 296 qui prévoient des appels. Si des appels sont
prévus à la Régie des transports dans certains cas, c'est
parce que la permission préalable de la Régie des transports
n'est pas requise dans le cas de la Commission de transport de
Montréal.
C'est clair à mon sens. Autrement, on ne
décréterait pas la possibilité d'appel. Alors, que la
Commission de transport puisse, de son seul chef, établir de nouveaux
circuits, là où il existe déjà un service
c'est comme ça que je suis obligé de lire la loi je
trouve le moins que je puisse dire que cela n'a peut-être
pas été assez mûri.
M. SAULNIER: C'est ça.
M. LESAGE: Et la suggestion du président de l'Exécutif de
reporter à plus tard la mise en oeuvre de ses dispositions quant
à l'acquisition et à l'expropriation, c'est très bien. Ce
n'est pas tellement ça. Les propriétaires d'autobus je
comprends que ce n'est pas le public, je comprends que ce sont des gens qui,
jusqu'à un certain point, exercent le privilège de se servir du
bien de la communauté pour en retirer un profit, d'accord, c'est comme
pour les propriétaires des stations de télévision, de
radio, etc. mais quand même, cela ne veut pas dire qu'on doive
adopter des dispositions qui risquent d'entraîner leur faillite. Je ne
crois pas que ce soit juste.
M. PICARD (Olier): M. Lesage, si on amendait l'article 294, vous parlez
de 295, 296. A l'article 294, on dit: "La Commission, de sa seule
autorité et sans approbation"; à ce moment-là, si on
changeait: la Commission après application à la Régie des
transports, après demande...
M. LESAGE: Le problème va beaucoup plus loin que cela.
Voyez-vous, l'article 294 dit: "La Commission, de sa seule autorité et
sans autre approbation, peut établir..."; elle peut tout faire.
M. SAULNIER: Oui, mais il y a appel à l'article 295.
M. LESAGE: Ah non! seulement en certains cas, pas dans le cas
d'établissement. Dans le cas de modifications, de refus
d'établissement.
M. SAULNIER: II y a peut-être lieu d'ajouter...
M. LESAGE: Ou de prolongement de circuits existants, mais non pas dans
le cas d'établissement prévu à l'article 294.
M. SAULNIER: M. le Président, en ajoutant à l'article 295
si le chef de l'Opposition le permet le mot établissement
cela réglerait le cas.
M. LESAGE: Si vous me le permettez, M. Saulnier, j'aimerais mieux la
suggestion du député d'Olier, parce qu'entre le moment où
il y a établissement par la Commission de transport et le moment
où un jugement en appel peut-être en cour d'Appel ou en cour
Suprême, est rendu, le propriétaire de la compagnie d'autobus a le
temps de faillir plusieurs fois.
M. VIAU: M. le Président, je crois que, à ce sujet, c'est
l'article 294 qui n'est pas clair et qui pourrait être fait en deux
sections. Actuellement, il ne s'agit pas d'empêcher la Commission de
transport de modifier ou d'établir de nouveaux circuits dans le
territoire déjà desservi par la Commission de transport, parce
qu'actuellement, ce sont les municipalités desservies par la Commission
de transport qui paient les coûts
du métro et qui paient les déficits de la commission.
D'un autre côté, dès qu'un territoire est
ajouté, si une municipalité qui actuellement n'est pas desservie
et qu'on y ajoute un service, eh bien cette municipalité
immédiatement devient responsable du paiement au même titre que
les autres municipalités desservies. Je connais l'ouest de
Montréal. Vous avez actuellement les autobus de la Commission de
transport qui circulent jusqu'aux limites de la cité de Dorval et il y a
dans les municipalités de l'ouest un service d'autobus privé. Si
à un moment donné la Commission de transport décide de
prolonger ses services dans Dorval, immédiatement la cité de
Dorval serait chargée des dettes. Alors, je crois que l'article 294
pourrait être en deux sections. Pour modifier les services dans les
territoires qu'elle dessert déjà, ceci pourrait se faire comme le
texte l'indique déjà, de sa seule autorité, sans
approbation, pour les circuits du territoire desservi.
Un deuxième paragraphe indiquerait que lorsqu'ils veulent
établir des circuits dans le territoire non desservi déjà
par la Commission de transport, qu'il devrait y avoir un mécanisme, un
avis et une audition devant la Commission de transport, parce que la...
M. LESAGE: Vous voulez dire devant la régie.
M. VIAU: D'accord, oui de la Régie des transports.
M. LESAGE: Vous avez dit: devant la Commission.
M. VIAU: Et quant au mot "peut" à l'article 287, les
municipalités partagent la même opinion que M. Saulnier, et
même je crois que le Comité devrait aller encore plus loin,
devrait supprimer ces dispositions pour le moment. L'on veut mettre les
délais, c'est peut-être préférable de supprimer les
dispositions 287 jusqu'à 293 inclusivement, parce que je crois que les
compagnies qui pourraient être affectées peuvent être
j'en connais une dans l'ouest, et je ne crois pas qu'il y en ait dans
l'est, actuellement il y en a peut-être une ou deux qui pourraient
être affectées éventuellement par ces dispositions. Alors,
dans les circonstances, je demande, pour éviter tout doute, de les
supprimer. Quitte à un moment donné, suivant la suggestion de M.
Saulnier, à ce qu'il y ait une loi générale qui
concernerait les expropriations pour les autorités publiques. Et
prévoir aussi un mécanisme pour que les expropriés ne
puissent pas causer certains abus.
M. LESAGE: M. le Président, je remercie infiniment M. Saulnier et
M. Viau, je remercie le député d'Olier aussi. Je pense bien que
le gouvernement devrait réexaminer toute cette question qui est assez
complexe et probablement, l'étudier à la lumière des avis
qui pourraient lui être donnés par la Commission de transport de
Montréal.
Alors, si les dispositions de l'article 287, concernant l'acquisition
d'autres compagnies étaient reportées au 1er septembre prochain,
le gouvernement aurait le temps de les étudier et, en même temps,
de suivre aussi la suggestion de M. Viau.
Et, pour ce qui est de l'établissement de nouveaux circuits par
la Commission de transport, que cela ne puisse se faire sans l'approbation
préalable de la Régie des transports, suivant la suggestion, que
je modifie, du député d'Olier. Parce que, sur le territoire
déjà desservi, je pense bien que la commission doit avoir le
pouvoir de faire des modifications, sans être obligée d'aller
devant la Régie des transports. Ce serait pour l'établissement de
nouveaux circuits. Mais pour cela, il faudrait, comme l'a suggéré
M. Viau, diviser l'article en deux alinéas.
M. LUSSIER: Alors nous acceptons. Nous garderons l'article 287 mais nous
lui ajouterons un autre alinéa. Et, à l'article 294, deux
sections: une pour les territoires déjà desservis, l'autre pour
les nouveaux territoires à desservir.
M. LESAGE: Oui. Vous préparerez, avec vos légistes, une
rédaction pour les deux articles?
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: Pour l'article 287,...
M. LUSSIER: Eh bien après l'article 287, ce serait: "Aucune
expropriation ne peut être faite..."
M. LESAGE: Aucune acquisition.
M. LUSSIER: "... aucune acquisition, d'accord, ne pourrait être
faite avant le 1er septembre..."
M. LESAGE: Pour vous donner le temps de souffler. Si vous avez une
législation à proposer...
M. LUSSIER: Pour se hâter lentement.
M. LESAGE: L'article 287 ne pourrait pas entrer en
opération...
M. LUSSIER: Et l'article 294, deux sections. M. LESAGE : Oui.
M. LUSSIER: Une pour les anciens, et une pour les nouveaux.
M. LESAGE: C'est cela.
M. LUSSIER: Alors, nous avions évidemment les mêmes
remarques à faire pour l'article 287. Il y avait aussi les mots
"après, en tout ou en partie". Alors cela, nous venons d'en discuter, je
pense bien, suffisamment.
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Et nous avons décidé d'examiner cette
législation de plus près d'ici le 1er septembre. Alors, nous
pouvons passer à l'article 76 de l'avant-projet ou encore à
l'article 81 de l'avant-projet.
M. LESAGE: A l'article 76, M. Cournoyer a quelque chose...
M. VIAU: M. le Président, si vous me permettez...
M. LUSSIER: A l'article 76...
M. VIAU: ... au chapitre du transport.
M. LESAGE: C'est de cela que nous parlons.
M. VIAU: Oui. A l'article 313.
M. LESAGE: C'est parce que je suis en train d'obtenir des
réponses à mes questions, M. Viau.
M. VIAU: D'accord. Allez-y. Excusez-moi.
M. LESAGE: Vous avez répondu à une question, mais
j'attends deux autres réponses.
M. VIAU: Très bien.
M. LESAGE: C'est l'article 76 qui faisait l'objet de la question que je
vous ai posée, M. le ministre.
M. LUSSIER: Oui. Alors, simplement pour l'intelligence de la
réponse...
M. LESAGE: L'article 76 de l'avant-projet, j'entends.
M. LUSSIER: D'accord. Dans le cas d'une expropriation je lis le
début de l'article 76 de l'avant-projet de tous les actifs ou du
capital-actions des entreprises de transport en commun le dépôt
chez le protonotaire de la cour Supérieure d'une somme de ou d'une somme
équivalant à 75 p.c. des revenus bruts d'exploitation.
Cela a été changé, la procédure
prévue à cet article a été remplacée par
celle du code de procédure civile à laquelle l'article 286 du
bill 75 réfère, en nous reportant à l'article 102 du bill
75. Ceci nous reporte à l'article 788 du code de procédure
civile. Alors, si la Commission de transport ne prend pas possession
préalable de l'entreprise expropriée, elle n'a pas à
débourser avant de devenir propriétaire. Si elle prend possession
au préalable, elle doit, pour le faire, obtenir la permission de la cour
Supérieure et déposer le montant de son offre. L'exproprié
a le droit d'être entendu devant la cour Supérieure s'il y a
demande de la Commission de transport pour prendre possession
préalable.
C'est parce que les 75 p.c, la somme qui était
déposée était 75 p.c. des revenus bruts. Alors, il
était possible que ce 75 p.c. du revenu brut dépasse la valeur
réelle de la compagnie. C'était pour éviter cela. Nous
avons préféré pour cette procédure-là
utiliser le code de procédure civile, et nous servir de l'article
788.
M. LESAGE: Oui, mais dans le cas où il n'y a pas prise de
possession, il n'y a aucun dépôt.
M. LUSSIER: D'accord. Parce qu'il n'y a pas prise de possession.
Le montant qui est déposé est le montant de l'offre; si
l'offre n'est pas suffisante d'après l'exproprié, il y a un
recours...
M. SEGUIN: Le dépôt simple; ce n'est pas un
dépôt double?
M. LESAGE: Non.
M. SEGUIN: C'est un dépôt simple.
M. LUSSIER: Non, selon le code civil, c'est un dépôt
simple.
M. SEGUIN: Dans le cas... c'est double.
M. LUSSIER: Je m'excuse, mais je ne suis pas familier avec ces
termes-là.
M. LESAGE: Est-ce que, M. Saulnier, M. le maire Drapeau, en 1965 lors
d'un amendement à la charte de la ville de Montréal, on n'avait
pas adopté, je ne me souviens pas exactement pourquoi, cela m'est revenu
à la mémoire tantôt, un article à peu près
semblable dans les cas d'expropriation? Lors de l'étude du bill de la
Commission des transports, c'était en 1965...
M. SAULNIER: C'est dans le bill de la Commission des transports et les
dispositions concernant...
M. LESAGE: Mais c'est en 1965 que nous avons inscrit...
M. SAULNIER: Mais, les dispositions concernant les expropriations n'ont
pas changé. C'est l'héritage du passé. Mais on a
ajouté à ce moment-là la juridiction de la commission sur
toute l'île. C'est ce que nous avons fait à ce
moment-là.
M. LESAGE: Mais les 75 p.c. étaient là?
M. SAULNIER: Cela est l'héritage du passé. M. LESAGE: Ah
bon! Il me semblait aussi.
M. SAULNIER: C'est un peu cela qui a permis le mouillage de $29 millions
de capital.
M. LESAGE: Oui. Il y a ce danger-là à éviter, M.
Saulnier, comme je j'ai dit, mais il y a, l'autre aussi.
M. SAULNIER: C'est pour cela qu'il y a intérêt à
prendre un peu de temps et examiner ces critères-là qui ne
répondent sûrement plus aux besoins du temps.
M. LUSSIER: Alors, cela revient à...
M. COURNOYER: Quant à la question sur l'article 81 de
l'avant-projet par rapport à l'amendement qui avait été
suggéré...
M. LESAGE: Par rapport à l'application de l'article 36 du
travail.
M. COURNOYER: Article 36 du travail. Il nous a semblé, M. le
Président, que nous devions, à cause de la différence de
conventions collectives il existe des conventions collectives dans les
entreprises qui sont susceptibles d'être expropriées
à cause de la différence de conventions collectives, surtout de
l'économie de chacune d'entre elles, il était
préférable de garantir aux employés l'article 36,
c'est-à-dire qu'ils viennent avec leurs conditions de travail,
l'engagement de leur employeur, et fassent reconnaître, plutôt que,
comme il était dit là, devenir des employés de la
Commission de transport avec tous les bénéfices de la Commission
de transport.
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas dans les débats cela.
M. COURNOYER: Ce qui veut dire, à toute fin pratique, que les
engagements d'une compagnie de transport expropriée continueront
d'être respectés par la commission de transport expropriante, s'il
y avait expropriation ou acquisition. Peut-être qu'ils sont...
M. LESAGE: Je ne crois pas; pas tellement dans le cas
d'expropriation.
M. COURNOYER: Dès qu'il y a une acquisition par la commission de
transport, comme si la compagnie de transport en question continuait d'exister,
c'est l'article 36, tel que rédigé actuellement.
M. LESAGE: C'est-à-dire que les effets de la convention
collective continuent jusqu'à son expiration.
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Sur la même question, M. Tremblay?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, avant l'ajournement de
notre assemblée, à midi, j'ai posé la question: Est-ce que
l'on ne devait pas remettre à la session de février,
l'étude de ce projet de loi. Maintenant, j'aimerais entendre les
représentants des maires. Messieurs les maires devraient s'exprimer sur
ce sujet.
Les raisons, je les ai données avant l'ajournement. Est-ce que
l'on devait l'étudier? Je vois qu'il n'y a pas tellement de personnes
qui sont au courant de ce que cela va coûter, c'est pour cette
raison-là que j'ai posé la question. Qu'on en fasse une
étude plus approfondie pour que nous, les représentants du
peuple, les députés... Il y a même certaines gens ici, qui
pensent que notre fonction n'est peut-être pas justifiée comment
ils l'entendent, mais, par contre, quand on vote quelque chose, il faut savoir
sur quoi l'on vote.
J'ai demandé, à midi, si l'on ne devrait pas remettre cela
à plus tard. Cet après-midi, messieurs les maires et les
représentants, et M. le maire Drapeau quand je dis les maires, M.
Drapeau, vous êtes compris, ainsi que le Président de
l'exécutif cet après-midi, je pense qu'il n'y a pas eu
entente ou qu'ils ne se sont pas rencontrés pour pouvoir en faire une
étude afin que nous sachions sur quoi nous allons voter. Il faut savoir
si on va voter sur une chose que nous ne connaissons pas, dont les chiffres ne
sont pas clairs, ou bien si l'on va voter sur une chose vague.
Alors, à ce moment-là, on pourrait dire à notre
population: Nous avons voté sur une chose vague, suivant que les maires
ont accepté et que le président de l'exécutif a
accepté.
M. LUSSIER: M. le Président, il a été dit, avant
cet ajournement, que la deuxième lecture se ferait à
l'Assemblée nationale, il y a le comité plénier,
troisième lecture.
Si M. le député veut voter contre, il votera contre
à ce moment-là.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'est pas une réponse.
M.LUSSIER: Pour ce qui est des chiffres, pour ce qui est des
prévisions budgétaires, je pense bien qu'hier... Est-ce que vous
étiez présent, M. le député?
M. TREMBLAY (Bourassa): J'étais présent à toutes
minutes, M. le ministre...
M. LUSSIER: M. le député, nous avons donné tous les
renseignements voulus et nécessaires pour vous bien renseigner, pour que
vous
vous fassiez une opinion, et ce n'est pas à la commission
ici...
M. TREMBLAY (Bourassa): ... quant on n'a pas eu le temps. Cela fait onze
jours, douze jours exactement que ce bill-là est
déposé.
M. LUSSIER: Ne recommencez pas cette rengaine, monsieur, nous avons
répondu à maintes et maintes reprises à ces objections
mineures.
UNE VOIX: Mineures, $70 millions, c'est mineur!
M. LE PRESIDENT: M. Lefebvre.
M. LEFEBVRE: M. le Président, je regrette que le ministre ait
pris d'aussi haut la question de mon collègue, le député
de Bourassa. Je trouve que le député de Bourassa a parfaitement
raison de demander aux gens qui sont ici à la barre ce qu'ils pensent de
l'idée de reporter au mois de février la discussion du bill. Bien
sûr, ça n'engage pas le gouvernement, mais, puisque nous avons
convenu, M. le Président, de faire siéger la commission
parlementaire des Affaires municipales et puisque les maires sont ici, je ne
vois pas pourquoi le député de Bourassa n'aurait pas le droit de
demander à ces messieurs ce qu'ils pensent de l'idée qu'il a
mentionnée.
M. LUSSIER: Je m'excuse de vous interrompre. Les maires sont venus, ici
à la barre, depuis hier, et nous ont fait part de leurs sentiments, de
leurs commentaires. Certains ont demandé de retarder l'adoption du bill.
Recommencer à demander à messieurs les maires de
répéter ce qu'ils ont déjà dit avant, je crois bien
que c'est faire perdre inutilement le temps de cette commission.
M. LEFEBVRE: M. le Président, le ministre m'a interrompu; je
n'avais pas terminé. Quant à moi, je serais le dernier à
vouloir priver messieurs les maires ou qui que ce soit ici d'exprimer son
opinion. J'aimerais, pour ma part, donner ma réponse à la
question posée par le député de Bourassa, après
avoir écouté attentivement les discours depuis le tout
début. J'aimerais citer le témoignage du maire Ryan, qui ne s'est
pas fait entendre ici. Peut-être pourra-t-il commenter un article que
j'ai lu, pour ma part, dans la Presse du jeudi 4 décembre. Le maire Ryan
ne s'est pas fait entendre sur ce point précis, mais il avait
mentionné, lui-même l'importance pour tous les corps
intermédiaires et pour tous les gens intéressés
d'étudier le projet de loi sur la communauté urbaine. Je cite
tout simplement un paragraphe: "La communauté urbaine, dit le maire
Ryan, est maintenant l'affaire de tout le monde et elle ne doit pas seulement
se discuter autour de la table du conseil. Puisque tout le monde est
concerné que le débat se transporte dans la population".
Eh bien, M. le Président, si l'on veut que ce débat se
transporte dans la population, encore faut-il que la population ait la chance
de prendre connaissance des propositions de ce projet de loi. On me permettra,
M. le Président, avec le sourire aux lèvres, de mentionner qu'une
cause qui est défendue en même temps par le maire Ryan et par mon
ami, Georges Tremblay, ça doit être une bien bonne cause, parce
que nous ne les avons pas vus souvent ensemble au cours des dernières
années!
M. le Président, je vais essayer d'être très bref,
mais je pourrais difficilement me priver du devoir de dire tout ce que je
pense. J'ai parfois payé assez cher cette liberté de parole, mais
je suis prêt à continuer à en assumer le prix. Je pense, M.
le Président, que la discussion jusqu'à maintenant a
démontré des vices de structure fondamentaux dans le bill 75.
Tout d'abord, il y a des doutes sérieux dans l'esprit de beaucoup de
gens sur les difficultés que présentera le système
d'élection au deuxième degré, qui est proposé par
le bill pour la formation du conseil et du comité exécutif de la
Communauté urbaine de Montréal.
En passant, M. le Président, je mentionnerai que, si l'on veut
vraiment faire la comparaison entre les deux hypothèses qui ont
été énoncées, ici et qui ont été
discutées brièvement hier, à savoir l'hypothèse
d'une communauté urbaine formée par élection au
deuxième degré et celle d'une communauté urbaine
formée par élection au premier degré, il faudrait
clarifier certaines imprécisions qui se sont glissées dans notre
discussion. J'aimerais, quant à moi, rappeler une réponse que
faisait mon ami, M. Saulnier, le président du comité
exécutif de Montréal, à 17 h 52, hier. Je lui avais
posé, de même qu'à M. Viau, la question de savoir ce qu'il
pensait de la possibilité de constituer une communauté urbaine
avec un système d'élection au premier degré. M. Saulnier a
traité de cette question. Il disait notamment ceci, et je cite le
journal des Débats: "En même temps, ça va permettre de
clarifier une réponse que j'ai donnée plus tôt à mon
ami, le député d'Ahuntsic. Cette formule encore une fois,
il était question de l'élection au premier degré
elle se défendrait si le gouvernement était d'accord pour donner
à ce gouvernement-là un champ de taxation qui n'est pas le
même que celui des municipalités et là ça se
défend". Une voix c'était la mienne "D'accord." "M.
Saulnier: Mais bien que vous ayez deux organismes politiques qui taxent sur la
même assiette de taxation, c'est évident que vous avez un conflit.
"M. Lefebvre: Tout à fait d'accord avec vous, tout à fait
d'accord. "M. Saulnier; Je suis très heureux d'être
réconcilié avec mon député."
Alors, je pense que cette hypothèse d'une communauté
urbaine, constituée avec un système d'élection au premier
degré et pouvant fonctionner avec une source de taxation
différente de celle des municipalités, mérite
d'être étudiée. A ma connaissance, elle ne l'a pas
été du moins, si elle l'a été, elle ne l'a
pas été par ceux qui ont actuellement la responsabilité de
voter la loi . Je pense que ce que M. Tremblay, mon ami, le
député de Bourassa, a dit tout à l'heure est vrai, quelles
que soient les études qui aient été faites en d'autres
milieux. Lorsque arrive le moment de voter une loi, c'est ceux qui portent la
responsabilité de ce vote qui ont droit d'exiger d'étudier en
profondeur les conséquences de leur geste.
Quant à moi, M. le Président, j'incline et je l'ai
dit hier j'inclinerais plutôt pour le système d'une
communauté urbaine qui repose sur l'élection au premier
degré d'un conseil urbain et d'un comité exécutif, avec
l'élection au suffrage universel du président du comité
exécutif.
Mais enfin, pour ce qui est du bill qui est devant nous, il me semble
que la discussion a révélé des faiblesses fondamentales au
plan de ce que j'appellerais les méthodes d'opération ou, si vous
voulez, les structures secondaires prévues par le bill 75.
Tout d'abord et je ne puis qu'en mentionner quelques-unes
brièvement personne n'a rassuré qui que ce soit et ne
s'est rassuré lui-même sur les difficultés du double veto.
J'ai compris en écoutant chacun des orateurs, que même les
partisans les plus enthousiastes du texte actuel avaient des doutes à
savoir si le bill, avec le système du double veto, ne serait pas un nid
à chicane perpétuelle. Personne ne m'a rassuré sur ce
point, et, encore une fois, même les plus ardents défenseurs du
bill ne semblent pas très convaincus eux-mêmes.
Deuxièmement, on a commenté dans les journaux, et cela
m'apparaît une chose évidente, les problèmes que pose la
relation entre le conseil de la communauté et le comité
exécutif de la communauté. Quant à moi, je suis d'avis que
le conseil de la communauté qui nous est proposé est en tutelle
vis-à-vis de l'exécutif. On me dira que c'est la même
situation qui prévaut dans la charte de la ville de Montréal, je
dirai que c'est vrai et je dirai que je n'aime pas cela, ni dans la charte de
la ville de Montréal, ni dans la communauté urbaine.
M. SAULNIER: Faudrait la relire, la charte de la ville de
Montréal !
M. LEFEBVRE: Pardon?
M. SAULNIER: Faudrait relire la charte de la ville de
Montréal!
M. LEFEBVRE: M. le Président, ceux qui voient là des
attaques personnelles ou des critiques de telle ou telle administration, je
regrette qu'on fasse preuve en certains milieux d'un esprit et je ne
veux viser personne ici présent aussi simpliste. Quant à
moi, j'ai déjà dit le respect que j'avais pour M. Saulnier en
tant qu'administrateur; mais, le fait que j'ai du respect pour lui en tant
qu'administrateur ne m'oblige pas à partager toutes ses vues, ni sur
l'administration de la ville de Montréal et ses structures, ni sur la
communauté urbaine.
Il serait temps que l'on sorte de cet infantilisme qui veut ou qui
voudrait que, lorsque que l'on a de la sympathie ou lorsqu'on est favorable
à quelqu'un, on soit tenu de partager tous ses points de vue. J'ai une
brève expérience en politique, mais elle est quand même
assez longue pour m'avoir appris les inconvénients de ce système
de dogmatisme politique. Quant à moi, M. le Président, je trouve
que des esprits sérieux et très peu enclins à la violence,
comme M. Paul Sauriol, par exemple, du journal Le Devoir, que, je pense, on
pourrait difficilement considérer comme un révolutionnaire, un
extrémiste, ou un garçon qui dit des choses méchantes, M.
Sauriol est toujours très aimable, mais il a écrit un
éditorial, à mon avis, remarquable et intelligent, où il
exprime des craintes sur la relation prévue entre le comité
exécutif et le conseil de la communauté urbaine.
Je ne vois pas pourquoi, M. le Président, en raison de quelque
amitié ou de quelque sympathie que ce soit, on nous demanderait
aujourd'hui de voter les yeux fermés sur des choses aussi importantes
que celles-là.
Troisièmement, M. le Président, il y a une autre faiblesse
que je trouve absolument incroyable; le ministre, dans son impassibilité
statuesque, n'a pas bougé d'un pouce lorsqu'on lui a mentionné
cela, mais, quant à moi, je n'arrive pas à me mettre en
tête que nous allons constituer une communauté où le chef
de police prendra des responsabilités par-dessus la tête des
élus, que ce soient des élus directs ou indirects; je trouve
ça absolument fantastique et c'est pourtant ce qui nous est
proposé.
M. LUSSIER: Lesquels, lesquels?
M.LEFEBVRE: J'ai mentionné l'article, hier, c'est l'article
211.
Alors, M. le Président, pour toutes ces raisons, remarquez que
j'abrège, j'aurais pu être beaucoup plus long et être
beaucoup plus explicite, je pourrais facilement l'être, si besoin
était, je ne veux pas empiéter sur le temps de parole des autres
mais je trouve, encore une fois, que mon collègue le
député de Bourassa a posé une question très
sensée, le ministre a fait une réponse que je trouve ridicule, et
je suis indigné. C'est pourquoi je tiens à insister pour que les
gens qui sont ici présents soient poliment invités à
répondre à la question que leur a posée le
député de Bourassa. Quant à moi...
M. LUSSIER: M. le Président...
M. LEFEBVRE: Je regrette, je n'ai pas terminé. Quant à
moi, M. le Président, si le bill,
en dépit de tous les doutes qui ont été
exprimés, et dans cette salle et en dehors de cette salle, devait
être voté grâce au rouleau à vapeur gouvernemental,
à peu près dans sa forme actuelle, j'aime à
prédire, ne serait-ce que pour les archives, M. le Président, et
pour le plaisir... je souhaiterais avoir tort, mais j'aime à
prédire que ce mécanisme ne fonctionnera pas. Je voudrais, en
terminant, rappeler une parole qu'a dite M. Saulnier, une parole qui devrait
nous amener à réfléchir; M. Saulnier disait hier:
"Ecoutez, nous sommes déjà 15 ans en retard sur Toronto". Je dis,
M. Saulnier, vous avez parfaitement raison. Pourquoi n'essayerons-nous pas
d'être deux ans en avance, au lieu de proposer un bill qui va nous faire
passer par toutes les tribulations par où les gens de Toronto ont
passé? Je me suis fait sortir le dossier du bill, de la
législation concernant le Greater Toronto, il y en a une pile haute
comme ça! M. Saulnier le sait très bien. On a été
obligé d'amender continuellement cette chose, et, d'après des
amis fort bien imformés, à Toronto, on me dit que les gens ne
sont pas satisfaits, que ça ne fonctionne pas et que, très
bientôt, dans la région métropolitaine de Toronto, on devra
adopter un système soit d'une seule ville avec un système
d'arrondissements, soit un système de communauté urbaine avec
élection directe d'un conseil municipal. M. Saulnier nous demande de ne
pas être en retard sur Toronto; moi, ce que je dis, c'est en toute
amitié et sans agressivité pour personne; je sais très
bien qu'en certains milieux, on essaiera de donner à mon geste une
signification spectaculaire; on voudra jaunir ce que j'ai dit mais, enfin,
c'est le risque que l'on prend quand on dit ce que l'on pense et c'est un
risque que je suis prêt à prendre: quant à moi et je
terminerai là-dessus j'admets qu'on est 15 ans en retard sur
Toronto, mais j'aimerais bien qu'on ait le courage d'essayer d'être un
peu en avance plutôt que de répéter, avec 15 ans de retard,
les mêmes erreurs qui ne semblent pas avoir tellement profité aux
gens de la région métropolitaine de Toronto.
M. LUSSIER: M. le Président, le plus ridicule des deux n'est pas
celui que M. Lefebvre pense.
M. LEFEBVRE: C'est facile à dire.
M. LUSSIER: Je pense bien que si M. le député d'Ahuntsic
s'était occupé plus de ses devoirs de député, il
saurait que, lors de la présentation...
M. CHOQUETTE: J'invoque le règlement! Le ministre n'a pas le
droit...
M. LUSSIER: Oui, mais ça c'est rien à côté de
ce que M. le député d'Ahuntsic a...
M. CHOQUETTE: Retirez vos paroles!
M. LUSSIER: M. le Président...
M. LEFEBVRE: M. le Président, il n'y a pas beaucoup de
députés qui...
M. CHOQUETTE: Retirez vos paroles!
M. LEFEBVRE: ... ont été en Chambre comme je l'ai
été depuis trois ans et demi et, le ministre, dans son
insignifiance, qui a été pendant deux ans sans
répondre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LEFEBVRE: ... aux questions qu'on lui posait, devrait faire attention
à ce qu'il dit.
M. LUSSIER: M. le Président, ce sont des paroles,
celles-là, qui sont absolument antiparlementaires.
M. CHOQUETTE: Et les vôtres?
M. LUSSIER: Les miennes? J'ai simplement dit que M. Lefebvre...
M. CHOQUETTE: Vous avez dit que le député ne s'est pas
occupé de ses devoirs parlementaires !
M. LUSSIER: Laissez-moi finir?
M. CHOQUETTE: Je ne vous laisserai pas finir, j'ai le droit de vous
reprendre tout de suite. Vous n'avez pas le droit d'accuser un
député de ne pas s'être occupé de ses devoirs
parlementaires, d'autant plus que...
M. LUSSIER: Je n'ai pas dit...
M. CHOQUETTE: ... d'autant plus que tout...
M. LUSSIER: Je n'ai pas dit qu'il ne s'était pas occupé de
ses affaires. Je veux dire que lorsque l'avant-projet a été
déposé...
M. CHOQUETTE : Retirez ce que vous avez dit.
M. LUSSIER: ... les trois avant-projets ont été
déposés...
M. CHOQUETTE: J'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: Il dit qu'il ne l'a pas dit, on va le voir, on va
l'écouter!
M. CHOQUETTE: Ecoutez, je l'ai entendu, je ne suis pas sourd quand
même! J'invoque le règlement, M. le Président...
M. LUSSIER: Ce n'est pas ce que j'ai dit. M. CHOQUETTE: Ce n'est pas
parce que le
ministre est ministre des Affaires municipales qu'il a le droit de dire
d'un député qu'il ne s'est pas occupé de ses devoirs.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre!
M. LUSSIER: Je n'ai pas dit qu'il ne s'était pas occupé de
ses affaires, je veux simplement souligner que lors...
M. CHOQUETTE: Ce n'est pas ça que vous avez dit.
M. LUSSIER: ... de la déposition des trois avant-projets les
membres du comité exécutif perdaient leur cens
d'éligibilité lorsqu'ils sié-gaient au comité
exécutif.
Ceci a fait l'objet de séances publiques devant la commission des
affaires municipales, ici. Pour Québec et pour Hull, nous avons eu, en
plus, au moins dix séances avec les maires, personne ne voulait de ce
système.
Et la raison principale, elle a été donnée aussi
par M. Laporte à l'occasion de l'audition de la commission des affaires
municipales de Québec. Il disait que, lorsque les gens ne faisaient pas
partie du conseil local et du conseil de la communauté urbaine et de
l'exécutif, il manquait un chaînon. De telle sorte que les
décisions prises à l'exécutif de la communauté
urbaine et du conseil ne se rendaient que difficilement au plan local. Et qu'il
se produisait des situations de conflit et qu'à cause de ces conflits
entre des organismes qui étaient indépendants, qui sont
indépendants l'un de l'autre, il arrivait des conflits de juridiction
très sérieux et très graves qui empêchaient de
fonctionner ce système, tel qu'on le préconise, par un vote au
premier degré, un vote universel.
Même, on suggérait dans l'avant-projet que le
président, lors du deuxième terme, soit élu par suffrage
universel. Dans tous les rapports, même ceux des villes de banlieue, tout
le monde n'accepte pas ce principe; car disent-ils, ça prendrait une
élection extrêmement onéreuse à la grandeur d'un
territoire et ce n'est pas pratique. C'est pour ces raisons que nous avons
trouvé extrêmement logiques que nous avons amendé
l'avant-projet.
Pour ce qui est du double veto, qu'est-ce que vous appelez le double
veto? Le tiers, tiers présent des membres de chacun? Eh bien, on l'a dit
et répété pour la situation de l'île de
Montréal. La ville de Montréal étant majoritaire au point
de vue population, il faut absolument et étant donné qu'il
faut un organisme régional métropolitain qui va administrer les
juridictions métropolitaines ou régionales il faut
absolument qu'il y ait un de ces organismes-là qui soient
créés et qui fonctionnent.
Les municipalités de banlieue pour qu'elles soient bien
traitées, pour qu'on prenne conscience qu'elles existent, pour que
lorsque l'on décide quelque chose, qu'on ne les laisse pas en
arrière, qu'elles participent réellement, qu'on en tienne compte,
eh bien on a voulu pour concrétiser ces désirs et cette
volonté, que ces gens puissent jouir d'un droit de veto;
c'est-à-dire que, s'il n'y avait pas une certaine proportion de gens
présents des villes de banlieue, qui votait pour, que cette
résolution, ce règlement ne soit pas adopté.
Je pense que c'est une sauvegarde pour les villes de banlieue, d'autant
plus qu'au comité exécutif, actuellement, dans la loi, nous
prévoyons un quorum de deux pour les banlieues. C'est encore une
intention du législateur qu'une décision qui sera prise au niveau
du comité exécutif de la communauté urbaine soit une
décision où les villes de banlieue soient nécessairement
présentes.
On dit de plus que le système, c'est-à-dire le conseil
exécutif, c'est un système de tutelle. Bien, si vous examinez
très bien le projet de loi, c'est le conseil qui est l'autorité;
l'exécutif est là pour simplement disposer des affaires que le
conseil l'a chargé d'exécuter et exécuter les
résolutions et règlements votés par le conseil.
Alors ce n'est pas une tutelle, absolument pas; c'est réellement
un exécutif. Il est complètement faux, M. le Président, de
l'affirmer et il est bien regrettable que M. le député
d'Ahunt-sic, après toutes ces consultations, après la publication
d'avant-projets et après la publication de nombreux rapports ne soit pas
plus intéressé et qu'il n'ait pas une opinion mieux formée
actuellement.
L'article 211 est uniquement là pour suppléer le plus
tôt possible à une carence qui va exister lorsque la loi sera en
vigueur; l'entraide mutuelle s'exercera automatiquement et se fera uniquement
par appel de chef à chef de police. Je crois bien que cela prend une
autorité. Nous sommes convaincus que cela prend une autorité
supérieure composée de deux directeurs de police et d'un juge
qui, par un règlement...
M. SEGUIN: Vous avez mentionné que l'article 211 n'est
peut-être pas...
M. CHOQUETTE: On parle de l'article 211, qui dit: "Le Comité
exécutif doit homologuer sans délai les recommandations...
M. LUSSIER: D'accord. Tout ceci, ce n'est que pour une période de
trois mois, et le Conseil de sécurité devient la plaque tournante
de la coordination. Il est important qu'un organisme soit dépositaire
d'une telle autorité et ces dispositions doivent être en vigueur
le plus tôt possible. Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas attendre
les délibérations du Conseil et de l'Exécutif, d'autant
plus que c'est extrêmement limité. Pour une coordination efficace,
il faut absolument que ce comité entre en fonction le plus tôt
possible, pour que les personnes en autorité, trois personnes dont la
compétence et l'efficacité sont reconnues, puis-
sent agir comme plaque tournante dans cette entraide mutuelle qui doit
exister immédiatement au niveau de l'île de Montréal.
M. LE PRESIDENT: M. Tetley.
M. TETLEY: M. le Président, j'ai posé une question avant
l'ajournement de ce matin et, ce soir, je vais la reposer à M. Dawson et
à M. Saulnier. Mais le ministre a répondu que le
député de Bourassa et le député d'Ahuntsic posent
leurs questions aux maires. Nous sommes ici exactement pour cette raison.
M. LUSSIER: M. Tetley, la seule objection que j'ai, c'est de faire
répéter deux ou trois fois la même chose aux mêmes
individus.
M. TETLEY: Oui, mais...
M. LUSSIER: MM. les maires, comme je vous l'ai dit, ont
répété ce qu'ils en pensaient. Ceux qui sont d'accord
l'ont dit et ceux qui ne sont pas d'accord l'ont dit. Alors, vous voulez qu'ils
reviennent encore, qu'ils redisent la même chose. C'est une perte de
temps, à mon avis, c'est ce que j'ai dit.
M. TETLEY: Si vous me permettez de reprendre, M. le ministre. Il y a
deux jours, vous avez répondu à notre motion en demandant que les
maires viennent ici témoigner. En arrivant ici, hier, vous avez fait une
déclaration contre les délais; vous avez fait toutes sortes de
déclarations. Aujourd'hui, j'attends encore que les maires
témoignent. J'aimerais que les maires répondent aux questions du
député d'Ahuntsic et à la question du député
de Bourassa. Et après, je vais reposer mes questions.
M. LE PRESIDENT: M. Dawson.
MR. DAWSON: Mr. President, members of the committee, I rise to answer a
question posed to me by Mr. Tetley, and quite correctly he was wondering why
Mr. Saulnier had different figures than I had. Mr. Saulnier said that the
augmentation of the costs for the suburbs would be $0.15; I said that it would
be $0.28. Mr. Saulnier said also that we had to come to an agreement, that it
should be $0.15. That is not correct, Mr. Chairman. I met with Mr. Saulnier
this morning; all I found out was how he arrived at these figures and I agreed;
but on his figures, $0.15 is correct. But, gentlemen, his figures are not the
same figures that the minister's.
The Minister has told us in this sheet that the total cost of the Police
to the whole community would be $53,200,000. Now, in addition to that, there
are other costs caused by the new Urban Community and these costs amount to
almost $3 millions. The Government is going to make a grant of $9 millions, $3
millions of which will go to these additional costs and $6 millions will
therefore apply to the additional costs for the Police.
If one takes off from $53 millions, which are the cost given by the
Minister, the $6 millions which are granted for the Police cost, one arrives at
a net cost of $47 millions for all the Police forces. These are to be divided
according to our assessment role. The assessment role of the suburban
municipalities is 40 p.c. of the total role. 40 p.c. of $47 millions is
$18,800,000. At the present, according to the figures given to me by Mr.
Saulnier, the Police cost for the suburbs is $10,800,000, so that means that
for the suburbs, there will be an increase of $8 millions for the Police.
Our evaluation is $4 millions, very close.
Gentlemen, that gives a cost of 20 cents, not 15 cents quoted by Mr.
Saulnier. Now, what is the reason for the difference? I can tell you. The
reason is there is $5 millions difference between Mr. Saulnier's figures and
the Minister's figures. This difference arises from the fact that Mr. Saulnier
applied the full $9 millions grant to the Police, although we have $3 millions
of other additional costs. And in addition to that, Mr. Saulnier...
MR. SAULNIER: Not for the first year.
MR. DAWSON: ... For the first year, in addition to that, Mr. Saulnier
said that the Minister's estimate of the increased cost due to the new
contracts was on the high side and therefore he took $2 millions less than the
Minister.
So that explains, I hope, Mr. Tetley, that Mr. Saulnier's figures of 15
cents are based on his figures and the Minister's figures are 20 cents. Now I
came up with 28 cents. You said: How can you explain that difference? It is
very easy. I did not apply the grant against the Police cost, I said the
increased costs for Police are 28 cents. Now, I do not know whether the $6
millions are going to be applied to Police or what it is supposed to be applied
to. That is the difference.
Now, one of the great difficulties, Gentlemen, for us, in the suburbs,
to try to determine what are our additional costs going to be under this bill,
are the fact that right now, I have been working are looking at five different
sets of figures, one given by the Minister, one given by Mr. Saulnier, one
given by Mr. Paul Blier, which I received before he came here is the
secretary of the Union of municipalities one compiled by Mr. Ryan, from
Montreal-North and another one quoted in La Presse which some one of the
members, you people, quoted at this meeting. Now these are five different sets
of figures. Which are the right figures? We do not know.
The deputy Tremblay had said, and I agree with him: Surely, the mayors
are entitled to
know what are the figures. I would like to point one thing out to Mr.
Cournoyer and to the Minister, that in this sheet, you have included for the
Commission de transport, $16,800,000. Gentlemen, that does not apply to all the
municipalities concerned; it only applie to those which are serviced by the
municipality that most of you would not be in these figures at all.
M. LUSSIER: Ceux qui paient pour le déficit d'opération
pour le transport en commun, il a été uniquement distribué
aux 14 municipalités.
M. DAWSON: C'est cela.
M. LUSSIER: ... Cela va être administré quand même
par la Commission de transport, et c'est la Commission de transport qui va
redistribuer ce déficit-là aux 14 municipalités desservies
par la Commission de transport. Lorsque vous parlez de chiffres qui ne sont pas
exactement les mêmes, nous en avons assez fait de distinctions hier pour
vous dire que c'est un organisme autonome et que c'est un organisme
évolutif.
Autonome, c'est que les gens qui seront là prendront des
responsabilités. Les estimations budgétaires que nous vous avons
données, nous vous avons dit que c'était des estimations
budgétaires, n'est-ce pas? Alors, ce sont des estimations qui se
défendent bien. Si vous voulez dépenser plus, vous pouvez
dépenser plus; si vous voulez dépenser moins, vous pouvez
dépenser moins. Alors, il appartiendra aux gens qui seront en place de
décider exactement du budget. C'est vous qui allez l'adopter. C'est vous
qui allez cotiser et facturer. Alors, organisme évolutif;
évolutif, c'est que les responsabilités, vous pouvez les prendre
plus ou moins vite, selon votre pouvoir financier ou votre état
financier. Alors, cela ne sert à rien d'en donner ad vitam eaternam sur
ces questions. Hier, cela a été discuté de fond en comble,
et je pense bien M. le maire, que personne ne gagnera à tenir un langage
tel que celui que vous tenez actuellement.
MR . DAWSON: But, just a minute...
M. CHOQUETTE: Vous avez vos chiffres et vous voulez que tout le monde
soit d'accord avec vos chiffres, mais M. Dawson vous dit le contraire.
M. LUSSIER : Je n'ai jamais dit cela. Je suis capable de dire ce que je
veux dire, et ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Parlez pour vous, et
je vais parler pour moi.
M. CHOQUETTE: Non, non. Je ne veux pas vous faire dire des choses que
vous ne dites pas, mais le maire Dawson dit: Les chiffres qui nous ont
été cités ne concordent pas. Vous, vous dites: Moi, je
suis assis sur mes chiffres. Cela finit là. C'est ce que vous dites.
M. LUSSIER: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Voulez-vous parler pour vous
et me laisser parler?
M. CHOQUETTE: J'ai compris votre intervention comme cela.
M. LUSSIER: Eh bien, vous avez mal compris. Ouvrez-vous les
oreilles!
MR. DAWSON: Mr. Minister, the figures on the Transport, I only point it
out to you, because if it is left with these figures, Mr. Cournoyer, it is very
confusing because it only applies to some of us and not to all of us. And if we
try to start to figure out on your total figures, what is going to be an
additional cost to us, we have to take out the $16,800,000. It should never be
there because we are already paying the $16,800,000.
Now, Mr. Minister, I, as a mayor, have to back to my council. My council
is going to say to me: Mr. Mayor, how much more is this going to cost me? Mr.
Minister, what figures will I use? I do not know how much more it is going to
cost me. Would you please tell me how much?
M. LUSSIER: Utilisez les vôtres! Vous êtes capable d'en
faire aussi. Vous êtes comptable, vous êtes maire. Vous avez un
personnel, vous avez des chiffres et vous avez des budgets.
M. CHOQUETTE: Cela prouve jusqu'à quel point... Ils n'ont pas les
données pour établir ces chiffres.
M. LUSSIER: Ils les ont, les données. Ils les ont. Ils ont tous
les budgets des municipalités. Ils les ont tous. Ils sont capables. Ils
les ont fait, les calculs. Nous arrivons sensiblement à la même
chose. Ils ont comparé mes chiffres avec ceux des banlieues. Nous
arrivons sensiblement à la même chose.
M. SEGUIN: Plus ou moins, $5 millions.
M. LEFEBVRE: Qui est le parrain de ce bill? M. Dawson ou M. Lussier?
Moi, je regarde et je lis M. Lussier sur le bill. Moi, je lis Lussier. Cela
devrait être le gars qui est capable de répondre.
M. LUSSIER: Ah, j'ai répondu à toutes vos questions...
M. SAINT-GERMAIN: J'aurais une suggestion, M. le Président. Il ne
faudrait pas, tout de même, que cela soit interprété comme
un
sixième chiffre, peut-être pourrait-on additionner cinq
chiffres et faire une moyenne!
M. CHOQUETTE : On pourrait peut-être laisser M. Dawson continuer
son exposé.
MR. DAWSON: Mr. Minister, I do not know whether it is going to cost our
municipalities: $7 millions, $8 millions, $10 millions more than we are paying
now. I do not know. And I do not think any of you can tell me.
I am sure, Mr. Minister, this points out the need for us to have time to
sit down with the administrators of the city of Montreal, with the Department's
officials and find out where we are going in the cost of this bill. Because the
costs are extremely important, Mr. Minister.
And I think this illustrates and supports the contention of Mr. Tremblay
that this is trying to be rushed much too quickly, with much too much confusion
in the figures and costs. And I support the view of Mr. Tremblay because of
this.
Thank you, Mr. Minister.
M. TETLEY: M. le Président, j'aimerais poser la même
question à M. Saulnier.
M. COURNOYER: II y avait une question de posée par M. Tremblay
aux maires des municipalités et j'aimerais la finir. Qu'est-ce que les
maires des municipalités pensent de la proposition de M. Tremblay de
renvoyer cela en février? Qu'ils le disent, qu'on décide.
M. LEFEBVRE: D'accord.
M. LAURIN: M. le Président, est-ce que je pourrais aussi
ânonner deux minutes? Asinus asinum fricat! Vous avez un dictionnaire
latin? Plus on a de chiffres.
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous ne sommes pas tous avocats!
M. COURNOYER: La question posée, M. le Président, c'est:
Est-ce que les maires sont d'accord pour retenir cela jusqu'au mois de
février? C'est cette question que j'aimerais entendre.
M. LAURIN: Nous avons une suggestion à faire. Devant la
multiplicité des chiffres, devant la confusion, je peux vous dire que je
suis entré ici riche; j'en ressors pauvre. Mais devant la
multiplicité des chiffres, chaque fois qu'on donne des chiffres, nous,
à Saint-Laurent, on augmente de $100,000, $125,000, $150,000. On ne le
sait vraiment pas.
Alors, nous nous sommes réunis cet après-midi et nous
avons cette proposition à faire d'enlever tout simplement l'article 228
pour le moment, d'adopter le bill avec des amendements, de donner à la
ville de Montréal ce qu'elle pourrait recevoir en surplus, soit ses $6
millions et d'accorder à la communauté urbaine la
différence. Cela nous satisferait.
M. LUSSIER: Si c'est une proposition, nous...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres maires qui désirent
prendre la parole?
M. CHARTIER: Pour Lachine, il faut que ce soit remis en février
ou plus tard, de toute façon que ce soit repoussé jusqu'à
ce que nous puissions avoir des chiffres. C'est aussi simple que cela.
M. GARIEPY: M. le Président... M. LE PRESIDENT: M.
Gariépy.
M. GARIEPY: ... j'endosse totalement la proposition qui a
été faite par M. Tremblay devant la confusion des chiffres
surtout, mais ce n'est pas seulement la confusion des chiffres qu'il faut
envisager. Il faut envisager le fait que vous avez plusieurs amendements qui
ont été proposés par différents groupes et par
différents maires. Ce qui nous frappe le plus, ce sont les remarques qui
se font en dehors de cette salle à l'effet que, pour la ville de
Montréal, c'est facile de soutenir son point, étant donné
que seul le président de l'exécutif représente la ville de
Montréal. Mais, nous, les maires des villes de banlieue, nous n'avons
pas les mêmes problèmes et nous devons faire l'unanimité de
28 maires de différentes municipalités.
Tous les maires des 28 municipalités ne rencontrent pas les
mêmes problèmes que nous rencontrons et ne partagent pas tout
à fait les problèmes des maires de municipalités plus
populeuses où tous les services sont établis, comme je l'ai
mentionné hier. Nous avons tous les services de sécurité;
prévention d'incendie, question de santé et tout. Alors, puisque
nous ne pouvons pas faire l'unanimité de tous les maires des villes de
banlieue, je crois qu'il serait de l'ordre que le bill soit remis à la
prochaine session, en février, mais que, -durant le mois de janvier,
avant l'ouverture de la session, nous ayons l'avantage, les maires des villes
de banlieue, de rencontrer les autorités de la ville de Montréal,
que nous nous assoyions autour de la table, que nous discutions des chiffres
vrais, de façon à connaître le coût réel qui
affectera chaque municipalité. Devant cet état de choses, nous
reviendrons, à l'ouverture de la session, avec des chiffres, des
détails et des confirmations qui seront justifiés. Il y aura
aussi des suggestions pour amendement au bill 75. A ce moment-là, je
crois que ce sera quelque chose de plus concret.
Lors de notre première rencontre, lundi, M.
le maire Drapeau a bien souligné que le bill 75 n'était
pas une loi parfaite. Il a reconnu et tout le monde, je crois bien,
autour de cette table le reconnaît que le bill 75 n'est pas
parfait. Avec le temps voulu, on pourrait facilement en faire une loi des plus
enviables répondant aux besoins de tous les maires des
municipalités de banlieue.
Assurément, je crois qu'il est tout à fait normal que l'on
prenne l'une ou l'autre des attitudes, tel que M. le maire Laurin l'a dit. Nous
endossons le bill 75, si vous voulez retirer l'article 228 pour que nous ne
soyons pas appelés à partager les services de police dès
le 1er janvier 1970, sans en connaître l'efficacité et les
coûts additionnels aux municipalités.
Verdun est bien servi par son corps de police et nous sommes prêts
à collaborer. Nous avons fait nos preuves dans le passé. Je crois
que Montréal-Nord et d'autres municipalités sont bien
organisées avec la population et l'évaluation, comme
Saint-Laurent et d'autres. Je ne vois pas l'efficacité additionnelle au
point de vue des services et de la sécurité. Je ne vois pas
pourquoi nous partagerions, dès le 1er janvier 1970, des coûts
additionnels qui seraient répartis sur nos municipalités quand
nous avons tout ce qu'il nous faut.
Alors, j'endosse la proposition du maire Laurin à l'effet que
nous acceptions immédiatement et qu'on adopte sous pression le bill 75,
mais à condition qu'on en détache l'article 228. Sinon, j'endosse
totalement la proposition faite par M. Tremblay à l'effet que, durant
janvier, nous nous rencontrions, que nous ayons l'avantage de discuter avec les
autorités de Montréal pour revenir, à l'ouverture de la
session, en février, avec quelque chose de beaucoup plus concret.
Merci.
M. LE PRESIDENT: M. Saulnier.
M. SAULNIER: M. le Président, je vais faire une très
brève observation. C'est effectivement une question de
mathématiques. Les maires des banlieues ont parfaitement raison de dire
que c'est une question de mathématiques. En effet, chaque fois que la
ville de Montréal, par ma voix, va faire une affirmation fondée
sur les états financiers des municipalités déposés
au gouvernement pas besoin des chiffres que j'ai donnés, rien
d'autre. Ils sont là, ces chiffres.
Chaque fois que de dis "ça, c'est la vérité" bien
il y en a 28 qui disent: "Bien moi, je n'ai rien". "Je n'ai pas de chiffres".
Bien alors, on n'y arrivera jamais mathématiquement. Je vais dire oui,
je vais avoir 28 nons. Je vais dire oui, je vais montrer que c'est encore cela,
je vais avoir 28 nons, "on n'a rien", "on n'a rien vu". Alors,
mathématiquement, on ne peut pas y arriver.
Alors, j'apprécierais beaucoup qu'une décision soit prise,
parce que l'on ne peut pas y arriver. On va continuer demain,
après-demain, on n'y arrivera pas. C'est une question de
mathématiques. J'ai donné des chiffres officiels. Les gens qui
nous contestent disent: "On ne sait rien"... "On ne sait rien", "on ne les a
pas les chiffres". Mais ils les ont, les chiffres de leur municipalité.
Moi, j'ai apporté les miens, puis j'ai donné la preuve, j'ai
donné les chiffres de leur apparaissent dans leurs états
financiers. Je n'ai rien inventé. Je n'ai pas pris cela n'importe
où. Et ça arrive au calcul que j'ai donné. Et c'est un
sophisme de dire: "Ah! c'est pas ça! " La subvention, il ne faut pas
l'appliquer en 1970. En 70 il n'y a rien d'autre que la police, ce serait cela
la subvention. Bon, et puis l'on arrive aux résultats que j'ai
donnés. Et c'est mathématique cela, il s'agit de faire des
divisions, c'est simple comme bonjour. Ce sont les chiffres qu'il y a
là: tout le monde doit les avoir, ces chiffres-là!
Alors, mathématiquement, c'est prouvé, mais
mathématiquement, cette contestation-là elle va être sans
fin. Ce n'est pas possible. C'est absolument impossible. Et là,
physiquement, je pense bien que l'on ne peut pas demander aux
représentants de Montréal de parler 28 fois, pour prouver qu'ils
ont raison. Cela ne tient pas debout. Et ensuite de cela, une proposition a
été faite par le maire de Ville Mont-Royal: "Oui, donnez-nous du
temps on va s'asseoir et on va reparler de cela". J'ai parlé de cela
avec lui, moi, pendant presque un an, puis on a signé un rapport, et
c'est à peu près cela qu'il dit. Puis on va recommencer? Not for
me. Thank you.
M. LE PRESIDENT: Un instant, un instant, un instant. Est-ce qu'il y a
d'autres maires qui désirent se faire entendre sur le même
sujet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur ça, j'aurais aimé
justement...
M. LE PRESIDENT: On a demandé les maires et puis, après
cela, si vous avez des questions...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, sur cette question-là, M. le
Président, j'aurais aimé avoir l'opinion des maires du
comté de Marguerite-Bourgeoys. Je ne sais pas si le maire McQueen, de
Montréal-Ouest, est ici, ou un représentant de Lasalle ou de
Ville Saint-Pierre? J'aurais aimé les entendre.
M. RYAN: M. le Président. Pourrais-je vous faire remarquer, bien
respectueusement, ceci. J'aimerais d'abord répliquer aux remarques
vigoureuses, extrêmement vigoureuses, que vient de prononcer M. le
Président de l'exécutif de Montréal, lorsqu'il dit qu'il y
a 28 maires qui prétendent ne pas avoir de chiffres.
On vient de mentionner que j'ai pris la peine, personnellement, à
titre de service public, de
transmettre des chiffres à mes collègues, des chiffres que
je n'ai pas gardés sous secret, que j'ai distribués
également à des représentants du ministère et
à M. le ministre lui-même et à toutes les personnes qui
m'en ont demandé, des chiffres qui ont été
préparés avec la plus grande loyauté, en prenant pour
sources, les hôtels de ville eux-mêmes.
Je regrette infiniment, qu'une fois de plus, on essaie de donner
l'impression qu'on a affaire à 28 insignifiants.
M. SAULNIER: Je n'ai pas dit cela.
M. RYAN: Je m'en rapporte aux remarques de monsieur Lefebvre
tantôt, qui a rappelé que j'avais fait appel aux corps
intermédiaires. On me permettra, en réponse à cette
remarque, de regretter qu'il n'y en ait pas qui se soient fait entendre de
façon valable. Et je pense qu'avec des appels de ce genre-là
que je ne juge pas, remarquez bien, plus influents que d'autres
qui n'étaient qu'une tentative d'avoir une participation plus grande de
tous les secteurs de la société, particulièrement dans
l'île de Montréal qui serait affectée par ce bill, on n'en
a pas eu, et on ne pourra plus après nous accuser ou donner l'impression
ou créer le climat qu'il y a 28 maires de banlieue qui, conjointement et
solidairement, continuent de vouloir sauvegarder comme je l'ai dit dans le
temps, leur protectorat respectif.
Ce n'est pas mon intention.
Quant à la question directe que l'on posait tantôt aux
maires de banlieue, je rappelle, je l'ai démontré hier, que je
percevais très bien le problème qui était ressenti par
ceux qui seraient appelés à payer davantage. On a parlé de
cinq tableaux, mon collègue, M. Dawson... Il y a eu une remarque de M.
le ministre qui dit que les tableaux sensiblement se rapprochent. H n'y a pas
tellement d'écart dans les comparaisons qui ont été
faites. Il n'y a qu'un écart dans le prix, dans les coûts
policiers que les municipalités, dans plusieurs cas, ce n'est pas notre
cas, seront appelées à assumer dans un très bref
délai.
Que le bill soit retardé? Je pense que le mouvement existant
depuis longtemps, en faveur de la régionalisation, doit être
considéré comme irréversible. Je n'ai pas l'intention de
revenir sur ce que j'ai dit hier alors que je me suis prononcé favorable
au principe du bill.
Quant à l'aspect du coût de la police, c'est pour une
proposition de compromis qui est faite qui ne représente pas encore, il
faut l'admettre, l'opinion de la totalité des 28 maires de la banlieue,
parce qu'il y en a plusieurs qui ne sont plus ici, aujourd'hui. J'ai
jeté un coup d'oeil dans les journaux, j'ai vu qu'il n'y avait qu'une
défense qui était présentée, très
vigoureuse; que les maires de banlieue semblaient donner l'impression qu'ils
n'avaient rien à dire qui vaille, qu'ils ne feraient pas de
défenses qui pourraient être retenues. Je ne souscris pas tout
à fait à cette interprétation, mais je m'incline, si c'est
l'opinion générale que cela a donné. Peut-être que
le fait qu'a mentionné, M. Garié-py, soit qu'il est difficile de
grouper, dans des occasions comme celle-ci, sous une même opinion, les 28
maires, donne cette impression, que je regrette, mais, je suis encore
très heureux qu'on ait pu donner l'impression, cette fois-ci, qu'on
n'avait que nos intérêts à protéger ou les
intérêts de nos municipalités, mais qu'on acceptait. Et
c'est valable, c'est un pas en avant que les maires aient accepté, de
façon solidaire, cette fois, le principe de la
régionalisation.
Quant aux coûts de la police, s'il y avait une formule de
compromis, je ne dis pas une formule au moyen de laquelle les
municipalités n'auraient pas à payer ou n'accepteraient pas de
payer, M. le Président, mais une formule qui permettrait, dans le
même sens que j'ai mentionné hier, d'alléger graduellement
les coûts accrus auxquels les municipalités auront à faire
face, c'est ça que je souhaitais, c'est ça que je souhaite
encore. S'il fallait retarder cet aspect du bill jusqu'en février, et si
c'était permis, si c'était accordé, je l'accepterais,
même si je parle au nom de personne d'autre que moi-même. Merci, M.
le Président.
MR. DAWSON: Mr. President, I like to have the opportunity of answering
Mr. Saulnier. He says he has the exact figures of all the municipalities. I
would like to ask Mr. Saulnier this question: If he has the exact figures, it
must be the financial statements for the year 1968, because those are the only
statements that are complete, or maybe he has the budget for 1969, but,
gentlemen, we are talking about figures for 1970, can you see the problem we
are up to guess? I don't know what figures Mr. Saulnier has, he claims he has
all other figures. Are the 1968 statements, Mr. Saulnier, are they are budgeted
for 1969? Or what are they?
MR. SAULNIER: They are the budgets for 1969.
MR. DAWSON: They are the budgets for 1969. We are facing expenses in
1970, which are considerably higher than the budget for 1969.
MR. SAULNIER: This has been taken in consideration. And the
figures...
M. PIGEON: A titre de représentant du maire Rivest, de
Montréal-Est, qui a dû s'absenter, je demanderais la permission de
parler en son nom, quoi qu'on ait demandé aux maires d'adresser la
parole.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous pouvez vous identifier, s'il vous
plaît?
M. PIGEON: Robert Pigeon, avocat, représentant le maire de
Montréal-Est.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. PIGEON: Merci, M. le Président.
M. le Président, Madame, Messieurs les membres de la commission,
on a discuté depuis plusieurs jours, le bill 75. J'ai
écouté attentivement toutes les remarques qui ont
été faites par les différents corps municipaux, qui sont
ici représentés et je dois dire, très bien
représentés . Je pense bien qu'il ne fait aucun doute, dans
l'esprit de tous, que nous nous dirigeons vers une communauté urbaine,
tout le monde est d'accord sur le principe.
Dès le début, lorsque le bill a été
déposé, lors d'une réunion des maires à
Saint-Laurent, des télégrammes ont été
envoyés au gouvernement, au nom des 28 maires des municipalités,
demandant que le bill soit renvoyé à la commission des Affaires
municipales. Nous sommes devant la commission des Affaires municipales, mais,
avec les articles qui s'élèvent à environ 400, les
implications, au point de vue économique, de ce bill, il est impossible,
il est impensable même, que nous puissions arriver ici, devant cette
commission dûment préparés.
On a parlé de chiffres tout à l'heure. C'est un des
aspects du problème auquel nous devons faire face actuellement, mais ce
n'est pas le seul. Le principe de la communauté urbaine, à mon
sens, devrait être un principe d'association. C'est une sorte de contrat
de société qui va être signé entre les parties et
entériné par une loi.
Evidemment, il y a deux façons de procéder pour le
gouvernement: adopter un bill et forcer les municipalités à
accepter les modalités incluses dans le bill, qu'elles fassent l'affaire
des municipalités ou non. Il y a aussi l'autre façon qui,
à mon sens, est la plus raisonnable dans une société,
c'est l'entente entre les parties.
Je félicite M. le ministre d'avoir pris l'initiative de
présenter un tel projet. Il fallait que quelqu'un fasse quelque chose.
Il a donné un forum aux parties, où chacun pouvait faire valoir
son point de vue. C'est ce qui a été fait depuis plusieurs jours.
Maintenant, à la lumière des discussions, nous nous apercevons
qu'il est impossible, dans un si court délai, d'en arriver à une
entente ou d'expliquer les modalités du bill. Je trouve qu'il serait
extrêmement regrettable que l'on adopte, dans une si courte
période de temps, un bill aussi important.
Un maire, ce matin, faisait remarquer que c'est probablement une des
pièces législatives les plus importantes déposées
à ce Parlement, et je suis d'accord. Il s'agit du tiers de la province,
tant au point de vue de l'évaluation qu'au point de vue de la
population. Il ne faudrait pas qu'on nous presse, en nous disant: Cela fait 15
ans ou 20 ans qu'on en parle. Il faut prendre une décision. Je pense que
cela n'est pas un motif. J'endosse pleinement la suggestion tel que cela
a été mentionné dès le début de
référer ceci à une commission des Affaires municipales,
mais avec un délai pour se préparer. On parle, depuis tout
à l'heure, de chiffres; ce n'est pas l'aspect le plus important, les
chiffres. Il s'agit d'avoir des ententes entre les parties. Nous avons un moyen
de forcer les parties à s'entendre, qui est le bill, la menace d'une
législation dans un sens ou dans l'autre, mais nous avons, quand
même, deux mois pour discuter avec la ville de Montréal et les
autres villes de banlieue. S'il n'y a pas entente, à ce
moment-là, le gouvernement pourra agir.
Maintenant, comme je le disais tout à l'heure, il faut absolument
que les parties se rencontrent. C'est la seule solution pour en arriver
à un compromis entre les parties et c'est ce qu'il faut absolument
trouver comme solution. Les parties auraient un délai. IL n'y a jamais
eu de délai fixé. Des mémoires et des rapports ont
été présentés, mais jamais il n'y a eu un projet de
loi déposé devant l'Assemblée nationale, prévoyant
la création de la communauté urbaine.
Alors, je soumets respectueusement que le tout devrait être remis
en février. Merci.
M. SAULNIER: M. le Président, je veux simplement faire remarquer
ceci: Le procureur qui vient de parler représente la municipalité
où se trouve la plus grande concentration de raffineries à
Montréal, les compagnies les plus riches au pays. Le taux de la taxe est
de $1.11 par $100 d'évaluation. Le propriétaire de la rue
Saint-Thimothée ou de la rue Saint-André, lui, paye $1.60, mais
cela peut attendre. On n'est pas pressé de régler son cas, puis
de lui rendre justice; ça peut attendre.
M. PIGEON: Robert Pigeon, M. le Président, est-ce qu'on me
permettrait de répondre au président du comité
exécutif de la ville de Montréal? M. Saulnier nous parle de
taxation; je ne sais pas s'il connaît la taxation que nous avons à
Montréal-Est. Je parle du particulier parce qu'il y a aussi des
individus qui habitent à Montréal-Est. Evidemment, les gens
pensent toujours aux grandes cheminées. Notre taux de taxation est de
$0.90 au municipal; nous avons le métro et les voies d'accès au
boulevard Métropolitain; ce qui donne un taux d'environ $1.15.
M. SAULNIER: $1.11.
M. PIGEON: $1.11? Enfin, disons, M. Saulnier, que vous avez le chiffre:
$1.11. Il n'y a pas tellement de différence. Maintenant, ce que M.
Saulnier ne connaît pas, c'est notre taux de taxe scolaire. Je parle pour
les individus. Alors que les contribuables de Montréal paient $1.60,
nous payons $1.93. Ceci résulte d'une législation qui a
été adoptée il y a quelques années.
Alors, je pense qu'au point de vue de la taxation les contribuables
particuliers parce que je parle uniquement des particuliers et non
des compagnies paient autant de taxes qu'à
Montréal.
D'ailleurs, là n'est pas le problème. Je pense qu'il faut
en arriver à une entente. Merci.
M. TETLEY: M. le Président, il pourrait y avoir un délai,
mais, parce que Montréal a vraiment besoin d'argent et que de l'argent,
je crois, est dû à Montréal, il faudrait que le
délai soit rétroactif au 1er janvier 1970.
M. LE PRESIDENT: M. Roger Lasnier.
M. LASNIER: Si j'ai bien compris la question du député, M.
Tremblay, il a demandé aux gens à la barre, non seulement les
maires des municipalités, de s'exprimer.
Or, au nom du Front commun, pour l'instant, je désire informer
les membres de la commission que le Front commun s'est réuni ici, depuis
le début de la semaine. Nous avons été pris, en quelque
sorte, au dépourvu, mais, tout de même, nous avons réussi,
dans ce court laps de temps, à former un consensus et à nous
entendre sur le bill 75. Nous disons, en ce qui a trait au bill 75, que nous
sommes favorables à ce principe, que nous sommes prêts, nous les
membres du Front commun, à accepter le principe du bill 75. Nous sommes
très favorables au bill 75 et, le plut tôt il sera accepté,
le mieux ce sera pour les employs de l'île de Montréal.
M. VIAU: M. le Président, le député de
Marguerite-Bourgeoys a demandé s'il y avait des représentants des
villes de Saint-Pierre, LaSalle et Montréal-Ouest. Je représente
également ville LaSalle. Au nom de cette municipalité, je dois
abonder dans le sens des maires qui ont exprimé leur opinion..
D'ailleurs, j'avais eu l'occasion de le dire hier, ce projet de loi est des
plus importants pour les années à venir. J'ai dit que l'on
devrait créer un climat de confiance et éliminer la
méfiance. Actuellement, malheureusement, il y a de la méfiance
dans le public et chez les citoyens des municipalités de banlieue.
Le président de l'exécutif a parlé fort tout
à l'heure, lorsqu'il a parlé des chiffres. Eh bien, je crois
qu'actuellement, même si l'on prend en considération les subsides
qui seront donnés par le gouvernement et les cinq méthodes mises
de l'avant par le maire de ville Mont-Royal, il reste qu'il en coûtera,
pour l'année 1970, suivant l'article 228, une somme qui peut varier
entre $6 millions et $8 millions de plus pour les municipalités. Je
crois qu'il ne faut pas se faire d'illusions. Les chiffres sont là; nous
les avons additionnés ce midi. Nous les avons retournés de toutes
les façons et on ne peut pas en sortir.
C'est une question de mathématiques, a dit le président.
Eh bien, ces mathématiques prouvent qu'actuellement il y a un
écart, une augmentation, au départ, de $6 millions à $8
millions. C'est ce montant qui effraie les muni- cipalités. Je pense que
l'on n'a pas répondu à cette question-là à ce
stade-ci des discussions. Il n'est pas, encore une fois, question de retarder
le projet. Le principe est admis, accepté, acquis. D'un autre
côté, il ne faut pas, non plus, si l'on veut assainir les finances
de la grande ville de Montréal, déséquilibrer celles des
autres municipalités.
Dans ces circonstances, M. le Président, je crois qu'il y a lieu
de retarder, pour le moins, l'application de ce partage, de cette
intégration des coûts de police, jusqu'à ce que l'on ait
trouvé une formule. Hier, le maire de Montréal-Nord, M. Ryan, a
fait des suggestions afin de faire accepter graduellement les augmentations des
coûts par les municipalités. Eh bien, cette formule devrait
être étudiée et devrait être élaborée
avant que l'on puisse appliquer les dispositions de l.article 228, qui dit,
d'une façon catégorique et irrévocable: Le 1er janvier
1970, eh bien! les coûts sont intégrés. On parle de $53
millions. Il ne faut pas oublier, M. le Président et M. le ministre, que
le contrat qui existe avec Montréal actuellement est expiré et
que, déjà, les négociations vont recommencer. Nous avons
entendu le représentant du Front commun des employés qui a dit :
Nous sommes en faveur du principe.
Je pense qu'en fin de compte ils sont fidèles à leur
patron, nous ne les blâmerons pas, c'est leur privilège, mais je
pense que le droit des citoyens est plus important et est primordial lorsqu'il
s'agit de passer une loi comme celle-ci.
M. LASNIER: M. le Président, madame, M. les ministres, M. les
députés. Nous avons été d'une patience
angélique c'est une des qualités que le policier doit
posséder mais, lorsqu'on entend dire que nous sommes
fidèles à notre patron, je voudrais soulever cette remarque et
dire que nous sommes ici présents pour être fidèles aux
employés que nous représentons.
Au cours de la semaine, l'Assemblée nationale a
décidé qu'il y aurait deux porte-parole pour les employés
du Front commun. Ces deux porte-parole seront le président de la
Fraternité de Montréal, M. Guy Marcil, et je serai le second en
ma qualité de président de l'Association de bienfaisance et de
retraite de la police de Montréal. Le président du Front commun,
M. Destroismaisons, qui était ici au début de la semaine, a
dû nous quitter pour des raisons personnelles, et les membres du Front
commun m'ont prié de les représenter.
Une question a été posée, au cours de
l'après-midi, par le chef de l'opposition relativement à ce que
représentait le Front commun. Pour bien démontrer la
quantité et la qualité des employés, et non pas des
patrons, employés que nous représentons, j'aimerais
brièvement soumettre les noms des différents syndicats.
Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal, le Syndicat
canadien de la fonction
publique, local 301, le Syndicat des contremaîtres de
Montréal, le Syndicat des arpenteurs-géomètres de
Montréal, le Syndicat des architectes de Montréal, le Syndicat
des cadres de Montréal, le Syndicat des ingénieurs de
Montréal, l'Association des policiers de Montréal, La
Fraternité des policiers de Montréal, l'Association de
bienfaisance et de retraite de la police de Montréal. Le Front commun a
été aussi dûment mandaté pour être le
porte-parole du Syndicat de la Commission de transport de Montréal, le
Syndicat métropolitain provincial, le Syndicat Entreprises provinciales,
la Fédération des pompiers de Montréal, la
Fédération des policiers du Québec, la
Fédération des employés des services publics, qui comporte
les villes de Mont-Royal, Montréal, Saint-Léonard, Anjou,
Pointe-Claire, Beaconsfield, Verdun, Dollard-des-Ormeaux, Dorval,
représentés par la CSN, le Syndicat canadien de la fonction
publique, Montréal-nord, Verdun, Pointe-aux-Trembles, Côte
Saint-Luc, Outremont, Lasalle, représentés par la FTQ.
J'ai dit tantôt, que le Front commun était très
favorable au principe du bill 75. Notre souci, ici, n'est pas à
incidence politique, ce n'est pas notre préoccupation; notre seule
préoccupation, c'est celle des travailleurs.
Nous désirons sauvegarder les droits des travailleurs. Ce
principe, nous sommes en droit, en toute objectivité, de le
réclamer de façon intransigeante. Le bill 75 ne doit pas brimer
les droits des travailleurs. Le bill 75, certes, est une réorganisation
administrative de l'île de Montréal. Nous avons confiance que le
législateur fera en sorte que nos soucis normaux soient
respectés. Déjà, nous avons eu l'occasion, comme le chef
de l'Opposition et certains journaux l'ont mentionné, de rencontrer des
représentants du gouvernement.
Nous avons rencontré le ministre et nos demandes ont reçu
de ces personnes un accueil très sympathique et nos entrevues furent
très cordiales.
Nous demandons tout simplement si le législateur veut faire de la
communauté urbaine un service public au sens du code du travail. Si nous
regardons les articles 1, 2, 3 et 349, nous en doutons. La communauté ne
serait rien d'autre qu'une corporation civile suivant l'article 349. Nous
suggérons d'ajouter le code du travail aux diverses lois qui sont
mentionnées à l'article 349, tel qu'amendé.
Le bill 75 doit inclure des garanties pour les travailleurs:
sécurité d'emploi, maintien des conditions de travail,
négociabilité des conditions d'intégration.
Déjà, on nous assure que le gouvernement a pris des dispositions
à cet effet. Toutefois, nous désirons ajouter qu'il faudrait
modifier le deuxième paragraphe de l'article 93, afin de prévoir
la sécurité d'emploi pour les contremaîtres,
arpenteurs-géomètres et architectes. Ces travailleurs ne sont pas
des salariés au sens du code du travail, mais ils sont tous assujettis
à un contrat collectif de travail. Aussi, le territoire de la Commission
de transport de la communauté urbaine, qui n'est pas actuellement
desservi par la Commission de transport de Montréal, est desservi par la
Compagnie Métropolitan provincial exclusivement.
Le service de transport en commun fourni par la Compagnie
Métropolitan provincial dans ce territoire nécessite environ 125
chauffeurs et 70 autobus. Ces autobus sont entretenus par les employés
de garage des Entreprises Bonaventure, et nécessitent environ 20
employés. Il faudrait modifier l'article 293 en ajoutant un paragraphe
afin de prévoir la sécurité d'emploi pour les 145
travailleurs mentionnés.
Aussi, il faudrait modifier l'article 354 de façon à
assurer la sécurité d'emploi aux employés visés pas
l'article 112, c'est-à-dire celui qui traite de la compétence de
la communauté, soient les divers services, tels qu'estimation,
santé, etc., afin que les dispositions des articles 36 et 37 du code du
travail s'appliquent également.
Aussi, il faudrait modifier l'article 354 en ajoutant un paragraphe de
façon à assurer la sécurité d'emploi aux
employés visés aussi par l'article 114, afin que les dispositions
des articles 36 et 37 du code du travail s'appliquent à de tels
transferts.
Un point qui nous intéresse d'une façon
particulière, c'est le maintien des caisses de retraite. Nous voulons
également, en conformité avec l'article 357, que le
privilège du transfert accordé par cet article soit aussi
donné aux employés des compagnies acquises ou expropriées
par la commission urbaine de transport. En effet, il serait injuste que les
employés affectés par un tel transfert opéré sous
l'autorité d'une loi soient lésés plus que tous les autres
employés soumis à l'autorité de la même loi. Nous
sommes convaincus que le législateur n'a certainement pas voulu une
telle discrimination et qu'il sera possible de corriger cet oubli involontaire.
Cette disposition nécessaire de la loi devrait, d'après nous,
s'étendre également aux compagnies soeurs des entreprises
concernées.
Il y a un cas particulier, très particulier, c'est le cas de
l'Association de bienfaisance et de retraite des policiers de Montréal.
Les policiers de Montréal, tous membres de cette association, ne se
sentent pas suffisamment protégés. Là encore des droits
ont été acquis et cela depuis 1892. Le bill 75 n'a pas pour effet
immédiat d'abolir l'association.
Cependant, en vertu des articles 99 g et 233, les policiers de
Montréal lorsqu'ils s'intégreront à la communauté
pourront en vertu de l'article 357, transférer leurs contributions. Dans
quelque temps les 3,800 policiers seront transférés à la
communauté et la loi de l'association deviendra ainsi inopérante.
Qu'adviendra-t-il du sort des 900 policiers pensionnés et quelle sera la
situation financière de la caisse?
Contrairement aux autres caisses de retraite qui sont toutes
administrées par l'employeur, notre association est la seule qui soit
administrée par les employés et ce en vertu d'une loi à
cet effet, loi qui a été amendée maintes fois depuis 1892
et ce, sans opposition au Parlement; et cette caisse, la ville s'est
engagée à y contribuer, par acte notarié, en 1935.
Le bill 75 couvre les conventions collectives, les accréditations
du code du travail également, mais il faudrait prévoir que la
présente loi n'a pas pour effet d'empêcher l'association de
bienfaisance et de retraite des policiers de Montréal d'administrer et
de gérer la caisse de retraite des policiers de Montréal qui
s'intégreront à la communauté; et de lui permettre
d'intégrer les policiers transférés des autres
municipalités afin d'assurer à ceux-ci une protection plus
adéquate et conforme à celle dont jouissent présentement
et jouiront encore les policiers intégrés de Montréal.
M. le Président, à ce stade, je crois que nous avons
couvert un certain secteur des employés dont j'ai
énuméré les différents syndicats au début.
Comme il y a deux porte-parole de désignés, je laisse maintenant
au soin du président de la Fraternité, M. Marcil, de parler pour
les policiers, les pompiers et le syndicat de la Commission électrique
de Montréal.
Nous avons entendu, depuis ce matin, depuis deux jours, de nombreuses
interventions en ce qui concerne les policiers, et bien maintenant, je crois
que nous allons être en mesure de pouvoir entendre le porte-parole des
policiers, M. Marcil.
M. LE PRESIDENT: M. Marcil.
M. MARCIL: M. le Président, les membres du comité, je
ferai peut-être une première remarque. M. Viau a fait état
hier, du 7 octobre, et nous étions considérés comme des
infidèles et moins de 24 heures après, nous sommes rendus des
fidèles. Cela c'est pour les besoins de sa cause.
A titre de président de la Fraternité et aussi en ma
qualité de président de la Fédération, je
représente tous les policiers sur le territoire de
Montréal...
M. SAULNIER: De l'île de Montréal.
M.MARCIL: ... de l'ile de Montréal à l'exception de quatre
villes qui n'ont pas de corps de police. Nous nous sommes réunis
à deux ou trois reprises, nous avons étudié le bill 75 et,
unanimement, nous en sommes venus à la conclusion qu'il était
important que l'intégration totale des corps de police se fasse le plus
vite possible.
D'ailleurs, ces discussions ont fait l'objet, lors de nos
congrès, lors de nos conventions, de nombreuses résolutions et
depuis nombre d'années, nous réclamions cette intégration.
Nous aimerions cependant attirer l'attention du comi- té sur quelques
points qui, nous croyons, devraient être considérés
sérieusement par le comité. Nous sommes d'accord avec le principe
de l'article 221. Nous trouvons normal qu'un organisme quelconque puisse
annuler ce qui serait manifestement une convention consentie dans le but de
faire supporter des charges anormales à la communauté. Cependant,
nous avons deux recommandations à faire à ce sujet.
En premier lieu, le pouvoir devrait cesser d'exister dès que
l'intégration des forces sera complétée; et, par le fait
même, les négociations seront menées avec la
communauté elle-même.
En second lieu, il nous semble qu'un droit de recours doit être
assuré aux parties visées par cet article, et nous vous
suggérons qu'un droit d'appel au tribunal du travail soit assuré
dans le cas d'une décision rendue en vertu de cet article par le conseil
de sécurité publique.
Je m'explique, M. le Président. En vertu des articles 196 et 197,
le conseil de sécurité publique est une forme de commission
permanente de la communauté urbaine. Or, il est évident, à
la lecture de l'article 221, que la demande d'annuler une convention collective
doit être faite par la communauté elle-même. La
décision du conseil de sécurité semble finale et sans
appel. Rien n'indique qu'il doit entendre les parties. C'est une
procédure qui nous semble assez draconienne. C'est le conseil de
sécurité qui décide manifestement de charges
additionnelles. On se demande même si le tribunal du travail, dans un tel
cas, si notre demande était accordée, ne devrait pas statuer au
lieu et place des parties comme un tribunal d'arbitrage le ferait.
Nous demandons le retrait de l'article 223, pour la raison suivante.
Cette disposition du bill 75 permet à la communauté de
constituer, sur l'île de Montréal, un 29e ou un 30e corps de
police. Nous sommes fermement d'avis que, loin de faciliter la coordination et
l'intégration des forces de police, ce système, qui n'est pas
fonctionnel, aurait pour résultat le dédoublement des fonctions
et des forces. Ce serait un risque inévitable qui aurait pour effet de
causer un profond malaise parmi les policiers de Montréal et de la
région métropolitaine. D'ailleurs, les policiers de
Montréal et de la région métropolitaine sont prêts
à l'intégration totale des forces de police dans le plus bref
délai possible.
On a parlé de fonctions policières et d'efficacité
policière. On n'a pas parlé de l'incidence du crime
organisé, qui déborde les possibilités d'une
véritable action policière avec les présentes structures.
La commission Prévost en a parlé avec une éloquence qui
n'a sûrement pas échappé aux membres de cette
assemblée ni aux citoyens de l'île de Montréal. Il faut
être policier de carrière pour pouvoir affirmer avec assurance que
l'intégration des services de police est nécessaire à une
action policière efficace dans notre milieu.
Je me réfère à l'article 233, et c'est pour-
quoi, M. le Président, nous trouvons que les délais
prévus à l'article 233 sont trop longs pour une véritable
efficacité dans la protection des citoyens et aussi pour
réglementer l'intégration totale et non partielle de toutes les
forces de police sur le territoire de la communauté.
Nous vous soumettons également que la loi doit prévoir la
protection de l'emploi pour les policiers affectés par ce changement de
structures, c'est-à-dire la mise en application du règlement qui
sera adopté suivant l'article 233. Nous avons vu les amendements
suggérés par le gouvernement et nous en sommes satisfaits.
M. le Président, j'ai parlé en ma qualité de
président de la fédération et aussi comme président
de la Fraternité. Tel que vous l'a mentionné M. Lasnier, je
représentais aussi deux autres groupes. Et je vous parlerai des
employés de la Commission électrique de Montréal. Nous
aimerions qu'un amendement soit apporté à l'article 354b) pour
que la garantie d'emploi et le maintien des conditions de travail aux
salariés de cette commission soient maintenus et établis de la
même façon que tous les employés affectés par le
transfert à la communauté urbaine.
Au nom du comité intermunicipal des associations de pompiers de
l'île de Montréal, j'aimerais vous faire un court
exposé.
Les pompiers permanents de l'île de Montréal réunis
dans 14 associations professionnelles sont unanimes à faire les
recommandations suivantes en face du bill 75: Ici, M. le Président, j'ai
des télégrammes certifiant ce que j'avance pour les villes de
l'île de Montréal et aussi les télégrammes de
l'association même des policiers de Montréal.
Premièrement, ce que les pompiers désirent je
m'excuse si j'ai mentionné le mot "policier" c'est
l'intégration complète et totale avant le 1er janvier 1971 de
tous les services d'incendie de l'île.
Deuxièmement, l'application de l'article 214 du bill d'ici le 1er
janvier 1971.
Troisièmement, la sécurité d'emploi et le maintien
des avantages actuels.
Quatrièmement, la négociation des modalités
d'intégration pouvant affecter les employés avant qu'elle ne se
fasse.
Cinquièmement, que les mêmes pouvoirs soient donnés
au conseil de sécurité publique aussi bien en matière
d'incendie qu'en matière de protection policière, sauf ceux
prévus à l'article 233 du bill.
Sixièmement, la modification de la composition du conseil de
sécurité publique de la façon suivante: II devrait
comprendre deux personnes versées en matière de protection-
incendie. Ces personnes agiraient seules avec le président pour les
questions de protection-incendie et agiraient avec tous les membres du conseil
sur les questions qui concernent à la fois les services d'incendie et de
police.
Cette recommandation n'est pas inspirée par un faux orgueil
professionnel, mais par le souci de confier à des personnes vraiment
compétentes les graves responsabilités de prendre les
décisions qui concernent un domaine aussi important que la
prévention et la lutte aux incendies.
Ce bill veut, a-t-on dit, établir dans l'île de
Montréal un peu de justice pour tous les citoyens. Nous croyons qu'en
matière de protection-incendie il n'existe qu'un seul moyen de
réaliser cet objectif, et c'est la création immédiate d'un
service d'incendie unique à travers tout le territoire. Pourquoi se
contenter une fois de plus des demi-mesures que sont la coordination de
services ou les intégrations partielles? Et pourquoi attendre encore une
fois de plus, quand l'intégration totale peut se faire
immédiatement sans difficulté et sans coût additionnel ou
presque et apporter aux citoyens une protection efficace dans tous les coins de
l'île?
Tous les citoyens de l'île ont droit au même degré et
à la même qualité de protection-incendie, et cette
protection de qualité ne peut être assurée que par des
pompiers professionnels. En effet, un territoire dont la valeur
immobilière s'élève à près de $10 milliards
ne peut tolérer d'être protégé contre un incendie
par des amateurs.
Toutes les autorités compétentes en la matière
insistent pour dire que la protection-incendie doit être assurée
par des pompiers professionnels qui sont des techniciens en la matière
et qui poursuivent un entraînement permanent et spécialisé.
Malgré leur dévouement et leur bonne volonté, les pompiers
volontaires et les autres organisations du genre ne peuvent assurer aux
contribuables une protection adéquate. Pourtant, le bill 75 pourrait
avoir pour effet de confier la protection-incendie de 15 municipalités
à des pompiers volontaires et à la protection civile. Nous
déplorons le peu d'importance que certains administrateurs municipaux
accordent à la protection-incendie dans le Québec. Cette
insouciance explique sans doute que nos pertes par l'incendie sont parmi les
plus élevées au Canada. Ainsi, la moyenne annuelle per capita des
pertes causées par les incendies durant la période de 1958/1967
fut de $7.06 en Ontario, $7.55 au Canada et $8.63 au Québec.
On invoquera probablement encore ici, la question du coût d'un
service unique d'incendie pour l'île de Montréal. Or, nous sommes
d'avis que l'intégration des services d'incendie de l'île, peut se
faire immédiatement, sans augmentation du coût pour l'ensemble des
contribuables du territoire ou presque. De fait, nous sommes
convaincus que les services d'incendie sont actuellement les services
les plus faciles et les moins coûteux à intégrer pour les
raisons suivantes:
Premièrement, le découpage irrationnel des
frontières municipales a pour effet de diminuer l'efficacité de
la protection-incendies et d'en augmenter le coût pour les villes qui
désirent fournir à leurs contribuables une protection
adéquate.
Deuxièmement, les 29 municipalités de la communauté
urbaine de Montréal possèdent un total de 209 appareils à
incendie et le nombre est tout à fait suffisant pour répondre
adéquatement aux besoins de tous les territoires si les services sont
intégrés.
Ajoutons en passant, que certaines villes possèdent un
équipement et du matériel qui, dans certains cas, n'est pas
utilisé assez souvent pour justifier l'immobilisation que cet
équipement a nécessité.
L'établissement d'un service public à la grandeur de
l'île permettra une utilisation vraiment maximale de tout cet
équipement ce qui est loin d'être le cas actuellement. Ces 209
appareils sont stationnés dans 73 postes répartis dans tous les
coins du territoire. Il y a dans tout le territoire 3,050 pompiers
professionnels pour protéger une population d'un peu plus de 2 millions,
soit un pompier par environ 625 citoyens.
Selon les normes reconnues par les experts, nous avons là tout le
potentiel voulu pour assurer à toute l'île une
sécurité maximale pour tout genre de sinistre. La Ville de Laval
ne compte qu'un pompier par 2,500 habitants et le Québec
métropolitain un pompier par 800 habitants. On constate donc que les
effectifs n'auraient probablement pas besoin d'être augmentés.
En effet, l'unification des services permettra encore là,
l'utilisation beaucoup plus rationnelle des effectifs actuellement disponibles.
Un centre d'entraînement des plus modernes, existe à
Montréal. Et ce centre pourra, très facilement,
bénéficier à tous les teritoires en permettant un
entraînement uniforme et de qualité pour tous ces hommes qui
seront appelés à travailler ensemble.
Tous ces facteurs font que l'intégration assurera une meilleure
prévention, une meilleure lutte contre les sinistres et de meilleures
enquêtes post-incendie permettant ainsi de diminuer sensiblement les
pertes et assurant à tous les citoyens de l'île, une protection
maximum et une certitude de pouvoir facilement faire face à n'importe
quel sinistre, en n'importe quel coin du territoire, ce qui est loin
d'être le cas actuellement.
Encore une fois, pourquoi se contenter une fois de plus, des
demi-mesures que sont la coordination des services ou les intégrations
partielles? Et pourquoi attendre encore une fois de plus, quand
l'intégration totale peut se faire immédiatement, sans
difficulté et sans coût additionnel ou presque pour l'ensemble des
citoyens, et apporter à ces mêmes citoyens une protection efficace
sur tous les points de l'île, une protection que plusieurs n'ont pas
actuellement?
Messieurs les membres de la commission, vous trouverez dans la
documentation que l'on vous a remise, les amendements précis qui
devraient être apportés au bill pour concrétiser les
suggestions que nous avons soumises dans le but d'assurer le mieux-être
dans la collectivité montréalaise.
Je vous remercie, M. le Président, et les membres de la
commission, de m'avoir écouté, en mon nom personnel et au nom des
parties que je représente.
M. Drapeau.
M. DRAPEAU: M. le Président, l'on conviendra que je n'ai pas
abusé du droit de parole.
Je veux dire, tout de suite, que je n'ai pas, non plus, l'intention
d'abuser de cette occasion qui m'est fournie de parler ce soir, au terme d'une
session longue et épuisante qui aura duré deux jours, si elle
doit se terminer ce soir.
Je n'ai pas parlé parce que, on en conviendra, la cause
était bien défendue, avec compétence, connaissance
approfondie, par un porte-parole de la ville de Montréal, comme, j'en
suis sûr, les maires et les municipalités qui formeront la
communauté urbaine de Montréal, souhaiteraient en avoir eu et
aussi ont hâte d'en avoir comme porte-parole,
Je n'ai pas abusé et je n'ai même pas utilisé mon
droit de parole, parce que je n'ai rien à ajouter, ni quant au fond, ni
quant à la forme. Le président exécutif de la ville de
Montréal a donné une autre démonstration de sa
sincérité et de sa connaissance approfondie, non seulement des
problèmes de la ville de Montréal, mais de toute la région
de Montréal. Même si comme il l'a dit lui-même
après avoir dit oui, 28 "non" pouvaient se faire entendre, cela n'aurait
pas changé grand-chose s'il y avait eu deux "oui", alors que 28 "non" se
seraient fait entendre.
J'ai préféré attendre au terme de cette
étude pour tenter de dégager quelques conclusions. Pour ma part,
cela fait 15 ans que je m'occupe activement de la chose municipale de
Montréal. Je m'y intéressais avant, mais ça fait 15 ans
que je m'en occupe activement. La première conclusion que je pourrais
tirer, ce serait peut-être j'ajoute le peut-être, car, dans
les notes que j'avais prises, il n'y avait pas de peut-être, parce que,
jusqu'à la réunion de ce soir, il ne m'apparaissait pas y avoir
besoin de dire, peut-être qu'il y aurait un progrès de
marqué, si l'on compare les débats qui ont eu lieu, depuis deux
jours, aux débats acrimonieux et d'encore plus longue durée
auxquels les rencontres donnaient lieu dans le passé.
Je crois que le temps a permis aux parties
intermunicipales de Montréal de se rapprocher et aux partis qui
forment l'Assemblée nationale de reconnaître plus ouvertement,
plus activement le rôle de la métropole du Canada, l'importance
que cette métropole et la région de Montréal continuent de
demeurer dans le Québec et l'importance et l'urgence d'apporter à
cette agglomération montréalaise au sens le plus large du
mot des moyens de vivre en commun dans les conditions économiques
les meilleures et dans les conditions sociales les plus rassurantes.
Je crois que le mot "peut-être" va continuer de s'atténuer
jusqu'à disparaître. Comme je le disais, lundi matin, à la
réunion des maires de l'île, j'espère que nous ne nous
serons pas approchés si près de la solution pour la manquer.
Il est incontestable on m'a cité et c'est vrai, je l'ai
dit que le bill n'est pas parfait, mais montrez-moi un projet de loi
parfait, montrez-moi une loi parfaite. Ce que je dis, ici, ça ne sera
pas nouveau pour ceux qui m'ont entendu le dire lundi matin, mais les
législateurs n'y étaient pas; il n'y en avait que trois ou
quatre.
Fort heureusement, une loi ou un projet de loi, s'il n'est pas toujours
aussi bon qu'un gouvernement le dit, il n'est fort heureusement jamais aussi
mauvais que l'opposition le prétend, de sorte que l'orsqu'une opposition
est rendue au pouvoir, elle ne s'empresse pas d'abroger toutes les lois que le
gouvernement antérieur avait passées même si elle a
voté contre et c'est normal. Il n'y a pas à se surprendre
de cela.
Les législateurs sont des êtres humains à tous les
niveaux. Il faut qu'à un moment donné une décision soit
prise avec tout ce que les législateurs ont sous les yeux et en tenant
compte du temps qu'ils ont à consacrer à l'étude d'une
question, mais s'il fallait qu'au point de vue municipal, nous ne nous fassions
pas réciproquement à l'intérieur du comité
exécutif et du conseil municipal des marques de confiance dans
l'intelligence, dans l'honnêteté et dans la conscience
professionnelle des membres du conseil et des membres du comité
exécutif, s'il fallait que chaque membre du comité
exécutif étudie à fond et soit lui-même convaincu
qu'il a trouvé la réponse à toutes les questions qu'il est
en droit de se poser, nous n'aurions pas encore voté une seule mesure
à Montréal, et c'est la même chose ici et c'est la
même chose à Ottawa.
Je crois que, quand vient le temps de donner un vote, il faut quand
même penser qu'il y a au service de la ville de Montréal des
fonctionnaires compétents, consciencieux, qui nous renseignent et
auxquels il faut bien un jour accorder suffisamment de crédit pour
prendre une décision basée peut-être en très grande
partie sur les conseils qu'ils nous donnent.
Je pense que c'est aussi une mesure qui s'applique au niveau provincial
et au parlement fédéral. Nous ne vivons pas à une
époque où il est possible pour un député ou pour
chaque ministre d'étudier par lui-même toutes les lois et de
trouver à chaque question qu'il se pose une réponse qui lui donne
la parfaite assurance qu'il n'est pas sur le point de commettre une erreur.
C'est impossible, cela. Dans toutes les lois qu'on vote, il y a une part
d'inconnu. Dans tous les règlements, il y a une part d'inconnu
pas seulement dans toutes les lois et dans tous les règlements, dans
chacune des décisions que chaque être humain prend pour
lui-même ou pour les membres de sa famille, il y a une part d'inconnu. On
agit pour le mieux. Il y a une expression bien connue: pour le meilleur comme
pour le pire. Or quelle est la situation actuellement? Jamais nous n'avons
été, après quinze ans, aussi près d'une solution,
mon collègue et moi, quand ça fait quinze ans à notre
connaissance personnelle que nous étudions des rapports de commissions
d'étude qui ont pris du temps, qui ont pris des années parfois
à trouver des solutions.
Il y a près de quinze ans et jamais nous n'avons
été aussi près d'une mesure dont on n'a pas réussi
à dire qu'elle est mauvaise. C'est déjà beaucoup. Il y a
au moins unanimité sur ce point-là. Elle n'est pas mauvaise. Ce
projet de loi-là n'est pas mauvais, personne ne l'a dit. On a
posé des questions; les chiffres ne correspondent pas; on craint telle
chose, mais il n'y a personne qui a dit que c'était mauvais. C'est
déjà quelque chose; les autres rapports, il y en a qui les
trouvaient mauvais.
Lorsque j'ai pris connaissance pour la première fois de ce projet
de loi-là, eh bien, j'ai eu la réaction que mes collègues
des autres villes ont eue. C'est évident qu'on essaie de voir... ce qui
nous frappe surtout, c'est ce qu'on changerait. Cela, c'est évident.
Cela, c'est humain. On lit un texte, on lit quelque chose; bien moi, je le
dirais autrement; ah! ils n'ont pas pensé à cela. Qu'est-ce que
cela cache?
C'est la réaction normale. Puis après cela je me suis dit:
Bon, voici un texte qui est une solution. Je pense qu'on doit regarder cela non
plus en pensant à toutes les suggestions qu'on pourrait faire pour
rendre la loi parfaite, parce qu'à ce moment-là on ne l'aura pas,
la loi. On ne l'aura pas.
Alors on s'est mis à l'examiner et moi, pour ma part, je me suis
mis à regarder tout ce que cette loi-là avait de bon, et
peut-être le danger ou les dangers qu'elle pouvait comporter.
Et en résumé, je me suis dit: Si cette loi-là
était adoptée étant donné qu'il y a dans
cette loi-là quelque chose qu'on ne trouvait pas avant, l'intention
clairement exprimée du gouvernement de participer financièrement
à l'établissement de la communauté urbaine c'est
quelque chose qui m'a rassuré personnellement. Le gouvernement, les
conseillers du ministère ont fait part, par ce projet de loi, à
tous les
membres de l'Assemblée nationale, qu'ils étaient
parfaitement conscients que ça pourrait coûter quelque chose.
Puis, d'après les études faites par des gens qui sont des
employés de la province, ils ont établi que cette subvention
pourrait pallier les inconvénients d'ordre financier. Je redis ce que
j'ai dit, lundi matin, aux autres maires: La conquête de l'espace avait
besoin de théoriciens, de mathématiciens de tous ordres, mais
c'est par des praticiens qu'on va conquérir l'espace, ce n'est pas par
les théoriciens. Jules Verne avait conquis l'espace avant les Etats-Unis
mais jamais personne n'avait mis le pied sur la lune, avant les praticiens; les
mathématiciens du temps de Kennedy et deux de l'Union Soviétique
n'y sont pas allés, ce sont des praticiens qui y sont allés. Il a
fallu qu'à un moment une décision soit prise d'envoyer des choses
et ensuite d'envoyer des êtres humains.
Je vous le dis, moi, cette loi-là, tout imparfaite qu'elle soit,
n'est pas mauvaise, vu que la seule plaie qui puisse s'y révéler,
est une plaie d'argent, dont on dit: "Plaie d'argent n'est pas mortelle! " et
qu'il y a une disposition qui parle d'un montant. Pourquoi ne pas voter la loi
le plus tôt possible, la mettre en application le plus vite possible et
à ce moment-là, je pense que, pour l'application, il faudra bien
que les gens tombent d'accord sur les chiffres. Vous croyez que si on attend le
mois de février, on aura réconcilié les parties pour
conclure sur les mêmes chiffres, c'est impossible! Tant qu'on discutera
en théorie, il y aura des divergences d'opinions mais, à partir
du moment où on la mettra en application, à ce moment-là
les vrais chiffres vont sortir. Il y a des choses auxquelles probablement
personne ici n'a pensé et puis, tout à coup, ça se
présentera dans l'application. Eh bien, il faudra bien trouver une
solution. Et il y a des bienfaits auxquels nous n'avons pas pensé, et le
ministère non plus, qui paraîtront aussi, qui corrigeront
peut-être des inconvénients qu'on a exposés. Alors, nous
aurons résolu un problème, nous aurons mis en marche un
mécanisme qu'il est urgent de mettre en marche. Je ne crois pas qu'en
février il y aura unanimité et, s'il y a un seul
législateur ici qui croit sincèrement qu'en février il
pourra voter la loi en se basant sur l'unanimité des 28 ou 29 villes, je
voudrais bien que ce législateur-là s'identifie
immédiatement. Bon, alors l'unanimité on ne l'obtiendra pas au
mois de février nous en aurons l'expérience
ça fait quinze ans qu'on essaie de la faire, ça fait quinze ans
qu'on pense qu'avec un mois de plus on va y arriver. II faut être
réaliste! Moi, je passe pour être un rêveur! Moi, je passe
pour être un rêveur! Je pense qu'il n'y a pas de rêveur plus
pratique que le maire de Montréal. J'ai peut-être aidé
à placer très haut des objectifs, des idéals ou des
idéaux des puristes disent qu'on peut employer l'un ou l'autre,
je préfère dire les deux, pour ne pas ouvrir de débat
mais si on les a placés haut, les objectifs, c'était
peut-être parfois sur la pointe des pieds, mais je restais les deux pieds
à terre. Or, je n'ai pas vu encore une main se lever de la part d'aucun
législateur pour m'assurer qu'au mois de février il y aura
unanimité de tous les maires! Cela n'est pas possible! Donc, en quoi
cette loi-là ne pourrait-elle pas être adoptée avec des
amendements que l'on se propose d'apporter? Il y a eu à la suite des
échanges de vues et par les études que le ministère a
continué de faire des suggestions d'ordre bénéfique pour
la loi. Ensuite passons à l'application le plus vite possible. Au lieu
de recommencer en février, on pourrait peut-être continuer, mais
après avoir commencé à la mettre en application et
là, si c'est nécessaire de revenir, on reviendra, mais il y aura
un pas de fait. Au lieu de commencer, on fera le deuxième pas.
Si, vraiment, d'ici février, d'ici mars je n'ai pas
l'impression que la session va se terminer en février alors si en
application on trouve et on va en trouver, il n'y a pas de si des
points sur lesquels la loi doit être améliorée.
Si c'est urgent, on reviendra au cours de la prochaine session, mais
tant qu'elle ne sera pas appliquée on continuera à jongler. Et si
nous avions pratiqué cette philosophie administrative de jongler, je
pense bien qu'on n'aurait pas à Montréal toutes les
réalisations que nous avons à notre crédit.
Je veux signaler simplement un cas par exemple. Je suis assez
"chatouilleux" comme président du conseil municipal, membre et
président du conseil municipal de Montréal parce que le maire
préside les assemblées du conseil, je suis assez "chatouilleux"
sur les prérogatives du conseil. Et comme membre exofficio du
comité exécutif, je suis assez "chatouilleux" sur les
prérogatives des membres du comité exécutif et je n'aime
pas qu'une loi nous force à agir comme tampon.
Alors j'avais aussi constaté qu'à l'article 211 on dit :
le comité exécutif doit honologuer sans délai les
recommandations visées à l'article 210; cette homologation entre
en vigueur sans autres formalités, ça m'a paru aller un peu loin.
Là j'ai remonté, je lisais l'article 210, j'ai vu qu'il
s'agissait pour le conseil de sécurité publique, dans les 30
jours de la nomination de son président, de recommander au comité
exécutif les mesures, méthodes et procédés
provisoires susceptibles d'assurer une coordination efficace et
immédiate des services de police des municipalités. Moi, je pense
que je suis comme bien d'autres, je me dis: s'il n'y a que le provisoire qui
dure, donc cela va rester. Mais j'ai continué à regarder la loi
et j'ai trouvé que ce n'était pas ça. Pour une fois le
provisoire ne durera pas, ni le conseil ni le comité exécutif
n'agiront comme tampon. Parce qu'à l'article 212 il est dit:
l'homologation que le comité exécutif doit passer donne aux
recommandations l'effet d'un règlement de la communauté
dûment adopté et
les soumet à l'application des articles 61, 64 et 65.
Puis l'article 65 dit: les règlements sont exécutoires et
restent en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient modifiés,
abrogés, désavoués ou cassés par une
autorité compétente, ou jusqu'à l'expiration du temps pour
lequel ils sont adoptés. J'ai dit, tiens, l'exécutif et le
conseil reprennent leur droit si les mesures provisoires que le comité
exécutif a dû adopter, le conseil n'en veut pas ou le
comité exécutif; comme ça devient un règlement
exécutoire et qui reste en vigueur jusqu'à ce qu'il soit
modifié, le conseil pourrait le modifier et l'exécutif aussi.
Cela m'a donné satisfaction. Je sais bien que si on regarde chacun de
ces articles-là et qu'on n'a pas le temps toujours de remonter de l'un
à l'autre, on peut se poser des questions. Je m'en suis posé. IL
y en a auxquelles j'ai trouvé des solutions comme dans ce cas-là,
et d'autres auxquelles je n'en ai pas trouvées.
Mais je dis: Allons-y donc, ce n'est pas la première fois qu'un
règlement, une loi aura été amendée, s'il faut
l'amender. Quand je pense aux lois que les législateurs ont
déjà adoptées...
M. LESAGE: M. le Maire, vous permettez, je m'excuse, mais permettez-moi
d'exciper de votre opinion.
M. DRAPEAU: Ah! C'est votre droit!
M. LESAGE: J'attire votre attention sur l'article 213.
M. DRAPEAU: Article 213.
M. LESAGE: Qui empêche l'application des articles 61, 64 et
65.
M. DRAPEAU: Bien non, "ces recommandations ainsi que les modifications
qui peuvent leur être apportées..."
M. LESAGE: "... en suivant la même procédure",
c'est-à-dire la procédure des articles 210, 11 et 12.
M. DRAPEAU: Oui, "demeurent en vigueur jusqu'à l'adoption..."
M. LESAGE: Oui.
M. DRAPEAU: "... par la communauté d'un règlement relatif
à la coordination."
M. LESAGE: Oui, mais dans l'article 208. M. DRAPEAU: Oui.
M. LESAGE: Ce qui est le règlement définitif.
M. DRAPEAU: "Le conseil de la sécurité publique doit
étudier les besoins et les problèmes policiers de la
communauté ainsi que les mesures de coordination nécessaires
entre les services de police des municipalités, y compris les aspects
financiers, et recommander à la communauté..." Alors à ce
moment-là, le conseil de sécurité n'impose pas, il
recommande à la communauté des mesures susceptibles d'assurer la
qualité et l'efficacité...
M. LESAGE: C'est ça;
M. DRAPEAU: ... services policiers, en vue de fournir aux citoyens de
tout le territoire de la communauté la meilleure protection possible et
faire au comité exécutif des recommandations sur ces
matières.
M. LESAGE: Mais tant que le règlement définitif...
M. DRAPEAU: De la communauté. M. LESAGE: ... n'est pas en
vigueur... M. DRAPEAU: D'accord.
M. LESAGE: ... il est clair que le règlement provisoire demeure
en vigueur.
M. DRAPEAU : Oui, mais la communauté a le droit de le
modifier.
M. LESAGE: Excusez-moi, pas le règlement provisoire, elle a le
droit de recommander l'adoption du règlement définitif.
M. DRAPEAU: C'est ça, alors le règlement définitif
remplace le règlement provisoire.
M. LESAGE: C'est clair.
M. DRAPEAU: Bon, alors je suis confirmé en appel!
M.LEFEBVRE: Si vous me permettez une question.
M. LESAGE: Excusez-moi, c'est parce que vous êtes allé trop
loin dans votre interprétation.
M. DRAPEAU: Dans la procédure, si on veut, mais le
résultat reste le même, dès que la communauté adopte
le règlement définitif.
M. LESAGE: Cela dépendra du temps que la communauté mettra
pour adopter le règlement définitif. Vous avez laissé
entendre, M. le maire je dis ça, c'est un argument d'avocat
que la communauté pourrait, en vertu de l'article 65, modifier ou
abroger le règlement provisoire. Je voulais attirer votre attention sur
le fait qu'elle ne pouvait pas le faire, que la seule façon pour
la communauté d'intervenir était de recommander l'adoption
du règlement définitif.
M. DRAPEAU: C'est évident. Mais, là, c'est le conseil de
la communauté, sur rapport du comité exécutif qui
présentera...
M. LESAGE: Nous nous sommes très bien compris.
M. DRAPEAU: Alors, le comité exécutif...
M. LESAGE: C'est parce que vous aviez charrié un peu.
M. LEFEBVRE: Vous étiez enthousiaste.
M. DRAPEAU: Le comité exécutif et le conseil gardent leurs
droits quant au règlement définitif, l'autre n'étant
qu'une mesure provisoire.
M. LEFEBVRE: M. le maire, me permettez-vous une question?
M. DRAPEAU: Oui.
M. LEFEBVRE: Moi je ne suis pas avocat, mais je suis toutes ces
discussions savantes et je me pose, en tant que citoyen, la question suivante:
Est-ce que ça ne serait pas plus simple de dire que le conseil de
sécurité fait une recommandation au conseil de communauté
qui en dispose, plutôt que de dire que le conseil de la communauté
doit homologuer la recommandation, mais, qu'en vertu d'un autre article, il
peut la renverser. Pourquoi?
M. DRAPEAU: Ça, encore une fois, c'est du théorisme.
M. LEFEBVRE: Non, ce n'est pas du théorisme.
M. DRAPEAU: Pour un membre de la législature...
M. LEFEBVRE: M. le maire, c'est du gros bon sens.
M. DRAPEAU: ... qui n'est pas un avocat, il est assez expert en
juridisme. Je pense que le député d'Ahuntsic pratique un
juridisme qui lui ferait honneur s'il était reçu membre du
Barreau.
M. LEFEBVRE: Je vous remercie, M. le maire, mais tout de même la
flatterie...
M. DRAPEAU: Généralement, ceux qui prennent la
précaution de dire qu'ils ne sont pas avocats, sont ordinairement ceux
qui le pratiquent le mieux.
M.LEFEBVRE: Mais la flatterie, M. le Maire, n'a aucune efficacité
sur moi. Vous demanderez ça à mes collègues. Mais, vous
n'avez pas répondu à ma question. Pourquoi ce détour?
M. DRAPEAU: C'est une mesure provisoire. Si le législateur veut
faire autrement, je n'ai pas d'objection. Je dis que, quant à nous,
comme administrateurs municipaux, cette mesure-là ne nous effraie pas,
parce que la communauté urbaine garde son droit d'adopter un
règlement définitif. C'est tout. Cela ne prive pas la
communauté urbaine d'adopter un règlement définitif.
M.LEFEBVRE: M. le Maire, je n'ai que pour 30 secondes de remarques
à faire. Nous, ça nous aurait fait plaisir, si le maire de
Montréal avait signalé cette faiblesse du bill et
recommandé qu'il fût modifié.
M. DRAPEAU: J'ai dit que, si je commence une liste de suggestions et de
modifications pour rendre le bill conforme à toutes mes
préférences, nous allons siéger encore longtemps. J'ai
pris la peine de le dire. J'ai mis de côté toutes mes
préférences, celle-là incluse; je n'en fais pas. Et je
suis bien à l'aise pour faire un appel à mes collègues de
l'île de Montréal et leur dire: Faites donc ce que je fais! Si je
suis capable de le faire, vous êtes capables de le faire aussi et
ensuite, quand la communauté sera formée, nous formerons une
association. Nous avons toujours manifesté l'intérêt que
nous portons au bien-être d'un bien plus grand territoire, d'une bien
plus large population que le territoire ou la population comprise à
l'intérieur des limites de la ville et, pour une fois, il nous sera
alors donné de travailler ensemble. Cela fait quinze ans que j'attends
ce moment-là, et mon collègue aussi. Nous arrivons toujours ici
comme si nous étions opposés et, au fond, les subdivisions
territoriales ne changent rien à la population, qui continue
d'être une population homogène. Nous représentons, en vertu
de la loi, des morceaux de population et des morceaux de territoires. Mais ils
forment un tout au point de vue social, au point de vue économique. Nous
n'avons pas vraiment et nous induisons le public en erreur, en donnant cette
impression, que nous sommes opposés et que les intérêts
socio-économiques de nos populations s'opposent. Nous n'avons pas le
droit de donner cette impression-là. Je crois qu'au contraire, ce qui
est urgent, c'est de passer à l'action, d'appliquer une loi avec toutes
ses imperfections, même celle de l'article 211 et nous reviendrons au
mois de février ou au mois de mars.
Là, si la législation est adoptée, il ne sera plus
uniquement question de souhaiter se réunir autour d'une table, nous
serons obligés par la loi. C'est bien beau de dire:
Réunissons-nous
autour d'une table, mais cela fait combien d'années que nous nous
réunissons autour de cette table-là, M. le Président? Cela
fait combien de fois qu'il y a des commissions d'étude? La commission la
plus récente, celle qui a travaillé avec des praticiens, c'est la
commission Blier qui a fait un rapport dont s'inspire très largement la
loi qui est devant nous.
Alors commençons donc à appliquer quelque chose;
autrement, j'en ai la conviction, nous reviendrons d'année en
année et aux dépens de qui? Aux dépens de la population
qui attend une solution à ses problèmes. Nous n'avons pas le
choix, et si nous devons revenir en février, ne serait-ce pas plus
pratique que nous revenions avec des mesures de suggestions d'amendements
tirées de l'expérience plutôt que tirées encore de
la théorie? Nous pouvons jongler avec des idées encore pendant
des mois et cela ne vaudra jamais les suggestions d'ordre pratique que nous
pourrons apporter parce que la communauté urbaine aura été
adoptée.
A partir de ce moment-là, les suggestions que je pourrais faire,
eh bien, nous les ferons à la communauté et nous verrons comment
amender cette loi-là pour la rendre un peu plus près de la
perfection, non pas la rendre parfaite, nous ne serons pas capables. Mais une
chose est certaine, par exemple, s'il est vrai... d'abord, il est
sûrement vrai que l'adoption de cette loi-là supprimerait des
injustices, supprimerait des situations trop onéreuses pour certaines
catégories de citoyens. Je crois que nous sommes unanimes
là-dessus. Peut-être qu'à l'application cette loi-là
révélera d'autres formes de disparité trop
onéreuses.
Eh bien, l'intention que les législateurs ont, des deux
côtés de la table, des deux côtés de la Chambre, ce
n'est pas de remplacer des injustices par d'autres, c'est de corriger les
injustices qui sont maintenues depuis des années et qui s'aggravent au
détriment de la métropole du pays et de chacun de ses citoyens.
Et par métropole, je parle toujours de la région
métropole. Pourquoi ne pas nous rallier, comme nous le faisons, à
un texte? Et je ne crois pas que nous ayons démontré l'intention
de vouloir modifier des textes pour en arracher le plus possible aux autres
municipalités en faveur de la ville de Montréal.
Nous sommes conscients de ce qu'il y a dans la loi et, à partir
de ce moment-là, nous travaillerons à l'améliorer.
Il n'y a rien de plus dangereux que de faire du théorisme. Il n'y
a rien de plus dangereux, parce que d'abord, je l'ai dit tout à l'heure,
ce n'est pas par la théorie que nous conquérons, que nous faisons
du progrès; il faut consulter la théorie et ensuite
vérifier la théorie. Et cette loi-là nous permettrait de
vérifier les théories qui y sont contenues.
Et, je l'admets, il y aura des améliorations à apporter et
j'ai hâte que nous revenions tous ensemble d'une seule voix
suggérer les améliora- tions. Mais il restera que cette session
de l'Assemblée nationale aura apporté une solution.
Nous avons parlé de corps intermédiaires. Quant à
nous à Montréal, nous croyons avoir un mandat bien explicite de
la population. Il y a neuf ans, les électeurs contribuables de
Montréal se sont prononcés par voie de référendum
à 80 p.c. du vote pour exprimer qu'ils n'entendaient pas que des corps
intermédiaires participent à l'administration de Montréal,
mais voulaient que les élus portent le poids de leurs
responsabilités. C'est ce que nous faisons. Et cela, je pense que nous
n'avons pas le droit de mettre ce vote à 80 p.c. de côté.
Pendant vingt ans, il y a eu des corps intermédiaires qui ont
siégé à la ville de Montréal, ce furent les vingt
années les plus noires de l'histoire de Montréal. Et quand cela a
été établi, cela n'avait pas été
établi démocratiquement avec le consentement de la
population.
C'est vingt ans après son institution que la population a
été appelée à se prononcer pour savoir si elle
entendait que ses administrateurs n'aient pas de comptes à rendre aux
électeurs. Et à 80 p.c, les électeurs ont dit: Non, nous
voulons avoir des administrateurs élus qui auront à nous rendre
des comptes à nous, et à nous seulement. C'est dans cet esprit
que nous prenons nos responsabilités.
Le but de la loi, son effet, est évidemment de supprimer des
injustices, d'améliorer l'efficacité des services, d'en donner
plus à tout le monde pour l'argent qu'il donne. C'est tellement reconnu
unanimement que la multiplication, la subdivision des responsabilités,
dans un domaine comme celui de la police, par exemple, est préjudiciable
à l'ensemble de la population. C'est tellement établi, que la
réunion, le plus tôt possible, d'une unité d'action,
augmenterait l'efficacité et augmenter l'efficacité, c'est, de
facto, en donner plus pour l'argent des contribuables.
Donc, efficacité, réduction du coût par le fait
même. En donner plus à chacun, non seulement de Montréal,
mais permettre à l'excellence des services policiers de Montréal
d'ajouter encore à l'excellence, dont on a parlé, du service
policier qu'on ne pourra établir qu'après l'expérience,
mais qu'il ne pourra être qu'élevé, qu'on ne pourra
établir qu'après l'expérience, mais qui ne pourra
être qu'élevé, citoyens de la région.
Et on sait une chose, quand, dans la région de Montréal,
cela va mieux, cela va mieux ailleurs aussi. On ne parle pas de la
région de Montréal comme d'une région qui s'oppose ou qui
est distincte des autres. Dans la mesure où les gens travaillent
à Montréal, ils achètent. Et quand ils achètent,
ils achètent bien des produits qui viennent d'en dehors. Ils voyagent
plus dans la province. L'activité économique que crée
Montréal et l'excellence de tous ses services municipaux ne peuvent que
bénéficier à
l'ensemble de la province pour cette additionnelle raison; et nous le
savons et nous en sommes heureux. Combien de fois recevons-nous des
délégations de divers coins de la province qui viennent chez nous
étudier comment nous arrivons à régler tel ou tel
problème, comment nous organisons tel ou tel service, afin que, chez
eux, dans leur municipalité, ces administrateurs puissent appliquer, au
bénéfice de leur région et de leur population, des
inspirations qu'ils prennent chez nous!
Nous nous en réjouissons, c'est l'esprit qui nous anime, et je me
permets d'espérer qu'à défaut de rallier tous les maires
à cette formule, eh bien, que les législateurs, eux, s'y
rallieront, parce que c'est dans l'intérêt de la Communauté
urbaine, à venir, de Montréal, de faire l'expérience le
plus tôt possible d'une formule imparfaite, pour être le plus vite
possible, en mesure de la perfectionner.
M. LUSSIER: Messieurs les maires, M. le chef de l'Opposition, au bout de
ces trois journées d'étude que j'ai passées avec vous,
spécialement les deux dernières je fais allusion,
évidemment, à la première journée je ne
regrette pas, en fait, que la commission des Affaires municipales ait
siégé pour vous entendre et entendre vos commentaires, que vous
participiez à la rédaction et au perfectionnement de cette
loi.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, et mes collègues
de même, des agglomérations urbaines comme Montréal et
comme d'autres, mais de Montréal en particulier, car c'est celle qui
nous occupe ces jours-ci, Montréal est une agglomération urbaine
qui a absolument besoin d'une autorité correspondant à
l'urbanisation de son territoire.
Il nous est apparu urgent et le travail que nous avons accompli n'est
pas d'hier. Le travail que vous avez accompli non plus n'est pas d'hier.
Beaucoup d'autres ont travaillé à essayer de trouver la meilleure
structure qui ferait que cette agglomération urbaine pourrait progresser
beaucoup mieux, plus facilement et plus vite. Il est bien évident que
nous ne pouvons faire une omelette, ni des crêpes, sans casser des oeufs.
Il est bien évident que nous dérangeons certaines personnes. Il
est encore évident, comme on l'a dit à plusieurs reprises, qu'il
existe des injustices à l'intérieur d'une agglomération
urbaine, qui est composée d'une multitude d'autorités et
d'entités municipales, si cette agglomération ne possède
pas une autorité régionale qui puisse distribuer d'une
façon la plus équitable possible les coûts qui sont dus
à cette urbanisation. Alors, messieurs, je vous remercie de votre
collaboration. Soyez sûr que nous prenons en sérieuse
considération les remarques que vous nous avez daites et, comme tout
projet de loi, comme tout acte humain, il est perfectible, et nous savons fort
bien que vous trouverez dans ce projet de loi, ce qu'on appelle des puces.
Vous trouverez des trous. Nous avons essayé de les
éliminer. Nous avons travaillé d'une manière ardue. Vous y
avez participé. Les membres de l'Oppostion aussi y ont participé
très activement et continueront à y participer lors de
l'étude en comité plénier et en troisième lecture.
Nous vous donnerons un outil, le meilleur possible dans les circonstances. Nous
vous donnerons un outil, le meilleur possible dans les circonstances. Nous
sommes sûrs que l'année prochaine vous reviendrez à l'usage
de cet outil et que vous nous demanderez certainement de le perfectionner. Il
nous fera plaisir, à cette époque, comme aujourd'hui, de
participer à l'élaboration d'un instrument de travail qui fera
que, et vous, et vos populations, serez plus fiers encore d'appartenir à
cette agglomération de Montréal et que vos concitoyens
profiteront encore d'un mieux-être que tous évidemment, nous
voulons. Merci, et à la prochaine fois.
M. LE PRESIDENT: M. Lesage.
M. LESAGE: II y a un de mes collègues qui dit qu'il a de ses
questions auxquelles on n'a pas répondu.
M. LE PRESIDENT: On a fini. On vient de le dire.
M. LESAGE: M. Tetley, M. le Président, dit qu'il a posé
des questions et qu'il n'a pas eu de réponse.
M. LE PRESIDENT: Bien oui, mais s'ils ne veulent pas
répondre.
M. TETLEY: Je ne veux pas, M. le Président et M. le ministre,
prolonger le débat. Apparemment, M. Saulnier a quelques réponses
à mes questions de ce matin, et je le remercie de son travail de cet
après-midi. Peut-être M. Saulnier, pouvez-vous me donner ces
chiffres? Le maire Dawson a donné un chiffre à neuf heures, au
sujet du coût de la police; j'ai posé des questions au sujet du
coût d'Expo pour l'avenir et au sujet des services communautaires, ou
provinciaux ou fédéraux que Montréal donne aujourd'hui au
sujet de la santé, des grandes routes, des narcotiques, etc. J'ai aussi
posé une question au sujet des Olympiques, qui seront un projet
communautaire, je suppose, pour l'avenir.
Avez-vous quelques chiffres, rapidement, à me donner?
M. SAULNIER: M. le Président, est-ce que votre
député voudrait reprendre ses questions une par une? Je les avais
notées, je pense que je les ai laissées...
M. TETLEY: D'abord le coût de la police, le coût de la
protection policière.
M. SAULNIER: Le coût de la protection
policière, comme je l'ai dit hier, a été
établi sur les budgets de l'année 1969, avec une projection que
nous avons faite pour l'année 1970, et nous étions arrivés
au chiffre total de $46,216,722.
Le ministre des Affaires municipales, lorsqu'il a donné hier des
indications sur les hypothèses qui avaient été
étudiées par ses services, est arrivé au chiffre de $50.8
millions. Quant au coût pour les banlieues, dans le montant de $46
millions, je vais suivre le même raisonnement, puis je ferai la
différence à la fin; en partant de leur budget et en tenant
compte de la même projection, il serait, en 1970, de $10,886,334. De ce
montant, j'avais soustrait, je l'avais dit hier, parce que la première
année, sauf pour les dépenses d'administration il n'y a
pas d'autres dépenses pour la corporation, pour la communauté,
que les dépenses du service de police j'avais appliqué la
subvention de $8,379,188, fondée, elle, sur la population qui
apparaît à l'annuaire du ministère des Affaires
municipales.
Il restait donc un montant de $37,847,534, ce qui donnait, par $100
d'évaluation, en moyenne pour tout le monde, .360379 cents.
Le coût pour les banlieues, qui est de $10,886,000, actuellement,
sans changement, deviendrait $15,139,034; c'est cette différence,
appliquée sur l'évaluation imposable uniformisée des
banlieues, qui se chiffre par $4 milliards, qui m'avait permis d'arriver au
seul chiffre auquel on peut arriver de $0.12 1/2. Prenons ensuite le chiffre
qui a été donné par le ministre, j'ai fait la correction
et ça donne $0.15; ça, ce sont des chiffres, et, encore une fois,
ces chiffres-là sont tirés des états financiers qui sont
fournis au ministère par les municipalités.
La deuxième question était sur...
M. TETLEY: Et le métro?
M. SAULNIER: Pour le métro, j'ai une bonne nouvelle à
annoncer que j'ai apprise au début de la semaine, qui va compenser,
partiellement, pour les frais accrus concernant les services de police. Les
prévisions faites par la Commission de transport, lorsque nous avons
adopté son budget, l'an dernier, se réalisent. J'ai
été informé par le président de la Commission de
transport, au début de la semaine, qu'il est maintenant assuré
qu'il n'y a pas de déficit à la fin de l'année. Cela veut
donc dire qu'on va économiser $1 million et quelques centaines de
milliers de dollars à ce chapitre-là seulement, il n'y en aura
pas cette année, ça c'est maintenant connu.
M. TETLEY: L'Expo?
M. SAULNIER: L'Expo n'a rien à faire avec la communauté
urbaine.
M. TETLEY: Dans l'avenir?
M. SAULNIER: II n'en est pas question, il n'en est pas question dans le
projet de loi.
M. TETLEY: Bon.
M. SAULNIER: Mais, si la commission attend, je n'ai pas d'objection
à donner des chiffres là-dessus, mais ça n'a aucun rapport
avec la communauté.
M. LE PRESIDENT: Pas dans le bill.
M. TETLEY: Bon, j'accepte. Services d'une nature plutôt
communautaire, provinciale, fédérale que vous donnez aujourd'hui,
santé, les routes, narcotiques, etc.
M. SAULNIER: Au fait, cette division, nous n'avons pas ça.
M. TETLEY: C'est très difficile?
M. SAULNIER: C'est-à-dire que cela pourrait se faire et à
ce moment-là, la ville aurait un dossier écrasant,
écrasant!
Je vais donner des exemples très rapidement. Hier, j'ai eu des
renseignements simplement pour le mois de décembre je
m'étais demandé ce qui était arrivé au mois de
décembre. Quels sont les services que notre police a rendus dans les
autres municipalités? C'est déjà extrêmement
édifiant! Je ne voudrais pas nommer une municipalité plus qu'une
autre, mais parmi les représentants qui ont parlé hier, durant le
mois de décembre la police de Montréal et dans un cas en
particulier, toutes ses escouades et tous ses services ont dû y aller
pour arrêter des voleurs dans une municipalité de l'ouest de
Montréal. Et là il n'y avait pas que deux policiers: il y avait
l'identité judiciaire, la section des enquêtes criminelles, toutes
les sections de la police.
J'ai également appris que les demandes des services de police de
l'île de Montréal, simplement à la division des
enquêtes de l'identité judiciaire, se chiffrent au nombre de 140
par jour; alors je pourrais en défiler comme cela, vous savez, pendant
sûrement une bonne heure. Alors il est donc difficile de dire combien
ça coûte exactement, cela. Nous avons, 1,200,000 dossiers que nous
avons accumulés au cours des années.
Il est arrivé je vais donner un autre exemple une
autre municipalité de banlieue ouest de Montréal j'ai
été très surpris où quelqu'un a fait une
demande de permis pour un établissement, je ne sais pas de quelle
nature, je pense que c'était un motel, alors avant de donner le permis,
étant donné que les services policiers dans cette
municipalité-là n'avaient pas de renseignements, eh bien, ils se
sont informés
chez nous et on a pu fournir les renseignements. Je ne sais pas s'ils
étaient bons ou mauvais; mais c'est la police de Montréal qui a
donné les renseignements pertinents aux autorités municipales
d'une banlieue de l'ouest de Montréal qui avait simplement une demande
de permis devant elle. Bon, je peux continuer comme cela, mais je pense que M.
Tetley, là... Je ne puis pas établir de coût.
M. TETLEY: Je vous pose les questions, M. Saulnier, parce que dans mon
comté et dans tous les autres comtés qui se trouvent sur
l'île de Montréal, nos citoyens nous demandent la question
suivante: Combien est-ce que cela va nous coûter? Et j'ai eu dans
Notre-Dame-de-Grâce qui est entièrement dans la ville de
Montréal, deux réunions au sujet de la communauté urbaine
et la réponse et les questions des citoyens étaient tout
simplement cela: Nous sommes en faveur à moins que les taxes
n'augmentent de $1.60. Et c'est moi l'élu ici en Chambre et c'est moi
qui dois répondre. C'est moi qui dois voter. C'est pourquoi c'est le
ministre qui doit présenter le bill, qui doit faire la preuve. Il doit
présenter les chiffres. H doit faire un corps clair et net, autrement il
perd sa cause.
Les maires doivent faire leurs preuves aussi. Et demain ou après
il faut que je vote; il faut que j'aie les chiffres devant moi, autrement, je
dois voter contre.
C'est le droit de l'Opposition de voir les chiffres, et je vous remercie
de ces chiffres-là.
J'ai une autre question, les Olympiques: les citoyens de
Notre-Dame-de-Grâce m'ont posé exactement cette
question-là: Est-ce que ça va nous coûter de l'argent,
à nous, citoyens de Notre-Dame -de-Grâce ?
M. SAULNIER: C'est un autre élément qui n'est pas dans le
bill 75. Mais j'invite tout de suite le député de
Notre-Dame-de-Grâce, lorsqu'il pourra trouver un moment qui lui
convienne, à me rencontrer, je lui fournirai tous les chiffres, tous les
renseignements qu'il désire, il pourra les donner publiquement. Je
m'empresse de lui dire qu'il peut tout de suite rassurer les citoyens de
Notre-Dame-de-Grâce, car il n'est pas question de majorer leurs
impôts à la suite de cela. Je vais ajouter ceci: j'avais
pensé faire la suggestion, mais je vais plutôt la réserver
pour qu'elle soit faite conjointement avec nos collègues des autres
municipalités dans quelque temps. Le bill prévoit que le paiement
des services qui seront donnés en 1970 ne sera effectué qu'en
1971. Cela est dans le bill, et veut dire qu'en 1970, les municipalités
n'auront pas un sou à débourser, ce ne sera payable qu'en 1971.
Et je dis qu'au cours de l'année 1970, nous viendrons ensemble faire une
proposition, qui me permet d'affirmer tout de suite, que le coût qui
inquiète tant les municipalités, sera à peu près
supprimé et ça coûtera rien non plus au gouvernement de la
province de Québec.
M. LE PRESIDENT: M. Lesage.
M. LESAGE: M. le Président, MM. les membres de la commission, MM.
les maires, président de l'exécutif, messieurs, laissez-moi vous
dire que j'ai été puissamment intéressé par le
débat qui s'est poursuivi, ici, depuis deux jours. Tous ont eu
l'occasion d'exprimer leurs opinions, tous ont eu l'occasion de se renseigner,
de poser des questions. Un des buts que je poursuivais, M. le Président,
et je m'adresse particulièrement au ministre des Affaires municipales,
en insistant pour que le projet de loi soit étudié devant cette
commission parlementaire, c'était justement pour que nous, les membres
de l'Assemblée Nationale, nous puissions nous renseigner plus
complètement sur toutes les implications du projet de loi.
Je puis dire que j'ai acquis beaucoup de connaissances au cours de ces
deux jours de séances; elles vont me permettre, en comité
plénier, de procéder avec une plus grande connaissance de cause
et une plus grande intelligence des faits et du droit, à l'étude
et à l'amélioration du projet de loi.
Nous sommes en faveur du principe d'une communauté urbaine. Moi,
je n'ai jamais eu aucune hésitation de ce côté-là,
ni pour Montréal, ni pour Québec. J'avoue, M. le ministre, que je
connais moins la situation de l'Outaouais, mais on me dit que c'est essentiel,
les députés de la région me disent que c'est
essentiel.
Mais, pour Montréal et Québec, je n'ai jamais eu de doute
là-dessus, et M. le maire Drapeau a dit que c'était depuis quinze
ans qu'on rêvait à ça.
J'ai été six ans premier ministre de la province, et je ne
sais combien de fois nous avons discuté ce problème. Combien de
fois j'ai dit et redit ma conviction qu'un gouvernement métropolitain
était nécessaire à Montréal! Mais les parties,
à ce moment-là, étaient tellement éloignées
les unes des autres, comme l'a soumis M. le maire Drapeau, qu'il était
impossible d'envisager, par quelque mode que ce soit, l'établissement
d'une communauté urbaine sur l'île de Montréal.
Aujourd'hui, le temps a fait son oeuvre, et un consensus s'est fait sur
les principes généraux. Il y a des divergences d'opinion sur les
structures, les modalités, il y a des inquétudes sur les
coûts, c'est normal. Les maires des municipalités prennent
à coeur l'intérêt de leurs commettants, c'est leur devoir,
ils le remplissent parfaitement; tous l'ont rempli parfaitement, je les en
félicite. Mais, il faut bien que nous, les législateurs, nous
décidions.
Je puis assurer toutes les autorités municipales qui sont ici, de
même que les représentants des employés municipaux, que,
lors de
l'étude en comité plénier, nous tiendrons compte
je ne puis pas parler pour le ministre...
M. LUSSIER: J'ai parlé pour moi tout à l'heure.
M. LESAGE: ... je puis parler pour mes collègues de l'Opposition
et pour moi, nous tiendrons compte des suggestions qui ont été
faites, des avis qui ont été exprimés.
Si les membres du gouvernement en oublient, nous leur rappellerons,
gentiment d'abord, puis avec pression ensuite, si leur oubli devient
volontaire.
M. le Président, tout cela se fait sous le signe de
l'amitié, de la considération et du respect pour le travail
effectué par le ministre, ses collègues et par ses hauts
fonctionnaires; je pense qu'ils ont beaucoup de mérite, ils ont dû
travailler énormément. J'ai hâte de voir les amendements,
la deuxième série d'amendements que nous apportera le ministre,
sans doute, demain, nous les étudierons, nous serons vigilants.
J'ai parlé des structures, nous les étudierons à la
lumière des suggestions, et la même chose pour les
modalités, et quant à cette inquiétude qui existe pour le
coût, eh bien, la suggestion qui a été faite de donner dans
la loi une indication c'est la meilleure traduction que je trouve pour
"ear remark" de l'emploi d'une partie importante des subventions pour
défrayer les frais de police, eh bien, cela m'a semblé faire
l'unanimité. Chez certains, c'était l'unanimité comme
première solution, chez d'autres, c'était l'unanimité
comme deuxième solution, s'il n'y avait pas moyen de faire autrement. On
peut donc dire que, sur ce point, il y a eu, de l'autre côté de la
barre, unanimité et j'espère que le ministre en tiendra compte
dans les amendements qu'il nous soumettra demain à l'Assemblée
nationale.
Alors, M. le Président, j'ai déjà pris trop du
temps de tous ceux qui sont ici, je regrette, moi pour un, d'avoir pris
tellement du temps de tous ceux qui sont ici, par mes interventions, il y en a
sans doute qui les ont trouvées peut-être parfois mal
placées, mais disons que j'étais très désireux de
me renseigner totalement pour pouvoir, messieurs, demain, avec mes
collègues libéraux je parle en leur nom et au mien
donner à l'étude de la loi l'attention, le sérieux et la
vigilance que nous devons apporter à une pièce de
législation aussi importante.
M. LE PRESIDENT: M. Laurin.
M. LAURIN: Je voudrais remercier le gouvernement d'avoir bien voulu nous
entendre à la commission des Affaires municipales. Je re- mercie
naturellement l'Opposition, qui nous a aidés à nous faire
entendre.
Plusieurs d'entre nous avons l'impression de nous embarquer dans une
aventure à frais drôlement partagés. Quoi qu'il en soit,
nous continuerons à travailler pour nos communautés respectives
et aussi pour la communauté urbaine de Montréal. Nous vous
remercions.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Laurin.
M. LUSSIER: Alors, M. le Président, M. le chef de
l'Opposition...
M. SAULNIER: Si on me permet, M. le ministre, un seul petit moment pour
tout de suite montrer dans quel esprit la ville de Montréal va
travailler avec les représentants des banlieues, m'associer
immédiatement aux remarques qui viennent d'être faites, quant
à la partie remerciement tout au moins par le maire de Saint-Laurent et
je partage là-dessus ses sentiments en totalité. Je crois que
ç'a été une étude fructueuse, et nous devons
remercier les autorités gouvernementales de leur compréhension et
je n'hésite pas à les assurer de notre collaboration collective
et l'Opposition également, bien sûr.
M. LUSSIER: M. le chef de l'Opposition, au nom de mes collègues,
le gouvernement qui a convoqué cette commission des Affaires
municipales.
M. LESAGE: C'est le parlement qui a convoqué.
M. LUSSIER: De toute façon, les membres du gouvernement que je
représente se sont fait un plaisir de vous convoquer. Vous avez bien
répondu, nous vous félicitons, vous remercions et nous
espérons bien que lorsque cette loi sera votée, cette
atmosphère dans laquelle nous vivons actuellement, nous la retrouverons
dans la communauté urbaine, cette bonne foi, cette atmosphère de
compréhension et de cordialité et ce désir de travailler
dans le plus grand bien de tous nos concitoyens.
M. LASNIER: M. le Président, au nom du Front commun des
employés de la ville de Montréal, je tiens à remercier,
tant le gouvernement que l'Opposition, de nous avoir bien reçus et
d'avoir écouté nos revendications. Merci, messieurs.
M. LE PRESIDENT: Le comité, messieurs, ajourne ses travaux et
fera rapport à la Chambre.
(Fin de la séance 23 h 4)