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Commission permanente de l'assemblée
nationale
Enquête sur la conduite du chef de
l'Opposition
Séance du mardi 25 février 1975
(Quinze heures onze minutes)
M. Blank (président de la commission permanente de
l'assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
La séance de la commission de l'assemblée nationale est
ouverte. C'est moi, le député de Saint-Louis, qui remplace M.
Lavoie comme président. M. Faucher remplace M. Lavoie, ou moi, comme
membre de cette commission. M. Marchand (Laurier) remplace M. Lamontagne; M.
Lapointe (Laurentides-Labelle) remplace M. Vallières (Richmond).
M. Burns: M. le Président, voulez-vous, s'il vous
plaît...
M. Lacroix: Pardon, M. Boudreault va remplacer M. Parent.
Le Président (M. Blank): M. Boudreault va remplacer M.
Parent.
M. Burns: M. le Président, voulez-vous faire la
substitution de M. Lessard, qui doit être remplacé par M.
Léger de Lafontaine.
M. Hardy: C'est un programme.
M. Burns: Excusez-moi. M. Bédard doit remplacer M.
Lessard.
Le Président (M. Blank): M. Bédard est
déjà à la commission?
M. Burns: M. Bédard est là? Je vous parle de la
dernière commission. Qui avez-vous comme membres de la commission
actuellement?
Le Président (M. Blank): MM. Bédard et Burns.
M. Burns: MM. Bédard, Burns et Léger.
Le Président (M. Blank): Les trois.
M. Burns: D'accord, ce sont les mêmes.
M. Hardy:Trop nombreux, vous vous mélangez.
M. Burns: Ce sont les mêmes.
M. Bellemare (Johnson): Quant à mon parti, il n'y a pas de
changement.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, messieurs! Nous sommes
ici pour étudier la motion qui a été adoptée par la
Chambre le 20 décembre 1974. Est-ce qu'on veut que je lise la motion ou
si tout le monde est au courant de cette motion?
M. Burns: Lisez-la donc, M. le Président.
Motion de la Chambre
Le Président (M. Blank): D'accord. La motion qui a
été adoptée le 20 décembre 1974 était: "Que
la commission de l'assemblée nationale se réunisse après
avis du leader parlementaire du gouvernement au cours de la présente
session ou de la session subséquente de la présente
Législature en vue de procéder à une enquête sur les
faits suivants qui, s'ils sont fondés, rendraient le
député de Sauvé et chef de l'Opposition, Me Jacques-Yvan
Morin, indigne de siéger à l'Assemblée nationale parce
qu'il est inhabile en vertu des articles 96 et 75, et suivant la Loi de la
Législature, à savoir: Avoir accepté et encaissé
une allocation sous forme de chèque du gouvernement d u Québec,
daté d u 28 août 1974, portant le numéro 813025 au montant
de $1,796 pour l'indemniser des dépenses encourues pour les fins d'une
mission officielle qu'il a accomplie à Bruxelles, en Belgique, du 16 au
22 septembre 1974, contrairement aux articles 96 et 75, et suivants de la Loi
de la Législature.
Que cette commission soit autorisée à faire de temps
à autre des rapports exprimant ses observations et ses vues sur cette
affaire, à convoquer devant elle et à envoyer chercher les
personnes, les pièces et les dossiers dont elle aura besoin.
M. Bienvenue: Avez-vous nommé un rapporteur?
Le Président (M. Blank): Oui, un rapporteur doit
être nommé. On a suggéré M. Lapointe. La commission
est-elle d'accord?
Une Voix: D'accord!
Le Président (M. Blank): M. Lapointe est nommé
rapporteur.
M. Bienvenue: M. le Président, je veux qu'on entende des
témoins au cours de cette enquête, et le premier témoin que
je voudrais entendre est évidemment, le principal
intéressé, M. Morin, lui-même.
Absence de M. Morin
M. Burns: M. le Président, je parle au nom de
l'Opposition. A ce moment, je parle au nom du chef de l'Opposition. M. Morin,
n'ayant pas été convoqué, n'étant pas membre de
cette commission et ayant d'autres activités aujourd'hui, n'est pas
présent. Je peux cependant, en son nom, vous dire qu'il est à
votre disposition dans les plus brefs délais possible, et les plus brefs
délais possible, ce n'est pas aujourd'hui, cependant. Cela pourrait
être demain, si vous le voulez.
M. Lacroix: II veut se sauver.
M. Burns: On va le mettre à votre disposition dès
demain.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Y a-t-il du monde déjà malade? Y en
a-t-il qui commencent déjà à être malades?
M. Lacroix: M. Sauvé, apparemment.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): On va voir qui va se sauver
à la fin.
M. Burns: M. le Président, il n'y aaucuneespèce
d'objection, en ce qui nous concerne, à ce que le chef de l'Opposition
témoigne dans cette cause, dans cette affaire, à la demande du
ministre de l'Immigration. Oui, parce que vous en faites une cause, justement.
Il n'y a aucun problème. D'ailleurs, c'était mon intention, M. le
ministre, de demander à M. Morin, éventuellement, de venir
témoigner. Mais, si vous voulez l'avoir au tout début, à
ce moment, je vous dis qu'il n'est pas ici. Il n'est même pas à
Québec aujourd'hui.
M. Bienvenue: M. le Président, le député de
Maisonneuve ayant fait ses remarques, vous me permettrez d'exprimer ma plus
profonde surprise devant ce que j'entends et je dis pourquoi.
Premièrement, lorsque cette motion a été
adoptée, le 20 décembre dernier, je me rappelle que, de tous les
parlementaires présents à l'Assemblée nationale, celui qui
a protesté le plus vigoureusement et le plus énergiquement pour
que cette commission siège et siège sans délai on
pourra, j'ai le journal des Débats, y recourir siège
même avant Noël, soit dans les trois jours qui suivaient,
était précisément le chef de l'Opposition officielle
lui-même, le député de Sauvé, M. Jacques-Yvan
Morin.
M. Burns: Vous n'avez pas pensé à nous avertir
d'avance. Vous ne nous avez pas dit cela. C'est la première nouvelle que
j'en ai que vous voulez entendre le chef de l'Opposition.
Une Voix: II y a un minimum de temps, M. le
Président...
M. Burns: Cela est une autre petite patente que vous passez par
en arrière, que vous tentez...
M. Hardy: A l'ordre!
M. Burns: Bien oui, dites-le! Oui, ne vous gênez pas. Vous
ne réclamez même pas de chèque, vous faites une motion en
Chambre, vous ne réclamez même pas la présence du chef de
l'Opposition, puis vous vous dites étonné qu'il ne soit pas ici.
Bien, voyons donc! Il a d'autres choses à faire que de s'occuper des
flagorneries du ministre de l'Immigration...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de la mise en
scène.
M. Burns: ...comme vous en faites actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de la mise en scène
tout simplement.
M. Marchand: ...cela à l'université.
M. Burns: Alors si vous avez des accusations, faites-les, mais ne
vous dites pas étonné qu'il ne soit pas ici. Vous ne l'avez
même pas convoqué, il n'est pas membre de la commission. Vous
n'avez même pas demandé qu'il soit ici. Vous m'auriez
demandé que le chef de l'Opposition soit ici puis je vous assure que le
chef de l'Opposition aurait été ici.
M. Hardy: Vous êtes nerveux. Vous êtes nerveux.
M. Lacroix: ...faire ça, vous. M. Lévesque: ...pas
la parole.
Le Président (M. Blank): A l'ordre! Le ministre de
l'Immigration. A l'ordre!
M. Burns: Encore une belle mise en scène. Un autre de vos
"cover up".
Le Président (M. Blank): Le ministre de l'Immigration.
M. Bédard (Chicoutimi): Ils savent depuis hier que le chef
de l'Opposition ne serait pas ici.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous plaît!
A l'ordre! Le ministre de l'Immigration.
M. Bienvenue: J'apprécierais, M. le Président,
qu'on intervienne quand j'aurai fini, ce serait beaucoup plus simple.
M. Léger: On est obligé de vous interrompre...
M. Bienvenue: Ma phrase impliquait un certain sens de l'humour.
Deuxièmement, M. le Président, ce pourquoi, je le
répète, j'exprime ma plus vive surprise, c'est que dans les jours
qui ont suivi, sauf évidemment lorsqu'il a été absent du
pays, à deux reprises, par la voie des journaux, aux média
d'information, à la presse écrite et parlée, à la
télévision, à la radio, le même personnage, le chef
de l'Opposition officielle, a continué de clamer son
anxiété, sa hâte d'être entendu pour que justice soit
faite et que son nom soit lavé, etc.
Troisièmement, et j'ai ici les extraits de journaux qui en
attestent, on a continué d'écrire et de dire, et c'était
M. Morin lui-même...
Et les articles pendants qui étaient consécutifs à
ces propos j'en ai devant moi Le gouvernement veut-il oublier
l'affaire Morin? Jacques-Yvan Morin doute que son cas soit jamais
étudié en
commission évidemment je me passe du contenu, je ne donne
que les titres L'accusation qu'on a portée contre moi sera
retirée. Aucune date prévue pour le début de
l'étude...
M. Burns: M. le Président, question de règlement,
s'il vous plaît. Je vous soulève une question de règlement.
Voulez-vous, s'il vous plaît, M. le Président, relire la motion
qui nous donne ici la raison d'être de cette commission? C'est pour
ça que je vous ai demandé de la lire, au début. A moins
que le ministre nous en dispense.
M. Bienvenue: Oui, oui.
M. Burns: Je pense que moi aussi je pourrais vous en dispenser.
Mais on admet tous que ce que le ministre est en train de faire n'a strictement
rien à voir avec la motion. Il y a une motion qui est faite par le
ministre de l'Immigration. Il y a une motion qui vise à rendre inhabile
à siéger le chef de l'Opposition, le député de
Sauvé. Je pense que le ministre de l'Immigration a une preuve à
fournir, il l'a mentionné tout à l'heure. Le chef de l'Opposition
n'est pas ici, est-ce que sa preuve est impossible à partir de l'absence
du chef de l'Opposition? Moi, je pense que non. Je pense qu'il n'a pas
consulté le chef de l'Opposition avant de faire sa motion.
M. le Président, je ne permettrai pas, de façon en dehors
de nos règlements, que le ministre se lance dans une espèce de
série de commentaires sur la présence ou non-présence
de...
M. Lévesque: Ce n'est pas vous qui permettez, c'est la
commission qui permet.
M. Burns: Je dis: Je ne permettrai pas, en dehors des
règlements...
M. Lévesque: Ah!
M. Burns: Bien, vous ne m'avez pas écouté, vous
avez pris trop de vacances là vous, peut-être.
M. Lévesque: Deux semaines sur 52...
M. Hardy: Vous n'en avez pas pris assez. Vous êtes
nerveux.
M. Burns: Je n'en ai pas encore pris, moi, non, je n'en ai pas
encore pris, mais je vais en prendre.
M. Hardy: Vous auriez dû en prendre.
M. Burns: Ne vous en faites pas, je vais en prendre.
M. Hardy: Deux, trois jours, vous seriez moins nerveux.
M. Burns: Je ne suis pas du tout nerveux. Mais je voudrais que
les choses se fassent normalement. Si le ministre de l'Immigration a des choses
à présenter à cette commission-ci, qu'il le fasse
immédiatement. Je l'ai assuré, tout à l'heure, que, s'il a
be- soin du chef de l'Opposition comme témoin, le chef de l'Opposition
sera à sa disposition au moment où le ministre de l'Immigration
nous en avisera. Mais le premier avis que j'en ai eu, je tiens à le
répéter, le premier avis que j'en ai eu, ce fut il y a quelques
minutes, lorsque le ministre de l'Immigration a dit: Le chef de l'Opposition
n'est pas ici.
Personnellement, M. le Président, je vais vous demander de
rappeler à l'ordre le ministre de l'Immigration ; qu'il s'en tienne
àsa motion et qu'il arrête de faire des commentaires sur la
présence ou la non-présence du chef de l'Opposition. Si un avis
lui avait été adressé et qu'il n'était pas ici, je
comprendrais très bien ce genre de remarques. Mais, ce n'est pas le cas
et je pense que le ministre de l'Immigration va l'admettre.
M. Bienvenue: Alors...
M. Burns: Est-ce qu'il y a eu un avis qui a été
adressé au chef de l'Opposition?
M. Bienvenue: Non. A partir des propos mêmes du
député de Maisonneuve et je termine là-dessus ce
que j'avais à dire pour exprimer et justifier surtout ma surprise
tous les journaux ont annoncé la tenue de cette commission. M. Morin
était tellement au courant que, dans le journal Le Jour, à deux
reprises...
M. Burns: C'est cela, M. le Président. J'invoque le
règlement.
M. Bienvenue: Est-ce que je pourrais finir?
M. Burns: Non, j'invoque le règlement. Ce n'est pas du
tout quelque chose... Ce ne serait pas plus intelligent, M. le
Président, si je vous parlais de l'absence de M. Oswald Parent, qui
n'est pas ici. Imaginez-vous que je veux l'interroger.
Le Président (M. Blank): A l'ordre!
M. Burns: Oui, mais il n'est pas ici. Ce n'est pas plus
intelligent. Je ne vois pas pourquoi je parlerais de cela.
M. Harvey (Jonquière): II est disponible, il est à
son bureau.
Le Président (M. Blank) : Je ne sais pas ce que le
ministre de l'Immigration veut dire...
M. Burns: II parle de l'absence du chef de l'Opposition.
Le Président (M. Blank): Ecoutez, il a raison. M. Burns:
Je vous dis qu'il n'est pas ici.
M. Hardy: Le député de Maisonneuve ne veut surtout
pas que le ministre de l'Immigration parle. Il ne veut surtout pas
l'entendre.
Le Président (M. Blank): A l'ordre!
M. Burns: Je veux tellement l'entendre. Je veux qu'il parle
relativement à la motion, une motion qui nous donne notre mandat. C'est
cela, l'affaire.
M. Bienvenue: M. le Président, s'il s'agissait d'un
témoin ordinaire... Je dis tout de suite que non seulement je n'ai pas
envoyé de convocation ou de subpoena à M. Morin, mais que je n'en
ai envoyé à aucun des autres témoins.
M. Burns: Et vous ne m'avez pas avisé alors que vous
saviez que je me présentais à la commission.
M. Bienvenue: Pas du tout. La question que je me pose est la
suivante: Est-ce qu'on doit assimiler ce témoin à un
témoin ordinaire quand on pense n'ayons pas peur des mots
qu'il est l'accusé devant cette commission? Parce que j'ai logé
une accusation. Je dis qu'il est impensable, au moment où on a tant
crié et décrié pour qu'elle siège et qu'il s'agit
de son cas, lui qui voulait laver sa réputation, qu'il ne soit pas ici
à moins d'avoir reçu une convocation. Cela me dépasse.
J'ai terminé là-dessus. Mes auditeurs pourront tirer leurs
propres conclusions.
M. Burns: M. le Président, j'ai simplement une remarque
là-dessus.
M. Bienvenue: Et si je commençais à
procéder... Là, je fais appel aux juristes qui sont ici et pas
seulement aux juristes, car dans tous les livres de droit de tous les pays du
monde, y compris chez certains que l'on sait, il y a une règle vieille
comme le monde, une règle de justice élémentaire qui veut
qu'on ne procède pasen l'absencedu principal intéressé
lui-même, si on n'aime pas le mot accusé. C'est une règle
vieille comme le monde, partout dans le monde et il y a d'ailleurs des
précédents chez nous où les tribunaux ont cassé des
décisions consécutives à de longs procès.
M. Burns: Les tribunaux n'ont aucune autorité sur la
commission de l'Assemblée nationale. Arrêtez de faire des
phrases.
M. Bienvenue: Les principes de droit élémentaire
demeurent. Si j'entendais un seul témoin et procédais le
moindrement à cette enquête, cela s'est déjà vu des
gens qui viennent se lamenter, par la suite, et qui disent: On a
procédé en mon absence. J'avais droit à une défense
pleine et entière.
M. Burns: Voulez-vous que je vous dise tout de suite que je vous
dispense de ça, qu'il n'y a aucun problème, le chef de
l'Opposition...
M. Bienvenue: Je n'accepte pas la dispense.
M. Burns: ...n'est pas ici, je lui ai parlé et je sais, je
lui ai dit qu'on procéderait en son absence, aujourd'hui.
M. Hardy: II va se plaindre.
M. Bienvenue: Mais je n'accepterai pas la dispense.
M. Burns: Vous n'accepterez pas ça, c'est là que
vous faites des farces.
C'est là où, à mon avis, vous faites de belles
grosses farces.
Le Président (M. Blank): Si je comprends bien, est-ce que
le ministre de l'Immigration a une motion à formuler?
M. Burns: Un instant, M. le Président, j'ai quelque chose
à dire, quand même.
Le Président (M. Blank): Vous ne voulez pas discuter de la
motion?
M. Burns: Non, avant la motion, je ne veux pas me limiter
à la motion, vous allez me permettre ça quand même?
Le Président (M. Blank): Certainement. M. Burns: M.
le Président, je répète ceci... M. Lacroix: ...en
dehors......en-dedans...
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Je répète ceci, M. le Président.
Le chef de l'Opposition n'est pas ici aujourd'hui parce que nous avons
simplement discuté, le chef de l'Opposition et moi, de sa
possibilité d'être présent aujourd'hui, et que, eu
égard à d'autres...
Une Voix: II savait.
M. Burns: II savait fort bien si c'est cela que vous
voulez me faire dire, je vais vous le dire que la commission
siégeait aujourd'hui. Eu égard à des engagements
antérieurs qu'il ne pouvait pas remettre, eu égard au fait
qu'après consultation, lui et moi n'avons pas pensé qu'il
était essentiel qu'il soit présent aujourd'hui, eu égard
au fait qu'il n'est pas membre de cette commission, eu égard au fait
qu'il n'a reçu aucune convocation à cette commission, eu
égard au fait que le ministre de l'Immigration de retour de ses vacances
n'a pas daigné communiquer avec moi pour me dire qu'il avait besoin de
la présence de M. Morin, je n'ai pas cru bon de dire à M. Morin
d'annuler des engagements antérieurs.
Deuxièmement, M. le Président, quand le ministre de
l'Immigration fait état du grand désir du chef de l'Opposition
d'être entendu le plus tôt possible, je tiens à lui dire et
à lui rappeler que, sur sa propre motion, j'ai même demandé
que la commission siège dès le lendemain de l'acceptation de sa
motion.
M. Bienvenue: C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
M. Burns: II n'a pas plu au gouvernement de faire siéger
la commission. J'ai demandé à de nombreuses reprises et au
premier ministre, et au ministre de l'Immigration, et au leader du
gouvernement...
M. Lévesque: Attention! Quand?
M. Burns: ...et au leader du gouvernement, de faire siéger
cette commission dans les plus brefs délais, même durant
l'ajournement qu'on appelle des Fêtes. Je l'ai demandé aux trois
personnes que je viens de mentionner. A de nombreuses reprises, on m'a dit
qu'il était impossible de faire siéger la commission plus
rapidement que la date qui nous arrivait.
On a même parlé, M. le Président et je tiens
à dire aussi que le chef de l'Opposition est revenu
prématurément d'un voyage à l'étranger à
cause de cela de faire siéger cette commission à la
mi-janvier et, en particulier, le 15 janvier. J'en ai parlé avec le
leader du gouvernement, de cela. J'ai fait revenir... En fait, je n'ai pas
donné d'ordre, mais j'ai indiqué au chef de l'Opposition qu'il
devait revenir pour la mi-janvier, prématurément, d'un voyage
à l'étranger. Cela a été fait; il était
disponible à ce moment-là et la commission n'a pas
siégé à la mi-janvier.
Je précise particulièrement que la date dont nous avions
discuté, le leader du gouvernement et moi-même, d'une part, et le
premier ministre et moi-même, d'autre part, était aux environs du
14 et du 15 janvier.
La disponibilité du chef de l'Opposition, je pense qu'on l'a
démontrée à ce moment-là; la mienne aussi, on l'a
démontrée à ce moment-là. Qu'on ne vienne pas nous
dire aujourd'hui qu'on ne peut pas procéder parce que le chef de
l'Opposition n'est pas ici. Je vous dis: Si vous avez une preuve à
faire, faites-la, commencez-la immédiatement, je vous dispense, au nom d
u chef de l'Opposition... Je suis mandaté pour le faire, je n'ai aucune
espèce de gêne à le dire publiquement, je suis
mandaté par le chef de l'Opposition pour vous dire: Commencez
l'étude ou l'examen des faits qui, prétendument, soutiennent la
motion du ministre de l'Immigration et nous ne soulèverons aucun
problème à cet égard.
Deuxièmement, je vous dis que, si vous voulez entendre le chef de
l'Opposition, nous sommes prêts à demander au chef de l'Opposition
d'être présent à la commission, dans les meilleurs
délais, c'est-à-dire dès demain matin. Je pense que c'est
clair. Je veux que ce soit public, je veux que tout le monde sache que, si la
commission ne commence pas à siéger cet après-midi
à cause de l'absence du chef de l'Opposition, ce n'est sûrement
pas nous qui empêcherons la commission de siéger, étant
donné cette absence.
M. Lacroix: Boutin ne se sauvait pas, lui.
M. Bienvenue: Alors, c'est très simple. Je suis prêt
à commencer et j'ai appelé mon premier témoin.
M. Burns: Alors, votre premier témoin, à part le
chef de l'Opposition, c'est qui?
M. Bienvenue: Mon premier témoin, pas à part...
M. Burns: Je vous dis qu'il n'est même pas à
Québec aujourd'hui.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un petit effet de
stratégie. Vous le saviez par les journaux. Le chef de l'Opposition,
dans tous les journaux, avait annoncé sa tournée; c'est ce qu'il
fait à l'heure actuelle et c'est pourquoi il n'est pas présent
à la commission.
M. Burns: M. le Président, question de
règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de la mise en
scène.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous plaît
I
M. Burns: Question de règlement.
Le Président (M. Blank): Question de règlement
ici.
M. Burns: Question de règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): II commence son petit
procès par la queue.
M. Burns: Voulez-vous, M. le Président, s'il vous
plaît...
Une Voix: En commençant par Morin on commence par la
queue.
M. Burns: ... me lire les dernières lignes de la motion
qui a été adoptée en Chambre?
M. Levesque: M. le Président, avant que vous ne
répondiez à la question...
M. Burns: Je suis sur une question de règlement.
M. Levesque: Un instant! Avant que vous ne répondiez
à la question, je me dois de faire une mise au point sur...
Certainement.
M. Burns: Non, M. le Président, j'invoque le
règlement. Sur les dernières paroles du ministre de
l'Immigration, qui disait: Je vous demande mon premier témoin, je vous
ai demandé de lire les dernières lignes de la motion.
Le Président (M. Blank): ... une question de
règlement.
M. Levesque: Question de règlement. Non pas le chef de
l'Opposition, déjà, mais le député de Maisonneuve
rappelait des faits tout à l'heure. J'aimerais concourir avec lui
jusqu'à un certain point et préciser...
M. Burns: Jusqu'au 15 janvier.
M. Levesque:... sinon le contredire. On voit, si on relit le
journal des Débats j'invite le député de
Maisonneuve à le relire que lui et moi avions convenu de ceci,
après qu'il eut été question du 14 ou 15 janvier. J'en
conviens qu'il avait été question
de cela au préalable. Au moment où j'ai
suggéré le 14 ou 15 janvier, si ma mémoire est
fidèle, le député de Maisonneuve s'est levé et il a
dit: Non, je ne suis pas sûr, je ne peux pas accepter ces dates, je veux
d'abord en parler avec le député de Sauvé, le chef de
l'Opposition. A ce moment, avait-il à l'esprit le voyage à
l'étranger dont vient de parler le député de Maisonneuve?
Pensait-il aux Indes ou je ne sais pas? Mais au moment où il a dit
cela...
M. Burns: Oui, je pensais aux Indes.
M. Levesque: II a été prudent et il a dit: Je suis
mieux de vérifier avec le chef de l'Opposition.
M. Burns: Oui.
M. Levesque: Je ne voudrais pas que le député de
Maisonneuve soit injuste à l'endroit du gouvernement, parce que le
gouvernement avait suggéré lui-même les dates du 14 et du
15 janvier.
Lorsque, par la suite, ces dates sont devenues un peu risquées,
nous avions, à ce moment, convenu, à la dernière
journée de la session, que c'est après consultation entre nous
que la date serait fixée.
M. Burns: C'est vrai.
M. Levesque: Le chef de... Le député de
Maisonneuve...
M. Burns: Le leader de l'Opposition. M. Hardy: ... aspirant.
M. Levesque: Le leader de l'Opposition officielle admettra avec
moi, pour une raison ou pour une autre je ne doute pas de sa bonne foi
et de son intention de siéger qu'il n'a pas communiqué
avec moi par la suite.
M. le Président, nous avons tenu cette réunion le plus
tôt possible, tenant compte évidemment du fait qu'il y avait des
absences à droite ou à gauche de cette table.
M. Hardy: Surtout à gauche.
M. Levesque: Mais nous avons été de bonne foi et
nous avons toujours été disponibles. C'est tout ce que je veux
dire.
M. Léger: Qui appelle qui?
M. Burns: Je vous demande simplement, M. le Président, de
lire les dernières lignes de la motion concernant l'assignation des
témoins.
Le Président (M. Blank): "Que cette commission soit
autorisée à faire de temps à autre des rapports exprimant
ses observations et ses vues sur cette affaire, à convoquer devant elle
et à envoyer chercher les personnes, les pièces et les dossiers
dont elle aura besoin".
M. Burns: Bon. M. le Président, si je comprends bien, ce
que le ministre de l'Immigration nous a dit tout à l'heure: "Je demande
mon premier témoin", ne cadre pas du tout avec cette motion. N'est-ce
pas? Je vous demande une opinion. C'est une directive.
Le Président (M. Blank): Ce n'est pas...
M. Burns: M. le Président, je vous demande toujours, sur
la question de règlement, si le ministre de l'Immigration a raison de
nous dire en commission: Je demande mon premier témoin, le chef de
l'Opposition. Eu égard à cette motion, est-ce que c'est lui qui
convoque les témoins ou si c'est la commission?
M. Hardy: Qui propose?
M. Burns: Faites une proposition.
M. Bienvenue: M. le Président, c'était simple. Je
m'attendais, je clame tout haut ma surprise...
M. Burns: Si vous aviez...
M. Bienvenue: Si je n'ai pas l'air surpris, je peux dire que je
le suis. Je suis tellement surpris de ne pas voir le principal
intéressé ici...
M. Burns: Si vous m'aviez avisé hier, mon cher
député de Crémazie et ministre de l'Immigration, vous
n'auriez même pas besoin de venir faire le bouffon aujourd'hui comme vous
le faites actuellement. Vous auriez pu facilement me dire hier: J'ai besoin du
chef de l'Opposition, le chef de l'Opposition sera mon premier témoin.
J'aurais fait des pieds et des mains pour que le chef de l'Opposition soit ici.
Je vous l'assure.
M. Lacroix: Vous n'avez pas écouté la
télévision?
M. Burns: Maintenant, si vous voulez que la commission convoque
le chef de l'Opposition, je vous suggère de suivre...
M. Lacroix: Cela a passé à la radio et à la
télévision toute la journée.
M. Burns: ...les directives qui paraissent dans la motion.
M. Bienvenue: M. le Président, si, au cours des
séances de cette commission, j'employais le mot "bouffonnerie" ou
"flagornerie", je vous invite à me rappeler à l'ordre, parce que
je ne crois pas que ce soit le but de nos travaux.
M. Burns: Ce n'est pas le but de nos travaux, mais c'est ce que
vous nous démontrez depuis le début.
M. Bienvenue: Je m'en excuse et je plaide coupable pour ce que le
député appelle des "bouffonneries". Je ne vois rien de bouffon
dans ce qu'on fait
actuellement ni dans la surprise que mes collègues et moi
éprouvons.
M. Léger: Non seulement ils votent de la même
manière, il faut qu'ilssoient tous surpris de la même
manière.
Une Voix: Vous ne vous contredisez pas trop dans le vote...
M. Bienvenue: M. le Président, je ne vois pas la
nécessité d'une ordonnance parce que je retiens la parole du
député de Maisonneuve qui m'a dit qu'il assurerait la
présence dans les meilleurs délais je prends sa parole,
évidemment du principal intéressé, le chef de
l'Opposition.
M. Burns: Quand le voulez-vous?
M. Bienvenue: Est-ce que je peux finir?
M. Burns: Dites-moi quand vous le voulez.
Le Président (M. Blank): Le député de
Johnson a demandé la parole.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je voudrais vous
rappeler un fait historique, comme je suis un vieux et comme on me taxe souvent
de légende et d'être un homme dont les souvenirs s'oublient
difficilement. Lors de l'accusation qui a été portée
contre M. Hamel, ministre du Travail, M. Gabias avait pris la précaution
de demander la comparution devant le comité du principal accusé.
Je veux simplement vous rappeler ces faits parce qu'ils sont très
significatifs. M. Gabias avait accusé formellement, en vertu de
l'article 94 de notre ancien règlement, M. le ministre Hamel d'avoir
reçu un montant de $1,500 d'un individu qui portait justement le nom de
Bellemare mais qui n'était pas parent, on ne choisit pas ses parents, ni
son nom. Je pense qu'à ce moment M. Gabias avait convoqué devant
la commission, par un mandat spécial, le principal
intéressé qui est venu à la barre et que nous avons tous
questionné au sujet de cette accusation. C'est simplement pour vous
rappeler ces faits.
M. Levesque: M. le Président, vous me permettrez? Je
respecte beaucoup les souvenirs de notre honorable ami, souvenirs que je
partage d'ailleurs, mais peut-être avec moins de précision. Je
connais sa mémoire d'éléphant.
M. Bellemare (Johnson): Merci pour l'éléphant!
M. Burns: Je pensais que vous auriez dit: Merci pour la
mémoire!
M. Levesque: Mais je ne puis que souscrire à
l'étonnement et à la surprise de mon collègue, le ministre
de l'Immigration. En effet, comment aurait-on pu concevoir de discuter du cas
d'un collègue en son absence? Moi, je n'aurais pas parti- cipé,
je vous le dis tout de suite. Je ne sais pas quelle est l'opinion de
l'honorable député...
M. Burns: Ecoutez.
M. Levesque: Un instant!
M. Burns: Vous charriez!
M. Levesque: ... de Johnson, mais je ne puis concevoir que l'on
se réunisse et cela, après une publicité dans tous les
media d'information disant que la séance avait lieu à partir de
trois heures cet après-midi, que l'on puisse procéder à
discuter du cas d'un collègue en son absence. Cela me dépasse, M.
le Président.
M. Bellemare (Johnson): Comme le ministre veut me poser une
question, je pense, M. le Président, que vous allez me donner la chance
de répondre.
Connaissant le ministre de l'Immigration comme un gentilhomme,
descendant d'une famille, d'un ancien parlementaire qui a fait sa marque par
l'organisation et par son administration au ministère du Tourisme,
Chasse et Pêche, je pense que le ministre, lui, qui a fait sa propre
stratégie, connaissant son principal témoin, surtout son
collègue...
M. Levesque: Pas comme témoin.
M. Bellemare (Johnson):... en véritable parlementaire pour
respecter l'étiquette, au moins...
M. Burns: Je m'excuse. C'est comme témoin ici.
M. Bellemare (Johnson): ... des gens en présence...
M. Levesque: On n'a pas procédé...
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas n'importe qui. C'est le chef
de l'Opposition officielle de Sa Majesté, point. Comme c'est un
rôle très important, je crois que l'honorable ministre de
l'Immigration pouvait facilement, d'un seul coup de téléphone,
dire à son principal témoin: Moi, pendant l'étude du bill
sur les salaires, un soir, dans la Chambre haute, dans la Chambre rouge,
puisqu'on l'appelle de même, il y avait un article particulier où
j'étais intéressé personnellement, à cause du
salaire que la Législature me donnait. Je me suis privé de toute
intervention, malgré le charabia qui m'est tombé sur la
tête par un de mes collègues. J'ai été très
patient. J'ai attendu d'avoir le droit de parole en troisième lecture
pour m'exprimer en des termes modérés, parce que, si cela avait
été ce soir-là, cela n'aurait pas été beau
et cela n'aurait pas été parlementaire. Mais, vu que l'honorable
ministre de l'Immigration connaît sa procédure parlementaire et
sait pertinemment que dans la stratégie qu'il veut faire aujourd'hui, il
y a un témoin important et c'est lui, c'est le chef de l'Opposition, je
pense qu'un coup de fil aurait suffi pour le mander. Je suis sûr que M.
Morin aurait été ici, votre témoin. Je pense qu'il n'a
rien à cacher.
Mais, actuellement, on est en train de dévaloriser notre
parlementarisme, à jouer comme ça au chat et à la souris.
Ce n'est pas cela qu'on est venu faire. On est venu pour juger un cas
spécifique...
M. Hardy: En son absence.
M. Bellemare (Johnson): Une minute, vous! Je ne vous ai pas
parlé. Parlez au président si vous voulez.
M. Hardy: Moi, je vous parle.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas à vous
répondre.
M. Hardy: Répondez-moi pas!
M. Bellemare (Johnson): Vous êtes trop hardi.
M. le Président, je dis qu'on est en train de dévaloriser
notre parlementarisme, parce qu'on a un cas à régler. On
siège à une commission parlementaire pourétudier un cas
bien spécifique, un cas qui fait mal à la Législature,
fait mal au parlementarisme. Qu'on vienne me parler de l'accusé Boutin,
j'en parlerai en temps et lieu. Si je suis ici, c'est probablement grâce
à une intervention qui a été faite par les honorables
membres de l'Opposition. Tant mieux!
Le peuple l'a jugé, puis moi aussi. Mais ce n'est pas
l'accusé Boutin. C'est je pense un cas particulier...
M. Hardy: Lui était ici.
M. Bellemare (Johnson):... le chef de l'Opposition et je pense
que le ministre de l'Immigration, avec sa grande gentilhommerie reconnue,
aurait dû lui lancer un coup de fil ou téléphoner au
leader...
Comment non? Ecoutez, ne cherchez pas d'excuses. Ne cherchez pas
d'excuses.
M. Lacroix: Cela a été annoncé par la radio
et la télévision toute la journée, hier.
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, M. le fouet...
M. Lacroix: Vous connaissez cela, vous l'avez déjà
été.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais ma mise avait surtout de la
"swing" moi.
M. Bédard (Montmorency): On en a trop eu.
M. Bellemare (Johnson): Ah oui! puis on a été au
pouvoir 18 ans.
M. Lacroix: Les députés avaient moins de
liberté.
Le Président (M. Blank): A l'ordre!
Une Voix: Vous avez été "swigné" par-dessus
bord.
Le Président (M. Blank): Le député de
Johnson.
M. Marchand: Vos lettres de démission étaient
signées.
M. Bellemare (Johnson): Je termine, je sais que l'appel que je
fais au ministre de l'Immigration va être entendu, ainsi qu'au
vice-président de la Chambre, pour que...
M. Bédard (Montmorency): $22,000 par année pour
des...
M. Bellemare (Johnson): Ce ne sont pas les battures de Beauport,
ni l'Inter-Port.
M. Bédard (Montmorency): J'étais en train de dire
$22,000 par année pour entendre des choses semblables, vous savez, c'est
inconcevable.
M. Bellemare (Johnson): J'espère que. ... Inconcevable
d'être maire et puis en même temps président d'un office
où l'on bâtit un inter-port grâce à vous. Vous seriez
mieux d'être prudent...
M. Bédard (Montmorency): Président d'un office? Ne
mêlez pas le...
M. Bellemare (Johnson): Ne vous en mêlez pas vous non plus,
puis rouvrez-la grande.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Montmorency): Je suis capable de l'ouvrir
encore plus grande que la vôtre.
Une Voix: Fermez-la sec. Le Président (M. Blank): Le
député de Johnson. Une Voix: Vous avez fait cela dans le
patronage. M. Bédard (Montmorency): Cela fait mal.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): Oui, je voudrais bien un seul exemple de
mauvais patronage où j'ai pu recevoir une seule accusation. Levez-vous,
si vous avez le courage de le faire, puis accusez-moi comme quoi je suis
indigne. Après cela, vous ne viendrez pas parler de patronage.
M. le Président, je redeviens calme. Je trouve la
stratégie du ministre un peu "débalancée".
M. Bienvenue: M. le Président, ce que je veux dire au
député de Johnson, c'est qu'il n'est pas question d'abord de
stratégie, ni des, si on me permet de continuer, s'il vous plaît,
devant la cour vous me laisseriez continuer. Il n'est pasquestion de
stratégie ou d'éthique, ou de gentillesse ou de tout ce que l'on
voudra. C'est de la surprise que j'ai manifestée, et oubliez le mot
témoin. Oubliez que je l'ai
demandé comme premier témoin; et ce n'est pas une
stratégie, c'est mon droit absolu. La surprise que j'ai
manifestée, c'est de voir le principal intéressé
lui-même absent. Le député de Johnson a parlé de
cette affaire qui ne dore pas nécessairement la réputation de la
Législature; j'en suis. Mais ce qui me dépasse, ce qui me
surprend, ce qui me surpasse, c'est l'absence du principal
intéressé. Oubliez que je l'ai demandé comme
témoin. Disons que je n'ai rien dit.
J'assure cette commission, et on va prendre ma parole de gentilhomme
pour ça, que même s'il n'avait pas été question
d'appeler un premier témoin, devant l'absence du député de
Sauvé, qui est lui-même avocat, qui connaît les
règles de droit et qui sait ce que cela implique, des procédures
en l'absence de l'intéressé, je me serais refusé et je me
refuse à procéder, mais je ne me refuserai pas
indéfiniment par exemple. C'est tout ce que j'ai à dire
là-dessus.
Le Président (M. Blank): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: Je peux vous dire, M. le Président, que si le
ministre.de l'Immigration examinait l'esprit et la lettre de notre
règlement, en ce domaine, dès qu'il y a une accusation de
portée en Chambre contre un député, non seulement il n'a
pas à être là, il faut même qu'il quitte.
C'est donc dire, M. le Président c'est dans nos
règlements, je vous réfère aux articles 79 et suivants
qu'il faut même qu'il quitte, après avoir fait une
déclaration concernant son point de vue.
M. Bienvenue: En Chambre.
M. Burns: Bien oui, en Chambre; mais il n'y a rien qui dit qu'il
faut qu'il soit ici, à la commission, parce qu'ici ce n'est justement
pas un procès, c'est une enquête, ça nous est
délégué par la Chambre, pas plus que le premier ministre,
M. Robert Bourassa ne se sent gêné d'être absent à la
commission Cliche, actuellement, pas plus que le ministre Cho-quette ne se sent
gêné d'être absent à la commission Cliche alors
qu'ils ont des choses à...
Le Président (M. Blank): A l'ordre! M. Bienvenue:
J'invoque le règlement.
M. Burns: Cela m'étonne, M. le Président, ça
m'étonne tout à fait d'entendre des gens qui disent: Nous
sauvegardons le principe. Il faut qu'il soit là.
Une Voix: C'est vous autres.
M. Burns: Puis, vous avez un gouvernement complet qui est
accusé, qui ne se présente même pas devant la commission
Cliche.
M. Bienvenue: M. le Président...
M. Burns: Bien voyons donc, M. le Président!
Le Président (M. Blank): A l'ordre! A l'ordre!
M. Burns: Je ne suis pas ici pour changer de sujet, M. le
Président, mais si on veut faire des farces, on va vous montrer
jusqu'à quel point ce gouvernement-là fait des farces.
M. Hardy: Ce n'est pas des farces.
M. Burns: Le chef de l'Opposition n'est pas ici, je le
répète; le chef de l'Opposition m'a dit que je pouvais, en son
absence, procéder, écouter la preuve; il m'a dit qu'il
était à la disposition, qu'il était disponible pour la
commission, dans les meilleurs délais, mais ne croyait pas qu'il
était nécessaire qu'il soit présent cet après-midi
pour la bien bonne et simple raison, comme le disait le député de
Johnson, que le ministre de l'Immigration n'a même pas daigné
aviser le chef de l'Opposition ou m'aviser, moi, qu'il avait besoin de la
présence du chef de l'Opposition.
M. Bienvenue: M. le Président, c'est la continuité
de l'arrogance et de l'orgueil, qu'a manifestés le chef de l'Opposition,
depuis le début de cette pénible affaire. Les gens tireront leurs
conclusions.
M. Burns: Oui, ils vont tirer leurs conclusions, moi je suis bien
d'accord...
Motion d'ajournement
M. Bienvenue: Quoiqu'il en soit, M. le Président...
M. Burns: ... sur l'attitude du gouvernement.
M. Bienvenue: ... je fais motion pour que la séance de
cette commission soit ajournée...
M. Léger: C'est la mise en scène. Une Voix: A
quand?
M. Bienv jnue: Pas loin, le plus vite possible; demain matin, dix
heures; est-ce que M. Morin peut nous faire l'honneur d'être ici?
M. Burns: Je vais m'assurer que le chef de l'Opposition sera ici
demain matin à dix heures.
M. Bienvenue: Cela me suffit. La parole du député
de Maisonneuve me suffit, M. le Président.
M. Burns: Maintenant, est-ce que vous avez d'autres
témoins aussi, pendant qu'on y est, M. le Président?
M. Bienvenue: Mes autres témoins... M. Burns: Sur la
motion, M. le Président. M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: Laissez-moi parler sur la motion. Sur la motion, M. le
Président, je veux m'assurer que demain, on ne se fera pas...
après avoir entendu le
chef de l'Opposition à la demande du ministre de l'Immigration
il me semble que c'est ça le but de sa motion je ne veux
pas, à ce moment-là, qu'on ait une nouvelle motion d'ajournement
pour convoquer une autre personne. Alors, s'il y a d'autres témoins
qu'il veut entendre demain, pourquoi ne nous le dirait-il pas
immédiatement?
M. Bienvenue: Tous mes témoins sont prêts, sont ici
et sont...
M. Burns: Sauf le chef de l'Opposition?
M. Bienvenue: Malheureusement. Et ils n'ont pas eu de convocation
ou d'ordonnance, ils sont tous ici proprio motu.
M. Burns: A ce moment-là, je rappelle au ministre de
l'Immigration qu'il devrait relire la motion que lui-même a faite et que
cette motion-là ne fait pas des témoins, ses témoins. Ce
ne sont pas ses témoins, ce sont les témoins de la commission,
alors vous seriez mieux...
M. Bienvenue: Correction: tous les témoins.
M. Burns: Vous seriez mieux de les assigner immédiatement
dans votre motion.
M. Bienvenue: Pas nécessaire, ils y seront, ils y seront
et ce sont les témoins de la commission.
M. Burns: Bien, la commission, peut-être qu'à un
moment donné, elle va se prononcer sur l'utilité d'entendre tel
ou tel témoin.
M. Bienvenue: Bien oui!
M. Burns: Oui, d'accord.
M. Bienvenue: A chaque jour suffit sa peine.
M. Bellemare: M. le Président.
Le Président (M. Blank) : Le député de
Johnson, sur la motion?
M. Bellemare (Johnson): Parlant sur la motion, il faudrait aussi
tenir compte du fait que demain nous sommes convoqués à deux
autres commissions parlementaires. Il y a d'abord la commission parlementaire
de l'agriculture, il y a aussi la commission parlementaire sur le bill 88, la
fluora-tion de l'eau. Je ne sais pas comment on va se partager, surtout
moi.
M. Levesque: Le député de Johnson a
déjà eu ce problème. Il a dit qu'il s'en était
très bien tiré. J'espère qu'il en sera de même
demain.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne devrait pas vous priver de ma
présence.
M. Levesque: Je profite de l'occasion pour mentionner qu'il y a
les affaires sociales qui siègent en effet demain au Salon rouge,
l'Agriculture ici et que nous devrons prendre la salle 91 -A demain pour la
présente commission.
M. Burns: Toujours sur la motion, M. le Président, je
profite de l'occasion, étant donné que le ministre a fait motion
pour que le chef de l'Opposition soit présent demain, pour proposer un
amendement, à savoir que le président de l'Assemblée
nationale soit présent comme témoin.
Le Président (M. Blank): J'ai oublié de faire le
message à la commission. Le président m'a dit qu'il était
dans son bureau, disponible. Au moment où la commission voudra
l'entendre, il sera ici.
M. Levesque: II n'y a pas de danger.
Le Président (M. Blank): II est dans son bureau
actuellement. Il m'a demandé de transmettre le message et je transmets
le message qu'il sera ici demain.
M. Hardy: II y en a un seul qui se sauve.
M. Burns: A ce moment-là, M. le Président, je ne
vois pas pourquoi on n'entendrait pas le président de l'Assemblée
nationale, s'il est prêt.
M. Bienvenue: Pour une très bonne raison, c'est que c'est
ma motion et que je choisis l'ordre des témoins que j'entends.
M. Hardy: Et on ne procède pas en son absence.
M. Levesque: On ne procède pas en l'absence du chef de
l'Opposition. C'est clair?
M. Burns: Très bien.
M. Hardy: M. le Président, je veux dire un mot. Pour
autant que je suis concerné, eh tant que membre de cette commission, je
sais très bien, connaissant le chef de l'Opposition, connaissant les
membres qui siègent à votre gauche, que si cet après-midi
nous procédions en l'absence du chef de l'Opposition, demain,
après-demain, dans quinze jours, dans trois semaines, ces gens
parcourraient la province, diraient...
M. Burns: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Hardy:... que le gouvernement a procédé en
l'absence du chef de l'Opposition et en feraient de la démagogie. C'est
cela la vrai raison. Personnellement...
M. Burns: Est-ce que j'ai le droit d'invoquer le maudit
règlement?
Le Président (M. Blank): A l'ordre!
M. Hardy: Oui.
Le Président (M. Blank): Le règlement, oui,
mais pas le maudit règlement... Le député de
Maisonneuve.
M. Hardy: Voyons, il y a une limite... M. Burns: J'invoque le
règlement.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: M. le Président, le ministre je ne
devrais même pas l'appeler ainsi parce qu'il ne se situe même pas
à ce niveau le député de Terrebonne...
M. Hardy: On commence à vous connaître.
M. Burns: ... ne respecte même pas une des règles
que lui, soi-disant, devait nous appliquer alors qu'il siégeait...
M. Hardy: Le temps est passé de cela.
M. Burns: On voit à peu près comment vous avez
appliqué ce règlement.
M. Hardy: Vous n'avez jamais été capables de
contester une seule de mes décisions.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Oui, on a contesté. M. Hardy: Vous n'avez
jamais... Le Président (M. Blank): A l'ordre!
M. Burns: M. le Président, je vous dis simplement que ce
que vient de dire le député de Terrebonne...
M. Hardy: C'est la vérité. Une Voix: C'est
vrai.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Ce que vient de dire le député de
Terrebonne, M. le Président, ne respecte pas une des règles
fondamentales de notre règlement, c'est-à-dire qu'il ne prend pas
ma parole. Il est en train de dire que ce que j'ai dit tout à l'heure
est absolument faux. Je dis, M. le Président, que je savais j'ai
communiqué avec le chef de l'Opposition qu'il ne serait pas ici.
Je savais également que j'avais son autorisation en son nom pour
procéder en son absence et je vous dis tout de suite que le chef de
l'Opposition ne sera pas ici pendant toutes les séances de la
commission. Je vous le dis tout de suite. Il va être ici si vous voulez
l'entendre comme témoin. Il va être à votre disposition si
vous voulez le réentendre, mais vous ne tiendrez pas le chef de
l'Opposition ici à entendre les séances de la commission. Ce
n'est pas son rôle. On va examiner cela.
Il y a trois membres de l'Opposition officielle, il y a un membre de
l'Union Nationale qui est là, il y aura peut-être, en cours de
route, un membre qui a droit de siéger du Parti créditiste
à cette commission et les autres membres du côté
ministériel. Mais le chef de l'Opposition n'a pas à être
présent et ne sera pas je vous le dis tout de suite
présent à toutes les séances de cette commission-ci. Il va
être ici quand la commission demandera qu'il soit présent. Il va
collaborer avec la commission, il va témoigner toutes les fois que la
commission voudra l'entendre témoigner, mais, à part cela, je
vous assure d'avance que le chef de l'Opposition ne prendra pas des
journées entières à venir écouter ce qui se passe
en commission.
Je pense qu'il se fie à moi, il se fie au député de
Chicoutimi et il se fie également au député de Lafontaine
pour le mettre au courant.
M. Lacroix: Est-ce que c'est la Chambre qui va conduire ou si
c'est l'Opposition?
M. Hardy: M. le Président, très brièvement,
sur la question de règlement, il est exact que, formellement, un
député doit prendre la parole d'un autre. Mais
l'expérience a démontré depuis un certain nombre de
semaines et de mois, ici dans ce Parlement, que prendre la parole...
M. Burns: De quel cas avez-vous à vous plaindre...
M.Hardy: Je ne parle pas de vous en particulier.
M. Burns: ... où je n'ai pas pris votre parole? Alors,
donnez-moi des cas. C'est moi qui vous ai donné ma parole tout à
l'heure.
M. Hardy: Je vous dis et je vous répète que, si
nous procédions cet après-midi, l'accusé lui-même,
le principal intéressé serait le premier à se promener en
province...
M. Burns: Ce n'est pas vrai, à ce moment-là, M. le
Président, j'invoque à nouveau le règlement.
M. Hardy:... et à nous accuser de procéder en son
absence.
M. Burns: Vous ne prenez pas ma parole. A ce moment-là, en
quoi est-ce que j'ai manqué à ma parole à votre
égard?
M. Lacroix: Dans le rapport Bonenfant.
M. Hardy: Vous êtes souvent prisonnier, vous avez
démontré... Sur la question de règlement, vous avez
démontré...
M. Burns: Je vous dis carrément, je vous ai prédit
que le chef de l'Opposition était d'accord à ce qu'on
siège sans lui.
M. Hardy: Mais il arrive ceci avec votre parti, qu'à un
moment donné vous dites une chose et vous pouvez être
sincère au moment où vous le dites...
M. Burns: Occupez-vous de votre parti, vous avez des
problèmes actuellement, pas mal de problèmes.
M. Hardy: Laissez-moi terminer.
M. Burns: Quand aura lieu le congrès à la
chef-ferie chez vous? C'est quand?
M. Hardy: Etes-vous intéressé à la
candidature? Je vous avoue tout de suite que je vais être contre
vous.
M. Burns: Je n'embarque pas dans des partis croupissants.
M. Marchand: Etes-vous intéressé à la
candidature de Bourgault?
Le Président (M. Blank): A l'ordre, à l'ordre!
M. Hardy: M. le Président, je vais simplement terminer en
disant que, connaissant les structures de ce parti, des gens peuvent dire une
chose ici et, à cause des structures de leur parti, être
obligés de faire le contraire demain.
M. Burns: Comme il y a des premiers ministres qui peuvent dire
quelque chose en conférence de presse et leur ministre de la Justice les
contredit en refusant de les appuyer. C'est le cas Joyal.
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous plaît!
Est-ce que la commission est prête à se prononcer sur la motion
d'ajournement du député de Crémazie?
M. Levesque: M. le Président, je voudrais simplement
rappeler aux honorables membres qu'il y a trois commissions qui siègent
demain matin et celle-ci devra siéger a partir de 10 heures à la
salle 91-A.
M. Burns: M. le Président, sur la motion, je vous dis tout
simplement que je vais voter contre la motion. Si le ministre de l'Immigration
a une preuve sérieuse à faire valoir, qu'il la fasse valoir
même en l'absence du chef de l'Opposition. En ce qui me concerne, je vais
voter contre la motion. Je pense que, s'il dit qu'il y a tant d'autres
témoins à faire entendre, on pourrait les entendre cet
après-midi; on pourrait faire oeuvre utile aujourd'hui en
écoutant ces gens, en avançant le dossier. En ce qui me concerne,
M. le Président, je voterai contre la motion. Je vais demander un vote
enregistré.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que la motion est pour la
comparution de M. Morin ou si c'est pour l'ajournement sine die?
M. Levesque: Nous avons la parole du député de
Maisonneuve.
M. Bienvenue: C'est pour l'ajournement de la commission à
dix heures demain matin, à 91 -A avec la parole de gentilhomme et de
député du député de
Maisonneuve à l'effet que le principal intéressé,
M. Morin, sera présent.
M. Bellemare (Johnson): Pour qu'on ne siège pas cet
après-midi?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce que vous n'avez pas
pensé de l'avertir.
M. Bienvenue: II a oublié d'avertir qu'il ne serait pas
là.
Le Président (M. Blank): M. Bédard
(Chicoutimi)?
M. Bédard (Chicoutimi): Contre, contre.
Le Président (M. Blank): M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Contre.
M. Levesque: Rien qu'une fois contre.
Le Président (M. Blank): M. Bienvenue,
Crémazie?
M. Bienvenue: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Faucher?
M. Faucher: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Brown?
M. Brown: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Burns?
M. Burns: Contre.
Le Président (M. Blank): M. Caron?
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Giasson?... M. Hardy?
M. Hardy: En faveur.
Le Président (M. Blank): M. Lacroix?
M. Lacroix: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Marchand?
M. Marchand: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Léger (Lafontaine)?
M. Léger: Contre.
Le Président (M. Blank): M. Levesque (Bonaventure)?
M. Levesque: En faveur.
Le Président (M. Blank): M. Ostiguy?
M. Ostiguy: Pour.
Le Président (M. Blank): M. Boudreault?
M. Boudreault: En faveur.
Le Président (M. Blank): M. Lapointe?
M. Lapointe: Pour.
Le Président (M. Blank): Onze pour, quatre contre. La
motion est adoptée. La commission ajourne ses travaux jusqu'à
demain, dix heures, à la chambre 91-A.
(Fin de la séance à 16 heures)