Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de l'assemblée
nationale
Projet de loi no 15 Loi modifiant la Loi
électorale
Séance du mardi 25 mars 1975
(Seize heures cinquante-sept minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Du fait qu'il n'y a pas quorum, nous suspendons nos travaux
jusqu'à 8 h 15, ce soir.
(Suspension de la séance à 16 h 58)
(Reprise de la séance à 20 h 25)
M. Séguin (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Les députés suivants sont membres de cette commission pour
la séance de ce soir: M. Bédard (Chicoutimi); M. Bellemare
(Johnson) ; M. Blank (Saint-Louis); M. Brown (Brome-Missisquoi); M. Burns
(Maisonneuve); M. Caron (Verdun); M. Giasson (Montmagny-L'Islet); M. Hardy
(Terrebonne); M. Denis (Berthier); M. Lamontagne (Roberval); M. Léger
(Lafontaine); M.Tremblay (Iberville); M. Malouin (Drummond); M. Mercier
(Bellechasse); M. Ostiguy (Verchères); M. Samson (Rouyn-Noranda); M.
Tardif (Anjou).
Je vous suggère comme rapporteur le député de
Bellechasse. Le député de Bellechasse est suggéré,
est-ce qu'il y a consentement pour le rapporteur?
M. Malouin: C'est une très bonne suggestion que vous
avez.
Le Président (M. Séguin): Merci, M. le
député.
M. Hardy: M. le Président, l'article 1 est strictement un
article de concordance. Il n'y a aucun élément de fond qui
intervient, sauf que nous ajoutons aux définitions des listes, celles de
liste permanente et révision annuelle, deux définitions nouvelles
qui apparaissent dans la loi.
M. Samson: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): S'il vous plaît,
oui. Le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Dans quel micro...
Le Président (M. Séguin): Dans celui que vous
voulez, mais prenez-en un.
M. Hardy: Vous pouvez bien en prendre deux.
M. Samson: M. le Président, ne commencez pas.
Peut-être qu'au lieu de faire des commentaires à tous les articles
qu'on retrouvera, com me ce serait notre droit, je préférerais
peut-être dire quelques mots au début et on passera...
M. Hardy: Et vous ne direz plus rien après. M. Samson:
Non, je m'en voudrais...
Le Président (M. Séguin): Je ne veux pas entrer
dans un débat de procédures...
M. Samson: ...de priver le ministre de mes excellents
commentaires...
Le Président (M. Séguin): ...mais nous
étudions article par article...
M. Samson: Je regrette, M. le Président, mais on
commence.
Le Président (M. Séguin): On commence, oui.
M. Samson: On commence. Au premier article, il est toujours
coutume...
Le Président (M. Séguin): Le projet a
été voté en deuxième lecture...
M. Samson: ...que nous permettions... Ah non! je regrette, mais
je ne marcherai pas dans...
Le Président (M. Séguin): C'est regrettable.
M. Samson: M. le Président, on vase comprendre tout de
suite...
Le Président (M. Séguin): Oui, c'est cela.
M. Samson: Ou bien on me permettra de faire mes commentaires au
départ, ou bien on va allonger le débat et cela ne réglera
rien, je pense. Cela ne rendra pas service au ministre qui a autres choses
à faire que de travailler à la commission parlementaire. Il nous
a d'ailleurs si bien dit cet après-midi qu'il avait des rendez-vous
importants qui l'attendaient. Nous avons pour habitude, aux commissions
parlementaires, à l'article 1, de faire quelques commentaires. Je me
demande pourquoi on m'empêcherait de les faire.
Le Président (M. Séguin): Faites vos commentaires
sur l'article 1.
M. Samson: Bon! D'accord!
Le Président (M. Séguin): II n'y a pas de
problème là-dessus.
M. Samson: Vous acceptez qu'on fasse, comme d'habitude, des
commentaires.
Le Président (M. Séguin): Certainement. Vous les
ferez à chaque article. Vous direz ce que vous voudrez.
M. Samson: Non, non.
Le Président (M. Séguin): Si vous le voulez.
M. Samson: Vous acceptez qu'on fasse, comme d'habitude, des
commentaires généraux sur l'article 1.
Le Président (M. Séguin): Faites vos commentaires
sur l'article 1. Je vous donne la parole.
Une Voix: On vous écoute. Le Président (M.
Séguin): On vous écoute.
Nomination des recenseurs
M. Samson: Puisque nous n'avons pas fait de débat en
deuxième lecture par voie d'entente, M. le Président, je voudrais
quand même souligner que, malgré que nous soyons, en principe,
d'accord sur le contenu de la loi 15, il reste que nous retrouvons dans cette
loi que les confections des listes, au lieu de se faire au mois de mai, se
feront au mois de septembre, ce contre quoi nous n'avons rien.
Par contre, même si on nous inclut je parle en tant que
membre d'un parti de l'Opposition la possibilité de pouvoir
choisir les recenseurs dans les comtés qui sont actuellement
représentés par des députés à
l'Assemblée nationale, il demeure que ce n'est pas suffisant. Une
réforme de cette sorte devrait, je pense, aller un peu plus loin que
cela, dans le sens que, dans un autre Parlement ou une autre loi
électorale, on permet aux partis politiques qui se sont classés
premiers et, évidemment, deuxièmes, dans chacun des
comtés, de participer à la confection des listes
électorales.
La Loi électorale du Québec permet au gouvernement de
nommer des recenseurs dans tous les comtés. Elle permettait,
jusqu'à ce jour, à l'Opposition officielle de nommer
également les recenseurs dans tous les comtés. Jusqu'à ce
jour, c'est évident que seuls les représentants du gouvernement
et de l'Opposition officielle pouvaient agir comme agents pouvant confectionner
les listes électorales. Il y a. cependant, une amélioration dans
le projet de loi actuel. C'est qu'on permettra, au moins, aux comtés qui
sont représentés par des députés autres que ceux de
l'Opposition officielle de pouvoir nommer les recenseurs dans ces comtés
déterminés.
Je pense que ce n'est pas tout à fait assez, ce n'est pas tout
à fait réaliste. Les autres oppositions peuvent s'être
classées, aux dernières élections, deuxièmes dans
certains comtés et n'ont pas droit de présenter des
recenseurs.
Je fais référence à plusieurs comtés du
Québec, par exemple, où elles ont pu se classer deuxièmes
à la dernière élection ou à l'élection
précédente, ce qui aurait pu être utile pour les fins de
l'élection précédente et pour d'autres élections
futures aussi où il y aura peut-être davantage de deuxièmes
parmi les partis de l'Opposition ou de premiers. Que cela soit les premiers ou
les deuxièmes, qu'on le considère.
Je ne veux pas dire par là que le ministre nous apporte une
mauvaise loi parce qu'il n a pas ajouté cela, mais j'invite le ministre
à nous faire part de ses intentions quant aux futures
possibilités de voir ce problème et de trouver un mode qui
pourrait donner satisfaction à tout le monde.
Personnellement, je n'ai rien contre le fait que le gouvernement et
l'Opposition officielle nomment les énumérateurs. Au contraire,
cela ne me dérange pas du tout. En ce qui concerne l'Opposition
officielle, elle pourrait même continuer à en nommer partout, mais
que dans les comtés où il y a des députés ou
d'autres partis de l'Opposition qui se sont classés deuxièmes, on
pourrait peut-être ajou-terdans ces cas et c'est une suggestion
que j'apporte au ministre la possibilité d'envisager un
troisième, si nécessaire. Je ne veux rien enlever à
l'Opposition officielle. Je ne veux rien enlever au gouvernement non plus, mais
si on prétend que les énumérateurs ou les recenseurs
parce qu'on va maintenant les appeler recenseurs cela en
prend
au moins deux pour nous assurer que le recensement, sinon est plus
valable, au moins apportera moins de critiques, dans d'autres comtés
où il y a d'autres partis qui sont arrivés deuxièmes, je
pense qu'on n'a pas le droit de les laisser de côté et de les
rejeter du revers de la main.
Il y a eu tellement de critiques dans le passé quant au
recensement que si nous avions une possibilité de les éliminer,
je pense que cela serait valable.
M. le Président, ce sont surtout ces remarques que je voulais
faire à l'endroit du ministre. Sa loi n'est pas excellente. Ce n'est
qu'un embryon d'amélioration. On ne la refusera pas parce que ce qui
sera pris, sera pris.
M. Hardy: Cela m'aurait inquiété si vous aviez dit
qu'elle était excellente!
M. Samson: Non. Le ministre est assez conscient pour savoir que
sa loi n'est pas excellente. Il n'y a aucune loi qui est
présentée qui est excellente. Si toutes les lois étaient
excellentes, on en présenterait moins souvent et au rythme où se
présentent les lois ici au Québec, c'est une preuve de plus
qu'elles ne sont pas excellentes.
Mais, je demande au ministre de considérer et de nous faire
l'annonce, sinon immédiatement, dans les plus brefs délais
possibles, d'une possibilité de réviser encore la Loi
électorale. Il y aura d'autres révisions. Ce n'est pas la
dernière, mais qu'on pense aux tiers partis, qu'on pense aux partis qui
se sont classés deuxièmes.
Le Président (M. Séguin): L'article 1 serait-il
adopté?
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, la loi en
elle-même apporte plusieurs correctifs qui sont très importants et
qui remplissent à bon droit certaines idées que se fait le
gouvernement afin de donner les élections les plus honnêtes
possible.
M. le Président, autres temps, autres moeurs. Je vous dis cela
parce que j'ai peur que vous me disiez que, dans mon temps, cela se faisait
autrement.
M. Hardy: Parce qu'en entendant cela, je pensais à
l'énumérateur unique, justement.
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, on a reconnu notre erreur et
on a refait la loi quelques années plus tard.
M.Hardy: D'ailleurs, je vous l'ai dit, vous êtes un parti
qui s'améliore constamment.
M. Bellemare (Johnson): Merci, M. le Président... Il ne me
fera pas choquer. Mon collègue de Rouyn-Noranda vient de parler de la
possibilité d'avoir un énumérateur suppléant, un
énumérateur de plus, quand le candidat est arrivé en
deuxième place. Il n'a pas demandé, je pense bien, d'avoir dans
tous les comtés un autre énumérateur, mais que, dans les
comtés où le candidat est arrivé en deuxième place,
il ait aussi le privilège de pouvoir faire les listes.
Je ne m'attarderai pas trop sur rénumération. Je serais
bien heureux si le gouvernement accordait ce privilège au moins à
ces 22 candidats qui sont arrivés les deuxièmes à
l'élection chez les tiers partis. Il y en a 22. Il y en a 17 du
Ralliement des créditistes et cinq chez nous, six avec moi maintenant.
Ma suggestion se rapporterait plutôt à une facilité que
donnerait le gouvernement pour la révision des listes. Cela est
important. Si on n'assiste pas à rénumération, d'accord.
Mais, à la table des trois, dans les différents districts, en
vertu des articles 80, 81, 81-2, quand on forme les commissions de
révision, on pourrait là facilement laisser
pénétrer sous son serment... Parce qu'il ne faut pas oublier, M.
le Président, qu'à ce moment-là, celui qui va agir comme
réviseur perd son droit de vote. Celui qui va faire partie de la
commission perd son droit de vote. Je n'aurais pas d'objection à ce que
le gouvernement puisse considérer cet aspect que, dans les bureaux de
révision, ceux qui sont en Chambre comme tiers partis ou partis reconnus
au moins, puissent avoir un représentant pour assister aux
délibérations, pour ceux qui viendront faire ajouter des noms,
ceux qui viendront en faire retrancher, parce que cela devient
extrêmement dangereux, autrement.
L'expérience vous l'a prouvé en 1973, il y a eu des listes
qui ont été complètement refaites, M. le Président.
Oui, M. le Président, certainement, il y a eu des noms qui ont
été prouvés par un parti... Vous demanderez cela aux
députés de l'Opposition officielle, ils vont vous donner des
chiffres. Je les ai, mais ce n'est pas mon rôle de les donner. Mon
rôle, ce soir, est de demander au gouvernement s'il n'y aurait pas
possibilité que dans le bureau de révision, le tiers parti qui
est en Chambre puisse être représenté. Ce n'est que
cela.
Dans la partie rurale, pas de problème. Je ne pense pas qu'il y
ait des problèmes dans la partie rurale. Mais dans la partie urbaine,
où c'est difficile, surtout dans une ville comme Montréal, comme
Québec, parce qu'il y a un statut officiel dans la loi pour la
révision de Québec et de Montréal... Ensuite, il y a un
autre statut dans la Loi électorale où l'on parle des
révisions des villes ordinaires, des secteurs urbains.
Je pense que cela ne vaudrait peut-être pas pour le gouvernement
un gros montant de plus, mais quel effet bénéfique ça
donnerait pour la protection. D'abord, celui qui saura qu'il y a un bureau de
révision dont fait partie l'Opposition officielle, mais aussi un membre
des tiers partis, dans les villes de Montréal et de Québec et
dans les cités urbaines, là, cela ne peut pas nuire. Si vous
dites: Quand on va voir arriver quatre personnes dans une maison pour une
énumération, on trouve cela pas mal trop. Vous avez
peut-être raison. Mais dans la pièce où va se discuter la
liste électorale elle-même, qui va sûrement être
révisée par notre organisation, à ce moment-là, on
fait des suggestions, on envoie des formules pour faire radier, ajouter ou
changer, annuler, même sous un mandat postal spécial, faire rayer
un nom de la liste.
Je pense que dans cette pièce, qu'on soit un de plus, ça
ne peut pas déranger énormément et c'est une sauvegarde,
pour ceux qui vont faire la liste électorale. Parce qu'ils vont dire:
Ils ne sont pas
témoins de l'énumération, mais ils vont être
témoins de la révision. C'est une garantie supplémentaire.
Ce n'est pas la mer à boire. Mais mon expérience me dit que si on
avait dans les bureaux urbains de révision, un autre réviseur,
vous allez peut-être me répondre: Mais ils n'auront pas...
ça va être quatre au lieu de trois, qu'est-ce que cela change, M.
le Président? Qu'est-ce que ça change? Il y a toujours un recours
en vertu de l'article de la loi concernant le président de
l'élection du comté ou si cela ne fait pas, on a le droit de
revenir, après discussions, dans le bureau de révision, voir le
président général des élections.
Je pense que, si on ajoutait au moins les tiers partis dans le bureau de
révision, on donnerait au moins à la liste électorale plus
de sérieux et on donnerait plus de garanties qu'il se fera moins
d'accrocs. N'oubliez pas, M. le Président, que nous, nous sommes
obligés de faire les listes électorales. N'oubliez pas cela. On
est obligé de passer et de les faire, pour se rendre bien compte
qu'elles sont bien faites. N'oubliez pas cela. Et cela, ce n'est pas
d'aujourd'hui.
M. Giasson: Tous les partis font cela.
M. Bellemare (Johnson): Je pense bien que ceux qui sont au
pouvoir ont l'avantage d'avoir un énumérateur et
l'Opposition...
M. Giasson: Ils ont tous cela. Il y a toujours une
vérification finale à faire.
M. Bellemare (Johnson): Oui, je comprends, mais...
Kl. Léger: Le député de Johnson, j'aurais
une question.
M. Bellemare (Johnson): Oui, certainement.
M. Léger: Est-ce que vous trouvez que votre suggestion
pourrait être acceptable? Que ce soit non pas comme membre du bureau,
mais pour assister aux travaux...
M. Bellemare (Johnson): Pourvu qu'il ait le droit de rester dans
la pièce, la commission, en vertu de l'article 80, se compose de trois
membres. C'est à l'article 81, deuxième alinéa, ce sont
trois membres qui sont nommés, qui sont assermentés. Ils perdent
leur droit de vote.
Que le nôtre, qu'un tiers parti assiste à titre
d'observateur, je n'aurais pas d'objection. Qu'il ait au moins le même
traitement qu'ont les réviseurs. Qu'il soit payé la même
chose.
M. Léger: Le problème, c'est le huis-clos qu'il y a
là; la décision est finale, et on est pris avec la liste
électorale, cela a été accepté et on ne peut rien
dire...
M. Bellemare (Johnson): C'est cela. Si on avait, M. le
Président, même que je pense que ce n'est pas aller trop loin que
de demander un quatrième mem- bre réviseur, pour nous, les tiers
partis, au moins. M me semble que c'est l'abc de la Loi électorale. Si,
selon la Loi électorale, l'énumération est bien faite, si
vous me le garantissez, mais il n'y a rien qui me garantisse
l'énumération. J'en ai déjà vu des
énumérations, j'ai déjà assisté à
beaucoup d'énumérations...
M. Hardy: Vous parliez du temps où vous étiez
organisateur.
M. Bellemare (Johnson): Comment?
M. Hardy: Vous parlez du temps où vous étiez
organisateur.
M. Bellemare (Johnson): Je parle de 1974, des élections
qui viennent d'avoir lieu.
M. Hardy: Depuis 1970, vous n'en avez pas fait beaucoup.
M. Bellemare (Johnson): J'en ai fait une bonne toujours.
M. Hardy: Une.
M. Bellemare (Johnson): Et j'ai fait réviser mes listes
en...
M. Hardy: Ne me dites pas que vous avez participé aux
élections en 1970 et en 1973.
M. Bellemare (Johnson): J'étais président. J'ai
regardé quand même. J'ai regardé faire, je n'ai pas
désappris. Il y a quelque chose qui reste...
M.Tremblay: L'énumération unique, est-ceque
c'était le bill 34?
M. Bellemare (Johnson): Non. M. Hardy: Cela a
été réparé.
M. Bellemare (Johnson): Cela a été
réparé, on a reproduit cela et on l'a remis.
M. Léger: On les avait fait travailler fort cette
année-là.
Le Président (M. Séguin): J'allais suggérer
aux députés...
M. Bellemare (Johnson): La première année n'est pas
passée.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, la suggestion que
je ferais, serait qu'aux articles 80 et 81, à la révision des
listes des sections urbaines de chaque district électoral, comme on a le
droit de nommer plusieurs bureaux, dans une ville, plusieurs commissions qui
siègent, je ne vois pas pourquoi,
pour assurer une meilleure équité, la révision ne
pourrait être faite en présence des tiers partis comme ceux de
l'Opposition officielle? Ce n'est pas une demande extraordinaire, mais je pense
que la loi serait de ce côté. J'aurai une autre remarque à
vous faire tout à l'heure, parce que j'ai remarqué que, dans un
article de votre loi...
Le Président (M. Séguin): Est-ce qu'on peut s'en
tenir à l'article?
M. Bellemare (Johnson): Oui, d'accord. Je pensais qu'on faisait
seulement un petit tour d'horizon bien sommaire.
Le Président (M. Séguin): Restez dans la loi...
M. Bellemare (Johnson): Oui, je reste dans la loi, c'est
sûr.
M. Hardy: Cela fait déjà une demi-heure qu'on est
dans le sommaire.
Le Président (M. Séguin): ...qui conduit nos
travaux. On ne voudrait pas le faire indirectement.
M. Bellemare (Johnson): Si on avait eu une deuxième
lecture, on l'aurait dit en deuxième lecture.
M. Hardy: II y en a eu une.
M. Bellemare (Johnson): Non, nous n'en avons pas eu une.
M. Hardy: C'est cela quand on ne respecte pas les
règlements.
M. Bellemare (Johnson): C'est vous autres qui êtes trop
pressés. C'est parce que la loi va être en vigueur le 1er
mai...
M. Samson: Si vous ne nous l'aviez pas demandé, on aurait
fait notre débat.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! Je pense que le député de Johnson a encore des
commentaires à faire.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, le
deuxième point que...
M. Hardy: On peut ne pas être d'accord avec des
ententes.
M. Bellemare (Johnson ): J'ai une question à vous poser.
C'est celle-ci: Je suis, par exemple, député de Johnson.
J'appartiens à un tiers parti. En vertu des amendements qui vont
être apportés tout à l'heure, on a le droit de
désigner notre énumérateur et notre réviseur, dans
un article. Mais si je suis député de Johnson et que je me
présente dans le comté de Champlain, supposons, est-ce que...
M. Hardy: Non...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je vous jure, ce
soir...
M. Tardif: Très bien.
M. Bellemare (Johnson): ...que les gens de Johnson ne perdront
pas leur député, certainement pas.
M. Hardy: Ce soir, vous dites bien ce soir, vous jurez, ce
soir?
M. Bellemare (Johnson): Non, il n'y aurait pas de raison que
j'abandonne les gens de Johnson, M. le Président, mais je demande...
M. Tardif: Ils vont nous abandonner.
M. Bellemare (Johnson): J'ai des petites nouvelles! J'y vais tous
les lundis. Vous ne venez pas souvent vous autres.
Une Voix: On y va quatre fois par semaine.
M. Bellemare (Johnson): En tout cas, M. le Président, je
me demande si, en changeant de comté, un tiers parti, comme le
nôtre, conserve ses droits?
M. Denis: J'espère que vous n'ambitionnez pas de
rester...
M. Bellemare (Johnson): Là, on l'est.
M. Hardy: Ce n'est pas un droit personnel, c'est un droit
territorial.
M. Bellemare (Johnson): C'est un droit territorial. Ici, à
un moment donné, vous dites, dans l'article! "...qu'il désigne
par écrit au président d'élection, peut recommander, par
écrit à ce dernier, les recenseurs dans le district
électoral où il est candidat..." C'est clair. Il n'y a pas de
chose territoriale. C'est écrit "où il est candidat".
M. Denis: Si vous retournez dans Champlain, vous allez être
deuxième.
M. Bellemare (Johnson): Dans Champlain, je vais être le
deuxième!
M. Mercier: Non, il a le droit, aux Iles-de-la-Madeleine.
Une Voix: Pourquoi pas chez nous?
M. Hardy: Cela a été beaucoup
amélioré.
M. Bellemare (Johnson): Votre discours, tantôt, vous l'avez
fait sur l'ancien texte.
M. Hardy: Ah! c'est pour cela. M. Samson: ...point de
règlement.
Le Président (M. Séguin): Je vous demande votre
coopération.
M. Samson: Je veux soulever un point de règlement.
Le Président (M. Séguin): Oui, certainement.
M. Samson: On vient de m'annoncer qu'il y a un texte
différent de celui qu'on a déposé.
M. Hardy: II y a en révocation de l'ordre de
deuxième lecture en Chambre. Ah! c'est vrai, vous étiez avec le
premier ministre.
M. Bellemare (Johnson): Vendredi, si je n'avais pas
été avec le premier ministre, j'aurais terminé...
M. Hardy: C'est vendredi. Une Voix: II a tout
changé...
Le Président (M. Séguin): De toute façon, je
pense que vous avez votre réponse sans qu'on en décide sur un
point de règlement. Vous avez le droit de poser la question.
M. Samson: Si j'ai soulevé un point de règlement,
M. le Président, c'est que...
Le Président (M. Séguin): Vous avez certainement le
droit de poser la question.
M.Samson: Non, mais vous allez admettre avec moi qu'une affaire
épaisse comme cela, cela ne se lit pas en deux secondes.
Le Président (M. Séguin): Alors, on reviendra aux
articles, M. le député de Johnson; vous avez mentionné
l'article 12, on va certainement y toucher. Vous soulèverez votre point
à ce moment.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que je pourrais simplement
demander au leader, à celui qui représente officiellement le
gouvernement, le ministre...
M. Hardy: Je voulais attendre que tout le monde exprime son
opinion et je vous ferai une réponse globale.
M. Bellemare (Johnson): Ah bon! c'est d'accord.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine, sur l'article 1.
M. Léger: Ce sont uniquement certaines idées
générales de principe, à ce stade, que je voulais mettre
de l'avant. Cette loi qui permet une modification au recensement annuel a
certainement comme objectif et, dans ses articles, devrait tendre vers
cet objectif de faciliter à tous les citoyens la
possibilité de voter. Je pense que le droit de vote est quelque chose de
sacré pour le citoyen et qu'à chaque fois qu'un article, dans la
loi que nous allons étudier, pourrait restreindre cette
possibilité, il faut le corriger. C'est une responsabilité
civique que le citoyen doit être capable de remplir. Pour lui faciliter
cela, dans le projet de loi, il y a certains points qui doivent peut-être
être corrigés. D'abord, sur le point du recenseur rural;
actuellement il n'y en a qu'un. Si on met ensemble les problèmes qui
surviennent du fait qu'il n'y a qu'un énumérateur, qu'un
recenseur rural, et que, par la suite, il n'y a que trois personnes dans le
bureau de révision, même si, dans les campagnes, les gens se
connaissent plus que dans les villes, je pense qu'il faudrait penser à
mettre deux énumérateurs dans la section rurale.
Un deuxième point pour faciliter le principe que je veux
défendre, celui de permettre à tous les citoyens d'être sur
la liste électorale, c'est le problème du bureau de
dépôt. Dans le bureau de dépôt, c'est la
période où on peut inscrire des noms de personnes qui ont le
droit d'être sur la liste électorale et qui n'y sont pas, de faire
enlever des noms qui n'ont pas leur raison d'être sur la liste
électorale et de corriger certains noms qui sont mal inscrits ou
certaines erreurs dans la confection de la liste. Quelle que soit la
qualité des recenseurs, il y a toujours des erreurs possibles.
Le bureau de dépôt est une occasion pour les citoyens de se
réinscrire s'ils ont été oubliés. Il faut faire une
nuance entre un recensement en période électorale et un
recensement en période non électorale.
En période électorale, les recenseurs sont plus
motivés et parfois un peu plus partisans et un peu moins objectifs.
C'est normal dans cette période, il y a une certaine excitation. Mais
d'un autre côté, il y a une plus grande motivation des gens
à participer, à jouer un rôle dans ce travail
électoral. Tandis que dans une période non électorale, une
révision ne donne pas la même motivation pour le citoyen. Donc, un
citoyen qui, par erreur, ne serait pas inscrit sur la liste électorale,
qui aurait été confectionnée pendant une période
non électorale, avec une semaine ou à peu près pour
pouvoir s'enregistrer, je pense que c'est un dangerénorme que le citoyen
ne se préoccupe pas, à ce moment, de s'inscrire. Je pense qu'il
faut repenser, peut-être, la période de temps allouée au
bureau de dépôt, c'est-à-dire le bureau qui va recevoir les
réinscriptions des personnes.
Dans le projet de loi qui nous est présenté, si une
élection est déclenchée à l'automne, cela ne nous
permet pas d'avoir une deuxième révision. Il y a un
problème de ce côté. Si une personne ne voyait pas son nom
sur la liste électorale et si les partis en présence n'avaient
pas toute la motivation et n'avaient pas des gens qui avertissent les citoyens
que leur nom n'est pas sur la liste électorale, vous auriez ce handicap
de ne pas être capable de réinscrire tous ceux qui devraient
être inscrits. La période du bureau de dépôt devrait
peut-être être allongée.
La question de révision: Moi, je serais peut-être
porté à accepter un peu l'idée du député de
Johnson, peut-être pas comme un membre à plein titre au bureau de
révision, mais vous savez comme moi, M. le Président, que vous
avez des représentants d'un parti qui ont réalisé qu'il y
a des noms qui manquent sur la liste électorale et qui vont demander,
d'ailleurs, aux personnes q ui ne sont pas inscrites d'aller
s'inscrire au bureau de dépôt et, par la suite, on ne sait
pas ce qui se passe tant que le bureau de révision n'a pas pris la
décision d'accepter ou de refuser ces nouvelles inscriptions ou
d'accepter ou refuser les radiations. C'est uniquement après la
décision du bureau de révision que tout le monde reçoit la
liste officielle où il n'est plus possible de faire de correction. Je
comprends le problème d'un tiers parti. Nous l'avons été
et nous savons qu'à ce moment on reçoit une liste
électorale qui n'est peut-être pas corrigée comme elle
aurait dû l'être. Le même problème peut survenir pour
le parti d'Opposition officielle où on nomme notre représentant,
le gouvernement nomme le sien, mais le troisième est nommé par le
président d'élections, ce qui vient à dire quand
même, normalement, une personne représentant le gouvernement, ce
qui fait deux personnes contre une. A ce moment, M. le Président...
C'est cela!
M. Burns: C'est cela!
M. Léger: Exactement, dans les faits, c'est cela!
Ecoutez, quand on voit les présidents d'élections qui
participent à des élections fédérales pour un parti
comme tel, on voit bien qu'ils sont nommés... Quand même, c'est
difficile de ne pas être partisan. Le député voudrait me
faire croire le contraire. On les a vus agir dans bien des comtés.
De toute façon, le problème est là. C'est qu'il y a
deux personnes du même parti...
M. Burns: Quand on voit des présidents de comté qui
vont à des dîners-bénéfices de partis...
M. Hardy: Cela se fait?
M. Burns: Oui, imaginez-vous!
M. Léger: Même des présidents
d'élections de comté qui s'occupent de renouveler les cartes de
membres du Parti libéral...
M. Malouin: ...présidents d'élections...
M. Léger: Je donnerai des noms quand ce sera le temps,
mais... De toute façon, pour revenir au projet qui nous touche, dans le
bureau de révision, l'Opposition est en minorité, et je pense que
cela permettrait quand même, s'il y avait une autre personne du parti
d'Opposition, d'un parti reconnu ou un parti non reconnu, qui serait non pas
membre comme tel, mais au moins présente pour surveiller les
intérêts des électeurs. Je n'ai pas d'objection à
cela, M. le Président.
En gros, c'était cela, je pense, qui était important,
c'est que tout citoyen soit inscrit sur la liste électorale, et les
points que j'ai soulevés, c'est pour montrer jusqu'à quel point
il est possible que des citoyens, parce que ce n'est pas en période
électorale, ne se soucient pas de s'inscrire et qu'il soit trop tard,
à l'automne entre autres, si l'élection est
déclenchée à l'automne.
Au printemps, il y aura une deuxième révision. On peut
corriger la situation. Je pense que c'est important de voir à ce que
tous les citoyens aient l'occasion d'être sur les listes
électorales, de façon qu'il y ait le moins possible de personnes
qui soient défranchisées et que ce soit surtout par erreur.
La période du recensement de la première semaine de
septembre crée quand même un certain problème, en ce sens
qu'étant donné qu'il faudra choisir quinze jours avant les
personnes qui devront être les représentants officiels comme
recenseurs, cela nous oblige à avoir des personnes nommées au
milieu d'août.
Donc, cela signifie qu'il faudra les chercher, les recruter dans les
premières semaines d'août, si ce n'est pas à la fin de
juillet. Je sais bien qu'il y en a qui sont très zélés,
mais ce n'est pas facile, pour n'importe quel parti, d'avoir à trouver
des recenseurs dans la période de l'été.
D'un autre côté, si le gouvernement a décidé
de présenter ce projet de loi disant que le recensement devrait se faire
dans la première fin de semaine de septembre, je tiens pour acquis que
c'est parce qu'il prévoit que ces listes, qui serviront pour les
élections municipales, devraient être prêtes pour le
début de novembre. Ce n'est pas une obligation absolument essentielle
que cela soit toujours au début de novembre. Cela peut être quinze
jours plus tard. Si, pour l'ensemble de tous ceux qui ont besoin des listes
électorales, c'est-à-dire les municipalités, comme pour
les élections provinciales ou même les commissions scolaires,
elles sont incluses, ce qui est important, c'est d'avoir des bonnes listes.
Je pense que la première semai ne de septembre où il y a,
justement, le lundi qui est la Fête du travail, cela ne donne que quatre
jours pour faire le recensement. En quatre jours, il faut admettre que ce qu'on
paie aux énumérateurs ne vaut pas une semaine de vacances pour
une personne qui laisse son travail. Actuellement, si on est obligé de
le faire en quatre jours, cela voudrait dire qu'il y a des personnes qui
pourraient, pour remplir complètement leur rôle
c'est-à-dire aller voir ceux qui étaient absents
être obligées de prendre des journées de congé
supplémentaires, ce qui rendrait plus difficile le travail de
recensement qui pourrait être fait dans une semaine complète,
c'est-à-dire les cinq jours complets habituels d'une semaine.
Je pense que ce sont tous des points auxquels il faudra
réfléchir à mesure qu'on avancera dans le projet de loi
pour faciliter justement ce recensement d'une façon harmonieuse, en
dehors des périodes passionnées des élections; ce qui
permettrait d'avoir une liste qui serait la plus complète possible et
qui dépouillera le moins possible les citoyens de leur droit de vote et
surtout si c'est par erreur.
Le Président (M. Séguin ): Le député
de Drummond.
M. Malouin: M. le Président, j'aimerais avoir de vous une
directive. Je ne sais pas si c'est le moment et le lieu, mais je sais qu'une
municipalité, dans un comté voisin du mien je ne sais pas
si c'est parce que les électeurs ne sont pas contents de leur
député a demandé de passer dans le comté de
Drummond. Que doit-on faire dans un cas semblable?
M. Burns: Vous n'êtes pas dans la bonne loi.
M. Malouin: Ce n'est pas dans la bonne loi? Je m'excuse.
M. Burns: Cela viendra éventuellement.
M. Malouin: C'est parce que cela pourrait peut-être changer
l'énumération du...
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai jamais vu un ministre de la
Voirie laisser ces quatre paroisses du comté de Drummond dans un
état aussi pitoyable.
Le Président (M. Séguin): Afin de...
M. Hardy: On n'est pas aux crédits...
M. Malouin: Ce n'est pas le bon moment.
M. Burns: II va y avoir une autre loi éventuellement.
Le Président (M. Séguin): Article 1.
Adopté?
M. Hardy: Non. J'aurais quelques remarques à formuler.
Le Président (M. Séguin): Le ministre des Affaires
culturelles.
M. Hardy: Je voudrais d'abord dire que je suis
particulièrement heureux d'entendre le député de
Lafontaine dire combien il est important que tous les gens aient la
possibilité de voter, c'est-à-dire que les listes
électorales soient faites aussi parfaitement que possible. Cela
diffère largement de ce dont on a entendu parler aux dernières
élections et, dans certains cas, d'une façon systématique:
On tentait de rayer les Néo-Canadiens et les personnes
âgées. J'imagine que c'est une nouvelle orientation de son parti,
et je m'en réjouis largement.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement.
Le Président (M. Séguin ): Le député
de Lafontaine sur une question de règlement.
M. Léger: Je dois simplement rectifier les faits
immédiatement. Il est sûr que les personnes âgées
n'ont jamais été...
M. Hardy: Pourquoi vous sentez-vous visé? Je n'ai pas
mentionné quel parti faisait cela.
M. Léger: Etant donné que vous avez dit que vous
étiez heureux de ce que je disais...
M.Hardy: Bien, oui, oui... Je n'ai visé personne.
M. Léger: Vos lunettes étaient dans ma direction.
Je n'ai pas viré vos yeux...
M. Hardy: Ah! Vous n'avez pas la conscience en paix!
M. Léger: Je dois vous dire ceci: En aucure circonstance
nous ne croyons qu'une personne qui a le droit de vote, quelle que soit sa
nationalité, perde le droit de vote...
M. Hardy: Bien oui!
M. Léger: ...mais celles qui n'ont pas le droit de vote,
nécessairement, doivent être rayées.
M. Hardy: Bien oui!
M. Léger: Elles ne sont pas inscrites par les recenseurs
quand ils savent fort bien que ces personnes ne sont pas des citoyens...
M. Hardy: Oui. C'est la raison pour laquelle j'ai dit que
j'étais heureux de cette évolution de votre parti, par rapport
à ce qui s'est passé.
M. Léger: Ce n'est pas cela. Je vais encore être
obligé de corriger. Cette prise de conscience du député de
Terrebonne...
Le Président (M. Séguin): Je pense que vous avez
fait le point, M. le député. Le ministre va continuer.
M. Hardy: M. le Président, on a suggéré
tantôt que les tiers partis soient reconnus, à toutes fins
pratiques, comme l'Opposition officielle, quant à la nomination des
énumérateurs, des recenseurs.
M. Bellemare (Johnson): ...un recenseur dans un bureau...
M. Hardy: Le député de Rouyn-Noranda, oui. Je
précise que dans le cas...
M. Samson: Est-ce que le ministre me permettrait de
préciser davantage ma pensée? Cela va aider les débats. Je
n'ai pas l'impression que le ministre a saisi exactement ce que je voulais
dire; qu'on ne me dise pas que ce n'était pas clair. M. le
Président, qu'on ne commence pas cela.
M. Hardy: Si vous m'aviez laissé terminer, peut-être
que vous vous seriez aperçu que j'avais bien saisi ce que vous vouliez
dire.
M. Samson: Oui?
M. Hardy: Mais, comme vous m'arrêtez au troisième
mot...
M. Samson: M. le Président, si le ministre pense avoir
bien saisi, je le laisse continuer.
M. Hardy: Je vais vous dire ce que j'ai saisi et vous me
répondrez par la suite.
M. Samson: D'accord.
M. Hardy: Ce que j'ai compris du député de
Rouyn-Noranda, c'est que, dans les comtés où un tiers parti, en
l'occurrence le Ralliement créditiste ou
l'Union Nationale, serait arrivé deuxième, ce parti ait la
possibilité de nommer un recenseur qui serait le troisième.
C'est-à-dire que le premier ministre en nommerait un, l'Opposition
officielle en nommerait un deuxième et, dans les comtés où
le Ralliement créditiste ou l'Union Nationale est arrivé
deuxième, ce parti nommerait un troisième recenseur. J'avais bien
saisi?
M. Samson: Cela pourrait être comme cela. Cela pourrait
être autrement aussi.
M. Hardy: Je ne m'étendrai pas sur les problèmes
pratiques que cela pourrait poser. Cela pose déjà un
problème parfois qu'il y en ait deux. Ils ne s'entendent pas toujours.
Cela retarde parfois le début du recensement. Un troisième
poserait des problèmes. Comme le faisait remarquer le président
général des élections, quand il y a dispute entre les deux
cela arrive c'est le président d'élection du
comté qui doit arbitrer. Si on avait une troisième personne, on
multiplie les possibilités de mésentente, d'autant plus que la
véritable raison pour laquelle on met un deuxième recenseur dans
les villes, c'est pour empêcher qu'une seule personne prépare une
liste plus ou moins valable. Dès qu'il y a deux personnes, les droits de
l'Opposition, en quelque sorte, même si la personne nommée par le
Parti québécois, par exemple, l'Opposition officielle, ne
représente pas le Ralliement créditiste ou l'Union Nationale, par
la nature même des choses, les droits des créditistes ou de
l'Union Nationale sont protégés parce que les deux personnes, en
fait, se surveillent mutuellement et voient à ce que tous les
électeurs soient bien inscrits sur la liste. Donc, les droits des tiers
partis sont protégés.
Mais ce sur quoi je voudrais surtout insister, cela peut sembler
théorique, c'est qu'on oublie peut-être trop souvent cela quand on
adopte des lois, c'est qu'on oublie l'économie générale ou
les principes de base de nos institutions. Or, nos institutions, qu'on aime
cela ou qu'on n'aime pas cela, que vous souhaitiez que cela change, soit mais,
en ce moment, c'est la façon dont cela existe, notre système
parlementaire est basé sur le bipartisme. Il y a un chef de gouvernement
et il y a un chef d'Opposition. C'est la structure de base de notre
système et c'est ce que l'on reconnaît en disant que le premier
ministre et le chef de l'Opposition officielle nomment les recenseurs. On fait
une exception. J'avoue que c'est une exception, pour reconnaître une
certaine réalité, en permettant, là où il y a des
députés de tiers partis, mais c'est une exception. En fait, ce
qui arrive, c'est que c'est l'Opposition en tout cas c'est
l'interprétation que j'en fais qui, dans le comté de
Rouyn-Noranda, va céder son droit au député de
Rouyn-Noranda. L'économie générale serait que ce soit le
chef de l'Opposition qui nomme le deuxième recenseur dans Rouyn-Noranda,
mais parce que, dans Rouyn-Noranda ce n'est pas un député du
Parti québécois, c'est un député d'un autre parti,
le chef de l'Opposition cède son droit au député de
Rouyn-Noranda, comme il céderait son droit au député de
Johnson pour nommer le deuxième recenseur. Donc, on respecte le principe
de base et on respecte également une réalité.
Alors, je ne vois pas la pertinence de la proposition du
député de Rouyn-Noranda. Remarquez que, si j'allais seulement
selon mes goûts, parce que je ne trouve pas que c'est la meilleure
Opposition qu'on ait eue depuis un certain nombre d'années, parce que je
pense qu'il serait souhaitable d'avoir...
M. Burns: Convenez donc que vous ne la choisissez pas.
M. Hardy: C'est juste, c'est cela que je veux dire.
M. Léger: C'est tout un compliment que vous nous faites.
Si vous ne nous aimez pas, c'est parce qu'on fait très bien notre
travail.
M. Hardy: Non, pas nécessairement, c'est parce que je
trouveque vous allez détruire le Québec. Mais je ferme la
parenthèse. Si j'avais à choisir l'Opposition je reconnais
que cela prend une Opposition mais, pour le bien des
Québécois, j'en choisirais une autre que celle-là.
M. Burns: Vous ne choisiriez pas celle-là. C'est cela.
M. Hardy: Mais le peuple a décidé que
c'était celle-là.
M. Burns: Comme nous autres, si on choisissait un
gouvernement...
M. Hardy: On est en démocratie. Ne vous choquez donc pas!
Je vais finir par vous dire que vous avez raison.
M. Burns: Bien, voyons donc!
M. Hardy: Vous êtes bien nerveux.
M. Burns: Je ne suis pas nerveux, je suis tanné.
M. Hardy: La population ou une certaine partie de la population a
décidé... Oui, cela paraît depuis quelques jours, vous avez
l'air tanné. Vendredi, vous n'étiez pas bon dans votre
discours.
M. Burns: Avec un...
M. Léger: Cela se pourrait fort bien, parce qu'il a fait
son discours jeudi.
M. Hardy: Une certaine partie de la population...
M. Mercier: D'habitude il est meilleur que cela, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Hardy: ...une certaine partie de la population a
décidé que c'étaient ces gens-là qui formaient
l'Opposition officielle. Je prends donc acte de ce fait. Je respecte la
volonté populaire. Il faut bien les endurer pour le temps que cela va
durer. Alors, je pense qu'il faut respecter nos institutions, il faut respecter
notre...
Une Voix: Endurez-nous, on en a encore pour deux ans.
M. Hardy: ...système et je pense que la loi, telle qu'elle
est proposée, est bonne.
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce qui arrive, M. le
Président, dans les nombreux cas où la liste se fait seule?
M. Hardy: Dans les villes?
M. Bellemare (Johnson): Je comprends qu'il y a des sanctions
à l'article...
M. Burns: En milieu urbain.
M. Bellemare (Johnson): Dans le milieu urbain.
M. Hardy: La liste se fait seule...
M. Burns: En milieu rural.
M. Hardy: En milieu rural, je vais y venir à la
proposition du député de...
M. Bellemare (Johnson): Non, dans le milieu urbain d'abord et
dans le milieu rural.
M. Hardy: C'est assez rare.
M. Bellemare (Johnson): Non, ce n'est pas rare.
M. Hardy: Si elle se fait seule, c'est parce que l'Opposition ne
prend pas ses responsabilités, est-ce que vous faites allusion à
ce qui s'est passé la dernière fois? En 1973?
M. Bellemare (Johnson): II y a eu bien des ententes qui ont
été prises.
M. Hardy: C'est parce que l'Opposition n'a pas fait son devoir.
Je le regrette, c'est mauvais.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, nous sommes le
25 mars 1975, est-ce qu'on peut passer tout ça?
M. Hardy: Quant à la révision, je pense que le
député de Johnson ne perçoit pas exactement le rôle
du bureau de révision. Les gens qui y sont nommés ne sont pas
représentants d'un parti. La preuve, c'est qu'ils perdent leur droit de
vote. Ils ne sont même plus électeurs. Le bureau de
révision participe un peu à la fonction quasi judiciaire.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est pour ça.
M. Hardy: Ce sont des gens indépendants. Ils ne
représentent pas un parti.
M. Bellemare (Johnson): Ils sont nommés par l'Opposition
et ils sont nommés par...
M. Samson: On a vu des quasi judiciaires qui ne sont pas
trop...
M. Hardy: A cause de ce caractère... M. Burns:
Chantez-moi une pomme.
M. Hardy: ...je ne vois pas pourquoi on introduirait la notion de
représentation de parti, elle n'existe pas actuellement. Pour les
révisions, il n'y a pas de représentation de parti.
M. Bellemare (Johnson): C'est nommé par le premier
ministre, c'est nommé par le chef de l'Opposition.
M. Hardy: Non, c'est nommé par le président des
élections.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais à la recommandation
de...
M. Samson: ... du premier ministre.
M. Hardy: Non, non, non!
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc! Les noms sont
suggérés.
M. Samson: Ne charriez pas!
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc! Les
énumérations des urbains... Bien voyons! "A la suggestion,
à la recommandation, dans les treize jours qui précèdent",
voyons donc!
M. Hardy: Un peu comme un juge. On peut nommer un juge
libéral, un juge péquiste et une fois qu'il est juge, il n'est
plus péquiste, il n'est plus libéral. Il devient neutre.
Les juges péquistes continuent à être
péquistes sur le banc.
M. Burns: Je ne connais pas de juge péquiste.
M. Hardy: Ah, non?
M. Burns: En connaissez-vous?
M. Hardy: Vous ne connaissez pas de juge péquiste?
M. Burns: Non, je n'en connais pas.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, messieurs!
M. Hardy: Vous ne connaissez pas tout votre monde.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Burns: Des juges libéraux, j'en connais un maudit
paquet.
M. Hardy: Je pense que la notion de parti n'existe pas
actuellement dans le bureau de révision et je ne crois pas qu'il soit
valable de l'introduire.
M. Bellemare (Johnson): Simplement M. le ministre, le
président des élections...
M. Léger: Est-ce que vous avez objection à ce que
quelqu'un de l'Opposition soit là?
M. Hardy: De même que lorsqu'un juge
délibère, les parties, les avocats qui ont plaidé devant
lui ne participent pas à la délibération, je ne vois pas
pourquoi les partis participeraient à la délibération du
bureau de révision.
M. Léger: Pas participer, assister.
M. Hardy: Assister... C'est comme si les avocats assistaient
quand le juge prend sa décision, après avoir entendu une
cause.
M. Burns: Ce n'est pas la même chose, voyons donc!
M. Hardy: Mais oui, c'est la même chose. M. Burns:
Bien non.
M. Hardy: Le bureau de révision entend la cause, les gens
y vont, il y a des témoins et, par la suite, il délibère
et décide si, oui ou non, ils doivent radier ou trouver un nouveau
nom.
M. Léger: Soyons réalistes, au bureau de
révision, les réviseurs savent fort bien que telle ou telle liste
de noms a été présentée, surtout dans les
corrections et dans les...
M. Hardy: Vous vous laissez trop impressionner par ce que vous
avez...
M. Léger: Vous savez fort bien que les trois
réviseurs qui sont là savent d'où viennent les listes,
soit des noms à ajouter, soit des noms à corriger. Ils le savent
fort bien.
M. Hardy: Bien voyons donc! M. Léger: Voyons
donc!
M. Hardy: Dans votre cas, c'est sûr que quand un gars
arrivait...
M. Burns: Voyons donc!
M. Hardy: ...avec son inscription péquiste, qu'il arrivait
avec une liste, c'est sûr que les réviseurs...
M. Léger: Ils le savent fort bien. Le Président
(M. Séguin): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Dans votre article no 82, M. le
Président, c'est clair, le premier ministre...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): ..."ou la personne qu'il désigne,
par écrit, dans chaque district...
M. Hardy: Je n'ai interrompu personne.
M. Bellemare (Johnson): Vous ne dites pas la vérité
vraie. "Ou la personne qu'il désigne par écrit...
M. Hardy: Ne me dites pas que j'aurais des habitudes de l'Union
Nationale.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, non, vous êtes un mauvais
copieur.
M. Hardy: Mon père et mon grand-père étaient
de l'Union Nationale.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Cela me fait de la peine de vous voir
où vous êtes. "Le premier ministre...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît, à l'ordre! Le député de Johnson, un peu de
coopération, comme de coutume, si vous le voulez. C'est très
bien, citez d'autres articles et nous allons arriver...
M. Bellemare (Johnson): Non, mais il vient de dire le contraire
qui est dans la loi.
Le Président (M. Séguin): ...à ces
articles.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez dit que c'était le
président des élections qui nommait...
Le Président (M. Séguin): Vous contesterez ces
commentaires au moment voulu.
M. Bellemare (Johnson): Vous dites qu'il n'y a pas besoin de
ça, vous êtes même allé prendre une information.
Voyons donc! C'est en toutes lettres.
Le Président (M. Séguin): M. le ministre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): Le ministre, moi? Non, lui.
M. Hardy: M. le Président, enfin, le député
de Lafontaine proposait qu'il y ait un deuxième
énumérateur, ou recenseur dans les sections rurales. Franchement,
à moins de vouloir à tout prix faire payer, à même
les fonds publics le salaire de certains de ces organisateurs, je ne vois pas
le bien-fondé d'une telle suggestion, à moins que le
député de Lafontaine ne connaisse pas ce qui se passe à la
campagne.
A la campagne, tout le monde se connaît et, même si vous
aviez un seul énumérateur ou deux énumérateurs,
cela ne changera absolument rien à la confection de la liste, parce que
l'énumérateur unique, s'il oublie une personne, la personne va
s'en apercevoir. A la campagne, on se connaît et on ne peut pas mettre de
faux noms et on ne peut pas en oublier.
Evidemment, je comprends que, pour l'Opposition, cela pourrait
être intéressant d'avoir un énumérateur; cela
permettrait...
M. Léger: Je veux être certain q ue tous les noms
soient là. Le principe démocratique...
M. Hardy: Je trouve que cela ressemble beaucoup à...
M. Léger: Le principe démocratique, c'est que les
deux sont là. L'Opposition officielle et le gouvernement sont là.
Pour quelle raison ne seraient-ils pas là dans le milieu rural,
même s'ils se connaissent?
M. Hardy: Je trouve que la suggestion du député de
Lafontaine ressemble drôlement à ces parties de documents que...
lisait hier...
M. Burns: M. le ministre...
M. Hardy: ...prendre les deniers publics pour payer vos
organisateurs.
M. Burns: Vous me permettez une question? Vous nous reprochez de
demander de faire payer quelqu'un de notre parti. Pourquoi, vous autres, le
faites-vous payer, le gars?
M. Hardy: Cela en prend un et cela s'adonne qu'on est au
pouvoir.
M. Burns: Pourquoi cela n'en prendrait-il pas deux?
M. Hardy: Parce que c'est inutile. M. Burns: Voyons
donc!
M. Hardy: C'est inutile, cela ne changerait rien. Vous ne
connaissez pas ce qui se passe à la campagne pour dire...
M. Bellemare (Johnson): On a donné les mêmes
arguments quand on en a mis un seul et unique et on s'est trompé cette
fois-là. Vous faites la même argumentation.
M. Hardy: C'est une différence.
M. Bellemare (Johnson): C'est la même argumentation: On
n'en a pas besoin de deux.
M. Hardy: C'est une différence à la ville et
à la campagne.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, le ministre ne
connaît pas ce qui se passe aujourd'hui dans nos campagnes. Cela se
développe énormément.
M. Hardy: Dès que cela se développe, on transforme
cela en section urbaine.
M. Bellemare (Johnson): Vous viendrez voir dans notre
comté, particulièrement dans Johnson, où sont les sections
urbaines et les sections rurales. Vous allez voir qu'il y a des sections
rurales qui sont extrêmement populeuses.
M. Hardy: On vachangercela la prochaine fois.
M. Bellemare (Johnson): C'est une belle réponse. Je pense
que, dans les campagnes, ce ne serait pas plus mauvais qu'en ville, qu'on ait
deux recenseurs.
M. Hardy: Ce serait inutile.
M. Bellemare (Johnson): Bon. C'est un argument final.
M. Hardy: Oui, ce serait inutile, parce que...
Une Voix: Article 1, adopté?
M. Samson: C'est de la démocratie d'autorité.
Le Président (M. Séguin): L'article 1 serait-il
adopté?
M. Hardy: M. le Président, comme dit souvent le whip, un
gouvernement est élu pour diriger.
M. Samson: M. le Président, l'article 1 n'est pas
adopté. Je voudrais dire au ministre puisqu'il a fait allusion
aux suggestions que j'ai faites que la suggestion que j'ai faite
tantôt, pour mieux me faire comprendre, avait deux volets: D'abord, j'ai
fait ressortir le principe qui s'applique actuellement au
fédéral, puisque le ministre a fait allusion au système
bipartite.
M. Hardy: J'avais une réponse à cela, j'ai
oublié.
M. Samson: Peut-être que demain, tu pourras revenir.
M. Hardy: Justement, c'est ce qui arrive...
M. Samson: Voici, M. le Président. Au
fédéral, à ce que je sache, le gouvernement
fédéralale même système de parlementarisme que nous
avons à Québec. Il y a le gouvernement et l'Opposition
officielle. Il y a aussi les tiers partis. Au fédéral, à
ce que je sache, à moins que je me trompe le président
général des élections est parfaitement au courant, il
pourra nous le dire, si je me trompe le premier et le deuxième
sont les recenseurs.
Si le gouvernement n'est ni le premier ni le deuxième, il n'est
pas recenseur. C'est toujours le premier et le deuxième. Si on invoque
le fait que nous avons, au Québec, un système qui ressemble au
système bipartite, à notre système parlementaire, je
soutiens que c'est exactement le même système parlementaire qu'au
fédéral et qu'au chapitre de la Loi électorale, il y a une
différence. Cette différence, c'est ce que je voudrais voir
apparaître au Québec. C'est-à-dire qu'on reconnaisse, dans
les comtés, les partis qui sont arrivés les premiers et qui sont
arrivés deuxièmes.
Si on reconnaît les partis qui sont arrivés premiers et
deuxièmes, il y aura, bien entendu, d'autres partis que le gouvernement
et l'Opposition officielle qui feront également le recensement. Il se
pourrait que, dans certains comtés, ce soit l'Opposition offi-
cielle qui fasse le recensement avec un tiers parti. A ce
moment-là, on ne pourrait pas dire que c'est seule l'Opposition
officielle qui cède son droit actuel. Cela pourrait être le
gouvernement qui cède son droit actuel dans certains cas. Cela voudrait
dire on ne peut pas passer à côté de cela
qu'on ne peut pas ne pas reconnaître que, dans un comté, le parti
qui s'est classé le premier et le parti qui s'est classé le
deuxième devraient avoir un droit de faire l'énumération
ou le recensement.
M. Hardy: C'est faux.
M. Samson: Comment, le gouvernement n'y serait pas? Au
fédéral, quand le gouvernement n'est pas assez fort dans un
comté et qu'il se classe quatrième, il ne participe pas à
l'énumération future. S'il se classe deuxième à
l'élection suivante, ou le premier, il participe aux
élections.
M. Hardy: Savez-vous ce qui arrive avec ce système?
M. Samson: Avec ce système, ce qui arrive, les tiers
partis sont plus reconnus et, avec ce système, la population a plus
l'impression qu'il y a une participation en fonction du résultat
électoral.
La démocratie, M. le Président, c'est quand, dans un
comté, les électeurs ont décidé de placer tel parti
en premier où il faut élire un député et l'autre
parti, en deuxième. Cela n'appartient pas au gouvernement de rejeter les
droits de ces gens. C'est la population qui a décidé que, dans
tel ou dans tel autre comté, c'était tel parti ou tel autre parti
qui était le premier ou le deuxième. Si on veut reconnaître
les droits démocratiques de la population, il faut tenir compte de
cela.
Je dis que si on ne veut pas copier la Loi électorale
fédérale complètement en cette matière, au moins,
qu'on reconnaisse le deuxième. Si en reconnaissant le deuxième,
cela veut dire que l'Opposition officielle cède son droit dans un
comté, parce que c'est un tiers parti qui est arrivé
deuxième et que c'est le gouvernement qui est arrivé le premier
dans un autre comté, cela pourrait être le gouvernement qui
cède son droit, qu'est-ce que cela va changer? Dans l'état
actuel, on a dit tantôt qu'il y avait 22 comtés qui étaient
représentés parles tiers partis. Cela voudrait dire que, dans 22
comtés, au Québec, les tiers partis auraient, un sur deux, des
recenseurs. Cela ne ferait pas 110 comtés. Cela ne serait pas si
extraordinaire que cela. Je pense que cela donnerait beaucoup plus de
satisfaction.
M. le Président, je ne veux pas amener le débat sur une
base partisane. D'ailleurs, je pense que le ministre comprend que j'essaie...
Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Non, mais je le dis pour
tout le monde, au débat, ici.
M.Samson: D'accord. Si vous le dites pour tout le monde, M. le
Président, j'accepte votre jugement.
M. Hardy: Je reconnais, quand on discute une loi, que c'est bien
difficile de ne pas être partisan.
M. Samson: Mais, M. le Président, c'est dans ce sens que
j'ai suggéré tantôt au ministre qu'on reconnaisse celui qui
se classe le deuxième. Même s'il est un tiers parti, qu'on le
reconnaisse. S'il s'est classé premier, il va être reconnu, parce
que si le tiers parti s'est classé premier, cela va reconnaître
exactement trois comtés où l'Union nationale ou le Parti
créditiste va nommer les recenseurs. Cela n'en fait que trois. Il y en a
22 qui sont deuxièmes. Ces 22, on voudrait que les tiers partis aient
leur mot à dire dans le choix des recenseurs. Que vous le fassiez sur la
base du fédéral et qu'on reconnaisse absolument les premiers et
les deuxièmes, je n'ai pas d'objection. Que vous le fassiez sur une
autre base en ajoutant un troisième recenseur, dans ces comtés,
particulièrement, je n'ai pas d'objection non plus.
Je n'ai pas voulu tracer un corridor. Je parle du principe et je pense
que le ministre est capable, à ce moment, en partant de ce principe, si
ces deux suggestions ne font pas son affaire, au moins d'envisager
l'étude d'une troisième suggestion, mais qu'on arrive à
respecter le voeu des électeurs dans ces comtés.
M. Hardy: Je ne le sais pas. Justement, on déplace le
débat.
M. Samson: Non, je ne le déplace pas.
M. Hardy: Ce n'est pas une question de respecter, ce n'est pas un
problème de représentativité, la confection de la liste
électorale. Il s'agit de trouver les moyens de s'assurer que la liste
électorale va être conforme à la réalité.
Or, le mécanisme qu'on a trouvé, c'est qu'il y ait deux
partis qui se surveillent. Vous en faites une question de
représentativité. Ce n'est pas à ce niveau que la
représentativité existe. D'ailleurs, j'ai parlé du
principe. Je n'ai pas à y revenir. Mais, sur le cas pratique, j'ai vu
personnellement ce que la loi fédérale donnait. Il arrive que
c'est précisément votre parti, non pas votre parti provincial,
mais votre pendant fédéral... A une élection
fédérale, c'est votre parti qui était arrivé
deuxième. Une nouvelle élection est arrivée. Le hasard des
circonstances avait voulu qu'il n'existe plus dans ce comté.
L'organisation était en débandade. Le président
général des élections essayait de trouver quelqu'un pour
avoir des recommandations et il n'en a pas trouvé. Savez-vous ce qui est
arrivé? En vertu de la loi, le président général
des élections, comme le deuxième ne faisait pas de
recommandation, c'est lui qui l'a nommé. C'est le président
général des élections qui a nommé les deux
recenseurs, tandis que, quand on reconnaît, comme ici, le
député, il y a un certain caractère de permanence.
Théoriquement, peut-être que le député pourrait ne
pas se représenter. Non, cela n'existe pas. S'il ne se présente
pas à nouveau, le problème ne se pose pas, mais si le
député se présente à nouveau, le président
général des élections peut s'adresser à une
personne. Mais un parti, peut bien être arrivé deuxième
à une élection et, à l'élection suivante, n'exister
peut-être plus dans le comté donné. Cela pose un
problème d'ordre pratique, tandis que le premier ministre, le chef
de l'Opposition officielle, ce sont des institutions permanentes...
M. Samson: Un instant!
M. Hardy: ...plus permanentes qu'un tiers parti.
M. Samson: Un instant!
M. Hardy: Ce sont des institutions. Un tiers parti, cela
naît et cela meurt.
M. Samson: Une minute! M. le Président, si on veut amener
le débat de ce côté, je pense que le ministre divague
totalement. Il est parti d'un cas d'exception...
M. Hardy: Cela ne meurt pas, des tiers partis!
M. Samson:... qui est peut-être arrivé au
fédéral, mais je pense que l'exception ne fait pas la
règle. Le président des élections avait les pouvoirs de
régler le problème et il l'a réglé. Le
président général des élections au Québec a
aussi les mêmes pouvoirs...
M. Hardy: Cela aurait été mieux s'il avait
nommé...
M. Samson: Si le chef de l'Opposition ou si le premier ministre
ne pouvait avoir les délégués en nombre suffisant dans
certains comtés, cela pourrait arriver aussi si on veut parler
théoriquement. Cela pourrait arriver qu'à la prochaine
élection ce soit le parti gouvernemental qui ait certaines
difficultés dans un comté pour nommer des
énuméra-teurs. Cela non plus n'est pas permanent. L'institution
du premier ministre est permanente, mais la personnalité du premier
ministre et la personnalité des ministres ne sont pas permanentes. On
l'a vu, cela a changé vite dans certains coins. Cela pourrait aussi
changer vite au Québec. Il reste que le premier et le deuxième
dans un comté sont les partis qui, s'étant classés
premiers ou deuxièmes, sont plus susceptibles de pouvoir fournir
justement les énumérateurs qui sont nécessités pour
faire rénumération. A ce moment, on vient vous aider quand on
vous dit que, si vous considérez le premier et le deuxième,
même s'il représente un tiers parti, s'il s'est classé
deuxième, s'il s'est classé premier, c'est parce qu'il avait
quand même une organisation. C'est beaucoup plus susceptible d'avoir un
caractère permanent que celui qui s'est classé quatrième
ou troisième, par exemple. Cela pourrait changer.
Avec l'élection qui viendra, ce qui existe aujourd'hui, sera
différent probablement après une autre élection. Cela ne
veut pas dire qu'on est là seulement pour protéger, nous autres,
les 17 qui sont arrivés deuxièmes chez nous et les cinq qui sont
arrivés deuxièmes à l'Union Nationale. Ce qu'on fait
là aujourd'hui, les revendications qu'on fait présentement, cela
va rendre justice et service en même temps peut-être à
d'autres partis que le Ralliement créditiste et l'Union Nationale, plus
tard.
Alors, on ne fait pas seulement une loi pour aujourd'hui. Je pense qu'on
fait une loi pour regar- der vers l'avenir, pour l'utiliser dans l'avenir. Ce
que nous recommandons aujourd'hui, dans quatre ans d'ici, si vous ne l'adoptez
pas, ce sera peut-être vous, M. le ministre, qui viendrez nous le
demander à ce moment, parce que vous serez peut-être, dans quatre,
trois ou deux ans, dans la même situation où on se trouve
présentement. Alors pourquoi ne pas envisager que la Loi
électorale puisse permettre au premier et au deuxième parti qui
se classent dans les comtés, d'être représentés?
Quand vous me dites que le caractère démocratique, cela ne doit
pas entrer en ligne de compte, je ne marche pas...
M. Hardy: Je n'ai pas dit démocratique.
M. Samson: Le caractère de la
représentativité, si vous le voulez. Quand vous dites que cela ne
doit pas entrer en ligne de compte, je ne marche pas du tout là-dessus.
Ce n'est pas vrai que c'est le chef de l'Opposition officielle et le premier
ministre qui doivent être ceux qui nomment les
énumérateurs. Ce n'est pas une règle absolue. Cela peut se
faire autrement. Si on ne respecte pas le voeu des électeurs qui ont
décidé que dans le comté X, c'est tel parti qui est le
premier, et que c'est tel parti qui est le deuxième, à ce moment,
je dis que ce n'est pas rendre justice à ces gens, qu'on le veuille ou
non, que ce soit le premier ministre ou le chef de l'Opposition officielle qui
nomme les énumérateurs.
Qu'on le veuille ou non, ce sont des énumérateurs qui
représentent des partis politiques, et avec un intérêt
partisan. Qu'on le veuille ou non, c'est comme cela. Quand vous nommez dans
votre comté, M. le ministre, des énumérateurs, vous ne
choisissez pas vos adversaires politiques et je ne vous blâme pas de ne
pas choisir vos adversaires politiques. Quand ce sont d'autres qui les nomment,
ils font pareil, ils font exactement la même chose. Donc, les deux
énumérateurs, quels qu'ils soient, qu'ils soient nommés
par l'Opposition officielle ou par le parti au pouvoir, ce sont deux
énumérateurs qui servent des partis politiques.
Si on ne considère pas le caractère de
représentativité, cela veut dire que dans le comté X
où cela serait peut-être deux tiers partis, qui seraient
arrivés les premiers ou les deuxièmes, verraient dans ce
comté l'énumération faite par le pouvoir et l'Opposition
officielle qui sont quand même des adversaires politiques. Il y a un
risque. Je ne veux pas dire que les énumérateurs ne font pas bien
leur travail, mais il y a un risque de critique que nous voulons enlever en
permettant que ce soient le premier et le deuxième qui soient
considérés dans les comtés. Si vous ne voulez pas
considérer le premier et le deuxième, au moins considérez
que le premier ou le deuxième puissent faire partie dans les
comtés concernés.
Le Président (M. Séguin): L'article serait-il
adopté?
M. Samson: Non, je veux avoir la réponse du ministre.
M. Hardy: Non, la réponse je l'ai donnée
tantôt. Cela ne donne rien d'allonger...
M. Samson: Est-ce que je suis devant un ministre qui est immuable
parce qu'il est absolu?
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M.Samson: Est-ce que le ministre ne peut pas considérer
les arguments qu'on lui apporte? Est-ce que le ministre, parce qu'il a
décidé que c'est comme cela, va rester assis sur ses positions et
ne pas donner justice à la population? Je ne pense pas. Je pense que le
ministre n'est quand même pas ce genre de personnage qui s'assoit sur une
chaise et qui dit: Cela ne bougera pas, parce que c'est moi qui l'ai dit et
c'est infaillible.
M. Hardy: M. le Président, je suis toujours ouvert, je
suis toujours disposé à me laisser convaincre. Dans les
circonstances, le député de Rouyn-Noranda ne m'a pas
convaincu.
M. Samson: M. le Président, je regrette
énormément...
M. Hardy: Ne recommencez pas.
M. Samson:... que le ministre ne veuille pas se laisser
convaincre, parce qu'en ce moment il ne nous apporte pas d'argument valable
pour maintenir sa position.
M. Hardy: Très subjectif.
M. Samson: Ce n'est pas subjectif. Si vous voulez que ce soit une
accusation, je vais vous la faire. Vous n'apportez pas d'argument valable.
M. Hardy: C'est très subjectif.
M. Samson: C'est aussi clair que cela!
M. Hardy: C'est subjectif.
M. Samson: Cela ne me gêne pas, que ce soit subjectif ou
non, vous n'apportez pas d'argument valable.
M. Hardy: Cela n'a pas à vous gêner, c'est
subjectif.
M. Samson: Vous apportez l'argument d'autorité. Je suis
ministre, c'est moi qui passe la loi et vous allez passer par là! Cela,
c'est le genre d'argument qui aurait peut-être valu il y a quelques
siècles passés...
M. Hardy: Je n'ai pas dit cela.
M. Samson:... mais les temps sont changés, M. le
ministre.
M. Hardy: Je n'ai pas dit cela.
M. Samson: Vous avez sûrement évolué. Sinon,
vous avez besoin de recyclage. Je ne voudrais pas être de ceux qui
pensent que le ministre a besoin de recyclage, M. le Président. Je
voudrais que le ministre nous dise autre chose que de nous dire: C'est
réglé.
M. Hardy: Etre à l'avant-garde, c'est avoir conscience
qu'on a constamment besoin de recyclage.
M. Samson: Bon! Si le ministre accepte au moins qu'il a besoin de
recyclage, M. le Président, c'est peut-être un indice qu'il va
accepter notre proposition. C'est cela qu'on voudrait que le ministre
accepte.
M. Bellemare (Johnson): II ne faut pas que le ministre non plus
soit comme les anciens seigneurs qui régnaient de droit divin. On a fait
deux bonnes suggestions, mon collègue de Rouyn et moi, de Johnson. On
azéro comme résultat. Je pense que ce n'est pas bien...
M. Hardy: II y a d'autres articles.
M. Samson: C'est une mauvaise performance de la part du
ministre.
M. Bellemare (Johnson): Si le ministre ne veut pas nous avoir
pour des suggestions, on ne perdra pas notre temps.
M. Hardy: Je veux bien vous avoir. Je suis prêt
à...
M. Bellemare (Johnson): Non, mais écoutez, si c'est de
droit divin, comme les anciens seigneurs, et que ce doit être "final
bâton"...
M. Hardy: Qui vous a parlé de droit divin?
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que vous agissez comme cela,
comme les anciens seigneurs.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président..
M. Hardy: J'ai dit que vous ne m'aviez pas convaincu.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais écoutez, on a fait...
L'honorable député de Rouyn-Noranda...
M. Hardy: Ce n'est pas parce que vous n'avez pas
été éloquent, vous avez été très
éloquent.
Le Président (M. Séguin): Je suis très
tolérant, messieurs, je ne brime pas les droits de qui que ce
soit...
M. Hardy: La forme était bonne, mais c'est le fond.
Le Président (M. Séguin):... mais je pense que
le débat est épuisé en ce qui concerne
l'entrée ou la mise en place des positions des parties...
M. Bellemare (Johnson): J'ai beaucoup de référence
pour votre décision...
Le Président (M. Séguin): ... oui, mais il faut
tout de même...
M. Bellemare (Johnson):... mais, seulement, je ne peux pas m'y
soumettre aussi facilement.
Le Président (M. Séguin): Allons!
M. Bellemare (Johnson): Un instant, M. le Président!
Le Président (M. Séguin): Vous avez le
privilège de voter contre l'article.
M. Bellemare (Johnson): Vous m'avez donné la parole ou
vous ne me l'avez pas donnée? Je dis à l'honorable ministre que
l'argumentation qu'a faite le député de Rouyn-Noranda en faveur
des tiers partis, surtout quand ils sont en deuxième place, est fort
éloquente.
Quand j'ai, de mon côté, demandé au ministre s'il
n'y aurait pas possibilité d'avoir un tiers parti formant équipe,
en vertu des articles 80, 81, 82, 83 de la Loi électorale, pour former
des bureaux de révision, il n'y a rien de mauvais dans cela. Au
contraire, cela ne peut que bonifier la loi. C'est un garant pour ceux qui
seraient peut-être portés à faire des abus. Cela serait
déjà un commencement de sagesse de la part du gouvernement.
M. le Président, le ministre devrait dire que, dans un cas de
révision, au moins, il ne peut pas y avoir matière à
péril. Ce n'est pas pour placer des gens. Ils perdent leur droit de
vote. Ecoutez! Il y a une différence énorme. Ils perdent leur
droit de vote. Ceux-là aussi, qui seraient là, perdraient leur
droit de vote, mais ils agiraient comme véritablement des gens comme
vous disiez tout à l'heure, quasiment une partie judiciaire, et qui
donneraient un ton bien différent dans le bureau de révision, M.
le Président. Ce ne sont pas toutes des places comme Terrebonne
où c'est bien tranquille peut-être pas la prochaine fois,
mais en tout cas où c'est bien sage. Il y a des endroits
où c'est mouvementé. Je pense que, dans les grandes villes comme
Québec et Montréal, au moins, parce que la loi fait une
différence avec les autres bureaux de révision, que dans ces
grands centres, Québec et Montréal, au moins là, on
devrait avoir l'avantage, les tiers partis, d'avoir, dans ces deux secteurs, un
réviseur dans le bureau.
Cela ne pourra pas coûter des millions. Non, ce n'est pas vrai. Au
point de vue démocratique, ce serait bon. Si vous voulez la bonifier,
votre loi, faites un effort et ajoutez cela, dans le bureau de révision.
Maintenant...
M. Hardy: Vous ferez politiser le bureau de révision alors
qu'il ne l'est pas. Donc, c'est la raison pour laquelle...
M. Bellemare (Johnson): II n'est pas politisé, IV le
Président. Jamais dans cent ans! Ils perdent leur droit de vote. M. le
Président, est-ce que l'honorable ministre qui veut rien... Qui veut
rien nous donne-excusez-moi...
M. Hardy: Attendez! On est à l'article 1,
M. Bellemare (Johnson): Je vais vous poser une question à
l'article 1. Expliquez-moi ce que vous entendez par la seconde révision
de la liste, en bas de la page.
M. Hardy: A l'article 1?
M. Bellemare (Johnson): Oui. A la page 2. La première
page, c'est le titre de la loi. En bas, tout à fait.
M. Burns: Deuxième alinéa, paragraphe b.
M. Bellemare (Johnson): Paragraphe b: A lieu durant une
période électorale ou lors d'une seconde révision de la
liste. Qu'est-ce que vous entendez par cela?
M. Hardy: C'est au moment où il y aurait une
élection.
M. Bellemare (Johnson): Bon!
M. Hardy: Si l'élection... Supposons que le recensement a
lieu au mois de septembre, il y a la révision qui va suivre
l'émunération et qu'une élection est
déclenchée au mois de décembre. Alors, il y aura une
nouvelle révision à l'occasion de cette élection.
M. Burns: On est d'accord avec vous.
M. Hardy: C'est la seconde révision. Cela signifie
qu'à la suite d'une énumération, il y aurait deux
révisions. Il y aurait la révision qui suivrait automatiquement
l'énumération, comme normalement, et il y aurait une autre
révision qui serait commandée par le déclenchement d'une
élection.
M. Bellemare (Johnson): Dans les 90 jours qui suivraient la
première révision.
M. Hardy: C'est cela.
M. Burns: Après le 15 novembre.
M. Hardy: Dans les 90 jours avant le jour de l'émission du
bref d'élection.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve...
M. Bellemare (Johnson): Avant l'émission du bref
d'élection?
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: Je n'ai qu'une question au ministre. A la page 2 du
projet de loi, paragraphe b), sous-paragraphe "h) du deuxième
alinéa, vous remplacez le paragraphe. J'aimerais savoir pourquoi ce
nouveau texte, qui, essentiellement, est le même?
M. Hardy: Paragraphe "h), c)?
M. Burns: En haut de la page 2. Le sous-paragraphe "h) du
paragraphe 2...
M. Hardy: Par le suivant...
M. Burns: C'est cela. Cela commence par: "Le seul fait qu'une
personne..."
M. Bellemare (Johnson): II n'est pas remplacé. M. Hardy:
... la seconde révision.
M. Léger: Là-dessus, je voudrais soulever au
ministre une question pratique. De la façon que c'est libellé,
mêmedansl'ancien projet comme dans le nouveau, qu'arrive-t-il à
une personne qui a été recensée, supposons dans un autre
comté et que, par la suite, elle est déménagée? La
loi dit qu'elle peut voter dans le premier comté où elle
était avant, à moins qu'elle n'ait demandé à
être inscrite dans le nouveau comté. Si elle n'a pas
demandé à être inscrite dans le nouveau comté parce
qu'elle avait l'intention de voter dans le premier comté et que, dans ce
comté, les gens font la radiation disant qu'elle n'est plus là,
qu'elle a déménagé...
M. Hardy: C'est à elle de...
M. Léger: A ce moment, le système prévoit
que, lorsqu'on enverra la liste des personnes ayant le droit de vote dans cette
section de vote, l'ancien comté, elle ne la recevra pas. Le
problème est que la personne qui se prépare à voter dans
l'ancien comté ne sait pas qu'elle a été radiée.
Alors, elle perd son droit de vote.
M. Hardy: L'électeur prend ce risque. C'est un risque
évident. Mais l'électeur prend le risque lorsqu'il
néglige, au fond, de se faire inscrire dans son nouveau comté,
là où il habite.
M. Léger: Mais s'il travaille dans ce comté et que
c'est préférable pour lui de voter près de son travail le
jour d'élection il décide cela il ne sera pas
informé qu'il a été radié. C'est un
problème.
M. Hardy: Bien oui. Il a pris ce risque en ne s'inscrivant
pas...
M. Léger: Même les étudiants.
M. Hardy: ... dans le comté où il habite
maintenant.
M. Léger: Oui, mais...
M. Hardy:... se faire radier dans le comté où il
habitait autrefois. Quelle est votre solution?
M. Léger: Je vous soumets le problème.
M. Hardy: Je vous dis qu'il n'y a pas de solution. La solution
appartient à l'électeur concerné. C'est à lui
à faire en sorte...
M. Léger: D'après moi, l'électeur n'est
pas... M. Hardy: On lui laisse le choix.
M. Léger: ... quand même une personne... Il y a tout
le rouage du système.
M. Hardy: Je comprends.
M. Léger: II ne sait pas cela. Il décide qu'il va
voter là. Bon.
M. Hardy: Je comprends... Justement, l'électeur ne
connaît pas nécessairement toute la mécanique de la loi.
Justement, parce qu'il ne connaît pas toute la mécanique de la
loi, je pense que son comportement normal, son instinct, sera de se faire
inscrire là où il habite parce que, habituellement, on vote
là où on habite.
M. Léger: S'il a été recensé dans ce
comté et que, pour lui, il ne fait pas de correction et dit: J'ai
été recensé là. Mon nom est surla liste. J'ai ma
petite carte...
M. Hardy: Si vous essayez de prévoir tous les cas...
M. Léger: C'est un exemple. Vous n'avez pas de
solution?
M. Hardy: Non.
M. Léger: ... à faire... près de leur milieu
de travail...
M. Hardy: Si vous en avez une...
M. Léger: Les étudiants qui peuvent penser que,
d'après la loi, ils vont voter là.
M. Hardy: Si vous en avez une d'ici la fin de l'étude de
la loi, je suis bien prêt à ce que l'on revienne à cela et
que l'on considère votre solution.
M. Léger: Mais le président des élections,
je ne sais pas...
M. Hardy: II n'en a pas.
M. Léger: II est quand même plus... Il n'a pas de
solution?
M. Bellemare (Johnson): S'il s'inscrit aux deux endroits? Il
choisira la place où il voudra voter à ce moment.
M. Hardy: C'est-à-dire que...
M. Léger: S'il n'a pas été
radié...
M. Hardy: S'il n'est pas radié, oui.
M. Léger: C'est un problème qui peut se poser... M.
Hardy: Vous vous laissez...
M. Bellemare (Johnson): Non. Cela va arriver. C'est pour
empêcher cela. M. Léger: C'est arrivé.
M. Bellemare (Johnson): C'est pour cela que le
député de Maisonneuve dit qu'il va être enregistré
sur les deux listes.
M. Hardy: II n'y a pas de solution à cela. Il ne peut pas
s'enregistrer sur deux listes parce que. quand il s'enregistre à un
endroit, les gens qui l'enregistrent à un endroit avertissent. Il est
obligé, dans sa formule, de dire où il était
enregistré et automatiquement le président du comté en
cause est averti.
M. Bellemare (Johnson): Pas au recensement. M. Hardy: Non. mais
à la révision.
M. Bellemare (Johnson): Oui. mais s'ils ne le disent pas?
M. Hardy: II est obligé de remplir la formule et il est
obligé de dire dans quel comté il était inscrit. Quand
vous allez à la révision, supposons que. la prochaine fois, vous
habitiez Johnson, vous avez été inscrit dans Champlain, quand
vous allez arriver dans Johnson, vous allez devoir remplir une formule dans
laquelle vous allez dire: J'étais inscrit dans la circonscription
électorale de Champlain, telle section de vote. Là. je demande ma
radiation ici pour me faire inscrire. En d'autres termes, quand on demande de
se faire réinscrire à la révision, il faut demander en
même temps notre radiation.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, mais Jos. Bleau, qui reste
à 4265 Maisonneuve, il est inscrit, et Jos. Bleau est dans le
comté de Johnson, et dans sa famille on l'inscrit, mais personne n'y
touche.
M. Hardy:Celaesttoujoursarrivé. Le problème, c'est
qu'il n'a pas... Si le type est inscrit à deux endroits et s'il se fait
inscrire à deux endroits...
M. Bellemare (Johnson): II ne se fait pas inscrire, il est
inscrit.
M. Hardy: C'est-à-dire que s'il profite de son inscription
à deux endroits et va voter deux fois...
M. Bellemare (Johnson): Non. il va voter seulement une fois.
M. Léger: Cela s'est vu à la dernière
élection, des gens qui avaient été recensés dans
une maison de campagne où ils avaient une résidence
d'été...
M. Samson: Quand tu ne vas pas voter deux fois, c'est une soeur
qui va voter à ta place.
M. Léger: ... et ils sont allés voter aux deux
endroits.
M. Hardy: Article 1 adopté?
M. Léger: Adopté.
M. Burns: Adopté quant à moi.
M. Hardy: A l'article 2, c'est la...
Date et durée du recensement
M. Burns: A l'article 2. M. le ministre, j'aurais une suggestion
à vous faire. Je proposerais que vous retardiez ce qu'on nous indique
à 3a. c'est-à-dire que je proposerais dans la troisième
ligne du paragraphe, qu'au lieu que ce soit le deuxième lundi qui
précède la Fête du travail, ce soit le premier lundi qui
précède. J'en fais la proposition.
Alors, à l'article 2, je propose de remplacer dans la
troisième ligne le mot "deuxième" par le mot "premier ".
M. Hardy: Je pense que le député de Maisonneuve n'a
pas terminé.
M. Burns: Effectivement, M. le Président, je pense que
cela doit être lu avec l'article 13. Tout en faisant cette proposition
d'amendement, je me demande s'il n'y aurait pas lieu de suspendre la discussion
sur cet amendement jusqu'à ce qu'on discute de l'article 13, parce que
je pense que c'est interrelié.
M. Hardy: D'accord, mais je peux vous dire immédiatement
que nous avons longuement considéré cette question. Je pense que.
dans I'élaboration de la loi. on nous avait soumis cette demande. Mais
accepter cette proposition voudrait dire que la liste électorale ne
pourrait pas servir aux élections municipales et cela voudrait dire
aussi que cela compliquerait largement la situation quant à la
possibilité d'une élection provinciale. C'est-à-dire que
cela retarderait largement la date où une élection provinciale,
en pratique, pourrait être déclenchée. Etant donné
les conditions géographiques, les conditions climatiques, on sait qu'il
n'est pas souhaitable que les élections provinciales aient lieu à
une période trop avancée l'automne ou même pendant
l'hiver.
M. Burns: Ecoutez, cela retarde d'une semaine. C'est cela que
cela veut dire. Par contre...
M. Hardy: Je pense que l'argument le plus sérieux, c'est
celui des élections municipales.
M. Burns: Oui, mais vous êtes en avance pour les
élections municipales.
M. Hardy: C'est-à-dire qu'avec votre proposition de
retarder d'une semaine, le plus tôt que les listes électorales
seraient disponibles, c'est le 27 octobre, alors que les élections
municipales ont lieu
au début de novembre. Cela veut dire que les listes
électorales, à ce moment-là, ne serviraient pas aux
élections municipales.
M. Burns: Qu'est-ce qui vous empêche de retarder les
élections municipales?
M. Hardy: Attendez, on va amender la Loi des cités et
villes et, en même temps, on fera cet amendement-là. Mais
maintenant on est obligé d'agir en fonction de la Loi des cités
et villes.
M. Burns: Ce n'est pas cela. C'est la loi maltresse qu'on discute
actuellement.
M. Hardy: Elle est pi us importante que la Loi des cités
et villes?
M. Burns: Non. Elle n'est pas plus importante, mais elle est
maîtresse quand même.
M. Léger: Pendant que vous discutez...
M. Bellemare (Johnson): Quelle est la concordance avec l'article
13?
M. Mercier: Est-ce qu'on pourrait la connaître?
M. Léger: La raison, c'est que si le recensement a eu lieu
dans la première semaine de septembre, vous avez le danger que le
recensement ne soit pas fait avec la qualité que vous voulez
réellement obtenir, parce que...
M. Tardif: Après la fête du travail?
M. Léger: Oui, la première semaine. D'abord, les
gens qui sont en vacances, qui sont à leur chalet d'été,
il y en a énormément, dans le comté de Terrebonne entre
autres, dont le retour peut être plus tard que la période de la
première semaine du travail, ceux qui n'ont pas d'enfants aux
écoles, entre autres, peuvent dire: On revient une semaine plus tard.
Deuxièmement, vous avez le fait que c'est dans la première
semaine que la plupart des parents s'occupent de l'entrée à
l'école des enfants. Leur préoccupation est beaucoup plus de voir
aux achats de manuels scolaires, de linge pour les enfants, c'est une semaine
où les gens ont d'autres préoccupations que de faire du
recensement, c'est la semaine où les parents reviennent en ville et ils
ont des préoccupations beaucoup plus d'ordre scolaire que d'ordre de
recensement.
Vous avez ceux qui reviennent plus tard; deuxièmement, vous avez
le fait que c'est une semaine où les gens ont des préoccupations
pour que leurs enfants retournent à l'école avec tout ce que cela
peut amener de visites, d'achats, etc. Cela ne donne que quatre jours pour
faire le recensement, contrairement à ce qu'on avait dans la
première loi, un recensement durant cinq jours. A ce moment, je pense
qu'un recensement en quatre jours oblige des personnes, peut-être pour le
finir à temps, quand on veut que les gens aillent voir ceux qui
étaient absents lors de la première visite du recen- seur,
à y aller une deuxième fois, parfois une troisième fois.
En quatre jours, ils n'ont pas le temps de faire tout ça.
Je pense que vous avez trois arguments très importants sur la
qualité du recensement et que reculer d'une semaine ne
dérangerait pas grand-chose au point de vue de l'élection
provinciale. Si, par hasard, cela devait retarder l'élection municipale
d'une semaine, cela se ferait rapidement par un amendement à la Loi des
cités et villes. Vous avez le problème des élections
provinciales d'abord, parce que vous n'avez pas le personnel voulu pour le
faire et, de plus, il y a des autres raisons que je n'ai pas nommées,
dont le fait que cela vous oblige à recruter vos gens dans la
période des deux premières semaines d'août.
Vous savez que les deux premières semaines d'août et les
deux dernières de juillet, c'est la période où il y a le
plus de gens en vacances. Vous avez là un quatrième argument.
M. Hardy: Les deux dernières semaines d'août.
M. Léger: Les deux dernières semaines d'août
et les deux dernières semaines de juillet sont les quatre semaines
où le plus de gens sont en vacances. Donc, il faudrait recruter le
personnel dans les deux premières semaines d'août où les
gens sont en vacances; donc, si on retardait d'une semaine, on aurait une
chance d'avoir peut-être plus de gens revenus de vacances pour les
recruter pour faire ce travail ; deuxièmement, vous avez le fait que
certains ne reviennent pas après la fête du travail parce qu'ils
n'ont pas d'enfants mais reviennent une semaine plus tard pour ne pas
être dans la circulation et en profitent pour être à la
campagne une semaine de plus. Vous avez aussi le fait que les gens s'occupent
d'acheterdu linge pour les enfants, c'est la rentrée à
l'école, et vous avez le fait que le recensement se fait en quatre
jours.
Je pense que vous avez assez d'arguments là-dedans pour penser
qu'il faut reculer d'une semaine.
M. Hardy: Voulez-vous suspendre? M. Burns: Oui,
d'accord.
M. Samson: Même si on suspend l'article, est-ce que je
pourrais, avec votre permission, ajouter quelque chose qui pourrait être
utile à ceux qui vont faire l'étude durant la suspension? Je suis
évidemment d'accord sur ce que vient de dire le député de
Lafontaine quant à la date par rapport aux périodes de vacances.
Il y a beaucoup de gens qui sont à l'extérieur de leur
résidence ordinaire jusqu'à la fête du travail et
reviennent généralement pour la fête d u travail à
la maison. Mais il y a une chose que je voudrais peut-être souligner. Je
me demande si le ministre ne voudrait pas considérer, lorsqu'on dit "la
période du recensement annuel commence avec le deuxième lundi qui
précède la fête du travail", si on ne devrait pas changer
de date". Ne vaudrait-il pas mieux dire plutôt: "la période du
recensement annuel commence le deuxième lundi qui précède
le
premier lundi de septembre", au lieu de dire: "la fête du
travail"? Je m'explique. C'est que, depuis quelques années, on a un
débat presque tous les ans concernant la fête du travail. Les gens
nous parlent du 1er mai, d'autres parlent du premier lundi de septembre...
M. Hardy: C'est toujours au mois de septembre.
M. Samson: Ecoutez, je pense que s'il y a ce débat qui
pourrait peut-être se continuer je ne sais pas encore combien de temps,
ce qu'on veut dire, dans le fond, c'est que c'est le premier lundi de
septembre. C'est cela qu'on veut dire.
Alors, qu'on l'appelle la fête du travail ou qu'on l'appelle
premier lundi de septembre, cela ne changerait pas le sens de la loi, mais
compte tenu du débat qu'il y a alentour de la Fête du travail,
parce que des gens ne reconnaissent pas le premier lundi de septembre, ils
veulent reconnaître le premier mai; d'autres, par contre, veulent s'en
tenir à la fête du travail, telle que nous la connaissons,
c'est-à-dire le premier lundi de septembre, c'était
peut-être simplement pour clarifier davantage. Ce qu'on veut, c'est la
date. Que ce soit la fête du travail ou la fête d'un autre, ce qui
compte, c'est la date.
M. Burns: M. le Président, si vous permettez.
Le Président (M. Séguin): Si je comprends bien le
député de Rouyn-Noranda, il ne propose pas un sous-amendement. Il
veut simplement clarifier, par des commentaires, un amendement
déjà proposé.
M. Burns: C'est déjà dans la loi, de toute
façon. Vous avez le paragraphe 21 de l'article 2 de la loi qui
définit, à l'article i, la fête du travail, le premier
lundi de septembre. C'est déjà prévu ainsi. Alors,
à ce moment-là...
M. Samson: C'est exact.
M. Burns: Je suis d'accord avec le député de
Rouyn-Noranda que le débat autour de la fête des travailleurs, la
fête du travail, etc., est... Sans le vouloir, on l'a prévu dans
la loi qui dit: La fête du travail, le premier lundi de septembre. Cela
règle le problème.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, si vous me
permettiez juste une observation. Pour abonder dans le sens de l'honorable
membre de l'Opposition officielle, je trouve que, dans notre ancienne loi,
l'énumération se faisait dans un temps où presque tout le
monde était à la maison. Là, on va chambarder. Quand on le
faisait au mois de mai, presque tout le monde était à la maison.
Les vacances ne sont pas commencées, les gens ne sont pas partis en
dehors. Ils sont sur les lieux.
Ce qui est très embêtant, c'est... Oui. Je comprends cela
qu'avec les nouveaux baux au mois de juillet, je comprends cela. Ce qui arrive,
dans votre comté, M. le ministre, comme dans mon comté, vous avez
des villégiateurs qui sont encore dans les camps, tandis qu'au mois de
mai, ils n'étaient pas dans les camps. Vous allez avoir une complication
énorme dans la fabrication des listes, parce qu'il y a plusieurs gens
qui vont vouloir faire l'énumération de ces gens qui vont
être dans des camps. Est-ce que c'est une résidence
d'été ou une résidence permanente? Il s'agira de
démêler cela.
M. Hardy: Le cas a dû se poser l'été dernier.
Est-ce que cela a posé des problèmes l'été
dernier?
M. Bellemare (Johnson): Oui, énormément. On a fait
enlever...
M. Hardy: Ne me dites pas que c'est à cause des
villégiateurs que vous avez été élu?
M. Bellemare (Johnson): Non, on a fait enlever nombre de noms au
bureau de révision. On a fait enlever des dizaines et des dizaines de
noms, parce qu'ils n'étaient pas permanents, parce que c'était
prouvé que c'étaient des résidants
d'été.
Tandis que la deuxième semaine, tel que le demande l'Opposition
officielle, je pense que c'est plus raisonnable et plus réaliste.
M. Hardy: C'est pour cela que j'ai demandé de suspendre
l'article.
M. Burns: Est-ce que, M. le Président et M. le ministre,
vous me permettriez de vous demander parce qu'on pense que les deux
problèmes sont reliés que le député de
Lafontaine fasse en même temps parce que vous allez probablement
prendre cela en délibéré aussi un amendement
à l'article 13, quitte à ce qu'on suspende également cet
amendement à l'article 13?
M. Bellemare (Johnson): ... futur. Futur 58. M. Burns:
Pour nous, c'est...
M. Bellemare (Johnson): C'est très relié
certainement.
M. Burns: C'est très relié. Ce que j'entends, ce
qu'on nous souffle, M. le ministre, c'est que, si on change cet article, on va
en changer plusieurs. Je suis bien d'accord, mais principalement, il y a cet
article-ci où j'ai fait une proposition et il y a l'article 13. Les
autres, ce sont des concordances. C'est bien sûr qu'à ce
moment-là il faudra faire les concordances, si on accepte le point de
vue qu'on vous soumet.
J'aimerais, pour que vous connaissiez l'ampleur de la proposition, que
le député de Lafontaine puisse, même à ce stade-ci,
vous fai re la proposition à l'article 13, avec le consentement de nos
honorables collègues.
M. Hardy: Avez-vous une proposition écrite?
M. Léger: Oui. A l'article 13, on remplacerait, dans le
paragraphe 1 de l'article 58, qui se lit comme suit: "Dans les sections
urbaines, les recenseurs doivent commencer le recensement annuel à
neuf
heures du matin le premier mercredi qui suit la Fête du
travail..."
Nous, on voudrait remplacer ces mots-là "le premier mercredi qui
suit" par les mots "le lundi de la première semaine qui suit celle de".
Ni plus ni moins, c'est pour faire que la période de recensement...
M. Burns: C'est dans le même esprit.
M. Hardy: C'est un amendement de concordance.
M. Léger: C'est cela. M. Burns: C'est cela. M.
Léger: Si on accepte...
M. Burns: Ce sont les deux places où vraiment il faut le
faire. Après cela, c'est de la pure et simple concordance.
M. Léger: M. le Président, pendant que vous
prendrez cela en délibéré, je voudrais que le ministre le
président d'élections voient là-dedans une solution
pratique et non pas uniquement une solution technocratique qui dit: C'est
préférable que ce soit à telle date, à cause des
élections à telle date. C'est pour la facilité de ceux qui
auront à remplir le rôle de recenseur.
M. Hardy: J'avoue que j'avais été
sensibilité à l'aspect que la nomination des
énumérateurs devait se faire au mois d'août et que, pendant
le mois d'août...
M. Bellemare (Johnson): Première semaine.
M. Hardy: Mais votre solution ne règle pas ce
problème. Cela va toujours être au mois d'août que vous
allez devoir nommer vos énumérateurs.
M. Léger: Oui, mais on épargne. Cela va être
plus facile de trouver des énumérateurs ou des recenseurs, parce
qu'on va sauver du temps.
M. Hardy: Cela va être plus facile dans la deuxième
semaine que dans la première?
M. Burns: C'est quand même vers la fin d'août. C'est
à la toute fin d'août que vous commencez et même avant
cela.
M. Hardy: Non, pas avec une semaine.
M. Burns: Non, mais, dans certains cas, cela vous donne
même un empiètement sur septembre. Lorsque la fête du
travail a lieu le 6 ou 7 septembre, vous avez déjà une semaine en
septembre, alors que tout le monde sait que, à ce moment...
M. Bellemare (Johnson): Tout le monde est revenu.
M. Burns: ... tout le monde est revenu.
M. Bellemare (Johnson): Certainement.
M. Léger: A part cela, le problème est de trouver
des personnes qui ne seront pas... J'étais en train de dire au ministre
que c'est le problème de trouver des énumérateurs pour
cette semaine particulière, pour les raisons que je vous ai
données, non seulement à cause de l'été, mais,
entre autres, ce sont souvent des femmes qui font le recensement. Dans la
première semaine, ces femmes ont d'aut res préoccupations, entre
autres, leurs enfants qui vont à l'école et le fait qu'elle sera
de quatre jours aussi. C'est plus difficile de trouver des personnes, pour
quatre jours, qui vont remplir cette tâche. Pour avoir des recenseurs en
quantité suffisante pour remplir un bon travail, c'est la raison de
base, je pense, qu'on recule d'une semaine. Il n'y a pas de partisanerie
là-dedans, c'est tout simplement une façon pratique.
Si je vous disais que les libéraux de mon comté m'ont
même demandé de défendre ce point.
M. Samson: En reste-t-il?
M. Léger: II en reste quelques-uns qui ont dit: On n'aura
pas de recenseur.
M. Hardy: Entre vous et moi, ils sont mal pris. Le
Président (M. Séguin): Le député d'Anjou.
M. Tardif: M. le Président, pendant qu'on est en train de
discuter, j'aimerais savoir, d'abord du ministre ou peut-être de
l'Opposition, à quelle date pourrait avoir lieu une élection
générale provinciale si votre amendement était
adopté? Deuxièmement, est-ce que ce ne serait pas plus simple de
dire, au lieu de "le lundi de la première semaine qui suit celle de",
tout simplement "le premier lundi qui suit la fête du travail"? Il me
semble que ce serait beaucoup plus simple de dire cela.
M. Burns: Cela va, l'un ou l'autre.
M. Tardif: En fait, cela m'apparaît comme étant du
meilleur français.
M. Burns: C'est parce qu'on voulait respecter le même
"wording", si vous me passez le mot.
M. Tardif: La même phraséologie.
M. Léger: Une semai ne plus tard, cela vous
mettrait...
M. Tardif: Cela tombe à quelle date? M. Léger:
Possiblement, le 6. M. Tardif: Le 6 novembre? M. Léger:
Non, le 6 octobre.
M. Tardif: Une élection générale pourrait
avoir lieu sitôt que le 6 octobre, si votre amendement était
adopté?
M. Hardy: M. le Président, on va faire un compromis, parce
que, en allongeant de six jours la période d'énumération,
vous réglez peut-être un problème, quoique, avec
l'expérience que j'ai, cela ne prend pas six jours aux
énumérateurs. De toute façon, autrefois c'était
quatre jours. Cela a toujours été de quatre jours. On avait
allongé de deux jours, parce qu'il n'y avait pas de révision,
pour peut-être permettre aux énumérateurs de retourner.
Mais, avec la révision, si les personnes ne sont pas chez elles quand
l'énumérateur passera, ces gens iront s'inscrire.
M. Léger: C'est un problème d'avoir des
recenseurs.
M. Hardy: Quand vous allongez la période
d'énumération de six jours, vous raccourcissez la période
où les instructions peuvent être données.
M. Léger: Non, c'est le même temps, on recule tout
d'une semaine.
M. Burns: C'est seulement un retard d'une semaine.
M. Léger: C'est un retard d'une semaine.
M. Hardy: C'est une autre affaire. Un retard d'une semaine, c'est
d'accord.
M. Léger: Quel est votre compromis?
M. Hardy: J'accepterais votre proposition de retarder d'une
semaine le début de rénumération. On maintiendrait cela
à quatre jours.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que l'énumération
commencerait après la fête du travail?
M. Hardy: Oui, cela commencerait le deuxième
mercredi...
M. Burns: Le deuxième mercredi...
M. Hardy:... le deuxième mercredi après la
fête du travail.
M. Burns:... après la fête du travail. D'accord.
M. Bellemare (Johnson): C'est un gros gain. M. Hardy: Vous
ne direz pas qu'on est...
M. Léger: Est-ce que vous pouvez m'expliquer la
différence que vous avez dans les quatre jours à six jours? Je
n'ai pas saisi.
M. Hardy: Parce que si vous commencez le lundi au lieu de
commencer le mercredi, cela enlève deux jours pour donner des
instructions aux énumérateurs. Vous enlevez deux jours.
M. Tardif: Les instructions du président
d'élections.
M. Hardy: C'est important que les énumérateurs
reçoivent de bonnes instructions. Alors, l'article 2 est adopté
tel qu'amendé?
Le Président (M. Séguin): Oui, article 2... M.
Burns: At large.
M. Hardy: Remplacer dans la troisième ligne le mot
"deuxième" par le mot...
M. Burns: Avec la concordance à l'article 13.
Le Président (M. Séguin): Oui, on reviendra sur
cela à l'article 13.
M. Hardy: C'est-à-dire que la concordance n'est pas
exactement l'article 13, parce que vous changez... Vous êtes plus pour la
concordance dans votre proposition.
Le Président (M. Séguin): Je pense que...
M. Burns: En tout cas, on y reviendra à l'article 13.
Le Président (M. Séguin): Oui, j'aimerais mieux
qu'on revienne avec ce changement à l'article 13.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Donc, la motion
d'amendement proposée par le député de Maisonneuve, c'est
cela...
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Séguin): ... serait
adoptée.
M. Tardif: Attendez un peu.
Le Président (M. Séguin): Je vous parle de
l'article 2...
M. Hardy: Oui.
M. Burns: A l'article 2, changer dans la troisième ligne
le mot "deuxième" par le mot "premier".
Le Président (M. Séguin): Cette modification, cet
amendement serait adopté.
M. Tardif: Premier lundi.
M. Bellemare (Johnson): Le premier lundi qui
précède la fête du travail, c'est fermé le jour de
la...
Le Président (M. Séguin): Alors, nous passons
à...
M. Hardy: L'article 3.
Le Président (M. Séguin): ...l'article 3.
M. Burns: Adopté, quant à moi. M. Hardy:
Adopté.
M. Burns: Concordance, on le change. Je suis aussi bien de le
dire tout de suite, M. le ministre, il y a plusieurs endroits où on
enlève le mot "énumération" et on le remplace par le mot
"recensement".
M. Hardy: Ah oui!
M. Burns: Alors, cela en est un. C'est peut-être le premier
cas. Toutes les fois que cela va arriver on n'est pas obligé de
le dire à chaque fois mais on va être d'accord sur cette
concordance.
M. Hardy: Très bien.
Le Président (M. Séguin): Article 3,
adopté?
M. Hardy: Oui. A l'article 4, on ajoute des fonctionnaires au
président général des élections, un
assistant-secrétaire, un agent vérificateur pour satisfaire les
exigences du projet de loi, c'est-à-dire du projet de loi à venir
sur le financement des partis.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on est à l'article
4...
Le Président (M. Séguin): A l'article 4.
M. Bellemare (Johnson): Parce qu'il est question de nommer les
adjoints secrétaires, un agent vérificateur... Ce ne sont pas des
occasionnels.
M. Hardy: C'est en fonction de la future loi de financement des
partis, le travail du président général des
élections qui devra vérifier les dépenses des partis et
tout cela. Cela lui demande du personnel additionnel.
M. Bellemare (Johnson): Ce ne seront pas des occasionnels? Ce
n'est pas seulement pour la période électorale?
M. Hardy: Non, c'est à cause du financement permanent des
partis. Alors, cela va se faire durant l'année.
M. Bellemare (Johnson): Durant toute l'année... peut
requérir à titre temporaire...
M. Hardy: Cela est fait, cela l'est déjà. Ce qu'on
ajoute, ce qu'il y a de différent, c'est qu'on ajoute un
assistant-secrétaire, un agent vérificateur.
M. Bellemare (Johnson): Oui, d'accord.
M. Hardy: Les autres, cela existait déjà dans la
loi. Le personnel supplémentaire que le président
général des élections doit obtenir pour la période
du recensement annuel, parce qu'il y a un surcroît de travail à ce
moment.
M.Samson: Et de l'élection générale,
d'accord.
M. Bellemare (Johnson): Vous étiez limité dans le
temps autrefois et maintenant vous avez plus de latitude pour fonctionner,
c'est cela, pas seulement pour le temps prévu.
M. Hardy: C'est cela. C'est-à-dire qu'il requiert ces gens
pour la période qu'il juge valable.
M. Bellemare (Johnson): Ils sont même sujets à la
Loi de la fonction publique au sujet des surnuméraires.
M. Hardy: Non, ce sont les occasionnels.
M. Bellemare (Johnson): Des occasionnels.
M. Hardy: Ce sont des occasionnels. Ils sont employés pour
une période de deux ou trois mois, la période entourant le
recensement annuel ou la période d'une élection
générale.
M.Samson: Sauf que les nouveaux postes sont des nouveaux besoins
qui surviennent.
M. Hardy: Oui, comme le vérificateur et
l'assistant-secrétaire et l'agent vérificateur sont des postes
permanents.
Le Président (M. Séguin): Article 4,
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Hardy: Article 5.
Le Président (M. Séguin): Article 5.
Sections de vote
M. Hardy: Alors, c'est ici qu'il y a une innovation. Les
délimitations de sections de vote auparavant étaient remises au
premier ministre, et...
M. Bellemare (Johnson): Au chef de l'Opposition.
M. Hardy:... au chef de l'Opposition. Elles seront remises
maintenant à tout oppositionniste ou indépendant.Tout
député indépendant ou tout chef de tiers parti recevra la
délimitation des sections de vote.
M. Bellemare (Johnson): Même si le député qui
représente un parti n'est pas le chef officiel.
M. Hardy: C'est le chef...
M. Samson: C'est le député autre que le chef de
l'Opposition officielle qui dirige à l'Assemblée nationale.
M. Hardy: C'est le chef parlementaire qui reçoit la
liste...
M. Bellemare (Johnson): Le chef parlementaire, celui qui occupait
les fonctions d'un parti reconnu. C'est-à-dire que si vous ne changez
pas la Loi de la Législature 98a...
M. Samson: Ce sera correct.
M. Bellemare (Johnson): On va être correct. Si vous changez
la Loi de la Législature 98a, il faudra changer celle-là
aussi.
M. Hardy: Article 5, adopté?
Le Président (M. Séguin): II y a un changement
ici.
M. Hardy: Ah oui! un problème de rédaction tout
simplement. "Un parti de l'Opposition", au lieu "d'un parti d'Opposition".
M. Burns: Pouvez-vous préciser, M. le ministre?
M. Hardy: Ce que je viens de proposer? Au lieu de dire "un parti
d'Opposition", c'est "un parti de l'Opposition".
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas français. Dans mon
code...
M. Burns: Pourquoi?
M. Hardy: "Un parti de l'Opposition"...
M. Bellemare (Johnson): "De l'Opposition", au lieu
"d'Opposition".
M. Hardy: ... on reconnaît les... M. Burns: Cela va!
D'accord!
Le Président (M. Séguin): Article 5, adopté?
Article 6.
M. Bellemare (Johnson): C'est la suite de l'autre.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Sauf que c'est une copie conforme.
M. Hardy: II faut changer également, par exemple, "un
parti de l'Opposition".
Une Voix: Où cela?
M. Bellemare (Johnson): Troisième ligne de l'article 6,
deuxième paragraphe "de l'Opposition mentionnée". C'est une copie
certifiée.
Le Président (M. Séguin): Article 6, adopté.
Article 7.
M. Bellemare (Johnson): Un instant!... tout député
indépendant qui... A également droit de recevoir une copie. C'est
pour les indépendants.
M. Hardy: Oui.
Le Président (M. Séguin): Article 6, adopté.
Article 7.
M. Hardy: Ici, article 7, c'est tout simplement le mot
"recensement" qui... Concordance uniquement.
Le Président (M. Séguin): II y a la petite
modification que le président des élections m'a fait parvenir.
Dans la troisième ligne, c'est-à-dire vis-à-vis
d'où c'est indiqué 40, on changerait le "de" pour "du
recensement", la période du recensement", au lieu "de recensement".
Une Voix: Oui, d'accord!
Le Président (M. Séguin): Adopté? Article
8.
M. Bellemare (Johnson): Là, vous avez une concordance. "Le
premier lundi de la deuxième semaine précédant celle du
recensement annuel". Attention!
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez une concordance.
M. Hardy: A cause de ce qu'on vient d'adopter. M. Bellemare
(Johnson): Oui.
M. Samson: ... c'est la concordance qu'il faut changer, parce
qu'il y a une concordance...
M. Burns: C'est la motion du député de
Lafontaine.
M. Malouin: La semaine précédant... Ce n'est pas
marqué...
M. Burns: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Le lundi ae la semaine...
Une Voix: II y a seulement un lundi dans une semaine...
Une Voix: II est correct, lui... M. Burns: Etes-vous
certain?
Une Voix: Oui, il est correct, parce que le recensement est
reculé. On a reculé le recensement d'une semaine.
M. Léger: La base, c'est la date du recensement, dans deux
semaines avant.
M. Bellemare (Johnson): Non. Attention! On va la changer à
l'article 13.
M. Léger: C'est correct.
Une Voix: C'est correct. Dès qu'on parle du
recensement...
Une Voix: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Le premier lundi de la deuxième
semaine, non.
M. Tardif: Ne trouvez-vous pas que cela ne tient pas debout "le
premier lundi"...
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Tardif: II y a seulement un lundi dans une semaine. Alors, ce
serait "le lundi de la deuxième...
M. Hardy: II y a plusieurs lundis dans un mois, par exemple.
M. Tardif: Oui, mais dans une semaine, il n'y en a qu'un. C'est
parce qu'à l'ancien article 43, on parlait du mois, mais là, on
parle de la semaine.
Une Voix: ... de la première semaine...
M. Tardif: C'est "le lundi de la deuxième semaine". Il y a
seulement un lundi d'habitude dans une semaine.
M. Samson: II n'y a rien qu'un lundi par semaine.
M. Léger: II y a la semaine des trois jeudis, mais pas la
semaine des trois lundis.
M. Samson: Avoir deux lundis dans la même semaine.
M. Burns: Je pense que le député d'Anjou avait
raison.
M. Samson: Le premier lundi de la deuxième semaine...
M. Bellemare (Johnson): Le premier lundi de la deuxième
semaine...
M. Hardy: Le lundi de la deuxième semaine.
Le Président (M. Séguin): II n'y aura pas
d'amendement là-dessus?
M. Burns: Non, On ne se battra pas là-dessus. Le
Président (M. Séguin): Article 8. Adopté? Une Voix:
Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article 9.
Un instant, s'il vous plaît.
M. Hardy: On dit: Le lundi de la deuxième semaine.
Le Président (M. Séguin): Article 9.
Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
10.
Qualité d'électeur
M. Hardy: Ici, à l'article, on clarifie la qualité
d'électeur.
M. Léger: C'est le problème auquel je pensais tout
à l'heure.
M. Hardy: Votre... M. Léger: Celui... M. Hardy:
Votre électeur...
M. Léger:... qui est déménagé et qui
veut voter dans l'ancien comté. C'est le problème dont je parlais
tout à l'heure. Je n'ai pas trouvé de solution, remarquez bien,
depuis tantôt.
M. Burns: Mais le problème est réel quand
même.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Et deuxièmement, c'est
là.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): C'est nouveau?
M. Hardy: "Si son nom est inscrit lors d'un recensement ou d'une
révision au cours d'une période électorale;" C'est
seulement le mot "recensement" qu'on substitue au mot
"rénumération".
M. Léger: Si son nom n'est pas inscrit par lui, selon son
nouveau domicile, il a droit de voter et, s'il y a eu changement de domicile,
il peut voter dans l'autre aussi. Les paragraphes a et c lui donnent la
qualité d'électeur aux deux endroits. Si ce n'est pas lui qui
s'inscrit...
M. Hardy: La loi défend de voter plus qu'une fois.
M. Bellemare (Johnson): Dans l'ancienne loi... M. Hardy:
Je n'ai pas suivi votre...
M. Léger: Selon le paragraphe a, s'il y a un changement de
domicile, après la période de recensement annuel et qu'une
demande d'inscription a été déposée et
acceptée par la présente loi... S'il y a eu changement de
domicile d'après le paragraphe a, il aurait droit de voter dans
l'ancienne place et, si son nom est inscrit dans la nouvelle place où il
demeure, il a le droit de voter deux fois.
Une Voix: II n'a pas droit de voter deux fois.
M. Léger: Cela ne lui donne pas le droit de voter deux
fois, mais il pourrait voter deux fois.
M. Samson: II peut être inscrit.
M. Léger: II peut être inscrit deux fois.
M. Samson: II peut être inscrit deux fois.
M. Léger: II peut aller voter deux fois et vous allez
avoir de la misère à trouver cela.
M. Bellemare (Johnson): Mais pourquoi avez-vous ajouté
cela? Cela n'y était pas dans l'ancienne loi. C'est nouveau. Le
paragraphe c'est nouveau. Regardez aux pages 20 et 21 dans l'ancienne loi. Il y
a une raison pour laquelle vous l'avez inscrit.
M. Malouin: S'il y avait une deuxième révision,
cela serait à la deuxième révision qu'il serait
inscrit.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Il n'y a peut-être seulement
cela qui peut être utile. C'est peut être utile pour une
deuxième révision.
M. Hardy: C'est le cas où il y aurait eu
énumération sous une carte électorale et que surviendrait
une élection partielle avec l'ancienne... Si vous avez une
élection partielle, elle a toujours lieu avec l'ancienne carte
électorale, alors que l'énumération qui a
précédé s'est faite selon la nouvelle carte. Cela se fait
à la révision spéciale. Alors, concrètement,
supposons que, cette année, il y ait une nouvelle carte
électorale. Vous votez au mois d'avril. L'énumération du
mois de septembre va se faire en vertu de cette nouvelle carte
électorale. Au mois de décembre, il y a une élection
partielle. Cette dernière devra se tenir en vertu de l'ancienne carte
électorale. Cela signifie donc qu'il devra y avoir une
énumération pour les fins de cette élection partielle et
une révision pour les fins de cette élection partielle.
M. Bellemare (Johnson): Si son nom est inscrit au recensement ou
à une révision au cours d'une période électorale,
pendant une élection partielle...
M. Samson: Pourquoi n'ajouterions-nous pas: Pendant une
élection partielle?
M. Hardy: C'est cela. Il peut y avoir aussi une élection
générale dans cette situation.
M. Bellemare (Johnson): C'est conforme à l'article 93?
M. Léger: La liste sera faite sous l'ancienne...
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais en vertu de l'article 93.
Regardez l'article 93. Vous allez voir.
M. Hardy: C'est le contraire de ce que je viens de dire. C'est
vrai ce que j'ai dit, mais la situation inverse peut se produire
également. Ce n'est pas faux ce que je viens de dire, mais la situation
inverse peut se produire. Il peut y avoir une élection
générale, le recensement peut avoir eu lieu suivant l'ancienne
carte électorale, il y a une nouvelle carte électorale
entre-temps et il y a une élection générale, là
aussi, il faut refaire un recensement en vertu de la nouvelle
carteélectorale. C'est la situation inverse de ceque je viens
d'expliquer, mais c'est une situation qui peut se produire.
M. Bellemare (Johnson): Parce que, si une élection est
décrétée après le 1er janvier, il va falloir que
vous changiez cela.
Une Voix: C'est le 15 novembre.
M. Bellemare (Johnson): Vous ne l'avez pas vu.
M. Samson: Vous êtes bien bon quand vous parlez.
M. Burns: D'ailleurs, on devrait permettre au juge Drouin de
parler.
Le Président (M. Séguin): II parlerait au nom du
ministre par exemple. Est-ce qu'il y a consentement que le juge Drouin puisse
parler au nom du ministre.
M. Bellemare (Johnson): Oui, que le...
M. Burns: Cela va vous faciliter la tâche, M. le juge.
M. Bellemare (Johnson): Surtout au ministre.
Le Président (M. Séguin): Encore sur un point de
procédure, pendant qu'on parle de ce sujet, qu'on a accepté
unanimement que le juge puisse s'exprimer, je voudrais dire au
député de Johnson, afin qu'il le transmettre à son
assistant, que ceux qui avisent prennent place dans le fauteuil en
arrière et que les places à la table sont réservées
aux membres de la commission.
M. Bellemare (Johnson): Je lui ai dit tout à l'heure, mais
je lui ai dit que...
Le Président (M. Séguin): Cela m'étonne que
vous ne m'ayez pas rappelé à l'ordre tout à l'heure.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, la lettre tue et
l'esprit...
Le Président (M. Séguin): C'est cela, alors, je ne
ferai pas...
M. Bellemare (Johnson): Ne mettez pas cela sur la lettre,
laissez-moi au moins... Je n'ai pas de député à
côté de moi.
Le Président (M. Séguin): On peut faire rapprocher
le député d'Iberville.
M. Bellemare (Johnson): Si le député d'Iberville
veut venir à côté de moi...
M. Tremblay: Nous sommes voisins.
Le Président (M. Séguin): J'ai fait mon
commentaire. Article 10, adopté?
M. Bellemare (Johnson): II s'est reculé d'un pouce.
M. Léger: A l'article 10,2o, la personne a droit de vote
quand elle est domiciliée dans une section de vote le premier jour
fixé pour le recensement annuel et a) s'il y a eu changement de
domicile, elle peut voter dans cette première place. Et à c) si
son nom est inscrit lors d'un recensement ou d'une révision au cours
d'une période électorale, elle peut être réinscrite
à ce nouveau domicile. Elle peut être inscrite à deux
places en même temps.
M. Hardy: Oui.
M. Léger: Oui, mais elle est inscrite là.
Tantôt, c'était qu'elle aurait demandé elle-même de
se faire inscrire. Là, si elle est inscrite, elle a droit de vote
là. Elle a droit de vote à deux places.
M. Hardy: C'est-à-dire qu'elle n'a pas droit de vote
à deux places. Elle est inscrite à deux places, mais n'a pas
droit de vote à deux places.
M. Léger: Mais elle a possibilité de voter à
deux places.
M. Hardy: La possibilité...
M. Burns: Oui, si elle est malhonnête.
M. Hardy: Si elle est malhonnête. Je peux bien me faire
inscrire à trois endroits.
M. Samson: Est-ce que la loi ne doit quand même pas...
M. Hardy: Comme l'exemple que le député de Johnson
donnait tantôt. Cela arrive assez souvent pour les étudiants et
c'est fait sans mauvaise intention. Le recenseur passe, les parents inscrivent
l'étudiant et l'étudiant s'inscrit également là
où il a son domicile pendant l'année scolaire.
M. Léger: Oui, mais tantôt, ce que le ministre nous
disait, c'était que, lors de la période de dépôt
où il s'inscrit pendant la campagne électorale, il se fait
radier.
M. Hardy: II se fait radier. Là, il est inscrit aux deux
endroits. Il peut être théoriquement inscrit aux deux
endroits.
M. Léger: Je ne sais pas, mais est-ce qu'il n'y a pas
moyen de corriger cela par un amendement quelconque?
M. Samson: Ce qui arrive, c'est que plus on laisse de
possibilités d'inscription en double, plus cela ouvre des portes.
M.Hardy: Lorsqu'un électeur veut s'inscrire à un
nouvel endroit, son nouveau domicile, il faut qu'il demande la radiation en
même temps ou qu'il jure qu'il l'a demandée. Lorsque c'est un de
ses parents, c'est la même chose. Il faut que le parent jure qu'il a
demandé la radiation de son parent. Nulle autre personne qu'un parent et
lui-même ne peut inscrire.
M. Samson: Mais admettons je pose une question d'ordre
pratique qu'un étudiant est inscrit par ses parentsà son
domicile régulier, qu'il n'en est pas averti par ses parents et
s'inscrit lui-même à son domicile qui est celui de sa
période d'études, à ce moment, i I ne sait pas q u' il est
inscrit à deux end roits. Cela pourrait arriver.
M. Hardy: L'étudiant n'a pas le droit de s'inscrire
à sa résidence lorsqu'il fait sesétudes, si on n'est pas
au cours d'une élection générale. Regardez l'article de la
loi.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais si c'est, en vertu de la loi,
la logeuse qui donne des noms?
M. Hardy: Justement.
M. Bellemare (Johnson): Personnellement, il ignore que la
logeuse, en vertu de la loi, elle a droit de donner des noms.
M. Hardy: Vous ne trouverez aucun moyen d'empêcher une
personne d'être inscrite momentanément deux fois sur une liste. Ce
que vous avez par exemple, ce sont tous les moyens de les empêcher de
voter.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, dans la révision ou bien
au vote.
M. Hardy: A la révision et, à part cela, au vote.
M. Bellemare (Johnson): C'est sûr, mais...
M. Hardy: C'est cela. Il n'y a pas une loi qui peut
m'empêcher d'aller me faire inscrire à trois endroits.
M. Bellemare (Johnson): A la définition du domicile, c'est
là qu'est tout le "catch". Qu'est-ce que le véritable
domicile?
M. Hardy: C'est compliqué, cela, en droit civil.
M. Bellemare (Johnson): En vertu du code civil, est-ce que c'est
sa résidence permanente ou là où il fait faire son
lavage?
M. Hardy: Son principal établissement, on ne peut aller
au-delà de cela. Article 10. Adopté.
M. Tardif: A quatrièmement, est-ce qu'on ne devrait pas
lire plutôt: "Etre de citoyenneté canadienne au moment où
elle demande"? Je pense que ce serait beaucoup plus français.
M. Hardy: Je ne suis pas un spécialiste...
M.Bellemare(Johnson):Je pense qu'il a raison. M. Hardy: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Le ministre des Affaires
culturelles...
M. Hardy: Le meilleur ministre des Affaires culturelles, c'est de
ne pas être un spécialiste.
M. Burns: II faut aller au cinéma le moins souvent
possible, il faut lire le moins possible.
M. Hardy: II ne faut pas exagérer.
M. Samson: Est-ce qu'on ne peut pas dire: "Etre de
citoyenneté canadienne au moment de sa demande d'inscription"?
M. Hardy: Entre ne pas lire et être linguiste, il y a une
différence.
M. Samson: M. le Président, est-ce qu'on ne pourrait pas
dire: "Etre de citoyenneté canadienne au moment de sa demande
d'inscription ou de la demande d'inscription de son nom"?
M. Hardy: On peut l'améliorer encore plus que cela en
disant: "Etre de citoyenneté canadienne au moment de l'inscription de
son nom lors du recensement ".
M. Samson: C'est bon, cela. "Au moment de l'inscription de son
nom".
M. Burns: M. le juge, si jamais la personne devient citoyen
canadien entre la date où normalement elle pourrait être inscrite
sur la liste et la date où elle peut voter? Cela peut poser un
problème.
M. Hardy: C'est parce que cela peut être demandé et
par un parent et par elle-même.
La demande d'inscription et l'inscription ne se font pas
simultanément?
M. Burns: D'accord.
M. Hardy: La demande d'inscription...?
Oui, je comprends, mais c'est parce que, comme on le dit là, on
dirait que c'est tel qu'il le demande. Je pense qu'on peut l'améliorer
en disant: Lors de l'inscription de son nom.
M. Bellemare (Johnson): Quelle personne pourra faire la demande
d'admission? A l'article 11, il y a une nouvelle partie, parce que vous aviez
dans l'ancienne loi: "les juges de la cour Suprême du Canada, de la
cour...
M. Hardy: C'est pour faire la concordance avec les nouvelles lois
fédérales.
M. Bellemare (Johnson): Là, vous marq uez : 'de la cour
Fédérale au lieu de la cour de l'Echiquier".
M. Hardy: C'est parce que cela n'existe plus, la cour de
l'Echiquier.
M. Bellemare (Johnson): La cour d'Appel, cela existe.
M. Hardy: Oui. On la laisse aussi.
M. Bellemare (Johnson): La cour Supérieure Vous ajoutez:
"les substituts permanents".
M. Hardy: C'est une question de concordance avec la nouvelle Loi
des procureurs de la couronne en vertu de laquelle les procureurs de la
couronne n'ont...
M. Burns: N'ont plus le droit de vote. M. Hardy: ...n'ont
plus le droit de vote. M. Bellemare (Johnson): Je voudrais...
M. Burns: C'est malheureux, mais cela a été
adopté quand même. On s'est battu contre cela...
M. Bellemare (Johnson): De la magistrature debout.
M. Burns: C'est de la prémagistrature. M. Hardy:
Vous étiez contre ça?
M. Burns: On s'est chicané contre ça, ce n'est pas
possible.
M. Hardy: L'indépendance des procureurs de la couronne,
c'est important.
M. Burns: Bien, voyons donc! Ce sont des fonctionnaires, voyons
donc!
M. Hardy: Pourquoi est-ce qu'on a voté les juges dans ce
cas?
M. Burns: Pourquoi pas d'ailleurs? On s'était dit
ça à ce moment. On a dit: Pourquoi les juges ne voteraient-ils
pas?
M. Hardy: C'était peut-être...
M. Burns: Qu'ils ne fassent pas de politique, on est bien
d'accord.
M. Hardy: C'est difficile de voter et de ne pas faire de
politique.
M. Burns: Bien voyons donc! C'est un droit intime à tout
citoyen.
M. Samson: Cela ne changerait pas le résultat dans bien
des comtés.
M. Burns: C'était sur la base du principe qu'on
s'était battu.
M. Hardy: De toute façon, le Parlement s'est
prononcé, c'est seulement pour faire la concordance.
M. Burns: C'est réglé, c'est sûr, je
l'admets. M. Bellemare (Johnson): A e), vous enlevez le
droit de vote aux interdits et aux personnes en cure fermée. S'il
fallait que le député des Iles-de-la-Madeleine soit pris dans
cela. Les personnes en cure fermée suivant la Loi de la protection du
malade mental. Ce serait terrible de l'interdire. Il a dit qu'il ne
redescendrait pas.
M. Tardif: II va être fâché contre vous.
M. Bellemare (Johnson): Habituellement, il l'est. Alors, vous
enlevez le droit de vote aux interdits.
M. Burns: S'il écoute à son bureau, il s'en vient
tout de suite.
M. Samson: II va venir proposer un amendement.
M. Bellemare (Johnson): Surtout ceux qui sont en cure
fermée.
M. Hardy: Sur ce, l'article 11 est adopté.
M. Bellemare (Johnson): C'est du nouveau, ça.
M. Hardy: Oui, il y a des nouveautés.
M. Bellemare (Johnson): Y a-t-il une vraie raison majeure?
M. Hardy: C'est une question de concordance uniquement avec des
lois fédérales ou avec une loi provinciale, la Loi des substituts
de...
Il y avait la cour du Banc du Roi, mais c'est disparu.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, mais les interdits?
M. Hardy: Cela y était.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, cela n'était pas dans
l'ancienne loi.
M. Tardif: Regardez l'ancien f), il était semblable. M.
Hardy: On change tout simplement de...
M. Samson: Ils n'auront pas le droit de vote, ils vont avoir
seulement le droit de se présenter.
Le Président (M. Séguin): Je voudrais, s'il vous
plaît, simplement pour avoir une confirmation de la commission, savoir si
l'article 10 a été adopté? Je sais que, malheureusement,
je n'ai pas entendu le commentaire et je voudrais que ce soit
enregistré.
M. Bellemare (Johnson): Une minute.
Le Président (M. Séguin): Et l'article 11 serait
adopté?
M. Hardy: Un instant. Il faudrait corriger, à c: "Les
personnes déclarées incapables de voter par l'Assemblée
nationale", et non pas "par l'Assemblée législative".
M. Burns: Pour une fois qu'on en rencontre une vieillerie.
M. Hardy: Ce n'est pas si vieux, l'Assemblée
législative.
M. Bums: Bien oui, 1966.
M. Hardy: J'ai siégé au sein de l'Assemblée
législative. Est-ce que vous me prenez pour une antiquité?
M. Samson: Cela a paru dans votre réponse
tantôt.
Le Président (M. Séguin): L'article 11
adopté? M. Léger: Adopté. M. Hardy: Article
12.
Nombre de recenseurs
M. Burns: L'article 12, M. le Président, est
peut-être la place où il faudrait un peu comme nous ont
invité à le faire le député de Rouyn-Noranda et le
député de Johnson corriger le fait que, dans les sections
rurales, il puisse y avoir deux énumérateurs ou deux recenseurs
maintenant. Cela pourrait se faire très simplement en éliminant
le mot "urbaine" dans le mot "section".
Je n'ai pas de proposition formelle, mais je vous fais la suggestion: Si
on disait le jeudi de la deuxième semaine précédant celle
au cours de laquelle un recensement annuel est tenu, le président
d'élection doit nommer, suivant la formule 5, pour dresser la liste
électorale dans chaque section... On enlève le mot "urbaine" et
vous avez, à ce moment-là, je pense, deux recenseurs dans chaque
section.
M. Hardy:... dans les sections rurales, le recenseur n'est pas
obligé de visiter les électeurs?
M. Burns: Je sais cela.
M. Léger: C'est une bonne raison.
M. Burns: Raison de plus.
M. Hardy: Les deux ensemble.
M. Burns: Raison de plus.
M. Samson: Ce ne serait pas mauvais.
M. Léger: Vous savez, le principe... M. Burns:
Raison de plus.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez la tentation que cela paie
$0.20 le nom. Le gars qui fait la liste s'en va chez le secrétaire
municipal et il copie la liste. Ce sont des résidants occasionnels. Cela
se fait.
M. Hardy: Je remarque que le député de Johnson,
bien sûr, actuellement, est un député...
Une Voix: Un nouveau député.
M. Hardy:... est un député rural. Il a
également représenté un comté semi-urbain, mais
c'est un gars de ville. Il reste au Cap-de-la-Madeleine et j'ai l'impression
qu'il ne sait pas trop comment cela se passe dans les rangs.
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc!
M. Burns: II ne faut pas se tromper, M. le ministre. Blague
à part, si on arrête de faire des farces...
M. Samson: J'aimerais bien savoir si le ministre le sait plus,
lui.
M. Hardy: Le ministre, lui, a passé son enfance dans un
rang. Il sait comment cela se passe dans un rang.
M. Samson: Est-ce qu'on doit en conclure que vous en êtes
resté là?
M. Hardy: Le rang, j'en ai gardé tout ce qu'il y en avait
de bon.
M. Burns: Cela prouve que c'est facile de sortir un gars de la
campagne, mais pas la campagne du gars.
M. Hardy: M. le Président, blague à part, je
continue et je persiste à croire que ce serait absolument inutile. Dans
la confection d'une liste électorale, à la campagne, il est
impossible d'ajouter des noms, de faux noms. Il est impossible de ne pas mettre
tous les noms qui sont là, parce que les gens se connaissent et cela ne
se fait pas.
M. le Président, je le dis sans méchanceté, et je
le répète, ce n'est pas avec méchanceté que je dis
cela, mais c'est le fond de ma pensée, le seul intérêt
qu'il y aurait de nommer un deuxième recenseur, ce serait de permettre
à des représentants d'autres partis politiques d'avoir un certain
revenu. Ce serait le seul...
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc! M. le ministre, si on vous
faisait la preuve...
M. Hardy: Ne tournez pas autour du pot.
M. Bellemare (Johnson): Si on vous faisait la preuve qu'il sort
plus de noms des listes électorales à la révision, de la
liste même, qu'il en sort dans certaines municipalités urbaines,
vous seriez surpris.
M. Hardy: Je ne refuse jamais qu'on me démontre des
choses...
M. Bellemare (Johnson): On va vous prouver qu'il y a plus de noms
dans certaines listes électorales rurales qui sont enlevés, qui
sont radiés, qu'il y en a dans certaines villes. Exemple, l'ancien
comté de Champlain, où nous autres, on a énormément
de résidants, à partir de Sainte-Marthe, Champlain, Ba- tiscan,
Sainte-Anne, comme, de l'autre côté, Saint-Louis-de-France et
Mont-Carmel.
On a sorti plus de noms qui étaient inscrits dans ces
municipalités rurales qu'on en a sortis dans le Cap-de-la-Madeleine.
M. Hardy: Ce sont des gens qui ont pris de mauvaises
habitudes.
M. Bellemare (Johnson): Ah oui! c'est une bonne
réponse!
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: Je veux tout simplement demander au ministre quel est
le gros problème. Est-ce un problème de coût?
M. Hardy: Non.
M. Burns: C'est ma première question. La deuxième
est: Pourquoi ne pas prendre toutes les chances...
M. Bellemare (Johnson): Toutes les occasions.
M. Burns: ...pour qu'une liste soit faite le mieux possible;
toutes les chances, c'est en mettant, même en milieu rural, un
deuxième recenseur.
M. Hardy: Je ne suis pas convaincu que la liste serait
meilleure.
M. Bellemare (Johnson): Oui, oui, oui.
M. Burns: Je dis: On prend toutes les chances pour que ce soit
meilleur, à ce moment.
M. Léger: M. le Président, je veux partir...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger:... du principe même qui a
été mis de l'avant par le ministre tantôt. C'est que le
rôle de représentants de l'Opposition officielle et du
gouvernement, à l'occasion du recensement, c'est un rôle de devoir
politique et non pas de partisanerie. Les deux sont là pour surveiller
la véracité, l'authenticité de la liste électorale.
C'est le cas pour la section urbaine. Pour quelle raison, si on a jugé
important d'avoir quelqu'un qui fasse... J'aimerais bien que le ministre
m'écoute dans ce temps-là. Si on a jugé bon...
M. Hardy: J'écoute.
M. Léger: Si cela vous entre par les deux oreilles en
même temps, c'est dangereux! Si on a jugé bon d'avoir un recenseur
pour faire la liste électorale en milieu rural, c'est parce qu'il
fallait que quelqu'un joue ce rôle, celui de voir à donner une
liste plus exacte possible. Si, dans la section urbaine, on a jugé que
c'était important d'en avoir deux, parce que les deux, dans le
bipartisme, sont responsables de la
confection de la liste électorale qui est une chose importante
dans notre système démocratique, pour quelle raison ce principe
ne demeurerait-il pas aussi dans le milieu rural, puisque, comme le disait le
député de Johnson, il y a des possibilités qu'on inscrive
des noms, au niveau rural, qui n'existent pas? On oublie même des noms
qui devraient être inscrits. Pour quelle raison, les deux partis, qui ont
la responsabilité en milieu urbain, n'auraient-ils pas aussi la
responsabilité en milieu rural?
M. Hardy: C'est parce que le principe que vous évoquez est
purement théorique, abstrait et ne correspond pas du tout à la
réalité.
M. Léger: Ce n'est pas théorique ce que...
M. Bellemare (Johnson): II y a dix ans, cela n'avait
peut-être pas lieu, parce qu'il n'y avait pas une participation aussi
intensive des...
M. Hardy: Densité de la population? M. Bellemare
(Johnson): Oui.
M. Hardy: Dès que la population devient dense, dans
un...
M. Bellemare (Johnson): Non, parce que la politique des loisirs
et des camps d'été, il y a dix ou quinze ans, cela n'existait pas
comme aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est rare une famille ordinaire qui n'a pas un
camp, qui ne s'en va pas dans son camp...
M. Hardy: Qu'est-ce que ça va changer d'avoir deux
énumérateurs?
M. Bellemare (Johnson): Ils ne l'inscriront pas, certainement. Il
va y avoir quelqu'un; il va y avoir un bon chien de garde et ils ne
l'inscriront pas. C'est pire aujourd'hui, parce que "otherdays, otherways", on
a changé complètement.
M. Hardy: Tout cela est réglé au niveau de la
révision.
M. Bellemare (Johnson): Ah non!
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: J'aurais seulement une question. Combien avons-nous de
sections rurales et combien avons-nous de sections urbaines?
M. Hardy: Dans la province? 13,484 sections urbaines et 4,503
sections rurales.
M. Burns: Quel est le problème à partir de ce
moment? On vous demande d'ajouter, dans à peu près 4,000...
M. Hardy: Ce ne sont pas dans ces termes que cela se passe.
M. Burns: Voyons donc! Vous semblez vous battre...
M. Hardy: C'est inutile.
M. Burns: ... au niveau d'un principe.
M. Hardy: Non.
M. Burns: Ce n'est même pas le quart...
M. Bellemare (Johnson): Oui, il a dit tout à l'heure que
c'était...
M. Burns: ... c'est le cinquième, à peu
près. M. Hardy: Mais oui, il ne faut pas se le cacher. M. Burns:
C'est cela qu'on vous demande.
M. Hardy: II est temps qu'on dise la vérité en
politique.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas pour cela du tout.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Burns: II est temps qu'on uniformise aussi en politique.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Hardy: Dans ce cas, faisons disparaître... Disons qu'il
y a...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Hardy:... seulement des sections urbaines.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Non, ce n'est pas cela qu'on vous demande.
M. Hardy: Oui, vous dites d'uniformiser.
M. Burns: On vous dit tout simplement: Pourquoi n'y aurait-il pas
deux recenseurs dans toute section, quelle qu'elle soit? On vous demande
d'ajouter un cinquième, même pas un cinquième, la
moitié du cinquième...
M. Hardy: Quand on va ajouter le deuxième, on va tomber
à nouveau dans la théorie du député de
Rouyn-Noranda et il va en falloir un troisième...
M. Léger: Eux autres, ils...
Le Président (M. Séguin): Le député
de...
M. Léger: Le même comté.
M. Hardy: Ah! Cela ne vaut plus dans la partie rurale, le
troisième?
M. Bellemare (Johnson): Cela vaudrait, comme je vous l'ai dit
tout à l'heure, dans la section ou comme réviseur dans la ville
de Montréal et dans la ville de Québec. J'ai pris la peine de
dire qu'il y avait une séparation dans la Loi électorale.
M. Hardy : Je parlais de la suggestion du député de
Rouyn-Noranda.
M. Burns: Vous n'avez pas de raison de refuser cela.
M. Léger: Vous n'avez rien à perdre, vous avez tout
à gagner, c'est une qualité.
M. Hardy: La raison, c'est que le gouvernement actuel n'agit
jamais pour rien, ne fait jamais des choses inutiles.
M. Burns: On vous demande de prend re toutes les
précautions. On est quand même dans un domaine très
difficile à manipuler. On est dans un domaine où il y a toutes
sortes de soupçons. Il y a constamment des soupçons.
M. Hardy: II ne faut pas tomber...
M. Burns: Bien oui, ne nous cassons pas la tête, on est
dans un domaine où tout le monde soupçonne tout le monde.
M. Hardy: Oui... On n'est pas obligé...
M. Burns: Le Parti libéral soupçonne les
créditistes et les créditistes soupçonnent le Parti
québécois...
M. Hardy: Ce n'est pas parce qu'il y a des séparatistes,
des journalistes qui sont malades qu'ils sont obligés de devenir tous
malades.
M. Burns: Voyons donc! Ce n'est pas cela que je vous dis: Dans
les quelque 4,000 sections...
M. Hardy: J'ai dit quelques séparatistes, quelques
journalistes...
M. Samson: Ils étaient malades.
M. Hardy: Oui, il y a certains journalistes et certains
séparatistes qui sont malades avec le problème des
soupçons. Je dis qu'on n'adopte pas des lois sur la maladie de
certains.
M. Burns: On est dans un domaine, M. le ministre,
particulièrement soupçonné. C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): J'en ai connu qui étaient dans
l'Opposition et qui avaient des soupçons.
M. Burns: On vous demande tout simplement Mettez donc cette
protection additionnelle qui s'appelle le deuxième recenseur en milieu
rural autant qu'en milieu urbain.
M. Bellemare (Johnson):... vous vous vanterez de cela.
M. Léger: lls vont donner deux énumérateurs.
Je prendrai le crédit de cela.
M. Bellemare (Johnson): On vous le donnera le crédit.
M. Hardy: Non.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député, avez-vous terminé?
M. Burns: J'essaie de convaincre le ministre que dans le fond, on
lui demande...
M. Hardy: Vous n'avez pas les bons arguments.
M. Burns:... très peu de choses. On lui demande tout
simplement que lal iste électorale soit au-delà de tout
soupçon. Est-ce beaucoup demander dans un domaine où un tas de
gens se posent des questions sur le tripotage des listes, que ce soit en milieu
rural ou en milieu urbain. On vous demande d'ajouter, de bonifier votre
loi...
M.Hardy: Les gens que je connais sont de bonne foi.
M. Burns: Voyons donc! Vous ne prenez pas l'occasion de bonifier
votre loi et on vous la donne.
M. Hardy: C'est parce que vous fréquentez du mauvais
monde.
M. Burns: Jamais de la vie!
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc!
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Burns: Je ne suis jamais allé chez vous, M. le
ministre.
M. Hardy: Justement, cela ne se sauve pas chez nous. Je n'ai
jamais entendu parler de cela dans le comté de Terrebonne.
M. Burns: C'est cela, il ne fréquente pas de mauvais
monde.
M. Hardy: Je n'ai jamais entendu parler de cela. Les gens ne sont
pas soupçonneux. Les gens font la liste électorale et...
M. Burns: On vous demande simplement: Mettez donc cette
protection additionnelle dans la loi.
M. Hardy: Je vous dis qu'elle est inutile.
M. Léger: Mais c'est le principe même que le
ministre a invoqué tantôt, quand il a dit que le rôle des
deux représentants était de s'assurer que chacun surveille le
travail de l'autre.
M. Hardy: II faut que cela corresponde à la
réalité.
M. Léger: La réalité, c'est cela.
M. Hardy: Justement. Dans les campagnes, à cause du fait q
ue les gens ne connaissent, ce besoin de surveillance n'existe pas. Ce sont les
gens...
M. Burns: Ce n'est pas vrai, M. le ministre, c'est faux. Ils ne
se connaissent pas autant que vous pensez.
M. Hardy: Non.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Vous êtes complètement dans les
patates.
M. Bellemare (Johnson): Ils viennent d'entrer en bloc...
aujourd'hui, à cause des vacanciers.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, messieurs!
M. Hardy: On attendait cela dans une semai ne et les vacanciers
n'y sont plus.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): Ils n'y sont plus! M. Hardy: Ils
sont partis.
Le Président (M. Séguin): Je demanderais, s'il vous
plaît, un peu de coopération de la part des membres, de tous les
membres de la commission. Il faut de par la loi et par nécessité
enregistrer notre débat. S'il y en a trois ou quatre qui parlent en
même temps, cela devient impossible pour celui qui est à la
console de faire l'enregistrement tel qu'il doit le faire. Alors, je vous
demanderais avec toute la coopération que je vous connais, au moins, un
à la fois. Je pense que vous aurez tout le temps voulu pour vous
exprimer. Le député de Maisonneuve n'a pas terminé.
Ensuite, ce sera le député de Rouyn-Noranda qui a demandé
la parole. Ensuite, une fois qu'il aura terminé, le député
de Johnson.
M. Burns: Merci de cet ordre, M. le Président, que vous
nous rappelez. Je ne veux pas brimer le droit du député de
Rouyn-Noranda, ni celui du député de Johnson de parler, mais cela
me semble, en tout cas, quelque chose qui est partagé de façon
unanime dans l'Opposition. Je lance, sans faire de proposition, tout simplement
la suggestion que si le ministre veut y penser, qu'il suspende l'article. Je
pense bien qu'on n'adoptera pas le projet de loi ce soir. On n'aura pas le
temps avant 11 heures.
M. Hardy: II faudra avancer à cause... M. Burns:
Oui, on est bien d'accord.
M. Hardy: Je suggérerais qu'on dépasse 11
heures.
M. Burns: Non, je n'accepterai pas.
M. Léger: II y a d'autres articles qui vont aller beaucoup
plus vite.
M. Burns: Non, cela va aller bien après surtout si vous
acceptez notre amendement, cela va très bien aller.
M. Hardy: Vous savez très bien qu'il faut, si on veut
éviter que le mécanisme d'énumération
commence...
M. Burns: J'ai parlé au leaderdu gouvernement. Nous avons,
je pense, accordé d'avance notre collaboration pour que nous
partions...
M. Hardy: Je suis prêt à continuer après 11
heures.
M. Burns:... à l'ajournement de Pâques avec une loi
amendée. Alors, il ne faut pas s'énerver. On va prendre tout le
temps...
M. Hardy: C'est cela que je vous dis.
M. Burns:... mais sans s'énerver, je vous dis ceci: II y
aurait peut-être lieu de s'asseoir et d'examiner le bien-fondé des
remarques du député de Rouyn-Noranda et du député
de Johnson, du député de Lafontaine et des miennes sur cela. Si
vous nous dites non, à ce moment, je ne comprends plus rien, parce que
je vous offre...
M. Hardy: M. le Président, je vous dis
immédiatement que c'est une question sur laquelle...
M. Burns: ... la possibilité d'y repenser.
M. Hardy: ... nous avons longuement réfléchi. Quand
bien même je vous dirais oui après...
M. Burns: M. le Président, nous n'avons pas quorum.
Le Président (M. Séguin): Oui, le président
compte.
M. Hardy: Mais cela ne changera rien à la décision.
Ne vous imaginez pas que vous allez me faire changer d'avis sur le contenu de
l'article.
M. Burns: Ce n'est pas cela... M. Hardy: Soyons
sérieux!
M. Burns: Je veux que vous y pensiez. Ce n'est que cela que je
veux.
M. Hardy: Je vous ai dit que nous y avons pensé. M.
Burns: II n'y a pas quorum, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): II y a quorum. Le
président est membre de la commission et compte dans le quorum.
M. Hardy: Ce sont des tactiques qui ne...
M. Burns: Je veux vous aider à réfléchir, ce
n'est que cela.
M. Hardy: Bien oui! mais cela ne change rien. M. Burns:
Bien oui!
M. Hardy: Votre tactique ne modifiera pas plus ma pensée,
que les cinéastes ont modifié ma pensée en occupant le
bureau de surveillance.
M. Burns: Je trouve...
M. Hardy: Ce ne sont pas des choses qui m'influencent
beaucoup.
M. Burns: Votre attitude est parfaitement stu-pide, M. le
ministre. Je ne le dis pas méchamment...
M. Hardy: Je vous ai dit qu'on y a pensé... M. Burns:
C'est stupide... M. Hardy: Bien oui! stupide...
M. Burns:... dire, cela n'a pas de bon sens, parce que cela ne
pose pas de problème en milieu rural, alors que vous avez trois partis
d'Opposition...
M. Hardy: M. le Président...
M. Burns: ... je viens de vous dire que cela en pose.
M. Hardy:... s'il fallait que je dise constamment au
député de Maisonneuve, chaque fois qu'il ne partage pas mon
opinion, qu'il est stupide, d'abord ce ne serait pas vrai, parce qu'il n'est
pas stupide, le député de Maisonneuve. Il pense croche, mais il
n'est pas stupide.
Le Président (M. Séguin): S'il vous plaît,
messieurs!
M. Hardy: Je ne vois pas pourquoi, parce que je ne suis pas
d'accord avec lui...
Le Président (M. Séguin): Si vous voulez, je pense
que le débat allait bien. Il ne faudrait pas s'engager sur une tangente
de ce genre.
M. Burns: II n'y a pas de danger. C'est bien amical quand
même.
Une Voix: II se prend pour un miroir.
M. Burns: Non, mais vraiment, M. le ministre, sur ce point...
D'habitude, quand vous avez de bons arguments, je suis un de ceux qui disent:
II a un bon argument et on se range à cela.
M. Hardy: On ne peut pas toujours être bon.
M. Burns: D'habitude, vous avez de bons arguments, mais vraiment
là, vous n'avez aucun argument pour appuyer cela.
J'aimerais savoir, moi, le fond de l'histoire, pourquoi vous refusez
cela.
M. Hardy: Je vous le dis. C'est q ue nous conside-ronsque ce
serait inutile que le deuxième administrateur...
M. Burns: Vous avez trois...
M. Hardy:... serait une espèce d'accompagnateur qui
n'aurait rien à faire, qui serait là uniquement pour permettre
à un organisateur du Parti québécois en l'occurrence, ou
demain...
M. Burns: Non.
M. Hardy: ... un autre parti...
M. Bellemare (Johnson): C'est la dernière des raisons.
M. Hardy: Quand le député de Maisonneuve me dit que
ce n'est pas la raison, je le crois, parce que le député de
Maisonneuve a encore un peu de naïveté. Mais quand c'est le
député de Johnson qui vient dire cela, je regrette...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Un instant! ...le
député de Rouyn-Noranda...
M. Bellemare (Johnson): D'accord...
M. Hardy: ... du député de Johnson,
franchement...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! Le député de Rouyn-Noranda a la parole.
M. Samson: M. le Président, je pense que le ministre,
lorsqu'il invoque qu'un deuxième énumérateur en section
rurale n'équivaudrait qu'à donner des revenus à un autre
parti politique, je ne trouve pas cela sérieux, M. le Président.
Je ne trouve pas cela sérieux d'accuser le Parti
québécois, ou en l'occurrence, d'autres partis...
M. Hardy: ... pas d'accusation...
M. Samson:... de vouloir utiliser l'énumération
comme revenu et de n'avoir que cette pensée en demandant un
deuxième énumérateur...
M. Hardy: Vous n'avez pas écouté le
député de Saint-Jean hier.
M. Samson: M. le Président, si, à ce moment, on
poursuivait le raisonnement du ministre, je dis que si le ministre
considère que ce ne serait que donner un revenu et c'est cela qu'il ne
veut pas donner, si le ministre considère qu'il ne faut attacher aucune
importance au revenu, à ce moment, en poursuivant son raisonnement, je
me dirais: Puisque le ministre n'attache pas d'importance au revenu, il n'aura
sûrement pas d'objection, compte tenu du fait qu'il veut qu'il n'y ait
qu'un seul recenseur en milieu rural, à ce que ce soit les partis
d'Opposition qui nomment l'unique recenseur en milieu rural. Si le ministre est
prêt à nous dire qu'à parti r de maintenant ce sont les
partis d'Opposition qui nommeront l'unique recenseur en milieu rural,
là, je suis persuadé qu'il va libérer sa conscience,
étant certain qu'il n'attache pas d'importance au revenu. On va lui
permettre de libérer sa conscience.On va lui demander d'amender la loi
pour que ce soit les partis d'Opposition qui nomment l'unique recenseur en
milieu rural. Je vous dis, M. le Président, que si on acceptait ce
raisonnement, à partir du moment où on l'accepterait, ceux qui
réclameraient le deuxième recenseur, ce n'est plus l'Opposition,
c'est le gouvernement qui réclamerait le deuxième recenseur.
M. le Président, qu'on ne vienne pas nous dire que les partis
d'Opposition réclament un deuxième recenseur seulement parce
qu'il y a une rémunération. Cela ne tient pas. Quand le ministre
dit: C'est inutile d'avoir un deuxième recenseur, cela ne tient pas non
plus, parce que le ministre ne tient pas compte, à ce moment, des
réactions dans la population, ne tient pas compte du désir de la
population de s'assurer que l'énumération soit bien faite.
Si on veut que les élections soient, à tout point de vue,
démocratiques, il faut permettre la vérification par la partie
adverse. Sinon, cela ne tient plus. Cela voudra dire qu'en milieu rural un seul
et unique parti confectionne les listes électorales. Cela veut dire
qu'en milieu rural un seul et unique parti pourrait continuer à faire la
pluie et le beau temps parce qu'il le fait actuellement. Il y a beaucoup de
gens qui, non seulement se posent des questions, mais critiquent cette
méthode parce que, dans les petites paroisses en milieu rural, quand il
y a un seul énumérateur ou recenseur selon ce qu'on adopte
présentement on change le mot c'est évident
qu'actuellement, c'est un recenseur connu du Parti libéral qui a des
adversaires politiques et dont les adversaires politiques se sentent, à
tort ou à raison, lésés parce que c'est seulement le
pouvoir qui fabrique la liste électorale.
M. le Président, je dis que non seulement ce n'est pas inutile
d'avoir un deuxième recenseur, mais que c'est nécessaire. Si le
ministre ne veut pas accepter un deuxième recenseur, je lui demande
d'accepter notre proposition notre projet pilote pour une
élection, que cela soit l'Opposition qui nomme l'unique recenseur en
milieu rural et quand il aura accepté cela, c'est lui qui va changer de
côté. Il risque non seulement de changer d'idée, mais de
changer de côté de la Chambre par ces méthodes.
On ne voudrait pas être ceux qui, dans l'Opposition, seraient
critiqués. On n'accepterait pas que le ministre nous dise cela. Je pense
que nous sommes tous d'accord dans l'Opposition.
M. Burns: On va même s'entendre pour le choisir.
M. Samson: Si le ministre offrait à l'Opposition
d'être celle qui nomme l'unique recenseur, nous, dans l'Opposition,
n'accepterions pas cela. Nous sommes d'accord là-dessus?
M. Burns: C'est vrai.
M. Samson: Nous ne l'accepterions pas parce que cela serait une
injustice grave envers le gouvernement que de ne pas permettre au gouvernement
d'avoir son recenseur pour vérifier et pour travailler avec celui de
l'Opposition.
M. Burns: On amenderait même la loi.
M. Samson: On serait prêt à faire tout cela, mais,
pour revenir à l'essentiel du débat, je dis que le ministre doit,
s'il n'est pas prêt immédiatement à accepter l'amendement,
accepter de suspend re l'article 12 pour le moment et d'en discuter. Si vous ne
nous accordez pas une possibilité que l'Opposition puisse nommer un
deuxième recenseur en milieu rural, bien entendu, notre devoir est de
batailler pour l'obtenir. Bien entendu, on va le faire avec toute la
capacité que nous avons et cela risque d'allonger le débat. Le
ministre se fout qu'on allonge le débat. Son idée est faite
à l'avance. Il est, comme on pourrait dire, fixé. C'est un
ministre "fixé" que nous avons devant nous, mais il risque de se faire
"défixer" à la prochaine élection. Il risque bien gros
parce que la population, qui ne nous entend pas directement mais dont les
journalistes se feront un devoir, je pense, de l'informer de ces
règles... Il y a matière à informer la population rurale
et de lui dire que le gouvernement veut utiliser le recenseur unique pour
s'assurer de toute possibilité du résultat de
l'élection.
C'est ce qui nous arrive et ce n'est pas parce que c'est comme
cela...
M. Hardy: Vous avez perdu vos députés à
cause de cela?
M. Samson:... présentement qu'on ne doit pas le changer.
Pourquoi fait-on un amendement à la loi présentement? C'est parce
que la loi n'est pas correcte. Si elle était correcte, on ne ferait pas
d'amendement. Elle n'est pas correcte en ce qui nous a été
présenté, mais on soulève un point d'importance. Ou bien
le ministre accepte un deuxième recenseur ou bien le ministre accepte
que ce soient les partis d'Opposition qui nomment l'unique recenseur. M. le
Président, je vous assure que quand le ministre va rencontrer son
premier ministre, dans les couloirs, demain matin, il va se faire charrier
quand le premier ministre va savoir qu'il a accepté que ce soit
l'Opposition qui nomme l'unique recenseur.
M. Hardy: Ou qu'on accepte l'article 12 tel que
rédigé.
M. Samson: Non, M. le Président, on n'acceptera pas
l'article 12 tel que rédigé. Si le ministre ne veut pas faire un
pas dans la bonne voie, on ne peut pas accepter cela comme cela. On va tenir le
débat aussi longtemps qu'on le pourra. S'il le faut, comme le
disait...
M. Hardy: Vous allez vous retrouver avec un recensement où
vous ne serez même pas dans le portrait.
M. Samson: M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Tiens, des menaces.
M. Hardy: Ce ne sont pas des menaces, c'est cela. Si la loi... Le
1er avril c'est...
M. Samson: Ecoutez! Pensez-vous qu'on n'est pas accoutumé
à vos petites méthodes. Voyons donc!
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! Cela allait
bien là.
M. Bellemare (Johnson): Vous nous avez fait un cadeau là.
Vous pensez que c'est un cadeau. Ce n'est pas un cadeau.
M. Samson: On va avoir la possibilité... M. le
Président, cela va donc changer.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! M. Samson:
Est-ce que j'ai la parole?
Le Président (M. Séguin): Vous avez la parole. Le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: C'est moi qui parle là.
Le Président (M. Séguin): Ce n'est pas le ministre
et ce n'est pas le député de Johnson qui ont la parole.
M. Samson: M. le Président, ce n'est pas parce qu'on nous
donne un "candy" en permettant au député de Johnson, au
député de Rouyn-Noranda et au député de Beauce-Sud
de nommer des recenseurs dans nos propres comtés qu'on est prêt
à accepter toute la salade qu'il va nous offrir. Si c'est là la
condition, si on est obligé d'accepter tout ce qu'il nous offre, s'il ne
veut rien accepter qui a du bon sens dans les propositions qu'on lui fait, que
le ministre garde son "candy". Je suis bien prêt à faire confiance
au parti de l'Opposition officielle dans mon comté, il est encore moins
dangereux que le gouvernement. Je suis bien prêt à lui faire
confiance.
Plutôt que d'accepter une mauvaise loi, on va dire au ministre: On
va vous la retarder votre loi. On va vous en faire un "filibuster", si c'est
cela que vous aimez. Vous aimez cela? On va appeler les choses par leur nom. Le
député de Maisonneuve tantôt a compté le quorum, on
va le comptersouvent le quo- rum. En voulez-vous des amendements à tous
les articles qu'il y a là? On va s'amuser longtemps. Mais, M. le
Président, à ce moment-là, le ministre et ses
collègues qui sont actuellement nerveux seront justifiés de dire
que l'Opposition fait de l'obstruction systématique. Vous seriez
justifiés de le dire. Mais si vous étiez justifiés de le
dire, je dis que vous n'êtes pas justifiés de la provoquer. C'est
ce que vous faites présentement. Vous provoquez une obstruction
systématique parce que le ministre ne veut rien entendre, il ne veut
rien savoir. Il a fixé son idée et parce que c'est lui qui l'a
dit, il faut qu'on pense que c'est vrai. Ce n'est pas vrai, M. le
Président. Le seul argument que le ministre nous a apporté...
M. Tremblay: Insulte aux ruraux. Vous allez les ravaler vos
paroles.
M. Samson: M. le Président, l'honorable
député...
M. Hardy: C'est vrai. Votre proposition présume que les
ruraux ne sont pas honnêtes.
M. Samson: ...pour qui j'ai beaucoup de respect vient de dire que
c'était une insulte aux ruraux...
M. Tremblay: Oui, méfiance.
M.Samson:... l'honorable député devrait savoir que
les régions rurales, nous les connaissons bien.
M. Tremblay: Nous aussi, monsieur,
M. Samson: En plus des régions rurales, on connaît
les gens qui habitent ces régions rurales. Vous les connaissez
peut-être bien aussi, mais du côté gouvernemental...
M. Tremblay: Aussi bien que vous, peut-être mieux.
M. Samson: ... vous les exploitez, vous. Nous voulons leur
permettre d'avoir droit au chapitre.
M. Tremblay: Prouvez ce que vous dites.
M. Samson: Le ministre ne le permet pas présentement. M.
le Président. Le ministre ne permet rien qui pourrait améliorer
l'énumération ou le recensement, si vous voulez. Il ne permet
rien qui pourrait améliorer le recensement en milieu rural. Alors,
pourquoi restez-vous sur vos positions en exigeant qu'on ait seulement un
recenseur, le recenseur unique?
M. le Président, le recenseur unique, ce n'est pas pire que le
parti unique, dans le fond, parce que c'est un seul parti qui décide du
recenseur unique, aussi bien rester au parti unique...
M. Malouin: Le peuple l'a voulu.
M. Samson: Comment, le peuple l'a voulu? Le peuple ne l'a pas
voulu, le peuple vous end ure parce
qu'il est pris avec vous autres présentement. Mais
j'espère qu'il vous endurera le moins longtemps possible, pour son bien.
De toute façon, c'est une autre chose, c'est en dehors du débat,
je l'avoue, M. le Président. Mais je reviens au débat. Le
débat est le suivant: Un recenseur unique, c'est inacceptable, si on
veut améliorer la loi. Si on veut ne rien améliorer, on laisse
cela comme cela, on laisse cela à la bonne vieille méthode
d'antan et on continuera à avoir des soupçons partout dans le
Québec, dans les milieux ruraux, on continuera à avoir des
soupçons quant à la qualité de la liste
électorale.
M. Hardy: Est-ce que je peux poser une question?
M. Samson: Bien sûr, je vous permets une question.
M. Hardy: Est-ce que vous considérez que les populations
rurales du Québec sont moins honnêtes que les populations rurales
des autres provinces du Canada. Parce que, partout... un instant... partout
dans les autres...
M. Léger: ... de la même façon que dans les
sections urbaines.
M. Hardy: Pensez-vous que, dans les autres provinces canadiennes,
il y a un seul recenseur...
M. Samson: M. le Président, le ministre, qui me pose une
question, m'amène à lui en poser une autre. Est-ce que vous
considérez que la population urbaine est plus malhonnête que la
population rurale?
M. Hardy: Ah, ce n'est pas la même chose!
M. Samson: Ah, bien non, ce n'est pas la même chose!
Pourquoi en mettez-vous deux là et n'en mettez-vous qu'un dans la
section rurale? Pourquoi?
M. Hardy: Si vous n'avez pas encore compris cela...
M. Samson: C'est parce que vous ne faites pas confiance aux
sections urbaines à ce moment? Je dis que s'il est vrai que cela en
prend au moins deux dans les sections urbaines pour qu'il y ait le moins de
soupçons possible, quant à la confection des listes, c'est aussi
vrai dans les sections rurales. Les gens des sections rurales sont des citoyens
à part entière comme tous les autres dans les autres sections du
Québec, qu'elles soient urbaines ou autres. Je dis que la revendication
que nous faisons du côté de l'Opposition, nous avons raison de la
faire. Le ministre n'oserait jamais, s'il veut continuer à maintenir son
idée de la représentation unique, permettre que ce soit
l'Opposition qui nomme la représentation unique. Si le ministre est
sincère, je dis qu'il doit avoir le courage, à ce moment-ci,
d'amender sa loi et de donner à l'Opposition, à toutes les
oppositions, le choix du recenseur unique. Il n'ira jamais là.
Pourquoi il n'ira pas là? Parce qu'il ne fait pas confiance
à l'Opposition. Pourquoi, nous, ferions-nous confiance au gouvernement,
M. le Président, pourquoi l'Opposition ferait-elle confiance au
gouvernement? Parce que le gouvernement ne nous ferait pas confiance, à
nous. On ne se fait pas confiance, c'est clair. On ne se fait pas confiance et
parce qu'on ne se fait pas confiance, cela prend des représentants. On
veut avoir nos représentants dans les sections rurales comme dans les
autres sections. M. le Président, je ne continue pas dans ce sens, mais
je demande au ministre d'y réfléchir sérieusement. Que le
ministre ne se contente pas uniquement de nous dire: On n'en veut pas parce que
c'est inutile. De toute façon, ce n'est pas le coût, parce qu'on
vient de nous donner des chiffres, et avec les chiffres qu'on vient de nous
donner, ce n'est pas le coût qui va faire que le budget du
ministère des Affaires culturelles en serait diminué. D'ailleurs,
il n'est même pas capable de dépenser tout son budget, il n'a pas
trouvé les moyens de le dépenser entièrement encore. Il
pourrait peut-être prendre une partie de son budget. C'est ce qu'on
entend dire partout. Mais je sais qu'il a tellement de projets.
M. Hardy: Vous répétez tout ce que vous entendez
dire.
M. Samson: II a tellement de projets auxquels il pourrait donner
suite qu'il pourrait dépenser son budget. Mais, à votre avis, je
reviens au débat, parce que ça m'obligerait à
définir ce qu'est le ministère des Affaires culturelles, vous ne
trouveriez pas cela beau, M. le Président, et je vous comprends de
vouloir me ramener aux débats.
Ceci dit, je demande encore une fois au ministre...
M. Hardy: La nature a horreur du vide.
M. Samson: Bien, voyons donc, voyons donc!
M. Hardy: Vous savez que la nature a horreur du vide.
M. Samson: Si vos électeurs vous entendaient parler ce
soir, qu'est-ce qu'ils diraient?
M. Hardy: Vous, s'ils vous écoutaient... Si mes
électeurs vous écoutaient...
M, Samson: Ils ne seraient pas enchantés.
M. Hardy: ...ils diraient que ce que je dis de vous est vrai.
M.Samson: Ils ne seraient pas enchantés, M. le
Président, de leur ministre, les électeurs. Le ministre ne veut
rien savoir. Ce que l'Opposition dit, ce n'est rien. Nous, on essaie de
bonifier cette loi, d'une façon positive, à part cela. C'est
positif, ce qu'on propose là. On vous demande d'ajouter un
deuxième recenseur. Qu'est-ce que vous avez à perdre? Etes-vous
capable de nous dire cela? Qu'est-ce que le gouvernement...
M. Hardy: Etes-vous capable de tenir jusqu'à onze
heures?
M. Samson: Oui, je peux tenir jusqu'à onze heures et,
à onze heures, on peut arrêter et on reprendra demain. On
reprendra un autre jour, s'il le faut. Qu'est-ce que vous avez à perdre
à accepter la proposition de l'Opposition? Vous n'avez rien à
perdre à accepter si vous êtes sérieux et si vous voulez
continuer à prétendre que vous voulez une confection normale des
listes électorales en milieu rural. C'est cela.
Mais si vous ne voulez pas continuer, si vous voulez mettre toutes les
chances du côté gouvernemental parle représentant unique,si
vous voulez, à ce moment-là, que la population continue à
se poser des questions, c'est une autre affaire.
Mais j'avais cru percevoir du ministre, M. le Président, au tout
début, l'intention de profiter de sa loi pour donner davantage justice
aux citoyens, pour améliorer la situation dans le domaine de la
confection des listes électorales et pour ne pas utiliser le
pouvoirsuprême parce que c'est passablement suprême, avec
100 députés qu'a le gouvernement actuellement de pouvoir
s'assurer des réussites électorales par sa façon de
travailler, par des subtilités, par des ruses. Parce que ce n'est pas
autre chose que cela que le gouvernement fait présentement. C'est
utiliser de la ruse, pas pour gagner des élections, pas pour gagner des
élections démocratiquement, utiliser de la ruse pour s'assurer
des comtés. Démocratiquement ou non, je ne suis pas sûr que
le gouvernement, cela le dérange tellement. Ce qu'il veut, ce sont des
comtés, continuer à se maintenir au pouvoir en utilisant toutes
les ruses possibles par la Loi électorale. .
M. le Président, si la Loi électorale était faite
par d'autres que par le gouvernement, on aurait peut-être une chance que
cela se fasse mieux. Mais c'est le gouvernement qui a le dernier mot à
dire dans la Loi électorale, c'est le gouvernement, on nous l'a dit
tantôt, qui propose les personnes qui seront nommées par le
président général des élections.
On a confiance au président général des
élections, mais pensez-vous qu'on a confiance au gouvernement? Non, M.
le Président, on n'a pas confiance au gouvernement. Nous avons raison de
nous poser des questions. Nous avons raison de nous poser des questions et
d'être soupçonneux à l'endroit du gouvernement.
Nous sommes soupçonneux à l'endroit du gouvernement, nous
soupçonnons que, par son geste, le ministre veuille empêcher la
population d'être bien représentée et cela, sur une base
démocratique. C'est cela que nous soupçonnons du gouvernement et,
par les gestes qu'il a posés, ce soir, le ministre n'a rien fait pour
permettre d'effacer ces soupçons. Tout ce qu'il a trouvé de bon
à dire, c'est: Le Parti québécois, les
députés de l'Opposition veulent aller chercher un revenu
supplémentaire avec I'énumération! Quand on pourra nous
dire que, du côté gouvernemental, on fera l'élection rurale
par l'énumérateur unique, de façon bénévole,
là, je pourrai peut-être commencer à croire un peu le
ministre. Mais, à quel moment les énumérateurs
libé- raux l'ont-ils fait gratuitement, dans les sections rurales?
Jamais ils ne l'ontfaitgratuitement. lisse sont fait payer.
Donc, quand on accuse l'Opposition de vouloir aller chercher des
revenus, on devrait plutôt, accuser le gouvernement de vouloir continuer
à prendre des revenus dans les sections rurales, avec le recenseur
unique.
Je vois le député d'Anjou qui est sur le point de
s'endormir. Ce n'est pas parce qu'il n'est pas intéressé à
ce que je dis, c'est parce que son ministre a tellement été peu
intéressant ce soir...
M. Tardif: Non, c'est parce que vous êtes
présomptueux!
M. Samson:... je le comprends de vouloir s'endormir, assis
à la droite d'un ministre comme cela, qui est bouché des deux
bouts!
M. le Président, il est onze heures.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, est-ce...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'ai l'honneur de
demander, non pas l'ajournement, mais la parole quand nous reprendrons,
après la semaine sainte, je suppose.
M. Tardif: Non, demain.
Le Président (M. Séguin): Non, on va siéger
demain. Maintenant, je voudrais aussi profiter de l'occasion, parce que je n'ai
pas voulu interrompre le député de Rouyn-Noranda, mais je
suggérerais à tous les membres de la commission de lire l'article
160 de notre règlement, non pas les façons de contourner le
règlement, mais ce qui est dit dans ce règlement, à
l'article 160.
Si je m'en tenais au règlement, à ce moment-ci...
M. Samson: M. le Président, il dépasse onze heures
et nous avons ajourné légalement.
Le Président (M. Séguin): ... le
député de Rouyn-Noranda n'aurait plus le droit, selon cet
article, de revenir sur l'articlei 2. Je ne tiens pas du tout à
appliquer la mesure...
M. Samson: M. le Président, il dépasse onze heures.
Vous n'avez pas le droit de siéger.
M. Mercier: A l'ordre!
M. Samson: Non, non.
M. Mercier: Un peu de politesse! Une minute.
M. Samson: Nous n'avons pas le droit de siéger...
Le Président (M. Séguin): La commission est
maîtresse de ses travaux.
M. Mercier: Exactement.
M. Samson: M. le Président, il est onze heures. J'invoque
le règlement. Le règlement dit que, quand l'heure arrive, on doit
ajourner. M. le Président, vous devez ajourner.
Le Président (M. Séguin): Je ne suis pas en train
de faire un discours.
M. Samson: Vous devez ajourner, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Tout ce que je vous dis,
c'est ceci:...
M. Mercier: A l'ordre, à l'ordre!
Le Président (M. Séguin): Nous ajournons nos
travaux...
M. Mercier: Qu'il s'en aille, de toute façon, nous allons
continuer.
Le Président (M. Séguin): Nous ajournons nos
travaux à dix heures.
M. Samson: D'accord. On s'occupera de l'article 68, M. le
Président. Il est passé onze heures. Vous n'avez pas le droit de
siéger.
Le Président (M. Séguin): Vous avez mal pris mes
commentaires, je le regrette. Je dis tout simplement...
M. Samson: On n'a pas le droit de siéger. On n'a pas le
droit!
M. Mercier: II n'est pas assis à la table. Continuez, M.
le Président.
M. Samson: M. le Président, il est passé onze
heures, on s'en va.
Le Président (M. Séguin): Je vous dis messieurs: La
commission ajourne ses travaux à dix heures demain. Est-ce
accepté?
(Fin de la séance à 22 h 59)