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Commission permanente de l'assemblée
nationale
Projet de loi no 15 Loi modifiant la Loi
électorale
Séance du mercredi 26 mars 1975
(Dix heures onze minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance de ce matin, les membres de la commission sont les
suivants: MM. Bédard (Chicoutimi); Bellemare (Johnson); Faucher
(Nicolet-Yamaska); Brown (Brome-Missisquoi); Burns (Maisonneuve); Caron
(Verdun); Giasson (Montmagny-L'Islet); Hardy (Terrebonne); Lacroix
(Iles-de-la-Madeleine); Lamontagne (Roberval); Léger (Lafontaine);
Harvey (Charlesbourg); Lafrance (Rivière-du-Loup); Mercier
(Bellechasse); Ostiguy (Verchères); Samson (Rouyn-Noranda); Tardif
(Anjou). Le rapporteur est M. Mercier (Bellechasse), tel que convenu hier.
Article 12. La parole est au député de Johnson.
Recenseurs (suite)
M. Hardy: M. le Président, peut-être que cela
pourrait restreindre les débats, j'avais une suggestion à faire
qui s'appliquerait, non pas à l'article 12, mais au premier article du
projet de loi et qui pourrait répondre, peut-être pas totalement,
mais en partie, au voeu exprimé hier soir. La proposition que je voulais
faire aurait pour effet de diminuer le nombre minimal exigé pour qu'une
section devienne urbaine. Actuellement, la loi prévoit qu'il faut 3,000
âmes pour qu'une municipalité devienne urbaine, au sens de la Loi
électorale, et je proposerais que ce soit réduit à 2,000
âmes, ce qui aurait pour conséquence qu'il y aurait 98
municipalités dans la province, qui sont actuellement
considérées comme des sections rurales, qui deviendraient
urbaines.
M. Bellemare (Johnson): Je vais faire mon exposé et le
ministre va peut-être trouver quelque chose dans cela pour bonifier
encore davantage l'amendement qu'il désire faire
M. le Président, d'abord, c'est sûr et certain que nous
amendons la Loi électorale aujourd'hui, ll y a à peu près
six mois, un an, on l'a encore amendée. On va encore l'amender
très prochainement.
M. Hardy: On va l'amender encore.
M. Bellemare (Johnson): Mais, autant on suit le progrès,
autant on suit l'évolution de la loi quant à l'application du
vote lui-même, du recensement, autant faudra-t-il suivre
l'évolution de la civilisation qui se produit chez nous, comme elle se
produit dans le monde.
Il n'y a pas si longtemps, on votait avec des bulletins qui n'avaient
pas de talon. Dans le temps, c'était reconnu que c'était un
système. Cela a fait son temps.
M. Hardy: Cela fait longtemps. Je n'ai pas connu cela.
M. Bellemare (Johnson): Oui, dans le temps de M. Taschereau. Je
l'ai connu, moi.
Autant, M. le Président, le peuple a évolué en ce
qui regarde la mentalité rurale et urbaine dans nos comtés... Il
n'y a pas si longtemps, M. le Président, c'était plus une
participation des paroisses que des cités lors de la mise en nomination.
C'étaient les assemblées contradictoires du temps où,
véritablement, on faisait état qu'il y avait une
élection.
M. Hardy: C'était bon.
M. Bellemare (Johnson): C'était bon. Je me souviens d'en
avoir connu de bonnes. Cela créait une espèce de psychose mentale
dans toute la population urbaine, mais particulièrement rurale. Pour
eux, lors de l'Assemblée contradictoire la grande
assemblée, comme ils disaient ils se transportaient par centaines
et par milliers de personnes pour assister à l'assemblée
nominale. Mais là, on concrétisait véritablement le fait
qu'il y avait une élection. On avertissait presque, par la grande
assemblée, qu'il y avait une élection.
On a amendé la loi en plusieurs circonstances, M. le
Président, et toujours dans l'esprit de l'évolution, pas
seulement de la modalité quant au vote lui-même, mais quant
à la mentalité qui se développe dans notre population
rurale. Notre population rurale aujourd'hui, M. le Président, c'est
peut-être bon de le dire, suit presque au pas, maintenant, la population
urbaine, que ce soit pour la radio, la télévision, le
réfrigérateur, la fourrure, l'automobile, même le camp. Il
y a bien des cultivateurs qui ont des camps pour l'été, des
chalets.
Il y a une évolution qui se fait, une évolution absolument
caractéristique. Le peuple de nos campagnes, aujourd'hui, est beaucoup
plus renseigné à cause des media d'information. Quel est celui
qui, dans mon comté, il y a vingt ans, recevait un journal?
C'étaient de rares exceptions. Aujourd'hui, il y a des familles...
M. Hardy: On peut dire que cela a facilité votre
carrière.
M. Bellemare (Johnson): Non, j'ai fondé un journal que
j'ai maintenu pendant vingt ans, M. le Président. Je trouvais que
c'était un bon moyen de communication entre le peuple et son
élu.
Mais aujourd'hui, vous avez des familles où on reçoit deux
journaux. Ce n'est pas encore rare. Il n'y a pas un village où vous ne
pouvez pas acheter un Montréal Matin. Cela, c'est
l'évolution.
M. Hardy: Cela se vend moins, Montréal Matin.
M. Bellemare (Johnson): Si le ministre voulait nous laisser
terminer, c'est lui qui prolonge le débat parce qu'il va dire que
j'admets cela et c'est faux, je n'admets pas cela.
Il y a une évolution qui se fait aussi du côté des
jeunes qui sont amenés dans des polyvalentes. Ces derniers n'ont pas la
formation des anciens campagnards, des anciens ruraux qui,
délaissés de la ville, suivaient moins les activités. Chez
les ruraux, n'oubliez pas qu'il y a un développement spectaculaire
à cause des media d'information. A mon sens, on devrait les traiter sur
le même pied quand il s'agit du recensement avec deux... D'abord, comme
je l'ai dit hier soir, vous avez ces chalets qui sont construits dans tous nos
villages, qui amènent des étrangers, qui amènent des gens
qui viennent d'ailleurs, que l'on ne connaît pas et qui, lors d'un
recensement, peuvent facilement être mis sur les listes.
D'ailleurs, j'ai l'expérience d'en avoir fait sauter quelques-uns
lors de l'élection dans le comté de Johnson et je sais comment il
a fallu que je procède pour enlever tout ce qui n'était pas
véritablement résidant dans un domicile reconnu permanent.
M. le Président, l'autre grand problème dans
l'évolution qui se fait actuellement dans la population rurale est que,
si on regarde le Parlement aujourd'hui, tel que oonstitué, ce n'est pas
plus un Parlement bipartite. Non. Plus ça va aller, plus vous allez
avoir des partis. C'est sûr et certain. Regardez au
fédéral. C'est incontestable. Regardez même en Ontario. Il
y a le NPD. Dans d'autres provinces, vous avez d'autres partis. Je ne donne pas
les noms, mais il y a d'autres partis.
Chez nous, nous subissons actuellement cette transformation de la
civilisation, mais particulièrement de l'évolution d'un peuple.
Quand on regarde la Loi électorale qui a été faite pour
deux partis et qu'il existe aujourd'hui quatre partis, on trouve qu'il y a une
énorme différence...
M. Hardy: Oui, quatre grands partis.
M. Bellemare (Johnson): Oui, en tout cas. Un, deux, trois...
Peut-être vous autres, quatre...
M. Giasson: ...sérieux...
M. Bellemare (Johnson): ...sérieux? Je dis que notre
parlementarisme est complètement changé. Evolution d'abord chez
les ruraux par tout ce que je vous ai donné, mais évolution aussi
dans notre parlementarisme lui-même qui veut qu'à cause des tiers
partis et du parti de l'Opposition, on a une loi qui est faite uniquement pour
deux partis. Toute la loi a été pensée en regard de deux
partis et justement tout à l'heure, je vous ferai remarquer à
l'article 171 quand on arrivera à l'article 160 qu'on
améliore que peut-être aussi, si vous nous donnez dans nos
comtés le privilège...
Une Voix: La faveur.
M. Bellemare (Johnson): Le privilège, pas la faveur, mais
la loi va être la loi. Si, dans la loi, il est inscrit que, chacun dans
nos comtés, on peut avoir le recenseur, pourquoi ne pas désigner
notre greffier? C'est là que la loi est faite pour un bipartisme. Si on
peut nommer le recenseur, pourquoi ne pas avoir l'autorisation aussi de nommer
le greffier? Puisque vous nous donnez l'autorisation pour le recensement,
pourquoi ne pas avoir, dans le bureau de votation, le privilège de
nommer notre greffier en vertu de l'article 171?
Evolution dans les partis qui deviennent certainement plus exigeants
vis-à-vis de la loi électorale et vis-à-vis du respect de
l'intégrité du vote. Pour avoir cette intégrité du
vote, M. le Président, le moyen le plus sûr est de prendre toutes
les précautions, c'est-à-dire avoir deux recenseurs. Qu'est-ce
que cela peut représenter dans 4,000 cas particuliers pour la province?
Le ministre a dit, hier, une phrase malheureuse. Je sais qu'il l'a
regrettée. Il a dit que c'était pour favoriser des petits
amis...
M. Hardy: Non, je ne le regrette pas. Je le pense de plus en
plus. Après une nuit de sommeil, j'en suis de plus en plus
convaincu.
M. Bellemare (Johnson): Cela va seulement baisser mon estime,
parce que j'avais baucoup plus d'estime que cela pour vous et n'allez pas
endommager cela parce que je veux conserver l'estime.
M. Hardy: Ce qui m'étonne, c'est que vous vous
scandalisiez de cela.
M. Giasson: Elle baisse encore votre estime? Il ne doit pas en
rester gros.
M. Bellemare (Johnson): J'ai bien plus de tentatives, à
mon âge, que de tentations. N'allez pas croire cela. Je pense que je me
rends compte de ce que je vaux.
M. Giasson: Vous confirmez que tout est à la baisse.
M. Bellemare (Johnson): Non. J'ai plus de misère avec ma
vertu qu'avec ma santé.
M. le Président, devant l'exigence des tiers partis, devant le
changement que le Parlement est appelé à considérer,
devant cet état de fait, pourquoi, à l'occasion, ne pas faire le
beau geste? Pourquoi ne pas dire oui, cela a du bon sens? Parce qu'il y a des
gens qui vont sûrement être lésés, qui l'ont
déjà été, mais plus aujourd'hui à cause de
l'état de la civilisation et à cause de l'évolution que
connaissent les ruraux et le Parlement. La loi, qui a été
bâtie pour un système bipartite, à part des amendements
qu'on a apportés aujourd'hui nous met en état
d'infériorité. Je pense que ce serait, dans mon cas particulier,
dans le cas du député de Rouyn-Noranda et dans le cas du PQ
on ne dit pas Bar-B-Q, on dit barbecue pourquoi ne pas nous
donner cet avantage de traiter aujourd'hui les ruraux, qui ont
évolué sûrement, et notre Parlement qui est rendu avec des
tiers partis, pourquoi ne pas nous donner...
Si le ministre ne veut pas et qu'il me réponde
définitivement non, c'est impossible, c'est illogique. Ce serait
peut-être drôle de retrouver, dans les vieux discours qu'ont
prononcés certains libéraux, quand ils étaient dans
l'Opposition, où ils demandaient les deux pour les ruraux. Oui, oui,
oui, oui, je vais vous citer cela.
M. Hardy: Oui?
M. Bellemare (Johnson): Oui, je vais vous citer ça,
où les libéraux en Chambre ont demandé, lors de la
réfection de la loi, en 1948, d'avoir deux recenseurs dans les
comtés ruraux.
M. Hardy: Cela peut se tromper, un libéral.
M. Bellemare (Johnson): Mais, dans le temps, ce n'était
peut-être pas comme aujourd'hui, l'évolution, mais il ne faudrait
pas que ce soit trop répété. Dans le temps,
l'évolution n'était pas faite comme elle s'est faite depuis les
quinze dernières années. Si le ministre persiste à dire
non, alors, je vais faire un amendement, c'est sûr. Oui, je vais faire un
amendement. Il n'y a pas de "Ah", c'est le règlement qui me le
permet.
M. Mercier: Certainement.
M. Harvey (Charlesbourg): On va voter.
M. Bellemare (Johnson): L'article 169, c'est sûr. M. le
Président, je vais faire une autre proposition au ministre. Qu'il mette
dans sa loi que les partis auront le droit de faire accompagner le recenseur
unique mais que ce sera nous qui verrons personnellement à le payer ou
bien à avoir un bénévole. Mais il n'y a rien dans la loi,
même le gars peut se récuser. Oui, certainement. Le recenseur peut
se récuser d'être accompagné.
M. Hardy: Ce n'est pas nécessaire de mettre ça dans
la loi.
M. Bellemare (Johnson): Oui, parce que, comme disait mon
collègue de Rouyn-Noranda hier, c'est le parti unique qui nomme. A
partir de là, vous allez avoir énormément de gens qui,
pensant connaître la loi, vont dire: Non, monsieur, vous n'avez pas le
droit de m'accompagner, non. Moi, je fais une suggestion pour un compromis, que
le gouvernement dise, dans la loi, que les partis qui voudront faire
accompagner bénévolement cela, c'est une autre affaire,
c'est un autre volet le recenseur qui va être
désigné dans la partie rurale pourra le faire. Ce n'est pas si
mal. Vous ne le paierez pas, puisque vous dites que c'est parce qu'on recherche
des "jobs". Vous ne le paierez pas. Mais, comme surveillant, ce serait
extraordinairement bon que le type, l'observateur puisse être
nommé par un parti pour accompagner le recenseur unique. Quel mal y
a-t-il? Si ce n'est pas dans la loi, qu'on peut et non pas qu'on doit, mais
qu'on peut.
M. Hardy: II n'y a rien qui vous empêche de le suivre.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, c'est certain. Je connais assez
de fanatiques chez nous qui ne voudront jamais se laisser accompagner.
M. Hardy: Qu'ils suivent en arrière.
Motion d'amendement
M. Bellemare (Johnson): On le fait pareil, c'est sûr, mais
pourquoi ne pas le faire en même temps? On ne vous demande pas de le
payer, on vous demande de permettre le bénévolat.
C'est bon, hein? Je savais que vous alliez trouver cela bon. Ne venez
pas me dire tout à l'heure que ce n'est pas constructif, mon affaire. Ne
venez pas me dire cela.
M. le Président, avant de proposer mon amendement
peut-être qu'il ne servira à rien, mais si le ministre me dit oui,
je n'aurai pas besoin de le présenter je ferais un amendement
à l'article 12, deuxième paragraphe: Remplacer, dans la
cinquième ligne, les mots "du premier ministre" par les mots "d u chef d
u parti " dont le candidat s'est classé le premier à la
dernière élection générale.
Insérer, dans la septième ligne, entre le mot
"électoral" et le mot "et", le mot "concerné" et remplacer dans
la huitième ligne, les mots "chef de l'Opposition officielle" par les
mots "chef du parti dont le candidat s'est classé deuxième
à la dernière élection générale". Ajouter,
dans la neuvième ligne, après le mot "électoral", le mot
"concerné".
J'en fais une proposition, M. le Président et on abolirait, par
le fait même, le troisième paragraphe.
M. Hardy: M. le Président, le député de
Johnson, dans ses remarques, a touché un point très valable, je
pense, lorsqu'il a dit que notre Loi électorale était
fondée sur le bipartisme et qu'il fallait changer cela. Pour changer
cette économie de la loi, il fait la motion que vous avez devant
vous.
Je pense qu'il est dangereux de légiférer par
pièces. On a un exemple assez frappant de cela: c'est la Loi de la
Législature. La Loi de la Législature, lorsqu'elle a
été adoptée, au tout début, était
sûrement une loi cohérente, une loi logique, une loi qui
correspondait à la fois à des principes et à la
réalité.
Mais parce que cette loi a été amendée à la
pièce, au cours des ans, pour répondre à des besoins bien
immédiats et que, souvent, les amendements que l'on apportait
répondaient à des cas précis, constituant en quelque sorte
des actions ponctuelles, mais sans tenir compte de l'économie
générale de cette loi, on est arrivé à des
aberrations, des absurdités que l'on reconnaît aujourd'hui. C'est
la raison pour laquelle on songe à faire une refonte totale de cette
loi.
C'est un peu la même chose pour la Loi électorale. La Loi
électorale a des grands principes et vous avez mentionné un de
ces principes: c'est que cette loi est fondamentalement rédigée
en fonction du bipartisme.
Que l'on examine la possibilité de transformer
cette Loi électorale pour qu'elle ne soit plus fondée sur
le bipartisme, mais qu'elle reconnaisse le multipartisme, je suis bien
disposé à ce que nous le fassions.
Que cela constitue notre réflexion pour les semaines et les mois
à venir, dans la refonte de la Loi électorale. De toute
façon, le député de Johnson sait très bien que nous
nous sommes engagés, en 1970, dans une vaste opération de
réforme électorale. Nous avons eu l'occasion d'amender des lois,
la Loi électorale elle-même, la Loi des...
M. Bellemare (Johnson): Circonscriptions des collèges
électoraux.
M. Hardy: ...circonscriptions des collèges
électoraux. Au cours des prochains mois, au cours de la présente
session, nous serons encore appelés, d'une part, à adopter des
lois dans ce vaste champ de la réforme électorale et nous serons
également appelés, en plus d'adopter des lois, à continuer
les études que nous avons faites en commission parlementaire.
Or, cette question d'examiner l'économie générale
de la Loi électorale, je suis bien disposé à le faire,
mais je ne trouverais pas valable de profiter d'un amendement bien
précis qui concerne le recensement pour changer ces principes
fondamentaux. C'est la raison pour laquelle j'ai insisté, hier pour dire
que lorsqu'on reconnaît exceptionnellement le droit à des tiers
partis de nommer le recenseur, nous ne changions pas fondamentalement l'esprit
de la loi. C'est qu'à ce moment le parti de l'Opposition, qui reste
encore le principal agent de la nomination des officiers d'élections, ce
parti de l'Opposition accepte, dans un comté donné, de
céder son droit à un tiers parti. Mais la base, le principe reste
que c'est l'Opposition officielle qui, avec le gouvernement, recommande des
officiers d'élections.
A ce stade-ci, M. le Président, je ne suis pas prêt
à modifier ce principe fondamental et à reconnaître un
autre principe. Encore une fois, je ne me prononce pas sur le fond. Non
seulement je ne me prononce pas sur le fond, mais je suis prêt à
ce que, éventuellement, à la commission de l'Assemblée
nationale, nous étudiions cette question qui implique l'économie
générale de la loi. Mais je pense qu'il est
prématuré, à ce stade-ci, de le faire et c'est pourquoi je
voterai contre la motion du député de Johnson.
D'autre part, je pense que la proposition que je n'ai pas encore
formulée sous forme d'amendement, mais que j'ai suggérée
tantôt, répond, dans une bonne partie, aux préoccupations
des députés de l'Opposition sans encore une fois préjuger
des décisions que nous pourrions prendre quant aux principes
fondamentaux de la loi. Par l'amendement que je propose de soumettre, nous
réduirions le minimum exigé pour qu'une section de vote, pour
qu'une municipalité devienne urbaine au sens de la Loi
électorale. Je pense que nous répondons, en grande partie, au
voeu que vous avez exprimé, c'est-à-dire le danger où,
dans certains endroits qui sont encore considérés comme ruraux,
mais à cause de la venue d'une population itinérante les
gens qui passent des vacances, qui ont des chalets d'été
je pense que la proposition que je fais répond à cette exigence.
L'autre préoccupation, à savoir de reconnaître d'une
façon totale et absolue tous les partis sur un pied
d'égalité, je dis encore que cela pose, fait appel à des
principes de base de la Loi électorale. Nous pourrions étudier
cette question éventuellement. Je m'inscris en faux, et je termine
là-dessus, sur la thèse soulevée hier par le
député de Rouyn-Noranda et le député de Johnson qui
disent qu'il faut considérer les ruraux sur un même pied
d'égalité que les gens des villes. C'est mal poser le
problème. Je dirais même que c'est faire un sophisme, parce que ce
n'est pas une question d'égalité. Encore une fois, je
répète que la raison fondamentale qui fait que l'on nomme deux
énumérateurs dans certaines sections, c'est que, à cause
du contexte social, à cause de la composition de ces régions, il
est plus difficile de bien faire la liste électorale, les
possibilités d'erreurs volontaires ou involontaires sont plus grandes. A
la campagne, d'abord, c'est plus facile, les gens se connaissent mieux, cette
difficulté n'existe pas, à moins je suis sûr que ce
n'est pas l'intention du député de Johnson que l'on
veuille prétendre que les ruraux sont moins honnêtes que les
urbains...
M. Bellemare (Johnson): Ah non! Ecoutez, un peu...
M. Hardy: Ce n'est pas cela que vous... Si vous ne
prétendez pas cela...
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, je n'accepte pas l'autre
argument non plus. Votre argument d'égalité, vous avez pris une
"switch" de déviation, vous avez pris la "side-line".
M. Hardy: Si vous ne prétendez pas cela dans des...
M. Bellemare (Johnson): Non, non. Restez donc dans le principe de
la liberté et de l'intégrité du vote.
M. Hardy: Dans des municipalités...
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas autre chose. Ne m'amenez pas
sur cela, ce n'est pas vrai.
M. Hardy: ...qui ont 2,000 habitants et moins, il n'est pas
nécessaire d'avoir deux énumérateurs.
M. Bellemare (Johnson): M. le ministre, il n'y a pas une
municipalité dans Champlain qui va tomber dans la section urbaine. Il
n'y en a pas une dans le comté de Johnson qui va tomber dans la section
urbaine. A 1,500, là, vous frappez plus juste. Il n'y en a pas une
seule, ni dans Champlain, ni dans Johnson, qui va tomber en vertu de cela.
M. Hardy: C'est une chose... De toute façon, notre lit est
fait sur cette question. Quand nous aurons disposé de cet amendement, je
vais demander d'abord le consentement unanime pour revenir à l'article
1. J'aurai un amendement à proposer, mais il n'est pas question pour le
gouvernement actuellement d'aller au-delà de ce que j'ai dit. Toutefois,
je répète qu'au sujet de la suggestion du député de
Johnson de réévaluer l'esprit de la Loi électorale en
fonction du multipartisme plutôt qu'en fonction du bipartisme, je ne me
prononce pas sur le fond, sur le contenu, mais je dis que c'est une question
que nous pourrions étudier éventuellement à la commission
parlementaire, mais d'une façon globale et non pas sur un article en
particulier ou sur un élément précis du mécanisme
électoral.
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce que vous dites du
bénévolat?
M. Hardy: Le bénévolat, je trouve que c'est une
chose extraordinaire et je l'encourage.
M. Bellemare (Johnson): On pourrait, dans notre loi,
indiquer...
M. Hardy: II n'y a rien qui vous empêche de...
M. Bellemare (Johnson): Non, mais si ce n'est pas dans la loi, le
gars qui va être nommé par le parti et qui est un libéral
reconnu n'endurera pas qu'il y en ait un qui fasse la liste...
M. Hardy: D'abord, un libéral, c'est un libéral;
donc, c'est très tolérant, vous devriez le savoir.
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, vous ne les connaissez pas
tous.
M. Hardy: Deuxièmement, il n'y a rien qui empêche
votre bénévole de suivre le libéral tolérant qui
fait l'énumération.
M. Bellemare (Johnson): Ce serait si simple, M. le
Président...
M. Samson: ...dans la maison chez lui.
M. Bellemare (Johnson): Lui, il a affaire au secrétaire de
la municipalité. Voyons donc! c'est là que cela se fait.
M. le Président, pourquoi ne pas dire dans la loi qu'on peut
et ce n'est pas on doit reconnaître un
bénévole qui accompagnera l'énumérateur rural?
Seulement un petit mot. Pour empêcher que ceux qui seront trop enclins
à faire la liste tout seuls, à cause de certaines raisons que
vous connaissez, et que je connais, le parti... D'abord, c'est sûr et
certain que dans nos comtés, M. le Président, on la fait, la
liste.
M. Hardy: Le député de Johnson est bien
sympathique, mais il est trop enclin à faire de la projection et
à penser que les choses se passent actuellement comme elles se passaient
jadis.
M. Bellemare (Johnson): Non, j'ai évolué moi aussi,
M. le Président. Je vous ai montré que j'avais
évolué dans Johnson. Ah oui, certainement! "Other days, other
ways".
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: En faisant passer la norme de 3,000 à 2,000,
est-ce que...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Il y a une technicité ici qui m'est imposée par notre
règlement: Un amendement a été proposé...
M. Burns: Vous avez raison.
Le Président (M. Séguin): ...à la suite
d'une suggestion qui avait été faite au point de vue de compromis
en ce qui concerne ce problème de représentativité rurale.
Le ministre vient de dire qu'il voterait contre l'amendement et qu'il est
prêt à le considérer, mais aussi, il a indiqué qu'il
demanderait le consentement de la commission pour revenir à l'article 1.
Donc, je voudrais vous demander, messieurs, de vous en tenir, puisque
l'amendement proposé est recevable, pour le moment, à
l'amendement.
M. Samson: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): On va le distribuer.
M. Samson: ...je voudrais parler sur l'amendement...
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît! Le député... Est-ce que c'était sur
l'amendement?
M. Burns: Non, c'était sur la remarque du ministre.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, l'amendement qui est
proposé par le député de Johnson est un amendement, je
pense, qui doit non seulement rendre les services qui s'imposent, mais rendre
justice également, parce que nous en avons parlé au début
de nos remarques hier, et du côté de la Loi électorale
fédérale, je pense qu'ils sont beaucoup plus à point que
nous ne le sommes, en tenant compte du multipartisme. Bien sûr, le
ministre a mentionné encore une fois ce matin que la loi actuelle, selon
lui, est fondée sur le bipartisme. Il n'a pas mentionné de
désaccord à revoir la loi dans son ensemble pour qu'elle soit
plus conforme aux réalités d'aujourd'hui. Il a mentionné
également qu'il n'aime pas tellement faire de la législation par
amendement à la pièce. C'est, je pense, dans une certaine
proportion valable, ce qu'a dit le ministre. Mais par contre, c'est justement
ce que nous faisons présentement, de la lé-
gislation à la pièce, car nous ne revoyons pas la Loi
électorale dans son ensemble.
Bien sûr, si on nous avait présenté une refonte
électorale complète, ce serait sûrement plus valable. Nous
aurions beaucoup plus de chance de revoir tout ce qui ne va pas dans la Loi
électorale actuelle, parce que ce n'est pas seulement en ce qui concerne
la nomination des recenseurs que nous aurions des remarques à faire,
mais dans beaucoup d'autres domaines. Mais, puisque nous en sommes à
légiférer à la pièce présentement, je ne
verrais pas d'inconvénients majeurs à ce que nous bonifiions la
loi actuelle et tout ce qui est proposé par le député de
Johnson, en fait, c'est de bonifier la loi. C'est de permettre aux partis qui
se sont classés premiers et deuxièmes dans les différents
comtés de pouvoir nommer les recenseurs.
Cela se fait du côté fédéral. Mais, hier,
j'ai remarqué et je le dis en toute objectivité que
le ministre nous a dit: Oui, mais le fait que les recenseurs soient
nommés par le gouvernement et par l'Opposition officielle assure une
certaine permanence. Il nous a donné à titre d'exemple un cas
particulier où, disait-il, le parti du Crédit social du Canada,
qui avait la possibilité de nommer les recenseurs dans plusieurs
comtés du Québec, n'avait pu le faire dans un comté et que
c'est le président des élections qui avait dû, d'office,
nommer les recenseurs aux lieu et place du parti du Crédit social du
Canada.
Bien sûr, l'argument était valable. Par contre, je voudrais
porter à l'attention du ministre que, dans les cadres de la même
loi fédérale où ce sont ceux qui se sont classés
premier et deuxième à la dernière élection
générale qui ont le droit de nommer les
énumérateurs, si, dans le cadre de la loi fédérale,
on en revenait plutôt à une loi qui ressemble à la
nôtre, c'est-à-dire que si, au fédéral, on disait:
C'est le gouvernement et l'Opposition officielle qui nomment les
énumérateurs dans tous les comtés, à ce moment,
vous verriez un autre phénomène se produire et qui serait le
suivant: Le Parti libéral du Canada, par exemple, pourrait nommer des
énumérateurs dans tous les comtés du Québec
pour parler du territoire du Québec et je verrais assez mal le
Parti conservateur pouvoir nommer des énumérateurs facilement
dans tous les comtés du Québec, car, à ce chapitre, son
organisation est évidemment à la baisse.
M. Hardy: II n'y en a pas dans les sections rurales.
M. Samson: Non. Mais je parle de l'ensemble du territoire parce
que nous ne parlons pas de sections rurales. L'amendement ne parle pas du
deuxième...
M. Hardy: Au fédéral, dans les sections rurales, il
n'y a qu'un seul énumérateur.
M. Samson: Par notre amendement, vous allez bien comprendre qu'on
ne parle pas des sections rurales. On parle du choix des
énumérateurs dans l'ensemble du territoire. Nous
suggérons, par l'amendement, que les énumérateurs soient
nommés par les premiers et les deuxièmes dans tous les
comtés. Alors, si la loi fédérale ressemblait à la
nôtre, à tout point de vue pratique, le Parti conservateur ne
pourrait pas nommer les énumérateurs. Cela serait le
président des élections qui les nommerait dans plusieurs
comtés. On sait le genre d'organisation qu'il a. C'est tellement
évident.
Mais, au contraire, si on considère les premiers et les
deuxièmes, et je voudrais que le ministre y porte attention, parce que,
je le lui dis, c'est pour bonifier la loi et cela pourrait servir un jour
autant au Parti libéral que cela pourrait servir dans les circonstances
actuelles...
M. Hardy: Je ne suis pas pessimiste de nature.
M. Samson: Je ne suis pas pessimiste non plus, mais il y a des
réalités que le ministre connaît. Il y a eu des
années où le Parti libéral aurait sûrement
été celui qui se serait servi de mes arguments aujourd'hui.
M. Hardy: Nous n'avons jamais été tiers parti.
M. Samson: Non, parce qu'il n'y en avait pas dans le temps...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez été que
six!
M. Samson: ...parce que s'il y avait eu du multipartisme dans le
temps où vous étiez six, vous auriez été le
quatrième parti. Vous n'auriez pas été le deuxième,
vous auriez été le quatrième.
M. Bellemare (Johnson): Deux députés
libéraux indépendants à part cela!
M. Hardy: Oui, vous connaissez les circonstances.
M. Samson: Je voudrais que le ministre comprenne que faire de
l'alpinisme, cela signifie monter sur les montagnes, mais cela signifie
également en redescendre. Peut-être ont-ils monté. Ils sont
peut-être rendus au sommet présentement, mais...
Le Président (M. Séguin): II faudrait vous en tenir
à l'amendement.
M. Samson: C'est l'amendement, M. le Président. C'est le
ministre qui fait de l'alpinisme.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Samson: II est mal organisé pour en faire, mais en tout
cas! C'est pour mieux lui faire comprendre, M. le Président, que la
position que défend le Parti libéral actuellement, il ne la
défendrait pas s'il était placé dans d'autres
circonstances.
C'est pourquoi on ne doit pas légiférer en
fonction d'une force numérique. On doit légiférer
en fonction des besoins de la population et en fonction de l'avenir
également. L'avenir est que si on permet au premier et au
deuxième, vous êtes certain, à tout coup c'est le
point de vue que je vais défendre positivement si vous permettez
que ceux qui se sont classés premiers et deuxièmes dans chaque
comté nomment les énumérateurs, vous êtes
assuré, à ce moment, d'une vraie permanence parce que ceux qui se
sont classés premiers et deuxièmes ont beaucoup plus de chance
d'avoir une organisation en place que ceux qui se classent les derniers. C'est
dans ce sens.
Si le ministre veut une véritable permanence et donner une chance
au président général des élections de ne pas avoir
trop de difficultés à trouver les énumérateurs dont
il aura besoin et dont ces présidents d'élection dans les
comtés auront besoin, je pense que l'amendement qui est proposé
viendrait grandement aider le travail du président des élections
et des présidents d'élection de chacun des comtés. C'est
pourquoi, M. le Président, je voterai en faveur de cet amendement.
Quant à l'autre suggestion qui a été faite pour les
ruraux, c'est un amendement différent, je n'en parlerai pas pour le
moment. On en reparlera tantôt parce que le ministre nous a ouvert une
porte sur une autre discussion là-dessus. J'aimerais que le ministre ait
l'ouverture d'esprit dont il se réclame souvent ce matin. J'aimerais
qu'il l'ait ce matin, cette ouverture d'esprit. Non seulement cela bonifierait
la loi, mais cela serait un exemple, je pense, d'un législateur averti.
Je sais qu'avec la force numérique du gouvernement, si le ministre reste
assis sur sa chaise et dit: On ne changera rien, il ne changera rien. Nous
savons tous cela. Mais je ne pense pas que c'est comme cela qu'on doive, en
tant que gouvernement pas plus ce gouvernement que les autres
légiférer. Il y a des besoins. Les besoins sont évidents.
Il ne revient pas au gouvernement de décider du sort du multipartisme au
Québec. C'est à la population d'en décider. C'est à
la population de décider si elle veut continuer à avoir quatre
partis ou six ou dix. C'est à la population de décider de cela.
Ce n'est pas par de la législation qu'on doit permettre ou
empêcher le multipartisme. Laissons donc la population en décider.
Si vous le faites de cette façon, si vous acceptez l'amendement qui est
proposé ce matin, cela veut dire permettre à la population de
décider.
M. le Président, bien entendu, on devra plier si le ministre ne
veut rien savoir, mais il reste que dans la population les gens seront
ogligés de reconnaître, si le ministre ne veut pas changer son
attitude, que tous les efforts fait chaque fois qu'il y a amendement à
la Loi électorale sont faits en vue de favoriser le parti unique d'en
arriver au parti unique. C'est aussi simple que cela. Il est au bipartisme
présentement. M. le Président, on est quatre partis en Chambre et
le ministre nous parle de bipartisme. Quand ils seront deux il va nous parler
d"'unipartisme", parce qu'il va vouloir être seul à ce
moment-là.
Ils sont presque seuls par le nombre. Une chance...
M. Hardy: II faut du courage pour écouter des
âneries semblables.
M. Bellemare (Johnson): A l'ordre! M. Samson: M. le
Président...
M. Bellemare (Johnson): Je soulève un point d'ordre, M. le
Président. Le ministre devrait retirer cela.
M. Hardy: Non, je ne retirerai pas cela.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, c'est contre le
bon sens, contre le parlementarisme de dire que son argument, ce sont des
âneries.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Non, M. le Président. Ce n'est pas
parlementaire.
M. Hardy: Je regrette, mais c'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Si ce n'est pas parlementaire, ce n'est
pas... Vous n'avez pas le droit de dire cela.
M. Hardy: Ce n'est pas une question de parlementarisme, c'est une
question de vérité.
M. Bellemare (Johnson): On a droit à notre opinion et on
n'a pas le droit d'être traités de cette manière, pas par
un vieux politicien comme vous.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, j'ai écouté ce
débat...
M. Samson: Je n'ai pas fini, moi.
M. Burns: Excusez-moi. Apparemment, le député de
Rouyn-Noranda n'a pas terminé.
Le Président (M. Séguin): J'ai pensé qu'il
avait terminé.
M. Samson: Non, M. le Président. M. Burns: Je le laisse
terminer.
M. Samson: Je m'excuse, j'étais sur le point de terminer,
mais je...
M. Bellemare (Johnson): C'est vrai, on n'a pas le droit de le
dire.
M. Hardy: La vérité passe avant le
parlementarisme.
M. Samson: M. le Président, je demande au ministre sinon
de retirer ses paroles, du moins de nous faire voir que ses paroles ont
dépassé un peu sa pensée.
M. Hardy: Non, vous dites des choses fausses. C'est de la
démagogie.
M. Samson: Vous maintenez ce que vous venez de dire?
M. Hardy: Oui.
M. Samson: Vous maintenez que ce sont des âneries que nous
disons là?
M. Hardy: Oui, et j'ai été poli.
M. Samson: M. le Président, puisqu'on en est sur ce
terrain, puisque le ministre est impoli de la façon dont il l'est, je
suis obligé d'utiliser son langage. S'il considère que mes
arguments sont des âneries, c'est parce qu'ils s'adressent à un
âne, M. le Président, si ces arguments sont des âneries.
C'est bien dommage, mais si vous voulez jouer à cela, on est capable...
Voulez-vous lancer des invectives à tout le monde? Vous voulez lancer de
la boue, on est capable de faire cela aussi. Mais, M. le Président, je
pense que cela ne relèverait pas le niveau de notre parlementarisme. Je
vous dis, M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Maintenant qu'on a fait
la classification des membres...
M. Samson: Je vous dis, M. le Président, que je suis
prêt à retirer ce que je viens de dire parce que je
considère que ce n'est pas bien ce que j'ai dit, mais ce n'est pas
mieux, ce que le ministre a dit.
Si le ministre veut un "gentlemen's agreement", on va retirer tous les
deux ce qu'on a dit et on va parler sur une base de bon sens.
M. Hardy: Moi, quand je parle, je pense à ce que je dis et
je ne retire pas cela.
M. Samson: Vous ne retirez rien? M. Hsrdy: Non.
M. Samson: Dans ce cas, vous allez demeurer ce que vous
êtes, vous allez demeurer un âne. M. le Président, je ne
retire pas cela, c'est un âne, le ministre.
Le Président (M. Séguin): Je ne demande aucun
retrait, je dis simplement que les qualifications ont été
apportées...
M. Samson: Vous le considérez comme moi, vous le
connaissez, c'est un âne.
M. Burns: Non, c'est un vrai parlementaire.
Le Président (M. Séguin): Oui, on ne s'embarquera
pas dans une chicane antiparlementaire.
M. Samson: Si le ministre veut parler de bipartisme, il peut
être un âne en double, ça ne me dérange pas du
tout.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda, s'il vous plaît!
M. Samson: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Oui, oui.
M. Samson: ...vous avez laissé le ministre dire ces choses
qui étaient antiparlementaires, vous m'avez...
Le Président (M. Séguin): Je vous ai laissé
le même...
M. Samson: ...obligé à dire la même chose
parce que vous n'avez pas permis qu'il retire ses paroles.
Le Président (M. Séguin): Je ne vous ai pas
obligé.
M. Samson: M. le Président, si c'était moi qui
l'avais dit au début, vous m'auriez demandé de retirer mes
paroles. Cela vient du gouvernement, c'est différent. On est dans un
système de parlementarisme où le gouvernement peut faire
n'importe quoi, où le président qui devrait être celui qui
nous protège...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Samson: ...ceux qui sont en nombre moindre, qu'est-ce que vous
faites de la protection de l'Opposition? Non, le Parti libéral est le
grand pacha, il peut faire n'importe quoi, il peut dire n'importe quoi.
Le Président (M. Séguin): Je demanderais au...
M. Samson: Un ministre, qui descend aussi bas...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît, à l'ordre!
M. Samson: ...que le ministre actuel vient de le faire, ne
mériterait pas de garder son siège de ministre.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît, à l'ordre!
M. Samson: II y a un remaniement ministériel qui s'en
vient, j'espère qu'ils vont se servir du remaniement ministériel
pour régler ce problème.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, à
l'ordre, M. le député.
M. Hardy: Etes-vous candidat? M. Samson: M. le
Président...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bellemare (Johnson): Qui a fait le désordre si ce n'est
pas le ministre?
Le Président (M. Séguin): Je pense que la chose a
été rappelée, il ne faudrait pas continuer.
M. Bellemare (Johnson): C'est d'autorité que vous devriez
dire au ministre de l'ouvrir et de la fermer.
Le Président (M. Séguin): Mais de là
à présumer quels auraient été mes commentaires, je
pense qu'on va un peu loin.
M. Bellemare (Johnson): ...pas du tout. Ce n'est pas beau pour un
vieux comme vous.
Le Président (M. Séguin): Sur la motion
d'amendement, M. le député de Rouyn-Noranda, avez-vous
terminé?
M. Samson: M. le Président, je sais que ça ne donne
rien de continuer, ça ne changera rien, le ministre n'est pas prêt
à considérer nos arguments, aussi valables qu'ils soient. Il a
fait son lit, comme il dit, il s'est couché. Qu'est-ce que vous voulez,
on a un ministre couché. On est pris avec ça. Un ministre
couché, si on en avait un debout, au moins cela irait mieux. Il est
couché, il l'a dit ce matin. Il s'est levé, mais il ne s'est pas
réveillé. M. le Président, c'est dommage, je trouve cela
bien dommage que l'Opposition, qui essaie de bonifier une loi par un amendement
qui est logique, se bute au mur de ciment qu'est le ministre. Parce qu'il a la
force numérique, il va tenir d'un bout à l'autre. D'accord, il
nous a offert un petit amendement tantôt, ce n'est pas du tout dans le
même sens qu'on a proposé celui-là. Mais je trouve que
c'est mauvais pour notre parlementarisme que le gouvernement se refuse à
toute espèce d'amendement ou de compromis raisonnable. Je trouve que
c'est mauvais, c'est très mauvais pour notre parlementarisme. Cela
démontre, une fois de plus, que la trop grande représentation
amène un gouvernement à se foutre de la population. C'est ce que
cela prouve une fois de plus. Cela prouve qu'être trop nombreux est un
barème d'extrême arrogance. L'arrogance...
Le Président (M. Séguin): ...l'amendement.
M. Samson: M. le Président, je regrette, mais c'est moi
qui vais choisir les mots avec lesquels je veux faire mon argumentation. Je dis
que c'est de l'arrogance...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Samson: Rappelez-moi à l'ordre tant que vous voudrez,
c'est moi qui vais décider de ce que j'ai à dire.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, M. le
député!
M. Samson: Rappelez-moi à l'ordre, mettez- moi dehors,
ça ne me dérange pas, c'est moi qui vais décider de ce que
j'ai à dire. Il n'y a pas un président qui va faire un discours
à ma place.
Le Président (M. Séguin): Est-ce qu'on pourrait
revenir à l'amendement, s'il vous plaît?
M. Samson: Je suis sur l'amendement, M. le Président, je
dis que le ministre refuse l'amendement, parce que c'est l'arrogance d'une trop
grande représentation à laquelle nous assistons. Le ministre peut
jouir sur son siège, mais il reste une chose...
M. Hardy: Je ne jouis pas de ce que vous dites.
M. Samson: Vous jouissez probablement de ce que vous êtes.
Je ne classerais pas cela parmi les jouissances les meilleures. M. le
Président, c'est d'être trop rempli de soi-même que
d'être assis et de dire: On a fait notre lit. Il se vante de cela, le
gouvernement a fait son lit. On s'est couché dessus, mais oui, pour
être sûr que cela ne se relève pas.
M. le Président, ce qu'on demande, c'est que les partis, qui ont
fait élire des gens ou qui en ont classé des deuxièmes,
sont censés normalement avoir des droits qui sont reconnus dans un autre
Parlement, votre Parlement fédéral dont on prend l'exemple
présentement. Ce n'est pas nous qui avons commencé à
prendre exemple sur le Parlement fédéral.
Qui est-ce qui, à chaque discours, fait l'éloge du
Parlement fédéral, M. le Président? Le ministre
lui-même. Je l'entendais parler l'autre jour...
Le Président (M. Séguin): Un amendement, s'il vous
plaît.
M. Samson: ...fédéralisme...
Le Président (M. Séguin): Voulez-vous revenir sur
l'amendement?
M. Samson: C'est en plein dessus.
Le Président (M. Séguin): Cela ne touche pas au
fédéralisme.
M. Samson: C'est en plein dessus, M. le Président, parce
qu'on prend comme point de comparaison la loi fédérale. Si on
veut bonifier la loi, il faut regarder quelles sont les autres lois
électorales. Sinon, on serait aussi borné que le ministre et je
ne voudrais pas l'être. C'est pourquoi je suis prêt à aller
regarder dans les autres lois comme la loi fédérale qui est une
loi qui a quand même fait ses preuves.
N'est-il pas vrai qu'à l'occasion d'une autre loi qui sera
présentée prochainement, qui a été annoncée,
le ministre prend l'exemple sur la loi fédérale, quant au
financement des partis politiques? Oui, la deuxième loi qui
permettrait...
M. Harvey (Charlesbourg): La reconnaissance du parti.
M. Samson: ...contribution. La loi des contributions aux partis
politiques. Cela va être le petit bébé jumeau de la loi
fédérale. On a pris l'exemple sur la loi fédérale,
à ce moment-là.
M. Mercier: Attention, attention!
Le Président (M. Séguin): A la motion.
M. Samson: On est allé chercher cela là. Pourquoi,
à ce moment-ci, quand on vous parle de la loi fédérale qui
semble être meilleure que la vôtre dans ce domaine-là, ne
voulez-vous rien savoir de la loi fédérale? Est-ce parce que vous
êtes toujours prêt à prendre seulement ce qui est mauvais
des lois fédérales? Ce qui est bon, vous ne voulez pas le
prendre.
Il y a des choses qui sont bonnes dans la Loi électorale
fédérale. On demande au ministre, s'il ne veut pas accepter
immédiatement parce que peut-être la phraséologie ne lui
plaît pas, s'il a une autre phraséologie à suggérer.
Si c'est cela qui accroche, nous sommes bien prêts à suspendre
l'article et lui donner la chance de préparer une autre
phraséologie.
Il reste qu'hier soir il était bloqué complètement,
le ministre, lorsqu'on lui parlait des énumérateurs en section
rurale et, à la faveur de la nuit qui lui a porté conseil, il est
arrivé ce matin avec une suggestion dont nous discuterons
tantôt.
Si nous suspendions l'article 12, en ce qui concerne la nomination des
énumérateurs dans tous les secteurs urbains comme ruraux,
à ce moment-là, cela permettrait peut-être au ministre
d'étudier une possibilité, de nous suggérer autre chose.
Nous ne sommes pas bloqués, nous autres. Suggérez-nous autre
chose, si ce n'est pas cela que vous voulez, à la condition que cela
rende justice et on va le regarder objectivement.
De ce côté-ci de la table, nous sommes prêts à
regarder objectivement les suggestions qui sont faites par le ministre. Mais
qu'on ne nous bloque pas parce que c'est le ministre qui l'a dit, c'est la pure
vérité. M. le Président, le ministre, il n'est pas
infaillible, ce n'est pas un pape, à ce que je sache; c'est simplement
un ministre. Pourquoi tenter de nous faire croire à son
infaillibilité? Il n'est pas plus infaillible que nous le sommes.
Voyons, M. le Président.
En terminant cela va faire plaisir au ministre, je vais
terminer...
M. Hardy: Vous me ferez plaisir aussi.
M. Samson: Je vous ferai plaisir aussi. M. le Président,
je veux vous être personnellement agréable, non à lui. En
terminant, M. le Président, je dis que je voterai en faveur de
l'amendement.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, je vais...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: Je vais sans doute décevoir mes deux
collègues de l'Opposition, mais je vais voter contre l'amendement. J'ai
entendu et j'ai écouté avec beaucoup d'attention les remarques du
député de Johnson, du député de Rouyn-Noranda, et
également, les remarques du ministre.
Je partage, entre autres, entièrement les vues du ministre
lorsqu'il dit que l'Opposition officielle se sent un rôle protecteur, si
on peut dire, pour les tiers partis, lorsque l'Opposition participe à
rénumération. Mais c'est beaucoup plus que cela, M. le
Président. Il y a un aspect purement pratique, à mon avis, qui me
justifie de voter contre l'amendement du député de Johnson. On a
le cas typique: Imaginez-vous qu'à un moment donné, il n'y aurait
pas eu d'élection partielle dans le comté de Johnson, le
député actuel de Johnson n'ait pas été élu.
On se trouverait à demander à ce qu'un parti politique, en
admettant que le député de Johnson actuel n'ait pas
été élu, soit représenté alors qu'il n'avait
même pas un membre élu à l'Assemblée nationale.
Remarquez que les faits ont corrigé la situation. Le
député de Johnson a été élu pour l'Union
Nationale, etc., mais c'est un peu la bizarrerie qu'aurait pu nous donner la
proposition en question, en tout cas en admettant que les choses aient
été différentes.
Deuxièmement, M. le Président, quand on parle de
multipartisme au Québec, je dis que, techniquement, il n'y a pas de
multipartisme actuellement. Il y a deux partis reconnus au Québec, le
Parti libéral et le Parti québécois. Une fois que j'ai vu,
dans la loi, que le député élu, que ce soit le
député de Rouyn-Noranda ou le député de Johnson, a
un certain nombre de droits, qu'il fasse partie d'un parti reconnu ou non, ses
droits sont protégés, mais, comme deuxième, si vous
voulez, ou comme parti non reconnu, étant deuxième dans certains
comtés, je ne partage pas les opinions de mes collègues de
Johnson et de Rouyn-Noranda. C'est pour cela que je voterai contre.
M. Hardy: Vote.
Le Président (M. Séguin): Pour ou contre la motion
d'amendement du député de Johnson? M. Bédard (Chicoutimi)?
M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Faucher
(Nicolet-Yamaska)? M. Brown (Brome-Missisquoi)? M. Burns (Maisonneuve)?
M. Burns: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Caron (Verdun)?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Giasson
(Montmagny-L'Islet)? M. Hardy (Terrebonne)?
M. Hardy: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Tremblay
(Iberville)?
M. Tremblay: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Lamontagne (Roberval)?
M. Léger (Lafontaine)? M. Harvey (Charlesbourg)?
M. Harvey (Charlesbourg): Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Lafrance
(Rivière-du-Loup)?
M. Lafrance: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Mercier
(Bellechasse)?
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Ostiguy
(Verchères)?
M. Ostiguy: Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Samson
(Rouyn-Noranda)?
M. Samson: Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Tardif (Anjou)? Pour:
2. Contre: 8. La motion d'amendement est donc rejetée. Article 12?
M. Hardy: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Cela en fait deux
d'adoptés.
M. Samson: Je n'ai pas d'autre amendement à proposer. Mon
droit de parole est écoulé, mais je demanderais qu'on prenne le
vote sur l'article 12.
M. Bellemare (Johnson): Avant de prendre le vote, M. le
Président, je voudrais bien qu'on spécifie que, quand on arrive
au troisième paragraphe et qu'on dit: "A l'Assemblée nationale
où tout délégué qu'il désigne par
écrit au président de l'élection peut recommander par
écrit à ce dernier, le recenseur dans le district
électoral où il est candidat" au lieu de "Opposition officielle
et son..." c'est sûr et certain que cela se confine simplement à
la circonscription électorale où le député a
été élu.
M. Hardy: Bien oui. C'est logique.
M. Bellemare (Johnson): Si le même...
M. Hardy: Supposons que le député change de
comté et s'en va dans un comté où son parti est
arrivé quatrième ou cinquième, cela serait absolument
illogique. Vous contredisez exactement toutes les thèses que vous
défendez depuis hier soir, votre thèse de démocratie et de
représentativité.
M. Bellemare (Johnson): Je veux être bien sûr que les
mots "où il est candidat", que ce soit dans la circonscription où
il a été élu.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): C'est simplement cela, je voudrais que ce
soit bien clair. Cela n'est pas clair dans le texte.
Une Voix: Vote.
M. Bellemare (Johnson): Une minute! Ce serait le contraire de ce
que disait le ministre tout à l'heure.
M. Hardy: C'est ce que je dis.
M. Bellemare (Johnson): C'est bien le contraire de ce que vous
disiez.
M. Hardy: Ce veut dire que c'est dans un comté
où...
M. Bellemare (Johnson): Supposons que je suis candidat, ou qu'il
est candidat...
M. Hardy: C'est le texte.
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire que j'aurais ie droit de
recommander...
M. Hardy: Je vous trouve un peu illogique, mais c'est cela.
M. Bellemare (Johnson): C'est le texte, c'est cela. Vous nous
avez dit complètement le contraire tout à l'heure.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Bien oui, c'est bien important.
Une Voix: On peut se tromper.
M. Samson: Pourquoi n'avez-vous pas dit tantôt que vous
pouviez vous tromper, on vous aurait mieux compris?
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, le président, on lui a
donné le droit de parole hier, si je me souviens bien. Il maintient son
droit de parole ce matin?
M. Hardy: II n'est pas obligé de l'utiliser.
Le Président (M. Séguin): Avec le consentement, il
parle au nom du ministre.
M. Bellemare (Johnson): On lui donne la
permission, parce qu'il y a une contradiction flagrante entre un
ministre et le président.
Le Président (M. Séguin): II y a consentement de la
commission?
M. Bellemare (Johnson): Oui, je viens de le dire.
M. Samson: Oui, M. le Président. Vous avez le
consentement.
Le Président (M. Séguin): Le juge Drouin parlerait,
lorsqu'il parle au micro...
M. Hardy: II y avait contradiction. Je rétablis les faits.
J'avoue que cela il y a peut-être d'autres raisons valables
me paraît un peu illogique, à première vue. Cela veut dire
que le député de Johnson, actuellement, pourrait aller se
présenter dans un comté où son parti est arrivé
cinquième et recommander les énumérateurs.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela, où il est
candidat.
M. Hardy: La raison pour laquelle on met ceci, c'est qu'il
pourrait arriver que dans une refonte électorale, dans une refonte de la
carte électorale, le comté c'est purement
hypothétique, mais toujours pour bien concrétiser les faits
de Johnson disparaisse.
M. Bellemare (Johnson): Jamais!
M. Hardy: Cela voudrait dire, à ce moment, que si le
comté d'un député disparaît, il perd son droit de
recommander les énumérateurs. Au fond, contrairement à ce
que je disais hier soir, le droit de recommander rénumérateur est
attaché davantage à la personne qu'au territoire.
M. Samson: Cela voudrait dire...
M. Hardy: Oui, c'est cela que je veux dire.
M. Samson: ...au point de vue pratique, que si un comté
est coupé en deux par une refonte électorale, scindé, oui
comme le député de Charlesbourg, qui était
député de Chauveau à la dernière
Législature, est devenu député de Charlesbourg parce que
son comté a été scindé à ce moment,
c'est le député dans le comté où il se
présentera qui pourra recommander les énumérateurs dans ce
comté?
M. Hardy: Exactement. C'est fait en fonction d'un recoupage de la
carte électorale, comme la Loi de la division territoriale
prévoit que la carte électorale peut être modifiée
après chaque élection générale. C'est la
raison.
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire que cela ne couvre pas le
député.
M. Hardy: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Cela ne couvre pas le
député parce que dans son cas, c'est le premier ministre qui
nomme.
M. Hardy: Oui. Cela ne couvrira pas...
M. Bellemare (Johnson): Non, parce que le premier ministre et le
chef de l'Opposition...
M. Hardy: Cela pourrait couvrir le député de
Charlesbourg, si le député de Charlesbourg devenait
indépendant.
M. Bellemare (Johnson): S'il devenait indépendant comme
Leduc, dernièrement. Il n'est peut-être pas le seul, mais en tout
cas, il y en a un.
M. Harvey (Charlesbourg): Est-ce que vous pensez que cela peut
arriver?
M. Bellemare (Johnson): A qui arriver?
M. Hardy: Je reconnais que d'une part, encore une fois, il y a un
certain illogisme et, d'autre part, c'est pour couvrir... Ce qui
démontre une fois de plus qu'il est impossible d'arriver avec une loi
qui soit parfaite et couvre tous les cas. Quand on veut obtenir un objectif
d'une part, souvent on pose un geste qui est moins cohérent d'autre
part.
M. Bellemare (Johnson): Alors, le vote a été
demandé.
M. Hardy: Article 12.
Le Président (M. Séguin): Le vote a
été demandé. Avant que je ne demande le vote, je voudrais,
à la commission, admettre une erreur de ma part. Au début de la
séance, nous avons nommé les membres de la commission. A cette
occasion M. Lacroix avait été nommé comme membre de la
commission. Quelques minutes plus tard, durant le débat, au moment
où un des députés parlait, or m'a demandé de
remplacer le nom de M. Lacroix par le nom de M. Tremblay (Iberville). J'ai fait
voter M. Tremblay (Iberville) sans prévenir la commission qu'il avait
remplacé cela ne change pas le vote le
député des Iles-de-la-Madeleine. J'admets l'erreur que j'ai
commise. Maintenant, je voudrais aussi que le journal des Débats
rapporte le fait que M. le député d'Iberville est membre de la
commission...
M. Burns: M. le Président, le remplacement améliore
la qualité de la commission. On n'a rien contre cela.
Le Président (M. Séguin): La question sur l'article
12.
M. Bellemare (Johnson): C'est "moins pire", M. le
Président, que commettre une erreur comme celle qu'on a faite quand on a
formé les commissions parlementaires. On dit que, dans les Institutions
financières, il y aura treize membres, en vertu de notre article 135a,
et quand on compte le
nombre de membres qu'il y a à la commission parlementaire des
Institutions financières, on en trouve quatorze. C'est bien contraire
à notre règlement. Dans l'article 135, c'est bien indiqué
treize, à cette commission. C'est la seule où c'est
indiqué treize. On les compte actuellement et il y en a quatorze. C'est
une grosse erreur.
M. Hardy: Est-ce vous qui êtes de trop?
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas moi qui suis de trop. Non,
parce qu'on m'a donné le privilège d'être de toutes les
commissions. Quand je les ai comptés, par exemple, j'en ai trouvé
quatorze.
Une Voix: C'est un ordre de la Chambre.
Le Président (M. Séguin): La question, s'il vous
plaît. Le vote est demandé.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas un ordre de la Chambre. Ils
n'auront pas le droit d'être quatorze.
Le Président (M. Séguin): Pour ou contre l'article
12?
M. Bellemare (Johnson): II y aura peut-être un amendement
de fait pour cela.
Le Président (M. Séguin): M. Bédard
(Chicoutimi)? M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Contre, à cause de notre
amendement, M. le Président, qui a été rejeté.
Le Président (M. Séguin): Contre. M. Faucher
(Nicolet-Yamaska)? M. Brown (Brome-Missisquoi)? M. Burns (Maisonneuve)?
M. Burns: Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Caron (Verdun)? M.
Giasson (Montmagny-L'Islet)? M. Hardy (Terrebonne)?
M. Hardy: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Tremblay
(Iberville)?
M. Tremblay: Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Lamontagne (Roberval)?
M. Léger (Lafontaine)? M. Harvey (Charlesbourg)?
M. Harvey (Charlesbourg): Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Lafrance
(Rivière-du-Loup)?
M. Lafrance: Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Mercier
(Bellechasse)?
M. Mercier: Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Ostiguy
(Verchères)?
M. Ostiguy: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Samson
(Rouyn-Noranda)?
M. Samson: Contre, à cause du rejet de notre
amendement.
Le Président (M. Séguin): M. Tardif (Anjou)? M.
Tardif: Pour.
Le Président (M. Séguin): Le vote est
renversé. Deux contre l'article, huit pour. Article 12,
adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Hardyr M. le Président, je demande le consentement
unanime de la commission pour revenir à l'article 1.
M. Burns: D'accord!
Le Président (M. Séguin): Est-ce qu'il y a
consentement?
Agglomérations urbaines
M. Hardy: A l'article 1, M. le Président, je propose que
cet article soit modifié en changeant le paragraphe d) actuel par un
paragraphe qui se lirait comme suit: "En remplaçant, dans la
quatrième ligne du sous-paragraphe 8, les mots 3,000 par les mots 2,000,
et l'article 1 du même projet de loi est modifié en
remplaçant la lettre d) par la lettre e)". Le paragraphe d) actuel
devient le paragraphe e).
Je pense, M. le Président, que cet amendement répondrait,
dans une large part, à une situation qui peut être réelle.
Il est possible que, dans certains cas, des municipalités qui ont 2,000
âmes et plus aient, en quelque sorte, des caractéristiques d'une
agglomération urbaine, à cause, en particulier, comme je l'ai dit
tantôt, des résidents de passage, des villégiateurs, des
gens qui ont des chalets, ou peut-être aussi à cause d'une
concentration.
Il peut arriver que, même dans une municipalité de 2,500
âmes, la concentration de ces personnes sur un territoire
déterminé donne à cette agglomération ou à
cette concentration humaine un caractère qui s'apparente aux
caractéristiques d'une population urbaine, donc à une certaine
individualité, à une moins grande connaissance des gens les uns
envers les autres.
Je pense qu'avec cet amendement, on répond à un
problème réel sans faire des choses inutiles. Je continue
à prétendre que, dans une agglomération vraiment rurale,
le deuxième énumérateur est
absolument inutile. C'est tout simplement pour satisfaire des besoins
que j'ai indiqués hier.
M. Bellemare (Johnson): Parlant sur l'amendement, je trouve que
c'est un gain important malgré que, dans l'article, il est bien entendu
que le président général peut déclarer toute autre
section urbaine.
M. Hardy: Selon les besoins.
M. Bellemare (Johnson): Selon les besoins. Cela reste. Et si,
à un certain moment, on lui fait des représentations, il y a un
"must", je pense que le président général des
élections peut la loi lui en donne le privilège
déclarer section urbaine une section qui semblait plutôt rurale et
qui est devenue urbaine.
Je pense que cela serait presque parfait si, au lieu... Regardez dans
nos municipalités rurales, la grosse moyenne... Vous avez comme
Sainte-Anne-de-la-Pérade, Batiscan; chez nous, des villages comme
Wickham; vous en avez d'autres dans le comté de Johnson qui, à
1,500, seraient parfaits. On n'entendrait pas un mot. Tout le monde serait
heureux. Parce qu'à 2,000 vous en couvrez 98 sur 4,000. 4,000 sections,
sur combien à peu près?
M. Mercier: Non, plus que cela.
M. Hardy: Dans l'ensemble de la province, il y a 235
municipalités considérées comme urbaines à l'heure
présente et on en ajoute 98.
M. Bellemare (Johnson): Combien, si on le mettait à 1,500?
Cela tomberait à peu près à une centaine.
M. Hardy: Plus que cela.
M. Bellemare (Johnson): 100? 125?
M. Giasson: II y a un grand nombre de municipalités dans
les comtés ruraux qui se situent entre 1,500 et 2,000.
M. Bellemare (Johnson): C'est là qu'est le
problème. C'est là qu'est mon amendement pour que cela soit
à 1,500 pour couvrir...
M. Hardy: M. Bellemare, me permettez-vous de dire un mot?
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas moi qui le permets. C'est le
président.
M. Hardy: Excusez, M. le Président. Si vous baissez cela
en bas de 2,000, le danger est que, dans des municipalités où il
y a des rangs vous me suivez il y a des rangs qui sont à
dix milles et qui sont dans la municipalité. Les électeurs seront
obligés de faire dix milles pour aller se faire réviser parce
que, dans les sections urbaines, ce sont des commissions de révision et
la commission de révision sera dans le centre de la municipalité,
tandis que, si elle reste rurale, ils vont avoir leur révision avec
leurs deux réviseurs dans le rang.
M. Mercier: C'est un service à la population. M.
Bellemare (Johnson): J'accepte cet...
M. Hardy: Pour moi, il n'y a pas de côté politique.
Il y a le côté électoral.
M. Bellemare (Johnson): Je ne connais pas votre couleur
politique. Je ne l'ai jamais su.
M. Burns: Surtout qu'il n'a pas droit de vote, ce pauvre
juge!
M. Bellemare (Johnson): Non, mais c'est un des rares
présidents d'élections qui a donné justice je peux
vous rendre ce témoignage ce matin à tous les partis. Dans
l'Opposition comme au pouvoir, j'ai eu l'occasion de vérifier
l'intégrité de ses décisions, même si je me suis
soumis après de bien gros débats et même si cela ne faisait
pas mon affaire. Le jugement que vous aviez rendu était exactement
intègre et je vous en rends témoignage, M. le
Président.
M. Hardy: En seize ans, vous avez fait quelques bonnes
nominations.
M. Bellemare (Johnson): Peut-on en dire autant depuis cinq
ans?
M. Hardy: Davantage.
M. Burns: Après avoir entendu les remarques du juge
Drouin, je serais porté à être en faveur de l'amendement
proposé par le ministre, même si cela n'est pas tout à fait
ce qu'on demandait. Comme le disait le député de Johnson, c'est
quand même une amélioration.
D'autre part, le projet de loi 81 étant à proximité
et comportant un certain nombre d'amendements à la Loi
électorale, je me denande si on ne devrait pas y songer à cette
occasion.
M. Hardy: C'est dans ce sens que je parlais d'une
réévaluation globale de la loi.
M. Burns: D'accord. Je voterai en faveur de l'amendement.
M. Bellemare (Johnson): Les mots: "en remplaçant" dans la
deuxième ligne le sous-paragraphe 8... C'est très bien...
Une Voix: Ils font un nouveau paragraphe.
M. Bellemare (Johnson): Mais vous n'enlevez pas que le
président général des élections a le droit de
conserver son droit de décision.
M. Hardy: Non. La discrétion du président
d'élection...
M. Bellemare (Johnson): C'est très bien.
M. Hardy: Le nouveau paragraphe d) du bill 15 qui modifie le
paragraphe 8 du texte de la loi.
M. Bellemare (Johnson): Mais cela ne revient pas dans la loi
à un autre paragraphe.
M. Hardy: Non, cela modifie tout simplement le paragraphe 8.
M. Bellemare (Johnson): Très bien. C'est 3,000 à la
place de 2,000.
M. Hardy: Peut-être que je pourrais faire remarquer au
député de Rouyn-Noranda, qui nous incite largement à
s'inspirer du fédéral, que dans la loi fédérale,
pour qu'une municipalité soit considérée comme urbaine, il
faut 5,000 âmes.
M. Samson: Oui, mais, M. le Président, je ferai remarquer
au ministre que ce n'est pas la réduction du nombre qu'on avait
réclamée hier soir, c'était d'ajouter un deuxième
recenseur. De toute façon, même si ce n'est pas entièrement
ce que nous avons demandé, il demeure que c'est une amélioration
et on reconnaît les améliorations.
M. Hardy: Je pense que vous allez être obligé de
retirer les nombreuses paroles que vous avez dites tantôt.
M. Bellemare (Johnson): Et vous? M. Hardy: Non, moi, je ne
retire rien. Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Samson: Je veux bien, M. le Président, faire un pas
à reculons...
Le Président (M. Séguin): Je suis d'accord avec
vous.
M. Samson: Si le ministre est prêt à faire aussi un
pas à reculons, cela va aller encore mieux, mais je ne repartirai pas la
chicane, M. le Président. Ne vous en faites pas, faites-moi
confiance.
M. Hardy: Nous, du Parti libéral, on ne recule jamais.
M. Samson: Ne recommencez pas.
M. le Président, j'allais dire que, même si ce n'est pas
tout à fait ce que nous avons demandé, je vais voter en faveur de
l'amendement qui est proposé par le ministre, mais je me permettrais
peut-être, si le ministre... Je vais lui laisser le temps de discuter
avec son collègue.
M. Hardy: Je vous écoute. Je suis capable de vous
écouter et de discuter avec mon collègue le député
de Montmagny.
M. Bellemare (Johnson): II est polyvalent.
M. Samson: M. le Président, s'il discute avec son
collègue en même temps qu'il m'écoute, je ne suis pas
sûr dans quelle oreille cela va tomber. J'aimerais mieux que cela tombe
dans les deux.
M. Hardy: M. le Président, le député de
Rouyn-Noranda me tente, mais je vais résister à la tentation.
M. Bellemare (Johnson): Est-il bon!
M. Samson: Résistez. M. le Président, je demande au
ministre, parce qu'il y aura d'autres amendements à la Loi
électorale à venir, de prendre en délibéré
la demande que nous avons faite. Peut-être qu'il y aurait
évolution de la pensée avec le temps. L'idéal serait d'en
arriver à deux recenseurs par section rurale. Puisqu'on ne peut pas
atteindre à l'idéal, on va quand même prouver notre bonne
volonté. On va voter en faveur de son amendement.
M. Hardy: Alors, vote, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): L'amendement se lit comme
suit: L'article 1 du projet de loi no 15 est modifié en insérant
le paragraphe d). Ce paragraphe d) se lirait: En remplaçant dans la
quatrième ligne du sous-paragraphe 8 les mots "3,000" par les mots
"2,000". L'article 1 du projet de loi no 15 est modifié en
remplaçant l'article d) par la lettre e). L'article 1 tel
qu'amendé est adopté. Article 13.
Date du recensement (suite)
M. Hardy: M. le Président, à l'article 13, un
amendement de concordance avec ce qui a été décidé
hier. On remplace dans la troisième ligne du paragraphe 1 de l'article
58 les mots "premier mercredi" par les mots "mercredi de la semaine".
M. Bellemare (Johnson): Premier mercredi qui suit la fête
du travail au lieu du premier lundi.
M. Hardy: Oui. Les mots "premier mercredi" sont remplacés
par les mots "mercredi de la semaine qui suit la Fête du travail".
M. Bellemare (Johnson): Pourquoi mettre le premier? C'est le
lundi qui suit la fête du travail.
M. Hardy: C'est pour cela. On enlève le premier.
M. Bellemare (Johnson): C'est très bien. Ce n'est pas
vous, c'est le député d'Anjou qui a trouvé cela. C'est
sûr, dites-le.
M. Hardy: Le député d'Anjou agit
collégialement.
M. Bellemare (Johnson): II travaille beaucoup. C'est un petit
gars d'avenir. J'ai été d'avenir pendant 15 ans.
M. Hardy: L'article 13 est adopté?
Le Président (M. Séguin): Tel qu'amendé.
M. Hardy: Oui. Article 14.
Le Président (M. Séguin): Article 14.
M. Hardy: C'est un autre article de concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 14.
Adopté?
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous conservez: "lorsque
rénumération a lieu durant la période électorale?
Vous conservez ça, à l'article 72? "Le premier jour de
l'énumération annuelle ", c'est d'accord, "ou le jour de
l'émission du bref de l'élection " vous ajoutez: "lorsque
l'énumération dans l'ancienne loi a lieu durant la
période électorale". Faites-vous disparaître ça?
Regardez la balance.
M. Hardy: Article 72...
M. Bellemare (Johnson): ... domicilié le premier jour".
Vous le référez à: "domicilié conformément
au paragraphe 2 de l'article 47. Cela s'arrête là?
M. Hardy: C'est prévu ailleurs.
M. Bellemare (Johnson): Le reste...
M. Hardy: Le reste disparaît parce que ça tombe sous
l'article 47 et sous l'article 43.
L'énumération qui se fait pendant la période
électorale est prévue aux autres articles, 47 et 133.
M. Bellemare (Johnson): Par le nouvel amendement
d'aujourd'hui.
M. Hardy: Par des nouveaux changements...
M. Bellemare (Johnson): ... des nouveaux changements qui sont
ici.
Le Président (M. Séguin): Article 14.
Adopté. M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 15. Logements
multiples
M. Hardy: L'article 15, M. le Président, a pour objet
d'indiquer le numéro de l'appartement de l'électeur qui habite
une maison à multiples logements. Article 75.
M. Bellemare (Johnson): Article 73. M. Hardy: Article 73,
pardon.
M. Bellemare (Johnson): II est modifié, paragraphe 2, la
dernière ligne...
M. Hardy: Oui, il y a un amendement... Oh, excuse-moi, oui, il y
a un amendement.
Parce que quand ils ont fait le papier, cela a sauté. Nous avons
mis dans la loi cette année, et dans la liste électorale, une
colonne spéciale pour le numéro de l'appartement lorsque
l'électeur habite un édifice à logements multiples. On le
met dans la loi et vous l'avez dans la formule.
Je propose de changer l'article 2, tel qu'il apparaît dans le
premier texte que nous avons, par un nouvel article 2 dont vous avez la
copie.
M. Bellemare (Johnson): Je remarque que vous respectez
l'âge des dames quand il s'agit d'affichage.
M. Hardy: Même des religieuses, parce qu'elles se sont
déjà plaintes qu'elles n'aimaient pas ça.
M. Bellemare (Johnson): Vous respectez cela, que l'âge soit
omis quand il y a affichage. Il doit être inscrit...
M. Hardy: Sur l'original.
M. Bellemare (Johnson): Mais il ne nous est pas communiqué
avec l'âge. Quand on reçoit les listes électorales,
l'âge ne figure pas.
M. Hardy: L'âge ne figure pas sur la liste imprimée,
mais il figure sur la liste que vous allez avoir, la liste que vous recevez.
Que ce soit un original, un exemplaire ou une copie certifiée conforme,
l'âge est dessus, pour vous.
M. Bellemare (Johnson): Mais il n'y sera pas quand les
listes...
M. Hardy: Pas sur la copie affichée et non plus sur la
copie qui est imprimée.
M. Bellemare (Johnson): Qui sert dans les bureaux de
votation?
M. Hardy: Non, dans les bureaux de votation, c'est l'original,
l'âge y est.
M. Bellemare (Johnson): L'âge y est, dans les bureaux de
votation. C'est bien important, parce que vous avez là toute une
stratégie qui peut se faire quand on a l'âge.
M. Hardy: La partie changée de cet article 15, c'est un
peu dans le bas, "de plus".
M. Bellemare (Johnson): Vous voulez dire que, pour les logements
multiples, il va falloir mettre les numéros.
M. Hardy: Voyez-vous, c'est "de plus, lorsque l'électeur
est domicilié dans un édifice à logements multiples, le
numéro de son appartement doit être inscrit sur la liste."
M. Bellemare (Johnson): Si, dans un appar-
tement, il y a une sous-location, il faut répéter le
même numéro.
M. Hardy: Bien oui. C'est-à-dire que, s'il habite au
Claridge, à l'appartement 403, cela apparaîtra et non pas
seulement 225, Grande-Allée.
Vous voulez dire que deux électeurs qui habitent le même
appartement, ils ont le même numéro.
Le Président (M. Séguin): Article 15?
M. Hardy: Le nouvel article 15 est adopté?
Une Voix: Oui.
Révisions
M. Hardy: L'article 16. L'article 16 est à la fois...
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît, monsieur... modifié et...
Une Voix: C'est de concordance.
M. Hardy: Oui et, en plus, on ajoute les personnes à qui
la liste est remise, je pense.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Hardy: On suit la Loi de la Législature, sur cela.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que vous avez un
paragraphe nouveau?
M. Hardy: Oui.
Le Président (M. Séguin): Oui, alors...
M. Bellemare (Johnson): Un avis conforme à la formule 13.
Cela n'existait pas. C'est nouveau, "... ajouté à la liste ainsi
affichée." C'est nouveau.
M. Hardy: C'est qu'on affiche la liste lors d'une seconde
révision. Le président d'élection va coller une petite
chose sur la liste pour dire où a lieu la révision, pour
informer.
M. Bellemare (Johnson): En élection
générale.
M. Hardy: En élection générale ou même
en élection partielle.
Le Président (M. Séguin): Pour mieux
m'éclairer là-dessus, l'article 15 est amendé...
M. Hardy: C'est-à-dire il est remplacé.
Le Président (M. Séguin): II est remplacé.
C'est-à-dire que ce qui est déjà au projet, les trois
lignes, cela disparaît.
M. Hardy: Cela disparaît.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Hardy: Article 16. Comme je l'indiquais tantôt, en plus
de la concordance, l'article a pour effet que l'on remette maintenant
non seulement au premier ministre et au chef de l'Opposition, mais à
tout autre député oppositionniste ou indépendant la
liste. Adopté?
L'article 17, il s'agit d'un amendement de concordance.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que la concordance,
vous faites une deuxième révision.
M. Hardy: On fait une concordance avec tout cela.
M. Bellemare (Johnson): La seconde révision apparaît
maintenant?
M. Hardy: Oui. Evidemment, il a fallu apporter des changements de
concordance, parce que la commission accepte une seconde révision dans
tel délai, dans tel temps.
M. Bellemare (Johnson): C'est là que vous inscrivez la
tenue d'une seconde révision.
M. Hardy: II n'y a rien de nouveau. Article 17,
adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Hardy: A l'article 18, il s'agit de la même chose.
Le Président (M. Séguin): Article 16,
adopté. Article 17, adopté. Article 18?
M. Bellemare (Johnson): Une minute. Il y avait un
député qui faisait une suggestion; il serait peut-être bon
qu'il soit entendu.
Photocopies des listes
M. Picard: Est-ce que le Président me donne le droit de
parole?
Le Président (M. Séguin): Avec le consentement de
la commission.
Des Voix: Oui, d'accord.
M. Picard: Je veux revenir à la seule question des dix
exemplaires de la liste électorale manuscrite et je pense qu'en 1975, il
commence à être temps qu'on permette, dans la loi, des
photocopies. J'ai eu des objections disant que, dans certaines régions
du Québec, il n'y a pas d'équipement pour faire des photocopies.
D'accord. Mais il reste tout de même qu'il y a, au Québec, environ
18,000 listes électorales, c'est-à-dire une pour chaque bureau de
scrutin.
Maintenant, s'il y en a 200 ou 300 où il n'y a pas
d'équipement pour faire des photocopies, on pourrait tout simplement
avoir dans la loi ce qu'on a, par exemple, pour certaines formalités
à remplir, comme le droit de présenter le bulletin de candidature
quelques jours avant, dans les comtés de Saguenay ou de Duplessis, parce
que ce sont des comtés éloignés. On permet certaines
dispositions dans la loi où les comtés sont très
éloignés ou très vastes.
On pourrait, dans le cas des listes électorales, dire: A
l'exception des comtés de Duplessis et Saguenay, la photocopie sera
permise...
M. Hardy: C'est-à-dire que la loi actuelle, à
l'article 2, permet les photocopies, parce qu'on dit: "copie comprend
photocopie." Alors, les énumérateurs peuvent très bien
photocopier leur liste originale. La loi le permet.
M. Picard: Mais dans la loi, à l'article 73, il est dit
qu'il y a six copies. Les six premières copies doivent être faites
à la main.
M. Bellemare (Johnson): II faut que ce soit enregistré
dans les cahiers. Dans les cahiers distribués au président des
élections.
M. Hardy: Nous allons retenir cela. D'ailleurs, j'ai eu plusieurs
remarques dans ce sens. Dans les prochains amendements de la Loi
électorale, on examinera cette question.
M. Bellemare (Johnson): II y a certainement un fait, c'est qu'ils
sont payés d'après les noms qu'ils écrivent.
M. Hardy: Ils sont payés $0.16 le nom qu'ils recensent.
Pas à chaque fois qu'ils les reproduisent.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais pour les 300, ils sont
payés $0.16 le nom.
M. Hardy: C'est cela.
M. Bellamare (Johnson): Mais il faut qu'ils les écrivent
six fois.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): C'est dans vos cahiers.
M. Hardy: C'est dans des cahiers. Ces cahiers sont justement
faits...
M. Bellemare (Johnson): Cela ne peut pas être
polycopié?
M. Hardy: Non, parce que si on les fait sur des feuilles
volantes...
M. Bellemare (Johnson): II y a rénumérateur...
M. Hardy: ... le danger...
M. Bellemare (Johnson): Dans la loi, il y a un article où
il est spécifié de les numéroter et de les...
M. Hardy: Oui, dans des cahiers numérotés, parce
que si c'est fait sur des feuilles volantes, une fois que la liste est faite,
qu'elle est assermentée, on peut prendre la page 10 et la remplacer par
une autre page 10 et avoir dix électeurs qui sont enlevés et
remplacés par dix autres. On a toujours entendu dire... Autrefois,
quelqu'un arrivait pour voter et disait: Monsieur, j'étais sur le
poteau. C'était l'expression. On répondait: C'est bien dommage,
monsieur, mais vous n'y êtes plus. Il avait disparu.
M. Bellemare (Johnson): Le régime des cahiers, je trouve
cela bien pratique. C'est bien long.
M. Hardy: Bien oui. Evidemment, on les paie pour cela.
M. Bellemare (Johnson): Bien, payés...
M. Hardy: On pourrait peut-être augmenter le taux.
M. Bellemare (Johnson): En période d'élection, il y
a une révision qui se fait automatiquement par le président
général des élections, qui est sanctionnée par le
lieutenant-gouverneur en conseil, pour tous les tarifs.
M. Hardy: On vient d'augmenter les énumérateurs de
$30 à $35 et de $0.15 à $0.16 le nom, en plus.
M. Bellemare (Johnson): Par arrêté en conseil?
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Mais, à chaque
élection...
M. Hardy: De $0.15 à $0.16 le nom, plus $35 au lieu de
$30.
M. Bellemare (Johnson): De base?
M. Hardy: En plus de cela, nous donnons $10 à
l'énumérateur qui assiste aux conférences du
président, pour sa présence.
M. Picard: M. le Président, j'aimerais attirer l'attention
des membres de la commission sur une situation qui s'est
présentée en 1970 et que je demande au président
général des élections de vérifier. Dans le
comté d'Olier, si ma mémoire est fidèle, c'était le
bureau de scrutin no 172 qui a été subdivisé en cinq
bureaux de scrutin, parce qu'il y avait au-delà de 1,200
électeurs. Réalisez-vous ce que cela représente pour un
énumérateur de faire six cahiers avec 1,200 noms dessus?
M. Hardy: A ce moment, je peux lui donner des aides, je ne suis
pas limité.
M. Picard: Un autre point, c'est que nous avons fait la
vérification en 1973. Si le président aime cela, je peux lui
apporter les preuves. Nous avons vérifié les cahiers, les six
cahiers dans un bureau de scrutin donné. Il y avait des erreurs de
transcription dans chacun des cahiers. Lequel est le bon?
M. Hardy: Vous avez le droit...
M. Picard: Quand vous avez des noms, dans des comtés comme
Montréal, comme M. Jasensky et tout cela, qu'on oublie une lettre dans
le nom, c'est une erreur.
M. Hardy: M. Picard, vous allez comprendre avec moi qu'un
énumérateur, lorsqu'il fait sa liste, si, à un moment
donné, il faut qu'il fasse une rature, il perd un numéro. Ce qui
compte, c'est que si la liste comprend 260 électeurs, chaque liste ait
260 électeurs. Que M. Tremblay ait le numéro 16 et que dans une
autre liste il ait le numéro 17...
M. Picard: Je ferais remarquer au président qu'il a assez
d'expérience dans les élections pour savoir que, lorsque le jour
du scrutin le scrutateur demande à la personne qui se présente
pour voter: Quel est votre nom, monsieur? M. Jobin, il regarde sur la liste. Il
dit à tout le monde présent: L'électeur no 132. Or, il se
trouve que ce n'est pas M. Jobin au no 132, c'est M. Lamoureux, parce que M.
Jobin a le no 133. On avait oublié un nom et on l'a ajouté
à la fin de la liste. Voyez-vous la confusion qu'il y a? Si
c'était une seule liste officielle, avec des photocopies
attestées à la main, puis une photocopie pour chacune des copies
officielles, à ce moment, ce serait tout à fait identique. On les
vit, ces incidents, durant les élections.
M. Hardy: Je vais faire une entente avec vous. A
l'énumération du mois de septembre, évidemment en pensant
que le bill va être adopté, je vais essayer, dans des
comtés d'échantillonnage, de faire ce que vous me demandez. Je
vais leur dire: Vous allez aussi faire un cahier et, après cela, vous
allez en faire cinq et le premier que vous allez faire, on va le photocopier.
On va voir ce que cela va nous donner.
M. Picard: Le photocopier ainsi que les autres copies...
M. Hardy: Je vais essayer dans des comtés ruraux pour voir
ce que cela va donner.
M. Picard:... attestées par les énumérateurs
et le président d'élection du comté.
M. Hardy: On a la liste. M. Picard:
Attestées...
M. Hardy: II ne faut pas oublier la liste électorale de
l'énumérateur rural qui est à dix milles du centre, qui
fait cela dans le rang. Il n'est pas capable de la faire photocopier. Il va
peut-être falloir qu'il fasse 20 ou 25 milles pour la faire
photocopier.
M. Picard: Oui, mais il fait cela une fois. Voyons donc! Ils ont
seulement des bicycles à pédales dans...
M. Bellemare (Johnson): Dans les sections urbaines, c'est
là que se produit la subdivision des bureaux de votation.
M. Hardy: Ecoutez, je fais une distinction. Ce que vous avez dit
là... Vous savez, je me suis réveillé, lors des
élections partielles du Saguenay, avec une section de 4,500
électeurs, Manic V marchait.
M. Bellemare (Johnson): Je m'en souviens.
M. Hardy: Je pense bien que c'est cette fois qu'on a...
M. Bellemare (Johnson): Je vous assure que j'ai gagné.
Vous m'avez donné raison.
M. Hardy: Pas sur tout.
M. Bellemare (Johnson): Oui. On a divisé les bureaux de
votation à Manic.
M. Hardy: Oui, on les a divisés.
M. Bellemare (Johnson): Tout de suite.
M. Picard: Quand on parle de bureaux de votation doubles, c'est
bien d'accord, mais quand on parle de bureaux de votation quintuples, a, b, c,
d, e, cela commence à être de gros bureaux de scrutin.
M. Hardy: Cela n'arrive pas... Vous en avez peut-être deux
ou trois.
Nous allons étudier cela pour une prochaine révision de la
loi.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président
général des élections, est-ce que la révision de la
division des bureaux de votation ne se fait pas une fois par année
encore?
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Cela doit se faire.
M. Hardy: Cela doit se faire. Vous avez reçu cela il n'y a
pas longtemps.
M. Bellemare (Johnson): Oui...
M. Hardy: Le danger existe moins maintenant
qu'il y a le recensement annuel. Les présidents de comté
tiennent compte du recensement pour rediviser leur... Alors, il y a moins de
danger qu'on arrive à des surprises comme autrefois, alors que cela se
faisait à tous les quatre ans.
M. Bellemare (Johnson): Non, cela se faisait tous les ans, la
division de la carte électorale.
M. Hardy: Oui, on pouvait tenir compte de la redivision en
principe, mais on ne pouvait pas se baser sur un recensement. On le faisait,
les présidents d'élection...
M. Bellemare (Johnson): D'après les anciens...
M. Hardy:... d'après la loi devaient faire faire... Vous
savez comme moi qu'ils ne le faisaient pas. Cela s'expliquait assez bien, il
n'y avait rien de vraiment consistant pour refaire leur description.
M. Bellemare (Johnson): La seule et unique place où on
peut véritablement le vérifier, c'est quand il se fait un nouveau
quartier domiciliaire.
M. Hardy: Oui, et c'était...
M. Bellemare (Johnson): Quand le président du comté
refait sa redistribution...
M. Hardy: Maintenant, avec le recensement annuel, on peut refaire
une redistribution des sections de vote, parce qu'il y a un recensement.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Hardy: Alors, on peut, s'il y a une section de vote qui a deux
fois le nombre d'électeurs pour un bureau de vote, diviser la section de
vote.
Le Président (M. Séguin): Article 17,
adopté?
M. Hardy: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 18.
M. Hardy: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 18, ce n'est que la
concordance. Il n'y a rien dans cela.
Le Président (M. Séguin): Article 18,
adopté. M. Hardy: Même chose pour l'article 19.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 19, il n'y a rien.
M. Hardy: Egalement pour l'article 20.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît! Je dois faire des inscriptions. Article 20, adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 20,
adopté.
M. Hardy: Article 21, il s'agit également de
concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 21,
adopté? M. Bellemare (Johnson): Je suis rendu où? M.
Hardy: A l'article 21.
Le Président (M. Séguin): Vous revenez à
quel article, M...
M. Bellemare (Johnson): On est à l'article 21 ?
Le Président (M. Séguin): A l'article 21.
M. Hardy: II s'agit d'un cas de concordance.
M. Bellemare (Johnson): II s'agit de conserver des exemplaires et
de le tenir à la disposition du public pour examen au bureau.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): C'est d'accord. On ajoute cela à
l'article 74.
Le Président (M. Séguin): Adopté?
M. Bellemare (Johnson): Non, seulement un instant.
Le Président (M. Séguin): Je pensais que vous aviez
terminé, je m'excuse.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est d'accord. Merci, seulement une
minute. Pourquoi ajoutez-vous cela? Il y a une raison.
M. Hardy: Ajouter quoi?
M. Bellemare (Johnson): L'article 74, au paragraphe 1, "il en
conserve un exemplaire. Le président des élections utilise de
façon... les cinq exemplaires... c'était toujours cela que vous
aviez fait? ... sont remis conformément au paragraphe 1 de l'article 74.
Là, vous dites: "Conserve un exemplaire, le tient à la
disposition du public pour examen à notre bureau". Vous ajoutez
cela.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Pourquoi l'ajoutez-vous? Vous l'avez
toujours fait?
M. Hardy: Oui, mais c'est parce qu'avant il n'était pas
obligé de le garder, parce qu'il n'y avait pas de révision tout
de suite. C'est à cause de la révision, parce qu'on ajoute la
révision.
M. Bellemare (Johnson): Ah oui!
M. Hardy: En ajoutant la révision, il faut le faire.
M. Bellemare (Johnson): Même si vous avez la seconde
révision.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): D'accord! Là, vous allez
être en...
M. Hardy: Notre ancienne loi d'énumération, on
énumérait et on ne révisait pas.
M. Bellemare (Johnson): C'est bien. A cause du changement
apporté, d'accord.
M. Hardy: C'est pour cela que j'avais dit que c'était un
problème de concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 21,
adopté. Article 22.
M. Hardy: A l'article 22, M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): A l'article 22, il y a un amendement.
M. Hardy: Oui. "En remplaçant dans la troisième
ligne du paragraphe 1 de l'article 80, les mots "la troisième semaine
qui suit", par les mots "la troisième qui suit celle". C'est pour
ajouter le mot "celle" qui avait été sauté.
M. Bellemare (Johnson): C'est à cause du recensement
annuel.
M. Hardy: Non, c'est dans la polycopie... M. Bellemare
(Johnson): D'accord.
M. Hardy: "La troisième semaine qui suit au cours" alors
que c'est "la troisième qui suit celle au cours..." Le mot "celle" a
été sauté.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, ça va! M. Hardy:
Article 22, adopté?
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît!
Commissions de révision
M. Hardy: A l'article 23, M. le Président, il s'agit de
permettre au président général des élections
d'établir plus d'une commission de révision dans une
municipalité ou partie de municipalité urbaine comprise dans un
district électoral lorsqu'il le juge opportun. La loi actuelle dit qu'il
doit y avoir une commission de révision par municipalité. Alors,
si le président, pour des raisons d'étendue... Dans Maisonneuve,
c'est tout dans la cité de Montréal, si je ne me trompe
pas...
M. Burns: C'est cela.
M. Hardy: ... alors, il n'y a qu'une seule commission de
révision. A un certain moment, si on s'aperçoit qu'il y a 2,000
ou 3,000 demandes d'inscription, de radiation, etc., je pourrai nommer une
deuxième commission.
M. Bellemare (Johnson): Vous l'aviez. M. Hardy: Non, je ne
l'avais pas.
M. Bellemare (Johnson): Vous aviez un pouvoir
discrétionnaire...
M. Hardy: Oui, mais je n'avais pas celui-là. Il n'avait
pas le pouvoir d'établir plus qu'une commission de révision dans
une municipalité.
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Hardy: Alors là, je vais permettre d'ajouter une ou
deux commissions, si c'est nécessaire.
M. Bellemare (Johnson): cela va.
Le Président (M. Séguin): Adopté?
M. Hardy: Article 23, adopté. A l'article 24...
M. Bellemare (Johnson): L'article 24, c'est mon article. Je sais
que le président des élections va me dire que s'il fallait que
cela se fasse, une recommandation pour un réviseur qui viendrait de la
baie James ou de la baie d'Hudson, je comprends cela. Mais, M. le
Président, c'est l'argument de frappe pour dire non. Mais je ne voudrais
pas répéter tous les arguments que j'ai employés hier pour
demander...
M. Hardy: Je pense qu'on a fait le débat hier.
M. Bellemare (Johnson): Oui, il a été fait hier.
Mais c'est non quand même ce matin.
M. Hardy: J'ai longuement réfléchi aux propos du
député de Johnson...
M. Bellemare (Johnson): Quand avez-vous eu le temps de faire
cela?
M. Hardy: Ce matin.
M. Bellemare (Johnson): Bien non, vous avez dit que vous avez
passé votre nuit à ressasser ce que le député de
Rouyn-Noranda...
M. Hardy: Ma méditation sur les propos du
député de Rouyn-Noranda n'a pas été très
longue. Mais j'avoue que ma méditation sur les propos du
député de Johnson a été plus longue.
M. Samson: Cela paru ce matin.
M. Bellemare (Johnson): Plus longue. Plus sérieuse,
non?
M. Hardy: J'ai consacré une bonne partie de ma
méditation matinale ce matin aux propos du député de
Johnson...
M. Bellemare (Johnson): Etes-vous devenu yogi?
M. Hardy: ... et ma conclusion est la même qu'hier
soir.
M. Bellemare (Johnson): II n'est pas meilleur quand il
médite plus longtemps. Pourrait-on au moins avoir un espoir que la
commission de l'Assemblée nationale révisant la loi
électorale, à cause...
M. Hardy: Je vous dis la même chose.
M. Bellemare (Johnson): J'ai entendu tout à l'heure le
député de Maisonneuve dire qu'il n'existait pas de
multiparti...
M. Burns: J'admets qu'il y a plus de deux partis.
M. Hardy: II y a plus que cela dans votre proposition. Si,
éventuellement, la commission de l'Assemblée nationale en
arrivait à la conclusion que ce caractère de
non-représentativité d'un parti, au niveau de la commission de
révision, devait disparaître... Actuellement, on considère
la commission de révision comme un organisme indépendant qui
participe un peu à la nature d'un organisme quasi-judiciaire. C'est cela
dans la loi.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Hardy: Si on en arrive à la conclusion que la
commission de révision doit être un organisme représentatif
des partis, cela pourrait modifier la chose. Mais cette décision n'a pas
encore été prise. C'est la raison pour laquelle je n'accepte pas
l'amendement du député ou la suggestion du député
de Johnson. Si on en arrivait à la conclusion, éventuellement, de
modifier cet aspect, ce caractère de la Loi électorale sur cette
question, à ce moment, on pourrait examiner la proposition du
député de Johnson, mais je pense que ce n'est pas l'occasion, en
ce moment, de changer ce caractère de la commission de
révision.
M. Bellemare (Johnson): Me permettez-vous, M. le
Président, une autre question au président général
des élections? Un observateur est-il permis dans l'endroit, dans le
bureau?
M. Hardy: Pendant qu'ils délibèrent, ils sont comme
les enquêteurs, comme les juges. Mais, lorsqu'un avocat veut se
présenter devant la commission de révision ou lorsqu'un
représentant veut aller devant cette dernière, elle le
reçoit. Je me souviens, dans Laval, qu'il avait été
question de l'éligibilité du candidat de l'Union Nationale en
1966. La commission de révision a entendu trois avocats du
côté de l'Union Nationale et trois avo- cats du Parti
libéral toute une soirée et toute une nuit. Mais lorsqu'elle a
délibéré, elle a délibéré seule.
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire que si je suis votre
raisonnement, c'est permissible.
M. Hardy: C'est permissible d'aller plaider devant elle.
M. Bellemare (Johnson): Même d'avoir un observateur?
M. Hardy: Non. Il n'y a pas d'observateur lorsqu'elle
délibère. Au moment de l'enquête.
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Hardy: C'est une commission de révision. Les
commissions de révision ne reçoivent que les gens qui sont
invités à aller...
M. Bellemare (Johnson): C'est simplement la présence
physique dans le bureau de révision. Est-ce permissible?
M. Hardy: Non.
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Hardy: Ce n'est pas permissible.
M. Bellemare (Johnson): II ne peut pas rester là?
M. Hardy: Non. Ce n'est pas normal.
M. Bellemare (Johnson): Ils peuvent le mettre dehors.
M. Hardy: Bien, c'est-à-dire qu'ils vont dire:
Monsieur...
M. Samson: Ils vont le mettre dehors. M. Bellemare (Johnson):
C'est bien sûr.
M. Samson: Vous allez le mettre dehors. Comme ça, c'est
partisan. La commission n'a pas le même caractère que le ministre
vient de dire.
M. Tardif: On s'excuse!
M. Bellemare (Johnson): Alors, il ne peut même pas y avoir
un observateur, sauf si quelqu'un vient faire des représentations pour
un nom à biffer, à corriger ou à ajouter. La personne peut
faire une plaidoirie, mais même à ce moment, pour d'autres noms,
il ne peut rester là.
M. Hardy: Non. Quand il a plaidé, il s'en va. M. Burns:
II plaide et il s'en va.
M. Bellemare (Johnson): Et il laisse cela aux juges.
M. Hardy: Surtout s'il pense qu'il va gagner.
Le Président (M. Séguin): Article 24.
Adopté. Le député de Rouyn-Noranda.
M. Bellemare (Johnson): Le ministre allait dire que
c'était peut-être possible que lorsque l'Assemblée
nationale étudiera l'ensemble...
M. Hardy: M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): En quelle année?
M. Hardy:... si vous révisez les propos que les
représentants ministériels ont tenus à la commission de
l'Assemblée nationale sur la réforme électorale. Nous
avons toujours dit que nous étions disposés à
étudier toute formule, toute proposition susceptible d'améliorer
le mécanisme électoral, susceptible d'améliorer nos
institutions démocratiques. Nous ne sommes fermés à rien
parce que nous ne sommes pas dogmatiques. Le seul principe en cette
matière auquel nous croyons, c'est d'assurer la meilleure
représentativité possible des citoyens au Parlement. Partant de
ce principe de base, ce principe fondamental, nous sommes prêts à
étudier toutes suggestions et de voir dans quelle mesure elles peuvent
s'incarner, s'appliquer concrètement.
M. Bellemare (Johnson): Le ministre a-t-il une date approximative
où l'on pourra lui faire toutes ces suggestions qu'on a
répétées ce matin?
M. Hardy: Depuis 1970, la commission de l'Assemblée
nationale a siégé à un rythme assez régulier sur le
problème de la réforme électorale et c'est notre intention
de continuer à siéger au même rythme et même
peut-être davantage si l'ensemble du calendrier parlementaire nous le
permet.
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire que si l'on
préparait une série d'amendements possibles et qu'on la
transmettait au président général des élections,
ceci pourrait peut-être hâter une révision.
M. Hardy: Sûrement.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce au président
général des élections qu'on devrait la soumettre?
M. Hardy: Vous pouvez bien la soumettre au président
général des élections pour fins de consultation, mais les
décisions seront prises par la commission de l'Assemblée
nationale.
M. Bellemare (Johnson): A qui faudrait-il l'envoyer à ce
moment-là?
M. Hardy: Au secrétariat des commissions ou, à
l'occasion d'une prochaine réunion de la commission de
l'Assemblée nationale, soumettre selon les voies normales. Mais, d'une
façon officieuse, d'une façon moins officielle, si vous vou- lez,
dès que vos suggestions seront prêtes, si vous voulez les
soumettre au gouvernement, nous les étudierons.
M. Burns: Aux membres.
M. Hardy: Aux membres de la commission.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, le ministre nous dit ne pas
vouloir aller vers le caractère représentatif des partis à
la commission de révision. C'est bien ce que j'ai compris.
M. Hardy: Nous voulons assurer le caractère
indépendant, neutre de la commission de révision.
M. Samson: Dans ce contexte, à la commission de
révision, les membres sont nommés par le président
général des élections. Non? Ils sont nommés par
qui?
M. Hardy: II y a deux membres qui sont nommés par le
président d'élection du district,l'un sur recommandation du
candidat ou du délégué, si vous voulez, du premier
ministre et l'autre, suivant les endroits, par vous ou par...
M. Bellemare (Johnson): Justement.
M. Hardy: Ce sont les deux ensembles qui nomment le
troisième. S'ils ne s'entendent pas, là c'est moi.
M. Samson: A ce moment-là, c'est un peu contradictoire
avec les intentions du ministre, j'essaie de comprendre exactement où on
veut en venir. Si l'on considère que l'on veut conserver un
caractère d'indépendance à la commission et que, d'une
part, les membres sont nommés par le gouvernement ou l'Opposition
officielle ou le député concerné, selon le cas, ce n'est
déjà plus une commission indépendante, c'est sur
recommandation de partis politiques. Si l'on poursuit ce raisonnement, pourquoi
ne permettra-t-on pas aux tiers partis de nommer également un officier?
Parce que la base actuelle, si je comprends bien, cela se fait par deux partis
politiques. Dans certains cas, ce sont les deux mêmes, dans certains
autres cas, il y aurait peut-être un changement. Mais il reste que, si
l'on veut conserver absolument le caractère indépendant, est-ce
qu'il ne vaudrait pas mieux penser à une autre formule?
C'est-à-dire demander que ce soit le président d'élections
du comté et le président général qui fasse toutes
les nominations, sans recommandation à ce moment?
M. Hardy: M. le Président, le fait que les personnes
soient recommandées par le représentant du premier ministre et le
représentant du chef de l'Opposition ne signifie aucunement que ces
personnes sont attachées à un parti ou sont là comme
représentantes d'un parti; pas plus que
lorsque le premier ministre propose à l'Assemblée
nationale le Vérificateur général dont la nomination doit
être approuvée par une résolution des deux tiers de
l'Assemblée nationale; pas plus que lorsque le premier ministre propose
l'ombudsman. Ce n'est pas parce que c'est le premier ministre, chef d'un parti,
qui propose ces gens, que ces personnes sont représentantes d'un
parti.
A partir du moment où les personnes ont été
recommandées au président, elles cessent de représenter un
parti, elles sont là pour une fonction bien définie. C'est
tellement vrai qu'elles cessent de représenter un parti qu'elles n'ont
pas le droit de participer à la campagne électorale et qu'elles
n'ont même pas le droit de vote.
M. Samson: Je suis d'accord avec ça.
M. Hardy: Elles sont exactement sur le même pied pour cette
élection qu'un juge.
M. Samson: Je suis d'accord avec ça, mais il faudrait
quand même que le ministre se resitue dans le contexte électoral.
Il nous parle de l'ombudsman, il nous parle du Vérificateur
général où ça prend les deux tiers des membres de
l'Assemblée nationale, bien sûr, dans un contexte...
M. Hardy: ... du premier ministre.
M. Samson: Oui, d'accord, mais dans un contexte normal, les deux
tiers des membres de l'Assemblée nationale, ça veut dire que
c'est plus que le gouvernement. Dans le contexte électoral, quand le
premier ministre recommande, par exemple, un président des
élections pour un comté qui est nommé par le
président général des élections, ça se fait
sur recommandation du premier ministre également. C'est bien ça,
M. le président général des élections, quand vous
nommez un président d'élection dans un comté, vous le
faites sur la recommandation...
M. Hardy: C'est le lieutenant-gouverneur en conseil qui le
nomme.
M. Samson: ... du lieutenant-gouverneur en conseil. A ce
moment-là, au point de vue pratique, il ne faut quand même pas se
boucher les deux yeux. Au point de vue pratique, il ne recommande jamais un
adversaire politique. Il recommande quelqu'un qui...
M. Hardy: Voyons donc!
M. Samson: Un instant. Voulez-vous un exemple concret?
M. Hardy: Je peux vous en donner dix qui sont contraires.
M. Samson: Attendez un peu. Ne vous énervez pas. Vous
venez de nous dire que vous vouliez un caractère d'indépendance
et tout de suite, dans les mêmes phrases, vous nous dites qu'il doit
être recommandé par le premier ministre ou par le chef de
l'Opposition officielle ou par un député. Cela n'a plus, à
ce moment-là, le caractère de l'indépendance. Si vous
voulez conserver le caractère de l'indépendance, donnez la
responsabilité au président général des
élections et mettez de côté les recommandations
politiques.
M. Hardy: Le président général des
élections, il va falloir qu'il consulte quelqu'un. Il ne connaît
pas tout le monde partout.
M. Samson: Le président général des
élections est beaucoup plus à la page...
M. Hardy: Lâchez donc votre politique un peu.
M. Samson: ... beaucoup plus à la page que vous ne le
croyez. Quand on fait des nominations, des recommandations par le premier
ministre, ce sont des recommandations politiques. C'est aussi clair que cela.
Quand le premier ministre...
M. Hardy: Le président général des
élections dit lui-même que cela n'a pas de sens ce que vous
recommandez, parce qu'il y a de 500 à 600 commissions de révision
à composer à l'occasion d'une élection.
M. Samson: Une minute. J'aimerais mieux entendre le
président général des élections.
M. Hardy: Avec les amendements que vous avez apportés ce
matin aux sections, de 2,000 au lieu de 3,000... J'avais, la dernière
fois, à la dernière élection, environ 480 commissions de
révision. Là, je vais peut-être en avoir 600. Vous
comprenez, moi, nommer une commission de révision dans le district
électoral chez vous, pour Rouyn-Noranda, par exemple, où vais-je
prendre le nom? Je ne peux tout de même pas prendre la liste
électorale et le piger au hasard. Il faut que je le demande à
quelqu'un, n'est-ce pas?
M. Samson: D'accord.
M. Hardy: Vous comprenez que, si c'est mon président
d'élection, vous courez un risque d'avoir un type... J'ai encore des
présidents d'élection qui ont été nommés
sous Duplessis.
M. Bellemare (Johnson): II ne doit pas en rester beaucoup.
M. Hardy: II nommerait peut-être deux Unions
Nationales.
M. Samson: Chez nous, celui-là, vous l'avez fait sauter.
Chez nous, celui-là, ils l'ont fait sauter.
M. Hardy: Cela, je ne le sais pas.
M. Bellemare (Johnson): Juste une question. En vertu de la loi,
à l'article 82, juste une question. Je comprends votre
intégrité et je l'ai confessée
publiquement. J'ai juste une question incidente et je ne veux pas que
vous vous sentiez visé. Pas du tout. Mais ma question est bien pure.
Comment nommez-vous le troisième réviseur? Après
consultation?
M. Hardy: Le troisième réviseur est nommé
par les deux.
M. Bellemare (Johnson): La loi dit que, lorsque les deux
réviseurs ne s'entendent pas, c'est vous qui le nommez.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Selon quels critères?
M. Hardy: C'est arrivé une fois depuis 30 ans.
M. Bellemare (Johnson): Une fois seulement. M. Hardy: Oui. Ils se
sont toujours entendus. M. Bellemare (Johnson): Ah bon! M. Picard: Dans
le comté de Champlain.
M. Bellemare (Johnson): Non, ce n'était pas chez nous,
certain! Ah non! parce que je vous dis qu'il y aurait eu de l'ordre!
M. Hardy: M. le Président, l'article 24 est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Samson: Non, il n'est pas adopté.
M. Hardy: S'il n'est pas adopté, je vais être
obligé de demander la suspension à deux heures.
M. Bellemare (Johnson): J'ai des rendez-vous de pris depuis deux
semaines à deux heures et j'en ai un autre à deux heures et
demie. Ce sont des gens qui viennent de Montréal. Je ne pourrais pas
facilement y être. Je voudrais bien rester, parce que j'ai des choses
assez importantes à dire.
M. Hardy: J'avais suggéré de continuer hier
soir.
M. Bellemare (Johnson): Je prétend que dans une
demi-heure...
M. Hardy: II n'y a pas que moi, il y a plusieurs membres de la
commission qui ont aussi un rendez-vous important ce midi.
M. Samson: II y a un caucus libéral. D'ailleurs, le
ministre avait un conseil des ministres ce matin.
M. Hardy: Oui, j'ai sacrifié le conseil des ministres pour
la commission. Je pense bien que le député de Johnson pourrait
sacrifier deux rendez-vous.
M. Bellemare (Johnson): Ce sont des gars qui se
déplacent.
M. Hardy: Oui, je comprends. Mais vous les verrez à 4
heures!
M. le Président, vous savez très bien que si on veut
reporter le recensement au mois de septembre, il faut absolument que cette loi
soit adoptée avant l'ajournement, ce soir.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas grand-chose, sauf à
l'article 167.
M. Mercier: A deux heures.
M. Burns: Ce qu'on peut faire, c'est réserver les droits
du député de Johnson, qui viendra se joindre à nous.
Le Président (M. Séguin): Certainement.
M. Gratton: A quelle heure viendrez-vous nous rejoindre?
M. Samson: Si vous me permettez une petite question,
peut-être allons-nous régler vite l'article 24. Je suis prêt
à collaborer quand même.
Le Président (M. Séguin): Une petite question.
M. Samson: Oui. La troisième personne il y en a une
qui est nommée par le premier ministre, le gouvernement, et une par
l'Opposition ne pourrait-elle pas être nommée par un des
tiers partis?
M. Hardy: M. le Président, je dis non. M. Samson: Vous
dites non.
M. Hardy: Oui, je dis non, parce que, encore une fois, vous venez
chambarder toute l'économie.
M. Samson: C'est clair qu'on chambarde. M. Hardy: Oui.
M. Samson: Si on ne chambarde rien, cela ne nous donne rien
d'être là.
M. Hardy: J'ai dit à maintes reprises, tantôt, que
ce sont des questions que nous pourrons étudier à tête
reposée...
M. Samson: Si vous voulez le statu quo, ne présentez pas
de loi.
M. Hardy: ... et de façon fondamentale,
ultérieurement. Il n'y a pas de péril en la demeure, il n'y a
d'incendie nulle part. On peut reporter cela à deux ou trois mois.
M. Samson: Je veux poser une question technique.
M. Hardy: Les droits du député de Rouyn-Noranda et
de son parti ne seront pas maltraités.
M. Samson: Est-ce que je pourrais poser une question d'ordre
technique?
M. Burns: A moins qu'il y ait une élection d'ici deux
mois.
Le Président (M. Séguin): La commission suspend ses
travaux jusqu'à deux heures.
M. Bellemare (Johnson): Jusqu'à quatre heures.
Le Président (M. Séguin): Nous irons en Chambre
à trois heures, pour reprendre ensuite après la période
des questions.
M. Hardy: J'ai fait une motion d'ajournement à deux
heures. Le vote. Est-ce que vous exigez le vote pour la motion d'ajournement
à deux heures?
M. Samson: Oui.
M. Hardy: On va voter.
M. Samson: On n'avait même pas le quorum, hier.
Le Président (M. Séguin): Que ceux qui sont pour ou
contre la motion de suspension des travaux jusqu'à deux heures veuillent
l'indiquer. M. Bédard (Chicoutimi)? M. Bellemare(Johnson)V
M. Bellemare (Johnson): Contre.
Le Président (M. Séguin): M. Blank (Saint-Louis)?
M. Brown (Brome-Missisquoi)? M. Burns (Maisonneuve)?
M. Burns: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Caron (Verdun)?
Une Voix: Pour.
Le Président (M. Séguin): M. Giasson
(Montmagny-I'lslet)? S'il vous plaît, pendant un vote...
M. Giasson: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): M. Hardy
(Terrebonne)?
M. Hardy: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Malouin
(Drummond)?
M. Malouin: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Lamontagne (Roberval)?
M. Léger (Lafontaine)? M. Harvey (Charlesbourg)?
Une Voix: II n'y est pas.
M. Burns: On a un Harvey, mais ce n'est pas le bon.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît! C'est qu'il y a eu des changements. M. Mercier (Bellechasse)?
M. Mercier: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Ostiguy
(Verchères)?
M. Ostiguy: En faveur.
Le Président (M. Séguin): M. Roy (Beauce-Sud)? M.
Tardif (Anjou)?
M. Tardif: Pour.
Le Président (M. Séguin): Un instant! M. Samson
(Rouyn-Noranda)?
M. Samson: Contre.
Le Président (M. Séguin): Pour: 8 Contre: 2.
La motion est adoptée. Deux heures, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 7)
Reprise de la séance à 14 h 12
M. Séguin (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Article 24. A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Samson: ... on parlait...
Le Président (M. Séguin): Si vous parliez,
continuez, je vous en prie.
M. Samson: C'est là qu'on parlait de la possibilité
d'ajouter des nominations aux bureaux de révision par les tiers partis.
Au moment où nous avons suspendu les travaux, ce midi, j'avais presque
l'impression que le ministre était sur le point de succomber à la
tentation de nous apporter une amélioration sensible à l'article
24. Probablement que l'heure du dîner a permis au ministre de
méditer sur cette situation. J'en déduis qu'il a pu
méditer, parce qu'il n'a pas l'air d'avoir pu manger. On le comprend, M.
le Président, avec toutes les occupations qu'a le ministre, c'est
déjà bon qu'il soit revenu pour l'heure, malgré tout. Mais
cela ne règle pas notre problème. On veut profiter de l'article
24 pour demander encore une fois au ministre de permettre un amendement qui
ferait que les tiers partis pourraient nommer eux aussi, pourraient recommander
c'est-à-dire, non pas nommer, mais recommander au président des
élections du comté la nomination d'un agent réviseur.
C'est normal dans notre contexte politique qu'aussi longtemps que c'est
permis au gouvernement et à l'Opposition officielle de faire une
recommandation, cela devrait l'être pour les autres partis. Si, un jour,
on procède autrement, si, un jour, la commission de révision est
totalement indépendante et non nommée, sur la recommandation
d'aucun parti politique, cela en changerait le contexte, et c'est
évident que cela l'améliorerait probablement aussi. Mais, pour le
moment, aussi longtemps que ces nominations se font sur la recommandation du
parti au pouvoir et de l'Opposition officielle, cela devrait s'étendre
également aux autres partis, sinon avec un pouvoir décisionnel
comme les autres membres, au moins avec un pouvoir d'observation qui leur
permettrait d'assister aux différentes séances de la commission
de révision. Je n'en ai pas plus à dire, M. le Président,
je vais tout simplement demander au ministre s'il y a eu d'autres discussions
sur l'heure du dîner et s'il a révisé sa position, ou
encore s'il a peut-être une autre suggestion à faire.
M. Hardy: M. le Président, d'abord, je dois avouer que,
pendant l'heure qui est normalement réservée au déjeuner,
j'ai eu d'autres préoccupations que celle de la Loi électorale et
qu'en conséquence je n'ai pas médité,
réfléchi sur les propos du député de Rouyn-Noranda
et, à ce moment-ci, la seule chose que je peux faire, c'est de
référer le député à ce que j'ai
déjà dit à ce sujet.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, pour ne pas
être...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): ... en reste, je dis simplement que,
lorsque nous allons soumettre d'ici quelques semaines un mémoire au
président général des élections, il y aura parmi
ces suggestions, quelque chose qui concernera cet article.
Le Président (M. Séguin): Article 24.
Adopté? M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
25.
Amendements de concordance
M. Hardy: A l'article 25, il y a un amendement de
concordance.
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais simplement vous faire
remarquer que, dans votre amendement de concordance, vous ajoutez un mot qui
n'était pas dans la loi.
M. Hardy: Je m'excuse. Il y a un amendement.
M. Bellemare (Johnson): Oui, il y a un amendement.
M. Burns: ... au mois de janvier.
M. Hardy: "Lorsqu'une élection est
décrétée après le 15 novembre dont le scrutin est
fixé avant le premier jour de la période de recensement..."
M. Bellemare (Johnson): Le 15 novembre.
M. Hardy: "... subséquent, la révision a
normalement lieu aux mêmes heures et au même endroit du jeudi de la
troisième semaine au samedi de la deuxième semaine
précédant celle du scrutin."
M. Bellemare (Johnson): J'en ai contre le mot
"subséquent".
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): J'écrirais plutôt "suivant".
Je pense que, pour le terme, cela sera plus facile de compréhension pour
bien des gens qui n'ont pas l'habitude des grands termes.
M. Hardy: Pour une fois, j'avoue que je ne suis pas un
spécialiste en linguistique.
M. Bellemare (Johnson): Parce que le mot "subséquent" peut
porter un gars à dire: Qu'est-ce que...? Il est sûr et certain que
le mot dépeint bien la situation, mais, en restant très simple,
en disant "suivant", on sait pourquoi...
Le Président (M. Séguin): On suggère de
remplacer le mot "subséquent" par "suivant". Est-ce
agréé?
M. Hardy: Subséquent est peut-être français,
mais moins compréhensible.
Le Président (M. Séguin): L'article 25 est-il
adopté avec l'amendement?
M. Samson: C'est une loi de caractère populaire.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
26.
M. Hardy: A l'article 26, il y a également un amendement.
"L'article 26 du projet de loi 15 est modifié par le remplacement, dans
la troisième ligne du sous-paragraphe a) du paragraphe 5, du paragraphe
c) de l'article 94, les mots "le dernier recensement annuel" par les mots "la
dernière période de recensement annuel".
Dans la loi, dans votre texte, à la troisième ligne du
sous-paragraphe a), "le dernier recensement" et, dans le b), vous avez "lors de
la dernière période". Or, c'est pour mettre "la dernière
période du recensement annuel".
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est très bien.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que l'amendement
est adopté? Est-ce que l'article 26 serait adopté avec
l'amendement? Adopté. Article 27?
M. Hardy: L'article 27 est un article de concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 27,
adopté. Article 28?
M. Hardy: A cause de la longueur des formules, on a jugé
bon d'enlever le récépissé et de lui substituer une copie
conforme de la demande. Un problème de mécanique qui ne met en
cause aucun principe.
Ce qui apparaissait d'ailleurs sur le récépissé
apparaît sur la formule: le nom, l'adresse, l'heure.
Vous y voyez un traquenard.
Au lieu d'avoir un récépissé spécifiant
qu'il est déposé une demande en inscription, il va y avoir la
formule elle-même.
M. Bellemare (Johnson): Complètement.
M. Burns: Au paragraphe 4, de toute façon: "La copie
visée au paragraphe 3 fait preuve de la réception de ces
demandes". Est-ce que cela ne règle pas le problème?
M. Hardy: Oui, évidemment, cela fait preuve à part
cela. De plus, je vais faire cela en "speediset" et je vais leur donner. Alors,
il va falloir que cela s'écrive automatiquement.
M. Burns: C'est un récépissé, à
toutes fins pratiques.
M. Hardy: Est-ce que les craintes du député de
Johnson sont disparues?
M. Bellemare (Johnson): Elles ne sont pas
atténuées, même si le paragraphe 4 me rassure.
M. Hardy: Est-ce que le député pourrait nous faire
part de la nature, de l'étendue, de la profondeur de ses
appréhensions?
M. Bellemare (Johnson): Je vais vous le dire dans la liste des
suggestions que j'ai à vous faire.
M. Hardy: Ah bon! Alors, pour le moment, l'article 28 est
adopté.
M. Bellemare (Johnson): Je trouve que le
récépissé était bien.
Le Président (M. Séguin): L'article 28 est
adopté. Article 29?
M. Hardy: II s'agit d'un amendement de concordance.
M. Burns: M. le Président, à l'article 29, j'aurais
un amendement à vous proposerqui aurait pour but d'ajouter, à la
fin du deuxième alinéa du paragraphe 1 de l'article 102, les mots
suivants: "au plus tard le mardi de la semaine précédant
l'élection lorsque la révision a été faite pendant
une période électorale. " C'est un délai qu'on aimerait
voir ajouté et qui est déjà dans la loi actuelle,
effectivement. C'est une précaution qu'on veut ajouter à ce texte
pour s'assurer que les délais vont être véritablement
précisés en ce qui concerne les obligations qu'on impose à
l'article 102.
M. Bellemare (Johnson): Une période électorale
comprend les élections partielles et les élections
générales.
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Mais c'est déjà compris
dans l'article... Les obligations qu'ont les réviseurs de faire
parvenir... Le certificat dont il est fait mention...
M. Hardy: II y a un problème pratique.
M. Burns: Vous l'avez dans l'article 102 actuel, on dit que "la
commission de révision doit préparer, en cinq exemplaires pour
chaque candidat et en deux exemplaires pour le président
d'élection, un relevé de...", etc., je saute ça, "et faire
parvenir ces exemplaires au président d'élection avant le mardi
de la semaine précédant le scrutin."
M. Hardy: C'est sans délai ici. On l'avait
déjà dans le texte. Je vous comprends. Cela laisse...
M. Burns: Oui, mais sans délai, M. le ministre, vous savez
ce que ça pose comme problème.
M. Hardy: Voyez-vous, si on est en retard, on utilisera... cela
va.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est
adopté?
M. Burns: D'accord.
M. Bellemare (Johnson): Vous ajoutez cet amendement à la
fin?
M. Hardy: A la fin du deuxième paragraphe, article 102,
paragraphe 1.
Le Président (M. Séguin): C'est à l'article
29. Article 29, adopté tel qu'amendé?
M. Burns: D'accord.
M. Hardy: A l'article 30, il y a un amendement de concordance.
Article 31.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît. Je suis obligé de retranscrire des choses sur ma
formule.
M. Hardy: Voilà que le président ne suit plus le
rythme des travaux de la commission.
M. Burns: Le président est en train de nous faire un
"filibuster".
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît. Article 30.
M. Hardy: Article 30. Adopté.
M. Burns: Oui, adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 30.
Adopté.
M. Hardy: A l'article 31, il s'agit toujours d'amendement de
concordance.
Le Président (M. Séguin): ... avec le changement
qui a été demandé, dans la troisième ligne, le mot
"premier" disparaît. A l'article 105.1, le mot "premier"
disparaît.
M. Hardy: II y a un amendement à l'article 31. Le
Président (M. Séguin): Vous l'avez.
M. Hardy: L'article 31 du projet de loi no 15 est modifié
en remplaçant dans la troisième ligne du paragraphe 1 de
l'article 105, les mots "premier mercredi" par les mots "mercredi de la
semaine". Il s'agit... Même l'amendement que je propose est un amendement
de concordance.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que l'article 31
est adopté, tel qu'amendé?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 32.
M. Hardy: L'article 32, de nouveau un amendement de concordance.
Article 33, il s'agit toujours...
Le Président (M. Séguin): Ce sont tous des pendants
que nous avons vus à l'urbain et que l'on voit au rural.
M. Hardy: Article 33, concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 32,
adopté. Pas trop vite, M. le ministre, s'il vous plaît. Article
33, adopté. Article 34.
M. Hardy: Article 34, M. le Président, également de
la concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 34,
adopté.
M. Hardy: A l'article 35, il s'agit de concordance, à la
suite d'amendements déjà adoptés. Les listes
électorales rurales sont remises aux mêmes personnes que les
listes électorales urbaines, c'est-à-dire qu'on ajoute les partis
d'Opposition non reconnus, les députés indépendants
et...
Le Président (M. Séguin): Article 34,
adopté. Article 35.
M. Hardy: Les dernières explications que je viens de
donner se rapportaient à l'article 35.
Le Président (M. Séguin): Est-ce adopté?
M. Hardy: A l'article 36, il s'agit d'amendements de
concordance.
M. Burns: Adopté quant à moi.
Le Président (M. Séguin): Article 36,
adopté. Article 37.
M. Hardy: Article 37 également de concordance. Les
personnes qui reçoivent les listes doivent en accuser
réception... On a passé le même article à
l'urbain.
Le Président (M.Séguin): Article 37, adopté.
Article 38.
M. Hardy: Article 38, toujours de concordance. Est-ce que
l'article 38 est adopté?
Le Président (M. Séguin): Article 38,
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Hardy: Article 39.
Le Président (M. Séguin): Article 39.
M. Hardy: Toujours de la concordance.
Le Président (M. Séguin): Adopté? Article
40.
M. Bellemare (Johnson): Recensement au lieu
d'énumération.
M. Hardy: Exactement, oui. Substitution du mot "recensement".
Le Président (M. Séguin): Article 41.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 41, il y a un amendement.
Le Président (M. Séguin): On propose un amendement
à l'article 41.
M. Hardy: L'article 41 du projet de loi no 15 est modifié
par l'addition, à la fin du paragraphe 1 de l'article 118, de
l'alinéa suivant: "Lorsqu'une élection est
décrétée après le 15 novembre, dont le scrutin est
fixé avant le premier jour de la période du recensement annuel
subséquent..." Vous le changez par "suivant". "La révision a
également lieu aux mêmes heures et au même endroit du jeudi
de la troisième semaine au samedi de la deuxième semaine
précédant celle du scrutin."
Le Président (M. Séguin): L'amendement est-il
adopté? Adopté.
Article 41, adopté. Article 42?
M. Hardy: A l'article 42, M. le Président, il s'agit
toujours de concordance.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que l'article 42
serait adopté? Adopté. Article 43?
M. Burns: A l'article 43, M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: ...vu que le ministre a accepté notre amendement
à l'article 29 pour imposer un délai précis,
c'est-à-dire, au plus tard, le mardi de la semaine
précédant l'élection, lorsque la révision a
été faite pendant une période électorale, je me
demande s'il n'y aurait pas lieu de faire le même amendement à cet
article-ci.
M. Hardy: II faut penser à la baie d'Hudson; il faut
penser à l'île d'Anticosti; il faut penser à Blanc-Sablon,
c'est le jeu.
M. Burns: A moins qu'on dise à l'exception de l'île
d'Anticosti, de la baie d'Hudson et...
M. Hardy: C'est un autre cas.
Il y a d'autres cas, vous savez. Il y a les réserves indiennes
qui sont à 150 milles dans leTémiscamingue. il y aurait
risque...
Là, on est au rural.
Il y aurait le risque que l'exception devienne non pas la règle,
mais une partie de la règle.
M. Burns: Mais, M. le ministre, est-ce que le président
d'élection ne pourrait pas nous dire si, actuellement, il ne le fait
pas? Vous ne faites pas cela actuellement? Vous ne vous imposez pas ce
délai, actuellement?
M. Hardy: Je leur demande de le faire le plus tôt possible.
Vous comprenez? Dans des endroits ruraux, cela parvient à mon
président d'élection par la poste.
M. Burns: Oui.
M. Hardy: Vous savez que je peux avoir une grève des
postes pendant les élections. Vous comprenez...
Si le fédéral décidait de boycotter les
élections provinciales.
Vous nous obligez à...
M. Burns: M. le ministre...
M. Hardy: Evidemment, c'est déjà difficile
d'être sûr de le faire le mardi, dans un milieu urbain.
M. Burns: Mais cela existe déjà dans la loi. C'est
exactement la même argumentation qui sous-tendait mon argumentation
à l'article 29.
M. Hardy: Article 122.
M. Burns: Cela existe à l'article 122, au paragraphe 4:
"Les réviseurs doivent préparer, en six exemplaires, etc ...en
même temps que l'exemplaire de la liste révisée au plus
tard le samedi de la deuxième semaine précédant celle du
scrutin."
M. Hardy: Je l'ai justement enlevée parce qu'on avait des
difficultés à se soumettre.
M. Burns: Vous aviez des difficultés à respecter la
loi.
M. Hardy: A respecter la loi, vous comprenez. Il est très
important de respecter la loi. Il est très important que les gens...
M. Burns: Je suis entièrement d'accord que c'est bien
important de respecter la loi, mais, si on me fait valoir des cas comme ceux de
la baie d'Hudson et l'Ile d'Anticosti, etc., il me semble que vous avez...
M. Hardy: Mettez-le au rural.
M. Burns: A ce moment, je m'excuse, vous faites de la
législation par le bas...
M. Hardy: Oui.
M. Burns: ...c'est-à-dire que vous trouvez votre exception
et vous l'appliquez à l'ensemble du territoire. Je pense que c'est bien
important pour le reste
du Québec, en tout cas, malgré les difficultés que
cela comporte à certains endroits, qu'on ait un délai
précis.
M. Bellemare (Johnson): En ouvrant la porte, vous allez avoir des
difficultés bien pires.
M. Hardy: Voulez-vous qu'on revoie cela au prochain
amendement?
On l'a déjà mis à l'autre, on l'a mis à
urbain. Urbain, c'est tout de même 12,000 sections sur les... Cela ne
toucherait que les sections rurales.
Oui, remarquez bien qu'on les a diminuées ce matin, les sections
rurales. Il vous en reste combien? Une couple de milles.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Article 43,
adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 44.
M. Hardy: A l'article 44, il s'agit toujours de concordance.
C'est la même chose qu'on a vue tantôt. C'est pour les
listes rurales. L'article 125, cela s'impose.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 44,
adopté. Article 45, adopté.
M. Bellemare (Johnson): Une minute.
Le Président (M. Séguin): C'est cela. Le
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Non, je suis à l'article 46.
Le Président (M. Séguin): Article 45,
adopté.
M. Hardy: Article 46?
Le Président (M. Séguin): Article 46.
M. Hardy: II s'agit d'un élément de concordance
avec l'article 10.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Adopté, M. le
député? Le député de Johnson avait demandé
la parole.
M. Bellemare (Johnson): Non, c'est d'accord.
Le Président (M. Séguin): D'accord. Adopté.
Article 47.
M. Hardy: L'article 47, c'est pour faire en sorte qu'une
élection ne puisse jamais être placée entre le premier jour
du recensement annuel et le samedi de la ciquième semaine qui suit celle
du recensement annuel... Cela poserait des problèmes à la fois
juridiques et pratiques.
Le Président (M. Séguin): Adopté?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Article 48.
M. Hardy: L'article 48, il s'agit de concordance.
M. Bellemare (Johnson): Avant de passer à l'article
49...
Le Président (M. Séguin): Article 48,
adopté. M. Burns: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Avant de passer à l'article 49,
à cause des numéros des articles de la Loi électorale 167,
on arrive à l'article 171 dans la Loi électorale.
M. Hardy: A l'article 171.
M. Bellemare (Johnson): Là, on a étudié
l'article 167. Il est adopté.
M. Hardy: Oui.
Nomination des greffiers
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais faire une intervention
concernant l'article 171 de la Loi électorale, la nomination des
greffiers. N'aurait-on pas le privilège de faire la même chose que
pour rénumération, au moins pour les comtés où l'on
est député?
M. Hardy: Pour les mêmes raisons que j'ai invo-q
uées ce matin, je suggère au député de Johnson de
suspendre ce problème, lorsque nous examinerons l'ensemble de
l'économie de la Loi électorale.
M. Bellemare (Johnson): Vu que vous nous l'accordez à
rénumération...
M. Hardy: Non, je continue toujours à dire que ce que nous
avons fait, nous n'avons pas reconnu comme tels les tiers partis à
rénumération. C'est l'Opposition officielle qui je dois le
reconnaître, c'est la justice qui m'y oblige probablement par un
souci de grande démocratie, a accepté de céder son droit
à des tiers partis quant à la nomination d'un
énumérateur dans certains comtés.
M. Bellemare (Johnson): Si on continue...
M. Hardy: Mais le principe que c'est le chef de
l'exécutif, le chef de l'Opposition officielle qui sont les principaux
agents de recommandation des officiers d'élections demeure. Encore une
fois, on peut bien réexaminer cette question, et il faudrait permettre
à l'Opposition officielle d'examiner cette
question, parce qu'à toutes fins pratiques, c'est l'Opposition
officielle qui cède son droit.
M. Bellemare (Johnson): Mais continuant dans cette ligne de
générosité qu'a démontrée l'Opposition
officielle en faveur des tiers partis, le consentement qu'ils ont donné
pour amender la loi afin que l'énumérateur soit
désigné par les membres élus des tiers partis, cela
représente trois actuellement. Cela ne peut pas être un
péril en la demeure, en attendant que la loi soit amendée dans
son ensemble...
M. Hardy: On ne prévoit pas d'élections
générales, ni d'élections dans les comtés
représentés par les tiers partis d'ici les prochains amendements
que nous apporterons à la Loi électorale, il n'y a
précisément pas de péril en la demeure...
M. Burns: C'est un peu ce que j'allais vous dire, M. le ministre.
On est d'accord avec le principe. Maintenant, si vous voulez le faire tout de
suite, on est prêt à l'accepter tout de suite...
M. Bellemare (Johnson): L'Opposition est très
généreuse.
M. Burns: ...là, ou bien l'accepter dans une autre
législation éventuelle. Je suis prêt à cela.
M. Hardy: Je préfère que nous suspendions.
M. Bellemare (Johnson): Excusez! Je vous remets un amendement
simplement à proposer.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Hardy: Non! D'abord, vous allez poser des problèmes
assez considérables sur le plan technique, juridique de notre loi.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Je constate qu'il n'y a pas quorum.
M. Bellemare (Johnson): Ce sont les whips qui sont payés
pour...
M. Samson: Au lieu de permettre des réviseurs, des
greffiers, permettez-nous de nommer des whips. On va s'occuper du quorum.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'accepterais de
siéger quand même, en attendant que nous ayons quorum.
Le Président (M. Séguin): J'allais
suggérer...
M. Hardy: On ne peut pas, malheureusement, le président
l'a reconnu. Si le président ne l'avait pas reconnu, nous aurions pu
continuer.
Le Président (M. Séguin): Je ne dirais pas
malheureusement. Heureusement, le président l'a reconnu.
M. Bellemare (Johnson): Alors, nous allons parler sans
quorum.
M. Hardy: Nous suspendons pour le journal des Débats.
(Suspension de la séance à 14 h 37)
Reprise de la séance à 14h 40
M. Hardy: Dans l'esprit de ce que dit le député de
Maisonneuve...
M. Bellemare (Johnson): Cela n'a pas été
enregistré. Le député de Maisonneuve désire-t-il
que cela soit enregistré?
M. Burns: J'ai pris un engagement au nom de l'Opposition
officielle de respecter cette demande faite par le député de
Johnson et par le député de Rouyn-Noranda relativement à
cela et je vous cite tout simplement l'engagement que nous avions pris quant
aux énumérateurs et que nous avons respecté. Alors, quant
à moi, vous pouvez l'amender dans cette loi ou dans une loi
subséquente, à court terme, mais, dans l'un ou l'autre cas, vous
avez notre engagement.
M. Hardy: Mon engagement n'est pas aussi précis que celui
du député de Maisonneuve, mais je m'engage à
étudier, comme je l'ai mentionné ce matin, l'ensemble de ces
suggestions dans une réévaluation de l'économie
générale de la Loi électorale. Je rappelle que la loi que
nous avons devant nous se rapporte à un chapitre bien précis de
la Loi électorale, c'est-à-dire l'ensemble de
l'énumération et il serait peut-être dangereux de nous
aventurer dans d'autres secteurs avant que nous n'ayons étudié
ces questions plus en profondeur.
Je répète que légiférer sur le bout de la
table est toujours dangereux.
M. Bellemare (Johnson): Je tiens à remercier très
sincèrement le leader de l'Opposition de cette manifestation d'une
généreuse collaboration. J'en prends bonne note, c'est un geste
qui mérite d'être signalé parce que, lorsque l'on fait une
liste électorale, l'énumérateur peut être assez
important, mais moins que lorsqu'il y a un candidat en place et que vous nous
donnez le droit, nous, les tiers partis, de nommer un greffier. Cela est
extrêmement généreux parce que, lorsque le candidat est en
place, c'est plus difficile de dire: Ce n'est pas toi qui as le greffier,
même si tu représentes l'Opposition.
Mais pour dire deux mots sur cela, le ministre a dit qu'au point de vue
physique de la loi, cela amènerait énormément de
complications. Nous avons regardé les officiers de mon bureau,
cela a l'air "péteux" un peu ...
M. Hardy: Cela commence à être bien. Vous avez vous
aussi un petit aréopage.
M. Bellemare (Johnson): J'ai besoin de conseils. Les gens
cherchent. Je les écoute toujours.
M. Hardy: Dans ces examens, malgré tout le respect que
j'ai pour votre aréopage, j'ai encore plus confiance à celui que
M. Duplessis a nommé comme président général des
élections il y a 30 ans.
M. Bellemare (Johnson): Une chose reste sûre, on lui
adéjà rendu témoignage une fois, on n'est pas pour le
répéter. Mais je dis, par exemple, qu'on a examiné
sérieusement toutes les implications, si l'Opposition officielle
acceptait, c'est-à-dire que si la nomination du greffier était
faite par les députés élus des tiers partis, il n'y a
aucune complication, ni dans la réception des serments, ni non plus dans
la présentation de l'organisation d'un bureau de scrutin ni non plus
dans les rapports qui doivent être faits, ni au serment d'office. Il n'y
a rien dans la loi qui nous empêcherait cet après-midi de le
faire. Pourquoi ne pas saisir l'occasion? Qu'est-ce qui vous dit qu'il ne peut
pas arriver...
M. Hardy: Le président général des
élections me dit que ce que vous dites, il ne peut le corroborer. Il ne
peut pas certifier cela. Il faut que ce soit moi qui...
M. Bellemare (Johnson): II faudrait que je sois assis là
pour le comparer.
M. Hardy: Ne commencez pas à faire des restrictions
à vos hommages précédents.
M. Bellemare (Johnson): Nous aussi avons cherché... Tandis
que l'Opposition est d'accord, que le député de Maisonneuve
semble, dans une grande générosité, acquiescer, pourquoi
le gouvernement ne ferait-il pas le geste pour trois députés
pour quatre, même si M. Leduc... Bien, c'est vrai qu'il n'y sera
pas à la prochaine élection générale.
M. Hardy : Vous n'avez pas le droit de préjuger.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez fait une erreur dans le
comté de Johnson, mon cher monsieur, de remettre le même...
M. Mercier: A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): J'espère que vous ne ferez pas la
même erreur dans le comté deTaillon, le même
président.
M. Mercier: A l'ordre! La pertinence du débat.
M. Bellemare (Johnson): C'est vrai. M. le Président, une
chance qu'on a des gens qui nous rappellent à l'ordre.
Le Président (M. Séguin): Je vous remercie du
compliment.
M. Bellemare (Johnson): Mais vous, M. le Pré- sident, vous
êtes de cette mansuétude, de cette générosité
qui vous honorent.
Le Président (M. Séguin): Bonhomie. On peut
passer...
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, votre longue
expérience...
M. Burns: Est-ce que je peux dire au député de
Johnson, tout de suite, que je ne changerai pas d'idée? Il n'y a aucun
danger en cequi me concerne.
M. Bellemare (Johnson): Cela pourrait peut-être
arriverqu'un malheur, un accident arrive, que le député, leader
de l'Opposition, se fasse frapper à mort.
M. Burns: C'est un souhait que vous exprimez?
M. Hardy: Avez-vous peur qu'il soit remplacé par l'actuel
chef du Parti québécois dans le rôle qu'il joue? Vos
relations sont moins bonnes avec...
M. Bellemare (Johnson): Non, je pense que les deux sont deux bons
parlementaires qui excellent, avec un dévouement extraordinairement
difficile...
M. Burns: Est-ce que je peux m'en aller pendant que vous parlez
de moi?
M. Mercier: M. le Président, il y en a un qui est meilleur
que l'autre.
M. Malouin: Les deux excellent, mais le meilleur est ici.
M. Bellemare (Johnson): Dans ce cas, M. le Président, je
prends bonne note de l'offre généreuse que vient de faire
l'honorable député de Maisonneuve et, dans le mémoire que
nous allons présenter très prochainement, cette chose sera
écrite avec tous les doutes possibles que pourrait avoir le
président général des élections pour que son
jugement soit toujours bien éclairé. Sicut erat in
princi-pio.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Bellemare (Johnson): Comme il a été au
commencement, comme il sera à la fin.
M. Samson: M. le Président, est-ce que le ministre ou le
président général des élections pourrait nous dire
quelles seraient les complications qui seraient apportées si on avait,
aujourd'hui, un amendement permettant aux tiers partis, c'est-à-dire aux
députés des tiers partis, de nommer les greffiers?
M. Hardy: Je n'ai pas étudié le cas. Lorsque
l'Opposition officielle a donné le droit aux tiers partis de recommander
un recenseur ou un réviseur, j'ai étudié la loi en
conséquence, mais pour recommander le greffier, je ne l'ai pas
étudiée en consé-
quence. Est-ce qu'il faudrait d'autres articles? Je comprends que M. le
député de Johnson me dit que ses recherchistes... Mais ce ne sont
pas les recher-chistes qui s'engagent, c'est moi qui dois m'enga-ger envers le
gouvernement dans un cas de législation comme celui-là. Les
prochains amendements, évidemment...
M. Bellemare (Johnson): . ..n'est pas grande, M. le
Président.
M. Hardy: ...s'il y a un amendement, on le placera.
M. Samson: Si je comprends bien, le principe étant presque
acquis...
M. Hardy: Non.
M. Samson: Je dis "presque acquis" parce que, tantôt...
Une Voix: Ne charrie pas.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je pourrais
continuer à parler calmement? Le ministre ne veut pas me laisser
finir.
M. Bellemare (Johnson): Le gouvernement libéral
refuserait...
M. Samson: Je dis: Le principe étant presque acquis parce
que, tantôt, le ministre...
M. Malouin: On n'a pas dit non, on n'a pas dit oui.
M. Bellemare (Johnson): On a adopté 22 articles depuis le
midi.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! Le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Qu'ils nous donnent notre chance. Une Voix:
C'est votre voisin...
M. Bellemare (Johnson): Oui, je m'en excuse. C'est vrai.
M. Samson: Je n'ai pas peur de mon voisin, il est gentil. J'ai
plus peur de mon voisin d'en face.
M. Giasson: Pourquoi dites-vous cela en montrant celui de votre
gauche? Vous oubliez votre droite.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! Continuez donc, s'il vous plaît.
M. Samson: C'est parce que le ministre, tantôt, a
mentionné que, dans le cas de la nomination des
énumérateurs, c'est l'Opposition officielle qui a
cédé son droit dans ce cas. C'est cela que j'ai compris.
M. Hardy: C'est exact.
M. Samson: II a semblé poser certaines restrictions parce
qu'il ne semblait pas savoir si l'Opposition officielle accepterait de
céder également son droit dans le cas des greffiers.
C'est en partant de là que je dis: C'est presque acquis parce que
si c'était cela le seul accrochage, qui nous aété
manifesté du moins l'Opposition officielle vient de nous dire
qu'elle serait prête à céder son droit dans ce cas. Mais
lorsque le président général des élections nous dit
qu'il y a lieu d'étudiertoute la loi en fonction de cette
possibilité, je suis bien prêt à le comprendre et je le
comprends, M. le Président, il y aura peut-être des amendements de
concordance à apporter si on veut l'amener de cette façon. On est
satisfait des réponses que nous a données le président
général des élections de ce côté.
Mais si le ministre pouvait s'engager un peu plus en nous disant: on
serait d'accord, on l'amènerait un peu plus tard parce qu'il y a une
révision du dossier à faire, cela nous donnerait
satisfaction.
M. Hardy: M. le Président, à ce stade-ci, je ne
peux pas m'engager plus parce qu'il y a deux autres éléments. Il
y avait l'élément du consentement de l'Opposition mais il y a
deux autres éléments: il y a un élément d'ordre de
technique juridique, il faut examiner cela, et il y a aussi un
élément de principe. L'Opposition peut être d'accord pour
reformuler les principes de base de la Loi électorale mais il peut
arriver que le gouvernement ne soit pas d'accord : il peut être d'accord,
il peut ne pas l'être. Nous nous réservons le droit d'examiner en
profondeur cette question et nous donnerons notre conclusion en temps et
lieu.
M. Samson: Quand on dit qu'on se réserve le droit
d'examiner en profondeur pour la question juridique, je suis entièrement
d'accord avec cela.
M. Hardy: Et la question de principe également.
M. Samson: Je n'ai pas d'objection là-dessus. La question
de principe, je suis moins d'accord parce qu'à ce moment, si on a cru
qu'il était valable d'ajouter les députés siégeant
à l'Assemblée nationale pour la question
d'énumération, cela peut être aussi valable dans l'autre
cas. La question de principe, je ne marche pas si le ministre nous dit que
cettequestion est différente de l'autre. Elle n'est pas
différente de l'autre, elle est semblable à l'autre.
Si le ministre ne veut pas s'engager, qu'il ne s'engage pas. Il reste
que...
M. Burns: Quand même, c'est une position sage de la part du
gouvernement de dire: On va examiner les implications et...
M. Samson: Cela, c'est d'accord, mais le principe...
M. Burns: Là-dessus, je ne peux pas faire grief au
ministre d'exiger cela.
M. Samson: On ne fait pas de grief au ministre quant à
l'examen de tout le dossier pour savoir quelles sont les implications
juridiques, mais quant au principe de base, je pense bien que le ministre est
capable de nous dire s'il est, oui ou non, d'accord avec le principe que, dans
les comtés où il y a un député sortant, il puisse
au moins nommer un des deux officiers.
M. Hardy: Je voudrais bien vous donner, à ce stade-ci, mon
opinion personnelle mais ce ne serait pas l'opinion du gouvernement. Je pense
que ce qui vous intéresse, ce n'est pas mon opinion personnelle, c'est
l'opinion du gouvernement. Habituellement, dans un cabinet, évidemment
le député de Rouyn-Noranda n'a jamais eu l'avantage...
M. Samson: Si on avait l'opinion personnelle du ministre...
M. Hardy: ...mais c'est une question que j'aimerais...
M. Samson: ...on sait que le ministre, devant le gouvernement, va
défendre son opinion.
M. Hardy: C'est une question de principe que j'aimerais bien
décider, discuter avec mes collègues de l'exécutif,
même avec mes collègues du caucus. L'article 49 est
adopté?
Le Président (M. Séguin): Article 48.
Adopté. Article 49. Adopté. Article 50.
M. Hardy: A l'article 50, il s'agit toujours de concordance.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Hardy: Article 51.
Le Président (M. Séguin): Article 51.
M. Hardy: Toujours de la concordance.
M. Bellemare (Johnson): Paragraphe d), il est changé.
Le Président (M. Séguin): M. le
député de Johnson, avez-vous des commentaires?
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire que toute personne qui
vote dans une section de vote autre que celle où se trouvait son
domicile... Quel était le numéro de la loi avant?
M. Malouin: Deux secondes, je vais vous lire ça.
M. Bellemare (Johnson): Continuons, M. le Président, parce
que le temps est précieux.
Le Président (M. Séguin): Article 51.
Adopté.
M. Hardy: Article 52, toujours de la concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 52.
Adopté. Article 53.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): S'il vous plaît,
s'il vous plaît!
M. Hardy: Est-ce que l'article 53 est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Séguin): Article 53.
Adopté. Une Voix: Adopté.
Nouveau recensement
M. Hardy: A l'article 54, M. le Président, il s'agit de
changer le titre de la section XVII. Au lieu de "nouveau recensement", cela
s'appellera maintenant "nouvelle addition", ou "nouveau dépouillement
des votes devant un juge".
D'ailleurs, c'est simplement dans le titre de cette section qu'il est
question de nouveau recensement. Dans tous les articles, il est toujours
question de nouvelles additions.
Le Président (M. Séguin): On a pris le même
titre. Article 54, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 55.
M. Hardy: A l'article 55, M. le Président, les termes
"recensement des votes fait par le président d'élection" sont
changés par les mots "récapitulation du scrutin".
M. Burns: Pour éviter l'ambiguïté avec le
nouveau terme de recensement.
M. Hardy: Les deux termes sont utilisés dans la loi. On
uniformise.
Le Président (M. Séguin): Article 55,
adopté. Article 56?
M. Hardy: A l'article 56, il s'agit également de
concordance. Le mot "recensement" est modifié par "addition".
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
57.
M. Hardy: Article 57. Récapitulation officielle du
scrutin.
M. Burns: Egalement récapitulation.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
58.
Remboursement aux candidats
M. Hardy: A l'article 58, M. le Président, le nombre des
électeurs qui sert de base au remboursement fait aux candidats varie
selon qu'il s'agit d'une élection faite à la suite d'un
recensement annuel ou à la suite d'une seconde révision.
Le Président (M. Séguin): Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 59.
M. Hardy: A l'article 59, il s'agit des formules qui sont
améliorées sur le plan technique. Les articles 59 à
62.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que la commission
aurait l'intention d'étudier chaque formule?
NI. Samson: Sûrement, M. le Président, c'est notre
intention, mais on n'a pas le temps.
Le Président (M. Séguin): Article 59... Donc, nous
suspendons nos travaux jusqu'après la période des questions.
Des Voix: Non, non.
M. Burns: On adopte cela.
M. Bellemare (Johnson): II reste deux ou trois articles.
M. Samson: C'était mon intention, mais on n'a pas le
temps.
Le Président (M. Séguin): Vous avez l'intention.
Vous signifiez non pas le désir ou l'intention. Adopté. Article
59.
M. Hardy: Les articles 59 à 62, c'est adopté? Il
s'agit toujours des formules.
Le Président (M. Séguin): Je pense qu'il faudrait
profiter de l'occasion puisque déjà il y a deux cloches de
sonnées pour l'appel en Chambre de suspendre nos travaux.
M. Bellemare (Johnson): II reste deux articles.
M. Burns: M. le Président, vous allez avoir un
problème qui va être de faire rapport en Chambre.
M. Hardy: II faut faire le rapport.
Le Président (M. Séguin): Ne vous en allez pas. Il
faut faire le rapport.
M. Burns: Si tout le monde est d'accord, nous allons adopter le
projet de loi et on va s'en aller en Chambre avec ce projet.
M. Samson: Jusqu'à l'article 62, inclusivement, c'est
adopté.
M. Hardy: Jusqu'à l'article 62, inclusivement, c'est
adopté.
Le Président (M. Séguin): Un instant! Article
63?
M. Samson: D'accord.
M. Hardy: Article 63, adopté. Article 64, adopté.
Article 65, la clause omnibus, adopté. Article 66, adopté.
Le Président (M. Séguin): Le projet tel
qu'amendé est adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Hardy: M. le Président, je remercie les membres de la
commission et tout particulièrement les membres de l'Opposition de leur
excellente collaboration. Nous tiendrons également compte de leurs
excellentes suggestions.
M. Samson: Je savais que je finirais par avoir des remerciements
quelque part.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Puisque nous avons adopté le projet avec ses amendements, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 14 h 56)