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Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Enquête sur la violation des
droits de l'Assemblée nationale
et du député de Matane
Séance du jeudi 11 mars 1976
(Dix heures cinquante-trois minutes)
M. Blank (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
La commission de l'Assemblée nationale se réunit
aujourd'hui pour étudier la motion votée par la Chambre le 17
décembre 1975, à propos des compagnies Rail & Water Terminal
of Montreal Ltd. et Les Chargeurs Unis Inc., leurs administrateurs et
mandataires et même un avocat qui s'appelle Me Reynold Langlois.
Avant de commencer, il y a des changements. Je remplace M.
Jean-Noël Lavoie comme président. M. Gilles Houde (Fabre) me
remplace. M. Faucher (Yamaska) remplace M. Marchand (Laurier) et M.
André Harvey (Charlesbourg) remplace M. Pagé (Portneuf).
Je veux simplement dire deux ou trois mots avant qu'on commence.
M. Léger: M. le Président, est-ce que vous avez sur
la liste M. Burns et M. Léger?
Le Président (M. Blank): J'ai M. Léger et j'ai M.
Burns aussi.
M. Léger: Parfait.
Exposés préliminaires
Le Président (M. Blank): Je veux simplement dire que,
voyant des événements qui se passent ici et à Ottawa, avec
l'affaire des juges, je trouve que cette commission est peut-être une des
plus importantes pour notre système démocratique. C'est ici qu'on
doit rétablir des faits, dans le sens qu'on a des divisions de pouvoirs
dans notre système démocratique; on a l'exécutif, le
législatif et le judiciaire et chacun est autonome dans son domaine,
mais la voix du peuple est ici, à la Législature. Nous avons nos
droits, nous sommes souverains, nous sommes indépendants et on doit
rétablir ces faits dans la population. On pourra faire ici une
enquête pour voir si vraiment il y a des personnes ou des compagnies qui
ont essayé de toucher à notre indépendance et, quand je
dis "notre", je parle de toute la députation qui représente la
population et notre suprématie dans la législation. Le
député de Matane.
M. Côté: M. le Président, au moment où
j'ai soumis à l'Assemblée nationale cette motion, j'avais
clairement en tête le fait que le pouvoir législatif pouvait
être brimé par différentes compagnies. Il faut se reporter
au moment où la commission parlementaire des transports a
siégé pour en- tendre les parties concernant le bill 214 du
COGEMA.
Il y avait eu à ce moment une demande d'injonction interlocutoire
qui visait la compagnie COGEMA et qui visait le député de Matane
en tant que parrain du bill 214. Même si le juge Pierre Côté
a éliminé l'intimé Marc-Yvan Côté de son
jugement, je pense une chose, c'est qu'il y a eu nettement atteinte au droit
d'un parlementaire de pouvoir défendre un projet de loi qui concerne sa
région.
De plus, au moment où on était réunis à la
salle 81-A pour l'étude du bill, un huissier est venu me signifier le
jugement du juge Pierre Côté concernant cette affaire. Je n'ai pas
à relater tous les faits puisqu'ils sont au journal des Débats du
12 décembre 1975 et du 17 décembre, mais j'ai la ferme conviction
que nous devons faire la lumière sur ces faits et, une fois de plus,
tenter de bien définir les pouvoirs du législateur face au
judiciaire une fois pour toutes pour que les choses soient claires. Au fur et
à mesure que la commission avancera dans ses débats, j'ai
l'intention d'intervenir pour clarifier certains faits ou amener ma version des
faits.
M. Levesque: M. le Président, si on me permet simplement
d'appuyer notre collègue, le député de Matane, lorsqu'il
veut bien affirmer la souveraineté du Parlement, le principe de la
suprématie du Parlement n'est pas nouveau et a été reconnu
dans tous les Parlements. On peut se référer, par exemple,
à Blackstone qui dit dans ses commentaires: "The power and jurisdiction
of Parliament, says Sir Edward Coke, is so transcendent and absolute, that it
cannot be confined either for causes or persons, within any bounds... It has
sovereign, and uncontrolable authority is making, confirming, enlarging,
restraining, abrogating, repealing, reviewing, and expounding of laws,
concerning matters of all possible denominations..."
Au Canada, ce pouvoir du Parlement ou des législateurs est tout
aussi absolu s'il est exercé dans les limites des compétences
législatives octroyées soit au gouvernement fédéral
ou au gouvernement des provinces.
Dans Péloquin vs ville de Boucherville et le procureur
général du Québec, la référence étant
1969, Cour supérieure, 503, on lit, à la page 507: "La
règle de la suprématie du Parlement doit s'appliquer du moment
qu'une Législature passe une loi sur un sujet
énuméré à l'article 92. Son autorité est
illimitée et les tribunaux ne peuvent, en aucune façon,
intervenir".
La loi pourrait donc modifier les droits des parties à un litige,
renverser une décision judiciaire ou même modifier les pouvoirs
des tribunaux; si cette loi est intra vires des pouvoirs de la
Législature, elle doit être appliquée sans que le juge
puisse, pour des considérations d'opportunités sociales,
politiques ou judiciaires, refuser de l'appliquer. Le seul pouvoir qui demeure
alors au juge est de restreindre la portée de la loi par l'application
des règles d'interprétation, s'il y a lieu.
Evidemment, il y a cette autre limite que nous
connaissons bien, c'est l'électorat et/ou encore, sur le plan
constitutionnel, quelque chose qui est dans la constitution, mais qui est
extrêmement rarement utilisé, c'est le désaveu de la loi
par le gouverneur général.
M. le Président, je crois qu'il est important ce matin de bien
réaffirmer ce principe de la suprématie du Parlement, des droits
du législateur, de son indépendance. D'ailleurs, les
précédents sont nombreux où le Parlement, où une
Législature a, par une loi, modifié le cours d'une
procédure judiciaire.
Alors, nous pourrons, au cours de ces discussions, si nécessaire,
citer une foule de cas, rapporter une jurisprudence abondante qui confirme,
sans aucune exception, ce principe que nous voulons affirmer d'une façon
non équivoque ce matin. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Blank): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, je pense que nous avons, lors
de la présentation de cette motion en Chambre, indiqué que...
M. Levesque: Bonjour!
M. Burns: Oui, bonjour. Grâce au temps, je suis un peu en
retard.
M. Hardy: Je pensais que ce serait l'avocat populaire qui agirait
pour vous, ce matin.
M. Léger: C'est le populaire avocat qui agit.
M. Burns: Je pense, très brièvement, que, depuis
1970, nous, du Parti québécois, avons constamment affirmé
notre point de vue très clair là-dessus, à l'effet que
l'indépendance des membres de l'Assemblée nationale est un
élément très important.
Je pense que j'avais commencé par dire cela tout à
l'heure nous l'avons indiqué par notre vote. Lorsque le
député de Matane a présenté sa motion, nous avons
voté favorablement à l'endroit de cette motion.
Je pense que, certainement, s'il y a eu bris de privilège, il
faudra que l'Assemblée nationale, d'abord par cette commission qui
enquêtera et, par la suite, lorsque le rapport sera remis entre les mains
de l'Assemblée nationale, réaffirme son intention de
préserver l'indépendance des membres de l'Assemblée
nationale.
A une certaine époque, j'ai été moi-même
mêlé à un problème et même deux, à
certaines occasions, une fois en demande et une fois en défense,
relativement à cette même indépendance des membres de
l'Assemblée nationale. Je pense, par exemple, au cas Boutin, qui ne
faisait peut-être pas plaisir aux membres du côté
ministériel de la Chambre, mais où c'était
véritablement encore une fois cette indépendance de la
Législature sous un autre angle qui était soumise. On aeu
également le cas où, du côté ministériel, on
a accusé le chef de l'Opposition. C'était le même
problème qui était soumis.
A chaque occasion, nous avons considéré le problème
comme une des bases fondamentales de l'indépendance de la
Législature. C'est évident que, dans ce cas-ci, ce n'est pas
parce que c'est un député ministériel qui se plaint
d'avoir été lésé dans ses droits que nous allons
retraiter. Au contraire, si nous pouvons donner notre appui au
député de Matane dans la sauvegarde de ses droits surtout
au-delà du député de Matane, du député de
Maisonneuve et de tous les autres députés si on
réussit à maintenir ce principe de l'indépendance des
membres de l'Assemblée nationale, soyez assurés que l'Opposition
n'hésitera aucunement à être très ferme et
très claire là-dessus.
M. Levesque: M. le Président, je me demande si, pour le
journal des Débats, il ne serait pas utile que nous fassions
brièvement l'historique des faits. Je me demande si le
député de Matane est d'accord que l'on puisse sonner quelques
dates. Enfin, je ne dis pas que ces faits sont exacts. Ils devront
évidemment, si la commission le désire, être
prouvés, mais, si on le désire, j'ai ici un bref historique des
faits.
M. Burns: C'est-à-dire que, sans m'opposer formellement
à ce que le leader du gouvernement nous suggère, je pense
c'est comme cela que je le conçois, sauf erreur; si je me trompe,
j'aimerais bien qu'on me le dise qu'à compter de maintenant nous
sommes, à toutes fins pratiques, une commission d'enquête beaucoup
plus qu'une commission parlementaire.
M. Levesque: Alors, je suis bien prêt à me
récuser.
Le Président (M. Blank): Avant qu'on appelle la
commission...
M. Levesque: Mais cela aurait peut-être été
plus facile pour la compréhension des procédures.
M. Burns: Je pense au député de Matane qui se sent
lésé dans ses droits, mais je pense aussi aux personnes qui
seront appelées à venir témoigner ici.
M. Levesque: Oui, d'accord.
M. Burns: C'est dans ce sens que je le dis.
M. Levesque: Je suis entièrement de votre avis.
Le Président (M. Blank): Avant qu'on aille plus loin,
est-ce que la commission est d'accord qu'on nomme le député de
Verdun comme rapporteur?
M. Hardy: Greffier audiencier.
Le Président (M. Blank): Oui, greffier audiencier.
Adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Burns: Avec les connaissances juridiques du
député de Verdun, je suis convaincu que cela va bien aller.
M. Hardy: M. le Président, le député de
Maisonneuve sait très bien qu'un bon jugement vaut parfois beaucoup plus
que certaines connaissances juridiques.
M. Burns: C'est vrai.
M. Caron: C'est pour cela qu'on n'a pas de problème dans
Verdun.
M. Hardy: Je ne sais pas si, à ce stade, à moins
qu'il n'y ait d'autres commentaires d'ordre général, on ne
devrait pas s'entendre sur les témoins à assigner à
l'occasion d'une prochaine séance. Je suis parfaitement d'accord avec le
député de Maisonneuve que nous commençons maintenant une
enquête. Pour cette enquête, comme pour toute commission
d'enquête ou toute instance qui fait une enquête, nous devons faire
une preuve. Je pense que la première étape serait
d'établir la liste des témoins à convoquer à une
prochaine séance pour que nous puissions commencer vraiment
l'enquête.
M. Burns: Entièrement d'accord. Témoins
assignés
M. Hardy: Je pense que le premier témoin à assigner
serait le protonotaire ou un de ses représentants qui viendrait ici
déposer le dossier officiel de la cour c'est le point de
départ pour faire la preuve que véritablement une
procédure a été intentée, laquelle pouvait porter
atteinte aux droits de l'Assemblée nationale et plus
particulièrement à ceux d'un de ses membres.
M. Burns: Comme vous êtes en train de préparer,
à toutes fins pratiques, un duces tecum, en parlant du protonotaire, je
présume que vous allez lui demander le dossier de cour. Maintenant, je
pense que ce serait particulièrement important aussi qu'il apporte avec
lui les notes sténographi-ques, la transcription des notes
sténographiques...
M. Hardy: Je n'ai pas d'objection.
M. Burns: ... si elles sont disponibles. En tout cas, on aurait
un dossier plus complet.
M. Hardy: Le dossier de la cour et les notes
sténographiques.
M. Burns: C'est cela.
M. Hardy: Je pense qu'il y aurait lieu également
d'assigner un des mandataires parce que la motion parle des mandataires des
compagnies requérantes. Le seul qui nous est connu officiellement, je
n'en connais pas d'autre, c'est celui qui a signé l'affidavit, M. Sylvio
Thibeault, qui est secrétaire-trésorier, lequel,
évidemment, pourrait nous désigner les autres officiers des deux
compagnies et l'huissier qui a signifié le jugement au
député de Matane. Je pense que ce seraient les premiers
témoins à assigner et, à la lumière de leur
déposition, nous pourrions juger à ce moment s'il y a
nécessité d'assigner d'autres témoins. Le protonotaire de
la Cour supérieure de Québec est M. Raymond Hains.
M. Burns: Dans le district de Québec, lui?
M. Hardy : Oui. Cela a été pris à
Québec. Quel est le nom du huissier? On va vérifier exactement le
nom du huissier pour que la secrétaire...
M. Burns: De l'huissier. M. Hardy: De l'huissier, oui.
Le Président (M. Blank): Quand vous verrez M. Thibeault,
le secrétaire qui a signé les affidavits, est-ce que vous lui
demanderez d'apporter les procès-verbaux des compagnies parce qu'elles
doivent témoigner s'il y a eu des assemblées des administrateurs
ou non. S'il y en a eu on va voir peut-être la liste des personnes.
M. Hardy: On pourrait peut-être demander à M.
Thibeault d'apporter le livre des minutes se rapportant à cette
question. Il n'a pas besoin d'apporter tout le régime de la
compagnie.
M. Burns: D'accord.
M. Hardy: Le protonotaire M. Thibeault, qui est le mandataire
connu...
M. Burns: Peut-être que votre duces tecum votre "apportez
avec vous" devrait comprendre tout autre document pertinent aux
procédures entreprises.
M. Hardy: D'accord. Et l'huissier. M. Burns: L'huissier
dont...
M. Hardy: On peut s'entendre quand on aura le nom, on le
soumettra.
M. Burns: Apparemment, son nom est André
Sénéchal.
M. Hardy: André Sénéchal? M. Burns:
Sénéchal.
M. Hardy: Cela n'avait pas l'air de cela d'après la
signature que je viens de voir. En tout cas...
M. Burns: Oui? C'est ce qu'on avait réussi à
déchiffrer sur les procédures.
M. Hardy: Vous êtes expert en calligraphie? Ce n'est pas la
signature. Très bien.
Le Président (M. Blank): Est-ce que cette motion...
M. Hardy: Est-ce que vous procédez par motion pour
assigner ces témoins?
Le Président (M. Blank): La motion d'assigner ces trois
témoins, telle que décrite, avec le duces tecum, est-elle
adoptée par la commission?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Blank): A quelle date revient-on?
M. Hardy: La prochaine séance?
M. Burns: Pendant que le leader du gouvernement est ici,
peut-être peut-on fixer la date de la prochaine séance.
M. Levesque: Je préférerais attendre.
M. Burns: C'est parce que, si vous les assignez, vous allez
être obligé de les assigner pour une date fixe.
M. Levesque: Peut-être, mais on pourra toujours le faire.
Nous sommes en Chambre la semaine prochaine.
M. Burns: Quitte à ce qu'à ce moment
l'assignation... Parce que j'imagine que vous allez leur donner le temps
normal.
M. Levesque: Qui.
M. Burns: Devant les tribunaux, c'est une période
très courte douze heures mais je pense que dans ce cas il
faudrait peut-être leur donner plus. Parce qu'on demande à des
gens, sans doute, de se déplacer de leur lieu de résidence
habituelle.
M. Levesque: Oui.
M. Hardy: Je pense qu'ils sont tous à Québec.
M. Burns: Je me demande si, le leader étant présent
ici, on ne pourrait pas fixer la date.
Le Président (M. Blank): On peut le mentionner...
M. Levesque: ...s'il le désire.
M. Burns: Je pense que la question du président de la
commission est très pertinente.
M. Hardy: Je ne vois pas comment...
M. Burns: ...dire tout de suite que la commission consent que ces
personnes soient assistées par un avocat.
M. Levesque: Si elles le désirent.
M. Hardy: Oui. Elles ont droit à une défense pleine
et entière, quoique les gens sont témoins. Les gens qu'on assigne
sont des témoins. Je suis d'accord.
M. Levesque: Alors, nous aviserons la semaine prochaine. Nous
pourrons fixer la date. Je ne suis pas en mesure de le faire ce matin, ici.
Le Président (M. Blank): Vous êtes d'accord que la
commission ajourne ses travaux sine die?
M. Levesque: Et nous aviserons quant à la date. La motion,
dans son libellé, indiquerait que c'est la commission elle-même
qui doit fixer la date. Je vais vérifier, si on me permet.
M. Hardy: Dans les délais qu'elle déterminera.
M. Levesque: Mais si je comprends bien, il s'agit, à ce
moment-là, du moment où on assignera, si on le fait, les
administrateurs et mandataires... mais je ne crois pas qu'il y ait de telles
stipulations pour les témoins.
M. Hardy: Pour les témoins, non, c'est pour les...
M. Levesque: On voudrait que ce soit...
M. Burns: Cela ne vise pas toute autre personne qu'on assigne
également?
M. Levesque: Pas d'après ce que je lis.
M. Hardy: ... ladite compagnie et Me Reynold Langlois
c'est bien précis à comparaître devant la commission
de l'Assemblée nationale dans les délais qu'elle
déterminera.
M. Levesque: Mais un peu plus tard, on dit: La commission peut
envoyer chercher les personnes et pièces...
M. Hardy: Mais, indirectement, cela revient à la
même chose. Je pense bien qu'on ne peut pas commencer l'enquête
sans assigner les personnes concernées. On n'est pas pour faire un
procès sans que les je n'ose pas employer le mot prévenus
personnes...
M. Burns: II me semble, surtout si...
M. Levesque: Dans ce cas-là, il faudrait demander à
oes gens de...
M. Burns: II faudrait justement...
Le Président (M. Blank): Les administrateurs, mais
où va-t-on trouver les administrateurs?
M. Burns: Ce sont les compagnies Rail and Water Terminal of
Montreal et les Chargeurs Unis Inc., les administrateurs et mandataires, de
même que Me Reynold Langlois.
M. Hardy: Ce sont les compagnies qui...
M. Burns:... qui sont, si on peut dire, mises en accusation.
M. Hardy: Ce sont les compagnies que l'on assigne, alors, on n'a
qu'à assigner...
M. Burns: Mais Me Langlois également. M. Hardy:
Oui.
M. Levesque: On pourrait assigner le secrétaire de ces
deux compagnies.
M. Côté: A ce moment-là, on nous avait fait
amender la motion pour marquer mandataires. On nous disait que c'était
plus clair.
M. Hardy: Je vous avoue que je n'étais pas là, mais
je me demande pourquoi vous avez fait cela, parce que les compagnies...
M. Burns: Qui vous a demandé cela?... Qui vous a
demandé de faire cela?
M. Côté: Sur la recommandation du président,
on disait que ce n'était pas clair qu'on ne pouvait pas convoquer une
compagnie. Au moment où on précisait mandataires de la compagnie,
cela réglait le problème.
M. Hardy: Non, justement, parce qu'on ne sait pas qui sont les
mandataires.
M. Burns: Une compagnie comparaît toujours par les
mandataires. Ce sont des représentants.
M. Hardy: Je pense que ce qu'on doit faire pour la prochaine
séance, c'est d'assigner les compagnies concernées elles
existent, elles ont pignon sur rue, on les connaît et Me Reynold
Langlois. C'est la commission seule qui...
Le Président (M. Blank): Pas leurs administrateurs, les
administrateurs...
M. Hardy: A ce stade-ci, on ne peut pas convoquer les
administrateurs, on ne les connaît pas. La commission ne connaît
pas les administrateurs. Il y aurait eu une façon, cela aurait
été d'assigner, ce matin, quelqu'un du service des compagnies qui
aurait pu nous donner le nom des administrateurs. On aurait pu faire cela, mais
on ne l'a pas fait.
M. Burns: De toute façon, c'est assez clair que si on doit
assigner les compagnies...
M. Hardy: Quand les compagnies sont assignées, par voie de
conséquence, leurs mandataires sont assignés, parce qu'une
compagnie, ça agit par ses mandataires.
M. Burns: C'est clair que par la motion, c'est la commission qui
assigne.
M. Hardy: Oui, je pense bien qu'il n'y a pas de discussion
là-dessus.
M. Burns: C'est pour ça qu'il serait peut-être utile
de déterminer la date. Je n'ai pas d'objection, si le leader veut
vérifier des choses en attendant, de suspendre, parce qu'il est quand
même très tôt.
M. Côté: Si c'étaient les officiers des deux
compagnies?
M. Hardy: On ne les connaît pas plus, officiellement.
Actuellement, on ne connaît pas les officiers des deux compagnies. La
commission ne les connaît pas.
M. Burns: On n'a pas de connaissances judiciaires.
M. Hardy: Moi, je n'ai pas de connaissances...
M. Levesque: Je suggère que nous suspendions pour une
demi-heure, que nous préparions la motion d'une façon formelle et
que nous venions ici la proposer.
M. Burns: A ce moment, on aurait probablement la date?
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Blank): La commission suspend ses travaux
jusqu'à 11 h 45.
(Suspension de la séance à 11 h 19)
Reprise de la séance à 11 h 50
M. Blank (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
M. Levesque: Qui a fait la proposition tout à l'heure?
M. Burns: Le ministre des Communications.
M. Levesque: Pourriez-vous reformuler, mon cher collègue,
la proposition que vous aviez faite?
M. Hardy: M. le Président, je propose que la compagnie
Rail & Water Terminal of Montreal Ltd. et Les Chargeurs Unis Inc. soient
assignés à comparaître devant cette commission le 25 mars
1976 à 10 h 30;
Que les administrateurs desdites compagnies et Me Reynold Langlois
soient assignés à comparaître devant cette commission, soit
personnellement, soit par leurs procureurs, le 25 mars 1976, à 10 h
30.
Le Président (M. Blank): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté. M. Levesque: Adopté.
M. Hardy: Je propose également M. le Président, que
soit assigné comme témoin à comparaître le 25 mars
1976, à 10 h 30, le protonotaire Raymond Hains de la Cour
supérieure du district de Québec ou un de ses
représentants, avec le dossier no 200-05-004-665-753 et le dossier no
200-05-001-665-753 de la Cour supérieure, dont les requérantes
sont Rail & Water Terminal of Montreal Ltd. et Les Chargeurs Unis Inc. avec
la transcription des notes sténographiques de l'audition du 9
décembre 1975, devant l'honorable juge Pierre Côté, de la
Cour supérieure, et l'audition du 15 décembre 1975, devant le
juge André Desmeules, également M. André
Sénéchal en sa qualité de huissier de la Cour
supérieure.
Le Président (M. Blank): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Hardy: Ce n'est pas terminé. Egalement M. Sylvio
Thibeault, 161 avenue de la Chaudière, Saint-Nicolas, avec tous les
documents concernant la requête en injonction de Rail & Water
Terminal of Montreal Ltd. et Les Chargeurs Unis Inc. contre la Compagnie de
gestion de Matane et Marc-Yvan Côté.
Le Président (M. Blank): Est-ce que cette motion est
adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: Adopté.
M. le Président, je propose que la séance soit maintenant
levée et que cette commission s'ajourne au... C'est-à-dire, je
crois que cette commission sera reformée...
M. Burns: Oui, incessamment.
M. Levesque: ... la semaine prochaine, inces- samment. Dans les
circonstances, la commission...
M. Burns: On ajourne la commission sine die.
M. Levesque:... pourrait s'ajourner sine die. Il va de soi que
cette convocation compte pour la prochaine commission de l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on peut faire une
recommandation? Que la Chambre ordonne à la nouvelle commission de
siéger ce jour-là, à cette heure-là.
M. Burns: Oui.
M. Hardy: Je pense qu'il faudrait faire cela. C'est-à-dire
qu'il faudrait que l'ordre de la Chambre reprenne les deux motions.
M. Lamontagne: M. le Président, la commission de
l'Assemblée nationale va siéger avant cette date.
M. Burns: Oui.
M. Lamontagne: Elle va devoir siéger au moins une
fois.
Le Président (M. Blank): Je pense que le meilleur moyen
serait d'ajourner la commission sine die, avec la recommandation que la Chambre
donne l'ordre à la commission de l'Assemblée nationale de
siéger le 25 mars à 10 h 30, le matin, pour les choses à
l'étude aujourd'hui.
M. Levesque: C'est cela, d'accord.
Le Président (M. Blank): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Levesque: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'ajournement est adopté.
Adopté.
(Fin de la séance à 11 h 55)