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Commission permanente de l'assemblée
nationale
Enquête sur la violation des
droits de l'Assemblée nationale
et du député de Matane
Séance du jeudi 25 mars 1976
(Dix heures quarante et une minute)
Préliminaires
M. Blank (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
C'est la commission permanente de l'Assemblée nationale qui se
réunit pour étudier l'affaire de Rail and Water Terminal of
Montreal Ltd Les Chargeurs Unis Inc., La Compagnie de Gestion de Matane Inc.,
et de notre confrère Marc-Yvan Côté.
On a envoyé certains subpoenas pour faire venir les
témoins. Je veux savoir s'ils sont ici. Est-ce que les
représentants de Rail and Water Terminal Ltd sont ici?
Une Voix: Je représente Rail and Water...
Le Président (M. Blank): Quel est votre nom?
M. Laflamme: Ovide Laflamme. Je représente Rail and Water,
Les Chargeurs Unis de même que Me Reynold Langlois.
Le Président (M. Blank): Est-ce que M. André
Sénéchal est ici?
M. Sénéchal: Présent.
Le Président (M. Blank): M. Raymond Hains ou son
représentant?
Une Voix: Présent.
Le Président (M. Blank): Sylvio Thibeault ou son
représentant?
Une Voix: Présent.
Le Président (M. Blank): M. Hains, s'il vous plaît,
ou M. Montreuil qui représente M. Hains?
Est-ce que le greffier peut assermenter le témoin, s'il vous
plaît?
M. Burns: Si vous me permettez, juste avant qu'on
assermenté le témoin. Je fais une suggestion tout haut à
la commission, étant donné que ce sera... En tout cas à
compter de maintenant, j'imagine... la commission est une commission
d'enquête, il y aura des témoignages. Avant qu'un premier
témoignage se fasse, je crois devoir faire à la commission la
suggestion que nous avons déjà faite en d'autres cas où la
commission de l'Assemblée nationale avait fait enquête,
c'est-à-dire qu'instruction soit donnée au journal des Dé-
bats qu'il n'y ait pas de correction qui soit faite pour des raisons de style.
Comme tout le monde le sait, le journal des Débats, lorsqu'il reproduit
les discours des députés, souvent, fait des corrections de style
et améliore notre style. On lui en sait gré.
Mais là, comme il s'agit à toutes fins pratiques d'une
enquête, je me demande s'il ne serait pas opportun de donner instruction
au journal des Débats de ne pas faire de corrections, quelles qu'elles
soient. Que le texte intégral du témoignage, et des interventions
également, de la part des députés, soit reproduit au
journal des Débats.
C'est la suggestion que je fais à la commission. Il me semble que
c'est par justice surtout et par équité pour les témoins
que je demande cela. Si, à un moment donné, un témoin
prétend qu'il n'a pas dit telle chose et qu'effectivement, au journal
des Débats, c'est autre chose qui y apparaisse, je pense que ce serait
d'une grande injustice pour les témoins.
J'en fais la suggestion, M. le Président.
Le Président (M. Blank): Comme président, je suis
d'accord, à moins qu'il y ait d'autres suggestions de la commission. La
suggestion du député de Maisonneuve est raisonnable parce qu'on
défend peut-être des faits un peu plus juridiques qu'en Chambre.
Les conséquences des mots sont peut-être plus importantes ici
qu'ailleurs. Je vois M. Girard...
Voulez-vous assermenter les témoins, s'il vous plaît?
Audition des témoins M. Paul-Emile
Montreuil
M. Pouliot: Jurez-vous de dire la vérité, toute la
vérité, rien que la vérité?
M. Montreuil (Paul-Emile): Je le jure.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'il y a un des membres
de cette commission je suggérerais peut-être le
député de Louis-Hébert pour voir si monsieur a
suivi nos instructions? Vous pouvez vous asseoir.
M. Desjardins: Vous pouvez vous asseoir, M. Montreuil.
M. Montreuil, est-ce que vous avez apporté avec vous le dossier
de la Cour supérieure du district de Québec concernant Rail &
Water Terminal...
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: ... comme requérant et Marc-Yvan
Côté comme intimé?
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: Quel est le numéro de la cour de ce
dossier-là?
M. Montreuil: 200-05-004665-75.
M. Desjardins: Un instant. Est-ce qu'il n'y a pas deux
numéros? Ou une erreur de numéro?
M. Montreuil: Apparemment, il y aurait eu une erreur de
numéro sur les notes sténographiques.
M. Desjardins: Quel est l'autre numéro? M. Montreuil: Ce
serait 200-05-004665-75.
M. Desjardins: C'est celui que vous venez de me donner ça.
Quel serait l'autre numéro erroné?
M. Montreuil: Oh! pardon. Il y a la même erreur sur
ça. Je vois ça.
M. Desjardins: Qui apparaît sur l'original de la
requête?
M. Montreuil: C'est 1665 au lieu de 4665. Je présume que
c'est le 1 qui a...
M. Desjardins: Voulez-vous regarder, M. Montreuil, l'original de
la requête pour l'émission d'une ordonnance d'injonction
interlocutoire?
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: Sur l'endos de cet original, dans le haut, en
dessous des mots "Cour supérieure", quel est le numéro que vous
avez là?
M. Montreuil: Oui, 200-05-004665-753.
M. Desjardins: Bon. A l'intérieur, maintenant, sur la
première feuille de la requête, à gauche, au haut, quel est
le numéro qui apparaît?
M. Montreuil: Ce. numéro a été
biffé.
M. Desjardins: Et, pouvez-vous lire ce numéro qui a
été biffé? Est-ce que ce serait 200-05-003884-751?
M. Montreuil: Apparemment, ce serait cela. C'est cela.
Apparemment, ce serait cela.
M. Desjardins: Et, ce numéro a été
rayé? M. Montreuil: C'est cela, oui.
M. Desjardins: Ce n'est pas un bon numéro,
celui-là, n'est-ce pas?
M. Montreuil: Apparemment, non.
M. Desjardins: Le vrai numéro, le numéro officiel,
c'est le premier que vous avez mentionné...
M. Montreuil: C'est cela.
M. Desjardins: ...et qui apparaît à l'endos de cette
requête.
M. Montreuil: C'est cela.
M. Desjardins: Très bien. Alors, les pièces de
procédure, si je me souviens bien, sont numérotées au
plumitif et à l'intérieur du dossier de la cour?
M. Montreuil: De 1 à 23.
M. Desjardins: Voulez-vous les énumérer, s'il vous
plaît? La pièce no 1, c'est quoi?
M. Montreuil: Requête, requête pour ordonnance
d'injonction interlocutoire, provisoire.
M. Desjardins: Et cette requête, vous l'avez au
dossier?
M. Montreuil: Je l'ai au dossier, oui.
M. Desjardins: La pièce no 2, c'est quoi?
M. Montreuil: No 2, c'est liste de pièces R-1 à
R-10.
M. Desjardins: Vous avez ce document?
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: La suivante maintenant?
M. Montreuil: La suivante, le no 3, c'est R-1, 4, R-2.
M. Desjardins: Alors, la pièce no 3, R-1, elle est au
dossier aussi?
M. Montreuil: Elle est au dossier, oui.
M. Desjardins: Et là, vous êtes rendu à la
pièce no 4, R-2. Est-ce qu'elle est au dossier?
M. Montreuil: R-2, oui.
M. Desjardins: Continuez.
M. Montreuil: No... attendez un peu.
M. Desjardins: Vous êtes rendu au no 5 qui serait R-5?
M. Montreuil: R-3, elle est au dossier. L'autre, c'est 8,
R-6...
M. Desjardins: Pardon, il y a un 4 ici. Pièce no...
M. Montreuil: Pièce 4.
M. Desjardins: Pardon? M. Montreuil: R-4.
M. Desjardins: La pièce no 6, R-4. M. Montreuil: R-4, oui.
M. Desjardins: C'est cela.
M. Montreuil: Elle est au dossier. M. Desjardins:
Très bien.
M. Montreuil: No 7, c'est R-5, au dossier. 8, R-6, au dossier. 9,
R-7, au dossier. 10, R-8, au dossier. 11, R-9, au dossier. 12, R-10, au
dossier. Les pièces, cela complète.
M. Desjardins: Maintenant, la pièce no 13, le document no
13, c'est les feuilles d'audience du 9 décembre 1975. Elle est au
dossier?
M. Montreuil: Elle est au dossier.
M. Desjardins: Ensuite, est-ce qu'il y a d'autres documents?
M. Montreuil: Ensuite, no 14, nous avons un
désistement.
M. Desjardins: II est déposé à quelle date,
le désistement?
M. Montreuil: Le désistement est déposé...
Rien n'indique quelle date il avait été déposé.
M. Desjardins: Quelle date porte le désistement?
M. Montreuil: Le 12 décembre 1975. M. Desjardins:
II est signé par qui?
M. Montreuil: II est signé par Langlois, Drouin et
Laflamme.
M. Desjardins: Voulez-vous le lire, le désistement, s'il
vous plaît?
M. Montreuil: Les requérants, par leurs procureurs
soussignés, confirment leur désistement de la requête pour
l'émission d'une ordonnance d'injonction interlocutoire faite à
l'audience du 9 décembre 1975 par un amendement apparaissant à la
face même de l'original de ladite requête, comme l'intimé,
Marc-Yvan Côté, à toutes fins que de droit.
M. Desjardins: C'est un désistement contre
l'intimé, Marc-Yvan Côté?
M. Montreuil: C'est cela, oui.
M. Desjardins: Très bien. Alors, le document no 15, est-ce
que vous l'avez également?
M. Montreuil: 15... Ce serait cela, ici.
M. Desjardins: L'intérieur du dossier, le no 15?
M. Montreuil: Oui, ce sera requête pour l'émission.
C'est dans une copie, dans...
M. Desjardins: Une copie... Quelle est la nature?
M. Montreuil: Ah oui, c'est la signification de la
requête.
M. Desjardins: Vous avez ce document aussi? M. Montreuil:
Oui, le document est au dossier.
M. Desjardins: Ensuite, est-ce qu'il y en a d'autres?
M. Montreuil: Ensuite, nous avons le no 16, déclaration
amendée.
M. Desjardins: Vous l'avez au dossier?
M. Montreuil: Au dossier, oui. Ensuite 18, 16, 17, 18, c'est
comparution de Me...
M. Desjardins: Le document no 17, vous l'avez pas
mentionné?
M. Montreuil: 17, c'est une feuille d'audience, mais,
apparemment, ce serait la première. C'est celle qui a été
produite comme photocopie, après signification.
M. Desjardins: Ce serait la même feuille d'audience?
M. Montreuil: La même feuille d'audience du 9, 15
décembre, du 9 décembre.
M. Desjardins: Du 9 décembre? M. Montreuil:
Oui.
M. Desjardins: Très bien. Le document no 18 serait
quoi?
M. Montreuil: 18, c'est une comparution de la part de Mes
Goodwin, DeBlois et associés.
M. Desjardins: Très bien. Suivante?
M. Montreuil: Suivante, 19, comparution amendée des
mêmes procureurs.
M. Desjardins: Très bien. La suivante, c'est quoi?
M. Montreuil: 20, c'est feuille d'audience du 15 décembre
1976; 1975, c'est impossible; 1976, il y a une erreur là-dessus.
M. Desjardins: II y a une erreur sur le document de la cour?
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: En fait, l'audience a eu lieu le 15
décembre 1975?
M. Montreuil: 1975, oui.
M. Desjardins: Non, c'est correct. Corrigez pas le document;
c'est à votre connaissance que l'audience, d'ailleurs, a eu lieu le 15
décembre 1975? D'accord?
M. Montreuil: D'accord. M. Desjardins: C'est
ça?
M. Montreuil: Oui, par les notes sténographi-ques qui sont
datées du 15 décembre.
M. Desjardins: Bon, très bien. Ne corrigez pas ie
document, laissez-le tel quel. Ensuite?
M. Montreuil: Ensuite, c'est le jugement de l'honorable juge
André Desmeules.
M. Desjardins: Ça, c'est le document 21? Ensuite?
M. Montreuil: 21. 22, nous avons une comparution de la part de
Mes Dionne, Gauthier, Lebel et Bélanger, procureurs de
l'intimé.
M. Desjardins: Très bien, ensuite?
M. Montreuil: Ensuite, les notes sténographi-ques de
l'enquête du 15 décembre 1975.
M. Desjardins: Est-ce que ce sont là, c'est là
rénumération de toutes les pièces que vous avez au
dossier?
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: Avez-vous la transcription sté-nographique
de l'enquête qui a eu lieu devant M. le juge Pierre Côté en
date du 9 décembre 1975?
M. Montreuil: Elles n'ont pas été versées au
dossier de la cour.
M. Desjardins: Vous connaissez M. Yvan Vallée,
sténographe?
M. Montreuil: Yvan Vallée, oui.
M. Desjardins: Est-ce qu'il est un sténographe officiel de
la cour?
M. Montreuil: Oui.
M. Desjardins: Je vous réfère au
procès-verbal du 9 décembre 1975. Voulez-vous l'examiner et nous
dire si M. Vallée était alors le sténographe qui agissait,
à ce moment-là devant la cour?
M. Bums: M. le Président, je m'excuse. Est-ce qu'il serait
pas utile je ne veux pas intervenir inutilement mais maintenant
qu'on a fait la nomenclature des pièces au dossier est-ce qu'il
serait pas utile que le dossier soit déposé aussi?
M. Desjardins: Oui.
M. Burns: Vous avez l'intention de le faire?
M. Desjardins: Oui. J'ai l'intention de le faire, mais c'est
parce qu'il me manque des notes sté-nographiques. Il n'est pas complet
encore. On vient de vous remettre à votre gauche une transcription de
notes sténographiques, de consentement avec Me Ovide Laflamme.
Voulez-vous déposer ce document au dossier comme pièce no 24,
document no 24 au dossier?
M. Montreuil: No 24...
M. Desjardins: II s'agit de la transcription des notes
sténographiques de l'enquête du 9 décembre 1975, faite par
le sténographe Yvan Vallée et vous allez le déposer le
dossier au complet devant la commission. Ce sera la pièce no 1 devant la
commission.
Le Président (M. Blank): D'accord.
M. Desjardins: J'ai terminé.
Comparution de M. Ovide Laflamme
Le Président (M. Blank): Me Laflamme. Suivant la
disposition de l'article 91, paragraphe 2, de nos règlements, je vais le
lire à vous: "Quand la personne dont on se plaint comparaît, le
président de la commission lui fait part de la plainte portée
contre elle pour lui demander s'il avoue coupable ou se prétend
innocent." Est-ce que vous êtes au courant de la motion à la
plainte devant cette commission?
M. Laflamme: Absolument au courant.
Le Président (M. Blank): Est-ce que, au nom de vos
clients, est-ce que vous plaidez coupable ou non coupable?
M. Laflamme: Non coupable.
M. Blank: Monsieur... Je vois le huissier, là. M.
Sénéchal, s'il vous plaît.
Audition des témoins (suite) M. André
Sénéchal
M. Desjardins: M. Sénéchal, votre nom au complet,
c'est André Sénéchal?
M. Sénéchal: C'est bien ça, oui.
M. Desjardins: Et vous êtes huissier?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: De la cour supérieure? M.
Sénéchal: Non.
M. Desjardins: Vous êtes huissier?
M. Sénéchal: Huissier tout court depuis... M.
Desjardins: C'est vrai, huissier tout court...
M. Sénéchal: Depuis une charmante loi
adoptée par l'Assemblée nationale.
M. Oesjardins: Je m'excuse. Vous auriez pu ajouter enfin.
M. Sénéchal: Enfin, oui.
M. Desjardins: Et vous agissez dans le district de
Québec?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: Avez-vous eu l'occasion de signifier une
requête pour injonction interlocutoire provisoire dans le dossier de la
Cour supérieure du district de Québec portant le numéro...
Enfin, vous étiez présent tout à l'heure...
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: ... lors du témoignage de M. Montreuil?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: Avez-vous signifié une ren-quête dans
ce dossier-là?
M. Sénéchal: Effectivement, oui, le 9
décembre 75.
M. Desjardins: Le 9 décembre 1975. A qui, en premier lieu,
par ordre chronologique?
M. Sénéchal: Par ordre chronologique? J'ai ici une
photocopie de mon rapport de signification; vous permettez que je l'emploie,
oui?
M. Desjardins: Certainement.
M. Sénéchal: Tout d'abord, à 11 h 30,
à la Compagnie de gestion de Matane Inc., au soin des personnes
suivantes, en leur qualité d'officiers de ladite compagnie.
Premièrement, à M. Roger Dion, vice-président
exécutif; deuxièmement, à M. Jean Thibault,
président; troisièmement, à M. Octave Lapointe,
vice-président, en parlant des trois personnes que je viens de nommer,
en parlant à eux-mêmes en personne dans le corridor de
l'édifice A, devant la chambre 81, au parlement de Québec.
M. Desjardins: Très bien, ensuite. Ça, c'en est
une, c'est votre première signification.
M. Sénéchal: C'est les trois premières
significations. Je m'excuse là, les trois que je viens de vous nommer
ont eu lieu à 11 h 30, il y avait eu à 11 h 15,
antérieurement à celles-ci, Me Paul-Arthur Gendreau et Adrien
Paquet, parlant à eux-mêmes en personne et au même endroit
dans l'édifice A, parlement, dans le corridor adjacent à la
chambre 81.
M. Desjardins: Très bien, ensuite?
M. Sénéchal: Et finalement, à 12 h 30,
à M. Marc-Yvan Côté personnellement, au même endroit
que je viens de nommer tout à l'heure, dans le corridor adjacent au
parlement de Québec, devant la chambre 81. Il y a eu une note, si vous
permettez, qui a été rajoutée à la signification,
qui dit que, concernant M. Marc-Yvan Côté, que la présente
signification était faite sous réserve de sa qualité de
membre de la Législature.
M. Burns: Est-ce que je peux poser une question simplement? Qui
vous a donné le mandat de faire la signification dans ce cas-là,
les significations que vous venez de mentionner?
M. Sénéchal: Les procédures m'ont
été remises par le bureau de Mes Langlois, Drouin et
La-flamme.
M. Burns: Est-ce que vous avez eu des instructions
particulières dans ce dossier-là quant à la
signification?
M. Sénéchal: Quant au mode de signification, vous
voulez dire?
M. Burns: Non. Quant à la signification.
M. Sénéchal: Ah bon! On m'a demandé de
signifier les personnes impliquées que je viens de vous nommer. On me
les a identifiées parce que je ne connaissais pas M. Roger Dion, Jean
Thibeault et Jean...
M. Burns: Quand vous dites: On me l'a demandé. Qui,
particulièrement, vous a demandé cela?
M. Sénéchal: C'est Me Vaillancourt de
l'étude Langlois, Drouin et Laflamme...
M. Burns: Bon!
M. Sénéchal: ...qui m'a remis les procédures
en fait et qui m'a accompagné ici aussi.
M. Desjardins: Me Vaillancourt vous a accompagné ici au
parlement.
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: A partir du bureau, de son étude
légale.
M. Sénéchal: Oui. Non seulement à partir de
l'étude légale, mais même aussi au palais de justice
où il a fallu attendre l'ordonnance du juge Côté et puis
après, nous sommes venus ici au parlement.
M. Desjardins: Est-ce que c'est Me Vaillancourt qui vous a
identifié les personnes auxquelles vous deviez signifier, qui vous a
indiqué les personnes?
M. Sénéchal: Oui, je crois. Surtout ceux qui
concernent la compagnie que je vous ai mentionnée tout à
l'heure.
M. Desjardins: Parce que vous ne les connaissez pas.
M. Sénéchal: Je les connaissais absolument pas.
M. Desjardins: Et en ce qui concerne Marc-Yvan Côté,
est-ce que vous le connaissiez Marc-Yvan Côté?
M. Sénéchal: Non, mais je l'ai connu durant la
session, la commission parlementaire, entre 10 h 30 et 12 h 30.
M. Desjardins: Ah, parce que M. Côté était,
à ce moment-là, en commission parlementaire.
M. Sénéchal: Oui. J'ai attendu que la commission se
termine pour lui faire la signification.
M. Desjardins: Ah bon!
M. Burns: Quand vous ajoutez, M. Sénéchal... C'est
moi qui parle.
M. Sénéchal: Oui. Ça va.
M. Burns: Quand vous ajoutez à votre rapport de
signification, sous réserve des droits de M. Côté.
M. Sénéchal: Oui.
M. Burns: Quant à... comme membre de l'Assemblée
nationale, est-ce que vous avez eu des instructions précises à
cet effet-là?
M. Sénéchal: Voici. Quand M. Côté est
sorti de la commission parlementaire, il était un peu réticent
à recevoir la signification et d'accord avec son procureur, Me Goodwin,
il m'a demandé, pour éviter des chicanes, and so and so... il m'a
demandé de rajouter à mon rapport, ce que j'ai consenti à
faire, que...
M. Burns: Ah bon!
M. Sénéchal: ...la présente signification
était faite sous réserve de M. Côté de...
M. Burns: Alors, c'est M. Côté, sur les instructions
de Me Goodwin, qui vous a suggéré d'ajouter ça.
M. Sénéchal: Non. C'est plutôt l'inverse.
M. Burns: C'est M. Goodwin...
M. Sénéchal: Oui.
M. Burns: ...devant les réticences de M.
Côté, qui vous a suggéré d'ajouter ça.
M. Sénéchal: Je pense que c'est cela, oui. Est-ce
que cela répond...
M. Burns: Cela répond à ma question, sauf que je
vous signale que la procédure démontre, je le dis pour la
commission beaucoup plus que pour M. Sénéchal qui a fait
uniquement son devoir de huissier, mais la procédure elle-même
désignait Marc-Yvan Côté en sa qualité de membre de
l'Assemblée nationale. C'était déjà fait, mais en
tout cas.
M. Desjardins: On pourra ajouter dans la désignation de
Marc-Yvan Côté, sur l'original de la requête, ajouter ce que
le député de Maisonneuve vient de dire: "et en sa qualité
de parrain du projet de loi privé".
M. Burns: Oui.
M. Desjardins: No 214, dont le bureau est situé à
l'Assemblée nationale.
M. Burns: Hum, hum!
M. Desjardins: Tout ça apparaissait dans la
désignation.
M. Burns: Je pense que ça peut être important quand
on aura à apprécier justement les faits et gestes
subséquents, même le désistement.
M. Sénéchal, est-ce qu'il y avait d'autres personnes
présentes lors de la signification, outre Me Goodwin et M.
Côté?
Est-ce qu'il y a d'autres personnes...
M. Sénéchal: Lors de la signification, vous
mentionnez la signification qui a été faite à M.
Côté?
M. Burns: Et lors des représentations qui vous ont
été faites par Me Goodwin, à l'effet que vous deviez
peut-être ajouter: "sous réserve des droits de M.
Côté"?
M. Sénéchal: Possiblement, Me Vaillancourt
était là, possiblement, oui.
M. Burns: Me Vaillancourt.
M. Sénéchal: Je me rappelle surtout d'avoir
rencontré M. Côté qui est sorti par la porte la plus
éloignée.
M. Burns: La porte arrière.
M. Sénéchal: La porte arrière, avec M.
Goodwin, il s'en venait tranquillement dans le passage. Je ne me souviens pas
si...
M. Burns: Vous ne vous souvenez pas si Me Vaillancourt
était là à ce moment-là?
M. Sénéchal: II était certainement dans les
parages, mais je ne peux pas vous dire, vous jurer qu'il était tout
près de moi, mais il était certainement dans le local.
M. Burns: Est-ce que vous avez consulté Me Vaillancourt
avant d'ajouter ça à votre rapport?
M. Sénéchal: Je crois que j'ai mentionné que
Me Goodwin m'avait demandé de rajouter ça au rapport, il
était consentant.
M. Burns: II était consentant. M.
Sénéchal: Ouais.
M. Desjardins: A ce moment-là, est-ce que Me Reynold
Langlois était présent également?
M. Sénéchal: Vous dites à ce
moment-là, lors de la signification à M. Côté?
M. Desjardins: Oui.
M. Sénéchal: Possiblement, il était
certainement... tout le monde était dans le corridor, la commission
venait de finir de siéger et tout le monde était... quelques-uns
étaient sortis. Me Langlois était de ce côté-ci de
la barre, si vous voulez. Il était sorti par la première porte,
quoique cela s'était prolongé de quelques minutes. Il
était certainement dans les environs.
M. Desjardins: Avant la signification de M. Côté et,
pendant que vous attendiez en commission parlementaire et à la fin de la
commission parlementaire, avez-vous reçu des instructions
particulières ou quelconques de Me Reynold Langlois touchant ou visant
cette signification en particulier?
M. Sénéchal: Très peu, parce que quand je
suis arrivé au Parlement, Me Langlois était déjà
assis pour préparer son... pas sa plaidoirie, mais son
réquisitoire devant la commission et, à la fin, je l'ai juste
croisé, je lui ai très peu parlé, j'ai surtout
parlé à Me Vaillancourt. Parce que Me Langlois était
déjà ici au Parlement quand j'ai contacté Me Vaillancourt
à son bureau et au palais de justice.
M. Desjardins: J'ai terminé.
M. Burns: Simplement une question sur cette
signification-là?
M. Sénéchal: Oui.
M. Burns: Vous êtes arrivé, si je comprends bien, la
commission était déjà commencée?
M. Sénéchal: Non, je ne crois pas, non.
M. Burns: Elle était...
M. Sénéchal: Elle se préparait à
commencer.
M. Burns: Elle se préparait à commencer.
M. Sénéchal: Elle a commencé quelques
minutes après... La première signification a eu lieu vers 11 h 15
et ce sont les deux avocats, Me Gen-dreau et Me Paquet qui ont reçu les
premières significations et je crois, ça pourrait être
vérifié, mais cela a commencé quelques instants
après, quelques minutes après.
M. Burns: Me Gendreau et Me Paquet, est-ce que vous les avez
signifiés sur les lieux...
M. Sénéchal: Oui, ici au Parlement. M. Burns:
Avant la commission? M. Sénéchal: Oui.
M. Burns: Est-ce que vous aviez des instructions
particulières de ne pas signifier à M. Côté avant la
commission?
M. Sénéchal: Non.
M. Burns: Est-ce qu'on vous avait dit qu'il ne fallait pas le lui
signifier pendant la commission?
M. Sénéchal: Ah! ça, on n'avait pas besoin
de me le dire, par exemple.
M. Burns: Vous avez déduit que ce n'était pas le
moment de le faire?
M. Sénéchal: II ne m'appartenait pas de juger de la
valeur des documents, mais je savais que je ne pouvais pas lui signifier sur le
parquet de la Chambre ou au moins, durant l'audience d'une commission
parlementaire qui, pour moi, était l'équivalent.
M. Burns: Est-ce que vous le saviez à votre connaissanoe
personnelle? Ou bien si vous aviez consulté à ce
sujet-là?
M. Sénéchal: Ah! non. Ça, je le savais
pertinemment.
M. Burns: C'est vous-même qui avez...
M. Sénéchal: C'est l'article 126 du Code de
procédure. Je le connais comme il faut.
M. Burns: D'accord.
M. Desjardins: Juste une question additionnelle, M.
Sénéchal.
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: Dans mes questions, moi j'ai toujours parlé
de la signification de la requête.
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: L'ordonnance émise par M. le juge Pierre
Côté...
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: L'ordonnance provisoire. Est-ce qu'elle
était annexée à cette requête-là, lors de
votre signification?
M. Sénéchal: Oui, parce que j'ai signifié
requête pour l'émission d'une ordonnance d'injonction
interlocutoire provisoire et d'une injonction interlocutoire, affidavit et
ordonnance.
Cela devait être, si ma mémoire est bonne, possiblement
être... Non, c'étaient des jugements. Je crois que ce sont des
jugements qui ont été rédigés, parce qu'on les a
attendus... Ils étaient rédigés en bonne... C'est parce
qu'il arrive souvent que l'ordonnanoe est mise à la main et on donne des
photocopies de cette ordonnance-là.
Mais je crois que dans ce cas-là, c'est une ordonnance qui a
été rédigée au long, parce qu'on l'a attendue dans
la chambre des jugements.
M. Desjardins: Alors, vous aviez la requête, plus le
jugement provisoire?
M. Sénéchal: Oui, affidavit et ordonnance. Oui.
M. Burns: Et dans votre signification, tout cela a
été signifié à M. Côté?
M. Sénéchal: Oui.
M. Burns: C'est-à-dire l'ordonnance et la
requête?
M. Sénéchal: Oui. Toutes les parties que j'ai
mentionnées, à qui j'ai fait des significations, ont reçu
les documents au complet.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à poser à ce témoin?
M. Desjardins: Un instant.
M. Sénéchal, vous avez mentionné tout à
l'heure que Me Vaillancourt était présent avec vous au palais de
justice et vous attendiez le jugement qui a été signé par
M. le juge Pierre Côté rendant une injonction interlocutoire
provisoire, n'est-ce pas?
M. Sénéchal: Oui, c'est cela.
M. Desjardins: Dès que vous avez été mis en
possession de ce jugement-là, il a été annexé
à la requête et à l'affidavit pour fin de
signification?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: A ce moment-là, la personne qui vous a
donné instruction d'aller signifier aux intimés, aux personnes
mentionnées à la requête et à l'ordonnance, est-ce
que c'est Me Vaillancourt qui vous a donné ces
instructions-là?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: D'aller signifier à toutes ces
personnes-là?
M. Sénéchal: Oui. Je crois que l'injonction
était adressée contre la Compagnie de Gestion de Matane. Et
là, on m'a demandé de signifier la Compagnie de Gestion de
Matane, aux soins de M. Dion, M. Thibeault et M. Lapointe, en leur
qualité d'officiers de cette compagnie-là, qui étaient ici
présents.
M. Desjardins: On vous a demandé de signifier à la
compagnie?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: Est-ce qu'on vous a demandé de signifier en
même temps aux autres personnes concernées?
M. Sénéchal: C'est ça.
M. Desjardins: A toutes les personnes qui étaient
mentionnées là?
M. Sénéchal: C'est ça.
M. Desjardins: Dont Marc-Yvan Côté?
M. Sénéchal: Ah! oui, définitivement.
M. Desjardins: Alors, ces instructions-là vous venaient,
dites-vous, de Me Vaillancourt?
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: Savez-vous si, pendant que vous attendiez, en
commission parlementaire, la sortie de Marc-Yvan Côté pour lui
signifier la requête et l'ordonnance, savez-vous si Me Vaillancourt a
discuté de cette signification avec Me Langlois, à votre
connaissance personnelle?
M. Sénéchal: A ma connaissance, je ne peux
pas...
M. Burns: Cela commence... Je ne veux pas être bien bien
formaliste, mais cela commence à être du oui-dire en
bonguienne.
M. Desjardins: Non, je veux juste savoir si, en sa
présence disons, en sa présence, à votre présence,
est-ce qu'ils en ont discuté de cette signification à Me
Côté?
M. Sénéchal: J'ai expliqué que M. Langlois
était déjà attablé, lui, et Me Vaillancourt est
allé lui parler deux minutes, mais, comme le dit M. Burns, je ne peux
absolument pas savoir de quoi ils ont parlé.
M. Desjardins: Très bien.
NI. Sénéchal: II était occupé,
quasiment tout le temps de la commission parlementaire, M. Lan-glois. Je l'ai
juste croisé, pour ainsi dire.
M. Desjardins: Vous êtes le huissier attitré de
l'étude légale...
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: ... de Me Reynold Langlois et de Me Ovide
Laflamme...
M. Sénéchal: Oui.
M. Desjardins: ... n'est-ce pas?
M. Sénéchal: C'est cela, Langlois, Drouin et
Laflamme, oui.
M. Desjardins: Oui, et Me Reynold Langlois, évidemment,
vous connaît comme huissier?
M. Sénéchal: Définitivement.
M. Desjardins: Vous avez vu Me Langlois sur place et lui vous a
vu également?
M. Sénéchal: Oui.
Le Président (M. Blank): C'est tout?
M. Desjardins: Merci, monsieur.
M. Burns: J'ai juste une dernière question. Ce
matin-là...
M. Sénéchal: Oui.
M. Burns: ... je veux juste résumer, vous n'avez pas eu
d'instructions directes de Me Lan-giois? Toutes les instructions que vous avez
reçues vous sont venues par Me Vaillancourt. Est-ce que c'est exact
d'arriver à cette conclusion-là?
M. Sénéchal: J'ai toujours communiqué avec
Me Vaillancourt. Toutefois, en arrivant ici, au parlement, Me Langlois
était dans le passage et jasait. Je ne peux pas vous dire qu'il m'a rien
rien dit, mais cela a été très très bref, s'il m'a
parlé, une minute. Il m'a peut-être désigné une des
trois personnes que je vous ai mentionnées tantôt, mais, pour
dire, il ne m'a pas parlé...
M. Burns: Mais, vous avez parlé de la procédure
avec Me Langlois?
M. Sénéchal: Je vous demande pardon.
M. Burns: Vous avez parlé de la procédure avec Me
Langlois?
M. Sénéchal: Possiblement oui. J'ai peut-être
dit que je cherchais tel avocat. Je vais aller cher- cher M. Gendreau ou des
choses comme cela. Je vais vous montrer quel avocat, mais on n'a pas pu
discuter d'instructions sur la signification tellement longtemps. Cela s'est
fait trop rapidement.
M. Burns: En somme, Me Langlois savait que vous étiez
là, quand vous lui avez parlé?
M. Sénéchal: Ah oui! définitivement. M.
Burns: II savait que vous étiez là? M.
Sénéchal: Ah oui! Ah oui! M. Burns: Pour cette
procédure?
M. Sénéchal: Ah oui! définitivement, on
s'est rencontré, on s'est croisé dans le passage, ici.
Le Président (M. Blank): D'accord. Avant que vous partiez,
M. Sénéchal, je ne sais pas si... Peut-être, comme on dit,
trop fort ne casse pas. Je pense qu'on doit faire une motion que
l'Assemblée paierait les frais de déplacement et les frais de
témoignage des témoins qui viennent ici et qu'on donne
instruction à ces personnes de se rendre au bureau de M. Desmeules,
à 131-A, après chaque séance. Ils seraient payés
suivant les normes déjà établies. Est-ce que cette motion
est adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Desjardins: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. C'est M.
Desmeules, à 131-A. Il s'applique à tous les autres
témoins qui ont droit aux frais de séjour, frais de voyage et
frais de témoignage. Merci, M. Sénéchal.
M. Burns: Même les avocats qui sont sur la liste?
Le Président (M. Blank): C'est, je pense, quoté A,
B aussi.
M. Sénéchal: C'est la première fois que je
vais avoir été taxé en 23 ans.
Le Président (M. Blank): Louis-Hébert. M.
Desjardins: Je fais motion. Le Président (M. Blank):Adopté.
M. Desjardins: Adopté. Bon, O.K.! M. Thi-beault, Sylvio
Thibeault.
Le Président (M. Blank): M. Thibeault, s'il vous
plaît.
M. Sylvio Thibeault
M. Pouliot: Jurez-vous de dire la vérité, toute la
vérité, rien que la vérité?
M. Thibeault: Je le jure.
M. Desjardins: M. Thibeault, votre nom au long, s'il vous
plaît?
M. Thibeault (Sylvio): Sylvio Thibeault.
M. Desjardins: Vos fonctions, votre profession?
M. Thibeault: Je suis administrateur, j'occupe les fonctions de
secrétaire-trésorier pour Les Chargeurs Unis, Rail & Water
Terminal Montréal.
M. Desjardins: En date du 8 décembre 1975, occupiez-vous
les mêmes fonctions pour la compagnie Les Chargeurs Unis Inc.?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Est-ce que vous occupiez une fonction pour la
compagnie Rail & Water Terminal of Montréal Ltd.?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Quelle fonction pour cette compagnie?
M. Thibeault: Secrétaire-trésorier aussi. M.
Desjardins: Le même poste? M. Thibeault: Le même
poste.
M. Desjardins: En cette qualité de
secrétaire-trésorier de ces deux compagnies, avez-vous, le 8
décembre 1975, signé un affidavit appuyant une requête en
demande d'injonction interlocutoire provisoire?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: M. Pouliot, est-ce que vous avez le dossier de la
cour? Le dossier de la cour, la pièce 1? Voulez-vous montrer l'affidavit
à M. Thibeault, s'il vous plaît? C'est la pièce, le
document no 1 ou no 2 au dossier. M. Thibeault, je comprends que ça a
été signé le 8 décembre 1975, cet affidavit, et que
vous aviez, ce jour-là, pris connaissance de la requête que vous
veniez d'as-sermenter?
M. Thibeault: Oui, c'est le même jour que j'ai pris
connaissance de la requête que je l'ai signée.
M. Desjardins: M. Pouliot va vous montrer l'affidavit en question
qui est attaché au dossier de la cour et qui a été produit
comme pièce 1 devant cette commission. Est-ce que vous reconnaissez cet
affidavit?
M. Thibeault: Oui, je le reconnais, oui. M. Desjardins:
C'est bien votre signature?
M. Thibeault: C'est bien ma signature.
M. Desjardins: Et c'est bien la requête dont vous aviez
pris connaissance et que vous avez assermentée, celle qui est
annexée à cet affidavit-là? Regardez les conclusions
surtout. Regardez-la toute, en fait, mais surtout les conclusions. Maintenant,
évidemment que, devant le juge, les conclusions ont été
amendées, mais je crois que vous étiez présent à ce
moment-là.
M. Thibeault: Oui, j'étais présent. Ça
m'apparaît bien le document que j'ai signé.
M. Desjardins: Bon. Je comprends que vous avez lu cette
requête le même jour, soit le 8 décembre 1975, avant de
l'assermenter.
M. Thibeault: Exactement.
M. Desjardins: A quel endroit avez-vous pris connaissance de
cette requête?
M. Thibeault: Au bureau de nos procureurs. M. Desjardins:
Quel procureur en particulier?
M. Thibeault: Au bureau de Reynold Langlois, chez Langlois,
Drouin et Laflamme.
M. Desjardins: Pardon?
M. Thibeault: Oui, chez Langlois et Laflamme.
M. Desjardins: Est-ce que Me Langlois... Est-ce que c'est Me
Langlois qui vous a remis la requête en vous demandant d'en prendre
connaissance avant de l'assermenter?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Esce que vous l'avez assermentée sur place?
Dans ce bureau-là?
M. Thibeault: Je l'ai assermentée sur place. Une Voix:
Qui a signé?
M. Desjardins: Puisque vous étiez
secrétaire-trésorier, je présume que vous étiez
autorisé à aller signer un affidavit pour appuyer cette
requête?
M. Thibeault: Certainement, oui.
M. Desjardins: Par qui avez-vous été
autorisé?
M. Thibeault: C'est-à-dire que l'autorisation de ça
a été faite par le bureau de direction, sans formalités
comme telles, parce que nous ne sommes que trois, et puis c'est en accord tous
les trois. On avait débuté ces procédures-là il y a
longtemps d'ailleurs, c'est une suite des procédures qu'on avait pris
devant le juge Lebrun en premier pour demander une motion d'évocation
contre la Commission des transports du Québec et c'était la suite
logique de ça à ce moment-là.
M. Desjardins: Quand vous dites que vous étiez
autorisé par le bureau d'administration au nombre de trois, voulez-vous
me nommer ces personnes-là s'il vous plaît?
M. Thibeault: II y a Yvan Desgagné, qui est
président.
M. Desjardins: Président de quelle compagnie?
M. Thibeault: Des deux, les Chargeurs Unis et la Rail & Water
Terminal of Montréal.
M. Desjardins: Ensuite?
M. Thibeault: Claude Desgagné, vice-président.
M. Desjardins: Des deux également? M. Thibeault:
Des deux également.
M. Desjardins: Des deux compagnies également?
M. Thibeault: Oui, c'est cela, et moi-même, qui suis
secrétaire-trésorier.
M. Desjardins: Alors, vous êtes administrateur et tous les
trois en fait vous êtes administrateurs de ces deux
compagnies-là?
M. Thibeault: Exactement.
M. Desjardins: Administrateurs et officiers des compagnies?
M. Thibeault: Exactement.
M. Desjardins: Est-ce que, tous les trois, vous êtes
actionnaires des deux compagnies?
M. Thibeault: C'est-à-dire qu'on a chacun une action de
qualification dans ces deux compagnies-là.
M. Desjardins: Alors...
M. Burns: Excusez, juste sur ce point-là, si vous me
permettez. Quand vous dites que vous avez chacun une action de qualification
tous les trois, les deux messieurs Desgagné et vous-même, est-ce
qu'il y a d'autres personnes qui sont actionnaires de cette compagnie?
M. Thibeault: C'est-à-dire que l'autre actionnaire est une
compagnie qui détient à ce moment-là le...
M. Burns: Quelle est cette compagnie?
M. Thibeault: C'est Rail & Water Terminal Québec
Inc.
M. Burns: C'est Rail & Water Terminal Québec qui
est... qui détient la majorité des actions, disons-le.
M. Thibeault: Exactement.
M. Burns: De Rail & Water Terminal Montréal.
M. Thibeault: Exactement, et des Chargeurs Unis.
M. Burns: Et des Chargeurs Unis, même chose dans le cas des
Chargeurs Unis.
M. Thibeault: Même chose.
M. Desjardins: Et si Rail & Water Québec
détient la majorité des actions des deux requérantes
à la requête, cette compagnie Rail & Water Québec
délègue qui comme représentant auprès des
compagnies Rail & Water Terminal of Montreal et Les Chargeurs Unis
Inc.?
M. Thibeault: Qu'est-ce que vous voulez dire par
représentants?
M. Desjardins: Vous venez de dire que la compagnie Rail &
Water Québec est actionnaire, mais lorsqu'il y a des réunions
d'actionnaires, la compagnie Rail & Water Québec doit
nécessairement donner une procuration à quelqu'un pour aller
assister...
M. Thibeault: Oui, mais je pourrais simplifier peut-être en
vous disant que les trois mêmes officiers dans les compagnies Chargeurs
Unis, Rail & Water Montréal et Rail & Water Québec sont
les mêmes, exactement.
M. Desjardins: Vous avez simplifié.
M. Burns: En somme, vous êtes... C'est la fiction de la loi
qui fait que Rail & Water Québec est l'actionnaire majoritaire. Dans
le fond, vous êtes, je présume, actionnaire aussi et là,
vous détenez à vous trois les parts de Rail & Water
Québec.
M. Thibeault: Oui. Il y a d'autres actionnaires aussi.
M. Burns: II y a d'autres actionnaires.
M. Desjardins: Qui sont les officiers de la compagnie Rail &
Water Québec?
M. Thibeault: Les trois mêmes que dans les Chargeurs
Unis.
M. Desjardins: Est-ce qu'il y a d'autres administrateurs que vous
trois dans cette compagnie Rail & Water Québec?
M. Thibeault: Non.
M. Desjardins: Mais il y a d'autres actionnaires.
M. Thibeault: II y a d'autres actionnaires.
M. Desjardins: Alors, ces procédures ont été
décidées au niveau du conseil d'administration composé de
vous trois au sein de trois compagnies que vous venez
d'énumérer.
M. Thibeault: C'est cela.
M. Desjardins: Et c'est vous qui avez été
désigné dans... à l'unanimité pour signer
l'affidavit appuyant cette requête.
M. Thibeault: Exactement.
M. Desjardins: Est-ce que vous avez les adresses de messieurs
Desgagnés?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Voulez-vous les donner, s'il vous plaît?
M. Thibeauit: Ils demeurent à Pointe-au-Pic. M.
Desjardins: Tous les deux?
M. Thibeault: Non. L'autre demeure à
Saint-Joseph-de-la-Rive, dans le cas de Claude Desgagnés.
M. Desjardins: Très bien.
La décision de prendre l'injonction, est-ce qu'elle a
été prise en présence de votre procureur?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Qui était Me Reynold Langlois.
M. Thibeault: Reynold Langlois.
M. Desjardins: Et le but entre vous trois et Me Langlois, le but
recherché par cette injonction, c'était quoi?
M. Thibeault: C'était d'empêcher la compagnie COGEMA
d'obtenir par la loi privée un privilège que lui avaient
refusé les tribunaux, disons, en première instance en Cour
supérieure.
M. Desjardins: Alors dans... pour atteindre ce but, est-ce que
vous vouliez éviter que le projet de loi privé soit
déposé à l'Assemblée nationale?
M. Thibeault: On voulait éviter que la compagnie, oui,
puisse obtenir ce projet de loi privé ou puisse demander ce projet de
loi privé.
M. Desjardins: Au moment où vous avez signé
l'affidavit, le 8 décembre 1975, saviez-vous si le projet de loi
était déjà déposé en première lecture
à l'Assemblée nationale?
M. Thibeault: Durant la journée, on a su qu'il avait
été, qu'il avait procédé en première lecture
et que la commission parlementaire, à ce moment-là,
siégerait le lendemain pour l'étude du dossier.
M. Desjardins: Alors, au moment où vous avez signé
l'affidavit, vous saviez que le projet de loi était déjà
déposé en première lecture et qu'il procédait en
commission parlementaire.
M. Thibeault: Oui. On l'a su sûr, dans l'après-midi,
je crois, de façon officielle, après s'être informé
auprès du secrétaire des commissions ou quelque chose comme
ça.
M. Desjardins: Est-ce que les, est-ce que tous les
intimés, la décision que vous avez prise de prendre cette
requête, est-ce que vous avez décidé de la prendre
là, entre vous trois et le procureur, contre tous les
intimés?
M. Thibeault: Oui. Une Voix: L'avocat...
M. Laflamme: M. le Président, je ne veux pas soulever
aucune espèce d'objection parce que le témoin est facilement
capable, disons, de se défendre. Je remarque toutefois que le
député de Louis-Hébert, l'honorable député
de Louis-Hébert pose au témoin des questions qui sont nettement
juridiques dans mon esprit et M. Thibeault est venu rencontrer notre firme pour
avoir des opinions légales et je pense que la décision de la
substance de la procédure et des motifs légaux recherchés
n'ont pas l'objet... Je pense que ça appartient mieux au procureur. Je
voudrais pas, étant donné la remarque que Me Burns a faite tout
à l'heure, je ne voudrais pas que ce que le témoin dit sur le
plan d'opinions légales qu'on lui demande, soit des réponses qui
ne soient pas susceptibles de correction.
M. Desjardins: Je serai très prudent, je prends bonne note
des remarques de Me Laflamme. Je pense qu'il a raison...
M. Burns: Si on dit... Moi, je serais d'accord, de toute
façon, d'appuyer la remarque de Me Laflamme, qui vient juste
d'être faite. Je pense que la commission saura, j'espère, faire la
distinction entre les opinions légales qu'un témoin qui n'est pas
de formation juridique pourrait donner devant nous. Alors ça, je pense
qu'on peut assurer M. Thibeault et les autres témoins, ainsi que Me
Laflamme, qu'on va faire sûrement la distinction entre une opinion qui
est carrément juridique, donnée par un témoin qui n'est
pas de formation juridique.
M. Desjardins: Et nonobstant ça, je vais faire attention
pour éviter quand même de demander des opinions juridiques
à M. Thibeault. M. Thibeault, est-ce que, en votre présence et en
présence de deux MM. Desgagné, il a été
décidé avec votre procureur de diriger la requête, peu
importe les raisons, peu importe les motifs juridiques? C'est pas ça que
je vous demande. Est-ce qu'il a été décidé de
diriger une requête contre chacun des intimés qui sont
mentionnés sur la requête?
M. Thibeault: Je voudrais mentionner ici que j'étais seul
au bureau chez Langlois, Drouin, La-flamme, et je voudrais mentionner aussi que
je me souviens très bien qu'au moment où on a pris la
requête, il était environ 5h, 5 heures et demie le soir. On venait
de finir à la hâte de faire taper ces procédures-là
et que Mes Laflamme, Reynold Langlois et Guy Vaillancourt avaient eu une
discussion à l'effet qu'on enlèverait des conclusions chez le
juge, à ce moment-là, comment qu'on dirait ça, des... les
conclusions à l'égard de Marc-Yvan Côté.
M. Desjardins: Ça, c'est lors de la rédaction de la
requête qu'il a été question de ça?
M. Thibeault: Lors de la lecture de la requête, de la
relecture de la requête, on avait décidé ça et,
à ce moment-là, j'ai quand même signé des
affidavits, étant assuré par mes procureurs que ces conclusions
seraient enlevées lors de notre audition devant le juge.
M. Desjardins: Mais, n'empêche que, lors de la
rédaction de la requête et de l'assermentation de la requête
par votre affidavit, à ce moment-là, en votre présence, la
décision avait été prise d'ajouter le nom de Marc-Yvan
Côté à la requête.
M. Thibeault: C'est-à-dire que c'est le contraire, la
décision avait été prise d'enlever les conclusions et le
nom de Marc-Yvan Côté, si je me rappelle bien.
M. Desjardins: Oui, oui, la décision a été
prise à ce moment-là de l'enlever ultérieurement,
mais...
M. Thibeault: C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas l'enlever
pour des raisons bien simples, c'est qu'il était 5 heures et quart ou 5
heures et demie, on devait se rendre chez le juge d'une minute à l'autre
et puis on n'avait pas le temps de faire modifier les affidavits et ces
choses-là. Il faut se rappeler qu'on était quand même dans
un moment d'urgence.
M. Desjardins: Alors, une fois la requête
entièrement rédigée et assermentée, en fait, vous
vous êtes rendus devant M. le juge Pierre Côté après
5 heures?
M. Thibeault: C'est ça. A quelle heure qu'on s'est
rendu?
M. Laflamme: Excuse. Est-ce que je peux corriger ce
point-là? Nous attendions un appel du bureau de l'honorable juge Pierre
Côté, qui devait nous recevoir aux environs de 6 h du soir.
Subsé-quemment, nous l'avons rejoint, parce que nous ne recevions pas
d'appel et, à la suite d'un échange téléphonique
avec l'honorable juge Pierre Côté, ce dernier nous a
demandé d'informer par téléphone les procureurs de la
compagnie COGEMA que nous allions présenter notre requête et,
à cause du fait que nous avons été dans
l'impossibilité, séance tenante, de rejoindre les procureurs, il
a été subséquemment, vers 7 h du soir, convenu que,
à neuf heures moins quart, neuf heures, le lendemain matin, nous nous
rendions au bureau du juge Pierre Côté, au palais de justice.
M. Desjardins: De telle sorte que la requête n'a pas
été présentée du tout au juge Pierre
Côté, le 8 décembre 1975?
M. Laflamme: Non.
M. Desjardins: C'est le juge Pierre Côté, qui
savait, lui, que vous lui demanderiez ce jour-là une requête en
injonction interlocutoire provisoire et c'est lui qui vous a demandé
d'en aviser les procureurs de COGEMA.
M. Laflamme: Sans exiger de signification à cause de
l'urgence, il a demandé que nous entrions en communication avec les
procureurs de la compagnie COGEMA.
M. Desjardins: Est-ce que, M. Thibeault, à votre
connaissance personnelle, êtes-vous entré en communication avec
l'intimé, Marc-Yvan Côté, pour l'aviser de cela, pour le
lendemain matin?
M. Thibeault: Personnellement, non, je n'ai pas eu
connaissance.
M. Desjardins: A votre connaissance, est-ce que quelqu'un d'autre
l'a fait?
M. Thibeault: Pas auprès de Marc-Yvan Côté.
J'ai eu connaissance qu'on l'a fait auprès de la compagnie COGEMA. On a
recherché à quel endroit il pouvait être descendu.
M. Desjardins: Alors, le lendemain, est-ce que vous êtes
allé, vous, devant le juge Pierre Côté avec vos
procureurs?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Qui était votre procureur, à ce
moment-là?
M. Thibeault: Me Reynold Langlois. Et Me Laflamme aussi qui
était là.
M. Desjardins: Est-ce qu'il y avait d'autres... Me Laflamme
aussi. Est-ce qu'il y a d'autres personnes que vous trois qui étaient
présentes?
M. Thibeault: II y avait Yvan Desgagné qui était le
président de la compagnie, qui est arrivé durant la
séance.
M. Desjardins: Me Vaillancourt était présent
aussi?
M. Thibeault: Je ne me rappelle pas si Me Vaillancourt
était là.
M. Desjardins: Et c'est le lendemain, le 9 dé-
cembre 75, que cette requête a été
présentée devant M. le juge Côté.
M. Thibeault: Le lendemain de l'écriture, oui.
M. Desjardins: Avez-vous donné instruction à vos
procureurs d'enlever le nom de Marc-Yvan Côté, le matin du 9
décembre 75, avant d'aller en cour?
M. Thibeault: C'est-à-dire que là-dessus, moi, je
n'ai pas donné d'instruction. Je n'ai suivi que les conseils de mes
procureurs.
M. Desjardins: Est-ce que le nom de Marc-Yvan Côté a
été retiré des procédures par la suite? On a vu
tout à l'heure, au dossier, qu'il y avait un désistement.
Etes-vous au courant de cela personnellement?
M. Thibeault: Oui, je suis au courant des débats qui se
sont déroulés par après où il y a eu des
désistements. Vous dire la nature exacte de ces
désistements-là, ça devient un peu complexe.
M. Desjardins: Est-ce que... Savez-vous si Me Goodwin est
intervenu sur ce désistement pour demander ou pour discuter avec vos
procureurs pour le retrait du nom de Marc-Yvan Côté de la
procédure?
M. Thibeault: Je me souviens qu'il y a eu des interventions de M.
Goodwin à l'effet que Marc-Yvan Côté était un membre
de l'Assemblée nationale. Plus loin que cela, Me Laflamme pourrait mieux
vous répondre, la question technique de cela.
M. Desjardins: M. Thibeault, le 9 décembre 75, vous
étiez présent, je crois, en commission parlementaire ici au
parlement, n'est-ce pas?
M. Thibeault: Oui.
M. Desjardins: Et est-ce que vous... bien que la requête en
injonction et l'ordonnance devaient être signifiées ce
jour-là.
M. Thibeault: Oui, je savais que la requête devait
être signifiée. D'ailleurs, je me rappelle des discussions de mes
procureurs à l'effet de...
M. Desjardins: Est-ce que vous saviez que ça devait
être signifié à Marc-Yvan Côté
également ce jour-là?
M. Thibeault: Oui, je savais qu'on devait lui signifier la
procédure pour qu'il en prenne connaissance et qu'il soit au courant que
CO-GEMA était sous l'effet d'une injonction.
M. Desjardins: Est-ce que vous saviez qu'à ce
moment-là, au moment de la signification, Marc-Yvan Côté,
recevant signification, apprendrait que lui aussi était sous l'effet
d'une injonction?
M. Laflamme: M. le Président, le document et le dossier...
je m'excuse auprès de l'honorable député de
Louis-Hébert, le document de la Cour supérieure qui vient
d'être déposé est très clair et il parle par
lui-même. Je voudrais simplement référer à la
décision du juge qui répond à la question qui est
posée.
M. Desjardins: Je retire cette question-là.
M. Séguin: M. le Président, je n'ai pas le dossier
devant moi, alors, c'est peut-être plus difficile à suivre. Je
reviens au témoignage du témoin. Vous avez dit, si je ne m'abuse,
qu'à 5 heures, il y avait une certaine hâte à produire un
certain document, afin de se présenter devant le juge pour 6 heures avec
la requête pour l'injonction. Vous avez mentionné vous me
reprendrez si je ne relate pas les faits comme il le faut vous avez dit
aussi qu'à 5 heures, il y avait urgence, donc, qu'il n'y avait pas eu de
modification en ce qui concerne Marc-Yvan Côté,
député de Matane et le fait qu'il était entré au
dossier, à ce moment-là, comme étant un de ceux qui
devaient recevoir cette injonction ou la sommation.
Me Laflamme a dit à la suite... Donc, la modification ne s'est
pas faite et à cause de cette urgence, on devait, à l'instant,
partir, d'après vos mots ou à peu près vos mots. Me
Laflamme nous a ensuite donné des points d'explication là-dessus
et nous a dit, de fait, que ce n'était qu'à 9 heures, le
lendemain matin, qu'on s'était présenté devant le juge
Côté. A ce moment-là, il n'y avait plus d'urgence ou
l'urgence de 5 heures n'existait plus. Est-ce qu'il y avait eu une
décision, entre-temps, de laisser aller l'affaire, soit de laisser le
nom de Marc-Yvan Côté au dossier ou s'il n'y a pas eu d'autre
décision?
M. Laflamme: M. le député, je ne... M.
Séguin: Oui, oui.
M. Laflamme: Je veux dire que la décision relativement
à Marc-Yvan Côté ne concerne pas le témoin, je vous
le soumets respectueusement, ne concerne pas le témoin, et ce sont les
procureurs qui ont pris la décision d'agir et qui ont
préparé les procédures.
M. Burns: Je m'excuse, je suis bien prêt à prendre
votre parole là-dessus, mais on s'adresse quand même à la
personne qui a signé l'affidavit. Et l'affidavit, si je l'ai bien lu,
nous dit qu'il est secrétaire-trésorier, qu'il a pris
connaissance des faits allégués dans la présente
requête et je les sais vrais à ma connaissance personnelle.
Les faits allégués dans la requête, ça
comprend aussi les intimés, ça comprend également des
conclusions à l'endroit d'un des intimés qui s'appelle Marc-Yvan
Côté.
M. Laflamme: Je ne connais pas...
M. Burns: Ce n'est plus une question de droit.
qu'on n'essaye pas... Le député de Pointe-Claire n'essaye
pas, si vous me passez l'expression, d'en-farger le témoin sur une
question de droit. Il y a des faits qui sont considérés comme
vrais à la connaissance personnelle de M. Thibeault.
M. Laflamme: Si vous lisez la requête du début
à la fin, à l'exception de la page frontispice où sont
désignées les parties en cause sous la rubrique "intimé",
nulle part, à l'exception de la page frontispice, n'apparaît le
nom de Marc-Yvan Côté et, nulle part, il y est
référé.
M. Blank: J'aurais une question très simple. Si c'est
seulement là que son nom était là, vous êtes
pressés à 5 heures, pourquoi personne n'a pas effacé avec
une plume, un tiret?
M. Laflamme: Cela a été fait, M. le
Président. M. Blank: Avant d'aller en cour?
M. Laflamme: Avant d'aller en cour, cela a été fait
là, séance tenante à la cour.
M. Blank: Je vous demande, à 5 heures, avant que vous
alliez au juge à 7 heures?
M. Laflamme: Ecoutez. Est-ce que je peux vous relater les
faits?
Le Président (M. Blank): Non, je demande simplement, cela
n'en prend pas beaucoup, seulement une ligne, pour ôter le nom de
Jacques-Yvan Morin... Marc-Yvan Côté...
M. Burns: Marc-Yvan Côté. Ne mêlez pas les
causes. L'autre est réglée.
M. Desjardins: Je m'excuse, le dossier, l'original de la
requête et le nom de Marc-Yvan Côté n'a pas
été rayé de la page frontispice?
M. Laflamme: Je le reconnais.
M. Desjardins: Je croyais que vous aviez dit, en réponse
à une question du président, que cela avait été
fait?
M. Laflamme: Je comprends, mais le témoin a
déclaré tout à l'heure qu'il avait déclaré
comme vrais, sur son affidavit, les faits qui sont allégués dans
la requête.
M. Desjardins: Oui.
M. Laflamme: Et non pas la désignation des parties.
M. Desjardins: C'est qu'il y a un intimé qui est
concerné dans les conclusions de la requête, parce que la
requête tend à donner des ordres à l'intimé.
M. Burns: Conjointement et solidairement aux intimés.
M. Desjardins: Oui. Et il y a le mot "mandataires" aussi.
Mais parce que le président a dit: Si c'était urgent et
que vous n'aviez pas le temps, vous auriez pu rayer le nom de Marc-Yvan
Côté à la plume et l'initialer. Je croyais que vous aviez
répondu: Ça été fait avant d'aller en cour. Mais si
je...
Est-ce que j'ai bien compris quand vous avez dit que cela a
été fait avant d'aller en cours?
M. Laflamme: Bon! Ecoutez. Nous devions nous rendre à la
cour, sous un appel téléphonique du juge que nous attendions,
vers 5 heures. Et nous nous sommes laissés vers 6 h 15 à la suite
de la tentative de rejoindre les procureurs de CO-GEMA.
Et subséquemment, sur la décision du juge, plus tard, de
dire qu'il nous recevrait le lendemain matin vu l'heure tardive et notre
impossibilité de rejoindre un des procureurs, c'est là qu'on
s'est laissé chacun, pour s'en aller chez nous, et que nous nous sommes
rencontrés le lendemain matin.
M. Desjardins: Et à ce moment-là, malgré
l'urgence, personne n'a rayé le nom de Marc-Yvan Côté, en
mettant ses initiales sur l'original de la requête?
M. Laflamme: Non, mais il avait été acquis entre
nous que le nom de Marc-Yvan Côté serait amendé devant,
avant la présentation de la requête.
M. Desjardins: Et est-ce que cela a été fait devant
le juge?
M. Laflamme: Cela a été absolument fait. M.
Desjardins: Devant le juge Pierre Côté?
M. Laflamme: Cela a été fait devant le juge Pierre
Côté et lorsque vous avez fait, tout à l'heure,
déposer la pièce, la dernière pièce, qui est une
partie des notes sténographiques et l'intervention de Me Ross Goodwin,
à ce moment-là, lorsque Me... Ce document-là est
totalement incomplet parce qu'à ce moment-là, la requête
était amendée et nos représentations à l'honorable
juge Côté, avant que Me Goodwin parle, étaient faites.
M. Desjardins: La requête était amendée dans
quel sens? De quelle façon?
M. Laflamme: La requête était amendée dans le
sens que, dans les conclusions recherchées, tout ce qui est relatif
à Pierre Cô..., à Me..., au député de Matane
a été enlevé: à Marc-Yvan Côté.
Regardez l'original de la requête.
M. Desjardins: L'original de la requête, je vois la
première conclusion qu'il y a des ratures et des mots ajoutés.
Mais je vois également que le mot "mandataires" et "argent" n'est pas
raturé. Il est encore là.
M. Laflamme: Absolument pas. on s'adressait à une
compagnie, il fallait parler à ses mandataires.
M. Desjardins: Oui, mais à ce moment-là, est-ce que
Marc-Yvan Côté n'était pas considéré comme un
agent et un mandataire dans la requête? Et dans vos plaidoiries?
M. Laflamme: Absolument pas. Absolument pas, nulle part, il n'y
est référé, je l'ai dit tout à l'heure.
M. Desjardins: Et devant le juge, en outre de cet amendement, la
conclusion no 1, le nom de Marc-Yvan Côté n'a pas
été raturé à la page frontispice?
M. Laflamme: De la page frontispice, j'avoue que c'est une
erreur. C'est-à-dire que ce n'est pas une erreur dans le sens, mais
disons que c'est un oubli.
M. Desjardins: Et le jugement provisoire a été
rendu et l'ordonnance a été signifiée à Marc-Yvan
Côté?
M. Laflamme: Pour qu'il en soit informé, oui.
M. Desjardins: Mais si vous aviez retiré ces, vos
conclusions à l'égard de Marc-Yvan Côté, là,
je me demande pourquoi lui signifier le jugement provisoire.
M. Laflamme: Evidemment, là, on tombe dans un domaine qui
est une question d'argumentation.
M. Desjardins: Non, c'est pas de l'argumentation. C'est
strictement... C'est un intimé qu'on enlève de là, devant
le juge, le juge rend quand même, rend son injonction provisoire puis on
signifie le jugement à l'intimé qu'on vient d'enlever de la
procédure.
Ce n'est pas de l'argumentaiton, c'est parce que ça me surprend
là, un peu. Il me semble que cela n'aurait pas dû lui être
signifié si son nom est retiré de la procédure. Si vous
voulez abandonner le recours contre Marc-Yvan Côté, il ne faut
plus lui signifier le jugement rendu, parce que le jugement ne le concerne
pas.
Est-ce que des instructions ont été données
à l'huissier de ne pas signifier le jugement à Marc-Yvan
Côté?
M. Laflamme: Personnellement, je n'ai pas, disons,
participé à la question de la signification, sauf que j'en sais,
j'en connais la substance.
M. Desjardins: Oui.
M. Laflamme: Que vous ayez une partie, dans un procès, qui
soit mise en cause, qu'elle en soit informée. C'est parce...
Excusez.
M. Desjardins: En outre de l'amendement à la conclusion no
1, devant M. le juge Pierre Côté, est-ce qu'il a été
déclaré, expressément: Les requérants abandonnent
tout recours contre Marc-Yvan Côté?
M. Laflamme: Cela a été déclaré
expressément, et par moi-même, à deux reprises.
M. Desjardins: Est-ce que vous avez la transcription?
M. Laflamme: II n'y avait pas de transcription, à ce
moment-là; c'est lorsque Me Ross Goodwin, qui représentait
Marc-Yvan Côté, s'est levé pour faire des
représentations devant la cour qu'il a demandé au
sténographe qui était là la transcription des notes. Et
d'ailleurs, vous allez le voir très bien. Si vous regardez, à la
dernière pièce qui a été produite, à la page
18, le début de la page 18, par la cour, l'honorable juge Pierre
Côté s'adresse, de la page suivante, à Me Goodwin. Et je
pense que les commentaires du juge parlent par eux-mêmes et sont
très clairs.
M. Desjardins: Non, le juge ne parle pas de requête
retirée contre Marc-Yvan Côté.
M. Laflamme: Un instant! Si vous voulez le lire, M. le
député.
M. Desjardins: Oui.
M. Laflamme: On dit: M. Goodwin, il n'y a pas d'ordonnance de
sollicitée contre l'Assemblée ou contre le comité. Alors,
il est bien possible, comme vous dites, qu'il va s'avérer que
l'injonction est devenue illusoire. On va ordonner à CO-GEMA et à
ses mandataires de cesser de solliciter l'adoption du bill 24. Peut-être
qu'on va leur dire, par l'Assemblée législative ou par le
comité: II est trop tard. En somme, vous avez mis le mécanisme en
branle et toute ordonnance qui peut entraîner l'adoption de la loi ou
l'étude de la loi est pour adoption ultérieure.
M. Desjardins: Je l'avais lu et, justement, je ne vois pas
là-dedans de retrait-là exprès à l'égard de
Marc-Yvan Côté et c'est pour cela que je vous posais les
questions.
M. Laflamme: Ecoutez, avant même que nous commencions
à discuter, j'ai radié toutes les conclusions qui étaient
initialement recherchées contre Marc-Yvan Côté. Elles ont
été radiées. Et c'est pour cela que le juge, dans le
procès-verbal et sur l'ordonnance qui est mentionnée que
l'honorable juge Pierre Côté parle "vu la requête
amendée ", et l'amendement, c'est cela.
M. Desjardins: Je m'excuse si je reviens là-dessus un peu.
C'est que, vous savez que, quand on retire un recours contre l'une des parties
impliquées, c'est généralement noté au
procès-verbal de l'audience tenu par le greffier. Alors, j'ai
regardé le procès-verbal du 9 décembre et je ne vois
rien d'annoté à l'effet qu'on abandonne contre Marc-Yvan
Côté, parce que, quand on le fait verbalement, devant la cour,
c'est noté au procès-verbal de l'audience et quand on le fait par
écrit, on dépose le désistement. Il y en a eu un
désistement à une date ultérieure. Mais, le 9
décembre, au procès-verbal de l'audience, il n'y a absolument
rien qui indique que cela a été déclaré
verbalement, la renonciation à tout recours contre Marc-Yvan
Côté. Et puis, à la page 19, à laquelle vous me
référez, non plus, à mon avis, cela n'apparaît pas
non plus. Et, nonobstant tout cela, en admettant que vous avez raison, je suis
quand même surpris que, si vous avez raison que l'ordonnance provisoire
ait signifié Marc-Yvan Côté et que des instructions n'aient
pas été données de ne pas signifier à Marc-Yvan
Côté, et que le juge ait rendu jugement contre, en fait, tous les
intimés, conjointement et solidairement.
M. Laflamme: Absolument pas. Le juge n'a jamais rendu une
ordonnance contre Marc-Yvan Côté.
M. Desjardins: As-tu l'ordonnance provisoire?
M. Laflamme: Le jugement parle par lui-même.
M. Desjardins: Enfin, il accorde la requête telle que
modifiée par les procureurs des requérants, vu l'affidavit
à son soutien, vu les représentations des procureurs des parties,
vu l'urgence, la requête pour injonction interlocutoire, provisoire est
accueillie, suivant ses conclusions.
M. Laflamme: Ses conclusions amendées? M. Desjardins:
Oui, j'ai lu l'amendement. M. Laflamme: Très bien.
M. Desjardins: Cet amendement de la première conclusion a
été fait après argumentation devant le juge Pierre
Côté, mais avant jugement, évidemment.
M. Laflamme: Cela s'est fait en deux instances. Nous sommes
allés d'abord dans la chambre de l'honorable juge Pierre
Côté, au palais de justice. Comme il y avait plusieurs personnes,
subséquemment, l'honorable juge Pierre Côté a
décidé qu'il nous entendrait dans la cour de pratique. Et,
lorsque la discussion a commencé relativement au nom de Marc-Yvan
Côté, j'ai personnellement dit au juge que nous n'avions aucune
espèce d'objection à enlever son nom et qu'il n'avait pas
d'affaire à être là comme intimé.
Maintenant, à la suite de cela, nous sommes descendus, par
l'escalier, au corridor, jusqu'à la cour de pratique.
M. Desjardins: Excusez-moi, à la chambre du juge Pierre
Côté, est-ce que, comme d'habitude, le greffier était
présent?
M. Laflamme: II y avait un greffier de présent, oui.
M. Desjardins: Correct. Continuez.
M. Laflamme: Et nous nous sommes rendus à la cour de
pratique, et c'est à la suite des remarques que nous avons faites au
début que nous avons réitéré ce qui avait
été dit initialement dans la chambre du juge, relativement aux
amendements de la requête au sujet de Marc-Yvan Côté. A un
moment donné, en cour d'instance, le juge était disposé
à émettre une ordonnance. Il m'a remis le dossier de la cour pour
me demander de faire les corrections, de ratifier sur l'original de la
procédure les amendements en question.
M. Desjardins: A votre arrivée à la cour, avant de
commencer à réitérer ce qui avait été dit
dans la chambre du juge, le sténographe était présent?
M. Laflamme: Le sténographe était présent,
mais les notes sténographiques de cette discussion n'ont pas
été prises. Si vous regardez la première page des notes
sténographiques qui ont été prises à l'audience du
9, vous avez Me Goodwin qui dit, les premiers mots qui sont dits là:
Votre Seigneurie, le sténographe n'avait pas commencé à
prendre les notes et je vous indiquais que je représentais Marc-Yvan
Côté. Alors, à ce moment-là, nous, nous avions
présenté la requête. C'est Me Goodwin qui a demandé
la prise des notes sténographiques.
M. Desjardins: Me Laflamme, étiez-vous en commission
parlementaire, vous aussi, avec Me Langlois, le 9 décembre?
M. Laflamme: Non, je n'y suis pas allé. Je suis
retourné à mon bureau...
M. Desjardins: Pas du tout?
M. Laflamme: ... après l'émission de l'ordonnance
par le juge Côté. Mais seulement, ce que je dis, c'est que,
lorsque la requête, lorsque l'injonction provisoire a été
émise par le juge Côté, ni Me Guy Vaillancourt, ni Me
Reynold Langlois n'y étaient. Je crois que Me Guy Vaillancourt y
était. Mais Me Reynold Langlois était parti pour se rendre faire
des représentations devant la commission parlementaire au sujet de
l'étude du bill.
M. Burns: Me Laflamme, je n'étais pas là,
évidemment, mais je prends pour acquis que le sténographe a
reproduit fidèlement, selon son serment d'office, ce qui s'est
passé. Mais on est encore à la page 21, et je lis, par Me
Laflamme: Oui, tout mandataire de COGEMA par la cour, oui, dans la mesure
où on a raison de dire que le parrain d'un bill est le mandataire de
celui qui en sollicite l'adoption. On devrait dire à ce moment-là
que Côté est le mandataire, à ce moment-là, il sera
couvert. Et c'était pas clair, clair que c'était
réglé, à la page 21 et 22. C'est cela que je veux dire.
Cela
m'apparaît comme pas clair que vous avez pris une position
ouvertement dans le sens de libérer M. Côté de cette
injonction, d'une part, ce qui me chicote beaucoup, c'est que l'injonction,
l'ordonnance d'injonction lui a été signifiée quand
même après. Et je vois dans les notes que Me Goodwin s'est
débattu comme un diable dans l'eau bénite pour justement faire
enlever le nom de M. Côté tout au long des procédures.
Là, la cour ne semble pas convaincue que vous vous êtes
carrément désisté à l'endroit de M.
Côté.
M. Laflamme: Enfin, tout... L'essence de ce qui s'est
discuté devant la cour, nous recherchions une injonction et une
injonction a été émise contre un tiers, contre une
intimée qui s'appelle COGEMA et qui recherchait par un bill
privé, un statut quelconque. Bon. Sur ce point, évidemment que
pour qu'un bill privé avance, il faut qu'il y ait un parrain ou un
mandataire.
Disons que, fondamentalement, il devenait essentiel, il devenait
essentiel que le parrain ou mandataire, appelez-le comme vous voudrez, soit
informé que les initiateurs du bill privé avaient contre eux une
injonction.
M. Desjardins: Ce n'était pas nécessaire de le
mettre intimé pour cela, vous auriez pu facilement, sans le mettre
intimé, le mettre au courant, l'informer.
M. Laflamme: Ecoutez, il est vrai que le nom de Marc-Yvan
Côté est écrit sur la page frontispice. Il y a assez de
procureurs ici pour comprendre que son nom aurait dû aussi être
rayé et s'il ne l'a pas été, c'est simplement par un oubli
de ma part.
Mais seulement, en ce qui concerne la question de la signification
à lui faire, c'est une question d'information. Cela, on peut en
discuter.
M. Desjardins: Je crois, Me Laflamme, que vous avez
argumenté et vous croyiez et vous croyez peut-être encore que
Marc-Yvan Côté était l'un des mandataires de COGEMA.
M. Laflamme: Absolument pas, absolument pas. Le but de la
signification, pour autant que je le conçoive...
M. Desjardins: Là, je ne parle pas de la signification,
là.
M. Laflamme: Ah bon!
M. Desjardins: Je parle de...
M. Laflamme: Absolument pas, il n'a jamais été
question devant la cour que Marc-Yvan Côté était mandataire
de COGEMA. Il n'a absolument pas été question de cela.
Le Président (M. Blank): Pas en qualité de parrain
comme vous avez dit...
M. Desjardins: De parrain.
Le Président (M. Blank): De parrain? M. Laflamme:
Pardon?
Le Président (M. Blank): Vous avez dit plus
récemment...
M. Laflamme: C'est Me Goodwin a soulevé le fait que
Marc-Yvan Côté, le député de Matane, était le
parrain de ce bill-là devant l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Blank): Oui, mais vous avez dit, cela
fait seulement deux minutes, que vous vouliez l'informer comme parrain ou
mandataire. Ce sont vos mots que vous utilisiez, cela fait deux minutes.
M. Laflamme: J'ai dit cela dans le sens que, pour l'information
de la signification, appelez-le mandataire ou parrain, mais Marc-Yvan
Côté n'a jamais été un mandataire de COGEMA, au sens
de la loi du moins.
M. Desjardins: J'ai terminé.
M. Thibeault: Si vous me le permettez, je voudrais quand
même expliquer à ce monsieur-là, vous m'excuserez, si je ne
connais pas tous les noms par coeur.
Le Président (M. Blank): C'est le député de
Pointe-Claire.
M. Thibeault: Le député de Pointe-Claire. La
situation dans laquelle on se trouvait au moment où on a
été à ce projet de loi-là privé, on a quand
même pris connaissance, monsieur, qu'on a... ce projet de loi-là
privé était pour procéder à l'Assemblée
nationale le vendredi après-midi. Alors, j'étais à mon
bureau à ce moment-là et, immédiatement, j'ai
essayé de prendre contact avec Reynold Langlois, qui était en
voyage, et ce n'est que le lundi matin que j'ai pu rencontrer Reynold Langlois,
et que ce projet de loi-là risque de mettre en péril la survie de
nos compagnies et, à ce moment-là, on recherchait un moyen de se
défendre le plus rapide possible, et imaginez-vous que, face à un
problème semblable, dans quelle situation d'esprit on pouvait se trouver
et que ce n'est qu'à la fin de l'après-midi qu'on a réussi
à finir de trouver une façon possible d'essayer d'arrêter
cette compagnie-là de rechercher un projet de loi privé et qu'on
était beaucoup plus sous un état d'esprit de défense que
de rechercher des techni-calités peut-être juridiques
là-dedans. On recherchait beaucoup plus un moyen de s'en sortir et on ne
savait pas exactement à ce moment-là où il en était
situé et quelle serait la façon qu'on pourra obtenir quelque
chose là-dedans.
M. Séguin: Vous comprendrez, M. le Président... Je
ne voudrais pas interrompre parce que tous deux nous sommes des profanes en ce
qui concerne le judiciaire, alors on peut peut-être se parler d'une
façon autre qu'en termes juridiques.
Non, c'était le témoignage que vous aviez rendu et,
à la suite, complété par Me Laflamme. Ce qui
m'étonnait et ce qui continue de m'étonner, c'est que,
d'après votre témoignage, il y avait cette urgence que vous venez
encore une fois d'élaborer et d'expliquer, à cinq heures, mais
dix-neuf heures plus tard, après avoir passé chez le juge
Côté, où on a présenté la requête et
qu'ensuite, deux heures plus tard, malgré que toutes les parties dans la
cause, c'est-à-dire l'administration et leur aviseur légal ou les
aviseurs légaux avaient convenu d'enlever ou de rayer le nom de
Marc-Yvan Côté du dossier qu'encore, d'après le
témoignage de l'huissier, tout à l'heure, on lui signifie. Alors,
c'est là. C'était simplement sur ce point. Les autres questions
sont venues compléter. J'ai ma réponse. Mais je m'étonne
encore...
M. Thibeault: A mon point de vue de profane, moi je n'ai pas
repensé à cette situation-là par après parce qu'on
était pris devant le fait d'essayer de retracer les gens de COGEMA, ce
qui a pris quand même une couple d'heures et on avait aussi à
produire un mémoire pour passer devant la commission et faire une
certaine défense. Alors, je sais que moi, j'ai fini de travailler, il
était trois heures du matin pour préparer un mémoire pour
passer là-dedans. Alors, la suite étant tellement rapide, on n'a
pas tellement de temps de s'arrêter et pis de dire de repenser où
on est rendu tout simplement.
M. Laflamme: Pour ajouter à ce que l'honorable
député de Maisonneuve a dit tout à l'heure,
référant à la page 21 et les articles et les lignes
suivantes. Ce n'est pas moi qui parle. C'est la cour.
M. Burns: Oui, d'accord. Mais, si je vous citais ça,
c'était à cause de... J'essayais de savoir l'atmosphère
qu'il y avait là, à ce moment-là. Je ne mets pas en doute
vos paroles, Me Laflamme. Comprenez-moi bien.
M. Laflamme: Je comprends.
M. Burns: Mais ça m'apparaît pas, moi, comme qui n'a
pas été là. Ça m'apparaît pas comme
très clair qu'il y avait un désistement à l'endroit de
Marc-Yvan Côté. D'autres éléments me laissent croire
aussi et l'élément le plus fort pour moi, c'est la signification
à Marc-Yvan Côté, qu'il n'y a pas eu de véritable
désistement. Le juge va même jusqu'à dire... Eh bien,
écoutez, je n'ai pas à vous imposer les paroles du juge, mais il
va jusqu'à dire, un moment donné: Bien, écoutez, si
l'argumentation de Me Goodwin à l'effet qu'une fois le projet de loi
déposé à l'Assemblée nationale n'appartient plus au
parrain, mais appartient à un comité ou à
l'Assemblée nationale, donc ce sera superflu, mais le juge, dans son
esprit, considère, je pense, si j'ai bien lu cette partie-là,
considère M. Côté comme mandataire de COGEMA, laissant
entendre que, si le raisonnement soumis par Me Goodwin était valable,
juridiquement parlant, que l'injonction serait sans effet quant à M.
Côté.
NI. Laflamme: Vous soulevez, M. le député, toute la
question de la clôture, si on peut appeler cela ici ou de la
barrière qui existe entre les deux juridictions. Evidemment, lorsqu'il y
a une procédure appelez-là comme vous voudrez et
une procédure parle par ses conclusions recherchées et c'est
tellement vrai que, si vous avez l'émission d'une procédure qui
n'a aucune conclusion, vous n'iriez nulle part.
Le Président (M. Blank): ... M. Thibeault, M. Blondin.
Une Voix: Ou son représentant.
Le Président (M. Blank): Son représentant, M.
Duchêne.
Une Voix: Me Duchesne.
Le Président (M. Blank): Me Duchesne, votre... Vous
êtes l'assistant greffier de l'Assemblée nationale?
Une Voix: Le secrétaire général adjoint.
Le Président (M. Blank): Secrétaire
général adjoint. Excusez-moi.
M. Burns: II peut s'asseoir, je pense, Monsieur...
Une Voix: Oui.
M. Côté: ... le projet de loi.
M. Duchesne (Pierre): Alors, le projet de loi est apparu en avis
jusqu'au 28 novembre 1975. Le projet de loi a été lu, la
première fois, le 2 décembre 1975. Si vous voulez, je vais faire
continuer le secrétaire général qui avait
déjà préparé toute la documentation
là-dessus.
M. Blondin (René): Alors, la première lecture, le 2
décembre 1975, et que ça apparaît au procès-verbal.
La deuxième lecture, c'est le 16 décembre 1975; la
troisième lecture, le 17 décembre et elle a été
sanctionnée le 19 décembre.
M. Laflamme: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question au greffier?
Le Président (M. Blank): Oui.
M. Laflamme: Est-ce qu'il n'y avait pas, à ce
moment-là, la grève des postes?
M. Blondin: En effet, je pense que oui.
M. Laflamme: Et est-ce que la Gazette officielle n'avait pas pu
être transmise par les voies normales ou qu'elle n'était pas
encore transmise en date de ce 8 décembre?
M. Blondin: Ah! Là, je l'ignore.
M. Laflamme: Pardon? M. Blondin: Je ne sais pas.
M. Côté: La Gazette officielle a été
publiée le 29, le 29 novembre 1975.
M. Laflamme: Je comprends, mais elle n'a pas été
circulée, à cause de la grève des postes. Ecoutez. A
cause... Pardon?
M. Côté:... de le faire valoir en défense
tantôt, on en aura l'occasion.
M. Laflamme: Pardon?
M. Côté: II s'agira de le faire valoir en
défense tantôt, vous aurez l'occasion. O.K. ça va.
M. Blank: M. le député de Matane, oui, sous
réserve de... la commission demandant des autres témoins. Est-ce
que vous avez d'autres témoins à faire entendre?
M. Côté: Non, c'est tout. Pas à ce
moment-ci.
M. Blank: Pas à ce moment-ci? Est-ce que les autres
membres de la commission... Est-ce qu'il y a d'autres témoins qu'ils
veulent faire entendre? Je pense que la preuve est close dans le sens et
maintenant les intimés... Est-ce que vous avez des preuves à
faire ou des représentations à faire?
M. Laflamme: Nous n'avons pas de témoins additionnels
à faire entendre.
M. Blank: Est-ce que vous avez des représentations
à faire au nom des trois intimés?
M. Laflamme: Certainement. Si... J'ai un peu... Je ne veux pas me
répéter, mais les seules représentations que nous pouvons
normalement faire, c'est que, dans l'esprit de nos clientes, il s'agissait pour
elles de tenter que une partie impliquée dans un procès en cours
avec nos clientes recherche la passation d'un bill privé qui aurait pour
effet substantiellement de mettre fin au litige et de leur accorder ce qui
était, dans l'esprit de notre cliente, un droit
privilégié, ce qui est évidemment la conséquence
d'un bill privé en tant que tel. Et nous nous sommes appuyés sur
une décision déjà rendue, qui n'a jamais été
cassée, qui est la décision de l'honorable juge Challies dans une
cause de la succession DuTremblay, où justement une injonction avait
été émise pour tenter d'empêcher des individus de
poser des gestes qui permettraient aux législateurs de passer quelque
chose qui pouvait brimer les droits des individus qui s'en plaignaient. Alors,
c'était ce que nous pensions être notre cas et nous étions
tous convaincus que, si le processus législatif était
engagé à un point tel que la compagnie COGEMA n'avait plus rien
à faire pour la passation du bill, que notre injonction était
illusoire et c'est le sens complet de toute l'argumentation et de tout ce qui
s'est fait.
M. Burns: Tout simplement une question, Me Laflamme. Dans la
cause Berthiaume-DuTremblay, le parrain du projet de loi n'était pas
inclus dans les procédures.
M. Laflamme: Oui.
M. Burns: II était inclus?
M. Laflamme: Je ne le sais pas. Je ne le sais pas. Ecoutez...
M. Burns: Pas, en tout cas, de mémoire, je ne me souviens
pas que, dans cette cause-là, on ait relié le parrain aux
procédures. Et...
M. Laflamme: Et je soumets respectueusement que dans celle-ci non
plus, écoutez...
M. Burns: La procédure a été
signifiée à M. Côté.
M. Laflamme: Pardon?
M. Burns: La procédure a été... On a une
preuve très claire...
M. Laflamme: L'histoire...
M. Burns: ...que la procédure a été
signifiée.
M. Laflamme: II y a eu une signification qui a été
faite à Marc-Yvan Côté, évidemment le procès
verbal du huissier parle par lui-même. Encore faut-il le lire avec sa
restriction, premièrement et, deuxièmement, pourrait
peut-être poser la question de savoir: Est-ce que la signification d'une
procédure à une personne X, à un membre, plutôt, de
l'Assemblée législative, ou à un législateur,
est-ce que la signification d'une procédure qui ne la concerne pas et
dans laquelle il n'est pas impliqué dans un bref est en quelque sorte un
accroc à l'article relatif à la loi concernant la
Législature? Nous soumettons tout simplement que non.
M. Burns: Est-ce que, dans votre esprit, selon I article 66 de la
Loi de la Législature, le fait de signifier à un
député, qui est le parrain d'un projet de Loi, une ordonnance
d'injonction avec toutes les procédures qui sont attachées
à cela, le jour même où la commission parlementaire
appropriée prend connaissance du projet de loi, de faire signifier,
dis-je, cette procédure au député en question, n'est pas,
à toutes fins pratiques, une intimidation ou une tentative
d'intimidation du député, lorsque son nom apparaît sans que
la correction ait officiellement été faite je prends pour
acquis que toutes les explications que vous nous avez données
mais lorsque ces modifications-là n'ont pas été faites,
est-ce qu'il ne s'agit pas d'un acte qui est en mesure d'intimider un
député?
NI. Laflamme: Bah! Ecoutez, Marc-Yvan Côté était
représenté par un savant procureur, même deux et je soumets
respectueusement que le pro-
cureur de Marc-Yvan Côté était à la cour et
le procureur de Marc-Yvan Côté savait fort bien, savait fort bien,
longtemps avant la signification à Marc-Yvan Côté, qu'il
n'y avait aucune conclusion de recherchée contre son client. Nous
soumettons, si je peux continuer, M. le député, nous continuons
de prétendre respectueusement que la signification d'une
procédure ou l'effet ou la nécessité d'une information,
lorsqu'on représente un tiers, est une chose qui est importante.
Le Président (M. Blank): Ne pensez-vous pas, M. Laflamme,
voyant que cette injonction est émise par le juge Côté, et,
s'il y avait peut-être un mépris de cour, c'est le juge
Côté qui va être mis, peut-être, à
décider s'il y avait un outrage au tribunal ou non et, dans sa
discussion des faits, sur page 22 des choses-là, ç'a l'air qu'il
considère que M. Côté met à côté la
question de parrainage et le reste et le mandataire de la compagnie et que,
nonobstant le fait qu'on devrait conjointement et solidairement enjoindre
l'intimée COGEMA et ses employés et agents et mandataires...
Ça veut dire que M. Ross Goodwin, à ce moment-là, ne peut
pas être convaincu pour dire à M. Côté: Ça
vous concerne pas cette signification.
M. Laflamme: Je ne suis pas garant des paroles de l'honorable
juge Pierre Côté.
Le Président (M. Blank): Oui, mais ils sont écrits.
Peut-être qu'on pourrait arrêter la commission ici. On peut
entendre M. Goodwin. Est-ce que la commission est d'accord qu'on veut entendre
M. Goodwin?
M. Burns: Oui.
M. Seguin: ... vous allez ajourner.
Le Président (M. Blank): A une heure on va finir.
M. Seguin: Vous allez jusqu'à une heure? Le
Président (M. Blank): Oui.
M. Burns: M. le Président, j'aurais simplement une
question à M. Goodwin. Ah oui, c'est vrai, est-ce qu'on veut assermenter
Me Goodwin?
M. Ross Goodwin
M. Pouliot: Jurez-vous de dire la vérité, toute la
vérité, rien que la vérité?
M. Goodwin: Je le jure.
M. Burns: J'ai simplement une question, puisque vous avez
participé à toutes ces procédures et en particulier,
à celle du 9 décembre. Me Laflamme, tout à l'heure, nous a
signalé, à la page 3, le début de vos remarques et je
cite, par Me Ross Goodwin: Votre Seigneurie, le sténographe n'avait pas
commencé à prendre des notes et je vous in- diquais que je
représentais Marc-Yvan Côté en sa qualité de membre
de l'Assemblée nationale, etc, etc.
Est-ce que vous étiez là dès le début de la
réunion?
M. Goodwin: J'ai été informé qu'un projet
d'injonction était soumis au juge Côté, alors que
j'étais à mon bureau, le 9 décembre et on m'a
demandé, d'urgence, d'aller voir ce qui se passait, et que la
requête en injonction interlocutoire avait pour effet d'empêcher,
semble-t-il, la présentation d'un projet de loi. Je me suis rendu
à la course au palais de justice et je suis arrivé dans le bureau
où siégeait le juge Côté et le débat avait
déjà débuté dans son bureau. La durée du
débat, je l'ignore, parce que je suis arrivé peut-être vers
9 h 15 ou 9 h 20. Par la suite, le juge Côté m'a demandé
d'identifier qui je représentais et j'ignorais à ce
moment-là qui je représentais. J'ai pensé qu'il
n'était pas dans la tradition qu'un avocat représente
l'Assemblée nationale ou ses membres ou... comme corps politique et j'ai
examiné rapidement la procédure et j'ai vu le nom de Marc-Yvan
Côté. J'ai comparu pour lui, mais en sa qualité de membre
de l'Assemblée nationale, tel que l'indique ma comparution au
dossier.
Le désistement dont on a fait état... excusez, le
début de cette argu... mon argumentation qui apparaît aux notes
sténographiques a été prise uniquement dans la partie
lorsqu'on était devant la cour. Mais substantiellement, j'ai
répété l'argumentation qui me venait au vol comme
ça et j'ai tenté d'établir cinq points et vous remarquerez
aux notes sténographiques, j'essaie toujours d'amener le juge à
déclarer que l'Assemblée nationale ou ses comités ne sont
pas visés et que M. Côté non plus n'est pas visé en
sa qualité de député.
Par contre, de par la requête, plus particulièrement,
à l'article, si je me souviens bien, le paragraphe 27 de la
requête expose: à moins que le tribunal n'ordonne aux
intimés conjointement et solidairement et à leurs
employés, agents, mandataires et à toute autre personne
concernée, de continuer la présentation de ladite requête
et leur enjoignant de suspendre la présentation de la requête et
de poser tout geste.
De même, je crois, à l'article... il y a un autre
paragraphe qui m'échappe, mais le mot mandataire et agent compris dans
le contexte du paragraphe 27 et mandataire et agent compris dans la
première conclusion, même après la correction
demandée par le juge Côté pendant le débat...
personnellement, j'y voyais un danger à cause de la rédaction,
notamment à cause de la rédaction de l'ensemble de la
requête.
Le danger était confirmé dans mon esprit, en tout cas, et
dans mes inquiétudes, par la signification de la procédure et le
fait que l'huissier ait attendu la durée de la commission parlementaire,
si vous voulez, pour signifier à M. Côté. J'étais
inquiet et cette inquiétude-là est manifestée d'ailleurs
quand M. Côté intervient dans le débat concernant le projet
de loi COGEMA et il déclare
lui-même, à peu près: Je ne suis pas un mandataire
ni un agent de COGEMA, mais je vais parler comme député de Matane
ou comme membre de l'Assemblée nationale représentant le
comté de Matane.
Il a pris cette précaution-là avant d'adresser la parole
à la commission.
M. Burns: Maintenant, Me Goodwin, dès la première
phrase, du moins, de la partie qui est reproduite de ces discussions-là,
c'est-à-dire les notes sténographiques du 9 décembre,
dès la première phrase, vous avez indiqué que vous
représentiez Marc-Yvan Côté en sa qualité de
membre.
Est-ce que, à compter de ce moment-là, quelqu'un vous a
indiqué qu'il n'y avait pas de conclusion contre votre client?
M. Goodwin: Non.
M. Burns: On ne vous a pas dit de vous en aller, que ce
n'était pas nécessaire?
M. Goodwin: Non. C'est seulement le 15 décembre qu'on m'a
dit de m'en aller et j'ai plaidé tout l'avant-midi quand même,
pour être bien sûr.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Blank): Avez-vous des questions, Me
Laflamme?
M. Goodwin: Excusez, je pourrais peut-être
compléter. Il est exact que, dans la journée du 12
décembre, on a communiqué avec moi pour me dire qu'on se
désisterait et puis j'ai reçu le désistement...
M. Burns: Qui est daté du 12.
M. Goodwin: II est daté du 12 et je l'ai reçu le
15. Il a été produit à la cour le 15. Cela
n'apparaît pas, semble-t-il, au dossier, mais il a été
produit physiquement devant moi le 15, mais, à ce moment-là, le
désistement, il dit ce qu'il dit. Et la référence au 9
décembre, je ne puis... A moins que ce se soit produit hors de ma
présence, avant que j'arrive, je n'ai pas eu d'indication à cet
effet-là.
M. Burns: Le désistement, Me Goodwin, ne se
réfère pas à une date où il aurait
été fait. Il se réfère, si je le lis, il est
écrit en français: "Les requérantes, par leurs procureurs
soussignés, confirment leur désistement de la requête pour
l'émission d'une ordonnance d'injonction interlocutoire "faite"... ce
n'est pas le désistement qui est fait, "faite", au féminin,
à l'audience du 9 décembre 1975, par un amendement apparaissant
à la face même de l'original de ladite requête contre
l'intimé Marc-Yvan Côté, à toutes fins que de
droit."
Moi, si je lis ça et si on a bien voulu dire ce qu'on voulait
dire, il semble qu'on devait savoir ce qu'on écrivait à ce
moment-là, puisque ce sont des avocats qui ont signé ce
désistement-là.
On ne confirme pas que le désistement avait eu lieu le 9
décembre, mais on confirme qu'il y a désistement de
l'émission de l'ordonnance faite le 9 décembre contre Marc-Yvan
Côté. Ça... En tout cas.
M. Goodwin: II est bien difficile pour moi
d'interpréter.
M. Burns: Non, non.
M. Goodwin: Je pense que c'est le comité qui a cette
responsabilité et je regrette si, dans mes commentaires, des fois, je
donne une explication. Je devrais peut-être m'en tenir aux faits.
Le Président (M. Blank): Me Laflamme, vous avez des
questions à poser?
M. Laflamme: Est-ce que je peux poser quelques questions?
Le Président (M. Blank): Oui, certainement.
M. Laflamme: Me Goodwin, est-ce qu'il n'est pas à votre
connaissance personnelle que, devant la cour, devant l'honorable juge Pierre
Côté, alors que vous étiez là, j'ai moi-même,
personnellement, radié toutes les conclusions relatives à
Marc-Yvan Côté et que le juge vous l'a signalé, dans les
notes sténographiques qui apparaissent?
M. Goodwin: Je n'ai pas de réponse autre à donner
que les notes sténographiques parlent par elles-mêmes et, à
la page 21 ou 20 des notes sténographiques, le geste que faisait Me
Laflamme tantôt, le juge lui a redonné le dossier et il lui a dit
de corriger la conclusion.
Mais de ça, de la question de mon confrère, je ne voudrais
pas qu'il soit interprété que je comprenais, par ce
geste-là, que M. Côté n'était plus là
pantoute, qu'il n'était plus visé par les procédures.
M. Laflamme: Merci.
Le Président (M. Blank): II n'y a plus d'autres
questions?
M. Côté: Sauf que j'aimerais peut-être
apporter quelques petits points, parce que ce dossier me concerne
personnellement.
Le Président (M. Blank): Est-ce que... Une Voix:
Approchez de la table.
M. Côté: Non, ...à la table.
Le Président (M. Blank): ...de la table. M. Laflamme va
avoir le droit de vous transquestionner à ce moment.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté: Oui d'accord. En fait, au moment où
j'ai soulevé cette question de privilège et que j'ai
soumis cette motion à la Chambre, il y avait quand même des
choses qui me permettaient de croire et qui me permettent encore de croire
qu'on avait tenté de saboter mon droit le plus légitime celui de
législateur. Je vais vous en citer six. C'est, premièrement, sur
la requête. D'ailleurs, cela a été clairement
indiqué tout à l'heure. Le nom de Marc-Yvan Côté,
intimé, apparaît toujours. Dans un deuxième temps, au
paragraphe 27 de la requête, il est fort bien dit: "Toute autre personne
concernée". M n'était pas clairement défini, à ce
moment-là, que Marc-Yvan Côté n'était pas une de ces
personnes. Troisièmement, dans ces conclusions, on mentionne
"mandataire", et dans les notes sténographiques auxquelles on
réfère aux pages 20 et 21, il n'est pas clairement indiqué
que Marc-Yvan Côté n'est pas un mandataire. Quatrièmement,
à 12 h 30, le 9 au matin, la signification qu'on m'a faite, tout
près de la porte 81-A. Cinquièmement, je me pose beaucoup de
questions si, pour les requérants, devant les tribunaux, il apparaissait
très nettement que Marc-Yvan Côté était
éliminé de ce dossier, pourquoi il a fallu le faire le 12.
Sixièmement, vous n'avez qu'à relire les débats de la
commission parlementaire du 9 pour savoir à quel point cette commission
parlementaire a été troublée. Je pense que le
député de Maisonneuve était présent à ce
moment-là. J'aimerais vous dire simplement qu'on a dit clairement au
député de Matane: En principe, vous devriez avoir le droit de
parole, mais on préférerait que vous n'interveniez uniquement
à la fin de l'après-midi, soit à 4 heures, à la
reprise de la commission parlementaire. C'est ce que j'ai fait à ce
moment-là. Même, on a été obligé de
chambarder toute la commission parlementaire dans sa procédure, puisque
COGEMA devait être entendus les premiers et que cela a été
l'Association des propriétaires de navires du Saint-Laurent, pour
revenir juste par la suite et être ajournée deux ou trois fois
entre-temps.
Alors, je pense qu'il y a quand même là six grosses
interrogations auxquelles les réponses ne viennent pas. Elle ne sont pas
là et je maintiens mon droit.
Le Président (M. Blank): Est-ce que vous avez des
questions à poser à M. Côté?
M. Côté: Je pense que, quand même aussi, il
serait bien important de noter, suite aux demandes de ces compagnies, en
mentionnant Marc-Yvan Côté intimé... D'ailleurs, les
requérants des compagnies l'ont bien spécifié
tantôt. En aucun temps, on ne m'a atteint, on ne m'a informé de
ces procédures, puisque je l'ai su à 8 h 45, le matin, par un
avocat du...
Le Président (M. Blank): M. Laflamme, avez-vous des
questions à poser à M. Côté?
M. Laflamme: Non, je n'ai pas de questions à poser.
Le Président (M. Blank): Est-ce que la commission s'est
bien informée sur tous les faits, dans ce dossier?
M. Burns: Je pense, M. le Président, qu'on pourrait
peut-être se fixer. Moi, je me sens suffisamment informé, en tout
cas, mais peut-être que la commission voudrait revoir les documents,
repenser à toute la situation, avant d'en arriver à une
recommandation, parce que j'imagine que nous allons faire un rapport à
l'Assemblée nationale qui, elle, ensuite, prendra les dispositions
requises. Je ne sais pas si cela rencontre les vues des autres membres de la
commission.
M. Levesque: Je crois qu'il serait opportun et sage de demander
présentement l'ajournement sine die de la présente commission
parlementaire et que, une fois que les membres m'auront indiqué qu'ils
sont prêts à revenir, à ce moment-là, j'indiquerai,
comme leader parlementaire du gouvernement, à quel moment la commission
sera de nouveau convoquée.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Blank): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 35)