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Etude du projet de loi no 120
et réforme administrative de
l'Assemblée nationale
(Vingt heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Richard): A l'ordre, messieurs.
Je déclare ouverte cette séance de la commission de
l'Assemblée nationale.
Les membres de la commission de l'Assemblée nationale sont: M.
Bellemare (Johnson), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank (Saint-Louis), M.
Burns (Maisonneuve), M. Cardinal (Prévost), M. Charron (Saint-Jacques),
Mme Cuerrier (Vaudreuil-Soulanges), M. Dussault (Châteauguay), M. Fallu
(Terrebonne), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Grenier (Mégantic-Compton),
M. Jolivet (Laviolette), M. Lamontagne (Roberval), M. Lavoie (Laval), M. Proulx
(Saint-Jean), M. Richard (Montmorency), M. Vaillancourt (Jonquière).
Est-ce qu'il y a des remplacements?
M. Gendron: M. Gilles Grégoire à la place de Claude
Vaillancourt.
Le Président (M. Richard): M. Grégoire (Frontenac)
remplace M. Vaillancourt (Jonquière). C'est tout?
M. Grégoire: C'était mon ancien comté...
Le Président (M. Richard): Puis-je vous inviter, M. le
leader parlementaire du gouvernement, à faire motion pour la
désignation d'un rapporteur?
M. Charron: Oui, je voudrais proposer M. le député
de Laviolette.
Projet de loi no 120
Le Président (M. Richard): Motion adoptée?
Adopté. Cette commission s'est réunie aux fins d'étudier
article par article le projet de loi no 120, Loi modifiant la Loi de la
Législature et la Loi de l'Exécutif. Article 1,
adopté?
M. Lavoie: Une petite seconde. Vous comprenez, M. le
Président, je ne voudrais pas être plus lent qu'il ne le faut, ce
n'est pas dans mon habitude...
M. Blank: Dans les circonstances.
M. Lavoie:... mais c'est parce qu'on n'a pas le temps
d'étudier nos dossiers comme on devrait le faire, peut-être
à cause de nos occupations. Je ne pense pas que je retarderai
inutilement les travaux de cette Assemblée, mais je voudrais au moins
prendre le temps de lire chacun des articles, si vous n'avez pas d'objection.
L'article 1, si je comprends bien, c'est que le multiplicateur qui était
de 1,10 pour le président, est ramené ou abaissé à
0.90, et, en ce qui concerne les vice-présidents, de 0,50 à 0,40.
Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 1, adopté.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 2.
M. Lavoie: La modification porte le multiplicateur de 0,30
à 0,20 dans le cas des adjoints parlementaires. Un instant! Si
c'était proposé par le député de Frontenac, il y
aurait un conflit d'intérêts, parce que vous êtes adjoint,
je crois.
M. Grégoire: Je suis adjoint parlementaire.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas relever les discours qui ont
été prononcés en 1974 en ce qui concerne les
adjoints...
Une Voix: Je ne comprends pas...
M. Lavoie: ... parce que, si je me faisais le porte-parole du
leader parlementaire du gouvernement, je ferais un amendement et je dirais de
rapporter de 0,30 à 0,00.
Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 2 sera-t-il
adopté?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté.
M. Bisaillon: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Avant l'adoption ou
après?
M. Bisaillon: Avant l'adoption.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je vais me prononcer en accord avec l'article 2, M.
le Président, sauf que j'aimerais que la commission de
l'Assemblée nationale, pour les travaux futurs et pour les études
futures, tienne compte d'un certain nombre de considérations qu'on a
peut-être oubliées dans le passé. Je pense, entre autres
à... Evidemment, on parle de différence entre le salaire de
député et un type de fonction additionnelle qui s'ajoute au
salaire de député. Peu importe ce qu'on peut penser des adjoints
parlementaires, je pense qu'on a là un bon point de comparaison avec
d'autres fonctions qui ne sont pas rémunérées à
l'Assemblée nationale. J'aimerais que la commission de
l'Assemblée
nationale prenne avis que, dans les études qu'elle devra faire
dans l'année qui vient, on devrait peut-être penser ou envisager
le cas des chefs de parti des partis non reconnus selon la Loi de la
législature à l'Assemblée nationale. Je soulignais ce
fait, M. le Président, pour indiquer qu'effectivement, selon moi, il y a
des fonctions qui sont demandées à des membres de
l'Assemblée nationale, qui ne sont pas rémunérées
et qui sont effectivement des fonctions que d'autres membres de
l'Assemblée nationale pourraient éventuellement être
appelés à jouer. Tout en étant d'accord actuellement dans
le cadre de ce qui a été voté en deuxième lecture
par l'Assemblée nationale, je souhaiterais que la commission de
l'Assemblée nationale ou une sous-commission éventuelle puisse se
pencher dans l'avenir sur le problème que je viens de soulever.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Sainte-Marie.
Alors, est-ce que l'article 2 sera adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. L'article 3.
M. Charron: L'article 3, M. le Président, si vous me
permettez de le présenter, est ce que j'ai appelé le corps
même du projet de loi puisqu'il traite du traitement des 110 membres de
l'Assemblée nationale, quelle que soit l'indemnité additionnelle
qu'ils aient en fonction de leur poste supplémentaire au titre de
député qu'ils occupent, et c'est un texte, comme le dit
d'ailleurs la fin du premier paragraphe, qui remplace les cinquième et
sixième alinéas du texte actuel de l'article 92, si ma
mémoire est fidèle, et je voudrais indiquer tout de suite ce que
cela remplace.
Cela remplace les deux paragraphes suivants, celui qui dit:
"L'indemnité annuelle ne peut être inférieure à
celle de l'année précédente..." et celui qui a
été ajouté l'année dernière au moment de ce
qu'on a appelé le gel des salaires, celui qui disait: "Toutefois, pour
l'année 1978, l'indemnité accordée à chaque
député est égale à celle qui a été
accordée pour l'année précédente." Donc, ces deux
paragraphes disparaîtraient et l'indemnité annuelle des
députés, ce que dirait l'article 3, en amendant l'article 92, de
la Loi de la Législature, "ne peut être inférieure à
celle de l'année précédente; elle ne peut toutefois lui
être supérieure de plus de 6%."
Je ne pense pas avoir plus que je ne l'ai fait en deuxième
lecture devant mes collègues le besoin d'expliquer le sens de cette
mesure.
Le Président (M. Richard): L'article 3 serait-il
adopté?
M. Bisaillon: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. L'article 4.
M. Lavoie: II s'agit du même multiplicateur qu'on
conserve...
Le Président (M. Richard): ... à l'article 1...
M. Lavoie:... à l'article 1, la même diminution, en
somme, pour le chef de l'Opposition officielle, qui a toujours gardé un
statut égal aux ministres et au président de l'Assemblée
nationale. Il est ramené de 1,10% à 0,90%.
Le Président (M. Richard): C'est exact.
M. Lavoie: C'est une concordance normale.
Le Président (M. Richard): L'article 4 est
adopté.
M. Charron: On vient de toucher la question du chef de
l'Opposition officielle et l'interprétation que vient de faire de
l'article le député de Laval est parfaitement fondée.
Toutefois, la discussion du traitement de celui qui occupe le poste de chef de
l'Opposition officielle, à notre Assemblée me rappelle et
m'indique à nouveau une situation que le chef de l'Opposition de
l'époque, l'actuel ministre de l'Education, avait vécue, ce qui a
été convenu de tous à un moment à la fin d'une
aventure comme un imbroglio qui naissait du manque de clarté même
de la Loi de la Législature quant aux frais de déplacement que le
chef de l'Opposition peut recevoir à l'occasion ou à assumer dans
le cadre parlementaire quand vous-même, M. le Président, de
concert avec d'autres, l'invitez à faire partie d'une
délégation quelconque. Il a effectivement presque rang et statut
et traitement d'un ministre, mais il n'a pas les avantages que la Loi de
l'exécutif réserve aux ministres quant à leurs
déplacements en mission officielle. Il est à la fois, par la Loi
de la législature, exclu de tout traitement que notre Assemblée
peut réserver à ceux qui sont simples députés. Il
est donc entre deux chaises. C'est ce qui était arrivé au
député de Sauvé qui avait été amené
dans cette situation bien involontairement comme chacun l'avait reconnu. Pour
éviter que cela ne se reproduise à nouveau, pour éviter
des ennuis éventuels à l'actuel ou peut-être au futur chef
de l'Opposition, je vous dis très honnêtement aussi je
tiens même à ce que ce soit dans le journal des Débats
que le texte que j'ai en main m'a été soumis par le chef
de l'Opposition actuel, hier soir, et par le député de Laval qui,
comme président, avait vécu cette situation. Je ne sais pas si
c'est à cet endroit. On m'indique que cela aurait pu être à
l'article 2a. Je ne sais pas si ce n'est pas plutôt à l'article
4a, puisqu'on y traite du chef de l'Opposition, qu'on devrait le faire.
M. Lavoie: Cela réfère à quel article de la
Loi de la législature?
M. Charron: A l'article 96.
M. Lavoie: II faudrait le faire peut-être avant l'article
4. L'article 4 apporte un amendement à l'article 98 de la Loi de la
législature.
M. Charron: Alors, il faudrait peut-être incorporer un
nouvel article 4.
M. Lavoie: Et l'article 4 deviendrait l'article 5.
M. Charron: C'est cela. Alors, avant même l'article 4
je crois qu'il vient d'être adopté, M. le
Président...
M. Lavoie: Oui. (20 h 45)
M. Charron:... on pourrait donc dire, à l'artice 5...
J'introduirais un nouvel article 4 qui dit ceci: L'article 96 de ladite loi,
modifié par l'article 5 du chapitre 11 des lois de 1965 (première
session), l'article 4 du chapitre 15 des lois de 1966, 1967, l'article 90 du
chapitre 9 des lois de 1968, l'article 1 du chapitre 11 des lois de 1969,
l'article 13 du chapitre 9 des lois de 1971 et l'article 7 du chapitre 7 des
lois de 1974, est remplacé par le suivant: "96: 2. En outre de
l'allocation prévue à l'article 99, il est aussi accordé
à tout député, pour l'indemniser des dépenses qu'il
encourt pour les fins d'une mission officielle qu'il a accepté
d'accomplir à la demande du président, agissant sur la
recommandation des commissions nommés en vertu de l'article 54, une
allocation qui lui est versée aux conditions et selon les barèmes
et les modalités établis par les commissaires. Aucune allocation
ne peut être accordée, en vertu de la présente disposition,
aux députés qui sont membres du conseil exécutif."
Donc, M. le Président, ceci amende le texte initial; c'est que le
texte initial poursuivait, après le point que je viens de mentionner, et
il disait: "ou au député qui occupe le poste reconnu de chef de
l'Opposition." On permettrait désormais au chef de l'Opposition,
lorsqu'il participe à une mission officielle à votre demande, M.
le Président, d'avoir ses dépenses défrayées comme
n'importe quel autre député. Non seulement j'accepte volontiers
cet amendement, je m'en fais le parrain un peu involontaire, mais
j'apprécie grandement ce geste de l'Opposition officielle, M. le
Président.
M. Lavoie: M. le Président, j'ai suggéré au
leader parlementaire du gouvernement d'apporter cet amendement, parce que
c'était un engagement que j'avais pris en tant que président de
l'Assemblée nationale lors d'un incident malheureux auquel j'ai fait
face en tant que président de l'Assemblée nationale. Je
m'étais engagé, à ce moment-là, dès que la
Loi de la Législature serait ouverte, à apporter un amendement.
Egalement, il faut reconnaître que c'est très rare qu'un chef de
l'Opposition officielle puisse accepter une mission, à cause de ses
occupations, surtout durant les travaux parlementaires.
J'apprécie beaucoup que le leader parlementaire du gouvernement
soit d'accord pour proposer cet amendement qui doit être proposé
nécessairement par un ministre, parce qu cela amène des
dépenses.
Le Président (M. Richard): Vous m'en voyez ravi, parce que
la situation s'est déjà présentée et a failli poser
de très sérieux problèmes. Je me souviens que j'avais
souhaité que le chef de l'Opposition fasse partie de la
délégation lors de l'assemblée générale de
l'AIPLF à Paris, pour le dixième anniversaire et c'était
impossible, à cause de la loi. Est-ce que cet amendement... c'est le
nouvel article 4. L'article 4, dans le projet de loi 120 devient l'article 5,
si je ne m'abuse. Est-ce que ce nouvel article 4 sera adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Nous en sommes
donc au nouvel article 6.
M. Lavoie: Le nouvel article 5 qui était
déjà adopté.
Le Président (M. Richard): Le nouvel article 5 qui devient
l'article 6.
M. Lavoie: L'article 5 couvre le leader parlemen-taire de
l'Opposition officielle dont l'indemnité additionnelle est
ramenée de...
M. Grégoire: De 0.45 à 0.35.
M. Lavoie: De 0.45 à 0.35. Qui dirige à
l'Assemblée un parti d'Opposition. Le paragraphe b), j'imagine que c'est
un...
M. Charron: C'est inchangé, M. le Président. Tout
ce qu'il y a de vraiment changé dans le texte, c'est vraiment le 0.35
plutôt que le 0.45. Les définitions de partis reconnus, autrement
dit, sont intègres.
M. Lavoie: Cela comprend d'abord le leader parlementaire de
l'Opposition de 0.45 à 0.35. Les chefs des autres partis d'opposition
reconnus qui, également, passent de 0.45 à 0.35.
M. Grégoire: Et les leaders parlementaires des autres
partis d'Opposition qui passent de 0.40 à 0.30.
M. Lavoie: D'accord, de 0.40 à 0.30. Et les whips? Les
whips en chef du gouvernement qui passent de 0.45 à 0.35
également. Le whip en chef de l'Opposition officielle qui passe de 0.30
à 0.20. Les whips des autres partis reconnus de 0.25 à 0.15.
M. Grégoire: C'est cela.
M. Lavoie: Et enfin, les présidents des commissions
élues, de 0.15 à 0.10. Je pense que les whips adjoints des partis
reconnus passent de 0.25 à 0.15.
M. Grégoire: C'est cela.
M. Lavoie: Et enfin, les présidents des commissions
élues, de 0.15 à 0.10. Je pense que les whips adjoints des partis
reconnus passent de 0.25 à 0.15.
M. le Président, le seul commentaire que je voudrais faire et
j'aurais pu le faire avant, c'est un commentaire d'ordre général
sur les réductions des différents multiplicateurs, en partant du
premier ministre, en passant par les ministres, le président de
l'Assemblée nationale, les vice-présidents de l'Assemblée
nationale et en allant aux présidents des commissions élues.
Je vais faire un commentaire d'ordre général sur la
réduction du multiplicateur, c'est que je trouve étrange que ceux
qui ont les plus hauts multiplicateurs ont la réduction la moins forte.
C'est vraiment difficile à comprendre. Peut-être que
l'étude n'a pas été faite, nous l'avons faite, nous. Ce
serait intéressant, si vous voulez prendre des notes. Dans le cas du
premier ministre, le multiplicateur passant de 1,50 à 1,30, cela lui
fait une diminution de 13,33%. Un ministre, de 1,10 à 0,90 cela fait une
réduction de 18,8%. Le président de l'Assemblée nationale
de 1,10 à 0,90, c'est la même chose qu'un ministre, 18,18%.
M. Charron: Le chef de l'Opposition officielle
également.
M. Lavoie: Le chef de l'Opposition officielle également.
Le vice-président de l'Assemblée nationale, de 0,50 à
0,40, cela fait une réduction de 20%.
M. Cardinal: Sans commentaire.
M. Lavoie: Les adjoints parlementaires, du multiplicateur 0,30
à 0,20, cela fait 33,33%. C'est une des plus fortes réductions.
Après cela, les chefs des autres partis reconnus de l'opposition, de
0,45 à 0,35, cela donne 22,2%. C'est la même chose pour le leader
parlementaire de l'Opposition officielle. Les leaders des autres partis
reconnus de l'opposition, de 0,40 à 0,30, cela donne 25%. Le whip en
chef du gouvernement, c'est comme d'autres avant, 22,2%. Le whip en chef de
l'Opposition officielle, de 0,30 à 0,20, cela lui donne 33%. Le whip
adjoint, le whip des autres partis de l'opposition, de 0,25 à 0,15, cela
donne une réduction de 40%. Les présidents des commissions
élues, de 0,15 à 0,10, cela donne 33,33%. C'est contre votre
grand principe de social-démocratie et de réduire l'écart
entre les plus hauts payés et les moins payés. C'est un principe
que vous sabordez actuellement.
M. Charron: II y a un autre principe aussi qui était dans
votre loi et que vous ne dénoncez pas maintenant je dis votre
loi, enfin, la loi du gouvernement précédent c'est que,
quand vous le regardez de haut en bas, vous avez raison, de la façon que
vous le faites; quand vous le regardez de bas en haut, si on
rémunère en fonction "de l'importance des tâches",
c'est-à-dire le temps à y consacrer et les obligations que cela
apporte, il doit y avoir des échelons allant jusqu'au poste du chef du
gouvernement, et vous-même aviez, par exemple, entre le premier ministre
et le ministre, un ministre reconnu 0,20 de différence entre...
M. Lavoie: Entre le...
M. Charron: Plus que 0,20, mais 0,4...
M. Lavoie: 0,4, oui.
M. Charron: Si je prends les autres postes, entre...
M. Lavoie: Je réponds tout de suite. Vous gardez le
même 0,4 vous-même, maintenant, à votre réduction. De
0,30, le premier ministre, à 0,90, cela fait encore la même
différence.
M. Charron: C'est cela qu'on regarde. J'imagine qu'on avait
instauré, que ce soit en partant de 0,1 ou de 0,15, premier
échelon... On avait surtout instauré une différence se
suivant par la suite. Passer de président de commission au poste de whip
adjoint, par exemple, du gouvernement, de l'Opposition officielle, etc., c'est
un peu plus, c'était 0,25, donc c'était 0,10 de plus; plus haut,
c'était 0,15 de plus; plus haut, c'était 0,5 de plus. Si on le
regarde de bas en haut, comme je viens de vous le dire, on garde le même
écart entre chaque poste à l'Assemblée nationale. C'est
l'ensemble de l'échelle qui a été diminué. Elle se
transpose, en chiffres réels, de la façon que vous venez de le
dire, mais il y a une échelle ou il n'y en a pas. Si on veut
élargir entre les barreaux, c'est une autre question que de
déplacer l'échelle en général.
M. Lavoie: Si on suivait votre principe, que vous avez
chèrement et toujours défendu, que votre philosophie politique
est de diminuer le plus possible, autant dans la fonction publique ou dans les
salai res, en général, vous voulez rétrécir la
fourchette ou l'écart entre le personnel le plus payé et le moins
payé pour qu'il y ait un rapprochement le moins éloigné
possible. Vous l'avez empiré.
M. Charron: Non. Entre un simple député, si on
prend cela comme étant le bas de l'échelle, et le poste de
premier ministre, la différence ne sera plus que de 1,3
supplémentaire, alors qu'elle était de 1,5 auparavant. Le premier
ministre était, en salaire, beaucoup plus distant du
député auparavant. Le député va augmenter, du
maximum de6% par année, mais le premier ministre va augmenter comme
député. Il augmente de 6% par année, mais son
indemnité, on le verra tout à l'heure, est gelée.
Autrement dit, la fourchette entre le plus petit poste qu'on puisse occuper
à l'Assemblée, si je peux m'exprimer ainsi, et le plus haut poste
qu'on puisse occuper dans cette Assemblée, est désormais moins
grande qu'auparavant.
M. Lavoie: Nous allons arriver à cela tout à
l'heure. J'aurais un amendement, d'ailleurs, à la fin du projet de
loi.
M. Charron: Si le député me le permet...
M. Lavoie: Je voudrais terminer. Je parle uniquement de
multiplicateur, de l'indice multiplicateur, du
fait que vous avez arrondi les cents, jedis que ce sont eux qui sont les
plus payés, notamment, le premier ministre et les ministres, dont
l'indice multiplicateur est celui qui est réduit le moins. Le premier
ministre, passant de l'indice 1,50 à 1,30, n'a une réduction de
son multiplicateur que de 13,33. Le ministre, de 1,10 à 0,90, n'a que
18,18 de réduction du multiplicateur, alors que ceux qui ont le moins de
salaire et qui ont droit à un multiplicateur, dont les whips adjoints et
whips des autres partis d'Opposition, ont une réduction du
multiplicateur de 40% de 0,25 à 0,15; les présidents des
commissions élues qui sont au plus bas en multiplicateur de 0,15
à 0,10, ont une réduction de 33 1/3%; les plus fortes
réductions s'appliquent à ceux qui sont le moins payés.
C'est évident.
M. Charron: C'est exact, M. le Président. C'est
mathématiquement inévitable dans un sens à moins que l'on
ait choisi par exemple que tout le monde avait... C'est peut-être un
amendement possible pour les députés, j'aimerais cela... Je ne le
souhaite pas dans un sens parce que ce seraient des mathématiques qu'on
ferait ce soir. Supposons qu'on aurait dit: Tous les multiplicateurs
quelconques diminuent de combien avez-vous dit pour le premier ministre?
13,33%, prenons cet exemple 13,33%, alors, le président d'une
commission, qui est à 0,15 actuellement, se ramasserait à 0,13987
mettez-en des centimales on a réduit par 0,05 à la
fois. (21 heures)
M. Lavoie: Si vous étiez logiques avec les propos que vous
avez tenus en 1974 et avec votre philosophie générale de
pseudo-social-démocratie, ce seraient les plus haut payés, le
premier ministre et les ministres, qui devraient subir une réduction du
multiplicateur de 33 1/3% et les plus bas de l'échelle, les
présidents des commissions élues, eux, ne devraient voir
réduire leur multiplicateur que de 13%. Là, vous seriez logiques
avec votre philosophie de social-démocratie. Vous êtes
complètement à l'envers, comme je le disais tout à
l'heure.
M. Charron: Vous pouvez le prendre de l'autre côté
aussi, puisque ce projet de loi a pour effet de réduire l'écart
qu'il y a entre le plus petit et le plus grand de cette Assemblée.
M. Lavoie: J'aimerais entendre le député de
Sainte-Marie sur cette question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie, nous sommes tout ouïe.
M. Bisaillon: Merci, M. le Président. Je dois remarquer
que je dois aussi remercier le leader de l'Opposition officielle.
Si on tient pour acquis, M. le Président, qu'il faudrait bannir
de cette discussion un certain nombre d'expressions comme par exemple: simple
député...
M. Lavoie: D'accord, député.
M. Bisaillon: ... en prenant comme base que nous sommes tous de
simples députés, il y a un autre phénomène qui vise
à réduire les écarts. Ce que le leader de l'Opposition
officielle souligne est exact; en termes mathématiques, lorsqu'on
réduit la différence qui existait auparavant entre le salaire
d'un député et le salaire additionnel dû à une
fonction, effectivement, lorsqu'on réduit les écarts, on ne les
réduit pas à un taux identique pour chacune des fonctions. Mais,
cela n'est pas le seul élément qui vise à réduire
les écarts entre le plus bas rémunéré et le plus
haut rémunéré; il y a un autre élément qui
entre en ligne de compte et c'est l'application du pourcentage d'augmentation.
Autrement dit, dans le passé, le pourcentage d'augmentation s'appliquait
sur l'ensemble du revenu, donc, le salaire de député plus le
montant ou augmenté du montant accordé à une fonction
additionnelle. Dans la loi, un des moyens d'arriver à réduire les
écarts serait et c'est le moyen qui pourrait être le plus
juste d'appliquer le pourcentage d'augmentation uniquement au salaire de
député en laissant toujours constant le montant à ajouter
en fonction des pourcentages qu'on ajoute Dour la fonction additionnelle.
Autrement dit, il y a deux façons d'arriver à
réduire les écarts. Premièrement, si on laissait les
écarts tels qu'ils existaient auparavant, cela aurait pour effet, en
définitive, d'augmenter les écarts ou de les maintenir constants.
Lorsqu'on les diminue, même si on ne les diminue pas de façon
égale, cela a pour effet de réduire les écarts entre le
plus bas salarié et le plus haut salarié de l'Assemblée
nationale.
Mais le deuxième facteur qui joue dans la réduction des
écarts, c'est l'application du pourcentage d'augmentation annuelle sur
le salaire du député. Autrement dit, on peut appliquer 6%
d'augmentation à un salaire de $25 000 ou on peut appliquer 6%
d'augmentation à un salaire de $25 000 plus $25 000 pour la fonction, ce
qui ferait 6% de $50 000. En appliquant 6% sur $50 000, on accroît
l'écart entre le plus bas salarié et le plus haut
salarié.
Donc, je pense que les membres de la commission parlementaire ont un
choix évident. Ou bien, ils continuent dans le sens de ce projet de loi
qui, d'une part, tout en rabaissant les écarts existants pour les
fonctions occupées, même s'ils ne sont pas constants et
là-dessus, je reconnais que le député de Laval a
parfaitement raison il y a une autre façon et il faut la
retrouver dans le projet de loi c'est d'appliquer le pourcentage
d'augmentation uniquement au salaire de député plutôt qu'au
revenu d'une fonction.
Alors, c'est à nous de décider quelle voie on choisit. Il
me semble que lorsqu'on a voté le principe en deuxième lecture,
c'est dans ce sens qu'on se dirigeait. D'une part, de réduire des
écarts tout en reconnaissant qu'effectivement, on ne les
réduisait pas de façon égale et, deuxièmement,
d'appliquer l'augmentation uniquement à ce qu'on appelle M. le
leader du gouvernement me permettra l'expression le salaire d'un simple
député.
M. Lavoie: En deux mots, je n'en ferai pas d'amendement formel.
Vous aurez l'occasion de réviser toute l'échelle, j'imagine, mais
normalement, l'indice multiplicateur du premier ministre aurait dû passer
de 1,50 au lieu de 1,30 à 1,10; celui des ministres, peut-être, de
1,10 à ,80 ou ,75 qui avait été l'indice proposé
lors des débats de 1974. De toute façon, c'est quand même
injuste un peu actuellement que ceux qui ont le multiplicateur le plus petit
soient ceux qui ont la baisse la plus forte. Il y a un
déséquilibre dans cela, mais vous pourrez réviser au
complet la situation.
M. Grégoire: D'ailleurs, pour appuyer ce que dit le
député de Laval, quand on prend le plus haut et le plus bas, dans
le cas du premier ministre, c'est 1,5; dans le cas des présidents de
commission, c'est ,15. Il y a donc dix fois plus, dans l'ancien système,
pour le premier ministre que pour un président de commission. Or le
premier ministre baisse de 1,3 et l'autre à 1. Cela veut dire qu'il y a
treize fois plus au lieu de dix fois plus...
Une Voix: C'est cela.
M. Grégoire: ... comme considération pour la "job"
de premier ministre par rapport à la "job" de président de
commission.
M. Charron: Oui, mais la base est un... du salaire d'un
député.
Le Président (M. Richard): L'article 6 serait-il
adopté?
M. Grégoire: Adopté.
M. Lavoie: Sur division. Six, c'est l'ancien cinq.
Le Président (M. Richard): L'ancien article 5 qui est
devenu le nouveau 6.
M. Lavoie: Pour être logique avec mon exposé, je
dois l'adopter sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division.
M. Russell: M. le Président, j'avais une suggestion ici,
je crois qu'elle a été discutée par le passé. Je
voulais simplement faire une suggestion pour demander s'il n'y aurait pas lieu
de le faire, de la part du leader du gouvernement. On suggérerait de
modifier l'article 5 du projet de loi en ajoutant un article nouveau qui
deviendrait b) au député qui occupe le poste reconnu de leader
parlementaire adjoint de l'Opposition officielle, une indemnité annuelle
égale au produit de l'indemnité versée à l'article
92, paragraphe 15.
M. Bisaillon: Vous êtes sûr que c'est ce que vous
voulez dire?
M. Russell: Cela semble être cela.
M. Bisaillon: Répétez donc, s'il vous
plaît.
M. Russell: En ajoutant, après le paragraphe a), un
nouveau paragraphe qui se lirait comme suit: b) au député qui
occupe le poste reconnu de leader parlementaire adjoint de l'Opposition
officielle, une indemnité annuelle égale au produit de
l'indemnité visée à l'article 92, paragraphe 15.
M. Bisaillon: II me semble qu'il doit y avoir autre chose.
M. Russell: En remplaçant, au début du paragraphe
b), la lettre b) par la lettre c); après cela, vous avez c), en
ajoutant, après le paragraphe c), un nouveau paragraphe qui se lirait
comme suit...
Le Président (M. Richard): Vous n'en faites pas un
amendement.
M. Russell: Non, je n'en fais pas un amendement, c'est une
suggestion. Je voudrais qu'elle soit mise en discussion, parce que je reconnais
qu'on ne peut pas, comme c'est un projet de loi, faire d'amendement. J'en fais
une suggestion pour la mettre en discussion. d) au député qui
occupe le poste de leader parlementaire adjoint du parti visé au
paragraphe c), une indemnité annuelle égale au produit de
l'indemnité visée à l'article 92, paragraphe 15 et d), en
remplaçant, dans les paragraphes qui suivent, les lettres d), e), f) et
g) par e), f), g) et...
M. Bisaillon: Alors, on commence à se comprendre.
M. Russell: Et après cela, un paragraphe f) dans les
deuxième et onzième lignes et un nouveau paragraphe b) par le
paragraphe c). Cela fait un paquet...
M. Bisaillon: Mais j'ai tout compris.
M. Charron: M. le Président, ce n'est pas un
amendement...
M. Russell: Non, ce n'est pas un amendement.
M. Charron: ... bien sûr, comme vient de le
reconnaître le député, mais puisqu'il a fait sa
présentation, je puis dire que j'avais déjà
été saisi de cette demande par mon ami le député de
Johnson. Au moment de la discussion au Conseil des ministres, j'en ai fait la
présentation. Je n'ai pas dit que je l'ai défendu. J'ai dit que
j'avais été informé de cette demande, pour prévenir
qu'elle pourrait m'être formulée au moment du débat
à l'Assemblée, et le conseil a choisi, au moment où cette
loi dans tous ses aspects, je pense, visait à restreindre, pour ceux qui
reçoivent déjà un traitement en indemnités
additionnelles, cette indemnité additionnelle, à restreindre la
possibilité d'augmentation annuelle à 6%, que cela serait apparu,
en tout cas à notre avis, contradictoire, contraire à nos
intentions qu'en même temps que nous restreignions d'une part, d'ajouter
dans la fonction des titres qui amèneraient de nouvelles
indemnités additionnelles. Je pense qu'on a étendu
jusqu'à whip adjoint de l'Opposition officielle, jusqu'à ce jour,
le traitement en question. Je vous rappellerai seulement qu'au moment où
nous étions dans l'Opposition officielle, à six, je vous assure
qu'être whip adjoint de l'Opposition officielle, à cette
époque-là, ce n'était pas la "job" qui faisait mourir son
homme. Il y en avait un.
M. Lavoie: II n'y en avait pas. M. Charron: Pardon?
M. Lavoie: Whip adjoint de l'Opposition officielle, le Parti
libéral, actuellement, n'en a pas. Le premier whip doit avoir une
équipe, doit s'occuper de 20 députés et pour avoir un whip
adjoint, il faut avoir une autre tranche de 20 députés...
M. Charron: Ah bon.
M. Lavoie: ... ce qui n'est pas le cas, pour le moment, du Parti
libéral. Il n'y a pas de...
M. Charron: D'accord. En tout cas, cela a été la
décision prise à ce moment-là, de ne pas le
reconnaître. Maintenant, si, dans les faits, dans la pratique je
ne me mêle pas de la vie privée des partis politiques M. le
Président, un député qui reçoit une
indemnité additionnelle partage son temps avec un autre
député à cette fin, il me semble que c'est au niveau de ce
parti que ça doit s'organiser, sans que l'Assemblée n'ait
à en être saisie.
M. Cardinal: II y a des questions fiscales là-dedans.
Le Président (M. Richard): Oui, il y a des
problèmes fiscaux.
M. Lavoie: Oui.
M. Russell: Je ne vois pas de problèmes fiscaux si
l'augmentation de salaire...
M. Cardinal: Si M. le Président me le permet, je ne veux
certainement pas...
M. Lavoie: ... la loi, il n'y a pas de problème fiscal.
Mais si c'est payé de la poche...
M. Russell: C'est évident, c'est évident.
M. Cardinal: C'est ça, un parti, ça n'existe
pas.
M. Russell: C'est-à-dire que le whip ne peut pas partager
son salaire, parce qu'il est obligé de payer de l'impôt, il
faudrait que ce soit une compensation.
M. le Président, je ne veux pas en faire un amendement, je ne
ferai pas de débat là-dessus, je retire simplement ma proposition
et je dirai que cela a été une façon polie pour le leader
parlementaire de dire non.
M. Charron: C'est ça.
L'article 7, M. le Président, le nouvel article 7.
Le Président (M. Richard): Oui, le nouvel article 7
sera-t-il adopté?
M. Lavoie: Le nouvel article 7 qui était l'ancien article
6. Ecoutez, je ne ferai pas une grosse bataille là-dessus. J'avais
participé beaucoup, en 1974, à la préparation du rapport
Bonenfant, en tant que président de l'Assemblée et j'avais
été, dans l'ombre, l'initiateur de cette réforme. A ce
moment-là, nous n'avions pas voulu augmenter, nous avions même
réduit l'indemnité non taxable qui était, si je me
rappelle bien, de $7140. Elle était de $7000 en 1971, elle avait
profité d'une indexation de 20%, je crois; comme le salaire des
députés qui était de $15 000 avait été
augmenté à $15 600, il y avait eu une indexation pour une
année. Est-ce que ça se peut, de 2%? De $15 000 à $15 600.
L'indexation avait été de 2% entre 1971 et 1974, j'imagine, ou
1973 et l'indemnité non taxable avait profité de la même
indexation en vertu d'une Loi de la législature, de $7000 à
$7140, lors de l'étude globale, étant donné que cette
indemnité non taxable avait sa raison d'être dans le passé,
je dirais dans les années soixante et début de soixante-dix alors
que le salaire des députés était minable. Il était
de $15 000. (21 h 15)
Nous avons voulu réviser le salaire des députés en
1974, pour le porter à $21 000, avec un système d'indexation que
nous avons dans la Loi de la législature actuellement, l'indexation
calculée sur l'augmentation moyenne annuelle des salaires pancanadiens,
qui était l'indexation la plus faible, nous n'avons pas jugé
à propos d'augmenter cette indemnité non taxable, parce qu'elle a
un côté odieux, surtout qu'il n'y a pas de pièces
justificatives.
Par contre, je dois di re en toute honnêteté que le
député la dépense facilement. Lorsque l'on calcule,
pendant six ou sept mois par année, les repas que nous prenons ici, en
dehors de notre domicile, nous devons les payer. Nous avons une multitude
d'autres dépenses lorsque nous avons des visiteurs de notre
comté. Il y a des frais de représentation que nous avons dans nos
comtés, soit à l'occasion de mariages, de funérailles,
desouscriptions,dedîners-béné-fices ou quoi que ce soit. Le
député ne fait pas d'argent avec le montant de $7000. Il ne faut
pas être plus prude qu'il le faut à ce point de vue.
A ce moment-là, nous n'avons pas jugé à propos de
l'augmenter, du fait qu'on révisait le salaire de base taxable, avec une
indexation graduelle qu'on a modifiée l'année dernière. Je
ne ferai pas d'amendement, mais je vais l'adoptersurdivision, par principe, vu
la position que nous avions prise en 1974.
M. Cardinal: M. le Président, me perrnettriez-vous
d'ajouter un petit détail technique à ce que vient de dire le
député de Laval?
Si on a porté l'indemnité de $7150 à $7000, c'est
pour une raison purement fiscale. Je soulignerai qu'en vertu de la loi
fédérale et de la loi provinciale, le tiers de l'indemnité
payée à tout député de toute législature
peut être non imposable.
M. Lavoie: Mais pas plus que le tiers.
M. Cardinal: Par conséquent, quand nous gagnions $ 18 000,
nous en avions $6000 non imposable.
M. Blank: C'était 50%.
Une Voix: C'est le tiers. C'est modifié.
M. Cardinal: Cela peut être modifié aujourd'hui.
C'était la règle au moment où nous avons fait ces
changements. C'est simplement ce que je veux souligner. Quand nous gagnions $21
000, c'était normal qu'une somme de $7000 soit non imposable. Je ne me
prononce pas sur la règle d'aujourd'hui.
M. Lavoie: Je me rappelle qu'en 1974, on avait fait une
étude complète des lois fiscales fédérales et
provinciales. Je me rappelle que le salaire des députés, dans les
années soixante et onze, était de $15 000 taxable. Mais
l'indemnité non taxable était de $7000.
M. Cardinal: Je m'excuse. Quand je parle d'un tiers, je veux dire
qu'un tiers représente 50% d'indemnité. Comment faites-vous le
calcul? Regardez. Si vous gagnez $18 000, 50% de $18 000, c'est $6000...
M. Bisaillon: M. le Président.
M. Blank: J'ai toujours dit que les notaires ne savaient pas
compter.
M. Lavoie: Un instant, pas tous les notaires.
M. Bisaillon: Je pense que tout le monde a raison. A
l'époque dont parle le député de Prévost,
c'était effectivement le pourcentage dont il vient de parler.
Actuellement, c'est effectivement 50%.
M. Cardinal: C'est exact.
M. Bisaillon: Je pense que tout le monde a raison.
M. Cardinal: Merci.
M. Russell: M. le Président, je ne veux pas faire un
argument, parce qu'on ne veut pas retourner en arrière, mais, depu is
1956 que je siège à cette assemblée, le pourcentage, que
je sache à moins qu'il y ait eu des amendements a toujours
été 50% du salaire non taxable, tant à Ottawa qu'à
Québec.
M. Gendron: Une chose qui est sûre, c'est qu'actuellement,
il est à 50%.
M. Russell: II est à 50% depuis 1956. Je puis vous le dire
en connaissance de cause.
M. Charron: II y a une chose que je peux vous expliquer, M. le
Président, puisqu'on se prépare, de l'autre côté,
à voter sur division. J'ai compris les raisons, pourdire, comme je l'ai
vécu, pourquoi nous nous sommes limités à $500
d'augmentation sur l'indemnité additionnelle, l'allocation annuelle qui
vient pour les députés dans l'exercice de leurs fonctions.
On s'est limité à cela parce que, j'abonde dans le
même sens que le député de Laval, on est
déchiré à l'occasion par le caractère un peu
suspect qui entoure toujours ces sommes, du fait que les députés
ne doivent pas présenter de reçus, tout le tralala fastidieux
auquel certains hauts fonctionnaires sont parfois soumis, mais qui, au bout de
la ligne, leur rapporte souvent plus que cela. Le fastidieux finit par
être payant à un moment donné.
Nous, nous n'avons pas cette règle de présenter nos
comptes d'hôtel, nos repas à l'extérieur, etc. Par contre,
dès que nous défonçons, dans une année, ce montant
de $7000 ou de $7500, on va véritablement dans notre poche.
Si je prends des comparaisons, j'ai des amis qui sont, dans
certainesentreprises, des cadres, comme on les appelle maintenant, la belle
expression, et je regarde juste les avantages que leur entreprise leur accorde,
y compris même dans les sociétés d'Etat d'ailleurs, on peut
bien se le dire aussi, même dans l'entreprise privée, les
avantages que l'on s'accorde et que les lois d'impôt, comme on vient de
le dire, accordent aussi, àcette occasion, je dis qu'on peut y aller
sans gêne, M. le Président, pourautant que cela demeure
mesuré. Or, l'augmentation qui est là demeure mesurée.
Au augmentant de $500 une allocation annuelle de déplacement et
de fonctionnement j'appelle cela comme cela d'un
député, je signale trois choses pour la justifier: D'une part,
nous rejoignons en cela la province de l'Ontario. Les députés de
l'Ontario ont déjà $7500 d'allocation annuelle. Je vous signale
qu'un député de l'Ontario, pour demeurer à Toronto, a une
allocation annuelle de $5000 pour se payer un logement. Les
députés québécois, ont, dans cette capitale, M. le
Président, un maximum de $3600. Il faut bien compter qu'une bonne partie
des $7000, en tout cas, dans mon cas on n'est pas ici pour raconter
notre vie passe sur l'insuffisance des $300 à nous loger à
proximité du parlement, pour ceux qui ont fait le même choix que
moi. C'était avantageux. D'autre part, outre le fait que ces $500 nous
ramènent au même niveau que l'Ontario, sans nous ramener au
même niveau que l'Ontario au chapitre de l'allocation-logement, j'ajoute
le deuxième fait suivant, que l'allocation de $7000 est la même
depuis 1971. Quel député, aujourd'hui, va nous dire que, si un
député, pour faire sa "job", comme on parle entre nous,
adéquatement, du lundi matin dans son bureau de comté au samedi
soir, où il quitte la dernière invitation qui lui a
été faite s'il avait besoin de $7000, en 1971, il n'a pas besoin
de $7500, en 1979, quand s'appliquera ce projet de loi? Je pense qu'on est
rendu à une étape où on n'a pas besoin de se faire de
dessin. Une augmentation de $500, au bout de huit ans, au chapitre de
l'allocation annuelle, n'est pas un luxe. Troisième chose, si je compare
avec l'Ontario, notre province voisine, à laquelle on se compare
souvent, et avec nos homologues fédéraux, cela n'a aucun
rapport
avec la distance du pays, parce que leur transport est payé,
même en avion ou en train, à leur convenance, ce que les
députés du Québec n'ont pas. Il y en a qui viennent... Je
pense à mon collègue de Duplessis, je pense à notre
collègue de Rouyn-Noranda, à celui d'Abitibi-Ouest ou d'ailleurs,
pour qui l'avion est, au même titre que n'importe quel autre, le seul
moyen convenable de déplacement. Il n'a pas l'avantage qu'un
autre...
M. Bisaillon: D'Argenteuil.
M. Charron: Le député d'Argenteuil, par exemple,
n'a pas l'avantage qu'un député fédéral a à
ce chapitre-là. Nos homologues fédéraux ont, pour leur
allocation annuelle de dépenses $12 000 actuellement. Eux, en plus de
cela, vont avoir une augmentation, en 1979, de 7% alors que nous venons, par un
article qu'on vient d'adopter, de la fixer à 6%. En ce sens, M. le
Président, j'ai écouté beaucoup de représentations
de mes collègues. J'étais conscient aussi de l'expérience
de ce fait. Je sais très bien que cela aurait été
hasardeux, plus que hasardeux politiquement de le faire, qu'on aurait pu le
faire en toute honnêteté, mais on aurait été
tellement peu de gens à savoir cela et on aurait eu tellement à
devoir expliquer que la "job" était trop dure, qu'on aurait pu
facilement augmenter l'allocation annuelle jusqu'à $9000 ou même
$10 000, comme quelqu'un l'avait évoqué, à un moment
donné, dans une conversation, que ce soit réel, vrai, que ce
n'était pas de l'argent, comme on dit dans le milieu populaire, "cold
cash" dans tes poches, mais qu'il était vraiment utilisé dans
notre fonction de député. Allez donc défendre cela par la
suite.
Ce que je suis capable de défendre très franchement, avec
les indications que je viens de donner, c'est le nouvel article 7 du projet de
loi, M. le Président. J'en propose l'adoption.
Le Président (M. Richard): L'article 7 sera-t-il
adopté?
M. Russell: Sur division. M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Richard): Adopté, sur division. Le
nouvel article...
M. Charron: ...8.
Le Président (M. Richard): ... 8.
M. Charron: Premier ministre et ministres.
M. Lavoie: L'indemnité de premier ministre est
portée de 1,50 à 1,30; pour les ministres, c'est de 1,10 à
0,90. Je vois ici que les anciens ministres d'Etat, cela n'a pas
été amendé.
M. Charron: C'est cela. C'est ce que je veux... M. Lavoie:
Oui, les anciens ministres d'Etat.
M. Charron: Cela n'a plus d'affaire.
Le Président (M. Richard): Je me pose exactement cette
question.
M. Charron: Je vous assure que je viens de le voir pour la
première fois.
Le Président (M. Richard): c)?
M. Charron: c) n'a rien à faire là.
Le Président (M. Richard): II n'a pas d'affaire
là.
M. Charron: Non, par un amendement en 1976, tout le monde
était au même titre, ministre délégué,
ministre d'Etat. Non? Tous les ministres, actuellement, ont le même
salaire.
M. Lavoie: Oui, cela a été fait bien après
l'élection du 15 novembre...
M. Charron: C'est quand même resté dans la loi.
M. Lavoie: ... à la petite session, comme quoi il n'y a
plus de ministre "junior".
M. Charron: C'est cela.
M. Lavoie: II n'y a que des "seniors". Je crois que c'est
peut-être resté dans la loi.
M. Charron: C'est ce qu'on me dit. Laissons-le, il n'a pas
dérangé beaucoup depuis deux ans.
M. Lavoie: En tout cas. Sans faire d'amendement, je trouve que le
Conseil des ministres n'est pas conséquent avec les propos qu'il a tenus
en 1974, lorsque vous aviez fait un amendement formel selon lequel les
ministres devraient avoir un multiplicateur de 0,75, que c'était
amplement et que la disproportion était beaucoup trop forte lorsque cela
avait été porté, en 1974, à 1,10. Vous aviez fait
une très grosse bataille pour que le multiplicateur ne dépasse
pas 0,75.
M. Charron: Vous voyez comme on y va par étapes. On est
passé de 1,10 à 0,90. Peut-être que, dans la prochaine loi,
ce sera 0,75. Les réformes doivent être amenées à un
rythme raisonnable.
M. Blank: C'est très bon, mais pas convaincant.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le nouvel article 7
sera adopté?
M. Charron: Le nouvel article 8.
Le Président (M. Richard): Le nouvel article 8, je
m'excuse.
M. Charron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'article 8 qui devient
l'article 9 maintenant.
M. Lavoie: Je crois que c'est pour constater un état de
fait.
M. Charron: Oui.
M. Lavoie: En ce qui concerne l'Union Nationale, pour qu'elle
demeure reconnue, on lui permet d'avoir onze députés au lieu de
douze.
M. Charron: Sur division, M. le député...? M.
Russell: Vous pouvez l'adopter. M. Bisaillon: Adopté. M.
Charron: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. L'article 9 qui
devient l'article 10 sera-t-il adopté?
M. Lavoie: M. le Président, je vais vous soumettre un
amendement à cet article.
M. Bisaillon: Est-ce que je peux poser une question avant qu'il
ne fasse l'amendement?
Le Président (M. Richard): Vous pouvez poser une question,
M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je vais poser ma question au ministre, je voudrais
savoir comment on doit comprendre l'article 9. Est-ce que l'article 9 veut
dire, en pratique, que l'augmentation, soit de 3%, 4% ou 5%, mais
limitée de toute façon à 6%, ne s'appliquera qu'au salaire
de base des députés? Est-ce que je dois comprendre que, par
l'article 9, on fait en sorte que l'indemnité... Je pense
qu'effectivement, l'article 9 ne veut pas dire cela. Je pense, par ailleurs,
que l'intention du législateur, c'était d'arriver à dire
que l'augmentation de 6% ou de 5% ou de 4% ne devait s'appliquer qu'au salaire
de base du député. Ce que je veux savoir du ministre, c'est si
l'article 9 doit être interprété dans le sens que
l'indemnisation ou l'augmentation annuelle de 6% s'applique sur l'ensemble de
la rémunération ou sur le salaire de base de député
uniquement?
M. Charron: Cela risque d'être mathématique et je
vais essayer d'être clair, parce que...
M. Bisaillon: Si c'est mathématique, on va comprendre.
M. Charron: ... même les bonnes volontés comme la
mienne ont mis du temps à comprendre la portée de cela. Voici:
Actuellement, la loi que nous sommes sur le point d'amender, dit prenons
le cas du chef de l'Opposition, du Président de l'Assemblée
nationale et d'un ministre : le salaire de député,
appelons-le A pour les fins du calcul, plus 1, 1 fois A plus ses $7000
évidemment comme député donne son revenu.
Maintenant A est remplacé par A plus 6% et nous disons: 0,90 fois
A plus 6% au lieu de 1,1 fois A. Or, si vous faites le calcul: 1,1 fois A
actuellement n'équivaut pas à 0,90 fois A plus 6%. Je m'explique.
Une fois algébrique, mettons des chiffres. Le salaire de
député actuellement est de $27 800. M. le Président, je
reçois donc comme ministre et vous recevez comme président
en plus de votre salaire de $27 800, 1,1 fois $27 800. L'année
prochaine, M. le Président, vous allez recevoir 0,90 fois $29 400 parce
que les 6% se seront appliqués. Or, le 0,90 fois de $29 000 est plus
petit que 1,1 de $27 000; ce qui voudrait dire, M. le Président, si
l'article 9 n'existait pas, que votre indemnité baisserait dans les
faits et dans les chiffres.
Ce qu'on veut et ce que veulent dire: "ne peut être
inférieure à celle qui a été accordée au
premier janvier 1978", c'est que tant que le nouveau multiplicateur sur le
nouveau salaire n'apportera pas une augmentation par rapport à ce que
1,1 fois A donne aujourd'hui, on reste à 1,1 fois A en valeur absolue.
Le multiple ne s'applique que lorsqu'il amène... Dans les faits, M. le
Président, si on prévoyait 6%, comme il faut les prévoir
cette année et l'an prochain encore, si les salaires étaient
au-dessus de 6%, nous resterions à 6%, un nouveau 6% au début de
l'année 1980 et une augmentation de l'indemnité additionnelle
n'arriverait que vers 1981, donc, à la fin du mandat de la
présente législature, M. le Président. C'est pour
éviter une baisse des indemnités additionnelles par le fait qu'un
nouveau multiplicateur a été introduit malgré
l'augmentation de salaires que l'article 9 existe.
Le Président (M. Richard): M. le leader du gouvernement,
si vous me le permettez, si je comprends bien l'interprétation, le jour
où le salaire du député, par le jeu de la clause
d'indexation de 6%, aboutira, pour prendre un chiffre hypothétique,
à $40 000, ce qui signifierait qu'avec l'indemnité
supplémentaire de 0,90, ce serait $36 000; alors, là, cela a
déjà commencé à jouer parce que ce serait nettement
supérieur.
M. Charron: Ce serait nettement supérieur, cela
s'appliquerait à ce moment-là.
Le Président (M. Richard): On serait rendu à $76
000.
M. Russell: ... une convention collective, c'est un cercle rouge.
"Red circle" qu'ils appellent.
M. Charron: C'est cela.
Le Président (M. Richard): C'est cela.
M. Charron: C'est le bon exemple que le député
donne, exactement.
M. Russell: Le "red circle".
M. Charron: C'est ce que cela veut dire, ce que le
député de Sainte-Marie...
M. Bisaillon: Je ne suis pas tout à fait d'accord.
M. Charron: C'est cela que le texte dit en tout cas.
M. Bisaillon: En tout cas, M. le Président, je vais
attendre, il y a un amendement qui s'en vient.
M. Lavoie: Nous avons fait une étude je ne sais pas
si vous l'avez faite et d'après nos calculs, dans le cas du
premier ministre, le dégel arriverait en 1981.
M. Charron: C'est cela.
M. Lavoie: Dans le cas des ministres, président de
l'Assemblée, chefs...
M. Charron: Vous avez fait cela avec un calcul de 6% par
année à peu près?
M. Lavoie: Oui, à 6%. Le premier ministre
dégèlerait...
M. Bisaillon: Le premier ministre est toujours
dégelé.
M. Lavoie: ... en 1981; les ministres et ceux qui sont au
même niveau, en 1982; il y a différentes années mais les
présidents de commissions élues ne dégèleraient
qu'en 1985; les whips adjoints et whips des autres partis d'Opposition sont
gelés plus dur dans le moment parce qu'ils ne dégèleraient
qu'en 1987.
M. Blank: Cela veut dire que je dois me faire élire encore
une fois pour arriver au même salaire à la fin de ce mandat.
M. Lavoie: Non, mais à ce moment-là, vous serez
certainement ministre...
M. Charron: Non, pas au même salaire, pour avoir...
M. Lavoie: ... aux prochaines élections, vous
dégèlerez, dans ce cas, en 1982.
M. Charron: ... une augmentation de votre indemnité mais
votre salaire va augmenter à chaque année.
M. Blank: Bon.
M. Charron: Vous êtes député. Comme le disait
le député de Sainte-Marie, nous sommes députés
avant tout et comme députés, tout le monde va avoir
l'augmentation. C'est l'indemnité additionnelle qui est
gelée.
M. Lavoie: Sur cet article, nous allons proposer un amendement
formel, l'article 9, qui se lirait comme suit: "Que l'article 9 soit
modifié en ajoutant à la fin l'alinéa suivant: "Pour
l'année 1979, l'indemnité visée à l'article 92 de
la Loi de la Législature ne peut être supérieure à
celle de l'année précédente pour un député
qui reçoit une indemnité en vertu de l'article 6a de la Loi de
l'exécutif et des articles 48, 98 et 98a, paragraphes a), b), c), d), de
la Loi de la Législature."
Au point de vue pratique, cela veut dire que tous ceux qui ont un
multiplicateur élevé, c'est à partir de 0,30%. 0,30%,
c'est le leader des autres partis de l'Opposition, ceux qui ont un nouveau
multiplicateur de 0,30%, 0.35%, 0,40% 0,40%, c'est pour les
vice-présidents de l'Assemblée, et de 0,40%, cela saute à
0,90%, soit les ministres, le président de l'Assemblée, le chef
de l'Opposition officielle, le premier ministre, 1,30%, tous ceux-là
dont le nouveau multiplicateur est de 0,30% et plus n'auraient pas le droit
à l'augmentation due à l'indexation de 6%, n'auraient pas le
droit aux $1600, environ $1650. C'est en vertu du principe que vous avez
prêché dans les années 1974. Nous avons relu votre
argumentation dans le temps et nous estimons que c'est logique que
l'écart soit rétréci entre les plus haut payés et
les plus bas payés, cela veut dire que tous ceux qui ont un
multiplicateur de 0,30% ou plus n'auraient pas le droit aux 6% d'augmentation
sur le salaire de base.
Nous l'avons laissée à ceux qui ont un multiplicateur bas
de 0,10%, 0,15% et 0,20%.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval, me permettez-vous une question?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Richard): Seulement à titre
purement interrogatif, je n'émets pas d'opinion, mais je suis un peu
chatouilleux sur un point. J'aimerais vous entendre là-dessus, parce
qu'on a beaucoup de points en commun là-dessus. Cela serait
peut-être un précédent où, dans la Loi de la
Législature, on ferait intervenir la Loi de l'exécutif. Non, on
fait intervenir le Conseil exécutif, mais là, c'est la Loi de
l'exécutif dont il s'agit. Je sais qu'on fait...
M. Lavoie: Cela a déjà été fait.
Le Président (M. Richard): Cela a déjà
été fait? C'est le sens de ma question. Cela, c'est la Loi des
députés, et j'ai remarqué...
M. Lavoie: Non. La loi 120 que nous avons devant nous
actuellement à l'article une minute, je vais le trouver
...
Le Président (M. Richard): C'est cela.
M. Lavoie: ... 7 original traite des traitements prévus
par la Loi de l'exécutif.
Le Président (M. Richard): C'est juste. Je trouve que cela
m'agace parce que, cela, c'est vraiment la loi des députés.
M. Lavoie: Oui, la Loi de la Législature.
Le Président (M. Richard): La Loi de la
Législature.
M. Lavoie: D'ailleurs, le titre de la loi 120, c'est la Loi
modifiant la Loi de la Législature et la Loi de l'exécutif.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Si vous permettez, je vais essayer d'expliquer
d'abord ce que j'entends à l'article 9 actuellement, ce que je
souhaiterais voir dans l'article 9 pour déboucher par la suite sur
l'amendement du député de Laval. Si le député de
Laval me permet de ne pas m'en tenir strictement à l'amendement, il
pourrait avoir une vue globale de ce...
L'article 9, tel qu'il est, vise quoi? Alors qu'en deuxième
lecture, un bon nombre de députés ont défendu le fait que,
pour réduire les écarts, comme je l'ai expliqué
tantôt, il fallait que l'augmentation, le pourcentage d'augmentation
annuelle s'applique uniquement au salaire de base de député,
l'article 9 ne concorde pas avec cette orientation dans le sens suivant:
l'article 9 dit une chose. Il y a, premièrement, un salaire de
député, un salaire de base, autrement dit, l'indemnité de
député; deuxièmement, l'indemnité de fonction et,
troisièmement, l'allocation non imposable.
Alors, pour les fins de la discussion, M. le Président, mettons
de côté l'allocation non imposable puisque, de toute façon,
elle va s'appliquer tout le temps, et retenons les deux éléments
suivants: 1) l'indemnité de député et 2)
l'indemnité de fonction. Ce que l'article 9 dit, c'est que, dans un
premier temps, le député va recevoir le pourcentage
d'augmentation prévu, supposons que c'est 5% sur son indemnité de
député. Alors, supposons un salaire de $20 000, s'il a 5%
d'augmentation, puisqu'on le limite à 6% de toute façon, il va
recevoir $20 000 plus 5%. Pour ce qui est de l'indemnité de fonction,
comme on a réduit le pourcentage qui doit s'appliquer, autrement dit on
l'a passé de 1,50% à 1% et prenons 1%, parce que c'est plus
simple pour fins de compréhension. Supposons que le chiffre qu'on
utilise pour l'indemnité de fonction, c'est 1%. Dans le cas dont je
viens de parler, on aurait $20 000, mais auparavant, on avait plus que $20
000.
Ce que l'article 9 dit, c'est qu'on va maintenir l'indemnité de
fonction telle qu'elle existait auparavant. Donc, dans le cadre de l'article 9
actuel, par exemple, un adjoint parlementaire recevrait son indemnité de
député plus l'augmentation annuelle, plus l'indemnité de
fonction qu'il a actuellement si la nouvelle indemnité est
inférieure. C'est cela qu'on veut dire. Autrement dit, ce qu'on
gèle, c'est l'indemnité de fonction.
Alors ce que je voudrais voir, M. le Président, c'est la garantie
du revenu actuel. Donc, l'indemnité de fonction, l'indemnité de
député plus l'augmentation de 5%, plus l'indemnité de
fonction telle que calculée par la loi, si cela devait être
inférieur à ce que le ministre ou l'adjoint parlementaire ou le
whip adjoint gagne actuellement, son salaire actuel, son revenu actuel serait
maintenu. Je pense que c'est minimum. On ne peut quand même pas, par une
loi, baisser en bas de ce que les gens gagnent actuellement. On peut en faire,
par la loi des cercles rouges...
M. Charron: Mais il n'y a aucun danger de cela. Ce que dit
l'article 9 actuellement, cela préserve de cela. Il est certain
d'augmenter d'au moins 6% sur son indemnité de base, son
indemnité additionnelle est gelée tant qu'elle n'augmentera pas.
Cela ne peut pas baisser.
M. Bisaillon: C'est-à-dire que l'indemnité actuelle
est gelée, mais elle pourrait baisser. Je vous donne un exemple. $20
000, je prends comme multiplicateur 1, d'accord. 6% d'augmentation, $20 000
à 6% d'augmentation, cela porte le salaire, l'indemnité de
député à $21 200. L'indemnité de fonction, si je
prends 1, cela devient $20 000, mais si, auparavant, elle était à
1,2%, elle n'était pas à $20 000, elle était à $22
000 par exemple.
M. Charron: Mais, M. le Président...
M. Bisaillon: Est-ce que je peux continuer, M. le
Président, est-ce que je peux aller jusqu'au bout du calcul
mathématique?
M. Charron: Allez-y, mon cher collègue.
M. Bisaillon: Pour démontrer que, dans l'exemple que je
donne, si je maintiens... Autrefois, le député qui avait une
fonction recevait $40 000; dans le nouveau calcul, il pourrait recevoir $41
000; donc, il a plus, c'est correct. S'il avait en bas de cela, s'il avait en
bas des $40 000 auxquels il avait droit, qu'il recevait autrefois, là,
on maintiendrait le revenu qu'il avait dans le passé.
M. Charron: M. le Président, l'article 9 est là
pour dire que c'est impossible. L'article 6, que nous avons adopté tout
à l'heure, pardon, le nouvel article 4, dit: Cela va augmenter entre
0,1% et 6% par année comme indemnité de base. C'est ce qu'on dit.
Cela va toujours augmenter un peu. L'article 9, si le député de
Sainte-Marie lit l'article, le nouvel article 10, l'article 9 dans le texte, la
dernière ligne ne peut pas être plus claire: L'indemnité
accordée en vertu de toutes les patentes, cela veut dire
l'indemnité additionnelle, ne peut pas être inférieure
à celle qui a été accordée pour l'année
1978. Vous avez deux sources qui font le revenu. Oublions ici l'allocation
annuelle dont on a parlé tantôt, tel salaire du
député et telle allocation annuelle qui font le revenu du
ministre. L'allocation annuelle, on dit là-dedans quelle ne peut pas
être plus basse que celle de cette année, ce ne sera jamais plus
bas que ce ne fut en 1978. (21 h 45)
M. Russell: La loi de l'exécutif...
M. Charron: Oui.
M. Russell: Ça ne peut être inférieur.
M. Bisaillon: M. le Président, le ministre confirme ce que
je disais, peut-être que je me suis mal exprimé, mais c'est
exactement ce que je dis, c'est que...
M. Blank: Je pense qu'il y a une erreur là.
M. Bisaillon: Ce que je dis, c'est que le salaire du
député, l'indemnité du député va augmenter
et l'indemnité de fonction va être maintenue à ce qu'elle
était...
M. Charron: Jusqu'à ce qu'elle augmente. M. Bisaillon:
... jusqu'à ce qu'elle augmente. M. Blank: Oui, oui. M.
Charron: Jusqu'à ce que le nouveau...
M. Bisaillon: Non, elle ne peut être inférieure.
Quand on dit: Elle ne peut être inférieure...
M. Charron: ... c'est qu'elle peut augmenter. M. Bisaillon:
Elle peut augmenter, bien sûr. M. Charron: ... comme l'a
calculé le député.
M. Bisaillon: ... mais elle ne peut être inférieure.
Donc, si elle était inférieure, par le calcul qu'on en fait, on
la maintiendrait. Et je dis qu'à ce moment-là...
M. Charron: Donc, le revenu de l'individu ne baissera pas.
M. Bisaillon:... on augmente l'écart et c'est ce qu'on ne
voulait pas faire, augmenter l'écart. C'est seulement ça que je
dis. Je pars du point que l'un des objectifs qu'on avait était de
diminuer les écarts. Dans le calcul actuel, on diminue les
écarts. Par ailleurs, l'amendement du député de Laval va
beaucoup plus loin que ça, il fait un gel automatique ou quasi
automatique de toute la situation actuelle. Ce n'est pas ce que je vise, moi.
Ce que je vise, c'est de diminuer les écarts, tout en maintenant le
revenu actuel. C'est différent et c'est acceptable et ça se fait
couramment. Mais de continuer à diminuer les écarts, pas de les
augmenter.
Autrement dit, si l'indemnité de fonction devait augmenter, elle
augmenterait, mais elle ne peut pas augmenter à cause du calcul,
à cause des indices qu'on a placés, qui sont diminués,
c'est ce que je veux dire.
On ne comprend pas. Il me semble que c'est simple.
M. Blank: Le pourcentage d'augmentation est réduit.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement soumis
par le député de Laval, au nouvel article 10, sera
adopté?
M. Charron: M. le Président, sur cet amendement, je
voudrais expliquer pourquoi je veux inviter mes collègues de la
commission à s'y opposer. Ce ne sera pas parce que j'y vois un
piège ou autre chose, c'est ma conviction. Je sais que j'ai
derrière moi l'opinion du Conseil exécutif, puisque nous avons
abordé ce sujet. Nous l'avions à l'esprit lorsque nous avons
écrit l'article 9. Nous ne voulions pas que le revenu de quiconque soit,
à la suite de cette nouvelle introduction, altéré; qu'il
soit gelé, nous en convenons au niveau de l'indemnité
additionnelle, mais qu'il soit altéré, nous avons introduit cette
clause pour que le nouveau calcul n'ait pas pour effet de réduire, c'est
ce que j'ai expliqué tout à l'heure.
Nous nous sommes inquiétés également, on devait le
faire, de l'effet que cela allait avoir sur le revenu additionnel, poser la
question de principe, si on gèle, on n'avait pas calculé le
temps, on l'avait fait à l'oeil, on disait deux ou trois ans, mais, dans
certains cas, c'est plus. Je prends la parole du député de Laval.
Il reste un principe, la Loi de l'exécutif le reconnaît
elle-même, tous les membres du Conseil exécutif sont d'abord des
députés ou, pour paraphraser ce que disait mon collègue de
Sainte-Marie tout à l'heure, ce sont d'abord de simples
députés. Ils ne doivent jamais l'oublier d'ailleurs. Ils se le
font rappeler, ils ont tous la fonction primordiale d'avoir 30 000 à 40
000 électeurs, quelles que soient les fonctions auxquelles les appelle
le premier ministre. Ils ont tous des bureaux de comté, ils ont tous le
même genre de représentations.
Ici, leur vote, lorsqu'on se prononce sur une loi, a exactement le
même poids qu'un député qui nous honore de sa
présence à de brèves occasions. Nous nous sommes
constamment rappelé que, tous, nous sommes au même titre
députés membres de cette Assemblée nationale. A cet effet,
je ne voudrais pas qu'il y ait deux catégories de députés
en ce qui concerne l'indemnité de base. On peut argumenter sur
l'écart, on a essayé de le réduire, dans ce projet de loi,
entre la plus haute et la plus basse des fonctions. Mais, au niveau de la plus
simple des fonctions, je ne dis pas le plus simple député, je dis
la plus simple des fonctions d'une Assemblée nationale, il me semble que
tout le monde devrait avoir le même traitement.
Si le député du comté voisin du mien reçoit
6% d'augmentation pour travailler avec le même genre de clientèle
que moi je le fais, je ne vois pas pourquoi moi je l'ai en plus. Si j'ai une
indemnité additionnelle, M. le Président, ce n'est pas parce que
je suis moins député que lui, c'est parce que j'ai charge d'une
fonction administrative, d'administration de budget ou quoi en plus. Et si
c'est cela qu'on trouve en trop, qu'on la réduise. C'est ce qu'on
a essayé de faire par rapport à mon salaire de
député. Je ne serais jamais ministre si je n'étais pas
député et je revendique mon titre de député au
même titre que n'importe quel autre qui a déjà
été ministre ou qui le sera. On est tous appelés.
Dans ce sens-là, pour éviter qu'accéder à
des fonctions additionnelles, pour lesquelles, j'en conviens, une
indemnité additionnelle est versée, équivaut à nous
punir comme députés, je me permets de lancer cette seule petite
flèche à mon collègue de Laval, parce que je disais tout
à l'heure que c'était un piège. Je me demande si
lui-même, comme président de l'Assemblée nationale, avec
les interventions que je lui ai entendu faire, aurait soutenu cette
différence dans les titres de députés et dans cette
indemnité de base que les députés ont et qu'il nous invite
aujourd'hui à ratifier.
Ceci veut dire qu'à compter du 1er janvier prochain, par exemple,
comme député, mon collègue le rapporteur de cette
commission aurait un revenu différent de celui que j'ai comme
député de Saint-Jacques et de ce qu'a le député de
Laval, comme député de Laval.
Je pense que maintes occasions nous ont été
données, maints discours nous ont été faits, pour nous
ramener à cette base. Nos collègues, d'ailleurs, qui n'ont pas de
fonction ministérielle, ceux de nos caucus, nous ramènent
très concrètement et très quotidiennement cette
réalité que nous sommes d'abord et avant tout au même titre
qu'eux comme l'a dit le premier ministre au moment où il nous a
présentés à la population ce n'est qu'accidentel ou
qu'occasionnel que nous ayons cette fonction. Il me semble que nous devons le
concrétiser dans une parité d'indemnité de base pour
chacun des députés de l'Assemblée.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je vais faire juste un petit calcul. Je ne peux pas
dire que l'argument apporté par le leader parlementaire du gouvernement
m'a nécessairement assommé, loin de là, parce que je ne
sais pas si, dans les revenus en tant que ministre c'est toujours
délicat de discuter de cela la distinction qu'il fait qu'il est
député à la base, avec l'un des comtés les moins
populeux de la région métropolitaine de Montréal, entre
autres, 30 000 électeurs, il se dit: Moi, comme député de
Saint-Jacques, j'avais $34 800. Il met cela dans sa poche droite, et, comme
ministre, maintenant, je vais chercher une indemnité additionnelle de
$30 000 et il met cela dans sa poche gauche. Quand il achète un paquet
de cigarettes, c'est le député qui fume et, quand il prend un
scotch, il va dans la poche gauche, parce que c'est le ministre qui prend un
scotch. Cela ne m'a pas frappé, cette distinction de son revenu en tant
que député d'un côté et en tant que ministre de
l'autre.
M. Duhaime: II ne prend pas de scotch et il ne fume pas.
M. Lavoie: Mon argumentation est la suivante. Quand un
député gagnait avant, comme traitement, avant la loi actuelle,
$27 800 je mets de côté l'indemnité de $7000 qu'il
avait qu'il monte à $29 468, c'est-à-dire $1650 de plus,
ce n'est pas sur cela que je vais apporter des amendements, parce que je dirais
qu'avec la responsabilité et le rôle des députés,
c'est même ridicule, ces salaires. On me donnait comme parallèle
d'autres personnes qui sont dans le domaine public et parapublic, entre autres,
je crois que j'avais l'exemple d'un professeur de CEGEP à douze heures
de cours par semaine; je ne dis pas qu'il ne prend pas d'autres heures pour
préparer ses cours...
Le Président (M. Richard): Parlez-vous de la femme du
député de Sainte-Marie?
M. Lavoie: Non, je ne veux faire aucune personnalité.
M. Bisaillon: ... quel vous parlez.
M. Lavoie: C'est à peu près le salaire. Je crois
qu'un professeur de CEGEP a à peu près le salaire d'un
député, $27 800. Il n'y a rien d'anormal à ce qu'un
député gagne un droit, cette année...
M. Duhaime: Sans savoir...
M. Lavoie: ... une indexation de $1650. Je ne me garrocherai pas
dans les rideaux avec cela.
M. Duhaime: Les non-syndiqués...
M. Lavoie: Mais, par contre, je pense que le salaire d'un
ministre, du président de l'Assemblée, du leader parlementaire,
ou du chef parlementaire de l'Opposition, de l'année 1978, qui est
d'environ $65 000, c'est bien payé. Je ne dis pas qu'ils ne le
méritent pas, mais c'est bien payé. Dans le contexte actuel, soit
des négociations collectives du secteur public ou parapublic, s'il y a
un exemple à donner, c'est celui de ceux qui gagnent le plus, surtout si
on veut diminuer l'écart. En proposant ce que je propose, que les $1650
d'indexation ne s'appliquent pas aux mieux rémunérés parmi
les parlementaires, c'est un moyen de réduire l'écart. Le
député aurait droit à 6%, ce que vous avez
décidé, cela aurait pu être fort bien 7% ou 71/2%, qui est
la moyenne nationale et, même là, il n'y aurait pas eu
d'exagération, loin de là, avec les responsabilités du
député, mais, si on veut diminuer l'écart, je crois que
c'est par un moyen de la sorte que l'on doit geler le salaire des mieux
rémunérés pour l'année 1979 au même
traitement qu'ils avaient en 1978. Ma motion va dans le sens que les $1650
d'indexation ne soient pas ajoutés au traitement que percevaient les
mieux rémunérés de l'Assemblée nationale. Ce qu'ils
auraient de plus, ils auraient les $500 de plus et l'indemnité non
taxable.
Le ministre responsable de ce projet de loi m'a ouvert une porte,
lorsqu'il a fait la distinction
tout à l'heure entre le traitement du député et le
traitement de ministre, traitement additionnel. Il ne faut pas oublier une
chose, et je pense que la vérité a ses droits. Les ministres
ont-ils toujours droit aux $400 par mois non taxables pour frais de
déplacement ou quoi que ce soit?
M. Charron: Oui.
M. Lavoie: Les députés du côté
ministériel doivent peut-être savoir que cela existe
également. Vous vous êtes servis de cela en 1974... Je ne veux pas
fouiller dans la plaie de 1974, mais je me rappelle que, dans votre
argumentation, en 1974, vous disiez que l'indemnité non taxable de $7000
à l'époque était exagérée pour certains
députés, entre autres, de la région métropolitaine
de Québec. Vous aviez donné comme exemple le député
de Louis-Hébert, à l'époque, qui était M.
Desjardins, Me Desjardins...
Une Voix: Le juge.
M. Lavoie: ... je juge Desjardins, maintenant, qui était
le député de Louis-Hébert. Vous disiez: C'est exorbitant,
les $7000 non taxables, pour un député de la région. Il
peut aller déjeuner chez lui, il peut aller dîner chez lui. Cette
argumentation faisait partie de votre "filibuster". Je vais vous le servir et
je pense qu'il a autant de poids, beaucoup plus, que les $7000 non taxables qui
étaient accordés aux députés, en 1974, que vous
augmentez maintenant. Je vais vous dire qu'on ajoute aux ministres $4800 en
plus des $7500, parce que les ministres, sans pièces justificatives, en
plus de leur salaire, qui sera maintenant porté à $67 548, ont
$4800 $400 par mois pour des frais de déplacement. Le
président de l'Assemblée ne les a pas, le chef de l'Opposition
officielle ne les a pas, c'est normal, mais je me pose des questions sur les
ministres. Vous avez quand même les avions du gouvernement à votre
disposition, si vous désirez vous en servir. Vous avez vos voitures,
appelez cela des limousines ou des voitures. Vous avez votre chauffeur.
Une Voix: Un compagnon de voyage.
M. Lavoie: Oui, un compagnon de voyage, un compagnon de route.
(22 heures)
C'est $4800, je me demande à quoi cela sert. Peut-être que
vous pourriez me donner des explications. Le député qui voyage
par avion... Dans mon cas, je voyage par avion, j'ai droit à tant du
mille, comme un autre; je perds de l'argent avec cela, je ne me plains pas
quand je prends un taxi pour aller prendre mon avion et tout.
Maintenant, il ne faut pas oublier, et on va se parler face à
face. Vous m'avez dit, M. le député de Saint-Jacques, en tant que
député, que vous avez $7500 non taxables maintenant, que j'ai
attribués tout à l'heure à vos repas à
Québec ou à vos frais de représentation dans le
comté, mais vous avez $4800 de plus non taxables, ce qui fait $12
300.
Tous les ministres ont $12 300 non taxables, ce qui fait $250 par
semaine, à l'année.
M. Jolivet: Les députés ont droit à des
montants pour se rendre à Québec. Il y a des montants pour leur
comté, selon la grandeur du comté.
M. Lavoie: Ne mêlez pas les cartes. Ils ont leur voiture,
les ministres. Ils en ont une à Montréal et ils en ont une
à Québec. Attention! Si je vous servais le même argument,
vous avez peut-être des dépenses, vous, parce que vous êtes
de Montréal, je ne dis pas que les $4800, vous n'y avez vraiment pas
droit, mais, quand on parle des ministres de la région, le ministre de
la Fonction publique qui habite dans la banlieue de Québec, le ministre
des Affaires culturelles est-il de la région de Québec?
le ministre de l'Immigration qui est dans la banlieue de Québec,
le ministre des Communications...
Le Président (M. Richard): Le ministre de l'Immigration
est de Montréal.
M. Lavoie: Non, le ministre des Communications. Comme
député de la région de Québec, pour son
comté, il a $7500 non taxables et, comme ministre, il a $4800 non
taxables, sans pièces justificatives, rien de cela. C'est pour cela que
je vous apporte un amendement, c'est-à-dire que les salaires des
ministres devraient être gelés, et ceux qui ont le multiplicateur
le plus élevé; je pense que c'est pas mal fondé sur le bon
sens, sur la logique et tout. Vous pouvez le dire. Dites-le, c'est le temps de
parler; si vous n'avez pas fait partie du "filibuster" de 1974, je me le
rappelle. Le 26 décembre au matin, j'arpentais les corridors du
Parlement ici. Si on a une certaine réticence sur ce débat des
salaires des députés et ministres... Ce n'est pas cela qui est en
cause. N'oubliez pas qu'en plus du salaire des ministres qui est maintenant
porté à $67 500, il y a $4800 non taxables, et je me demande
à quoi ça sert, parce qu'ils ne mangent pas plus que trois repas
par jour, et on a dit que les trois repas par jour, c'était sur les
$7500 non taxables, et ils l'ont comme député. Les $4800, je me
demande à quoi ça sert.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, sur l'amendement, avant de
commencer, je voudrais poser un certain nombre de prérequis. Le fait
qu'un ministre ait plus qu'un député et le fait qu'on donne plus
d'augmentation à un ministre, de par sa fonction, ou à un adjoint
parlementaire, ou à quelque autre député qui occupe une
fonction, par rapport à l'indemnité de député, cela
n'enlève rien au député. Donc, ce n'est pas la base de
calcul. Pour moi, ce n'est pas cela qu'il faut retenir. Le principe
là-dedans, c'est qu'il faut viser à réduire les
écarts. Or, tantôt, à l'article 3, il me semble, ou 2, on a
indiqué qu'on avait là, dans la réduction des indices...
On aurait pu réduire les
écarts en réduisant les indices de façon uniforme.
On n'a pas retenu cette hypothèse. Vous vous souviendrez que je suis
intervenu en disant que, si on ne retenait pas l'idée d'avoir des
indices ou un indice uniforme, ou une réduction uniforme des indices
pour toutes les fonctions, c'est qu'on avait un autre moyen de réduire
les écarts qui était l'application du pourcentage.
Je vais me prononcer contre l'amendement. Pas parce que je suis contre
l'objectif que poursuit le député de Laval. Je suis pour
l'objectif que poursuit le député de Laval, sauf que je pense que
le député de Laval va trop loin dans l'application du principe
qu'il met de l'avant. Je pense que la formule que j'avançais
tantôt visait à réduire les écarts avec les
années. Pour moi, c'était suffisant, cette formule, tout en
maintenant le revenu actuel, parce que je pense que, cela aussi, c'est un
principe qu'il faut retenir. Tu ne peux pas, une année, gagner quelque
chose et l'année suivante, gagner moins que ce que tu gagnais une
année.
M. Lavoie: II ne gagnerait pas moins avec ma formule, il
gagnerait la même chose que l'année dernière.
M. Bisaillon: Avec la mienne aussi, M. le Président, de la
même façon.
M. Lavoie: Apportez un amendement.
M. Bisaillon: C'est dans ce sens, M. le Président, que je
vais voter contre l'amendement parce que je prétends que ma formule est
plus juste, et plus juste parce qu'elle s'applique aux deux
rémunérations alors que l'amendement du député de
Laval s'applique de façon globale à un gel; il prend comme point
de départ le gel alors que je prends comme point de départ le
calcul des deux indemnités et je dis: S'il y a une augmentation avec le
calcul des deux indemnités, en tenant pour acquis que l'indice a
été réduit; si cela donne une augmentation, qu'on la
donne, elle est normale, puisqu'on a réduit l'indice. Mais, si cela ne
produit pas d'augmentation, qu'on maintienne le salaire qui était
là avant. Dans ce sens-là, M. le Président, je voterai
contre l'amendement présenté par le député de
Laval, tout en étant d'accord avec l'objectif poursuivi.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Très brièvement, sur cet amendement qui
est apporté par le député de Laval, je suis d'accord avec
le député de Laval sur le principe de geler les salaires d'une
façon radicale, si c'est ce qu'on veut faire. Je suis d'accord pour plus
d'une raison. Actuellement, je trouve que le fait de discuter cette loi avec
les augmentations qu'on propose est un peu simpliste. Laisser traîner
cela dans le public actuellement, premièrement, pour les augmentations
que cela représente pour le travail qu'un député fait, je
pense qu'à mon sens, c'est un peu ridicule, parce que, des $1600
d'augmentation, lorsqu'on a enlevé l'impôt, il reste quoi?
Même pour celui qui a tout simplement le salaire de député.
Il y en a qui ont d'autres revenus. Je trouve que cela ne vaut pas le coup,
mais si on veut réellement tâcher de rajuster les salaires pour
combler les différences, je m'accroche à l'amendement du
député de Laval et je dis: Amenez-le; cela va ramener le profil
des salaires le plus rapidement possible. Pour cela seulement, je voudrais
appuyer cet amendement et je voudrais même aller plus loin que cela. Si
on doit le faire, faisons-le et réglons la question une fois pour
toutes. Arrêtons de nous traîner devant le public pour essayer
de... Je ne sais pas ce que, politiquement, on a à gagner mais
plutôt de nous mettre à discuter... C'est drôlement
gênant de nous voter des salaires et des augmentations comme nous le
faisons actuellement et d'en discuter en public, je ne suis même pas
intéressé. Le salaire et l'augmentation, quant à moi, je
l'ai dit déjà, l'autre jour, je ne suis même pas
intéressé à cela. Je trouve que c'est ridicule.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
M. Charron: Rejeté, M. le Président.
M. Lavoie: Voulez-vous prendre un vote ce n'est pas un
vote enregistré par les membres, comme on fait normalement en
commission?
Le Président (M. Richard): M. Bisaillon, sur l'amendement
à l'article 10?
M. Bisaillon: Contre.
Le Président (M. Richard): M. Blank?
M. Blank: Pour.
Le Président (M. Richard): M. Burns, M. Cardinal, M.
Charron?
M. Charron: Contre.
Le Président (M. Richard): Mme Cuerrier, M. Dussault, M.
Fallu, M. Gendron?
M. Gendron: Contre.
Une Voix: M. Fallu est là.
Le Président (M. Richard): M. Fallu?
M. Fallu: Contre.
Le Président (M. Richard): M. Grenier, M. Jolivet?
M. Jolivet: Contre.
Le Président (M. Richard): M. Lamontagne?
Une Voix: II était ici.
Le Président (M. Richard): M. Lavoie (Laval)?
M. Lavoie: Pour.
Le Président (M. Richard): M. Proulx (Saint-Jean)?
M. Proulx: Contre.
Le Président (M. Richard): M. Vaillancourt...
M. Charron: Remplacé par... Il n'est pas ici.
Le Président (M. Richard): II n'est pas ici. Alors,
l'amendement est rejeté.
M. Charron: Je propose l'adoption du nouvel article 10, M. le
Président, tel quel, même amendé.
Le Président (M. Richard): Le nouvel article 10 sera-t-il
adopté?
M. Lavoie: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté sur division.
M. Charron: M. le Président, avant qu'on adopte le
suivant...
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: Je pense que monsieur a demandé la parole.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je comprends que l'article a déjà
été adopté sur division.
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Bisaillon: Je voudrais enregistrer ma dissidence, M. le
Président.
M. Charron: D'accord, allons-y donc avec la dissidence du
député.
Le Président (M. Richard): La dissidence est inscrite, M.
le député de Sainte-Marie. M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: M. le Président, j'aurais un amendement qu'il
me fait plaisir de présenter mais qui aura malheureusement pour effet,
au moment où il arrive de nous obliger à renuméroter tous
les articles une deuxième fois puisqu'il deviendrait le nouvel article
3a. Mettons le plutôt 3a, M. le Président, ce qui ne nous obligera
pas à tout refaire puisqu'il s'agit d'une modification à
l'article 95 de la Loi de la Législature.
Le dernier paragraphe de la Loi de la Législature, à
l'article 95, dit ceci: "Ne doit pas être considéré comme
jour d'absence à uneséance de l'Assemblée nationale chaque
jour où un député est empêché d'être
présent pour cause d'une maladie ou d'une activité officielle."
Mon amendement serait le suivant, en fait, ferait le texte se lire comme ceci:
"Ne doit pas être considéré comme jour d'absence à
une séance de l'Assemblée nationale chaque jour où un
député est empêché d'être présent pour
cause de maladie, de maternité ou d'une activité officielle."
J'en avais touché un mot, je le dis en passant... Je pense, en
donnant l'objet du principe, que nous sommes devant un fait nouveau dans cette
Assemblée, que toute l'Assemblée d'ailleurs a salué
à l'occasion où nous l'avons appris. J'en ai touché un mot
hier au chef de l'Opposition dans une conversation et il me disait approuver
l'idée. J'admets moi-même qu'il y a j'en parlais avec nos
spécialistes légistes dans le mot même
maternité, il est évident qu'il ne s'agit pas je pense que
mon collègue des Iles-de-la-Madeleine est ici, oui? Elle est là.
Elle en conviendra avec moi, la maternité n'est pas une chose qui dure
seulement au moment de l'accouchement ou des jours qui le
précèdent ou des jours qui le suivent. C'est un
phénomène qui affecte une vie entière, mais il est
évident qu'il faudra comprendre le bon sens et qu'il faudrait permettre
à un député qui met un enfant au monde de s'absenter de
l'Assemblée sans être pénalisée par les
déductions que prévoit l'article 15 pour les absences non
justifiées. Il nefaudrait pas obliger une femme qui s'absenterait de
l'Assemblée à prétexter la maladie ou encore moins une
activité officielle.
Une Voix: C'est donc une loi spéciale.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le nouvel article 3a
cela va être plus simple serait adopté?
M. Lavoie: Avec plaisir.
Le Président (M. Richard): Adopté.
M. Charron: Le dernier article qui s'appellerait 11 : Je propose
que la présente loi entre en vigueur le 1er janvier 1979.
Le Président (M. Richard): C'est tel quel? M. Charron:
Oui.
Le Président (M. Richard): Le nouvel article 11 serait-il
adopté?
M. le député de Laval.
M. Lavoie: J'aurais une question à poser au ministre. Cela
fait partie de la refonte de la Loi de la Législature qui a
déjà été amorcée il y a quelques
années avant les dernières élections. Tout le monde
reconnaît que c'est une loi tout à fait dépassée,
qui peut créer d'énormes problèmes. C'est une loi qui date
de la fin du siècle dernier, 1880 ou quelque chose comme cela et qui a
été rapiécée, qui est difficile
d'interprétation, qui a des termes qu'on n'emploie plus, surtout sur les
questions de privilè-
ge, les questions de... En général, c'est une loi joliment
je ne sais pas si je peux employer un mot chamarrée un peu
de tous les côtés.
Je voudrais apportera votre attention l'article 76 de la Loi de la
Législature et même si le leader du gouvernement n'a pas la
réponse ce soir, je l'inviterais à faire faire une étude
et je pense que cela a été même abordé par le
Conseil exécutif.
Ce sont des paiements que peuvent recevoi r des députés,
des paiements du gouvernement ou des rémunérations en plus de
leur traitement normal de député ou de postes additionnels. Cela
couvre, entre autres, les médecins députés qui
reçoivent des émoluments d'office...
M. Bisaillonb: La RAMQ.
(22 h 15)
M. Lavoie: Oui, il y a eu un autre amendement à une
certaine occasion pour les professionnels de la santé, les avocats ou
les notaires qui participent à l'aide juridique et les
vétérinaires qui participent à un autre programme; un
député, je ne sais pas, qui reçoit une pension... Je me
demande si c'est complet et qu'est-ce qui arriverait aux agriculteurs
bénéficiant de certaines subventions du ministre, qui seraient
admissibles à des programmes statutaires.
M. Charron: Absolument.
M. Lavoie: Un autre cas. Un député qui voudrait
bénéficier d'un programme du ministère
délégué à l'énergie.
M. Charron: L'isolation.
M. Lavoie: L'isolation. Je me pose des questions, à savoir
s'il est admissible à cela.
Une Voix: Le ministère des Affaires culturelles.
M. Charron: La restauration des vieilles maisons.
M. Lavoie: Tout cela. En droit statutaire, c'est très
délicat. Si on a voulu faire des exceptions pour certains cas, je pense
qu'il y a des exceptions qui n'ont pas été faites pour d'autres
et je ne me sens pas assez "calé" pour donner une interprétation
juridique. Cela peut créer des embêtements à certains
députés agriculteurs ou autres.
M. Charron: M. le Président, le chef de l'Opposition m'en
a parlé hier et j'abondais, comme je le fais ce soir pour le
député de Laval, exactement dans le même sens. En en
parlant un peu à nos amis qui sont habitués à faire vite
au comité de législation et en disant: Peut-être y
aurait-il... La tâche semblait trop grosse. On voulait la circonscrire
réellement pour qu'elle soit improvisée aujourd'hui, M. le
Président, mais quand nous retoucherons à cette loi en
profondeur... Je peux donner une preuve du fait qu'elle mérite
d'être retouchée, selon quoi le député avait
raison.
Je regarde l'article 4 de cet article 76 qui parle des honoraires,
émoluments et... à des indigents ou à des colons. C'est un
vocabulaire qui n'est, pour le moins, plus très courant dans nos lois
actuelles. C'est une preuve de plus qu'elle mériterait d'être
repensée en profondeur.
Deuxièmement, inclure le genre de situation que soulève le
député de Laval, M. le Président, à la prochaine
session ou à une session subséquente.
M. Blank: Peut-être doit-on penser à une autre
exemption à cette session-ci. Mme le député des
Iles-de-la-Madeleine donnera naissance à un, deux ou trois enfants, si
ce sont des jumeaux ou des triplés, et je pense qu'elle n'aura pas droit
aux allocations familiales.
M. Fallu: Je soulignerai également, M. le
Président, dans ce même ordre d'idées, pour ce qui a trait
à la pension des députés, que la Commission des droits de
la personne a souligné qu'il y avait des distorsions du point de vue des
droits de la personne entre les célibataires, les veufs, les
divorcés, etc., par rapport à leur statut subséquent. Je
sais d'ailleurs que le député... Oui, mais il y a d'autres
personnes qui ont eu à subir les conséquences de ces
distorsions.
M. Blank: Si j'étais veuf pendant deux ans, à ce
moment-là...
M. Fallu: Vous payiez 8% à ce moment-là... M.
Blank: II y avait une distorsion.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie, brièvement, s'il vous plaît!
M. Bisaillon: M. le Président, c'est une demande de
directive que je vous adresse. Comme c'est la commission de l'Assemblée
nationale qui est réunie et que ce sera probablement la dernière
fois avant l'ajournement de la session, la commission de l'Assemblée
nationale a déjà formé une sous-commission à
l'Assemblée nationale qui s'est réunie à deux reprises
pour traiter des questions connexes au traitement des députés,
c'est-à-dire les services fournis aux députés.
Il y a eu une première réunion de la sous-commission de
l'Assemblée nationale, il y a eu des travaux par la suite faits par un
groupe de députés de tous les partis politiques, et je voudrais
savoir, M. le Président, s'il serait dans l'ordre, au moins
d'émettre le voeu que la commission de l'Assemblée nationale se
réunisse à l'intersession pour examiner les résultats ou
le compte-rendu des travaux de la sous-commission de l'Assemblée
nationale pour qu'on puisse disposer aussi de ces questions le plus rapidement
possible.
Le Président (M. Richard): Plutôt qu'une demande de
directive, si j'ai bien compris, c'est une directive que vous voulez
émettre, à l'effet que...
M. Bisaillon: M. le Président, vous me prêtez des
intentions.
Le Président (M. Richard): ... la commission de
l'Assemblée nationale se réunisse. Ceci étant dit, est-ce
que l'article 11 sera adopté? Adopté.
M. Lavoie: Adopté.
M. Bisaillon: M. le Président, on ne peut pas l'adopter
tout de suite; si on l'adopte, la commission va ajourner ses travaux.
M. Lavoie: Non, il y a autre chose après.
Le Président (M. Richard): La réorganisation
administrative.
M. Gendron: Un instant, M. le Président, je suis d'accord
en autant que vous terminiez l'adoption de l'article 11 et à condition
qu'on puisse quelque peu discuter ce qui est amené par le
député de Sainte-Marie avant de passer à l'autre point qui
faisait l'objet de la convocation de la commission de l'Assemblée
nationale. Si j'ai l'assentiment de la commission, d'accord, sinon...
M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez la parole.
M. Gendron: J'attends une réponse de votre part. Si on a
l'assurance, après l'adoption de l'article 11, que nous pourrons traiter
très brièvement la question soulevée par le
député de Sainte-Marie avant d'aborder le deuxième objet
de la convocation de la commission de l'Assemblée nationale qui est la
réforme administrative, d'accord. J'aimerais avoir une réponse
là-dessus.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Abitibi-Ouest, si vous voulez en discuter, c'est à la commission que
vous devez vous adresser, d'une part parce que le président n'a pas
l'autorité pour trancher cette question. Quant à votre question,
M. le député de Sainte-Marie, je vous réfère au
règlement de l'Assemblée nationale qui dit que les commissions
parlementaires sont convoquées par le leader parlementaire du
gouvernement et non par le président. Je vous suggère de diriger
vos questions au bon endroit.
M. Bisaillon: C'est pour ça, M. le Président, que
je souhaitais que la commission, comme telle, comme institution, comme
organisme, plutôt que comme individu qui s'appelle le
député de Sainte-Marie, que la commission émette un voeu
au leader parlementaire du gouvernement.
Le Président (M. Richard): Très bien, dans ce sens,
pas d'objection.
M. Lavoie: Quelle est votre demande, votre voeu?
M. Gendron: M. le Président, le voeu que je voudrais
formuler à la commission, c'est que nous puissions, soit reconvoquer
rapidement la commission pour terminer ou entendre le rapport de la
sous-commission de l'Assemblée nationale vis-à-vis les membres de
la commission de l'Assemblée nationale sur tout ce qui restait
concernant non pas les allocations de dépenses et les choses qui ne
faisaient pas l'objet de la Loi de la Législature, mais l'allocation de
millage, de bureau de comté, le personnel de comté, ces choses
qui ont été étudiées par le sous-comité. Ce
sous-comité, lorsqu'on l'avait créé en juin, devait faire
rapport à la commission de l'Assemblée nationale; ce qui n'a
jamais été fait.
J'aimerais, de deux choses l'une, ou c'est la commission qui poursuit
ses travaux ou c'est le sous-comité qui fait rapport à la
commission de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): La sous-commission n'a jamais
fait rapport, n'est-ce pas?
M. Gendron: Non, M. le Président. Je pense que la
commission de l'Assemblée nationale pourrait exiger, d'une
sous-commission qu'elle a créée elle-même, que ce rapport
nous parvienne dans les plus brefs délais. A défaut... A ce
moment-là, si on a eu le rapport de la sous-commission, je pense qu'il
appartient à la commission de l'Assemblée nationale de statuer
sur ce sujet.
Le Président (M. Richard): Bon.
M. Bisaillon: M. le Président, je ne voudrais pas que les
fonctionnaires qui étaient présents à la sous-commission
interprètent mal ce qu'on vient de dire. Il y a eu effectivement un
rapport de la première réunion de la sous-commission. On se
souviendra que, lors de cette sous-commission, il y a un comité
inter-partis qui a été formé. Ce comité s'est
réuni à trois reprises, a continué les travaux
amorcés par la sous-commission et doit faire rapport maintenant. Et
c'est de ce rapport qu'on parle.
Le Président (M. Richard): Ce comité, à ma
connaissance, n'a jamais fait rapport.
M. Bisaillon: Voilà.
M. Lavoie: En somme, votre demande s'adresse à la
commission, premièrement; en second lieu, au leader parlementaire du
gouvernement qui a l'autorité de convoquer la commission de
l'Assemblée nationale. Si je peux m'exprimer en mon nom personnel, je
suis bien d'accord pour que, durant l'intersession, le leader parlementaire du
gouvernement convoque la commission de l'Assemblée nationale,
possiblement en février, avant la reprise de la nouvelle session, pour
que la sous-commission fasse rapport à la commission de
l'Assemblée nationale.
M. Charron: Je suis d'accord. J'ajoute même ce sera
pour ce que vient de soulever le député de Sainte-Marie comme
pour autre chose aussi que j'ai déjà prévenu que,
sans que ce soit à la table de la commission même, M. le
Président, dans le cadre formel, quelque part vers la fin de janvier, en
vous avisant personnellement de convoquer mes homologues, on puisse, dans une
discussion, et non pas en travaillant formellement, réévaluer le
règlement sessionnel, les modifications à y apporter que chacun
d'entre nous souhaite. Et quand ce travail de déblayage sera fait, on
pourra concrétiser, par une réunion formelle de cette commission,
notre option, entre nous, de ce règlement qu'on transmettra ensuite
à l'Assemblée, au tout début de la session, pour qu'il
soit nôtre. Et on pourrait, à cette occasion, aborder le sujet du
rapport de la sous-commission, etc.
Je n'ai pas d'objection du tout, M. le Président. C'est
même dans mes projets.
Le Président (M. Richard): Je vous suggère une date
comme cela, le 14 février.
M. Lavoie: Pourquoi, comme cela?
M. Charron: C'est la Saint-Valentin, M. le Président.
M. Lavoie: Si vous décidez de le faire durant
l'intersession, auriez-vous l'amabilité de prendre contact avec le
député de Roberval qui est notre représentant du Parti
libéral à ce comité et on pourra s'entendre pour une
date?
M. Charron: D'accord, M. le Président.
M. Lavoie: Si je comprends bien, M. le Président, à
ce moment-là, la sous-commission fera rapport.
M. Gendron: La sous-commission fera rapport, mais
également, à la suite du rapport, j'aurais aimé que la
commission de l'Assemblée nationale puisse discuter
éventuellement pour...
M. Lavoie: Pour ratifier, amender et tout cela.
M. Gendron: Pour ratifier, amender. C'est cela. Et apporter de
nouveaux éléments, s'il y a lieu de le faire.
M. Lavoie: M. le Président, avant de passer à un
autre objet de cette rencontre...
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Laval.
M. Lavoie:... de la réforme administrative, est-ce qu'on
pourrait suspendre une dizaine de minutes pour prendre un café?
Le Président (M. Richard): Bien sûr. Nous suspendons
pendant quinze minutes. Nous reprendrons les travaux à 22 h 45.
Suspension de la séance à 22 h 27
Reprise de la séance à 22 h 59
Le Président (M. Richard): A l'ordre, messieurs!
Réforme administrative de l'Assemblée
nationale
La commission de l'Assemblée nationale reprend ses travaux. Je
donne immédiatement la parole à M. le député de
Laval. Cette fois, ce sont les travaux relatifs à la
réorganisation administrative de l'Assemblée nationale.
Plan d'organisation administrative
M. Lavoie: M. le Président, pour ce qui nous concerne, je
ne pense pas que les travaux perdurent trop longtemps. Nous n'avons, en somme,
qu'une ou deux représentations à faire et qui s'adressent surtout
à vous en tant que président de l'Assemblée nationale. Je
répète ce que j'ai dit l'autre jour, je tiens à vous
féliciter d'avoir vu à cette réorganisation
administrative. Cela devenait absolument nécessaire à cause de
l'importance de plus en plus grande que prennent l'institution même et
tous les services connexes. On vit depuis, je dirais près d'une dizaine
d'années, une importance accrue du législatif et de l'institution
même de l'Assemblée nationale. Dans cet élan, je pense bien
que s'il y a eu des grands pas de faits dans les dernières années
et récemment, notamment par la télédiffusion des
débats et tout, c'est sûr que cela va amener et que cela
amène de la part de la population actuellement plus de curiosité,
plus d'information, que cela amènera, j'imagine, des visites
additionnelles, que cela amènera de la publication au point de vue de
l'édition et tout, plus de brochures, plus d'oeuvres et de travaux sur
l'Assemblée. (23 heures)
Le Président (M. Richard): Des commissions parlementaires
itinérantes.
M. Lavoie: En somme, cette réorganisation administrative
arrive à point. Nous voulons apporter notre contribution pour que sa
mise en place se fasse sur les meilleures bases possible. Un grand principe que
nous avons tous à coeur, je crois, c'est cette grande autonomie, cette
grande séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le
législatif. Si on ne peut pas mettre un frein absolu à
l'appétit de l'exécutif, je pense qu'il faut être sur nos
gardes et être constamment éveillés pour empêcher
l'exécutif d'aller trop loin dans ses vues ou dans ses intentions.
Je n'accuse pas l'exécutif actuel du Parti
québécois, c'est l'exécutif en général dans
tous les Parlements du monde et dans tous les Etats du monde. C'est la raison
pour laquelle, j'imagine, l'autre jour... C'est le premier point que je voulais
ramener. Est-ce que c'est réglé le fait qu'il n'est plus question
que le secrétariat des commissions relève du leader parlementaire
du gouvernement? J'espère qu'on n'en parlera plus
Le Président (M. Richard): Si j'ai bien compris la
réponse du leader parlementaire du gouvernement qui avait
été particulièrement humoristique, je pense qu'il avait
dit qu'il était knock-out.
M. Charron: J'ai dit que mon chien était mort.
Le Président (M. Richard): Que son chien était
mort...
M. Lavoie: C'est un signe justement de l'appétit naturel
de l'exécutif de bouffer ce qui nous reste de petits chiens à
l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: Est-ce que tout a été dit?
M. Lavoie: Cela étant réglé, je pense bien
qu'également sur l'organigramme, on fera disparaître la
boîte leader parlementaire...
M. Charron: Pas en ce qui concerne le service de
législation, en tout cas.
M. Lavoie: Non, le service de législation...
Le Président (M. Richard): C'est uniquement pour le
service de législation, M. le député de Laval. Je vous
souligne... Regardez de quelle façon cela a été
fait...
M. Charron: Oui.
Le Président (M. Richard): ... c'est exactement pour
répondre aux voeux de tout le monde. La boîte qui est en haut,
c'est pour le service de législation publique. Il y a la ligne directe
qui relève du président pour tous les autres services de
législation. C'est à cheval sur les deux.
M. Lavoie: Je vais répéter rapidement la
proposition que je vous faisais, la suggestion que je vous faisais l'autre
fois, que j'avais moi-même considérée il y a une couple
d'années. Je pense qu'une des formules à considérer
je le répète pour les fins du journal des Débats ce
serait que la législation publique, gouvernementale,
ministérielle, les légistes, tout cela devrait relever
directement du leader parlementaire du gouvernement. C'est lui qui donne les
commandes, la vitesse et le rythme de croisière de la législation
ministérielle, gouvernementale. Je vois mal... D'ailleurs, cela devrait
émaner, je dirais même émarger au budget du leader
parlementaire. Je n'aime pas multiplier les services, mais je verrais un
légiste cela fonctionne comme cela au point de vue pratique
qui aurait un service de législation qui émanerait de la
présidence, au service des députés, pour la
législation proposée, par les députés,
législation publique et également les bills privés dont un
député doit être parrain.
Le Président (M. Richard): Je suis plutôt d'accord
avec ce que vous dites, M. le député de Laval. Je dois vous dire
qu'en pratique, et c'est cela que l'organigramme veut dire, cela se passe
exactement comme cela. Par exemple, comme chef de l'Assemblée nationale,
je me suis toujours refusé à rédiger les notations du
personnel au service de la législation publique. Ce n'est pas possible;
cela relève du leader et c'est le leader qui travaille avec eux. En
pratique, c'est exactement comme cela que ça se passe.
M. Lavoie: D'accord. De toute façon je termine
cela pourrait amener... Si c'était mis en application, cela
permettrait de sortir de l'organigramme de l'Assemblée nationale la
boîte du leader parlementaire du gouvernement. C'est le but que je vise
justement pour protéger l'indépendance de la Législature
et même de l'organigramme de la Législature. Cela va jusque
là.
Le point que je voulais sou lever, M. le Président, concerne les
articles 5 et 6 et je vais le faire d'une portée générale
et c'est pour consacrer dans la pratique, à mon point de vue, ce qui a
pas mal existé dans le passé. Je dis même que la
proposition que je vais faire fait en sorte de protéger la
présidence qui a toujours un rôle assez délicat et, comme
vous le dites, M. le Président, assez fragile. Je ne conteste pas
loin de là que le patron, le chef de l'Assemblée nationale
est le Président. Dans le passé, si je me souviens bien,
lorsqu'il y a eu des postes clés à la présidence qui
relèvent de l'Assemblée nationale, je ne l'ai pas vécu
mais on m'a dit que lorsqu'il était temps d'engager ou de retenir les
services ou de nommer le secrétaire général de
l'Assemblée cela doit être arrivé dans le cas de M.
Blondin il y a toujours eu consultation et il y a souvent consultation
entre les partis. Dans tous les postes clefs, il y a toujours eu des
consultations. Je me rappelle, pour l'avoir vécu... Je pense, si ma
mémoire est fidèle, que dans les années 1962-1963, lorsque
le journal des Débats a été implanté, avant de
nommer le directeur du journal des Débats, il y a eu, par la
présidence, consultation entre les deux partis qui étaient
à l'Assemblée nationale.
Ce que j'ai vécu de mon temps, c'est que lorsqu'on ae
ngagé M. Pierre Duchesne comme secrétaire adjoint, il y a eu
consultation entre les partis avec curriculum vitae, etc. et la nomination a
été faite après consultation de tous les partis.
Même lorsque le sergent d'armes M. Jalbert, a été
engagé, il y a deux ou trois ans, j'avais fait la consultation entre les
partis. Même lorsque M. André Beaulieu a été
engagé comme directeur du service d'accueil, j'avais fait de la
consultation entre les partis.
C'est très important qu'à l'Assemblée nationale,
règne une atmosphère de confiance, une atmosphère
d'objectivité, de neutralité, en dehors de toute partisanerie
politique, ce qui n'empêche pas
les individus d'avoir leurs opinions, politiques, mais ce n'est pas
l'endroit pour les exprimer. C'est très délicat.
On sait que c'est sensible. Où il y a des députés,
c'est très fragile et sensible, et la susceptibilité est à
fleur de peau et j'arrive à ma conclusion. Pour garder cette
atmosphère de confiance qui doit régner, je dirais qu'un des
principes je n'ai pas d'amendement et je n'en ferai pas ou quoi que ce
soit est que le président décide après avoir pris
l'avis d'un comité consultatif multipartite c'est comme cela
qu'on dit cela? pour tous les postes de direction et de sous-direction.
Je vais vous dire pourquoi.
Il y a trois grandes directions. Cela comprend nécessairement un
secrétaire et un secrétaire adjoint. Cela comprend les trois
grandes directions, les services parlementaires, les communications et
l'administration. Il ne faut pas oublier que les sous-directions sont des
postes quand même très importants.
Je vous donne un exemple. La bibliothèque de la
Législature. Ecoutez. Il y avait une loi dans le passé et
c'était, avant que l'Assemblée nationale ne prenne l'importance
qu'elle a actuellement, un poste clef de la Législature. Vous avez
là même un poste, celui de directeur du journal des Débats,
qui n'est même pas, je pense, dans votre organigramme actuel, une
sous-direction. Non. C'est parce qu'il y a une direction de l'édition,
et je pense que...
On ne sait même pas. Cela deviendra une sous-direction. Je n'irai
pas jusque là, mais prenez le sergent d'armes, qui vit et fait partie de
la famille des députés, il est constamment avec eux, et je pense
que c'est important, cette confiance, et qu'après consultation entre les
partis, il importe que ces personnes soient totalement acceptées par la
famille parlementaire, de quelque tendance qu'elle soit.
Le secrétariat des commissions, c'est un poste de confiance, un
poste clef, il vit constamment avec les députés. La
bibliothèque de la Législature, je l'ai mentionné tout
à l'heure, le directeur de l'édition, c'est important. Les
publications qui vont sortir de l'Assemblée, cela prend un type qui a un
jugement droit et qui ne fasse pas trop d'erreurs dans ses publications.
Dès qu'il y a l'estampille de l'Assemblée nationale et que c'est
rendu dans le public, s'il y a des faux pas de faits, cela peut rebondir et
retrousser joliment.
S'il y a des publications le moindrement partisanes et tendancieuses ou
qui prennent même une tangente très délicate vers un
côté politique ou l'autre je parle de la
radio-télédiffusion, c'est joliment important qu'il y ait une
objectivité totale et absolue lorsqu'on sait la brutalité de ce
medium d'information. Même l'autre jour, cela n'a pas été
soulevé, uniquement la direction des caméras, cela a quasiment
créé, même si ce ne sont pas les cameramen ceux qui
le savent du moins qui décident des séquences; ce n'est
pas le caméraman no 1 qui décide de filmer telle chose ou le deux
ou le trois ou le quatre, on sait que cela se fait dans une autre pièce,
mais c'est très important que celui qui a la haute direction de la
télédiffusion soit encore un homme qui soit accepté, qui
soit sans reproche dans un sens et qui ait la confiance totale de tous les
partis politiques. Information et accueil, direction du personnel: ce sont des
postes très importants. La direction des services financiers, les
services auxiliaires, etc. C'est la proposition que je vous fais, M. le
Président. Loin de moi l'idée... Je veux bien que ce soit le
président qui décide et que cela couvre l'article 5 que tous les
titulaires actuels des postes de cadres et d'adjoints aux cadres
supérieurs conservent leurs fonctions jusqu'à ce qu'une
décision soit prise par le président relativement à leur
poste. Je crois qu'il devrait y avoir consultation, par la présidence,
auprès du comité consultatif. Le président n'est pas
obligé d'accepter l'opinion du conseil consultatif. Mais comme je
connais le sérieux que doit avoir un président, et que sans
doute, M. le Président, si vous avez des représentations
négatives d'un parti ou de l'autre, vous ne prendrez pas la chance de
passer outre ou au moins vous dialoguerez et si vous voulez prendre une
décision, vous l'expliquerez. Je pense que cette prudence est
nécessaire. Article 6: Que les cadres et les adjoints aux cadres
supérieurs soient nommés... Au lieu des cadres et adjoints aux
cadres, je dirais les sous-directions soient nommées par le
président qui fixe leur traitement après avis du comité
consultatif multipartite.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je n'ai pas fait partie du
comité, c'est le député de Johnson qui, malheureusement,
pour des raisons que vous connaissez, n'est pas ici ce soir, mais les remarques
qu'il a faites sur ce travail sont dans le même sans que celles qui
viennent d'être faites par le député de Laval. Je ne veux
pas répéter autre chose mais je voudrais ajouter ceci. Etant
donné la fragilité de la situation, je pense que le
président doit être placé dans une position pour être
inattaquable dans ce domaine et je pense que la commission qui est
proposée est une protection pour le président, et aussi pour le
personnel qui sera désigné.
Comme c'est délicat, je pense que la demande qui est faite
actuellement est justifiée et j'irais même plus loin, on ne peut
presque pas éviter de procéder de cette façon. On sera
certain, à ce moment-là, qu'indépendamment des partis...
C'est un précédent; vous allez me dire que, dans le passé,
ça se faisait volontairement, par la volonté du président.
Si on l'insère dans ce document ce soir, je sais qu'à l'avenir,
même si vous n'êtes pas là, M. le Président, votre
successeur verra ce qui est inscrit et voudra le continuer.
Je pense que, dans ce contexte, on devrait peut-être faire suite
au voeu exprimé par le député de Laval. (23 h 15)
M. Fallu: M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: ... il est un fait que la présidence est une
fonction périlleuse. Elle ne l'a pas été tellement, par
ailleurs, ici à Québec; à l'Assemblée nationale,
depuis quelques années, il y a eu une certaine stabilité,
devrais-je dire, du moins jusqu'à maintenant. Pourquoi cette
stabilité est-elle devenue un fait? Je crois que c'est justement
à cause de ces traditions d'équilibre de type parlementaire qui
reposent sur la bonne foi, la consultation, la concertation. Si, ces
dernières années en tout cas le député de
Laval remontait même jusqu'en 1962, donc une expertise qui est assez
longue la présidence a réussi à maintenir cet
équilibre, je pense que le député de Laval utilisait
exactement le mot qu'il fallait utiliser, c'est à cause de la
consultation ou de la concertation plutôt.
Rien, actuellement, dans la Loi de la Législature ou dans des
règlements, rien qui ne soit écrit, pour le moment du moins,
n'oblige un président à consulter, au sens formel,
c'est-à-dire à constituer des jurys de sélection ou encore
des jurys multipartites, voire, à toutes fins utiles, à consulter
d'une façon formelle l'Assemblée nationale. Je crois que c'est
l'article 54 ou 55 de la Loi de la Législature qui l'oblige
néanmoins à présenter je n'ai malheureusement plus
mon texte de la Loi de la Législature à la commission de
l'Assemblée nationale, les réformes qu'il entend faire.
Il est donc le patron, le patron seul. C'est le capitaine. Il est seul
maître après Dieu dans sa barque. C'est assez unique. On sait par
ailleurs que s'il est le seul patron, il est quand même drôlement
encadré; le jeu de cet homme seul est drôlement
tempéré du fait qu'il est en liaison constante avec
l'exécutif, par le biais de la régie de l'Assemblée
nationale dans laquelle il est un parmi d'autres, à toutes fins
pratiques, parmi trois ou six, selon les remplaçants.
On est donc très loin de l'indépendance qui existe de fait
dans de nombreux Parlements, qu'on appelle, notamment en Belgique, ou en
France, ou au Sénégal, ou ailleurs, la questure...
M. Lavoie: Le bureau et la questure.
M. Fallu: Le bureau et la questure, oui, qui rend, à
toutes fins pratiques, le législatif très indépendant de
l'exécutif. Nous vivons dans une autre tradition qui est la tradition
britannique qui veut qu'il soit impensable qu'on puisse créer un poste
nouveau, sans que cela passe, à toutes fins pratiques, par
l'exécutif.
Si on regarde l'organigramme, on sait fort bien qu'on pourrait
très longuement débattre ici la création de nombreux
postes ou faire de nombreuses suggestions au président. Il pourrait
lui-même cogiter longuement, avec d'autres comités techniques, de
la création d'autres postes ou des réaménagements qui
impliqueraient des conditions fiscales; il ne serait pas plus avancé, le
lendemain que la veille parce que l'exécutif est omniprésent.
Il y a donc, j'allais dire, à la limite, une apparence
d'indépendance. C'est au président à créer cette
apparence d'indépendance devant les partis, puisqu'il y a eu ce
glissement historique, n'est-ce pas, dans le système britannique, il y a
eu la création des factions, qui sont devenues nos partis. Ce
n'était pas prévu au départ.
Il faut trouver cet équilibre. C'est un jeu de
personnalité, et non pas d'institution. Je m'excuse d'avoir
peut-être été un peu long, mais j'arrive justement au
point. Ce que nous propose le député de Laval, à moins que
j'aie bien saisi qu'il ne tienne pas à ce qu'on l'écrive comme
tel, comme étant un mandat, ce serait une recommandation de type
verbal.
M. Lavoie: II faudrait que ce soit écrit. Il faudrait que
cela fasse partie de la réorganisation administrative.
M. Fallu: Noir sur blanc?
M. Lavoie: Oui. Aux articles 5 et 6, il est écrit: "S'il
le juge à propos, le président constitue un jury." Cela
n'empêche pas qu'il pourrait y avoir un jury de sélection, parce
qu'il n'a pas le temps de faire toute la cuisine et de faire les
interviews.
M. Fallu: Oui, on en convient.
M. Lavoie: II y aurait un jury. Les candidats qui passeraient
l'étape du jury seraient jugés qualifiés avant qu'ils
soient nommés... même le traitement... et qu'il y ait un
comité... C'est l'amorce d'un bureau que le président a dans la
tête. Je ne sais pas s'il va le réussir. Il remplacerait la
régie interne. Avant qu'on aille au bureau... Après le
jury...
Le Président (M. Richard): Je serais tenté de vous
faire un pari là-dessus.
M. Fallu: II y en a qui y songent au niveau de
l'exécutif.
M. Lavoie: Je voudrais que ce soit écrit dans le document
de la réforme administrative. Que le président décide.
Vous seriez le "boss". Je ne veux lui enlever aucune autorité, mais
qu'il y ait obligation de prendre l'avis d'un comité consultatif
où il y aurait un représentant par parti, qu'il y ait un
comité qui n'est pas décisionnel, mais qui donnerait son avis sur
le choix du candidat pour les postes de direction générale et de
direction.
M. Fallu: Je ne crois pas qu'il soit utile de rendre un tel
comité... d'institutionnaliser une consultation dans ce domaine. Si le
président ne le fait pas et cela est un peu du droit britannique
non écrit c'est la coutume, c'est l'habitude, ce sont les forces
qui sont en présence...
Il se peut et c'est cela la vie quotidienne que ce soit
par le biais d'une évaluation quotidien-
ne de vie qu'on force un peu la main au président pour refaire
l'évaluation de tel ou tel haut fonctionnaire, avec lesquels on a
à travailler quotidiennement. Il se peut qu'à la retraite, ou
bref, à la nomination d'un nouveau haut fonctionnaire, il doive
très certainement se doter d'un jury quelconque pour faire une
évaluation formelle du dossier du candidat.
Mais, outre cela, c'est la consultation de couloir, c'est tout ce qui se
passe à l'arrière du trône. C'est cela, le
président. Pourquoi l'encarca-ner dans des mécanismes qui soient
très formels à ce moment-là? Peut-être à la
limite et je dirais vraiment à la limite pour les grands
officiers, si on reprend l'organigramme, on a trois grandes directions
générales...
Au niveau strictement d'organisation, la méthode que propose le
député de Laval est très formelle, elle finit par
éroder, dans des pouvoirs au président, l'esprit même de
l'organigramme. Pour utiliser le vocabulaire commun du métier, il s'agit
de personnes qui sont "line", c'est-à-dire qui dépendent les unes
des autres.
Or, il y a, dans cet organigramme, un secrétaire
général. Il y a un sous-ministre. C'est une autorité. Le
sous-ministre est là aussi pour désigner, il est là pour
faire un travail d'administration. Il est évident que le grand chef,
pour l'appeler par un nom un peu farfelu, c'est-à-dire le
président, a la main haute sur l'ensemble de l'organisation du
personnel, mais, de surcroît, s'il se nomme un secrétaire
général, un sous-ministre, c'est également pour lui
confier des mandats précis, des mandats de sélection.
Du fait de cette fragilité de l'institution qui est
l'Assemblée nationale, j'irais pour qu'on "oblige", par une
recommandation écrite, le président à consulter, à
consulter, et encore d'une façon informelle c'est une
recommandation qu'on lui ferait les partis sur la nomination des trois
grandes directions, mais guère davantage, sachant fort bien au demeurant
que si l'une et l'autre de ces positions traitent de façon litigieuse
j'imagine fort bien que si on nomme un sergent d'armes, à moins
qu'un sergent d'armes, à brève échéance, fasse une
gaffe monumentale dans l'un des ordres qu'il donne au moment d'une
manifestation, ce poste n'est pas contentieux, alors que...
M. Lavoie: II y a déjà eu des expériences
dans le passé.
M. Fallu: ... Directeur de la bibliothèque, on demande de
la compétence, de l'ouverture. Bref, je ne vois pas la
nécessité d'encarcaner un président qui est là pour
maintenir des relations inter-partis dans une formule qui soit plus
élaborée que celle qu'on a vécue dans le passé.
M. Russell: ... si je comprends bien les remarques du
député ou si je les comprends mal, il n'est pas question
d'encarcaner personne, il est question de protéger quelqu'un. Le poste
de président dans le contexte parlementaire actuel est extrêmement
délicat. C'est lui qui est obligé de rester en dehors de tout
doute, de toute critique. Je pense qu'en ayant une commission comme
celle-là, cela éviterait qu'on puisse faire des critiques, parce
qu'il aura forcément consulté, parce qu'il est obligé de
consulter et cela a été accepté. En pratique, qu'est-ce
qui arrive? Il va consulter et, s'il y a des candidats sérieux, ce ne
sera même pas discuté; mais il sera au moins couvert, c'est cela
la question. C'est un peu l'exemple.
Même dans l'entreprise privée, on a un bureau de direction.
Ce n'est pas ce bureau qui mène le bateau, mais on les consulte pour les
critiques. Normalement, dans un bureau de direction, on met des hommes
d'expérience. Ce sont des gars qu'on paie pour se faire critiquer. Je ne
vois pas, dans un poste aussi délicat que celui de la présidence
de l'Assemblée nationale... Je n'ai jamais siégé comme
président, mais cela fait quelques années que je siège et
je sais quelle tendance cela peut prendre parfois. Qu'on lui laisse la
responsabilité de faire ce choix-là où il peut s'exposer
à de la critique. C'est un peu cela, à mon humble avis et c'est
cela l'opinion qui a été exprimée par le
député de Johnson à l'occasion du caucus quand on a
discuté de ce problème. C'est tout.
M. Lavoie: M. le Président, je voudrais ajouter quelques
points. Je suis du même avis que le député de
Brome-Missisquoi. Il ne faut pas voir cela d'un côté
négatif, l'encarcanement. Nous avons des exemples qui existent dans les
lois que même l'exécutif et si vous voulez prendre cette
expression s'encarcane; il le fait pour tous les hauts fonctionnaires
qui sont nommés par l'Assemblée nationale. On exige même
qu'ils soient nommés par les deux tiers de l'Assemblée nationale
pour leur choix, leur nomination et leur traitement. Je n'ai qu'à vous
citer le Protecteur du citoyen, le Vérificateur général
des comptes, le directeur des élections, ce qu'on a fait amender, le
directeur général du financement des partis politiques, le
directeur de la Commission des droits et libertés de la personne, le
président de la Commission de la fonction publique et les membres. Cela
a été fait ces jours-ci. On n'exige pas cela, mais c'est
peut-être aussi délicat du fait que ces gens-là, ces
cadres-là, font partie, entrent dans une famille parlementaire où
il y a peut-être le plus de susceptibilité au monde, où la
peau des députés est un peu comme de la pelure d'oignon, assez
fragile.
M. Russell: Cela dépend du...
M. Lavoie: Ce serait une garantie non seulement pour le
président, mais pour les cadres qui seront choisis, parce qu'une fois
qu'ils auront passé devant le jury, nécessairement, le
président ou un autre, ou le directeur du personnel va leur dire:
Messieurs, il faut que votre choix passe au comité tripartite. C'est
déjà un bon avertissement qu'on leur donne. C'est
déjà une garantie. Ils vont dire: Eh! comment cela? Oui, il faut
que vous
soyez acceptés, pas nécessairement acceptés, mais
il faut que vous soyez ballottés par cette commission. C'est
déjà un avertissement. Vous savez, il peut se commettre des
erreurs. Un président est là, cela va très bien, mais ce
n'est pas pour l'immédiat, cela va rester. Cela ne se faisait pas avant,
je vais vous dire pourquoi, parce qu'il n'y avait même pas de structure
administrative...
Le Président (M. Richard): J'en conviens.
M. Lavoie: ... cela marchait "sur le bras", comme on dit. Il n'y
avait rien. Mais là, on installe quelque chose de solide qui est
très bien, une structure administrative. Avant, c'était
artisanal, c'est bien simple, mais là, cela devient moderne. Je pense
qu'on n'a pas le droit de courir le risque.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval, si vous me permettez, maintenant, je vais vous dire ceci: C'est que je
ne conçois évidemment pas j'ai quand même deux ans
pour témoigner de ce que je dis là qu'on puisse nommer
à des postes clefs des personnes qui ont affaire
régulièrement avec les membres de l'Assemblée nationale
sans consultation des partis politiques. (23 h 30)
Je vois mal, pour prendre un exemple très concret, comment on
pourrait désigner un secrétaire général, pour
prendre l'exemple le plus frappant, non seulement sans consultation, mais sans
qu'il y ait un accord quasi-unanime, un peu comme c'est le cas pour la
présidence. A cet égard, je m'étonne un peu que le
secrétaire général, lui, ne soit pas assujetti au vote des
deux tiers de l'Assemblée nationale. Il me semble que, s'il y a un
personnage qui devrait l'être, c'est bien celui-là.
Il y a une première chose qui a déjà
été faite dans la réorganisation administrative, la
première, d'ailleurs, faite immédiatement lors de mon
entrée en fonction. J'ai découvert le rapport de
réorganisation qui a été remis le 16 novembre 1976, dont
mon successeur n'avait pu prendre connaissance avant. La première
recommandation qu'il y a là, c'est de faire du secrétaire
général de l'Assemblée nationale, qui a maintenant rang,
en vertu de l'amendement apporté à la loi, de sous-ministre, qui
a toujours été théoriquement le sous-chef de
l'Assemblée nationale, d'en faire en pratique, véritablement, le
sous-chef, le sous-ministre, et cela a été fait avec le
consentement unanime de toutes les formations politiques
représentées à l'Assemblée nationale.
Je ne conçois pas davantage qu'on puisse imposer, au niveau des
trois directions générales, une personne qui ne recevrait pas
l'appui d'une très grande partie je ne dis pas s'il s'agissait
d'un membre ou deux, occasionnellement des membres de l'Assemblée
nationale. Cela va de soi. Même quand on va plus bas, à la rigueur
et encore là, je conçois difficilement qu'on puisse, à
certains postes, au niveau des sous-directions, imposer des gens qui seraient
refusés par l'immense majorité des membres de l'Assemblée
nationale, sauf que ma crainte, dans la formule que vous suggérez, c'est
qu'on en arrive à bloquer l'administration.
Si on crée trop de structures, on va bloquer l'administration, on
ne sera plus capable de faire fonctionner l'Assemblée nationale, parce
qu'il faudra réunir, à tout bout de champ, ce comité ou
cette commission, etc. C'est pour cela que je suis très craintif, j'ai
des hésitations à formuler cette recommandation, à
laquelle, par ailleurs, je n'ai pas d'objection, mais s'il fallait
réunir... On a toutes les difficultés du monde à
réunir la commission de régie interne. C'est pourtant une
commission essentiellement formée de gens de l'exécutif, et ce
n'est pas facile. Aujourd'hui, on en a fait une à tout hasard.
M. Charron: Vous me touchez droit au coeur!
Le Président (M. Richard): Non, je ne dis pas cela. Ce
n'est pas à cause de la disponibilité du leader. Avec le leader
c'est toujours facile, il est en contact quotidien et constant avec le
président, mais avec les autres ministres il faut ajuster les
agendas.
Vous imaginez bien que réunir une commission consultative en
janvier parce qu'on aurait besoin de quelqu'un en janvier cela
m'embarrasse un peu, je ne vous le cache pas. Cela va embarrasser les
directeurs généraux qui, eux, vont recevoir l'appui unanime de
l'assemblée générale, ou, en tout cas, presque unanime
autant que possible.
On ne peut pas imaginer, comme pour le secrétaire
général, que les directions générales soient
assumées par des personnes qui soient persona non grata à
l'Assemblée nationale. C'est inimaginable.
Mon prédécesseur peut le dire, un président ne se
maintiendrait pas en place, s'il allait à l'encontre de la
volonté même d'une minorité de l'Assemblée nationale
à des postes clefs comme ceux-là. Il ne pourrait pas se maintenir
en place. La présidence, c'est un constant funanbulisme, et j'en
conviens. Le député de Laval le sait encore mieux que moi,
puisqu'il a occupé la fonction beaucoup plus longtemps.
Ce que je crains,c'est que toute l'administration de l'Assemblée
nationale ne se trouve bloquée parce qu'il faudra, à tout bout de
champ, consulter les partis politiques. Je n'ai aucune espèce
d'objection à consulter, mais je veux que la formule de consultation
soit d'une très grande souplesse.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas commencer un débat avec vous
sur cela, mais, question de souplesse... Cela concerne seize postes:
Secrétaire général, les deux secrétaires adjoints,
le bureau des relations interparlementaires, les trois directions
générales et neuf directions, ce qui fait seize postes.
Ces postes ne changent pas tous les jours. Je pourrais en nommer
plusieurs qui avaient des postes-cadres à l'Assemblée et qui sont
en place depuis longtemps. Cela ne change pas tous les jours.
Je crois qu'il est important qu'on parte sur un bon pied avec une
nouvelle structure, étant donné qu'il va falloir placer des
cadres actuels à certains postes et je crois qu'il est important de
partir sur un bon pied.
Je ne veux pas multiplier les structurites, loin de là, mais ce
serait un comité qui a bien moins de formalisme que même votre
régie interne, parce que j'ai vécu la réunion de la
régie interne. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de se rencontrer,
et c'est sûr qu'il y aurait une première fois pour la mise en
place initiale. Je pense que c'est important de partir sur un bon pied, mais,
une fois que les seize postes... D'ailleurs, je pense que le secrétaire
général et les deux secrétaires adjoints sont
nommés, cela veut dire qu'il en reste treize. Pour les autres, vous en
avez un qui est au bureau des relations interparlementaires. Il est en place.
Les directeurs généraux, on ne les connaît pas, ni les
autres, mais, une fois que cela sera en place, cela peut être permanent
et il peut arriver une fois par année qu'il y ait une vacance.
Le sergent d'armes est en place depuis plusieurs années. Mon but
n'est pas d'alourdir l'administration. Je ne pense pas. S'il y a une vacance en
janvier, cela peut prendre un mois ou deux mois au comité
consultatif...
M. Charron: Je vois mal, même je ne vois pas du tout
comment nous pourrions de notre côté nous rallier à une
proposition qui, sous le couvert du respect de l'indépendance de la
présidence, finirait littéralement par l'encercler totalement. Je
veux dire que, pour la protéger de toute critique de partisanerie qui
pourrait, d'un côté ou de l'autre de la Chambre, lui être
adressée, on la soumettrait à des compromis partisans, entre
partisans, pour à peu près la moindre décision, non pas la
moindre décision administrative, mais des décisions
administratives que, par ailleurs, si on lui fait confiance justement dans son
indépendance, on doit le reconnaître, elle est en mesure de
prendre.
J'irais plus loin que cela. S'il est nommé sur proposition du
premier ministre, mais règle générale à
l'unanimité de l'Assemblée, il faut bien croire que cet homme,
lorsque des vacances se produiront évidemment, comme dit le
député de Laval, ce ne sont pas des décisions quotidiennes
fera confiance à ceux qui l'entourent pour le conseiller, ce qui
fait que je ne sais pas jusqu'à quel point mon collègue de
Terrebonne a clarifié et mis sur table notre position qu'il y ait
eu consultation pour prendre les termes du... "... après consultation
des leaders parlementaires des partis reconnus, pour le poste de
secrétaire général de l'Assemblée et pour les deux
secrétaires adjoints", cela saute aux yeux, c'est même
déjà on n'invente rien la pratique.
D'autre part, pour les trois postes de direction générale,
j'étendrais la demande de consultation à ce niveau. Mais si, pour
les cadres qui relèveront de ces directeurs généraux qu'on
vient de nommer après consultation, on exige même d'être
consultés sur la nomination, comme on dit ailleurs, des cadres et des
adjoints aux cadres supérieurs, on dénie le fait même de la
confiance et dans le président j'insiste à nouveau
là-dessus; il doit être capable d'administrer son budget avec des
gens compétents qui utiliseront bien les fonds publics, qui leur sont
votés par l'Assemblée nationale d'ailleurs et,
deuxièmement, dans les directeurs généraux sur lesquels on
a été consultés. Ils ont été
consultés sur comment dirais-je l'aréopage
administratif de l'administration de l'Assemblée nationale. Cela va.
Si ces gens ont fait, comme vous disiez la quasi-unanimité,
l'assentiment général qu'on les laisse travailler après.
Aux différents secteurs, par la suite, ce sont ces gens responsables qui
vous feront des recommandations, M. le Président, sur
l'opportunité de prendre telle personne plutôt que telle autre. Je
ne prévois pas non plus, puisque je suis visé là-dedans,
être obligé d'être littéralement moi-même dans
un quasi-jury de sélection, dans une consultation qui s'étendrait
jusqu'à ladirection de l'édition, jusqu'à la direction du
personnel. Je n'ai pas besoin de cela. Je ne demande pas cela. Que vous me
consultiez sur le secrétaire général, j'espère pas
prochainement, parce que je suis très satisfait de celui qu'on a et, de
son côté, c'est dans la règle des choses à cause de
l'importance du poste qu'il a, et des trois directions générales,
cela aussi, je suis bien prêt à y participer. Je n'en demande pas
plus.
M. Russell: M. le Président, je vais être
très bref. Je n'ai pas l'expérience du président actuel,
ni de l'ex-président, mais il y a une question que je me pose; je
cherche le terme français, le "turnover" du personnel peut être
très minime, je pense bien, et je me demande si cela causerait un
préjudice. La consultation, je ne la vois pas nécessairement
comme un comité créé qui soit obligé de
siéger formellement, mais on pourrait peut-être facilement ajouter
à l'article 6 en disant: "après consultation avec les partis
représentés à l'Assemblée nationale.' ' Cela peut
se faire même par téléphone, si nécessaire. Il peut
les convoquer à sa convenance. Cela garderait une neutralité et,
en plus de cela, cela assure surtout, je le disaistout à l'heure, une
protection au responsable en place qui a un poste très délicat,
je le reconnais, je le conçois, et je pense qu'on n'a pas le droit de le
placer dans une position où il pourrait être soumis à la
critique, malgré toute la bonne volonté qu'il voudrait apporter
à sa tâche. On ouvre une porte qu'on pourrait peut-être
tenir fermée, en ajoutant simplement ce paragraphe-là. Je pense
que cela ne nuirait en rien pour ces postes dont il est question.
Le Président (M. Richard): Je voudrais vous souligner, M.
le député de Brome-Missisquoi, qu'en vertu du texte que j'ai
remis, les nominations à tous les postes de cadres et d'adjoints aux
cadres, sauf pour la mise en place de la nouvelle organisation administrative,
vont continuer à se faire suivant les règles de la Commission de
la fonction publique, suivant les règles ordinaires. Le règlement
qui vous est proposé est un règlement pour une seule fois et je
ne suis pas sûr si cela avait été saisi. C'est uniquement
pour la mise en place de l'organisation, de la nouvelle organisation
administrative. Après cela, on ne s'attribue pas le pouvoir, ni à
la présidence, ni ailleurs, de désigner les personnes qui vont
occuper les divers postes prévus dans l'organigramme. Cela
va être soumis, assujetti aux règles ordinaires de la
Commission de la fonction publique. Avec la nouvelle loi de l'Office de
sélection, je pense, ou de l'Office de recrutement et de
sélection, c'est seulement pour la première fois. Ce que vous
semblez demander, c'est une modification en profondeur que je n'avais
même pas imaginée, parce que je veux qu'on reste soumis et
assujettis tant qu'on n'aura pas cet autre organisme, qui s'appelle
peut-être un bureau.
M. Lavoie: Je voulais dire deux choses. Pour répondre au
leader parlementaire du gouvernement, je n'exige pas les cadres et les adjoints
aux cadres. Il n'est pas question de cela. Il y a 27 ou 28 postes de cadres. Je
ne m'attache pas aux cadres et aux adjoints aux cadres. Je vous dis: La
direction générale et la direction, premièrement. Il
s'agit, en somme, de trois...
Le Président (M. Richard): La première fois...
M. Lavoie: II n'y en a pas. Je vais plus loin que vous, M. le
Président. Moi, je demanderais, c'est une demande que j'ai faite que,
même à l'avenir, ce soient l'Assemblée nationale et le
président de l'Assemblée nationale qui nomment les
détenteurs des postes de direction générale et de
direction. Je vous demanderais, si on ne va pas assez loin, d'aller plus loin,
parce que je ne verrais pas que ce soit la Commission de la fonction publique
qui détermine les directeurs, les chefs de direction. Je ne voudrais pas
que ce soit la fonction publique qui nomme le directeur de l'édition
à l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: Est-ce que vous me permettez une question? Est-ce
qu'ils vont devenir, par lasuite, des fonctionnaires?
M. Lavoie: Je voudrais qu'ils aient la sécurité,
avec tous les avantages et toute la protection de la fonction publique. Mais le
choix, je veux que ce soit fait à l'Assemblée nationale et
à la présidence. (23 h 45)
M. Bisaillon: Me permettez-vous de vous demander comment on
pourrait justifier le fait que le choix ne se fasse pas selon les
règles, les normes de la fonction publique? Par ailleurs, on
accorde...
M. Lavoie: Je l'ai dit tout à l'heure, j'ai
argumenté... j'ai expliqué le milieu différent où
se trouve l'Assemblée nationale. J'ai parlé pendant quinze
minutes, je n'ai pas l'intention de me répéter, parce que c'est
un monde à part. C'est justement la séparation des pouvoirs, le
rôle délicat et fragile de la famille parlementaire. Si on ne va
pas assez loin, je ne verrais pas que ce soit la fonction publique. D'ailleurs,
ce n'est pas comme ça que cela s'est fait dans le passé, le choix
du sergent d'armes, c'est le président du temps qui l'a choisi,
après consultation des partis et ensuite, cela a été
ratifié... Je ne sais pas, je ne connais rien dans la fonction publique.
Cela a été ratifié par la fonction publique.
M. Beaulieu, au service d'accueil, c'est vrai que c'était
seulement une mutation à l'Assemblée nationale; il était
directeur-adjoint à la bibliothèque. Quand il a été
choisi, M. Duchesne venait d'en dehors de la fonction publique. Il a
été nommé après consultation, mais cela a
été décidé par la présidence, ce
n'était pas la fonction publique qui a choisi M. Duchesne.
Vous m'avez ouvert une porte, M. le Président. Non seulement pour
la première fois mais aussi pour les fois à venir, et d'ailleurs,
on a les pouvoirs en vertu de la Loi de la Législature, je verrais
très mal que les directions de l'accueil et de l'information,
radiotélédiffusion, l'édition entre autres, la
bibliothèque, le secrétariat des commissions, le sergent d'armes,
le bureau du directeur des relations interparlementaires, que ce soit fait par
la fonction publique; je dis non. Je dis qu'il faut que ce soit fait par la
présidence. Je suis d'accord, je me rallie à la suggestion du
député de Brome-Missisquoi, pour qu'il n'y ait pas de
comité, je n'en veux pas, je suis "antistructurite", qu'il n'y en ait
pas. Je me rallie à sa suggestion qu'après consultation avec les
partis politiques qui siègent à l'Assemblée, cela puisse
se faire par téléphone, n'importe quoi...
M. Russell: M. le Président, si je pouvais le faire, je
m'opposerais carrément ou catégoriquement à ce que ces
choix soient faits par la fonction publique; que ce soit fait par le
président avec son comité consultatif et confirmé ensuite
par la fonction publique. A ça, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Richard): Ce que je vais vous demander...
C'est que notre projet que vous avez ne va pas aussi loin que ça. Je
vais vous demander, dans une première étape, d'approuver ce
projet, parce que ça ne me déplaît pas, compte tenu que je
recherche l'autonomie maximale de l'Assemblée nationale, de songer
à la possibilité qu'éventuellement ce ne soit pas la
Commission de la fonction publique, maintenant l'Office de recrutement et de
sélection. Je n'ai vraiment pas, à première vue en tout
cas, d'objection de principe, mais je ne suis pas prêt, compte tenu du
fait qu'on n'a pas analysé toutes les conséquences de ça,
à prendre une décision là-dessus, ce soir.
Dans une première étape, je peux vous dire ceci, c'est
qu'il n'y aura pas de nomination aux postes clefs sans consultation. Cela, je
ne peux pas l'imaginer.
M. Lavoie: Directeur général et les chefs de
direction. C'est ce que je considère comme postes clefs, d'ailleurs;
cela a été reconnu dans le passé, même au journal
des Débats. A la bibliothèque de la Législature, il y
avait une loi. L'édition, télédiffusion,
secrétariat des commissions, sergent d'armes, je calcule que ce sont
tous des postes clefs et qu'il devrait y avoir consultation avec les partis
politiques avant que ces personnes soient mises en place, mutées ou
remplacées.
J'y tiens beaucoup.
M. Bisaillon: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Richard): II n'y a pas d'amendement.
M. Russell: C'est une loi...
M. Lavoie: J'imagine qu'on peut se passer...
M. Bisaillon: II n'y a pas d'amendement, c'est une
proposition.
M. Lavoie: ... à la commission de l'Assemblée
nationale, d'amendement formel. La confiance doit régner un peu plus que
ça.
M. Bisaillon: Je ne vous demandais pas d'en proposer un, je vous
demandais s'il en existait un.
M. Lavoie: ... voyons...
Le Président (M. Richard): Je peux vous dire que pour la
mise en place de la nouvelle organisation administrative, vous serez
consultés au niveau des leaders. C'est avec les leaders que le
président fait toujours affaire, et je parle des leaders des partis
reconnus.
M. Lavoie: D'accord. Ecoutez, ça peut aller.
Le Président (M. Richard): Au niveau des leaders des
partis reconnus, il y aura consultation en collaboration avec le
secrétaire général d'abord pour les directeurs
généraux, et ensuite les directeurs généraux pour
les autres.
M. Lavoie: Mais est-ce que nous serons consultés sur les
directions? Les directions générales et les directions?
Le Président (M. Richard): Sur les directions et
également concernant la mise en place de la nouvelle organisation
administrative. Vous serez également consultés sur le choix qui
aura été fait. Comme je vous le dis, la première chose
qu'on va faire en janvier, par exemple je n'ai pas de cachette
c'est qu'avec le secrétaire général qui est le sous-chef,
on va essayer de désigner les trois directeurs généraux.
D'accord? La première consultation va se faire forcément avec une
seule personne, le secrétaire général. Et on va
arrêter notre choix, et même des choix, et on va consulter les
leaders des partis reconnus sur les postes aux directions
générales. Après, on fera le même processus avec les
directeurs généraux. Evidemment, il faut qu'ils soient dans le
coup, s'ils deviennent des directeurs généraux et qu'ils ont le
salaire...
M. Lavoie: C'est normal.
Le Président (M. Richard): Le directeur
général, le secrétaire général et le
président consulteront sur les postes de direction. Je suis prêt
à accepter cela. Les leaders des partis politiques reconnus.
M. Russell: II faudrait changer les partis
"représentés" par les partis "reconnus". A l'article 6:
Après consultation avec les partis "reconnus".
Le Président (M. Richard): Vous comprenez pourquoi. C'est
pour des...
M. le député de Laval, puis-je maintenant vous
suggérer, peut-être le leader ou le député de
Terrebonne, une motion pour adopter les résolutions? Cela va à
double sens. La commission de régie interne peut se réunir,
adopter cela, soumettre à la commission de l'Assemblée nationale
pour adoption finale. Ou inversement, la commission de l'Assemblée
nationale adopte et, ensuite, il faut aller devant la commission de
régie interne.
J'ai préféré venir d'abord devant la commission de
l'Assemblée nationale pour ne pas mettre celle-ci devant une situation
de faits accomplis, devant une décision déjà prise par la
commission de régie interne, de sorte qu'il faut maintenant, si c'est
adopté, aller devant la commission de régie interne.
Je suis prêt à adopter le petit amendement que vous
proposez à l'article 6, pour être reconnu...
M. Russell: C'est de la concordance.
M. Lavoie: A l'article 5, on peut ajouter: "Après
consultation avec les partis politiques reconnus à l'Assemblée
nationale". Si vous voulez marquer les leaders, c'est plutôt avec les
leaders.
Le Président (M. Richard): Dans mon esprit, ce sont les
partis politiques.
M. Lavoie: Ce sont les partis politiques; ce sont les
leaders.
Le Président (M. Richard): Dans mon esprit, c'est
évident que ce sont les leaders.
M. Lavoie: II faudrait l'ajouter à l'article 6
également.
Le Président (M. Richard): Les relations du
président à l'Assemblée nationale se font toujours avec
les leaders.
M. Russell: D'accord.
M. Fallu: Entendons-nous bien sur les mots. S'il faut que cela
remonte jusqu'au caucus...
M. Lavoie: Non, écoutez. Nous sommes des adultes.
M. Fallu: Ah!
M. Lavoie: Le président est là depuis deux ans.
Demandez-lui donc ce qu'il y a eu.
Le Président (M. Richard): En pratique, ce genre
d'histoire, je peux vous le dire et mon
prédécesseur a occupé le poste pendant six ans
ne pose aucun problème.
M. Lavoie: II faudrait ajouter, aux articles 5 et 6:
"Après consultation avec les partis politiques reconnus à
l'Assemblée nationale." On sait que l'interlocuteur, au point de vue des
travaux de l'Assemblée nationale, c'est le leader.
M. Russell: Ce sont toujours les leaders ou quelqu'un
délégué à sa place.
Le Président (M. Richard): Et c'est lui qui a le plus
à faire avec le personnel de l'Assemblée nationale
également.
M. Russell: C'est cela. Il n'y a pas de problème.
M. Lavoie: C'est cela. Je vais moins loin. Si vous ajoutez cela
aux articles 5 et 6, je pense qu'on n'a plus de remarques à faire.
M. Russell: On pourrait l'adopter.
Le Président (M. Richard): J'aurais deux petites choses
sur le programme.
Je suggère une correction. Je pense que c'est une aberration,
vous allez être d'accord. A l'élément de programme
relations interparlementaires apparaît: "A la direction
générale des services parlementaires", ce qui est une anomalie.
La structure de programme, à la fin.
M. Russell: A la fin.
Le Président (M. Richard): Quatre pages avant la fin.
Relations entre la nouvelle structure de programme et la structure
administrative de l'Assemblée nationale. J'ai découvert cette
anomalie.
M. Lavoie: ... quelques structures.
Le Président (M. Russell): Lavez-vous, M. le
député de Brome-Missisquoi?
M. Russell: Oui.
Le Président (M. Richard): Alors, 2.4, les relations
interparlementaires apparaissent au programme Services parlementaires,
Direction générale des services parlementaires. Cela
m'apparaît une anomalie. Je voudrais tout simplement les déplacer,
les mettre en haut et les faire apparaître directement dans le programme
du secrétaire général; cela deviendrait 1.4.
L'autre modification est une suggestion très forte du
secrétaire général de l'Assemblée. On avait
supprimé un poste au Service de législation pour les raisons que
vous connaissez, quelqu'un étant en congé de maladie. Cela a
rendu le secrétaire général un peu insomniaque et il
insiste pour qu'on garde ce poste. Ce seraient les seules modifications que
j'apporterais à la commission de régie interne.
Est-ce que je puis suggérer à l'un des membres de la
commission de proposer une espèce de motion omnibus?
M. Fallu: Je veux bien, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Une motion un peu formelle pour
le journal des Débats.
M. Fallu: Je veux bien, mais j'aimerais comprendre le sens de ce
mouvement puisqu'il vous faudra, suite à l'accord de la régie,
donc de l'exécutif, revenir...
Le Président (M. Richard): Non, pas du tout.
Ce que je suggère, c'est qu'une motion omnibus visant à
adopter le programme de réorganisation administrative tel que soumis
soit proposée pour adoption.
M. Fallu: Cela n'a pas une force contraignante pour la
régie?
Le Président (M. Richard): Oui, cela a une force
contraignante.
M. Fallu: Donc, il s'agit d'un processus législatif, pour
ainsi dire. Entendons-nous, la commission de l'Assemblée nationale
représente ici l'Assemblée nationale dans son entité.
Le Président (M. Richard): Exactement.
M. Fallu: C'est à la commission que le Président
présente tout projet de réorganisation administrative ou de
changement...
Le Président (M. Richard): Je l'ai expliqué tout
à l'heure, M. le député de Terrebonne. Cela peut aller
dans les deux sens, mais les deux organismes, les deux instances doivent
approuver les dérogations à l'article 55 de la Loi de la
Législature.
M. Fallu: D'accord.
Le Président (M. Richard): En gros, c'est
précisément pour approuver les dérogations à
l'article 55 de la Loi de la Législature qu'il faut soumettre ces
dérogations aux deux instances, la commission de régie interne et
la commission de l'Assemblée nationale, dans un sens ou dans l'autre, un
peu comme c'était le cas pour le Sénat et la Chambre des
communes.
M. Fallu: Mais vous nous confirmez néanmoins que, pour ne
pas qu'il y ait contradiction entre le Conseil des ministres et le Parti
québécois majoritaire, la régie a déjà pris
connaissance de ce projet.
Le Président (M. Richard): La régie a pris
connaissance du projet les membres de la régie mais nous
nous sommes refusés à ce que la commission de régie
interne approuve le projet
formellement avant de venir devant la commission de l'Assemblée
nationale.
Si cela avait été absolument mineur, on aurait pu venir
devant la commission de l'Assemblée nationale après l'avoir
adopté à la commission de régie interne.
M. Fallu: J'ai un peu l'impression que nous faisons du droit
nouveau en ce sens que c'est l'inverse de ce qui est prévu par la Loi de
la Législature.
M. Lavoie: Pas nécessairement. Je crois que c'est
nécessaire que cela vienne devant la commission de l'Assemblée
nationale. (24 heures)
M. Fallu: Qui, que cela vienne, mais c'est le Président
qui en informe et non pas l'inverse. Enfin, je veux bien. Pour ainsi dire, nous
formons ce soir, bureau, mais nous n'avons pas questure c'est-à-dire
nous n'avons pas dotation, parce que la dotation est toujours à
l'exécutif, c'est-à-dire à la régie.
Résolution approuvée
Le Président (M. Richard): Si les membres me le
permettent, je vous suggérerais à peu près le texte de
motion suivant: Conformément à l'article 55 de la Loi de la
Législature, la commission de l'Assemblée nationale approuve la
résolution qui sera dûment adoptée par la commission de
régie interne de l'Assemblée relativement au nouveau plan
d'administration de l'Assemblée nationale, laquelle résolution
contient les clauses approuvées par cette commission de
l'Assemblée nationale avec les modifications apportées.
M. Fallu: J'en fais motion, M. le Président.
M. Lavoie: Avec les modifications apportées, ce sont 5 et
6. C'est cela? Ce sont les amendements 5 et 6 et les changements.
M. Bisaillon: Changement de cadre, relations
interparlementaires.
Le Président (M. Richard): C'est l'amendement M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Lavoie: J'en fait la proposition. Faites la proposition.
Allez!
Le Président (M. Richard): Est-ce que la motion sera
adoptée?
Des Voix: Adopté.
M. Lavoie: II faut que cela soit lu à l'Assemblée
en vertu de l'article 55.
Le Président (M. Richard): Déposé. Comme
Constance Pinault. Déposé.
M. Lavoie: Un instant. Cela peut être oral ou
écrit.
Le Président (M. Richard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
Fin de la séance à 24 heures