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(Douze heures neuf minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Les travaux de la commission de
l'Assemblée nationale se poursuivent pour étudier article par
article les projets de loi nos 110 et 90. Je voudrais qu'on mentionne au
journal des Débats qu'il y a un consentement unanime pour que la
commission puisse commencer à siéger nonobstant le fait qu'il n'y
a pas quorum. Nous en étions, hier soir, à la loi 90. Sur la loi
110, M. le leader du gouvernement.
M. Bertrand: Si j'ai le consentement des membres de la
commission, je ferai motion pour que nous suspendions nos travaux sur le projet
de loi no 90 et que nous puissions terminer l'étude des quatre articles
qui étaient demeurés en suspens dans le projet de loi no
110...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 54, 55,
59 et 60.
M. Bertrand: ... pour permettre à nos collaborateurs et
collaboratrices de l'Assemblée nationale de pouvoir rédiger le
rapport et au député de Bellechasse...
M. Lalonde: Vous ne saviez pas que c'était le
député de Bellechasse.
M. Bertrand: ... de l'écrire à la main.
Abitibi-Est? Le député d'Abitibi-Est devra passer toute l'heure
de son dîner à écrire ce rapport. Il a commencé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
Projet de loi no 110
Articles en suspens
M. Bertrand: Je voudrais d'abord régler ceux qui vont
aller plus vite, 59 et 60.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 59 et
60.
Une voix: C'était adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
c'était suspendu.
M. Bertrand: M. le Président, je fais motion pour
retrancher du projet de loi la section V du chapitre II intitulée:
Retour au travail dans une autre fonction, comprenant les articles 59 et
60.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cette motion sera adoptée?
M. Lalonde: Adopté. Si je comprends bien, vous vous rendez
aux arguments de divers députés à savoir que les principes
ne justifient pas ce traitement particulier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Motion
adoptée. Les articles 59 et 60 sont donc retranchés du projet de
loi. Je tiens pour acquis que la numérotation va se faire en
conséquence. Articles 54 et 55.
M. Bertrand: Là-dessus, pour accélérer nos
travaux et pour la bonne compréhension des raisons qui m'amènent
à faire en sorte que ces articles soient maintenus... Après en
avoir très longuement discuté avec les actuaires et ensuite en
avoir discuté avec les gens responsables de l'application des lois,
entre autres, la Loi sur les impôts, et après avoir pris en
considération aussi les bénéfices que pourront en retirer
les gens advenant que nous ne modifiions pas les articles ou les
inconvénients que pourrait apporter le fait de les modifier, je
demanderais à M. Leclerc, en mon nom, de donner un certain nombre
d'explications.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Leclerc, pour M. Bertrand.
M. Bertrand: D'abord, je vais commencer par répondre
à la question suivante: Pourquoi le groupe de travail C.P.R. n'a-t-il
pas incorporé dans son rapport des bénéfices
d'assurance-vie avant l'âge de 55 ans?
M. Lalonde: L'âge de... ?
M. Bertrand: Avant l'âge de 55 ans, avant
l'admissibilité à la pension, autrement dit. Au fond, je pense
que la raison est la suivante. Il n'est pas dans les us et coutumes maintenant
d'incorporer des bénéfices de décès avant la
retraite, d'incorporer cela dans un régime de retraite. L'instrument
pour se protéger contre le décès avant la retraite, c'est
beaucoup plus un programme d'assurance-vie qui est utilisé
maintenant plutôt qu'un régime de retraite. C'est devenu
maintenant la pratique courante, dans le secteur privé et dans le
secteur gouvernemental, d'utiliser des programmes d'assurance-vie plutôt
que des programmes de pension pour protéger le décès avant
la retraite.
Dans le dossier qui nous préoccupe ici, il y aurait deux avenues,
soit celle proposée hier, à savoir de procéder par le
régime de retraite, ce qui aurait pour effet de le transformer de la
façon suivante: En cas de décès, on rembourserait, ni plus
ni moins, la valeur actuelle du régime de retraite de l'ancien
député ou du député en fonction. On rembourserait
cela intégralement à son conjoint, ce qui aurait pour effet, par
exemple - j'ai fait quelques petits exemples - qu'à l'âge de 40
ans, un député, qui décéderait le 1er janvier 1983,
aurait contribué pour 23 000 $, en supposant qu'il a été
là de 1975 à 1982 - on suppose que le nouveau régime
aurait existé depuis 1975 -le conjoint aurait droit non seulement aux
contributions de 23 000 $, mais, compte tenu qu'il y a la part de l'employeur
qui se greffe à cela, il aurait eu droit, non pas à 23 000 $,
mais à 44 500 $. Si le député, au 1er janvier 1983, avait
50 ans, cela aurait été non pas 44 500 $, mais environ 55 000 $.
Donc, on voit que, par le truchement de ce mécanisme, la part de
l'employeur est remboursée. C'est la valeur intégrale du
régime de retraite qui est remboursée au député ou
à l'ancien député.
M. Lalonde: Et non seulement la somme de ses contributions.
M. Bertrand: Effectivement, et non seulement la somme de ses
contributions. Mais cette avenue pose des problèmes au point de vue
fiscal qui sont les suivants. Des problèmes... Entendons-nous. Les
particularités fiscales sont les suivantes: c'est que le
bénéfice de décès, qui serait payable au conjoint,
serait imposable en totalité entre les mains du conjoint, si le conjoint
a été nommé comme bénéficiaire, ou entre les
mains du député décédé, s'il y a un rapport
d'impôt qui est produit dans l'année du décès. On
voit qu'il y a une somme importante qui est incluse dans les revenus
d'impôt de l'une ou l'autre des deux personnes dans l'année du
décès. Si on incorpore 44 500 $ ou 55 000 $ dans les revenus de
quelqu'un, même en supposant qu'il n'a aucun autre revenu, il reste qu'il
y a 40% de cela qui est redevable à l'impôt. C'est la
première voie qui est l'avenue du fonds de retraite.
L'autre avenue, c'est la voie du programme d'assurance-vie que le bureau
aura à mettre sur pied, et qui pourrait être le suivant. Le
programme d'assurance-vie pourrait comporter une prestation de
décès, non seulement pour le député en fonction,
mais aussi pour l'ancien député qui a quitté la vie
politique. Il pourrait y avoir pour lui une protection d'assurance-vie
jusqu'à l'âge de 55 ans, autrement dit, tant et aussi longtemps
qu'il n'est pas admissible à une pension. Le bureau pourrait mettre sur
pied un plan comme celui-là; il y aurait une protection d'assurance-vie
qui pourrait correspondre, par exemple, à une fois le traitement ou
à deux fois le traitement. Au point de vue fiscal, qu'est-ce qui se
passe? C'est que, d'abord, comme avantage, je pense que c'est un avantage
considérable, étant donné que c'est un
bénéfice de décès qui est prévue par un
programme collectif d'assurance-vie, il n'y a aucun impôt qui est
payé par le bénéficiaire dans l'année de
réception du montant en question. Il y a cependant une nuance. Tant que
le député ou l'ancien député est vivant, il y a une
partie de la prime, de la contribution que l'employeur verse dans ce
régime qui est imposable. Je vais vous donner une illustration - soit
dit en passant, cette prime serait imposable entre les mains de tous les
députés - si les députés se donnaient une
protection d'une fois le salaire du député uniquement et que le
salaire du député est de 40 000 $, donc la protection est de 40
000 $ et le député recevrait un T-4 d'environ 75 $; il y aurait
la moitié de ces 75 $ qui retournerait à l'impôt. Si la
protection était, non pas une fois le salaire, mais deux fois le salaire
du député, le député recevrait un T-4 d'environ 250
$ chaque année. Ce qui, à mon avis, est quand même moins
pire que d'avoir un revenu imposable de 50 000 $ ou de 40 000 $ dans
l'année du décès. C'est l'avantage fiscal qui se
grefferait au mécanisme de passer par le truchement d'un programme
d'assurance-vie.
Il y a deux voies qui sont disponibles et je crois que la
deuxième avenue s'avère plus avantageuse pour le
député ou pour l'ancien député. Cette
deuxième voie suppose que c'est le programme d'assurance-vie, que le
bureau aura à mettre sur pied, qui offrira cette protection. On croit
que des assureurs privés vont accepter d'offrir cette protection,
même à l'ancien député, étant donné
qu'il y a déjà des assureurs privés qui offrent une
protection d'assurance-vie à des gens qui sont détachés de
leur employeur, à des retraités, par exemple. Alors, on pense
qu'il y a des assureurs qui consentiraient, qui accepteraient, de la même
façon, à offrir une protection au député qui n'est
plus membre de l'Assemblée nationale, tant et aussi longtemps qu'il
n'aurait pas l'âge de 55 ans.
Est-ce que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: Oui, M. le Président. Hier soir, j'étais
de ceux qui trouvaient que la mesure prévue au projet de loi
était un peu raide à l'endroit d'une veuve hypothétique ou
d'un veuf - parce que cela peut aussi bien aller dans l'autre sens - mais, tout
compte fait, effectivement, à en discuter après coup, une fois
l'ajournement de nos travaux, hier soir, ce sentiment qui correspond à
une réalité - c'est effectivement vrai, c'est ainsi que les fonds
de retraite fonctionnent implicitement, ce qu'on se trouvait à
souhaiter, c'est que le fonds de retraite soit en même temps une
espèce de régime d'assurance-salaire ou d'assurance
sociale...
M. Bertrand: ... ou d'assurance-vie...
M. Guay: ... ou d'assurance-vie, effectivement, ce qui n'est
évidemment pas prévu. En même temps, je dois dire, entre
parenthèses, que cela m'a permis une fois encore de constater que le
régime de retraite actuel que nous allons abolir, qui est presque
scandaleux quant aux chiffres, je suis bien prêt à l'admettre,
est, sur certaines modalités, loin d'être inintelligent.
M. Lalonde: C'est loin d'être bête.
M. Guay: Oui. Et, notamment dans un cas comme celui-là, on
réglait justement ce genre de question. Je trouve intéressante
l'approche de l'assurance-vie, mais, hier soir, quand on en parlait je m'excuse
de faire état de conversations qui ont eu lieu par la suite - la
première réaction a été que vous ne connaissiez pas
d'assureurs-vie qui voudraient assurer un groupe d'individus dont certains ne
feront plus partie du corps d'emploi. Alors, il me semble que ce n'est plus
tout à fait le cas.
M. Bertrand: C'est vrai que nous avons dit cela. Maintenant, ce
matin, après vérification avec un confrère de profession
qui a déjà été dans une compagnie d'assurance-vie,
il nous a dit qu'il pensait que des assureurs pourraient être
intéressés à offrir ce genre de protection, de la
même façon qu'il y a des assureurs qui offrent une protection
d'assurance-vie à des individus qui n'ont plus un lien d'emploi avec un
employeur. Je veux faire allusion aux retraités. Il y a des
retraités qui ont une protection d'assurance-vie collective offerte par
un employeur et qui n'ont pourtant plus de liens d'emploi. Alors, on transpose
le même raisonnement, on se dit que cela devrait être acceptable.
Il y a des assureurs qui accepteront possiblement sans réserve d'offrir
une telle protection, d'autant plus que la protection offerte est une
protection d'assurance-vie. Ce n'est pas une protection d'invalidité, ce
n'est pas une protection de programme d'assurance-médicaments où
il y a vraiment des jeux d'intérêts assurables auxquels les
assureurs tiennent vraiment. Dans un programme d'assurance-vie, je pense que ce
serait plus facilement défendable dans le cas présent.
M. Guay: M. le Président, je me range bien volontiers
à cette opinion. Je pourrais peut-être formuler le souhait que -
c'est purement un souhait - cette partie de nos délibérations qui
seront enregistrées au journal des Débats soit portée
à la connaissance du bureau de manière à lui indiquer
qu'il y a déjà eu une amorce de réflexion là-dessus
et à lui indiquer aussi que, s'il veut partir de là, il y a
peut-être quelque chose à faire, dans cette direction.
M. Lalonde: Alors, on présume que le bureau sait lire et
qu'il pourra même lire toutes les délibérations.
M. Guay: Je doute qu'il lise toutes les
délibérations.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 54 sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
55?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
qu'on avait fait adopter le titre hier. Oui. Il n'y a pas de préambule
ni d'annexe?
M. Bertrand: Non, il reste une petite motion, M. le
Président, pour renuméroter les articles du projet de loi. Pour
faire suite aux amendements qui ont été apportés au projet
de loi no 110, je propose que la commission ordonne la renumérotation
des articles du projet de loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cette motion sera adoptée?
M. Lalonde: Oui, mais, auparavant, à qui est-ce qu'on
ordonne?
M. Bertrand: Pardon?
M. Lalonde: À qui est donné l'ordre?
M. Bertrand: Au greffier en loi de l'Assemblée
nationale.
M. Lalonde: Au greffier en loi. J'aimerais, avant d'adopter
formellement le projet de loi, poser une question au ministre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): Est-ce que la motion est adoptée?
M. Lalonde: Oui, celle-là est adoptée.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: Ce document que j'ai exibé lors de mon
discours en deuxième lecture est intitulé "Calcul de la pension
annuelle des membres de l'Assemblée nationale admissibles au 15 novembre
1981". Ohl coïncidence! C'est un document présenté à
l'attention du premier ministre. Est-ce que le premier ministre admet
l'existence de ce document présenté à l'attention de son
cabinet? Est-ce qu'il a pris connaissance de document?
M. Bertrand: Le leader du gouvernement?
M. Lalonde: Oui.
M. Bertrand: En vérité, en vérité, je
vous le dis, je dois vraiment vous dire que je n'ai jamais, jamais vu ce
document. D'ailleurs, l'autre jour, pendant que le député de
Marguerite-Bourgeoys l'exhibait devant les caméras de la
télévision, j'ai demandé d'en avoir une copie parce que je
n'ai jamais vu ce document. Quant à moi, j'ai reçu une commande
pour travailler à préparer quelque chose au moment où le
premier ministre du Québec a reçu le document
préparé par MM. Castonguay, Paré et Rouleau. Donc, c'est
à peu près au mois de mai dernier que le premier ministre m'a
demandé d'y donner suite et d'accrocher d'une réforme du
régime de retraite.
M. Lalonde: Depuis que j'ai porté ce document à la
connaissance du ministre, s'est-il enquis auprès du cabinet du premier
ministre, puisqu'il semble que ce document ait été porté
à son attention, de la raison d'être de ce document, quand il a
été demandé, qui l'a préparé?
M. Bertrand: Je n'ai pas pris de renseignement auprès du
cabinet. J'en ai glissé un mot au premier ministre. Je lui ai
demandé effectivement, parce que c'est un document qui, semble-t-il, a
été préparé à son bureau, si lui-même
se rappelait avoir pris connaissance d'un tel document ou s'il se rappelait
avoir demandé de faire préparer un tel document. Je dois vous
avouer très sincèrement que j'ai cru comprendre de ses
réponses qu'il ne se rappelait pas une telle chose. Si vous voulez que
je me renseigne auprès du cabinet du premier ministre, je peux bien le
faire. Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement, auriez-vous objection à ce qu'on ajoute à
votre motion les mots "ordonne au greffier en loi de l'Assemblée
nationale du Québec la rénumération des articles du projet
de loi"?
M. Lalonde: II me semble que c'est plus cohérent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
faites vôtre cette motion?
M. Bertrand: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cette
motion telle qu'amendée par le leader du gouvernement est-elle
adoptée?
M. Lalonde: Elle est adoptée. Comme cela, chacun de nous
ne se sentira pas visé par l'ordre et chacun ne commencera pas à
numéroter personnellement le projet de loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Nous
revenons à l'étude du projet de loi no 90. Nous en étions
rendus à l'article 8, qui avait été suspendu au moment de
l'ajournement de nos travaux d'hier.
M. Bertrand: En passant, on était...
M. Lalonde: Est-ce qu'on a adopté la loi 110?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On n'a
pas à l'adopter. On a adopté tous les articles. C'est
l'Assemblée qui adopte le projet de loi.
M. Lalonde: II n'y a pas d'adoption de la loi comme telle?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
projet de loi no 110, article par article, est-il adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
division.
M. Lalonde: Avec ses amendements.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Avec ses
amendements, tel qu'amendé.
Projet de loi no 90
Composition, durée et pouvoirs (suite)
M. Bertrand: On vous remercie beaucoup de vos services, M. le
Président, de nous avoir préparé une copie belle et propre
du projet de loi no 90. Cela nous donne vraiment le sentiment d'avoir en main
un beau et bon projet de loi.
M. Lalonde: Grâce à qui?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Tout
particulièrement à M. Lecierc, le greffier en loi de
l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: Grâce à la sous-commission.
M. Lalonde: Grâce à qui avons-nous réellement
un vrai projet de loi sur l'Assemblée nationale?
M. Bertrand: Grâce au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: C'est inscrit. Une voix: Bravo!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Messieurs, si nous avons le projet de loi ce matin...
M. Bertrand: Et au consentement que je lui ai donné!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... tel
que nous l'avons physiquement, c'est grâce aux services de
l'Assemblée nationale, et particulièrement M. Michel Lecierc, qui
est greffier en loi del l'Assemblée nationale du Québec.
M. Bertrand: Félicitations pour votre beau programme, M.
le Président!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Voulez-vous retirer vos paroles, s'il vous plaît?
M. Guay: M. le Président, ce n'est pas Marguerite
Bourgeoys qu'on va canoniser, mais c'est son député.
M. Lalonde: Attendez, soyez patients! Prenez patience!
M. Bertrand: On va attendre la fin de la session!
M. Lalonde: Pas de précipitation!
M. Brassard: On va commencer par le béatifier d'abord!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Préféreriez-vous revenir à l'article 8
ou commencer par l'article 9 et laisser l'article 8 suspendu?
M. Lalonde: Je ne sais pas si on en a...
M. Bertrand: J'ai un amendement à l'article 8.
M. Lalonde: Est-ce qu'on a réglé la
rédaction tout simplement, parce que je serais prêt à
accepter le sous-amendement?
M. Bertrand: Oui, elle est ici. L'article 8 est remplacé
par le suivant: "Le quorum de l'Assemblée ou de sa commission
plénière est le sixième de ses membres, y compris le
président. Toutefois, lorsqu'une commission de l'Assemblée
siège, ce quorum est réduit au dixième des membres, y
compris le président."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est la
proposition d'hier du député de Lac-Saint-Jean.
M. Maciocia: Une commission de l'Assemblée, cela veut dire
toute commission ou...
M. Lalonde: Actuellement, il n'y a aucun problème, parce
que ce sont des commissions élues. Dans la loi, on se
réfère aux commissions élues. En utilisant ce terme, ce
sont toutes sortes de commissions qui peuvent siéger n'importe
où.
M. Bertrand: On est mieux d'y aller comme cela au
départ...
M. Lalonde: Surtout des commissions de l'Assemblée
nationale.
M. Bertrand: ... en se disant qu'une commission de
l'Assemblée, sans le dire, est une commission qui reçoit un
mandat de l'Assemblée. Après que la réforme parlementaire
aura été faite, on pourra peut-être, si jamais on en sent
le besoin, faire la distinction.
M. Lalonde: Ce sera le moment de faire la destruction.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 8, tel que proposé par le leader du gouvernement,
est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 9?
M. Bertrand: "L'Assemblée établit les règles
de sa procédure et est seule compétente pour les faire
observer."
M. Lalonde: Adopté.
Les commissions
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 10? (12 h 30)
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 11. À l'article 11, j'ai une question
à poser au leader du gouvernement. L'article de votre règlement
prévoyait un pouvoir résiduaire pour la commission de
l'Assemblée nationale, je voudrais tout simplement savoir pourquoi le
leader enlève ce pouvoir résiduaire qui est prévu à
notre règlement pour la commission de l'Assemblée nationale qui
pouvait pourvoir à certaines situations particulières durant, par
exemple, des périodes d'intersession.
M. Bertrand: C'est à cause de la création, dans la
mesure évidemment où on va donner suite à cette
proposition, de la commission ad hoc. On se disait que c'est vers cette
commission qu'on dirigerait des mandats qui, autrement, étaient toujours
envoyés à la commission de l'Assemblée nationale parce
qu'il n'y avait pas une telle commission ad hoc qui pouvait s'occuper de toute
autre question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Supposons que toutes les commissions ad hoc sont à travailler sur un
sujet précis et qu'à un moment donné, il nous arrive un
cas particulier; je pense que cela n'enlève absolument rien aux
commissions ad hoc. On peut prévoir l'hypothèse que les
commissions ad hoc sont toutes à travailler dans une salle de commission
et qu'un problème particulier surgit, à ce moment, la commission
de l'Assemblée nationale pourrait être d'un grand secours. Je
pense que cela n'enlève rien, cela ne fait qu'ajouter toutes sortes de
moyens de sécurité, en fait.
M. Lalonde: Quel est l'état actuel de la loi sur les
commissions? À quel article, on peut...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La loi
est silencieuse là-dessus...
M. Lalonde: Elle est silencieuse...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
règlement 137, je pense bien.
M. Bertrand: Le règlement 137.1 dit: "La commission de
l'Assemblée nationale s'occupe de toute question que l'Assemblée
lui soumet ou qui n'a pas été confiée
spécifiquement à une autre commission."
M. Lalonde: C'est le règlement. Vous parlez du
règlement, mais je parle de la loi.
M. Bertrand: C'est le règlement, oui, je m'excuse.
M. Brassard: La Loi sur la Législature ne le disait
pas.
M. Bertrand: La Loi sur la Législature? M. Brassard:
Laissons-le au règlement.
M. Lalonde: La Loi sur la Législature se
réfère aux commissions. À un moment donné, quand on
parle de l'audition des témoins devant les commissions... Je cherche
l'article qui crée...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II n'y
en a pas, c'est silencieux dans la loi. C'est le règlement.
M. Lalonde: On s'y réfère, mais on ne les
crée pas.
M. Bertrand: Alors, laissons l'article comme cela et on verra
dans nos modifications au règlement. Si on veut le garder, on le
gardera; sinon, on l'enlèvera.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 11?
M. Bertrand: On a adopté l'article 11.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ah oui!
on l'a adopté.
M. Lalonde: Article 12, adopté.
Le Président
(M. Vaillancourt, Jonquière):
Excusez-moi, c'est parce que je dois écrire des choses à
chaque article. Article 12?
Une voix: Adopté.
M. Bertrand: On a donc bien fait de régler ce qu'on a
réglé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 13?
M. Lalonde: Adopté. Le projet de loi no 110 est
adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 14?
M. Lalonde: Article 14, on arrive à un endroit où
on devait recevoir du leader du gouvernement un document à une
séance de la sous-commission qui n'a pas eu lieu à cause de nos
travaux à l'Assemblée nationale. Je me demande si le leader du
gouvernement a des choses à nous dire là-dessus.
M. Bertrand: Deux choses. La première
est qu'effectivement il nous faudra... J'aime beaucoup le libellé
de l'article puisqu'on pourra prévoir au règlement de
l'Assemblée nationale les modalités d'application.
M. Lalonde: Vous l'avez fait sur l'ancien.
M. Bertrand: Oui, c'est concernant l'ancien article.
M. Lalonde: D'accord.
M. Bertrand: Je veux aussi indiquer immédiatement au
député de Marguerite-Bourgeoys que le gouvernement donne son
accord et demandera donc au président de l'Assemblée nationale de
pouvoir tenir à Sept-Îles la commission parlementaire sur le
dossier de Schefferville.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
pouvoir de décision?
M. Bertrand: M. le Président de l'Assemblée
nationale, après consultation des leaders des deux formations
politiques, nous vous avions adressé une demande dans deux autres
dossiers...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II n'y
avait pas de texte de loi?
M. Bertrand: II n'y avait pas de texte de loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II n'y
avait pas de précédent non plus.
M. Bertrand: Voilai Mais, le député de
Marguerite-Bourgeoys a indiqué l'autre jour à l'Assemblée
nationale qu'il verrait d'un bon oeil que, dans une région aussi
éloignée, on puisse tenter une expérience qui nous
aiderait beaucoup, il me semble...
M. Lalonde: ...
M. Bertrand: ... à formuler par la suite des articles de
règlement pour indiquer comment on applique l'article 14 du projet de
loi.
M. Lalonde: Alors, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 15?
Les députés M. Lalonde: Le serment, l'annexe I.
M. Bertrand: M. le Président, l'annexe I dit que le
député doit ou prêter serment ou faire une
déclaration solennelle où on indique qu'il sera loyal envers le
peuple du Québec et qu'il exercera ses fonctions de député
avec honnêteté et justice dans le respect de la constitution du
Québec. Je veux immédiatement indiquer, je l'ai dit, d'ailleurs,
je pense que c'était...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
la commission de l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: À la commission de l'Assemblée
nationale? Non, c'est ailleurs que j'ai parlé de cette chose.
M. Lalonde: C'est plus récent.
M. Bertrand: C'est peut-être dans une conversation
privée.
M. Lalonde: Non, c'est public, je vous l'ai entendu dire.
M. Bertrand: Que, dans notre esprit, l'article 128 de la
constitution canadienne continuait de s'appliquer et que, effectivement, tant
et aussi longtemps que nous n'aurons pas de décision des tribunaux
relativement à toute cette question, l'article 128, dans notre esprit,
devrait continuer d'être appliqué, tant il est vrai que les avis
juridiques que nous avons obtenus nous portent à croire qu'il y a des
doutes sérieux quant à la possibilité de ne pas se
conformer à cette article 128 et d'avoir une formule de serment ou de
déclaration solennelle qui nous soit propre et qui nous permette donc de
nous abstenir de prêter serment, de faire la déclaration
solennelle qu'on faisait jusqu'à maintenant.
M. Lalonde: Je me rappelle que c'était dans une
conversation que nous avions eue ensemble. Je m'excuse. Jusqu'à
maintenant, le serment qui est contenu à l'Acte de l'Amérique du
Nord britannique n'est pas reproduit dans la loi actuelle de la
Législature.
M. Bertrand: C'est exact. C'est simplement par...
M. Lalonde: Par inférence. M. Bertrand: C'est
cela.
M. Lalonde: Donc, on n'a pas besoin de les reproduire non plus
dans la nouvelle loi.
M. Bertrand: C'est cela. Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 16?
Des voix: Article 16.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
16. J'aurais quelque chose à dire à l'article 16. Est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu d'enlever la virgule après "de vive voix, de son
siège"? Parce que "de vive voix", c'est de vive voix où? De vive
voix en conférence de presse? De vive voix à Jonquière? Je
démissionnne. La virgule ne m'apparaît certainement pas être
l'esprit du législateur. Est-ce que vous pourriez en proposer
l'amendement, M. le leader?
M. Bertrand: Je pense qu'une bonne formulation, ce serait cela le
sens de l'article: Un député peut démissionner...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De vive
voix de son siège.
M. Bertrand: ... soit de vive voix de son siège...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, on
enlève la virgule.
M. Bertrand: ... à l'Assemblée, soit par un
écrit adressé au président ou au secrétaire
général de l'Assemblée. Je crois que cela serait
plus...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, il
y a un amendement pour enlever la virgule après le mot "voix" pour
mettre cette virgule après le mot "siège"?
Une voix: Non, elle est après le mot
"Assemblée".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Elle est
après le mot "Assemblée", d'accord. Donc, enlever la virgule
après le mot "voix".
M. Lalonde: Non, il s'agirait que cela soit quelque part.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sans
cela, cela pourrait être de vive voix n'importe où, de vive voix
dans un restaurant.
M. Bertrand: Je suis sûr qu'il y a un paquet de
députés qui ont démissionné de vive voix dans des
tavernes ou des brasseries.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans
leur bureau.
M. Bertrand: Dans leur bureau après une période de
questions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, la
virgule est enlevée...
M. Brassard: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Brassard: Je suis en train de lire l'article 23 de...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
n'avais pas fini, M. le whip.
M. Brassard: Ah bon! Excusez-moi. Pardon?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
n'avais pas fini. Je voulais demander...
M. Brassard: C'est difficile de lui enlever le droit de parole,
c'est lui qui le donne.
M. Grégoire: C'est le Président qui avait la
parole.
M. Brassard: Le Président s'était donné le
droit de parole.
M. Grégoire: Oui, il se donne le droit de parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans
l'ancienne loi...
M. Lalonde: Cela ne prenait pas le consentement?
M. Brassard: II me semble.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans
l'ancienne loi, on disait que, dans l'écrit adressé au
président ou au secrétaire général, il fallait que
deux députés contresignent et aient assisté à
la...
M. Lalonde: C'est cela que j'avais soulevé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... et
aient signé en présence de deux membres de
l'Assemblée.
M. Brassard: C'est ce que j'allais soulever aussi, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
maintiens que c'est une garantie importante, parce que, même si la bonne
foi se présume, même si on n'a pas le droit de présumer
qu'il peut y avoir des faux, on ne sait jamais, on peut recevoir la lettre d'un
député dont la signature a été imitée et qui
conteste sa démission. Alors que, lorsque deux membres, comme cela a
été fait dans le passé... J'ai vu que M. le
député de Taschereau a déjà contresigné un
document deux fois.
M. Lalonde: Je pense que j'entends quelqu'un qui dit que c'est
plus difficile de démissionner que d'être élu, il en sait
quelque chose pour ce qui est d'être élu.
M. Bertrand: Faisons attention dans toute cette question. On
essaie, avec la nouvelle loi sur l'Assemblée nationale, de simplifier
tout un ensemble de procédures qui étaient...
M. Lalonde: Ce n'est pas difficile de trouver deux
députés quand on a décidé de démissionner.
Maintenant, cela peut éviter...
M. Brassard: À moins de n'avoir vraiment plus d'amis.
M. Guay: À moins qu'on ne soit un député
indépendant, tout seul.
Une voix: Et encore.
M. Lalonde: Pas de problème.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y en
a qui pourraient être heureux.
M. Grégoire: M. le Président... M. Guay: Je sais,
je badine.
M. Bertrand: Article suspendu, on va réfléchir
à une rédaction.
M. Grégoire: ... une suggestion. Si c'est un
député indépendant qui peut avoir de la difficulté,
qu'on dise: ou le secrétaire général de
l'Assemblée, contresigné par le secrétaire
général de l'Assemblée. À ce moment, vous
évitez tous les...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
non. Parce que lui aussi peut recevoir la lettre. C'est le président ou
le secrétaire général qui peut recevoir la lettre.
M. Grégoire: Oui, mais là le député
signerait devant le secrétaire général de
l'Assemblée. Vous avez une bonne garantie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En tout
cas, suspendu.
M. Guay: Juste avant, une petite remarque puisque nous suspendons
l'article 21 - je suis plutôt d'accord avec l'article 23 de la loi
actuelle - l'article 21 dit d'une manière plus élégante ce
qu'on cherche à dire dans l'article 16, l'histoire de vive voix de son
siège. Si on dit dans l'article 21: "Un député peut de
vive voix démissionner de son siège dans l'Assemblée
nationale", alors cela règle le problème des virgules et de
l'élégance. Je le signale, si on décide de refaire
l'article.
M. Bertrand: Suspendu, rédaction.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 17?
M. Lalonde: À part cela, qu'est-ce que c'est qu'une vive
voix? Ce que vous avez marmonné hier soir, ce n'était pas de vive
voix.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières, oui.
M. Vaugeois: Je veux juste attirer l'attention sur le
troisièmement. Cela veut dire que le seul fait de se porter candidat
oblige préalablement à démissionner.
M. Bertrand: La loi fédérale fait obligation
à un parlementaire de la Législature de démissionner s'il
veut être candidat aux élections fédérales.
M. Lalonde: Ah, oui. M. Bertrand: Ah, oui.
M. Lalonde: C'est la réciprocité que recherchait le
député de Taschereau hier.
M. Bertrand: J'ai vérifié cela avant de prendre une
décision quant à mes opinions personnelles sur certaines
questions.
M. Guay: Prenez parti.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais on
ne parle pas de mairie, M. le député de Trois-Rivières, on
parle seulement de...
M. Brassard: On en parle plus loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
17, M. le député de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, sur l'article 17, par
exemple: est candidat à une élection fédérale. Si
je comprends bien le troisième alinéa, cela signifie que
quelqu'un peut être candidat à une élection
fédérale au moment où il dépose son bulletin de
présentation. C'est cela. Juste le fait de dire: Bon, je me
présente au fédéral. Même si c'est écrit dans
les journaux... Prenons un cas ici à l'Assemblée qu'on a connu il
n'y a pas tellement longtemps, M. Lasalle, je crois.
M. Bertrand: C'était à la Chambre des communes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas un candidat à la convention non plus. C'est un candidat
officiel.
M. Bertrand: II y a des procédures dans
la loi électorale fédérale qui indiquent à
quel moment on est considéré comme candidat à une
élection fédérale et c'est par rapport à cette loi
qu'il faut comprendre ici le sens de candidat à une élection
fédérale. Ce n'est pas une déclaration dans un
journal.
M. Lalonde: Je ne vois pas la différence entre un candidat
officiel et un candidat officieux. Un candidat est candidat ou il ne l'est
pas.
Une voix: Ou un potentiel de candidature ou une rumeur de
candidature.
M. Lalonde: À distinguer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 17.
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: La seule question que je poserais moi, c'est: Est-ce
que le crime punissable d'une peine d'emprisonnement d'au moins deux ans, c'est
un critère suffisamment clair ou est-ce qu'on doit le préciser?
C'est...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En tout
cas, si je peux me permettre de donner mon opinion, je trouve cet article
extrêmement sévère parce qu'il faut faire la distinction
entre la condamnation à une peine effective de prison de deux ans ou
à un acte criminel qui est punissable de. Il y a des actes criminels
très "peu importants" ou moins graves que d'autres, qui sont punissables
de cinq ans d'emprisonnement; et souvent le juge, au lieu de cinq ans
d'emprisonnement, peut donner une simple amende de 50 $. Mais à partir
du moment où il est punissable de et non pas puni...
M. Lalonde: Oui, mais il faut qu'il soit condamné à
une peine d'emprisonnement. S'il est condamné à l'amende, il
n'est pas obligé de démissionner.
M. Bertrand: II faut que ce soit une peine d'emprisonnement. Il
est condamné à une peine d'emprisonnement.
M. Lalonde: Oui, d'emprisonnement, mais pour un acte criminel qui
pourrait le faire condamner à deux ans et plus.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II est
condamné à une journée de prison pour un vol à
l'étalage qui peut être punissable de plus de deux ans, à
ce moment...
M. Lalonde: À ce moment, il a été
déchu.
Une voix: Je n'ai pas commpris, excusez...
M. Guay: Si un député... (12 h 45)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
moins que le code criminel n'ait été amendé, pour un vol
de 200 $ et plus, je pense que la peine d'emprisonnement est de plus de deux
ans, ce dont on est punissable. Le juge peut donner cinq jours de prison, trois
jours de prison ou se contenter d'imposer une amende. Dans certains cas il a le
choix entre l'amende et la prison.
M. Lalonde: II y a un autre problème qui me
préoccupe et c'est qu'un acte criminel punissable d'une peine
d'emprisonnement d'au moins deux ans dépend d'un autre gouvernement que
le nôtre. Il peut y avoir un problème de concordance. Quelqu'un
est traduit devant les tribunaux pour un acte criminel punissable de moins de
deux ans. Il doit se présenter deux mois plus tard. Entre-temps, le code
est amendé et cela devient un acte criminel punissable par une peine
d'au moins deux ans. C'est au moment où il est condamné -selon
mon interprétation - qu'on doit déterminer si l'acte criminel est
punissable d'une peine d'emprisonnement d'au moins deux ans ou non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Durant
le procès...
M. Lalonde: Même si, au moment où il a commis le
crime, ce n'était pas punissable...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Durant
le procès, la loi peut changer...
M. Lalonde: C'est artificiel.
M. Bertrand: II faut tout de même attendre de savoir le
prononcé relativement à la peine.
M. Lalonde: Supposons qu'il est condamné à une
peine d'emprisonnement. Au moment de la commission de l'acte, ce n'était
pas punissable de deux ans. Au moment de la condamnation, c'est devenu
punissable...
Une voix: Parce que la loi a changé.
M. Lalonde: Parce que la loi a changé et qu'elle a
changé ailleurs. Elle n'a pas changé ici. Il y a aussi les
questions d'appel. S'il y a appel et que c'est confirmé, la date de la
condamnation est la première date.
M. Guay: II y a un autre problème, si on retient le
critère de deux ans. Un député, c'est hypothétique,
est condamné à deux ans moins un jour. Il demeure
député.
M. Lalonde: Non. M. Guay: Oui.
M. Lalonde: Non. Ce n'est pas sa punition. S'il est
condamné à une peine d'emprisonnement, ne serait-ce que de dix
minutes, mais pour un acte criminel qui est décrit dans le Code criminel
comme étant punissable par au moins deux ans, il perd son...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
punissable.
M. Guay: Le problème soulevé demeure
néanmoins. Supposez que ce ne soit pas pour quelque chose de punissable
par plus de deux ans.
M. Lalonde: À ce moment-là, il peut être
condamné pour un an, onze mois et 29 jours et il reste
député.
M. Guay: Ce qui fait que, sur un mandat de quatre ans, la
population du comté en question, tout en payant son salaire de
député, est mal représentée.
M. Grégoire: On n'a pas à payer son salaire, il ne
siège pas.
M. Guay: En dehors de la session. Le seul moment où on
doit remplir la formule de présence, c'est pendant la session.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
m'informe que, dans la loi actuelle et en concordance avec la Loi
électorale, dès qu'un député est condamné
à une peine d'emprisonnement d'une journée, même si l'acte
criminel n'est pas punissable de deux ans - il est punissable de six mois - son
siège devient vacant et il est inhabile à siéger.
M. Lalonde: La loi actuelle?
M. Bertrand: C'est la durée de la sentence
prononcée qui...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
plus souple que l'ancienne loi.
M. Lalonde: C'est le résultat d'une longue discussion que
nous avions eue en sous-commission. Je me souviens.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Qu'est-ce que c'est l'article 136 de la Loi sur les
listes électorales pour comprendre le septièmement?
M. Bertrand: Quel article?
M. Vaugeois: Le septièmement de l'article 17.
M. Grégoire: II y a l'affaire des pensions qu'avait
soulevé...
M. Bertrand: Cet article fait état d'un autre cas
susceptible d'entraîner la vacance c'est-à-dire le cas de la
commission d'infractions prévues à l'article 136 qui dit: Cette
loi prévoit l'inhabilité - la Loi sur les listes
électorales - à siéger ou à voter du
député qui commet ces infractions prévues à
l'article 136 de la Loi sur les listes électorales.
Une voix: ... l'article 136.
M. Bertrand: L'article 136 dit: Si une personne est
déclarée coupable par un tribunal compétent d'avoir commis
plusieurs des infractions ci-dessus mentionnées ou plusieurs fois l'une
de ces infractions, elle ne peut, durant les dix années, etc. Le genre
d'infractions dont il est fait état, c'est par exemple, toute personne -
il y en a au moins douze - qui, en dressant une liste, y inscrit sciemment ou
fait inscrire sciemment un nom qui ne devrait pas y être inscrit...
Une voix: Continuez.
M. Bertrand: ... toute personne qui, dressant une liste, y omet
sciemment ou fait omettre sciemment un nom qui devrait y être
inscrit.
M. Vaugeois: Ça va, merci.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Grégoire: Le député de
Marguerite-Bourgeoys avait soulevé le problème, au paragraphe 8,
de la pension relative à cette déchéance. Le type qui
aurait le nouveau plan, qui ne serait plus député et qui
commettrait un acte punissable par au moins deux ans se verrait déchu,
par le fait même, à cause de cet article, de son droit à la
pension.
M. Bertrand: On a seulement modifié l'article et on a
simplement tenu compte de
la notion d'incompatibilité. Par exemple, quelqu'un qui
était dans une situation, en vertu des nouvelles dispositions, de maire
-ce qui ne couvre pas le député de Verdun qui a été
protégé par les modifications à la loi - et qui devient
député. Il est maire; donc, il est dans la situation
d'incompatibilité de fonctions et il touche des émoluments comme
député. Évidemment qu'étant en situation
d'incompatibilité, il ne va certainement pas avoir des droits relatifs
à une pension alors que, dans le fond, il n'avait même pas le
droit d'être député. On a précisé que
c'était uniquement dans ces situations-là.
M. Lalonde: Je veux revenir, M. le Président, à la
pertinence de cet article. Je me souviens qu'on avait discuté assez
longuement en sous-commission de l'à propos des dispositions qui
existaient à ce moment-là. Je comprends que le gouvernement a
décidé d'élargir, de libéraliser. Un
député pourrait faire de la prison pendant un an et demi, parce
qu'il a été condamné pour une offense punissable par moins
de deux ans, et toujours être éligible. C'est cela qui est
posé à la commission.
Actuellement, quelque peine d'emprisonnement que ce soit le rend
inéligible.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
plus souple qu'auparavant.
M. Lalonde: C'est plus souple, mais est-ce que c'est
indiqué? Je me souviens qu'on avait parlé longuement de ce sujet
en sous-commission. Maintenant, ce n'est pas...
M. Bertrand: La réhabilitation...
Une voix: Oui, mais aux frais de l'État.
M. Lalonde: Le service aux électeurs.
M. Bertrand: Non, mais c'est l'électeur qui va
décider, hein?
M. Lalonde: Pendant son emprisonnement, qui rend les services aux
électeurs? Ne serait-ce que cette question-là.
M. Bertrand: Bien, il y a une élection partielle
M. Lalonde: Non, il est encore député. Il passe un
an et trois quarts en...
M. Bertrand: Oui, oui. S'il a moins de deux ans.
M. Lalonde: Oui.
M. Bertrand: D'accord.
M. Guay: ... il est payé.
Une voix: Oui, mais, en tout cas...
M. Bertrand: Mais punissable par moins de deux ans. Cela veut
dire, comme l'a dit le député tantôt, qu'il peut le faire
pendant dix minutes alors que c'est une offense punissable par plus de deux
ans.
M. Lalonde: Mais dans l'hypothèse que je fais, c'est une
offense punissable par moins de deux ans...
M. Bertrand: C'est ce que je dis.
M. Lalonde: ... mais il a été condamné. Le
juge a décidé qu'il était extrêmement coupable et il
l'a condamné à une peine d'un an et demi sur deux ans et, pendant
cette période, il va continuer à pouvoir siéger à
l'Assemblée et retirer son salaire, sauf pour les dispositions qui
disent que, s'il a dix jours et plus d'absence, on peut lui enlever...
M. Vaugeois: M. le Président, je m'excuse. Je ne veux pas
étirer le débat, mais plus on en parle plus il nous vient des
choses à l'esprit. Le 5° et le 8°, il faut comprendre qu'ils
s'appliquent à quelqu'un qui serait reconnu coupable de trahison par un
tribunal de chez nous, ou encore, il s'agit de peines d'emprisonnement pour un
acte criminel punissable selon nos lois. Mais si quelqu'un était en
voyage à l'étranger et se faisait attraper dans une affaire,
comme c'est arrivé, je pense, à un journaliste de Radio-Canada
qui voyageait dans un autre pays, et à qui on a fait un procès
interminable? Là-bas, il était passible, selon les lois du pays,
d'une peine à perpétuité. Il me semble que coupable de
trahison... Disons qu'un député péquiste se rend coupable
de trahison aux yeux des autorités fédérales pour
être devenu indépendantiste convaincu...
M. Lalonde: Vous êtes tous suspects.
Une voix: On fait demander la Gendarmerie royale.
M. Lalonde: Oui, cela fait longtemps que vous êtes
condamnés!
M. Vaugeois: Non, mais je le fais un peu à la
blague...
M. Lalonde: Par contumace!
M. Vaugeois: II me semble que cet article, en voulant prendre des
précautions, ouvre des portes bien grandes. On ne dit pas trahison aux
yeux de qui...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais, M.
le député de Trois-Rivières, on
m'informe que, lorsqu'on parle des lois, on parle des lois de notre
pays.
M. Vaugeois: Oui. C'est...
M. Lalonde: C'est cela l'interprétation. Mais il
reste...
M. Vaugeois: Notre pays, c'est quoi?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
Canada.
M. Vaugeois: Bien, c'est cela. La trahison se produit de la
même façon, qu'on soit à Ottawa ou à Québec,
et il y a déjà des députés qui ont fait de la
prison-Une voix: D'après le Code criminel.
M. Vaugeois: ... à cause... Attention, il y a des
députés qui ont déjà fait de la prison par une
décision fédérale ou même, dans le temps, par une
décision du Parlement britannique. Si cela nous arrivait encore, on ne
cesserait pas d'être député par une décision d'un
autre Parlement.
M. Lalonde: II y a un député actuel qui a
déjà fait de la prison dans notre pays parce qu'il n'a pas voulu
payer l'amende à laquelle il avait été condamné,
parce que les documents étaient seulement en anglais. C'est un
député libéral.
M. Grégoire: Cela m'est arrivé, moi aussi, à
Ottawa.
M. Lalonde: À ce moment-là, c'était
punissable de moins deux ans. Ce qu'on voulait, si je me souviens bien,
à la sous-commission, c'est que, lorsqu'il arrive une peccadille et
qu'on est condamné à une journée de prison - je ne sais
pas si je peux vous donner un exemple, ce n'est rien de crapuleux ou de
frauduleux, c'est plutôt quelque chose de pénal...
M. Bertrand: Je voudrais rappeler que, dans son rapport, la
sous-commission avait estimé, à l'égard des
qualités requises par la Loi électorale - parce qu'on faisait
référence à la Loi électorale dans la
recommandation de la sous-commision - qu'il y aurait lieu d'identifier les
causes d'emprisonnement en rendant le siège vacant.
M. Lalonde: Et vous avez choisi "punissable...
M. Bertrand: Oui. Il n'y a pas beaucoup de peines
d'emprisonnement pour un acte criminel qui sont punissables de moins de deux
ans. La sévérité est quand même maintenue.
Une voix: ...
M. Vaugeois: Pourquoi pas?
M. Lachance: Ils ont bien traité Louis Riel de
traître, ils l'ont pendu et, aujourd'hui, c'est un héros sur les
timbres-poste.
M. Maciocia: Le député de Trois-Rivières
fait probablement référence au gouvernement fédéral
qui pourrait empêcher le Québec de se séparer. Il veut dire
que ce Parlement...
Une voix: II ne sait pas ce qu'il dit.
M. Bertrand: C'est pour cela qu'il y aura un vote
là-dessus tantôt.
M. Maciocia: ... trahit.
M. Vaugeois: Le droit à la sécession n'existe
pas.
M. Brassard: Supposons que, lors d'une élection tenue
légalement, les Québécois se prononcent pour
l'indépendance, ce sera à l'Assemblée nationale...
M. Maciocia: Ils sont considérés comme des
traîtres?
M. Brassard: ... à donner suite à cette
décision, à cette volonté populaire. Si Ottawa
décide que tous les députés sont des traîtres en
voulant aller dans cette direction, ils ne pourront même pas donner suite
à la volonté populaire, à ce moment-là, en vertu du
paragraphe 5 de l'article 17.
M. Vaugeois: Le droit à la sécession n'existe pas.
Si on se prononce pour la sécession, nous sommes des traîtres au
pays.
M. Brassard: Étant traîtres, nous ne sommes plus
députés. Par conséquent, nous ne pouvons pas donner suite
à la volonté populaire.
M. Lalonde: Vous pouvez demander une prime de
séparation.
M. Vaugeois: Ah, ça, oui! Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais il
ne faut pas oublier une chose, la trahison est définie dans le Code
criminel du Canada; ce n'est pas n'importe quelle trahison.
Une voix: Je me demande pourquoi ils vont changer cela.
M. Vaugeois: M. le Président, on est provoqué. Sur
la loi de la conscription, par exemple, il y a des députés qui
n'ont pas voulu accepter une loi canadienne. Ils ont été
condamnés pour trahison parce qu'ils n'ont pas voulu la loi de la
conscription.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
moins que le mot "trahison" n'ait été modifié dans le Code
criminel.
M. Vaugeois: S'il avait déjà été
député...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais,
actuellement...
M. Maciocia: C'est clair, dans le Code criminel.
M. Vaugeois: ... il n'était plus député
à cause de notre loi à nous; tandis qu'à l'époque,
il est au moins resté député.
M. Lalonde: Bon, qu'est-ce qu'on fait?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
17, adopté?
M. Lalonde: Sur division. Est-ce qu'il y en a beaucoup qui se
divisent?
M. Vaugeois: Non, non, non, on se sépare.
Une voix: Vote enregistré.
M. Lalonde: On va peut-être voter à main
levée, M. le Président.
Une voix: Bonne idée!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que vous en faites la demande?
Une voix: Adopté. M. Bertrand: Adopté.
M. Brassard: Adopté. On deviendra des héros!
M. Vaugeois: Ou on sera déclaré traîtres.
M. Grégoire: Des martyrs, tu veux dire!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
18?
M. Bertrand: Adopté.
M. Brassard: C'est la même chose que l'article 29, à
peu près.
M. Lalonde: C'est reformulé, oui. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 19?
Le président de l'Assemblée
M. Bertrand: Eh bien là, M. le Président...
M. Guay: Vous devriez veiller sur votre fauteuil.
M. Bertrand: Vous allez y goûter!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
Des voix: Hum!
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Grégoire: Suspension!
M. Lalonde: On peut suspendre jusqu'à la fin.
M. Guay: Est-ce vraiment nécessaire?
Des voix: Ah! Ah! Ah! (13 heures)
M. Lalonde: C'est comme le mal, c'est nécessaire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
20?
M. Lalonde: L'article 19 a été adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
Article 20.
M. Lalonde: On va voter sur la motion de blâme.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
vice-président le remplace et exerce ses fonctions parlementaires.
M. Lalonde: M. le Président, je crois qu'on doit suspendre
la séance parce qu'on doit voter. La question est de savoir si on
revient ici après. Si j'avais l'espoir réaliste qu'on puisse tout
adopter avant 15 heures, je pense, en fait, que je me rendrais libre, quoique
j'aie quelque chose à 13 h 30. On peut revenir...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Moi,
j'ai un comité consultatif à 14 h 30, mais je peux l'avancer
à 14 heures. Je vais envoyer un vice-président. Un vice-
président a le droit de présider la commission de
l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: À l'article 21, vous êtes en
incapacité d'agir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
quinze heures. La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 13 h 02)
(Reprise de la séance à 15 h 16)
Le Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il vous
plaîtl Nous allons continuer l'étude article par article du projet
de loi no 90. Nous en sommes, à ce qu'on me dit, à l'article
20...
M. Bertrand: À vous, M. le Président.
Le Président (M. Rancourt): ... qui, en particulier, quand
je le lis, fait valoir la possibilité pour un vice-président de
remplacer le président en cas d'absence.
M. Bertrand: Et d'incapacité.
Le Président (M. Rancourt): Et d'absence aussi.
M. Lachance: La question est de savoir lequel des deux
vice-présidents.
Le Président (M. Rancourt): Je vous laisse le choix. Nous
en sommes à l'article 20.
M. Bertrand: On ne qualifie pas l'incapacité d'agir du
président.
Le Président (M. Rancourt): La parole était
à... Si vous voulez bien me l'indiquer.
M. Bertrand: À vous, M. le Président. C'est votre
article. Adopté.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Quand même, il reste une ambiguïté
ici. Lequel des deux vice-présidents remplace le président? Qui
décide? Si c'est une incapacité physique d'agir - par exemple, le
président est retenu au lit ou à l'hôpital - il peut
désigner, quoiqu'on ne dise même pas que le président
désigne... Si c'est une incapacité plus grave qui empêche
le président d'exprimer son avis ou sa décision, qui
décide?
M. Bertrand: La tradition - à moins que vous ne me
corrigiez, M. le Vice-Président -est que le président, lorsqu'il
a ses deux vice-présidents... Je pense même que c'est au moment de
la nomination des vice-présidents que s'effectue un peu ce qu'on
pourrait appeler la "seniorité", lorsqu'elle s'établit l'un par
rapport à l'autre; il y a l'un des deux vice-présidents qui est
effectivement considéré comme le "premier" vice-président
et un autre comme le deuxième vice-président. Sauf votre respect,
M. le Vice-Président, je pense que vous êtes le
deuxième.
M. Grégoire: II a été nommé
après l'autre, d'ailleurs.
M. Bertrand: Mais je ne sais pas si cela a quelque chose à
voir avec la nomination.
M. Grégoire: Dans un cas semblable, c'est
l'ancienneté.
M. Lalonde: Dans le cas où on a une nouvelle
Législature, le président est élu en vertu de l'article 19
et les deux vice-présidents sont élus le même jour. Il n'y
a aucune ancienneté. Ce sont trois nouveaux personnages et, le
lendemain, le président a un accident d'automobile et est dans le coma.
Qui le remplace?
M. Grégoire: M. le Président, je pense qu'il y a
une tradition d'établie.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Lors de la nomination par le premier
ministre, selon l'ordre où le premier ministre les nomme, c'est une
tradition établie.
M. Lalonde: Est-ce qu'on peut l'indiquer ou faut-il
l'indiquer?
Une voix: Non. M. Lalonde: Non?
Le Président (M. Rancourt): L'article 20 est-il
adopté?
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. Article 21?
M. Bertrand: Ah, mon Dieu! Là, cela commence à
être...
M. Grégoire: Adopté. Je crois que cela s'est
déjà présenté il y a trois ans...
M. Bertrand: Oui. M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: ... et que le Secrétaire
général avait nommé le député de Laval.
M. Lalonde: C'est-à-dire que c'est l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Rancourt.): Donc, l'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Bertrand: Adopté. M. Bisaillon:
Adopté.
M. Lalonde: Un instant: J'entends du bruit à gauche.
M. Bertrand: C'est parce qu'il veut absolument se rendre en
Chambre pour étudier en deuxième lecture son projet de loi.
M. Lalonde: Adopté, M. le Président. M.
Bisaillon: II est toujours à gauche...
Le Président (M. Rancourt): L'article 23 est
adopté. J'appelle l'article 24.
M. Bertrand: II y a un papillon, M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): Oui.
M. Bertrand: ... pour répondre à un voeu
exprimé hier lors de l'étude du projet de loi no 110. L'article
24 est modifié par l'addition des alinéas suivants: "Dans ce cas,
ils continuent de recevoir l'indemnité prévue aux paragraphes
1° et 2° de l'article 7 de la Loi sur les conditions de travail et le
régime de pension des membres de l'Assemblée nationale (1982,
chapitre - insérer ici le numéro du chapitre du projet de loi no
100)."
M. Lalonde: C'est 110.
Le Président (M. Rancourt): C'est 110, il y a une
correction.
M. Lalonde: II y a une coquille grave.
M. Bertrand: "En outre si, pendant cette période, le
président ou les vice-présidents ont droit à l'allocation
de transition prévue dans cette loi, cette allocation ne devient payable
qu'au moment où ils cessent d'exercer leur fonction."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Rancourt): L'amendement est adopté
et l'article 24 est adopté. Nous appelons maintenant l'article 25.
Les adjoints parlementaires M. Lalonde: Pas adopté.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Dans cet article et l'article qui suit... Non, en
fait, c'est dans cet article seulement que se trouvent deux objections de
l'Opposition. Tout d'abord, par cet article, on permet au gouvernement de
nommer un nombre d'ajoints parlementaires égal au nombre des ministres
et, deuxièmement, on prévoit, pour l'adjoint parlementaire, un
pouvoir d'agir au nom du ministre lors de la présentation et de
l'étude d'un projet de loi et de répondre aux questions
adressées au ministre ou d'en prendre avis en son nom.
Il y a deux problèmes ici. Actuellement, nous avons au maximum
une douzaine d'ajoints parlementaires. Je ne sache pas que cette limite ait
créé une paralysie de l'appareil de l'État. Non pas que
l'appareil de l'État soit très actif actuellement; s'il est
paralysé, ce n'est pas à cause de la limite des adjoints
parlementaires. C'est la première objection que nous avons.
La deuxième, c'est le pouvoir qu'on prévoit donner
à l'ajoint parlementaire, à savoir d'agir au nom du ministre lors
de la présentation ou de l'étude d'un projet de loi. Il est
arrivé dans le passé que l'Opposition ait accepté de
discuter d'un projet de loi présenté par un ministre,
défendu en deuxième lecture, sauf erreur...
M. French: Non, jamais ce n'était un adjoint
parlementaire.
M. Lalonde: Enfin, je ne me souviens pas si c'était
l'adjoint parlementaire qui avait fait le discours de deuxième lecture.
Mais la présentation, le geste de dire: Le lieutenant-gouverneur a
autorisé la présentation de ce projet de loi, c'est-à-dire
que le gouvernement a décidé de demander à
l'Assemblée nationale de l'autoriser à dépenser, cette
présentation a toujours été faite par un ministre et je
pense que, dans notre système parlementaire - qu'on l'aime ou non - il
importe que le ministre reste celui qui parle au nom de l'Exécutif.
On pourrait naturellement, dans cet article, conserver le pouvoir de
répondre aux questions adressées au ministre ou en prendre avis
en son nom. Il y a un tas d'autres fonctions qu'on peut confier à un
adjoint parlementaire. Le vice-premier ministre actuel du gouvernement, le
député de Sauvé,
lorsqu'il était chef de l'Opposition, en avait fait une
description sommaire, lors d'un discours. Il peut déposer un rapport.
D'ailleurs, l'adjoint parlementaire du vice-premier ministre a
déposé un rapport en Chambre.
M. Brassard: II a très bien fait cela.
M. Lalonde: C'était solennel et il s'est mis en valeur, je
n'ai aucune objection. Il peut couper des rubans - d'après le
vice-premier ministre - il peut ouvrir des portes, porter des valises. Je n'ai
pas cette conception méprisante de l'adjoint parlementaire que le
vice-premier ministre décrivait à sa façon. Bon, enfin,
c'était peut-être l'ignorance qui l'inspirait, ce n'était
pas la première ni la dernière fois, mais l'adjoint parlementaire
est un député avant tout. J'espère que je pourrai me faire
comprendre ici. Nous étudions actuellement la loi sur l'Assemblée
nationale. Ce n'est pas la Loi sur l'Exécutif. La loi sur
l'Assemblée nationale, c'est la loi des députés, du
Parlement et de ceux et celles qui forment le Parlement. Or, si on prend
l'article 25, tel qu'il est libellé actuellement, on fait passer 27
députés du côté de l'Exécutif; ils
deviennent, d'une façon ambiguë d'ailleurs, d'une façon tout
à fait non conforme avec le sens même de la responsabilité
ministérielle, à la fois mi-députés, mi-ministres
parce qu'ils peuvent présenter des projets de loi.
Or, la présentation de projets de loi, c'est un ministre qui fait
cela, s'il y a une incidence financière. C'est fondamental dans notre
système parlementaire. Naturellement, un projet de loi qui n'a aucune
incidence financière peut être présenté par
n'importe quel député; on en a vu un ce matin, l'excellent
député de Sainte-Marie, qui a présenté un projet de
loi. Il y a eu des députés de ce côté, en fait, du
deuxième côté, pas du troisième côté de
la Chambre, qui ont déjà, dans le passé,
présenté des projets de loi. S'il y a une incidence
financière, ce n'est pas possible. Le résultat est le suivant, si
nous adoptons cet article tel qu'il est. Au lieu d'avoir 27 membres de
l'Exécutif qui siègent parmi nous - l'Exécutif est parmi
nous à l'Assemblée nationale, le système le permet,
contrairement au système présidentiel - on en aura 54
possiblement, peut-être moins, mais cela peut aller jusqu'à 54
d'après les chiffres actuels, d'après le nombre de ministres
actuels, 54 membres; de l'Exécutif: 27 et mi-membres de
l'Exécutif: encore 27. Qu'est-ce qui reste du côté
ministériel comme députés?
M. Grégoire: Le premier ministre peut en avoir un lui
aussi.
M. Lalonde: Qu'est-ce qui reste comme députés, qui
ne sont que députés, membres du Parlement et membres du pouvoir
législatif? Il y a des députés de l'Opposition...
M. Guay: ...
M. Lalonde: Et il y a du côté ministériel une
minorité de députés qui ne sont que députés.
Il y aura 27 députés qui auront traversé la clôture
pour participer d'une certaine façon au pouvoir exécutif à
l'intérieur de notre Chambre. C'est cela le résultat.
M. Maciocia: On pourrait aussi dire 28.
M. Lalonde: C'est peut-être 27, peut-être 28, si le
premier ministre peut avoir aussi un adjoint parlementaire. On me dit que c'est
possible. D'ailleurs, on les appelle maintenant les secrétaires
parlementaires.
M. Grégoire: Ah non! Ce n'est pas changé.
M. Lalonde: Ce n'est pas changé, mais enfin on a cru
comprendre hier soir qu'il y avait une volonté politique de...
M. Grégoire: Ah! Cela n'est pas fait, l'Opposition est
là pour y veiller.
M. Lalonde: Je veux en rester là, M. le Président,
jusqu'à maintenant. Il y a un autre argument qui a été
développé ailleurs, dans l'autre Chambre, à savoir que
c'est une façon de prévoir une augmentation de salaire pour un
plus grand nombre de députés. Je verrai à ce que cet
argument soit développé ailleurs. Maintenant... Non, ce sera fait
parce que les membres de notre conseil des députés ne nous font
pas de confidence. C'est évident que ce sentiment est répandu
parmi les membres de l'Opposition, mais je ne veux pas le développer
ici, parce que cela a été fait en deuxième lecture et ce
sera fait d'ailleurs dans les autres étapes de l'étude de ce
projet de loi. (15 h 30)
Ce qui est important - je fais appel aux parlementaires que nous sommes
tous -étant donné que nous étudions la loi sur
l'Assemblée nationale, étant donné que nous devons, par la
faute du système, tolérer que, dans notre Assemblée, il y
ait l'Exécutif... Non seulement tolérer, mais je pense que c'est
bon, enfin, c'est une autre histoire, à savoir que, dans le
système parlementaire, les ministres ne sont jamais confrontés
à l'Opposition quotidiennement; je pense que c'est bon, dans notre
système, que les ministres soient obligés de répondre
à des questions, ce qui est impossible dans le système
présidentiel. Donc, ce n'est pas seulement une tolérance, c'est
excellent. Il
ne faut quand même pas réduire le pouvoir législatif
en permettant à presque une trentaine de députés de
pouvoir faire ce que les ministres font. En plus, je fais appel à ceux
qui ont déjà siégé dans l'Opposition; il n'y en a
pas beaucoup de l'autre côté, il y a le député de
Frontenac qui l'a fait dans un autre Parlement... Je m'excuse, M. le
député de Sainte-Marie, vous êtes de notre
côté, que vous aimiez cela ou non...
M. Grégoire: Qui se ressemble s'assemble.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît:
M. Bisaillon: Vous n'en avez pas honte.
M. Lalonde: Par les temps qui courent...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît:
M. Lalonde: Lorsqu'un député doit discuter d'un
projet de loi avec le ministre et qu'il pose la question - j'ai posé des
questions, par exemple, au ministre aujourd'hui et il m'a dit: Oui, non,
peut-être, je vais vérifier certains articles - c'est le pouvoir
exécutif qui me parle, qui répond à mes questions. Je
peux, si je n'aime pas les réponses, sortir d'ici, aller parler à
la population par la presse ou de toute autre façon et dire: Le pouvoir
politique s'est trompé. Il vous trompe. Enfin, faire toutes les
accusations possibles ou nourrir mon discours politique de cet "input" que le
pouvoir politique m'a transmis. L'adjoint parlementaire me répond.
Qu'est-ce qu'il me dit? Il ne me transmet pas le message de l'Exécutif,
il ne fait pas partie de l'Exécutif. Il peut peut-être me dire que
la virgule ici devrait être là. Ce n'est pas cela qu'on veut
savoir. On veut savoir quelle est l'intention, qui est responsable? Tout le
système repose sur la responsabilité de l'Exécutif
vis-à-vis du Parlement.
L'ajoint parlementaire ne peut pas le faire, non pas parce qu'il n'est
pas capable personnellement. Chaque adjoint parlementaire, s'il était
membre du Conseil des ministres, pourrait le faire, mais il ne le peut pas, il
ne partage pas la responsabilité ni la solidarité
ministérielles. On a déjà discuté des lois - je
prends le député de Frontenac à témoin - exactement
à cette table, sur l'amiante. L'ancien député de
Saint-Laurent était assis au siège que j'occupe, j'étais
assis à côté; le député de Matane, le
ministre actuel, le président du Conseil du trésor, était
assis à la place du leader du gouvernement; le député de
Frontenac était son voisin. On y a passé des semaines; de temps
à autre, l'adjoint parlementaire ajoutait des renseignements ou enfin
participait au débat, mais, quand il s'agissait de savoir ce que le
gouvernement veut faire et quand il s'agissait de porter des accusations contre
le gouvernement, cela s'adressait au ministre. Je ne vois pas où on veut
en venir. Veut-on simplement "revaloriser" le rôle de l'adjoint
parlementaire? Veut-on lui donner quelque chose à faire? Qu'on lui fasse
faire quelque chose de parlementaire et non pas d'exécutif.
En concluant, nous avons deux objections: D'abord, nous allons
présenter un amendement à l'article 25, qui se lit comme suit:
Que l'article 25 soit modifié, en retranchant, dans les
troisième, quatrième et cinquième lignes du premier
alinéa, les mots "notamment agir au nom du ministre lors de la
présentation ou de l'étude d'un projet de loi et".
L'alinéa amendé se lirait comme suit: "Le gouvernement peut
nommer, parmi les députés, un ou plusieurs adjoints
parlementaires à un ministre pour l'assister dans l'exercice de ses
fonctions; l'adjoint parlementaire peut répondre aux questions
adressées au ministre ou en prendre avis en son nom."
M. le Président, j'aurai un autre amendement pour limiter le
nombre des adjoints parlementaires.
M. Bertrand: M. le Président...
Le Président (M. Rancourt): M. le leader, sur la
recevabilité.
M. Bertrand: ... recevable.
Le Président (M. Rancourt): Oui, je sais.
M. Bertrand: Je voudrais être moins long que ne l'a
été le député de Marguerite-Bourgeoys pour indiquer
que ce n'est évidemment pas en adoptant un article qu'on modifiera
substantiellement le rôle de l'adjoint parlementaire dans notre
système parlementaire de type britannique. Je ne vous cacherai pas que
je rejoins en très grande partie l'argumentation du député
de Marguerite-Bourgeoys, à savoir que les adjoints parlementaires ont eu
jusqu'à maintenant l'importance que chacun des ministres a bien voulu
leur donner. Cela était vrai autant sous le gouvernement
précédent que sous le nôtre.
M. Lalonde: II y en avait qui ne faisaient rien et
d'autres...
M. Bertrand: Des adjoints parlementaires qui reçoivent
pleine et entière collaboration du ministre auquel ils sont adjoints
peuvent effectivement, dans le système qui est le nôtre, avec ce
principe de la responsabilité ministérielle, réussir
à faire
quelque chose de très positif et de très constructif. Je
me rappelle, entre autres, l'époque où il y avait une adjointe
parlementaire, à qui on avait donné un dossier très
précis lequel était le dossier des pêcheries, Mme la
ministre de la Fonction publique, aujourd'hui députée des
Îles-de-la-Madeleine, et qui s'acquittait de ses responsabilités,
je le crois, avec beaucoup d'enthousiasme parce qu'elle avait un secteur dont
elle avait la responsabilité, tout en étant, bien sûr,
adjointe à un ministre qui avait, au Conseil des ministres, à
répondre de ses actes, de ses gestes, de ses attitudes, de ses
comportements et probablement aussi de ses décisions dans bien des cas
relativement au dossier des pêcheries. Je pense au député
de Frontenac qui, intéressé qu'il était à un
dossier de sa région, a joué un rôle extrêmement
actif. Je suis convaincu que voilà un adjoint parlementaire qui a sans
doute senti que cette fonction pouvait permettre d'influencer le processus
décisionnel et d'être utilisé à des fins qui
permettent au député qui occupe la fonction de jouer un
rôle significatif et, sans pour autant être membre du Conseil des
ministres, d'avoir le sentiment que ses avis, ses suggestions et ses conseils
sont en fait traduits par un ministre dont il relève au Conseil des
ministres.
Une voix: Je dirais même plus...
M. Bertrand: Vous le direz. Vous le direz.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
M. Bertrand: Je prends le cas du député de
Trois-Rivières qui est adjoint parlementaire. Il l'a été
dans un contexte très particulier au moment où on avait un
ministre délégué aux Affaires parlementaires. Il
était l'adjoint parlementaire du ministre délégué
aux Affaires parlementaires et il s'est consacré à la
réforme parlementaire en produisant un rapport qui s'intitulait: Pour un
meilleur équilibre de nos institutions. Voilà trois
exemples...
M. Lalonde: Y en a-t-il d'autres?
M. Bertrand: Oui, je prends des gens qui sont... Je pourrais
prendre le député de Taschereau, qui est maintenant leader
parlementaire adjoint, donc d'une certaine façon l'adjoint parlementaire
du leader, et qui s'intéresse beaucoup à des dossiers comme, par
exemple, la commission d'étude sur la législation
déléguée dont il est membre, qui m'assiste - vous l'aurez
noté -à la sous-commission où on travaille à la
réforme parlementaire et qui m'a été très utile
dans la préparation du projet de loi no 110, du projet de loi no 90 et
du projet de loi no 65 - vous vous le rappelez - sur l'accès...
M. Lalonde: Très bien, mais c'était le ministre qui
le présentait.
M. Bertrand: ... aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels.
M. Lalonde: Le ministre était là tout le temps.
M. Bertrand: On se rappellera le député de
Mercier...
M. Lalonde: Qui a fait...
M. Bertrand: ... qui a été adjoint parlementaire du
ministre de la Justice et qui a défendu - si ma mémoire est bonne
-en deuxième lecture et en commission parlementaire, un projet de loi;
c'était un précédent, si ma mémoire est bonne.
M. Lalonde: C'était un des derniers
précédents et cela n'a pas été concluant.
M. Bertrand: Non, cela a été, au contraire,
très concluant. Les remarques, à l'époque, étaient
que ce précédent méritait d'être repris. En d'autres
mots, c'est vrai que ce n'est pas l'article 25 qui va, substantiellement,
changer les choses.
M. Lalonde: Tous les adjoints parlementaires pourraient
présenter des projets de loi...
Le Président (M. Rancourt): M. le
député.
M. Lalonde: ... et faire les deuxièmes lectures pour les
ministres qui seraient dans leur bureau. C'est absolument inacceptable. Jamais
nous n'accepterons cela.
M. Bertrand: Mais...
Le Président (M. Rancourt): M. le leader, s'il vous
plaît.
M. Bertrand: M. le Président, le sens de l'article
25...
M. Lalonde: ...
M. Bertrand: Le sens de l'article 25, c'est, effectivement, de
permettre que cela se fasse, de ne pas empêcher que cela puisse se
faire.
M. Lalonde: C'est cela.
Le Président (M. Rancourt): S'il vous
plaît!
M. Bertrand: Que l'adjoint parlementaire, au nom du
ministre...
M. Lalonde: Pas toujours.
M. Bertrand: ... qu'on se comprenne bien, non pas en son nom, au
nom du ministre, puisse agir...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît:
M. Grégoire: M. le Président, sur une question de
règlement.
Le Président (M. Rancourt): Sur une question de
règlement.
M. Grégoire: Est-ce qu'on est en train d'acheter
l'Opposition en distribuant les chèques trop vite?
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! M. le
ministre.
M. Bertrand: ... puisse agir à l'Assemblée
nationale lors de la présentation...
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement. Je ne pense pas que l'Opposition soit achetable, et vous n'en
avez pas les moyens.
Le Président (M. Rancourt): M. le ministre, vous avez le
droit de parole.
M. Bertrand: M. le Président, dans ce contexte, je
considère que...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
M. Bertrand: ... le fait de pouvoir participer davantage au
processus législatif... Tantôt, je remarquais que le
député de Marguerite-Bourgeoys revenait souvent en disant:
L'adjoint parlementaire sera à moitié du côté du
pouvoir exécutif et à moitié du côté du
pouvoir législatif. Les adjoints parlementaires, on en a vu
quelques-uns, je pense au député de Prévost, entre autres
-qui répondaient à des questions. À ce moment-là,
devant l'Assemblée nationale, ils assumaient une responsabilité
qui était, à toutes fins utiles...
Une voix: La sienne propre.
M. Bertrand: Oui, la sienne propre, bien sûr, mais il
répondait tout de même au nom du ministre.
M. Lalonde: ...
M. Bertrand: Oui, mais au nom du ministre, qui acceptait que son
adjoint parlementaire puisse effectivement répondre à des
questions...
M. Lalonde: Cela n'engage pas l'Exécutif.
M. Bertrand: ... et qui était compétent pour le
faire, qui était habilité à le faire. Dans un contexte
comme celui-là, je me dis qu'on devrait effectivement permettre que
l'adjoint parlementaire... Cela se passe au niveau du Parlement, de
l'Assemblée nationale, des commissions parlementaires. Cela n'est pas au
Conseil des ministres, c'est à l'Assemblée nationale, quand on
dit: "peut notamment agir au nom du ministre lors de la présentation ou
de l'étude d'un projet de loi." C'est dans le cadre des
délibérations qui se font à l'Assemblée nationale,
au Parlement, dans les commissions parlementaires. C'est une façon de
permettre davantage à des adjoints parlementaires, justement,
d'accentuer cet aspect de leur fonction qui est parlementaire.
Quant au nombre, là, il y aura probablement un amendement; il
nous a été annoncé par l'Opposition qui y viendra. Je ne
sais pas si je dois attendre. Aussi bien le dire tout de suite. Je ne m'en
prends pas à l'Opposition pour ce qui est du débat qui avait
été fait relativement aux 27 adjoints parlementaires. Il faut
d'ailleurs se rappeler que le projet initial, l'avant-projet de loi qui avait
été déposé, le projet de loi qui avait
été déposé dans sa première version,
permettait à la limite 54 adjoints parlementaires et même
plus.
M. Lalonde: Vous êtes parti de très loin.
M. Bertrand: Je me rappelle un titre dans un journal, entre
autres: 54 adjoints parlementaires pour 27 ministres.
Une voix: C'est cela. C'est l'attaché de presse...
Le Président (M. Rancourt): S'il vous plaît! (15 h
45)
M. Bertrand: Ici, on dit 27 adjoints parlementaires, donc 27
indemnités additionnelles. C'est de bonne guerre. Ceci étant dit,
c'est le premier ministre qui, nommant ces adjoints parlementaires, porte la
responsabilité devant l'Assemblée nationale, devant la population
- et Dieu sait que les médias d'information y veilleront -d'expliquer
comment il se fait qu'il nomme, par exemple, au ministre de l'Éducation
deux adjoints parlementaires; comment il se fait que, par exemple, il
décide d'en nommer 20 plutôt que 12 comme c'est le cas à
l'heure
actuelle. Moi, je dis que cela, c'est une responsabilité que le
premier ministre porte. Il doit s'en expliquer devant la population. Il doit
répondre aux questions des députés à
l'Assemblée nationale. Il doit répondre aux questions des gens de
la presse. Il a à se justifier. Dans ce contexte, je me dis que
l'article ne doit pas être limitatif. À Ottawa, par exemple, la
dernière modification sur cette question remonte à l'année
1978-1979. Avant cette date, 1978-1979, donc il y a environ trois ans, le
nombre maximum de secrétaires parlementaires était de 16.
C'était précisé, 16. Et en 1978-1979, la Chambre des
communes a adopté une formule qui est beaucoup plus simple et qui
stipule très clairement ce qui suit: "Le nombre de secrétaires
parlementaires ne peut excéder le nombre de ministres."
M. Lalonde: ... à Ottawa. Pourquoi critiquez-vous toujours
Ottawa?
M. Bertrand: C'est le projet de loi C-13, article 31, paragraphe
2, Statuts 1978-1979.
M. Lalonde: Vous prenez ce qui fait votre affaire.
M. Grégoire: Je ne critiquerai jamais leur
parlementarisme, moi, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Bertrand: Donc, tous les ministres responsables d'un
ministère ont droit théoriquement à un secrétaire
parlementaire. Les ministres d'État, puisqu'il y en a à Ottawa,
comme il y en avait à l'époque ici au Parlement du Québec,
n'ont pas le droit de se voir adjoindre un secrétaire parlementaire. Or,
à Ottawa, dans le moment, il y a 36 ministres et il y a 27
secrétaires parlementaires. Le premier ministre Trudeau doit expliquer,
quand il nomme des secrétaires parlementaires, pourquoi il le fait,
pourquoi 27 et quelles sont les fonctions qui leur sont attribuées. On a
vu, par exemple, un cas. Est-ce qu'il était secrétaire
d'État, secrétaire parlementaire ou ministre? Il était
ministre, si ma mémoire est bonne. Il était ministre
d'État. Et même pour un ministre d'État, une
déclaration a été faite, je ne me rappelle plus par qui,
c'était le cas de M. Joyal, je crois, et on a dit: "II n'a aucune
responsabilité."
M. French: On est loin de la question, M. le
Président.
M. Bertrand: Peu importe. Même un ministre, on avait de la
difficulté à justifier... Alors, 27 secrétaires
parlementaires sur 36. À Toronto, la législation n'impose aucune
limite concernant le nombre d'adjoints parlementaires. Aucune. Et là, on
parle d'un Parlement provincial. Aucune. Or, pour 26 ministres au Parlement
à Toronto, pour 26 ministres, donc à peu près le
même nombre qu'au Québec, il y a en ce moment 18 adjoints
parlementaires. J'ai l'impression que M. Davis doit s'expliquer devant la
population lorsque vient le temps d'ajouter deux adjoints, d'en enlever quatre
ou d'en remettre dix, peu importe.
Dans un contexte comme celui-là, M. le Président, je crois
que l'article, contrairement à la Législature ontarienne,
où il n'y aucune limite qui est fixée, et dans l'esprit de ce qui
existe au Parlement fédéral, alors qu'auparavant on limitait le
nombre d'adjoints parlementaires, je crois, dis-je, que l'article doit demeurer
comme il est, mais que l'article étant ce qu'il est, partant de
là, le premier ministre devra s'expliquer chaque fois qu'il
procédera à la nomination d'adjoints parlementaires. Et s'il
devait en nommer 27, à ce moment-là, il devra répondre
à des questions ou il pourra être accusé par certains d'en
avoir nommé trop. Mais s'il arrivait qu'en nommant quinze adjoints
parlementaires, par exemple, il en profite pour effectuer une véritable
réforme au niveau de leur mandat, de leurs fonctions, de leur
rôle, je crois qu'à ce moment, effectivement, on pourrait se
réjouir du fait que plus d'adjoints parlementaires peuvent être
nommés parce qu'on aurait senti qu'au-delà d'une nomination, il y
a des responsabilités qui leur sont confiées et qui sont
valorisantes, qui sont signifiantes et qui justifient les modifications que
nous apportons au projet de loi no 90. Voilà pour l'instant, M. le
Président.
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Toute la question des adjoints parlementaires
devient de plus en plus difficile et compliquée à étudier
parce que cela charrie trois types de problèmes, au moment où on
se parle. Premièrement, cela comporte un certain aspect de
réforme parlementaire. Il y a une question de nombre qui
véhicule, qui a des aspects de réforme parlementaire, mais qui a
aussi des implications budgétaires. Finalement, il y a une autre affaire
qui est dans l'air dont le leader du gouvernement nous a un peu parlé
hier en étudiant le projet de loi no 110, sur laquelle il a
été très évasif, où il n'a pas
apporté de précisions, mais il semblait nous dire, au moment
où il en a parlé, que cela allait régler une partie des
problèmes. On se rend compte que ce qu'il nous avait annoncé et
qui devait régler les problèmes qui se soulèvent au moment
où on étudie
actuellement l'article 25, cela semble poser des problèmes aussi
de l'autre côté et que des députés
ministériels ne seraient pas d'accord avec ce que le leader voulait
annoncer.
J'ai toujours dit, quant à l'aspect de la réforme
parlementaire, qu'il fallait savoir ce qu'on visait par la réforme
parlementaire. Est-ce une réforme du Parlement ou si c'est une
réforme, une revalorisation des députés
ministériels? Ce sont deux choses fort différentes. On peut
revaloriser le rôle d'un député ministériel en ne
faisant aucune réforme parlementaire, juste de l'intérieur, par
un fonctionnement différent du conseil des députés ou des
mécanismes internes ou une activité différente par le
ministre. On peut revaloriser le rôle du député
ministériel, mais cela ne fait pas, en soi, une réforme
parlementaire. Des mécanismes utilisés par le parti
ministériel qui est actuellement au pouvoir pour revaloriser le
rôle du député, il y en a eu plusieurs mis en place depuis
1976. Quand on parle d'adjoints parlementaires qui pourraient défendre
des projets de loi, cela s'est aussi fait par des députés qui
n'étaient pas adjoints parlementaires. La participation à
l'élaboration de projets de loi et à l'élaboration de
politiques, cela aussi s'est fait par des députés qui
n'étaient pas adjoints parlementaires. Cela s'est même, selon moi,
plus fait par des députés qui n'étaient pas adjoints
parlementaires que par ceux qui l'étaient. C'est un peu par la force des
choses, l'adjoint parlementaire étant toujours, représentant
toujours un certain "danger" pour le ministre duquel il. relève le
député ministériel ordinaire ne représentant pas ce
même danger.
J'ai toujours dit que ce que j'aurais souhaité voir dans le
projet de loi, c'est un rôle précis pour l'adjoint parlementaire.
Ce qu'on donne dans l'article 25 comme rôle à l'adjoint
parlementaire me semble fort traditionnel et répète à peu
près ce qu'on a déjà connu. J'aurais aimé mieux
retrouver dans l'article 25 ce qu'on retrouvait dans le rapport Vaugeois,
c'est-à-dire un rôle précis pour l'adjoint parlementaire
qui était, par exemple, orienté, selon la proposition du
député de Trois-Rivières à l'époque, qui
aurait été davantage orienté vers le contrôle de la
réglementation à l'intérieur du ministère, ou
encore vers une participation au contrôle budgétaire ou à
l'élaboration du budget du ministère. Voilà deux fonctions
précises qu'on reconnaît à l'adjoint parlementaire et qui
ne sont pas des tâches de substitution, mais qui sont des tâches
qui lui sont affectées et l'Opposition peut questionner l'adjoint
parlementaire.
Alors que là, si l'Opposition ne le questionne jamais, si le
ministre n'est jamais absent ou qu'il ne le laisse jamais parler, l'adjoint
parlementaire, à toutes fins utiles, ne fera rien. Pourquoi recevrait-il
une rémunération additionnelle si, au plan du Parlement, il ne
fait rien de plus? Dans le rapport Vaugeois, il avait une vocation
particulière et l'Opposition pouvait le questionner de la même
façon qu'elle peut questionner le ministre parce qu'il y avait une
responsabilité attachée à sa fonction. J'aimerais mieux
qu'on s'oriente, quant à inventorier des voies nouvelles, vers ce que le
rapport Vaugeois ouvrait comme avenues plutôt que d'en rester à
quelque chose de traditionnel qui n'ajoute rien au débat et qui ne fait
que penser à de la rémunération additionnelle.
Deuxième aspect, c'est le nombre. Il est évident que, si
on prend l'article tel quel et qu'on suppose que l'article est utilisé
au maximum par le premier ministre... Je verrais quasiment la
possibilité que ce soit le premier ministre qui nomme les adjoints
parlementaires, pour que ce soit efficace, à moins qu'ils n'aient un
rôle différent. Si vous laissez ce rôle-là, à
mon avis, ce devrait être le ministre qui nomme l'adjoint parlementaire
et non pas le premier ministre. Même si on sait qu'il y a des discussions
et des rencontres qui se font, c'est quand même avec le ministre qu'un
adjoint parlementaire va travailler. Mais, si on prend l'article tel qu'il est
et qu'on porte son application à l'extrême, en supposant que le
premier ministre va utiliser toutes ces possibilités-là, cela
nous fait 56 personnes qui participent à un rôle
d'exécutif, c'est-à-dire 28 ministres, 28 adjoints
parlementaires; cela nous fait 56 personnes. Si on ajoute à cela 9
présidents de commission, on en est rendu à 65. Si on ajoute
à cela un whip et trois whips adjoints, on en est rendu à 69. Si
on ajoute un leader parlementaire adjoint, on en a 70.
M. Maciocia: Deux adjoints.
M. Bisaillon: Bien, il y en a un qui est toujours ministre,
l'autre est un député qui est nommé leader adjoint. Donc,
on en est rendu à quoi? 56 plus 9, 65. Plus 4, 69. Plus 1, 70. 70
députés ministériels...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
non.
M. Grégoire: ... vice-présidents.
M. Bisaillon: Oui, mais là je parle des
députés ministériels. Je vais parler des autres
tantôt. On en est rendu à 70 députés
ministériels et, de cela, il faut exclure le président et les
deux vice-présidents qui, depuis un certain temps, ont toujours
été nommés à l'intérieur du parti
ministériel. Il y a eu des époques où un des
vice-présidents pouvait venir du parti d'Opposition, mais, de
façon traditionnelle, depuis plusieurs Législatures, c'est
à l'intérieur du parti
ministériel.
Cela fait donc 73 personnes, si on appliquait l'article tel qu'il est,
du parti ministériel qui auraient une fonction. Si on reprend les
résultats de l'élection de 1981, alors qu'il y avait 42
députés d'Opposition et 80 députés
ministériels, sur les 80, il en est parti quatre...
Une voix: Trois...
M. Bisaillon: Trois? Il me semblait que c'était
quatrel
Une voix: Quatre.
M. Bisaillon: Quatre. Cela veut dire qu'il en reste 76, moins 73;
il y aurait trois députés ministériels qui n'auraient pas
de fonction. C'est cela que cela veut dire. Si on pousse cela à
l'extrême, il y aurait trois députés ministériels,
actuellement, qui n'auraient pas de fonction. À cela, enlevez un
indépendant, et il y en aurait deux. Parce que, si l'indépendant
était resté là, il aurait été dans les trois
de toute façon. Mais enlevez-le.
Des voix: Ah, ah!
M. Bisaillon: II resterait deux députés
ministériels qui n'auraient pas de fonction selon cet
article-là.
Une voix: Ils pourraient être au bureau.
M. Bisaillon: Ils pourraient être au bureau,
sûrement. Là, il va vous en manquer pour être au bureau.
Cela veut dire, M. le Président, que je trouve que l'article tel qu'il
est, non seulement ne répond pas à une véritable
réforme parlementaire, au sens du Parlement, mais mène à
des absurdités du côté du fonctionnement et des coûts
entraînés pour l'Assemblée nationale. D'autant plus que
tantôt on va parler du budget de l'Assemblée nationale et c'est un
élément important pour quelqu'un qui veut contrôler un
budget de pouvoir aussi contrôler, de par sa loi, le nombre maximal de
personnes qu'il a à payer.
Je maintiens qu'on devrait suspendre l'application de cet
article-là. Au moins, suspendre pour l'instant la discussion de
l'article 25, penser à d'autres formules et revenir à la fin avec
une formule qui pourrait répondre davantage aux besoins de tout le
monde. Je suggérerais qu'on suspende l'article 25, qu'on fasse le reste
et, pendant ce temps, qu'on pense à des formules nouvelles.
M. Bertrand: En quelques heures, on va faire toute la
réforme.
M. Bisaillon: M. le Président, si le leader n'est pas
prêt à accepter cela, j'annonce tout de suite que quand on aura
disposé de l'amendement qui est déjà devant nous, je serai
prêt à proposer un amendement qui irait dans le sens du rapport
Vaugeois. C'est-à-dire que les deux fonctions de l'adjoint parlementaire
soient identifiées comme étant celles du contrôle de la
réglementation à l'intérieur du ministère de
même que du contrôle budgétaire.
M. French: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. French: Puisqu'on semble discuter de deux...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
instant, je n'étais pas ici tantôt. Oui, excusez-moi.
Lac-Saint-Jean et Westmount. (16 heures)
M. Brassard: Tout à l'heure, le leader de l'Opposition
disait qu'il fallait que l'adjoint parlementaire se voit confier quelque chose
de parlementaire, une fonction parlementaire. Cela m'a un peu surpris parce
que, quand je lis l'article 25 et que je vois que l'adjoint parlementaire
pourrait agir au nom du ministre pour la présentation de l'étude
d'un projet de loi, ce qu'il a enlevé par voie d'amendement ou ce qu'il
veut enlever par voie d'amendement, je considère que c'est là une
fonction tout à fait parlementaire et éminemment parlementaire.
Présenter, défendre et étudier un projet de loi, cela
ressort du pouvoir législatif, c'est quelque chose de parlementaire.
Cela ressort du Parlement. Cela relève du Parlement. Je ne comprends pas
comment on pourrait prétendre enlever cela, vouloir l'enlever parce
qu'on considère que ce n'est pas quelque chose de parlementaire.
Ajouter des mandats comme ceux dont parle le député de
Sainte-Marie, je trouve que ce sont des mandats qui relèvent de
l'Exécutif. Être responsable d'un secteur donné du
ministère, confier à un adjoint parlementaire la
responsabilité d'un secteur donné d'un ministère qui
relève de tel ministre, c'est lui confier quelque chose qui ressort du
pouvoir exécutif. Présenter et défendre un projet de loi
au Parlement et en commission parlementaire, c'est une fonction
éminemment et carrément parlementaire. C'est pour cela qu'on le
retrouve à l'article 25; on retrouve à l'article 25 des fonctions
parlementaires qui peuvent être confiées à un adjoint
parlementaire. Si on ajoutait les éléments dont fait mention le
député de Sainte-Marie, à mon avis, on ajouterait des
responsabilités qui relèvent du pouvoir exécutif. Comme
c'est la loi sur l'Assemblée nationale, il faut se limiter aux fonctions
et aux tâches qui relèvent strictement et
exclusivement du Parlement, donc, du pouvoir législatif.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. French: D'abord, il semble qu'on discute du nombre et des
fonctions de l'adjoint parlementaire. Je voudrais m'en tenir strictement
à la question de leur rôle et de leurs responsabilités.
J'appuie le député de Sainte-Marie en ce qui a trait à
l'intégration possible des adjoints parlementaires au côté
administratif des services, chose qui pourrait se faire sans législation
d'ailleurs. Je suis d'accord avec le député de Lac-Saint-Jean qui
dit que ce n'est pas dans cette loi que cela devrait apparaître. À
mon sens, cela ne devrait apparaître nulle part dans une loi. C'est
éminemment dans le pouvoir de n'importe quel ministre d'utiliser son
adjoint parlementaire à ces fins. Puisque de toute façon, le
ministre va être responsable, répondra devant le Parlement des
gestes qui sont posés dans son ministère, absence ou
présence d'adjoints parlementaires, à toutes fins utiles, cela
n'a pas de signification.
Lorsque le député de Sainte-Marie dit que l'article 25 ne
fait pas de changements, ne représente qu'un geste visant à
entériner la pratique courante - je pense que je ne déforme pas
ses mots - je ne suis pas d'accord pour plusieurs raisons que je vais
développer tantôt...
M. Bisaillon: Non.
M. French: II me fait signe qu'il n'a pas dit cela, donc, je
m'excuse. Il a dit, je pense, que l'article était assez faible, qu'il ne
constituait pas un vrai progrès. Je pense qu'il représente un
changement potentiellement important et qu'il ne faudrait pas le prendre
à la légère. L'adjoint parlementaire ne serait pas
assermenté au Conseil des ministres. Il ne serait pas présent au
Conseil des minstres. Il ne peut pas parler au nom du gouvernement. Il n'engage
pas le gouvernement. Il ne serait pas habilité à accepter des
amendements proposés en commission parlementaire ou en Chambre.
M. Grégoire: Pourquoi?
M. French: Parce que je l'ai déjà fait avec les
adjoints parlementaires, M. le député de Frontenac. Je peux vous
dire qu'ils ont répété trois ou quatre fois qu'ils
n'étaient pas capables d'accepter des amendements puisqu'ils
étaient adjoints parlementaires.
M. Grégoire: Avec ce qu'il y a là, cela
viendrait.
M. French: Le député de Frontenac va me permettre
de douter qu'il y aura un changement fondamental dans le comportement du
ministre vis-à-vis de l'adjoint parlementaire à la suite de
l'adoption de cet article. Je comprends bien qu'il peut y avoir un changement
fondamental dans le comportement du ministre vis-à-vis des autres
parlementaires et surtout vis-à-vis de l'Opposition, d'accord. Il va
envoyer son adjoint parlementaire comme un mercenaire pour adopter ses lois,
pour épuiser l'Opposition, pour parler à quelqu'un qui n'a aucune
responsabilité, aux fins de l'article ici, qui justifie sa
présence physique devant eux en tant que seul porte-parole
présent du parrain du projet de loi. Il n'y aurait pas plus de pouvoirs
vraiment délégués d'un ministre à un adjoint
parlementaire qu'il n'y en a aujourd'hui. Dans la mesure où il y en a
aujourd'hui, c'est parce que le ministre a confiance en l'adjoint
parlementaire. Si à l'avenir le ministre a confiance dans l'adjoint
parlementaire, qu'il le délègue. Il n'y a rien dans la loi qui
exige cette délégation. Dans la loi, il n'y a qu'un écueil
pour l'Opposition, quel que soit le parti de l'Opposition, c'est de se trouver
face à une personne qui n'est pas habilitée à parler au
nom du gouvernement et qui ne peut pas agir comme ministre.
Une des responsabilités fondamentales du ministre, et je le dis
pour le bénéfice du député de Lac-Saint-Jean qui
semble penser que, puisqu'il s'agit d'une loi, ce doit être une fonction
parlementaire, la fonction de parrainer et de défendre la
législation du gouvernement devant le Parlement, c'est la fonction
ministérielle, c'est la fonction de l'Exécutif présent
parmi les parlementaires, mais pas en soi uniquement parlementaire. Il est le
lien entre l'Exécutif et le Parlement. La fonction et la
responsabilité de parrainer les projets de loi, ce sont celles du
ministre. Cela ne peut pas être autrement. Ce n'est pas acceptable que ce
soit autrement. Je vois mal une critique de l'Opposition qui s'est
préparée de façon sérieuse pour participer à
un processus de projet de loi, ce que j'ai déjà fait avec le
ministre ici et avec d'autres ministres, alors que ces gens savent très
bien qu'ils vont faire face uniquement à un adjoint parlementaire.
Si on veut revaloriser la fonction d'adjoint parlementaire, c'est au
ministre et au premier ministre de le faire. C'est à eux de faire les
premiers pas. Lorsqu'on verra que la qualité des adjoints parlementaires
répond aux standards nécessaires pour leur déléguer
ces fonctions prévues à l'article 25 et lorsqu'on verra que cette
qualité est consistante et régulière, à ce moment,
ce serait le temps d'étudier cet article. Dans cette salle 81-A
où on se trouve aujourd'hui, j'ai déjà participé,
avec un ministre, à
l'étude d'un projet de loi article par article. Savez-vous qu'il
y avait deux adjoints parlementaires présents? L'adjoint parlementaire
du ministre et un autre adjoint parlementaire. Savez-vous ce qu'ils faisaient
pendant qu'on procédait à l'étude article par article? Ils
lisaient des romans policiers, à votre siège.
À ce palier, pas besoin... Non, ce n'était pas le
député de Frontenac. Je veux indiquer cela clairement.
C'étaient deux adjoints parlementaires que je ne nommerai pas. 11 me
semble qu'à la limite, si on veut faire un changement dans les
comportements, je serais prêt, en tant que membre de l'Opposition,
à cautionner un petit pas en avant bien encadré plutôt que
le chèque en blanc qu'offre le ministre délégué
pour envoyer son adjoint parlementaire comme mercenaire ici. Je serais
prêt à mettre dans la loi le même genre d'encadrement que
celui qu'on voit dans le cas de la substitution du vice-président pour
le président de l'Assemblée nationale, c'est-à-dire que,
dans le cas d'une incapacité d'agir du ministre, dans le cas de son
absence, on peut peut-être le déléguer, dans certaines
circonstances et avec certains contrôles de responsabilité, pour
présenter des fonds de projets de loi. Il n'y a pas lieu d'aller plus
loin que cela pour le moment jusqu'à ce que le gouvernement
lui-même démontre, par ses propres décisions, par sa propre
action, qu'il est prêt à entreprendre la réforme
parlementaire en ce sens-ci. Le pouvoir en question de revaloriser le
rôle des adjoints parlementaires n'est pas un phénomène de
l'Assemblée nationale, c'est un phénomène de comportement
des ministres actuels et précédents dans tous les Parlements
qu'on connaît.
Donc, je dois comprendre ceci, M. le Président. Ou bien on
demande quelque chose qui n'est, comme dit le député de
Sainte-Marie, qu'un faible geste qui n'a aucun sens; dans un tel cas, il ne
devrait pas être là; ou bien on veut vraiment changer le
comportement. Si on veut changer le comportement, commençons par la
nomination des adjoints parlementaires avec une vraie responsabilité qui
paraît de jour en jour, semaine après semaine, dans le travail.
Qu'on ne demande pas à l'Opposition et à la fonction
parlementaire de faire les frais du manque d'initiative et d'imagination des
gouvernements, pas seulement de ce gouvernement, mais de tous les
gouvernements. Ce n'est pas avec l'article 25 que vous allez changer le
comportement d'un ministre qui veut tout garder. Ce n'est pas en changeant
l'article 25 qu'on va hausser la qualité des adjoints parlementaires.
C'est pour cela que l'Opposition ne peut pas accepter les fonctions qui sont
données à l'adjoint parlementaire par l'article 25.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de...
M. Grégoire: M. le Président... M. Bisaillon:
M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît:
M. Bisaillon: ... pour faire suite à mon
intervention...
M. Grégoire: Oui, mais c'est chacun son tour.
M. Bisaillon: Vous m'avez demandé d'écrire un
amendement. Je voulais vous le lire.
M. Grégoire: II y a déjà un amendement. On
ne peut pas en avoir deux en même temps.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît'
M. Bisaillon: Vous n'êtes pas pour l'avoir. C'est pour
l'avoir dans la tête. Je comprends que c'est beaucoup pour la
vôtre, mais...
M. Grégoire: On ne peut pas présenter deux
amendements en même temps. C'est la procédure. Il n'y a pas deux
amendements en même temps.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît: Le député de Frontenac et, par la suite, le
député d'Outremont.
M. Bisaillon: Comme ça, vous ne voulez pas que je vous le
lise, M. le Président? Seulement le lire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
n'avez pas le droit de parole. Vous ne pouvez que le présenter.
M. Bisaillon: Je comprends, M. le Président, que je n'ai
pas le droit de parole. C'est parce qu'à la suite de mon
intervention...
M. Grégoire: On ne peut faire deux sortes de
règlement.
M. Bisaillon: ... vous m'avez seulement demandé: Est-ce
que cela peut être écrit?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, je
ne vous ai pas demandé cela.
M. Bisaillon: C'est le leader du gouvernement qui m'a
demandé de l'écrire. Le leader du gouvernement me fait signe
que
oui. Il m'a demandé de l'écrire. Je voulais seulement le
lire pour que tout le monde l'ait en tête pendant la discussion.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
pouvez le donner...
M. Grégoire: Y aura-t-il deux sortes de règlement,
M. le Président?
M. Bisaillon: Le leader du gouvernement avait l'air d'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Y a-t-il
consentement pour que député de Sainte-Marie lise son
éventuel amendement?
M. Grégoire: Si cela nous fait gagner du temps.
M. Bisaillon: M. le Président, c'est parce que je suis
particulièrement sensible aux derniers arguments qui viennent
d'être apportés. Je dis que l'amendement que j'annonçais,
plutôt que de le formuler de la façon que je l'ai formulé,
pourrait se lire de la façon suivante: Enlever, à partir du
point-virgule, "l'adjoint parlementaire peut notamment", cette dernière
section en entier, et la remplacer par: "Les mandats de l'adjoint parlementaire
sont ceux qui lui sont assignés par le ministre et rendus publics
à l'Assemblée nationale."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bon!
D'accord. Vous l'avez lu. M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, au sujet de
l'amendement et du nombre d'adjoints parlementaires, je pense que ce que le
député de Westmount vient de dire est réellement concret
dans notre système parlementaire. C'est le ministre qui a la
responsabilité vis-à-vis du gouvernement. Si le ministre demande
à un adjoint parlementaire d'aller défendre un projet de loi en
son nom, il faut, à mon avis, que le ministre lui délègue
le pouvoir et que l'adjoint parlementaire puisse parler au nom du ministre.
Sinon, cela n'a aucun effet, parce que l'adjoint parlementaire, en tant que
tel, n'a aucune responsabilité à l'égard de la
solidarité ministérielle. Il faut que le ministre
délègue, effectivement.
Ce que j'ai compris dans la proposition du leader du gouvernement dans
ses paroles préliminaires, c'est ceci: Une révision du rôle
de l'adjoint parlementaire est en voie de préparation et, en vue de
cette révision, on voulait changer la Loi sur la Législature,
apporter des changements à cette Loi sur l'Assemblée
nationale...
M. Lalonde: Oui, qu'on attende.
M. Grégoire: ... qui permettraient la révision.
M. Lalonde: On le fera après.
M. Grégoire: D'ici ce temps-là, M. le
Président - je pense que le député de Marguerite-Bourgeoys
le reconnaîtra avec moi - inévitablement, cet article ne sera
applicable qu'avec une révision qui le consacrera. D'ici ce
temps-là, le ministre lui-même ne peut pas ou, du moins, il n'y a
rien dans le règlement qui autorise l'adjoint parlementaire à
prendre la place du ministre lors de la présentation d'un projet de
loi.
M. Lalonde: Cela va être la loi. La loi, c'est plus fort
que le règlement.
M. Grégoire: Oui, ce sera la loi. Mais la loi va justement
préparer le terrain à cette révision du rôle.
M. Lalonde: Préparer le terrain.
M. Grégoire: Bon! Ce dont je voulais parler, c'est du
rôle de l'adjoint parlementaire. D'abord, son rôle est non
seulement - surtout depuis quelques années -de venir et de
répondre aux questions au nom du ministre en son absence, si cela
s'ajoute, mais il a également, et c'est pour cela que je trouve... et je
pense que le deuxième paragraphe vient bien compléter mon
idée. Le deuxième paragraphe dit: "Le nombre d'adjoints
parlementaires ne doit toutefois pas excéder le nombre de ministres..."
On ne dit pas là-dedans qu'il ne doit pas y en avoir plus d'un par
ministre. On dit que cela ne doit pas excéder le nombre de ministres, en
ce sens qu'un ministre peut en avoir deux et un autre n'en avoir aucun. Si je
prends l'exemple du ministère de l'Énergie et des Ressources
où je suis, on m'a confié le dossier de l'amiante, mais ce
ministère comporte également des dossiers très gros comme
celui de l'énergie qui pourrait, à lui seul, occuper un autre
adjoint parlementaire. Il y a le dossier de toutes les pâtes et papiers,
qui est tout de même un des grands secteurs de développement
économique...
Une voix: Terres et forêts.
M. Grégoire: Les terres et forêts, les pâtes
et papiers, ce sont tout de même de grands secteurs de
développement économique. D'autres ministres, par contre, peuvent
moins sentir le besoin d'avoir un adjoint parlementaire. Mais quand vous
confiez des dossiers à un adjoint parlementaire qui cherche à
s'en occuper, en même temps, si vous voulez réellement donner
à l'adjoint parlementaire la possibilité de s'occuper du
dossier... Je me rappelle, lorsque la politique de l'amiante a
été
élaborée, que l'adjoint parlementaire au ministère
de l'Énergie et des Ressources a participé aux réunions du
comité interministériel. C'était probablement une des
premières fois. Il est allé à la salle du comité
interministériel pour participer à l'élaboration et donc
être en mesure de défendre ce dossier. À ce
moment-là, s'il participe à la réunion du comité
interministériel et si on lui demande de parrainer, pas
nécessairement de parrainer, mais de défendre en commission
parlementaire un projet de loi présenté par le ministre, je ne
vois pas, à ce moment, quelle pourrait être l'objection. On confie
un secteur à un adjoint parlementaire. On l'implique dans
l'élaboration du projet de loi dès le départ, même
si, pour cela, il doit assister aux réunions du comité
interministériel et, après coup... C'est souvent
préférable comme cela, surtout quand un des députés
veut se spécialiser dans ce secteur. Si je prends le cas du secteur de
l'amiante, il y a un comté qui en a, le député de cette
région. Que le gouvernement change et que le député
change, ce sera toujours de ce comté que viendra un député
qui pourrait être intéressé à ce secteur. (16 h
15)
On ne vise pas ici à donner à l'adjoint parlementaire la
responsabilité ministérielle; on lui confie un dossier et les
projets de loi provenant de ce dossier peuvent être défendus,
à l'Assemblée nationale et en commission parlementaire, par cet
adjoint parlementaire.
C'est ce qui me fait dire que l'amendement du député de
Marguerite-Bourgeoys, s'il n'est pas inclus dans la loi, à moins
d'apporter des amendements plus tard, viendrait peut-être bloquer la
réforme du rôle attribué à l'adjoint parlementaire
ou viendrait peut-être empêcher, dans le cadre des choses existant
à l'heure actuelle, la possibilité de donner à un adjoint
parlementaire la responsabilité d'un dossier à l'intérieur
d'un ministère.
M. Lalonde: On pourrait y penser au cours de la fin de semaine et
revenir là-dessus lundi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je n'ai
pas l'habitude d'émettre des opinions quand je préside une
commission. Mais étant donné que c'est la Loi sur
l'Assemblée nationale, je peux me le permettre sur l'article. Je suis
président de la sous-commission qui a reçu le mandat
d'étudier la réforme parlementaire. D'après ce que le
leader du gouvernement nous a dit, lorsque cette réforme sera
adoptée, elle amènera une modification à la loi sur
l'Assemblée nationale du Québec et elle sera incluse dans cette
loi.
Le seul commentaire que je tiens à émettre, c'est que je
me demande jusqu'à quel point on ne présume pas, en parlant de
l'article 25, des résultats de cette sous-commission qui ne vient que
d'entreprendre ses travaux et qui va se réunir de façon plus
intensive en janvier et en février. Je pense qu'elle a un rapport
à soumettre le 15 février 1983. Alors, je me demande si ce n'est
pas préjuger et présumer d'avance de la conclusion de nos travaux
et c'est uniquement à titre de président de la sous-commission de
l'Assemblée nationale chargée d'étudier la réforme
parlementaire que je fais cette intervention.
M. Maciocia: Est-ce que le ministre pourrait nous...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député d'Outremont.
M. Fortier: M. le Président, je pense que vous exprimez
très bien une de nos préoccupations et le député de
Westmount a très bien illustré les discussions que nous avons
eues au conseil des députés. J'aurais espéré
qu'avec un projet de loi comme celui-là, qui touche tous les
parlementaires, on en arrive à un certain consensus. Je voyais là
la raison pour laquelle le gouvernement avait accepté de scinder le
projet de loi: qu'on puisse finalement en arriver à un consensus sur les
éléments les plus importants. C'est la façon dont la vie
parlementaire doit fonctionner ici.
Sur la question du nombre, on a fait état tout à l'heure
de bien des chiffres. Mais si on fait le prorata du nombre de
députés à l'Assemblée nationale, on arrive assez
facilement à un nombre d'adjoints parlementaires de douze ou quinze
à l'Assemblée nationale, puisque à Ottawa ils sont 282,
que je sache.
Mais là où nous sommes un peu en contradiction sur des
questions de principes extrêmement sérieuses, c'est que je crois
que les propositions du député de Trois-Rivières allaient
dans le sens de valoriser la vie parlementaire, et il a fait des suggestions
pour favoriser, disait-il, la vie des députés
ministériels; mais je crois que la proposition qui est devant nous
présentement va dans le sens de dévaloriser l'Opposition. Je
m'explique là-dessus. Je crois que c'est très difficile pour nous
d'accepter cela, parce que nous, les porte-parole dans des dossiers
extrêmement importants, on veut faire face à celui qui a la
responsabilité dernière au Conseil des ministres. Si on arrive
avec des propositions, des amendements et que l'adjoint parlementaire les
accepte ou ne les accepte pas, il pourrait bien arriver que le ministre, par la
suite, ne puisse vivre avec cette décision. De toute façon le
ministre qui, lui, a eu des discussions intensives au Conseil des ministres,
avec les sociétés
d'État et avec tous les agents économiques ou les
différents milieux sociaux, sur un projet de loi en particulier, est
à peu près le seul à pouvoir saisir jusqu'où le
gouvernement peut aller. Dans ce sens, on peut se retrouver à une
commission parlementaire pour discuter d'un projet de loi, alors que l'adjoint
parlementaire pourra donner son opinion, comme un autre député ou
un député éclairé sur le sujet, mais, l'adjoint
parlementaire n'ayant pas participé aux réunions du Conseil des
ministres, à mon avis, serait dans une position extrêmement
difficile pour saisir le pouls de la situation politique et pour être un
vis-à-vis acceptable à l'Opposition, qui elle viendrait avec une
très bonne présentation défendre des idées qui
auraient été discutées au conseil des
députés et bien souvent avec les mêmes intervenants
auxquels le ministre a accès. Si je prends le domaine de
l'énergie, ce n'est pas un secret que les sociétés
d'État nous parlent, parlent au ministre et elles le font d'ailleurs,
cela a été le cas du temps où le Parti
québécois était dans l'Opposition. Il arrive
fréquemment que le porte-parole de l'Opposition possède une
connaissance assez approfondie des dossiers et bien souvent, aussi approfondie
que le ministre peut l'avoir lui-même, mais avec des opinions
différentes sur les moyens à utiliser. Dans ce sens, je crois que
les propositions qui sont devant nous... à l'origine, les propositions
que le député de Trois-Rivières, M. Vaugeois, a faites,
allaient dans le sens de valoriser l'Assemblée parlementaire. Mais je
crois que les propositions qui sont devant nous présentement vont dans
le sens de défavoriser ou de dévaloriser l'Opposition; ceci est
nettement inacceptable pour l'Opposition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Marguerite-Bourgeoys et leader de l'Opposition.
M. Lalonde: Merci, M. le Président. D'abord, j'aurais
simplement une question à poser et, ensuite, deux petits arguments
à développer. J'aimerais savoir du ministre combien il y a
d'adjoints parlementaires actuellement.
M. Bertrand: Si ma mémoire est bonne, il y a 12... enfin,
je pourrais vérifier. Si ma mémoire est bonne, je crois savoir
que les 12 postes d'ajoints permis par la loi sont à peu près
remplis.
M. Grégoire: Le député de Charlesbourg n'a
pas été remplacé.
M. Bertrand: Alors, peut-être que...
M. Grégoire: Et le leader adjoint du parti au pouvoir,
est-ce qu'il est toujours adjoint parlementaire aussi?
M. Lalonde: Si je suggère au ministre que dans la liste
officielle, il y en aurait 11, moins l'ancien député de
Charlesbourg, cela fait 10.
Une voix: Non, c'est 12 moins 1.
M. Bertrand: Peut-être que c'est 11 moins 1, cela fait 10.
Je ne le sais pas.
M. Lalonde: Est-ce que vous êtes sûr que c'est 12
moins 1? Pouvez-vous me les nommer?
M. Bertrand: Vous pouvez vérifier.
M. Lachance: Est-ce que c'est bien nécessaire?
M. Lalonde: C'est que j'aurais quelque chose à vous
suggérer. J'ai une liste ici, Vérification dans les documents
officiels. Début de session, fin de session. Entre le début et la
fin, il peut y avoir des changements, augmentations et diminutions. Cela
retourne à 1970, en quatre occasions seulement, il y a 12 adjoints
parlementaires. Le 12 mai 1970, le nouveau gouvernement libéral avait 22
ministres, 7 adjoints. Le 19 décembre 1970, à la fin de la
session, il y avait 23 ministres et 8 adjoints. Le 23 février 1971, au
début de la session, il y avait 23 ministres et 8 adjoints. Le 24
décembre 1971, à la fin de la session, il y avait 24 ministres et
10 adjoints et ainsi de suite. Je vais jusqu'au 14 novembre 1976 où il y
avait 11 adjoints pour 25 ministres. Le 16 mars 1976, au début de la
session, il y avait 26 ministres et 11 adjoints. Seulement, à deux
occasions entre 1970 et 1976, au début ou à la fin de la
session... parce que la vérification est difficile à faire: on a
dans les documents officiels, au début de la session et à la fin;
entre les deux, il faudrait un travail de moine pour vérifier à
chaque jour s'il y en a un qui est nommé et l'autre
"dénommé" etc. Enfin! Je vais vous donner les chiffres de
début de session et de fin de session, en 1970 et 1976: le nombre
d'ajoints: 7, 8, 8, 10, 10, 11, 11, 12, 12 et 11 jusqu'en 1976.
Bon, maintenant, arrivons au régime du Parti
québécois, le 26 novembre 1976: 24 ministres, 8 adjoints. Ce fut
8 adjoints jusqu'au 22 décembre 1978. Il n'y a jamais eu plus que 8
adjoints au début d'une session ou à la fin d'une session et
encore là, sous réserve qu'entre les deux, on ait augmenté
et qu'on en ait enlevé; cela peut être moins, cela peut être
plus. D'après nos vérifications et ceci est fait avec nos moyens
modestes, entre le 26 novembre 1976 et le 22 décembre 1978...
M. Fortier: C'est la période la plus productive.
M. Lalonde: ... au début de la session du six mars 1979,
on tombe à 7 adjoints. Le 18 juin 1980, fin de la session, il y avait 11
adjoints, 11 pour la prochaine étape; 12 une fois, le 12 avril 1981
juste avant l'élection...
M. Bertrand: ... on avait diminué bien avant...
M. Lalonde: Oui, oui, mais là je parle de... L'endroit
où on peut vérifier dans les documents, la comptabilité
est là. On arrive au 19 mai 1981: 7 adjoints. Si 27 adjoints avaient
été nécessaires, je ne sais pas où ils les auraient
trouvés.
M. Grégoire: Je sais qu'il y en avait dans vos
calculs.
M. Lalonde: Ensuite, le 9 novembre 1981, neuf adjoints.
M. Grégoire: Je sais qu'il y en avait dans vos calculs. Je
sais d'où vient l'erreur pour ces sept.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: Le 23 février 1982, douze adjoints. Au moment
où on se parle - nous sommes le 17 décembre - d'après nos
calculs, avant-hier, il y en avait dix. On me dit que c'est onze. Je ne sais
pas si c'est plus de onze. En tout cas, je suis prêt à accepter
d'avance les corrections qu'on peut apporter dans la période entre le
début d'une session et la fin d'une session. Où est le besoin? Le
besoin n'est pas prouvé par les faits depuis une douzaine
d'années.
Deuxièmement - c'est un argument qui concerne l'à-propos
de l'amendement - je vois le ministre qui écoute nos arguments et qui,
j'espère, les entend, en tient compte, parce que j'ai déjà
eu ici, dans cette salle et dans d'autres salles, des ministres qui avaient
l'air d'attendre qu'on finisse de parler. C'est, comme il dit, de bonne guerre.
Quand l'Opposition aura terminé, on votera. La décision finale
sera celle de la majorité. Je me permets de rappeler au ministre - je
sais qu'il le sait - qu'il s'agit d'une loi spéciale, la loi sur
l'Assemblée nationale. Ce n'est pas une des nombreuses lois matraques
que le leader du gouvernement actuel a proposées. Il en a proposé
trois, dont deux à l'intérieur de deux mois, une le 5 novembre et
l'autre au début de décembre, il y a une semaine.
Nous avons tellement travaillé pour faire scinder l'ancienne loi
90, de façon à recueillir le consensus général de
l'Assemblée nationale, que je m'en voudrais et que je ne serais pas
honnête si je ne disais pas maintenant - ce n'est pas une menace, parce
que la décision a été prise maintenant - que, s'il n'y a
pas un changement dans le sens qu'on propose - je n'ai pas dit exactement ce
qu'on propose - à l'article 25, l'Opposition se verra malheureusement
appelée à voter contre le projet de loi en troisième
lecture, pas nécessairement parce qu'il y a trop d'adjoints
parlementaires - c'est déjà un argument; on peut très bien
le développer en troisième lecture, et on va le faire - mais
parce que ce sont des "jobbines" que vous voulez conserver pour le premier
ministre, parce que votre conseil des députés est un petit peu
"so and so" de ce temps-là.
Il y a plus. C'est que vous introduisez dans la loi du Parlement un
élément d'exécutif qui n'appartient pas à la loi du
Parlement. J'espère que le leader du gouvernement m'entend bien. Ce
à quoi on s'oppose surtout... Admettons qu'en vertu d'un
réaménagement des faiblesses ministérielles, le premier
ministre croit qu'il doit nommer deux ou trois adjoints de plus; admettons
qu'au lieu de douze, ce serait quinze, on peut toujours concéder qu'il a
besoin de donner trois jobs à quelqu'un, mais c'est dans les pouvoirs
que vous prévoyez ici à l'adjoint parlementaire que nous ne
pouvons pas accepter l'injection du pouvoir exécutif dans notre loi du
Parlement. Je me suis laissé dire que cette loi était pour la
revalorisation et la redéfinition de notre Parlement pour illustrer
davantage, pour affirmer davantage l'indépendance du législatif
par rapport à l'exécutif. Par cet article, surtout le premier
alinéa, vous prévoyez que l'adjoint parlementaire peut se faire
passer pour le ministre quand cela lui tente et vice versa - peut-être
pas le ministre comme adjoint parlementaire, mais parfois on ne verrait pas la
différence -introduisez ici un élément d'exécutif
dans notre Loi sur le législatif. Je ne peux l'accepter comme
parlementaire et pour les raisons que le député d'Outremont vient
d'invoquer comme membre de l'Opposition. Alors, j'invite le leader du
gouvernement à y penser. (16 h 30)
Une ouverture ici dans le sens - on peut s'entendre sur le
libellé si jamais mon amendement ne lui plaît pas - de la demande
que nous venons de lui faire sera nécessaire s'il veut avoir
l'unanimité en troisième lecture sur la loi sur
l'Assemblée nationale. Et s'il est un témoin autour de cette
table qui peut affirmer jusqu'à point celui qui vous parle désire
voter pour cette loi, je pense que c'est le leader du gouvernement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie. Ensuite, M. le député de
Trois-Rivières.
M. Bisaillon: Je serai très bref, M. le Président.
À la fin de mon intervention, j'avais fait la suggestion de suspendre
l'article 25 et de nous donner le temps d'y repenser. Quant à vous, vous
avez fait une intervention pour nous souligner de façon très
juste qu'il existe une sous-commission de l'Assemblée nationale qui va
se pencher et qui doit faire rapport à la commission de
l'Assemblée nationale et par la suite à l'Assemblée
nationale - avant le 15 février, si je ne me trompe pas ou si les dates
n'ont pas été changées - sur toute la question de la
réforme parlementaire. Comme le leader avait déjà
indiqué que ces questions amèneraient des amendements aux
règlements ou peut-être, puisqu'on ne peut pas présumer nos
travaux, à la loi sur l'Assemblée nationale, ne pourrait-on pas
référer cela aussi aux travaux de la sous-commission? Le leader
accepterait-il à ce stade-ci de référer cette question,
comme on en a référé d'autres lorsqu'on a fait la
première commission parlementaire, qui est au chapitre V, à la
section V de la loi, à la sous-commission de l'Assemblée
nationale pour qu'on fasse rapport à la commission à la date
prévue au mois de février? Cela ne retarde pas tellement. Cela
permettrait peut-être d'étudier cette question plus à fond
et d'arriver peut-être avec quelque chose de plus parfait aussi. Parce
que ce n'est pas sur le coin de la table et ici qu'on va l'améliorer si
on a le désir de l'améliorer. Le leader du gouvernement est-il
prêt à tenir compte de ces trois suggestions? Une que j'avais
faite à la fin de mon intervention, le rappel que nous a fait le
président de l'Assemblée nationale qui est aussi le
président de cette sous-commission et la demande que vient de lui
adresser le leader de l'Opposition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Bisaillon: Le leader n'a-t-il pas le goût de me
répondre?
M. Lalonde: II y a une question qui a été
posée au leader du gouvernement.
M. Bertrand: C'est parce que je vois que le député
de Trois-Rivières qui est un des grands...
Une voix: La sagesse.
M. Bisaillon: Cela ne viserait pas à lui enlever son droit
de parole que vous répondiez.
M. Bertrand: ... plaideurs...
M. Bisaillon: On va laisser parler le député de
Trois-Rivières.
M. Bertrand: ... en faveur de la réforme
parlementaire...
M. Bisaillon: Cela va vous donner le temps d'y penser.
M. Bertrand: ... désire s'exprimer.
M. Lachance: Question de règlement, M. le
Président.
Une voix: II n'y a pas de question de règlement.
M. Lachance: En tout cas, il existe un règlement...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II n'y a
pas de question de privilège, mais il y a des questions de
règlement.
M. Lachance: Pour le bénéfice du journal des
Débats, j'aimerais que le député de Marguerite-Bourgeoys
nous donne l'orthographe, le "so so" du caucus de ce temps-ci. Il a dit cela
tantôt.
M. Lalonde: "So so"? Il n'y a pas de "t", mais vous pouvez en
mettre, si vous voulez.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Moi aussi, j'aimerais connaître la
réponse du leader à la question du député de
Sainte-Marie, mais êtes-vous prêt? Moi je suis prêt à
attendre pour m'exprimer si vous voulez répondre.
M. French: Vous ne comprenez pas les signaux.
M. BisaiUon: Le député de Trois-Rivières dit
qu'il est prêt à attendre avant d'être entendu.
M. Bertrand: Je suis prêt à suspendre l'article.
M. Bisaillon: Et à le référer à la
sous-commission...
M. Bertrand: Non, de suspendre l'étude de l'article.
M. Lalonde: Merci, M. le leader du gouvernement.
M. Vaugeois: M. le Président, je peux quand même
utiliser mon droit de parole, non?
Une voix: Oui, oui.
M. Lalonde: Non, non. On ne touche
pas à l'article même si vous parlez.
M. Vaugeois: Non, parce que si on le suspend, c'est pour une
raison, c'est qu'on va y penser. Je ne veux pas être long, mais je veux
seulement signaler que j'ai écouté attentivement plusieurs des
interventions qui ont été faites et je crois que le suspendre
démontre que le leader également a été non
seulement attentif aux propos, mais je pense qu'on se rend compte que
l'intention du texte qui était là peut être comprise assez
différemment. Finalement, je suis assez préoccupé par ls
fait que, d'une part, on essaie de valoriser le Parlement - ce n'est pas le
rôle des parlementaires, c'est le rôle de l'institution, du
Parlement - et qu'on essaie d'enrichir l'activité de certains
parlementaires en leur faisant participer à des activités comme
membres de l'exécutif. Je trouve que c'est le genre de réflexions
qui sont opportunes. Si on veut valoriser le rôle des parlementaires,
c'est en se tournant vers des fonctions propres au Parlement. Si on avait deux
genres de textes législatifs, des propositions de loi - comme dans
certains Parlements - qui émanent du Parlement et des projets de loi qui
émanent de l'Exécutif, là, on comprendrait bien que les
uns sont réservés au travail de parlementaire ou d'adjoint
parlementaire et les autres sont réservés aux membres de
l'Exécutif. Mais, essayer de réussir notre coup en faisant
participer les parlementaires aux tâches des membres de
l'Exécutif, je comprends la réaction qu'on a eue de certains
membres de l'Exécutif. Je trouve, M. le leader, qu'où bien on
suspend et on revient plus tard, ou encore on regarde cela à la
lumière du reste de la réflexion sur la réforme
parlementaire. Je rappellerai une chose qui a été rappelée
également par le député de Sainte-Marie. Ce qui me
paraît important, dans le contexte actuel, pour les adjoints
parlementaires, c'est qu'ils aient des tâches connues, publiques et
précises. Ce serait d'ailleurs la principale façon de limiter
leur nombre, parce qu'à chaque fois qu'on en nommerait, on serait
obligé de leur trouver une raison. Ce serait gênant, à la
longue, de se rendre à 20 ou à 25 et d'inventer tout le temps des
raisons. Là, on serait obligé, chaque fois, de souligner les
limites des capacités de ceux qui voient partir une partie de leurs
responsabilités premières. Cela serait, à mon avis, la
façon la plus raisonnable de limiter le nombre. Mais, comme on n'est pas
nécessairement prêt à cela non plus, je me demande si on
n'est pas mieux d'attendre la sous-commission.
Le secrétaire général
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 26?
M. Lalonde: Je ne sais pas si on devrait demander le
témoignage d'experts...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Ou le retrait de la salle.
Une voix: ... retirer.
M. Lalonde: En fait, ce qui est différent
là-dedans, c'est que c'est l'Assemblée maintenant qui nommera le
Secrétaire général. Je ne sais pas si cela rassure le
Secrétaire général actuel, mais je suis prêt
à l'adopter tout de suite, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Vaugeois: M. le Président, je m'excuse, on
s'améliore peut-être, mais je pense que la prochaine fois, on lira
à l'article 26: "... l'Assemblée nomme un secrétaire
général et un ou plusieurs secrétaires
généraux adjoints". Je pense que la prochaine étape de
notre réforme fera que le premier fonctionnaire de l'Assemblée ne
sera pas nommé sur proposition du chef de l'Exécutif. Je pense
qu'un jour on va s'en aller vers un corps de fonctionnaires propre à
l'institution sans passerelle vers le gouvernement, mais on n'est pas rendu
là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
mais c'est quand même un pas en avant.
M. Grégoire: M. le Président, que se produira-t-il
dans le cas où ce serait un gouvernement minoritaire et que la
proposition du premier ministre n'était pas agréée? Est-ce
que, à ce moment-là, un autre député...
M. Fortier: Ce sont des négociations qui se font
derrière la scène.
M. Grégoire: Oui, M. le Président...
M. Lalonde: C'est comme pour le président de
l'Assemblée nationale, voulez-vous que le président actuel vous
l'écrive...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le 6
novembre 1980.
M. Lalonde: Le 6 novembre 1980.
M. Fortier: Tous les lunchs étaient payés à
tout le monde
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ma femme
est justement en avant de moi, elle vient d'arriver, elle se demandait bien ce
qui se passait ce soir-là.
M. Vaugeois: C'est une âme seule, en ce moment, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 27 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
28?
M. Grégoire: Adopté. M. Lalonde:
Adopté. Les lois
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 29?
M. Lalonde: Adopté. Une voix: Sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
division?
M. Bisaillon: Sur division.
M. Grégoire: Je ne vois pas ce que le
lieutenant-gouverneur vient faire là-dedans.
M. Lalonde: À ce moment-là, je demanderais le vote
à main levé.
M. Grégoire: ... la division à l'article...
M. Lachance: C'est le lieutenant-gouverneur qui nous...
M. Grégoire: ... souvent, pour que l'Assemblée
nationale adopte des lois, mais notez dans vos paragraphes, cela demande un
vote nominal.
M. Bisaillon: Adopté sur division.
M. Lalonde: Je rappellerais simplement au député de
Frontenac l'article 2, je crois, pour lequel, je pense, il a voté. Je ne
me souviens pas de son vote à ce moment-là. Il dit que
l'Assemblée nationale du Québec et le lieutenant-gouverneur
constituent le Parlement du Québec.
M. Grégoire: Je n'étais pas ici à ce
moment-là, j'étais à l'Assemblée nationale en haut
pour écouter le...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 29 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Sur division.
M. Lalonde: J'aimerais l'appel des noms, appel nominal.
M. Grégoire: Je vais être obligé de demander
la... Je retire ma divison, M. le Président, j'ai fait mon point.
M. Lalonde: Oui, mais vous avez reculé...
M. Grégoire: En fait, c'est...
M. Lalonde: Vous n'en avez pas fait un, vous en avez fait deux,
Le premier, ensuite vous avez reculé.
M. Grégoire: En fait, ma division était sur le
lieutenant-gouverneur et les sanctions, je demandais pourquoi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article...
M. Grégoire: Ce n'est pas que j'en veux au
lieutenant-gouverneur personnellement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
30, s'il vous plaît!
M. Lalonde: M. le Président, je pense qu'on devrait le
suspendre de la même façon qu'on a suspendu le
précédent, étant donné qu'on prévoit que
l'adjoint parlementaire peut présenter un projet de loi qui a pour objet
l'engagement de fonds publics. Je pense que cela fait partie de la
réflexion qu'on fait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader.
M. Bertrand: ... suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
30, suspendu. Article 31?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
31, adopté.
M. Lalonde: ... devienne ministre...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
32?
M. Grégoire: Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 33?
M. Bisaillon: Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
M. Fortier: Pour information, est-ce qu'il y a un
règlement général qui permet de microfilmer toutes ces
lois qui sont adoptées? Est-ce que la loi permet de passer au microfilm
toutes les lois qui ont été adoptées dans le
passé?
Une voix: Les originaux sont gardés mais les lois sont
microfilmées.
M. Fortier: II me semblait que dans une loi, je ne me souviens
plus laquelle, qu'on a adoptée la semaine dernière...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
pourrait permettre à M. Blondin ou à M. Leclerc, peut-être,
pour le président... M. Michel Leclerc.
A l'heure actuelle, on n'a pas la possibilité légale de
remplacer les originaux par un microfilm.
M. Fortier: ... une question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
seulement en cas de perte ou de destruction, à l'heure actuelle, que le
secrétaire général peut susbstituer une copie à
l'original. En fait, c'est la situation actuelle.
M. Fortier: Je me demandais si c'était désirable.
Ce n'était qu'une question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
33, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 34?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: ... M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 35?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bisaillon: ... ou avec diligence...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 36?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 37?
M. Lalonde: Adopté. Cela reformule la loi. En fait c'est
deux articles de la Loi d'interprétation.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
37, adopté.
M. Lalonde: Adopté.
M. Fortier: Une question, le bureau va se charger de
l'impression. Est-ce que c'est lui qui va être chargé de la
distribution, de la vente, je veux dire?
M. Bertrand: Non.
M. Lalonde: L'éditeur, merci.
M. Vaugeois: Non, l'ancien éditeur. Il faut faire
attention au vocabulaire.
M. Bertrand: Bien, ce n'est pas adopté encore. Dans la
loi, on va le voir à la fin.
M. Lalonde: À la fin.
M. Bertrand: II existe toujours, l'Éditeur officiel du
Québec.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
38?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 39?
M. Grégoire: Adopté.
M. Lalonde: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 40?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 41?
M. Lalonde: Adopté.
Droits, privilèges et immunités
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 42?
M. Lalonde: Adopté avec empressement, M. le
Président. Toute ingérence de l'exécutif...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
43?
M. Bisaillon: Adopté.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que le
député indépendant voudrait qu'on l'adopte lui aussi.
M. Vaugeois: Je pense que l'article 43 s'applique uniquement pour
le député de Sainte-Marie.
M. Lalonde: C'est très bon, cela. Est-ce que c'est la
confession d'un enfant du siècle, quoi?
M. Vaugeois: Je l'ai dit pour vous autres comme pour nous
autres...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
44?
Une voix: Adopté.
M. Lalonde: Un instant. On a eu plusieurs moments de
réflexion ces dernières années justement sur cette
immunité accordée aux députés en raison de "paroles
prononcées", pour reprendre les termes de l'article. Est-ce qu'on a
tenté de répondre aux interrogations qu'on avait - vous vous en
souvenez lors du commencement de la télédiffusion et de la
radiodiffusion des débats, sur l'immunité? Je ne sais pas si on
peut répondre à cette question. (16 h 45)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
faudrait être plus précis, peut-être.
M. Bertrand: Je me rappelle que le député de
Joliette avait soulevé des questions en Chambre relativement à
cette notion d'immunité disant qu'il faudrait peut-être revoir ce
concept d'immunité dans le contexte de la télédiffusion
des débats et de l'impact que des déclarations, des paroles
prononcées par les parlementaires pouvaient avoir. Je suis pas mal
convaincu, pour reprendre les arguments qu'on m'a servis tantôt, que ce
serait le genre de concept qui mériterait d'être approfondi,
certainement, par un comité de députés.
M. Fortier: En marge de cela j'imagine qu'il faudrait prendre une
assurance responsabilité parce que cela coûterait un peu cher.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De toute
façon, je peux vous dire que cet article se retrouve dans la loi
actuelle.
M. Bertrand: ... sous-commission.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur les
articles 44 et suivants de...
M. Bertrand: La sous-commission l'avait ramassé en
quelques lignes. C'est une amélioration par rapport-
Une voix: ... la même chose.
M. Bertrand: Non, pas pour les mots. Je lis ce que la
sous-commission avait essentiellement exprimé, qui s'était
retrouvé dans l'avant-projet de loi: "Aucune poursuite judiciaire ne
peut être intentée contre un député et celui-ci ne
peut être arrêté ni emprisonné en raison des paroles
prononcées, des écrits déposés ou des actes
accomplis par lui dans l'exercice de ses fonctions."
M. Lalonde: C'est le mot "parlementaire" qu'on avait mis dans le
rapport. Dans le rapport, le mot parlementaire...
M. Bertrand: Oui et on l'a ajouté effectivement dans
l'article 44. Je viens de citer l'article 41 de l'avant-projet de loi.
M. Lalonde: Cela va. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Grégoire: ... depuis qu'on a la
télévision.
M. Lalonde: Surtout avec vos discours, vous avez besoin d'un
article comme celui-là.
M. Grégoire: ... n'importe qui... Jamais je n'ai
attaqué un individu ou quelqu'un personnellement; cela a plutôt
été des situations. Je trouve que l'article 44 devrait quand
même faire l'objet d'une étude approfondie. Surtout depuis qu'il y
a la télévision, n'importe qui peut causer un dommage
civil...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je peux
vous dire, en tout cas en ce qui me concerne - je ne peux pas parler pour mon
prédécesseur - que je n'ai jamais, jamais reçu, soit
verbalement ou par écrit, une plainte d'un citoyen quelconque du
Québec ou de l'extérieur à savoir que des paroles
prononcées à son sujet lui auraient causé des
préjudices. Ce n'est jamais arrivé.
M. Bertrand: ... la cote d'écoute de nos
débats...
M. Lalonde: Ce n'est pas une preuve.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Notre
cote d'écoute est très bonne. Elle est de 380 000 citoyens par
jour qui écoutent régulièrement la période des
questions, si vous voulez connaître la réponse précise.
M. Lalonde: On ne publie pas votre numéro de
téléphone, c'est pour cela que les
gens ne vous appellent pas. Si vous n'êtes pas d'accord, appelez
tel numéro.
M. French: Si vous n'aimez pas les débats...
M. Guay: 643-...
M. Lalonde: Peut-être que sa femme n'aimerait pas cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 45?
M. Lalonde: Article 45, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 46?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: II s'agit de "comparaître". Est-ce que
les poursuites municipales pour un simple délit d'infraction, un
stationnement, par exemple, peuvent amener un député à se
présenter devant un tribunal? En période de session? Je ne vois
pas que cela soit mentionné ici. Est-ce qu'il est exempté de
toute poursuite non criminelle?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si c'est
une loi provinciale, oui.
M. Grégoire: Est-ce que cela implique également les
lois municipales?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
parce que les municipalités sont des émanations de la
Législature.
M. Grégoire: Je voudrais savoir ce qu'on entend ici par
"lorsque l'Assemblée, une commission ou une sous-commission... tient
séance". Est-ce que c'est de l'ouverture de la session jusqu'à la
fin de la session, ne comprenant pas l'intersession, ou si cela comprend
l'intersession?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Une
séance ce n'est pas une session. Remarquez bien qu'il y a plusieurs
définitions du mot "séance". Personne ne s'entend, mais il y a au
moins une chose sûre, ce n'est pas une session.
M. Lalonde: À la petite école, on faisait des
séances.
M. Maciocia: Uniquement s'il est membre. S'il est intervenant, il
doit comparaître.
M. French: Non, non. Membre de l'Assemblée nationale et
non pas membre d'une commission.
M. Grégoire: Lorsque l'une ou l'autre siège.
M. Lalonde: C'est cela.
M. Maciocia: Non, mais il s'agit ici de commission et des
sous-commission...
M. Lalonde: Ah, oui!
M. Maciocia: ... dont il est membre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dont il
est membre, oui.
M. Lalonde: C'est cela.
M. Maciocia: Cela veut dire que l'intervenant...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Votre
intervention est...
M. Lalonde: Tout à fait pertinente. Une voix:
Très, très juste.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dont il
est membre ou intervenant.
Une voix: Dont il est participant.
M. Grégoire: Ce sur quoi je voudrais vous demander un
renseignement...
M. Maciocia: II faudrait changer pour "participant".
M. Grégoire: Ce que j'ai en vue, c'est, dans un
gouvernement où l'équilibre... M. le Président,
c'est...
M. Maciocia: II doit être participant. Des voix:
À laquelle il participe.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
des intervenants qui n'ont pas droit de vote mais qui ont droit de parole.
M. Grégoire: Ce que je veux soulever c'est ceci. Dans un
gouvernement dont la stabilité serait très fragile, très
précaire, avec une ou deux voix de différence, est-ce qu'une
municipalité ou un conseil municipal qui aurait dans ses limites
géographiques cinq ou six députés pourrait, en vertu de
ces articles, distribuer des billets de stationnement, puis attendre six ou
sept mois avant de procéder, empêchant ainsi ces
députés d'aller voter tous en même temps, dans un
gouvernement dont la majorité serait très fragile?
M. Lalonde: C'est le cas d'Outremont. Il y a sept ministres.
M. Grégoire: Ce ne sont pas nécessairement des
résidents de l'endroit.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En fait,
comme je lis l'article 46, c'est que si le membre n'est pas en séance
à ce moment-là, il sera appelé à témoigner
comme n'importe quel citoyen.
M. Grégoire: Oui, mais si on le ramasse le matin avant de
partir et avant le début de la séance?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
séance n'est pas commencée, donc il n'y a pas de
séance.
M. Grégoire: Alors, l'événement pourrait se
produire...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
voudrais pas répondre à la place des légistes. Ce n'est
pas moi qui...
M. Grégoire: Cela s'est déjà produit.
Une voix: C'est un point important quand même.
M. Grégoire: Cela s'est déjà produit. Si,
pour une simple infraction de stationnement, une municipalité tenait en
réserve quatre ou cinq billets d'infraction, comme dans Outremont, par
exemple, et qu'à neuf heures, alors que la séance commence
à quinze heures, elle décidait, un mardi, de faire une rafle,
cela pourrait mettre le gouvernement à terre.
M. Lalonde: C'est une bonne idée.
M. Fortier: Je vais dire cela à Pierre DesMarais.
Une voix: Je n'avais pas pensé à cela. C'est
très bien cela.
M. Grégoire: Je suis surpris que cela n'ait pas
été prévu ici.
M. Bertrand: Dans la première version, il faut rappeler,
pour répondre au député de Frontenac, qu'une protection
additionnelle était ajoutée. On disait qu'un député
était exempté de comparaître comme témoin devant un
tribunal en matière civile lorsque l'Assemblée, une commission,
une sous-commission dont il est membre tient séance de même que
pendant les trois jours qui la précèdent ou les trois jours qui
la suivent.
M. Grégaire: Ah bon!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 48 de la loi actuelle dit "les vingt qui précèdent
ou les vingt jours qui suivent".
M. Bertrand: C'est cela. Alors on a... M. Grégoire:
Vous avez enlevé cela.
M. Bertrand: Oui. On voulait être bien sûrs que si
vous aviez commis un crime...
M. Grégoire: Oui, mais on parle bien là non pas de
crime mais d'un...
M. Bertrand: ... le mardi soir, on pouvait vous ramasser le
mercredi matin.
M. Grégoire: Ce n'est pas pour un crime mais pour un
délit. Je ne vois pas pourquoi vous avez enlevé cela de la
loi.
Cela peut être un simple billet de stationnement.
M. Lalonde: Non, en fait, les 20 jours, c'était seulement
pour outrage au tribunal.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si je
comprends bien, pour un billet de stationnement, l'obligation de
comparaître... On peut plaider coupable par un simple plaidoyer de
culpabilité écrit.
M. Bisaillon: Je peux vous en parler, M. le Président.
Des voix: Conte-nous cela.
M. Bisaillon: On n'est pas contraint de se présenter dans
ce temps-là, on n'a qu'à écrire. Ils siègent sans
nous.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'était: "Excepté pour une infraction aux dispositions de la
présente sous-section, nul député ne peut être
arrêté, détenu ou molesté pour outrage au tribunal
pendant... " Non. En fait, ce n'est pas cela.
M. Bertrand: L'article, M. le Président, c'était:
"Durant les périodes de temps mentionnées à l'article 48,
tout député et tout officier et employé de
l'Assemblée nationale et tout témoin assigné à
comparaître devant elle ou une de ses commissions, sont exempts d'agir ou
d'être présents comme jurés devant un tribunal au
Québec, ou de comparaître comme témoins dans les
matières civiles."
Et on avait, dans la première version du projet de loi no 90,
déposée en juin, une protection de trois jours avant et
après.
M. Maciocia: On est toujours à l'article 46, M. le
Président?
M. Lalonde: L'article 45.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): Oui, M. le député de Viger. M. Bertrand:
L'article 46.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 46.
M. Bertrand: Je vous parle d'un article 45 qui était dans
la première version.
M. Maciocia: L'article 45 est adopté. Je crois, M. le
Président, qu'il faudrait probablement faire un amendement et dire:
"dont il est membre ou intervenant".
M. Bisaillon: Ou remplacer "dont il est membre" par "à
laquelle il participe".
M. Maciocia: ... il participe, soit comme membre ou
intervenant.
M. Lalonde: Membre ou intervenant, cela peut changer de nom.
M. Maciocia: Oui.
M. French: Intervenant, cela n'a pas de sens. Il faudrait le
définir par la loi.
M. Bertrand: Je pense que membre, dans le fond, il faut le
comprendre dans son sens large.
M. Maciocia: Mais vous n'avez pas...
Une voix: Je ne suis pas sûr qu'un juge ferait la
même réflexion.
M. Maciocia: C'est cela.
M. Bisaillon: Si on disait "à laquelle il participe", cela
couvre tout, même si les termes changent par la suite.
M. French: C'est bien meilleur, ça.
M. Maciocia: "À laquelle il participe", c'est cela.
M. Lalonde: Oui, je comprends.
M. Grégoire: Je pense que le député de
Marguerite-Bourgeoys le comprend un peu aussi. Si un député de
l'Abitibi est, un mardi matin à 10 heures, assigné comme
témoin, on ne siège pas le matin, mais à 15 heures.
L'avion part à 10 h 15. Il n'est pas protégé.
M. Bisaillon: Un à la fois.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais là, on est à l'article 45.
M. Maciocia: À l'article 46.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'article 46.
M. Lalonde: On est à l'article 46, mais l'article 45 a le
même problème.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 45 a la même conclusion.
M. Lalonde: La même formulation. M. Grégoire:
II n'est pas protégé.
M. French: Je trouve la formulation du député de
Sainte-Marie très habile dans le sens qu'on est souvent ni membre ni
intervenant, mais on veut participer; on a le droit de participer et on a
même la responsabilité de participer, même si,
techniquement, on n'a ni l'un ni l'autre statut. Cela se fait couramment, comme
vous le savez. Je pense que c'est une meilleure formulation.
M. Lalonde: C'est d'autant plus vrai que si jamais quelqu'un
invoque son caractère de membre ou d'intervenant à une
commission, on va aller vérifier sur la liste des membres ou des
intervenants, mais il n'est ni l'un ni l'autre, il est responsable du dossier
et il a l'intention de remplacer le porte-parole comme membre. Le mot "membre"
est ambigu. Si on disait "à laquelle il doit participer" ou "à
laquelle il veut participer", "à laquelle il participe" de facto...
M. Bisaillon: "II participe", je pense que ce serait bien.
M. Bertrand: Je serais prêt à proposer un amendement
aux deux articles, M. le Président, pour introduire, après les
mots "une commission ou une sous-commission" les mots "à laquelle il
participe"...
M. Grégoire: "II a l'intention de participer".
Des voix: "II participe".
M. Fortier: II faut que ce soit une action.
M. Maciocia: On ne le sait pas encore.
M. Bertrand: Le présent est un présent...
M. Bisaillon: Oui, s'il a l'intention, il va participer.
M. French: Si les juristes sont satisfaits, je suis
satisfait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 45 tel qu'amendé...
M. Grégoire: M. le Président, je reviens sur
l'exemple que j'ai donné. Pour quelqu'un de Québec, le
problème ne se pose peut-être pas, mais si un député
de Jonquière, de Chicoutimi ou de l'Abitibi...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
cela n'arrive pas aux gens de Jonquière.
Une voix: À Jonquière, cela n'arrive pas.
M. Grégoire: ... doit aller témoigner le mardi
matin à 11 heures et que l'avion décolle à 10 h 30, il ne
peut venir siéger l'après-midi. La séance commence
à 15 heures l'après-midi.
M. Bertrand: Quel temps fait-il?
M. Grégoire: II n'est pas protégé alors que
l'ancien système, qui parlait de trois jours avant, le
protégeait.
M. Maciocia: II est protégé quand même.
M. Lalonde: Je suis d'accord avec cela au nom des régions
éloignées.
M. Bertrand: Alors, vous voulez qu'on réintroduise la
disposition sur les trois jours?
M. Lalonde: Deux.
M. Bertrand: Deux jours.
M. French: Suspendez et vous reviendrez.
M. Bertrand: Non, non, pas de suspension. À l'article 46,
même amendement que tout à l'heure, M. le Président.
Après les mots "sous-commission", à la quatrième ligne,
ajouter...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
laquelle il participe.
M. Bertrand: ... "à laquelle il participe, s'il y a
séance, de même que pendant les deux jours qui la
précèdent ou les deux jours qui la suivent."
M. French: C'est une chose qu'un adjoint parlementaire ne
pourrait pas faire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ne
pouvez-vous pas me présenter cela par écrit?
M. Grégoire: C'est un adjoint parlementaire qui l'a
suggéré.
M. French: Je n'ai pas dit l'idée, j'ai dit: II n'est pas
habilité à le faire.
M. Lalonde: II ne peut pas décider.
M. Grégoire: S'il a l'autorisation du ministre?
M. Bisaillon: Je pense que le débat a été
suspendu.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce qu'on peut revenir
à l'article 45?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: On aurait le même.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: C'est une comparution pour autre chose, pour un
outrage au tribunal, mais c'est la même formule.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comprends qu'on va me rédiger cela. Est-ce que l'amendement est
adopté aux articles 45 et 46?
M. Lalonde: Adopté. M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les deux
articles sont adoptés tel qu'amendés?
M. Lalonde: Tel qu'amendés, adoptés.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 47?
M. Grégoire: Adopté.
M. Lalonde: Si le président est d'accord, on va
l'adopter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je vais
le lire. J'ai lu toute la loi au moins cinq fois.
M. Lalonde: C'est l'exemption.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 48?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 49?
M. Grégoire: Cela ouvre des portes.
M. Bertrand: Article 53 de la Loi sur la Législature. (17
heures)
M. Lalonde: Quand on dit "malicieusement", on ne parle pas d'un
député de l'Opposition, on parle d'un adjoint parlementaire.
M. Grégoire: Un adjoint parlementaire ne publie, ne
diffuse pas...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
49?
M. Lalonde: Avec restriction, M. le Président. C'est la
reformulation de la loi, adopté.
M. Grégoire: C'est de donner le fardeau de la preuve?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
division, M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: ... de changer la place... Avec restriction,
plutôt.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
adopté sur division ou...
M. Lalonde: Ou avec concertation.
M. Grégoire: J'en fais une autre sorte, avec restriction
sur ce mot malicieux.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté unanimement. Article 50?
M. Bertrand: II y avait trois articles auparavant, M. le
Président, qui disaient ce qu'on dit maintenant en trois lignes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'était les articles...
M. Bertrand: Les articles 52, 53 et 54 la Loi sur la
Législature. La sous-commission avait fait des propositions qui
s'étaient retrouvées dans l'avant-projet... Enfin, il y avait
l'avant-projet de loi et des commentaires de sous-commission qui allaient dans
ce sens.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 50?
M. Grégoire: Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 51?
M. Grégoire: Est-ce que c'est encore applicable?
Aujourd'hui on dirait que lorsque vient le temps de mettre cet article en
vigueur, tout le monde proteste que ce serait donner à
l'Assemblée nationale un privilège auquel elle n'aurait pas
droit. Cela s'est produit il y a moins d'un an, je crois.
M. Lalonde: Je sais qu'on avait voulu faire venir des ministres
et ils n'avaient pas voulu venir. C'était au sujet de la loi 37, le
scandale de Baie-Comeau-Hauterive.
M. French: La fusion forcée.
M. Lalonde: Alors qu'il y avait eu du chahut ici, justement,
à la salle 81-A.
M. Bertrand: II y a un article nouveau plus loin où on
fait une distinction maintenant pour permettre aux tribunaux judiciaires de
juger les délits commis par des tiers. En d'autres mots, les
députés seraient cités devant la commission de
l'Assemblée nationale, mais les tiers seraient cités devant des
tribunaux de droit commun.
M. Lalonde: Excusez-moi, mais à l'article 51, ce n'est pas
ce qu'on dit.
M. Bertrand: Non, je dis que quelqu'un parlait d'autre chose que
ce dont il est question à l'article 51.
M. Lalonde: À l'article 51 on dit que l'Assemblée
peut assigner toute personne à comparaître. Ce sont des tiers, ce
ne sont pas des députés.
M. Bertrand: Là, ce n'est pas dans le cas de
méfaits qui ont été commis.
M. Lalonde: Non, mais c'est pour répondre aux questions
qui lui seront posées.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader, pour compléter, c'est peut-être aussi un peu le pendant de
l'article 153 actuel du règlement de l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: C'est cela, mais aussi de l'article 43 de la Loi sur
la Législature.
M. Lalonde: Aussi de l'article 43 de la Loi sur la
Législature. Adopté. Mais cela n'a pas marché, cette
chose, cela n'a pas fonctionné souvent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
j'ai présidé une couple de commissions où des personnes
ont été requises de se présenter et se sont
présentées, donc, on n'a pas eu à appliquer la fin
de l'article 153 du règlement.
M. Fortier: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député d'Outremont.
M. Lalonde: C'est le député de Westmount.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. Fortier: La question que je posais c'est que l'article 51,
cela veut dire qu'on peut contraindre la personne à venir, même si
la personne n'a rien fait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela. Un témoin, par exemple, qui veut venir...
M. Fortier: Un témoin, quelqu'un, un professeur
d'université.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
voulez entendre sur un projet de loi déterminé une personne
précise, vous pouvez l'inviter.
M. Fortier: Je veux dire que c'est contraignant.
M. Lalonde: Elle doit répondre aux questions et elle doit
produire "toute pièce qu'elle juge nécessaire à ses
actes..."
M. Bertrand: Par exemple, Bell. M. Lalonde: Oui.
M. French: Ce serait une belle cause. Cela traînerait
longtemps.
M. Fortier: D'accord, je ne savais pas qu'on avait ce
privilège.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 52?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 53?
M. French: M. le Président, dans le cas de l'article 53,
est-ce qu'il faut qu'un témoin évoque lui-même, avant de
parler, cette protection ou si elle est sienne en vertu même de
l'existence de l'article?
M. Bertrand: Cela s'est posé dans le cas de Mirabel
récemment et le président a rendu un jugement
là-dessus.
M. French: Ah, bon!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'ai eu,
comme président de commission, deux cas semblables. Je me rappelle que
la personne avait été requise de comparaître. Elle
était accompagnée de son avocat. Son avocat m'a posé la
question à titre de président de commission à savoir si
elle pouvait avoir la protection de la commission. Effectivement, la personne
peut la demander ou le président de la commission peut lui offrir ou un
membre de la commission peut demander au président de lui offrir cette
protection; ce qui veut dire que les paroles prononcées par cette
personne ne pourront servir contre elle dans un procès.
M. French: M. le Président, si le sujet n'arrive pas sur
le tapis, la personne a-t-elle quand même une protection? Cela en a l'air
dans le libellé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
non, c'est-à-dire que le règlement actuel est silencieux, mais
l'ancien règlement prévoyait cette protection du
témoin.
M. Lalonde: L'article 53 semble la lui donner sans qu'il la
demande.
M. French: Semble la donner.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Tant
mieux, parce qu'en fait, c'est encore préférable.
M. Lalonde: Mais ne serait-il pas plus clair, parce que ce
problème a toujours existé... Il faut toujours informer les
témoins que s'ils le demandent, ils auront une protection, sujet
à ce qu'ils disent la vérité, etc. Si on le mettait un peu
plus clair, "ne peut être retenu contre elle"...
On me rappelle que l'usage du mot "le témoignage"
réfère nécessairement à une personne qui vient
d'être assermentée en vertu de l'article précédent.
Elle n'a pas besoin de le demander puisque son témoignage ne peut
être retenu contre elle.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 54?
M. French: M. le Président, c'est quoi, un mandat
confié par l'Assemblée à une commission ou à une
sous-commission?
Qu'est-ce qu'on doit entendre par cela?
M. Bertrand: Cela peut être une motion qui a
été faite par le leader du
gouvernement et qui devient un ordre de l'Assemblée de faire
siéger une commission parlementaire; ou partant d'une commission ou
d'une sous-commission, cela peut être dans le cadre de la réforme
parlementaire, mais là, il faudrait voir. Par exemple, si la commission
des organismes autonomes siège, mais que ce n'est pas vraiment
l'Assemblée qui lui a demandé de siéger, elle est une
commission de l'Assemblée, mais elle décide d'elle-même,
parce qu'elle est autonome, de siéger sans obtenir nécessairement
un mandat, par exemple, d'entendre, une société
d'État.
M. French: On ne parle pas...
M. Lalonde: On ne parle pas d'une commission. On parle d'une
personne.
M. French: On parle d'une personne, M. le Président.
M. Lalonde: On parle d'une personne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais on
me dit, M. le député de Westmount, que cela pourrait aller plus
loin.
M. Bertrand: Non, je dis "le mandat".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On me
dit, par exemple, que le président de l'Assemblée nationale donne
une directive ou un ordre au sergent d'armes, par exemple, dans l'exercice de
ses fonctions de poser un certain geste. Cette personne se trouve
protégée, parce qu'elle exécute sous l'ordre de son
supérieur un geste précis, mais dans l'exercice de ses fonctions.
Je pense que le mot "Assemblée", à l'article 54, peut même
prévoir le cas du... Je ne sais pas si l'Assemblée comprend la
présidence...
M. Lalonde: Non, c'est-à-dire...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... le
président de l'Assemblée.
M. Lalonde: Excusez-moi. L'exemple que vous venez de donner est
bon, quand vous dites "un acte officiel accompli de bonne foi par une personne
dans l'exercice de ses fonctions qui lui sont attribuées en vertu de la
présente loi". À ce moment-là, c'est le sergent d'armes
qui agit en fonction de l'autorité qu'il reçoit de la loi. Mais
quand on parle de l'exécution d'un mandat que lui a confié
l'Assemblée, cela ne peut pas être le président. C'est pour
cette raison que je ne vois pas comment l'Assemblée peut confier un
mandat à une personne de faire quelque chose qui pourrait lui
entraîner des dommages, surtout une sous-commission. Une sous-commission,
on sait comment cela fonctionne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On a un
mandat de l'Assemblée nationale d'analyser des projets.
M. Fortier: Faire l'administration du fonds de retraite.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 44 de la loi actuelle dit: "Nulle personne n'est passible de
dommages-intérêts ou n'est sujette à aucun autre recours en
raison d'actes accomplis sous l'autorité de l'Assemblée nationale
agissant dans la mesure de ces pouvoirs."
M. French: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. French: Je pense qu'il y a plusieurs cas où on peut
imaginer un mandat formel incorporé dans un instrument spécifique
de la Chambre comme une motion. Mais je trouve la notion d'un mandat d'une
commission ou d'une sous-commission un peu floue. Il me semble qu'une
sous-commission peut décider de dire à un membre du
secrétariat ou à un recherchiste: Allez faire ceci ou cela, sans
trop y réfléchir et alors cette personne se trouve
protégée par l'article 54; mais est-elle vraiment
protégée, puisque le mandat peut être très vague et
très flou?
M. Bertrand: Pour la seule sous-commission à laquelle j'ai
travaillé, je me rappelle que les mandats qui ont été
confiés étaient la plupart du temps relativement explicites. Mais
je n'ai pas une longue expérience des travaux en sous-commission.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
secrétaire aurait quelque chose à dire là-dessus, pour le
président.
Le fait d'ajouter aussi la commission et la sous-commission, c'est parce
qu'ailleurs, dans la loi, on prévoit que les commissions et les
sous-commissions peuvent donner des ordres, entre autres pour forcer quelqu'un
à comparaître. Or, par cohérence, il fallait
également protéger ceux qui exécutaient les ordres des
commissions et des sous-commissions.
M. French: M. le Président, si par mandat on comprend
ordre, qui est pour moi un concept plus étroit, je n'ai pas de
problème. Mais pour moi un mandat c'est beaucoup plus
général qu'un ordre; un mandat peut comprendre un tas de
"péchés". Je n'en fais pas une cause, mais je serais plus
confortable avec le mot "ordre" plutôt que le mot "mandat". Un mandat
c'est très général dans notre langage, à moins
qu'il ne soit plus spécifique dans le contexte de l'Assemblée
nationale, ce que personne n'a pu me dire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
plus général et c'est moins fort comme terme.
M. French: C'est cela, c'est plus général, il peut
englober plus de gestes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du député de Westmount sera adopté?
M. Bertrand: Ordre, sur division.
M. French: Pas sur division, M. le Président.
M. Bertrand: Oui, il faudrait que ce soit: "... dans
l'exécution d'un ordre de l'Assemblée, d'une commission ou d'une
sous-commission.
M. French: J'accepte le sous-amendement du ministre.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount a fait sien votre sous-amendement, de sorte
qu'on a un amendement. L'article 54, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "...
dans l'exécution d'un mandat de l'Assemblée, d'une commission ou
d'une sous-commission."
M. Lalonde: D'un mandat ou d'un ordre?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): D'un
ordre, excusez. Adopté tel qu'amendé. Article 55?
M. Bertrand: C'était contenu dans l'article 52 de
l'avant-projet de loi présenté par votre
prédécesseur, en juin 1980. Cela reprend essentiellement les
dispositions contenues dans l'article 46 de la Loi sur la
Législature.
M. Lalonde: Est-ce que vous en avez ajouté?
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Lesquelles?
M. Bertrand: Je vais vous le dire.
M. Fortier: ...
M. French: II y a des gens qui menacent de ne pas voter pour moi,
je trouve cela une pression indue!
M. Bertrand: La modification est au 2°: "rendre un
témoignage faux ou incomplet", on a ajouté le mot "incomplet". Et
le paragraphe 8 a été rédigé différemment,
au lieu de parler de "proférer des injures ou publier des écrits
diffamatoires à l'adresse d'un député pendant la session",
on a indiqué: "diffamer un député ou proférer des
injures à l'encontre de ce dernier", mais ce n'est pas vraiment un
ajout, c'est une rédaction différente. Et le douzièmement
de l'avant-projet de loi a été scindé: "12e: Entreprendre
une procédure contre un député dans une intention
malveillante." On a ajouté un 13e: "Accomplir un acte à
l'encontre d'une immunité parlementaire dont bénéficie un
député." Les sanctions viennent plus loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: D'accord, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 56?
M. Bertrand: Voici votre ordre. M. Lalonde: Ahî
C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
57?
M. Lalonde: Si on passait au vote, M. le Président, on
pourrait peut-être renverser le gouvernement...
M. Grégoire: J'espère que vous n'êtes pas sur
le point de prendre un vote.
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Bien oui, mais vous allez voter sur concertation
cette fois, ou sur division ou sur tout ce que vous voulez.
M. Fortier: ... sur restriction.
Incompatibilités de fonctions
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
57?
M. Lalonde: Mais je présume qu'il y a des exceptions
quelque part, M. le Président, j'ai reçu un mandat spécial
d'un de mes collègues, maire de Verdun...
M. Lalonde: ... pour vérifier s'il n'y
avait une exception pour les récidives.
M. Bertrand: Oui. Je l'ai rassuré ce matin.
M. Lalonde: Oui? À quel article? M. Bertrand:
142.
M. Lalonde: M. le député de Trois-Rivières
est...
M. Grégoire: Oui, je voudrais avoir des explications sur
l'article 58. Est-ce que c'est là qu'on est rendu?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Non.
Une voix: II y a quelqu'un qui s'est déjà
essayé...
M. Lalonde: Cela aurait donné une deuxième
chance.
M. French: II n'y a pas de clauses pour quelqu'un qui a
déjà essayé.
M. Lalonde: Mais, M. le Président, quelle est la
différence entre cet article 204, qui est maintenant 142, et l'article
57? est-ce qu'un député pourrait se présenter à la
mairie, par exemple, en vertu de la loi qu'on adopte? Je sais que le jeu des
deux articles 57 et 142...
M. Bertrand: Cela couvre les députés actuels, mais
cela arrête à un moment...
M. Lalonde: Cela veut dire qu'ils doivent cumuler au moment de la
sanction de la loi.
M. Bertrand: C'est cela, au moment de la sanction de cette
loi.
M. Lalonde: Alors, à partir de la sanction de cette loi,
on ne pourra plus faire d'aventures trifluviennes.
M. Bertrand: II faudrait l'avoir essayé avant.
M. Bertrand: M. le député de Viger.
M. Maciocia: C'est pour une mise au point. Est-ce que cela veut
dire que quelqu'un qui veut se présenter, disons comme candidat à
la mairie dans ces municipalités, doit démissionner comme
député avant de se porter candidat?
M. Bertrand: Après la sanction de cette loi, ce sera le
cas.
M. Maciocia: Est-ce que vous avez compris ma question? Candidat,
pas élu maire.
M. French: Lorsque tu te présentes à la mairie de
Québec...
M. Bertrand: Ici, ce n'est pas le cas de la restriction qu'on a
faite, par exemple, pour le candidat aux élections
fédérales.
M. Maciocia: II peut être candidat et être
député. S'il est élu maire, c'est là qu'il doit
démissionner comme député pour être...
M. Grégoire: ... ou comme maire.
M. Bertrand: C'était d'ailleurs l'intention du
député de Trois-Rivières, c'était d'être
candidat et non pas d'être maire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
M. le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, je respecte le point de vue
de la majorité et j'encaisse les sarcasmes, mais je suis obligé
de dire que je ne suis pas d'accord personnellement avec cette interdiction de
cumul. Je suis contre cela, je pense que le cumul devrait être une chose
laissée au jugement des citoyens, surtout que les circonstances peuvent
varier à l'infini. Mais je n'en ferai pas une crise pour autant. Je
trouve qu'on abuse en légiférant de cette façon et on
devrait laisser aux citoyens le soin de juger s'ils veulent tel individu comme
député alors qu'il est déjà maire ou l'inverse. Il
me semble que là, on va...
M. Lalonde: Quel est ce jugement-là,
généralement?
M. Vaugeois: M. le Président... M. Grégoire:
Je...
M. Lalonde: Je suis d'accord avec le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je peux en prendre... M. Bertrand: À
l'article...
M. Vaugeois: Non, je n'avais pas terminé M....
M. Bertrand: ... on indiquera que le soir de son élection,
le député maire aura 30 jours pour prendre une décision
relativement à son nouveau statut, c'est-à-dire s'il
désire...
M. Lalonde: Prendre sa prime de séparation.
M. Bertrand: ... être maire ou être
député. En d'autres mots, le candidat à la mairie de
Trois-Rivières aurait pu être élu, et le soir de son
élection...
M. Lalonde: Décider de ne plus être maire.
M. Bertrand: ... dans les trente jours qui suivent.
M. Lalonde: C'est complètement farfelu.
M. Bertrand: Je le sais. C'est pour cela qu'on va le changer.
M. Lalonde: Excusez, je pensais que ce n'était pas une
blague!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: C'est au leader que je m'adresse actuellement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader.
M. Grégoire: L'ajoint parlementaire va prendre sa
place.
M. Vaugeois: Je ne m'adressais pas au leader, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
S'il vous plaît! M. le député.
M. Lalonde: Rejeté...
M. Maciocia: La question que je me pose à ce moment-ci,
c'est qu'admettons justement que je me présente comme candidat à
la mairie et que je suis élu maire. Au moment où je suis
élu maire, j'ai trente jours pour décider d'être maire ou
d'être député. Admettons que je décide d'être
maire et que je démissionne comme député, ai-je droit
à la prime de transition?
M. French: La réponse est sûrement oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui. Si
vous êtes député après le 1er janvier 1983.
M. Maciocia: C'est oui? C'est préférable
d'être maire à ce moment.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si vous
êtes député au 1er janvier 1983 ou après, peu
importe le motif.
M. Maciocia: Peu importe le motif.
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Ce n'est pas nécessairement...
M. Vaugeois: C'est cela, c'est adopté. Je note que le mot
"adopté" a été lancé par le leader parlementaire de
l'Opposition.
M. Lalonde: C'est toujours lui qui adopte.
M. Vaugeois: Oui.
M. Lalonde: Le ministre propose et l'Opposition exprime son
accord ou son désaccord.
M. Vaugeois: Je l'ai souligné, dans le cas
présent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaîtl L'article 57 est adopté.
M. Grégoire: M. le Président, je vous ferai
remarquer tout de même que dans ce projet de loi, ce n'est pas toujours
l'Opposition qui s'oppose. C'est pratiquement autant le parti au pouvoir...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle l'article 58.
M. Grégoire: Je voudrais bien savoir ce que cela veut dire
"est incompatible avec la fonction de député tout mandat,
fonction ou emploi auquel correspond une rémunération ou un
avantage donnant lieu de rémunération". C'est "mandat, fonction
ou emploi". Je suppose qu'une pension d'un ancien député
fédéral, cela n'entre pas là-dedans - du gouvernement du
Canada ou celui d'une autre province.
M. Lalonde: À l'exception des Forces armées...
M. Grégoire: Je ne voudrais pas que...
M. Lalonde: ... vous pourriez faire des canons et tout ce que
vous voulez, des chars d'assaut, des balles.
Une voix: Des bombes!
M. Grégoire: On ne parle pas des fabricants, on parle des
ventes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, vous vous souviendrez qu'en
commission parlementaire, j'avais fait un commentaire sur l'article 58. Je
retrouve d'ailleurs des modifications à l'article 58 qui n'apportent
qu'une restriction
additionnelle, plutôt qu'un élargissement que j'avais
demandé. Autrement dit, on ajoute... Je comprends que, pour ce qui est
de l'organisation internationale, c'est uniquement de la
rémunération dont on tient compte, plutôt que l'avantage.
C'est de cela que j'avais parlé. Cela me va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. French: Sur le même alinéa, est-ce que cela
comprend une entreprise multinationale, par exemple?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non.
Une voix: C'est un autre article. M. Grégoire: On
est à l'article 58.
M. Lalonde: Qu'est-ce qu'une organisation internationale?
M. French: C'est sûr que... Oui, je comprends... quelques
exemples. Mais je veux m'assurer que ce n'est pas une entreprise
privée.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, ce
n'est pas une entreprise privée, d'après la lecture que j'en
fais.
M. French: C'est sûr que ce n'est pas une entreprise
privée.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
gouvernement ou les ministères, l'État, l'entreprise publique,
autrement dit.
M. French: Organisation...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader, M. le député de Westmount aurait une question à
vous adresser.
M. Bertrand: Quelle est-elle?
M. French: Je voudrais savoir si une organisation internationale
pourrait être une entreprise privée. On me dit que non, mais on ne
m'a pas expliqué précisément pourquoi. Je suis convaincu
qu'il y a une raison, mais je veux juste m'assurer de cela.
M. Maciocia: Que veut-on dire par le mot "organisation"?
M. French: C'est cela, organisation...
M. Bertrand: On ne me comprend pas. Une organisation
internationale, c'est par exemple...
M. French: On peut tous imaginer des exemples, M. le ministre.
Cela ne me trouble pas...
M. Bertrand: ... l'Organisation des Nations Unies.
M. French: Je comprends cela. Je veux juste m'assurer que c'est
limité à ce genre d'organisme public.
M. Lalonde: Pourquoi ne le dit-on pas "organisme international",
au lieu d'organisation?
M. Bertrand: On aurait dit "entreprise" dans le langage...
M. Lalonde: II me semble qu'on devrait dire "organisme
international" plutôt qu'"organisation". Le mot "organisation" a un sens
beaucoup plus large que cela.
M. Vaugeois: Non, il faut dire "organisation
gouvernementale".
M. Lalonde: Ou organisme.
M. Vaugeois: Ou un organisme gouvernemental.
M. Lalonde: Pas organisation.
M. Maciocia: Ou organisation internationale.
M. Lalonde: Pas organisation. On dit organisation
électorale.
M. Vaugeois: Ce sont des ONG... Autrement, c'est
gouvernemental.
M. Lalonde: C'est un organisme... M. Grégoire:
Adopté. M. Lalonde: Un instant.
M. Vaugeois: Non, non, cela peut être important de...
M. Lalonde: J'aimerais remplacer le mot "organisation" par le mot
"organisme".
M. Bertrand: D'accord. Un organisme international.
M. Vaugeois: À caractère gouvernemental, cela sera
plus sûr.
M. Grégoire: II n'y a pas de gouvernement
international.
M. Bertrand: Ah!
M. Lalonde: Mais non. À caractère public.
M. Bertrand: D'un organisme international à
caractère public.
M. Vaugeois: Le problème est qu'une notion d'un organisme
international...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
organisme international...
M. Bertrand: À caractère gouvernemental, là
on est "téteux".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
caractère public.
M. Grégoire: Ah! cela est plus délicat. Est-ce que
la Croix rouge est un organisme international à caractère
public?
M. Lalonde: C'est possible. Une voix: Non.
M. Grégoire: C'est un organisme international, mais pas
à caractère public.
Une voix: Voilà! Une voix:Non.
M. Lalonde: Pourquoi je ne pourrais pas travailler pour la Croix
rouge?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Travaillez donc bénévolement.
M. Bertrand: Suspendu.
M. Lalonde: En fait, en suspendant, que peut-on empêcher le
député de faire?
Une voix: C'est ce que je me demande.
M. Lalonde: II me semble que le principe doit être d'abord
accepté et après on verra les mots à y accrocher.
Une voix: C'est cela.
M. Grégoire: S'il a travaillé pour un autre
Parlement.
M. Lalonde: Si la Croix rouge, si un membre ou un officier de la
Croix rouge se préoccupe depuis vingt ans de la res publica au
Québec et veut devenir député, pourquoi ne peut-il pas
continuer, étant simple député, n'étant pas
ministre, à occuper, soit à temps partiel et à recevoir
une rémunération de la Croix rouge? Ce n'est pas un
gouvernement...
M. Grégoire: C'est un organisme international.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est un
organisme international à caractère...
M. Vaugeois: Probablement gouvernemental.
M. Grégoire: Non. M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Bertrand: M. le Président, on a ajouté ce
troisième alinéa qui fait défense à un
député d'occuper un emploi ou d'occuper un mandat
rémunéré d'un État étranger ou d'une
organisation internationale pour la raison suivante: il nous semble logique que
si un député ne peut occuper une fonction
rémunérée du gouvernement canadien ou du gouvernement
d'une autre province, à plus forte raison, doit-il s'abstenir de servir
"lucrativement" le gouvernement d'un autre pays ou une organisation
internationale. Autrement, la possibilité ou l'apparence d'un conflit
d'intérêts d'ordre psychologique sera toujours là.
M. Fortier: Puis-je proposer à la réflexion du
leader? On pourrait dire de cette façon au troisièmement: d'un
État étranger ou d'un ensemble d'États étrangers,
d'un regroupement. Alors, à ce moment, on vise les Nations Unies et les
choses comme celles-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: J'avais vu que l'amendement qui répondait
à l'objection que j'avais formulée était là, alors
je n'ai pas à développer plus à fond. Ce que j'avais
soulevé comme problème dans la formulation première du
texte, est que lorsqu'on parlait d'avantages, on disait: d'une
rémunération ou d'avantages. Alors, je me préoccupais par
exemple d'un bon nombre de députés qui participent à des
organisations internationales, mais dont les frais de déplacement ou de
séjour ou d'hébergement sont assumés. Je disais que c'est
un avantage, mais ce n'est pas une rémunération. C'est ce qu'il
faut empêcher. Je comprends que l'amendement qui a été
apporté...
M. Bertrand: Préoccupation.
M. Bisaillon: ... visait à répondre à mon
problème. C'est seulement cela que j'avais voulu circonscrire. Je pense
que cela répond à cela.
Une voix: Cela ne répond pas à notre
problème.
M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
suspendu?
M. Lalonde: Suspendu.
M. French: Le ministre comprend-il qu'il y a un
problème?
M. Bertrand: Oui.
M. French: Est-il sûr de comprendre? D'accord.
M. Bertrand: Je cherche une rédaction qui...
M. French: Je comprends. Pour autant que vous comprenez ce qu'est
le problème.
M. Bertrand: ... corresponde à ce que vous avez à
l'esprit.
M. Vaugeois: ... travailler pour Lavallin sans
démissionner comme député?
M. Lalonde: Le député de Charlesbourg est
déjà parti.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
59.
M. Blank: S'il savait cela, il resterait jusqu'au 2 janvier. Il
va falloir...
Une voix: Je ne sais pas ce que cela va faire dans
l'industrie...
Une voix: Brésilienne.
M. Bisaillon: Avant ou après?
M. Lalonde: Peut-on avoir une réunion, M. le
Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Bisaillon: Avant, après ou pendant, l'article 59?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si je
comprends bien M. le leader, l'article 59 n'empêche pas le
président d'être actionnaire dans une entreprise.
M. Bertrand: Oui, on a un article spécial pour le
président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
c'est cela. Article 59.
M. Bertrand: Je m'excuse, parce que dans mon cahier je n'ai pas
la même numérotation qu'ici.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
pour cela que je pose la question, d'ailleurs. En fait, on n'impose pas plus
d'interdictions au président qu'à l'ensemble des
députés, si je comprends biens. Du moment que l'entreprise dans
laquelle je suis actionnaire ne fait pas affaires avec l'État, il n'y a
aucun problème. (17 h 30)
M. French: Non, M. le Président, c'est plus que cela,
sinon, il n'y a pas de raison pour l'article 59, après tout.
M. Bertrand: Auparavant on disait: "Le Président de
l'Assemblée nationale ne peut être directeur ou administrateur
d'une corporation de caractère commercial, industriel ou financier si
ladite corporation fait affaires avec le gouvernement du Québec,
directement ou indirectement, ou encore verse ou peut être appelée
à verser des impôts en vertu de la Loi sur les impôts." Un
article très long. Ensuite, la sous-commission a proposé: "Le
Président de l'Assemblée ne peut être administrateur d'une
corporation de caractère commercial, industriel ou financier." Nous, on
a ramassé cela plus simplement par: "Est incompatible avec la fonction
de président de l'Assemblée nationale la fonction de dirigeant ou
de cadre d'une entreprise."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
avez enlevé le mot "administrateur", mais on peut être actionnaire
dans une entreprise sans être au conseil d'administration.
M. Fortier: Vous pourriez être président d'une
compagnie de portefeuille qui vous appartient et cela vous exclurait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, si
je comprends bien, je pourrais être détenteur d'actions d'une
entreprise. D'accord? C'est cela?
M. Lalonde: Oui, mais, M. le Président, vous ne pourriez
pas être président ou administrateur de votre petite entreprise
personnelle, votre compagnie de portefeuille qui détient les actions des
quelques entreprises publiques que vous avez achetées, parce que vous
seriez, à ce moment-là, dirigeant ou cadre d'une entreprise.
M. French: Ce qui crée un problème sérieux,
à mon avis.
Une voix: Qu'est-ce qui crée un problème?
M. French: Qu'un président futur pourrait être dans
l'impossibilité de prendre ses responsabilités, puisque, en
entrant en politique, il se serait arrangé une petite
compagnie à lui, dont il est peut-être le seul actionnaire,
peut-être même le seul dirigeant, pour diviser les revenus, etc.
Cela n'est pas parfaitement compatible avec ses fonctions, sauf que c'est
interdit de façon assez large que l'article 52...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que c'est la même chose pour les autres députés?
Des voix: Les ministres.
M. Vaugeois: La Loi sur l'exécutif, ne fait pas la
même chose pour les membres du Conseil exécutif.
M. French: Est-ce que c'est la même chose mot pour mot?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pour les
ministres, on me dit qu'ils ne peuvent pas être administrateurs. Mais
dans mon cas, on n'emploie pas le mot "administrateur"; on emploie le mot
"dirigeant" ou "cadre" d'une entreprise. Ce qui veut dire que c'est encore plus
sévère que pour les ministres.
M. Fortier: ... l'ancienne formulation.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Une
entreprise privée, autrement dit, une mercerie pour homme.
M. Fortier: C'est cela.
M. French: C'est cela, vous l'avez.
M. Vaugeois: Vous pouvez être propriétaire.
M. French: Oui, d'accord, mais je trouve que c'est trop demander
que de ne pas agir comme dirigeant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
qu'un actionnaire majoritaire d'une mercerie pour homme est un dirigeant?
M. Lalonde: C'est là qu'est l'ambiguïté.
M. Vaugeois: En tout cas, j'ai eu un avis quand j'étais
ministre et puis...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Remarquez que je n'ai pas d'entreprise, mais on ne connaît jamais
l'avenir.
M. Fortier: Si la mercerie est incorporée, avec 100% des
actions, vous allez être obligé de nommer quelqu'un d'autre
président.
M. Bertrand: M. le Président, si on a apporté cette
modification ici qui, en fait, élargit la portée de l'article
à l'égard des fonctions incompatibles dans votre cas...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et pour
ceux qui me succéderont.
M. Bertrand: Oui, oui. On pense qu'on atteint l'intention de
l'ensemble des parlementaires. La fonction de président doit être
incompatible, quant à nous, non seulement avec la fonction
d'administrateur d'une compagnie, mais aussi avec la fonction de dirigeant de
l'entreprise, qu'il s'agisse d'une compagnie - là, on revient aux
formulations précédentes - à caractère commercial,
industriel ou financier ou de toute autre structure organisationnelle de
production de biens et de services.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
pourrait au moins dire: À moins qu'il ne s'agisse d'une entreprise
familiale.
M. French: II n'y a pas de sens... M. Lalonde: La famille
Bombardier...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
n'est pas mon cas. En tout cas... Adopté.
M. Vaugeois: Non, non, M. le Président, je m'excuse. Je
pense qu'il faudrait avoir un amendement dans le genre suivant: La fonction de
président est incompatible avec la fonction d'administrateur ou de
cadre. Administrateur, cela existe. Cadre, on sait ce que c'est. Mais
empêcher un président d'être propriétaire d'une
entreprise, il me semble que c'est aller trop loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Surtout
lorsqu'elle ne fait pas affaires avec l'État, parce qu'elle ne peut
faire affaires avec l' État légalement.
M. French: M. le Président, sur ce point, justement...
M. Bertrand: Je ne comprends pas qu'on mette les termes
"administrateur" et "cadre", mais pas "président". Je ne comprends pas
la logique.
M. Lalonde: Ce n'est pas le "président", mais le
"dirigeant". Dirigeant est un terme...
M. Bertrand: II a dit "président". M. Lalonde: II a
dit "dirigeant".
M. Vaugeois: À mon avis, il faut remplacer le mot
"dirigeant" par le mot "administrateur".
M. Lalonde: C'est le mot "dirigeant"
qu'il faut remplacer.
M. French: M. le Président, je pense qu'il est important
de souligner que cet article ne vise pas de conflit d'intérêts
mais plutôt une incompatibilité de fonctions que
j'interprète comme touchant l'allocation d'heures que donne le
président à ses fonctions officielles vis-à-vis d'autres
fonctions. Or, je trouve que si c'est le cas, le libellé de l'article
est mal foutu. Il ne vise pas du tout cette question.
M. Lalonde: Ce qu'on devrait dire, c'est que la fonction de
président est une fonction à plein temps et que le
président doit y consacrer... Je ne sais pas quelle est la formule.
C'est cela qu'on veut dire. On ne veut pas empêcher.
M. French: C'est cela.
M. Fortier: On ne veut pas être négatif...
M. Lalonde: On ne veut pas empêcher le président
d'être secrétaire de la compagnie familiale.
M. Bertrand: On va reprendre la Loi sur la législature. Si
on veut savoir d'où on part, il faudrait savoir que "le président
de l'Assemblée nationale ne peut être directeur ou administrateur
d'une corporation de caractère commercial, industriel ou financier si
ladite corporation fait affaires avec le gouvernement du Québec,
directement ou indirectement..."
M. Lalonde: C'est un conflit d'intérêts cela.
M. Bertrand: ... ou encore verse ou peut être appelé
à verser des impôts..."
M. Lalonde: C'est le conflit d'intérêts. Ce n'est
pas cela que vous dites à l'article 61.
M. Bertrand: On commence par dire qu'il ne peut être...
M. Fortier: II faut commencer par dire ce que le leader de
l'Opposition suggère et ensuite arriver avec les conflits
d'intérêts.
M. Grégoire: Un cultivateur pouvant être directeur
d'entreprise, un président ne pourrait plus être cultivateur, ou
un cultivateur ne pourrait plus être président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pas tout
le monde en même temps. On pourrait remplacer le mot "dirigeant" par
"administrateur ou cadre" d'une entreprise.
M. Bertrand: Par "administrateur", vous ne touchez ni
président, ni vice-président ni trésorier, ni
secrétaire exécutif.
M. French: M. le Président, on ne trouvera pas la formule
nécessaire sur le coin de la table, mais...
M. Maciocia: On parle d'incompatibilité, on ne parle pas
de les conflits d'intérêts, c'est autre chose.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
sanction est grave. C'est que si je deviens cadre ou dirigeant, je ne peux plus
être président, même plus député.
M. French: C'est déjà difficile de trouver un
président qui fait un aussi bon travail que notre président
actuel et là on réduit davantage le réservoir de candidats
possibles.
Une voix: Suspendu...
M. Bertrand: On a bien beau suspendre. Moi aussi j'aime cela
suspendre, mais l'intention...
M. Fortier: Je pense que le leader l'a suggéré.
M. French: Que le président donne tout son temps et toute
son énergie professionnelle à sa tâche de président
et que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Qu'on
lui applique le même statut que les ministres, les mêmes
interdictions que les ministres, mais pas plus.
M. Fortier: Le même statut qu'un ministre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En vertu
de la loi 50 et du statut de ministre, il a les mêmes conditions de
travail qu'un ministre mais il a des interdictions plus importantes qu'un
ministre.
M. Lalonde: En fait, je pense que c'est un effort de
rédaction assez primaire. Il s'agit de dire que la fonction de
président, c'est une fonction à temps plein. Deuxièmement,
qu'il ne doit pas être en conflit d'intérêts. Alors, qu'on
le dise et non pas cette...
M. Bertrand: On n'est pas au chapitre du conflit
d'intérêts. On est aux incompatibilités de fonctions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui sur
l'incompatibilité, à l'article 12 de la Loi sur
l'exécutif, on dit ceci:
"Nonobstant toute loi à ce contraire, aucun membre du Conseil
exécutif du Québec ne peut être directeur ou administrateur
d'une corporation d'un caractère commercial, industriel ou financier, si
ladite corporation fait affaires avec le gouvernement du Québec,
directement ou indirectement ou encore verse ou peut être appelé
à verser des impôts en vertu de la Loi sur les impôts."
Comme ici, c'est sous le titre incompatibilité.
M. Lalonde: Ce n'est pas ce qu'on dit dans l'article 59.
M. Fortier: Ce qui veut dire que cet article s'applique. On va se
référer à cet article.
M. French: Le changement n'a pas été
justifié.
M. Vaugeois: Voulez-vous qu'on l'écrive?
M. Lalonde: On pourrait attendre et faire cela lundi ou
mardi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et
l'article actuel de la Loi sur la Législature dit exactement la
même chose pour le président que pour les ministres, dans
l'article actuel, l'article 36.
M. Bertrand: M. le Président, il faut aussi lire l'article
65 en même temps qu'on parle de cet article 59 parce qu'on permet,
à l'article 65, à un député d'avoir un
intérêt dans une entreprise qui participe à un tel
marché, c'est-à-dire avec le gouvernement, un ministère ou
un organisme à condition que l'importance de cet intérêt ou
les circonstances entourant la conclusion du marché ne permettent
vraisemblablement pas la collusion ou l'influence indue.
M. Vaugeois: C'est autre chose.
M. Lalonde: C'est pour un député cela. Ce n'est pas
un ministre ni un président.
M. Maciocia: C'est complètement pour les
députés cela.
M. Grégoire: Mais un député ne pouvait pas
faire cela avant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
59, suspendu. Article 60?
M. Lalonde: Article 65.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
60?
M. Lalonde: Cela va.
M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 61?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: C'est le principe qu'on édicté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
62?
M. le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je pense qu'il serait important qu'on dise: "un
député qui a un intérêt financier."
Une voix: Pourquoi?
M. Vaugeois: II me semble qu'on a tous des intérêts
personnels directs qui peuvent survenir à l'occasion d'un vote ou d'un
débat. On n'est quand même pas pour raconter sa vie à
chaque fois. Il me semble que ce qui est visé ici c'est
l'intérêt financier. Un intérêt peut être d'un
autre ordre que financier. Il me semble que ce qu'on vise ici c'est
l'intérêt financier.
M. Lalonde: Si vous êtes médecin et que tout
à coup il y a une loi qui est discutée qui va réduire les
droits ou les pouvoirs d'un médecin, vous avez un intérêt
personnel. Cela ne vous empêche pas de voter. Si vous êtes avocat
et qu'une loi est discutée ou une motion, qui peut affecter l'exercice
de la fonction d'avocat, vous avez un intérêt personnel qui ne
vous empêche pas de voter. Mais si une loi affecte votre entreprise
directement, à ce moment-là - si je comprends bien - vous
devez...
M. Vaugeois: Ce problème-là, je l'ai eu de temps en
temps. La Loi sur l'accès à l'information: je suis historien, ma
pratique professionnelle est touchée par ce projet de loi. Je ne suis
quand même pas pour me lever et dire: Bien moi, je vais voter de telle
façon bien que...
M. Lalonde: ...
M. Vaugeois: C'est un intérêt financier, je pense,
qui est visé ici; c'est cela... Il faudrait le dire le mot.
M. Lalonde: Si vous êtes producteur
agricole, alors qu'il y a tellement de lois et de programmes qu'on vote
qui sont de nature à aider, à favoriser les producteurs agricoles
par exemple...
M. Grégaire: C'est vrai. Est-ce que voter une loi de
primes ou de quoi que ce soit du genre peut empêcher le cultivateur de
voter.
M. Vaugeois: Non, non. S'il dit, par exemple, "distinct de
l'ensemble des députés".
M. Lalonde: J'ai l'impression, lorsque cette loi-là sera
adoptée, on ne pourra pas voter sur le projet de loi no 110 parce que
nous allons tous avoir un intérêt personnel dans la loi 110.
M. Vaugeois: C'est prévu.
M. Lalonde: II faudrait voter sur le projet de loi 110 avant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît: À l'ordre! tout le monde parle en
même temps. Pour aider au journal des Débats, il faudrait
peut-être...
M. Lalonde: C'est ce que vous faisiez d'ailleurs lorsque vous
étiez assis là-bas»
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je m'excuse.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux demander au leader s'il
accepterait d'inclure le mot "financier". Cela semble être un avis
partagé par plusieurs autres membres.
M. Bertrand: Je comprends très bien votre
préoccupation, sauf que quand on parle de conflit
d'intérêts - c'est la tête de chapitre de la section 3 - et
quand on parle d'un intérêt au sens juridique du terme, on parle
d'un intérêt dans le sens où vous le définissez.
Vous allez me dire: Si c'est cela, mettez-le. Ce n'est pas nécessaire de
toujours mettre après chaque mot qui veut dire quelque chose au sens
juridique les mots qui pour vous permettent d'illustrer davantage ce que
signifie le mot "intérêt".
M. French: Sauf que, M. le Président, c'est pour la
lecture des profanes, c'est-à-dire l'ensemble des députés,
pour les guider de façon directe dans leur comportement, beaucoup plus
que pour faire interpréter devant un juge quelconque qui, lui,
connaîtra la jurisprudence.
M. Lalonde: II y a plus que cela. Si c'est un
intérêt financier donc un intérêt très direct,
à ce moment-là, non seulement doit-il déclarer son
intérêt, mais s'abstenir de participer au débat et de
voter. C'est un peu le principe qui est accepté dans les
règlements des sociétés privées.
M. Bertrand: Un avocat va peut-être mieux s'exprimer. (17 h
45)
Dans une majorité de lois qui constituent des organismes, la
règle de conflit d'intérêts qu'on ne réussit pas
à cerner de façon énumérative indique
spécifiquement qu'il est interdit de mettre en conflit son
intérêt personnel et celui de l'exercice de ses fonctions. Cela a
été effectivement interprété par la jurisprudence
de façon plus ou moins étroite ou élargie dans des cas
différents, mais ce n'est pas nécessairement qu'un
intérêt financier, un intérêt pécuniaire qui
est en cause. C'est un intérêt personnel qui est distinct de
l'ensemble de la députation, des membres de l'Assemblée, qui fait
en sorte que le député se trouve dans une situation où il
doit déclarer cet intérêt. Cela ne lui arrivera pas comme
un accident. Il va facilement se rendre compte, dans une situation
donnée, que son intérêt personnel entre en conflit avec le
sujet du débat.
M. Lalonde: Oui, mais là, écoutez. Il faut faire la
distinction entre l'administrateur, qui a une fonction exécutive.
D'ailleurs, je regarde, par exemple, la Loi sur la Société
québécoise de développement des industries culturelles.
Elle édicte deux règles: une pour les membres du conseil
d'administration exerçant leur fonction à temps plein, qui
doivent se départir de leurs intérêts, et l'autre
règle pour tout autre membre du conseil d'administration. À ce
moment-là, sous peine de déchéance, ils doivent
révéler par écrit... et s'abstenir de participer aux
délibérations, parce qu'ils ont une fonction
décisionnelle. Le député participe à des
débats et il vote des lois. Un député peut avoir un
intérêt personnel à ce qu'une loi soit adoptée ou
modifiée dans tel sens, mais il ne donne pas de contrats. Les
députés ne donnent pas de contrats. À ce moment-là,
il faut modifier la règle en conséquence.
M. Bertrand: Ce n'est qu'une obligation de déclarer
l'intérêt publiquement. Ce n'est pas très...
M. Fortier: À ce moment-là, cela diminue la
portée de sa déclaration.
M. Bertrand: C'est exact.
M. Vaugeois: M. le Président, j'insiste.
Je trouve que cela n'a pas d'allure. Cela n'a pas d'allure. Pensons-y un
petit peu. Ce peut être l'origine ethnique, les croyances religieuses, on
n'en sort pas. Je vais plaider les droits et libertés des personnes que
sont les députés. Cela veut dire que, chaque fois qu'une loi se
présente, il faudrait que je dise l'intérêt moral,
l'intérêt religieux, mes convictions profondes et ainsi de suite.
Voyons donc! C'est l'intérêt financier qui est en cause.
M. Lalonde: II n'y a pas un producteur agricole qui pourrait
participer à un débat à l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: Le député de Trois-Rivières
s'emporte inutilement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Pas tous ensemble, s'il vous plaît. M. le
député de Frontenac, je ne sais pas quel article du
règlement mais il y en a un qui dit que quand on veut parler il faut
être assis.
M. Grégoire: II y en a un qui dit qu'il faut être
debout.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
c'est à l'Assemblée nationale.
M. Blank: Je vous donne un exemple...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Saint-Louis.
M. Bertrand: Non, je n'avais pas demandé la parole.
M. Blank: Je vous donne un exemple d'un intérêt
personnel dans une loi. Quand on a adopté la loi réformant le
droit de la famille, on a légiféré sur la résidence
familiale. Chaque député qui avait une maison à son propre
nom avait un intérêt personnel parce que sa femme peut
enregistrer...
M. French: Si on lit l'article on voit que cela...
M. Blank: Oui, mais tous les députés n'ont pas une
maison à leur nom. Peut-être qu'elle est au nom de leur femme.
C'est dans leur intérêt. Vous savez cela? Il y a beaucoup de
députés qui n'ont pas de maison. Cela veut dire que chaque
député qui avait une maison à son nom était
affecté par cette loi. C'est une affaire personnelle. Est-ce que je dois
dire à tout le monde que j'ai une maison à mon nom?
M. Bertrand: Ce ne sont que les intérêts personnels
directs. Les conjoints ne seraient pas visés.
M. Blank: Non, non. Pas le conjoint, c'est moi qui suis
visé. Du moment que ma femme fait une déclaration de
résidence familiale, je suis visé. Je ne suis plus le "boss" de
ma propriété. J'ai une raison particulière de ne pas voter
pour cette loi-là. Ce n'est pas dans mon intérêt de donner
ce droit à ma femme. Cela ne s'applique qu'aux députés qui
ont des maisons à leur nom.
M. Bertrand: Vous pensez que c'est vraiment distinct de
l'ensemble des députés?
M. Blank: Pour qui n'a pas de maison à son nom,
peut-être. Je ne sais pas.
M. Grégoire: Cela peut être 50-50. Alors, ce n'est
pas distinct de l'ensemble.
M. Maciocia: II faudrait mettre le mot "financier". Ou on va le
suspendre?
M. French: M. le Président, les deux principaux
intervenants sont absents. On se perd un peu dans les nuages. Je me demande
s'il y a moyen de ramener un peu la commission à l'ordre pour essayer
d'accomplir une tâche un peu logique.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une
réunion? Qui a la parole dans le moment, M. le Président?
J'aimerais entendre...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un peu
tout le monde la prend à son gré.
M. Lalonde: ... Me Chrétien qui avait quelque chose
à nous dire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Chrétien.
M. Bertrand: Simplement que le caractère qui peut
être difficile d'interprétation est balisé dans la loi par
l'avis de jurisconsulte, qui va être le conseiller du
député dans ces cas.
M. French: Sauf qu'on n'est pas capable de nous expliquer ici
maintenant ce qu'on veut dire par cet article. Je vois mal comment le
jurisconsulte va faire mieux plus tard sous la pression des circonstances. Je
ne veux pas critiquer du tout l'intervention de M. Chrétien, mais cela
ne m'a pas satisfait, et cela ne m'a pas éclairé sur mes
responsabilités et mes obligations.
M. Lalonde: II y a une autre raison, c'est que le jurisconsulte
peut prendre 30 jours pour vous répondre, et si vous avez à
participer à un débat d'urgence dans l'après-midi
même, ce n'est pas confortable. Je ne
pense pas que ce soit la réponse. Je ne veux pas ridiculiser
personne. Il s'agit d'établir une règle qui permette à un
député de fonctionner en toute liberté, sauf participer
à des décisions qui peuvent le favoriser directement,
personnellement et financièrement. Il me semble que cela doit pouvoir se
dire en autant de mots.
M. French: À moins qu'on puisse nous citer des exemples de
conflits d'intérêts où les intérêts financiers
ne sont pas directement impliqués. Dans ce cas, on comprendrait un peu
mieux et on pourrait peut-être trouver les mots appropriés.
M. Laionde: Le problème c'est qu'on essaie de calquer
à des députés des règles anticonflits
d'intérêt qui s'appliquent à des conseils exécutifs,
aux ministres, aux conseils, aux conseillers municipaux qui donnent des
contrats, des choses comme cela. Les députés tout ce qu'ils font,
je le regrette, mais c'est parler: parler pour et parler contre et voter. Ils
ne donnent pas de contrats. Ils peuvent favoriser, par exemple, l'adoption
d'une politique qui va favoriser elle-même une catégorie de
personnes dont ils font partie. Je reviens à l'exemple des producteurs
agricoles, des cultivateurs, mais il y en a d'autres. Quand on adopte la Loi
sur la pharmacie ou bien pour favoriser les personnes âgées dans
l'achat des médicaments, est-ce qu'un pharmacien devrait, à ce
moment, s'abstenir? D'abord, déclarer son intérêt: je suis
contre cela. Qu'il s'abstienne. Mais déclarer son
intérêt... À ce moment, les députés vont
devoir se lever les uns après les autres et dire: Écoutez...
M. Blank: Vous avez 65 ans!
M. Lalonde: Oui, je suis une personne âgée.
M. Blank: Moi je ne vois pas pourquoi nous avons besoin de cet
article. Le jeu politique normal prend soin de cela. Si un député
a un intérêt qu'il ne déclare pas, cela va sortir. Sa vie
politique sera en danger. Cet article n'est pas nécessaire. C'est le jeu
normal des affaires, parce que dans l'article suivant, sur la question de faire
de l'argent... 62, le jeu normal de la politique empêche les
députés de faire des choses...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je suis évidemment d'accord avec les deux
dernières interventions et j'irais même moi aussi jusqu'à
proposer qu'on fasse disparaître 62. Mais je vous poserais la question
à vous-même, M. le Président: est-ce qu'à la limite,
quelqu'un qui serait mécontent d'une loi ne pourrait pas remettre en
question la validité d'un vote, s'il pouvait établir qu'un
certain nombre de députés avaient un intérêt
personnel direct, et qu'ils ne l'avaient pas déclaré publiquement
avant de procéder au vote?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
prends votre demande en délibéré. M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Je crois tout de même que cette
déclaration publique d'intérêt doit rester quand il s'agit
d'un intérêt personnel financier. Si je prends l'exemple du
gouvernement qui viendrait adopter une loi pour acheter une compagnie, la
Société Asbestos limitée, je crois qu'un
député qui veut voter se doit de déclarer publiquement son
intérêt dans cela. Je crois que si on prend un exemple qui ne
vient peut-être pas de si loin non plus, l'achat du gaz naturel en
1957-1958: des députés se sont levés sans déclarer
publiquement leur intérêt. Or plusieurs d'entre eux avaient des
intérêts là-dedans lors de l'achat de la Corporation de gaz
naturel de Montréal en 1958. Je crois tout de même que la
déclaration publique d'intérêt - parce qu'ici il ne s'agit
pas d'intérêt...
M. Bertrand: Conflits d'intérêts, il n'y en aura
plus.
M. Lalonde: C'est le principe à 61. À 62, il
s'applique difficilement.
M. Grégoire: Parce qu'il ne s'agit pas d'un
intérêt compatible avec le rôle de député. Il
s'agit d'un intérêt qui va à l'encontre de sa participation
à un débat ou à un vote. C'est bien ce qui est
mentionné ici: avant de prendre part au débat ou de voter sur
cette question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Motion
pour retrait de l'article 62.
M. Bertrand: 62.
M. Grégoire: Non, je ne suis pas...
M. Bertrand: Ce n'est pas cela que tu veux? C'est correct. Dis-le
par exemple.
M. Grégoire: Je l'ai dit.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bertrand: As-tu une proposition? À part de
parler...
M. Grégoire: Non, mais je crois qu'il
faut le garder tel quel.
M. Bertrand: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 62 est adopté?
M. Bertrand: À l'article 61, est-ce qu'on peut mettre un
intérêt financier personnel?
M. Lalonde: À l'article 61, c'est le principe qu'on
édicte. Je le laisserais tel quel. C'est l'article 62 qui conditionne
des comportements directs du député et qui peut...
M. Bertrand: Si là on mettait le "financier".
M. Grégoire: Là on mettrait le "financier".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cela voudrait dire qu'alors que j'étais député et que
je participais activement aux travaux de la commission sur l'assurance
automobile, ayant gagné une partie de mes revenus avec l'assurance
automobile, j'aurais été obligé avant de voter sur cet
article de déclarer que j'ai fait, M. le Président,
énormément d'honoraires professionnels avec les blessures subies
par mes clients?
M. Blank: Chaque fois qu'on augmente le montant...
Le Président (M, Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela que cela veut dire?
M. Blank: ... des petites créances, l'avocat doit
déclarer: Voilà je perdrais...
M. Grégoire: Ce n'est pas un intérêt
personnel direct.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Vous allez demander le droit de parole! S'il vous
plaît, je vais le donner à celui qui demande la parole. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Ce qui serait un intérêt direct, par
exemple: on a adopté une loi sur le crédit foncier, il y a
quelques années, tout à fait précis; si c'avait
été un de mes clients, il aurait fallu probablement qu'en
fonction de cette loi, à cause des honoraires que j'aurais
retirés, le déclarer. Si on augmente la juridiction de la Cour
des petites créances, étant avocat peut-être que je
perdrais une cause ou l'autre que je ne connais pas, mais ce n'est pas un
intérêt financier direct.
M. Bertrand: Et pour 61 et pour 62, ce sont des dispositions qui
avaient été prévues dans l'avant-projet de loi. On voit
souvent cela, dans l'avant-projet de loi de juin 1980 et dans les travaux de la
sous-commission qui s'est réunie à deux occasions, en 1980 et en
1981; ils y étaient contenus.
M. Maciocia: Un député qui a un
intérêt personnel et financier.
M. Lalonde: II faudrait mettre le mot financier avant
personnel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Bertrand: Financier devrait venir avant personnel.
M. Vaugeois: Puisque le leader a repris sur 61, moi je voudrais
dire que cela me plaît assez cet énoncé
général à 61. Je ne reviendrai pas là-dessus. Je ne
sais pas si je peux le faire, mais je ferais motion pour qu'à l'article
62, on ajoute après le mot intérêt, le mot financier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cette motion d'amendement sera adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Conflits d'intérêts
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Grégoire: Adopté.
M. Lalonde: Moi je préférerais qu'après
avoir déclaré publiquement son intérêt, il
s'abstienne de prendre part au débat et de voter ou même qu'il ne
le déclare pas publiquement, pourvu qu'il s'abstienne de prendre part au
débat. Est-ce que c'est un peu contradictoire?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est un
peu ce qu'on a dans la Loi des cités et villes.
M. Lalonde: Oui.
M. Fortier: En bon français on pourrait dire un
intérêt financier personnel et direct.
M. Bertrand: Le fait d'avoir un intérêt financier
personnel peut, par ailleurs, une fois qu'il est déclaré... Il
peut être très avantageux pour l'ensemble des autres
députés de connaître l'opinion de quelqu'un qui profite du
sujet en cause ou qui est plus au courant peut-être que quiconque...
M. Lalonde: Cela va.
M. Bertrand: ... du sujet traité.
M. Lalonde: II pourra en plus ne pas participer.
M. Bertrand: Exact. (18 heures)
M. Lalonde: Moi je le mettrais autrement. S'il ne veut pas
déclarer son intérêt, il doit s'abstenir. Autrement dit, au
lieu de dire: "avant de s'abstenir", il doit déclarer publiquement cet
intérêt "s'il prend part au débat ou vote sur cette
question."
M. Fortier: Parce que s'il décide de ne pas
participer...
M. Lalonde: S'il ne participe pas...
M. Bertrand: D'accord, on va le suspendre et on va le
rédiger à nouveau.
M. Bisaillon: Une rapide question, M. le Président. Le mot
"avantage", est-ce qu'on l'utilise dans le même sens qu'on l'utilisait
tantôt ou est-ce qu'il n'est pas trop large? Par exemple, si on sait que
les lobbies officiels ou officieux existent et s'il y a un conseil
municipal...
M. Lalonde: 63.
M. Bisaillon: Un conseiller municipal, par exemple, va
dîner avec le député avant que sa loi soit adoptée
et qu'il lui paie le repas, est-ce qu'on peut considérer que le
député a un avantage? Je ne pense pas que ce soit cela qu'on
voulait couvrir, mais pourtant ce sont des choses qui se présentent
couramment et cela s'appelle un avantage.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader de l'Opposition.
M. Lalonde: Si on reprenait la terminologie de 58, où on a
qualifié le mot avantage en disant que c'était un avantage tenant
lieu de rémunération, je pense que cela répondrait
à une préoccupation du député.
M. Bertrand: On vient de dire rémunération.
M. Lalonde: Oui, c'est cela ou avantage tenant lieu de
rémunération.
M. Bisaillon: Avantage tenant lieu de...
M. Bertrand: On dit: quelque rémunération ou
profit; et là vous diriez: avantage tenant lieu de
rémunération.
M. Bisaillon: Oui.
Une voix: Rémunération ou profit.
M. Bisaillon: Exemple: il recevrait des actions, c'est juste
parce qu'avantage c'est très large.
M. Bertrand: Si cela vous fait plaisir... Je suis un membre du
Conseil des ministres. Ce n'est pas ma loi.
M. Lalonde: Je regrette, je retire ma proposition. Je retire ma
suggestion parce que là c'est un principe qui dit qu'on n'a pas le droit
de recevoir "quoi que ce soit" en échange d'une prise de position sur un
projet de loi. À ce moment, il ne s'agit pas de le qualifier. Il faut
laisser cela le plus large possible.
M. Bisaillon: En échange.
M. Lalonde: C'est un échange pour une prise de
position.
M. Bisaillon: Cela va.
M. Bertrand: En d'autres mots, tu as invité à
dîner...
M. Bisaillon: Mais ce n'était pas en échange, c'est
cela.
M. French: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. French: N'y a-t-il pas lieu d'étendre l'exigence de
l'article 63 dans le sens de couvrir toute autre démarche ou action dans
l'exercice des fonctions du député.
M. Lalonde: M. le Président, il est six heures.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 63 est adopté. Les travaux de l'Assemblée sont
suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 03)
(Reprise de la séance à 20 h 16)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bertrand: Nous en étions à l'article 58.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bertrand: C'est sur la question de l'organisation
internationale, au deuxième alinéa. Il y a une modification qui
se lirait
comme suit: L'article 58 du projet de loi est modifié par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant: "Est
également incompatible avec la fonction de député toute
fonction à laquelle correspond une rémunération d'une
organisation internationale à but non lucratif." Et là on
m'affirme que, dit de cette façon, "une organisation internationale
à but non lucratif", cela se comprend assurément mieux que dans
le sens qu'on le comprenait tout à l'heure dans le débat.
M. Lalonde: En fait, M. le Président, si vous me le
permettez, la seule question que je me posais, c'était sur le terme
"organisation" au lieu "d'organisme".
M. Bertrand: C'est ce que j'ai demandé... On dit
"organisation" quand on parle de ce genre de choses.
M. Lalonde: Bon! Cela va. D'accord. Je vous posais la question.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement est adopté. L'article tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Bertrand: Oui. M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Adopté. Article 59, M. le Président.
L'article 59 du projet de loi est remplacé par le suivant: "Est
incompatible avec la fonction de président de l'Assemblée la
fonction d'administrateur d'une corporation à caractère
commercial, industriel ou financier."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Un instant! J'aimerais avoir le...
M. Bertrand: C'est ce qu'on a à la Loi sur
l'Exécutif, pour les ministres.
M. Lalonde: Puis-je seulement jeter un coup d'oeil sur...
M. Bertrand: C'est ce que la sous-commission proposait, M. le
Président.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
nouvel article 59...
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... est
adopté.
M. Bertrand: Article 62, M. le Président. L'article 62 du
projet de loi est remplacé par le suivant: "Un député qui
a un intérêt financier, personnel et direct, distinct de celui de
l'ensemble des députés ou de la population, dans une
matière soumise à la considération de l'Assemblée,
d'une commission et d'une sous-commission, doit déclarer publiquement
cet intérêt avant de prendre part aux débats ou de voter
sur cette question. "Toutefois, il n'a pas à faire cette
déclaration s'il s'abstient de participer aux débats ou de voter
sur cette question."
M. Lalonde: Merci beaucoup. Vous avez compris.
M. Maciocia: Très bien. Très bien.
M. Lalonde: D'accord? On fait une bonne "job".
Le Président (M.
Vaillancourt, Jonquière):
Un instant, s'il vous plaît! Il y a beaucoup d'écriture
à faire, signée de ma propre main.
M. Lalonde: Cela nous fait plaisir de vous voir travailler ainsi.
Cela doit vous rappeler de vieux souvenirs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
Cela a l'air que c'est... L'article 62 est adopté.
M. Bertrand: ... pourrais-je en avoir moi aussi, s'il vous
plaît?
M. Lalonde: C'est payé. C'est un petit pot-de-vin que
j'offre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On est
justement dans les conflits d'intérêts.
M. Maciocia: C'est un avantage.
M. Lalonde: Non, non, ce n'est pas grave.
M. Bertrand: En retour d'une prise de position...
M. Lalonde: C'est un avantage théorique.
Une voix: ... participer aux débats, mais ne pas voter.
C'est l'un ou l'autre dans l'amendement. "Toutefois, il n'a pas à faire
cette déclaration s'il s'abstient de participer aux débats ou de
voter sur cette question." Le "ou" est disjonctif.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader.
M. Bertrand: Dans l'amendement? On parle d'amendement? Je n'ai
plus l'amendement.
M. Lalonde: II faudrait que ce soit conjonctif et non pas
disjonctif.
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: II faut que ce soit les deux, et non pas l'un ou
l'autre.
M. Bertrand: D'accord: "... de participer aux débats et de
voter sur cette question". Cela va enlever tout le problème, au cas
où, effectivement...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous en
faites un amendement, M. le leader du gouvernement.
M. Bertrand: Exact, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement est-il adopté?
M. Lalonde: Pour les fins...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 62, tel qu'amendé...
M. Bertrand: "... pour les fins de...", c'est un
sous-amendement.
M. Lalonde: Pour les fins du journal des Débats, est-ce
qu'on pourrait comprendre ce qu'est le sous-amendement?
M. Bertrand: Voilà. Pour les fins du journal des
Débats: à l'amendement proposé par le leader parlementaire
du gouvernement, à l'article 62, il y aurait un sous-amendement...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 62 est un nouvel article.
M. Bertrand: C'est l'article 62 du projet de loi qui est
remplacé par le suivant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc,
c'est un amendement; ce n'est pas un sous-amendement.
M. Bertrand: Je dis que là, j'amende...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
vous avez retiré l'article 62 et vous avez présenté un
nouvel article qui devient une question principale. Maintenant, vous amendez
votre nouvel article.
M. Bertrand: Très bien, M. le Président. Au
deuxième alinéa de cet article 62, à la deuxième
ligne, après les mots "aux débats", remplacer le mot "ou" par le
mot "et".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 62 tel qu'amendé sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 62 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 63?
M. Bertrand: L'article 63 reprend l'article existant...
M. Lalonde: On l'avait adopté celui-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II avait
été adopté?
M. Bertrand: Ah, très bien!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
64?
M. Bertrand: II s'agit d'une disposition nouvelle qu'on retrouve
dans les lois de certains pays, particulièrement en France.
C'était la recommandation no 10 du rapport Sylvestre.
Une voix: ...
M. Bertrand: Ah oui! Il avait été commandé
par M. Lalonde, sur les conflits d'intérêts?
M. Lalonde: Allez, allez!
M. Bertrand: Alors, je le laisse faire l'histoire.
M. Lalonde: Non, allez, continuez!
M. Bertrand: Cette situation conflictuelle pourrait se produire,
par exemple, dans le cas d'un député qui serait appelé
à participer à la préparation du budget, d'un
député qui serait informé de l'achat prochain par le
gouvernement d'une entreprise ou d'un projet d'expropriation. Mais il faut
noter que cette interdiction ne vaut que pour le député en
fonction.
M. Lalonde: Je pense qu'on peut l'adopter
immédiatement.
M. Maciocia: C'est l'article 64? M. Vaugeois: M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je suis content de la note explicative, mais elle
n'est pas dans le texte de 64 et j'aimerais mieux que cela y soit. Je ferais
motion pour qu'on dise ceci: "Un député ne peut, en cours de
mandat, se servir à son avantage personnel..."; j'aimerais qu'on ajoute
les mots: "en cours de mandat".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
n'est pas en cours de mandat, il n'est pas député.
M. Lalonde: Fatalement!
Une voix: C'est une vérité de La Palice.
M. Vaugeois: Non, je ne le vois pas comme cela.
M. Bertrand: Comment le voyez-vous autrement? Un
député, c'est un député; quand il n'est plus
député, il n'est plus député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Quand il
n'est plus en cours de mandat, c'est parce qu'il n'a plus de mandat.
M. Vaugeois: Je vais m'expliquer là-dessus.
M. Bertrand: Très bien.
M. Vaugeois: J'entends des explications qui sont probablement
fort raisonnables. Mais je comprends qu'en tradition parlementaire, il y a des
interdits qui sont faits à un ministre, même quand il n'est plus
ministre. Je ne voudrais pas qu'on transpose cela pour un député.
Par exemple, un ministre ne peut pas dévoiler des choses qu'il a
apprises dans ses fonctions de ministre, des secrets du Conseil des ministres,
etc. Cela a fait un drame quand, en Angleterre, un ministre a commencé
à écrire des mémoires qui se référaient
à ce qu'il avait appris au Conseil des ministres. Apparemment, quand tu
as été ministre un jour, tu as été ministre; alors,
je ne voudrais pas qu'on comprenne que, pour un député, c'est la
même chose. Ce qu'il a appris comme député, le temps qu'il
est député, cela joue, mais, quand il n'est plus
député, cela ne joue plus. C'est comme cela qu'il faut le
comprendre. Si vous êtes tous bien sûrs de cela...
M. Fortier: Le député a l'intention d'écrire
ses mémoires, d'après ce que je comprends.
M. Vaugeois: Non, mais d'utiliser ci qu'il a appris quand il
était député, par exemple. Mais si c'est absolument
clair... Je ferais remarquer que, si on disait: "un ministre ne peut se
servir", on ne comprendrait plus que, lorsqu'il a cessé de l'être,
cela ne joue plus.
M. Lalonde: J'aimerais peut-être soulever un aspect qui
n'est pas prévu par l'article 64, c'est tout le contenu du bureau de
comté. Est-ce qu'un député de l'Assemblée nationale
- je ne le sais pas pour les députés ministériels, mais,
en fait, je peux parler simplement pour un député de l'Opposition
- n'apprend pas grand-chose qui n'est pas accessible au public un jour ou
l'autre? Cela peut être accessible un peu plus tard. Mais il y a tout le
bagage qu'on apprend des dossiers des gens qui viennent nous voir et que,
peut-être par déformation professionnelle, j'ai toujours
considéré comme confidentiel. Les gens viennent nous voir avec
leurs misères, leurs problèmes. Les dossiers qu'on constitue dans
le bureau de comté, et surtout peut-être dans des périodes
de plus grandes difficultés, est-ce que cela ne devrait pas être
couvert? Est-ce qu'on ne devrait pas imposer une confidentialité au
député sur les dossiers, sur les informations, les renseignements
qu'il reçoit comme député dans son bureau de
comté?
M. Bertrand: II faudrait modifier ia loi 65 et introduire cela
dans les dispositions. Je me rappelle l'article où on discutait des
documents qui appartiennent à un député. Dans les
documents qui appartiennent aux députés, on a un article qui
définit la non-accessibilité, je pense, dans certaines conditions
ou pendant un certain temps. Je ne me rappelle pas très bien comment
l'article est formulé. On pourrait retrouver cela. Est-ce que vous avez
le projet de loi no 65? Qu'est-ce qu'il dit exactement?
M. Lalonde: C'est l'article 34 qu'on me présente à
l'instant et qui se lit comme suit: "Un document du bureau d'un membre de
l'Assemblée nationale du Québec - en fait, dans le jargon qu'on
connaît, un bureau de comté - ou un document produit pour le
compte de ce membre par les services de l'Assemblée n'est pas accessible
à moins que le membre ne le juge opportun." Mais cet article laisse
peser sur le membre de l'Assemblée, c'est-à-dire le
député, le fardeau de décider s'il le rend public ou
non.
Si j'étais un citoyen qui est allé voir son
député, je n'aimerais pas voir, dans le prochain livre de ce
député, l'étalage de mes problèmes: mon nom, celui
de ma famille et mes problèmes que j'ai soumis à mon
député. Généralement, ce sont des problèmes
difficiles dont les gens ne se vantent pas, enfin, ce sont des problèmes
de misère souvent. Alors, cet article 34 du projet de loi no 65 ne
règle pas le problème de la confidentialité.
M. Bertrand: Non, quoiqu'il vous donne
une protection absolue pour ce qui est d'une décision à
prendre quant à la divulgation ou non de ces dits documents; je parle de
la loi no 65. Maintenant, ici, dans cet article...
M. Lalonde: Oui, mais la divulgation dépend de la
volonté du député.
M. Bertrand: C'est ce que je dis. Vous avez une protection
absolue, comme député; pas le citoyen, évidemment.
M. Lalonde: Non, mais c'est au citoyen que je pense.
M. Bertrand: Oui, d'accord. Mais je veux dire que vous, comme
député, qui portez le jugement que vous voulez sur la nature de
ces documents, vous pouvez vraiment considérer qu'ils constituent des
documents qui n'ont pas à être rendus publics.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais vous rappeler une cause célèbre qui est arrivée
dernièrement en Ontario ou en Colombie britannique, je pense, où
un député a été appelé à
témoigner en cour sur des choses qu'il avait apprises dans son bureau de
comté de la part d'un électeur. Il a refusé de
témoigner, précisant qu'il était lié par une sorte
de secret professionnel officieux...
M. Lalonde: ... une confidentialité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
confidentialité. Il a été condamné à quinze
jours de prison pour outrage au tribunal. (20 h 30)
M. Lalonde: Donc il n'est pas protégé...
M. Bertrand: C'est grave.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
Code de procédure civile qui prévoit, dans un de ses articles,
les personnes qui sont liées par le secret professionnel. Mais il y a
une question d'éthique professionnelle. Il faut faire la
différence entre l'éthique professionnelle et le secret
professionnel.
M. Bertrand: À ce point de vue, connaissant la nature des
documents que nous pouvons avoir en main relativement à des citoyens, on
devrait être au moins aussi bien protégés qu'un journaliste
ou un curé, à ce point de vue.
M. Lalonde: Ou un avocat. M. Bertrand: Ou un avocat. M.
Lalonde: Ou un médecin.
M. Bertrand: Ou un médecin.
M. Lalonde: Votre article 64 ne protège pas le citoyen
contre la divulgation par le député.
M. Lachance: Dans des cas comme cela, si un député
avait le mauvais jugement d'étaler au grand jour des renseignements
qu'il a reçus confidentiellement - parce que je pense que les gens
s'attendent qu'on traite confidentiellement les renseignements qu'ils nous
communiquent; en tout cas, cela semble être la pratique courante - si,
à ce moment, le député les étalait au grand jour,
il s'exposerait à des poursuites judiciaires. J'ai travaillé dans
un CLSC comme président du conseil d'administration et je me souviens
que cela a été un débat très long qui touchait le
secteur médical en particulier et les services professionnels dans
d'autres sphères du domaine de la santé, consultations par les
psychologues et tous les "lologues". Je vous assure qu'on ne s'en sort pas
facilement. On a de la difficulté, à un moment donné. Vous
savez, c'est le fameux problème du dossier unique.
M. Lalonde: Oui. En fait, la question que je pose au ministre est
la suivante: Est-ce qu'il considère que la loi sur l'Assemblée
nationale devrait protéger non pas le député, mais le
citoyen qui révèle ses problèmes au député
contre la divulgation publique?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
problème... Est-ce que je peux me permettre...
M. Bertrand: Oui, j'allais simplement dire que j'ai de la
difficulté à concevoir exactement sur la base de quelle logique,
dans une section qui traite des conflits d'intérêts du
député, on pourrait introduire une telle notion. Je pense qu'il
s'agit bien ici du député qui rendrait accessibles des
renseignements. Il les fournirait à quelqu'un. Partant d'une
interprétation qui serait faite de l'article 64 devant un tribunal de
droit commun, il serait reconnu comme ayant utilisé des renseignements
de nature confidentielle, non accessibles au public de façon
générale et qui auraient créé un préjudice
à la personne...
M. Lalonde: Je suis prêt à adopter l'article 64 tel
qu'il est. Maintenant, il faudrait peut-être suspendre l'article ou se
souvenir d'autres problèmes pour les traiter ailleurs. En ce qui me
concerne, l'article 64 est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 65?
M. Bertrand: Aussi curieux que cela
puisse paraître, effectivement, il s'agit d'un article qui vise
à libéraliser un peu la loi par rapport à ce qui existait
auparavant. Bien sûr, il y a un principe qui, je crois, doit être
respecté, c'est-à-dire ne pas permettre d'être placé
dans une position où on conclut avec l'État un marché
quelconque qui placerait le député en situation de conflit
d'intérêts. Mais qu'on indique que cela n'empêche pas par
ailleurs le député de faire un certain nombre de choses que le
commun des mortels a le droit de faire. C'est là le sens des trois
paragraphes qui sont placés ici, à l'article 65. "Un
député peut: 1 avoir un intérêt dans une entreprise
qui participe à un tel marché, à la condition que
l'importance de cet intérêt ou les circonstances entourant la
conclusion du marché ne permettent vraisemblablement pas la collusion ou
l'influence indue; 3° détenir des titres émis par le
gouvernement ou un organisme public à des conditions identiques pour
tous."
M. Lalonde: Le 2°, cela va, mais le
M. le Président, c'est un effort de clarification de la situation
actuelle, surtout en ce qui concerne le deuxième paragraphe: "recevoir
un prêt, un remboursement, une subvention..." On pense, par exemple, aux
subventions pour l'isolation des maisons, etc. Il y a des cas qui vous ont
été soumis, j'en suis convaincu.
M. Bertrand: Le premier ministre de quelle province a dit qu'il
venait de lancer un programme?
M. Lalonde: II y en a qui ne vous ont pas été
soumis. Les députés ont décidé de ne pas vous les
soumettre parce qu'ils ne voulaient surtout pas être assujettis à
des questions éventuelles. C'est le premier paragraphe qui me
crée des problèmes. "Toutefois, un député peut:
1° avoir un intérêt dans une entreprise qui participe à
un tel marché - c'est-à-dire avec le gouvernement, un
ministère ou un organisme public - à la condition que
l'importance de cet intérêt ou les circonstances entourant la
conclusion du marché ne permettent vraisemblablement pas la collusion ou
l'influence indue." Qui décide?
M. Bertrand: Dans l'avant-projet, cela n'y était pas.
M. Lalonde: C'est vrai, on me rappelle que c'est du droit nouveau
parce que l'avant-projet ne contenait pas cet article.
M. Bertrand: On a tenté de définir des
circonstances et des situations dans lesquelles la notion de conflits
d'intérêts n'existerait pas parce que l'article 68, tel que
libellé dans l'avant-projet, disait: "Un député ne peut,
directement ou indirectement, participer à un marché avec le
gouvernement, un ministère ou un organisme public." Alors,
c'était infiniment restrictif.
M. Lalonde: Pourquoi ne pas le conserver comme cela?
M. Bertrand: Parce que son interprétation pouvait nous
porter à croire que, partant de là, il ne pouvait pas faire un
certain nombre de choses qui sont définies aux premier, deuxième
et troisième paragraphes.
M. Lalonde: Non, je regrette. Son interprétation pouvait
nous faire croire qu'il ne pouvait pas faire un certain nombre de choses
définies au deuxième paragraphe ou au troisième, mais,
dans le premier paragrahe, vous élargissez le principe et vous
présumez que n'importe quel marché que le député
fait est correct, à moins qu'on ne puisse prouver que l'importance de
cet intérêt ou les circonstances entourant la conclusion du
marché permettraient vraisemblablement la collusion ou l'influence
indue. C'est une ouverture très large.
M. Fortier: M. le ministre, j'aimerais voir clair dans cet
article. Est-ce qu'un tel article, de la façon que le leader de
l'Opposition l'exprime, pour prendre un exemple qui me touche
personnellement... J'ai été actionnaire d'un bureau de
génie-conseil qui pouvait obtenir des contrats du gouvernement ou
d'Hydro-Québec. Si le nombre d'actions que je possédais
était si minime qu'on ne pouvait m'entrer dans cette définition,
cela aurait été correct, mais, encore là, sur le plan
politique, ce n'était nullement acceptable.
M. Bertrand: Je vais vous donner un exemple de 1° .
M. Fortier: C'est pour cela que j'essaie de voir quelle est la
portée de cet article parce que, dans les faits, si c'est trop
évident, cela n'est pas acceptable.
M. Bertrand: Je vous donnerai un exemple du 1 , sans aucune
arrière-pensée. Quelqu'un qui est propriétaire d'un garage
et qui peut permettre à la Sûreté du Québec de venir
faire le plein d'essence au garage a un intérêt dans une
entreprise, il participe à une forme de marché avec le
gouvernement ...
M. Fortier: C'est ce que j'ai dit.
M. Bertrand: ... un ministère ou un organisme public, mais
il ne peut certainement pas être considéré dans ce cas-
là comme ayant fait quelque chose qui vraisemblablement permet la
collusion ou l'influence indue. C'est un cas.
M. Lalonde: Le député qui a des actions dans la
compagnie Bell Canada a un intérêt dans une entreprise qui
participe à un marché avec le gouvernement, j'en suis
sûr.
M. Bertrand: Oui, pour 33 000 000 $, 35 000 000 $, je crois.
M. Lalonde: Mais s'il a 100 actions dans la compagnie Bell
Canada, est-ce que l'importance de son intérêt permet
vraisemblablement la collusion ou l'influence indue?
M. Bertrand: II y a une chose intéressante que j'ai
indiquée au député de Marguerite-Bourgeoys. Chacun de ces
articles, quand on en parle, il faut les relier aussi avec l'institution de la
fonction de jurisconsulte dans le projet de loi sur l'Assemblée
nationale. Les députés vont aller chercher des avis. Là,
on peut poser comme cela, comme en ce moment, toute une série de
situations.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bertrand: Là, il y aurait un jurisconsulte dont la
responsabilité serait de dire à un député: Moi, je
vous donne un avis à savoir que vous êtes dans le cas de l'article
65.1° et que vous n'êtes vraisemblablement pas dans une situation qui
peut vous amener à avoir une influence indue. On va le voir un peu plus
loin, le jurisconsulte, son travail est bien défini. Cela protège
le député, et la jurisprudence va se créer, d'un cas
à l'autre, dont il s'inspirera évidemment pour...
M. Maciocia: Une sorte de jurisprudence privée.
M. Lalonde: Cela va devenir public. M. Bertrand:
Privée, oui et non.
M. Lalonde: M. le Président, pour moi, le problème
du premier paragraphe, c'est qu'il est tellement vague, tellement subjectif
qu'on peut faire condamner ou acquitter qui que ce soit, selon l'humeur de
quelqu'un, à un moment donné. Je sais qu'on veut permettre une
situation qui en fait n'est pas répréhensible, mais cela ouvre la
porte à tellement de subjectivité et d'interprétation! La
question du jurisconsulte, fort bien, mais un député qui a, je ne
sais pas, par voie de succession, pour les fins de la discussion, un
dixième d'intérêt dans une épicerie où un
organisme public va de temps en temps faire son marché, n'a aucune
idée d'aller consulter le jurisconsulte. Il ignore probablement
même la situation. En fait, le jurisconsulte n'est pas la protection
automatique du député. C'est une protection que le
député peut évoquer s'il y pense, lorsqu'il y pense et
dans la mesure où il y pense.
J'aimerais savoir, parce que ce paragraphe n'était pas dans
l'avant-projet, ce qui a incité le ministre à l'inclure dans le
nouveau projet.
M. Bertrand: Bien, la sous-commission, parce que justement,
j'étais en train de lire cela ici, la sous-commission, paraît-il,
dans ses commentaires relatifs à... Ce doit être vis-à-vis
de l'article 69.5 . On essayait d'empêcher, par une forme de
rédaction qui est vieillotte un peu, ce qu'on a traditionnellement
appelé le patronage. Simplement le fait de se référer
à l'exécution de travaux publics, entre autres...
M. Lalonde: ... dépassé.
M. Bertrand: ... j'avoue que c'était le ministère
par excellence.
M. Lalonde: Oui, mais, dans le cinquième paragraphe que la
sous-commission avait proposé, les travaux publics ou l'exécution
de travaux publics étaient une exception. Si vous enlevez l'exception
des travaux publics, vous retrouvez ceci: "Rien n'empêche un
député de détenir des actions d'une compagnie
constituée en corporation qui participe à un tel
marché."
M. Bertrand: C'est encore plus libéral que l'article qui
est là.
M. Lalonde: Je ne suis pas d'accord avec cela.
M. Bertrand: Bien oui. (20 h 45)
M. Lalonde: Sauf que, je ne sais pas, je ne veux pas faire de
reproches à ceux qui ont rédigé le rapport, mais, dans mon
esprit à moi, ce dont on discutait, c'était justement la
compagnie publique. C'était Bell Canada. C'était la
société dont 200 000 citoyens détiennent à peu
près 10, 15 ou 100 actions et qui fait affaires avec le gouvernement,
fatalement.
M. Bertrand: Je comprends bien les interrogations de mes
collègues. Ce n'est pas le genre d'articles où c'est
tranché dans le style noir sur blanc, blanc sur noir. Il y a un paquet
de zones grises qui portent à interprétation. La seule
rédaction elle-même: "... vraisemblablement pas la collusion ou
l'influence indue;"...
M. Lalonde: C'est tellement subjectif!
M. Bertrand: D'où l'importance, si on décidait de
maintenir un article de cette nature avec ce type de rédaction, de la
présence d'un jurisconsulte; sinon plus d'un député se
posera des questions sur la situation dans laquelle il est placé et
l'interprétation surtout qu'il doit en donner eu égard à
l'existence de cet article.
M. Lalonde: C'est la deuxième fois que le ministre invoque
le jurisconsulte en ce qui concerne le premier paragraphe. Est-ce qu'on ne
pourrait pas, si c'est réellement dans l'esprit du ministre une
préoccupation concrète, ajouter que l'importance de
l'intérêt, les circonstances entourant la conclusion, la
vraisemblance de la conclusion sont décidées par le
jurisconsulte? C'est-à-dire que, dans les cas où le jurisconsulte
s'est prononcé sur l'un ou les trois critères ou
phénomènes, à ce moment, il n'y a plus de problème
parce qu'il faut mettre le député devant la situation suivante:
Ou bien c'est correct, ou bien ce n'est pas correct. Ce que je
préférerais, c'est la sévérité de l'ancien
article, parce que, même s'il était sévère, on
savait au moins qu'il ne pouvait rien faire. C'était très
sévère, mais il savait que ce n'était pas correct, il ne
le faisait pas.
Là, il va dire: Oui, peut-être que c'est correct. Si le
jurisconsulte dit: Cela va bien, en ce qui concerne l'importance de
l'intérêt que j'ai, ce n'est pas très important, allez-y,
mon garçon, les circonstances entourant la conclusion du marché;
vous n'avez aucune influence là-dessus, ce sont des concours ou bien ce
sont des soumissions, vous n'avez aucun problème; ou bien, quant
à la vraisemblance de la collusion: Vous êtes tout à fait
étranger à la décision, il ne peut pas y avoir de
collusion possible, je suis d'accord. Autrement dit, est-ce qu'on ne pourrait
pas injecter le jurisconsulte là-dedans?
M. Bertrand: L'article 81, en lui faisant peut-être
référence, n'est-il pas une réponse d'une certaine
façon? "Un député ne commet pas une infraction pour un
acte ou une omission s'il a antérieurement fait une demande d'avis et si
cet avis conclut que cet acte ou cette omission n'enfreint pas les dispositions
concernant les incompatibilités de fonctions et les conflits
d'intérêts, pourvu que les faits allégués au soutien
de sa demande aient été présentés de façon
exacte et complète.
M. Fortier: Je n'ai pas participé aux travaux de la
sous-commission et je ne voudrais pas allonger les débats. Par rapport
à d'autres sociétés ou États, j'ai l'impression
qu'on devient très puriste. On faisait allusion à M. Dassault qui
est député en France et aux Kennedy aux États-Unis. J'ai
l'impression qu'on est en train de rendre les règles extrêmement
difficiles. J'imagine que c'est l'avis de la sous-commission, d'après ce
que j'entends de la part du leader de l'Opposition.
M. Bertrand: Pardon, de...
M. Fortier: Que ces définitions semblent très
rigides.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Fortier: Cela vient de la sous-commission?
M. Bertrand: C'est-à-dire que la sous-commission, comme le
disait le député de Marguerite-Bourgeoys tantôt,
était beaucoup plus limitative. Le député nous invitait
peut-être à resserrer davantage...
M. Lalonde: En fait, je n'invite personne à faire quoi que
ce soit, sauf d'édicter des règles claires.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Lalonde: Que ce soit très clair, mais très
libéral, je n'ai pas d'objection; ou clair et très
modéré non plus. C'est-à-dire qu'à ce moment, il
faut faire un choix. Ce que j'aime moins dans le premier paragraphe, c'est que
c'est tellement subjectif, à savoir quelles sont les circonstances,
quelle est la vraisemblance, etc. À ce moment-là, on n'aide
personne.
M. Bertrand: On me dit que l'article 81, avec les
possibilités qu'il donne au jurisconsulte de préciser des
situations dans lesquelles le député se trouve, est de nature
à l'aider.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
65, adopté. Article 66.
M. Bertrand: C'est la définition habituelle.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 67?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 68?
M. Bertrand: Cet article a pour but d'empêcher la collusion
ou l'influence indue lorsqu'un immeuble appartenant à un
député est acquis par l'État.
M. Lalonde: C'est l'article 69, cela.
M. Bertrand: Hein? Je suis rendu...
M. Lalonde: C'est adopté.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'est cela. On est rendu à l'article 68.
M. Lalonde: Article 68.
M. Bertrand: C'est parce qu'on a deux numérotations.
M. Lalonde: Oui, je m'excuse.
M. Bertrand: C'est un autre cas, pour se référer
à ce qu'on disait tout à l'heure, où on veut
empêcher la collusion ou l'influence indue lorsqu'un immeuble appartenant
à un député est acquis par l'État, de gré
à gré ou par expropriation.
M. Lalonde: Cela va, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 69?
M. Vaugeois: M. le député, M. le ministre, M. le
Président...
M. Lalonde: M. le projet de loi... Des voix: Ah! Ah!
Ah!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député, M. le maire, M. le député de
Trois-Rivières.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Excusez-moi.
M. Lalonde: La vengeance est douce.
M. Vaugeois: Le ministre pourrait-il interpréter l'article
69?
M. Bertrand: Lequel?
M. Vaugeois: L'article 69.
M. Lalonde: Est-ce que vous le voyez à l'envers?
M. Vaugeois: Non, je voudrais savoir ce que cela permet
exactement. Je sais que cela permet à un médecin de donner des
soins à un patient et d'être payé; cela permet à un
avocat, etc. Est-ce que cela permettrait, par exemple, à quelqu'un
d'être payé pour des services professionnels à
l'université ou à Radio-Québec, par exemple?
M. Lalonde: Je ne veux pas enlever la parole au ministre, mais
c'est un peu la reproduction de...
M. Bertrand: L'article 56, n'est-ce pas? M. Lalonde: ...
de l'ancienne loi.
M. Bertrand: Quand on lit l'article 56, je pense qu'on a
hâte de s'en débarrasser. L'essentiel, M. le député
de Trois-Rivières, c'est que l'article 56 de la Loi sur la
Législature vise à réunir en une règle la longue
énumération qu'on faisait.
M. Vaugeois: Oui.
M. Bertrand: Essentiellement, il s'agit de couvrir tous les
programmes gouvernementaux d'assurance offerts aux citoyens et auxquels un
député peut être appelé à collaborer. Un
exemple: un médecin pour l'assurance-maladie, un avocat pour l'aide
juridique, etc.
M. Vaugeois: Un vétérinaire, un agronome, etc.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Vaugeois: Et un historien?
M. Bertrand: Un quoi?
M. Vaugeois: D'accord, continuez, M. le ministre.
M. Bertrand: Un historien, pourquoi? Pour les archives?
M. Vaugeois: Non, non. Il y a certains types de services
professionnels... Je comprends qu'on exclut le gouvernement ou un
ministère. Mais quand on parle d'un organisme, tout ce qui est dans le
réseau des affaires sociales ou dans le réseau de
l'éducation se trouve à être compris par "un
organisme".
M. Bertrand: Non, parce qu'il y a une définition de cet
organisme à l'article qu'on vient d'adopter, à l'article 66.
M. Vaugeois: Bon. On dit: " ...le gouvernement ou un ministre
nomme la majorité des membres..." Ce sont les membres du conseil
d'administration.
M. Bertrand: Oui.
M. Vaugeois: Radio-Québec?
M. Bertrand: Oui.
M. French: L'Université du Québec à
Montréal?
M. Vaugeois: L'Université du Québec? M.
Bertrand: Oui.
M. French: Tu peux travailler à McGill, tu ne peux pas
travailler à l'Université du Québec à
Montréal.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Bertrand: Que voulez-vous? La loi sur l'accès à
l'information couvre l'Université du Québec, mais ne couvre
pas...
M. French: Je m'excuse, M. le ministre, elle couvre les deux
également.
M. Bertrand: J'essayais de voir si on avait 50% de fonds.
M. Vaugeois: Cela veut dire qu'un député pourrait
avoir dix contrats avec l'Université de Montréal, mais pas un
seul avec l'Université du Québec. Il pourrait en avoir un avec
Radio-Canada, mais il ne pourrait pas en avoir avec Radio-Québec, et
ainsi de suite. Je me demande si on ne devrait pas faire sauter les mots "ni un
tel organisme". On pourrait arrêter à "ni le gouvernement ni un
ministère".
M. Bertrand: II y a des organismes publics visés par
l'article 66 que vous ne couvrez pas et c'est tout un champ.
M. Vaugeois: Je comprends.
M. Fortier: Sociétés d'État, vous nommez
tous les membres du conseil: HydroQuébec, SGF, tout cela.
M. Bertrand: C'est cela. Les sociétés d'État
sont couvertes là-dedans. 2000 organismes publics environ? Si on
l'enlève...
M. French: C'est quelque peu arbitraire, mais, quand même,
tout ce qu'on fait va être arbitraire.
M. Bertrand: II y a un moment donné où une chose
finit et une autre commence. Il y a une ligne à tracer et - qu'est-ce
que tu veux? - elle est toujours un peu "arbitraire", entre guillemets.
M. French: On ne peut pas faire sauter "ni un tel organisme".
Cela ouvre la porte beaucoup trop grande.
M. Bertrand: Parce que gouvernement et ministère, c'est
très limitatif. Oui, c'est cela.
M. Maciocia: II y a 2000 organismes. Cela limite beaucoup le
député dans ses activités professionnelles, commerciales
et financières.
M. Bertrand: II faut toujours bien se référer
à 66. Ce n'est pas n'importe quel type d'organismes publics. Ce sont des
organismes publics, finalement, qui sont attachés, par leur fond social,
par la Loi sur la fonction publique, par la nomination des membres du conseil
d'administration dirigeant, au gouvernement. Ce sont, à toutes fins
utiles, des "dépendances", je vous le rends bien, parce que, enfin, il y
a des conseils d'administration autonomes là-dessus, mais ce sont des
dépendances. Il y a des ministres de tutelle. Un cas très simple:
le ministre des Communications avec la Régie des services publics et
avec Radio-Québec; un tribunal administratif dans un cas, une
société de radiotélévision dans l'autre, mais qui
sont considérés comme des organismes publics. De cela, il y en a
beaucoup.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
Une voix: Quel article? M. Bertrand: On est à
69.Une voix:L'ancien 70. M. Bertrand: L'ancien 70. M.
Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 70?
M. Lachance: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, M.
le député de Bellechasse.
M. Lachance: À l'article 70, je comprends qu'au niveau
gouvernemental, il y a une façon de se couvrir en disant que nul n'est
censé ignorer la loi. C'est bien facile de cette façon, mais, de
bonne foi, il peut y avoir quelqu'un qui, au moment où il s'est
présenté candidat - il a été élu
député et va être assermenté - n'a pas pris
connaissance des dispositions de la loi. En toute bonne foi, à un moment
donné, il peut se faire prendre les culottes baissées avec une
disposition comme cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
l'article 72 qui répond un peu à cela.
M. Lachance: Ah, bon!
M. Maciocia: Mais cela ne corrige pas cela.
M. Fortier: Avant d'être assermenté...
M. Lalonde: Avant d'être assermenté, il faut qu'il
s'informe.
M. Lachance: Donc, cela présume que, je ne sais pas, si ce
n'est pas mis nulle part... Il faudrait que, le jour où quelqu'un a
été déclaré élu par le Directeur
général des élections, en même temps, celui-ci ou
quelqu'un d'autre informe le candidat élu des dispositions auxquelles il
doit se soumettre pour jouer franc-jeu.
M. Bertrand: II y a quelque chose d'intéressant
là-dedans. Quand quelqu'un décide de se porter candidat à
une élection, ce n'est pas coutumier que le premier geste qu'il pose
soit d'aller chercher la loi sur l'Assemblée nationale du Québec
pour connaître même... Je serais curieux de faire un sondage en
toute bonne foi pour savoir quels sont ceux qui, avant d'entrer ici, savaient
quel allait être leur salaire, leur régime de retraite, quels
étaient... Je le dis très sincèrement.
M. French: Je sais que vos gens sont bien déçus de
leur salaire.
M. Lalonde: On ne le savait pas ni l'un ni l'autre.
M. Bertrand: Bien non, moi non plus.
M. Lalonde: Contrairement à un certain
député créditiste, je savais où était
l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: Celle-là était bonne.
M. Lalonde: La question posée, je pense, est pertinente.
Là où cela fait problème, ce que le député
de Bellechasse dit, c'est "avant d'être assermenté ou de faire sa
déclaration solennelle". Il faudrait peut-être laisser un peu de
temps au député pour qu'il se rende compte que, tout à
coup, il est dans une situation de conflit d'intérêts et lui
laisser la chance de s'en sortir. Par exemple - je ne sais pas si on en parle
ailleurs - oui, justement... (21 heures)
M. Bertrand: L'article 74.
M. Lalonde: ... l'article 71 qui suit: un député
qui devient, hors sa volonté, dans une situation de conflit
d'intérêts... Par succession, on lui donne six mois. Pourquoi ne
pas faire de même pour un député...
M. Bertrand: Prenons l'article 76. J'ai demandé un avis au
jurisconsulte. Il doit me donner son avis dans les trente jours qui suivent une
demande visée à l'article 74.
M. Lalonde: Mais le nouveau député ne connaît
même pas l'existence du jurisconsulte.
M. Bertrand: Oui, il va connaître son existence. Il y a
quand même un certain nombre de choses élémentaires qu'on
connaît. On sait qu'il y a un Parlement, une Assemblée nationale,
un secrétaire général, un président. On va savoir
qu'il y a un Bureau de l'Assemblée nationale et un jurisconsulte. Je
pense qu'une des choses qui sera probablement la mieux comme, ce sera
l'existence d'un jurisconsulte pour les députés.
M. Lalonde: Pourquoi ne pas donner une période de temps au
nouveau député? Si une période de six mois, c'est trop
long, pourquoi ne pas lui donner une période de temps pour se
départir... Parce qu'il ne sait pas s'il sera élu, d'abord. Il se
présente. Pourquoi faudrait-il qu'il se départisse de ses
intérêts avant l'élection? S'il est élu, pourquoi ne
pas lui donner une période de temps? On lui donne cette période
de six mois s'il devient en conflit d'intérêts à la suite
de l'application d'une loi, d'un mariage, de l'acceptation d'une donation, d'un
legs ou d'une charge d'exécuteur testamentaire; pourquoi ne pas donner
une période de temps au nouveau député pour s'en
départir?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. Bertrand: La période de temps ici, c'est "avant
d'être assermenté ou de faire sa déclaration". C'est
court.
M. Lalonde: C'est très court.
M. Bertrand: À peu près quinze jours.
M. Lalonde: Quinze jours, c'est trop court.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. French: Ce n'est pas compliqué, M. le Président,
c'est impossible d'être conforme à la loi si vous avez des
affaires le moindrement compliquées. Je peux parler pour moi-même,
je n'aurais pas pu faire cela. Si j'avais été forcé de le
faire, j'aurais perdu un montant substantiel d'argent. Je suis convaincu que
c'est la même chose pour mon collègue, le député
d'Outremont. Si vous avez des affaires et des investissements, cela ne se
liquide pas du jour au lendemain. Vous n'êtes pas plus en conflit
d'intérêts pour autant. Il faudrait absolument accorder un
délai raisonnable. Je vais vous donner un exemple. Si vous êtes
associé dans une firme et qu'à la suite d'une entente entre
actionnaires, la valeur des actions, à un moment donné,
dépend de la dernière année
financière ou de l'année financière courante, il
faut attendre la fin, il faut attendre que tous les rapports comptables soient
faits, il faut attendre tous les calculs nécessaires pour savoir
même le prix de vos actions ou de vos parts dans l'entreprise. Donc,
c'est évident qu'on ne peut pas tout simplement décider, du jour
au lendemain, de liquider tout cela. À part cela, vous faites un tort
substantiel à vos collègues en le faisant.
M. Fortier: Six mois, je pense que ce serait raisonnable.
M. French: Six mois, ce serait beaucoup plus raisonnable.
M. Fortier: C'est vrai, je me souviens, vous avez raison. C'est
ce qui s'est passé dans mon cas.
M. Bertrand: Je repose la question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: On ne pourrait que signaler qu'au Conseil des
ministres, il y a une règle pour éviter les conflits
d'intérêts. Il y a un délai de six mois. Même, en
pratique, lors d'un des derniers remaniements, le premier ministre a
donné une autorisation d'un an à un ministre qui arrivait avec un
portefeuille qu'il ne pouvait pas liquider facilement. La règle, c'est
six mois, au Conseil des ministres.
M. Bertrand: Prenons le cas où, effectivement, cette
situation de conflit d'intérêts existe. Supposons qu'on
enlève les mots "avant d'être assermenté ou de faire sa
déclaration solennelle", on dit "doit mettre fin à sa situation"
et on établit une forme de délai. Mais est-ce qu'on lui permet,
pendant ce temps, d'être assermenté, d'être
député et de siéger?
M. Lalonde: Bien oui.
M. French: Oui.
M. Fortier: Bien voyons!
M. Lalonde: Pourquoi pas? Le ministre en question a
été nommé ministre et il avait un délai d'un an
pour se départir de ses...
M. Bertrand: Alors qu'à l'article 60, on avait pris la
précaution d'indiquer, au troisième alinéa, qu'entre-temps
il ne pouvait siéger à l'Assemblée. Entre-temps, c'est le
député qui se trouvait placé dans une situation
d'incompatibilité.
M. Lalonde: L'incompatibilité, c'est une chose
différente. L'incompatibilité, c'est entre deux fonctions que
c'est incompatible; alors que, dans un conflit d'intérêts, il peut
toujours faire comme l'article 62 lui dit de faire: le déclarer s'il
veut intervenir, participer aux débats ou voter. C'est différent.
En fait, il y a deux tests: l'incompatibilité et le conflit
d'intérêts.
M. Maciocia: C'est complètement différent.
M. Lachance: C'est facile de démissionner d'une fonction
dans un délai relativement court alors que ce dont il est question
à l'article 70, si on parle de portefeuille, d'obligations ou d'actions,
c'est fort différent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Bertrand: On préparera quelque chose qui irait dans le
sens suivant. On enlèverait la notion de délai tel que prescrite
ici, c'est-à-dire qu'on remplacerait les mots "avant d'être
assermenté ou de faire sa déclaration solennelle", comme je le
proposais, par "mettre fin à sa situtation dans un délai de trois
mois." Six mois?
M. French: Mais cela m'a pris plus...
M. Fortier: Cela m'a pris cinq mois prendant que...
M. Bertrand: Oui, mais, par ailleurs, la situation est bien
définie.
M. Lalonde: Mais si cela prend six mois pour se départir
d'un intérêt qui peut mettre le député en conflit
parce qu'il vient d'hériter, pourquoi cela ne prendrait-il pas six mois
pour mettre fin à sa situation de conflit parce qu'il vient d'être
élu?
M. Bertrand: C'est une concordance.
M. Fortier: Six mois, c'est très raisonnable.
Une voix: C'est le minimum raisonnable.
M. Fortier: Six mois après l'élection.
M. Lalonde: En plus de cela, je pense que les exemples
donnés par le député de Trois-Rivières sont
très pertinents. Il s'agit de ministres, dans les exemples qui ont
été donnés par le député de
Trois-Rivières, donc de quelqu'un qui décide, qui peut signer des
contrats, qui participe aux décisions du Conseil des ministres.
Là on parle d'un député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): Alors, quel est l'amendement? M. Bertrand: Six moix. M.
Lalonde: Maintenant...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Donc...
M. Bertrand: On le rédigera.
M. Lalonde: Non, non, il faut suspendre l'article.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bon, on
le suspend. Article 71?
M. Bertrand: Là, on les a les six mois.
M. Lalonde: Six mois... L'article 71 est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 72?
M. Bertrand: Adopté encore.
M. Lalonde: Un instant!
M. Bertrand: C'est sur les six mois...
M. Fortier: C'est encore sur les six mois...
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
73?
M. Lalonde: C'est une reformulation de l'article 56.
Adopté.
M. Bertrand: L'article 73, c'est... M. Lalonde: ...
adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Sans problème?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 74?
Avis consultatifs
M. Bertrand: On se demandera probablement...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouververnement.
M. Bertrand: ... pourquoi on parle à l'article 74 de
"situation éventuelle"...
M. Lalonde: On est rendu à l'article 75.
M. Bertrand: À l'article 74.
M. Lalonde: Excusez-moi, oui. Article 74, cela va.
M. Bertrand: II faut faire une mise en garde sur les
conséquences d'une modification où on enlèverait la notion
de situation éventuelle. En effet, au cas où le jurisconsulte
conclurait à une incompatibilité de fonctions, à un
conflit d'intérêts, le député serait placé
devant une situation irrémédiable et encourrait des sanctions
immédiates. La philosophie de cette section repose sur son
caractère préventif et non curatif.
M. Lalonde: Je remercie le leader du gouvernement. C'était
- comme disait un ancien député regretté -
superfétatoire parce que vaut mieux prévenir que guérir.
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Puisque j'ai l'amendement, on peut peut-être
revenir à l'article 70. L'article 70 du projet de loi est
remplacé par le suivant: "Un député qui, lors de son
élection, est placé dans une situation de conflit
d'intérêts doit mettre fin à cette situation au plus tard
dans les six mois."
M. Maciocia: Mais si le juge... M. Lalonde: Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que ce nouvel article sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Écoutez ce qu'on vous dit et ce sera
correct.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 75?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Adopté. Le député de Frontenac
n'est pas ici.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 76?
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: Je ne sais pas si l'on doit assujettir le
jurisconsulte à un délai de 30 jours, cela m'apparaît...
"Dans les meilleurs délais", il me semble que... En fait, je ne
vois pas pourquoi on devrait le forcer à rendre jugement
dans...
M. Bertrand: C'est pour aider le député à
avoir une décision le plus rapidement possible pour qu'il soit en mesure
de poser un geste. Par exemple, s'il décide qu'il veut - je ne sais pas
- acquérir des actions, accepter une charge...
M. Lalonde: Je le sais, mais en mettant 30 jours...
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: ... dans la loi, on permet au fond au jurisconsulte
de prendre son temps et de nous donner son avis le 27e ou le 28e jour. Si on
dit: "dans les meilleurs délais"...
Une voix: "Dans les meilleurs délais et au plus
tard"...
M. Fortier: Est-il prévu que cette personne sera à
temps plein ou bien si elle peut être quelqu'un de l'extérieur qui
a un bureau d'avocats?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
temps plein.
M. Fortier: À temps plein.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui. Ce
n'est pas prévu, mais...
M. Fortier: Ce pourrait être une personne dans un bureau
d'avocats qui ferait cela à temps partiel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais il est proposé et élu par les deux tiers des membres de
l'Assemblée nationale...
M. Fortier: Ah! Je n'avais pas pensé à cela.
M. Bertrand: Si on avait un article dans le sens de: "doit avec
diligence et au plus tard dans les 30 jours..." Ou encore: "doit dans les
meilleurs délais et au plus tard avant 30 jours..."
M. Lalonde: Je n'en fais pas un cas. D'accord. Nous le garderons
comme cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et ces
cas ne pleuvront pas, n'est-ce-pas?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
adopté. M. le député de Westmount.
M. French: M. le Président, je suis inquiet de l'histoire
du temps plein...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
paraît que ce n'est pas le cas.
M. Fortier: II n'y a rien qui dit ici que c'est à temps
plein.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non.
Article 77...
M. Bertrand: Ah! il n'y avait pas de travail...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
encore drôle! C'est encore drôle!
M. Bertrand: M. le Président, 122
députés...
M. Lalonde: C'est dire que, si le jurisconsulte a beaucoup de
travail, lui en aura moins.
M. Bertrand: On va réduire son indemnité
additionnelle à...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
article 77?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 78?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
79?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
80?
M. Bertrand: II faut bien comprendre, quand on parle d'un
résumé des avis émis au cours d'une année, que
c'est tout en prenant en considération un autre article qu'on a
adopté...
M. Maciocia: L'article 75?
M. Bertrand: C'est cela. C'est balisé par cet article.
M. Maciocia: C'est cela, parce que, autrement...
M. Fortier: Excusez-moi, j'arrive en retard et mon leader a
déjà approuvé. Quand on parle d'un mandat de cinq ans,
est-ce qu'il ne serait pas mieux de dire un
maximum de cinq ans? Vous voulez absolument que ce soit une
période fixe de cinq ans?
M. Bertrand: On peut permettre la reconduction du mandat. Si on
dit...
M. French: Ce n'est pas sa préoccupation. Sa
préoccupation est: Est-ce que cela doit être aussi long que
cela?
M. Fortier: Étant donné que c'est le Bureau de
l'Assemblée nationale qui le détermine, on pourrait le nommer
pour deux ou trois ans ou pour un maximum de cinq ans. En ce moment, vous avez
cinq ans francs... C'est déjà adopté. Mon leader l'a
déjà adopté, alors je vais être obligé de me
plier à cela.
M. Bertrand: On peut y revenir. "La durée du mandat du
jurisconsulte est d'au plus cinq ans."
M. Fortier: Je trouve que ce serait mieux, parce que le Bureau de
l'Assemblée nationale le déterminera à ce
moment-là.
M. Bertrand: À l'article 77, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Qu'est-ce qu'il y a? Oui, à l'article 77...
M. Bertrand: II y a un petit amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bertrand: "La durée du mandat du jurisconsulte est d'au
plus cinq ans."
M. Maciocia: C'est cela.
M. Bertrand: Ce qui permet de...
M. Maciocia: II peut être de deux ans, trois ans...
M. Bertrand: C'est cela. D'ailleurs, le premier ministre m'avait
posé la question relativement aux commissaires de la Commission
d'accès à l'information. Est-ce qu'on disait "d'au plus cinq ans"
ou "de cinq ans"?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article est adopté tel qu'amendé?
M. Lalonde: Adopté. Cependant, j'aurais une interrogation
à vous communiquer. Dans le rapport de la sous-commission, on
prévoyait que c'était le secrétaire général
de l'Assemblée nationale qui exerçait la fonction d'un
jurisconsulte chargé de fournir à un député, qui en
fait la demande, un avis consultatif écrit et motivé sur la
conformité d'un acte ou d'une omission avec les dispositions concernant
les conflits d'intérêts.
Il semble qu'on ait évolué un peu. J'aimerais savoir ce
que le ministre ou peut-être vous, M. le Président, concevez comme
rôle et qui va jouer ce rôle.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais comprendre surtout le deuxième paragraphe de l'article 80. On
dit, au premier paragraphe de l'article 80: il doit remettre un rapport
sommaire au président de l'Assemblée nationale. "Dans son
rapport, le jurisconsulte doit s'assurer que le nom du député et
les renseignements qui permettent de l'identifier demeurent confidentiels."
Est-ce que je dois comprendre que, dans le rapport sommaire qu'il va remettre
au président, dans ce cas-ci, il ne fera allusion à aucun
nom?
M. Lalonde: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord.
M. Bertrand: Et il ne faut pas que le rapport sommaire...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
contienne des indices qui permettent au président d'identifier la
personne. (21 h 15)
M. Bertrand: Voilà. Cela va être tout un art.
M. Lalonde: Maintenant, il y a deux problèmes, dont celui
que j'ai soulevé tout à l'heure, à savoir: Qui est le
jurisconsulte? Dans le rapport de la sous-commission, il s'agissait du
secrétaire général à qui on confiait un rôle
additionnel.
Il y a un autre problème qui est soulevé par l'article 80.
Si le jurisconsulte rend une décision négative, par exemple, en
ce qui concerne l'incompatibilité ou le conflit d'intérêts
d'un député dans une situation éventuelle et que le
député ne suit pas l'avis du jurisconsulte, dans quelle mesure le
jurisconsulte est-il tenu à la confidentialité, à savoir
de ne rien dire? Il connaît la situation. Il a dit au
député: Tu ne peux pas faire cela. Le député dit:
Merci beaucoup, je le fais pareil. La confidentialité est telle que le
jurisconsulte n'a qu'à attendre que quelqu'un découvre la
situation dans deux ans, cinq ans, dix ans ou jamais.
M. Fortier: Là, il va dire: Le jurisconsulte n'a rien
dit.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
veux pas induire l'Assemblée en erreur, mais je pense que ce sont les
voies normales qui s'appliquent; le jurisconsulte peut être appelé
à comparaître, je pense.
M. Vaugeois: C'est l'article 82 qui s'applique.
M. Lalonde: L'article 82 s'applique à condition qu'un
autre député ait connu la situation, mais il peut arriver qu'un
député qui a demandé un avis au jurisconsulte ait
reçu un avertissement de ne pas faire quoi que ce soit, de ne pas faire
la chose projetée. Le député fait quand même cette
chose et ce n'est connu de personne; le jurisconsulte n'a qu'à se tenir
coi. C'est assez étrange.
M. Maciocia: C'est la règle du jeu.
M. Bertrand: D'abord, je pense qu'il faut s'entendre. On ne peut
pas permettre à ce jurisconsulte de faire de la délation.
M. Maciocia: M. le Président, si vous le permettez. C'est
la même chose...
M. Bertrand: Ayant su des choses et sachant qu'un
député n'a pas... Prendre l'initiative de... Je pense qu'au
départ on veut empêcher cela, parce que le député va
toujours porter sa responsabilité à la suite même d'un avis
d'un jurisconsulte qui lui aurait dit: Ne faites pas cela. Il dit: Je le
fais.
M. Maciocia: C'est la même chose si le député
ne consulte pas...
M. Fortier: Le député peut le faire... M. Maciocia:
... le jurisconsulte.
M. Lalonde: On n'est pas obligé de le consulter.
M. Maciocia: C'est cela, à ce moment, il porte sa
responsabilité.
M. Lalonde: Maintenant, question additionnelle. N'est-il pas vrai
que le rapport du jurisconsulte, si anonyme soit-il, va quand même
décrire des situations qu'on pourrait accrocher à des noms,
à des députés? Qu'est-ce que le président fait avec
le rapport?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
sais pas. Le rapport ne dit pas grand-chose là-dessus, mais je peux vous
dire une chose. C'est que la création du poste de jurisconsulte est
absolument fondamentale. Évidemment, je me sens moralement lié
depuis deux ans et un mois par une sorte de secret professionnel qui n'existe
pas dans la loi, mais des députés viennent me voir
régulièrement pour me poser des questions avant d'entreprendre
des gestes - ou après, dans certains cas - des députés de
toutes les formations politiques. Je sais beaucoup de choses que le
jurisconsulte va savoir car actuellement, à toutes fins utiles, le
jurisconsulte, c'est moi, parce que je suis élu par l'ensemble des
députés de l'Assemblée nationale comme le jurisconsulte
sera élu par les deux tiers de l'Assemblée. Même s'il y
avait des indices permettant d'identifier le député, comme le
rapport est remis au président, c'est le président qui assumera
la responsabilité de ses gestes. C'est lui, ayant reçu le rapport
du jurisconsulte et ayant des indices pour identifier des personnes, qui
divulgue les renseignements à qui que ce soit.
Actuellement, à toutes fins utiles, non seulement je sais le nom
des personnes, mais je connais tous les cas.
M. Lalonde: M. le Président, vous ne réglez pas mon
problème. Un rapport, cela doit servir à quelque chose. D'abord,
le rapport est anonyme. On dit: X a demandé, s'il faisait telle chose...
Bon, je lui ai répondu que c'était incompatible avec la loi. Le
président reçoit cela; qu'est-ce qu'il fait avec cela? D'abord,
il ne sait pas qui est X et, même s'il peut dire: Ah oui! X, c'est le
député de Marguerite-Bourgeoys...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas vrai!
M. Lalonde: Moi aussi je serais abasourdi, "flabbergasted". Mais
il sait que c'est le député Untel d'après sa connaissance
des circonstances, la description. Qu'est-ce qu'il fait avec ce rapport?
D'abord, le jurisconsulte le sait et est lié par le secret
professionnel. Fort bien! Le président le sait maintenant, mais
qu'est-ce qu'il fait avec cela?
M. Bertrand: II peut s'en inspirer pour susciter des
transformations, par exemple, à la loi. Surtout au chapitre des conflits
d'intérêts et des incompatibilités, entre autres.
M. Lalonde: Non, mais cela, c'est de la philosophie.
M. Bertrand: Non, non, non.
M. Fortier: Si cela tombe entre les mains des journalistes, ils
vont essayer de savoir "who is who".
M. Lalonde: Cela va être un rapport qui va être
couru, M. le Président!
M. Fortier: Tous les journalistes vont vouloir en avoir une
copie.
Une voix: Oui.
M. Fortier: Ils vont retracer toutes les sources. Parle à
l'un, parle à l'autre.
M. Lachance: M. le Président, cela me fait penser un peu
au rapport du Protecteur du citoyen. Sauf que le Protecteur du citoyen peut
avoir affaire à l'ensemble des citoyens du Québec, 6 400 000,
tandis que le...
Une voix: ...
M. Lachance: ... jurisconsulte, ici, va avoir affaire à un
maximum de 122 personnages, beaucoup plus faciles à identifier. Donc,
effectivement, moi aussi... Qu'est-ce qu'il y aura comme contenu, dans le
résumé des avis, de suffisamment flou pour être incapable
d'identifier un personnage et en même temps de suffisamment précis
pour que cela veuille dire quelque chose?
M. Lalonde: Si on ne veut pas que le jurisconsulte soit coupable
de délation, donc qu'il conserve, comme le curé de la paroisse,
le secret confessionnel, et si on veut profiter quand même de son
expérience, pourquoi ne pas prévoir dans la loi un rapport sur
les recommandations à des changements à la loi et qu'il soit
rendu public? Qu'il' ne soit pas donné au président simplement
comme livre de chevet, mais que le président le rende public
immédiatement. À ce moment-là le jurisconsulte recommande
que tel article soit changé de telle façon; autrement, c'est
lettre morte.
M. Fortier: Excusez-moi, juste pour renchérir
là-dessus. Ce pourrait être soit des changements à la loi,
soit pour bâtir une jurisprudence qui ne soit pas intégrée
à la loi, mais qui puisse donner des "guidelines".
M. French: C'est ce qu'ils essaient de faire ici et justement on
s'inquiète en disant que cela va brimer la vie privée des
députés ou leurs droits. Ou cela va avoir pour effet de ne pas
les inciter à consulter le jurisconsulte.
M. Bertrand: On va suspendre l'article. Je pense qu'il y a lieu
de voir s'il n'y a pas moyen de le rédiger autrement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'ailleurs, on parle, dans le premier paragraphe de l'article 80, de faire
des recommandations.
M. Lalonde: Mais cela devrait être public.
M. Vaugeois: M. le Président, si on enlevait les mots "un
rapport sommaire comportant... s'il le juge à propos, des
recommandations qu'il fait aux députés", je pense qu'on aurait
moins de problèmes. C'est quand on l'oblige à donner un
résumé des avis qu'on ouvre la porte.
M. Fortier: Des recommandations aux députés...
M. French: Et des recommandations pour changer la loi.
M. Lalonde: C'est cela, oui, oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II peut
écrire au président en disant: À la suite des cas que j'ai
eus cette année, je constate que tel article de la loi est...
Des voix: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'article est suspendu. Article 81.
M. French: Là, M. le Président, je serais
prêt à me plier aux opinions des avocats qui sont avec nous, mais
je suis un peu inquiet face à l'article 81. Si j'ai bien compris, et je
veux être certain d'avoir bien compris, lorsqu'un député
suit les conseils du jurisconsulte, après lui avoir exposé toutes
les circonstances, il est effectivement blanchi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais c'est...
M. French: Non, c'est trop simpliste?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je suis
d'accord avec cela. Mon expérience me porte à être d'accord
avec cela en ce sens qu'un président de l'Assemblée nationale
qui, actuellement, joue le rôle d'un jurisconsulte reçoit la
visite d'un député qui lui expose une situation éventuelle
ou une situation vécue. Le président de l'Assemblée
nationale, dans ces cas-là, se sent dans l'obligation, s'il a à
dire quelque chose un jour, de dire: L'opinion que j'ai donnée à
tel député était qu'il était dans la
légalité. Cette seule phrase du président de
l'Assemblée nationale, devant la commission de l'Assemblée
nationale où un député pourrait être appelé
à comparaître, amènera, j'en suis presque convaincu, la
commission de l'Assemblée nationale à absoudre le
député parce qu'il aura agi après avoir consulté le
président, qui, en fin de compte, aura joué le rôle de
juge.
M. Bertrand: En fait, il y a une valeur juridique
d'attachée...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En fait,
ce sont des situations vécues; il n'y en a pas 50, mais il n'en demeure
pas moins que les députés qui viennent me voir et à qui
j'émets une opinion sur un article de la loi sur l'Assemblée
nationale... C'est bien sûr que, si un jour un autre député
amenait cela devant la commission de l'Assemblée nationale, la
première chose qu'il ferait serait de dire: M. le Président, le
12 décembre 1981, je suis allé vous voir, j'ai exposé tout
mon cas, j'ai mis tous les papiers sur la table, je vous ai montré cela,
vous m'avez donné votre opinion, vous m'avez dit que c'était
correct. Un autre député apprend la situation, l'amène
devant la commission de l'Assemblée nationale pour lui faire perdre son
siège, le président vient témoigner et dit: Oui, j'ai
rencontré le député le 12 décembre 1981; oui, je
lui ai dit que c'était légal. C'est pour cela que, dans l'article
81...
M. Bertrand: C'est fondamental, c'est le coeur même de
cette section sur le jurisconsulte parce que, quand le député,
après avoir pris l'avis du jurisconsulte jusqu'à maintenant,
c'était vous, M. le Président - s'il s'est conformé
à l'avis du jurisconsulte, dès lors que l'avis lui donne le feu
vert, le député se trouve à l'abri de toute poursuite en
vertu de la loi sur l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: Oui, mais il y a un problème, c'est la
restriction qui est contenue à la fin du paragraphe: "pourvu que les
faits allégués au soutien de sa demande aient été
présentés de façon exacte et complète"; la seule
façon de contrôler cette condition, c'est que tout soit mis par
écrit.
M. Fortier: C'est cela. À l'article 76, est-ce qu'on
parlait d'un avis écrit lorsqu'on a dit que le jurisconsulte doit donner
son avis dans les 30 jours? Est-ce que c'est un avis écrit?
M. Lalonde: II faut que ce soit écrit.
M. Fortier: Ce n'est pas marqué; alors, il faudrait
l'écrire à l'article 76.
M. Bertrand: Oui, mais c'est marqué "fait la demande".
M. Fortier: Un avis écrit, oui.
M. Bertrand: Non, le député fait la demande par
écrit.
M. Lachance: Mais, à l'article 76, c'est marqué
"doit donner son avis"...
M. Lalonde: Cela va, d'accord. À l'article 74, qu'est-ce
que c'est?
M. Maciocia: C'est écrit "un avis écrit", on fait
la demande par écrit...
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: On dit "que l'avis du jurisconsulste est écrit
et motivé", mais nulle part on ne dit que la demande doit être
écrite.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
à l'article 74.
M. Lalonde: Ah, par écrit! D'accord, cela va très
bien. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 81 est adopté. Article 82? On m'informe que c'est le
règlement actuel.
M. Maciocia: Une plainte portée par un autre
député est-elle confidentielle quand même?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
l'article 80, je pense.
M. Bertrand: C'est l'article 80 de l'actuel règlement qui
dit que "lorsqu'un député désire accuser un de ses
collègues d'un acte... il doit présenter une motion de fond
annoncée dans laquelle il énonce l'accusation en termes
explicites mais modérés, et il doit conclure à ce que la
commission de l'Assemblée nationale procède à une
enquête pour constater si l'accusation est fondée."
M. Lalonde: Mais la seule...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II peut
arriver que le président... Excusez-moi.
M. Lalonde: On peut toujours le faire, si vous insistez;
l'article 68, en s'éveillant le matin, on y pense. Non, M. le
Président, la seule chose que je voudrais soulever, c'est que, dans le
règlement actuel, on dit comment faire une motion de fond. Dans le
projet de loi, à l'article 82, on ne dit pas comment le faire.
M. Fortier: Pourquoi ne pas dire en accord avec le
règlement?
M. Bertrand: II faudrait peut-être dire
"conformément au règlement de l'Assemblée nationale!
M. Fortier: À ce moment on changerait le règlement
de temps en temps.
M. Blank: Aussi, dans notre règlement, on ne donne pas de
sentence; ici, on donne la sentence.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
m'informe aussi qu'il y a un article de notre loi qui dit au début que
c'est l'Assemblée qui établit les règles de sa
procédure. Or, sa procédure, c'est le règlement de
l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on le change?
M. Bertrand: La sous-commission avait accepté le principe
de transporter dans la loi le principe général; c'était
dans l'avant-projet de loi et il a ensuite été accepté par
la sous-commission que ce soit transporté dans la loi pour ce qui est du
principe général. Maintenant, s'il fallait aussi indiquer
"conformément au règlement de l'Assemblée..." (21 h
30)
M. Lalonde: On n'insiste pas. M. Bertrand: C'est
évident que quand on a l'article...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'articles de la loi qui font
référence...
M. Lalonde: Cela va, cela va, le député devra
trouver la façon de le faire. Il ira voir son leader. Adopté.
Plaintes
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
83?
M. Lalonde: Pourquoi "le cas échéant, l'avis du..."
Ah! Au cas où il y aurait eu un avis autrefois. Mais la commission de
l'Assemblée ne consulte pas le jurisconsulte, si je comprends bien?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
demander à le consulter.
M. Vaugeois: Elle examine la plainte et, le cas
échéant, l'avis...
M. French: Pour ce qui est d'examiner l'avis, je ne vois pas de
problème, mais qu'il examine le jurisconsulte.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
sais pas s'il peut être appelé, mais son avis peut être
demandé par les membres de la commission.
M. French: ... est-ce qu'il peut être...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader, est-ce que le jurisconsulte peut être appelé devant la
commission ou si seulement c'est...
M. Bertrand: C'est ce que j'essaie de savoir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
M. French: M. le Président, encore une fois, je vais me
plier aux opinions des avocats présents, mais il me semble que si
j'avais un avocat, je ne voudrais pas que mon avocat soit susceptible de me
faire témoigner, même contre mon gré. D'ailleurs, je ne
pense pas que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas votre avocat.
M. French: Je comprends bien que ce n'est pas mon avocat en soi,
mais si je veux être libre de le consulter en premier lieu, je ne suis
pas sûr de vouloir qu'il puisse être convoqué au gré
d'une commission où il va y avoir la majorité, peut-être,
du gouvernement, si je suis de l'Opposition, et de le faire assujettir à
un contre-interrogatoire. Je n'ai pas d'objection pour l'avis, si le bonhomme
lui-même devait être "appelable".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On n'en
parle pas, n'est-ce pas?
M. Bertrand: II l'est.
Une voix: II est quoi?
M. Bertrand: "Appelable".
M. Lalonde: Moi, je suis contre cela.
M. Bertrand: Qu'il soit "appelable"?
M. Lalonde: Oui. S'il doit être le conseiller de tous les
députés, il ne doit pas être appelé à
témoigner contre les députés.
M. Bertrand: Mais est-ce qu'il peut être appelé par
le député qui a besoin de...
M. French: Oui, cela c'est une autre affaire.
M. Lalonde: Non, sauf son avis peut-être
déposé...
Une voix: Par le député.
M. Lalonde: ...par le député, parce que l'avis est
adressé au député, est la propriété
du député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Autrement dit, il ne faut pas qu'il subisse un contre-interrogatoire de la
part des membres de la commission.
M. Lalonde: Non, à ce moment-là, cela devient
complètement incompatible. Pardon?
M. Maciocia: Disons que l'avis du juge qu'on consulte, c'est
seulement le député qui peut s'en servir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
pourrait arriver que la commission essaie de démontrer au jurisconsulte
qu'il s'est trompé.
M. Bertrand: Vous ne seriez pas d'accord pour que la
commission...
M. Lalonde: Cela n'a rien à voir, que le jurisconsulte se
soit trompé, parce qu'il y a un article de la loi qu'on vient d'adopter
qui dit que si l'avis autorise le député à faire ce qu'il
entrevoit, cela n'est plus une infraction s'il le fait. Alors, l'erreur du
jurisconsulte est tout à fait étrangère.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais cela peut miner sa crédibilité.
M. Lalonde: Cela est une autre chose.
M. Maciocia: Cela ne peut pas pénaliser le
député.
M. Lalonde: Cela ne doit pas le pénaliser.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je suis
d'accord pour qu'il ne vienne pas témoigner.
M. Blank: Qu'est-ce qui arrive si le juriconsulte ne donne pas
toujours une réponse adéquate? C'est possible qu'il dise que
c'est le "border line". Qu'est-ce qui arrive? C'est cela. Le
député qui prend le risque ne veut pas que, après, le
jurisconsulte vienne dire qu'il n'était pas sûr.
M. Lalonde: II y a, là-dedans, quelque chose d'un peu
hypocrite, sans faire d'accusation à quiconque, parce que cela existe
actuellement dans l'économie de notre droit parlementaire. S'il y a une
plainte qui est portée par un député contre un autre,
c'est la majorité qui décide s'il est coupable ou non. Je
regrette, M. le Président, mais je ne fais pas confiance à la
capacité de l'ensemble des députés d'un caucus, d'un
conseil des députés, quel qu'il soit, libéral,
péquiste ou créditiste, de faire abstraction de la ligne de parti
quand il s'agit de savoir si un député a fait une infraction ou
non. Je sais que l'Assemblée est censée être souveraine,
mais là, il ne s'agit pas de l'Assemblée, il s'agit du droit d'un
député d'occuper son siège. Peut-être que je devance
un peu les travaux de la commission, mais je suis rendu à l'article 84:
c'est l'Assemblée qui adopte le rapport de la commission qui constate
une incompatibilité de fonction et le siège du
député devient vacant. Je serais aussi mal à l'aise si je
siégeais... quand je siégerai dans la majorité que
maintenant où je siège dans la minorité.
M. Blank: Oui peut-être que ce serait...
M. Lalonde: Non, mais je préférerais soumettre cela
à un juge.
M. Blank: Le danger, là, c'est que c'est la
majorité qui va décider s'il y a un siège vacant ou non.
C'est une décision presque politique. Cela fait 22 ans que je suis ici,
j'ai déjà siégé à des commissions
parlementaires...
M. Lalonde: II ne s'agit pas d'incompatibilité, il s'agit
de conflits d'intérêts...
M. Blank: ... et j'ai déjà vu... M. Lalonde:
Article 82.
M. Blank: ... des commmissions. Quelques-unes étaient
sérieuses et d'autres n'étaient pas sérieuses. L'affaire
Yves Gabias, il y a 30 ou 20 ans, c'était plus ou moins sérieux.
L'affaire Boutin, c'était un peu plus sérieux. Celle de M.
Jacques-Yvan Morin, ce n'était pas du tout sérieux en un sens.
Ici, on parle d'une sentence qui rend un siège vacant. Dans tous ces cas
l'Assembée n'a jamais prononcé un siège vacant. Il y a
toutes sortes de façons...
M. Lalonde: Même Jacques-Yvan Morin avec son
chèque.
M. Blank: Oui, c'est cela. C'était sérieux, mais
pas tellement sérieux. Comme l'affaire Gabias.
M. Lalonde: C'était techniquement sérieux, mais ce
n'était pas politiquement sérieux.
M. Blank: C'est là la différence sur laquelle on
joue.
M. Lalonde: Et à part cela, l'article 82 prévoit
soit l'incompatibilité, soit les situations de conflit
d'intérêts et l'article 84 ne constate que
l'incompatibilité. Alors, dans un cas de conflit
d'intérêts, on ne sait pas ce qu'on fait.
Une voix: C'est plus loin.
M. Lalonde: Excusez-moi, c'est quoi?
Une voix: À l'article 137.
M. Lalonde: 137?
M. Blank: L'article 136 concerne le siège.
M. Lalonde: Oui à l'article 136, c'est la perte de son
siège. Je serais d'avis que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
pouvez peut-être vous référer à l'article 81a du
règlement actuel de l'Assembée nationale.
M. Bertrand: "Dès que la commission de l'Assemblée
nationale a terminé l'examen de l'affaire qui lui a été
déférée, en vertu de l'article 80 ou de l'article
81...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui mais
on ne parle pas de vacance.
M. Bertrand: ... le rapporteur dépose à
l'Assemblée un rapport suffisamment détaillé et contenant
les recommandations de la commission, y compris, s'il y a lieu, la peine
qu'elle croit devoir être imposée."
M. Blank: Cela est un débat ouvert en Chambre, c'est
différent d'une commmission.
M. Lalonde: C'est tellement incroyablement incompatible avec la
justice que cela n'a presque jamais été utilisé. Donc, si
ce n'est pas utilisé assez souvent, peut-être qu'il y a des cas
d'incompatibilité et de conflit d'intérêts qui ne sont pas
jugés, justement parce qu'on dit que c'est exorbitant. Pourquoi ne pas
soumettre cela aux tribunaux, au pouvoir judiciaire?
Des voix: C'est le seul moyen.
M. Lalonde: J'entends des voix derrière moi, M. le
Président, qui m'encouragent.
M. Bertrand: À quoi?
M. Lalonde: À remettre cela au pouvoir judiciaire.
M. Bertrand: À remettre quoi au pouvoir judiciaire?
M. Lalonde: De décider si un député occupe
illégalement son siège soit pour raisons d'incompatibilité
ou de conflit d'intérêts.
M. French: À ce moment-là, M. le Président,
il va falloir considérer très soigneusement les articles du
projet de loi qu'on nous a présentés en nous assurant que le
jurisconsulte comprendrait là où nous ne comprenons pas ici. Ce
qu'on a fait pour certains autres articles. On nous a demandé d'accepter
des choses excessivement vagues puisque le jurisconsulte allait tout
comprendre.
M. Bertrand: Les incompatibilités de fonctions, ce n'est
pas de même nature que les conflits d'intérêts. Ce sont des
situations de fait et il faut en faire la démonstration par A + B. Ce
n'est pas dans le style "zone grise".
M. Lalonde: Ce n'est pas si clair que cela. Pourquoi aller devant
les juges si c'est si clair que cela?
M. Bertrand: Prenons...
M. Lalonde: Pourquoi occuper le temps d'une commission de
l'Assemblée pendant des jours et des jours?
M. Blank: M. le leader, 65.2, ou un autre avantage, le mot
"autre" avantage, cela dit quoi?
M. Bertrand: On est en conflit d'intérêts. Parlons
d'incompatibilité. "Est incompatible avec la fonction de
député - à l'article 57 - la charge de membre du conseil
d'une municipalité, d'une commission scolaire ou d'une corporation de
syndics d'école." Cela doit être...
M. Lalonde: Pas nécessairement. Un député
peut dire: Écoutez, j'ai envoyé ma démission la veille et
elle est arrivée deux jours après parce que etc. Un moment
donné, il peut y avoir une décision à prendre, un jugement
à rendre. Je préfère, étant donné le
caractère de rapport majorité à minorité qui existe
à l'Assemblée nationale, me rapporter à un juge. Cela
n'attaque pas la souveraineté de l'Assemblée nationale. Cela
touche la capacité d'un membre de siéger dans cette
Assemblée nationale.
M. Bertrand: Êtes-vous d'accord pour qu'à la limite,
donc... Moi je veux souligner que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bertrand: ... dans ce projet de loi on retrouve des
dispositions qui n'étaient ni dans mon projet de loi de juin 1980 ni
dans celui de votre prédécesseur - juin 1982 et juin 1980 -
à savoir qu'au moins on judiciarisait une partie des
responsabilités qui jusqu'à maintenant incombaient à
la
commission de l'Assemblée nationale pour les tiers. Si vous
voulez qu'on judiciarise pour tout, les députés au complet, tant
pour ce qui est des conflits d'intérêt que des
incompatibilités de fonction et toute autre infraction commise en vertu
de je ne sais plus quel article, on en a une longue liste; cela veut dire
qu'à ce moment on appliquerait intégralement l'article 134: "La
personne autre qu'un député qui commet un acte ou une omission
visés aux articles 55 et 56 commet une infraction et est passible, sur
poursuite sommaire, outre les frais, d'une amende maximale de 10 000 $". Il
faut savoir ce qu'on fait quand on fait cela. Là on parle...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II faut
dire aussi, je pense, que dans tous les Parlements de style britannique, ce
droit qu'a l'Assemblée de juger effectivement...
M. Bertrand: Ses pairs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... ses
pairs est reconnu. C'est un principe généralement reconnu.
M. Lalonde: Le principe est reconnu et n'est jamais exercé
parce qu'il est exorbitant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II est
très exceptionnellement exercé, c'est vrai.
M. Lalonde: II est tellement exorbitant qu'on ne l'exerce pas
même quand il faudrait l'exercer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
serais porté à considérer, vu votre désaccord, que
ce serait une atteinte à un droit fondamental qui appartient à
l'Assemblée. Quitte à bonifier les articles.
M. Lalonde: Je ne comprends pas tout à fait votre...
M. Bertrand: Je sais ce qui vous agace dans le fond. Vous l'avez
bien exprimé tantôt. Si vous aviez le sentiment que
l'Assemblée nationale est un corps ainsi constitué que pour juger
de ces situations d'incompatibilité et de conflit
d'intérêts, il est vraiment capable d'agir sans aucune forme de
partisanerie, sans qu'existent même les notions de majorité ou de
minorité, vraiment comme...
M. Lalonde: C'est de l'angélisme. On ne demande pas
à l'Assemblée nationale de décider si un
député est élu. S'il y a un recomptage à faire, ce
n'est pas l'Assemblée nationale qui le fait. S'il y a eu fraude
électorale ou enfin, ce n'est pas l'Assemblée nationale qui le
fait. Les tribunaux sont habilités à décider. Si un
député occupe illégalement son siège parce qu'il
occupe une fonction incompatible, pourquoi cela ne serait-il pas le tribunal?
Parce que s'il occupe illégalement son siège, il n'est pas un
membre de l'Assemblée nationale. Il n'a pas le droit d'être
membre. Alors, pourquoi ce serait une atteinte à la souveraineté
de l'Assemblée nationale?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
parce qu'il n'est pas encore député.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Lalonde: II ne l'a jamais été.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Là on parle d'un député qui est élu.
M. Lalonde: II est élu, mais il n'a jamais
été député parce que c'est incompatible. Il
était maire en même temps et on ne le savait pas. Au bout d'un an
on le découvre, là on dit: II n'a pas le droit, il n'a jamais
occupé légalement sa charge de député. (21 h
45)
Enfin, je pense que c'est maintenant qu'il faut le soulever, M. le
Président, même si c'est à la toute fin de la session et je
regrette que ce soit le cas. Cela me fait penser à la situation dans
laquelle l'Assemblée nationale s'est trouvée il y a quelques mois
alors qu'il y avait eu un chahut, ici, justement, à la salle 81-A, et
où des procédures avaient été engagées pour
convoquer à la barre les éléments fautifs, les suspects.
On s'est rendu compte très rapidement que l'organisme dans lequel on
fonctionne n'est pas fait pour ce genre d'exercice et, d'un commun accord, on a
dit: C'est ailleurs que cela doit se décider.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
que, si on remettait cela de façon automatique entre les mains des
tribunaux, on deviendrait le seul Parlement de type parlementaire britannique
à faire cela, mais, par contre, il y aurait peut-être
l'hypothèse suivante: c'est que l'Assemblée ou la commission
pourrait avoir le choix, pourrait décider d'envoyer elle-même le
cas devant les tribunaux.
M. Bertrand: On va revenir à la situation qu'on
connaît en ce moment avec les tiers où le leader se lève,
exerce un choix et dit: Renvoyez cela aux tribunaux de droit commun.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Lalonde: Comme on a fait avec un chahut ici?
M. Bertrand: Avec l'affaire de Baie-Comeau et de Hauterive.
M. Lalonde: C'est qu'on n'est pas organisé pour faire
cela.
M. Blank: Moi, j'étais ici à présider une
commission où il y avait des témoins, etc., et j'étais
là non seulement comme président de commission, mais comme juge
pour décider si la preuve est légale, si on a le droit de poser
cette question et si cette question est légale ou non. Je me suis
retrouvé dans la situation où je n'étais pas
équipé pour le faire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais ce n'est pas le président de la commission qui juge, c'est la
commission.
M. Blank: Oui, mais il doit rendre des décisions qui
affectent la procédure. Si quelqu'un pose une question, on dit: Vous
n'avez pas le droit de poser cette question, c'est illégal.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
dans notre loi depuis 100 ans.
M. French: M. le Président, je partage avec vous la
préoccupation que l'implication d'une autre branche ou d'un autre
secteur de notre système de gouvernement dans une telle question risque
de mêler les cartes d'une façon qui n'est pas souhaitable. Mais je
partage également l'idée qu'il y a un problème où
la philosophie du parti va entrer en ligne de compte une fois qu'on se retrouve
dans une telle commission parlementaire. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu
d'imaginer une façon de constituer une commission parlementaire par un
autre mode que le mode actuel, dans un tel cas, parce que je refuse de croire
que l'Assemblée nationale entière n'a pas les ressources humaines
nécessaires pour prendre cette responsabilité. De la façon
qu'on compose ces commissions parlementaires actuellement, c'est
évidemment très dangereux. Par contre, je peux imaginer un groupe
de huit ou dix parlementaires de cette Assemblée nationale auquel on
aurait une grande confiance des deux côtés de la Chambre. Il
s'agit d'avoir un mécanisme pour les choisir et les identifier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans
l'article 138 de la loi, on dit: "L'Assemblée est seule
compétente pour juger les infractions prévues aux articles 135
à 137 et pour faire exécuter les sanctions qui y sont
prescrites." À l'autre article, on fait état que
l'Assemblée peut faire homologuer la décision par la Cour
supérieure ou la Cour provinciale, selon le montant en cause. Pourquoi
ne pourrait-on pas dire que l'Assemblée est compétente pour juger
des infractions; par contre, elle peut...
M. Lalonde: Si la majorité le veut bien, parce que
l'Assemblée, c'est la majorité.
M. Bertrand: Mais il faut être conscient, M. le
Président, que, si on recourt à un processus du type de celui
qu'on veut instituer pour les tiers, en vertu de la Loi sur les poursuites
sommaires, l'initiative pourrait venir de n'importe quelle personne, pas
simplement des députés de l'Assemblée nationale, du
Procureur général ou enfin... Là, on élargit
considérablement.
Mon impression, c'est que je comprends très bien les
représentations qu'on fait là-dessus, mais je trouve que
judiciariser le processus pour ce qui est des tiers, c'est déjà
une nette amélioration par rapport à ce qui existait auparavant.
Maintenant, on ne pourra plus se servir de la commission de l'Assemblée
nationale pour juger des gens qui, de toute façon, auraient commis un
délit dans une salle, juste à côté ici, ce qui n'a
rien à voir avec les débats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Exemple,
Baie-Comeau?
M. Bertrand: Oui. Alors, déjà, c'est une grosse
amélioration. Si en plus on dit: Pour tout ce qui concerne les
députés, au nom même de l'indépendance de
l'institution, de son autonomie et à cause de ses règles de
procédure internes etc., elle a des possibilités de le faire,
comme disait le député de Westmount, elle a les ressources pour
le faire; si on enlève cela, on vient de mettre - je n'ai pas
d'objection, on sera très libéral à ce moment-là -
trois siècles d'histoire dans le cercueil.
M. Lalonde: En fait, je vous retourne votre argument. Si
l'Assemblée doit s'en remettre à un autre pouvoir pour juger des
tiers, n'est-il pas vrai qu'elle devrait davantage s'en remettre à un
autre pouvoir pour juger des personnes qui sont des adversaires politiques? Les
tiers ne sont pas des adversaires. Ce sont des gens qu'on ne connaît pas
qui ont fait un chahut ici. On peut peut-être les identifier comme
étant des sympathisants, etc., mais là nous sommes dans un
organisme qui est constitué sur la base d'adversaires. En principe, il y
a une majorité et une minorité. Si vous pensez qu'on n'est pas
apte à juger des tiers, comment sommes-nous davantage aptes à
juger de nos adversaires?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): M. le député de Trois-Rivières. M. Vaugeois:
M. le Président...
M. Bertrand: Je veux simplement évoquer, si le
député de Trois-Rivières me le permet - que, si l'on a
décidé d'aller dans la "judiciarisation" totale, on devra se
poser des questions sérieuses sur l'existence du jurisconsulte.
M. Lalonde: Peut-être, sauf que si on conserve le
jurisconsulte et que la loi prévoit qu'un avis du jurisconsulte absout
automatiquement un député de quoi que ce soit, bon, on sait
d'avance que même devant un tribunal, il serait absout.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, à la lumière
de tout ce qu'on vient d'entendre -c'est quand même très
intéressant - je serais plutôt favorable à ce qu'on essaie
de trouver une solution à l'interne. Je ne reprendrai pas les arguments.
Si on rédigeait l'article 83 à peu près de la façon
suivante: "Une commission spéciale de l'Assemblée composée
d'un nombre égal de députés de la majorité et de
l'Opposition examine la plainte à huis clos et, le cas
échéant, examine l'avis du jurisconsulte et fait rapport à
l'Assemblée." J'imagine également cette commission
spéciale, si elle le juge à propos, non seulement siégeant
à huis clos, ce qui me paraît être essentiel, mais convenant
également de s'exprimer par un, vote secret. Ce serait laissé
à sa propre discrétion. Mais il me semble qu'il faudrait tout
faire pour essayer de trouver, en notre sein, des moyens de régler un
cas. La ligne de parti joue, mais, si le huis clos est établi,
déjà il y a une bonne partie de notre travail qui change de
nature, ce n'est plus la même chose. Si c'est un nombre égal de
députés de la majorité et des partis de l'Opposition, il
me semble que le pire qu'on risque, c'est un verdict nul. Mais, le grand juge
pour l'Assemblée nationale, à mon avis, ce ne sera jamais un juge
de la magistrature. Notre juge à nous, c'est l'opinion publique.
M. Bertrand: Oui, mais il faut être conscient... Et
j'ajoute...
M. Vaugeois: Et le rapport, quant à lui, est rendu public.
Les parlementaires jouent un peu leur réputation de parlementaires en
présentant leur rapport.
M. Lalonde: Cela est très bien, mais dans...
M. Bertrand: ... et j'ajoute à ce que le
député de Trois-Rivières...
M. Lalonde: ... une situation de bipartisme. Mais, si vous avez
trois partis, l'Opposition en a deux. Bon, alors comment éliminez-vous
la partisanerie?
M. Vaugeois: Si le coupable est un membre du parti minoritaire,
par exemple, là on peut donner un nombre égal...
M. Blank: ... indépendant... M. Vaugeois: Non,
écoutez... M. Bertrand: M. le Président...
M. Lalonde: Vous n'en sortez pas, vous rêvez en
couleur.
M. Bertrand: ... le député de Marguerite-Bourgeoys,
même si on ne disait pas ce que le député de
Trois-Rivières dit et ce que le député de Westmount a dit
aussi tout à l'heure à sa façon relativement à ces
mécanismes qu'on pourrait trouver en notre sein pour tenter de
créer le climat le plus objectif, le plus neutre possible pour porter un
jugement sur une personne, même si cela n'existait pas et qu'on
maintenait les dispositions telles qu'elles existent en ce moment, avec
l'article du règlement qui permet à un député de
faire une motion, etc., il faut savoir une chose, c'est qu'on ne peut pas
s'embarquer là-dedans de façon frivole, pour revenir à un
terme qu'on avait utilisé. Il y a la pression de l'opinion publique, il
y a les médias d'information. Un parti, aussi majoritaire soit-il, qui
décide de s'embarquer dans une opération de cette nature en y
mettant tout son poids partisan, entre vous et moi, quand il s'agit de juger de
la compatibilité de quelqu'un et des conflits d'intérêts,
j'ai l'impression...
M. French: Je voudrais bien le croire.
M. Bertrand: ... qu'il y a une forme de protection, finalement,
qui est accordée au député du seul fait de la pression qui
existe.
M. Lalonde: Je ne ferai pas de débat plus long. Si on veut
conserver ce fossile du parlementarisme, fort bien. Je vous dis une chose: Cela
ne fonctionnera pas et cela continuera de ne pas fonctionner, comme cela a
été le cas pour les tiers, à la dernière occasion.
Après avoir commencé le processus, on s'est aperçu qu'il
fallait les envoyer ailleurs.
M. Bertrand: On le règle.
M. Lalonde: Oui, on le règle, parce qu'on a eu le
problème. Si on avait eu un problème couvert par les articles 82
à 85 dans les six derniers mois, on chercherait une façon de s'en
débarrasser et de le faire
décider par un organisme qui n'est pas partisan.
M. Bertrand: C'est exact. Mais, comme on ne juge pas, on a
vraiment été placé dans ce genre de situation. C'est
tellement vrai que, finalement, rien n'a été modifié
depuis nombre d'années relativement à ces dispositions. C'est
cela, une loi. S'il nous apparaît qu'un jour, vraiment, à
l'évidence...
M. Lalonde: Conservons cela, si vous voulez.
M. Bertrand: ... une injustice a été commise...
M. Blank: Ne pensez-vous pas qu'on devrait laisser le soin
à l'Assemblée nationale de décider quand un siège
de député devient vacant? Pourquoi ne laisse-ton pas le soin
à l'Assemblée nationale de décider, au moins pour avoir un
peu de "cooling off" entre la commission et l'Assemblée nationale?
M. Lalonde: Non, l'incompatibilité, c'est tout ou
rien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
vrai. C'est cela. Cela n'est pas...
M. Lalonde: Dans le cas des conflits d'intérêts, il
y a toute la gamme des réprimandes, etc.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bertrand: Cent et quelque. M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division ou adopté?
M. Maciocia: À l'article 82 - seulement un instant - je
pense qu'on parlait de l'avis du jurisconsulte. On était d'accord, je
crois, pour que cet avis, ce soit seulement le député qui puisse
s'en servir et non pas que le jurisconsulte puisse témoigner devant
l'Assemblée nationale. Je pense que, sur cela, on avait...
M. Lalonde: C'est pour conserver...
M. Maciocia: Si on veut conserver le caractère
confidentiel...
M. Lalonde: ... il faudrait que ce soit avec la permission...
M. Maciocia: ... du député seulement. M.
Lalonde: Oui.
M. Maciocia: Autrement...
M. Blank: Si vous étiez mon avocat, sur la question du
secret professionnel, le gars pourrait être rayé du barreau s'il
n'avait pas le consentement du député pour
révéler...
M. Maciocia: C'est dans le sens que le député peut
déposer l'avis du jurisconsulte et, automatiquement, il est blanchi;
c'est le jurisconsulte qui lui avait donné la permission de le faire,
mais pas que l'Assemblée nationale ou la commission puisse voir l'avis
du jurisconsulte.
M. Bertrand: L'article 83 est suspendu pour...
M. Lalonde: ... le formuler dans ce sens.
M. Maciocia: .... le formuler dans ce sens.
M. Lalonde: Merci, cher député de Viger.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
84?
M. Lalonde: En ce qui me concerne, c'est adopté sur
division, toute la section V.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 84 est adopté sur division. Article 85?
M. Lalonde: Le conflit d'intérêts, où est-ce
qu'on l'ajouterait? À l'article 84?
M. Bertrand: Pardon?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
plus loin, cela.
M. Bertrand: Non, c'est ailleurs.
M. Lalonde: Le conflit d'intérêts est à
l'article 137.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
85?
M. Lalonde: Cela va, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 86?
M. Lalonde: Adopté.
Avis consultatifs (suite)
M. Bertrand: Avant d'aller à l'article 86, M. le
Président, je voudrais revenir à l'article 80 pour qu'on puisse
le régler. J'apporterais l'amendement suivant: L'article
80 du projet de loi est remplacé par le suivant: "Le
jurisconsulte peut remettre au président de l'Assemblée un
rapport contenant des recommandations sur l'application des dispositions
concernant les incompatibilités de fonctions et les conflits
d'intérêts. Dans son rapport, le jurisconsulte doit s'assurer que
le nom du député et les renseignements qui permettent de
l'identifier demeurent confidentiels."
M. Lalonde: M. le Président, je ne vois pas pourquoi le
deuxième paragraphe, si c'est simplement un rapport de recommandations,
ne fait référence à aucun cas particulier. Le
deuxième alinéa de l'article 80 actuel a son sens parce que
c'était un rapport sommaire comportant un résumé des avis
qu'il a émis. S'il ne fait pas de résumé d'avis mais
seulement des recommandations et des changements... (22 heures)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
Président en prend acte.
M. Lalonde: Le Président en prend acte et c'est tout. Ce
sont des recommandations...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
premier paragraphe.
M. Bertrand: Là-dessus, il y a un petit côté
superfétatoire - est-ce le mot exact? -mais trop fort ne casse pas.
C'est une prudence, une police...
M. Lalonde: À ce moment-là, peut-être qu'il
faudrait l'exprimer autrement. Au lieu de dire "que le jurisconsulte doit
s'assurer que le nom du député, parce que cela devient... que le
nom d'aucun député ne soit mentionné et qu'aucun
renseignement permettant d'identifier un député..." Enfin...
M. Bertrand: "Doit s'assurer que le nom d'un député
et les renseignements qui permettraient de l'identifier demeurent
confidentiels".
M. Lalonde: Cela fait curieux.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce sont
les recommandations qui sont importantes.
M. Lalonde: Si on disait...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
premier paragraphe...
M. Lalonde: ... "que ce rapport ne doit faire mention du nom
d'aucun député ni d'aucun renseignement permettant d'identifier
un député."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord.
M. Bertrand: Resuspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord, resuspendu. Article 86? Mon bureau.
M. Lalonde: Pensez-vous qu'on l'adopte, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II aura
du travail ce bureau-là, j'ai l'impression.
M. Lalonde: Adopté.
Le Bureau de l'Assemblée nationale du
Québec
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 87?
M. Lalonde: Insistez-vous réellement pour être
président du Bureau, M. le Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
verra.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 88?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
89?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Adopté. Si chaque parti désignait le
même nombre de députés comme membres suppléants du
bureau et que ces gens pouvaient agir à la place d'un membre absent ou
incapable d'agir, est-ce qu'ils recevraient leur rémunération
additionnelle de 0,5%?
M. Lalonde: Je ne pense pas. Étant donné que la loi
ne prévoit aucune rémunération addditionnelle pour un
membre suppléant, je pense que la question ne se pose pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
90?
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: C'est une question pratique. Quand on dit, "chaque
parti communique..." Qu'est-ce qu'un parti qui communique? Autrement dit...
M. Bertrand: Reconnu?
M. Lalonde: Non, non, ce n'est pas cela. Est-ce que le parti
communique par son président, par son chef, par son whip, par son
leader? Qui communique au président?
M. Bertrand: Le parti décidera: le chef, le leader ou le
whip...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On a
voulu laisser désigner la personne compétente par son parti
politique, pour en informer le président.
M. Lalonde: Donc, c'est le chef qui désigne la personne
compétente. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'aurais
un point à l'article 90. Disons dans les 15 jours du début d'une
session... à l'article 245, on dit que la loi entrera en vigueur par
procuration du gouvernement. Cela veut dire que le Bureau n'existe pas tant
qu'il n'y a pas de procuration du gouvernement. Étant donné que
la prochaine session commence le 4 mars, et que le Bureau a du travail
préparatoire à faire, pourquoi cela ne se ferait-il pas dans les
quinze jours de l'existence légale du Bureau, donc à partir du
moment où le Bureau va exister, afin de nous permettre de commencer
à travailler?
M. Lalonde: II va falloir prendre une décision
bientôt...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Parce
que nous avons beaucoup de travail à faire et tant que le Bureau ne sera
pas formé, en fait tant qu'il n'y aura pas la proclamation
gouvernementale...
M. Bertrand: II y a aussi le cas où, d'une année
à l'autre, le Bureau peut changer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
d'accord. Prenons le cas de la prochaine session, je présume que le
Bureau va exister.
M. Bertrand: Cela devrait plutôt aller dans les
dispositions finales.
M. Lalonde: Transitoires, parce que c'est le premier Bureau qu'il
s'agit de constituer. Les autres sont...
M. Bertrand: II s'agit d'un processus permanent de
nomination.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Article 91?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
92?
M. Bertrand: J'espère bien qu'il n'y aura personne d'assez
fou pour permettre qu'un article comme cela soit utilisé...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est au
cas où un parti politique oublierait de nommer ses représentants.
C'est le Président qui...
M. Lalonde: C'est le Président qui les désigne
lui-même...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: Je ne suis pas sûr que je dois adopter
cela.
M. Bertrand: II va choisir ses petits amis.
M. Lalonde: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 93?
M. Bertrand: C'est cela, M. le Président, qui
indique...
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 94?
M. Bertrand: C'est bien d'avoir prévu cela.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce qu'il va falloir vous
prévoir aussi une...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
va...
M. Lalonde: M. le Président, vous m'interrompez!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 84 a réglé tout cela pendant que vous étiez
là. Je n'y étais pas, d'ailleurs.
M. Lalonde: Cela est réglé? Est-ce que c'est un
jugement sans appel? Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je suis
parti au moment stratégique, vous avez remarqué? Adopté.
Article 95?
M. Lalonde: Adopté.
Le President (M. Vaillancourt, Jonquière): Adopté.
Article 96?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 97?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 98?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 99?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 100?
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: Quand on dit: "Le Bureau exerce une fonction de
contrôle et de réglementation..."
Une voix: Où en sommes-nous, là? Ah, on en est
à l'article 100.
M. Lalonde: Est-ce que c'est assez précis? Le
contrôle de quoi et la réglementation de quoi?
M. Bertrand: Les articles suivants permettent de mieux
comprendre.
M. Lalonde: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 101?
M. Lalonde: Adopté. Ah, voilà le
règlement!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 102?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 103?
M. Lalonde: Un instant.
M. Bertrand: On retrouve, évidemment, un paquet de
dispositions, M. le Président, qui sont...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Qui sont
déjà...
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
à la régie interne.
M. Bertrand: C'est cela. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 104? Je pense que c'est l'ancien article 82 de
l'Assemblée.
M. Vaugeois: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Vaugeois: Sur l'article 104. J'ai remarqué qu'à
aucun moment - à moins qu'on me corrige, il se peut que j'aie mal lu -
à aucun autre endroit on ne permet au Bureau d'intervenir ou d'agir au
niveau du personnel qui est affecté à un député
sauf ici, à 3° . Et là, on le fait uniquement pour un
secrétaire dans la circonscription électorale. En fait,
actuellement, c'est une enveloppe seulement qu'on a pour la circonscription
électorale. Je me demande si on ne pourrait pas profiter de l'article
104.3° pour donner au Bureau la possibilité de
réfléchir et d'agir sur l'enveloppe qui est accordée aux
députés pour les besoins en personnel qu'ils peuvent avoir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
parce que ceux-ci sont régis par la Loi sur la fonction publique.
M. Vaugeois: Non, non.
Des voix: Ce n'est pas dans la loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, je
parle des autres.
M. Vaugeois: Non, non. Si je disais à 3 : "... de
l'enveloppe réservée au personnel du député...",
là j'inclurais la secrétaire à Québec qui, elle,
est régie par la Loi sur la fonction publique.
Une voix: Oui, c'est vrai. Vous avez raison.
M. Vaugeois: Mais si on parle de l'enveloppe accordée au
député pour la circonscription électorale... Ou encore, on
pourrait dire: "... de l'enveloppe accordée au député pour
son personnel à l'exception de la secrétaire qui lui est
affectée à Québec...", on ouvrirait là-dessus. Je
pense qu'il faut à un endroit quelconque de la loi ouvrir
là-dessus. Il faut que le Bureau puisse quand même agir sur
l'enveloppe des députés. Nos frais de déplacement et
d'hébergement, c'est bien joli, mais pour notre travail, c'est le
personnel dont on dispose qui est important.
Cela va être une des choses sur lesquelles le Bureau va avoir
à se pencher.
Une voix: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
la...
Une voix: Donc, le Bureau, c'est la même chose?
M. Bertrand: C'est la même chose. Une voix: Oui,
mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
actuellement la régie interne qui détermine les montants à
donner aux députés pour leur enveloppe de circonscription
électorale. 1, 2, 3, 39 500 $; 4, 5...
M. Bertrand: Je comprends. C'est la façon dont le
troisièmement est rédigé. On ne parle pas d'une enveloppe,
on parle du traitement d'un secrétaire.
M. Maciocia: Ce serait mieux de dire: Des traitements du
secrétariat.
M. Lalonde: Du secrétariat.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: J'en ai discuté tantôt en
aparté avec mon collègue de Trois-Rivières. Finalement,
lorsqu'on a abordé la discussion de la réforme parlementaire, un
certain nombre de députés ont soulevé la question avec
raison. Je crois que cette réforme amènerait aussi une addition
au travail d'un certain nombre de parlementaires des deux côtés de
la Chambre et qu'il serait peut-être bon, lorsque la conjoncture
économique le permettra, qu'on soit en mesure d'accorder un personnel un
peu plus important en nombre à chacun des députés.
D'ailleurs, il faut savoir qu'au fédéral, par exemple, la
dernière fois que j'ai regardé cela, il y a à peu
près un an, un député avait droit à environ 68 000
$ par année pour son personnel. Là-dessus, il était
obligé d'avoir au moins une personne dans son comté, ce qui
faisait qu'à peu près tous les députés au
fédéral, en plus d'avoir une secrétaire de comté et
une ou un secrétaire à la Chambre des communes, ont un ou deux
attachés politiques pour justement faire des recherches, préparer
des textes, tout cela, suivre des dossiers, un peu comme un attaché
politique le fait dans un cabinet.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
104, suspendu, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Est-ce que je peux poursuivre?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Rochefort: Merci. Je crois que, d'une part, il faut absolument
retenir dans la loi sur l'Assemblée nationale la possibilité de
réaliser cette chose. Deuxièmement, il faut aussi se rappeler
qu'on a discuté à quelques reprises, dans le dernier mandat et
dans le présent mandat, de la possibilité d'accorder aux
députés une enveloppe globale salariale un peu comme celle qu'ont
maintenant les ministres à la suite de l'adoption de la nouvelle Loi sur
la fonction publique.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
secrétaires des députés, à Québec, ont
refusé ce genre de politique.
M. Rochefort: II ne s'agit pas de décider aujourd'hui si,
effectivement, on retiendra cette politique ou pas. Je crois qu'il faut que la
loi sur l'Assemblée nationale ouvre cette question et que le Bureau soit
en mesure... De la façon dont la loi est rédigée
actuellement, je ne vois nulle part où on pourrait...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Suspendre l'article, M. le député de Gouin. C'est parce qu'on
veut l'améliorer. Il veut l'améliorer et on veut
l'améliorer. M. le député de Bellechasse.
M. Lachance: Cela va être bref. Si je comprends bien,
l'article 104 est suspendu, est ouvert, mais il n'y a rien qui nous garantisse
que les éléments qu'on a à l'esprit sont prévus
dans ce qui sera présenté.
M. Lalonde: Laissez-nous terminer, vous allez le savoir.
M. Lachance: Je trouve l'article 104 restrictif par rapport
à ce qu'on vit présentement.
M. Bertrand: L'article 104 est modifié par le remplacement
du paragraphe troisième par le suivant: De la rémunération
du personnel de secrétariat dans leur circonscription
électorale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Je voulais seulement dire une chose. Si le leader se
permet de m'écouter juste un petit instant, je ne vois pas pourquoi on
fait la distinction entre les frais de location d'un local et la
rémunération d'un secrétaire. C'est mon cas comme c'est
probablement le cas d'autres
députés vous savez très bien que le montant qui
nous est alloué pour le secrétariat, que ce soit 30 000 $, 40 000
$ ou n'importe quoi, c'est pour les salaires. Si, par exemple, le bureau, dans
mon cas ou celui d'un autre député, au lieu de coûter 8500
$ ou 8900 $, coûte 10 000 $, on ne peut pas prendre 1000 $ de la
rémunération du secrétariat pour combler cela. Je trouve
que c'est malheureux parce que c'est le même argent et il faudrait...
M. Blank: 22 $ le pied carré.
M. Maciocia: Le bureau, d'accord, mais pas ces trois
là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
Bureau donne son avis sur toute question que le président lui soumet. Le
Bureau a des pouvoirs très larges, pas simplement à 104.
M. Maciocia: Je le soumets respectueusement parce que...
M. Bertrand: Le paragraphe introductif dit bien: "Le Bureau
établit par règlement les conditions, barèmes et
modalités de paiement aux députés." (22 h 15)
M. Maciocia: D'accord, mais je le soumets respectueusement parce
que c'est très important.
M. Blank: Alors on doit être certain que les paragraphes 1
à 5 ne sont pas limitatifs.
M. Rochefort: Quoi? C'est fort limitatif? Ah, je comprenais que
ce ne l'était pas. Certainement, il n'y a aucune ouverture possible
à toute addition de personnel ou de service.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gouin, est-ce que l'amendement que vous voudriez voir
apporté serait le suivant? Le Bureau aurait la possibilité
d'allouer une enveloppe globale qui laisserait à tout
député le choix d'engager son personnel comme il le veut, de le
payer comme il le veut. Qu'est-ce qu'il ferait des secrétaires de
Québec?
M. Rochefort: Là-dessus vous me permettrez de soumettre
à votre attention...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il ne
veut pas les engager.
M. Rochefort: Non, justement sur cette question, lorsque j'ai
été comme chef de cabinet d'un ministre, est intervenue la
réforme de la Loi sur la fonction publique, qui a fait en sorte que le
personnel de soutien, qui était lui aussi du personnel de la fonction
publique à l'époque, est devenu membre des cabinets. À ce
moment, il y a eu des négociations avec les différentes
secrétaires et il y en a qui ont accepté d'être dans la
masse salariale d'un ministre à titre de membre d'un cabinet comme
personnel de soutien et il y en a qui n'ont pas accepté et qui sont
retournées dans la fonction publique ailleurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je dis
au député ce qui est le cas du ministre actuellement. C'est
politisé. Il y a eu une pétition au bureau du président
par l'ensemble des secrétaires de Québec refusant cette politique
parce qu'elles ne veulent pas être politisées.
M. Rochefort: Si vous voulez qu'on aborde le fond de la question,
je ferai un commentaire sur cette question. Il me semble que ce n'est pas au
personnel des députés de décider quel sera le personnel
des députés, c'est une décision qui relève des
membres de l'Assemblée nationale du Québec. Ce que je...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
pouvez choisir votre secrétaire.
M. Rochefort: Oui, mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... de
secrétaire depuis le début.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, mais est-ce que le
personnel de soutien des cabinets politiques a été
consulté et a eu à donner son accord sur l'adoption de la Loi sur
la fonction publique en ce qui concerne les cabinets ministériels?
M. le Président, si je peux avoir votre attention, je ne souhaite
pas régler le fond de la question ce soir, mais que la loi qu'on est en
train d'adopter, qui est la loi sur l'Assemblée nationale, fasse en
sorte que le Bureau puisse se pencher sur cette question et qu'advenant que le
Bureau de l'Assemblée prenne une décision sur cette question on
n'ait pas à revenir et à amender la loi sur l'Assemblée
nationale avec la lourdeur du processus législatif qu'on
connaît.
M. Blank: ... au leader que...
M. Bertrand: Je pense qu'une façon simple d'y parvenir, M.
le député de Gouin, à moins que cela ne vous convienne
pas, est d'ajouter un mot qui laisse pas mal de possibilités au Bureau:
"Le Bureau établit par règlement les conditions, barèmes
et modalités de paiement aux députés, notamment: des
allocations, etc. Cela veut dire en termes clairs - je pense qu'un juriste
comprendrait cela - ce n'est pas limitatif, il
peut aussi s'intéresser à d'autres...
M. Rochefort: ... juriste, mais cela permettrait au Bureau de
prendre une décision d'accorder à l'ensemble des
députés une masse salariale qu'il gérerait selon son bon
vouloir pour l'ensemble de son personnel et on n'aurait pas à revenir
avec un amendement à la loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bertrand: Le seul fait d'inscrire "notamment" cela veut dire
qu'en dehors des paragraphes 1 à 5, il peut y avoir les paragraphes 6
à 10.
M. Vaugeois: On peut quand même améliorer le 3e.
M. Bertrand: Oui, on travaille à cela.
M. Fortier: Et ce serait mieux de mettre après frais de
communications, etc.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 104 demeure suspendu?
M. Bertrand: ...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader, vous êtes gentil! L'article 104 demeure suspendu. Article 105.
Adopté?
M. Bertrand: Je pense que le leader de l'Opposition a dit
tantôt que c'était adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II fixe
la périodicité des paiements à une fois par année.
Article 106.
M. Bertrand: C'est pour être en conformité avec ce
qu'on a adopté dans le projet de loi no 110.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
107. Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un autre
pouvoir du Bureau. Article 108. Ce sont les services de recherche. Le Bureau
détermine les sommes, ce que fait d'ailleurs la régie interne
actuellement.
M. Bertrand: D'ailleurs, à l'heure actuelle... Ah bien,
non, regardez donc cela!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 109?
M. Lalonde: Adopté.
Articles en suspens
M. Bertrand: Avant d'en venir à la gestion, je voudrais
régler quelques articles qui sont demeurés en suspens, dont
l'article 80. L'article 80 du projet de loi est remplacé par le suivant:
"Le jurisconsulte peut remettre au président de l'Assemblée un
rapport contenant des recommandations sur l'application des dispositions
concernant les incompatibilités de fonctions et les conflits
d'intérêts. Ce rapport ne doit toutefois pas contenir le nom d'un
député ni aucun renseignement permettant d'identifier un
député."
M. Lalonde: C'est cela que je voulais. Très bien,
adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
le nouvel article 80 est adopté.
M. Lalonde: Vous avez des scribes compétents.
Une voix: Plutôt dociles. M. Lalonde:
Compétents.
Une voix: Ils sont les deux.
M. Bertrand: Article 83 maintenant. C'est la proposition du
député de Viger.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que vous pouvez lire cela?
M. Maciocia: Je crois que c'est important.
M. Bertrand: L'article 83 est modifié.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Attendez
un peu.
M. Bertrand: Au journal des Débats, on n'enregistre pas
votre signature.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
mais pour l'adoption de la loi, c'est important.
Alors, l'article...
M. Bertrand: L'article 83...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
83.
M. Bertrand: ... est remplacé par le suivant: "La
commission de l'Assemblée examine la plainte et, le cas
échéant, si le député le permet, l'avis du
jurisconsulte et fait rapport à l'Assemblée."
M. Lalonde: C'est très bien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
le nouvel article...
M. Blank: Mais quel député?
M. Lalonde: C'est qu'à l'article 82, il y a deux
députés.
M. Bertrand: Cela se comprend.
M. Blank: II y a deux députés à l'article
82.
M. Lalonde: II y a le député qui porte la plainte
contre un autre député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
député contre qui la plainte est portée, bien
sûr.
M. Lalonde: Alors, "... si le député qui l'a
reçue le permet..."
M. Bertrand: "... l'avis du jurisconsulte le concernant..."
M. Lalonde: C'est très bien. M. Maciocia:
Mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui?
M. Maciocia: ... j'ai juste une petite remarque. Est-ce qu'avec
cela on permet au député en question de se prévaloir de
l'avis du jurisconsulte devant l'Assemblée nationale...
M. Bertrand: C'est cela. M. Lalonde: Oui, c'est cela.
M. Maciocia: ... pour se blanchir contre...
M. Bertrand: C'est cela, c'est exactement cela.
M. Lalonde: S'il le veut, il dépose.
M. Maciocia: D'accord.
M. Bertrand: ... de l'Assemblée.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors
l'article 104 demeure suspendu. Article 110?
M. Blank: Dans cette affaire de jurisconsulte à
l'enquête ou aux commissions, est-ce que, oui ou non, la consultation du
jurisconsulte peut avoir...
M. Lalonde: ... une importance...
M. Blank: ... une importance sur la cause?
M. Bertrand: Bien sûr.
M- Blank: D'accord. Cela veut dire que si le député
ne se présente pas avec un avis du jurisconsulte, la commission pensera:
Voilà, il a quelque chose à cacher. Je pense qu'il doit y avoir
une règle qu'on ne peut pas... Si le député ne parle pas
du jurisconsulte, on n'a pas le droit de parler du jurisconsulte. Il peut
subsister un doute chaque fois qu'en cause criminelle, si la défense ne
présente pas une défense, le juge doit parler au jury et dire:
Voilà, prenez garde. Ne prenez pas le fait de ne pas présenter de
défense comme voulant dire qu'il y a quelque chose à cacher.
M. Lalonde: En fait, si le député me permet, dans
l'hypothèse où on poserait la question au député
accusé: Avez-vous consulté le jurisconsulte? Il dit oui ou non.
S'il ne l'a pas consulté, il n'y a aucun problème. S'il l'a
consulté et qu'il ne dépose pas l'avis, déjà, il
crée un doute dans l'esprit des députés membres de la
commission à savoir que l'avis est négatif. Est-ce qu'on ne
devrait pas prévoir que la question ne peut pas lui être
posée? C'est, je pense, le sens de...
M. Bertrand: Je ne sais pas, je n'ai jamais fait... J'aurais
aimé cela, par contre; j'y avais réfléchi en 1976, avant
de me présenter, faire mon droit.
M. Lalonde: Si vous voulez connaître les tribunaux, on peut
le faire autrement.
M. Bertrand: Suggérez-moi un délit.
M. Blank: Je vais vous donner l'article du code.
M. Lalonde: Une borne-fontaine...
M. Bertrand: On doit présumer de la bonne foi, tout de
même, de la personne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
110?
Une voix: De quelle personne?
M. Bertrand: Du député, des députés,
de tout le monde, même devant les tribunaux. C'est embêtant.
L'avocat présume de la bonne foi de son client.
M. Lalonde: Cette section, de toute façon, cela vaut
à peu près l'encre sur le papier.
M. Blank: Cela fera quelque chose à
penser dans la prochaine loi que vous ferez.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
110?
M. Bertrand: C'est le pouvoir dérogatoire, c'est
très important que nous adoptions cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui. Qui
existe d'ailleurs dans...
M. Bertrand: Oui, mais très important.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Vous êtes d'accord, M. le Président?
M. Bertrand: Voulez-vous déjà? Voulez-vous...
M. Lalonde: Voulez-vous que je vote pour cet article, M. le
Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
111?
M. Lalonde: Adopté, article 110. On va commencer par
adopter l'article 110.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
l'avais présumé.
M. Lalonde: Adopté.
Gestion de l'Assemblée
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
111?
M. Lalonde: L'article 111 aussi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
112?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
113?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: ... à vous cela, M. le Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
114?
M. Lalonde: Article 114? Un instant. L'aménagement et
l'utilisation des locaux, dans un parti, sont assujettis, disons, à
l'autorité du whip; enfin, en ce qui concerne l'utilisation, pour loger
les députés de son caucus. Je voudrais simplement m'assurer que
l'article 114 ne vient pas court-circuiter l'autorité d'un whip d'un
parti.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En fait,
c'est le ministère des Travaux publics qui était le
véritable maître, et souvent l'Assemblée nationale
n'était pas consultée. Alors, le but de l'article 114 est de
faire en sorte que le Bureau approuve les plans d'aménagement que
conçoit le ministère des Travaux publics. D'ailleurs, même
si la loi n'existe pas actuellement, avec Alain Marcoux, j'ai
créé un comité conjoint qui fonctionne très bien.
Tout ce qui se fait à l'Assemblée nationale se fait après
consultation. Mais là, c'est plus qu'une consultation, ce sera une
approbation.
M. Blank: ... des Travaux publics de déménager mes
anciens dossiers.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Article 115. L'article 114 est-il adopté?
M. Lalonde: L'article 114 est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
115?
M. Lalonde: Je ne le sais pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
serais d'accord avec cela.
M. Lalonde: Vous êtes d'accord?
Une voix: Êtes-vous compétent pour dire cela?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
appartient à la Chambre d'en décider.
M. Bertrand: La sécurité... M. Lalonde:
Adopté.
Services de l'Assemblée
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'article 116, j'aurais un amendement que je ne peux pas proposer, mais
j'aimerais que quelqu'un le propose. J'aimerais qu'on enlève les mots
"à l'intérieur" - "Le président est chargé de la
sécurité à l'intérieur..." - pour dire tout
simplement: "... de la sécurité...".
M. Lalonde: Est-ce que cela comprendrait l'extérieur?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
sécurité.
M. Lalonde: ... là-dessus. (22 h 30)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
parce que l'article 124 de la même loi permet au président de
signer, avec l'approbation du Bureau, de conclure toute entente avec un
ministère, un organisme ou une personne pour faciliter
l'exécution de la présente loi. Ce qui veut dire le
ministère de la Justice, la Sûreté municipale de
Québec, la Sûreté du Québec, le ministère des
Travaux publics. Je pense que le mot "sécurité"...
M. Lalonde: Vous avez bien raison. Si vous n'avez la
sécurité qu'à l'intérieur et que cela barde
à l'extérieur, cela ne vous donne pas grand-chose de l'avoir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Voilà. La sécurité. D'ailleurs, l'article 124 est un
nouvel article. Je pense qu'il n'existait pas dans l'ancienne loi.
M. Lalonde: Cela va. M. le Président, je propose de biffer
les mots "à l'intérieur", dans la première ligne de
l'article 116. Ainsi, la première ligne se lirait comme suit: "Le
président est chargé de la sécurité des
édifices..." Le reste de l'article se lirait tel quel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cet amendement est adopté?
M. Bertrand: Est-ce que c'est français, "la
sécurité des édifices"? Au fond, on veut s'occuper de la
sécurité en général. Quand on dit "à
l'intérieur des édifices", on comprend très bien que c'est
pour tous les édifices, les personnes, etc. Si on dit "de la
sécurité des édifices", on pense que c'est
d'empêcher qu'un mur tombe, par exemple. Il doit y avoir un petit mot qui
manque.
M. Lalonde: Bon, alors nous pourrions peut-être être
un peu plus...
Une voix: ... franglais...
M. Lalonde: ... raffinés et dire: "Le président est
chargé de la sécurité des députés et des
membres du personnel de l'Assemblée..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... et
des édifices aussi...
M. Lalonde: C'est la question du leader du gouvernement. Est-ce
que c'est français de dire...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En tout
cas, il faut le dire dans l'article, peu importe comment cela est dit.
M. Bertrand: La seule chose un petit peu agaçante, c'est
qu'on commence...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
aussi les biens de l'Assemblée.
M. Lachance: Suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Suspendu.
M. Lachance: C'est parce qu'on se préoccupe d'abord de la
sécurité des édifices avant la sécurité des
personnes. En tout cas, on ne se chicanera pas là-dessus.
M. Bertrand: Suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pour une
nouvelle rédaction?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Article 117?
M. Lalonde: L'article 117 semble redondant.
M. Maciocia: M. le Président, est-ce qu'on ne pourrait pas
dire "dans les édifices..."
M. Bertrand: Oui, on travaille là-dessus. Redondant par
rapport à quoi?
M. Lalonde: Par rapport à l'article 20. M. Bertrand:
Là, il s'agit de la gestion.
M. Lalonde: Quoique l'article 20 ne couvre que les fonctions
parlementaires. Cela va.
M. Bertrand: C'est la gestion administrative.
M. Lalonde: Cela va.
M. Bertrand: L'article 118 l'explicite un peu plus,
d'ailleurs.
M. Lalonde: Alors, l'article 117, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
117, adopté. M. le ministre des Travaux publics... Ah! excusez-moi!
Article 118? Vous venez pour l'article concernant le service
général des achats?
M. Marcoux: Je pensais que vous étiez à l'article
165, mais c'est l'article 118.
M. Bertrand: Est-ce qu'on peut le passer tout de suite?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais on
vient justement d'adopter les pouvoirs dérogatoires du Bureau.
M. Marcoux: Je suis entièrement d'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
êtes d'accord. Très bien.
M. Lalonde: On vient de vous enlever tous les pouvoirs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
article 118?
M. Bertrand: Est-ce qu'on peut arrêter à ce
moment-ci et aller à l'article 165.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Maciocia: On peut faire cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
l'article 110. Ce sera le premier à utiliser... Le premier pouvoir
dérogatoire sera celui-là.
M. Lalonde: Je veux me rendre agréable au ministre des
Travaux publics, au cas où il ferait de la rénovation dans mon
bureau.
M. Marcoux: Avec les modèles qui avaient été
faits...
M. Lalonde: Ah non!
M. Bertrand: Alors, l'article 165, M. le Président.
Application de la Loi sur le service des
achats
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
165?
M. Bertrand: II y a un amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
présume de l'article.
M. Bertrand: D'accord, cela va. C'est pour adopter l'article 165,
effectivement. Je m'excuse, parce que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
amendement?
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'aimerais...
M. French: 165?
M. Bertrand: Le ministre est là, il va...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'aimerais tout simplement dire - je pense que c'est mon devoir de
président...
M. Bertrand: ... l'imputabilité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... de
l'Assemblée nationale - que malgré le pouvoir dérogatoire
qui nous est accordé... Le pouvoir dérogatoire est toujours un
pouvoir exceptionnel qu'on utilise de façon très prudente. Je
voudrais tout simplement dire qu'il est curieux de voir que, dans une loi
où on consacre, dans le préambule, la suprématie du
Parlement du Québec, on profite on modifie la Loi sur le service des
achats du gouvernement pour assujettir l'Assemblée nationale du
Québec à un ministère comme les autres,
c'est-à-dire au service général des achats.
M. Maciocia: M. le Président, je voulais poser cette
question au ministre...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
seul commentaire que j'avais à faire.
M. Maciocia: C'est cela.
M. Vaugeois: Est-ce que j'ai bien entendu, M. le
Président? Vous n'avez pas parlé très fort.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bien, je
pense que ceux qui devaient comprendre ont compris. De toute façon, M.
le ministre le savait. Nous avons eu une rencontre.
M. Vaugeois: Voulez-vous rester quand même, M. le
ministre?
M. Marcoux: Quand même.
M. Vaugeois: Je ne sais pas. M. le président a
exprimé un point de vue. Il me semble que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En fait,
j'ai envoyé une lettre au leader et je dis tout simplement dans la
conclusion: Au préambule, on affirme la suprématie du Parlement
et on arrive à l'article 165 et on dit: Parce que l'article 6 de la Loi
sur le Service des achats du gouvernement n'assujettit pas l'Assemblée
nationale à ce service des achats... On a notre service des achats et il
y a des ententes avec le ministère des Travaux publics à bien des
points de vue. Il y a l'article 24 qui permet au président de
l'Assemblée de signer des protocoles d'entente avec tout ministre, dont
le ministre des Travaux publics. Je considère curieux, et je pense que
ce serait manquer à mon devoir de ne pas le dire, que, alors qu'on
affirme un tel principe dans une loi
qui est la loi sur l'Assemblée nationale, on profite de cette
même loi pour venir nous assujettir, enlever une partie de notre
autonomie et notre indépendance.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article sera adopté?
M. Lalonde: M. le Président, je comprends que cet article
165 ne confirme pas la situation actuelle mais la change. J'aimerais savoir ce
que le parrain de ce projet de loi en pense, le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Bertrand: Le leader parlementaire du gouvernement est
d'accord. La même disposition vaudra maintenant pour l'Éditeur
officiel du Québec. Le service général des achats, qui est
pourvu de tous les moyens pour assurer une saine gestion des fonds publics et
qui peut aussi apporter une très grande efficacité au niveau des
services rendus, autant pour l'Assemblée nationale du Québec que
pour l'Éditeur officiel du Québec, nous paraît être
l'organisme tout désigné. Sinon, nous risquons de créer
cinq, six, sept ou huit services généraux des achats
parallèles qui, à mon avis, ne permettent pas à
l'État dans son ensemble, l'Assemblée nationale incluse,
d'être véritablement efficace.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
comme les autres. Elle a une vocation propre, des services propres.
M. Lalonde: Le leader du gouvernement compare cela à
l'Éditeur officiel. Je veux bien que l'Éditeur officiel soit
assujetti au service des achats du ministère des Travaux publics, mais,
puisque, jusqu'à maintenant, l'Assemblée nationale a eu son
propre service des achats, puisque nous voulons affirmer ici une autonomie
encore plus grande de l'Assemblée nationale à l'égard du
pouvoir exécutif, comment se fait-il que non seulement on ne conserve
pas la situation actuelle mais on la restreigne?
M. Bertrand: Parce que la démonstration nous a
été faite que non seulement cela ne contrevient pas à la
notion d'indépendance et d'autonomie de l'Assemblée mais que,
à la limite, cela pourrait même la renforcer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Excusez-moi, mais le président de l'Assemblée nationale n'a
pas pu plaider la cause au Conseil des ministres parce qu'il n'y a pas
accès.
M. Bertrand: Comme je suis membre du
Conseil exécutif, M. le Président, et que le Conseil
exécutif est indivisible...
M. Lalonde: Non, là, naturellement: Vive la
solidarité, M. le ministre! Vous faites très bien celai Mais je
voudrais connaître l'avis du président quant aux derniers propos
que vous venez de tenir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je n'ai
pas lu tous les motifs. Ce qui m'amène à penser que je pourrais
bien vous lire une lettre adressée à qui de droit.
M. Bertrand: Pas toute la lettre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non?
M. Lalonde: J'aimerais connaître plusieurs...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Elle a
trois pages et un quart.
M. Lalonde: Bon, alors, s'il vous plaît, M. le
Président, en vous approchant du micro.
M. Vaugeois: On a tout notre temps, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On va
prendre la partie qui relève de la Loi sur le service des achats du
gouvernement. "En ce qui concerne plus spécifiquement l'objet de la
lettre de M. Marcoux, à savoir l'assujettissement de l'Assemblée
nationale à la Loi sur le service des achats, il doit être
examiné dans la même perspective, à savoir avec le souci de
s'assurer que l'Assemblée nationale soit le plus à même
d'assumer sa vocation propre. Le législateur a reconnu cette situation
particulière en édictant l'article 6 de la Loi sur le service des
achats qui dit: "La présente loi s'applique en outre à tout
organisme qui relève du gouvernement et que désigne le
gouvernement, mais ne s'applique pas à l'Assemblée nationale".
Cette exemption est le corollaire du pouvoir accordé à la
commission de régie interne de l'Assemblée d'établir les
règles gouvernant les dépenses contingentes ou autres
dépenses de l'Assemblée nationale. "Cette situation ne
découle pas d'un simple caprice. L'autonomie de l'Assemblée
nationale en cette matière, en plus de s'appuyer sur le principe de
l'indépendance du législatif vis-à-vis de
l'exécutif, répond à des nécessités
très concrètes. Les besoins des services de restauration, de
radiotélédiffusion des débats, des impressions, de
bibliothèque et de la bibliothèque, à titre d'exemples,
requièrent une réponse rapide et efficace, ce
qui implique la réduction maximale des délais. Un examen
comparatif démontre que le cheminement d'une demande à partir de
l'expression d'un besoin sous forme de réquisition s'exécute dans
une période approximative de sept jours ouvrables à
l'Assemblée alors qu'il faut de 20 à 25 jours pour obtenir le
même résultat si l'on passe par le Service des achats du
gouvernement. "Je dois vous dire que le non-assujettissement de
l'Assemblée nationale à la Loi sur le service des achats ne
signifie pas pour autant le laisser-aller ou le laxisme. Conformément
à la loi, l'Assemblée s'est dotée d'un ensemble de
règles gouvernant plusieurs aspects de son administration, notamment un
règlement sur les contrats d'achat. Il est à noter que
l'Assemblée nationale a conclu avec le Service général des
achats un protocole pour s'approvisionner auprès de ce dernier en
fournitures de bureau. Ce mode de collaboration, lorsqu'il nous permet
d'atteindre nos fins avec plus d'efficacité et à bon coût,
constitue une solution adéquate. La lettre du ministre des Travaux
publics et de l'Approvisionnement reconnaît par ailleurs que plusieurs
fournisseurs offrent volontairement à l'Assemblée nationale les
mêmes avantages que ceux offerts au Service des achats.
"L'Assemblée nationale profite donc d'une souplesse de fonctionnement
qui lui permet de faire face à ses besoins spécifiques, de faire
face adéquatement aux situations urgentes et de faire des
économies. Dans ces conditions, je ne vois pas de raison de changer un
mode d'action qui fonctionne bien. Le projet de loi no 90 donne au
président de l'Assemblée nationale le pouvoir de conclure toute
entente avec un ministère pour faciliter l'application de cette loi et
je crois que cette disposition est suffisante pour assurer à
l'Assemblée la possibilité de continuer de tels arrangements ou
d'en conclure de nouveaux chaque fois que cela sera jugé de nature
à faciliter la poursuite des fins propres de l'Assemblée. Enfin,
permettez-moi..."
M. Bertrand: M. le Président, moi, je me suis non
seulement rallié à la décision qui a été
prise par le Conseil des ministres là-dessus, mais je pense qu'il est
tout à fait intéressant d'entendre le ministre des Travaux
publics qui fait une démonstration qui m'apparaît en tout cas
solide, à savoir qu'il y a intérêt et pour
l'Assemblée nationale et pour l'Éditeur officiel du Québec
à se prévaloir du Service général des achats et
cela tout en maintenant, bien sûr, c'est très important, le
pouvoir dérogatoire et aussi en constatant que cela n'a pas l'effet
qu'on craint, c'est-à-dire d'empêcher l'institution d'être
aussi indépendante et aussi autonome qu'on le souhaiterait. Je crois que
le ministre des Travaux publics devrait, à ce moment-ci, indiquer
comment il se fait qu'à son avis on doit fonctionner en utilisant le
Service général des achats. D'ailleurs, il en a le droit comme
tout député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
oui, tout le monde, tout député a droit de parole. M. le
ministre.
M. Marcoux: Je ne connaissais pas cette règle de la
commission de l'Assemblée nationale. Non, mais qui...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est la
loi de l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: On tolère le Conseil exécutif de temps
à autre. (22 h 45)
M. Marcoux: Je peux assurer que, lorsque j'ai proposé au
Conseil des ministres que la Loi sur le Service des achats s'applique avec
pouvoir dérogatoire à la loi sur l'Assemblée nationale,
mon but n'était aucunement de diminuer l'autonomie - j'ai voté
pour cette loi en deuxième lecture, je suis entièrement d'accord
- de l'Assemblée nationale, en ce sens que, même si les achats
sont faits et étaient faits à l'avenir de façon
régulière par le Service général des achats, c'est
évident que c'est l'Assemblée nationale elle-même qui va
décider des montants qu'elle alloue à ses budgets, du type de
biens qu'elle désire acheter, les quantités, le type d'appareils,
d'équipement, de papier, etc., dont elle a besoin. En ce sens le
principe de l'autonomie de l'Assemblée nationale, face au type de budget
qu'elle veut établir, aux types d'achat qu'elle veut faire, est
entièrement conservé. Ce qui est possible avec le Service des
achats, ce qui est rendu automatique, sauf les pouvoirs dérogatoires,
c'est que pour l'ensemble des achats de l'Assemblée nationale on
recourrait au Service général des achats qui dispose de toute
l'expertise depuis 30 ans ou 40 ans, mais en tout cas, depuis plusieurs
dizaines d'années au gouvernement.
M. Blank: Une vingtaine d'années.
M. Marcoux: II y a eu la Loi sur le service général
des achats il y a 20 ans, mais peut-être qu'avant il y avait un Service
général des achats, en tout cas, je sais que depuis 1961
sûrement.
M. Blank: C'étaient les députés qui
faisaient les achats!
M. Marcoux: Je suis convaincu que si la loi est adoptée
telle que proposée avec l'article 165, le principe de l'autonomie de
l'Assemblée nationale n'est pas du tout remis en question.
Quant à l'efficacité du Service général des
achats, je peux vous donner de multiples exemples qui montrent que si on veut
en accroître la souplesse, on peut le faire. Il suffit d'adopter les
pouvoirs réglementaires en conséquence. Mais je veux vous donner
des exemples qui montrent que si la durée moyenne est d'une quinzaine de
jours pour certains types d'achat et de trois semaines pour d'autres types
d'achat, le Service général des achats peut procéder de
façon très rapide. Je peux vous donner des exemples qui touchent
toutes sortes de ministères et des montants différents - j'ai des
numéros de commandes ici, si vous voulez vérifier - à
l'Éducation, en douze heures, le temps requis, 24 865 $ pour 25 000
brochures; aux Affaires municipales, en douze heures, pour 11 656 $, 15 000
chemises; à l'Éducation, en douze heures également, 25 204
$, 100 000 brochures; pour le ministère du Revenu, douze heures, pour 82
000 $, 3 600 000 enveloppes; Éducation-Une voix: ...
M. Marcoux: Non, ce sont tout simplement des exemples. Â
l'Éducation, 29 832 $, douze heures, 50 000 brochures. Je pourrais vous
donner plusieurs autres exemples qui illustrent que le Service
général des achats peut procéder de façon
diligente. Quand on regarde d'autres exemples, que ce soit les livres blancs,
les livres verts, etc., le discours sur le budget, ce sont des contrats qui
sont négociés souvent un mois, deux mois, six semaines, trois
semaines à l'avance, avec des délais qui sont prescrits. On dit:
Vous allez avoir tel livre et vous avez deux heures, trois heures ou quatre
heures pour l'imprimer, mais la plupart des choses peuvent être
prévues. Il y a le pouvoir d'intervention du Service
général des achats dans tous les cas d'urgence.
Je pense que cet argument d'efficacité... Je ne dis pas qu'il ne
faut pas améliorer l'efficacité du Service général
des achats, mais le Service général des achats peut être
très rapide et très efficace, je pense qu'il a pu le
démontrer. Je veux vous donner des exemples que vous connaissez
déjà et que le président connaît d'ailleurs.
Lorsqu'il a été question de doter l'Assemblée nationale
d'équipements, d'appareils de télévision pour la
transmission de nos débats à l'ensemble de la population,
l'Assemblée nationale avait entrepris des pourparlers ou avait
envisagé une compagnie pour offrir ce service et face aux
difficultés rencontrées on a eu recours au Service
général des achats. C'est l'ancien président de
l'Assemblée qui m'en a témoigné et en a
témoigné au Conseil des ministres également qu'il avait eu
recours au Service général des achats et que le Service
général des achats, à cause de son expertise et des
spécialistes qu'il a dans le domaine des achats, a fabriqué un
appel d'offres, plans et devis, qui a permis de mettre en concurrence cinq ou
six entreprises dans le secteur et obtenir un prix d'environ 1 500 000 $
inférieur au prix qu'on s'attendait de payer.
Il y a eu d'autres exemples, dans le même secteur. Cela touche
l'Assemblée nationale, mais directement l'Éditeur officiel - et
vous le savez aussi - le journal des Débats, qui était
imprimé, avant 1977, d'une certaine façon. Lorsque l'ancien
président de l'Assemblée nationale a demandé de
réviser la façon d'aller en appel d'offres, etc.,
l'Éditeur officiel a cru bon d'avoir recours au Service
général des achats pour mettre en forme la façon de
procéder. Vous savez qu'au lieu de coûter 28 $ la paire, si ma
mémoire est bonne, le prix est tombé à 14 $ ou 15 $ ou
quelque chose du genre et même celui...
Une voix: On n'a jamais été au Service
général des achats pour cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et
même si c'était vrai, cela prouve que les ententes sont
possibles.
M. Marcoux: Bien, en tout cas... Le président de
l'Assemblée nationale du temps - évidemment, il n'est pas ici...
Mais il y a une chose, je pense, que tout le monde au gouvernement
reconnaîtra, et je pense que M. Lalonde, qui a été membre
du gouvernement, sait que le Service général des achats, je
crois, offre les garanties d'efficacité, de travail de qualité,
de crédibilité face à l'ensemble des fournisseurs du
Québec. L'un des mandats du Service général des achats,
entre autres, c'est de voir à l'application ou à favoriser le
développement de produits québécois. Vous savez que ce
qu'on achète actuellement représente 78% ou 79% et cela augmente
presque à chaque année, parce qu'il y a des objectifs
fixés en ce sens.
Alors, je pourrais être plus long, mais je peux vous assurer que
l'intention du Conseil des ministres, lorsqu'il a accepté ce projet,
n'était pas du tout de diminuer l'autonomie réelle à la
fois sur les montants que l'Assemblée nationale veut dépenser
dans tel ou tel secteur d'activité, dans tel ou tel type d'achat, pour
telle chose qu'elle désire, mais c'était simplement de donner une
certaine assurance face à la façon dont ces achats seraient
faits. Je pense que le principe de l'autonomie est parfaitement conciliable
avec le fait que, de façon générale, avec pouvoir
dérogatoire, l'Assemblée nationale procède par le Service
général des achats pour ses achats.
M. Blank: Mais il y a quelque chose...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières; après, M. le
député de Saint-Louis.
M. Maciocia: M. le Président...
M. Vaugeois: M. le Président, d'abord, l'intervention du
ministre des Travaux publics est intéressante. Je pense que c'est aussi
rassurant d'apprendre qu'un ministère a toujours de meilleures
performances. Je dois ajouter encore que j'ai une confiance particulière
en ce ministre que j'estime d'une façon toute spéciale. Cela rend
encore plus difficile ce que j'ai à dire, mais cette performance qui est
la vôtre devrait nous inciter, à mon avis, comme institution,
devrait inciter la présidence et le Bureau à travailler vraiment
avec le Service des achats. Cela me paraît aller de soi. D'ailleurs,
dès les premières réunions du Bureau, on pourrait revoir
le protocole pour s'assurer qu'on profite pleinement de la compétence
que le Service des achats a développée. Je serais l'un des
premiers à plaider cela. Mais c'est une autre chose que d'adopter ou
d'amender une loi telle qu'elle nous est proposée. Je pense que ce
serait aller dans le sens contraire de toute la démarche
législative dans laquelle on est engagé. C'est une question de
principe. Pour le reste, je serais le premier - je le dis ce soir, avec toute
la conviction possible...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je l'ai
dit aussi tout à l'heure.
M. Vaugeois: ... et le ministre qui est là, le
témoignage qu'il vient d'apporter et les arguments qu'il vient
d'apporter m'en convainquent encore davantage, mais je ne comprendrais pas que,
pour autant, on en vienne à adopter ceci: La présente loi
s'applique en outre à l'Assemblée nationale. Ce qui est le pire,
c'est ce qui suit: "... et à tout organisme qui relevé du
gouvernement et que désigne le gouvernement..." En deux lignes et demie,
on nous assimile à tout organisme qui relève du gouvernement ou
qui serait désigné par le gouvernement. C'est le contraire qu'on
est en train de faire, difficilement et péniblement. Alors, cela ne
remet pas en question du tout le plaidoyer du ministre, les arguments ou la
performance du Service des achats; c'est la démarche dans laquelle on
est engagé qui est en cause. J'insiste pour que mes propos soient bien
compris et que la prise de position, qui rejoint la vôtre d'ailleurs,
soit bien comprise. J'insiste, en tout cas pour ma part, en allant dans un sens
contraire à la proposition qui était sur la table à
l'origine. Qu'on retienne quand même la volonté qui est la mienne,
et je pense celle des membres de cette commission, de souhaiter un protocole
très complet d'entente avec le ministère.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Saint-Louis,
M. Blank: Je suis entièrement d'accord avec le
député de Trois-Rivières, c'est exactement cela que je
veux plaider. Le Service des achats, c'est magnifique! Faites affaires avec le
Service des achats. C'est très bon. Mais le ministre lui-même,
dans ses exemples, a utilisé les mots: Le Service des achats peut, peut,
peut... Mais comment peut-on les forcer? Pour aller à l'absurde: Si le
gouvernement veut empêcher l'activité de l'Assemblée
nationale...
M. Lalonde: C'est cela.
M. Blank: ... il peut l'empêcher par le biais de son
Service des achats...
M. Lalonde: II peut couper les vivres.
M. Blank: II peut couper les vivres, c'est cela. C'est
peut-être un peu absurde, mais c'est cela. On parle ici des principes,
sur la question pratique, d'accord, on va faire des ententes, le Bureau peut
faire toutes les ententes, mais, techniquement, le Service des achats peut
arrêter le fonctionnement de l'Assemblée nationale. Le Service des
achats, c'est le gouvernement, c'est l'Exécutif. Le but de cette loi est
de séparer l'Assemblée nationale complètement de
l'Exécutif, le plus possible. Ici, on lui donne un contrôle
presque absolu. C'est-à-dire que même s'il nous donne l'argent, on
n'a pas le droit de le dépenser. C'est-à-dire que les
dépenses doivent passer par le "pipeline" du Service des achats. S'il
coupe le "pipeline", c'est fini.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Je ne peux pas, en toute honnêteté,
accepter les explications qu'a données le ministre des Travaux publics
pour différentes raisons, M. le Président. Premièrement,
on a parlé tantôt justement de l'indépendance de
l'Assemblée nationale, on s'est battu pour dire que l'Assemblée
nationale ne devait même pas prendre en considération la
possibilité de punir un député ou de le remettre entre les
mains d'un juriste. Le ministre vient de nous expliquer que c'est à
cause de l'expertise et de l'efficacité du Service des achats du
ministère des Travaux publics, mais de là -comme le disait le
député de Trois-Rivières - à réglementer par
un projet de loi cette situation, je ne suis pas d'accord. Je considère
qu'il peut y avoir une très bonne collaboration entre la
présidence de l'Assemblée nationale et le ministère des
Travaux publics pour faire ces achats. S'il y a d'autres raisons qu'on veut
cacher, là, je
ne sais pas. S'il y a des raisons, vraiment, pour lesquelles on peut
dire qu'on peut diminuer le montant ou le coût des achats ou qu'on peut
le faire parce qu'on a eu d'autres raisons qui sont un peu plus difficiles
à étaler sur la place publique, qu'on le dise. Je ne pourrai
jamais accepter, pour ma part, qu'on se soumette à une loi pour
réglementer l'Assemblée nationale et la présidence de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader de l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre des Travaux publics, une au leader et une à
vous. Est-ce que la raison de ce changement de politique repose sur des cas de
gaspillage, d'exagération, d'inefficacité chronique ou quelque
chose qui fait qu'il fallait tout changer, sur des cas que vous connaissez qui
feraient que cela ne peut plus durer, qu'il faut absolument tout changer? Je
vais vous dire d'avance que si cela n'est pas le cas, je dirais qu'il n'y a
peut-être pas plus d'efficacité dans le Service des achats du
ministère des Travaux publics, parce que c'est une grosse boîte et
avec tous les...
M. Marcoux: ... 135 personnes pour tous les achats du
gouvernement.
M. Lalonde: Contre 5 personnes pour l'Assemblée
nationale.
M. Marcoux: D'accord, il y a plus de
spécialités.
M. Lalonde: II y a plus de spécialités. Je pourrais
accepter cela. Sauf que, à l'encontre du principe de l'efficacité
occasionnelle, etc, il y a le principe de l'indépendance de
l'Assemblée nationale qui est sacré pour nous. Il faudrait une
démonstration d'une inefficacité grossière, de gaspillage
carabiné pour renverser la prépondérance du principe de
l'indépendance. Je pense que le ministre, qui est aussi
député, peut vibrer un peu au rappel de cette idée
d'indépendance de l'Assemblée nationale. S'il n'y a pas de
dossier d'inefficacité ou de gaspillage, à ce moment-là,
je serais porté à défendre l'indépendance. Cela, M.
le Président, c'est très éphémère, parce que
si on renverse cet article demain à l'Assemblée, il peut
être réintroduit et la majorité peut renverser le tout.
Enfin, on ne peut pas présumer non plus que l'Assemblée va voter
autrement que nous ou, enfin, on ne peut pas présumer du vote que
l'Assemblée donnerait. Mais, ne serait-ce que pour affirmer le fait que,
symboliquement, l'indépendance de l'Assemblée nationale, à
moins de preuves réellement écrasantes, je serais porté
à rejeter cet article.
(23 heures)
M. Marcoux: Je n'ai pas fait d'enquête judiciaire ou
administrative exhaustive sur l'efficacité ou l'inefficacité de
certains types de direction d'achats. Je sais une chose et vous l'avez
indiqué vous-même: il y a une équipe, au Service
général des achats, qui est composée de plusieurs
sous-équipes qui ont des spécialités et qui ont la
respectabilité, je dirais, du gouvernement face à l'ensemble des
fournisseurs au Québec, des habitudes de contact avec l'ensemble de ces
fournisseurs. Je vais vous donner un exemple. Ce n'est pas une preuve, c'est
simplement un exemple qui décrit peut-être aussi ce qui se passe
lorsqu'on multiplie des services d'achat qui ne peuvent pas avoir toute
l'expertise que peut avoir un service général des achats.
Quant à l'exemple, je pense que c'est l'Opposition qui l'avait
soulevé, l'an dernier, à l'Assemblée nationale. Je ne
parle pas de la télévision, M. le Président. Je veux
parler des agendas français.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ah! Ah!
Ah!
M. Lalonde: C'est une blague...
M. Marcoux: C'est une blague, mais je veux dire une chose.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
une preuve écrasante!
M. Marcoux: Je ne vous ai pas interrompu, M. le Président,
tantôt.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
Président peut interrompre tout le monde.
M. Marcoux: Oui, en tout cas...
M. Vaugeois: II ne lui reste que cela, M. le ministre.
M. Marcoux: Pendant que l'Assemblée nationale achetait des
agendas français, le Service général des achats
lui-même, depuis quelques années, développait des
fabricants d'agendas au Québec. Il y a quelques années, il n'y
avait pas d'agendas produits au Québec. C'est le Service
général des achats qui a favorisé, par son service qui
développe la question de la quantité des produits
québécois, l'apparition au Québec de producteurs
d'agendas. Il s'agit peut-être de 300 $, 500 $, 1000 $. C'est marginal,
mais c'est pour illustrer qu'il y a un souci permanent, au Service
général des achats, de favoriser les produits
québécois, l'aspect qualité de ce type de produits.
Au plan des règles de concurrence, j'ai donné un exemple
beaucoup plus considérable
tout à l'heure, soit celui de l'installation des
équipements de télévision. Ce que j'ai affirmé,
à la suite des informations qu'on m'avait données au conseil, a
été confirmé par l'ancien président, qui est
maintenant ministre des Affaires culturelles, à savoir que le Service
général des achats avait joué un rôle essentiel dans
la demande de soumissions d'appels d'offres pour l'installation des
équipements de télévision à l'Assemblée
nationale et qu'il avait fait une économie considérable. J'ai
cité l'ordre de grandeur tout à l'heure.
Pour vous montrer son état d'esprit, avant même que nous ne
commencions le débat, le président indiquait que la
première chose qu'on ferait serait d'appliquer le pouvoir de
dérogation au Service général des achats. J'ai bien
apprécié les mots du député de
Trois-Rivières quand il dit: La première chose que je voudrais
qu'on fasse, si on n'adopte pas cet article... Je serais prêt, dès
la première réunion du Bureau de l'Assemblée nationale,
à proposer qu'on s'assujettisse volontairement à un protocole
d'entente global avec le Service général des achats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... M.
le ministre.
M. Marcoux: La première chose que vous avez dite est
exactement l'inverse. Vous avez dit: "Le premier pouvoir dérogatoire
qu'on va utiliser est face au Service général des achats..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
j'ai dit qu'on venait de...
M. Marcoux: Alors, vous voyez, deux esprits complètement
différents...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'ai dit
qu'on venait d'adopter l'article 110 qui prévoyait le pouvoir
dérogatoire.
M. Marcoux: Le premier secteur où vous l'appliqueriez
serait le Service général des achats. Je salue bien bas
l'attitude globale du député de Trois-Rivières qui dit
qu'il proposerait même qu'on se soumette au Service général
des achats de façon générale, volontaire, etc., alors que
le président de l'Assemblée nationale lui-même disait que
ce qu'il proposerait, c'est que le premier exemple de pouvoir
dérogatoire qu'on pourrait appliquer serait de s'exclure du Service
général des achats. Ce qui n'est pas tout à fait - vous en
conviendrez - le même esprit ou la même approche.
Le principe fondamental, vous l'avez indiqué tantôt, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, ce que nous avons à
trancher est de savoir si l'assujettissement au Service général
des achats remet en question le principe fondamental de l'autonomie de gestion,
de l'autonomie de dépenses, de l'autonomie politique, de l'autonomie des
choix des services professionnels qu'elle veut s'octroyer de l'Assemblée
nationale. Je crois humblement que non. C'est-à-dire qu'une fois que le
Bureau de l'Assemblée nationale ou le Président a
décidé du budget, du type de dépenses qu'il veut faire, ce
que la loi prévoit c'est que le Service général des
achats, qui fait les achats régulièrement au gouvernement et qui
peut être très efficace - on parlait de sa non efficacité;
je peux témoigner de son efficacité - ferait, en somme, les
achats. Il ferait les choses concrètes, si vous voulez, les choses
matérielles. Je crois que, en ce sens-là, le principe d'autonomie
n'est pas remis en question et je suis convaincu qu'en adoptant cet article je
n'ai pas l'impression de trahir les autres principes dont le principe
fondamental d'autonomie déjà voté dans cette loi à
son point de départ.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce qu'on peut, par voie
de contrat, d'ententes, de protocoles obtenir la même expertise du
Service des achats?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Non, l'article...
M. Marcoux: Mais oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: Par voie de contrats on peut le faire et si...
M. Marcoux: Par voie de contrats, c'est-à-dire de
protocoles d'entente.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Protocoles d'entente.
M. Lalonde: Par des protocoles d'entente, on peut avoir la
même expertise si on veut.
M. Marcoux: Sauf que, à ce moment-là, ce qui serait
régulier, c'est le recours au Service général des achats,
si on prend l'inverse du pouvoir dérogatoire. Ce qu'on voudrait, c'est
que la règle, lorsque l'Assemblée nationale a des achats à
faire, soit que le Service des achats fasse ces achats selon les règles
du Conseil du trésor, etc., la Loi sur l'administration
financière qui nous est appliquée, et que lorsque le Bureau, pour
toutes sortes de raisons, veut déroger à cette habitude, il
puisse le faire. Ce que vous proposez, c'est l'inverse. L'hypothèse que
vous émettez semble proposer l'inverse. Ce pourrait être par
exception ou par adhésion. Il y a plusieurs
services généraux des achats, alors ce peut être un
protocole d'entente différent pour chacun des services. Mais, il reste
que l'approche de base est différente. Ce que nous disons c'est la
règle c'est que les achats...
M. Lalonde: J'avoue que cela ne m'éclaire pas beaucoup.
Parmi les sociétés d'État, les organismes autonomes qui
sont les organismes publics reliés au gouvernement, est-ce que la
majorité d'entre eux sont assujettis au Service général
des achats du ministère des Travaux publics?
M. Marcoux: La majorité?
M. Lalonde: Bon, mettons la SGF.
M. Marcoux: Non. Les sociétés commerciales, les
sociétés industrielles...
M. Lalonde: Et leur affaire marche quand même? Cela
fonctionne quand même la question de leurs achats?
M. Marcoux: Je crois bien que la comparaison entre
l'Assemblée nationale et la SGF...
M. Lalonde: J'ai posé la question à dessein. Est-ce
que l'Assemblée nationale n'a pas des raisons d'être
indépendante à l'égard de l'Exécutif au moins aussi
grandes et peut-être davantage que la SGF?
M. Marcoux: Le fait que l'Assemblée nationale doive passer
par le Service général des achats pour ses achats, pour moi, ce
n'est pas un assujettissement à l'Exécutif. Si j'avais cru que
c'était un assujettissement à l'Exécutif, je ne l'aurais
pas proposé et le Conseil des ministres ne l'aurait pas adopté.
Non. Le Service général des achats, vous le connaissez...
M. Lalonde: C'est un robot, cela, le Service
général des achats? C'est un robot qui n'obéit à
personne? Qui est le directeur général du Service
général des achats? Comment s'appelle-t-il?
M. Marcoux: La personne? M. Gaston Ouimet.
M. Lalonde: Bon. Qui est son directeur immédiat? Comment
s'appelle son supérieur immédiat?
M. Marcoux: Bien, c'est le sous-ministre adjoint aux Travaux
publics et à l'Approvisionnement.
M. Lalonde: Et qui est son supérieur immédiat
à lui?
M. Marcoux: C'est un ministre. M. Lalonde: Ah bon!
M. Marcoux: Le ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
M. Lalonde: Ah bon! Voilà que vous avez répondu
à ma question. Plus de questions, M. le Président.
M. Marcoux: Oui, mais, M. le député, en ce qui
concerne le premier maître du directeur des achats, vous le savez, c'est
la Loi sur le service général des achats qui est absolument
contraignante. Vous connaissez, de toute façon, depuis des années
le fonctionnement du Service général des achats...
Une voix: ...
M. Marcoux: Ah, mon Dieu!
M. Blank: Si pour le service de recherche du Parti
libéral, l'Opposition ici a besoin de professionnels, est-ce qu'on doit
passer par Rosalie?
M. Marcoux: Non, le fichier central, c'est complètement
différent. Là, il s'agit d'achats de biens. Ce n'est pas le
fichier central des fournisseurs. Cela n'a aucun rapport.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
vote?
Des voix: Vote.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En
terminant, tout ce que je voulais dire, peu importe le vote et je me doute du
résultat, c'est que c'était mon devoir, à titre de
président de l'Assemblée nationale, et à titre surtout de
président de l'Assemblée nationale qui est en train
d'étudier avec d'autres collègues la loi sur l'Assemblée
nationale de dire que je pense que cela aurait été manquer
à mon devoir et à mes responsabilités de ne pas plaider en
faveur du rejet de cet article. Maintenant, est-ce que la section 165 sera
adoptée?
M. Lalonde: Appel nominal, M. le Président.
M. Vaugeois: Est-ce que ce serait aussi une motion de
dépôt, M. le Président?
Une voix: Appel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Trois-Rivières, M. Vaugeois.
M. Vaugeois: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Bertrand (Vanier)?
M. Bertrand: Pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. Blank
(Saint-Louis)?
M. Blank: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Brassard (Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. Guay
(Taschereau)?
M. Guay: Pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys)?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Lachance (Bellechasse).
M. Lachance: Pour.
M. Lalonde: L'Exécutif est pesant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
motion est adoptée quatre à trois.
M. Lalonde: L'Exécutif est pesant même à la
commission de l'Assemblée nationale. C'est pesant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je tiens
à dire au ministre des Travaux publics qu'à ma première
réunion du Bureau je vais - non, non, ne présumez pas de ce que
je vais dire - lui écrire une lettre pour me servir de l'article 124
où il est proposé un protocole d'entente. J'attendrai sa
réponse avec anxiété.
M. Bertrand: Où étions-nous? M. Lalonde: On
était...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
à l'article 118.
M. Lalonde: 118? L'article 118 est adopté.
Services de l'Assemblée (suite)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
arrivé juste au bon moment. Article 119?
M. Lalonde: Un instant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau est parti?
M. Blank: II est venu seulement pour voter. C'est la machine
à voter, le robot.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
119.
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: Je voudrais simplement savoir, quand on parle du
rôle de surveillance du secrétaire général, si c'est
une expression qu'on retrouve dans les lois? Oui? Ce n'est rien de nouveau.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La loi
50.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 120.
M. Bertrand: Deux amendements.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
120?
M. Bertrand: Oui, des amendements mineurs. Remplacer, dans la
quatrième ligne du premier alinéa de l'article 120 du projet de
loi, le chiffre 111 par le chiffre 110.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 111 par
110, oui.
M. Bertrand: Le deuxième amendement: Remplacer dans la
cinquième ligne du premier alinéa de l'article 120 du projet de
loi, le mot "exclue"... qui est écrit avec un "e" - par "exclut" - avec
un "t" à la fin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que ces deux motions d'amendement sont adoptées?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article est adopté tel qu'amendé?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
121?
M. Lalonde: En fait, est-ce qu'il y a une contradiction entre les
deux alinéas? D'abord, dans le premier, on accorde le rang et les
privilèges d'un sous-ministre adjoint à un secrétaire
général adjoint. Dans le
deuxième alinéa, on dit qu'ils font partie du personnel de
la fonction publique, alors que les sous-ministres adjoints ne font pas partie
de la fonction publique. Ils font partie de la fonction publique?
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Ah! On me dit qu'il y a seulement les sous-ministres
qui ne font pas partie de la fonction publique.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 121 est
adopté?
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
122?
M. Bertrand: Adopté. (23 h 15)
M. Lalonde: Le ministre propose et l'Opposition dispose!
M. Bertrand: Rejeté, M. le Président. M.
Lalonde: II retire!
Le Président (M. Lachance): Vous rejetez les paroles du
député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Bertrand: Oui, c'est cela.
M. Lalonde: Je ne sais pas ce qu'on veut couvrir, mais faisons
confiance.
Le Président (M. Lachance): L'article 122 est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 123?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 123, adopté.
Article 124?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 125?
M. Bertrand: Amendement. L'article 125 est modifié par
l'addition de l'alinéa suivant: "Lorsque, en cours d'année, le
président prévoit devoir excéder ces prévisions
budgétaires aux fins de l'article 126 ou 127, il doit préparer
des prévisions budgétaires supplémentaires et, à
cette fin, consulter le Bureau."
M. Lalonde: Cela va sans dire.
M. Bertrand: C'est ce qu'on a fait pour le Directeur
général des élections.
M. Lalonde: Cet amendement est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement est adopté.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux poser une question sur l'article
125?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Vaugeois: Qu'est-ce que le président fait avec les
prévisions budgétaires?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
consulte le Bureau et on va voir aux articles 126 et 127 ce qu'il fait.
M. Vaugeois: Oui, sinon on reviendra sur l'article 125, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'est-à-dire que...
M. Vaugeois: D'accord.
M. Lalonde: Je ne sais pas si je comprends les
préoccupations du député de Trois-Rivières, mais
quand on dit: "à cette fin, consulter le Bureau", est-ce que le Bureau
approuve ou simplement prend acte?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
consulte.
M. Bertrand: II consulte.
M. Lalonde: Alors pourquoi le Bureau n'approuverait-il pas les
prévisions budgétaires s'il y a quelque chose à faire?
M. Bertrand: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
qu'auparavant les services et le président de l'Assemblée
nationale préparaient le budget, allaient négocier ce budget avec
le ministre des Finances et le ministre disait: Votre budget est trop
élevé, cette année votre budget va être de tant de
dollars. En créant le Bureau, dans l'avant-projet de loi, on obligeait
le président, en plus de l'étape habituelle, à une autre
étape, soit d'aller faire approuver par le Bureau; donc c'était
une deuxième étape qu'on trouvait trop lourde, c'est ainsi que
j'ai plaidé pour que le Bureau soit consulté, mais il est bien
évident qu'en pratique le président serait bien malvenu de ne pas
suivre les recommandations du Bureau.
D'autre part, je pense qu'il faut également regarder les articles
126 et 127.
Auparavant tous les crédits de l'Assemblée nationale
étaient votés par l'Assemblée nationale; l'article 127,
surtout, dit que, pour une bonne partie de ses services, l'Assemblée
nationale devient autonome dans ce sens qu'elle va au fonds consolidé du
revenu sans aucun regard du Conseil exécutif, du Conseil du
trésor ou du ministre des Finances, mais qu'une partie de ces
dépenses est votée par l'Assemblée nationale. Donc, par
rapport à la loi actuelle de la Législature...
M. Bertrand: Le lobbyiste en arrière!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Par
rapport à la loi actuelle, c'est un très gros pas en avant. Je
vais avoir tantôt un amendement à proposer à l'article 127
sur le libellé de l'article et non pas sur le contenu, mais je pense que
ce serait imposer une obligation supplémentaire au président que
de faire approuver. Cependant l'obligation de consulter s'impose.
M. Lalonde: II y a quelque chose que je ne comprends pas dans la
dialectique. On parle d'indépendance de l'Assemblée nationale,
d'autonomie et, quand il s'agit d'exercer cette autonomie, on s'aperçoit
que c'est le président qui l'a et non pas le Bureau. Il semble que ce
soit le président qui prépare les prévisions
budgétaires et il n'y a personne qui approuve. Il me semble que
l'autonomie de l'Assemblée nationale réside dans le Bureau, parce
que ce sont seulement des députés qui en sont les membres, le
président en étant naturellement le personnage le plus important,
mais il consulte le Bureau et ne fait plus approuver par personne?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je suis
prêt à ce que les mots "à cette fin, il doit obtenir
l'approbation du Bureau" apparaissent, mais à ce moment je vais demander
l'autonomie totale de l'Assemblée nationale, c'est-à-dire que,
pour 100% des budgets de l'Assemblée nationale, le ministre des Finances
et l'Exécutif n'aient aucun droit de regard. Le problème est
là. Mon opinion est que le Bureau devrait, le président, avec
l'approbation du Bureau, définir quel est le budget du Bureau de
l'Assemblée et le ventiler lui-même; c'est cela la pleine et
entière indépendance budgétaire de l'Assemblée
nationale. Actuellement, on nous accorde, pour une bonne partie de notre
budget, une indépendance importante, mais, pour une autre partie de
notre budget qu'on peut appeler les services administratifs et techniques, on
nous fait négocier avec le ministre des Finances. Or, si j'avais
à franchir l'étape du Bureau et, en plus, aller négocier
avec le ministre des Finances pour voir si la décision du Bureau est
conforme, je serais prêt à accepter les mots "à cette fin,
il doit être approuvé par le Bureau", mais, d'autre part, lorsque
j'arriverai à l'article 127, je dirai: toutes les sommes requises pour
l'administration de l'Assemblée nationale et de ses services doivent
être décidées par le Bureau, sans aucun droit de regard de
l'Exécutif.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que vous allez plus
loin que ce que je suggérais. Je dois comprendre de votre réponse
qu'une partie du buget est assujettie à l'approbation de
l'Exécutif et l'autre partie...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non.
M. Lalonde: ... bien, je ne sais pas...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'est-à-dire oui.
M. Lalonde: L'Exécutif dans le sens très large, que
ce soit le Conseil du trésor, le ministre des Finances, enfin,
l'Exécutif. L'autre partie est prise à même le fonds
consolidé...
Une voix: Oui.
M. Lalonde: ... et cette partie est déterminée par
le président de l'Assemblée nationale, mais sans besoin
d'approbation de qui que ce soit, sauf qu'il consulte le Bureau. Mais pourquoi
ne pas assujettir cette partie qui ne dépend pas de l'approbation de
l'Exécutif à l'approbation du Bureau puisque ce sont des
élus qui sont dans le Bureau?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
faudra faire les modifications. Vous n'avez aucune objection.
M. Lalonde: Non?
M. Vaugeois: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Vaugeois: J'abonderais dans le même sens...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
oui, je suis d'accord aussi...
M. Vaugeois: Je trouve cela très intéressant.
D'ailleurs, pour le président lui-même, je pense que ce serait
intéressant; autrement, il porterait tout le poids de la
responsabilité de la partie tirée du fonds consolidé.
Alors, si c'était quelque chose comme "Le président
prépare chaque année les prévisions budgétaires de
l'Assemblée; il les soumet au Bureau pour approbation.
Quant à la partie tirée du fonds consolidé"... Ou
quelque chose comme cela. Je pense que ce serait... Puisque j'ai la parole,
j'en profite pour souligner que, contrairement à ce qui s'est
passé il y a quelques minutes, cette fois, on en est reparti dans la
bonne direction. Je trouve très intéressant le compromis auquel
on est arrivé, compte tenu de toutes les discussions qu'on a eues. Ce
qui est essentiel à l'Assemblée nationale, en termes d'autonomie,
est tiré du fonds consolidé pour le rôle propre qui nous
est attribué. C'est dans des fonctions secondaires, à mon avis,
qu'on va au budget proposé par l'Exécutif. Je trouve que la
formule est extrêmement intéressante. Je tiens à le
souligner parce que je sais qu'on est arrivé à cela après
bien des efforts.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je suis
parfaitement d'accord avec ce que M. le député de
Trois-Rivières et le leader de l'Opposition viennent de dire,
c'est-à-dire que, pour les sommes qu'on peut prendre au fonds
consolidé, le président ait l'approbation du Bureau. À
l'article 127, je donnerai un amendement sur le libellé de l'article
127, mais non pas sur le contenu.
M. Bertrand: On suspendra l'article 125.
Dispositions budgétaires et
financières
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
126?
M. Bertrand: II manque un point à la fin, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cet amendement sera adopté? L'article est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 127 que je propose serait le suivant, M. le leader
de l'Opposition. Au lieu du libellé actuel, ce serait: "Les sommes
requises pour les activités d'accueil et d'information des citoyens,
pour les activités d'administration du personnel, des finances, des
achats et de la restauration ainsi que les sommes requises pour
l'accomplissement du mandat du Vérificateur général seront
prises à même les crédits votés annuellement par le
Parlement. Les autres sommes requises pour l'application de la présente
loi seront prises à même le fonds consolidé du revenu." Je
vous dirai ce que cela donne en pratique. Donc, qu'est-ce qui serait pris
à même le fonds consolidé du revenu? Essentiellement, c'est
tout ce qui concerne les services aux députés et les services de
soutien aux députés: traitements et allocations des
députés, services de recherche des partis politiques, cabinets
politiques qui relèvent de l'Assemblée nationale,
secrétariat des députés, sécurité de
l'Assemblée nationale, secrétariat des commissions
parlementaires, Bibliothèque de la législature, relations
interparlementaires, service de la législation, stagiaires
parlementaires, personnel attaché au directeur général et
au directeur des services parlementaires, radio-télévision des
Débats et journal des Débats.
Ce qui apparaîtrait dans les crédits à voter:
Services aux citoyens, services du personnel et financiers, services
techniques, services techniques et auxiliaires, service de restauration,
Protecteur du citoyen et le Vérificateur général. En fait,
c'est exactement le même partage que ce qui est là, sauf que c'est
rédigé dans une approche inverse. On dit ce qui est voté
annuellement et on dit: tout ce qui n'est pas voté annuellement est pris
à même le fonds consolidé. Alors qu'ici on dit: "...sont
pris à même le fonds consolidé...".
M. Bertrand: Je vous remercie de nous les avoir
communiqués, j'aimerais qu'on puisse les regarder.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On me
dit que cela fait deux mois que vous l'avez.
M. Lalonde: ... on ne vous dérange pas? M. Vaugeois: ...
du Québec seul.
M. Bertrand: M. le Président, vous avez bien dit que ce
que vous ajoutiez était la radio-télévision des travaux de
l'Assemblée ou d'une commission et l'impression et la publication du
journal des Débats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Stagiaires parlementaires. En fait, la distinction qu'on fait, c'est que
tout ce qui est service aux députés, tout ce qui est
nécessaire à l'accomplissement du mandat du député,
c'est ce qu'on met dans le fonds consolidé du revenu. Direction du
personnel, services administratifs, services techniques, tout cela, ce sont des
crédits votés à l'Assemblée nationale. Mais, tout
ce qui est essentiel à l'accomplissement du devoir du
député, c'est ce qu'on met dans notre amendement qu'on ne peut
proposer, d'ailleurs.
M. Bertrand: Comment cela fonctionne-t-il exactement, M. le
Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En fait,
il y a une fondation Jean-Charles Bonenfant dont l'un des buts est d'avoir des
stagiaires parlementaires: il y en a quatre annuellement à
l'Assemblée
nationale, à tous les mois de septembre, depuis plusieurs
années.
M. Bertrand: Donc, il y a un fonds pour cela?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
le fonds Jean-Charles Bonenfant.
M. Bertrand: Qui paie?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
fonds Jean-Charles Bonenfant. Il y a même une cotisation qui vient de
l'Assemblée nationale de 75 000 $ par année.
M. Vaugeois: M. le Président, on peut bien leur
laisser.
M. Bertrand: J'avais un amendement qui allait exactement dans ce
sens déjà et qui respectait l'économie de l'article 127,
c'était d'ajouter...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais seulement dire une chose, si j'ajoutais "l'impression du journal des
Débats et la télévision des Débats", c'est que cela
fait partie intégrale de...
M. Bertrand: M. le Président, j'avais un amendement
à proposer qui était le suivant: Ajouter après 3 ,
à l'article 127, un 3.1 qui dit: La radio-télévision des
travaux de l'Assemblée ou d'une commission." Aussi, le paragraphe 3.2
qui dit: "L'impression et à la publication du journal des
Débats."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pourquoi
ne pas prendre l'approche inverse?
M. Bertrand: Pourquoi tenez-vous absolument, M. le
Président, travaillant sur un article déjà écrit
dans un projet de loi, à ce qu'on ne le complète pas tout
simplement dans le sens de ce que vous avez demandé?
M. Vaugeois: M. le Président, on peut le suspendre afin
que les conseillers se parlent.
M. Bertrand: Parce que, avec l'article 127, vous allez puiser
à même le fonds consolidé pour: 1° l'assurance-vie et
l'assurance-invalidité;
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
cabinets politiques?
M. Bertrand: 2° la sécurité; 3° les
services de recherche; 4° le fonctionnement des commissions et des
sous-commissions de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du
Québec; 5° le service de la législation; 6° les relations
interparlementaires; 7° la radio-télédiffusion des travaux de
l'Assemblée; 8° l'impression et la publication du journal des
Débats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et les
cabinets politiques? Le secrétariat des commissions?
M. Bertrand: Les cabinets politiques, M. le
Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
services de recherche des partis politiques? Ils y sont?
M. Bertrand: Les services de recherche y sont à l'article
108.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
secrétariat général, le secrétariat des
députés, le feuilleton? la transcription?
M. Bertrand: D'accord, article suspendu.
M. Maciocia: Peut-être que les conseillers du leader
peuvent se contenter d'être les conseillers de la présidence et
que tous travaillent ensemble.
Bibliothèque
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 128?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
129?
M. Bertrand: Je vous avoue que le ministre responsable de
l'application de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
n'est pas très fier de cet article.
M. Lalonde: Oui, il me semble que la Loi sur la
bibliothèque est une des plus anciennes et des plus complètes, et
voici qu'on nous propose d'en restreindre l'accès à la
population?...
M. Guay: L'indépendance de l'Assemblée nationale
passe par la possibilité pour le Bureau de déterminer les
conditions et modalités d'accès. Cela ne veut pas dire qu'on
l'interdit.
M. Lalonde: Qui propose cet article? C'est le ministre
responsable de la loi 65 qui propose cela?
M. Bertrand: Non, c'est le leader parlementaire du gouvernement.
C'est au nom d'un principe voulant que la Bibliothèque de
l'Assemblée nationale du Québec soit d'abord et avant tout un
service aux députés.
Partant de là, le Bureau de l'Assemblée nationale
pourrait, par règlement, déterminer les conditions et
modalités d'accès du public, mais d'une façon tout
à fait indépendante et autonome sans être assujetti
à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics.
M. Lalonde: Je ne suis pas d'accord, M. le Président.
M. Maciocia: Excusez-moi, M. le leader...
M. Lalonde: Oui.
M. Maciocia: Pour arriver à la composition de cet article,
cela veut dire que vous avez des raisons bien spécifiques. Disons que
vous avez déjà vérifié le fonctionnement de la
bibliothèque, l'accès au fonctionnement de la bibliothèque
par la clientèle, par les citoyens de l'extérieur. Est-ce que
cela veut dire que vous avez des reproches ou quelque chose qui ne fonctionne
pas à l'intérieur de cela, puisque vous voulez que le
Bureau...
M. Bertrand: Moi, non.
M. Blank: Je pense que la bibliothèque est fermée
au public quand la Chambre est en session.
M. Bertrand: M. le Président, est-ce qu'il est exact que
la bibliothèque est fermée au public pendant la période
où la Chambre siège?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
quand la Chambre siège, la bibliothèque est ouverte.
Une voix: Toujours ouverte. M. Bertrand: Aux
députés.
M. Blank: Aux députés et non au public.
M. Bertrand: Pas au public. C'est variable.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si
quelqu'un se présente, il a le service.
M. Lalonde: Donc, elle est ouverte au public actuellement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
utilisateurs, les députés l'utilisent à 20%.
M. Bertrand: Que se passe-t-il dans les autres
bibliothèques parlementaires du monde? Commencez par le Pakistan s'il
vous plaît.
M. Lalonde: Oui, peut-être que M. Bernard Landry a les
réponses.
M. Vaugeois: Pourquoi c'est restrictif?
M. Lalonde: L'article 129 est certainement restrictif. Cela
enlève l'application de la loi sur l'accès aux documents des
organismes publics.
M. Bertrand: Vous qui êtes un des parrains
éloignés...
M. Guay: Est-ce que la Bibliothèque de l'Assemblée
a des documents?
M. Lalonde: Oui, elle en a. Cela répond à ma
question. Je me demandais s'il y avait des documents qui ne sont pas
accessibles autrement qu'à cet endroit. En posant ma question, je me
suis trouvé à y répondre. Mais, attention là! On
parle des éditions qu'on ne trouve qu'ici. La Loi sur l'accès aux
documents gouvernementaux n'implique pas, me semble-t-il, que les collections
qui sont uniques et qui se retrouvent ici soient nécessairement des
documents gouvernementaux.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
la présidence n'a aucune objection si le ministre veut...
M. Guay: La réponse du leader parlementaire de
l'Opposition par la voie de M. Larivière me satisfait.
M. Lalonde: Alors, on abroge cela? M. Bertrand:
Abrogé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 129 est abrogé.
M. Vaugeois: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: J'aurais une faveur à demander aux membres de
la commission. J'avoue que j'ai un intérêt personnel non financier
dans l'affaire. J'aimerais que l'article 128 dise: "L'Assemblée met
à la disposition des députés et des anciens
députés et des membres de son personnel..." ou quelque chose
comme cela. Enfin, créer une situation privilégiée pour
les parlementaires et les anciens parlementaires quant à
l'utilisation...
M. Bertrand: C'est fait maintenant par l'abrogation de 129. Vous
êtes couvert par l'abrogation de 129.
M. Vaugeois: Non, non. Il reste quand même que je pense que
plusieurs parlementaires sont à même d'apprécier des
services de bibliothèque qui sont absolument exceptionnels. Il me semble
qu'un ancien parlementaire, ayant acquis des habitudes de fréquentation
de la bibliothèque et des intérêts liés à la
vie parlementaire, pourrait avoir les mêmes privilèges que les
parlementaires.
M. Bertrand: Alors, ma prétention, c'est que l'abrogation
de l'article 129 vous confère ce privilège.
M. Vaugeois: II y a des privilèges pour un parlementaire
qui n'existent pas pour un non parlementaire à la
bibliothèque.
M. Lalonde: Restez parlementaire et vous allez avoir ces
privilèges. Je trouve cela un petit peu élitiste de vouloir
perpétuer les privilèges qui...
M. Bertrand: Si la population ne veut plus de lui comme
député?
M. Lalonde: C'est cela.
M. Bertrand: II redevient un simple citoyen.
M. Lalonde: Comme tout le monde. !
M. Vaugeois: M. le Président, si on me refuse cela, je
m'en souviendrai, parce que le dernier mot je ne l'aurai pas ce soir mais je
l'aurai plus tard.
Une voix: Quand il va écrire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Abrogé?
M. Lalonde: 129 abrogé.
M. Vaugeois: Et 128 amendé, M. le Président, comme
vous le souhaitez.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 128
adopté sur division?
M. Vaugeois: Cela vous l'avez là. Lalonde et Bertrand.
M. Lalonde: Dans cet ordre-là, cela va bien.
M. Bertrand: Je suis sûr d'être
épargné.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
130?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
131?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
132?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Cette disposition vise à donner suite
à la recommandation 135 du rapport Paré.
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
133?
M. Lalonde: Adopté en ce qui me concerne.
Dispositions pénales
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 134?
M. Lalonde: Est-ce que cela est nouveau?
M. Bertrand: Lequel?
M. Lalonde: Le 134. L'amende maximale de 10 000 $ est-elle
nouvelle?
M. Bertrand: Avant c'était la peine d'emprisonnement. Un
an d'emprisonnement.
Une voix: ...
M. Lalonde: Quoi? Dans les tours de la présidence?
M. Bertrand: Oui. Cela c'est... Une voix: ...
M. Lalonde: Est-ce qu'on n'est pas tous un peu prisonniers ici
depuis quelque temps? Alors, cela va.
Une voix: On ne vous retient pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 135?
M. Bertrand: On peut vous mettre en liberté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
135.
M. Lalonde: 135 c'est 55,56...
M. Bertrand: 55 c'est toute la série d'atteintes aux
droits de l'Assemblée qui sont énumérées.
M. Lalonde: Oui. 56, c'est une personne chargée de
l'exécution d'un ordre.
M. Bertrand: C'est l'ordre donné à une personne
d'exécuter quelque chose. 86.
M. Lalonde: À 85, c'est l'incompatibilité. 86.
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 136?
M. Bertrand: II y avait cela, M. le Président.
M. Lalonde: Cela n'est-il pas nouveau?
M. Bertrand: II y avait une amende de 1000 $.
M. Maciocia: Une amende maximale de 1000 $ pour chaque jour.
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: On a cela dans l'ancienne loi.
Le Président (M. Lachance): Article 136, adopté.
Article 137?
M. Bertrand: Amendement. L'article 137 du projet de loi est
modifié par le remplacement du paragraphe 5° par le suivant: "La
suspension temporaire, sans indemnité". On enlève
"parlementaire".
M. Maciocia: Pourquoi...
M. Bertrand: Ah, oui. Pour ne pas l'interpréter comme
étant une indemnité de base. C'est une indemnité totale.
C'est cela.
M. Maciocia: Cela veut dire 7500 $, cela?
M. Lalonde: À cause du sixième paragraphe, qui est
la perte du siège du député, ce qui est toujours
douloureux et qui est assujetti à la décision de
l'Assemblée, pour les mêmes raisons que j'ai décrites lors
de l'étude d'une section - je ne me souviens plus des numéros
exactement, 82, 83 - je vais l'adopter sur division.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que c'est l'amendement
qui est adopté sur division ou l'article?
M. Lalonde: L'amendement est adopté, mais l'article est
adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
137, adopté tel qu'amendé. C'est cela?
M. Lalonde: C'est ce que je veux dire, sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
division.
M. Lalonde: Maintenant, article 138, c'est très fort. Il
n'y a aucune infraction en vertu des articles 135 à 137 qui pourrait
être jugée par des tribunaux indépendants. Il faut que ce
soit par la majorité servile. Cela va bien. Vous êtes d'accord
avec cela?
M. Bertrand: C'est ce qu'on a décidé tout à
l'heure quand on a fait le débat.
M. Lalonde: Non, mais là on fait une exclusivité.
L'Assemblée est seule compétente pour juger les infractions
prévues aux articles 135 à 137 qui se réfèrent
à 55, 56 et 85. Il me semble que cela va beaucoup plus loin que la
situation actuelle et je vais vous dire pourquoi. Prenez l'article 55,
cinquième paragraphe: "créer des désordres susceptibles de
troubler le cours des débats parlementaires". C'est exactement le cas de
Baie-Comeau-Hauterive. Là, maintenant, on n'aura même plus, en
vertu de l'article 138, le loisir de faire juger cela par les cours de justice.
(23 h 45)
M. Bertrand: C'est toujours dans le cas d'un député
ici.
M. Blank: Dans le cas des articles 135 et 136 ce sont seulement
des députés.
M. Lalonde: Non, "Nul ne peut porter atteinte aux droits de
l'Assemblée. Constitue notamment une atteinte aux droits de
l'Assemblée le fait de créer des désordres susceptibles de
troubler le cours des débats parlementaires". C'est tout le monde, c'est
n'importe qui.
M. Bertrand: Oui, mais c'est le "listing" des infractions.
M. Lalonde: Oui, mais lisez tranquillement l'article 138; on y
dit: "L'Assemblée est seule compétente pour juger les infractions
prévues aux articles 135 à 137."
M. Bertrand: Oui, mais lisez 134, qui effectivement se
réfère à l'article 55.
M. Lalonde: D'accord, alors c'est l'article 135... je m'excuse,
alors c'est restreint aux députés et le député doit
absolument se faire juger par l'Assemblée. Est-ce que c'est nouveau?
M. Bertrand: Dans l'avant-projet de loi, on avait un article 154
qui disait: "L'Assemblée nationale ou selon le cas la
commission de l'Assemblée ont pleine compétence pour juger
les infractions". Cela avait été accepté en
sous-commission.
M. Lalonde: II y a quelque chose d'absolument exorbitant
là-dedans. Même un député - vous m'avez
rappelé à bon droit que les articles 135, 136 et 137 ne
concernent qu'un député.
M. Bertrand: Si on inscrivait, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, "a pleine compétence"?
M. Lalonde: Là c'est déjà un recul
considérable, mais allons tranquillement examiner l'article 55. Vous
avez, par exemple, "la diffamation, la corruption" aux paragraphes 8 et 9.
Alors qu'à l'article 138 vous donnez une compétence
exclusive.
M. Guay: C'est encore dans le cas d'un député.
M. Lalonde: C'est encore dans le cas d'un député,
mais dans le cas d'un député la corruption va devant les
tribunaux d'habitude.
Une voix: ...
M. Guay: ... un autre député ou le personnel de
l'Assemblée, pas des corruptions à go-go.
M. Blank: Supposons qu'on ait un débat très violent
en Chambre...
M. Bertrand: Supposons que j'ai essayé de corrompre le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Non, gardez le no 8, mais faites mettre de
côté corrompre, c'est "diffamer un député". En
Chambre quand on appelle un autre député "menteur", qu'est-ce que
c'est? On profère des injures.
M. Guay: Ce n'est pas une diffamation, ce sont plutôt des
paroles non parlementaires.
M. Bertrand: Un langage antiparlementaire.
M. Blank: Oui, mais c'est quoi? M. Lalonde: C'est 1000 $
par jour!
M. Maciocia: Mais c'est mon objection, je l'ai dit...
M. Lalonde: En vertu de l'article 136 "le député
qui contrevient à une disposition du chapitre III.
M. Bertrand: La corruption dont vous venez de parler, M. le
député de Saint-Louis, cette infraction est déjà
prévue à l'alinéa 3 de l'article 46 de la loi actuelle
pour la partie qui concerne le député. On y a ajouté le
personnel de l'Assemblée afin de mettre encore plus d'accent sur
l'indépendance d'action que doit avoir en tout temps un Parlement. On
n'a pas retenu l'infraction en regard du député qui accepte des
présents, parce que le Code criminel y pourvoit à l'article
108.
M. Blank: Je vous en cite un autre: "5. Créer des
désordre susceptibles de troubler le cours d'un débat
parlementaire". Un député qui s'est fait mettre à la porte
de la Chambre par le président peut être puni par l'article 55
aussi.
M. Bertrand: II est puni par l'article 45 d'abord.
M. Blank: Oui, mais par l'article 55 aussi, il peut perdre son
siège aussi.
M. Bertrand: Franchement!
M. Blank: Oui, mais c'est dans la loi.
M. Bertrand: Quand les avocats discutent, on dirait qu'ils ne
s'imaginent jamais qu'il y a des gens qui sont de bonne foi, que le bon sens
existe, le sens commun.
M. Lalonde: Oh oui, c'est cela!
M. Blank: Parfois, la politique manque de bonne foi!
M. Maciocia: Cela m'est arrivé de me faire mettre à
la porte de la salle 81-A.
M. Bertrand: Ici, oui? Pas vous, une brebis?
M. Maciocia: Oui, c'est M. Laplante qui m'a mis à la
porte. Il s'est ravisé et il m'a réintégré.
M. Bertrand: Oui, mais dans le cas du député on m'a
raconté ce qui s'était passé.
M. Maciocia: Mais le président était au
courant.
M. Bertrand: Le député voulait s'en aller et son
whip avait décidé qu'il devait rester.
M. Maciocia: Non, vous vous rappelez, M. le Président, que
j'ai été mis dehors.
M. Bertrand: C'est la méthode qu'il avait trouvée
pour partir.
M. Lalonde: C'est médiéval!
M. Maciocia: Lors de l'étude de la loi 37, j'ai
été mis à la porte d'ici par le président de la
commission, M. Laplante.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ah oui!
J'en ai entendu parler, oui.
Une voix: Oui, c'est cela.
M. Maciocia: Je ne voudrais pas recourir...
Une voix: J'ai un dossier.
M. Lalonde: Alors, on pourrait le poursuivre.
M. Bertrand: Je pense qu'en mettant "a pleine
compétence"...
M. Lalonde: Oui, je sais que vous changez la nature de l'article
qui, actuellement, crée une exclusivité. Mais est-ce qu'on veut
réellement maintenir cette attitude médiévale où un
député est assujetti à la majorité?
M. Bertrand: II y a eu un débat tantôt.
M. Lalonde: Je le sais, mais je n'ai pas accepté.
M. Bertrand: Je le sais. Vous avez d'ailleurs exprimé
votre profonde opposition.
M. Maciocia: L'article 138 est-il adopté?
M. Lalonde: L'article 138 est adopté sur division, M. le
Président.
M. Maciocia: Mais on change les mots.
M. Bertrand: J'enlève les mots "est seule" et je les
remplace par "a pleine". Non! J'enlève les mots... Je fais amendement
pour qu'à l'article 138, à la première ligne, nous
retirions les mots "est seule compétente" et les remplacions par les
mots "a pleine compétence".
M. Maciocia: C'est cela "a pleine compétence".
M. Lalonde: Attendez qu'on soit en majorité, vous
verrez!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors "a
pleine compétence" au lieu de...
M. Bertrand: "A pleine compétence" plutôt que "est
seule compétente".
M. Lalonde: Bon. L'amendement est adopté et l'article 138
est adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté... C'est plus long à écrire. Vous attendrez un
peu.
M. Bertrand: Oui, on attendra; on lira l'article 139.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division... Adopté sur division: "a pleine
compétence".
Article 139?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 140?
M. Lalonde: Un instant là!
M. Blank: Ce sont les mêmes fonds que...
M. Bertrand: C'est pour payer les dépenses courantes.
M. Lalonde: Adopté.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
141?
M. Blank: Mais si on n'adopte pas l'article 141, on pourrait
avoir des élections.
M. Lalonde: Adopté.
M. Maciocia: Vous continuez à être
député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
142?
M. Blank: Si on n'adopte pas l'article 141, on aura des
élections.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
142?
M. Lalonde: À l'article 142, je pense que le
député de Verdun demandera de l'adopter.
M. Bertrand: Avec un amendement, M. le Président.
L'article 142 est modifié par l'insertion, avant l'alinéa actuel,
de l'alinéa suivant: "L'article 15 ne s'applique pas aux
députés en fonction le (insérer la date de la sanction du
présent projet de loi) pour la durée du mandat qu'il exerce
à cette date." L'article 15 se réfère à la
déclaration de...
M. Lalonde: Quelle date indiquerez-vous?
M. Bertrand: C'est la date de la sanction.
M. Lalonde: Autrement dit, les députés actuels
n'ont pas besoin de...
M. Bertrand: Voilà!
M. Lalonde: ... reprêter serment et la déclaration
solennelle.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
"L'article 15 ne s'applique pas aux députés en fonction le
(insérer la date de la sanction du présent projet de loi) pour la
durée du mandat qu'il exerce à cette date." Est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article tel qu'amendé...
M. Lalonde: ... est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II est
adopté.
M. Lalonde: Si je comprends bien, l'article 142 permet au
député de Verdun qui est maire, parce qu'il a le cumul
actuellement des deux fonctions de député et de maire, de
continuer à les occuper.
M. Bertrand: Oui, c'était l'article... C'est cet article
qui le protège.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
143?
M. Bertrand: Vous lui direz, quand il se lève, qu'il se
lève en vertu de l'article 142.
M. Lalonde: L'article 143 est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 144?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: II y a un amendement à l'article 144.
L'article 144 est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "En
outre, l'expression "Assemblée nationale du Québec" est
remplacée partout où elle apparaît dans une loi,
arrêté en conseil, décret, contrat ou autres textes, par
l'expression "Assemblée nationale".
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Est-ce que l'article tel qu'amendé...
M. Lalonde: C'est l'article 144?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
145?
M. Lalonde: Article 145, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
146?
M. Lalonde: Article 146, c'est une question de concordance avec
l'abrogation de certains articles de la Loi sur la Législature?
M. Bertrand: C'est cela. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
147?
M. Lalonde: Un instant. Adopté.
M. Bertrand: Article 2 du projet de loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
148?
M. Bertrand: À l'article 148, j'ai un amendement, M. le
Président. L'article 118 est remplacé par l'article 148 et
modifié par la suppression dans la troisième ligne après
le mot "condition" des mots "de service et".
M. Lalonde: II est là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Par la
suppression des mots?
M. Bertrand: Par la suppression des mots...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "de
service et".
M. Bertrand: ... "de service et". Alors, se lit comme suit:
"...de même que les autres conditions de travail."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
149?
M. Lalonde: C'est pour changer les mots "Législature du
Québec" par "le Parlement", n'est-ce pas?
M. Bertrand: Oui, concordance avec l'article 2, c'est cela.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
150?
M. Bertrand: Ce sont des articles qui ont été
rapatriés dans le projet de loi, M. le Président.
M. Lalonde: C'est pour remplacer la formule "Sa Majesté,
de l'avis et du consentement de l'Assemblée nationale du Québec,
décrète ce qui suit" par la formule qu'on retrouve à
l'article 31...
M. Bertrand: "le Parlement du Québec décrète
ce qui suit".
M. Lalonde: ... "étant donné que le Parlement, par
définition, comprend l'Assemblée nationale et le
lieutenant-gouverneur", sa Majesté se retrouve là quelque
part.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 150 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
151?
M. Lalonde: Pourquoi cet article?
M. Bertrand: Je le demande justement.
Avant, on appelait cela "section II de la promulgation", on remplace par
"entrée en vigueur d'une loi".
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
152?
M. Lalonde: Pourquoi abroge-t-on l'obligation contenue à
l'article 4 de la Loi de l'interprétation? Parce qu'on le retrouve
à l'article 32 de la loi me dit-on. Cela va, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
153?
M. Bertrand: C'est 60 jours à 30 jours, c'est un peu comme
l'article 145 tout à l'heure.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Un instant. On est rendu à l'article
140...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'article 153.
M. Lalonde: Article 153.
M. Bertrand: Le délai, auparavant, était de 60
jours, on le réduit à 30 jours. (Minuit)
M. Lalonde: Pourquoi?
M. Bertrand: Auparavant, nous avions 60, mais nous n'avions pas
les services qui permettaient de rendre disponibles rapidement les textes.
Comme, maintenant, les techniques d'impression et de publication...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
qu'il y a consentement pour dépasser minuit?
M. Lalonde: II est minuit. Est-ce qu'on consent ou bien si vous
voulez revenir lundi?
M. Bertrand: Mardi? M. Lalonde: Ou mardi?
M. Vaugeois: Arrêtez de faire les comiques, vous
autres!
M. Lalonde: Vous écrirez "Une voix"! Bon, consentement, M.
le Président, jusqu'à ce qu'on soit de mauvaise humeur.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
153?
M. Bertrand: Est-ce que le député de
Trois-Rivières peut se taire pour le reste?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
153?
M. Bertrand: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
154? Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
155?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
156?
M. Lalonde: C'est l'article 220?
M. Bertrand: Oui, ce sont toutes des dispositions qui sont
reprises dans le présent projet de loi, entre autres celles relatives
à l'Éditeur officiel.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
157?
M. Lalonde: Pourquoi cela? Cela commence à ressembler de
plus en plus à une loi omnibus. C'est strictement de concordance.
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
158?
M. Bertrand: J'ai des amendements à l'article 158. Le
paragraphe 8° de l'article 61 est remplacé par l'article 158 et est
modifié par la suppression des mots suivants: "Les mots "Parlement
impérial" signifient le Parlement du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne
et d'Irlande."
Une voix: God save the Queen!
M. Bertrand: Le paragraphe 10° de l'article 61 est
remplacé par l'article 158 et est modifié par la suppression des
mots suivants: "Les mots "actes impériaux" ou "statuts impériaux"
signifient les lois passées par le Parlement impérial."
M. Lalonde: Quelle est la raison de cet amendement? Est-ce qu'on
pourrait nous en faire une démonstration rapide?
M. Bertrand: Voici, dans ces vingt minutes qui me sont
consacrées et auxquelles j'ai bien l'intention de donner le plus grand
sérieux...
M. Lalonde: Je vous avertirai, M. le Président... En fait,
ce que l'on comprend, c'est qu'on nous propose ici, dans la loi 90, une
modification, où on se réfère aux paragraphes 8°,
9° et 10° de l'article 61 de la Loi d'interprétation, des mots
"Parlement impérial", "actes impériaux" ou "statuts
impériaux". Là, tout à coup, ils disparaissent. Ils
n'existent plus?
M. Bertrand: On n'a plus besoin de se référer
à.
M. Lalonde: Bon.
M. Bertrand: Le Canada est un pays indépendant.
M. Lalonde: D'accord. Fin à l'impérialisme!
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Merci. Alors, nous sommes indépendants, si je
comprends bien.
M. Bertrand: La monarchie n'existe plus.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: À l'article 158, pourquoi le leader du
gouvernement ne propose-t-il pas que les mots "Parlement fédéral"
signifient le "Parlement du Canada" ou le "Parlement du dominion"?
M. Bertrand: Pardon?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bon,
revenons aux choses sérieuses.
M. Vaugeois: Hein, M. Chrétien, est que ce serait
correct?
M. Bertrand: Que de mots!
M. Vaugeois: Les mots "Parlement fédéral"
signifient le Parlement du Canada ou le Parlement du dominion.
M. Bertrand: Pour un historien, j'avoue qu'il y a là un
effort.
M. Lalonde: M. le Président, j'aimerais quand même
soulever le fait qu'à l'article 169, qui est l'avant-dernier article de
la loi, lorsqu'on édicte cette disposition qu'on retrouve dans toutes
nos lois maintenant, on se réfère aux lois du Parlement du
Royaume-Uni. Donc, à 158, on élimine le "Parlement
impérial" signifie le Parlement du Royaume-Uni en disant que cela
n'existe plus dans nos statuts.
M. Bertrand: On parle de nos lois par rapport à
celles-là. Mais si, à Ottawa, on a décidé de garder
une référence aux lois du Royaume-Uni...
M. Lalonde: Mais on doit se référer à
quelque chose qui existe.
M. Bertrand: Bien leur en veuille!
M. Lalonde: Bon, il n'est pas nécessaire de le mettre dans
la Loi d'interprétation, je pense. Adopté.
M. Bertrand: Maintenant, quant à la suggestion concernant
le Parlement du dominion...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Bertrand: ... on me dit que cela a été
remplacé par Provigo, M. le Président. Alors, il n'est pas
besoin...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que les deux amendements proposés sont adoptés?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 158, tel qu'amendé deux fois, est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 159?
M. Lalonde: C'est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 160?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Est-ce que je puis demander au leader de
l'Opposition ce que cela veut dire?
M. Lalonde: C'est la Loi sur les jurés? M. Bertrand:
On ne peut pas l'être.
M. Lalonde: C'est cela. C'est-à-dire que vous pouvez
être exempté.
M. Blank: On peut être exempté.
M. Bertrand: J'aurais toujours aimé cela être un
juré dans ma vie.
M. Lalonde: Oui, mais cela demande une certaine
objectivité; par la loi, on est interdits.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
161?
M. Bertrand: Sur division, M. le Président!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 161?
M. Lalonde: Adopté.
M. Blank: Je ne parle pas de toi seulement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 162?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
163?
M. Lalonde: Un instant. C'est encore de concordance?
M. Bertrand: Concordance. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
164?
M. Bertrand: Nous allons attendre, M. le Président, que le
ministre des Communications vienne faire son tour à la commission.
L'éditeur officiel du Québec
M. Vaugeois: Sur l'article 164, je voudrais d'abord saluer la
présence du ministre des Communications et dire que ce qu'il nous
propose ici me console un peu par rapport à ce que nous a proposé
le ministre des Travaux publics tout à l'heure. Ici, il y a au moins le
respect de l'autonomie du Parlement et on a su distinguer, dans le travail de
l'Éditeur officiel, ce qui pouvait consacrer notre autonomie. Je tenais
à le souligner, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
165?
M. Bertrand: II y a un amendement, M. le Président,
à 164. À 18, cinquième paragraphe, au mot "Gazettte",
enlever un "t".
M. Blank: Ah oui: II y a trois "t" là. Une voix:
Cela, c'est de l'inflation.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Article... Pardon, qu'est-ce que vous dites?
M. Bertrand: À l'article 164...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Blank: Le mot "Gazette" en anglais, c'est deux "t".
M. Bertrand: Article 18...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
18, oui.
M. Bertrand: ... cinquièmement...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bertrand: "fixer le prix de l'abonnement à la Gazettte
officielle du Québec"; enlever un "t" à Gazette.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): Ah oui!
M. Bertrand: Je vous donne le choix.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Oui, oui. Mes félicitations au...
M. Bertrand: Un bon ami à nous.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II a
plus de succès que le président de l'Assemblée
nationale.
M. Lalonde: Oui, mais 165, M. le Président, pensez-vous
qu'on pourrait l'abroger maintenant?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 165 est
adopté.
M. Lalonde: Est-ce que je peux proposer l'abrogation, le retrait
de l'adoption de 165, M. le Président?
M. Vaugeois: ... les députés.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division.
M. Vaugeois: Le président va voter.
M. Lalonde: Alors, les trois présidents vont voter. Si
vous voulez voter, on peut voter là-dessus maintenant, directement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division. Article 166?
M. Lalonde: On ne peut pas le remettre au vote?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'ai eu
du mal à écrire cet article. Article 166?
M. Lalonde: C'est quoi, l'article 166?
M. Bertrand: C'est une concordance avec la SOQUIJ.
M. Lalonde: Je m'excuse, j'ai un peu de difficulté avec
mes références parce qu'il y a eu une division de projets de loi
qui a tout mêlé nos documents de références.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
166, adopté. C'est cela. Article 167?
M. Blank: Cela fait qu'on va nommer... C'est une façon.
Qu'on augmente le salaire et je prendrai le job.
M. Lalonde: Quel est le changement que l'on retrouve?
M. Bertrand: C'est pour permettre qu'un juge de la Cour
provinciale puisse recevoir le mandat.
M. Blank: Cela veut dire qu'il y a...
M. Lalonde: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 168?
M. Bertrand: J'ai trois amendements à l'article 168. On me
dit de commencer par le premier. Remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 168 du projet de loi, à la quatrième ligne, le mot "et"
par "à".
Une voix: Dans la troisième ligne?
M. Bertrand: Oui. À la quatrième ligne, dans le
premier alinéa, le mot "et" par "à".
M. Lalonde: "Comprenant les articles 103.1 à 103.18."
M. Bertrand: C'est cela, c'est exactement cela. Ensuite,
l'article 168 est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Le présent article, dans la mesure où
il remplace l'article 73 de la Loi sur la Législature, a effet depuis le
13 avril 1981."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que ce deuxième amendement sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article tel qu'amendé deux fois...
M. Bertrand: Non, il y a un autre amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
vrai.
M. Bertrand: Article 168, c'est marqué ici sur mon texte.
M. le Président, compte tenu de la renumérotation du projet de
loi no 110, je propose que la commission ordonne au greffier en loi la
renumérotation, dans l'article 168, des articles du projet de loi no 110
auxquels se réfère cet article 168.
M. Lalonde: Ce n'est pas un amendement, c'est une motion.
M. Bertrand: Oui, c'est cela. C'est une motion.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Motion
adoptée. Est-ce que l'article 168 tel qu'amendé sera
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
un nouvel alinéa. L'article 169.
M. Lalonde: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
division. C'est l'article 170.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Vaugeois: À l'article 170, est-ce que je pourrais
savoir pourquoi on écrit "à l'exception des"? Est-ce qu'on
prévoit ne pas pouvoir promulguer?
M. Bertrand: J'ai un amendement.
M. Vaugeois: D'accord. Je vous écoute. (0 h 15)
M. Bertrand: Remplacer l'article 170 par le suivant... Et cela
est pour faire un effort qui donne suite à des représentations
qui nous ont été faites quand on a dit qu'on ne précisait
pas suffisamment à quel moment entraient en vigueur les articles.
Remplacer l'article 170 par le suivant: "La présente loi entre en
vigueur le jour de sa sanction, à l'exception de l'article 31 qui
entrera en vigueur le 1er janvier 1983 et des articles 33 à 141, du
deuxième alinéa de l'article 142, des articles 148, 156, 160,
165..." Je vais vous donner cela.
M. Lalonde: On l'a.
M. Bertrand: Oui. Alors, "des articles 148, 156, 160, 165, du
premier alinéa de l'article 168 et de l'annexe II, lesquels entreront en
vigueur à la date ou aux dates fixées par proclamation du
gouvernement."
M. Lalonde: ... un commentaire.
M. Bertrand: C'est simplement pour indiquer qu'il y a certains
articles qui peuvent immédiatement entrer en vigueur...
Une voix: ...
M. Bertrand: ... c'est-à-dire au moment du jour de la
sanction, donc demain; d'autres ne peuvent entrer en vigueur que le 1er janvier
1983; d'autres, comme celui du Bureau de l'Assemblée nationale, ne
peuvent pas entrer en vigueur avant qu'on ait procédé à la
prochaine session.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ne vous
surprenez pas si le Bureau n'est pas bien avancé au début de la
prochaine session.
M. Vaugeois: Mais ce n'est pas cela qu'on avait dit tout à
l'heure; quand on a eu un article qui nous disait que c'était au
début de la session, vous nous avez dit qu'à la fin il y avait
une disposition nous permettant justement de ne pas attendre le début de
la session.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
là-dessus qu'on a adopté l'article...
M. Vaugeois: II faut demeurer vigilant jusqu'à la fin, M.
le Président.
M. Lachance: Malgré l'heure tardive.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Parce
que la création du Bureau, c'est à l'article 86.
M. Lalonde: Nous avons des suspensions, n'est-ce pas?
M. Bertrand: On a suspendu 170 et on va revenir à d'autres
articles.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'aurais
un article sur lequel je voudrais revenir.
M. Lalonde: Est-ce qu'on suspend l'article 170?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais revenir à l'article...
M. Bertrand: Non, c'est-à-dire qu'on peut adopter
l'article 170... Non, on n'adopte pas l'article 170, pas tout de suite.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
articles qui restent en suspens sont 16, 25, 30, 127 et 170. J'aimerais revenir
à un article qui a été adopté, l'article 26.
Articles en suspens
M. Bertrand: Peut-on revenir à l'article 16?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): Article 16.
M. Bertrand: Le député de Viger nous avait
aidés, entre autres, pour l'article 16. L'article 16 est remplacé
par le suivant: "Un député peut de vive voix démissionner
de son siège à l'Assemblée. "Il peut également
démissionner par un écrit contresigné par deux autres
députés et adressé au président ou au
secrétaire général de l'Assemblée. "Si la
démission a été donnée par écrit, le
président en informe l'Assemblée à sa prochaine
séance."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Nouvel
article 16, adopté.
M. Bertrand: À quel article voulez-vous aller, M. le
Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
25.
M. Lalonde: Cela a été adopté sur
division.
M. Guay: ...
M. Blank: Non, il y a quelque chose là aussi.
M. Lalonde: On peut peut-être permettre au
député de Saint-Louis de dire quelques mots sur l'article 17 qui
a été adopté.
M. Blank: Je ne sais pas si vous avez étudié cela
un peu plus, le huitièmement: "est condamné à une peine
d'emprisonnement pour un acte criminel punissable d'une peine d'emprisonnement
d'au moins deux ans."
M. Bertrand: De cela, on en a parlé longtemps.
M. Blank: Oui, mais savez-vous qu'il y a deux choses? Il y a au
moins un article dans le Code criminel où il y a une sentence minimale,
c'est-à-dire le juge n'a pas de choix, mais l'avocat de la couronne a le
choix de procéder par voie sommaire ou par acte criminel qui appelle une
peine d'emprisonnement de deux ans. L'avocat de la couronne est un
employé du ministre de la Justice, qui est membre de l'Exécutif.
C'est là que je trouve un danger. Je suggérerais, au lieu de
mentionner le mot "moins", de mentionner "de plus de deux ans", parce que les
articles où l'avocat de la couronne a le choix de procéder par
une voie ou une autre, c'est toujours de deux ans.
M. Lalonde: Oui, ce serait peut-être "de plus de deux
ans".
M. Blank: Oui, de plus de deux ans.
M. Lalonde: Au lieu de dire "d'au moins deux ans", ce serait "de
plus de deux ans".
M. Blank: C'est-à-dire que ce pouvoir
discrétionnaire de l'avocat de la couronne n'existera pas.
M. Bertrand: Là, j'avoue que j'ai vraiment besoin des
lumières...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pour
certaines infractions, le procureur de la couronne a le choix de...
M. Blank: Je peux donner un exemple...
M. Maciocia: Est-ce que le procureur de la couronne les permet
par sommation...
M. Blank: Les facultés affaiblies, refus de fournir un
échantillon de...
Une voix: ... l'ivressomètre?
M. Blank: Oui, des affaires comme cela. Dans le cas de
facultés affaiblies, il y a un minimum de trois mois pour une
troisième offense. Cela veut dire qu'il y a un emprisonnement de pas
plus de trois mois, mais l'avocat de la couronne a le droit d'aller par voie
d'acte criminel ou...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Même dans le cas d'une troisième infraction pour
l'ivressomètre ou facultés affaiblies, le juge ne peut pas donner
plus de trois mois. Il n'a pas le choix.
M. Blank: Non, non, il n'a pas le choix, mais, si l'avocat de la
couronne choisit d'aller par voie d'acte criminel, le juge doit lui donner
trois mois et il perd sa... Ah oui! Il respecte la loi. Voilà!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas punissable pour plus de deux ans.
M. Blank: Oui, regardez. Au moins trois mois et au maximum deux
ans.
M. Maciocia: Ici, ce n'est pas la sentence en elle-même. Il
y a une loi qui dit qu'il est punissable...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
raison.
M. Maciocia: Oui, c'est cela.
M. Lalonde: Alors, pourquoi changer de...
M. Blank: ... pour plus, c'est cela... M. La [onde: ... pour plus
de deux ans. M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
j'enlève les mots "sur division".
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II avait
été adopté sur division. Je pense que c'était pour
cette raison.
M. Blank: Non.
M. Lalonde: Non, c'était pour un autre principe.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ahi
Excusez-moi.
M. Bertrand: Ah bon!
M. Lalonde: Mais disons que l'amendement du député
de Saint-Louis peut aider.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article déjà adopté sur division est...
M. Lalonde: II reste encore sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II reste
encore sur division. Alors, article 25.
M. Bertrand: J'aurais un amendement à l'article 25.
À la deuxième ligne...
Une voix: Article 25? Est-ce que c'est bien l'article 25?
Une voix: Oui.
M. Bertrand: ... du premier alinéa, au mot "assiter",
ajouter, entre le "i" et le "t", un "s". En d'autres mots, bien lu, cela se
dirait comme ceci: Remplacer, dans la deuxième ligne de l'article 25 du
projet de loi, le mot "assiter" par "assister".
M. Lalonde: Très bien, adopté. M. Bertrand:
Sans débat?
M. Blank: On ne peut pas mettre que 50% de ces gens doivent
être nommés par l'Opposition?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II avait
été suspendu.
M. Maciocia: II avait été suspendu, c'est cela.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais qu'on dispose de
l'amendement présenté par le leader de l'Opposition qui se lit de
la façon suivante: "Que l'article 25 soit modifié en retranchant,
dans les troisième, quatrième et cinquième lignes du
premier alinéa, les mots "notamment agir au nom du ministre lors de la
présentation ou de l'étude d'un projet de loi et".
L'alinéa amendé se lirait comme suit: "Le gouvernement peut
nommer, parmi les députés, un ou plusieurs adjoints
parlementaires à un ministre pour l'assister dans l'exercice de ses
fonctions; l'adjoint parlementaire peut répondre aux questions
adressées au ministre ou en prendre avis en son nom."
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: J'aurais un amendement...
M. Lalonde: ... un sous-amendement? Est-ce que c'est cela?
M. Bertrand: Non, un amendement.
M. Lalonde: Est-ce qu'il est adopté celui-là?
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: II est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Parce
que là...
M. Lalonde: Merci.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que c'est exactement celui-là?
M. Lalonde: C'est exactement notre amendement.
M. Bertrand: C'est exactement celui-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Bertrand: J'aurais un amendement à apporter au
deuxième alinéa de l'article 25 qui remplacerait le
deuxième alinéa par le nouvel alinéa suivant: "Le nombre
d'adjoints parlementaires ne doit toutefois pas excéder vingt."
Une voix: Combien? M. Bertrand: 20.
M. Blank: C'est un compromis. C'est moitié
moitié.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
qu'on pourrait, s'il vous plaît, en faire un même amendement? On me
présente la même feuille avec...
M. Bertrand: Coupez-la.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 25... Qu'est-ce que c'est, cela? Ce n'est plus
bon?
M. Lalonde: C'était là, je n'ai pas osé y
toucher.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
M. le Président... M. le leader, j'aurais quelque chose à dire
sur un article qui a déjà été adopté, c'est
l'article 26. À l'article 26, on dit que, dorénavant, le
secrétaire général de l'Assemblée sera nommé
par l'Assemblée sur proposition du premier ministre, mais on ne parle
pas de la façon dont son salaire sera déterminé. Ce qui
veut dire que, actuellement, si on ne mentionne rien, il sera nommé par
l'Assemblée, mais le salaire sera déterminé par
l'Exécutif. Alors, comme le salaire de toutes les personnes actuellement
nommées et élues par l'Assemblée nationale est
déterminé par l'Assemblée nationale, je pense qu'il
conviendrait que le salaire du secrétaire général soit
déterminé par le Bureau et, si on veut être
cohérent, on regardera à l'article 79 où on dit que le
jurisconsulte est nommé par le Bureau et son salaire est
déterminé par le Bureau. Je pense que, le jurisconsulte
étant nommé par l'Assemblée, le secrétaire
général étant nommé par l'Assemblée, le
salaire du secrétaire général, comme celui du
jurisconsulte, devrait être déterminé par le Bureau, parce
qu'il est nommé par l'Assemblée et le Bureau est
l'émanation de l'Assemblée.
Je pense qu'en faisant faire la nomination du secrétaire
général par l'Assemblée, on veut concrétiser le
principe de l'indépendance de l'Assemblée; je ne vois pas
pourquoi le salaire du secrétaire général... Surtout que
le premier ministre a dit dans ses propos d'aujourd'hui en Chambre que,
dorénavant, le Bureau devrait se pencher sur les salaires des personnes
qui sont élues par l'Assemblée nationale.
M. Vaugeois: ... avec le salaire du directeur du service des
achats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comprends qu'on ne veut pas revenir là-dessus.
M. Lalonde: Moi, je serais d'accord, M. le Président, mais
ce n'est pas moi qui décide. Je ne vois pas pourquoi. Non?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
30?
M. Bertrand: Qu'est-ce qu'il y avait à l'article 30?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
n'avait pas été suspendu?
M. Bertrand: Rendez-vous donc à un autre article, M. le
Président. Quand a été suspendu...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
C'était à cause des adjoints parlementaires.
M. Bertrand: Très bien, alors...
M. Lalonde: Enlevez les mots "ou son adjoint parlementaire".
M. Bertrand: Oui, enlevez, au deuxième alinéa,
à la première ligne, les mots "ou son adjoint parlementaire".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On va
à l'article 127 et...
M. Bertrand: Non, à l'article 104.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 104? Articles 16, 25, 30...
M. Bertrand: L'article 104 est modifié par le remplacement
du paragraphe 3 par le suivant: "3° d'une allocation pour la
rémunération de leur personnel".
M. Lalonde: Je pense que c'est le député de
Trois-Rivières qui avait soulevé le...
M. Bertrand: Non, c'est le député de Gouin.
M. Lalonde: De Gouin. Je ne sais pas si cela répond
à ses préoccupations.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le mot
"notamment" est là.
M. Maciocia: M. le leader, j'avais fait la suggestion - je ne
sais pas, cela sera probablement le bureau qui s'occupera de cela - de faire
une enveloppe seulement pour le traitement, l'allocation pour la
rémunération des secrétaires et le local. Cela n'a jamais
été comme cela. (0 h 30)
M. Bertrand: Cela ne serait pas interdit par... Je vous avais
rappelé que le début de l'article permettait...
M. Maciocia: Notamment...
M. Bertrand: C'est cela. Il y a une possibilité de prendre
des sommes, dans la façon dont l'article est rédigé; ce
n'est pas interdit.
M. Maciocia: Est-ce qu'il y a cette possibilité
actuellement? Mais avant, elle l'était et l'est encore?
M. Bertrand: Pas avec ce genre de rédaction d'article.
M. Maciocia: Non, je dis que, actuellement, on ne peut pas, avec
la loi actuelle, enlever un montant du secrétariat pour payer le local,
s'il coûte plus cher. Actuellement, on ne peut pas.
M. Bertrand: Mais là, on va pouvoir.
M. Maciocia: Mais là, est-ce qu'on peut?
M. Bertrand: "Le Bureau établit par règlement les
conditions, barèmes et modalités de paiement aux
députés."
M. Maciocia: D'accord. Alors, cela veut dire que le Bureau peut
décider cela.
M. Lalonde: Mais il y aurait peut-être une
ambiguïté quand on dit "de leur personnel". Est-ce que cela ne peut
pas comprendre le personnel de l'Assemblée nationale?
M. Bertrand: C'était le débat du
député de Gouin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
Bureau en décidera.
M. Lalonde: Non, mais parce que le personnel de
l'Assemblée nationale n'est pas payé à même ces
fonds?
M. Bertrand: Non.
M. Lalonde: Alors, si c'est le Bureau qui va établir les
conditions, barèmes et modalités de paiement aux
députés d'une allocation pour la rémunération de
leur personnel, est-ce que cela va comprendre les secrétaires, etc., que
nous avons ici à l'Assemblée nationale?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela va
dépendre de ce que le Bureau va décider.
M. Bertrand: Le débat est ouvert. Le Bureau tranchera.
C'était le sens des représentations du député de
Gouin, c'est-à-dire de ne pas limiter à la circonscription
électorale la notion de personnel.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on ajoute "notamment" au début?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Qu'est-ce que vous avez dit?
M. Bertrand: Le Bureau tranchera.
M. Vaugeois: Le mot "notamment" après la deuxième
ligne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le mot
"notamment" n'est pas dans l'amendement.
M. Bertrand: On l'avait fait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
mais pour ne pas rendre l'article 104 limitatif...
M. Vaugeois: II faut mettre le mot "notamment".
M. Bertrand: C'est quand même vrai, malgré tout.
M. Lachance: Incidemment, M. le Président, je voudrais
bien comprendre, par exemple, que ce qui existe présentement concernant
l'achat de matériel, je ne le retrouve pas textuellement dans le
libellé de l'article 104; donc, je comprends qu'avec le mot "notamment",
cela pourra permettre le matériel de bureau...
M. Bertrand: De bonnes dactylos, entre autres, et tout...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
est-ce qu'il y a quelqu'un qui fait une proposition pour que le mot...
M. Vaugeois: Je fais motion pour que, à la deuxième
ligne, après le mot "députés", on lise: "notamment:".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et qu'au
troisième paragraphe, il soit remplacé par celui qui m'a
été présenté.
M. Vaugeois: Voulez-vous le relire, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "D'une
allocation pour la rémunération de leur personnel". Est-ce que
les deux amendements sont adoptés? Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Alors, article 116.
M. Vaugeois: Je m'excuse, M. le Président, est-ce que
l'article 30 est réglé? Non?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Vaugeois: Quand?
M. Lalonde: Tout de suite, il y a quelques minutes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Parce
qu'il était relié à l'article 25.
M. Lalonde: On a enlevé la référence
à l'adjoint parlementaire.
M. Vaugeois: M. le Président, est-ce que je pourrais quand
même intervenir sur l'article 30, avec la permission des membres de la
commission?
M. Lalonde: Deux minutes.
M. Vaugeois: Je ne vois pas pourquoi on garde le deuxième
paragraphe de l'article 30. Il me semble que tout député peut
présenter un projet de loi et que c'est le privilège du
gouvernement d'utiliser sa majorité pour faire battre un projet de loi
qui aurait des implications financières avec lesquelles le gouvernement
ou le lieutenant-gouverneur n'est pas d'accord. Je ne vois pas pourquoi on
crée deux catégories de députés. On m'a souvent
fait valoir qu'il fallait, pour respecter la constitution, l'autorisation
préalable du lieutenant-gouverneur, mais il y a autant d'experts
maintenant qui disent que ce n'est plus le cas. Il me semble que ce n'est pas
à nous de créer deux catégories de députés.
Il n'y a aucun danger pour l'Exécutif. Si on amène un projet de
loi à incidence budgétaire, l'Exécutif n'est pas en danger
pour autant. D'ailleurs, dans toutes nos discussions en commission
parlementaire, il y a toujours des amendements à incidence
budgétaire qu'on ne peut amener pour les mêmes raisons.
M. Lalonde: Je pense qu'il y a un problème. Un
gouvernement minoritaire, par exemple. Le Parlement pourrait adopter un projet
de loi à incidence budgétaire, mais, s'il n'est pas
présenté par un ministre, cela aurait pour effet de changer tout
le sens de la responsabilité ministérielle.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
30, adopté.
M. Lalonde: II n'est pas adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
30, réadopté?
M. Lalonde: Adopté. On est rendu où?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bon.
Article 127.
Une voix: Non, 125.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 125?
M. Lalonde: Non, 127. Une voix: 125!
M. Lalonde: Oui, oui. La sécurité à
l'intérieur des édifices, ce n'est pas réglé.
Une voix: On a enlevé le mot "à
l'intérieur".
M. Bertrand: 116?
M. Lalonde: On ne l'a pas adopté celui-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ah oui!
À cause de la terminologie.
M. Bertrand: Alors, 116, cela va, M. le Président.
L'article 116 est remplacé par le suivant: "Le président est
chargé de la sécurité des édifices et des locaux
occupés par les députés et les membres du personnel de
l'Assemblée; il y assure notamment la protection des personnes et des
biens." Pas de problème.
M. Lalonde: II faut seulement enlever les mots "à
l'intérieur".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 116 sera adopté?
M. Vaugeois: Non. Je pense que ce n'est plus pareil.
M. Lalonde: Bien oui.
M. Vaugeois: Bien non, parce que, s'il assure la
sécurité à l'intérieur, cela a du bon sens de dire
"notamment la protection des personnes et des biens", mais, si on assure la
sécurité des édifices, le "notamment" a l'air
bizarre. Assurer la sécurité des édifices et des
locaux, c'est très bien, mais il assure en outre la protection des
personnes et des biens.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II
assure "aussi".
M. Vaugeois: Oui, aussi. Le français a encore ses droits,
même tard dans la nuit.
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du député de Trois-Rivières est
adopté?
M. Vaugeois: Merci, M. le Président. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Bertrand: 125.
M. Lalonde: Je ne suis pas d'accord, mais je vais l'adopter quand
même.
M. Vaugeois: Vous n'êtes pas d'accord.
M. Lalonde: Non. D'accord, on va revenir sur 116 pendant encore
30 secondes?
M. Vaugeois: Oui.
M. Lalonde: Le sens, ici, c'est que le président est
chargé de la sécurité du monde. C'est-à-dire que,
"...à l'intérieur des édifices ou des locaux
occupés par les députés et les membres..."; donc on
s'occupe de la sécurité du monde.
M. Vaugeois: Non.
M. Lalonde: Si vous enlevez cela, c'est qu'on s'occupe de la
sécurité des édifices.
M. Bertrand: Non. On m'a fait comprendre qu'effectivement,
après vérification, cette écriture inclut le monde.
M. Lalonde: Ah! Fort bien!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Nous ne
sommes pas des légistes, nous sommes des juristes.
M. Bertrand: 125.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 127
avant 125? Bien, 125 va dépendre de 127.
M. Bertrand: "L'article 125 est modifié par l'addition,
après le deuxième..." Hein?
M. Lalonde: C'est un amendement oral. Est-ce qu'on peut nous
répéter l'amendement qui a été adopté
à 125?
M. Bertrand: Est-ce qu'il a été adopté?
Une voix: On l'avait.
M. Vaugeois: Pouvez-vous le lire?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
parce que là, il y a un problème. Il y a un amendement qui a
été adopté, mais l'article n'a pas été
adopté.
M. Lalonde: Bien oui, c'est celui-là. Oh! cela ne fait
rien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
cause du mot "consulte" et le mot...
M. Lalonde: II a été amendé par un
deuxième alinéa. Maintenant, est-ce que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article n'a pas été...
M. Vaugeois: Alors, ce n'est pas celui-là qui nous
intéresse.
M. Bertrand: Non, non. Mais j'en ai un nouveau.
M. Lalonde: Oui, bon.
M. Bertrand: Alors: L'article 125 est modifié par
l'addition, après le deuxième alinéa, du suivant: "En
outre, les prévisions budgétaires et, le cas
échéant, les prévisions budgétaires
supplémentaires relatives aux sommes prévues - qu'est-ce que
c'est, cela? c'est ce qu'on vient de dire! - pour l'application des articles
126 et 127 doivent être approuvées par le Bureau."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
enlevez le premier paragraphe de 125 qui est là?
M. Bertrand: Non, non, non.
M. Lalonde: Non. D'abord, il le consulte, il fait des
prévisions supplémentaires, le cas échéant, et les
prévisions et les prévisions supplémentaires doivent
être approuvées par le Bureau.
M. Vaugeois: Ce n'est pas de cela qu'on avait convenu tout
à l'heure.
M. Lalonde: Relatives au fonds consolidé.
M. Vaugeois: Le premier paragraphe devait se lire à peu
près comme suit: Le président prépare chaque année
les prévisions budgétaires de l'Assemblée; à cette
fin, il les soumet au Bureau pour approbation pour la partie tirée du
fonds consolidé. On s'était mis d'accord sur quelque chose qui
ressemblait à cela.
M. Lalonde: C'était mon bon argument. M. Bertrand:
C'est cela que ça dit.
M. Vaugeois: Bien, alors, relisez-le, s'il vous plaît.
M. Bertrand: Alors, je vous lis l'article au complet. "Le
président prépare chaque année les prévisions
budgétaires de l'Assemblée; à cette fin, il consulte le
Bureau. "Lorsqu'en cours d'année, le président prévoit
devoir excéder ces prévisions budgétaires aux fins de
l'article 126 ou 127, il doit préparer des prévisions
budgétaires supplémentaires et, à cette fin, consulter le
Bureau. "En outre, les prévisions budgétaires et, le cas
échéant, les prévisions budgétaires
supplémentaires relatives aux sommes prévues pour l'application
des articles 126 et 127 doivent être approuvées par le
Bureau."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Avant
d'adopter l'article 125, je voudrais savoir ce qu'il y a à l'article
127.
M. Bertrand: Voici ce qu'il y aura à l'article 127.
"L'article 127 est modifié par l'addition des paragraphes suivants:
"5° la radiotélévision des travaux de l'Assemblée ou
d'une commission; "6° l'impression et la publication du journal des
Débats; "7° le fonctionnement du cabinet d'une personne, autre qu'un
ministre, visée dans l'article 117 de la Loi sur la fonction publique:
"8° la rémunération du personnel attribué aux
députés; "9« le fonctionnement du bureau du
secrétaire général."
Je pense qu'il y en a trop, M. le Président.
M. Vaugeois: Cela ne change pas le premièrement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non.
C'est parce que...
M. Vaugeois: II y a des fois que tu ne les nommes pas et, des
fois, tu les nommes. Le journal des Débats, est-ce que cela comprend le
feuilleton et ces trucs? Cela comprend les projets de loi? Comment est-ce dit?
D'accord. Le personnel attaché aux commissions des lois, cela va relever
du service de la législation. Si je comprends bien, les lois sont
imprimées par l'Editeur officiel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'article 125, tu as fait deux amendements. Il me manque le
deuxième.
M. Vaugeois: Les projets de lois sont imprimés par les
services de l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: Est-ce que cela va?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II me
manque un amendement. Ah, il est ici, d'accord. Je vais relire l'article 125
comme il faut. C'est l'article le plus important pour nous. "Le
président - M. le ministre, si je fais une erreur, vous me le direz -
prépare chaque année les prévisions budgétaires de
l'Assemblée nationale; à cette fin, il consulte le Bureau.
"Lorsqu'en cours d'année, le président prévoit devoir
excéder ces prévisions budgétaires aux fins de l'article
126 ou 127, il doit préparer des prévisions budgétaires
supplémentaires et, à cette fin, consulter le Bureau. "En outre,
les prévisions budgétaires et, le cas échéant, les
prévisions budgétaires supplémentaires relatives aux
sommes prévues pour l'application des articles 126 et 127 doivent
être approuvées par le Bureau."
C'est dans l'ordre. Donc, c'est le deuxième alinéa.
M. Lalonde: Je pense que ce n'est pas recevable, M. le
Président. Je pense que vous ne vous êtes pas prononcé sur
la recevabilité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 125 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: 125, oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
127, vous présentez ce que vous avez présenté?
M. Bertrand: J'ai lu ce qu'on m'a présenté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous le
faites vôtre.
M. Bertrand: II reste quoi, M. le Président, que vous
aurez à défendre
devant...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II reste
beaucoup de choses. Avez-vous demandé cela tout à l'heure?
M. Bertrand: Devant l'Assemblée nationale du
Québec.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II va
rester, c'est cela l'indépendance de l'Assemblée nationale...
M. Bertrand: Oui, je veux bien l'indépendance de
l'Assemblée nationale. Ce sont encore les contribuables qui paient quand
même.
M. Vaugeois: Ils sont contents, dans ce cas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II va
rester le service aux citoyens, le service du personnel, le service financier,
les services techniques et auxiliaires, le service de la restauration, le
Protecteur du citoyen, le Vérificateur général. (0 h
45)
M. Lalonde: En termes de nombre... Cela veut dire à peu
près quelle proportion?
M. Bertrand: Les vrais chiffres?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Environ
80% du budget qui irait au fonds consolidé. Mais la caution, c'est le
Bureau. Il ne faut pas...
M. Vaugeois: Franchement, M. le ministre...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais là-dessus, il y a tous les salaires des députés, il
ne faudrait pas oublier cela; le régime de retraite des
députés, le salaire des députés, c'est compris
là-dessus.
M. Bertrand: Oui, oui, oui!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
au moins 50% des 80% qui sont des allocations prévues par des lois ou
des règlements statutaires de paiement de toutes sortes d'allocations
aux députés.
M. Lalonde: On pourrait même assujettir le salaire des
ministres aux décisions du Bureau!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'aimerais vous dire en passant qu'il y a 60% de tout le budget de
l'Assemblée qui sert à défrayer le salaire du personnel de
l'Assemblée et des députés, ainsi que les
différentes allocations.
M. Lalonde: À part cela, écoutez, c'est
l'Assemblée nationale qui approuve le budget de 23 000 000 000 $
à 26 000 000 000 $. Pourquoi une excroissance de l'Assemblée
nationale qu'on appelle le Bureau ne pourrait-elle pas approuver un budget de
quelques dizaines de millions de dollars?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Surtout
qu'il est maintenant...
M. Lalonde: C'est l'argument du député de
Deux-Montagnes.
M. Vaugeois: Ce n'est pas fini, je les attends à l'article
170!
M. Lalonde: On va faire un "deal".
M. Vaugeois: Ce n'est pas à moi à faire cela.
M. Lalonde: Tu m'expliqueras ce que c'était...
M. Vaugeois: Ce n'est pas à moi à faire cela.
Sérieusement! Regardez l'article 170.
M. Lalonde: Je sais, j'arrive là.
M. Vaugeois: Sans cela, ils peuvent nous traîner des
années. Méfiez-vous de ce gouvernement!
M. Lalonde: On a voté ensemble tout à l'heure!
M. Vaugeois: Je vous regarde et je vois que vous devenez vraiment
un peu trop en confiance!
M. Lalonde: Je la connais par coeur cette loi, il y a deux ans
que je la prépare.
M. Vaugeois: Aucun article ne peut être promulgué
après le 1er mars ou quelque chose du genre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II ne
faut quand même pas oublier qu'il va y avoir...
M. Lalonde: La promulgation, c'est l'Exécutif qui fait
cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
quatre députés du parti ministériel, trois
députés de l'Opposition et le président.
M. Lalonde: La promulgation, c'est l'Exécutif qui fait
cela, pas le Bureau.
M. Vaugeois: Non, mais l'Exécutif peut retarder la
promulgation de...
M. Maciocia: D'accord, est-ce qu'on peut continuer?
M. Lalonde: Pendant un siècle ou deux.
M. Vaugeois: La Loi sur le cinéma date de 1975 et elle
n'est pas encore promulguée!
M. Lalonde: J'en connais une autre qui a été
déposée.
M. Vaugeois: C'est cela, on a eu le temps d'en faire une
autre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous ne
pouvez pas perdre partout, n'est-ce pas?
M. Lalonde: Non, on a failli passer.
M. Vaugeois: Moi, je serais de votre bord si vous étiez
pour l'indépendance!
M. Maciocia: Comme cela, tout le monde s'appelle... C'est
Fernand, n'est-ce pas?
Une voix: ...
M. Vaugeois: L'esprit libéral, je l'ai plus que vous
autres.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Est-ce que vous faites une proposition de votre amendement?
Vous nous l'avez lu tout à l'heure.
Une voix: ...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comprends que, si le président était seul, il pourrait
décider de tout cela; mais il va y avoir huit personnes responsables. Je
présume que vous allez élire des personnes responsables pour
venir au Bureau.
M. Lalonde: Qui répondent à leur parti?
M. Vaugeois: Nous autres, les meilleurs sont au cabinet,
évidemment, mais, en tout cas...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Qui
répondent à l'Assemblée nationale aussi.
M. Lalonde: À leur parti; ils sont désignés
par leur parti.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
aussi une responsabilité politique énorme...
M. Lalonde: Cela m'apparaît important, pour le principe de
l'indépendance de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
l'article clé de la loi sur l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: Ce sont des élus désignés par
leur parti qui vont prendre ces décisions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'ailleurs, cela existe. Je pourrais vous dire le nombre de provinces
canadiennes où cela existe; en Saskatchewan, entre autres.
M. Maciocia: Oui, mais, s'il y a quelque chose qui ne marche
pas...
M. Bertrand: La politique des compressions budgétaires va
s'appliquer aussi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
qu'on est capable, sans imposition, mais en voyant agir les autres, de
s'imposer volontairement une politique raisonnable et qui tienne compte de la
politique gouvernementale.
M. Maciocia: Vous avez toujours la majorité à
l'intérieur du Bureau. Vous en avez quatre. Pardon?
M. Lalonde: Sauf que ce sont des députés au lieu de
ministres.
M. Bertrand: Quand M. Bérubé siège à
la commission de régie interne...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement proposé par le leader du gouvernement sera
adopté?
M. Maciocia: Adopté.
M. Bertrand: II n'est pas proposé par moi, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II est
proposé par...?
Une voix: Le leader parlementaire adjoint.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'amendement du député de Taschereau est adopté.
M. Maciocia: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 127 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Maciocia: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Maciocia: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II reste
l'article 170. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Lalonde: Le titre?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: Mais il faut adopter l'article 170 avant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
C'est parce qu'on n'a pas l'air prêt. Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Maciocia: L'article 170...
M. Vaugeois: II faudrait terminer l'article 170.
M. Bertrand: Uno momento! Uno momentol II y aurait un amendement
après l'article 168.
M. Lalonde: Après l'article 168.
M. Bertrand: Après l'article 168, on aurait un article
168.1 qui se lirait de la façon suivante: "Malgré l'article 90,
les noms des premiers membres et premiers membres suppléants du Bureau
de l'Assemblée nationale sont désignés par chaque parti
qui les communique au président de l'Assemblée, dans les trente
jours de la sanction de la présente loi."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
un nouvel article après l'article 168.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux poser une petite question au
président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Vaugeois: En pratique, M. le Président, qu'est-ce qui
arriverait si la commission de régie interne cessait d'exister et que le
Bureau n'était pas encore prêt à fonctionner?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
des dispositions transitoires qui font en sorte que, tant et aussi longtemps
que le Bureau ne sera pas en fonctionnement, la commission de régie
interne pourra continuer à fonctionner. Est-ce que c'est cela?
M. Vaugeois: Si elle cessait de fonctionner, est-ce qu'on
pourrait vivre pendant deux ou trois mois sans que le Bureau puisse commencer
à fonctionner?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
c'est légalement impossible. La loi prévoit que, tant et aussi
longtemps que le Bureau ne fonctionne pas, la commission de régie
interne... Il y aurait un vide juridique... Est-ce que l'article 168.1 sera
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Vaugeois: Cela veut dire que l'article 168.1 est parmi les
premiers articles promulgés.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
veut dire dans les 30 jours de la sanction.
M. Bertrand: Je trouve mes 30 jours un peu courts.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
nous permettra quand même de savoir qui est membre du Bureau; même
si le Bureau, légalement, n'est pas encore en vigueur, on pourra
commencer informellement à travailler.
M. Bertrand: Je trouve que les 30 jours sont un peu courts.
M. Lalonde: C'est un peu court. C'est à cause des
fêtes, les gens vont s'éparpiller un peu partout.
M. Bertrand: 45 jours.
M. Maciocia: Cela veut dire à la fin du mois de
janvier?
M. Bertrand: Au début de février à peu
près.
M. Lalonde: Un peu plus tard, au début de
février.
M. Vaugeois: M. le Président, cela veut dire que, dans
l'article 170, dans les premiers articles promulgués, il va y avoir
l'article 168.1...
M. Bertrand: J'ai mon amendement qui revient à l'article
170; vous l'avez?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non.
M. Bertrand: Je l'ai lu tout à l'heure, je ne pense pas
qu'il soit nécessaire de le relire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): C'est le même?
M. Bertrand: C'est le même.
M. Vauyeois: Là, vous retardiez la promulgation de
l'article 168 et...
M. Lalonde: Le premier alinéa de l'article 168.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 170 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
seulement une chose, j'ai un amendement en avant de moi, je suis porté
à le regarder depuis cinq minutes et je me demande ce qu'il fait
là. L'article a été adopté. C'est peut-être
parce que je suis fatigué. C'est l'article 144.
M. Bertrand: Qu'est-ce qu'il y a?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
sais pas.
M. Lalonde: II y a un amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'article 144, on dit: En outre, l'expression "Assemblée nationale du
Québec" devrait être remplacée par "Assemblée
nationale". C'est drôle, je ne vois pas les mots "Assemblée
nationale" dans l'article. C'est un autre alinéa. D'accord, je
comprends.
M. Bertrand: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bertrand: J'aurais un amendement dans le préambule.
Remplacez, dans le deuxième alinéa, à la troisième
ligne, le mot "législatime" par "légitime".
M. Lalonde: Je ne l'avais pas vu. C'est une coquille de
dernière heure.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cet amendement est adopté? Est-ce que le préambule tel que
déjà amendé une première fois et
réamendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Cela, c'est l'organisme qui va aller puiser dans le
fonds consolidé, M. le Président, c'est un organisme
"législatime".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté tel qu'amendé.
M. Bertrand: Qu'est-ce que c'est que cela?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
préambule est adopté tel qu'amendé. Est-ce que le titre de
la loi est adopté?
M. Bertrand: C'est adopté, cela. M. Lalonde:
Adopté.
M. Bertrand: J'ai un autre amendement... Une motion à
faire.
Annexes
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est la
renumérotation, je le sais. Est-ce que l'annexe I est
adoptée?
M. Bertrand: Oui. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Est-ce que l'annexe II est adoptée?
M. Bertrand: Oui. M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Le titre de la loi a été
adopté?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bertrand: Oui. Le parrain est-il adopté?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le projet...
M. Vaugeois: Sur le parrain...
M. Lalonde: On peut le déposer, s'il le faut.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le projet de loi est adopté?
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Adopté, M. le Président, cela fait
grand plaisir de pouvoir concourir à son adoption.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Une dernière motion, M. le leader.
M. Bertrand: Oui, je fais motion, M. le
Président, compte tenu de la renumérotation du projet de
loi no 110, pour que la commission ordonne au greffier en loi la
renumérotation dans l'article 168 des articles du projet de loi no 110
auxquels se réfère cet article 168 et je propose aussi que soit
renuméroté le projet de loi no 90.
M. Lalonde: C'est un ordre solennel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cette motion sera adoptée?
M. Bertrand: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on peut féliciter les deux
leaders?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais les féliciter et les remercier pour le bien de
l'Assemblée nationale et de l'institution. Les travaux de
l'Assemblée sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 1 heure)