(Quinze heures trente et une
minutes)
Le Président (M. Leitão) : À
l'ordre, s'il vous plaît, mais je vois que tout est en ordre. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration publique
ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'audition de la Société d'habitation du Québec au sujet du chapitre 4 du
rapport d'octobre 2020 du Vérificateur général du Québec intitulé Programme
AccèsLogis : réalisation des projets d'habitation et en suivi de la
recommandation 2.1 du 41e rapport de la Commission de
l'administration publique.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Ghazal (Mercier)
est remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Le Président (M. Leitão) :
Bienvenue, M. Fontecilla. Alors, nous débuterons par l'exposé du
Vérificateur général du Québec, puis nous enchaînerons avec celui de la Société
d'habitation du Québec. Le reste de la séance sera consacré aux échanges avec
les membres de la commission. Les échanges se dérouleront par blocs d'une durée
d'environ 10 minutes, incluant les
questions et les réponses, en alternance entre le gouvernement et les partis
d'opposition, afin de permettre à tous les groupes parlementaires
d'écouler graduellement leur temps de parole.
Alors,
Mme la Vérificatrice générale, je vous invite à faire votre exposé. Vous
disposez de 10 minutes. Merci.
Exposé de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc (Guylaine) : Merci, M.
le Président. Alors, M. le Président, Mmes, MM. les membres de la commission,
M. le Président-directeur général par intérim de la Société d'habitation du
Québec, en compagnie de mes
deux collègues, je vais vous présenter un des audits de performance réalisés
par le Vérificateur général du Québec. Il a porté sur le programme
AccèsLogis Québec, qu'administre la Société d'habitation du Québec. Je vous
remercie de l'occasion que vous m'offrez, aujourd'hui, d'occuper cette tribune.
Le programme AccèsLogis Québec permet à des
organismes de réaliser des projets d'habitation afin d'offrir en location des logements sociaux et abordables.
L'aide financière qui leur est accordée prend la forme de subventions et
de garanties de prêt. Depuis la création du programme, en 1997, jusqu'au
31 décembre 2019, les subventions ont totalisé environ
2 milliards de dollars. Les garanties de prêt, quant à elles, ont
représenté 2 milliards de dollars aussi. Et 34 000 logements ont été
réalisés. Il s'agit donc d'un programme d'envergure.
Nos travaux d'audit ont été réalisés en
deux volets. Le premier, qui a fait l'objet d'une publication en mai 2019 et d'une commission
parlementaire en février 2020, a porté sur l'exploitation des immeubles.
Le second volet, celui dont je vais vous entretenir aujourd'hui, a
traité de la réalisation de projets d'habitation. Le rapport qui en a découlé
avait pour but de compléter le portrait de la situation et d'alimenter
davantage de réflexions. Les travaux relatifs à ce rapport ont été terminés en
septembre 2020. Nous y avons présenté plusieurs constats, dont voici les
principaux.
La Société d'habitation du Québec administre
divers programmes qui visent à aider les ménages ayant des besoins en matière
de logement. Ces programmes, pour lesquels le montant de l'aide financière
accordée varie de manière importante, possèdent des caractéristiques qui leur
sont propres. Or, la Société d'habitation du Québec n'a pas élaboré de
stratégie d'intervention ni réalisé d'analyse lui permettant de s'assurer d'une
utilisation judicieuse de ses programmes, afin de maximiser l'aide aux ménages
ayant des besoins en matière de logement.
Pour que le programme AccèsLogis Québec
fonctionne de façon optimale, il convient, certes, d'en respecter les
paramètres. Il faut planifier une allocation équitable de l'aide financière
entre les clientèles visées et entre les régions, établir des cibles quant au
nombre de logements réalisés par type de clientèle, et prévoir une répartition
de l'aide basée sur la démographie et les besoins locaux.
Lors de notre audit sur le programme AccèsLogis
Québec, nous avons constaté que les besoins en matière de logements sociaux et
abordables n'ont pas été suffisamment démontrés lors de l'analyse de
l'admissibilité des projets aux programmes. Par ailleurs, le contrôle des
coûts, lors de la réalisation des projets, est important, car il a un impact
significatif sur le nombre de logements qui vont être réalisés, en fonction des
ressources financières disponibles, de la viabilité financière des projets
ainsi que des loyers payés par les ménages locataires.
Alors que les coûts de réalisation des projets
sont en hausse, la SHQ n'exerce pas les contrôles financiers appropriés lors de
l'évaluation des projets, afin de s'assurer que les fonds disponibles seront
utilisés judicieusement. D'autre part, nous avons constaté qu'elle n'encadre
pas adéquatement les divers intervenants qui participent à la réalisation des
projets. Bien que les groupes de ressources techniques jouent un rôle-conseil
auprès des organismes développeurs, et que les activités
déterminantes leur soient confiées, la Société d'habitation du Québec ne s'assure
pas de leur intégrité et de celle de leurs administrateurs ni de leur
indépendance envers les intervenants impliqués dans les projets. De même, elle n'effectue aucune vérification sur
l'intégrité des organismes développeurs ainsi que sur l'intégrité et l'indépendance de leurs
administrateurs. Pourtant, certains organismes gèrent d'importants parcs
immobiliers, qui ont bénéficié
de subventions et de garanties de prêt dans le cadre du programme AccèsLogis Québec.
Le programme AccèsLogis Québec, je le rappelle,
vise à permettre à des organismes d'offrir des logements abordables à des
ménages ayant des revenus faibles ou modestes, ou encore à des personnes ayant
des besoins particuliers en habitation. Néanmoins,
la Société d'habitation du Québec accepte des projets d'habitation qui comportent
des composantes importantes ne répondant pas
à l'objectif du programme AccèsLogis Québec de réaliser des logements sociaux
abordables.
En terminant,
j'aimerais souligner l'excellente collaboration des dirigeants et du personnel
de la Société d'habitation du Québec.
Je veux aussi assurer les membres de la commission qu'ils peuvent
compter sur mon entière collaboration dans leurs travaux.
Le Président (M. Leitão) : Merci beaucoup,
Mme Leclerc. Alors, nous allons maintenant nous tourner du côté de l'équipe de
la Société d'habitation du Québec. M. Bernier, je vous resouhaite la bienvenue.
Je vous invite à faire votre exposé. Vous disposez également de
10 minutes. La parole est à vous.
Exposé de la Société d'habitation du Québec
M. Bernier (Jean-Pascal) : Merci, M.
le Président. Je veux d'abord saluer tous les parlementaires qui siègent à
cette commission. Je veux également saluer Mme la Vérificatrice générale ainsi
que son équipe. Pour cette audition, je suis
accompagné par le président du conseil
d'administration de la Société d'habitation du Québec, M. Pierre Rivard. M. Rivard est président
et membre indépendant de notre conseil depuis 2015. Je tiens à le remercier
pour sa contribution au sein de notre organisation ainsi que celle de tous les
membres du conseil. Je suis aussi en compagnie de ma collègue Mme Ginette
Tanguay, vice-présidente à l'administration et à la planification.
Notre présence ici constitue l'occasion de vous
présenter les actions qui seront mises de l'avant afin de donner suite aux recommandations du deuxième
rapport de la Vérificatrice générale concernant AccèsLogis. De plus, nous
pourrons faire le point sur les actions que nous avons déjà réalisées depuis la
première audition et aussi répondre à vos questions concernant les différents
travaux réalisés dans la dernière année.
Tout d'abord, lorsque la SHQ a été créée, il y a
un peu plus de 50 ans, en 1967, le gouvernement de l'époque voulait se doter
des outils nécessaires pour corriger les problèmes de logement que connaissait
le Québec. Pendant toutes ces années, les
programmes offerts par la société lui ont permis de se tailler une solide
réputation dans le monde de l'habitation et auprès des Québécois.
Aujourd'hui, la SHQ, c'est près de 330 employés, dont je salue l'engagement, qui
travaillent quotidiennement pour soutenir plus de 213 000 ménages québécois,
des ménages qui peuvent compter sur un des 20 programmes offerts par la
société, livrés par un réseau de mandataires, dont 158 offices d'habitation,
158 municipalités et MRC ainsi que des OBNL et des coopératives d'habitation.
La SHQ, c'est un parc immobilier de plus de 7 700 immeubles, dans lesquels
on retrouve plus de 74 000 HLM. C'est aussi près de 44 500 logements
abordables réalisés, dont près de 36 000 dans le programme AccèsLogis.
En décembre dernier, la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation a annoncé la création d'un sous-ministériat
consacré à l'habitation au sein de son ministère, afin de contribuer davantage
à la cohérence des interventions gouvernementales et pour mieux répondre aux
besoins sur le terrain. En collaboration avec la SHQ, c'est donc maintenant au ministère
qu'incombent les responsabilités d'élaborer les orientations, les politiques et
les programmes ainsi que de coordonner les relations intergouvernementales, et
avec les autochtones, en matière d'habitation. Ce changement a entraîné le
déplacement, de la SHQ vers le ministère, d'une quarantaine d'employés. Pour sa part, la Société d'habitation du Québec
conserve le mandat de répondre aux besoins en habitation des citoyens
et citoyennes du Québec, en plus d'aider les personnes dans le besoin à se
loger.
• (15 h 40) •
Comme pour l'ensemble des organisations
publiques, la pandémie est venue chambouler notre quotidien et notre planification.
Depuis le début de la crise, avec tout notre personnel en télétravail, nous
avons, par ailleurs, réussi à maintenir tous nos services auprès de notre
clientèle, composée, en bonne partie, de personnes démunies et vulnérables. Appuyés par nos partenaires, nous
avons déployé, sur le terrain, différentes mesures pour éviter la propagation
du virus, entre autres, dans notre parc d'immeubles à loyer modique, où vivent
un grand nombre de personnes âgées. De plus,
nous avons travaillé à la création de deux nouveaux programmes
destinés à aider financièrement les locataires et les propriétaires
affectés par la pandémie. Je profite de l'occasion pour remercier le personnel
de la SHQ ainsi que l'ensemble de nos mandataires et partenaires pour la
résilience dont ils ont fait preuve. Soulignons également que des interventions
liées au resserrement du marché locatif ainsi que la conclusion de nouvelles
ententes avec la SCHL ont marqué les derniers mois. En ce qui concerne plus spécifiquement
AccèsLogis, rappelons que c'est en 1997 qu'il a été créé, et, depuis sa
création, il a permis de loger adéquatement autant de familles, d'aînés ainsi
que de personnes ayant des besoins particuliers en matière d'habitation.
Après avoir
analysé la phase d'exploitation des projets, la Vérificatrice générale a rendu
public, en octobre, son second rapport, qui porte maintenant sur la réalisation.
Nous voyons ce rapport comme une façon d'améliorer notre performance. Notre plan d'action a été déposé à la
commission en mars dernier et il présente les actions pour
répondre aux quatre recommandations formulées.
Depuis la dernière audition de la SHQ auprès de cette commission, nous avons
poursuivi les travaux concernant la mise en place des actions relatives à ces
rapports. Notamment, une modification à l'article 57 de la Loi sur la Société
d'habitation du Québec permet maintenant aux offices d'habitation d'offrir des
services à divers organismes qui reçoivent de l'aide financière de la SHQ et
cette modification légale permet d'offrir une plus grande diversité d'accompagnement
à nos organismes.
Par ailleurs, nous avons introduit des
ajustements aux formulaires des organismes, afin qu'ils puissent faire part maintenant
de leur indépendance, et travaillé au déploiement d'un cadre de reconnaissance
des organismes de soutien. Nous avons également apporté des précisions aux
normes concernant la partie non résidentielle d'un projet, et ces précisions
permettent ainsi de mieux encadrer et de limiter leur utilisation.
Ceci dit, au fil du temps, le programme
AccèsLogis a subi plusieurs modifications, mais il n'a jamais fait l'objet d'une réforme majeure. Alors, comme l'a
annoncé le ministre des Finances lors de sa mise à jour économique, un nouveau programme pour la
réalisation de logements sociaux et abordables est en préparation. Les
modalités de ce programme devraient être
annoncées prochainement par le gouvernement et ces modalités tiendront compte
également des observations contenues dans les deux rapports de vérification.
À propos du premier rapport, les membres de la
commission avaient déjà pu constater que plusieurs actions ont été posées lors
de la dernière audition. Le travail s'est poursuivi, et d'autres changements
ont été apportés pour répondre aux recommandations qui nous avaient été faites.
Par exemple, le rapport relevait que certains logements réguliers étaient occupés par des ménages dont les revenus pouvaient
difficilement être qualifiés de modestes. En mars dernier, l'Assemblée
nationale adoptait donc le projet de loi n° 67, qui a, notamment, modifié
la Loi sur la Société d'habitation, afin de
nous permettre d'édicter un règlement pour encadrer l'attribution de ces
logements non subventionnés afin de
les réserver à des ménages ayant des revenus modestes. Le projet de règlement
est, actuellement, en cours d'élaboration, afin de préciser ce qu'est un
revenu modeste, et il devrait être publié en 2022.
Aussi, la rédaction du programme permettant la
mise en oeuvre de la politique d'investissement du Fonds québécois d'habitation
communautaire a été complétée. Ainsi, ce sont plus de 900 projets qui pourront
bénéficier des sommes, jusqu'ici, presque
inutilisées, de ce fonds afin de rénover leurs immeubles. Je veux également
ajouter que, depuis l'adoption du projet de loi n° 16 en
décembre 2019, la SHQ a désormais la possibilité de placer sous
administration provisoire des organismes qui sont en difficulté. Sachez que,
malgré que cette mesure constitue un dernier recours, les mandats des administrateurs de quelques organismes ont, depuis, été
temporairement suspendus afin que des plans de redressement soient
établis et mis en place. À cela s'ajoutent d'autres modifications que nous
avons apportées au programme au cours des deux dernières années.
En terminant, je rappelle que le rapport de
gestion 2020‑2021 de la SHQ a, récemment, été déposé à l'Assemblée nationale.
Il marque l'échéance de notre dernière planification stratégique, et notre
nouveau plan stratégique 2021‑2026 est actuellement en cours d'approbation.
Dans cette nouvelle planification, nous souhaitons mettre encore plus l'accent
sur l'amélioration de notre prestation de services auprès des citoyens.
L'objectif est d'accentuer la fluidité de nos interactions avec la population
pour créer un plus grand sentiment de proximité avec nos clientèles.
Je tiens à dire aux membres de la commission
qu'ils peuvent compter sur notre entière collaboration. Merci de votre écoute.
Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
Discussion générale
Le Président (M. Leitão) : Merci,
Jean-Pascal... M. Bernier. Voilà, nous sommes prêts maintenant à passer à la
discussion avec les parlementaires. Et je cède la parole... Je crois que c'est
M. le député de Masson? Vous allez commencer? Alors, allez-y, vous disposez
d'approximativement neuf minutes, 9 min 30 s.
M.
Lemay : Très bien. Merci beaucoup, M. le Président. Donc, merci,
M. Bernier, M. Rivard et Mme Tanguay, d'être avec nous
aujourd'hui. Donc, je vais passer, moi, au constat 1 que la
Vérificatrice générale du Québec a fait. Et j'aimerais savoir un peu...
Je vais vous parler de développement régional, là, dans le fond, parce que je
sais qu'il y a certaines régions qui, justement, n'ont pas le même nombre de
logements que d'autres. On sait aussi qu'on a des villes mandataires qui...
Dans le fond, je comprends qu'il y a certaines régions qui obtiennent plus de
logements que d'autres, et que, des fois, il
y a des régions qui ne font pas de demande, la SHQ ne fait pas nécessairement
de suivi à savoir pourquoi est-ce qu'on ne devrait pas plutôt accorder
des logements dans telle région plutôt qu'une autre région.
Donc, ma question, c'est à savoir... le besoin
spécifique de chacune de ces régions-là. Est-ce que vous, la SHQ, vous entendez
réaliser, pour répondre à ces problématiques-là... Et je comprends, vous l'avez
mentionné aussi, que le ministre des Finances, dans sa mise à jour économique,
va mettre en place un nouveau programme pour la réalisation des logements
sociaux et abordables, qui est en préparation, vous l'avez mentionné. Mais
qu'est-ce que vous avez dans votre pipeline, vous, au niveau de l'inéquité des
logements en termes de régions?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui, très
bien. Peut-être revenir sur l'origine d'AccèsLogis. Dans le fond, la façon dont
le programme AccèsLogis a été conçu, c'est de recevoir les demandes en continu.
Donc, les demandes émergent du milieu et sont analysées en continu par la
société, et, au fur et à mesure des attributions budgétaires, les projets, qui
peuvent ainsi franchir, là, les différentes étapes. Donc, ça amène un peu
l'effet, là, qui est mentionné dans le rapport du Vérificateur général, où la
société, là, ne présentait pas, lors de l'approbation des projets, une analyse
spécifique, là, de la réponse aux besoins du milieu.
Pour répondre à cela, dans
le fond, c'est, notamment, là, vous l'avez mentionné, par le biais d'un nouveau
programme, là, qui va être mis en place, dans lequel on sera en mesure d'établir
une grille des besoins pour l'ensemble du territoire, une grille des besoins,
là, qui va tenir compte, là, de différents critères, notamment
les critères de démographie, le nombre de ménages qui sont en situation
de besoins périlleux. On va aussi regarder, sur le territoire, le nombre de logements qui sont déjà disponibles,
pour assurer une équité, et ça, ça va nous donner, dans le fond, là, une
base pour faire une allocation budgétaire entre les différentes régions, dans
le cadre du nouveau programme.
M. Lemay : Donc, ça, dans votre
réponse, est-ce que ça vient couvrir un peu ce que vous mentionnez dans votre
plan d'action, que vous avez déposé en février 2021, à la recommandation n° 2,
sur les besoins? Je vais aller au paragraphe 63. Dans le fond, vous
mentionnez que : «Comme il a été mentionné précédemment, ce processus ne permet pas à la SHQ de s'assurer que les logements
ont été répartis en fonction des besoins.» Puis là vous mentionnez
vouloir développer certains indicateurs provisoires pour permettre d'analyser
les requêtes des villes mandataires afin de
s'assurer de l'adéquation entre les demandes et les besoins lors de la
prochaine distribution budgétaire. Moi, j'aimerais savoir, au niveau des
indicateurs, est-ce que vous pouvez nous donner plus d'informations? Quels sont
ces indicateurs? Puis, dans le fond,
quels sont les indicateurs que vous allez mettre en place pour déterminer les
besoins par régions? Est-ce qu'on peut avoir plus d'informations à ce
stade-ci ou on doit attendre mars 2022?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Non,
bien, je peux vous en parler un petit peu, là. Bien sûr, c'est sûr que les modalités plus globales du programme vont être
connues prochainement, donc, qui vont répondre... on pourra répondre davantage,
là, à ce moment-là, mais, ceci dit, je peux vous parler des grands principes,
là, qui ont été travaillés.
Lorsqu'il est question des indicateurs
provisoires, actuellement, dans le fond, le gouvernement a ajouté
500 unités, dans le cadre du programme AccèsLogis, en mars dernier, et,
sans attendre l'arrivée du nouveau programme,
on voulait quand même, là, se donner une base d'évaluation pour faire
l'attribution budgétaire. Donc, lorsque l'attribution de ces unités-là a
été faite... puis c'est à ça, là, que les indicateurs provisoires, là, devaient
servir... donc, lorsque l'attribution des unités a été faite, donc, on a tenu
compte de la base historique, dans le fond, des demandes des différentes villes
mandataires. Il faut savoir que la ville de Montréal, la ville de Québec et la
ville de Gatineau sont des villes
mandataires de la SHQ dans le cadre du programme AccèsLogis. Et puis... Et pour
l'ensemble des autres régions du Québec, c'est la SHQ directement, là,
qui suit les projets, mais, pour les villes mandataires, ce sont les villes qui
font l'admissibilité, dans le fond, des unités qui sont réservées, des unités
de logement qui sont réservées.
Alors, dans
le fond, dans les critères, là, qui ont été regardés, il y a le critère de
population, le critère de besoins impérieux, la demande. Dans le cas de
ces villes mandataires là, on a pu, dans le fond, bien démontrer, là, que leur
demande... les unités qu'on leur donnait répondaient à leur demande, et on a pu
le documenter, ce qui n'était pas nécessairement fait avant. Ce n'est pas tout
à fait les mêmes critères, dans le fond, qui vont être en place dans le cadre
du nouveau programme, où, là, on va aller, quand même, beaucoup plus loin dans
le regard sur les critères démographiques, les besoins impérieux, comme je
mentionnais tantôt, la disponibilité des logements et des besoins spécifiques.
Dans l'établissement de ces besoins-là, on va parler avec le ministère de la
Santé, notamment, là, pour regarder les
besoins pour les clientèles, notamment, itinérantes, les
femmes démunies, ces clientèles-là, qui répondent, actuellement,
plus dans le volet 3 d'AccèsLogis. Donc, on va s'assurer, là, d'un
arrimage avec les besoins du ministère de la
Santé et, également, avec les municipalités. Donc, pour déterminer ces
besoins-là sur la base régionale, là, on veut mettre en place une
tribune de consultation, là, avec les municipalités, pour s'assurer que ça va
bien répondre aux besoins du milieu.
• (15 h 50) •
M. Lemay : O.K. Puis j'aimerais
savoir aussi, dans le fond, est-ce que vous pensez... ou est-ce qu'on pourrait
avoir un plus grand rôle du privé, dans le fond, qui pourrait avoir un rôle à
jouer pour, justement, débloquer l'attribution des places puis la réalisation
de logements abordables dans... Est-ce que ça fait partie de la vision de la
SHQ, justement, de faire un peu plus de place au privé? Puis de quelle façon
est-ce qu'on pourrait articuler ce partenariat-là entre... avec le privé,
justement, pour permettre de débloquer plus de places de logements abordables
et sociaux?
M. Bernier
(Jean-Pascal) :
Effectivement. Actuellement, le programme AccèsLogis est livré par des
partenaires qui sont des OBNL, des coopératives d'habitation et des offices
d'habitation. Dans le cadre du nouveau programme, là, il a été annoncé, dans la mise à jour, que l'admissibilité
va être élargie pour permettre aussi au secteur privé, à proprement dit,
là, de soumettre des projets, pour, dans le fond, avoir une plus grande
diversité, là, de projets soumis.
L'objectif qui est visé là, dans le fond, c'est
de pouvoir augmenter l'offre de logement de façon plus rapide, de pouvoir avoir aussi... d'amener, là — le
Vérificateur général le mentionne,
là, dans son rapport — toute la question de la
comparaison avec le secteur privé. Donc, cette contribution-là sera maintenant
possible, là, dans le cadre du nouveau programme.
M. Lemay : O.K. Mais ce qui m'amène
à apporter une réflexion. Parce que, des fois, on a des parties non résidentielles. Vous l'avez mentionné dans votre
allocution, aussi, tout à l'heure, que vous vouliez préciser les normes
concernant les parties non résidentielles, parce que, dans le fond, il faut
permettre leur utilisation. Dans le fond, moi, qu'est-ce que j'appelle... c'est
la clause... comment on peut encadrer les projets pour mieux permettre de les
réaliser. Donc, quand on parle de privé, nécessairement, des fois, on va
voir des projets avec des parties non résidentielles, qui font du sens pour le
privé. Donc, qu'en est-il de cet encadrement-là, pour mieux permettre...
M.
Bernier (Jean-Pascal) : Bien, tout à fait. Puis ce n'est quand même
pas une majorité de projets dans les parties non résidentielles, mais pour les
projets qui se développent avec ces parties non résidentielles là, ça vient répondre à un besoin. Souvent, il peut s'agir, là,
par exemple, là, d'un organisme, là, qui donne des services
d'accompagnement, qui décide de développer un projet de logements. Donc,
l'organisme va souvent établir, là, ses bureaux à l'intérieur du bâtiment, pour
offrir les services directement, là, à ses locataires.
Dans le passé, dans
le fond, ce qui était fait, c'était accepté, dans le fond, dans le cadre du
programme AccèsLogis, mais ce n'était pas encadré par les normes du programme.
Alors là, on est venu faire un encadrement dans les dernières modifications des
normes. On a limité à 50 % l'espace non résidentiel. Cet espace-là est non
subventionné, mais la Société d'habitation, quand même, qui offre une garantie
de prêt dans le cadre du programme, couvre,
en termes de garantie de prêt, là, cette portion-là également. Et on est venu
préciser que la vocation doit être liée, dans le fond, à l'organisme, et
que ça ne doit pas être une vocation commerciale et... Par exemple, là, un
immeuble où on pourrait avoir des chambres, là, pour des femmes démunies, bien,
pourrait avoir une entente avec un CPE pour avoir un CPE sur place. Donc, c'est
pour ça qu'on a voulu quand même le clarifier, le permettre dans les normes,
là. C'était un des éléments, de dire : Bien,
la SHQ le fait, mais ces normes ne disent pas qu'ils peuvent le faire. Donc là,
les normes, maintenant, là, sont claires sur le fait que c'est possible,
mais c'est plus limité et encadré.
Le Président (M.
Leitão) : Merci, M. Bernier. Alors...
M. Rivard
(Pierre) : Si vous permettez, M. le Président, peut-être, un
complément... c'est Pierre Rivard qui parle... un complément d'information.
Le Président (M.
Leitão) : Très rapidement, très, très rapidement.
M. Rivard
(Pierre) : Parfait, merci. M. Lemay, c'est juste pour votre information,
avec la Société d'habitation. Les régions ne sont pas laissées pour compte,
parce qu'on a un programme excessivement intéressant qui s'appelle RénoRégion.
Avant, on appelait ça le PRR, le programme de rénovations en région.
Maintenant, c'est le programme RénoRégion,
dans lequel tous les propriétaires de maisons qui sont à revenus modestes ou à
faibles revenus peuvent appliquer, justement, et on participe à la rénovation
de leurs maisons. De mémoire, je pense que c'est à hauteur de
15 000 $. Il y a 32 millions qui est consacré, quand même, à ça,
et on pourra vous fournir, éventuellement, la liste des utilisations de ce
programme-là. C'est ce qui fait en sorte que...
Le Président (M.
Leitão) : Très bien, merci. Excusez-moi, merci. On est vraiment... On
pourrait poursuivre peut-être après, mais là on va du côté de l'opposition
officielle. Mme la députée de Vaudreuil, vous disposez d'à peu près
10 minutes.
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. Merci. M. Rivard. Vous comprendrez que le temps est
précieux en commission parlementaire. Merci, M. Bernier, puis bonjour à vous
tous. Oui, quelques questions. Évidemment, on a pris connaissance, là, des cinq
constats dans le rapport de la Vérificatrice générale. On sait aussi, là, qu'il
y a eu le sous-ministériat qui a été créé, puis qu'il va y avoir, évidemment,
là, sûrement, là, un transfert... il y a un transfert, là, qui se fait, là, de
part et d'autre, de certaines responsabilités ou de certaines... Vous nous en
avez parlé, là, dans votre allocution, vous
avez dit, entre autres, que c'était maintenant au ministère qu'incombent les
responsabilités d'élaborer les
orientations, les politiques, les programmes puis coordonner les relations
intergouvernementales avec les autochtones en matière d'habitation.
Donc, les constats qui ont été faits, là, un à cinq, là, je me demandais
comment vous allez faire pour y répondre si vous n'avez pas nécessairement les
compétences ou, dans le fond, ils sont transférés au sous-ministériat.
Puis je vais tout de
suite poser, là, ma sous-question, là, je vais y aller en rafale, parce que
j'en ai beaucoup, puis je n'ai pas beaucoup de temps. Dans la même optique, je
me... on parlait, au constat n° 1, là, qu'il n'y
avait pas de stratégie d'intervention qui a été élaborée ni réalisée. Est-ce
qu'il y a une explication à cet aspect-là?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Parfait. Donc, oui, effectivement, là, ces responsabilités-là
relèvent maintenant du ministère des Affaires municipales. Ceci dit, on
travaille en étroite collaboration avec nos collègues des Affaires municipales
dans l'avancement des travaux, la rédaction des programmes. Donc, il y a une
partie de l'expertise qui est à la SHQ, donc
l'expertise qui est peut-être plus terrain sur la livraison du programme,
et l'expertise du ministère, de coordination et de planification.
Le constat 1 touche vraiment
plus spécifiquement, là, ce qui a été transféré au ministère en ce qui a trait
à établir un plan d'action, et c'est de cette façon-là qu'on compte répondre,
là, à la première recommandation. C'est dans
le plan d'action d'habitation qui est prévu être dévoilé au
printemps prochain. Donc, du plan
d'action en habitation, là,
découlera une stratégie d'intervention.
Il faut savoir qu'il
n'y avait pas, à la SHQ, de stratégie d'intervention comme telle, sur une base
régionale, pour venir expliquer et justifier l'utilisation des différents programmes.
Il y avait, ceci dit, des travaux annuellement. La société fait des demandes
budgétaires au ministère des Finances, selon les besoins de financement qu'elle
a, pour réaliser le programme AccèsLogis, le programme HLM, pour les PSL. Donc,
à l'intérieur de nos demandes budgétaires,
on venait quand même justifier pourquoi on faisait les demandes
budgétaires, mais il n'y avait pas un document
public, là, pour venir expliciter, dans le fond, c'est quoi, l'offre de
services, puis dans quelle situation on utilise quel programme. C'est ce que la
stratégie, là, pourra venir faire.
Mme
Nichols : Est-ce que, donc, dans la stratégie, il n'y avait pas
d'étude non plus qui était faite des besoins par région? On ne savait pas, par
région, quels étaient les besoins?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : On a une connaissance des besoins par région. Ceci
dit, lors de l'approbation des projets, comme j'ai expliqué un petit peu plus
tôt, dans le fond, les projets... Le programme... La philosophie du programme
AccèsLogis, c'était une philosophie d'un programme en continu, avec les... Dans
le fond, les milieux se mobilisaient pour soumettre des projets au fur et à
mesure de l'avancement du montage du projet. Lorsqu'il y avait des disponibilités
budgétaires, les projets étaient sélectionnés. Donc, maintenant, dans la
nouvelle approche, là, qui sera déployée, avant même de faire l'allocation
budgétaire, on aura le portrait régional, qui nous permettra, là, de déterminer
les montants investis, selon les besoins, dans les différents milieux.
• (16 heures) •
Mme Nichols :
Il y avait un déficit aussi assez important, puis il avait été répondu... Parce
que ça a été fait en deux parties, là. Ça fait que, dans la première partie, ce
déficit-là... je ne me trompe pas, là, il devait y avoir un suivi, puis on nous
avait parlé d'ailleurs d'un logiciel pour pouvoir mieux faire le suivi. Est-ce
que vous avez de l'avancement relativement à cette partie-là?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, dans l'exploitation. Dans le fond, un des
éléments de l'exploitation, c'était la situation financière des organismes, qui
devait être mieux suivie par la société. À la base du programme... le
programme, la façon dont il était fait, il était fait pour amener une
subvention de construction avec un montage financier de l'organisme, qui doit
être équilibré, normalement, et l'organisme devait être capable de fonctionner
pendant 35 ans sans difficulté. Ça, c'est la philosophie qui était derrière le
programme AccèsLogis.
L'histoire a démontré
que certains programmes, avec AccèsLogis, qui a maintenant un certain vécu, ont
des difficultés de financement. Donc là, on
s'est équipés, à la société. Dans le
fond, c'est un programme de suivi des
états financiers pour lequel des indicateurs ont été déterminés pour qu'on
puisse, là, cibler, avant qu'il y ait des problèmes, là, si un organisme
est en difficulté. Donc, lorsqu'on est venus à la commission la dernière fois,
le logiciel était disponible, il fallait
sélectionner les indicateurs et les programmer. Ça a été fait dans la dernière
année, dans le fond. Et, pour 2022, là, c'est la première
année où on aura, là, des tableaux de gestion pour suivre l'état du parc selon
les états financiers qu'on aura reçus.
Mme
Nichols : Très bien.
Vous avez parlé aussi... Quand il y a eu le changement, là, c'était en décembre
2020 qu'il y a eu le changement suite à la création du sous-ministériat, il y a eu un déplacement de plusieurs
employés, puis il a été porté à notre attention, puis vous l'avez dit, là,
entre autres, là, dans votre allocution qu'il y avait une quarantaine,
là, d'employés, là, qui bougeaient de la SHQ vers le sous-ministériat. Dans les
documents qu'ils nous ont transmis, on note un 71 personnes. Est-ce qu'il y
avait une explication en particulier?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Non. C'est vraiment 40 personnes, là, qui ont été
transférées.
Mme Nichols :
O.K. Bien, en fait, je... nous, on a travaillé avec... à analyser puis comparer
les différents documents. Vous, vous dites qu'il y a comme un 40 personnes,
mais, quand on note, là, le nombre de personnes qui auraient quitté la SHQ, on
arrive à 71 personnes, mais...
M. Bernier
(Jean-Pascal) : O.K. Moi, en tout cas, les données que j'ai, c'est 46
personnes, très précisément, là, qui ont été transférées.
Mme
Nichols : Très bien.
Entre autres, vous avez parlé, là, un peu plus tôt avec le collègue,
précédemment, là, du secteur privé. Puis on l'a vu, entre autres, là,
dans le minibudget, qu'il y avait zéro somme, là, d'allouée pour le programme AccèsLogis.
On note cependant qu'il y a eu, là, des changements dans la législation, là,
que ça soit, là... vous êtes bien au courant, là, dans le projet de loi n° 49, l'article 140.7 qui va permettre aux
municipalités de donner des projets pour du
locatif pour bâtir du locatif, là, pour... Tantôt, vous avez dit que les
besoins avec les municipalités, vous étiez pour les identifier. Ça fait
que, est-ce que c'est dans ce cadre-là que vous allez vous impliquer? Parce que
c'est-à-dire, est-ce que la SHQ va s'impliquer à élaborer les programmes dans
les municipalités qu'elle aura ciblées pour faire du locatif? Puis
permettez-moi en même temps de vous poser la question. On s'en va dans le
privé, on s'en va dans le secteur privé, il va y avoir une augmentation de
l'offre de logements rapidement, vous en avez parlé, l'offre de logements va
augmenter rapidement grâce au secteur privé. J'aimerais ça vous entendre sur la
pérennité. Quelle va être la pérennité de
ces logements locatifs là qui ne seront pas du logement social ou du logement
communautaire?
M. Bernier (Jean-Pascal) :
Donc, dans le fond, pour ce qui est du projet de loi n° 49,
il n'y a pas de lien directement, dans le fond, là. Le projet de loi n° 49, les modifications qui ont été faites, c'est vraiment
pour des municipalités, là, qui souhaitaient développer des programmes
d'habitation et qui devaient le faire par des projets de loi privés avant.
Donc, c'était pour venir donner un cadre à ça. Ceci dit, la démarche qu'on est
en train de faire, dans laquelle on veut impliquer les municipalités, c'est
vraiment la démarche d'identification des besoins. Donc, il y aura peut-être,
là, un effet entre les deux, là, mais ce n'est pas... l'un n'est pas dépendant
de l'autre, là, nécessairement.
Mme Nichols : Puis l'identification
du besoin va être... quels seront les critères pour identifier les besoins par
région? Il y a des critères qui...
M.
Bernier (Jean-Pascal) : Oui.
Mme Nichols :
Parce que même... si vous me dites loyer modeste, là, ce n'est pas défini nulle
part. Puis de le définir en mars 2022, alors que ça fait peut-être deux ans
qu'on utilise le terme puis qu'il n'est pas défini.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Non, effectivement, mais ça, on va le définir aussi
éventuellement. C'est dans les travaux, là, qu'on est en train de faire puis on
va peut-être en parler un petit peu plus après. Au niveau de la définition des
besoins, dans le fond, il y a plusieurs statistiques, là, qui existent pour
avoir un portrait des différentes régions.
L'idée maintenant, c'est de croiser ces données-là pour être capable, là,
d'arriver avec une répartition budgétaire qui va vraiment répondre aux besoins
dans l'ensemble des régions. Je le mentionnais, dans le fond, c'est les
critères démographiques dans un premier temps. C'est quoi, les logements
sociaux qui sont disponibles dans le secteur. C'est quoi, l'inoccupation, le
taux d'inoccupation du secteur, des besoins spécifiques. Donc, on va avoir des
échanges, là, une collaboration avec le ministère de la Santé notamment pour
bien... que les besoins en matière de santé soient pris en considération dans l'allocation
budgétaire. Et le rôle des municipalités aussi, c'est de voir avec eux, c'est
quoi les priorités. Par exemple, si on prend, là, la ville de Québec. La ville
de Québec a adopté une vision en habitation avec des besoins identifiés, donc
pour être capable de tenir compte aussi, là, des besoins des différentes municipalités.
C'est ça l'objectif.
Mme Nichols :
...on sait que Montréal, Québec, Gatineau, c'est quand même différent. Pour les
autres municipalités, c'est quand même un peu plus difficile peut-être de s'y
pencher.
Est-ce que vous
craignez, entre autres, la sous-estimation des besoins en logement social sur
le terrain?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien, non, pas nécessairement. Pour ce qui
est des besoins, bien, on a amorcé, là, des discussions notamment, là,
pour la question des municipalités, là, avec les unions municipales aussi pour
discuter avec eux, là, du mécanisme qu'on va mettre en place, là, de
consultation, là. C'est sûr que ce n'est pas toutes les municipalités, là, qui
ont les mêmes besoins, qui ont les mêmes organisations, dans le fond, que les
grandes villes comme Québec et Montréal, là. Ça fait qu'on en est conscient,
là, également.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien.
Mme
Nichols : Donc, ça, je
comprends que ça sera dans le nouveau programme étant donné qu'AccèsLogis
sera...
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Le nouveau programme... AccèsLogis garde ses
paramètres actuels.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci, merci, merci. Alors, on passe... on revient du côté gouvernemental. Mme la députée de Labelle, aussi pour une période de
10 minutes.
Mme
Jeannotte : Merci, M. le Président. Bonjour, M. Bernier,
M. Rivard, Mme Tanguay. Merci pour votre présentation.
J'ai noté, là, oui,
c'est sûr la SHQ depuis 50 ans, c'est impressionnant, 330 employés,
213 000 ménages, un réseau mandataire, en tout cas, beaucoup de
données que vous nous avez dites. Mais on a oublié de dire à quel point ça
coûtait cher également à l'État, puis c'est plusieurs milliards de dollars. Et
puis on a des constats quand même assez sévères, là, de la Vérificatrice
générale. Avez-vous été surpris de ces constats-là tout de même? Comme
parlementaire, moi, personnellement, sur le terrain, je dois vous dire que les
gens qui m'ont rencontrée étaient un peu découragés de la façon dont ça
fonctionnait. On me disait : Écoute, c'est la maison des fous, trop de
bureaucratie, trop de permis à demander. Ça n'avance pas. Ça n'aboutit pas.
Donc,
quand je regarde les constats qui sont devant là, qui sont dressés devant nous,
j'aimerais savoir, de votre côté, si vous avez été surpris ou si vous
vous attendiez à ça.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, d'abord, vous dire qu'il y a eu quand même
plusieurs consultations dans le passé relativement, là, au programme
AccèsLogis, plusieurs évaluations aussi. Donc, c'est ce qui nous amène, là, à
développer. À la société, là, ça fait un certain temps, là, qu'il y avait
l'idée de développer un nouveau programme. Je pense que les rapports de
vérification, là, comme je l'ai dit, c'est l'occasion, là, ça vient confirmer,
là, la nécessité d'avoir... d'essayer peut-être, là, un nouveau modèle.
On
veut le faire quand même, progressivement, donc AccèsLogis, là, demeure. Il y a
500 nouvelles unités qui ont été annoncées en mars dernier,
là, qui vont se déployer. Mais, dans le fond, l'arrivée, là, du nouveau
programme nous permet de revoir, dans le fond, tous les coûts.
Un des éléments, là,
mentionnés par le Vérificateur général, c'est la question du contrôle des
coûts, pour dire que la société ne faisait
pas assez un grand contrôle des coûts. Le contrôle des coûts était fait quand
même indirectement. Parce que le programme vient limiter les revenus que
peuvent avoir les immeubles en faisant en sorte, là, qu'ils sont... ils doivent
être, là, à 95 % au maximum des loyers médians du marché et que le projet,
financièrement, doit se viabiliser, donc sans surplus, sans déficit.
Donc, indirectement, c'est ce qui fait que,
parfois, certains projets, dans AccèsLogis, prennent plus de temps à se
réaliser. Donc, c'est qu'on fait quand même un certain contrôle des coûts, mais
il n'y avait pas nécessairement là un contrôle des coûts de construction, ce
qui nous donne l'opportunité, là, de développer un nouveau programme.
Dans le cadre du nouveau programme, les
équipes sont venues vraiment regarder, là, les coûts de construction,
faire des comparaisons avec le secteur privé pour établir, là, des grilles de
financement qui vont être plus adaptées à la situation actuelle, qui vont
s'adapter aux différentes régions, aux différents, aussi... aux différentes
constructions. Donc, construire des petits immeubles, ce n'est pas la même
chose que construire, là, des immeubles à étages.
Donc, ça nous a donné l'opportunité, là, de travailler ce chantier-là dans le
cadre du nouveau programme, donc on pourra avoir un meilleur contrôle
des coûts.
• (16 h 10) •
Mme
Jeannotte : O.K. Ça fait que vous nous rassurez en nous disant que,
dans le fond, il va y avoir de meilleures cibles pour davantage de contrôle sur
les coûts de construction. On sait à quel point ils sont en hausse. Donc, vous
nous dites qu'il va y avoir plus de cibles, si je comprends bien. Est-ce que
c'est bien ça?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui. Et ce sera plus documenté également. Donc, c'est
sûr que le programme AccèsLogis est un
programme qui date de plus de 20 ans. Le programme AccèsLogis est basé sur
des coûts maximaux admissibles par projet. Avec le temps, les
indexations, les modifications de programme, l'esprit de base de comment les coûts maximaux admissibles ont été déterminés
s'est peut-être un peu perdu, là, dans le programme. Alors,
maintenant, ça nous permet, là, de mettre la table à une nouvelle façon
de faire.
Mme
Jeannotte : Ça semble avoir pris quand même assez de temps, là, avant
de faire ces constats-là. Comment pouvez-vous nous rassurer que là, dans le
fond, on ne prendra pas autant de temps pour, dans le fond, être plus efficient, là, par rapport à ces milliards de
dollars qui sont dépensés par l'État? Et on le sait, à quel point ces enjeux-là
sont importants, aujourd'hui, là, particulièrement dans le contexte que l'on
vit.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, les travaux sont assez avancés, là, sur le
nouveau programme. Nous, on compte, là, dès
le début de l'année 2022, là, être en mesure, là, de pouvoir faire un lancement
du nouveau programme. Donc, bien sûr, les différents chantiers de travail, là,
ont été avancés. Il reste quand même l'approbation par le gouvernement,
là, du nouveau programme et son dévoilement. Donc, quand ces étapes-là, là,
vont être franchies, là, ça nous permettra, espérons-le, là, d'ici le
printemps, être en mesure, là, de présenter l'ensemble des modalités puis de
pouvoir faire l'acceptation de nouveaux projets.
Mme
Jeannotte : Est-ce que vous voyez d'un bon oeil l'implication des
municipalités?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Tout à fait, bien, tout à fait. Dans le fond, les
municipalités connaissent bien, dans le
fond, leurs besoins. C'est pour ça qu'au-delà, là, de l'étude statistique des
besoins, je pense que c'est important, là, de pouvoir avoir, là, leur contribution, là, sur l'analyse des besoins
pour faire la meilleure allocation budgétaire possible.
Mme
Jeannotte : Puis par rapport aux groupes plus vulnérables, là,
violence conjugale, personne en situation de pauvreté ou de handicap, pouvez-vous... j'aimerais vous entendre, de
ce côté-là. Comment on va faire pour justement être capables de bien
répondre aux enjeux de cette clientèle plus vulnérable?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui. Bien, dans le fond, l'objectif principal,
là, d'arriver avec un nouveau programme, c'est vraiment de pouvoir augmenter
l'offre et le logement, et le plus rapidement possible. Pour ce qui est des
clientèles vulnérables, un peu comme
dans AccèsLogis, c'est beaucoup par le Programme de supplément au loyer, là,
qu'on vient soutenir ces
clientèles-là, et la société, dans le fond, là, fait ses demandes au fur et à
mesure. Le fait d'avoir un portrait des besoins régionaux, ça va nous aider,
là, dans nos demandes aussi, de voir, c'est quoi les besoins en matière de
soutien au louer qu'il faut avoir aussi pour soutenir ces ménages-là.
Donc, ça va bien se conjuguer, là, avec le nouveau programme.
Mme
Jeannotte : Puis pourquoi qu'on ne faisait pas les portraits régionaux
auparavant? On n'avait pas pensé à ça, de le faire précédemment.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Dans le fond, Mme Jeannotte, une question
stratégique, c'était un des objectifs de la société d'établir des portraits
régionaux. Il y en a plusieurs qui ont été faits avant que cette direction-là
soit transférée, là, au MAMH, je pense qu'il y en a 13 ou 14, là, de publiés
jusqu'à maintenant. Ceci dit, on connaît le portrait régional, mais il n'était
pas utilisé dans l'administration du programme. Donc, lorsqu'on approuve un
projet, il n'y avait pas un lien de cause à effet avec le portrait régional,
là, qui a été fait. Donc, oui, on a quand même une connaissance, là, de ce qui
se passe dans les régions, des besoins des régions. C'est que là, dans le cadre
du nouveau programme, ce sera vraiment intégré au programme dans la façon
d'allouer les sommes.
Mme
Jeannotte : D'accord. Finalement, bien, écoutez, c'est simplement
peut-être revenir sur les coûts s'il me reste encore du temps.
Le Président
(M. Leitão) : Deux minutes.
Mme Jeannotte :
Deux minutes. Bien, dans le fond, est-ce que... bon, peut-être revenir sur
l'implication du secteur privé. À cause du contexte actuel, pouvez-vous nous
expliquer un peu plus en détail, là, comment est-ce que le secteur privé pourra
peut-être intervenir, là, dans votre nouvelle stratégie?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, tout à fait. Mais le secteur privé, je pense,
nous demandait, là, de pouvoir contribuer à l'effort d'augmenter le nombre de
logements abordables. Donc, pour l'instant, là, la façon de le faire bien sûr,
pour avoir plus les détails, là, je vais quand même laisser le soin à la
ministre, là, d'annoncer les modalités plus
détaillées du programme. Mais, dans le fond, là, en ayant les portraits des
besoins régionaux, on va pouvoir identifier, dans le fond, les
constructions qu'on a besoin de faire, puis les organismes, là, seront à même,
là, de pouvoir venir dire de quelle façon ils veulent nous aider à réaliser ces
logements-là. Et bien sûr, là, il y aura un encadrement, là, qui sera prévu aux
normes du programme, là, pour ce qui est du secteur privé, là, également. Et on
aura une flexibilité additionnelle. Actuellement, dans le fond, notre programme
AccèsLogis, la façon dont ça fonctionne, c'est que c'est un... dans le fond, tout le monde est sur les
mêmes bases, les mêmes normes, c'est 35 ans, puis il n'y a pas... on ne
peut pas en déroger.
Dans le cadre du
nouveau programme, on va essayer d'amener plus de flexibilité justement parce
que les besoins, en regardant les tendances
démographiques, on va pouvoir voir aussi, bien, les besoins sont-u plus de
court terme, de moyen terme, de long
terme. Donc, on pourra avoir des ententes, là, de plus court terme pour
répondre à des besoins qui seront
identifiés de plus court terme. Donc, voilà, c'est comme ça, je pense, là,
qu'on pourra, là, être davantage, là, agiles dans notre façon
d'autoriser les projets à se construire, là, puis d'accélérer la réalisation.
Le Président
(M. Leitão) : Très bien, très bien, merci.
Mme Jeannotte :
Merci beaucoup.
Le Président
(M. Leitão) : Merci beaucoup. Alors, on revient du côté de
l'opposition, le deuxième groupe d'opposition. M. le député de Laurier-Dorion,
à vous la parole.
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Leitão) : Vous disposez de huit minutes.
M. Fontecilla :
Je vais y aller tout de suite. Bonjour, M. Bernier, M. Rivard, là. Et
on va regarder un peu le passé, là, et le
gouvernement a fait la promesse de construire 15 000 logements
sociaux, mais c'est unanime, le taux de construction est très faible. On ne sera pas capable d'arriver à
15 000. Et comment expliquez-vous, là, un taux aussi faible de
construction de logements sociaux?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien, c'est-à-dire que, là, actuellement, on a...
il y a beaucoup d'investissements, là, qui ont été faits dans les trois
dernières années, qui commencent quand même, là, à porter fruit. Actuellement,
on a 3 500 logements, là, qui sont en construction. Si on compare par
rapport à l'année passée, l'année passée, on avait 53 projets, là, à pareille date qui étaient en construction.
Actuellement, on est autour, là, de
75 projets, donc, en construction, là, une vingtaine de projets de plus que l'année passée. Bien entendu,
comme je le mentionnais tantôt, notre objectif, là, c'est d'être capable
d'accélérer. Donc, c'est pour ça qu'avec des modalités plus flexibles, plus
agiles, là, on espère être capable, là,
d'augmenter le nombre de logements réalisés dans une année. Dans le cadre
d'AccèsLogis, là, grosso modo, le
nombre de logements, là, a toujours été, là, pas mal similaire... a, quelques
années, là, dépassé le 2 000 logements, mais c'est... souvent, il a
été, là, entre 1 000 et 2 000 logements, là, annuellement,
depuis la création du programme. Donc, on
a bon espoir, là, qu'avec les nouveaux programmes, les nouvelles façons de
faire, là, on pourra en avoir plus annuellement.
M.
Fontecilla : Si nous regardons les chiffres sur vos budgets, la Société
d'habitation du Québec a dépensé 104 millions de dollars en moins de ce
qui lui avait été remis par le budget. C'est la même situation de l'année d'avant, 104 millions qui ont été remis au gouvernement du Québec qui n'ont pas été utilisés par la Société d'habitation du Québec, alors qu'on
vit une crise du logement assez grave, là. Comment pouvez-vous expliquer que
dans un contexte où les besoins sont criants, la SHQ n'utilise pas son budget
et le remet au gouvernement?
• (16 h 20) •
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Non, le budget n'est pas remis au gouvernement. Dans
le fond, la façon dont les projets sont
financés, on reçoit les allocations budgétaires, mais l'argent, là, est utilisé
au fur et à mesure de la construction des projets. Je l'ai mentionné,
dans le fond, la pandémie a eu un impact, quand même, sur le secteur de
l'habitation, le secteur de la construction. Les données qu'on a sous les yeux,
c'est les données, là, de l'année de la pandémie où, entre autres, les
chantiers de construction ont été fermés. Donc, ça a quand même eu un impact,
là, important sur la dépense dans nos
différents programmes. On l'a vu dans AccèsLogis, mais on l'a vu aussi, là,
dans nos autres programmes. Les
programmes d'amélioration de l'habitat ont aussi été affectés par la fermeture
des chantiers puis un ralentissement, un démarrage, là, plus lent, là,
des chantiers, par la suite l'ensemble de nos programmes. C'est ce qui
explique, là, que le niveau de dépenses a diminué.
M.
Fontecilla : Oui. C'était la même situation en 2018 avant la pandémie.
Comment expliquez-vous cette situation-là?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Depuis 2018, dans le fond, c'est les rehaussements
budgétaires, là, qui nous ont aidés à faire en sorte, là, que la subvention a
été rehaussée pour faire face aux coûts de construction qui avaient déjà commencé à augmenter avant la pandémie. Donc, on le voyait
depuis quelques années, là, le coût de projet augmentait. La subvention,
initialement, dans AccèsLogis, à la création du programme, était... devait
être, là, autour de 50 % de la valeur du projet. Avec l'avancement
dans le temps, la valeur des projets qui a augmenté, parce que nous, on
paie un coût maximum, le projet peut coûter plus cher, mais la subvention est
basée, là, sur le coût maximum, donc notre subvention moyenne, là, avait réduit
dans les dernières années. C'est pour ça que les apports monétaires, là, de
mémoire, c'est 660 millions... 650 millions ou 660 millions qui
ont été ajoutés depuis trois ans. Ça a permis, là, de relancer le cycle. On le
voit cette année, là, on compare par rapport à l'année passée, là, puis on voit
que les projets dans AccèsLogis, là, ont recommencé dans le fond, là, à être
mis en chantier.
M.
Fontecilla : Très bien. On nous informe que vous êtes en train... la
Société d'habitation du Québec est en train de préparer un règlement pour
sélectionner les locateurs de logements sociaux et communautaires. Est-ce que
vous entendez consulter les groupes concernés et les groupes logement, là,
avant de... dans la préparation de ce règlement-là?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, tout à fait. Dans le fond, le nouveau pouvoir qui
nous a été donné dans la loi sur la SHQ, là, actuellement on est en train de
préparer, là, les modalités. Dans le fond, il faut regarder un peu, là, la
définition, on veut recentrer la définition de logement modeste. On se souvient
que le Vérificateur général, là, avait mentionné que la définition était trop
large, couvrait une trop grande part de la population. Donc, le nouveau
règlement va nous donner l'occasion, là, de venir cerner davantage, là, la
clientèle. Et ça, ça s'en vient, dans le fond. On pense faire les
consultations... bien, on prévoit faire les consultations, là, en janvier, et
l'objectif, là, c'est vraiment que le nouveau règlement, en 2022, là, puisse
être publié et mis en vigueur.
Le Président (M.
Leitão) : Trois minutes.
M.
Fontecilla : Merci. Est-ce que la SHQ a fait des études sur les
retombées du logement social et communautaire, là, retombées à long terme sur
la vie des personnes, sur les trajectoires des ménages, la lutte à la pauvreté?
Est-ce que ça aide à sortir des gens de la pauvreté? Et, en particulier, est-ce
que vous savez si les logements sociaux et communautaires détenus par des
coopératives d'habitation, des OSBL, arrivent à garder les loyers plus bas à
long terme?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, bien, tout à fait. La question, là, en deux
volets, sur le volet du maintien du logement social, c'est prévu, dans le fond,
puis ça a été ajouté, là, aux conventions d'exploitation, là, suite au premier
rapport, qu'on demande aux organismes de s'engager à maintenir la vocation
sociale et communautaire des projets. Il faut savoir, dans AccèsLogis, là, ce
qui constitue le volet social, c'est le volet PSL également, là, qui vient
attribuer, là, une subvention de logement. Donc, ça aussi, ça garantit, dans le
fond, là, à l'État de pouvoir avoir, là, une certaine emprise à long terme, là,
sur la disponibilité de logements sociaux. On a aussi prévu, dans le cadre,
là... parce que, je l'ai mentionné dans mon
allocution, on va, en termes de pérennité, avoir maintenant le nouveau
programme pour permettre les rénovations du parc, le programme du fonds
d'habitation communautaire. Lorsque des projets vont venir ici, pour demander du financement, on va aussi s'assurer, là,
de prolonger la durée de vie de leurs conventions pour s'assurer, là, de
la pérennité, là, du logement.
M.
Fontecilla : Est-ce qu'une subvention à un promoteur privé pour
construire des logements en échange de recevoir le PSL, et garder des
logements... et garder des loyers plus bas pendant cinq ans, est-ce que, après cinq
ans, ça garantie le maintien de loyers plus bas?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien là, vous parlez de promoteurs privés, pour cinq
ans, actuellement, ce n'est pas les modalités, là, qui sont prévues. Dans le
nouveau programme, dans le fond, ce qu'on... l'engagement minimal va être un engagement minimal de 15 ans, ce
qui est prévu actuellement, là. Donc, c'est... on prévoit entre 15 et
35 ans sur une garantie d'abordabilité, là, du logement. Au-delà de
cette période-là, il faut savoir que le droit au maintien dans les lieux s'applique aux logements tant
sociaux et communautaires, donc. Et, dans le fond, la limitation de hausse
de loyer s'applique aussi, là. Les règles du tribunal du logement s'appliquent
également. Donc, il y aura quand même une pérennité, là, au-delà de la durée,
là, fixée de la convention.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci. Merci
beaucoup. C'est déjà tout. Alors, on revient du côté gouvernemental.
Mme la députée de Lotbinière-Frontenac, vous disposez aussi de
10 minutes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait, merci. Donc, moi, je voudrais qu'on
parle de bases de données ou de l'absence de base de données centralisées.
Selon votre plan d'action, vous devez régler, d'ici le 31 décembre 2021, le problème d'absence de base de
données centralisée regroupant l'ensemble des ménages en attente d'un
logement social ou abordable. Donc, j'aimerais que vous nous parliez du
portrait de la situation. Et est-ce que vous pensez être en mesure de régler la
situation d'ici le 31 décembre? Et comment comptez-vous entreprendre les
démarches pour la réalisation de projets dans les territoires où les besoins ne
sont pas comblés?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui,
donc, pour ce qui est, dans le fond, du guichet d'accès, là, au logement,
c'était effectivement, là, prévu dans les dernières années, là, d'avancer ce
dossier-là. À court terme, il ne sera pas réglé comme c'était prévu au départ. Dans le fond, il y a des initiatives qui ont été développées par des offices
d'habitation pour développer des guichets sur leur territoire. On... des
tables d'échange avec les différents partenaires impliqués.
Il faut savoir que c'est un chantier d'envergure
qui va demander, dans le fond, de revoir l'infrastructure, actuellement, de la société. Les systèmes de la société, c'est des systèmes... on le sait, c'est
des programmes, là, qui datent de nombreuses années, et
les systèmes qui lui permettent de livrer ces programmes-là datent aussi.
On a tout un chantier, là, qui est démarré, actuellement,
à la société, de revoir l'ensemble de notre environnement technologique pour
permettre, là, justement, d'avoir des informations de gestion. Un des éléments qui étaient soulevés, c'est qu'il y a beaucoup de
traitements manuels à la société compte tenu que les bases de données ne
communiquent pas nécessairement entre elles. Et ça, c'est une priorité, là,
pour l'organisation.
Donc, avant de déployer un nouvel environnement
technologique pour prévoir le guichet d'accès, on voulait quand même, là,
s'assurer de faire un pas de recul, s'assurer que nos systèmes de mission sont
à jour. Ceci dit, ça demeure un objectif.
Donc, plutôt qu'un objectif de court terme, c'est plus un objectif, là, de
moyen terme, le déploiement. On continue, là, d'encourager les offices d'habitation
à déployer, là, les solutions sur une base régionale. Ça va nous aider aussi,
là, à identifier, là, les besoins des régions.
À très court terme, ce sur quoi, là, on a misé,
c'est les services d'aide au relogement, notamment, là, dans tout l'enjeu...
j'ai parlé de l'enjeu, là, du resserrement du marché locatif. On a fait en
sorte, là, que des... On a prévu du financement pour faire en sorte, là, que
des services, là, d'appel et d'accompagnement, là, de personnes dans le besoin, là, soient mis en place dans différents
secteurs. Donc, c'est plus là-dessus à court terme, là, qu'on s'est consacré.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Tu sais, vous avez parlé d'objectif à moyen terme. Est-ce que vous avez un
échéancier à nous donner?
• (16 h 30) •
M. Bernier (Jean-Pascal) : Non, il
n'y a pas encore d'échéancier d'établi à ce niveau-là. Comme je vous dis, là,
on en a pour quand même un certain temps, là, à revoir notre environnement
technologique. Dans notre prochain plan stratégique, on va revoir, là, toute
notre architecture d'affaires pour se rapprocher de nos clients. Donc, ça va
nous aider, là, à arriver à déployer éventuellement, là, un guichet centralisé.
On veut s'inscrire dans les orientations
gouvernementales. Les orientations gouvernementales veulent, dans le fond, simplifier
les démarches pour les citoyens, Donc, on a... c'est dans ces démarches-là
qu'on veut aller pour ne pas avoir un système, là, qui ne sera pas connecté, dans
le fond, là, avec un portail citoyen éventuellement. Donc, c'est pour ça qu'à
court terme, là, on a mis ce projet-là un peu de côté, pas parce qu'il ne nous
intéresse pas, parce qu'on est allés sur d'autres priorités, mais on veut quand
même l'avancer.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. La Vérificatrice générale, dans son
rapport, là, le constat 4, disait que «la SHQ n'encadre pas adéquatement
les groupes de ressources techniques et les organismes développeurs afin de s'assurer de leur intégrité et leur indépendance». Donc, il n'y avait pas... selon la Vérificatrice générale, il n'y avait pas d'évaluation pour
s'assurer de l'intégrité des groupes de ressources techniques, de leurs
administrateurs ni pour déterminer la nature des liens qu'ils peuvent avoir
avec d'autres sociétés qui participent aux projets.
Moi,
j'aimerais savoir... Votre plan d'action spécifie plusieurs
actions qui devaient être réalisées, là, cet automne. Donc, est-ce que
vous pouvez nous expliquer ce que vous avez effectué ou... et prévoyez
effectuer pour mieux encadrer les GRT, s'il vous plaît?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui,
bien sûr. Donc, un des premiers gestes qui a été fait, c'est une modification à la loi sur la SHQ pour permettre, là, à d'autres
groupes de pouvoir également faire de l'accompagnement d'organismes. Donc,
c'est... dans le fond, là, quand je dis «d'autres groupes», c'est les
offices d'habitation. Donc, la loi sur la SHQ, là, est venue leur donner
l'habilitation de pouvoir faire de l'accompagnement, où les offices
d'habitation ont quand même une vaste expertise en gestion immobilière par
l'ampleur, là, du parc qu'on a. C'est les offices qui gèrent, là, le parc HLM,
donc plus de 7 000 immeubles, 74 000 logements. Et
d'autres... dans le fond, d'autres initiatives, là, de notre plan d'action ont
aussi été mises de l'avant. Notamment, le formulaire pour les organismes...
pour s'assurer de l'indépendance des organismes a été modifié pour avoir une
déclaration d'indépendance de l'organisme, s'assurer qu'il n'a pas de liens
contractuels.
Ce qu'il va nous rester à faire, là, dans les
éléments à mettre en oeuvre, c'est de vraiment faire le suivi de l'octroi de contrats. On a un processus, là, à
élaborer, parce que la Vérificatrice générale, quand même, voulait qu'on aille
plus loin dans la vigie, là, à faire sur les
différents contrats. Donc, ça, c'est la portion, là, qu'il va nous rester à
développer.
L'autre élément qu'il reste à mettre en oeuvre,
mais qui a déjà été travaillé, c'est le cadre de reconnaissance. Donc, on va...
on a dans le fond écrit, là, cet été, là, à l'association des GRT pour mettre
fin, là, à l'entente, là, qu'on avait avec eux, qui se reconduisait d'année en
année, pour faire en sorte de se donner la latitude d'établir un nouveau cadre de reconnaissance avec des critères. C'est...
Les premières rencontres ont eu lieu, là, avec les offices... le Regroupement
des offices d'habitation et l'Association des groupes de ressources techniques
pour présenter, là, les travaux. En début
2022, là, on devrait être en mesure, là, de déployer le nouveau cadre de
reconnaissance, là, des organismes, avec les critères d'admissibilité,
là, pour qu'un organisme soit reconnu par la société.
15 17945 Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. M. le Président, deux minutes?
Le Président (M. Leitão) : Deux
minutes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : J'aimerais qu'on parle des promoteurs privés.
Tu sais, on sait qu'il y a beaucoup de
délais, là, dans le développement des projets. Est-ce que les promoteurs privés
pourraient avoir un rôle à jouer pour débloquer les projets de développement de
logements abordables et sociaux dans votre vision future, là, de...
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, tout à fait. Dans le fond, dans le cadre de
l'élaboration du nouveau programme de construction, le secteur privé a levé la
main et nous a interpellés pour pouvoir contribuer à l'effort de construction de logements abordables. Donc, on va
ouvrir, là... dans le cadre, là, du nouvel octroi, là, de 200 millions qui
a été annoncé dans la mise à jour économique, il y aura la possibilité pour le
secteur privé de soumettre des projets, et tout un encadrement, là, sera prévu,
là, pour l'ensemble, là, des partenaires, que ça soit les partenaires du milieu
communautaire, où ceux qui vont contribuer, là, qui vont venir du secteur privé
auront, là, des modalités à respecter, là, pour s'assurer de l'avancement des
projets. L'objectif, là, c'est que... nous, on veut être capables, là, de
lancer les engagements pour le
200 millions, là, dès cette année et de voir, là, le plus possible, là, de
projets, là, qui vont émerger.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Alors, merci beaucoup. On retourne du côté de
l'opposition officielle. Mme la députée de Vaudreuil, à votre tour pour à peu
près 10 minutes.
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. Bien, je vais rester sur la dernière question, là, où
on parlait entre autres, là, des promoteurs privés. C'est quand même un... tu
sais, c'est quand même un changement important, là, tant dans la mentalité dans... puis dans... surtout dans la façon de
fonctionner. Tu sais, vous ne semblez pas nécessairement, là, en
désaccord, vous dites même que le secteur privé avait levé la main. La SHQ, là,
à part cette opinion-là, où on dit que le secteur privé a levé la main, là,
mais vous voyez ça comment? Parce qu'on reprochait beaucoup à la SHQ de ne pas
lever les projets, on disait : L'argent est là. Des fois, il manque un
petit détail, c'est trop long, l'étudier. La SHQ ne lève pas les projets. Les
projets sont là, ils sont là par région, tout est complété, les besoins sont
là. Puis on le voit aussi, là, dans la... Tu sais, dans les nombreuses données
qui nous sont transmises, là, on le voit que c'est long, là, faire lever un
projet avec la SHQ.
Ça va être quoi,
votre rôle par rapport au secteur privé? Vous allez les encadrer, vous allez...
Parce que je me dis : Si le délai reste le même, pourquoi on envoie ça au
privé?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, dans le fond, deux, trois éléments pour... On ne
l'envoie pas au privé, là, dans le fond. Le secteur actuel, qui réalise des
projets dans le cadre d'AccèsLogis, va continuer, là, à travailler, la SHQ va
continuer à travailler, là, avec eux pour déployer du logement, là. Donc, ce
n'est pas transféré, c'est ajouté, dans le fond.
Mme Nichols :
Elle va continuer de travailler avec qui? Avec les organismes sur le terrain?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Les... Oui. Bien, les offices d'habitation, les OBNL,
les coopératives, c'est actuellement, là, les trois groupements qui livrent des
projets AccèsLogis, on continue, là, avec eux dans le cadre, là, du nouveau programme.
En plus, on ouvre la possibilité au secteur privé, puis, comme je le
mentionnais un petit peu plus tôt, un encadrement va être prévu. C'est sûr que,
là, actuellement, le gouvernement va dévoiler prochainement les modalités
d'application, puis c'est là, dans le fond, je pense, que vous allez pouvoir
être rassurée, là, sur ce qui a été prévu
pour que tout le monde ait sa place dans la prochaine mouture, là, du programme
de livraison de logements.
Peut-être revenir rapidement
sur votre autre question, là, sur le 71 employés. Ce n'est pas
71 employés transférés au ministère
des Affaires municipales, dans
le fond, c'est 46 employés
transférés. Le 71, c'est des employés qui ont quitté, mais ils n'ont pas
été transférés, là, au MAMH.
Mme Nichols :
Est-ce que le 71 comprenait les 41 qui ont été transférés, ou c'est...
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, c'est ça, c'est ça.
Mme Nichols :
O.K., c'est ça. Dans les données qui sont transmises, on voyait qu'il y avait
71 personnes.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : C'est ça. Ça fait qu'on l'aurait consigné...
Mme Nichols :
Très bien. Je regardais aussi, entre autres... Dans les différents documents,
là, entre autres sur les ressources financières, on disait que de 2018 à 2019
puis de 2020 à 2021, le budget des dépenses, entre autres pour l'amélioration de l'habitation, est passé de 76,2 millions à 35,7 millions. Je me demandais comment c'est expliqué,
cette baisse-là. Puis, la même chose, c'est quoi, l'impact? Est-ce que vous le
ressentez, là, l'impact sur la clientèle?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, il y a deux éléments.
Mme Nichols :
Là, c'est quand même une...
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui. Dans le fond, il y a deux éléments relativement à
ça. Premier élément, bien, c'est la question de la pandémie. Donc, l'année des
données que vous avez, là, c'est l'année que la pandémie est arrivée, avec
l'arrêt des chantiers. Donc, ça a eu un impact aussi en amélioration de
l'habitat. C'est des travaux de rénovation. Donc, c'est ce qui a amené l'impact. Ceci dit, il y a quand même
eu, en termes d'engagements de la
société, un engagement, là, de 80 %, là, des dépenses, là, du
budget qui était prévu. Donc, le budget 2018 était à 68 millions, le budget 2020, il était à 44 millions. On
avait... Ce qui est arrivé, c'est que pour la première fois, là, on a pu
bénéficier d'un budget pluriannuel pour donner de la prévisibilité à nos
organismes, là, à nos mandataires. Notamment, dans ce cadre-ci, c'est les MRC
qui sont mandataires de la SHQ pour livrer les programmes, et c'était un des
enjeux qui étaient soulevés, c'étaient les
attributions budgétaires annuelles, faisant en sorte, là, que pour prévoir les
travaux qui s'en venaient pour les années suivantes, ça devenait plus
difficile. Donc, en 2019, là, la société a un budget sur trois ans.
• (16 h 40) •
Mme Nichols :
O.K. Donc, peut-être pour résumer, là, cette baisse-là du 76 au 35 ou 36 millions,
c'est entre autres à cause de la pandémie?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui.
Mme
Nichols : Est-ce que... Et ça a sûrement eu, là, un impact,
évidemment, là, sur la clientèle, donc j'imagine que la SHQ a
certainement senti, là, la surchauffe puis la crise au niveau de l'habitation.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, c'est... les travaux ont été reportés. Donc,
actuellement, là, on va suivre la question
des coûts de la construction. On est très impactés dans nos différents
programmes, là, par la disponibilité de la main-d'oeuvre et la hausse
des coûts. Ça fait qu'on suit, effectivement, là, la situation de près à ce
niveau-là.
Mme Nichols :
Dans les... Au niveau des dépenses réelles pour les créances douteuses, en 2019‑2020,
elles se sont élevées à plus de
21 millions de dollars comparativement à 1,8 million pour l'exercice
précédent. De 21 à 1,8, je me demandais : Est-ce qu'il y a une
explication relativement à ces créances douteuses là, ou le pourquoi?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui. C'est une question... C'est la méthodologie
comptable, là, qui a été changée au niveau des créances... le code du calcul
des créances douteuses. On est venu, dans... La nouvelle méthodologie,
là, est beaucoup plus précise, là, sur la façon de faire l'évaluation, et la
grande partie des créances douteuses qu'on a, dans le fond, c'est les
contributions des organismes, dans le cadre d'AccèsLogis, au Fonds québécois
d'habitation communautaire. Considérant, là, que les organismes contribuaient
depuis une vingtaine d'années au fonds et que très peu d'argent avait été
utilisé jusqu'à maintenant, bien, on se retrouvait avec des organismes, là, qui
ne faisaient plus leur contribution. Là, on espère que le fait que le nouveau
programme a été annoncé, que des premiers projets vont pouvoir être financés,
ça va inciter les organismes qui n'ont pas fait leur contribution à la faire.
Donc, on espère que ça va permettre de réduire, là, la provision pour créances
douteuses.
Mme Nichols :
Mais ça a évidemment des conséquences pour la SHQ, là. Puis c'est quoi, les
conséquences?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien, c'est des conséquences... Dans le fond, la
conséquence, c'est une conséquence financière. Comme notre provision doit être
plus élevée, bien, c'est de l'argent qu'on doit consacrer à la provision,
là, donc, et, éventuellement, ce n'est pas
juste pour la SHQ. Si... quand... lorsque les organismes vont contribuer...
Actuellement, on a plus de 250 millions dans ce fonds-là. On
souhaite... Dans le fond, on sait que le fonds va atteindre, là, quand tout le
monde aura fait sa contribution, près de 400 millions. C'est
400 millions qui vont servir dans le fond à venir assurer la pérennité des
différents organismes.
Mme Nichols :
On vous en a parlé, là, juste un petit peu plus tôt... Puis là je saute du coq
à l'âne, je m'excuse, parce que vous savez comment ça fonctionne, hein, on est
contraints, là, on est contraints dans le temps. Par rapport... On parlait de
construction en région où, en fait, dans diverses municipalités, il va y avoir
évidemment des municipalités en région. Est-ce qu'un des aspects qui sera
retenu, ce sera le coût des matériaux en région? Parce qu'on le sait, là, que
bâtir en région, c'est souvent 30 % plus cher, puis présentement on est
dans une crise du logement, on est en
surchauffe immobilière, puis je suis certaine que je n'ai pas besoin d'élaborer
sur les impacts, là. Mais je me demandais : Est-ce que c'est un
critère qui va être retenu?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Effectivement, dans le cadre du contrôle des coûts, on
a fait toute une révision de la formule de
calcul de la subvention qui va tenir compte, là, de différents facteurs,
notamment d'un facteur régional, mais également, là, du type de
logements qui seront construits.
Mme Nichols :
Parfait. La même chose, là, relativement au programme AccèsLogis, ça, vous avez
dit : Mais on va quand même poursuivre, là, le programme AccèsLogis, puis
vous dites que c'est dû pour une grande réforme. C'est vrai que c'est dû pour une grande réforme, puis souvent, ce qui
est soulevé, c'est les critères d'admissibilité, donc, puis on parle de
notions qui ne sont pas définies, tant au niveau de «logement abordable», de
«revenus modestes». Donc, au niveau des
critères d'admissibilité, là, vous le savez, je ne vous apprends rien si je
vous dis qu'on demande à... et beaucoup de gens demandent à ce que ces
critères-là soient révisés. Puis pas besoin de vous dire aussi qu'il y a de plus en plus... la classe moyenne en a besoin
aussi, là, qui viennent solliciter pour être admissibles. Donc, est-ce que ça
va faire partie de la révision?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Oui, bien sûr. Parallèlement au déploiement du nouveau
programme, on déploie... on va aussi déployer, dans le fond, le règlement qui
va nous permettre d'avoir une meilleure connaissance des revenus. Actuellement,
on n'a pas de façon de savoir... pour ceux qui n'ont pas de subvention au
loyer, on n'a pas de manière de connaître leur revenu. Donc, lorsqu'ils
arrivent, on demande, là, des critères d'abordabilité. Ceci dit, leur situation
peut évoluer, et, dans le temps, lorsque le projet prend... vieillit, on ne
sait plus, les locataires, c'est quoi, leur revenu. Donc, le nouveau règlement
va permettre, là, maintenant, sur une base annuelle, de connaître, là, les
revenus... pour la SHQ, là, d'aller chercher, là, ce portrait-là, de connaître
les revenus des gens qui sont dans les logements subventionnés puis de
s'assurer, là, qu'un peu comme dans les PSL, les HLM, là, que nos critères
s'appliquent. Le droit au maintien dans les lieux est là, mais on sera en
mesure, là, d'amener une contribution additionnelle
au coût du logement qui pourrait inciter, là, les gens à laisser la place aux citoyens
qui en ont le plus besoin.
Mme Nichols : Deux petites questions
rapides en terminant, parce qu'il ne me reste pas grand temps, donc des réponses brèves. L'organigramme. On a jeté un coup d'oeil, évidemment, là, à l'organigramme.
À l'organigramme, là, on voit que vous êtes président-directeur général, là,
par intérim depuis plus d'un an, mais on voit aussi que vous êtes à la
vice-présidence à l'amélioration au développement de l'habitation. Est-ce que
l'organigramme... vous prévoyez réviser le tout? Parce qu'on sent qu'il y a
quand même une petite vulnérabilité dans le système, dans la société, en fait.
M. Bernier (Jean-Pascal) :
Bien, c'est pour dire que l'organigramme a été revu dans le cadre du transfert
des responsabilités... de certaines responsabilités au ministère des Affaires
municipales l'année passée. On en a profité, là, pour refaire une
réorganisation... à certains enjeux. On a regroupé, là, dans le fond, là, des
directions ensemble, là, avec des directions
générales justement, là, pour s'assurer, là, qu'on est capable de maintenir nos
services puis qu'on peut continuer de s'améliorer.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Peut-être que vous pourriez revenir après, à la dernière intervention.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Merci.
Le
Président (M. Leitão) :
Merci. Alors, on retourne du côté gouvernemental. Mme
la députée de Côte-du-Sud, à vous pour 10 minutes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci, M. le Président. M. Rivard, M. Bernier, Mme Tanguay,
bonjour, merci d'être là avec nous aujourd'hui.
À l'instar de ma collègue du comté de Labelle,
aussi sur le terrain, j'ai pu constater depuis plusieurs années comment c'était
difficile, laborieux et complexe de pouvoir avoir accès à des fonds pour
construire des logements, particulièrement en milieu rural. Le rapport de la
Vérificatrice générale... Nous, c'est un constat subjectif, comme députés ou personnes résidentes sur un territoire,
mais le rapport de la Vérificatrice générale vient exactement nommer trois éléments clés, là, qu'on a parlé, là :
le manque complet de stratégie pour... de planification, le manque de
définition de besoins puis un... les problématiques de
gouvernance, hein, l'amalgame qu'on a pu voir avec les GRT, entre autres
choses.
Ma question est la suivante : Quels sont
les obstacles qui vous ont empêchés d'élaborer une stratégie, de bien définir
les besoins et de... autant de la clientèle que des régions, en matière d'accès
et de construction au logement, par rapport au dossier d'AccèsLogis?
• (16 h 50) •
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, je
vous dirais que la société avait quand même une stratégie d'intervention.
La stratégie, elle n'était pas décrite, elle n'était pas publiée, mais, depuis
plus de 50 ans, là, dans le fond, la société s'était consacrée, là, au développement du parc HLM, depuis la fin des
années 90 au parc de logements communautaires. En parallèle, on a
tout le programme, là, de supplément au loyer pour... qui vient, là, dans le
marché privé, là, nous aider à avoir, là, des subventions additionnelles.
Donc, on avait différentes, là, possibilités
d'action qu'on utilisait selon les différentes situations, mais on n'avait pas
un encadrement, là, qui vient déterminer dans quelles situations, bien, voici
les besoins, voici de quelle façon c'est optimal de répondre aux besoins pour
s'assurer, là, que dans le fond on choisisse l'option qui est la plus
avantageuse, là, pour, dans le fond, les retombées qu'on veut avoir. Donc,
c'est ça, dans le fond, que le plan d'action en habitation et la nouvelle
stratégie, là, vont nous permettre, là, d'avoir, c'est comme une lecture plus
globale.
Et, parallèlement à ça, il y a toute la question
d'arrimer les besoins locaux avec le développement de logements selon certains
critères, ça aussi. L'esprit du programme était un programme, là, qui faisait
en sorte que les milieux étaient appelés à se mobiliser, à monter les projets.
Donc, effectivement, dans certains secteurs, bien, c'était peut-être... c'est
un milieu où il y avait plus de difficulté à se mobiliser ou à trouver son
financement, parce que, le financement, il y a une part qui vient de la
société, il y a une part du financement qui vient d'un prêt hypothécaire, mais
il y a une part aussi qui doit venir du milieu, puis souvent, c'est ça qu'on
voit, c'est que les organismes peuvent avoir des fois plus de difficulté à
rassembler leur contribution.
Donc, dans le fond, on a l'opportunité, là, avec
le nouveau programme, là, de venir se donner l'agilité, la flexibilité puis,
avec la stratégie, de venir, là, déterminer, là, les besoins en termes de
soutien, de voir : Bien, il y a-tu un
secteur où on a besoin de logements qui vont répondre à un besoin particulier,
notamment parce qu'il y a beaucoup d'itinérance ou... Donc, c'est
l'avantage, là, qu'on va tirer de la nouvelle stratégie.
Mme
Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci. Autre élément, je vous donne l'exemple de Côte-du-Sud, où, dans
mon comté, il y a 45 municipalités, ce n'est pas rien, des
municipalités souvent plus petites où les ressources humaines, les financières
sont moins élevées, sont moins structurées. Prévoyez-vous de l'accompagnement
dans votre prochain plan pour accompagner
ces municipalités? Parce
que, moi, j'ai une préoccupation importante
dans les municipalités rurales vieillissantes,
disons-nous-le, où il y a des personnes âgées, hein, des personnes âgées qui vivent
avec des particularités peut-être des fois au niveau financier, des fois
au niveau social, des personnes âgées qui ont vécu là toute leur vie dans leur
village, leur municipalité puis qui n'ont pas envie de partir. Mais les municipalités
n'ont pas les moyens, n'ont pas les ressources pour faire face à cette réalité
d'accompagner leurs personnes âgées à demeurer sur place, puis c'est des demandes qu'on a de manière importante,
puis on s'aperçoit que, malgré les programmes gouvernementaux en matière d'accès au
logement, il n'y a pas, d'une part, l'accompagnement nécessaire pour les
municipalités pour répondre aux besoins, puis il y a cette nouvelle
préoccupation, là, où souvent, bien, les gens doivent quitter. Donc, comment on
va faire? Comment on va accompagner? Est-ce que vous avez prévu dans les
nouvelles façons de faire de l'accompagnement des municipalités? Puis est-ce
que les municipalités pourront être aussi accompagnées, travailler avec
d'autres organisations pour répondre à ces besoins importants pour les milieux
ruraux?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Je vous
dirais, à cet effet-là, que c'est un peu l'objectif que visait, je pense, le
gouvernement lorsque, dans le fond, certaines responsabilités ont été
transférées de la société vers le ministère des Affaires municipales. C'est
notamment, là, dans le cadre de l'occupation du territoire, d'avoir un meilleur
arrimage. L'habitation, c'est quand même un pan important de l'occupation du
territoire, là, partout au Québec. Donc, c'est de permettre, là, d'avoir une
meilleure intégration.
Dans le cadre de l'analyse de nos besoins, on
veut effectivement, au-delà de l'analyse statistique, là, des besoins des
différents secteurs, avoir, là, des échanges avec les municipalités pour
s'assurer qu'on répond bien, là, à leurs demandes, à leurs préoccupations, puis
c'est dans ce sens-là qu'on a amorcé déjà les discussions, là, avec les unions
municipales, la FQM, l'UMQ, pour voir, là, de quelle façon ça sera intégré, là,
dans l'analyse des besoins. Donc, oui, c'est une préoccupation, là, qui est
présente tant à la société qu'au ministère des Affaires municipales.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Merci, vous me faites plaisir. J'espère que
maintenant, ça va s'opérationnaliser.
Je voudrais revenir sur la notion que vous avez
abordée en tout début d'intervention concernant, là, la stratégie que vous aviez de projets en entrées continues. Même si c'est
des entrées continues, moi, je sais, là, qu'il y a eu beaucoup de
projets dans des municipalités, là, de la circonscription de Côte-du-Sud qui
ont été refusés, il y a des dossiers, là, importants qui ont été refusés au fil
des dernières années. Là, je ne dirai pas : au cours de la dernière année,
je comprends, là, la question de la pandémie. Puis, encore même hier, j'étais
interpellée par une MRC qui me demandait, là, s'il allait y avoir du nouveau à
ce niveau-là, parce qu'ils ont beaucoup de projets, puis il y a un déficit
important de logements, là, parce qu'on accueille des nouveaux arrivants, tout
ça, il y a un déficit important de logements en milieu rural. Moi, c'est la
première fois que je vois ça, c'est un nouveau phénomène. Il faudra intervenir à
ce niveau-là.
Mais, par rapport à la notion de projets en
entrées continues, je me questionne, parce qu'il doit quand même y avoir...
puis il y a possibilité de mettre des critères de sélection de projets. Même si
c'est une entrée continue, ce n'est pas : premier arrivé, premier servi.
Donc, quels étaient les critères, à ce moment-là, pour déterminer, là, la
sélection des projets?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien, notamment,
dans le fond, je pense, le nouveau programme, on va inverser ce qui était fait.
Actuellement, les projets émergeaient des milieux, mais il y avait effectivement
un critère d'entrée qui était pour les petites municipalités, là : les
organismes devaient démontrer eux-mêmes le besoin, donc devaient compléter un
formulaire de besoin que, nous, hein, on analysait, là, avant d'octroyer les unités
de logement, là. Nous, on fonctionne en termes d'unités, là. Lorsqu'un projet
est déposé à la société, on lui réserve des unités pour qu'il puisse avancer
dans son cheminement. Il y a différentes étapes dans AccèsLogis,
il y avait plusieurs étapes. On va essayer de simplifier ça aussi dans le cadre
du nouveau programme. Donc, les unités étaient réservées, le projet était comme en analyse préliminaire. On demandait au
projet de venir justifier, là, son besoin, et il pouvait arriver, là, que la
société, selon les statistiques qu'on avait, on déterminait, là, que le projet
ne répondait pas aux critères d'admissibilité parce qu'il n'y avait,
selon nous, là, pas de besoin. La nouvelle approche, là, va être plus
transparente, là, pour tout le monde. En venant déterminer d'emblée quels sont les
besoins, en venant faire une répartition, une allocation budgétaire qui
est liée aux besoins, ça va éviter, là, les situations qu'on pouvait vivre, là,
dans le cadre, là, du programme actuel.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Un autre
élément qui m'interpelle énormément dans les données de la Vérificatrice générale, celui du montant de
construction par porte : 390 000 $ dans une moyenne de marché à
240 000 $. Comment justifiez-vous cette grande différence de
tarif?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien, il
y a plusieurs facteurs. C'est sûr que depuis 2019, il y a eu une grande
augmentation, là, des coûts de construction, là. On l'a vu à l'intérieur, là,
du programme AccèsLogis, mais on l'a vu ailleurs
aussi, là. Ce n'est pas uniquement, là, un phénomène lié à AccèsLogis. C'est
pour ça, là, que le gouvernement
a été obligé, là, de remettre de l'argent pour des unités qui avaient déjà été
annoncées. Dans les trois dernières années, on
a eu des allocations budgétaires additionnelles sur ces unités-là,
660 millions de plus. Ça nous permet effectivement, là, de faire en
sorte qu'il y a plus de projets qui sont déployés, mais, effectivement, là, les
projets coûtent plus cher. Dans le cadre du nouveau programme, on accepte de revoir l'ensemble des
coûts de construction. D'avoir un comparatif, là, avec le secteur privé,
on va pouvoir démontrer dans le fond, là, que le programme gouvernemental
demeure, là, un programme, là, qui va être avantageux puis qui va pouvoir, là,
livrer, là, les unités attendues.
Le Président (M.
Leitão) : C'est déjà tout, c'est déjà tout. Merci. Alors, on va aller
du côté du troisième groupe d'opposition. M. le député de Jonquière, vous
disposez de 8 min 25 s
M.
Gaudreault : Merci beaucoup, M. le Président. Merci de votre présence.
Moi, je voudrais revenir sur le rapport de Mme Leclerc et de son équipe,
qui est assez sévère. Moi, j'en ai vu en masse, là, des rapports de la
Vérificatrice générale depuis quelques années, et, si je reprends les constats,
là, la SHQ n'a pas élaboré de stratégie d'intervention
ni réalisé d'analyse, les besoins en matière de logements sociaux et abordables
ne sont pas suffisamment démontrés,
les coûts de réalisation des projets sont en hausse, la SHQ n'exerce pas les contrôles
financiers appropriés, la SHQ n'encadre pas adéquatement les groupes de
ressources techniques et les organismes développeurs, la SHQ accepte des
projets d'habitation qui comportent des composantes importantes qui ne
répondent pas à l'objectif du programme AccèsLogis Québec. Moi, j'aurais avalé
mon café de travers le matin si j'avais travaillé à la SHQ le jour où j'ai reçu
ce rapport-là de la VG.
Alors, qu'est-ce que
ça a provoqué chez vous? Est-ce que ça a réellement fait une prise de
conscience pour renverser la pyramide afin
de répondre, dans le fond, aux besoins de base qui sont pour les familles les
plus démunies, les personnes qui ont des besoins... un besoin fondamental de se
loger, pour s'assurer qu'il n'y aura plus de rapport comme ça pour une
société d'État qui est aussi importante que la SHQ?
• (17 heures) •
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, le rapport comme ça, c'est... il faut le voir
une opportunité d'amélioration. L'ensemble de ces constats-là, il y a des
éléments qui étaient faits à la société, pas assez documentés. Donc, le fait
d'avoir ce rapport-là, ça nous a permis, là, de cibler, dans le cadre de
l'élaboration d'un nouveau programme, les éléments d'AccèsLogis qu'il fallait
corriger, qu'il ne fallait pas, là, reproduire. Notamment, je l'ai mentionné,
sur toute la question des besoins, on sera beaucoup mieux, là, équipés, là, sur
l'analyse des besoins que c'était le cas avant. L'encadrement, là, des GRT
aussi a été pris en considération. Dans le fond, dans le cadre, là, du nouveau
programme, on va venir, là, faire en sorte, là, qu'il n'y ait plus, là, ces
enjeux-là qui étaient soulevés. La question des parties non résidentielles...
Elles seront quand même importantes, les parties non résidentielles. Ce qui est
décrié ici, c'est que dans le fond le programme ne les prévoyait pas comme
telles, mais pour les plus vulnérables, la société pense, là, quand même, que
ça fait partie de la contribution, et on doit mieux l'encadrer parce qu'elle
n'était pas assez encadrée, on en est bien conscient, puis c'est pour ça, là,
qu'on a modifié le programme AccèsLogis pour intégrer des limitations, s'assurer
que c'était en lien avec la mission de l'organisme, s'assurer que ce n'est pas
commercial, s'assurer que c'est limité en termes d'espace, que ça ne dépasse
pas la moitié du...
M.
Gaudreault : Mais... oui, si vous permettez, parce que je n'ai pas
beaucoup de temps. Justement, ma collègue de Côte-du-Sud, tout à l'heure, qui
faisait référence aux prix des unités qui sont trop élevés quand c'est des
projets avec une partie non résidentielle, quelle garantie qu'on va avoir que
ce prix beaucoup trop élevé par unité dans les projets non résidentiels sera
davantage limité ou quelle garantie vous nous offrez là-dessus?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Je peux... dans le fond, c'est lorsque vous allez voir
les modalités du nouveau programme, là, que vous allez pouvoir être rassuré à
cet effet-là que la portion, là, non résidentielle va... ne crée pas d'enjeu.
Il faut savoir que sur la portion non résidentielle, la société ne fait pas de
subvention. Dans le fond, ce que ça amène, c'est le fait que nous on a une
garantie de prêt sur l'ensemble de l'immeuble. Donc, s'il y avait, dans le fond, des défauts de paiement ou des enjeux avec
l'organisme, notre garantie est sur la portion habitation et sur l'autre
portion de l'immeuble. Ceci dit, on ne le
subventionne pas, on ne la finance pas directement, la portion non
résidentielle.
M.
Gaudreault : Oui, bien, j'espère, effectivement, que la SHQ ne vient
pas financer d'autres services, là, qui n'auraient pas de rapport avec
l'habitation, c'est le minimum. En tout cas, on a hâte de voir le programme.
Vous faites beaucoup référence au rôle du privé dans le futur programme, quelle
garantie qu'on a que ça va augmenter la couverture des besoins de travailler
davantage avec le privé. Moi, la seule chose qui me préoccupe, puis c'est la
seule chose qui doit préoccuper, j'imagine, aussi, la SHQ, c'est couvrir les
besoins des familles les plus vulnérables qui ont besoin de logements. En quoi
l'intervention du privé va venir répondre aux constats alarmants qui ont été faits
par la VG?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Bien, dans le fond, c'est le nombre de partenaires qui
vont participer à l'effort de construction de logements. Donc, considérant les
besoins qui sont très grands, considérant qu'on a des taux d'inoccupation qui
sont quand même faibles on souhaite bien sûr que les logements soient
disponibles le plus rapidement possible,
donc, c'est ce qui motive, là, le fait d'avoir le plus d'intervenants
possibles, là, avec de l'expérience, parce que je pense que c'est
important d'avoir un bon encadrement, des critères d'expérience aussi pour
s'assurer, là, que les projets, là, sont... arrivent rapidement et livrés. Ceci
dit, dans le monde communautaire, chez les OBNL, les offices et les
coopératives, on a de très beaux exemples aussi, là. Et je pense que tout le
monde, là, pourra trouver sa place, là, dans ce cadre-là.
M. Gaudreault :
Mais le privé, quand c'est des coopératives, des OBNL, mais est-ce que...
jusqu'où vous étirez la notion de «partenaire privé»?
M. Bernier (Jean-Pascal) : À
l'ensemble du secteur privé. Ceci dit, il sera quand même encadré. Mais là je
vais laisser quand même le gouvernement dévoiler, là, les modalités du
programme, là, avec les encadrements qui sont prévus. Mais il y aura des
encadrements, là, prévus, là, pour que... le secteur public pourra contribuer.
M. Gaudreault : Oui. Vous
comprenez que, pour nous, c'est sûr qu'on a hâte de voir le programme du
gouvernement, parce qu'en commission comme ça, c'est à vous qu'on peut poser
des questions et obtenir des réponses, alors on reste un peu sur notre faim.
Je voulais voir, les GRT, quand même, la
critique de Mme la Vérificatrice générale et son équipe... sont quand même
assez sévères sur le manque d'encadrement avec les GRT de la part de la SHQ, ce
n'est pas adéquat. Moi, en tout cas, ça me
préoccupe beaucoup. J'ai des GRT aussi, comme tout le monde, sur mon
territoire, avec qui je travaille
très bien. Alors, ça, est-ce que vous avez quelque chose pour nous rassurer
aussi ou ça va être éventuellement dans un programme du gouvernement?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Non, ça,
c'est déjà adressé en partie. Dans le fond, on a un cadre de reconnaissance
qu'on va déployer avec des critères, puis
donc, lorsqu'un GRT va accompagner un organisme, il devra avoir été reconnu
par la société selon certains critères. Les premières rencontres...
M. Gaudreault : ...public? À ce
moment-ci, est-ce que c'est public, ça?
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Ce n'est pas
public. Dans le fond, c'est ce que j'allais dire. Les premières rencontres
ont eu lieu avec l'AGRTQ et le réseau des
offices d'habitation pour présenter la démarche. Début de 2022, on devrait
être en mesure, là, de présenter le cadre de reconnaissance et de reconnaître,
là, les GRT.
M. Gaudreault : Est-ce que vous
allez pouvoir nous le faire parvenir?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien
sûr... à la commission...
M. Gaudreault : O.K., quand ça
sera fait, parce que je pense ça serait important pour tous les parlementaires
de pouvoir faire ce suivi-là, parce que la critique de la VG à cet égard est
importante. Alors, moi, en tout cas, j'apprécierais si, une fois que ça sera
conclu, là, que ce cadre de référence ou je ne me souviens plus exactement
comment vous l'appelez là...
M. Bernier (Jean-Pascal) :
...de reconnaissance...
M. Gaudreault : ...de
reconnaissance, c'est ça, pardon, pourra être déposé à la commission. Et nous,
ça va nous alimenter pour notre travail, là, puis faire le suivi des
recommandations.
M. Bernier (Jean-Pascal) : Tout
à fait.
Le Président (M. Leitão) : ...10
secondes, si vous avez un mot de conclusion ou pas...
M. Gaudreault : Bien, 10 secondes
pour vous dire merci. Et moi aussi, un peu comme ma collègue de Vaudreuil, là,
évidemment, je suis préoccupé par le nombre de «par intérim» dans
l'organigramme. Alors, j'espère que tout ça pourra être confirmé ou, en tout
cas, avoir des postes stables au sein de la SHQ. Merci.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Alors, on revient du côté gouvernemental. Mme la députée de Jean-Talon,
à votre tour pour 10 minutes.
Mme Boutin : Merci beaucoup, M. le
Président. Bonjour, M. Rivard, M. Bernier, Mme Tanguay. Ça me
fait plaisir de vous rencontrer. Je trouve
ça très intéressant, d'autant plus
que j'étais dans la précédente audition de la SHQ avec certains de mes
collègues ici.
J'aimerais, pour débuter avec... vous amener
justement dans la refonte. On a vu beaucoup de critiques, là. Puis c'est des
critiques qui sont quand même récurrentes, là, même de la dernière audition.
Puis j'aimerais vous amener du côté de la refonte pour vous parler aussi de mon
comté parce que j'ai un comté particulier, très étudiant, un très faible taux
d'inoccupation. Donc, c'est un comté où est-ce que les logements sont quand
même assez cher, j'ai beaucoup d'étudiants qui ont de la difficulté à se loger aussi.
Puis j'ai travaillé, moi, un modèle avec une OBNL de Montréal que vous
connaissez sûrement, là, UTILE, qui ont fait un modèle qui pourrait ressembler
à ce que vous pensez peut-être faire. Puis c'est là-dedans que je veux vous
amener. Parce que là c'est un projet de logement étudiant abordable, aussi avec
des autochtones. C'est une OBNL. La FTQ, le privé est là-dedans. C'est un
modèle alternatif, c'est avant la refonte, puis on a réussi à le faire avancer.
Ce n'est pas encore public, là, mais je me permets de le dire quand même. Puis
j'aimerais savoir, quand vous pensez à la refonte, est-ce que c'est ce genre de
modèle là que vous voulez regarder aussi. Puis est-ce que
les étudiants vont pouvoir avoir un volet dans AccèsLogis? Ou est-ce qu'encore
ça va être compliqué, des projets étudiants, puis qu'il faut passer d'une
partie par éducation supérieure, MAMH, puis que ça demande de faire une
acrobatie pour réaliser ces projets-là?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien,
dans le fond, je connais bien, là, le projet UTILE. J'ai rencontré des gens,
là, de l'organisation, là, qui m'ont présenté leur projet. Le nouveau... Dans
le fond, AccèsLogis, c'est un programme, là, qui, au fil des années, pour
répondre à différents enjeux, différents besoins, il a été modifié, il a été
complexifié. C'est toutes ces modifications-là, au fil des années, ça en a fait
un programme, là, qui, parfois, là, est décrié comme étant un programme, là,
lourd, difficile à comprendre, qui est... Dans le fond, l'opportunité qu'on a
avec un nouveau programme, c'est de pouvoir repartir sur des nouvelles puis
avoir plus de flexibilité. Donc, je ne vais pas déjà prédéterminer
l'admissibilité des organismes, là, dans le prochain programme, mais je peux
quand même vous dire que c'est l'objectif, là, qui est visé, c'est de pouvoir
adapter, dans le fond, la réponse du gouvernement aux différents besoins, là,
qui sont sur le terrain.
Mme Boutin : Bien, vous m'amenez une
autre question, là. Ce n'étaient pas toutes les questions que j'avais prévues.
Puis ça touche un peu à une question que ma collègue de Côte-Sud a posée. Parce
qu'on a tous des comtés très différents, il y en a qui ont des comtés plus
régionaux puis les besoins sont différents. Je pense au Grand Nord, que les
besoins sont très différents, les coûts, également, sont différents. Moi, je
suis dans un comté plus urbain puis j'ai d'autres collègues qui sont... des
comtés plus urbains, avec des besoins différents. Ça peut être la population.
Est-ce que, dans l'avenir, vous allez mieux collecter
les données, mieux avoir... avoir un meilleur portrait des réels besoins par
région administrative, des besoins, là, justement, par populations, puis
considérer les différences? Est-ce que c'est quelque chose que vous voulez
mettre en place?
• (17 h 10) •
M. Bernier (Jean-Pascal) : Tout à
fait. Dans le fond, c'est un peu un renversement de ce qu'on faisait,
actuellement. Les projets rentraient puis dans certains cas, pour les petites
communautés, là, les endroits où il y avait moins de 2 000 habitants,
on demandait de justifier le besoin et tout ça, dans les autres endroits, on
avait moins de suivi sur les besoins.
Maintenant, la nouvelle façon, là, qu'on veut
déployer, là, dès le début de 2022, c'est vraiment d'avoir, là, un bon
portrait, là, régional pour savoir c'est quoi, les besoins, c'est quoi, les
spécificités, il y a-tu des citoyens en besoins
particuliers, là, pour lesquels, là, les besoins ne peuvent pas être comblés
par l'offre actuelle. Donc, ça va nous permettre, là, d'avoir ce
portrait-là.
Et après ça,
bien, c'est sûr que pour la société, ça va permettre, aussi, là, de moduler nos
demandes financières auprès, là...
quand on rencontre le ministre des Finances, le ministère des Finances, là,
pour présenter nos besoins, d'être là, encore, là, davantage appuyer,
là, sur le portrait des besoins, là, dans l'ensemble du Québec.
Mme Boutin : Donc, actuellement,
vous avez commencé votre collecte de données, parce que, tu sais, on s'entend
que pour avoir... votre collecte d'information, par rapport à ça?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Tout à
fait. Dans le fond, pour être capables de déployer dès le début de l'année, les
modèles, là, ont été travaillés, là, depuis la dernière année. On est, là, dans
la finalisation quand même des paramètres, là, du programme, là, qui devra être
adopté par le gouvernement, là, et présenté par le gouvernement. Mais, oui, le travail est quand même très avancé.
On veut, là, d'ici le printemps, dans le fond, là, être en mesure, là, de
déployer, là, le nouveau programme, tout en poursuivant, là, avec le programme
AccèsLogis.
Mme Boutin : J'ai lu un article
assez intéressant dans La Presse, là, qui parlait un peu de
vos indicateurs de performance. Et je vous avoue que je sors un petit peu, là,
du cadre de la VG. Mais quand même, là, je pense que c'est important, d'autant plus que vous allez sûrement avoir un nouveau
plan stratégique, là, éventuellement, vu qu'il va être à échéance
bientôt. C'est quoi, vos indicateurs de performance?
Parce que je
regardais dans l'article qui parlait de... vous regardiez plus le nombre de
ménages qui recevaient du financement versus le nombre de logements.
Est-ce que c'est comme ça? Comment est-ce que vous mesurez votre croissance
puis vous mesurez, là, l'atteinte de vos cibles et objectifs?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Non. Dans
le fond, ce qui était mentionné dans l'article, c'est que dans le plan
stratégique, ce qui était mesuré, c'est, dans le fond, le nombre de nouveaux
ménages aidés par la société. La société, quand elle a établi son plan
stratégique, là, je pense qu'elle voulait voir... considérant, là, que le
programme HLM est un programme, là, qui
date, là, de 50 ans, voulait être en mesure, là, d'établir la
contribution, dans le fond, des programmes de la société. Est-ce que
c'est toujours les mêmes ménages, dans le fond, qui bénéficient ou si, dans le
fond, bon an mal an, le nombre de ménages, de nouveaux ménages aidés, là, est
en augmentation ou en réduction?
Dans le cadre de la prochaine planification
stratégique, là, qui doit être adoptée, on aura aussi un indicateur, là,
similaire, là, pour suivre le nombre de ménages. C'est un indicateur qui est
quand même important, là, de voir... mais il va un peu évoluer. Dans le fond,
on va suivre l'ensemble des ménages pour être capables de voir, là, la
performance des différents programmes puis voir est-ce qu'un programme a besoin
d'être ajusté ou revu.
Dans le fond, dans les dernières années, la
situation économique a fait en sorte que la situation économique des ménages
s'est quand même améliorée au Québec. Notamment, pour le programme
Allocation-logement, ça a fait en sorte que le critère
d'admissibilité faisait en sorte qu'il y avait de moins en moins de gens
admissibles à Allocation-logement. Donc,
bien que notre indicateur de nouveaux ménages aidés était positif, dans ce
programme-là, on aidait, là, bon an mal an, là, moins de monde. Donc,
notre nouvelle façon, là, dans notre nouveau plan stratégique, va vraiment être
de suivre le nombre de ménages, pas juste les nouveaux.
Mme Boutin : O.K. Moi, dans le
rapport de la Vérificatrice générale, il y a quelque chose qui m'a quand même
inquiété, c'est le constat 3. On en a un petit peu parlé, là, et certains collègues
ont posé des questions, mais j'aimerais ça qu'on revienne là-dessus, quand on
parle que la SHQ ne contrôle pas le coût total prévu des projets puis que vous n'avez pas nécessairement... vous
n'exercez pas nécessairement les contrôles financiers qui sont appropriés.
Est-ce que dans votre refonte, vous allez mettre en place de meilleurs
contrôles financiers? Puis de quelle nature vont être... seront-ils, plutôt? Et
est-ce que vous allez transformer votre gouvernance par rapport à ça? Tu sais,
moi, je suis comme curieuse, savoir qu'est-ce que vous pensez faire pour
améliorer votre contrôle financier. Puis j'imagine que le contrôle financier,
bon, c'est sûr, c'est un contrôle financier pour tous les projets, mais que la
nature des projets est différente. Que ce soit à Montréal, que ce soit sur le
comté de Côte-Sud ou dans le Grand Nord, j'imagine que c'est géré différemment.
Est-ce que vous... Moi, je suis curieuse de vous entendre sur tous les
mécanismes que vous allez mettre en place.
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui. Dans
le fond, actuellement, le programme prévoit des coûts maximaux admissibles.
Donc, nous, on s'assure, dans le fond, du respect des coûts maximaux
admissibles. On s'assure pour... au niveau des revenus des logements qui vont
être construits, que ça respecte, là, dans le fond, les critères au niveau des
loyers médians du marché, on a différents critères, là, selon le volet de
construction du programme, mais on n'a pas... on n'avait pas une documentation
des coûts de construction, une évaluation par rapport au marché de la construction. C'est ce qu'on a fait dans la
dernière année. Dans le fond, on est venus, là, regarder le marché, on est
venus regarder, dans le fond, nos
méthodes d'évaluation de coûts pour établir, là, les coûts du nouveau
programme, s'assurer qu'il réponde plus, dans le fond, à la façon de faire de
l'industrie de la construction. On a prévu aussi, là, un mécanisme d'indexation
de ces coûts-là pour être capables de les suivre. C'était un enjeu, là,
d'AccèsLogis où les coûts ont été déterminés avant les années 2000. Il y a
eu des ajustements qui se sont faits, mais le calcul de base d'établissement
des coûts maximaux admissibles s'est peut-être un peu perdu dans le temps. Donc
là, on a... Oui?
Mme
Boutin : ...il me reste
juste une minute, puis il y a une question superimportante que je veux vous
poser.
M. Bernier (Jean-Pascal) : D'accord.
Mme Boutin : Vous, là,
personnellement, c'est quoi, vos recommandations? Mettons qu'on fait la refonte
d'AccèsLogis, vos recommandations par rapport aux partenariats privés,
l'encadrement de tout ça, comment est-ce que vous transformeriez AccèsLogis?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Bien,
écoutez, je vais vous dire, on a travaillé très intensivement, là, depuis la
dernière année, au déploiement, là, du nouveau modèle, là, qui devrait être
annoncé prochainement. Donc, c'est certain qu'il répond aux critères de
flexibilité qu'on voulait se donner. On espère qu'on va être capables, avec ce nouveau-là, de pouvoir livrer des logements plus
rapidement. Bon an mal an, là, le rythme de livraison d'AccèsLogis, là, je le mentionnais, a toujours été entre
1 000 et 2 000 unités. Il y a eu de meilleures années, là,
qui ont dépassé 2 000 unités, mais, dans le fond, là, notre
nouveau modèle, là, il vise... Oui?
Le Président (M. Leitão) : C'est
déjà tout. Merci beaucoup. Alors, on passe à la dernière intervention du côté
de l'opposition officielle. Mme la députée de Vaudreuil, vous
disposez aussi de 10 minutes.
Mme Nichols : Merci. Merci, M. le
Président. Je veux revenir, entre autres, dans les... voyons, les constats, on
parlait, entre autres, là, du nombre d'immeubles, parce qu'il y avait une des
cibles qui a été analysée par la Vérificatrice
générale, entre autres, là, mais une
des cibles était les immeubles qui sont classés D ou E. La cible, c'était
que, en 2021, 100 % de ces immeubles, ils aient une cote c ou mieux. Bien
sûr, ça a augmenté, mais évidemment, là, 100 %, là, la cible n'a pas été
atteinte.
Je comprends qu'on va mettre peut-être ça un peu
sur le dos de la pandémie ou on va soulever la pandémie, mais qu'est-ce qu'on compte faire pour
l'amélioration? Puis, je me disais, c'est parce qu'à un moment donné il va y
avoir plus de d, plus de e, puis on
n'arrivera jamais à reprendre le souffle puis à remonter à la surface pour
avoir d'autres C. Puis C...
M. Bernier (Jean-Pascal) : Dans le
fond, je vais vous expliquer peut-être de quelle façon que la cible... aussi,
je pense que c'est important de comprendre comment la cible a été déterminée.
Dans le fond, ce n'est pas l'ensemble du parc, c'est ceux qui, au début de la
planification stratégique, étaient déjà d ou e qui ont été suivis. Ceux-là,
l'objectif de l'époque, c'était de tous les amener dans ce qu'on considère un bon
état, A, B, C. Ceci dit, l'état général du
parc de la société est quand même,
là, à 75 % dans la zone, là, de bon état A, B, C. Mais, pour pouvoir,
là, maintenir le bon état du parc, il faut s'assurer que ceux qui ont le plus
besoin d'investissements, là, on ait une attention
particulière. C'est pour ça que cette cible-là a été déterminée. C'est
notamment beaucoup par les investissements en
améliorations qu'on a faits dans les dernières années qu'on a réussi quand même
à faire en sorte que 53 % des immeubles, là, ont passé en bon état. Et là
on a un nouveau véhicule, là, qui arrive. Là, dans le fond, l'Entente Canada-Québec sur le logement qui va nous
permettre, là, d'ajouter des investissements en rénovation dans les prochaines
années pour faire en sorte, là, que, tous ces immeubles-là, on puisse, là, les
ramener dans un bon état.
Une des explications, c'est effectivement la
pandémie pour la dernière année, sur le niveau d'investissement. Mais, dans le
fond, la bonne atteinte dépend aussi du fait qu'il y a des immeubles qui
devaient être, dans le fond, reconstruits au
complet, et les programmes, les ententes n'étaient pas adaptées à ça. Donc,
c'est récemment, là, qu'on a eu une entente avec la SCHL pour être
capable de reconstruire. Donc, c'est plus dans les prochaines années, là, que
ça va porter fruit.
Mme Nichols : Puis on parle
des... quand vous dites, là, ce n'est pas tous les immeubles ou pas tout le
parc, on parlait d'environ 1 400 immeubles, au début, là, qui étaient
dans le D et le E, classés D et E.
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui,
c'est ça. Alors, le parc, c'est quand même 17 000 immeubles.
Mme Nichols :
Puis est-ce qu'il y a eu des changements dans le calcul de l'indice d'état de
santé des immeubles, dans les critères, là, pour les classer?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Je
crois qu'il y a eu des... Dans le fond, dans l'évaluation des bilans de santé
en 2017 ou en 2018, je vais vérifier, parce
que c'est avant mon arrivée à la SHQ, mais je crois qu'il y a eu une adaptation
dans la façon de les calculer, mais depuis les dernières années, là, c'est...
il n'y a pas eu de changement à ma connaissance, là.
• (17 h 20) •
Mme Nichols : Puis, entre autres,
on... Pour pouvoir... Pour la SHQ, pour assurer entre autres, là, la qualité
puis la pérennité du parc immobilier, la SHQ souhaitait, là, à terme qu'un
bilan de santé des immeubles soit réalisé pour environ 25 % du parc des
logements locatifs subventionnés privés. Donc, évidemment, on fait référence
aux coops puis aux OSBL. C'est qui qui est responsable de cette inspection-là?
M. Bernier (Jean-Pascal) : C'est les
organismes. Les organismes sont responsables de faire leur bilan de santé. Nous, dans le cadre, là, du nouveau
programme d'entretien du parc, pour mettre en oeuvre le FQHC, dans le fond,
on a instauré, là, une obligation. Quand un organisme vient faire une demande,
il doit avoir un bilan de santé récent. Et à l'intérieur, là, des conventions
d'exploitation, maintenant, on prévoit l'obligation de faire un bilan de santé
à tous les cinq ans. Donc, ça peut être des professionnels, ça peut être des centres
de services des offices d'habitation qui font les bilans de santé, mais c'est
l'organisme qui en est responsable.
Mme
Nichols : Puis est-ce qu'il
y a des incitatifs ou de l'aide qui est prévue, justement, pour les
accompagner ou pour les aider?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Il n'y a
pas d'aide spécifiquement, là, qui est prévue. Dans le fond, nous, on... Dans
le fond, au moment où le montage financier du projet est fait, on s'assure
qu'il y a suffisamment d'espace financier, là, pour être capable de financer le
bilan de santé, mais il n'y a pas une aide particulière.
Mme Nichols : Puis est-ce qu'il y a
de l'aide pour entretenir? Parce que, moi, mon inquiétude, c'est pendant qu'on
s'affaire à rénover, là, les 700 D et E, bien, il se passe quoi des 1 160
qui sont retrouvés détériorés?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Dans le
fond, le parc est géré différemment lorsqu'on parle des D et des E, on parle du
parc HLM. Lorsqu'on parle du bilan de santé qu'on a intégré... Dans le parc
HLM, on faisait déjà le bilan de santé. La modification, ça visait le parc
AccèsLogis, là, pour les bilans de santé.
Mme Nichols : Dans le rapport de la Vérificatrice
générale... Puis il y a une citation, là, qui m'a marquée, là, entre autres...
Dans la présentation, on dit que «d'autre part, nous avons constaté qu'elle
n'encadre pas adéquatement les divers intervenants qui participent à la
réalisation de projets. Bien que les groupes de ressources techniques jouent un
rôle conseiller auprès des organismes développeurs et que des activités
déterminantes leur soient confiées, la SHQ ne s'assure pas de leur intégrité et
de celle de leurs administrateurs, ni de leur indépendance envers les
intervenants impliqués dans les projets. De même, elle n'effectue aucune
vérification sur l'intégrité des organismes développeurs ainsi que sur
l'intégrité et l'indépendance de leurs administrateurs.»
Bien sûr, là, je comprends qu'il y a les
ententes, là, qui s'en viennent avec les GRT, mais je suis aussi préoccupée parce
qu'on a donné la possibilité aussi aux OMH de... on a donné aussi, là, des
compétences aux OMH dans ce sens-là. Est-ce qu'on va... Est-ce que c'est prévu
aussi qu'on va venir encadrer, pas juste les GRT, mais qu'il y aura une entente aussi, ou est-ce qu'il y a des
compétences qui leur seront retirées, ou... parce que je vois une problématique
aussi à cet effet-là.
M. Bernier
(Jean-Pascal) : Non, bien,
dans le fond, le... de reconnaissance qu'on va déployer en 2022 va prévoir,
là, ces mesures-là, notamment l'obligation,
là, d'avoir des codes de déontologie pour les organismes, l'obligation de faire de la divulgation.
Et là on pourra faire des vérifications puis établir un processus, là, de suivi
de ces engagements-là pour s'assurer
qu'on ait, là, une assurance raisonnable, là, qu'il y a de l'indépendance, mais
de la probité des organismes.
Mme Nichols : Puis présentement...
Puis ça, je ne l'ai pas vu, là, dans l'analyse, peut-être parce que c'est quand
même assez récent, mais puisque vous êtes là... Les OMH, ils peuvent
maintenant, là, monter des projets. Puis on sait que ça a dérangé un peu, entre
autres, là, les GRT qui se partagent... que chacun ont leur territoire. Comment
ça fonctionne présentement avec les OMH?
M. Bernier (Jean-Pascal) :
Bien, dans le fond, les OMH pouvaient, dans le fond, déjà pour eux-mêmes faire, dans
le fond, de la construction dans
AccèsLogis. Maintenant, ils pourront accompagner un autre office
d'habitation. Donc, un plus petit office d'habitation va pouvoir recourir
à un office qui a plus d'expérience dans un AccèsLogis. C'est la principale
différence, là, qui est amenée par la modification législative. Donc, c'est
certain que ça va amener peut-être un peu plus, là, de compétitivité dans le
secteur, parce qu'effectivement les GRT se répartissent, là, l'ensemble du
territoire du Québec. Donc, parfois, dans une région, il peut y avoir plus
qu'un GRT, mais, dans certaines régions, il peut y avoir, là, seulement un GRT.
Mme Nichols : À la page... Non,
attendez. Non, ce n'était pas dans le rapport. Mais, en fait, il y avait... on parlait, entre autres... Il y a des plaintes, là,
évidemment, là, des plaintes évidemment qui sont fondées. Je ne peux pas
dire que la SHQ, là, il y a vraiment beaucoup, beaucoup de plaintes. Cependant,
on note qu'il y a eu une baisse du nombre de plaintes, mais une augmentation du
délai de traitement desdites plaintes. Est-ce qu'il y a une explication à tout
ça?
M. Bernier (Jean-Pascal) : Oui,
c'est surtout une explication de ressources humaines, dans le fond, là. Il y a
eu des déplacements, des congés dans les ressources humaines. C'est sûr que
c'est une petite équipe, considérant, là, le faible nombre de plaintes qu'on
reçoit, ça fait que, lorsqu'une personne est absente, ça a quand même un gros
impact sur les délais. Mais on a mis en place, là, cette année, là, un plan,
notamment, là, pour faire en sorte que, tant au niveau du service à la
clientèle qu'au service des plaintes, on soit capables, là, d'améliorer, là,
nos indicateurs. Donc, il y a des ressources qui ont été ajoutées, puis il y a
de la formation, là, qui est en cours. Ceci dit, sur un parc, là, de
74 000 logements, on a seulement, là, 11 plaintes, là. C'est
quand même relativement peu, là.
Le Président (M. Leitão) : ...
Mme Nichols : Oui, merci. Oui,
c'est vrai que c'est peu. C'est vrai que c'est peu. Dernièrement, il y a eu toute la crise aussi au niveau de la question de la crise du logement au Nunavik ou en milieu autochtone,
puis évidemment, là, on n'en a pas parlé, mais est-ce
qu'il y avait, là, des aspects particuliers sur lesquels la SHQ va se pencher?
M. Bernier (Jean-Pascal) :
Bien, au niveau du Nunavik, on fait quand même beaucoup d'investissements, là, annuellement. C'est prévu, ces investissements-là, dans le fond, dans le cadre de la Convention, là, de la Baie James et du
Nord-du-Québec. On avait soumis, là, suite à la dernière audition, dans le fond,
la planification qui était prévue de nos
constructions dans le Nord. Il y a 132 logements, là, qui devaient être
construits. Ils sont en cours de construction. On est en train, là, de
livrer cette année les 80, là, derniers. Ça va se terminer en 2022. Et on
ajoute une année, dans le fond, de planification parce
qu'on démarre, là, la négociation de la prochaine entente avec la planification des prochaines constructions. Donc, le fait de prolonger
l'entente actuelle d'un an, là, ça va permettre de construire 70 logements de plus.
Mme Nichols : Très bien, merci. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Leitão) : Très bien,
merci. Merci beaucoup. Alors, c'est déjà tout.
Avant de vous remercier, messieurs, mesdames ou
plutôt mesdames, messieurs, je veux quand même prendre un petit peu de temps
pour remercier Mme Paradis. Mme Paradis est avec nous, avec... du
service de recherche de l'Assemblée nationale, mais avec la CAP, la Commission
de l'administration publique, depuis déjà un certain nombre d'années. Et aujourd'hui
c'est sa dernière séance d'auditions publiques. Alors, au nom de la commission,
je tiens à vous remercier pour tout votre travail. Ce n'est pas fini, vous avez
encore... il y a encore ce chapitre à compléter. Mais au nom de tous les collègues
et aussi des collègues qui ont siégé avant dans cette commission, de vous
remercier pour votre rigueur et votre soutien. C'est très, très apprécié.
Alors donc, c'est déjà tout. Je veux remercier
Mme Leclerc et son équipe, et aussi, bien sûr, M. Bernier et votre
équipe pour votre collaboration et votre participation à cette audition. Alors,
c'est déjà tout.
Je vais suspendre maintenant, quelques instants,
avant qu'on puisse se réunir en séance de travail pour nos observations et
conclusions. Messieurs et mesdames, merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 29)