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(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Tremblay): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Non, vous ne pourrez pas vous asseoir là; il y a une directive
selon laquelle seuls les élus, ainsi que le secrétaire de la
commission peuvent s'asseoir à la table des
délibérations.
Nous constatons le quorum. Il y a, en fait, six membres; je
déclare donc la séance ouverte. Le mandat de la commission est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 73, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-récolte et diverses
dispositions législatives.
Les membres de la commission sont: M. Baril (Arthabaska), M. Beaumier
(Nicolet); M. Boucher (Rivière-du-Loup) en remplacement de M.
Beauséjour (Iberville); M. Dubois (Huntingdon), M. Dupré
(Saint-Hyacinthe), M. Gagnon (Champlain), M. Houde (Berthier); M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) en remplacement de M. Le May (Gaspé); M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Maltais (Saguenay), M.
Mathieu (Beauce-Sud), M. Picotte (Maskinongé), M. Proulx (Saint-Jean),
M. Vallières (Richmond) et M. Tremblay (Chambly).
Sur ce, je donne la parole au ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour ses remarques
préliminaires.
M. Garon: M. le Président, je n'ai pas de remarques
préliminaires.
Le Président (M. Tremblay): Je m'excuse encore une fois.
Je voudrais demander aux fonctionnaires de s'asseoir en retrait puisque seuls
les élus ont le droit d'être assis à la table des
délibérations. Je ne peux pas accepter cela, sinon on va finir
par les accepter à la table. Qu'est-ce qu'être assis en retrait?
C'est ne pas être assis le premier à la table en avant. Ce n'est
pas être assis à trois pieds, ni à deux pieds. Je trouve
que là, ça va.
Vos remarques préliminaires, M. le ministre.
M. Garon: Mes remarques vont être très
brèves, M. le Président. Je pense que c'est un bon projet de loi.
Pour ne pas retarder indûment le débat, je propose qu'on commence
immédiatement l'étude détaillée.
M. Picotte: II était de l'intention de l'Opposition
d'aller directement à l'article 1.
Modifications à la Loi sur
l'assurance-récolte
Le Président (M. Tremblay): J'appelle l'article 1. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Je crois comprendre qu'à cet article,
désormais, c'est le principe qu'on admet. On admettait une série
de causes dans l'ancienne loi, des causes qui faisaient en sorte qu'il pouvait
y avoir des problèmes. Présentement, on adopte un principe
général. Je pense que c'est déjà une
amélioration, en ce qui nous concerne, d'adopter un principe comme
celui-là. Du côté de la crue des eaux, on admet aussi le
principe. En ce qui concerne l'Opposition, nous sommes prêts à
adopter l'article 1.
Le Président (M. Tremblay): Est-ce que l'article 1 est
adopté, M. le ministre?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Adopté. J'appelle
l'article 2. M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Tremblay): Pas de commentaire sur
l'article 2. M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais cependant avoir
quelques explications. On dit: "L'article 43 de cette loi est modifié
par la suppression, à la dernière ligne, des mots "sous
réserve du dernier alinéa de l'article 44". Je crois qu'on veut
dire que l'assuré n'a plus besoin de transmettre un avis de dommages.
C'est ce que je crois comprendre.
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: L'assuré n'a plus besoin de transmettre un
avis de dommages, selon ce que je comprends, parce que cela fait
référence à l'article 43 de l'ancienne loi où on
dit: "En cas de dommages imputables à l'un ou l'autre des
éléments visés à l'article 24, l'assuré
n'est pas tenu de produire un
avis de dommages à la régie."
M. Garon: Ce n'est pas tout à fait cela.
M. Picotte: L'article 43.
M. Garon: Je n'ai pas la loi principale.
M. Picotte: Que je sache, à l'article 43, on parle de
transmettre un avis de dommages.
M. Garon: Non, cela ne veut pas dire qu'on supprime l'avis de
dommages.
Le Président (M. Tremblay): Nous allons vérifier,
M. le député de Maskinongé, et vous aurez sûrement
les explications que vous désirez.
M. Garon: À l'article 44, il s'agit de l'assurance
collective et non pas de l'assurance individuelle.
M. Picotte: II est difficile d'étudier un projet de loi
lorsqu'on fait référence à un article d'une autre loi. On
dit: "L'article 43 de cette loi est modifié par la suppression, à
la dernière ligne, des mots ", sous réserve du dernier
alinéa de l'article 44".
M. Garon: Oui.
M. Picotte: À l'article 43, on dit: "En cas de dommages
imputables à l'un ou l'autre des éléments visés
à l'article 24, l'assuré n'est pas tenu de produire un avis de
dommages à la régie." C'est un assuré, d'après moi.
Au dernier alinéa de l'article 44, on dit: "L'assuré doit alors
transmettre un avis de dommages à la la régie." Au dernier
alinéa de l'article 44, on parle d'un avis de dommages. Par contre,
à l'article 43 qu'on modifie par l'article 2 du projet de loi on dit que
l'assuré n'est pas obligé de transmettre un avis de dommages.
Est-ce que les deux articles sont concordants? À l'article 44,
faisions-nous référence à l'assurance collective, comme le
mentionne le ministre?
Le Président (M. Tremblay): Nous allons suspendre les
travaux de la commission pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 37)
(Reprise de la séance à 11 h 39)
Le Président (M. Tremblay): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Les travaux de la commission reprennent.
M. le ministre.
M. Garon: Au fond, c'était un bout de phrase inutile
à l'article 43, puisqu'on disait tout simplement: "En cas de dommages
imputables à l'un ou l'autre des éléments visés
à l'article 24, l'assuré n'est pas tenu de produire un avis de
dommages à la régie, sous réserve du dernier alinéa
de l'article 44." On n'a pas besoin de dire cela parce que l'article 44
s'applique. Alors, c'était une phrase inutile dans le texte. C'est pour
cela qu'on veut la supprimer pour que cela ne crée pas
d'ambiguïté. Je n'avais pas lu le projet de loi depuis un bout de
temps et cela vous a créé à vous-même, M. le
député de Maskinongé, une fausse impression.
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Je trouvais qu'à l'intérieur de cela il
y avait une contradiction. À l'article 43, on disait qu'il n'avait plus
besoin de donner un avis de dommages et, à l'article 44, on dit qu'il
doit donner un avis. À ce moment-là, qui fait quoi, comment et de
quelle façon?
Autrement dit, c'est l'article 44 qui, désormais, va s'appliquer
et, dès qu'il y a un dommage, les gens sont tenus d'en aviser la
régie dans les meilleurs délais. C'est ce que cela veut dire, en
principe.
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre.
M. Picotte: Et tout assuré doit en aviser la régie.
C'est ce que l'on doit comprendre.
M. Garon: Quand on met un avis de dommages officiel - cela ne
signifie pas qu'on ne doit pas dire qu'il y a un dommage mais celui qui
n'émet pas d'avis de dommages ne peut pas être indemnisé
selon le système collectif. Alors, il est évident que, lorsqu'il
y a des dommages, il faut que les gens le disent. Mais l'avis de dommages
faisait en sorte qu'on ne pouvait pas payer s'il n'avait pas été
fait dans les délais requis.
À l'article suivant, c'est-à-dire à l'article 3, on
va enlever les deux derniers alinéas de l'article 44 prévoyant
l'ensemble du fonctionnement des avis, où on faisait perdre le droit
à l'indemnité à celui qui n'avait pas émis un avis
de dommages. À ce moment-là, les dispositifs sont enlevés.
Remarquez bien que c'est parce que, dans certains cas, des gens
n'étaient pas indemnisés parce qu'ils n'avaient pas émis
leur avis et qu'ils avaient des dommages, eux aussi. Cela faisait beaucoup de
plaintes auprès de la Régie des assurances agricoles du
Québec. La régie a proposé d'enlever cet avis qui
empêchait d'indemniser parce que les avis n'avaient pas été
fournis à temps.
Par exemple, dans un cas de grêle dans un corridor, on analysait
les risques circonscrits et, quand on les analysait dans une zone, ceux qui
n'avaient pas émis un avis de dommages en temps utile ne pouvaient pas
être indemnisés.
M. Picotte: On va bien se comprendre, M. le ministre, si vous
n'avez pas d'opposition. Cela veut dire qu'en adoptant l'article 2 de la loi
l'article se lirait désormais comme suit: "En cas de dommages imputables
à l'un ou l'autre des éléments visés à
l'article 24, l'assuré n'est pas tenu de produire un avis de dommages
à la régie." C'est ce que cela veut dire. On va rayer tout
simplement "sous réserve du dernier alinéa de l'article 44."
À l'article 3, on enlève les deux derniers alinéas de
l'article 44. On s'entend donc pour dire qu'avec la nouvelle
réglementation plus personne ne doit donner un avis de dommages à
la régie. Je comprends le français comme cela.
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Les travaux sont suspendus à loisir.
À l'ordre! Les travaux reprennent. M. le ministre.
M. Garon: Oui, vous avez raison.
M. Picotte: Personne n'a un avis de dommages à donner
à la régie quand il y a un dommage.
M. Garon: Selon le régime collectif; non pas selon le
régime individuel.
M. Picotte: Le régime individuel, où va-t-on le
retrouver?
M. Garon: On ne touche à rien du régime
individuel.
C'est à l'article 56.
M. Picotte: Est-ce que cela veut dire que les gens de la
régie vont aller vérifier partout en vue d'identifier les
dommages ou si ce sera une indemnisation "at large" dans le secteur
concerné au point de vue collectif? Il n'y a pas de danger que quelqu'un
dise, après cinq ans: J'ai eu un dommage il y a cinq ans, je n'ai jamais
été payé et je voudrais vous réclamer des montants
d'argent? Qui va aviser qui?
M. Garon: Le Québec est divisé en 177 zones.
À ce moment-là, dans une zone, regardons de quel dommage il
s'agit selon l'article 24. Il y a la neige. Quand il neige, habituellement, on
le remarque un peu. En temps où il n'y a pas de neige, il y a la
grêle, l'ouragan, l'excès de pluie - là, il faut qu'il
pleuve pas mal - la sécheresse, le gel, les animaux sauvages, y compris
les oiseaux - ça prend un genre d'épidémie d'animaux
sauvages - les insectes et maladies des plantes contre lesquels il n'existe
aucun moyen de protection; la crue des eaux, la formation de glace dans le sol.
Il s'agit d'éléments...
M. Picotte: En ce qui concerne l'ouragan, par exemple, on peut
parler de tornade, aussi?
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Cela arrive souvent. On a vu ça souvent dans
le milieu agricole. Il y a une tornade et, sur une longueur donnée, il y
a des voisins, de chaque côté, qui ne sont même pas
touchés. J'imagine qu'il y aura plusieurs personnes dans la zone, mais
il y aura peut-être deux ou trois personnes qui n'auront pas
été touchées. Vous allez payer tout le monde, même
si des gens n'ont pas été touchés? Si personne n'avise de
dommages, et qu'on paie, il y a des personnes qui n'auront même pas
été touchées. Cela arrive très souvent, quand il y
a une tornade, qu'elle ne passe pas chez le voisin. J'imagine qu'une zone,
ça ne doit pas être un agriculteur.
M. Garon: II faut dire aussi que...
M. Picotte: C'est une partie de zone, j'imagine.
M. Garon: II faut regarder les amendements qui suivent. À
l'article 44.1, au dernier paragraphe, on dit: "Elle est tenue d'y
procéder si elle en est requise par un assuré de cette partie de
zone." Cela n'empêche pas les gens d'aviser la régie; il y a un
avis officiel pour paiement. Si on se plaint à la régie, et qu'on
lui demande de procéder à des expertises dans un domaine parce
qu'on dit qu'il y a des dommages, la régie, si elle en est requise, va
procéder à des expertises dans la zone.
L'avis était là, au fond, pour indiquer que tous ceux qui
avaient un mot à dire devaient se plaindre devant la régie. Si
l'avis n'était pas fourni, à ce moment-là, elle ne pouvait
pas payer.
M. Picotte: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on ne
l'indique pas et je n'ai pas d'objection à ce qu'on l'indique tel que
libellé, mais est-ce que ça veut dire que quelqu'un, deux ou
trois ans après, pourra dire: II y a eu une tornade chez moi il y a deux
ans et, malheureusement, je n'ai pas été indemnisé? Je
croyais que je n'avais pas à le demander.
M. Garon: Si personne ne s'est plaint à la régie,
non.
M. Picotte: II n'est pas tenu de faire un avis de dommages. Il
doit faire une plainte, j'imagine.
M. Garon: Oui, il doit faire une plainte. Il doit en aviser la
régie. Ce n'est pas un avis officiel au sens d'un avis. Il faut, quand
même, que la régie soit saisie de l'affaire. Ce qui arrivait,
c'est ceci: quand le paiement était terminé dans une zone, si
vous aviez des dommages et que vous n'aviez pas envoyé votre avis en
temps utile, vous ne pouviez pas être indemnisé.
Comprenez-vous?
M. Picotte: Oui, d'accord.
Le Président (M. Tremblay): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Picotte: On a eu des explications. Je pense qu'on en saisit
l'ampleur. C'est sûr que, s'il y a eu des dommages, l'agriculteur, sans
envoyer un avis de dommages, va au moins se plaindre qu'il y a eu une tornade
ou qu'il a été victime d'autre chose.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Cela vous va?
M. Picotte: M. le Président, adopté.
Le Président (M. Tremblay): Adopté. Alors,
l'article 2...
M. Garon: Cela ne veut pas dire aux gens de ne pas avertir la
régie qu'il y a eu des dommages.
M. Picotte: Au contraire, il faudrait qu'ils en avisent la
régie.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Ils ne sont pas obligés d'envoyer leur avis de
dommages, mais il faut qu'ils l'avisent parce qu'autrement ils n'en entendront
jamais parler.
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Tremblay): L'article 2 est
adopté.
M. Garon: Excepté que la régie ne pourra
prétexter l'absence d'avis d'une des personnes du territoire pour ne pas
l'indemniser.
M. Picotte: D'accord.
Le Président (M. Tremblay): L'article 3? Est-ce qu'il y a
des commentaires, M. le ministre, à l'article 3 qui se lit comme suit:
"L'article 44 de cette loi est modifié par la suppression des deux
derniers alinéas"? M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: C'est toujours en ce qui concerne l'assurance
collective et cela vient ajouter la disparition normale de ce sur quoi on s'est
entendu. Il n'y a rien là.
Le Président (M. Tremblay): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4, alinéa 44.1. Si vous me le permettez, nous allons
adopter chacun des alinéas séparément puisqu'il y a des
papillons à certains articles ou à certains alinéas de
l'article. L'article 4, alinéa 44.1? Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 44.1?
M. Picotte: Ce n'est pas dans les papillons qui nous ont
été présentés tantôt. Il n'y a pas de
papillon.
Le Président (M. Tremblay): Non, il n'y a pas de papillon.
Je spécifiais que j'allais appeler par chaque alinéa puisqu'il y
a des alinéas où il y aura des propositions de modifications.
À celui-là, il n'y en a pas. Je vous le dirai au moment où
on arrivera à des articles modifiés. J'appelle, donc, l'article
4, alinéa 44.1 qui n'est pas modifié. Je recevrais les
commentaires des membres de la commission, s'il y en a.
M. Garon: Essentiellement, à cet article 4, où il y
a les alinéas 44.1, 44.2 et 44.3, il s'agit d'articles qui remplacent
dans les faits les bouts qu'on vient d'enlever aux articles 2 et 3. On fait un
régime un peu particulier parce qu'on va avoir des zones circonscrites
où on va intervenir même si moins de 5% des assurés de la
zone sont touchés. C'est un nouveau régime qui est établi,
avec des zones circonscrites pour les dommages de cette année. C'est
à la suite de l'expérience qu'on a connue en 1983. Remarquez bien
qu'au bout de cela, si les producteurs agricoles demandent autre chose, cela
veut dire qu'on les met tous au sein maternel.
M. Picotte: II y en a qui ne haïraient pas cela.
M. Garon: Oui, je sais.
Là, on met un régime nouveau qui remplace l'ancien et
c'est pour cela qu'on enlève la phrase de l'article 43 et les deux
derniers paragraphes de l'article 44 et qu'on remplace tout cela par un
régime qui est prévu aux articles 44.1, 44.2 et 44.3. On pourrait
peut-être les lire tranquillement.
M. Picotte: Ou peut-être nous donner quelques explications
sur les parties de zone dans le sens de l'évaluation et tout cela.
Après qu'on aura cette vue globale, on pourra peut-être l'adopter
plus rapidement.
M. Garon: Article 44.1: "Lorsqu'une perte de rendement
résulte de l'action nuisible d'un élément
déterminé par la régie en vertu du paragraphe e.2 de
l'article 74, qu'elle est circonscrite à une partie de zone et qu'elle
affecte au moins 5% des assurés de la zone - si, parmi les
assurés de la zone, il y a 500 personnes, 5%, c'est 25; il faut
cependant que quelqu'un ait avisé qu'il avait des dommages - la
régie peut procéder à une expertise collective dans cette
partie de zone. Elle est tenue d'y procéder si elle en est requise par
un assuré de cette partie de zone." Il faut que quelqu'un l'en
avise.
L'article 44.2 dit: "La régie détermine la partie de la
zone à laquelle la perte de rendement visée à l'article
44.1 est circonscrite; elle peut exclure une exploitation qui n'a pas subi
cette perte." Dans une région, il peut arriver qu'il ait
grêlé à un endroit et qu'ailleurs il n'ait pas
grêlé.
L'article 44.3 dit: "Le producteur dont la récolte assurée
a subi une perte de rendement et dont l'exploitation est située dans la
partie de la zone déterminée par la régie en vertu de
l'article 44.2 a droit, au lieu de l'indemnité de l'article 44, à
une indemnité égale au produit de la valeur assurable inscrite
à son certificat d'assurance par le pourcentage de perte nette
établi par l'expertise collective effectuée dans cette partie de
zone."
Pourquoi est-ce dit comme cela? C'est parce qu'il est indiqué au
certificat d'assurance à quel taux il s'est assuré. S'il s'assure
pour une tonne de foin, il peut s'assurer pour 80 $ la tonne, 100 $ la tonne,
à différents niveaux. Dans votre région, si les gens
s'assurent pour 80 $ et que le foin est rendu à 140 $, vous ne pouvez
pas dire que la régie aurait dû payer 140 $; il s'est
assuré pour 80 $. Le niveau d'assurance sera différent pour
chaque agriculteur. Il peut s'assurer à des niveaux d'indemnisation
différents. S'il décide de s'assurer pour 50 unités
animales, c'est cinq tonnes par unité animale. C'est 250 tonnes à
80 $ la tonne ou à 100 $ la tonne. Cette baisse de rendement sera
payée en tenant compte du niveau auquel il s'est assuré.
M. Picotte: L'évaluation qui sera faite, M. le ministre,
par exemple, dans une partie de zone, va toucher uniquement cette partie,
c'est-à-dire qu'on ne tiendra pas compte de la zone complète. Il
y a une partie de zone seulement qui est affectée et on va tenir compte
uniquement de cette partie en ignorant complètement la zone.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: D'accord.
M. Garon: Auparavant, il fallait couvrir l'ensemble de la zone.
Il pouvait arriver qu'entre deux zones qui se touchent un dommage couvre deux
zones, mais des parties des deux zones. Vous avez deux grands cercles qui se
touchent ou deux grands carrés qui se touchent et le dommage peut
être situé seulement dans une partie du carré et dans une
autre partie du carré d'une autre zone. Les gens pouvaient ne pas
être indemnisés parce qu'ils ne connaissaient pas la signification
au point de vue de la zone. Alors, chacune des deux zones pouvait ne pas
être indemnisable, tandis qu'avec cela on va pouvoir circonscrire cela
dans des parties de zones qui se touchent.
M. Picotte: Étant donné que le rendement va
être moindre parce que ce sont des parties de zone, qu'est-ce que cela
veut dire au point de vue de l'indemnisation? Cela devient presque de
l'assurance individuelle à ce moment, selon le contrat que l'agriculteur
décide de signer avec la régie.
M. Garon: Non.
M. Picotte: Cela s'en rapproche, en tout cas.
M. Garon: L'assurance collective a commencé en 1977 en la
faisant inscrire dans la loi. On n'avait pas l'expérience de plusieurs
années. C'était un bon régime, mais, à l'usage, on
s'est rendu compte que, dans certains cas, on ne pouvait pas payer alors qu'il
y avait des dommages pour des groupes plus restreints. À un moment
donné, quand on fait de l'assurance collective, on ne fait pas comme
dans une compagnie qui dit: On les assure. On est dans un territoire ou une
superficie et, comme la température ne s'occupe pas de nos lignes sur le
terrain, de nos zones, de la façon dont on les partage, il pouvait
arriver des cas où les gens n'étaient pas indemnisés. Cela
n'a pas été aussi fortement apparent qu'en 1983 alors qu'il y a
eu des dommages plus considérables. Cela ne voulait pas dire que dans
ces zones tout le monde avait subi des dommages. L'expérience qu'on a
vécue a permis de mieux voir comment on pourrait améliorer
l'assurance collective. Il ne faut pas comparer avec l'assurance individuelle,
pour autant, parce qu'il ne s'agit pas de rendement individuel; il s'agit
toujours de collectif.
Je vais vous donner un exemple: la chenille, la légionnaire.
Lorsqu'il y a eu des dommages au Lac-Saint-Jean, les chenilles ont
avancé comme si c'était une armée qui
avançait de front dans un corridor et elles ont tout
mangé. Elles sont passées dans plusieurs zones, mais, dans la
zone, c'est comme une tranchée d'une certaine largeur. Elles
avançaient en ligne directe et elles ont fait des dommages dans
plusieurs zones sans que ce soient des dommages considérables dans
chacune des zones. Mais dans les zones où elles sont passées,
elles ont fait des dommages.
M. Picotte: Cela veut dire qu'au point de vue de l'indemnisation
il peut y avoir une indemnisation supérieure à ce qui existait
avant, puisque vous évaluez juste une partie de la zone; donc, le
rendement dans cette zone va être, forcément, affecté.
M. Garon: Le rendement, c'est sur une base collective. C'est le
rendement moyen de la zone. Ce n'est pas le rendement individuel. Maintenant,
basé sur ce rendement, on peut s'assurer pour un montant
différent. Ce qu'on rembourse, ce n'est pas du foin, c'est de l'argent.
Alors, si on parle d'un rendement moyen de la zone -je parle du foin, pour
donner un exemple de 1983 - là, le rendement moyen, c'est tant de tonnes
à l'acre. C'est en kilogrammes-hectare. Ce qu'on assure, c'est un
rendement moyen de tant de kilogrammes à l'hectare. S'il y a 5000
kilogrammes dans la zone, il peut arriver, dans l'ensemble de la zone, que cela
soit 5000 kilogrammes et le rendement moyen est atteint, alors que, dans une
partie de la zone, parce que la légionnaire est passée, le
rendement soit de 2000 kilogrammes. Il y a un déficit, un manque de
rendement de 3000 kilogrammes dans cette partie de la zone. Le montant qui va
être payé est en fonction du niveau d'assurance que le cultivateur
a acheté dans son contrat d'assurances. (12 heures)
M. Picotte: Autrement dit, l'évaluation de la perte est
individuelle et le rendement est évalué collectivement.
M. Garon: Le rendement est collectif.
M. Picotte: Mais la perte est individuelle.
M. Garon: La perte, cela dépend du niveau d'assurance
auquel chacun a souscrit.
M. Picotte: On parle d'une partie de zone, puisqu'on a
cherché à spécifier d'après la loi "partie de
zone".
M. Garon: Pour la partie de zone, c'est collectif au point de vue
du rendement. Il y a un rendement moyen pour la zone et, par rapport au manque
à gagner dans la zone circonscrite, encore là, c'est une
moyenne.
M. Picotte: Il reste toujours encore un effet de...
M. Garon: Ah! oui. C'est-à-dire qu'au point de vue de la
zone il y a un rendement moyen et au point de vue du dommage dans la zone
circonscrite, c'est un dommage moyen. Maintenant, le montant qu'on va payer,
c'est en fonction du niveau d'assurance payé.
M. Picotte: L'agriculteur va être mieux indemnisé,
autrement dit.
M. Garon: II va être mieux indemnisé. M. Picotte:
Oui.
M. Garon: C'est-à-dire que l'habit est davantage fait sur
mesure.
M. Picotte: Oui, c'est cela. Une autre question.
M. Garon: Sans être fait sur mesure. M. Picotte:
Oui, c'est cela.
M. Garon: Disons qu'au lieu d'avoir un "rack"
général d'habits dans lequel vous puisez, vous pouvez subdiviser
le "rack" en habits pour les moyens et pour les gros.
M. Picotte: Extra large, large.
M. Garon: Petit, moyen et gros. Là, vous pouvez allez dans
un "rack".
M. Picotte: On sait directement où l'on s'en va. Quand on
habille X, ou XL, on s'en va là.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: XL ou M.
M. Garon: Mais ce n'est pas de l'assurance individuelle.
M. Picotte: D'accord. Cela va. M. Garon: Ah, cela a du bon
sens!
M. Picotte: Le seul autre point que je voudrais éclaircir
avant d'adopter l'article, c'est le 5%. On parle d'au moins 5%...
M. Garon: Ce n'est pas beaucoup.
M. Picotte: ...des assurés. Je sais que cela n'est pas
beaucoup, mais cela fait référence à quoi? Pourquoi pas
8%? Pourquoi pas 3%? Pourquoi pas 10%? Est-ce parce que vous avez
évalué à la régie que 5% des assurés cela
couvrait à peu près tous les cas au Québec? Pourquoi pas
10%? Pourquoi
mettre 5%?
M. Garon: 5%, c'est très généreux, Je vais
vous le dire bien franchement. Comme c'est du collectif, il faut que cela reste
encore du collectif. Ce n'est pas de l'individuel. Les gens de
l'assurance-récolte le disent, il arrive des dommages qui peuvent
être très forts, mais qui touchent peu de gens. Là, vous
regardez seulement à l'intérieur d'une zone, il faut penser aux
dommages interzones. Quand on parle des 5%, dans plusieurs zones, cela fait un
nombre de cultivateurs qui peut être assez important. Il y a les dommages
qui couvrent deux, trois ou quatre zones qui se touchent. Si vous avez quatre
zones et que le dommage est dans les coins où tout le monde se touche,
le dommage peut arriver là et il peut toucher une dizaine de producteurs
par zone, mais s'il touche à deux, trois ou quatre zones, au total, cela
fait un nombre beaucoup plus grand de cultivateurs.
Cela a pour effet de pallier le fait qu'on a des zones bien
limitées, comme un comté, mais que le dommage pouvait être
commun à plusieurs zones. Alors, c'est un correctif important qui va
demander des efforts plus grands sur le plan administratif, mais dans un but de
donner satisfaction à plus d'agriculteurs.
M. Picotte: Le taux de 5% semble généreux, à
première vue.
M. Garon: C'est généreux. La première fois
que j'ai vu cela, j'ai hésité. Mais j'espère qu'on ne nous
demandera pas de baisser à 1%.
M. Picotte: M. le Président, avant d'adopter l'article 4,
pourrais-je vous demander de le suspendre jusqu'au moment de l'étude de
l'article 7? Je me rends compte que l'article 44.1 fait référence
au paragraphe e.2 de l'article 74 dont il est fait mention à l'article
7. Quand on en aura pris connaissance, on pourra revenir rapidement pour dire
qu'on adopte l'article 4.
Le Président (M. Tremblay): L'article 4 est suspendu.
J'appelle l'article 5.
M. Picotte: C'est de la concordance, d'après ce que je
peux voir ici. Il n'y a pas autre chose que de la concordance, M. le
ministre?
M. Garon: C'est cela. Ce sont des points de concordance.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6. Il y a un...
M. Garon: Amendement. Miel
Le Président (M. Tremblay): ...amendement. Donc, j'appelle
l'article 6, 64.1, où il n'y a pas d'amendement.
M. Garon: C'est cela.
M. Picotte: C'est indiqué: "La régie peut, par
règlement, lorsqu'elle estime posséder les données
nécessaires..." Au moment où on se parle, les gens de la
régie peuvent-ils me dire vers quel temps ils estiment posséder
les données nécessaires? On a parlé du miel, avez-vous les
données nécessaires pour le miel, entre autres?
M. Garon: Pour les zones, les données nécessaires.
On peut faire un règlement dès cette année. D'ailleurs, on
a l'intention de faire, immédiatement après l'adoption du projet
de loi, un règlement pour essayer de les couvrir en 1984. D'ailleurs, il
y a un article qui prévoit le moment où l'assuré pourra
s'assurer.
M. Picotte: Autrement dit, on est prêt dans un délai
raisonnable à assurer les apiculteurs dès cette année.
M. Garon: Aux articles 10 et suivants, on prévoit un
régime d'assurance. L'article 64.1 le prévoit pour les zones.
C'est de l'assurance collective, donc il va y avoir des zones, mais il peut
arriver que, dans certaines zones, on n'ait pas de données parce que la
production mellifère augmente beaucoup au Québec. Le nombre des
producteurs a presque doublé ou triplé même depuis cinq ou
six ans. Cela fait qu'il peut y avoir une augmentation du nombre des
producteurs de miel dans une région alors qu'on aurait peu de
données. C'est dans ce sens qu'on dit qu'on sera prudent.
M. Picotte: De toute façon, on est prêt
présentement à offrir l'assurance aux apiculteurs dès
cette année dans toutes les régions.
M. Garon: Dans un certain nombre de zones.
Dans le collectif, on a commencé par différentes
régions du Québec. Sur un nombre d'années, on a
appliqué le collectif dans l'ensemble des régions du
Québec. Dans le miel, on veut commencer par un certain nombre de zones
où, actuellement, il y a des producteurs, mais ne pas commencer dans des
régions où on n'aurait pas de données. On va commencer
dans un certain nombre de zones qui couvrent la production réelle de
miel au Québec.
La disposition a pour but de faire en
sorte qu'on ne soit pas obligé de le faire dans toutes les zones,
alors qu'il n'y aurait pas vraiment de production importante dans des zones. Il
faut commencer en couvrant les zones qui ont une production significative.
M. Picotte: M. le ministre, je vais vous faire une petite
remarque désobligeante à ce moment-ci, en toute
sérénité. On s'est aperçu, ce matin, qu'on a eu des
papillons, c'est-à-dire qu'il y avait des amendements apportés
à la loi. Malheureusement, je déplore que l'Opposition ait pris
connaissance de ces papillons au moment de la commission parlementaire, ce qui
nous a empêchés de nous préparer plus adéquatement
encore en ce qui concerne certains points. Cela vous permettra peut-être
de penser à la prochaine occasion, quand il y aura des papillons, de
nous les faire parvenir un peu à l'avance pour qu'on puisse les
regarder. On ne vous en tient pas rigueur.
Là-dessus, je dois dire que M. Gagné, de la régie,
est venu nous rencontrer pour nous donner certaines explications. Je veux l'en
remercier, en passant. J'avais cru comprendre les explications de M.
Gagné, à savoir que les papillons étaient apportés
dans le but, selon ce qu'on m'a dit, d'assurer la récolte dans la
production de miel et non pas les plantes mellifères ou les abeilles
comme telles.
Quand je regarde l'article 64.1, on y dit: "par suite de l'action
nuisible sur les plantes mellifères ou les abeilles." Est-il
nécessaire de le laisser là si on apporte les papillons? Pourquoi
est-il nécessaire de le laisser là si, effectivement, on n'assure
pas les plantes mellifères?
M. Garon: Parce qu'on protège les deux. Je dirais que les
amendements que nous présentons ce matin sont des amendements mineurs,
pour des fins de clarté. Il n'y a pas d'amendements majeurs
là-dedans. Aucun de ces amendements n'a pour objet de changer la nature
du projet de loi. Il s'agit simplement d'être plus précis ou de
clarifier des choses. Une fois la loi déposée, les gens nous font
des remarques. Quand une loi est déposée en Chambre, des gens
peuvent nous faire des remarques pour nous poser des questions. Par le fait
qu'ils posent des questions, on se dit: Peut-être qu'on pourrait
clarifier l'article un peu plus. Le but de ces amendements est de clarifier ces
articles pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, le moins possible
d'interprétation de ces articles de loi.
Ici la perte qu'on assure, c'est la récolte. La diminution du
rendement de la récolte peut être due au manque de fleurs
mellifères ou encore il peut y avoir eu un rendement moins fort des
abeilles pour différentes raisons. Les abeilles n'ont pas eu la
même production; elles ont on pu souffrir d'une maladie, avoir le rhume
ou n'importe quoi.
(12 h 15)
Quand on dit: On assure "contre la perte de rendement de leur
récolte de miel, par suite de l'action nuisible sur les plantes
mellifères ou les abeilles", il faut que l'action soit nuisible. On
assure un rendement, une baisse de rendement due à une diminution des
fleurs ou à une maladie des abeilles, mais pas une baisse du rendement
parce que l'agriculteur ou le producteur de miel n'est pas un producteur de
miel efficace. Il faut spécifier dans l'article de loi qu'il s'agit de
dommages dus à telle ou telle cause, pas n'importe quelle baisse de
rendement due à n'importe quoi.
M. Picotte: D'accord. On va aller voir aux articles 64.2 et
suivants.
Le Président (M. Tremblay): Vous voulez les adopter
globalement.
M. Picotte: Globalement.
Le Président (M. Tremblay): C'est parce que cela risque de
compliquer les choses étant donné qu'il y a un amendement
à l'alinéa 64.2. On va devoir l'adopter de toute façon. Si
c'est le désir de la commission, dorénavant on adoptera d'abord
les amendements dans ces propositions-là.
J'appelle l'alinéa 64.2 qui est modifié...
M. Garon: Il y a un amendement.
Le Président (M. Tremblay): ...de la façon
suivante: "Projet de loi 73, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance-récolte et diverses dispositions législatives. Le
projet de loi 73 est modifié en remplaçant le paragraphe 64.2 de
l'article 6 par le paragraphe suivant: Les éléments naturels
auxquels peut s'appliquer l'assurance prévue à l'article 64.1
sont, outre les éléments visés aux paragraphe a à i
de l'article 24, l'excès de vent, d'humidité ou de chaleur, la
formation de glace dans le sol et le gel au cours des mois de novembre à
avril précédent, ainsi que les maladies des abeilles qui se
présentent sous forme d'épidémies et contre lesquelles il
n'existe pas de moyens adéquats de protection."
M. Picotte: Je pense que c'est meilleur que ce qui existait.
Le Président (M. Tremblay): L'amendement à 64.2 de
l'article 6 est adopté.
Il n'y a pas d'autres amendements à l'article 6. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 6?
M. Picotte: J'imagine, M. le Président,
qu'on va regarder le libellé des articles 64.3, 64.4.
Le Président (M. Tremblay): Vous le pouvez si vous le
voulez, mais je l'étudié globalement. Je ne les adopterai pas
globalement; vous pouvez parler sur tous les alinéas de l'article 6.
M. Picotte: À l'alinéa 64.3: "La régie
établit par règlement la période annuelle pendant laquelle
l'assurance est en vigueur dans une zone ou partie de zone." Qu'est-ce que cela
veut dire?
M. Garon: Cela veut dire qu'on assure le rendement basé
sur telle période dans une zone. Quelqu'un peut décider de
produire pendant une période moins longue ou plus longue. Ce qu'on va
assurer, c'est le rendement entre telle et telle date. Il faut dire aussi que
parfois des gens veulent spécialiser leur production de miel; on peut
avoir du miel de pissenlit, du miel de trèfle, du miel de ceci et du
miel de cela. Si vous avez une baisse de rendement parce que vous ne produisez
pas, il faut quand même que les abeilles soient là.
M. Picotte: Les abeilles ne font pas la différence; elles
prennent les fleurs qui poussent.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: Les abeilles ne font pas la différence des
fleurs; elles prennent les fleurs qui poussent.
M. Garon: Vous pouvez mettre vos ruches dans une zone à
plusieurs endroits différents. Une zone est assez grande; elle peut
être une zone de trèfle, de pissenlit ou de verge d'or.
M. Picotte: M. le Président, à l'article 64.5, y
a-t-il un nombre minimum de ruches admises pour fins d'assurance? On dit: "Aux
fins du calcul du taux de la cotisation, la régie fixe, chaque
année, un prix unitaire de miel, en tenant compte de son coût de
production ou de toute autre donnée qu'elle juge pertinente."
Dans votre esprit, est-ce que cela prend un nombre minimum de ruches
pour pouvoir s'assurer à la régie?
M. Garon: Le règlement va prévoir un minimum de
ruches. On songe à 50 ou 100 ruches actuellement. Ce n'est pas encore
fixé.
M. Picotte: Quand vous me dites 50 ou 100 ruches, vous
m'inquiétez un peu. Entre 50 ou 100 ruches, cela change quoi? Si on
parle de 50 ruches, cela me semble acceptable, mais si vous me parlez de 100,
vous m'inquiétez un peu parce que vous vous gardez une marge très
large entre 50 et 100. Vous êtes habile.
M. Garon: Pour le programme, il y a peu de chose à
annoncer. Si je vous dis tout de suite le nombre de ruches, il ne me restera
plus rien à annoncer.
M. Picotte: Non, mais si on parle de 50, cela peut varier entre
50 et 70, j'imagine.
M. Garon: Un certain nombre de ruches pour que cela vaille la
peine.
M. Picotte: Par exemple, un producteur de 50 ruches, quel peut
être son revenu d'appoint du côté du miel? Quelqu'un qui a
un rendement adéquat?
M. Garon: Alors, on parle de 100 livres par ruche. S'il s'agit de
50 ruches, il s'agirait de 5000 livres. Le prix peut varier entre 1,50 $ et 2
$.
M. Picotte: C'est plus adéquat de parler de 50 ou 60
ruches que de parler de 100 ruches. Cela fait quand même un revenu
d'environ 10 000 $. C'est déjà un assez bon revenu pour
quelqu'un.
M. Garon: 7500 $.
M. Picotte: Je ne parle pas d'un gars qui a uniquement cela comme
revenu, mais on sait que, souventefois, c'est un à-côté. Je
voulais tout simplement vous le souligner.
M. Garon: Si les libéraux étaient des fleurs...
M. Picotte: Qu'est-ce qu'on va avoir fait encore?
M. Garon: ...on pourrait avoir des abeilles
spécialisées et on verrait ce que cela donnerait, du miel de
rouges.
M. Picotte: M. le ministre, je suis certain que vous avez
remarqué que les fleurs sont toujours tout près des
libéraux, qu'elles sont en retrait des libéraux à la table
des délibérations.
M. Garon: Je ne sais pas si vous parlez de production
mellifère ou de concupiscence.
M. Picotte: L'article 64.7: "Le producteur de miel qui
désire s'assurer doit avant le 30 avril de la période..." Je dois
comprendre que pour cette année ce ne sera pas le 30 avril.
M. Garon: Dans les articles 10 et
suivants, on va voir les mesures transitoires. M. Picotte:
D'accord.
M. Garon: C'est très compliqué, sur le plan
juridique. La production mellifère, c'est très technique.
M. Picotte: L'article 64.8 "Sous réserve de la
présente section, les articles 32, 33, 38, 44.1 et 44.2 s'appliquent en
les adaptant à un système collectif d'assurance du miel..." Il y
a aussi l'article 44.3. Pourquoi l'article 44.3 ne s'appliquerait-il pas pour
le miel? Je vais faire référence à l'article 44.3. Il y a
tellement de documents à travers cela. Peut-être que quelqu'un de
la régie pourrait nous dire rapidement ce qu'est l'article 44.3.
M. Garon: II y a un article spécial sur le miel, l'article
64.14, qui tient lieu de 44.3, mais qui est mieux adapté.
M. Picotte: D'accord.
M. Garon: Je suis certain que les gens qui sont ici, dans cette
salle, qui sont venus assister à nos débats ne savaient pas qu'un
député doit être spécialiste du miel pour bien
travailler en commission parlementaire.
M. Picotte: Le problème, c'est qu'il y avait un autre
groupe tantôt et quand on a parlé des abeilles, ils sont tous
sortis. Je ne sais pas s'ils ont eu peur de se faire piquer. C'est
arrivé quand vous avez parlé des abeilles, M. le ministre.
Le Président (M. Tremblay): Ils sont allés butiner
ailleurs.
M. Picotte: On arrive au fameux article 64.14.
M. Garon: Vous êtes rendu là?
M. Picotte: J'y vais un à un. Selon la directive que m'a
donnée le président tantôt, quand je n'ai pas de question
sur un article, j'y vais et, après, on adoptera les amendements.
Le Président (M. Tremblay): Je voudrais clarifier les
choses, M. le député. Ce qui s'est passé, c'est que
j'avais cru comprendre que l'on procéderait d'une certaine
manière et que vous souhaitiez que l'on procède d'une autre
façon. J'ai adopté votre méthode, c'est-à-dire
qu'on va prendre tout l'article.
M. Picotte: Exact, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Sur l'article 64.14, vous avez
des questions?
M. Picotte: J'aimerais savoir si le prix calculé pour le
miel sera différent du calcul qui est généralement fait
pour les grandes cultures. Sera-t-il différent dans le cas du miel
comparativement à d'autres grandes cultures?
M. Garon: C'est l'article 64.15 qui en parle. L'article 64.15
correspond à l'article 44 et l'article 64.16 correspond aux articles
44.1, 44.2 et 44.3 par rapport au collectif général, au point de
vue des zones et des parties de zones, et des dommages circonscrits.
M. Picotte: D'accord. Un peu plus loin, M. le ministre, à
l'article 64.19 - ce sont des questions d'ordre beaucoup plus
général que je veux vous poser - "Lorsque la régie doit
verser une indemnité à un assuré dont l'adhésion se
renouvelle, elle peut retenir à même cette indemnité le
montant de la cotisation pour la nouvelle période d'assurance et faire
bénéficier l'assuré de l'escompte prévu à
l'article 64.4."
Ce que je veux vous demander, quant à cet article, c'est s'il est
de l'intention de la régie, à un moment donné, de payer
plusieurs fois durant l'année. On peut remarquer que la régie va
recevoir des montants d'argent à quelques reprises; si c'est bon pour la
régie, est-ce que ce ne serait pas bon pour les producteurs aussi
d'être indemnisés deux ou trois fois dans l'année au lieu,
comme on dit, du 31 décembre de l'année de leur couverture? (12 h
30)
M. Garon: Ce n'est pas possible dans l'assurance-récolte.
C'est possible dans l'assurance-stabilisation parce que l'on peut faire des
prévisions. Dans l'assurance-récolte, on ne peut pas faire de
prévisions. Il y a tellement de choses qui peuvent intervenir qu'on est
incapable de faire des prévisions de récoltes. Cela peut
être des épidémies, cela peut être un excès
d'eau, cela peut être un manque d'eau, cela peut être le gel, cela
peut être des vents, cela peut être toutes sortes de choses. C'est
impossible de prévoir cela.
M. Picotte: D'autre part, est-ce que la régie pourrait
faciliter à l'agriculteur le paiement de sa prime en deux ou trois
versements? Cela a-t-il déjà été envisagé?
Est-ce que ce ne serait pas possible de penser que l'agriculteur pourrait faire
deux ou trois versements du montant de la prime qui est exigée par la
régie annuellement?
M. Garon: On aurait trop de problèmes. Les gens paieraient
la première partie et la deuxième partie, s'il fait beau, on ne
paie pas. Il faudrait courir après le monde. J'avoue que ce ne sont pas
des montants considérables. Autrement, on deviendrait une agence de
perception. Il ne s'agit pas de
gros montants. C'est déjà lourd sur le plan administratif.
Regardez tous les détails dont on parle: il y a 177 zones, des parties
de zones. Sur le plan administratif, il s'agit de dizaines et de dizaines de
milliers d'activités. J'ai déjà suggéré cela
aux cultivateurs. Vous devriez former une assurance-récolte par les
coopérants ou bien quelque chose. On verrait comment vous administrez
cela. Ils ne se risqueront jamais à le faire, parce qu'ils savent que si
on avait à lancer une compagnie d'assurances demain matin, on ne
lancerait pas une compagnie d'assurance-récolte, parce que ce sont des
dizaines et des dizaines de milliers d'échantillons, d'analyses, de
mesurage sur le terrain. Ce n'est pas pour rien que les compagnies d'assurances
ne vont pas là-dedans. Elles ne font pas d'argent. Il n'y a que les
gouvernements qui assurent, à toutes fins utiles, ces récoltes
parce que c'est très lourd sur le plan administratif. Pourquoi
l'alourdir davantage?
M. Picotte: D'accord. Je suis disposé à adopter
l'article 6 au complet.
Le Président (M. Tremblay): L'article 6 est adopté
tel qu'amendé. Article 7?
M. Picotte: Je vous ai mentionné tantôt qu'on
pourrait regarder l'article 7 étant donné qu'il fait
référence à l'article 4 qu'on avait suspendu.
Le Président (M. Tremblay): Vous voulez qu'on
étudie l'article 4 immédiatement?
M. Picotte: Non, pas nécessairement. On faisait
référence, à l'article 4, paragraphe 44.1, au paragraphe
e.2. Le paragraphe e.2 dit: "Déterminer les éléments
naturels dont l'action nuisible peut causer une perte de rendement circonscrite
à une partie de zone."
Le Président (M. Tremblay): Nous étudions l'article
7.
M. Picotte: Oui. J'imagine que c'est de la concordance.
NI. Garon: Oui.
M. Picotte: D'après ce que je peux voir, c'est de la
concordance pour le miel et de la concordance pour la partie de zone dont on a
déjà parlé à l'autre article.
M. Garon: C'est cela. Concordance -vous avez raison - avec la
section sur le miel et concordance afin de délimiter les zones
circonscrites.
M. Picotte: En adoptant l'article 7, on est prêts à
adopter aussi l'article 4.
Le Président (M. Tremblay): L'article 7 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): L'article 7 est adopté.
L'article 4 est-il adopté?
M. Picotte: Adopté.
Modifications à la Loi sur
l'assurance-stabilisation
des revenus agricoles
Le Président (M. Tremblay): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 8 où il y a un amendement qui se lit comme suit: Le
projet de loi 73 est modifié par le remplacement de l'article 8 par
l'article suivant. Article 8: L'article 7 de la Loi sur
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles (LRQ, chapitre A-31) est
remplacé par le suivant. Article 7: "Un fonds est constitué pour
le paiement des compensations qui deviennent payables en vertu d'un
régime pour le remboursement d'une avance visée à
l'article 10 ou d'un emprunt visé à l'article 10.1, ainsi que
pour le paiement des intérêts sur cette avance ou cet emprunt. Ce
fonds est alimenté par les cotisations des adhérents, les
contributions du gouvernement, le produit d'une avance ou d'un emprunt et les
intérêts provenant du placement des sommes disponibles."
Un instant. On ferme les guillemets, mais je ne vois pas où on
les a ouverts. Au début de l'article 7. Cela va.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre la raison de ce changement. Quand il disait que les papillons qui
étaient apportés étaient bien minimes et bien sommaires,
je pense que le papillon 8 est assez imposant et assez lourd. La façon
de procéder constitue un très gros changement. J'aimerais
demander au ministre qui impose cette façon de procéder. Pourquoi
le ministère des Finances ne continue-t-il pas à faire ce qu'il a
toujours fait?
M. Garon: D'abord, le financement des fonds se fait par les
contributions des assurés, par la contribution du gouvernement. Le
gouvernement va pouvoir verser ses contributions; il n'y a plus de restrictions
comme il y en avait avant, c'est-à-dire deux fois par année. Il
pourra payer au fur et à mesure.
Il arrive qu'en cours d'année - prenons cette année - on
doive faire des avances parce qu'on sait qu'à cause de la situation
difficile des cultivateurs ces avances les aideront. Il peut arriver que le
fonds ait les disponibilités financières pour faire ces
avances, mais il peut arriver qu'il ne les ait pas. Alors, on peut soit
emprunter auprès du gouvernement ou emprunter directement. Au
début, on avait pensé emprunter du gouvernement. Le
ministère des Finances emprunte souvent de la Caisse de
dépôt et placement du Québec. Le gouvernement nous a
suggéré d'emprunter directement.
L'argent de la Régie des assurances agricoles est
déposé avec les différents fonds auprès de la
Caisse de dépôt et placement du Québec, obligatoirement en
vertu de la loi. Tous nos fonds sont séparés. Il pourrait arriver
qu'on ait à emprunter pour faire des avances; à ce
moment-là, pourquoi passer par le ministère des Finances? On n'a
qu'à obtenir l'autorisation et à faire affaires
directement avec la régie et la Caisse de dépôt et
placement du Québec.
M. Picotte: II y a une grosse différence. Autrefois, quand
la régie empruntait, dans le bilan du ministre des Finances,
c'était bel et bien indiqué qu'il y avait un montant d'emprunt.
Cela améliore la cote du ministre des Finances. Je suppose que le
ministre des Finances...
M. Garon: On pourrait emprunter d'un fonds à l'autre en
payant des intérêts. Actuellement, on a de l'argent à la
Caisse de dépôt et de placement du Québec, mais on emprunte
aussi du ministère des Finances. Si on passait par la Caisse de
dépôt, ce serait un fonds qui pourrait prêter à un
autre fonds par l'intermédiaire de la Caisse de dépôt, mais
en gardant tous les fonds distincts comme auparavant.
M. Picotte: Je suppose que dans le passé la régie a
été obligée d'emprunter auprès du gouvernement.
Quels sont les emprunts depuis les deux ou trois dernières
années? Quel est le montant d'emprunts que la régie a dû
faire auprès du ministère des Finances? À quel taux
d'intérêt le ministre des Finances prêtait-il ces
sommes-là?
M. Garon: On a emprunté en 1977, en 1978 et en 1984.
M. Picotte: En 1977, 1978 et 1984. Cela veut dire que, de 1979
à 1983, il n'y a pas eu d'emprunts de la part de la régie. Ce que
le gouvernement a fait comme mise de fonds, ce que l'agriculteur a payé
en primes a été suffisant pour faire les frais de la
régie.
M. Garon: II y a autant de fonds qu'il y a de régimes. Ce
sont tous des fonds distincts. Ce n'est pas un fonds consolidé. Le fonds
des producteurs de bovins de boucherie est un fonds; c'est un autre fonds pour
les producteurs de porc. Quand un fonds emprunte à un autre fonds, de
l'intérêt est payé.
M. Picotte: Entre les différents fonds.
M. Garon: Selon les références de la Caisse de
dépôt pour ce qui est des taux d'intérêt, au taux
journalier de la Caisse de dépôt.
M. Picotte: Est-ce que vous prêtez occasionnellement
à l'assurance-stabilisation?
M. Garon: Je ne comprends pas.
M. Picotte: Est-ce que l'assurance-récolte prête
à l'assurance-stabilisation?
M. Garon: Elles se prêtent comme des fonds
différents.
M. Picotte: Autrement dit, les fonds se prêtent entre eux.
Quel est le taux d'intérêt?
M. Garon: Selon ce qu'elle détermine sur le prêt
à vue, calculé quotidiennement.
M. Picotte: Pardon?
M. Garon: C'est un taux quotidien, un taux qui est fixé
tous les jours.
M. Picotte: Selon le taux du marché, j'imagine.
M. Garon: Quand on parle d'un taux mensuel, il est formé
de 30 ou 31 taux différents calculés tous les jours. Par exemple,
on peut emprunter très temporairement. Alors, on a le meilleur taux de
chacune des journées.
M. Picotte: Qu'est-ce qui a fait, par exemple, que l'année
dernière, la régie a été obligée
d'emprunter?
M. Garon: Cette année, en 1984? M. Picotte: Cette
année, en 1984.
M. Garon: Ce sont des avances. On a fait des avances
considérables en stabilisation. Les producteurs de porc, 50 000 000 $.
On dit aux producteurs d'en demander aux deux paliers de gouvernement. J'ai mon
voyage! Ils ont eu 50 000 000 $ et ils n'ont pas eu un cent du
fédéral. Je veux bien croire qu'il y a des producteurs qui
disent: On n'embarque pas dans des affaires
fédérales-provinciales, mais j'ai l'impression qu'il faut avoir
un peu plus de coeur et réaliser que le gouvernement du Québec a
payé 50 000 000 $. Il a fallu faire des avances
considérables.
M. Picotte: Dans les fonds de
l'assurance-récolte, aussi, il y a une partie, je pense bien, qui
vient du gouvernement fédéral, il ne faut jamais l'oublier.
M. Garon: Non, pour l'assurance-stabilisation, pas un cent.
M. Picotte: Pour l'assurance-récolte.
M. Garon: Pour l'assurance-stabilisation, le
fédéral n'a pas payé depuis trois ans. Depuis 1980, le
fédéral n'a pas payé.
M. Picotte: Vous en connaissez la raison.
M. Garon: Non, je n'en connais pas la raison.
M. Picotte: Ah oui! M. Brulotte en connaît la raison, lui;
il a assisté à assez de réunions. S'il veut se relever le
cou un peu pour que je lui voie la figure, s'il veut être franc, il
connaît la raison et il sait quoi faire pour régler le
problème. Vous ne voulez peut-être pas le faire, mais, lui, il
sait quoi faire.
M. Garon: Non, il s'agit de leur permettre de sauver la face.
M. Picotte: Non. En passant, c'est la clause de visibilité
qui accroche, tout le monde sait cela.
M. Garon: La clause de visibilité, ça n'a pas
changé. La clause est écrite dans chacun des régimes
d'assurance. Que voulez-vous? Le montant que chacun des intervenants paie est
inscrit dans chacun des contrats.
M. Picotte: Informez-vous comme il faut au président de la
régie pour savoir ce qu'il manque et il va vous le dire. Il ne me le
dira pas et il ne le dira pas à cette commission parce qu'il n'en a pas
la possibilité, à moins qu'on ne lui donne cette
possibilité de le dire. Mais encore là, il ne nous le dira pas,
parce qu'il va vous jeter un coup d'oeil rapide.
M. Garon: M. Whelan a dit....
M. Picotte: Il commence déjà à se cacher
derrière votre profil quand on parle de cela.
M. Garon: M. Whelan a dit au journal Le Devoir qu'il s'entendait
très bien avec moi. Il n'y a pas véritablement de...
Le Président (M. Tremblay): Est-ce qu'on pourrait revenir
à la pertinence du débat, s'il vous plaît?
M. Garon: Ce sont des questions politiques qui sont
imposées par M. Trudeau à M. Whelan.
Le Président (M. Tremblay): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Là, M. Trudeau va s'en aller pour le plus grand
bien-être de tous les Canadiens.
Le Président (M. Tremblay): Nous sommes à
l'amendement présenté à l'article 8. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet article?
M. Picotte: Oui, je ferai une autre intervention
là-dessus, seulement un commentaire, M. le Président. C'est qu'il
y a d'autres provinces canadiennes qui ont réussi à
s'entendre.
Le Président (M. Tremblay): M. le député, je
m'excuse, je ne peux pas vous laisser poursuivre là-dessus. Je vous
demande de revenir à la pertinence, à l'article 8. Nous sommes en
train d'étudier un projet de loi article par article et l'article 8 ne
traite pas de ce dont vous parlez.
M. Picotte: M. le Président, je ferai un rappel au
règlement. Je regrette, je parle des fonds de la Régie des
assurances agricoles qui viennent de différentes sources et,
forcément, en parlant des fonds de la Régie des assurances
agricoles, je pense être pertinent. Je veux bien me plier à votre
demande pour la bonne marche de nos travaux, afin que cela se termine
rapidement, mais n'invoquez surtout pas la non-pertinence de mes propos. On ne
s'entendra pas bien d'ici la fin de la séance à ce sujet.
Le Président (M. Tremblay): Est-ce qu'il y a une
intervention sur l'article 8 et l'amendement?
M. Garon: M. le Président, pour dire à quel point
le gouvernement fédéral sait qu'il nous doit de l'argent, sur ses
calendriers qu'il distribue dans les autres provinces, il mentionne les
montants qu'il nous doit. S'il pensait qu'il ne nous les doit pas, comme le dit
M. Whelan, et qu'il ne les paiera pas, comment se fait-il que, dans ses
calendriers qu'il distribue dans les autres provinces, il mentionne les
montants qu'il n'a pas payés, au Québec, mais qu'il devrait
payer?
M. Picotte: Le président de la régie va vous dire
pourquoi. Les montants sont toujours disponibles pourvu que les conditions
soient remplies telles quelles. Cela, M. Brulotte connaît cela.
M. Garon: Non, non. Les conditions sont toutes remplies. Il y a
une entente fédérale-provinciale.
M. Picotte: On pourra en discuter, de cela, M. le ministre,
à l'Assemblée nationale.
M. Garon: D'ailleurs, s'ils n'ont pas payé d'ici quelques
jours, nous allons les poursuivre en justice. Il y a une entente, quand
même, à la base de tout cela.
M. Picotte: On en discutera. Il y aura un autre endroit où
on pourra en discuter.
Le Président (M. Tremblay): Je voudrais vous rappeler que
nous étudions l'article 8 amendé, tel que je l'ai lu tout
à l'heure. Y a-t-il des interventions sur cela?
M. Picotte: M. le Président, qu'arriverait-il si...
M. Garon: M. le Président, cela vaut vraiment la peine.
Voulez-vous, pour votre intérêt...
Le Président (M. Tremblay): Non parce que... (12 h 45)
M. Garon: ...je vais vous donner un exemple? On parle des
contributions des gouvernements. C'est très important, on est pertinent.
Regardez, j'ai le calendrier du gouvernement fédéral.
Le Président (M. Tremblay): Je reçois vos deux
demandes des deux côtés qui désirent ouvrir le débat
sur cela. Je vous le permets.
M. Garon: Bon! Je vais vous donner les contributions du
gouvernement fédéral. Vous allez voir à quel point c'est
édifiant. En Colombie britannique, la province a contribué pour
600 000 $, le gouvernement fédéral pour 2 600 000 $. En Alberta,
le gouvernement provincial a contribué pour 8 000 000 $ et le
gouvernement fédéral pour 43 700 000 $ en 1983-1984. En
Saskatchewan, la province a contribué pour 5 700 000 $ à
l'assurance-récolte et le gouvernement fédéral pour 56 000
000 $. Au Manitoba, le gouvernement provincial a contribué pour 3 000
000 $ et le gouvernement fédéral pour 13 000 000 $. En Ontario,
le gouvernement provincial a contribué pour 2 700 000 $ et le
gouvernement fédéral pour 20 000 000 $. C'est quasiment dix fois
plus en Ontario. Au Québec, le gouvernement provincial a
contribué pour 7 000 000 $ et le gouvernement fédéral
indique qu'il a contribué pour 7 000 000 $ et il n'a pas payé un
cent. C'est un régime de bandits que vous avez à Ottawa
actuellement.
M. Picotte: Arrêtez donc!
M. Garon: Écoutez, je vous donne...
M. Picotte: Vous connaissez les raisons, alors!
M. Garon: ...les publications fédérales, pas les
miennes. Je continue. Au Nouveau-Brunswick, la province a contribué pour
200 000 $ et le gouvernement fédéral pour 1 000 000 $. En
Nouvelle-Écosse - c'est le seul endroit où le gouvernement
fédéral a contribué moins - le provincial 300 000 $ et le
fédéral 200 000 $. À l'île-du-Prince-Édouard,
200 000 $ pour la province et le fédéral 1 100 000 $. Et à
Terre-Neuve, 20 000 $ pour la province et 20 000 $ le fédéral. Si
vous faisiez l'addition de tout cela, vous verriez que le gouvernement
fédéral contribue à l'assurance-récolte dans les
autres provinces dans une proportion à peu près de dix à
un. Alors dix fois le fédéral et une fois le provincial. Au
Québec, alors que le régime est 50/50, le fédéral
ne paie même pas sa part. Avec 74 députés
québécois dans ce gouvernement sur 75, c'est scandaleux. Cela
prouve que ce sont 74 zéros. Quand on fera l'histoire du Canada, ce ne
sont pas les historiens qui vont étudier M. Trudeau, ce sont les
psychiatres.
M. Picotte: Ce n'est pas vous qui allez l'écrire parce que
cela va faire une histoire du Canada malade, si jamais elle était
écrite par Jean Garon.
M. Garon: Je vais en donner des copies à tout le monde
pour montrer à quel point...
Le député de Maskinongé devrait se rendre compte de
ceci. En Alberta, le fédéral, 43 700 000 $ et la province 8 000
000 $. En Saskatchewan, le fédéral 56 000 000 $ et la province 5
700 000 $. Au Manitoba, le fédéral 13 000 000 $ et la province 3
000 000 $. En Ontario, le fédéral 20 000 000 $ et la province 2
700 000 $. Au Québec, c'est supposé être le
fédéral 7 000 000 $ et la province 7 000 000 $, et le
fédéral ne paie même pas ses 7 000 000 $. C'est
scandaleux!
M. Picotte: Est-ce que toutes les provinces du Canada
administrent leur propre régime, comme vous administrez le
vôtre?
M. Garon: Je fais distribuer une copie de ce document à
chacun des membres de la commission.
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Maskinongé, je vais vous redonner la parole immédiatement
après le ministre.
M. Dupré: M. le Président...
Le Président (M. Tremblay): Un moment! Je vais donner la
parole au député de Maskinongé et, par la suite, vous
l'aurez.
M. Picotte: M. le ministre, est-ce que toutes les provinces du
Canada administrent leur propre régime comme vous administrez le
vôtre? Est-ce que vous parlez de choses qui se passent exactement de la
même façon dans les autres provinces ou s'il y a des règles
du jeu qui sont différentes? Ne comparez donc pas les chiffres à
ce moment. Retournez à Ottawa et allez jaser avec le ministre, ce que
vous ne faites à peu près jamais.
Le Président (M. Tremblay): Je donne la parole au
député de Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: C'est parce que l'assurance-stabilisation et
l'assurance-récolte du Québec sont peut-être les plus
avancées du Canada. À ce moment, on est pris pour en payer la
note parce que, indirectement, les sommes qui sont versées aux autres
provinces, les Québécois en paie 25%.
Deuxièmement, est-ce que ces calendriers ont été
distribués? Par qui ont-ils été payés?
M. Garon: Ils ont été payés
entièrement par le gouvernement fédéral, distribués
dans chacune des provinces du Canada. J'ai celui du Canada,
Île-du-Prince-Édouard, assurance-récolte, joyeuses
fêtes 1984.
M. Dupré: Je n'ai pas reçu ce document. Est-ce
qu'ils ont envoyé cela à domicile?
M. Garon: C'est un document envoyé à
l'Île-du-Prince-Édouard. Évidemment, il indique à
quel point il paie beaucoup dans les autres provinces et paie peu au
Québec. C'est l'assurance-récolte et non
l'assurance-stabilisation. Actuellement, nous, on paie le quart des montants
qui sont distribués dans chacune des autres provinces, alors qu'on ne
paie même pas les montants qui sont dus au Québec.
M. Dupré: Autrement dit, parce qu'on est bien
organisé, on paie pour les autres.
Le Président (M. Tremblay): Messieurs, je...
M. Garon: Je pense qu'on est "zarzais" de voter libéral au
fédéral.
Le Président (M. Tremblay): ...voudrais vous ramener
à la pertinence du débat. Je pense que le mandat de la commission
est d'étudier le projet de loi 73 et non les aléas du
régime fédéral. Je pense qu'on aura des occasions pour le
faire. Je vous demanderais de revenir à la pertinence si vous voulez
qu'on termine les travaux de la commission pour 13 heures. Sinon, on devra
revenir à 15 heures.
M. Dupré: J'en fais une demande, j'aimerais que le
ministre nous fasse parvenir ce calendrier dans les plus brefs délais,
parce qu'on n'a pas eu l'occasion de l'avoir au Québec. Je n'en ai pas
reçu. Est-ce que cela a été distribué à tous
les Québécois?
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Saint-Hyacinthe, je vous dis que ce n'est pas possible parce qu'ici nous devons
étudier l'article 8. Si le ministre veut faire parvenir des documents,
il peut les faire parvenir à qui il veut. Nous avons à
étudier l'article 8 qui est amendé et que j'ai lu tout à
l'heure.
M. Picotte: À l'article 8, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Tantôt, j'ai fait valoir le fait que la
Régie des assurances agricoles du Québec pouvait prêter des
fonds à l'assurance-stabilisation. M. le ministre, qu'arriverait-il si,
effectivement, la Régie des assurances agricoles du Québec
prête des fonds et qu'elle se rend compte qu'elle manque de fonds? Par la
suite, elle va en emprunter à quel endroit? Cela pourrait très
bien se produire que la Régie des assurances agricoles du Québec
prête de l'argent au régime de l'assurance-stabilisation, comme on
a dit que c'était possible tantôt. Qu'est-ce qui arrive si, avant
la fin de l'année, la Régie des assurances agricoles, qui a
prêté de l'argent ailleurs, se rend compte qu'elle est
obligée d'en emprunter? Est-ce qu'ils s'en prêtent entre eux? Pour
un député ou un citoyen au Québec, dans le bilan de quoi
et de qui et à quel endroit peut-on se rendre compte de toutes ces
choses?
M. Garon: Dans le bilan de la régie. Les fonds ont des
revenus. Les revenus des fonds, ce sont les placements des fonds, l'argent des
fonds.
M. Picotte: Est-ce qu'il y a des organismes, par exemple, qui
doivent des sommes assez appréciables à la Régie des
assurances agricoles au moment où on se parle?
M. Garon: Des organismes?
M. Picotte: Est-ce que vous avez fait des prêts à
d'autres organismes?
M. Garon: Le gouvernement fédéral nous doit
beaucoup d'argent.
M. Picotte: Ne revenez pas sur ce sujet si vous voulez qu'on
finisse.
M. Garon: Vous avez demandé qui nous devait de l'argent.
Le gouvernement fédéral nous doit 20 000 000 $ plus des
intérêts depuis...
M. Picotte: M. le ministre, dégraissez-vous l'esprit un
peu et écoutez ce que je vous demande, vous allez comprendre exactement
ce que c'est. On a fait référence, tantôt, au fait que la
régie pouvait prêter des fonds à l'assurance-stabilisation.
J'ai demandé: Est-ce que, au moment où on se parle, parmi ces
organismes, il y a des fonds qui sont dus à la Régie des
assurances agricoles? C'est ça que je vous demande; je ne vous demande
pas autre chose que cela.
M. Garon: C'est à ça que j'ai répondu.
M. Picotte: Non, vous ne m'avez pas répondu à
ça, ce n'est pas vrai. Ou bien vous ne comprenez rien, ou bien vous
êtes complètement "capoté". Il y a toujours une limite!
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Maskinongé, quand mêmel
M. Picotte: J'aimerais bien qu'on se comprenne en
français, quand même!
Le Président (M. Tremblay): Cela allait bien.
M. Beaumier: Vous n'êtes pas devant les journalistes pour
dire n'importe quoi.
M. Garon: À part du gouvernement fédéral,
personne d'autre ne doit de l'argent à la Régie des assurances
agricoles.
M. Picotte: Avez-vous fait des prêts, dernièrement,
à d'autres régies?
M. Garon: On ne fait pas de prêt à d'autres
régies, tout notre argent est placé à la Caisse de
dépôt.
M. Picotte: La Caisse de dépôt peut faire des
prêts.
M. Garon: En vertu de la loi, l'argent de la Régie des
assurances agricoles est placé à la Caisse de dépôt
qui va payer des intérêts sur les prêts, lesquels sont
répartis dans les différents fonds pour les sommes
placées. Ce qui est désastreux quand on parle de la Régie
des assurances agricoles, c'est qu'elle a droit à des paiements de 20
000 000 $ du gouvernement fédéral depuis 1980. Quand on sait que
les taux d'intérêt sont montés, en 1981, jusqu'à
25%, en 1982, autour de 20%, en 1983, entre 15% et 20%, ce sont des sommes
considérables qui ont été volées aux cultivateurs
québécois par le gouvernement fédéral.
M. Picotte: Je conseille ceci au ministre, en terminant. S'il se
sent volé, il y a des tribunaux qui peuvent régler son
problème, il n'a qu'à intenter des poursuites.
M. Garon: Vous savez que ce n'est pas facile. En vertu de la
constitution, le gouvernement fédéral s'installe à un
endroit et ne paie pas de taxes. La constitution lui a donné des
privilèges exorbitants. Vous savez comme moi que poursuivre le
gouvernement fédéral, ce n'est pas si facile que cela, même
s'il vous doit de l'argent et même s'il vous a volé.
M. Picotte: Faites un précédent, vous en faites
tellement dans plusieurs domaines.
M. Garon: Le précédent que je vais faire, je vais
envoyer ce document à chacun des cultivateurs, aux 20 000
assurés, pour leur montrer qu'ils se font dépouiller par le
gouvernement fédéral.
Le Président (M. Tremblay): Sommes-nous prêts
à disposer de l'article 8?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): Nous adoptons l'article 8 tel
qu'amendé. Pour plus de sécurité, je déclare
l'article 8 adopté. A l'article 9, il y a un nouvel amendement qui se
lit comme suit: Le projet de loi 73 est modifié par l'addition
après l'article 8 de l'article 9 suivant: 9. L'article 8 de cette loi
est remplacé par le suivant: "8. Le gouvernement verse à la
régie une contribution annuelle égale au double des cotisations
versées à cette dernière pendant la même
année. Il acquitte cette contribution en plusieurs versements, à
la demande de la régie."
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 9 est
adopté. Un nouvel article qui sera l'article 10 se lit comme suit: Le
projet de loi 73 est modifié par l'insertion après l'article 9 de
l'article 10 suivant: 10. L'article 10 de cette loi est modifié par le
remplacement du second alinéa par le suivant: "Toute avance est
remboursable aux conditions fixées par le gouvernement; les
remboursements et les intérêts payés sur cette avance sont
versés au fonds consolidé du revenu."
Est-ce qu'il y a des interventions sur le nouvel article 10?
M. le ministre, je peux faire deux choses.
M. Garon: J'aimerais présenter mes amendements
moi-même parce que je ne voudrais pas...
Le Président (M. Tremblay): On peut en suspendre
l'adoption, M. le ministre, si vous le préférez.
M. Garon: ...qu'il y ait des erreurs là-dedans.
Le Président (M. Tremblay): Non, non, très
bien.
M. Garon: Nous sommes rendus à quel article ?
Le Président (M. Tremblay): Au nouvel article 10.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Tremblay): Lequel a trait aux avances et
se lit: "Toute avance est remboursable aux conditions fixées par le
gouvernement."
M. Garon: L'article 9 n'est pas amendé.
Le Président (M. Tremblay): Non, on a un nouvel article 9
que vous nous avez proposé, M. le ministre. (13 heures)
M. Garon: Pour la loi.
Le Président (M. Tremblay): ...que nous venons d'adopter
et qui disait: "Le gouvernement verse à la régie une contribution
annuelle égale au double des cotisations versées à cette
dernière pendant la même année." C'était le nouvel
article 9 que vous nous avez proposé et qui est adopté.
Je constate qu'il est maintenant 13 heures et que, normalement, nous
devrions ajourner nos travaux, mais comme il reste peu d'articles à
adopter, je recevrais une proposition s'il est du désir des membres de
la commission, de prolonger.
M. Picotte: M. le Président, je serais bien disposé
à ce qu'on prolonge la séance de 15 ou 20 minutes. Cela me semble
être le temps qu'il va rester pour adopter le projet de loi au complet.
Je pense que le ministre est égal à moi. J'ai reçu les
papillons à la dernière minute. Je pense qu'il en prend
connaissance au moment même où on les lui donne.
M. Garon: C'est de la concordance, mais je veux juste voir
comment elle se fait.
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre, est-ce que 20
minutes seraient suffisantes?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Je reçois une
proposition pour que la commission poursuive ses travaux jusqu'à 13 h
20.
M. Picotte: Si nécessaire.
Le Président (M. Tremblay): Je la déclare
adoptée. Évidemment, un maximum de 20 minutes. Nous revenons au
nouvel article 10.
M. Garon: C'est le nouvel article.
Le Président (M. Tremblay): Est-ce qu'il y a une
intervention sur le nouvel article 10?
M. Garon: Non, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 10 est
adopté.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais bien cela qu'on me
donne des explications sur: "Toute avance est remboursable aux conditions
fixées par le gouvernement; les remboursements et les
intérêts payés sur cette avance sont versés au fonds
consolidé du revenu." En pratique, cela veut dire quoi?
M. Garon: Cela veut dire que, si le gouvernement fait une avance,
il va exiger un intérêt. C'est comme un prêt. Quand tu fais
une avance à un fonds, tu lui prêtes l'argent. Toute avance est
remboursable aux conditions fixées par le gouvernement. Les
remboursements en capital et les intérêts qui sont payés
sur cette avance sont versés au fonds consolidé du revenu du
Québec. Pour faire les avances, la régie va avoir besoin
d'emprunter soit auprès du gouvernement, soit auprès de la Caisse
de dépôt et placement du Québec. Si elle emprunte
auprès du gouvernement ou à quelque autre endroit, elle aura
l'autorisation du gouvernement et à ce moment-là on va dire dans
quelles conditions se fera le remboursement du capital et des
intérêts.
M. Picotte: Et ils sont "versés au fonds consolidé
du revenu".
M. Garon: Si c'est le gouvernement qui paie directement.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 10 est-il
adopté?
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 10 est
adopté. J'appelle la nouvelle proposition de l'article Il, qui se lirait
maintenant comme suit: Le projet de loi 73 est modifié par l'insertion
après l'article 10 de l'article Il suivant: "11. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 10, des articles
suivants: "10.1 La régie peut parfaire le paiement des compensations au
moyen d'un emprunt. Malgré l'article 7, elle peut céder en
garantie de cet emprunt tout ou partie des cotisations qu'elle perçoit
et des contributions que lui verse le gouvernement en vertu de la
présente loi. Les articles 1571 à 1571c ainsi que l'article 1572
du Code civil ne s'appliquent pas à cette cession. "Le gouvernement
détermine le montant, le taux d'intérêt, les conditions et
les modalités d'un emprunt ainsi que les conditions d'une cession des
cotisations et des contributions notamment quant à la signification de
cette cession. "10.2 Le gouvernement peut garantir un emprunt fait par la
régie en vertu de l'article 10.1. "Les sommes que le gouvernement peut
être appelé à payer en vertu de cette garantie sont prises
sur le fonds consolidé du revenu."
Est-ce qu'il y a une intervention, M. le ministre?
M. Picotte: M. le Président, à quoi font
référence - je ne suis pas juriste - les articles 1571, 1571c et
1572 du Code civil dont on dit qu'ils ne s'appliquent pas à cette
cession? Évidemment, comme on a eu ça à la dernière
minute, on ne peut pas avoir fait la recherche.
M. Garon: Ces articles concernent la signification des avis
prévus dans la loi lorsqu'il y a une cession de créance.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 11l est-il
adopté?
M. Garon: Au gouvernement, le ministère des Finances, la
Régie des assurances agricoles, le ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation, le contentieux, tout le monde est
d'accord. C'est tout simplement que le gouvernement peut avancer les sommes
directement. Dans certains cas, ça pourrait être des sommes
avancées par une institution financière; on pense, entre autres,
à la Caisse de dépôt. Supposons qu'on aurait besoin d'un
gros montant. Prenons, par exemple, un cas bien simple. On est en 1983-1984, il
y a eu des paiements considérables faits par la régie. Si
c'était ainsi pendant deux ou trois années consécutives,
celui qui va nous prêter va vouloir avoir des garanties de paiement parce
que ce sont des montants considérables. On présente cette
disposition au cas où on pourrait en avoir besoin.
M. Picotte: Le gouvernement, de toute façon, est
toujours...
M. Garon: Ce sont les mêmes dispositions qu'on retrouve,
mutatis mutandis, à l'Office du crédit agricole.
M. Picotte: Selon la loi, le gouvernement est toujours
responsable, évidemment, de la Régie des assurances agricoles, en
fin de compte.
M. Garon: Ce sont les mêmes articles que l'on trouve,
mutatis mutandis, à l'Office du crédit agricole lorsqu'il
prête lui-même.
M. Picotte: Si c'était uniquement le gouvernement qui
avançait des fonds, comme ça se faisait autrefois, on n'aurait
pas besoin de ces garanties. Mais étant donné qu'on veut aller
faire le marché bancaire, il faut que ces gens aient des garanties et
c'est compréhensible.
M. Garon: Le gouvernement veut jouer de moins en moins souvent
lui-même le rôle de banquier. On veut utiliser les institutions
financières pour jouer ce rôle plutôt que de faire jouer au
gouvernement le rôle de banquier. Le ministère des Finances veut
plutôt administrer les garanties qu'il doit donner plutôt que tout
le reste. Sur le plan administratif, ça peut être lourd.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 11 est-il
adopté, M. le ministre?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Le nouvel article 11 est
adopté. J'appelle l'ancien article 9, celui qui est déjà
dans le projet de loi? Il est déjà là, indiqué
comme étant l'article 9.
Modification à la Loi sur le ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
M. Picotte: D'accord.
Le Président (M. Tremblay): II a trait, au fond, à
la majoration du fonds annuel de 4 000 000 $.
M. Picotte: M. le Président, lors du discours de
deuxième lecture, on avait parlé de ces 4 000 000 $. Je demandais
au
ministre - je n'ai pas compris s'il a donné la réponse
dans sa réplique - s'il y avait des projets en cours pour tâcher
de majorer ce fonds de 4 000 000 $. De quel genre de projet s'agit-il? Cela
fait référence à quoi?
M. Garon: Cela fait référence au fait que,
jusqu'à maintenant, les 4 000 000 $ ont suffi. Depuis, le secteur des
pêches a été rajouté. C'est un secteur où le
système bancaire n'est pas très prêteur, où les
institutions financières ne sont pas très chaudes pour
prêter. Il y a un certain nombre d'organismes communautaires qui jouent
un rôle dans le secteur des pêches. Cela nous prenait des fonds
additionnels si on ne voulait pas réduire nos activités au point
de vue de ces garanties à des organismes communautaires du secteur
agricole. On augmente le fonds pour qu'il y en ait assez pour les deux. L'an
dernier, on s'est rendu au maximum du fonds et on prévoyait pour cette
année avoir des besoins additionnels. C'est pourquoi on veut augmenter
ce fonds. Mais le ministère des Finances qui souhaite nous voir
administrer des garanties plutôt que des prêts, c'est-à-dire
prêter nous-mêmes l'argent pour que la banque fasse son travail
pour faire effectuer les remboursements, etc., a préféré
nous donner 4 000 000 $ additionnels sous forme de garanties.
Si on examine l'article 19 de la loi du ministère, il se lit
actuellement comme ceci: "Un fonds annuel de 4 000 000 $ est créé
depuis le 1er avril 1973 et le gouvernement, sur la recommandation du ministre,
peut affecter ce fonds à des garanties ou avances aux
coopératives agricoles régies par la Loi sur les
coopératives ou par la Loi sur les syndicats coopératifs, ou
à toute autre corporation exerçant des activités
similaires", de nature communautaire, coopérative. Cela va nous
permettre de donner des garanties additionnelles de 4 000 000 $.
M. Picotte: M. le Président, l'article 9...
Le Président (M. Tremblay): Vous seriez prêt
à adopter l'ancien article 9?
M. Picotte: Oui, cela s'appelle... Ah! l'article 12?
Le Président (M. Tremblay): L'ancien article 9 est
adopté et nous allons le renuméroter plus tard. J'appelle
l'ancien article 10 que nous allons aussi renuméroter plus tard.
Dispositions transitoires
M. Garon: C'est la disposition pour prévoir
l'entrée en vigueur d'un système collectif d'assurance du miel.
La disposition permet de lui faire prendre effet au 1er avril 1984 comme s'il
avait été adopté en temps utile.
Le Président (M. Tremblay): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'ancien article 11.
M. Garon: L'article 11 nous permet de faire, après le 31
mars 1984, ce qu'on aurait dû faire normalement avant le 31 mars 1984 si
la loi avait été adoptée, concernant le miel.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): L'ancien article 11 est
adopté. J'appelle l'ancien article 12.
M. Garon: C'est une autre mesure de concordance pour permettre,
justement, de faire l'assurance pour les producteurs de miel cette
année.
M. Picotte: C'est 30 jours après l'adoption du
règlement.
M. Garon: Le règlement va être...
M. Picotte: Publié dans la Gazette officielle.
M. Garon: ...publié dans la Gazette officielle et il y a
30 jours. Là, on va pouvoir faire les 30 jours du règlement,
même si on le fait après, et selon les mêmes dispositions
qui vont suivre dans les années à venir.
M. Picotte: Cela répond à la question que j'avais
posée antérieurement sur...
M. Garon: C'est cela.
M. Picotte: ...le temps de l'assurabilité. Adopté,
M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): L'ancien article 12 est
adopté. Article 13?
M. Picotte: "Les règlements adoptés en vertu de la
présente loi peuvent avoir effet à une date non antérieure
au 1er avril 1984." Adopté.
Le Président (M. Tremblay): L'ancien article 13 est
adopté. Article 14?
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): L'ancien article 14 est
adopté. J'appelle l'ancien article 15.
M. Picotte: "La présente loi a effet indépendamment
des dispositions des articles
2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982." Il n'y a rien
de spécial là-dedans.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: À l'article 15, il n'y a rien de
spécial. Quand on dit "indépendamment des dispositions des
articles 2 et 7 à 15," c'est régulier, je suppose?
M. Garon: C'est un article qu'on trouve dans tous les projets de
loi.
M. Picotte: D'accord.
Le Président (M. Tremblay): L'article 15 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): L'ancien article 15 est-il
adopté?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Article 16?
M. Garon: II s'agit de la mise en vigueur. C'est pour donner un
caractère rétroactif à la loi au 1er avril 1984 pour
permettre l'assurance pour les producteurs de miel.
M. Picotte: Adopté.
M. Garon: Maintenant, il y a un amendement pour le
renuméroter.
Le Président (M. Tremblay): Ce ne sera pas long, M. le
ministre, on va y revenir. Nous allons adopter le titre du projet de loi qui se
lit comme suit: Loi modifiant la Loi sur l'assurance-récolte et diverses
dispositions législatives, c'est le projet de loi 73. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Picotte: Adopté, M. le Président. Il faut
adopter le titre du projet de loi. C'est nouveau?
Le Président (M. Tremblay): Non, à ma connaissance,
cela a toujours existé. Je ferais la proposition pour le
renuméroter. Nous l'avons très spécifiquement ici et je la
lis: "Le projet de loi 73 est modifié par le remplacement du
numéro de chacun des articles 9 à 16 par chacun des
numéros 12 à 19."
M. Picotte: Cela fait référence à ce qu'on a
fait. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): L'amendement de
rénumérotation est adopté. Le projet de loi 73, Loi
modifiant la Loi sur l'assurance-récolte et diverses dispositions
législatives, est-il adopté?
M. Picotte: Adopté, M. le Président, en remerciant
tous ceux et celles qui ont participé à l'adoption de la loi, de
même que les fonctionnaires qui nous ont donné des renseignements
additionnels et pertinents. Merci.
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Garon: Je veux également remercier tous ceux qui ont
travaillé au projet de loi. Ce n'était pas un projet de loi
facile pour les avocats, en particulier, du ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation et du ministère de la Justice
qui ont dû travailler longuement parce qu'on s'est demandé pendant
des années - c'est, d'ailleurs, pourquoi le miel n'était pas
assuré dans le passé même si l'assurance-récolte
existe depuis 1968 parce que les gens n'avaient pas pu trancher - si on devait
assurer les fleurs ou les abeilles. Finalement, on n'a pas encore
tranché puisqu'on a décidé d'assurer les deux, d'assurer
la production du miel. C'était un problème juridique qui faisait
en sorte que le miel n'était pas assuré.
Je voudrais également remercier tous ceux de la Régie des
assurances agricoles en particulier et les avocats, Me Gagné en
particulier du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, ainsi que tous ceux du ministère de la Justice qui ont
travaillé à ces projets de loi qui ont demandé de
nombreuses heures de travail.
Le Président (M. Tremblay): Je veux remercier tous les
membres de la commission pour leur coopération. Comme la commission a
terminé son mandat, j'ajourne nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 19)