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(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation
se réunit ce matin dans le but de procéder à la
vérification des engagements financiers des mois d'avril, mai et juin
1984.
Je vais nommer les membres de la commisssion: M. Baril (Arthabaska), M.
Beaumier (Nicolet), M. Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon),
M. Dupré (Saint-Hyacinthe), M. Gagnon (Champlain), M. Houde (Berthier),
M. Le May (Gaspé), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata),
M. Maltais (Saguenay), M. Mathieu (Beauce-Sud), M. Picotte (Maskinongé),
M. Proulx (Saint-Jean) et M. Vallières (Richmond).
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements à
signaler?
Le Secrétaire: Oui. M. Houde (Berthier) est
remplacé par M. Assad (Papineau) et M. Mathieu (Beauce-Sud) est
remplacé par M. Polak (Sainte-Anne).
Le Président (M. Vallières): Merci.
Je voudrais indiquer à ce moment-ci que nous n'avons pas eu de
dépôt de réponses à des questions - à une
question, à tout le moins - posées lors de l'étude d'un
engagement financier de janvier 1984. Immédiatement, je demanderais que
l'on puisse procéder à l'étude des engagements financiers
à moins que le ministre et un représentant de l'Opposition
n'aient une déclaration d'ouverture à faire.
M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: Vous avez dit qu'on n'avait pas eu de réponse
à une question concernant les engagements financiers.
Le Président (M. Vallières): De janvier 1984.
M. Picotte: C'était à quel sujet?
Questions en suspens
Le Président (M. Vallières): M. le
secrétaire.
La question portait sur l'engagement no 300 concernant une subvention
à Mme Carmel Daigle-Rivest à titre d'aide financière pour
fins de construction et d'expérimentation d'une chambre hydroponique
pour la culture des céréales fourragères. La question:
Quelle est l'expérience pertinente de Mme Carmel Daigle-Rivest dans le
domaine de la culture hydroponique de céréales
fourragères? Deuxièmement, sur quels critères le
ministère s'est-il basé pour s'assurer que Mme Carmel
Daigle-Rivest répondait aux objectifs de l'expérimentation? Il
s'agit d'un engagement du mois de janvier 1984.
M. Picotte: Est-ce qu'il y avait un engagement de quelqu'un
à nous fournir une réponse dans un délai
déterminé ou si on s'est questionné tout simplement et que
c'est resté en suspens?
Le Président (M. Vallières): Normalement le
règlement prévoit que le ministre dispose d'un délai de
quinze jours pour répondre aux demandes de renseignements
formulées par les membres de la commission. M. le ministre pourra
peut-être, tantôt, nous indiquer les raisons qui motivent ce
retard.
À ce moment-ci, je demanderais à M. le ministre s'il a une
déclaration d'ouverture à faire. Il pourrait peut-être
également, afin d'éviter que ce ne soit le secrétaire ou
le président de la commission qui soit blâmé pour les
nombreux changements qu'on a connus à l'horaire, nous indiquer que des
conflits d'horaire ont fait en sorte qu'on a dû, à quelques
reprises, déplacer l'horaire prévu pour les engagements
financiers. Je veux m'en excuser auprès des membres de la commission
qu'on avait d'abord convoqués pour 10 heures, ensuite pour 9 heures et
on est revenu à 10 heures.
M. Picotte: Pour finir, on a commencé à 10 h
20.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre,
là-dessus, je vous cède la parole. M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, est-ce que vous avez
une déclaration d'ouverture?
M. Garon: Pas vraiment une déclaration d'ouverture. Je
peux vous dire que pour Mme Daigle j'ai ici une réponse que je peux vous
déposer immédiatement. Mme Daigle est une productrice agricole
depuis plusieurs années. Elle s'est intéressée aussi
à la culture hydroponique. Elle a fait plusieurs voyages
avec son mari parce qu'elle s'intéressait à cette
production. Son mari est décédé depuis quelques semaines.
Mais c'est elle-même qui était une productrice agricole. Ce
n'était pas son mari; c'était elle-même. Son mari lui
aidait comme lorsque le producteur agricole principal est masculin et que la
femme aide son mari. Dans cette production, c'était l'inverse.
C'était une femme agricultrice qui, d'ailleurs, a fait l'objet de
plusieurs articles dans les journaux parce qu'elle avait des difficultés
à obtenir du crédit dans le temps des libéraux. Il y avait
eu plusieurs articles dans les journaux. Comme nous avons enlevé toute
la discrimination à l'endroit des femmes dans l'agriculture, notamment
au crédit agricole, elle a pu jouir du crédit agricole plus
facilement sous le gouvernement actuel que sous l'ancien gouvernement. Je
voulais fournir la réponse immédiatement.
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'il y aurait
d'autres questions sur le même engagement financier pour qu'on puisse le
clore? Très bien.
Est-ce qu'il y aurait des questions sur les engagements financiers qui
auraient déjà été vérifiés par la
commission? Très bien.
Alors, on passe immédiatement à l'étude des
engagements financiers du trimestre.
M. Garon: Je pense qu'il y aurait un document...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: On a oublié de mentionner que je n'ai pas encore
fourni le document. Je devais le fournir récemment, après la
dernière commission parlementaire. C'est parce que la réponse
n'était pas à ma satisfaction. C'est pour cela que j'ai
demandé de recommencer, puis à un moment donné - je vais
être bien franc avec vous -je l'ai oublié. Je voudrais vous le
faire parvenir dans les prochains jours. C'est au sujet des différentes
interventions du gouvernement dans Madelipêche.
À la dernière commission parlementaire, je m'étais
engagé à fournir un document là-dessus. Je me rends compte
que je ne l'ai pas fourni. Je voudrais m'excuser auprès de la
commission. J'ai demandé de le refaire à plusieurs reprises parce
qu'il y a eu plusieurs interventions. Comme il y a plusieurs interventions
concernant les mêmes choses, je ne voudrais pas que cela apparaisse comme
des montants cumulatifs, mais que ce soit bien présenté pour que
les gens voient bien de quoi il s'agit. C'est pour cela que j'ai demandé
de faire une présentation qui devrait apparaître claire pour les
membres de la commission. C'est pour cela que je ne l'avais pas remise.
Après cela, j'ai eu d'autres activités, et je n'ai plus
repensé à cela. Je me rends compte que je ne l'ai pas fournie. Si
vous voulez, dans les prochains jours, je vais fournir ce renseignement au
sujet de Madelipêche.
Le Président (M. Vallières): C'était une
question dans le cadre des crédits, c'est cela?
Une voix: Dans le cadre du revenu, je pense.
M. Garon: Je ne me le rappelle pas. Engagements
d'avril
Le Président (M. Vallières): Cela va. Très
bien. On pourrait procéder à la vérification des
engagements financiers du mois d'avril. J'appelle donc l'engagement no 1. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: II s'agit du contrat pour l'achat de moulée
pour les besoins des stations de recherche agricole de La Pocatière et
de Deschambault, au montant de 160 000 $. On voit que c'est un contrat
négocié. Est-ce qu'il y a eu plus qu'un fournisseur qui a
été appelé à donner un prix quelconque, à
offrir ses services et, si oui, quels ont été ces fournisseurs?
Sinon, pourquoi un seul?
M. Garon: C'est le Service général des achats qui a
fait des appels d'offres dans ce dossier, apparemment. Longchamps & Fils de
Montmagny a soumissionné et a obtenu ce contrat. On m'avise au
ministère que l'appel d'offres n'a pas été fait par le
ministère, mais par le Service général des achats, selon
la procédure gouvernementale régulière.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question additionnelle.
Le Président (M. Vallières): Je pense que M. le
ministre n'avait pas terminé sa première réponse.
M. Garon: Aussi, on me dit que, pour des fins de recherche, la
recette alimentaire doit être très précise. C'est pour cela
qu'il y a un seul contrat. Ce n'est pas divisé en plusieurs commandes de
moulée pour que ce soit toujours la même recette très
précise. Autrement, les résultats des recherches pourraient
être affectés par cela. C'est pour cela qu'on dit, dans l'appel
d'offres, que c'est une soumission pour fournitures pour fins de recherche par
exemple pour les dindes à la ferme de Deschambault et pour d'autres
besoins à la station de recherche de
La Pocatière. Il s'agit d'un contrat qui concerne la fourniture
de moulée dans des conditions particulières, précises.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voulais seulement indiquer
au ministre qu'il peut y avoir une erreur quelque part, parce que, lorsqu'on
dit dans la rubrique: "contrats négociés", cela veut dire qu'il y
a une dérogation au système, parce que, si c'était vrai
qu'il y avait eu un appel d'offres, on aurait dit: Seul soumissionnaire:
Longchamps & Fils. On le comprend. Il ne faut pas dire "contrats
négociés" s'il y a une seule soumission. Pour ne pas nous induire
en erreur, à l'avenir, dites à vos fonctionnaires dans un tel cas
de préparer la documentation en inscrivant: "seul soumissionnaire". Il y
a une raison. C'est apparemment à cause de cette sorte de
nourriture.
Une voix: C'est toujours la même chose dans ce
cas-là.
M. Polak: Mais on ne peut pas avoir un appel d'offres et des
contrats négociés en même temps.
M. Garon: Ce qu'on me dit, c'est qu'il y a eu un appel d'offres,
mais qu'il y a eu un seul soumissionnaire qui a répondu à l'appel
d'offres. À ce moment-là, on a procédé de cette
façon, parce qu'il y avait un seul soumissionnaire.
M. Polak: Oui, mais, dans ce cas, vous devez enlever les mots
"contrats négociés". Si vous regardez le libellé des
contrats négociés, on devrait mentionner "seul soumissionnaire",
comme on le fait dans tous les autres ministères. C'est de la routine
administrative qui s'applique partout.
M. Garon: Oui, mais les gens du ministère me disent que ce
n'est pas catalogué par nous, mais par le Service général
des achats. Les documents ne sont pas faits par le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Si vous remarquez, les
documents, en ce qui concerne les CT, sont préparés par
Jean-Claude Careau, ingénieur, sous-ministre des Travaux publics, et
c'est le Service général des achats. Ce n'est pas une soumission
qui est faite par nous. Nous passons la commande au Service
général des achats qui la prépare. Ce n'est pas nous qui
faisons cela. On donne des spécifications, mais c'est le Service
général des achats qui prépare cet appel.
M. Polak: Pour les fins de l'étude aujourd'hui, celle des
engagements financiers, il y a une méthode à suivre, comme vous
le savez.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas notre méthode.
M. Polak: Vous n'êtes pas différent des autres.
Inscrivez donc: "seul soumissionnaire". Cela réglera le problème
une fois pour toutes. Il ne faut pas avoir la tête dure sans raison.
M. Garon: Je vous dis que ce n'est pas notre ministère qui
a préparé les documents. Est-ce français, M. le
Président? J'ai les documents ici, CT achats, Service
général des achats du gouvernement. C'est inscrit: "Contrats
négociés, seul soumissionnaire", les deux termes apparaissent. Ce
n'est pas nous qui avons préparé cela, c'est le Service
général des achats. Je n'ai pas de directive à donner au
Service général des achats dans la rédaction de ses
documents.
M. Polak: Non, mais, lorsque votre ministère
prépare les engagements financiers, vous n'avez qu'à inscrire,
comme on le fait partout - au ministère des Transports, les gens le
savent, c'est très bien et c'est très bien aussi dans tous les
autres ministères -"seul soumissionnaire". Lorsqu'on prépare les
engagements financiers, on fait les études et on le sait d'avance. C'est
simplement une question de renseignement, c'est tout.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
questions concernant l'engagement 1?
Une voix: Très bien.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: II y a sûrement une évaluation qui est
faite par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation au préalable. Compte tenu que l'on revient au même
soumissionnaire, à cause de ce que l'on a souligné tantôt
et de ce que le député de Champlain et moi-même
connaissions déjà, il y a tout de même une
évaluation qui doit être faite. Autrement, s'il y a un seul
soumissionnaire, une seule firme, qu'est-ce qui empêche qu'on ait une
soumission de 160 000 $, alors que cela aurait pu être 140 000 $? S'ils
sont tout seuls sur la liste, c'est plus facile de vendre à un meilleur
prix ou, en tout cas, d'avoir une surenchère. Est-ce que, chez vous, il
y a un calcul de base qui est fait en comparaison avec d'autres compagnies,
pour être certain qu'il n'y a pas une surenchère, finalement.
M. Garon: C'est pour cela que, dans les
documents que nous avons devant nous... D'abord, ces documents ne sont
pas préparés par nous, ils sont préparés par le
secrétariat du Conseil du trésor. Alors, qu'ils appellent cela de
telle façon ou de telle autre façon, ces documents pour la
séance de la commission sont préparés par le Conseil du
trésor. Donc, si vous avez des reproches à faire par rapport
à des terminologies, vous leur direz à eux; nous, nous prenons
les mêmes termes qu'ils nous donnent à vous et à nous.
Deuxièmement, quand il s'agit d'un contrat où il y a un
seul soumissionnaire, il peut y avoir certaines négociations parce qu'il
y a un seul soumissionnaire. Dans un cas comme celui-ci, où il y a eu un
appel d'offres et où il y a un seul soumissionnaire, vous ne
soumissionnez pas avec d'autres. Par ailleurs, vous négociez davantage
les conditions parce qu'il y a un seul soumissionnaire.
Le Président (M. Vallières): Une autre question du
député de Champlain, cette fois.
M. Gagnon: N'est-il pas vrai, M. le ministre, que dans le domaine
dont on parle, le domaine de la moulée, est très difficile parce
que vous avez la liste de prix de chaque compagnie? Je veux dire
qu'automatiquement on connaît la liste de prix de tous les concurrents.
Deuxièmement, je présume que cela doit être à cause
de la proximité et qu'on essaie d'acheter le plus près possible
de la firme, quoi.
M. Garon: On me dit qu'on a vérifié auprès
de plusieurs fournisseurs sérieux pour savoir s'ils pouvaient être
intéressés. Ce qui arrive dans une affaire comme celle-là,
c'est que vous avez des spécifications parce que cela est un contrat de
recherche. On dit, par exemple, pour les articles 13 et 14, dans notre
réquisition: Ponte spéciale, dindes, reproduction: 17%. Cette
moulée devrait être fabriquée selon les exigences de la
formule que vous trouverez ci-annexée. Les gens qui ont tel volume
à un moment donné, changer toute leur affaire pour
préparer une recette spéciale, cela ne leur convient pas. Alors,
lui, il acceptait de faire cela selon nos recettes spéciales. Pour plus
de sécurité au point de vue de la recherche, le contrat couvre la
période complète de la recherche pour alimenter les animaux des
stations. C'est cela qui a été négocié.
M. Picotte: M. le ministre, je comprends le principe et je ne le
conteste pas parce qu'il est valable. Comme certaines choses spécifiques
sont incluses à l'intérieur du contrat et qu'on sait très
bien que tel fournisseur sera choisi parce que c'est cette recette, alors il ne
peut pas y en avoir une autre, ce n'est pas une autre recette, c'est
celle-là, quelles garanties a le ministère? Ce type ou ce
fournisseur dit: Je suis le seul à avoir cette recette. C'est ce qu'ils
veulent, c'est ce dont ils ont besoin. Alors, au lieu de 160 000 $, je peux
soumissionner à 200 000 $. Quelles garanties y a-t-il chez vous pour
qu'on dise: Ho! Un instant! C'est un peu trop fort, tu en demandes un peu trop,
si jamais cela se produisait?
M. Garon: Ce n'est pas nous qui négocions. Nous
fournissons une réquisition au Service des achats qui établit
selon les règles du gouvernement... "Approbation demandée
conformément aux règles prévues par la directive 13-74 du
Conseil du trésor". 13-74 voudrait dire de 1974, je suppose. Ou les
contrats sont négociés. Mais ce n'est pas nous qui
négocions les contrats; nous faisons la réquisition et c'est le
Service des achats qui négocie, selon ses règles, ces
fournitures.
M. Picotte: Le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation qui connaît le domaine plus
particulièrement a-t-il certaines garanties qu'il ne se fait pas
organiser dans le prix?
M. Ouellet (Ferdinand): Si vous regardez une formule et prenez
tous les éléments qui composent une ration de moulée, vous
pouvez obtenir le prix de ces éléments de façon
individuelle et vous pouvez calculer le coût que cela représente.
La différence de coût que peut nous facturer un fabricant de
moulée est basée sur le fait qu'une meunerie qui fonctionne sur
une base industrielle n'est pas intéressée à arrêter
son système de production pour nous faire de petites "batchs" de
moulée qui correspondent à une recette spécifique. C'est
pour cela que nos gens chez nous sont capables de dire si le prix
soumissionné correspond au prix réel du marché, la
différence de prix pouvant s'expliquer par les conditions
spécifiques seulement qui sont le fait d'arrêter la "moulange" et
de fabriquer une ration spéciale pour nous. En gros, c'est comme
cela.
M. Picotte: Je voulais être certain qu'on
s'inquiétait chez vous de cette chose qui peut arriver.
M. Garon: On est toujours inquiets et à l'affût de
ce qui pourrait être irrégulier.
M. Picotte: Je vous comprends d'être toujours inquiets dans
le ministère où vous êtes.
M. Garon: J'assure une succession.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
questions sur l'engagement no 1?
M. Garon: Sans bénéfice d'inventaire.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Nous
passons maintenant à l'étude de l'engagement no 2.
M. Picotte: C'est la même chose, M. le Président,
sauf que ce sont des dindes.
Le Président (M. Vallières): Pas de questions. Nous
passons à l'engagement no 3. Y a-t-il des questions?
M. Picotte: Un moment, s'il vous plaît.
M. Gagnon: Est-ce qu'on peut vous faire une suggestion, M. le
Président?
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le
député de Champlain.
M. Gagnon: Je pense que la commission aussi serait d'accord sur
cela. Si, plutôt que d'énumérer chacun des engagements, on
demandait aux membres de la commission sur quel engagement on veut poser des
questions, on pourrait aller directement à cet engagement, ce qu'on
faisait dans l'ancien système. En tout cas, je voulais faire cette
suggestion.
Le Président (M. Vallières): Oui. Est-ce que
certains membres voudraient identifier les engagements sur lesquels ils
auraient des questions à poser?
M. Picotte: Concernant l'engagement 3, M. le
Président...
Le Président (M. Vallières): L'engagement 3.
M. Picotte: ...j'aimerais savoir du ministre si cela concerne le
système informatisé au MAPAQ. Est-ce qu'il y a eu plusieurs
systèmes ou quelques systèmes qui ont été
planifiés? Le système informatisé au MAPAQ est-il le seul
qui a été planifié ou s'il y en a d'autres? J'aimerais
entendre jaser le ministre là-dessus, ou son sous-ministre.
M. Garon: Avant d'embarquer là-dedans, ce système
informatisé dans le cadre du nouveau programme d'enregistrement des
exploitations agricoles, de diffusion des informations agricoles, disons que
c'est un programme sur lequel nous avons travaillé depuis deux ou trois
ans. Par la fiche de renseignements des agriculteurs, on s'est rendu compte -
je vais vous dire d'où est venue l'idée, c'est après le
recensement de 1981 - que les statistiques entre les recensements
fédéraux étaient plus ou moins exactes. Par exemple, pour
la production céréalière québécoise en 1981.
On s'est rendu compte qu'à partir de 1976... Le gouvernement
fédéral fait des recensements tous les dix ans, ce sont les
années 1961, 1971, 1981 et il prend ses statistiques à partir
d'un groupe choisi d'agriculteurs au Québec, d'un
échantillonnage. Or, lorsque le recensement est arrivé en 1981,
il y avait une erreur dans les estimations à partir du groupe
d'échantillonnage d'environ - si ma mémoire est bonne - 400 000
tonnes. Par rapport à la production de 1981, c'était une erreur
incroyable. On s'est dit: Cela n'a pas de bon sens de travailler sur des
données aussi incomplètes et aussi inexactes parce que, si le
développement d'un secteur change pour la peine, les groupes
statistiques peuvent ne plus correspondre à la réalité,
parce que les statistiques fonctionnent avec un groupe pilote pendant un
certain nombre d'années pour faire des projections entre les
recensements.
On s'est dit: II faut trouver un système pour nous donner des
statistiques annuelles les plus précises possible et c'est là
qu'on a imaginé le programme d'enregistrement des exploitations
agricoles car, comme à peu près toutes les fermes font affaires
avec le ministère, on s'est dit: Une des conditions, ce sera de remplir
les fiches statistiques pour faire affaires avec le ministère et, en
même temps, cela évitera des possibilités de fraude. Vous
savez qu'aujourd'hui plusieurs entreprises fonctionnent sous des entités
corporatives. Il y a donc une meilleure possibilité de
vérification. En même temps, le Vérificateur
général nous disait que, dans nos vérifications au
ministère, il nous trouvait trop tatillons par rapport à
l'application de nos programmes. Si on met tout cela ensemble, on s'est dit:
Essayons de trouver une formule qui va nous donner les statistiques annuelles
les plus à jour possible, qui va nous donner un instrument de gestion
par rapport aux vérifications du développement de nos programmes
pour voir ce qui s'est passé dans une région en termes de
développement et aussi pour avoir les données de base pour chaque
agriculteur qui fait affaires avec le ministère, pour qu'on ne soit pas
obligés de les redemander chaque fois qu'il soumet une demande pour un
programme - on lui demande seulement des données additionnelles - et, en
même temps, pour avoir des compilations aussi souvent qu'on le veut.
On est arrivé, pour ces programmes, avec la fiche
d'enregistrement des agriculteurs, ce qui n'était pas quelque chose de
nouveau. Il y avait déjà une fiche des cultivateurs au
ministère depuis plusieurs années, mais elle avait un
caractère informel plutôt qu'un caractère formel. On a un
peu formalisé et mieux structuré cette fiche pour en arriver
à obtenir ces renseignements, ce qui va nous permettre aussi de diffuser
des informations beaucoup plus facilement que
par le passé. En partant de là, les gens du
ministère ont discuté avec différentes firmes dans le
domaine de l'informatique et ont élaboré un devis. Ils sont
allés en soumissions et vous avez le résultat des
soumissions.
M. Picotte: C'est indiqué là-dessus "choisi par un
comité de sélection". Pourrait-on savoir quels étaient les
membres de ce comité de sélection?
M. Garon: C'est la formule régulière de
comité de sélection. C'est théorique. Non, ce n'est pas
théorique, mais c'est le plus bas soumissionnaire. C'est parce qu'ils ne
veulent pas, pour un service semblable, que le plus bas soumissionnaire soit
quelqu'un qui ne soit pas capable de fournir le service. Dans le fond, dans ce
cas, le plus bas soumissionnaire, c'est lui qui est engagé parce qu'il
était capable de fournir le service, mais le comité de
sélection est plutôt là pour vérifier si, dans les
différents soumissionnaires, le plus bas soumissionnaire est capable
d'offrir le service. Quant aux membres du comité de sélection, on
me dit qu'ils viennent tous de la direction des systèmes au
ministère. MM. Paul-André Moisan, Michel Lagrandeur, Richard
Lefrançois, Pierre Pouliot formaient le comité
d'évaluation et de sélection.
M. Picotte: Ce sont tous des gens du MAPA.
M. Garon: Oui. Ils disent qu'ils ont étudié chaque
soumission en considérant les conditions préalables, les
exigences de base et spécifiques, les critères de
sélection des candidats, le coût total de chaque soumission, le
tarif horaire d'analyse et de programmation. Ils ont analysé les quatre
firmes et ils disent ensuite: "Considérant qu'elle rencontre les
conditions préalables, ainsi que les exigences de base et
spécifiques, considérant la qualification des candidats,
considérant qu'elle est le plus bas soumissionnaire, la firme
Industrielle-Services Techniques Inc. (IST) est retenue pour fournir les
services demandés." Le comité a tout simplement reconnu que le
plus bas soumissionnaire était qualifié pour remplir le contrat.
C'est le plus bas soumissionnaire qui a été choisi.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'aurais une question additionnelle. Le ministre vient
de répondre que la tâche du comité était de
déterminer si le plus bas soumissionnaire était capable de rendre
ces services. Mais si le système fonctionne bien, il y a un cahier de
charges, une description de la tâche et cette description doit donner
assez de renseignements pour que, lorsque le ministère va ouvrir les
soumissions, il puisse dire tout de suite s'ils ne sont pas capables de donner
tel ou tel service. Comment se fait-il que, d'abord, on détermine quel
est le plus bas soumissionnaire et qu'ensuite on décide s'il peut faire
le travail ou non? Je ne comprends pas. Votre ministère semble
travailler différemment des autres parce que je n'ai vu cela nulle part
ailleurs.
Une voix: Ce sont des normes préétablies.
M. Polak: Non, mais cela ne tient pas debout. S'il y en a quatre
qui répondent à une description de tâche technique,
à savoir voulez-vous faire tel ou tel job, pourquoi avez-vous besoin
d'un comité de sélection qui va déterminer à qui on
donnera ce travail? Cela peut devenir pas mal arbitraire aussi. Si votre
comité de sélection décide de donner le travail au
deuxième soumissionnaire pour une raison ou une autre, je ne sais trop,
l'arbitraire peut jouer un rôle là-dedans.
M. Garon: Je peux vous dire que les fiches pour
l'évaluation sont préparées par le Conseil du
trésor. Ce n'est pas une méthode propre au ministère.
C'est une méthode qui est propre à tout le gouvernement. Il
s'agit simplement d'une vérification faite par un comité pour
voir si, en fonction des soumissionnaires, les gens sont capables de remplir
les conditions du contrat. Autrement, vous pourriez avoir une firme bidon qui
n'aurait pas les qualifications pour exécuter le contrat. Vous seriez
alors pris avec un travail mal exécuté. Il n'y a pas de
problème là. C'est simplement une mesure de prudence et de
précaution pour voir si le soumissionnaire est capable d'exécuter
le contrat. Il n'y a rien d'anormal là. Au contraire, si on ne le
faisait pas, vous pourriez nous blâmer de ne pas le faire.
Je peux aussi ajouter une chose. Par exemple, dans certains types de
soumissions où on fait homologuer les soumissionnaires, on a parfois des
problèmes parce que les gens qui exécutent les contrats ne sont
pas toujours aussi qualifiés qu'on le voudrait. Ensuite, on se retrouve
avec les problèmes. (10 h 45)
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Vallières): D'autres questions sur
l'engagement 3? Je reviens à la proposition du député de
Champlain faite tout à l'heure. Est-ce que vous voulez identifier les
engagements sur lesquels vous voulez intervenir ou si on continue de les
appeler dans l'ordre où ils apparaissent?
M. Maltais: Moi, j'aurais des questions sur l'engagement 4, M. le
Président.
Le Président (M. Vallières): Bon. Alors, allons-y.
J'appelle maintenant l'engagement 4.
M. Maltais: II s'agit d'une subvention de 500 000 $ à la
Société québécoise des pêches pour
l'aménagement d'un terrain sur lequel sera réalisé le
projet de Newport. M. le ministre, est-ce que ce montant de 500 000 $ est
supplémentaire au montant de 2 000 000 $ accordé au mois de
mars?
M. Garon: En mars?
M. Maltais: En mars, on accordait un montant de 2 000 000 $
à la Société de développement des pêches
pour...
M. Garon: Non, non, c'était une autorisation.
M. Maltais: ...l'acquisition d'actions.
M. Garon: La lettre de l'appel d'offres n'est pas encore
rédigée. Ils devraient recevoir cette lettre d'appel d'offres
dans les prochains jours. Ici, il s'agit simplement du remplissage du terrain
pour la localisation de l'usine. Ce sont donc deux choses complètement
différentes. Pour la localisation - vous parlez d'une usine de 2 000 000
$ - de l'usine à glace, elle est bâtie sur le quai. Elle n'est pas
bâtie sur le terrain de remplissage. Il s'agit de deux choses.
Évidemment, c'est la même société des
pêches...
Une voix: C'est le même organisme public.
M. Garon: Non, ce n'est pas la même société.
C'est-à-dire que la Société des pêches de Newport va
être propriétaire de l'usine de transformation et de l'usine
à glace. Maintenant, le terrain où va être bâtie
l'usine appartient au gouvernement du Québec, tandis que l'endroit
où va être bâtie la machine à glace, c'est du
remplissage fait sur des terrains du gouvernement. Mais la partie du quai de
Newport sur laquelle est bâtie l'usine n'a jamais été
transférée au gouvernement fédéral. Donc, l'usine
à glace va être bâtie sur le quai pour pouvoir
approvisionner plus facilement les bateaux. Le propriétaire de ces
équipements va être la Société des pêches de
Newport. Les terrains vont être loués par bail
emphytéotique par le gouvernement du Québec à la
Société des pêches de Newport. Or, comme il fallait
préparer le terrain le plus rapidement possible, dans ce cas, nous avons
demandé à la Société québécoise des
pêches d'agir au nom du ministère de l'Agriculture - c'est pour
cela qu'on lui a avancé l'argent - pour aménager le terrain sur
lequel sera implantée l'usine éventuelle.
M. Maltais: Si je comprends bien, M. le ministre, vous êtes
en train de nous dire que le gouvernement du Québec subventionne une de
ses sociétés pour aménager son propre terrain.
M. Garon: Non.
M. Maltais: Qui est propriétaire du terrain?
M. Garon: Nous.
M. Maltais: Vous accordez une subvention de 500 000 $ à la
Société de développement des pêches pour
aménager votre propre terrain.
M. Garon: Non, c'est que... M. Maltais: Expliquez-moi
cela.
M. Garon: C'est une avance plus qu'une subvention. Je ne
comprends pas que ce soit écrit "subvention".
M. Maltais: C'est écrit "subvention" ici. M. Garon:
Oui, mais c'est une avance. M. Maltais: Bon, il faudrait
l'écrire.
M. Garon: Je vais vous dire pourquoi. Il y a un ensemble de
conditions qui sont incluses, c'est-à-dire que l'offre initiale de
principe est faite sur la base d'une subvention de 50%. Dans le bail
emphytéotique, pour les fins de location du bail, la location va tenir
compte du fait qu'il y a eu une subvention de 50% pour préparer le
terrain et, éventuellement, en fonction du prix mentionné dans le
bail emphytéotique et du retour du terrain au gouvernement à la
fin du bail emphytéotique avec toutes les améliorations
apportées, cela permet de faire un financement sur une période
d'années à la Société des pêches de Newport
dans le cadre du bail emphytéotique. Or, ici, on a donné un
montant d'argent à la Société québécoise des
pêches - c'est pour cela que cela s'est appelé une subvention sans
doute - pour faire les travaux au nom du ministère. La
Société québécoise des pêches agissait donc
comme mandataire du gouvernement ou du ministère de l'Agriculture. Elle
faisait des travaux de remplissage sur notre terrain pour nous. Par rapport
à la subvention qui va être incluse dans la location par bail
emphytéotique du terrain à la Société des
pêches de Newport -on est en train d'apporter une touche finale aux
documents - on va tenir compte du fait que, pour le remplissage, il y a une
subvention de 50% comme le principe général pour l'usine de
Newport...
M. Maltais: D'où viennent les autres
50%?
M. Garon: Cela va être dans le financement.
M. Maltais: Ce qui veut dire que l'aménagement du terrain
va coûter 1 000 000 $?
M. Garon: Non, non, cela coûte 500 000 $. Il est fait;
c'est 500 000 $.
M. Maltais: Vous me dites que c'est une subvention de 50%. C'est
quoi, le total?
M. Garon: C'est 50% de 500 000 $.
M. Maltais: Alors 100%, cela fait 1 000 000 $.
M. Garon: Non. Le terrain a coûté 500 000 $; le
remplissage a coûté 500 000 $.
M. Maltais: Le terrain a coûté 500 000 $?
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Et le remplissage a coûté 500 000 $?
M. Garon: Non, non. Le terrain, on l'avait; on ne l'a pas
acheté, on l'avait déjà. L'aménagement du terrain a
coûté 500 000 $.
M. Maltais: Cela va coûter combien au total? Si j'ajoute
cela, cela fait 2 500 000 $ à la Société de
développement des pêches.
M. Garon: Non, non, ne mêlons pas les affaires. Le
terrain...
M. Maltais: M. le ministre, pourriez-vous nous l'expliquer par
écrit, parce qu'il n'y a pas grand monde qui comprend?
M. Garon: Non, non, tout le monde comprend. C'est d'une
simplicité enfantine.
M. Maltais: Écoutez, cela fait cinq minutes que vous
changez d'idée à toutes les fois.
M. Garon: Non, non, non. Qu'est-ce que vous voulez? 0e ne peux
pas mettre dix onces dans un verre de quatre onces.
M. Maltais: Cela dépend de qui le verse.
M. Garon: C'est simple, il y a un terrain sur lequel sera
construite une usine. Le terrain n'est pas prêt parce qu'on doit faire du
remplissage vers la mer avec un mur en pierre pour qu'il n'y ait pas de
problèmes lorsque arrivent de fortes marées.
M. Maltais: On comprend tout cela.
M. Garon: C'est l'aménagement de ce terrain sur lequel
l'usine sera construite qui coûte 500 000 $. Quant à l'affaire de
l'usine à glace, c'est une usine de transformation. C'est le terrain sur
lequel sera réalisée l'implantation d'une usine de transformation
du poisson. Quand vous parlez du projet de 2 000 000 $, c'est l'usine à
glace sur le quai. C'est une autre affaire. Il s'agit ici de
l'aménagement du terrain pour recevoir l'usine de Newport.
M. Maltais: À qui appartient le terrain de l'usine
à glace?
M. Garon: Au gouvernement.
M. Maltais: Au gouvernement du Québec?
M. Garon: Oui. Il est arrivé quelque chose de
spécial. On s'est rendu compte que le meilleur endroit était sur
le quai de Newport. Le tiers du quai a été
transféré au gouvernement fédéral il y a un certain
nombre d'années, mais les deux autres tiers, le gouvernement du
Québec ne les a jamais transférés. Donc, le meilleur
endroit pour établir l'usine à glace est sur le quai. Comme le
terrain appartient toujours au gouvernement du Québec parce qu'il n'a
jamais été transféré, on a décidé de
construire l'usine directement sur le quai. Donc, l'usine à glace sera
directement sur le quai pour pouvoir très facilement desservir les
bateaux.
M. Maltais: Combien cela va-t-il coûter au total à
la Société de développement des pêches pour
Newport?
M. Garon: C'est en cours de réalisation. Je ne pourrais
pas...
M. Maltais: Vous n'avez pas d'estimation approximative?
M. Garon: Vous voulez savoir le coût total de
construction?
M. Maltais: De la subvention que vous accorderez à la
Société québécoise des pêches pour la
réalisation de l'usine de Newport.
M. Garon: Pour l'usine à glace, c'est 75% du
coût.
M. Maltais: Non, pas celle-là, l'autre.
M. Garon: Quant à l'autre, 50% jusqu'à
un maximum de 7 562 500 $.
M. Maltais: Combien en avez-vous donné
présentement?
M. Garon: Je n'ai pas encore envoyé la lettre d'offres
qu'on est en train de compléter à la Société des
pêches de Newport; 500 000 $ ont été dépensés
actuellement sur lesquels on va déduire 250 000 $ pour les fins de
subvention au point de vue du terrain et les autres 250 000 $ vont entrer dans
la location du bail emphytéotique. Les 250 000 $ des 500 000 $ sous
forme de subvention à la Société des pêches de
Newport seront déduits des 7 562 500 $.
M. Maltais: Jusqu'à maintenant, quelle est la
ventilation?
M. Garon: Je viens de vous la faire.
M. Maltais: Quand vous verserez ces montants-là et quand
cela sera réalisé... Vous avez dit: 7 500 000 $ au maximum les
engagements que vous ferez là-dedans.
M. Garon: La subvention.
M. Maltais: Je parle de la subvention. Combien en avez-vous
versé jusqu'à maintenant?
M. Garon: II n'y a pas encore un sou de versé; 500 000 $
ont été avancés pour faire le terrain.
M. Maltais: II reste 7 000 000 $ à engager dans ce
domaine-là.
M. Garon: Oui. C'est-à-dire qu'on est déjà
autorisé, mais on est en train de compléter la lettre d'offres
pour l'envoyer à la Société des pêches de
Newport.
M. Maltais: La subvention à la Société
québécoise des pêches est de 7 500 000 $. Quel est le
coût total de l'usine?
M. Garon: On dit: Jusqu'à un maximum de ce
montant-là, sans dépasser 50%. Il y aura des appels d'offres. Le
coût réel final, on le saura de façon plus précise
lorsque les appels d'offres auront tous été faits. Il est
prévu une subvention maximale de 7 562 500 $ jusqu'à concurrence
de 50% des coûts, mais sans dépasser 7 562 500 $, en termes de
subvention du ministère.
M. Maltais: Ce qui veut dire que, si l'usine coûtait 20 000
000 $, le maximum que vous contribueriez serait 7 500 000 $.
M. Garon: Oui. Je n'ai pas l'autorisation pour aller plus haut
que ce montant.
M. Maltais: D'accord.
M. Garon: On ne s'attend pas, non plus, que cela dépasse
ce montant.
Le Président (M. Vallières): D'autres questions
à l'engagement 4? Nous passons maintenant à l'engagement 5.
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: ...en ce qui me concerne, aux engagements 5, 6 et 7,
je n'ai pas de questions.
Le Président (M. Vallières): D'autres membres de la
commission ont-ils des questions aux engagements 5, 6 et 7?
Une voix: Non.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Nous
considérons les engagements financiers du mois d'avril 1984 comme
étant vérifiés. Nous passons maintenant aux engagements
financiers du mois de mai.
Engagements de mai
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: ...dans la foulée des engagements financiers
du mois de mai qui ont trait aux différents cours d'eau, tous les
travaux, d'après ce que j'ai pu constater, ont été faits
par contrats, par soumissions publiques. À partir de là, on n'a
pas de questions à poser là-dessus. Il y a une seule chose
qui...
M. Garon: Je pourrais même donner des explications.
M. Picotte: Oui.
M. Garon: Le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation a demandé au Conseil du
trésor de procéder dans tous les cas par appels d'offres dans les
journaux, parce qu'on s'est rendu compte que c'était la méthode
la plus économique. Quand on procédait par invitation, on avait
parfois seulement quelques soumissionnaires. On s'est rendu compte que, quand
on procédait par appels d'offres dans les journaux et que c'était
offert globalement, on économisait beaucoup d'argent. C'est pourquoi
même si, dans
certains cas, il est possible de faire des appels sur invitation j'ai
demandé aux fonctionnaires de procéder par appels d'offres dans
les journaux de façon constante. Cela prendrait une autorisation
spéciale pour procéder par appels d'offres sur invitation parce
qu'on se rend compte qu'on économise véritablement des fonds en
procédant par appels d'offres dans les journaux. La règle
concernant des contrats pour les cours d'eau, c'est par appels d'offres dans
les journaux et vous ne verrez pas grand-chose s'il n'y a pas des appels
d'offres dans les journaux. Quand on ne retient pas le plus bas
soumissionnaire, j'ai demandé aussi chaque fois, pour ma signature,
qu'il y ait à ce moment-là un avis du contentieux. Si ce n'est
pas illégal de donner le contrat à celui qui n'est pas le plus
bas soumissionnaire, je ne signe pas pour autre chose que le plus bas
soumissionnaire. Quand le plus bas soumissionnaire n'a pas le contrat, c'est
parce que sa soumission n'est pas conforme, n'est pas régulière,
et je ne peux pas la retenir. Autrement, je retiens toujours le plus bas
soumissionnaire concernant des contrats pour des cours d'eau.
M. Picotte: M. le Président, il y en a deux, entre autres,
les engagements 18 et 28, où il y a un seul soumissionnaire. Quelles
sont les précautions que le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation du Québec prend lorsqu'il y a un
seul soumissionnaire qui répond aux appels d'offres? Est-ce qu'il y a
des précautions spéciales? Est-ce que le montant d'argent est
déjà quantifié ou évalué au préalable
par des fonctionnaires du ministère? Est-ce qu'on dit: C'est pas mal
conforme au montant que cela coûterait normalement selon nos
études?
M. Garon: Oui. Il y a des estimations qui sont faites dans chacun
des cas. C'est très rare qu'il y a un seul soumissionnaire quand on
procède par appels d'offres dans les journaux. À ce
moment-là, on vérifie si les coûts correspondent à
ce qu'on avait estimé en gros et, si cela correspond, on signe. Si cela
ne correspond pas, on retourne en appels d'offres.
M. Picotte: En appels d'offres.
M. Garon: Oui. Si on constate qu'il y a un écart trop
grand entre le prix du seul soumissionnaire, qui est le plus bas
soumissionnaire parce qu'il est le seul à avoir répondu, et ce
qu'on a estimé, on retourne en appels d'offres. Je vous dis que, de
façon générale, cela n'a pas besoin d'être beaucoup
plus haut pour qu'on y retourne.
M. Picotte: Est-ce que cette précaution est
vérifiée même quand il y a plusieurs soumissionnaires?
M. Garon: Oui, mais il faut dire qu'actuellement, dans la plupart
des contrats, il y a plusieurs soumissionnaires. C'est très exceptionnel
qu'il y a peu de soumissionnaires.
M. Picotte: En ce qui me concerne, M. le Président, je
suis rendu à l'engagement 34 du mois de mai. Je ne sais pas si d'autres
collègues ont autre chose avant cet engagement. (11 heures)
M. Garon: Par exemple, si vous regardez, à l'engagement
16, à l'engagement 17, vous avez différents types de
soumissionnaires. On a inscrit les plus bas. Ou à l'engagement 14 ou 15.
Vous voyez que généralement c'est assez serré. Quand vous
regardez ici à l'engagement 16, 347 000 $, 359 000 $, 373 000 $.
À un autre, vous voyez d'autres montants et il y a 8, 9 soumissions
reçues. Quand on a un certain nombre de soumissionnaires comme cela, je
pense qu'on a le prix réel.
La seule chose qui peut arriver, ce sont des contrats où il y a
un supplément parce qu'on a découvert en creusant, par exemple,
qu'on frappait le roc et on n'avait pas prévu cela. Parce qu'il y a un
devis, on estime quel genre de travaux cela va être, mais il peut
arriver, à un moment donné, en cours des travaux qu'on frappe du
roc alors qu'on n'avait pas pensé en frapper, parce qu'on n'a pas
sondé. Si on sonde partout tous les cours d'eau qu'on va creuser, cela
va coûter une fortune. Alors, on anticipe ce que cela va être comme
travaux et parfois on a des surprises lorsque les gens creusent. Il peut
arriver occasionnellement aussi qu'il y ait des suppléments à
cause de ce que l'entrepreneur a découvert, puis on les justifie en
demandant un supplément au Trésor.
M. Picotte: Je ne sais pas si vous pouvez répondre
à cela immédiatement, mais quel est le pourcentage de contrats
sur lesquels il y a des suppléments qui sont versés? Combien y en
a-t-il? Je suppose que c'est minime. Est-ce que cela se produit souvent,
régulièrement ou occasionnellement?
M. Garon: II y a à peu près 20% des contrats pour
lesquels il y a des suppléments.
M. Picotte: 20% de tous les contrats attribués dans le
domaine des cours d'eau nécessitent un supplément.
M. Garon: Habituellement, c'est toujours pour la même
raison. C'est qu'on découvre du roc qu'on n'avait pas prévu en
creusant ou il faut creuser plus bas que prévu. Il y a un plans et
devis. Au cours de travaux. Soit que des gens frappent du roc et ne l'avaient
pas prévu ou encore ils
doivent creuser plus pour différentes raisons qu'ils n'avaient
pas anticipées. À ce moment, c'est nous qui faisons la demande de
le faire. Il peut arriver un supplément comme cela parce qu'en faisant
les travaux on peut découvrir des veines d'eau, ou toutes sortes de
choses différentes. On dit que cela arrive dans 20% des cas.
M. Picotte: 20% des cas. Dans les contrats que le
ministère signe, est-ce qu'il arrive occasionnellement aussi ou souvent
que le ministère indique une date de fin d'exécution des travaux
ou si, à ce moment, c'est laissé à l'entrereneur? Il y a
toujours une date de fin d'exécution des travaux. Est-ce qu'il y a des
pénalités qui sont attachées à cette obligation
d'exécuter les travaux à telle date?
M. Garon: C'est un demi pour cent du montant du contrat par jour
de retard.
M. Picotte: Uniquement par simple curiosité, est-ce que
généralement les dates sont respectées par la
majorité des entrepreneurs?
M. Garon: Oui. Habituellement, c'est tant de mois à partir
de la date de la signature du contrat. Cela dépend de la nature du
contrat. Disons que cela peut être douze mois, six mois, un an, deux ans
à partir de la signature du contrat. On tient compte là-dedans du
type de sol. Il y a certains travaux, par exemple, qui peuvent se faire
seulement en hiver parce que la machinerie lourde ne pourrait pas aller sur ces
sols parce que le sol n'est pas assez solide. Alors, cela dépend
toujours des types de travaux à exécuter pour fixer la
période qui est allouée, parce qu'on sait qu'ils peuvent faire
les travaux durant telle ou telle période; durant telle autre
période, cela ne serait pas facile de les faire. Parfois, c'est
après les récoltes ou...
M. Picotte: L'engagement 34, M. le Président.
Une voix: J'en ai un autre. M. Picotte: Ah! Cela va.
Le Président (M. Vallières): J'ai aussi une demande
d'intervention du député de Gaspé. Il sera suivi du
député de Sainte-Anne.
M. Le May: M. le ministre, j'aimerais qu'on revienne à
l'engagement 1 où il est dit qu'il y a une soumission qui a
été donnée pour le transport de la glace pour
répondre aux besoins des pêcheurs et des usines de transformation
de la Gaspésie. Est-ce que cela veut dire qu'ailleurs sur le territoire
maritime, aux îles, par exemple, ou encore sur la Basse-Côte-Nord,
il n'y a aucun transport de glace qui se fait par les routes? C'est seulement
en Gaspésie qu'on est obligé...
M. Garon: À ce que je sache, il n'y a pas de transport de
glace aux Iles-de-la-Madeleine. Il n'y a pas de transport de glace sur la
Côte-Nord non plus.
M. Le May: Non. Cela veut dire que c'est en Gaspésie qu'il
y a une pénurie de machines à glace pour le service aux
pêcheurs.
M. Garon: Non, il n'y a pas de pénurie de machines
à glace, sauf qu'il y a plusieurs petites localités. C'est un
service qui a été donné. Des fois, les petites
localités n'ont pas des besoins suffisants pour justifier une machine
à glace. Maintenant, tout cela est en réorganisation. Aussi, cela
peut être plus économique, tout simplement, de transporter la
glace que de bâtir une machine, parce que les machines à glace,
c'est assez onéreux, avec quelqu'un qui manutentionne la machine, etc.
Il y a des questions de coût là-dedans qui jouent beaucoup. Tout
cela est en réorganisation actuellement. Je pense bien que, d'ici
à la fin de l'année prochaine, la réorganisation de ce
point de vue va être complètement faite. Par exemple, l'usine de
Newport va avoir sa propre machine à glace. On a des projets avec des
pêcheurs pour avoir d'autres machines à glace à d'autres
endroits.
C'est quelque chose qui est en réorganisation actuellement.
Éventuellement, ce qu'on voudrait, c'est qu'il y ait un meilleur service
de glace pour avoir une meilleure qualité de poisson.
M. Le May: C'est justement ce que je voulais vous demander.
Peut-être que le transport de la glace coûte moins cher, mais cela
n'améliore sûrement pas la qualité du poisson que de
transporter de la glace par camion comme cela se fait actuellement. À
moins d'exiger, peut-être, des entrepreneurs d'avoir des camions plus
sanitaires.
M. Garon: Actuellement, on est en train d'adopter une
réglementation. On a adopté la loi 49 au mois de décembre
dernier. On est en train de terminer la réglementation sur les
entrepôts à bouette et les fabriques à glace. On partait de
tellement loin dans ce secteur. C'est comme si on faisait un siècle dans
cinq ans. Il y a eu beaucoup d'amélioration. Ce n'est pas
terminé. C'est pour cela qu'il y a encore du transport de glace. Il y
aura peut-être toujours du transport de glace. Cela pourrait se faire
dans d'autres conditions, vous avez raison. Cela pourrait être tout
simplement à
certains endroits, un silo, avec un camion spécial affecté
à cette tâche. Cela est en voie d'organisation, à l'heure
actuelle.
M. Le May: Actuellement, il n'y a pas seulement la
qualité, mais aussi la quantité. Vous savez que lors du transport
de la glace il se perd, dans le mois de juillet, à peu près 20%
de ce qui part de l'usine à glace pour se rendre au quai des
pêcheurs. Il y a peut-être une amélioration à
apporter de ce côté.
M. Garon: II faudrait transporter la glace la nuit. Le soleil
plomberait moins.
M. Le May: En hiver.
M. Garon: En hiver, cela ne serait pas mal, excepté qu'il
n'y a pas de besoins en hiver. Cela prendrait une grosse montagne.
M. Le May: Merci.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais revenir sur cette affaire de
supplément dans les contrats de travaux de drainage des cours d'eau. Je
fais référence à l'engagement no 13 parce que le ministre
a donné des exemples à 14 et 15 où la différence
entre les soumissions nos 1 et 2 était de 10 000 $ ou plus. Je
comprends. Mais au no 13, on voit que la différence entre le no 1 et le
no 2 n'était que de 122 $, par exemple. Il y a aussi des contrats comme
cela où cela varie très peu, où il y a peu de jeu
là-dedans. On a discuté de ce problème avec le
président du Conseil du trésor à la commission des
engagements financiers parce que lui-même était
étonné de constater qu'il y a 20% de cas de supplément. On
voyait toujours, une couple de mois plus tard, que le même nom revenait
devant nous. On demandait encore 5000 $ à 6000 $ de supplément.
Donc, on se posait la question à savoir pourquoi. Je me rappelle
très bien que M. Bérubé avait dit: Écoute, frapper
le roc, ce n'est pas toujours la réponse. Cela ne tient pas debout. Avec
tout le respect... Frapper le roc. Vous avez dit: II frappe le roc, cela
coûte plus cher, donc, il faut faire un supplément. Dans 20% des
cas, vous avez un supplément.
Nous avons posé des questions. Est-ce que le ministère ne
pourrait pas formuler ses contrats de soumissions de telle manière... On
comprend qu'il y ait par exception des suppléments, mais pas dans 20%
des cas. C'est simplement que la marge est trop grande.
M. Garon: Non, il n'y a pas de marge d'erreur. C'est que ces
cours d'eau sont faits des fois sur un kilomètre, un
demi-kilomètre, deux kilomètres. Il faut voir de quoi il s'agit.
Il ne s'agit pas d'un trou qu'on creuse à une place dans sa cour. Sur un
kilomètre, vous n'avez pas fait de sondage. Il y a un devis qui est
fait. On dit: Par exemple, vous allez trouver tel genre d'agrégat ou tel
genre de terre. Par la suite, on va se rendre compte qu'on n'a pas
trouvé cela. Il faut savoir de quoi il s'agit lorsqu'on parle de cours
d'eau. Un cours d'eau, c'est sur de longues distances. On ne fait pas de
sondage. On tient compte des coupes de sols, etc. Si on ne trouve pas ce qu'on
avait prévu dans le devis sur place, ce n'est pas une affaire qui est
tirée au fusil.
M. Polak: Mais dans l'engagement 13, lorsque Excavation
Gréco, de Lotbinière, a eu le contrat en demandant 122 $ de moins
que Carbo Construction, peut-être que Carbo Construction aurait
été très heureuse de dire: Je suis prête à
prendre quelques risques de plus, parce que le montant est presque le
même. Dans la formulation d'un contrat, on ne peut pas se protéger
contre chaque événement; je le comprends, mais apparemment, de la
manière dont c'était formulé, c'était trop large.
Je me rappelle très bien avoir discuté cela avec M.
Bérubé, il y a un an, qui disait: Je vais m'informer
auprès des gens du ministère. C'est un homme très
occupé; on le comprend. Il a même dit: Je suis ingénieur,
je connais cela un peu. La marge de 20%, c'est simplement trop.
Scientifiquement, il devrait y avoir une possibilité de réduire
cela un peu plus afin d'éviter des cas comme celui de M. Carbo où
celui-ci pourrait dire: Pour 122 $, j'ai manqué le contrat, et là
M. Gréco revient devant nous quatre mois plus tard et demande 7000 $ de
plus, en évoquant le facteur qu'on a frappé du roc. Ce
n'était pas toujours le cas. Il y a eu des cas où il n'y avait
pas de roc. On a vu des cas où, par exemple, la longueur était
plus considérable qu'on pensait. Excusez-moi, mais si on commence
à mesurer, on doit être capable de prendre les bonnes mesures. Je
demande simplement si les mesures de contrôle sont assez bien
établies ou s'il y aurait une manière de les améliorer. Il
l'a dit; il a trouvé cela bien étonnant.
M. Garon: Cela ne fonctionne pas comme vous le dites. Les gens
soumissionnent sur des plans et devis. Ils soumissionnent pour faire tel type
de travaux, mais comme cela coûterait plus cher de faire faire tous les
sondages et de prévoir tout ce qu'il y a en dessous de ce qu'on va
creuser, on prévoit un devis et on fait faire une soumission
là-dessus. Si, en faisant les travaux, on se rend compte que le devis
n'était pas exact, parce que, lorsqu'on creuse, on ne sait pas tout ce
qu'il y en en dessous, à ce moment-là, un
ajustement peut être effectué. C'est un cas.
Dans d'autres cas, on donne des longueurs; on fait faire un travail et
on prévoit une longueur, mais, en effectuant les travaux, on se rend
compte que les travaux doivent être effectués sur une longueur
plus grande. Là, la soumission se fait sur une mesure de longueur et,
à ce moment-là, il peut y avoir un ajout en fonction d'une
longueur plus grande dans une même proportion que dans le contrat
antérieur, dans le contrat principal. Si on ajoute dix, vingt, cinquante
ou cent mètres, on n'est pas pour faire une autre soumission pour un
petit travail comme cela. On dit: Vous êtes sur place, continuez avec la
même proportion de coûts. C'est une autre façon de faire des
travaux.
M. Polak: En résumé...
M. Garon: Ici, on me dit aussi que la plupart des
suppléments sont de moins de 1000 $. Habituellement, ce sont de petits
montants pour les travaux, des ajustements en cours de route. Je peux vous dire
en ce qui concerne ce que vous venez de mentionner que j'ai essayé de
tous bords et de tous côtés de trouver la méthode la moins
chère pour faire ces travaux. Je pense qu'actuellement, il n'y a pas de
méthode qui coûte moins cher pour faire ces travaux, selon nos
connaissances.
M. Polak: C'est cela que je voulais demander. En
résumé, êtes-vous satisfait, vos fonctionnaires sont-ils
satisfaits? Ce système tel qu'il est, est-ce le meilleur système?
N'y a-t-il pas moyen d'améliorer cela sans aller trop loin dans les
contrôles? Je comprends qu'il doit y avoir une certaine marge.
M. Garon: II faut chercher l'amélioration.
M. Polak: Oui, pourquoi?
M. Garon: J'ai déjà voulu dire: II n'y aura pas de
supplément. Vous allez soumissionner et les travaux seront
exécutés à ce prix. Les gars ont dit: Cela ne fonctionnera
pas; il n'y aura pas de soumissions. Pourquoi? Parce que, si quelqu'un frappe
du roc, c'est tout. Il peut frapper du roc. Cela peut lui coûter parfois
aussi cher que le montant pour lequel il a soumissionné. On lui ferait
faire banqueroute. Les gens disent: Vous ne savez pas ce qu'il y a en dessous
de ce qu'on va creuser. Par ailleurs, vous dites: C'est telle chose. Quoi qu'on
trouve en dessous, le montant ne change pas. Les gens ne voudront pas
soumissionner dans ces conditions. La tentation serait trop forte pour nous de
prévoir les matériaux les plus légers. Les gens n'auraient
pas confiance.
(11 h 15)
Là, on prévoit un plan et un devis où il est dit:
Cela va être fait dans telles conditions, voici ce que l'on
prévoit. Si c'est dérogatoire à cela, là, il peut y
avoir un ajustement. C'est vraiment la méthode que l'on connaît.
En tout cas, je suis ouvert à toutes les suggestions. On a
fouillé cela de tous bords et de tous côtés. Actuellement,
avec les appels d'offres dans les journaux...
M. Polak: II faudrait peut-être que vous en parliez avec
votre collègue, M. Bérubé. Je me rappelle très bien
que lui, il avait dit dans le temps: La marge est trop haute - je
répète littéralement ses mots - de 20% et qu'il
s'efforcerait d'en parler avec vous. Cela remonte à il y a un an. Vous
avez eu beaucoup de changements, etc., je comprends, mais tout de même
vérifiez. Tout ce que l'on demande, c'est qu'on ait un meilleur
système de contrôle, mais, évidemment, sans aller dans des
dépenses qui feraient que cela coûterait plus en système de
contrôle que, par exemple, l'argent épargné. On comprend
bien cela.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Champlain.
M. Gagnon: M. le Président, j'étais justement
à ces engagements financiers où le ministre, président du
Conseil du trésor, avait dit que peut-être la marge est trop haute
de 20% d'ajout. Mais il avait dit: II faut savoir ce que cela coûterait
pour diminuer cette marge.
M. Polak: Oui.
M. Gagnon: C'est exactement ce que le ministre vient de nous
expliquer. Cela pourrait être étudié de façon
beaucoup plus scientifique, mais finalement ce ne serait pas une
économie, cela coûterait plus cher de le faire. Or, c'est ce que
M. Bérubé avait dit. Il faudrait savoir ce que cela
coûterait pour diminuer cette marge-là.
M. Garon: Ce qu'on me dit actuellement aussi - et c'est
l'autre bout que j'aurais dû rajouter - c'est que, dans 55% des cas, par
ailleurs, cela nous coûte moins cher que ce qu'on a prévu à
la soumission. Dans 20%, cela nous coûte plus cher; dans 55% des cas,
cela nous coûte moins cher parce que, lorsqu'on a prévu tel
agrégat et que ce que l'on trouve en dessous est moins difficile que ce
que l'on a prévu, on réduit le coût du contrat aussi. Ce
n'est pas seulement qui perd gagne. On prévoit des plans et des devis
sur tel type de matériaux. Si les matériaux à creuser sont
moins difficiles à enlever que ce qu'on avait prévu, on
réduit le prix de la soumission. S'ils sont plus difficiles que ce que
l'on avait prévu,
on l'ajuste en augmentant le prix. On me dit qu'il y a à peu
près 55% des cas où on baisse le prix de la soumission et 20% des
cas où on augmente le prix soumissionné.
Voyez-vous, ce que l'on fait comme travaux, il faut bien savoir de quoi
il s'agit, c'est entre 1500 et 2000 kilomètres de creusage de cours
d'eau. Alors, on ne peut pas faire des sondages à tous les 50 pieds,
cela coûterait une fortune en sondages. On prévoit ce qu'il y a
là, les gens soumissionnent sur cela à un prix et, si c'est moins
difficile à enlever, on baisse le prix -il y a des proportions pour cela
- autrement, on l'augmente si c'est plus difficile à enlever qu'on avait
prévu.
Le Président (M. Vallières): D'autres interventions
sur l'engagement no 13? J'ai une demande d'intervention du député
de Gaspé.
M. Le May: Ce serait sur les engagements 41 et 42. Pour ce qui
est de l'aide aux producteurs de visons, vous avez dû réajuster un
programme existant à cause d'une chute terrible du prix des peaux de
visons pour ces années 1981-1982. J'ai eu à travailler
moi-même sur ce dossier, vous en savez quelque chose, puisque j'ai des
éleveurs de visons dans mon comté. Est-ce que vous avez
l'intention de réajuster le programme de l'engagement 41 ou tout
simplement de le laisser tel quel, quitte, s'il y a de trop grosses pertes pour
les producteurs, à réajuster le programme comme vous l'avez fait
à l'engagement 42?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Le May: Voulez-vous que je recommence?
M. Garon: Vous voulez savoir ce qu'on va faire dans l'avenir?
M. Le May: Je voulais savoir si le même programme...
M. Garon: C'était pour les années
passées.
M. Le May: Oui.
M. Garon: L'ajustement a été fait pour les
années passées.
M. Le May: C'est cela.
M. Garon: II y a une nouvelle série de lettres que je vais
envoyer parce qu'il y avait un certain nombre de cas qui n'avaient pas
été prévus.
M. Le May: Oui.
M. Garon: La série de lettres devrait être
envoyée dans les prochains jours. Je vais vous dire bien franchement
pourquoi. Les prêts qui devaient être faits par le
ministère, je pensais que cela serait plus facile de les faire
administrer par le crédit agricole. Actuellement, ce qui retarde la
lettre de quelques jours, c'est parce que je voudrais faire faire tout cela par
le crédit agricole plutôt que d'avoir des prêts au
crédit agricole et des prêts au ministère. C'est ce qui
fait qu'il y a une nouvelle série de lettres qui doit être
envoyée dans les prochains jours.
M. Le May: Vous gardez le même programme qui est
décrit ici à l'engagement 41?
M. Garon: Oui.
M. Le May: Le programme d'aide spéciale aux producteurs de
visons.
M. Garon: Oui, pour les années 1981 et 1982. Il y a des
subventions et des prêts aussi là-dedans, il y a deux choses.
M. Le May: Oui, oui.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
interventions sur les mêmes engagements 41 et 42? On passe maintenant
à l'engagement 34, M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, il s'agit là d'une
subvention à titre d'aide financière pour la construction d'un
prérefroidisseur à air forcé pour la fraise. J'ai
regardé dans le programme du ministère: on mentionnait que,
généralement, ce programme venait en aide à 50%. Je
remarque que le montant de l'engagement est de 67 000 $ et le coût des
investissements de 67 000 $. Cela veut dire qu'on a défrayé 100%
de la somme engagée. Il me semble que le programme du ministère
parlait de 50%.
M. Garon: II y a une erreur là-dedans. L'aide maximale est
de 25 000 $ et l'investissement est de 67 000 $. Il y a une erreur dans le
cahier.
M. Picotte: L'investissement est de 67 000 $, mais...
M. Garon: L'aide est de 25 000 $.
M. Picotte: ...l'aide est de 25 000 $, ah bon! Engagement 34.
Le Président (M. Vallières): A-t-on terminé
avec l'engagement 34?
M. Picotte: Si effectivement c'est
25 000 $ tel que le ministre nous l'a dit, c'est plus conforme à
la réalité du programme du ministère comme tel.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Y
a-t-il d'autres remarques sur d'autres engagements?
M. Maltais: Engagement 35, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Engagement 35, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: II s'agit d'une subvention de 520 000 $ à la
Société Makivik pour la réalisation d'une phase II d'une
étude visant à évaluer la faisabilité de la relance
d'une entreprise commerciale de pêche côtière dans la
région de la baie d'Ungava. Quelle était la première
phase, M. le ministre?
M. Garon: La première phase était pour la location
de bateaux pour aller pêcher avec différents types d'engins dans
certains endroits de la baie d'Ungava pour voir s'il y avait le potentiel pour
une pêche commerciale et voir dans quelles conditions la pêche
pourrait être faite, etc. On a trouvé assez concluante la
première phase pour, dans une deuxième phase, commencer la
pêche commerciale proprement dite. Ici, on parle de la deuxième
phase.
M. Maltais: Combien a coûté la première
phase?
M. Garon: La première phase a coûté en
subventions de l'OPDQ et du ministère une somme de 343 000 $.
M. Maltais: 343 000 $. Ce qui veut dire que la
société aurait reçu grosso modo 853 000 $ en subventions
jusqu'à maintenant. 520 000 $ du MAPAQ et 343 000 $ de l'OPDQ. C'est ce
qu'il vient de dire.
M. Garon: II y a seulement 100 000 $ de versés. Ce sont
des engagements, c'est-à-dire qu'il y a des autorisations, mais les
montants ne sont pas versés actuellement parce que ce sera fait au fur
et à mesure de la réalisation des travaux.
M. Maltais: Cela peut aller jusqu'à 853 000 $. C'est
cela?
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Qui compose la Société Makivik?
M. Garon: Makivik, c'est l'association des Inuit, c'est la
société qui fait des affaires au nom des Inuit, c'est la
Société Makivik.
M. Maltais: Elle est elle-même propriétaire de sa
société?
M. Garon: Oui. D'ailleurs, ils investissent de l'argent dans le
projet. Ce n'est pas financé à 100% par le gouvernement.
M. Maltais: Combien?
M. Garon: Ils investissent eux-mêmes de l'argent dans le
projet.
M. Maltais: Combien le gouvernement finance-t-il?
M. Garon: Ici, par exemple, vous le voyez, c'est 520 000 $. Sur
un projet de 640 000 $, ils investissent eux-mêmes 120 000 $ dans le
projet. L'an dernier, ils ont aussi investi de l'argent dans le projet de
recherche; ils voulaient être associés au projet. On verse des
montants à la Société Makivik. Certains travaux sont
dirigés par eux et des gens du ministère.
M. Maltais: La Société de développement des
pêches avait-elle affaire à cela?
M. Garon: Non. M. Maltais: Non.
M. Garon: Non. C'est de la pêche pour fins de recherche et
il y a ensuite la mise en place de deux unités de pêche cette
année pour commencer à faire de la pêche pour des fins
commerciales.
M. Maltais: Les résultats que vous avez jusqu'à
maintenant, M. le ministre... J'imagine que c'est de la pêche
hauturière, c'est en haute mer.
M. Garon: Non, c'est de la pêche côtière.
M. Maltais: De la pêche côtière.
M. Garon: Cela se fera avec des bateaux d'une quarantaine de
pieds.
M. Maltais: Quelles sont les espèces? M. Garon: Ce
sera surtout de la morue. M. Maltais: De la morue dans ce coin.
M. Garon: II y a aussi du flétan du Groenland et un peu de
hareng.
M. Maltais: Est-ce que les résultats sont assez probants
pour dire que cela pourrait être exploité?
M. Garon: À la base, on veut d'abord leur aider pour
organiser la pêche pour fins de subsistance. La commercialisation
à l'extérieur est en surplus. Le premier but, c'est que les
pêcheurs vont faire de la pêche pour que les communautés
s'alimentent elles-mêmes, plutôt que de faire venir de la
nourriture d'ailleurs, pour qu'elles-mêmes fassent de la pêche pour
assumer leurs besoins. Il faut dire que les communautés inuit ont
beaucoup changé, les traîneaux avec les chiens, c'est dans le
passé, il n'y en a plus beaucoup. On dit même que les jeunes Inuit
ne peuvent pas reconnaître, comme leurs pères, leurs
ancêtres, la qualité de la glace par la couleur. Ils peuvent
s'aventurer des fois sur des glaces et caler, parce qu'ils ne reconnaissent
pas, d'une façon sûre, comme leurs ancêtres, la force de la
glace seulement à la regarder. Les méthodes de pêche ou les
méthodes de subsistance du Nord ne sont pas comme avant. Par exemple,
à partir de février, les Inuit mangeaient souvent de la
nourriture en conserve, point. L'idée de faire de la pêche et
d'autres pratiques, c'est que les communautés inuit subviennent
elles-mêmes à leurs besoins par du travail de pêche ou de
chasse.
Au point de vue de la pêche, on est autorisé, cette
année et l'an prochain, à construire cinq bateaux - actuellement,
il y en a deux en construction - pour faire de la pêche commerciale.
Quand on dit commerciale, cela veut dire que celui qui pêche, ce n'est
pas seulement pour se nourrir lui-même, c'est pour vendre dans des
communautés et les gens qui sont choisis le sont aussi par les
communautés, en fonction de leurs capacités. Il y a des ententes
particulières entre la Société Makivik et ces
pêcheurs. Ce n'est pas la même façon qu'ici de fonctionner,
avec l'entreprise privée. Les biens ont un certain caractère de
collectivisme là-bas.
M. Maltais: Est-ce qu'il se fait de la transformation pour la
consommation parmi ces gens, chez eux?
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Vous avez les usines de...
M. Garon: On a déjà un projet auquel on a
travaillé avec eux, à Povungnituk, par exemple, pour l'omble de
l'Arctique qui est congelé, qui est fumé et préparé
pour eux. Les surplus sont vendus à l'extérieur.
M. Maltais: Vous n'avez pas de statistiques pour l'année,
pour dire: Cela va être disponible, j'imagine, à la fin de
l'année. Quelle est leur période de pêche? Font-ils la
même période que les autres pêcheurs au Québec?
Ça ne doit pas.
M. Garon: Cela va de la fin de l'été, vers le mois
d'août, jusqu'au mois d'octobre.
M. Maltais: N'avez-vous pas de statistiques disponibles
jusqu'à maintenant là-dessus?
M. Garon: Quelles statistiques?
M. Maltais: Je veux dire: le nombre de prises, de tonnes
ou...
M. Garon: L'an dernier, cela a été de la
pêche expérimentale.
M. Maltais: Mais, cette année, c'est de la pêche
commerciale proprement dite.
M. Garon: C'est ce qui va commencer cette année. Ils n'ont
pas encore leurs bateaux, ils sont en construction.
M. Maltais: Est-ce que c'est le même genre de bateaux qu'on
envoie à cet endroit que ceux qu'on fait ici pour les
Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie, la Basse-Côte-Nord?
M. Garon: C'est le même genre de bateaux que sur la
Basse-Côte-Nord. Vraiment, c'est de la pêche côtière,
ce n'est pas de la pêche hauturière, mais c'est dans des mers
très dures. La principale caractéristique, c'est que les fonds et
la mer sont très durs. Il faut adapter des engins de pêche
à des mers dures et des fonds difficiles.
M. Maltais: Au climat. Cela va, merci.
Le Président (M. Vallière): Avez-vous d'autres
questions sur l'engagement 35? L'engagement 35 est donc vérifié.
M. le député de Maskinongé, vous avez des questions sur
quel engagement? (11 h 30)
M. Picotte: M. le Président, sur l'engagement 37, en
comparaison avec les engagements qui suivent, je remarque que dans les
engagements 37, 38, 39 et 40, il s'agit là de programmes de subventions
à des syndicats de producteurs de serres, de lait ou de bovins, mais
aussi des producteurs de fraises et de framboises du Québec. Je remarque
qu'il s'agit dans chacun de ces engagements de participation à des
campagnes de promotion. Dans le cas des producteurs de lait du Québec,
des producteurs de bovins du Québec et des producteurs et productrices
de fraises et de framboises du Québec, on parle d'une participation du
gouvernement du Québec de 50%. L'engagement est de 100 000 $ ou 120 000
$ selon le cas, et on parle de 50 000 $ ou 60 000 $. Par contre, pour le
Syndicat des producteurs en serre du Québec, le montant de l'engagement
est de 25 000 $
pour une campagne de promotion totale de 100 000 $. Là, il y a
une participation de 25%. S'agit-il là d'un cas unique? Pourquoi une
participation moindre avec ces gens-là qu'avec les autres syndicats de
producteurs? Est-ce parce qu'ils ont reçu d'autres subventions
d'ailleurs ou d'autres façons. Pourquoi la politique du gouvernement
n'est-elle pas de 50% partout?
M. Ouellet (Ferdinand): II doit y avoir une bonne raison. On va
essayer de la trouver.
M. Picotte: Sûrement.
M. Ouellet (Ferdinand): Dans le CT ici, tout ce qu'on trouve,
c'est que c'est bien indiqué que c'est une subvention qui correspond
à 50% du coût de la promotion. On se demande s'il y a eu une
partie des frais de la promotion qui n'était pas acceptable, parce qu'il
y a une chose qu'il ne faut pas que vous oubliiez. C'est que dans toutes ces
subventions pour les campagnes de promotion, elles s'appliquent exclusivement
à ce qu'on appelle les campagnes de promotion génériques,
c'est-à-dire une publicité qui ne publicise pas le produit de M.
Untel, mais qui fait connaître les produits de serre ou qui fait
connaître les produits laitiers en général. Ce sont
toujours des campagnes génériques. On ne sait pas si...
Ah! C'est indiqué dans la lettre d'offre: "Le budget total pour
cette année serait de 50 000 $ et l'aide consistera dans le paiement de
50% des coûts de promotion reconnus comme admissibles sans toutefois
dépasser 25 000 $." Je ne comprends pas qu'il y ait ici une lettre qui
dit qu'on finance 50%, soit 25 000 $ sur une promotion totale de 50 000 $ et
qu'on ait un CT de 100 000 $. Il faudrait vérifier ici où est
l'inconséquence. Voulez-vous replacer cela? À moins qu'on ait
fait approuver un CT de 100 000 $ et qu'ensuite, la demande n'ait
été que de 50 000 $. C'est peut-être cela. Il n'y a pas de
montant. Dans la formulation, on aurait dû mettre 50 000 $ pour le
projet, et 25 000 $ de subvention. C'est une erreur de formulation. Et le CT a
réellement été bien rédigé: 50%, soit 25 000
$.
M. Picotte: En fait, il y aurait une erreur.
M. Ouellet (Ferdinand): Ils ont eu le même pourcentage que
tous les autres. La promotion était de 50 000 $ au total et nous avons
versé une subvention de 25 000 $.
M. Picotte: II y aurait une erreur. M. Ouellet (Ferdinand):
Oui.
M. Picotte: Au lieu de "coût de la promotion, 100 000 $",
c'est "coût de la promotion, 50 000 $".
M. Ouellet (Ferdinand): C'est exact. Très bien. C'est le
coût de la promotion qui...
Le Président (M. Vallières): D'autres questions sur
l'engagement 37? Est-ce que d'autres membres auraient des questions sur
d'autres engagements du mois de mai?
M. Picotte: Je serais peut-être rendu à l'engagement
43 en ce qui me concerne. On parle de subventions à diverses
universités du Québec à titre d'aide financière
pour la réalisation de programmes de recherche dans le domaine de
l'agriculture. On parle de 1 669 561 $ et on va voir plus tard, M. le
Président... À ce moment-là, j'anticipe et j'englobe les
engagements du mois de juin où il est question de 1 430 000 $, ce qui
fait au total quelque 3 100 000 $ investis dans la recherche. J'aimerais
connaître... Ces 3 000 000 $ sont évidemment les 3 000 000 $
distribués à la suite de l'adoption du budget du ministère
de l'Agriculture qu'on a fait au mois de mai ou juin dernier. Comparativement
à l'an dernier, quels ont été les montants
affectés, non pas pour l'exercice financier du moment présent,
mais pour l'exercice financier de l'année dernière? Quels ont
été les montants...
M. Garon: De quels 3 000 000 $ parlez-vous?
M. Picotte: Au point de vue de la recherche, au point de vue du
budget affecté à la recherche. Quels montants le ministère
a-t-il consacrés l'an dernier à la recherche au cours de son
année financière?
M. Garon: Quand vous parlez du budget de recherche, il faut
s'entendre. Il y a une rubrique qui s'appelle "recherche de l'enseignement",
section de la recherche. Parlez-vous seulement des contrats avec
l'extérieur?
M. Picotte: Les sommes qui doivent être attribuées
aux universités.
M. Garon: Ah bon! D'accord.
M. Ouellet (Ferdinand): On peut le vérifier mais je crois
que c'est un montant de 2 800 000 $ que nous avions l'an passé comme
budget. Un montant de 2 719 000 $ l'an dernier.
M. Picotte: Cette somme a été
dépensée évidemment.
M. Garon: Oui.
M. Ouellet (Ferdinand): Oui.
M. Picotte: Parce que ce sont des contrats qu'on a signés
avec les universités.
M. Ouellet (Ferdinand): C'est cela. Un montant de 2 719 000
$.
M. Picotte: Jusqu'ici, pour cette année, il y a un montant
de 3 000 000 $ d'annoncé. Sur les engagements financiers des mois de mai
et juin, il y a une somme 3 000 000 $, soit le montant qu'on a
prévu.
M. Ouellet (Ferdinand): C'est cela.
M. Picotte: Cela veut dire qu'il y a une addition d'environ
combien?
M. Garon: Même plus.
M. Picotte: D'environ 300 000 $ au maximum en comparaison avec
l'an dernier?
M. Garon: On a plus parce qu'on a fait un contrat particulier
avec l'Université Laval, pour un montant de 1 459 000 $ sur trois ans,
si ma mémoire est bonne. C'est plutôt un montant de 1 430 000 $
sur trois ans avec l'Université Laval, en plus des différents
montants dont on vient de parler. Mais c'est un contrat spécial avec
l'Université Laval. C'est un contrat de recherche de huit ou neuf volets
différents en fonction de nos besoins.
Au fond, quand on parle des projets de recherche d'universités,
comme vous le voyez ici, il s'agit de projets qui sont présentés
par des chercheurs, qui sont évalués par des comités et
qui sont acceptés ou refusés. Ce sont des demandes de recherche
qui proviennent des universitaires. Quant au montant de 1 430 000 $ dont on
parle avec l'Université Laval, qui voulait avoir un budget de recherche
plus important parce qu'elle dit qu'elle a la seule faculté francophone
en Amérique du Nord, on est d'accord là-dessus à une
condition: c'est que cela soit dans le cadre des besoins de recherche que nous
avons. Ce ne sera pas de la recherche libre mais bien de la recherche selon nos
besoins.
On a discuté avec eux et on a convenu, en fonction de leur
spécialisation, en fonction des équipes de chercheurs qu'ils ont
et qui sont excellentes, en fonction de nos besoins, de déterminer un
contrat de 1 430 000 $ sur trois ans pour faire des recherches dans huit ou
neuf secteurs, si je me rappelle bien. En fait, dans neuf secteurs
différents. Par exemple, pour accélérer certaines
recherches sur les céréales ou sur des choses comme cela, en
fonction de nos besoins.
M. Picotte: Mais le contrat de 1 430 000 $, que vous venez de
signer avec l'Université Laval, vaut pour une période de trois
ans. Évidemment, ces contrats sont payables à la fin de la
recherche comme telle ou en cours de recherche...
M. Garon: C'est cela. En cours de recherche, il y a des
avances.
M. Ouellet (Ferdinand): Cela se fait par étapes. C'est
cela.
M. Picotte: Selon ce qui a été fait et les montants
d'argent qui ont été engagés par les chercheurs.
M. Garon: Cela va permettre de garder en place neuf
équipes de recherche pendant deux ou trois ans. Il y en a pour trois
ans; d'autres pour deux ans.
M. Picotte: Mais sur votre exercice financier de cette
année, au ministère...
M. Garon: Oui.
M. Picotte: ...cela représente un montant d'environ 500
000 $ comme tel.
M. Ouellet (Ferdinand): Oui, c'est cela. M. Garon: Un
montant de 504 000 $... M. Ouellet (Ferdinand): ...de plus. M. Garon:
C'est plus loin en juin. M. Ouellet (Ferdinand): De plus.
M. Picotte: Cela veut dire que, pour cette année, vous
auriez engagé le montant de 1 669 000 $, qu'on est en train de regarder
pour le mois de mai?
M. Ouellet (Ferdinand): Oui.
M. Picotte: L'engagement 43, plus un montant de 500 000 $
engagé sur une période de trois ans?
M. Garon: Un montant de 504 000 $ cette année.
M. Picotte: Un montant de 504 000 $, cela veut dire que vous avez
maintenant un montant de 2 100 000 $ d'engagé. Il reste encore au
ministère une valeur d'environ 900 000 $ d'engagement à
donner.
M. Garon: Le montant de 1 669 000 $ est seulement une partie. Il
y a d'autres montants ailleurs.
M. Ouellet (Ferdinand): Ils sont tous engagés.
M. Garon: Ils sont tous engagés. Tout l'argent est
engagé avec les universités. Les contrats se donnent plus
tôt que cela. Je ne sais pas à quel engagement, mais vous allez
trouver d'autres montants en plus du montant de 1 669 000 $ que vous avez ici.
Ce n'est pas le seul montant. Il y a d'autres sommes.
M. Picotte: Le montant maximal, de toute façon, qui est
engagé pour cette année ou qui devra être engagé est
de 3 000 000 $.
M. Garon: Sur le budget, oui.
M. Ouellet (Ferdinand): Ce sera un montant de 3 500 000 $, parce
que la dernière tranche de 500 000 $ s'ajoute.
M. Garon: Oui. En plus du contrat de trois ans avec
l'Université Laval pour lequel il y a un montant de 504 000 $ pour cette
année.
M. Picotte: Oui, mais il est compris à l'intérieur
du budget qu'on a voté.
M. Garon: Non.
M. Picotte: C'est un budget additionnel?
M. Garon: Ce sont des virements.
M. Picotte: Que vous allez chercher au Conseil du trésor
ou quoi?
M. Garon: En demandant un virement pris à même
d'autres fonds qui ne seraient pas dépensés. On a demandé
un virement pour prévoir ce montant, mais c'est un montant additionnel
aux crédits votés au printemps en fonction d'un virement.
M. Picotte: Cela veut dire que cela représente 3 500 000 $
d'engagements de recherche cette année?
M. Garon: À peu près, oui. Ce n'est pas
époustouflant.
M. Picotte: Non. Il y a déjà une
amélioration par rapport à l'an dernier d'environ 500 000 $ ou
600 000 $.
M. Garon: II y a toujours des améliorations.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'engagement 43? L'engagement 43 est donc
vérifié. Est-ce que les membres de la commission ont d'autres
engagements à vérifier ou d'autres questions à poser?
M. Picotte: En ce qui me concerne, je ne pense pas.
Peut-être...
M. Garon: Je voudrais dire aux membres de la commission que,
comme on a commencé nos travaux en retard, cela ne me fait rien de
dépasser l'heure d'une période de temps équivalant au
retard. Si cela ne cause pas d'inconvénient à la commission, nous
sommes à sa disposition pour... On a commencé entre 10 h 15 et 10
h 20; cela ne me fait rien de poursuivre jusqu'à 12 h 15 ou 12 h 20.
M. Picotte: Quand vous serez rendu à l'engagement 44, M.
le Président, je suis prêt.
M. Maltais: On serait rendu là.
Le Président (M. Vallières): Engagement 44. M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: C'est une subvention à Poissonnerie Les
Méchins Inc. dans le cadre du programme de rationalisation. Pouvez-vous
m'expliquer la différence entre le programme de rationalisation de
l'usine et celui de modernisation?
M. Ouellet (Ferdinand): Quel numéro? M. Maltais:
Engagement 44. M. Garon: C'est la même chose. M. Maltais:
C'est la même chose?
M. Garon: II s'agit de rationaliser en fonction de la nouvelle
réglementation sur les pêches.
M. Maltais: D'accord. Alors, cela s'applique à
l'engagement 45 aussi. Mais dans le cas de Les Crustacés de Gaspé
Ltée, dont la subvention est assez élevée, est-ce que le
montant global de la modification est connu?
M. Garon: Non, ce n'est pas la même chose.
M. Maltais: Ce n'est pas la même chose?
M. Garon: Cette subvention s'applique à la
démolition de la vieille usine. C'est une désuétude.
M. Maltais: C'est une reconstruction d'usine neuve.
M. Garon: Non, non, il y a deux programmes. Pour la modernisation
des usines, il y a un montant qui peut être... Si on démolit la
vieille usine, comme parfois des propriétaires pourraient hésiter
en disant que cela vaut encore quelque chose... Dans
le fond, ce qui serait idéal pour les pêches, c'est que la
vieille bâtisse soit démolie et qu'on ne fonctionne plus avec ces
vieux équipements. On a un programme de désuétude qui
prévoit des compensations. Dans ce cas, il y a eu une compensation pour
la démolition d'une usine désaffectée de
Grande-Rivière. Je peux vous dire que même le service
d'hygiène l'avait condamnée.
M. Maltais: D'accord, cela va.
M. Garon: Elle restait debout, mais elle était
infestée de moustiques, de cloportes ou de coquerelles...
M. Maltais: De morpions.
M. Garon: ...qui essayaient de gruger le vieux stock.
C'était mieux de tout démolir pour la sécurité de
la municipalité et pour qu'il n'y ait pas invasion. C'est un peu comme
quand il y a eu des travaux dans certaines usines... J'aime autant ne pas trop
en parler.
M. Maltais: II y en a qui collent aux portes et il y en a qui ne
collent pas. Vous savez ce que je veux dire? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): D'autres questions sur
l'engagement 44?
M. Picotte: J'aimerais passer à l'engagement 46.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé sur l'engagement 46.
M. Picotte: Une courte question à propos de l'engagement
financier 46: "Subvention de 35 000 $ à Les pavillons agro-alimentaires
québécois Inc., représentant le paiement du coût de
location des espaces occupés par le pavillon de l'agriculture au Salon
international de l'agriculture et de l'alimentation, dans le cadre du programme
de promotion des produits agricoles et agroalimentaires
québécois." Je suppose que c'est une entente
négociée au montant de 35 000 $.
M. Garon: Les pavillons agro-alimentaires québécois
sont un groupe qui représente les entreprises de transformation dans le
secteur alimentaire; ils sont tous ensemble. Au lieu de négocier un
à un, habituellement ils négocient pour l'ensemble. Ils
travaillent en collaboration avec le ministère de l'Agriculture; on les
aide beaucoup techniquement. Pour louer des espaces au salon et pour faire la
promotion des produits québécois, on leur accorde une aide pour
différents salons. Ici, cela concerne le salon internation tenu à
Montréal.
M. Picotte: Adopté, M. le Président, avec les
crédits du mois de mai.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
Est-ce que d'autres membres de la commission auraient des questions sur
d'autres engagements? Oui, M. le député de Sainte-Anne, sur
l'engagement 49? (11 h 45)
M. Polak: Engagement 49: Subvention à M. Jean-Paul Paradis
"dans le cadre du programme d'aide financière à la construction
de bateaux de pêche de plus de 35 pieds. Montant de l'engagement: 237
677,30 $." Je voudrais savoir quels sont les critères de ce programme et
je voudrais revenir sur... On a eu une discussion auparavant avec M.
Bérubé à ce sujet. Est-ce que, dans le programme, il est
spécifié que ces bateaux doivent travailler pour le
bénéfice du Québec? On a demandé cela parce qu'on
avait constaté que ces bateaux étaient loués dans d'autres
provinces comme le Nouveau-Brunswick. Quelqu'un prend un bateau, nous
finançons - le public du Québec - et ensuite il fait de l'argent
avec. Est-ce qu'il y a une exigence maintenant au programme afin que ces
bateaux travaillent exclusivement pour le bénéfice des
pêcheurs du Québec et des travailleurs du Québec?
M. Garon: II y a une exigence dans les prêts qu'on consent
pour que les bateaux livrent leur poisson au Québec. Dans l'état
de désorganisation dans lequel les pêches se sont trouvées
au cours des dernières années... Vous avez vu encore cette
semaine un reportage où les gens voudraient, au fond, que le
Québec administre le homard, parce que c'est le fouillis total. Je
l'avais dit dans le temps. Les gens ont pensé que je faisais de la
politique parce qu'ils pensaient qu'il y avait de l'inimitié entre M. De
Bané et moi mais vous vous rendez compte maintenant. M. De Bané
n'est plus là mais les résultats de sa politique sont encore
là, par exemple. Vous avez vu récemment des pêcheurs qui
ont dit que ce sera un désastre dans le homard au cours des prochaines
années parce qu'il n'y a pas de surveillance de la part du gouvernement
fédéral, qui n'est pas équipé pour faire cela.
Il est arrivé, dans certains cas où les pêcheurs
n'avaient pas véritablement de place pour livrer, qu'ils aient
livré à l'extérieur. D'une façon
générale il y a une norme là-dessus qui est
spécifiée bien clairement. À partir de l'an prochain,
où, normalement, il devrait y avoir tous les lieux de
débarquement avec les usines modernes voulues, quelqu'un qui livrera
à l'extérieur du Québec verra son prêt
rappelé. On pense qu'il y aura beaucoup plus d'équipements pour
recevoir le poisson.
Il est arrivé cette année, par exemple, des
périodes où le bateau est arrivé au quai
et personne ne voulait acheter le poisson parce que les ventes
n'étaient pas vite et que des gens ont fait venir des "vans" de Boston
pour vendre directement à Boston. On est actuellement dans une phase
transitoire dans le secteur des pêches.
Engagements de juin
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
questions sur les engagements financiers du mois de mai? Ils sont donc
vérifiés. Nous passons maintenant aux engagements financiers du
mois de juin.
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: ...à l'engagement no 1 il y a un "contrat de
services pour la réalisation d'une enquête au niveau provincial
sur les habitudes de consommation des ménages et des adolescents dans le
but de rédiger une politique alimentaire appropriée au
Québec, pour une période de neuf mois." Un engagement de 42 580
$. Est-ce que cette enquête est disponible? Est-ce qu'on pourrait en
avoir copies?
M. Garon: C'est une enquête qui a été faite
en collaboration avec le Cercle des fermières. Mme Seoane agissait pour
la réalisation concrète de l'enquête. Un rapport
préliminaire est sorti. On l'a d'ailleurs rendu public au moment du
congrès de l'Association des fermières à Sherbrooke au
cours de cet été. Il doit y avoir un rapport plus global. Si les
membres de la commission désirent une copie de ce rapport
préliminaire qui est très intéressant, il me fera plaisir
de vous la faire parvenir.
M. Picotte: D'accord.
M. Polak: Question additionnelle.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je remarque ici qu'on a procédé par le
biais d'un contrat négocié. Est-ce que Mme Nicole Seoane est
tellement experte qu'on l'a engagée? On n'a peut-être pas
pensé de voir s'il y avait d'autres personnes aussi capables ou
peut-être même plus capables qu'elle qui auraient voulu se voir
confier ce travail.
M. Ouellet (Ferdinand): La question est très bonne. On a
retenu les services de Mme Seoane et on était très contents de
l'avoir parce qu'il n'y a pas d'autres personnes qui ont autant d'expertise que
Mme Seoane peut en avoir dans ce genre de travail. C'est pour cela qu'elle a
été retenue.
M. Polak: Vous dites experte, mais experte en quoi?
M. Ouellet (Ferdinand): II y a un point supplémentaire que
je veux ajouter. Justement, elle avait fait un travail identique aux
États-Unis pour une université américaine. Il y avait
également là une possibilité d'utiliser...
M. Polak: D'accord.
M. Ouellet (Ferdinand): ...la même méthodologie,
d'utiliser le même questionnaire.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Vallières): L'engagement 1 est
vérifié.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: J'ai des questions sur l'engagement 12 et,
possiblement aussi, sur l'engagement 17, puisqu'on pourrait les traiter
ensemble. Il s'agit d'une "subvention à la Corporation 1534-1984
représentant le coût de commandite d'une Méduse (pavillon
thématique) sur les produits marins, dans le cadre des fêtes
Québec 1984. Montant de l'engagement: 120 000 $." Où était
situé ce pavillon? Qu'est-ce que cela a donné comme
résultat?
M. Garon: D'abord, c'est un pavillon qui a été
conçu, où on nous offrait une commandite pour 120 000 $ qu'on a
partagée avec quelqu'un d'autre: 60 000 $ chacun. Il avait d'abord
été placé à Lévis, parce qu'il était
question de faire un site supplémentaire au site de Québec.
Ensuite, il a été déplacé à Québec
quand le site de Lévis a été fermé. À la fin
de l'exposition, on acquérait pour 1 $ tous les équipements qu'il
y avait là-dedans. Au début, il était question uniquement
d'une commandite et ce qu'on a négocié avec Québec 1984,
c'est, à la fin, d'avoir tous les équipements qu'il y avait
là-dedans et qui nous serviraient pour différents types
d'expositions.
Une voix: Et le pavillon. Pas seulement les
équipements.
M. Garon: C'est tout l'intérieur du pavillon qui est
devenu la propriété du ministère et on va s'en servir dans
des expositions. Ce qu'on a négocié, au fond, c'est le concept
qui avait été élaboré par Québec 1984, qui
est un bon concept, la
localisation et le transfert sur un autre site. Mais, à ce
moment-là, ils nous ont fait le transfert gratuitement parce que ce sont
eux qui avaient prévu que le site serait bon et qu'il y aurait
suffisamment de gens pour les deux sites. Ils ont accepté de nous
transférer sur le site de Québec et, ensuite, de nous vendre le
pavillon qu'on va utiliser dans d'autres expositions. Des gens du
ministère qui sont là-dedans ont dit qu'on faisait une bonne
affaire.
M. Polak: Ils disent toujours cela. M. Garon: Non,
mais...
M. Polak: Ceux qui reçoivent les subventions sont toujours
très contents.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Garon: Non, pas ceux qui les reçoivent. Les gens du
ministère qui font...
M. Polak: Ah!
M. Garon: ...régulièrement des expositions disaient
qu'au prix de 120 000 $, avec l'achalandage que connaissait une telle
exposition, en plus d'acquérir les équipements à la fin,
ce qui est avantageux pour Québec 1984 est aussi avantageux pour
nous.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Ce serait bien juste eux autres qui sont contents
d'avoir fait affaires avec Québec 1534-1984.
M. Garon: II faut dire que, là-dedans... Des voix:
Ah! Ah! Ah!
M. Garon: ...il y a un montant d'argent qui sert pour des
dégustations. Ce ne sont pas seulement des équipements.
J'oubliais de vous le mentionner. Je pense qu'il y a 40 000 $ qui servaient
à des dégustations.
M. Maltais: Qu'est-ce que vous avez mangé là?
M. Garon: Ils nous faisaient goûter différentes
choses, notamment différents types de poisson. Ils cuisaient du poisson
et servaient, par exemple, du sébaste, du...
Une voix: Du maquereau.
M. Garon: Du maquereau, de la morue. On a demandé de
favoriser les espèces qui étaient moins connues au Québec
et qu'on avait en grande quantité. Dans le contrat, il y avait 40 000 $
pour de la nourriture et pour des gens qui étaient engagés pour
faire goûter ces produits aux gens qui viendraient, pour faire la
promotion des produits qu'on a en grande quantité au Québec mais
qui sont peu connus.
M. Maltais: M. le ministre, avez-vous la certitude que...
M. Garon: Ce qui veut dire que les équipements, cela
baisse. Ce n'est plus 80 000 $ parce qu'il y a 40 000 $ de dégustations
et d'employés pour faire déguster.
M. Maltais: Avez-vous la certitude que vous n'aurez pas d'autres
factures?
M. Garon: C'est un montant final. Il n'y a pas d'autres
factures.
M. Maltais: Cela fait plusieurs fois qu'on entend cela.
M. Garon: Non, non. Mais... Le ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation est un ministère très
prudent.
M. Maltais: Quel était l'engagement global de votre
ministère à 1534-1984?
M. Garon: 220 000 $.
M. Maltais: Vous n'en avez pas d'autres, certain?
M. Garon: Non.
M. Maltais: II n'y aurait pas d'autres factures, non plus?
M. Garon: Non.
M. Maltais: Vous me l'affirmez et c'est enregistré. Vous
n'en aurez pas d'autres.
M. Garon: C'est parce qu'on avait un contrat global final avec
eux.
Il y a 120 000 $ sur les méduses et 100 000 $ sur les pavillons
agro-alimentaires pour la proportion du produit.
M. Maltais: Et vous n'aurez pas d'autres factures de cela?
M. Garon: Le prêt d'une personne à Québec
1984.
M. Maltais: Combien?
M. Garon: On m'a dit qu'il était prêté pour
trois mois. C'est un employé du ministère qui a été
prêté trois mois.
M. Maltais: Après cela?
M. Garon: C'est tout.
M. Maltais: C'est tout?
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Pas d'autres choses?
M. Garon: Non.
M. Maltais: Pas d'autres factures qui s'en viennent?
M. Garon: Non. M. Maltais: Vendu.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé, sur la même...
M. Picotte: M. le Président, sur l'engagement 17 - le
ministre en a parlé tantôt - la subvention du pavillon
agro-alimentaire québécois. Où était situé
ce pavillon? J'aimerais aussi que vous nous donniez une certaine description
comme vous l'avez fait à l'engagement 12.
M. Garon: Disons que le pavillon... Le pavillon agro-alimentaire,
il faut dire aussi comment cela se passe. Il y a Québec 1984 qui a
signé, tout au cours des mois qui ont précédé les
activités, des contrats avec différentes entreprises pour le site
de Québec. À un moment donné, ils disent qu'il va y avoir
un site additionnel à Lévis parce qu'il va y avoir trop de monde
à Québec, qu'il va falloir qu'il y ait un site alternatif.
Nous avons pensé que, comme il y aurait beaucoup de monde
à Québec 1984...
M. Picotte: Vous étiez d'accord...
M. Garon: Non, j'ai... Le site de Lévis?
M. Picotte: Oui. Vous étiez d'accord à Lévis
aussi.
M. Garon: Je n'étais pas contre. Évidemment, on
aurait aimé être également sur le site de Québec,
mais il y avait beaucoup de contrats d'exclusivité qui avaient
déjà été signés dans le cadre de location
d'espaces ou encore de commandites. Par exemple, Labatt, qui est aussi dans le
secteur alimentaire, avait un contrat d'exclusivité non seulement pour
la bière mais aussi pour les produits laitiers, etc. de sorte que les
contrats qui avaient été faits entre Québec 1984 et des
groupes alimentaires qui étaient sur le site de Québec
créaient des exclusivités. Ce que nous avons voulu faire c'est
aider des entreprises à faire la promotion, par exemple, de la
production d'agneaux, des mets québécois qui sont dans les
pavillons agro-alimentaires. À ce moment, à cause des
exclusivités qu'il y avait à Québec c'était
à Lévis où il n'y avait rien. C'est-à-dire qu'on
n'avait pas le choix entre les deux endroits. On a dit: S'il doit y avoir tant
de monde à Lévis, essayons de prévoir la promotion de
produits québécois avec des pavillons agro-alimentaires sur le
site. En même temps, cela assurera l'alimentation des gens qui vont
passer là. Maintenant, il y a eu un certain nombre de personnes pendant
les premières semaines, durant les congés de la
Saint-Jean-Baptiste et de la Confédération, les longues fins de
semaines, et il s'est révélé rapidement qu'il n'y aurait
pas le nombre de personnes voulues. On a fermé le site, mais on a dit
aux gens des pavillons agro-alimentaires qu'ils seraient
privilégiés pour aller sur le site de l'Exposition de
Québec qui arriverait à la fin d'août. Comme ils
étaient déjà préparés pour la saison, que
cela ne demandait pas de préparatifs additionnels pour eux, comme il y a
un bon achalandage à l'Exposition de Québec et que, dans une
bonne proportion, c'étaient des gens qui venaient déjà
à l'Exposition de Québec, c'est comme cela que le choix s'est
fait entre arrêter les activités, à un moment donné,
plutôt que d'embarquer dans un gouffre qui ne finirait pas, et
transporter les activités au pavillon de l'agriculture lors de
l'Exposition de Québec.
Les gens ont été satisfaits de cette formule. C'est
l'entente qui s'est faite pour ne pas s'embarquer dans un gouffre.
M. Picotte: Les activités ont été
arrêtées vers quelle date? Cela a fonctionné combien de
temps?
M. Garon: Vers la mi-juillet.
M. Picotte: Cela a été fréquenté par
combien de personnes?
M. Garon: II y a eu un certain nombre de personnes parce qu'une
journée entre autres, à ce qu'on me dit, il y avait eu 16 000
personnes. Maintenant...
M. Picotte: Cela a duré de quelle date à quelle
date?
M. Garon: Cela a eu lieu du 24 juin jusqu'au 15 juillet et
ensuite l'Exposition de Québec pendant dix jours.
M. Picotte: J'aimerais revenir à l'engagement 11.
Le Président (M. Vallières): J'ai aussi une demande
d'intervention du député d'Iberville. M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Engagement 13. "Subvention aux
Éditions Vertige Inc.
représentant l'achat de 2000 abonnements à la revue
"Vertige" pour être offerts aux municipalités inscrites au
concours "Villes, villages et campagnes fleuris 1984". Montant de l'engagement
30 000 $."
Je voudrais savoir du ministre si, dans le concours "Villes, villages et
campagnes fleuris", il y a une stabilité au niveau des participants ou
s'il y a une augmentation.
M. Garon: Une progression chaque année.
M. Beauséjour: Par rapport à l'année
précédente. (12 heures)
M. Garon: II y a une augmentation chaque année. Cette
année, c'est à peu près la même participation. Je
pense qu'il y a quelques municipalités de plus que l'an dernier. Il y en
a environ 500.
M. Beauséjour: II y en a 500?
M. Garon: À peu près, environ 500
municipalités. Cela représente un plus fort pourcentage de la
population, par exemple, à peu près 80% de la population du
Québec. Le déboursé à l'engagement 11 n'a pas eu
lieu, parce que l'entreprise...
M. Beauséjour: À l'engagement 13. M. Garon:
À l'engagement 11.
M. Beauséjour: Je suis revenu à l'engagement
13.
M. Garon: Vous êtes revenu à l'engagement 13. Ah
bon! À l'engagement 13, ce sont les Éditions Vertige. À
l'engagement 13, attendez un peu. Ce déboursé n'a pas eu lieu; il
n'y a pas eu entente. On en a discuté avec les gens de la revue. En
fonction de la poursuite de la revue, des montants étaient
engagés déjà et les gens ont décidé de ne
pas poursuivre. Cela n'a pas fonctionné. On est autorisé à
le faire, mais cela n'a pas eu lieu, parce que ces gens ne s'en sont pas
prévalus et que la revue n'a pas décidé de continuer ses
activités. C'était une très belle revue.
M. Maltais: Ils avaient le vertige.
M. Garon: C'est triste parce que c'était une très
belle revue. C'était bien fait; c'était une très belle
revue. Cela aurait été une bonne chose. J'espère que
l'idée va être reprise parce que cela aurait été
excellent pour le monde horticole québécois.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
questions sur le même engagement? L'engagement 13 est
vérifié. M. le député de Maskinongé sur
l'engagement 11.
M. Picotte: Tantôt, on a mêlé un peu les deux
engagements. Je ne sais pas si la réponse que le ministre me donnait
concernant l'engagement 11 était bonne. Finalement, l'engagement n'avait
pas été retenu.
M. Garon: Je répondais pour l'engagement 13, mais je
pensais que c'était l'engagement 11.
M. Picotte: Qu'est-ce que ce Centre d'information et d'animation
communautaire?
M. Garon: Le CIAC, c'est le groupe des agriculteurs
représentés par le Centre d'information et d'animation
communautaire. Ce sont les agriculteurs de Mirabel, les expropriés de
Mirabel. Il y a une partie pour le fonctionnement de leur centre dans une
proportion de 2 $ pour 1 $, jusqu'à un maximum. C'est de là que
vient le montant.
M. Picotte: L'engagement financier. M. Garon: Pardon?
M. Picotte: De toute façon, il n'y a pas de montant qui a
été versé à...
M. Garon: Oui, à l'engagement 11, le montant a
été versé. C'est le groupe qui s'occupe de défendre
les intérêts des expropriés de Mirabel. Vous avez
l'explication dans le cahier. C'est assez bien. En 1981-1982, le gouvernement
du Québec a apporté sa contribution par l'attribution d'une somme
de 29 921 $. C'est-à-dire qu'eux, ils versaient 1 $ et nous on versait 2
$ pour qu'ils fassent leurs activités nécessaires pour
défendre les intérêts des expropriés. On dit:
À compter de 1982-1983, les subventions gouvernementales ont
été versées par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries, et de l'Alimentation, soit 80 000 $ en 1982-1983 et 100 000 $
en 1983-1984. Mais en 1983-1984, vous voyez qu'il y a 40 000 $ pour le
fonctionnement et qu'il y a un montant de 60 000 $ pour les honoraires et les
frais judiciaires liés à la contestation de l'expropriation. Il y
a eu également un prêt qui va dépendre de l'issue du
procès. S'ils gagnent leur procès, l'autre partie va assumer les
frais, alors le montant sera remboursé. Une cause comme cela
représente des frais considérables.
Je ne sais pas si vous êtes au courant aussi des façons de
faire du gouvernement fédéral dans cela, où on a
multiplié les procédures. Des fois il s'agissait d'envoyer
toujours les montants à chacun des expropriés, cela faisait
parfois 300 poursuites, etc. Mais il semble que le nouveau gouvernement veut
régler l'affaire, alors on verra. Cela a été fait pour
aider les expropriés de Mirabel pour leurs travaux
comme groupes et aussi pour leurs frais judiciaires, c'est-à-dire
qu'il y a eu des montants de subventions mais aussi des prêts.
M. Picotte: Selon la ventilation que vous m'avez donnée
tantôt, il y a quoi? Un montant d'au-delà 200 000 $ qui a
été consacré à ce jour aux expropriés de
Mirabel, en guise d'aide depuis 1980?
M. Garon: À ce jour ...
M. Picotte: Vous avez parlé de 100 000 $ à un
moment donné, je pense en 1982.
M. Garon: Cela fait environ 200 000 $ de subventions et 200 000 $
de prêts.
M. Picotte: 200 000 $ de prêts et 200 000 $ de
subventions.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Est-ce que c'est le seul ministère...
M. Garon: Sur plusieurs années, ce n'est pas sur un
an.
M. Picotte: Oui, depuis cinq ans environ. Est-ce le seul
ministère qui vient en aide aux expropriés?
M. Garon: Actuellement oui. En 1981-1982, il y a peut-être
eu des petits montants de d'autres ministères, mais 2000 $, 3000 $ ou
4000 $ de deux ou trois ministères, c'est tout. Ce ne sont pas des gros
montants.
M. Picotte: M. le Président, en ce qui me concerne...
M. Garon: De gros montants sont accordés depuis qu'il y a
eu les contestations judiciaires. C'est là que cela a coûté
plus cher, parce que le gouvernement fédéral avait engagé
un grand nombre d'avocats et cela faisait beaucoup de procédures. Il
fallait que les expropriés répondent à cela. Au fond, la
politique du gouvernement fédéral était de les inonder de
procédures pour les faire crever; c'était clair comme de l'eau de
source. Si le gouvernement du Québec n'avait pas aidé les
expropriés de Mirabel, ils auraient été
étouffés par les procédures et ils n'auraient jamais pu
résister à cela. Comme ils défendaient leurs
intérêts personnels, mais aussi les intérêts du
Québec là-dedans... Est-ce que le Québec aurait
contesté lui-même? En aidant en partie les expropriés, il y
a aussi une autre partie qui concerne les intérêts du
Québec où les droits du Québec sont défendus dans
cette cause.
Au point de vue de l'expropriation entre autres, les principes
véhiculés dans cette cause - je ne sais pas si vous en avez
entendu parler - sont des principes qui concernent autant le gouvernement que
les expropriés. Une façon de le reconnaître, c'était
d'une part de payer nous-mêmes une partie des frais et d'autre part, pour
leurs dépenses, leurs intérêts personnels et leur faire un
prêt qu'ils pourront récupérer à l'issue du
procès s'ils gagnent leur cause.
M. Picotte: S'ils ne gagnaient pas leur cause, les 200 000 $ que
vous avez prêtés seraient à fonds perdus.
M. Garon: Oui, c'est-à-dire qu'ils seront assez
"maganés" que cela ne donnerait rien de les "maganer" davantage. J'ai
l'impression qu'actuellement on s'en va vers un règlement plutôt
qu'autre chose. Je ne sais pas si vous avez vu la dernière
décision du tribunal, dans laquelle les juges recommandent, à
toutes fins utiles, aux expropriés d'aller jusqu'aux tribunaux
supérieurs pour faire en sorte que ceux-ci traitent le gouvernement
fédéral sur le même pied que les citoyens. Cela
renverserait toute la jurisprudence antérieure de la Cour suprême
parce que, au fond, c'est une recommandation des juges eux-mêmes. Un des
juges dissident a dit: Je le leur aurais accordé tout de suite
malgré la jurisprudence antérieure. Cela vous indique à
quel point le dernier jugement du tribunal est très sympathique à
la cause des expropriés.
M. Picotte: On peut parler d'environ 500 000 $ consacrés
à cela sous forme de dons finalement si les expropriés en sortent
perdants. Ce sera un investissement du gouvernement du Québec dans ce
milieu pour le principe.
M. Garon: Cela pourrait être... M. Picotte: Oui.
M. Garon: Cela pourrait être plus de 500 000 $.
M. Picotte: Cela pourrait être plus de 500 000 $.
M. Garon: Là-dedans, cela dépend des
procédures qu'a faites le gouvernement fédéral. Les
expropriés n'ont pas tous de l'initiative; souvent, ils sont en position
de défense par rapport à des procédures faites concernant
les loyers ou des choses comme cela pour lesquelles il y a un très grand
nombre de procédures. Cela peut aller jusqu'à 750 000 $ dans
l'état actuel des choses.
M. Picotte: La participation du gouvernement du
Québec.
M. Garon: En termes de prêts et de subventions, oui. La
grosse partie, sous forme de prêts.
M. Picotte: Très bien.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): Engagement no 18.
M. Maltais: ...il s'agit d'un supplément pour porter
à 265 000 $ le coût des honoraires pour effectuer des
études préparatoires à la conception et à la
surveillance des travaux de construction d'un centre de service pour bateaux de
pêche à Newport, SNC. M. le ministre, ce même centre est-il
bâti sur votre terrain dans la baie à côté de...
M. Garon: II est à côté.
M. Maltais: Oui, mais c'est chez vous? Cela appartient-il
à la province de Québec?
M. Garon: Les terrains appartiennent au Québec.
M. Maltais: Oui?
M. Garon: II y a eu des achats de terrain, de l'expropriation de
terrains là-dedans, achats et expropriations et...
M. Maltais: Parce que tout à l'heure, vous m'avez dit que
les 500 000 $ étaient...
M. Garon: Ah! C'est autre chose.
M. Maltais: Non, non, mais je reprends votre raisonnement. Vous
avez dit: On a versé 500 000 $ à la Société de
développement des pêches pour faire un beau terrain... C'est ce
que vous m'avez dit.
M. Garon: Non, pour préparer le terrain, pour recevoir
l'usine.
M. Maltais: Pour l'usine.
M. Garon: Mais là, ce n'est pas la même chose.
M. Maltais: Non, non, attendez un peu!
M. Garon: C'est un parc d'hivernement pour bateaux.
M. Maltais: Vous n'êtes pas pressé. On a encore du
temps. D'accord, vous m'avez confirmé cela. Là, vous me dites: On
augmente à 265 000 $ le coût de surveillance ou de conception de
travaux pour un centre de bateaux, conception et surveillance de construction
d'un centre de service, mais c'est à Newport; c'est à
côté de l'usine dans la baie de Newport, à
côté du quai, de l'autre côté du quai sur un terrain
qui vous appartient. Cela va coûter combien, ce centre?
M. Garon: II est fini, le centre. M. Maltais: II a
coûté combien? M. Garon: Autour de 2 000 000 $.
M. Maltais: Pourquoi faut-il augmenter les honoraires de 40 000
$? Y a-t-il eu des travaux supplémentaires? Y a-t-il eu des ajouts
imprévisibles?
M. Garon: C'est parce qu'il y avait des problèmes à
ce moment-là dans le secteur des pêches, tout le monde faisait
flèche de tout bois. Il y avait une colonie de bihoreaux...
Une voix: De quoi?
M. Garon: De bihoreaux. C'est un genre d'oiseau qui est
très criard. Apparemment, les bihoreaux qui étaient ailleurs sont
venus se localiser sur la pointe de l'endroit où on devait faire le parc
d'hivernement et à ce moment-là, les adversaires du parc
principalement le ministère de M. De Bané -se sont mis à
utiliser tous les moyens possibles pour retarder les travaux. Une des
façons a été de se plaindre à différents
ministères. Finalement, c'est Environnement Canada qui est venu
évaluer les bihoreaux, les compter, les regarder, les tâter, tout
ce que vous voulez, au point de vue des bihoreaux. Il se disait que
c'était peut-être le seul endroit pour les bihoreaux, alors qu'ils
étaient là seulement depuis deux ans, car on n'avait jamais vu
ces bihoreaux avant. Apparemment, ils étaient ailleurs. Les gens
d'Environnement Canada ont décidé que s'il n'y avait pas un petit
espace pour les bihoreaux sur la presqu'île, ceux-ci subiraient un
dommage effrayant de sorte qu'il a fallu modifier le parc. Ainsi, la centaine
de bihoreaux qu'il y a là nous coûte 40 000 $ de plus.
M. Maltais: Vous êtes en train de me dire que lorsque vous
avez fait effectuer ces travaux, vous n'aviez pas de permis d'Environnement
Canada?
M. Garon: On ne savait pas qu'il y avait des bihoreaux là.
Ils n'étaient pas là avant. Les bihoreaux sont apparus.
Une voix: C'est un coup monté.
M. Garon: Les gens nous disent qu'autrefois, les bihoreaux...
M. Maltais: Ils étaient à Matane. C'est De
Bané qui les a envoyés là.
M. Garon: Non, non. Un coup monté! Ah! Ah! Ah!
M. Maltais: C'est un coup monté des bihoreaux.
M. Garon: Les bihoreaux ont eu la malencontreuse idée
d'aller se localiser là, cette année-là, mais,
apparemment, d'après ce que les gens nous disaient... Je suis
allé sur place et j'ai vu qu'il y avait des changements de travaux et
j'ai demandé ce qui se passait. On m'a parlé des bihoreaux. J'ai
demandé: Qu'est-ce que c'est des bihoreaux? Est-ce qu'ils étaient
là avant? Ils ont dit: Non. Les bihoreaux sont arrivés
là...
M. Picotte: Est-ce agréable à regarder?
M. Garon: Je ne les ai pas vus.
Une voix: C'est très rare.
M. Garon: Non, je ne les ai pas vus.
M. Maltais: Mais cela a coûté 40 000 $ pour les
changer de place.
Une voix: Cela crie.
M. Garon: Mais il paraît que les bihoreaux crient
très fort.
Une voix: C'est très rare. Cela vaut aussi cher que
l'or.
M. Garon: C'est qu'il a fallu modifier le parc pour ces
bihoreaux. Cela a retardé les travaux. Pendant que toutes ces
études se faisaient, les travaux ont été suspendus. Cela a
affecté les travaux. Cela a occasionné des coûts
additionnels.
M. Maltais: J'espère qu'il n'arrivera pas une autre sorte
d'oiseaux qui va demander de nouveau 40 000 $ le mois prochain.
M. Garon: Non, le parc est fini. On doit l'inaugurer
bientôt.
M. Maltais: Oui. Cela ne paraît pas que vous venez de
prendre le contrôle sur les bihoreaux.
M. Picotte: Quant à être dans le cas des moineaux
rares...
Le Président (M. Vallières): L'engagement 18 est
vérifié. Est-ce qu'il y a d'autres questions de la part des
membres de la commission sur les engagements de juin?
M. Picotte: Adopté et vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Vallières): Donc, je conclus que
les engagements financiers des mois d'avril, mai et juin du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation sont
vérifiés. Les travaux de la commission sont donc ajournés
sine die. Nous revenons à 14 heures, pour une séance de
travail.
(Fin de la séance à 12 h 15)