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(Vingt heures douze minutes)
Le Président (M. Houde): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour l'année financière
1987-1988. Comme il n'y a pas de remplaçant, je donne
immédiatement la parole au ministre.
Remarques préliminaires M. Michel
Pagé
M. Pagé: Merci, M. le Président. Je dois vous
exprimer toute la satisfaction que j'ai de me retrouver avec mesdames et
messieurs les députés pour l'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. La
commission constitue un forum de discussion très intéressant
où pendant dix heures les parlementaires, l'Opposition et le
gouvernement peuvent discuter.
Je suis accompagné de M. Ghislain Leblond, sous-ministre, Mme
Agnès Jarnuszkiewicz, sous-ministre adjointe, M. Guy Jacob,
sous-ministre adjoint, M. André Vézina, sous-ministre adjoint, M.
Gaston Grammond, sous-ministre adjoint aussi, et le Dr Louis Bernard,
sous-ministre adjoint, en plus de fonctionnaires importants du
ministère, M. André Abgral et M. André Gervais,
secrétaire du ministère; de la Régie des assurances
agricoles, M. Michel Saint-Pierre, M. Guy Blanchet et M. Norbert Dubé;
et, de l'Office du crédit agricole, M. Julien Burns et M. Pierre Simard,
M. Moreau étant retenu malheureusement pour cause de maladie.
M. le Président, je faisais part aux membres de cette commission
de mes préoccupations et de mes projets pour l'avenir du secteur
agro-alimentaire québécois. Je voudrais, aujourd'hui, avec vous
faire le point de la situation de l'agro-alimentaire chez nous et dans le
monde, et vous faire part des orientations du ministère pour l'exercice
financier 1987-1988, réunis que nous sommes pour en étudier le
budget.
M. le Président, avant, si c'est possible, dois-je comprendre
qu'on a une demi-heure de chaque côté ou pourriez-vous m'indiquer
le temps qui m'est alloué, qui m'est imparti?
Le Président (M. Houde): Normalement, c'est 20 minutes par
intervenant.
M. Pagé: On en a environ pour 30 minutes, M. le
Président. J'ai abrégé par rapport à l'année
passée.
Le Président (M. Houde): Oui, il n'y a pas de
problème?
M. Garon: 20 minutes.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Lévis, vous ne donnez pas 30 minutes comme il le demande?
M. Garon: Non, c'est le règlement.
Le Président (M. Houde): C'est le règlement. Si
vous voulez vous entendre, s'il y a entente des deux partis, moi, il n'y a pas
de problème, je vais le donner si vous me le permettez.
M. Garon: C'est le règlement. Non, il y en a plusieurs,
après cela...
Le Président (M. Houde): M. le ministre, il s'en tient au
règlement, allez.
M. Pagé: M. le Président, j'apprécie la
délicatesse des membres de la commission.
Le Président (M. Houde): M. le ministre, ce n'est pas le
côté ministériel, c'est le côté de
l'Opposition qui n'a pas voulu accepter, au point de vue...
M. Pagé: Merci, M. le Président, de
préciser.
M. Garon: M. le Président, un instant, il y a un
règlement et on suit le règlement. Il n'y a pas d'acceptation et
de dérogation au règlement, le règlement dit que les
intervenants parlent pendant 20 minutes, alors...
Le Président (M. Houde): M. le député de
Lévis, j'ai seulement dit cela, je n'ai pas dit autre chose.
M. Garon: On dit que la période de questions est de 45
minutes, il n'y a pas...
Une voix: ...
M. Garon: Le règlement, ce n'est pas de la foutaise.
Le Président (M. Houde): M. le ministre, vous avez la
parole, allez-y.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Je retiens
cependant que, si j'avais été assis près de vous, je vous
aurais indiqué que, la commission étant maîtresse de ses
travaux, il est toujours loisible d'accorder une période jugée
opportune par les membres de la commission et qui peut dépasser le cadre
strict des 20 minutes. Je vais tenter de procéder un peu plus
brièvement et, si besoin en est, on se limitera à faire comme
l'année dernière, l'intervention d'ouverture sera faite en deux
étapes, purement et simplement.
M. le Président, si on se réfère au contexte
agro-alimentaire mondial - j'apprécierais bien avoir l'attention du
député - la situation qui prévalait l'an dernier sur les
marchés mondiaux des produits agricoles s'est maintenue, sinon
aggravée. Surplus de production, guerre de prix et guerre de subventions
se sont maintenus. L'année 1986 a été largement
dominée par les effets du "Farm Bill" américain. Cette loi
adoptée en décembre 1985 a contribué à orienter de
façon nouvelle la politique américaine. Les États-Unis
veulent récupérer - c'est explicable - leur part du marché
mondial des céréales qui, comme on le sait, est passée de
55 % en 1980 à 39 % en 1985. Pour reprendre cette part du marché,
évidemment, ils abaissent les taux de prêt à partir
desquels s'établissent les prix mondiaux et subventionnent massivement
leur propre production. Le marché mondial est présentement
embourbé, avec des surplus considérables de
céréales, les stocks de report atteignent 400 000 000 de tonnes,
soit deux fois le volume absorbé annuellement par tout le commerce
mondial. Les prix mondiaux des céréales ont chuté de 40 %
au cours des douze derniers mois. Le prix du blé est passé de 166
$ US la tonne à 100 $ US la tonne. La guerre commerciale que se livrent
les pays exportateurs pour conserver ou pour augmenter leur part du
marché mondial des denrées agricoles a des répercussions
dramatiques sur les prix payés aux agriculteurs. Il en résulte
que la plupart des pays subventionnent massivement leur agriculture afin de
soutenir financièrement leurs agriculteurs, de sorte qu'ils puissent
profiter de la hausse des prix. Ils pourront en profiter lorsqu'elle
surviendra, si jamais elle survient; on souhaite qu'elle puisse survenir
éventuellement.
En 1986, les États-Unis ont dépensé, à eux
seuls, 35 000 000 000 $ US dans le cadre du "Farm Bill", alors que la
Communauté économique européenne a versé 50 000 000
000 $ US en subventions à l'exportation de produits agricoles. La
situation qui prévaudra aux États-Unis en 1987 aura une grande
influence sur notre agriculture ici. Au cours de la prochaine année -
récolte, la production américaine de céréales pour
l'alimentation humaine pourrait diminuer de 10 %. Ainsi, on espère
réduire de 20 % les superficies ensemencées en maïs-grain
sur un programme de réduction des ensemencements. Avec des conditions
climatiques normales, la production de maïs pourrait s'établir
à 7 000 000 000 de boisseaux en 1987 en regard de 8 200 000 000 de
boisseaux l'année précédente. Cependant, à moins
que la demande intérieure ne s'accroisse de façon importante, une
situation de surplus pourrait persister étant donné la faiblesse
des marchés d'exportation. C'est le cas de nombreux pays, que ce soit
l'Inde, le Pakistan, les pays de l'Europe de l'Est qui ont atteint un niveau
important d'autosuffisance dans leurs besoins de céréales pour
l'alimentation animale. D'autres, telle la Chine, pourraient devenir de
nouveaux concurrents sur les marchés mondiaux. Il est ainsi possible que
les autorités américaines décident de stimuler la demande
extérieure pour leurs céréales en utilisant des bonis, des
primes à l'exportation ou en augmentant les crédits aux pays qui
achètent des produits américains. A moins que la récente
baisse du dollar américain face aux devises européennes ne
permette aux États-Unis d'accroître leur part des marchés
d'exportation.
Sur le marché intérieur en 1987, le gouvernement des
États-Unis pourrait être tenté de réduire les
excédents de céréales en permettant l'écoulement
d'une partie des réserves pour l'alimentation animale. À l'heure
actuelle, la production de viande et de volaille en 1987 est estimée
à 56 900 000 de tonnes, en baisse de 0,7 % par rapport à celle de
1986. Ainsi, à l'exception d'une progression de 7,7 % de la production
de volaille, le volume de production de l'ensemble des viandes chuterait de 4,6
% selon les indicateurs économiques que nous possédons.
En 1987, la production américaine de viande bovine pourrait
diminuer de 6,7 %, une bonne partie de la baisse survenant au quatrième
trimestre, selon les prévisions des services économiques du
ministère. Pour la première fois, l'année 1987 verrait la
consommation de volaille par personne être plus élevée que
celle de boeuf. À la suite d'un accroissement de la profitabilité
de la production porcine depuis juin 1986, une hausse du cheptel reproducteur
s'est réalisée. Une augmentation de la production porcine est
donc à prévoir pour cette année. Cette situation n'est pas
à l'avantage de nos producteurs de porc du Québec. La production
de poulet de gril a progressé de 4,5 % en 1986 alors que celle du
dindon
haussait de 12 % en 1987. Les coûts d'exploitation demeurant
faibles, on s'attend à une poursuite de la hausse de la production de
poulet et de dindon. Cette progression pourrait se chiffrer par 6 % dans le cas
du poulet à griller et pourrait même atteindre 16 % en ce qui
concerne le dindon. La hausse des approvisionnements en viande de porc devrait
normalement conduire à une baisse des prix pour ces produits. Par
contre, la réduction de la production de boeuf devrait se traduire en
une augmentation de prix pour la viande de boeuf.
Dans les pays de la Communauté économique
européenne, d'importants surplus en produits laitiers et en viande
bovine existent. Les frais liés à la politique agricole commune
se font de plus en plus importants. De nombreuses propositions ont
été mises de l'avant pour réduire les excédents
ainsi que les capacités de production. Cependant, plusieurs mesures font
apparaître d'importantes divergences dans les intérêts
particuliers des Etats membres de la communauté, d'où la
difficulté de les mettre en place.
L'attitude fortement protectionniste des États-Unis a
créé de nombreux conflits commerciaux avec ses partenaires.
Ainsi, divers intervenants américains des milieux agricoles ont
porté plainte auprès des autorités de leur pays afin
qu'une protection accrue leur soit accordée. Le Québec n'a pas
échappé à cette tendance. Les viandes rouges, les arbres
de Noël, certains légumes sont des produits qui ont fait ou qui
sont susceptibles de faire l'objet d'enquêtes. Bien que dans plusieurs
cas ces enquêtes ne mènent à aucune sanction, elles
produisent cependant toujours un climat d'insécurité pour les
productrices et les producteurs de ces produits concernés. De nombreux
affrontements se sont également produits tout au long de l'année
entre la Communauté économique européenne et les
États-Unis. Cette situation devrait se prolonger tant que les
négociations du GATT ne seront pas arrivées à terme, ce
qui va nécessiter au moins quelques années. Toutefois, il faut
retenir que les enjeux en sont très importants et ont un impact direct
sur notre économie agricole au Canada et, par conséquent, au
Québec.
Le secteur agricole a jusqu'à maintenant fait l'objet de
nombreuses controverses. Les partenaires commerciaux en sont finalement
arrivés à un accord visant l'inclusion du secteur agricole au
sein des discussions du GATT au même titre que les autres secteurs
économiques. Cependant, il est permis de croire que le secteur de
l'agriculture recevra un traitement particulier en raison du
précédent qui a été créé par
l'inclusion de ce secteur au sein des discussions du GATT et de la nature
même du secteur, qui est particulier.
Soulignons aussi que les pays exportateurs, dont le Canada, exigeaient
l'abolition des subventions à l'exportation, mais d'autres, se sentant
visés par cette proposition, firent modifier le projet initial pour y
inclure aussi toutes les mesures affectant directement ou indirectement le
commerce international des denrées agricoles. Dans ce contexte, ce sont
les barrières non tarifaires de la majorité des pays qui seront
examinées. Il est probable que les discussions touchant la
libéralisation des échanqes dans le secteur agricole se
prolongent en raison de l'abandon du calendrier original de discussions. Les
enjeux de la présente ronde de négociations du GATT sont la
redéfinition du partage du marché international des
denrées agricoles et la suppression des pratiques qui entravent le
commerce des produits agricoles. La présente guerre commerciale conduit
à une surenchère dans les rabais de prix et à des
représailles donnant lieu à l'imposition de droits
compensatoires. L'abaissement des subventions destinées à
soutenir tes revenus des agriculteurs apparaît également comme un
élément important dans les négociations du GATT qui vont
venir.
L'état perturbé des relations commerciales internationales
dans le secteur agricole qui prévalait l'année dernière
s'est donc maintenu en 1986. Il est à prévoir qu'il en sera de
même en 1987 et que la problématique devrait se poser avec autant
d'acuité. Cette situation n'est pas sans avoir affecté
l'agro-alimentaire au Québec. Malgré cette conjoncture difficile,
l'agriculture québécoise a connu une performance satisfaisante en
1986. Pour la première fois, le revenu net réalisé a
franchi le cap du milliard. Le revenu net réalisé a
progressé de 12 % en 1986 pour atteindre 1 036 000 000 $. Cette
croissance résulte d'une hausse des recettes incluant évidemment
les compensations d'assurance agricole, accompagnée aussi, il faut le
retenir, d'une stabilisation ou d'une limitation des dépenses. Le
Québec est ainsi passé au deuxième rang comme
région agricole canadienne derrière l'Ontario et devant
l'Alberta. En dépit de conditions climatiques qui nous ont
été défavorables, le volume des ventes de produits
agricoles est demeuré stable en 1986 par rapport à l'année
précédente. Les ventes dans les productions animales et les
produits de l'érable ont compensé pour les baisses dans d'autres
secteurs. L'écoulement d'une partie de la production de 1985 en 1986 a
permis un accroissement de 7,3 % du volume des ventes des
céréales et de 21,3 % de celui des pommes de terre.
Par contre, d'autres productions ont vu leurs ventes baisser à la
suite des mauvaises conditions climatiques de l'été et, assez
exceptionnellement, en 1986, toutes les
régions du Québec ont été touchées et
pratiquement toutes les productions ont été affectées par
le mauvais temps qu'on a connu en cours d'année. Dans le cas des
légumes, c'est une diminution de 8 %, dans le cas des pommes, c'est 41,3
% de moins et, dans le cas des petits fruits, c'est 23,7 % de moins. En ce qui
concerne les productions animales, la production du porc a connu une
légère baisse en 1986 et les disponibilités de boeuf et de
poulet s'accroissaient de 4,1 % et de 2,9 % respectivement. À
l'exception des produits végétaux et particulièrement des
céréales, la plupart des autres produits agricoles ont connu des
hausses des prix payés aux producteurs. Les recettes se sont ainsi
chiffrées à 3 500 000 000 $ en 1986, en hausse de 4,5 %,
comparativement à l'année précédente.
Les transferts gouvernementaux aux producteurs agricoles se sont accrus
de 7,5 % pour atteindre 398 600 000 $, soit 10,1 % des recettes. Ces recettes
se répartissent de la façon suivante: la production
laitière à l'avant-scène avec 34,9 %, la production
porcine avec 19,5 %, les céréales avec 5,5 %, la production
bovine avec 8,2 %, l'horticulture à 6,8 % et l'aviculture à 10,3
%.
Au niveau de la transformation, la valeur des livraisons s'est
élevée à 11 005 000 000 $, en hausse de 1,2 % par rapport
à 1985. Les ventes au détail des magasins d'alimentation ont
augmenté de 9,8 % pour les neuf premiers moi3 de 1986. Par rapport
à la même période en 1985, elles ont atteint 9 063 000 000
$.
Le secteur de la restauration a également connu une année
intéressante avec des recettes de 3 100 000 000 $ en 1986, soit une
croissance de 7,9 %. Ce sont les restaurants qui ont surtout profité de
cette croissance alors que les autres types d'établissements, que ce
soient les traiteurs, les établissements de repas à emporter,
etc., avaient des recettes à la baisse.
Cette rétrospective de l'année agricole serait
incomplète sans un bref examen des exportations. La performance du
secteur agro-aiimentaire a été bonne puisque celle-ci a connu une
hausse de 13 % en 1986 pour se chiffrer à 1 330 000 000 $. Les produits
transformés ont connu l'augmentation la plus forte, soit 14,3 %, alors
que les produits agricoles non transformés subissaient une baisse de 7,6
%. Le secteur des animaux vivants a été particulièrement
touché avec une diminution de 26,5 %. L'augmentation des produits
à base de porc a entraîné une hausse de 20,2 % des
exportations de l'industrie de l'abattage et du conditionnement de la viande.
Par contre, les exportations de lait évaporé ont chuté de
32,3 % à la suite de la perte de certains marchés africains.
Elles sont passées de 62 900 000 $ à 42 600 000 $.
Au total, je crois qu'il y a lieu d'être fiers de la performance
de nos trois sous-secteurs, le primaire, le secondaire et le tertiaire, du
secteur agro-alimentaire québécois. Ces résultats
n'auraient pu être atteints sans. l'effort des travailleuses et
travailleurs qui oeuvrent aux différents maillons de la chaîne
agro-alimentaire. La concertation entre les différents intervenants
s'est révélée également précieuse pour faire
face au défi d'une concurrence de plus en plus forte. (20 h 30)
L'action du ministère en 1986. M. le Président, mesdames
les députées et messieurs les députés, lors de mon
intervention, l'année dernière, j'avais souligné que la
situation de l'agriculture tant au Québec que dans le monde ainsi que le
contexte budgétaire difficile nous amèneraient à une
redéfinition de nos objectifs, de nos priorités et de nos modes
d'intervention. Au cours de cette première année à la
tête du ministère, j'ai pris le temps et on a pris le temps de
rencontrer les différents intervenants concernés du milieu
agro-alimentaire et d'analyser avec l'équipe de direction du
ministère nos programmes et nos activités. À cet
égard, je voudrais profiter de l'occasion qui m'est donnée pour
non seulement souligner, mais aussi remercier, et témoigner de mon
appréciation la plus sincère et la plus clairement
exprimée, cette équipe de femmes et d'hommes qui travaillent
quotidiennement au ministère, dans les sociétés, dans les
organismes, avec beaucoup de dévouement pour améliorer
l'agriculture, l'agro-alimentaire et pour qu'on soit davantage performant.
On a voulu, dans un premier temps, donner à notre
ministère une mission qui soit plus qu'un slogan politique. Cette
mission a des objectifs très clairs. Elle vise a favoriser l'adaptation
de la capacité de production de l'industrie agro-alimentaire aux
opportunités et exigences actuelles et futures des marchés
internes et externes, au bénéfice des intervenants
socio-économiques québécois, tout en assurant la promotion
des intérêts de ce secteur et en donnant aux exploitantes et
exploitants agricoles accès à un régime adéquat de
protection. Elle tient compte du contexte factuel et prévisible qui est
fort différent de celui des années antérieures. Pour
concrétiser cette orientation plusieurs actions ont été
entreprises afin d'évaluer la problématique de certains secteurs.
Nous avons procédé à la formation de comités
consultatifs sur différents thèmes: le financement agricole,
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles, l'assurance-récolte,
l'assurance-bétail, au chapitre de la santé animale,
l'exportation des bovins laitiers, préoccupés que nous sommes par
la
diminution de nos exportations à ce niveau notamment, la
commercialisation des viandes au Québec et aussi, un
élément qui est majeur, la protection du territoire agricole et
le droit, pour le producteur agricole, de produire. Ces équipes de
travail, ces comités sont formés de représentants des
milieux concernés, de façon à bien refléter leurs
préoccupations. Leur mandat est d'établir la problématique
des différents secteurs concernés et de formuler des
recommandations au ministre. Les recommandations ou les modifications
proposées par ces groupes de travail vont se concrétiser au cours
de la prochaine année par des projets de loi, de nouveaux programmes ou
encore des modifications aux programmes existants. Dans certains cas, comme
pour le financement agricole notamment, il s'agira d'une réforme
d'envergure attendue depuis plusieurs années.
Une autre démarche importante, amorcée et menée
à terme au cours de l'année, a été la
révision des programmes agricoles. Ainsi, une refonte majeure des
programmes de transfert aux producteurs agricoles a été
effectuée et est entrée en opération depuis le
début d'avril 1987. Cette réforme est le résultat d'un
processus de consultation où plus de 100 professsionnels de tous les
coins du Québec, de mon ministère, impliqués auprès
de la clientèle agricole ont travaillé pour identifier les
meilleurs moyens d'aider à la consolidation des entreprises. L'Union des
producteurs agricoles a également été consultée et
a été associée à cette démarche. Cette
refonte implique une réduction appréciable du fardeau
administratif par la réduction du nombre de programmes d'environ 70
à seulement 7, regroupant 29 volets d'aide financière.
La commercialisation de nos produits a également fait l'objet
d'une réflexion tout au cours de l'année. Il en est
découlé une révision des moyens d'intervention du
ministère qui seront mis en place au cours du présent exercice
budgétaire. De nombreuses interventions d'appui tout au long de
l'année ont permis de concrétiser plusieurs projets. L'action du
ministère a facilité le regroupement de l'offre comme dans les
cas de Pomexpan et de Pomexper.
J'avais annoncé l'an dernier que je désirais accorder une
attention spéciale à la recherche ou au développement
technologique, et plusieurs mesures se sont concrétisées:
création d'un centre de recherche en acériculture,
création de laboratoires de biotechnologie en protection des cultures,
mise sur pied d'un centre et d'un réseau de diagnostic en protection des
cultures, mise en place d'un programme d'évaluation des porcs
commerciaux et d'un centre d'analyse de la qualité de la viande. Dans le
domaine de l'enseignement, l'Institut de technologie agro-alimentaire de
Saint-
Hyacinthe offre, depuis septembre 1986, deux programmes d'attestation
d'études collégiales qui répondent davantage aux besoins
de la relève agricole.
En ce qui concerne la santé animale, la dernière
année n'a pas été marquée par des
épidémies d'importance, ce qui signifie que nos programmes de
prévention sont efficaces. Un volet préventif concernant la
production bovine a été ajouté au programme de
l'amélioration de la santé animale du Québec, l'ASAQ, et
2900 plans de gestion sanitaire ont été signés avec des
producteurs et des productrices dans le cadre de l'ASAQ. Un programme
d'intervention a permis de diminuer de façon très significative
l'incidence de la plasmocytose virale du vison.
Les relations avec le gouvernement fédéral ont
également fait l'objet d'une nouvelle approche. Pour nous, il s'agissait
de passer d'une attitude de dénonciation à une politique de
défense ferme et positive, mais cependant constructive, pour les
intérêts du Québec. Cette nouvelle attitude a
commencé à porter fruit dans plusieurs dossiers. En août
dernier, lors de la conférence fédérale-provinciale de
Victoria, nous avons réussi, de concert avec nos collègues de
l'Est du Canada, à introduire un principe important qui nous
apparaît fondamental en ce qui concerne l'action menée par le
gouvernement canadien, soit le principe d'équité comme
élément fondamental de la politique agricole
fédérale. Cette philosophie s'est traduite dans le document
portant sur l'application d'une stratégie nationale pour l'agriculture
canadienne qui a fait l'objet d'un consensus entre les provinces et le
gouvernement fédéral. D'ailleurs, chacun des premiers ministres a
eu l'occasion de ratifier cette politique visant à établir une
stratégie nationale pour l'agriculture de notre pays. Le Québec y
a joué un rôle de premier plan en faisant des propositions
constructives.
M. le Président, j'aurais évidemment plusieurs autres
volets à ajouter. Je voulais entre autres toucher la contribution du
gouvernement du Canada, parler de l'évolution de nos échanges
avec le gouvernement canadien et nos autres provinces, revenir à
d'autres sujets particuliers portant sur l'activité du ministère
et plus particulièrement concernant les orientations précises en
1987-1988 qui se dégageront, le cadre budgétaire, mais j'entends
profiter de la deuxième période de 20 minutes qui me sera
allouée, M. le Président, pour continuer.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le ministre. De
toute façon, vous aurez l'occasion de continuer tantôt. Je
cède maintenant la parole au député de l'Opposition, M. le
député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Merci, M. le Président. J'ai
écouté avec beaucoup d'attention les paroles du ministre de
l'Agriculture qui, selon son habitude - c'est la deuxième année
qu'il le fait - semble être plus expert dans la situation internationale
que dans la situation québécoise. Il nous aura parlé du
marché international des céréales, des surplus alors qu'il
semble accuser les Américains d'occuper une trop grande part du
marché, quand, dans le même discours, il nous dit que leur part
est passée de 55 % à 39 %.
La situation a changé, M. le Président, parce que les pays
ont eu un objectif intelligent d'autosuffisance. On regarde aujourd'hui le
marché des céréales et on devra s'ajuster à cette
situation; les pays qui étaient autrefois importateurs sont aujourd'hui
devenus autosuffisants ou exportateurs. J'ai déjà dit que, si le
ministre regardait les taux de productivité de la Chine populaire, il se
rendrait compte que les accroissements de productivité en Chine
populaire sont presque les plus élevés au monde actuellement,
parce que l'agriculture se modernise dans ces pays qui recherchent
l'autosuffisance alimentaire. Il se rendrait compte que la Chine est non
seulement autosuffisante, mais qu'elle exporte un peu. Il se rendrait compte
que l'Amérique du Sud, globalement, exporte des céréales,
particulièrement l'Argentine. Il se rendrait compte que l'Europe, depuis
la fin de la guerre 1939-1945, est maintenant aussi un exportateur de
céréale. Il se rendrait compte aussi que les États-Unis et
le Canada exportent, et que le seul pays, parmi les grands producteurs de
céréales, qui est habituellement importateur, à cause d'un
système de production qui est mauvais et de conditions climatiques mal
contrôlées, c'est la Russie soviétique.
Ainsi, parler de surplus deviendra une tautologie, puisqu'on parlera de
plus en plus de surplus de céréales. Et j'aime autant, dans un
monde moderne, qu'on parle de surplus que de famine. Autrefois, on parlait
beaucoup plus de famine dans le domaine des céréales.
Aujourd'hui, on parle de surplus, mais avec une mauvaise distribution.
Même l'Afrique serait autosuffisante si on avait un bon système de
distribution. Dans certains endroits, elle connaît des surplus à
cause des monocultures, mais globalement même l'Afrique produit plus
qu'elle ne consomme. On devra s'habituer à parler en ces
termes-là.
Le ministre nous a dit qu'il mettait l'accent sur la recherche. Je
trouve sympathique de l'entendre parler de cette façon, mais les
crédits, comparativement à 1985-1986, diminuent, puisqu'en
1985-1986 les crédits pour la recherche agricole étaient de 25
542 500 $, alors que, cette année, les crédits de 1987-1988, pour
un ministre qui met l'accent sur la recherche et qui veut développer la
recherche, baisseront à 24 860 000 $. Si on tient compte d'une
année où il y a eu 5 % d'inflation, où il aurait fallu
augmenter les crédits de 1 200 000 $, et d'une autre année
où il y en a eu 4 %, où il aurait encore fallu augmenter les
crédits de 1 000 000 $, il aurait donc fallu, en 1985-1986, augmenter
les crédits de 2 200 000 $ pour garder le même niveau,
c'est-à-dire avoir des crédits de près de 28 000 000 $
pour garder environ le même niveau qu'en 1985-1986. Les crédits
baisseront, cette année, à 24 860 000 $, c'est-à-dire
autour de 3 000 000 $ de moins qu'en 1985-1986.
On aura l'occasion, au cours de l'étude des crédits, de
regarder les différentes choses. J'ai regardé les chiffres
donnés par le ministre. Il nous a parlé des paiements de
transfert, mais il se compare souvent à lui-même. Comme il y a eu
une baisse tellement considérable en 1986, c'est évident qu'il y
a une petite augmentation en 1987. Il faudrait comparer avec 1985, qui
était la dernière année du gouvernement du Parti
québécois, et on se rendra compte que les paiements de transfert,
en 1985-1986, étaient de 381 661 000 $; qu'en 1986-1987 ils
étaient - je prends les données qu'on trouve ici - avec les
crédits supplémentaires, de 349 519 000 $ et, cette année,
on prévoit 376 594 000 $. Ce qui veut dire qu'à 375 000 000 $, en
chiffres non actualisés, on est encore à 6 000 000 $ de moins
qu'en 1985-1986. Si on veut les mettre sur une même base, il faudrait -
prenons 380 000 000 $ plus 5 %, grosso modo, cela veut dire 19 000 000 $. Donc,
400 000 000 $ plus encore 4 %, c'est-à-dire 416 000 000 $ comparé
à 375 000 000 $, cela veut dire qu'en paiements de transfert c'est 41
000 000 $ de moins en 1987, si on tient compte de dollars constants, par
rapport à 1985-1986, qui était la dernière année du
gouvernement antérieur.
Tout cela, globalement, les chiffres ne trompent pas. On peut prendre
chacun des programmes et dire ce que cela va donner. Qu'on regarde toutes ces
données et qu'on les compare, en termes de résultats, en termes
d'emplois, en termes de dynamique économique. Puisque le ministre nous a
parlé des exportations pour 1986 ou 1987, il a parlé de 1 400 000
000 $, j'aimerais qu'il nous dise quelles étaient les exportations, en
1976 - 400 000 000 % - et de combien elles ont augmenté en l'espace de
quelques années sous le gouvernement antérieur; elles ont
passé à 1 200 000 000 $. Quand le ministre nous dit: Aujourd'hui
en 1987, on est rendu à 1 400 000 000 $, c'est à peu près
stagnant par rapport aux années antérieures, par rapport a
1984-1985, ce qui veut dire à peu près pas d'augmentation
comparativement à
ce qu'on a connu antérieurement.
Le meilleur point de référence, je vais vous le donner,
c'est la statistique de l'emploi. Une économie dynamique investit et
engage du monde. Les données du Bureau de la statistique du
Québec, tant dans l'emploi que dans les investissements, nous montrent
que la musique n'arrive pas dans le même sens que celle que voudrait voir
jouer le ministre. Des investissements qui étaient de 642 000 000 $, en
1985... Dans l'ordre de grandeur du gouvernement antérieur... Je vais
donner trois années du gouvernement antérieur et une année
du gouvernement libéral. Je donne 1986 parce qu'on n'a pas encore 1987,
et je vous dis à l'avance: 1987 ce ne sera pas terrible. En 1983, 652
000 000 $ en investissements agricoles; en 1984, 666 000 000 $; en 1985, 642
000 000 $. Arrive le gouvernement libéral, qu'est-ce qu'on voit? en
1986, les investissements passent à 503 000 000 $, baisse de 21,6 %.
C'est une réalité qui ne trompe pas puisqu'on la trouve
dans les données. J'aurais pu prendre une année, mais non, j'ai
dit que j'allais prendre plusieurs années. Je vais reculer jusqu'en
1981, si vous voulez. Je peux prendre à partir de 1980, si vous voulez.
Même en 1980-1981, au plus fort de la crise économique, les
investissements au Québec dans le domaine agricole étaient plus
forts que ceux du gouvernement actuel alors qu'on a un taux
d'intérêt beaucoup moins élevé. (20 h 45)
Je vais vous donner des chiffres, selon les données du bureau de
Statistique Canada, catalogue 61-206 pour ceux qui voudront vérifier. Je
peux partir de 1979 si vous voulez, 519 000 000 $; en 1980, 525 000 000 $; en
1981, 597 900 000 $; en 1982, 626 700 000 $; en 1983, 652 500 000 $; en 1984,
666 300 000 $; en 1985, 642 100 000 $; en 1986, une différence, les
libéraux arrivent au pouvoir, investissements agricoles au
Québec, 503 200 000 $. Il faut retourner à 1978 pour voir un
chiffre d'investissements plus bas qu'en 1986 dans le domaine agricole. Vous
allez me dire oui, ce sont les investissements, c'est comme cela une
année. Je vais vous montrer les chiffres de l'emploi, si vous voulez,
pour chacun des mois. Je pourrais vous dire qu'en 1985 le niveau moyen annuel
était de 85 000 et en 1986 il est tombé à 82 000. Si on
continue sur la même perspective qu'on a actuellement, cela va baisser de
8000 cette année. Je vais vous les donner pour chacun des mois: janvier,
février, mars, avril, de 1985, 1986, 1987. Je vais vous donner le
tableau des emplois. Janvier 1985, 88 000; janvier 1986, 83 000; janvier 1987,
73 000. Février 1985, 85 000; février 1986, 76 000;
février 1987, 73 000. Mars 1985, 83 000; mars 1986, 79 000; mars 1987,
70 000. Cela fait longtemps qu'on n'a pas atteint le bas niveau de 70 000 au
Québec. En avril 1985, c'étaient 87 000 emplois dans le domaine
agricole; en avril 1986, 84 000; en avril 1987, 74 000.
Vous voyez, le niveau de 1985 était de 88 000, 85 000, 83 000, 87
000 et, au mois d'août, 91 000. En janvier 1987, 73 000, février,
73 000, mars, 70 000, avril, 74 000. Un niveau de beaucoup inférieur
à 1985. En fait, on s'en va vers une tendance de plus de 10 000 emplois
de moins en 1987 qu'en 1985.
M. le Président, les résultats concrets pour la population
s'évaluent en chiffres réels. Qu'est-ce que cela donne
concrètement aux gens? Quand les gens investissent moins, quand ils
engagent moins, beaucoup moins, quand ils investissent, ne l'oubliez pas, 21,6
% de moins en 1986 qu'en 1985, quand ce sont près de 10 000 emplois de
moins sur les fermes du Québec en 1987, selon les quatre premiers mois,
qu'en 1985, cela veut dire que le dynamisme n'est pas là, que le
dynamisme a été cassé. J'ai dit à plusieurs
reprises que c'est cela qui arriverait.
Quand j'ai dit l'an dernier à cette période de
crédits... Je vois Mme Saint-Pierre qui disait que je donnais des
statistiques et que je faisais de la politique. Sauf que ce que je disais s'est
passé exactement comme je l'avais dit. Quand j'ai dit, par exemple, que
dans l'aide à l'emploi agricole, l'aide à la production agricole,
au programme - et j'ai dit cela expressément pour elle, je ne pensais
pas en parler immédiatement. L'aide à la production agricole est
passée de 128 000 000 $ en 1985 à 101 000 000 $. Qu'est-ce qui
est arrivé? C'était une baisse d'environ 22 %. Qu'est-ce qui est
arrivé avec une baisse d'environ 22 % dans l'aide à la production
agricole? Cela a résulté en une baisse de 21,6 % dans les
investissements agricoles parce qu'il y a une relation assez correspondante
avec l'aide à la production agricole qui est indicative des
volontés, des politiques ou des perspectives du ministère par
rapport à ce que les gens vont faire. Quand le ministère n'est
plus là, quand le ministère n'a plus de perspectives, les gens
ont peur, c'est évident. Quant à la production du boeuf au
Québec, on est dans les premières années alors qu'on est
en concurrence avec des producteurs de boeuf de l'Ontario qui ont atteint
l'autosuffisance et qui, il y a un certain nombre d'années,
n'étaient pas plus autosuffisants que le Québec. Ils ont
maintenant des équipements qui ont été amortis tandis que,
nous, il faut fonctionner avec des équipements qui sont neufs, donc qui
coûtent plus cher au point de départ. Cela compte en termes de
développement.
Le ministre nous parle de l'agriculture qui est subventionnée aux
États-Unis. Je l'ai dit à plusieurs reprises, l'agriculture
de
l'Ouest du Canada est souvent très subventionnée aussi,
sauf que cela n'apparaît pas nécessairement au ministère de
l'Agriculture. Il y a presque autant de subventions au ministère des
Transports du Canada qu'au ministère de l'Agriculture pour l'agriculture
de l'Ouest. Il y a une foule de programmes spécifiques à l'Ouest
qu'on ne retrouve pas pour le Québec. Quand on fait les additions, on se
rend compte que l'Ouest est fortement subventionné par rapport au
Québec qui l'est moins.
M. le Président, le monde agricole ne peut se satisfaire des
crédits annoncés pour 1987-1988. Cette enveloppe est insuffisante
et démontre, encore une fois, le peu d'intérêt que porte le
gouvernement libéral à l'agriculture. J'ai dit tout à
l'heure que le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, lors de la dernière année du gouvernement du
Parti québécois, avait un budget de 561 418 300 $ qui a
été réduit en 1986, en comptant les crédits
supplémentaires, à 532 740 600 $. Le budget annoncé pour
1987-1988 ne suffit même pas à compenser la hausse des prix depuis
deux ans. En 1986, l'inflation a été de 4,9 % et, cette
année, on prévoit un taux d'inflation de 4 %. C'est donc dire que
seulement pour maintenir un budget réel équivalent à celui
de 1985-1986 le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation avait besoin de 612 485 000 $; or, son budget n'est que de 551
390 000 $.
Il y a plus grave encore. En effet, le programme des assurances
agricoles voit son budget augmenté de 30 %. Cependant, cette forte
augmentation est due au relèvement des taux de cotisation
annoncés par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation plus tôt cette année. Je préviens le
ministre que, dans ce contexte, cette hausse rapide des taux en une seule
année occasionnera des coûts supplémentaires importants aux
agriculteurs et ne contribuera en rien à relancer les investissements et
à créer des emplois en agriculture. C'est le résultat de
ne pas avoir assez mis d'argent pour les assurances agricoles en 1986, de sorte
qu'il est obligé d'en mettre beaucoup plus en 1987, ce qui vient
étrangler l'agriculteur québécois qui aurait dû
augmenter son rythme moyen.
Nous constatons aussi, comme je le disais tout à l'heure, que le
programme d'aide à la production agricole a été encore
réduit en 1987-1988. En 1986-1987, le gouvernement avait réduit
le budget consacré à ce programme de 22,7 %. Les effets ont
été immédiats: les investissements sont passés de
642 000 000 $ à 503 000 000 $, soit une baisse de 21,6 %, la plus forte
baisse de tous les secteurs d'activité économique du
gouvernement, selon le Bureau de la statistique du Québec dans ses
publications qu'il a faites au cours de l'année 1986.
Le niveau des emplois a chuté de 3000 en 1986, soit de 85 000
à 82 000. Cette baisse d'emplois s'est poursuivie en 1987 alors que pour
les quatre premiers mois il y a eu 8000 emplois de moins qu'à la
même période l'an dernier, le niveau d'emploi chutant de 80 500
à 72 500. Je crois que ce climat d'incertitude - je l'ai dit à
plusieurs reprises - a été créé par le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation qui est à
l'origine de l'affaiblissement de l'agriculture. C'est évident que cela
ne se reflétera pas d'un coup sec, cela va se réfléter
graduellement, jusqu'à ce qu'on soit rendu à un niveau où
l'agriculture québécoise aura été fortement
affaiblie. Et pourquoi?
J'évoque ici diverses déclarations du ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation concernant le
coût trop élevé des programmes du ministère, alors
que lui-même dit que l'agriculture la plus subventionnée est
l'agriculture américaine, en oubliant de parler de l'agriculture de
l'Ouest du Canada. Le doute qu'il a créé sur le zonage agricole,
la fermeture de la raffinerie de sucre, l'abandon de la politique
d'autosuffisance, la remise en question du crédit agricole, ses
interrogations sur les assurances agricoles, l'abolition de la Régie des
grains... Tantôt, il me disait qu'il voulait économiser - il nous
l'avait dit l'an dernier -250 000 $. On verra que c'est beaucoup plus que 250
000 $ qu'il va économiser et on parlera d'une Régie des grains
qui, à toutes fins utiles, aura disparu et le rôle qu'elle
remplissait ne sera pas entièrement rempli par ses nouvelles
affectations. L'abolition de la Régie des grains, l'abandon du projet du
Parc des expositions agro-alimentaires, etc. J'en oublie, j'aurais pu parler
aussi du Comité de surveillance des étalons, mais, comme ce
n'était pas le plus gros investissement du ministère, je
l'oublierai.
Il y a une foule de mesures qui ont généré
l'incertitude, qui ont généré une baisse
d'investissements, qui ont provoqué une baisse considérable de
l'emploi. La baisse réelle du budget consacré à
l'agriculture depuis deux ans est malheureusement la preuve que les
années d'Opposition du Parti libéral ne l'ont pas convaincu de
l'importance de l'agriculture pour l'économie
québécoise.
M. le Président, comme vous êtes à la veille de dire
que mon temps est à peu près écoulé...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II vous restait
deux minutes, M. le député, mais, si vous voulez terminer
maintenant, il n'y a pas de problème.
M. Garon: M. le Président, comme il ne faut pas gaspiller
nos minutes, je vous dirai qu'on aura l'occasion de regarder tout cela. On
verra à même les crédits du ministère -
je ne sais pas à quel moment nous allons commencer à
étudier les crédits programme par programme - à quel point
la chanson du ministre n'est pas annoncée par les crédits qu'on
va étudier. Les montants que l'on voit dans les budgets ne sont pas
là pour annoncer des orientations politiques. Habituellement, on le
sent. La seule raison pour laquelle le budget augmente par rapport à
1986, c'est que les assurances agricoles vont coûter plus cher au
gouvernement parce qu'elles vont coûter plus cher aux agriculteurs. Et
comme pour 1 $ que met le gouvernement l'agriculteur en met deux et que l'an
dernier il n'y a pas eu suffisamment d'argent mis dans les assurances
agricoles, il y a une hausse considérable cette année qui devra
être payée par les agriculteurs et aussi par le gouvernement parce
que les caisses n'ont pas compensé au même niveau qu'elles
auraient dû le faire.
Je ferai remarquer aussi - le ministre a parlé un peu du porc -
que la caisse du porc, malgré les montants considérables qui y
ont été versés au début des années
quatre-vingt, à coups de 50 000 000 $ par année... Souvent le
ministre aime dire que les assurances sont en déficit, etc.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député, vous devez conclure.
M. Garon: Je conclus en disant que ça se produira dans les
autres productions comme ça se produit dans le porc aujourd'hui.
J'aimerais que le ministre nous donne les chiffres. On y reviendra quand on
parlera de la commercialisation ou de l'assurance-stabilisation. La caisse des
producteurs de porc est fortement en surplus, malgré qu'elle ait connu
sur le plan actuariel des déficits, à un moment donné,
parce qu'il y a eu des années où elle a dû payer fortement.
Voilà une caisse d'assurances qui est bien administrée. Elle paie
les années où on en a besoin et se remplume les années
où la situation est meilleure.
Le Président
(M. Tremblay, Iberville): Très
bien. Merci, M. le député. M. le ministre, si vous voulez
continuer votre réplique. Vous avez droit à une autre
période de 20 minutes.
M. Michel Pagé
M. Pagé: Merci, M. le Président. Je vais terminer
mon propos initial. Si le député de Lévis avait eu la
délicatesse de me permettre de faire mon intervention au complet,
j'aurais pu la terminer et passer immédiatement en réplique
à de nombreuses affirmations qu'il vient de faire concernant notamment
les crédits du ministère. Le député de Lévis
aura des réponses assez intéressantes, puisqu'on doit constater
que, depuis que le député de Portneuf est arrivé à
la tête du ministère, depuis que le Parti libéral du
Québec forme le gouvernement, il y a beaucoup moins de crédits
qui sont périmés. Je vous avais d'ailleurs indiqué en
1986, je ne veux pas traiter de la question tout de suite, que j'avais
l'intention de dépenser au maximum les crédits qui
m'étaient votés par l'Assemblée nationale plutôt que
de me bomber le torse avec de gros budgets et de plier la tête devant le
Conseil du trésor en fin d'année, comme c'était le cas
pour mon prédécesseur. Vous savez, le député de
Lévis, alors qu'il était ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation périmait 100 % de plus que le
ministre de l'Agriculture actuel et député de Portneuf. On aura
l'occasion d'y revenir. C'est avec beaucoup d'intérêt aussi que je
pourrai répondre, probablement dans ma troisième période
de 20 minutes, aux commentaires sur la baisse de l'emploi et des
investissements. Vous savez que le député de Lévis - c'est
très facile de lancer des roches dans le jardin du voisin - me reproche
une situation où les investissements ont baissé de 9 % de 1985
à 1986 alors que, lorsqu'il était lui-même à la
tête du ministère, il y avait 27 % d'investissements de moins de
1984 à 1985. Où était-il? Où était
l'agriculture à ce moment? On y reviendra tantôt.
M. le Président, avant d'être interrompu tout à
l'heure, j'en étais à traiter du gouvernement du Canada et de
l'obligation qui appartient au gouvernement du Canada de faire plus pour les
provinces de l'Est, de faire davantage notamment pour le Québec et de
s'inspirer d'un principe qui est l'équité. Le gouvernement du
Canada doit traiter au même titre le Québec, les provinces
maritimes et l'Ouest canadien, où des milliards de dollars sont
consacrés. D'ailleurs, j'ai souligné à plusieurs reprises,
au cours de l'année, que la contribution fédérale au
développement de l'agriculture québécoise était
insuffisante. On a multiplié les démarches afin de redonner au
Québec la place qui lui revient sur la scène agricole canadienne
et de forcer le gouvernement fédéral à administrer ses
programmes avec plus de justice et plus d'équité.
Des résultats concrets ont déjà été
obtenus et je peux vous indiquer que c'est avec autant de détermination
que cette année budgétaire s'amorce en ce qui concerne
l'obligation que le gouvernement du Canada a d'intervenir davantage dans notre
économie agricole. Qu'il me suffise de faire référence au
programme d'aide aux céréaliculteurs. On doit avoir à la
mémoire qu'au début, quand cela a été
annoncé par M. Mulroney, en octobre dernier, au moment de la lecture du
budget à Ottawa, cette aide devait aller uniquement à l'Ouest
canadien. Les producteurs du Québec ne devaient pas
être admissibles. Dans l'esprit du gouvernement
fédéral, c'était seulement pour les provinces
exportatrices. Or, la voix du Québec, la voix de l'Ontario, la voix des
Maritimes ont été entendues, et, dans le cadre de ce programme
d'aide aux céréaliculteurs du Québec, c'est 37 500 000 $
que nous sommes allés chercher. (21 heures)
L'entente sur les paiements de l'Office de stabilisation des prix
agricoles en 1987-1988 permettra aux producteurs du Québec, et,
finalement, au Québec, de bénéficier de 30 000 000 $.
Quant à l'entente sur le développement agro-alimentaire portant
sur la recherche, le transfert technologique et la conservation des sols, la
contribution fédérale dans le cadre de cette entente de 35 000
000 $ sera de 17 500 000 $. Et il y a une contribution de 1 800 000 $ pour
aider les producteurs de betterave sucrière à reconvertir leurs
exploitations.
En ce qui concerne ces quelques dossiers bien particuliers qui indiquent
déjà une participation accrue du gouvernement du Canada - et on a
l'intention de continuer dans ce sens avec toute la fermeté qui nous
caractérise - on préfère, en ce qui nous concerne, bien
préparer nos dossiers, agir de consensus avec les collègues des
autres provinces qui sont directement préoccupés par un
problème analogue, défendre le Québec là où
il doit être défendu, au niveau fédéral,
plutôt que d'y aller, de bouder dans le coin et de revenir ici les poches
vides, Gros-Jean comme devant.
Si je veux maintenant toucher l'importante question de la
libéralisation des échanges avec les États-Unis, je dois
vous dire que le Québec maintient qu'en raison de sa complexité,
de sa vulnérabilité, de son caractère particulier et de
son importance socio-économique interne, l'agriculture ne peut faire
l'objet à l'aveuglette d'une entente de libre-échange avec les
États-Unis. On doit faire l'objet d'un traitement particulier.
Essentiellement, notre position se résume, dans un premier temps, au
droit constitutionnel du Québec qui est de favoriser le
développement de son agriculture par des politiques et des actions
particulières, complémentaires de celles du gouvernement
fédéral, du droit fondamental pour le Canada de développer
son agriculture. D'ailleurs, la stratégie nationale agricole qu'on a
rédigée ensemble, entre les provinces et le gouvernement du
Canada, témoigne d'une volonté de définir, chez nous, pour
nous et nous-mêmes, notre agriculture, son orientation et son
développement.
Le deuxième élément, la capacité. Toute
entente devra être sujette à la reconnaissance du droit
fondamental pour le Québec d'utiliser des programmes tels que la
stabilisation de3 revenus agricoles comme instrument privilégié
pour le maintien de la stabilité, et pour assurer la croissance et la
rentabilité de son agriculture. Des programmes d'assurance-stabilisation
sont mis en application depuis l'adoption devant l'Assemblée nationale
de la proposition du député de Champlain de l'époque, M.
Normand Toupin, qui était ministre de l'Agriculture, des programmes
d'assurance-stabilisation qui ont contribué et qui contribuent à
renforcer, à maintenir et à développer notre production
agricole.
Le troisième élément, le maintien - et cela, c'est
absolument nécessaire - des offices nationaux de commercialisation du
lait de transformation, des oeufs, du poulet et du dindon, et
l'amélioration des mécanismes de gestion des approvisionnements
pour mieux répondre au défi et aux objectifs de commercialisation
internationale du Québec et du Canada.
Le bilan de notre nouvelle approche en matière de relations
fédérales-provinciales est donc largement positif, et nos efforts
vont se poursuivre dans cette voie. Ce bref survol des activités du
ministère indique bien que la dernière année
écoulée aura été une année à la fois
de réflexion et d'action, dont les retombées ont contribué
et contribuent à accroître le dynamisme du secteur
agro-alimentaire québécois.
Concernant nos orientations et notre cadre budgétaire pour
l'année 1987-1988, les crédits du ministère pour
l'exercice 1987-1988 s'établissent à 551 ZOO 000 $, soit une
hausse de 34 200 000 $, ou 6,6 %, par rapport aux dépenses
prévues en 1986-1987. Les budgets de transferts aux divers intervenants
du secteur bio-alimentaire s'élèvent à au-delà de
300 000 000 $ en 1987-1988, plus exactement à 376 600 000 $, ce qui
représente 68,3 % du budget total, alors qu'en 1986-1987 ce pourcentage
des paiements de transferts au secteur était de 65,7 %. Comparativement
aux crédits de 1986-1987, il s'agit là d'une augmentation de 7,7
%. Les programmes d'assurance agricole vont connaître la hausse la plus
importante, soit 30,9 %, pour atteindre 174 000 000 $.
Quand le député de Lévis nous indiquait tout
à l'heure l'inquiétude engendrée par la position
gouvernementale dans l'assurance-stabilisation, les chiffres parlent
d'eux-mêmes, c'est une augmentation de 30,9 % prévue dans le cadre
du présent budget. Les crédits prévus pour le programme
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles passent de 107 000 $ à
147 000 $ en 1987-1988, soit une augmentation de 39 800 000 $, ou 37 %. La
croissance des crédits à ce programme s'explique en majeure
partie par l'augmentation des contributions gouvernementales rendue
nécessaire pour financer le déficit - parce qu'il y a
déficit - accumulé au Fonds
d'assurance-stabilisation des revenus agricoles. Les contributions
gouvernementales égales au double de la contribution des
adhérents, c'est-à-dire 2 $ du gouvernement et 1 $ du producteur
ou de la productrice, ont passé de 88 500 000 $, en 1985-1986, à
147 400 000 $, en 1987-1988, ce qui représente, pour une période
de deux ans une augmentation importante de l'ordre de 58 900 000 $, ou 66,6
%.
L'augmentation rapide d'un déficit accumulé au fonds
d'assurance géré par la Régie des assurances agricoles du
Québec est inquiétante. En effet, M. le Président,
l'état du fonds est passé d'un surplus de 1 500 000 $, en 1981,
à un déficit de 145 000 000 $ à la fin de l'année
de production 1985-1986. Si je voulais être démagogue, M. le
Président, je dirais quoi? Je jetterais un blâme
sévère, je me permettrais de faire des commentaires analogues
à ceux que j'ai entendus tantôt concernant la baisse des
investissements et de l'emploi, car, selon le député de
Lévis, dans sa référence à la baisse de l'emploi,
tout cela s'est passé entre Noël et le Jour de l'an 1985. C'est
là que cela s'est réglé. C'est là que cela s'est
décidé: autour du pâté à la viande. Le
député de Lévis venait de partir, l'agriculture qui
était née avec lui, selon lui, allait mourir. Bien, voyons donc!
Il faut être plus sérieux que cela, M. le Président,
surtout de la part d'un économiste qui a, par surcroît,
enseigné à l'université. Il faut être plus
conséquent. Il faut être plus rigoureux. Il faut être plus
judicieux. J'y reviendrai tout à l'heure.
Si j'étais le moindrement démagogue -j'ai presque envie de
dire ce que j'ai entendu tantôt, mais je ne le dirai pas - je vous dirais
que le choc, c'est soit le choc référendaire, ou je ne sais trop,
ou la mauvaise gestion du ministre de l'époque ou je ne sais pas quoi,
qui a fait que les déficits sont passés de 1 500 000 $, en 1981,
à 145 000 000 $ en 1985. Je ne dirai pas cela, M. le Président,
cela ne serait pas sérieux.
À la suite de modifications administratives apportées aux
différents régimes, le déficit appréhendé de
la fin de l'année de production 1988-1989, qui était prévu
selon les études actuarielles à 431 000 000 $, doit et peut
être ramené à 250 000 000 $. Une étude est
présentement en cours en collaboration avec les représentants des
producteurs agricoles. Des corrections à apporter au financement des
régimes d'assurance-stabilisation des revenus agricoles, l'obtention
d'une contribution juste et équitable jusqu'ici inexistante, mais
nécessaire et moralement obligatoire du gouvernement
fédéral au financement des programmes mis de l'avant par le
Québec, constituent le moyen privilégié d'assainir la
situation financière du fonds et des fonds d'assurance.
Le programme de financement agricole connaîtra une croissance
modérée de 3,9 % par rapport aux dépenses de
l'année antérieure pour atteindre 103 000 000 $. La baisse des
taux d'intérêt devrait entraîner une baisse des subventions
d'intérêt. C'est certain. Exemple concret: l'année
dernière, on a été critiqué, on m'a critiqué
du côté du député de Lévis parce que les
budgets avaient diminué ou allaient diminuer en cours d'année
à l'Office du crédit agricole. Cela ne faisait pas
sérieux. On n'était quand même pas pour payer un
intérêt de 12 % aux banques, alors qu'il en coûtait 11 %
pour dépenser de l'argent à faire plaisir au député
de Lévis. Encore cette année, nous appréhendons et nous
présumons une baisse des taux d'intérêt qui impliquera une
diminution des paiements ou des versements effectués par l'Office du
crédit agricole. C'est bien qu'il en soit ainsi. Cela nous permet de
prendre cet argent et de le placer ailleurs en cours d'année, à
la suite des fluctuations des taux d'intérêt qui, on doit se
croiser les doigts, nous avantagent et nous sont favorables actuellement. La
baisse des taux d'intérêt devrait donc amener une baisse des
subventions d'intérêt.
Par contre, les programmes d'aide à l'établissement des
jeunes agriculteurs et des jeunes agricultrices nécessiteront des
déboursés plus importants. C'est bien qu'il en soit ainsi et nous
sommes fiers et heureux qu'il en soit ainsi parce qu'on a contribué de
façon utile et importante à favoriser davantage
l'établissement de jeunes agriculteurs, particulièrement aussi
d'agricultrices parce qu'on a enlevé, en ce qui nous concerne, les
clauses discriminatoires qui empêchaient cette femme, cette jeune fille
qui a contribué, qui est intéressée à
développer l'agriculture, qui l'empêchaient, dis-je, sous l'ancien
gouvernement de recevoir une prime à l'établissement comme son
frère ou son conjoint pouvait en recevoir une.
Maintenant, quant à l'aide à la production agricole, la
nouvelle approche qui est mise de l'avant dans la refonte des programmes va
permettre de mieux cibler les efforts au lieu de les éparpiller dans
toutes les directions. Ce qui est recherché, ce n'est pas tant
l'expansion à tout prix, c'est la rentabilité. C'est d'ailleurs
ce qui distingue fondamentalement les deux gouvernements et les deux ministres,
les deux députés de la région de Québec qui ont agi
ou qui agissent comme ministre, le député de Lévis et moi.
On se distingue fondamentalement là-dessus et on ne s'entendra
probablement jamais. En ce qui me concerne, c'est probablement bien qu'il en
soit ainsi.
Pour nous, ce qui est important et ce qui est primordial, c'est la
rentabilité de nos exploitations agricoles, c'est l'efficacité
de
nos exploitations agricoles, c'est leur compétitivité.
Moins de slogans, moins de spectacles, plus d'efficacité, M. le
Président, en ce qui me concerne. Cette compétitivité,
cette rentabilité se fera par une meilleure utilisation des aides
gouvernementales.
Pour l'année 1987-1988, nous prévoyons consacrer environ
55 900 000 $, 56 000 000 $ au programme de transfert consacré à
l'aide à la production agricole, soit une augmentation de 2 700 000 $ ou
de 4,8 % par rapport à l'an dernier si l'on tient compte de la
disparition de certains programmes non récurrents, pour un total de
près de 4 600 000 $. Donnons à titre d'exemple le programme
visant à encourager la fermeture de certaines porcheries dans la
région de L'Assomption, 3 200 000 $. On n'est quand même pas pour
envoyer deux chèques de suite à une porcherie qu'on a
fermée parce que la planification gouvernementale a été
telle qu'elles ont été ouvertes, autorisées, alors que
cela n'aurait pas dû être fait. Ce sont des millions de dollars en
taxes et en impôts des citoyennes et des citoyens qui nous
écoutent ou, encore, qui nous liront dans le Journal des
débats ou qui liront La terre de chez nous, parce que la
distinguée représentante de La terre de chez nous est avec
nous. Des millions de dollars ont été payés par les
impôts des citoyennes et des citoyens pas pour ouvrir des entreprises,
pour les fermer. Des chèques. Un programme normé,
quantifié, qui a été adopté par le
précédent gouvernement quelque part autour de l'élection
partielle dans L'Assomption - on se le rappelle - et qui a impliqué des
déboursés très appréciables. C'est sûr que
cela n'est pas récurrent, et cela amène évidemment une
baisse du budget à cet élément. C'est normal. Le
député de Lévis va dire: Ah! Cela n'a pas de bon sens, le
budget a baissé. En ce qui nous concerne, il n'est pas question qu'on
envoie deux chèques à la même personne pour la fermeture de
la même entreprise. Selon nous, c'est très regrettable qu'on ait
dû payer des montants aussi substantiels pour fermer des entreprises.
Quant à la commercialisation, l'approche est la même en ce
qui nous concerne. La commercialisation des produits agro-alimentaires ou les
modifications apportées au programme devraient permettre de mieux
atteindre les objectifs que nous poursuivons. En ce qui concerne la
qualité des aliments, une approche d'inspection sera mise en place dans
le secteur des oeufs notamment. Elle définira les liens de collaboration
avec le gouvernement fédéral, les villes et la Communauté
urbaine de Montréal.
Malgré un contexte budgétaire encore difficile cette
année, et nous en sommes conscients, les députés, le
ministre de l'Agri- culture, des Pêcheries et de l'Alimentation, parce
qu'on a une volonté très claire, c'est de réduire nos
déficits, le gouvernement du Québec fait donc, malgré ce
contexte budgétaire délicat, un effort important, significatif
pour aider les producteurs et les productrices agricoles à faire face
à une mauvaise conjoncture et à promouvoir le
développement de l'ensemble du secteur agro-alimentaire.
Les crédits du ministère consacrés au secteur de
l'agro-alimentaire en 1987-1988 s'accroissent de 5,8 % par rapport à
1986-1987, alors que les crédits de l'ensemble du gouvernement
augmentent de 4,5 % et ceux de la mission économique de 3,3 %.
M. le Président, avant de continuer, j'aimerais bien que vous
m'indiquiez combien il me reste de temps.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II vous reste une
minute et demie.
M. Pagé: Je vous la donne.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Excellent!
M. Pagé: Je reviendrai plutôt dans 20 minutes pour
compléter mon intervention.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je tiens à
vous dire, selon le règlement, qu'on est dans les remarques
préliminaires. Pour avoir droit à une autre période de 20
minutes, il faudrait qu'il y ait un autre député qui intervienne.
(21 h 15)
Une voix: On interviendra, c'est tout.
M. Pagé: Cela va venir, ne vous inquiétez pas.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Autrement, on va
passer au programme 1, élément 1. Avez-vous compris?
M. Garon: Oui, on fait souvent des remarques préliminaires
pendant un certain temps.
M. Pagé: Oui, M. le Président, j'ai compris. Le
député de Lévis va certainement intervenir bien vite.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Autrement, on met
fin aux remarques préliminaires et on passe au programme 1,
élément 1. Avez-vous une question de règlement?
M. Pagé: Non.
Une voix: ...
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
Oui, il a le droit. M. le député de Prévost, je
vous écoute.
Des voix: ...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, je vais
vous expliquer.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais, quand on vous
demande la parole, que vous ne cherchiez pas quelqu'un d'autre à qui
donner la parole. Je l'avais déjà demandée et le
député de Prévost ne l'avait pas demandée.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Actuellement, je
tiens à vous dire que chaque intervenant a droit à 20 minutes de
parole sur les remarques préliminaires. J'ai demandé s'il y en
avait d'autres et M. le député de Prévost a dit oui. Je
lui donne la parole pour le temps qu'il va prendre. Quand on aura fini les
remarques préliminaires, on reviendra au programme 1,
élément 1.
M. Garon: Est-ce qu'un intervenant...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui.
M. Garon: ...a le droit à un seul bloc de 20 minutes?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Un bloc de 20
minutes chacun. Le ministre a droit, pendant les remarques
préliminaires, à un bloc de 20 minutes chaque fois que quelqu'un
intervient.
M. Garon: C'est une nouvelle application du règlement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non, c'est le
règlement. J'applique le règlement tel qu'il est.
M. Garon: Vous savez, dans le Parlement, normalement, ceux qui
posent des questions au ministre, ce sont les membres de l'Opposition.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, mais on est
dans les remarques préliminaires. C'est un peu comme...
M. Garon: Les remarques préliminaires, c'est une
façon de faire l'étude en général d'un certain
nombre de questions avant d'étudier chaque programme. C'est la
première fois que je vois appliquer le règlement comme vous
l'appliquez là.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'applique le
règlement tel qu'il est.
M. Garon: Normalement, les remarques préliminaires se font
en...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est l'article 287
exactement. Voulez-vous que je vous le lise?
M. Garon: Je connais l'article 287 et je connais aussi
l'application et la tradition qu'il y a dans le Parlement: normalement, la
critique des budgets se fait par l'Opposition.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Cela va être
cela aussi.
M. Pagé: Cela va venir.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous allez parler
à chaque élément, il n'y a pas de problème.
M. Garon: M. le Président, le ministre est un
invité. Pourriez-vous lui demander de se taire plutôt que de le
laisser faire des remarques quand on vous parle? Je pense que le ministre n'a
pas à faire de remarques...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je n'ai pas du tout
entendu le ministre.
M. Garon: C'est votre tâche de l'entendre.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
Une voix: M. le Président.
M. Garon: J'aimerais vous dire que, quand on discute entre nous,
le ministre est un invité ici - il ne s'est pas comporté comme un
invité - qui vient demander des crédits à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, je
comprends. Actuellement, s'il n'y a pas de question de règlement, je
donne la parole au député de Prévost. M. le
député de Prévost.
M. Paul-André Forget
M. Forget: Au début, il faudrait être clair. Je
pense qu'on avait besoin d'information et le président nous a dit
comment on devait fonctionner. J'ai le droit à une couple de minutes. Je
vous pose la question: À combien de minutes?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Prévost, allez-y! J'ai quand même fait les
mises au point.
M. Forget: J'ai droit à combien de minutes?
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
Vous avez droit à 20 minutes. Vous pouvez prendre 30 secondes ou
une minute et demie, comme vous voulez.
M. Forget: Voici, M. le député de Lévis. Je
pense que, si on regarde ce qui est avancé par M. le ministre de
l'Agriculture...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Prévost, vous vous adressez au président,
pas au député de Lévis.
M. Forget: Excusez, c'est vrai. Je suis en train de
mélanger les cartes.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Très bien,
je vous écoute.
M. Forget: M. le Président, je pense que, si on regarde ce
que le ministre de l'Agriculture a mis de l'avant, le programme de
l'agriculture, on a réellement un programme intéressant. Si on
regarde les crédits qui ont été affectés l'an
passé, c'est encourageant. Il y a aussi l'importance qu'on donne aux
femmes et aux jeunes en agriculture. Je pense qu'on accorde beaucoup
d'importance aux jeunes, ce qui va permettre à l'agriculture d'avancer
graduellement.
Je remarquais les interventions du député de Lévis
tout à l'heure qui nous disait comment il fonctionnait il y a quelques
années. Je pense que pendant une couple d'années on est
allé un peu de gauche à droite et là on s'en vient avec
une politique de fond, une politique qui va toucher l'agriculture et qui va
encourager les jeunes et les femmes à participer, à travailler
sur les fermes familiales. Cela a toujours été mentionné,
mais on n'a jamais réussi à établir de quelle façon
procéder. Je pense que c'est très encourageant. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Prévost.
M. le ministre, avez-vous quelque chose à ajouter? Vous avez
droit à une réplique...
M. Pagé: De 20 minutes?
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
Évidemment.
M. Michel Pagé
M. Pagé: Merci, M. le Président. Je vais donc
continuer mon intervention. Ce n'est pas un précédent parce que,
même si je ne suis pas assis autour de la table et que je suis un
invité, je suis quand même un parlementaire. J'ai le
privilège de siéger avec vous tous.
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
Évidemment.
M. Pagé: L'année dernière, parce que le
député de Lévis ne m'avait pas permis, comme nouveau
ministre, de faire mon intervention au complet, j'avais pris, si ma
mémoire est fidèle, trois ou même quatre blocs de 20
minutes. Malheureusement, je dois faire la même chose ce soir et j'aurais
souhaité faire mon intervention d'un seul trait.
Les priorités, M. le Président, ont été
identifiées pour la présente année car les défis
à relever sont nombreux et nécessitent une mobilisation des
ressources financières et humaines. L'une des premières
priorités du ministère est certes la rentabilisation des
exploitations existantes. La réforme des programmes qui est
entrée en vigueur au début d'avril vise cet objectif. Je ne
crains pas d'affirmer - et on pourra le voir l'année prochaine - que le
rapport qualité-prix sera nettement supérieur cette année
que les années précédentes. Le ministère n'entend
plus subventionner le développement à tout prix. La consolidation
des exploitations aqricoles déjà en place sera favorisée.
L'aide financière du ministère favorisera l'amélioration
de la productivité des élevages et des cultures. Pour
bénéficier des nouveaux programmes, les exploitations agricoles
devront disposer du capital ou de l'accès au financement, du sol et
aussi de la capacité de gestion. Elles devront également
soumettre des projets qui conviennent aux conditions particulières de
l'entreprise et qui contribuent à une plus grande rentabilité. La
réduction du fardeau administratif permettra enfin aux professionnels du
ministère de consacrer leurs efforts à l'amélioration de
la gestion et à l'augmentation des capacités technologiques des
entreprises agricoles du Québec. Il s'agit là d'une action
d'importance pour rendre nos entreprises agricoles plus rentables et plus
compétitives. Les principes directeurs qui guident ces nouveaux
programmes sont tout d'abord la consolidation des acquis, l'accroissement du
niveau de compétitivité, l'amélioration de la
productivité et l'efficacité des entreprises ainsi que le
développement des régions périphériques.
Vous connaissez les sept grands programmes qui sont l'aide à la
conservation et à l'amélioration des ressources eau et sol;
l'amélioration de la productivité et la consolidation des
productions animales; dans un troisième temps, l'amélioration de
la productivité et la consolidation des productions
végétales; la promotion et la qualité de la gestion, dans
un quatrième temps; la promotion de la formation agricole; l'aide au
développement régional et l'aide à la commercialisation
des produits horticoles.
Quant à leur application, la philosophie a été
modifiée. Les normes seront dorénavant identiques au lieu
d'être spécifiques comme dans les anciens
programmes. De plus, pour chaque demande, un jugement professionnel
devra être posé sur la pertinence de l'aide demandée compte
tenu de critères technico-économiques reconnus. Également,
une meilleure intégration est prévue entre les programmes du
ministère, les mesures d'aide au financement agricole et les assurances
agricoles.
Cette réforme majeure comporte beaucoup d'autres aspects et
l'accueil que lui ont réservé le personnel du ministère
et, aussi, les agricultrices et les agriculteurs me fait croire que son
succès est assuré. Cependant, tout comme je l'ai indiqué
au matin de la conférence de presse, parce qu'on n'a pas la conviction
d'avoir la possession tranquille de la vérité en ce qui nous
concerne, on est prêt à apporter des modifications en cours de
route si cela fait consensus, évidemment, et si c'est demandé par
les producteurs et les productrices et qu'on est capable d'y
accéder.
L'accent mis sur la consolidation des acquis n'exclut pas le
développement de nouvelles productions qui possèdent des
avantages comparatifs. Comme je l'ai indiqué précédemment,
certaines productions ont été identifiées et des mesures
sont prévues à cette fin dans les nouveaux programmes,
particulièrement en ce qui concerne la promotion de la culture du soja,
les cultures abritées et le développement de
céréales propres à la consommation humaine. Pour nous,
l'effort de recherche doit être intensifié pour promouvoir la mise
au point de variétés adaptées et de techniques de
production appropriées dans le secteur des céréales
destinées à consommation humaine. Je vous dirai, entre
parenthèses, M. le Président, que, si tout s'est passé
entre Noël et le Jour de l'an 1985, on a joué un rôle
important parce que la production de céréales destinées
à la consommation humaine à l'époque était
peut-être de 15 000 ou 20 000 tonnes au maximum. Cette année, elle
sera de 150 000 tonnes.
La relève est une question de première importance pour
l'avenir de notre agriculture. On doit s'assurer qu'un nombre suffisant de
jeunes bien formés sont prêts à prendre la relève de
la génération qui se retire et qui a contribué de
façon significative à bâtir notre agriculture
d'aujourd'hui. C'est pourquoi l'un des premiers gestes que j'ai posés en
prenant la charge du ministère a été de porter la
subvention à l'établissement de 8000 $ à 15 000 $ et de
faciliter l'accès à cette mesure aux productrices agricoles qui
sont nombreuses au Québec et qui ont tout mon respect.
Cette mesure est entrée en vigueur en 1986-1987 et a connu du
succès. En effet, depuis son entrée en vigueur, 52 % des demandes
de subventions à l'établissement, soit 752 cas sur 1442,
proviennent de femmes. Dans les années antérieures, elles
étaient en moyenne de 20 % seulement. La publication du Guide
d'établissement et de gestion pour les agricultrices par le
ministère va également aider les femmes qui veulent
s'établir en agriculture. On en a fait imprimer quelques milliers et,
déjà, il faut retourner sous presse, compte tenu de la demande
d'un tel guide d'établissement.
La réforme des lois de financement agricole que je
déposerai dans les prochains jours va permettre de faciliter encore
davantage l'établissement en agriculture des jeunes qui le
désirent. De plus, un nouveau programme a été mis en place
par le ministère pour encourager les jeunes à planifier leur
établissement et à se doter d'une formation adéquate quant
à la saine gestion d'une exploitation agricole. Une aide
financière est offerte pour inciter à la préparation du
dossier d'établissement, à l'acquisition d'une formation
spécialisée en agriculture et au recours à certains
services professionnels au moment de l'établissement. L'ensemble de ces
mesures va permettre d'assurer une relève de qualité et en nombre
suffisant. J'entendais le député de Lévis dire qu'on
attendait cette mesure depuis décembre. Il ne perd rien pour
attendre.
M. Garon: Depuis décembre, on attend la loi sur la
protection des terres agricoles que vous deviez déposer en
décembre. Après, vous avez dit en mars, après, vous avez
dit en mai, avant que ce soit la date limite, et là on est rendu en juin
et elle n'est pas encore déposée.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre.
M. Pagé: On va répondre à cela tantôt,
M. le Président. J'aurai une autre période de 20 minutes
tantôt?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non, vous n'aurez
pas 20 minutes. Continuez!
M. Pagé: Non? D'accord. M. le Président, pour nous,
la productivité à long terme de l'agriculture est très
étroitement liée à la qualité des ressources
naturelles du milieu. Une prise de conscience de plus en plus forte s'est
effectuée au sujet de la dégradation du sol et de l'eau, qui
constituent les ressources de base de l'agriculture. Leur conservation est
devenue un enjeu stratégique. C'est pourquoi nous comptons annoncer une
politique globale de conservation des ressources dans les prochains mois.
Déjà, l'entente auxiliaire
fédérale-provinciale sur le développement agro-alimentaire
comporte un volet majeur sur la conservation des sols, 10 800 000 $ sur trois
ans. Pour ce volet, la contribution du gouvernement fédéral
s'élèvera à
5 400 000 $. Des mesures concrètes y sont prévues
concernant les programmes de recherche, d'inventaire, de mise au point de
pratiques agricoles et d'aide financière. De plus, le nouveau programme
d'amélioration et de conservation des sols comprend un volet
conservation du sol. Il inclut, par exemple, l'aide à des travaux visant
à stabiliser les sites d'érosion, l'installation de brise-vent.
D'ailleurs, j'étais au sommet économique de la
Montérégie en fin de semaine, et les producteurs là-bas
m'indiquaient toute la satisfaction qu'ils ont non seulement à
l'égard de la réforme des programmes en général,
mai3 à l'égard des dispositions très particulières
visant à la conservation des sols qui ont été
proposées dans cette réforme des programmes.
Afin de s'attaquer de façon plus spécifique au
problème du dépérissement des érables, un centre de
recherche en acériculture a été mis sur pied. Des efforts
de recherche doivent maintenant être accentués en vue de
vérifier les hypothèses avancées afin de trouver une
solution rapide aux difficultés très importantes auxquelles est
confrontée l'acériculture québécoise. Toutes ces
interventions visant au développement de l'agriculture risquent
d'être gravement hypothéquées si la protection du droit des
exploitants agricoles d'exercer leur profession n'est pas assurée.
En effet, les interventions projetées, actuelles et potentielles,
des MRC et des municipalités en zone agricole qui interdisent ou
restreignent les usages et la pratique de l'agriculture pourraient
entraîner une déstabilisation et un affaiblissement marqué
du secteur agro-alimentaire. Au niveau des entreprises, elles auront pour effet
de figer le capital agricole et d'empêcher les producteurs d'adapter leur
entreprise et leur production à des marchés en évolution.
Il en découle une désuétude fonctionnelle. La
capacité concurrentielle de ces exploitations est dès lors
compromise, et le gouvernement pourrait même devoir ajuster certains de
ses programmes à la hausse pour tenir compte de cette situation.
En conséquence, le contrôle des usages et des pratiques
agricoles en zone agricole, tel que proposé actuellement par plusieurs
MRC et municipalités, est inacceptable, car cela équivaut, dans
les faits, à une remise en cause de toute la dynamique du secteur
agricole. De plus, on doit considérer que les espaces libres à
l'extérieur de la zone agricole sont considérables et qu'il
serait donc possible pour plusieurs municipalités d'aménager des
zones blanches de manière à réduire au maximum pour les
urbains certains inconvénients de l'agriculture. Laisser aux MRC et aux
municipalités le pouvoir d'intervenir sur les pratiques et les usages
agricoles en zone agricole conduirait donc à des pertes
injustifiées de ressources.
Enfin, il est essentiel, dans un contexte de
déréglementation gouvernementale, de s'assurer que des
réglementations municipales sur le contrôle des usages et des
pratiques agricoles ne viendront pas s'ajouter à des
réglementations à caractère provincial sur les mêmes
matières. L'avenir et l'amélioration des performances
économiques du secteur agro-alimentaire exigent que toute solution
à ce problème respecte la règle de l'équité
entre chaque entreprise agricole, que ce soient les mêmes règles
du jeu pour une entreprise agricole, qu'elle soit dans la MRC de Desjardins sur
la rive sud ou dans la MRC de Portneuf, à Orford ou n'importe où.
Les règles du jeu doivent être les mêmes pour les
producteurs évoluant dans une production identique.
Une solution passe aussi par l'obligation d'assurer la primauté
de l'agriculture en zone agricole. Cette solution doit garantir aux exploitants
agricoles le droit d'exercer leur profession et passe aussi par l'instauration
pour l'avenir de nouvelles règles qui atténueront les conflits
résultant de la proximité des résidences et des
entreprises agricoles. J'entends prendre toutes les mesures qui s'imposent pour
atteindre cet objectif. J'aurais souhaité un appui clairement
exprimé de la part du député de Lévis, d'autant
plus que les problèmes sont venus plus particulièrement d'une MRC
de son secteur. Je m'attendais qu'il assume le leadership des dix ans de
représentations sur la rive sud de Québec pour appuyer le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, et cela
tarde à venir.
M. le Président, pour répondre... (21 h 30)
M. Garon: Le ministre s'est prononcé dix jours
après le député de Lévis.
M. Pagé: M. le Président, pour répondre au
commentaire du député de Lévis...
M. Garon: D'ailleurs, I'UPA est venue rencontrer le
député de Lévis pour que le ministre se prononce,
finalement, parce qu'il n'était pas capable de le faire.
M. Pagé: ...qui pourra intervenir pendant ses 20 minutes
tout à l'heure...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): S'il vous
plaît, messieurs!
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, M. le
ministre.
M. Pagé: ...le député pourra profiter de ses
20 minutes pour nous appuyer, je l'apprécierais.
M. Garon: Oui, j'aurais...
M. Pagé: Pour répondre au commentaire concernant la
Loi sur la protection du territoire agricole, j'ai très clairement
indiqué la volonté de notre gouvernement d'intervenir dans cette
loi. J'ai indiqué à plusieurs reprises qu'un projet de loi s'en
venait, mais j'ai toujours indiqué qu'on irait avec prudence,
circonspection et analyse très sérieuse, qu'on ne passerait
jamais la hache, mais qu'on pourrait y aller prudemment avec un scalpel, si
besoin était, à l'égard de certains articles de la
loi.
Il n'est pas exclu que le projet de loi puisse être
déposé avant la fin de nos travaux. Je verrai. Cette attitude
témoigne d'une prudence très enracinée dans l'esprit du
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
gouvernement et de son équipe de députés qui est
très sensible, très sensibilisée et très solidaire
à l'égard de mes objectifs concernant ce projet de loi.
M. Garon: Le lait dans les écoles, je suppose.
M. Pagé: Le lait dans les écoles, on pourra en
parler tantôt. On n'a pas réduit le lait dans le berlingot en
gardant le contenant de la même grosseur, on n'est pas hypocrite comme
cela, nous!
M. Garon: Vous êtes passé de cinq jours à
trois jours par semaine.
M. Pagé: Voyons donc! On reviendra tantôt sur le
lait dans les écoles. Vous verrez, on va vous faire rougir, ce qui n'est
pas peu dire.
Une autre priorité d'action du ministère est de rendre le
secteur de la transformation plus dynamique, plus apte à saisir les
opportunités de marché. Il ne suffit pas de produire. Encore
faut-il mettre en marché nos produits à des prix et à une
qualité concurrentiels. Le secteur secondaire doit être novateur
et à l'affût de l'évolution des besoins des consommateurs.
Un programme de dynamisation des entreprises sera implanté prochainement
et devrait comporter les éléments suivants: l'amélioration
de la qualité de la gestion des entreprises, l'appui aux entreprises les
plus performantes et à fort impact sectoriel, l'aide à
l'implantation d'un système de gestion de la qualité, le soutien
à l'entrepreneurship. De plus, le ministère continuera de
soutenir la réalisation des projets de culture abritée à
l'échelle industrielle.
Le marché des produits agricoles et alimentaires est en pleine
évolution. Face à la forte compétition, les producteurs,
les conditionneurs et des transformateurs doivent s'adapter aux besoins
changeants des consommateurs et assurer ainsi leur viabilité. Les
succès futurs du secteur agricole et alimentaire dépendent, dans
une grande mesure, de la diversification des produits, du développement
de nouveaux marchés et d'une meilleure commercialisation. Pour faciliter
cette adaptation, nous lancerons, dans les prochaines semaines, un programme de
développement de la commercialisation des produits agricoles et
alimentaires québécois qui comprendra trois volets.
L'aide à la commercialisation. Ce volet consiste en un appui
technique et financier a des PME et à des regroupements de producteurs
agricoles, de conditionneurs, de transformateurs de produits alimentaires afin
de les inciter à accroître les ressources consacrées
à leurs activités de commercialisation. Ce volet visera
également à favoriser le lancement de nouveaux produits, le
développement de marchés nouveaux par les PME en vue de
diversifier la production de cette industrie.
Le deuxième volet sera l'aide à la promotion. Ce volet
consistera en un appui technique et financier à des regroupements de
producteurs agricoles, de conditionneurs et de transformateurs de produits
alimentaires afin de les inciter à accroître les ressources
consacrées à la promotion générique de leurs
produits. Les PME québécoises sont admissibles pour autant que le
produit qui fait l'objet d'une promotion soit un produit nouveau.
L'aide à la réalisation d'activités
professionnelles, comme troisième volet, nous permettra d'encourager
diverses catégories d'intervenants du domaine de la distribution
alimentaire à réaliser des activités aptes à
promouvoir l'achat en priorité des produits agricoles et alimentaires
québécois, en particulier les associations ou regroupements
manufacturiers de produits alimentaires, de détaillants en alimentation,
de grossistes en fruits et légumes, de chefs de cuisine, de
distributeurs au service alimentaire et de diététistes qui
peuvent exercer une influence positive sur leurs membres et les consommateurs.
Un budget d'au-delà de 1 000 000 $ sera consacré à ce
programme.
La mise en place d'un réseau d'attachés commerciaux
à l'étranger constitue une autre intervention dont l'impact se
fera sentir sur la commercialisation de nos produits agro-alimentaires. Un
ajout de cinq attachés commerciaux est prévu aux deux
déjà en place actuellement. Au total, ces diverses interventions
qui s'ajoutent à celles déjà existantes vont assurer un
meilleur positionnement des produits du Québec sur les marchés,
tant ici qu'à l'extérieur.
Par ailleurs, le vieillissement de la population et l'évolution
des habitudes de vie ont amené les consommateurs à rechercher des
produits alimentaires de plus en plus adaptés à leurs besoins
propres. Il suffit de se référer à la taille des familles
qui a été modifiée substantiellement. En
conséquence, on demande que les aliments soient
davantage diversifiés et raffinés. Les
préoccupations croissantes de la population à l'égard de
la santé font qu'elle est devenue de plus en plus exigeante quant
à la qualité des aliments, particulièrement en regard de
leur innocuité.
Dans la poursuite de cet objectif, des négociations seront
entreprises avec les villes de Québec, Montréal et Sherbrooke
pour le renouvellement des ententes qui les lient au ministère quant
à l'inspection et à la qualité des aliments. Une entente
similaire, comme on le sait, a été signée avec la ville de
Trois-Rivières en début d'année. Le ministère
collaborera avec les autres ministères sur la mise en place d'une
politique alimentaire en milieu scolaire. La formation des consommateurs de
demain constitue une étape nécessaire tant pour l'acquisition de
saines habitudes alimentaires que pour la promotion des produits du
Québec qui y contribuent.
L'atteinte de ces objectifs nécessitera la collaboration des
différents intervenants du milieu agro-alimentaire. Le secteur
privé, le secteur coopératif et le syndicalisme agricole sont,
pour moi, des partenaires qui doivent être associés à notre
démarche pour que les interventions projetées aient un impact
maximum. Le gouvernement du Canada a également un rôle de premier
plan à jouer. La nouvelle attitude que j'ai adoptée à son
égard sera poursuivie. Plusieurs dossiers sont présentement en
négociations et touchent aux différents aspects du secteur
agro-alimentaire. Nous faisons référence au dossier de la
stabilisation des revenus agricoles. Les négociations sur la
libéralisation des échanges avec les États-Unis et les
négociations dans le cadre du GATT retiendront évidemment notre
attention d'une façon toute particulière, toute spéciale
dans les échanges qu'on a avec les autres gouvernements provinciaux et
le gouvernement du Canada.
Au niveau de la gestion du ministère, on a l'intention au cours
de la présente année de continuer d'accorder une attention
spéciale à la gestion du ministère. Les priorités
que j'ai identifiées ne pourront se concrétiser pleinement que si
le ministère peut livrer la marchandise avec efficacité. II est
indispensable pour y parvenir de pouvoir compter sur un personnel
compétent et motivé. C'est pourquoi j'ai tenu, depuis mon
entrée en fonction, à miser sur l'implication, la motivation et
les compétences du personnel du ministère qui a été
étroitement associé tout au long de l'année
dernière à la révision des diverses politiques. Son
expertise s'est révélée très précieuse. Le
ministère a présenté diverses mesures afin
d'accroître sa performance. Un processus de planification
ministérielle des activités a été mis en place.
L'objectif est de s'assurer que les choix sont les meilleurs possible de
façon à offrir un service supérieur aux différentes
clientèles qui ont recours aux services du ministère. D'autres
mesures sont également envisagées pour accroître la
productivité des ressources. Il ne suffit pas d'avoir des politiques et
des programmes bien adaptés aux besoins. Encore faut-il que
l'administration soit capable de les traduire dans ses actions
quotidiennes.
M. le Président, en terminant, comme vous pouvez le constater, le
programme d'action 1987-1988 du ministère que je dirige sera fort
chargé. Sa mise en application sera étalée tout au long de
l'année. Je compte évidemment sur la contribution des
collègues ici de l'Assemblée nationale pour continuer à
faire du secteur agro-alimentaire un secteur à la fine pointe du
progrès et de l'innovation, compte tenu de son importance pour le
Québec. M. le Président, voilà l'essentiel du commentaire
initial que j'avais à faire. se crois comprendre qu'il me reste deux
minutes.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Une minute et
quart.
M. Pagé: J'entends l'employer, M. le Président,
pour répondre aux commentaires du député de Lévis.
Le député de Lévis disait tout à l'heure que les
crédits du ministère étaient à la baisse. Il a fait
référence au budget voté. Il a fait
référence à l'inflation. Je me limiterai à lui dire
que le budget voté pour 1987-1988 est de 551 000 000 $, une hausse
importante par rapport aux crédits votés et aux crédits
effectivement dépensés en 1986-1987. On se rappellera que les
crédits autorisés étaient de 532 000 000 $ ou de 533 000
000 $, et que les crédits dépensés ont été
autour de 509 000 000 $. Ce qui me distingue de mon prédécesseur,
c'est que, par exemple, en 1982-1983, il avait un budget de 480 000 000 $, il
en a périmé 57 000 000 $, soit 11 % qui ont été
retournés au Conseil du trésor. Pour 1983-1984, c'était
457 000 000 $ de votés. Il en a retourné 45 000 000 $, pour 10 %.
Pour 1984-1985, même chose, 9,3 %, 48 000 000 $ de retournés au
Trésor. Pour 1985-1986, 50 000 000 $. Cela paraît bien, vous
savez, de faire adopter des budgets. Sur 567 000 000 $, il en a retourné
50 000 000 $, c'est-à-dire 8,8 %. En ce qui me concerne, comme ministre,
et en ce qui concerne l'action des députés autour de cette
table...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre,
vous devez conclure.
M. Pagé: Je conclus en disant que, sur un budget
voté de 533 000 000 $, on a dépensé 509 000 000 $. On en a
périmé 24 000 000 $, pour 4,5 %. C'est donc dire
que le député de Lévis périmait deux fois
plus, 100 % de plus que le député de Portneuf qui est aujourd'hui
le ministre.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
ministre. Considérant qu'il n'y a pas d'autres remarques
préliminaires, j'appelle le programme 1, élément 1. M. le
député de Lévis, à vous la parole.
Planification, recherche et enseignement
Planification et études
économiques
M. Garon: M. le Président, je voudrais demander au
ministre, qui dit qu'il veut avoir une perspective économique, comment
il se fait qu'à l'élément 1 les crédits pour
1985-1986 de 3 671 000 $ passent, en 1986-1987, à 3 807 000 $ et, cette
année, à 2 438 000 $, c'est-à-dire une diminution du tiers
du budget de Planification et études économiques, soit de 3 800
000 $ à 2 400 000 $.
M. Pagé: M. le Président, pour répondre
à la question du député de Lévis, qui est
très pertinente, la diminution budgétaire s'explique
principalement par le transfert au programme 3, élément 1, d'une
somme de 900 000 $ qui vise à financer le programme d'aide aux syndicats
de gestion agricole.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Une autre question,
M. le député de Lévis?
M. Garon: Oui. Les fonds étaient dépensés
antérieurement. Comment se fait-il que...
M. Pagé: Quels fonds?
M. Garon: Les fonds à ce point-là.
M. Pagé: Ils vont être dépensés au
sous-ministériat à la production et aux affaires
régionales.
M. Garon: Le budget antérieur pour l'aide aux syndicats de
gestion n'était pas à cet élément 1, programme
1.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Depuis combien d'années?
Une voix: Depuis toujours.
M. Pagé: Dans votre temps.
Un autre élément qui représente 400 000 $ est le
résultat d'un transfert de six postes au sous-ministériat
à l'administration concernant les évaluations de programmes.
Alors, l'aide aux syndicats de gestion agricole s'en va au
sous-ministériat à la production et aux affaires
régionales et, à l'intérieur de cet élément
1 du programme 1, six postes pour procéder à l'évaluation
des programmes. Ils sont transférés au sous-ministériat
à l'administration; c'est ce qui explique la diminution du budget.
M. Garon: Pour quelle raison? Essentiellement, les syndicats de
gestion travaillaient sur des données économiques, et les
données économiques étaient établies un peu de pair
ou en concertation, selon des critères souvent élaborés en
consultation par les spécialistes de chacun des syndicats de gestion et
le groupe de planification et d'études économiques.
M. Pagé: M. le Président, là-dessus, je dois
dire que les syndicats de gestion font oeuvre utile. Ils sont là pour
fournir un encadrement économique aux producteurs et aux productrices.
C'est directement relié à l'exploitation de la ferme et de
l'entreprise.
J'ai accepté les propositions de mon équipe
sous-ministérielle d'aller dans ce sens et de transférer purement
et simplement ce programme ou cette imputation budgétaire au
sous-ministériat à la production et aux affaires
régionales. Comme mon sous-ministre adjoint m'a convaincu, je vais lui
demander d'ajouter, convaincu qu'il vous convaincra.
M. Grammond (Gaston): Les montants d'argent ont effectivement
été transférés aux bureaux régionaux. Le
rôle du service des études économiques reste le même
quant à l'analyse des données, laquelle demeure au service des
études économiques pour appuyer les bureaux régionaux. Un
autre objectif de ce transfert était d'intéqrer davantage aux
opérations dans le champ le travail des syndicats de gestion qui sont
maintenant plus près des bureaux locaux et régionaux quant au
travail journalier.
M. Garon: Comment allez-vous établir la
compatibilité des données entre les différents syndicats
de gestion des différentes régions par rapport aux études
économiques?
M. Grammond: Le programme n'est absolument pas changé
quant à la structure du logiciel ou la cueillette de l'information. Il
n'y a aucune modification. L'analyse des données se fera de la
même façon qu'avant. Le budget est transféré et cela
facilitera l'intégration des opérations de tous les jours. Mais
rien n'est changé dans l'analyse et l'aide aux régions. (21 h
45)
M. Garon: Je ne parle pas de l'analyse, j'ai parlé de la
compatibilité des données. Pour que les données puissent
être analysées, il faut qu'elles soient compatibles.
M. Grammond: C'est cela.
M. Garon: Pour être compatibles, il faut qu'elles soient
établies selon des critères comparatifs de la même
façon qu'au Bureau de la statistique du Québec. Par rapport aux
différents ministères, la coordination est faite au Bureau de la
statistique du Québec pour que les données d'un ministère
à l'autre soient compatibles. On sait qu'autrefois les données
d'un ministère à l'autre étaient incompatibles, elles
n'étaient pas établies sur une base permettant de faire des
analyses parce que les bases étaient différentes d'un
ministère à l'autre. Alors, le but de rattacher les syndicats de
gestion au groupe de planification et d'études économiques, c'est
pour que ces données soient compatibles et, avec le nombre de personnes
qui sont dans ces organismes, qu'on puisse établir des barèmes ou
des cadres de comptabilité pour que les données puissent
être analysées. Mais, si elles sont établies au niveau
régional sans référence à un cadre établi,
pas seulement une analyse, mais un cadre établi au niveau de l'ensemble
du Québec pour que les données soient compatibles, rapidement,
ces données ne vaudront plus grand-chose.
M. Grammond: Mais ce que j'ai mentionné, M. le
Président, c'est que, justement, dans ce cadre d'analyse et de
référence, tous les critères de base restent absolument
les mêmes. H n'y a aucune modification dans le rôle de coordination
et d'établissement du cadre d'analyse et de cueillette des
données. Cela se fait exactement comme cela se faisait avant et cela va
continuer de se faire comme cela, exactement pour les raisons que vous
mentionniez, la cohérence entre les régions et
l'interprétation des données. Cela n'a absolument pas
changé.
M. Garon: Quand il y a des demandes de changement de la part des
syndicats de gestion, comment se fait la discussion? Quand il y a des demandes
de changement, il peut y avoir des demandes de changement au point de vue de la
comptabilité des fermes par les syndicats de gestion. Quand c'est
négocié, c'est discuté a quel endroit?
M. Grammond: Exactement comme avant. Le choix des systèmes
comptables par les syndicats de gestion a toujours été
laissé très très libre. C'est après coup, avec les
normes établies dans le programme, qu'on réussissait à les
comptabiliser, à les intégrer dan3 un ensemble qui était
cohérent. Il n'y a aucun changement. Depuis toujours, tous les syndicats
de gestion sont libres d'adopter la comptabilité agricole de leur choix.
Cela n'a pas changé, H n'y a aucun changement au niveau technique. Les
bobines d'information nous arrivent de la même façon qu'avant et
nous les enregistrons, nous les traitons de la même façon qu'avant
au niveau des études économiques. D'ailleurs, ces données
nous servent pour la fabrication des coûts de production, etc.
M. Garon: Quel est le nombre d'économistes qu'il y a
maintenant à la planification et aux études
économiques?
M. Pagé: Des membres de l'équipe, vous voulez dire,
M. le député?
M. Garon: Les économistes. M. Pagé: Le nombre?
M. Garon: Les économistes, les statisticiens.
M. Pagé: Oui. Le nombre ou les noms? Je n'ai pas bien
compris.
M. Garon: Le nombre d'économistes et de statisticiens.
M. Pagé: Le nombre s'en vient.
M. Grammond: Non, je ne l'ai pas par coeur. C'est peut-être
29 ou 32; il faudrait que je les compte. Il y a 50 employés... Disons,
entre 29 et 32.
M. Garon: Je vois qu'en 1986-1987 il y en avait 56 et l'on
prévoit, a l'élément 1, que le nombre d'employés
passe à 50. Vous dites qu'il y a eu transfert de six employés
à un autre ministère. Je voudrais savoir si le nombre
d'économistes et de statisticiens est resté le même ou s'il
a changé.
M. Grammond: Le transfert n'est pas à un autre
ministère; le transfert...
M. Garon: Non, je sais, j'ai compris.
M. Grammond: ...est à une autre direction.
Maintenant...
M. Garon: J'ai compris qu'ils passaient à un autre
programme...
M. Grammond: D'accord.
M. Garon: ...mais je voudrais savoir si le nombre
d'économistes et de statisticiens est demeuré le même.
M. Grammond: II a été amputé du nombre qui
est passé à l'autre direction, bien sûr. En dehors de cela,
dans les 50 personnes qu'il y a là, évidemment, il y a des
économistes, des agents de bureau et du personnel de secrétariat,
comme il y en avait dans les 56. Malheureusement, je ne sais pas par coeur si
c'est 35 ou 32 ou...
Une voix: Dans les six transférés, il y a quatre
professionnels et il y a deux employés de soutien.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: Quatre professionnels et deux employés de
soutien.
Une voix: Dans les six qui ont été
transférés.
M. Garon: Dans ceux qui restent?
M. Pagé: Est-ce que vous attendez une réponse, M.
le député? Parce que, nous, on attend une question.
M. Garon: J'ai vu qu'elle ne viendrait pas. Je pensais que votre
nouveau sous-ministre était intéressé par ce secteur;
c'est le service qu'il dirigeait antérieurement.
M. Pagé: Pardon? Excusez-moi, M. le Président, il
doit y avoir un problème de son. Le député attendait une
réponse. Nous, on attendait une question. Il formule une question. On ne
le comprend pas'. Donc, on ne peut pas formuler la réponse.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On ne comprend pas
M. le député de Lévis?
M. Pagé: Non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
Répétez la question.
M. Pagé: Parlez plus près du cornet.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Approchez-vous du
micro.
M. Garon: Ces micros sont assez sensibles, habituellement. Je
suis prêt à passer à l'élément 2.
Recherche agricole
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Passons
à l'élément 2. M. le député de Lévis,
la parole est toujours à vous.
M. Garon: J'aimerais savoir pourquoi les crédits vont
baisser dans le secteur de la recherche agricole en 1987-1988.
M. Pagé: Ce n'est pas compliqué. Les crédits
pour des dépenses non récurrentes n'ont pas été
votés. Nous avions effectivement effectué des dépenses
appréciables, entre autres en investissements, dans le budget de
1986-1987, qu'il ne devient plus nécessaire de réaliser en
1987-1988. Qu'il me suffise de me référer à la
construction et à l'aménagement de bâtiments d'exploitation
à la station de recherche de Deschambault qui a coûté
près de 1 400 000 $. D'ailleurs, le député de Lévis
est bien au fait puisqu'il m'a posé des questions et que j'ai presque
été obligé de lui donner le nombre de clous, lors de
l'étude des engagements financiers, parce qu'il était très
préoccupé par les investissements dans mon comté, dans le
beau comté que je représente. Il y a aussi le
parachèvement de la construction des laboratoires à la station
Les Buissons, pour 365 000 $, qui ont été soustraits du budget de
la recherche.
D'autres activités nouvelles seront entreprises en 1987-1988
grâce à des réaménagements budgétaires,
notamment davantage d'efforts pour le centre de recherche en
acériculture. On sait que c'est une priorité pour nous comme
gouvernement, à même cette enveloppe, et aussi, évidemment,
comme suite de l'annonce faite par le ministre des Finances, M. Gérard
D. Levesque, lors du dernier discours sur le budget, annonçant une somme
de 1 000 000 $ pour tout le volet de la recherche en acériculture et
protection de l'environnement, ainsi qu'un inventaire des problèmes de
dégradation des sols agricoles dans le cadre de l'entente auxiliaire; on
injectera au-delà de 800 000 $ à ce volet. Si le budget diminue
et passe de 26 513 000 $ à 24 860 000 $, pour 6,2 %, c'est seulement le
résultat de dépenses en capital non récurrentes cette
année.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quelles sont ces dépenses en capital non
récurrentes?
M. Pagé: Celles de Deschambault et Les Buissons.
L'année dernière, on a parachevé la construction d'un
laboratoire à la station Les Buissons. Cela a coûté 365 000
%, et, cette année, un tel montant de 365 000 $ n'a pas
été voté. Pour Deschambault, c'est la même
chose.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'autres
interventions, M. le député de Lévis?
M. Garon: Oui. Est-ce qu'on peut me donner le nombre
d'occasionnels... On a le nombre d'employés permanents, mais remarquez
que le gouvernement, depuis l'an dernier, a la mauvaise habitude de ne pas
indiquer le nombre d'employés occasionnels. Est-ce qu'on pourrait...
M. Pagé: Le nombre d'employés permanents et
occasionnels?
M. Garon: Non, pour les permanents,
c'est indiqué, mais le nombre d'employés occasionnels
n'est plus indiqué dans les documents depuis l'an dernier. Est-ce qu'on
peut nous dire, où je vois 578 employés permanents, quel est le
nombre d'employés occasionnels?
M. Pagé; Les femmes et les hommes qui travaillent à
titre occasionnel, à cet élément du premier programme, on
m'indique que c'est 119 occasionnels.
M. Garon: Je parle pour les trois éléments.
M. Pagé: Pour les trois éléments, 119 et 6:
125; et 125 plus 43: 168.
M. Garon: 100...
M. Pagé: 168.
M. Garon: 168?
M. Pagé: Oui, 168. Six dans l'élément 1, 119
dans l'élément 2 et 43, selon les données qu'on me fournit
ici, pour l'élément 3.
M. Garon: Et l'an dernier? Combien avaient été
engagés?
M. Pagé: L'an dernier, 159. Comment ils se sont
engagés?
M. Garon: Non, non. C'était écrit que... L'an
dernier, vous aviez dit 185; maintenant vous dites 159. Cela veut dire qu'il y
en a un certain nombre qui n'ont pas été engagés.
M. Pagé: C'est le nombre réel. Les
prévisions étaient peut-être de 185, mais on a eu besoin de
159. On n'embauche pas les gens lorsque leurs services ne sont pas requis. On
est trop rigoureux pour cela, M. le député.
M. Garon: Comment se fait-il que le montant des transferts dans
la recherche agricole est stationnaire? Vous voulez annoncer les contrats avec
la Faculté de médecine vétérinaire avec
l'Université Laval. Je ne sais pas quels sont les montants
impliqués, ou si vous réannoncez des choses qui étaient
déjà en place. Ce que je remarque, c'est que les montants totaux
de transferts ne varient pas, à toutes fins utiles, puisque, l'an
dernier, c'était indiqué 6 410 500 $ et que vous indiquez, cette
année, 6 487 500 $. Les annonces que vous avez faites ou que vous devez
faire à l'Université Laval ne doivent pas être très
considérables si les montants ne changent pas.
M. Pagé: Voulez-vous répéter la
question?
M. Garon: Cela veut dire que les montants que vous devez
annoncer, tant à Saint-Hyacinthe qu'à l'Université Laval,
ne doivent pas être très considérables puisque le total des
transferts à la recherche agricole ne change pas.
M. Pagé: C'est encore 6 400 000 $ qui vont être
transférés. On en fait des choses avec 6 400 000 $. Sauf que, ce
à quoi on convie davantage les intervenants dans le domaine de la
recherche, on les convie dans les contrats qu'on signe parce que ce sont des
contrats où on s'engage mutuellement de part et d'autre. On s'est
convié au ministère à faire porter davantage nos contrats
de recherche sur des choses plus immédiates, davantages susceptibles de
répondre aux besoins des agriculteurs, comme delà a
été le cas à Saint-Hyacinthe, où on a signé
un contrat. D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le disais, M. le
député, c'est le doyen de la Faculté de médecine
vétérinaire et mon collègue et bon ami, le
député de Saint-Hyacinthe, pourrait ajouter: Jamais la
faculté de médecine vétérinaire n'avait
signé un contrat aussi important avec le ministère.
M. Garon: Ils ne vous ont peut-être pas dit qu'un
investissement de 10 000 000 $ s'est fait sous le gouvernement
précédent.
M. Pagé: On parle de la recherche.
M. Garon: Bien oui, mais il fallait d'abord...
M. Pagé: On parle de contrats de recherche pour des
maladies... M. le Président.
M. Garon: Les accroissements se sont bien faits sous le
gouvernement antérieur. C'est là qu'il a reçu une pleine
accréditation de l'American Veterinarian Association.
M. Pagé: M. le Président, cela devient un
monologue. C'est à moi la parole, M. le Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Excusez. Messieurs,
s'il vous plaît!
M. Pagé: Je peux répondre à la question? Je
demande votre protection.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est question et
réponse.
M. Pagé: Merci.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Et non deux
monologues.
M. Pagé: J'en étais à dire, M. le
Président, qu'on continuera à investir des sommes importantes; 6
400 000 $, c'est quand même intéressant. Le député
de Lévis s'est référé à l'entente
signée avec la Faculté de médecine
vétérinaire. C'est le cas: un contrat est intervenu entre le
ministère et la faculté. Ils se sont déclarés
très satisfaits, très heureux.
M. Garon: Pour quel montant?
M. Pagé: Je tiens cependant à rappeler que des
contrats, ce ne sont pas des budgets de transfert. C'est du fonctionnement.
M. Garon: Oui, mais c'est là que cela entre.
M. Pagé: C'est différent.
M. Garon: Pardon? Non. Cela n'entre pas dans les budgets de
fonctionnement.
M. Pagé: Et il faut quand même aussi convenir qu'il
y a 2 500 000 $ qui vont venir de l'entente auxiliaire qui va nous permettre de
faire davantage dans le domaine de la recherche au Québec. Cela, c'est
du fédéralisme tel qu'il doit s'appliquer: une présence
accrue du gouvernement du Canada dans le domaine de la recherche qui va nous
permettre de dépenser, en argent du Canada, 2 500 000 $.
Évidemment, cela n'implique pas une réduction de 2 500 000 $ de
nos budgets parce que c'est une entente fédérale-provinciale. On
doit en mettre aussi, mais, à cet égard, on investira 6 400 000 $
cette année et le fédéral investira 2 500 000 $. Cela,
c'est de l'affirmation nationale, c'est prendre la place qui nous revient dans
ce pays. Je comprends que ce concept d'affirmation nationale, le
député de Lévis ne le partage pas; d'ailleurs, ce n'est
pas la place privilégiée pour en débattre, cela va venir
le week-end du 13 juin à Québec. (22 heures)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): La pertinence, M.
le ministre.
M. Pagé: Là, c'est prendre la place qui nous
revient.
M. Garon: Je constate que le ministre se satisfait de 2 500 000 $
alors que le ministre précédent, lors de son intervention
à Winnipeg, était allé chercher 40 000 000 $. C'est sous
le gouvernement précédent que le gouvernement
fédéral a décidé, à la suite des
représentations que j'ai faites à chaque conférence
fédérale-provinciale pendant deux ou trois ans, d'investir 40 000
000 $ à Saint-Hyacinthe dans la recherche, parce que j'ai
démontré à Winnipeg que la recherche faisait figure de
parent pauvre au Québec.
C'est là que le gouvernement fédéral a
décidé d'investir au Québec. Je remarque que le ministre
s'est contenté cette année de 2 500 000 $.
M. Pagé: Ce n'est pas comme la . chanson "À
Winnipeg, les nuits sont longues", mais c'est "À Winnipeg, la
mémoire est longue"; on en parle longtemps. Est-ce que c'est ce
chèque que vous avez gardé dans vos poches?
M. Garon: Je remarque que concrètement, malgré tout
ce qu'a dit le ministre, le budget de recherche reste le même au point de
vue des transferts à différents secteurs.
L'entente qu'il a signée avec la Faculté de
médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe est à quel
effet? Elle couvre quel montant, pour quelle période et pour quelle
fin?
M. Pagé: 1 100 000 $ sur une période qui se termine
en 1990. J'ai la ventilation ici. On étudie, entre autres, les
problèmes respiratoires des bovins, on sait que c'est
particulièrement aigu, les diarrhées néonatales chez le
veau, la maedi-visna du mouton; vous devez savoir ce que c'est, c'est un
problème assez aigu qui est ressenti par plusieurs moutons. La maladie
du gumboro chez le poulet, le stress du poulet. La Faculté de
médecine vétérinaire a exprimé sa grande
satisfaction. Dans le cadre du présent exercice financier, c'est une
somme de 368 475 $ qui est prévue aux 326 000 $ qui se sont
ajoutés pour l'année 1986-1987.
M. Garon: Cela veut dire sur trois ou quatre ans?
M. Pagé: Nous sommes en deuxième année. On a
annoncé l'entente à la fin de l'exercice budgétaire
1986-1987, c'est déjà un montant de 326 000 $ qui est
prévu en 1986-1987 qui s'est terminé le 31 mars dernier et 368
000 $ en 1987-1988 qui sont prévus, soit 83 000 $ pour les
problèmes respiratoires du bovin et 51 000 $ pour les problèmes
de diarrhée néonatale chez le veau.
M. Garon: L'entente antérieure était-elle
terminée ou était-elle complétée?
M. Pagé: C'est une nouvelle entente.
M. Garon: L'entente antérieure n'était pas encore
écoulée.
M. Pagé: II n'y avait pas de contrat de recherche.
M. Garon: II y avait une entente avec la Faculté de
médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe.
M. Pagé: C'est une entente de services à laquelle
vous vous référez.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Ce n'était pas pour de la recherche. C'est
une entente de services en vertu de laquelle la Faculté de
médecine vétérinaire transige avec le ministère,
pose des actes d'analyse en laboratoire, d'autopsie, etc., pour et au nom du
ministère. Cela, c'est une entente qui se signe, une entente
d'utilisation de leurs services.
M. Garon: Oui, mais il y avait des recherches aussi.
M. Pagé: Cette entente existe depuis longtemps. L'entente
sur la recherche que j'ai signée avec la faculté ne met pas de
côté cette entente sur les activités. D'ailleurs, je
rencontrais, pas plus tard...
M. Garon: II y avait aussi les ententes sur la recherche.
M. Pagé: Non.
M. Garon: Exemple, sur l'hémophilus du porc. C'est pour
cela que je demande...
M. Pagé: C'étaient des petites subventions pour des
petits projets. Il n'y avait pas d'entente formelle.
M. Garon: II y en a eu une qui a été signée
par le sous-ministre. C'est le sous-ministre, feu Ouellet qui l'avait
signée. Avec l'Université Laval...
M. Pagé: On m'indique, M. le Président, que
l'hémophilus, cela a été...
M. Garon: C'est un cas spécial.
M. Pagé: ...signé avec l'Institut
Armand-Frappier.
M. Garon: Pardon!
M. Pagé: On m'indique ici, par la voix de mon
sous-ministre adjoint à l'administration, que les contrats auxquels vous
faisiez référence, pour des problèmes ad hoc et des
problèmes particuliers, auraient été signés avec
l'Institut Armand-Frappier.
M. Garon: L'Institut Armand-Frappier n'était pas seul, il
était aussi avec la Faculté de médecine
vétérinaire. Tous les intervenants étaient
impliqués dans cette entente pour régler le problème de
l'hémophilus. En tout cas, l'entente avec l'Université
Laval...
M. Pagé: Oui.
M. Garon: ...que vous devez annoncer est-elle
annoncée?
M. Pagé: Cela s'en vient.
M. Garon: Cela doit comprendre quel montant?
M. Pagé: Un montant important.
M. Garon: Demandez-vous des crédits pour cela? Les
crédits ne doivent pas être très importants car les
montants que vous demandez ne sont pas plus gros que l'an passé.
M. Pagé: Vous jugerez quand ils seront annoncés. Le
contrat s'en vient.
M. Garon: Est-ce qu'ils sont compris là-dedans?
M. Pagé: Dans le montant de 6 000 000 $?
M. Garon: Oui.
M. Garon: Ils sont compris dans le montant de 6 000 000 $.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Donc, ils ne font pas augmenter le montant qui
était affecté à la recherche agricole
antérieurement.
M. Pagé: II faut, quand même, que vous ayez à
l'esprit que de la recherche agricole, il ne s'en fera pas pour un volume de
travail représentant seulement une somme de 6 400 000 $ comme
l'année passée. Il faut plutôt parler d'une somme de 8 900
000 $ parce que le gouvernement du Canada va y investir 2 500 000 $.
M. Garon: II faisait ça avant. Le gouvernement du Canada a
toujours fait de la recherche.
M. Pagé: C'est de facture et de lecture
complètement nouvelle, M. le Président, je m'excuse.
M. Garon: Qui remplace d'autres ententes.
M. Pagé: On me dit que ce n'est pas le cas.
M. Garon: Par rapport à l'Université Laval...
M. Pagé: Oui.
M. Garon: ...il y a déjà une entente en cours qui
concerne neuf équipes de
recherche.
M. Pagé: Oui. Cela se termine. M. Garon: En quelle
année?
M. Pagé: Cette année. C'est ce qu'on va renouveler
incessamment.
M. Garon: C'est une entente qui durait cinq ans.
M. Pagé: Trois ans.
M. Garon: Trois ans pour 1 500 000 $.
M. Pagé: Environ, oui.
M. Grammond: C'est une reconduction de contrat. Cela n'implique
pas nécessairement une augmentation de budget. On annonce une nouvelle
entente, mais, en fait, c'est une poursuite d'entente, si vous voulez.
M. Garon: Ah, bon.
M. Pagé: Mais c'est possible qu'il y ait une nouvelle
entente.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: C'est possible qu'il y ait une nouvelle
entente.
M. Garon: En tout cas, cela ne représentera pas des
montants plus importants. Les montants ne sont même pas indexés.
Les montants sont les mêmes que l'an passé, à toutes fins
utiles.
M. Pagé: Vous jugerez à ce moment-là.
M. Garon: Bon. Cela va pour l'élément 2.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Si vous le voulez
bien, on va suspendre deux minutes.
M. Garon: Je voudrais suspendre, par exemple, l'analyse des
crédits de l'élément 2 parce que le ministre ne veut pas
nous dire de quoi il est question parce qu'il veut l'annoncer à
l'Université Laval.
M. Pagé: Je m'excuse. Vous m'avez dit que c'était
adopté.
M. Garon: Non, non. J'ai dit on va suspendre
l'élément 2.
M. Pagé: Pour?
M. Garon: Parce qu'on vous pose des questions sur les
crédits que vous vouiez avoir. Comme vous ne voulez pas nous le dire
parce que vous voulez faire une annonce à l'Université Laval, on
ne peut pas en discuter beaucoup, si vous ne voulez pas nous en parler. Il
demande des crédits, mais il ne veut pas nous parler du contenu des
ententes, de ce que ça va couvrir, de la période et du montant
que cela va couvrir, s'il s'agit de contrats nouveaux, de reconduction des
ententes antérieures intégralement. Il laisse entendre que
ça peut être quelque chose de neuf. Il nous demande des
crédits, alors qu'il ne veut pas nous dire de quoi on parle. Je me dis:
Comme il a annoncé vendredi dans un communiqué de presse qui est
parvenu à nos bureaux qu'il ferait bientôt une annonce à
l'Université Laval et comme on doit réétudier les
crédits du ministère de l'Agriculture, on va attendre, pour y
revenir, qu'il ait fait son annonce.
M. Pagé: M. le Président, j'ai effectivement une
annonce importante à faire demain avec l'Université Laval. La
conférence de presse que je ferai demain ne couvre pas l'entente
à laquelle on fait référence. L'entente à laquelle
on fait référence est actuellement en négociation. Nous
sommes actuellement à négocier avec cette faculté...
M. Garon: L'annonce demain. M. Pagé: Ce n'est pas
celle-là!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ce n'est pas la
même entente.
M. Pagé: Ce n'est pas la même qu'on annonce demain,
M. le député.
M. Garon: Je vous ai demandé si c'était couvert, si
les fonds pour couvrir cette entente étaient dans le montant de
transfert qui était indiqué ici. Vous m'avez dit oui.
M. Pagé: Bien oui. Alors, ne me demandez pas de rendre
publics aujourd'hui les chiffres qui vont devenir exacts dans une
négociation qui a encore cours. Ce ne serait pas responsable, M. le
Président. Je pense que c'est le minimum que je puisse dire.
M. Garon: Voulez-vous dire que demain vous allez annoncer une
entente qui existe déjà?
M. Pagé: Non. Vous savez, je ne suis pas le
député de Lévis, moi.
M. Garon: II s'agit d'une nouvelle entente.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Les fonds qui sont là, vous
m'avez dit qu'ils couvraient cette entente-là.
M. Pagé: L'entente à laquelle vous faisiez
référence et qui est actuellement en négociation, qui sera
annoncée incessamment.
M. Garon: Celle que vous allez annoncer demain?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Les fonds...
M. Pagé: Demain, c'est beaucoup de choses.
M. Garon: ...se trouvent à l'élément 2,
programme 1?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce exact?
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis, je connais sa stratégie, vous savez. Cela fait dix ans
que je siège avec lui. À 3000 jours d'indulgence, cela veut dire
30 000 jours. Cela étant dit, le député de Lévis
essaie de me faire dire ce sur quoi je ferai ma conférence de presse
demain. Je n'ai pas l'intention de le lui dire.
M. Garon: Parfait.
M. Pagé: On suspend l'élément 2.
M. Garon: On suspend l'élément 2...
M. Pagé: On y reviendra.
M. Garon: ...du programme 1. On verra si c'est vraiment neuf,
mercredi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Très
bien.
M. Pagé: Est-ce qu'on siège mercredi? On ne finit
pas ça ce soir, M. le Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non. Bien, cela
dépend de vous autres. Maintenant, vous m'avez demandé
tantôt de suspendre pour deux minutes.
M. Garon: Pourquoi?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Parce que M. le
ministre doit s'absenter deux minutes.
M. Pagé: Deux, trois minutes.
M. Garon: Comptez cela sur le temps à reprendre.
M. Pagé: On finira à minuit et cinq, M. le
Président, ce n'est pas plus grave que ça.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II va aller plus
vite tantôt. Très bien. Alors, je suspens les travaux de la
commission pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 10)
(Reprise à 22 h 19)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): La commission
reprend ses travaux. Nous étions rendus à l'élément
2 du programme 1. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Garon: On peut passer à l'élément 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Un instant. On m'a
demandé le droit d'intervenir. M. le député de
Saint-Hyacinthe, on vous écoute.
M. Messier: Merci. Je voulais juste réagir aux questions
du député de Lévis concernant la Faculté de
médecine vétérinaire. Quant à l'entente qui est de
1 500 000 $, je pense...
M. Garon: Peut-être que c'est pour élever le chien
que vouliez donner au président de la France qui n'est pas venu le
chercher.
M. Messier: Ce n'est pas inclus là-dedans, non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, la parole est au député de
Saint-Hyacinthe.
M. Messier: C'est mon budget personnel, c'est moi-même qui
l'ai payé.
M. Garon: II a été élevé où ce
chien?
M. Messier: Pardon?
M. Garon: Le chien que vous vouliez donner au président de
la France qui n'est pas venu le chercher à Saint-Hyacinthe, il a
été élevé où?
M. Messier: On ne fera pas perdre le temps de la commission.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Messieurs, s'il
vous plaît!
M. Messier: On prendra une bière ensemble et je vous
raconterai cela.
Une voix: II a été donné?
M. Garon: Oui, oui. Il a été envoyé par
avion. Le président n'est pas venu le
chercher. Il devait le lui donner lorsqu'il viendrait et il n'est pas
venu.
M. Messier: Mais non, ce n'est pas cela, on est allé le
porter.
M. Garon: C'est le premier ministre, d'ailleurs; ce n'est pas le
président.
M. Pagé: C'est le premier ministre qui l'a eu.
M. Messier: Le premier ministre Chirac a reçu son chien,
Maskou.
M. Garon: Est-ce un chien saucisse?
M. Messier: Non, un beau Labrador noir.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Messieurs, la
pertinence, s'il vous plaît:
M. Messier: Effectivement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Saint-Hyacinthe, la parole est à vous.
M. Messier: Quand on parle de la Faculté de
médecine vétérinaire, on peut parler de beaucoup de
choses, dont peut-être le contrat qui a été signé
avec la faculté. Je voulais renchérir sur les propos du ministre
dans le sens que la faculté était très satisfaite.
D'ailleurs, chaque fois que le ministre vient dans le comté de
Saint-Hyacinthe, il fait des annonces importantes. On l'a vu en fin de semaine
avec le sommet de la Montérégie, 200 000 $ dans Soyabec, culture
de la fève de soya, transformation.
M. Garon: Ça ne fera pas une grosse usine.
M. Messier: Pour en revenir à la médecine
vétérinaire, je voudrais savoir si vous avez reçu des
rapports d'étape concernant l'entente que vous avez signée
l'année passée. Deuxième question, concernant
l'entente-cadre Canada-Québec, vous avez parlé d'affirmation
nationale, est-ce qu'on retrouve notre affirmation dans cette
entente-cadre?
M. Pagé: Affirmation régionale?
M. Messier: Affirmation régionale, oui. Cela va de
soi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Pagé: M. le Président, le fait que je sois en
train de fouiller dans mes documents témoigne non seulement de la
pertinence de la question mais que, comme on le dit dans le jargon
parlementaire, ce n'était pas une question plantée.
L'objectif qui nous a animés dans le contrat de recherche avec la
Faculté de médecine vétérinaire, c'est que, comme
on le sait, les productions animales représentent 80 % des recettes des
producteurs agricoles. Il est apparu, depuis quelques années, plusieurs
maladies, dans le domaine du porc entre autres, pour lesquelles des
réponses rapides ne semblaient pas exister. Ces maladies occasionnent
des pertes considérables aux producteurs. Certains rapports mentionnent
même que les revenus des producteurs seraient réduits d'environ 10
% par les coûts directs du traitement et la baisse de productivité
générale. On a une volonté très claire
d'améliorer cette situation.
D'ailleurs j'étais au symposium sur le porc, la semaine
dernière, à Drummondville, et on y indiquait que, dans certains
cas, cela peut aller jusqu'à 25 % de pertes dans la production du porc
comme suite d'effets rencontrés par le porcelet dans les 48 heures
suivant sa naissance; d'où l'obligation d'intervenir, de multiplier les
efforts. Dans le cas de Saint-Hyacinthe, je me suis référé
aux quatre contrats particuliers sur le poulet, le mouton, le veau, le bovin
notamment qui fait partie intégrante de l'entente. Aussi, il y a tout un
volet sur l'épidémiologie et la médecine
préventive, l'enquête épidémiologique sur
l'évaluation des capacités prédictives d'indicateurs de
santé recueillis au vêlage chez la vache Holstein, et le
développement d'approches permettant d'estimer les coûts
conséquents des maladies animales. Je puis vous dire que, pour les
premières phases, en 1986-1987, les enquêtes
épidémiologiques, c'étaient 70 000 $ qui étaient
imputés. Nous sommes à voir actuellement si les rapports
d'étape sont déjà entrés et je pourrai vous
répondre un peu plus tard. Dans le cas du développement
d'approches permettant d'estimer les coûts conséquents des
maladies, c'est important aussi, c'est une somme de 48 400 $. Dans les quatre
autres études ou volets spécifiques du contrat - je m'y suis
référé tout à l'heure - 92 000 $ pour les
problèmes respiratoires des bovins, 51 500 $ - je parle toujours de ce
qui a été dépensé en 1986-1987 - pour les
diarrhées néonatales chez le veau, 19 250 $ pour le maedi-visna
du mouton et 45 800 $ pour le gumboro chez le poulet. Les rapports
d'étape ne sont pas encore rentrés.
M. Messier: Est-ce que vous êtes encore en
négociation avec la faculté sur d'autres programmes de recherche
qui vont aboutir?
M. Pagé: Nous sommes actuellement en
négociation avec la faculté. J'ai rencontré aussi,
la semaine dernière, le doyen de la Faculté de médecine
vétérinaire, le Dr Roy, et on a discuté du contenu de
l'entente de services avec le ministère. Comme on le sait, la
Faculté de médecine vétérinaire fournit tout une
gamme de services en quantité appréciable, en qualité
aussi très appréciable, et nous sommes à revoir cette
entente pour que la faculté soit vraiment traitée avec
équité et justice.
M. Messier: Est-ce que vous parlez en fonction de la vocation
concernant l'enseignement et l'autre vocation concernant l'hôpital des
petits animaux? Est-ce que vous avez réussi à faire le partage
des coûts? Je sais qu'ils sont toujours en demande de subvention
concernant l'hôpital des petits animaux. Est-ce qu'on va arriver à
un aboutissement?
M. Pagé: Cela s'achemine.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions touchant l'élément 2? M. le
député de Lévis.
M. Garon: On voit qu'il y a des choses un peu pour
Saint-Hyacinthe et Deschambault. Y a-t-il quelque chose pour
Sainte-Anne-de-la-Pocatière?
M. Pagé: Certainement.
M. Garon: La députée de
Kamouraska-Témiscouata n'a pas l'air intéressé. Alors, je
vais poser la question au cas.
M. Pagé: M. le Président, si j'étais
à votre table, je dirais que c'est malicieux. Je n'y suis pas, je ne le
dirai point. Parce que Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata est non seulement un farouche défenseur,
mais aussi je suis confronté régulièrement à des
plaidoiries les plus soutenues, les plus fortes en ce qui concerne sa
région.
M. Garon: À part ramener les poulets de Sainte-Anne a
Deschambault, qu'avez-vous fait à Sainte-Anne?
M. Pagé: À part ramener les poulets...
M. Garon: À part ramener les poulets qui faisaient l'objet
d'étude à Sainte-Anne-de-la-Pocatière à
Deschambault, qu'est-ce que vous avez fait à Sainte-Anne?
M. Pagé: M. le Président, tout le monde, dans le
domaine scientifique, dans le domaine de la recherche, était unanime
à constater que, si ces pauvres poulets étaient allés
à La Pocatière, c'était parce que le député
de Lévis à l'époque ne voulait pas qu'ils aillent dans
Portneuf vu que dans
Portneuf le député était libéral. C'est ce
qu'on m'a dit.
M. Garon: Ils étaient déjà la.
M. Pagé: Tous les scientifiques concernés par cette
question ont endossé d'emblée... Parce que c'est venu de la
boîte. Vous savez, quand je suis arrivé comme ministre de
l'Agriculture, je n'ai pas passé la commande et dit: Aïe, les
poulets qui sont quelque part, amenez-les-moi chez nous. On est arrivé
et on m'a dit: M. le ministre...
M. Garon: Voulez-vous dire que, quand les deux comtés sont
libéraux, les poulets partent de Kamouraska et qu'ils remontent à
Deschambault?
M. Pagé: Quand les deux comtés sont
libéraux, il y a plus de monde au travail, il y a un taux de
chômage qui diminue.
M. Garon: Ils transportent les poulets?
M. Pagé: II y a une meilleure gestion. Il y a des
déficits qui sont en réduction. II y a des services de
santé qui sont améliorés. Il y a un entretien du
réseau routier qui est amélioré. Les productrices et les
producteurs agricoles sont mieux supportés. Les programmes sont mieux
adaptés. Les efforts de commercialisation avec les entreprises de
fabrication de produits alimentaires sont plus vigoureux, beaucoup plus
musclés que sous l'ancien gouvernement. C'est ce que cela fait lorsqu'il
y a deux députés libéraux dans deux comtés. J'ai
répondu a votre question, M. le député.
M. Garon: Bien non. Concrètement... M. Pagé:
Beaucoup de choses.
M. Garon: ...depuis que vous êtes au gouvernement, quelle
amélioration y a-t-il eu pour le centre de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière à part avoir perdu les poulets au
profit de Deschambault? Vous avez un sous-ministre à la recherche qui
vient du coin.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: II a dû vous conseiller un peu sur...
M. Pagé: Oui. D'ailleurs, c'est sur lui que j'ai
fondé mes interventions.
M. Garon: Ce n'est pas sur celles de la députée de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Pagé: Je parle de recommandations techniques au
dossier. Écoutez, avoir donné suite...
M. Garon: Qu'est-ce que cela a donné comme résultat
concret?
M. Pagé: Ça s'en vient là. On est en train
d'en faire tout l'inventaire.
M. Garon: Cela a l'air dur. Cela vous prendrait un programme pour
hâter l'accouchement des projets à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Pour moi la maladie est là.
M. Pagé: Cela va bien. Ne vous inquiétez pas.
M. Garon: En tout cas, pendant que les gens vont
réfléchir, on pourra y revenir.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Parce qu'il n'a pas l'air de sortir grand chose.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Bon. On va laisser
l'élément 2 en suspens.
M. Garon: En suspens.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Nous allons passer
maintenant à l'élément 3.
Enseignement agricole
M. Garon: Bon! Le ministre dit que les jeunes le
préoccupent beaucoup. La formation des jeunes le préoccupe
beaucoup, mais c'est un autre endroit où le budget diminue puisqu'il
passe en 1986-1987 de 13 624 000 $ à 13 433 900 $. On sait qu'avec une
indexation de 4,9 %, 5 %, cela voudrait dire, quand même, une
augmentation de près de 700 000 $, alors qu'on retrouve une baisse de
200 000 $. Cela veut donc dire 900 000 $ de moins en valeur constante pour
l'enseignement agricole. Le ministre parle avec beaucoup d'émotion des
jeunes, mais il semble que son émotion ne se trouve pas du bord du
portefeuille. À ce moment, en termes d'argent, comment se fait-il qu'on
ne trouve pas la concrétisation du développement de
l'enseignement agricole dans le budget? Au contraire, on trouve un
rétrécissement de près de 8 %.
M. Pagé: M. le Président, au chapitre de
l'enseignement agricole...
M. Garon: Plus que ça.
M. Pagé: ...c'est 1,4 % de réduction du budget pour
190 000 $...
M. Garon: Oui, mais en valeur constante, quand même, 13 600
000 $... (22 h 30)
M. Pagé: Je suis constamment en valeur courante.
M. Garon: ...13 400 000 $ avec une inflation de 4,9 %, cela veut
dire que vous n'achetez pas la même chose.
M. Pagé: C'est explicable.
M. Garon: 4,9 % seulement dans l'inflation, et vous rajoutez un
peu plus de 1 %, cela fait 7 %.
M. Pagé: II ne faut pas se surprendre qu'on ne soit pas
d'accord, que vous, vous soyez surpris et que moi, je ne le sois pas. C'est
parce que nous, on a comme objectif, avec un peu moins d'argent, de faire plus,
de faire mieux que ce qui se faisait dans le passé, d'être plus
judicieux dans nos dépenses. La diminution de 190 800 $ est le
résultat d'une rationalisation de nos dépenses. Exemple concret,
la nouvelle entente signée avec Macdonald prévoit qu'on va donner
la même quantité et la même qualité de services, mais
que le gouvernement va payer 100 000 $ de moins. Cela, c'est une bonne
utilisation, je pense et nous le pensons, des taxes et des impôts de ceux
qui nous écoutent. Pour nous, c'est le résultat qui est
important; ce n'est pas le fait de se gargariser continuellement avec des
augmentations de budget qui, soit dit en passant, étaient plus souvent
qu'autrement périmées. Ce n'est pas plus compliqué que
cela.
Si on parle de toutes les mesures visant la formation, on pourra y
arriver, mais je peux vous dire que, par exemple, l'augmentation du
contingentement dans le programme de zootechnie à l'ITA de La
Pocatière, dans le comté de Mme la députée, va
impliquer les déboursés additionnels de 150 000 $ cette
année, dans le comté de Kamouraska-Témiscouata. 150 000 $
pour les programmes d'enseignement en serriculture à l'ITA de
Saint-Hyacinthe. On fait plus avec le même argent.
M. Garon: Les 150 000 $ vont être dépensés
sous quelle forme?
M. Pagé: Avec Saint-Hyacinthe? M. le Président, M.
Grammond va répondre pour la mise en place des programmes.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. On donne
la parole à M. Grammond.
M. Grammond: II s'agit de dépenses additionnelles de
fonctionnement, M. le Président, étant donné que la
plupart des investissements sont actuellement réalisés
dans ce secteur. Il s'agissait de transférer des serres qui
étaient à Châteauguay, je pense; cela s'est fait au cours
de 1986-1987, c'est en voie d'être terminé.
M. Garon: Les serres de Sainte-Martine.
M. Grammond: De Sainte-Martine, en partie. Ces équipements
vont servir pour supporter, en partie, le nouveau cours de serriculture qui
commence à l'automne, au mois de septembre.
M. Garon: Les serres qui avaient été bâties
il y a quelques années au coût d'environ 2 000 000 $ pour tripler
le rythme des recherches - au lieu d'avoir une saison, d'en avoir trois dans
une année - ne servent pas à l'enseignement; elles servent
seulement à la recherche, dans le sens d'une économie où
les mêmes serres pourraient servir à la recherche et
également à l'enseignement.
M. Grammond: C'est ce que ces serres vont faire à
Saint-Hyacinthe. Je ne connais pas les autres.
M. Garon: II y en avait déjà, des serres, avec tous
les systèmes...
M. Grammond: II faut augmenter le volume de serres disponibles
là-bas pour élargir l'enseignement au domaine de la serriculture
particulièrement. Ces serres, comme Saint-Hyacinthe a le mandat de
supporter le transfert de technologie, ainsi que les nouvelles serres vont
servir pour du transfert de technologie et pour l'enseignement.
M. Garon: Pourriez-vous me donner le nombre d'étudiants
qu'il y a eu dans chacun des ITA en 1985 et 1986 et le nombre qui est
prévu en 1987, pour septembre prochain?
M. Pagé: M. le Président, pour répondre
à cette question du député de Lévis, le nombre
d'étudiants dans le réseau collégial, dans les ITA
notamment, était de 262 en 1984-1985; cela a diminué de 30 % en
1985-1986, passant de 262 à 201.
M. Garon: Où?
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Dans lequel des deux?
M. Pagé: Les deux.
M. Garon: Non, mais je le demandais pour chacun.
M. Pagé: Cela s'en vient, on va vous les ventiler. En
1986-1987, on a augmenté d'un léger 2 %. Donc, on a réussi
à maintenir le nombre d'inscriptions qui sont à 204. Si on se
réfère à Macdonald, c'était 64 en 1984-1985; cela a
baissé de 33 %, c'est-à-dire à 48, en 1985-1986 et, en
1986-1987, cela a augmenté à 61.
M. Garon: Et à Sainte-Anne?
M. Pagé: Cela s'en vient. Pour ce qui est de l'ITA de La
Pocatière, au 20 septembre 1986, pour tous tes programmes, gestion et
exploitation d'entreprises agricoles, zootechnologie, phytotechnologie,
techniques de gestion-conseil en agriculture, technoloqie des sols, technologie
équine, techniques d'aménagement agricole, nous avions un
total...
Alors, gestion et exploitation d'entreprises agricoles, sur les 201 en
1986, il y en avait 75 à La Pocatière; c'est cela. Donc...
M. Garon: Non, non, attendez un peu, je ne veux pas me faire
embarquer. Ce que je demande, ce sont deux choses. Aux ITA, il y a deux choses;
il y a des cours de technicien en agriculture et des cours d'exploitant de
ferme. Vous ne me donnez plus les chiffres sur la même base. Je voudrais
savoir...
M. Pagé: Bon!
M. Garon: À Saint-Hyacinthe, à La
Pocatière... À Macdonald, d'accord... Quand il s'agit du cours
d'exploitant de ferme, combien y en a-t-il à chacun des endroits, ainsi
que pour les étudiants en techniques agricoles, au plan technique
également.
M. Pagé: Technique, c'est 715.
M. Garon: J'aimerais cela qu'on me donne la même
chose...
M. Pagé: C'est 715 en 1985-1986 et 724 en 1986-1987.
M. Garon: En quoi?
M. Pagé: En tout.
M. Garon: Mais pour chacun?
M. Pagé: Cela s'en vient.
M. Garon: En 1987, qu'est-ce que vous prévoyez?
M. Pagé: On n'a pas d'indicateurs.
M. Garon: Vous n'avez pas de prévisions.
M. Pagé: On fait des prévisions, mais ce ne sera
pas en très forte croissance, si je
peux utiliser le terme. Il y aura une légère augmentation
qui pourrait être la conséquence des deux nouveaux programmes que
l'on met en vigueur pour l'augmentation du contingentement en zootechnie et le
programme d'enseignement en serriculture. Je vais laisser, M. le
Président, le soin a mon sous-ministre à la recherche d'y
répondre.
M. Grammond: Alors, dans Saint-Hyacinthe, au plan de la gestion des
exploitations, le nombre total en 1986-1987 était de 129...
M. Garon: L'année d'avant?
M. Grammond: ...en septembre. Pour l'année d'avant, on les
a donnés tout à l'heure. Je ne les ai pas pour la gestion des
exploitations pour 1985-1986.
M. Garon: Vous ne les avez pas?
M. Grammond: Non. Je les ai, mais les deux ensemble.
M. Garon: Avez-vous les deux ensemble pour 1986?
M. Grammond: Oui, oui.
M. Garon: Là, ce n'est pas très significatif, ce
n'est pas le même genre de cours.
M. Grammond: II y en a 204, on parle de gestion et exploitation
et ce sont les deux ensemble; là-dedans, pour Saint-Hyacinthe, c'est 129
et, comme l'a dit le ministre tout à l'heure, c'est 75 pour...
M. Pagé: Pour l'autre. M. Grammond: ...l'autre. M.
Garon: Quel autre?
M. Grammond: Pour la gestion et l'exploitation de fermes.
M. Garon: 75?
M. Grammond: Oui, 75 à La Pocatière, 129 à
Saint-Hyacinthe. Cela doit faire 204.
M. Pagé: Cela fait 204.
M. Grammond: Cela fait 204, c'est cela.
M. Garon: En 1985?
M. Grammond: 1986-1987, à l'automne, septembre 1986, donc
c'est pour l'année qui vient de se terminer.
M. Garon: L'année d'avant?
M. Grammond: L'année d'avant, je ne les ai pas ici en
détail, mais, les deux ensemble, c'était 201. Il y en avait trois
de moins. L'année précédente, il y en avait 262.
M. Garon: Où?
M. Grammond: Dans les deux. M. Garon: Dans les deux quoi?
M. Grammond: Les deux ITA.
M. Garon: Les deux ITA. Pour les deux ensemble?
M. Grammond: Oui, c'est cela.
M. Garon: Dans la gestion des entreprises agricoles? Ce serait
bien simple de les donner un par un.
M. Pagé: On ne les a pas.
M. Garon: Pardon? C'est drôle.
M. Pagé: On va les chercher.
M. Garon: Vous venez d'expliquer ce secteur. Je ne vous demande
pas des chiffres compliqués. Je vous demande le nombre des
étudiants.
M. Grammond: C'est ce qu'on vous donne là,
M. Pagé: Voulez-vous les noms?
M. Garon: On dirait que vous n'avez rien. Je vous demande le
nombre d'économistes tantôt, vous ne le saviez pas.
Êtes-vous bien sûr que c'est dans ce ministère que vous
êtes? Je ne vous demande pas des choses bien compliquées.
M. Pagé: À qui posez-vous la question, au ministre
ou au sous-ministre? Le sous-ministre a toute ma confiance. Il fait un bon
job.
M. Garon: Normalement, c'est le ministre qui est censé
être responsable.
M. Pagé: Si vous voulez la ventilation, on va vous la
donner dans les meilleurs délais.
M. Garon: Je vois que vos crédits baissent; alors,
j'essaie de voir pourquoi ils baissent.
M. Pagé: Je vous l'ai indiqué tout à
l'heure: une meilleure rationalisation. Un gouvernement libéral en fait
autant avec un
peu moins d'argent dans un élément. C'est ce qui nous'
permet de réduire les déficits énormes...
M. Garon: II n'en fait pas autant, on voit que...
M. Pagé: ...auxquels la précédente
administration nous avait conviés. Ce n'est pas compliqué.
M. Garon: On voit que l'emploi baisse. Si l'emploi baisse,
normalement cela va se refléter rapidement sur le nombre des inscrits
parce qu'ils vont s'apercevoir que c'est plus difficile de trouver des "job".
C'est cela que j'ai dit tantôt: l'emploi agricole a baissé de 10
000 par année depuis que vous êtes là. Cela va
paraître tantôt sur les gens qui vont dans les écoles. Dans
les cégeps, on me dit que cela paraît considérablement, que
les options sont à la veille de tomber faute de gens qui s'inscrivent.
J'essaie de savoir pourquoi cela baisse. Là, vous n'avez pas
d'explication.
M. Pagé: Cela n'a pas baissé, c'est monté de
201 à 204.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas le même coût.
M. Pagé: Cela a baissé quand vous étiez
là, cependant, de 262 à 201.
M. Garon: Ils sentaient que vous vous en veniez.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Les gens sentaient que le gouvernement libéral
s'en venait. Ils ont dit: On n'est pas pour s'embarquer dans cela, on ne se
placera pas quand ils vont être là.
M. Pagé: Bon, bon, M. le Président. Ce n'est pas ce
qu'il y a de plus solide comme argumentation.
M. Garon: Bien, c'est un bon argument.
M. Pagé: II faut être acculé dans les
câbles pour dire des choses comme cela.
M. Garon: Cela paraît tout de suite, tout a baissé.
M. le Président, je pense bien qu'il n'y a pas beaucoup de
renseignements additionnels à sortir de ce secteur. En terminant,
j'aimerais poser une autre question. Là, j'espère au moins...
Quel est le sous-ministre responsable de la planification, de la recherche et
de l'enseignement?
M. Pagé: C'est M. le sous-ministre Grammond.
M. Garon: Le sous-ministre adjoint ou sous-ministre...
M. Pagé: Le sous-ministre adjoint.
M. Garon: Qui est responsable de la planification, de la
recherche et de l'enseignement.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: C'est pour cela qu'il n'y a pas beaucoup de
renseignements.
M. Pagé: M. le Président...
M. Garon: Cela ne fait pas longtemps qu'il est là.
M. Pagé: ...si le député de Lévis a
des critiques à faire à l'endroit de l'administration, je crois
qu'il est contre-indiqué d'adresser des critiques qu'on pourrait
qualifier de personnelles à l'endroit de mon sous-ministre.
M. Garon: Non, non. Depuis quelle date M. Grammond est-il
affecté à ce poste?
M. Pagé: Si le député veut adresser des
critiques à l'endroit du ministère ou à quiconque au
ministère, qu'il les adresse directement au chef du ministère,
c'est-à-dire au ministre.
M. Garon: Depuis combien de temps M. Grammond est-il responsable
comme sous-ministre adjoint de la planification, de la recherche et de
l'enseignement?
M. Pagé: Depuis le 11 décembre 1986.
M. Garon: Maintenant, est-ce qu'il peut me donner le nombre de
programmes des cours par correspondance à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1984? Le nombre des inscrits? Si le
sous-ministre veut bien remonter à 1984, moi, je n'ai pas d'objection.
En 1984, en 1985, en 1986 et ce qu'on prévoit en 1987? Le nombre de
cours et le nombre de personnes inscrites à ces cours pour chacune de
ces années?
M. Pagé: Voulez-vous leur âge dans ces
années?
M. Garon: Pardon? M. Pagé: Voulez-vous leur âge?
M. Garon: Ce n'est pas nécessaire. M. Pagé:
D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Donc, le nombre de
personnes pour toutes
ces années.
M. Pagé: Le nombre de personnes inscrites à ces
cours.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le nombre de
personnes inscrites à ces cours.
M. Garon: Le nombre de cours, d'abord.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le nombre
d'options.
M. Garon: Donnés par correspondance, d'options, de cours.
Cela marche par cours. Le nombre de cours en 1984, 1985, 1986 et le nombre de
cours qu'on anticipe en 1987, et le nombre total d'étudiants.
M. Pagé: On doit constater, M. le Président, de ce
côté qu'on s'active à sortir les chiffres les plus
précis possible pour l'honorable député. On va les fournir
ce soir ou au plus tard demain.
M. Garon: Vous ne les avez pas encore? (22 h 45)
M. Pagé: Cela s'en vient, on scrute.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On va continuer.
Peut-être qu'on aura les réponses tout à l'heure, demain ou
après-demain.
M. Garon: On va suspendre l'élément 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On va laisser
l'élément 3 en suspens.
M. Garon: On va avoir les réponses.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Garon: On y reviendra.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui. Est-ce que je
reconnais le député de Saint-Hyacinthe...
M. Garon: Le programme 2.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ...qui aurait une
question sur l'élément 3?
M. Messier: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je vous
écoute.
M. Messier: Tout à l'heure, le ministre a fait une
certaine évaluation à la baisse, mais de quelle façon
pourrait-on résorber cette baisse ou ce maintien? Y a-t-il des
incitatifs qu'on pourrait prendre...
M. Pagé: Au niveau des jeunes?
M. Messier: Oui, au niveau de la relève agricole et tout
cela.
M. Pagé: On doit dire que le ministère de
l'Éducation et le ministère que je dirige sont non seulement
sensibles, mais préoccupés par une situation où on assiste
à une diminution significative du nombre de jeunes qui s'inscrivent pour
aller se chercher une formation en agriculture au niveau collégial.
D'année en année, c'est un nombre diminué et ce, depuis un
bon moment déjà. D'ailleurs, l'année dernière,
toutes les recommandations allaient dans le sens de fermer, de mettre fin
à la dispensation d'un tel enseignement dans deux ou trois cégeps
du Québec. C'est strictement pour faire suite à une
volonté politique très claire du ministre de l'Éducation
et de moi-même que de tels cours ont été maintenus. Mais il
faut, quand même, avoir à l'esprit que c'est très
onéreux pour le Trésor public québécois de
maintenir toute une structure de cours avec des enseignants en laboratoire,
etc., pour, dans certains cégeps, un nombre d'élèves
inférieur à dix, par exemple. C'est ce pourquoi nous avons fait
tout ce qui est possible pour tenter d'inciter davantage nos jeunes...
D'ailleurs, au niveau de la réforme des programmes, au niveau du
financement agricole, comme vous le savez, on a haussé la prime
d'établissement de 8000 $ à 15 000 $. Le projet de loi que je
déposerai sous peu va prévoir, là aussi, des conditions
nettement avantageuses pour les jeunes, entre autres pour ceux qui
détiendront une formation de niveau collégial. En effet, il nous
apparaît hors de tout doute, au ministère, que le jeune homme ou
la jeune fille qui s'impose la discipline d'aller se chercher une formation en
agriculture est mieux outillé, finalement, pour faire face aux nombreux
défis qui attendent l'agriculteur d'aujourd'hui.
C'est ce pourquoi aussi on a des incitatifs qui sont peut-être
modestes pour le moment, mais qui, je l'espère, seront bonifiés
ou, je présume, pourront l'être éventuellement dans le
cadre des programmes agricoles où on donne des primes pour ceux qui
terminent leur cours, etc.
Tout comme aussi on prévoit et on est encore en communication
avec le ministère de l'Éducation à ce sujet... Je dois
dire, d'abord, qu'il n'est pas question de fermer des collèges ou de
fermer des cours dispensés dans les collèges actuellement, ni
pour l'année 1987-1988. On fait tout ce qui est possible. On est
à étudier actuellement une façon de mieux sensibiliser nos
jeunes à l'obligation ou à l'opportunité qu'ils ont de
suivre un cours en agriculture de niveau collégial.
M. Messier: Peut-être deux petites questions. Au niveau des
polyvalentes, est-ce que c'est la même intervention: vous maintenez les
polyvalentes, celles qui donnent l'enseignement agricole?
M. Pagé: Cela relève essentiellement du
ministère de l'Éducation.
M. Messier; D'accord. Mais vous avez fait les mêmes
représentations au niveau du ministre...
M. Pagé: Oui.
M. Messier: ...de l'Éducation pour les garder
ouvertes.
M. Pagé: Les cours d'ouvriers agricoles.
M. Messier: Oui, d'accord. On avait déjà
jasé de la ventilation des cours qui pourraient donner un meilleur
accès...
M. Pagé: Oui.
M. Messier: ...à la relève agricole, à
savoir que la période de cours devrait s'échelonner plutôt
sur les périodes d'hiver que sur celles du printemps.
M. Pagé: C'est un élément important.
Demandez à un jeune qui a 17, 18, 19 ans, qui est déjà
très impliqué dans l'exploitation de la ferme, notamment
l'été, qui est très utile à l'exploitation de
l'entreprise - c'est motivant pour un jeune, évidemment, de travailler
avec ses parents, ses frères, etc. -de quitter l'exploitation de la
ferme pour aller étudier de septembre jusqu'à mai. Souventefois,
le jeune homme ou la jeune fille va succomber à son attachement à
l'exploitation en disant: Je n'irai pas suivre un cours. Je vais continuer
à travailler ici. Je vais continuer à bénéficier de
l'expérience de mon père, de ma mère. Je vais continuer
à bénéficier de l'expérience des professionnels qui
sont en contact avec notre exploitation. Je ne vais pas à
l'école, je reste sur la ferme.
Alors, c'est pourquoi des expériences ont été
menées afin de voir la possibilité de concentrer de tels cours
entre les périodes de novembre à avril, fin octobre, début
novembre jusqu'à la fin avril, au plus tard début mai,
début des semences dans certaines régions.
L'expérience a été conduite et j'ai bien hâte
de voir les conclusions. Cela, je vous le dis personnellement, comme ministre
de l'Agriculture, mais ce n'est pas facile à adopter: L'idéal
commanderait que, dans le secteur agricole, les cours soient dispensés
dans une période plus restreinte de façon à permettre
à l'étudiant de demeurer sur l'exploitation où il a
vécu ou encore là où il travaille, plus tard en saison,
soit jusqu'en octobre et revenir dans l'entreprise pour les semences et tout le
travail préparatoire au conditionnement de la terre.
C'est sûr que ça ne va pas dans le sens du calendrier
scolaire régulier de telles institutions. Cela ne va pas dans le sens
des traditions et de la coutume où on entre à l'école en
septembre et on en sort en mai. Cela ne va pas dans le sens, non plus, de la
tradition des conventions collectives des enseignants, des professionnels qui
enseignent, qui oeuvrent dans ce secteur.
J'ai bon espoir et je formule le voeu -évidemment, ce ne sera pas
le ministre de l'Agriculture qui va décider; ce ne sera pas, non plus,
le gouvernement unilatéralement; cela devra être le
résultat de démarches, de négociations, de consensus,
finalement, entre tous les intervenants et aussi les conseils d'administration
de tels établissements qu'on puisse en arriver éventuellement
à un modèle d'enseignement au niveau collégial en
agriculture qui répondrait davantage à la disponibilité
des jeunes. Je suis persuadé que cette possibilité, si elle
était étendue à tout le Québec, serait susceptible
de favoriser davantage la formation de niveau collégial de nos jeunes en
agriculture.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'autres
interventions? M. le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais demander au ministre...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Toujours dans le
programme 1.
M. Garon: Oui, dans le programme 1. Il a été
question dans le discours sur le budget d'une somme, au fonds de
suppléance, de 1 000 000 $ qui ne semble pas avoir été
affectée complètement puisqu'elle n'a pas été
ajoutée aux crédits du ministère, mais aux crédits
du ministre des Finances. On a remarqué que le ministre des Finances
avait l'habitude de périmer ces crédits qu'il annonçait
dans son discours sur le budget.
J'aimerais savoir si les recherches qui doivent être faites sur
les pluies acides et les moyens de contrer le dépérissement des
érablières affectées par les pluies acides vont être
faites dans l'érablière d'Arthabaska ou dans la nouvelle
érablière qu'a choisie le ministre, on ne sait pas trop comment,
dans Richmond.
M. Pagé: D'accord. Deux choses. L'érablière,
on va vous dire comment elle a été choisie. Cela a
été très clair. Cela a été par un processus
de soumissions publiques, par un processus de pointage. Je pourrai vous donner
le nombre de propriétaires qui se sont manifestés et pourquoi
l'entreprise a été
effectivement retenue. C'est celle qui recueillait le plus grand nombre
de points à partir des paramètres et des critères
établis par les professionnels de mon ministère,
premièrement.
Deuxièmement, j'ai le plaisir de vous annoncer, M. le
député - je profite de cette occasion - que le gouvernement
investira une somme de 500 000 $ additionnels cette année, à
même ces 1 000 000 $ annoncés par le ministre des Finances, M.
Gérard-D. Levesque, spécifiquement pour accentuer nos travaux,
nos efforts en ce qui concerne la recherche sur le dépérissement
des érables, en souhaitant que nous puissions, dès cette
année, commencer à pratiquer certaines expériences sur le
terrain susceptibles de pouvoir se faire, dans une perspective de contrer ce
grave problème qui nous affecte, soit le dépérissement de
nos érables. Comme on le sait, c'est un problème qui est
complexe, majeur et qui touche les érables comme l'ensemble des autres
végétaux, évidemment. Le phénomène a
été identifié d'une façon certaine au début
des années quatre-vingt et n'a pas cessé de s'accroître
depuis. C'était il y a sept ans, sept ans avant que j'arrive, quatre ans
après que vous soyez arrivé, cinq ans avant que vous partiez.
Le MAPAQ croit qu'on doit avoir, dans ce dossier, une approche
multidisciplinaire en même temps qu'interministérielle et
intergouvernementale. Devant le manque de connaissances de la communauté
scientifique, on croit urgent d'augmenter la recherche. Dans ce cadre, on a mis
en place un Centre de recherche acéricole, adapté à cette
problématique, qui a été choisi comme je vous l'indiquais
tantôt. On pourra y revenir si vous avez besoin de plus de
détails.
Le centre est, d'abord, un regroupement de scientifiques du
ministère. Il inclut également la participation de tous les
autres organismes de recherche extérieurs, d'où
l'intégration des connaissances. Il était bien important
d'asseoir autour de la même table ou du même centre, tous ceux qui,
dans de nombreux organismes, même des instituts privés, au niveau
fédéral, etc., font de la recherche sur la question. Le site de
Tingwick sert de champ expérimental et est complété par
les laboratoires déjà existants, d'où l'intégration
des ressources physiques.
En 1986-1987, on a procédé à l'aménagement
des lieux physiques. On a fait une revue complète des recherches dans le
domaine, la publication d'un rapport, la préparation d'un programme de
recherche pour l'avenir. En 1987-1988, on va vraiment démarrer le
programme de recherche à partir de seize projets regroupés sous
quatre volets distincts, soit, dans un premier temps, la recherche sur
l'étiologie du phénomène; la mise au point, dans un
deuxième temps, de méthodes sur le diagnostic précoce;
dans un troisième temps, les techniques visant à contrer le plus
rapidement possible la progression du symptôme du
dépérissement et, dans un quatrième temps, l'impact du
dépérissement sur les propriétés physiques,
chimiques et organoleptiques du sirop et de ses dérivés.
On a obtenu un budget de 500 000 $ additionnel, témoignant d'une
volonté très claire du gouvernement de M. Bourassa de faire plus,
d'accélérer les façons de faire pour contrer cette
situation. L'autre montant de 500 000 $ sera affecté au dossier des
pesticides en agriculture par, évidemment, le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le ministère
de l'Environnement. À cet égard, je dois vous dire que les
relations entre le ministère de l'Agriculture et le ministère de
l'Environnement sont très utiles. Il y a une solidarité
exprimée de plus en plus clairement par les environnementalistes envers
les agriculteurs, l'agriculture et l'agro-alimentaire. Ce montant de 500 000 $,
dis-je, servira plus particulièrement à tout le volet des
pesticides. Comme on le sait, 82 % des pesticides utilisés le sont en
agriculture.
Si, demain matin, des contraintes ou des dispositions prévoyaient
qu'on ne peut plus utiliser de pesticides, on se retrouverait dans une
situation de vulnérabilité qui pourrait placer l'ensemble de
l'agriculture québécoise dans une position précaire. Il ne
s'agit pas d'adopter une approche policière. Il s'agit plutôt et
surtout d'adopter une approche éducative. Nous avons eu de nombreux
échanges, mon collègue, M. Lincoln, et moi-même, avec
l'Union des producteurs agricoles. Dans un premier temps, ce fut une
démarche de sensibilisation; dans un deuxième temps, une
volonté très claire des producteurs de s'associer à des
démarches de formation, de vulgarisation des techniques et aussi de
diffusion des informations. Une très bonne partie des 500 000 $
additionnels sera attribuée à ces fins, évidemment, en
plus de ce qui se fait aux Forêts et de ce qui se fait dans d'autres
ministères.
M. Garon: Cela veut dire, concrètement, que le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec...
M. Pagé: C'est concret, ça.
M. Garon: ...va recommander aux cultivateurs
québécois d'utiliser des pesticides qui seront différents
au Québec de ceux utilisés dans le reste du Canada, aux
États-Unis ou en Europe?
M. Pagé: Non. Ce que je peux vous dire, M. le
député, c'est que l'ensemble de cette question ou de ce sujet est
sur la table. On a pris connaissance de certaines
études et on pourra s'y référer en temps utile. Un
exemple concret: est-ce que - c'est une question que je pose et qui est apparue
dans les études qu'on a faites - le producteur ou la productrice a
toujours besoin d'utiliser une quantité donnée de tel pesticide?
Est-ce qu'un bon réseau de dépistage ne pourrait pas pallier
à une utilisation qui n'est pas toujours nécessaire? Quand on
parle des pesticides utilisés par les agriculteurs, on pense toujours au
produit, mais il faut aussi penser au coût du produit. Le coût de
l'utilisation du produit constitue un intrant important dans certaines
productions, dans la production horticole, par exemple.
C'est pourquoi on veut mettre en place différentes façons
de faire pour rationaliser l'utilisation des pesticides et, si
nécessaire, la diminuer, tout en ayant les mêmes performances de
contrôle des agents qui affectent nos cultures. On veut donner, diffuser
de l'information et la vulgariser le plus possible. (23 heures)
À ce moment-ci, je ne peux - je pense que ce serait tout à
fait irresponsable de le faire - dire au député si tel produit
sera proscrit, banni ou modifié, mais, chose certaine, tous les
éléments autour du dossier militent en faveur d'une solution, non
seulement positive, mais utile, autant pour les agriculteurs que pour ceux et
celles qui sont préoccupés par l'utilisation de tels produits. On
a autour de la même table le ministère de l'Environnement, qui est
davantage conscient aujourd'hui qu'il ne l'était il y a deux ans de
l'agriculture, des agriculteurs, de leurs préoccupations et de leurs
problèmes, ensuite, des agriculteurs qui sont aussi très
sensibilisés et très préoccupés par l'utilisation
de tels produits, par leur coût et leur effet sur la terre et leur milieu
environnemental et, évidemment, le ministère de l'Agriculture qui
assume, là comme ailleurs, le leadership qui lui revient.
M. Garon: Est-ce que cela veut dire que les poursuites qu'il y a
à Pintendre entre les cultivateurs, la municipalité, le
ministère de l'Environnement et à peu près tout ce qui
bouge dans ce secteur est à l'image de ces nouvelles relations
harmonieuses qu'on préconise? À Pintendre...
M. Pagé: Si je comprends bien...
M. Garon: ...dans le comté de Beauce-Nord, on voit que le
cultivateur poursuit la municipalité et je ne sais qui d'autre. La
municipalité est en train de poursuivre le cultivateur et le
sous-ministre de l'Environnement. Le cultivateur dit qu'il a déjà
répondu à 25 plaintes qui ont été portées au
point de vue de l'environnement comme non fondées et il demande
jusqu'où doit continuer le harassement. Est-ce un peu
révélateur des nouvelles relations que préconise le
ministre entre tous les intervenants, comme ce que l'on trouve à
Pintendre dans le comté de Beauce-Nord?
M. Pagé: Le député fait
référence à un beau petit village, agricole notamment, qui
est à l'ombre du clocher du député de Lévis.
M. Garon: Non, mon clocher n'est pas à Pintendre.
M. Pagé: Non, mais votre clocher a certainement du
rayonnement, comme le député.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: Votre clocher a certainement beaucoup de
rayonnement sur la rive sud, comme le député.
M. Garon: C'est plutôt le député de
Beauce-Nord qui ferme à peu près tout ce qui bouge dans
son comté à partir de la prison de Saint-Joseph.
M. Pagé: Ne parlez pas de la prison. Quand vous êtes
allé à Québec, la première chose que vous avez dit
en sortant, c'est que vous regrettiez qu'il n'y ait pas de place.
M. Garon: Je n'ai pas dit cela.
M. Pagé: Bien oui. Vous avez dit que c'était plein
à craquer. En tout cas... Pour répondre à votre question,
dans ce dossier-là, c'est une autre preuve éclatante de la
solidarité entre l'agriculture et le ministère de
l'Environnement, parce que la ville poursuit l'agriculteur et
l'Environnement.
M. Garon: Puis le cultivateur n'est pas très heureux. Il
intente des poursuites également...
M. Pagé: Je comprends qu'il ne soit pas heureux.
M. Garon: Par le fait qu'il a répondu à 25 ou 26
plaintes qui ont été déclarées non fondées,
il a dit: À combien de plaintes dois-je répondre, pour donner
satisfaction au ministère de l'Environnement?
M. Pagé: C'est toute la problématique, M. le
Président.
M. Garon: Parce qu'il va se ruiner en payant des avocats, si cela
continue.
M. Pagé: C'est toute la problématique... M. Garon:
Ou des chercheurs.
M. Pagé: ...de cette dualité qui existe en vertu de
la loi 125, Loi sur l'aménagement et l'urbanisme - l'aménagement
du territoire - adoptée par l'Assemblée nationale sous le
précédent gouvernement...
M. Garon: Cela n'a rien a faire avec cela.
M. Pagé: Je m'excuse.
M. Garon: Non, on n'est pas dans le zonage agricole, je parle des
poursuites.
M. Pagé: Je m'excuse.
M. Garon: Les poursuites n'ont rien à faire avec le zonage
agricole.
M. Pagé: Vous parlez du problème de Pintendre. On
va en parler de Pintendre.
M. Garon: Non, j'ai parlé de...
M. Pagé: Ah!
M. Garon: Non, on parle des pesticides, des règles de
l'environnement. C'est de cela que vous avez parlé. Je ne parlais pas du
zonage agricole. Je vois que le ministre est moins au courant du dossier que je
ne le pensais. Il y a deux choses...
M. Pagé: Je suis très au courant, et là je
veux vous en parler, mais vous ne voulez pas que je vous en parle.
M. Garon: Le zonage agricole et les zones tampons, c'est une
affaire...
M. Pagé: Parce que vous savez que je suis au courant, vous
ne voulez pas que je vous en parle.
M. Garon: Mais un instant!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Messieurs, s'il
vous plaît, un à la fois.
M. Garon: Oui, je suis en train de parler. Il y a deux questions
complètement différentes: les zones tampons sont une chose et
l'autre...
M. Pagé: Est-ce que je peux couvrir les deux?
M. Garon: ...affaire, ce sont justement les plaintes concernant
le ministère de l'Environnement. On me dit qu'il y en a eu 25 ou 26
auxquelles, apparemment, le cultivateur aurait répondu, et, chaque fois,
elles auraient été déclarées non fondées.
Pour abus de plaintes, on me dit que le cultivateur a pris des poursuites.
La municipalité aussi prend des poursuites, non seulement contre
le cultivateur, mais aussi contre le sous-ministre de l'Environnement.
M. Pagé: Conjointement et solidairement.
M. Garon: Alors, je me dis à un moment donné:
Est-ce que c'est cela, les nouvelles relations harmonieuses? Il est possible
que le ministre de l'Environnement et le ministre de l'Agriculture soient de
grands copains, mais il me semble qu'au-dessous d'eux, le diable est aux
vaches.
M. Pagé: M. le Président, je ne voudrais pas que
l'on traite ici en commission parlementaire de cas... Il est toujours un peu
imprudent de traiter de cas qui sont devant les tribunaux; cependant, je vous
dirai ceci...
M. Garon: Je ne parle pas du fond.
M. Pagé: ...avec toute la prudence que nécessite le
traitement d'un tel sujet: le cas auquel vous faites référence,
c'est peut-être un des plus beaux cas de cette problématique
susceptible d'arriver. Quand des urbains qui ne sont pas agriculteurs viennent
s'installer en zone agricole... C'est par choix que des gens sont allés
demeurer en zone agricole à Pintendre. Personne ne les a obligés
à aller s'acheter des terrains là.
Le problème qu'on y vit, on l'a déjà vécu
ailleurs et on est susceptible de le connaître ailleurs s'il n'y a pas
une rigueur à l'égard de l'aménagement du territoire,
à l'égard du droit pour le producteur agricole de produire et
à l'égard d'une solution à être trouvée entre
ce problème engendré par les deux lois que sont la Loi sur la
protection du territoire agricole et la loi sur l'aménagement du
territoire. Je m'explique.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je voudrais juste
ajouter qu'il ne faudrait pas qu'on continue longtemps là-dessus parce
qu'on est hors sujet actuellement, on n'est pas pertinent.
M. Pagé: Cela va bien. Pour une fois qu'on s'entend, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On n'est pas dans
les trois éléments...
M. Pagé: On est dans le même sujet tous les
deux.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... du programme
1.
M. Pagé: Laissez-nous aller. J'en étais à
dire au député que c'est un bel exemple...
M. Garon: Vous avez raison.
M. Pagé: Vous savez, si le député veut
m'écouter...
M. Garon: Je constate que le président a peut-être
raison.
M. Pagé: Le citoyen qui va s'installer en zone agricole le
fait par choix. Dans le cas de Pintendre, probablement que ces citoyens
auraient pu aller s'installer dans des développements à
Bernières, à Saint-Nicolas, à Saint-Romuald. Probablement
que les terrains auraient coûté un peu plus cher, je
présumes urbaniser, aqueduc, égouts, etc. Ces gens choisissent
d'aller s'installer, d'acheter une maison en campagne.
Généralement, la première année, il n'y a
pas de problème, ils sont bien heureux. Ils arrivent en campagne, c'est
tout nouveau...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Concluez, s'il vous
plaît!
M. Pagé: ...les enfants n'ont jamais vu de petits veaux,
ils en voient, c'est formidable! Sauf qu'un an après ils courent
après les veaux, ils laissent les clôtures ouvertes, les gens de
la maison reçoivent de la visite...
M. Garon: Les veaux courent moins qu'avant.
M. Pagé: ...la visite se plaint des senteurs et, tout
à coup, cela ne fait plus l'affaire, on se plaint des senteurs. Ce qu'on
fait, on porte des plaintes à l'Environnement.
Quand le ministère de l'Environnement reçoit une
plainte...
M. Garon: À Pintendre, les veaux ne courent pas.
M. Pagé: Pardon! Non, c'est en batterie. M. le
Président, je comprends... Je ne dirai pas que l'expérience du
député de Lévis se limite à son comté, mais
vous avez circulé dans le Québec comme moi...
M. Garon: Mais les veaux courent de moins en moins, vous
savez.
M. Pagé: Oui, mais ils voient des petits veaux dans le
champ, ils voient des vaches et ils sont bien contents.
M. Garon: Avant, ils ne couraient pas longtemps, ils partaient
pour l'Ontario à trois jours.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Messieurs, je
voudrais que vous concluiez, s'il vous plaît!
M. Pagé: Pardon!
M. Garon: Ils partaient bien jeunes, avant, pour l'abattoir, pour
l'Ontario ou les États-Unis.
M. Pagé: Les "short-keep" partent encore pour
l'Ontario,
Le Président (M. Tremblay, Iberville): S'il vous
plaît, il faudrait conclure pour passer au programme 2.
M. Garon: Passons au programme 2.
M. Pagé: Tout cela pour vous dire que, quand le
ministère de l'Environnement a une plainte...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Quinze
secondes.
M. Pagé: ...il n'est pas pour dire non, il y va. Dans ces
cas, le ministère est allé à plusieurs reprises et,
à chaque fois, il est revenu en disant: II n'y en a pas de
problème. C'est conforme. Le ministère devait y aller. C'est
l'ensemble de ces questions qu'on est en train de voir au comité
interministériel permanent du développement régional parce
qu'on veut tenter de trouver une solution qui va passer par les
éléments auxquels je me suis référé
tantôt: la protection du droit du producteur de produire et on va tenter,
finalement, de régler un problème qui n'a jamais
été réglé entre mon prédécesseur et
le prédécesseur du ministre des Affaires municipales parce qu'ils
ne se sont pas entendus.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Cela, c'est dans le
programme 7.
M. Pagé: On y reviendra.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On aura fait un
bout dans le programme 7. Merci, M. le ministre. On va passer...
M. Pagé: Pour terminer sur les pesticides, toujours dans
la recherche, il faut quand même avoir à l'esprit la manchette de
la Terre de chez nous selon laquelle les producteurs sont satisfaits du
projet de loi sur les pesticides et aussi des approches et des rencontres
qu'ils ont eues avec les ministres de l'Environnement et de l'Agriculture.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant le programme 1?
M. Garon: Est-ce que la ferme
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
M. le député de Lévis.
M. Garon: ...d'Arthabaska va être utilisée ou si
maintenant elle est remplacée, à toutes fins utiles, par la ferme
de Tingwick?
M. Pagé: Ce sont deux choses tout à fait
différentes. Vous pariez de l'autre station à...
M. Garon: Saint-Norbert.
M. Pagé: Celle de Saint-Norbert continue normalement.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'autres
interventions?
M. Garon: Le programme 2.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Nous
allons passer au programme 2 et nous avons laissé en suspens, dans le
programme 1, les éléments 2 et 3.
M. Garon: Sous réserve des données, mercredi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Sous réserve
des données. D'accord. Programme 2, élément 1. Gestion
interne et soutien. M. le député de Lévis.
Financement agricole Gestion interne et
soutien
M. Garon: Combien y a-t-il d'employés occasionnels au
crédit agricole?
M. Pagé: M. le Président, je croyais que le
député ou les membres autour de cette table me demanderaient le
premier rapport concernant le programme de recherche...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous avez de3
réponses à ce qui était laissé en suspens au
début?
M. Pagé: Non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non. On me fait
signe que non.
M. Pagé: ...le programme de recherche en
acériculture. Si cela intéresse le député, je peux
le distribuer. C'est d'avril 1987.
M. Garon: Avril quoi? M. Pagé: Avril 1987.
M. Garon: Pas de problème.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. On va le
distribuer.
M. Pagé: Demain, on pourra remettre des copies aux
députés. C'est le premier rapport qui est produit et qui indique
quels seront les seize sujets concrets qui seront étudiés sur les
quatre volets auxquels je faisais référence tout à
l'heure. Cela témoigne encore une fois du haut degré de
transparence de notre gouvernement, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est le rapport de
recherche du 1er avril 1987.
M. Pagé: Avril 1987.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
Une voix: Du programme.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Du programme de
recherche.
M. Pagé: Le premier rapport par les spécialistes
qui...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le programme 2.
M. Garon: J'aurais aimé mieux que vous nous passiez le
programme des découvertes.
Une voix: Ha! Ha! Ha! M. Pagé: Pardon?
M. Garon: J'aurais aimé mieux que vous nous passiez le
programme de ce que vous avez découvert l'an passé. Ce sont
encore des programmes de recherche, mais cela pourrait être que l'an
passé on a fait telle recherche et découvert telle chose et cette
année, on fait telle recherche...
M. Pagé: Cela s'en vient.
M. Garon: ...en vue de découvrir telle chose.
M. Pagé: On fait beaucoup plus que vous n'avez fait
lorsque vous étiez à la tête du ministère.
M. Garon: Bien non. Vous voyez que votre budget baisse.
M. Pagé: Bien non! Voyons donc!
M. Garon: Votre budget baisse. Si le budget baisse, vous ne
dépensez pas plus.
M. Pagé: On dépense mieux.
M. Garon: Je comprends cela. C'est pour cela que vous voulez
contrer les pluies acides.
M. Pagé: Où est le programme 2?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le programme 2,
Financement agricole.
M. Pagé: M. le Président, dans le cadre du
programme 2...
M. Garon: On va poser des questions.
M. Pagé: ...je voudrais encore une fois excuser M. le
président de l'Office du crédit agricole, M. Camille Moreau, qui
est retenu et qui ne peut être avec nous. Il sera remplacé...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui.
M. Garon: Est-ce qu'il pourrait être ici demain,
mercredi?
M. Pagé: Demain, on ne siège pas ensemble. On n'a
pas le plaisir de siéger ensemble.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On ne siège
pas demain. C'est mercredi.
M. Pagé: Cela pourrait être jeudi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On ne siège
pas demain.
M. Pagé: Mercredi. On va probablement finir mercredi, je
présume.
M. Garon: En tout cas, on va poser des questions. Quel est le
nombre d'employés occasionnels?
M. Pagé: À l'office?
M. Garon: On voit qu'il y a 353 employés permanents.
J'aimerais avoir le nombre d'employés occasionnels en 1986-1987 et en
1987-1988.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'on
pourrait avoir le nom du monsieur qui remplace M. Moreau?
M. Garon: M. Burns.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. Burns.
M. Pagé: Je l'ai, M. le Président, pour les
programmes 1 et 3. L'office est un organisme autonome. Cela s'en vient. Pour le
programme 2, nous aurions prévu pour 1987-1988 sensiblement le
même nombre d'employés à temps partiel qui sont
occasionnels, soit 43, en plus des 353 employés permanents qui sont
prévus.
M. Garon: Et l'an dernier?
M. Pagé: C'est 353. Ce sont les mêmes effectifs
prévus.
M. Garon: Occasionnels?
M. Pagé: C'est 43 aussi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ce sont les
mêmes effectifs.
M. Pagé: Ce sont les mêmes effectifs.
M. Garon: On voit qu'à l'élément 1, Gestion
interne et soutien, les montants diminuent.
M. Pagé: C'est 158 600 $ de moins, oui.
M. Garon: Oui, mais c'est toujours en chiffres bruts. Mais, en
réalité, les crédits passent de 16 022 000 $ à 15
873 000 $.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Si on compte l'indexation de 4,9 % à cause de
l'augmentation des prix de cette année, cela veut dire qu'en dollars
constants, pour avoir la même somme d'argent, il faudrait... Il faut
calculer 4,9 %. C'est 750 000 $, presque 800 000 $, à toutes fins
utiles. Il vous manque 800 000 $ en dollars constants plus 873 000 $. Cela veut
dire qu'en réalité vous avez, en termes de dépenses
réelles, environ 1 600 000 $ ou 1 500 000 $ de moins en 1987 qu'en 1986.
Vous nous dites en même temps qu'on mettra beaucoup d'emphase sur les
conseillers de crédit, sur les conseils techniques, sur le conseiller en
financement. On voit qu'en réalité, lorsqu'on arrive à
Gestion interne et soutien, les sommes baissent considérablement. Alors,
je ne comprends pas trop.
M. Pagé: M. le Président, si on se
réfère aux traitements...
M. Garon: Comme là...
M. Pagé: Oui. Voulez-vous que je réponde?
M. Garon: Vous nous avez dit... Je voudrais être bien clair
pour avoir une réponse à la question que je pose.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Vous dites: Nous mettons l'accent, maintenant, sur
l'efficacité.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Nos employés - vous avez consulté bien du
monde partout dans les régions - étaient tous contents, ils
travailleraient plus comme conseillers des cultivateurs.
M. Pagé: Oui. Ils se sentent valorisés aussi.
M. Garon: II faut qu'on remonte... Vous n'avez pas un chat de
plus. Cette année, c'est exactement 353 employés permanents comme
l'an passé, plus 43 occasionnels, comme l'an passé. Qu'est-ce qui
va changer au crédit agricole pour que ces gens conseillent plus les
gens et s'occupent moins d'autre chose comme avant?
M. Pagé: Ils se sentent valorisés et ils sont
motivés, monsieur.
M. Garon: La main invisible. M. Pagé: Pardon?
M. Garon: La main invisible comme dans le temps d'Adam Smith.
M. Pagé: Ils sont en forme et ils sont encouragés.
Ils sont motivés. (23 h 15)
M. Garon: Motivés par quoi?
M. Pagé: Par les nombreux défis qui les attendent,
entre autres, une nouvelle loi sur le financement agricole.
M. Garon: Que tout le monde attend avec appréhension dans
le champ.
M. Pagé: Vous allez voter pour, oui?
M. Garon: II ne faut présumer de rien. Je remarque
qu'actuellement, quand je lis La Terre de chez nous, les gens ont l'air
plutôt inquiets.
M. Pagé: Mais quand j'annonce mes affaires, ils se sentent
rassurés.
M. Garon: Non. Quand l'UPA prend la peine de faire des gros
communiqués pour dire que vous dites que vous les consultez et vous ne
les consultez pas... Vous dites qu'ils sont d'accord avec vous alors qu'ils ne
le sont pas.
M. Pagé: Voyons donc.
M. Garon: Cela ne marche pas. Mais qu'est-ce qui se passe
exactement...
M. Pagé: Ce qui va se passer? Je vais vous dire
cela.
M. Garon: ...pour avoir autant de moins à Gestion interne
et Soutien, mais avec de meilleurs résultats?
M. Pagé: Les traitements nous ont coûté 10
945 000 $ en 1986-1987. Cela nous en coûtera 11 257 000 $ cette
année. Cette augmentation est reliée aux conventions collectives.
C'est normal, nous, on ne leur enlève pas 20 % sur trois mois.
M. Garon: Non, mais vous les payez plus. Vous avez le même
nombre d'employés.
M. Pagé: Attendez un petit peu.
M. Garon: Vous allez avoir moins de budget, je ne comprends
pas.
M. Pagé: M. le Président, est-ce que le
député veut une réponse?
M. Garon: Envoyez donc.
M. Pagé: Cela fait trois fois que vous dites "envoyez
donc".
M. Garon: Oui, mais la réponse ne vient pas.
M. Pagé: Si on se réfère maintenant à
la catégorie Autres rémunérations, c'est une
réduction de 158 000 $ pour 1 300 000 $ à 1 100 000 $, c'est une
réduction des besoins, davantage de travail se faisant à
l'intérieur, je présume.
Aux services de transports et communications, on a procédé
à une réduction des frais de déplacement par une
rationalisation des dépenses qui sont faites.
M. Garon: Avez-vous bien présumé? Vous avez dit "je
présume", mais après cela, vous avez demandé une
réponse à vos conseillers et vous n'avez pas dit si vous
présumiez correctement.
M. Pagé: Pourquoi Autres rémunérations,
monsieur?
M. Garon: Vous avez: Autres rémunérations, on passe
de 1 000 000 $... Cela baisse un peu.
M. Pagé: Une partie des travaux qui étaient
affectés à des occasionnels sera faite et réalisée
par des permanents.
M. Garon: Mais vous allez avoir le même nombre
d'occasionnels: 43.
M. Pagé: Ce ne seront pas nécessairement les
mêmes, il y a d'autres éléments,
M. le député.
M. Garon: Vous allez payer moins cher. M. Pagé: II y a
d'autres catégories.
M. Garon: C'est compensé par l'augmentation de vos
loyers...
M. Pagé: Laissez-moi aller.
M. Garon: ...qui passent de 1 147 000 $ à 1 316 000 $;
alors...
M. Pagé: Augmentation reliée aux loyers.
M. Garon: Autres rémunérations, l'argent va aller
pour le paiement des loyers.
M. Pagé: Oui. Vous les avez, les chiffres. Pourquoi poser
des questions?
M. Garon: Je veux savoir ce qui arrive.
M. Pagé: Laissez-moi faire les remarques. Puis-je?
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Services, transports et communications.
Réduction des frais de déplacement. Êtes-vous contre cela?
Est-ce que le député est contre cela?
M. Garon: II n'y a pas Services, transports et communications. Il
y a Communications. Habituellement, Communications, c'est le
téléphone.
M. Pagé: Services, transports et communications. C'est
cela.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Les frais de voyages.
M. Garon: Moi, je...
M. Pagé: Vous avez été neuf ans là,
vous devez savoir cela, M. le député. Réduction des frais
de déplacement. Rationalisation des dépenses. On fait autant avec
moins.
M. Garon: Nous, on a Communications où cela baisse un
petit peu. Cela veut dire qu'ils vont peut-être téléphoner
moins: de 686 000 $ à 623 000 $. Vous n'allez pas chercher beaucoup
d'argent là. Les frais de communications, en grande partie, ce sont les
frais téléphoniques.
M. Pagé: Services professionnels, administratifs et
autres. L'enveloppe passe de 877 000 $ à 593 000 $. C'est une
réduction de l'enveloppe des contrats informatiques.
M. Garon: Vous allez être moins porté sur
l'informatique?
M. Pagé: Non, mais on ne s'informatise pas
continuellement, à chaque année. Quand on fait des
dépenses une année, M. le député... Par exemple, si
vous avez une machine de traitement de textes dans votre bureau, est-ce que
vous allez en acheter une deuxième l'année suivante et une
troisième l'autre année? Non. On fait la même chose
à l'office et on administre comme du monde.
M. Garon: Je pensais que c'était une chose que vous auriez
évoquée depuis le début des crédits, soit que vous
bénéficiez maintenant du système informatique que j'avais
fait mettre au ministère, mais qui n'était pas encore
installé quand je suis parti. Tous les contrats avaient
été signés avant, de sorte que vous en
bénéficiez actuellement alors que c'était une
décision du gouvernement antérieur.
M. Pagé: Je vais vous confirmer que l'agriculture n'est
pas morte avec votre départ. L'ordinateur marche encore, M. le
député.
M. Garon: Je ne trouve pas beaucoup de décisions
nouvelles. Vous marchez sur du vieux stock.
M. Pagé: Cela va bien. Regardez-moi aller, vous allez
voir. Essayez de me suivre.
M. Garon: Ronne mère! Je vous suivrais assis. On ne
trouvera pas grand-chose là, je pense bien.
À Crédit agricole, il y a une baisse également, de
6 000 000 $ à 4 500 000 $. Ce sont les subventions
d'intérêt.
M. Pagé: M. le Président, cette diminution est
conséquente à la diminution du nombre de prêts,
évidemment, les vieux prêts de la Loi sur le crédit
agricole qui se paient à chaque année; donc, diminution du nombre
de prêts.
M. Garon: Le nombre de prêts, c'est de combien à
combien, entre les deux années?
M. Pagé: On va vous dire cela. Il y a diminution de
l'encours aussi et des taux d'intérêt. L'encours était - si
ma mémoire est fidèle - de 1 700 000 000 $ l'année
passée. L'encours des vieux prêts était à environ
à 140 000 000 $ pour cette partie. Cela baisse d'environ 12 000 000 $
par année.
M. Garon: Cela baisse plus que cela parce qu'en 1985-1986 le
budget du crédit
agricole était de 9 460 000 $ et, cette année, il va
seulement être de 4 540 000 $.
M. Pagé: II était en 1986-1987 de 6 157 000 $.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: II sera de 4 540 000 $ cette année pour 1
613 000 $ d'écart, et, ce que je vous dis, c'est une diminution du
nombre de prêts. Nous avions l'année passée 140 000 000 $
d'encours.
M. Garon: Combien de prêts?
M. Pagé: On cherche le nombre. On les compte. Mais c'est
environ 12 000 000 $ de moins cette année, plus une diminution...
M. Garon: 12 000 000 $ de moins? Encours.
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À
l'élément 7, c'est marqué Prêt agricole aussi, cela
vient s'additionner.
M. Pagé: C'est autre chose.
M. Garon: Non, ce n'est pas la même chose.
M. Pagé: Ce n'est pas la même chose.
M. Garon: C'est le prêt fédéral. La
subvention sur le prêt fédéral.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est
fédéral, cela?
M. Pagé: Oui. On a environ 7000 prêts, selon les
indications que je possède, 7764, au 31 mars dernier, ce qui voudrait
dire un encours d'environ 140 000 000 $, 20 000 $ en moyenne chacun.
M. Garon: Élément 3.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Au fond, ce sont les vieux prêts que le
ministère faisait lui-même. Maintenant, ils sont remplacés
graduellement par le prêt tandem avec des institutions
financières. Maintenant, dans le programme 2, l'élément 3,
Crédit agricole par les institutions privées, les montants
baissent. Vous nous avez laissé entendre que la baisse est due à
la diminution des taux d'intérêt.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Quel est le nombre de...
M. Pagé: Effectivement, c'est une diminution de 46 700 000
$, en 1986-1987, à 35 400 000 $ prévus pour 1987-1988, ce qui
donne un écart de 11 300 000 $. Les taux d'intérêt
estimés pour 1987-1988 sont inférieurs à ceux qui ont
été prévus pour l'exercice 1986-1987.
M. Garon: Quel est le montant des sommes qui vont être
perdues cette année pour cause de faillites ou de...
M. Pagé: L'évaluation?
M. Garon: Non...
M. Pagé: En 1986-1987?
M. Garon: En 1986-1987 et en 1987-1988, tel que prévu.
M. Pagé: Nos estimations? M. Garon: Oui. M.
Pagé: Pardon?
M. Garon: Je veux savoir le nombre de faillites...
M. Pagé: Oui.
M. Garon: ...en 1986-1987, avec les montants impliqués
dans ces faillites, et combien de faillites, en 1987-1988, sont
anticipées.
M. Pagé: Combien, on en anticipe? On va vous dire cela.
À ce sujet, en ce qui concerne le Fonds d'assurance-prêts, c'est
une augmentation de 3 000 000 $, pour le renflouement du Fonds
d'assurance-prêts agricoles et forestiers, et les besoins financiers du
Fonds d'assurance-prêts agricoles et forestiers ont été
révisés à la hausse compte tenu du nombre de
réclamations présentées. Les étapes de l'analyse
complète, dans lesdits dossiers, vous savez que c'est beaucoup d'argent
qui... Si on réfère au déficit du fonds
d'assurance-prêts.
M. Garon: Combien?
M. Pagé: Le déficit du fonds
d'assurance-prêts?
M. Garon: Oui.
M. Pagé: En fin d'année, il va être
près de 60 000 000 $, un peu plus que cela.
M. Garon: 60 000 000 $?
M. Pagé: 60 000 000 $. Cela fait partie de mon
héritage, M. le député!
M. Garon: H n'y avait pas de faillite dans le temps où
j'appuyais les cultivateurs.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: On appuyait les cultivateurs.
M. Pagé: On continue.
M. Garon: Je m'aperçois qu'ils ne sont pas appuyés,
ils tombent en faillite. 60 000 000 $!
M. Pagé: C'est ce que vous m'avez laissé. Mais
voyons'
M. Garon: Non.
M. Pagé: Mais voyons!
M. Garon: Ce sont les faillites de cette année. On n'est
plus au gouvernement depuis presque deux ans.
M. Pagé: Non, c'est le cumulatif du déficit du
fonds d'assurance-prêts.
M. Garon: Même les grévistes de la faim, vous les
avez laissé tomber. Vous les avez utilisés en commission
parlementaire, mais après cela vous les avez laissé tomber.
M. Pagé: Dois-je comprendre, M. le Président, que
le député de Lévis est en train de me proposer de
régler hors cour avec les grévistes de la faim, de renoncer aux
demandes et aux représentations de l'office? C'est cela que vous me
demandez ce soir?
M. Garon: Non, je parle des positions...
M. Pagé: Donc, vous devriez témoigner de
l'appréciation à l'égard des positions.
M. Garon: ...que le Parti libéral avait prises devant
cette commission parlementaire en 1984-1985, parce que les grévistes de
la faim sont venus ici, amenés par les représentants du Parti
libéral, leur laissant entendre qu'ils s'occuperaient d'eux. On me dit
même qu'une fois que vous avez été rendu au
ministère ils sont allés vous attendre dans votre antichambre
pour vous rencontrer venant récolter les fruits de leur labeur en
commission parlementaire.
M. Pagé: Et puis? Où sont allés les fruits
de ce labeur?
M. Garon: Apparemment, la récolte n'a pas
été forte.
M. Pagé: Bien oui!
M. Garon: C'est pour cela que j'ai dit qu'ils avaient
été utilisés. Après cela... M. Pagé: Par
qui?
M. Garon: Par le Parti libéral. En 1986, quel était
le nombre des faillites et les montants en cause?
M. Pagé: Vous n'avez pas répondu à ma
question. Excusez-moi, M. le Président. Le député de
Lévis n'a pas répondu à ma question.
M. Garon: C'est de notoriété publique, le
comportement...
M. Pagé: Est-ce que vous me demandez de faire des
règlements hors cour? Est-ce que vous me demandez d'abandonner les
poursuites?
M. Garon: La position que j'ai prise dans le temps...
M. Pagé: Je ne vous demande pas votre position dans le
temps, elle est connue et vous n'êtes plus là.
M. Garon: La position que j'ai prise dans le temps, je l'ai
prise.
M. Pagé: Je vous demande si vous m'appuyez dans ma
démarche de maintien de réalisation de nos actifs dans le cas des
dossiers des grévistes de la faim. Est-ce que vous appuyez le ministre
de l'Agriculture?
M. Garon: J'ai demandé au ministre comment il se fait
qu'il n'a pas la même attitude...
M. Pagé: Est-ce que vous m'appuyez?
M. Garon: ...au pouvoir, qu'il avait dans l'Opposition.
M. Pagé: Est-ce que vous m'appuyez?
M. Garon: Je ne suis pas là pour appuyer le
gouvernement.
M. Pagé: Ah bon!
M. Garon: Je suis là pour demander au gouvernement s'il a
la même attitude qu'il avait dans l'Opposition.
M. Pagé: Pas de solidarité. Pas de
solidarité.
M. Assad: C'est votre chance de les appuyer maintenant.
M. Garon: Non. Habituellement, j'ai la même attitude aux
deux endroits.
■ M. Pagé: Moi aussi.
M. Garon: Je défends les mêmes choses dans
l'Opposition qu'au gouvernement et les mêmes choses au gouvernement que
dans l'Opposition. Mais je remarque que les libéraux appuyaient les
grévistes de la faim dans l'Opposition, ils les ont amenés ici,
le président du crédit agricole en avait les larmes aux yeux - ce
n'est peut-être pas pour rien qu'il n'est pas ici ce soir - et le Parti
libéral trouvait que ces grévistes de la faim étaient
extraordinaires lorsqu'il était dans l'Opposition, en commission
parlementaire, et aujourd'hui il les a laissé tomber. Je constate cela.
Mais ce que je veux savoir maintenant, c'est le nombre des personnes
impliquées dans des faillites en 1986, en 1987 et les montants en cause
ainsi que le déficit de la caisse d'assurance-prêts agricoles en
1986 et ce qu'on anticipe qu'il sera en 1987.
M. Pagé: On va vous donner tout cela, M. le
député, et même plus! En 1984-1985, vous y
étiez?
M. Garon: Oui.
M. Pagé: II y a eu 39 faillites, 73 ventes forcées,
4 abandons. En 1985-1986, vous y avez été. les trois quarts de
l'année, 122 cas, 39 faillites, 77 ventes forcées, 6 abandons.
Nouveau gouvernement...
M. Garon: Vous n'avez pas dit les montants.
M. Pagé: Attendez un peu. Laissez-moi continuer.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Ne vous sauvez pas comme cela. Alors, PQ: 116,
122; Parti libéral, en 1986-1987: 92. Diminution de près de 24 %.
Il y a eu 22 faillites seulement, 68 ventes forcées. Diminution des
abandons de 75 %, passant de 6 à 2.
M. Garon: Cela ne veut pas dire grand-chose.
M. Pagé: Cela ne veut jamais dire grand-chose quand cela
ne fait pas votre affaire!
M. Garon: Continuez.
M. Pagé: Alors, 116, 122, 92, et on me dit que, pour les
quatre premiers mois de l'année on est à 17. On marcherait donc
sur un rythme de 52, ce qui voudrait dire une diminution de presque 69 % ou 70
% par rapport à la dernière année où vous y
étiez. Est-ce que cela répond à votre question en ce qui
concerne le nombre?
M. Garon: Je constate que l'héritage n'était pas si
mauvais que cela.
M. Pagé: Rien non, mais c'est le leadership du nouveau
ministre.
M. Garon: Vous disiez tantôt que c'était
l'héritage que vous assumiez.
M. Pagé: Vous disiez tantôt...
M. Garon: Actuellement, vous vous vantez de l'héritage!
J'aimerais connaître les sommes, maintenant.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: On a vu les nombres, mais voyons maintenant les sommes
en cause.
M. Pagé: N'oubliez pas ce que vous avez dit tantôt.
Tout s'est passé entre Noël et le Jour de l'an, selon vous.
M. Garon: Les sommes pour chacune de ces années, dans les
faillites, dans les ventes forcées et les abandons, si possible, avec le
total.
M. Pagé: Le états financiers en 1985-1986
prévoyaient 90 000 000 $ de déficit.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: II y avait 90 000 000 $ de déficit qui
étaient prévus.
M. Garon: En quelle année? M. Pagé: En
1985-1986.
M. Garon: Vous commenciez en 1984 tantôt. Continuez donc et
commencez en 1984.
M. Pagé: Non, mais il est cumulatif, là. Alors,
cumulatif au 31 mars 1986...
M. Garon: Non, non, non. M. Pagé: Oui,
oui.
M. Garon: Attendez un peu, là. Ce n'est pas cela que j'ai
demandé. J'ai demandé le montant en cause dans les faillites, les
ventes forcées et les abandons. Le fonds de prêts, c'est une autre
affaire. Ce n'est pas l'assurance-prêts. Je demande le montant de ces
insolvabilités pour chacune des années 1984, 1985, 1986 et
anticipées pour 1987. (23 h 30)
M. Pagé: En 1984-1985, au 31 mars 1985, le fonds...
M. Garon: Non, non pas le fonds.
M. Pagé: Vous m'avez posé des questions sur le
fonds...
M. Garon: Non, non, j'ai demandé... On parlera du fonds
après.
M. Pagé: ...je vais vous répondre sur le fonds. Et,
il y a l'autre. Moi, je veux vous en parler avant, vous m'avez posé la
question avant.
M. Garon: Le montant des faillites, le montant impliqué
dans les faillites. Cela ne veut rien dire, une faillite. Le nombre ne veut
rien dire, c'est le montant impliqué dans la faillite. Je parle du
montant impliqué dans les faillites, les ventes forcées.
M. Pagé: Oui, mais c'est important, le nombre; ce sont des
familles qui tombent, ce sont des familles qui arrêtent de produire.
M. Garon: J'ai déjà vu des statistiques de
faillites, je sais ce que c'est.
M. Pagé: Oui, mais, un instant, on parle d'agriculteurs,
on parle d'entreprises en exploitation, on parle d'entreprises qui ont
reçu des prêts.
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit...
M. Pagé: M. le Président, je m'excuse, je vais
répondre à la question.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Le député dit: Le nombre de
faillites, ce n'est pas important. Il s'agit de familles, il s'agit de
personnes qui ont décidé d'investir, qui sont venues à
l'Office du crédit agricole et dont le dossier a été
analysé. ont amorcé une production qu'ils ont rendue à un
point donné et ils sont en faillite. Pour moi, c'est important. C'est
non seulement du capital financier perdu, mais c'est aussi beaucoup de capital
humain perdu et, pour moi, c'est important.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Je reviens, donc, au fonds.
M. Garon: Non, pas le fonds, je veux le nombre... parce qu'il y a
une chose qu'il faut dire là... On ne jouera pas là-dessus; je
les connais, les statistiques du crédit agricole.
M. Pagé: Alors, pourquoi me posez-vous des questions?
M. Garon: Parce que je veux avoir les chiffres globaux. Pourquoi?
Parce que, là-dedans, il y a des choses à temps partiel et
d'autres choses à temps plein. Je veux savoir le nombre et les montants
impliqués.
M. Pagé: On va vous les donner. On les a?
M. Garon: C'est les faillites, ventes forcées ou abandons
pour chacune de ces années, on parlera du fonds après.
M. Pagé: M. Burns, M. le Président, va donner la
réponse à la question posée par le député de
Lévis.
Le Président (M. Tremblay, Ibervilte):
Très bien, on écoute M. Burns.
M. Burns (Julien): M. le Président, les faillites, au fur
et à mesure qu'elles surviennent, comportent, évidemment, des
montants réalisés à ce moment. Maintenant, au fur et
à mesure de la réalisation, qui demande, quand même,
passablement de temps dans certains cas, s'accumulent, en fait, les
intérêts courus et tout cela, et des frais accessoires, ce qui
fait que le montant rapporté par M. le ministre, tout à l'heure,
évidemment, comporte tous ces montants-là. Cela s'accumule au
cours des deux ou trois ans qu'il faut pour compléter, dans certains
cas, la réalisation.
M. Pagé: Autrement dit, la perte...
M. Garon: Les montants...
M. Pagé: ...la perte, M. le député.
M. Garon: Cela ne veut rien dire cela.
M. Pagé: Mais non, je vais préciser davantage. La
perte courue et imputée à l'Office du crédit agricole
comme conséquence d'une faillite est quantifiable, à un moment
donné dans le temps, après la faillite parce qu'une fois que la
faillite est déclarée, quand les actifs seront
réalisés, quel sera le produit de la vente?
M. Garon: Non, non, non.
M. Pagé: Oui, mais voyons, M. le député,
vous êtes avocat, vous aussi.
M. Garon: La réalisation, c'est une autre affaire.
M. Pagé: Oui, mais on ne peut pas quantifier nos pertes le
matin où la pétition de faillite est acceptée ou le jour
où la proposition de faillite est déposée, voyons!
M. Garon: II y a des données pour cela chaque
année. Il y a tant de faillites, avec les montants impliqués dans
les faillites. Je ne vous demande pas l'affaire du fonds, c'est
une autre affaire. Quel est le montant impliqué dans la
faillite?
M. Pagé: On m'indique que des données aussi
précises appartiendraient seulement au Surintendant des faillites. C'est
ce qu'on m'indique ici. Écoutez, moi, je ne vais pas à l'Office
du crédit agricole tous les matins.
M. Garon: Je connais les statistiques du Surintendant des
faillites, cela ne vaut strictement rien.
M. Pagé: Bon!
M. Garon: Vous savez comment cela marche, les statistiques du
Surintendant des faillites. J'ai déjà fouillé cette
question, j'ai déjà envoyé des personnes à Ottawa.
Je peux vous dire que la Fédération des pêcheurs unis,
quand elle a fait faillite, faisait partie des producteurs agricoles. Je n'ai
jamais su pourquoi, mais la faillite de la Fédération des
pêcheurs unis, c'était comme si un producteur agricole avait fait
faillite.
Vous savez, toute personne qui fait faillite, quand bien même elle
aurait deux boeufs et 50 camions, c'est un producteur agricole qui vient de
faire faillite. Les statistiques du Surintendant des faillites, cela ne vaut
strictement, à mon avis, rien. Après vérification,
d'après des personnes qui sont allées faire un tour là, ce
ne sont pas de bonnes statistiques. Parce que...
M. Pagé: M. le Président...
M. Garon: ...le Surintendant des faillites marche uniquement sur
la déclaration du syndic et il suffit que quelqu'un dise qu'il est
producteur agricole et cela rentre dans les statistiques agricoles. Ce n'est
pas cela que je veux. Ce que je sais, c'est que l'Office du crédit
agricole a des meilleures statistiques, mais je vois que vous êtes
réticent à les livrer.
Je sais que l'Office du crédit agricole administre 23 000
dossiers au Québec, qu'il y a des personnes qui sont en situation
financière difficile, à un moment donné, qui peuvent se
réchapper. Il y a, même, des personnes en cours
d'insolvabilité qui se réchappent. Quand vous dites qu'à
une année donnée il y a eu tant de faillites, tant d'abandons et
tant de liquidations forcées, cela représente un nombre
d'individus ou de fermes. Quel montant cela représente-t-il? Pas le
fonds d'assurance, c'est une autre affaire, cela aussi.
M. Pagé: II faut le payer.
M. Garon: Non, non, je comprends. Le fonds d'assurance va payer
ce qui va manquer après la liquidation. Si une ferme vaut 500 000 $, que
c'est une faillite de 500 000 $ et qu'en vendant tout on récupère
450 000 $, le fonds d'assurance paie seulement la différence de 50 000
$. C'est pour cela que c'est une autre affaire, le fonds d'assurance. Je veux
savoir l'ordre de grandeur des faillites. Si vous me dites: Une année,
il y a 100 faillites et le montant des actifs Totaux est de 10 000 000 $ et,
l'année d'après, il y a encore 100 faillites et le montant des
actifs totaux est de 25 000 000 $, c'est différent. Je sais qu'il y a
des années où on a compté comme en faillite des gens qui
faisaient très peu d'agriculture, mais qui entraient dans les faillites
pour un, tandis que, si vous avez un producteur de porc qui fait faillite et
qui avait 3000 porcs, eh bien, là, cela peut faire une plus grosse
faillite. Quand je dis quand vous dites le nombre des faillites, vous savez les
actifs impliqués dans la faillite. Je ne dis pas que, s'il y a des
actifs de 100 000 000 $, à la fin ce qu'il va falloir payer au fonds
d'assurance, ce sont 100 000 000 $. L'Office du crédit agricole a
l'évaluation. Quand il dit: 39 faillites, 68 liquidations
forcées, 4 abandons, il a le montant des actifs impliqués dans
ces faillites, ces liquidations forcées ou ces abandons pour chacune des
fermes, et là on fait un total. Après cela, on verra ce que cela
veut dire en termes d'assurances-prêts, pour le fonds d'assurance qui va
compenser l'argent qu'on ne retrouvera pas lors des liquidations. C'est cela,
au fond, le portrait.
M. Pagé: Pour répondre à la question, M. le
Président, je vais demander aux honorables représentants de
l'office de tenter de colliger ces informations si elles sont disponibles.
M. Garon: Habituellement, l'office a des grands cahiers...
M. Pagé: Quelle couleur?
M. Garon: ...d'à peu près 100 pages sur toutes les
statistiques imaginables. Je ne suis pas certain même qu'il n'ait pas la
couleur des yeux des cultivateurs qui empruntent.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Garon: Je peux vous dire que c'est l'organisme le mieux
organisé sur le plan des statistiques.
M. Pagé: Avez-vous des statistiques sur cela?
M. Garon: Je l'ai connu pendant neuf ans. Je peux vous dire que
le ministère peut vous fournir des chiffres sur toutes les coutures. Je
ne me rappelle pas avoir posé une question à laquelle on n'avait
pas déjà une réponse.
M. Pagé: Bon. Alors, pour quelle année?
M. Garon: Maintenant qu'ils ont des ordinateurs, j'espère
qu'ils n'ont pas moins d'informations qu'avant.
M. Pagé: Pour quelle année?
M. Garon: Vous nous diriez autrement qu'ils étaient mieux
à la mitaine qu'aux ordinateurs.
M. Pagé: Le système d'ordinateurs auquel vous
pensiez tantôt?
M. Garon: Je comprends que vous les utilisez moins.
M. Pagé: Alors, on va répondre, M. le
Président, à la prochaine séance ou encore à la
séance de jeudi quand l'office reviendra. On vous donnera toutes les
informations que nous possédons, pas moins, mais pas plus, non plus.
M. Garon: J'aimerais savoir aussi le nombre de prêts
à long terme, le nombre de prêts a moyen terme et le nombre de
prêts à court terme. Quand on parle de prêts à long
terme, c'est sur la ferme; c'est à moyen terme; habituellement, c'est
pour la machinerie et certaines améliorations; à court terme, le
crédit à la production couvert par cet item du crédit
agricole par les institutions privées.
M. Pagé: Là, vous référez-vous au
nombre de prêts de l'office ou au nombre de prêts qui ont
été affectés par une faillite? C'est quoi votre question
exactement? Est-ce qu'on est toujours dans ceux qui ont...
M. Garon: J'ai compris que les statistiques sur les
faillites et sur les assurances prêts, vous nous donneriez cela à
la prochaine réunion.
M. Pagé: Oui, bien, mercredi ou jeudi, quand l'office
pourra revenir. D'accord?
M. Garon: Oui. J'aimerais mieux que ce soit mercredi que
jeudi.
M. Pagé: Bien, oui, écoutez, je ne peux
présumer des travaux. Je ne peux présumer du degré
de...
M. Garon: À moins qu'ils ne nous donnent une copie de
leurs statistiques annuelles.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Cela irait bien plus vite.
M. Pagé: Alors, cela va être mercredi ou jeudi.
L'autre question concernant le nombre de prêts à long terme, le
nombre de prêts à moyen terme et le nombre de prêts à
court terme, c'est complètement en dehors de la question des
faillites.
M. Garon: Oui, oui.
M. Pagé: Vous ne parlez pas des prêts
affectés par des reprises de garantie? D'accord. Alors, les prêts
à long terme...
M. Garon: Pour 1984, 1985, 1986 et 1987.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Quand les chiffres ne sont pas favorables, ne sautez
pas une année. Donnez-les pour chacun des cas pour 1984, 1985, 1986 et
ce qui est anticipé pour 1987. On demande des crédits; donc, on
anticipe un nombre de prêt3 qu'on va faire à un taux
d'intérêt donné. On peut se tromper sur le taux
d'intérêt. Personne ne peut prévoir parfaitement le taux
d'intérêt. Je n'ai jamais blâmé le ministre,
contrairement à ce qu'il m'a dit tantôt, quand, en cours
d'année, on se rend compte que cela lui a coûté moins cher
parce que les taux d'intérêt sont moins élevés ou
que cela lui coûte plus cher parce que les taux d'intérêt
sont plus élevés. C'est complètement imprévisible
d'une façon parfaite.
M. Pagé: M. le Président, pour 1985- 1986, c'est
cela, et 1986-1987?
M. Garon: Pour 1984, d'abord.
M. Pagé: En 1984-1985, prêts à long terme,
c'est 1680 pour 140 609 000 $.
M. Garon: En 1984?
M. Pagé: En 1984, c'est 1680 prêts pour 140 000 000
$.
M. Garon: À long terme?
M. Pagé: Oui, des prêts à long terme. C'est
la Loi favorisant le crédit agricole à long terme par les
institutions privées. En 1985-1986, 1644...
M. Garon: Oui.
M. Pagé: ...pour 135 000 000 $. En 1986-1987, 1443 pour
126 000 000 $. Les montants ont baissé de 6 700 000 $ et le nombre de
prêts a baissé de 12 %.
M. Garon: Qu'anticipez-vous pour cette année?
M. Pagé: Ce qu'on anticipe pour cette
année? On prévoit une légère hausse du
nombre de demandes de prêts à long terme.
M. Garon: Du nombre?
M. Pagé: Oui, de prêts à long terme. On
prévoit davantage d'établissements, davantage de requêtes
et de primes à l'établissement demandées et la
consolidation de certains prêts à la suite de restructurations
d'entreprises.
Deux indicateurs sont intéressants: en fin d'année, en
mars 1987, nous avions plus de demandes que nous n'en avions en mars 1986. On
en avait 195 en mars dernier alors qu'on en avait 151 en mars de l'an
passé. En avril, on en avait 201 cette année comparativement
à 185 l'an passé. Tous les éléments nous portent
à croire que, si cette croissance se maintient, on aura une augmentation
de 16 %, ce qui veut dire qu'une augmentation de 16 % nous rendrait
au-delà de 1985-1986, votre dernière année.
M. Garon: Non, je ne voudrais pas que vous fassiez une
prévision basée sur mars et avril. Pour demander les
crédits que vous demandez en 1987-1988, combien de prêts à
long terme anticipez-vous? Pour quel montant?
M. Pagé: On anticipe 1726 prêts.
M. Garon: On vérifiera l'an prochain comment vous en avez
fait.
M. Pagé: Oui, oui. On regardera cela tous les deux. Si
Dieu nous prête vie, électeurs et mandat. Je ne sais pas ce qui va
se passer le 12 juin en ce qui vous concerne.
M. Garon: Le 12 juin? M. Pagé: II n'y a pas un
congrès?
M. Garon: II n'y a pas de problème.
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: On va faire notre congrès comme le lac
Meech.
M. Pagé: Vous allez faire votre congrès comme le
lac Meech?
M. Garon: M. Trudeau est en train de vous passer au "cash".
M. Pagé: Oui, mais jamais on n'a vu une telle
solidarité entre Pierre Marc Johnson et Pierre Trudeau.
M. Garon: Pas du tout.
M. Pagé: Bien, je comprends!
M. Garon: Pas du tout.
M. Pagé: Ils sont du même côté de la
barricade.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Non?
M. Garon: Non, je ne pense pas cela. En tout cas, ne parlons pas
de cela. On reviendra là-dessus.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: On reviendra là-dessus en temps et lieu. J'ai
l'impression que le premier ministre du Québec trouve que la chaloupe
commence à prendre l'eau sur le lac Meech. Il a hâte d'arriver au
bord.
M. Pagé: On prévoit, M. le Président...
M. Garon: II s'aperçoit que son ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, le
député de Jean-Talon, n'est pas un excellent rameur.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On revient à
la pertinence du débat.
M. Pagé: On prévoit, M. le Président, 1726
prêts pour 150 900 000 $.
M. Garon: Et à moyen terme? (23 h 45)
M. Pagé: Les prêts à moyen terme maintenant
pour 1984-1985: 6410.
M. Garon: Pour le montant de?
M. Pagé: En vertu de la Loi favorisant
l'amélioration des fermes, 6410 pour 78 000 000 $.
M. Garon: En 1985?
M. Pagé: 1985-1986 - comme vous le disiez tantôt,
ils savaient qu'on s'en venait -cela a augmenté à 6495.
M. Garon: Pour?
M. Pagé: Pour 82 820 000 $.
M. Garon: Après?
M. Pagé: En 1986-1987. 6585 prêts pour 92 360 000 $,
soit une augmentation de 11,5 % des montants.
M. Garon: Et ceux anticipés en 1987? M. Pagé:
Pardon? M. Garon: Anticipés.
M. Pagé: Et ceux anticipés en 1987? Pour 1987-1988,
on en prévoit 6600 pour 92 000 000 $.
M. Garon: À court terme, quelle était la
production?
M. Pagé: Pour 1984-1985? M. Garon: Oui.
M. Pagé: 1246 pour 71 353 000 $. En 1985-1986, 1149.
M. Garon: Pour?
M. Pagé: 70 000 000 $.
M. Garon: Ensuite?
M. Pagé: 1986-1987, 1018 pour 62 000 000 $, une baisse de
11,4 % dans le nombre et de 12,4 % dans les montants.
M. Garon: Ensuite, en 1987?
M. Pagé: Prévisions 1987-1988. On a prévu
à l'office, pour 1987-1988, 1195 prêts pour 75 000 000 $.
M. Garon: Quel était le taux anticipé pour
l'année dernière, quel a été le taux réel et
qu'est-ce que vous anticipez pour l'année prochaine?
M. Pagé: On ne s'est pas trompé, en tout cas.
Heureusement! Le taux qu'on avait anticipé est de...
M. Garon: Je sais, que c'est selon les types de prêts.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Selon les types de prêts.
M. Pagé: On l'avait prévu pour se
budgétiser.
M. Garon: Autant pour les prêts à long terme.
M. Pagé: Les taux réel, entre mars 1986 et mars
1987, sont partis de...
M. Garon: J'aimerais mieux une moyenne annuelle.
M. Pagé: Je vais vous la donner. Je vais vous donner,
quand même, un exemple qui évoque une diminution substantielle. En
mars 1986, c'était à 12,5 % et à 12 %. Le 14 mars,
c'était à 12,5 %; le 21 mars, à 12 %; le 7 avril, à
11,75 %; le 11 avril, à 11,25 % et le 22 mai 1987 - cela ne fait pas
longtemps, la semaine passée - 9,5 %.
Je vais vous donner le taux moyen en cours d'année. Cela s'en
vient, M. le Président; c'est très intéressant, la
compilation de ces données. La question du député
était très pertinente.
M. Garon: Si c'est trop long, cela ne me fait rien de l'avoir
mercredi ou jeudi.
M. Pagé: Cela s'en vient. On l'a. On a différents
taux, M. le Président.
M. Garon: ...
M. Pagé: Je vais commencer... On avait prévu 10,50
% pour le 1er trimestre de la dernière année
financière.
M. Garon: Quel montant?
M. Pagé: On avait prévu 10,50 %.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: D'effectif, c'est...
M. Garon: Le premier trimestre 1986?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Oui. Cela a été quoi, en
réalité?
M. Pagé: L'effectif était 10,25 %. Il a
été de 10 % pour 769 000 000 $ et 11,50 % pour 332 000 000 $,
deux formes de prêt différentes. Et on avait prévu 10,50
%.
Pour le deuxième semestre, on avait prévu 11,75 %, on a
obtenu 11,25 % pour 749 000 000 $ et 10,50 % pour 405 000 000 $ de prêts.
On ne s'était pas trop trompé.
M. Garon: C'est quoi pour 1987?
M. Pagé: On anticipe 10,25 % pour le premier semestre.
M. Garon: Premier semestre ou premier trimestre?
M. Pagé: 9,60 % pour le deuxième semestre. Pas
trimestre, semestre, M. le député.
M. Garon: Bon, cela marche. M. Pagé: Cela va?
M. Garon: Prochain programme, élément 4.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors,
l'élément 4. Actuellement, aux éléments 1, 2, 3, il
n'y a rien en suspens?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On passe à
l'élément 4.
M. Pagé: Tout est accepté sous réserve, M.
le Président, qu'on va vous envoyer les chiffres mercredi ou jeudi.
Aussitôt que j'aurai les chiffres concernant les faillites qui
étaient demandés par l'honorable député de
Lévis, je vais les lui donner avec empressement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, alors
l'élément 4, Amélioration des fermes.
M. Garon: C'est un montant qui reste stationnaire. Cela n'a pas
l'air de bouger depuis trois ans. Quelle explication donnez-vous à
cela?
M. Pagé: Quelle est la question, M. le
Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, voulez-vous répéter votre
question?
M. Garon: Je dis qu'il ne se passe rien de nouveau à
l'amélioration des fermes. On reste toujours à peu près au
même montant.
M. Pagé: Cela s'inscrit dans la... C'est 5 000 000 $.
Cette année, on prévoit 140 600 $ de plus. L'augmentation de
l'encours des prêts subventionnés.
M. Garon: Cela couvre quoi actuellement? Est-ce qu'il y a des
évolutions dans ce secteur?
M. Pagé: M. Burns va ajouter quelque chose, M. le
Président.
M. Burns: Je vais reprendre un peu les mots du ministre de tout
à l'heure. Il y a eu effectivement durant l'année
dernière, durant l'exercice dernier, une augmentation de 82 800 000 $
à 92 360 000 $, environ 92 400 000 $.
M. Garon: C'est quoi, cela?
M. Burns: Des prêts à moyen terme, du montant des
prêts à moyen terme.
M. Garon: Mais là, on était à
l'amélioration des fermes.
M. Burns: C'est ce qu'on appelle le prêt à
l'amélioration des fermes.
M. Garon: Ah, le montant!
M. Burns: Oui, c'est le montant consenti.
M. Garon: II couvrait quel genre de travaux? Est-ce que vous
l'avez décortiqué?
M. Burns: On n'a pas le montant décortiqué ici pour
la dernière année, je pense que c'est en préparation
actuellement pour le prochain rapport annuel. J'imagine que c'est sensiblement
le même genre de chose, cela sert fondamentalement pour des achats de
machinerie dans une large mesure, un peu pour des animaux et une certaine
partie pour du quota. Historiquement, une bonne partie, les deux tiers ou
quelque chose comme cela, servait pour la machinerie agricole.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'y a pas
d'autres questions concernant l'élément 4?
M. Garon: Est-ce qu'il y avait des montants qui couvraient les
travaux mécanisés qui étaient financés, comme le
drainage souterrain.
M. Burns: II y en a une partie à l'intérieur de
cela, mais je ne suis pas en mesure de vous donner les montants.
M. Garon: Passons à l'élément 5.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'y a pas
d'autres interventions sur l'élément 4, alors nous passons
à l'élément 5.
Établissements de jeunes agriculteurs
M. Garon: J'aimerais connaître le nombre des jeunes
agriculteurs qui se sont établis pour l'année 1986.
M. Pagé: Je sais qu'à un moment donné on
avait 426 demandes, dont 52 % étaient présentés par des
agricultrices. Et là, je vais vous répondre.
M. Garon: De quelle époque parlez-vous? Le prêt de
50 000 $ aurait fait augmenter considérablement le nombre des
agricultrices.
M. Pagé: Non. Je parle de la prime à
l'établissement lorsqu'on a enlevé les clauses
discriminatoires.
M. Garon: Attendons! On va voir les montants des
établissements en 1986 en vertu des totaux, en vertu de la loi
concernant les prêts sans intérêt, les 50 000 $, et en vertu
des 15 000 $.
M. Pagé: Pour la mise en valeur?
D'accord. On y va?
M. Garon: Allez-y donc pour 1985-1986 et 1986-1987.
M. Pagé: En 1985-1986, cela a changé. On l'a, oui.
En 1985-1986, sans les anciennes dispositions de la loi sur la mise en valeur,
qui étaient à 8000 $, nous avions 470 dossiers touchant 572
personnes. On sait que, dans plusieurs cas, on pouvait avoir un dossier pour
deux partenaires, etc. De ces 572 personnes, il y avait 95 femmes, soit 16,6 %,
en vertu de...
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait donner les chiffres totaux?
Après cela, on décortiquera, parce que c'est...
M. Pagé: Quand je décortique, vous voulez que
je...
M. Garon: Le nombre d'établissements.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je voudrais
rappeler aux membres de la commission qu'on va entendre la fin de la
réponse et qu'on va s'arrêter là parce que, selon l'ordre
de l'Assemblée nationale, nous devons terminer à minuit.
M. Garon: Le nombre d'établissements par année;
après cela, vous pourrez décortiquer.
M. Pagé: Bon. Il y a eu 957 dossiers touchant 1102
personnes.
M. Garon: En quelle année?
M. Pagé: En 1985-1986, 957 dossiers pour 1102 personnes
dont 184 femmes. D'accord? En 1986-1987, 940 dossiers pour 1095 personnes dont
343 femmes pour un pourcentage moyen de 37 % plutôt que 16 %. On
anticipe, pour 1987-1988, davantage d'établissements compte tenu qu'en
1986-1987... Il faut dire que la prime à l'étalissement est
entrée en vigueur le 20 août. Alors, la disposition en vertu de
laquelle la prime à l'établissement est passée de 8000 $
à 15 000 $ a été mise en vigueur le 20 août 1986; on
peut présumer qu'on aura un nombre accru cette année.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, mesdames et
messieurs les membres de la commission, la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 1) .