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(Vingt heures six minutes)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare donc la séance ouverte. Je rappelle le mandat
de la commission qui est effectivement de vérifier les engagements
financiers du ministre délégué aux Pêcheries pour
les mois de janvier à juin 1987. M. le secrétaire, est-ce qu'il y
a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Beaudin
(Gaspé) est remplacé par M. Farrah
(Îles-de-la-Madeleine).
Réponses déposées
Le Président (M. Richard): Merci, M. le secrétaire.
Donc, pour les engagements financiers, au départ, nous avons à
déposer une liste de réponses obtenues à des questions qui
avaient été laissées en suspens lors de la dernière
séance de vérification des engagements financiers, dont les
membres de la commission ont reçu copie. Alors, voici, M. le
secrétaire, nous les déposons officiellement.
Engagements
J'appelle donc, .dans les engagements financiers, le mois de janvier
1987, l'engagement 29. C'est une subvention à Pêcheries Tourelle
limitée de Saint-Joachim-de-Tourelle, dans le comté de Matane.
Avez-vous des questions là-dessus, messieurs?
Janvier
M. Perron: Oui, M. le Président. Si vous le permettez, je
voudrais d'abord clarifier un point, puisqu'on parle d'usine de transformation,
qui a été touché par le ministre
délégué aux Pêcheries. Je lui souligne qu'en date du
4 juillet 1987, lorsqu'il est devenu le tuteur du domaine des pêches, il
a fait une déclaration qui laissait carrément entendre que c'est
l'ancien ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
M. Garon, qui était responsable de la question des permis d'usines de
transformation et de préparation des produits marins. Le ministre
délégué aux Pêcheries à ce moment-là
déclarait dans Le Journal de Québec: C'est scandaleux, on
inaugurait des usines et on coupait des rubans, sans exiger la
conformité aux normes. Par la suite, on refusait le permis et le
fonctionement se faisait par tolérance.
Je voudrais lui souligner qu'en date du 1er mai 1986, sur une question
de mon collègue de Lévis, l'ancien ministre
délégué aux Pêcheries déclarait ceci: II y a
plusieurs usines qui actuellement fonctionnent sans permis et sans avoir
complété leur normalisation. Toutefois, j'ai jugé qu'il
n'était pas nécessaire, étant donné l'état
d'avancement des travaux de normalisation dans la plupart d'entre elles, de
retarder la date au 1er avril 1987, comme cela avait été
retardé les années antérieures.
Là-dessus, je voudrais informer le ministre
délégué aux Pêcheries, c'est-à-dire le
nouveau ministre, que l'ancien ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, qui est responsable de la normalisation - de la loi,
plutôt... Il y avait une loi qui avait été
déposée à l'Assemblée nationale - on peut rapporter
cela de mémoire, c'est en juin 1985 que cette loi a été
adoptée - qui faisait reporter au 1er avril 1986 la normalisation dans
les usines autres que sur la Basse-Côte-Nord et au 1er avril 1987 la
normalisation pour la Basse-Côte-Nord. Tout cela pour faire comprendre
aux membres de cette commission et aux personnes qui nous écoutent que
ce n'était pas l'ancien ministre de l'ancien gouvernement qui
était responsable des Pêcheries qui a fait en sorte qu'on ne
respecte pas la loi et les règlements qui s'en suivent, mais que
c'était bel et bien M. Dutil lui-même -c'est-à-dire
l'ancien ministre délégué aux Pêcheries, qui a
été remplacé par celui que j'ai en face de moi - qui avait
décrété ou qui avait permis une tolérance dans le
cas de l'émission des permis.
C'est un point que je voulais soulever puisqu'on accusait mon
collègue de Lévis d'avoir agi, d'une certaine façon, dans
l'illégalité pendant que lui-même ne l'a jamais fait.
Justement, il a présenté une loi à l'Assemblée
nationale pour permettre que cela ne se fasse pas. Si le gouvernement actuel a
décidé de ne pas faire la même chose, c'est actuellement
son problème.
On sait qu'il y avait 73 usines à ce moment-là qui
fonctionnaient sans permis et qui, de la sorte, étaient en confrontation
avec la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments. Le
ministre pourrait-il nous dire, au moment où on se parle, combien
d'usines au Québec
fonctionnent sans permis et qui, dans un certains sens, sont directement
dans l'illégalité par rapport à la loi actuelle, puisque
cette loi n'a pas été amendée par le gouvernement
libéral?
M. Picotte: Je remercie le député de Duplessis de
me fournir l'occasion de donner certaines précisions qui ont
peut-être passé inaperçues. Lors de mes déclarations
à ce sujet-là... Évidemment, quand on prend les
déclarations dans les journaux, il y a des choses qui sont
rapportées et d'autres qui ont été dites et qui ne sont
pas nécessairement rapportées comme telles. Ce que je dis - je
suis entièrement prêt à le répéter -c'est que
je ne ferai pas ce que certains de mes prédécesseurs ont fait, y
compris l'ancien ministre de l'Agriculture du Québec dans le
gouvernement péquiste, soit aller inaugurer des industries, aller couper
des rubans sans me soucier que les permis ont été émis et
que tout est en ordre. C'est ce qui s'est passé finalement dans certains
cas avec l'ancien gouvernement et avec l'ancien ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Par la suite, nous devons intervenir.
Prenons l'exemple de Newport, entre autres, où on est allé
inaugurer une usine et où par la suite on a pelleté - excusez
l'expression - sur d'autres gouvernements ou d'autres ministres, des
obligations de dépenser 6 100 000 $ pour amener entre autres de l'eau
courante à l'usine. Je pense qu'un ministre responsable ne doit pas se
permettre cela quand il manque un élément aussi important tel que
l'approvisionnement en eau pour une valeur de 6 000 000 $. Quand ce sont des
choses de 200 000 $ ou de 250 000 $, quand il y a des engagements que cela va
se faire dans un avenir très rapproché et quand c'est une
question de mois et qu'on a la certitude comme gouvernement que cela doit se
réaliser, on ne doit pas retarder l'ouverture d'une usine de
transformation.
Mais quand on a un problème aussi crucial que celui dont je vous
fais état à l'usine qui a été inaugurée par
le député de Lévis, à ce moment-là ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, où il
manquait exactement 6 000 000 $ pour l'approvisionnement en eau... Et Dieu sait
que je n'ai pas besoin de faire de dessin à mon collègue de
Duplessis. Il vient d'une région où on connaît les produits
marins, les usines de transformation et tout ce domaine. Je ne veux pas lui
enlever ses connaissances, mais si quelqu'un doit savoir, entre nous tous ici,
que l'eau est un élément essentiel quand on fait de la
transformation de poissons dans des usines de transformation, c'est bien celui
qui m'a posé la question.
Alors, voici ce que le député de
Maskinongé ministre délégué aux
Pêcheries a dit à ce moment-là et va répéter:
Des cas comme Madelipêche où on est allé couper des rubans
et des cas comme Newport où on est allé couper des rubans sans se
soucier que tous les permis étaient rattachés ou allaient
être donnés dans un court laps de temps, on n'en aura plus de cela
parce que cela n'a pas de bon sens. Effectivement, cela n'avait pas de bon sens
et on aura beau dire que le gouvernement qui a suivi ou le ministre qui m'a
précédé, M. Dutil, a reporté ou n'a pas voulu
reporter certaines lois, c'est aussi vrai, je ne le nie d'aucune façon.
Mais comme ministre responsable, j'ai pris l'engagement au départ que,
quand j'irais inaugurer une industrie ou une usine de transformation, j'allais
me soucier que tout cela soit bien fait pour que l'on ne se retrouve pas dans
la situation, pas longtemps après, où on dit aux gens: Votre
problème d'eau, quand allez-vous le régler? Ils disent: II faut
le régler parce qu'il faut passer par les Affaires municipales, etc. (20
h 15)
On a parfois - et je dis bien "parfois" -des situations un peu
spéciales dans ce domaine-là. Quand il y a un manque
d'approvisionnement en eau comme c'est le cas, on se pose des questions parfois
sur la qualité des aliments, même si on force et on s'organise
pour que cette qualité-là soit évidente et que le
consommateur soit protégé. Mais vous admettrez avec moi que quand
il manque un élément aussi important... Je pense que celui qui
vous parle n'aura pas l'occasion de couper des rubans pour le simple plaisir de
figurer dans un journal. On retardera le ruban s'il faut, on retardera
l'inauguration d'usines, mais on ne permettra d'aucune façon que ces
choses-là se reproduisent. Que cela ait été fait par
l'ancien gouvernement, par un collègue ou peu importe par qui, je pense
qu'il est anormal que certaines usines ne se conforment pas aux normes, et
notre objectif est de les rendre conformes aux normes.
En ce qui concerne la question bien précise du
député, au moment où je suis arrivé en poste, il y
avait 73 usines qui fonctionnaient au Québec et qui étaient non
conformes, 73 usines dans tout le Québec. Vous vous souviendrez aussi
dans ma déclaration que...
M. Perron: Qui fonctionnaient sans permis.
M. Picotte: Qui fonctionnaient sans permis. C'était non
conforme, finalement. On appelle cela non conforme, qu'il manque le permis
d'environnement ou qu'il manque le permis du ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation. Et dans certains cas, c'est pire.
J'ai même des cas où le ministre responsable de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation allait inaugurer l'usine et
c'était son propre ministère qui ne donnait pas le certificat. Au
moins, quand c'est un autre ministère, il y a des efforts qui se font
entre collègues pour essayer d'inciter d'autres ministères
à aider à la normalisation. Mais quand c'est son propre
ministère qui ne veut pas donner de certificat après l'avoir
inaugurée, c'est une situation encore bien plus confuse et bien plus
discutable.
C'est de cela que j'ai parlé et c'est cela que j'ai envie de
répéter toutes les fois qu'on me pose une question semblable
à celle-là. Moi, je dis que c'est inacceptable d'après ma
conception à moi. Qu'un autre trouve que c'est une conception
acceptable, je ne discuterai de cela d'aucune façon. Mais moi, comme
ministre responsable, je n'agirai pas de cette façon-là.
Donc, il y avait 73 usines non conformes au moment de mon arrivée
en poste le 3 ou le 4 juillet 1987 au ministère qui est le mien
présentement. Parmi ces 73 usines, j'avais demandé de faire tous
les efforts possibles pour que, dans le plus bref délai, autant que
faire se peut, sans mettre en danger des emplois existants dans ce milieu on
mette aux normes certaines de ces usines. Au moment où l'on se parle -
je vous donne le chiffre sous toute réserve, mais il s'approche du
nombre que je vais vous donner - il y a 59 usines qui ne sont pas conformes aux
normes, ce qui veut dire que, en l'espace de deux mois et demi ou trois mois au
maximum, on a réussi à faire en sorte, au ministère, de
faire passer les usines non conformes de 73 à 59, ce qui veut dire 14
usines qui se sont normalisées de par la volonté politique du
ministre qui est arrivé et de par, évidemment, l'insistance des
fonctionnaires et de mes collaborateurs face à cela.
Il y en a cinq là-dedans qui sont normalisées à 100
% et neuf ateliers de conditionnement, deux entreprises avec des
échéanciers spéciaux, dis-je...
Une voix: Ce sont des cas de force majeure. Par exemple, il y a
une usine qui allait être expropriée pour une route. Donc, il
a fallu attendre pour savoir...
M. Picotte: Ah oui! II y a une usine entre autres qui devait
être expropriée pour une route et qui attendait évidemment
pour se conformer aux normes de savoir si le ministère des Transports
allait retenir tel endroit plutôt que tel autre pour faire passer sa
route. Compte tenu que le ministère des Transports vient de donner son
approbation pour un autre tracé que celui où l'usine existait et
que cette usine-là ne sera pas expropriée, à ce
moment-là, nous sommes entrés en communication avec les
dirigeants de l'usine et nous leur avons donné jusqu'au 1er avril 1988,
puisqu'il s'agissait d'un cas vraiment spécial, pour se normaliser ou se
mettre aux normes.
En ce qui concerne la Basse-Côte-Nord, entre autres, il y aurait
dix établissements non conformes, cinq établissements
fédéraux et cinq établissements provinciaux.
Une voix: Les fédéraux sont à la veille
d'être normalisés.
M. Picotte: On me dit que les efforts qu'on a entrepris du
côté de ces établissements font en sorte que les cinq
établissements fédéraux entre autres, devront se
conformer, dans un délai assez rapide, aux exigences. Il y a cinq usines
- je suis en train de vous faire l'échantillonnage des 59 -qui ne sont
pas normalisées, c'est-à-dire à 0 %, et pour
celles-là, j'ai demandé à mes services...
M. Perron: J'aimerais poser une question au ministre. Est-ce
qu'il parle de salines ou s'il parle d'usines de transformation des
produits?
M. Picotte: Sur la Côte-Nord, ce sont des salines.
M. Perron: Oui, parce qu'il n'y a pas grand usines sur la
Côte-Nord jusqu'à maintenant.
M. Picotte: Non, ce sont des salines. Mais en ce qui nous
concerne nous, les salines et les usines de transformation et tout cela...
M. Perron: Dans les 59, on parle des salines et des usines de
transformation; d'accord.
M. Picotte: ...on veut que tout ce monde soit conforme aux normes
parce qu'ils font un produit ou ils transforment un produit dans certains cas -
ou en tout cas, ils salent un produit - ce qui demande un permis. Donc, tout ce
qui demande un permis pour nous devient un atelier ou une usine qui doit se
mettre aux normes autant du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation que du ministère de
l'Environnement.
Il y a 19 entreprises qui sont normalisées à plus de 70 %.
Enfin, il y a neuf usines normalisées à moins de 70 %. Ce qui
fait que dans les 59 qui restent, je vous ai fait l'inventaire de celles qui
sont sur le point de se normaliser dans un avenir très rapproché
et d'autres pour lesquelles il faut continuer nos efforts. Dieu sait - j'ai
avisé tout le monde - qu'il n'y aura pas de tolérance de ce
côté pour autant qu'il y ait des possibilités de
règlement. C'est bien sûr, quand on arrive dans une situation
comme...
L'autre fois, je visitais une usine, je pense que c'est en
Gaspésie, où l'approvisionnement en eau n'est pas possible pour
l'instant. On cherche une autre façon de faire pour qu'on puisse
utiliser de l'eau, parce qu'il s'agit d'eau salée. Il y a un
procédé qu'on pourrait mettre en application. Du moins, on est en
train d'en faire des études, pour permettre d'utiliser cette eau.
M. Perron: M. le Président, le ministre ne fait-il pas
allusion que c'était le même cas pour Newport, puisqu'il fait
allusion à la question de l'eau salée par rapport à l'eau
douce?
M. Picotte: Non, ce n'était pas la question de Newport.
C'est Madelipêche finalement. C'est aux Îles-de-la-Madeleine. J'ai
dit en Gaspésie. Je m'excuse si j'ai pu vous induire en erreur, c'est
aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Perron: D'accord. Maintenant, écoutez, je ne veux pas
faire un plat sur la question de la déclaration du ministre, mais ce que
je voulais dire, c'est que l'article en question, même s'il a
été écrit par un journaliste supposément
très compétent, laissait entendre justement que les 73 cas
d'usines, c'était la faute de l'ancien ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation qui n'était pas intervenu. Ce n'est
pas cela du tout, parce que justement, si l'usine fonctionnait sans permis, au
moment de sa déclaration, c'est parce que les usines... C'était
dans l'illégalité parce que la loi n'était pas
amendée, n'avait pas été amendée par son actuel
collègue de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Sur
cela, je voudrais demander au ministre s'il est bel et bien informé que
c'est son collègue de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation qui est responsable de la législation dans le domaine des
pêcheries au moment où on se parle par rapport aux produits
marins, à leur qualité et à leur normalisation, etc.?
M. Picotte: Écoutez, ce que je veux vous dire par
là... Moi non plus, je ne veux pas imputer de tort à qui que ce
soit. On pourra faire tous les inventaires possibles et Dieu sait si on va
retrouver au fil des ans des gens qui n'ont peut-être pas exigé ce
qu'ils auraient dû exiger à ce moment. On pourra faire même
le départage en pourcentage pour savoir à qui sont les torts et
de quelle façon. Je pense que cela n'avancerait pas tellement le
débat. Moi, je sais ceci et je dis ceci: En ce qui concerne la loi dont
fait mention le député de Duplessis, c'est trop facile pour un
ministre, en tout cas moi je trouve cela trop facile, dans ma conception
à moi, de dire: Les usines ne sont pas normalisées, on va
modifier la loi pour leur donner encore un temps additionnel. Vous savez que
cela ne finit plus à un moment donné. C'est un petit peu comme
à l'école. Il y a une note de passage qui est de 60 %, on
tolère 59 %. Dès qu'on dit: Bien, on tolère 59 %, pourquoi
pas 58 %? Après cela, si 58 % a réussi, pourquoi pas 57 %?
À ce rythme, on tolère indéfiniment. Il me semble que,
dans des situations comme celles-là, où ce sont des produits de
consommation, où les individus, les Québécois et les
Québécoises, et parfois on en transforme pour l'extérieur,
ont tout simplement à déguster ou à manger ces
produits-là, je pense qu'on ne peut pas se permettre d'être
tolérants.
M. Perron: Mais il y a une tolérance quand même.
M. Picotte: II y a une tolérance qui existe, mais, moi, je
dis qu'il faut que cela soit changé.
M. Perron: Écoutez, il y a des usines qui fonctionnent
actuellement et qui ne sont pas normalisées et qui ont des permis. Face
à la loi, cela devait être tout réglé à
partir du 1er avril 1987. Il y a quelque chose qui ne marche pas quelque part.
Vous dites: Pas de tolérance, et vous dites: Tolérance...
M. Picotte: Non, non. Il y a des permis...
M. Perron: II faudrait le savoir s'il y en a une ou pas.
M. Picotte: ...qui sont dévolus à ces
usines-là, mais le problème, c'est qu'on n'applique pas la loi
comme on devrait l'appliquer. Donc, on dit: II y a une loi et il faut qu'elle
soit appliquée. Moi, c'est ma conception. Il y a une loi et il faut
qu'elle soit appliquée, c'est ce que je veux faire et c'est
là-dessus qu'on a commencé à travailler et c'est pour cela
que, déjà, il y en a une quinzaine qui sont normalisées et
il y en a d'autres qui le seront.
M. Perron: Est-ce que c'est exact qu'il y a des usines,
actuellement, qui fonctionnent au Québec - peu importe que ce soit sur
la Côte-Nord ou ailleurs - et qui sont en contravention avec la loi,
parce que non conformes?
M. Picotte: Parce que non conformes, c'est cela. Oui, c'est
exact.
M. Perron: Est-ce que le ministre délégué
aux Pêcheries a l'intention de demander... Moi, je suis d'accord,
à cause de tout ce que cela prenait comme technique, de toutes les
études qui auraient dû être
faites, qu'on donne le temps à ces usines de se préparer
en conséquence à la Loi sur les produits agricoles, les produits
marins et les aliments. Mais il faudrait faire quelque chose pour les enlever
de l'illégalité pour que ces gens-là puisse devenir
légaux, pour que les exploitants puissent devenir légaux.
M. Picotte: Ce que je tente de faire, comme ministre, c'est de
faire appliquer la loi avec bon sens et discernement. Si, demain matin, je
prenais la loi et je l'appliquais de façon rigide il y a des centaines
d'emplois au Québec qui seraient perdus à cause de cette
situation-là. Est-ce que je dois faire payer à des travailleurs
et travailleuses au Québec, ce que mon gouvernement ou des gouvernements
antérieurs ont pu laisser aller comme situation? Je dis: Non! Ce qu'il
faut faire, c'est de s'appliquer à corriger ces situations et nous avons
mis l'accent là-dessus. Au lieu...
M. Perron: M. le Président. Le ministre vient de
répondre à peu près la même chose, il vient de
reprendre le même argument que le député de Lévis a
pris dans le temps, lorsqu'il était ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Pour ne pas perdre ces emplois, pour
permettre aux usines de fonctionner, il avait dit: On va prendre la loi et,
pour éviter que ces usines, ces opérateurs ne soient
illégaux pour une période donnée, moi, je vais repousser
la date dans la loi - c'était une loi assez courte, je pense qu'elle
avait trois articles -qui avait été présentée
à l'Assemblée nationale, juste pour changer les dates qu'il y
avait dans la loi antérieure.
M. Picotte: Oui, mais...
M. Perron: Mais, aujourd'hui, cela ne règle pas le
problème.
M. Picotte: N'oubliez pas l'autre partie aussi que vous n'avez
pas dite et qu'il faut dire. C'est que moi, j'ai dit que je n'irai pas
inaugurer de nouvelles usines, donc ne pas mettre en danger certaines...
M. Perron: Non, cela, c'est du patinage artistique.
M. Picotte: Non, non! Que ce soit du patinage, comme vous le
voudrez...
M. Perron: Quand on regarde l'article... Je n'étais pas
là lorsque vous avez fait votre déclaration.
M. Picotte: ...artistique ou mettez-le comme vous le voudrez, ne
faites pas trop de patin, ce n'est pas bon pour le coeur. Il faut prendre cela
comme ça vient, tranquillement, pas vite et faire en sorte que ce soit
appliqué avec jugement et discernement. Ce que je veux dire par
là, c'est aussi simple que ceci: C'est que je trouvais anormal qu'on
inaugure des usines alors qu'il n'y avait pas d'emplois là, sans pour
autant que ce soit normalisé.
En ce qui concerne le cas des normalisations, je dis, maintenant:
Mettons l'accent et mettons le cap vers la normalisation le plus possible et
l'on devrait, dans un délai juste et raisonnable, rapidement, faire en
sorte que la loi soit moins tolérante et que les gens se conforment.
C'est aussi simple que cela.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, le ministre
délégué aux Pêcheries n'a pas l'intention de
demander à son collègue, le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, qui est responsable de cette
législation, d'amender la loi pour justement permettre que ces
gens-là fonctionnent dans la légalité. Est-ce qu'il y a
des poursuites actuellement au ministère de la Justice?
M. Picotte: Ce que nous demandons aux gens, c'est de se conformer
et nous faisons les efforts pour qu'ils se conforment et non pas pour amender
la loi et dire: Vous vous conformerez plus tard. C'est ce qu'on évite de
faire.
M. Perron: Est-ce que... (20 h 30)
M. Picotte: II y a déjà des usines qui sont
légalisées et ce que nous voulons faire, c'est que les usines qui
ne le sont pas se légalisent. Retarder à plus tard, c'est
répéter ce qui s'est passé depuis des années.
Dès qu'on dit qu'on modifie la loi et qu'on la prolonge d'une autre
année, le propriétaire d'usine dit: J'ai encore un an pour faire
cela.
M. Perron: Est-ce que le ministre de l'Agriculture...
M. Picotte: Et, au bout d'un an, on prolonge encore et on dit: On
a encore un an pour faire cela. Au moment où on se parle, je n'ai pas
l'intention, si c'est ce que vous voulez savoir clairement, de recommander
à mon collègue, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, d'amender sa loi. Je n'ai pas l'intention de le faire; au
contraire, j'ai l'intention de forcer les gens à se légaliser le
plus rapidement possible.
M. Perron: Est-ce qu'actuellement le ministre pourrait nous dire
si le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation a porté des plaintes en certains cas?
M. Picotte: On me dit que, présentement, certains cas ont
été portés à l'attention du ministre de la Justice
en ce qui concerne certaines usines et c'est le ministre de la Justice qui
décidera si, effectivement, il doit procéder ou non
procéder. Je peux vous dire que j'ai demandé à mes
services, très récemment, de préparer des dossiers
concernant d'autres usines pour être acheminés au ministre de la
Justice.
M. Perron: Parce que les dossiers de normalisation n'avancent pas
assez vite.
M. Picotte: Ce que nous prétendons, dans nos
échéances, - c'est en discussion avec les gens - quand on demande
aux gens de se légaliser et de se conformer, nous évaluons
évidemment la possibilité de ces gens de le faire dans un
délai raisonnable. Lorsque l'on se rend compte que, finalement, il y a
une fin de non-recevoir de la part de ces gens ou que quelqu'un ne respecte pas
certains délais que nous avons mis et qui nous semblaient tout de
même raisonnables de respecter, nous l'avisons et nous lui disons que,
incessamment son cas sera porté devant le ministère de la
Justice. Si cela se poursuit, nous le portons devant le ministère de la
Justice et nous verrons par la suite. Je pense qu'il faut que les gens se
légalisent et se conforment à la loi adoptée par le
Parlement du Québec.
M. Perron: D'accord. On ne s'éternisera pas sur cela.
Maintenant, M. le Président, j'ai seulement une question à poser
par rapport aux crédits 1986-1987 et 1987-1988. Je ne me rappelle pas si
la question avait été posée par l'ancien critique aux
pêcheries, mais je voudrais savoir pourquoi les crédits de
1987-1988 sont passés à 20 058 600 $ par rapport à ceux de
1986-1987, qui étaient de 30 371 900 $.
Le Président (M. Richard): M. le porte-parole de
l'Opposition, est-ce qu'on considère que le...
M. Perron: Normalement, il y a une coutume en commission
parlementaire selon laquelle, lorsqu'arrivent certains sujets, on peut
détailler ou élargir le...
Le Président (M. Richard): Cela va.
M. Perron: Comme on parle des usines de transformation à
l'engagement 29, de janvier 1987...
Le Président (M. Richard): 1987.
M. Perron: ...j'en ai profité pour poser certaines
questions ou établir certains faits. Le ministre a fait la même
chose. Je pense qu'on a fait cela tous les deux.
Le Président (M. Richard): Cela va très bien. Cela
veut dire que l'engagement 29 serait vérifié en fait,
indépendamment de votre question.
M. Perron: Par rapport à cet engagement, j'ai
effectivement deux ou trois questions à poser au ministre et,
après cela, on va passer aux autres.
Le Président (M. Richard): D'accord.
M. Picotte: II n'y a pas de problème, M. le
Président. Je pense que je suis d'accord pour faire cela le plus large
possible et pour donner toutes les informations pertinentes et relatives aux
questions qui peuvent être posées. Par la suite, on voit s'il y a
eu assez d'éclaircissements. Des fois, on adopte plus rapidement
certains éléments. Ce sera la décision qui surviendra par
la suite. En ce qui concerne votre question comparativement aux crédits
de l'an passé et aux crédits de cette année, bien que
j'aie une bonne idée de ce que cela peut représenter, entre
autres, il y a, dans cela, les subventions à Madelipêche qui
avaient été engagés, etc., et qu'on devait payer et qu'on
n'a plus à payer, ce qui fait des différences pécuniaires
assez importantes. Je vais demander à mon sous-ministre, M. Claude
Diamant, de vous donner les explications requises.
M. Perron: Oui, allez-y. Il n'y a pas de problème, M. le
Président. Si le ministre techniquement a besoin de l'un de ses hauts
fonctionnaires, il n'y a aucun problème. C'est la coutume,
d'ailleurs.
Le Président (M. Richard): À vous, M. Diamant.
M. Diamant (Claude): La différence fondamentale entre les
dépenses de 1987-1988 comparées à celles de 1986-1987
tiennent à deux postes principaux; subventions de 4 500 000 $ à
Madelipêche, en 1986-1987 et environ 4 500 000 $ entre les deux, qui
représentaient les crédits de fonctionnement de la direction de
la protection dont les effectifs ont été transférés
au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Alors...
M. Perron: Ce montant-lè n'était pas de 3 300 000
$?
M. Diamant: Non, c'est un peu davantage, si vous voulez.
M. Perron: C'est davantage?
M. Diamant: Oui, c'est de l'ordre de 4 000 000 $. Ce sont les
explications principales. De plus, les dépenses finales, en
1986-1987, aux Pêches, ont été de l'ordre de 26 900
000 $, tout près de 27 000 000 $.
M. Picotte: Donc, à toutes fins utiles, je pense que les
dépenses finales ont été de 27 000 000 $. On parle de 20
000 000 $, cette année.
M. Perron: On parle de 3 000 000 $ périmés.
M. Diamant: En 1986-1987?
M. Perron: Au chapitre des pêches.
M. Picotte: Oui, 3 000 000 $ de périmés, ce qui
veut dire, à toutes fins utiles, que cela ressemble, à 1 000 000
$ près, au budget de l'an passé, si on exclut les obligations
qu'on avait envers Madelipêche et les obligations de protection.
M. Perron: D'accord. Maintenant, M. le Président, à
l'engagement 29, concernant les Pêcheries Tourelle Itée, est-ce
que le ministre pourrait nous décrire le type de production de l'usine
en question et pourrait nous donner, par exemple, les chiffres exacts qui ont
servi? Dans les 1 172 743 $, est-ce que le ministre pourrait nous dire combien
de fonds ont servi à l'agrandissement de la bâtisse existante,
combien à l'achat d'équipements et combien à la
normalisation de l'usine?
M. Picotte: En ce qui concerne la première partie de votre
question, je pense que c'était en majorité de la transformation
de la crevette et un peu du turbot. En ce qui concerne l'autre partie sur les
chiffres exacts, je prends l'engagement d'acheminer au secrétaire de la
commission, dans un délai rapide, l'éventail des sommes d'argent
dépensées soit pour les bâtiments ou en immobilisation, et
ces choses-là. Ce sera acheminé au secrétaire de la
commission, la semaine prochaine, sans aucun doute.
M. Perron: D'accord. Merci, M. le Président. Maintenant,
une autre question et c'est la dernière sur cet engagement. Le projet
est-il complété actuellement? Sinon, quand le sera-t-il?
M. Picotte: Ce qu'on sait présentement du dossier, c'est
que cette entreprise a fermé ses portes le 22 août 1987, à
cause d'un faible volume de débarquement et d'un rendement peu
élevé. À ce moment, 93 employés ont
été remerciés et il n'est pas question que l'entreprise
fonctionne dans le domaine de la crevette durant l'hiver 1987-1988, comme ce
fut le cas en 1986-1987, période où l'entreprise
s'approvisionnait de crevettes provenant de Matane.
Alors, il semblerait - et c'est le moins qu'on puisse dire - que cette
entreprise a certaines difficultés. Du Maine, excusez! J'ai dit: de
Matane. Les crevettes de Matane. Ce sont des crevettes qui provenaient du
Maine.
M. Perron: C'est très différent.
M. Picotte: Oui. C'est parce que je suis habitué de manger
québécois; je mange des crevettes de Matane.
M. Perron: Faites attention, parce que les crevettes de Matane,
vous savez qu'elles sont prises à Sept-Îles!
M. Picotte: Bien, c'est québécois quand
même.
M. Perron: Oui, d'accord.
M. Picotte: J'espère que êtes encore au
Québec. Sinon, vous ne pourrez pas me poser des questions.
M. Perron: Mais si le ministre veut que je lui fasse l'historique
des crevettes de Matane concernant les permis qui devaient être
délivrés à ce moment-là par des gens de la
Côte-Nord, je peux lui faire un portrait de la situation.
M. Picotte: Je dois aller dans votre région et je
m'organiserai pour que vous soyez présent et vous allez pouvoir me faire
tout l'historique que vous voudrez.
M. Perron: On peut arranger une rencontre d'une couple
d'heures.
M. Picotte: Pas de problème.
M. Perron: D'accord, cela va. Maintenant, quelle est la
capacité de transformation de cette usine? On sait que cette usine
traite surtout les crevettes en provenance du Maine et probablement aussi le
turbot en provenance du golfe.
Quelle est la capacité globale de transformation pour la crevette
et pour le turbot?
M. Picotte: D'accord. Même réponse en ce qui
concerne l'éventail des montants d'argent qui leur ont été
octroyés pour l'agrandissement ou quoi que ce soit. Cela vous sera
donné par écrit.
M. Perron: D'accord. Mais peut-être que le ministre pourra
me dire combien, du montant de 234 549 $, ont été engagés,
puisque cette usine est actuellement fermée? À moins qu'il n'y
ait les chiffres au moment où on se parle.
M. Picotte: On me dit qu'un montant de 199 000 $ a
été versé et qu'un montant
de 90 000 $ reste encore à verser.
M. Perron: Est-ce que le ministre a l'intention de verser l'autre
montant de 90 000 $, puisque l'usine est fermée?
M. Picotte: Nous allons vérifier ses possibilités
avec les gens de l'entreprise et regarder l'avenir avec eux. Si on a la
certitude que cette entreprise peut continuer à fonctionner, nous
n'hésiterons pas à procéder aux engagements que nous avons
pris. Maintenant, si des difficultés empêchaient l'usine de
fonctionner, je ne pense pas que le gouvernement ait 90 000 $ à investir
dans une usine qui, à toutes fins utiles, ne pourrait pas continuer.
Nous allons plutôt attendre de voir si des changements peuvent survenir
ou si des modifications au fonctionnement permettraient que les deniers publics
soient bien utilisés et aux 93 employés de retrouver leur
emploi.
M. Perron: En ce qui me concerne, l'engagement 29 est
adopté, M. le Président.
Février
Le Président (M. Richard): Je vous remercie. L'engagement
29 est vérifié. Engagement 11 du mois de février 1987?
C'est un engagement qui traite d'une subvention à Aquaculture
Manicouagan Saguenay inc. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'à
l'avenir, vous allez devoir changer vos termes. Il semble qu'il soit d'usage
d'utiliser beaucoup plus "aquiculture" que "aquaculture". Comme nous voulons
être modernes, . nous parlerons maintenant d'aquiculture et non plus
d'aquaculture, bien que les deux termes s'emploient apparemment, celui qui
serait le plus scientifique et le plus reconnu serait "aquiculture".
Le Président (M. Richard): Donc, l'engagement sur la
subvention à Aquiculture Manicouagan Saguenay inc..
M. Picotte: En fait, il s'agit d'une aide financière.
Peut-être, pourrais-je lire les notes que j'ai, M. le
député de Duplessis?
M. Perron: Oui, allez-y.
M. Picotte: Si vous me permettez, d'accord. À titre d'aide
financière, 80 %, pour la poursuite d'une recherche de
faisabilité biologique et technique de l'élevage du saumon dans
le fjord du Saguenay. Le montant de l'engagement est de 45 924 $; l'imputation
budgétaire, pour 1986-1987, est de 20 000 $ et, pour 1987-1988, de 25
924 $. Les paiements effectués sont les suivants: le 6 mars 1987, nous
avons effectué le premier paiement de 20 000 $; le 12 mai, nous avons
effectué un autre paiement de 20 000 $. Ce qui veut dire qu'il reste une
balance de 5924 $.
L'avancement du projet est le suivant: À partir d'appels d'offres
ayant été effectués à l'échelle
internationale, sept offres sérieuses ont été
reçues. Après analyse, c'est la firme Shawinigan Lavalin qui fut
retenue pour réaliser un travail préliminaire d'ingénierie
touchant la conception de l'estacade. À ce moment, l'entente entre les
deux parties reste à compléter et la tranche de 5924 $ sera
versée au dépôt du rapport, c'est-à-dire quand la
firme Shawinigan Lavalin nous remettra son rapport.
M. Perron: Quant au programme en question, lors de l'étude
des crédits du ministère délégué aux
Pêcheries, en juin, le ministre Dutil a dit vouloir annoncer, pour le
même mois ou pour le mois de juillet au plus tard, les modalités
du nouveau programme d'aquiculture. C'est l'actuel ministre
délégué aux Pêcheries qui a annoncé, le 24
juillet, que le programme était alors en vigueur. Comme l'ancien
programme n'était déjà plus en vigueur depuis le 1er avril
1987, cela signifie que près de quatre mois se sont
écoulés sans qu'il y n'ait de programme ou de crédits
dévolus à cette fin. Comment le ministre peut-il justifier ce
vide? (20 h 45)
M. Picotte: Lorsque j'ai annoncé le programme,
j'étais aux Îles-de-la-Madeleine et j'ai fait mention, à ce
moment-là, à propos de la période s'échelonnant
entre le 1er avril et le 24 juillet, que le programme que j'annonçais
pour l'aquiculture allait être rétroactif au 1er avril 1987. Donc,
cela veut dire qu'il n'y a pas de vide. Nous acceptions une
rétroactivité de quelques mois pour le programme
d'aquiculture.
M. Perron: Est-ce que les demandes d'aide financière dans
le cadre de ce programme étaient quand même étudiées
par le ministère? Est-ce qu'on pouvait quand même déposer
des demandes d'aide, même s'il y avait un vide?
M. Picotte: On me dit que oui. À ce moment-là, j'ai
pu vérifier avec quelques intervenants. Des demandes ont
été acheminées à notre ministère, puis on a
tout simplement étudié ces programmes-là sous
réserve de l'annonce du programme qui s'est faite en juillet. C'est la
raison pour laquelle les études ayant été faites et ces
demandes-là ayant été acheminées au
ministère, il nous était facile de porter la
rétroactivité, de reculer au 1er avril 1987, au début de
l'année budgétaire pour qu'il n'y ait pas de vide entre l'annonce
de ce programme-là...
M. Perron: La réponse du ministre me permet une autre
question. À ce moment-là, puisqu'il y a eu, dans les faits, et
non pas dans les écrits, un genre de vide, y a-t-il des travaux qui ont
été retardés ou encore des investissements qui ont
été reportés à cause du vide qu'il y avait?
M. Picotte: En fait, on m'a dit - et, là, je me souviens
très bien de la conversation que j'ai eue avec les gens du milieu - que
l'ancien programme ne répondait plus aux besoins du milieu et ne
répondait d'aucune façon à ce à quoi les gens
s'attendaient dans le milieu. Donc, les gens avaient décidé de ne
pas l'utiliser, de ne pas s'en servir et de ne pas faire de demande. Ils
disaient: On attend que vous ayez un nouveau programme parce que
celui-là ne nous favorise pas et il n'est pas intéressant pour
nous. Alors, il fallait, d'une façon ou d'une autre, avoir un nouveau
programme, et faire l'annonce de ce nouveau programme-là. C'est la
raison pour laquelle il n'y a pas eu de vide de créé dans le sens
que le député de Duplessis l'a mentionné.
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: Évidemment, ces projets-là concernant
l'aquiculture, ce sont des projets de recherche qui sont des subventions ad
hoc. Il faut se le dire. Les projets de recherche sont des subventions ad hoc
et ne fonctionnent pas de la même façon que les projets qui nous
sont acheminés par des individus.
Ce que j'ai annoncé, ce sont des programmes de production
commerciale et ce dont on fait mention, présentement, ce sont des
programmes de recherche ou des subventions ad hoc. Alors, il n'y a pas eu de
vide entre les deux.
M. Perron: J'ai une autre question, M. le Président.
L'ancien programme couvrait la production de moule, de truite et de saumon et,
dans le nouveau programme, on semble avoir négligé cette
dernière partie, soit le saumon, à moins que je ne me trompe.
Est-ce exact?
M. Picotte: Le programme d'aquiculture couvre évidemment
les salmonidés. En ce qui concerne le saumon, il avait été
convenu avec le Conseil du trésor que les projets concernant le saumon
seraient étudiés ad hoc, car le saumon est
considéré à part et sera étudié ad hoc
à cause de la taille et de l'ampleur des projets.
M. Perron: Est-ce que ce sont les mêmes crédits
à l'intérieur de la même enveloppe?
M. Picotte: C'est cela, c'est à même le budget du
ministère.
M. Perron: Si je comprends bien la réponse du ministre,
c'est que tous les cas concernant le saumon sont des dossiers ad hoc et ils
sont acheminés par le ministre directement au Conseil du trésor
pour approbation.
M. Picotte: C'est ça. Parce que ce sont des dossiers
beaucoup plus volumineux, plus gros et qui nécessitent des
investissements assez importants. Alors, à partir de ce
moment-là, il a été convenu avec le Conseil du
trésor qu'on procéderait de cette façon, à
l'intérieur des budgets du ministère.
M. Perron: Bon, merci. Maintenant, est-ce que le ministre
pourrait nous informer concernant le projet d'aquiculture de Napetipi en
Basse~C6te-Nord, c'est-à-dire à Lourdes-de-Blanc-Sablon? Les
promoteurs de ce projet ont déposé à votre
ministère, en novembre 1986, une demande de renouvellement de permis en
mytiliculture. Donc, c'est les moules. Et une autre demande d'obtention de
permis en pectiniculture - les pétoncles. En février, ils ont
adressé, à la direction de développement industriel de
votre ministère, une requête pour obtenir une aide
financière. Or, ce n'est que le 27 avril que le sous-ministre adjoint
aux Pêcheries a répondu, premièrement, qu'on leur
accorderait sous peu des permis temporaires, deuxièmement, que ces
permis temporaires n'accorderaient aucun privilège pour l'obtention de
permis permanents, troisièmement, qu'à ce sujet, la politique de
délivrance des permis en aquiculture était en préparation.
Là-dessus, je pense que la réponse a été claire.
Sur cela, on a annoncé le 24 juillet que le nouveau programme
était arrivé. Et quatrièmement, que leur demande d'aide
financière était prise en délibéré, le
nouveau programme d'aide au développement de l'aquiculture
n'étant pas encore en application. Est-ce qu'on pourrait faire le point
sur ce dossier? Sans donner le fond, parce qu'on sait qu'il y a des entreprises
qui n'aiment pas qu'on donne des informations.
M. Picotte: II y a des chiffres, d'ailleurs, qu'on
préfère ne pas voir être publiés.
M. Perron: Question de concurrence entre les compagnies.
M. Picotte: Je suis bien disposé, dans une conversation
privée avec le député, s'il le souhaite, à faire la
lumière dans tous les détails de ce dossier. Mais, en ce qui
concerne le dossier en gros, pour donner certains détails, je vais
demander à M. Diamant de le faire. Il va brosser le tableau assez
complet de ces demandes.
Le Président (M. Richard): M. Diamant.
M. Diamant: L'information est très simple et très
succincte, M. le Président. Il reste à l'entreprise de faire le
choix des sites. Nous avons suggéré à l'entreprise
différents sites. Il y en a qui sont plus avantageux que d'autres. Il y
en a qui sont très éloignés du centre de recherche que
nous avons à La Tabatière. Alors, il y a là une question
très importante de fonctionnement et de coûts. D'autre part, quant
au projet lui-même, il reste à faire la preuve de sa
rentabilité financière. Il y a des travaux qui se poursuivent
encore en collaboration avec les promoteurs pour solidifier cet aspect de la
question.
M. Perron: Est-ce que d'autres demandes identiques ont
été faites en Basse-Côte-Nord par suite du
dépôt de cette demande de la part du groupe en question?
M. Diamant: C'est possible, mais je ne puis l'affirmer. À
notre connaissance, il y en avait quelques-unes mais nous n'avons ni les noms
ni l'adresse des promoteurs.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, à la suite de la
question que je viens de poser, il n'y a pas de dossiers qui ont
été déposés à votre ministère et qui
sont identiques à celui dont je parle?
M. Diamant: Il n'y en a pas.
M. Perron: Bon!
M. Picotte; Je tiens à préciser, M. le
Président, que, s'il y avait d'autres demandes qui étaient
acheminées à notre ministère, elles pourraient
bénéficier du programme de la même façon que toutes
les autres. Mais, au moment où on se parle, à ma connaissance,
après avoir vérifié certaines choses, il n'y a pas d'autre
demande qui a été acheminée chez nous de façon
officielle.
M. Perron: J'ai mentionné, tout à l'heure, M. le
Président, la question des permis temporaires. Est-ce que c'est courant
de délivrer des permis temporaires dans ces cas-là?
M. Picotte: M. Diamant.
M. Diamant: Nous procédons à la délivrance
de permis temporaires dans des cas absolument exceptionnels lorsqu'il s'agit de
démontrer la faisabilité d'un projet. En principe, nous avons
comme politique de délivrer des permis en faisant des annonces dans les
journaux et en invitant tous les intéressés à soumettre
leur candidature pour l'obtention des permis. Il y a un comité de
sélection qui est formé et qui fait le choix des candidats, selon
certains critères. À la suite des travaux du comité de
sélection, il y s des recommandations qui sont faites au ministre.
M. Picotte: J'aimerais ajouter, M. le Président, que dans
le cas où, comme celui qu'on connaît présentement, il y a
des pionniers qui veulent expérimenter certaines choses, on
délivre des permis temporaires. On tient compte évidemment du
fait que les gens étaient déjà en place, ont une bonne
expertise et sont des pionniers dans ce domaine. On procède à la
délivrance de permis temporaires dans le but de pouvoir
bénéficier aussi de l'expertise et de la sagesse de ces gens, si
je peux m'exprimer ainsi.
M. Perron: Une dernière question sur le sujet. Je n'ai pas
de cachette à vous faire. Dans des régions
éloignées et particulièrement isolées, il arrive
fréquemment que, dans le bout d'une région, comme à
Lourdes-de-Blanc-Sablon, il peut y avoir un projet qui est
présenté et qu'à un moment donné, à 150
milles à l'ouest, on entend parler de cela, et on décide de
présenter un projet qui n'est pas tout à fait
élaboré. Est-ce que, à ce moment-là, cela
arrête complètement le premier projet? Le premier projet continue
et on demande aux autres la même chose, mais cela ne bloque pas le
premier projet?
M. Picotte: Le premier projet est toujours à
l'étude, il fonctionne et cela ne l'arrête d'aucune façon,
sauf que nous avons des exigences additionnelles et différentes, quand
on a des demandes pour la même chose ou sensiblement la même chose
pour des bancs qui sont inexploités entre autres, dans d'autres
domaines. Parlons des myes pour lesquelles, on a des demandes d'exploitation.
On s'organise pour qu'une demande ne vienne pas annuler une autre ou
détruire ce qu'une première est en train de faire. On a des
exigences plus nombreuses dans certains cas, mais cela n'annule la
première demande en aucune façon.
M. Perron: D'accord. Cela va, M. le Président, en ce qui a
trait à l'engagement II de février 1987.
Mars
Le Président (M. Richard): C'est donc
vérifié. J'appelle donc les engagements 7 et 8 du mois de mars
1987. L'engagement 7 traite d'une subvention à Baie-des-Chaleurs
Aquaculture inc., l'engagement 8, d'une subvention conjointe au Groupe Purdel
inc. et Alipêche inc. Est-ce que vous avez des questions?
M. Picotte: M. le Président, peut-être que c'est
important que je donne des détails. Cette subvention à
Baie-des-Chaleurs Aquaculture inc. représente la participation du
ministère à la réalisation d'un essai d'élevage de
truites de mer, à l'échelle semi-industrielle. C'est de
l'élevage de truites de mer. Le montant de l'engagement est de 40 000 $,
l'imputation budgétaire 1987-198B est de 40 000 $. Le coût du
projet est de 62 800 $. Il y a eu, évidemment, un premier paiement
effectué le 10 avril 1987, au montant de 36 000 $. Le deuxième
versement sera effectué au dépôt du rapport, qui devrait
nous être soumis vers la fin d'octobre 1987, donc à la fin de ce
mois-ci. L'avancement du projet: il y a un excellent taux de croissance et de
survie, compte tenu de la faible taille du poisson au départ. Production
anticipée pour 1987: on parle de 10 tonnes et on parle de poids rond. On
prévoit que la vente commencera après la fête du travail.
On semble donc s'acheminer vers un succès remarquable qui dépasse
les attentes initiales. J'ai brossé en gros, M. le Président, les
détails de cette étude, de ce brevet.
M. Perron: En ce qui a trait à l'engagement 7, M. le
Président, il y a un montant de 40 000 $. Est-ce que c'est le montant de
l'engagement?
M. Picotte: C'est cela.
M. Perron: Mais la subvention, par rapport au coût du
projet, est de l'ordre de 63 %, pourquoi? Parce que c'est un nouveau programme,
ou...
M. Picotte: C'est un projet de recherche. Souvent, dans ces
projets de recherche, le ministère met beaucoup plus d'argent, parce
qu'on est dans l'inconnu. On ne sait s'il y a des gens qui ne veulent pas, dans
un premier temps, embarquer à 50 %-50 % ou encore à 60 % et le
ministère 40 %. Comme il s'agit de projets nouveaux de recherche, le
ministère a toujours une collaboration beaucoup plus imposante et
importante. J'ai vu, dans certains cas, des projets où on pouvait aller
jusqu'à 100 %. Dans le cas qui nous occupe ici, c'est évidemment
63 % du projet. (21 heures)
M. Perron: Si je comprends bien, il n'y a pas de programme
spécial pour ce genre de recherches. Donc, ce sont des décisions
arbitraires qui sont prises selon le projet qui est présenté au
ministère.
M. Picotte: Ce que nous évaluons, à ce
moment-là, dans ces situations, pour ces recherches, pour
celle-là comme pour d'autres, c'est si effectivement la recherche faite
par nous peut être économique. Nous avions la certitude, dans ce
domaine-là, que si c'était le ministère qui avait fait
cette recherche, cela aurait coûté beaucoup plus cher que de le
faire de la façon dont nous l'avons faite. C'est la raison pour laquelle
nous avons décidé de procéder de cette façon, par
souci d'économie, aussi, en même temps, en impliquant l'entreprise
privée, il va de soi.
M. Perron: Lorsqu'on regarde le programme 11 qui vient
d'être adopté devant cette commission, on remarque qu'il y a 80 %
d'aide financière et, dans celui-là, il y en a 63 %.
M. Picotte: Cela dépend évidemment de l'entreprise
privée. Il y a des entreprises privées qui disent: Nous, c'est un
projet qui nous intéresse et on est prêts à y mettre le
paquet. D'autres disent: C'est un projet où il y a plus d'incertitude,
où il y a plus d'interrogations; on est moins sûrs qu'il y ait
faisabilité ou rentabilité au bout. Alors, comme nous voulons
aussi avoir certaines expertises, nous le faisons par entente avec l'entreprise
privée, dans le cas qui nous intéresse.
M. Perron: Est-ce que, dans le cas de ces recherches, le
ministère a la garantie, puisque le ministre a parlé d'expertise,
d'obtenir les résultats des recherches qui sont faites à
l'intérieur du ministère?
M. Picotte: Quand on participe à des projets semblables,
on assure le suivi technique. C'est nous, le ministère, qui assurons le
suivi technique, donc nous sommes au courant.
M. Perron: Automatiquement, le ministère a les
données qui s'imposent par rapport à la recherche qui est
faite.
M. Picotte: Donc automatiquement, les données nous passent
toutes entre les mains. Et aussi, tel que je l'ai mentionné,
peut-être est-ce un détail qui a échappé à
mon collègue, le député de Duplessis, c'est que le reste
du paiement, qui est de 4000 $ à peu près, est payable au
dépôt du rapport. Il faut que la firme nous dépose son
rapport, sinon on ne verse pas la dernière tranche, mais on a un
suivi technique qui se fait. C'est nous qui faisons le suivi technique, donc on
a les données au fur et à mesure.
M. Perron: M. le Président, je voudrais dire au ministre
délégué aux Pêcheries que cela ne m'avait pas
échappé parce que je sais que le montant qui est
déjà versé, c'est 36 000 $. Donc, il restait 4000 $.
M. Picotte: Non, mais peut-être que...
M. Perron: II l'avait dit tout à l'heure, d'ailleurs.
M. Picotte: Non, mais je me demandais si vous l'aviez saisi au
dépôt du rapport.
M. Perron: Non, je l'avais pigé. Pour l'engagement 7,
c'est correct, M. le Président. Pour l'engagement 8, est-ce qu'on
pourrait obtenir, par écrit, éventuellement, puisque c'est
probablement la réponse que je vais avoir à moins qu'on ne l'ait
ici, la répartition des 195 000 $.
M. Picotte: Je peux vous donner certains détails. Cet
engagement visait à financer le redémarrage de l'usine de
Rivière-au-Tonnerre à 100 %, soit 120 000 $, ainsi qu'à
défrayer le coût de la fabrique à glace à 75 %, ce
qui veut dire 75 000 $, pour une subvention totale de 195 000 $. Tout le projet
est maintenant réalisé et payé. Donc, 120 000 $ pour
redémarrer l'usine à glace et 75 000 $ pour le coût de la
fabrique à glace, ce qui veut dire un total de 195 000 $. Maintenant, on
peut vous donner immédiatement, je pense, parce que nous les avons, les
détails.
Location d'équipement de froid et d'installation: 48 000 $; mise
en marche du système frigorifique: 40 000 $; réparations
temporaires du toit - parce que, dans certains cas, ces usines-là sont
défraîchies.
M. Perron: C'est le toit au-dessus de la machine à
glace?
M. Picotte: Le toit de l'usine, 10 000 $; salaire pour le
système de froid: 15 000 $ et le salaire pour la fabrique à
glace: 7000 $. Ce qui fait un total de 120 000 $. Plus 75 000 $ pour la glace
comme telle, comme je vous ai mentionné tantôt, le coût de
la fabrique à glace, 75 000 $, ce qui fait un total de 195 000 $.
M. Perron: D'accord. Maintenant, concernant cette usine qui est
l'ancienne coop de Rivière-au-Tonnerre, ce sont le Groupe Purdel inc. et
Alipêche inc. qui sont actionnaires de la nouvelle usine. Est-ce que les
travaux de normalisation - les études sont complétées -
sont en bonne voie par rapport à l'année 1988-1989? Est-ce qu'on
s'attend à fonctionner selon les normes, selon la normalisation, dans
cette usine, au cours de 1988?
M. Picotte: Alors, au mois de novembre 1987, ils vont nous
remettre leur programmation des travaux pour fins de normalisation. Si cela
nous apparaît conforme à la réalité, nous allons
l'accepter et nous allons suivre cela de très près pour que tout
se fasse dans un délai raisonnable.
M. Perron: Est-ce qu'on a une idée, au ministère,
combien de temps cela prendrait pour réaliser les travaux qui devront
être faits pour en arriver à la normalisation?
M. Picotte: II nous semblerait, selon les premières
constatations que nous avons faites, que tout devrait être prêt
pour l'exploitation au mois de mai.
M. Perron: Bon! merci, M. le Président. Simplement une
remarque au sujet de cette usine. Je pense que je n'ai pas de dessin à
faire au sous-ministre, M. Diamant, face à tous les problèmes qui
ont été vécus en ce qui concerne la normalisation de cette
usine. Tout ce que j'espère, c'est que, lorsque le ministère aura
le dossier en main au complet, la décision soit assez rapide pour
justement permettre que, dès le début de la saison de pêche
de 1988, on ne puisse pas être entravé localement par des
constructions, ce qui retarderait d'autant la pêche et les
pêcheurs, parce qu'il y a beaucoup de pêcheurs qui approvisionnent
cette usine.
M. Picotte: Pour être sûr...
M. Perron: Est-ce que les pêcheurs sont actionnaires dans
l'usine actuellement?
M. Picotte: Dans la majorité des usines - c'est pour cela
que je m'informais - les pêcheurs sont actionnaires, mais en ce qui
concerne celle-là, on me dit que non. Parce qu'ils n'ont pas voulu,
j'imagine? Est-ce que cela leur a été offert? On me dit qu'ils
étaient déjà actionnaires de la société de
gestion et qu'ils se sont désistés. Par la suite, il y a eu une
faillite, c'est pour cela que... Alors, c'est par désistement
finalement... Leur désistement a provoqué la faillite et c'est la
raison pour laquelle nous avons remis cela en marche et que les pêcheurs
ne sont pas actionnaires.
M. Perron: II n'y a aucune demande qui a été faite
de part et d'autre?
M. Picotte: II n'y a pas de demande qui a été
faite, à notre connaissance, à ce sujet. J'imagine qu'ils avaient
vécu une expérience qu'ils ne voulaient pas revivre ou je ne sais
pas quoi, ce doit être cela.
M. Perron: Cela va, M. le Président.
M. Picotte: J'ai pris bonne note, M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Oh non! une autre question. J'avais...
M. Picotte: J'ai pris bonne note de votre demande.
M. Perron: C'est extrêmement important, parce qu'ils ont eu
tellement de problèmes localement, pendant des années, avec cette
usine. Cela fait quinze ans qu'il y a des problèmes là.
M. Picotte: Mes collaborateurs savent très bien
qu'aussitôt qu'on aura eu, justement, ce détail ou ces
détails à la fin de novembre, on va suivre cela de très
près pour que tout soit conforme au mois de mai, sinon ils devront me
reparler.
M. Perron: M. le Président, puisqu'on parlait, à
l'engagement 7, de l'élevage de truites de mer, est-ce que le ministre
pourrait faire le point sur la question de la commercialisation de la truite
mouchetée?
M. Picotte: Non, je pense qu'au moment où on se parle, il
est peut-être trop tût pour vous brosser le tableau de la situation
comme telle. J'ai eu l'occasion de dire que nous devions, dans ce
dossier-là, avoir d'autres discussions avec les intervenants du milieu.
C'est la raison pour laquelle, dès cette semaine, demain soir, entre
autres, et jeudi, les deux ministères, celui du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche et celui du ministre délégué aux
Pêcheries, vont procéder à une consultation de tous les
intervenants. Par la suite, on fera le point. On décidera si on doit
mettre de l'avant ce projet-là ou si on doit effectivement... Mais je
pense qu'une fois pour toutes...
M. Perron: Est-ce que le ministre va faire prendre la
décision par un autre? Par un autre ministre?
M. Picotte: Non, sûrement pas, parce que justement il est
responsable de ces deux ministères-là.
M. Perron: II n'est pas en conflit d'intérêts, un
ministère par rapport à l'autre, à un moment
donné?
M. Picotte: Je ne pense pas être en conflit
d'intérêts. Je suis à la recherche d'un consensus sur des
sujets qui sont controversés, mais qui, à toutes fins utiles,
peuvent avoir un apport économique fort important et qui font l'objet
d'un contentieux depuis des années. On le sait. Cela fait longtemps
qu'on parle de la commercialisation de la truite mouchetée. Les
pêcheurs sportifs disent que ce peut être une façon
d'influencer le braconnage. D'autres disent que non. Moi, je prétends
qu'on s'est donné une loi suffisamment sévère, des moyens
suffisamment bien à notre disposition pour contrer le braconnage.
Alors, je fais une consultation comme, d'ailleurs, mes
prédécesseurs en ont fait une. Je pense au député
de Joliette et au député de Lévis. Je pense que le
député de Lévis, au ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, en avait fait une. Et on devra tirer la
ligne. Mon intention là-dedans est de tirer la ligne une fois pour
toutes pour qu'on arrête d'en parler. Si effectivement, on
prétend, après les consultations, qu'il est
préférable de ne pas la commercialiser, qu'on cesse de laisser
tout le monde en attente en disant: Bien, peut-être qu'un jour on le
fera, alors que tout le monde surveille le matin où le ministre va se
lever et va donner une conférence de presse pour annoncer la
commercialisation de la truite mouchetée ou non. Je pense que là,
on devrait être en mesure de faire le point pour tirer une ligne une fois
pour toutes, je le souhaite.
M. Perron: D'accord. Maintenant une dernière question au
sujet de la truite mouchetée. On sait que, dans les restaurants du
Québec, il y en a actuellement. C'est en vente, on peut en commander
à n'importe quel temps pour en avoir dans notre assiette. Cela provient
de quel endroit?
M. Picotte: C'est de la truite arc-en-ciel qui provient de
l'Ontario et du Japon, en majeure partie.
M. Perron: À cause du fait que cette autorisation n'existe
pas au Québec?
M. Picotte: C'est cela. Parce qu'on a décidé de ne
pas commercialiser la truite mouchetée, on a un marché qu'on va
chercher ailleurs, au Japon, en Ontario.
M. Perron: Les approvisionnements.
M. Picotte: II y a un bon marché. On s'approvisionne en
Ontario et au Japon. Ce sont d'autres marchés qui font l'argent et nous,
on a mis cette décision-là de côté. C'est pour cela
qu'une fois pour toutes, je pense qu'il faut tirer la ligne et s'il faut
continuer de s'approvisionner ailleurs, on le saura. Mais je suis plutôt
partisan de vérifier la possibilité de développer cette
espèce-là au Québec, ce qui créerait des emplois et
aurait des retombées économiques fort impressionnantes. Mais
encore, je veux le faire en concertation avec le milieu et dissiper tous les
doutes possibles en ce qui concerne le braconnage et des choses semblables.
M. Perron: Merci, M. le Président. Cela va.
Avril
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle donc, dans les
engagements financiers du mois d'avril 1987, les engage-
merits 16, 17 et 18 qui traitent, entre autres, de subventions à
MM. Albert Dupuis, Jean-Marie Therrien et Jean Bezeau.
M. Picotte: Trois personnes que je ne connais pas. Bon! alors, je
vais vous expliquer cela. Il s'agit de dossiers de construction de bateaux. Je
peux essayer de vous dépeindre le portrait des trois bonshommes en
question, non pas nécessairement des individus, mais de leurs
projets.
En ce qui concerne le dossier Albert Dupuis: construction d'un chalutier
en acier de 18,2 mètres pour la pêche au poisson de fond construit
par Les chantiers maritimes de Paspébiac (1985) ltée, au
coût de 1 015 443 $. La livraison du bateau est prévue pour le 30
octobre 1987 - ce devrait être bientôt. L'aide financière
est répartie comme suit: le coût, 1 015 443 $, la mise de fonds du
pêcheur est de 101 544 $. Comme vous le savez, maintenant au
ministère, nous faisons des prêts. Alors, le prêt du
ministère est de l'ordre de 913 899 $. Les déboursés sont
de 502 644 $ en date du 13 du dixième mois 1987. Le bateau est construit
à 75 % au moment où nous avons fait l'étude,
c'est-à-dire il y a quelques semaines environ. (21 h 15)
Les détails additionnels. On dit: acier au chantier, soudure de
la coque complétée, pavois installé et soudé, puis
le moteur déposé sur élongis.
Le dossier de M. Jean-Marie Therrien. C'est la construction d'un
chalutier en bois de 13,69 mètres pour la pêche de poissons de
fond construit par le chantier Les bateaux Denis Servant inc. de Tourelle, au
coût de 468 000 $. La livraison a été faite depuis le 24
août 1987. L'aide financière est répartie comme suit.
Coût: 468 000 $, la mise de fonds du pêcheur: 46 800 $ et le
prêt du ministère: 421 200 $. En date du 27 août, nous
avions déboursé 290 160 $ et le bateau est construit à 100
% au moment où on se parle, puisqu'il est livré. Il devrait bien
aller, on n'a pas eu de plainte. En tout cas, je ne sais pas si la compagnie en
a eu, mais on n'en a pas eu.
Dossier Jean Bézeau. Construction d'un cordier en acier de 13,7
mètres pour la pêche au poisson de fond par le chantier Mailloux
et Leclerc inc. de l'Île-aux-Coudres au coût de 379 639 $. La
livraison du bateau est prévue pour le 1er avril 1988. L'aide
financière est répartie comme suit. La mise de fonds du
pêcheur: 37 964 $, le prêt du ministère est de 341 675 $,
les déboursés sont de 68 335 $, en date du 27 août 1987. Le
bateau est construit à 20 %. La quille est posée, les membrures
sont en voie de réalisation. Et voilà!
M. Perron: Une ou deux questions, M. le Président.
D'abord, je voulais remercier le ministre de toutes ces informations, parce
qu'on n'a pas eu besoin de les lui demander. Comme c'est notre habitude, on n'a
pas besoin de lui demander de décortiquer les montants. C'est une bonne
façon de procéder. À ce moment-là, cela lui
évite de répondre aux questions parce qu'il les donne
déjà d'avance et cela m'épargne de poser des questions
parce qu'il leur répond.
Relativement aux crédits 1987-1988, par rapport à l'aide
financière à la construction de bateaux, est-ce que le ministre
pourrait nous donner les montants globaux qui ont été
subventionnés pour 1986-1987 et 1987-1988, à venir jusqu'à
maintenant? C'est ma première question.
M. Picotte: M. le Président, je ne sais pas si on a ces
détails, mais on pourrait peut-être acheminer... Est-ce qu'on a
ces détails?
M. Perron: Strictement pour la construction de bateaux de
pêche. Vous devez les avoir de 6 à 10,6 mètres et de 10,6
mètres et plus là-dedans.
M. Picotte: M. le Président, je vais devoir dire au
député de Duplessis, parce que nos chiffres ne sont pas encore
disponibles, que je vais lui faire parvenir par le secrétaire,
dès le début de la semaine prochaine, ces détails en ce
qui concerne les montants qu'il vient de nommer.
M. Perron: D'accord. Par longueur de bateaux, parce qu'on sait
que le programme n'est pas le même pour les 10,6 mètres par
rapport à ceux d'en bas.
M. Picotte: Selon les longueurs de bateaux.
M. Perron: Serait-il possible aussi au ministre de fournir des
informations par rapport aux bateaux qui sont en-dessous de six
mètres?
M. Picotte: Oui. Je vais demander qu'on vous dresse tout le
tableau, au début de la semaine et qu'on vous achemine cela avec toutes
les catégories possibles que nous avons. Je pense qu'on pourra faire
acheminer cela à votre bureau par le secrétaire de la commission
dès le début de la semaine prochaine. Cela va, monsieur?
M. Perron: Cela va, M. le président. Mai
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle donc les
engagements financiers du mois de mai 1987, particulièrement les
engagements 18, 22 et 23. L'engagement 18 parle d'une subvention à M.
Scott Girard,
l'engagement 22 parle d'une subvention à la Corporation des
pêches de Sainte-Thérèse (1987) inc. et l'engagement 23
traite d'une subvention à Les Aliments Fidas ltée de
Cap-Chat.
M. Picotte: D'accord, M. le Président. On va commencer par
l'engagement 18: la subvention à M. Scott Girard à titre d'aide
financière pour les fins de construction d'un bateau de pêche de
17,4 mètres en acier. Le montant de l'engagement est de 201 723 $. Il
serait important de vous dire que c'est la construction d'un cordier en acier
de 17,4 mètres pour la pêche au poisson de fond. Donc, c'est 17,4
mètres, construit par Les chantiers maritimes de Paspébiac (1985)
ltée au coût de 827 618 $. La livraison du bateau est
prévue pour le 15 décembre 1987. L'aide financière est
répartie comme suit. La mise de fonds du pêcheur est de 82 762 $,
le prêt du ministère est de 774 856 $. Le bateau est construit, au
moment où on se parle, à 40 % ou à peu près.
L'acier est livré au chantier déjà. L'assemblage du pont
est complété. Voilà l'état des travaux en ce qui
concerne le dossier Scott Girard. C'est l'engagement 18.
En ce qui concerne l'engagement 22, subvention à la Corporation
des pêches de Sainte-Thérèse (1987) inc. pour la
réalisation des travaux de rénovation de l'entrepôt
frigorifique pour en faire une fabrique à glace et une usine de
congélation et de conservation pour desservir les pêcheurs de
Sainte-Thérèse-de-Gaspé et des environs, le montant de
l'engagement est de 337 500 $. Le coût du projet est de 450 000 $. La
corporation est un regroupement de trois entreprises; Pêcheries Sheehan
inc., Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan ltée et E. Gagnon
& Fils pour fournir la glace aux pêcheurs de
Sainte-Thérèse-de-Gaspé et ses environs. Le projet
consiste à rénover la réserve à glace de
Sainte-Thérèse qui appartenait au ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et qui leur a
été cédée. Il devrait débuter cet automne et
se terminer avant la saison de pêche de 1988. Le coût estimé
est, on l'a mentionné tantôt, de 450 000 $. La participation du
ministère, la subvention, est de 337 000 $. Ce qui veut dire qu'il y a
une mise de fonds d'environ 115 000 $ de la part des trois corporations
précitées.
M. Perron: Cédée pour combien par le
ministère? Une somme nominale?
M. Picotte: C'est une somme nominale dans ces cas-là parce
que ce sont des fabriques qui ne fonctionnaient pas ou qui n'étaient
plus fonctionnelles, ou encore, qui coûtaient une fortune, dans certains
cas, au ministère, à faire fonctionner. De cette façon,
nous trouvons des gens, on préfère évidemment que ce
soient des associations de pêcheurs ou des associations du milieu. C'est
offert en priorité à ces gens-là. Quand ce n'est pas
possible ou que les gens ne semblent pas intéressés, nous allons
vers l'entreprise privée. Cela rend d'énormes services, à
ce moment, aux pêcheurs du coin. C'est la façon dont mon
collègue a procédé au mois de mai 1987. Notre but est
toujours le même. Comme je l'ai fait dans l'autre cas,
précédemment où vous m'avez interrogé, j'ai
demandé à mes services qu'au printemps prochain ces usines soient
prêtes à fonctionner pour ne pas retarder quoi que ce soit et
faire en sorte que les gens puissent en bénéficier sans que cela
ne puisse créer de problèmes. Nos services suivent cela à
ligne pour faire en sorte que cela fonctionne en temps opportun.
L'engagement 23: "subvention à Les aliments Fidas ltée, de
Cap-Chat, comté de Matane, à titre d'aide financière pour
fins d'agrandissement de la bâtisse existante, d'achat
d'équipements, de normalisation de l'usine et de commercialisation des
mets précuits, des pâtes alimentaires panées et farcies et
du filet pané et emballé sous vide."
Le montant de l'engagement est de 200 000 $; l'imputation
budgétaire de 1987-1988, 160 000 $; l'année suivante ou les
années suivantes, 40 000 $ et le coût de l'investissement total
est de 800 000 $. Ce projet est en deux phases.
La phase 1 consiste à normaliser, agrandir et moderniser l'usine
existante. Tout effet et envoi de paiement, soit une subvention d'environ 100
000 $ sur un investissement de 500 000 $ dans sa première phase ou sa
première tranche.
L'autre phase, la phase 2 prévue pour l'an prochain au coût
d'environ 500 000 $, vise à permettre à l'usine de produire des
mets préparés. Ces deux phases coûteront finalement environ
1 000 000 $ pour une subvention totale de 200 000 $, donc, une participation
d'environ 20 %.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Picotte: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Nous étions à
l'engagement 23, mais aviez-vous d'autres questions, M. le porte-parole
officiel de l'Opposition?
M. Perron: Non, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'autoriserais M. le
député de Saint-Hyacinthe à prendre la parole; il aurait
une question sur l'engagement 18.
M. Messier: C'est juste que vous piquez ma curiosité, M.
le ministre. On semble construire beaucoup de bateaux. Je voudrais savoir s'il
y a une politique, c'est-à-dire que les gens, les propriétaires
qui mettent une mise de fonds de 40 000 $ et reçoivent des subventions
à 900 000 $, c'est-à-dire qu'ils présentent un plan...
M. Picotte: Des prêts.
M. Messier: Des prêts, oui, avec des garanties de
prêts.
M. Picotte: C'est cela.
M. Messier: Sur une base de dix ans à peu près,
échelonné sur...
M. Picotte: Cela va plus... C'est 20 ans dans le cas d'un
bateau.
M. Messier: 20 ans, un bateau?
M. Picotte: D'abord, c'est un investissement assez
impressionnant.
M. Messier: Oui.
M. Picotte: Étant donné que des bateaux,
généralement, ont une vie...
M. Messier: Assez longue?
M. Picotte: ...beaucoup plus longue que cela, à ce
moment-là, on fait des engagements sur 20 ans.
M. Messier: Habituellement, ces propriétaires soumettent
des plans et devis qui sont approuvés par le ministère? Il y a
soumission, il y a choix d'entrepreneurs différents et tout cela?
Non?
M. Picotte: Allez donc, M. Diamant. Donnez donc certains
détails techniques.
Le Président (M. Richard): À vous, M. Diamant.
M. Diamant: Le pêcheur qui veut acheter un bateau doit
d'abord s'adresser à un chantier accrédité. Il y a une
politique d'accréditation des chantiers maritimes. Il fait son propre
magasinage et il obtient des soumissions des divers chantiers selon le type de
bateau qu'il a choisi.
Chaque bateau qui est financé par les banques maintenant et dont
nous garantissons le prêt doit d'abord avoir été
dessiné par un architecte naval et doit obtenir aussi une approbation du
ministère des Transports du gouvernement fédéral et,
après cela, après une analyse de rentabilité de notre
part, en collaboration avec l'institution financière de son choix, un
certificat est délivré par notre ministère qui lui permet
d'obtenir le financement à la banque ou à l'institution
financière.
M. Messier: Et les bateaux arrivent style clefs en main,
c'est-à-dire avec le sonar...
M. Diamant: Tout l'équipement...
M. Messier: Ils sont vraiment tout équipés,
à 900 000 $, ils arrivent tout équipés?
M. Diamant: Oui.
M. Messier: II reste rien que les... Est-ce qu'il y a une
politique d'achat? Est-ce qu'on applique une politique d'achat en ce qui
concerne l'acier? Il me semble qu'il y a beaucoup de bateaux en acier. Est-ce
que c'est de l'acier qui est fait au Québec ou si c'est de l'acier qui
vient du Japon ou quelque chose du genre?
M. Diamant: La plupart du temps, nous favorisons
évidemment le contenu québécois le plus
élevé possible.
M. Messier: Québécois, parfait.
M. Diamant: Dans certains cas, certains matériaux ne sont
pas disponibles ici ou ne sont pas dessinés selon certains dessins.
Alors, dans des cas semblables, nous pouvons faire exception.
M. Messier: D'accord. Est-ce que c'est au choix du propriétaire
de choisir un bateau en acier ou un bateau en bois? Parce qu'il semble
avoir...
M. Diamant: C'est son choix.
M. Messier: C'est son choix personnel?
M. Diamant: Personnel, mais conformément à des
conditions qui sont attachées à son permis de pêche, lequel
permis est émis par le gouvernement canadien.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Montmagny-L'Islet, vous avez la parole.
M. Picotte: Sur le même sujet, M. le Président?
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Picotte: D'accord, j'ajouterai par la suite certains
détails.
M. Gauvin: Peut-être au sous-ministre. M. le sous-ministre,
est-ce que les chantiers de Montmagny, les chantiers navals Lachance qui
construisent des bateaux de bois sont
toujours accrédités?
M. Diamant: Si ma mémoire est bonne, ils le sont
présentement.
M. Gauvin: D'accord.
M. Picotte: J'aimerais ajouter ceci, M. le Président. Je
pense que nous nous acheminons vers une année, sinon record, du moins
une très bonne année en ce qui concerne la pêche
commerciale et c'est pour cela qu'il y a des demandes accrues dans la
construction de bateaux, de chalutiers, etc.
Il y a eu un autre point - je pense que ça va intéresser
mon collègue le député de Duplessis - qui a
favorisé cette construction. Je pense qu'il y a des compensations
d'impôt de l'ordre de 20 % à l'échelle du Québec et
de 10 % du côté de la Côte-Nord face aux gens qui
décident de construire un nouveau bateau. (21 h 30)
Maintenant, j'ai l'intention d'entreprendre des démarches pour
que la Côte-Nord soit traitée de la même façon que
l'ensemble du Québec, c'est à dire les 20 % et sans doute que
notre collègue le député de Duplessis va faire des
représentations auprès de M. Mulroney qui est
député de...
M. Perron: ...c'est dur de lui parler en étoile, lui.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Picotte: Et moi, j'ai déjà commencé
à discuter avec M. Vincent, le député
fédéral de Trois-Rivières et adjoint parlementaire au
ministre des Finances, M. Wilson, dans ce sens-là. Alors, je pense que
mon intention est de demander au gouvernement fédéral de ne pas
faire cette distinction-là avec des gens de la Basse-Côte-Nord et
de permettre les 20 %, comme ils le font dans l'ensemble du Québec, car
ce sont des régions de pêche maritime au même titre que les
autres régions au Québec.
M. Perron: M. le Président, puisque le ministre parle de
ces fameux 20 % par rapport à 10 %, est-ce qu'il serait possible pour
lui de me faire parvenir les informations récentes sur cette question
afin que je puisse intervenir d'une façon correcte là-dessus. Je
ne veux pas intervenir au bureau de M. Mulroney d'une façon toute
croche, pour que ça soit...On peut peut-être même s'entendre
sur un texte commun, une intervention commune là-dessus, si cela pouvait
aider à régler la question.
M. Picotte: J'ai chargé, la semaine dernière, mon
attaché politique, M. Lacoursière, qui est ici à mes
côtés, de préparer ce qu'il faut pour faire cette demande.
Donc, la lettre devrait être apportée sur mon bureau d'ici
à une semaine. Maintenant, je vais demander à M.
Lacoursière de même qu'à un fonctionnaire de mon
ministère d'entrer en communnication avec votre bureau. Je pense que
l'intervention pourrait être commune...
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: ...et serait bénéfique auprès
des gens...
M. Perron: Disons, sans pour autant être commune, parce que
je comprends votre situation en tant que ministre, mais au moins
parallèle pour qu'on puisse s'organiser pour ne pas se marcher sur les
pieds quant à cette question.
M. Picotte: Pour toute bonne chose, M. le député de
Duplessis, j'aime m'associer avec tous les députés de
l'Assemblée nationale, peu importe leur couleur et leur parti.
M. Perron: Et en particulier avec le député de
Duplessis.
M. Picotte: On se comprend bien, tous les deux.
Le Président (M. Richard): Si vous le permettez, je
donnerais la parole au député de Lotbinière, s'il vous
plaît?
M. Picotte: Avec plaisir.
M. Camden: M. le Président, est-ce que le ministre peut
nous préciser la nature même de cette compensation de 20 % et de
10 %?
M. Picotte: Ce sont des crédits d'impôt à
l'investissement...
M. Camden: Dans la mesure où...
M. Picotte: ...donnés par le fédéral.
M. Camden: À la faveur des pêcheurs de l'est du
Québec?
M. Picotte: C'est ça.
M. Camden: De la Gaspésie et de la Côte-Nord.
M. Picotte: C'est ça. Ce qu'on appelle les régions
maritimes.
M. Camden: Sans qu'il n'y ait de lien quant au lieu de
fabrication du bateau.
M. Picotte: C'est ça. Exact! C'est un crédit
d'impôt qui vaut pour tout investisse-
ment fait non seulement en Gaspésie mais dans les régions
maritimes, comme on les appelle en ce qui nous concerne, avec la distinction
des 10 % que j'ai soulignée tantôt et qui m'apparaît pour le
moins discutable.
M. Camden: M. le Président, il y a également un
autre dossier, tant qu'à discuter de pêche et de fabrication de
bateaux, qui me tient énormément à coeur, soit celui de la
fabrication de bateaux en fibre de verre, qui sont, évidemment,
fabriqués dans mon comté où il y a une expertise
particulière, les chantiers AMT de Saint-Antoine-de-Tilly. Alors, on
m'indique, d'après certains échanges de correspondance... Depuis
quelle date, l'équité quant à la dette est-elle en
vigueur? On m'a indiqué... Il y avait auparavant une distinction entre
le financement d'un bateau en fibre de verre et un bateau en acier...
M. Picotte: Si ma mémoire est fidèle, M. le
Président... Vous faites allusion à la durée de vie
utile.
M. Camden: Effectivement, oui.
M. Picotte: À partir de ce moment-là, cette
question a été réglée à la fin de juillet.
Si ma mémoire est bonne, j'ai présenté ce qu'il faut pour
le règlement au mois de septembre. Ce qui veut dire qu'à toutes
fins utiles, ce règlement est en vigueur et il est accepté. Bonne
nouvelle pour votre comté, M le député, voilà.
M. Camden: Une excellente nouvelle, je dois vous le dire, pour
les chantiers maritimes de mon comté qui maintenant concurrencent...
M. Picotte: Comme vous le voyez, j'ai réussi à
faire cela juste avant de quitter pour mon voyage de noces.
M. Camden: Alors, vous vous étiez monté un bateau
et avant de le prendre, vous avez réglé mon bateau.
M. Picotte: Je dois vous dire que ma femme n'affectionne pas tout
particulièrement les croisières, mais je pensais aux bateaux
quand même.
M. Camden: Bon, très bien!
Une voix: Est-ce qu'elle affectionne M. Foglia?
M. Picotte: ...
M. Perron: Est-ce que mon collègue de Lotbinière me
permettrait... Dans les engagements financiers depuis janvier à venir
à ce jour, je n'ai pas remarqué de construction de bateaux en
fibre de verre. Est-ce parce que les pêcheurs n'ont pas fait de demande
pour ce genre de bateau ou quoi?
M. Picotte: II n'y a pas eu de demande officielle, je pense bien,
d'acheminée en ce qui concerne les bateaux faits en fibre de verre.
C'est la raison pour laquelle on n'en retrouve pas. Du moins jusqu'à
maintenant, il ne semble pas y avoir eu de demande pertinente à cet
effet au moment où on se parle jusqu'au mois de mai 1987. On me dit
qu'il y en a eu une en juin, juste un peu avant que j'arrive.
M. Perron: Ah bon!
M. Picotte: Qu'on va devoir voir dans quelques minutes, je pense,
aux engagements de juin. C'est cela.
M. Perron: Ah! Je ne l'ai pas remarquée.
M. Picotte: Voilà!
M. Perron: Ah! d'accord.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'on
considère... Pardon?
M. Camden: M. le Président, le député de
Duplessis peut être rassuré...
M. Perron: J'avais manqué le bateau sur ce cas
précis, M. le Président.
M. Camden: ...les gens de Lotbinière n'ont pas
manqué le bateau. II y en a deux en cours de fabrication et deux, je
crois, qui ont été livrés il n'y a pas longtemps. Je sais
qu'il y en avait quatre il y a quelque temps en cours de fabrication.
M. Perron: Ce sont des bateaux probablement qui étaient
dans les engagements financiers de novembre ou de décembre, quelque part
là.
M. Picotte: Je ne peux pas remonter aussi loin que cela, M. le
Président, dans mes souvenirs.
M. Perron: Non, cela va.
M. Camden: Ce sont des bateaux assez récents, je dois vous
dire.
M. Picotte: Si les bateaux ont été livrés
dernièrement, cela suppose que l'engagement est préalable.
M. Camden: L'entreprise avait entrepris également des
travaux quant à la construction de la coque et attendait d'avoir
complété les ventes. Confiante dans ses excellents
produits, elle attendait d'avoir des commandes fermes pour finalement installer
les moteurs à la bonne convenance et à la demande des
pêcheurs.
M. Picotte: Vous êtes un excellent député.
Vous connaissez les dossiers de votre comté. Je vous
félicite.
M. Camden: Vous viendrez le dire à mes
électeurs.
M. Perron: Cessez de lui lancer des fleurs, je vais finir par
avoir une roche.
M. Picotte: Je me suis placé juste entre les deux. De
cette façon quand je vois venir quelque chose, je me garantis.
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Juin
Le Président (M. Richard): Cela va? J'appelle donc la
liste des engagements financiers pour le mois de juin 1987 couvrant les
engagements de 25 à 32. Donc, l'engagement 25 est un contrat de services
et le fournisseur choisi a été Copac inc.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Commençons par
l'engagement 25, si cela ne vous dérange pas.
Le Président (M. Richard): Non, c'est une très
bonne solution.
M. Picotte: Une très bonne suggestion, n'est-ce pas?
"Contrat de services pour réaliser les relevés, les études
préparatoires et la préparation des plans et devis des travaux
d'agrandissement du Centre de service pour bateaux de pêche de Newport."
Le fournisseur choisi est Copac inc., ingénieurs-conseils de
Rivière-du-Loup. Le montant de l'engagement est de 60 000 $. Cela a
été choisi par un comité de sélection. Nous avons
fait appel au fichier central du gouvernement pour lesdites firmes. C'est un
comité de sélection qui a choisi finalement Copac inc.,
ingénieurs-conseils de Rivière-du-Loup pour un montant de 60 000
$. La firme Copac inc. a été embauchée en août 1987
pour réaliser les relevés, les études préparatoires
et la préparation des plans et devis pour l'agrandissement du centre de
service de Newport. Les relevés sont faits depuis le mois d'août
1987. Le design sera fait à l'automne 1987. Les travaux seront faits
à l'été 1988. On me dit que les pians, entre autres,
seront terminés en décembre 1987. Les plans préliminaires
évidemment nous ont été soumis au mois de septembre. Les
plans seront terminés en décembre 1987. Les travaux seront
effectués à l'été 1988.
L'engagement total, je le répète, est de l'ordre de 60 000
$. Les travaux seront d'une totalité de 410 000 $.
Le Président (M. Richard): Maintenant, M. le ministre,
peut-être pourriez-vous donner vos commentaires sur chacun des
engagements. Par la suite...
M. Perron: On va finir cela avant.
M. Picotte: Vu qu'il y en beaucoup au mois de juin, on est
peut-être mieux de les prendre un par un.
Le Président (M. Richard): On pose des questions sur
celui-ci, cela va. M. le porte-parole, avez-vous des questions?
M. Perron: Oui, concernant l'engagement financier 25 de juin
1987, combien de fournisseurs sont sortis de notre amie Rosalie?
M. Picotte: Rosalie la belle! Il y en a cinq.
M. Perron: Est-ce qu'on peut avoir des noms?
M. Picotte: Est-ce qu'on a les noms? C'est cela. Le fichier des
fournisseurs de services du gouvernement désignait cinq firmes pour la
sélection de consultants en génie requis. On vous les acheminera.
Il y en a eu cinq qui ont été acheminés à nos
bureaux.
M. Perron: Est-ce le plus bas montant possible, à
l'intérieur des cinq, qui était conforme?
M. Picotte: On me dit que les firmes doivent se qualifier.
Évidemment, il y a aussi un comité de sélection qui
analyse les qualifications et tous les détails. Peut-être qu'on
pourrait se permettre d'acheminer cela en même temps aux
députés de cette commission et leur dire si c'est effectivement
la plus basse soumission. Si ce n'était pas la plus basse, on pourrait
donner les raisons qui nous ont motivés à donner cela à
une autre firme, qui n'était pas la plus basse. C'est sous toutes
réserves.
M. Perron: Combien y a-t-il de membres dans le comité de
sélection?
M. Picotte: Généralement, trois personnes.
M. Perron: Quelles sont les personnes qui ont travaillé
sur ce dossier en particulier?
M. Picotte: Ce qu'on fait généralement,
c'est qu'on dresse une liste de personnes. Je ne sais pas combien il y
en a au total. On me dit que dans le cas présent, ce sont trois
ingénieurs du ministère, de la direction des ressources
matérielles, qui composaient le comité.
M. Perron: C'étaient trois ingénieurs du
ministère?
M. Picotte: De la direction des ressources
matérielles.
M. Perron: Cela veut dire des Approvisionnement et Services.
M. Picotte: On me dit qu'il y avait un nommé
Bédard, un nommé Belleau et le nom du troisième nous
échappe. En tout cas, on va vous l'acheminer.
M. Perron: Donc, dans les jours à venir, le ministre va me
fournir la liste des...
M. Picotte: ...et les qualifications de ces gens-là
aussi.
M. Perron: Oui, d'accord. Les qualifications. Cela va.
Le Président (M. Richard): Engagement 26, M. le
ministre.
M. Picotte: À l'engagement 26, M. le Président,
"subvention à J.L.B. Pêcheries du Cap inc. et Julien Blanchette
à titre d'aide financière représentant le paiement d'une
partie des intérêts sur un emprunt contracté pour fins de
construction d'un bateau de pêche commerciale de 18,3 mètres en
acier, dans le cadre du programme d'aide financière à la
construction de bateaux de pêche de plus de 10,6 mètres."
L'imputation budgétaire est la suivante. Elle est
échelonnée sur six ans. Le montant de l'engagement est de 151 392
$. L'imputation budgétaire à verser en 1987-1988 est de 41 129 $;
en 1988-1989, 45 144 $, en 1989-1990, 32 635 $; en 1990-1991, 20 771 $; en
1991-1992, 9610 $ et en 1992-1993, 2103 $.
Évidemment, la construction, comme je l'ai mentionné
tantôt, est faite en acier. C'est un bateau de 18,3 mètres qui
sert à la pêche à la crevette. Il est construit par le
chantier Solmer Marine inc. de Gaspé au coût de 1 300 000 $. La
livraison est prévue pour le mois de mai 1988. Aucun
déboursé n'a encore été fait au 13 octobre 1987.
C'est donc tout récent. L'aide financière est répartie
comme suit: Je vous ai parlé du coût de 1 300 000 $. Mise de fonds
du pêcheur: 130 000 $ et le prêt du ministère est de 1 170
000 $. Voilà ce qui complète le dossier de J.L.B. Pêcheries
du Cap inc. et de Julien Blanchette.
M. Perron: Cela va.
Le Président (M. Richard): Engagement 27, M. le
ministre.
M. Picotte: À l'engagement 27, c'est une subvention
à M. Gilles Joncas, pour la construction d'un chalutier en acier de 18,3
mètres pour la pêche aux poissons de fond. C'est un bateau
construit par Solmer Marine inc. de Gaspé au coût de 1 300 000 $.
La date de livraison n'est pas connue, car les parties impliquées, sauf
le ministère, n'ont pas encore signé la convention de
construction. Nous pouvons envisager la livraison au printemps 1988. Aucun
déboursé n'avait été fait le 13 octobre 1987.
L'aide financière serait répartie comme suit, quand il y aura une
convention signée. Le coût est de 1 300 000 $; la mise de fonds du
pêcheur est de 130 000 $ et la participation sous formes de prêt du
ministère est de 1 170 000 $. Voilà pour le dossier de M. Gilles
Joncas.
(21 h 45)
M. Perron: Cela va.
M. Picotte: Cela va? Il y a d'autres...
Le Président (M. Richard): J'appelle l'engagement 28.
M. Picotte: M. le Président, c'est, je pense, le dossier
de M. Jean-Claude Côté. La construction d'un chalutier de 19,8
mètres pour la pêche à la crevette, construit par le
chantier des Industries A.C. Davie inc. de Lévis au coût de 1 264
200 $. La livraison du bateau est prévue pour le 25 mars 1988. - C'est
la fête de Saint-Joseph? Non, c'est le 19 mars, Saint-Joseph, c'est vrai.
- L'aide financière est répartie comme suit. Le coût: 1 264
200 $, la mise de fonds du pêcheur, 126 420 $ et le prêt est de 1
137 780 $. Il n'y a eu aucun déboursé en date du 13 octobre 1987.
Le bateau est construit à 10 % au moment où on se parle. C'est le
découpage de certaines pièces qui est complété.
Voilà, M. le Président.
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci. J'appelle donc
l'engagement 29.
M. Picotte: C'est une subvention à M. Martin Castilloux.
Là, on arrive justement au fibre de verre, M. le Président.
Construction d'un chalutier en fibre de verre de 16,7 mètres pour la
pêche au poisson de fond, construit par le chantier AMT Marine inc. de
Saint-Antoine-de-Tilly au coût de 980 040 $, dans le comté de
notre collègue, M. Camden. La livraison du bateau est prévue pour
le 31 décembre 1987. Le coût est de 980 040 $, comme je l'ai dit;
la mise de fonds du
pêcheur, 98 004 $ et le prêt du ministère, 882 036 $.
Les déboursés sont de 309 332 $ en date du 13 octobre, au moment
où on se parle. Le bateau est construit à 65 %. La coque est
moulée. Le moteur est installé. Le cabinage et le pontage sont
complétés. Voilà pour le dossier de M. Castilloux.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Montmagny-L'Islet, vous avez la parole.
M. Gauvin: M. le ministre, est-ce que la mise de fonds de
l'acheteur est presque toujours environ 10 % ou si c'est un critère?
M. Picotte: À cause du crédit d'impôt,
évidemment, c'est différent dans le cas de la
Basse-Côte-Nord, mais 10 % de mise de fonds, c'est un critère,
dans la Basse-Côte-Nord, c'est 5 %.
M. Perron: En Gaspésie, c'est 10 % aussi.
M. Picotte: Oui. C'était le cas de M. Castilloux.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait intervenir?...
Antérieurement, il y a deux ou trois ans, dans certains crédits
où on rencontrait, par exemple, subvention à Martin Castilloux,
on donnait l'endroit de résidence du pêcheur. Est-ce qu'il serait
possible d'avoir au Conseil du trésor son lieu d'origine? On se demande:
Martin Castilloux? Moi, je sais que je demeure à Sept-Îles, dans
Sainte-Famille, mais...
M. Picotte: Vous avez raison. D'autant plus que j'ai fait la
même demande, ce matin, dans les engagements financiers du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On trouve, pour
le moins, que certains engagements, pour ne pas dire la totalité, dans
le cas du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, sont assez mal
préparés, merci. Cela ne relève pas du ministère
comme tel, cela nous est fourni...
M. Perron: Par le Conseil du trésor.
M. Picotte: ...par le Conseil du trésor.
Évidemment, dans le cas...
M. Perron: Alors, c'est M. Gobeil. Il faudrait lui dire de faire
son travail...
M. Picotte: Peut-être pas lui comme son service.
M. Perron: ...ou de le faire faire par d'autres.
M. Picotte: Cet avant-midi, quelqu'un m'a dit que cela se faisait
depuis des années. Il faut mettre cela à neuf, parce que cela n'a
pas de bon sens. Cela fait des années que cela existe.Je pense que ce
n'est plus "up to date", comme on dit en bon langage...
M. Perron: Ne venez pas mettre la faute sur l'ancien gouvernement
une autre fois.
M. Picotte: Non. Cela date de plus loin que cela. 0e me demande
si cela ne relève pas de Duplessis, finalement?
M. Perron: C'est pas mal neutre. M. Picotte: En tout cas,
après cela. Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Picotte: C'est vrai, j'ai une note que j'ai adressée,
c'est CP. 338, Newport...
M. Perron: Oui.
M. Picotte: ...GOC 2AO. C'est Newport, évidemment. Moi, je
l'ai, mais je pense qu'il serait important qu'on l'ait, qu'on ait ces
détails, c'est cela. Vous avez entièrement raison sur ce point et
je vais demander au secrétaire de la commission de faire les
représentations qui s'imposent. Évidemment, c'est peut-être
plus facile, en attendant que tout cela se normalise, si on peut dire ainsi, ou
que nos demandes se réalisent, de demander à nos services, vu
qu'il y a très peu d'engagements financiers dans ce domaine de le
prévoir pour nous. En ce qui concerne le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, évidemment, c'est épouvantable
parce qu'on répond à tellement de demandes, on ne pourrait pas
suffire à la tâche. En ce qui concerne cela, je pense qu'en
attendant que ce soit réglé par la Chambre, parce que c'est la
Chambre qui va devra prendre des décisions là-dessus pour changer
la façon de procéder, à ce qu'on m'a dit, nos services
pourraient très bien s'organiser pour que, dans une prochaine
réunion que nous aurons pour vérifier les engagements financiers,
on ait ces détails-là. Je pense que cela nous est possible.
M. Perron: Oui, quitte à ce que ce soit fait dans les
commentaires du ministre. Si cela prend 352 lettres au Conseil du trésor
pour fonctionner...
M. Picotte: Mais, comme je vous dis, pour le ministre des
Pêcheries, c'est plus facile parce qu'on a quoi, je ne sais pas moi, une
cinquantaine d'engagements financiers, tandis que pour le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, il y a des années qu'on en a,
il faut ajouter des zéros à 50, alors cela devient plus
compliqué.
M. Perron: Mais, M. le ministre, vous m'ouvrez une porte
là.
M. Picotte: Entrez!
M. Perron: Si on continue à réduire les
crédits du ministère, à un moment donné, il va y
avoir encore moins d'engagements financiers.
M. Picotte: On ne les a pas réduits, mon cher
collègue. Je vous ai fait la démonstration tantôt que des
27 000 000 $...
M. Perron: Non, attention là. C'était
déjà à 37 000 000 $ et c'est rendu à 20 000 000
$.
M. Picotte: Attendez là, je vous ai fait la
démonstration tantôt que des 27 000 000 $ de Tan passé, 30
000 000 $ moins 3 000 000 $ de crédits périmés...
M. Perron: Vous allez être obligé de prendre vos
fonctionnaires et de les amener au MLCP si cela continue.
M. Picotte: ...ce qui donnait 27 000 000 $ avec 21 000 000 $
qu'on a aujourd'hui, en enlevant les deux engagements: 4 000 000 $ pour la
protection et 4 500 000 $ pour Madelipêche, qui ne revient pas, cela fait
8 000 000 $. Il y aurait 1 000 000 $ de plus cette année que
l'année passée. Donc, on a encore des engagements pour un petit
bout de temps.
M. Perron: Cela va.
Le Président (M. Richard): On en a encore pour
sûrement une dizaine de minutes, M. le ministre. L'engagement 30, s'il
vous plaît.
M. Picotte: Dossier de M. Ange Hector Giasson. M. Giasson est de
Cap-des-Rosiers.
M. Perron: Cela commence bien.
M. Picotte: Oui. Bien, on comprend vite. Et de Cap-Des-Rosiers,
construction d'un chalutier en fibre de verre de 16,7 mètres pour la
pêche à la crevette, construit par le chantier AMT Marine inc.,
toujours dans le comté de notre ami, M. Camden à
St-Antoine-de-Tilly, au coût de 959 865 $. La livraison du bateau a eu
lieu le 1er septembre 1987, donc le bateau est livré. L'aide
financière est répartie comme suit: 95 987 $, soit 10 % de mise
de fonds du pêcheur, le prêt du ministère est de 863 878 $
et le bateau est construit à 100 % au moment où on se parle.
Voilà pour le dossier de M. Giasson.
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'engagement 31, s'il vous
plaît!
M. Picotte: Dossier de M. Gérard Blais.
M. Blais demeure à Newport. La construction d'un chalutier en
fibre de verre de 16,7 mètres pour la pêche au poisson de fond,
construit par le chantier AMT Marine inc. de Saint-Antoine-de-Tilly.
M. Perron: Encore.
M. Picotte: Oui, il n'y a que là qu'ils en font, je pense.
Si on donne trop de popularité à cela, il va s'ouvrir d'autres
chantiers.
La livraison du bateau est prévue pour le 30 octobre 1987 et
l'aide financière est toujours de 10 %, c'est-à-dire 97 000 $
à peu près de mise de fonds du pêcheur, 864 887 $ de la
part du ministère pour le prêt et les déboursés sont
de 691 909 $ en date du 13 octobre de cette semaine. Le bateau est construit
à 95 %, la coque est moulée, le moteur est installé, le
cabinage et le pontage sont complétés, M. le Président.
Voilà pour le dossier de M. Blais de Newport.
M. Perron: Une question, M. le Président. Est-ce que le
ministre pourrait nous informer combien de chantiers sont homologués au
Québec, et ce, dans différents domaines, c'est-à-dire,
dans le domaine de l'acier, du bois et du fibre de verre?
M. Picotte: C'est une réponse qu'on va acheminer par
l'entremise du secrétaire de la commission à tous les
députés de la commission. Je pense que les gens...
M. Perron: De mémoire, est-ce qu'il y en a un autre qui
est homologué, à part AMT Marine inc.?
M. Picotte: Non.
M. Perron: Je ne pense pas, dans le domaine du fibre de verre,
hein?
M. Picotte: Oui, il y en a un. On me dit qu'il y en a un aux
Îles-de-la-Madeleine.
M. Perron: Pas Fiberco. Fiberco, est-ce que cela existe
encore?
M. Picotte: Moi, je ne le connais pas en tout cas. On me dit que
c'est Léo Leblanc aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Perron: En tout cas, on va... D'accord. Vous allez
fournir la liste et les informations.
M. Picotte: Oui, on va vous acheminer la liste de tous les
chantiers du côté de
l'acier et du fibre de verre et du bois aussi...
M. Perron: Avec la date d'homologation.
M. Picotte: Oui, je pense que c'est possible de vous acheminer
cela.
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: Cela va pour le dossier de M. Blais?
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, M. le ministre, il
y aurait une question de la part de notre collègue, le
député de Lotbinière.
M. Camden: Est-ce qu'on pourrait m'indiquer à combien on
estime le renouvellement de la flotte, annuellement, pour les 5 prochaines
années?
Une voix: Ce n'est pas une question plantée.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Picotte: Au cours des trois dernières années, la
demande annuelle était d'environ 25 bateaux. Qui a posé cette
question-là?
Le Président (M. Richard): Le député de
Lotbinière.
M. Picotte: La demande était de 25 bateaux au cours des
trois dernières années. Maintenant, je vous ai dit que, cette
année, la conjoncture était meilleure, aussi. On a doublé
au moins cette demande cette année. Si la conjoncture continuait
d'être bonne, selon les prix au débarquement, parce cela aussi,
c'est important dans la décision d'un pêcheur, selon la
quantité de la ressource que nous avons à protéger, si
cela se maintenait avec des bons prix, une conjoncture favorable et la
ressource en quantité suffisante, et si le crédit d'impôt
qu'on connaît continuait dans le même sens, on pourrait
prétendre que, pour les cinq prochaines années, il y aurait une
demande à peu près équivalente à cette
année. Mais tout dépend du fait que ces points tiennent. Ce qu'on
ne peut prévoir, autant du côté de la ressource que des
prix et de la conjoncture. On s'ajuste un peu annuellement
là-dessus.
M. Perron: M. le Président, le ministre vient de parler de
la ressource. 3e ne parle pas de l'approvisionnement, mais je parle des
possibilités, comme en forêt. Le 11 juillet 1983, le gouvernement
fédéral a décidé de briser l'entente de 1922 se
rapportant à la juridiction du Québec sur la délivrance
des permis de pêche et donc automatiquement, contrôle de la
ressource par rapport aux possibilités de ressources, que ce soit pour
le poisson de fond, le crabe, la crevette, etc. Est-ce que le ministère
a toujours des données, au cours des dernières années, par
rapport aux possibilités de ressources et d'approvisionnement?
Même si c'est le fédéral qui contrôle cela, le
ministère en tient compte.
M. Picotte: Je vais vous donner une réponse sommaire. Si
vous voulez aller dans les détails, peut-être que M. Diamant
pourra compléter. On me dit que nous participons à tous les
comités existants face à ces données, comme
ministère, premièrement. Deuxièmement, nous avons
accès à toutes les données à Pêches et
Océans Canada qui sont existantes dans le domaine de la ressource. En
gros, c'est la réponse que je vous donne. Maintenant, s'il y a des
détails plus précis, peut-être que M. Diamant peut
compléter cela.
M. Perron: Moi, cela me va pour le moment, pourvu qu'il y ait un
suivi de cela.
M. Picotte: Si cela vous va, on va ménager M. Diamant.
M. Perron: Puisqu'on parle de bateaux de pêche, est-ce que
les délivrances de permis par le fédéral sont faites en
pourparlers avec le gouvernement du Québec, au niveau de quelque
comité que ce soit?
M. Diamant: Le gouvernement fédéral, dans
l'élaboration de son plan de gestion et de ses règles de
répartition de la ressource, a créé divers comités
consultatifs auxquels nous participons avec les industries et les
pêcheurs...
M. Perron: Du Québec?
M. Diamant: ...du Québec. Lorsqu'il délivre de
nouveaux permis, il y a une consultation des divers membres de ces
comités. (22 heures)
M. Perron: Cela m'amène à une autre question. C'est
pour cela que j'ai dit "du Québec". Est-ce que le gouvernement du
Québec, c'est-à-dire votre ministère, participe à
l'élaboration des plans de pêche à l'extérieur du
Québec? On sait très bien qu'actuellement, c'est le
fédéral qui délivre les permis de chalutage. C'est le
fédéral qui décide combien de permis vont
être délivrés dans telle région maritime.
À ce moment-là, si le Québec ne participe pas ou ne
regarde pas au moins ce qui se passe soit au Nouveau-Brunswick, soit à
Terre-Neuve, soit en Nouvelle-Écosse, soit
à l'Île-du-Prince-Édouard, le fédéral
peut délivrer des permis à l'extérieur dans une zone de
pêche québécoise à cause de sa juridiction sur les
dossiers. On sait qu'il y a des pêcheurs de Terre-Neuve qui viennent
pêcher sur la Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent. Des fois, la
chicane est prise. On sait qu'il y a des pêcheurs de la Gaspésie
qui viennent pêcher sur la Côte-Nord. On sait qu'il y en a des
Îles-de-la-Madeleine et, des fois, c'est l'inverse qui se passe.
M. Picotte: II faudrait ajouter a cela, M. le
Président...
M. Perron: II y a très peu de pêcheurs du
Québec, en passant, qui vont pêcher sur les côtes du
Nouveau-Brunswick. Ils n'iraient pas longtemps. Par contre, il y en a un maudit
paquet qui viennent dans le golfe, ce qui diminue d'autant la participation de
nos pêcheurs québécois a l'approvisionnement de nos usines
et à la ressource elle-même.
M. Picotte: M. le Président, je pense que je vais demander
à M. Diamant de donner un exemple précis de ce qui se passe avec
un cas présent, le poisson de fond. Je suis bien prêt à
donner mon consentement. Je pense qu'il reste un autre engagement à
adopter par la suite.
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: On pourrait dépasser quelque peu notre temps
pour finir nos engagements financiers. Donnons un exemple précis de la
façon que cela fonctionne en ce qui concerne le poisson de fond.
Peut-être que je pourrai vous toucher un mot de ce que j'ai
commencé à faire en collaboration avec les gouvernements du
Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve et de le
l'Île-du-Prince-Édouard.
M. Diamant: Ils n'ont pas embarqué.
M. Picotte: Ils n'ont pas embarqué. Le Nouveau-Brunswick
et certaines entreprises privées en ce qui concerne la zone de 200
milles, par la suite.
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: Mais donnons l'exemple du poisson de fond. M. Diamant
va vous donner cela.
M. Diamant: Chaque année, le gouvernement
fédéral adopte un plan qu'on appelle le plan de gestion des
poissons de fond et qui couvre toutes les espèces, à savoir la
morue, le flétan, le turbot, etc. Au cours de l'été, nous
entreprenons nous-mêmes, avec nos pêcheurs et nos industriels, une
consultation pour définir les stratégies proprement
québécoises, c'est-à-dire avec les intervenants
québécois.
Au cours des mois d'automne s'amorce la consultation
fédérale sur la répartition de la ressource. Alors, il y a
divers comités qui sont mis sur pied. Il y a le comité du
Québec, d'une part, et un comité des autres provinces. Nous
participons, avec nos intervenants, au comité québécois
mis sur pied par le fédéral.
Une fois cette étape franchie, il y a une réunion des
divers groupes à l'échelle de l'Atlantique et du Québec.
Donc, nous participons à cette dernière étape de
consultation avec les autres provinces, les autres régions de l'Est du
Canada et, finalement, diverses recommandations montent à un
comité de sous-ministres, c'est-à-dire notre comité
présidé par le sous-ministre fédéral, celui de
Pêches et Océans Canada et auquel participent les sous-ministres
des Pêches de toutes les provinces de l'Atlantique et du
Québec.
Finalement, nos recommandations sont acheminées au conseil des
ministres des Pêches, c'est-à-dire à M. Siddon, le ministre
fédéral qui préside ce conseil des ministres et auquel
participe le ministre québécois, comme les autres ministres des
provinces de l'Atlantique.
Alors, c'est le fonctionnement, si vous voulez, par exemple, de la
consultation sur le plan de gestion des poissons de fond. Il y a des plans pour
les autres espèces également.
M. Perron: D'accord. On pourra y revenir plus tard dans une autre
étude d'engagements financiers pour approfondir un peu cette question.
Je pense qu'il est important qu'il y ait un suivi de très près en
ce qui concerne le domaine des pêches dans l'Est.
M. Picotte: D'accord. En ce qui concerne l'autre démarche
que nous avons commencé à effectuer, d'abord, nous avons
décidé de participer en collaboration avec sept entreprises
québécoises: la Société des pêches de
Newport, Madelipêche, l'Association coopérative des pêcheurs
de Carleton, Alipêche, Purdel et Promonor.
M. Perron: Primonor.
M. Picotte: Primonor. Nous avons décidé avec ces
sept firmes, de même qu'avec cinq firmes du Nouveau-Brunswick de faire
une étude, soutenue par le gouvernement du Québec et
acceptée aussi par le gouvernement du Nouveau-Brunswick, qui n'a pas de
participation financière, mais, en principe, il accepte d'y participer,
de donner son accord, mais...
M. Perron: Mais il ne paie pas.
M. Picotte: II ne paie pas.
M. Perron: Ce ne sont pas des "payeux".
M. Picotte: Les entreprises du Nouveau-Brunswick n'ont pas voulu
que le gouvernement paie, Je ne sais pas si elles ne voulaient pas s'attacher
pour les prochaines élections qui ont lieu ce soir, c'est-à-dire
aujourd'hui, et dont les résultats sont sûrement donnés. Je
ne les connais pas encore, mais j'ai hâte de savoir.
M. Perron: Je n'en doute pas, parce que toutes les fois qu'il y a
des élections provinciales, vous pensez à Mulroney. Ha! Ha!
Ha!
M. Picotte: Non, pas nécessairement. Alors, une
étude est faite dans le but d'établir la possibilité
d'exploitation de la zone économique des fameux 200 milles. Ce qui nous
apporterait une nouvelle ressource. Compte tenu du fait que Terre-Neuve et
d'autres provinces, présentement, y ont accès et ont
augmenté leurs prises de 60 %, il y a là un marché que
l'on ne peut pas négliger. Nous avons voulu nous associer avec les gens
du Nouveau-Brunswick. Si l'étude nous est favorable et que cela
fonctionne bien, nous avons l'intention de faire des démarches
auprès du gouvernement fédéral pour aller chercher, autant
du côté du Nouveau-Brunswick que de notre côté...
M. Perron: Avec le LOUVEM et le Lumaaaq.
M. Picotte: Cela n'a pas rapport à cela. Aller chercher ce
que l'on prétend être la possibilité importante, pour nous,
d'approvisionnement pour les industries québécoises.
Cela nous oblige aussi de suivre de très près le fameux
contentieux Canada-France en ce qui concerne cette zone de 200 milles et on a
un fonctionnaire, évidemment, qui est là presque en permanence
pour assister aux discussions. Notre objectif est d'aller chercher notre part
du marché dans cette zone de 200 milles.
M. Perron: II y a une étude de faisabilité qui
était en cours à votre ministère ou ailleurs et qui devait
être déposée à la fin de septembre. Est-ce fait?
M. Picotte: On me dit que l'étude est terminée.
C'est une étude qui va demeurer confidentielle pour être
acheminée au ministre fédéral, parce qu'il y a des
analyses de rentabilité là-dedans qui appartiennent au
consortium.
M. Perron: Mais le Québec est membre du consortium?
M. Picotte: Le Québec est membre du consortium. Alors, on
me dit que tout cela devrait rester confidentiel, du moins pour un certain
temps, et sera acheminé au ministre fédéral pour fins de
discussions.
M. Perron: Cela va pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'engagement 32, M. le
ministre.
M. Picotte: L'engagement 32, c'est la "subvention à
Primonor inc. à titre d'aide financière représentant le
paiement d'une partie, c'est-à-dire 75 %, du coût des travaux de
transformation de la fabrique à glace située à La
Tabatière, sur la Basse-Côte-Nord (225 000 $) et d'une partie (25
%) du coût des travaux de transformation, de normalisation et de
modernisation de l'usine de transformation de produits de pêche
située à La Tabatière, sur la Basse-Côte-Nord
(650 000 $)." Le montant de l'engagement est évidemment de 875 000
$.
Cet engagement consiste à financer 75 % des travaux de
transformation de la fabrique à glace et 25 % des travaux de
normalisation de l'usine. L'ensemble du projet est évalué
à 2 900 000 $ pour une participation gouvernementale de 875 000 $. Le
coût de la fabrique à glace est de 300 000 $; notre subvention est
de 225 000 $. Le coût de l'usine est de 2 600 000 $; notre participation,
en termes de subvention, est de 650 000 $. Ce qui veut dire un projet total de
2 900 000 $, pour une subvention de 875 000 $ de la part du
ministère.
L'investissement réalisé, à ce jour, est de 700 000
$.
M. Perron: Global ou en subvention?
M. Picotte: Non, l'investissement réalisé à
ce jour c'est l'investissement total...
M. Perron: C'est global.
M. Picotte: ...global de 700 000 $. Il porte sur des travaux
d'aqueduc, la station de pompage, l'usine de farine et l'achat
d'équipements pour la pêche au crabe. L'entreprise devrait
conséquemment recevoir prochainement 112 000 $. Le reste du projet
devrait être réalisé l'hiver prochain ainsi qu'au printemps
1988. C'est dans le beau comté de Duplessis.
M. Perron: Cette usine avait effectivement des besoins de
normalisation énormes. Merci. Je n'ai pas de question, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Je déclare donc les
engagements financiers de janvier à juin 1987 vérifiés. M.
le ministre, vous avez quelques commentaires à faire avant la fin.
M. Picotte: Oui, vous me permettrez peut-être avant la fin,
M. le Président, de remercier mes honorables collègues de cette
commission de leur collaboration et de leur participation. Il a
été très agréable de discuter de plusieurs sujets
concernant les pêcheries. Je veux remercier également les gens qui
m'accompagnent, les fonctionnaires, le sous-ministre adjoint et le personnel de
mon cabinet. Je veux vous remercier, M. le Président, pour
l'habileté avec laquelle vous vous acquittez de votre tâche. Vous
êtes nouveau et frais émoulu dans cette tâche,
déjà vous avez des perspectives d'avenir très
intéressantes. Enfin, je remercie le secrétaire et la
secrétaire du secrétaire pour leur aimable collaboration...
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre...
M. Picotte: ...de même que le Journal des
débats qui a très bien fait cela.
Le Président (M. Richard): M. le porte-parole officiel de
l'Opposition, vous avez un commentaire.
M. Perron: Si vous me permettez, M. le ministre, j'aurais deux
courtes questions qui vont demander sûrement deux brèves
réponses, au sujet du Sénat canadien. Le comité
sénatorial permanent des pêches a dû reporter a plus tard la
série d'audiences qu'il devait tenir au Québec et au
Nouveau-Brunswick, les 5 et 14 juillet derniers. Premièrement, est-ce
que vous avez la date de ces audiences? Deuxièmement, est-ce que le
ministre a l'intention d'intervenir dans ces audiences?
M. Picotte: Jusqu'ici, je n'ai reçu aucune confirmation de
dates à mon bureau, à moins qu'elles n'aient été
acheminées au bureau du sous-ministre. II y a deux choses: d'abord, on
n'a pas de date précise et, habituellement, il n'est pas dans notre
politique de participer aux débats d'un comité sénatorial.
Habituellement, on négocie.
M. Perron: Mais j'aimerais bien que le ministre examine la
possibilité au moins de déposer un mémoire, parce que
c'est extrêmement important. Je vais seulement lire un paragraphe du
mandat, car je pense que c'est vraiment important: "Cette étude est
consacrée à la commercialisation du poisson et des produits
canadiens de la pêche sur le marché intérieur et à
l'étranger." Ce sont deux lignes, mais elles font penser du monde en
maudit, quand on regarde ce qui se passe du côté de notre mise en
marché des produits canadiens, terre-neuviens et québécois
qui s'en vont à l'extérieur.
M. Picotte: Merci, M. le député de Duplessis. Je
prends votre suggestion en sérieuse considération et j'y
réfléchirai au cours des quelques semaines qui s'en viennent.
M. Perron: Une autre question. Est-ce que le ministre pourrait
m'informer s'il a l'intention d'amender le règlement des
pêches du Québec, article 28, annexe 14, concernant
l'élevage piscicole qui est actuellement interdit au nord du 49e
parallèle?
M. Picotte: C'est une bonne question plantée. J'en
parlerai avec mon collègue, le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la
Pêche...
M. Perron: Ha! Ha! Ha! C'est pour cela que j'ai posé la
question. J'ai pensé qu'il lui en parlerait.
M. Picotte: ...pour faire une réflexion. Ha! Ha! Ha! On me
dit que des demandes ont été acheminées à ce sujet.
Je demanderai donc à mes fonctionnaires de me fournir rapidement toute
l'information nécessaire et de me conseiller à cet effet. Par la
suite, je prendrai une décision le plus rapidement possible.
M. Perron: M. le Président, tout comme le ministre, je
voudrais remercier tous les collègues de l'Assemblée nationale
qui ont participé à nos travaux, ainsi que les fonctionnaires de
l'Assemblée nationale et du ministère, qui nous ont bien
informés sur les engagements financiers et qui ont répondu aux
questions que nous voulions poser.
Quant au dernier aspect que j'ai souligné, M. le ministre, c'est
une demande qui vient d'être faite par la ville de Sept-Îles, parce
qu'il y a un ou deux projets de pisciculture dans le coin. Cela les
empêche de fonctionner, mais je ne suis pas certain que cela ne
relève pas du fédéral. On va revenir avec cela aux
prochains engagements pour avoir une réponse.
Le Président (M. Richard): Cela va?
M. Perron: Oui, cela va, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Richard): Nous vous remercions de votre
participation et nous ajournons donc nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 15)