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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance de la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation ouverte. Je rappelle
notre mandat qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 49, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Non, il n'y a pas de remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Magnifique! M. le ministre,
avez-vous des remarques préliminaires à faire?
Remarques préliminaires M. Michel
Pagé
M. Pagé: Très certainement, M. le Président.
Je vous remercie et je voudrais saluer mes honorables collègues de
l'Assemblée, M. le député de Laviolette, mes
collègues membres de la commission de l'agriculture du côté
ministériel et vous indiquer ma satisfaction à nous retrouver
dans le cadre du projet de loi 49 qui a été déposé
à l'Assemblée nationale et étudié en
deuxième lecture lors de la session d'automne et qui est appelé
aujourd'hui pour l'étude article par article. Je suis accompagné
de M. Simoneau, le président par intérim de l'Office du
crédit agricole du Québec, de M. Burns, de M. Gagnon et de M.
Vermette, de l'Office du crédit agricole.
M. le Président, la refonte du régime
québécois de financement agricole a été
proposée par le projet de loi 46. Cette refonte ne serait pas
complète si elle n'était accompagnée d'une révision
du régime d'assurance-prêts agricoles et forestiers. C'est
d'ailleurs l'objet principal du projet de loi 49 qui a été
déposé et qui porte sur les modifications à apporter
à la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et forestiers.
Avant d'en entreprendre l'étude article par article,
vous me permettrez, M. le Président, de situer le régime
d'assurance-prêts dans le contexte du financement de l'agriculture, d'en
identifier les lacunes et la problématique résultant de
l'impuissance à assumer adéquatement les pertes au cours des
années qui ont suivi 1978, pour enfin évoquer les principaux
correctifs que nous entendons apporter.
e voudrais aussi profiter de cette commission parlementaire pour
vraiment démontrer la pertinence de la révision de cette loi, la
perspective dans laquelle se situent les modifications et, surtout, les
intentions du gouvernement à l'égard de l'ensemble de cette
problématique de fonds - entre guillemets - qui doit
autogénérer des revenus importants pour couvrir les pertes subies
en agriculture, de façon à répondre exactement aux
principes qui ont sous-tendu notamment l'adoption de la Loi sur le financement
agricole à long terme, en 1978, c'est-à-dire l'introduction des
prêts de formule tandem, soit un prêt consenti par une banque et
garanti par le gouvernement, plutôt que consenti par l'Office du
crédit agricole comme suite d'un emprunt fait auprès du ministre
des Finances, lequel empruntait l'argent sur les marchés publics.
Alors, si on se réfère au régime
d'assurance-prêts dans le financement de l'agriculture, on doit constater
qu'avec l'entrée en vigueur de la Loi sur l'assurance-prêts
agricoles et forestiers le 1er août 1978, le Québec se dotait d'un
Régime d'assurance-prêts agricoles et forestiers et, en ce
faisant, rompait avec une longue tradition, au chapitre des prêts
à long terme, en vertu de laquelle il devait assumer lui-même tous
les risques, puisque l'Office du crédit agricole du Québec
consentait lui-même des prêts directement aux agricultrices et aux
agriculteurs depuis 1936.
L'office exerçait jusqu'alors un rôle
d'intermédiation financière gouvernementale directe, en ce sens
que l'office empruntait du ministre des Finances, lui-même emprunteur sur
le marché financier, pour prêter au secteur privé, en
l'occurrence, les producteurs et productrices agricoles et forestiers. Il en
fut autrement au chapitre des prêts à moyen et à court
terme. On se rappelle qu'à compter de 1961 et de 1972 respectivement,
les prêts étaient consentis par les banques et les caisses
d'épargne et de crédit et portaient la garantie gouvernementale
à compter de ces années 1961 et 1972 pour les prêts
à moyen et à court terme.
Il s'agissait alors d'une intermédiation
gouvernementale indirecte prenant la forme de programmes de garanties portant
sur des créances émises par des institutions privées pour
ces types de prêts. Ce programme de garanties s'est appliqué dans
le cadre de la Loi favorisant l'amélioration des fermes, les prêts
à moyen terme, la Loi favorisant le crédit à la production
agricole, à court terme, et la Loi favorisant un crédit
spécial pour les producteurs agricoles au cours de périodes
critiques, ce qu'on appelle les prêts spéciaux et en
matière de prêts à moyen terme consentis en vertu de la Loi
sur le crédit forestier.
La mise en place, en 1978, du Régime
d'assurance-prêts agricoles et forestiers devait substantiellement
changer la tradition des prêts assortis de la garantie gouvernementale
qui avait vu le jour en 1961.
Dans le régime actuel, les prêts consentis par
les institutions privées, au moment où on se parle, sont
entièrement garantis par le Fonds d'assurance-prêts agricoles et
forestiers. Comme on le sait, le fonds est un organisme gouvernemental
créé par la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et
forestiers. Ce fonds est administré par un conseil d'administration
composé de cinq régisseurs de l'Office du crédit agricole
du Québec. Essentiellement, le fonds a pour rôle d'assurer au
prêteur le remboursement des pertes résultant des prêts
agricoles et forestiers consentis dans le cadre des diverses lois de
financement agricole et forestier. Le fait que ce prêt soit consenti par
une banque ou une caisse d'épargne et garanti par le Fonds
d'assurance-prêts agricoles et forestiers a eu un effet direct sur le
taux d'intérêt exigé par une telle institution. Il est
évident que ce n'est pas le même risque pour une banque de
prêter à une entreprise si le prêt est totalement garanti
que s'il ne l'est pas.
En 1978, lorsque le législateur, sur la proposition
du gouvernement de l'époque, a décidé d'adopter cette
formule de prêt tandem, c'est devenu intéressant à la fois
pour le gouvernement, parce que celui-ci diminuait ses besoins en
liquidité financière chaque année, et pour les banques,
parce que celles-ci pouvaient augmenter le volume de prêts, notamment
dans le secteur agricole. C'est devenu intéressant pour les producteurs
et productrices et aussi pour l'ensemble de la société, vu que la
garantie apportée à l'égard de ce prêt impliquait
une diminution du taux d'intérêt exigé par les banques. En
fait, tout le monde était gagnant et c'est pourquoi on ne peut que
souscrire et renouveler notre confiance et notre acceptation à
l'égard de ce principe.
La raison d'être du fonds est donc évidente en
soi. Sans cette assurance, les taux d'intérêt exigés par
les prêteurs devraient obligatoirement se situer à un niveau
beaucoup plus élevé sans quoi ces derniers pourraient être
tentés de restreindre les possibilités de crédit en
agriculture. Il est certain que s'il n'y avait pas de garantie, s'il n'y avait
pas un fonds pour couvrir les pertes inhérentes à ces garanties,
le risque serait que les banques soient plus sélectives, plus exigeantes
ou encore que les banques sortent carrément des prêts agricoles ou
qu'elles prêtent à un taux plus élevé que le taux
offert depuis 1978, c'est-à-dire le "prime" plus 1 /2 %.
C'est par ailleurs l'Office du crédit agricole qui
examine les réclamations produites par les prêteurs à la
suite d'une perte et qui en vérifie le bien-fondé, mais c'est le
fonds qui en effectue le paiement sur la recommandation de l'office. L'article
4 de la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et forestiers prévoit
même que l'office peut, à l'égard d'un prêt agricole
ou d'un prêt forestier consenti par un prêteur, refuser ou annuler
le droit à l'assurance, à défaut par tel prêteur
d'observer les dispositions de la loi en vertu de laquelle ce prêt est
consenti ou des règlements concernant ladite loi. On a un fonds qui,
pour remplir son rôle, exercer sa responsabilité et satisfaire aux
exigences de la loi, doit générer des revenus. Les revenus du
fonds proviennent des revenus de placement sur ces dépôts, des
droits d'assurance exigés des emprunteurs ainsi que des sommes
recouvrées par l'office relativement à un prêt pour lequel
le fonds a payé une réclamation.
Essentiellement, les revenus du fonds sont de trois ordres.
Si on avait en réserve aujourd'hui, par exemple, 10 000 000 $ dans le
fonds cela produirait sûrement des revenus d'environ 1 000 000 $ par
année, donc, une première forme de revenus. La deuxième
forme de revenus, ce sont les taux de cotisation payés par les
emprunteurs - je vais y revenir tantôt - que ce soit à la
Société canadienne d'hypothèques et de logement où
des taux sont payés par les emprunteurs, que ce soit tout citoyen qui va
emprunter une hypothèque dans une institution financière
où II aura à payer un montant d'assurance en cas de perte de vie,
etc. Également, la troisième forme de revenus versés au
fonds, que peut générer le fonds, c'est dans les cas où il
y a une reprise et que la garantie a été payée. Lorsque
l'Office du crédit agricole dispose des actifs qui demeurent, le produit
de la vente du transfert de propriété de tels actifs est
retourné au fonds. Donc, trois formes de revenus.
Alors que le régime de la garantie gouvernementale
en place avant le 1er août 1978 pouvait s'apparenter, dans une certaine
mesure, au cautionnement, le régime d'assurance-prêts, pour sa
part, relève plutôt d'un contrat d'assurance. Le fonds agit, pour
ainsi dire, comme assureur. Une prime, dans certains cas, est payable par
l'emprunteur et la perte, c'est-à-dire le risque assuré, est
remboursée au prêteur.
L'évolution de l'agriculture, depuis le dernier
quart de siècle en particulier, a substantiellement accru le rôle
du financement agricole, avec le résultat que le gouvernement
était de plus en plus justifié de recourir à
l'intermédiation indirecte, c'est-à-dire en garantissant le
remboursement du capital et des Intérêts sur des prêts
consentis, non pas par le gouvernement, mais par le secteur financier
privé, c'est-à-dire les institutions financières, à
la faveur de la formule d'assurance-prêts.
Par ailleurs, la garantie gouvernementale est
substantiellement amenuisée, pourvu que le fonds assurant tel prêt
soit maintenu en équilibre, cela va de sol. Il importe, cependant...
C'est un principe qui est quand même fondamental dans l'ensemble de cette
démarche. Si on se réfère aux interventions, aux
études préparatoires à l'adoption du projet de loi de
1978, il est très clairement démontré qu'il y a un
principe qui doit s'appliquer, c'est-à-dire qu'il y ait une
adéquation entre les revenus du fonds d'assurance-prêts et les
besoins à satisfaire au chapitre des remboursements des prêts.
C'est-à-
dire que le principe d'un fonds comme celui-là, qui
permet aux institutions financières de prêter à un meilleur
taux, donc, de faire bénéficier l'agriculteur, le gouvernement et
l'ensemble de la société, qui permet au gouvernement,
étant donné que ses besoins financiers en liquidité sont
diminués parce que ce sont les banques qui prêtent, de consentir
de meilleurs avantages en termes de remboursement d'intérêts aux
producteurs - on l'a d'ailleurs vu dans le projet de loi 46 - tout ça
s'inspire d'un principe, à savoir que dans ton fonds, tu dois avoir une
adéquation entre les revenus qui sont versés dans le fonds et les
besoins financiers du fonds pour couvrir les pertes. Cela, c'est le principe
fondamental et, d'ailleurs, cela y était dans les études
préparatoires en 1977-1978.
Il nous apparaît, enfin, que cette formule permet, du
même coup, au gouvernement d'assurer le fonctionnement optimal des
institutions privées en place tout en consolidant et en
renforçant son "partnership", si je peux utiliser le terme, avec les
institutions financières dans le cadre de la formule tandem qui a connu
beaucoup de succès, il faut en convenir, qui fait l'envie des autres
provinces, qui fait même l'envie de ministres de l'Agriculture de
plusieurs États américains. (10 h 30)
Nous nous sommes donné comme collectivité au
Québec, à partir des modifications qui ont été
apportées depuis 1961, 1972 et 1978, un des régimes de
financement agricole des plus modernes, des plus efficaces, des plus
avant-gardistes en termes de correspondance de besoins d'un secteur qui est
l'agriculture par rapport à une intervention gouvernementale et
législative de l'Assemblée nationale. D'ailleurs, qu'il nous
suffise de nous référer à la situation qui est
vécue dans l'Ouest canadien où, en raison de leur haut
degré de spécialité, c'est-à-dire la production de
céréales, et aussi étant donné l'absence de lois de
nature provinciale comme la nôtre, on a des centaines et des centaines,
pour ne pas dire, quelques milliers, sinon plus, de productrices et de
producteurs agricoles qui sont dans une situation financière
catastrophique; et ce disant, je ne dramatise pas. On s'est donné au
Québec un régime duquel on a raison d'être très
fier, qui reste à bonifier, j'en conviens, toute chose bonne en sol
pouvant être bonifiable; on pourra y revenir au cours de nos discussions.
L'ensemble de la situation d'aujourd'hui n'aurait pas été
possible sans que les prêteurs soient assurés de
récupérer les montants prêtés, parce que, comme je
le disais tout à l'heure, les taux d'intérêt auraient
été nettement plus élevés et la sélection
des prêts aurait pu, dans certains cas, causer préjudice à
des producteurs et productrices qui sont légitimement en droit de
prétendre à un financement. Je suis convaincu que, dans certains
cas, les banques auraient probablement refusé de prêter et,
aujourd'hui, je suis convaincu que si on analysait ces dossiers a posteriori,
on constaterait que si des gens ont réussi, ont relevé des
défis, si des gens se sont retroussé les manches et ont
rentabilisé des entreprises pour lesquelles le banquier aurait
peut-être dit non à une demande de prêt pour lequel il n'y
avait pas de garantie; si on a des entreprises aujourd'hui qui sont vivantes,
qui sont viables, en bonne santé, elles sont dans cette situation
grâce aux lois qu'on a adoptées.
Si on regarde la situation de déséquilibre du
fonds, on constate que le fonds est en déséquilibre de
façon inquiétante. On doit souligner qu'avant de procéder
à la mise en place du fonds d'assurance en 1978, il y a eu examen de
quelques systèmes semblables qui pouvaient exister. Il ne s'en trouvait
aucun dans le domaine des prêts agricoles, mais il y avait quelque chose
de similaire dans le secteur des prêts hypothécaires
résidentiels, que ce soit à la Société canadienne
d'hypothèques et de logement ou dans les sociétés
privées. À cette époque, il semblait qu'à moins
d'une dotation inititale, une prime de l'ordre de 2 % du montant du prêt
semblait appropriée, du moins pour les cinq ou dix premières
années d'existence d'un système d'assurance de ce genre.
Essentiellement, ce qui a été dit dans les analyses en 1977 et en
1978, c'est: Vous allez constituer un fonds et pour que ce fonds puisse
produire des revenus permettant une adéquation entre les
disponibilités budgétaires et les besoins financiers, vous
devriez exiger un taux d'assurance de 2 % au moins pour les cinq et
peut-être les dix premières années.
Il est Intéressant de constater ce qui est survenu
à la Société canadienne d'hypothèques et de
logement concernant le fonds d'assurance hypothécaire. De 1954 à
1969, les primes ont été de 2 % du montant du prêt. En
1970, devant l'accumulation de réserves jugées très
Importantes et très considérables, cette société a
cru bon de réduire la prime à 1 %. Malgré les grandes
réserves du fonds à ce moment-là, celui-ci s'est
retrouvé à découvert en 1982, douze ans plus tard, alors
que d'autres pertes très importantes s'annonçaient. D'ailleurs,
on se rappelle la crise économique particulièrement aiguë
qu'on a vécue en 1982 avec une flambée des taux
d'intérêt. Entre 1970 et 1981, les réserves du fonds, qui
semblaient très considérables en 1970, étaient
complètement annulées et la société a dû, en
1982, réajuster le taux de ses primes fortement à la hausse.
Ainsi, pour un prêt garanti à 85 %, la prime est de 2 % et de 2,5
% si les déboursés sont multiples; elle atteint 3 % pour des
garanties à 90 %.
Dans le cas du Fonds d'assurance-prêts agricoles et
forestiers, les primes ont été fixées, en 1978, à
un niveau de 0,5 %. En 1978, on commençait. Je n'ai pas à juger
et je n'ai pas l'intention de faire de commentaires qui sortent du cadre strict
d'une analyse rigoureuse des pourcentages, des résultats, etc.
Mais le gouvernement décidait, sur la proposition du
ministre à l'époque, en 1978,
d'imposer un taux d'assurance à 0,5 %. De plus, le
gouvernement, à ce moment-là, adoptait une mesure selon laquelle
le taux ne s'appliquait - et continue encore, au moment où on se parle,
de s'appliquer - que pour la partie du prêt qui excédait 150 000 $
pour le prêt à long terme et 50 000 $ pour le prêt à
moyen terme.
Pour ce qui est des ouvertures de crédit, la prime
annuelle se situe à 0,2 % sur l'excédent de 50 000 $. C'est donc
dire qu'en 1978, alors que les analyses, de façon tentative, j'en
conviens, de façon plus ou moins exacte, parce qu'on ne pouvait pas
établir avec beaucoup de précision quel serait le niveau des
pertes entre 1978 et 1985-1986... Mais se référant à des
expériences analogues dans d'autres secteurs, le chiffre de 0,2 % de
taux d'assurance avait été évoqué à ce
moment-là.
On a retenu plutôt un taux de 0,5 % et, là -
je donne ma perception - où le bât a peut-être blessé
le fonds, c'est que ce 0,5 % s'appliquait seulement pour le surplus des
prêts de 150 000 $. Or, comme on le sait, la moyenne des prêts est
de 114 000 $. C'est donc dire que la très grande majorité des
emprunteurs auprès d'institutions financières - un prêt
garanti par le Fonds d'assurance-prêts agricoles et forestiers - ne
payaient pas de primes d'assurances, finalement, étant donné que
les prêts moyens sont à 114 000 $.
Durant l'exercice financier 1986-1987, par exemple, les
prêts agricoles à long et à moyen terme consentis ont
totalisé 218 800 000 $ et les prêts forestiers 15 100 000 $,
tandis que les prêts agricoles à court terme, incluant les
ouvertures de crédit totalisaient 62 100 000 $. On a pris l'exercice
financier de 1986-1987.
Face à ce montant global de 297 000 000 $, les
primes perçues n'ont été que de 192 581 $, ce qui veut
dire que si on se réfère à un pourcentage de 1 %,
supposons que ça aurait été 1 % ou 0,5 %, cela aurait
été 1 450 000 $ qui auraient été versés au
fonds au cours de cette année. À 1 %, cela aurait
été 2 970 000 $, à 2 %, cela aurait été 5
940 000 $ qui auraient été versés au fonds.
Or, étant donné que le taux effectivement
demandé était de 0,5 %, mais seulement sur au-delà de 150
000 $ d'emprunts, les revenus générés dans le fonds, en
1986-1987, pour 297 000 000 $ de prêts garantis ont été de
192 581 $, soit environ 0,06 %, toutes proportions gardées. Il en est de
même depuis 1978. Même si le fonds a bénéficié
d'une dotation de 10 000 000 $, parce qu'au début, le fonds a
bénéficié d'une dotation du fonds consolidé de 10
000 000 $ répartis en trois tranches égales au cours des trois
premières années d'existence, ces revenus n'ont pas
été suffisants. C'est-à-dire que le gouvernement a
versé 3 300 000 $ en 1978, en 1979, 3 300 000 $ et, en 1980, 3 300 000
$, ce qui générait des revenus de quelque 300 000 $ ou
peut-être plus en 1981-1982, parce que avec les taux
d'intérêt, les rendements sur les dépôts
étaient beaucoup plus élevés.
Mais on peut dire que, globalement, cette dotation de 10
000 000 $ n'a pas généré des revenus suffisants pour
garnir, donner, en arriver à l'adéquation à laquelle je me
référais tantôt et, par sucroît, avec la situation
très difficile au point de vue économique qu'on a vécue en
1981-1982, notamment dans certaines productions, c'est définitif que ces
versements sont passés rapidement, c'est-à-dire que ce qui avait
servi de dotation et des revenus autogénérés a
été payé très rapidement.
Il y a aussi le fait que les montants prêtés
annuellement ont triplé aussitôt après l'entrée en
vigueur de la formule tandem. Avec la formule tandem, on a assisté
à une augmentation très substantielle du montant des prêts
consentis par les institutions financières et donc, par
conséquent, à une augmentation de la garantie. Que les
institutions privées aient immédiatement absorbé la
totalité des prêts plutôt que de le faire sur trois ans
comme on avait cru que cela pourrait se produire et le fait qu'il y ait eu une
crise importante en agriculture comme dans d'autres secteurs sont autant de
facteurs qui ont amplifié les effets du manque de revenus du fonds.
Malgré cela, l'expérience démontre
maintenant que le niveau des revenus du fonds aurait été
nettement insuffisant même en dehors d'une période de crise. Ce
qu'il faut bien retenir, c'est que ce n'est pas seulement le résultat de
la crise économique qu'on a vécue en 1981-1982 jusqu'au milieu de
1983 qui a amené un déficit aussi important dans le fonds. C'est
nettement un problème structurel de revenus qui ne sont pas suffisamment
générés et qui ne nous ont pas permis, à tout le
moins au cours de ces années, de faire honneur à nos
obligations.
En effet, du 1er août 1978 jusqu'à la fin du
dernier exercice financier, soit le 31 mars 1987, les droits d'assurance
payés au fonds ont été de 1 502 900 $, tandis que les
intérêts gagnés durant la même période - je
parle des intérêts gagnés à cause de la diminution
du taux exigé par les institutions financières - sont de 10 234
700 $, soit, au total, un peu plus de 11 700 000 $. Durant la même
période, les réclamations de pertes payées par le fonds
ont été de 52 200 000 $.
Les prévisions pour l'exercice en cours et pour les
quatre exercices subséquents - et là, je vais être
très clair, on parle du 1er avril 1987 au 31 mars 1992, donc pour cinq
ans, pour les quatre prochaines années - s'établissent à
90 000 000 $, plus un montant d'intérêts pouvant atteindre 16 800
000 $ selon le rythme de paiement des réclamations au cours des
prochaines années. Là, j'ouvre tout de suite une
parenthèse parce que je veux que ce soit très clair. Le projet de
loi 49 prévoit des augmentations du taux du pourcentage d'assurance. Je
vais donner le montant exact parce que j'étais engagé, au moment
de la deuxième lecture, à fouiller dans
les études actuarielles et d'en arriver possiblement
à une diminution. Ce matin, je vous annonce une diminution et j'y
reviendrai plus tard. Cependant, je veux que ce soit très clair, parce
qu'on en a entendu de toutes les couleurs, évidemment. On s'est fait
dire, comme vous vous êtes probablement fait dire dans vos comtés
respectifs: Vous venez d'annuler d'une main les bonnes choses que le projet de
loi 46 donne aux agriculteurs et aux agricultrices. C'est complètement
erroné et je vais y référer brièvement tout
à l'heure.
Deuxièmement, ce n'est pas vrai que les emprunteurs,
à compter de l'adoption de cette loi, paieront une assurance qui servira
à renflouer les déficits antérieurs. C'est
complètement erroné et complètement faux de
prétendre cela. Ce qui est proposé par te projet de loi, c'est le
paiement entier, en totalité, par le fonds consolidé du revenu du
Québec, par le gouvernement du Québec des déficits
accumulés, du financement de ce déficit et la couverture des
pertes jusqu'en 1992. Ce qui est prévu dans ce projet de loi, c'est un
taux d'assurance plus élevé que l'actuel, cela va de soi, mais
plus bas par rapport à celui annoncé préalablement, qui
permettra au fonds de générer des revenus pendant ces quatre
années et d'arriver, dans quatre ans, lorsque le fonds prendra le relais
du fonds consolidé, avec un fonds de réserve en partant. Je
pourrai vous donner la quantification faite de ce que pourrait être ce
fonds de réserve dans quatre ans.
Le fonds doit être autosuffisant pour être
crédible. Pour ce faire, le niveau des primes doit être
établi sur une base actuarielle solide afin de permettre de constituer
les réserves nécessaires au remboursement des pertes au fur et
à mesure qu'elles se présenteront. (10 h 45)
Les correctifs apportés par le biais du projet de
loi 49. Étant donné le temps écoulé et les
changements observés dans la conjoncture depuis le printemps 1984,
où un rapport basé sur des données de 1983 avait
été préparé par les actuaires de la CARRA...
C'est-à-dire qu'en 1983, le fonds avait quand même cinq ans
d'existence; la dotation de 10 000 000 $ de la part du gouvernement sur trois
ans était maintenant complétée. Après cinq ans,
c'est-à-dire en 1983, la CARRA a étudié l'état du
fonds, en a fait une analyse et a soumis un rapport au gouvernement qui
établissait à ce moment-là que le niveau des primes
à payer devait être de 2,25 %, en 1984, et le rapport a
été déposé par la CARRA au gouvernement du
Québec en avril 1984. La CARRA y disait: L'état des besoins
financiers du fonds est tel que ce n'est pas 0,5 % sur les prêts et, par
surcroît, seulement 0,5 % sur des prêts au-delà de 150 000
$, mais 2,25 % qui devraient être exigés à l'ensemble des
prêts consentis par l'office et ces 2,25 % devraient être
versés dans le fonds.
Le rapport de 1983 établissait que le niveau des
primes à payer devrait être de 2,25 %. L'office a jugé
opportun de confier de nouveau à des actuaires le soin de
procéder à une analyse de la situation, ce qui a permis
d'établir une prime qui correspond davantage à une conjoncture
économique plus normale. Ce qui s'est fait après, j'ai
référé - c'est vrai, j'en conviens - au moment du
dépôt du projet de loi, à un taux de 2,5 %, vous vous
rappelez? D'ailleurs, j'ai peut-être été trop ouvert, trop
transparent; j'avais même indiqué dans un communiqué de
presse sous ma signature, à ce moment-là, - et j'avais
été critiqué, j'en conviens, - que les productrices et les
producteurs devraient possiblement payer jusqu'à 2,5 %,
c'est-à-dire, par exemple, pour un prêt de 100 000 $, 2500 $ au
fonds d'assurance. Si j'ai dit 2,5 %, c'est parce que cette prime était
payée sur cinq ans. L'analyse démontre que les 2,25 % de
l'étude de la CARRA, en 1983, étaient payables comptant et, pour
amortir ce montant sur cinq ans, il fallait exiger 2,5 %. Alors, au moment du
dépôt du projet de loi, si je me rappelle bien, en début
d'année 1987, quand j'ai indiqué dans un communiqué que
les études actuarielles se référaient à un montant,
pour un prêt moyen de 100 000 $, de 2500 $ à payer, soit 500 $ par
année pendant cinq ans, je m'appuyais sur l'étude de 1983 de la
CARRA, déposée en 1984 et actualisée pour tenir compte
d'un versement, non pas comptant, "cash", au moment de l'emprunt, mais sur cinq
ans.
Alors, le taux de prime que nous entendons proposer,
à la lumière de l'expérience du fonds et des
éléments favorables anticipés à la faveur de la
réforme qu'on a apportée par le projet de loi 46, pourrait se
situer à 1,85 % du montant du prêt payable en une seule fois lors
du déboursement de ce dernier, qu'il s'agisse d'un prêt à
long, à moyen ou à court ternie, parce que l'étude, - et
là, évidemment, on a une analyse, on n'a pas pris cela au pif, on
n'a pas coupé dans cela sur un coin de table; ce sont des sujets trop
importants et trop engageants pour l'avenir même de nos institutions de
financement agricole - de 1983 de la CARRA tenait compte évidemment,
avec beaucoup d'importance, de la crise vécue en 1981, 1982 et 1983. Or,
l'autre étude pour les années 1978 jusqu'à maintenant a
été faite par Sobeco à qui on a demandé de nous
faire une extrapolation la plus sérieuse et la plus rigoureuse possible
en ne tenant pas uniquement compte de l'état de crise de 1982 ou en ne
tenant pas nécessairement pour acquis que des crises économiques
comme celle qu'on a vécue en 1982 vont se produire toutes les
décennies. À ce moment-là, même si l'étude de
1983... C'est ce qui explique que l'étude de la CARRA de 1984
recommandait au gouvernement l'imposition d'un taux de 2,25 % et c'est ce qui
nous permet aujourd'hui d'annoncer que le taux serait de 1,85 %. Les ouvertures
de crédit, pour leur part, pourraient être assorties d'une prime
payable chaque année égale à 1 % du montant
autorisé.
Je termine, M. le Président, j'en ai pour quelques
minutes seulement.
Plusieurs groupes ont émis des réserves
devant le fait d'avoir à payer des primes durant des périodes
allant jusqu'à cinq ans parce que cela pourrait affecter la
capacité de payer des agriculteurs durant ces années,
particulièrement dans le cas de la relève. C'est pourquoi nous
considérons établir une prime payable au moment du
déboursé du prêt en un seul montant pris à
même le prêt. Cela permet de réduire le niveau de prime
parce que le fonds pourra bénéficier d'un revenu plus rapidement
et avec des coûts moindres de perception des primes, parce qu'il faut
dire que toute l'administration de ce fonds et toute l'administration de la
loi, c'est assumé par le gouvernement. D'autre part, l'emprunteur peut
étendre sur plusieurs années le remboursement de la portion du
prêt employée au paiement de la prime et, de cette façon,
éviter de grever sa capacité de remboursement au cours des
années.
Dans le cas d'un prêt à long terme de 100 000
$, pour le besoin de l'exercice ou de l'exemple, lequel se situe près de
la moyenne des prêts, une prime de 1,85 % se chiffre à 1850 $
à payer pour garantir évidemment le paiement de ce prêt de
100 000 $. Un tel montant réparti sur la durée du prêt
équivaut à des versements semestriels d'environ 75 $ ou 77 $, vu
que l'emprunteur ne paie que 4 % d'intérêt sur la moitié de
l'excédent. C'est donc dire qu'un seul versement, un versement
diminué en vertu de ce que j'annonce ce matin par rapport à ce
qui était recommandé par la CARRA en 1984, un montant payé
en totalité à même le prêt au moment du
déboursé du prêt et qui n'est pas payé chaque
année, ce qui ne vient pas grever la capacité de l'emprunteur de
payer et qui, vu que l'agriculteur finance ce montant à un taux
où le producteur ne paie que 4 % plus la moitié de
l'excédent, cela représenterait, pour 100 000 $, des paiements
semestriels d'environ 77 $.
Comme on se souviendra, dans la loi 46, le producteur ou la
productrice agricole pourra maintenant payer sur une base bimensuelle ou
mensuelle. Cela ramène évidemment le paiement à un montant
beaucoup moindre, ces 77 $ semestriels. Je pense que c'est environ 6 $ par mois
qu'il aurait à payer pour son assurance.
Ce niveau de primes, il va sans dire, ne vise que les
pertes à payer puisque l'État continuera d'assumer les frais
d'administration du fonds, notamment en fournissant le personnel requis pour
son administration et en participant de façon importante à la
tâche complexe de réalisation, des garanties et du traitement des
réclamations. De plus, toutes les réclamations qui seront
traitées - je veux que ce soit très clair, je le
répète, M. le Président - et acceptées par l'office
jusqu'au 1er avril 1992 seront entièrement payées par le
gouvernement du Québec. Le niveau des primes prévues suppose que
le montant des pertes à payer de 90 000 000 $ dont nous avons
parlé, ainsi que celles qui pourraient survenir d'ici au 1er avril 1992
seront toutes prises en charge par l'État qui puisera les sommes
nécessaires à même le fonds consolidé et non pas
à même le Fonds d'assurance-prêts agricoles et
forestiers.
L'Office du crédit agricole du Québec fera
tout en son pouvoir d'ici là pour accélérer le traitement
des réclamations, cela va de soi, pour ne pas taxer après le 1er
avril 1992 les sommes qui auront été accumulées
jusque-là avec les primes perçues des intérêts
qu'elles génèrent. Autrement dit, s'il y a une perte, le 1er
février 1992, il va de soi et c'est très clair que l'office fera
tout évidemment pour faire assumer par le fonds, jusqu'à la date
du 1er avril 1992, les obligations inhérentes au fonds payées par
le fonds consolidé, c'est-à-dire pas payées par les
producteurs, pas payées par les nouveaux emprunteurs, mais par le
gouvernement du Québec.
J'insiste sur ce point car les correctifs apportés
par le projet de loi 49 et son projet de règlement ne concernent que les
prêts qui seront consentis ou assurés après l'entrée
en vigueur de ladite loi. Les emprunteurs qui emprunteront après
l'entrée en vigueur de cette loi ne devraient donc pas faire les frais
de pertes antérieures au 1er avril 1992.
Le projet de loi 49 prévoit en outre que la dotation
de 10 000 000 $ faite par le gouvernement par la constitution du fonds
originairement sera convertie en une avance du même montant. Enfin, le
fonds sera doté d'un pouvoir d'emprunt par billet, obligation ou
autrement aux fins d'assurer l'application de la loi.
J'ose croire que les correctifs apportés par le
projet de loi 49 ainsi que les nouveaux taux de primes que prévoira son
règlement d'application nous permettront de rétablir
l'équilibre du fonds et de lui faire jouer adéquatement son
rôle dans le secteur du financement de l'agriculture. Le régime
québécois de financement agricole compte parmi les plus
généreux, c'est vrai, il faut le dire, il faut en convenir, mais
c'est justifié et c'est pertinent de l'être. C'est ce qui nous
permet d'avoir une agriculture aussi diversifiée, aussi performante, en
aussi bonne santé financière et d'être beaucoup moins
dépendants évidemment que les producteurs et les productrices de
l'Ouest.
Il y a des limites à tout et nous croyons que le
fait de laisser le Fonds d'assurance-prêts à la dérive
serait de nature à non seulement ébranler les fondations
même du régime, mais aussi à le mettre sérieusement
en péril.
Je termine, M. le Président, en vous indiquant ceci:
C'est donc dire qu'au 1er avril 1987-1988, on a 90 000 000 S de solde à
payer, si on calcule les pertes plus le financement de ces pertes. Comment
seront remboursées, d'ici à 1992, les pertes accumulées
plus celles qui vont survenir entre-temps? En 1987-1988, ce qui est
remboursé à même le fonds consolidé, c'est
20 000 000 $. En 1988-1989, on prévoit 28 000 000 $. Cela veut
dire 28 000 000 $ qui partent du fonds consolidé, qui n'apparaissent pas
dans mon budget qu'on va adopter ensemble et qu'on va étudier
bientôt - au-delà de 500 000 000 $ comme on le sait - 28 000 000 $
additionnels qui servent à rembourser les dettes ou le déficit du
fonds. 20 000 000 $ pour 1987-1988, 28 000 000 $ pour 1988-1989, 30 000 000 $
pour 1989-1990, on prévoit 20 000 000 $ pour 1990-1991, on
prévoit 13 200 000 $ pour 1991-1992, ce qui veut dire des engagements
gouvernementaux, une l'injection de fonds publics par le gouvernement du
Québec susceptible de totaliser 111 000 000 $, 112 000 000 $ d'ici
à quatre ans pour rétablir ce fonds et pour permettre aux
producteurs et productrices, pendant ce temps-là, de se garnir un fonds
pour lequel nous prévoyons, avec un taux d'assurance de 1,85 %, que
lorsque le gouvernement sortira et que le fonds prendra le relais
lui-même, il y aura un fonds de réserve de 29 000 000 $. A partir
du montant des prêts qui sont consentis tant à long terme,
à court terme qu'à moyen terme etc., des avances de crédit
et du taux de 1,85 % qui sera chargé, nos études nous
démontrent que si le rythme des prêts demeure sensiblement le
même, à la fin de la présence gouvernementale, si je peux
utiliser le terme, lorsque le fonds sera complètement remboursé,
dans le deuxième fonds qui aura été constitué
parallèlement, un fonds qui est nettement séparé de
façon comptable, il y aura 29 000 000 $ susceptibles de
générer des revenus pour payer évidemment, soit à
même ces revenus ou à même son actif, les pertes qui seront
encourues à l'avenir.
Une dernière chose ce matin, mais je ne peux pas présenter
d'amendement aujourd'hui, je vous indique ceci: Les discussions que j'ai eues
avec les agricultrices, les agriculteurs, mes collègues, les
échanges de propos aussi, j'en conviens, que j'ai eus avec le
député de Laviolette qui m'a sensibilisé, tant dans son
discours en deuxième lecture qu'au moment d'autres travaux
parlementaires à l'Assemblée, à la nécessité
de voir - c'était ce que les députés me demandaient -
à pouvoir peut-être réajuster ce taux
d'imposition-là... Je dis ceci ce matin parce que je présume
qu'on va pouvoir compléter l'étude article par article
aujourd'hui ou demain. J'ai l'intention de proposer une modification. Je suis
évidemment en discussion avec mes collègues du Conseil des
ministres; j'ai acheminé des papiers etc. J'ai l'intention de proposer
un amendement parce qu'on veut vraiment, comme gouvernement, être ouvert,
transparent et établir des règles du jeu très claires. (11
heures)
Nous sommes prêts et je suis prêt - c'est d'ailleurs ce
qu'on est en train de regarder - à regarder la possibilité de
présenter un amendement qui dirait ceci: En 1992 ou en 1993, on pourrait
prévoir une disposition dans la loi indiquant que le ministre de
l'Agriculture à ce moment-là serait obligé de rouvrir la
loi, soit pour confirmer le même taux d'assurance à 1,85 %, soit
pour le diminuer s'il lui apparaît que, dans les cinq années
précédentes... Par exemple, s'il était
démontré, à compter de maintenant jusqu'en 1992, que le
niveau des pertes a fait cela, soit parce qu'on a un régime
d'assurance-stabilisation plus développé, soit parce que le
fédéral a pris ses responsabilités - ce que je l'invite
à faire depuis déjà un an et demi - et qu'il a
étendu davantage de protection à nos productrices et à nos
producteurs dans certaines productions qui devraient être davantage
protégées... S'il apparaît au gouvernement et à
l'Assemblée nationale, en 1992, en 1993, que le fonds est à ce
point garni - je parlais tantôt de 29 000 000 $, 30 000 000 $, supposons
qu'il y a 30 000 000 $, je donne un exemple - et qu'ils jugent que cela
pourrait impliquer une diminution du taux, ou même un remboursement d'une
partie de ce fonds aux producteurs qui ont contribué à le garnir,
cela pourrait arriver.
J'ai formulé des recommandations. Il est possible qu'au moment du
dépôt du rapport, je puisse amener un amendement pour
prévoir une telle réouverture officielle, comme cela s'est
produit avec la loi sur la mise en valeur pendant un certain temps, qui devait
être obligatoirement rouverte, parce qu'elle s'appliquait jusqu'au 31
décembre 1983, jusqu'au 31 décembre 1985. Là, le Parlement
était convié à une autre analyse. Ce qui veut dire que si
cet amendement était accepté, si ce que je suis en train
d'étudier avec mes collègues devenait un amendement, à la
suite de l'approbation du Conseil des ministres, cela va de soi, cela voudrait
dire que cette loi s'appliquerait, les fonds - et je termine là-dessus -
le déficit et les pertes, jusqu'à la création du fonds -
le deuxième fonds, c'est-à-dire - seraient couverts par le
gouvernement, 111 000 000 $ de couverture environ, d'injection d'argent de la
part du fonds consolidé." Pendant ce temps-là, on y va à
un taux qui est raisonnable, qui est en deçà de ce qui
était recommandé au gouvernement en 1984, c'est-à-dire qui
est en deçà de 2,25 %, en deçà des 2,5 % qui
avaient été évoqués par moi, comme ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour l'étalement
sur cinq ans, taux d'assurance de 1,85 % qui se finance à même le
prêt et qui nous permettrait d'avoir une cagnotte, un montant en
réserve, selon nos évaluations, d'environ 29 000 000 $ à
30 000 000 $.
Si cet amendement était accepté par le conseil et s'il
était déposé par moi - je ne dis pas qu'il va
l'être, on est en train de l'étudier très
sérieusement - cela nous permettrait de rouvrir la loi après cinq
ans pour étudier la performance du fonds par rapport aux pertes
vécues dans les cinq dernières années et poser le geste
qui serait le plus judicieux à ce moment-là, non pas aujourd'hui,
parce qu'on ne peut pas le prévoir avec exactitude. Voilà, M. le
Président,
l'essentiel du commentaire. J'ai pris du temps, je m'excuse
auprès de mes collègues, je pense que c'était
nécessaire de le faire. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. M. le
porte-parole de l'Opposition, avez-vous des remarques préliminaires
à faire avant d'arriver à l'étude article par article du
projet de loi 49?
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Oui, M. le Président, j'aurais quelques
remarques préliminaires, mais je voudrais, dans le contexte de ce que le
ministre vient d'annoncer ce matin... Vous vous souvenez de notre discours en
deuxième lecture, vous vous souvenez aussi des discours que nous avons
faits sur le projet de loi 46. J'étais heureux ce matin d'entendre le
ministre dire que le projet de loi 49 était en complément au
projet de loi 46, ce qu'il se refusait à faire lors de l'étude du
projet de loi 46. On lui disait que le projet de loi 46 aurait des effets
d'application lorsque le projet de loi 49 serait adopté. On sait que le
ministre voudrait qu'il soit adopté pour que la prochaine année
financière soit sous le règne, à la fois du projet de loi
46 et du projet de loi 49.
D'un autre côté, le ministre a fait aussi
mention d'un exemple. On dit toujours que les exemples sont boiteux. Je pense
que cela pourrait être considéré comme un exemple un peu
boiteux, sa référence à la Société
canadienne d'hypothèques et de logement, dans la mesure où
('assurance-prêts est différente. Quand on parte d'une
résidence personnelle, d'un bien personnel, d'une personne qui a besoin,
pour se loger, sa famille et lui, c'est un bien qui est bien différent,
dans l'optique où le gouvernement a une obligation par rapport à
une entreprise, de faire un développement économique qui soit le
meilleur possible pour l'ensemble, à la fois des agriculteurs et
agricultrices et pour le système agricole au Québec et pour
l'ensemble de la collectivité.
Dans ce contexte, J'aimerais prendre quelques moments avant
de faire mes remarques préliminaires et vous demande une suspension de
quelques minutes. Je vous annonce dès maintenant que nous avons
l'intention de demander - et le ministre semble d'accord avec cela - que
l'Union des producteurs agricoles soit entendue environ une heure, selon les
principes habituels, vingt minutes pour l'organisme et vingt minutes de chaque
côté. Si vous me permettiez quelques moments de discussion avec
mes collègues.
Le Président (M. Richard): Suspension.
(Suspension de la séance à 11 h 5) (Reprise à 11 h 17)
Le Président (M. Richard): Alors la séance de la
commission est rouverte. Maintenant, M. le porte-parole de l'Opposition, vous
pouvez continuer en ce qui concerne vos remarques préliminaires.
M. Jolivet: M. le Président, après consultation, on
remarque que le ministre conserve toujours le même principe de
départ. C'est le droit du gouvernement en place de le prendre comme tel,
c'est-à-dire de considérer tout l'ensemble du déficit du
fonds comme étant quelque chose qui doit être pour eux, peu
Importe ce que le ministre dit sur la question des 90 000 000 $, - je parle
pour ce qui sera la suite - payé toujours sous l'angle d'un
déficit à combler, alors que le principe du fonds, tel qu'il
avait été créé à l'époque,
était différent de ce à quoi le ministre pense
actuellement. On pourrait longuement parler du désengagement de
l'État parce que, avec les changements que le ministre nous propose ce
matin, II reste quand même dans la même ligne de pensée.
À partir de 1992, le désengagement de l'État dans le
financement des prêts agricoles et forestiers sera donc chose accomplie
et l'État refilera la facture aux emprunteurs.
D'un autre côté, il faut considérer
l'hypothèse de départ mise en place lors de la création du
fonds en 1978 dans un esprit d'aide complémentaire pour ceux qui partent
en agriculture sous forme - si on peut l'appeler ainsi - subventionnaire. Donc,
le montant d'argent prévu à l'époque était beaucoup
plus symbolique. Le ministre en a fait mention quand il a dit, au-delà
de 150 000 $, si je prends cet exemple, à 0,5 % du coût pour
l'emprunteur. Donc, l'idée qui était présentée
à l'époque était complètement différente.
Notre façon de voir les choses diverge complètement de celle du
ministre et on se souviendra que le but poursuivi n'était pas celui du
ministre aujourd'hui.
Dans ce contexte-là, on ne peut pas accepter, en
termes de principe, même si le ministre nous dit: C'est moins que ce que
l'on avait prévu. C'est moins que ce que des organismes comme la CARRA
ou un organisme privé a fait comme enquête pour dire que ce serait
tel pourcentage qui devrait être demandé. Nous, on dit qu'en
termes de principe, ce n'était pas la visée du fonds.
D'un autre côté, le ministre décide
d'agir dans ce sens et il nous dit dans un discours que pour lui, il
amène des améliorations. On peut dire: Oui, c'est une
amélioration par rapport au dépôt original du projet de
loi, mais par rapport à l'idée qu'on se fait de l'aide à
apporter à l'ensemble du secteur agricole au Québec, ce n'est pas
une façon d'agir. Dans ce contexte-là, nous prenons bonne note
des propositions faites par le ministre.
Nous allons faire l'étude article par article du
projet de loi, mais notre décision, quant à nous, reste toujours
la même. Nous allons nous opposer, même si, en cours de route, je
peux dire au ministre que sur la question de la
proposition d'amendement à la loi qu'il va
présenter au Conseil des ministres et qui suivra les cheminements
habituels, effectivement, on n'émettra pas d'objection qu'elle soit
inscrite dans la loi au moment où se fera en Chambre le
dépôt du rapport de la commission parlementaire. Le ministre
n'aurait même pas besoin de l'inscrire, mais s'il veut l'inscrire, tant
mieux, ce sera une garantie additionnelle. N'importe quel ministre pourrait
décider de rouvrir le projet de loi. C'est son droit le plus strict,
comme ministre, de le faire et de faire des propositions qui soient à ce
moment-là changées par un nouveau projet de loi. Mais, d'un autre
côté, si le ministre le met comme garantie additionnelle, c'est
évident qu'on ne s'opposera pas à cette garantie additionnelle.
Le principe même du projet de loi 49, c'est le même que dans le
discours que nous avons tenu à l'étude du principe. Nous allons
le tenir jusqu'à la fin. Nous croyons que le gouvernement n'a pas
à se désengager, à faire en sorte de refiler la facture
à un autre. C'est la philosophie du gouvernement en place. On pourrait
passer toute la journée à faire des motions préliminaires,
à prendre différents moyens pour empêcher le ministre... On
pourrait dire: après le 31 mars, son projet de loi n'est pas adopte.
Donc, le projet de loi 46 ne peut pas s'appliquer parce que tous les deux,
quant à nous, sont - et le ministre le dit dès le départ -
liés l'un à l'autre.
Dans ce contexte, on pourrait faire de l'obstruction jusqu'à la
prorogation de la session actuelle de l'Assemblée nationale, et à
la nouvelle session de l'Assemblée nationale, refiler le détail
de la discussion au mois de mal ou au mois de juin prochain. Mais, dans le
fond, la décision semble claire de la part du gouvernement. Nous allons
donner notre opinion jusqu'à la fin. Nous allons nous opposer selon les
articles que nous allons étudier aujourd'hui et nous donnerons notre
position comme membres de l'Opposition qui est complètement à
l'inverse de ce que le ministre nous propose aujourd'hui. Vu sous l'angle qu'il
propose, c'est combler un déficit pour refiler la facture ensuite aux
agriculteurs, dans cinq ans. D'un autre côté, on dit: Le
régime tel que présenté, le fonds tel que proposé
avait pour but de venir en aide, on peut appeler cela, de façon
"subventionnaire", à l'ensemble des gens qui se lancent en agriculture,
mais il reste quand même que nous croyons que le ministre fait fausse
route et il aura à subir les conséquences de ses gestes.
Motion proposant d'entendre l'UPA
Dans ce contexte-là, je vous refais la même proposition que
tout à l'heure, en vertu du règlement, d'entendre l'Union des
producteurs agricoles du Québec qui aura certainement des choses
à nous dire, nous permettant de clarifier les positions pour arriver
à des amendements, si possible. En vertu de l'article 244 des
règles de procédure de l'Assemblée nationale, je propose
que la commission entende les représentants de l'Union des producteurs
agricoles avant d'entreprendre l'étude détaillée article
par article du projet de loi 49.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
représentant de l'Opposition. M. le ministre, avez-vous un
commentaire?
M. Pagé: Oui, M. le Président. J'aurai l'occasion
de répliquer un peu plus tard aux commentaires formulés par le
député de Laviolette. Quand on dit qu'on refile la facture, je
m'excuse, c'est 111 000 000 $ payés par le gouvernement du
Québec. Si on voulait faire un débat politique, je me sentirais
fort aise en ce que les recommandations étaient très claires au
moment de l'institution du fonds qu'il était tout à fait
inapproprié, pour ne pas dire irresponsable, d'imposer un taux
d'assurance aussi faible que celui de 0,5 % sur les prêts consentis de
plus de 150 000 $ seulement. C'était ouvrir la porte à un
déficit à être comblé ultérieurement. Si je
voulais être méchant, je vous dirais, M. le Président,
qu'on n'a pas à être surpris de l'équipe qui nous a
précédés, cela ne leur faisait pas peur les
déficits, sauf qu'on s'est retrouvé, en 1985, dans une situation
très pénible.
Ceci dit, M. le Président, il me fait plaisir de saluer M. le
président de l'Union des producteurs agricoles ce matin et son adjoint
qui l'accompagne, de leur souhaiter la bienvenue ici à
l'Assemblée nationale et de souscrire entièrement et pleinement
à la motion pour que le président de l'Union des producteurs
agricoles puisse être entendu. C'est évidemment avec beaucoup
d'intérêt que j'écouterai ses commentaires.
Le Président (M. Richard): Puisque l'article 244
effectivement permet à la commission de décider de tenir des
consultations particulières avant l'étude détaillée
du projet de loi, je demanderai aux représentants de l'Union des
producteurs agricoles de prendre place, s'il vous plaît. Alors, M. le
président de l'UPA, M. Jacques Proulx, j'aimerais vous souhaiter la
bienvenue et que vous présentiez votre collègue.
M. Pagé: Qui ne connaît pas François?
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, M. François
Côté. Merci, M. le ministre. Alors, vous avez la parole, M. le
Président.
Audition de l'UPA
M. Proulx (Jacques): Merci, M. le Président, MM. les
députés de la Chambre. Je pense que ce matin, comme vous venez de
le dire, c'est en raison d'un règlement que vous pouvez entendre
à nouveau des organismes concernés. Je veux vous en remercier. Je
ne pense pas vous apprendre rien de nouveau. On a déjà
exprimé
très clairement notre position sur la loi 49,
particulièrement sur le fonds d'assurance. Il est peut-être
important quand même de le répéter. Je réalise... Je
ne réalise pas ce matin. En fait, ce matin, je reçois la facture,
de 28 000 000 $ ou 29 000 000 $. Je ne veux pas tellement discuter de la
facture ce matin. Non seulement, je ne veux pas du tout discuter de la facture,
je veux vous souligner à nouveau le pourquoi, vous donner la principale
raison du pourquoi on s'est toujours opposé à ce fonds
d'assurance-là. L'erreur n'est pas nouvelle. Je pense qu'on a
commencé à "chatouiller le principe" - entre guillemets - quand
on a établi très clairement un taux quelconque. Cela a
été assez bien expliqué ce matin, le crédit
agricole québécois a été mis en place pour une
raison bien simple: les banques et les institutions prêteuses ne
voulaient pas prêter aux agriculteurs et aux agricultrices. Le
gouvernement a mis en place un organisme qui était capable de donner une
certaine solvabilité à l'agriculture, en fait. Aujourd'hui, je me
pose la question, en tout cas, de plus en plus, c'est à se poser la
question, à savoir si on est rendu tellement insolvable qu'en plus de la
garantie de l'État, on est obligé de payer une assurance pour
rendre cela encore plus solvable. C'est un peu cela, parce qu'un des principes,
le plus fondamental justement, c'était que l'État garantisse
auprès des institutions prêteuses des prêts très
spécifiques à long terme dans un premier temps. Par la suite, je
pense qu'on a amélioré drôlement et on continue à
améliorer justement à partir des différents besoins qui
sont exprimés en cours de route pour permettre à l'agriculture et
à ceux et celles qui la pratiquent de pouvoir répondre aux
besoins, répondre aux défis qui sont soulevés.
Alors, c'est ce principe fondamental qui, pour nous, est
attaqué à l'heure actuelle. Ou l'État garantit ou il ne
garantit pas. À l'heure actuelle, je constate qu'il garantit
jusqu'à un certain point, mais qu'il nous fait payer jusqu'à une
certaine limite. C'est quasiment une garantie de paiement que l'État se
donne à l'heure actuelle en cas d'insolvabilité des emprunteurs.
Je ne peux pas être contre cela, parce que je me bats en même temps
pour en avoir une sur d'autre chose. Je trouve que le gouvernement a
très bien suivi nos demandes et les défait peut-être un peu
plus vite pour se garantir. C'est ce principe fondamental qu'on attaque et
c'est un peu le retrait - je ne veux pas emprunter les paroles de quiconque -
par différents moyens - c'sst ce qui est inquiétant pour nous -
de l'intervention de l'État dans des secteurs aussi vulnérables
que l'agriculture - je vais parier de mon secteur - pour toutes sortes de
raisons que vous connaissez tous et qu'on ne commencera pas à
énumérer, (11 h 30)
II est bien sûr qu'on peut nous dire: L'avenir va
être fait de la façon que la plupart des gens vont vouloir qu'il
soit fait, mais cela ne fait rien. Je ne veux pas faire d'histoires, mais
je veux en faire quand même un peu. On sait que
depuis les années soixante, en particulier, il y a eu un certain
chevauchement entre l'office et la Société du crédit
agricole. Par période, l'office était meilleur que la
société et d'autres périodes la société
était meilleure que l'office, mais, à un moment donné, il
y a eu comme un arrêt de la part d'un des intervenants et on sait,
aujourd'hui, que l'office et la société ne se comparent plus. Il
n'y a plus de concurrence, si on veut, pour une raison bien simple. Par
décision politique, à Ottawa, on a décidé de ne
plus subventionner ou soutenir l'organisme qui était chargé de
venir en aide à l'établissement en agriculture et de
répondre aux besoins de l'agriculture. On se retrouve aujourd'hui avec
un organisme à Ottawa qui est complètement désuet, qui ne
répond pas, à part ces cas extrêmement graves, les
catastrophes.
C'est ce cercle vicieux qui s'installe. On ne
récupère que les mauvais risques et ainsi de suite. C'est ce qui
se perpétue. Il faudrait faire bien attention, par ce
désengagement graduel, qu'on essaie peut-être de contourner par
d'autres avantages qu'on a mis dans la nouvelle loi qui nous a
été proposée. D'ailleurs, nous avons fait connaître
notre opinion là-dessus. À certains endroits, elle a
apporté des choses très intéressantes, on l'a dit. En
même temps, on vient rechercher un peu de l'autre côté une
partie de ces avantages. C'est ce qui est inquiétant. Cela revient
toujours au départ. C'est un des principes fondamentaux du Crédit
agricole. C'est une forme que l'État a privilégiée non
seulement pour soutenir l'agriculture, mais pour permettre à
l'agriculture d'évoluer, de prendre de l'expansion. Je pense que les
résultats sont très concrets. On peut être d'accord ou
moins d'accord sur certaines choses.
Personne ne peut nier le fait que le secteur
agro-alimentaire a évolué au Québec au cours des vingt
dernières années et a changé du tout au tout, justement
à cause de politiques fondamentales, tel le crédit agricole qui,
pour nous - on l'a dit et on le répète - est la politique la plus
fondamentale en agriculture. J'espère qu'on n'en viendra pas un jour
à avoir une seule politique. Je ne voudrais pas vous donner des
idées. S'il fallait qu'il en reste une seule, cela serait certainement
celle-là. C'est la base même, c'est le départ, surtout
vis-à-vis de la relève et ainsi de suite.
J'ai peu de choses à ajouter, messieurs, madame,
parce que j'ai dit que je n'embarquerais pas dans la question du coût ou
ainsi de suite. Ce n'est pas mon rôle pour le moment. Vous avez votre
travail à faire. Encore une fois, je considère important de
pouvoir vous rappeler combien ces fondements sont importants. Faisons attention
de ne pas nous désengager graduellement de toutes sortes de
façons et de se trouver avec un organisme qui sera presque inutile, dans
le sens qu'il va être là par habitude. L'important, c'est la
garantie du gouvernement. Que l'État
donne sa garantie, qu'il ne me la fasse pas porter. À l'heure
actuelle, il nous fait garantir entre nous autres. C'est cela, jusqu'à
un certain point. Encore une fois, ce n'est pas nouveau, c'est instauré
depuis l'autre changement qui avait été apporté. C'est
cela qui est très dur à prendre. Recevoir une facture de 28 000
000 $ le matin, c'est assez dur. On va se demander comment la payer. Une chance
qu'on est plusieurs pour la payer, c'est moins grave, mais...
Je pense qu'il y a peut-être à ajouter aussi les
institutions prêteuses dans cela. Elles n'ont aucun risque dans cela,
absolument aucun risque. L'État garantit. On sait la bataille qui avait
été menée pour essayer de baisser le "prime rate"
prêter à "prime rate": c'est resté à "prime rate" ou
cela a été "prime rate", plus une demie. Je me pose la question
et je n'ai pas de réponse. Je ne sais pas s'il n'y aurait pas eu moyen
de regarder peut-être un peu de ce côté-là comment on
aurait pu... Parce que quand je vois que dans d'autres institutions avec des
montants de prêts pas plus élevés que celui qu'elles
accordent globalement au crédit à long ou à moyen terme,
on prête à "prime rate" moins, je me demande si cela n'aurait pas
été des facettes à regarder ou si ce ne serait pas des
facettes à regarder.
On avait soutenu aussi lors de la présentation d'autres
mémoires qu'on avait faite, que si on voulait minimiser les pertes -
encore là, je ne veux pas faire le procès de personne ni du
passé - et ne pas se retrouver avec d'autres pertes importantes que je
ne nie pas et qui existent à l'heure actuelle, il faudrait se donner des
moyens pour éliminer le plus possible une partie de ces pertes que l'on
considère, comme on l'a dit, ne pas être entièrement la
responsabilité des agriculteurs. Si on ne se donne pas des
mécanismes beaucoup plus souples et beaucoup plus rapides de pouvoir
disposer des biens que pour toutes sortes de raisons on est obligés de
reprendre, c'est évident qu'on va se retrouver, si jamais il arrivait
une crise importante dans un secteur ou dans quelque secteur que ce soit, avec
des pertes importantes. À l'heure actuelle, je ne vois pas
d'amélioration importante. J'espère qu'il y en a. J'imagine qu'il
doit y en avoir, mais je veux vous le répéter quand même.
Je veux aussi vous répéter que pendant qu'on se bat
énormément fort pour aller chercher de l'argent à Ottawa
dans différents programmes, là aussi, je pense qu'on vous a fait
des suggestions, à savoir qu'on pourrait peut-être faire porter
une partie des risques aussi par le gouvernement fédéral, par la
Société du crédit agricole, qui, comme je l'ai dit tout
à l'heure, parce qu'elle a oublié de se renouveler ou que le
politique n'a pas voulu ou a arrêté de garantir des choses, porter
ou "subventionner", entre guillemets, jusqu'à un certain point, n'a pas
trouvé d'autre moyen de prêter, mais un peu normalement puis, dans
certains cas, anormalement. Alors, il faudrait regarder cela très
sérieusement. Cela pourrait permettre possible- ment de minimiser ou en
tout cas de faire porter à un autre gouvernement une partie des pertes,
une partie du risque. J'ai fait le tour du principe fondamental.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Proulx, de vos
commentaires. M. le ministre, vous avez un message?
M. Pagé: Certainement, M. le Président. Comme je
vous le disais tout à l'heure, je suis bien heureux de recevoir les
représentants de l'Union des producteurs agricoles, M. Proulx, le
président de l'organisme, et M. Côté. Je retiens le niveau
de sérénité qui anime nos échanges.
M. le président nous dit ce matin: J'accuse
réception de la facture de 29 000 000 $. Selon moi, ce n'est pas une
facture de 29 000 000 $. Je comprends que l'on pourrait échanger bien
longtemps sur nos perceptions personnelles, moi, comme ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, et M. Proulx, comme
président de l'UPA, mais on se doit de se référer au
pourquoi de la création de ce fonds en 1978 ... Si le fonds a
été créé en 1978, c'est pour garantir les pertes
encourues par les prêts consentis par les banques et par l'Office du
crédit agricole. A ce moment-là, le législateur avait deux
choix: soit d'assumer lui-même la garantie du prêt, auquel cas le
remboursement d'intérêts sur les prêts contractés par
les agricultrices et les agriculteurs aurait été moindre. Il est
certain que tout cela doit être conjugué. D'une part, les banques
voyaient leurs prêts garantis, ce qui leur permettait de diminuer leur
taux d'intérêt, parce que c'est évidemment plus
sécurisant, cela va de soi, quand, par surcroît, il est garanti
par le gouvernement en plus d'être garanti par les actifs qui sont
liés sous forme d'hypothèques, etc., un privilège de lien
à long terme. C'était donc sécurisant pour les banques,
comme je l'ai dit tout à l'heure. C'était intéressant pour
le gouvernement et pour la société, parce qu'une telle garantie
impliquait une diminution du taux d'intérêt, donc une
possibilité pour le gouvernement d'injecter davantage d'argent pour
aider nos agriculteurs et nos agricultrices. Tout cela reposait sur
l'adéquation, comme je le disais tout à l'heure, entre les
besoins financiers du fonds et les revenus autogénérés par
le fonds.
Je veux être très clair. Je ne veux pas succomber à
la tentation de propos partisans, mais il est apparu très clairement
à ce moment-là que le taux d'assurance demandé au
producteur qui contractait un emprunt aurait dû être à un
niveau comparable à 2,25 ou 2,5 %. Cela n'a pas été fait.
Le gouvernement s'en est porté fort aise à ce moment-là.
Cela paraissait bien, j'en conviens. Les agriculteurs et les agricultrices en
ont profité. Par surcroît, le taux de 0,5 % s'appliquait seulement
pour les prêts au-delà de 150 000 $, ce qui veut dire que la
majorité des agriculteurs n'étaient pas sujets à payer un
tel
fonds. Aujourd'hui, notre gouvernement a pris la position
suivante: vous savez, ce n'est pas une facture de 29 000 000 $ qu'on vous
refile selon moi. Nous, on fait un chèque de 111 000 000 $. C'est cela
qu'on fait. On fait un chèque de 111 000 000 $ pour payer un
déficit qui, normalement, aurait dû impliquer un
déboursé gouvernemental de 10 000 000 $ seulement,
c'est-à-dire la dotation initiale. Alors plutôt que de payer 10
000 000 $ dans cet exercice qui a cours depuis 1978, on se retrouve aujourd'hui
dans une situation où on doit payer non seulement 10 000 000 $, mais
où on doit verser, d'ici à 1992, un montant de 111 000 000 $.
Cela, c'est le gouvernement du Québec qui l'assume à même
le fonds consolidé. Alors si les agriculteurs reçoivent une
facture de 29 000 000 $ ce matin, le gouvernement paie et ne refile pas un sou
des déficits antérieurs, ne refile pas un sou des déficits
qui auront cours d'ici à 1992 et assume lui-même la
totalité et entièrement les frais inhérents à une
telle situation qui fait partie évidemment de l'héritage sans
bénéfice d'inventaire dont j'ai eu à prendre connaissance
en arrivant à la tête du ministère au début de
1986.
Cela est un premier élément. Le deuxième
élément: Le montant de 29 000 000 $ se réfère
à un taux d'assurance de 1,85 %, ce qui est en deçà de ce
qui avait été recommandé par la CARRA à mon
prédécesseur, en 1984, alors que c'était un taux
d'imposition de 2,25 % qui était recommandé. Je comprends que
1984 n'était peut-être pas la meilleure des années pour
augmenter les taux et faire une loi en 1985. Je pense, sans en dire plus, que
quand on est en politique, on a la chance et le défaut d'être
élu. On a la chance d'avoir un mandat et on a le défaut... Vous
savez, cela fait quinze ans que je suis ici et j'ai vu parfois des
gouvernements succomber à des tentations. Probablement que le
gouvernement, en 1984, le gouvernement de M. Lévesque et de M. Garon, a
succombé à la tentation d'ignorer la recommandation de la CARRA,
soit d'exiger un taux de 2,25 %. Généralement quand on succombe
à une tentation, c'est la personne qui succombe qui doit expier la
faute. Or, c'est le nouveau gouvernement qui doit maintenant expier la faute.
Quand on est arrivé, on a dit: Qu'est-ce qu'on fait avec cela? Parce que
je dois vous dire que j'ai été surpris. Sans aller trop loin, je
dois vous dire que quand on arrive comme ministre, c'est évident que
même si on est dans un comté agricole et tout cela, on fait le
tour du ministère et on en apprend. J'ai appris en février ou en
mars 1986 seulement qu'on avait un petit déficit. On avait non seulement
l'assurance-stabilisation, on avait non seulement des pertes ici et des pertes
là, on avait un petit déficit au financement agricole qui
était à l'époque, si je me rappelle bien, autour de 60 000
000 $. Quand je parlais tantôt de l'héritage sans
bénéfice d'inventaire, c'est ce à quoi je me
référais. (11 h 45)
On a tenté de revenir à l'esprit Initial du
projet; puis on révise le taux et on impose un taux non pas de 2,25 %
mais de 1,85 %. Je manifeste une ouverture pour voir la possibilité de
réviser ce taux en 1992 ou en 1993 soit pour le diminuer ou même,
s'il apparaît que les sommes sont trop considérables pour les
besoins prévisibles, de retourner aux emprunteurs une partie du fonds,
si l'étude actuarielle le démontre et le recommande.
Quand vous dites que c'est un désengagement, M.
Proulx, il faut quand même avoir à l'esprit qu'à chaque
année - et encore cette année, c'est près de 115 000 000 $
- c'est grosso modo 21 % ou 22 % du budget du ministère qui va au
financement agricole. Je pense que les agriculteurs et les agricultrices,
particulièrement votre organisme qui les représente très
bien, l'Union des producteurs agricoles, n'ont pas à s'inquiéter
de la volonté du gouvernement, Nous sommes unanimes, comme l'ensemble
des parlementaires autour de cette table qui siègent à
l'Assemblée nationale, à constater que ce qui nous a
placés dans une position, ce qui nous place dans une position
relativement "forte", entre guillemets - parce qu'on sait que l'agriculture est
toujours agressée - c'est notre diversification et c'est aussi le fait
qu'on s'est donné des leviers d'Intervention qui font l'envie des autres
provinces et des autres États américains et même des autres
pays.
Comme vous le disiez, je vous le confirme, c'est vrai,
c'est le cas, un des leviers qui doit demeurer quasiment intouchables, entre
guillements, c'est le levier du financement agricole. D'ailleurs, la
référence à la Société du crédit
agricole est très éloquente. Ils sont bien en deçà
de ce qu'on peut offrir aux agriculteurs et aux agricultrices. Le faible nombre
de prêts consentis au Québec par la Société du
crédit agricole du Canada en témoigne de façon très
claire.
Il faut aussi avoir à l'esprit qu'on a abordé
des dispositions nouvelles. Les primes à l'établissement ont
été majorées de 8000 $ à 15 000 $ et qui ont
été ouvertes pour les conjointes. Cette année, ce sera
près de 34 000 000 $, 33 000 000 $ ou 32 000 000 $ d'engagements
gouvernementaux. Seulement pour ce volet-là, c'est de l'argent!
La loi 46 a été adoptée et vient
donner des avantages très nets, très marqués. Je vais
demander quelques exemples ici à mes adjoints. Quand on dit que la
facture va être coûteuse, I faut voir précisément ce
à quoi on réfère. M. le Président, dans le cas d'un
prêt d'établissement pour un jeune qui a un diplôme
d'études collégiales - toujours mon prêt moyen de 100 000 $
- on sait que le jeune, au lieu de payer 7 %. va payer 3 % la première
année. Cela équivaudra à un versement semestriel pour ce
jeune-là, sa participation au fonds, la garantie qu'il se donne de la
santé de tout un régime, de tout un système, pour l'avenir
et non pas pour le passé en partant de 1992, le coût pour ce
jeune
qui aura un DEC sera 38 $ par semestre, soit un peu plus de
5 $ par mois, 4,50 $ ou 5 $ par mois. C'est ce qui aurait dû être
fait en 1978. C'est ce qui n'a pas été fait, peu importe pour
quel motif. C'est ce qui n'a pas été fait en 1984, encore une
fois, peu importe pour quel motif. Mais aujourd'hui, on trace une ligne
à partir de maintenant jusqu'en 1992 et un relais qui sera pris par les
productrices et les producteurs avec une cagnotte en réserve qui sera
accumulée d'ici 1992, qui leur permettra, évidemment, de faire
face aux obligations inhérentes de cette loi qui repose sur
différents principes dont une garantie, dont un taux
d'intérêt remboursé plus appréciable, dont un taux
d'intérêt chargé par les banques pour autant
diminué, compte tenu de la garantie que cela comporte.
Alors, je vous dis bien ouvertement: On ne me convaincra
pas, en présence de ce jeune qui aura un prêt de 100 000 $, qui
lui coûtera 4,50 $ par mois - et par surcroît dans une production
stabilisée, on en tiendra compte dans son coût de production,
parce que les frais de financement sont là - que c'est cette disposition
qui va ébranler les colonnes du temple quand même
déjà assez solide de l'agriculture québécoise.
Vous avez fait deux commentaires auxquels je voudrais
ajouter quelque chose. Je terminerai là-dessus. Si vous avez dès
questions, cela me fera plaisir d'y répondre. La disposition des actifs
pour la réalisation de nos créances. M. le Président, je
dois vous dire que je suis d'accord avec vous. Peu importe pour quels motifs,
que ce soit des motifs administratifs, de lenteur, d'étude de
différents scénarios, je suis d'accord avec vous que tous les
efforts doivent être déployés par le gouvernement, via une
société qui est l'Office du crédit agricole du
Québec, pour qu'en cas de cessation des activités ou de rappel
des garanties, on puisse disposer des actifs dans les meilleurs
délais.
J'ai assez d'expérience pour convenir avec vous et
avec ceux qui sont autour de cette table que quand des actifs sont repris, si
on les laisse dormir pendant un an ou deux ... Par exemple, qu'on prenne une
production comme la production du porc c'est officiel que si on laisse les
équipements immobiliers pendant deux ans ou deux ans et demi, ce qu'on
va réaliser dans la disposition de ces actifs dans deux ans ou deux ans
et demi est bien en deçà de ce qu'on pourrait réaliser si
le dossier était traité de façon plus
expéditive.
Je suis confiant que les échanges que j'ai eus avec
l'Office du crédit agricole et que je maintiens très
étroitement avec le président, M. Simoneau, et son équipe
nous permettront d'en arriver à une position où ensemble, nous
serons plus performants à cet égard dans les meilleurs
délais.
L'autre élément, le fédéral. Je
comprends, M. le Président, la demande de l'Union des producteurs
agricoles, qui est tout à fait explicable, que les prêts consentis
par la Société du crédit agricole du Canada pourraient
être garantis par l'Office du crédit agricole. Je veux dire que la
société soit traitée comme une banque. Cela impliquerait
évidemment des règles universellement applicables pour les
producteurs et les productrices du Québec qui ont des besoins
financiers.
Cependant, vous comprendrez qu'autant votre position peut
être explicable, autant la mienne peut être justifiée,
à savoir que si le gouvernement du Canada veut offrir un régime
comparable à celui du Québec... D'ailleurs, si le gouvernement du
Canada et les autres provinces canadiennes offraient à leurs
agriculteurs un régime comparable au nôtre, il y aurait beaucoup
moins d'agriculteurs en difficultés au Canada. Le fédéral
ne serait pas obligé d'agir comme pompier, avec des boyaux qui
coûtent pas mal cher à la société canadienne, des
milliards de dollars qui sont donnés dans l'Ouest. Encore tout
récemment, on épongeait le déficit du régime de
l'assurance-stabilisation des céréales d'un trait de plume, des
centaines, et encore centaines de millions de dollars. Des collègues de
d'autres provinces ne seraient pas pris comme ils sont pris où, dans
certains villages des provinces de l'Ouest, des rangs entiers de producteurs de
céréales ne paient plus leur remboursement aux institutions
financières et disent au gouvernement: Arrangez-vous avec cela! Venez
les chercher, les terres.
Je vous dirai que je pense être justifié de
dire que si le fédéral veut être performant dans ses lois
de financement agricole, qu'il sorte de ses ornières traditionnelles,
qu'il regarde la réalité telle qu'elle est et qu'il se
réfère aux régimes de financement agricole qui sont plus
performants. Et sans aucune prétention, comme on dit en bon
québécois, "sans pétage de bretelles', le régime de
financement en Amérique du Nord qui est à la fois le plus
audacieux mais le plus positif, sans impliquer des déboursés
éhontés de la part d'un gouvernement, il est au Québec,
ici.
Quand je rencontre des collègues des États
américains et qu'on fait référence au régime de
financement qu'on a ici, ils s'ouvrent les yeux et disent: Ce sont des
règles du jeu qui sont beaucoup plus permanentes, plus loyales, plus
ouvertes, plus "fair" que des ponctions sporadiques et constantes de la part
des gouvernements. Par contre, c'est vrai que cela parait bien. Tous les
gouvernements étant élus, cela paraît bien d'intervenir
sporadiquement, de donner quelques centaines de millions, un milliard $.
Politiquement, c'est peut-être rentable, mais socialement -
personnellement, je ne parle pas au nom du gouvernement - je n'ai pas la
conviction que ce soit très rentable. Je préfère et je
pense que le régime qu'on s'est donné ici nous a permis d'asseoir
notre agriculture sur une base beaucoup plus solide que les ponctions
occasionnelles que le gouvernement américain fait ou que certains
États américains
font pour protéger leur agriculture, ou encore que le
gouvernement fédéral fait, par des mesures comme celles qu'il a
pensées, pour les producteurs de céréales avec 1 000 000
000 $ l'année passée, et peut-être 1 700 000 000 $ cette
année. Des lois comme celle sur le financement agricole, nos
régimes d'assurance-stabilisation sont beaucoup plus "secures",
constituent un solage plus solide pour bâtir une agriculture rentable que
des ponctions, des versements occasionnels, sporadiques, ponctuels de la part
des gouvernements pour régler les situations en cas de crise.
Cependant, pour revenir au fédéral, je m'excuse, je suis
peut-être sorti de mon laïus, mais quand je parle du
fédéral et que je vois les sommes qui sont versées
à l'Ouest et le désengagement du gouvernement du Canada au
Québec depuis quelques années... Un concours de circonstances a
voulu que le Québec ne se soit pas trop inscrit en demande pendant un
certain temps. Mais là, on s'inscrit en demande. Cela commence à
produire, cela devrait produire plus au cours de l'année 1988. Je ne
peux m'empêcher d'en parler, M. le Président, si vous faites
référence au fédéral. Entre parenthèses,
j'espère qu'ils vont prendre leurs responsabilités avant d'aller
en élections, entre autres pour les producteurs de
céréales où ils nous doivent 180 000 000 $. Entre-temps,
on va étudier la possibilité de revoir. J'ai demandé une
nouvelle analyse à mes adjoints à l'Office du crédit
agricole, en ce qui concerne les prêts de la Société du
crédit agricole et je vais voir.
J'aimerais aussi savoir ce que l'Opposition pense de cette
possibilité de couvrir les prêts fédéraux.
J'aimerais cela.
M. Jolivet: Très bonne proposition.
M. Pagé: Si je donnais suite à votre demande, M. le
Président, si jamais on modifiait la loi pour permettre que la
Société du crédit agricole soit considérée
comme une banque, il faudrait que mes amis d'en face chaussent les bottines.
Qu'ils ne viennent pas nous dire qu'on vient combler le fédéral
par les impôts des Québécois. On ne peut pas être
à moitié pour et à moitié contre. J'ai hâte
de les entendre me dire s'ils sont totalement pour ou totalement contre. La
réponse ne m'influencera peut-être pas beaucoup dans mon jugement,
mais je vous confirme, ce matin, qu'on est en train de regarder cela et je
pourrais vous faire rapport. On a quand même des rapports permanents et
continuels et je pourrai vous faire rapport éventuellement.
M. le Président, je termine en vous disant: Si vous
considérez que c'est une facture de 29 000 000 $ que vous avez ce matin,
c'est une facture à payer qui ne couvre pas les déficits
antérieurs. C'est une facture qui ne couvre pas les déficits
d'ici à 1992. Ce n'est pas une dépense, c'est un investissement
pour garantir et sécuriser nos régimes de financement. Nous, on
paie, on signe un chèque, mon ami, le ministre des Finances, le bon
député de Bonaventure, M. Levesque, nous signe un chèque
de 111 000 000 $ du gouvernement.
Le Président (M. Richard): J'ai l'impression que vous avez
quelque chose à dire, M. Proulx.
M. Proulx: Oui.
M. Pagé: Dans les deux cas, ce sont des
investissements.
M. Proulx: Non, je pense que l'État ne prend que ses
responsabilités en payant la facture. Il a garanti. Il ne prend que ses
responsabilités. C'est justement cela, il nous refile ses
responsabilités, une partie de ses responsabilités, à
l'heure actuelle, en créant un fonds. Je vous l'ai dit. Je ne peux pas
discuter des bienfaits ou de l'avantage... Je sais qu'il est
créé. Vous avez remarqué que je l'ai dit au départ,
il ne vient pas d'être créé. Il est créé
depuis 1978. On a le droit de le faire. On l'a fait ou on ne l'a pas fait. Ce
n'était pas moins un péché ou plus en 1978 que ce ne l'est
en 1988. Je ne veux pas discuter de cela. Je ne vous ai parlé que de
cela. Je ne veux pas recommencer à parler des avantages. Tout le monde
sait qu'on a le meilleur système de crédit au monde, mais
gardons-le et continuons à l'améliorer. C'est ce qu'on doit faire
dans la vie, c'est s'améliorer constamment. Il ne faut pas se
détériorer. (12 heures)
Je vous ai dit que l'État, à l'heure actuelle, ne fait de
cadeaux à personne. L'État a garanti nos prêts. Il y a eu
des périodes difficiles. Il ne fait que faire face à sa garantie.
C'est ce qu'on veut qu'il continue à faire, faire face à sa
garantie. Il garantit quoi aujourd'hui en créant le fonds?
Reportons-nous en 1992. J'ai très bien compris que vous payez jusqu'en
1992. Notre monde le comprend et le sait. À partir de 1992, ce n'est
plus l'État qui garantit nos prêts, c'est nous qui garantissons
entre nous nos prêts, parce qu'on crée un fonds en cas de perte.
C'est ce qui est dur à prendre. C'est uniquement cela que j'ai voulu
soulever aujourd'hui en particulier. Je voudrais qu'on m'explique comment
l'État peut continuer à dire qu'il garantit le crédit
agricole parce qu'il me fait payer un fonds à partir de telle date. Que
ce soit 90 000 000 $, 110 000 000 $ ou 60 000 000 $, on verra comment cela va
se réaliser.
Tout à l'heure, je vous ai dit: II y a un danger pour un certain
nombre de prêts que, graduellement, il se produit ce qui s'est produit
à la société, que vous ramassiez de plus en plus les plus
gros risques. Je m'explique; je vais juste donner un exemple: Dans le
crédit à la production, on sait que depuis quelques
années, entre
autres à cause de la paperasse et ainsi de suite, le
moindrement que les organisations avaient une très bonne performance, la
banque ou la caisse poussait très fort pour qu'elles arrêtent de
se servir du crédit à la production. Elles disaient: Viens
directement, on va te prêter. On te connaît. Ton dossier est
là. Le reste, c'est de la paperasse. Elles n'avaient pas tout à
fait tort. Elles donnaient un aussi bon taux et même, des fois, j'ai
l'impression qu'elles en donnaient un meilleur juste pour essayer de... Avec
une assurance en plus, qu'est-ce que vous pensez qui va arriver? Cela veut dire
que, de plus en plus, vous allez garantir les plus gros risques. C'est un peu
le cercle vicieux dont je vous parlais tout à l'heure. C'est cela le
danger et particulièrement dans cela, peut-être un peu moins dans
le crédit à long terme, mais dans les autres formules de
crédit qu'on a et qui sont essentielles aussi. De plus en plus, il se
fera une sélection par les institutions prêteuses et vous allez
faire exactement comme la société fait: elle ramasse de plus en
plus les personnes qui ne peuvent plus emprunter nulle part. Elle peut bien
ramasser, c'est elle qui a le plus haut taux d'intérêt à
l'heure actuelle.
Je pense que notre crainte est justifiée. Vous allez
vous retrouver dans une situation où, à l'avenir - parce que
là on développe un fonds - de plus en plus le fonds sera dur
à maintenir. Pour nous, c'est fondamental, et qu'on me dise où
sera la garantie du gouvernement à partir des dates qu'on aura un fonds
et qu'on aura constitué un fonds, uniquement cela.
On pourrait discuter très longtemps sur la question
de la société, mais je sais qu'à l'heure actuelle, c'est
mol qui suis pénalisé avec ça. Je ne veux pas
émettre d'opinion personnelle sur le fondement, je peux en
émettre un peu, je suis d'accord avec vous. Si le fédéral,
si la société jouait véritablement son rôle et qu'il
y avait une volonté... C'est un peu anormal que les gouvernements
provinciaux, je vous le donne, je suis d'accord avec cela... sauf qu'à
l'heure actuelle, dans la situation dans laquelle on est depuis plusieurs
années, c'est ni le gouvernement fédéral ni le
gouvernement provincial qui est pénalisé, c'est moi. Ou j'ai un
prêt fédéral renouvelé, et c'est plus avantageux
à cause du renouvellement de prêt et ainsi de suite... en tout
cas, pour toutes sortes de raisons, c'est le producteur. De deux voisins qui,
pour différentes raisons, ne peuvent pas emprunter à la
même institution, il y en a un qui est pénalisé par rapport
à l'autre qui est un citoyen du Québec. C'est ça qui est
malheureux. Le gouvernement fédéral vient de donner-vous le
savez, M. le ministre juste pour le crédit agricole 503 000 000 $. Il ne
reviendra presque rien au Québec de ces 503 000 000 $. Il faut avoir
cette vision aussi que quand on se bat si fort pour aller en chercher dans
d'autres domaines, il serait peut-être bon d'aller en chercher
là.
M. Pagé: Je peux répondre à la question
très brièvement.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Pagé: Vous dites qu'il n'y a pas de garantie. On en
joue un, rôle de garantie, on va payer une facture de 111 000 000 $. Il
faut bien avoir à l'esprit que cette garantie et ce taux d'assurance
allaient avec un remboursement des intérêts quand même
substantiel. Je suis convaincu que vous préférez contribuer par
le fonds par un taux d'assurance que de voir le remboursement des
intérêts diminués.
M. Proulx: D'une manière ou d'une autre, si je le paie...
Je préfère peut-être le payer plus à une place
qu'à une autre, mais je ne veux pas le payer.
M. Pagé: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le porte-parole
officiel.
M. Jolivet: Oui, M. le Président. Quand on dit que le
ministre refile une facture après 1992, en fait, on demande aux
agriculteurs de garantir ce que le gouvernement devrait normalement garantir.
D'un autre côté, le ministre a parlé de tentations
qu'il y avait à l'époque de 1984. Je veux lui dire qu'il a la
tentation de céder à une nouvelle vogue qui est celle du
désengagement de l'État. Que le ministre le prenne comme il veut,
c'est un peu le principe de départ du gouvernement de vouloir faire en
sorte que la facture soit refilée à d'autres.
Quand on regarde les raisons pour lesquelles le fonds a
été créé à l'époque, la façon
dont il a évolué et les décisions qui ont
été prises dans le temps, il est évident que le ministre
prend une décision qui est basée sur la politique qu'ils ont
comme gouvernement. À un moment donné, le vote va se prendre et,
à 99 contre 20, on ne gagnera pas, c'est évident. Sauf qu'on va
faire valoir notre point de vue jusqu'au bout, disant que nous sommes contre ce
geste qui est, quant à nous, très clair d'une formule de
désengagement de l'État.
L'assurance-prêts, on l'a dit et
répété, assumée par l'État doit être
maintenue comme un outil complémentaire qui doit être
Intégré à une véritable politique d'ensemble du
financement agricole. M. le président en a fait mention, mais il ne veut
pas entrer dans le détail parce que, dans le fond, c'est le principe
même qui est en cause et non pas les modalités. On pourrait lui
poser la question. Que pense-t-il des propositions d'amendement que le ministre
a apportées aujourd'hui? On aurait la réponse: Écoutez,
entre le montant qu'il voulait nous imposer et le
montant qu'il va nous imposer, c'est encore un peu moins.
C'est évident que cela pourrait être acceptable, dans le fond,
mais quand on regarde la raison pour laquelle le fonds existe, on dit: Non,
cela ne l'est pas.
Quand on parle d'autres dossiers qui ont existé
à l'époque, prenons le plan Biron qui ne demandait pas aux
industries de financer l'assurance que donnait le gouvernement de rembourser le
prêt. Il n'y a rien qui se faisait dans ce sens-là. Donc,
pourquoi, quand on arrive dans le milieu agricole, demanderions-nous à
l'ensemble de ce groupe de payer cette assurance, de se garantir, au lieu que
ce soit le gouvernement qui le fasse comme garantie?
Dans ce sens, nous disons qu'effectivement, nous allons
nous opposer à l'adoption de la loi 49, mais qu'à un moment
donné, la force du nombre va agir et, en conséquence, le ministre
assumera ses responsabilités et il aura à en subir les
conséquences.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, vous avez un commentaire?
M. Garon: Oui, M. le Président. Le problème du
ministre est' qu'il ne fait pas la différence entre les recommandations
des fonctionnaires et une décision politique. Les fonctionnaires peuvent
recommander ce qu'ils veulent. Ce n'est pas eux qui décident. Quand le
ministre dit que les fonctionnaires ont recommandé telle chose ou telle
chose à tel moment.. J'ai souvent vu les fonctionnaires recommander au
gouvernement de ne pas mettre d'argent dans l'assurance-stabilisation, sauf
qu'ils n'ont jamais gagné. C'est une chose d'avoir des fonctionnaires
qui font dès recommandations et qui disent telle chose ou telle autre
chose mais le gouvernement, c'est lui qui est élu pour diriger. C'est
lui qui mène.
Le ministre se cache toujours en arrière des
fonctionnaires en disant: Les fonctionnaires ont recommandé telle chose,
les fonctionnaires ont dit telle chose. Sauf qu'il est reconnu que sous
l'ancien gouvernement, ce n'étaient pas les fonctionnaires qui menaient,
c'était le gouvernement qui décidait. Les fonctionnaires
faisaient leur travail, leurs recommandations. Leurs études
étaient consultées régulièrement, mais II est de
commune renommée par exemple - on le verra même dans les documents
officiels - que le Conseil du trésor a toujours voulu avoir une position
différente de celle de la Régie des assurances agricoles.
Pourquoi? Parce qu'il envisageait les assurances un peu
comme de l'assurance-vie. L'assurance-vie et l'assurance agricole, ce n'est pas
la même affaire. Qu'est-ce que vous voulez? Ce sont les actuaires qui
conseillent le gouvernement. Ils font des erreurs parce qu'ils ne connaissent
pas assez le domaine. Cela arrive au Conseil du trésor. Cela est
arrivé fréquemment, il ne faut pas se conter d'histoires.
À ce moment-là, c'est au gouvernement à prendre ses
décisions et ses responsabilités.
Cela arrive. C'est arrivé parfois que des gens ont
demandé de faire tel genre de paiement et tel genre de prime alors que
la Régie des assurances agricoles n'était pas d'accord. Le
ministre lui-même, quand il donnait l'exemple de
l'assurance-stabilisation du porc qui était en déficit, que
c'était épouvantable, sauf que l'assurance-stabilisation du porc
est devenue en surplus. Et malgré des paiements considérables qui
ont été faits, à coups de 50 000 000 $ par année,
elle a été en surplus. Mais on ne peut pas mélanger tous
les fonds. Je pense qu'il erre quand il fait cela, il mélange tous les
fonds et il dit: l'assurance-récolte est dans telle situation. Cela ne
veut strictement rien dire quand il dit cela, parce qu'il s'agit de fonds
différents. Quand il nous dit, par exemple, que des assurances sont dans
telle ou telle situation, I assurance-stabilisation du porc par exemple, on a
vu que le fonds est devenu terriblement déficitaire parce qu'il payait
dans les années où il fallait payer. Quand il y a à payer
dans les moment antérieurs aux sommes suffisamment ramassées, il
peut arriver d'être temporairement déficitaire. Même
après avoir été déficitaire, à cause des
bonnes années qui ont suivi, comme cela arrive dans les cycles agricoles
- il y a des cycles dans les différentes productions qui ne sont pas les
mêmes d'une production à l'autre - le fonds s'est refait et est
devenu fortement en surplus. Le fonds de l'assurance-stabilisation du porc est
devenu fortement en surplus au cours des dernières années. C'est
cela un fonds d'assurance. Quand on veut mélanger tout cela ensemble et
additionner tout cela dans le même pot, cela ne veut strictement rien
dire.
Dans les assurances, l'assurance-récolte et
l'assurance-stabilisation sont des concepts nouveaux qui ne peuvent pas se
comparer à l'assurance-vie ou l'assurance viagère où on a
des statistiques et des moyennes qui ne fonctionnent pas comme les
différents types de moyenne qu'on trouve dans le domaine agricole. C'est
pour cela que quand le ministre dit: tel organisme a dit cela, tel organisme a
dit cela, je dois vous dire que la CARRA, par exemple, n'a pas de conseil
à donner à personne. Une partie du document du
Vérificateur général qui va être analysé dans
deux jours va porter principalement là-dessus. C'est son secteur qui
était le plus mal foutu. Le Régime de rentes, sous le
gouvernement de M. Bourassa en 1976, n'était même pas
capitalisé d'aucune façon. Le gouvernement ne faisait même
pas ses paiements au fonds. Et 9s vont venir nous donner des conseils
concernant l'assurance-stabilisation et les assurances agricoles? Voyons donc!
Si le ministre n'a pas d'argent et n'est pas capable de négocier de
l'argent, c'est son problème. Ce n'est pas le problème des
fonctionnaires, c'est sa job. Les fonctionnaires ne peuvent pas aller à
sa place voir le ministre des Finances. S'il se fait mettre dans le petit coin,
dans la petite poche de la veste de l'un ou
de l'autre, c'est son problème à lui. Ce n'est pas le
problème des fonctionnaires. Il ne peut pas se cacher derrière
les fonctionnaires. S'il n'a pas suffisamment d'argent et qu'il est
obligé de faire des lois comme celle-là, il ne peut pas s'en
prendre à personne, sauf à lui-même. C'est parce que c'est
lui qui est trop faible pour négocier ses budgets. Il nous disait qu'il
n'y aurait pas de crédits périmés, qu'il aurait
suffisamment d'argent. On voit que ce n'était pas vrai. Le projet de loi
qu'il nous présente actuellement, c'est justement parce qu'il n'a pas
assez d'argent, parce qu'il n'est pas allé négocier assez
d'argent. Là-dedans, je pense que s'il y a des complices, ce sont les
députés des comtés ruraux. Ils seraient censés
l'aider mais, apparemment, ils se croient plus forts que lui dans le
gouvernement du Parti libéral. Je vous remercie.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires ou remarques préliminaires? Je pense qu'on pourrait
remercier sincèrement M. le président de l'UPA de sa
présence. Merci, monsieur, d'avoir été là, vous et
votre collègue.
M. Pagé: Oui, M. le Président, on va recommencer
nos travaux à 14 heures. Je voudrais évidemment remercier les
gens de l'Union des producteurs agricoles. Je voudrais aussi remercier M. le
député de Lévis. C'est rare que j'ai l'occasion de
remercier le député de Lévis. Je le remercie beaucoup de
sa présence ce matin et j'apprécie surtout la confession
très éloquente qu'il vient de nous faire. Il vient de dire
très clairement - je suis pleinement d'accord avec lui mais je ne
pouvais pas parler en son nom - que le contenu de ce projet de loi, c'est ma
décision. On m'a formulé des recommandations. C'est ma
décision. J'en porte la responsabilité et j'en porte aussi les
avantages, parce que ce projet de loi vient sécuriser et garantir le
maintien de nos régimes de financement, tout comme aussi je dois retenir
du propos de mon honorable collègue le député de
Lévis que c'était sa décision de ne pas suivre les
recommandations des actuaires. Je retiens, entre parenthèses, que, pour
lui, tes actuaires n'ont pas de conseils à donner à personne.
Cela, c'est son jugement, mais c'est sa décision d'imposer un taux de
cotisation, un taux d'assurance de 0,5 % seulement sur les prêts de plus
de 150 000 $. C'est à la suite de la décision du
député de Lévis si on a un déficit de 111 000 000 $
à couvrir aujourd'hui. Voilà le style de gestion du
précédent gouvernement dont faisait partie le
député de Lévis, approuvé par
l'ex-député de L'Assomption et ministre des Finances, M.
Parizeau, qui semble avoir d'ailleurs l'appui du député de
Lévis. Alors, je remercie le député de Lévis de son
plaidoyer de culpabilité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: M. le Président, j'ai presque envie d'en
faire une motion - je ne la ferai pas, parce qu'elle deviendrait
débattable - pour le remercier du témoignage très ouvert,
très transparent qu'il nous a fait aujourd'hui: C'était ma
décision, quand j'étais ministre, je n'ai pas imposé un
taux suffisamment élevé et on se retrouve aujourd'hui avec un
déficit de 111 000 000 $. Je pense que M. Parizeau doit rire dans sa
barbe s'il nous écoute.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, vous avez un commentaire?
M. Garon: M. le Président, ce que le ministre n'a pas
compris et que le fédéral semble avoir compris pour les fermiers
de l'Ouest - encore là, II a été trop petit - c'est que le
fédéral a traité dans l'Ouest une période
exceptionnelle comme une période exceptionnelle. En 1986, il n'a pas
fait comme dans les F-18, 1 300 000 000 $ de contrats de services sur 20 ans
à 65 000 000 $ par année, il a versé 1 000 000 000 $ dans
l'Ouest en 1986, 1 000 000 000 $ comptant. Là, il a promis 1 100 000 000
$ comptant, plus 50 % des paiements de stabilisation - c'est l'assurance qui va
payer - 50 % alors que les cultivateurs de l'Ouest paient déjà
seulement 25 % et le fédéral paie 75 %, tant sur l'exportation
que le marché domestique. Il va payer un autre 50 % de 575 000 000 $. Il
s'agit de sommes considérables, parce qu'il traite une période
exceptionnelle comme une période exceptionnelle. Sauf que le ministre
essaie de traiter une période exceptionnelle comme une période
ordinaire. C'est cela qui est le problème. Et là, il est en train
d'essayer de faire des lois basées sur une période
exceptionnelle. Je pense qu'on ne peut pas faire cela de cette
façon-là. Quant à l'expérience des actuaires dans
l'assurance agricole, j'aimerais qu'il me donne le nom d'un seul expert en
dehors de la Régie de l'assurance agricole, un seul expert en assurance
agricole au gouvernement du Québec. J'aimerais qu'il me
réfère le nom d'un seul actuaire expert qui fait autorité
dans le domaine des assurances agricoles et dans l'assurance-stabilisation en
fonction des cycles de production et des paiements annuels qui devraient
être faits.
Deuxièmement, je lui demande si maintenant son expert c'est le
nouveau sous-ministre aux Finances qui a recommandé la fermeture de la
raffinerie de sucre. C'est peut-être lui, Claude Séguin, son
expert qui affirmait que l'avenir était dans la canne, alors que tous
les pays du monde s'entendent pour dire que l'avenir est dans la betterave ou
dans d'autres productions, mais pas dans la canne à sucre, où le
revenu par jour est de 0,25 $. On peut augmenter la productivité en ne
payant plus les esclaves du tout, pas un sou. Actuellement, ils gagnent 0,25 $
par jour, du lever du soleil au coucher du soleil, ou 80 $ américains,
si vous voulez. Alors, si ce sont
ces experts-là sur lesquels se base le ministre pour les
assurances agricoles, je me dis que le gouvernement continuera à faire
des erreurs de choix et d'appréciation. À ce moment-là, il
serait mieux de consulter son homologue du gouvernement fédéral
qui semble mieux considérer les périodes; pour l'Ouest, en tout
cas, il l'a fait. Le gouvernement ne négocie pas très fort
actuellement et semble considérer, lui, une période
exceptionnelle comme des périodes exceptionnelles.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Lévis. Sur ce, nous suspendons et nous
recommencerons les travaux de la commission à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprise à 14 h 23)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous avions terminé les remarques préliminaires. Est-ce
que cela signifie que nous serions rendus à commencer l'étude du
projet de loi 49, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et
forestiers au Québec? Est-ce que nous serions rendus à
l'étude article par article?
M. Jolivet: Oui, M. le Président, mais avant j'aimerais
poser une question au ministre. Il y avait le règlement que nous avions
demandé. On avait reçu des documents avec des blancs. Est-ce
qu'à partir de ce que le ministre a dit ce matin, on est à
même d'avoir une copie du règlement qui va être
présenté?
M. Pagé: M. le Président, on ne peut pas
évidemment déposer un règlement tant que la loi n'est pas
adoptée, mais le projet de règlement n'est pas terminé. Il
sera cependant déposé, j'en donne l'assurance, entre la fin de
nos travaux et la prise en considération du rapport, c'est-à-dire
d'ici au plus tard le 8 mars, il vous sera acheminé.
Le Président (M. Richard): Merci. Vous êtes d'accord
M. le ministre, à ce qu'on commence l'étude article par
article?
M. Pagé: Je ne demande pas mieux. M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Richard): Vous aussi. Si vous n'avez pas
d'objection, on va commencer par l'article 1.
M. Pagé: Avant, M. le Président, je m'en voudrais
qu'on ne souligne pas la présence du député de
Jonquière.
Une voix: Nouveau vice-président?
Le Président (M. Richard): Le nouveau
vice-président.
M. Pagé: Mes hommages et mes félicitations vous
accompagnent.
M. Jolivet: Cela a été dur.
M. Pagé: Cela a été dur? Ce devait
être unanime.
M. Dufour: Cela a été très dur.
Une voix: II a passé le test.
M. Pagé: II a passé le troisième
degré.
M. Dufour: Ils ont été quelque peu
méchants.
M. Pagé: C'est donc avec beaucoup d'intérêt,
M. le Président, que j'anticipe de prendre connaissance des prises de
position de votre vice-président dans le débat entourant le monde
agricole et les MRC.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Là, cela peut être un
quatrième degré.
M. Dufour: Pour une fois, on pourra peut-être concilier
dans une personne les deux positions.
M. Pagé: L'article 1.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Sur ce, j'appelle donc
officiellement l'article 1.
Est-ce que vous avez des commentaires, M. le ministre, sur l'article
1?
M. Pagé: À l'article 1, M. le Président, a
purement et simplement une modification pour ajouter dans la définition
de "prêt agricole" les prêts... Parce qu'on se réfère
toujours à une loi existante, qui a été adoptée en
1978, la modification vise à ajouter dans la définition de
"prêt agricole" les prêts, les ouvertures de crédit et les
prêts spéciaux consentis en vertu de la Loi sur le financement
agricole ainsi que tout prêt ou prêt spécial dont le
paiement est assumé après l'entrée en vigueur du projet de
loi 49. On a un amendement à proposer, on va vous en distribuer une
copie. D'ailleurs, on va vous distribuer un document avec trois articles,
c'est-à-dire l'article 1, l'article 1.1 et une modification à
l'article 7, qui est conséquente à des amendements à
l'article 1.
Par cet amendement, on vise à couvrir
également les prêts consentis le 1er août 1978, parce
que la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et forestiers est
entrée en vigueur à cette date, tout simplement.
Article 1.1: On ajoute un article qui vise à remédier
à une imprécision du texte actuel de l'article 4 de la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers, de façon à
pouvoir exiger du prêteur qu'il observe les dispositions de ladite loi et
de son règlement d'application, en outre des dispositions de la loi en
vertu de laquelle le prêt est consenti et les règlements
concernant cette loi. Je demanderai peut-être à M. Gagnon
d'expliquer les hypothèses qui impliquent qu'un prêteur puisse
être l'objet de l'application de la loi parce qu'il ne respecte pas
certains règlements. C'est M. Gagnon, de l'Office du crédit
agricole, qui va parler en mon nom.
M. Gagnon (Charles-Édouard): Le cas qui peut se
présenter le plus souvent est celui où le prêteur ne
respecte pas les fins du prêt. Si les prêts sont utilisés
à d'autres fins, c'est le cas, à ma connaissance, qui peut...
Parfois, c'est une partie du prêt qui peut être minime. Dans
d'autres cas, cela peut être un peu plus important. Il y a bien d'autres
cas qui peuvent se présenter aussi, s'il n'y a pas les pièces
justificatives voulues. Dans la loi actuelle, on se référait
à la loi en vertu de laquelle le prêt est passé et en vertu
du règlement concernant cette loi. Il y avait une imprécision en
ce sens qu'on ne disait pas: C'est en vertu de la loi du fonds et de son
règlement d'application. C'est le sens de la modification qui est
demandée à l'amendement.
M. Pagé: Est-ce que vous avez eu des cas, M. Gagnon, dans
le passé, vous qui êtes un fidèle et loyal serviteur de
l'État québécois et de l'office, est-ce que vous avez eu
des cas où il a fallu Intervenir?
M. Gagnon: A ma connaissance, on n'a pas eu de difficultés
à cause de cette imprécision, mais étant donné
qu'on en a pris connaissance, on en profitera pour la corriger.
M. Jolivet: C'est sur les deux amendements qui...
M. Gagnon: Le premier amendement, excusez, j'ai peut-être
été distrait tout à l'heure, je n'ai pas compris...
M. Jolivet: "A compter du"...
M. Gagnon: "À compter du". C'est parce que la loi est
devenue en vigueur le 1er août 1978. On disait Ici: Un prêt ou un
prêt spécial... Pardon. Un prêt, une ouverture de
crédit ou un prêt spécial consenti en vertu de la Loi sur
le financement agricole, un prêt consenti après le 1er août
1978 en vertu des diverses lois qui sont énumérées ici:
C'était à compter du 1er août. (14 h 30)
M. Jolivet: Cela veut dire que quelqu'un qui l'aurait eu le 1er
août n'y serait pas soumis.
M. Gagnon: En vertu de la loi favorisant le crédit
agricole à long terme par les institutions privées, les cas du
1er août peuvent être très rares, sinon inexistante. Mais
à cause de la loi favorisant l'amélioration des fermes, il peut y
en avoir du 1er août.
M. Jolivet: Si on prend l'article au complet, M. le ministre,
est-ce que j'ai bien compris ce matin que ceux qui ont eu un prêt,
à compter du 1er août 1978, pour lequel ils ont déjà
payé un droit d'assurance, ne sont pas appelés à verser un
nouveau droit d'assurance? C'est-à-dire que ce sont les nouveaux
prêts qui vont venir et tous ceux qui sont...
M. Pagé: Après 1992.
M. Jolivet: Après 1992, cela clarifie la situation.
M. Pagé: C'est-à-dire qu'à partir du moment
où la loi entrera en vigueur, une personne qui contractera un
prêt, soit un nouveau prêt, soit un premier prêt, sera
sujette à payer un droit d'assurance sur son prêt. Mais le produit
de ce prélèvement sera affecté à un nouveau fonds
distinct du fonds actuel qui commencera à voir des Imputations à
son budget seulement à compter de 1992.
M. Jolivet: Si j'ai demandé un prêt en 1980 et qu'en
1989, je suis obligé de demander un nouveau prêt pour d'autres
raisons, est-ce que je deviens sous le nouveau régime pour le prêt
additionnel que je fais?
M. Pagé: Pour le nouveau prêt, vous avez un droit
exigible à payer.
M. Jolivet: Cela veut dire qu'ils vont recalculer ce que je
devais sur le premier. Ils vont le refinancer dans le prêt additionnel et
c'est celui-là qui va devenir sous...
M. Pagé: Vous ne deviez rien. M. Jolivet: Disons
que j'ai un prêt. M. Pagé: Oui.
M. Jolivet: II n'est pas terminé, mais je suis
obligé de demander un nouveau prêt.
M. Pagé: Une consolidation, vous voulez dire?
M. Jolivet: C'est cela, oui.
M. Pagé: C'est-à-dire que vous aviez
emprunté un montant d'argent en 1980 à l'office. Vous avez un
développement. Vous faites l'acquisition d'une autre ferme ou, en tout
cas, peu importent les motifs, vous devez procéder à une
consolidation. Vous refaites un nouveau prêt. Celui-ci devient assurable
en totalité.
M. Jolivet: SI je consolide le précédent, je vais
payer le nouveau taux même si je l'ai contracté en 1980?
M. Pagé: Oui, si c'est une consolidation. Mais je ne pense
pas... Ce sera à l'emprunteur ou à l'institution
financière de juger s'il est préférable de procéder
par une consolidation...
M. Jolivet: Ou un nouveau prêt.
M. Pagé: ...ou strictement par un deuxième
prêt.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Jolivet: L'amendement, oui.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Oui, je pense bien que ce sera sur division.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté sur
division. J'appelle donc l'article 1.1 qui est un nouvel article.
M. Pagé: L'article 1.1, je vous l'indiquais tout à
l'heure, c'est ce que M. Gagnon a commenté tout à l'heure,
à savoir que les dispositions de l'article 4 de la loi actuelle sont
imprécises en ce qui concerne les exigences qui peuvent être
imparties au prêteur, plus particulièrement et
spécifiquement en ce qui concerne l'affectation des sommes qui sont
empruntées par l'emprunteur.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a discussion sur
le nouvel article 1.1?
M. Jolivet: C'est correct, M. le Président. Le
Président (M. Richard): Cela va? M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Richard): Le nouvel article 1.1 est donc
adopté?
M. Jolivet: Oui, parce que d'une façon ou d'une autre il
faut s'assurer que les gens utilisent le prêt aux fins desquelles il a
été accordé.
M. Pagé: C'est ça.
M. Jolivet: J'avais dans mes documents un amendement à
l'article 7.
M. Pagé: Un tracteur et non pas un condo.
Le Président (M. Richard): On l'a passé en avant,
je pense.
M. Jolivet: D'accord.
M. Pagé: On va l'étudier tout à l'heure.
M. Jolivet: Je me demandais pourquoi 9 était
attaché avec ceux-là.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 2. M.
le ministre.
M. Pagé: M. le Président, l'article 2
prévoit l'établissement du taux d'assurance, comment il est
payable, etc. Cette disposition permet de fixer par règlement un droit
d'assurance suivant des taux fixés par règlement et
d'établir également par règlement les diverses
modalités de paiement de ce droit pour tout prêt agricole consenti
ou pris en charge à compter de la date d'entrée en vigueur de
cette loi ou pour tout prêt forestier consenti ou pris en charge à
la suite d'une demande écrite reçue par l'office à compter
de cette date. Par exemple, le règlement pourrait prévoir un
droit d'assurance fixé à un taux de 1,85 % tel que je l'ai
annoncé ce matin du montant du prêt payable lors et à
même du premier déboursement du prêt. Ce matin, par souci
d'information et de transparence, j'ai indiqué qu'on entendait que le
taux qui allait être établi soit de 1,85 % payable au moment du
versement du prêt à même le prêt. Alors c'est ce qui
sera reproduit au règlement.
Par contre, une information intéressante pour mes
collègues, on se rappellera, lorsqu'on a étudié le projet
de loi 46, que pour une période de 60 jours, à compter de
l'entrée en vigueur de la Loi sur le financement agricole,
c'est-à-dire dans les 60 jours suivant la date d'entrée en
vigueur de la loi 46, le demandeur peut faire une demande en vertu des lois
actuelles de financement agricole et bénéficier, le cas
échéant, des taux de droit d'assurance actuelle en vigueur pour
ces prêts et ouverture de crédit. Ce qui veut dire que dans les 60
jours, un emprunt, par exemple, de 100 000 $ auprès d'une banque mais
garanti par l'office dans les 60 jours de l'entrée en vigueur de la loi
46, il n'y aura pas de prime d'assurance à payer vu que la prime
actuelle est de 0,5 % pour un montant en haut de 150 000 $. Pourquoi? Parce que
lorsqu'on a étudié la loi 46, on s'était posé la
question suivante: Au moment de l'entrée en vigueur il y, aura
peut-être des demandes de prêts qui auront été
formulées, par exemple, 30 jours, deux mois, deux mois et demi avant la
date, supposons le 1er avril, et ces
gens-là devront être traités en vertu de l'ancienne
loi. C'est pourquoi on avait fixé un delà de 60 jours
après la mise en vigueur de la loi 46 pour que la loi 49 puisse prendre
effet en terme de taux de cotisation. Vous vous souvenez, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui. Vous avez parié ce matin d'études
actuarielles qui ont permis à la CARRA et à un autre organisme
indépendant, si j'ai bien compris, je ne me souviens pas du nom.
M. Pagé: Sobeco.
M. Jolivet: Sobeco. Est-il possible d'avoir ces
études-là comme membres de la commission?
M. Pagé: Je vais prendre avis. Je vais voir.
J'hésite toujours à répondre positivement, même si,
en principe, je n'ai pas d'objection. Je vais prendre avis et je vous
répondrai dès l'ouverture des travaux de la Chambre.
M. Jolivet: Vous avez fait des calculs pour arriver à ces
prévisions au ministère ou à l'office. Est-ce possible
aussi de nous donner les détails de cela actuellement?
M. Pagé: Les 29 000 000 $?
M. Jolivet: Oui.
M. Pagé: Ce sont des calculs internes qu'on a faits, ce
n'est pas dans l'étude actuarielle. Je peux m'engager à vous
transmettre dans les jours qui viendront nos prévisions toujours
à partir d'un montant de prêt moyen d'environ 280 000 000 $ par
année à 1,85 %, cela fait près de 3 000 000 $ la
première année, avec un intérêt sur les primes
perçues dès la première année. Le montant
prévu pour la deuxième année, la troisième, la
quatrième, pour en arriver au montant de 29 000 000 $, 30 000 000 $,
à partir des prêts moyens, le taux de prélèvement ou
le rendement pour arriver à mes 30 000 000 $ à 1,85 %. Je vais
vous l'acheminer, mais cela est une étude qui a été faite
par l'office.
M. Jolivet: D'accord.
M. Pagé: D'accord.
M. Jolivet: Donc, le taux qui va être fixé, c'est
celui qu'on s'est fait dire aujourd'hui, 1,85 %?
M. Pagé: Oui.
M. Jolivet: À partir de 0 en montant, en reculant de 150
à 0?
M. Pagé: Oui, pour tout emprunt et 1 % pour le
crédit...
M. Jolivet: Oui, c'est cela.
M. Pagé: ...à court terme.
M. Jolivet: À court terme. Adopté sur divi-
sion.
Le Président (M. Richard): L'article 2 adopté sur
division. J'appelle donc l'article 3.
M. Pagé: À l'article 3, M. le Président, on
y dit que l'article 6 de cette loi est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Les sommes versées au
fonds en vertu des articles 5, 19, 23.2, 23.3 et 23.4 et les revenus qu'elles
produisent font partie de l'actif du fonds." Alors, c'est une modification pour
fins de concordance à cause de l'abrogation des articles 20 et 22 et les
dispositions prévues par les nouveaux articles 23.2, 23.3 et 23.4 qui
sont ajoutés.
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Pagé: C'est que la dotation de 10 000 000 $ est
remplacée par une avance qui est faite par le fonds consolidé.
C'est cela?
M. Jolivet: En fait, il n'y a pas grand-chose à dire.
C'est une décision qu'il vous appartient de prendre et vous la
prenez.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division.
M. Jolivet: Bien oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 4.
M. Pagé: L'article 4, M. le Président, est une
modification de concordance avec la Loi sur le financement agricole qui
prévoit que les régisseurs de l'office deviennent... C'est une
façon de s'assurer que les régisseurs de l'office deviennent les
membres de l'Office et que leur nombre peut atteindre sept, pour être en
concordance avec les dispositions de la loi 46.
M. Jolivet: Oui, d'une façon ou d'une autre, cela fait
suite à l'adoption du projet de loi 46.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Richard): C'est cela.
M. Jolivet: Donc, c'est adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 4 est adopté.
J'appelle donc l'article 5.
M. Pagé: À l'article 5, M. le Président, on
indique qu'on ajoute à l'article 17 l'article 17.1 où on dit:
"Avant de produire la réclamation prévue à l'article 17 -
la réclamation du prêteur au fonds - le prêteur peut,
lorsqu'il démontre à l'office qu'il peut s'écouler un
délai de plus d'un an avant de pouvoir réaliser la garantie du
prêt à l'égard duquel des pertes et des dépenses ont
été encourues ou sont susceptibles de l'être, produire
à l'office une réclamation provisoire de reboursement par le
fonds de ces pertes et dépenses."
C'est une nouvelle disposition qui vise à faciliter le paiement
des réclamations et le règlement des dossiers. Il peut être
difficile pour certaines institutions financières d'attendre durant plus
d'un an le remboursement de leurs pertes et cela nous permet évidemment
d'intervenir plus rapidement dans la réalisation des actifs.
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut savoir quelle est la nature des
problèmes que peut avoir un prêteur si on va au-delà des
coûts des intérêts?
Dans les cas où les réalisations de garantie vont
nécessiter un délai de plus d'un an, quels sont les cas qu'on a
en tête? Est-ce qu'il y en a eu plusieurs?
M. Gagnon: II y en a. Si la réalisation des garanties,
à cause de plusieurs facteurs, peut prendre peut-être deux ou
trois ans dans certains cas, si la ferme mise en vente ne trouve pas preneur
assez vite, la caisse populaire ou la banque concernée doit supporter la
perte plus longtemps. Dans certains cas, pour certaines institutions - on pense
peut-être à des institutions qui ont une liquidité moins
forte, cela ne se produit pas tellement souvent - mais il peut arriver que ce
soit à leur avantage d'être payées le plus rapidement
possible. D'ailleurs, pour le fonds, pour être capable de
compléter des remboursements du déficit prévu d'ici
à quatre ou cinq ans, c'est une mesure qui est importante en même
temps. Cela va activer aussi les prêteurs à continuer
l'autorisation plus vite.
M. Pagé: Pour ne pas, comme on le dit, en traîner
dans le décor pendant cinq ou six ans. Cette disposition-là,
entre autres, va être particulièrement importante au moment de la
quatrième année du montant qui est prêté.
M. Jolivet: Oui.
M. Pagé: C'est un montant de...
(14 h 45)
M. Jolivet: Le fonds va, à la suite d'une recommandation
faite par l'Office, pouvoir rembourser de façon provisoire.
M. Pagé: Oui, jusqu'à ce que la réalisation
des actifs puisse se faire.
M. Jolivet: Oui, mais les balises pour accepter ce remboursement
provisoire, ce sera par règlement? Où vont se trouver ces
balises?
M. Gagnon: Actuellement, c'est l'office qui est
désigné pour vérifier les demandes de remboursement et les
réclamations des prêteurs. La loi lui impose de vérifier le
bien-fondé de chaque réclamation. La même procédure
est répétée ici. On dit: Le fonds doit, dans la mesure que
l'office recommande, après avoir examiné la réclamation et
en avoir vérifié le bien-fondé, en effectuer le paiement
même pour la réclamation provisoire.
De sorte qu'il va se présenter des cas où la garantie qui
reste sur la ferme en question ou le bien, est minime comparativement au
montant global de la perte. Même si on attend encore deux ou trois ans,
à la fin, on va payer souvent plus. Si on est dans un contexte de taux
d'intérêt un peu plus élevé, il peut être
avantageux de payer le plus rapidement possible au moins une grosse partie de
la perte. Cela joue dans les deux sens, autant pour le fonds que pour le
prêteur.
M. Jolivet: C'est sur le principe de la loi de l'office que les
balises vont être...
M. Gagnon: C'est en vertu de cette loi. C'est l'office qui est
mandaté pour l'administrer.
M. Jolivet: Si l'office prend une décision, 8 va
vérifier selon sa connaissance des règles habituelles. Les
balises pour s'assurer qu'on ne fait pas cela pour aider un chum, où
vont-elles se trouver?
M. Pagé: C'est automatique.
M. Gagnon: Les règlements de chaque prêt, comme je
le disais tout à l'heure, en vertu desquels le prêt est consenti,
donnent les normes, prévoient qu'il faut produire des pièces
justificatives que ce soit fait selon la loi en question, que ce soit
utilisé pour les fins prévues dans la loi. L'Office n'a pas le
choix, i est obligé de suivre ces normes.
M. Pagé: Si vous me permettez, je vais demander à
M. Burns d'ajouter; il y a des cas très spécifiques qui
démontrent que tout peut se régler avant rapidement.
M. Burns (Julien): Je m'excuse. Il y a un certain nombre de cas
où la grande majorité des factures ou des preuves qui permettent
de payer cela sont entrées. Tel que cela est organisé,
présentement, cela devient difficile de compléter les
réclamations alors que cette proportion pourrait se payer de
façon un peu plus provisoire. Mais tout est là. C'est souvent
dans ce sens-là qu'il y a des organismes où les
prêteurs
"17"ont suggéré que cela puisse être fait au
départ, pour couvrir au moins ce bout.
M. Jolivet: Cela a quel effet sur le fonds? Si vous payez plus
rapidement, vous sauvez des intérêts?
M. Burns: Cela évite l'accumulation
d'intérêts pour rien. Cela permet au fonds de régler cette
partie. Cela permet de libérer cette chose et d'en finir.
M. Jolivet: Pour utiliser le fonds à d'autres fins. Cela
devient quasiment automatique, c'est...
M. Pagé: Ce n'est pas dans tous les cas qu'il y a des
paiements provisoires, comme on l'expliquait.
M. Jolivet: Ce que je veux dire, c'est que quand toutes les
données sont là, cela devient quasiment automatique, c'est plus
rentable pour le fonds de le payer que de...
M. Pagé: Cela va de soi. M. Jolivet: ...le laisser
traîner.
M. Pagé: II faut bien avoir à l'esprit ceci. J'ai
clairement indiqué ce matin qu'on est en communication avec les
dirigeants de l'office pour qu'on puisse réaliser nos créances
dans les meilleurs délais, sans laisser dormir et surtout perdre des
actifs. Une ferme qui n'est pas exploitée pendant un an, où il
n'y a pas de chauffage, et qu'on veut vendre deux ans après, ce ne sont
pas les mêmes valeurs, nos actifs ont été largement
diminués.
M. Jolivet: La demande de l'UPA ce matin à ce sujet, vous
en avez fait mention vous-mêmes en donnant comme exemple les porcheries.
On disait justement qu'après un an ou deux ans, cela ne vaut plus rien.
Dans ce contexte, ce sont des pertes à encourir.
M. Pagé: C'est cela.
M. Jolivet: Vous avez parlé d'aller plus rapidement dans
ces dossiers, soit à la vente des actifs ou la vente de la ferme au
complet. Est-ce que cela va vous permettre de faire cela?
M. Pagé: C'est un ensemble. Plus vite on aura
réglé le montant à payer en vertu du fonds
d'assurance-prêts, plus vite on pourra disposer.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 5 est donc
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 6.
M. Pagé: À l'article 6, c'est strictement une
modification de concordance, rien de plus, où on dit que l'article 18 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la troisième ligne du
premier alinéa, après le chiffre "17" de "ou 17.1" qu'on vient
d'ajouter.
M. Jolivet: C'est la logique de la suite de tout à l'heure
qu'on vient d'adopter où on propose un remboursement sur une
réclamation provisoire.
M. Pagé: C'est cela.
Le Président (M. Richard): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Pagé: À l'article 7, M. le Président,
c'est aussi une modification de concordance qui est nécesssaire, vu
l'insertion de l'article 17.1 concernant une réclamation provisoire.
L'amendement qu'on propose vise à ajouter le mot "ou".
M. Jolivet: C'est Important. Adopté.
Le Président (M. Richard): L'amendement de l'article 7 est
donc adopté. Est-ce que l'article 7 tel qu'amendé est
adopté?
M. Jolivet: L'article 7 qui est la concordance...
M. Pagé: Je veux bien qu'on se comprenne pour qu'on ne
soit pas contesté devant les tribunaux plus tard. Il se lit comme suit:
"L'article 7 du projet de loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne du paragraphe 2°, des mots "du cinquième
alinéa de l'article 17.1" par les mots "ou du cinquième
alinéa de l'article 17.1".
M. Jolivet: L'amendement est adopté. L'article
lui-même, tel qu'amendé, est adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Pagé: À l'article 8, M. le Président,
l'abrogation des articles 20 à 22 est nécessaire, vu la
conversion de la dotation du fonds en une avance du ministre des Finances et
à cause de l'adoption des articles 23.1 à 23.6. L'article 23 est
également abrogé, parce que l'une des dispositions qu'il renferme
était transitoire et que l'autre n'est plus exigée par les
règles actuelles de la rédaction des lois.
À l'article 8, on dit que les articles 20 à 23 de cette
loi sont abrogés et, pour les motifs que je viens d'invoquer, ne sont
plus nécessaires.
M. Jolivet: M. le Président, on ne fera pas
une grosse discussion. On l'a faite lors de la
deuxième lecture, ce matin. C'est la façon dont on voit les
choses. L'article 8 sera adopté, sur division.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 9.
M. Jolivet: ...changement des articles
précédents.
Le Président (M. Richard): L'article 8 étant
adopté sur division, j'appelle à nouveau l'article 9.
M. Pagé: C'est à l'article 9, M. le
Président, qu'on prévoit les nouvelles dispositions qui visent
à réorganiser financièrement le fonds. À l'article
23.1, on confère au fonds un pouvoir d'emprunt avec l'autorisation
préalable du gouvernement. À l'article 23.2, on prévoit
pouvoir convertir la dotation de 10 000 000 $ en faveur du fonds en une avance
du même montant par le ministère des Finances. À l'article
23.3, on autorise le gouvernement à garantir les emprunts
contractés par le fonds, le cas échéant, et
l'exécution des obligations du fonds. On autorise le ministère
des Finances à consentir des avances au fonds pour une somme, comme je
vous l'indiquais tout à l'heure pouvant aller jusqu'à 111 000 000
$. A l'article 23.4, on indique très clairement que, jusqu'au 1er avril
1992, seuls les intérêts gagnés par le fonds sur la somme
de 10 000 000 $ serviront à payer les pertes, le ministre des Finances
devant verser au fonds, à même le fonds consolidé du
revenu, les sommes additionnelles requises pour permettre au fonds de parfaire
le paiement de ses obligations. Essentiellement, ce qu'on dit à
l'article 23.4, c'est que toutes les sommes requises pour couvrir les
déficits antérieurs pour les amener à zéro en 1992
devront être avancées par le ministère des Finances, sauf,
évidemment, qu'on pourra profiter des intérêts sur les 10
000 000 $ qui ont été donnés en dotation il y a quelques
années.
À l'article 23.5 on indique que, jusqu'au 1er avril
1992, en plus de la somme de 10 000 000 $ avancée par le
ministère des Finances, les sommes suivantes seront versées
auprès de la Caisse de dépôt et de placement: les primes
perçues, les intérêts qu'elles produiront, les montants
recouvrés par l'office à la suite du paiement d'une
réclamation en vertu de la subrogation obtenue par l'office contre un
débiteur en défaut, les intérêts que ces montants
produiront. À compter du 1er avril 1992, les revenus de toute provenance
du fonds en premier lieu, si nécessaire le capital du fonds en second
lieu, seront imputés prioritairement selon l'ordre suivant: a) le
paiement des réclamations de perte; b) le paiement des
intérêts sur les emprunts contractés par le fonds le cas
échéant à ce moment-là; c) le remboursement
à l'échéance du capital de ses emprunts; d) le paiement
des intérêts sur les avances consenties par le ministre des
Finances, s'il y en a à ce moment-là; e) le remboursement des
avances faites par le ministre des Finances.
À l'article 23.6, à compter du 1er avril
1992, les revenus constitués des droits d'assurance perçus des
sommes recouvrées par le fonds continuent à être
déposés auprès de la Caisse de dépôt et
placement du Québec, à moins que le fonds à ce
moment-là ne prévoie en avoir besoin à court terme.
Voilà pour les dispositions de l'article 9 qui viennent établir
les règles et les paramètres très clairs démontrant
qu'il y aura deux fonds distincts: un qui continue d'être alimenté
par le fonds consolidé de la province sur signature du ministre des
Finances pour couvrir le déficit actuel, les déficits qui
pourront s'accumuler, c'est-à-dire les charges inhérentes
à de tels déficits d'ici à 1992 et, deuxièmement,
un fonds parallèle à la Caisse de dépôt et placement
du Québec. Ce fonds recueillera des versements, c'est-à-dire les
montants payés par les emprunteurs comme prime d'assurance à 1,85
% sur les emprunts contractés à partir de l'adoption de la
loi.
M. Jolivet: En fait, ce qui arrive, c'est tout ce que vous nous
avez expliqué jusqu'à maintenant. Quant au paiement du
déficit, vous nous dites et vous nous garantissez qu'en aucune
façon, on ne fera payer qui que ce soit et qu'à ce
moment-là, c'est du fonds consolidé que va venir la somme de 20
000 000 $, etc., pour payer les 111 000 000 $. D'un autre côté,
vous dites: tous les nouveaux prêts seront sûrs à partir du
1er avril 1992 à 1,85 %
M. Pagé: Tous les prêts à compter de
maintenant...
M. Jolivet: Maintenant.
M. Pagé: ...à 1,85 % vont permettre de créer
une réserve qui, elle, va commencer à être imputable aux
pertes du fonds à partir du 1er avril 1992.
M. Jolivet: Et au 1er avril 1992... Ce n'est pas à cet
article que vous allez nous faire un amendement pour indiquer que si jamais il
y avait une meilleure performance que celle que vous prévoyez ou que...
Ce serait à cet article-là.
M. Pagé: J'apporterai un amendement que au moment de la
prise en considération du rapport, soit à cet article, soit
à l'article 12, au moment de l'entrée en vigueur de la loi,
où je pourrai dire: la loi entre en vigueur telle date. Disons que la
loi entre en vigueur sur sanction et s'appliquera jusqu'au plus tard le 1er
avril 1992 ou le 1er juillet 1992 ou 1993, quelque chose comme cela, pour que
tout le processus dévalua-
tion puisse, à ce moment-là être public, ouvert, ici
en commission parlementaire et à l'Assemblée nationale du
Québec, si mon amendement est accepté par le Conseil des
ministres, cela va de soi.
M. Jolivet: Adopté sur division.
Le Président (M. Richard): L'article 9 est donc
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 10.
M. Pagé: À l'article 10, M. le Président,
c'est une modification du pouvoir réglementaire du gouvernement
découlant de l'adoption de l'article 17.1 des nouveaux taux de droits
d'assurance et modalités de paiement de ceux-ci. On lit, à
l'article 10: "L'article 24 de cette loi est modifié: 1° par le
remplacement du paragraphe a du premier alinéa par le suivant: "a)
établir les cas où un droit d'assurance est payable à
l'égard d'un prêt et en déterminer le taux, les
modalités et les échéances de paiement;" 2° par
l'insertion, à la cinquième ligne du paragraphe b du premier
alinéa, après le chiffre "17" de "ou 17.1".
Je l'ai indiqué, c'est une modification de concordance qui est
rendue nécessaire à cause de l'adoption de l'article 17.1 et des
nouveaux taux de droits d'assurance et modalités de paiement de ceux-ci.
Mais comme je vous l'ai indiqué, ce qu'il y aura dans le
règlement, c'est ce que j'ai annoncé ce matin: 1,85 %. (15
heures)
M. Jolivet: Le concept du mot échéance que vous
introduisez, ce sera le règlement qui va le permettre?
Vous dites actuellement que la personne fait son remboursement, mais
vous voulez faire un étalement, c'est cela, en termes
d'échéance?
M. Pagé: On ne fera pas d'étalement M. Jolivet:
Vous ne voulez pas?
M. Pagé: Le montant de l'assurance - si c'est cela votre
question, je peux me tromper...
M. Jolivet: Oui.
M. Pagé: Le montant d'assurance à payer sur le
prêt sera payable...
M. Jolivet: ...au déboursement.
M. Pagé: ...au déboursement.
M. Jolivet: D'accord. Là, vous dites: La personne le paie
au moment où elle reçoit le...
M. Pagé: ...à même le prêt.
M. Jolivet: ...prêt. Après cela...
M. Pagé: Donc, la prime est financée. On peut avoir
des prêts dont les déboursés sont sur plus d'un an.
À ce moment-là, on n'exigera pas que la totalité... Si la
personne, par exemple, pour le bénéfice de la discussion,
emprunte 100 000 $, 30 000 $ sont versés la première
année, la deuxième année on prévoit un achat de
quotas importants, achat de cheptel, on versera 30 000 $ à ce
moment-là, c'est au moment du déboursé.
M. Jolivet: Mais il pourrait peut-être l'étaler sur
un an, deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans.
M. Pagé: C'est-à-dire selon les
déboursés.
M. Jolivet: D'accord. Donc, à partir de ce
moment-là, ce qui veut dire, la modification...
M. Pagé: Par exemple, si la personne emprunte 100 000 $,
50 000 $ une année et 50 000 $ qui se déboursent l'année
suivante, elle paiera 1,5 % de ses 50 000 $ la première année et
1,5 % de ses 50 000 $ la deuxième année. C'est cela? C'est ce que
le texte dit.
M. Jolivet: C'est bien cela.
M. Pagé: Sauf pour les ouvertures de crédit
où cela peut aller jusqu'à cinq ans.
M. Gagnon: II y a plusieurs ouvertures de crédit qui sont
d'un an, mais pour celles de deux, trois, même de cinq ans ou à
l'option de l'emprunteur, ce seront des échéances annuelles
continues durant le terme convenu.
M. Jolivet: J'essaie de me rappeler. Vous avez dit dans la loi 46
que la personne pouvait étaler son remboursement. J'essaie de voir s'il
y a un lien entre les deux.
M. Pagé: Comment étaler son remboursement?
C'est-à-dire que dans la loi 46, la personne peut modifier la forme de
remboursement. Elle peut le faire aux quinze jours, au mois, au trimestre ou au
semestre. Il faut retenir que le taux d'assurance est payé au moment du
déboursé, pas au moment du paiement du prêt.
M. Jolivet: Juste une minute. À l'article 2, on dit: "Un
droit d'assurance établi suivant les taux fixés par
règlement est payable au fonds suivant les modalités, aux
échéances et dans les cas déterminés par
règlement à l'égard..."
M. Pagé: C'est cela.
M. Jolivet: Donc ici, la modification en est une de
concordance.
M. Pagé: C'est cela. Je l'ai dit tout à l'heure.
C'est pour s'assurer qu'on n'exigera pas, l'office n'a pas l'intention d'exiger
par exemple 1,85 % d'un prêt de 100 000 $ si on verse, la première
année, seulement 50 000 $.
M. Dufour: C'est établi par règlement, mais si le
taux variait.
M. Pagé: Le taux ne variera pas. M. Dufour: II ne variera
pas.
M. Pagé: Non. Je l'ai très clairement
indiqué ce matin au nom du gouvernement, c'est 1,85 % plutôt que
2...
M. Dufour: Jusqu'en 1992.
M. Pagé: ...plutôt que 2,25 %.
M. Dufour: Parfait.
Le Président (M. Richard): L'article 10 est donc
adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 11.
M. Pagé: À l'article 11, c'est une nouvelle
disposition. M. le Président, cet article étend au prêteur
subrogé ou au cessionnaire d'un prêt, les bénéfices
de la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et forestiers.
C'est une nouvelle disposition. Ce sont de nouvelles
dispositions qui permettent d'opposer à un prêteur subrogé
ou au cessionnaire les manquements à la loi ou au règlement
attribuable au prêteur originaire. On y dit à l'article 11. Cette
loi est modifiée, par l'insertion, après l'article 25, du
suivant: "25.1: Nonobstant toute disposition législative inconciliable,
un prêteur visé au paragraphe 1° de l'article 5 et toute autre
personne désignée par le gouvernement en vertu de l'article 6 de
la Loi sur le financement agricole, qui est subrogé aux droits d'un
autre prêteur conformément à l'article 1155 du Code civil,
à l'égard d'un prêt consenti en vertu de cette loi,
bénéficie du droit à l'assurance visée au premier
alinéa de l'article 4, sans cependant restreindre le pouvoir
conféré à l'office par le troisième alinéa
de cet article au cas d'inobservation de la part du prêteur originaire
des dispositions de la loi en vertu de laquelle ce prêt a
été consenti ou du règlement d'application de cette
loi.
"Le premier alinéa s'applique également,
compte tenu des adaptations nécessaires, dans le cas d'une cession,
d'une vente ou d'un transport visé à l'article 60 de la Loi sur
le financement agricole ou à l'article 52 de la Loi favorisant le
crédit forestier par les institutions privées qui est consenti en
conformité de ces articles 60 ou 52, selon le cas."
M. Gagnon: Nous avons une nouvelle disposition dans la loi 46
pour permettre le changement de prêteur lorsqu'un prêteur voudra
aller à une autre banque, à une autre caisse. S'il y a une
subrogation dans ces cas-là, le nouveau prêteur est couvert par le
fonds.
M. Jolivet: II a les mêmes obligations et les mêmes
possibilités.
M. Pagé: Ce qui avait d'ailleurs été
demandé par les agriculteurs.
M. Gagnon: C'est cela, c'est la même chose.
M. Jolivet: Est-ce qu'il y a eu plusieurs cas depuis 1978
où des prêteurs ont été obligés de changer,
compte tenu de l'augmentation des taux d'intérêt en 1983?
M. Gagnon: Ce n'était pas prévu dans la loi
actuelle pour des cas de subrogation.
M. Pagé: On l'a prévu dans le projet de loi 46,
à la demande des producteurs agricoles.
M. Jolivet: C'est ce que Je veux dire. Pourquoi
l'introduisez-vous? Est-ce parce qu'il y a eu des cas, des difficultés?
Je veux savoir pourquoi.
M. Gagnon: Je ne vois pas, mais étant donné qu'on a
une disposition spéciale dans la loi 46, on l'introduit ici. Pour faire
une concordance avec ce qui existe déjà pour le marché
secondaire, on a des dispositions pour des transferts de prêts. Lorsqu'un
prêteur en gardait l'administration, on avait des dispositions disant
qu'il devra en garder l'administration s'ils font un transfert de prêts
entre banques. Cela se fait souvent avec des fédérations de
caisses populaires, mais la caisse qui a fait le prêt demeure
administrateur du prêt, sauf que dans la Loi favorisant le crédit
forestier par les institutions privées, on a dit que dans ce
cas-là, si c'est un prêteur autorisé qui a acquis la
créance, il pourra administrer le prêt, de sorte que si on vient
faire une concordance dans un cas semblable, il sera couvert par le fonds pour
éviter qu'il y ait des interprétations contraires. C'est une
clarification.
M. Jolivet: Dans le fond, je peux laisser à mon
collègue le soin de vous poser la question.
M. Dufour: Par rapport à cela, dans le passé,
j'imagine que quelqu'un qui vendait ou échangeait une
propriété et qui avait un emprunt avec vous, à ce
moment-là, vous l'obligiez à payer ou vous faisiez ce que vous
écrivez dans
la loi pour l'avenir. Vous transfériez la dette à l'autre
ou vous l'obligiez à s'endetter ou à signer une reconnaissance de
dette pour la différence.
M. Gagnon: C'est-à-dire que si l'emprunteur
transfère sa dette à l'autre, c'est un transfert de prêt.
L'autre assume le prêt, mais il ne change pas de prêteur, c'est
l'emprunteur qui change. Est-ce votre question?
M. Dufour: II y avait un vide, c'est ce que cela veut dire.
Anciennement, quelqu'un qui avait un prêt avec vous et qui changeait de
propriété, qu'est-ce qu'il advenait de cet emprunt?
Était-il obligé de rembourser? Et s'il n'était pas capable
de rembourser?
M. Pagé: À l'égard de l'emprunteur ou du
prêteur?
M. Dufour: Vis-à-vis de l'emprunteur. Il est
intéressant de savoir...
M. Pagé: Vous avez un prêt de consenti par l'office
de 100 000 $. Vous vendiez votre ferme à Jos. Bleau. Est-ce que...
M. Dufour: Mais qu'est-ce qui arrivait de cet emprunt?
M. Pagé: C'est un nouveau prêt.
M. Gagnon: C'est un nouveau prêt.
M. Dufour: Vous étiez obligé de le faire.
M. Gagnon: C'est un nouveau prêt si on n'a pas consenti. Si
on a donné l'autorisation du transfert, ça vient comme un nouvel
emprunteur ni plus ni moins, mais c'est le prêt qui se continue pour le
solde du prêt. Le prêteur originaire est couvert par le fonds
d'assurance. Il continue d'être couvert par le fonds.
M. Dufour: C'est à partir de maintenant.
M. Gagnon: Non, cela existe.
M. Dufour: Avant, c'était comme cela aussi?
M. Gagnon: Cela existe.
M. Dufour: Quelle notion supplémentaire apportez-vous?
M. Gagnon: C'est vis-à-vis des prêteurs, entre
eux.
M. Jolivet: Pour les transferts du prêteur. Par exemple, si
une banque fait faillite.
M. Gagnon: Si une banque vient prêter à l'autre, se
fait subroger...
M. Jolivet: II parlait de la Fédération des caisses
populaires. Entre elles, elles peuvent se transférer des prêts,
puis...
M. Gagnon: C'est un exemple. Cela peut aussi bien être la
Banque Royale du Canada qui veuille faire du marché secondaire et qui
fasse cession de ses prêts, soit sous forme de deux ou trois prêts
en même temps ou uniquement un prêt et qui en garde
l'administration, de sorte que l'emprunteur continue à avoir affaires
avec son prêteur originaire, etc..
M. Jolivet: Vous donnez au prêteur la même garantie
que celle donnée aux emprunteurs, de ne pas avoir de problème
quant au prêt initial qui était fait.
M. Pagé: Oui. Cela peut régler... Par exemple, on a
eu l'occasion de se référer à quelques reprises, au moment
de l'étude du projet de loi 46. Un emprunteur ne s'entend plus avec son
prêteur. C'est un nouveau gérant, par exemple, qui décide
d'aller se financer ailleurs. On a très clairement indiqué dans
la loi que c'était maintenant possible. Cela serait couvert dans ces
cas-là.
M. Jolivet: L'inverse aussi, si le prêteur ne s'entend pas
avec l'emprunteur, il veut demander un changement.
M. Pagé: C'est cela.
M. Jolivet: II va chercher une autre banque. Il envoie les
indésirables à un autre.
M. Pagé: C'est une des choses qui nous ont
été demandées par les producteurs.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Une petite question, pour m'aider, M. le ministre. Si
jamais deux institutions se partagent la créance, est-ce que c'est
prévu? Cela me vient à l'idée. Est-ce que cela arrive dans
ces cas-là?
M. Pagé: M. Gagnon.
M. Gagnon: Se partagent la créance?
M. Pagé: Le prêt.
M. Gauvin: Le prêt, je m'excuse.
M. Gagnon: II peut y avoir des partages de garantie, avec le
consentement de l'office, mais pas sur le même prêt. SI une banque
ou une caisse consent un prêt personnel et demande une telle garantie, le
prêt est garanti par l'office. Il peut arriver dans certains cas, lorsque
les biens sont suffisants... Pas sur le même prêt, parce que
c'est le même prêteur.
M. Jolivet: En fait, avant d'offrir cela, l'office va
peut-être demander une consolidation sur ses dettes et va lui faire un
seul prêt au lieu d'en avoir deux ou trois. D'accord.
Le Président (M. Richard): L'article 11 est donc
adopté.
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. J'appelle
l'article 12.
M. Pagé: À l'article 12, M. le Président,
c'est la disposition habituelle. "Les dispositions de la présente loi
entreront en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement". Il est très probable que l'amendement que J'ai à
apporter soit à l'article 12, où il y a une
référence au délai de la loi.
M. Jolivet: On prend note de cela dans le procès-verbal
pour que, lorsqu'on arrivera à l'étude...
M. Pagé: Si mon amendement est accepté.
M. Jolivet: C'est cela. Sinon, on fera une autre discussion
à ce moment-là.
M. Pagé: M. le Président, II y avait une motion de
renumérotation, parce qu'on a des amendements. Je propose que le projet
de loi 49 soit...
M. Jolivet: Vous dites quoi?
M. Pagé: On propose que le projet de loi 49 soit...
M. Jolivet: On n'avait pas encore fini d'étudier l'article
12 pour la raison suivante. Vous dites: "entreront en vigueur à la date
fixée par le gouvernement". Ce que je crois comprendre, pour revenir
à la discussion de départ...
M. Pagé: Elle va s'appliquer soixante jours après
l'entrée en vigueur de la loi 46.
Une voix:...
M. Pagé: D'accord. La disposition de la loi 46
prévoit les cas où les demandes ont été faites
avant.
M. Gagnon: À l'article 156 de la loi 46, on dit ceci: Les
prêts, ouvertures de crédit, prêts spéciaux ou
subventions dont la demande écrite est reçue par l'office ou le
prêteur avant le... - ici on indique la date du soixantième jour
qui suit celle de l'entrée en vigueur du présent article,
c'est-à-dire de la loi 46 en définitive - sont accordés en
vertu de ces lois remplacées si le demandeur le requiert. Comme M. le
ministre me le soulignait tout à l'heure, on peut avoir des cas
où le type n'a pas pu parfaire son projet à temps, il n'a pas
été informé à temps, il ne serait peut-être
pas couvert par certaines dispositions de la loi actuelle s'il ne répond
pas à toutes les conditions et qu'il répondrait aux conditions de
nos lois actuelles. Pour qu'il ne passe pas à côté du pont,
si vous permettez ce langage...
M. Jolivet: En même temps qu'il n'y ait pas un vide
juridique quelque part.
M. Gagnon: Qu'il n'y ait pas de vide juridique.
M. Jolivet: On ne sait plus sous quelle loi il est inscrit, la
nouvelle ou l'ancienne.
M. Gagnon: C'est prévu. Ceux qui obtiennent un prêt
en vertu des lois actuelles...
M. Jolivet: Cela bloque le vide juridique.
M. Gagnon: ...continuent d'être régis par les lois
actuelles.
M. Jolivet: La question que je pose maintenant au ministre. Son
intention serait d'adopter le projet de loi tel qu'il est à la fin
mars.
M. Pagé: En même temps que l'amendement.
M. Jolivet: C'est cela?
M. Pagé: Oui.
M. Jolivet: D'ici à la fin mars.
M. Pagé: L'adopter en Chambre d'ici la fin mars.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Pagé: Et le faire entrer en vigueur.
M. Jolivet: Pour qu'il entre en vigueur...
M. Pagé: Si possible le 1er avril.
M. Jolivet: Et à partir de cela, les soixante jours
courent. L'entrée en vigueur...
M. Gagnon: Soixante jours, oui. Si l'entrée en vigueur
était décrétée disons le 1er mal ou le 15 avril, la
date qui serait déterminée par....
M. Jolivet: Tout ce qui est 60 jours avant...
M. Gagnon: II reste 60 jours après pour les prêts
consentis sous la loi actuelle.
M. Jolivet: C'est cela. Disons le 15 avril, 60 jours après
tous les gens sont sous l'ancienne loi. À partir de cette date, ils sont
sous la nouvelle loi.
M. Gagnon: Cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas signer
leur acte de prêt. Après 60 jours, c'est la date de la demande qui
compte, la date d'acceptation de la demande.
M. Jolivet: D'accord. Ils peuvent faire une demande d'exception
s'ils veulent. S'ils voulaient, par hasard, être sous la nouvelle loi
plutôt que sous l'ancienne, ont-ils le droit?
M. Gagnon: Oui. S'ils ne font pas la demande, ils vont être
obligatoirement...
M. Pagé: ...considérés comme étant
sous la nouvelle loi.
M. Jolivet: Automatiquement. D'accord. Donc, il faut qu'ils
fassent une demande d'exemption pour être sous l'ancienne loi.
M. Pagé: Sous la loi 46.
M. Jolivet: J'ai toujours dit que la loi 49 avait un lien
étroit avec la loi 46. Le ministre me disait non. Mais là, il a
confirmé ce matin que j'avais raison.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. Est-ce que le
projet de loi 49, tel que libellé, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers est adopté? Le titre
avec? Sur division?
M. Jolivet: Nous autres, c'est la loi au complet.
Le Président (M. Richard): Remarquez que ce n'est pas une
extrême surprise. Est-ce que l'ensemble du projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Richard): C'est adopté sur
division. La commission a donc rempli son mandat. J'ajourne donc les travaux
sine die. Je vous remercie.
(Fin de la séance à 15 h 15)