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Etude des crédits du ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation
(Onze heures cinquante-deux minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
La commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation
est réunie pour étudier les crédits du ministère
pour l'année 1980-1981.
Les membres de la commission sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Gagnon (Champlain), M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M.
Goulet (Bellechasse), Mme LeBlanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata); M. Vaillancourt (Orford)
remplace M. Picotte (Maskinongé); M. Rancourt
(Saint-François).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska), M. Charbonneau
(Verchères), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Samson (Rouyn-Noranda).
A l'ajournement d'hier soir, nous avions terminé les commentaires
préliminaires. A moins d'autres indications, nous pourrions passer
à l'étude du programme 1, élément 1.
Les Terres de Mirabel
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... même si le ministre, dans sa
réplique, a tenté d'apporter des réponses à la
plupart des points qu'on avait soulevés, je lui avais posé une
question concernant l'admissibilité des agriculteurs, des producteurs
agricoles, qui exploitent des fermes dans la zone de Mirabel.
On se souvient que l'an dernier, à cause du genre de bail qui
avait été signé entre ces producteurs agricoles et les
représentants du gouvernement fédéral, ces gens-là
n'étaient pas admissibles, de façon complète, à
certains programmes, puisqu'on jugeait que les investissements que les
cultivateurs faisaient comportaient un risque par rapport à la
durée du bail. Est-ce qu'il y a des changements dans les visions du
ministre de l'Agriculture sur l'application des programmes sur lesquels il
avait des rétentions l'an dernier?
M. Garon: Non, il n'y a pas de changement. Il faut dire que
toutes les subventions de fonctionnement s'appliquent. S'ils ne s'appliquent
pas, c'est parce que, habituellement, on demande des contrats de cinq ans ou
dix ans de location pour que les programmes s'appliquent, quand il s'agit de
programmes d'immobilisation. Autrement, c'est de l'argent jeté à
l'eau. Les programmes de fonctionnement annuels s'appliquent. Ce sont des
programmes d'investissement.
J'ai justement rencontré le député de
Deux-Montagnes tout à l'heure et j'ai convenu avec lui que je
demanderais au ministre Cosgrove, du gouvernement fédéral, une
rencontre dans les plus brefs délais parce qu'il ne semble pas
être assez au courant du dossier de Mirabel. J'ai remarqué au
cours de la campagne référendaire, lors d'une des interventions
est-ce que c'étaient des interventions à caractère
politique ou si c'était simplement une méconnaissance du dossier
que le ministre Cosgrove n'était pas au courant du dossier.
Il y a eu des discussions dans le temps des conservateurs, dans le
dossier de Mirabel, et le dossier évoluait très rapidement et
très bien, de sorte que trois ministres conservateurs avaient
présenté un document au Conseil des ministres
fédéral pour régler la situation de Mirabel. Contrairement
à ce qu'avait dit le ministre Cosgrove, tout cela n'était pas
relié à des modifications au Code civil pour le bail
emphytéotique, parce qu'il y a plusieurs façons de
prévoir, si on veut, des servitudes ou des contraintes reliées
à l'aéroport pour lesquelles il y avait des inquétudes du
gouvernement fédéral. C'est normal, c'est évident que,
dans le secteur de l'aéroport, il y a certaines contraintes. Personne ne
s'opposait à cela. Se buter et dire que c'est seulement une question de
bail emphythéotique qu'il fallait remplacer par un bail ordinaire, je
peux vous dire que c'était complètement faux, il n'a jamais
été question de fonctionner dp cette façon-là. Dans
les discussions qu'il y a eu avec l'autre équipe gouvernementale, au
contraire, il était possible, par une réglementation, en vertu de
la Loi de l'aéronautique, d'avoir des possibilités
différentes beaucoup plus simples. Ici, au Québec, il va y avoir
des discussions sur des possibilités d'amendement au Code civil. Je ne
dis pas que cela va se faire, parce qu'amender le Code civil, ce n'est pas
toujours facile, mais il y a des études qui se font au point de vue des
questions du bail emphytéotique.
Pour faire le point sur cette question, évidemment, au cours de
la campagne référendaire M. Cosgrove a une mauvaise
habitude; je ne sais pas si c'est une habitude qui se généralise,
au gouvernement fédéral; je vois qu'il y en a plusieurs qui
l'appliquent on écrivait une lettre une journée, une autre
journée, on la postait, cette journée-là la
conférence de presse avait lieu et vous n'aviez pas reçu la
lettre. Dans aucun gouvernement civilisé, cela ne se fait. Le
gouvernement fédéral, depuis un certain temps, a pris cette
habitude, de sorte que c'est évident que vous ne puissiez pas
répondre, parce que vous n'avez pas eu la lettre. Le courrier n'est pas
encore arrivé. Il fait la conférence de presse la journée
où il envoie la lettre. Si cela se faisait de pays à pays ou si
cela se faisait dans des relations normales, je suis persuadé
qu'ils ne font pas cela souvent avec l'Ontario ou avec d'autres
provinces. C'est une façon un peu sauvage de se comporter.
Je vais demander une rencontre pour faire le point sur tout ce dossier,
le dossier de Mirabel. C'est un dossier qu'on veut régler. Si les
conservateurs étaient restés au gouvernement deux ou trois mois
de plus, on l'aurait sans doute réglé, parce que le dossier avait
été présenté au Conseil des ministres. Je n'ai pas
vu la décision du Conseil des ministres, mais on m'a dit qu'au cours de
la campagne électorale, quand le décision a été
prise, elle devait être annoncée, mais un attaché de presse
ou un conseiller politique au bureau du premier ministre Clark aurait dit que
ce n'était pas opportun d'annoncer cela à ce moment-là,
dans le cours des élections, parce qu'il aurait pu y avoir des
retombées politiques défavorables dans d'autres provinces.
Ce qui veut dire, au fond, que la décision qu'aurait prise le
gouvernement fédéral était assez favorable au
Québec pour qu'on craigne des réactions dans d'autres provinces,
la décision qui avait été prise par le gouvernement
Clark.
Maintenant, entre la défaite électorale et la passation
des pouvoirs aux libéraux, au nouveau gouvernement qui avait
été élu le 18 février, le ministre des Travaux
publics fédéral a fait des déclarations, disant que le
principe du transfert des terres de Mirabel au gouvernement du Québec,
avec différentes modalités et tout cela, avait été
accepté par le Conseil des ministres. Mais, là, comme il avait
perdu les élections et qu'on était dans la période
intermédiaire de la passation des pouvoirs, il n'y a pas eu beaucoup de
nouvelles faites à ce sujet par les journaux. Je peux vous dire que cela
allait très bien. J'ai la conviction que, si les élections
avaient eu lieu six mois ou un an plus tard, ce dossier serait
déjà réglé.
M. Giasson: Quels sont les échanges que vos fonctionnaires
ont eus avec le gouvernement conservateur de l'époque qui permettraient
de rendre public que les représentants du Parti conservateur du temps
avaient déclaré que le dossier avait reçu une approbation
du Conseil des ministres fédéral?
M. Garon: J'ai vu le mémoire qui a été
déposé il y a des fuites à Ottawa comme à
Québec j'ai eu l'occasion d'avoir une copie du mémoire qui
avait été présenté par les trois ministres
conservateurs au Conseil des ministres au cours du mois de janvier 1980. Je
n'ai pas vu la copie de la décision du Conseil des ministres
conservateurs, mais je sais qu'il y a eu une décision du Conseil des
ministres conservateurs. Je sais également que, quand il a
été question de l'annoncer, celui qui avait la
responsabilité pour le Québec des annonces politiques a
arrêté l'annonce à cause des réactions qu'il pouvait
y avoir dans d'autres provinces concernant cette annonce. Non, ce n'est pas
André Payette, on m'a dit plutôt M. Doyle. (12 heures)
M. Giasson: De toute façon, puisque vous avez pris
connaissance du mémoire, vous avez le renseignement précis sur ce
qu'était la décision du gouvernement du temps.
M. Garon: C'est-à-dire que parfois les décisions
qui sont prises au Conseil des ministres sont différentes un peu d'un
mémoire.
M. Giasson: Qu'est-ce que le mémoire, grosso modo,
indiquait comme position du fédéral là-dedans?
M. Garon: Le mémoire indiquait que le
fédéral acceptait le principe du transfert des terres de Mirabel
au Québec, acceptait le principe du bail emphytéotique, acceptait
le principe des baux à long terme...
M. Giasson: En posant quelles conditions?
M. Garon: En acceptant le principe du bail emphytéotique,
acceptant le principe des baux à long terme, un peu dans le cadre de ce
qu'on proposait.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas 25 ans? M. Garon:
Pardon?
M. Giasson: Oui, mais est-ce que le mémoire indiquait une
remise en bonne et due forme, complète et finale de tout ce territoire
aux autorités du Québec?
M. Garon: En parlant de ça, oui.
M. Giasson: A ce moment-là, si le Québec recevait
ce territoire, si le fédéral le remettait au Québec sans
aucune condition, la question des baux ne regarde plus le
fédéral, ne touche plus le fédéral. C'est le
Québec qui prend les décisions sur...
M. Garon: Non, il y avait des modalités, c'est
évident. Mais le principe de la chose était admis avec certaines
modalités. Ce serait peut-être intéressant si... Il est
parti? Je pourrais possiblement avoir une copie du mémoire.
M. Vaillancourt (Orford): Peut-être que le ministre
pourrait déposer ce mémoire, si... C'est une chose qui est
publique, ça?
M. Garon: Oui... Ce n'est pas quelque chose de public. C'est un
document signé par trois ministres conservateurs adressé au
Conseil des ministres à Ottawa. Ce n'est pas un document qui est
normalement public.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'auriez pas d'objection à
le déposer?
M. Giasson: Cela ne pose plus de problème.
M. Garon: Non, je n'aurais aucune objection à le
déposer, parce que ça montrerait exactement que ce que j'ai dit
dans la campagne référendaire était exact, et que ce que
disait M. Cosgrove n'était pas exact. Cela le démontre, parce que
ce mémoire fait suite aux négociations entre le Québec et
le fédéral, la dernière rencontre ayant eu lieu au mois de
novembre 1979, je pense, et là, il y avait eu... Le dossier
évoluait bien. Le rapport que j'avais voulait que tout ça aille
assez rondement et assez bien. Le mémoire avait été
présenté au Conseil des ministres en janvier; dernière
rencontre en novembre et présentation du mémoire en janvier.
C'est un mémoire qui avait quelques pages. Ce n'était pas un
dossier qui avait traîné véritablement.
Mais surtout, c'est que j'ai l'impression je vais vous le dire
bien franchement qu'à Mirabel, l'expropriation de 93 000 acres,
je pense que tout le monde s'entend pour dire que c'est une erreur, si on part
de ce principe, je pense, qu'étant donné le nombre de
décisions que le gouvernement prend, il y a des erreurs qui peuvent se
faire.
Si le gouvernement libéral pouvait dire: On a fait une erreur, on
va la réparer, il n'y aurait pas de problème. Ce problème
se réglerait dans le temps de le dire. C'est qu'ils ne veulent pas
admettre qu'ils ont fait une erreur. Or, les conservateurs n'avaient pas la
même contrainte et, quand on a étudié le dossier, ils ne se
sentaient pas... La discussion pouvait se faire beaucoup plus sereinement,
parce qu'ils n'essayaient pas de protéger une décision
antérieure.
D'ailleurs la décision a été mal faite, à
mon avis, parce que le gouvernement du Québec avait fait des
représentations qui n'allaient pas dans le sens de la décision
fédérale. J'ai l'impression que si le gouvernement
fédéral pouvait admettre qu'il y a eu une erreur, et en partant
de là qu'on dise: on règle cette affaire-là, cette
erreur-là, je pense qu'elle pourrait se régler assez rapidement.
C'est mon impression.
L'erreur étant faite, c'est évident qu'à ce
moment-là on ne peut pas nier, par exemple, quand on discute avec eux,
qu'il y a un aéroport là. Il y a un aéroport, il est
là maintenant. C'est évident que lorsqu'on discute avec eux on
dit: parce qu'il y a un aéroport maintenant, l'agriculture qui va se
faire dans cette région peut avoir certaines contraintes. C'est une
réalité de la vie et il faut maintenant en tenir compte.
Si on pouvait s'asseoir, j'aimerais qu'on liquide ce dossier-là
plus rapidement, parce que ce sont de bonnes terres.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que lorsque le gouvernement
fédéral a exproprié autant de terrain, c'est parce qu'il
voulait avoir tous les abords de l'aéroport pour ne pas être
dérangé par...
M. Garon: Ce n'est pas nécessaire de faire ça. Vous
savez, on me dit qu'en Hollande je ne suis jamais allé en
Hollande on cultive jusque sur le bord de la piste. Quelqu'un me disait
que lorsqu'il est arrivé à l'aéroport, il regardait et il
y avait des récoltes jusqu'à l'asphalte de la piste de
l'aéroport. Parce qu'on utilise 100% du terrain. Je vous dis ça
sous toute réserve, parce que je n'y suis jamais allé.
Cela veut dire au fond qu'il est impossible de faire de l'agriculture
jusqu'à l'aéroport, mais c'est évident qu'il y a certains
types de productions qui peuvent nuire à un aéroport, à ce
moment-là, il s'agit d'avoir des réserves sur certains types de
productions et tout le monde va admettre éventuellement, que si un
aéroport a besoin d'une extension, on ne commencera pas à le
faire ailleurs, alors il faut tenir compte d'une réalité.
Je pense que si on voulait s'asseoir pour régler le dossier tout
simplement, ça pourrait se faire rapidement; du moins j'en ai
l'impression.
M. Giasson: C'est la preuve, je pense, que l'agriculture est
possible dans une zone aéroportuaire, la partie expropriée. On a
reloué des terres pour l'agriculture, donc c'est possible de faire de
l'agriculture.
M. Garon: Oui, mais il y a un problème et plus ça
va aller plus le problème va être grand. D'abord les baux sont
à court terme. Premier problème: qui va développer une
production avec un bail à court terme? Deuxièmement, comme le
bail est à court terme, il y a certains investissements qui... Supposons
que vous voulez faire des investissements et que vous ayez un bail à
court terme. Vous dites: à la fin de mon bail, à qui seront les
améliorations que j'ai apportées? On me dit que dans certains
cas, le cultivateur apporte une amélioration et, parce que la terre a
été améliorée, elle vaut plus cher et, à ce
moment-là, le prix de son bail augmente.
Evidemment, je n'ai pas toutes ces données-là, mais c'est
ce que les cultivateurs disent. Deuxièmement, le nombre d'agriculteurs
diminue fatalement et il y en a d'autres qui font des locations, qui ne sont
pas des cultivateurs.
Comme le nombre diminue, les infrastructures qu'il y a dans une
région agricole, comme une meunerie ou une coopérative, ou
quelqu'un qui vend ou qui répare de la machinerie, tout cela va se
dégrader tranquillement et les services vont devenir de moins en moins
considérables, cela va être de plus en plus difficile
d'opérer. C'est ça le gros problème. Tandis que le bail
emphytéotique, je vous le dis bien franchement, c'est moi qui ai
proposé cela dans mon bureau, quand les gens sont venus me rencontrer,
les gens de Mirabel. Ils me parlaient d'entrer en juin 1978. Ils sont venus me
parler des dossiers. J'ai dit: Je n'entrerai pas dans ce dossier-là
à moins que vous me le demandiez à cause des relations du
fédéral avec le Québec et de la question
référendaire, on pourrait penser qu'on va faire de la politique
avec cela.
Alors, j'ai dit: Si vous ne me le demandez pas, je ne voudrai pas
intervenir, parce qu'on va dire que je prends le dossier de Mirabel pour faire
de la politique. Je voudrais que vous utilisiez tous vos recours. Quand tous
vos recours, tout ce que vous pensez faire, auront été
épuisés et que vous
penserez que je dois intervenir, vous me le direz et j'interviendrai,
mais pas avant. Ils ont fait leurs démarches et quelques mois plus tard
ils m'ont demandé d'intervenir. Pendant cette discussion, ils m'ont
expliqué leurs problèmes. Etant de profession juridique,
étant avocat, j'ai dit: J'écoute ce que vous me dites et ce qui
me semble convenir, c'est le bail emphytéotique. Ils m'ont
demandé ce qu'était le bail emphytéotique. Je leur ai
expliqué ce que c'était, comment ça fonctionnait. Je leur
ai dit que les améliorations foncières relevaient du bailleur et
que, quand le bail était fini, le locateur emphytéotique devrait
racheter les améliorations, etc. Cela convenait pas mal. En tout cas,
j'ai dit: Regardez cela. Il y a des conseilleurs juridiques pour les
producteurs agricoles? Regardez cela.
On a parlé comme cela tout bonnement parce qu'il y a un
problème réel. Est-ce que les terres autour de l'aéroport
doivent être revendues aux cultivateurs pour les acquérir une
autre fois quand plus tard l'aéroport va se développer? Le bail
emphytéotique a assez de latitude que le locataire se trouve un peu dans
la condition d'un propriétaire, surtout s'il est renouvelable, s'il peut
être renouvelé, et tout cela. Cela me paraissait une formule
idéale pour une situation comme celle-là. Ce n'est pas la seule
façon, mais dans certains cas il n'est pas nécessaire de mettre
les conditions dans le bail, les conditions peuvent être mises dans
d'autres réglementations comme la réglementation de
l'aéronautique.
C'est tout cela qui était en discussion. Je suis convaincu que si
on le veut, si les deux gouvernements voulaient régler cette question,
cela pourrait être réglé facilement. Il faudrait le faire
assez rapidement pour que la situation ne se dégrade pas davantage.
Remettre cela en valeur, si on réglait ça aujourd'hui,
recommencer le système de location, ça va être
compliqué, ce n'est pas un dossier facile.
M. Giasson: Combien y a-t-il de producteurs agricoles qui ont
loué du gouvernement, dans la grande zone aéroportuaire?
M. Garon: Je ne pourrais pas vous dire le nombre exact, parce que
je n'ai pas les contrats de location, il y a eu 93 000 acres
expropriées, il y en a eu 16 000 ou 17 000 utilisées pour les
fins de l'aéroport, il en reste à peu près 76 000 ou 77
000 qui sont agricoles et forestières. Tout le bois là-dedans n'a
pas la même valeur. Si ma mémoire est bonne, il y a 45 000 acres
qui étaient du bon sol agricole et c'est considéré comme
une très bonne région agricole, 45 000 acres à peu
près.
Si ma mémoire est bonne, le chiffre que je me rappelle, c'est
autour de 250 cultivateurs. Mais je voudrais vérifier, je ne pourrais
pas dire le chiffre exact, de mémoire.
M. Giasson: Mais comment comprendre que ces producteurs agricoles
ont accepté de signer un bail aussi court, s'il n'y a aucune garantie de
renouvellement après cinq ans? Je ne comprends pas ce bout-là,
que des gens aient accepté le risque de s'installer sur une ferme
à partir d'un bail d'une durée de cinq ans, de faire des
investissements, d'utiliser ce sol, il y a un bout qui demeure brumeux.
M. Garon: C'est 250 cultivateurs environ, à ce qu'on me
confirme. C'est parce que, concrètement, les gens louent pour un an et
savent bien que, l'année suivante, ils vont renouveler le bail. Mais
ça va durer combien de temps? Ils n'ont aucune idée
là-dessus. Il y a un climat d'insécurité tel que...
M. Giasson: Pourquoi ont-ils décidé de louer, si
c'est si...
M. Garon: Parce qu'ils sont chez eux, qu'ils viennent de
là, ils aiment cet endroit, c'est leur place, ils y ont vécu;
quelquefois, ça fait trois ou quatre générations, il y a
un attachement à ces municipalités. C'est un peu comme la
déportation des Acadiens, si on veut les enlever de chez eux, ce sont
des gens qui ont vécu là depuis des générations et
ils sont attachés à cet endroit.
M. Vaillancourt (Orford): II s'est fait de la politique autour de
ça.
M. Garon: II s'est fait de la politique, mais je ne sais pas,
à priori, pensez ce que vous voudrez de ce plan, je trouve que les gens
ont raison.
A sa face même, je pense que ce territoire n'est pas
utilisé. Il y a un parc industriel qui n'est pas utilisé, qui
s'appelle PICA, je pense. Il n'y a pas d'industries. A Mirabel, cela fait quand
même quelques années.
Pourqui ne pas faire le développement agricole? On va le faire
et, si on en a besoin de plus grand, on verra dans ce temps-là. En
attendant... 45 000 acres, c'est de l'acrage.
Admettons une production de $400 l'acre, si l'on veut. 45 000 acres
donnent une production de presque $20 millions par année. C'est de
l'argent.
M. Vaillancourt (Orford): Mais quand le gouvernement
fédéral a acheté ces terrains, c'était pour la
construction de l'aéroport et, en cas de besoin, pour l'expansion de
l'aéroport; en plus, c'est pour être propriétaire des
terrains, pour ne pas avoir de critiques de la part de ceux à qui
appartenaient les terrains environnant l'aéroport.
Actuellement, les agriculteurs qui louent ces terrains ont
été payés pour leur ferme, ils reçoivent des
revenus de leur argent et, en plus de cela, ils sont maîtres de louer ou
de ne pas louer. C'est parce que le gouvernement fédéral veut
avoir un...
M. Garon: Mais il ne fait pas cela ailleurs. Il n'a pas besoin de
faire cela. C'est la raison pour laquelle je vous disais qu'en Hollande, on
cultive jusqu'à la piste d'atterrissage des aéroports. Il ne fait
pas cela ailleurs, exproprier toute une zone tampon. 45 000 acres, c'est grand.
Je ne sais pas combien cela fait de milles autour de l'aéroport,
mais cela fait plusieurs milles. Et au point de vue de la valeur... Il a
fait la même chose à Forillon. Ce n'est pas nécessaire. On
peut faire un parc ou un aéroport, sans exproprier tout le monde. (12 h
15)
Je pense que c'est une erreur. Je ne pense pas que cela se soit
renouvelé par la suite. Mais il s'agirait de corriger la situation
actuellement, pour les gens qui sont là. Quant au prix, ils n'ont jamais
été satisfaits du prix qu'ils avaient obtenu. Il y avait eu une
comparaison entre Mirabel et Pickering. Je n'ai pas été
mêlé à ce dossier c'est avant moi, le dossier de
Mirabel au point de vue de l'expropriation. Ils n'avaient pas eu
très cher pour leurs terres.
Et si on compte que ces gens ne voulaient pas partir de là et
l'augmentation de la valeur de ces terres dans les années qui ont suivi,
ces gens-là se sentent lésés, parce qu'ils se disent: Dans
le temps, ma terre valait peut-être tant. Il y a eu une augmentation
fulgurante du prix des terres dans les années qui ont suivi. Ils se
trouvent un peu spoliés. C'est pour cela qu'il me semble qu'on pourrait
trouver une formule pour louer à long terme à ces agriculteurs et
ne pas augmenter le prix de leur loyer en fonction des valeurs qu'ils ajoutent
sur une ferme. Et la valeur économique qu'ils vont ajouter, on
pourrait... Ils pourraient avoir une valeur importante. Comme je le disais
tantôt, on pourrait avoir une valeur agricole de $20 000 000, sans forcer
trop. Je parle simplement d'une production primaire, au niveau du sol. Cela
peut représenter beaucoup plus que cela, si on ajoute la transformation.
C'est une valeur importante qu'il pourrait y avoir là.
M. Giasson: Effectivement, au moment où on se parle, la
culture se fait sur une grande partie de ce territoire, la bonne partie
agricole. Oublions la partie de forêt.
M. Garon: II y en a qui sont louées et il y en a qui ne
sont pas louées. Il y en a qui sont cultivées. Quand vous louez
une terre pour un an, si vous mettez de l'engrais, vous savez que cela a une
valeur pour tant d'années; si vous faites du drainage, c'est pour tant
d'années. Alors, s'il y a des investissements qui ne se font pas alors
qu'ils sont nécessaires, cela ne donne pas une bonne culture. Je ne dis
pas qu'il n'y en a pas qui cultivent au maximum; il y en a peut-être qui
sont plus "risqueux" que d'autres, mais on ne fait pas les mêmes
dépenses. A part cela, vous allez à la banque emprunter pour
construire un silo. Vous voulez rembourser sur cinq ans ou dix ans et vous avez
un bail d'un an ou de deux ans. Quand vous faites des investissements, on
calcule que vous avez ajouté, amélioré la valeur du fonds
et, là, votre loyer augmente. Je suis allé chez des gens en
campagne qui ont passé au feu et qui voulaient rebâtir. Le gars
était un peu triste. Il a passé au feu. Ce n'est toujours pas de
sa faute s'il a passé au feu. Il voulait rebâtir. Il était
dans des conditions difficiles. Il disait: Si je reconstruis, mon loyer
augmente. Il ne pouvait pas construire tel type de maison, etc. Pourquoi? Je ne
comprends pas, pour être bien franc.
M. Giasson: Mais, quand vous dites que le loyer augmente, c'est
lors du renouvellement du bail, ce n'est pas une des conditions du bail.
M. Garon: On tient compte que la valeur a changé.
M. Giasson: Oui. Je présume qu'il n'y a pas de condition
dans le bail qui dit qu'en cours de bail, s'il y a des constructions, cela
débouche sur une augmentation automatique du coût de location, du
loyer; ce doit être lors du renouvellement.
M. Garon: Apparemment, ce sont des baux à court terme.
M. Giasson: Mais quand vous dites à court terme, c'est
cinq ans?
M. Garon: Ah non! Il y en a de deux ans.
M. Giasson: De deux ans. Il y en a des plus longs et des plus
courts. Il n'y en a pas de cinq ans?
M. Garon: Y en a-t-il?
M. Giasson: Y en a-t-il de dix ans?
M. Vaillancourt (Orford): Les déclarations faites par le
ministre fédéral, il y a à peu près un mois et
demi, qui disait qu'il était pour louer ces terres-là sur une
période de 25 ans ou plus, avez-vous des nouvelles de cela?
M. Garon: Non. Ce n'est pas cela qui avait été
discuté dans les négociations dans le temps des conservateurs.
C'est pour cela que je dis: Est-ce qu'il dit cela pour des fins politiques ou
s'il n'est pas au courant du dossier? Je ne le sais pas. Le
député fédéral du coin, M. Gourd, que je ne connais
pas, que je n'ai jamais rencontré, a fait une déclaration
à un moment donné. Ce n'était pas exact du tout, ce qu'il
disait. Pour autant que les discussions étaient concernées, je
n'étais pas au courant de ce qu'il disait. Le lendemain, le surlendemain
ou quelques jours après, le ministre Cosgrove a fait une
conférence de presse, disant qu'il m'avait envoyé une lettre. La
lettre partait la journée même. Ce n'est pas cela qui a
été discuté dans les réunions qui avaient eu lieu
au cours de l'année 1979, dans le temps des conservateurs, à
l'été et à l'automne.
Mais la location de bail simple à long terme ne réglait
pas le problème non plus, parce qu'il y a le problème des valeurs
qui sont données à la ferme. Qu'est-ce qui arrive de cela? Cela
reste acquis. Si je suis un locataire, par exemple, que je loue un appartement
et que j'améliore l'appartement, que je fais des transformations et que
mon bail finit, le propriétaire ne me rembourse pas mes
améliorations. Le cultivateur est dans la position où, s'il
veut développer sa production, il va agrandir sa ferme, il va
faire du drainage. Il va apporter des améliorations à sa ferme
et, là, son bail finit. Si son bail n'est pas renouvelé, il ne
sera pas remboursé pour les améliorations qu'il a
apportées. C'est toute cette question-là, au fond, qui... C'est
pour cela que je pense qu'un bail simple, même s'il est à long
terme, ne réglera pas le problème.
M. Giasson: Sauf s'il porte des conditions particulières,
à savoir que le locateur s'engage à rembourser au locataire,
selon telle et telle modalité, les investissements qui ont
été faits en matière d'amélioration du sol,
productivité, drainage, bâtiments, etc. C'est toujours possible si
vous le prévoyez dans les conditions du bail.
M. Garon: Cela deviendrait un bail de la nature d'un bail
emphytéotique. On me dit, et c'est exact, que dans un bail ordinaire, il
faut demander l'autorisation au locateur pour apporter des
améliorations, tandis que dans un bail emphytéotique, vous n'avez
pas d'autorisation à demander pour apporter vos améliorations.
C'est automatique, en vertu d'un bail emphytéotique, si vous avez des
améliorations à apporter, le locateur doit rembourser les
améliorations locatives lorsqu'il reprend le bien.
M. Giasson: Maintenant, ce territoire je n'ai pas
regardé sur la carte du zonage agricole est-ce que le contour de
la zone aéroportuaire est zoné agricole?
M. Garon: Oui. Le zonage agricole s'est appliqué au
territoire de Mirabel dans la première région
désignée. Remarquez bien, on est rendu à 400
municipalités, je ne me souviens plus de toutes les
municipalités, mais il me semble que le décret est passé
pour Mirabel et qu'il y a eu entente entre la municipalité de Mirabel et
la commission.
M. Giasson: La municipalité et la commission. Donc, le
territoire...
M. Garon: Le litige portait, à un moment donné,
entre la municipalité et la commission, sur la grandeur du parc
industriel, parce qu'il y avait un parc industriel. Si ma mémoire est
bonne je dis cela, mais je ne voudrais pas que vous disiez que j'ai
donné des chiffres à peu près, je vous dis que les
chiffres peuvent varier le parc prévoyait 2300 acres. Il n'y
avait pas une seule industrie dans le parc. Quand il y a eu une discussion avec
la commission, finalement, ils sont arrivés à un compromis
je pense que le parc industriel était de 300 ou de 400 acres, mais je
peux me tromper en disant: Le reste, on va le garder agricole, mais s'il
arrivait que le parc industriel parce qu'il y avait des infrastructures
là-dedans éventuellement, avait besoin de plus grand
cela fait dix ans, et il n'y a pas une usine dans le parc pour
commencer, 300 ou 400 acres, c'est pas mal grand, alors gardons le reste
agricole, et éventuel- lement, si on a besoin d'agrandir le parc, on le
fera. C'est ce qui a été fait.
M. Giasson: En matière de drainage que les cultivateurs
locateurs voudraient faire, est-ce que le ministère va leur accorder les
mêmes privilèges que tout autre cultivateur? Le fait qu'ils soient
sous bail, est-ce que cela les empêche d'être admissibles à
tous les programmes du ministère?
M. Garon: Pas tous les programmes. Les programmes
d'investissement, d'immobilisation, mais les programmes de fonctionnement
s'appliquent tous.
M. Giasson: Si quelqu'un fait du drainage souterrain, il est
admissible.
M. Garon: C'est un programme d'immobilisation.
C'est-à-dire que les programmes ne s'appliquent pas quand ils ne peuvent
pas récupérer l'investissement. Par exemple, ils ne peuvent pas
déterrer le drain après, ils ne peuvent pas apporter de silo,
alors, il n'y a pas de subvention là-dessus. Les taxes foncières
s'appliquent aux investissements ou les subventions de fonctionnement.
L'insémination artificielle s'applique, des choses comme
ça; les taxes foncières s'appliquent à tout ce qui est du
fonctionnement. Quand le cultivateur ne peut pas récupérer
l'investissement, c'est-à-dire l'apporter avec lui quand il se
déplace, ça, ça ne s'applique pas. En gros, c'est
ça, la démarcation.
M. Giasson: Mais vous espérez pouvoir en arriver à
une entente avec le fédéral au cours de la présente
année. Quelles sont les possibilités de déboucher sur un
accord?
M. Garon: Je vais j'en ai justement parlé ce matin;
cela adonne comme ça demander une rencontre avec M. Cosgrove pour
qu'on puisse essayer de régler ce dossier. Il est le nouveau ministre
concerné, je vais lui dire où en étaient rendues les
discussions et voir d'abord s'il va accepter qu'on se rencontre pour pouvoir
discuter de la question. S'il accepte, je le rencontrerai avec les
fonctionnaires pour discuter de la question. On peut se rencontrer sur le plan
politique, au point de départ, s'il le veut, ou avec les fonctionnaires,
ça ne me fait rien. Là, on regardera la question. On est
prêt à procéder rapidement là-dedans.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
Discussion générale
M. Goulet: Oui, M. le Président, non pas sur Mirabel, mais
sur les propos préliminaires qu'on a tenus hier soir et qui se
continuent ce matin, si je comprends bien.
Je voudrais soulever trois points à la suite de la
réplique du ministre, il avait peut-être semblé non pas
mettre en doute les affirmations que
j'avais faites dans mes propos préliminaires, mais, en tout cas,
il a essayé de les réfuter. Au sujet de la négociation des
contrats, quand il s'agit d'hydraulique agricole, le ministre a dit: Cela ne se
passe pas du tout comme le décrit le député de
Bellechasse. Il a même ajouté que si on faisait ça comme je
le proposais, afin de sauver le principe des soumissions publiques ou d'aller
justement dans le sens du principe des soumissions publiques, on pourrait ne
favoriser que les gros entrepreneurs.
Je veux savoir si, effectivement, ça se passe comme je l'ai
décrit hier. Si ça ne se passe comme je l'ai décrit hier,
j'aimerais qu'il nous dise de quelle façon ça fonctionne. Dans la
deuxième partie de son argumentation, il a dit: Si on le faisait de la
manière que vous le dites en conservant le principe des soumissions
publiques, on donnerait avantage seulement aux gros entrepreneurs. Il y a
là une différence que je n'accepte pas. Est-ce que, pour ne pas
favoriser seulement les gros, donner une chance aux petits, il arrive qu'on
passe à côté des soumissions publiques? C'est effectivement
ce qu'on fait? Cela, c'était...
M. Garon: Non, on ne passe pas à côté des
soumissions publiques.
M. Goulet: Je veux dire au niveau de la sélection, vous
vous rappelez, M. le Président, j'avais expliqué qu'à ce
niveau de la sélection des noms on demandait une liste d'entrepreneurs
aux Travaux publics...
M. Garon: Cela ne fonctionne pas dans le domaine hydraulique
actuellement, parce que le fichier n'a pas de catégorie de travaux de
drainage. Si le fichier sort tant de noms et qu'on demande une soumission
à ces noms qui sont sortis, il peut arriver qu'il n'y en ait pas un qui
fasse des travaux de drainage dans ces noms-là. Après avoir fait
toute la procédure, on peut se retrouver avec aucune soumission ou avec
une seule soumission et avec des coûts parfois beaucoup plus
élevés que s'il y avait eu plusieurs soumissionnaires.
M. Goulet: Au niveau...
M. Garon: C'est pour ça qu'on a demandé une
dérogation temporaire pendant qu'on organise un fichier pour les travaux
de drainage.
M. Goulet: C'était, bien sûr...
M. Garon: La dérogation, ça veut dire qu'on fait
des soumissions dans tous les cas.
M. Goulet: C'était, bien sûr, au niveau...
M. Garon: Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de soumissions.
Cela veut dire, au contraire, qu'il y a des soumissions par voie d'annonces
dans les journaux dans tous les cas, ce qui rend la procédure plus
onéreuse, plus longue.
M. Goulet: Le ministre, sur le principe, quand son fichier sera
constitué, est-ce qu'il s'engage à inviter tous les entrepreneurs
spécialisés dans ce domaine à soumissionner et non pas,
comme le fournit le fichier central, une liste de contracteurs et ensuite vous
allez chercher, à l'intérieur de ça, du fichier des
fournisseurs, quelques noms?
Est-ce que le ministre s'engage tout simplement à inviter tous
ceux qui seront inscrits au fichier? Je comprends que passer des annonces dans
les journaux, ça peut être difficile, ça peut être
onéreux, c'est long, mais quelle différence y a-t-il entre
envoyer une lettre à neuf entrepreneurs plutôt qu'à 21, par
exemple, ce qui arrive très rarement?
M. Garon: D'abord au point de vue du fichier, il va s'agir
seulement des contrats en bas de $65 000; deuxièmement, au point de vue
des travaux de drainage, il y a des zones régionales et les gens qui
sont appelés à soumissionner sont des gens à
l'intérieur d'une zone, pour les petits contrats, pour permettre aux
entrepreneurs de la région de soumissionner sur ces contrats. (12 h
30)
M. Goulet: M. le Président, au niveau des zones je n'ai
rien contre ça et ce n'est pas du tout le point que j'avais
touché; c'était tout simplement le principe des soumissions
publiques. Je dis que si le ministère de l'Agriculture fait ce que le
ministère des Transports fait actuellement, une fois que son fichier
sera constitué, il passe à côté du principe des
soumissions publiques. Je n'ai rien contre le fait qu'on veuille donner une
chance aux petits, mais qu'on ne dise pas: On donne une chance aux petits et on
se sert du principe des soumissions publiques. On ne peut pas faire les deux en
même temps tout simplement.
Je n'ai rien contre la deuxième solution, mais il faudrait qu'on
le dise. Ne pas dire sur les tribunes publiques: C'est le principe des
soumissions publiques. Cela est faux, on passe complètement à
côté.
C'est ce que je voulais souligner. Je maintiens encore une fois ce que
j'ai dit hier soir. Cela se passe effectivement comme je l'ai décrit
hier soir, et si cela ne se passe pas comme ça, j'aimerais que le
ministre nous l'explique, mais il ne m'a pas convaincu que cela ne se passait
pas comme ça.
Un autre point...
M. Garon: II faut inviter tous les noms qui sont donnés
par le service des achats mais je peux vous dire que dans le domaine du
drainage, je pense qu'il y a 20 ou 21 régions. Quand on a sorti neuf
noms par région, ça couvre pas mal... Il n'y en a pas beaucoup
qui passent à côté.
M. Goulet: Ce que je veux dire, c'est qu'au service des achats,
pour ces petits contrats, on m'a bel et bien confirmé que si dans les
neuf noms qu'on peut sortir, un contracteur a déjà eu un contrat,
il se peut qu'il aille à la fin de la liste. Il est automatiquement mis
de côté.
Je vous invite à vérifer vous-même au niveau du
service des achats...
M. Garon: II n'y a qu'une condition, il y a un délai
d'indiqué pour le début des travaux et si le gars a
déjà dix contrats et qu'on voit qu'il n'est pas capable de faire
le travail dans le temps requis...
M. Goulet: Ecoutez, j'ai formulé une question en Chambre
au ministre des Travaux publics et j'invite le ministre de l'Agriculture ou son
sous-ministre à appeler au fichier central et à se le faire
expliquer. Si on ne l'explique pas de la façon que je l'ai
expliqué ici ou de la façon que je l'ai expliqué en haut
à l'Assemblée nationale, ça me fera plaisir de retirer mes
paroles.
J'ai moi-même fait les démarches et si j'ai pris la peine
de formuler une question à l'Assemblée nationale à
l'honorable ministre des Travaux publics, c'est parce que effectivement c'est
de cette façon-là qu'on me l'a expliqué, et je ne
l'accepte pas. Ce n'est pas acceptable au niveau du principe des soumissions
publiques. Un contracteur pourrait soumissionner plus haut parce qu'il sait
fort bien que s'il n'a pas un contrat au début de l'été,
il en aura un au cours ou à la fin de l'été, mais au prix
qu'il voudra bien. Et là-dessus, on m'a dit: Bien... On ne m'a pas
répondu encore.
Cela ne se passe pas effectivement tout à fait de la façon
dont vous me l'avez décrit.
L'autre point... Je vous invite à le vérifier de toute
façon. Faites semblant de rien et appelez aux Travaux publics les
personnes qui vous donnent les renseignements et...
M. Garon: Je vais vous dire une chose. Je ne me rappelle pas
qu'on n'ait pas donné le contrat au plus bas soumissionnaire une seule
fois. Je me rappelle même un cas qui, l'an dernier, m'avait
créé un problème. Je pense aux aboiteaux de Kamouraska. A
propos du plus bas soumissionnaire on me disait: Cela va lui prendre du temps
à faire le contrat. Si on en prenait un autre, ça irait plus
vite. J'ai voulu respecter le problème de la soumission, autrement les
travaux auraient été finis et il n'y aurait pas eu de
débat.
M. Goulet: M. le Président, le ministre et moi disons la
même chose. Je n'ai jamais accusé le ministère de
l'Agriculture de ne pas avoir donné le contrat au plus bas
soumissionnaire. Ce que je reproche au ministère de l'Agriculture, c'est
que, quand il se sert des noms fournis par le fichier central, il n'invite pas
tout le monde. Il n'en invite que neuf. C'est le plus bas soumissionnaire
à l'intérieur de ces neuf-là, mais qu'est-ce qu'il fait
des trois ou quatre autres qui n'ont pas été
sélectionnés? C'est cela que je voudrais savoir.
M. Garon: Mais là je...
M. Goulet: Effectivement, vous le donnez au plus bas des neuf
soumissionnaires. S'il fallait que vous ne le donniez pas... Pourquoi
n'invite-t-on pas tout le monde à soumissionner? C'est ce que je veux
savoir. Le ministre ne m'a pas convaincu.
M. Garon: Ils sont tous invités... M. Goulet:
Non.
M. Garon: Attendez un peu. Ils sont tous invités à
mettre leur nom, mais si leur nom ne sort pas, parce qu'il y en a seulement
neuf qui sortent, ce n'est pas arrivé. Dans notre cas, je ne pourrais
pas vous le dire le cas des travaux de drainage parce que le
fichier n'a pas fonctionné. Alors, on marche encore avec la
présentation de soumissions dans les journaux dans tous les cas.
M. Goulet: M. le Président, je termine là-dessus et
je maintiens encore ce que j'ai dit hier et ce que j'ai dit tout à
l'heure, on m'a bel et bien expliqué au fichier central qu'on sortait
une liste de neuf entrepreneurs dans une région, qu'il y avait un
comité de sélection qui pouvait en choisir trois et qu'il
était possible que ces trois-là soient invités à
soumissionner. Si c'est cela des soumissions publiques, je ne marche plus. Et
si ce n'est pas comme cela que ça se passe, M. le Président, je
vais rappeler tout simplement le haut fonctionnaire qui m'a expliqué
cela pendant une heure au téléphone et je vais retirer ma
question au ministre des Travaux publics à l'Assemblée nationale.
On sélectionne une liste de neuf noms et il y a un comité de
sélection qui, à l'intérieur de cette liste-là,
peut n'en inviter que trois à soumissionner. Si ce n'est pas choisir qui
on veut, je me le demande. Que vous preniez le plus bas à
l'intérieur de ces trois-là, il n'y a pas de problème.
C'est comme cela que ça se passe.
M. Garon: Oui, mais ce que je vous dis...
M. Goulet: Je voudrais qu'on en demeure au principe des
soumissions publiques tant dans les contrats donnés par le
ministère de l'Agriculture que ceux donnés par n'importe quel
autre ministère.
M. Garon: Est-ce que je pourrais vous répondre pour vous
dire comment cela fonctionne? Je comprends que, si vous voulez avoir absolument
raison, vous allez avoir raison. Ce ne sera pas cela. Ce n'est pas ça la
réalité. Actuellement, le fichier ne fonctionne pas, il n'est pas
appliqué pour les questions de drainage au ministère de
l'Agriculture. Ce qui s'applique, ce sont des soumissions
présentées dans les journaux comme avant. Il n'y a rien de
changé, on n'applique pas le fichier parce qu'il n'y a pas de fichier
spécialisé dans le domaine des cours d'eau et ça ne fait
pas assez de personnes qui soumissionnent. Celles qui étaient
appelées pouvaient ne pas être dans le domaine du drainage parce
qu'il n'y avait pas de fichier spécial pour celles qui font des cours
d'eau. Actuellement, le mécanisme est en train de se mettre en place. On
pourra voir dans quelques mois ce que cela va donner, combien il va y avoir
d'entrepreneurs par région. A l'heure actuelle, je ne le sais pas parce
que ça ne s'applique pas. Ce qui
s'applique, ce sont les soumissions publiques par la voie des journaux
pour tous les contrats de drainage.
M. Goulet: D'accord. Un deuxième point, M. le
Président, qui avait fait sourire le ministre. Je lui ai
déjà dit que, lorsque son ministère consentait des
subventions à différents organismes pour la promotion dans le
domaine agro-alimentaire...
J'avais fait référence à une lettre qu'il avait
envoyée à la Fédération des producteurs de
volailles, où il mettait comme condition à la subvention de faire
référence à l'aide financière du ministère
de l'Agriculture et de l'Alimentation du Québec sur les imprimés,
le matériel publicitaire ou les messages publicitaires relatifs à
la promotion envisagée et, à cet effet, obliger les agences de
communications qui contractent avec votre fédération à
respecter cette condition.
Le ministre a pris ça en boutade et il a dit: II n'y a rien
là, ça se fait absolument partout, les compagnies le font, le
gouvernement fédéral le fait, tout le monde le fait. Il a dit
ça hier soir vers 23 heures. A un moment donné, il nous explique
pendant une heure le succès évident des Floralies
internationales, et je suis le premier à en être heureux. Il nous
dit: II n'y a qu'une note vraiment négative que je déplore, c'est
que les compagnies, lorsqu'elles fournissent un montant pour subventionner
ça, exigent un panneau publicitaire. Je dis au ministre qu'il a
dénoncé cela hier dans son...
M. Garon: Ce n'est pas la même chose.
M. Goulet: ... si vous voulez me laisser terminer. Le ministre,
M. le Président, hier soir, dans les derniers propos qu'il a tenus en
commission parlementaire, a justement dénoncé ce que j'avais
dénoncé vis-à-vis du ministère de l'Agriculture:
chaque fois que vous donnez une subvention, c'est sous condition, vous exigez
que votre nom apparaisse. Lorsque vous avez parlé de l'aide
apportée aux floralies, vous avez parlé la seule note
négative, et c'est exactement ce que j'avais dénoncé. Cela
veut dire que ces gens accomplissent à peu près exactement la
directive contenue dans l'article 3 de la lettre que vous envoyiez à cet
organisme.
M. le Président, je me demande pourquoi le ministre agit de cette
façon? Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.
M. Garon: Non.
M. Goulet: Ecoutez, vous relirez les propos, que vous avez tenus
hier. J'ai pris la peine de les relire, c'est tout à fait comique, la
façon dont vous interprétez ça; les propos que vous avez
tenus à 11 heures et les propos que vous avez tenus à minuit.
C'est le deuxième point que je voulais toucher à la suite des
propos préliminaires. Justement, ce que je dénonçais, vous
le dénoncez pour les floralies. Vous me faites signe que ce n'est pas
ça, j'aimerais que vous me donniez des explications. C'est effectivement
les propos que vous avez tenus hier.
M. Garon: Bon, je vais vous donner des exemples, si vous voulez.
Quand il y a des promotions qui sont faites pour des produits
agro-alimentaires, des produits agricoles, par exemple, une promotion pour
acheter des pommes du Québec. Il y a des producteurs de pommes qui vont
mettre $200 000 pour la promotion de la pomme du Québec. En vertu du
programme de promotion des produits agro-alimentaires québécois,
il y a une subvention qui peut aller jusqu'à 50%. Ça veut dire
que la promotion des pommes du Québec se trouve payée à
50% par les producteurs et 50% par le ministère de l'Agriculture pour
inciter le consommateur à prendre les pommes du Québec. On
demande de faire référence au fait que la moitié de la
publicité est payée par le ministère de l'Agriculture.
Je ne sais pas si vous avez vu les annonces dans les journaux, il y a
une petite note au bas qui dit: avec la collaboration du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec.
Puisque la promotion est faite pour acheter des produits
québécois, tant par les producteurs que par le ministère,
c'est payé à 50%-50%, je ne vois pas ce qu'il y a de mal
là-dedans. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de mal
là-dedans.
M. Goulet: Pourquoi dénoncez-vous les compagnies quand
elles fournissent, même si c'est 50%-50%...
M. Garon: Ce n'est pas la même chose.
M. Goulet: Ce n'est pas la même chose. Quelle
différence y a-t-il? C'est une compagnie qui incite les gens à
acheter son produit, vous, vous incitez les gens à acheter les produits
du Québec. Je n'ai rien contre ça...
M. Garon: Oui.
M. Goulet: ... mais une compagnie qui fournit une
subvention...
M. Garon: Je vais vous donner l'exemple...
M. Goulet: ... pour quelque organisme que ce soit...
M. Garon: Vous avez sur le site des floralies un pavillon de
renseignements horticoles, parce qu'il y a eu une commandite qui a
été payée par le CNR. Les guides qui sont là, qui
donnent des renseignements, sont payés par le ministère de
l'Agriculture. On dit: pavillon du Canadien National. Je trouve que ce n'est
pas correct. Le Canadien National, l'horticulture, ce n'est pas sa ligne. Et je
ne vois pas ce que cela ajoute de dire que le CNR a fait une commandite, que
les renseignements horticoles sont donnés par le CNR. A sa face
même, je trouve que c'est induire le public en erreur. Ce n'est pas la
même chose.
M. Goulet: A ce niveau-là, M. le Président,
j'aimerais formuler une dernière question au ministre. Est-ce qu'il est
possible, depuis qu'il est
ministre de l'Agriculture, qu'il ait refusé certains programmes
d'aide d'Ottawa, justement parce qu'il voulait que sur les chèques ce
soit inscrit programme conjoint fédéral-provincial, participation
d'Ottawa? Ce n'est jamais arrivé?
M. Garon: Non.
M. Goulet: De mémoire, cela n'est jamais
arrivé?
M. Garon: Au contraire même, dans certains cas, on a
accepté de mettre sur les chèques, parce qu'on ne voulait pas
faire durer le débat... Par exemple, concernant les îlots, on dit
que tout l'argent vient d'Ottawa, alors que ce n'est pas complètement
vrai. Mais cela durait et, à un moment donné, on a voulu avoir
l'argent, on voulait que cela marche. Même la mention qui est faite sur
le chèque ne reflète pas la vérité. Le gouvernement
fédéral voulait absolument qu'on dise que tout l'argent venait de
lui, alors que toute l'administration a été payée par le
gouvernement du Québec et qu'on a reçu les chèques six
mois en retard. Au taux d'intérêt actuel, imaginez-vous! Je
calcule qu'on en a payé une partie.
M. Goulet: Avant d'entreprendre le programme 1, M. le
Président, j'aurais une dernière question.
M. Beauséjour: Là-dessus, M. le
Président...
M. Garon: Vous remarquerez, dans les travaux de drainage des
cours d'eau, vous regarderez, sur toutes les lettres qui sont envoyées
au maire, c'est marqué d'où proviennent les fonds. C'est
marqué dans toutes les lettres que j'envoie à toutes les
municipalités.
Dire que j'essaie de cacher la participation du gouvernement
fédéral dans ces affaires-là, c'est complètement
faux. Dans chacune des lettres, c'est mentionné. Et à part cela,
dans les annonces faites dans les journaux, et vous regarderez, il y en a
à pleine page des annonces de travaux de drainage, c'est aussi
marqué que ces travaux sont exécutés avec une subvention
qui vient en partie du ministère de l'Expansion économique
régionale. C'est marqué dans l'annonce dans le journal et c'est
marqué dans la lettre que j'envoie aux maires. Moi, je ne trouve pas
cela anormal.
M. Goulet: M. le Président, je ne veux pas que le ministre
se fâche. Je ne lui ai pas dit qu'il l'avait fait. Je lui ai
demandé si cela avait pu arriver au moins une fois depuis qu'il est
ministre. Il m'a dit non. Donc, je prends sa parole, jusqu'à preuve du
contraire.
M. Garon: J'ai fait plus que cela, j'ai fait recommencer certains
communiqués où cela n'était pas mentionné pour
qu'on l'inscrive, simplement pour ne pas qu'on me dise: Vous ne faites pas
allusion au fait qu'il y a une subvention fédérale
là-dedans. Après cela, je peux avoir l'air fou en public et me
faire dire: Vous ne l'avez pas marqué dans votre communiqué. J'ai
fait recommencer des communiqués pour que ce soit marqué
dedans.
M. Goulet: Aucun problème. M. Beauséjour: M.
le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Pour ce qui est de la promotion de la
pomme, ajouter qu'il y a une collaboration du ministère de
l'Agriculture, je pense que cela ajoute un crédit, cela met une
incitation encore plus forte à ce niveau. Mais il y a des endroits aux
Floralies où il y a des compagnies de serres qui ont un terrain; je
suppose que celles-là ont leur panneau. Je trouve que c'est normal
à ce niveau, c'est leur terrain, elles annoncent...
M. Garon: Ce sont leurs produits. M. Beauséjour:
... leurs produits.
M. Goulet: Une compagnie comme le CN ou la Molson qui financerait
un site des Floralies ne pourrait pas dire: C'est financé par Molson ou
telle autre compagnie. Je vous invite à... Je ne veux pas donner... Non,
cela n'a aucun... Vous n'accordez pas ce droit à l'entreprise
privée?
M. Beauséjour: Non, je ne le vois pas dans ce
sens-là. Ce n'est pas la même situation que le ministre explique.
Je ne me prononce pas sur l'autre situation, mais je me dis que, pour ce qui
est d'un terrain organisé par une serre en particulier parce
qu'il y a des endroits où c'est très bien je crois que
c'est normal à ce niveau-là. L'autre aspect, il n'en a pas
été question. (12 h 45)
M. Goulet: Je souligne ce point-là, parce que dans les
comtés ruraux, comme celui que je représente, nous n'avons pas de
grande villes et nous n'avons pas de grandes compagnies. Si nous n'avions pas
ces compagnies-là qui, parfois, avec une petite annonce peuvent nous
aider à construire différentes choses comme des arénas ou
nous aider à organiser des terrains de jeux, si on se fiait seulement
à l'aide qui peut venir des gouvernements, tant au niveau
fédéral que provincial, je pense qu'on n'aurait pas tout à
fait les équipements qu'on peut avoir aujourd'hui. Bien souvent, nous
sommes contents que ces gens-là puissent mettre une petite annonce en
compensation de $10 000, $20 000 ou $30 000.
M. le Président, je termine en demandant au ministre, dans un
autre domaine, parce qu'encore là il a semblé hocher la
tête hier si mes chiffres ne sont pas bons, j'aimerais qu'il me
dise lesquels sont bons si mes chiffres ne sont pas bons, j'aimerais
qu'il me dise lesquels sont bons quelle a été la perte
moyenne des producteurs de porcs, la perte par tête de production au
cours des
deux derniers mois. Si on enlève la petite subvention qui vient
du fédéral ou l'aide que vous pouvez apporter, quelle est la
perte brute? J'entends "brute" à part les subventions, par tête de
porc. J'ai dit hier que cela pouvait se chiffrer aux alentours de $25. Le
ministre a dit: II y a de l'exagération, etc. Quel est le chiffre
exact?
M. Garon: Cela varie.
M. Goulet: Après confirmation, ce matin, on m'a dit: Oui,
ton chiffre était raisonnable. Cela dépend du producteur, bien
sûr, mais en moyenne?
M. Garon: Premièrement, cela varie dans le temps et,
deuxièmement, cela dépend de chaque producteur. Cela varie dans
le temps, parce que le prix fluctue. Ce qui fluctue aussi, c'est l'achat, le
prix des porcelets achetés à un fournisseur. Cela dépend
dans quelle condition il est au point de vue de ses dépenses de
fonctionnement. Il n'y a pas un cas pareil. Il y a des cas qui peuvent se
ressembler, mais cela varie d'un producteur à l'autre.
M. Goulet: M. le Président, je comprends très bien.
Je peux avoir une automobile à $2000 et je peux en avoir une à
$20 000. Est-ce que mon chiffre était objectif? C'est ce que je voudrais
faire dire au ministre. Oui ou non? S'il n'est pas objectif, quel chiffre
serait objectif?
M. Garon: II peut être objectif pour certains et il peut ne
pas l'être pour d'autres.
M. Goulet: En moyenne. Vous avez certainement des rapports au
ministère de l'Agriculture. On sait que cela va mal de ce
temps-là dans le porc. Les producteurs sont en difficulté. Une
moyenne? Un producteur peut perdre $10 par tête, selon
l'équipement qu'il a.
M. Garon: On ne peut pas dire cela comme vous le dites, parce que
la situation des prix a changé en janvier, en février et en mars.
Les porcelets d'élevage n'étaient pas le même prix en
janvier, ni en février, pas même en mars. On ne peut pas dire ce
que vous dites. C'est cela le problème.
M. Giasson: Cela varie énormément. M. Garon: Cela
varie, on ne peut pas...
M. Goulet: Je sais que cela varie. C'est que le ministre a dit
hier, a laissé entendre que j'avais donné des chiffres tout
à fait farfelus. Ce que je voudrais que le ministre nous dise...
M. Garon: Savez-vous une chose? Je vais vous dire bien mieux que
cela.
M. Goulet: Si vous permettez...
M. Garon: Vous allez comprendre. Même si les prix
étaient plus élevés il y a quelques mois, il y a beaucoup
de producteurs qui perdraient plus qu'actuellement, même si les prix sont
plus bas sur le marché, parce que le prix du porcelet était plus
élevé il y a quelques mois qu'il ne l'est actuellement.
M. Goulet: Je comprends très bien. On pourrait prendre
1000 producteurs et on aurait 1000 prix différents. Je veux savoir si le
chiffre que j'ai donné était objectif ou non, à la suite
des propos que vous avez tenus hier. Oui ou non? Est-ce qu'en moyenne, il y a
quelques semaines... J'ai dit hier soir: II y a quelques semaines, lorsque le
fédéral est intervenu, les producteurs perdaient... J'ai dit
ceci: Depuis quelques semaines, chaque éleveur perd en moyenne
l'un peut perdre $30, l'autre peut perdre $10 $25. Vous avez dit: Le
député ne comprend rien là-dedans, il ne connaît
rien là-dedans. Est-ce que ce chiffre pouvait être objectif?
M. Garon: Quand?
M. Goulet: J'ai dit cela hier soir.
M. Garon: Une moyenne, c'est calculé sur une
période de temps.
M. Goulet: Oui, j'ai dit: Depuis quelques semaines, allons-y pour
trois semaines, il y a trois semaines, les producteurs perdaient en moyenne
si je suis producteur, je peux perdre $12...
M. Garon: II y a trois semaines, cette journée?
Parlez-vous d'une période de six mois ou quoi?
M. Goulet: On passe au programme 1, le ministre ne veut rien
comprendre. Une moyenne! Vous avez semblé dire hier que j'avais
apporté des chiffres tout à fait exorbitants, farfelus, pour
faire la chasse aux sorcières. C'est ce que je veux savoir. Est-ce que
c'est raisonnable de dire qu'il y a deux ou trois semaines, il y a des
producteurs qui perdaient en moyenne $25 par tête de production? Pour que
le gouvernement fédéral ait décidé d'aider... Pour
que vous ayiez décidé d'étudier le programme, un programme
d'aide... si les producteurs avaient fait de l'argent, s'ils avaient perdu
$0,25 par tête, vous n'auriez pas pris la peine d'étudier un
programme d'aide, le fédéral non plus. Les producteurs
étaient vraiment en difficulté. Justement, parce que j'ai
apporté ces chiffres, vous avez dit: Le député de
Bellechasse ne comprend absolument rien en agriculture, il ne connaît
rien en agriculture, et ainsi de suite.
M. Garon: Ce que je vous dis...
M. Goulet: Je vous dis ce que les producteurs me disent quand ils
viennent dans mon bureau. Vous savez que dans Bellechasse il y a
énormément de producteurs, de très gros producteurs.
On m'a dit: Depuis quelque temps, on perd en moyenne $25 par tête.
C'est peut-être il y a deux ou trois semaines, quand je fais du bureau de
comté. Je veux savoir si les gars m'ont conté des blagues ou non.
Je n'ai pas les moyens de vérifier et d'aller voir leur
comptabilité pour savoir si c'est vrai. Si c'est vrai, en tant que
député d'une région rurale où il y a beaucoup de
producteurs de porcs, vous comprendrez que c'est du devoir du
député de revendiquer auprès du ministre de l'Agriculture
une aide directe envers ces producteurs. Si ces producteurs perdent seulement
$0,25 par tête, je ne perdrai pas une minute pour aller vous voir
à votre bureau et essayer de revendiquer une aide pour ces
producteurs.
Y a-t-il quelqu'un ici, parmi ces fonctionnaires, qui peut nous dire si
c'est objectif ou non? Si, au lieu de $25, c'est $0,25, je vais me fermer la
boîte. Si la moyenne est à peu près ça, je pense
qu'ils auraient besoin d'aide. C'est ça que je voulais dire hier
soir.
M. Garon: Bon! On a apporté une aide sous forme d'un
crédit spécial justement pour évaluer chacun des cas. On
était, au ministère, sûrement une quinzaine ou une
vingtaine; les gens des services d'études économiques, du
crédit agricole, du ministère, etc. à étudier toute
la question, ensemble. Les gens du crédit agricole nous disaient: La
situation varie d'un producteur à l'autre. Ce n'est pas la même
d'un producteur à l'autre. C'est pour ça que, dans la mesure
qu'il faut adopter, il faut qu'il y ait assez de souplesse pour pouvoir
s'adapter d'un producteur à l'autre. Parce que ce n'est pas la
même situation d'un éleveur à l'autre. C'est pour ça
qu'on a adopté une mesure comme celle-là, qui est une mesure qui
peut s'ajuster à la situation de chacun des producteurs, qui est
différente. C'est pour ça qu'on a adopté ça comme
ça.
Maintenant, il y a une chose que je voulais vous dire hier quand j'ai
dit que la subvention fédérale était de $4.04.
Vérification faite, c'est $4.07.
Une Voix: C'est ça.
M. Garon: Non, mais, c'est pour être précis.
M. Giasson: ...
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on est prêt
à passer au programme 1 ? Elément 1 ?
Une Voix: ... il va y avoir un vote dans deux minutes.
M. Giasson: M. le Président, il y a un problème qui
est fort d'actualité dans notre région.
M. Garon: M. le député de Montmagny-L'Islet, est-ce
que vous en êtes encore aux commentaires préliminaires?
M. Giasson: On reviendra au moment... On pourra aborder
ça. D'accord, M. le Président.
M. Garon: Vous pouvez y aller. Allons-y!
Le Président (M. Boucher): C'est justement. On pourra
l'aborder au niveau des programmes. J'appelle le programme 1.
M. Garon: Oui, mais on peut aussi bien il reste dix
minutes répondre aux questions du député de
Montmagny-L'Islet. Cela ne me fait rien.
Le Président (M. Boucher): Vous pouvez faire vos
commentaires au début et, cet après-midi, on pourra
continuer.
M. Garon: Bien...
Les aboiteaux de Kamouraska
M. Giasson: Ce que je voulais savoir du ministre, tout
simplement, M. le Président, c'est si vraiment le ministère de
l'Agriculture est empêché, au moment où on se parle, de
poursuivre les travaux de réfection et d'aménagement d'aboi-teaux
dans la région de Kamouraska?
M. Garon: C'est une autre question à laquelle on ne peut
répondre par oui ou par non. Disons qu'il y a un contrat qui a
été accordé à un entrepreneur qui a commencé
ces travaux l'an dernier. Normalement...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre pourrait nous
expliquer un peu ce que c'est, parce que nous ne sommes pas au courant.
M. Garon: Les aboiteaux? Les aboiteaux, essentiellement... C'est
que dans des régions comme celle de Kamouraska, les battures sont
très longues, et il y a très peu de dénivellation entre la
terre, la batture et des milles dans la mer... Quand vous êtes à
Saint-Denis de Kamouraska ou dans ce coin-là, quand la marée est
basse, à moins d'avoir une très bonne vue, vous ne voyez
même pas l'eau tellement elle est loin.
M. Vaillancourt (Orford): Tellement il n'y a pas d'eau.
M. Giasson: ... c'est vrai ce que vous avez dit.
M. Garon: La mer est très longue et il y a très peu
de dénivellation. Quand on regarde par exemple la plaine de
Montréal qui est le fond de la mer Champlain, on voit que c'est un
territoire très plat, mais où il y a eu de l'alluvion qui a
rempli... et le fleuve a pris son cours dans la plaine de Montréal... Le
même phénomène se produit dans Kamouraska également
mais là le fleuve est beaucoup plus évasé, les berges sont
très évasées. Graduellement, avec le
phénomène des marées, il y a des alluvions qui sont
apportées et on me dit qu'à tous les 60 ans il y a environ 200
pieds qui deviennent de la terre ferme parce qu'il y a un remplis-
sage qui se fait par la mer qui apporte des alluvions.
Il y a aussi le phénomène... Vous comprenez qu'avec un
territoire plat comme ça où il y a très peu de
dénivellation, on me dit qu'il y a des terres avec toute sorte de noms
scientifiques pour les différentes phases... Cela peut varier de deux
pieds et demi à quatre pieds et demi sur de longues distances. Ce qui
arrive, comme les marées varient, il y a de très hautes
marées et ceux qui ont été élevés sur le
bord du fleuve savent ça, par exemple, que les marées de mai et
de novembre habituellement sont beaucoup plus fortes, beaucoup plus hautes.
Il arrive aussi qu'une fois par mois apparemment, il y a une
période où le cycle... Cela va avec la lune. Vous savez que le
phénomène des marées je n'apprendrai rien à
personne en disant que c'est la lune qui exerce une attraction sur l'eau de
sorte que... Est-ce la terre ou la lune? C'est la lune... La terre tourne sur
elle-même une fois par jour et la lune tourne autour de la terre une fois
par mois. C'est pour ça que les Indiens disaient: je te reverrai
à la prochaine lune, ça voulait dire le mois suivant.
Selon que la lune est plus ou moins proche, l'attraction est plus forte
sur l'eau de sorte que la marée est plus forte ou moins forte. Vous
comprenez que la lune se trouve proche de Kamouraska à une certaine
période, à chaque mois et là, les marées sont plus
hautes, mais...
M. Giasson: II ne sera pas content, lui.
M. Garon: Non, je me suis fait lire la carte des
marées.
M. Giasson: La lune ne s'approche pas de Kamouraska comme
tel.
M. Garon: Non, la lune ne s'approche pas de Kamouraska, mais dans
ses révolutions, à ce moment-là, il y a une question de
distance qui fait que la marée est plus forte. C'est pour cela
d'ailleurs que les écologistes parlent, par exemple, de la plaine de
Kamouraska. Vous remarquerez que lorsqu'ils font visiter les aboiteaux ou la
région où il est question de faire des travaux, ils
amènent toujours leurs visiteurs à la date des plus hautes
marées pour montrer à quel point il peut y avoir de l'eau. C'est
cette journée où il y a tant d'eau. Alors, c'est évident
que si vous passez le lendemain, il y a de l'eau pas mal; mais si vous passez
trois jours après, il n'y en a pas du tout. C'est le
phénomène des marées. A cause de ces marées qui
sont plus ou moins fortes, il peut arriver à ce moment-là que
l'eau, en mai ou en novembre, recouvre une partie de la terre selon que c'est
plus ou moins fort, parce que les marées deviennent beaucoup plus
fortes. On parle de six mètres de plus d'élévation des
marées quand on parle de fortes marées. C'est
considérable. C'est ce que j'ai déjà vu dans les
rapports.
M. Giasson: Quel jour du mois de mai la marée est-elle la
plus haute, M. le ministre? Quel jour du mois de mai?
M. Garon: C'est peut-être six pieds, mais en tout cas,
l'eau est plus haute. Comme il s'agit d'une terre très planche, quand
ces marées sont plus hautes, sans recouvrir le sol non plus, l'eau peut
rentrer par les canaux elle ne couvre pas les terres, mais elle peut
rentrer de sorte que l'écoulement normal qui se fait des terres
vers la mer est arrêté pendant ces périodes. A ce
moment-là, cela pose des problèmes pour la production agricole.
Ce qui arrive c'est que les cultivateurs ont commencé il y a 40 ans
cela avait commencé au 19e siècle, en 1880 environ
dans la région de La Pocatière à faire des aboiteaux,
c'est-à-dire des digues le long du fleuve pour protéger les
terres contre ces hautes marées. On ne peut pas comparer. Il y a eu des
comparaisons faites dans les journaux entre les battures de Kamouraska et les
battures de Beau port. C'est complètement faux. Il ne s'agit pas du
même phénomène. Les battures de Beauport sont recouvertes
tous les jours par l'eau tandis que les battures de Kamouraska sont recouvertes
par l'eau occasionnellement, c'est-à-dire deux ou trois fois, trois ou
quatre fois par année. Alors ces digues ont pour effet de
protéger l'agriculture contre les hautes marées.
Les aboiteaux, c'est très ingénieux. C'est une digue, dans
une baie, il peut y en avoir trois ou quatre, dans la baie en question. Il y a
surtout des discussions sur celle de Saint-Denis-de-Kamou-raska. Là, il
y a une digue, un aboiteau qui a été fait il y a 40 ans. Il
s'agissait de le refaire, parce qu'au cours des années, il
s'était dégradé. Il y a la digue qu est donc, un monticule
de terre et à l'intérieur, il y a un canal assez important, selon
la longueur de la digue; et là, à intervalles réguliers,
il y a cinq clapets, c'est-à-dire une porte suspendue par le haut, dans
la digue, de sorte que quand la marée monte, et que l'eau entre dans les
canaux, elle pousse la porte qui se referme. A ce moment-là, à
l'intérieur de la digue, vers les terres, l'eau s'en vient dans les
canaux et le canal intérieur se remplit graduellement d'eau de
drainage.
Quand la marée descend elle ne se rend pas jusqu'à
la digue, normalement, mais l'eau entre dans les canaux la porte s'ouvre
par la pression du canal intérieur et l'eau sort. Les cultivateurs
justement veulent protéger les terres contre les hautes marées.
C'est le but des travaux.
Le Président (M. Boucher): Etant donné qu'il est 13
heures, d'ailleurs, il y a un vote en Chambre, nous allons attendre cet
après-midi pour la deuxième partie de la question.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, juste une
demi-minute pour remercier le ministre de ses explications. A partir
d'aujourd'hui je vais savoir ce que c'est les abords de la mer et les
aboiteaux.
Le Président (M. Boucher): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 heures.
Suspension de la séance à 13 h 2
Reprise de la séance à 15 h 24
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
A la suspension de 13 heures, nous en étions à
l'exposé du ministre sur les aboiteaux. M. le ministre, aviez-vous
terminé votre réponse?
M. Garon: Non, M. le Président, j'aurais seulement une
remarque à faire. Je me suis un peu étonné du fait que le
député d'Orford, ancien ministre d'Etat à l'Agriculture et
chargé de l'hydraulique, me demande qu'est-ce que c'est un aboiteau. Je
comprends qu'il ne s'en faisait pas du temps des libéraux, parce que le
ministre ne savait même pas ce que c'était un aboiteau. C'est pour
ça qu'on a dit que cela avait attendu 30 ans, mais les phases 1 et 2
sont terminées...
Une Voix: II y avait un député qui s'appelait
Boiteau.
M. Garon: Dans Bellechasse, il y avait un député
qui s'appelait Boiteau, et en 1944 d'ail leurs.
M. Goulet: L'année de ma naissance... vous avez vu ce que
cela a donné!
M. Garon: La phase 3 est en cours. Evidemment, il y a des
interrogations de parcours. Des gens ont posé certaines questions et des
réponses seront apportées concernant le rôle des aboiteaux
sur la protection des terres.
Je dirais qu'une des raisons pour lesquelles il y a eu des
interrogations, c'est qu'il y a trois termes qui sont utilisés par les
ingénieurs de l'hydraulique agricole concernant les aboiteaux: on parle
d'assainissement des sols, de récupération des sols et de
réclamation des sols sur la mer.
Quand on fait un aboiteau, on assainit des terres sur lesquelles la mer
ne va jamais, parce que le drainage est difficile sur une terre aussi planche.
La récupération n'est pas vraiment de la
récupération au sens propre du terme. On pourrait penser qu'il y
a une récupération dans le sens qu'on fait du remplissage. Il n'y
a pas de remplissage. Ce n'est pas récupération dans ce sens,
c'est récupération dans le sens que la digue doit permettre
l'utilisation de certaines terres très restreinte d'ailleurs,
ça représente très peu "d'acrage" qui
n'étaient pas utilisables auparavant.
Quand il s'agit de récupérer des terres qui étaient
recouvertes d'eau normalement, le terme alors employé dans l'hydraulique
agricole est celui de réclamation des terres sur la mer. Mais dans le
cas des aboiteaux, il n'y a aucune réclamation de terre.
Peut-être que les textes qui ont été faits ont pu
porter à confusion, c'est de la terre de récupération
employée dans le fini hydraulique agricole, mais pas dans le sens qu'on
emploie normalement pour récupération dans le langage de tous les
jours. C'est peut-être pour cela une des choses qui a porté
à confusion parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont parlé
des aboiteaux de Kamouraska et qui ne les ont jamais vus, ils ne sont jamais
allés sur les lieux. C'est peut-être cela qui a amené une
certaine confusion.
M. Giasson: M. le ministre, ce que je voudrais savoir: Est-ce
que, présentement, les travaux sont relancés?
M. Garon: Ils ne le sont pas actuellement parce que, normalement,
les travaux dans ces territoires ne se font pas à bonne heure au
printemps, parce qu'il y a eu de l'amoncellement de glace... Ça
dépend de la période si la machinerie qui est pesante peut... Par
exemple l'automne dernier, les travaux se sont arrêtés parce qu'il
y a eu des pluies pendant presqu'un mois de temps. Il s'agit, j'ai bien dit,
d'une terre d'alluvions, donc, une terre d'alluvions est une terre qui,
lorsqu'il a plu trop longtemps, est imbibée comme une éponge.
C'est plus difficile de travailler à ce moment-là lors d'une
période de pluie. C'est pour cela qu'il n'y a pas eu de travaux au
printemps.
Maintenant, évidemment, en même temps, il y a des
discussions avec les gens qui sont préoccupés par la nidification
des oiseaux.
M. Giasson: Quelles sortes de discussions menez-vous avec les
"oiseaulogues "?
M. Garon: Ce sont plutôt des biologistes,
c'est-à-dire que, eux, ont présenté des documents et on en
a présenté aussi pour expliquer qu'on ne pense pas qu'existent
exactement les problèmes qui sont indiqués dans leurs
documents.
Par exemple, il y a eu des réunions...
M. Giasson: On ne peut pas vous empêcher de
procéder, il n'y a pas d'injonction qui pèse contre votre
ministère pour la poursuite des travaux.
M. Garon: II n'y a pas d'injonction, non.
M. Giasson: Comme cela, vous pouvez procéder et c'est une
décision qui vous appartient de continuer les travaux à votre
guise, selon les règles de l'art dans ce champ d'activités. (15 h
30)
M. Garon: Le problème ne s'est pas présenté
beaucoup au cours du mois de mai. On savait que les travaux ne recommenceraient
pas au cours du mois de mai, parce que normalement, au mois de mai, il est trop
tôt pour faire ces travaux-là. Au mois de juin...
M. Giasson: C'est un peu sec.
M. Garon:... disons que ça va être un peu plus sec.
Il faudrait que les arguments cessent de part et d'autre.
M. Giasson: Comment?
M. Garon: Que les discussions concernant ces questions... Il y a
eu des arguments d'apportés et c'est difficile de répondre
à certains arguments à présent. Il y a eu des
réunions de convoquées par des écologistes. On a
payé des autobus pour aller faire un tour sur les lieux. Or, les
agriculteurs qui demeurent dans le coin ont décidé d'y aller, eux
aussi. Normalement, parmi tous les journalistes qui avaient écrit
d'excellents articles pour inciter les gens à y aller, il aurait
dû s'en trouver au moins un sur place. Il n'y a donc eu aucun article
pour rapporter ce qui s'est dit sur les lieux. Par exemple, on m'a
rapporté qu'un biologiste avait expliqué qu'en faisant des
aboiteaux, on empêcherait l'eau salée de pénétrer
dans les terres et que ça nuirait aux rats musqués. Alors, un
cultivateur d'une cinquantaine d'années a pris la parole pour dire que
c'était la première fois de sa vie qu'il entendait parler que le
rat musqué vivait dans l'eau salée. Le savant biologiste a
dû dire qu'il faudrait peut-être qu'il revoie ça une
deuxième fois.
Quelqu'un a dit que ça pouvait nuire aux anguilles, alors que
tout le monde sait que les anguilles sont des poissons migrateurs. En tout cas,
il y a peut-être des biologistes qui ne le savent pas, mais ce sont des
poissons migrateurs qui vont dans la mer des Sargasses. Elles remontent le
fleuve, puis elles se cognent le nez parce qu'elles montaient plus haut
que ça avant au barrage de Beauharnois. Un pêcheur
d'anguilles de Beaumont qui a fait des études pour les pêcheries
du Québec me disait avoir remarqué beaucoup d'anguilles au pied
du barrage; elles devaient arrêter là, ne pouvant pas monter plus
haut. Alors, les anguilles descendent, et certains avaient laissé
entendre que les aboiteaux pouvaient nuire aux anguilles.
M. Giasson: C'est une vraie farce, ça.
M. Garon: C'est le problème. Ce que je n'ai pas
aimé du tout, c'est qu'il y a eu une association de journalistes de
plein air qui a fait une déclaration disant qu'elle prenait position
dans l'affaire des aboiteaux. Qu'elle prenne position, parfait. Mais qu'elle ne
diffuse aucune information sur les renseignements du dossier technique de
l'argri-culture, là, c'est une autre affaire. Je pense qu'il y a, dans
le secteur du plein air, des journalistes qui n'ont pas fait leur travail
correctement en donnant une version des faits et en n'apportant aucunement
l'autre version. Parce que le dossier agricole dans le domaine des aboiteaux de
Kamouraska, est un dossier sérieux, c'est un dossier qui est
publié et qui ne repose pas sur des théories. Il repose sur des
données concrètes. Là, j'ai dit: C'est un document qui a
peut-être 200 pages et on peut le mettre à la disposition de tous
ceux qui en voudront des copies. Alors, quand je vois, par exemple, toute
personne s'afficher expert...
On m'a rapporté aussi des choses que je n'ai pas beaucoup
aimées personnellement. Quand je suis allé voir les lieux des
aboiteaux, on avait dit qu'il y avait des caches à canard. Alors, quand
je suis allé là, j'ai bien vu qu'il y avait des caches. C'est
l'automne dernier, que je suis allé voir les lieux. Alors, j'ai dit:
C'est vrai, ils doivent chasser le canard, il y a des caches. Je ne me suis pas
posé plus de questions parce que je voyais bien les trous. Ayant
déjà été à la chasse aux oiseaux migrateurs
c'est la seule chasse que j'ai faite personnellement à part celle
du lapin, du lièvre et de la perdrix... Alors, je suis allé voir
ce qu'il en était des caches. Par après, j'ai cru comprendre que
les caches avaient été installées pour ma visite parce
qu'il semble qu'elles avaient été bâties la veille. Il
semble qu'il n'y a jamais eu de chasseur dans ces caches-là et qu'il n'y
en a jamais eu dans les jours qui ont suivi. A tel point que les cultivateurs
ne savaient pas qui avait fait ces caches-là. Puis on m'a
également dit là, je dis ça sous réserve
parce que c'est ce qu'on m'a rapporté l'entrepreneur non plus
n'avait jamais entendu de coup de feu dans ces caches, qu'il n'y avait jamais
eu de chasseur dans ces caches-là. Alors, il semble qu'on a fait des
caches pour me faire croire qu'il y avait des chasseurs qui allaient chasser
là.
Personnellement, je peux dire du dossier je suis d'accord que des
gens disent des choses concernant des domaines comme ceux-là mais
je pense qu'il s'agit quand même de travaux importants qui vont permettre
l'assainissement d'au-dessus de 10 000 acres de sol de la région. Il
s'agit, dans différents projets, de 150 cultivateurs qui sont sur leur
propre terre, des terres qui leur appartiennent personnellement. Ces
cultivateurs ont tous signé individuellement, sans aucune exception. Ils
ont demandé eux-mêmes ces travaux. Il y a eu également des
résolutions des conseils municipaux de chacune de ces
municipalités et de même, je pense, des deux conseils de
comté impliqués. Alors, ça veut dire que localement...
Mais, de la manière que ça a été décrit dans
les journaux par les biologistes, les chroniqueurs de plein air, je pense
qu'ils ne se sont pas souvent essayés là.
On a l'impression, si on va sur les aboiteaux, que ça va nous
prendre des bottes aux cuisses, bien attachées, parce que autrement, un
peu comme à Cap Tourmente... Je regrette, mais aux aboiteaux de
Kamouraska, on n'est pas dans la vase du tout, on n'est pas à Cap
Tourmente, on n'est pas sur les battures de Beauport. Alors, tous ceux qui ont
écrit ça dans leur article, c'est par ignorance ou bien par
mauvaise foi. Les battures de Beauport sont une affaire.
M. Giasson: M. le ministre, là, vous nous parlez de gens
qui s'opposent à l'exécution des travaux. Pour moi, ce n'est pas
d'une importance majeure, c'est très mineur, mais est-ce que
quelques-uns de vos collègues, au Conseil des ministres, vous auraient
invité à la prudence et vous auraient demandé de revoir la
décision que vous aviez prise là-dessus?
M. Garon: Le principal point qui a été
soulevé, c'est s'il devait y avoir des études d'impact ou
non.
Notre contentieux nous dit qu'il n'y aurait pas d'étude d'impact,
parce qu'il s'agissait de la réfection d'un travail existant.
M. Giasson: C'est ça.
M. Garon: II s'agit d'aboiteaux existants qui sont
réparés, alors qu'il y en a qui se demandaient s'il devait y
avoir une étude d'impact. Je dois dire aussi que quand on a
écrit, par exemple, que nous avions commencé ces travaux, alors
que la réglementation sur les études d'impact s'en venait, ce
n'est pas exact non plus. Les documents que j'ai signés concernant les
aboiteaux remontent à 1977. Il n'était pas question à ce
moment-là en tout cas de mémoire, d'étude d'impact. Nos
avis du contentieux indiquent que, dans ces cas-là, il n'y a pas besoin
d'étude d'impact.
M. Giasson: Quelques-uns de vos collègues, au Conseil des
ministres, ne vous ont jamais parlé, n'ont jamais soutenu une autre
thèse que celle de la protection ou de l'amélioration du milieu
agricole dans le secteur?
Est-ce qu'il y a de vos collègues qui sont allés voir
cela, sur les lieux? Vous y êtes allé, M. le ministre. Avez-vous
de vos collègues qui sont allés sur les lieux?
M. Garon: Oui, je suis allé voir avec un de mes
collègues.
M. Giasson: Le ministre du Tourisme, M. Duhaime?
M. Garon: L'ex-ministre du Tourisme, M. Duhaime, oui.
M. Giasson: II paraît qu'il a bien franchi le ruisseau,
lui?
M. Garon: Moi aussi.
M. Giasson: Oui, mais avec plus de difficulté.
M. Garon: C'est-à-dire que je saute moins haut que
lui.
M. Giasson: Moins loin, surtout.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Moins loin!
M. Garon: Mais l'énergie dépensée est plus
grande.
M. Giasson: C'est peut-être le poids du corps sur le pied
qui a provoqué la glissade.
M. Garon: Je peux vous dire que j'ai sauté le canal
ce qui démontre un peu la largeur du canal et en même
temps, je peux vous dire qu'en le sautant, en arrivant de l'autre
côté du canal, je n'ai été aucunement
éclaboussé par l'affaire qu'il y avait là. Ce qui veut
dire aussi que la terre est assez ferme.
M. Giasson: Votre collègue, M. Duhaime, n'émettra
pas d'objection, il ne soutiendra pas, du moins, la thèse de ceux qui
prétendent que vous brisez l'environnement en procédant à
la réparation de ces aboiteaux?
M. Garon: On a regardé à ce moment-là les
lieux parce qu'il voulait se rendre compte sur les lieux de ce que
c'était puis, peu de temps après, je pense que c'est quelques
jours après, il est devenu le ministre de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme) mais à ce moment-là ces questions ne relevaient plus de
sa juridiction.
M. Giasson: C'est M. Lessard qui a le dossier?
M. Garon: Les questions fauniques relèvent du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Giasson: Est-ce qu'il vous invite à revoir la
décision? Aucunement?
M. Garon: II est allé marcher lui aussi... Je
n'étais pas là parce que la journée où il est
allé, j'avais autre chose. Je sais qu'il y avait de la brume cette
journée. A ce moment-là, il était question d'y aller en
hélicoptère ou en automobile, mais, comme je n'avais pas beaucoup
de temps cette journée-là, je n'ai pas pu y aller avec lui. Je
sais qu'il devait y aller à l'automne ou au printemps. Nous devons
discuter ensemble les points soulevés qui relèvent plus de sa
juridiction.
M. Giasson: De l'extérieur, cela donne l'impression que
c'est une affaire montée, une espèce de ballon. Vu de
l'extérieur pour bien du monde cela apparaît comme une
espèce de ballon.
M. Garon: Dans quel sens?
M. Giasson: Ils disent que c'est une affaire entre ministres qui
veulent créer un problème tout simplement où il n'y en a
pas. Le ministre de l'Agriculture a tous les pouvoirs d'autorité et il
n'a pas d'affaire à s'occuper des objections qui viennent de part et
d'autre. Vous le savez que vous avez l'appui des agriculteurs qui sont
touchés, des gens de la région...
M. Garon: L'appui, localement.
M. Giasson: Vous avez le conseil de comté, vous avez les
municipalités...
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Pourquoi les travaux ne débutent-ils pas?
M. Garon: Le problème, au cours du mois de mai, ne se
posait même pas parce qu'il n'était pas question du moins
c'est ce que les fonction-
naires m'ont dit que l'entrepreneur y aille au mois de mai. On
lui a demandé avant qu'il commence les travaux, de nous aviser de la
date à laquelle il avait l'intention de commencer les travaux.
Comme il y a des discussions actuellement, je ne voudrais pas, en
même temps, faire une provocation inutile, alors qu'on discute encore un
peu, en disant: Je recommence les travaux immédiatement. Mais le
problème est théorique, en tout cas à l'heure actuelle,
puisque l'entrepreneurd'après ce qu'on me dit n'aurait pas
commencé actuellement.
M. Giasson: Quelle firme a exécuté les travaux?
M. Garon: Savard. Mais dans la terminologie employée,
aboiteaux, on peut dire que c'est la digue, mais aussi seulement le clapet;
alors les mécanismes en béton ont été coulés
où est la digue, pour recevoir les clapets, mais ce qui restait à
faire c'était de solidifier la digue entre les clapets. Il s'agit de
travaux comprenant six ou sept phases. Mais je pense que c'est six phases;
celui de Sainte-Anne est fait, celui de Rivière-Ouelle est fait... Il y
a une chose qu'il faut dire. Quand on a fait l'autoroute 20, à certains
endroits, c'est le ministère des Transports lui-même qui a fait
des aboiteaux, des remblais pour protéger la route de la mer. C'est le
meilleur exemple. Dans la partie de Rivière Ouelle-Sainte-Anne, la route
passe près du fleuve et les grandes marées auraient pu monter
au-dessus de la route, mais l'aboiteau, qui n'est pas véritablement un
aboiteau, mais une digue, si on veut, a été fait tout
près...
M. Giasson: A La Pocatière où l'autoroute longe le
fleuve, à Rivière Ouelle, elle s'éloigne du fleuve. (75 h
45)
M. Garon: Oui, à La Pocatière. Alors, c'est fait
à Sainte-Anne, à La Pocatière et Rivière Ouelle.
L'aboiteau dont il est question actuellement, c'est celui entre Saint-Denis et
Kamouraska; ensuite il resterait celui de Saint-Louis, Saint-Germain et
Saint-André.
M. Giasson: Est-il exact que vous attendez un rapport
définitif d'un comité multiparti qui est à examiner tout
ce dossier? Ce n'est pas fondé?
M. Garon: Multiparti. Non.
M. Giasson: Je ne sais pas quel nom on donne à
l'organisme; COMPAT ou je ne sais trop.
M. Garon: Attendez, ce n'est pas un organisme multiparti, c'est
un comité ministériel. Je dois discuter de cette question avec le
comité ministériel.
M. Giasson: C'est ce qui retarde le début des travaux, la
décision finale?
M. Garon: Comme on doit en discuter prochainement au COMPAT... Le
problème ne s'est pas posé concrètement, parce que les
travaux ne seraient pas recommencés de toute façon
d'après ce que les fonctionnaires m'ont dit à ce
moment-ci; mais on doit terminer les discussions avant le moment où les
travaux doivent recommencer.
M. Giasson: Vous proposez-vous de rencontrer de nouveau les
cultivateurs du secteur et des municipalités?
M. Garon: Je sais qu'il doit y avoir une rencontre des
agriculteurs à ce sujet-là avant longtemps; ils m'ont
envoyé une invitation. Je sais que ce sont des administrateurs du
coin.
Je pense que si les biologistes saisissaient toute l'importante de ces
travaux à des fins agricoles... Je veux bien croire qu'il y a celui qui
écrit des articles dans le Soleil, M. Bellemare, qui a
déjà dit qu'on devrait fermer l'agriculture pour permettre la
pêche à la truite, parce que l'agriculture au Québec,
ça ne rapporte qu'une quarantaine de millions. Evidemment, à ce
moment-là...
M. Giasson: Tout le monde dort là-dessus.
M. Garon: Je pense bien que ce bout-là ne vaut pas...
M. Giasson: Cela n'a aucun impact, M. le ministre.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Un écrit du genre de celui que vous avez
mentionné n'a aucun impact.
M. Garon: Non. J'imagine que les gens voient bien que cela n'a
pas de bon sens, car seulement la production de sirop d'érable
équivaut à ce montant-là.
Mais quand on parle de production, il s'agit des meilleures terres du
Québec dans le coin de Kamouraska parce que ce sont des
dépôts alluvionnaires du même type que la plaine de
Montréal, avec des possibilités... On me dit qu'un cultivateur,
dans ces aboiteaux-là...
M. Giasson: Vous n'avez pas à nous convaincre de cela.
Moi, personnellement, je sais que les travaux de réparation des
aboiteaux s'imposent et vont s'exécuter. Je présume que le
ministre de l'Agriculture va faire reconnaître le bien-fondé de la
poursuite des travaux et que ses collègues vont être en mesure de
comprendre que la première vocation du sol dans l'environnement est une
vocation agricole, sans nier ce qu'il y a en avant et que cela peut servir
à une faune qui est présente aujourd'hui. Mais d'abord,
l'agriculture dans tout cela... S'il n'y a pas d'injonction nulle part et
d'interdiction au plan légal, il faut procéder et exécuter
les travaux.
M. Garon: D'autant plus que... Je vais vous dire mon opinion
franchement. Je ne suis pas un biologiste qui a étudié dans les
livres, d'autant plus que le cours de biologie aujourd'hui ne comporte pas
beaucoup d'heures s'il en comporte seulement sur les migrations
et les oiseaux migrateurs. Information prise, on m'a dit que dans tout le cours
de biologie, il y avait deux heures sur les oiseaux migrateurs. Moi, j'ai
été élevé au bord du fleuve à observer les
oiseaux migrateurs, faisant partie d'une famille de chasseurs d'oiseaux
migrateurs. Evidemment, pour mieux les chasser, il faut connaître leurs
habitudes. Ceux qui ne connaissent pas leurs habitudes, ne reviennent
habituellement pas avec beaucoup de prises. On observe que les oiseaux
migrateurs, depuis les dernières années, ont beaucoup
changé leurs habitudes. D'après ce qu'on dit également,
les oies blanches seraient plus nombreuses aujourd'hui que dans le temps.de
Champlain. Pourquoi? Parce que les oies blanches ne mangent pas des
épinettes et que dans le temps de Champlain, les épinettes se
rendaient jusqu'au fleuve. Alors aujourd'hui, maintenant que les cultivateurs
ont défriché les terres, les oies blanches ont plus de territoire
où se nourrir. Je suis allé l'an dernier, par hasard,
évidemment ce n'est pas mon nom qui est sorti lors du tirage même
si ça fait plusieurs années que je l'envoie. Je ne sais pas si
c'est vrai qu'à Cap Tourmente, le tirage est un peu truqué. Il y
en a qui disent cela. J'ai lu des articles dans les journaux là-dessus.
Moi, j'envoie mon nom chaque année et il n'est jamais sorti. Mais
l'année dernière, j'ai demandé à quelqu'un d'autre
d'envoyer son nom et lui, il est sorti. Alors, on est allé ensemble. On
s'était entendu que si son nom sortait, j'allais avec lui et que si
c'était le mien, il venait avec moi.
Cela m'a donné l'occasion de jaser avec les biologistes de
Cap-Tourmente. Là, ils m'ont dit que malgré que le troupeau
d'oies était à son maximum à 300 000 oies, il n'a jamais
été aussi considérable il avait déjà
baissé autour de 20 000 oies vers 1910-1920 la chasse avait
été la plus petite depuis plusieurs années et moins
considérable en oiseaux abattus, l'automne dernier. J'ai jasé
avec eux et ils me disaient que c'est parce que les oies sont en train de
changer leurs habitudes. C'est la période actuellement où les
oies commencent de plus en plus à aller dans les champs des
cultivateurs. Les chasseurs savent que parmi les oiseaux migrateurs le
degré je ne dirai pas l'intelligence, parce que apparemment, ce
qu'on apprenait à l'école, c'est que l'intelligence est propre
à l'homme; ça non plus, ce n'est peut-être pas certain,
parce qu'on ne touche pas ça facilement du doigt il y a des
oiseaux qui sont plus doués que d'autres. Les outardes par exemple, qui
sont des oiseaux migrateurs, on le sait, sont les oiseaux les plus
doués. Je ne dirais qu'elles se rapprochent de l'homme, mais dans leur
comportement matrimonial, elles se comportent comme l'homme au Québec,
il y a 30 ans. Mais, aujourd'hui...
M. Giasson: Elles se rapprochent de l'homme, contrairement aux
oies blanches. L'outarde se rapproche beaucoup plus facilement de l'homme que
l'oie blanche. Observez leur comportement et elles s'en viennent près de
l'habitation.
M. Garon: C'est ça. Le comportement de l'outarde,
ça rapproche beaucoup plus... Je vois que le député de
Montmagny-L'Islet, venant de Montmagny, connaît les habitudes de ces
oiseaux, des oiseaux qui se marient et qui deviennent veufs et qui ont un
comportement dans leur vie qui varie selon leur état matrimonial ou leur
âge. Alors, les outardes sont les premiers oiseaux migrateurs qui sont
allés dans les champs des cultivateurs manger des grains. C'est simple
à comprendre, parce que c'est un oiseau plus inteligent. Les oies,
actuellement, qui sont moins intelligentes mais qui commencent à
comprendre ça, commencent à aller dans les champs des
cultivateurs elles aussi, de plus en plus. On observe, par exemple, aux
Etats-Unis, que si on tient compte de ces facteurs, des changements d'habitude
de ces oiseaux migrateurs, on peut avoir une récolte beaucoup plus
grande d'oiseaux en les protégeant pius. Tandis, qu'actuellement, quand
on me parlera des marais à sirpe... Dans les marais à sirpe,
actuellement, les oies, étant plus nombreuses et la vase, les alluvions
se tenant de plus en plus sur le bord de la mer, il y a de moins en moins de
sirpe proportionnellement aux troupeaux, et les oiseaux ont une aire maintenant
beaucoup plus grande dans laquelle ils se répandent. Les oiseaux se
tenaient, il y a quelques années, uniquement dans le bout de Montmagny,
à toutes fins pratiques, au cap Tourmente. De plus en plus, l'aire de
dispersion aujourd'hui est beaucoup plus considérable qu'aurapavant.
Alors, je pense que ce sont des facteurs importants à
considérer et on trouve des articles dans des revues de chasse et de
pêche sur ces habitudes des oiseaux migrateurs. J'étais parti
d'où?
M. Giasson: L'intelligence des oiseaux.
Une Voix: On ne s'est pas trompé de commission.
M. Garon: L'homme rural, c'est l'homme dans son
environnement.
M. Goulet: Ah bon! Ne recommencez pas. J'ai compris, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on serait prêt
à passer au programme 1.
M. Goulet: Oui.
Planification, recherche et enseignement
Le Président (M. Boucher): Programme 1,
élément 1. M. le ministre.
M. Garon: Alors, l'élément 1, programme 1.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre pourrait nous
faire un rapport détaillé des dépenses en 1979-1980
à la direction générale de la planification et des
études économiques?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Qui est le directeur du service?
M. Garon: C'est M. Ronald Carré. Alors, le budget est
de... Ce sont tous des salaires. Dans planification et études
économiques, il s'agit essentiellement de salaires, sauf pour $12 000.
Il s'agit de $2 308 000 de salaires. Au sujet des $12 000 il s'agit d'un
traitement d'occasionnel pour $7800, de frais de voyages pour $3700 et $500 de
temps supplémentaire. Ce n'est pas parce qu'ils ne travaillent pas le
soir, c'est parce qu'ils ne le chargent pas parce que j'ai travaillé
souvent avec eux le soir. Il y a $100 000 de dépenses de transfert. Il
s'agit de l'aide au syndicat de gestion pour $90 100 et un programme triennal
de recherche sur la production de bovins de type F-1 et laitiers dans le
comté de Dorchester pour $10 000, ce qui fait $100 100. Il n'y a rien
d'autre.
M. Vaillancourt (Orford): Cela ne comprend pas d'autre chose?
Est-ce qu'il n'y a pas de...
M. Garon: Non, il n'y a rien d'autre.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a rien d'autre. Est-ce que vous
engagez pour la recherche des firmes privées ou...?
M. Garon: Pas souvent. Dans la recherche économique?
M. Vaillancourt (Orford): Dans la recherche économique,
oui.
M. Garon: II y aurait $128 500 de services, mais ce n'est pas
nécessairement des... Ce sont des contrats... Il s'agit plutôt de
traitements par l'informatique. Alors, il y a les services techniques: achat de
données économiques sur la gestion de fermes provenant de groupes
spécialisés d'agriculteurs, $47 200. Il y a des études
économiques additionnelles qui pourraient être des contrats, $37
600.
M. Giasson: Qu'est-ce que vous entendez par le questionnaire sur
le profil du cultivateur ou de l'agriculteur? (16 heures)
M. Garon: Cela a été fait en 1977. C'était
demandé, à ce moment-là, par M. Lussier. Il me parlait de
cela. J'avais accepté mais je ne suis pas convaincu que c'est le
meilleur investissement qu'on ait fait.
M. Giasson: Mais cela devait servir à quelle fin
exactement?
M. Garon: C'était pour une étude
socio-économique des agriculteurs de l'ensemble du Québec. Il y
avait eu des questionnaires faits et compilés. Ils avaient
été remplis dans les différentes régions du
Québec. Finalement...
M. Giasson: Est-ce que vous allez procéder à la
publication de cette recherche, cette année?
M. Garon: C'est-à-dire que c'était pour bâtir
le fichier des agriculteurs. Mais il y a une évolution tellement rapide
en agriculture que bâtir un fichier semblable, sans le mettre à
jour de façon permanente, c'est...
Parce que les enquêtes n'ont pas été faites par des
enquêteurs spécialisés, alors la qualité des
données... Alors, on est porté à croire qu'il y a eu une
mauvaise façon de poser les questions parce que les résultats
n'étaient pas consistants.
M. Giasson: Mais pourquoi consacrez-vous encore un peu d'argent,
cette année, à cette chose-là?
M. Garon: Non, non. Il est au budget, mais nous n'avons pas fait
ce relevé.
Une Voix: Comment ça, c'est au budget?
M. Garon: Parce qu'on prévoyait faire quelque chose mais,
après avoir analysé à fond les résultats du
questionnaire précédent, on a décidé de ne pas le
refaire. C'est aussi simple que ça.
Une Voix: Regarde donc ça, si c'est bon!
M. Garon: Le député de Montmagny-L'Islet demandait
des documents hier soir, mais il les avait déjà.
M. Giasson: Non, pas hier soir.
M. Garon: Vous avez les mêmes documents que les miens.
M. Giasson: Non, pas hier soir. M. Garon: Bien oui,
hier.
M. Giasson: Je les ai demandés, hier. Mais je ne les avais
pas hier soir.
M. Garon: Dans ce cas, vous les avez eus aujourd'hui. Il y a un
fonctionnaire qui vous a rendu service.
M. Giasson: Même pas.
M. Garon: Pardon? M. Giasson: Même pas. M. Garon:
C'est qui? M. Giasson: Même pas.
M. Garon: C'est impossible! Il y a seulement les fonctionnaires
et moi qui avons le document.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a plusieurs
congrès dans la planification?
M. Garon: Non, mais qu'est-ce que vous voulez dire, s'il y a des
congrès?
M. Vaillancourt (Orford): Des déplacements, assister
à des congrès et tout ça, est-ce que dans
l'équipe...
M. Garon: Chez les économistes agricoles, il n'y a pas eu
de congrès. Une fois par année, il y a le congrès des
économistes et c'est à Québec la plupart du temps. Alors,
il n'y a pas vraiment de dépenses. Il y a eu le congrès aussi de
l'Association québécoise des économistes, je pense,
où là il y aurait eu peut-être un ou deux ou trois
économistes du ministère qui sont allés faire des
conférences. C'est possible. Mais rien de significatif, de...
M. Vaillancourt (Orford): Mais au point de vue congrès, il
y a des congrès, il doit y avoir des frais de déplacement et
d'inscription dans ça?
M. Garon: Quand c'est fait au ministère, c'est fait
uniquement selon les règles qui ont été
édictées par le Conseil du trésor. Je ne pourrais pas vous
dire par coeur, actuellement. On pourrait vérifier s'il y a eu... Mais
je ne pense pas, parce qu'il n'y a pas beaucoup de congrès dans ce
secteur-là.
M. Vaillancourt (Orford): Mais dans la planification, il n'y a
pas des congrès parfois? Il n'y a pas certains fonctionnaires qui sont
appelés à voyager, à aller se renseigner ailleurs, pour
faire la planification?
M. Garon: Pas seulement dans ce secteur-là, mais dans
d'autres. Ils participent à d'autres congrès à
l'extérieur. Il faut dire que, là-dedans, on fait attention aux
voyages à l'extérieur. D'ailleurs, il y avait eu une demande de
renseignements sur les voyages à l'extérieur. Je ne savais pas,
parce qu'on me demandait si les députés et les ministres... Je
peux vous dire que tous les voyages des fonctionnaires, à
l'extérieur, habituellement, sont approuvés conjointement par le
ministre et le sous-ministre. Comme il s'agit de dépenses plus fortes,
on voit, pour notre propre information... Moi, ça m'intéresse de
savoir quand les fonctionnaires vont à tel ou tel endroit... Je pense,
autant c'est bon qu'ils n'aillent pas trop... il ne faut pas exagérer
dans les dépenses, mais c'est mauvais qu'ils n'y aillent pas du tout non
plus. S'ils ne vont jamais nulle part, voir ce qui se passe ailleurs, ce n'est
pas bon non plus.
M. Vaillancourt (Orford): Cela veut dire qu'il y a certains
fonctionnaires qui assistent à des congrès, qui vont prendre des
renseignements...
M. Garon: Quand c'est nécessaire.
M. Vaillancourt (Orford): Quand c'est nécessaire.
M. Garon: Surtout dans ce secteur, ils doivent le faire, c'est le
secteur le plus pauvre. Le secteur de l'économie agricole n'est pas le
plus développé, ce département n'existe que depuis les
années soixante et je l'ai dirigé pendant six ans. Je peux vous
dire que ce n'est pas encore la vitesse de croisière et qu'il y a encore
beaucoup d'efforts à faire pour améliorer ce secteur. Il est bien
évident qu'il faut aller chercher un peu ce que les autres font parce
que sans ça...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous allez chercher
plusieurs renseignements au fédéral en ce qui concerne la
planification, la recherche, etc.?
M. Garon: Là, on parle de l'élément 1,
n'est-ce pas?
M. Vaillancourt (Orford): C'est ça.
M. Garon: On parle de planification et études
économiques. C'est évident qu'on utilise les statistiques du
gouvernement fédéral dans ce domaine comme dans d'autres
domaines.
M. Dubois: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Toujours à l'élément 1, l'aide
spéciale aux syndicats de gestion, M. le ministre. L'an passé,
vous aviez indiqué qu'un montant plus substantiel serait apporté
pour aider les syndicats de gestion et cette année...
M. Garon: Je ne me rappelle pas d'avoir dit cela.
M. Dubois: Oui, vous avez dit cela. M. Garon: Quand?
M. Dubois: Vous avez dit ça, l'an passé, à
l'étude des crédits.
M. Garon: A quelle page?
M. Giasson: C'est inscrit à la page B-3400 du journal des
Débats.
M. Dubois: "On prévoit un montant plus considérable
pour l'aide aux syndicats de gestion agricole".
M. Garon: Oui, je parlais pour l'année 1979 qu'on
étudiait; il y a eu une augmentation considérable de 1978
à 1979, puisqu'en 1978, il existait...
M. Dubois: Si c'était la politique l'an passé, il
semblerait que ça ne l'est plus cette année. Il semblerait que ce
n'est plus votre politique, cette année, d'aider financièrement
les syndicats de gestion. Votre politique, l'an dernier, était d'aider
financièrement davantage, on s'aperçoit cette année qu'il
y a seulement $4100 dans les crédits entre l'an passé et cette
année, ce qui n'est même pas 5%.
M. Garon: On prévoit l'acceptation de quinze nouveaux
syndicats de gestion au cours de l'année 1980.
M. Dubois: II y en a combien de créés
jusqu'à maintenant?
Vous défrayez 90% des coûts la première
année, je pense?
M. Garon: Oui, la première année, plus $2000 pour
acheter l'équipement, comme les classeurs, etc., pour maintenir en place
les données pour le syndicat de gestion.
M. Dubois: Alors, avec les $90 000 que vous avez cette
année, vous devez supporter ceux qui existent et en créer quinze
nouveaux. Je me demande comment vous allez y arriver. Parce que 90% du salaire
d'un gestionnaire, ça doit équivaloir à $15000 ou $20
000?
M. Garon: C'est là le secret, c'est de faire beaucoup avec
peu d'argent!
M. Dubois: II faudrait environ $300 000 pour supporter quinze
nouveaux syndicats de gestion.
M. Garon: Non, parce qu'ils n'en sont pas tous à la
première année; la première année, c'est 90%, la
deuxième année 80%, la troisième année 70%, la
quatrième année 50% et...
M. Dubois: ... sont dans la moyenne de 80%.
M. Garon: La deuxième année, c'est 80%. Mais
n'oubliez pas une chose, quand on dit quinze nouveaux qui sont en marche,
ça ne veut pas dire qu'ils vont tous commencer au mois d'avril.
M. Dubois: II y en a huit en marche, c'est ça? M.
Garon: Oui.
M. Dubois: ... dont vous allez payer 80% ou 90% des salaires
cette année, c'est ça?
M. Garon: La plupart de ces huit sont rendus à 50%.
M. Dubois: De toute façon, le budget prévoit $4100
d'augmentation cette année, ce n'est quand même pas
formidable.
M. Garon: Je peux vous dire qu'il y a déjà des
virements qui vont être faits.
M. Dubois: II semble que c'est cela, d'après le budget.
Vous n'êtes plus intéressé à le maintenir, ça
ne fonctionne pas bien?
M. Garon: Non. Ce n'est pas cela. La grosse question qu'on se
pose actuellement, je vais vous la dire. Est-ce que rendu à la
cinquième année, on doit le maintenir à 50% constamment,
ou si on doit le baisser la sixième année à 40%, la
septième année à 30%, à 20%, à 10% et
finalement au bout de dix ans... C'est, actuellement, le gros point
d'interrogation qu'on se pose.
M. Giasson: C'est beaucoup de quoi... Un syndicat, maximum?
M. Garon: Cela varie d'un syndicat à l'autre selon...
M. Giasson: Le maximum? M. Garon: $18 000.
M. Giasson: Vous versez la subvention après une
année d'opération ou en cours d'année?
M. Garon: ... la nouvelle façon de le rédiger, mais
ce programme doit être rédigé de nouveau, cette
année. Cette subvention doit servir uniquement à défrayer
une partie du salaire du conseiller; cela varie selon le niveau du salaire et
dans le temps selon l'âge du syndicat. Le montant annuel maximum ne peut
dépasser l'échelle suivante: 90% la première année,
80% la deuxième année, etc. Le mode de paiement: la subvention du
fonctionnement est payable sur réception de pièces justificatives
et les versements peuvent être échelonnés durant
l'année.
M. Giasson: Au moment où on se parle, est-ce que vous en
acceptez encore?
M. Garon: On doit en accepter une quinzaine au cours de 1980.
M. Giasson: Est-ce que ces syndicats demeurent toujours libres de
toute affiliation ou s'ils sont affiliés à l'UPA?
M. Garon: Les syndicats ne sont pas affiliés à
l'UPA. Ce sont leurs employés pour qui il y a une entente pour les fonds
de pension, pour créer une caisse. L'agronome qui travaille pour le
syndicat ne pourra pas avoir de fonds de pension; seul, encore moins
facilement. Il y a une entente pour qu'il y ait un fonds de pension avec
l'ensemble des syndicats des agronomes qui sont conseillers dans le
syndicat...
M. Giasson: Est-ce que vous recevez des données de tout le
travail?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Vous exigez ces données?
M. Garon: On exige ces données, mais c'était un des
points en discussion, cette année. Il y a eu une discussion avec les
membres du syndicat de gestion au sujet du caractère confidentiel des
données, la forme des données, la régularité des
données, etc. Comme le programme le dit, les paiements sont faits en
fonction des données reçues.
M. Giasson: Ces données peuvent être
utilisées par votre service d'études économiques pour
déterminer les coûts de production dans chacune des
spécialités de production agricole?
M. Garon: Non. Jamais. La plupart du temps, elles ne sont pas
suffisantes. Quand on veut avoir des données techniques, on va les
chercher directement auprès des producteurs parce que les personnes qui
sont dans un syndicat de producteurs ne sont pas nécessairement
représentatives de la moyenne des agriculteurs de la production qui
s'assurent. Assez souvent, nous sommes obligés d'aller chercher les
données complémentaires auprès des producteurs et on le
fait dans la plupart des productions.
M. Giasson: Cela veut dire que l'an dernier toutes les sommes qui
avaient été prévues au budget ont été
consacrées pour verser des subventions aux syndicats qui
opéraient? Est-ce que vous avez eu besoin de crédits
additionnels?
M. Garon: Nous avons dépensé notre budget,
point.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez fini
là-dessus? M. le Président, j'aimerais savoir si, dans ce
programme sur la recherche, le ministère fait des recherches au point de
vue des médicaments...
M. Garon: Nous sommes à l'élément 1.
J'aimerais qu'on termine l'élément 1 avant de passer à
l'élément 2. Ce que vous me demandez se trouve dans
l'élément 2: la recherche agricole. (16 h 15)
M. Vaillancourt (Orford): On n'étudie pas globalement le
programme 1 ?
M. Garon: Non. On étudie l'élément 1, puis
l'élément 2 et l'élément 3.
M. Vaillancourt (Orford): Je n'ai pas d'autres questions dans
l'élément 1.
M. Giasson: Relativement au programme de production de type F-1
dans le comté de Dorchester, est-ce que cela sert vraiment le
ministère, les expériences menées à la
recherche?
M. Garon: Ça va servir encore plus cette année.
Parce que c'est un programme, ça fait longtemps qu'on dit qu'on devrait
utiliser les veaux de type laitier ou les veaux croisés pour faire du
boeuf, mais c'est une affirmation très gratuite parce que, quand on
vérifie, des fois, avec les acheteurs, ils nous disent que les
consommateurs n'en désirent pas.
Alors, nous, ce qu'on a décidé de faire... Cette
étude-là consiste en deux choses: A mesurer le coût de
production des boeufs de type laitier par rapport à ceux de type de
boucherie parce que, si le coût est inférieur, même si le
prix de vente est inférieur, cela peut quand même être
intéressant et rentable. Et cette année, on a introduit une
deuxième variable parce qu'on commence à avoir du bétail.
On fait classifier les animaux et là, on va faire des études
auprès des consommateurs pour voir si c'est le consommateur qui
n'accepte pas ou si c'est le vendeur parce que les grandes chaînes de
magasins, elles, décident pour le consommateur que ce boeuf-là
n'a pas la même qualité ou n'est pas désiré autant
du consommateur.
Cette année, c'est la deuxième dimension qu'on va
introduire parce qu'on commence à avoir du bétail prêt
à être abattu. Alors, on mesure le taux de croissance, le taux de
conversion et le coût de production. Tout cela est mesuré et c'est
pour cela d'ailleurs qu'on leur donne un petit montant. C'est pour les
indemniser, pour les chiffres, les pesées, ce qu'ils doivent prendre et
toute l'information qu'ils doivent collecter pour nous autres. Alors, c'est un
projet qui ne coûte pas cher. Je pense qu'il est extrêmement
important parce que, si vraiment...
M. Giasson: Combien y a-t-il de fermes qui mènent les
expériences?
M. Garon: En terme de fermes, c'est que les producteurs qui
devaient y adhérer, l'an dernier, devaient placer un minimum de dix
veaux. Cette année, on l'a baissé pour permettre une plus grande
participation, si ma mémoire est bonne, à cinq veaux. Mais, je ne
pourrais pas vous dire le nombre de cultivateurs qui sont impliqués. M.
Bissonnette mentionne peut-être une cinquantaine.
M. Giasson: Cinquante cultivateurs qui prêtent leur
concours pour mener...
M. Garon: C'est cela. Il y a deux types là-dedans. Il y en
a qui font la finition, il y en a qui les montent jusqu'à 450 livres et
il y en a d'autres qui se spécialisent pour les finir. C'est la formule
coopérative. C'est la coopérative qui gère cela et je
pense que c'est bon.
M. Giasson: L'an dernier nous avions demandé...
M. Garon: Ah! la condition, je vais vous la donner exactement. La
condition imposée et le programme a été
modifié cette année à la coopérative d'avoir
au moins 75% de producteurs ayant dix têtes a été
élargie à cinq têtes, pour avoir un accroissement du nombre
de participants et
avoir ainsi la possibilité de verser plus de compensations au
chapitre de la garantie pour participer au coût de la production. C'est
pour cela que la prévision budgétaire, cette année, est de
$10 000 alors que l'an dernier, elle était de $4000.
M. Giasson: Les documents que nous avions demandés l'an
passé sur les enquêtes économiques qui avaient
été menées au ministère, est-ce qu'on pourrait les
obtenir. L'an passé, le ministre avait refusé.
M. Garon: Ces études-là ne sont pas
considérées comme des travaux moi je ne les ai pas lues
elles ne sont pas considérées comme des travaux valables
pour sortir une publication sous le nom du ministère.
M. Giasson: Et comment comprendre que MM. Bernard Bonin et Mario
Polese aient eu recours, dans une très large mesure, lorsqu'ils ont
produit un document sur les incidences de la souveraineté-association au
plan de l'agriculture? Parce que, si vous avez eu l'occasion de prendre
connaissance du document produit par MM. Polese et Bonin, il
réfère fréquemment, il va chercher tout un bloc
d'informations à partir de ces fameuses études qu'on avait
demandées l'an passé. Si ce n'est pas fiable et si c'est mauvais,
je m'explique mal que ses deux auteurs aillent chercher autant d'informations
à l'intérieur des documents. C'est une situation...
M. Garon: Cela ne veut pas dire que tout le document est mauvais,
mais il y a beaucoup d'erreurs économiques dans le document,
définitivement. C'est pour cela d'ailleurs qu'ils n'ont jamais
été publiés intégralement. C'est certain qu'il
faudrait le corriger et à ce moment-là, on nous dirait qu'on l'a
changé après l'avoir discuté. On n'a jamais voulu le
publier parce que, vraiment, il y a des erreurs dedans, des erreurs
évidentes. Cela n'empêche pas qu'il peut y avoir des parties qui
soient bonnes.
M. Giasson: Mais tout de même, on a progressé depuis
l'an dernier, parce que lorsque nous avions placé une première
demande l'an passé, le document n'existait même pas, selon la
déclaration du ministre. A force...
M. Garon: Moi, je ne l'avais pas.
M. Giasson:... de l'éclairer, il a dit peut-être et
il s'est enquis auprès de ses fonctionnaires s'il ne pouvait
peut-être pas exister un document auquel le député de
Montmagny-L'Islet se référait. Là, on a fini par apprendre
qu'il existait, mais que c'était un tissu de faussetés ou
d'erreurs et que ce ne pouvait pas être publié. Quelques mois
après, voici que deux auteurs présentent un gros document,
très volumineux et citent à peu près dans...
M. Garon: II ne porte pas seulement sur l'agriculture. Le
document de Bonin et Polese, je ne l'ai pas lu personnellement, mais...
M. Giasson: Non, il touche à plusieurs secteurs de
l'économie canadienne.
M. Garon: Oui, il y a peut-être quelques paragraphes sur
l'agriculture.
M. Giasson: Non, il y a plusieurs pages.
M. Garon: Oui, je ne l'ai pas lu. Il est possible que Bonin et
Polese aient puisé plus dans les documents de l'OPDQ que dans ce
document-là.
M. Giasson: Non...
M. Garon: Je peux vous dire personnellement...
M. Giasson: Ils font référence. A chaque fois
qu'ils citent, qu'ils font appel aux documents, ils font...
M. Garon: Ah oui! ils font référence. Il ne doivent
pas faire référence tellement souvent. Quand j'ai appris
l'existence de ce document, je peux vous dire que la commande avait
été passée directement au niveau des fonctionnaires. C'est
pour ça que je n'étais pas au courant. J'ai eu l'occasion de vous
dire hier que le Service d'études économiques, quand je suis
arrivé au ministère, n'était pas fort. Il y avait une
poignée d'économistes, d'abord, et les gens avec qui j'ai eu
l'occasion de discuter ont travaillé avec M. de Grandmont à ce
document. Ils m'ont dit eux-mêmes que ça valait ce que ça
valait.
Au fond, c'est des études particulières qui ont
été faites par des individus particuliers et qui ont
été assemblées dans un document. Alors, il n'y a aucune
uniformité dans ce document; c'est normal parce que chacun fait son
papier, un dans le lait, l'autre dans d'autre chose et ainsi de suite. Quand le
document nous a été montré, je l'ai lu je peux vous
le dire carrément c'est moi-même qui ai mis le véto
dessus. J'ai dit: Cela n'a pas la qualité pour sortir d'ici. M. Bonin a
été avisé de ça. Il a utilisé certains
documents et certains tableau qu'il y avait dedans, certaines données
parce que, comme je l'ai dit, le document n'était pas entièrement
mauvais. Mais un document qui est publié, à mon avis, a des
qualités plus précises qu'un document qui est un ensemble
d'études particulières. Là, c'est le professeur
d'université qui parle. Alors, ça ne pouvait pas sortir d'ici. On
a exprimé clairement, même dans un procès-verbal de
réunion, que le document avait telle et telle carence et que pour
ça, nous ne le laissions pas sortir.
M. Giasson: Est-ce que l'équipe nouvelle est en mesure de
corriger ou de reprendre ce travail pour lui donner plus de précision et
de profondeur?
M. Garon: On pourrait certainement l'améliorer.
M. Giasson: Mais, vous ne l'avez pas fait encore?
M. Garon: Au cours de l'année, une nouvelle équipe
d'économistes a fait cinq publications, en plus de la conjoncture, six
publications d'environ 100 à 150 pages chacune. Cela veut dire qu'ils
ont publié à peu près... de documents publiés,
édités et vendus sur le marché... Dans chacun des
secteurs, c'est considéré comme à peu près le
document de base. Dans le domaine de l'économie agricole au
Québec, il n'y avait pas grand-chose. Il ne faut pas se faire
d'illusions.
Il y a sans doute eu plus de publications en 1979 dans le domaine de
l'économie agricole que dans les dix années auparavant. Je ne
pense pas me tromper en disant ça. La valeur des documents... Sans
doute, ce qui a été publié en 1979, vaut tout ce qui a
été publié antérieurement.
M. Giasson: Vous vous référez aux documents qui ont
été préparés pour les conférences
socio-économiques?
M. Garon: Les cinq conférences socio-économiques,
plus le document sur la conjoncture. En tout cas, vous voulez voir la
différence entre le secteur des études économiques du
ministère de l'Agriculture. Je peux vous donner ça n'importe
quand. La conjoncture économique publiée en 1977, que j'ai
présentée moi-même, et celle qui était
publiée au mois de février 1980 sont deux documents et je vous
demande de faire analyser ça par n'importe quel économiste qui
porte ce nom. Il va vous dire ce que vaut la conjoncture économique en
1980 du ministère de l'Agriculture et ce que ça valait en 1977.
En 1977, un étudiant qui aurait présenté un document comme
ça à l'université, n'aurait pas eu fort.
Ce sont mes étudiants qui commencent à arriver sur le
marché du travail.
M. Giasson: ... étudiants pas de ceux qui ont passé
par les cours du ministre.
M. Garon: J'enseignais le droit. J'ai enseigné
l'économique aussi, mais pas à la faculté d'agronomie. Je
n'haïrais pas ça enseigner l'économique agricole.
M. Giasson: On va faire en sorte que ça se produise dans
les prochaines années.
M. Garon: Je savais que vous diriez ça.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'aimeriez pas ça qu'on
fasse en sorte que ça se produise étant donné que vous
avez des idées de retourner à l'enseignement?
M. Garon: M'engageriez-vous comme consultant?
M. Vaillancourt (Orford): Sur les "boiteaux", comment vous
appelez ça?
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Vaillancourt (Orford): Programme 1, élément
2.
Le Président (M. Beauséjour): Elément 1
adopté, élément 2.
M. Vaillancourt (Orford): A la direction de la recherche
agricole, est-ce que le ministre pourrait nous dire qui est le directeur de la
recherche agricole? Le directeur de la recherche agricole? M. le
Président, j'aimerais que le ministre me dise qui est le directeur de la
recherche agricole.
M. Garon: M. Fernand Gauthier...
M. Vaillancourt (Orford): M. Fernand Gauthier.
M. Garon: ... qui est un homme qui a fait sa renommée, le
Dr Gauthier, dans la recherche sur les céréales. On m'a dit qu'on
lui devait le Laval 19, une bonne partie de la recherche.
M. Vaillancourt (Orford): C'est lui qui a mis le service complet
sur... Cela existait ça, ça existe depuis longtemps les services
de recherche.
M. Garon: M. Gauthier faisait de la recherche surtout quand il
était à l'université. C'est là qu'il a
commencé ses travaux de recherche sur les céréales et
quand il a été nommé là-bas dans le secteur de la
recherche, il a continué à travailler dans ce secteur-là,
forcément.
M. Vaillancourt (Orford): Maintenant, j'aimerais savoir, dans le
service de la recherche, en ce qui concerne les médicaments pour les
animaux, est-ce que la province fait des recherches pour connaître quels
sont les meilleurs médicaments qui doivent être vendus aux
producteurs?
M. Garon: On est rendu à l'élément 2? Une
Voix: Oui.
M. Garon: La Corporation des médecins
vétérinaires a fait des recommandations quant à
l'utilisation des médicaments. Ce sont plutôt les compagnies qui
font des recherches sur les médicaments.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a aucune recherche qui est faite
par le service de recherche du ministère de l'Agriculture?
M. Garon: Pour trouver des nouveaux médicaments vous
voulez dire?
M. Vaillancourt (Orford): Oui. C'est-à-dire pas
nécessairement des nouveaux médicaments, mais pour savoir
lesquels parmi les médicaments qui existent sont les meilleurs pour
être fournis aux agriculteurs.
M. Garon: On a quelques projets de recherche qu'on donne, par le
biais du conseil de recherche agricole, à la faculté de
médecine vétérinaire. On en donne aussi comment on
appelle ça l'Institut Armand-Frappier, on leur donne des projets
pour faire le développement, pour voir quelles seraient les meilleures
méthodes pour contrôler ou combattre certaines maladies. On
finance des projets de recherche dans ce domaine-là, on en a à
tous les ans. On a un budget à l'Institut Armand-Frappier qui, eux, font
la mise au point pour nous de certains traitements et ils transmettent
ça au ministère de l'Agriculture et le monde se sert de
ça, il s'en fait là-dedans.
M. Vaillancourt (Orford): Mais, comme les médecins
vétérinaires qui donnent des prescriptions ou qui fournissent des
médicaments lorsqu'ils visitent les cultivateurs, le ministère,
est-ce qu'il fournit une liste, ou si c'est la liste qui est fournie par le
fédéral?
M. Garon: Là, vous n'êtes pas dans la recherche. Le
secteur dont vous parlez serait dans le domaine des productions animales, dans
le programme 3, élément 1 : Mise en valeur des productions, c'est
là qu'on trouverait cette question-là. Là, on est
exclusivement sur la recherche.
M. Vaillancourt (Orford): Je suis rendu trop loin. En tout cas,
vous avez répondu partiellement à mes questions. Est-ce que je
pourrais avoir la liste des projets en cours sur l'utilisation et l'entreposage
des fumiers?
M. Garon: Oui. C'est assez long, à faire, ça va
prendre une trentaine de programmes, alors... (16 h 30)
M. Dubois: Est-ce que ces études sont faites conjointement
avec le ministère de l'Environnement?
M. Garon: Non, c'est nous qui les faisons.
M. Dubois: Parce que le ministère de l'Environnement a
aussi fait des recherches au niveau de l'épandage, enfin la façon
d'éliminer ces matières.
M. Garon: Ils n'ont pas fait grand-chose. Ils ont essayé
d'introduire un procédé, le procédé Fusch.
M. Vaillancourt (Orford): Mais vous ne consultez pas le
ministère de l'Environnement, en ce qui concerne l'entreposage ou
l'utilisation des fumiers?
M. Garon: Cela dépend des projets. Non, il y a plusieurs
projets. Ils ne sont pas tous sur l'environnement. Ils ne sont pas tous de
l'entreposage. Il y a une bonne utilisation des fumiers, une utilisation des
fumiers par fertilisation, c'est la valeur du fertilisant des fumiers. Enfin,
cela ne touche pas toujours directement l'environnement. Parce qu'au fond, le
problème, assez souvent, c'est de faire utiliser le fumier par les
agriculteurs. C'est bien plus ça, le problème qu'on a.
Je vais vous donner des titres pour vous donner des exemples de
recherches. Vous allez peut-être mieux saisir les genres de recherches:
l'entreposage et l'utilisation du fumier de porc sur les fermes participantes;
compostage de surface; utilisation combinée du gésier de porc et
de la boue d'usine de papier; fabrication d'un fertilisant par
agglomération du fumier de porc avec de la tourbe. Sur le compostage:
compostage de surface pour les odeurs provenant de la ventilation des
porcheries; étude de la digestion anaérobique des lisiers au
méthane; construction d'un séparateur de lisier à vis;
agitation des systèmes à lisier avec de l'air comprimé;
doses de fumier à apporter au sol, selon le type de culture; des
études sur des doses, des profondeurs d'injections de lisier de porc
dans le sol; des essais de membranes dans une tour à fumier;
étanchement des fosses en blocs de béton; essais sur le
séparateur de lisier Consolidator et de la grille tangentielle
"hydrosi-ve"; essais du séparateur de lisier Safite, ça "fit"!
ça "fit" ou ben ça "fit" pas! C'est un nom anglicisé
ça, Safite.
Une Voix: C'est un appareil français.
M. Garon: C'est français à part de ça!
Ça parle au diable!
M. Goulet: Cela ressemble à Percé...
M. Garon: Le député de Bellechasse fait de
l'esprit.
M. Goulet: Percé... Ecoutez, ça fait une dizaine
d'heures que je vous regarde aller. On apprend beaucoup!
M. Garon: Essai d'un épandeur à lisier assurant une
meilleure uniformité d'application et contrôlant les odeurs;
construction de lagunes avec membranes; la valeur fertilisante des fumiers. Ah!
bon, il y en a un ici, c'est un projet sur un "test kit", pour mesurer la
valeur fertilisante des fumiers, pour déterminer le prix du fumier
ce n'est pas la valeur fertilisante sur la production de fumier,
les superficies requises pour l'épandage; étude et
problèmes spécifiques du fumier de porc dans la région
Yamaska, Saint-Hyacinthe; sur les étables à logettes à
écoulement continu du fumier; sur l'essai du produit Enviro Made
Air-Guard pour réduire les odeurs du fumier. On parfume le fumier!
Une Voix: II faut dire qu'on n'est pas toujours dans l'eau de
rose!
M. Garon: On n'est pas toujours dans les Floralies! La
liquéfaction...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre peut nous dire
avec quoi il parfume le fumier?
M. Garon: Avec le produit que je viens de vous mentionner. La
liquéfaction thermo-chimique du lisier de porc; les essais d'un toit
amovible sur une fosse à fumier liquide. C'est pas le toit à
Taillibert, là! La résistance à la pression de
différentes membranes pour la construction de lagunes: les essais de
laboratoire, le dossier Inveco. C'est une entreprise qui fait un genre de
compost à base de fumier de boeuf ou de bovin, et, comme on n'a pas de
problème, on essaierait de faire un mélange des deux. La
déshydratation du gésier de porc avant qu'il ne perde toutes ses
valeurs... Recherche sur la citerne-injecteur Lajoie II y en un certain
nombre...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a plusieurs chercheurs
impliqués dans ces projets?
M. Garon: II y a un chercheur par projet.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez combien de projets?
M. Garon: Dans le domaine du fumier, nous en avons une
trentaine.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a des méthodes
qui sont prometteuses parmi celles que vous venez d'énumérer?
M. Garon: Oui, il y en a.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous pourriez nous en
mentionner une?
M. Garon: II reste encore des problèmes à
résoudre comme savoir quel engrais chimique combiner avec le fumier de
porc; c'est fondamental, sans cela vous déséquilibrez tous vos
sols et à ce moment-là personne ne va l'utiliser. Si on veut que
l'agriculteur accepte d'étendre le fumier, on doit en même temps
lui fournir l'expertise. On lui dit: Monsieur, si vous mettez du fumier de
porc, vous devrez ajouter tant de phosphate, tant de chose.
M. Dubois: Au niveau de l'équipement, je parle de
séparation ou de disposition, est-ce qu'il y a des méthodes
particulières que vous seriez prêt à...
M. Garon: Dans le fumier de porc il reste beaucoup de
problèmes.
M. Dubois: Est-ce qu'il se fait de la recherche au niveau de
l'épandage, des méthodes d'épanda-ge?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Par système d'irrigation, par aspersion, ou par
camion, ça peut être un ou l'autre sur le sol...
M. Garon: Sur le sol. On en fait dans le sol aussi.
M. Dubois: Dans le sol aussi, mais ce n'est pas propice pour
toutes les terres. Où il y a de la roche, du sol rocailleux, c'est
impossible.
M. Garon: La roche...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous conseillez les
producteurs de... les fabricants de machinerie aratoire, d'épandeurs,
parce que vous faites de la recherche, cela prend de l'outillage pour faire
l'épandage de cela, est-ce que vous leur conseillez comment les
fabriquer?
M. Garon: II n'y a que le Centre de recherche industrielle du
Québec qui est familier avec plusieurs des recherches qu'on fait sur le
fumier de porc, le gésier de porc parce que, eux, aussi en font. A ce
moment-là, quand il s'agit de l'adaptation de machinerie, on les envoie
au CRIQ.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre aurait objection
à déposer une copie de ces projets?
M. Garon: La liste des projets?
M. Vaillancourt (Orford): La liste et le dossier que vous avez
là.
M. Garon: On ne déposera pas le dossier parce que
ça va faire du tapage pour rien. Je vais vous donner la liste des
projets.
M. Vaillancourt (Orford): Vous nous avez donné les
titres?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Cela pourrait peut-être
être utile pour...
M. Garon: Cela pourrait aussi induire en erreur. Les
résultats vont être publiés au fur et à mesure
qu'ils vont sortir.
Cela ne donne rien de marquer les détails, les procédures
dans le domaine des recherches. On peut vous remettre les titres... Il peut y
avoir une recherche qui se fait à un moment donné et elle
n'aboutirait à rien.
M. Vaillancourt (Orford): Non, mais ceux qui sont
terminés, qui sont prêts à être mis en service,
à être utilisés? Il n'y a aucune objection à cela,
je pense bien? Cela doit être public?
M. Garon: Ce sont des recherches, ce ne sont pas des
découvertes! Ils cherchent!
M. Vaillancourt (Orford): Cela fait partie du Sol-Plus?
M. Garon: Non. Nous sommes à l'élément 2, du
programme 1.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la recherche du sol, mais tout de
même, il y a des projets dans cela
que vous avez mis en application et qui ne sont peut-être pas
connus. Cela pourrait vous aider à les faire connaître
auprès des agriculteurs?
M. Garon: Les agriculteurs sont pas mal au courant. On a 74
bureaux locaux et à mesure qu'ils sont applicables...
M. Vaillancourt (Orford): Dans les bureaux locaux, ils ont tout
cela?
M. Garon: Ce sont des travaux de recherche. Ce ne sont pas des
techniques qui sont au point. C'est de la recherche qui se fait pour voir s'il
y a une avenue dans telle direction, si telle chose est pratique ou non
pratique; ce sont des choses comme cela. Aussitôt qu'une recherche donne
des résultats, c'est diffusé immédiatement.
M. Vaillancourt (Orford): La liste que vous venez de nous donner,
ce n'est pas finalisé encore?
M. Garon: Non. Ce sont des projets, des travaux qui se font.
M. Dubois: Au sujet des méthodes d'épanda-ge,
êtes-vous arrivés à des conclusions, à savoir qu'une
méthode serait meilleure qu'une autre? Par exemple, vous avez la
méthode par camions, vous avez la méthode par enfouissement, vous
avez la méthode par système d'irrigation, par aspersion, en
êtes-vous arrivés à des conclusions?
M. Garon: II n'y a pas de méthode générale,
ça dépend de la situation; une méthode pour être
bonne dans tel cas et ne pas être bonne dans tel autre cas.
M. Dubois: Je sais que par irrigation, vous pouvez étendre
le fumier en tout temps de l'année, c'est-à-dire, terrain mou ou
non, vous pouvez l'étendre, tandis que par camions vous ne pouvez pas le
faire.
Il reste une chose, je sais qu'un agriculteur de ma région qui a
demandé au bureau régional si on pouvait lui donner des
recommandations sur les méthodes d'épandage... Le but
était d'aller faire un emprunt à l'Office du crédit
agricole; ce type voulait avoir un système d'irrigation par aspersion
qui ferait les deux travaux, soit arroser et...
M. Garon: Cela peut se faire de cette façon, mais il y a
des plaintes concernant les odeurs.
M. Dubois: Quelle différence y a-t-il entre étendre
par système d'irrigation...
M. Garon: C'est pour ça que je dis qu'une méthode
peut être bonne à une place et ne pas être bonne à
l'autre.
M. Dubois: Non, mais par camions...
M. Garon: Par exemple, si vous êtes dans un endroit
isolé, vous pouvez étendre sans enfouissement, tandis qu'à
un endroit où il y a beaucoup de monde autour, si vous étendez
par jets, vous risquez d'avoir des plaintes.
Le système auquel vous pensez, c'est qu'il permettrait n'importe
quand, quelles que soient les conditions portantes du sol, d'étendre. Je
sais qu'en France ça se fait.
M. Dubois: Disons que, par camions, c'est assez difficile, le
printemps ce n'est pas possible et l'automne non plus ce n'est pas
possible.
M. Garon: On travaille justement là-dessus, pour voir dans
quelle mesure ça serait possible.
M. Dubois: Ce type n'a pas pu obtenir de renseignements et il
semble même qu'on hésitait à lui assurer un prêt s'il
allait vers une méthode d'épandage quelconque.
M. Garon: II faut tenir compte du coût du système et
de la valeur du fumier qui va y entrer, alors, c'est ça qu'on fait.
M. Dubois: Oui, d'accord, mais il reste que par enfouissement, ce
n'est pas possible partout, même si c'est près des habitations,
même s'il y a des odeurs qu'on veut éviter; il arrive qu'il y a
des sols qui ne se prêtent pas à ça et c'est très
dispendieux d'enfouir du fumier.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, rapidement; dans cette
recherche, qui sélectionne les projets et quels sont les critères
de sélection de ces projets?
M. Garon: Une bonne partie de ces projets sont faits par les gens
du ministère en collaboration avec les producteurs existants. Il s'agit
de tester les méthodes auprès des producteurs; dans ce temps,
c'est souvent dirigé par des gens du ministère; ça peut
également être l'Université Laval.
Quand il s'agit du ministère, c'est la Direction de l'hydraulique
agricole, les machinistes des constructions rurales qui s'occupent de
ça. Il y a aussi le Centre de recherche industrielle du Québec.
Il y en a aussi avec l'Université de Sherbrooke, génie chimique;
le Collège MacDonald.
En fait, dans plusieurs projets du genre, on essaie d'utiliser toutes
les ressources existantes. Il n'y avait pas beaucoup de recherche qui se
faisait là-dedans au Québec, c'est principalement depuis deux
ans, en 1978, qu'on a commencé. On avait demandé de faire faire
tous les projets de recherche possibles dans le domaine du fumier, du lisier de
porc, parce qu'on en a des quantités industrielles; alors, si on pouvait
trouver une meilleure utilisation pour ces fumiers, sur le plan
économique, ce serait excellent. Mais il n'y en avait pas qui se faisait
auparavant, depuis 1978, le nombre a augmenté et on en est rendu
à une trentaine.
Pour les institutions universitaires, dépendant des montants, on
peut y aller directement.
M. Goulet: Si je comprends bien, M. le Président, ce sont
uniquement, soit les écoles hautement spécialisées, les
universités ou les centres de recherche reconnus comme Le CRIQ...
M. Garon: Ou des producteurs eux-mêmes, parce que certains
producteurs conduisent des recherches avec le ministère; il y a des
producteurs qui utilisent certaines méthodes et on a travaillé
avec eux aussi. (16 h 45)
M. Goulet: Je souligne tout simplement, M. le Président,
que j'ai eu au cours de l'année deux projets dont on m'a parlé au
bureau et les gens se plaignaient qu'ils n'avaient pas l'accueil qu'ils
s'attendaient d'avoir. Surtout, bien sûr, du ministère de
l'Environnement et du ministère de l'Agriculture. Entre autres, il y a
un projet qui a été subventionné par le
fédéral où le type, justement, de la région de
Bellechasse, était allé en Europe, en Angleterre,
précisément, pour fournir un rapport assez bien, parce que M.
Léger en a parlé en commission parlementaire, au niveau je
ne suis pas un expert mais du "compostage" du fumier, fumier de porc et
de boeuf avec les feuilles d'érables, parce que, dans nos
régions, il y a énormément d'érables. A partir de
là, il produirait une espèce de terreau qui se vend aux
Etats-Unis énormément cher, $1 pour un petit sac d'à peu
près une livre ou deux pour la plantation de... fleurs, pour
l'horticulture. Et, également, pour éviter la pollution de l'eau
et la senteur, la pollution de l'air parce que... je pense que c'est deux jours
après que le "compostage" est commencé, il ne dégage
aucune senteur, étant donné qu'il y a un abri, il n'y a aucun
danger pour la pollution des ruisseaux ou des rivières avoisinants.
J'avais pris rapidement connaissance de cela et, après l'avoir
présenté au provincial, ici, et là je dis bien au
ministère de l'Environnement il a été
oublié, il a été subventionné par le
fédéral pour aller étudier en Europe.
Un autre projet, où il s'agissait de la culture dans l'eau,
culture de tomates, par exemple, ou des choses comme celles-là...
M. Garon: Oui, la culture hydroponique.
M. Goulet: Bon. Encore là, il n'a pas reçu
l'accueil... Le type qui s'était présenté au bureau avec
son projet était vraiment déçu, et après lui avoir
aidé à monter un dossier, on a pu faire accepter le dossier au
fédéral et le type a eu une bourse pour aller étudier en
Europe.
C'est pour cela que je vous demandais si les demandes d'un individu seul
sont moins reçues que l'université ou s'il devrait s'adresser
à l'université au CRIQ ou ailleurs. Vous allez dire que c'est
peut-être un cas isolé, parce que le ministre sait fort bien que
dans nos régions, au niveau du fumier de porc, c'est vraiment un
problème.
M. Garon: Parlez-vous des étudiants qui vont faire des
études supérieures ou du chercheur?
M. Goulet: Non, c'est un type qui était président
de ce qu'on appelle la Société du haut de Bellechasse,
société de récupération, quelque chose comme cela.
Le fédéral lui a consenti un prêt...
M. Garon: Canada au travail?
M. Goulet:... ou une subvention pour aller en Angleterre pendant,
je pense, neuf semaines, je pourrai vérifier. C'est un monsieur
Gagné qui était président de cela et ils ont
formulé un rapport qui semblait... parce qu'au congrès de...
je n'ai peut-être pas le nom exact: La
société de récupération, au niveau provincial, un
congrès qui s'est tenu à Drummondville ou à
Saint-Hyacinthe, son projet avait été cité dans
différentes revues.
C'est pour cela que je vous demande, lorsque des gens ont des projets
comme ceux-là, qui, à prime abord, lorsqu'ils arrivent dans nos
bureaux...
M. Garon: On est prudent quand il faut aller en Europe parce
qu'on sait que l'Opposition va nous poser des questions. Après cela, on
va dire que nos gens voyagent trop.
M. Goulet: Non. Je n'ai pas demandé...
M. Garon: Pouvez-vous nous dire à qui il s'est
adressé?
M. Goulet: ... si on critiquerait ou non. Non. J'ai bien pris la
peine de préciser qu'au ministère de l'Environnement et qu'au
ministère de l'Agriculture, il y avait eu certaines demandes. J'ai dit
que je ne blâmais pas seulement le ministère de l'Agriculture. Le
but de ma question...
M. Garon: A qui s'était-il adressé?
M. Goulet: Non, je vous demande si quelqu'un a un projet
où doit-il s'adresser? Est-ce que c'est mieux de passer par une
université, comme disait le ministre, ou on s'adresse à qui?
M. Garon: Je n'ai pas dit cela.
M. Goulet: Non. C'est-à-dire, dans la liste que vous avez
donnée...
M. Garon: Chez nous, c'est M. Robert. C'est M. Robert qui est
directeur.
M. Goulet: C'est M. Robert qui est directeur de la recherche?
M. Garon: C'est cela.
M. Goulet: On s'adresse à lui.
M. Garon: Pas de toute la recherche, de la recherche dans ce
secteur-là.
M. Goulet: Quand un projet est présenté à
l'Environnement, est-ce que vous avez des demandes du ministère de
l'Environnement disant que ça vous regarde, que c'est au niveau de la
production animale, par exemple, au niveau de régions fortement
agricoles. Est-ce que ça vous est présenté? Parce que le
projet, écoutez, c'est moi-même qui l'ai présenté au
ministère de l'Environnement et il n'a pas été
reçu. Alors, je me demande pourquoi ils ne vous l'ont pas transmis.
Entre ministères, il me semble qu'on pourrait se... parler de temps en
temps. J'ai bien dit que je ne blâmais pas le ministère de
l'Agriculture mais je ne comprends qu'un projet comme celui-là, le
ministère de l'Environnement, quand ça touche...
M. Garon: Dans ce secteur, il y a des gens qui pensent que dans
la recherche, on trouve ça dans 24 heures. Mais, quand il n'y a pas de
passé dans ce domaine et qu'on n'a pas de gens qui sont
spécialisés là-dedans, ça prend du temps pour faire
des travaux dans ce secteur.
M. Goulet: M. le ministre, ce que je veux dire, c'est que,
personnellement, je croyais qu'il fallait vraiment passer par le
ministère de l'Environnement. S'il faut passer par le ministère
de l'Agriculture, officiellement, je vais vérifier avec nos
bonshommes.
M. Garon: Bien, l'utilisation des fumiers...
M. Goulet: II va falloir que la recherche, même si elle est
dispendieuse, ce ne sera pas de l'argent gaspillé, parce que dans nos
régions, où il y a une forte production de porcs, je vous dis que
ça commence à être un problème. Quand vous dites
qu'il y a des villages entiers je pense que je n'ai pas besoin d'en
nommer des villes, je ne le sais pas, mais des villages entiers où
il n'est plus question de s'asseoir à l'extérieur le soir,
où c'est extrêmement difficile de s'y asseoir à certaines
périodes, par exemple, où la température est humide ou
quelque chose comme ça. C'est vraiment un problème, un
problème majeur, sans parler de la pollution des rivières et de
ces choses. Mais pour ce qui est de la senteur, dans certains villages du
comté de Beauce-Nord, de Bellechasse, de Dorchester et on pourrait aller
jusque sur la rive sud, jusqu'à Montréal, c'est vraiment un
problème majeur. C'est pour ça que j'aimerais savoir, comme le
disait le député d'Orford, s'il y a des projets qui vont
aboutir.
Madame me demande si c'est seulement depuis que le gouvernement est
là. Non, mais, depuis quelques années, il y a une forte
production de porcs et on est pris avec le problème. Je ne sais pas s'il
devrait y avoir des crédits supplémentaires de consentis à
cette recherche, de façon qu'on puisse trouver une solution rapidement.
C'est vraiment un problème l'épandage du fumier depuis qu'on le
défend à partir de telle date l'hiver, je vous dis, comme on le
dit communé- ment, ce n'est pas un cadeau depuis qu'on défend
l'épandage du fumier sur le sol gelé. Je comprends tout ce qui
suit, mais, c'est un problème. On ne sait pas s'il y a des dossiers qui
sont sur le point d'aboutir ou...
M. Garon: II faudrait arrêter la croissance du porc pour le
temps qu'on trouverait des solutions aux problèmes, alors, c'est bien
difficile de faire ça.
M. Goulet: Avec la grandeur de porcheries qu'il y a là, si
vous arrêtez ça, il y en a plusieurs qui vont...
M. Garon: La complexité des problèmes dans ce
secteur, je vous jure que ce n'est pas facile. Surtout dans le cochon, il y a
bien plus d'eau que de...
On devrait peut-être faire le point là-dedans. Je commence
par le Centre de recherche industrielle du Québec qui a fait des
relevés au début, par ses 4 200 000 points de
référence. Il y avait tout ce qu'il fallait dans le monde,
qu'est-ce qu'on pouvait avoir. Dans le monde entier, dans le domaine du fumier
de porc, du lisier de porc, à part de l'entreposage et
l'épandage, il n'y a pas de solution miracle qui s'annonce avant
longtemps?
M. Goulet: La production d'énergie, ce n'est pas
concluant, les essais?
M. Garon: M s'est bien compté des... Mais, c'est de
l'entreposage. Mais, il ne faut pas essayer de...
Il faut dire, dans ce cas, qu'il y a juste deux endroits au monde
où il y a une aussi forte concentration sur aussi peu de territoire: le
Québec et une autre région je ne sais pas si c'est dans la
région des Etats-Unis point. Dans les autres régions, il y
a une plus grande dispersion des porcheries. Le problème du fumier,
c'est un problème, parce qu'il est utilisé facilement sur les
champs. Tandis qu'ici, au Québec, vous ne retrouvez pas ça. Vous
avez 5 000 000 de cochons dans pas grand de territoire parce qu'il y a des
régions où il n'y en a pas du tout. Il y a des régions
où les sols seraient bien contents de recevoir du fumier, mais il n'y a
pas de porcherie. 5 000 000, ça commence à faire du monde.
M. Goulet: Je comprends...
M. Garon: C'est important, parce que ceci vous permet de dire que
de trouver des solutions à ces problèmes, il n'y a pas grand
monde qui s'en préoccupe, parce qu'il n'y a pas grand monde qui l'a ce
problème. Il y a nous autres et une autre place. C'est pour ça
que la recherche n'est pas développée.
NI. Goulet: Ce que je veux souligner, M. le Président,
c'est que le problème...
M. Garon: On dit aussi que, à part de bouillir le fumier,
pour faire évaporer l'eau ça coûterait
cher un peu pour faire évaporer le liquide toutes les
méthodes qu'il y a actuellement laissent une masse considérable
de liquide. Il n'y a pas de méthode d'épuration du fumier de porc
qui permettrait d'avoir un liquide qui ne polluerait pas, en fin de compte.
M. Goulet: Je comprends, mais le problème que nous avons,
c'est que les porcheries sont construites. Il y a eu des investissements
majeurs de faits dans ce domaine. Il est trop tard pour y penser. La production
j'ai été le premier à revendiquer les permis; je ne
m'en cache pas du porc a monté en flèche depuis trois ou
quatre ans. Je n'ai pas le tableau des pourcentages devant moi, mais ça
a doublé, triplé, peut-être davantage. Ce que je constate,
c'est qu'au niveau de la recherche, on sait que c'est extrêmement
important.
Le monsieur dit: On est à peu près le seul coin du monde
à être pris avec ça sauf un autre coin des Etats-Unis. On
ne peut pas se fier sur d'autres recherches qui ont été faites
ailleurs, et au niveau de la recherche, vous arrivez avec à peu
près le même budget que l'an passé et en chiffre net on
diminue parce qu'on n'a même pas le taux de l'inflation. Vous avez
à peu près 1,5% d'augmentation à ce chapitre-là.
C'est pour ça que je vous demandais: Est-ce qu'au niveau de
l'environnement il y a eu beaucoup plus d'argent de consenti?
M. Garon: Ce n'est pas le problème d'argent, on a fait
tous les projets sur lesquels on pensait qu'il pourrait y avoir des abus et que
quelque chose pourrait être trouvé. Ce n'est pas une question
d'argent, c'est un problème d'idée. Vous savez, il y a des gens
qui peuvent faire des recherches qui sont déjà faites. Je dirais
bien franchement, je n'irai pas plus loin que ça. On n'a pas fait faire
des recherches qui ont déjà été faites.
M. Goulet: Est-ce que c'est vrai qu'on aurait les solutions, mais
c'est de les rentabiliser qui est le pire? Est-ce que c'est vrai qu'il existe
des solutions, mais qu'elles ne sont pas rentables pour l'entreprise
privée?
M. Garon: II y en a qui ne sont pas économiques.
M. Goulet: Qui ne sont pas rentables...
M. Garon: Si on faisait bouillir le fumier de porc, c'est
évident qu'on n'aurait plus l'air...
M. Goulet: Ecoutez, ce que je veux dire, c'est que si on consent
des millions, même des milliards pour la dépollution de certaines
rivières qu'on a laissé polluer, vous ne pensez pas que
même... C'est justement dans ces dossiers que le gouvernement devrait
embarquer. On les laisse polluer actuellement ces rivières, on laisse
polluer l'environnement et, d'un autre côté, on vote ça
à coups de millions pour dépolluer ce qui a été
pol- lué il y a quelques années. Vous ne pensez pas que ce serait
le temps, même si on a une solution qui est un peu plus dispendieuse. De
toute façon il va falloir payer pour dépolluer ça dans
quelques années. Cela ne peut pas durer comme ça. Au niveau de la
dépollution de la région de Montréal, le grand projet qui
a été annoncé à l'intérieur du discours du
budget, vous avez énormément de millions qui vont être
investis là. D'un autre côté, il y a une autre
région qui était à peu près vierge et qui est en
train de se polluer au moment où on se parle. Puis ça, ça
ne fait pas longtemps, ça fait depuis deux ou trois ans, trois ou quatre
ans, à cause de cette augmentation du volume de la production de porcs.
Or, s'il y a des solutions qui existent, même si elles ne sont pas
rentables, c'est ça que je demande, ne serait-ce pas
préférable d'investir immédiatement là-dedans
même si ce n'est pas tout à fait rentable pour l'immédiat?
De toute façon, le problème, on va le traîner, on va
être obligés de le régler dans quelques années,
ça va coûter encore plus cher, ça ne coûtera pas
moins cher.
Je ne vous dis pas que j'ai la solution, ce n'est pas vrai, mais on le
constate quand même.
M. Garon: Oui, mais c'est plus facile de constater que de trouver
la solution.
M. Goulet: Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai la
solution, je ne l'ai pas, mais même si on avait la solution, si elle
n'est pas rentable, ça veut dire, qu'on le veuille ou non, que
l'entreprise privée n'embarquera pas. C'est peut-être là,
à un moment donné, pour régler un problème
d'environnement, que le gouvernement devrait embarquer. De toute façon,
il embarque dans des dossiers où on a laissé polluer
l'environnement il y a 10, 15 ou 20 ans. Le gouvernement embarque dedans. Il ne
faut pas se fier à l'entreprise privée pour ça. C'est
justement le problème, c'est parce que ce n'est pas rentable. Au moment
où ce n'est pas rentable, je me demande si le gouvernement ne devrait
pas aller davantage là-dedans. Je pose la question à savoir ce
que le ministre et ses collègues entendent.
M. Garon: Actuellement, ce qui se fait, c'est de l'entreposage et
de l'épandage. Il y a d'autres recherches qui se font, mais il n'y a pas
beaucoup d'appui qui existe à l'heure actuelle. C'est évident
qu'il y a certaines régions du Québec qui ne pourront plus voir
leur production de porcs augmenter. Je pense que ça m'apparaît
évident. Il y a des gens, je pense bien actuellement, qui ont dit qu'ils
épandraient du fumier. Remarquez bien qu'il y a des gens, pour obtenir
leur permis, qui ont signé. Ils ont dit qu'ils étendaient le
fumier chez tel, et tel, et tel, et tel cultivateur. S'ils ont signé et
ont fait des déclarations à cet effet-là... On me dit que,
dans certains cas les dossiers ne sont pas chez moi, ils sont à
l'environnement le même cultivateur avait signé plusieurs
fois pour dire qu'il recevrait le fumier. S'il recevait tout le fumier pour
lequel il a signé, il pourrait nager dedans. Alors, c'est un
problème.
Je ferai remarquer aussi que souvent l'Opposition a critiqué sur
ces permis en disant: On veut protéger, on protège tout le temps
et on ne devrait pas protéger. Bien, on se rend compte certaines fois
que des permis peuvent être une protection pour le public et qu'il y a
des permis, dans certains cas, qui sont nécessaires pour la protection
du public.
M. Goulet: Oui, mais il ne faudrait pas mêler le dossier
des contingentements et le dossier. Cela n'avait aucun rapport, en tout cas,
dans le domaine du porc. Non, il faudrait que le ministre soit...
M. Garon: A part... (17 heures)
M. Goulet: Non, écoutez, quand on parlait des
contingentements dans le domaine du porc, tout le monde était conscient
qu'au niveau de l'environnement il y avait des problèmes. Ce
n'était pas ça. C'était le contingentement au niveau de la
production et de la mise en marché. Personne ne s'est opposé au
contingentement à cause de la pollution.
M. Garon: Les contingentements peuvent être utilisés
à plusieurs fins.
M. Goulet: Non, non. Ecoutez, quand l'Opposition s'est fait
entendre, ce n'était pas contre un contingentement ou ces
choses-là, à cause de la pollution, ce n'était pas cela.
Cela n'a jamais été discuté en haut, à
l'Assemblée nationale. C'était à propos de la production
et de la mise en marché.
M. Garon: L'Opposition, principalement l'Union Nationale, dans le
temps, faisait valoir les beautés de la libre entreprise, dans le
domaine du porc en particulier. Je me rappelle très bien. On peut
ressortir les pages.
M. Goulet: M. le Président, si le ministre veut aller sur
ce terrain, je lui souligne encore une fois, bien poliment, que ce
n'était pas du tout le but de la conversation à ce
moment-là. Ce n'était pas ça du tout. Tout le monde
était conscient et jamais personne n'a nié le danger que cela
pouvait amener, les permis au niveau de l'exploitation porcine. Ce n'est pas
cela du tout. On en était conscient.
Ce que je demande au ministre, cet après-midi, c'est de ne pas
mêler les deux sauces. Cela n'a aucun rapport. D'acord, dans les faits,
cela a un rapport, mais quand on discutait des projets de loi, à
l'Assemblée nationale, ce n'était pas le fond du projet de loi.
C'est ce que je veux dire.
Je suis bien d'accord avec lui, mais je ne voudrais pas qu'il mêle
les deux et qu'il dise: bien oui, dans ce temps-là, vous demandiez telle
chose. Ce n'était pas ça.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Garon: Dans plusieurs pays européens, la limite dans
l'élevage du porc est établie par la quantité de terre
qu'un cultivateur ou un éleveur possède, afin de pouvoir
étendre lui-même son fumier. C'est une limite naturelle pas
naturelle une contrainte qui fixe le niveau maximum de la production de
porcs chez un éleveur.
Maintenant, ici, on a permis de faire l'épan-dage chez d'autres
cultivateurs. A ce moment-là, est-ce qu'il devrait y avoir des
vérifications de faites, démontrant que les gens qui ont fait des
allégations pour obtenir des permis... Dans certains cas, on a
signé qu'on étendait le fumier chez tel ou tel cultivateur. Je ne
pense pas que c'était l'objet de demander un nom, pour avoir un nom.
Dans certains cas, on disait: signe-donc! de toute façon, je n'irai
jamais étendre ça chez vous. On avait un nom. Mais ce n'est pas
ça l'esprit de la loi. C'est jouer avec la loi.
J'ai l'impression, dans le domaine du porc en particulier, qu'il y a des
gens qui ont chanté des chansons aux cultivateurs. Dans certains cas,
les partis politiques qui vont avoir des comptes à rendre avant
longtemps. On ne peut pas bourrer le monde. Vous vous rappelez, quand
j'étais en Chambre et que j'ai parlé du domaine du porc. J'ai dit
des choses. Ce n'était pas très populaire de le dire, et j'ai
été attaqué, à ce moment-là. Il y avait des
gens, notamment ceux qui sont venus devant le parlement, qui ont
peut-être des comptes à rendre aux cultivateurs, dans le domaine
du porc, pour avoir charrié la population. Je n'ai pas une très
haute opinion des gens qui, dans ce domaine-là, ont joué avec les
cultivateurs, avec certains éleveurs, en leur racontant des
romances.
Dans le domaine du porc, en particulier, il y a des problèmes qui
sont survenus. De la même façon, j'ai mentionné à
plusieurs reprises, il y a eu des avertissements dans ce secteur-là, en
disant qu'on ne pouvait pas faire n'importe quoi. Ceux qui ont nié les
lois du marché, ceux qui ont nié les lois de l'environnement, ils
ont tout nié. Aujourd'hui, il y a des problèmes dans le domaine
du porc et je pense qu'il y a des gens qui devraient aller voir ces conseillers
et leur dire leurs quatre vérités.
M. Vaillancourt (Orford): Parlez-vous toujours des partis de
l'Opposition?
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Lorsque vous parlez de ceux qui sont
venus devant le parlement, vous ne parlez pas des partis d'opposition?
M. Garon: Ah! Il y en a peut-être qui soufflent des
questions, même au député de Montmagny-L'Islet, dans ces
gens-là.
Des Voix: II est toujours alimenté.
M. Giasson: M. le président, sur une question de
règlement. A quoi fait référence le ministre de
l'Agriculture et de l'Alimentation?
Des Voix: II se cache! Il se cache! Il se tait!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Au niveau des recherches agroalimentaires, est-ce que
le ministre peut faire état des projets? Il doit y en avoir quand
même.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Au niveau des recherches agroalimentaires, est-ce que
le ministre peut faire état des projets en cours, s'il y en a? Qui est
le directeur de la recherche en agro-alimentaire, M. le ministre?
M. Garon: C'était M. Roland, qui travaille maintenant pour
la compagnie Sodispro de Saint-Hyacinthe. On a un concours ouvert et un autre
directeur devrait être sélectionné. Il est choisi. Il
devrait être nommé prochainement.
M. Dubois: D'accord.
M. Garon: II y a parfois des compagnies qui viennent voir nos
fonctionnaires pour avoir des renseignements, elles les trouvent bons et elles
les engagent. Le Service en recherche agro-alimentaire a pour mission
l'amélioration du secteur de la transformation des denrées
agricoles, surtout québécoises, selon trois axes distincts.
Premièrement, l'amélioration des techniques existantes.
L'industrie agro-alimentaire, en particulier les petites et moyennes
entreprises, fait face à des problèmes qui limitent leur
capacité de concurrence. Deuxièmement, l'introduction de nouveaux
produits à partir de productions animale et végétale. Les
produits laitiers reçoivent la priorité. Troisièmement, la
recherche à plus long terme dans le contexte des priorités du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
Dans les produits laitiers, il y a eu des recherches sur la production
de caséine à partir de poudre de lait
écrémé, sur des formules de crème glacée
pour l'exportation, sur la production massive de ferment lactique. Il y a aussi
des recherches pour apporter une législation sur le lacto sérum,
le recyclage des saumures, la mise au point des produits de charcuterie. Dans
les fruits et légumes, les formules de breuvages à saveurs de
fruits et de jus, le recyclage des saumures, la formulation pour les marinades.
Dans la charcuterie, la formulation de pâtes à partir de
sous-produits animaux et la conservation des produits. Dans la confiserie, sous
la formulation des tarti-nades de saveurs différentes. Il y a eu une
expertise qui a été fournie aux entreprises qui demandent des
renseignements sur la solution rapide de divers problèmes techniques des
petites et moyennes entreprises. Une intensification des travaux des produits
laitiers en vue d'en faire un centre d'excellence, la maîtrise de la
technologie froma- gère et la technologie nouvelle pour l'utilisation
des sous-produits laitiers. En gros, c'est cela.
M. Dubois: N'avez-vous pas fait de recherche sur la mise en
marché de pommes à l'état nature?
M. Garon: Le jus de pomme brut...
M. Dubois: A l'état frais, si vous voulez.
M. Garon: II y a eu des recherches faites là-dessus...
M. Dubois: Est-ce qu'il y a des résultats?
M. Garon: ... au ministère, en collaboration avec
l'Université Laval et avec les entreprises existantes.
M. Dubois: Etes-vous au courant s'il y a des résultats
concluants dans ce domaine?
M. Garon: Oui. Sur le plan de la concurrence, les produits sont
sur le marché.
M. Dubois: Ils sont sur le marché à l'état
frais. Le jus de pomme à l'état frais?
M. Garon: Brut. On ne voit pas à travers. C'est ce que
vous voulez dire, à l'état naturel?
M. Dubois: Oui. Le jus de pomme à l'état frais.
M. Garon: Je pensais que vous vouliez dire le jus de pomme
brut.
M. Dubois: Le jus de pomme à l'état frais, sans
conservatif. Je pense qu'il y a eu des recherches à ce niveau?
M. Garon: Ouais!
M. Dubois: Est-ce que les résultats sont concluants aussi
là-dedans? Le jus de pomme à l'état frais, sans
additif.
M. Garon: Sans additif, je vous dis que la conservation va
être difficile. C'est qu'il y a eu des modifications aux additifs pour
qu'il y en ait moins, pour se rapprocher de l'état naturel.
Le Président (M. Boucher): Elément 2,
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Elément 3. M. le
député de Montmagny-L'Islet, avez-vous des questions sur
l'élément 2?
M. Giasson: Station de recherche agricole Deschambault, $100 000
pour la rémunération des
occasionnels. Sur quelle base se fait l'embauchage des occasionnels?
M. Garon: Par le Centre de la main-d'oeuvre du Québec.
M. Giasson: Parmi les occasionnels, y en a-t-il qui sont
syndiqués?
M. Garon: Oui, dans les travaux mécanisés, en tout
cas, il y en a. Mais là, il faut faire un rappel de ceux qui sont
syndiqués.
Il va falloir s'interroger à savoir ce qu'on va faire avec le
centre de Deschambault.
M. Giasson: Quelles sont les raisons qui vous amènent
à vous poser de telles interrogations?
M. Garon: La route.
M. Giasson: L'obligation de traverser la route?
M. Garon: II est possible que l'autoroute réduise le
centre et, à ce moment...
M. Giasson: Je n'ai pas eu l'occasion de passer dans cette
région récemment; l'autoroute est-elle construite ou à
l'état de projet?
M. Garon: Je ne sais pas où elle en est rendue. Mais comme
les bâtiments sont vieux, il faut se poser la question: Est-ce qu'on doit
moderniser ou penser à un autre endroit? En fonction de l'autoroute,
ça peut remettre en cause l'existence de Deschambault, en tout cas,
comme il est actuellement.
M. Giasson: Vous n'avez pas été en mesure de
convaincre vos collègues du ministère des Transports de changer
le site de l'autoroute?
M. Garon: Je ne voudrais pas vous répondre...
M. Giasson: Est-ce que les expropriations sont faites à la
ferme Deschambault?
M. Garon: Je pense que oui, je dis oui, je pense que oui.
Il y a plusieurs années que le tracé est fait; on me dit
qu'on a pu réussir à gagner un peu d'espace en faisant modifier
le projet, mais la construction de l'autoroute est commencée depuis
longtemps.
M. Giasson: Dans la municipalité de Deschambault?
M. Garon: Pas encore dans Deschambault, mais le tracé...
Il a dû y avoir des expropriations.
M. Giasson: Effectivement, l'autoroute va passer sur des
terrains, propriétés de la ferme de Deschambault et...
M. Garon: On va la couper quasi en deux. Une Voix: La
partie nord c'est de la forêt...
M. Garon: On perdrait une quarantaine d'acres.
M. Giasson: Cela veut dire que l'autoroute passe pas mal plus au
nord que la route 132 ou je ne sais quel numéro qui est dans ce
secteur puisqu'elle passe en lisière de la forêt? Ce serait
le passage de cette autoroute qui mettrait en cause le maintien de la
ferme?
M. Garon: II faudrait se demander si on ferait toutes les
recherches effectuées à Deschambault, à Deschambault, ou
en faire une partie à Deschambault et une partie ailleurs, ou combiner
la ferme de Deschambault avec une autre ferme; c'est à envisager. Je ne
veux pas dire que c'est une urgence nationale mais c'est une question qui se
pose.
M. Giasson: Une partie de la recherche qui se fait actuellement
à Deschambault pourrait être faite à d'autres fermes?
M. Garon: II y a beaucoup de recherches, par exemple la recherche
sur la volaille, qui n'ont pas à être faites à un endroit
précis. La recherche sur les petits fruits, j'ai bien l'impression que
ça pourrait être fait ailleurs. Il resterait la recherche sur le
bétail canadien. On est à faire un peu d'expérimentation
avec ça, pour voir si on pourrait le croiser avec des bêtes
suisses brunes, voir ce que ça donnerait. (17 h 15)
M. Giasson: Mais, selon vous, la vache canadienne, a-t-elle de
l'avenir dans le contexte de la production laitière au
Québec?
M. Garon: Vous me posez une grosse question-là. Ce serait
mieux de me poser des questions sur les animaux de boucherie.
M. Giasson: Vous n'avez pas d'opinion.
M. Garon: II faut regarder les statistiques, la réponse
est peut-être dedans.
M. Giasson: Qu'est-ce qu'elles disent, les statistiques?
M. Garon: Combien reste-t-il de troupeaux M. Hayes?
Combien d'inséminations, par exemple, pou-vez-vous vendre? 2800
par année. Cela vous donne l'importance du troupeau par rapport à
environ 500 000 inséminations dans le secteur laitier, 2800
canadiennes?
M. Giasson: Moi, j'ai toujours pensé...
M. Garon: II y a encore de bons troupeaux, par exemple.
M. Giasson: Depuis deux ans, je me suis toujours imaginé
que notre ministre pourrait la changer la vache canadienne pour en faire une
vache québécoise.
M. Garon: Peut-être que le résultat au
référendum va augmenter le nombre de la vache ca-dienne.
M. Giasson: Avec la suisse brune.
M. Garon: C'est ce qu'on a fait de la suisse brune, c'est d'en
faire une vache québécoise, parce que ça marie du
français avec du canadien.
M. Giasson: Une québécoise. On fait une
québécoise avec une suisse.
M. Garon: Je ne sais pas si le non voulait dire un oui aux vaches
canadiennes.
M. Giasson: Un non, ça voulait dire non à la
souveraineté-association, ll n'y a pas de doute possible pour
personne.
Le Président (M. Boucher): Programme 3,
élément 4 ou 3 adopté?
M. Giasson: Un instant.
M. Garon: Ce qui est drôle, là-dedans, c'est que le
leader du parti libéral disait, avant le jour du
référendum, que la question était une question
apocalyptique. Et, aujourd'hui, pour diminuer l'importance du pourcentage
élevé des gens qui ont voté oui, on dit c'est une question
facile, une question délicate, ce n'était pas une question bien
vigoureuse.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre je ne voudrais
pas reprendre le débat là-dessus, continuons sur les
crédits.
M. Garon: Je me demandais quand était la
vérité, avant ou après le 20 mai.
M. Giasson: Quelles sortes de recherches poursuit-on à la
station Les Buissons, est-ce toujours le même secteur?
M. Garon: Pommes de terre.
M. Giasson: Uniquement.
M. Garon: Ça va bien.
M. Giasson: Ça va bien? Même très bien?
M. Garon: Ça va très bien. C'est un des bons
centres de recherche sur la pomme de terre qu'il y a dans le monde.
M. Giasson: Les pays étrangers viennent voir ce qui se
passe ici.
M. Garon: Les Maritimes nous courent après en tout cas.
Ils sont poignés en maudit, eux autres. Ils sont là où on
était il y a cinq ans.
C'est un bon centre. Il va falloir mettre de la sécurité
autour de ce centre-là pour qu'ils ne nous volent pas nos
tubercules.
M. Giasson: Vous assistez à des assauts de tubercules?
M. Garon: On n'assiste pas à des assauts de tubercules,
mais la qualité du centre de recherche Les Buissons et le choix des
variétés aussi se sont nettement améliorés. Avant
cela... une mauvaise variété qui n'était pas
adaptée pour le marché.
M. Giasson: Des variétés qui se sont
développés donc...
M. Garon: Qui se sont adaptées aux besoins du
marché.
M. Giasson: ... au centre à partir de recherches
données et de croisements.
M. Garon: C'est cela. Parce qu'il y a des variétés,
par exemple, des pommes de terre lavées, c'est une variété
de pommes de terre qui a des caractéristiques particulières.
Alors, on avait oublié qu'un jour le marché s'orienterait vers ce
type de pommes de terre, ce qui est arrivé c'est qu'on avait des pommes
de terre saines mais le consommateur n'en voulait pas. Alors, il y a eu un bon
réajustement de fait en termes de qualité, en termes de
contrôle des maladies et aussi en termes de choix de
variétés.
Les Maritimes nous jalousent concernant la pomme de terre de
semence.
Actuellement, en 1979-1980, en ce qui concerne les pommes de terre,
ça va beaucoup mieux au Québec que dans les Maritimes, à
tous points de vue.
Je dis que ça va mieux au Québec. Les producteurs
québécois accaparent une part de plus en plus grande sur le
marché. C'est pour cela que, quand M. Whelan a dit qu'il voulait faire
un plan national, un plan national pour l'Est du Canada, je lui ai dit qu'on
n'avait pas d'objection, en principe, mais il faudrait que les producteurs de
pommes de terre soient tous sur le même pied. C'est-à-dire qu'il
abolisse son subside du transport des Maritimes, qu'il favorise la concurrence
des producteurs de pommes de terre des Maritimes contre les producteurs du
Québec. Autrement, on n'est pas pour faire un plan national où
les gens ne sont pas sur le même pied.
M. Goulet: Pas tout le Québec.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par le
Québec?
M. Goulet: Dans cette entente-là, le comté de
Bellechasse, entre autres, et tous les comtés sont comptés.
M. Garon: Mais, le comté de Bellechasse ce qu'il retire
c'est insignifiant, parce que ça va jusqu'à Lévis.
J'espère que vous ne défendrez pas ça! A ce
moment-là, celui qui en reçoit le plus, c'est celui qui est le
plus loin. Comme la ligne, c'est Lévis, plus vous êtes proche de
Lévis, moins votre subside est fort. Si, au contraire, ce
subside-là disparaissait, les producteurs de Bellechasse seraient
encouragés. Celui qui est le plus encouragé, c'est celui qui est
situé le plus loin. Celui qui est situé le plus loin, c'est celui
de l'Ile-du-Prince-Edouard. En Nouvelle-Ecosse, des pommes de terre, ils n'en
font quasiment pas.
M. Giasson: M. le ministre, reconnaissez-vous qu'on pourrait
modifier le programme, mais pas l'éliminer complètement? Nous
avons de nos citoyens, dans nos comtés, qui retirent des avantages de la
politique d'aide au transport.
M. Garon: C'est justement, si le subside au transport...
M. Giasson: On l'élimine pour le transport de la pomme de
terre, mais on la garde pour d'autres marchandises...
M. Garon: Je parle uniquement de la pomme de terre, moi.
M. Giasson: ... parce que ça sert des citoyens de chez
nous. On a un bloc de camionneurs chez nous, si ce n'était de l'aide au
transport qui est accordée lorsqu'ils prennent du bois dans la
région et qu'ils franchissent la zone de Lévis, ils ne pourraient
pas subsister. Leur profit principal d'opération, c'est le subside
qu'ils vont chercher du gouvernement fédéral. M. le ministre, je
ne parle pas à travers mon chapeau. J'ai vu des états financiers
de camionneurs.
M. Garon: Je comprends, mais ils sont en concurrence avec qui,
ces producteurs de bois?
M. Giasson: Ils sont en concurrence avec qui?
M. Garon: Sûrement pas avec des gens de la région de
Montréal?
M. Giasson: Non, mais il reste que les prix payés aux
producteurs, par rapport aux prix payés à l'usine, sont tels que
le profit possible dans le camionnage, dans une large mesure, ils le doivent
à la prime au transport, qui est payée par le gouvernement
fédéral. C'est pour ça que je dis qu'il ne faut pas abolir
le programme d'aide au transport, de façon complète. On peut
éliminer certains produits, mais...
M. Garon: La pomme de terre, mais je ne peux parler pour les
autres produits. C'est quoi le pourcentage de couverture du marché dans
la pomme de terre fraîche, nature? Vous mettez tout. Vous mettez la
frite. Je parle seulement de la pomme de terre consommée à
l'état nature. La pomme de terre; pas les frites. On approvisionne
seulement 45% du marché?
Le directeur des services d'études économiques n'est pas
là. C'est plus que ça. La pomme de terre lavée, c'est
autour de 70%.
Une Voix: C'est du marché...
M. Garon: Environ 65% ou 75%. Mais, sur un contrat, par exemple,
le président de la Fédération des producteurs de pommes de
terre, il y a quelque temps, m'indiquait l'augmentation des livraisons par mois
en décembre, en janvier, en février et en mars. Il y avait une
augmentation considérable à chacun de ces mois. On peut dire que
le facteur principal qui aide ce producteur, c'est l'assurance-stabilisation
des pommes de terre. C'est pour ça que je n'étais pas très
heureux, la journée du 20 mai dernier, quand le ministre de
l'Agriculture du Canada fournissait une aide pour les producteurs de pommes de
terre. Je ne trouve pas ça correct, parce qu'on dit que le
fédéralisme, c'est le partage. D'accord, mais partageons pour
tout le monde. Il a aidé les producteurs de pommes de terre de
l'Ile-du-Prince-Edouard. Cela intéresserait le député de
Bellechasse, s'il écoutait, que le ministre fédéral de
l'Agriculture a fourni une aide spéciale le 20 mai dernier pour les
producteurs de pommes de terre de l'lle-du-Prince-Edouard et du
Nouveau-Brunswick, mais pas pour les producteurs de pommes de terre du
Québec.
M. Giasson: Parce que vous avez le contrôle au
Québec.
M. Garon: Mais, on paie des taxes à Ottawa. M. Giasson:
Non, mais... M. Garon: On paie des taxes à Ottawa. M.
Giasson: Je sais, mais...
M. Garon: Alors, on se sert de nos taxes pour les donner aux
producteurs et parce qu'on a des producteurs au Québec, le
fédéral dit: Je ne paie pas. On va payer seulement ailleurs,
parce que les provinces ne paient pas. C'est ça, le
fédéralisme. M.. Lalonde dit: Le fédéralisme, c'est
le partage. D'accord, une vertu chrétienne. Mais, est-ce un partage pour
tout le monde? Moi, j'aimerais savoir ce que l'Ontario partage.
M. Giasson: Elle ne reçoit pas de
péréquation et elle participe...
M. Garon: Nous n'avons pas le droit de faire de sel aux
Iles-de-la-Madeleine pour ne pas nuire à la Nouvelle-Ecosse. On n'a pas
le droit de faire des pommes de terre pour ne pas nuire au Nouveau-Brunswick et
à l'Ile-du-Prince-Edouard.
Mme Leblanc-Bantey: On ne peut pas aller dans la zone de 200
milles...
M. Garon: On n'a pas le droit d'aller dans la zone de 200 milles
pour ne pas nuire aux autres provinces dans la prise des poissons.
M. Goulet: Le lait...
M. Garon: On n'a pas le droit d'aller dans le boeuf pour ne pas
nuire à l'Alberta. Additionnez tout ça, et vous allez voir que le
lait, ce n'est pas grand-chose.
M. Goulet: Pour un comté comme Bellechasse les pommes de
terre, c'est secondaire. Le lait, c'est extrêmement important et on est
protégé; oui ou non? Arrêtez donc de charrier! C'est
l'industrie première dans le comté.
M. Garon: On importe plus de boeuf au Québec que... Vous
n'êtes pas au courant, parce que vous n'êtes pas dans
l'économique, mais je vais vous dire quelque chose, la production totale
de lait à la ferme n'équivaut pas à l'importation de
boeuf, seulement de boeuf. Pourquoi avait-on un taux d'autosuffisance qui est
tombé de 65%, en 1965, à 51% en 1976, soit de 14%. Le taux avait
baissé de 65% à 51% et on l'a augmenté à 58%
d'autosuffisance? C'est parce qu'on importe 42% d'ailleurs. Si on importe 42%
d'ailleurs, ça veut dire que le partage n'est certainement pas
équitable, on achète plus d'eux qu'ils n'achètent de nous;
ça ne prend pas une 500 watts pour savoir que, à 58%
d'autosuffisance, on vend moins qu'on n'achète.
M. Dubois: ... de se développer dans le boeuf de boucherie
quand même.
M. Goulet: Vous citez des exemples qui sont...
M. Garon: L'autosuffisance c'est le global alimentaire; je
comprends qu'on est né pour un petit pain, mais le global
agro-alimentaire d'autosuffisance a baissé à 51% en 1976; on
importait autant qu'on produisait. Avec la politique de développement du
gouvernement actuel, on s'est rendu à 58%, mais on importe encore 42% de
ce qu'on mange au Québec.
M. Dubois: II n'y a rien qui empêche le Québec de se
développer dans la production du boeuf de boucherie, ce n'est pas le
fédéral qui l'empêche ce développement.
M. Garon: Pourquoi le fédéral pratiquerait-il de la
stabilisation dans le boeuf de boucherie, il paie 50% au Québec de ce
qu'il paie à l'Alberta? On paie les mêmes taxes que l'Alberta.
M. Dubois: ... là-bas, par contre on a des subsides plus
grands sur le lait, alors il y a un partage.
M. Garon: Pour la pomme de terre, il ne paie pas un cent, parce
qu'il ne veut pas qu'on embarque dans ce genre de production.
M. Dubois: Si on regarde le partage, les subsides sont pas mal
équivalents.
M. Garon: Non, c'est ça la réalité.
M. Dubois: Si on regarde le partage des subsides, il est assez
équivalent. Si on le regarde dans un domaine particulier d'accord,
ça peut fluctuer, mais il faut regarder l'ensemble.
M. Garon: L'ensemble, c'est qu'on importe 42% des produits et on
en produit 58%.
M. Dubois: Ce n'est pas ça que je vous dis, je vous parle
d'autosuffisance en boeuf de boucherie. Il n'y a rien qui empêche le
Québec de se développer présentement. Il y a une politique
actuelle, ça va bien, alors!
M. Garon: Vous direz à vos amis libéraux à
Ottawa que quand ils paient de l'assurance-stabilisation dans le boeuf de
boucherie, qu'ils paient à 100% comme dans l'ouest, qu'ils ne coupent
pas de 50% au Québec. On paie autant de taxes qu'eux.
M. Dubois: Vous écrirez à M. Whelan, c'est vous qui
êtes ministre, ce n'est pas nous.
M. Garon: II y a longtemps que j'ai écrit à M.
Whelan.
M. Dubois: J'imagine que vous aurez une réponse un
jour.
M. Garon: M. Whelan, c'est un Ontarien et les Ontariens ça
ne partage pas facilement!
M. Dubois: L'Ontario n'est pas plus favorisé que le
Québec dans le boeuf de boucherie.
M. Garon: L'Ontario est favorisé dans tout: dans les
avions, dans la construction des bateaux, dans la construction d'automobiles,
dans l'agriculture, dans tout, dans les fonctionnaires il a 50% des
fonctionnaires au Canada nommez-moi un secteur où l'Ontario n'est
pas favorisé?
M. Dubois: Les avions, c'est à voir; on ne peut pas parler
d'avions présentement.
M. Goulet: ... continuez donc votre litanie. Vous arrêtez
où ça fait votre affaire.
M. Garon: Les chaussures?
M. Goulet: Les meubles, le vêtement, la chaussure,
60%...
M. Garon: II y a longtemps que vous n'avez pas
étudié ce secteur parce que vous allez voir que la chaussure, au
Québec, ce n'est pas fort.
M. Goulet: C'est quand même 60% des emplois au Canada.
M. Garon: Je comprends, on ne peut pas avoir tout...
M. Vaillancourt (Orford): Le Québec est favorisé
par l'amiante.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, est-ce
que l'élément 3 est adopté?
M. Garon: Ce sont les mêmes salaires dans les textiles que
dans l'automobile!
M. Goulet: Vous avez dit tout ça pendant trois mois; vous
avez fait le tour du Québec et à peine 40%... Vous allez dire que
les autres 60% sont des imbéciles? Arrêtez!
Le Président (M. Boucher): Vous n'êtes pas encore
rendu à l'élément 3? Pourriez-vous commencer à
l'élément 3, s'il vous plaît?
M. Goulet: On pourrait recommencer le débat, au lieu de
62% ça va être 72% dans Bellechasse.
M. Garon: On verra ça lors de la prochaine élection
dans Bellechasse; vous ne resterez même pas dans le même parti!
M. Goulet: Les ministres sont tous venus, un par un, et je les
invite encore, car plus ils venaient, plus mon pourcentage augmentait; il y en
a qui sont venus trois fois.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Bellechasse!
M. Goulet: Je vous invite, M. le Président...
M. Garon: Vous n'aimez même pas assez Bellechasse pour
rester dans votre comté.
M. Dubois: M. le Président.
M. Goulet: ... sur n'importe quelle tribune.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
ministre! Elément 2, M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Elément 2. A quel endroit, au Québec,
mène-t-on le programme de recherche en apiculture?
M. Goulet: ... on a vu ça dans la campagne
référendaire.
M. Garon: Où avez-vous trouvé de la
publicité fédérale dans la dernière semaine du
référendum? Vous trouvez ça correct?
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
ministre. M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Garon: Sépulcre blanchi!
M. Giasson: J'ai posé ma question, M. le Président,
j'attends la réponse.
Le Président (M. Boucher): Voulez-vous la
répéter? (17 h 30)
M. Giasson: Deschambault, Saint-Hyacinthe, est-ce que c'est un
secteur qui est en expansion, c'est-à-dire qu'on développe
rapidement au Québec?
M. Garon: Je pense qu'on peut dire que cette année on va
faire des efforts supplémentaires pour l'apiculture.
M. Giasson: On produit quel pourcentage de nos besoins ou de
notre consommation?
M. Garon: Le nombre d'apiculteurs a doublé depuis trois
ans à peu près. Il est passé de 1500 à 3000. Cette
année, on a donné des cours à au moins 1600 personnes.
M. Giasson: Des cours à 1600 personnes à
Deschambault. Un peu partout en province?
M. Garon: Oui, c'est ça, aux deux instituts. Puis, on a eu
aussi des visites qui ont attiré 3700 visiteurs, alors ce sont des
personnes qui s'intéressent de plus en plus à notre... On fait de
la recherche dans ce secteur-là et on essaie de plus en plus de... 330
producteurs ont visité le centre acéricole non, c'est
i'acériculture. L'apiculture, c'est ce que je vous ai dit. Ce sont des
cours à 1600 personnes.
M. Giasson: Mais quels sont les principaux éléments
de recherche qu'on a en apiculture? Les variétés, les races
d'abeilles, etc.?
M. Garon: Beaucoup de recherche surtout sur l'état de
santé, car c'est un gros problème. La conservation l'hiver,
l'entreposage l'hiver, l'hivernement, c'est un très gros
problème. L'élevage de la reine, c'est aussi un très gros
problème. Ce sont les trois secteurs sur lesquels on travaille. On
essaie aussi de plus en plus d'inciter les apiculteurs à produire leurs
abeilles ici au Québec plutôt que de les importer parce qu'il y a
beaucoup de problèmes de maladie. Comme il s'agit d'élevage de
reines, ça va intéresser le député de
Bellechasse.
M. Giasson: De reines? Mais c'est possible normalement de faire
de la reproduction d'abeilles de chez nous.
M. Garon: Oui, faire de... Les producteurs ont pris l'habitude
d'acheter des paquets d'abeilles de printemps et c'est avec ça qu'ils
introduisent des maladies. Alors nous, on les incite...
M. Giasson: Ils préfèrent acheter que de laisser
faire le cirage?
M. Garon: II y en a encore plusieurs qui le font. Quand vous les
achetez le printemps, vous n'avez pas le problème de les hiverner, il
n'y a pas de risque. Par contre, vous avez des abeilles bien moins
développées si vous les importez que si vous les
développez ici au Québec.
M. Giasson: Au cours des récentes années, on a
constaté...
Le Président (M. Boucher): Pourriez-vous approcher votre
micro, M. Ouellet, pour le journal des Débats. C'est très
difficile pour eux actuellement.
M. Giasson: Depuis quelques années, le prix du miel a
augmenté de façon fort importante, fort considérable. Je
disais à mon épouse qui fait des provisions chaque automne:
Pourtant il va y avoir un éclatement de la production du miel au
Québec. L'augmentation des prix s'est faite dans l'espace de quelques
années, à un rythme...
M. Garon: II y a un élément important qui joue,
c'est que de plus en plus, les agriculteurs récoltent très
à bonne heure leur foin pour avoir la meilleure qualité des
fourrages et vous enlevez la fleur aux abeilles. Les abeilles font du miel avec
ce qu'elles vont chercher dans les fleurs. Il y a une compétition qui se
fait, si vous voulez, entre les bons producteurs qui cherchent à obtenir
le maximum de valeur alimentaire dans leur fourrage et les producteurs de miel.
Il reste quand même que c'est dommage, je n'ai pas les chiffres ici
il y a un intérêt beaucoup plus grand. On voit, nous,
comment ça se manifeste au ministère. Des groupes viennent nous
rencontrer et il y a beaucoup plus de dynamisme dans ce secteur-là parce
qu'il commence à y avoir des gens plus industrialisés. Alors, il
y a beaucoup de dynamisme dans ce secteur-là. Peut-être que les
résultats ne se sont pas fait sentir encore de façon
significative, mais il y a plus d'intérêt. On le voit d'ailleurs
par le nombre de personnes qui prennent des cours. Nous, on s'y
intéresse plus aussi. Il n'y a pas beaucoup de ressources
professionnelles là-dedans. On a même je pense qu'on
pourrait le dire envoyé une personne étudier aux
Etats-Unis pour trois ans. Le ministère l'a engagée et lui paie
son salaire pour étudieraux Etats-Unis parcequ'onn'apersonne. Elle doit
rester un certain nombre d'années à notre emploi en revenant. M.
Beauchesne étant à la veille de prendre sa retraite, c'est pour
ça qu'on a envoyé quelqu'un se spécialiser aux Etats-Unis
pour être à jour. On a essayé aussi, dans ce cas-là,
d'envoyer le spécialiste un peu partout dans le monde quand il y avait
des activités. Par exemple, il est allé en Grèce l'an
passé à un congrès dans le domaine de l'apiculture pour...
On n'a pas beaucoup de monde qui travaille dans ce secteur-là. C'est
intéressant parce qu'il y a une augmentation assez importante de gens
qui aiment faire une petite production sans être à temps plein
dans le domaine agricole. C'est une activité d'appoint qui peut
être plus facile, qui est moins accaparante et c'est peut-être pour
ça que le nombre de producteurs de miel a augmenté
considérablement.
M. Giasson: II y a le facteur prix du produit mis en
marché, aussi. C'est fondamental. Pour intéresser des gens
à aller dans une production, il faut qu'il y ait une certaine
sécurité.
M. Garon: On me dit qu'il y a eu une pénurie. Il n'y a pas
longtemps, je lisais qu'il y a eu une étude du marché dans ce
domaine. On disait que s'il y avait une plus grande production de miel dans le
monde, il faudrait en consommer davantage, mais il y a plusieurs pays qui ne
sont pas capable de fournir leurs besoins. Il y a un renouveau vers les
produits naturels. Par exemple, un des produits les plus naturels, c'est le
miel.
M. Giasson: Dans le domaine de l'acéricultu-re, le sirop
d'érable, le ministère avait poursuivi des recherches, je pense,
sur de l'équipement qui permettrait la séparation du sucre et du
sirop. Est-ce que ça se poursuit toujours?
M. Garon: Oui. Est-ce que M. Robert est là?
Je pense qu'il n'est pas tellement au courant, parce que ça ne
fait pas longtemps qu'il est là.
Il avait ses papiers. C'est la recherche qu'il fait sur la mise au point
d'un appareil de réduction de l'eau d'érable.
Il y a deux projets là-dedans. Il y en a un sur ça
peut être extraordinaire dans le domaine et ça va être une
révolution dans le domaine de la production du sirop d'érable
quand ça va être au point l'évaporation de l'eau
d'érable avec des méthodes nouvelles. Il y en a un autre qui est
très intéressant qui est la récupération
d'énergie, au moment de l'évaporation et à ce
moment-là, on pourra évaporer de l'eau d'érable avec dix
fois moins d'énergie qu'actuellement, assez même, que la
première fois qu'on m'a parlé des résultats de ces
recherches, j'avais pensé que j'avais mal compris.
M. Giasson: Est-ce qu'il s'agit de la réutilisation de la
vapeur?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Des procédés qui permettent la
récupération des vapeurs pour...
M. Garon: Réchauffer.
M. Giasson: Réchauffer l'eau. Surtout par
réchauffement.
M. Garon: C'est ça. L'eau... vous avez déjà
une économie importante. Vous ne ralentissez pas
l'évaporation.
Une Voix: La vapeur pourrait réchauffer l'eau.
M. Garon: La vapeur récupérée est presque
suffisante pour assurer le bouillement continuel de l'eau.
M. Giasson: Mais il faut qu'elle soit emmagasinée avec une
bonne densité pour créer un état d'énergie qui
puisse faire bouillir l'eau qui entre des réservoirs.
M. Garon: C'est là-dessus qu'ils travaillent. C'est
prometteur.
M. Giasson: C'est très prometteur?
M. Garon: Oui, c'est un gros point, parce que le coût du
bouillage est un élément important. Maintenant qu'on a
réduit le problème de la main-d'oeuvre au niveau de la cueillette
de l'eau, le gros problème à résoudre, c'est le coût
du chauffage. Alors, si ce problème peut être
atténué, ça rend d'autant plus rentable cette
production-là.
M. Giasson: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'élément 2,
adopté. L'élément 3.
M. le député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, à
l'élément 3, direction de l'enseignement, est-ce que le ministre
pourrait nous dire qui a remplacé le Dr Bertrand Forest comme
directeur?
M. Garon: J'ai répondu à ça hier soir. Comme
la direction de la recherche et de l'enseignement avait seulement deux
directeurs de service: le directeur de la recherche et le directeur de
l'enseignement, au début, on pensait le remplacer et, après un
certain temps, on n'a pas été convaincu parce qu'on se demandait
si ce ne serait pas aussi bon que le directeur de la recherche et le directeur
de l'enseignement dépendent directement du sous-ministre.
On a attendu... On s'est demandé si on le remplacerait
éventuellement ou si on ne garderait pas tout simplement ça comme
cela, un directeur de la recherche et un directeur de l'enseignement.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela veut dire que vous
allez abolir le poste ou s'il est aboli?
M. Garon: II n'est pas aboli encore, mais c'est possible qu'on
l'abolisse. Pour le moment, nous attendons; nous allons voir ce que cela va
donner d'autant plus qu'au fond la recherche et l'enseignement s'apparentent,
que la recherche qui est faite dans les instituts aide à soutenir
l'enseignement. Il s'agit tout simplement de faire un petit protocole d'entente
entre le service de la recherche et de l'enseignement et d'assurer qu'une
certaine recherche soit maintenue dans les instituts qui contribuent à
la formation des étudiants puisque le seul besoin de recherche qu'on a
besoin dans les instituts, c'est celui-là. On utilise nos instituts pour
faire d'autres recherches mais c'est par accident, c'est parce qu'il y a des
facilités de recherche qui ont été mises là et ce
n'est pas toujours de la recherche qui vise à soutenir la formation,
l'enseignement. On pense qu'il n'est peut- être pas nécessaire
d'avoir une direction générale pour faire cette coordination
parce que quant au reste, ce sont deux choses qui sont assez autonomes.
M. Vaillancourt (Orford): M. Forget où est-il rendu?
Est-ce qu'il a pris sa retraite?
M. Garon: II travaille, je crois, pour un organisme international
comme conseiller comme font d'ailleurs beaucoup de personnes qui se retirent et
qui sont encore en forme.
M. Vaillancourt (Orford): II est à sa retraite. Ce n'est
pas nécessairement un homme âgé?
M. Garon: II a environ 60 ans. Les fonctionnaires sont comme les
militaires; ils ont de bons services de retraite. Ils peuvent se retirer
jeunes.
M. Giasson: Les fonctionnaires?
M. Garon: Les fonctionnaires, les militaires, ils ont de bons
services de retraite, de bons fonds de retraite.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Garon: Quelqu'un qui a fait 35 ans de service, s'il a
commencé à 24 ans, il peut prendre sa retraite à 59 ans,
avec pleine pension. 59 ans, ce n'est pas vieux! En tout cas, plus on se
rapproche, de 59 ans, plus on trouve que ce n'est pas vieux!
M. Giasson: Dans le secteur de la recherche, vous confiez une
partie de la recherche à d'autres organismes que les instituts du
ministère? Vers les universités?
M. Garon: Oui. Tout le programme de recherche dans les
universités existe toujours. Le Conseil de recherche est un organisme
qui donne les subventions aux universités, oui, cela existe toujours.
C'est évident.
M. Giasson: Vous n'apportez pas un appui financier au
collège MacDonald?
M. Garon: Pour la recherche?
M. Giasson: Dans le secteur de la recherche, oui.
M. Garon: Comme l'Université Laval. Les projets?
M. Giasson: Oui.
M. Garon: Pas de façon spécifique, mais pour les
projets qui sont soumis. Le domaine de la recherche est un des secteurs qu'il
va falloir, sans doute, repenser. Il faudrait se poser des questions afin de
savoir de quelle façon on pourrait mieux l'ajuster, parce que de plus en
plus... Quand la re-
cherche fonctionne à son maximum, c'est quand elle est
axée sur des besoins concrets. J'en ai parlé déjà
à Rimouski lorsqu'à eu lieu le sommet, la conférence
économique sur le lait. On a parlé de créer un institut
sur le lait. Organiser un institut sur le lait ne veut pas
nécessairement dire une bâtisse, etc., mais il faut que la
recherche soit axée sur les besoins de l'entreprise. Il y a le
gouvernement, les universités, les conseils. Je pense qu'il faut se
poser des questions sur la recherche parce qu'on a besoin de la recherche; les
besoins sont considérables et les ressources sont limitées.
Tantôt on parlait du purin. Voilà un exemple: dans le
domaine du purin, on a des besoins. Il faudrait avoir telle solution à
tel problème, on ne l'a pas et on ne sait pas quand on va l'avoir.
Est-ce qu'il n'y a pas des façons de prévoir la recherche avec
des mécanismes de mise en oeuvre de la recherche qui seront plus
prospectifs ou correspondront encore plus aux besoins des gens. Qu'on fasse la
recherche plus vite avant que la recherche ne devienne un problème
important. Il faut aussi, je pense, s'axer sur nos ressources, dans la
recherche, pour que ça produise le maximum d'efficacité. (17 h
45)
Cela suppose une concertation dans... Mettons, par exemple, dans le
domaine des céréales, on a tant de recherches à faire.
C'est quoi le besoin le plus important là-dedans. Prenons un cas
concret. On me dit que moi, je ne suis pas un agronome et je ne suis pas
un expert là-dedans au Québec, l'orge est une production
adaptée à notre climat, parce que ça vient vite. Le nombre
de jours de maturation est court. Dans l'orge, il y aurait un problème
important, c'est-à-dire que lorsqu'il y a une averse, l'orge reste
petite. Est-ce que c'est cela le principal problème qui fait que, si on
le solutionnait, la production de l'orge pourrait s'accroître
considérablement au Québec? Si on veut augmenter la production de
céréales, qu'est-ce qu'il faut solutionner en premier?
Moi, je ne suis pas convaincu qu'on a actuellement les mécanismes
dans le domaine de la recherche qui font qu'on peut établir ces
priorités-là avec assurance, en fonction des besoins
économiques. Je ne suis pas convaincu de cela.
Je ne veux pas dire que la recherche qui se fait n'est pas bonne, ce
n'est pas cela que je veux dire mais... Et je pense que dans ce
secteur-là, en 1980 ou en 1981, il va falloir donner un coup de
barre.
M. Giasson: C'est exactement la question que j'allais poser au
ministre. Peut-être que, dans les choix qu'il doit faire face à
toutes formes de priorités qu'on retrouve à l'intérieur de
son ministère, il va peut-être devoir considérer davantage
le champ, le secteur de la recherche parce qu'il y a une constance qui s'est
établie lors des conférences économiques. J'ai eu
l'occasion de participer un peu à cela et de suivre les rapports qui ont
découlé...
M. Garon: Ça m'a frappé moi aussi.
M. Giasson: Chacune des conférences a
débouché sur une volonté, une demande pressante de
développer la recherche à chacun des secteurs propres à
chacune de ces conférences économiques. Vous avez remarquez cela
également?
M. Garon: Oui, c'est évident.
M. Giasson: C'est peut-être le point où
l'unanimité s'est faite le plus rapidement chez tous les intervenants
autour de la table.
M. Garon: II y a une autre affaire qui me frappe
également. Sur la base de la recherche, par exemple, j'ai
remarqué en allant à la faculté d'agronomie de
l'Université Laval, faculté d'Agriculture et d'Alimentation que
les gens trouvent que le nombre de professeurs et de chercheurs est peu
nombreux par rapport au grand nombre d'étudiants. A ce moment-là,
je pense qu'ils étaient, on m'a dit, au-dessus de 1000 étudiants.
A ce moment-là, si les charges d'enseignement et administratives des
professeurs sont très fortes par rapport à la recherche, ce qui
arrive, c'est qu'il ne se fait pas assez de recherche. Cela m'a frappé.
Ça fait quelques fois qu'on attire mon attention là-dessus et,
justement, la répartition des ressources est faite à
l'intérieur de l'université par l'université qui dit:
J'affecte tant à telle faculté, tant à telle
faculté. Parce que je pense que le gouvernement subventionne tel montant
globalement, tant par étudiant. A ce moment-là, après
avoir été à l'université, je sais par exemple, nous
autres, en droit, comme ça ne coûtait pas cher, des fois, pour
économiser à un endroit, à l'université, on disait:
Prenons plus d'étudiants en droit parce que ça coûte tant
par étudiant alors qu'un étudiant en médecine coûte
beaucoup plus cher parce que je pense que c'est un professeur par trois
étudiants, alors qu'en droit, il y en a peut-être un par quarante
étudiants. Peut-être pas un par quarante, mais un par quinze. Si
ma mémoire est bonne, c'est autour de cela, un par quinze, en tout cas,
un ratio trois, quatre ou cinq fois plus fort.
C'est un problème aussi parce qu'on n'a pas beaucoup de
facultés d'agriculture au Québec; ça se comprend qu'on
n'en ait pas beaucoup, il y a l'Université Laval et le Collège
MacOonald et il y a beaucoup d'étudiants qui vont dans les
facultés d'agriculture et d'alimentation.
Je pense que c'est un facteur dont il faut tenir compte dans les
questions de recherche.
Il y a peut-être un élément plus tragique, c'est
qu'actuellement il n'y a pas de relève dans le secteur de la recherche,
il n'y a personne ou presque pas, dans des secteurs extrêmement
importants, qui se dirigent vers des études supérieures au niveau
du doctorat. Au niveau de la recherche il faut une formation beaucoup plus
avancée que le baccalauréat. Actuellement, je dirais que la
tragédie c'est que même si on veut investir des sommes
là-dedans, c'est comme vouloir former une équipe de hockey sans
joueurs. Actuellement, l'inquiétude c'est qu'on peut mettre de l'argent
pour acheter de l'équipement, ce n'est
pas dur, mais les cerveaux! Actuellement, il y a très peu
d'étudiants qui sont intéressés de faire des études
supérieures au niveau du doctorat. C'est vraiment tragique dans certains
secteurs.
M. Giasson: Mais pourquoi, je ne m'explique pas cette
désaffection.
M. Garon: Pour vous donner un exemple concret parfois on
n'a pas beaucoup de ressources. On s'est concentré beaucoup dans le
domaine du lait au Québec, pendant plusieurs années; ce qui fait
que d'autres secteurs ont été délaissés
c'est un hasard, mais la première année on avait dit qu'on ferait
de la recherche dans le domaine des serres. Je voulais qu'on fasse quelque
chose; on a rencontré les producteurs en serre et on leur a dit: On va
faire quelque chose, mais qui peut faire ça? On cherchait et on se
demandait: Par qui on va faire faire la recherche sur l'expérimentation?
Il y a différentes recherches, les maladies dans les serres et il y a
d'autres types, avec le coût de l'énergie, c'est un des gros
facteurs.
Finalement, quand il a été question des Floralies,
j'étais allé visiter le jardin botanique, j'avais parlé
avec M. Bourque et j'avais dit: Dans le domaine des serres, on voudrait faire
quelque chose, qui pourrait-on aller chercher dans ce domaine? Qui faudrait-il
voir? Il m'a donné des noms, mais c'étaient tous des gens qui
avaient des emplois. Je lui ai demandé: II n'y en a pas d'autres? C'est
là qu'il m'a nommé M. Lussier, qui est ici; il m'a dit: II est
dans tel secteur de votre ministère, lui, c'est un gars qui
connaît ça, qui pourrait travailler là-dessus.
Immédiatement j'ai fait venir M. Lussier et on a parlé M.
Ouellette, M. Lussier, M. Charbonneau et moi, on a dit: Dans le domaine des
serres, pourriez-vous établir un genre de programme de recherche sur
trois ans, quatre ans, cinq ans, avec une ligne en fonction des besoins, mais
axé avec les producteurs?
C'est une formule qui est excessivement intéressante. C'est
à partir de cette formule, lors d'un voyage en Europe... Je reviendrai
là-dessus. On s'est dit: De quelle façon faire profiter le plus
rapidement possible des recherches qui peuvent être faites? On a
parlé des "set up" qui existaient en Europe, qui sont des groupes de
producteurs dans un domaine affiliés avec un groupe de recherche pour
interactions; des gens qui, eux-mêmes, ont utilisé une certaine
méthode un peu "home made", si on veut, artisanale, qu'on pourrait
peut-être développer davantage et qui bénéficierait
à tout le monde. Alors un centre de recherche des producteurs dans ce
domaine. On a créé un groupe dans le domaine des productions en
serre, dans le domaine maraîcher, dans le domaine de l'horticulture
ornementale, avec le petit centre qu'on a fait à Sainte-Martine,
dirigé par M. Lussier.
Il y a un certain nombre de personnes qui gravitent autour de ce petit
centre et qui travaillent avec les producteurs. L'an dernier, par exemple, ils
sont allés dans différents pays d'Europe, par exemple, en France,
en Hollande, en Angleterre pour essayer d'aller chercher des connaissances
techniques et en voyant ce qui se fait ailleurs de juger ce que, des
méthodes étrangères, on peut adapter chez nous, pour
essayer de faire en un an ou deux, ce qui normalement, si on faisait tout de
nous-mêmes, prendrait un plus grand nombre d'années.
Une méthode comme celle-là, je pense, peut être
adaptable aussi dans d'autres domaines, pour que la recherche soit... Le
producteur, dans un groupe, qui parle avec le chercheur, dit: moi, mon
problème est telle chose... On peut bien chercher sur une chose qui est
aussi un problème mais ce n'est pas son première problème.
Le gars dit: mon problème, c'est plutôt telle affaire. C'est dans
ce sens-là, à un moment donné, que j'en ai parlé
à plusieurs reprises. J'ai vu en Europe, par exemple, en France, quand
je suis allé à Nantes, qu'il y avait un centre de recherche
agro-alimentaire où le conseil d'administration, qui dirigeait ce
groupe, était composé principalement d'industriels qui avaient
besoin de recherches, de... C'étaient des priorités de recherches
établies un peu en fonction des besoins de l'entreprise qui
opérait dans le secteur alimentaire.
Alors, on a parlé longuement de ces questions-là. Je pense
qu'on arrive au moment où il faudrait peut-être essayer de faire
le point davantage dans le domaine de la recherche.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre. Comme il
est 18 heures, la commission suspend ses travaux jusqu'à vingt
heures.
Suspension de la séance à 17 h 56
Reprise de la séance à 20 h 27
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! A la suspension de 18 heures, nous en étions au programme
1, élément 3. Le député de Bellechasse m'a
prié de l'excuser. Il doit s'absenter, ce soir, pour une réunion
urgente. Il m'a demandé de l'excuser auprès des membres de la
commission.
Deuxièmement, M. Picotte (Maskinongé) remplace M.
Vaillancourt (Orford).
Enfin, M. le ministre, sur le programme 1, élément 3,
est-ce qu'il y aurait d'autres questions?
Est-ce qu'on peut adopter le programme 1 ?
Des Voix: Oui, oui.
Le Président (M. Boucher): C'est-à-dire
l'élément 3.
M. Giasson: Enseignement agricole, oui, nous nous étions
mis d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Bon, alors le programme 1,
éléments 1, 2, 3, est adopté.
Financement agricole
Programme 2, élément 1? Financement agricole, gestion
interne et soutien. M. le ministre.
M. Giasson: M. le ministre, avez-vous de l'argent à nous
prêter à bon taux?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Avez-vous de l'argent à nous prêter
à bon taux?
M. Garon: Pourquoi?
Le Président (M. Boucher): Le programme 2, adopté?
On va faire ça vite.
M. Giasson: A l'élément 1, M. le Président,
on constate une augmentation des prévisions budgétaires. C'est
donc signe que vous vous attendez à des demandes accrues.
Eélment 1, gestion interne et soutien du fonds d'assurance,
prêt agricole et forestier.
M. Garon: Bon, élément 1.
M. Giasson: Fonds d'assurance, l'Assemblée nationale avait
adopté une loi proposée par le ministre. Le fonds était
constitué à partir de remises du fonds consolidé du
Québec. L'élément 1 du programme 2, crédit agricole
et toute forme de crédit.
M. Garon: Vous passez l'élément 1 ?
M. Giasson: Comment ça va à part de ça
à l'Office du crédit agricole du Québec?
M. Garon: Bon, l'élément 2. C'est quoi le
problème?
M. Giasson: Un accroissement de $1 000 000 dans les
prévisions, c'est pourquoi?
M. Garon: Diminution de $1 000 000. M. Giasson:
Diminution?
M. Garon: De $861 800. C'est parce que c'est l'Office du
crédit agricole qui fait des prêts directs. Ce sont les
résidus des prêts directs de l'Office du crédit agricole.
C'est pour ça qu'on dit... que vous avez des explications à
droite. Je ne sais pas si on a la même chose.
M. Giasson: Je suis à la première page,
élément 1, gestion interne et soutien du fonds d'assurance,
prêt agricole. On peut bien vous retrouver à l'autre page.
M. Garon: L'augmentation, c'est marqué dans les remarques,
augmentation liée aux conventions collectives.
M. Giasson: D'accord, ça va.
Le Président (M. Boucher): Elément 1 adopté?
M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: Je pense que je pourrais poser une question tout de
suite au ministre. M. le ministre, vous êtes au courant du
problème que les pomi-culteurs ont vécu dans la région de
Franklin, Saint-Antoine Abbé, la firme Leahy et Fils qui a fait
faillite. Il y a 56 producteurs qui pourraient être
pénalisés, on ne sait pas encore. Mais, il n'en demeure pas moins
qu'il y a eu des pertes, ou il pourrait y avoir des pertes financières
allant jusqu'à environ $80 000, dans certains cas. Enfin, au total,
environ $600 000. Je voudrais savoir si... J'ai ouï dire que vous auriez
fait une promesse verbale, à savoir que ces producteurs pourraient se
prévaloir d'un prêt de l'office sans intérêt jusqu'au
mois de novembre. J'aimerais savois si c'est vrai ou non. Je n'ai pas de lettre
appuyant cette offre-là. Apparemment que ça n'a pas
été signé non plus par le ministre, mais il y aurait eu
une offre verbale ou une promesse verbale de faite. Est-ce que c'est vrai?
M. Garon: On en a parlé avec des producteurs, oui.
M. Dubois: Disons que j'ai parlé au vice-président
du syndicat des pomiculteurs, il y a quelques jours, et il m'a dit que le
sous-ministre en titre aurait parlé à M. Mailloux, qui est
vice-président de l'UPA, et que ça a été transmis
au président du syndicat des pomiculteurs à savoir, qu'il y
aurait une aide financière dans ce sens-là, prêt sans
intérêt jusqu'au mois de novembre. Alors, je voudrais savoir si
vous avez l'intention de confirmer cette offre-là, ou si c'est une
offre, je ne le sais pas encore.
M. Garon: Quand ils sont venus me rencontrer au bureau.
M. Dubois: Je l'ai eu de sixième bouche, alors, exactement
ce qui s'est passé, je ne le sais pas.
M. Garon: Je lui ai dit qu'on envisageait ça. Maintenant,
nous allons l'annoncer quand nous aurons toutes les autorisations voulues
à cet effet-là.
M. Dubois: Est-ce que c'est réel qu'il y aurait des
prêts sans intérêt jusqu'au mois de novembre, c'est
ça?
M. Dubois: Mais, jusqu'au mois de novembre, si la décision
se prend dans quelques mois, l'échéance ne sera pas tellement
longue au mois de novembre. Est-ce que vous avez l'intention de prendre une
décision bientôt ou dans les semaines qui suivent? Enfin, on m'a
posé la question et je pense que ces gens-là mériteraient
quand même qu'on leur accorde un prêt additionnel temporaire
avec...
M. Garon: C'est ce qu'on envisage de faire.
M. Dubois: Mais, ils n'auront pas besoin d'argent rendu aux
Fêtes, rendu au mois de décembre. Je pense que c'est maintenant
qu'ils en ont besoin.
M. Garon: J'aurais aimé reparler de cette mesure.
Maintenant, je n'ai pas encore obtenu toutes les autorisations voulues mais
ça ne devrait pas tarder.
M. Dubois: Je peux le leur dire très bientôt, parce
qu'on va m'appeler là-dessus.
M. Garon: Vous ne pouvez rien leur dire.
M. Dubois: Mais, je peux leur dire bientôt. Bientôt,
est-ce que c'est possible? Vous me dites que vous allez avoir ça dans
les semaines qui suivent.
M. Garon: Je ne suis pas ici pour vous donner des renseignements
mais... les autres.
M. Dubois: Ce n'est pas ça, mais ce sont des producteurs
de la région de chez nous. Cela n'a pas d'importance,; ce sont des
contribuables du Québec, de toute façon, comme d'autres, peut
importe si le comté est dans l'Opposition ou au pouvoir. Cela ne fait
jamais rien.
M. Garon: Mais ils savent... Je l'ai dit aux producteurs. Vous
n'avez pas besoin de rien leur annoncer, je le leur ai dit.
M. Dubois: Ils ont besoin quand même d'une
confirmation.
M. Garon: Oui...
M. Dubois: Ils n'ont pas la confirmation.
M. Garon: ... mais ils vont avoir la confirmation en temps et
lieu par une lettre que je leur adresserai.
M. Dubois: Je comprends, mais si vous leur adressez une lettre
dans trois mois, ce n'est pas à ce moment qu'ils auront besoin d'aide;
c'est maintenant. C'est pour ça que je vous demande si c'est possible
d'avoir cette offre de prix additionnels bientôt. Je comprends qu'il vous
faut l'annoncer vous-même. Cela ne me dérange pas non plus. Il
reste que, moi, je pose la question au nom des producteurs. Ils ne sont pas
ici, ce soir. Il y en a 56.
M. Garon: J'ai rencontré les producteurs dans leur
région lorsque je suis allé dans la région de Huntingdon
et je leur ai dit ce que j'avais l'intention de faire. Il y a encore les gens
de l'Union des producteurs agricoles qui sont venus me rencontrer et je leur ai
dit où on s'en allait avec ça. On pensait leur faire une aide
sous forme d'un crédit, dont le taux d'intérêt pourrait
être réduit.
M. Dubois: Sans intérêt ou à taux
réduit?
M. Garon: Je ne peux pas vous répondre aujourd'hui.
M. Giasson: Si vous avez déjà fait des promesses
verbales, vous pourriez les répéter ici. Si vous n'en avez pas
fait, c'est autre chose.
M. Garon: Je ne fais jamais de promesses verbales. Je dis ce que
je veux.
M. Dubois: Des indications, c'est tout. M. Garon: Je vous
ai répondu? M. Dubois: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Picotte: Est-ce que c'est la seule forme d'aide qui avait
été envisagée ou s'il y a eu d'autres formes d'aide que
les producteurs vous avaient demandées à ce moment? Est-ce qu'ils
sont arrivés avec un plan bien précis ou si ça s'est
révélé...
M. Garon: On a exploré les différentes solutions,
face à ce problème, parce qu'il y a un problème juridique
en arrière de tout ça sur la garantie des pommes qui
étaient en entreposage. Il y a des procédures juridiques
là-dedans. A ce moment, eux-mêmes, ils ne savent pas exactement ce
qui va arriver sur le plan juridique. Alors, on étudiait, à ce
moment, les meilleures avenues pour régler leurs plaintes.
M. Picotte: Le fait que vous ne soyez pas capable de vous engager
immédiatement, est-ce que cela veut dire que normalement l'Office du
crédit agricole ne peut pas c'est évident que ce serait un
cas spécial juridiquement parlant, ne peut pas se permettre de le
faire ou si c'est uniquement une décision politique qui n'est pas prise
encore?
M. Garon: C'est ça; c'est une décision politique
qui n'est pas prise encore.
Le Président (M. Boucher): Elément 1,
adopté. Elément 2.
M. Giasson: M. le ministre, j'aimerais, si le programme est
déjà vraiment fort et si toutes les modalités ont
été arrêtées, qu'on nous donne un peu d'information
sur l'application. De quelle façon vont s'appliquer les règles
qu'on va apporter.
M. Garon: Je ne peux pas vous répondre à ce
moment-ci, parce qu'entre un projet et une décision qui est rendue,
alors que vous avez obtenu toutes les autorisations requises, à ce
moment-là, il peut y avoir des modalités qui varient, et à
ce moment-là, je n'annonce jamais les modalités avant d'avoir les
autorisations voulues parce qu'en
cours de route les modalités peuvent être
modifiées.
M. Giasson: Est-ce que vous pensiez encore aux besoins... Je
m'excuse, je ne vous ai pas indiqué à quoi ma question se
référait. Elle se référait au programme particulier
que vous mettez à la disposition des producteurs de porcs. Est-ce que
les modalités sont arrêtées.
M. Garon: Les modalités sont arrêtées et ont
été publiées dans la Gazette officielle hier, je pense.
Donc, c'est en vigueur.
M. Giasson: Dans les grandes lignes, comment ça va
fonctionner?
M. Garon: C'est un crédit spécial avec un
rabattement d'intérêt et les montants maxima du crédit vont
varier selon qu'il s'agit de "naisseurs" ou de finisseurs, de producteurs
intégrés ou de producteurs indépendants.
M. Giasson: ... c'est parce qu'on a pas eu le temps d'en prendre
connaissance. On vient seulement de nous le remettre. ... la Gazette officielle
de cette semaine. Il prend effet à partir de la publication,
instantanément, dès sa publication. C'est-à-dire
qu'à compter d'aujourd'hui...
M. Garon: II s'applique à partir du premier mai par
exemple.
C'est cela. Avec un mois de... mai, juin, juillet, août,
septembre, le premier octobre. Depuis cinq mois.
M. Giasson: Les prêts vont être consentis par les
institutions financières privées-Quel serait le montant maximal
de crédit alloué à ce programme-là?
M. Garon: $60 000.
M. Giasson: Je veux le budget, excusez.
M. Garon: Pardon.
M. Giasson: Le budget. Enfin, quel budget, les prévisions
budgétaires pour ce programme-là. Ce serait de l'ordre de...
M. Garon: On l'évalue aux alentours de $20 000 000
à $22 000 000.
M. Giasson: De coût au ministère? M. Garon:
De prêts totaux.
M. Giasson: De prêts totaux. Mais, enfin, au niveau du
coût, c'est l'émission de certificats. Le rabattement...
M. Garon: Autour de $5 000 000 de budget.
M. Giasson: ... d'intérêt est... $5 000 000 de
budget. Il n'y a pas de charge d'intérêt pour les premiers mois ou
à un taux très réduit?
M. Garon: 5%.
M. Giasson: 5%. Pour combien de temps? Pour l'année
1980?
M. Garon: Pour les premiers dix mois. Dix mois à partir du
premier mai.
M. Giasson: Du premier mai. Quelle que soit la date à
laquelle le producteur pourrait placer sa demande? S'il fait une demande en
septembre, on lui accorde un taux d'intérêt de 5% pour dix mois
à partir du premier mai et non pas de septembre?
M. Garon: Non, seulement pour ce qui reste à courir
jusqu'au 30 septembre.
M. Giasson: La contribution de l'Office du crédit
agricole; si vous avez une prévision du volume total des emprunts, quels
sont les coûts propres à l'Office du crédit agricole,
compte tenu de la baisse des taux d'intérêts? Est-ce que vous avez
fait des prévisions à partir des changements des taux
d'intérêt au niveau bancaire et des caisses populaires? (20 h
45)
M. Garon: On a prévu $5 200 000.
M. Giasson: $5 200 000 qui seraient la contribution propre
de...
M. Garon: Oui, en subvention d'intérêt.
M. Giasson: Pourquoi, M. le ministre? Vous nous disiez hier soir
que la contribution du programme particulier du Québec, comparée
à ce que le gouvernement fédéral allait remettre aux
producteurs de porc, était nettement supérieure au plan
monétaire?
M. Garon: Non, on parlait de l'ensemble des mesures du
gouvernement fédéral et du gouvernement du Québec, dans le
porc. Je parlais, par exemple, du crédit agricole à la ferme,
à l'élevage, c'est pour ça que j'avais...
M. Giasson: Vous teniez compte de l'ensemble? Moi, je parlais en
raison des difficultés que connaissent les producteurs de porcs au
Québec depuis quelques mois.
M. Garon: Non, on parlait des mesures d'ensemble dans le domaine
du porc. Je disais: Le fédéral doit faire sa part
également, parce que le Québec paie déjà une bonne
partie dans le domaine du porc. Prenez, par exemple, en Ontario les producteurs
demandent d'avoir une subvention d'intérêt pour ne pas payer plus
que 10% d'intérêt; c'est déjà réalisé
au Québec. Cela veut dire qu'il y a des montants considérables
qui sont
payés par le gouvernement du Québec en subven-tionnement
d'intérêt. C'est une mesure additionnelle qui s'applique, comme
l'assurance stabilisation des revenus des éleveurs de porcelets est une
autre mesure. Si on additionne les coûts de toutes les autres mesures,
comme l'amélioration génétique et les autres mesures pour
l'amélioration de la production du porc, ça fait des montants
assez considérables annuellement pour la production porcine.
M. Giasson: Je comprends qu'on n'avait pas les mêmes bases
de calcul. On avait discuté, hier soir, de la contribution propre au
gouvernement fédéral dans mes propos de départ
face aux problèmes vécus au cours des derniers mois. Ce
n'était pas dans le contexte de l'ensemble de la contribution
gouvernementale, que ce soit à un palier ou l'autre, pour toute la
production porcine au Québec.
Mais, au-delà de cette aide apportée par des prêts,
dont une partie des coûts d'intérêt est assumée par
l'office, vous ne prévoyez pas avoir un complément de programme
pour apporter une aide additionnelle à ce qu'on donne déjà
aux producteurs?
M. Garon: Là, actuellement, une demande qui était
faite, c'était un programme d'assurance stabilisation du revenu du
porcelet, alors que 85% des éleveurs de porcelets sont des producteurs
non intégrés, des producteurs indépendants. Eux sont
couverts pas l'assurance stabilisation. Maintenant, il y a un certain nombre de
producteurs qui sont assurés, mais il a été question de
faire commencer le programme le 1er avril ou le 1er mai au lieu de le faire
commencer le 1er septembre. C'est plus compliqué que ça en a
l'air ces choses-là.
Les gens qui contribuent à la caisse ont contribué depuis
un certain nombre d'années. Il y a des fonds d'accumulés par eux.
A ce moment, faire bénéficier des gens qui viennent
d'adhérer, ils contribueraient à vider la caisse de ceux qui ont
adhéré alors que l'assurance ne payait pas.
M. Dubois: La participation du...
M. Giasson: Oui, mais ils ont deux contributions de
versées, d'après les éleveurs de porcelets. Ils ont
été cotisés la première année en 1978.
M. Dubois: Pour le plan de stabilisation c'est un tiers
producteurs, un tiers...
M. Garon: Je ne sais pas s'il y a la moitié des
producteurs de porcelets qui sont assurés, alors que dans le porc de
finition, c'est intégré à peu près à
85%.
M. Dubois: La participation financière du gouvernement est
d'un tiers? Un tiers du provincial, un tiers du fédéral et un
tiers des producteurs?
M. Garon: Non, le fédéral ne contribue pas
là-dedans.
M. Dubois: Non, pas dans le porcelet?
M. Garon: C'est un tiers par les producteurs, deux tiers par le
gouvernement du Québec.
M. Dubois: Mais, actuellement, étant donné qu'il y
a des producteurs qui n'ont pas participé par leur tiers, s'ils
recevaient les deux tiers que le gouvernement donne comme aide, cela pourrait
quand même être...
M. Garon: Ce serait la fin de l'assurance stabilisation des
revenus.
M. Dubois: C'est quand même un moment critique de la
production.
M. Garon: Je comprends, mais c'est un peu comme si vous alliez
voir un assureur, une fois que votre maison est passée au feu, et que
vous lui dites: Si je te paie la prime de l'an passé, vas-tu me payer la
reconstruction de ma maison? D'après moi, une assurance après le
désastre, c'est rare que ça fonctionne.
M. Dubois: Si on regarde l'Ontario, elle a bien un budget de $12
000 000 dans le domaine du porc.
M. Garon: Oui.
M. Dubois: La Saskatchewan je comprends que c'est une
province très riche a mis $25 000 000 apparemment.
M. Garon: Le problème est différent.
M. Dubois: Oui peut-être, mais il y a 32% de la production
porcine en Ontario...
M. Garon: Je vous dis que le programme des $12 000 000 du
gouvernement de l'Ontario est faible comparé à ce que le
gouvernement du Québec verse dans le porc, si on le calcule.
M. Dubois: II faut compter les dépenses...
M. Garon: Seulement l'assurance stabilisation du porcelet va
payer cette année environ $2 500 000. Il y a $2 000 000 de
versés. On s'attend que cela aille jusqu'à $5 000 000 d'ici
Noël, plus les $5 000 000 en crédits spéciaux, plus les
subventions d'intérêts dans les entreprises, ce dont ne jouissent
pas les producteurs d'Ontario. Additionnez tout cela et vous allez voir que les
$12 000 000 de l'Ontario sont beaucoup moins élevés que l'argent
versé par le gouvernement du Québec.
M. Giasson: Vous croyez qu'à la fin de la présente
année, à la fin de 1980, la caisse d'assurance stabilisation aura
versé $5 000 000 aux éleveurs naisseurs?
M. Garon: Cela va dépendre des prix du marché d'ici
le 1er septembre. On ne sait pas exactement, mais ça pourrait atteindre
cela.
M. Giasson: Mais quelles sont vos prévisions? Vous allez
me dire qu'il est difficile de faire des prévisions, mais est-ce que les
producteurs en ont encore pour un an? Est-ce qu'il faut attendre le recul des
Américains en matière de production?
M. Garon: II y a tellement de facteurs. Prenons, par exemple, la
situation du boeuf dans l'Ouest actuellement, à cause de la
sécheresse qu'il y a présentement. On a dit, dans certains cas,
que cela précipiterait l'abattage de boeufs. Est-ce que cela aura un
effet? Il y a tellement de facteurs qui jouent qu'il est bien difficile... Par
exemple, les gens du ministère avaient prévu que le porc
baisserait plus vite qu'il a baissé. Mais on voyait qu'il baisserait
parce que l'augmentation de la production du porcelet américain laissait
entrevoir une augmentation de la production de porc de finition. Mais le
marché s'est maintenu plus longtemps que prévu. Est-ce à
cause du boeuf? On dit qu'une des raisons était que le boeuf
était élevé au même moment. Il était
difficile de prévoir les deux variables en même temps.
L'augmentation du prix du boeuf a fait que la consommation du porc a
augmenté. La demande pour le porc a augmenté. C'est ce qui a
retardé la baisse du prix du porc. Les économistes
prévoyaient qu'il y aurait une augmentation.
Comme la production américaine... Le Québec
représente environ 4%, à peine 4% de la production
nord-américaine. La production canadienne représente à peu
près 10% de la production...
M. Giasson: N'est-ce pas 20%? M. Garon: Pardon?
M. Giasson: La production canadienne ne serait pas...
M. Garon: La production américaine est d'environ...
M. Giasson: D'accord. Vous avez raison.
M. Garon: ... 110 000 000 de porcs actuellement. Il y a quelques
années, elle était de 78 000 000 de porcs et elle a
augmenté à environ 110 000 000. La production canadienne doit
être autour de 10 000 000 ou 11 000 000 de porcs.
M. Dubois: On a 36%, cela donne à peu près 4% ou
pas loin.
M. Garon: On peut dire 10% à 11% des Etats-Unis.
M. Dubois: Alors 4% de la production nord-américaine, au
Québec, ce n'est pas si mal. Au sujet de la consommation, avez-vous des
indices de la consommation du porc au Québec?
M. Garon: On sait que la consommation de porc a augmenté
en 1979, d'à peu près 10 livres par personne.
M. Dubois: Ce n'est pas si pire. Les exportations se sont
maintenues, je crois, au Japon, ou à peu près.
M. Garon: Oui.
Aux Etats-Unis aussi, il faut dire que le porc québécois
est considéré comme un porc de haute qualité, qui aide
à maintenir des marchés dans des périodes
défavorables. Même si les prix baissent, il y a des gens qui
recherchent un produit de qualité et je peux vous dire, par exemple,
parce que je me rends aux Etats-Unis de temps en temps, que j'ai entendu
souvent des Américains dire, un peu comme je me suis payé la
traite, j'ai acheté du porc canadien. Quand ils parlent du porc
canadien, en grande partie c'est du porc québécois.
M. Dubois: Sur le menu du déjeuner, on voit que c'est
$0.50 de plus pour du porc québécois, du bacon
québécois au lieu du bacon américain.
M. Garon: C'est un plus beau produit et je pense que, sans
déprécier les autres, si on va dans une épicerie aux
États-Unis, qu'on regarde dans une boucherie aux Etats-Unis ou au
Québec, on voit quasiment la différence sans être un
expert, que le produit québécois dans le porc, c'est un produit
de première qualité.
D'ailleurs, un des facteurs qui font que les Japonais l'achètent,
c'est le P.S.I, qu'ils appellent, c'est parce que la durée de la
conservation du porc est plus longue, en magasins, dans la vitrine. C'est un
des facteurs. Le porc québécois se garderait trois, quatre, cinq
jours, je ne me rappelle pas le nombre de jours exactement, plus longtemps.
Alors, si vous avez une chaîne de 1000 magasins, vous allez pouvoir
garder en vitrine le produit quelques jours de plus. C'est un facteur
économique très important. Le prix, à ce moment-là,
n'est pas le seul facteur.
M. Dubois: La coupe Saint-Jean. M. Garon: Pardon?
M. Dubois: La coupe Saint-Jean aussi qui est bien reconnue.
M. Garon: Quand on exporte, il y a des coupes selon les pays
d'exportation. Les coupes qui sont demandées. Par exemple, il y a des
bouchers japonais qui sont venus ici pour montrer à nos abattoirs dans
le domaine du porc comment faire les coupes qu'ils désiraient avoir
parce qu'ils ne consomment pas le porc de la même façon au Japon
qu'ici.
Le Président (M. Boucher): D'autres questions?
Elément 2?
M. Giasson: Lorsqu'il s'agit de producteurs de porc
intégrés, quelles sont les conditions particulières que
vous posez à son type de tenure d'établissement par rapport
à celui qui est propriétaire?
M. Garon: Le montant est moins élevé. Le prêt
est... le maximum permis est environ trois fois moins
élevé...
M. Giasson: Et la garantie?
M. Garon: ... pour un intégré par rapport à
un indépendant.
M. Giasson: La garantie exigée est toujours sur les biens
immobiliers de l'intégré?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Est-ce qu'on exige des garanties additionnelles, des
endossements de l'intégrateur?
M. Garon: Non.
M. Giasson: On prête moins tout simplement.
M. Garon: C'est à cause d'une recherche économique
qui a été faite au crédit agricole qui démontre que
les besoins d'un intégré ou d'un producteur à contrat, si
on veut, seraient dans cette proportion-là par rapport à un
producteur autonome.
M. Giasson: Les montants maximaux pour une compagnie ou une
société père-fils sont les mêmes que pour un
individu?
M. Garon: Ça peut aller jusqu'à un multiple de
trois. S'ils sont trois, on multiplie par deux, le montant maximal.
M. Giasson: Et, dans le cas d'une demande qui serait
exprimée par un producteur dont les biens immobiliers seraient
déjà engagés à l'endroit de l'Office du
crédit agricole, qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là? Le
prêt consenti par l'office est récent et on est allé au
maximum de la valeur des biens dans l'évaluation.
M. Garon: Ça peut être une deuxième
hypothèque ou ça peut être d'autres garanties possibles
avec une certaine souplesse, tenant compte que c'est une situation plus
difficile. (21 heures)
M. Giasson: Mais, si l'office a déjà la
totalité des garanties, sur tous les biens immobiliers de l'entreprise
de la société ou du producteur, même si on a
prêté à 90% récemment, on va y aller encore
généreusement pour un montant dont la valeur de la
première et de la deuxième hypothèque va être
supérieure à la valeur établie de l'entreprise?
M. Garon: II n'y a pas de limite sur la valeur. Ce n'est pas
à dépasser. Mais, il ne s'agit pas non plus de financer un
hôtel qui est en faillite. Il y a une proportion, là.
M. Giasson: Vous avez certainement des cas d'entreprises de
production porcine qui ont obtenu des prêts assez récemment et les
prêts ont été généreux, par rapport à
la valeur réelle des biens immobiliers qui ont été
donnés en garantie.
M. Garon: L'office tenait à 90% de l'évaluation
foncière ou 80% des biens meubles.
M. Giasson: Vous allez prendre la garantie sur la marge qui
demeure. A l'élément 3.
Le Président (M. Boucher): Elément 2 est
adopté. Elément 3.
M. Giasson: A l'élément 3, vous avez reçu
des prévisions de coûts de subventions d'intérêts.
Elles ont sûrement été faites à partir d'une
prévision de prêts pour l'année en cours. Vous
prévoyez quel volume de prêts pour l'année 1980-1981.
M. Garon: A long terme? M. Giasson: Oui.
M. Garon: A long terme, on dit que c'est à peu près
l'équivalent de l'an dernier, environ $350 000 000.
M. Giasson: Lorsque vous avez fait une analyse des
prévisions de subventions, vous l'avez faite à partir d'un taux
préférentiel de quel ordre?
M. Garon: Le taux est flottant à tous les six mois. Le
taux s'établit au 1er novembre et au 1er mai. Comme le taux, au 1er
novembre était plus élevé de ce qu'il était au 1er
mai, et, comme les crédits ont été faits à
l'automne, ça pourrait varier en représentant un petit peu moins
d'argent.
M. Giasson: Vers le bas. Il est fort possible que vous n'ayez pas
besoin de tous ces crédits si la baisse du taux d'intérêt,
qu'on a constatée récemment, se maintient.
M. Garon: II peut remonter après les élections
américaines. On ne sait jamais.
M. Giasson: Selon que ce serait les Républicains ou les
Démocrates qui prennent le pouvoir?
M. Garon: Je ne sais pas si c'est nécessairement en
fonction du parti.
M. Giasson: En fonction des élections, point.
M. Garon: S'il y a de telles choses dans les politiques
monétaires, je ne connais pas ça, parce qu'on n'administre pas
les politiques monétaires au Québec. Mais il y a autre chose que
des politiques monétaires pré-électorales et
post-électorales.
M. Giasson: Je n'administre pas; mais puisqu'on veut ardemment
les administrer, il va falloir se préparer à ça. C'est ce
que vous recherchez, d'administrer les politiques monétaires?
M. Garon: Non, ça aurait été une politique
commune.
M. Giasson: C'est de la "bull shit". M. Garon: C'est quoi,
de la "bull shit"?
M. Giasson: C'est ça que vous dites! L'Association
économique avec monnaie commune. De la "bull shit"! La
souveraineté, oui. Si un jour, on est souverain, on le sera pleinement
et totalement. La patente d'association économique avec une monnaie
commune, c'est de la "bull shit". C'est pour endormir le monde. Si jamais, un
jour, on est souverain au Québec, on le sera totalement.
M. Dubois: M. Parizeau n'est pas d'accord avec 25%-27%.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: M. Parizeau n'est pas d'accord avec la politique
25%-27%.
M. Garon: Vous, qu'est-ce que vous en pensez?
M. Giasson: Si on devient souverain un jour? On contrôlera
notre monnaie, on aura nos propres politiques.
M. Garon: Vous aimeriez mieux ça.
M. Giasson: Ce n'est pas parce que j'aimerais mieux ça,
c'est parce que c'est la loi du bon sens et de la logique.
M. Garon: Vous avez déjà été membre
du RIN.
M. Giasson: Moi?
M. Garon: Le député de Maskinongé dit
ça.
M. Giasson: Vous avez déjà été
membre, vous?
M. Garon: Vous, vous l'avez été.
M. Picotte: II a des idées d'ancien riniste. Cela
s'approche du Rhinocéros.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire? Vous voulez dire
quelqu'un qui a eu la "rinite"?
M. Picotte: Ah non!
M. Giasson: Est-ce qu'on peut attraper ça autour de la
table?
M. Garon: J'espère que non.
M. Giasson: Cela se situe autour du museau, dans ce
coin-là? C'est parce qu'on était dans le porc, c'est pour
ça que... Je n'ai pas d'autres questions sur l'élément
3.
Le Président (M. Boucher): Alors, élément 3
adopté. Elément 4, adopté?
M. Giasson: Adopté quant à moi.
Le Président (M. Boucher): Elément 5 adopté.
Elément 6?
M. Giasson: Un instant. Oui.
Le Président (M. Boucher): Elément 6
adopté.
M. Giasson: Elément 5 adopté. Elément 6, on
va aller voir.
Le Président (M. Boucher): Crédit spécial,
en bas de la page.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
7?
M. Giasson: La pagination a été faite à
l'envers. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
8?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
9?
M. Giasson: Est-ce qu'on prévoit beaucoup de
crédits pour l'achat de terres qu'on va placer dans la vente des
terres?
M. Garon: C'est une somme budgétaire. Ce n'est pas dans le
budget de l'Office du crédit agricole.
M. Giasson: Mais même si ce n'est pas dans le budget de
l'office, quelles sont les prévisions pour garnir la banque des terres
qui est possible maintenant depuis la loi adoptée par
l'Assemblée?
M. Garon: On a parlé de $5 000 000 la première
année. Maintenant, le règlement devrait être adopté
avant longtemps. S'il retarde un peu, c'est à cause du jugement de la
Cour suprême. Il y a beaucoup de règlements à traduire de
sorte que le bureau qui s'occupe des règlements, qui travaille les
règlements, qui révise les règlements a un surplus
d'ouvrage.
M. Giasson: Effectivement, dans un premier temps, est-ce que
l'office va récupérer les bonnes terres agricoles qui sont
propriété de d'autres ministères ou si on va laisser
dormir ça encore?
M. Garon: C'est en train de se faire actuellement excepté
qu'on ne veut pas les prendre en bloc non plus. Parce qu'on pourrait prendre
les...
M. Giasson: Cela ne coûtera pas cher par exemple, la
province les a déjà payées.
M. Garon: Oui, excepté que les problèmes
d'administration, les problèmes d'entretien... Alors, actuellement, on
fait l'inventaire des terres qui devraient être transférées
pour être mises en vente aux agriculteurs.
M. Giasson: Mais pourquoi vous me dites que ça pose
tellement de problèmes? Le fédéral n'est pas
là-dedans, il me semble.
M. Garon: Non.
M. Giasson: II y a des résidus, mais il y a des terres
complètes aussi.
Le Président (M. Boucher):... pour la compréhension
du journal des Débats.
M. Garon: On est à regarder ça actuellement.
Il y a un comité qui est formé avec des gens du
ministère de l'Agriculture, de l'Office du crédit agricole, du
ministère des Transports et du ministère des Travaux publics.
M. Giasson: C'est que dans ma région, je connais des
terres complètes qui ont été acquises par le
ministère des Transports, puisque l'autoroute aurait sectionné
ces terres. Elles ne sont pas cultivées depuis. Et l'acquisition par le
ministère a dû se faire en 1967, et la friche est prise sur les
parties de ces terres; du bon sol agricole, du très bon sol.
M. Garon: Oui, et ce bon sol permettrait de liquider beaucoup de
problèmes pour certains agriculteurs.
M. Giasson: De plusieurs agriculteurs qui ont renouvelé,
répété des demandes au ministère des Transports et
on trouve toujours toutes sortes de motifs pour ne pas y répondre. On
voudrait faire de nouveaux arpentages, établir des bornes sur ces
terrains, redéfinir, avec toutes les précisions, l'arpentage et
le cadastre de ces terres, mais ça ne se fait jamais.
M. Garon: II y a un gros travail qui se fait actuellement; il y a
même une politique qu'on a annoncée, le ministre des Terres et
Forêts et moi, en Gaspésie, pour le transfert des lots
intermunicipaux qui n'ont pas de vocation agricole, pour les remettre aux
Terres et vice versa. Eux pourront les aménager parce qu'ils n'ont pas
de vocation agricole, et ils nous remettront les terres qui ont une vocation
agricole et qui sont aux Terres et Forêts. Ainsi, ça remettrait en
valeur bien du territoire qui, actuellement, est un peu à l'abandon et
ça créerait du travail pour les gens.
M. Giasson: II y a des fermes qui, sans être des fermes qui
ont été acquises de façon complète et totale,
représentent des superficies importantes. A Berthier-sur-Mer, vous avez
des parcelles de terre de 50 ou 60 arpents qui intéresseraient les
cultivateurs de la région sérieusement. A
Saint-François-de-Montmagny, Montmagny, Cap-Saint-Ignace.
Mais prévoyez-vous passer à travers les difficultés
d'ici un an?
M. Garon: Oui, d'ici quelques mois.
M. Giasson: Et si les agriculteurs s'adressaient toujours au
ministère des Transports, est-ce que le ministère, d'après
vous, consentirait à les vendre ou si le dossier est maintenant chez
vous? Le comité fonctionne et...
M. Garon: Oui. La Direction de la protection des terres agricoles
attend une évaluation des terres, dans la perspective de la protection
des terres agricoles; on veut protéger les terres agricoles et faire de
l'agriculture sur des bonnes terres, des terres ayant une valeur agricole.
Alors, avec tout ce qu'il y a au ministère, je pense que c'est un
travail qui va prendre un certain temps. Mais c'est un travail qui est bien
amorcé actuellement.
M. Giasson: Elément 9, adopté.
Le Président (M. Boucher): Elément 9,
adopté. Programme 2, adopté? Programme 3, aide à la
production agricole.
M. Garon: Prévoyez-vous avoir d'autres questions sur le
crédit agricole? C'est que je pourrais libérer les fonctionnaires
du crédit agricole qui sont ici.
M. Giasson: Personnellement, je n'en prévois pas.
M. Garon: Alors, on doit remercier les fonctionnaires du
crédit agricole qui sont venus à la commission parlementaire pour
donner des renseignements, d'autant plus qu'ils ont beaucoup d'ouvrage, parce
qu'avec du crédit spécial, ça va représenter un
travail supplémentaire pour eux, au cours des prochains mois.
M. Giasson: M. le Président, je souscris très
généreusement aux remarques du ministre de l'Agriculture. Nous
réalisons que l'équipe de collaborateurs du ministre, à
l'Office du crédit agricole, fait un travail assez exceptionnel. Il faut
surtout signaler la rapidité... (21 h 15)
M. Garon: C'est vrai!
M. Giasson:... beaucoup plus grande qu'on a dans l'examen des
demandes d'emprunts, de prêts. On ne peut plus vraiment se plaindre que
la diligence n'est pas là.
M. Garon: Non. Je pense qu'il n'y a plus beaucoup de
problème de délai, maintenant.
Aide à la production agricole
Le Président (M. Boucher): Programme 3,
élément 1.
Est-ce qu'il y a des questions à l'élément 1 ?
M. Giasson: Un instant, M. le Président.
Le ministre a décidé de conserver le programme d'aide
à l'hivernement des bovins de boucheries.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Vous avez décidé de poursuivre le
programme d'aide à l'hivernement?
M. Garon: C'est-à-dire qu'à la suite de rencontres
que j'ai eues avec des producteurs, des éleveurs de boeufs, dans les
tournées, principalement en Abitibi parce que ce programme ne
s'applique pas dans toutes les régions du Québec les
éleveurs de boeufs de l'Abitibi m'avaient fait valoir les raisons pour
lesquelles le programme ne devrait pas réduire trop radicalement, mais
qu'il permette un ajustement sur un nombre d'années. D'ailleurs, on
remarque que l'ajustement se faisait graduellement, puisque, comme il s'agit
d'une prime qui varie en fonction de la grosseur des troupeaux, le montant
versé, chaque année, diminuait, parce que les troupeaux
augmentaient.
On a décidé, récemment, qu'au lieu de couper de
moitié, cette année, et de le faire disparaître l'an
prochain, on le diminuerait de 20% par année, sur une période de
cinq ans. Ceci permettra avec le programme vache-veau qui a été
annoncé récemment, en même temps que l'étalement sur
cinq ans de la réduction de la prime à l'hivernement, des
ajustements plus faciles pour les producteurs.
Cela va tenir compte de l'assurance-stabili-sation des revenus agricoles
des éleveurs de boeufs. Il faut tenir compte de cette diminution, de
sorte que l'ajustement... Un des gros facteurs, c'est que les producteurs font
plutôt une vente par année, mais à mesure que leurs
troupeaux s'accroissent, les ventes se font de moins en moins, seulement une
fois par année, et de plus en plus à deux ou trois reprises dans
l'année.
Alors, ils pourront compter sur des revenus plus réguliers que
lorsque les troupeaux sont plus petits et, à ce moment-là, les
ventes s'organisent plutôt une fois par année.
M. Giasson: Du côté des parcs d'engraissement, vous
avez prévu un montant de $500 000 cette année. Vous
prévoyez avec $500 000 répondre à combien de demandes?
M. Garon: Je suis en train de me mêler dans mes papiers, je
cherche.
Je vois que, s'il y a des demandes additionnelles, soit obtenir des
virements, parce qu'il est difficile, quand on regarde des questions... Hier,
on parlait des crédits périmés. On demandait une
approximation juste pour toute l'année pour chacun des programmes,
à cause de la multitude des programmes. Il peut y avoir un
dépassement dans un programme, alors que des crédits seraient
périmés dans un autre. Alors, on prévoit qu'il sera
possible de faire certains virements.
On a déjà fait accepter des virements pour $740 000
additionnels. Evidemment, c'est que, quand on fait les prévisions, c'est
déjà... le cycle budgétaire commence à l'automne,
au mois de septembre. On fait des réajustements mais quand on est rendu
au printemps, au mois de mai, on a une vision encore plus juste des choses.
Cela vaut aussi pour ce que je mentionnais hier, qu'il y avait des paiements
qui avaient été retardés à cause des permis de
l'Environnement qui n'avaient pas encore été obtenus; on
attendait ces permis pour pouvoir faire les paiements de sorte qu'on a
commencé à faire des virements.
M. Giasson: Mais, depuis que vous avez modifié le
programme d'aide aux parcs d'engraissement, avez-vous les chiffres sur le
volume des parcs d'engraissement qui se sont rendus admissibles au maximum de
la subvention? Ce n'est pas $40 000, le maximum?
M. Garon: Oui. $40 000.
M. Giasson: Le nombre de parcs qu'on est allé
chercher...
M. Garon: En 1979-1980, il y a eu une infrastructure pour une
capacité de 15 000 têtes supplémentaires réparties
dans 131 élevages.
M. Giasson: Quelles sont les régions où ça
se développe le plus rapidement?
M. Garon: Disons qu'on a appliqué un programme
régional dans l'Outaouais en 1977 pour commencer des parquets beaucoup
plus petits et cela a connu du succès. Je pense qu'il y a autour d'une
centaine de producteurs qui s'en sont prévalus. Quand le programme a
été généralisé pour les augmenter entre 50
et 400... Je peux vous donner le nombre par région: Québec, 20,
Rimouski, 4, la Beauce, 13, Nicolet, 14, Sherbrooke, 8, Saint-Hyacinthe, 38,
Châteauguay, 13, l'Outaouais, 9, Rouyn, 5, L'Assomption, 1,
Trois-Rivières, 4, Saguenay-Lac-Saint-Jean, 2.
M. Giasson: Ce serait la région de Saint-Hyacinthe
qui...
M. Garon: Dans votre comté de Montmagny-L'Islet, c'est 2.
Dans Lotbinière, 10, dans Lévis, 2.
M. Giasson: Cela se ressemble, Montmagny-L'Islet et Lévis
au point de vue développement de...
M. Garon: Cela a l'air de vous plaire! Bellechasse, 1,
Maskinongé, 1.
M. Dubois: Huntingdon?
M. Garon: Le comté de Huntingdon, 6, dans
Châteauguay, 2.
Mais c'est ce qui a été payé en 1979-1980, alors
qu'il y a des paiements... On pense que depuis le début de
l'année financière, depuis le 1er avril, cela se rapprocherait
des $500 000 déjà indiqués. C'est pour ça que nous
avons déjà fait des virements parce qu'entre le moment de la
demande d'autorisation, la réalisation du projet, l'obtention du permis
du ministère de l'Environnement, tout cela prend un certain
délai. Il y a un crédit agricole à obtenir
également. Donc, l'organisation de tout ça prend un certain
délai.
M. Giasson: Oui. Egalement, vous avez un programme
d'amélioration de la qualité des chevaux. Est-ce que ce sont des
chevaux de ferme?
M. Garon: De l'élevage de chevaux.
M. Giasson: Toutes les races?
M. Garon: Toutes les races.
M. Giasson: Chevaux d'équitation...
M. Garon: Pas les chevaux de course.
M. Giasson: Les chevaux d'équitation? Est-ce que les
subventions sont allouées surtout pour les chevaux d'équitation
ou si elles servent plus aux autres races de chevaux?
M. Garon: Comme le volume des chevaux d'équitation est
plus élevé, il y a plus de fonds qui vont à cette fin,
l'aide financière est plus grande pour les chevaux d'équitation
ou les chevaux de plaisance.
M. Giasson: Parce qu'on voit de moins en moins de chevaux
à la ferme.
M. Garon: Cela revient, avec l'écologie. Il y a les
chevaux de trait qui reviennent...
M. Giasson: Pour nourrir les petits oiseaux. (21 h 30)
Du côté des moutons, est-ce que vous croyez qu'on s'en va
vers une plus forte production ovine.
M. Garon: Cela avance lentement dans le domaine des moutons, mais
on voit qu'il y a plus de producteurs professionnels qui s'organisent dans le
domaine de l'élevage du mouton. C'est heureux parce que, en même
temps, comme l'élevage du mouton a diminué
considérablement au Québec, ça permet une augmentation des
producteurs professionnels qui développent des techniques
d'élevage. Il y a eu 68 producteurs qui ont
bénéficié de subventions, au cours de l'année
1979-1980, de $509 848.42.
C'est aussi assez réparti dans les différentes
régions.
M. Giasson: Quel pourcentage de la viande d'agneau ou de brebis
est importé?
M. Garon: Je n'ai pas les chiffres récents, mais la
dernière fois que j'avais donné des chiffres, c'était
autour de 93%. Avec l'accroissement de la production que ça
représente, on aura augmenté de 12% le nombre de nos brebis au
Québec. Si on était à 7% de production, 12% d'augmentation
ça fait...
Il faut faire attention, dans l'agneau, il y a deux types d'agneau, il y
a l'agneau congelé, qui restera toujours un marché important, et
l'agneau frais.
Si seulement on pouvait réussir à produire l'agneau frais
qu'on consomme! C'est notre objectif. C'est cet agneau d'ailleurs qui a le
meilleur prix. Ce n'est pas intéressant pour nous de produire de
l'agneau congelé, c'est un produit de la Nouvelle-Zélande et de
l'Australie, et on ne veut pas toucher à ça. Tout ce qui est
intéressant c'est d'essayer de combler le marché de l'agneau
frais.
Pour l'agneau congelé, c'est un peu du dumping de la
Nouvelle-Zélande et de l'Australie qui est fait au Québec.
M. Dubois: Les restaurants qui offrent un carré d'agneau,
est-ce que c'est congelé?
M. Garon: C'est rare l'agneau frais chez nous. Cela dépend
du type de restaurant que vous fréquentez.
M. Dubois: II y en a beaucoup de restaurants! Mais lorsqu'on
offre un carré d'agneau, généralement, c'est d'une
qualité qui se maintient dans les restaurants; il y a seulement les
restaurants assez importants qui offrent ça d'ailleurs. Mais je me
demandais si c'était congelé ou frais. C'est un menu
dispendieux.
M. Garon: Je ne pourrais pas vous dire, j'imagine qu'il y a des
deux, mais comme l'agneau congelé est meilleur marché...
M. Giasson: Du côté de l'élevage du lapin,
ça ne semble pas se développer très vite.
M. Garon: Cela s'en vient. Il y a des infrastructures qui ont
été mises en place actuellement avec le programme de
modernisation des abattoirs, pour mettre des abattoirs
spécialisés dans le lapin et permettre d'offrir une chair de
lapin sous inspection, ce qui permet de pénétrer les
chaînes de marché, les chaînes d'alimentation. Alors,
ça fait un débouché mieux assuré et comme, à
ce moment-là, il y a un endroit où les producteurs peuvent
expédier leurs lapins, normalement il y a une sécurité
plus grande, cela devrait aider à l'accroissement de la production de
lapins.
M. Dubois: Je pense qu'on manque de médecins
vétérinaires aussi au niveau du contrôle des maladies dans
ce domaine-là.
M. Giasson: Si on vise une augmentation dans ce
domaine-là, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir des médecins
vétérinaires spécialisés?
M. Garon: II ne faut pas trop donner de piqûres de
pénicilline à un lapin. Vous allez manger le prix de votre lapin.
Dans les frais médicaux, il ne faut pas passer les lapins trop souvent
à l'inspection parce que cela va...
M. Dubois: Mais le contrôle des maladies se fait au niveau
des poulaillers.
M. Garon: Hein?
M. Dubois: Je pense qu'au niveau des lapins, il n'y a aucun
excès.
M. Garon: C'est un élevage fragile qui demande beaucoup de
soins.
M. Giasson: On peut avoir des crédits pour
développer la production de dindons à griller. C'est un domaine,
il me semble, qui ne progresse pas rapidement.
M. Garon: Non, je pense que c'est un projet pour
expérimenter l'efficacité de l'utilisation de certaines
moulées, si je ne me trompe pas. A quel article, voyez-vous cela?
Il n'a pas le même papier que nous autres.
De quel montant?
M. Giasson: $50 000.
M. Garon: C'est une autre affaire cela.
M. Giasson: Ce programme-là consiste-t-il à
pratiquer l'insémination artificielle chez le dindon?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Avez-vous déjà pratiqué
cela?
M. Garon: Non.
M. Giasson: C'est du sport.
M. Garon: Les femelles commencent à nous contester. Hein?
Les femelles commencent à nous contester.
M. Giasson: II y a dix ans, on pratiquait cela chez nous...
M. Garon: Oui?
M. Giasson: ... pour développer une variété
qui s'appelait Godi.
M. Garon: Des quoi?
M. Giasson: Des dindons Godi.
M. Garon: Comment cela a-t-il été?
M. Giasson: C'était bien de l'ouvrage. Faire recevoir la
semence, ce n'était pas trop long, mais quand il fallait l'appliquer
à chaque poule...
Une Voix: II fallait se prendre de bonne heure le matin.
M. Garon: II paraît que les...
M. Giasson: On avait un spécialiste pour flatter le
mâle.
M. Garon: Je pense que c'est le "sexage" cela. Je sais qu'on
engageait des Japonais pour le "sexage", mais...
M. Giasson: A cause de la qualité de leurs yeux, les
Japonais.
M. Garon: Je ne sais pas, ils avaient une...
M. Giasson: Les Japonais ont une acuité visuelle
particulière pour le "sexage"...
M. Garon: Le "sexage" des dindes. M. Giasson: ... des
oiseaux. M. Garon: Des oiseaux.
M. Giasson: Le programme de conversion des fermes, $500 000, dans
quelles régions de Québec?
M. Garon: C'est la mise en valeur. En fait, on pensait l'appeler
programme de conversion des fermes, et c'est pour cette raison que c'est
écrit de cette façon dans le document que vous avez. Au fond,
c'est le programme qu'on vient d'annoncer, celui de la mise en valeur de terres
agricoles.
M. Giasson: La nouvelle colonisation.
M. Garon: Hein? Non. C'est la mise en valeur des terres
agricoles.
M. Giasson: Mais vous appelez cela de la nouvelle colonisation.
On prend des terres en friche qui n'ont pas été cultivées
depuis dix ans et on les retourne en agriculture.
M. Garon: C'est cela.
M. Giasson: C'est la nouvelle colonisation.
M. Garon: Cela fait pareil; les arbres sont partis de dessus.
Il y a quelques petites épinettes... Ce sont des belles
terres.
M. Giasson: Ce sont des belles terres.
M. Garon: Ce sont des terres qui sont à l'intérieur
du territoire agricole protégé pour l'agriculture,
c'est-à-dire les meilleures terres agricoles du Québec. On ne
veut pas faire de mise en valeur des terres de roches.
M. Giasson: Donc, c'est de la nouvelle colonisation, mais dans la
plus belle zone agricole du Québec. $50 l'acre?
M. Garon: $50 l'acre, oui.
M. Giasson: Mais encore, il va falloir que les
propriétaires acceptent de vendre à des gens qui veulent les
cultiver.
M. Garon: Ou les louer pour dix ans. M. Giasson: Location
des terres, dix ans.
M. Garon: On verra après un an d'application, mais ce
programme vaut seulement pour les cultivateurs professionnels dont la
principale source de revenu est l'agriculture. Ce n'est pas la
définition...
M. Giasson: M. le ministre ne serait pas eligible à
cela.
M. Garon: Non.
M. Giasson: L'aide aux groupements d'élevage, ce sont les
différentes associations d'éleveurs qu'on a au Québec.
C'est à peu près les programmes qui se poursuivent. Les montants
alloués sont les mêmes d'une année à l'autre.
M. Garon: C'est la première année que cela va
être un programme plutôt que des montants discrétionnaires.
Dans le passé, cela a toujours été des montants
discrétionnaires. Maintenant, on a fait un programme où l'aide
varie en fonction du nombre de membres et aussi en fonction du statut du
propagandiste qui est engagé par les groupements d'éleveurs. Si
c'est un propagandiste à plein temps, à temps partiel, à
ce moment, l'aide est déterminée en fonction du nombre de membres
avec un protocole d'entente, ce qui est fait avec le ministère en visant
des objectifs précis pour tel type de groupement d'éleveurs.
M. Giasson: La transplantation embryonnaire, est-ce que c'est
nouveau?
M. Garon: C'est un montant qui est prévu au budget, mais
il n'y a pas de programme encore dans ce secteur. Il faudrait élaborer
un programme. Est-ce qu'on va l'élaborer? En tout cas, c'est à
l'étude actuellement. On avait fait une précision
budgétaire au cas.
M. Giasson: Au cas où.
M. Dubois: Les $50 000 qui vont à l'aide de dindons
à griller et dindons lourds. Quand on dit dindon lourd, est-ce que ce
sont les dindons pour la transformation?
M. Garon: Oui, ce sont les gros. A griller, c'est dix livres. Les
lourds, c'est 15 à 20 livres.
M. Dubois: Je reviens là-dessus c'est parce qu'il y a un
producteur de la région chez nous qui m'a dit qu'il n'a jamais pu avoir
aucune aide financière pour cette production. Apparemment, on est
dépendant presque totalement de l'extérieur sur la viande de
dinde de transformation.
M. Garon: On en produit beaucoup ici, quelque 50%. C'est dans le
dindon à griller.
M. Dubois: C'est-à-dire, vendu au Québec à
l'état transformé.
M. Garon: On est en train d'établir des lignées
à Deschambault. Est-ce qu'il avait fait une demande?
M. Dubois: II a vu les officiers régionaux du
ministère. Il est venu me voir à ce sujet, mais il a
déjà construit, mais il a vu les officiers avant de construire.
Apparemment qu'il n'y avait pas d'aide possible pour lui.
M. Garon: Ce n'est pas une aide à la construction.
M. Dubois: Ce n'est pas sa seule opération. Apparemment,
il a porté l'autosuffisance dans les oeufs d'incubation de dindes de 55%
à 99%. C'est une opération. De là aussi, il s'occupe
d'élevage de dindes. Il a cinq troupeaux évalués
à... Pardon?
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit de M. Vaillancourt?
M. Dubois: Non, M. Simon Laforest. Aussi, en portant le niveau
d'autosuffisance des oeufs de 55% à 99%, ce sont les chiffres qu'il m'a
donnés, enfin, il n'y a pas beaucoup de fermes
spécialisées au Québec dans l'élevage,
c'est-à-dire, dans la production d'oeufs de dindes pour incubation. Je
pense qu'ils sont deux ou trois au Québec, pas plus.
M. Garon: De grosse dinde.
M. Dubois: De grosse dinde, oui. Il m'a dit qu'il n'avait pas pu
avoir d'aide au niveau de ses incubateurs parce qu'il n'avait pas une
lignée québécoise, parce que le type d'oeufs qu'il produit
chez lui, enfin, c'est un type de l'Ontario ou de l'extérieur, je ne
sais pas, de l'Ontario mais apparemment, la réticence à fournir
une aide financière se situait là. De toute façon, je sais
qu'il a demandé aux officiers régionaux, il n'a pas pu rien
avoir. Il y avait un autre problème, j'imagine, en dehors de cela, oui?
(21 h 45)
M. Garon: Le problème qu'il y a c'est qu'il hésite
à acheter parce qu'on n'a pas encore atteint la qualité pour
pouvoir concurrencer. S'il achète des dindes de chez nous et que le taux
de ponte est plus faible que celui des dindes de l'Ontario, à ce
moment-là, ce n'est pas intéressant pour lui d'acheter chez nous.
Nous, nos $50 000, on les dépense justement pour améliorer le
taux de ponte chez nos dindes lourdes; alors, tant qu'on n'aura pas atteint
notre objectif, je ne pense pas qu'on incite les producteurs à en
acheter parce qu'elles sont moins efficaces. C'est ce qu'il faut bien
comprendre ici, c'est ce que M. Vanier a expliqué tout à l'heure:
Le programme qu'on a ici, c'est pour aider à améliorer nos
lignées...
M. Dubois: Les lignées de québécoises.
M. Garon: C'est cela, de québécoises pour augmenter
le taux de ponte parce que cela a une influence sur le taux de production; vous
comprendrez cela facilement. Une dinde qui pond 200 oeufs et une autre qui en
pond 100 par année, cela fait cher l'oeuf.
M. Dubois: Les $50 000, c'est cela.
M. Garon: J'ai dit cela pour vous faire comprendre, je n'ai pas
parlé du chiffre réel.
M. Dubois: Les $50 000 sont strictement pour améliorer la
lignée québécoise...
M. Garon: C'est cela.
M. Dubois: ... et non pour n'importe quel producteur.
M. Garon: Pas pour du commercial. C'est cela.
M. Dubois: II m'a dit qu'en se tenant tous dans la même
lignée, s'il y a un problème, tout le monde va avoir le
même problème. Il me faisait part qu'il serait bon d'avoir deux
lignées. Je voulais vous poser la question parce que je ne savais pas
à quoi m'en tenir à ce sujet.
Le Président (M. Boucher): D'autres questions à
l'élément 1 ?
M. Giasson: Non, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
2.
M. Giasson: J'ai dit non, je pensais avoir fait toutes mes
interventions. Le Centre d'insémination porcine du Québec, est-ce
que cela répond aux besoins des éleveurs?
M. Garon: Vous avez l'air d'avoir des doutes.
M. Giasson: Tant qu'on ne pourra pas compter le sperme, ce sera
très difficile, je pense, de servir adéquatement.
M. Garon: II y a eu 5000 saillies l'an dernier et on me dit qu'il
pourrait y avoir 1000 saillies additionnelles cette année. On
prévoit 2000 saillies de plus l'année suivante.
M. Giasson: II va falloir améliorer la qualité des
mâles. Il y a des éleveurs qui boudent les mâles du centre.
Il y a des éleveurs qui boudent!
M. Garon: II faut dire qu'auparavant il s'agissait de verrats
prêtés par le fédéral...
M. Giasson: Je comprends!
M. Garon: ... alors, récemment, on a acheté nos
propres verrats.
M. Giasson: Vous aviez des fédéraux et là,
vous avez des québécois!
M. Garon: ... cela a été ma première sortie
avec M. Whelan lors d'une assemblée sous la tente. Il était venu
nous annoncer qu'il nous prêtait des verrats... bien non, il ne nous
l'avait pas annoncé, il nous avait donné un papier,
c'était un permis dans un petit cadre. C'est une préoccupation
que nous avons, celle d'augmenter la qualité des verrats pour que la
production porcine du Québec demeure toujours à l'avant-garde au
point de vue de la qualité génétique. Vous voyez que les
principaux programmes dans le porc sont l'amélioration
génétique des porcs et le programme génétique et
promotion de la qualité hybride. Les deux programmes portent sur la
qualité du cheptel.
Il y a une production animale dont vous n'avez pas parlé et qui
va très bien, qui est très intéressante, c'est le
développement de la production piscicole dont la juridiction a
été transférée au ministère de l'Agriculture
il y a deux ans et on a commencé à travailler avec les
éleveurs de truite. C'est une production qui augmente et qui va
très bien. J'ai eu l'occasion de rencontrer les éleveurs de
truite il n'y a pas longtemps et ils ont manifesté beaucoup de
satisfaction à l'endroit du ministère de l'Agriculture et de ses
programmes.
Nous avons modifié la réglementation sur le crédit
agricole pour leur donner accès au crédit agricole en
dénommant le poisson d'élevage comme ayant accès au
crédit agricole et en aidant la coopérative à s'organiser
pour la vulgarisation des connaissances et en même temps pour la mise en
marché de leurs produits, avec un petit service au ministère, qui
aide les éleveurs de truites à organiser leurs lacs et leur
ensemencement de truites; produire des alevins et des truitelles, pour en
arriver aux truites proprement dites.
M. Giasson: Avez-vous pris connaissance des demandes
formulées par les Pêcheurs unis du Québec?
M. Garon: A quel sujet?
M. Giasson: Concernant l'élevage et la commercialisation
de la truite mouchetée.
M. Garon: Vous comprenez que c'est encore une juridiction qui
n'est pas la mienne dans ce secteur-Jà puisque... A ce moment-là,
la juridiction sur la truite mouchetée avec des zones
déterminées pour le Québec a été
dévolue au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, c'est-à-dire dans le temps, au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. C'est un sujet qui est en
discussion actuellement. Il est possible que ce dossier évolue avant
longtemps parce qu'il y a eu des discussions depuis un certain temps. Ce qui
serait intéressant, c'est que c'est un produit indigène. C'est un
produit québécois. La truite arc-en-ciel est une truite
différente, mais la truite mouchetée est une truite à
chair rouge, c'est-à-dire qui se rapproche du saumon. Cela pourrait
être développé pour la vente à l'état frais,
à l'état congelé, à la truite fumée
également. Il pourrait y avoir un potentiel considérable
là-dedans.
M. Giasson: On signale même que...
M. Garon: Je peux vous dire que ceux qui m'en parlent le font
avec beaucoup d'enthousiasme.
M. Giasson:... 95% desjruites congelées concernées
au Québec sont d'origine étrangère.
M. Garon: II y a eu une augmentation assez importante, par
exemple, depuis deux ans, dans la production de truites au Québec, de
l'élevage de la truite.
M. Giasson: Toujours selon l'avis des Pêcheurs unis, il
semblerait qu'on ait des possibilités exceptionnelles pour
l'élevage de la truite mouchetée.
M. Garon: C'est une truite qui vit naturellement dans notre
milieu biophysique. Elle est adaptée. Elle n'aura pas froid l'hiver
autant que l'autre.
M. Giasson: On parle même d'exportation. On me signale
qu'il y aurait un marché d'exportation fort important.
M. Garon: II y a un marché là-dedans. Il n'y a
aucun doute qu'il y a un marché très intéressant. On n'a
qu'à voir le prix du saumon fumé, par exemple, dans l'est du
Canada. Il n'y a presque plus de pêche au saumon. Alors, à cause
de restrictions qui ont été imposées par les gouvernements
pour empêcher...
M. Giasson: L'épuisement de la ressource. Il faudrait
absolument qu'ils fassent quelque chose.
M. Garon: Oui. Il y a un épuisement de la ressource, mais
je ne suis pas certain qu'il n'y en a pas d'autres qui le prennent au
large.
M. Giasson: Oui, mais quel que soit l'endroit où ils le
prennent, le saumon, que ce soit dans la rivière ou au large, c'est la
ressource qui s'épuise quand même.
M. Garon: Oui, c'est ça. L'élevage de la truite,
j'ai l'impression que les amateurs de saumon, si on leur offrait de la truite
mouchetée comme consommation ou de la truite mouchetée
fumée, ce serait un marché très important.
Quand je pense que les Japonais nous vendent de la truite fumée
dans des petites boîtes.
M. Giasson: C'est le même phénomène
que...
M. Garon: Pardon. Une petite boîte je pense que j'en
ai mangé une il n'y a pas longtemps de quatre onces, je pense que
c'est $1.48.
M. Giasson: Vous assistez là au même
phénomène que celui qu'on a du côté de l'anguille
fumée. L'anguille fumée qu'on vend à
l'extérieur..
M. Garon: De l'anguille fumée, c'est délicieux.
C'est un mets qui est peu connu.
M. Giasson: Ceux qui la consomment, soit à New York ou sur
le marché européen, ils la paient aussi.
M. Garon: Oui. L'esturgeon fumé aussi, c'est
délicieux. L'esturgeon fumé et l'anguille fumée, c'est
pur. C'est un marché qui n'est pas beaucoup développé au
Québec. Mais sur le marché allemand, par exemple, le
marché européen, ça se vend à un prix terrible. Je
ne sais pas le prix de l'anguille. Au-dessus de $25 la livre qu'on me dit,
l'anguille fumée en Europe.
Mme LeBlanc-Bantey: ... M. Garon: Pardon? On s'approche
des îles. M. Giasson: C'est parce qu'on parle poisson. Mme
LeBlanc-Bantey: ...
M. Giasson: J'étais à lire mes documents à
ce moment-là.
Côté insémination artificielle, notre centre
d'insémination Morin, est-ce que le ministre est au courant de certains
malaises qui existent entre l'association des cercles d'amélioration,
des cercles des inséminateurs?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Quelle est la solution que vous entendez apporter
à cela?
M. Garon: C'est parce que de plus en plus, dans le domaine de
l'insémination artificielle, les associations d'éleveurs jouent
un plus grand rôle. Au fond, les agriculteurs, je pense dans tous les
domaines, doivent devenir de plus en plus les maîtres d'oeuvre et les
responsables de leur développement. Alors, le ministère joue un
rôle moteur dans certains secteurs, à ce point de vue, soit en
étant incitatif ou en prenant lui-même, au point de départ,
des inititatives pour aider les agriculteurs. A mesure que les agriculteurs
s'organi-
sent eux-mêmes, c'est souhaitable que les relations se fassent
directement entre agriculteurs et les personnes qui travaillent au service des
agriculteurs.
M. Giasson: Mais de là, est-ce que vous voulez franchir le
pas de remettre le centre entre les mains des agriculteurs eux-mêmes?
M. Garon: On n'a pas discuté cette question-là,
pour être bien franc avec vous. Je pense que le centre est appelé
à devenir une corporation, un peu comme le centre de distribution des
médicaments vétérinaires. Je pense que c'est possible, je
ne dis pas pour demain matin; mais la commercialisation de la semence augmente
assez rapidement, il y a des augmentations importantes. Si on tient compte du
coût et des avantages de l'insémination artificielle, de plus en
plus, j'ai l'impression qu'un centre, comme le centre d'insémination
artificielle du Québec, peut en venir à faire ses frais. Je pense
qu'il serait souhaitable d'aller dans cette direction. (22 heures)
M.Giasson: Vous prévoyez qu'à brève
échéance le centre pourrait faire ses frais en
totalité?
M. Garon: Peut-être pas en totalité rapidement, mais
les augmentations de revenus, il y a des ventes de semences, on vend à
l'exportation à des prix plus élevés. Il y a des ventes de
semences qui sont faites. Le programme de subvention peut exister quand
même, mais de plus en plus on peut entrevoir qu'éventuellement, le
centre d'insémination artificielle pourrait devenir... Je ne vous
annonce pas une nouvelle, je vous dis simplement que c'est imaginable. De la
même façon que le centre de distribution des médicaments
vétérinaires maintenant est administré par SOQUIA, la
Société québécoise d'intitatives agricoles, comme
une entreprise. On peut penser éventuellement... Il y a deux objectifs:
il y a un objectif au point de vue de la génétique, de
l'amélioration génétique, mais il pourrait y avoir un
objectif également de rentabilité économique qui pourrait
s'établir graduellement. Je pense qu'il y a un accroissement des
revenus.
M. Giasson: Aux crédits, on prévoit pour la
promotion du centre d'insémination...
M. Garon: II y a des revenus additionnels dans le domaine de
l'insémination artificielle, les exportations atteignent maintenant
près de $500 000. On peut parler des ventes du centre
d'insémination artificielle maintenant de $1 750 000.
M. Giasson: Vous prévoyez tout près de $3 000 000
pour la promotion de l'insémination. Comment se répartissent ces
$3 000 000?
M. Garon: On subventionne une partie du coût de
l'insémination. C'est le programme de l'insémination
artificielle.
M. Giasson: Vous l'inscrivez sous le thème promotion?
M. Garon: C'est bien cela. C'est dans le but de promouvoir...
C'est pour cela que ça réduit le coût de
l'insémination.
M. Giasson: Ce n'est pas pour demain la capacité du centre
de s'autofinancer.
M. Garon: Non, mais il y a eu un accroissement...
M. Giasson: Même par ses augmentations de coût
à l'agriculteur.
M. Garon: Quel est le coût de l'insémination
actuellement? $5.25 actuellement l'insémination. Un producteur qui a 50
vaches, celui lui coûte $250 pour faire inséminer ses vaches.
Evidemment, si cela réussit sur toutes, ce n'est pas très
cher.
M. Giasson: La qualité des taureaux qu'il y a au
centre...
M. Garon: Une vache donne 10 000 livres de lait à $10 le
cent, cela fait $1000, vous otez $2.50 pour payer l'insémination, le
gars est correct, il ne fera pas faillite.
M. Giasson: Cela va pour les questions relatives au centre.
Amélioration et coordination des productions végétales. Il
y a combien d'employés permanents dans ce département?
M. Dubois: Est-ce que c'est un service qui serait en
régression? Si vous vous en allez vers le service de recherche?
M. Garon: II n'y a pas de monde.
M. Dubois: Je vois bien que le budget n'est pas gros.
M. Garon: On n'est pas rendu si loin que cela. M. Dubois:
Le 3, c'est un grand programme.
M. Garon: De quoi parlez-vous?
M. Dubois: Je vous demandais combien il y a d'employés
permanents au niveau de la production végétale,
amélioration et coordination de la production végétale.
Page 79, programme 3, élément 1. C'est parce que le budget est
pas mal mince.
M. Garon: Votre question?
M. Dubois: J'ai demandé au tout début combien il y
a d'employés permanents à ce service. Si c'est trop de
problèmes, laissez faire.
M. Garon: Non, je vais vous dire pourquoi: C'est qu'il y a un
changement par rapport à l'an dernier, parce qu'il y a des services qui
sont assumés plus en région qu'au service, autrement dit, de la
production végétale, par exemple: Les employés dans le
bleuet sont dans le Lac Saint-Jean au niveau régional plutôt que
dans la production végétale.
M. Dubois: C'est pour cela que le budget diminue à ce
moment-là.
M. Garon: Le programme de la chaux a été
transféré au génie.
M. Dubois: Le programme de la chaux c'est rentré dedans
cela?
M. Garon: Dans les améliorations foncières. M.
Dubois: Plus loin, oui.
M. Garon: Les engrais chimiques et la chaux sont maintenant dans
les améliorations foncières.
M. Dubois: Cela veut dire que je peux vous poser une question sur
la chaux maintenant.
M. Garon: On pourra revenir plus loin avec les
améliorations foncières tantôt. C'est autrefois qu'elles
étaient là.
M. Dubois: A présent, au niveau des pommiers nains, le
programme de réorientation, comment fonctionne cette affaire? Est-ce que
cela va bien?
M. Garon: Oui, cela va bien.
M. Dubois: Oui. Est-ce qu'il y a plusieurs producteurs qui s'en
prévalent présentement? Avez-vous des données
là-dessus?
M. Garon: II n'y en a pas eu gros.
M. Dubois: Cela va bien et il n'y en a pas eu gros.
M. Garon: Cela va bien.
M. Dubois: II n'y en a pas eu gros, par exemple.
M. Garon: Dans notre programme de la plantation des pommiers
nains, il y avait deux conditions qui étaient dans le programme qui ont
été enlevées. Il semble que c'était une des raisons
pour laquelle les producteurs ne se prévalaient pas autant du programme
qu'ils auraient pu le faire. Une des conditions, d'abord, c'était
l'arrachage des pommiers quand ils les remplaçaient par des pommiers
nains parce qu'ils ne voulaient pas nécessairement arracher tout de
suite leurs pommiers, ou encore, des fois il y avait des pommiers qu'ils
voulaient garder pour de la pomme de transformation peut-être. Aussi il y
avait l'assurance qui était obligatoire; il fallait qu'ils s'assurent
pour tous les pommiers; parce qu'on ne peut pas commencer à dire: On a
assuré tel pommier. Alors, avec l'assurance obligatoire pour tous ses
pommiers, si quelqu'un se prévalait du programme il devait être
assuré. Il semble que les producteurs hésitaient à se
prévaloir du programme pour cette raison. Les deux conditions ont alors
été enlevées du programme. C'étaient des
engagements que j'avais pris lors des conférences
socio-économiques dans le domaine des fruits et légumes. Ce sont
des demandes qui avaient été faites et on avait accepté de
les reconsidérer. Cela a été appliqué
immédiatement, à la première occasion, lors de la
révision des programmes.
M. Dubois: Le but initial n'était-il pas d'aller vers la
pomme plus dure? En fait, des variétés de pommes dures de longue
conservation?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: C'était cela, n'est-ce pas?
M. Garon: Oui. Ce sont des variétés nouvelles qui
sont plus demandées par le consommateur. Alors que 80% de notre
production étaient de la Mclntosh, les consommateurs achetaient
davantage de pommes plus dures.
Une Voix: Passé le mois de mars, la Mclntosh...
M. Dubois: Elle est trop molle. Avez-vous l'intention de
maintenir le programme ou d'arriver avec un programme encore meilleur?
M. Garon: On l'a modifié cette année.
M. Dubois: Les exigences sont moins grandes?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Bon, les bleuets, ça m'intéresse moins.
Il y en a chez nous, mais presque pas.
Une Voix: C'est important.
M. Dubois: C'est important, c'est vrai, mais c'est une production
que je ne connais pas. La production d'asperges a-t-elle augmenté
sensiblement à l'acre? Je parle de l'acre parce qu'il y en a quand
même beaucoup plus par production.
M. Garon: Du côté des asperges, oui. On l'a
étendue à plus de zones, cette année, contrairement
à l'année passée.
M. Dubois: C'était la zone du Saint-Maurice, n'est-ce
pas?
M. Garon: C'est cela.
M. Dubois: C'était la région de Saint-Maurice,
avant, qui était privilégiée.
M. Garon: II y a tellement de demandes qu'il n'y a pas de risques
à l'élargir. Il y a une très grosse demande.
M. Dubois: Est-ce que cela a été élargi
jusqu'au sud-ouest? Oui?
M. Garon: Oui, je pense qu'on a élargi jusqu'à la
région de Québec.
M. Dubois: Je prends la firme Sneider qui fait de la
congélation, elle était située à Famham. J'ai
entendu des remarques à l'effet que la région de Farnham ne
pouvait pas se prévaloir du programme et que l'usine de
congélation était là. C'était le problème,
je pense.
M. Garon: Oui, mais on l'a élargi à toutes les
régions... pas toutes les régions, mais de Québec à
Montréal; pas dans le Bas-du-fleuve parce que l'usine est à
Montréal.
M. Dubois: L'autosuffisance était d'environ 7%.
M. Garon: Oui, il y a eu une amélioration, 23
producteurs.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a des exigences précises au
niveau du nombre d'acres auxquelles un producteur qui adhère au
programme doit répondre?
M. Garon: II y a des minima, oui. M. Dubois: II y a des
minima.
M. Garon: Oui. Tous ces détails sont dans le programme,
évidemment.
M. Dubois: D'accord. Avez-vous espoir peut-être pas
d'atteindre l'autosuffisance, mais quand même d'améliorer de
beaucoup l'autosuffisance?
M. Garon: Ce n'est pas autant qu'on voudrait, on parle de 337
hectares; il y a de la place pour beaucoup plus que cela dans le secteur de
l'asperge. C'est la récolte qui donne de l'ouvrage, il faut
récolter tous les jours.
M. Dubois: Du monde, on en a pourtant, il y en a 800 000 qui ne
travaillent pas au Québec.
M. Garon: Pluie pas pluie, il faut ramasser les asperges.
M. Dubois: On en a 800 000 qui ne travaillent pas au
Québec.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: On ne manque pas de monde, il y a 800 000 personnes
qui ne travaillent pas au Québec: 500 000 assistés sociaux et 300
000 chômeurs. D'accord, ce ne sont pas tous des gens qui peuvent
travailler, mais il reste qu'il y en a beaucoup. Il y a 200 000 jeunes entre 18
et 34 ans qui reçoivent l'aide sociale; c'est malheureux, mais c'est
quand même ça.
M. Garon: C'est parce que ceux qui ont mal au dos ne peuvent
pas...
M. Dubois: Entre 18 ans et 34 ans? (22 h 15)
M. Picotte: Je suis d'égal à égal avec le
ministre.
M. Dubois: A présent, au niveau du développement de
la. betterave à sucre, les $200 000, c'est une subvention pour de
l'équipement, je crois?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Une moissonneuse de betteraves.
M. Garon: Normalement, dans la betterave à sucre, cela
devrait apporter des... Cette année, il y a une augmentation
intéressante puisqu'on s'attend de produire 150 000 tonnes de
betteraves.
M. Giasson: J'imagine, le prix est bon.
M. Garon: C'est surtout l'affaire de l'annonce conditionnelle
à l'automne du programme de modernisation de la raffinerie. Il y a eu
l'intervention fédérale. Si on l'avait eue un peu plus tôt,
on aurait pu annoncer notre décision d'une façon
définitive et peut-être que cela aurait aidé encore plus,
mais on me dit que, même actuellement, des gens commencent à
indiquer qu'ils sont intéressés, pour l'an prochain, à
préparer des champs. J'ai surtout l'impression que le prix s'annonce
très bon cette année et l'an prochain; en tout cas, pour cette
année et l'an prochain. D'après les prévisions
internationales, le prix du sucre devrait être bon. En plus, on va aussi
utiliser la betterave dans certains pays pour faire de l'alcool qui peut
être utilisé dans les moteurs à la place de l'essence.
M. Giasson: Du gas-oil.
M. Garon: Du gas-oil. Cela fait aussi une demande pour la canne
à sucre et la betterave et cela réduit les surplus de sucre sur
le marché international.
M. Dubois: Cela me permet de vous poser une autre question au
niveau de l'implantation d'une usine de gas-oil et d'autres choses aussi
à Delson, tout près de Laprairie. Avez-vous des commentaires
là-dessus?
M. Garon: Non, je n'ai pas de commentaires.
M. Dubois: Etes-vous au courant des installations? Vous n'avez
pas de commentaires, mais êtes-vous au courant des installations?
M. Garon: II n'y a pas d'installations encore.
M. Dubois: Non, non. Les installations projetées.
M. Garon: J'en ai entendu parler, mais cela me paraît un
projet un peu dans tous les domaines.
M. Giasson: Grandiose.
M. Dubois: $185 000 000, je pense. C'est un projet
d'investissement.
M. Garon: Cela peut monter à $182 000 000 seulement.
M. Dubois: Gas-oil et il est question de boeuf de boucherie. Il
est question de poulet également.
M. Garon: Oui, mais cela me paraît partir raide un
peu...
M. Giasson: Pas beaucoup.
M. Garon:... surtout que, dans l'article que j'ai vu dans le
journal, c'est à peu près une usine dans tous les domaines.
M. Dubois: Depuis que l'article a paru, rien ne s'est fait,
à votre connaissance?
M. Garon: On m'a dit qu'on en discutait dans la région et
on a dit qu'il y avait aussi des discussions avec le ministère de
l'Expansion économique régionale, mais ce n'est pas un projet que
j'ai eu sur mon bureau.
M. Giasson: Les équipements qui ont été
achetés de la compagnie américaine sont situés où,
dans le moment?
M. Garon: Eastern Maine. M. Giasson: Au Maine.
M. Garon: Je pense qu'il doit y avoir plusieurs chargements de
ces équipements qui vont entrer au Québec au cours de
l'été ou l'automne 1980.
M. Giasson: Cela avait été payé combien, un
peu plus de $1 000 000?
M. Garon: Bonne mère! $1 700 000, je pense. Il y avait des
coûts importants de démontage et de remontage, mais il y avait une
économie appréciable. C'était de l'équipement neuf
et l'équipement va être démonté et replacé en
usine ici. C'est une usine qui était récente. Ce n'est pas une
vieille usine. Je pense qu'elle avait sept ans. Tous les équipements de
cette usine vont être installés à Saint-Hilaire et mis au
point ceux qui ont besoin de l'être exactement comme si
c'était une usine neuve de cette année. Il s'agira d'une usine
moderne, d'un équipement à 100% neuf. Les investissements, on
parle de $32 500 000, mais avec la bâtisse qui était là,
qui était trop grande par rapport à l'équipement qu'il y
avait, les agrandis- sements une fois complétés, ces $32 500 000,
on dit que ce sera une usine qui aura une valeur d'au-dessus de $100 000 000 si
elle était bâtie à neuf, s'il avait fallu faire bâtir
la même usine à neuf.
M. Giasson: Le bâtiment et l'équipement, $100 000
000?
M. Garon: Oui, parce que la bâtisse a été
construite il y a plusieurs années. Elle est solide. Il y a eu des tests
de faits au point de vue de la capacité portante, etc., et on me dit que
tout va selon ce qui est prévu.
M. Dubois: Le programme qui a trait au développement de la
betterave à sucre est-il publié et signé?
M. Garon: Je ne pourrais pas vous le dire, on en a signé
peut-être une centaine. Je ne peux pas vous dire celui qui l'est ou celui
où il y a des choses à corriger. Nos programmes, sauf les
nouveaux, sont à peu près tous lancés sauf trois, quatre
ou cinq.
M. Dubois: Le ministre pourrait peut-être, mardi prochain,
nous donner une copie du programme s'il est signé; nous serions
intéressés.
M. Garon: S'il est en vigueur.
M. Dubois: Centre Manicouagan, c'est la pomme de terre
élite?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Laboratoire provincial des plantes à
Saint-Hyacinthe, est-ce qu'il y a de l'avenir pour ce programme?
M. Garon: Est-ce que c'est le laboratoire pour les analyses de
fourrage?
M. Giasson: Le fourrage, les aliments. M. Garon: Ah
oui!
M. Giasson: On le garde. Celui de La Pocatiè-re, est-ce
qu'on le garde? On le maintient?
M. Garon: II est question, actuellement, de rationaliser tous les
laboratoires qu'on a au Québec et d'essayer d'utiliser au maximum ceux
qu'on a. Alors, il est possible qu'on ait telle activité à tel
endroit, telle autre à tel autre, pour une plus grande
efficacité; mais il n'est pas question, actuellement, de fermer tel
laboratoire ou tel autre, je ne le pense pas.
M. Giasson: II n'y a pas eu de recommandation dans ce sens?
M. Garon: Vous voulez peut-être parler d'autre chose.
Avez-vous eu des informations dans ce sens?
M. Giasson: Des bruits ont couru.
M. Garon: II y a toujours beaucoup de nervosité.
M. Giasson: Est-il exact qu'il y a des entreprises qui auraient
profité d'analyses faites à cet endroit?
M. Garon: Un certain nombre d'entreprises faisaient des demandes
d'analyse au laboratoire des sols.
M. Giasson: Cela ne coûtait pas cher.
M. Dubois: M. le Président, nous pourrions suspendre pour
cinq minutes.
Le Président (M. Boucher): Nous allons suspendre pour cinq
minutes.
Suspension de la séance à 22 h 20
Reprise à 22 h 34
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! Nous reprenons.
M. Giasson: Je demandais au ministre s'il n'y avait pas des
entreprises qui s'étaient servi du laboratoire des sols de La
Pocatière pour servir indirectement un petit peu leurs propres
intérêts, des compagnies de fertilisants.
M. Garon: Pourquoi?
M. Giasson: Pour servir également à leurs
intérêts comme vendeurs de fertilisants.
M. Garon: On faisait faire des analyses, les recommandations
allaient directement à l'entreprise et ça servait un peu
d'argument pour la vente. A ce moment-là, la nouvelle politique qui a
été adoptée c'est que les recommandations doivent
être faites aux agriculteurs.
M. Giasson: Ces entreprises ont pu épargner quel montant
d'argent en utilisant de cette manière les services du laboratoire?
C'est parce que cela a duré pendant un certain nombre
d'années.
M. Garon: Je ne pourrais pas dire, on n'a pas fait de calcul
là-dessus. On s'est rendu compte qu'il y avait un certain nombre
d'analyses qui allaient directement aux entreprises, alors on a dit: Notre
service, c'est un service aux agriculteurs. Les entreprises, quand elles
reçoivent des recommandations elles-mêmes, après ça
elles vendent des engrais... Je ne veux pas dire qu'on ne faisait pas
correctement les analyses, mais le but du laboratoire, c'est un service aux
agriculteurs. Ce n'est pas quelque chose qui était fait en cachette que
les entreprises faisaient faire des analyses au laboratoire de sols du
gouvernement. Il faut dire qu'il y a plusieurs choses aussi qu'on a
arrêtées. Par exemple, il y avait des gens qui avaient des plantes
dans leur maison et faisaient prendre les échantillons pour analyser la
terre de leurs plantes. Quand vous considérez qu'à chaque fois
ça nous coûte environ $8, ça fait cher du pot.
M. Giasson: Mais il n'y avait pas, à un moment
donné...
M. Garon: On a arrêté ça, même si j'ai
été critiqué par un journaliste du Soleil qui, à un
moment donné, a conseillé aux gens d'envoyer tous leurs pots au
ministère. On n'a pas reçu de pots en réalité. Il
avait annoncé, par exemple: Si vous avez une plante d'intérieur
et que vous voulez faire analyser la terre, faites faire votre analyse au
ministère de l'Agriculture. Là, à $8 la fois, c'est un peu
cher. On s'est posé un peu la question quand on discutait de cela et on
s'est rendu compte qu'il y avait des gens qui utilisaient le service de cette
façon-là.
On a regardé ce service un peu plus et on s'est aussi rendu
compte qu'il n'y avait rien qui était fait à la cachette. Ce
n'étaient pas des gens pour aller chercher un service qui était
gratuit pour tout le monde. Il y a des entreprises qui se sont servies de ce
service depuis plusieurs années. On a adopté comme politique que
c'était un service pour les agriculteurs et que les recommandations
devaient être faites aux agriculteurs qui, à ce moment, sont
libres d'aller voir les fonctionnaires du ministère et de discuter avec
eux.
M. Giasson: Donc, vous maintenez le laboratoire des sols, mais
avec des directives fort précises. Quand on prétend qu'à
un moment donné...
M. Garon: La compagnie peut faire la prise d'échantillons
dans le champ du cultivateur et l'envoyer. C'est la recommandation qu'on va
donner...
M. Giasson: A l'agriculteur.
M. Garon: ... à l'agriculteur.
M. Giasson: Quand on a prétendu qu'à un moment
donné, il y avait même eu un petit peu d'argent du budget propre
au laboratoire qui avait servi à faire de la publicité par du
papier portant les estampilles d'une compagnie, est-ce que cela est
fondé?
M. Garon: II y a une enquête qui se fait là-dessus
au ministère pour voir s'il y a eu quelque chose dans ce sens.
M. Giasson: L'enquête ne serait pas
complétée?
M. Garon: Non.
M. Giasson: L'entreprise n'a rien remboursé encore.
M. Garon: Aussitôt qu'elle sera finie, on va avoir le
rapport.
M. Giasson: II n'y a pas eu de remboursement.
M. Garon: C'est une enquête qui est faite actuellement,
mais l'enquête n'est pas terminée.
M. Dubois: Le laboratoire provincial...
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: ... à Saint-Hyacinthe.
M. Garon: Je dois dire que cela s'est fait de açon
administrative. C'est le sous-ministre qui a constaté certaines
choses... On a discuté, il y a un certain temps, comme je vous le
disais, de gens qui, à un moment donné, à certains
endroits, se rendaient compte qu'il y avait des gens qui demandaient des pots
de fleurs, des choses comme cela. A un moment donné, on a regardé
tout cela et on s'est dit: Ce service, d'abord, c'est un service aux
agriculteurs. Par la suite, un des hauts fonctionnaires du ministère
s'est rendu compte que des entreprises utilisaient le service de façon
un peu systématique. On a envoyé une directive, on a parlé
au sous-ministre; ensuite, il y a eu une demande de vérification
concernant les irrégularités possibles.
M. Giasson: Ce serait une entreprise de Lévis, parmi les
différentes entreprises; il y a eu des coopératives, mais les
volumes d'échantillons...
M. Garon: Ce n'est pas pour analyser l'échantillon; c'est
parce que, règle générale, quand un laboratoire fait une
analyse d'échantillon, c'est la recommandation de nos services qui est
importante parce que c'est ce qui indique les types d'engrais chimiques
à utiliser.
Nous, quand on le fait, on le fait de façon complètement
désintéressée; cela veut dire qu'on le fait d'une
façon objective pour l'agriculteur. On ne peut pas être
assuré de la même garantie lorsqu'une compagnie fait une
recommandation sur le type d'engrais chimiques à être
utilisés. C'est là la nuance. C'est pour cela que nous ne voulons
pas que les compagnies fassent faire des analyses chez nous et qu'elles fassent
la recommandation à l'agriculteur. C'est cela qu'on est en train de
regarder. Ce n'est pas le fait que la compagnie nous amène des
échantillons pour nous les faire analyser. Plus on va en avoir, mieux ce
sera parce que c'est efficace pour le producteur de faire analyser ses sols
avant d'utiliser des engrais, mais on veut bien dissocier les deux.
M. Giasson: Mais les recommandations n'étaient pas faites
par la compagnie; c'étaient des fonctionnaires du ministère qui
faisaient les recommandations.
M. Garon: A qui allait la recommandation? A qui elle était
faite, au producteur ou à la compagnie?
M. Giasson: Elle devait être faite au producteur avec une
copie au bureau régional d'où était prélevé
l'échantillon et une copie à la compagnie, sans doute.
M. Garon: C'est là-dessus qu'on travaille; vous aurez la
réponse à la prochaine session, à une prochaine
réunion.
M. Giasson: De toute façon, vous maintenez le laboratoire
des sols à La Pocatière. Très bien.
M. Dubois: Au laboratoire de Saint-Hyacinthe, il y a combien de
pathologistes? Pouvez-vous me dire cela?
M. Garon: Six.
M. Dubois: Et leur travail consiste à déceler les
maladies au niveau des grandes cultures aussi bien que de l'horticulture?
M. Garon: Vous parlez de?
M. Dubois: Du laboratoire provincial des plantes de
Saint-Hyacinthe.
M. Garon: Ce n'est pas la même chose.
M. Dubois: II vient de terminer et on tombe dans l'autre section.
Je suis toujours au programme 3.1.
M. Garon: Ce sont des chimistes. Ils font des analyses de la
valeur nutritive des aliments, le foin et surtout les grains.
M. Dubois: Mais au niveau du contrôle des maladies sur les
plantes, est-ce à Saint-Hyacinthe aussi?
M. Garon: A Québec.
M. Dubois: C'est à Québec que ça se fait. La
culture abritée, c'est la culture sous serre.
Le budget de fonctionnement de votre centre de recherche de
Sainte-Martine, est-ce à cet élément-là?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: J'ai remarqué que le centre ne se
développait pas aussi rapidement que je l'aurais cru. Vous aviez
mentionné, je pense, l'an passé, qu'il y aurait des
investissements qui viendraient progressivement. Avez-vous l'intention
d'investir davantage cette année au niveau de la construction de serres
ou des recherches?
M. Garon: II y a les bâtisses actuellement en place. Il y a
à peu près 15 000 pieds carrés actuellement. (22 h 45)
M. Dubois: Serres et tunnel. M. Garon: Serres et
tunnel.
M. Dubois: Je crois que l'an dernier ou il y a deux ans, vous
avez mentionné je pense que c'est l'an dernier qu'il y
avait quand même plusieurs millions de dollars échelonnés
sur cinq ans d'investissements projetés...
M. Garon: Pas dans le centre, c'était pour le
développement de la culture en serres.
M. Dubois: Culture en serres et l'horticulture aussi parce que je
pense que vous aviez l'intention de combiner les recherches en horticulture
à Sainte-Martine. C'est ça?
M. Garon: II faut absolument avoir des programmes dans le domaine
des serres.
M. Dubois: Je croyais que le développement irait plus
rapidement qu'il ne va là. Depuis que c'est commencé, je
m'aperçois que les investissements ne se font pas massivement.
M. Garon: Non.
M. Dubois: Non, pas massivement. C'est le seul centre de
recherche en serres.
M. Garon: D'accord, mais il faut avoir le personnel. On vous a
bien indiqué que la première fois qu'on a voulu
s'intéresser aux serres, on a pris pas mal de temps à trouver une
personne pour s'en occuper. Il n'y a pas tellement de ressources. Il faut
monter les deux en même temps. Ça ne sert à rien de faire
des investissements, s'il n'y a pas de ressources professionnelles, au
fond.
Il s'agit de grouper un petit nombre de chercheurs avec une personne en
charge, puis après d'essayer de regrouper les connaissances pour faire
les adaptations de la technologie dans le domaine des serres à notre
climat.
M. Dubois: II y a la technologie en serres et il y a aussi le
développement de l'horticulture, surtout pour les régions de
terre noire. L'horticulture se fait quand même dans la région
là-bas.
M. Garon: Non, c'est surtout dans les serres. Il y a des
recherches qui sont faites à la station fédérale de
Saint-Jean. Il ne s'agit pas de doubler, au Québec, les recherches qui
sont faites au fédéral. Normalement, ils font des recherches qui
tiennent compte des besoins, j'imagine, à Saint-Jean.
M. Dubois: Est-ce qu'on a l'intention d'élargir les
possibilités de...
M. Garon: C'est possible.
M. Dubois: A présent, c'est situé sur les
terrains... C'est possible?
M. Garon: C'est possible. Ce n'est pas décidé, mais
c'est possible.
M. Dubois: Ces installations sont définitivement
situées sur les terrains de l'ancien collège d'agriculture de
Sainte-Martine. Avez-vous l'intention de rénover cette école
d'agriculture, rénover la bâtisse, ou si cela doit rester tel
quel?
M. Garon: On a déjà regardé ce projet d'un
oeil positif, c'est-à-dire en souhaitant le faire, mais l'état de
la bâtisse est tel, semble-t-il, que cela coûterait très
cher de faire la rénovation pour les besoins qu'on a.
M. Dubois: Je sais que le ministère des Travaux publics a
été sommé de réparer les vitres brisées et
d'entretenir le terrain. Quels légumes...
M. Garon: Des tomates, des concombres, du piment et des melons.
Il y a des travaux qui se font sur les cultures sous tunnel pour
développer la culture des primeurs. C'est pour devancer un peu les
primeurs de l'Ontario. C'est ça, l'objectif. C'est pour pouvoir arriver
plus tôt sur le marché alors que le prix est
intéressant.
M. Dubois: Y a-t-il des progrès intéressants au
niveau de l'implantation de serres?
M. Garon: II y a une augmentation considérable des
coûts de chauffage. Il s'agit de stabiliser d'abord les producteurs
existants avant de faire le développement de la culture en serres parce
que le coût du chauffage est un facteur très important.
M. Dubois: Je vois qu'on indique du matériel de chauffage,
de climatisation, de réfrigération. J'imagine qu'il s'agit de
trouver les méthodes de chauffage les moins dispendieuses.
M. Garon: C'est cela.
M. Dubois: Je me rappelle qu'il y a deux ans, j'avais
demandé au ministre s'il avait l'intention de faire l'installation d'une
serre au chauffage solaire. Est-ce que vous avez l'intention d'aller dans ce
sens?
M. Garon: II y a des travaux qui se font au Lac-Saint-Jean dans
ce sens, mais c'est à l'état très expérimental
à ce stade-ci. ... indiquer que si on pouvait trouver un moyen
d'emmagasiner le soleil quand il y en a, parce que dans une serre, l'hiver,
quand il fait froid pendant une semaine, le soleil n'entre pas. Cela veut dire
qu'il y a encore beaucoup de problèmes à résoudre dans ce
domaine; il ne semble pas y avoir de solution pour demain matin.
M. Giasson: Quelles sont les entreprises, au cours du dernier
exercice financier, qui ont reçu des subventions pour mener des
expériences ou de la recherche en vue d'utiliser d'autres combustibles?
Combien d'entreprises et quel est le nom de ces entreprises?
M. Garon: il y a trois serres qui chauffent au bois, une à
l'huile usée, l'huile de rebut et il y a une couverture thermale
à un endroit.
M. Giasson: Où sont situées les trois serres
chauffées au bois? Elles sont la propriété de qui?
M. Garon: II y en a une dans la région de la Beauce, une
dans la région de Trois-Rivières.
M. Giasson: Avez-vous le nom des propriétaires?
M. Garon: Avez-vous envie de vous lancer là-dedans?
M. Giasson: J'ai des amis qui peuvent se lancer là-dedans,
M. le ministre.
Une Voix: II y a du bois chez vous. M. Giasson: Le bois ne
manque pas.
M. Garon: II y a des travaux qui se font actuellement sur la mise
au point d'une fournaise à combustion lente pour le bois, qui sera
peut-être mise en fonctionnement au cours de cette année.
M. Giasson: A quel endroit?
M. Garon: II y a une mise au point qui se fait actuellement, une
expérimentation chez un producteur. Quand ce sera au point... Il y a
plusieurs producteurs qui sont au courant de cette expérience et qui la
suivent de près, avant la phase de mise au point.
M. Giasson: N'y a-t-il pas eu des expériences
menées par des producteurs, aussi, pour chauffer les serres à
partir du bran de scie?
M. Garon: Non, il n'y a pas eu d'exploitation de ce genre,
à moins qu'il ne s'agisse de petites unités. On n'a pas eu de
serres au bran de scie qui ont été subventionnées par le
ministère.
M. Giasson: Vous n'en subventionnez pas parce que vous avez assez
d'information sur les possibilités de cette matière.
M. Garon: C'est que le coût de la fournaise est très
élevé et, à ce moment, il y a une question de
rentabilité.
M. Giasson: La serre qui a effectué des expériences
avec des huiles de rebut est située où?
M. Garon: Dans la région de Saint-Hyacinthe.
M. Giasson: Dans la région de Saint-Hyacinthe.
M. Garon: Je l'ai visitée, oui. J'ai vu le système
de chauffage et ce n'était pas au bois à ce moment. De l'huile
usée. Il m'avait dit à ce moment qu'il pensait se procurer un
camion pour faire la cueillette des huiles usées. Apparemment, il a
réalisé son objectif et, actuellement, il fait la cueillette de
l'huile usée avec un camion ce qui réduit le coût. Au lieu
de payer un gallon $0.75, le gallon d'huile usée lui revient à
$0.25.
M. Giasson: II y a de l'avenir dans cette forme
d'énergie?
M. Garon: II semble que oui. Le coût de l'énergie
augmente, mais le coût de l'huile usée est évidemment
à un pourcentage inférieur à celui de l'huile neuve, de
l'huile qui est sur le marché.
L'inconnu là-dedans, il peut bien arriver un autre utilisateur
qui lui aussi trouve intérêt à acheter l'huile usée
et le prix va changer, que voulez-vous? Ce qu'on cherche, au fond, c'est de
diversifier les différentes sources d'énergie qu'on peut
utiliser, comme le bois. On expérimente différentes sources parce
qu'on ne peut pas s'accrocher à une, c'est trop aléatoire.
M. Dubois: Est-ce qu'il se fait des recherches sur le chauffage
électrique en serres? Est-ce qu'on a une expérience dans ce
domaine?
M. Garon: II y a un problème, c'est que disons...
Cela prendrait deux systèmes quand même parce que, à
ce moment, en cas de panne et comme il s'agit d'une consommation qui pourrait
être assez forte en électricité, et aux moments de pointe,
aux moments où c'est très froid, cela prend une entrée
assez dispendieuse et cela augmente le coût considérablement.
M. Dubois: Je demande cela parce que j'ai déjà eu
des échanges là-dessus avec un officier d'Hydro-Québec;
durant une certaine période de l'année, disons, mars, avril, il y
a un décroissement de la demande dans l'électricité. Je
comprends qu'au taux normal, étant donné qu'il y a un surplus de
pouvoir électrique qui pourrait être disponible, s'il y avait une
entente entre le ministère de l'Agriculture et Hydro-Québec
à savoir de mettre disponible un certain nombre de mégawatts pour
le chauffage en serres, cela pourrait être assez intéressant parce
que c'est une énergie qu'on possède ici au Québec, on l'a.
Au lieu de se servir d'huile importée, il me semble qu'il y aurait
peut-être une possibilité dans ce sens pour un certain nombre de
serres situées près d'une ligne de transport électrique.
Je pense que cela serait intéressant à investiguer. Je ne sais
pas comment le ministre voit cela, mais on a un surplus définitivement
à une période de l'année. Avant que New York achète
du pouvoir hydro-électrique pour l'air climatisé, il y a un laps
de temps, il y a quand même deux mois à peu près où
il y a un surplus. Je ne sais pas s'il n'y aurait pas lieu de contacter
Hydro-Québec et de voir les possibilités dans ce domaine;
même si cela prend une génératrice en cas de panne, il
reste qu'une génératrice, ce n'est quand même pas la fin du
monde, même si elle servait une fois, deux fois.
II y a quelques années, il y avait beaucoup
d'intérêt dans la production de laitue de type Boston; est-ce que
cela continue? (23 heures)
M. Garon: On a de plus en plus de producteurs qui font la
production de la laitue de ce type.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a une rentabilité aussi bonne
que dans le concombre et la tomate?
M. Garon: On va le faire à l'année car cela se
développe. Il y a une vingtaine de producteurs qui développent
cette production.
M. Dubois: Au niveau de la culture sous tunnel, est-ce qu'il y a
un intérêt de la part de certains producteurs?
M. Garon: II y a de plus en plus de demandes.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a des installations
présentement?
M. Garon: II y a beaucoup de demandes d'information.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a des producteurs qui ont
déjà de ces installations chez eux? Dans la région?
M. Garon: Cela commence, mais pas nécessairement dans la
région de Châteauguay, dans les autres régions.
Le Président (M. Beauséjour):
L'élément 1 est-il adopté?
M. Dubois: Le total du budget pour ce centre de recherche, c'est
$460 000?
M. Garon: Attendez un peu, c'est plus que ça. Plus les
traitements, cela veut dire $622 000. Il y a aussi une prévision
budgétaire pour un éventuel programme dans ce secteur, $400 000
additionnels, ce qui ferait $1 022 000.
M. Dubois: II a déjà été question de
retourner des bureaux régionaux qui sont présentement à
Châteauguay à Sainte-Martine; est-ce que cela pourrait être
dans les intentions du ministre ou dans ses prévisions?
M. Garon: Non. On a étudié les coûts de
l'école de Sainte-Martine et je sais que les cultivateurs de la
région aimeraient cela, mais cela fait un grand bout de temps que
l'école est inutilisée et il y a eu des
détériorations, cela coûterait cher de
réparations.
Le Président (M. Boucher): Elément 1,
adopté?
M. Dubois: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
2, adopté?
M. Dubois: Là, on touche au drainage. Il y a une baisse de
budget de $3 000 000 environ, n'est-ce pas?
M. Garon: Non, il y a une augmentation du budget. Il y a une
prévision de $49 440 000. Pardon, de $53 785 000.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Nous sommes à l'élément 2, du
programme 3, n'est-ce pas?
Une Voix: Oui.
M. Cordeau: Je sais que votre ministère a aidé
à la recherche concernant l'élimination du purin.
M. Garon: On en a parlé. M. Cordeau: C'est
passé?
M. Garon: On en a parlé pendant deux heures, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'ai demandé si vous étiez à cet
élément-là et vous m'avez dit oui.
Le Président (M. Boucher): Programme 3,
élément 2.
M. Garon: Vous demanderez ça au député de
Bellechasse qui vous a représenté.
M. Cordeau: La conservation des eaux et le purin, c'est bien
important.
Une Voix: Demandez ça à Mme la
députée des Iles-de-la-Madeleine. Elle va vous en parler.
Le Président (M. Boucher): C'était au programme 1,
M. le député de Saint-Hyacinthe.
Mme LeBlanc-Bantey: Je vais soulever des questions de
privilège.
Le Président (M. Boucher): II est adopté.
M. Cordeau: Pas de problème. Je lirai le
procès-verbal, le journal des Débats.
Une Voix: On va revenir à des questions qui sentent
moins.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Oui, M. le Président. Au niveau de
l'épandage, j'ai un petit problème particulier là-dedans.
Il y a un équipement tout à fait particulier pour les terres
noires, qui existe depuis plusieurs années. Au lieu que ce soit un
camion avec la boîte d'épandage, c'est un tracteur hydrostatique
de 135 forces; c'est un équipement qui coûte plus cher qu'un
camion et qui vaut à peu près $50 000. Le propriétaire est
venu me voir et m'a dit qu'il ne
peut pas avoir la reconnaissance d'un vrai entrepreneur en
épandage. C'est nouveau, c'est la première année que
ça lui arrive. Je pense que le nom est connu, quand même.
M. Garon: II fait l'épandage de quoi?
M. Dubois: Des terres noires parce que, dans les terres noires,
on ne peut pas se servir de camions à un certain temps de
l'année. On accepte, mais on l'accepte pour des travaux
particuliers.
M. Garon: II faudra regarder le cas. Vous dites que c'est une
nouvelle machinerie?
M. Dubois: Non, non, ce n'est pas une nouvelle machinerie. Cela
fait plusieurs années qu'elle existe, mais c'est la première
année qu'il n'est pas reconnu comme entrepreneur.
M. Garon: Référez-nous le cas.
M. Dubois: Le cas a été référé
aux officiers responsables ici à Québec.
M. Garon: Vous m'écrirez une lettre ou demandez au
monsieur de m'écrire une lettre.
M. Dubois: D'accord, je vais certainement faire ça. Mais
je veux quand même que vous sachiez qu'avec un équipement de $50
000, si la personne est limitée à certains travaux en terrain mou
seulement, c'est sûr qu'elle ne gardera pas son équipement. A ce
moment-là, ça va pénaliser les autres producteurs qui sont
sur des terres noires. C'est certain que quelqu'un ne peut pas vivre avec 15 ou
20 épandages dans un an. C'est dans ce sens-là qu'il faut que
l'équipement se conserve.
M. Garon: Oui, mais ce que nous considérons, c'est la
rentabilité pour l'agriculteur.
M. Dubois: C'est un prix à la tonne, ça. Les
agriculteurs le demandent présentement, mais il n'a pas l'autorisation
d'aller faire de l'épandage. J'ai eu deux visites à deux
reprises.
M. Garon: On le regardera.
M. Dubois: C'est important. J'avais même l'intention de
vous écrire à la suite de cette commission à ce sujet.
M. Garon: Ecrivez-moi ça.
M. Dubois: Je sais que c'est une décision politique. Je
comprends qu'on ne peut pas avoir un programme pour une personne. C'est
sûr, cela.
M. Garon: C'est une décision économique.
M. Dubois: Economique ou politique. Au niveau des travaux
mécanisés, il y a eu certains changements dans la
réglementation sur la force de moteur requise, je crois. Je ne sais
pas...
M. Garon: Non, le changement n'a pas été fait cette
année.
M. Dubois: Je sais qu'il devait être fait l'an dernier.
M. Garon: On le fera l'an prochain.
M. Dubois: II y a eu, je pense, un peu de revendication de la
part de l'association.
M. Garon: C'est 60 forces cette année. On a
rencontré l'association des propriétaires de machinerie lourde,
on leur a dit que l'an prochain nous avions l'intention de mettre un minimum de
80 forces.
M. Dubois: Les 60 forces, ça convient à tous les
équipements ou seulement sur les rétrocaveu-ses?
M. Garon: Tous les équipements.
M. Dubois: Tous les équipements. L'épierrement des
sols, $3 000 000, est-ce que ça s'applique partout au Québec?
M. Garon: C'est parce qu'on avait prévu faire un volet
spécifique pour certaines régions où il y a beaucoup de
pierres, il y a des machines qui servent à sortir la pierre de terre et
à la ramasser. On avait prévu un budget de $3 000 000
là-dedans, mais, après voir révisé de façon
définitive notre budget, on a prévu tout simplement qu'à
l'intérieur du volet des travaux mécanisés
l'épierrement est déjà prévu là. Alors, il
s'agira peut-être d'accepter que cette machine soit tirée par un
tracteur, lequel tracteur pourrait être subventionné. Je ne pense
pas que ça coûte $3 000 000 parce que, de toute façon,
l'agriculteur qui l'utilisera pour ces fins-là sera
réglementé ou sera soumis aux mêmes normes que celui qui
utilisera le tracteur pour faire des fossés, à savoir qu'il aura
droit à trois quarts d'heure, si ma mémoire est fidèle,
par acre. Alors, on ne changera pas la norme. Si l'agriculteur veut se
prévaloir de cette machinerie pour ramasser ses pierres, il s'en
prévaudra au lieu de... Comme actuellement, il y a beaucoup
d'agriculteurs, lorsqu'il y a beaucoup de pierres, qui se servent du bulldozer
pour pousser les roches, pour enfouir. Alors, ça nous coûte
peut-être plus cher que d'utiliser cette nouvelle machine. En gros, c'est
ça. C'est la façon dont on entendait procéder.
M. Dubois: Quel budget avait été
dépensé en 1979?
M. Garon: C'est un nouveau budget. L'an passé, on a fait
quelques expériences dans une région pour voir quelle serait la
valeur de ce système-là et, suite à ça, on pense
que ce serait probablement intéressant d'étendre ce
programme-là.
M. Dubois: A toute la province.
M. Garon: Probablement, mais la décision finale n'est pas
encore prise là-dessus. C'est ça qu'on est en train
d'examiner.
M. Dubois: Les chiffres d'installation de drainage, est-ce que
vous nous les avez donnés? Hier, vous les avez donnés. A
présent, l'approvisionnement en eau potable, puits artésien par
puisatier, est-ce que ce programme-là c'est pour l'eau potable de ferme
qui peut aussi servir à la résidence? Au niveau des puits qui
sont creusés pour fins d'alimentation d'étang d'irrigation,
est-ce que la même subvention s'applique?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: A présent, c'est un puits par ferme ou s'il y a
possibilité pour plus? Parce que de plus en plus, comme vous savez,
l'irrigation dans certaines récoltes est nécessaire. C'est bien
beau des étangs de ferme, mais la plupart du temps ils sont secs au mois
de juillet et les producteurs doivent se creuser des puits et c'est très
dispendieux. Je me demande si le ministre ne serait pas d'accord à
permettre à certains moments qu'il y ait plus d'un puits
subventionné sur une ferme pour fins d'irrigation parce que c'est quand
même une dépense très très grande pour les
producteurs et on sait qu'un étang est subventionné à
$1000.
M. Garon: II faut le justifier. Si c'est justifié, c'est
possible.
M. Dubois: Mais, il n'y a pas de norme, il n'y a pas de
règlement comme tel qui le permette. Il faut le justifier au ministre,
c'est ça? (23 h 15)
M. Garon: II faut justifier que le besoin en eau existe.
M. Dubois: Le même problème se situe aussi au niveau
en fait, c'était peut-être un cas particulier de la
région des terres noires, à Saint-Rémy où il y a
déjà un puits artésien qui a été
subventionné. Cela date d'avant vous. Cela a été
subventionné l'an passé mais l'installation date d'avant que vous
soyez là comme ministre.
Cette année, il y a eu une demande pour trois autres puits. Il y
en a eu un, cela a coûté environ $12 000: puits artésien,
ligne électrique, pompe...
M. Garon: II y a eu un puits artésien de creusé
avant moi, vous dites.
M. Dubois: L'agriculture n'a pas commencé en 1976.
M. Garon: Non, mais s'il y en a eu juste un avant que j'arrive,
ce n'est pas beaucoup.
M. Dubois: Je parle d'un puits particulier. C'est un puits pour
alimenter un cours d'eau. Un cours d'eau verbalisé. Il n'en existe pas
de toute façon au Québec.
M. Garon: Le cours d'eau était à sec et ils ont
fait un puits pour mettre de l'eau dedans.
M. Dubois: C'est-à-dire avant qu'il soit à sec, il
y a...
M. Garon: Je ne comprends pas toujours...
M. Dubois: Ecoutez. Les cours d'eau, dans les secteurs de terres
noires fournissent l'eau pour l'irrigation.
M. Garon: Ah, un canal d'irrigation.
M. Dubois: Bien, canal, c'est un cours d'eau quand même.
C'est un cours d'eau verbalisé sur lequel il y a des dames
d'installées qui sont subventionnées par le ministère.
C'est bien beau avoir des dames pour contenir l'eau mais quand il n'y a plus
d'eau... Il faut en avoir de l'eau aussi. Alors i! y a déjà un
puits...
M. Garon: Des dames... M. Dubois: Pardon!
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par des dames?
M. Dubois: Des contrôles d'eau. M. Garon: Des
barrages?
M. Dubois: Des barrages, oui.
De toute façon, il y a eu une demande qui a été
envoyée à l'hydrique agricole cette année pour trois puits
additionnels et le groupe de producteurs a essuyé un refus.
M. Garon: Ah!
M. Dubois: C'est ça. Et je pense...
M. Garon: II y a une étude technique qui se fait dans ce
cas-là. Ce n'est pas refusé encore.
M. Dubois: Bien, les représentants du groupe de
producteurs qui sont venus à Québec nous ont dit finalement qu'un
ingénieur refusait la présentation de leur demande. En fait
lequel, je ne sais pas...
M. Garon: Ce n'est pas un refus mais il a besoin d'une
étude technique plus poussée parce que la nappe d'eau est tout
près. Ça pourrait toucher la nappe d'eau, assécher la
nappe. Alors, il faut faire des études techniques plus poussées
dans ce cas-là.
M. Dubois: Ce sont des puits à environ 500 pieds de
profondeur. Enfin, vous pouvez aller jusqu'à 500 pieds de profondeur
pour un puits, supposons, de douze pouces. En tout cas, je me demande comment
on peut assécher la nappe. De toute façon, c'est un
problème technique.
M. Garon: Bien, voyez-vous, je ne suis pas un
ingénieur...
M. Dubois: C'est cela.
M. Garon:... en hydraulique. Je suis obligé de me fier
à ce que mes ingénieurs en hydraulique me disent.
M. Dubois: II reste quand même que ce serait
intéressant d'avoir une réponse à cette demande-là
dans les plus brefs délais parce qu'il y a un problème d'eau pour
fins d'irrigation à tous les ans.
Maintenant, il y a d'autres demandes qui ont été
formulées pour des barrages. Si vous n'aimez pas le mot "dames", ce sont
des barrages. Il y a eu, je pense, quatre ou cinq barrages de demandés
dans la région des terres noires, encore pour fins de conservation
d'eau, de réserve d'eau, toujours pour l'irrigation. Ces
demandes-là nous sont parvenues au cours de l'hiver, je ne sais pas,
c'est en suspens. On n'a pas de réponse là-dessus. Des barrages
additionnels dans les régions de terres noires, il y en a à
Saint-Michel, il y en a à Saint-Rémy, il y en a à
Saint-Isidore, il y en a à Napierville, toujours pour fins d'irrigation
dans les régions de terres noires.
Il y a de beaux cours d'eau qui sont pleins le printemps, mais à
l'été, ils sont secs. La conservation des eaux dans votre
programme sol-plus, vous l'indiquez?
M. Garon: On s'en occupe activement.
M. Dubois: Pardon!
M. Garon: On s'en occupe activement.
M. Dubois: Au niveau des plans de drainage...
M. Garon: Cela va prendre de bonnes questions à partir de
maintenant.
M. Dubois: Pourquoi? Qu'est-ce qui se passe? M. Garon:
Allez-y.
M. Dubois: Les plans de drainage sont confiés à
l'entreprise privée, n'est-ce pas? Cela continue?
M. Garon: Ah oui!
M. Dubois: Pour les cours d'eau, est-ce que c'est à
l'entreprise privée?
M. Garon: Quand cela va changer, on va vous le dire.
M. Dubois: Vous avez commencé à changer, je
crois?
M. Garon: Non, non.
M. Dubois: Vous avez déjà dénoncé, il
me semble, l'emploi de l'entreprise privée. Mais ne revenez-vous pas
à l'entreprise privée? Au début, vous avez
dénoncé cela.
M. Garon: Jamais! C'est plutôt le contraire.
M. Dubois: Je parle des cours d'eau, je ne parle pas du
drainage.
M. Garon: Jamais je n'ai dénoncé l'entreprise
privée.
M. Dubois: On peut le relever au journal des Débats.
M. Garon: Au contraire, j'ai toujours dit que la concurrence dans
l'entreprise privée, c'était ce qui donnait le meilleur service
à l'agriculteur.
M. Dubois: Votre banque de plans accumulés aux fins du
drainage de fermes, est-ce qu'elle est basse ou haute?
M. Garon: Une banque, comme toute banque, ça entre et
ça sort.
M. Dubois: Est-ce qu'elle fonctionne votre banque? Est-ce qu'elle
se maintient autrement dit?
M. Garon: De quoi parlez-vous au juste, du drainage ou des cours
d'eau?
M. Dubois: Du drainage et des cours d'eau, les deux vont
ensemble.
M. Garon: Ce n'est pas la même chose au point de vue des
plans quand vous parlez de la banque.
M. Dubois: Je parle de banque de plans de drainage. Vous nous
avez dit que vous aviez une banque de plans accumulés pour des
années d'avance.
M. Garon: Pour le drainage souterrain? M. Dubois: Oui, le
drainage souterrain.
M. Garon: La banque est en train de s'épuiser. Ce sont des
plans qui sont faits par l'entreprise privée, par des bureaux
d'ingénieurs où les agriculteurs vont faire faire leurs plans. Il
ne reste que les plans qui ont été faits il y a plusieurs
années et qui sont moins utilisables.
M. Giasson: Pourquoi moins utilisables? Si un agriculteur veut
procéder au drainage de sa ferme à partir des plans existants, il
ne peut pas les utiliser?
M. Garon: Non. C'est parce qu'il y a eu du développement
domiciliaire, puis il y a eu...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, pour le
journal des Débats...
M. Garon: II n'y avait pas eu de tests de faits. Alors, on
s'aperçoit que là où l'on doit passer le drain, il y a du
roc. Dans des cas comme cela, il y a des plans qui sont moins utilisables.
On n'a pas vérifié le sous-sol. Donc, on a
réalisé seulement au moment du posage qu'il n'y avait pas de
drainage possible. Ce sont des plans qui ne serviront pas.
Il faut dire qu'à 100 000 000 de pieds par année, les
plans, cela va vite.
M. Dubois: Est-ce que vous prévoyez avoir une demande
équivalente cette année?
M. Garon: A peu près. Cela dépend de la saison et
de la température. Il y a des périodes, par exemple, où
ça va très vite parce qu'il fait beau. L'an dernier, on a fait du
drainage je ne dis pas autant presque tout l'hiver.
M. Giasson: Lorsque vous voulez procéder, par exemple,
à des travaux de creusage de cours d'eau municipaux, ce sont toujours
des ingénieurs du ministère qui font les préparatifs?
M. Garon: Les deux, le ministère et les firmes.
M. Giasson: C'est une combinaison du personnel du
ministère et des firmes. Dans le cas du drainage souterrain,
dorénavant, quand il n'y a pas eu de plan antérieur de
préparé, c'est toujours le cultivateur qui commande son
ingénieur.
M. Garon: Le coût du plan est inclus dans la subvention. On
a augmenté un peu la subvention, je pense, d'un cent le pied, pour
inclure le plan. Aujourd'hui, les plans se font principalement par des bureaux
d'ingénieurs.
M. Giasson: Traditionnellement, c'étaient des bureaux
d'ingénieurs, mais ils étaient rémunérés et
compensés par le budget du ministère.
M. Garon: Avant, les bureaux d'ingénieurs étaient
choisis par le gouvernement; maintenant, les bureaux d'ingénieurs sont
choisis par les agriculteurs. Dépassé 700 pieds à l'acre,
il doit y avoir une justification auprès des ingénieurs du
ministère. Si on pose plus que 700 pieds dans une acre, on doit
justifier de mettre autant de drains à l'acre parce que, normalement,
c'est suffisant.
M. Dubois: A la page 93, vous avez pour $1 224 000 d'achats de
matériel de construction et de réparation. C'est dans quel but?
Cela sert à quoi?
M. Garon: A quel endroit? M. Dubois: A la page 93. M.
Garon: Quelle ligne.
M. Dubois: 30. Toujours au même programme et au même
élément.
M. Garon: II s'agit de location d'outillage pour les petits
travaux en régie de moins de $5000.
M. Dubois: Qu'est-ce qu'on entend par "assistance à
l'installation de drains communautaires." Qu'est-ce que c'est exactement? C'est
une question que je me posais: les drains communautaires.
M. Garon: C'est quand plus de trois agriculteurs veulent se
mettre ensemble pour faire une sortie de drains commune. A ce moment-là,
on subventionne entièrement la pose des drains communautaires.
M. Dubois: Toujours sur le service du génie, à la
page 95, à 0.41: Etudes sur la fréquence et les relations des
accidents de ferme, à qui ces études ont-elles été
données? (23 h 30)
M. Garon: C'est parce que, l'an dernier, principalement,
c'était un montant qui a servi à faire des études sur les
accidents à la ferme en collaboration avec la Commission des transports.
Cela n'aurait pas dû porter ce titre cette année; au fond, cela
sert pour certaines études particulières de recherche en
génie. Le même titre est resté parce que, l'an dernier,
ça avait surtout servi pour cela:
M. Dubois: Ce sont des contrats donnés à
l'extérieur?
M. Garon: II y a eu certaines études dont on parlait, qui
ont été faites sur le purin et qui ont été
financées à même ce budget l'an dernier. Je ne sais pas
pourquoi, ça n'aurait pas dû être ce titre, mais le titre
est resté. C'est un genre de fonds pour certains travaux de recherche en
génie.
M. Dubois: Les essais de machines agricoles, en quoi est-ce que
ça consiste?
M. Garon: Où?
M. Dubois: A la même page et à la page suivante.
M. Garon: II arrive qu'on fasse des essais sur certains types de
machinerie; on a fait des essais l'an dernier sur des chenilles qu'on appelle
les chenilles à tracteur. Ce sont des essais sur certains types de
machinerie agricole. Quand on fait des essais sur certaines machines, vous
voyez, c'est écrit Loyers et allocations. On a besoin de machinerie pour
faire les essais, et quand on évalue une machine par rapport à
une autre pour ce qui est de la force et tout cela pour conseiller les
agriculteurs, c'est compris dans ce budget.
M. Dubois: Si le ministre est fatigué, on continuera
mardi.
M. Garon: Pouquoi dites-vous cela?
M. Dubois: Je pensais que M. le député de
Montmagny-L'Islet avait dit que le ministre était fatigué.
M. Garon: Ah non! Je suis capable de vous endurer pas mal
longtemps.
M. Dubois: Ah oui? Il ne vous reste que 25 minutes de supplice
pour ce soir. On est à l'entreposage des grains, à la page 96
cela va bien cela comprend l'aide sur les cribles à
maïs-grains. C'est cela?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: II y a un problème qui a été
soulevé dans ma région et qui touche peut-être plus le
comté de Huntingdon, remarquez bien. Il y aurait une trentaine de
cribles qui ont été construits vers les mois d'août et
septembre, l'automne dernier, et les producteurs n'auraient pas encore
reçu leur subvention.
M. Garon: Pourquoi?
M. Dubois: Apparemment, on aurait modifié certaines normes
en chemin au moment de la construction. Ces mêmes producteurs ont
construit des cribles l'année précédente, avec les
mêmes indications, et ils ont reçu leur subvention. Si cela arrive
chez nous, cela arrive bien aussi ailleurs.
M. Garon: II s'agit de cas où le producteur a fait
construire son crible avant de faire approuver la demande, apparamment, sans se
préoccuper des normes de construction des cribles.
M. Dubois: A peu près 30 producteurs sont dans le
même cas. Je sais que l'entrepreneur a fait venir le matériel
selon les stipulations. Il a commandé son matériel, c'est
sûr, rendu au mois de septembre, quand il faut qu'il soit construit.
Apparamment, c'était 20 pieds, cela a toujours été 20
pieds. Une fois érigé, on a dit: Cela ne répond pas aux
normes. Est-ce que le problème est réglé? Il peut
être réglé depuis quelques jours.
M. Garon: C'est parce qu'il y a une question de résistance
avec une certaine hauteur de cribles; les gens du ministère avaient
accepté 18 pieds et ils continuaient à monter le crible à
20, alors, il y a des questions de résistance. A un moment donné,
cela devient trop haut, il peut y avoir des dangers.
M. Dubois: On m'a dit que les cribles de 20 pieds avaient
été acceptés en 1978.
M. Garon: On me dit que ce sont ceux de 18 pieds qui avaient
été acceptés.
M. Dubois: Je sais que ce sont des cribles de 20 pieds de
hauteur, 50 pieds de longueur, 5 de largeur. Apparamment, c'étaient des
normes existantes au moment de la construction, c'est ce qu'on me dit. De toute
façon, il y a une autre chose que je trouve encore étrange...
M. Garon: On a des normes de construction au ministère.
Quand on subventionne des équipements, c'est selon telles normes et on a
des ingénieurs qui calculent la résistance, qui calculent... Que
voulez-vous, il arrive des problèmes avec cela quand on ne respecte pas
les normes de génie.
M. Dubois: Les normes ont été changées, ou
sont les mêmes qu'en 1978 présentement?
M. Garon: Elles ne sont pas changées.
M. Dubois: On me dit aussi que quelqu'un qui a besoin de deux
cribles de 50 pieds de longueur doit les avoir indépendants l'un de
l'autre au lieu d'en avoir...
M. Garon: C'est réglé.
M. Dubois: C'est réglé. C'était un
problème. En tout cas, écoutez, cela fait peut-être un mois
que j'ai eu les renseignements là-dessus. Ce qui veut dire qu'ils
peuvent les séparer en deux avec du contreplaqué et cela fait
deux cribles. C'est cela? il y a deux subventions. Vous devez avoir reçu
plusieurs demandes s'il y a 30 producteurs qui sont aux prises avec ce
problème.
M. Garon: C'est le même entrepreneur.
M. Dubois: Est-ce que cela existait ailleurs que dans la
région?
M. Garon: Non.
M. Dubois: C'est $1000 par crible, est-ce que c'est cela?
C'est-à-dire que cela va pour le silo d'entreposage et cela va pour les
cribles. C'est cela les $5 000 000?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Le montant dépensé en 1979, je
crois.
M. Garon: Je vous avais donné le montant total hier,
c'était autour de $10 000 000.
M. Dubois: Au niveau de l'entreposage aussi, il y a eu des
problèmes, des normes ont été changées. Les silos
d'entreposage à la ferme, il y a eu des problèmes au niveau du
tuyau du ventilateur.
M. Garon: Oui, il y a eu quelques changements.
M. Dubois: Alors, il y a des producteurs, supposons 50, qui en
ont eu dans une région et les 4 derniers, finalement, n'en ont pas,
parce que l'inspection s'est peut-être faite un peu plus tard et que les
normes ont changé en chemin.
M. Garon: Tous ces cas, à mesure qu'ils nous sont
signalés, on les révise et on les régularise.
Disons qu'on donne toujours une chance au producteur, à moins
qu'il soit en dehors des normes, là, ce n'est pas pareil.
M. Dubois: Non, mais ce sont des problèmes qui
existent.
M. Garon: Parfois, il y a eu des changements au programme et le
programme peut sortir un mois ou deux trop tard... S'il y a des cas comme
ceux-là, je pense bien qu'on doit les avoir déjà en
référence et on s'en occupe.
Aide à l'entreposage des grains sur la ferme, $5 922 900; aide
à l'achat de machines spécialisées pour la récolte
des grains, $511 200; aide à l'amélioration de la conservation
des fourrages, $3 653 600 pour un total de $10 087 700.
M. Dubois: Le programme se continue quand même cette
année, oui? Pour toutes les régions? Oui.
Le Président (M. Boucher): L'élément 2 est
adopté. Elément 3.
M. Dubois: Quel est le nombre d'emplois créé par
ces programmes?
M. Garon: C'est considérable. M. Dubois: C'est
considérable?
M. Garon: Oui, je vais vous dire cela, ça ne sera pas
long. 8865 travailleurs employés par 5223 employeurs. La contribution
financière du ministère de l'Agriculture a été de
$11 085 866.50; pour les étudiants, 1623 producteurs ont
participé au programme et employé 2249 étudiants. Les
détenus; l'aide financière à la création d'emplois
à l'intention des détenus. Il y a eu 52 détenus, ou
anciens détenus libérés depuis moins de six mois qui ont
profité du programme.
M. Dubois: Durant l'année 1978, je pense que vous avez
été plus collaborant ou le ministère a été
plus collaborant avec les producteurs qui se prévalaient de ces aides.
Il y avait 50% d'aide financière pour les chômeurs, 75% pour les
assistés sociaux, si je ne me trompe. En 1978, par exemple, des
pomiculteurs qui ont fait leur demande de remboursement, une fois la saison
terminée, ont reçu de l'aide financière. (23 h 45)
L'an dernier, j'ai eu plus d'un cas où les mêmes
producteurs ont répété une deuxième année le
programme, se sont prévalus du programme avec les mêmes
formulaires. Mais là, on a appliqué des règlements
beaucoup plus sévères, à savoir qu'il fallait envoyer le
rapport en dedans d'une semaine. Je comprends que c'est...
M. Garon: On est obligé de respecter des normes dans
l'application des programmes.
M. Dubois: Je comprends, mais je me deman- dais pourquoi les
mêmes producteurs, en envoyant leur formulaire aux mêmes dates que
l'année précédente, ont été payés,
ont reçu de l'aide, mais l'année suivante...
M. Garon: Parfois, vous voyez que le bureau du
Vérificateur général fait des recommandations. Il a
parfois des discussions avec les gens du ministère. Il fait des
recommandations. Nous avons un bureau de vérification interne au
ministère qui nous dit: Dans certains cas, il faut appliquer les normes
de telle façon parce que, autrement, il peut y avoir du coulage. Ce sont
des méthodes de la structure administrative pour une meilleure
utilisation des fonds publics.
M. Dubois: Je comprends que ça prend des
règlements. C'est mentionné souvent au niveau des producteurs
agricoles que, dans cette période de l'année, ils n'en ont
peut-être pas les facilités ou ils n'ont pas une secrétaire
à temps plein pour remplir leur formulaire. Alors, ils se disent:
Aussitôt ma récolte finie, je vais le faire. C'est ce qui s'est
fait en 1978. Ils ont eu l'aide quand même. Ils ont fait la preuve de
tous les chèques qu'ils ont émis à ces employés,
les chèques d'assurance-chômage etc., tous les relevés
possibles. On accompagne la demande de chèques et on peut prouver quand
même, noir sur blanc, qu'on essaie pas d'avoir plus que ce à quoi
on a droit. Mais je sais qu'il y a eu des individus qui ont été
pénalisés jusqu'à tout près de $3000. Dans le sens
qu'ils n'ont pas reçu l'aide financière qu'ils s'attendaient
d'avoir. Je comprends qu'ils ne rencontraient pas les six ou sept jours, le
laps de temps, entre la fin de l'emploi et l'acheminement des documents. Je
pense que c'est à peu près ça.
Le Président (M. Boucher): L'élément 3
est-il adopté?
M. Dubois: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Elément 4.
M. Dubois: La subvention qui est donnée à la
Coopérative de développement agro-forestière du
Témiscouata, le JAL, c'est plus que $40 000 qui ont été
accordés, selon votre communiqué de presse.
M. Garon: C'est le résiduel d'un protocole d'entente de
trois ans où il y avait si ma mémoire est bonne $90
000 la première année, $70 000 la deuxième et $40 000 la
troisième.
M. Dubois: Je sais que le communiqué de presse donnait un
montant plus élevé, mais je ne savais pas où...
M. Garon: C'est une autre chose.
M. Dubois: Ce sont des producteurs...
M. Garon: Vous parlez d'une autre subvention de $190 000. C'est
une autre chose.
M. Dubois: Ce n'était pas dans le même
communiqué?
M. Garon: Non. M. Dubois: Non?
M. Garon: Je ne pense pas. Les $40 000, ce sont les
dépenses du fonctionnement pour l'ensemble de la coopérative,
tandis que les $190 000 dont il était question, c'était pour
l'organisation d'une coopérative. Le JAL coopéatif regroupe trais
municipalités, Juste, Auclair et Lejeune.
Une Voix: Saint-Juste.
M. Garon: Saint-Juste, Auclair et Lejeune, les trois ensemble
administrent une coopérative qui faisait plusieurs genres
d'opérations; érablières, production de pommes de terre de
semence, des loisirs, des huiles essentielles, de l'équitation, toutes
sortes de choses. C'est une coopérative de développement.
Maintenant, à un certain stade de développement, il
était bon de subdiviser les opérations parce que certaines
opérations pouvaient être affaiblies en affaiblissant toute la
coopérative, du fait d'être dans une seule unité
coopérative. Pour aider ce transfert, et étant donné que
ces gens-là avaient travaillé dans le domaine de la pomme de
terre de semence, il y a eu une aide particulière pour consolider la
production de la pomme de terre de semence et en faire une entité en
soi.
M. Dubois: II y a eu plusieurs subventions qui ont
été concédées à cette firme?
M. Garon: Oui, à la coopérative et non seulement au
producteur. Il s'agit de la municipalité où les gens ont voulu
assumer le développement de leur municipalité; parce qu'ils
aimaient l'endroit où ils vivaient, ils ont décidé
à un moment donné, de favoriser la création d'emplois,
afin que les gens puissent vivre là au lieu de sortir de leur village.
C'est une des expérience qu'il y a eu au Québec, ç'a
été local.
M. Dubois: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'élément
4, programme 3 est adopté? Programme 4.
Assurances agricoles M. Garon: Le programme 4, c'est
l'assurance.
M. Dubois: La fusion entre le ASRA et
l'assu-rance-récolte, c'est à la veille de se faire?
M. Garon: Pardon.
M. Dubois: La fusion entre la ASRA et
l'assurance-récolte.
M. Garon: Cela va venir.
M. Dubois: Cela va venir bientôt, bientôt, parce que
c'est au mois de décembre que ç'a été
voté.
M. Garon: La loi est adoptée, oui.
M. Dubois: Est-ce que le président de cette nouvelle
organisation est nommé?
M. Garon: Non.
M. Dubois: Non. Elles agissent comme deux entités
présentement?
M. Garon: Oui, avec une collaboration entre les deux.
M. Dubois: Votre programme... on a parlé de production du
porc tout à l'heure, mais est-ce qu'il y a une possibilité qu'il
y en ait un programme de stabilisation pour les engraisseurs?
M. Garon: Quoi?
M. Dubois: Pas pour les porcelets.
M. Garon: Non, l'élément 1, c'est
l'assurance-récolte, l'élément 2, c'est
l'assurance-stabilisation.
M. Dubois: Non, c'est parce que je suis à
l'élément 2.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
M. Dubois: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté,
élément 2.
M. Dubois: L'élément 2, c'est
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles. Au niveau des porcs...
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Au niveau des engraisseurs, est-ce que vous allez en
avoir un programme de stabilisation? Est-ce que vous avez l'intention de nous
en donner un, dans un laps de temps assez court?
M. Garon: Non, dans la mesure où on garde toute la
question du porc et qu'on la suit de près; mais disons qu'actuellement
la mesure principale qui a été adoptée, c'étaient
les crédits spéciaux.
M. Dubois: Mais, au niveau des porcelets, ça pourrait se
faire quand même. L'engraisseur bénéficie d'une aide
financière sur le porcelet quand même, alors si...
M. Garon: S'il est naisseur et finisseur.
M. Dubois: Oui, naisseur et finisseur. Les nais-seurs, de toute
façon, vendent leurs porcs aux en-
graisseurs. Alors, en aidant le naisseur, on aide tout le monde.
Pourquoi n'y aurait-il pas un programme qui irait spécifiquement
là, plus généreux que celui d'aujourd'hui?
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Vous pourriez avoir un programme plus
généreux pour les naisseurs et qui aiderait toute la
production.
M. Garon: C'est une assurance-stabilisation qui est
établie selon le calcul du coût de la production. Evidemment, on
peut être d'accord ou non avec le coût de production. Il y a le
calcul du coût de la production qui est fait avec l'Union des producteurs
agricoles et le service d'études économiques. Alors,
l'assurance-stabilisation est basée sur ce coût de production,
avec un taux de rémunération qui peut varier selon que c'est 70%,
80%, 90% ou 100% de la moyenne du revenu d'un ouvrier spécialisé.
C'est la moyenne établie d'après 34 corps de métiers au
Québec.
M. Dubois: Les prix à la vente, c'est la différence
entre le coût de la production et le prix du marché. Le prix du
marché est basé sur celui de
Montréal ou de Toronto, parce que j'ai eu une plainte disant que
ceci était basé d'après le prix de Toronto?
M. Garon: Le barème, c'est la moitié du prix du
porc fini à Toronto.
M. Dubois: La moitié du prix du porc fini à
Toronto.
M. Garon: A Toronto on a un système de vente. Nous, nous
n'avons pas de système de vente. La moitié du prix d'un porcelet,
c'est la moitié du prix de vente du porc fini.
M. Dubois: Ainsi, le prix de vente à Toronto est bien
différent de celui qui est connu ici au Québec?
M. Garon: II est possible que ce soit à
réévaluer.
M. Dubois: II y a eu des plaintes de formulées dans ce
sens-là.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on peut adopter le
programme 4?
M. Dubois: Oui, on peut adopter le programme; on tomberait au
programme 5.
Le Président (M. Boucher): Programme 4, adopté.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 23 h 58