Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, November 6, 2019
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Vol. 45 N° 24
Clause-by-clause consideration of Bill 34, An Act to simplify the process for establishing electricity distribution rates
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Intervenants par tranches d'heure
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Birnbaum, David
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Julien, Jonatan
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Julien, Jonatan
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Ghazal, Ruba
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Lemay, Mathieu
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Ghazal, Ruba
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Julien, Jonatan
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Ghazal, Ruba
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Barrette, Gaétan
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Birnbaum, David
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Barrette, Gaétan
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Kelley, Gregory
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Julien, Jonatan
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Girard, Éric
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Allaire, Simon
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Bélanger, Gilles
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Polo, Saul
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Julien, Jonatan
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Lemay, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Barrette, Gaétan
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Birnbaum, David
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Lemay, Mathieu
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Birnbaum, David
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Julien, Jonatan
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Polo, Saul
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Ghazal, Ruba
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Lemay, Mathieu
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Ghazal, Ruba
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Julien, Jonatan
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Ouellet, Martin
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Polo, Saul
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Lemay, Mathieu
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Ghazal, Ruba
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Julien, Jonatan
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Polo, Saul
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Barrette, Gaétan
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Girard, Éric
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11 h (version révisée)
(Onze heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Lemay) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous sommes réunis afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant à simplifier le processus
d'établissement des tarifs de distribution d'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Kelley (Jacques-Cartier) remplace M. Ciccone
(Marquette); M. Barrette (La Pinière) remplace Mme Montpetit
(Maurice-Richard); Mme Ghazal (Mercier) remplace Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et M. Ouellet (René-Lévesque) remplace
M. Roy (Bonaventure).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en étions au
sous-amendement présenté par le député de Laval-des-Rapides sur
l'article 2. M. le député.
• (11 h 20) •
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. En effet, nous étions justement en discussion sur des
explications sur l'amendement en question, le sous-amendement. Je vais juste
reprendre là où on s'était laissés hier soir et peut-être apporter une
précision, parce que, le ministre l'a invoqué hier dans sa prise de parole, ce
sous-amendement-là ne vient pas réintroduire un dossier tarifaire ou une cause
tarifaire en bonne et due forme — ça fait peut-être partie un peu des
questionnements qu'il a eus hier soir — loin de là. Ce n'est pas une
cause tarifaire qu'on suggère de réintroduire à partir de cet exercice-là. Et
vous avez vu mes interventions sur l'amendement du ministre. Je questionnais
beaucoup le volet arbitraire de prendre une <moyenne basée sur cinq...
M. Polo : ...loin de
là. Ce n'est pas une
cause tarifaire qu'on suggère de réintroduire à
partir de cet exercice-là. Et vous avez vu mes interventions sur l'amendement
du ministre. Je questionnais beaucoup le volet arbitraire de prendre une >moyenne
basée sur cinq ou six ans du 0,65, le multiplicateur de <0,065... >0,65
et, à l'inverse, le 1,35. Puis, bien sûr, j'ai compris qu'en période soit
d'inflation ou de déflation… j'ai compris la logique. Ceci dit, je questionne
encore aujourd'hui, là, le volet arbitraire parce qu'une période de cinq à six
ans est beaucoup trop courte. Et c'est pourquoi je lui demandais s'il avait
fait d'autres analyses sur une période plus longue.
Maintenant, ses réponses ne m'ont pas
convaincu. C'est la raison pour laquelle j'ai amené ce sous-amendement-là où on
demande à la régie, donc, de se pencher sur ce dossier-là à travers son
expertise, son analyse, de pouvoir justement aider à déterminer quel sera ce
multiplicateur-là, O.K.? Donc, ce n'est pas une cause tarifaire qu'on propose,
là, en bonne et due forme, mais c'est plutôt l'avis ou la contribution de la
régie pour <déterminer... >aider à déterminer quel sera ce
multiplicateur.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement? M. le
député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Comme mon collègue vient de dire, nous ne sommes pas en train
d'aller à l'encontre du raisonnement de base du projet de loi devant nous,
c'est-à-dire on n'est pas en train de... on n'a pas la prétention de proposer
un autre régime tarifaire. En quelque part, le sous-amendement de mon collègue
est une expression <du>de la volonté que nous aurions entendue à
plusieurs reprises du ministre, c'est-à-dire que l'intégrité et le rôle, entre
les chaque cinq ans, de la régie est à protéger, et à juste titre, est à
protéger au nom de chacune des catégories.
Et je me rappelle qu'on est dans
l'article 2, qui parle de tarif L. C'est un des constituants, si on
veut, <qui reçoit des... >qui reçoit des services d'Hydro-Québec
et qui joue un rôle important sur le développement énergique au Québec, qui a
contribué à l'économie du Québec, qui a, comme on dit — on va
continuer de parler, j'imagine, de l'interfinancement — qui a, en
quelque part, <a >aidé à protéger le consommateur, parce qu'ils
font... ils prennent leur poids proportionnel ou, en quelque part, démesuré du
fardeau économique d'Hydro-Québec. C'est-à-dire ils sont censés d'aider, en
quelque part, le consommateur, la consommatrice à avoir un prix équitable.
Alors, dans le contexte de l'amendement, notre sous-amendement cherche de façon
cohérente à protéger chacun des constituants des utilisateurs, si je peux
m'exprimer ainsi, des services d'Hydro-Québec.
Le ministre, à plusieurs reprises, invoque
l'article 8 dans nos discussions. Et l'article 8, on va en discuter
davantage, évidemment, mais, dans le contexte du sous-amendement, l'article 8,
dans chacun de ces alinéas, parle du rôle maintenu par la régie. C'est ça qui
est au fond des exemples, des situations envisagées par l'article 8.
C'est-à-dire qu'en bonne et due forme la régie, tout au long des cinq ans
devant nous, où il y a un gel de proposé, et les quatre autres, où on fixe les
tarifs au niveau de l'inflation, la régie, à l'article 8, qui a un impact
sur l'article 1 et 2... et ainsi a son rôle à faire.
Alors, M. le Président, je soumets que le
sous-amendement est une suite de ces considérations-là et est une suite logique
du constat et du souhait exprimé à plusieurs reprises, de ma lecture, par le
ministre de <protéger justement le...
M. Birnbaum :
...sous-amendement est une suite de ces considérations-là et est une suite
logique du constat et du souhait exprimé à plusieurs reprises, de ma lecture,
par le
ministre de >protéger, justement, le consommateur.
Là, on arrive à l'autre aspect, et, une
autre fois, je crois qu'on fait, je me permets de dire, en quelque part cause
commune avec le ministre, c'est d'assurer, de nous assurer mutuellement que ce
tarif, en toute situation, y compris les possibles situations d'exception... Nous
en convenons, on ne va pas, on l'espère, être devant des situations de
déflation trop souvent dans notre vie. Mais, en bonne et due forme, c'est la
responsabilité de législateur de se préparer pour chaque advenant, pour chaque
possibilité. Et en voilà une, considération pour protéger les consommateurs
industriels qu'on peut bien comprendre, qu'on peut bien comprendre.
Mais là on arrive à la deuxième
chose : Comment, advenant ces situations, M. le Président, protéger toute
catégorie de consommateur? Et c'est là où moi aussi, j'ai une question, avec le
plus grand respect, sur la façon de nous protéger mutuellement. Comme mon
collègue a dit, on ne parle pas d'un sous-amendement, ni d'un amendement, ni
des articles, ni un projet de loi qui prévoit un horizon de six ans. On
parle... Le rôle de législateur, c'est de proposer quelque chose. Évidemment,
dans les pires des circonstances ou dans des circonstances exceptionnelles, on
se reconvoque. C'est normal, la vie change. En même temps, le but du projet de
loi, et le ministre va être d'accord avec moi, je suis sûr, M. le Président,
c'est de prévoir un avenir, en quelque part, illimité. Et là il y aurait... Et le
ministre va en convenir aussi, il ne sera pas le ministre de l'Énergie à
perpétuité. Je suis sûr que ça va être un long mandat, et on va se prévaloir de
son expertise et son expérience. Il y aura d'autres ministres de l'Énergie, à
un moment donné, j'imagine, même la CAQ va en convenir, issus d'autres
formations. Qui sait qu'est-ce qui nous attend dans les décennies qui s'en
viennent?
Mais, en tout sérieux, donc, est-ce que
c'est la meilleure façon de confier, en quelque part, M. le Président, au
ministre le rôle de déterminer les pourcentages, le fameux 0,65 et 1,35 en cas
de déflation? Le but, en quelque part, de notre sous-amendement, c'est de faire
en sorte, en respectant, comme je dis, les propos du ministre sur le rôle
continu de la régie, le but de notre sous-amendement, c'est de faire fixer ces
contingences-là par la régie.
Alors, j'aimerais demander, M. le
Président, au ministre comment... pourquoi ça ne serait pas une solution plus
transparente, plus fidèle à la pérennité de l'affaire et plus sécurisante, si
je peux m'exprimer ainsi, pour les consommateurs et consommatrices, de
désigner, comme propose notre sous-amendement, la Régie de l'énergie au lieu du
ministre. Alors, voilà ma question.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Oui, merci,
M. le Président. Donc, j'entends bien, en réalité, les questionnements de mon
collègue, et, naturellement, là, on a eu l'occasion, là, suite à notre
rencontre d'hier, là, de réfléchir également de notre côté, voir les
implications. On a, effectivement, là, certains éléments qui nous interpellent
puis certains éléments qui disent... Bien, il y a des éléments< qui...>,
je dirais, qu'on regarde positivement pour l'instant.
L'enjeu qu'on a, c'est quand je réitérais
que c'est le souhait... et, dans la formulation actuelle... Puis on aura
l'occasion, après ça, d'en discuter, puis peut-être de déposer, puis d'avoir
des discussions, même à micro fermé, voir si... jusqu'où on va se rendre. C'est
que la proposition actuelle, un taux déterminé par la Régie de l'énergie,
entraînerait, à notre avis, une cause tarifaire en première année.
• (11 h 30) •
On est assez ouverts à l'éventualité de
venir dire... On est ouverts à plein d'éventualités, en réalité. On pourrait
venir dire, par exemple, qu'après cinq ans — ce n'est pas ce qui est
visé ici, là — <après cinq ans, >quand il y aura la
cause <tarifaire, bon, la régie va fixer...
>
11 h 30 (version révisée)
<17855
M.
Julien : ...on est assez ouvert à l'éventualité de venir dire... on
est ouvert à plein d'éventualités, en réalité. On pourrait venir dire par
exemple qu'après cinq ans, ce n'est pas ce qui est visé ici, là, après cinq
ans, quand il y aura la cause >tarifaire, bon, la régie va fixer la
hausse des tarifs généraux. Les années subséquentes, elle dit... bon, elle va
porter un ajustement, puis on comprend qu'à tous les cinq ans, bien, après ça,
ça va monter à l'inflation, puis elle va revenir faire les causes tarifaires.
Alors, elle pourrait venir fixer dans cinq ans, par cause tarifaire, la hausse
de cette année-là, convenir que, pour les années subséquentes, ça sera à
l'inflation sur la période jusqu'à la prochaine cause tarifaire et venir fixer
les taux, là, qu'on a énumérés, de 0,65 et 1,35. Alors là, ce serait dans le
processus d'une cause tarifaire avec une analyse assez large.
D'un autre côté, dans l'intervalle, il
pourrait être intéressant, en réalité, d'obtenir l'avis de la régie. L'avis de
la régie, puis c'est ce que j'entendais de mon collègue de Laval-des-Rapides,
ce n'est pas une cause tarifaire, c'est un avis. Puis là, mais là on
s'interroge sur : Oui, mais quelle forme prendrait ça si ce n'est pas une
cause tarifaire? Parce qu'il faut comprendre, là, que ce n'est pas une science,
là. Quand on a appliqué le 0,65, quand on a regardé l'historique, là, pourquoi
il a été fixé à ce niveau-là dans le passé, le tarif L par rapport aux tarifs
généraux, c'est qu'à chaque année Hydro-Québec fait une demande pour la hausse
demandée puis la hausse demandée pour le tarif L, puis ce qu'on a vu, en fin de
compte, c'est... la régie a dit : Bien, votre demande pour les tarifs
généraux, on la réduit, admettons, de 0,7 % puis on réduit par le fait
même de 0,7 % la demande pour le tarif L. Donc, c'est une équation assez
simple, là, de la régie, de dire : Votre demande c'est ça, on la réduit de
0,7 %. Votre demande pour le tarif L, c'est ça, on fait la même réduction.
Alors, c'est ça la mécanique qui a été appliquée dans les six dernières années.
Donc, ce n'était pas une science exacte
par rapport au L, c'est : on fixait les tarifs généraux puis, suite à la
demande d'Hydro-Québec sur les tarifs généraux puis le L, on appliquait, en fin
de compte, la même variation suite à l'analyse des tarifs généraux. Donc, ce n'est
pas une science exacte pour le L. Le travail se faisait sur les tarifs généraux
puis on appliquait, en fin de compte, une arithmétique, là, pour corriger le L.
Alors, c'est là où on en est. Alors, de la
façon qu'il est formulé actuellement, «un taux déterminé par la Régie de
l'énergie», inscrit comme ça, pour nous, ça nous amène à une cause tarifaire
sur l'ensemble, en fin de compte, des éléments puisque le L découle des tarifs
généraux avec ajustements. Et ce n'est pas le principe du projet de loi. Donc,
c'est là où en est actuellement dans nos réflexions, puis je serais curieux de
vous entendre.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, M. le
Président. Vous savez, vous nous le rappelez régulièrement, qu'il faut faire
attention de ne jamais présumer ou de ne jamais porter, si on peut dire...
Une voix : …
M. Polo : Pardon?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, continuez.
M. Polo : Je vais
terminer ma phrase, parce que, là, le terme me manque. Des intentions, prêter
des intentions. Mais, pendant une demi-seconde, il a attiré mon attention parce
que je pensais qu'il allait donner suite à mon propos antérieur au sujet de
considérer peut-être un avis de la régie et que… Loin de moi, d'amener ce
sous-amendement-là sous forme de réintroduire une cause tarifaire dans
l'exercice comme tel pour déterminer le multiplicateur. Je veux juste reprendre
le ministre sur un moment, un passage de son intervention lorsqu'il dit que la
régie ne donne pas d'avis. Et, en fait, ici, je pourrais lui faire une longue
liste, sur le site de la Régie de l'énergie, de différents avis que la régie a
l'habitude de contribuer ou d'amener, et donc d'introduire, à travers ce
sous-amendement-là, une contribution de la régie afin de définir le
multiplicateur, selon moi, ça reste encore pertinent. Ça reste encore
nécessaire afin de définir le multiplicateur, de la même façon que la régie a
l'habitude de produire des avis.
Donc, je ne veux pas prêter des intentions
aux propos du ministre. Ceci dit, en aucun cas le sous-amendement ne vise à
dénaturer ou à réintroduire un exercice de cause tarifaire, c'est à force de le
répéter, c'est vraiment dans une optique de définir le multiplicateur sous
forme d'un avis de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, oui, le députe de... Ah! vous voulez... Allez-y M. le ministre.
M. Julien :
<Oui,
très rapidement,
M. le Président. Il faut alors...
M. Polo : ...exercice
de cause tarifaire, ce qu'il s'efforce de répéter. C'est
vraiment dans
une optique de définir le multiplicateur sous forme d'un avis de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, oui, le député de... Ah! vous voulez... Allez-y,
M. le
ministre.
M. Julien : >Oui,
très rapidement, M. le Président. Alors, je sais très bien, et on analyse, on
en a discuté, qu'on peut obtenir des avis de la régie, que la régie peut
émettre des avis, alors, de recommandation, d'analyse, à tous égards. Naturellement,
quand on dit «un taux déterminé par la Régie de l'énergie», pour nous, quand on
l'inscrit comme ça, ça pourrait entraîner une cause tarifaire, tandis que, si
on disait : Bien, les taux sont les suivants, par exemple, là, je ne fais
pas un autre amendement, là, <mais... >et on obtienne un
avis de la régie sur ces taux-là, ça, c'est autre chose, pour nous. Donc...
puis un avis qui serait rendu public, le cas échéant.< Donc... >
Alors, c'est la formulation actuelle. Je
comprends vos intentions que ce soit un avis, mais d'inscription comme ça, ce
n'est pas nécessairement que ça dénote.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee, vous vouliez intervenir? Non? Ça va? Parfait. Mme
la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Très bien.
Merci, M. le Président. Donc, en lien avec le sous-amendement, moi, ce que je
comprends, qui a été soumis par mon collègue le député de Laval-des-Rapides, ce
que je comprends, c'est que, comme on a eu la discussion par rapport au 0,65 et
1,35 en cas de déflation, c'est qu'on n'a pas l'assurance que c'est une mesure
qui permet d'atteindre les objectifs poursuivis par le gouvernement.
Et donc le ministre <revient beaucoup
sur le... >revient beaucoup sur le décret de 2014, dont l'objectif était
de rendre les entreprises... c'est-à-dire, de rendre notre hydroélectricité...
de faire en sorte que ça soit attractif et compétitif pour les entreprises de
venir au Québec ou, celles qui sont ici, de rester ici. Et donc là, ça serait
que cet élément-là soit défini plutôt par la Régie de l'énergie pour s'assurer
que ça soit le bon taux. C'est ce que je comprends, que ça soit le bon taux.
Je voudrais juste revenir, parce qu'à
plusieurs reprises le ministre répétait des pourcentages puis il lisait un
document où il disait : Voici quel est le pourcentage qui est payé...
c'est-à-dire, les augmentations par le tarif L versus les autres tarifs. Puis
je voudrais juste qu'il me les répète parce que je ne les avais pas pris en
note. Souvent, vous disiez... Souvent, le ministre mentionnait que... voici
quel est le pourcentage qui est... le pourcentage d'augmentation, je pense, qui
est payé par le tarif L. Il y avait comme une... Puis là vous... le
ministre les énumérait. Il disait : Les entreprises, là, par exemple,
elles consommaient tant, ils ont une augmentation de tant telle année, tant
telle année. Je me rappelle qu'il lisait. Puis j'essaie de retrouver cette
information-là parce qu'il voulait démontrer qu'elles étaient désavantagées, et
donc que c'était important, le décret, en 2014, qu'il ait eu lieu puis qu'il
soit maintenu. Est-ce que le ministre pourrait peut-être juste me relire ces
informations-là? Parce que je m'en rappelle de mémoire, mais je ne les avais
pas prises en note.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : ...je
répéterai les informations que vous souhaitez entendre, parce qu'on donne
plusieurs chiffres, mais, en vous écoutant, la définition que vous donnez,
c'est probablement la comparaison, entre 2014 et 2019, de l'évolution des tarifs
du L qu'on mentionnait. Et on mentionnait que, si on prenait une période de
cinq ans, on comparait, en fin de compte, la méthode proposée à l'intérieur du
projet de loi à 0,65 % de l'inflation avec un gel en première année. On
venait mentionner que les tarifs L ont progressé de 2,5 % en 2015, de
0 % en 2016, de 0,2 % en 2017, de 0 % en 2018, de 0,3 % en
2019, ce qui fait que, globalement, ça donne 3 %, si on ne fait pas un
taux composé — avec un taux composé, ce serait supérieur parce que le
2,5 % est en début de période — et, avec la proposition qu'on
fait, quand on regarde l'inflation, que ça donnait 2,4 %, c'est-à-dire un
gel en première année. On applique aux quatre années subséquentes 65 % de
l'inflation observée, selon le projet de loi, 2,4 %. Ça voudrait dire que,
si on avait appliqué, dans les cinq dernières années, la proposition du projet
de loi n° 34 au tarif L, c'est une augmentation
de 20 % inférieure à celle qu'on a effectivement connue et qu'on a
observée.
Mme Ghazal : Celle qu'on a
observée depuis...
M. Julien : Depuis... sur
une période de cinq ans.
Mme Ghazal : O.K. 2014.
M. Julien : Si je vais
encore sur six ans, parce que ça commençait depuis six ans, là, c'est encore
plus élevé parce que la première année, c'était 3,5 %.
Mme Ghazal : Ça,
j'imagine, tout ça, c'est public mais... Là, c'est parce que je ne l'ai pas
comme ça devant moi. Moi, je suis une visuelle. Mais est-ce que c'est possible
de déposer ce que vous nous donnez comme information?
M. Julien :
L'augmentation des tarifs L, ça doit être public, ça, année après année.
• (11 h 40) •
Mme Ghazal :
<Mais
juste parce que là vous avez l'air à les connaître par coeur... le ministre a
l'air à les connaître par coeur. Ça fait qu'est-ce c'est...
Mme Ghazal : …ça j'imagine,
tout ça, c'est public… mais, là, c'est parce que je ne l'ai pas, comme ça,
devant moi. Moi, je suis une visuelle. Est-ce que c'est possible de déposer ce
que vous nous donnez comme information?
M. Julien :
L'augmentation des tarifs L, ça doit être public ça, année après année?
Mme Ghazal : >Mais
juste parce que, là, vous avez l'air à les connaître par coeur, le ministre a l'air
à les connaître par coeur. Ça fait qu'est-ce que c'est possible que le document
soit…
M. Julien : Là, c'est à l'intérieur
de notes personnelles avec les propos personnels. Donc, vous comprendrez que ce
n'est pas… Ces données-là, je les connais, mais elles sont disponibles, et on…
Une voix
: …
M. Julien : Sur le site
de la Régie de l'énergie, il y a, en réalité, l'évolution des taux.
Mme Ghazal : Et <donc…
donc, >le point… Donc, sur le site, O.K. Et le point, c'est que ce n'était
pas avantageux pour le tarif L? C'était… évolution ou elle l'était?
M. Julien : Non, c'est
très avantageux, mais, comme je le mentionnais tantôt... parce qu'on a essayé
de retrouver sur quelles bases la Régie de l'énergie venait fixer le tarif L
par rapport au tarif général. Alors, on a constaté, dans les dernières années,
à titre d'exemple, Hydro-Québec, quand il arrive en cause tarifaire, ce qu'on
conçoit, c'est qu'il dépose, en réalité, une proposition. Il regarde ses coûts,
il fait ses estimations avec le 8,2 % puis il dit : Bon, pour l'an
prochain — je dis des chiffres qui ne sont pas vrais — la
hausse des tarifs généraux, ça devrait être 2,5 %, et la hausse du tarif L
devrait être de 2 %. Là, la régie travaille, les parties prenantes
discutent, 1 500 questions, huit mois de travail, tout le monde en
discute. Puis la régie, à terme, dit : Écoutez, les tarifs généraux vont
évoluer, pas de 2,5 %, mais de 2,2 %. O.K. C'est la conclusion. La
cause tarifaire, un écart, entre 2,5 % et 2,2 %, de 2,3 %. Ils
appliquent le 2,3 % au tarif L à la demande d'Hydro-Québec. Ça fait que ça
passe de 2 % à 1,7 %.
Alors, c'est ça qui était appliqué,
essentiellement, là, dans chacune des demandes, des décisions de la régie. Le
tarif général, l'augmentation a été fait par cause tarifaire, et, par différence,
ils ont retiré, en fin de compte, ils ont mis le même accord à l'autre tarif.
Naturellement, nous, quand on le regarde sur la base de six ans, on observe que,
sur six ans, les tarifs L ont augmenté de 6,6 % et que les autres
clientèles ont monté de 10,10 %.
Donc, c'est sur ce ratio-là qu'on se base,
sur la période de six ans. On aurait aimé l'extrapoler sur plus d'années, mais,
naturellement, comme on l'a démontré hier, puisque dans les années précédentes,
en 2014, le tarif L suivait les autres tarifs, bien, ça ne fonctionnait pas. Je
veux dire, on aurait pu prendre une plus longue période, mais elle n'est pas
représentative de la volonté du décret de 2014, et ça aurait fait en sorte… À
titre d'exemple, si on l'aurait mis sur 15 ans, on l'a calculé, ça aurait
été le taux 0,83 plutôt que 0,65, mais il faut comprendre que c'est en 2014 qu'a
été prise une décision de donner cet avantage au tarif L pour assurer la
compétitivité des grands consommateurs. Donc, ça serait très hasardeux, je
crois, d'aller au-delà de 2014, puisque ce n'était pas la même réalité.
Mme Ghazal : Puis
pourquoi la régie ne faisait pas cet exercice-là sur le tarif L mais plus sur
les tarifs généraux?
M. Julien : Je pense qu'ils
le faisaient sur l'ensemble des tarifs. Alors, c'est les tarifs généraux, et,
naturellement, l'écart entre le taux soumis, pour eux, en réalité, c'était un
écart par rapport à l'indexation du volet patrimonial qui n'est pas appliqué au
tarif L.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Je suis
désolée, je n'ai vraiment pas compris l'explication. Est-ce que vous pouvez
juste répéter puis plus l'expliquer?
M. Julien : C'est-à-dire
que c'est une base de calcul, en réalité, qu'on prend le tarif, les tarifs
généraux. C'est-à-dire que les tarifs généraux, eux, sont indexés. Et, en 2014,
le décret a fait en sorte qu'une partie, en réalité, n'était pas indexée, du
tarif L, liée au bloc patrimonial. Donc, c'est un calcul, en réalité, qui
permet d'arriver à cette conclusion-là. Donc, c'est ça qui fait la différence
entre le L, en réalité, et les tarifs généraux.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Puis, hier,
je posais des questions par rapport… En tout cas, ce n'était pas très clair,
là, cette partie de l'explication. Je suis désolée, il y a peut-être des choses
qui m'échappent. Ce n'est vraiment pas évident. Je voudrais quand même revenir
par rapport au décret au 2014, ce qui fait qu'aujourd'hui on veut le maintenir.
Donc, c'est pour ça que l'inflation… Si c'est en cas d'inflation, c'est juste
0,65, 65 % de l'inflation, qui est appliqué au tarif L et non pas la
totalité de l'inflation. Et j'avais posé la question au ministre sur… Si on ne
l'avait pas appliqué, qu'est-ce que ça aurait donné puis est-ce que ça a un
impact sur l'interfinancement, puis le ministre y allait de réponses :
Bien, on ne peut pas le savoir, on n'est pas capable de le savoir. Mais qui
est-ce que le ministre a consulté pour dire : Bien, on ne peut pas le savoir,
on ne peut pas <l'évaluer, l'impact…
Mme Ghazal :
...ministre sur, si on ne l'avait pas appliqué,
qu'est-ce que ça aurait
donné, puis
est-ce que ça a un impact sur l'interfinancement? Puis le
ministre
y allait de réponses : Bien, on ne peut pas le savoir. On n'est pas
capable de la savoir. Mais
qui est-ce que le
ministre a consulté
pour dire : Bien, on ne peut pas le savoir, on ne peut pas >l'évaluer,
l'impact sur l'interfinancement?
Parce que, dans le fond, la réponse, ce n'était
pas : Oui, ça a eu un impact ou : Non, il y a peut-être d'autres
facteurs qui auraient eu un impact sur l'interfinancement. Parce que moi, je
reviens toujours au pacte, pas le pacte fiscal, mais le pacte social entre les Québécois
puis la société d'État. Mais est-ce que ça, c'est le ministre qui, lui, avec le
ministère, ont dit : Bien, on ne peut pas le savoir? Ou est-ce qu'il y a
eu des spécialistes, des gens qui ont été consultés pour dire : Oui, il y
a... ça n'a pas eu d'impact, mais voici les éléments qui ont fait en sorte que
l'interfinancement s'est empiré? Est-ce qu'il y a eu moins d'entreprises? On ne
peut pas faire ça, comme ça, sur un bout de table, en discutant comme ça, là,
en direct. Je ne peux pas croire que ce genre d'analyse ne peut pas être faite.
Est-ce que ce genre d'analyse, le ministre,
il dit : Ça n'a jamais été fait, donc je ne peux pas vous le dire ou ça...
Donc, on n'a pas l'information ou on ne peut pas faire cette analyse-là?
M. Julien : Alors, l'obligation
de la régie, en réalité, dans la fixation des tarifs, c'est de protéger
l'interfinancement, là, l'article le précise clairement. La question que me
pose la collègue de Mercier... C'est parce que c'est multifacteurs. On ne peut
pas isoler un facteur. La volonté du gouvernement est d'assurer la
compétitivité des entreprises par un tarif qui progresse moins rapidement que
les tarifs généraux. Son objectif clair est d'assurer une attractivité de ces
clients-là, grands consommateurs. Cet objectif-là fait en sorte... c'est pour
avoir des clients grands consommateurs qui vont faire du développement économique
au Québec. Si l'objectif fonctionne, ces grands consommateurs là vont venir au Québec,
vont consommer plus, vont prendre un plus grand volume de consommation qui va
venir jouer sur l'interfinancement.
Ce que me demande ma collègue, c'est de
venir dire : Oui, mais, si on ne l'avait pas appliqué en 2014, est-ce
qu'on aurait amélioré ou pas amélioré le volet de l'interfinancement? Alors, ce
que je dis, c'est : On ne peut pas concevoir tous les éléments qui se sont
situés entre 2014 et 2019, comment ils ont affecté de manière précise les choix
des entreprises. Est-ce que la hausse, par exemple... Est-ce qu'une entreprise
est venue uniquement à cause que la hausse était plus faible? Si on prétend que
oui, je ne suis pas capable de le dire. Est-ce que l'augmentation de
consommation est juste due au fait que la hausse était plus faible? Non, ça fait
partie, entre autres, avec la fiscalité, d'autres éléments.
Donc, ce que je dis, tout simplement, c'est :
On voit une évolution de l'interfinancement, mais, si on me demande de dire :
Est-ce que c'est parce que la hausse des prix à la clientèle L est plus faible
que celle de la clientèle générale?, je dirais non. C'est plus complexe que ça.
Est-ce qu'elle peut y avoir contribué, si je regarde juste cet élément-là,
toute chose égale par ailleurs, je ferais : Mais oui, c'est sûr que, si
j'ai le même nombre d'entreprises, le même volume de consommation, bien,
effectivement, là, l'interfinancement pourrait être affecté. Mais, encore là, c'est
une décision de la régie, hein, qui, elle, dans son analyse, ne doit pas mettre
en doute l'interfinancement. Et, a contrario, je dirais : Oui, mais la
volonté du gouvernement, c'est de faire plus d'attractivité, plus de
consommation qui auraient dû favoriser l'interfinancement du côté des
entreprises pour augmenter, en fin de compte, leur part du gâteau.
Donc, ce n'est pas : Oui, mais est-ce
qu'il y a une analyse qui démontre ça? C'est que ce n'est pas possible de venir
détricoter tous ces éléments-là sur une période de cinq ans pour dire :
O.K., je vais venir prendre chacune des variables et voir leur impact. C'est un
impact global.
Maintenant, si ma collègue dit que c'est
un mauvais choix de faire cette distinction pour l'attractivité, la
compétitivité, alors là ça devient... bien là, c'est une préoccupation
gouvernementale qui a été amenée en 2014.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier, toujours sur le sous-amendement.
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça, parce qu'en fait mon élément, pourquoi est-ce que je fais cette... Parce
qu'ici c'est que ça soit déterminé par la régie, parce que la régie, selon la
loi sur la régie, elle ne peut pas venir affecter l'interfinancement. Et moi,
je ne suis pas en train de dire : Ah! il ne faut pas donner... il ne faut
pas être attractifs, que notre hydroélectricité soit attractive pour les
entreprises. Au contraire, on veut qu'il y ait une attractivité pour que les
entreprises restent là puis elles ne consomment pas du mazout puis de l'énergie
non renouvelable. Au contraire, on veut qu'elles consomment notre
hydroélectricité.
• (11 h 50) •
Donc, c'est un équilibre. Et d'ailleurs ça
fait partie du travail de la Régie de l'énergie qu'il y ait un équilibre. Je
pense, le rôle... je vois ça dans une des décisions tarifaires : «Le rôle
de la Régie de l'énergie est avant tout de concilier l'intérêt public avec la
protection des consommateurs de toutes les catégories et un traitement
équitable du distributeur.» Donc, c'est un équilibre qu'elle essaie de
maintenir. Mais comment est-ce que qu'elle peut maintenir cet <équilibre
si le ministre nous dit : Bien, on ne peut pas...
Mme Ghazal : ...un
équilibre.
Je pense, le rôle... Je vois ça dans une des décisions
tarifaires. « Le rôle de la
Régie de l'énergieT est avant de
concilier
l'intérêt public avec la protection des consommateurs de
toutes les catégories, un traitement équitable du distributeur. » Donc,
c'est un équilibre qu'elle essaie de maintenir. Mais comment
est-ce
qu'elle peut maintenir cet >équilibre si le ministre nous dit :
Bien, on ne peut pas, c'est bien complexe, on ne peut pas étudier toutes ces
variables-là, c'est impossible? Mais, s'il faut s'assurer, oui, d'être
attractifs, mais il faut s'assurer de maintenir l'interfinancement, c'est parce
qu'il y a une façon de faire une analyse ou une étude pour dire : Voilà de
quelle façon on ne touchera pas à l'interfinancement tout en ne touchant pas à
l'attractivité et la compétitivité de nos entreprises. Mais on ne peut pas
juste dire : Ah! bien, voilà l'objectif, puis dire : Mais on ne peut
pas vraiment le savoir. On ne le sait pas. On va voir le résultat au fur et à
mesure. Puis là, au travers des années, on a vu que l'interfinancement n'est
plus... c'est-à-dire la faveur de l'interfinancement en... pour le tarif
domestique, eh bien, il est de moins en moins bon pour eux. Mais qu'est-ce que
vous voulez? C'est un état de la situation.
D'ailleurs, je voudrais savoir : Est-ce
que le ministre, il a une... est-ce qu'il a une réponse, est-ce qu'il sait pour
quelles raisons l'interfinancement s'est empiré? Et, si lui ne le sait pas, qui
peut nous informer? Est-ce qu'il y a des études qui sont faites pour venir nous
démontrer si l'interfinancement peut avoir... Quelles sont les causes qui ont
fait que l'interfinancement n'est... le fait qu'il soit favorable aux tarifs
domestiques est de moins en moins bon, comme j'avais montré hier, avec les
chiffres que j'avais démontrés. D'ailleurs, ce n'est pas juste moi qui le dis,
c'est aussi dans le mémoire de l'Union des consommateurs, où ils disent :
«C'est finalement en 2006 que la régie établissait la balise de référence de
l'interfinancement des tarifs d'électricité des clients domestiques à
81 %.» Donc, les clients domestiques consomment 81... c'est-à-dire
81 % du coût du service qu'ils paient, c'est 81 % du coût du service.
«Or, depuis 2006, l'interfinancement des tarifs des clients résidentiels
s'amenuise graduellement et s'établit à 88 %.» Puis hier aussi j'avais
montré des chiffres.
Quelle est la cause de ça? Si le ministre,
par exemple, va dire : Bien, on ne peut pas le savoir, il y a beaucoup
trop de variables, c'est compliqué, bien, pourquoi on se donne un objectif
d'avoir cet interfinancement si on ne peut même pas le mesurer puis ni savoir
la cause qui fait qu'il varie? Moi, c'est ça que je veux savoir. Je ne suis pas
en train de remettre en question la tarification L, qu'on mette en place des
mesures comme ce qui est écrit dans le décret, mais il ne faut pas le faire au
détriment de l'interfinancement. C'est un équilibre qui doit être maintenu. Et
ici le sous-amendement de mon collègue de Laval-des-Rapides vient dire :
Bien, pour s'assurer de maintenir tout cet équilibre-là, puisque c'est dans
l'objectif de la régie, il faudrait que ces taux-là soient déterminés par la
Régie de l'énergie et non pas, comme en 2014, par le Parti québécois, puis
aujourd'hui <le... >le gouvernement libéral a voulu le maintenir,
puis aujourd'hui le gouvernement veut le maintenir, et c'est là qu'il nous
arrive avec son projet de loi.
De quelle façon est-ce que cet équilibre
peut être maintenu? Ça fait partie des objectifs de la régie. Et donc c'est là
que moi, je me dis : Bien là, je suis rassurée que ce soit la régie qui le
fixe au lieu que ce soit fait de... en se basant sur ce qui a été fait les
années passées, surtout que, quand je pose la question au ministre :
Est-ce que finalement le décret de 2014, qui a amené cet avantage-là au tarif L,
a répondu aux objectifs… Parce que ça, c'est un indicateur de mesure. Le
ministre connaît ça parce qu'il est comptable. Donc, ça, c'est un indicateur.
Mais l'objectif, c'est-à-dire que... Bon, mon point, c'est qu'on se fixe des
objectifs, mais l'idée, ce n'est pas juste d'avoir des objectifs généraux, on
va augmenter de tant, il faut aussi, après ça, mesurer. L'objectif, c'est de
maintenir l'interfinancement. <L'objectif... >Un autre objectif,
c'est de rendre le tarif L attractif pour les grands consommateurs, puis voici
la mesure qu'on a mise. Mais est-ce que cette mesure-là permet d'atteindre
l'objectif? Et le ministre n'est pas capable de répondre à cette question. Il
dit que c'est compliqué, on ne peut pas le savoir, personne ne peut le savoir,
ni son ministère, ni personne. Mais la régie, elle, ça fait partie de son
objectif de s'assurer qu'il y a un équilibre. Donc, c'est pour ça que je serais
plus rassurée que ce soit elle qui fixe ça.
À moins que le ministre me dit :
Bien, moi, je pense qu'on ne peut pas le savoir, mais peut-être qu'il faudrait
consulter d'autres personnes. Est-ce que le ministre a consulté des experts ou
des spécialistes pour voir est-ce que le décret de 2014 a atteint ses
objectifs, puisqu'on veut le maintenir aujourd'hui?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Oui,
merci, M. le Président. Naturellement, là, quand on regarde, en réalité, le
document par rapport aux responsabilités de la régie : «La
régie — c'est mentionné, là, à l'article 52 — <la
régie >ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin
d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs.» Donc, elle ne peut pas modifier un tarif avec cet objectif-là.
<Naturellement, dans tous les cas de
figure, toutes les...
M. Julien : …la régie
ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'
interfinancement
entre les tarifs applicables à des catégories de consommateurs. Donc, elle ne
peut pas modifier un tarif avec cet objectif-là. >
Naturellement, dans tous les cas de
figure, toutes les fois que la régie modifie des tarifs, soit le prix, soit les
conditions d'application, soit les méthodes de calcul, elle vient apporter une modification
tarifaire qui, oui, va avoir un effet sur l'interfinancement, potentiellement,
mais elle ne peut pas le faire en disant que l'objectif de cette modification-là,
c'est pour modifier l'interfinancement. Mais, aussitôt qu'on modifie un tarif
qui fait partie, en fin de compte, de plusieurs tarifs, avec toute la notion d'interfinancement,
il y aura toujours un enjeu à cet effet-là.
Maintenant, c'est toujours la régie qui
fixe le tarif L, même suite au décret de 2014. Et, comme j'ai répondu hier à ma
collègue de Mercier, <c'est… >quand le gouvernement a mis ça en
place avec une indexation du tarif L inférieure, en réalité, aux autres tarifs,
l'objectif, c'était l'attractivité, la compétitivité. On veut avoir des tarifs,
pour les grands consommateurs, qui sont attrayants, qui sont compétitifs.
Maintenant, après six ans d'application, si on dit : Oui, mais ça a-tu
fonctionné? Mais la mesure de venir dire si ça a fonctionné ou non, c'est…
est-ce que c'est de dire combien ça a augmenté? Est-ce que c'est de dire qu'on
a fait de la rétention d'organisations grandes consommatrices? Alors, pour
nous, c'est cette volonté-là, en fin de compte, de maintenir l'attractivité.
Les clients industriels, en réalité, trouvent que le tarif est compétitif, et
nous, on pense qu'on doit continuer, continuer à maintenir cet écart entre le
tarif L et les tarifs généraux. Et la formule qu'on souhaite appliquer est
basée sur l'historique de six ans qui serait «rebasé» après cinq ans.
On a une proposition de sous-amendement
qui dit : Oui, mais la régie, pas par cause tarifaire mais par avis de la
régie, on pourrait la faire participer. On n'est pas fermés à l'idée, mais la
manière où est écrit le sous-amendement, on pense que ça pourrait être
interprété comme une cause tarifaire. Alors là, on veut cheminer avec la
proposition pour voir, O.K., comment la régie pourrait faire un travail par
rapport au taux, uniquement au taux, sous quelle forme, et… Alors là, c'est là
qu'on en est, ici. Parce que de la façon qu'il est inscrit, <c'est… >ça
serait une cause tarifaire qu'on aurait là<. Alors… Et>, et ce
n'est pas le principe du projet de loi. Mais on n'est pas fermés à l'idée que
la régie puisse, d'un moyen ou d'un autre… Est-ce que… Alors, j'avais l'idée,
tantôt : Oui, mais, après cinq ans, ça pourrait être elle qui vienne fixer
le taux. Vous allez peut-être nous dire : Bien oui, mais c'est trop tard,
ça.
Alors, comment on peut arriver à trouver
cette solution qui fait en sorte que la régie, spécifiquement sur le taux
qu'elle applique au tarif L par rapport à l'inflation, elle intervienne pour
donner un avis, une recommandation, un conseil de manière formelle?
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
Mme Ghazal : …parce que
tout à l'heure, je…
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier, juste… si vous me permettez, je céderais la parole
quelques instants au député de Laval-des-Rapides pour une…
Mme Ghazal : O.K.
Le Président (M. Lemay) :
Vous avez… Allez-y, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci à ma
collègue de Mercier. Et j'entends les propos du ministre non seulement en
réponse à ma collègue de Mercier, mais également en réponse à mon collègue de
D'Arcy-McGee également. Moi, M. le Président, je décèle et j'entends une
ouverture du ministre, et peut-être la nomenclature ou la façon comment que le
sous-amendement est rédigé peut porter à confusion. Moi, je vous inviterais
peut-être à prendre juste une petite pause pour qu'on réussisse à se mettre
d'accord et qu'on puisse amener un sous-amendement qui serait de convenance
pour tout le monde ici, autour de la table, si vous le permettez.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, s'il y a consentement pour une suspension.
M. Julien : Certainement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait, nous suspendons les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
<
>
12 h (version révisée)
(Reprise à 12 h 18)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et nous en étions à l'intervention de la
députée de Mercier. La parole est à vous.
Mme Ghazal : Donc, ce que
comprends du ministre, c'est qu'il a une ouverture, parce qu'il dit : Oui,
on est ouverts à ce que la régie regarde, ait un droit de regard ou une
évaluation du bon taux puis que ça ne soit pas le taux fixé, basé seulement sur
les dernières années, mais ne veut pas qu'il y ait une cause tarifaire. Et donc
c'était son inquiétude. Mais <il a… >il aimerait que la régie
puisse avoir un droit de regard pour le déterminer.
Moi, j'aimerais ça savoir… Je suis
contente qu'il dise ça, puis c'était un peu l'élément que j'amenais, c'est
qu'étant donné qu'on n'a pas des réponse sur le maintien des équilibres, de
l'équilibre entre les intérêts collectifs, l'intérêt public, comme c'est le
rôle de la régie, l'intérêt des consommateurs de toutes les catégories puis le
traitement équitable du distributeur, c'est le rôle de la régie, donc, ça
serait mieux que ce soit elle qui ait un droit de regard.
Puis je veux savoir : Est-ce que le
ministre, donc, lui, il trouve que, oui, elle devrait avoir ce droit de regard
là et cette évaluation-là? Est-ce que c'est pour cette raison-là? Est-ce que… parce
que peut-être que le 0,65 n'est pas le plus optimal ou on n'est pas capables de
savoir si c'est le plus optimal pour nous permettre d'atteindre nos objectifs?
• (12 h 20) •
M. Julien : M. le
Président, nous, on persiste à croire que le 0,65 et le 1,35 est représentatif
dans une perspective d'intervalles aux cinq ans puisque c'est l'observation.
Naturellement, on n'est pas du tout fermés à l'idée que la Régie de l'énergie,
par un <mécanisme, puisse donner un avis par rapport à ce taux-là…
M. Julien : ...dans une
perspective d'intervalle aux cinq ans,
puisque c'est
l'observation.
Naturellement, on n'est pas du tout fermés à l'idée que la
Régie
de l'énergie, par un >mécanisme, puisse donner un avis par rapport à ce
taux-là, qui est appliqué. On mentionne que le sous-amendement, la manière qu'il
est rédigé actuellement, pourrait faire en sorte que ce soit une cause
tarifaire. Et, pour nous, bien là ça irait à l'encontre du principe du projet
de loi, qui dit que la cause tarifaire sera aux 60 mois, mais que les responsabilités
de la Régie de l'énergie, dans l'intervalle, sont maintenues, et seule la régie
peut modifier les tarifs à tous égards ou en fixer de nouveaux.
Alors, pour nous, on reconnaît, naturellement,
là, les responsabilités de la régie et, le fait que la régie puisse donner un
avis, une recommandation, se positionner par rapport à ces taux-là, on est
ouverts à l'idée.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Puis, par
rapport à l'avis, est-ce que c'est... Ce processus-là de donner des avis n'est
pas dans le projet de loi n° 34, mais est-ce qu'il est dans la Loi sur la Régie
de l'énergie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, il est
prévu, dans la Loi sur la Régie de l'énergie, qu'on peut demander des avis à la
Régie de l'énergie.
Mme Ghazal : ...je ne
suis pas familière avec ce processus-là.
M. Julien : Oui. <Alors...
>Et la Régie de l'énergie peut faire un processus pour justement être en
mesure de fournir cet avis-là.
Mme Ghazal : On dit ici
que c'est à l'article... Non? O.K. Est-ce qu'on peut juste me dire c'est à quel
article que c'est mentionné, ce processus-là de donner un avis, puis quels sont
les critères qu'elle regarde, la régie, quand elle donne un avis? Est-ce que
les critères vont être déterminés par le ministre... Article 42? «La régie
donne son avis au ministre sur toute question qu'il lui soumet en matière
énergétique ou, de sa propre initiative, sur toute question qui relève de sa
compétence.»
Est-ce que le ministre peut donner des
exemples d'un moment où le ministre <a donné des... >a demandé un
avis à la régie? Juste pour faire... En fait, mon objectif, c'est comprendre la
différence entre une cause tarifaire et un avis sur un élément du tarif, oui.
M. Julien : Alors, dans
la dernière année, je n'ai pas fait de demande d'avis à la Régie de l'énergie.
On croit que, dans le dernier mandat, il y en a eu, mais on n'a pas sous la
main, en fin de compte, une demande d'avis. On en a une ici, ne bougez pas.
(Consultation)
M. Julien :
M. Arcand a demandé un avis en 2016 sur les meilleures pratiques
tarifaires.
Mme Ghazal :
O.K., très bien. Puis est-ce que le ministre s'est inspiré de ça pour faire son
projet de loi?
M. Julien :
Pas pour le moment.
Mme Ghazal :
Donc, un avis, est-ce qu'on peut, comme... Comme une commission qui fait un
rapport, puis le rapport est tabletté, est-ce qu'un avis de la régie peut être
tabletté?
M. Julien :
Bien, c'est-à-dire qu'on verra, en réalité, parce que je réitère, M. le
Président, que le sous-amendement, de la manière qu'il est apporté
actuellement, ne reflète pas la nature des discussions qu'on a, ma collègue et
moi. Et, naturellement, le cas échéant où on allait vers cette direction-là, ça
serait justement de venir bien préciser jusqu'où le mandat de la régie est par
rapport à l'avis. Mon collègue de Laval-des-Rapides mentionne que c'est pour
fixer le taux, mentionne également que ce n'est pas pour ramener une cause
tarifaire annuellement, mais pour fixer le taux dans l'intervalle. Alors,
dépendant de la formulation… Et l'avis sera une recommandation au ministre.
Le
Président (M. Lemay) : Mme la députée.
Mme Ghazal :
Mais qui peut être suivie par le ministre ou pas, c'est ce que je comprends.
C'est une recommandation, ce n'est pas une décision.
Est-ce
que c'est possible de déposer… je sais que c'est disponible, mais quand même de
le déposer ici, à la commission, ce qui avait été demandé en 2016, le dernier
avis qui avait été demandé en 2016< par…>, meilleures pratiques
tarifaires? Comme ça, il va être sur le greffier.
Le
Président (M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Alors, on va faire une recherche. On vous reviendra à la séance de
15 heures.
Le
Président (M. Lemay) : Parfait.
Mme Ghazal :
Donc, ce sera déposé?
Le
Président (M. Lemay) : À ce moment-là, M. le ministre, si jamais
vous avez un document à déposer, vous aurez juste à le transmettre au
secrétaire, qui pourra rendre ça disponible à l'ensemble des membres.
Des
voix
: …
M. Julien :
Alors, le document est public sur le site de la régie. On va faire la recherche
pour dire où il est. Je ne prends pas l'engagement de le déposer, là.
Le
Président (M. Lemay) : Je comprends. Mme la députée de Mercier,
la parole est à vous.
Mme Ghazal :
Donc, peut-être qu'il sera déposé ou peut-être pas. C'est ce que je comprends?
Je ne connais pas la procédure quand on demande de déposer un document.
Le
Président (M. Lemay) :
<Donc, si le ministre consent, il y
aura dépôt. Pour le moment, il a dit qu'il allait faire les vérifications pour
trouver…
M. Julien : ...pour
dire où il est, je ne prends pas l'
engagement de le déposer, là.
Le Président (M. Lemay) :
Je comprends.
Mme la députée de Mercier,
la parole est à vous.
Mme Ghazal : Donc,
peut-être
qu'il sera déposé ou
peut-être pas. C'est ce que je comprends. Je ne
connais pas la procédure quand on demande de déposer un
document.
Le Président (M. Lemay) :
>Donc, si le ministre consent, il y aura dépôt. Là, pour le moment, le ministre
a dit qu'il allait faire les vérifications pour trouver l'information et puis,
après ça, vous la signifier.
Mme Ghazal : O.K. On
va... Ça fait que le ministre ne consent pas à le déposer, c'est ça? C'est ça que
je comprends.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, ce que j'ai cru comprendre c'est que c'est un document qui est disponible
sur le site de la régie et qu'il allait faire des vérifications. M. le ministre,
est-ce que ça résume?
M. Julien : Oui, bien, si
c'est un document public, plutôt que de le déposer, vous irez le consulter, là.
Mme Ghazal : Mais on
peut, des fois, déposer des documents, même s'ils sont publics, parce qu'on
veut qu'ils soient sur le greffier? C'est comme si ma demande n'était pas... Est-ce
qu'elle l'est, recevable? C'est <juste... c'est >vraiment une
question de procédure, là. C'est rare que je demande de déposer un document.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, par consentement, c'est possible de déposer un document qui a déjà été
déposé sur un autre site.
Mme Ghazal : O.K. Donc,
ce n'est pas pour cette raison-là que le ministre refuse de le déposer. O.K.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Depuis le
début, en réalité, des délibérations qu'on a eues ici, toutes les fois qu'il y
avait un document public, je vous référais au document public plutôt que d'en
faire le dépôt, et on va continuer comme ça ici.
Mme Ghazal : Donc, c'est
refusé. O.K. Puis est-ce que c'est déjà arrivé... parce que, quand je lis
l'article 43, donc, c'est... non, 42 : «La régie donne son avis au ministre
sur toute question qu'il lui soumet en matière énergétique ou, de sa propre initiative — donc,
de la propre initiative de la régie — sur toute question qui relève
de sa compétence.» Est-ce que ça... Là, j'essaie de me rappeler si, dans le projet
de loi, ça, c'est maintenu. Ce n'est pas modifié? L'article 42 n'est pas
modifié. Donc, c'est possible que la régie continue à faire ça.
Le Président (M. Lemay) :
Toujours en lien avec le sous-amendement?
Mme Ghazal : De mémoire,
là.
Le Président (M. Lemay) :
C'est en lien avec le sous-amendement, Mme la députée?
Mme Ghazal : Oui, parce
que je suis en train de parler de demander un avis. Parce que, là, le ministre,
lui, ce qu'il dit, c'est que, par rapport au taux, qu'il a une ouverture à ce
que le taux soit déterminé par la régie, mais là on cherche le moyen. La cause
tarifaire n'est pas le moyen préféré du ministre, parce que ça vient dénaturer
le projet de loi. Donc là, je regarde, quand il y a un avis qui peut être
demandé par le ministre, mais elle-même aussi, elle peut le faire. Donc, on est
au même article dont on discute depuis tantôt, c'est-à-dire sur
l'article 42, et donc c'est juste ma question : Est-ce que ça, ce
n'est pas modifié? La régie peut continuer à faire ça? Ça fait partie des
éléments qui sont dans le statu quo, je crois.
Et l'autre question, c'est : <Est-ce
que... >C'est quand, la dernière fois que c'est arrivé que la
régie, de sa propre initiative, a soumis un avis sur toute question qui relève
de sa compétence? Est-ce qu'on peut savoir ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre
M. Julien : On n'a pas l'information
actuellement. Tous les avis de la régie, on les détient, mais quand est-ce que
c'était de sa propre initiative ou de l'initiative d'un questionnement, on n'a
pas cette information-là. On va la regarder.
Mme Ghazal : Oui, merci.
Merci de le regarder puis de nous revenir là-dessus. Donc, ça serait une façon
de le faire puis, est-ce que... Mon élément, aussi, important c'est... Je
parlais beaucoup de l'interfinancement, qui est un élément important, et de
maintenir l'équilibre, oui, de répondre aux gens du tarif L, mais cet
équilibre-là, qui s'est amenuisé avec le temps, et c'est ce qui nous inquiète,
d'enlever encore plus... déjà qu'il y avait des causes tarifaires annuelles, et
ça, c'est arrivé. Est-ce qu'on connaît la cause de ça? Ça, c'est une première
question que j'ai, puis je n'arrive pas à avoir de réponse. Est-ce qu'on
connaît la cause? Probablement qu'on ne la connaît pas, mais est-ce qu'une
analyse peut être faite pour connaître la cause de cet amenuisement de
l'interfinancement qui était normalement en faveur des tarifs résidentiels?
Le ministre nous dit : Peut-être que
oui, peut-être que non, que le décret de 2014 y a contribué ou pas. Hier, le
ministre m'a dit que c'était important, que lui, il tient encore à ce pacte
social, mais c'est en train de s'amenuiser. Et, moi, mon inquiétude, c'est que
cet équilibre-là, pour les clients résidentiels, ne se maintienne pas avec le
temps. Et on a ici des gens qui regardent cette question-là de près depuis de
nombreuses années, notamment l'Union des consommateurs, et ils disent :
«Le p.l. [...] prévoit des hausses tarifaires à l'inflation pour tous les
clients sauf <les grands [clients...] — >les
grands industriels< — > dont la hausse ne sera
que de 0,65 [de] l'inflation, et cela peu importe une éventuelle augmentation
ou diminution des coûts, ne fera vraisemblablement que renforcer cette tendance.»
Donc, je me dis que, si la régie a un droit de regard sur ça, bien, ça ne va
peut-être pas corriger l'amenuisement de l'interfinancement, mais ça ne va pas
non plus l'améliorer pour répondre au pacte social. Est-ce que le ministre est
d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien,
j'aimerais que ma collègue de Mercier m'explique ça veut dire quoi, «améliorer
l'interfinancement», pour que je puisse répondre.
• (12 h 30) •
Mme Ghazal :
<En
fait, moi...
>
12 h 30 (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal : ...l'interfinancement, mais ça ne va pas non plus
l'améliorer, pour répondre au pacte social. Est-ce que le ministre serait
d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) :
M.
le ministre.
M. Julien : Bien,
j'aimerais que ma collègue de Mercier m'explique ça veut dire quoi «améliorer
l'interfinancement» pour que je puisse répondre.
Mme Ghazal : >En
fait, moi, quand je dis «améliorer», ça dépend de quel point de vue on le
regarde. C'est toujours par rapport aux clients résidentiels. C'est-à-dire
qu'ici de la façon que c'est écrit : «Or, depuis 2006,
l'interfinancement des tarifs des clients résidentiels s'amenuise graduellement
et s'établit maintenant à 88 %», alors qu'en 2006 il était à
81 %, ce qui est un énorme amenuisement, si on veut, pour les clients
résidentiels. Donc, moi, je suis en train de regarder ça, des clients
résidentiels.
Puis le point, selon l'Union des
consommateurs, eux, ils disent : Le fait que le 0,65 par rapport à
l'inflation, c'est ce qui est déterminé par le projet n° 34, que ça
renforce cette tendance. Je veux juste avoir l'avis du ministre là-dessus, parce
qu'il nous a beaucoup parlé du tarif L et des grandes entreprises, qu'il
faut maintenir l'attractivité et leur compétitivité, mais j'aimerais l'entendre
pas seulement par rapport à ma question, mais l'entendre, lui, par rapport à
l'interfinancement et cet équilibre-là.
Est-ce qu'on sait pour quelles raisons il
s'est amenuisé? Puis, s'il me dit que, non, on ne peut pas le savoir, est-ce
qu'il a une intention pour qu'on puisse le savoir, quelles sont les causes qui
ont amené ça, puisqu'il dit que : Je ne suis pas certain si c'est
le 2014 ou pas? Peut-être qu'il ne le sait pas, mais est-ce qu'on peut
demander? C'est quelque chose qui... Si c'est une préoccupation du ministre ou
du gouvernement, c'est quelque chose qui peut être analysé. On ne peut pas dire :
Ah! bien, ça n'a jamais été fait, donc on ne pourra jamais le savoir. Est-ce
que ça peut être analysé?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, alors
merci, M. le Président. Comme il est prévu dans la Loi de la Régie : «La régie ne peut modifier [les tarifs] d'une catégorie de consommateurs
afin d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables [et] des
catégories de consommateurs.»
Alors, oui, il y a une
évolution dans l'interfinancement. Et, en réalité, la régie, à toutes les fois
qu'elle vient fixer un tarif, elle ne peut le faire afin d'atténuer
l'interfinancement. Mais l'interfinancement entre les catégories dépend de la
consommation de chacune des catégories, dépend de l'évolution de la
consommation de chacune des catégories, dépend également, oui, du prix payé par
rapport, naturellement, à ce qui assume... aux coûts.
Alors, ma collègue se répète, et je dis que c'est
multifacteurs, mais ce qui est important de conserver en tête, c'est : «La
Régie ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin
d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs.»
En 2014, quand le décret est venu
modifier le tarif L qui est fixé par la régie versus les tarifs généraux, la
régie se comporte ici en faisant en sorte que <ce n'est pas... >l'objectif
n'est pas d'atténuer l'interfinancement, et la régie fait ce travail-là. Maintenant,
l'amendement apporté, le sous-amendement apporté, ma collègue questionne sur
l'effet de l'interfinancement, et moi, je réitère que l'amendement et le sous-amendement
visent à poursuivre le décret de 2014, qui favorisait, pour le tarif L,
l'attractivité, la compétitivité, qui a été fixé par la régie et qui ne venait
pas affecter, qui ne venait pas atténuer l'interfinancement dans son objet.
Au-delà de ça, je ne peux pas donner d'autres éléments de réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : La régie ne
peut pas modifier le tarif afin d'atténuer l'interfinancement, ça, c'est ce qui
est écrit au quatrième alinéa de l'article 52.1. Ça, je l'ai compris. Mais
est-ce que le gouvernement, par sa décision, peut modifier l'interfinancement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Le pacte
social, auquel on ne touche pas et on n'a pas l'intention de toucher.
Mme Ghazal : Et qu'est-ce
qui explique qu'entre 2016 et 2006, excusez-moi, 2006 et aujourd'hui, qu'il y
ait eu... c'est passé de 81 % à 88 % en défaveur des clients
résidentiels?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre
Mme Ghazal : Parce que,
si on continue comme ça, ça va se rendre à 100 % <Donc... >Puis
on dit : Non, on ne touche pas au pacte social. Mais c'est ça, la réalité,
malgré même le travail de la régie. Parce que nous, on dit : Oui, on peut
réformer la régie. Mais elle n'était pas là, ici, pour qu'on l'entende. On peut
la réformer. On peut faire des... Puis ça, c'est une préoccupation que, moi...
le gouvernement devrait partager avec moi. Et le ministre le partage, et c'est
ce qu'il dit.
Mais qu'est-ce qui explique ça? Si on n'est
pas capable de savoir qu'est-ce qui explique ça, on va laisser s'amenuiser en
défaveur des clients <résidentiels puis à arriver à... Tout le monde va
payer...
Mme Ghazal : ...on peut
la réformer. On peut faire des... Puis ça, c'est une
préoccupation qui,
moi... le
gouvernement devrait partager avec moi. Et le partage. Et c'est
ce qu'il dit. Mais qu'est-ce qui explique ça? Si on n'est pas capable de savoir
qu'est-ce qui explique ça, on va laisser s'amenuiser en défaveur des clients >résidentiels
puis à arriver à... Tout le monde va payer les coûts. Là, ce n'est plus les
coûts, c'est l'inflation, mais ce pacte social pourrait être remis en cause. Je
ne sens pas que c'est une préoccupation du ministre. Ce n'est pas grave. C'est
comme ça. On ne sait pas pourquoi. Puis, si… on va laisser aller les choses,
puis on ne peut pas.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, Mme la députée, toujours en respect, je vous invite à la prudence dans
vos propos. Est-ce que vous aviez terminé votre intervention?
Mme Ghazal : Bien, je veux
écouter le ministre. Ce n'est pas juste une intervention, j'avais une question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la
régie ne peut modifier un tarif, puis là on parle d'un tarif, pour faire en
sorte, en réalité, d'atténuer l'interfinancement. C'est comme ça qu'elle se
gouverne. Naturellement, M. le Président, si une clientèle x, à travers les
années, augmente sa consommation de manière importante, son volume de consommation
par rapport à une clientèle y qui, elle, a contrario la diminue, ce n'est pas
le tarif, c'est la consommation qui fait en sorte qu'une plus grande partie des
coûts sont assumés. Quand ici on parle de tarifs, la régie ne peut, ne peut,
atténuer l'interfinancement par des modifications de tarif et elle se gouverne
de cette façon-là. Donc, ma collègue de Mercier, si elle se réfère au sous-amendement,
la volonté qu'on a, c'est de reproduire le décret de 2014 de la meilleure façon
et c'est de trouver le mécanisme qui va nous permettre d'y parvenir.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée, quelques...
Mme Ghazal : Et comment est-ce
que pas la régie mais le gouvernement va s'assurer que ça ne s'amenuise plus en
défaveur, l'interfinancement, en défaveur des clients résidentiels? Comment le gouvernement,
je ne parle pas la régie, c'est écrit, mais le gouvernement, par cette
décision, il va s'en assurer? C'est ça, ma question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Le projet de
loi n° 34, l'article 2 qu'on discute actuellement ne touche pas à l'interfinancement.
Et, pour nous, en fin de compte, ce pacte social doit être maintenu.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Merci, M.
le Président. Je vais prendre la relève de la députée de Mercier sur une question
qu'elle a posée. J'en aurai d'autres par la suite. La régie fait une recommandation,
le ministre la suit-elle? C'est sur un commentaire que la députée de Mercier a
fait, qui n'était pas un commentaire, qui était une question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on
statuera sur l'avis, mais l'avis, en fin de compte, sera fait. C'est une recommandation,
et le ministre en disposera.
M. Barrette : Bon, alors,
ma question, elle est encore plus directe : Est-ce que je dois comprendre
qu'à partir de maintenant dans l'esprit du ministre la régie ne sera qu'un
organe consultatif qui n'a aucune obligation d'être suivi lorsqu'elle fait une
recommandation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, je parlerais au député de La Pinière. Ici, en réalité, on n'a
pas encore le sous-amendement par sa formulation qu'on aura l'occasion de
discuter avec les groupes pour voir si on convient tous ensemble.
Alors, naturellement, la régie a certaines
responsabilités, et, ici, par rapport aux avis, spécifiquement par rapport aux
avis, c'est une responsabilité de recommander, et on verra la mécanique. Est-ce
que ce sera par, en réalité, <par >décision du Conseil des
ministres, le cas échéant? On verra. On n'a pas encore les modalités, on n'a
pas encore le sous-amendement entre les mains.
Le Président (M. Lemay) :
Le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, je pense que le ministre est en mesure de nous éclaircir sur... de
nous éclairer, pardon, pas nous éclaircir. De nous éclaircir, ça serait vraiment
nous faire disparaître, ça serait «back to the future» quand on part de la
petite photo. Alors, est-ce qu'il peut nous éclairer sur sa position par
rapport à ça? Parce que ce que le ministre vient de nous dire, c'est comme s'il
nous disait : Bien, je veux dire, c'est bien clair que le texte n'est pas
écrit, mais je vais l'accepter. Ça nous encourage. On va écrire un texte qui va
faire notre affaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, il faut rappeler qu'au dernier avis donné en 2016 à mon
prédécesseur, alors, la régie faisait des recommandations, et le ministre qui
était mon prédécesseur n'a pas appliqué l'ensemble des recommandations.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je
comprends donc que son intention n'est pas essentiellement de, je dirais même,
garder le même pouvoir. En fait, c'est une question. Est-ce que le ministre a
l'intention de garder le même rôle, dans tous ses aspects, à la régie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Barrette : Ou <veut-il
que la régie soit non seulement un organe consulté, mais qu'on détermine les
objets sur lesquels elle pourra être consultée...
M. Barrette : ...est-ce
que le
ministre a l'intention de garder le même rôle, dans tous les
aspects, à la régie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Barrette : Ou >veut-il
que la régie soit non seulement un organe consulté, mais qu'on détermine les
objets sur lesquels elle pourra être consultée?
M. Julien : Oui, M. le
Président. Bon, ça fait déjà deux semaines qu'on discute article par article,
et on maintient, en fin de compte, que l'ensemble des responsabilités sont
maintenues à la Régie de l'énergie. L'élément qu'on vient mentionner, c'est
qu'on vient faire une périodicité plus longue, donc on n'enlève pas de
responsabilité à la régie, là, par le projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Mais ce
n'était pas l'objet de ma question. La question que j'ai posée était très
simple : Est-ce que, dans l'esprit du ministre dans le futur, avec
l'adoption de la loi n° 34, non seulement la régie va demeurer un organe
consulté, mais le ministre va maintenant décider de ce qui sera l'objet de la
consultation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien non, on
ne modifie pas, en réalité, là. C'est-à-dire que l'article 42, il est
prévu qu'on peut demander des avis, et c'est ce qu'on va appliquer, en fin de
compte, une demande d'avis avec une recommandation, le cas échéant, si c'est
vers ça que va l'amendement.
Mais, encore là, M. le Président, ce n'est
pas l'objet de l'amendement qu'on a entre les mains actuellement, là. Mais on
spécule sur quelle forme ça pourrait prendre. Nous, on va maintenir, en
réalité, les pouvoirs et responsabilités de la régie à l'intérieur de sa loi.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, toujours sous le sous-amendement.
M. Barrette : Donc, je
comprends, dans la réponse du ministre, que tous les objets qui pourraient
arriver peuvent être l'objet d'une consultation à la régie.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je ne
comprends pas la question du député de Lotbinière.
M. Barrette : Ma question
précédente était relativement simple. La régie a une fonction, la première
question que j'ai posée : Est-ce que le ministre va donner suite aux
recommandations de la régie? Le ministre me répond que pas nécessairement.
C'était la réponse que recherchait, je pense, la collègue de Mercier, on a
compris. Alors, comme le ministre a fait un certain nombre de commentaires,
j'ai posé la question... ça m'a mené à poser la question additionnelle : Est-ce
que je dois comprendre que, maintenant, on va les consulter ad hoc? Le «ad
hoc», c'est moi-même, le ministre. Et la réponse n'a pas été nécessairement
claire. Et là je comprends, par la dernière réponse, que, finalement, tout
sujet pourrait être l'objet d'une consultation, puis c'est correct. C'est la
question que je pose.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, ce n'est
pas l'objet du sous-amendement, mais, naturellement, dans la loi, il est prévu
qu'un avis peut être demandé à la régie. Mais, à tout égard, le processus de
cause tarifaire, les éléments sur base annuelle, l'ensemble des responsabilités
de la régie, qu'on a bien définies, elles sont maintenues ou modifiées par le projet
de loi n° 34. Alors, sur l'aspect d'un avis, bien, c'est prévu, en
réalité, à l'intérieur de la loi. Et, comme ministre, comme d'autres ministres
avant moi, on peut demander des avis de manière momentanée à la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Sur le sous-amendement, puisque le ministre souhaite qu'on revienne
au sous-amendement, je le comprends, ayant été de ce bord-là, je peux
comprendre ça, le sous-amendement prévoit un taux déterminé par la Régie de
l'énergie. <Alors... >Puis on comprend que le ministre veut qu'on
rerédige ou qu'on précise la rédaction du sous-amendement. Est-ce que le ministre
réalise qu'en nous offrant la possibilité de rédiger ça vient donner un sujet
précis et un éventail assez large du résultat éventuel? Alors, un taux
déterminé par la Régie de l'énergie, est-ce que je comprends du ministre qu'en
nous demandant de rerédiger il vient appuyer l'utilité de demander l'opinion de
la régie avec potentiellement un accueil favorable de ladite recommandation
éventuelle?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, alors, on a eu des discussions par rapport au sous-amendement qui
était proposé par le Parti libéral, par mon collègue de Laval-des-Rapides. Et,
pour nous, en fin de compte, de la façon qu'il est formulé actuellement, ça
occasionnait une cause tarifaire sur base annuelle.
Mon collègue de Laval-des-Rapides a
précisé ses intentions en mentionnant que, non, non, non, on veut avoir un avis
de la régie par rapport au taux, et là on regarde cette possibilité-là, et on
verra pour la suite. Donc, si on reste sur le sous-amendement proposé, ce n'est
pas ce qui est écrit. Et, naturellement, on est ouverts à voir comment on peut
avoir des objectifs communs par rapport à l'implication de la régie à cet
effet-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette :
<M. le
Président. J'aimerais que le ministre m'explique comment il peut dire que ce n'est
pas ce qui est écrit. Moi, quand je vois ici...
M. Julien : ...amendement
proposé. Ce n'est pas ce qui est écrit mais naturellement on est ouvert à voir
comment on peut avoir des objectifs communs par rapport à l'implication de la
régie à cet effet-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : >M.
le Président, j'aimerais que le ministre m'explique comment il peut dire que ce
n'est pas ce qui est écrit. Moi, je quand je vois ici simplement les... remplacer
ce que l'on connaît, là, par les mots, un mot : «un taux déterminé par la
régie de l'énergie», je ne vois pas en quoi ce texte-là exclut n'importe quoi,
quoi que ce soit.
Alors, moi, je vois le ministre qui semble
avoir une ouverture à une rerédaction, mais, tant qu'à travailler sur une
rerédaction, encore faut-il qu'on comprenne la portée potentielle dudit texte.
Moi, je suis content que le ministre arrive puis il dise : Ah! mais
fantastique, ça! Rédigez ça un petit peu différemment, moi, je trouve ça bon.
Alors, ça, je soumets au ministre que ce qu'il trouve bon à ce moment-là, c'est
revenir à la situation actuelle du fonctionnement de la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien,
écoutez, je pense que mon collègue de La Pinière a manqué quand même deux
semaines de travaux ici. On ne souhaite pas retourner du tout, le projet de loi
n° 34, en réalité, c'est...
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, je vais vous rappeler, à l'article 35, on ne peut pas
mentionner qu'un parlementaire n'était pas présent aux travaux.
M. Julien : Ah! désolé.
Je pensais qu'on ne pouvait pas le faire... Alors, je comprends mon collègue de
La Pinière, en réalité, dit qu'on souhaite retourner... maintenir le statu
quo. Bien non, écoutez, là, la cause tarifaire, nous... le principe même du
projet de loi, on a réussi à adopter ensemble, hier, l'article 1, c'est
d'avoir des causes tarifaires aux cinq ans, c'est d'être en mesure, en fin de
compte, de donner de la prévisibilité en augmentation des taux, c'est un gel
tarifaire en 2020, c'est un retour de plus de 500 millions dès la première
facturation de 2020. Mais, naturellement, dans l'intervalle, on travaille sur
les différents articles pour voir comment va s'appliquer le p.l. n° 34.
Alors, ici, on nous dit : Oui, mais
le taux d'inflation appliqué au L devrait être soumis à la régie. De la façon
qu'il est inscrit là, on dit : Ce serait une cause tarifaire sur base
annuelle. Ça atteint... c'est contre le principe même du projet de loi. Alors,
on travaille ensemble par discussion, mais ce n'est pas... Le sous-amendement,
sous cette forme actuelle là, est inacceptable pour nous.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien,
alors, M. le Président, j'entends le ministre, je reçois cinq sur cinq ses
propos. Est-ce qu'il peut nous indiquer une fourchette de termes qui lui
apparaîtraient recevables?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, c'est
votre proposition de sous-amendement. Alors, je vous dis que, formulé comme
celui-là, il est inacceptable pour nous. Si vous voulez passer aux voix sur cet
amendement-là, ça va nous faire plaisir, en fin de compte, d'y aller.
M. Barrette : M. le
Président, là, je sens l'irritation dans le ton du ministre. Il ne faut pas
être irrité. Moi, là, tout ce que je dis, là, simplement, là, tout ce que je
souhaite, c'est que le ministre nous oriente. Moi, j'ai entendu du ministre une
ouverture à ce qu'on rerédige le sous-amendement dans l'esprit de ce qui est
écrit là. Moi, quand je lis ça, là, «un taux déterminé par la Régie de
l'énergie», c'est fort, surtout compte tenu du fait que l'esprit du projet de
loi... Et la Régie de l'énergie, c'est parce que ce n'est pas vrai que ça va
devenir... ça va rester ce que c'était, là. Le projet de loi, il n'est pas
écrit pour donner un rôle prépondérant à la Régie de l'énergie. C'est le
contraire. Alors là, je vois le ministre avoir de l'ouverture. On en est
heureux, mais quel genre d'ouverture a-t-il? Bien, je pourrais donner une
hypothèse, M. le Président. Est-ce que, par exemple, juste comme ça, par
exemple, c'est un exemple, M. le Président, est-ce que, par exemple, si la
Régie de l'énergie, une année donnée, suggérait un taux au-delà de l'inflation,
est-ce que le ministre recevrait ça favorablement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, je réitère qu'on est sur l'article 2, qui prévoit, en réalité,
une fixation des tarifs spécifiques L avec un pourcentage et un taux. Alors, je
vois difficilement, M. le Président, le lien avec ce que mentionne mon collègue
de La Pinière. Il y en a sûrement un. Et, essentiellement, il y a une
proposition de sous-amendement qui, de la voix même de mon collègue de
Laval-des-Rapides, son interprétation qu'il en fait quand il l'explique n'est
pas ce qu'il inscrit. Alors, s'il maintient ce qu'il inscrit, ce
sous-amendement-là n'est pas recevable pour nous. Mais, dans l'esprit qu'a
mentionné mon collègue de Laval-des-Rapides et ses intentions, on est prêts à
écouter. Ce n'est pas ce qui est inscrit dans le sous-amendement actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, alors, étant donné que je n'ai pas participé à des conversations,
comme le fait remarquer le ministre, précédemment, contrairement à notre
réglementation, évidemment, est-ce que le ministre peut m'éclairer, moi
spécifiquement, sur ce que lui comprend des propos de mon collègue de
Laval-des-Rapides?
• (12 h 50) •
Le Président (M. Lemay) :
<M. le ministre...
M. Barrette : ...à des
conversations, comme l'a fait remarquer le
ministre précédemment,
contrairement
à notre
réglementation,
évidemment,
est-ce que le
ministre
peut m'éclairer, moi spécifiquement, sur ce que lui comprend des propos de mon
collègue de
Laval-des-Rapides?
Le Président (M. Lemay) :
>M. le ministre.
M. Barrette : Ça va
m'éclairer, M. le Président, sur la conduite de mes prochaines questions.
M. Julien : J'aurais
tendance, M. le Président, à dire au député de La Pinière qu'il devrait
lui-même en discuter avec son collègue de Laval-des-Rapides. Je ne voudrais pas
déformer ses propos, mais je vais prendre une chance quand même.
Alors, ce que mon collègue de Laval-des-Rapides
a mentionné tout à l'heure, quand on a eu ces discussions-là par rapport au sous-amendement,
quand on a mentionné ici : Oui, mais ça, ça entraînerait, M. le Président,
une cause tarifaire, mon collègue de Laval-des-Rapides a dit : Non, ce
n'est pas notre intention. Nous, en fin de compte, c'est qu'elle donne un avis,
une recommandation au ministre uniquement sur le taux. Alors là, j'ai dit :
Mais ce n'est pas ce qui est inscrit. Naturellement, c'est dans les discussions,
tantôt, qu'on a eues, là, ici, en commission, qu'on a eu ces discussions-là.
Donc, à partir de là, bien, si ce qui est inscrit représente les intentions de
mon collègue de Laval-des-Rapides, on est peut-être prêts à regarder où ça nous
mène.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides. Excusez-moi. M. le député de
La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, là, j'ai de la misère à suivre le ministre, là. Je regarde ce qui
est écrit dans le sous-amendement, là, ça m'apparaît très clair. Le ministre
m'a reproché de ne pas... a évoqué la... il s'est exprimé en disant qu'il ne
voyait pas la relation entre une question et un commentaire que j'ai fait. En
quoi, là, le ministre peut-il conclure, suite aux discussions qu'il a eues avec
mon collègue de Laval-des-Rapides, que ce texte-là déclenche automatiquement
une cause tarifaire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
l'amendement proposé, c'est de remplacer le «0,65 en cas d'inflation et par 1,35
en cas de déflation» par les mots «un taux déterminé par la Régie de
l'énergie». Donc, quand on parle d'un taux, ça serait la Régie de l'énergie qui
viendrait déterminer quel est le taux qui doit être appliqué au tarif L. Notre
compréhension, c'est que, quand la Régie de l'énergie détermine un taux, elle
le fait par cause tarifaire.
Alors, quand on a eu les discussions à cet
effet-là sur le sous-amendement de mon collègue de Laval-des-Rapides, ce que lui
m'a précisé, que ce n'étaient pas ses intentions. Que les intentions, en fin de
compte, c'étaient de demander un avis à la régie sur les taux. <Alors... >Mais,
si vous me dites que les intentions, c'est de maintenir le sous-amendement tel
qu'il est écrit ici, bien, nous, on ne peut pas accepter ce sous-amendement-là
sur cette base-là. Naturellement, si c'est votre intention, cher collègue de
La Pinière, bien, on va en rester là dans les discussions sur le
sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, là, ce qui nous amène à ce débat limité dans le temps, certainement
parce que le temps avance et qu'à un moment donné vous-même, vous allez nous
limiter temporairement, ce sous-amendement-là existe parce que le ministre a
exprimé une certaine ouverture. C'est ça, la réalité, là, une certaine
ouverture. On se retrouve dans une situation où la certaine ouverture n'est pas
exprimée soit en détail soit clairement.
Est-ce que le ministre pourrait
formellement nous expliquer la hauteur, la signification, la portée de sa
certaine ouverture? M. le Président, je pèse mes mots, là. Je ne lui prête pas
des intentions. Je ne dis pas qu'il veut aller... Je ne lui reproche pas de
vouloir aller... Vous comprenez ce que je veux dire. Je veux simplement aller
directement sur son point qu'il a exprimé, une ouverture certaine. En français,
réglementairement, légalement, il voulait dire quoi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
sous-amendement n'est pas venu suite à une certaine ouverture. Le
sous-amendement est venu, et, à sa lecture, j'ai dit : Il y a quelque
chose là-dedans, mais, de la façon qu'il est formulé là, ça serait une cause
tarifaire et c'est contre le principe de la loi. Alors, c'est suite à l'arrivée
du sous-amendement. Et, quand on a repris les travaux aujourd'hui, on a
récidivé en disant : Écoutez, ce n'est pas ce qui est écrit, mais on
pourrait peut-être ajuster la situation. Quelles sont vos intentions? Et les
intentions de mon collègue de Laval-des-Rapides ont été précisées.
Là, à partir de là, si on reste sur le
sous-amendement actuel, ce sous-amendement-là n'est pas acceptable pour nous.
Alors, c'est ce que j'ai à dire sur le sous-amendement actuel.
M. Barrette :
<M.
le Président, on est dans la situation...
M. Julien : ...alors, à
partir de là, si on reste sur le sous-amendement actuel, ce sous-amendement-là
n'est pas acceptable pour nous. Alors, c'est ce que j'ai à dire sur le
sous-amendement actuel.
M. Barrette : >M.
le Président, on est dans la situation classique du chat et de la souris, bien
inutile en commission parlementaire, vraiment inutile. Je pense que, de notre
côté, on a montré notre intention de collaborer dans la mesure où c'était
collaborable. Maintenant, je vais citer le ministre à l'instant : Il y a quelque
chose, là-dedans. O.K., c'est quoi? Comme ça, ça va nous orienter, on va savoir
où est-ce qu'on s'en va.
Dans quelques minutes, M. le Président,
vous allez nous inviter à aller prendre une pause, et continuer nos travaux en
dehors des ondes, là, et revenir à 15 heures. Moi, comme vous, sans doute,
j'aimerais qu'on puisse revenir à 15 heures en ayant progressé dans notre
réflexion et déposer des textes modifiés, si c'est que souhaite le ministre.
Le ministre nous dit : Il y a quelque
chose là-dedans, et moi, je lui demande : Bon, bien, «quelque chose», là,
vous le voyez comment, là? Là, on ne peut pas constamment se renvoyer la balle :
Bien, écrivez-nous quelque chose. Bien oui, mais, comme on semble y voir peut-être
la même chose, on peut-u avoir une orientation? On ne demande pas la fin du
monde, là, au ministre, là. On ne demande pas de dévoiler des secrets d'État.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Malheureusement, M. le Président, le sous-amendement qu'on a actuellement <sur>sous
les yeux n'est pas l'intention apportée par celui qui l'a amené. Et, pour nous,
en réalité, on sera prêts à regarder un sous-amendement qui sera révélateur des
intentions amenées par mon collègue de Laval-des-Rapides puisque les intentions
ne sont pas celles traduites par le sous-amendement actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
c'est... j'aurais... Je pense qu'on n'a pas de règlement auquel je peux faire
référence. Là, il ne m'a pas prêté des intentions, il m'a prêté des
non-intentions, ce qui est exceptionnel. Alors, je ne peux pas invoquer de
règlement, mais...
M. Julien : Ce n'est pas
volontaire.
M. Barrette : Non. Bien,
voilà, justement, le ministre dit que ce n'est pas volontaire. C'est ça qui est
le problème. Il dit des choses qui ne sont pas volontaires, comme il dit qu'il
y a une ouverture, il y a quelque chose là-dedans, mais il ne veut pas nous le
dire. Moi, c'est juste pour la bonne continuation des travaux. Il semble y
avoir une incompréhension ou un doute dans l'esprit du ministre sur nos
intentions.
Moi, je pense que l'amendement qui est là,
il est très clair sur les intentions. Maintenant, le ministre, il dit qu'il
n'est pas d'accord. Il n'est pas d'accord. Il a le droit de ne pas être
d'accord, il est ministre. Mais, il a quand même dit, ce qui est contradictoire
: J'y vois quelque chose. Je ne suis pas d'accord, mais je vois quelque chose
là. Bon : «Je vois quelque chose là». «Là», là, c'est le sous-amendement.
«Vois», «je vois», je pense que c'est une affirmation assez claire en français,
et «quelque chose». Nous, tout ce que l'on veut, M. le Président, c'est d'avoir
des informations additionnelles sur le «quelque chose» de façon à ce que, dans
les prochains instants, on puisse partir stimulés par les propos que va tenir à
l'instant le ministre, sans aucun doute. «Quelque chose».
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, oui,
merci, M. le Président. Effectivement, je me suis mal exprimé. Je disais :
Je vois quelque chose là. J'aurais dû dire : J'entends quelque chose là, parce
qu'effectivement le sous-amendement, de la façon qu'il est écrit et que je le
vois, ne représente pas ce qu'en dit mon collègue de Laval-des-Rapides sur ce
qu'il représente. Alors, à la lecture, on dit : Ah! mais ça, ça serait une
cause tarifaire. Et, nous, il nous dit : Non, c'est un avis que je voudrais
qui soit formulé par la régie. Donc, j'entends quelque chose qui n'est pas ce
que je vois.
Alors pour nous, en réalité, M. le
Président, c'est de venir dire : Le sous-amendement, tel qu'écrit
actuellement, n'est pas acceptable. Naturellement, de la manière qu'il est
décrit par mon collègue de Laval-des-Rapides, c'est autre chose. Alors,
j'entends quelque chose plutôt que je vois, parce qu'à la lecture avec mes yeux
le sous-amendement, en fin de compte, n'est pas recevable, et c'est sur cette
base-là, M. le Président, qu'on a ces discussions.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
Donc, je vous remercie pour votre
collaboration, et je suspends les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
<
>
13 h (version révisée)
<17855
M.
Julien : …recevable, et c'est sur cette base-là,
M. le
Président, qu'on a ces discussions.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous remercie pour votre collaboration et je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
>
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous. Nous reprenons nos travaux.
Je vous rappelle que nous sommes toujours
réunis afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi
visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité. Merci à tous de bien vouloir éteindre la sonnerie de vos
appareils électroniques.
Alors, lors de la suspension des travaux,
nous en étions au sous-amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides,
et je crois comprendre que nous serions rendus à une étape de mettre aux voix
ce sous-amendement.
M. Polo :
<Bien,
écoutez, M. le Président, je pense que mes collègues et moi, à tout le moins
pour l'opposition officielle, on a pas mal abordé tous les angles qu'on avait à
aborder sur la question du...
Le Président (M. Lemay) :
…de nos travaux, nous en étions au sous-amendement proposé par le député de
Laval-des-RapidesV,
et je crois comprendre que nous serions rendus à une étape de mettre aux voix
ce sous-amendement.
M. Polo : >Bien,
écoutez, M. le Président, je pense que mes collègues et moi, à tout le moins,
pour l'opposition officielle, on a pas mal abordé tous les angles qu'on avait à
aborder sur la question du sous-amendement. Donc, pour notre part, nous, on
serait prêts à… On invite peut-être le ministre… Mais, en fait, on serait prêts
à voter, là, sur notre sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Polo : Vote par appel
nominal.
Le Président (M. Lemay) :
Par appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Donc, M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
Le Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire
:M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention.
Donc, le sous-amendement est
rejeté. Nous revenons à l'amendement. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Donc, on a eu l'occasion de discuter, dans le
sous-amendement précédent, qui a été... qu'on vient de porter aux voix, et nous
avons compris, avec des discussions qu'on a eues avec mon collègue de
Laval-des-Rapides et les membres de son groupe parlementaire, certaines
intentions qui étaient liées, en fin de compte, au sous-amendement, qui, dans
son écriture ne reflétait pas nécessairement ces intentions-là, en tout cas, de
notre perception. Je parle encore de perception. Nous souhaiterions, par le
fait même, M. le Président, faire le retrait de l'amendement. Dans un premier
temps, faire le retrait de l'amendement qui a été proposé.
Le Président (M. Lemay) :
Bien sûr. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement ?
Des voix
:
Consentement.
Le Président (M. Lemay) :
Consentement. Donc, l'amendement est retiré. M. le ministre.
M. Julien :
Dans la même voix, M. le Président, pour justement refléter les discussions que
nous avons eues, nous aimerions pouvoir déposer un amendement à
l'article 2.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. L'amendement a été distribué. M. le ministre, à la lecture.
M. Julien :
Parfait. Donc, la lecture de l'amendement à l'article 2.
À
l'article 22.0.1.1 de la Loi sur Hydro-Québec proposé par l'article 2
de ce projet de loi:
1° remplacer, dans le premier alinéa, «du
tarif L dont les prix est indexé» par «[du] prix du tarif L, des crédits
d'alimentation en moyenne ou en haute tension et du rajustement pour pertes de
transformation, lesquels sont indexés»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa, «[les]
prix du tarif L prévu à l'annexe I» et «[les] prix du tarif L doit être indexé
multiplié par 0,65» par, respectivement, «, selon le cas, le prix du tarif L,
les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension ou le rajustement
pour perte de transformation» et «les prix du tarif L, les [tarifs]
d'alimentation en moyenne et en haute tension et le rajustement pour perte de
transformation doivent être indexés, multiplié, le cas échéant, par le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation
déterminés par le gouvernement au 1er avril 2020 et par la suite tous les
cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie. Lorsqu'elle donne
son avis, la régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement
entre les tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif L.»
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires sur votre
amendement?
M. Julien : Donc, ici, en fin
de compte, la proposition, c'est de permettre d'obtenir un avis de la Régie de
l'énergie. Naturellement, la première année, le projet de loi prévoit un gel
tarifaire pour les tarifs généraux qui, par n'importe quel multiplicateur, pour
les tarifs L, donnerait la même chose, puisque c'est 0 %. Alors, l'avis de
la régie devrait parvenir avant, en réalité, la fixation d'avril 2021. Alors,
on aura des délais à discuter ensemble, là, pour que cet avis-là arrive. Donc,
l'important, ce n'est pas tant pour l'avril 2020, puisqu'il y a un gel
tarifaire de proposé au projet de loi, c'est beaucoup plus l'effet sur avril <2021
et la…
M. Julien : ...d'avril
2021. Alors, on aura des délais à discuter ensemble, là, pour que cet avis-là
arrive. Donc, l'important ce n'est pas tant pour avril 2020 puisqu'il y a un
gel tarifaire de proposé au
projet de loi, c'est
beaucoup plus
l'effet sur avril >2021. Et l'avis, en fin de compte, de la Régie de
l'énergie sera obtenu au préalable, justement, pour, justement, amener une
recommandation en ce qui a trait à la fixation du multiplicateur par le
gouvernement.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement proposé par le
ministre? M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci. Parfait,
je pense qu'on avance, M. le ministre, <dans une mesure où... >dans
la mesure où on commence à partager, à tout le moins pour cet article-là, un
principe commun, on va le dire comme ça, peut-être pas une vision, mais à tout
le moins un principe commun. Ceci dit, dans la façon comment que c'est formulé,
la phrase, donc, au milieu du deuxième paragraphe : «...le cas échéant,
par le taux applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de
déflation déterminés par le gouvernement au 1er avril 2020», qu'est-ce que
vous voulez... Donc, le taux est appliqué au 1er avril 2020? Quand est-ce
que l'avis de la régie va rentrer? Parce que 1er avril 2020, 2020-2021,
disons-le comme ça, c'est un gel.
M. Julien : Oui.
M. Polo : O.K. «...et
par la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu...» Donc, le cinq ans débute
à partir de 1er avril 2021.
M. Julien : Bien ici, le
cinq ans serait, en réalité, au 1er avril 2020. La période de cinq ans
nous amène, en réalité, jusqu'à la cause tarifaire. Donc, l'objectif, c'est de
l'amener jusqu'à la cause tarifaire. Et naturellement les tarifs... Le taux
applicable en cas de déflation ou d'inflation serait déterminé par le
gouvernement à priori, mais la première année ne donne pas d'effet parce que
c'est 0 %, et, par la suite, on aurait l'avis de la régie, mais le taux
serait déterminé, à priori, de 2020. L'avis de la régie devrait arriver avant
2021 pour que cet avis-là soit pris en considération comme recommandation, mais
c'est aux cinq ans sur la volonté de la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Ceci dit, <l'avis...
>quand est-ce que l'avis de la régie va être émis ou va être reçu? Est-ce
que c'est avant le 1er avril 2020 ou avant le 1er avril 2021?
M. Julien : Avant le
1er avril 2021. On suggérerait probablement 120 jours avant le
1er avril 2021 à l'intérieur d'une clause transitoire. Je ne sais pas
quelle forme ça pourrait prendre. On pourrait convenir de cette forme-là. Donc,
ça serait, par exemple, minimalement 120 jours avant l'application des
taux donc pour donner le temps, justement, de considérer la recommandation.
M. Polo : Donc, le cinq
ans, donc <quand... >juste avant ça, quand c'est écrit :
«...et par la suite tous les cinq ans», le cinq ans ne s'applique pas sur
l'avis présenté ou émis par la régie.
M. Julien : Alors, la
régie émettrait un avis une fois, ponctuellement, ou minimalement
120 jours avant le mois d'avril 2021. Mais, naturellement, la fixation
serait avant le 1er avril 2020, pas d'effet sur 2020 puisque c'est un gel,
et, par la suite, ce sera aux cinq ans, lors de la cause tarifaire.
M. Polo : O.K.
Clairement, la virgule entre «par la suite tous les cinq ans — virgule — après
avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie» me confond toujours parce que ce
qui n'est pas clair, et c'est peut-être une question de rédaction, c'est...
C'est parce que le «après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie», la
façon dont je l'interprète, c'est que l'avis va être émis ou rendu avant le
1er avril 2020 et que par la suite, aux cinq ans, ça va être appliqué.
Puis je comprends, dans cinq ans, ça va être le dossier tarifaire qui va
notamment statué sur le multiplicateur si on peut dire, le chiffre en question,
mais, je ne sais pas si vous... en tout cas.
M. Julien : Oui. Alors,
si vous me permettez, M. le Président, naturellement, là.
Le Président (M. Lemay) :
Oui, allez-y.
• (15 h 30) •
M. Julien : Alors, je
conçois bien, en réalité, que la formulation actuelle, avec cette virgule-là, «après
avoir obtenu l'avis de la régie», puisque l'avis pourrait émettre son avis si
on mentionne <120 jours avant...
>
15 h 30 (version révisée)
<
M. Polo : …je ne sais pas
si vous…
en tout cas.
M. Julien : Oui. Alors,
si
vous me permettez,
M. le Président, naturellement, là.
Le Président (M. Lemay) :
Oui, allez-y.
M. Julien : Alors, je
conçois bien, en réalité, que la formulation actuelle, avec cette virgule-là,
après avoir obtenu l'avis de la régie puisque la régie pourrait émettre son
avis… ici, on mentionne >120 jours avant la date, donc quelque part
à la fin novembre 2019, tout dépendant de la… n'importe où dans cette
période-là, tant que c'est 120 jours avant avril 2021. Alors, en
écrivant «après avoir obtenu l'avis de la régie», en mentionnant «par la suite
tous les cinq ans», ça pourrait faire en sorte que ce n'est pas lors de la
cause tarifaire mais à une date ultérieure de la cause tarifaire. Donc, il
faudrait, en réalité, avoir modifié cet élément-là pour assurer qu'il n'y a pas
de confusion, c'est bien à la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : M. le Président,
je pense que ça vaut la peine qu'on suspende quelques instants, peut-être, pour
introduire un sous-amendement pour venir corriger, là, cet élément.
Une voix
: …
M. Polo : Oui. Compte
tenu que c'est le ministre qui a déposé l'amendement… En tout cas, moi, <je
fais la… >j'en fais la suggestion, là, mais je pense que ça vaut la
peine.
Le Président (M. Lemay) :
C'est un sous-amendement que vous désirez adopter?
M. Polo : Bien, je… C'est
un scénario, là, mais qu'est-ce que je vous dis, c'est que je pense que ça vaut
la peine que vous suspendiez quelques instants, parce que, clairement, il y a
une question d'interprétation. La virgule vient changer de façon assez
substantielle, là, l'interprétation qu'on peut faire.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a consentement pour une suspension?
M. Julien : Oui, consentement,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Consentement.
Nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 31)
<
>(Reprise à 15 h 38)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et je vais... le député de La Pinière qui
voulait faire une très brève intervention.
M. Barrette : Une
intervention tout court.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Barrette : Alors,
c'est parce que, dans la même phrase, «une très brève intervention», dans mon
cas, c'est une impossibilité... c'est possible. M. le Président, je vais
faire le lien avec les derniers propos que j'ai tenus ce matin, dans la séance
de ce matin, pendant laquelle je demandais, j'essayais de savoir qu'est-ce
qu'il y avait, là, dans le fond, là, quelque part. Là, on le sait, mais on le
savait. C'est ça que j'ai envie de dire, parce que, quand je regarde les
échanges, là, que l'on a depuis ce matin, je suis obligé de constater que
l'objectif du ministre, premier, pas l'objectif du ministre premier comme
premier ministre, mais l'objectif premier du ministre est de faire en sorte que
la régie n'ait plus de rôle à jouer. Est-ce que, M. le Président, je me trompe?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, vous
vous... Oui, le député de La Pinière se trompe
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Peut-être
que je devrais formuler ma question différemment. Est-ce que l'objectif premier
du ministre est que la régie n'ait plus de rôle prépondérant?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, on a eu l'occasion, en réalité, dans les discussions précédentes la
semaine dernière, de réitérer l'ensemble des rôles et responsabilités de la
régie, qui a été remis également à l'ensemble de mes collègues des groupes
d'opposition avec tous les éléments de responsabilité que la régie maintient et
ceux qui sont modifiés. Alors, la régie maintient toutes ses responsabilités.
D'ailleurs, M. le Président, vous vous
souviendrez que la régie est responsable à tous égards, est la seule
responsable de fixer, et déterminer, et de modifier les tarifs, et,
naturellement, l'article 8, plus loin, là, fera en sorte de le démontrer.
Alors, non, la régie maintient toutes ses responsabilités.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
• (15 h 40) •
M. Barrette :
<Mais
on a quand même...
M. Julien : ...que la
régie est responsable à tous égards, est la seule responsable de fixer, et
déterminer, et de modifier les tarifs, et,
naturellement,
l'article 8
fera en sorte de le démontrer. Alors, non, la régie maintient toutes ses
responsabilités.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : >Mais
on a quand même l'impression qu'on leur donne des responsabilités, mais on ne
les écoutera pas. C'est ça, l'impression que ça me donne. Est-ce que je me
trompe?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Encore une
fois, quand le député de La Pinière nous pose la question : Est-ce
qu'il se trompe?, j'aurais tendance à répondre : Oui, il se trompe.
M. Barrette : Je n'ai pas
de problème, M. le Président.
M. Julien : Et, naturellement,
ici, c'est un avis qu'on demande de manière spécifique sur le taux, en réalité.
Donc, il est déjà prévu à la loi qu'on peut demander des avis à la régie, et
c'est ce que nous comptons faire. Donc, c'est un élément supplémentaire qu'on
ajoute spécifiquement, de manière périodique, le cas échéant, auprès de la
régie comme responsabilité.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette :
Manifestement, la période est telle que la régie ne sera pas sollicitée
souvent, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : La régie sera
sollicitée, M. le Président, sur base annuelle et même plus, sur des demandes
ponctuelles, sur bien des éléments sous ses responsabilités. L'élément de la
fixation des tarifs sera sur base de cinq ans, mais les éléments, en fin de
compte, sous les responsabilités de la régie, avec le tableau détaillé,
démontrent bien qu'elle conserve ses responsabilités à bien des égards sur base
annuelle.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien.
M. Barrette : M. le
Président, je pense que le ministre va être d'accord. D'ailleurs, je lui pose
la question formellement. Est-ce qu'il est d'accord avec l'affirmation que je
vais faire à l'instant? Ce qui importe pour la population, là, la régie a des responsabilités,
des opinions à donner, mais il y a un sujet qui lui importe, à la population en
général, c'est le tarif. Moi, qu'on me réponde que la régie a à prendre des
décisions sur sa gestion interne, c'est vrai, c'est sûr que c'est vrai, mais je
ne pense que, le public, ça l'intéresse, là.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que vous avez un élément... M. le ministre, est-ce que vous voulez
répondre au commentaire?
M. Julien : Alors, je
rejoins totalement certains propos de mon collègue de La Pinière. Il est vrai
qu'il est important pour la clientèle... les tarifs. C'est pour ça que la
proposition du projet de loi n° 34 vise à simplifier
le processus de tarification et procurer un avantage, en termes de
tarification, avec un gel tarifaire, un retour de 500 millions minimum à
la première facturation et une hausse à l'inflation prévisible.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
je veux juste... parce que celle-là, il faut vraiment que je prenne la note,
là. Puis est-ce que le ministre peut me répéter ses deux... «Simplifier» et? Pour
que j'utilise le bon mot. «Simplifier» et?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le projet
de loi vise à simplifier le processus de tarification, de permettre un
remboursement de plus de 500 millions dès la première facturation de 2020,
si le projet de loi est sanctionné, bien entendu, de geler les tarifs en 2020
et d'augmenter par la suite à l'inflation sur une période de quatre ans pour,
après ça, avoir une cause tarifaire après 60 mois.
M. Barrette : Oui. Je
pense que le ministre, M. le Président, a parlé d'avantages pour les citoyens
dans ces deux affaires. Je vais reprendre le premier parce qu'il m'ouvre la
porte, M. le Président. Il me l'ouvre, là, grande. Je vais rentrer dedans.
Alors, c'est sûr que simplifier, à partir du moment où le gouvernement passe
une loi qui va amener les choses essentiellement tout le temps à l'inflation,
sauf périodiquement un ajustement, M. le Président, je donne raison au ministre,
dans la catégorie simplifier, là, pour paraphraser une vidéo qui a circulé
récemment, c'est simple, simple, simple.
Le Président (M. Lemay) :
...une question, M. le député?
M. Barrette : Oui. Alors,
est-ce que le ministre considère que cette simplification-là est
obligatoirement à l'avantage des citoyens?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Barrette : Je parle de
la simplification.
M. Julien : M. le
Président, mon collègue député de La Pinière me donne l'occasion de sortir
mon graphique montrant les courbes d'inflation des 15 dernières années et
les courbes de hausses tarifaires. Donc, la démonstration est faite, sur les
15 dernières années, que la ligne, en réalité, d'augmentation de
l'inflation est beaucoup plus linéaire que celle de l'augmentation de la
tarification par la Régie de l'énergie et les causes tarifaires, qui amènent
des sursauts beaucoup plus importants. Donc, la notion de prévisibilité, on va
la chercher là.
Naturellement, on réitère que, sur cette
période, si le choix avait été fait d'augmenter les tarifs à l'inflation plutôt
que par cause tarifaire, l'ensemble de la clientèle d'Hydro-Québec aurait payé
2,4 milliards de moins en termes de tarifs d'électricité. Si on applique
également la proposition du projet de loi <n° 34
juste aux cinq dernières années, ça permet de constater que le taux...
M. Julien :
…l'ensemble de la clientèle
d'Hydro-QuébecT aurait payé 2,4
milliards
de moins en termes de tarifs d'électricité. Si on applique
également la
proposition du
projet de loi >n° 34 juste aux cinq dernières
années, ça permet de constater que le taux d'augmentation des tarifs aurait été
plus faible que celui qu'on a observé sur cette période-là. Et naturellement,
toutes choses étant égales par ailleurs, en appliquant un gel tarifaire à la
première année avec une augmentation à l'inflation pour les quatre années
subséquentes, puisqu'on est en taux composés, la première année a plus de
poids. Ça fait en sorte que, sur sa période de cinq ans, la hausse tarifaire
aura été l'équivalent de 70 % de l'inflation sur cette période de cinq
ans. Alors, pour nous, c'est à l'avantage de la clientèle, clairement, sans
mentionner, et je le mentionne maintenant, du retour de minimum
500 millions à la première facturation qui s'y ajoute. Alors, oui, c'est
au bénéfice de la clientèle.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, est-ce que le ministre aurait la gentillesse de déposer son
graphique? J'irais même plus loin, M. le Président. Est-ce qu'il pourrait me le
prêter? Parce que d'ici la fin de cette séance je pense qu'à chaque
intervention que je vais <prendre… >faire je vais m'en servir.
Alors, ou bien il me la prête, ou bien on le distribue, mais j'aimerais qu'on
le distribue, qu'on le dépose, là. Il est tellement beau, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, le graphique a été déposé déjà en commission particulière…
M. Barrette : C'est-u
vrai?
Le Président (M. Lemay) :
…et il est sur le site Greffier, donc le secrétaire peut toujours…
M. Barrette : L'imprimer?
Le Président (M. Lemay) :
…vous trouver une copie, au besoin, avec votre recherchiste. Mais, bref, il est
déjà disponible.
M. Barrette : M. le
Président, là, vous m'offrez l'opportunité d'en recevoir une copie maintenant.
Je le souhaite. Alors, ce qui m'amène… Parce que le ministre m'amène là. On ne
peut pas me reprocher d'être en dehors de l'amendement, là, il m'amène là.
Est-ce que le ministre peut nous expliquer essentiellement sur quels critères
la Régie de l'énergie fixe, a fixé, dans l'histoire, ses augmentations?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Comme on a
réitéré, la cause tarifaire qui est faite sur base annuelle prend l'ensemble
des coûts, en réalité, admissibles, auxquels on ajoute 8,2 % de rendement.
Donc, la cause tarifaire prend l'ensemble des coûts, il y a des discussions
avec les groupes et les différents intervenants, auxquels on accorde un
rendement de 8,2 %. Donc, la cause tarifaire fonctionne à cette matière-là
actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, n'est-ce pas une façon extrêmement simplifiée, de la part du
ministre, de nous expliquer comment fonctionne, à la régie, l'établissement des
coûts? Il y a bien d'autre chose?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, naturellement, je me demande toujours le lien avec l'amendement qui
est amené, mais, naturellement, oui, c'est une façon simple d'expliquer comment
fonctionne la cause tarifaire à la régie. Donc, il y a un rendement autorisé de
8,2 %. C'est sur base prévisionnelle, c'est pourquoi il y a un mécanisme
d'écart de rendement qui a été constitué. Si le rendement dépasse le
8,2 %, il y a un mécanisme d'écart de rendement, bien qu'il n'a pas été
appliqué après son adoption de 2014 par le précédent gouvernement, pour retenir
les sommes. Alors, c'est comme ça qu'on explique le processus de cause
tarifaire.
M. Barrette : M. le
Président…
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député, toujours en vous rappelant que nous sommes au
sous-amendement à l'article 2.
M. Barrette : Vous avez tout
à fait raison, M. le Président, mais c'est un… là, on n'est pas dans un sous-amendement,
on est…
Le Président (M. Lemay) :
Excusez-moi, dans l'amendement. Excusez, moi.
M. Barrette : Dans un amendement
qui traite essentiellement de l'article 2, qui, lui, traite de la
détermination des tarifs, qui va être toute nouvelle. C'est ça, la réalité, là.
Alors, je vous ai tout à fait, là… dans l'ordre des choses, d'une part, et,
d'autre part, le ministre m'a ouvert la porte. J'aurais accepté votre critique
si le ministre ne m'avait pas amené là. Il m'a amené là, et je suis heureux d'y
être et, si vous me le permettez, je vais continuer.
Le Président (M. Lemay) :
Oui, en lien avec l'amendement, aucun problème.
M. Barrette : M. le
Président, il a fait le lien. Vous le savez, là, je peux y aller, là.
Alors, M. le Président, <le… >j'ai
posé une question qui était très simple en lien avec le graphique que le ministre
nous a brandit. Et j'ai posé une question sur la base des paramètres utilisés
par la régie. Le ministre nous a <déposé… >exprimé une façon extrêmement
simple, pour ne pas dire simpliste, de la détermination des tarifs. Alors, je
vais lui poser une question : N'est-il pas au courant que la régie doit
prendre en considération, par exemple, les états financiers d'Hydro-Québec,
l'état d'avancement de ses projets, de ses travaux, et ainsi de suite? N'est-ce
pas vrai, ça? M. le Président, le ministre devrait savoir ça.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (15 h 50) •
M. Julien :
<
Naturellement,
l'exercice se fait sur base prévisionnelle,
M. le Président, et les
coûts qui doivent être considérés…
naturellement, les états financiers
sont déposés… les coûts qui doivent être considérés, c'est les coûts de
fourniture, de production, incluant le volet électricité, pour être…
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >Naturellement,
l'exercice se fait sur base prévisionnelle, M. le Président, et les coûts
qui doivent être considérés — naturellement, les états financiers
sont déposés — <les coûts qui doivent être considérés, >c'est
les coûts de fourniture de production, incluant le volet électricité
patrimoniale, les coûts de transport, les charges d'exploitation liées aux
activités d'Hydro-Québec Distribution, les autres charges, les charges
d'amortissement, les charges de financement, et auxquelles on ajoute, quand on
calcule l'ensemble de ces éléments-là sur base prévisionnelle, M. le Président,
un rendement de 8,2 %.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, la base prévisionnelle, dans l'esprit du ministre et à sa
connaissance, c'est une prévision sur quelle période de temps?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Naturellement, en fin de compte, c'est sur la base de la prochaine année qu'il
est fait, le calcul. C'est pour ça que les mécanismes d'écart de rendement
s'appliquent aux résultats de l'année suivante.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Moi, M. le
Président, vous comprendrez, vous êtes assez expérimenté, maintenant, pour
savoir qu'ici on s'adresse au grand public aussi. Alors, il est dans notre
intérêt commun... parce que je veux faire une petite critique. Le ministre,
depuis le début dans ce dossier-là, a utilisé des termes, à dessein, qui
étaient complètement incompréhensibles par le grand public. Je vais vous en
nommer un : l'écart de rendement. Prenez n'importe qui sur la rue, dans
l'autobus, dans un métro, là, puis demandez-lui c'est quoi, un écart de
rendement, ils n'ont aucune espèce idée de ce que c'est. Par contre, un tarif
d'électricité, ils savent tous ce que ça veut dire. Alors, quand le ministre
nous dit : C'est prévisionnel et que c'est prévisionnel, bien, pour le
commun des mortels, on fait des prévisions sur un certain nombre d'années, au
pluriel, ici, dans le cas de la régie et de l'électricité, c'est sur la base
d'un an.
Souvent dans la vie, dans le monde des
affaires, on fait des prévisions basées sur l'année précédente. À la régie, on
les fait sur la prochaine année, et non pas sur le réel de la dernière année. C'est
une manière de faire qui est correcte. Le ministre nous dit : On met
là-dessus une prévision de rendement de 8,2 %. À la fin, qu'est-ce qui
arrive, M. le Président? Est-ce que le ministre peut nous dire, à la fin, là,
qu'est-ce que le gouvernement fait après que se soit réalisée ou non la
prévision?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Est-ce que le
député de La Pinière peut préciser sa question?
M. Barrette : Ah! c'est
assez facile. Le ministre nous parle d'écart de rendement. Alors, qu'il nous
définisse, en fonction de la prévision, ce qui est pour lui, pour que le grand
public comprenne, un écart de rendement.
M. Julien : Bien,
certainement, M. le Président. Alors, voici que l'ensemble des coûts sont
cumulés, auxquels on accorde, en fin de compte, ce qu'on a défini tout à
l'heure, un rendement de 8,2 %. Donc, Hydro-Québec dit : Voici le
coût avec le rendement auquel je dois être en mesure d'obtenir les revenus
équivalents.
La tarification de l'ensemble de la
clientèle de distribution est fixée pour couvrir les coûts plus le rendement de
8,2 %. On est sur base prévisionnelle. L'année s'écoule, les revenus
arrivent, les dépenses opèrent, et, à la fin de l'année, on observe, on
dit : Bon, j'avais prévu ces dépenses-là plus 8,2 %, les dépenses se
sont réalisées proches de ce qui est vrai. J'avais prévu que les revenus
acceptés par la Régie de l'énergie seraient à ce niveau-là. On avait prévenu,
en fin de compte, que ça équivaut coût plus 8,2 %. On arrive à la fin de
l'année puis on dit : Ce n'est pas tout à fait exact. Ça a donné, en
réalité, un rendement 9,2 %. Ah! donc, j'ai un écart de rendement. J'ai
obtenu 1 % de plus que le rendement approuvé de 8,2 %. Alors, l'écart
de rendement, c'est 1 %, 1 % qui doit représenter à peu près, de
mémoire, 160 millions. Et l'écart de rendement, c'est ce qu'on voit année
après année, qui arrive sur la base de ce calcul de cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : C'est
presque compréhensible. Ça l'est pour moi, peut-être pas pour ceux qui nous
écoutent, alors je vais résumer, M. le Président. La Régie de l'énergie regarde
Hydro-Québec, puis elle regarde Hydro-Québec, là, puis elle regarde
Hydro-Québec, ses états financiers, ce qu'elle est en train de faire en poteaux
de téléphone, en grosses tours de distribution, en construction d'éoliennes, en
construction de barrages. Ça, ce sont des dépenses. Ils regardent la société
québécoise, l'industrie, les particuliers qui achètent de l'électricité
d'Hydro-Québec. Ça, ce sont des revenus. Et les deux, là, idéalement, ça arrive
à <zéro si on est...
M. Barrette :
...barrages. Ça, ce sont des dépenses. Ils regardent la
société
québécoise,
l'
industrie, les particuliers qui achètent de l'
électricité d'
Hydro-Québec.
Ça, ce sont des revenus. Et les deux, là, idéalement, ça arrive à >zéro
si on est un «JoJo Savard», on fait une prévision qui soit exacte, incluant le
8,2 %. C'est ça, là. Puis, quand ce n'est pas exact, il y a un écart de
rendement, parce que la régie, on lui dit, là : Cette compagnie-là, qui
est à but lucratif, entre guillemets, bien, on lui donne un objectif de
rendement de 8,2 %. Vous et moi, si on avait ça à la bourse à chaque
année, on serait tous à la retraite. Et, si ça le dépasse, bien, c'est un écart
de rendement positif, si c'est en dessous, c'est un écart de rendement négatif.
Mais, dans l'exemple du ministre, ça veut
dire que le gouvernement, Hydro-Québec, a perçu plus de revenus qu'il n'a eu de
dépenses. Alors, ça, c'est clair et, pour le gouvernement, c'est bien plus le
fun d'appeler ça un écart de rendement, que personne ne comprend, plutôt que
comme un trop-perçu, comme l'a dit la députée de Saint-Hyacinthe. N'est-ce pas,
M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien,
écoutez, ce que mentionne le député de La Pinière, là... Premièrement, ils
ne font pas de poteaux de téléphone, là...
M. Barrette : Des poteaux
d'électricité, d'abord.
M. Julien : Et on ne passe
pas à la dépense non plus les investissements dans les éoliennes, là. C'est le
coût du capital et le coût, en fin de compte, des intérêts. Alors, je veux bien
croire qu'on veut simplifier les explications, puis c'est effectivement un
écart de rendement<, alors..>.
Et, pour nous, naturellement, on a
bien mentionné que le projet de loi n° 34 vise à
modifier également un élément important. Puisque, comme le mentionne le député
de La Pinière, ils prennent les dépenses, là, pour les poteaux, les investissements,
auxquels on ajoute un 8,2 %, nous, on vient dire, M. le Président, que le projet
de loi n° 34 vient changer notre perspective de
gestion du risque.
Hydro-Québec présente, en
réalité, ses dépenses, on lui accorde 8,2 % de rendement, très peu d'intérêt
à augmenter sa performance et son efficience. Dorénavant, on transfère le
risque. Hydro-Québec... il y a aura un gel de revenus, une augmentation à
l'inflation, et ça sera à eux de se gouverner de manière efficiente pour
réduire ses dépenses. C'est un des principes, en réalité, du projet de loi n° 34 qu'on amène aujourd'hui et qui vient faire qu'on veut
modifier la méthode de tarification, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Est-ce que que le ministre est d'accord maintenant, après l'échange
qu'on vient d'avoir pour le bénéfice du grand public, qu'un écart de rendement
positif, là, c'est un synonyme de «trop-perçu»?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Un écart de
rendement, c'est un écart de rendement. C'est un rendement différent du
rendement attendu. Moi, je peux donner la définition de ce qu'est un écart de
rendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, la définition de l'écart de rendement, il nous l'a donnée puis il
nous l'a expliquée : dépenses d'un bord, rendement attendu de 8,2 %.
Au-dessus, c'est un écart de rendement, en dessous, c'est un écart de rendement,
dans le premier cas, positif, dans le deuxième cas, négatif. L'écart de
rendement ne peut provenir que de deux manières : soit les dépenses n'ont
pas été ce qu'elles étaient prévues, ce que je ne peux imaginer pour une
entreprise bien gérée, soit les revenus ont été supérieurs. Et, dans le cas
présent, n'est-il pas vrai qu'un écart de rendement positif, c'est un
trop-perçu?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, toujours en lien avec l'amendement proposé.
M. Barrette : Tout à
fait. On est toujours en lien. On est en lien avec le graphique, M. le
Président, que le ministre nous a exhibé. Il l'a exhibé à l'appui de son
argumentaire à propos de l'amendement dont on parle. Alors, je débats de son
argumentaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, un
écart de rendement est un écart de rendement. Il peut être positif ou négatif,
effectivement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, ce n'est pas la réponse à la question que j'ai posée. Je vais la
reposer. <Est-ce que... >Un écart de rendement positif n'est-il
pas synonyme de trop-perçu?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, un écart de rendement...
M. Barrette : Positif.
M. Julien : ...positif
est un écart de rendement, un rendement obtenu supérieur au rendement autorisé
par la Régie de l'énergie de 8,2 %.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, lorsqu'un gouvernement considère qu'il est venu me chercher trop
d'argent, j'appelle ça un trop-perçu. Comment est-ce que ça peut en être
autrement, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Julien :
<Bien,
je n'ai pas d'autre commentaire à faire, M. le Président. Et, quand même, je
mentionnerais que le tableau, c'était pour répondre, en réalité, à la question
posée par le député de La Pinière...
>
16 h (version révisée)
<15397
M.
Barrette : ...comment est-ce que ça peut en être autrement,
M.
le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M.
le ministre.
M. Julien : >Bien,
je n'ai pas d'autres commentaires à faire, M. le Président, et j'ai quand
même... Je mentionnerais que le tableau, c'était pour répondre, en réalité, à
la question posée par le député de La Pinière, qui, j'espère, était toujours
sur l'amendement.
M. Barrette : M. le
Président, je comprends la tentative de déviation et l'inconfort du ministre à
bien nommer... Bien, l'inconfort, c'est un inconfort...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député...
M. Barrette : Je retire
mes paroles, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Barrette : Ceci dit,
il a généré cette situation-là en brandissant son tableau. Je le reprends à mon
compte. Malheureusement, il n'est pas en couleur. Alors, j'indique aux gens,
là, que la ligne qui est importante, c'est la ligne qui est au-dessus de la
ligne d'en dessous à chaque fois qu'elle est au-dessus de l'autre.
M. le Président, je vais poser une
question bien simple : N'est-il pas vrai qu'il y a une raison fondamentale
qui explique et justifie qu'une tarification recommandée par la Régie de
l'énergie ait été au-dessus de l'inflation dans la vie d'Hydro-Québec? N'est-il
pas vrai qu'il y a des circonstances où il était nécessaire et justifié, selon
les règles de fonctionnement prévues à la loi régissant la Régie de l'énergie…
pour déterminer une augmentation des tarifs au-dessus de l'inflation? N'est-il
pas vrai que c'était selon les règles?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, ce qu'on cherche à faire avec le projet de loi n° 34, c'est de
modifier, en réalité, le mode de tarification. Alors, on observe qu'au cours
des dernières années il y a eu des fluctuations plus importantes dans les
tarifs par cause tarifaire que les tarifs s'ils avaient été appliqués à
l'inflation. De plus, on constate également que, si on fait la somme des
augmentations tarifaires des causes tarifaires, ils sont supérieurs à
l'inflation. Ce qu'oublie de mentionner mon collègue de La Pinière, c'est,
également, on constate que, sur une période de 14 ans, il s'est créé un
écart de rendement de 1,5 milliard de dollars et on constate <par
le... >également que, sur la période du graphique que vous présentez, M.
le député de La Pinière... qui est présenté par le député de La Pinière,
si on avait appliqué l'inflation, la clientèle aurait payé 2,4 milliards
de moins en tarification. Alors, on veut changer la méthode de tarification,
l'objectif est de transférer le risque, et c'est pour ça qu'on amène le projet
de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je pense que vous n'avez pas entendu de réponse à la question que
j'ai posée, je vais donc la reposer. N'est-il pas vrai que, selon les règles
imposées par la Loi à la Régie de l'énergie, la régie, en appliquant les règles
qu'on lui impose, n'avait d'autre choix qu'à un certain moment dans le temps de
recommander une augmentation des tarifs au-dessus de l'inflation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Barrette : C'est oui
ou c'est non, la réponse, là.
M. Julien : C'est plus
complexe que ça, M. le Président. Quand il y a un décret de préoccupations
gouvernementales amené en 2015 qui oblige, en réalité, une augmentation
égale ou inférieure à l'inflation, bien, par le fait même, ces règles-là ne
s'appliqueraient plus si la hausse tarifaire aurait dû être supérieure à
l'inflation, selon les règles que mentionne mon collègue de La Pinière. Alors,
ici, on vient modifier le mode de tarification pour que, dorénavant, ça soit à
l'inflation suite à un gel. Nous, c'est ce que préconise le projet de loi
n° 34, c'est de simplifier le mode de tarification et c'est le principe
même du projet de loi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, n'est-il pas vrai... Ça serait le fun, M. le Président, que le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles réponde clairement aux questions, ça
ferait changement. Je vais être plus... Clairement, M. le Président. J'ai posé
deux fois la même question, j'ai eu deux fois une réponse sur un autre sujet.
Je vais être plus précis.
Le ministre, là, a dit lui-même, M. le
Président, lui-même, que la régie, dans la détermination de l'augmentation des
tarifs d'électricité, devait prendre en considération la situation économique
projetée, évolutive, d'Hydro-Québec, hein? Ça, c'était la partie des dépenses.
Ça veut dire quoi, ça, M. le Président? <Bien, ça veut dire que — et
là, c'est ma question — n'est-il pas vrai que...
M. Barrette : ...la
situation
économique projetée, évolutive
d'Hydro-Québec, hein? Ça, c'était
la partie des dépenses. Ça veut dire quoi, ça,
M. le Président? >Bien,
ça veut dire, et là c'est ma question : N'est-il pas vrai que, si, demain
matin, là, demain matin, le gouvernement du Québec décidait de construire une
autre Baie James, ça augmenterait la dépense? Et, comme ça augmente la dépense,
obligatoirement, dans la détermination d'augmentation du tarif, ça a un impact,
ça a un impact. Comme on force cette entreprise-là à avoir un rendement, l'augmentation
de la dépense par la construction amène un impact sur l'augmentation du tarif.
N'est-ce pas vrai?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, c'est beaucoup plus complexe que ça. En réalité — et le
député de La Pinière, s'il écoute, pourra concevoir que c'est plus
complexe que ça — <en réalité, > il y a Hydro-Québec
Production, il y a Hydro-Québec Distribution, il y a Hydro-Québec Transport, et
ce n'est pas les dépenses qui sont comptabilisées, c'est le coût en capital et
en intérêts des investissements qui est comptabilisé.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors, le ministre
vient de nous dire que... il vient de nous dire que les dépenses qui sont
faites n'ont pas de coût de capital, et ainsi de suite. Ce n'est quand même pas
pire, ça, comme argument, M. le Président. Ce n'est vraiment, vraiment pas pire,
parce que, si c'était ça, la réalité, là, bien c'est sûr, là, c'est sûr, là,
c'est garanti que de mettre les tarifs à l'inflation, c'est une taxe à la population.
C'est garanti.
<La raison... >N'est-il pas
vrai que la raison pour laquelle Hydro-Québec, qui, oui, a un réseau de
production, de transport, de distribution... On va le dire pour le grand
public, là, la production, c'est les barrages, le transport, c'est les pylônes
que l'on connaît, et la distribution, c'est les poteaux qui viennent à nos
maisons pour ceux qui ont des poteaux. Alors, M. le Président, là, si, demain
matin, là, Hydro-Québec investit, investit, décide de faire une Baie James, une
ligne de distribution, de transport jusqu'aux États-Unis, ça va avoir un coût
de capital. Et ce coût de capital là va augmenter le coût d'Hydro-Québec. Ça va
avoir un impact sur ses états financiers. Et, consécutivement, n'est-il pas
vrai que la régie n'aura pas d'autre choix que de changer, par rapport à
l'année précédente, son tarif? Peut-être pas la première année, sans doute la
deuxième, sans doute la troisième.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la
cause tarifaire se base sur les coûts. On a énuméré l'ensemble des coûts, et
c'est là-dessus, en réalité, que travaille la Régie de l'énergie pour fixer,
sur base annuelle, dans sa cause tarifaire, les hausses tarifaires. Quand on
veut simplifier le processus de tarification, M. le Président, c'est qu'on
observe que, sur 40 ans, on observe que, sur 15 ans, la corrélation
entre l'inflation et l'augmentation des tarifs est presque parfaite. Un peu
supérieure, dans l'augmentation des tarifs. Ce qu'on vient dire, c'est que,
l'an prochain, nous, on propose un gel, on peut libérer le compte d'écart, qui
ne peut pas être libéré autrement. Donc, plus de 500 millions sera
retourné à la première facturation. Pendant quatre ans, ça sera à l'inflation,
et le travail fait par la régie va se faire à la cinquième année par une cause
tarifaire. Donc, plutôt que ce soit aux 12 mois, ce sera aux 60 mois,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, avez-vous remarqué que, depuis que nous sommes revenus en ondes et
depuis le moment où j'ai pris la parole, je n'ai eu aucune réponse directe à
mes questions, qui sont, toutes et sans exception, précises. Toutes. La seule
réponse que j'ai, c'est la réponse du salon bleu à la période de questions. On
la connaît, la cassette, là, on la connaît. C'est juste, M. le problème,
c'est que... M. le Président, le problème, c'est juste que, quand on regarde le
graphique du ministre, là, bien, il est parfaitement démontrable que, lorsqu'il
y a eu des augmentations de tarif supérieures à l'inflation, elles découlaient
d'investissements.
M. le Président, lorsque l'augmentation de
tarif est inférieure à l'inflation, n'est-il pas vrai qu'elle est inférieure à
l'inflation lorsqu'il n'y a pas de nouveaux investissements dans le réseau,
soit de production, soit de transport, soit de distribution? Est-ce que le ministre
conteste l'affirmation que je viens de faire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (16 h 10) •
M. Julien :
<Alors,
M. le Président, quand il y a eu des hausses de tarifs basées sur causes
tarifaires, par exemple en 2014...
M. Barrette : ...soit
de transport, soit de distribution. Est-ce que le
ministre conteste
l'affirmation que je viens de faire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >Alors,
M. le Président, quand il y a eu des hausses de tarifs basées sur causes
tarifaires, par exemple, en 2014, 4,3 % d'augmentation, plus de trois fois
l'inflation, en 2015, 2,9 % d'augmentation, plus de deux fois l'inflation,
alors, ce que j'entends de mon collègue de La Pinière, député de La Pinière,
c'est : C'est parce que les coûts augmentaient. Oui, les coûts estimés
prévisionnels augmentaient, et la cause tarifaire a amené des augmentations à
4,3 %. On peut parler d'un choc tarifaire. Et, la même année, M. le
Président, on mesurait un écart de rendement de 105 millions.
Alors, à toutes les fois qu'on a une cause
tarifaire, on a observé, à travers les années, des écarts de rendement du
simple au double de l'augmentation du tarif basée sur une cause tarifaire sur
des éléments prévisionnels. On voit que, sur 15 ans, ça suit la courbe de
l'inflation, mais que ça fait des chocs ponctuels. On va donner une
prévisibilité aux citoyens, un gel de tarif, une hausse à l'inflation, parce
que, pour nous, le principe, c'est de simplifier et de permettre, en fin de
compte, à la clientèle d'être prévisible. Et c'est plus faible que les cinq
dernières années ce qu'on offre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Toujours,
M. le Président, pas de réponse à la question. Alors, je vais lui poser la
question à l'inverse tout en lui faisant remarquer que le décret auquel il fait
référence sans arrêt avait une portée d'un an. Alors, que le ministre arrête de
nous parler du décret de 2014 à aujourd'hui, le décret avait une portée d'un
an. S'il le souhaite, je peux lire le décret. J'imagine qu'il ne le souhaite
pas, parce que, comme ministre, il doit le savoir.
Ceci dit, M. le Président, est-il possible
que, dans une période de temps de cinq ans, est-il possible que, parce les
dépenses ne sont pas au rendez-vous, nous aurions droit à une augmentation
négative, une réduction des tarifs, fluctuations desquelles <dépend>dépendent
les dépenses du gouvernement? Je vais aller plus loin... Je pense qu'il me
reste une seule minute, c'est ça?
Le Président (M. Lemay) :
30 secondes.
M. Julien : 30 secondes?
Je vais sans aucun doute revenir, M. le Président, mais j'aimerais une réponse
à ma question. N'est-il pas vrai que, si nous étions dans une période de cinq
ans sans dépenses additionnelles, dans les règles actuelles de gestion de la
régie, nous aurions droit à une réduction des tarifs, auquel cas contraire on
nous impose une taxation additionnelle en abolissant les règles de
fonctionnement normales de la Régie de l'énergie? N'est-ce pas le cas, M. le
Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le Président,
la question du député de La Pinière, c'est impossible. C'est impossible, en fin
de compte, qu'il n'y ait pas de dépenses supplémentaires chez Hydro-Québec dans
la prochaine année. Donc, il n'y a pas de réponse à cette question-là.
Hydro-Québec allait déposer, ils l'ont mentionné, ils ont même fait un... ils
ont mentionné : au-dessus de 2 % cette année. C'est vrai que la régie
n'accordait pas ce qui était demandé par Hydro-Québec à chaque année. Jamais,
en réalité, la demande d'Hydro-Québec ne s'est écartée de ce qu'a accordé la
régie de plus de 150 points de base dans le pire des cas. Alors, non, il
n'y aurait pas eu de baisse tarifaire l'an prochain.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, votre temps de parole étant
écoulé, M. le député, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Pour poursuivre un petit peu... J'avais un autre questionnement
mais je dois inviter, M. le Président, le ministre de nous expliquer exactement
comment il peut trancher comme il vient de le faire, de déclarer, de déclarer,
qu'il n'y a aucun scénario possible où Hydro-Québec se trouverait dans une
situation où un gel tarifaire ne serait pas la solution optimale pour le
consommateur. Il vient de trancher, de dire que, de façon déclarative, on peut
savoir aujourd'hui... et je vous rappelle qu'Hydro-Québec se désiste de fournir
un dossier tarifaire pour 2020. Est-ce qu'il peut expliquer comment il arrive à
son calcul et sa déclaration que le scénario qu'imaginait mon collègue de
La Pinière ne se réalise pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
<Donc,
Hydro-Québec a annoncé, en fin de compte, dans un...
M. Birnbaum : …comment
il arrive à son calcul et sa déclaration que le scénario qui… imaginé mon
collègue
de
La Pinière ne se réalise pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >Donc,
Hydro-Québec a annoncé, en fin de compte, dans un document dans un… pas dans un
point de presse, mais dans un…
Une voix
: Un
communiqué.
M. Julien : …un
communiqué que, cette année, la demande de hausse aurait été au-dessus de 2 %.
Alors, c'est là-dessus, en réalité, que la… Hydro-Québec a basé son évaluation.
Hydro-Québec ne se retire pas, là, de la cause tarifaire, hein? Il faut bien
comprendre qu'il y a un processus, actuellement, avec la régie, qu'il y a eu
des interrogatoires, contre-interrogatoires, et que la régie va donner, en
réalité, une décision sous peu.
M. Birnbaum : M. le
Président, ce n'est pas la première fois que le ministre fait référence au fait
qu'Hydro-Québec a fait ce constat de 2 %, et il caractérise <son… >l'intervention
d'Hydro-Québec comme une illustration du fait qu'Hydro-Québec ne désiste pas
vraiment de faire un témoignage, comme prévu par la loi actuelle, pour 2020. Y
a-t-il des détails à l'appui de cette intervention d'Hydro-Québec? Y a-t-il un
document à déposer? Parce que c'est tout à fait pertinent pour nos discussions
de comprendre la réaction, à quelque part, d'Hydro-Québec face au gel qui est
proposé pour 2020 dans un projet de loi qui n'est pas encore adopté.
Si le ministre insiste que notre
interprétation du comportement d'Hydro-Québec, que je maintiens… c'est
qu'Hydro-Québec désiste de se déclarer, sur sa lecture et sa… les facteurs qui
toucheraient à un dépôt de cause tarifaire n'importe quelle année. Est-ce qu'il
peut nous expliquer ou déposer un document sur les déclarations d'Hydro-Québec
en ce qui concerne 2020? Parce que nous n'avons aucun détail et nous, nous
sommes devant la proposition dans le projet de loi et l'absence d'une réponse
claire et nette d'Hydro-Québec. Y a-t-u un document, comme je dis, M. le
Président, à déposer ou des détails à exposer par le ministre pour qu'on puisse
comprendre tout à fait, une réponse quelconque d'Hydro-Québec vis-à-vis la
proposition du gel pour 2020?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, il y a
un communiqué de presse qui a été émis par Hydro-Québec. M. le Président,
naturellement, là, actuellement, ils sont dans le processus de la régie. Il y a
eu des auditions, je crois, la semaine dernière ou il y a deux semaines, le
vendredi. Alors, c'est un processus, et la régie rendra une décision.
Et, honnêtement, M. le Président, je ne
vois pas du tout le lien avec l'amendement proposé.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee, toujours sur l'amendement.
M. Birnbaum : Oui. Avec
tout respect, comme les interventions de mon collègue de La Pinière, c'est
assez souvent que nous entamons des discussions qui touchent directement à la
chose tarifaire. <C'est… >Comment on peut imaginer qu'une question
qui touche à l'impact sur le consommateur… comment on peut dire que ce n'est
pas une intervention, une question qui touche à l'amendement devant nous? Ça me
laisse perplexe, alors j'insiste que ma question est tout à fait à propos.
Je me permets de poursuivre un autre
aspect de l'amendement qui est toujours devant nous, et c'est suite aux
discussions que j'aimerais caractériser comme assez positives tout le long de
la journée. Si, M. le Président, le ministre peut… Parce qu'on n'a pas eu grand
explications plus que ça de l'amendement devant nous, j'aimerais inviter le
ministre de qualifier clairement le rôle accru, envisagé par son amendement, de
la régie sur les prochains cinq ans.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Là, M. le
Président, là, O.K., peut-être que… Est-ce que c'est l'occasion, pour moi, de
proposer la petite modification à l'amendement? Parce que c'est juste… on
remplacerait «2020» par «2021». Donc, on change le zéro puis on met un un à
«2021». Et je vais répondre à la question par la suite.
M. Birnbaum : M. le
Président, je défère à votre jugement. Il me semble qu'on a proposition d'un
sous-amendement quelque part.
• (16 h 20) •
M. Julien :
<Non,
c'est un sous-amendement formel, là…
M. Julien : ...donc, on
change le zéro puis on met un un à 2021. Et je vais répondre à la question par
la suite.
M. Birnbaum : M. le
Président, je... à votre jugement. Il me semble qu'on a une proposition d'un
sous-amendement
quelque part.
M. Barrette : >Non,
c'est un sous-amendement formel, là. On ne change pas ça de même.
Le Président (M. Lemay) :
En fait, c'est une question de savoir si on peut faire une correction de forme
à main levée.
M. Birnbaum : Ce n'est
pas ma lecture. Je m'excuse, M. le Président. On parle de quelque chose de
substantiel, là.
M. Barrette : C'est un sous-amendement,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, si on ne peut pas faire une correction de forme, on ne peut pas apporter
un sous-amendement à son propre amendement.
M. Barrette : ...sont
plusieurs. Ils sont en masse, là.
Le Président (M. Lemay) :
Effectivement. Donc, s'il y a une correction qui veut être apportée... Et c'est
possible que quelqu'un d'autre que le ministre dépose un sous-amendement. Elle
est ainsi faite, la procédure législative, M. le ministre.
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : ...nous
permet d'avoir un autre 20 minutes.
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Mais, par consentement, si vous voulez faire une simple correction... Mais j'ai
compris qu'il n'y avait pas de consentement.
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Bien sûr. Non, non, j'ai compris. La règle est claire, la règle est claire. La
règle est claire, ça prend un sous-amendement et ça doit être quelqu'un d'autre
que le ministre qui dépose un sous-amendement.
M. Birnbaum : Si je
comprends, le côté ministériel n'a rien à dire. Alors, je continue sur le texte
que j'ai devant moi ou...
M. Barrette : Bien non,
tu attends, là. S'ils réfléchissent, là, on attend. On suspend, M. le
Président, pendant...
M. Birnbaum : Est-ce
qu'on est en suspension? C'est quoi, notre statut actuel?
Le Président (M. Lemay) :
Pas encore.
M. Julien : On
demanderait, M. le Président, l'autorisation de retirer l'amendement.
Une voix
: Il n'y a pas
de consentement.
Le Président (M. Lemay) :
Vous voulez retirer l'amendement. Seul le...
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Alors, un instant! Le ministre fait la demande de retirer son amendement. Il
n'y a pas de consentement, donc l'amendement est maintenu. Et est-ce que,
maintenant...
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Et maintenant nous...
M. Birnbaum : ...le
ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, attendez. M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Oui. On
n'est pas dans la chose procédurale. Si j'ai compris nos dernières quelques
minutes, le ministre avait suggéré une correction qui n'est pas admissible. Ça
serait un sous-amendement. Il n'a pas l'air d'être prêt à proposer un
sous-amendement. Là, il y a un autre député qui a fait une intervention mais
qui n'est pas prêt à se prononcer. Alors là, je comprends que je suis toujours
sur l'amendement devant nous, et, en ondes, le ministre vient de faire
l'intervention où il songe publiquement de retirer son propre article.
Alors, est-ce que je peux, M. le
Président, comprendre le raisonnement du ministre? Il a suggéré, devant... en
ondes, qu'il veut peut-être... qu'il songe effectivement à retirer son
article 2. Est-ce que je peux... son amendement à l'article 2. Est-ce
que je peux inviter le ministre d'élaborer là-dessus.
Le Président (M. Lemay) :
Bien sûr, M. le député de D'Arcy-McGee, dans un esprit de collaboration. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui, certainement,
M. le Président. Écoutez, parce qu'il est marqué «1er avril 2020» dans le
coeur du texte, et on aurait dû lire «1er avril 2021». Donc, je comprends
que les procédures, en réalité, des commissions parlementaires font en sorte
que c'est un amendement. On va continuer de discuter de cet amendement-là et on
verra par la suite, cher collègue.
M. Birnbaum : ...question
de continuer. Bon, c'est intéressant qu'il y avait une option pour poursuivre
la modification que le ministre vient de mettre sur la table, et il ne se
permet pas de procéder avec cette procédure que je ne comprends pas, mais, bon,
ça va... juste une observation.
Si, donc, je peux continuer à... Si je
peux comprendre, M. le Président, en quoi le projet d'amendement devant nous
changerait le rôle de la régie dans le processus de tarification L,
dans... On va pour l'instant se limiter à l'échéancier des prochains cinq ans.
Est-ce qu'il peut clarifier l'objectif de son projet d'amendement en ce qui a
trait au rôle de la régie, en ce qui a trait à la tarification du tarif L?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci,
M. le Président. Vous comprendrez que cet amendement-là a été amené suite à des
discussions de ce matin avec le sous-amendement amené par mon collègue de
Laval-des-Rapides. Et on a traduit, dans cet amendement-là, ce qu'on croit être
ce que voulait le député de Laval-des-Rapides, à savoir que la <Régie de
l'énergie puisse donner un avis sur les taux. Alors, on pense que cet amendement-là
traduit...
M. Julien : …et on a
traduit, dans cet amendement-là, ce qu'on croit être ce que voulait le député
de
Laval-des-Rapides, à savoir que la >Régie de l'énergie puisse
donner un avis sur les taux. Alors, on pense que cet amendement-là traduit
parfaitement ça, puisqu'on trouvait que c'était une bonne idée que mon collègue
de Laval-des-Rapides amenait au fait qu'un avis soit fait par la Régie de
l'énergie et on y adhère.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Bon, M. le
Président, dans un premier temps, ce n'est pas notre objectif que le ministre
nous fasse une concession pour que ça nous aide dans nos délibérations. <Ce
qu'on… >Notre objectif dans tout ça, c'est de clarifier et de protéger,
de sauvegarder le rôle de la régie. C'est ça, là, l'objectif de nos
interventions.
Dans un deuxième temps, nos interventions,
suite au dépôt de l'amendement, n'ont jamais suggéré que : Ah! bon, voilà,
on a une solution à 100 % et, bon, conséquemment, on retire… ou on est
prêts à voir refuser notre sous-amendement. Ce n'était pas ça, le cas. On veut,
de façon constructive, continuer nos discussions. Et, là-dessus, au lieu de…
avec tout respect… que le ministre me répondre avec une réponse contextuelle
sur notre proposition d'amendement et le va-et-vient là-dessus, je réitère ma
question sur le fondement de l'affaire.
Notre préoccupation, on l'a répétée à
maintes reprises, avec en tête les tarifs éventuels justes et raisonnables pour
le consommateur, consommatrice, soit les particuliers ou industriels, et pour
l'intégrité des opérations d'Hydro-Québec, à quelque part, voilà, notre
préoccupation. Et une des voix, ce n'est rien de nouveau, qui sauvegarde ces
intérêts-là, c'est un rôle clair, et net, et précisé de la régie.
Alors, M. le Président, si je peux à
nouveau inviter le ministre à nous faire part de sa lecture de comment
l'amendement devant nous va clarifier et, à quelque part, bonifier le rôle de
la régie dans un premier temps dans l'année du gel proposé pour 2020 et dans
l'intervalle des quatre ans subséquents.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Naturellement, on veut maintenir l'attractivité et la compétitivité
du tarif L. L'article, avant amendement, venait dire qu'on allait appliquer
0,65 % sur une base historique des six dernières années puisque c'est
depuis 2014 que la distinction est faite sur l'indexation du tarif L versus les
tarifs généraux. Donc, on avait mentionné… et l'article prévoyait de prendre
l'inflation qui s'applique aux tarifs généraux et d'y appliquer, en réalité, un
taux de 0,65.
Dans nos discussions sur l'article, et sur
l'amendement, et sous-amendement précédents, est venue, en réalité, l'idée
d'impliquer la Régie de l'énergie pour qu'elle puisse émettre un avis, un avis
sur ce taux, et, bien, l'amendement qu'on a devant nous vient concrétiser cette
intention-là. Ce que ça permet de faire, c'est… Naturellement, la première
année, c'est un gel. Le gel tarifaire, bien, c'est 0,0. Donc, le L et les
tarifs généraux vont augmenter de zéro, c'est-à-dire qu'ils n'augmenteront pas.
Mais, dès avril 2021, on va appliquer aux tarifs généraux, selon le projet de
loi, une augmentation à l'inflation et on aura obtenu un avis de la Régie de
l'énergie sur le taux qui devrait être appliqué au tarif L, toujours, quand
même, en mentionnant, en bas de l'amendement, que «lorsqu'elle donne son avis,
la régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre les
tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif L». Mais c'est notamment,
c'est-à-dire qu'elle va donner un avis avant, naturellement, l'application du
taux sur, justement, ce taux.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
• (16 h 30) •
M. Birnbaum :
<Merci,
M. le Président. Alors, dans l'année du gel proposé, la régie n'aurait pas
d'avis à émettre, si j'ai bien compris?...
>
16 h 30 (version révisée)
<17855
M.
Julien : ...sur
justement ce taux.
Le Président (M. Lemay) :
M.
le député de
D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : >Merci,
M. le Président. Alors, dans l'année du gel proposé, la régie n'aurait pas
d'avis à émettre, si j'ai bien compris, compte tenu qu'un gel, c'est
0,0 %. Est-ce que j'ai bien compris, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : L'article
qu'on regarde actuellement, l'article 2, c'est le taux appliqué au tarif L
en comparaison avec le tarif général. Donc, puisque la première année, pour les
deux tarifs, c'est un gel, la régie devrait se prononcer et devra se prononcer
avant l'application d'avril 2021 où on aura appliqué une inflation pour les
tarifs généraux équivalant à l'augmentation de l'indice des prix à la
consommation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Donc, je continue... continuer à regarder les hypothèses
possibles. Disons en 2021, 2022, même, l'avis qui aurait été invité par cet amendement,
l'avis de la régie était que le prix de tarif soit complètement différent, plus
élevé, moins élevé compte tenu de son analyse, de tous les facteurs qui
toucheraient à fixer un tarif qui, à la fois, protégerait la compétitivité de
ces consommateurs industriels et <qui protégerait... >qui
viserait, en quelque part, aucun écart de rendement, évidemment, c'est
difficile de prévoir, qu'est-ce qui se passerait si l'avis de la régie va aller
à l'encontre des prévisions ou des plans du ministre, M. le Président? Comment
le ministre réagirait? Y aurait-il une explication à donner, une analyse, des
va-et-vient, des audiences publiques? Comment se manifesterait ce désaccord, si
je peux le dire comme ça, entre la régie et le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : L'avis de la
Régie de l'énergie constitue une recommandation. Naturellement, quand on voit
la dernière phrase, on dit : «Lorsqu'elle donne son avis, la régie doit
notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre les tarifs et du
maintien de la compétitivité du tarif...» Naturellement, les décisions émises
par la régie dans les six dernières années ont montré, en réalité, l'évolution
du taux du tarif L avec l'évolution du taux des tarifs généraux. Alors, sur six
ans, je pense que le tarif L a augmenté de 6,6 %, sur six ans, les tarifs
généraux ont monté de 10,1 %. Et, justement, la volonté, c'est de
maintenir la compétitivité du tarif L et l'attractivité. Donc, ici, l'avis, c'est
de donner, en fin de compte, son avis sur le taux qui devrait être appliqué
comparativement à l'inflation appliquée sur les tarifs généraux selon l'IPC.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : Merci pour
l'instant. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Pas de problème. S'il n'y a pas d'autre intervention, je serais prêt à mettre
l'amendement aux voix. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. Parfait. Bien, tout comme mes collègues, et j'ai parti le bal
un peu, là, sur ce nouvel amendement du ministre, moi, je reviens justement
notamment sur la question de 2020 versus 2021. Comme vous avez pu le constater,
bien, on a invité le ministre à déposer un sous-amendement afin de corriger
cette date-là, mais je pense qu'il se garde... en fait, ses collègues se
gardent cette possibilité-là sous leur manche. C'est à eux de décider de la
pertinence et du moment approprié pour le déposer.
Ceci dit, actuellement, tel que le texte
est rédigé, il y a clairement des incohérences ou, en fait, clairement des
éléments qui peuvent porter à une confusion assez substantielle, assez
importante. Moi, je me réjouis effectivement de l'ouverture, quand même, du
ministre. Il faut être bon joueur, je me réjouis de l'ouverture du ministre à
nous présenter un amendement dans lequel on ouvre la voie, on démontre qu'on
est prêts à poursuivre ou à permettre que la Régie de l'énergie émette un avis.
Donc, ça, c'est déjà très bien. Et, par la suite, bon... Tout ça dans un
principe <d'atténuer, là, les...
M. Polo : ... on est
prêt à poursuivre ou à permettre que la
Régie de l'énergie émette un
avis. Donc, ça, c'est déjà très bien. Et, par la suite, bon, tout ça dans un
principe >d'atténuer, là, les questions d'interfinancement et des
tarifs.
Je vais quand même revenir, M. le
Président... comment statuer le multiplicateur, O.K.? Comment statuer le
multiplicateur, parce que.... Je reviens à cette question-là. Le ministre s'est
basé vraiment sur une moyenne de cinq à six ans, disons-le comme ça, là, dans
les cinq, six dernières années. Et moi, je lui ai demandé.... Bon, lui, il nous
répond qu'en utilisant le tableau ça reflète la hausse, etc. Mais
considère-t-il que ce serait peut-être pertinent de regarder plus loin que ces
cinq, six dernières années, O.K., pour nous aider?
Parce que, bon, la régie va émettre un
avis. Vous, vous avez la prérogative, M. le ministre, d'accepter ou pas son
avis. Vous êtes quand même parti sur une lancée de... avec une intention. Et je
ne présume pas de votre intention, mais vous l'avez quand même rédigé, vous
l'avez quand même dévoilé, que votre interprétation ou, en fait, un bon point
de départ du multiplicateur serait 0,65 ou 1,35 dans le cas d'un contexte de
déflation. Mais je continue à penser, M. le Président, que de se baser
uniquement sur les cinq, six dernières années, c'est un échantillon beaucoup
trop court, beaucoup trop petit pour que ça passe le test de la fiabilité ou,
si on peut dire, le test de la cohérence, disons-le à ce niveau-là.
Donc, je ne sais pas si vous ou vos
équipes, vous avez regardé sur une échéance plus longue au-delà de nous montrer
le tableau en question. Il est toujours à portée de votre main, M. le ministre.
Mais, avez-vous regardé des scénarios beaucoup plus longs que les cinq, six dernières
années?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, comme je le mentionnais antérieurement, l'historique qu'on a entre
les mains est de six ans, essentiellement, parce que la distinction entre l'évolution
des tarifs L et des tarifs généraux remonte à 2014. Alors, il est vrai qu'il
est toujours préférable d'avoir... il est vrai qu'il est toujours préférable
d'avoir une période longue pour valider, en réalité, une tendance comme
celle-là, mais, toutefois, on ne peut pas le faire après six ans, parce que les
tarifs évoluaient, à la fois pour le tarif L et les tarifs généraux, au
même rythme. Cette distinction-là arrive en 2014. Donc, on prend, en fin de
compte, les six dernières années pour le faire.
Je rappellerai toutefois, là, qu'ici on
introduit deux éléments qui, à mon avis, permettent d'alléger certains risques.
Un qui est déjà là, c'est-à-dire que la cause tarifaire aux cinq ans vise
justement à s'assurer que, si on avait appliqué un écart par rapport à une
cause tarifaire, qu'elle soit corrigée au moment jugé opportun, c'est-à-dire
après cinq ans.
L'autre élément c'est justement l'avis de
la régie, ici, que vos intentions, qui avaient de l'introduire et qu'on a amené
dans l'amendement, ça fait en sorte que la régie donnera un avis avant
l'application du premier taux. Et cet avis-là sera une recommandation pour la
décision du taux appliqué sur le tarif L, toujours en mentionnant qu'on
souhaite préserver le principe d'interfinancement et le maintien de la
compétitivité du tarif. Donc, c'est comme ça qu'on fait face au caractère
adéquat du taux qui sera appliqué, le cas échéant, en avril 2021.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. Je vais revenir sur la question de l'interfinancement. Pour
préserver cet équilibre-là, vous avez souvent fait référence, en réponse à
notre collègue de Mercier, au fait que la régie ne peut pas modifier les tarifs
dans le but de... corrigez-moi, répétez-moi la...
M. Julien : Donc,
l'article 52 de la régie mentionne...
• (16 h 40) •
M. Polo :
<«...ne peut
modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer...
M. Polo : ...dans le
but de... Corrigez-moi, répétez-moi la...
M. Julien : Donc,
l'article 52 de la régie mentionne...
M. Polo :
...>«...ne peut modifier le tarif d'une
catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs
applicables à des catégories de consommateurs.»
M. Julien : Exact.
M. Polo : Voilà. Ceci dit, est-ce que
vous êtes familier avec la décision D-2007-12?
Le Président (M. Lemay) : ...D-2007-12. Ça, c'est... M. le ministre.
M. Julien :Je pense que je vais
demander une pause-santé. Non, je ne suis pas familier.
Le Président (M. Lemay) :Est-ce que vous avez besoin
d'une pause?
Une voix
: On peut la prendre, M. le Président.
M. Julien : Non, non, c'est beau. C'est une blague.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui, non, effectivement.
J'aimerais juste, M. le ministre, à travers vous, M. le Président — ...
Une voix : ...
M. Polo : ...très bien — qu'on
puisse revenir justement sur cette décision-là, parce qu'elle a un lien direct
avec l'amendement. Bien sûr, on parle d'interfinancement.
Une voix
: ...
M. Polo : Oui, oui. Elle
a une pertinence.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y avec la démonstration.
M. Polo : On parle
d'interfinancement dans la décision. On parle d'interfinancement dans
l'amendement. Voilà. Voilà la démonstration. Et j'aimerais juste que vous
m'aidiez, M. le ministre, à bien comprendre justement dans quelle... comment
cette décision-là est, si on peut dire... comment cette décision-là est
cohérente avec le fond de la loi, O.K.? L'article 52 de la loi, O.K.?
Parce qu'à ma lecture et à ma compréhension la décision vient quand même ouvrir
une brèche ou ouvrir une opportunité, ouvrir une interprétation, surtout au
paragraphe 104, dans lequel... En fait M. le ministre, j'irais même
jusqu'au paragraphe 106, O.K.? Où dans...
Là, je suis en train de lire sûrement un
document que vous avez à portée de main, là : Avis sur les mesures
susceptibles d'améliorer les pratiques tarifaires dans le domaine de
l'électricité et du gaz naturel — Perspectives 2020. Donc,
quand on regarde à la page 54, oui, 54 au bas, paragraphe 106. :
«Ainsi, la régie est d'avis que l'application cohérente de plusieurs articles
de la loi suggère de considérer la vérité des coûts et, en conséquence, lui
permet, lorsque les circonstances s'y prêtent, de procéder à des ajustements
tarifaires différenciés qui reflètent l'évolution des coûts de desserte de
chaque catégorie de consommateurs. Selon les particularités propres à chaque
dossier tarifaire, l'adoption d'ajustements différenciés pourrait, de façon
incidente, modifier l'interfinancement entre les catégories de consommateurs.»
Quand on revient au paragraphe 103...
ou, en fait, 104 : «Dans cette même décision, la régie précisait que dans
certaines circonstances, des ajustements tarifaires différenciés par catégories
de consommateurs en fonction de la variation des coûts pourraient être
considérés.»
La décision stipule ou précise : «La
régie réitère qu'elle vise à s'assurer, par le biais de tarifs, de la vérité
des coûts et de l'équité entre les catégories de consommateurs. Dans le
contexte où les coûts de desserte des différentes catégories de consommateurs
n'évolueraient pas [de façon uniforme], la régie n'est pas empêchée de procéder
à des ajustements tarifaires différenciés d'une catégorie de consommateurs à
l'autre. Interpréter la loi autrement priverait de ses effets plusieurs de ses
dispositions — ça, c'est souligné — et ce ne serait pas sain
des points de vue de l'équité, de la rigueur économique ou environnementale,
autant d'éléments dont la régie doit tenir compte en exerçant ses pouvoirs "dans
une perspective de développement durable".»
Et plus loin : «Lorsqu'elle fixera
les tarifs du distributeur, la régie jugera du caractère juste et raisonnable
des hausses tarifaires demandées en prenant compte [de] l'ensemble des articles
de la loi qui s'appliquent dans ce cas, dont celui d'interfinancement en faveur
de la clientèle domestique.»
Donc, mon interprétation ou, en fait,
peut-être ma... c'est la précision que je vous demande à faire au niveau de
l'interfinancement, c'est que la régie peut modifier les tarifs, malgré ce que
dit ici la loi, la loi de la régie. Est-ce que je fais une bonne
interprétation, M. le...
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
<La
régie peut modifier les tarifs parce que l'article 52 dit : «La régie
ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs
afin — alors, «afin», c'est avec l'objectif — d'atténuer...
M. Polo : …est-ce que
je fais une bonne interprétation, M. le…
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >La
régie peut modifier les tarifs puisque l'article 52 dit : «La régie
ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin — avec
le «afin», c'est avec l'objectif — d'atténuer l'interfinancement
entre les tarifs applicables à des catégories de consommateurs.» Alors, ce
n'est pas l'objectif qui est visé quand elle fait des modifications de tarifs,
sinon elle ne pourrait pas faire aucune modification de tarif si, en réalité,
elle appliquait une modification de tarif. Alors, c'est bien ce que mentionne…
et ma compréhension de ce qui est mentionné à l'article 52.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : Donc, à la fin
de votre amendement, ici, vous dites : «Lorsqu'elle donne son avis, la
régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre les
tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif L.» Donc, le
multiplicateur… <Comment vous… >Comment faites-vous le lien entre
le multiplicateur et ce principe?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
multiplicateur est basé sur la différenciation des tarifs, M. le Président, des
tarifs L et des tarifs généraux dans les six dernières années, qui, selon toute
vraisemblance, puisque c'est la régie qui les a appliqués, étaient conformes à
l'article 52, qui mentionne que «la régie ne peut modifier les tarifs
d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement». Ma
collègue de Mercier est revenue constamment là-dessus. Je rappelle ici, à
l'intérieur de l'amendement, ce principe et, puisque c'est la régie qui
proposera un taux, qu'elle continue de considérer, selon l'article 52, la
notion d'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député.
M. Polo : Moi, ça me va.
Je pense, <ma collègue… >la collègue de Mercier souhaiterait
intervenir.
Le Président (M. Lemay) :
Effectivement. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Très bien.
Merci, M. le Président. J'ai malheureusement manqué les premiers échanges, ça
fait que ça se peut que je pose des questions qui ont peut-être déjà été posées
par rapport à l'amendement que le ministre vient de déposer. Donc, si je
comprends bien ce que le ministre a décidé de faire, c'est que la régie puisse,
dans un avis, déterminer ce taux-là et le taux par lequel le tarif L sera
indexé. Donc, c'est un pourcentage qui n'est plus le 0,65 qui était à
l'origine, mais qui pourrait être un autre. Ici, quand on dit «doivent être
indexés, multiplié, le cas échéant», juste pour comprendre, c'est peut-être une
technicalité, c'est quoi, là? Oui.
M. Julien : Bien, c'est
parce qu'indexés ou multiplié, c'est par rapport, en fin de compte, à la
hauteur, donc, 0,65, 1,35.
Mme Ghazal : Ah! O.K., je
comprends. C'est pour dire que ça doit... Bon, si c'est une inflation ou une
déflation. Donc, indexés, c'est en cas d'inflation, c'est le 0,65, puis
multiplié, c'est si c'est 1,35? Mais les deux fois, c'est multiplié. Je ne suis
pas sûre de comprendre.
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, Mme la députée de Mercier, à l'amendement présenté.
Mme Ghazal : Oui. Je suis
en train de poser la question. C'est écrit «indexés».
Le Président (M. Lemay) :
C'est en lien, il n'y a aucun problème. Et, M. le ministre…
Mme Ghazal : C'est juste
pour me l'expliquer, pour être… Oui, allez-y.
M. Julien : Alors, c'est
indexé à chaque fois et multiplié par le taux, le cas échéant. Donc, c'est peut-être
plus précis comme ça.
Mme Ghazal : O.K., donc,
c'est… Normalement, c'est indexé, indexé à l'inflation ou… Est-ce qu'on peut
dire indexé à la déflation, même si c'est une baisse?
M. Julien : Ils doivent
être indexés, virgule, multiplié, le cas échant, par le taux applicable <au…
>en cas d'inflation et le taux applicable en cas de déflation.
Mme Ghazal : Parce qu'il
peut ne… le cas échéant, parce qu'il peut ne pas avoir de taux applicable?
J'essaie juste de… Le… Pourquoi il y a «le cas échéant»?
Des voix
: …
M. Julien : Pour faire la
distinction entre les deux notions d'inflation, déflation.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : O.K., je
veux juste… C'est peut-être technique puis très simple, mais je veux juste être
sûre de comprendre avant d'arriver dans le «crunchy» qui est un peu plus bas,
O.K.? Donc, la régie… Ce n'est pas la régie qui va le déterminer. La régie va
donner un avis. Mais le taux applicable, ça, il va en avoir un. Quand on dit :
Un… C'est… Le taux applicable en cas de déflation, ce n'est pas le taux de
l'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Le taux
applicable dans l'exemple qu'on aurait, ça serait de 0,65 ou 1,35 en cas de
déflation.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : O.K. <Puis
donc le taux applicable pourrait indexer…. Attendez, il faut que je le relise.
Et le rajustement pour… Est-ce qu'on peut, comme, me l'expliquer? Juste, dans
vos mots, plus que…
M. Julien : Oui…
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : >Puis
donc le taux applicable pourrait indexer... Attendez, il faut que je le relise :
«...et le rajustement pour perte...» Est-ce que vous pouvez comme me
l'expliquer juste dans vos mots, plus que d'y aller... oui.
M. Julien : Oui, alors, si
vous me permettez, chère collègue de Mercier, donc, on indexe... admettons,
l'indexation, c'est 1,7 % d'inflation... on va mettre un chiffre rond,
2 %. Alors, c'est... On prend le chiffre du tarif L fois 1,02,
fois 0,65 pour le ...02. Donc, ça ne serait pas 1,02, ça serait 1,013 que
ça donnerait.
Mme Ghazal : Oui, parce
qu'on ne prend pas le 100 % de l'inflation, on prend le 0,65, ça, j'ai
compris.
M. Julien : Exactement.
Donc, on indexe, et l'indexation est multipliée par le taux.
Mme Ghazal : O.K. C'est
pour expliquer les trois éléments : il y a le prix, le taux, donc d'où
l'indexation...
M. Julien : On prend le
prix, l'inflation est à 2 %, ça fait 1,02 pour les tarifs généraux, mais,
pour les tarifs L, si le taux déterminé est à 0,65, le 2 % devient
1,3 %, donc le taux L passerait, s'il est à 1 $, à 1,013 $.
Mme Ghazal : Donc, ça
c'est ce que j'avais déjà compris auparavant avec votre amendement ou le
sous-amendement parce que, de toute façon, ils ajoutaient juste que ça va être
regardé par la régie. C'est juste que la façon que c'est formulé, c'est pour
dire la même chose?
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire que, si vous lisez l'amendement...
Mme Ghazal : C'est juste
que c'est formulé différemment.
M. Julien : Si vous lisez
l'amendement, ça dit ce que dit l'amendement, c'est-à-dire que la régie joue un
rôle de donner un avis sur ces taux.
Mme Ghazal : O.K. Et donc
ça, ça va être : «le taux [déterminé] en cas de déflation déterminés par
le gouvernement au 1er avril 2020...» Donc, 1er avril 2020, c'est le
prochain, il n'y aura pas de gel?
M. Julien : Donc, ça sera
le 1er avril 2020, et il y a effectivement un gel. Donc, le tarif L et le
tarif <généraux>général, si j'applique le taux d'inflation à zéro,
puisque c'est un gel... l'indexation à zéro, je fais zéro fois n'importe
quoi, ça va continuer à donner zéro. Donc, le taux aurait pu être déterminé
avant, mais j'applique un multiplicateur zéro parce qu'il n'y a pas
d'indexation à la première année.
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça, c'est que... Mais le zéro, il va venir d'où? C'est le gouvernement ou la
régie?
M. Julien : Le gel
tarifaire de la première année, c'est le projet de loi n° 34.
Ici, on est sur l'article 2 pour faire la distinction entre le tarif L et
les tarifs généraux. Donc, on n'est pas du tout sur le principe du gel et de
l'augmentation à l'inflation aux tarifs généraux. On vient travailler sur le
tarif L par sa distinction des hausses subséquentes.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : O.K. Puis là
c'est : «...et par la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu l'avis
de la régie...» Donc, l'avis de la régie, on va l'obtenir uniquement... l'avis
de la régie, quand est-ce qu'il va être obtenu? Juste dans cinq ans?
M. Julien : L'avis de la
régie va être obtenu avant, en réalité, l'application du premier taux,
c'est-à-dire avril 2021, pour avoir obtenu l'avis de la régie pour être en
mesure, justement, de considérer cet avis-là au premier impact du tarif L, qui
va se faire en avril 2021. Et après, naturellement, l'avis viendra à toutes les
causes tarifaires par la Régie de l'énergie ou avant. En réalité, quand on va
faire une cause tarifaire, en 2025, elle va venir dire : Le tarif L, les
tarifs généraux, voici l'augmentation du tarif. Elle va venir les fixer. Donc,
ça sera important d'avoir l'avis de la régie avant avril 2026, qui sera la
première implication de l'inflation pour les tarifs généraux, et du tarif L,
inflation fois quel taux. Donc, à chaque cinq ans, elle devra donner un avis
avant la première implantation ou première implication d'une hausse à
l'inflation suivant la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Puis
juste... «…après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie…» Parce que ça
s'applique aussi... pas uniquement dans cinq ans. C'est juste parce que ce
n'est pas évident à lire, là, comme ça. «…indexés, multiplié, le cas échéant,
par le taux applicable en cas [...] de déflation [ou le taux déterminé] par le
gouvernement au 1er avril 2020 et par la suite tous les cinq ans, après
avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie.» <Donc... >Mais la
première fois que l'avis de la Régie de l'énergie va être obtenu, c'est quand?
Moi, quand je le lis comme ça, j'ai l'impression que c'est dans cinq ans ou
avant le cinq ans, mais est-ce que c'est ça, l'intention?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Non, en fin de
compte, «et par la suite tous les cinq ans», c'est-à-dire que le taux
applicable en cas d'inflation, en cas de déflation, ça serait avant
l'application de 2021, avril 2021, des taux et, après ça, à tous les cinq ans.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal :
<O.K.
Donc, ce n'est pas...
M. Julien : Non.
En
fin de compte, «et
par la suite tous les cinq ans», c'est-à-dire que le
taux applicable en cas d'inflation, en cas de déflation, ça serait avant
l'application de 2021, avril 2021 des taux, et après ça à tous les cinq ans.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : >O.K.
Donc, ce n'est pas uniquement dans cinq ans, même si j'ai l'impression, en le
lisant, que c'est comme ça. Peut-être qu'il faudrait que je fasse plus une
analyse du texte. Mais ce que le ministre dit, ça va être, donc, obtenu... Si
c'est avant le 1er avril 2020, donc ça va être demandé quand par le
gouvernement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Ce serait
demandé le plus tôt possible.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Comme le
plus tôt possible, tout de suite après l'adoption du projet de loi n° 34?
M. Julien :
Effectivement.
Mme Ghazal : O.K. Quand
je le lis, je n'ai pas l'impression qu'on va le demander à ce moment-là.
Peut-être que c'est juste une formulation de français. Est-ce que vous lisez la
même chose que moi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, moi, je
lis la même chose que ce qui est écrit : «…par le taux applicable en cas
d'inflation [et] le taux applicable en cas de déflation déterminés par le
gouvernement [le] 1er avril [...] par la suite tous les cinq ans, après
avoir obtenu [...] de la régie...» Donc, c'est... il y a quelque chose, qu'il
doit avoir obtenu l'avis de la régie, et après à tous les cinq ans. Donc, ça
mentionne à la fois pour le premier geste et pour après, tous les cinq ans.
Mme Ghazal : Mais on ne
sait pas quand... Mais il faut que ça soit avant le 1er avril 2020.
M. Julien : Essentiellement,
il faut que ça soit avant le 1er avril 2021 en termes fonctionnels, parce
que le premier taux va être appliqué au 1er avril 2021, mais ça pourrait
être avant le 1er avril 2020 aussi. Mais l'important, c'est de l'avoir
obtenu avant le 1er avril 2021.
Mme Ghazal : Parce
qu'avant le 1er avril 2020 ça va être zéro, c'est vous qui l'avez
déterminé, c'est-à-dire c'est le gouvernement, le ministre l'aurait déterminé.
M. Julien : C'est-à-dire
que, même s'ils nous donnaient un taux, fois zéro, ça va donner zéro.
Mme Ghazal : Oui, ça, je
comprends l'opération mathématique, merci. Ce que je veux dire, c'est que le
zéro, lui, il vient d'où? Ce n'est pas la régie qui va dire : Bien, ça va
être zéro, parce que la régie, elle, si elle faisait son travail puis qu'elle
dit : Voici pour le tarif L, selon son évaluation, bien, il devrait être...
la multiplication, là, ce n'est pas le taux. Il y a le taux d'inflation
multiplié par cet élément-là, c'est 0,65, ou 0,75, ou 0,85. La Régie de
l'énergie, elle, elle doit donner ce chiffre-là quand?
M. Julien : La Régie de
l'énergie doit donner...
Mme Ghazal : Son avis, je
veux dire.
M. Julien : ...son avis
avant l'application de... la première fois de ce taux-là. On est sur
l'article 2, qui parle de la distinction entre le tarif L et le tarif
général, où on veut refléter la compétitivité et l'attractivité du tarif L en
démontrant, en réalité, que la hausse du tarif L est moindre que le tarif
général. Donc, on va demander l'avis de la régie pour venir préciser le taux et
faire une recommandation à cet effet-là. Naturellement, le premier effet de ce
taux-là va se mesurer en avril 2021 où les tarifs généraux sont prévus, selon
le projet de loi, augmenter à l'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : O.K. Bon, je
vais... C'est peut-être la formulation, là, qui est un peu alambiquée. Je
n'arrive pas à voir que c'est vraiment avant le 1er avril 2021, mais je
comprends que c'est ça, l'intention du ministre. Ça fait que je vais aller sur
le fond puis je vais peut-être laisser, après ça, mes collègues intervenir pour
que je le relise exactement comme il faut puis que je voie... Je ne sais pas
s'il y a une formulation plus claire, parce que ce n'est pas clair que c'est
avant 1er avril 2021, là, et que ce n'est pas évident que ça va être zéro.
Je comprends qu'il y a un autre article qui parle du gel mais... bon.
Après ça, l'autre phrase, c'est :
«Lorsqu'elle donne son avis, la régie doit notamment tenir compte du principe
d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité [...] L.»
Donc, c'est-à-dire qu'elle, dans son avis,
il faut qu'elle explique comment elle a tenu compte? Quand on dit «tenir
compte», est-ce qu'il faut qu'elle explique comment elle en a tenu compte, du
principe, par exemple, d'interfinancement, qui est un élément qui me préoccupe?
Je pense que le ministre maintenant le devine. Et merci, d'ailleurs, de l'avoir
intégré, mais j'ai quand même des questions là-dessus. Tenir compte, ça veut
dire quoi? Ça veut dire qu'il faut qu'elle explique de quelle façon le taux
qu'elle met n'aura pas d'impact ou il faut juste qu'elle, dans ses calculs,
elle en tienne compte, mais on ne sait pas comment elle l'a fait puisque, dans
son avis, il va juste être marqué : Voici le chiffre, là, le 0,65 ou 0,85?
M. Julien : Oui. Je
dirais à ma collègue de Mercier que l'obligation, en réalité, est prévue à
l'article 52 de la Loi sur la Régie de l'énergie... mentionne : «La
régie ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin
d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs.» Elle a toujours cette obligation-là.
Naturellement, quand on vient ici
préciser, c'est effectivement pour faire suite... excusez-moi, M. le Président,
pour faire suite à la demande de ma collègue de Mercier, et elle devra
l'expliquer au sein même de son avis et de ses recommandations, comment elle en
a tenu compte, de manière spécifique.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, il
faut qu'elle explique comment elle en a tenu compte pour s'assurer que les
tarifs ne viennent pas modifier l'interfinancement, c'est ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Julien : C'est-à-dire que,
<quand on lit l'article, les tarifs... ou, s'il y avait une décision qui
était amenée...
>
17 h (version révisée)
<17855
M.
Julien : ...de manière spécifique.
Le Président (M. Lemay) :
Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, il faut
qu'elle explique comment elle en a tenu compte pour s'assurer que les tarifs ne
viennent pas modifier l'interfinancement.
C'est ça?
Le Président (M. Lemay) :
M.
le ministre.
M. Julien :
C'est-à-dire
que, >quand on lit l'article des tarifs, et aussi il y avait une
décision qui était amenée, la 2007, je ne me souviens plus laquelle, par mon collègue
de Laval-des-Rapides, alors c'est bien précis, là : «La régie ne peut
modifier [les tarifs] d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs.» Ce que ça veut dire, c'est qu'elle ne peut pas faire une modification
de tarifs dans cet objectif-là. Naturellement, toute modification de tarifs
pourrait entraîner, en réalité, rapidement un élément, sinon on ne pourrait
plus toucher au tarif, parce que l'interfinancement, ça voudrait dire que tous
les tarifs sont modifiés de la même façon pour maintenir le même poids relatif.
Alors, la régie sait comment se comporter et elle devra en tenir compte et
préciser, à l'intérieur de son avis, comment elle l'a fait.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc c'était
ma prochaine question, le quatrième paragraphe de l'article 52.1, que j'ai
devant moi, qui mentionne que «la régie ne peut [pas] modifier le tarif d'une catégorie
[...] afin d'atténuer l'interfinancement», il faut qu'elle... Ça, cet amendement-là,
du ministre, ne vient pas remettre en question cet élément-là, ça ne vient pas
remettre en question le quatrième paragraphe de l'article 52.1 de la loi
de la régie. C'est ce que je comprends.
M. Julien : Au contraire,
ça vient insister sur ce fait-là, bien qu'il soit dans la Loi de la Régie de
l'énergie.
Mme Ghazal : O.K.
M. Julien : Et, excusez-moi,
qu'il devra être précisé, à l'intérieur des recommandations ou de l'avis,
comment elle l'a fait.
Mme Ghazal : Et donc il
faut qu'elle explique. Mon Dieu! Les questions se bousculent dans ma tête, j'en
ai beaucoup. Donc, quand on dit, donc, il faut qu'elle justifie, mais, vu que
l'interfinancement, avec le temps, il a changé en défaveur des clients
résidentiels, parce que, comme le ministre l'a dit, bien, si on change les
tarifs, c'est sûr que ça va avoir une modification, il y a quand même une
tendance lourde que l'Union des consommateurs mentionne. Ça change avec le
temps. Donc, d'une certaine façon, même si la régie, elle, quand elle fait...
quand elle fixe les tarifs, elle ne peut pas le faire pour atténuer
l'interfinancement, puisqu'elle ne peut pas le faire, c'est écrit dans la loi.
Et ici, avec cet amendement-là, on vient s'assurer qu'il faut qu'elle justifie,
qu'elle en tienne compte quand elle va proposer, pour le tarif L, ça va être
quoi, le taux, la proportion, si on veut, de l'inflation qui va être appliquée.
Mais, il y a un fait, quand même, et les
chiffres sont très, très parlants, c'est que l'interfinancement est en train
d'être détérioré du point de vue du résidentiel, des tarifs domestiques. Est-ce
que c'est parce... J'essaie de comprendre. S'il ne faut pas qu'elle le modifie,
mais il se modifie quand même, qui devient le gardien de l'interfinancement, qu'il
reste comme ça, si la régie ne peut pas le modifier, mais, en modifiant les
tarifs, il y a un effet collatéral qui est de modifier l'interfinancement, et
ça va toujours dans le même sens, qui est celui en défaveur des clients
domestiques? C'est-à-dire, il reste toujours en faveur, mais, avec le temps, ça
s'amenuise. Puis, à un moment donné, l'interfinancement n'existera plus,
puisque tout le monde va payer 100 %, vu qu'en ce moment c'est 88 %
des coûts de service que le tarif domestique paie, alors qu'en 2006 c'était
81 %. Et, si ça continue, cette tendance-là, à un moment donné, on
va s'approcher du 100 % des coûts de service pour le client D. Qui est le
gardien de ce principe d'interfinancement qu'on n'arrive pas à maintenir en ce
moment?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre
M. Julien : Bien, je
reviendrais sur l'amendement, M. le Président. C'est-à-dire que, quand ma collègue
de Mercier parle de gardien de l'interfinancement, moi, je réfère au fait, en
réalité, que la loi sur la régie, quand... parce qu'on parle de modification de
tarifs, précise que «la régie ne peut modifier [les tarifs] d'une catégorie de
consommateurs afin — avec l'objectif — d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables [et les] catégories de
consommateurs». Et nous, on prend, en fin de compte, cet élément-là, qui est
important aux yeux de ma collègue de Mercier, et on l'inscrit textuellement
dans l'amendement pour qu'en plus la régie, dans son avis qu'elle donnera,
explique en quoi elle respecte ce principe-là de l'article 52.
Naturellement, la notion d'interfinancement est complexe à tous égards, il y a
des volumes de consommation, il y a, en réalité, des industries qui consomment
moins aujourd'hui par différents éléments. Mais, quand on parle de la régie et
de tarification, c'est clair que la régie doit le considérer, et on le
mentionne à l'intérieur de l'amendement. Donc, sur l'amendement, c'est ce qu'on
propose.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
<Est-ce
que le ministre est d'accord que le principe d'interfinancement s'est détérioré
puisque les coûts de service assumés...
M. Julien : …régie
doit le considérer, et on le mentionne à l'intérieur de
l'amendement.
Donc,
sur l'amendement, c'est ce qu'on propose.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : >Est-ce
que le ministre est d'accord que le principe d'interfinancement s'est détérioré
puisque les coûts de service assumés par les clients du tarif D a augmenté, la
proportion des coûts de service a augmenté? Est-ce qu'il est d'accord avec ce
fait, cette tendance, de 2006 à aujourd'hui, là, de 81 % à 88 %?
Est-ce qu'il est d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, si
vous parlez des détériorations du principe d'interfinancement, c'est par
rapport à quelle clientèle?
Mme Ghazal : La clientèle
résidentielle, domestique.
M. Julien : Alors, on
voit que l'évolution des taux d'interfinancement varie dans le temps, liée à
plusieurs facteurs, dont la consommation, le volume consommé.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Ah! O.K.
Bien, je vais laisser la parole à mes collègues et je vais revenir plus tard.
Le Président (M. Lemay) :
Aucun problème. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
proposé par le ministre? M. le député de René-Lévesque, la parole est à vous.
M. Ouellet : Merci, M.
le Président. Donc, si je résume, M. le ministre, avant de déposer les
amendements, c'était bel et bien indiqué que le tarif L allait être indexé de
0,0065 $ avec le calcul de l'inflation. Et là, avec l'amendement, on
enlève cette référence-là pour permettre à la régie de vous donner un avis sur
le pourcentage appliqué à l'augmentation de l'inflation. Cet avis-là sera donné
avant que le gouvernement décide de fixer en 2020 pour la première période et
dans cinq ans pour les prochaines périodes, c'est bien ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis
sera effectivement donné. On avait 0,65 % de l'inflation, qui était basé
sur l'historique des six dernières années parce qu'avant les deux tarifs
évoluaient, <cher… >M. le Président, à la même vitesse. Depuis
2014, ça évolue à une vitesse différente. On avait pris l'historique pour
statuer que c'était 0,65. Alors, ce qu'on amène comme amendement, c'est de
dire : Il y aura un avis, une recommandation de la régie avant
l'application de ces taux.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien, M. le ministre, pour 2020, le 0,65 ne tient plus la route, ça
pourrait être plus bas que ça et ça pourrait être plus haut que ça. C'est ce
que je comprends.
Le Président (M. Lemay) :
C'est-à-dire qu'il y aura une recommandation, un avis de la Régie de l'énergie
sur un taux qui pourrait être autre, et après ça il y aura une décision, parce
que c'est une recommandation. Naturellement, comme on mentionnait, au mois
d'avril 2020, la pertinence de ce taux-là est moins là puisque le projet
de loi prévoit un gel tarifaire pour les tarifs généraux, donc <un… >on
applique un multiplicateur à un gel à zéro, ça va donner zéro, de toute façon.
Mais, en avril 2021, ça va être important d'avoir statué sur ce taux-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Ouellet : Oui, merci.
Juste pour bien comprendre, dans le cas du tarif L, il y a des grandes
entreprises qui ont signé des ententes avec le gouvernement, notamment pour
bénéficier de ce tarif-là en contrepartie d'investissements. Est-ce que le fait
de permettre à la régie de fixer… pas de fixer, pardon, mais de permettre à la
régie d'indiquer un taux x d'augmentation acceptable vient-il interférer à
l'intérieur des ententes signées par le gouvernement sur les tarifs octroyés
aux entreprises en contrepartie des investissements ou est-ce que la régie est
en mesure d'évaluer, dans ces ententes-là, l'impact que ça aura par rapport aux
investissements qui avaient été je ne veux pas dire garantis, mais entendus
dans les ententes sur ce tarif?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on a
eu <la… >cette discussion-là, je crois, hier. On parle ici des
contrats spéciaux. Et certains contrats spéciaux prévoient, en réalité,
l'application du tarif L. Il y a trois contrats spéciaux qui font référence au
tarif L. Je ne les ai pas en main, là, mais je pense qu'il y avait Rio Tinto,
il y avait… Il y avait Rio Tinto, Fer et Titane, décret 1280-2017 à Sorel,
il y avait Produits forestiers Résolu, décret 1147-2015 pour Baie-Comeau
et Clermont, et il y avait Alouette, décret 667-2016, Sept-Îles. Donc, certains
de ces éléments-là, naturellement, sont dans la circonscription de mon
collègue.
• (17 h 10) •
Alors, effectivement, quand le tarif L
évolue, bien, on ne peut pas mentionner spécifiquement les clauses, puisque
c'est des clauses confidentielles, mais il est prévu que l'évolution du tarif L
se reporte à l'intérieur du contrat spécial ou des contrats spéciaux en tarif
L. <Ces contrats spéciaux prévoient, par exemple : Ça sera le tarif
L, qui évolue…
M. Julien : ...les
clauses, puisque c'est des clauses confidentielles, il est prévu que
l'évolution
du tarif L se reporte
à l'intérieur du contrat spécial ou des contrats
spéciaux en tarif L. >Ces contrats spéciaux prévoient, par exemple, que ça
sera le tarif L qui évolue, moins 20 %, moins x pour cent, selon certaines
conditions.
Ce qu'on veut refléter avec le projet de
loi et pourquoi, en réalité, la régie peut être un intervenant intéressant par
son avis, c'est que depuis 2014, suite au décret gouvernemental, il y a une
distinction entre l'indexation du tarif L et des tarifs généraux qui fait en
sorte... Par exemple, en 2014, la régie, par sa cause tarifaire, est venue
dire : Les autres clientèles, les tarifs généraux, là, ça va être plus
4,3 %, le tarif L, ça va être plus 3,5 % pour assurer un tarif L
compétitif à l'ensemble de la clientèle qui consomme plus que
5 000 kV, et, par le fait même, ce 3,5 %, dans les contrats
spéciaux, s'est appliqué, alors... et, après ça, ainsi de suite.
Alors, ce qu'on veut faire comme miroir
ici, c'est de maintenir la compétitivité du tarif L par rapport aux tarifs
généraux, qui, eux, vont progresser à l'inflation. La formule initiale qu'on a
réfléchie, c'était... on a pris l'historique, 0,65 %, puis, après cinq
ans, il y aura une cause tarifaire de la régie qui pourra venir. On a une proposition
qui nous est venue dans les discussions, de venir dire : Pourquoi vous ne
demandez pas un avis de la régie? On introduit l'avis de la régie, et, naturellement,
effectivement, dans les contrats spéciaux, l'application de l'augmentation
tarifaire du L pour trois contrats spéciaux va venir impacter les tarifs de
chacun de ces contrats.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Et donc les
entreprises vont pouvoir connaître, dès 2020, eux aussi, même s'ils sont dans
des contrats spéciaux, l'augmentation possible de leurs tarifs pour 2021, 2022,
2023, 2024. Donc, ils ne seront pas surpris parce que les tarifs vont être déjà
fixés et ils vont savoir à quoi s'attendre. La seule surprise qu'ils auront,
c'est quelle sera l'inflation, dans l'année actuelle, pour avoir le taux en
question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Exactement.
Dans les discussions qu'on a eues hier, par exemple, avec le gel, si on avait
appliqué le 0,65, alors gel, 0,65, 0,65, 0,65 %, 0,65, avec la notion de
taux composé, ça veut dire que, si on appliquait ça, l'ensemble de la
clientèle — on a 160 clients qui touchent du L — sur
la période de cinq ans, aurait eu une augmentation un peu en bas de 50 %
de l'inflation, 0,48, à peu près, avec le taux composé.
Dépendamment, en fin de compte, de l'avis
de la régie puis de la décision qui sera prise, ces gens-là sauront qu'il y
aura un gel tarifaire en 2020 et, pour les années suivantes, qu'il y aura un
taux qu'on appliquera à l'inflation, qui sera connue. Et, naturellement,
l'inflation sera connue au mois de septembre avant l'application du mois
d'avril de l'année suivante parce qu'on prend l'inflation mesurée en septembre
avant le mois d'avril pour fixer les hausses tarifaires.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Merci.
Merci de me permettre, M. le ministre, de raccrocher. Je suis ici en
complémentarité du collègue de Jonquière, qui est en train d'être sur un autre
mandat. Donc, merci de prendre le temps de me permettre de raccrocher. Vous
savez que ça me tient à coeur. Je n'ai pas juste des entreprises comme ça chez
nous, mais j'ai aussi la présence d'Hydro-Québec, d'où ma présence ici, mon
intérêt.
Vous faites référence, M. le ministre, à
la fixation des tarifs en fonction de l'inflation de référence en septembre.
Pouvez-vous m'indiquer à quel endroit on fait référence à la date de septembre
qui va nous fixer l'indicateur d'inflation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : On va
retrouver l'article qui le mentionne.
Le Président (M. Lemay) :
Vous voulez parler du deuxième alinéa?
M. Julien : Ne bougez
pas, on va trouver.
Le Président (M. Lemay) :
Moi, dans l'article 2, deuxième alinéa, je vois le 30 septembre.
M. Julien : C'est dans
l'article 2 non amendé.
M. Ouellet : Une
dernière précision, M. le ministre. L'avis de la régie, donc, c'est le
gouvernement qui va la demander. Juste pour ma compréhension, comment ça va se
faire? Vous allez passer... Vous allez avoir... par écrit, demander l'avis de
la régie, elle va regarder tout ça, elle va faire rapport, ça va être rendu
public ou est-ce que c'est un peu comme on connaît avec la régie, c'est devant
le tribunal, les gens vont venir plaider leur cause? Parce que je voudrais
savoir si, exemple, les gens qui vont bénéficier du tarif L, ils vont
vouloir se présenter pour dire : Écoutez, nous, on pense, là, malgré le
fait que la régie pense ou pourrait atterrir sur un taux x, nous, on pense
qu'on devrait payer tant de <l'inflation parce que ça a...
M. Ouellet :
…est-ce que c'est un peu comme on connaît avec la régie, c'est devant le
tribunal, les gens vont venir plaider leur cause, parce que je voudrais savoir
si, exemple, les gens qui vont bénéficier du tarif L, ils vont vouloir se
présenter pour dire : Écoutez, nous, on pense, là, malgré le fait que la
régie pense… ou pourrait atterrir sur un taux x, nous, on pense qu'on devrait
payer tant de >l'inflation, parce que ça l'a une incidence y sur nos
liquidités. Est-ce que je peux avoir des précisions à ce sujet?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, l'avis
va être demandé, effectivement, par écrit à la régie. L'avis émis par la régie
va être rendu public, mais on n'entrera pas dans un processus de cause
tarifaire. Donc, la régie pourra interviewer puis elle pourra, en fin de
compte, discuter, pourra travailler pour faire son analyse, pour donner son
avis, mais ça ne sera pas, en réalité, via une cause tarifaire ou des audiences
publiques.
Le Président (M. Lemay) :
Député.
M. Ouellet : Merci, M.
le ministre. Est-ce que, ce que vous venez de nous dire… on fait référence,
dans votre amendement ou dans un article, le fait que l'avis sera écrit et
rendu public ou c'est d'office la façon dont ça fonctionne?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Moi, ici, ce
que j'ai comme information, c'est que les avis sont rendus publics, mais on va
valider cette information-là, parce que, si, à tous égards, les avis ne sont
pas rendus publics, notre intention, ce sera de le rendre public.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Ouellet : Mais ce
n'est pas inscrit directement dans la loi, mais c'est dans les pratiques ou la
coutume de la régie de la rendre publique. Mais est-ce qu'on peut le mettre
comme exigence, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, cher
collègue de René-Lévesque, l'information que j'obtiens ici, c'est que c'est
rendu public automatiquement, mais on va s'en assurer puis, si ce n'est pas le
cas, on va vous revenir.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : C'est beau,
M. le Président, ça répond à mes questions.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M. le député
de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. M. le Président, j'aimerais revenir sur le texte, bien sûr, de
l'amendement proposé, là, par le ministre, revenir aussi sur le concept, là,
d'interfinancement, puis non seulement le concept, le texte de la loi sur la
régie, la décision rendue par la régie et le texte de l'amendement.
Donc, je ne veux pas répéter, là, les
échanges qu'on a eus tantôt. Ceci dit, je poursuis dans la lignée, là, des
échanges qu'il a eus avec la députée de Mercier. À l'article 52.1 de Loi
sur la Régie de l'énergie, c'est clairement stipulé que «la régie ne peut
modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs».
Dans le texte de l'avis rendu par la
régie, on comprend clairement qu'en modifiant un tarif on peut affecter, à ce
moment-là, l'interfinancement des tarifs applicables à d'autres catégories de
consommateurs, mais là où je vois peut-être une façon peut-être d'apporter…
d'aider le ministre à comprendre que la portée des mots peut être différente
selon quels mots on peut utiliser, c'est que, quand on lit le texte de la loi,
la régie ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateur. C'est clair
que l'objectif est… les choix de mots sont très clairs. Mais ici, au bas de
l'amendement n° 2, c'est écrit : «Lorsqu'elle donne son avis, la
régie doit notamment — notamment — tenir compte du principe
d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif
L.» À ma compréhension, le mot «notamment» <n'apporte pas… >n'a
pas de connotation d'obligation. C'est comme quand je retourne à la maison et
je dois notamment m'arrêter pour acheter une pinte de lait, mais il n'y a pas
une obligation. Je devrais notamment, etc.
• (17 h 20) •
Vous saisissez, là, ma nuance? C'est que
je perçois, dans le texte… l'interprétation que je fais du texte de
l'amendement, il y a peut-être une façon d'interpréter cet amendement-là qui
donnerait peut-être une certaine latitude, une certaine flexibilité dans
l'interprétation du principe d'interfinancement entre les tarifs et du maintien
de la compétitivité du tarif L. C'est ma <question. Est-ce que le
ministre…
M. Polo : ...
amendement-là
qui donnerait peut-être une certaine latitude, une certaine flexibilité dans
l'interprétation du principe d'interfinancement entre les tarifs et du maintien
à la compétitivité du tarif L. C'est ma >question. Est-ce que le
ministre s'en est rendu compte? Est-ce que le ministre est conscient que d'utiliser
le mot «notamment» n'implique pas d'obligation?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, alors on a eu cette discussion-là, nous, au préalable de déposer
l'amendement. Alors, le «doit», le «doit» crée l'obligation. Alors, si vous
dites : En retournant chez moi ce soir, je dois notamment récupérer mon
garçon à la garderie et aller chercher une pinte de lait, le «dois» crée
l'obligation, et là, notamment, je pourrais faire d'autre chose chemin faisant.
«Notamment», c'est pour dire que ce n'est pas exhaustif, mais que ces deux
éléments-là doivent être faits. Donc, chemin faisant, je pourrais également
arrêter mettre de l'essence.
Alors, naturellement, quand on
inscrit : «...la régie doit notamment tenir compte du principe
d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité [des
tarifs]», c'est : ces deux éléments-là, elle doit les faire, mais ils ne
sont pas exhaustifs dans les gestes que doit poser la régie pour fixer le taux,
et c'est ce que cette phrase-là vient dire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : «Doit notamment
tenir compte». Donc, tantôt, je me suis arrêté à «notamment», mais là je vais
également... je vais ajouter le «tenir compte». Pour moi, tenir compte, bien,
j'en tiens compte. C'est comme... je ne veux pas utiliser mon cas personnel,
là, mais c'est comme les automobilistes qui roulent sur l'autoroute et, le
panneau qui indique : Maximum 100 kilomètres-heure, bien, ils en
tiennent compte, mais ça ne veut pas dire qu'ils appliquent nécessairement la
limite de vitesse sur l'autoroute. En tenir compte, c'est comme... voilà, c'est
une instruction, mais... c'est une directive mais ce n'est pas une obligation.
C'est comme ça que je l'interprète, M. le Président. Peut-être que le ministre
peut nous aider à faire une meilleure compréhension.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc,
l'inscription par rapport à l'interfinancement vise à s'assurer que l'avis va
comporter des éléments explicatifs par rapport à l'interfinancement.
Naturellement, l'article 52 de la loi de la régie n'est pas modifié par
rapport à ces obligations par rapport à l'interfinancement. Alors, si ça avait
été une possibilité, M. le Président, on aurait marqué : «La régie
pourrait notamment…» Là, c'est : «...la régie doit notamment» faire ces
deux éléments-là et autre chose., ce n'est pas exhaustif, ces deux éléments-là,
pourrait interviewer, pourrait faire des analyses, mais elle doit faire ces
deux éléments-là pour tirer sa conclusion sur le taux.
M. Polo : Je vais vous
donner peut-être un synonyme <ou un... >peut-être plus précis.
Plutôt que de dire «tenir compte», «doit notamment tenir compte du principe»,
pourquoi ne pas dire : «…doit notamment respecter le principe
d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité»? Il y a
une nuance, mais une nuance importante, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Polo : C'est une
question.
Le Président (M. Lemay) :
Oui, je comprends.
M. Julien : Pour nous, la
régie doit notamment tenir compte du principe avec l'obligation qu'elle a au
sein de sa loi. C'est au sein de sa loi, en fin de compte, qu'elle doit faire
le suivi et s'assurer de ne pas venir dégrader de manière spécifique
l'interfinancement par sa décision. Mais on s'attend à ce que, dans son avis,
elle tienne compte, effectivement, de l'interfinancement quand elle donnera ses
conclusions, recommandations.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : Je vais laisser
mûrir la suggestion que j'ai faite au ministre. Entretemps, je pense que la
collègue de Mercier ou le collègue de René-Lévesque auraient peut-être d'autres
interventions à effectuer, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Certainement. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Oui, merci,
M. le Président. Donc, c'est ça, j'avais une question aussi< sur>,
avant que je laisse la parole à mes collègues, sur le fait que les avis, est-ce
qu'ils sont publics. Et là je comprends bien que vous allez... que le ministre
va vérifier cela. C'est bien ça? Vous allez nous revenir... le ministre va nous
revenir avec la réponse?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on
mentionne ici, selon l'information qu'on a, que ces avis-là sont publics. On va
s'en assurer et vous revenir avec cette confirmation-là, c'est certain.
Le Président (M. Lemay) :
<Mme la députée...
Mme Ghazal : ...et là
je comprends bien que vous allez... que le
ministre va vérifier cela,
c'est bien ça, vous allez nous revenir... le
ministre va nous revenir
avec la réponse?
M. Julien : Alors, on
mentionne ici, selon l'
information qu'on a, que ces avis-là sont
publics. On va s'en assurer et vous revenir avec cette confirmation-là, c'est
certain.
Le Président (M. Lemay) :
>Mme la députée.
Mme Ghazal : Très bien.
Merci. Donc, j'ai essayé de relire la phrase, pour être sûre de bien
comprendre, et ici quand on dit : «…indexés, multiplié, le cas échéant,
par le taux applicable< — le cas échéant, par le taux
applicable — > en cas d'inflation ou [...] en cas de
déflation», le cas échéant, c'est pour quoi? C'est pour quoi qu'il y a le cas
échéant? Parce que, là, j'essaie de deviner, mais ce serait plus simple si le ministre
me le disait.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, «le
cas échéant» vient justement faire les deux possibilités subséquentes. Le cas
échéant que c'est à l'inflation, ça, que c'est à la déflation, ça. Donc, il y a
un cas échéant, soit un ou l'autre, on vient énumérer juste après «le cas
échéant».
Mme Ghazal : O.K. Vous
voyez, je n'avais pas compris ça. J'avais pensé : Le cas échéant, si on
applique le taux d'inflation, parce que peut-être que le ministre voulait
prévoir le gel. C'est ce que j'avais pensé. C'est-à-dire que, sinon, on ne
multiplie pas par le taux d'inflation ou de déflation en cas de gel.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : On va
multiplier en cas de gel, puis ça va donner zéro.
Mme Ghazal : O.K. Mon
Dieu que... Ça, ça a dû être écrit par un avocat, parce que je trouve ça tellement
peu clair, je veux dire, tout le reste était écrit par des avocats, puis on les
comprend, mais celui-là particulièrement. Ça fait que, là, je vois... je
vais... je prends les réponses du ministre, qui, elles, sont plus claires, sauf
qu'on ne dirait pas que c'est ça qui est écrit. Mais, bon, O.K. Puis c'est vraiment
le 1er avril 2020.
Donc, l'avis de la régie doit être obtenu.
Après avoir obtenu l'avis de la régie pour les deux choses, le avant le «et»,
parce qu'après le 1er avril 2020 il y a le «et par la suite à tous les cinq
ans», ça fait qu'«après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie» le
«après», c'est après quoi? Après les cinq ans ou <après... >avant
le 1er avril 2020?
M. Julien : Alors, la
phrase : «…le cas échéant, par le taux applicable en cas d'inflation [...]
le taux applicable en cas de déflation déterminés par le gouvernement au 1er avril
2020 et par la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie
de l'énergie.» Donc, il sera déterminé par le gouvernement, et là, après avoir
obtenu l'avis de la régie, donc, le gouvernement va pouvoir déterminer le taux,
après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie, à la fois avant avril 2020
et à tous les cinq ans par la suite.
Mme Ghazal : O.K. O.K. Si
je reviens à la dernière phrase, où est-ce qu'on parlait de tenir compte...
Vous disiez que, dans l'avis, il va falloir qu'on justifie ça, que le principe
d'interfinancement n'est pas changé. Oui. Est-ce que, même si l'objectif de la Régie
de l'énergie n'est pas de toucher à l'interfinancement, puisque la loi lui
interdit, est-ce que l'interfinancement est en train d'être modifié en défaveur
des clients domestiques? C'est un effet collatéral.
Et je reviens à ma question : Qui
doit s'en assurer? Parce que, si on laisse ça aller, je sais qu'ici on parle du
tarif L, mais ça a quand même un impact, selon l'Union des consommateurs, le
fait que le tarif L, ça soit moins que l'inflation, alors que les autres, ça va
être à l'inflation. Cet état de fait qui fait qu'il y a une détérioration pour
le tarif domestique va se maintenir. Mais alors est-ce que que le principe
d'interfinancement, le ministre dit souvent : La collègue de Mercier y
tient, mais est-ce que le ministre y tient? Est-ce que le gouvernement y tient toujours?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, on a déjà répondu à cette question-là. C'est sûr que le principe
d'interfinancement, on y tient et on veut s'assurer, en fin de compte, que le projet
de loi n° 34 respecte ce principe-là, naturellement,
par la régie, par l'article 52 qui vient mentionner qu'elle ne peut
modifier le tarif afin de faire en sorte que le principe de l'interfinancement
serait affecté. Donc, c'est ce qu'on veut maintenir par le projet de loi n° 34, M. le Président, spécifiquement à l'amendement qui
est déposé.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, c'est
une garantie, le ministre peut garantir que l'interfinancement va être maintenu
au taux qu'il est aujourd'hui. Est-ce que... Parce qu'il y a eu une
détérioration, comme je dis, pour le tarif résidentiel, est-ce qu'il peut
garantir que ça ne changera pas ou pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (17 h 30) •
M. Julien : M. le
Président, je vais réitérer, en réalité, que l'amendement ici mentionne la
notion d'interfinancement, fait ce rappel-là, que l'avis devra publier, en fin
de compte, cet élément-là, que l'article, en fin de compte, 52 de la Régie de
l'énergie mentionne l'interfinancement. Alors, il n'y a pas <d'engagement
qu'on prend plus fort que...
>
17 h 30 (version révisée)
<17855
M. Julien :
...en réalité, que l'
amendement, ici, mentionne la notion
d'interfinancement, fait ce rappel-là que l'avis devra publier
en fin de
compte cet élément-là, que l'article,
en fin de compte, 52 de la
Régie
de l'énergie mentionne l'interfinancement. Alors, il n'y a pas >d'engagement
qu'on prend plus fort que l'amendement qu'on amène ici et de la responsabilité
de la Régie de l'énergie.
Naturellement, on voit, comme mentionné
par ma collègue, que le niveau d'interfinancement a été modifié dans le passé. Écoutez,
quand on parle de tarification, et c'est ce que couvre le projet de loi, nous,
on va s'assurer que les travaux sont faits dans le respect du principe.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
offre une garantie que ça va être respecté. C'est ça?
Des voix : …
Mme Ghazal : Je pense qu'il
y a une discussion en ce moment pour un vote qui a eu lieu au salon bleu.
Des voix
: ...
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, Mme la députée de Mercier, toujours sur l'amendement.
Mme Ghazal : Oui, oui,
oui. Non, je le sais, mais là c'est parce que les collègues... bon.
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Oui, oui,
oui. Non, je pense qu'il y a un autre sujet. Mais, bon, O.K., ce n'est pas
grave. Vous allez... Le ministre va bientôt le savoir. Donc, est-ce qu'il y a
une garantie que l'interfinancement va être respecté? Est-ce que le ministre
peut le garantir, puisqu'il dit qu'il y tient?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
Mme Ghazal : Mais c'est vraiment...
J'ai l'air à répéter toujours la même question, puis on se répète tout le
temps, mais il y a une détérioration. Les clients, l'Union des consommateurs,
d'autres groupes de défense qui parlaient...
Des voix : …
Mme Ghazal : C'est parce
qu'il y a trop de...
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier, restez concentrée sur l'amendement.
Mme Ghazal : Oui, je suis
un peu déconcentrée. Bon, O.K., je reste concentrée sur l'amendement. Ce n'est
pas grave. O.K.
Je vais aller à un autre sujet puis je
vais revenir à l'interfinancement, parce qu'on dirait qu'on tourne en rond. En
fait, je ne sais pas si je peux le dire en direct, c'est juste parce qu'il y a
eu un vote au salon bleu sur la motion du mercredi, puis il n'y avait pas assez
de personnes au salon bleu, ce qui a fait que...
Le Président (M. Lemay) :
Sur l'amendement.
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça, je reviens sur l'amendement. Bon, c'est pour ça que je courais tout à
l'heure puis je suis revenue. O.K. Alors, dans le «notamment» : «Lorsqu'elle
donne son avis, la régie doit notamment...» Je sais qu'il y a eu la question de
mon collègue le député de Laval-des-Rapides, qui dit : Est-ce que ça
exclut? Moi, je comprends que c'est comme une énumération. Il faut qu'elle
tienne compte, la régie, du principe d'interfinancement et aussi du maintien de
la compétitivité du tarif L. De quoi d'autre elle pourrait tenir compte dans
cet avis qui va être demandé?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la Régie
de l'énergie aura tout le loisir, en fin de compte, de mener ses analyses,
d'interroger, d'interviewer et d'étoffer son analyse. Elle devra tenir compte notamment,
et c'est un «doit», de ces deux éléments-là, et ce sera à elle de prendre en
considération tous les éléments nécessaires pour être en mesure de donner un
avis et des recommandations éclairés à cet égard-là.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais ça
serait... Là, ça veut dire que les autres éléments sur lesquels... parce qu'il
y a le «notamment», il va y avoir d'autres éléments, c'est le ministre qui les
détermine?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Pas du tout.
La régie, en réalité, peut faire ses démarches pour être en mesure de donner
son avis. Ça ne sera pas des audiences publiques, mais elle pourra, en fin de
compte, faire les analyses nécessaires, faire tout le travail nécessaire pour
être en mesure de donner son avis. Donc, dans l'exercice de ses fonctions, <elle
a à... >elle va pouvoir prendre les mesures nécessaires pour donner son
avis, mais elle devra considérer ces deux éléments-là, inscrits même dans son
avis, quand elle donnera ses recommandations.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mais pour
quelle raison on a ajouté le «notamment»? Parce qu'on a pensé à quel autre
élément?
M. Julien : Elle pourrait
en réalité... Minimalement, elle devra faire ces éléments-là. Mais elle
pourrait faire des entrevues, elle pourrait faire des analyses, elle pourrait
faire des études de cas, elle pourrait prendre des comparables. Mais elle devra
notamment faire ces deux éléments-là et toute chose nécessaire pour émettre son
avis.
Mme Ghazal : Est-ce que, par
exemple, elle pourrait tenir compte, je ne sais pas, de l'impact sur la
transition énergétique?
M. Julien : Elle pourrait
tenir compte, en fin de compte, des intérêts du public, de la protection des
consommateurs, qu'il y ait traitement équitable entre le transporteur
d'électricité et les distributeurs. Elle pourrait tenir compte de tous ces
éléments-là et n'importe quel élément pour tirer sa conclusion. Mais la compétitivité
du tarif L et le principe d'interfinancement, ça, c'est certain qu'elle devra
le faire.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Le ministre a dit :
Pour donner un avis — parce qu'on a eu une discussion avant,
là — <pour donner un avis >qui va être rendu public,
puis on va nous le <confirmer...
M. Julien : ...type
d'interfinancement, ça, c'est certain qu'elle devra le faire.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Le
ministre a dit : Pour les... pour donner un avis
— Parce
qu'on a eu une discussion avant, là
— pour donner un avis qui
va être rendu public, puis on va nous le >confirmer… il n'y aura pas
d'audiences publiques pour ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
principe de la demande d'avis, c'est que ce ne sera pas par audiences
publiques. Elle fera ses travaux, en réalité, comme elle le souhaitera, mais
pas par audiences publiques. L'avis sera public.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Puis pour
quelles raisons elle ne fait pas d'audiences publiques?
M. Julien : Parce que
l'intention, en réalité, quand est venu le temps de discuter de cet amendement-là,
c'est de ne pas retourner en cause tarifaire, c'est d'obtenir un avis et que
cet avis-là prendra la forme de ce qu'on discute actuellement.
Mme Ghazal : Mais cet
avis-là, dans le fond, il va être demandé une fois aux cinq ans, c'est-à-dire
une fois maintenant et une fois dans cinq ans.
M. Julien : Cet avis-là
va être, en réalité, selon l'inscription à l'intérieur de l'amendement, fait
avant l'application des taux qui s'appliqueront aux tarifs L par
distinction aux tarifs généraux.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, ça va
être fait maintenant, le plus rapidement possible, comme a dit le ministre,
avant avril 2021, et une deuxième fois où... la deuxième fois, aux cinq ans,
c'est un avis ou ça va être, dans le fond, dans la cause tarifaire?
M. Julien : Elle devra
émettre son avis avant l'application. Elle pourra le faire durant la cause
tarifaire, elle pourrait le faire après. Il y aura un avis distinct sur les
taux applicables aux tarifs L comparativement aux tarifs généraux.
Mme Ghazal : Donc, cet
élément-là pourra être discuté, lors de la cause tarifaire, de façon publique
et transparente.
M. Julien : C'est-à-dire
que, lors de la cause tarifaire, la régie va entendre des intervenants qui
pourraient avoir des discussions, mais elle pourrait aussi spécifiquement aller
prendre des discussions ailleurs pour fixer l'augmentation du tarif L par
rapport au taux qu'on va lui donner par rapport aux tarifs généraux.
Mme Ghazal : Mais toute
la question des avis, de demander des avis, on ne vient pas d'inventer ça avec
cet amendement-là. C'est un processus quoi existe, mais il est expliqué où?
Est-ce qu'il est expliqué dans la Loi sur la Régie de l'énergie?
M. Julien : C'est
l'article 42 de la loi de la régie.
Mme Ghazal : Bien, ce
n'est pas... C'est juste que ça dit qu'elle peut demander, le ministre de
l'Énergie peut demander ou elle-même, de son propre chef, elle peut souhaiter
s'exprimer ou donner un avis sur un élément d'intérêt public, mais le
cheminement et le processus, lui, c'est simplement par une demande.
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire qu'ici l'article 42 prévoit que le ministre peut demander des
avis. Et, ici, on vient l'inclure à l'intérieur même du projet de loi, que cet
avis-là va être demandé et que les recommandations vont être soumises avant et
aux cinq ans.
Mme Ghazal : Puis est-ce
que la régie peut dire... Bien, c'est-à-dire, le fait que... Parce que ça ne
parle pas que ça soit public ou pas. Ça ne dit pas est-ce que l'avis va être
public ou pas. Il n'y a d'article qui parle de ce qui est public, que ça soit
pour donner un avis, à part que le ministre le demande. Le fait que l'avis va
être public, ce n'est pas écrit dans la loi? Vous dites que... Le ministre me
dit que ça va m'être confirmé. Mais est-ce que c'est une exigence dans la loi,
ou ça dépend de ce que la régie veut faire ou de ce que le gouvernement veut
faire, ou c'est juste une pratique? Est-ce que c'est une exigence? Ça, c'est,
un, pour rendre l'avis public.
La deuxième chose, qu'il y ait des
audiences ou pas, c'est quel... C'est la façon que ça fonctionne d'habitude
pour des avis ou c'est écrit dans la loi qu'il n'y a pas d'audience quand elle
donne un avis puis qu'elle fait tout son travail? Je veux savoir, est-ce qu'on...
On parle de quoi? Est-ce que c'est des exigences, le fait que ce soit
transparent et public, tout ce qu'elle fait ou c'est uniquement... ça dépend du
gouvernement? Parce que le seul article qui parle des avis, c'est juste l'article 42
de la loi.
M. Julien : Notre
intention est de rendre public, en réalité, l'avis qui sera fait par la régie.
Nous allons nous assurer de le faire à l'intérieur du projet de loi si ce n'est
pas ce qui est prévu. Et notre intention, c'est qu'il n'y ait pas d'audiences
publiques. On va s'assurer de le faire. Puis, si ce n'est pas prévu comme ça,
ça sera inclus dans le projet de loi.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
dit que... Donc... Je vais te laisser le lire. Donc, le ministre, ce qu'il dit,
c'est que... Nous allons nous assurer, ça veut dire que ce n'est pas
obligatoire que ça soit public. Puis, si ça ne l'est pas, obligatoire, le ministre
va s'assurer que, dans le projet de loi, il va faire un amendement pour que ça
le soit? C'est ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Notre
intention est de s'assurer qu'il soit rendu, le document, public. On va
valider. Et, si ce n'est pas le cas, il sera prévu à l'intérieur du projet de
loi que l'avis sera rendu public.
• (17 h 40) •
Mme Ghazal : Quand est-ce
que ça va être validé? Parce que, souvent, on pose des questions, on dit qu'on
va nous revenir, comme, par exemple, il y avait... là, j'ai oublié la question
qui avait déjà été demandée, mais on ne revient pas. Il faut que nous, on
revienne à la charge. <Pourquoi est-ce qu'on ne vérifie pas maintenant
puis qu'on nous...
M. Julien : ...on va
valider et, si ce n'est pas le cas, il sera prévu
à l'intérieur du
projet
de loi que l'avis sera rendu public.
Mme Ghazal : Mais
quand
est-ce que ça va être validé? Parce que, souvent, on nous pose des
questions, on nous dit qu'on va revenir, comme,
par exemple,
il
y avait... là, j'ai oublié la
question qui avait
déjà été
demandée, mais on ne revient pas, il faut que nous, on revienne à la charge. >Pourquoi
est-ce qu'on ne vérifie pas maintenant puis qu'on nous le dit?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Dès qu'on
aura l'information, on va vous revenir. Donc, notre intention est de le rendre
public, et j'émets mon intention. Nous, on assume qu'actuellement ça doit être
rendu public. On fait les validations.
Mme Ghazal : O.K. Puis,
pour ce qui est des audiences, c'est sûr qu'il n'y en a pas pour déterminer le
0,65, 0,70 ou, peu importe, pour le tarif L? Est-ce qu'il y en a ou il n'y en a
pas? C'est-à-dire qu'il n'y en aura pas, c'est sûr, d'audiences publiques, ou
il peut y en avoir?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Notre
intention, c'est qu'il n'y ait pas d'audiences publiques pour préparer l'avis
qui sera déposé et qui sera rendu public.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Pourquoi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : On réitère
que l'intention qui avait été émise par mon collègue de Laval-des-Rapides
n'était pas de retourner en cause tarifaire, et c'est pour ça qu'on va faire un
avis, une recommandation par la régie, qui prendra les moyens nécessaires pour
faire des analyses et émettre des recommandations en considérant
l'interfinancement et la compétitivité du tarif, mais ça ne sera pas par
audiences publiques, qui reviendrait à un retour aux causes tarifaires
annuelles.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais c'est...
qu'il y ait des audiences publiques... Parce qu'elle, elle doit, de toute
façon, pour remettre son avis, rencontrer toutes sortes de groupes, toutes
sortes de personnes, elle doit faire ce travail-là. Pourquoi ne pas le faire
publiquement? Surtout que ce n'est pas annuel, ce n'est pas une cause tarifaire.
C'est uniquement pour un seul et unique élément, qui est celui de l'indexation
pour le tarif L, tout simplement. C'est un seul élément, ce n'est pas une cause
tarifaire sur tous les éléments.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, ce
qu'on demande à la régie, c'est de faire une recommandation sur un taux
applicable par rapport à l'inflation, qui est fixé à l'intérieur du projet de
loi n° 34. On va permettre à la régie, avec
l'adoption de l'amendement, <de faire... >d'émettre un avis après
avoir fait des analyses, faire une recommandation au gouvernement. <Alors...
>Puis celui-là ne sera pas par audiences publiques. Ça, c'est
l'intention qu'on a.
Mme Ghazal : Puis est-ce
que la régie, elle, elle aurait le pouvoir de dire : Bien, moi, je pense,
de la même façon qu'elle peut, par elle-même, décider de faire un avis sur
n'importe quel sujet, dire : Bien, pour ce sujet-là, bien, je voudrais
faire des audiences publiques? Est-ce qu'elle a ce pouvoir-là, l'intérêt
public, et tout ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Effectivement, actuellement, elle a ce pouvoir-là, et nous allons prendre, en
réalité, dans le projet de loi, les mesures nécessaires pour que,
spécifiquement sur cet avis-là, elle ne puisse faire une audience publique.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Et juste
pour moi, là, pour... est-ce que vous pouvez nous indiquer où est-ce qu'elle a
ce pouvoir-là? C'est marqué où?
M. Julien : À l'intérieur
de sa loi, c'est l'article 25.
Mme Ghazal : Quel
paragraphe ou alinéa?
M. Julien : Alors, on
mentionne ici : «La régie peut, si elle le juge nécessaire, convoquer une
audience publique lorsqu'elle procède à l'étude [d'un] plan directeur en
transition, innovation [...] efficacité énergétiques conformément à l'article 85.41.
Elle peut aussi convoquer une audience publique sur toute question qui relève
de sa compétence.
«Elle peut également prévoir, avant la
tenue d'audience publique, la tenue de séances d'information et consultation
publiques.»
Et naturellement ici, dans les alinéas
précédents : «Lorsque le ministre le requiert sur toute question en
matière énergétique.»
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée, je crois que votre temps est écoulé... il ne vous reste plus
temps. Donc, voilà, est-ce qu'il y aurait un autre intervenant sur
l'amendement? Sinon, je vais mettre l'amendement aux voix. M. le député de
Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le Président,
donc, vous m'avez vu poser plusieurs questions au ministre en lien avec la
formulation de son amendement, notamment «doit notamment tenir compte du
principe d'interfinancement entre les tarifs». Ceci dit, je ne reviendrai pas
sur cet élément-là, quoique c'est intéressant, nos échanges étaient très intéressants.
Moi, je vais revenir sur le fait qu'il y a clairement, dans la phrase
précédente lorsqu'on fait mention de «1er avril 2020 et par la suite tous
les cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie», il y a là un
élément qui amène… qui peut amener une confusion, une mauvaise interprétation.
Donc, moi, je serais prêt, si vous le permettez, à vous <présenter un
sous-amendement en lien avec...
M. Polo : …l'avis de la
Régie de l'énergieT. Il y a là un élément qui amène… qui peut amener une
mauvaise interprétation. Donc, moi, je serais prêt, si vous me permettez, à
vous >présenter un sous-amendement en lien avec l'article… en lien avec l'amendement
du ministre.< Donc…>
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il est rédigé?
M. Polo : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Nous allons suspendre quelques instants pour en permettre la
distribution.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
<
>
(Reprise à 17 h 52)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et nous en sommes au sous-amendement proposé
par le député de Laval-des-Rapides. La parole est à vous à la lecture, M. le
député.
M. Polo : M. le Président,
le sous-amendement proposé stipule la chose suivante : Modifier
l'amendement proposé à l'article 2 par le remplacement, dans le deuxième
paragraphe, des mots «et par la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu
l'avis de la régie» par les mots : «Dans les 120 jours précédents le
1 avril 2021, la Régie de l'énergie émet un avis concernant le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation et par
la suite chaque année, après avoir obtenu l'avis de la Régie[...], le
gouvernement détermine le taux applicable en cas d'inflation ou le taux
applicable en cas de déflation.» C'est tout.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Pour les commentaires.
M. Polo : Oui. Bien, en
fait, je vais inviter mon collègue de La Pinière, qui nous accompagne
aujourd'hui, cet après-midi, à poursuivre, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : M. le
Président, vous me permettez d'avoir une pensée pour vous et vos collègues de
la partie gouvernementale face à la décision qui vient d'être prise,
l'Assemblée nationale ayant.... C'est vrai que c'est hors sujet, mais...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...vraiment plus, là... Ce n'est plus pertinent, là. Je sais que M. le député
de Lotbinière, mon collègue, est en... Oui, il trouve ça bien, bien drôle, mais
là, ici, au bienfait des citoyens, je pense qu'on dessert quand même les
citoyens, il y a des deniers publics qui sont impliqués. Je pense que c'est
sérieux, là, ce qui se passe ici, en commission, le p.l. n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean. M. le député de La Pinière, je vous
invite à poursuivre sur le sous-amendement en étant sérieux dans votre travail.
M. Barrette : Ma pensée,
M. le Président, était pour les députés qui sont fatigués, ça a été écrit dans
le journal, et qui n'ont pas pu se présenter récemment à un vote.
Maintenant, M. le Président, je regarde
ça, puis ça soulève un certain nombre de questions, et je vais commencer par
une question qui m'est venue en écoutant le ministre tout à l'heure. J'aimerais
ça qu'il m'explique son calcul, là : le tarif L fois zéro, ça fait
zéro, fois... Est-ce qu'il peut me refaire le chemin du calcul, que je n'ai pas
vraiment compris?
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que c'est en lien avec le sous-amendement, M. le député de
La Pinière?
M. Barrette : Oui, parce
que ça traite de l'avis que la régie va devoir donner, et on a vu, dans
l'amendement précédent, que la régie devra donner son avis en fonction de
l'interfinancement, l'interfinancement étant lié à l'autre. Tout est dans tout,
hein, vous savez, dans les projets de loi.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, ça n'a
aucun lien avec l'amendement, M. le Président. Donc, je ne répondrai pas à ces
éléments-là. Il n'y a pas… Ici, c'est mentionné «le taux applicable». Donc, si
mon collègue de La Pinière a une question pertinente par rapport à
l'amendement, ça me fera plaisir d'y répondre.
M. Barrette :
<M.
le Président, ma question était très pertinente...
M. Julien : …bien, ça
n'a aucun lien avec l'amendement,
M. le Président. Donc, je ne répondrai
pas à ces éléments-là. Il n'y a pas… Ici, c'est mentionné, «de taux
applicable», donc, si mon collègue de
La PinièreV a une question
pertinente par rapport à l'amendement, ça me fera plaisir d'y répondre.
M. Barrette : >M.
le Président, ma question était très pertinente, parce que, vous savez, n'importe
quoi qui est modifié par zéro, c'est vrai que ça fait zéro. Alors, si le tarif
L est gelé parce qu'il est multiplié par zéro, ça veut dire que le tarif L va
être gratuit. C'est essentiellement ce que le ministre a dit. Alors, je
l'invite à revoir la formulation de son calcul, parce que de la manière que ça
sera dans nos archives, même ceux qui transcrivent vont avoir de la misère à le
suivre.
Maintenant, M. le Président, je reprends…
J'ai été extrêmement surpris, M. le Président…
Le Président (M. Lemay) :
Juste pour votre information, si vous prenez la formule dans le premier alinéa,
à l'article 2…
M. Barrette : M. le
Président, je fais référence au verbatim du ministre, vous lisez un texte, ce n'est
pas à quoi je fais référence.
Maintenant, M. le Président, je reviens à
l'élément qui m'a beaucoup, beaucoup surpris dans les propos du ministre. La
régie ne fonctionnera pas, là, on va lui demander de ne pas faire ce qu'elle
fait d'habitude, notamment en ce qui a trait aux consultations publiques. Ça
fait référence ici, là, à ce que, dans ce sous-amendement-ci, dans les
120 jours, la régie émet un avis.
Le ministre a dit, là, que lorsqu'on va
lui demander, 120 jours avant, d'émettre un avis, le ministre a dit, et ce
n'est pas dans le sous-amendement évidemment, parce qu'il l'a dit lui-même, il
a dit que la régie ne fonctionnerait pas selon ses règles. Il a dit aussi,
évidemment, qu'elle pourrait toujours. Mais, moi, ce que je retiens des propos
du ministre, et là je le cite mot à mot : On veut, nous, qu'il n'y ait pas
de consultations publiques. O.K. Parfait.
Est-ce que ça veut dire, M. le Président,
que le projet de loi n° 34 devra avoir des amendements pour abolir ces
règles-là, qui sont dans la Loi de la Régie de l'énergie? Parce qu'il n'y a pas
de provisions, actuellement dans 34, à cet effet-là. Est-ce que je suis assez
dans l'amendement, M. le Président, dans le sous-amendement? Merci.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, merci,
M. le Président. Donc, ici, on a un sous-amendement qui précise que «la Régie
de l'énergie émet un avis concernant le taux applicable en cas d'inflation [et]
le taux application en cas de déflation et par la suite chaque année, après
avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie, le gouvernement détermine le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation».
Alors, à la fois l'amendement qui est
apporté, M. le Président, et le sous-amendement qui est apporté par mon
collègue de Laval-des-Rapides visent à traduire, à l'intérieur de l'article 2,
la volonté discutée entre mon collègue de Laval-des-Rapides et notre
gouvernement ici, en cette commission. Alors, mon collègue de Laval-des-Rapides
mentionnait : Non, non, on ne veut pas, en réalité, une cause tarifaire.
On veut que la régie analyse et émette une recommandation, en réalité, au
gouvernement sur le taux applicable. Alors, les discussions ont dit : Oui,
mais ce n'est pas des audiences publiques, là, c'est une analyse. Alors, nous,
on traduit, en réalité, avec l'amendement et le sous-amendement, cette volonté
que la régie puisse émettre une recommandation au gouvernement sur le taux
applicable au tarif L, parce que l'article 2 se réfère spécifiquement, se
réfère uniquement au tarif L, et on vient mentionner, à l'intérieur, justement
de l'article… de l'amendement, et le sous-amendement ne vient pas modifier ces
notions-là, on veut maintenir la compétitivité, on veut maintenir l'attractivité
du tarif L et on veut également que le principe soit pris en considération,
tienne compte du principe de l'interfinancement, comme d'ailleurs il est prévu
à l'intérieur de l'article 52 de la Loi sur la Régie de l'énergie, que
celle-ci doit en tenir compte et qu'elle ne peut modifier un tarif afin de
modifier l'interfinancement.
Alors, ici, l'amendement et le
sous-amendement a cet objectif-là, et, nous, c'est pour répondre, justement, à
une volonté soumise et une idée, somme toute, puisqu'on a soumis nous-mêmes un
amendement, une idée qu'on trouvait intéressante. Et par esprit, naturellement,
de collaboration et d'ouverture, comme je le mentionne depuis le début de cette
commission-là, il nous a semblé à propos, M. le Président, de proposer un
amendement. Et là je vois qu'il y a un sous-amendement qui vient faire des
distinctions. On aura l'occasion d'en discuter plus avant, M. le Président, au
cours des prochaines rencontres de la commission.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)<
>
18 h (version révisée)
<17855
M.
Julien : ...plus avant,
M. le Président, au cours des prochaines
rencontres de la commission.
Une voix
: J'invite,
M. le Président...
Le Président (M. Lemay) :
Merci
beaucoup.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)
>