Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, November 14, 2019
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Vol. 45 N° 28
Clause-by-clause consideration of Bill 34, An Act to simplify the process for establishing electricity distribution rates
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Intervenants par tranches d'heure
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Lemay, Mathieu
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Ghazal, Ruba
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Julien, Jonatan
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Birnbaum, David
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Julien, Jonatan
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Birnbaum, David
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Lemay, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Julien, Jonatan
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Birnbaum, David
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Barrette, Gaétan
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Martel, Donald
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Lemay, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Julien, Jonatan
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Montpetit, Marie
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Martel, Donald
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Montpetit, Marie
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Julien, Jonatan
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Ghazal, Ruba
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Barrette, Gaétan
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Martel, Donald
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Barrette, Gaétan
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Girard, Éric
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Polo, Saul
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Birnbaum, David
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Montpetit, Marie
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Campeau, Richard
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Lachance, Stéphanie
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Lecours, Lucie
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Grondin, Agnès
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Martel, Donald
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Ghazal, Ruba
12 h (version révisée)
(Douze heures quatorze minutes)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, le déclare la
séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Aujourd'hui, nous sommes réunis afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant à
simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Allaire (Maskinongé) sera remplacé par Mme Lachance
(Bellechasse); M. Bélanger (Orford), par M. Martel (Nicolet-Bécancour);
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), par Mme Lecours
(Les Plaines); M. Ciccone (Marquette), par M. Barrette (La
Pinière); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), par Mme Ghazal
(Mercier); et M. Roy (Bonaventure), par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Lors de la dernière séance, nous en étions à l'étude d'un amendement
proposé par la députée de Mercier à l'article 2 du projet de loi. <Est-ce…
>Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? Mme la députée de
Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal :
<Oui…
La Secrétaire
:
…Témiscamingue)
par
Mme Ghazal (Mercier); et
M. Roy (Bonaventure) par
M. Gaudreault
(Jonquière).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Lors de la dernière séance, nous en étions à l'étude d'un
amendement
proposé par la députée de
Mercier à
l'article 2 du
projet
de loi. Est-ce…
Y a-t-il d'autres interventions sur cet
amendement?
Mme la députée de
Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : >Oui.
Merci, M. le Président. Donc, lors de la dernière séance, on a eu des échanges par
rapport à l'amendement que je proposais, puis j'ai beaucoup aimé entendre les
échanges entre les partis d'opposition avec… et aussi les réponses du gouvernement
par rapport à cet amendement-là.
Vous savez, moi, j'avais suivi une
formation d'un organisme juste avant de devenir députée, Femmes, Politique et
Démocratie, où ils nous expliquaient c'est quoi être députée, surtout les
travaux parlementaires, et tout ça. Puis une des anciennes élues qui étaient
présentes puis qui donnaient la formation, elle avait mentionné que, souvent,
les gens du public, de l'extérieur, eux, ce qu'ils voient, c'est la période de questions
où est-ce qu'il y a beaucoup de chahutage, comme nous l'a dit d'ailleurs
aujourd'hui le président, où on a eu le temps de faire sept questions au lieu
de faire le 10 habituelles. Et c'est ce que les gens voient. Les gens se
bataillent, et tout ça. Mais ils ont dit, par exemple, en commission, ce que…
C'est très rare que les gens voient ça, en commission, les études détaillées,
même si tout est public, mais il y a beaucoup plus de collaboration que ce
qu'on pourrait penser. Et d'ailleurs, quand j'ai préparé… Puis c'est vrai.
Maintenant, je suis en train de le constater maintenant que je suis élue. Et,
pendant que j'ai préparé cet amendement-là, bien, il y a eu une collaboration
entre le ministre et moi pour qu'on puisse avancer dans la proposition.< Et
parce que…>
Et après ça j'ai écouté les échanges parce
qu'une des préoccupations du ministre, de ce que j'avais compris, ce que la
façon que ça fonctionne, c'est que la régie, elle… l'avis de la régie, elle,
elle peut le déposer au moins 60 jours avant la date où les taux doivent
être déterminés par le gouvernement. Ça, ça veut dire… Au moins 60 jours,
ça veut dire que le plus tard qu'elle peut le faire, elle peut le faire avant,
c'est le 1er février de chaque année. Et le gouvernement doit émettre un
décret, au plus tard, c'est le 1er avril. <Donc… >C'est ça,
le 1er avril. Ça, ça veut dire que le ministre a l'avis entre les mains
pendant 60 jours. Et une des préoccupations, je pense, du ministre, c'est
de dire< : Bien…>, puis c'était tout à fait juste de dire ça :
On ne peut pas émettre un avis dans le public, puis moi, je le reçois en même
temps. Je n'ai même pas eu le temps de l'analyser pour émettre mon décret. Tout
le monde l'a vu en même temps que moi, en même temps que le gouvernement. Puis
c'est vrai, c'est tout à fait juste, d'où la… Cette préoccupation-là, on la
comprenait. Et c'est pour ça qu'on a dit : Bien, au moment de la
publication des taux, parce qu'il aura eu le temps de faire son analyse, et
tout ça.
Mais c'est vrai que, pendant 60 jours,
le ministre a quand même… C'est quand même beaucoup de temps qu'il a entre les
mains, puis il y a un jeu là-dedans, parce que j'entendais, je me rappelle,
c'était un malaise qui avait été exprimé par mon collègue le député de
Laval-des-Rapides, qui disait : Bien, moi, j'ai un malaise que le
gouvernement ait déjà pris sa décision, qu'il la rende publique en même temps
que l'avis. Donc, nous, on ne l'a pas vu, l'avis.
Donc, comme je le mentionnais, je
comprenais la situation du ministre, qui dit : Bien, je ne peux pas, moi, <ne…
>l'avoir en même temps que tout le monde, mais, de l'autre côté, ce que
j'entends comme argument, c'est : Mais là on n'a même pas le temps de
voir, nous, l'avis que, déjà, on a la décision du gouvernement, alors que, là,
il y a quand même un jeu de 60 jours qui existe.
Donc, moi, <je vous… >j'invite
juste le ministre, peut-être, à être <dans… >toujours dans
l'esprit de collaboration auquel il a fait preuve quand on a travaillé ensemble
pour soumettre cet amendement, bien, de peut-être écouter ces malaises-là ou
ces préoccupations-là des deux groupes d'opposition qui ont parlé pour
dire : Bien oui, peut-être qu'il y aurait un juste milieu à trouver,
toujours dans un esprit e collaboration. Ça serait tout à fait possible. Parce
que la préoccupation principale que moi, j'avais quand j'ai soumis
l'amendement, puis j'ai eu l'occasion d'en discuter amplement et longuement
avec le ministre, même dans d'autres amendements et... de l'article 2,
c'est le fait que l'avis doit être rendu public, que, même si c'est une
pratique, il fallait qu'il soit quand même mentionné de façon… dans la loi que
c'est obligatoirement, il faut qu'il soit rendu public. Et c'était cette
préoccupation-là que j'avais, à laquelle souscrit aussi le ministre puisqu'il
avait accepté… Bien, en fait, il a eu un esprit de collaboration de travailler
sur cet amendement-là, de dire : Oui, il faut qu'il soit rendu public.
Maintenant, notre questionnement est par rapport au moment et au temps.
• (12 h 20) •
Et donc moi, je vois qu'il y a des
compromis tout à fait possibles et conciliables. Je ne veux pas en… Il y a
toutes sortes de choses qui peuvent être mises au lieu d'«au moment». <Je…
>C'est <mon… >l'amendement que je soumets. Donc, moi, je ne
vais pas les proposer, mais j'invite le ministre à écouter les propositions des
deux autres groupes d'opposition parce qu'il y a quelque chose… il y a un
terrain d'entente qui pourrait quand même être trouvé, un <équilibre
entre la préoccupation…
Mme Ghazal : ...il y a
toutes sortes de choses qui peuvent être mises au lieu de «au moment», c'est
mon... l'
amendement que je soumets. Donc, moi, je ne vais pas les
proposer, mais j'invite le
ministre à écouter les
propositions
des deux autres groupes d'
opposition, parce qu'
il y a
quelque
chose,
il y a un terrain d'entente qui pourrait
quand même être
trouvé, un >équilibre entre la préoccupation du ministre, qui dit :
Moi, il faut quand même que je l'aie avant tout le monde — tout à
fait — et que le public puisse l'avoir, l'avis, avant la décision du gouvernement.
On a un jeu de 60 jours, ce qui est amplement suffisant pour trouver un
terrain d'entente pour tout le monde. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M.
le Président. Écoutez, dans la perspective de l'amendement, du sous-amendement
qui a déjà été... et maintenant de l'amendement qu'on a sous les yeux, ce que
je conçois, M. le Président, c'est que l'avis émis par la régie vise, en fin de
compte, à recommander au gouvernement un taux pour justement l'éclairer sur la
prise de décision de ce taux-là. Et j'entends bien que les gens souhaiteraient
que l'avis soit rendu public et je crois que c'est une bonne chose. Et, comme
on le mentionnait, c'est la pratique de la régie de rendre publics ces avis. Naturellement,
la régie, pour émettre son avis, comme le mentionnait ma collègue de Mercier,
c'est minimalement 60 jours avant la date d'application, donc ça pourrait
être avant, et le plus tôt sera le mieux pour nous permettre d'avoir le temps.
Et, pour nous, on trouve adéquat que la publication de l'avis qui soit rendu
public se fasse en même temps que la décision, parce que c'est un... l'avis est
l'aide à la décision, et ça nous permet de prendre une décision éclairée,
supportée par l'avis.
Naturellement, il y a eu des commentaires
lors de la dernière rencontre à l'effet... oui, mais peut-être que certains
groupes pourraient prendre l'avis... Mais ce n'est pas l'objectif de l'avis. L'objectif
de l'avis, c'est justement de considérer tous les éléments que la régie trouve
susceptibles d'appuyer son avis pour faire une recommandation à la prise de
décision. Alors, pour nous, qu'il soit rendu public, on pense que la pratique
est bonne, actuelle, mais qu'il soit rendu public avant la décision, je crois
que c'est non pertinent. Je ne serais pas porté à aller vers ça, personnellement.
Et l'autre élément, c'est, comme on
mentionnait, il y avait des craintes : Oui, mais on pourrait retarder la
décision. Nous, notre objectif, là, c'est que la décision soit le plus rapidement
rendue, parce qu'on parlait d'utilité, on parlait de trois éléments. Il y a la
mécanique de la tarification qui doit être ajustée. Il y a un délai pour
analyser l'avis, mais l'utilité, c'est : le plus tôt possible que la
décision peut être prise, mieux c'est pour le consommateur. Et c'est pour ça
que je disais : Oui, ça joue dans 60 jours, mais il faut maintenir
cette utilité-là. Donc, on a tout intérêt à ce que la décision soit rendue le
plus rapidement possible, mais pas sans considérer de manière responsable
l'avis émis.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Je voudrais
juste poser une question : Qu'est-ce qui fait que ce n'est pas pertinent
que l'avis soit rendu public, et là je ne veux pas proposer, là, c'est... mais,
par exemple, un certain temps, mais beaucoup plus tard que la date à laquelle
le ministre va recevoir l'avis, là, à son bureau, juste un certain temps avant?
Qu'est-ce qui n'est pas pertinent, là-dedans? Qu'est-ce que ça changerait, puisque
l'idée, c'est qu'il y ait, puis ce que je comprends du ministre, le plus de
transparence dans le fait de rendre cet avis-là public?
Donc, qu'est-ce que ça changerait que ça
soit fait quelque temps avant? De toute façon, ça va être rendu public. <C'est...
>Moi, je pense qu'au contraire c'est très pertinent qu'il le soit avant
pour que les gens le constatent, puissent avoir le temps de prendre
connaissance de l'avis, de la même façon que le ministre aussi avait cette
préoccupation pour lui-même et le gouvernement, de dire : Bien, il
faudrait que je l'aie, moi, entre les mains avant que tout le Québec l'ait
entre les mains. Et c'est tout à fait juste, comme préoccupation. De la même
façon, les gens du public, eux, il faudrait qu'ils l'aient entre les mains pour
qu'ils puissent constater sur quoi s'est basée la régie, l'analyse qu'elle a
faite pour dire : Bien, le taux applicable va être de 0,65, ou 0,70, ou
0,80, puis eux, qu'ils puissent aussi se faire une tête sur... pour quelles
raisons. Alors que, si les deux arrivent au même moment, là, peut-être que les
gens du public, ça va être un petit peu moins : À quoi ça a servi,
finalement, d'avoir l'avis? Surtout qu'il y a un jeu de temps. Ça peut être quelque
temps avant que le gouvernement rendre sa décision publique. <Pourquoi...
>En quoi ce n'est pas pertinent?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, naturellement,
moi, je travaille avec l'amendement qui est soumis par ma collègue de Mercier et
je réitère que, dans les discussions qu'on a eues par rapport à l'avis, l'avis,
en réalité, c'est un outil d'aide à la <décision. Alors, l'avis est
demandé...
Mme Ghazal :
...pertinent?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
naturellement,
moi, je travaille avec
l'amendement qui est soumis par ma
collègue
de
Mercier. Et je réitère que, dans les discussions qu'on a eues
par
rapport à l'avis, l'avis, en réalité, c'est un outil d'aide à la >décision.
Alors, l'avis est demandé pour aider à la décision, en termes de recommandations,
par rapport au taux applicable. Alors, on reçoit l'avis pour nous aider à
prendre une décision éclairée et, au même moment où on prend la décision, on
émet l'avis publiquement pour montrer aux gens : Voici l'avis qui a été
soumis, voici la décision qui a été prise en toute transparence. Donc, s'il y a
divergence, ce sera vu. S'il y a convergence, ce sera vu. Et ce sera émis au
même moment.
L'autre fois, je faisais une corrélation,
qui n'est pas parfaite, mais c'est comme la Vérificatrice générale quand elle
émet, en fin de compte, un rapport. Elle attend d'avoir les commentaires, en
réalité, de les vérifier, qui sont intégrés à son rapport. Donc, on voit les
recommandations et on voit les commentaires du vérifié. Et, puisque l'avis est
un outil de prise à la décision, il apparaît opportun, en réalité, que l'avis
et la décision soient rendus publics au même moment.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : M. le
Président, mais je viens de dire que cet avis soit, et le cite, un outil d'aide
à la décision par rapport au taux applicable pour maximiser la transparence. Je
crois que, là, on ne parle... on ne s'adresse qu'à un élément, si j'ai bien
compris, du sous-amendement, pas juste... Transparence, c'est beau et bien,
mais ça a une fin, une utilité en soi, M. le Président. Quand on parle de
transparence, ce n'est pas pour se vanter : Oui. «I've been there, done
that.» Le public a eu ces informations. J'ose croire que nous sommes, une autre
fois, à la recherche d'une assurance, dans ce cas-ci, que le taux L va être
fixé de façon efficace et en bonne connaissance de cause. Si j'ai bien saisi
cet objectif-là, la temporalité de la chose a une influence. Alors, M. le
Président, je veux comprendre si le ministre, pour lui, le sens de cet
amendement est uniquement qu'un avis de la régie soit vu par le public.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, moi, je travaille avec un amendement qui est soumis ici par ma
collègue de Mercier, qui stipule : «La régie publie sur son site Internet
cet avis au moment de la publication des taux applicables à la Gazette
officielle du Québec.» Donc, cet amendement-là, que j'ai sous les yeux,
fait en sorte que les deux éléments sont portés au même moment.
Naturellement, l'avis... Oui, je persiste
à dire que l'avis permet de recommander et qu'il y a une décision qui va être
prise. Et ici, dans le souci de transparence, c'est de dire : Oui, mais
cet avis-là, il ne peut pas être non communiqué publiquement. Alors, on
dit : O.K. Puis on sait que c'est la pratique de la régie actuellement.
Donc, j'ai un amendement sous les yeux. Le
moment opportun, c'est... cet outil-là de prise à la décision, il y a une
décision qui est prise, et ici, c'est... les deux sont rendues publiques au
même moment.
M. Birnbaum : Bon, notre
formation indique notre appui en général pour le sous-amendement, mais nos
questions... pas sur l'objectif, mais sur, comme je dis, la chronologie, si je
peux le dire ainsi.
Moi, je me permets de dire qu'une autre
fois avec deux... pas juste transparence, que le ministre et le ministère soient
en mesure de prendre acte de façon efficace d'un tel avis, moi, je postule que
ce serait intéressant qu'un écart, une limite... À titre d'exemple, 60 jours
au plus tard avant le 1er avril risque d'être intéressant. Est-ce que le ministre
est d'accord avec moi que peut-être une autre date serait peut-être plus
efficace pour rendre cet avis de la régie plus à la portée et plus efficace,
pour les délibérations, en ce qui a trait à la fixation d'un tarif L?
• (12 h 30) •
M. Julien : Je veux bien
comprendre la question de mon collègue, parce que, là, on parle de plusieurs <dates,
là. Je suis sur l'amendement ici...
>
12 h 30 (version révisée)
<15371
M.
Birnbaum : ...pour rendre cet avis de la régie plus à la portée et
plus efficace pour délibération en ce qui a trait à la fixation d'un tarif L.
M. Julien : Je veux
bien comprendre la question de mon collègue, parce que, là, on parle de
plusieurs
>dates, là. Je suis sur l'amendement ici. Est-ce que mon collègue parle
du 60 jours qui a été dans le sous-amendement précédent? Est-ce que c'est
de ça qu'il parle?
M. Birnbaum : Oui, oui.
M. Julien : Naturellement,
le 60 jours proposé par mon collègue de Laval-des-Rapides, on a accepté ce
sous-amendement-là, je crois, à l'unanimité, celui-là. Alors, on a dit que
c'était... c'est viable. C'est-à-dire que, pour nous, bien qu'il y ait des
analyses d'avis, il y certains qui prennent 48 heures, d'autres ont déjà
pris un mois et demi, on convient que, si on met tous les efforts, on ne voit
pas comment un avis de la régie ne serait pas analysé pour prendre une décision
dans une trentaine de jours. Alors, on est confiants là-dessus.
Je parlais toujours de l'utilité. Donc, je
disais : Quand vous le fixez à 60 jours, bon, c'est certain que ça
vient limiter à partir de quand on va être en mesure de dire aux consommateurs
concernés par le tarif L, quel est le tarif applicable, parce qu'il y a toujours...
Alors, il y a deux délais qui sont concomitants. Le premier, c'est de dire :
Quand la décision est prise, il faut que les systèmes de tarification soient
mis en place pour tarifer. Ce n'est pas un enjeu, ça, c'est très court. Mais,
quand la décision est prise, c'est subséquemment une analyse de l'avis. Alors,
si, par exemple, la régie émettait, à la date limite, soit 60 jours avant,
bien, on aurait une trentaine de jours. Donc, les consommateurs, potentiellement,
auraient l'information une trentaine de jours avant l'application. Naturellement,
je ne présume pas que le régie va se rendre jusqu'à sa limite, je ne présume
pas non plus que l'analyse va prendre 30 jours, puisqu'on ne connaît pas
encore la teneur de l'avis, mais ça entraîne certaines contraintes, mais qui
sont jouables. Puis c'est pour ça qu'on a accepté le sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, sur l'amendement.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Et j'apprécie la réponse. Pour que les gens qui nous écoutent
comprennent, peut-être on peut leur offrir peut-être une petite mise en situation.
Et je laisse à côté, pour l'instant, l'écart, la chronologie.
Advenant que la régie offre un avis sur le
facteur multiplicateur du tarif L qui va à l'encontre des délibérations jusqu'à
ce point du ministère, du ministre et peut-être même des calculs
d'Hydro-Québec, comment ce processus se déroulerait jusqu'à la fixation
formelle de ce tarif, comme est évidemment, sa responsabilité et son droit...
le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Pour
l'instant, je ne saurais présumer de la teneur de l'avis de régie par rapport
aux taux. Naturellement, la régie, quand elle a fixé les tarifs L dans le
passé, elle aura donné des écarts pour compétitivité, attractivité, et le 0,65,
qui était fixé dans l'article initial, était représentatif de ces écarts-là.
Naturellement, la demande d'avis, telle que mentionnée à l'intérieur de
l'article, doit considérer l'interfinancement, compétitivité, attractivité du
tarif L, et je laisserais, puisque c'est l'amendement et le sous-amendement, à
la régie émettre un avis qui serait rendu public, à tous égards, et avec une
décision.
M. Birnbaum : M. le
Président, j'imagine que la portée du sous-amendement et la compréhension
qu'ils risquent avoir, les 160 quelques consommateurs industriels, va être
qu'on est en train d'en quelque part d'opérationnaliser le rôle très pertinent...
souhait, de tous ces constats, le ministre, le rôle clé de la régie.
Alors, je veux juste poursuivre. Moi, je
prends pour acquis, dans ce scénario, ça se pourrait que la régie offre un avis
sur le tarif L, le facteur... le <multiplicateur, si j'ai bien le
terme, qui est...
M. Birnbaum : ...ce
scénario, ça se pourrait que la régie offre un avis sur le tarif L, le
facteur... le >multiplicateur, si j'ai bien le terme, qui est assez loin
de la proposition du ministre dans un sens ou un autre. Et, je ne le cache pas,
ce que j'essaie d'établir ici, c'est que l'avis de la régie va être pris en
considération.
Dans ce scénario que je propose, est-ce
que le ministre peut confirmer que ça se peut, dans une année ou une autre, que
son projet de tarif L peut changer de façon importante, peut-être, suite à
un avis de la régie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, alors, j'ai écouté vos trois dernières questions. Vos questions
sont en lien avec l'article 2 tel qu'amendé. Maintenant, on porte sur l'amendement
de la députée de Mercier, qui ne porte pas sur vos questions. Maintenant, le ministre
peut toujours répondre, mais je vais vous inviter à formuler votre prochaine
question en lien avec l'amendement qui est devant nous. M. le ministre, si vous
voulez répondre, allez-y.
M. Julien : Ça me fait
plaisir...
M. Birnbaum : Oui. Avec
respect, pour bien comprendre le résultat final d'une éventuelle adoption de ce
sous-amendement, avec le plus grand respect, <j'aurais... >j'aimerais
bien avoir l'avis du ministre et pas juste l'avis du président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, allez-y.
M. Julien : Avec grand
plaisir, M. le Président, avec grand plaisir.
Il faut bien voir, en fin de compte,
comment <ont été fixés>a été fixé dans le passé le tarif L
pour comprendre que ce n'est pas... pour comprendre comment ça fonctionnait...
puisse dire ça comme ça. Alors, Hydro-Québec soumettait une demande tarifaire
tarif général, disons 2 %, et une demande tarifaire tarif L, disons,
1,7 %. La régie faisait une cause tarifaire, disait : Ça ne sera pas
2 % pour les tarifs généraux, ça va être 1,8 %, 20 points de
base de moins. Elle prenait le tarif L, 20 points de base de moins.
Ce n'est pas 1,7 %, 1,5 %. Alors, la distinction de la compétitivité,
là, on va s'entendre que, sur base historique, c'est comme ça que ça
fonctionnait.
Ce que prévoient l'amendement puis l'article 2,
c'est de dire à la régie : Soumettez-nous à quel taux on devrait
l'appliquer, connaissant que les tarifs généraux seront à l'inflation en 2021
et suivantes. Ils vont analyser. Ils vont parler aux entreprises concernées.
Ils vont prendre toute l'information qu'ils ont besoin pour émettre un avis.
Alors, comme je le mentionnais tout à
l'heure, je ne présumerai pas des conclusions de l'avis. Cet avis-là vise à
éclairer pour la décision du taux, et une décision sera prise suite à l'avis,
et l'avis sera rendu public.
M. Birnbaum : Merci. Bon,
pour... J'insiste que mes interventions sont sur le sous-amendement. Pour
revenir directement au deuxième alinéa du sous-amendement, je...
Le Président (M. Lemay) :
...M. le député, vous parlez de sous-amendement, mais là on est devant un amendement.
M. Birnbaum : Ah oui! Je
m'excuse, je m'excuse. Voilà, voilà.
Le Président (M. Lemay) :
O.K. Non, parfait, on est à la même place. Pas de problème. Allez-y,
poursuivez.
M. Birnbaum : Je veux
m'assurer qu'on a une compréhension consensuelle sur la qualité de cet éventuel
avis, et ça me trouble un petit peu qu'on emploie à l'exclusivité et à plusieurs
reprises le mot «transparence». Comme je dis, est-ce que... Bon, je termine là-dessus.
Est-ce que le ministre peut me confirmer qu'on parle d'une étape intégrale qui
pourrait, à l'extrême, inviter le ministre à refaire, comme je dis, de façon
fondamentale ses devoirs, compte tenu du contenu d'un éventuel avis?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Julien : Alors, l'avis
demandé, c'est un taux applicable au taux d'inflation pour le tarif L. À
terme, on avait suggéré 0,65 sur la base historique en cas d'inflation, 1,35
sur la base d'une potentielle <déflation qu'on avait discutée ensemble,
qui ne s'est pas produite depuis...
M. Julien : ...c'est un
taux applicable au taux d'inflation pour le tarif L. À terme, on avait
suggéré 0,65 sur la base des historiques en cas d'inflation, 1,35 sur la base
d'une potentielle >déflation, qu'on avait discutée ensemble, que ça ne
s'est pas produit depuis 1951.
À la suggestion, en réalité, puis dans nos
discussions, il y a eu un amendement, un sous-amendement, précisant les délais,
précisant... et là, un autre amendement, précisant qu'il doit être rendu
public. C'est là qu'on en est rendus. Et ce qu'on demande à la régie, c'est un
avis sur le taux applicable. Alors, la régie, je ne présume pas de sa
conclusion, mais je m'attends à ce que l'avis dise : À la lumière de ça,
de ça, de ça, l'interfinancement, la notion de compétitivité, attractivité,
voici le taux applicable suggéré.
Maintenant, moi, c'est ce que je vois
comme avis, mais on va prendre l'avis textuel pour la prise de décision et on
va publier à la fois l'avis, si l'amendement est accepté, et la décision à un
moment, le plus tôt possible, en même temps.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Alors, M.
le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Alors, M.
le Président...
(Consultation)
Le
Président (M. Lemay) : Allez-y, M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Non, je comprends, M. le Président, mais vous connaissez ma galanterie
légendaire, j'ai offert...
Le
Président (M. Lemay) : Oui, bien sûr.
M. Barrette :
...j'ai offert à mes collègues la possibilité de prendre la parole avant moi.
Puis j'ose penser, même, ce n'est pas prétentieux, au contraire, que le
ministre aurait peut-être préféré que mes collègues prennent... parce que, par
élégance, évidemment. Mais j'imagine que ce n'est pas le cas. Est-ce que c'est
le cas, M. le Président?
M. Julien :
Alors, M. le Président, j'ai hâte d'entendre le questionnement de mon collègue
de La Pinière.
Le
Président (M. Lemay) : M. le député, la parole est à vous.
M. Barrette :
Même sur le genre, M. le Président, il y a un flou, mais ce n'est pas grave.
Alors, j'offrais la possibilité à mes collègues, mes collègues ont décliné. Alors,
je vais donc continuer sur ma ligne de questionnement.
Alors,
sur ce qui est devant nous, l'amendement, il y a une relation de temporalité
entre l'avis et les décisions d'Hydro-Québec. En quoi cette temporalité-là
est-elle un enjeu pour le ministre?
Le
Président (M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Juste pour préciser à mon collègue de La Pinière que ce n'est pas une décision
d'Hydro-Québec, mais bien une décision du gouvernement. Juste pour être certain
qu'on comprend bien qu'il y a une différence entre le gouvernement puis
Hydro-Québec.
M. Barrette :
M. le Président...
Le
Président (M. Lemay) : M. le ministre, est-ce que vous avez
terminé votre réponse?
M. Julien :
Non, mais non.
Le
Président (M. Lemay) : Poursuivez.
M. Julien :
Alors, ici, c'est l'amendement proposé par ma collègue de Mercier. Alors, là,
ici, il y a plein de questionnements, M. le Président, de mes collègues de
l'opposition suite à la suggestion de ma collègue de Mercier, puis qu'on a
travaillée ensemble, parce qu'on a eu des discussions, avec grand plaisir.
Ce
que ça permet, ça, c'est s'assurer que les deux arrivent en même temps. Là,
l'opposition semble dire : Non, nous autres on voudrait que l'avis arrive
avant. Mais moi, je vois un risque aussi... puis j'écouterai vos suggestions,
mais ça serait dommage, aussi, que l'avis soit rendu public après. Alors là,
dans la formulation qui est ici, c'est de dire : Les deux doivent être
rendus publics simultanément. Imaginons-nous, en réalité, qu'on reçoit l'avis
puis qu'il soit très simple. L'avis c'est : Le taux appliqué devrait être
0,65, puis ça assure le maintien de l'interfinancement et la compétitivité des
tarifs L. Ça serait ça, l'avis qu'on obtiendrait. Puis nous, on dit :
Bien, ça fait bien du sens, ça, c'est ce qu'on pensait, puis on l'applique.
Mais, je ne sais pas comment, en fin de compte, l'avis serait rendu public en
même temps.
Moi,
je trouve ici que l'objet de l'amendement est intéressant où on met les deux au
même moment. Naturellement, je suis prêt à entendre des suggestions. Moi, je
travaille avec l'amendement qui est proposé, mais, si mon collègue de La
Pinière trouve une autre formulation qui donne, en réalité, une objectivité et
un motif, un but, bien, je suis prêt à l'écouter.
Le
Président (M. Lemay) : M. le député.
M. Barrette :
M. le Président, j'imagine que, quand le ministre dit ça, il ne veut pas me
prêter des intentions, et c'est très bien comme ça.
M. Julien :
Non, pas du tout, je ne prête aucune intention à mon collègue de La Pinière.
Tout ce que je mentionne, c'est que la formulation, ici, vient faire en sorte
que les deux arrivent en même temps, pas un après, pas un avant. Dans des cas
de figure qui sont annoncés, on souhaiterait qu'un arrive avant, mais là je
dis : Oui, mais c'est quoi le risque que ce un-là arrive effectivement
plutôt après? Et c'est le <caractère, en réalité, adéquat...
M. Julien : ...collègue
de
La Pinière. Tout ce que je mentionne, c'est que la formulation
ici vient faire en sorte que les deux arrivent
en même temps, pas un
après, pas un avant. Dans des cas de figure qui sont annoncés, on souhaiterait
qu'un arrive avant, mais là je dis : Oui, mais c'est quoi le risque que ce
un-là arrive
effectivement plutôt après? Et c'est le >caractère,
en réalité, adéquat que le public, à un moment, vont savoir c'est quoi, les
tarifs, et vont savoir c'était quoi, également, l'avis. À un moment donné,
toute l'information va être rendue disponible sur à la fois la décision et la recommandation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, moi, j'essaie de comprendre la position du ministre. Est-ce que
je dois comprendre qu'il est en faveur de l'amendement?
M. Julien : Alors, comme
on le mentionnait dans les derniers amendements, moi, je discute de l'amendement,
je suis pour qu'il soit rendu public, l'avis, parce que c'est la pratique
actuelle de la Régie de l'énergie, et j'ai travaillé par discussion avec ma collègue
de Mercier dans sa préparation de l'amendement. Donc, on trouve que c'est un amendement
qui a du sens.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je n'ai pas entendu de réponse claire à savoir s'il est en faveur ou
non, parce que, dépendamment de sa position à cette étape-ci, ça m'amène une
ligne de questionnement qui peut bifurquer dans un sens ou dans l'autre. Est-ce
que je comprends donc qu'il est en faveur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, naturellement,
quand l'amendement sera mis aux voix, ce sera précisé, mais, habituellement,
comme on l'a dit la dernière fois, quand on est contre, on le dit assez clairement,
quand ça fait sens, ça fait sens.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je dois être vraiment pas suffisamment bilingue en langage
ministériel, parce que, pour moi, ce n'est pas clair que le ministre est en
faveur ou en défaveur. Puis je ne lui demande pas de voter, je lui demande de
m'orienter dans ma perception. Il est en faveur ou non?
M. Julien : Je n'ai pas
de commentaire supplémentaire, M. le Président.
M. Barrette : Alors, bon…
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, est-ce que, comme il y a ici un amendement qui détermine un lien de
temporalité entre une décision et l'autre, et je comprends que c'est le gouvernement,
est-ce que qu'il favorise une jonction de la temporalité entre les deux événements
que sont l'avis de la régie et la décision du gouvernement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Ce que
j'observe, M. le Président, et je pense que c'est la nature de nos discussions
qu'on a eues, la collègue de Mercier et moi, sans lui prêter d'intentions,
c'est que, si l'avis arrivait, par exemple, était rendu public trois mois après
la décision, ça serait particulier et ça ne serait pas beaucoup de valeur
ajoutée, selon l'interprétation que j'en fais, de la volonté de l'amendement.
D'un autre côté, l'avis est un outil
d'aide à la prise de décision. L'avis est concocté par la régie, qui prend les
mesures nécessaires pour faire un avis éclairé. Alors, pour nous, la proposition
d'amendement ici assure que les deux éléments, à la fois la décision et sur
quoi s'est, entre autres, basée la décision, l'éclairage fourni par la régie,
sont rendus publics à un moment similaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors donc,
M. le Président, quand le ministre, et j'ai pris une note, quand le ministre
nous a dit, dans mon échange, qu'il voulait s'assurer que les choses se fassent
en même temps, je peux conclure que ce n'était pas une hypothèse, c'était sa
volonté. Point d'interrogation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Écoutez, j'ai
répondu de mon mieux à l'interrogation de mon collègue de La Pinière. Maintenant,
je lui laisse faire les interprétations qu'il veut.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Le meilleur
serait de dire : Oui, M. le député, je veux m'assurer que les deux événements
soient en même temps. Est-ce qu'il peut le dire ou il peut dire : Oui, c'est
ça que je veux dire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, ce que l'amendement fait, c'est de proposer ça. Et, pour nous, on
regarde l'amendement. Et, si mon collègue a des questions sur l'amendement, je
suis prêt à les entendre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Vous avez probablement
observé, M. le Président, que toutes mes questions sont sur l'amendement et à
propos des réponses que le ministre fait sur les commentaires faits sur l'amendement.
Nous naviguons dans l'amendement, nous essayons de ne pas nous noyer dans l'amendement.
Alors, quand le ministre dit qu'il veut s'assurer que ce soit en même temps
dans une discussion qui traite de l'amendement, il me semble légitime de
conclure qu'il veut que ça soit en même temps. Mais ai-je raison, M. le
Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Ce que
propose l'amendement, c'est qu'une publication se fasse en même temps.
Maintenant, si mon collègue de La Pinière est favorable à l'amendement,
qu'on le mette aux voix.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
• (12 h 50) •
M. Barrette : M. le <Président,
on essaie...
M. Barrette :
...légitime de conclure qu'il veut que ça soit en même temps. Mais, ai-je
raison,
M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Ce que
propose l'amendement, c'est qu'une publication se fasse en même temps.
Maintenant, si mon collègue de La Pinière est favorable à l'amendement, on
va la mettre aux voix.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le >Président,
on essaie de comprendre ce que le ministre voit là-dedans. Alors, le ministre,
il veut s'assurer que ça soit en même temps mais il dit : Ça serait
bizarre si c'était après. Donc, il fixe le lien de temporalité qu'il trouve
pertinent. Est-ce que je dois comprendre que, si ça arrivait avant, ce serait
impertinent?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc,
naturellement, l'amendement qu'on a sous les yeux et qu'on discute vient de ma
collègue de Mercier. Et j'espère que l'amendement qui a été formulé répond aux
objectifs de ma collègue de Mercier, qui semblaient être que les deux arrivent
au même moment. Et, quand je le lis : «La régie publie sur son site
Internet cet avis au moment de la publication des taux applicables à la Gazette
officielle du Québec», le «au moment», c'est comme si les deux situations
arrivaient au même moment. Puis c'est la volonté de ma collègue de Mercier puis
c'est ce qu'on discute. Et, si cet amendement était accepté, ça arriverait au
même moment.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Je dois
avouer, M. le Président, que c'est tout un «statement». Que, si l'amendement
était accepté, ça ferait ce que l'amendement dit que ça allait faire. Ça, on
s'entend là-dessus. Mais ce n'est pas ça qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse,
c'est la vision du ministre quant à la temporalité des deux événements :
la publication de la régie, la décision du gouvernement, l'annonce de la
décision du gouvernement. C'est sa vision que je veux entendre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, j'ai
déjà mentionné à plusieurs reprises, je pense que je l'ai même mentionné dans
notre échange qu'on a actuellement, au moment où est-ce qu'il y a une prise de
décision qui rend public un taux applicable pour l'ensemble de la clientèle au
tarif L, cette clientèle-là est intéressée de connaître ce taux-là. Elle va
dire : Aïe! Voici l'information, il y a une décision qui est prise. Et, au
même moment, elle est en mesure aussi d'aller voir l'avis de la régie, quel
éclairage a donné la régie pour l'application de ce taux-là.
Donc, il y a une pertinence de regarder
est-ce qu'il y a adéquation entre la décision et l'avis. Sinon, pourquoi il n'y
en a pas? Si oui, quel était l'avis de la régie? Sur quelle base elle l'a fait?
Est-ce qu'elle a maintenu l'interfinancement? Est-ce qu'elle a assuré la
compétitivité de mes tarifs, l'attractivité de mes tarifs? Donc, c'est bien, ça
va ensemble, une information au même moment. C'est intéressant.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette :
Intéressant, c'est vrai. Et là je vais reprendre les propos du ministre. Celui
qui bénéficie ou non du tarif et la décision du gouvernement, le ministre nous
dit que c'est pertinent de les regarder les deux en même temps. Je reproduis
même les gestes du ministre. Est-ce que ça serait aussi pertinent de les
regarder dans un moment séparé? C'est oui ou c'est non puis, si c'est non,
c'est : Pourquoi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis
est un éclairage à la prise de décision. L'avis est demandé pour permettre une
réflexion et une décision du gouvernement. L'avis est bâti par la Régie de
l'énergie, qui prend les moyens nécessaires pour appuyer son avis. Si l'avis
est émis préalablement, je serais curieux de comprendre la mécanique, mais,
sans rentrer dans la mécanique, parce qu'on dit : L'avis doit être déposé
60 jours avant, permettre l'analyse, permettre le mécanisme, en fin de
compte, pour changer le taux, et là il y a une temporalité de tout ça.
Mais, dans n'importe quel avis qui est
émis pour un bénéficiaire qui est le gouvernement, moi, je pense que c'est
opportun, M. le Président, que cet avis-là ne soit pas rendu public avant la
décision puisque les deux sont liés. C'est-à-dire, vous me donnez un avis, et
moi, je souhaiterais émettre la décision le plus rapidement possible. Dans le
meilleur cas de figure, là, c'est un taux... voici le taux, 0,65, il n'y a pas
d'enjeu d'interfinancement, pas d'enjeu non plus par rapport à la
compétitivité. Puis nous autres, on regarde puis on se dit : Aïe! Mais
c'est bon. On prend une décision puis on publie ça.
Alors, je pense que, de manière <concomitante,
ça trouve toute sa pertinence parce qu'en réalité on a la décision et
l'avis...
M. Julien : …pas
d'enjeu non plus
par rapport à la compétitivité, puis nous autres on
regarde puis on se dit : Aïe, mais c'est bon. On prend une décision puis
on publie ça. Alors,
je pense que, de manière >concomitante, ça
trouve toute sa pertinence, parce qu'en réalité on a la décision et l'avis.
Naturellement, moi, c'est l'amendement que j'ai sous les yeux qui dit ça, mais
je trouve ça pertinent que ça soit au même moment.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce que
le ministre peut me donner sa définition sommaire de sa perception de la
définition du mot «pertinence»? Mais c'est un terme qu'il utilise, ça doit
vouloir dire quelque chose, M. le Président, dans son esprit, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Pas
nécessairement la même que moi, parce que moi, M. le Président, je peux vous
dire que la pertinence, là, je peux passer bien du temps que vous ne
m'accorderez malheureusement pas.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, je constate effectivement que mon collègue de La Pinière et moi, on
n'a pas la même définition de la pertinence par la nature même de ses
questions, mais ici, ça serait pour fin d'utilité. Alors, c'est utile parce
qu'on a l'information globale à la fois de l'avis et de la décision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je vais soumettre au ministre, par votre voix, que vous êtes le
gardien de la pertinence et même le juge de la pertinence de mes questions et
que l'opinion du ministre en la matière a peu d'intérêt.
Ceci dit, M. le Président, le ministre, je
veux comprendre pourquoi c'est pertinent, dans son esprit, de l'avoir en même
temps et que — puis, s'il me répondait, on comprendrait — pourquoi — parce
qu'il ne l'a pas dit — ça ne serait pas pertinent d'avoir l'avis
trois mois plus tard.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
naturellement, quand mon collègue de La Pinière ne souhaite pas avoir mon avis
sur la pertinence, qu'il me pose la question, je me demande où on va. Moi
opinion sur la pertinence, il me la demande et il ne la veut pas.
Mais maintenant, si l'avais était émis
trois mois après, puisque, pour moi, la notion de pertinence ici, c'est
l'utilité, c'est comme j'ai mentionné juste dans la réponse précédente, mais je
le répète… Alors, je suis étonné que, maintenant, on dit : Ah! c'est ça,
l'utilité. Oui, je l'avais dit, la réponse précédente. C'est… Trois mois après,
l'avis, c'est émis, public. Comment l'utilisateur de l'information, quand on
parle d'utilité, peut être en mesure de trouver ça pertinent, tandis que, quand
la décision et l'avis sont émis au même moment, l'utilisateur de l'information…
parce que, quand on parle de transparence, c'est toujours… J'avais mon ancien
patron, au Vérificateur général, qui me disait toujours : Oui, puis?
Alors, de l'information, des fois, c'est le fun, on en met. Oui, puis? Alors,
la pertinence, c'est l'utilité. Quand même bien que l'avis est émis
publiquement trois mois après la décision, les gens vont pouvoir constater que
l'avis disait quoi, mais ce n'est pas pertinent en regard de la décision parce
qu'il est trop tard, il y a un temps opportun.
La possibilité, M. le Président, d'émettre
au même moment l'avis rendu public et la décision permet à l'utilisateur
d'information… parce que, quand on parle de transparence, c'est de permettre
aux utilisateurs d'information de pouvoir avoir l'information pertinente.
Naturellement, s'il y avait un décalage important entre l'avis qui serait émis
beaucoup plus tard, il y aurait beaucoup moins d'utilité et, par le fait même,
il y aurait beaucoup moins de pertinence.
Ici, on a devant nous un amendement qui
est proposé par ma collègue de Mercier qui dit : Ça serait bien que ça
soit rendu public au même moment. Nous, on regarde ça puis on dit : Oui,
on trouve ça pertinent. C'est pertinent, de faire ça. Maintenant, si mon collègue
de La Pinière ne trouve pas ça pertinent, c'est son évaluation qu'il en fait,
de la pertinence. Pour nous, ça serait ça qui serait pertinent, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. En espérant que cette réponse puisse avoir éclairci
notre collègue député de La Pinière sur <la… >sa question, qui
était de savoir est-ce que c'était pertinent.
M. Barrette : M. le
Président, il nous reste quelque chose secondes avant de prendre la pause du
midi. Puisque le ministre a choisi, dans sa réponse, de nous exposer une
certaine confusion dans ses concepts, je vais donc profiter de notre retour
pour réessayer de remettre les choses en ordre en citant le ministre. <J'invite…
>Je l'invite, pendant les deux prochaines heures, simplement à aller se
réécouter. Comme ça, il va savoir de quoi je parle, et ça va être intéressant.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous remercie de votre collaboration et je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
<
>
13 h (version révisée)
<15397
M.
Barrette : …retour, pour réessayer de remettre les choses en ordre. En
citant le ministre, je l'invite, pendant les prochaines heures, simplement à
aller se réécouter. Comme ça, il va savoir de quoi je parle, et ça va être
intéressant.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous remercie de votre collaboration et je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
>
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 1)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous! Nous reprenons nos travaux.
Et je vous rappelle que nous sommes réunis
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant
à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité.
Merci à tous de bien vouloir éteindre la
sonnerie de vos appareils électroniques.
Alors, lors de la suspension de nos
travaux, nous en étions à l'amendement proposé par la députée de Mercier. Et je
suis prêt à reconnaître un prochain intervenant. M. le député de Laval-des-Rapides,
la parole est à vous.
M. Polo : Oui, M. le
Président, en effet, j'ai bien écouté attentivement, là, les explications du ministre
au sujet de l'amendement proposé, là, par la députée de Mercier et puis au
sujet de... en fait, lui, le doute qu'il soulève quant à la possibilité que la
régie dépose ou... en fait, de publier l'avis avant que la décision soit rendue
par le ministère ou, en fait... Je dirais le ministère ou Hydro-Québec? Comment
que ça fonctionnerait, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Le ministère.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : Le ministère,
voilà. Donc, j'écoutais attentivement et je ne suis encore pas convaincu qu'il
est absolument nécessaire, absolument nécessaire, que l'avis soit rendu public en
même temps que la décision du ministère. Je pense que l'un ne crée pas l'obligation
de l'autre. Et je pense que l'autre, dans ce cas-ci, la décision, peut se faire
de façon séparée face à l'avis qui serait rendu. Et, selon moi, et je répète,
je réitère ce que j'ai mentionné l'autre jour, M. le Président, il faut absolument
préserver l'indépendance d'action, l'indépendance de la Régie de l'énergie. Et,
à ce titre-là, je pense que la régie peut émettre son avis bien avant ou dans
des délais plus courts que la décision rendue par le ministère. Donc, moi, je
m'arrête là. Je vois que mon collègue de D'Arcy-McGee se joint à nous et je
pense qu'il pourrait prendre la relève.
Le Président (M. Lemay) :
D'accord. Donc, M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. <Je... >On prend acte, et je trouve que <c'est...
>ça a sa place dans nos discussions de la décision du président en ce
qui a trait au comportement d'Hydro-Québec dans le dossier qui nous touche. Et
le... sa décision a été claire. En même temps, <on... >il avait
des mots assez sévères en termes de son comportement. Et le fait... Ce qui
m'indique sur le long terme, c'est le constat du président lui-même, qu'il y
avait de toute évidence, il l'a dit en bonne foi, une méconnaissance du
processus parlementaire. Je crois que je ne fais pas un trop grand saut de ce
constat-là en invitant le ministre de me dire et de nous dire si on peut être
rassurés, compte tenu qu'Hydro-Québec a fait le saut et a été, en quelque part,
sanctionnée par le président de l'avoir fait, que ces préparatifs, actuellement
et dans les quelques mois <qui nous... >qui précèdent aujourd'hui,
que sa façon de se comporter, et je le dis en toute référence à l'article
devant nous, a été de se comporter...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député?
M. Birnbaum : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, est-ce que vous êtes en lien avec l'amendement présenté par la
députée de Mercier? Parce que, là, j'ai de la difficulté à vous suivre.
M. Birnbaum : Oui. Je
trouve ça, dans un premier temps, difficile... une question difficile à répondre.
Comme... j'étais au <mi-phrase, et je vous invite de me laisser finir...
M. Birnbaum : ...était
de se comporter...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député,
est-ce que vous êtes en lien avec l'
amendement
présenté par
la députée de Mercier? Parce que, là, j'ai de la
difficulté
à vous suivre.
M. Birnbaum : Oui. Je
trouve ça,
dans un premier temps, difficile... une
question
difficile à répondre. Comme... j'étais à la >mi-phrase et je vous invite
de me laisser finir la phrase pour voir si j'ai un correctif à apporter.
Bon, ce que j'essaie de savoir, parce
qu'on veut comprendre, lors d'une éventuelle implémentation de l'amendement
devant nous... le sous-amendement devant nous, si le ministre... Parce qu'on
parle de quelque chose qui peut avoir effet dans un court délai. Est-ce que le ministre
peut nous assurer que, compte tenu qu'Hydro-Québec a mal compris ses responsabilités,
en quelque part, dans les derniers quelques mois, est-ce qu'on peut être
assurés que ces réflexions, ces préparatifs dans son rôle de fournir le ministre
et le ministère avec toutes les données qu'il a besoin, est-ce qu'on peut être
rassurés que le ministre a eu les meilleures informations d'Hydro-Québec dans
le délai des derniers trois mois pour que je puisse savoir qu'advenant l'adoption
de cette loi-là, qui inviterait le ministre et le ministère de se prévaloir des
informations qu'ils auraient eues dans les derniers trois mois... Est-ce qu'on
peut être assurés qu'Hydro-Québec, à la satisfaction du ministre, l'a préparé
comme il faut pour l'implémentation de la première phase de la loi devant nous,
qu'il songe et que le côté ministériel songe à faire adopter dans un court
délai?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le ministre, si vous voulez répondre.
M. Julien : Écoutez, ça
n'a aucun rapport avec l'amendement qu'on a devant nous, M. le Président. Alors,
le projet de loi est déposé par le gouvernement, on en discute, on est à un amendement,
et non pas à un sous-amendement. Et, si mon collègue a des questions par
rapport à l'amendement, ça me fera grand plaisir d'y répondre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : Bon, M. le
Président, premièrement, vous m'avez questionné sur la pertinence de mon intervention,
puis j'ai compris que vous l'avez noté que c'est recevable. Alors donc, avec le
plus grand respect, mais je comprends que j'ai à accepter les réponses du ministre,
mais je ne me réfère pas au ministre pour me dire si ma question est recevable
ou non.
Alors, je le réitère : Est-ce que le ministre,
M. le Président, peut nous assurer que, dans l'éventuelle implantation d'un projet
de loi qui contiendrait le texte devant nous actuellement, est-ce qu'il peut
nous assurer qu'à sa satisfaction, malgré qu'aux yeux du président de l'Assemblée
nationale ils n'ont pas tout à fait fidèlement joué leur rôle dans les derniers
mois, que le... J'imagine qu'Hydro-Québec, M. le Président, a des entretiens de
façon régulière avec le ministre. Et je ne suggère pas qu'ils étaient impliqués
de façon inappropriée dans la confection du projet de loi devant nous. Je veux
savoir si, à l'aube du texte qu'on discute actuellement, le ministre peut nous
assurer qu'Hydro-Québec et ses entretiens avec Hydro-Québec n'ont pas été, en quelque
part, compromis, je ne sais pas si c'est le bon mot, été, à quelque part...
devraient être assujettis à quelque révision, disons-le comme ça, compte tenu
de la décision du président de l'Assemblée nationale aujourd'hui?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le député de D'Arcy-McGee, j'écoute vos questions et je tente de faire
les liens en pertinence sur l'amendement qui est proposé devant nous. Et, tout
à l'heure, je ne vous ai pas... je vous ai interrompu, je vous ai laissé
terminer votre question. J'ai beaucoup de difficulté à voir la pertinence avec
l'amendement qui est proposé, M. le député. Je vous inviterais à formuler une question
qui est vraiment en lien, parce que, là, je dois vous avouer qu'au niveau de la
pertinence de votre question sur l'amendement qui est proposé devant nous j'ai
de la difficulté à la retrouver, M. le député.
M. Birnbaum : Est-ce que,
M. le Président, vous allez me permettre d'essayer d'expliquer le lien que
j'essaie d'établir?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
• (15 h 10) •
M. Birnbaum : Et le ministre,
tantôt, de façon tout à fait parlementaire, m'a invité de peut-être mieux
comprendre le texte devant nous. J'espère qu'il partage avec moi fidèlement son
devoir, comme mon devoir, pas d'assurer que le député de <D'Arcy-McGee a
compris toutes les complexités...
M. Birnbaum : ...fait
parlementaire, m'a invité de
peut-être mieux comprendre
le texte
devant nous. J'espère qu'il partage avec moi fidèlement son devoir comme mon
devoir, pas d'assurer que le député de >D'Arcy-McGee a compris toutes
les complexités du projet de loi devant nous, mais que les concitoyens et
concitoyennes devant nous comprennent pour qu'ils puissent comprendre les
enjeux impliqués dans le projet de loi qu'on discute, parce que voilà notre
fardeau en commission parlementaire. J'espère qu'on a la même lecture de tout
ça.
Bon, avec le temps qu'il me reste, je
n'aurai pas le temps de préciser ma question, mais je maintiens que le
comportement d'Hydro-Québec dans les derniers trois mois, je me donne un
temporel de même, sanctionné, en quelque part, ou critiqué, en quelque part, de
façon sévère par le président, ont leur pertinence dans nos discussions sur le
texte devant nous. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député. Est-ce que, M. le ministre, vous avez un commentaire?
M. Julien : Non.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement qui est proposé par la
députée de Mercier?
M. Barrette : Alors, M.
le Président...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Merci, M.
le Président. À moins que mes collègues veuillent prendre la parole avant moi?
Non?
Des voix
: ...
Une voix
: Impeccable,
impeccable.
M. Barrette : Toujours
impeccable. Alors, M. le Président, je vais continuer sur la lignée de ce
matin. J'avais invité le ministre à revoir les derniers échanges qu'on a eus, je
ne sais pas s'il l'a fait. S'il l'a fait, ça va être un petit peu plus simple.
Je le questionnais sur sa définition de la pertinence, et le ministre m'a
répondu que la pertinence, c'était une question d'utilité, c'était utilitaire.
Et je suis revenu en lui posant une question bien simple : Bon, bien, dans
cet esprit-là, si on dépose des informations trois mois après, de la régie,
l'avis, bien, c'est quoi, la pertinence? Et là il a répondu, puis je l'ai pris
en note, là : Bien, ce serait... ici, c'est beaucoup moins utile, et je
dirais même que c'est beaucoup moins pertinent. Ça fait que la pertinence, qui
était l'utilité... Et là on tombe dans une réponse où l'utilité et la
pertinence sont des concepts apparemment certainement connectés mais pas
identiques. C'est un peu étonnant.
Alors, M. le Président, le ministre m'a
répondu avec insistance que c'était pertinent et utile, là, pour les
utilisateurs. C'est qui, pour lui, les utilisateurs, là, ceux qui vont prendre
connaissance de cette donnée-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, à
partir du moment où une donnée est publique, tous les utilisateurs qui
souhaitent lire ces informations-là seront invités à le faire. Naturellement,
les consommateurs spécifiquement du tarif L, les 161 consommateurs, vont
certainement le regarder attentivement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : O.K. Est-ce
que c'est principalement les consommateurs ou c'est aussi d'autres gens?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : À partir du
moment où l'information est publique, M. le Président, j'inviterai tous ceux et
celles qui souhaitent avoir cette information-là à la lire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors,
quand il parle d'utilité, il veut dire quoi? Moi, vous savez, moi, «utilité»,
c'est un verbe... c'est un mot qui nous amène à un verbe d'action, «utiliser».
Alors, qui utilise ça, là, pour... L'utilité, là, ça, ce n'est pas juste
«prendre connaissance de». Il faut qu'on s'en serve, de l'information. <Qu'est-ce
qui... >Qui il voit là-dedans, le ministre, là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, si mon
collègue de La Pinière croit que cette information-là n'est pas utile,
peut-être qu'on ne devrait pas la rendre publique. Mais, pour nous,
naturellement, on parle de tarifs, on parle de taux appliqués aux prix. On
pense que ça peut être pertinent et on trouve que l'amendement apporté par ma
collègue de Mercier de rendre publics à la fois l'avis et la décision, ça a du
sens.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Le ministre
réalise que moi, je questionne <l'élément... >le lien temporel?
Le Président (M. Lemay) :
C'est une... C'est votre question?
M. Barrette : Toutes mes
phrases finissent par un point d'interrogation, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, je
n'ai pas entendu, dans la question, le lien temporel. Là, je viens de
l'entendre. Donc, pour nous, l'avis vient supporter une décision par une
recommandation, et, quand on fait en sorte que les deux soient rendus publics
de manière concomitante, ça permet à l'utilisateur, si c'est utile, de prendre
acte à la fois de l'avis et de la décision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette :
<M. le Président, ça, c'est... À tout moment, on prend acte, mais le
ministre nous a dit que...
M. Julien : ...quand on
fait en sorte que les deux soient rendus publics de manière concomitante, ça
permet à l'utilisateur, si c'est utile, de prendre acte
à la fois de
l'avis et de la décision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : >M.
le Président, ça, c'est... À tout moment, on prend acte, mais le ministre nous
a dit que, si c'était trois mois plus tard, c'était moins utile et moins
pertinent. Alors, si c'est moins utile et moins pertinent trois mois plus tard,
en quoi c'est plus utile et plus pertinent à, un, au moment de la décision et pourquoi
ça ne le serait pas avant la décision?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, trois
mois plus tard, quand la décision est prise et qu'on rend public l'avis, qu'il
y avait des recommandations pour supporter la décision, je trouve effectivement
que ça a beaucoup moins d'utilité. Maintenant, a priori, l'avis vient supporter
la décision. On dit que le ministère va analyser l'avis et le considérer pour
prendre sa décision. C'est pour ça que l'avis, puisque c'est un support à la
décision, serait rendu public, selon l'amendement, au même moment que la
décision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : La relation
de cause à effet est difficile à suivre. Toujours dans l'angle des
utilisateurs. C'est l'angle du ministre, hein? C'est pertinent pour les
utilisateurs. O.K., correct. Alors, pourquoi c'est pertinent seulement au
moment de la publication de la décision? Il nous a expliqué pourquoi ce n'est
pas utile après. Pourquoi ce n'est pas utile avant?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Avant, M. le
Président, je ne suis pas sur une notion d'utilité. C'est que l'avis est fourni
au ministère et au ministre pour refaire une recommandation sur une décision.
Et nous allons prendre acte de l'avis, nous allons l'analyser et prendre une
décision avant de rendre publics à la fois la décision et l'avis.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce
qu'on peut au moins comprendre que l'avis a un poids ne serait-ce que par la
rigueur de l'avis?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Si on
convient ici qu'un avis de la régie par rapport au taux permet d'amener des
recommandations par rapport au taux, et on a convenu de ça ensemble en
acceptant l'amendement, j'espère que l'avis est utile.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : J'imagine
qu'il veut dire utile pour le ministre? Point d'interrogation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Utile pour le
gouvernement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Ce qui est
voté par le gouvernement est certainement recommandé par le ministre, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je n'ai pas
de commentaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Le ministre
ne peut pas me dire si lui fait une recommandation sur sa décision. C'est
étonnant, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Sur ma
décision? Quelle décision?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, la décision de modifier les tarifs d'électricité, le ministre nous
dit que c'est pris par le gouvernement. J'imagine que le ministre doit avoir
son mot à dire? Point d'interrogation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, c'est
pris par le gouvernement, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette :
Indépendamment du ministre de l'Énergie?
M. Julien : Mais il faut bien
comprendre, M. le Président, peut-être que mon collègue de La Pinière a
eu, dans un passé... il a peut-être imposé des décisions, mais, chez nous,
c'est le gouvernement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, on me prête des intentions, ne trouvez-vous pas? Pouvez-vous
rappeler le ministre à l'ordre, là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, je vous invite à la prudence dans vos réponses.
M. Julien :
Effectivement, je vais faire attention de ne pas prêter des intentions à mon
collègue de La Pinière.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Barrette : Donc,
est-ce qu'il peut répondre à la question? Dans son cas, il pense qu'il n'aura
pas à faire une recommandation au gouvernement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Naturellement
qu'on va faire des recommandations, mais la décision appartient au
gouvernement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Le
gouvernement, M. le Président, c'est le Conseil des ministres, là.
M. Julien : Oui.
M. Barrette : Le ministre
doit certainement savoir, peut-être qu'il n'a pas pris aucune décision à date,
on ne sait jamais, peut-être qu'il doit savoir, peut-être, qu'il doit
s'exprimer au Conseil des ministres pour en faire une recommandation au
conseil, qui choisit de prendre la décision ou non.
Le Président (M. Lemay) :
Mais là, M. le député de La Pinière, on commence à s'éloigner un peu de
l'amendement. Je comprends que vous parlez de la mécanique, mais cette
mécanique-là est traitée à l'article 2 tel qu'amendé dans 22.0.1.1. Et là,
ici, l'objet de l'amendement, c'est sur le moment. Donc, quand vous posez vos
questions sur la temporalité, je n'ai aucun problème, mais là on s'éloigne un
peu de l'amendement, M. le député.
• (15 h 20) •
M. Barrette :
<Juste...
>M. le <Président, là...
Le Président (M. Lemay) :
...à l'article 2, tel qu'amendé dans 22.0.1.1. Et là, ici, l'objet de l'
amendement,
c'est sur le moment. Donc, quand vous posez vos
questions sur la
temporalité, je n'ai aucun problème, mais là on s'éloigne un peu de l'
amendement,
M. le député.
M. Barrette :
M.
le >Président, là, ce n'est pas compliqué, là. Je pose des questions, le
ministre me donne des réponses qui génèrent des questions. Me niez-vous le
droit de poser une question qui découle d'un commentaire du ministre?
Le Président (M. Lemay) :
Non, M. le député. J'apprécie les discussions que vous avez. Cependant, j'aime beaucoup
avoir le lien avec l'amendement qui est devant moi.
M. Barrette : M. le Président,
me niez-vous, réglementairement, le droit... y a-t-il... Est-il non pertinent
de suivre le ministre dans son argumentaire?
Le Président (M. Lemay) :
C'est pour ça que je vous invite à la prudence envers la...
M.
Martel
:
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel
:
Je pense que vous n'avez pas à justifier chacune de vos décisions. Vous avez
fait une intervention qui était très claire. Moi, j'aimerais ça qu'on revienne
à la discussion, là.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. Nous en sommes toujours sur la
pertinence, donc, article 211. Et, M. le député de La Pinière, je
vous invite à poursuivre votre intervention en lien avec l'amendement, s'il
vous plaît.
M. Barrette : Très bien.
Bien, moi, je vais poursuivre tout court, puisque toutes mes interventions sont
en lien avec l'amendement et les réponses que le ministre fait à mes questions,
bon. M. le Président, le ministre parle de l'utilité de l'avis. Apparemment que
le gouvernement décide tout seul de ses décisions, donc le ministre ne sert à
rien.< Et...>
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière. Je vais vous demander de retirer vos derniers
propos, M. le député de La Pinière. Donc là, vous ne pouvez pas dire ce
que vous venez de dire, là.
M. Barrette : Non?
Le Président (M. Lemay) :
Non.
Une voix
: ...
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est parce que, si le gouvernement décide et que le ministre ne
fait pas de recommandation, bien...
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que vous voulez... M. le ministre, est-ce que vous voulez répondre à ça?
M. Julien : Il y avait
une question? Alors, le ministre fait des recommandations, et le gouvernement,
le Conseil des ministres, et le décret gouvernemental, c'est la décision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Donc, nous
avons établi que le ministre fait les recommandations, ce qui n'était pas clair
dans les réponses précédentes. Très bien. Alors donc, il fait des recommandations
en prenant en considération l'avis de la régie. Est-ce que le ministre
considère que cet avis-là a au moins la valeur de sa rigueur ou est-ce que c'est
un avis qu'on pourrait qualifier de faïence?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : La régie émet
un avis sur le taux, et je suis certain que la régie va faire ça de manière
rigoureuse, le cas échéant.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce
qu'en général le ministre considère que la régie fait des recommandations de
façon rigoureuse?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : À l'intérieur
de ses avis, la régie fait des recommandations de manière rigoureuse.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce
qu'on peut conclure de la réponse du ministre, M. le Président, que la régie
utilise des paramètres appropriés pour prendre sa décision?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : La régie
utilise les paramètres nécessaires pour établir ses recommandations.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce que
le ministre questionne les paramètres qui sont utilisés?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : La régie sera
libre d'utiliser les éléments nécessaires pour émettre son avis.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : C'est très
satisfaisant, comme réponse. Donc, de la bouche du ministre, sans le dire, il
acquiesce au fait que la régie prend les bons paramètres, fait son analyse de
façon rigoureuse, et donc sa recommandation a une légitimité basée sur sa
valeur. Je comprends que c'est une recommandation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, naturellement,
quand on est sur une perspective d'avis où on demande un taux applicable au
tarif L, on va regarder le travail et on va analyser l'avis, qui devrait être
basé sur des éléments concrets, à la fois qui aura respecté la compétitivité du
tarif L et l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, on est sur le L. <Le L... >la détermination du L,
évidemment, c'est un coefficient. Alors, le coefficient, lui, il provient de <l'analyse
générale de l'augmentation des tarifs...
Une voix
: ...une
fois
qu'il aura respecté la compétitivité du tarif LV et
l'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette :
M.
le Président, on est sur le L. Le L, la détermination du L,
évidemment,
c'est un coefficient. Alors, le coefficient, lui, il provient de >l'analyse
générale de l'augmentation des tarifs. Tout ça est interrelié. Je ne parle pas
d'interfinancement, je parle de la démarche. Alors, le ministre est d'accord
pour dire que la démarche que fait la régie est rigoureuse, elle est
rigoureuse. Je ne dis pas que c'est une loi. Elle est rigoureuse, et il ne
questionne pas la validité de la démarche, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : J'ai déjà répondu
à cette question, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce
qu'il pourrait répéter sa réponse? Faites juste dire : Oui, non, je ne la
questionne pas.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, dans
le cadre des travaux, la régie devra émettre un avis sur le taux applicable au
tarif L, elle prendra les besoins nécessaires... les informations nécessaires
pour émettre son avis de manière rigoureuse.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce qu'à
sa connaissance, parce que, quand on est ministre, on regarde le passé pour
prendre des décisions pour le futur, est-ce qu'à sa connaissance la régie a
fait preuve de faiblesses dans sa démarche?
Le Président (M. Lemay) :
Pouvez-vous reformuler votre question, s'il vous plaît, en lien avec
l'amendement? Parce que, là, vous... je n'avais pas la notion de temporalité
dans votre question.
M. Barrette : C'est parce
que toutes les questions ne peuvent pas <être... >avoir le mot
«temporalité» dedans. Le ministre parle de l'utilité du timing,
permettez-moi... la temporalité — tiens, je vais le mettre dans la
question — de l'avis<. Alors, ça...>, puis il parle de
l'utilité. Quelque chose qui est valable est utile. Alors, j'essaie d'établir
le fait que, dans l'esprit du ministre, l'avis est valable.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Est-ce que
mon collègue de La Pinière peut préciser qu'est-ce qu'il entend par «faiblesses»?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce
qu'il considère que... Ah! bien, très bien. Est-ce que le ministre, dans son
expérience ou dans son analyse a posteriori, a constaté un manque de rigueur de
la part de la régie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien que je
ne voie pas le lien avec l'amendement, la régie remplit ses responsabilités de
manière adéquate.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, toujours sur l'amendement présenté par la
députée de Mercier.
M. Barrette : Je suis sur
l'amendement. Donc, il considère implicitement... il vient de nous répondre par
la négative. Il n'y en a pas, d'exemple, n'est-ce pas, où la régie a manqué de
rigueur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, je comprends que vous posez des questions...
Techniquement, votre question, elle est très pertinente...
M. Barrette : Merci.
Le Président (M. Lemay) :
...dans l'article 2 tel qu'amendé à 22.0.1.1. Cependant, puisque nous
sommes dans l'amendement de la députée de Mercier, il n'y a pas de pertinence
avec l'amendement sur votre question, spécifiquement, que vous venez de poser.
M. Barrette : M. le
Président, si j'appliquais la règle, là, je vous demanderais un avis écrit sur
la pertinence. Mais je n'ai pas besoin de ça, je ne suis pas ici, moi, pour
faire du temps, là, je suis ici pour débattre. Et vous, vous allez être
d'accord avec moi, vous êtes ici pour être impartial. Alors, on va continuer.
Alors, M. le Président, le ministre nous a
dit que l'avis rigoureux de la régie serait moins utile et, pas «ou», moins
pertinent s'il était rendu public, temporellement, trois mois après la décision.
Il nous a dit qu'il serait pertinent — à ce moment-là, c'était juste
pertinent, mais ça a fini par être utile, puis là on ne sait pas laquelle est
laquelle — si la temporalité était jumelée, les deux étaient jumelés.
Je pose la question : Pourquoi ce ne serait pas encore plus utile, et/ou
pertinent, et/ou les deux ensemble si l'avis était publié avant la décision?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : L'avis est
soumis pour éclairer et pour recommander la prise de décision. L'avis est
soumis à la demande pour la prise de décision. Et, suite à l'analyse de l'avis,
une décision va être prise. Alors, on n'est pas sur la notion d'utilité, on est
dans le contexte même d'à quoi sert l'avis. Et ici l'amendement propose qu'il
soit rendu public au même moment.
• (15 h 30) •
Maintenant, pour ce qui est d'a posteriori
de trois mois, bien, si un avis est rendu public trois mois après le fait, on
peut facilement s'imaginer qu'il pourrait être moins utile, comme, en réalité,
un détecteur de fumée qui sonnerait trois mois après le feu. Et ici je ne fais
pas de lien avec la décision qui serait le <feu et le détecteur qui
serait l'avis...
>
15 h 30 (version révisée)
<17855
M.
Julien : ...trois mois après le fait, on peut facilement s'imaginer
qu'il pourrait être moins utile, comme, en réalité, un détecteur de fumée qui
sonnerait trois mois après le feu. Et ici je ne fais pas de lien avec la
décision qui serait le >feu et le détecteur qui serait l'avis, mais
c'est le moment opportun entre l'avis et la décision, et, a posteriori, l'avis,
bien qu'il soit le même avis, a beaucoup moins de pertinence pour le lecteur ou
l'utilisateur.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Je vais
reprendre la même analogie. Moi, chez moi, là, quand ma batterie est faible, ma
compagnie de système d'alarme m'appelle pour me dire : Changez votre
batterie. C'est une maudite bonne affaire, parce que c'est avant le feu, une
excellente affaire. Je prends son analogie, M. le Président. Ça ne marche pas,
son affaire. La mienne, elle marche.
Alors, M. le Président, d'avoir l'avis
avant, ça n'enlève pas rien de l'analyse que va faire le ministre, rien. Est-ce
que ça l'empêche de faire une bonne analyse?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Julien : Donc, en
réalité, je répète que l'avis est un outil à la prise de décision, un
éclairage, des recommandations, et la décision, en réalité, qui sera émise
tiendra compte de l'avis. Et la suggestion, que je trouve avisée, de ma
collègue de Mercier de publier et rendre publics au même moment à la fois
l'avis et la décision... L'utilisateur va avoir toute l'information nécessaire
pour comprendre la décision et regarder l'avis.
M. Barrette : M. le
Président, c'est une réponse qu'on pourrait presque qualifier de hors sujet. Est-ce
que le ministre, M. le Président, temporellement, ça va lui nuire si l'avis est
publié avant qu'il publie sa décision? Puis ça, normalement, M. le Président,
la réponse, c'est oui ou c'est non.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis
est un outil à la prise de décision qui est soumise par la régie pour faire un
éclairage, et, au moment où la décision est prise, on rend public l'avis, selon
la suggestion de l'amendement, et je trouve ça pertinent.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député
M. Barrette : Écoutez, M.
le Président, je ne prends même plus de notes, là, ce n'est plus nécessaire. Tout
le monde qui nous écoute voit bien qu'on évite de répondre à la question, là.
Je vais la répéter. M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire si
sa prise de décision, à propos de laquelle il a un outil qui est un appui à sa
prise de décision, va être altérée, perturbée, diminuée, il choisira le verbe
qu'il voudra, si l'avis est publié avant sa démarche de prise de décision?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Avant de poursuivre, M. le député, ça fait deux fois que vous faites
cela. À l'article 81 de notre règlement, c'est votre droit de reformuler
votre question, mais on ne peut pas invoquer qu'une réponse est
insatisfaisante. Donc, vous le reformulez, mais vous ne pouvez pas l'invoquer. M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Alors, écoutez,
la suggestion de ma collègue de Mercier, par son amendement, est claire. On
trouve ça pertinent. On souhaite la transparence. Effectivement, la Régie de
l'énergie a comme pratique, depuis 22 ans, d'émettre ses avis et de les
rendre publics. Et ici ce qu'on souhaite faire dans l'amendement, c'est de
faire en sorte qu'au moment de la décision l'avis soit rendu public.
Naturellement, l'avis est soumis pour
aider la prise de décision, et on trouve ça pertinent qu'il ne soit pas, en
réalité, rendu public avant la décision, parce que c'est... L'utilité de
l'avis, c'est pour prendre la décision, et les deux vont être joints, comme
l'utilité de l'avis, trois mois après, qui serait rendu public serait moins
pertinent.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je rappelle au ministre qu'il a dit que la pertinence était
l'utilité pour les utilisateurs, et là il vient de nous dire que ça ne serait
pas utile pour les utilisateurs de le savoir avant, ça serait juste utile de le
savoir en même temps, et il n'est pas capable de me répondre si ça va altérer
sa prise de décision. Est-ce que le ministre est mélangé?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Non, le ministre
n'est pas mélangé.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, alors, je reformule ma question. Si la pertinence est l'utilité,
et l'utilité est appliquée à l'utilisateur, il nous l'a dit comme ça, il y a
donc une utilité par <définition. Si c'est moins utile après la prise de
décision que c'est utile à...
M. Barrette : …je
reformule ma
question : Si la pertinence est l'utilité, et
l'utilité est appliquée à l'utilisateur, il nous l'a dit comme ça,
il y
a donc une utilité par >définition. Si c'est moins utile après la prise
des décisions que c'est utile à la décision, manifestement, ça devrait être
encore plus utile avant la décision gouvernementale, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis
est un outil à la prise de décision puisqu'il formule des recommandations.
Suite à l'analyse de l'avis, une décision sera prise du taux applicable au
tarif L. Selon l'amendement, c'est ce qui est proposé, de rendre publics les
deux éléments de manière concomitante. Maintenant, si mon collègue de La
Pinière a d'autres suggestions, qu'il les soumette, mais je trouve que l'amendement
a du sens.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : La question
étant celle de la temporalité, est-ce que le ministre, par son objection sur la
temporalité que j'évoque, veut éviter quelque chose?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : L'avis qui
est préparé par la régie… La régie prend tous les moyens nécessaires en
interrogeant qui de droit, en analysant tous les éléments pour émettre un avis.
Au terme de cet avis-là, il est recommandé, il y aura une analyse et une
décision. Naturellement, avant, en réalité, de prendre la décision, il faut
bien analyser l'avis, et, selon la proposition de l'amendement, les deux
seraient rendus publics de manière concomitante, qui est une bonne pratique.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je comprends tout ça, mais est-ce que le ministre craint, par la
publication de l'avis, d'avoir trop de pression sur sa décision?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Ce n'est pas
une question de pression, c'est une question que l'avis est un outil de prise
de décision. L'avis est amené par un amendement suite à des discussions avec
mon collègue de Laval-des-Rapides, un sous-amendement également, et maintenant
on a un amendement supplémentaire par rapport au fait de le rendre public. Et
on a convenu que c'est un outil de prise de décision. On est rendus à le rendre
public, et non seulement de ne pas repousser à plus tard le fait de le rendre
public, mais de le faire de manière concomitante. Alors, il n'y a pas de notion
de pression, mais, si mon collègue de La Pinière y voit, lui, le dépôt a priori
qui permettrait de faire une pression quelconque sur une suggestion, une
recommandation de la régie, je le laisse penser ça.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, à ce moment-là, si c'est juste une question de transparence,
qu'est-ce qu'il y a de contradictoire ou d'irrégulier ou qu'est-ce qui empêche,
qu'est-ce qui justifie le ministre de ne pas rendre publique la décision
immédiatement lorsqu'elle est conclue, acheminée au ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, la
décision va être rendue publique dès qu'elle sera prise, oui.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Combien de
temps me reste-t-il, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Environ une minute.
M. Barrette : Alors, je
reformule ma question. Utilité, transparence vis-à-vis les utilisateurs, outil
d'aide à la prise de décision, ça n'aura pas d'impact là-dessus sauf le fait
que ça aide. Alors, quel est l'enjeu de le rendre public immédiatement dès que
la recommandation est terminée et acheminée au ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Comme dans
n'importe quel avis qui est soumis, en réalité, pour une aide à la prise de
décision, je pense qu'il est opportun de permettre à l'organisme ou à l'entité
à qui sont faites les recommandations de faire l'analyse de ces
recommandations-là pour prendre une décision. C'est ce que prévoit, en réalité,
l'amendement qu'on a sous les yeux, avec une reddition de comptes publique. On
rencontre à la fois, là, l'avis et la décision.
M. Barrette : J'imagine
que le ministre est au courant que, quand on a des organismes consultatifs qui
produisent des avis, les avis sont rendus publics avant la prise de décision.
Apparemment, l'énergie, c'est un univers plus secret. Pourquoi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, il n'y
a pas de notion de secret. Ce qu'on observe dans la pratique même de la régie
quand elle émet ses avis, souvent, elle les émet beaucoup plus tard, en
réalité, que quand elle a fait le dépôt auprès de la personne concernée. Ce
qu'on vient proposer ici, dans l'amendement, c'est de faire en sorte que la
décision et l'avis soient rendus publics. C'était déjà rendu public, mais à la
discrétion de la régie, et là on vient imposer que ça soit rendu public, au
moment de la décision, de manière momentanée et de manière concomitante. C'est
la proposition de l'amendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
• (15 h 40) •
M. Barrette : Oui, et
c'est de ça qu'on <débat. Je… On est dans le débat…
M. Julien : …c'est de
faire en sorte que la décision et l'avis soient rendus publics. C'était déjà
rendu public, mais à la discrétion de la régie, et là on vient imposer que ça
soit rendu public au moment de la décision, de manière momentanée et de manière
concomitante. C'est la proposition de l'amendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Oui, et
c'est de ça qu'on >débat. On est dans le débat. Pourquoi pas avant?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, si
c'est une suggestion de mon collègue de La Pinière, je laisserai faire cette
recommandation-là à l'intérieur de l'amendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je peux toujours présenter un sous-amendement. Il me reste combien
de secondes? Il me reste une minute? Ah bon! Je vais continuer, M. le
Président.
Une voix
: …
M. Barrette : Moi, M. le
Président, ça me laisse…
Une voix
: …
M. Barrette : Pourquoi,
il est… Il y a une impatience, là, l'autre bord? M. le Président, là, moi,
là, je suis du côté de l'utilisateur. Puis des utilisateurs, il y a un paquet
de catégories d'utilisateur. Il y a le grand public, des associations, l'industrie,
un paquet de monde. Pourquoi ce monde-là ne bénéficierait pas, eux aussi, de
cette information-là au moment où elle est délivrée? Ça ne se dit pas en
français, là, mais je vais utiliser un anglicisme.
M. Julien : Alors, ici,
dans les discussions qu'on a, M. le Président, l'avis est un outil d'aide à la
prise de décision par recommandation. Cet avis-là doit être analysé, c'est pour
ça qu'on a mis un délai de 60 jours avant que la décision soit prise et
que le taux soit effectivement applicable. La suggestion de ma collègue de Mercier
est de rendre public l'avis en même temps, en réalité, que la décision. C'est
ce qu'on a sous les yeux. Je trouve que ça fait bien du sens.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Et nous en
faisons un débat de temporalité. Moi, je pense que la collègue de Mercier a
fait un débat de transparence, qu'on appuie, mais la transparence,
temporellement, peut se faire à différents moments. Et moi, il me semble que,
si le ministre a le droit, lui, de prendre 90 jours, je ne sais plus
combien qu'on a dit, là, pour prendre cette décision, pourquoi les autres
n'auraient pas eux aussi une période leur permettant de réagir face à cette
recommandation-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis
sont des recommandations soumises au ministre et au ministère, et si,
naturellement, il y a de la temporalité dans l'amendement, c'est : «La
régie publie sur son site internet cet avis au moment de la publication des
tauxapplicables à la Gazette officielle du Québec.» Donc, il y a
une temporalité suggérée par ma collègue de Mercier. Je trouve que ça fait bien
du sens.
M. Barrette : M. le
Président, il ne me reste que quelques secondes. S'il y avait consentement de
la part du ministre, est-ce qu'il accepterait que je puisse continuer?
Le Président (M. Lemay) :
Vous êtes arrivé à la fin de votre intervention, M. le député. Est-ce qu'il y a
un consentement? Il n'y a pas… Je ne pense pas qu'on ait besoin de demander de
consentement pour ça. M. le député, votre période d'intervention est terminée.
S'il y a d'autres…
M. Barrette : M. le
Président, je veux juste vous rappeler que, dans les oppositions…
Le Président (M. Lemay) :
Oui, vous avez raison. Est-ce qu'il y a consentement pour que M. le député de…
Pas de consentement. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée de Maurice-Richard, la parole est à vous.
Mme Montpetit :
Je vous remercie, M. le Président. C'est dommage qu'il n'y ait pas de
consentement, on commençait à aller quelque part. On a exprimé plus tôt, cette
semaine, je pense que c'était mon collègue de Laval-des-Rapides qui soulignait
qu'on avait un malaise avec certaines des déclarations qui ont été faites,
certaines des réponses que nous donnait le ministre relativement à cet
amendement.
Puis juste, peut-être, avant
d'aller un petit peu plus loin dans l'échange, pour moi, ce n'est pas clair
encore s'il va voter en faveur, s'il est d'accord avec l'amendement. Et je
comprends que, généralement, il essaie de garder un effet de surprise sur
l'orientation de son vote sur des amendements et des sous-amendements, mais je
pense que c'est… Moi, son opinion compte dans les échanges que nous avons. C'est
quand même, en théorie, la personne autour de la table qui connaît le mieux ce
projet de loi et ses implications. Et je lui saurais gré d'au moins nous
éclairer clairement sur sa lecture de l'amendement qui est déposé, parce qu'à
part avoir dit : Ça fait du sens, «it makes sense», ça a du sens, ce n'est
pas… Je veux juste savoir : Oui ou non, est-ce que dans sa forme telle
quelle, tel qu'il est déposé, il appuie l'amendement de la députée de Mercier?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Alors, M. le Président, habituellement, quand un amendement… Quand on est
contre, on le mentionne assez clairement. Naturellement, ma collègue de
Maurice-Richard, elle, si elle souhaite révéler qu'elle est favorable, qu'elle
nous le dise. Mais, pour nous, en réalité, on discute de l'amendement, qui fait,
peut-être que c'est un anglicisme, mais qui fait grand sens.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit :
Oui, «makes sens», c'est un anglicisme. C'est l'ex-ministre de la Langue
française qui vous le dit. Mais le <point n'est pas là. Je ne comprends
pas la réticence à le…
M. Julien : ...c'est un
anglicisme, mais qui fait grand sens.
Le Président (M. Lemay) :
Alors,
Mme la députée de
Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Oui,
c'est un... «makes sense», c'est un anglicisme. C'est l'ex-
ministre de
la
Langue française qui vous le dit. Mais le >point n'est pas là.
Je ne comprends pas la réticence à <le... >garder le mystère
autour de ça. Je pense que vous êtes à même, comme ministre qui déposez un projet
de loi, de nous indiquer si vous êtes favorable ou pas à l'amendement qui est
déposé, là. C'est une question quand même assez simple pour la suite des
discussions, là.
Le Président (M. Lemay) :
Un instant. Monsieur... Est-ce que c'est une question de règlement?
M.
Martel
:
Si la députée le souhaite, on peut demander le vote, là. On va s'exprimer, tout
le monde. On va s'exprimer, tout le monde.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. Je comprends que... M. le
député de Nicolet-Bécancour, à ce moment-là, si vous voulez demander le vote,
vous pouvez le faire dans une intervention. Présentement, c'est la députée de Maurice-Richard qui a la parole. Ce n'était pas une question de
règlement.
Mme la députée, allez-y.
Mme Montpetit : Je vous
remercie, M. le Président. Ce n'était effectivement clairement pas une question
de règlement, puis j'aimerais ça qu'on respecte mon droit de parole, là. J'ai
un échange présentement. Donc, j'ai une question qui était posée, j'attendais
la réponse du ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que... M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, ça doit faire, par rapport à cet amendement-là, quatre fois qu'on me
pose la question sur l'élément, en réalité, de dévoiler maintenant comment on
va se positionner par rapport à l'amendement. Et je réitère que, quand on est
contre un amendement, on le signale de manière très claire, très rapidement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Bon,
d'accord. Ce n'est pas une question piège, là, hein? Tu sais, il y a... à un
moment donné, il va falloir qu'il dise pour ou contre dans la suite des
échanges. Je pense que ça faciliterait nos échanges qu'il le mentionne tout de
suite. Mais, bon, s'il veut garder sa part de mystère, ça lui appartient.
Le ministre mentionnait tout à l'heure que,
donc, dévoiler... Bon, je vais reposer ma question autrement. On convient, M.
le ministre, qu'une fois que les taux sont publiés dans la Gazette
officielle c'est définitif, on est à la fin du processus?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, on est à
la fin du processus.
Mme Montpetit : Donc, ce
serait une décision qui est définitive.
M. Julien : Bien, c'est
une décision, en réalité... c'est une décision qui est prise.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Donc,
c'est ça, c'est une décision qui est définitive et qui est indiquée et publiée
dans la Gazette officielle, comme ça se fait pour l'ensemble des ministres.
Vous avez dit tout à l'heure que publier, puis là je vous cite, là, que, si la
régie publiait, trois mois après le fait ou trois mois après la publication des
taux, son avis, ce serait complètement inutile. C'est bien ce que vous nous
avez mentionné?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je ne pense
pas avoir mentionné «complètement inutile». Il y aurait beaucoup moins
d'utilité.
Mme Montpetit : Vous avez
dit : Trois mois après le fait, c'est inutile. Et vous avez dit : Ce
serait beaucoup moins pertinent. Vous avez utilisé les deux formulations. Mais
le point n'est pas tant sur la formulation. Là, formulé comme vous l'avez dit,
vous avez dit que c'était inutile, ou pas utile, ou... Est-ce que la
publication trois mois après les... si vous voulez le rementionner puis
utiliser le mot que vous souhaitez pour l'échange qu'on a présentement, mais est-ce
que, si la régie publie trois mois plus tard, ce que j'en comprends, c'est que
vous jugez que ce n'est pas utile ou ce n'est pas pertinent, là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Alors, c'est beaucoup moins utile. L'objectif, en réalité, c'est d'être en
mesure, pour l'utilisateur de l'information, dans une perspective de
transparence apportée par ma collègue de Mercier, comme objectif, c'est de
prendre acte à la fois de la décision et de pouvoir mettre la décision en
relief avec l'avis qui a été donné pour en voir, en fin de compte, le lien.
Alors, c'est pour ça que la publication, de manière concomitante, est plus
pertinente.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée.
Mme Montpetit :
Et le fait de... Je comprends que, comme vous n'êtes pas contre, vous êtes pour
que le fait que l'avis de la régie soit publié au même moment que les taux dans
la Gazette, puis on vient de se dire que c'était une décision qui était
définitive. En quoi c'est plus utile ou plus pertinent que si c'est publié
trois mois plus tard?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
• (15 h 50) •
M. Julien :
<Alors, de ce que je comprends de l'avis... de rendre public l'avis...
Mme Montpetit : ...c'était
une décision qui était définitive. En quoi c'est plus utile ou plus pertinent
que si c'est publié plus tard?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >Alors,
de ce que je comprends de l'avis, de rendre public l'avis, et je ne veux prêter
d'intention à ma collègue de Mercier, c'est d'être en mesure, en fin de compte,
pour l'utilisateur, de voir l'avis et de le mettre en perspective avec la
décision prise. Par exemple, si l'avis disait un taux de 0,65 et que la
décision était un taux de 0,32, alors là, l'avis est public et l'avis repose
sur une analyse qui parle de compétitivité, d'interfinancement, puis la
décision est autre chose, puis là c'est rendu public, ça permet à l'utilisateur
de l'information d'avoir à la fois l'avis et la décision et de dire : Bien
oui, mais qu'est-ce que qui s'est passé entre les deux?, puis les explications
nécessaires. Donc, c'est juste ça. L'avis, en réalité, qui est un outil à la
prise de décision, qui est rendu public de manière concomitante, ferait en
sorte que l'information totale serait disponible pour l'utilisateur.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Donc,
vous jugez que c'est utile que l'utilisateur ou le grand public soit informé de
l'avis une fois que la décision est prise mais pas avant.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis
est un outil de prise de décision qui doit... l'avis, pour être analysé, pour
prendre éventuellement une décision... Et ce qui est proposé à l'intérieur de
l'amendement, c'est ça que soit fait de manière concomitante justement pour que
toute l'information soit disponible pour l'utilisateur.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Je n'ai
pas bien compris la réponse du ministre par rapport à la question que je lui ai
posée. Puis j'ai compris, là, la phrase répétée en leitmotiv, là, mais le fait
que... Moi, je veux bien comprendre sa lecture de la chose. Il nous dit :
Si c'est publié trois mois plus tard, ce n'est pas utile et c'est beaucoup
moins pertinent. Et ça, évidemment, on est d'accord avec ça. En quoi, le fait
de publier l'avis au même moment que les taux, les taux qui sont publiés dans la
Gazette et qui sont donc définitifs, en quoi c'est utile? En quoi ça
permet aux gens d'évaluer? Et puis même, oui, ça leur permet d'évaluer la
décision, mais la décision, elle est prise.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, ici,
c'est un rôle que les amendements précédents souhaitent donner à la régie
d'émettre un avis, un avis comme, en réalité, organisme indépendant sur les
taux applicables. Et je comprends que cette volonté-là émane justement des
propositions qui font en sorte que la régie va pouvoir émettre un avis et
utiliser ce qui doit être utilisé comme information pour le faire de manière
éclairée. Cet avis-là va être soumis pour aider la prise de décision.
Là, ce que je conçois, c'est qu'on
souhaiterait qu'il soit publié avant la décision, même avant l'analyse de
l‘avis pour prendre la décision. Mais c'est pour ça qu'on a mandaté la régie de
l'avis, pour faire une recommandation pour éclairer la prise de décision.
L'analyse va être faite, ainsi, selon la proposition, les deux vont être
publiés momentanément.
Tantôt, j'ai entendu une suggestion de
dire : Oui, mais ça permettrait peut-être de faire pression. Mais la régie
est là pour faire une recommandation. Donc, je comprends difficilement où on
veut en venir. Pour nous, c'est : on publie de manière momentanée pour
avoir toute l'information. Naturellement, si l'objectif est autre, il faudrait
que je le conçoive et je le comprenne, mais ce n'est pas la proposition de
l'amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Moi, je
veux juste vous souligner, M. le Président, que je n'ai pas utilisé en aucun
cas le mot «pression». Donc, je ne sais pas d'où ça sort, mais ce n'est ni les
termes que j'ai l'utilisé ni l'intention derrière l'échange que j'ai
présentement, là. Ce que... Donc, je ne sais pas où le ministre veut aller avec
ce genre de propos qu'il m'impute, là. Je le questionne sur quelque chose qui
est quand même... Je pense qu'on est là pour avoir cet échange-là.
Nous, on a souligné, sur la question de la
temporalité, que je pense, quand il dit : C'est un outil qui permet
d'amener un <éclairage, on est parfaitement d'accord avec le fait que...
Mme Montpetit : ...pour
avoir cet échange-là. Nous, on a souligné, sur la question de la temporalité,
que,
je pense... Quand il dit : C'est un outil qui permet d'amener
un >éclairage, on est parfaitement d'accord avec le fait que les avis de
la régie sont un outil qui amène un éclairage. Donc, pourquoi les publier... de
restreindre, dans le fond, la publication à la journée ou au moment où les taux
deviennent définitifs? Et, comme je le disais, on vous l'a souligné, on a un
malaise, puis j'aimerais bien entendre le ministre sur cette question-là, le
fait de contraindre... puis je pense qu'il ne remet pas en question que la
Régie de l'énergie est un tribunal administratif totalement indépendant et
j'aimerais bien l'entendre sur le fait... sur son niveau de confort à
contraindre la régie à ne pas pouvoir publier avant, donc à ne pas pouvoir
publier son avis au moment où son avis est rédigé. Parce que l'amendement, tel
qu'il est libellé, ce qu'il dit, justement, c'est que ça contraint la régie à
ne pas pouvoir le publier exactement au moment où elle le souhaite, et le
ministre n'a pas eu l'occasion, je pense, de s'exprimer sur cet élément-là,
puis j'aimerais bien qu'il profite de l'occasion pour le faire, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, naturellement, c'est un amendement qui est proposé par ma collègue
de Mercier. Alors, je trouve que l'amendement, dans une perspective de
transparence et bien que la pratique de la régie, actuellement, est de rendre
publics ses avis, vient mentionner que l'avis est rendu public au moment où la
décision est prise. Et je réitère que l'avis est fourni au ministère, au
ministre pour l'aider dans la prise de décision. C'est l'objet même de l'avis.
C'est à ça, en réalité, qu'est destiné l'avis, mais je trouve que c'est correct
de le rendre public, cet avis-là, en regard de la décision qui est prise pour
donner toute l'information qui est disponible.
Alors, l'avis, et la pression, c'était
dans le commentaire de M. le député de La Pinière tantôt :
Craignez-vous la pression?, l'avis, ce n'est pas une crainte de pression, c'est
un éclairage qu'on souhaite avoir à la prise de décision. C'est l'utilité, en
fin de compte, de l'avis. C'est l'accompagnement dans la prise de décision.
Alors, c'est pour la prise de décision du ministre, du ministère par rapport
aux taux applicables, mais je trouve que c'est de bon aloi de dire : Eh!
cet avis-là, là, il doit être rendu public au moment de la décision.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit :
<Je
vais... >Peut-être que ma question n'était pas claire, là. Tu sais, je
n'ai pas l'impression d'avoir une... En tout cas, je n'ai pas l'impression
d'avoir une réponse à la question que j'ai posée. On est évidemment d'accord
avec le fait que les avis soient rendus publics. Le ministre <l'a
répondu... >l'a répété à maintes reprises, ça fait 22 ans que c'est
le cas ou ça fait une vingtaine d'années que c'est le cas. Ce n'est pas ça
qu'on remet en question, puis je pense que ce n'est pas un élément nouveau
qu'on amène en discutant de rendre publics ou pas les avis de la régie. Ma
question, elle est quand même assez simple. Ce que je veux savoir, c'est le
niveau de... c'est comment le ministre est confortable avec le fait de
contraindre un tribunal administratif indépendant à ne pas publier son propre
avis au moment qu'il souhaite le publier si d'aventure il est disponible, et
donc elle contraint un tribunal administratif indépendant à être dépendant
du... à définir le délai, dans le fond, que le... le délai de la diffusion et
de la publication de son avis devient dépendant de la décision du ministre. Et
ça, je pense que...
Donc là, on discute d'un amendement qui
est ajouté au projet de loi du ministre, et je pense que ce serait, d'aventure,
intéressant que le ministre puisse au moins nous éclairer sur cet élément-là, à
savoir si lui, il juge que le fait de contraindre la régie dans sa possibilité
de publier au moment où elle le souhaite... s'il est à l'aise avec ça.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Julien : Alors, sur la
base de ce que mentionne ma collègue de Maurice-Richard,
l'amendement qu'on a devant les yeux vient contraindre la régie à rendre
publique sa décision, qui est une pratique, actuellement, qui n'est pas <contrainte.
La pratique de la régie depuis...
>
16 h (version révisée)
<15369
Mme
Montpetit : ...publier au moment où elle le souhaite s'il est à l'aise
avec ça.
Le Président (M. Lemay) :
M.
le ministre.
M. Julien : Alors, sur
la base de ce que mentionne ma
collègue de
Maurice-Richard,
l'
amendement qu'on a devant les yeux vient contraindre la régie à rendre
publique sa décision, qui est une pratique,
actuellement, qui n'est pas >contrainte.
La pratique de la régie depuis 22 ans, c'est de rendre publics ses avis.
On a un amendement ici qui vient contraindre la régie. Donc, si ma collègue de Maurice-Richard est contre <la contrainte... >de
contraindre la régie à émettre et à rendre public, alors je comprends qu'elle
est contre l'amendement. Parce qu'avant il n'y avait pas de contrainte, et,
depuis 22 ans, la régie rend publiques ses décisions.
Ici, en venant insérer ces éléments-là, c'est :
on l'oblige à rendre public. Alors, ça, c'est une contrainte. Maintenant, le
temps opportun, c'est suite à l'analyse, puisque l'avis sert à supporter
l'analyse. Et, moi, c'est ce que j'ai à en dire. Mais, au-delà de ça, la
contrainte, c'est l'amendement même, qui contraint la régie à rendre public,
puisqu'actuellement il n'y a pas de contrainte légale, et elle le fait.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Là, on a
bien compris que c'est l'amendement qui vient le contraindre. L'objectif de nos
travaux ici, c'est de voir l'intérêt de l'amendement, son applicabilité. Est-ce
que c'est la bonne façon de faire et est-ce qu'on peut l'améliorer? C'est l'objectif
des échanges. Donc, quand on obtient... quand on peut avoir l'avis du ministre
et de son équipe sur leur évaluation ou sur... je pense que ça nous aiderait
tous à avancer.
Et je reviendrais aussi... le ministre l'a
répété à quelques reprises, qu'il ne trouve pas pertinent que l'avis soit
publié, donc, avant. Et j'aimerais qu'il puisse nous expliquer clairement
pourquoi, parce que, comme je vous l'ai dit, avec l'amendement qui est sur la
table présentement, l'avis devient... un, on contraint un tribunal indépendant — je
le répète parce que c'est très important — on contraint un tribunal à
ne pas, donc, rendre public son avis s'il est disponible avant et, deuxièmement,
on le contraint à le publier au moment où la décision sur les taux est déjà
prise.
Donc, est-ce que le ministre peut nous
expliquer clairement, mais clairement, là, pourquoi il ne trouve pas pertinent
que l'avis soit publié avant la publication des taux?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, j'ai
bien mentionné que c'était beaucoup moins pertinent de l'émettre... rendre
public après. Et, pour ce qui est de l'émettre avant, c'est que l'avis est une
aide à la décision qui est déposée au ministre, au ministère pour prendre une
décision éclairée. Et il faut que cet avis-là soit analysé et, selon la
proposition de l'amendement, rendu public au même moment. Alors, c'est l'objet
de l'amendement, et on trouve que l'amendement semble adéquat dans l'objectif
de transparence à la fois de la décision et de l'avis ayant supporté la
décision.
Maintenant, la régie, actuellement, n'a
aucune contrainte à rendre publics ces documents et elle le fait depuis 22 ans.
L'amendement, ici, vient mettre des contraintes, c'est-à-dire vient encadrer de
manière légale le fait de rendre public l'avis. Nous, on a dit : Écoutez,
c'est fait, mais on le précise et on vient l'encadrer. Maintenant, si ma
collègue de Maurice-Richard n'est pas confortable avec
l'amendement, c'est une chose, mais nous, on regarde l'amendement proposé par
ma collègue de Mercier puis on trouve que c'est adéquat.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Peut-être
que ça a échappé au ministre, mais ma question, c'était en quoi il ne trouvait
pas pertinent que ce soit publié avant. Et là il me répond en me disant que,
oui, ce n'est pas pertinent que ce soit publié après. Donc, je lui repose ma question.
Le après, on est tous à même d'évaluer en quoi c'est moins pertinent. Le débat
n'est absolument pas sur cet élément-la. Ma question est : Pourquoi il
juge que ce n'est pas pertinent que l'avis soit publié avant la publication des
taux?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
j'appellerais ma collègue de Maurice-Richard à écouter mes
réponses. J'ai mentionné que le fait que c'était moins pertinent, c'était
après, et je mentionne qu'avant ce n'est pas notion de pertinence, c'est :
l'avis est soumis pour aider la prise de décision, l'avis est soumis auprès du
ministre et du ministère pour qu'ils en <fassent l'analyse et qu'ils
prennent...
M. Julien : ...ma
collègue
de
Maurice-Richard
à écouter mes réponses.
J'ai mentionné le fait que c'était moins pertinent si c'était après, et je
mentionne qu'avant ce n'est pas notion de pertinence, c'est... l'avis est
soumis pour aider la prise de décision, l'avis est soumis auprès du ministre et
du ministère pour qu'ils en >fassent l'analyse et qu'ils prennent une
décision éclairée. Alors, cet avis-là, c'est son utilité pour prendre la
décision, et on rend publics à la fois l'avis et la décision en même temps.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Oui, mais
j'écoute bien les réponses du ministre, j'ai plein de petites notes sur ce
qu'il me répond. C'est pour ça que j'utilisais le terme «pertinent», parce que
c'est le mot qu'il avait utilisé un petit peu plus tôt, qu'il ne trouvait pas
pertinent que ce soit publié avant. Mais, quand il nous dit que c'est un outil
d'aide à la décision, que ça permet de faire l'analyse à l'interne au
ministère, ça, on comprend tout ça, là. On sait à quoi ça sert, des avis. Mais
ce n'est pas parce qu'on mâche de la gomme qu'on ne peut pas marcher en même
temps, là. Le fait qu'il devienne public, ça n'empêche pas de faire l'analyse à
l'interne du ministère.
On est dans une démarche, je pense, où on
devrait augmenter la transparence. Puis c'est un engagement, d'ailleurs, si je
me rappelle bien, du gouvernement de la CAQ, d'être un gouvernement
transparent. Je pense que ça va tout à fait dans cette direction-là de dire
justement : Pourquoi ne pas augmenter davantage alors qu'on a l'occasion
de le faire, la transparence? Et c'est pour ça que j'essaie vraiment très
sincèrement de comprendre en quoi ce n'est pas pertinent pour le ministre que
les avis soient diffusés avant. Je comprends que c'est un outil d'aide à la
décision, je comprends que c'est pour faire son analyse. Mais l'un n'empêche
pas l'autre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : J'ai répondu
à cette question-là, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Montpetit : Bien,
est-ce qu'il peut le reformuler ou le répéter? Parce que je n'ai pas eu de
réponse. La réponse qu'il nous a faite, c'était que les avis sont utilisés pour
un outil d'aide à la décision et pour de l'éclairage, mais ça ne vient pas
m'expliquer <si... >quel est son malaise avec le fait de ne pas...
de ne... quel est son malaise avec le fait de les diffuser avant sa décision
finale, là, sur la publication des taux, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, je
n'ai pas mentionné qu'il y avait un malaise. J'ai mentionné que l'avis est
fourni au ministre et au ministère pour faire l'analyse des recommandations
pour prendre une décision éclairée. Et, suite à l'analyse de l'avis, une
décision sera prise, et, selon l'amendement, les deux seront publiés en même
temps. Alors, c'est ce qui est prévu à l'amendement et, naturellement, c'est ce
qui est souhaité par ma collègue de Mercier.
(Interruption)
Le Président (M. Lemay) :
C'est bon.
Donc, nous suspendons les travaux
quelques...
(Suspension de la séance à 16 h 9)
<
>
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et, au moment de la suspension, nous en
étions à l'amendement présenté par la députée de Mercier. Et je suis prêt à
reconnaître un intervenant. Donc, s'il n'y a pas d'autre… M. le député de Laval-des-Rapides,
vous vouliez intervenir?
M. Polo : Oui, M. le
Président. En fait… Je sais, je laissais planer le suspens parce que le ministre,
tantôt, a fait la remarque, on est sur le point de voter. Et, au grand
déplaisir du ministre, on n'est pas rendu le 24 décembre non plus, là. Ce
n'est pas la journée des cadeaux de Noël. On va faire durer un peu le suspens.
Ça l'approche, hein? On est plus près, plus proche que loin.
M. le Président, pour donner suite, là, à
mes interventions d'hier et d'aujourd'hui, compte tenu de l'amendement de la
députée de Mercier, je pense qu'il est pertinent, mais on a va laisser les
collègues juger de la pertinence, mais je pense qu'il est opportun, je vais
utiliser le mot du ministre d'hier, opportun de présenter un sous-amendement à
l'amendement de la députée de Mercier. Alors, si vous me donnez le temps de
vous l'envoyer, de suspendre quelques instants pour vous l'envoyer afin qu'on
puisse l'étudier.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il est rédigé?
M. Polo : Il est rédigé.
Mais voyons, M. le Président! Après trois, quatre semaines…
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, nous allons suspendre quelques instants pour en permettre la
distribution.
(Suspension de la séance à 16 h 33)
<
>
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et, pendant la suspension, nous avons
distribué un sous-amendement présenté par le député de Laval-des-Rapides. À la
lecture, s'il vous plaît.
M. Polo : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. En effet, le sous-amendement à l'amendement apporté
par la députée de Mercier se lit comme suit :
Modifier l'amendement proposé à l'article 2
du projet de loi par le remplacement des mots «au moment de la publication des
taux à la Gazette officielle du Québec» par «, dans un délai
raisonnable».
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, pour vos commentaires.
M. Polo : M. le
Président, bien, en fait, vous ne serez pas surpris, parce que j'ai clairement
annoncé mon malaise sur la façon, comment l'amendement... pas sur le fond,
parce que je pense que les collègues, même le ministre et moi, nous entendons
sur le fond. En effet, le fond... Nous avons même négocié un sous-amendement
antérieur, qui a été adopté, et je remercie la collaboration de tous les
collègues, le ministre, son équipe et mes collègues des oppositions. Sur le
fond, nous sommes d'accord. Nous sommes d'accord que, sur le fond, la régie
a... Nous nous sommes entendus sur le fait que la régie émettrait un avis.<
Donc...>
(Interruption)
M. Polo : Ah mon Dieu!
Le Président (M. Lemay) :
Nous suspendons les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
<
>
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 3)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et, au moment de la suspension, nous en
étions au sous-amendement présenté par le député de Laval-des-Rapides. M. le
député de Laval-des-Rapides, pour vos commentaires.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. J'espère que le ministre a été assez patient pour attendre les
explications, parce qu'il était suspendu à mes explications avant qu'on
interrompe.
M. le Président, la raison de ce sous-amendement-là,
c'est que... Tout d'abord, moi, je réitère que je remercie le ministre et ses
équipes d'avoir collaboré pour rédiger l'amendement à l'article 2. Ceci
dit, j'ai présenté ce sous-amendement-là compte tenu de tout ce que j'ai, au
départ, présenté comme malaise face à l'amendement, puisque l'amendement
précédent stipulait que l'avis serait rendu public sur le site de la régie en
même temps que le gouvernement annoncerait le taux sur le site de la Gazette
officielle. Et là j'ai exprimé mon malaise et je le réitère, et c'est la
raison pour laquelle j'ai présenté cet amendement-là, ce sous-amendement-là. C'est
que je pense que la régie devrait diffuser et publier son avis, sur son site
dans un délai raisonnable, indépendamment de la décision qui sera rendue par le
ministère, donc indépendamment de la prérogative du ministre.
Et je pense, si nous souhaitons être
cohérents tous ensemble, surtout, et je pense que le ministre va être sensible
à ça, surtout compte tenu de tous les avis, tous les mémoires, tous les
commentaires, toute la revue de presse que nous avons reçus, et vus, et lus sur
les appréhensions de nombreux <experts, sur le fait... en fait, je ne
dirais pas «le fait», sur la lecture...
M. Polo : …
vis-à-vis
tous les mémoires, tous les
commentaires, toute la revue de presse que
nous avons reçus et vus et lus sur les appréhensions de nombreux >experts,
sur le fait… en fait, je ne dirai pas «le fait», sur la lecture qui est
effectuée par la très grande majorité des acteurs qui se sont exprimés sur le projet
de loi n° 34, comme quoi l'indépendance de la régie était compromise par
le projet de loi n° 34, alors, je pense que ce sous-amendement là vient,
en toute cohérence, renforcer cet esprit d'indépendance dans lequel nous…
Un, tout d'abord, le ministre a collaboré
dans l'amendement antérieur afin de réinsérer la régie dans le processus pour
déterminer le taux en lui permettant ou en l'invitant à effectuer un avis, un
avis qui permettrait de déterminer ce taux, ce multiplicateur. Nous croyons
qu'il est important que l'avis soit non seulement publié, mais qu'il soit
publié dans un délai raisonnable indépendamment. Il ne faut pas, contrairement
à l'amendement initial, il ne faudrait pas donner l'impression, et c'est
l'impression que j'ai eue, que nous avons eue, que, par souci d'efficacité, de
simplification, je vais réutiliser les termes utilisés par le ministre au sujet
du projet de loi n° 34 dans son ensemble, par souci d'efficacité, de
simplification, etc., que nous donnions l'impression ou peut-être même que le
projet de loi, l'article 2, laisse sous-entendre comme quoi la régie
serait à la remorque du ministère et du ministre quant à l'avis qu'elle émettrait.
Et donc il est primordial pour nous de saisir cette opportunité, à travers ce
sous-amendement-là, de venir renforcer, de venir valoriser, de venir démontrer
que l'indépendance de la régie, l'indépendance de publication de son avis est
un élément qui nous est cher, qui nous est important, qu'il est primordial pour
nous de souligner, à travers ce sous-amendement là, qu'il est primordial pour
nous de souligner qu'il faut le préserver à tout prix.
Donc, voilà mes explications initiales qui
viennent justifier le sous-amendement. Je pense que mon collègue de
La Pinière souhaiterait également intervenir. Je ne voudrais pas le
prendre par surprise, mais je pense que mon collègue de La Pinière aurait
peut-être une intervention pour vous, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Donc, on a pris connaissance du sous-amendement proposé par
mon collègue de Laval-des-Rapides, nous sommes totalement confortables avec ce sous-amendement-là,
on est en plein accord. Et, s'il souhaite passer au vote, nous allons appuyer
ce sous-amendement-là avec grand plaisir, cher collègue. Donc, allons-y
rondement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier, en premier, par principe d'alternance. Mme la
députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Donc là, je
viens d'entendre le ministre, il ne veut pas maintenir le suspense, ça veut
dire qu'il nous dit qu'il accepte cet amendement, «dans un délai raisonnable».
Bien, moi, dans ce cas-là, bien, je n'ai pas d'autre commentaire à faire, parce
que ce que je voulais dire, c'est que je voulais convaincre le ministre que
c'était une bonne chose, même si c'est un sous-amendement au mien, à cause des
explications que j'avais données plus tôt. Donc, bien, je trouve que «dans un
délai raisonnable», le fait que ce soit accepté par le ministre, bien, c'est
très, très raisonnable.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Merci, Mme la députée de Mercier, pour vos commentaires.
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, écoutez, je suis tellement étonné que ça suscite chez moi des
questions
Des voix : ...
M. Barrette : Mais c'est
vrai, c'est vrai. Et là, M. le Président, je m'interroge, je m'interroge, là, vraiment
sur la conduite de nos travaux de la part du ministre. Je m'interroge beaucoup.
Comment se fait-il, M. le Président, que, quand moi, je prends la parole, le
ministre, là, il me sort une litanie d'arguments à l'effet contraire de ce
qu'il vient de dire? Est-ce que le ministre peut m'expliquer ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (17 h 10) •
M. Julien :
<Est-ce
que mon collègue peut préciser
par rapport au
sous-amendement,
quel élément, en réalité, il souhaite discuter avec moi…
M. Barrette : ...une
litanie d'arguments à l'effet contraire de ce qu'il vient de dire.
Est-ce
que le
ministre peut m'expliquer ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >Est-ce
que mon collègue peut préciser, par rapport au sous-amendement, quel élément,
en réalité, il souhaite discuter avec moi pour qu'on puisse regarder ensemble,
là, l'élément en question par rapport à mon accord total au sous-amendement
apporté par son parti?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, en lien avec le sous-amendement apporté par votre collègue de
Laval-des-Rapides.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est très, très en lien avec le sous-amendement, puisque c'est le
commentaire du ministre sur le sous-amendement de mon collègue qui fait jaillir
en moi tant d'étonnement. Est-ce que le ministre, M. le Président, réalise et
est-il confortable avec le fait que la régie pourrait juger raisonnable de
rendre public le contenu de son avis entier dès le moment où elle le transfère
ou l'achemine au ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Naturellement, M. le Président, quand on a eu les discussions sur le fait de
rendre public, on mentionnait que, depuis 22 ans, la régie rend publics
ses avis, alors qu'on défonçait une porte ouverte en l'obligeant, puisqu'on
disait : Bien, elle le fait déjà. Naturellement, la proposition de ma
collègue de Mercier venait préciser certains éléments, puis on regardait
l'amendement dans cette facette-là. Ici, ce qu'on vient traduire, c'est... dans
un délai raisonnable, c'est qu'on retourne à la régie sa pratique actuelle,
qu'elle juge, en réalité, de rendre public. Là, on dit : Il faut qu'elle
le rende public, mais c'est elle qui jugera du délai en toute indépendance.
Alors, pour nous, c'était de dire... J'ai
entendu un de mes collègues, tantôt, qu'on a dit : On veut les obliger... ce
n'est pas le bon terme, les contraindre, je crois. Oui, mais je disais :
L'amendement qui était suggéré contraignait, tandis qu'ici la seule contrainte,
c'est de rendre public, mais dans le délai qu'ils trouveront raisonnable, la régie,
comme elle le fait actuellement. Donc, je trouve ça intéressant. Puis je le dis
cette fois-là, on va voter pour. Donc, si vous voulez passer aux voix, ça va
être pour.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, vous savez, nos travaux parlementaires ont une importance,
nonobstant ce qu'en dit l'actuel premier ministre. Alors, évidemment, nous ne
sommes pas ici pour gouverner. C'est le gouvernement qui gouverne. Et dans la
gouverne prévue dans notre parlementarisme, il y a la nécessité de passer par
une période intermédiaire de débat, lequel on fait actuellement.
Alors, je tiens à souligner, M. le
Président, que, dans l'amendement précédent, le ministre était confortable. Il
a même dit : Nous... Comment il avait dit ça? Il a dit : Nous
voulons... Je veux m'assurer que ce soit en même temps. Alors, je comprends,
là, que l'acceptation du ministre n'est pas un stratagème pour donner un coup
de téléphone à la régie puis leur dire : Prends ton temps, rends ça public
des mois plus tard. Je ne prête pas des intentions, M. le Président, là, je
dis : Ce n'est pas ça. Je ne dis pas qu'il veut faire ça. Au contraire, je
dis : Il ne veut pas faire ça. Alors, je veux juste qu'il confirme qu'il
ne veut pas faire ça.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, c'est une insulte à l'indépendance de la régie, alors je ne
répondrai pas à cette question-là. La régie est totalement indépendante dans
ses décisions.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, à l'amendement précédent, là, il voulait s'assurer que ce soit en
même temps, donc il choisissait, selon son angle, d'insulter l'indépendance de
la régie par...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, je vous invite à la prudence dans vos propos,
s'il vous plaît.
M. Barrette : Sur la base
de quoi, là?
Le Président (M. Lemay) :
Bien là, vous prêtez des intentions lorsque vous mentionnez que... quand...
lorsque vous allez dans le côté des insultes, M. le député.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est parce que le sujet de l'insulte a été amené sur cet échange
par le ministre lui-même. Et il nous a dit, je vais le répéter, là, que ça
serait une insulte à l'indépendance de la régie. Alors que, sur l'amendement
précédent, il voulait s'assurer que ce soit en même temps. En s'assurant que ce
soit en même temps, il vient affecter l'indépendance de la régie. Et, si
affecter l'indépendance de la régie est une insulte, comme il vient de
l'insinuer, bien, donc, maintenant, il passe de l'insulte à la non-insulte puis
il nous reproche de vouloir lui demander d'insulter la régie. M. le Président,
n'y a-t-il pas là confusion?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, l'amendement précédent, en réalité, proposé par la collègue de
Mercier, était inscrit comme il était inscrit. Maintenant, on nous propose un
sous-amendement, et je comprends que le député de La Pinière va
questionner notre accord sur le sous-amendement proposé. Nous sommes du même
avis que ceux qui ont proposé le sous-amendement, que c'est un bon
sous-amendement, qu'on souhaite soutenir. Maintenant, si on veut passer tout le
temps à en discuter pour se convaincre tous qu'il est bon, continuons.
Le Président (M. Lemay) :
<M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, l'enjeu n'est pas là. L'enjeu, c'est que...
M. Julien : ...nous
sommes du même avis que ceux qui ont proposé le
sous-amendement, que
c'est un bon
sous-amendement qu'on souhaite soutenir.
Maintenant,
si on veut passer tout le temps à en discuter pour se convaincre tous qu'il est
bon, continuons.
Le Président (M. Lemay) :
>M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, l'enjeu n'est pas là. L'enjeu, c'est que j'écoute depuis maintenant
un certain temps. Je suis venu...
Le Président (M. Lemay) :
Un instant.
M. Barrette : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, est-ce que vous avez une question de règlement?
M. Campeau : Je conçois que
ce que le député de La Pinière fait est une question qui peut être
intéressante, mais, au moment où on semble être tous en accord et qu'on
pourrait voter, je ne vois pas pourquoi on continue dans ce sens-là. Est-ce que
c'est pertinent, à ce moment-ci, de continuer, selon l'article 211, de
poursuivre là-dedans quand on pourrait voter comme nous semblons tous être en accord?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc... Alors...
M. Barrette :
...règlement, est-ce que vous pourriez m'indiquer... parce que, là, ce n'est
pas mon temps, là, c'est une question de règlement, on s'entend. Nos règlements
sont très clairs, je ne consomme pas mon temps, là. Mais, par contre, le député
de Bourget fait un appel au règlement. Est-ce qu'il pourrait ou vous pourriez
m'indiquer de quel règlement il parle?
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le député de Bourget nous a fait appel au règlement n° 211
sur la pertinence, et donc il a invoqué...
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Alors, un instant! <Je... >Alors, je rends la décision sur
l'intervention du député de Bourget. Le député de La Pinière, c'est son
droit de poser des questions en lien avec le sous-amendement qui est devant
nous. M. le député de La Pinière, je juge que vos questions sont en lien
avec le sous-amendement et je vous invite de poursuivre sur le sous-amendement.
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : M. le
Président, toujours sur l'appel au règlement, on peut...
Le Président (M. Lemay) :
Non, j'ai clos.
M. Barrette : Bien non.
Bien là, écoutez, M. le Président... Bien non! Bien non!
Le Président (M. Lemay) :
En fait, j'ai jugé que vous étiez en pertinence sur le sous-amendement et je
vous demande de poursuivre.
M. Barrette : M. le
Président, je pense qu'on devrait suspendre quelques instants.
Le Président (M. Lemay) :
Il n'y a pas de... Les travaux ne sont pas suspendus. Nous poursuivons.
M. Barrette : Parfait. M.
le Président, je vais vous accuser de partialité.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, M. le député de La Pinière, il y a...
M. Barrette : M. le
Président, il n'y a pas eu d'appel au règlement. Il n'a pas dit : En vertu
du règlement untel, et vous jugez sur quelque chose qui n'est pas...
Le Président (M. Lemay) :
Alors, un instant. Alors, je vous retire votre parole, et il a invoqué l'article 211.
J'ai entendu l'article 211...
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
...et je l'ai entendu. Vous pourrez retourner dans le Journal des débats.
Maintenant, le sujet est clos. Je vous invite à poursuivre sur la question. Je
l'ai entendu.
M. Barrette : Bien, moi,
je n'ai pas entendu l'article 211.
Le Président (M. Lemay) :
Désolé, il l'a mentionné. Vous pouvez poursuivre sur votre sous-amendement, et,
si vous ne voulez pas poursuivre sur votre sous-amendement, je vais demander
s'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur le sous-amendement?
M. Barrette : Bien sûr, M.
le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : M. le
Président, je suis très, très étonné du déroulement de cette partie-là de la
séance. Alors, M. le Président, on est sur l'amendement. Je constate que le ministre
nous exprime une position opposée. Ça m'interpelle. J'essaie de savoir pourquoi
il a changé d'idée comme ça. C'est contradictoire. C'est complètement
contradictoire.
Là, vous allez me dire que je dois prendre
la parole du député. Est-ce que je dois prendre la parole du député à chaque
fois qu'il change d'idée? Oui?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député...
M. Barrette : Celui à qui
je m'adresse. Il y en a rien qu'un à qui je m'adresse, là.
M. Julien : Bien, écoutez,
M. le Président, je suis un peu surpris. Alors, on nous a demandé de faire
preuve d'ouverture, de collaboration depuis le début de ces travaux-là. Là, je
comprends que le député de La Pinière souhaite étirer la discussion sur
cet amendement-là, d'où nous sommes tous d'accord, M. le Président. La députée
de Mercier nous a mentionné : J'étais prête à plaider pour cet amendement-là,
mais là je constate que le ministre est d'accord.
M. Barrette : M. le
Président, question de règlement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, question de règlement.
M. Barrette : Article 35.6.
Comme j'ai constaté précédemment que vous aviez une excellente ouïe, j'imagine
que vous venez d'entendre le ministre me prêter des intentions : Le député
de La Pinière veut étirer. C'est le mot, je pense, qui a été utilisé, et,
si ce n'est pas le bon mot, M. le Président, vous avez une excellente ouïe, je
l'ai constaté. Ça a l'air qu'elle est meilleure que la mienne. Alors là, me
prête-t-il des intentions, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Alors, j'invite le ministre à la prudence en ne prêtant pas des intentions au député
de La Pinière. M. le ministre, veuillez poursuivre.
M. Julien : Je m'excuse, M.
le Président, effectivement, je prêtais des intentions et je n'aurais pas dû.
• (17 h 20) •
Alors, effectivement, nous sommes tous d'accord
avec le sous-amendement proposé, ma collègue de Mercier, je crois que mon collègue
de Laval-des-Rapides doit être d'accord puisque c'est lui qui le propose. Nous
sommes d'accord parce que nous trouvons que c'est raisonnable. Alors, nous
sommes tous en accord avec l'amendement. Si nous le mettons aux voix, il sera
approuvé, il sera <intégré. Et naturellement...
M. Julien : ...de
Laval-des-Rapides
doit être
d'accord
puisque c'est lui qui le propose. Nous sommes
d'accord
parce que nous trouvons que c'est raisonnable. Alors, nous sommes tous
en accord avec
l'amendement. Si nous le mettons aux voix, il sera
approuvé, il sera >intégré. Et naturellement nous sommes prêts à passer
aux voix quand le parti qui le propose sera prêt à le faire.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de La Pinière, la
parole est à vous.
M. Barrette : Moi, au
début de mon intervention, j'ai fait référence au parlementarisme. Et, dans le
parlementarisme, il y a une chose qui s'appelle, comme, je pense, vous l'avez
noté, le Journal des débats. Et le Journal des débats a une
utilité. <Elle a une utilité... >Il a une utilité notamment en
droit, à la cour et dans d'autres circonstances qu'on pourrait qualifier de politiques.
Alors, je serais très confortable avec le fait que le ministre nous dise, là,
dans le micro, là, que sa position actuelle est cohérente avec sa position
précédente, selon laquelle il voulait s'assurer que la divulgation de l'avis se
fasse au moins en même temps, nous souhaitons avant, mais lui était confortable
à ce que ce soit en même temps que la publication de la décision. Il peut-u le
dire comme ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, je
pense qu'il faut retourner en arrière, M. le Président, pour bien comprendre la
position qu'on prend maintenant. Quand on a amené la notion d'avis, ma collègue
de Mercier est rapidement allée sur le fait que cet avis-là doit être rendu
public. Et toutes les discussions qu'on a eues, c'était de dire : Oui,
mais c'est la pratique. La pratique est à l'effet que la régie, depuis
22 ans, rend publics ses décisions et ses avis. Alors, on ne pensait pas
que c'était nécessaire de légiférer. Et la régie, actuellement, se gouverne en
le mettant publiquement dans un délai qu'elle juge raisonnable. Alors, pour
nous, on disait : Mais pourquoi vous voulez légiférer? Elle le fait déjà
dans la pratique.
La proposition amenée par ma collègue de
Mercier est à l'effet de venir préciser un moment, un moment précis. Alors là,
c'était au moment de la publication. Nous, on trouvait ça O.K. C'est
acceptable. Et les discussions qu'on a eues après ça, c'était... L'opposition
souhaitait avant. Mais là qu'est-ce qui est proposé, là, c'est de confirmer la
pratique actuelle de la régie, avec laquelle on est très, très à l'aise, M. le
Président. La pratique actuelle, c'est : la régie, bien que ce n'est pas
dans le cadre légal, rend publiques ses décisions. Et là qu'est-ce qui est
proposé, c'est comme de maintenir ce qui est fait à la régie en le précisant à
l'intérieur de l'article. Et on a toujours été à l'aise avec la pratique
actuelle de la régie qui émettait publiquement ses décisions. On n'a jamais mis
ça en doute, nous. Mais il y avait un amendement qui disait un moment donné. Et
ce qu'il nous disait, c'est : Oui, mais ça pourrait être avant. Ça devrait
être avant, tandis que, là, c'est «dans un délai raisonnable» à la convenance
de la régie. On trouve ça très bien. On est prêts à appuyer ça. On est prêts à
voter pour, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de La Pinière, en vous mentionnant qu'il y a
d'autres collègues qui ont demandé la parole.
M. Barrette : M. le
Président, je pourrais... À cette étape-ci, je peux <prêter la... >passer
la parole à des collègues avec plaisir.
Le Président (M. Lemay) :
Pas de problème. Mme la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : Merci, M.
le Président. Comme nous sommes tous d'accord avec l'amendement, je demanderais
le vote, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement?
M. Barrette : Oui. J'ai
quelques commentaires, M. le Président. J'aimerais juste...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Oui. Mais
j'aimerais ça, s'il y a consentement, suspendre un petit instant,
30 secondes.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, vous voulez avoir la parole? Allez-y.
M. Julien : Il n'y a pas
de consentement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière. Oh! M. le député de Laval-des-Rapides, je vous
reconnais. Allez-y, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui. Bien,
écoutez, je vais juste continuer. Tout d'abord, je souligne l'ouverture du
ministre. Effectivement, depuis le début, il nous a annoncé qu'il souhaitait
aborder la période de l'article par article avec ouverture et également avec un
esprit de collaboration. Donc, je salue son ouverture. J'aimerais quand même
mentionner l'importance de ce sous-amendement-là et surtout pourquoi on
introduit le volet «dans un délai raisonnable». C'est justement pour préserver
l'indépendance de la régie. À ce niveau-là, je souhaiterais... je ne présume
pas de l'avancement des autres articles, mais je souhaiterais que le ministre
préserve cette <cohérence au niveau de l'indépendance de la régie...
M. Polo : ...à ce
niveau-là, je souhaiterais, je fais... je ne présume pas de l'avancement des
autres articles, mais je souhaiterais que le
ministre préserve cette >cohérence
au niveau de l'indépendance de la régie pour les autres articles ou le reste de
l'article 2 et les autres articles, M. le Président, parce que force est
d'admettre que l'ensemble du projet de loi, dès le début, nous l'entendons,
nous réitérons au ministre nos préoccupations, l'ensemble du projet de loi est
une atteinte à cette indépendance de la régie. L'ensemble du projet de loi est
une atteinte — ...
Une voix
: ...
M. Polo : ...non, je vais
poursuivre, mais... il y a une question de règlement, M. le Président? Non — est
une atteinte à cette indépendance-là, parce que, comme vous le savez, et je
pense qu'on va aborder le sujet plus tard, ce n'est pas mon objectif de
l'aborder aujourd'hui, mais on va l'aborder plus tard, quand nous parlons, par
exemple, de reporter un dossier tarifaire sur une base de 60 mois, alors
qu'il l'a été, depuis 22 ans, sur une base de 12 mois, bien, c'est
aussi cette indépendance de la régie, parce qu'on vient modifier de façon
complète le processus.
Ceci dit, je reviens au principe, à mon
souhait que cette cohérence se poursuive, que l'ouverture du ministre sur ce sous-amendement
là, qu'elle soit... que cette ouverture-là, nous puissions nous en rappeler et
que ça puisse guider nos échanges, nos débats sur d'autres articles du projet
de loi afin que nous puissions continuer à préserver le plus possible... puis
ce que... je précise bien, le plus possible, parce que, malheureusement, malgré
les différents débats que nous avons eus de soit reporter, scinder, réécrire le
projet de loi, le ministre persiste que le projet de loi tient toujours la
route. Alors, nous poursuivons selon son souhait, mais aujourd'hui, maintenant,
cet après-midi, j'accueille de très bonne façon son ouverture. Je lui demande
juste, en retour, qu'on puisse poursuivre nos travaux en utilisant cet
avancement conjoint au niveau de l'indépendance de la régie dans les autres
articles du projet de loi. Et, de cette façon, je pense qu'on pourra continuer
d'avancer rondement, comme il l'a mentionné, mais tout le temps en ayant en
tête que le mandat de la régie, l'indépendance de la régie, sont des éléments
qu'il faut à tout prix défendre, respecter, consolider, même renforcer le plus
possible. Donc, voilà le point que je voulais faire, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Laval-des-Rapides, pour votre commentaire. M. le député
de Nicolet-Bécancour, vous avez demandé la parole?
M.
Martel
:
Oui, merci, M. le Président. M. le Président, on a sous les yeux une excellente
proposition de sous-amendement totalement «made in» libéral. Le ministre a
démontré son ouverture comme quoi qu'on était tout à fait consentants à l'accepter,
donc, un peu comme ma collègue, je vous demanderais de... Je pense qu'on a là
une belle occasion de démontrer la bonne foi de tout le monde, la collaboration.
On a une proposition, une excellente proposition, et rédigée par les libéraux.
Le ministre en a fait... l'a qualifiée de très, très bonne. On est prêts à
l'accepter. Donc, dans un geste de collaboration, je vous demanderais de passer
au vote.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Merci, M. le député. J'ai cru comprendre...
M. Barrette : Vous avez
mal compris.
Le Président (M. Lemay) :
Ah! M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Voilà. Vous
avez bien compris maintenant. Alors, M. le Président, mon collègue de Laval-des-Rapides
s'est exprimé clairement sur les interventions et le fond des interventions
qu'il fait depuis le début de l'étude détaillée du projet de loi n° 34.
Il est clair... Il y a plusieurs éléments, mais un des éléments prédominants
pour lui, c'est l'indépendance de la régie, il vient de le dire. Est-ce que
l'indépendance de la régie... est-ce qu'on peut aujourd'hui entendre du ministre
que c'est quelque chose d'important?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, l'indépendance
de la régie est essentielle dans les rôles et responsabilités qui lui sont
attribués.
M. Barrette : Bon.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
• (17 h 30) •
M. Barrette : Excellent!
Et j'ai entendu à plusieurs reprises, mais, M. le Président, je suis obligé de
constater que jamais le ministre n'utilise des qualificatifs vraiment, disons,
emphatiques sur la régie quand je lui demande, M. le Président : <Est-ce
que la régie fait son travail, est-ce que...
>
17 h 30 (version révisée)
<15397
M.
Barrette : ...de constater que
jamais le
ministre
n'utilise des qualificatifs
vraiment, disons, emphatiques sur la régie
quand je lui demande,
M. le Président : >Est-ce que la régie
fait son travail<, est-ce que son...> de façon rigoureuse?
Et la réponse, je pense que je vais l'entendre à nouveau. Alors, est-ce qu'il
peut encore une fois nous qualifier la rigueur du travail de la régie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, comme
le mentionnait mon collègue de La Pinière, je pense que j'ai déjà donné
réponse à cette question. Et je comprends également, M. le Président, que,
depuis plus d'une demi-heure, on convient tous ici que <l'amendement...
>le sous-amendement proposé par mon collègue de Laval-des-Rapides est
adéquat. Nous sommes tous prêts à voter et à l'appuyer et on continue de
discuter sur le temps de cet amendement-là... sans prêter aucune intention à
mon collègue de La Pinière, naturellement.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Barrette : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, la parole est à vous.
M. Barrette : C'est très
bien comme ça, M. le Président, très bien comme ça. Encore une fois, on n'a
même pas eu le mot «adéquat». Moi, je pense que la régie fait un excellent
travail, avec la rigueur maximale, et qu'elle donne des avis qui sont
importants et signifiants. Est-ce que le ministre est d'accord avec
l'affirmation que je viens de faire?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, en vous rappelant, M. le député, que vous n'êtes pas totalement sur le sous-amendement
puisque le sous-amendement traite de «dans un délai raisonnable».
M. Barrette : M. le
Président, vous l'avez dit vous-même, là, je ne suis pas totalement, je le suis
plus que partiellement. Vous allez comprendre à la question suivante, si le ministre
daigne me répondre, à quel point je suis sur l'amendement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, si mon collègue de La Pinière est sur l'amendement et qu'on
convient tous que cet amendement-là est adéquat et on est prêts à l'appuyer, je
pense qu'on n'a pas besoin d'en discuter, on est tous pour. Il n'a pas besoin
de me convaincre de la qualité de l'amendement. Au contraire, j'en suis déjà
convaincu.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je n'ai pas parlé de la qualité de l'amendement, j'ai parlé de la
qualité du travail de la régie, dont on souhaite conserver l'indépendance. Je
vais reposer ma question de la même manière : Est-ce que l'affirmation que
j'ai faite il y a quelques instants, le ministre est d'accord avec?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Est-ce que
mon collègue de La Pinière peut répéter l'affirmation qu'il a faite il y a
quelques instants?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : La régie
fait un travail, un excellent travail, avec une rigueur maximale.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Est-ce que
mon collègue peut définir ce que mentionne «maximale»?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, ai-je vraiment besoin... Bien, d'abord, c'est à moi de poser les
questions, premièrement. Puis on s'entend, M. le Président... je ne qualifierai
pas sa question ou commentaire. Alors, est-ce qu'il peut répondre à la question?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je ne sais
pas c'est quoi, un effort maximal. Des fois, je vais voir mon garçon jouer au
football et je dis : Franchement, Arnaud, tu as fait un effort maximal.
Bon, naturellement, tout est bien relatif. Alors, moi, je pense que la régie
fait un travail adéquat en regard de ses responsabilités.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : J'espère
qu'Arnaud n'écoute pas, là, parce que, moi, quand je regarde mon plus vieux
jouer au hockey, là, quand je le regarde, je peux vous dire que, le
connaissant, je le sais quand il fait un effort maximal puis quand il n'en fait
pas un maximal. Puis je peux vous dire, M. le Président, que, quand je
coachais, c'était assez facile à voir. Alors, je suis déçu pour Arnaud, mais
c'est le problème du ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, là, M. le député, vous n'êtes pas sur le sous-amendement. Je m'excuse, là,
mais...
M. Barrette : Oui, mais, M.
le Président, c'est lui qui m'amène là, là.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, je vous demande de revenir sur le sous-amendement.
M. Barrette : Très bien.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, je reviens sur le... oui, c'est ça, sur l'amendement... sous-amendement.
M. le Président, là, je répète que le ministre... et c'est ce qui m'inquiète.
Ça m'inquiète. Et ça m'inquiète encore plus quand je l'entends nous dire :
On revient à comme avant.
On vient de débattre d'amendements, au
pluriel, qui traitent de la temporalité de la divulgation de l'avis de la
régie, que la collègue de Mercier a voulu avoir au moment de la prise de la divulgation
de la décision, que nous considérions qui pourrait très bien être avant, le ministre,
il n'était pas pour ça. Lui, pour lui, là, il va... Non, hein? Il a commencé
par dire : Bien non, avant, c'était de même, là, puis c'était très bien
comme ça, là, et puis : O.K., c'est correct, ça pourrait être pas trop
pire si c'était la même journée, là, conjointement avec la divulgation de la
décision. Et là, là, je le sens excité comme... je ne le dirai pas, comment,
comme quoi que, là, on va avoir un amendement, là...
Une voix
: ...
M. Barrette : Bien, je le
sens, je peux le sentir, je ne prête pas d'intentions, là.
Le Président (M. Lemay) :
Faites attention à vos propos, M. le député de <La Pinière.
Vous... Donc, je vous demande de rester sur le...
M. Barrette :
...conjointement avec la divulgation des décisions. Et là, là, je le sens
excité comme... je ne le dirai pas comment, comme quoi que, là, on va avoir un
amendement,
là...
Une voix
: ...
M. Barrette : Bien, je
le sens, je peux le sentir, là. Je ne lui prête pas d'intentions, là.
Le Président (M. Lemay) :
Faites attention à vos propos, M. le député de >La Pinière. Donc,
je vous demande de rester sur le sous-amendement, et de traiter du sous-amendement,
et de ne pas prêter des intentions à vos collègues.
M. Barrette : C'est ce
que je fais, M. le Président. Si <vous ne trouvez pas.... si >vous
ne voulez pas que je le sente excité, je le constate enthousiaste devant l'amendement,
alors qu'il ne l'était pas avec l'amendement précédent à propos de la
discussion que nous avons eue à savoir est-ce qu'il ne pourrait pas l'avoir
avant.
Alors, moi, je suis obligé, dans ses
propos, de conclure, conclure, que ce qu'il voit dans l'amendement, hein...
Nous, ça fait notre affaire qu'il voit l'amendement comme étant au moins
respectant l'indépendance de la régie, mais, dans son propos, je sens qu'il se
dit : Aïe! Si ça peut revenir comme avant, on n'aura-tu pas la décision
publique dans les jambes lorsqu'elle sera rendue de façon raisonnable, selon la
régie, longtemps, longtemps, longtemps après la décision. C'est ça que je vois,
M. le Président. Ça m'inquiète.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez,
M. le Président, si ce n'est pas prêter des intentions de penser que je pense
que peut-être que : Aïe! Tant mieux, ils vont remettre la décision plus
tard, si ce n'est pas ça, prêter des intentions, je me demande bien c'est quoi,
M. le Président.
Maintenant, une fois que j'ai dit ça, je
comprends que mon collègue de La Pinière aime le débat. Mais, bien honnêtement,
c'est probablement parce qu'on n'a pas été habitués d'avoir une position
unanime où tout le monde convient que la proposition est adéquate. On la
supporte tous, et, malgré ça, il faudrait en débattre plus avant?
Écoutez, nous, on est d'accord. On est
prêts à passer aux voix, à appuyer <l'amendement apporté par mon collègue...
>le sous-amendement apporté par mon collègue de Laval-des-Rapides. J'ai
compris en plus que ma collègue de Mercier également était en accord. J'espère
que les trois collègues de la banquette avec mon collègue de Laval-des-Rapides
sont en accord également. Tout le monde est d'accord, mais mon collègue de La Pinière
souhaite poursuivre un débat que je qualifierais de stérile. Mais on peut
continuer de discuter, parce que ce n'est pas une perte de temps. Je ne veux
pas prêter d'intentions à ça.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, alors, avant de céder la parole à une autre intervention, je vous rappelle
à tous que je vous appelle à la prudence <et... >dans vos propos
et de maintenir la collaboration dans le respect. Et je vous invite à traiter
du sous-amendement qui est devant nous. Et, tant qu'il y aura des interventions
sur le sous-amendement, je vais reconnaître les députés. Et, <suite à...
quand... >lorsqu'il n'y en aura plus, je pourrai le mettre aux voix. Pour
le moment, je reconnais qu'il y a toujours des interventions et je vous demande
à tous... d'une grande prudence dans un respect dans vos échanges. M. le député
de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, je ne fais pas un débat stérile, mais je fais un débat fécond
dans la démonstration des contradictions du ministre. Et, M. le Président, je
peux dire que ma famille de contradictions est maintenant très élargie. C'est
vraiment magnifique. Là-dessus, M. le Président, je n'ai pas d'autre
commentaire.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le... Avant de reconnaître un député de l'opposition officielle,
j'avais des demandes de l'autre côté. M. le député de Lac-Saint-Jean, la parole
est à vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Merci, M. le Président. Alors, mon collègue Laval-des-Rapides a proposé un
sous-amendement, et on en est tout d'accord. On parle de collaboration, on
parle aussi de travail efficient, de saine gestion des données publiques. On
est prêts à procéder au vote et à avancer.
Je regarde encore, là, il reste encore
tout près de 20 articles. L'heure avance. Et pourquoi poursuivre le débat?
Je comprends que mon collègue député de Laval... excusez, La Pinière est
un excellent parlementaire, mais je crois qu'on doit procéder au vote pour une
question aussi d'efficience et de saine gestion des données. Nous sommes assis
ici, donc je pense qu'on doit procéder. Les gens qui nous écoutent à la maison
veulent des gens qui fonctionnent et qui avancent d'une façon efficiente.
Donc, on est tous d'accord. Alors, moi, je
pense qu'on est prêts à procéder au vote. Par bonne collaboration avec mon
collègue Laval-des-Rapides, on a décidé qu'on était tous d'accord avec ça. Alors,
je proposerais qu'on passe au vote.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean. M. le député de Laval-des-Rapides, la
parole est à vous.
• (17 h 40) •
M. Polo : M. le
Président, dès le début, je salue l'ouverture du ministre et je suis encore
plus enthousiasmé de l'ouverture et même de l'invitation du député de
Lac-Saint-Jean. J'aurais juste une question fondamentale et je suis convaincu
que mon collègue de La Pinière voudrait avoir la <réponse :
Comment il définit «excellent parlementaire»?
M. Polo : …Président.
Dès le début, je salue l'ouverture du
ministre, et je suis encore plus
enthousiasmé de l'ouverture et même de l'invitation du député de
Lac-Saint-JeanT.
J'aurais juste une
question fondamentale, et je suis convaincu que mon
collègue
de
La Pinière voudrait avoir la >réponse : Comment il
définit «excellent parlementaire»?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, alors…
M. Polo : Blague à part, M.
le Président, je vous demande de… si vous le souhaitez, de passer au vote
nominal. Nous serons prêts à passer au vote nominal.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. S'il n'y a pas d'autre intervention, comme je le constate, je vais
mettre le sous-amendement aux voix par un appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Attendez,
là… Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention. Donc, le sous-amendement est adopté.
Nous revenons donc à l'amendement proposé
par la députée de Mercier tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention sur le sous-amendement… sur l'amendement
tel qu'amendé…
M. Barrette : …
Le Président (M. Lemay) :
En fait, M. le député de La Pinière, vous n'avez plus de temps sur l'amendement
tel qu'amendé.
Une voix
: …député de
D'Arcy-McGee, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee, vous n'avez plus de temps sur l'amendement tel
qu'amendé.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais mettre l'amendement de la députée de Mercier aux voix. Est-ce que
l'amendement…
M. Polo : C'est
l'amendement de la députée de Mercier, oui?
Le Président (M. Lemay) :
Oui, de Mercier. Demandé par un appel… tel qu'amendé. Vous demandez <un
appel… >par appel nominal?
M. Polo : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention. Donc, l'amendement, tel qu'amendé, est adopté.
Donc, nous revenons à l'article 22.0.1.1
tel qu'amendé, et je suis prêt à reconnaître des intervenants.
M. Barrette : M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Écoutez, M.
le Président, là, on revient… Je veux simplement que vous preniez en considération
que revient…
Une voix
: …
M. Barrette : Pardon? M.
le Président, est-ce que je comprends bien, là? Parce que, n'ayant pas été
constamment ici, je comprends qu'à cette étape-ci j'ai 60 minutes.
Le Président (M. Lemay) :
Non, M. le député de La Pinière. En fait, vous avez un 20 minutes sur
22.0.1.1 ainsi qu'un 20 minutes sur l'alinéa introductif. Donc, ça vous
donne environ 40 minutes, si on veut, et que vous pouvez utiliser comme
vous voulez parce qu'après ça vous aurez un 20 minutes sur le 21.0.1.2.
C'est bon?
M. Barrette : Bon,
parfait. Alors donc, vous me donnez… J'ai donc 60 minutes, <vous me
donnez… >et vous me donnez une certaine flexibilité de la gestion de mon
temps.
Le Président (M. Lemay) :
Mais on doit traiter le 22.0.1.1 en premier et ensuite on passera au 21.0.2.
M. Barrette : O.K. Ça va.
M. le Président, cet article-là… première ligne de l'article, là, à toutes
fins utiles, on parle de l'augmentation des tarifs qui sont prévus à l'inflation.
Bon, alors, M. le Président, la dernière… ou l'avant-dernière… En tout cas,
bref, la semaine dernière, lorsque je suis venu ici, M. le Président, j'ai posé
un certain nombre de questions, et le ministre avait brandi son tableau dont il
nous a fourni une copie, M. le Président. J'imagine que le ministre se rappelle
de son tableau.
Une voix
: ...
M. Barrette : Excellent!
M. le Président, comme c'est un tableau sur lequel il écrit «votre
gouvernement», j'imagine que ce sont nos données. Et, comme le tableau est
essentiellement un tableau Excel, est-ce que le ministre pourrait me fournir
les données sources de chaque point du tableau? Ce n'est pas compliqué. Ceux
qui sont familiers à Excel, là, ce n'est pas compliqué. Il y a deux colonnes de
chiffres ici, là, avec les années. Les deux colonnes de chiffres, j'aimerais en
disposer. Est-ce qu'il aurait la gentillesse de nous fournir ça?
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le ministre, s'il y a consentement, vous pourrez transmettre les données
au secrétariat, qui... on pourra les faire la… les rendre accessibles sur le
site Greffier.
M. Julien : On n'a pas ça
maintenant, mais on rendra ça disponible au courant de la semaine prochaine.
Le Président (M. Lemay) :
<Parfait. Donc, Mme la secrétaire…
M. Barrette : ...en
disposer.
Est-ce qu'il aurait la gentillesse de nous fournir ça?
Le Président (M. Lemay) :
Alors,
M. le ministre, s'
il y a consentement, vous pourrez
transmettre les données au
secrétariat, qui en... pourra faire... les
rendre accessibles sur le site greffier.
M. Julien : On n'a pas
ça
maintenant, mais on rendra ça disponible au courant de la semaine
prochaine.
Le Président (M. Lemay) :
>Parfait. Donc, Mme la secrétaire, le ministre s'engage à le rendre
disponible. M. le député, vous pouvez poursuivre votre intervention.
M. Barrette : M. le
Président, avec le plus grand respect que je dois au ministre et à l'équipe qui
l'accompagne, ici en ce moment, je suis convaincu que quelqu'un a la donnée.
C'est un tableau Excel, là. Alors, moi, je ne demande pas de l'avoir
instantanément, mais je pense qu'il serait raisonnable que nous disposions des
données sources. Et, ici, les données sources, M. le Président, là, il y en a
17, paires de données, là. On parle de 34 valeurs. Je pense qu'on
pourrait... le ministre pourrait s'engager à nous fournir ces valeurs-là d'ici
demain, 17 heures. Est-il d'accord?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, je
comprends que mon collègue de La Pinière n'est pas satisfait de ma
réponse, mais on fournira les informations la semaine prochaine.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, c'est exactement comme le dernier amendement. La semaine prochaine,
ça pourrait être vendredi. Ça serait la semaine prochaine. Et le ministre
n'arrête pas de nous dire que les travaux avancent rondement et qu'on travaille
dans la plus grande collaboration. Je ris, M. le Président, jaune. Ici, là, M.
le Président, là, ça, là, ce n'est rien dans Excel, ce n'est rien. C'est 17 paires
de données, de chiffres. Je ne demande pas ça à la quatrième décimale, je
demande seulement les deux colonnes de chiffres. Ce n'est pas compliqué. Je
n'ai pas besoin de la colonne des années, M. le Président, j'ai compris. 2003 à
2019, là, ce n'est pas cosmique, là. Maintenant, là, quand je regarde les
paires de données, là, parce qu'il y a deux lignes, il y a deux séries, tout ce
que je demande, c'est les valeurs de chaque point. Je comprends que je peux les
approximer, M. le Président, mais j'aurai, dans mon débat ultérieur, plein de
questions à poser et je souhaite que le ministre n'ait pas l'occasion de me
dire : Oui, mais vous avez extrapolé des données, là. Non!
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, si vous pouvez utiliser un ton parlementaire.
Là, je crois que vous étiez non parlementaire dans votre dernier propos.
M. Barrette : Ah oui?
Le Président (M. Lemay) :
Oui.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, je m'en excuse. C'est la semaine des excuses. Alors, M. le
Président, dans un esprit de collaboration, est-ce que le ministre peut
s'engager à nous rendre disponible ce qui prendrait à la personne qui est
présente ici environ 1 min 30 s à copier, coller, envoyer dans
un courriel?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, bien, M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, les données seront rendues disponibles avant la prochaine séance.
M. Barrette : Avant la
prochaine séance.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Combien de
temps avant la prochaine séance? Est-ce qu'on peut l'avoir la veille,
17 heures le jour précédant la prochaine séance?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le député...
M. Julien : Monsieur...
je vais répondre.
Le Président (M. Lemay) :
...c'est votre choix de reposer la question.
M. Julien : Non, non,
mais il demande une précision.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, allez-y.
M. Julien : On le fera
dans un délai raisonnable avant la prochaine séance.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Un délai
raisonnable avant la prochaine séance. M. le Président, est-ce que le ministre
peut m'expliquer ce qui serait, pour lui, un délai raisonnable?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Barrette : Moi, je
peux vous dire, M. le Président, mon opinion. Les deux dernières minutes avant
la prochaine séance, il me semble que c'est déraisonnable.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la
notion de délai raisonnable, je pense qu'elle a été comprise de tous, elle
était même à l'intérieur d'un sous-amendement qu'on s'est tous accordé. Donc,
ça sera dans un délai raisonnable avant la prochaine séance.
M. Barrette : C'est
correct.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je comprends, là, que le ministre n'a pas l'ouverture de nous donner
accès à une valeur pour des raisons non pas autres... non pas de débat, mais de
précision à propos d'un tableau qu'il nous a lui-même déposé, qu'il a brandi
sur toutes les tribunes, il ne veut pas collaborer pour simplement...
Le Président (M. Lemay) :
...
M. Barrette : Bien là!
Le Président (M. Lemay) :
...ce terme-là. Je vous demande de reformuler votre intervention.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, est-ce que le ministre, là, admet que, s'il était dans un esprit
de grande collaboration, d'ouverture et de vouloir faire progresser les travaux
rapidement, compte tenu que ma demande est d'une banalité, là, plus banale que
ça, c'est assez difficile, est-ce qu'on comprend que le ministre ne veut pas
faire preuve de cette collaboration-là et de s'engager tout simplement à nous
fournir les 34 valeurs, ce n'est pas compliqué, là, dans un petit fichier Excel,
il n'est même pas obligé de le mettre dans un fichier Excel, il peut les copier
dans un format Word, là, c'est correct, nous les donner d'ici 17 heures
demain, il ne veut pas? C'est ça que je comprends, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (17 h 50) •
M. Julien :
<Alors,
M. le président, on est...
M. Barrette :
...fournir les 34 valeurs, ce n'est pas compliqué, là, dans un petit fichier
ExcelV, il n'est même pas obligé de le mettre dans un fichier Excel, il les
copier dans un format Word, c'est correct, nous les donner d'ici 17 heures
demain. Il ne veut pas. C'est ça que je comprends, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : >Alors,
M. le Président, on est à peu près à une dizaine de minutes avant la fin de
cette séance-ci et on prend l'engagement, dans un délai raisonnable avant la
prochaine séance, de rendre disponibles ces informations-là. Alors, naturellement,
on peut continuer d'en discuter encore jusqu'aux 10 dernières minutes,
s'il en plaît ainsi à mon collègue de La Pinière, qui parle de
collaboration et d'ouverture.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, moi, M.
le Président, dans la catégorie ouverture, je ne peux pas être plus ouvert que
ça. Je suis béant, là, devant ma capacité de recevoir des données.
Alors, maintenant, M. le Président, je
vais revenir à la donnée du ministre qu'il nous a brandie à plusieurs reprises,
O.K.? Est-ce que le ministre a le document devant lui, ou est-ce que je dois le
lire, ou il s'en rappelle par coeur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, est-ce que vous avez une question?
M. Julien : Disposez des
données comme vous voulez, M. de La Pinière, je vais vous suivre.
M. Barrette : Parfait. M.
le Président, le ministre nous a dit à plusieurs reprises que, si on avait
appliqué la formule proposée... la formule... l'approche proposée par le projet
de loi n° 34, les contribuables québécois, essentiellement dans le
non-industriel, là, non L, auraient économisé combien déjà?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : L'ensemble
des contribuables auraient économisé 2,4 milliards de dollars.
M. Barrette :
2,4 milliards de dollars. Alors, une chose qui... Alors, M. le Président,
là, il n'y a donc pas de... En fait, je vais poser ma question différemment.
Peut-on voir cette économie de 2,4 milliards là sur son tableau?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
l'économie, en réalité, ça se trouve à être l'écart entre les deux courbes
cumulatives sur toute la période par rapport à l'ensemble de la clientèle.
M. Barrette : M. le
Président, peut-il m'indiquer comment, à partir du tableau, on peut tirer cette
conclusion-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : À la dernière
année, M. le Président, un client, si on devait appliquer l'inflation, un 100 $
de la première année vaut 128 $ à la dernière année, tandis que <la
hausse tarifaire... >la cause tarifaire donne 132 $. Ici, on peut
calculer, donc, un écart de pourcentage sur la dernière année qui, puisqu'il
représente 4,2 points sur 132, avoisine donc les 3 %. Donc, juste sur
la dernière année, ici, 3 %, quand on sait que 195 millions
représentent 1,7 %, 3 %, ça doit avoisiner les 340 millions.
L'année précédente, l'écart est encore
plus élevé, puisqu'on voit ici que les deux courbes, dans la dernière année,
comme mentionné par mon collègue de Laval-des-Rapides, la dernière année est un
petit peu en dessous de l'inflation. Donc, ça s'est rapproché. Donc, l'écart,
ici, est supérieur. Donc, elle doit représenter, puis on aura le chiffre fin,
quelque chose qui devait ressembler à quatre points et demi, soit 3,4 %, à
peu près, 400 millions, et ainsi de suite. Donc, l'écart entre les deux
courbes, cumulé, ça représente des montants importants de 2,4 milliards de
dollars.
Alors, naturellement, ces ballons-là
d'écart, à chaque année, on peut les valoriser en dollars. Alors, comme je disais,
la dernière année, on estime ça, donc à, à calcul, là, très rapide à main
levée, là, 340 millions. Puis je suis pas mal certain que je ne suis pas
loin de la vérité quand je fais mes calculs à main levée.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, le ministre vient de faire des calculs sur la base de chiffres qui
ne sont pas dans le tableau, ils ne sont juste pas dans le tableau. Ce tableau-là,
là, c'est un tableau très simple, qui part d'un chiffre d'origine qui a été
choisi en 2003, à qui on a donné une valeur de 100 et auquel on a appliqué des
pourcentages d'inflation, et ainsi de suite. C'est ça que c'est. Le ministre,
là, pour pouvoir conclure qu'on a économisé 2,4 millions, il faut qu'il
utilise ça, appliqué sur ce que la… Hydro-Québec... ce n'est pas Hydro-Québec,
mais les citoyens ont payé. On n'a pas cette <valeur-là, ici, là...
M. Barrette : …conclure
qu'on a économisé 2,4 millions, il faut qu'il utilise ça, appliqué sur ce
que la…
Hydro-Québec, ce n'est pas
Hydro-Québec, mais… les
citoyens ont payé. On n'a pas cette >valeur-là ici, là. Alors, moi,
j'aimerais savoir quels sont les chiffres sur lesquels ça s'applique.
Je ne conteste pas son raisonnement, M. le
Président, je dis simplement que les chiffres ou les données qui sont sur ce
tableau-là ne peuvent pas nous amener à 2,4 milliards de dollars. Et, moi,
ce que je souhaite, c'est de nous expliquer, de nous donner, les valeurs de
référence qui nous permettent de conclure ça.
Quand le ministre, M. le Président, nous
dit : Bien oui, mais ici, là, dans la dernière année, voir... c'est
combien là? 495 millions? M. le Président, <le… >on
semble trouver ça drôle l'autre bord. Alors, allez-y, expliquez-moi ce sur
quoi vous vous appuyez.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, merci,
M. le Président. Merci au député de La Pinière de me donner l'opportunité
de l'expliquer clairement. Il suffit d'une simple règle de trois. On va faire
la démarche ensemble, M. le député de La Pinière, pour être certain qu'on
se comprend bien. Alors, c'est une simple règle de trois, effectivement, avec
tout l'étonnement que je peux voir chez mes voisins d'en face.
Alors, effectivement, peu importe le point
de départ qu'on prend, quand on veut comparer la hausse des causes tarifaires
avec la hausse de l'inflation, on fixe ça à 100 $, mais c'est pour voir la
courbe et les écarts en points de pourcentage. Alors, mon collègue de
La Pinière va bien comprendre en point de pourcentage.
Alors, sur toute la course, on part du
même 100 $ puis on dit : La hausse tarifaire qui a été autorisée, la
courbe en bleu, qui est supérieure, et la hausse selon l'inflation, la courbe
en vert, inférieure. Un 100 $ d'origine, ce n'est pas une facturation, ça
n'existe pas. On se prend un point d'origine qui vaut 100 $ pour se le
figurer entre nous. Alors, 100 $ ici, au départ, si on avait appliqué une
inflation en 2019, c'est 128,40 $ qui auraient été payés pour le
100 $ d'origine. Or, si quelqu'un veut prendre 50 $ plutôt que
100 $ pour le figurer, vous comprendrez, M. le Président, que ce n'est pas
128,40 $ qu'on aurait avec 50 $, ça serait 64,20 $.
Après ça, naturellement, la courbe en bleu,
M. le Président, c'est avec la cause tarifaire. On prend 100 $, puis ça
vaut 132,60 $. Alors là, j'ai 132,60 $ et 128,40 $, je calcule
la différence, ça fait 4,20 $. Mais je veux le ramener en pourcentage.
Alors, c'est 4,20 $ sur 132 $, qui est la valeur supérieure, ça
représente 3 %. Bon, peut-être 3,1 %. Je le mets à 3 %. On sait
actuellement que 1,7 %, ça vaut 195 millions. C'est le calcul qu'on a
utilisé pour parler du gel versus… à l'inflation prévue. Je sais qu'à
1,7 % ça représente 195 millions. Alors, je fais une petite règle de
trois : 1,7 %, 195; 3,1 %, 340. Et voilà. Et toujours M. La Pinière
qui nous traite de niaiseux dans sa grande discrétion. C'est là qu'on
reconnaît, en fin de compte, quand on lui fournit une réponse calculée,
motivée, tout ce qu'il trouve à dire, c'est : C'est niaiseux. Je reconnais
bien ça, et il s'en va.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le député… M. le ministre, je dois vous interrompre. On ne peut pas
soulever l'absence d'un autre collègue, et je vous invite à la prudence dans
vos propos. Donc…
M. Julien : Je pensais
que c'est lui qui avait dit qu'on était niaiseux.
Le Président (M. Lemay) :
Je comprends…
M. Julien : Vous n'avez
pas relevé ça, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Alors, chers collègues, effectivement, j'ai entendu le député de La Pinière
faire un commentaire hors micro et je vous invite tous à la prudence dans votre
collaboration habituelle dans nos travaux.
Maintenant, compte tenu de l'heure, je
vais ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 59)<
>