Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, September 15, 2020
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Vol. 45 N° 46
Special consultations and public hearings on Bill 35, An Act to modernize certain rules relating to land registration and to facilitate the dissemination of geospatial information
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Intervenants par tranches d'heure
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Polo, Saul
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Julien, Jonatan
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Lemay, Mathieu
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Campeau, Richard
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Polo, Saul
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Grondin, Agnès
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Campeau, Richard
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Bélanger, Gilles
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Girard, Éric
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Polo, Saul
11 h (version révisée)
(Onze heures une minute)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes les
personnes présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques. Je vais faire ça de même.
Alors, on est aujourd'hui réunis afin de
procéder aux consultations particulières et auditions publiques sur le projet
de loi n° 35, la Loi visant à moderniser certaines
règles relatives à la publicité foncière et à favoriser la diffusion de
l'information géospatiale.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Roy (Bonaventure) est remplacé par Mme Richard
(Duplessis).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Et, Mme la secrétaire, y a-t-il aussi des droits de vote par
procuration?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Campeau (Bourget) dispose d'un droit de vote par
procuration au nom de M. Allaire (Maskinongé).
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Alors, ce matin, nous allons débuter par les remarques préliminaires. Ensuite,
nous entendrons l'Ordre des arpenteurs‑géomètres du Québec.
Alors, j'invite maintenant M. le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles à faire ses remarques préliminaires. Et,
M. le ministre, vous disposez d'un temps de parole de six minutes.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Merci, chers collègues, d'être ici aujourd'hui. Chers messieurs,
merci de venir nous rencontrer aujourd'hui.
Alors, le 19 septembre dernier, M. le
Président, il y a pratiquement un an jour pour jour, j'ai présenté, à
l'Assemblée nationale, le projet de loi n° 35 qui
vise à moderniser certaines règles relatives à la publicité foncière et à
favoriser la diffusion de l'information géospatiale. Comme vous vous en doutez,
les consultations particulières auraient dû se tenir beaucoup plus tôt.
Naturellement, là, considérant la pandémie, on s'y retrouve aujourd'hui.
Le projet de loi, M. le Président,
s'inscrit directement dans notre vision et notre engagement de la
transformation numérique de l'État québécois. Ainsi, le projet de loi que nous
proposons nous <permettra...
M. Julien : ...comme
vous
vous en doutez, les consultations particulières auraient dû se tenir beaucoup
plus tôt. Naturellement, là, considérant la pandémie, on s'y retrouve
aujourd'hui.
Le projet de loi, M. le Président,
s'inscrit directement dans notre vision et notre engagement de la
transformation numérique de l'État québécois. Ainsi, le projet de loi que nous
proposons nous >permettra d'intervenir concrètement pour certains
aspects : éliminer le dédoublement administratif créé par les deux modes
de transmission existant actuellement, papier et électronique, faciliter la
transmission de réquisitions au Registre foncier, diminuer les délais de
traitement et les coûts pour les citoyens tout en améliorant la performance de
l'organisation. Ça permet aussi de mettre en place des conditions nécessaires à
l'élaboration de nouveaux outils qui permettent de mieux informer les citoyens
et les professionnels. Et ça permet d'officialiser les connaissances des
risques d'inondations visant une propriété.
Ce qui est important pour nous et qui se
concrétise, c'est la modernisation tout en maintenant la présence gouvernementale
en région. Ainsi, l'ensemble des employés en région dont une partie de la tâche
était liée aux bureaux des publicités des droits demeurent en poste et
demeureront en poste au sein des réseaux régionaux de Services Québec.
Également, afin d'assurer une mise en
oeuvre harmonieuse des nouvelles mesures, l'entrée en vigueur se fera
graduellement, prévoyant une période de transition, justement, qui est déjà en
place actuellement avec la pandémie, donc on est uniquement électronique et
papier à un poste... ait permis d'être, justement, testé, là, pendant la
période qu'on vit actuellement.
Je me permets donc de vous résumer les
grandes lignes de ce projet de loi qui vise essentiellement à compléter
l'informatisation du Registre foncier et améliorer les services offerts par mon
ministère aux citoyens, aux professionnels en lien avec les informations
foncières.
Le Registre foncier du Québec est un
registre légal qui regroupe toutes les informations pertinentes sur les
transactions immobilières et les droits qui affectent les immeubles situés sur
le territoire québécois. Chaque année, c'est près de 15 millions de
transactions qui sont effectuées au Registre foncier du Québec, dont
14 millions de consultations. Alors, c'est près de 1 million de
documents légaux qui sont aussi transmis annuellement au Registre foncier, qui
est un service juridique essentiel. Les ventes immobilières qui y sont publiées
représentent 11,2 % de la valeur du PIB du Québec. La valeur des immeubles
au Registre foncier est de 1 112 000 000 000 $.
Depuis l'informatisation du Registre
foncier au début des années 2000, les actes peuvent être transmis
électroniquement ou en format papier, on a les deux options. Certains actes ne
peuvent pas être transmis dans l'état actuel. C'est le cas, par exemple, des
jugements ou des certificats de non-appel. En 2008‑2009, c'était 43,8 %
des actes qui étaient transmis de manière électronique. Aujourd'hui, en 2020,
on est rendu à 93 % des actes qui sont transmis électroniquement. Donc, on
voit qu'il y a eu une transition, à travers les années, qui fait en sorte que
seulement 7 % des documents sont toujours transmis papier. Et, de ce
nombre, 75 % à 80 % approximativement pourraient l'être de manière
électronique puisqu'ils ne sont pas des limitations qu'on a nommées
précédemment.
Alors, dans le contexte de la
transformation numérique que notre gouvernement met de l'avant, avec <l'évolution...
M. Julien : ...que
seulement
7 % des documents sont toujours transmis papier. Et, de ce nombre,
75 % à 80 % approximativement pourraient l'être de manière
électronique puisqu'ils ne sont pas des limitations qu'on a nommées
précédemment.
Alors, dans le contexte de la
transformation numérique que notre gouvernement met de l'avant, avec >l'évolution
marquée de l'informatisation de la transmission, nous proposons de rendre
possible et ensuite obligatoire, après une période de transition, la
transmission électronique de toute demande d'inscription au Registre foncier du
Québec, et ce, pour tous les types d'actes. Ce virage d'informatiser les
activités du réseau du bureau de publicité des droits, qui date de près de
200 ans, est un virage nécessaire. Actuellement, il y a 73 bureaux en
place qui servent uniquement à recevoir les actes transmis en format papier qui
impliquent un dédoublement administratif.
Avec la méthode améliorée, le MERN, le
ministère, fera ainsi des économies annuelles de 5,6 millions, comme quoi
on peut faire plus et on peut faire mieux. Cette mesure se traduira notamment
aussi par la diminution de 10 $ de frais qui sont exigés pour chaque
inscription faite au Registre foncier, et ça, au bénéfice de tous les citoyens.
Bien que le gouvernement du Québec produit
de l'information géospatiale foncière de grande qualité, M. le Président,
l'accès à cette information, sa diffusion, la mise en commun des données issues
du ministère et des organismes concernés sont encore à parfaire. C'est pourquoi
nous proposons qu'il soit permis au MERN de diffuser certains renseignements de
nature foncière prévus à la loi sur les mutations immobilières ainsi que
l'information issue des divers domaines spécialisés tels que les prises de vue
aérienne, la cartographie, la télédétection, l'arpentage.
Nous souhaitons également, M. le Président,
faciliter l'accès pour le MERN, dans l'exercice de ses fonctions et de sa
mission, à des informations provenant d'autres ministères et organismes. Alors,
c'est un projet de loi qui vise à nous donner des moyens de valoriser et de
rendre accessibles aux citoyens les données détenues par le gouvernement et les
milieux municipaux à propos des bâtiments situés en zone inondable.
Donc, en conclusion, je vous rappelle que
le projet de loi n° 35 est essentiellement élaboré afin de mieux répondre
aux besoins des citoyens du Québec, de mieux répondre aux professionnels du
domaine foncier. Alors, on a des objectifs : accroître l'efficacité,
accroître la fluidité des services offerts par le Registre foncier, la
possibilité de créer des outils pour mieux informer la population et une plus
grande facilité d'accès aux données et aux connaissances détenues par le
secteur public.
En terminant, M. le Président, je tiens à
remercier les groupes qui viendront échanger avec nous sur ce projet de loi.
J'ai hâte d'entendre leurs commentaires devant la commission. Je vous offre mon
entière collaboration, ainsi que l'ensemble des membres de mon équipe, de même
que je sollicite à tous mes collègues membres de la commission d'amener, en fin
de compte, des bonnes discussions sur ce projet de loi là. Alors, les
consultations particulières de ce projet de loi débutent aujourd'hui, je vous
remercie tous d'y être.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, sur ce, je cède maintenant la parole au
porte-parole de l'opposition officielle et député de Laval-des-Rapides. M. le
député, vous avez la parole pour environ quatre minutes.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Je ne pense pas utiliser tout mon temps, mais, ceci dit, je vais
quand même saluer le ministre, tous les collègues qui sont présents, bien sûr,
les membres de l'association des arpenteurs-géomètres, si je ne me trompe pas,
du <Québec...
Le Président (M. Lemay) :
...la parole au porte-parole de l'opposition officielle et député de
Laval-des-Rapides. M. le député, vous avez la parole pour environ quatre
minutes.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. Je ne pense pas utiliser tout mon temps, mais, ceci dit, je
vais quand même saluer le ministre, tous les collègues qui sont présents, bien
sûr, les membres de l'association des arpenteurs-géomètres, si je ne me trompe
pas, du >Québec également.
Je vais continuer un peu dans la même
veine des propos tenus par le ministre. Aujourd'hui, on est devant un projet de
loi qui a été déposé, là, en septembre 2019, pour nous, un an plus tard,
sans vraiment prendre de nouvelles. Je comprends que, bon, dans le contexte
actuel, il y a plusieurs éléments, plusieurs choses qui se sont produites
entre-temps.
C'est important de s'adresser <à... >et
de s'attarder à ce projet de loi là, notamment compte tenu d'un arrêté
ministériel qui a paralysé les serveurs du Bureau de la publicité des droits
personnels et réels mobiliers. Et on en comprend que, le 10 septembre,
tout cela a été lié à une tentative d'hameçonnage. Donc, c'est encore plus
important d'adresser le contexte du projet de loi n° 35
dans ce contexte-là.
• (11 h 10) •
C'est bien sûr très important de
moderniser nos infrastructures technologiques au Québec, et la modernisation du
Registre foncier en fait partie. Il faut toutefois s'assurer que les
modifications apportées auront les impacts positifs espérés, et c'est ce que
nous tenterons de faire notamment aujourd'hui à travers les différentes
présentations mais également à travers les différents échanges que nous aurons
dans le cadre, là, du projet de loi n° 35.
Les consultations
particulières, justement, vont nous permettre... elles vont nous aider, à
travers l'expertise des personnes qui viendront nous présenter, là, leurs
mémoires et... justement, à mieux identifier ces impacts positifs et nous
permettront également de faire les modifications nécessaires à ce projet de loi,
pour lequel nous avons, évidemment, un préjugé favorable. Comme on dit, le
diable est dans les détails, et Dieu sait, là, que, dans au-delà d'une
trentaine de pages dans ce projet de loi là, il y aura beaucoup de détails à
analyser.
Il est essentiel pour les
Québécois, même si cela peut sembler banal, d'avoir la bonne information
concernant le Registre foncier pour éviter principalement, là, les
contestations judiciaires. Et nous ne pouvons parler de diffusion d'information
sans parler de l'importance que nous donnons à assurer la protection des
renseignements personnels. Bien que des articles précisent comment
fonctionnerait le processus afin de protéger l'information, il faudra s'assurer
que ces processus sont étanches et respectent le cadre gouvernemental. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup, le député de Laval-des-Rapides. Donc, sur ce, je
souhaite maintenant officiellement la bienvenue aux membres de l'Ordre des
arpenteurs-géomètres. Et je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes
pour votre exposé, puis nous procéderons ensuite avec une période d'échange
avec les membres de la commission. Alors, MM. Rodriguez et Lépine,
j'invite à vous nommer avec votre titre, puis vous pouvez procéder avec votre
exposé.
M. Rodriguez (Orlando) :
Bonjour. Orlando Rodriguez, président de l'Ordre des arpenteurs-géomètres du
Québec.
M. Lépine (Alain) :
Alain Lépine, vice-président de l'Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien, allez-y.
M. Rodriguez (Orlando) :
Alors, M. le Président, je vous remercie beaucoup de nous avoir invités pour
partager un peu nos préoccupations par rapport au projet de loi, que <nous...
M. Rodriguez (Orlando) :
...de
l'Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec.
M. Lépine (Alain) :
Alain Lépine, vice-président de l'Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien, allez-y.
M. Rodriguez (Orlando) :
Alors, M. le Président, je vous remercie beaucoup de nous avoir invités pour
partager un peu nos préoccupations par rapport au projet de loi, que >nous
saluons de façon très favorable. Il y a certains éléments qui nous préoccupent,
mais c'est des éléments sur lesquels on est prêts à discuter avec le gouvernement.
Puis je suis convaincu que le projet de loi va nous permettre d'améliorer certainement
l'accès à l'information géospatiale tout en nous assurant de la protection du
public.
Alors, sur ce, je voudrais vous rappeler
que l'Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec, M. le député de l'opposition,
on est l'ordre professionnel, on n'est pas l'association. Alors, notre mission
est celle de la protection du public. Nous sommes là pour assurer et garantir à
la population la sécurité juridique du territoire pour l'exactitude des stades
de limitation et sa représentation cartographique. On est environ
800 membres au Québec qui, pour exercer la profession d'arpenteur-géomètre,
doivent être membres de l'ordre.
Alors, nous avons pris connaissance du
projet de loi n° 35 avec ses deux volets principaux, le premier étant la
modernisation des règles relatives à la publicité foncière et le deuxième, le
volet qui entend favoriser la diffusion de l'information géospatiale. Par
rapport au premier volet, nous avons comme deux sous-chapitres, le premier
étant la transmission des réquisitions d'inscription par moyen technologique. À
cet égard, on a juste à saluer le fait que le Registre foncier avance vers cette
avenue numérique à 100 %, mais, de notre côté, il n'y a pas d'enjeu parce
que, d'ores et déjà, les arpenteurs-géomètres transmettent 99 % de nos
documents par moyens électroniques et moyens technologiques. Alors, pour cela,
ça ne représente pas un enjeu.
Si on passe sur le volet qui entend les
mesures de protection sur les renseignements personnels, je voudrais juste vous
rappeler que, dans le cadre de ses devoirs, l'arpenteur-géomètre collecte des
informations personnelles, des informations sensibles juste dans le cadre des
processus de bornage. Alors, pour l'élaboration d'un procès-verbal d'abornement,
on doit certainement faire l'inscription du document au Registre foncier, mais
les informations qui sont collectées par l'arpenteur-géomètre sur le terrain
pour s'assurer de l'identité des parties sont conservées de façon
confidentielle dans le greffe de l'arpenteur-géomètre. Alors, ces
informations-là ne sont pas transmises au Registre foncier. Puis, à ce
niveau-là, il n'y aurait pas d'enjeu particulier non plus par rapport à la
nécessité de ne plus avoir de documents qui contiennent de l'information
sensible.
Nous voulons tout de même souligner que,
si jamais il y avait des modifications, ça pourrait être dans notre loi, la Loi
sur le cadastre, peu importe, qui nous obligent à inscrire des informations
sensibles, bien, nous serions d'avis qu'il <faudrait...
M. Rodriguez (Orlando) : ...
plus avoir de documents qui contiennent de l'information sensible.
Nous voulons tout de même souligner
que, si jamais il y avait des modifications, ça pourrait être dans notre loi,
la Loi sur le cadastre, peu importe, qui nous obligent à inscrire des
informations sensibles, bien, nous serions d'avis qu'il >faudrait
déposer un document original au Registre foncier puis que, si jamais il y avait
lieu pour faire le caviardage de ces informations-là, ça serait à l'officier du
Registre foncier de le faire. Alors, nous souhaitons,< que...> bien,
dans le contexte actuel, ça ne nous touche pas, mais si jamais il y a des
modifications, que les documents qui sont déposés soient toujours des documents
originaux, sans caviardage ou sans censure, si vous me permettez le mot, M. le
Président.
Deuxième volet, il nous concerne beaucoup
plus parce que ça touche l'essence même de notre mission de protection du
public par rapport à la délimitation de la propriété foncière. On est tout à
fait d'accord que le Québec doit aller dans cette direction-là de diffuser
l'information géospatiale du gouvernement et des organismes du gouvernement. Ça
fait des années... En tout cas, à mon souhait personnel... J'ai fait mon
doctorat il y a 20 ans, puis on parlait d'infrastructures de données géospatiales,
puis on parlait justement d'un paradigme que j'ai appelé, là, à cette
époque-là, la valeur sociale d'usage de l'information géospatiale. Alors, l'information
géospatiale a une valeur, une immense valeur, mais elle n'est pas... que si
cette information-là est utilisée de façon large par la société. Alors, cette
perspective de diffuser l'information du gouvernement, bien, ça va rencontrer
cette philosophie première de donner aux citoyens une accessibilité à la donnée
qui est disponible.
Il y a toutefois certaines préoccupations par
rapport aux jeux de données qui vont être diffusées puis par rapport au format
qui serait disponible pour le public. Et il faut comprendre que, si des données
qui font référence à la limite de la propriété foncière sont diffusées au
public, il y a quand même un risque de dérapage dans le sens que les citoyens
ou d'autres professionnels qui n'ont pas nécessairement la formation ou la
capacité technique pour interpréter la donnée puissent... une certaine affectation...
de la propriété.
J'ai pris, dans notre mémoire, un exemple
qui développe beaucoup par rapport à la cartographie des zones inondables juste
pour illustrer la problématique, parce que c'est un sujet d'intérêt qui est sur
la table présentement. Alors, il faut comprendre que le cadastre du Québec, qui
serait un peu le fond de carte pour la diffusion des données, est un projet
d'envergure qui a permis d'obtenir une image complète du morcellement foncier
du Québec. Ceci étant dit, ce projet-là n'a pas eu comme objectif de définir de
façon précise les limites des propriétés.
Alors, si nous pensons que des jeux de
données <peuvent...
M. Rodriguez (Orlando) : ...d'envergure
qui a permis d'obtenir une image complète du morcellement foncier du Québec.
Ceci étant dit, ce projet-là n'a pas eu comme objectif de définir de façon
précise les limites des propriétés.
Alors, si nous pensons que des jeux de
données >peuvent être superposés avec le cadastre du Québec, il y aurait
risque à de mauvaises interprétations de la part des... bon, je mentionnais
tantôt, du citoyen lui-même qui pourrait, en principe, avoir, par exemple,
accès à un portail qui lui permettrait de savoir si une propriété est incluse
ou pas dans une zone inondable. Nous pensons qu'effectivement le citoyen doit
connaître des informations générales à cet égard mais sommes d'avis que, de
toute manière, l'arpenteur-géomètre a un rôle essentiel pour s'assurer que l'information
qui est véhiculée est bien comprise par les différents utilisateurs.
Alors, nous proposons une démarche que
nous avons identifiée comme processus de qualification préalable de l'information
qui va être diffusée. On ne peut pas imaginer que tous les jeux de données vont
être diffusés <dans... >avec la même précision, avec la même
étendue. Nous pensons que les arpenteurs-géomètres, connaissant l'essence même
du fond de carte qui sera le cadastre du Québec, devront évaluer jusqu'à quel
point un jeu de données peut être diffusé au public puis avec quelle précision
puis feraient en sorte de... si vous me permettez, des catalogues dans lesquels
on peut exprimer les niveaux de risque par rapport à une diffusion d'un jeu de
données en particulier.
Ceci étant dit, une fois les jeux de
données qualifiés, il serait souhaitable d'identifier, selon les types de
données, bien, ils seraient accessibles à quels types d'utilisateurs et pour
quelles fins. Alors, on peut comprendre qu'on avance dans cette direction puis
on est tout à fait ouverts à discuter avec le gouvernement là-dessus.
• (11 h 20) •
De la même façon, par rapport à l'obtention
des informations d'autres ministères puis d'autres organismes du gouvernement,
bien, nous sommes du même avis. Nous sommes tout à fait favorables à la
démarche, mais il faut quand même discuter par rapport à la particularité de la
qualification de la donnée pour s'assurer que le public n'est pas à risque de
dérapage par rapport à une mauvaise interprétation des limites de la propriété
foncière ou des différentes contraintes qui peuvent l'affecter.
Juste prendre une petite gorgée. Alors, si
on... Je vous propose rapidement quelques-unes de nos recommandations
là-dessus. Nous avons, à la recommandation 4, formulé la suivante :
définir les privilèges d'accès aux jeux de données selon les types
d'utilisateurs et la finalité de l'usage. Alors, oui, on peut envisager que toutes
les données qui sont en possession du gouvernement, les données géospatiales,
soient diffusées mais, je le <répète...
M. Rodriguez (Orlando) :
...à la recommandation 4, formulé la suivante : définir les
privilèges d'accès aux jeux de données selon les types d'utilisateurs et la
finalité de l'usage. Alors, oui, on peut envisager que toutes les données qui
sont en possession du
gouvernement, les données géospatiales, soient
diffusées mais, je le >répète encore parce que c'est très important, en
identifiant c'est qui, l'utilisateur, et à quel usage il pourrait utiliser ces
données-là.
Recommandation 5 sur le mémoire :
prévoir la qualification préalable de l'information géospatiale en matière cadastrale,
foncière et d'arpentage qui sera diffusée.
Puis je me permettrai de mentionner la
recommandation 7, qui viserait à modifier la Loi sur les
arpenteurs-géomètres afin de prévoir la certification préalable, par les
membres de l'OAGQ, des jeux de données officiels ayant un impact sur la
propriété foncière avant toute diffusion par le gouvernement.
Alors, à titre de conclusion, bien, nous
saluons encore ce projet de loi. Nous sommes favorables, nous sommes là pour
accompagner les travaux. Puis je me permettrai, en toute fin de conclusion...
vous rappeler qu'en avril 2017 nous avons soumis un rapport au ministère
de l'Énergie et Ressources naturelles intitulé Vers un système foncier
performant!, qui vise justement à favoriser l'obtention de nouvelles informations
qui ne sont pas nécessairement disponibles aujourd'hui.
Nous avons parlé, dans ce rapport, du
cadastre de servitude, mais, dans mes commentaires, quelque part dans le
mémoire, nous avons parlé, en fait, de quelque chose de plus large, qui serait
le cadastre de contrainte, en nous permettant d'identifier les contraintes
naturelles, comme les zones inondables, les risques de glissement de terrain,
les bandes riveraines, et les contraintes anthropiques qui tombent carrément
sur l'identification nécessaire et la localisation de l'assiette des servitudes
qui, comme des millions de servitudes,<... qui >ne sont pas
identifiées présentement dans le cadastre du Québec ni dans le Registre foncier.
Je pense, ça fait le tour de nos
commentaires là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, M. Rodriguez. Alors, nous allons maintenant débuter
la période d'échange avec les membres de la commission. Et, M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Julien : Oui, merci. Merci
beaucoup pour votre mémoire et l'ensemble des éléments que vous apportez aujourd'hui.
Ça va être de grande valeur pour nous actuellement et pour la suite de nos
travaux.
<J'aimerais... >Vous l'avez
mentionné, mais j'aimerais vous entendre,< sur...> malgré
certaines préoccupations que vous énoncez, là, sur l'intérêt de votre ordre
puis qu'est-ce que ça représente, pour vos membres, la mesure de diffusion de
l'information géospatiale et foncière contenue dans le projet de loi n° 35, là, qui est accentuée. C'est quoi, le bénéfice pour
vos membres et votre ordre?
M. Rodriguez (Orlando) :
Alors, M. le ministre, il faut comprendre que les arpenteurs-géomètres, dans
son exercice de la profession, sont appelés à délimiter la propriété foncière.
Alors, en créant le cadastre du Québec, le cadastre rénové, nous avons créé les
morcellements d'ensemble du territoire du Québec, mais il reste quand même <que...
M. Rodriguez (Orlando) :
...les arpenteurs-géomètres, dans son exercice de la profession, sont appelés à
délimiter la propriété foncière. Alors, en créant le cadastre du
Québec,
le cadastre rénové, nous avons créé les morcellements d'ensemble du territoire
du
Québec, mais il reste
quand même >que, pour mettre en
valeur ces données-là, il est nécessaire de compter sur d'autres informations
supplémentaires qui nous permettraient de faire une analyse plus poussée
lorsque l'arpenteur-géomètre va produire des documents comme le certificat de localisation.
Aujourd'hui, on le sait,
l'arpenteur-géomètre doit faire un peu, si vous me permettez, le parcours du
combattant pour chercher des informations à gauche et à droite dans les ministères,
dans les municipalités. Alors, elle devient compliquée, cette recherche d'information
là, dans les différents paliers du gouvernement, au niveau des municipalités.
Alors, nous pensons que, si, demain matin
ou dans quelques mois, on a un portail qui permettrait d'avoir un accès
centralisé, simplifié à ces données-là, des données officielles qui ont été
qualifiées préalablement, l'arpenteur-géomètre pourrait se concentrer davantage
dans son rôle d'analyse, dans son rôle de conseil, plutôt que de courir à
gauche et à droite à la recherche de la donnée. La centralisation de l'information
à un seul endroit où on peut nous garantir que l'information est officielle va
simplifier la tâche de recherche de l'information. Puis les produits qui sont
élaborés par l'arpenteur-géomètre seraient davantage favorisés dans le sens que
l'analyse serait concentrée sur des documents officiels qui seraient faciles
d'accès.
M. Julien : Durant votre intervention,
vous avez mentionné, là, l'enjeu, là, du caviardage, là, de certaines informations.
Naturellement, là, je tiens à vous rassurer qu'il est prévu, en réalité, que
les documents soient transmis de manière intègre et que, par la suite, en fin
de compte, soient détenus de manière intègre et qu'ils soient publiés,
caviardés par l'officier sur les éléments sensibles. On a quand même regardé,
là, parce qu'on a quand même 70 millions de documents, alors, au Registre
foncier, on a fait des sondages, là, qui nous révèlent que ce n'est même pas
1 % des documents qui pourraient contenir de l'information sensible, bien
qu'il est prévu que celle-ci ne devrait pas être soumise. Puis là on vient
mettre un contrôle supplémentaire qu'on va attraper au fur et à mesure, mais le
fait qu'on les détienne de manière intègre mais qu'on publie, en fin de compte,
l'information en enlevant certaines données sensibles, c'est à votre
satisfaction?
M. Rodriguez (Orlando) : C'est
entièrement à notre satisfaction, M. le ministre.
M. Julien : C'est bien. Je
comprenais aussi, là, vous avez mentionné... Je ne sais pas où vous avez pris
ces données-là, mais je comprends que, déjà, les membres de votre ordre
transmettent 99 % des informations de manière électronique.
M. Rodriguez (Orlando) : Oui.
M. Julien : Cette information-là,
vous la tenez... vous avez fait une... Je serais curieux.
M. Rodriguez (Orlando) : Bien,
je vais <permettre...
M. Julien : ...je ne sais
pas où vous avez pris ces données-là, mais je comprends que,
déjà, les
membres de votre ordre transmettent 99 % des
informations de
manière électronique.
M. Rodriguez (Orlando) :
Oui.
M. Julien : Cette
information-là,
vous la tenez... vous avez fait une... Je serais curieux.
M. Rodriguez (Orlando) :
Bien, je vais >permettre à mon vice-président, qui est beaucoup plus
proche de la pratique terrain, de développer un peu là-dessus.
M. Lépine (Alain) : Merci. Je
vous dirais que les principaux échanges qu'on a sont au niveau des opérations
dans le plan cadastral, le plan de cadastre du Québec. Avec toutes les mises à
jour, les corrections, les interventions de l'arpenteur-géomètre avec le
ministère des Ressources naturelles, c'est avec des voies électroniques que ça
s'échange, qu'il y a des contrôles de qualité et d'intégration des opérations.
M. Julien : Mais juste pour me
rassurer, expliquez-moi le 1 % et en quoi ce 1 % là... Pourquoi ce
n'est pas 100 %? Et est-ce que l'adoption de la loi, le cas échéant, amène
des enjeux pour le 1 % ou c'est juste parce que ces gens-là le font?
M. Rodriguez (Orlando) : Si
vous me permettez, M. le ministre, par rapport à ce 1 %, par rapport à
l'information cadastrale, la mise à jour du plan cadastral, c'est 100 %
qui est fait de façon électronique. Il y a juste des fois... On parlait tantôt
de l'inscription des procès-verbaux d'abornement, des fois il y a des membres
en région qui n'ont pas nécessairement un accès poussé à l'Internet, alors ils
sont tentés d'aller déposer le document au bureau de la publicité foncière,
mais je pense qu'avec les différentes initiatives du gouvernement aussi de
fournir une connexion Internet de qualité même dans les régions éloignées,
cette problématique ne sera plus un enjeu pour les quelques membres. Ça
pourrait être même moins que 1 % qui font encore l'inscription de certains
documents par voie papier.
M. Julien : Parfait. Je voyais
également, là, qu'on a annoncé, là, le Plan de protection du territoire face
aux inondations, là, que le gouvernement souhaite adopter, là, d'ici 2021, avec
une méthodologie standardisée qui est cohérente avec la cartographie des aléas
d'inondations. Et le plan prévoit, là, que les aléas d'inondations seront
cartographiés à l'échelle des bassins versants d'ici 2023.
Vous amenez certaines préoccupations. Je
me demandais : Seriez-vous intéressé à contribuer aux travaux du comité,
là, consultatif qui a été constitué justement pour la mise en oeuvre de ce
plan-là?
• (11 h 30) •
M. Rodriguez (Orlando) : Oui. M.
le ministre, je vais vous faire une petite publicité. Moi, je travaillais à la ville
de Gatineau, je viens de quitter il n'y a pas longtemps. Alors, j'étais
impliqué de façon directe dans la préparation de la nouvelle cartographie des
zones inondables pour l'Outaouais, qui est l'un des huit projets conventionnés.
Comme président de l'ordre, je suis tout à fait ouvert à participer dans ces
travaux-là. Il serait dans notre intérêt de donner notre participation dans ces
échanges-là techniques.
Je voudrais vous rassurer dans le sens
que...
11 h 30 (version révisée)
M. Rodriguez (Orlando) :
…comme président de l'ordre, je suis tout à fait ouvert à participer dans ces
travaux-là. Il serait dans notre intérêt de donner notre participation dans ces
échanges-là, techniques.
Je voudrais vous rassurer dans le sens que
l'arpenteur-géomètre participe déjà, en bonne partie, dans les différents
projets, dans les huit projets conventionnés, dans l'acquisition et, dans une
certaine mesure, dans la certification de la donnée géoréférencée.
Pour produire la cartographie des zones
inondables, il y a carrément deux professionnels qui travaillent… qui doivent
travailler ensemble, qui sont l'ingénieur et l'arpenteur-géomètre. Alors, d'un
côté l'ingénieur doit faire la collecte, l'analyse, l'interprétation des
données hydrodynamiques qui vont nous permettre d'analyser les comportements
hydriques des différentes rivières, mais, à côté, pour arriver là,
l'arpenteur-géomètre doit jouer un rôle essentiel pour s'assurer que les
différentes mesures qui sont prises par l'ingénieur sur le terrain sont placées
de façon convenable. Et, pour cela, en tout cas dans les dossiers qu'on a
réalisés en Outaouais, on a exigé la participation d'un arpenteur-géomètre dans
chaque mandat où les ingénieurs devaient faire les relevés.
Alors, l'ingénieur, il a son rôle à jouer
dans ce relevé hydrométrique où l'arpenteur-géomètre n'a pas l'expertise
complète, mais l'arpenteur-géomètre est à côté pour s'assurer que les points
d'attachement, si vous voulez, de ces relevés sont connus, sont précis, puis
que ces points vont suivre dans les différentes étapes du projet d'élaboration
de la cartographie.
Alors, nous avons fait environ sept
différents mandats de relevés de terrain qui nous ont fourni les données pour
alimenter un modèle hydrodynamique qui est, bien entendu, produit par des
ingénieurs, mais, dans chacun de ces mandats, l'arpenteur-géomètre s'est assuré
de la position géospatiale précise des différents relevés. Alors, nous, à la
dernière étape, ce qui nous… ce qui est souhaitable, c'est que le produit
cartographique final qui est fondé sur les différents relevés, bien, soit
certifié aussi par l'arpenteur-géomètre en prenant les données que ses
confrères auront certifiées dans chacune des étapes préalables.
Alors, c'est une approche qui, je dirais,
s'est pas mal généralisée parmi les huit projets conventionnés, mais il faut
comprendre que ce n'est pas toutes les municipalités, les MRC qui ont la
capacité pour avoir un bureau de projets comme celui-là. Alors, si, dans ces
démarches, on parle de la cartographie des zones inondables, on est capables
d'appuyer la participation de l'arpenteur-géomètre et même de l'exiger, bien,
ça serait déjà très payant pour obtenir un produit qui serait facilement
certifiable pour être publié.
Ceci étant dit, une fois la cartographie
des zones inondables finalisée et publiée sur une interface, il faut quand même
informer le public du fait que l'interface, c'est un outil référentiel, mais
que, pour s'assurer de la bonne géolocalisation <de la limite…
M. Rodriguez (Orlando) :
...pour être publié.
Ceci étant dit, une fois la
cartographie des zones inondables finalisée et publiée sur une interface, il
faut quand même informer le public du fait que l'interface, c'est un outil
référentiel, mais que, pour s'assurer de la bonne géolocalisation >de la
limite des zones inondables sur le terrain, il est toujours nécessaire de faire
appel à l'arpenteur-géomètre pour qu'il puisse matérialiser ces limites sur son
terrain.
Je parlais tantôt du cadastre du Québec
qui fournit une vue d'ensemble du morcellement foncier, mais il n'est pas nécessairement
précis au millimètre près pour s'assurer que la cartographie des zones
inondables va tomber à la bonne place. Ça ne veut pas dire que le cadastre du
Québec a été mal fait, ça veut dire qu'il a répondu à des objectifs différents
avec des technologiques différentes, avec des précisions différentes.
Aujourd'hui, pour le projet de
cartographie des zones inondables, avec les technologies qu'on dispose, on est
capables d'aller chercher une précision de cinq centimètres, par exemple, dans l'élaboration
des cartes, tandis que, dans les projets pour l'élaboration du cadastre rénové
du Québec, bien, il y a des précisions variables, mais, si on prenait, par
exemple, les cartes cadastrales à l'échelle cinq millièmes, on pourrait parler
de précision d'environ deux mètres. Alors, vous comprendrez que superposer un
jeu de données où la précision, en partant, est de deux mètres avec un jeu de données
dont la précision peut atteindre cinq centimètres, bien, ça représente un enjeu
d'analyse supplémentaire.
Mais, pour répondre à votre question de
départ, oui, nous sommes là, disponibles pour discuter avec vous et accompagner
la démarche.
M. Julien : Super. Je
crois que mon collègue de Lac-Saint-Jean aurait une question.
Le Président (M. Lemay) :
Oui. Puis je sais que j'avais aussi un autre collègue qui avait une question.
Une voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Ah! bien, parfait. Bien, si vous voulez, le député de Bourget aurait une question.
Donc, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : Merci, M. le
Président. Bonjour à vous deux. C'est drôle, mais cette discussion-là, aujourd'hui,
qu'on a, ça me rappelle la signature électronique avec l'Ordre des ingénieurs.
Étant ingénieur moi-même, pendant longtemps, on a entendu des gens nous
dire : Mais, voyons donc!, c'est épouvantable, ça ne se fait pas, ça prend
un sceau. Maintenant, on n'en parle même plus, puis on se pose comment ça se
fait qu'on s'est posé seulement cette question-là. Alors, j'ai l'impression on
est rendus là, tout simplement.
Vous avez parlé de l'importance d'avoir
Internet à la grandeur du territoire. Alors, je pense que ça, c'est un enjeu
qui vous préoccupe actuellement.
M. Rodriguez (Orlando) :
Ce n'est pas un enjeu comme tel pour nous, parce que, comme je dis, c'est vraiment
un nombre minimal de membres qui auraient peut-être nécessité de déposer
quelques... de façon papier. Mais mettons qu'avec une couverture moyennement
bonne pour les régions vraiment éloignées, je pense que le dépôt électronique à
100 % serait facilement atteignable.
M. Campeau : Bien, on
travaille actuellement là-dessus. Évidemment, l'entrée en vigueur qui se fera
graduellement devrait permettre d'arriver à peu près à ce moment-là en même
temps.
Quand vous parlez de données centralisées,
<vous avez parlé...
M. Rodriguez (Orlando) : ...électronique
à 100
% serait facilement atteignable.
M. Campeau : Bien, on
travaille actuellement là-dessus. Évidemment, l'entrée en vigueur qui se fera
graduellement devrait permettre d'arriver à peu près à ce moment-là en même
temps.
Quand vous parlez de données
centralisées, >vous avez parlé d'accélérer... excusez, d'augmenter votre
efficacité et de baisser vos coûts. J'imagine que ça va avoir un effet. Est-ce
que, pour le citoyen... Le fait que ces données centralisées là existeraient, qu'est-ce
que ça va faire pour la personne qui demande vos services? Est-ce que ça va
avoir un effet sur les coûts, l'efficacité, la vitesse d'exécution? Voulez-vous
expliciter un peu plus, s'il vous plaît?
M. Rodriguez (Orlando) : Oui.
Merci pour votre question. C'est très pertinent, parce qu'en fait, comme je
l'expliquais tantôt, nous voyons deux niveaux différents d'accès à
l'information. Je parlais de la qualification de l'information et les
différents degrés d'accès selon l'utilité et l'usage escomptés. Alors, pour
nous, c'est clair que le citoyen, il a en main un outil comme... Si on reprend
l'exemple de la cartographie des zones inondables, il pourrait, de façon simple,
connaître, dans un contexte référentiel, si la propriété qu'il envisage
d'acheter, par exemple, est incluse dans une zone inondable ou pas. Ça ne veut
pas dire que l'information est précise au millimètre près, puis il devrait quand
même faire des vérifications auprès de son arpenteur-géomètre, sauf que, son
idée d'acheter une propriété, il pourrait la documenter de façon beaucoup plus
simple en ayant ces informations-là. Il pourrait être tenté de conclure
lui-même que la propriété est, en effet, exclue d'une zone inondable, mais ça,
ça pourrait entamer un niveau de risque.
Alors, nous sommes convaincus que le
citoyen, il peut prendre des décisions ou, en tout cas, dans une première étape
d'une démarche décisionnelle, avoir davantage d'information qu'il aurait tout
intérêt à faire vérifier par la suite par son arpenteur-géomètre, comme c'est
le cas. Nous avons eu certaines discussions déjà avec les équipes de travail du
ministère des Ressources naturelles puis nous sommes convaincus que le
certificat de localisation demeure le véhicule privilégié pour faire une
diffusion précise de la cartographie des zones inondables et, en général, de
toutes les contraintes qui peuvent affecter les droits sur la propriété
foncière.
Mais, pour résumer la réponse par rapport
à votre préoccupation, oui, je pense que le citoyen a davantage... il peut être
rassuré du fait de savoir qu'il y a des informations qui sont disponibles.
Puis, en ayant des messages clairs à l'effet que, pour préciser ces
informations, il peut compter sur l'arpenteur-géomètre, je pense que les deux
parties, le citoyen et le professionnel, sont gagnantes.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Juste pour
rebondir là-dessus, parce que vous l'avez mentionné beaucoup, en réalité, dans
la présentation de votre mémoire, cet enjeu-là que vous venez de discuter. <Je
comprends qu'effectivement...
M. Rodriguez (Orlando) : ...
je
pense que les deux parties, le citoyen et le professionnel, sont gagnantes.
Le Président (M. Lemay) :
M.
le ministre.
M. Julien : Juste pour
rebondir là-dessus, parce que vous l'avez mentionné beaucoup, en réalité, dans
la présentation de votre mémoire, cet enjeu-là que vous venez de discuter. >Je
comprends qu'effectivement, là, bon, premièrement, il y a plusieurs données,
puis après ça, on va venir superposer les zones inondables, et, bon, c'est
70 millions de documents qui viennent référencer. Puis, à la fin, bien,
comme utilisateur, comme citoyen, je vais être en mesure de faire un constat,
d'aller chercher de l'information qui peut-être serait perfectible, mais, au
moins, en termes d'utilisation, c'est pertinent à la fois pour le propriétaire
ou pour l'éventuel propriétaire. Puis, naturellement, est-ce que vous craignez
réellement qu'on ne fasse pas appel aux arpenteurs pour préciser ces
éléments-là quand l'enjeu va devenir réel?
• (11 h 40) •
M. Rodriguez (Orlando) : C'est
une excellente question, M. le ministre. On ne l'avait pas planifié, mais je
vous remercie, parce qu'en fait, aujourd'hui, on fait déjà face à des
problématiques où, on pourrait les qualifier comme des non-experts,
s'attribuent des rôles réservés à l'arpenteur-géomètre en profitant de la
facilité d'accès aux technologies de l'information. Il ne faut pas se cacher
que nos téléphones cellulaires ont déjà des GPS qui sont très précis. Puis,
avec l'arrivée d'un nouveau système de géoréférence nord-américain qui va nous
permettre, en 2022, d'avoir une précision de cinq centimètres dans les GPS
des téléphones, bien, il y a un risque de dérapage à l'effet que d'autres
professionnels pourraient proposer aux citoyens des applications simples qui
permettraient d'identifier les limites des propriétés.
Alors, nous sommes d'avis que, la
diffusion de l'information, il y a un niveau de risque à ce niveau-là. Mais en
même temps ça nous allume sur le fait que le citoyen va être informé sur les
différentes contraintes par exemple. Puis, sachant qu'il y a une possibilité de
limitation au droit de propriété, nous sommes persuadés qu'il va aller chercher
l'arpenteur-géomètre pour s'assurer que tout est conforme ou pour bien placer, dans
sa propriété, c'est quoi, ces contraintes-là qui limitent son droit de
propriété. Mais effectivement il y a des professionnels dans d'autres domaines
qui sont tentés à offrir nos services.
M. Julien : Mais je comprends
bien que si, en réalité, l'information... qu'on avise bien l'utilisateur de
l'information, de certaines de leurs limites, ça permettrait, là, en réalité,
d'atténuer ces enjeux-là.
M. Rodriguez (Orlando) : Je
vous dirais que, si je prends l'exemple du cadastre du Québec, on est déjà
capables d'obtenir certaines données. Il y a des mises en garde. Mais je vous
dirais, en même temps, que les gens qui veulent fait un mauvais usage, bien, la
page de mise en garde, ils vont la passer vite puis ils vont aller tout droit
sur la donnée. Alors, les mises en garde, elles sont là, c'est le point de
départ, mais je pense qu'on doit faire davantage.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, très bien. Donc, merci. <Ah!, M. Lépine...
M. Rodriguez (Orlando) :
...mais
je vous dirais, en même temps, que les gens qui veulent fait un mauvais usage,
bien, la page de mise en garde, ils vont la passer vite puis ils vont aller
tout droit sur la donnée. Alors, les mises en garde, elles sont là, c'est le
point de départ, mais je pense qu'on doit faire davantage.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, très bien. Donc, merci. >Ah!, M. Lépine, vous voulez rajouter
quelque chose. Allez-y.
M. Lépine (Alain) : Si
vous me permettez, mon président a bien répondu à la question, mais j'aimerais
ajouter une petite précision, surtout concernant le certificat de localisation.
On parle de données ouvertes, de données disponibles pour le public. C'est vraiment
un ajout, une modernisation qui est souhaitable au Registre foncier. Mais je
vous rappelle que le rôle de l'arpenteur-géomètre sur la production du
certificat de localisation, c'est la collecte de données, mais il y a la visite
terrain, la constatation des occupations, de l'analyse foncière, de l'analyse
des lois et règlements en vigueur avec les municipalités pour émettre une
opinion sur la propriété. Ce n'est pas juste la collecte d'information, mais il
faut l'apprécier, il faut la vulgariser avec le propriétaire, et c'est ce qui
nous démarque par rapport à l'assurance titre, par exemple. Les gens, ils
aiment ça, avoir une appréciation sur le terrain et d'avoir une rencontre avec
le professionnel.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, M. Lépine. Donc, sur ce, je cède maintenant la parole au député
de Laval-des-Rapides. La parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Merci, messieurs, pour votre exposé puis vos explications. À la
page 5 de votre mémoire, vous mentionnez, au premier paragraphe, la
deuxième section, là, que «le projet de loi n° 35
entend assurer la protection des citoyens en limitant l'accès à certains
renseignements personnels dans les documents publiés au Registre foncier du
Québec, de même qu'aux informations pouvant porter atteinte à l'intégrité
physique ou psychique d'une personne». Et, dans votre mémoire, donc, à la
recommandation numéro... dans une de vos recommandations, là, à la page 6,
là, vous demandez une définition, une définition à ce niveau-là. Vous n'êtes
pas juriste, mais dites-nous sur quoi on devrait se baser, justement, pour
parler de définition.
M. Rodriguez (Orlando) :
M. le député, si vous me permettez, je pense que vous n'avez pas la bonne...
dernière version de notre mémoire, parce que, suite à quelques discussions
supplémentaires que nous avons eues avec notre direction des affaires
juridiques, avec le Registre foncier, nous avons modifié la portée de cette
partie-là du mémoire puis, dans le mémoire que nous avons déposé comme
définitif, cette recommandation n'est plus présente.
M. Polo : Ah! O.K., O.K.
Parfait. Donc...
M. Julien : ...
Le Président (M. Lemay) : Oui.
Juste un instant. Mme la secrétaire, vous nous dites que vous êtes en train de
faire parvenir la nouvelle version qu'on a reçue, sous peu, c'est ça? Très
bien. Donc, désolé. Nous avons reçu une nouvelle version et nous la
transmettons aux membres de la commission.
M. Polo : Parfait. Merci
beaucoup, M. le Président. Par la suite, donc, à la page 6, <parmi
vos recommandations...
Le Président (M. Lemay) :
...
juste un instant. Mme la secrétaire, vous nous dites que vous êtes en
train de faire parvenir la nouvelle version qu'on a reçue, sous peu, c'est ça?
Très bien. Donc, désolé. Nous avons reçu une nouvelle version et nous la
transmettons aux membres de la commission.
M. Polo : Parfait. Merci
beaucoup, M. le Président. Par la suite, donc, à la page 6, >parmi
vos recommandations, notamment, vous parlez, dans le premier paragraphe, et
vous soulignez qu'il apparaît que le Registre foncier ne disposerait plus d'un
document authentique complet. Vous parlez également d'altérer, donc, un acte
authentique, O.K.? Donc, selon vous... dans un contexte où il y aurait un
problème ou advenant une cause judiciarisée, expliquez-nous le niveau de la
preuve qui en suivrait, compte tenu des modifications présentées ou apportées,
là.
M. Rodriguez (Orlando) : M. le
député, je suis encore désolé de vous donner la même réponse, mais cette
partie-là a été enlevée de notre mémoire aussi, parce qu'ayant produit des
analyses plus poussées avec notre direction des affaires juridiques, bien, nous
nous sommes rendu compte que cette problématique-là ne concerne pas la pratique
de l'arpenteur-géomètre. Je m'excuse.
Puis, juste pour vous mettre en contexte
parce que vous semblez ne pas avoir la bonne version, nous avons juste repris
l'article 52 de la Loi sur les arpenteurs-géomètres en précisant que les
seuls documents dans lesquels l'arpenteur-géomètre est censé de collecter ces
informations sensibles, c'est lors d'un bornage. Alors, pour l'élaboration de
son procès-verbal d'abornement, l'arpenteur-géomètre doit qualifier, s'assurer
de l'identité des différentes parties. Et, pour ce faire, il va effectivement
collecter certaines informations comme la date de naissance, prendre une copie
du permis de conduire, d'un passeport, mais ces informations-là ne sont pas
incluses dans le procès-verbal d'abornement. C'est là où on avait fait un peu
fausse route dans notre mémoire, mais, dans la version corrigée, on précise que
cette information-là demeure confidentielle dans le greffe de
l'arpenteur-géomètre.
Le Président (M. Lemay) : Si
vous regardez vos courriels, vous devriez l'avoir reçu. Ça a été fait il y a
quelques secondes. M. le député, la parole est à vous.
M. Polo : Merci. Je vais
essayer... Peut-être la troisième fois va être la bonne, M. le Président. O.K. Un
peu plus loin dans votre mémoire, vous parlez de l'importance du caractère...
de conservation du caractère papier qui est essentiel, O.K.? Et, selon vous,
est-ce qu'il y a moyen... est-ce qu'il y a une solution mitoyenne, O.K., tout
en préservant, disons, ce caractère de papier qui est essentiel versus le
contenu même du projet de loi n° 35, de
l'informatisation?
M. Rodriguez (Orlando) : La
troisième n'est pas la bonne non plus. Cette partie-là a été modifiée, retirée
également de notre mémoire. Mais je vous dirais qu'aujourd'hui nos membres
travaillent beaucoup pour avoir un greffe qui est 100 % numérique. Ce n'est
pas encore le cas partout, mais les informations <qui sont collectées...
M. Rodriguez (Orlando) : …
cette
partie-là a été modifiée, retirée également de notre mémoire. Mais je vous
dirais qu'aujourd'hui nos membres travaillent beaucoup pour avoir un greffe qui
est 100
% numérique. Ce n'est pas encore le cas partout, mais les
informations >qui sont collectées, qui demeurent confidentielles dans le
greffe de l'arpenteur-géomètre, il y a encore une partie qui est papier, mais
il y a des projets qui avancent dans les différents bureaux pour cheminer vers
un greffe numérique.
Alors, les documents, ils demeurent quand
même confidentiels au greffe, soit un greffe papier, un greffe numérique. Puis,
à ce niveau-là, je vous confirme encore qu'il n'y a pas d'enjeu par rapport à
la transmission des documents authentiques par l'arpenteur-géomètre.
M. Polo : Bien, <je
vais... ><Devrait-on créer... >donc, je vais aller dans la partie
des procès-verbaux, O.K.? Devrait-on créer des exclusions pour les
procès-verbaux, justement, afin d'assurer que les données confidentielles
recueillies soient préservées, disons, par les arpenteurs-géomètres?
M. Rodriguez (Orlando) : Bien,
aujourd'hui, c'est en fonction de ce qui est prévu dans la Loi sur les
arpenteurs-géomètres et à l'article 470 du Code de procédure civile, l'arpenteur-géomètre,
dans son procès-verbal, il peut en mettre une copie, du rapport qu'il a
préparé, suivant, bien, l'article 470 du Code de procédure civile, et y
référer. Cela veut dire qu'il peut tout de même collecter ces informations-là,
ces documents-là, qui, dans certains rapports qu'il produit, bien, il a, justement,
à ne pas faire mention aux informations sensibles qu'il va quand même détenir
en confidentialité dans son greffe.
M. Polo : O.K. Un peu plus
loin, M. le Président, là, à la recommandation n° 10... Avant
de poser ma question, est-ce qu'elle a été modifiée? Est-ce qu'elle apparaît
encore dans votre version?
M. Rodriguez (Orlando) :
Elle ne s'appelle plus la 10, mais, oui, elle est bonne, elle est bonne.
M. Polo : O.K.
Vous parlez, là, de qualification de la donnée foncière, O.K.? Et est-ce que le
projet de loi n° 35 pourrait créer une disparité dans l'exactitude
des données, selon vous, en fonction de ce terme-là, de cette qualification de
la donnée foncière?
• (11 h 50) •
M. Rodriguez (Orlando) : En
fait, il faut comprendre que le gouvernement du Québec, dans les différents
ministères, dans les différents organismes, il y a une panoplie, je ne sais pas
combien de millions, de données qui sont produites dans les différents
ministères. Il y a certaines qui sont déjà qualifiées, dans le sens qu'il y a
des métadonnées qui sont produites, mais nous pensons qu'un élément, au point
de départ... puis, on le mentionne à la recommandation 6, qui, dans votre
mémoire, est la recommandation 9, nous recommandons de prescrire la
procédure pour harmoniser la création des métadonnées de l'information
géospatiale à diffuser.
Alors, en créant une procédure harmonisée pour
créer les métadonnées, les métadonnées étant les données qui nous décrivent la
donnée, bien, nous pourrions nous assurer de différents éléments <qui
sont essentiels…
M. Rodriguez (Orlando) :
…est
recommandation 9, nous recommandons de prescrire la procédure
pour harmoniser la création des métadonnées de l'information géospatiale à
diffuser.
Alors, en créant une procédure
harmonisée pour créer les métadonnées, les métadonnées étant les données qui
nous décrivent la donnée, bien, nous pourrions nous assurer de différents
éléments >qui sont essentiels à l'analyse, bien, on peut dire, par
l'arpenteur-géomètre pour la publication de la donnée. Cette métadonnée-là nous
permettrait de connaître, entre autres, la date de création de la donnée, la
finalité pour laquelle elle a été créée, la procédure qui a été utilisée, la
précision et l'exactitude positionnelle des données. Puis, en fonction de ces
métadonnées, on serait capables de cheminer vers quelque chose qui nous
permettrait d'harmoniser la connaissance des jeux de données. Alors, aujourd'hui,
je ne pense pas qu'on pourrait qualifier… toutes les données. Mais, si on est
capables d'harmoniser cette procédure pour créer les métadonnées, je pense qu'on
pourrait y arriver dans quelques mois.
M. Polo : Merci. Et,
justement, en parlant de données ou de métadonnées, comme vous le mentionnez,
comment créer une plateforme de données centralisées via le projet de loi
n° 35? Et, comme vous le savez, au niveau du partage des données entre les
ministères, ce n'est pas toujours évident, on s'entend, et c'est un travail en
continu. Comment peut-on aider le ministre ou, en fait, le ministère à travers
le projet de loi n° 35 pour s'assurer, justement, de la mise sur pied d'une
plateforme de données qui serait efficace, disons-le comme ça?
M. Rodriguez (Orlando) : Bien,
il y a comme deux volets dans votre question. Je pense que d'avoir le projet de
loi n° 35, dans son libellé, par rapport à l'obtention d'autres
informations géospatiales, il y a déjà des prévisions là-dessus. Le projet de
loi, il parle de la modification des rôles et compétences du ministère des
Ressources naturelles qui permettrait l'obtention par le ministre des
informations détenues par les divers ministères et organismes du gouvernement
du Québec. Alors, je pense que l'adoption du projet de loi n° 35
donnerait, si vous me permettez, un pouvoir accru au MERN pour s'assurer de
pouvoir centraliser ces informations-là pour pouvoir les diffuser.
Par rapport au deuxième volet de votre
question, c'est sûr qu'une plateforme centralisée, comme outil technologique, c'est
assez simple à mettre en place. Il faut juste s'assurer que les mises en garde
que nous avons soulignées seront présentes. Mais, au niveau de la technologie,
puis il y a des bonnes technologies au Québec pour le faire, je pense qu'il n'y
aurait pas d'enjeux majeurs là-dessus. Je pense que, pour l'obtention de l'information,
vous avez tout à fait raison, c'est aujourd'hui un enjeu, mais la… qui est
faite dans le projet de loi n° 35, je pense qu'elle permettrait au ministre
des Ressources naturelles d'être assuré que la donnée va être disponible pour
que, pour la suite, elle soit diffusée dans cette plateforme.
M. Polo : Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Rodriguez, M. le député de Laval-des-Rapides. Est-ce
que... J'avais quelqu'un qui avait une question supplémentaire et qui n'a pas
pris la parole encore. On est corrects avec ça? D'accord. Donc, je sais que <ça
ne fait pas partie…
M. Rodriguez (Orlando) : ...d'être
assuré que la donnée va être disponible pour que, pour la suite, elle soit
diffusée dans cette plateforme.
M. Polo : Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. Rodriguez, M. le député de Laval-des-Rapides. Est-ce
que... J'avais quelqu'un qui avait une question supplémentaire et qui n'a pas
pris la parole encore. On est corrects avec ça? D'accord. Donc, je sais que
>ça ne fait pas partie de la procédure habituelle, mais, puisqu'il nous
reste quelques minutes, Mme la députée d'Argenteuil, allez-y avec votre question.
Mme Grondin : Merci, M. le
Président. Bonjour. En fait, on a répondu beaucoup, dont les questions du ministre
et du député de Bourget. Par contre, je voulais juste bien saisir. Concernant
toute l'information, vous avez donné l'exemple de la zone inondable, mais
l'enjeu est le même quand il s'agit de délimiter les milieux humides ou tout ce
qui est bande riveraine, cours d'eau, ligne des hautes eaux.
M. Rodriguez (Orlando) : Oui.
En fait, l'enjeu, je pourrais dire, il est semblable parce que, dans les deux
cas, puis j'ai glissé un mot, on parle des contraintes, contraintes étant une
restriction au droit de propriété. Alors, si on parle d'une propriété qui est
affectée par une zone inondable, bien, il faut comprendre que les règlements
municipaux, <vont interdire, dans... >en agissant dans le cadre
réglementaire qui est formulé par le gouvernement du Québec, vont interdire
certaines... Comme, par exemple, tu ne peux pas construire une nouvelle bâtisse
qui est dans la partie du terrain qui est incluse dans une zone inondable 0-20 ans.
Il en est de même pour une bande riveraine, mettons, soit 15 mètres, 30 mètres.
Si la propriété est touchée par la bande riveraine, bien, tout ouvrage est
interdit dans la portion de la propriété qui est touchée par la bande
riveraine.
Alors, je pense qu'en utilisant un concept
large des contraintes, bien, on vient dire qu'il y a d'abord la délimitation de
la propriété foncière qui est faite par l'arpenteur-géomètre en s'assurant de
la bonne géolocalisation des limites et, par la suite, on vient superposer ces
différentes contraintes qui vont nous donner une vue d'ensemble. Comme mon
vice-président l'a souligné, bien, l'arpenteur-géomètre aurait par la suite un
rôle d'analyse à faire pour s'assurer que ces informations-là sont superposées
de façon convenable pour donner un avis au propriétaire par rapport à l'usage
qui est possible de sa propriété.
Mme Grondin : ...
Le Président (M. Lemay) :
Rapidement, allez-y.
Mme Grondin : Donc, ce que je
peux comprendre, c'est que, dans le fond, dans tous les cas, que ce soit pour
des contraintes, moi, j'appelle ça des richesses, l'arpenteur-géomètre doit
intervenir. Il n'a pas la capacité de délimiter précisément une ligne des
hautes eaux ou une bande riveraine. Donc, à toutes les fois, ils doivent quand
même, de toute façon, aller sur le terrain et avoir d'autres professionnels qui
les soutiennent.
M. Rodriguez (Orlando) : C'est
ça. Alors, si on prenait l'exemple de la ligne des hautes eaux — excuse-moi,
c'est un peu... — mais, pour la ligne des hautes eaux, on travaille
toujours de concert avec les biologistes. Il y a des procédures qui vont
permettre aux biologistes de déterminer jusqu'où la végétation est fluviale et
où la végétation terrestre commence, et la première délimitation. Alors, le
biologiste, il est en mesure de déterminer <ces composantes...
M. Rodriguez (Orlando) : …
mais,
pour la ligne des hautes eaux, on travaille toujours de concert avec les
biologistes. Il y a des procédures qui vont permettre aux biologistes de
déterminer jusqu'où la végétation est fluviale et où la végétation terrestre
commence, et la première délimitation. Alors, le biologiste, il est en mesure
de déterminer >ces composantes de la délimitation. C'est une capacité
que l'arpenteur-géomètre n'a pas nécessairement, mais, en travaillant ensemble,
lorsque le biologiste a déterminé c'est où que la végétation aquatique termine
et où que la végétation terrestre commence, bien, il peut délimiter puis
géoréférencer ces limites.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, merci beaucoup. Donc, ceci complète la période d'échange avec les
membres de la commission. Et je vous remercie à tous de votre contribution aux
travaux.
Et, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre les travaux jusqu'après les affaires courantes. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 51)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles reprend ses travaux. Et je
demande donc à toutes les personnes présentes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Cet après-midi, nous allons poursuivre les
consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 35, la Loi visant à moderniser certaines règles
relatives à la publicité foncière et à favoriser la diffusion de l'information
géospatiale.
Cet après-midi, nous entendrons la Chambre
des notaires du Québec, mais, avant de commencer, j'aimerais savoir s'il y
avait consentement de poursuivre une durée d'environ 15 minutes au-delà de
l'heure prévue. Consentement. Merci.
Alors, je souhaite donc la bienvenue aux <représentants...
Le Président (M. Lemay) :
...à
la publicité foncière et à favoriser la diffusion de l'information
géospatiale.
Cet après-midi, nous entendrons la
Chambre
des notaires du Québec, mais, avant de commencer, j'aimerais savoir s'il y
avait consentement de poursuivre une durée d'environ 15 minutes au-delà de
l'heure prévue. Consentement. Merci.
Alors, je souhaite donc la bienvenue
aux >représentants de la Chambre des notaires du Québec et je vous
rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, puis nous
procéderons, par la suite, avec une période d'échange avec les membres de la
commission. Avant de débuter, je vous invite donc à vous présenter ainsi que
votre titre, et puis la parole sera à vous.
Mme Potvin (Hélène) : Alors,
bonjour, tout le monde. Hélène Potvin, notaire. Je suis présidente de la Chambre
des notaires depuis juin dernier.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Bonjour. Raphaël Amabili, notaire, responsable des relations institutionnelles.
Puis c'est moi également qui a piloté le dossier pour la chambre.
Mme Potvin (Hélène) : Alors, M.
le Président, Mmes, MM. les députés, au nom de la Chambre des notaires du
Québec, je vous remercie de votre invitation à cette consultation particulière
portant sur le projet de loi n° 35. Ce dernier vise notamment
à compléter le processus d'informatisation du système de publicité foncière
entrepris il y a près de deux décennies. La chambre se doit de saluer toute initiative
visant à moderniser et actualiser les règles actuelles à la nouvelle réalité
technologique. La chambre appuie et accueille donc favorablement cette pièce
législative.
Bonification des services en ligne, amélioration
des délais d'inscription et transmission des réquisitions d'inscription uniquement
via un moyen technologique, il ne s'agit là que quelques-unes des mesures qui
sont avantageusement proposées par le p.l. n° 35.
Comme vous le constaterez à la lecture de notre mémoire, l'intervention de la
chambre est basée sur l'expérience des notaires en matière immobilière. Les
notaires s'assurent au quotidien que les titres publiés au Registre foncier
sont exempts d'erreur ou de vice. Ils garantissent la sécurité des titres
fonciers notamment par l'examen des actes et des informations publiées à ce
registre. Les commentaires qui se trouvent dans notre mémoire ont donc été
écrits suivant cette perspective.
Avant de présenter les grands axes de
notre mémoire et nos principales recommandations, vous me permettrez de débuter
cet exposé en ouvrant une parenthèse pour vous dire que les notaires ont
toujours été prêts à répondre aux besoins de la population et de l'État
notamment en matière technologique. L'informatisation complète du Registre
foncier, telle que proposée par le p.l. n° 35,
ne fait pas exception à la règle. Plus de 90 % des notaires utilisent déjà
la technologie pour publier électroniquement les actes au Registre foncier. La
mesure proposée par le projet de loi visant à rendre obligatoire la
présentation de réquisitions d'inscription sur un support technologique
s'inscrit donc dans cette lignée, d'autant plus que la profession notariale est
elle-même en train d'entreprendre son propre virage numérique au bénéfice du
citoyen.
Depuis le début de l'état d'urgence
sanitaire, une mesure temporaire et exceptionnelle est venue autoriser les
notaires à recevoir les actes notariés sur un support technologique. Nous
travaillons activement à <proposer une...
Mme Potvin (Hélène) : ...est
elle-même en train d'entreprendre son propre virage numérique au
bénéfice du citoyen.
Depuis le début de l'état d'urgence
sanitaire, une mesure temporaire et exceptionnelle est venue autoriser les
notaires à recevoir les actes notariés sur un support technologique. Nous
travaillons activement à >proposer une solution permanente à cette
mesure. À cet égard, on peut dire qu'informatisation du Registre foncier et
informatisation de la profession notariale vont de pair.
Cela dit, revenons à notre mémoire. La
majeure partie porte sur le moyen proposé par le p.l. n° 35
pour préserver les renseignements personnels et sensibles qui se retrouvent au Registre
foncier. On parle ici du caviardage, une mesure qui est proposée par le projet
de loi. Donc, de façon plus précise, il s'agit de la possibilité pour
l'officier de la publicité des droits de caviarder toute mention à un acte du Registre
foncier pouvant porter atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'une
personne.
Évidemment, nous reconnaissons et saluons
l'importance que le p.l. n° 35 accorde à la
protection de ces renseignements à l'ère où la technologie est omniprésente au
sein de notre société. Cependant, le caviardage d'information présuppose à
l'apposition de marques permanentes sur un document afin de rendre certaines
informations illisibles. On s'interroge, dans notre mémoire, sur les
conséquences qu'aura ce geste à certains égards.
D'abord, on se questionne sur les impacts
de cette mesure sur la valeur des documents publiés au Registre foncier.
Caviarder un document porte nécessairement atteinte à son intégrité. On sait
pourtant que l'intégrité d'un document doit être assurée afin qu'il conserve
une certaine valeur, notamment pour que son contenu fasse foi auprès des
personnes qui consultent le registre. Il s'agit là de la mission principale du Registre
foncier.
Ensuite, on s'interroge sur les
répercussions que cette mesure entraînera sur le notaire examinateur de titres
et sur les services qu'il offre au public. Ce dernier, rappelons-le, doit
consulter l'ensemble des actes et des transactions qui concernent un immeuble
afin d'assurer la sécurité juridique de la transaction et le respect de
l'ensemble des règles de droit. Comment pourra-t-il réaliser un tel exercice si
certains renseignements ne lui sont plus accessibles?
Enfin, le Registre foncier est
généralement reconnu comme étant un registre public. À ce titre, le Code civil
du Québec prévoit l'obligation pour le vendeur d'un immeuble de remettre à
l'acheteur les titres de propriété qu'il possède. Puisqu'ils sont publiés au Registre
foncier, ces titres sont donc, à l'heure actuelle, reconnus comme étant de
nature publique. On se demande si le fait de caviarder certains renseignements
au Registre foncier changera le statut public de ces titres et des
renseignements qui y apparaissent. Le cas échéant, il est fort à parier que
cela modulera l'obligation de remise des titres de propriété du vendeur à
l'acquéreur. Cela aura peut-être également une incidence sur la pratique du
notaire qui émet des copies certifiées conformes de certains titres de
propriétés <immobilières...
Mme Potvin (Hélène) : ...le
cas échéant, il est fort à parier que cela modulera l'obligation de remise des
titres de propriété du vendeur à l'acquéreur. Cela aura
peut-être
également une incidence sur la pratique du notaire qui émet des copies
certifiées conformes de certains titres de propriétés >immobilières.
Il faut comprendre ici que ces
interrogations ne se veulent pas être une critique du projet de loi. Il s'agit
plutôt des principaux éléments qui ont animé la réflexion, guidé la rédaction
de notre mémoire et mené à proposer ces quelques bonifications issues de notre
mémoire que je vous présente brièvement.
D'abord, nous croyons que le législateur
devrait privilégier une autre mesure que le caviardage, qui se veut être plus
mécanique que technologique. Il aurait en effet semblé plus approprié que le
p.l. n° 35 propose un moyen ou un procédé
technologique destiné à limiter la diffusion de renseignements sensibles au Registre
foncier sans pour autant altérer de façon définitive les documents et porter
atteinte à leur intégrité.
Ensuite, nous croyons qu'une telle mesure
devrait être vue en harmonie avec les autres registres et banques de données
publiques de l'État. En effet, la réalité de la protection des renseignements
personnels à laquelle le Registre foncier est confronté en est une qui concerne
tout autant les autres registres et banques de données publiques du
gouvernement. Au nom des utilisateurs de ces registres, nous croyons qu'il y
aurait lieu d'assurer une uniformité dans les divers moyens retenus afin d'assurer
la protection des renseignements sensibles.
Comme je le mentionnais, le p.l. n° 35 prévoit que toute mention pouvant porter atteinte à l'intégrité
physique ou psychique d'une personne pourra être caviardée par l'Officier de la
publicité foncière sur demande écrite d'une personne. Selon nous, ces critères
apparaissent relativement subjectifs. Le p.l. n° 35
reste en effet muet sur la façon dont on pourra déterminer s'il y a
effectivement atteinte à cette intégrité. Quelqu'un pourrait-il prétendre que
la divulgation du montant de son prêt dans l'acte d'hypothèque porte atteinte à
son intégrité psychique?
La chambre considère essentiel d'objectiver
et de circonscrire dans le Règlement sur la publicité foncière quels sont les
critères permettant d'accueillir une demande de caviardage. Il pourrait
également être déterminé, dans ce règlement, que les demandes de caviardage
sont limitées à une série de renseignements qu'il identifie. À l'inverse, le
règlement pourrait également prévoir quels sont les renseignements qui ne
peuvent pas être caviardés, soit ceux qui sont utiles et nécessaires au bon
fonctionnement du Registre foncier. Il ne faudrait effectivement pas que les
notaires et les autres professionnels qui procèdent régulièrement à l'examen
des titres immobiliers aient des difficultés à réaliser l'exercice. Il en va de
la fiabilité des titres, de la sécurité juridique des transactions et de la
protection du public. L'élaboration d'un tel règlement favoriserait la
concertation de l'ensemble des acteurs du milieu. À défaut, peut-être
faudrait-il envisager un moyen qui permettrait à ces professionnels d'avoir
accès aux renseignements visés.
• (16 heures) •
Nous croyons également...
16 h (version révisée)
Mme Potvin (Hélène) : ...la sécurité
juridique des transactions et de la protection du public. L'élaboration d'un
tel règlement favoriserait la concertation de l'ensemble des acteurs du milieu.
À défaut, peut-être faudrait-il envisager un moyen qui permettrait à ces
professionnels d'avoir accès aux renseignements visés.
Nous croyons également que certaines
règles qui sont actuellement en vigueur auraient mérité d'être vues en conformité
avec l'objectif de protection des renseignements. Notre mémoire comporte
quelques exemples, alors permettez-moi d'illustrer mon propos de façon concrète
avec cet exemple. Le Code civil prévoit qu'un avis du changement de nom doit
être publié au Registre foncier afin d'établir la concordance entre l'ancien et
le nouveau nom. On sait pourtant que le changement de nom d'une personne
physique peut bien souvent être associé à un changement au niveau de son
identité de genre. Cette exigence du Code civil apparaît porter une atteinte
directe à l'intégrité psychique de cette personne, et plusieurs mentions de cet
avis risquent d'être caviardées. Nous croyons qu'il serait opportun de revoir
les règles de ce type dans leur application. On superpose plutôt cette nouvelle
mesure générale de caviardage qui risque de créer des problématiques
d'application.
Nous en conviendrons tous, la publicité
des droits et la protection des renseignements sont des conceptions qui, par
leur nature même, s'opposent. L'exercice auquel s'est prêté le législateur n'en
était pas un facile. Nous espérons que les recommandations de notre mémoire
pourront servir à bonifier le projet de loi n° 35 et à
alimenter la réflexion. Nous demeurons disponibles à travailler étroitement
avec tous les acteurs dans ce dossier, et soyez assurés de toute notre
collaboration pour la suite du dossier. Je vous remercie de votre attention.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, Mme Potvin. Alors, sur ce, nous allons débuter la période
d'échange avec les membres de la commission. Et, M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Julien : Oui, merci. Merci
beaucoup pour votre mémoire puis votre présence ici aujourd'hui. C'est très
apprécié, dans la perspective où on veut adopter un projet de loi qui est
accueilli favorablement par la Chambre des notaires, avec certains éléments,
là, à discuter. Puis on conçoit très bien, là, le caractère essentiel de la Chambre
des notaires et des notaires dans la qualité de l'information et de la
publication du registre.
Juste pour l'aspect caviardage d'information,
puis on a eu la discussion ce matin avec les arpenteurs-géomètres, qui avaient
certaines préoccupations également, donc, vous avez certaines préoccupations également.
Naturellement, là, la volonté, puis... Alors, ça va prendre peut-être des
explications supplémentaires, mais des renseignements, là, qui seront caviardés
ne sont nullement nécessaires à la publicité, là. C'est-à-dire que, pour nous,
on a fait, dans le passé... En réalité, c'est des informations qui ne devraient
pas se retrouver au Registre foncier, qui ne sont pas pertinentes. Puis là j'ai
dit : Bien, on veut avoir un outil qui permet de caviarder, mais on garde
toujours l'original, en réalité, là, de l'information à l'intérieur des systèmes
du MERN, mais ce qui va être publicisé...
Puis je voulais voir l'ampleur de la
situation, a priori, par rapport à ce qu'on veut amener comme démarche. On a
fait un échantillonnage de 400 dossiers : quatre cas qu'on a retracés
du genre numéro de marge de <crédit...
M. Julien : ...
à
l'intérieur des systèmes du MERN, mais ce qui va être publicisé...
Puis je voulais voir l'ampleur de la
situation, a priori, par rapport à ce qu'on veut amener comme démarche. On a
fait un échantillonnage de 400 dossiers : quatre cas qu'on a retracés
du genre numéro de marge de >crédit. Est-ce que c'est pertinent qu'on
retrouve cette information-là? Je ne le crois pas. Date et lieu de naissance...
On voit le genre. Et alors quatre cas de figure sur 400 tests, puis on
regarde toujours en...
Alors, c'est comme de dire : Ce qui n'est
pas supposé s'y retrouver, on a 70 millions de documents actuellement, on
souhaiterait ne pas les retrouver, on pense... Alors, l'échantillonnage visait
à dire : On n'en retrouve pas tant, donc c'est... mais dorénavant, s'il y
en avait, bien, le numéro de marge de crédit serait caviardé, le document
original serait maintenu et le document déposé pour fin de publication serait
vu sans le numéro de marge de crédit.
Si on le regarde de cette façon-là, qu'est-ce
que vous pensez de la notion de caviardage dans cette perspective-là? Après ça,
on pourrait voir, peut-être qu'on va gagner à venir préciser cette notion-là, puisque
vous avez cette interprétation-là à première lecture.
Mme Potvin (Hélène) :
Alors, merci pour la question. Je vais laisser mon collègue répondre.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Merci à vous pour les informations complémentaires. Ce que vous semblez dire
nous ramène dans le projet de loi, à l'article 104, où on vient énumérer
tout ce qui est lieu de naissance, numéro de permis de conduire, numéro de
passeport. Puis ça, je vous dirais que c'est conforme avec la pratique
notariale depuis plusieurs années où, évidemment, là, dans les actes, ce n'est
pas des documents qui seraient supposés apparaître au Registre foncier. On est tout
à fait confortables avec cette vision-là.
Notre préoccupation, c'est vraiment sur
l'aspect du projet de loi quand on parle de «toute mention qui peut porter
atteinte à l'intégrité physique ou psychique». Si vous dites que cette «toute
mention» là réfère nécessairement à ce fameux article 104, bien là, on
vient délimiter la portée, mais autrement ces «toute mention», «intégrité
psychique», bien, à quoi est-ce qu'on fait référence à ce moment-là?
Puis on... (Interruption) Excusez-moi. On
a une crainte pour l'uniformité aussi parce que, pour une personne, l'intégrité
psychique peut être une chose, pour une autre personne, une atteinte à
l'intégrité psychique peut être autre chose. Donc, c'est pour ça que, dans
notre mémoire, on vient parler de la nécessité d'objectiver cette expression-là
pour venir s'assurer que ce ne soit pas d'autres renseignements qui sont plus
subjectifs que des éléments comme ceux que vous mentionnez.
M. Julien : Donc, je
prends bonne note de votre réponse. Naturellement, pour nous, ces éléments-là,
puis on a des discussions avec l'équipe, sont quand même des concepts où il y a
une certaine jurisprudence, mais je vois où vous voulez nous apporter, puis on
va porter une attention toute particulière à ça. Parce que, comme on le
mentionne, c'est : actuellement, on n'a pas... on n'avait pas le pouvoir,
a priori de l'adoption de la loi, de venir caviarder certaines informations. C'est
très à la marge. Vous le mentionnez vous-même, ce n'est pas dans les pratiques
notariales de le faire, mais on constate : sur 70 millions de <documents...
M. Julien : ...parce
que,
comme on le mentionne, c'est :
actuellement, on n'a pas... on
n'avait pas le pouvoir, a priori de
l'adoption de la loi, de venir
caviarder certaines informations. C'est très à la marge. Vous le mentionnez
vous-même, ce n'est pas dans les pratiques notariales de le faire, mais on
constate : sur 70
millions de >documents, bien, il s'en
glisse quelques cas de figure. Et on voudrait avoir la capacité, quand ça
arrive, de masquer, justement, pour protéger les citoyens du Québec.
Vous mentionniez aussi tantôt, sur un
autre sujet, 90 % des notaires... ou des actes, je pense que vous avez dit
des notaires, actuellement utilisent la transmission électronique. J'avais fait
sortir des données par le ministère pour voir, bien, c'est quoi, à peu près. Actuellement,
on est à peu près à <7 % de documents électroniques... >93 %
de documents électroniques, 7 % de documents papier. Sur les 7 % de documents
papier, à peu près le quart uniquement avaient une espèce d'obligation qu'ils soient
papier, donc on avait encore... on aurait pu se rendre jusqu'à 97 %, à peu
près, de transmission électronique, légalement, sans la modification de la loi.
Là, on va le rendre obligatoire puis on va le permettre.
Mais le 10 % chez vous, pourquoi? Pourquoi
ils le font, actuellement?
Mme Potvin (Hélène) : Grande question.
Bien, écoutez, des fois, c'est des habitudes. Des fois, les notaires ne sont
pas... sont habitués d'une certaine façon, donc c'est plus commode pour eux de
déposer des papiers, mais on suit ces notaires-là, donc on les accompagne dans
la formation. Donc, si jamais ça devenait obligatoire, on pourrait tout à fait
les accompagner, là, pour ce virage-là. Donc, on comprend que c'est une
minorité, là, à ce moment-ci.
M. Julien : Parfait. Donc, la
période de transition qu'on vient mettre vous apparaît cohérente et suffisante,
justement, pour que ces habitudes-là rendent... ils soient confortables, en fin
de compte, à faire cette transition-là vers l'obligation que la documentation
soit transmise de manière électronique?
Mme Potvin (Hélène) : Bien, dans
un premier temps, on se questionnait justement sur la mise en vigueur de la
loi. On se demandait si ça allait être reporté compte tenu, là, de la période
de la COVID, là. On se demandait si les délais étaient maintenus, mais c'est
relativement court pour nous, là.
M. Julien : Donc, le délai
prévu, c'était un an suite à l'adoption. Donc, mettons qu'on l'adopte, je ne
sais pas quand, je ne présume de rien, 12 mois a posteriori de ça pour
permettre à l'ensemble, en fin de compte, des intervenants au registre de se
conformer à transmettre électroniquement, est-ce que ça... Parce que, pour moi,
peu importe quand ça arrive, ça sera plus 12. C'est cohérent pour vous?
Mme Potvin (Hélène) : C'était
la date qu'on avait parlé, oui, ça va. Merci.
M. Julien : C'est bien, merci.
Vous avez mentionné également, là, la Chambre des notaires, que la transmission
électronique des actes au Registre foncier va dans le sens du virage numérique
de la pratique notariale. Pouvez-vous m'exprimer un peu, la pratique notariale,
là, avec ce virage numérique là, quand vous dites que ça va dans le même sens,
la pratique évolue comment, là, dans les dernières années puis vers quoi qu'elle
s'en <va...
M. Julien : ...Registre
foncier va dans le sens du virage numérique de la pratique notariale.
Pouvez-vous m'exprimer un peu, la pratique notariale, là, avec ce virage
numérique là, quand vous dites que ça va dans le même sens, la pratique évolue
comment, là, dans les dernières années puis vers quoi qu'elle s'en >va?
Mme Potvin (Hélène) :
Alors, la Chambre des notaires a travaillé depuis plusieurs années sur l'acte
dématérialisé, donc l'acte technologique. La pandémie a bousculé un peu la mise
en oeuvre et l'a devancée. Donc, depuis le 1er avril, donc, les notaires
sont autorisés à recevoir des actes technologiques, donc, à distance pour
préserver, donc, la sécurité de leurs clients. Donc, cette mesure-là, elle
était temporaire avec le décret sur la loi sur la santé et donc a été prolongée
pour une durée d'un an avec le nouveau décret qui est entré en vigueur. Donc, c'est
quelque chose que la Chambre des notaires souhaite maintenir dans l'avenir.
Donc, nous travaillons sur une solution pérenne.
Donc, c'est pour ça que nous trouvions que
nous sommes dans la même lignée, puisque la technologie, là, va faire... va
être dans une grande... va avoir une grande place, là, dans la pratique
notariale, là, pour les prochaines années.
• (16 h 10) •
M. Julien : Puis je
comprends que c'est venu au mois d'avril, dans la perspective de ce qu'on vit
puis qui est prolongé. Est-ce qu'il y a eu des écueils par rapport à ce
virage-là qui n'était pas a priori, là, accepté? Est-ce que c'est juste du bon?
Mme Potvin (Hélène) :
Bien, ce n'est pas tous les notaires qui étaient... qui pouvaient... qui
devaient recevoir les actes. Donc, certains notaires ont décidé de maintenir
leur façon de procéder avec d'autres mesures de sécurité. Sinon, il y a des...
C'est sûr qu'il y a des... C'est ça, comme je vous dis, il y a certains
notaires qui n'ont pas adhéré à cette façon-là. Est-ce que, Raphaël, tu voudrais
ajouter des choses?
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Bien, en fait, c'est sûr qu'on était dans une situation d'urgence, donc il a
fallu agir de façon urgente également, aussi un élément perfectible, il y a
des... autant au niveau de la solution technologique que le cadre, mais c'est
pour ça que la présidente aussi parle de la nécessité de mettre en place une
solution permanente et pérenne avec un cadre plus rigide, je dirais, également,
là, pour... cadre juridique et cadre technologique, là. Donc, voilà.
M. Julien : Si
l'Assemblée nationale, éventuellement, là, prenait la décision d'adopter le
projet de loi n° 35, qui est quand même, en réalité, là,<... qui est>
assez précis sur ses objectifs, là, qui... mais je voyais, dans votre mémoire,
que vous mentionnez peut-être des éléments plus larges que le p.l. n° 35 auxquels on peut réfléchir ensemble éventuellement,
là. Puis, si on aimerait éventuellement s'associer les principaux partenaires
qui sont liés, naturellement, là, à l'évolution du Registre foncier, est-ce que
vous seriez intéressés à participer avec nous, justement, dans cette
évolution-là? Et quels seraient les principaux éléments que vous souhaiteriez <amener...
M. Julien : ...principaux
partenaires
qui sont liés, naturellement, là, à l'évolution du Registre foncier, est-ce que
vous seriez intéressés à participer avec nous, justement, dans cette évolution-là?
Et quels seraient les principaux éléments que vous souhaiteriez >amener?
Mme Potvin (Hélène) : Bien, la
Chambre des notaires serait vraiment heureuse, je pense, de contribuer, de
collaborer, là, pour la suite de l'évolution du Registre foncier. Notre
ouverture, dans le mémoire, nous, était à l'effet de centraliser ou de faire
que le Registre foncier soit le point d'entrée de toutes les restrictions
relatives à un immeuble. Donc, dès qu'on travaille sur un immeuble, on rentre
au Registre foncier et on voit, là, les différentes restrictions, donc, qu'on
parle du zonage agricole, qu'on parle des biens culturels. Donc, on pourrait
avoir un guichet unique. Donc, nous, on serait toujours, bien entendu,
disponibles, là, pour travailler à l'évolution du Registre foncier.
M. Julien : C'est très bien, c'est
très bien. Moi, ça fait le tour de mes questionnements. Je ne sais pas s'il y a
des collègues qui ont des questions.
Le Président (M. Lemay) : Bien,
à ce stade-ci, je vais céder la parole au député de Bourget.
M. Campeau : Merci, M. le
Président. La plupart de mes questions ont déjà été posées, mais il m'en reste
une quand même. Je m'attendrais à ce que le p.l. n° 35 joue un rôle
sur les délais de traitement, que ça accélère les... Est-ce que vous pensez que
ça va accélérer le travail que vous aurez à faire comme notaires? Et de quel
ordre? Est-ce que c'est cosmétique? Est-ce que c'est un détail ou est-ce que c'est
majeur? J'aimerais ça vous entendre là-dessus.
Mme Potvin (Hélène) : Donc, le
délai de traitement au niveau du Registre foncier?
M. Campeau : Oui.
Mme Potvin (Hélène) : Alors, c'est
sûr que la publication en ligne fait que les délais sont beaucoup plus courts.
Alors donc, on avait toujours le petit pourcentage, là, de notaires qui vont
devoir adhérer à la publication électronique, mais donc le traitement est quand
même très bien présentement. Alors donc, je pense que c'est simplement pour
l'autre partie des notaires qui n'utilisent pas encore <le registre... >la
partie technologique, là, du Registre foncier.
M. Campeau : Donc, ça va avoir
un effet simplement sur le 10 % qui... Donc, ça devrait faciliter et
accélérer le délai de traitement mais simplement pour ce 10 % de personnes
là qui ne l'utilisaient pas actuellement.
Mme Potvin (Hélène) :
Essentiellement.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Oui, puis également je pense que le projet de loi n° 35 permet des actes
dont la publication était requise aujourd'hui de façon uniquement papier. Donc,
le projet de loi n° 35 a une ouverture pour que des documents soient
publiés de façon électronique. C'est sûr, c'est un changement au niveau de la
pratique, mais il faut croire également qu'au niveau des délais ça va avoir un
impact positif.
M. Campeau : J'imagine que ça
va vouloir dire plus de télétravail aussi.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Selon aussi qu'est-ce qui se passe avec la vision 100 % technologique de
la profession notariale aussi, je pense, comme la présidente l'a dit, c'est des
éléments qui vont de pair, mais effectivement.
M. Campeau : O.K. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, maintenant, je vais céder la parole au député d'Orford.
M. Bélanger : Merci, merci, M.
le <Président...
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
...aussi qu'est-ce qui se passe avec la vision 100 % technologique de la profession
notariale aussi, je pense, comme la présidente l'a dit, c'est des éléments qui
vont de pair, mais effectivement.
M. Campeau :
O.K.
Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, maintenant, je vais céder la parole au député d'Orford.
M. Bélanger : Merci, merci,
M. le >Président. En suite à mon collègue de Bourget, moi, je peux
confirmer qu'il y a eu un gain d'efficacité de mon côté, parce que j'étais
habitué à me promener puis à aller chez les notaires pour signer les documents.
Et, avec la venue de DocuSign, ça m'a permis de sauver beaucoup de temps. Donc,
je pense que ça peut être réciproque aussi.
Mais j'avais une question au niveau de la
chambre, c'est... Il y a diverses chambres, à travers le monde, qui sont en
train de tester la technologie des chaînes de blocs de façon à gérer les
documents, puis là on parle de différentes versions, qu'une nouvelle version
pourrait venir écraser une version existante. Je voudrais savoir quelle est
votre position, à ce niveau-là, en termes d'utilisation de cette technologie-là,
qui est le «blockchain», mais aussi au niveau de la technologie d'archivage de
ces documents-là et l'intelligence artificielle. Parce qu'on parlait tantôt
d'être capable d'identifier certaines informations. Bon, il y a des outils de
plus en plus, puis Montréal est un peu la capitale au niveau de l'intelligence
artificielle. Ça fait que c'est l'utilisation de ces outils-là pour faciliter,
justement, le repérage, que ça soit marge de crédit, date de naissance ou
adresse.
Mme Potvin (Hélène) :
Merci. Je vais laisser...
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Oui, bien, écoutez, vous parlez de la chaîne de blocs, c'est une technologie
parmi tant d'autres. C'est sûr que, depuis plusieurs années, on avait mis en
place un programme de transformation numérique pour réfléchir à la question. La
COVID, les fuites de données de certaines entreprises ont fait en sorte qu'on a
replanché sur la réflexion, puis c'est ce qu'on est en cours.
Donc, pour répondre directement à votre
question, il n'y a pas de position officielle comme telle sur la chaîne de
blocs. Ça fait partie des technologies qui sont évaluées dans le cadre de la
solution pérenne et permanente qui sera éventuellement, là, proposée par
l'ordre. Donc, intelligence artificielle, chaîne de blocs, c'est tous des
éléments qui peuvent être mis à notre disposition. On travaille avec les
partenaires, là, pour être en mesure d'avoir l'heure juste sur ces éléments-là,
mais il n'y a pas de position officielle sur cet enjeu-là, là, sur... Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député d'Orford, c'est correct avec vous?
M. Bélanger : Oui. Je
constate qu'ils sont ouverts à cette technologie-là puis à cette approche-là, c'est...
Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Alors, il reste une minute à ce bloc d'échange. M. le député de Lac-Saint-Jean,
la parole est à vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui, bien, moi, je veux revenir un petit peu, là, sur l'utilisation, on parle
de 90 %, un peu,< ce que...> tout à l'heure, ce que M.
le ministre mentionnait, 93 %-7 %. Puis, tu sais, moi, j'aimerais ça
savoir si vous avez fait vraiment... Parce que, tout à l'heure, on avait la
chambre...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Lac-Saint-Jean, est-ce que vous pouvez vous rapprocher de votre
micro, s'il vous plaît?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Excusez-moi.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
On avait les personnes... les arpenteurs, et ils mentionnaient, entre autres,
dans certaines régions, que c'était plus difficile. Je ne sais pas si vous,
vous avez fait un peu ce constat-là aussi, le pourquoi qu'il reste encore
7 %, là, qui utilisent <encore le...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...on avait la chambre...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Lac-Saint-Jean, est-ce que vous pouvez vous rapprocher de votre
micro, s'il vous plaît?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Excusez-moi.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
On avait les personnes... les arpenteurs, et ils mentionnaient, entre autres,
dans certaines régions, que c'était plus difficile. Je ne sais pas si vous,
vous avez fait un peu ce constat-là aussi, le
pourquoi qu'il reste
encore 7 %, là, qui utilisent >encore le papier. Puis on sait très
bien que ça n'a pas d'avantage d'un point de vue administratif, au niveau de
l'efficacité, tout ça. Puis je sais que vous travaillez déjà aussi, la Chambre
des notaires, sur un projet, là, de transmission au niveau électronique. Donc,
j'aimerais ça un peu, si vous avez fait... pousser un petit peu plus, là, cette
observation-là, un petit peu plus loin.
Le Président (M. Lemay) : ...secondes,
très rapidement.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Il y a un sondage qui a été fait auprès des notaires qui regroupe soit par
nombre d'âge, par nombre d'années d'expérience au tableau de l'ordre ou par
région administrative. C'est en cours. Ça nous permettra de déterminer, là, de
façon plus précise quelles sont l'influence de chacune de ces catégories-là sur
le pourcentage dont vous parlez.
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Donc, ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la parole au
député de Laval-des-Rapides, porte-parole de l'opposition officielle. La parole
est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. D'entrée de jeu, je dois mentionner, tel que mon collègue de
Bourget, que le ministre effectivement a déjà élaboré sur certaines des questions
qu'on voulait aborder.
Ceci dit, je vais revenir quand même à
votre sommaire de recommandations, notamment le point n° 2.
Vous mentionnez que certaines règles de publicité actuellement prévues au Code
civil soient revues en conformité avec l'objectif de protection des
renseignements personnels défendu par le législateur. J'ai remarqué que vous
mentionnez qu'à la base même la protection des données et la publication ou
l'accès à l'information sont deux phénomènes qui se contredisent comme tel, mais
j'aimerais ça peut-être que vous puissiez élaborer un peu plus, justement, sur
ce que vous mentionnez ici, votre proposition de revoir peut-être ces
éléments-là afin de les renforcer un peu plus.
• (16 h 20) •
Mme Potvin (Hélène) : Bien,
essentiellement, donc, je reviens sur mon exemple où relativement... dans mon
allocution. Ou sinon, il est... Des fois, c'est ça, donc, c'est deux phénomènes
qui s'opposent. Alors, c'est certain que, si on voit dans un acte... ou on voit
l'état civil de la personne et la personne souhaite faire disparaître certaines
informations avec... relativement son ex-conjoint, alors c'est sûr qu'il se
retrouve avec des obligations où on doit divulguer cette information-là dans le
contrat et, par la suite, une demande de caviardage, donc le notaire n'aura pas
accès à ces informations-là et devra essayer de les obtenir pour confirmer si
l'ex-conjoint avait des droits ou non au moment de la transaction. Alors, c'est
un autre exemple. Donc, est-ce que ça répond à la question?
M. Polo : Oui, oui.
Mme Potvin (Hélène) : Parfait.
M. Polo : J'avais également un
commentaire, parce que, bon, vous mentionnez comme quoi le principe même
d'utiliser la technologie... je pense que, de façon générale, on est en faveur,
mais <l'utilisation du...
Mme Potvin (Hélène) : ...c'est
un autre exemple. Donc, est-ce que ça répond à la question?
M. Polo : Oui, oui.
Mme Potvin (Hélène) :
Parfait.
M. Polo : J'avais également
un commentaire, parce que, bon, vous mentionnez comme quoi le principe même
d'utiliser la technologie... je pense que, de façon générale, on est en faveur,
mais >l'utilisation du caviardage est un moyen mécanique, et donc non technologique.
Vous faites référence également, à la page 9, à la Loi concernant le cadre
juridique des technologies de l'information, et notamment : «La chambre
estime que le p.l. n° 35 devrait considérer davantage l'application de
cette loi-là dans le choix d'un moyen destiné à préserver des renseignements
pouvant porter atteinte à l'intégrité d'une personne.» Peut-être élaborer un
peu plus de quelle façon, justement, on pourrait contourner l'aspect un peu
mécanique du caviardage pour améliorer la chose.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Vous me permettrez ici de faire écho à une étude qui a été réalisée par le
professeur Vincent Gautrais au cours de l'année 2019, dont les résultats
se font encore attendre, qui est venu adresser certains enjeux à cet égard-là,<.
Et, au niveau des registres...> et on en fait mention dans le mémoire. Au
niveau des registres des données publiques, c'est tout à fait la vision qu'on
ne veut pas que des renseignements qui soient publiés à des registres publics
aient un effet attentatoire sur la personne. Donc, c'est pour ça qu'on
mentionne bien que l'enjeu du Registre foncier est un enjeu qui concerne tout
autant les autres registres publics.
Et, quand on fait référence à la loi
concernant le cadre juridique de l'information, bien, c'est un peu cet
élément-là de voir comment est-ce qu'on peut avoir une uniformité dans son
application au sein de l'ensemble des registres publics de l'État.
M. Polo : O.K., O.K. Parfait.
À votre recommandation n° 4, vous mentionnez que les renseignements qui ne
peuvent être caviardés soient prévus au terme du Règlement sur la publicité
foncière plutôt qu'au Code civil et qu'ils soient bonifiés. Bonifiés, bon,
peut-on mettre sur base, dans le Code civil du Québec... Et bonifiés de quelle
façon, selon vous, selon votre recommandation?
Mme Potvin (Hélène) : En fait,
on voudrait vraiment venir établir de façon plus précise les documents qui
devront... qui ne pourront pas être caviardés. Et puis on souhaite que ce soit
dans le règlement puisque c'est plus facile de le modifier, de le faire évoluer
selon les moeurs, selon l'usage qui va être fait et selon l'expérience qu'on va
vivre au Registre foncier. Donc, ça serait plus simple de le mettre dans le
règlement que dans le Code civil où là ça serait plus formel, plus rigide.
Donc, c'est pour ça qu'on souhaitait, là, donc, émettre cette
recommandation-là.
M. Polo : O.K., je comprends.
Écoutez, de façon générale, M. le Président, on est... on soutient les propos autant
du ministre que les collègues ici. Donc, je ne sais pas si d'autres collègues
auraient d'autres questions, là, à ce moment-ci, pour nos invités.
Le Président (M. Lemay) : J'ai
compris, M. le député de Laval-des-Rapides. S'il n'y a pas d'autre intervenant,
est-ce que vous avez un mot de <conclusion...
M. Polo : ...on
est...
on soutient les propos autant du ministre que les collègues ici. Donc, je ne
sais pas si d'autres collègues auraient d'autres questions, là, à ce moment-ci,
pour nos invités.
Le Président (M. Lemay) :
J'ai compris, M. le député de Laval-des-Rapides. S'il n'y a pas d'autre
intervenant, est-ce que vous avez un mot de >conclusion, Mme Potvin
ou M. Amabili?
Mme Potvin (Hélène) : Pas pour
nous.
M. Amabili-Rivet (Raphaël) :
Bien, simplement vous remercier pour votre temps, aussi l'ouverture du
ministre, là, <pour... >et des députés pour les recommandations
qu'on a faites. Puis on vous remercie.
Mme Potvin (Hélène) : Merci,
M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, c'est moi qui vous remercie à mon tour pour votre contribution à
nos travaux.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne maintenant ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 25)