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Etude des crédits du ministère des
Affaires sociales
(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires sociales est réunie pour
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Affaires sociales.
Les membres de la commission sont: M. Boucher (Rivière-du-Loup),
M. Charron (Saint-Jacques), M. Clair (Drummond), M. Forget (Saint-Laurent), M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Marois (Laporte) remplacé par M.
Lefebvre (Viau); M. Martel (Richelieu), Mme Ouellette (Hull), M. Paquette
(Rosemont), M. Saindon( Argenteuil), M. Saint-Germain (Jacques-Cartier), M.
Shaw (Pointe-Claire).
Nous en étions à l'étude du programme 9,
élément 2.
M. Grenier: Est-ce qu'il serait possible, étant
donné que le leader parlementaire a laissé clairement entendre
qu'il se pourrait que la commission ne soit peut-être plus appelée
à partir d'aujourd'hui, qu'on commence le programme 11 ce matin, quitte
à revenir sur d'autres si jamais on a assez de temps? Si c'est le
consentement des membres de la commission.
Hébergement des adultes et personnes
âgées (suite)
Le Président (M. Marcoux): Je proposerais peut-être
d'en finir avec le programme 9, d'abord, et, après cela, de
déterminer les priorités dans les autres programmes, si la
commission entend déterminer des priorités. Il reste le programme
9-2, Hébergement des adultes et personnes âgées. Je crois
qu'on avait commencé un peu.
M. Grenier: Peut-être que...
M. Forget: J'aimerais mieux qu'on poursuive parce que je ne crois
pas que ce soit très long.
Le Président (M. Marcoux): Disons que si vous êtes
d'accord, après l'adoption du programme 9, on établira les
priorités, si vous voulez.
M. Forget: Pour ce qui est du programme 10, M. le
Président, j'aurai une proposition à faire au ministre pour
accélérer nos travaux là-dessus. Quand le temps sera venu,
on pourra aborder le sujet et je serai disposé à collaborer avec
nos collègues de l'Opposition, de l'Union Nationale, pour passer au
programme 11 le plus rapidement possible, avec la permission du ministre. Je
ferai une proposition à ce moment.
M. Shaw: Une question de directive, M. le Pré- sident.
Pour la plupart de ces réunions-ci, nous avons passé la plupart
du temps sur les questions, en premier lieu, du député de
Saint-Laurent. Po'ur cette raison, nous nous trouvons, à la fin de
chaque séance, avec très peu de temps, sans avoir la chance de
poser nos questions, même du parti de l'Union Nationale, parce qu'on veut
avoir des renseignements nous aussi. Est-ce que nous pourrions suivre le temps
alloué à chaque membre, avec des critères? Nous
commençons vers 10 h 20 et si c'est avec M. le député de
Saint-Laurent et qu'il est moins vingt, je voudrais que vous interveniez.
M. Grenier: Ce que dit le député de Pointe-Claire
est bien évident. Cela s'est produit également à
l'Education. J'aimerais avoir une directive pour savoir quelle est la limite de
temps. J'ai assisté, l'autre jour, à un débat qui a
duré une heure et demie entre le député de L'Acadie et le
ministre de l'Education. On a des questions à poser ce matin et on sent
que cela tire à sa fin. Il faudrait s'entendre pour être capables
d'avoir des réponses parce qu'une fois que la commission est
terminée il n'y a plus moyen d'avoir de nouvelles, à part la
Chambre. Il y a des programmes importants. Le programme 11, c'est un gros
montant du budget qui est là. Donc, on veut avoir des nouvelles. Si
aujourd'hui cela devait être la fin de la commission, il va falloir
s'entendre pour y aller bien rapidement. Quelle est votre ligne de conduite?
Lorsque l'Opposition officielle demande la parole et qu'ensuite on intervient,
combien a-t-on de temps par député? Y a-t-il une limite?
Le Président (M. Marcoux): Sur la question de
règlement, le député de Saint-Laurent.
M. Forget: Premièrement, je ne comprends pas ce qui pousse
nos collègues de l'Union Nationale à poser la question de la
limite de temps. Jusqu'à maintenant, la commission a poursuivi ses
travaux sans que personne soulève la question du temps. J'ai
été présent à toutes les séances et personne
n'a été interrompu faute de temps. Donc, je ne vois pas en quoi
les représentants de l'Union Nationale ont été
brimés de quelque façon. Je ne vois pas, non plus, pourquoi
présumer que les questions qu'ils ne pourront pas poser aujourd'hui ne
pourront pas être posées à d'autres occasions. Je ne vois
pas pourquoi on doit présumer, au départ, que c'est la
dernière séance de la commission parlementaire sur les
crédits des Affaires sociales. Je crois que, de façon
générale, dans l'étude des crédits, on a
interprété assez largement vous l'avez dit
vous-même, à plusieurs reprises, M. le Président les
questions de procédure. Il n'y a pas de règlement formel quant au
droit de parole.
M. Grenier: Est-ce une question de règlement ou s'il
s'agit strictement de m'enlever la parole pour la prendre? Qu'est-ce qui se
passe là?
M. Forget: Je croyais que vous aviez terminé!
M. Grenier: Non, je n'ai pas terminé. J'avais
soulevé une question de règlement. Ce que je veux bien expliquer,
c'est que je voudrais qu'on soit assez large, parce que le temps, il n'en est
jamais question au début des séances. Mais là on s'en va
vers la fin. Je l'ai subi à l'Education, l'autre jour. Cela a
été tellement vrai, quand j'ai eu l'information que cela pouvait
être cela, parce que je suis obligé de remplacer le leader de mon
parti de temps en temps, qu'une heure après c'était
terminé. Il semble bien qu'on n'ira pas plus loin que la semaine. On est
rendu à jeudi et on n'est pas au programme pour demain, comme vous le
savez. A partir de là, on a des chances de ne pas être
rappelé.
M. Forget: Les dernières nouvelles que j'ai eues, c'est
que nous étions au programme pour demain.
M. Grenier: Je m'excuse. Il y a demain matin encore.
M. Forget: C'est ce que le leader du gouvernement a dit en
Chambre, hier.
M. Grenier: D'accord. Je m'excuse. Il reste demain matin. Vous
savez ce que cela donne. Cela donne moins d'une heure.
Le Président (M. Marcoux): Sur la question de
règlement, comme j'ai déjà eu l'occasion de le
spécifier, je crois que c'est la semaine dernière, le
président interprète que le droit de parole d'un
député sur un élément est de vingt minutes d'une
façon générale.
C'est l'équivalent d'un article au sens du règlement de la
Chambre. Si on me demande d'appliquer le règlement, à partir du
moment où un député sera intervenu vingt minutes sur un
élément, il perdra son droit de parole.
Je ne l'ai pas appliqué de ma propre initiative jusqu'à
maintenant parce que j'ai remarqué, selon différentes commissions
parlementaires qui ont étudié leurs crédits et que j'ai
présidées, que la meilleure façon
d'accélérer nos travaux était d'être très
large et permissif, que c'était plus efficace que d'intervenir, que le
président intervienne à tout bout de champ pour dire: Cette
question-ci, c'est à un autre programme. Sur cette question, vous
débordez de deux ou trois minutes et des choses comme cela. Je croyais
que c'était la meilleure méthode pour accélérer nos
travaux et je persiste à le croire.
A partir du moment où un député posera la question
de règlement sur la durée du temps d'intervention d'un
député, je vous indique immédiatement le sens dans lequel
je l'interpréterai ou je l'appliquerai. A partir du moment où un
député, quel qu'il soit, sera intervenu vingt minutes sur un
élément de programme... Par exemple, le programme 9 comprend deux
éléments; le premier élément est adopté et,
sur le deuxième élément, je permettrai vingt minutes par
député. Je l'appliquerai. Cela va?
M. Grenier: On ne travaille jamais dans un cadre
intéressant quand on est obligé de dire: La limite est atteinte.
A partir de maintenant, tout notre temps est utilisé selon le
règlement de la Chambre; la commission peut ne plus être
appelée. On n'a pas encore la moitié du programme de vu, et du
côté financier on n'a peut-être pas le tiers du budget de
vu. Si les députés voulaient bien s'entendre pour poser des
questions d'ordre général j'aimerais bien, moi aussi,
être capable d'aller en profondeur et prendre plus de temps que cela,
mais le règlement ne nous le permet pas sans qu'on soit
obligé de passer pas le cadre de vingt minutes par député,
ce serait moins désagréable pour tout le monde.
M. Lazure: J'aurais juste une remarque. Sans présumer de
rien, je veux juste souligner que, jusqu'ici, la commission a
siégé un peu plus que 22 heures. L'an passé, aussi bien
qu'il y a deux ans, la commission avait siégé 21 heures et 22
heures. Quand on aura siégé toute la journée, aujourd'hui,
et toute la soirée, cela fera 30 heures. Je souligne simplement que 30
heures, c'est beaucoup d'heures par rapport à ce qui a été
fait l'an passé et ce qui a été fait il y a deux ans.
C'est le chiffre officiel de l'an passé, 21 heures, et 22 heures il y a
deux ans.
M. Forget: Je ferais remarquer, M. le Président, que je
suis d'accord pour dire que c'est beaucoup d'heures. Quant aux commissions
parlementaires, sur les crédits du même ministère dans le
passé, les chiffres que vient de citer le ministre sont exacts.
Je crois que dans tous les cas, je le sais de façon certaine pour
ce qui est des trois dernières années, c'est effectivement
à la fin de l'examen de tous les crédits que les travaux se sont
arrêtés, en ce sens qu'il n'y a jamais eu interruption des travaux
de la commission parlementaire à moins qu'on ait épuisé
les questions de l'Opposition. Cela a été la tradition les trois
dernières années; je le dis sans insister davantage, mais je
pense que c'est une tradition qui devrait être maintenue.
Le Président (M. Marcoux): Programme 9,
élément 2.
M. Forget: M. le Président, grâce au tableau que
nous a distribué le ministre, juste avant la fin de nos travaux la
dernière fois, j'ai pu établir une comparaison, une conciliation
entre les deux. D'ailleurs un tableau qu'on vient de nous remettre permet de le
faire peut-être avec plus de facilité pour ceux à qui les
informations comparatives des deux années n'étaient pas
nécessairement accessibles. Mais cela soulève un certain nombre
de problèmes que j'aimerais poser au ministre relativement à
certains projets importants qui semblent avoir été
reportés pour un délai variable ou qui semblent ne pas être
reflétés complètement.
Ainsi, on a la résidence Berthiaume-Tremblay dont la fin des
travaux était prévue, il y a environ un an ou neuf mois, pour le
mois d'août 1977. L'ouverture se fera au mois de septembre 1977, la
capacité additionnelle est de 300 places. Cependant, dans le budget
1977/78, on voit que la capacité que l'on se propose de financer est de
150 places seulement, ce qui laisse supposer que, pendant une période de
quelque 18 mois, cette ressource pour les personnes âgées dans la
région de Montréal demeurera inutilisée. J'aimerais qu'on
nous explique s'il en est bien ainsi, sinon, qu'on nous fasse comprendre quelle
est la différence.
M. Lazure: En ce qui concerne le projet de construction
lui-même, effectivement, la fin des travaux et l'occupation avaient
été prévues pour août 1977, sauf qu'il faut
considérer que depuis l'été dernier il y a eu des
arrêts de travail dans la construction d'à peu près deux
à trois mois, pas seulement sur ce chantier mais sur bien d'autres.
Les dates d'ouverture sont prévues à la Direction
générale de l'équipement en fonction de demandes de
paiement estimées par les entrepreneurs. On s'est aperçu que,
d'une part, le ministère avait pris des estimations des 3 ou 4
dernières années, où le taux de productivité des
chantiers et l'intérêt pouf les entrepreneurs de finir leurs
chantiers le plus rapidement pour accéder à d'autres
constructions, permettaient aux entrepreneurs de faire plus de travaux par
mois.
On avait prévu ces dates d'ouverture en fonction de ratios de
demandes de paiement, ce qui s'est avéré moindre, donc, il y a eu
nécessairement décalage. Cela, plus les grèves de la
construction l'automne dernier ont fait que plusieurs de ces travaux, et vous
allez le remarquer, ont été décalés de plusieurs
mois.
M. Forget: Je comprends que ce sont des remarques
générales qui s'appliquent à tous les travaux qui ont
été décalés. On y reviendra pour ce-qui est des
autres. Dans le cas de Berthiaume-Tremblay, le décalage est de seulement
un mois, d'après le tableau qu'on vient de nous remettre. On observe que
la date d'ouverture est prévue pour septembre de cette année,
contrairement à août. Donc, dans ce cas, il y a seulement un mois
de décalage, étant donné la nature assez avancée
des travaux, je pense bien, même avant la grève de l'automne
dernier.
Dès septembre, on prévoit ouvrir 150 lits, mais la
capacité de l'édifice est de 300 lits. C'est du moins ce qui
apparaissait aux tableaux originaux et ce qui apparaît ici encore
à la ligne de gauche. Donc, de septembre 1977 à avril 1978, on
aura au moins 150 lits qui ne seront pas utilisés à cause d'une
absence de budget de fonctionnement.
M. Lazure: La réponse à cela, c'est que les budgets
que vous voyez là sont des budgets qui permettent... Etant donné
le fait qu'ils devront être annualisés, avec le montant qui est
là, il est possible de faire fonctionner le nombre total de lits.
M. Forget: Je veux bien accepter cela, sauf qu'on indique ici 150
lits dans le budget prévu pour 1977/78.
M. Lazure: Ce dont on m'informe, c'est que 150 lits, c'est $900
000 annualisés et qu'avec ces $900 000, on peut ouvrir les 300 lits. Il
y aura un budget de développement de prévu pour le début
de l'année suivante pour un autre montant de $900 000.
En somme, il y a une correction à faire. Ce ne sera pas 150.
C'est une question de comptabilité ou une façon d'exprimer les
choses.
M. Forget: Cela, je le comprends bien, mais, dans la colonne de
droite, $900 000, c'est le chiffre annualisé. Ce n'est pas le chiffre
qui est dans le budget pour l'année.
M. Lazure: Non. C'est basé sur une occupation de 100%
pendant douze mois pour 150 lits, ce qui permet de faire fonctionner pendant
quatre ou cinq mois, 300 lits.
M. Forget: C'est exprimé de façon un peu curieuse.
On est porté à le comprendre tout à fait
différemment, étant donné que ce sont des coûts
annualisés. Donc, il fonctionnera à pleine capacité
dès son ouverture l'automne prochain. D'accord.
Il y avait deux autres centres d'accueil dont l'ouverture était
prévue pour 1977/78. Je remarque qu'il n'y a aucun budget de
fonctionnement. Je présume qu'il s'agit de ressources de remplacement.
Il s'agit du Camp Farnham et du foyer Saint-Henri. Ce n'est pas reporté.
C'est simplement que le budget, par exemple, dans le cas du foyer Saint-Henri
était attribué à l'hôpital Sainte-Justine. Il y a
simplement un transfert de fonds.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Pour ce qui est des autres, il y a deux façons
de procéder, parce que j'ai des questions quant à l'ensemble du
programme. Tout ce dont nous venons de discuter affecte le budget de
fonctionnement de l'année prochaine. Il semble que ce soit complet pour
ce qui est des nouvelles ressources. On reviendra tantôt aux lits
ajoutés dans le réseau existant.
Pour ce qui est du programme d'immobilisations, il serait
peut-être plus approprié d'en parler au programme 10 plutôt
qu'au programme 9. Etant donné ce que nous avons dit tout à
l'heure sur l'intérêt d'accélérer nos travaux, s'il
était possible de disposer d'un état de la situation quant
à la réalisation du programme quinquennal de construction dans le
secteur des centres d'accueil, il serait possible de diminuer grandement le
nombre de questions orales qu'on aurait à poser à la commission
parlementaire. S'il était possible d'avoir cela au cours de la
journée, parce que je sais que ces rapports sont disponibles au
ministère de façon routinière, nous pourrions probablement
réserver nos questions pour les cas où il semble y avoir un fait
nouveau ou un écart particulièrement significatif dans le rythme
de réalisation.
M. Lazure: Je voudrais juste préciser qu'il y a les
travaux en construction, c'est une chose. Il n'y a rien à dire sauf
qu'on attend l'évolution des chantiers. La deuxième des choses,
ce sont ceux qui sont sur les tables à dessin. Est-ce sur cette partie?
Vous voudriez avoir des renseignements sur chacun?
M. Forget: Je pense que la seule façon de se comprendre,
c'est d'envisager la programmation initiale divisée année par
année, et constater ou ne pas constater, le cas échéant,
que la programmation originale est maintenue ou changée. S'il y a des
changements, on pourra, à ce moment-là, poser les questions:
Pourquoi y a-t-il un changement? Est-ce une question technique? Est-ce une
décision ministérielle? Si oui, alors pourquoi? Cela nous permet
de restreindre les questions à des choses qui sont vraiment pertinentes.
Autrement, étant donné l'intérêt considérable
et qu'il y a un peu de confusion malgré tout dans l'opinion publique
parce qu'il y a eu des rumeurs, des notions contradictoires, je me verrais
forcé de poser la question vis-à-vis de chacun des projets pour
voir quel est l'échéancier maintenant tel qu'il était
établi, etc., mais ce serait extrêmement long.
Je crois qu'on pourrait accélérer grandement nos travaux
par une simple possibilité d'inspecter en quelque sorte.
M. Lazure: M. le Président, est-ce qu'on peut fournir
à l'heure du midi...
M. Forget: Pendant qu'on considère cette question,
j'aimerais, M. le Président, poser des questions sur les deux autres
rubriques qui sont contenues au programme 9, élément 2,
c'est-à-dire les lits ajoutés dans le réseau existant et
l'intégration des ressources existantes. En effet, en octobre dernier,
on prévoyait que 2100 lits nouveaux seraient ajoutés dans le
réseau pour des raisons qu'on vient de nous expliquer, des retards,
etc., sur lesquelles on pourra revenir au programme 10. C'est 938 lits qui
viennent s'ajouter aux nouvelles ressources publiques, donc 938 plutôt
que 2100 lits. Tenant cela pour acquis, on remarque que dans le budget de
développement de cette année, il y a un budget de fonctionnement
pour 450 places qui représentent les additions de places dans le
réseau existant, et l'intégration de ressources existantes.
J'aimerais savoir quelles sont les circonstances qui entourent la
création de ces places dans le réseau existant, et si ces
additions sont conformes à la planification générale du
ministère au point de vue du développement. Deuxièmement,
quant à l'intégration des ressources existantes, j'aimerais qu'on
explique un peu de quoi il s'agit.
M. Lazure: La réponse a deux aspects majeurs, je pense. Il
y en a un qui est des ressources inadéquates ou non satisfaisantes au
désir de fermeture par des établissements privés, qui sont
transférées à des établissements publics lorsqu'il
existe des espaces disponibles qui ne sont pas uti- lisés ou qui
n'étaient pas utilisés de façon maximale.
Je pense que c'est un des articles importants; pour un certain nombre de
ceux-là, c'est donc le remplacement de ressources qui ferment ou qui se
transfèrent du privé au public. Les autres, ce sont des
ouvertures tout simplement, vous avez de la place? Les autres, ce sont des lits
intégrés. La plupart sont des lits intégrés au
réseau en raison de décisions prises de ne pas laisser tomber des
oeuvres des communautés religieuses qui ont fonctionné
jusqu'à maintenant soit de façon autofinancée ou avec des
subventions modestes du ministère, mais ces subventions deviennent
insuffisantes et on veut remettre au gouvernement l'oeuvre entreprise. C'est le
cas de la maison Saint-Joseph, par exemple, à Montréeal, qui est
une oeuvre importante, le foyer Lefebvre, également, Providence
Notre-Dame à L'Assomption, même chose. Vous avez à peu
près 400 lits qui commandent des fonds à la suite de
l'intégration au réseau public.
M. Forget: C'est, pour être bien clair, par exemple, le cas
du foyer Lefebvre, de la maison Saint-Joseph, du foyer Saint-Bruno,
c'étaient des ressources privées, dans le fond, de
communautés religieuses ou autres qui fonctionnaient comme centres
d'accueil pour personnes âgées. Il ne s'agit donc pas d'une
addition de ressources, dans le fond c'est une opération juridique qui a
une implication budgétaire pour le ministère, mais cela ne
change, dans le fond, ni la clientèle ni la vocation de ces
établissements.
M. Lazure: Cela lessoumet aux normes et critères
d'admission pour les cas éventuels de l'avenir.
M. Forget: Est-ce qu'on peut dire que c'est suite à des
désintéressements?
M. Lazure: C'est une forme de désintéressement.
M. Forget: C'est un abandon.
M. Lazure: C'est un abandon d'intérêts.
M. Forget: Est-ce que c'est la même chose dans le cas du
manoir de l'Age-d'Or et du foyer Saint-Marc?
M. Lazure: Non, le manoir de l'Age-d'Or, le foyer Saint-Marc sont
véritablement des additions de lits au réseau. Le manoir de
l'Age-d'Or, en particulier, a été mis à contribution suite
à la fermeture de certaines ressources inacceptables et par voie de
transformation de ces logements, une transformation mineure qui permettait de
faire admettre un nombre plus important de bénéficiaires à
la même ressource, moyennant le réajustement de son budget de
fonctionnement. Le foyer Saint-Marc, c'est en prévision d'un
déplacement; à l'intérieur de centres hospitaliers, il y a
des sec-
tions de centres d'accueil dans les centres hospitaliers. C'est
lié également au projet de Saint-Henri qui déménage
au complexe de santé, qui libère 180 places à
Sainte-Justine qui serait occupé par un autre centre d'accueil.
M. Forget: Je remarque que, dans les projets qui sont omis dans
la programmation budgétaire, il y a un certain nombre de projets pour
lesquels la date d'ouverture prévue est reportée de façon
très sensible. Tantôt on nous a donné une explication de
caractère général. Dans tous les cas, est-il vrai de dire
que c'est un allongement dû, par exemple, aux grèves, etc., durant
l'automne dernier? Au maximum, les grèves ont pu représenter,
dans l'industrie de la construction, quelque trois mois de perte. Je trouve un
peu difficile de comprendre que dans le cas, par exemple, de Jean-de-la-Lande,
où la construction est malgré tout très avancéee,
l'était déjà, en somme, l'automne dernier, on ait un
report de huit mois pour trois mois de grève.
Dans le cas de Cartierville, on a de juillet 1977 à
février 1978, un record de 8 mois. La même observation peut
être faite dans un grand nombre d'autres cas, où c'est 10 ou 8
mois assez couramment. Dans le cas de Duhamel, par exemple, on avait
prévu le mois de mai 1977 et là on prévoit le mois de mars
1978. Ce sont des retards extrêmement sensibles. Pourrait-on commenter
cela?
M. Lazure: En ce qui concerne les programmations
antérieures à 1976, il y avait tous ceux dont la mise en chantier
a été faite avant le 31 décembre 1975, sauf un qui
était le Pontiac Home en juin 1976. Tout cela se fait au rythme des
chantiers de construction, des entrepreneurs. En ce qui concerne les cas
particuliers que vous avez soulignés, comme Duhamel et Jean-de-la-Lande,
ce sont des projets, comme vous le savez, qui demandent
énormément d'autorisations parce que vous avez le
ministère des Affaires sociales, la Société centrale
d'hypothèques et de logement et la Société d'habitation du
Québec.
C'est un système qui est très lourd à administrer.
En ce qui concerne le cas plus particulier de Jean-de-la-Lande, il y a un
certain nombre d'avis de changements qui ont été exigés,
entre autres le ministère du Travail, et même la
Société d'habitation, sont revenus sur certains
allégements qui avaient été permis avant la mise en
chantier. Vous vous souvenez que c'était une mise en chantier qui
était très accélérée dans ce programme et il
y avait un certain nombre de choses qui avaient été
oubliées. C'est devenu des exigences de la Société
d'habitation, et l'entrepreneur a effectivement effectué ces
changements, sauf que les gens ne se sont pas entendus sur les coûts et
toute l'analyse technique. Vous prenez le cas à peu près le plus
exceptionnel qui est celui de Jean-de-la-Lande. Ce n'est même pas dans la
programmation de la Corporation d'hébergement du Québec, mais
à l'intérieur du contrat avec l'entrepreneur
général, il y avait une clause qui disait qu'il fallait
absolument que la SHQ donne son accord avant que tout travail soit fait et que
tout paiement soit effectué. Il y a un contentieux autour de cela qui
est sur le point de se régler d'ici deux semaines, mais qui dure depuis
au moins six mois. L'entrepreneur a même menacé d'arrêter le
chantier à un certain moment. Mais c'est un cas très
exceptionnel. On peut fournir toute la documentation sur ce sujet, d'une
façon assez sommaire.
M. Forget: De façon générale, l'allongement
de huit ou dix mois vous apparaît...
M. Lazure: Anormal. Mais il y a des explications.
M. Forget: Anormal.
M. Grenier: M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable, mais comme cela fait vingt minutes que le
député a la parole, j'aurais également quelques questions
à poser au ministre sur l'article no 2.
M. Forget: M. le Président, si vous me permettez, parce
qu'on soulève évidemment un point de règlement quant
à l'interprétation des vingt minutes, on pourrait, sans engager
un débat de procédure, se poser la question à savoir quel
est le sujet auquel s'applique cette limite.
Il serait assez facile de faire des distinctions, comme le
député s'en rend sans doute compte. Je trouve paradoxale son
attitude là-dedans. Quant à moi, j'ai terminé les
questions que j'avais à poser sur le sujet; je vais donc lui
céder le droit de parole. Mais je veux signaler que je m'oppose à
la façon dont il le fait parce que je crois qu'il est tout à fait
inapproprié et inutile d'utiliser la procédure de façon
systématique, comme le député semble vouloir le faire.
M. Grenier: Quot capita, tot sensus. Autant de têtes,
autant d'idées. Je pense qu'on doit appliquer le règlement
rigidement et poser les questions qu'on a à poser, puisqu'on a 20
minutes pour poser des questions, nous aussi.
J'aimerais savoir du ministre s'il y a une politique qui fait qu'on veut
vraiment fermer les foyers privés et diriger les clients de plus en plus
vers des foyers publics, d'intérêt public. Est-ce qu'on continue
cette politique? Antérieurement, on a vécu une période
où on rendait rigides les règlements dans les institutions
privées au point qu'on était un peu forcé de fermer, alors
qu'on avait d'excellents établissements qui auraient pu faire
l'affaire.
M. Lazure: II faut distinguer entre les établissements
existants et de nouveaux établissements. La politique qui existe depuis
quelques années au ministère et que nous maintenons pour le
moment, c'est de ne pas octroyer de permis pour de nouveaux
établissements privés. Quant aux établissements
privés qui existent déjà, il y en a deux sortes; il y a
des établissements qui entrent dans l'opération pavillonnement.
Comme vous le savez,
c'est une opération qui est entreprise depuis au-delà d'un
an et qui consiste essentiellement à raccrocher, au plan administratif
et au plan du financement, de petits foyers à des centres d'accueil
publics.
Les autres établissements privés, plus
considérables il y a des centres d'accueil privés qui ont
100, 200, 250 lits nous n'avons pas de politique pour les fermer
systématiquement. J'ai déjà expliqué c'est
la politique que nous poursuivons que nous avons fait savoir à
l'Association des centres d'accueil, par exemple, que, si des centres
privés veulent s'intégrer au réseau public, nous sommes
prêts à négocier avec eux. Nous avons fait savoir aussi que
nous serions intéressés à acheter certains centres, si les
gens le désiraient. Les seuls cas où nous faisons pression, c'est
dans les cas où il y a vraiment une mauvaise qualité de
soins.
M. Grenier: Parlant de foyers privés, ce qui est bien
notre cas, j'ai souligné un cas au sous-ministre la semaine
dernière et je peux vous dire que vos services ont été
excellents. Déjà, il y a eu un gros travail de fait cette
semaine. C'est un cas privé; je fais allusion au foyer Saint-Jean-Eudes,
dans la région de L'Estrie. Je n'aime pas à en parler ici parce
que c'est une commission parlementaire qui a un travail plus large que cela
à faire. Vous avez fait un travail magnifique au cours de la semaine,
mais j'aimerais bien qu'on pousse davantage afin de mettre de l'ordre
là-dedans. On sait que, quand il s'agit du ministère de la
Justice, cela peut être pas mal long avant que cela se règle. Vous
connaissez tous les recours possibles. Alors, s'il y avait lieu d'accentuer le
travail dans ce secteur, ce serait souhaitable. Le rapport d'hier était
bon, mais j'aimerais qu'on procède encore plus rapidement, s'il y avait
lieu.
Est-ce l'intention du gouvernement de continuer le changement de
vocation dans les centres d'accueil publics? On tente de plus en plus
c'était le cas jusqu'au mois de novembre l'an dernier et je ne dis pas
que c'est mauvais, je ne catalogue pas; c'était une autre façon
d'administrer qui était, à mon sens, bonne également
de ne pas conserver leur vocation première qui était
d'héberger les personnes âgées et d'en faire des
institutions pour des A-3 ou des A-4, qui sont tout près des
chroniques.
M. Lazure: On a plus ou moins le choix. En raison du
vieillissement de la population au Québec, les places en centre
d'accueil sont accordées sur une base régionale, selon les
besoins de la clientèle. Dans toute la mesure du possible, on essaie de
répondre aux besoins les plus criants ou aux cas les plus difficiles. Il
y a deux facteurs qui s'ajoutent, c'est-à-dire le nombre de places,
malgré tout, qui est limité par la réalité et,
deuxièmement, le vieillissement de la clientèle qui est
déjà dans les centres d'accueil. Souvent, les cas se transforment
de légers à plus lourds et, progressivement, avec les
années, on a nécessairement un alourdissement de la
clientèle.
Vous avez deux processus: les gens qui y sont déjà, qui
vieillissent et qui, souvent, deviennent des cas plus lourds, et les nouveaux
qui ont besoin d'être admis. Comme on privilégie les gens qui ont
les plus grands besoins, on se trouve à alourdir nécessairement
la clientèle de nos centres d'accueil de façon
générale.
Peut-être complémentaire à cela, on est conscient
que cela empêche l'accès des centres à des personnes
âgées qui sont en meilleure santé physique ou mentale.
C'est un peu dans cette optique, pour compenser, qu'on a eu de nouvelles sommes
de développement pour des services à domicile, par exemple, $3,5
millions. C'est cela, les dix centres de...
M. Grenier: J'ai vécu ce problème depuis la
construction, la multiplication des petits foyers, je crois que c'était
de 1966 à 1970. Il y a eu un arrêt puis cela a été
repris, sous le gouvernement qui vient de sortir, dans certaines régions
où cela a été développé, du moins dans la
dernière année d'administration. Je pense que cette politique est
excellente pour l'avoir vécue, à savoir qu'on n'entre pas en
institution des personnes qui sont bien, qui sont des A-1, par exemple,
même des A-2. Alors que si on réserve pour 3 et 4 je pense que
c'est bon, sauf qu'il faudrait peut-être mettre l'accent davantage sur
des centres de jour. Peut-être que ce serait le temps qu'on aille vers
cela et le service à domicile.
Au programme 10, selon ce que vous avez annoncé ce matin, je ne
sais pas quels services pourront être donnés. Je viendrai avec
cette question immédiatement après, avec un exemple, celui de
Lac-Mégantic parce que je le connais mieux. $62 000, j'aurai des
questions à poser à savoir ce qu'on peut faire avec cela comme
services, quelle sorte de services on peut donner. Maintenant, une suggestion,
c'est la place pour en faire, pas seulement des questions, s'il y avait un
centre, dans une petite ville, une ville comme Lac-Mégantic, et comme on
en a de nombreuses, dans la province, qui ont décidé de faire de
ces foyers. On pourrait créer des centres pour des personnes de 3 et 4,
par exemple, et puis, développer dans ces petites villes du service
à domicile ou des centres de jour. Cela permettrait de prendre des gens
de petits villages tout le tour et les installer dans les centres, alors on
pourrait offrir des services et garder dans leur résidence les personnes
qui n'ont pas besoin d'être hébergées si jeune. C'est le
but de la politique bien sûr.
Alors, je trouve excellent ce changement et on devrait le
répandre le plus rapidement possible. Il faut être dans le milieu
pour comprendre combien c'est important, et vous le savez, je pense, ainsi que
ceux qui sont témoins de ce travail. Maintenant j'aimerais savoir, au
sujet des $62 000 qui sont donnés à un centre de jour, quelle
sorte de services peuvent être distribués. Prenez donc l'exemple,
si vous l'avez; je ne sais pas si c'est par cas que vous l'avez.
M. Lazure: Oui, maintenant, là-dessus je pense que c'est
une réponse qui est assez globale...
M. Grenier: Oui, oui.
M. Lazure: On a calculé je pense qu'il y a deux
ans, une étude a été faite le montant minimal que
cela prendrait pour faire fonctionner un centre de jour, c'est-à-dire
pour organiser des activités, pour avoir un local, et une fois que le
local est en place, en utilisant accessoirement du personnel du centre
lui-même, on avait calculé qu'avec un montant de $50 000 il
était possible de le faire fonctionner. Cela ajoute, en fait, la
possibilité d'ajouter quelques personnes, quelques professionnels au
centre d'accueil, pour animer et pour faire des activités de centres de
jour.
Ce montant de $50 000 a été indexé à $62
000, et si des ressources supplémentaires sont nécessaires, on
dit aux centres d'accueil de les prendre à même leurs ressources
existantes. Ce n'est pas un programme de soins à domicile. C'est un
programme qui consiste à recevoir des gens de l'extérieur
à l'intérieur, soit pour des loisirs, soit pour des
activités occupationnelles, pour des repas, pour des activités de
groupe, etc.
M. Grenier: Buanderie, services religieux...
M. Lazure: Je trouve assez intéressant aussi
là-dessus, qu'il y a certains centres d'accueil où il y a eu un
peu de résistance à cela, parce que cela dérangeait la
quiétude des gens qui y étaient. On voyait arriver des gens de
l'extérieur avec un peu plus d'activité, et cela causait une
certaine résistance à des endroits limités.
M. Grenier: Mais j'ai l'impression qu'après l'application
de cela, quelques mois seulement, cela devait être un bon
réconfort pour les gens qui étaient déjà en place.
J'ai hâte de voir vivre cela dans une institution, je ne l'ai pas fait
encore. Le pavillonnement, est-ce qu'il y aurait lieu de savoir exactement
quelle est l'autorité du foyer qui est pavillonné? Qu'est-ce
qu'il lui reste, comme autorité?
M. Lazure: II lui reste la responsabilité de s'occuper des
gens qui sont chez lui. A toutes fins pratiques, il conserve l'autonomie de
s'occuper des personnes qui sont là, et le centre d'accueil avec lequel
il est relié a la responsabilité d'offrir des services
supérieurs, soit d'aide, de soins à domicile, etc., qui sont
nécessaires.
L'action du centre d'accueil parent, si vous voulez, est une
responsabilité à la fois professionnelle comme telle, mais il n'y
a pas de responsabilité directe de gestion sur le pavillon.
M. Grenier: Dans ce programme vous parlez de personnes,
d'hébergement, mais les malades chroniques c'était au programme
11?
Le Président (M. Marcoux): Le député
d'Argenteuil et ensuite de Sherbrooke.
M. Saindon: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire, au sujet du centre d'Argenteuil, pourquoi la fin des
travaux, qui était pré- vue pour décembre 1977, est
retardée à janvier 1979?
M. Lazure: On parle du centre d'accueil d'Argenteuil? Ce centre
est passé par le moule des approbations parce qu'il fait partie d'une
entente par le biais de la Corporation d'hébergement du Québec.
Il devra passer par ce moule des approbations tant à la
Société d'habitation du Québec qu'au ministère des
Affaires sociales et à la Société centrale
d'hypothèques et de logement.
Ce projet est rendu au stade, je pense, des esquisses définitives
au début des plans et devis. Il fait partie d'un arrêt temporaire
qu'on a fait il y a environ 2 ou 3 mois en ce qui concerne la recherche de
bâtiments existants dans la région. C'est un arrêt
temporaire et la recherche est faite dans la région. On n'a pas
trouvé de bâtiment existant qui pouvait permettre d'annuler le
projet de construction pour répondre aux mêmes besoins tant en
nombre de lits qu'en qualité, avec un bâtiment déjà
existant, dans le but de réduire le montant d'investissement.
A la suite de cette recherche et de son résultat, le projet a
été relancé et on doit attendre la présentation des
plans et devis pour bientôt, même si on ne va pas en appel d'offres
là-dessus bientôt.
M. Saindon: M. le Président, pour autant que je sache le
projet était prêt l'automne dernier. Les recherches qui ont
été fartes dernièrement, l'hiver dernier ou ce printemps,
ce travail avait déjà été fait. La construction
avait été prévue pour décembre ou janvier au plus
tard, on disait décembre 1976. Je me demande pourquoi ce gaspillage de
temps et d'argent. Le projet d'Argenteuil total, le nombre total de lits
prévu était de 160.
M. Lazure: 80 dans un premier temps.
M. Saindon: Et 80 dans un deuxième temps.
M. Lazure: C'est cela.
M. Saindon: Quelle est l'idée aujourd'hui de diminuer le
premier temps à 75 lits?
M. Lazure: Du tout, il n'est pas question de diminuer. Comme je
vous ai dit tout à l'heure il ne s'agit pas de remettre en question la
programmation. C'est essentiellement dans un but de réduire, pour
arriver aux mêmes fins, le projet à l'intérieur de
bâtiments existants. On n'en a pas trouvé et on continue
exactement le même projet.
Le projet est aux plans et devis comme vous disiez tout à l'heure
et a été porté à la connaissance des officiers de
la Société d'habitation, chez nous et de la Société
centrale d'hypothèques et de logement. Cela a été soumis
le 26 octobre 1976. C'est cela? On ne prévoit pas accepter cela parce
qu'il faut que les trois instances s'entendent sur le
réaménagement.
Il y a aussi une chose importante et c'est la mise en application du
code québécois de la construction.
II y a certaines exigences qui sont plus restrictives, mais qui nous
obligent à reprendre certains éléments. La
prévision pour l'appel d'offres est faite pour le 17 juillet en ce qui
concerne d'Argenteuil.
M. Saindon: Pourquoi 75 lits au lieu de 80 quand on sait qu'il y
a un besoin urgent et criant? Cinq lits, ce sont cinq lits. Vous dites
vous-même que dans vos recherches vous n'avez pas trouvé d'endroit
adéquat.
M. Lazure: C'était 80 et 100...
M. Saindon: Originellement, c'était...
M. Lazure: La deuxième phase était de...
M. Saindon: La première phase c'était 80, la
deuxième phase 80. Pourquoi avoir diminué de 80 à 75?
M. Lazure: Apparemment, ce serait purement une question
technique. Le nombre total de lits est demeuré le même pour les
deux phases, mais, compte tenu des esquisses préliminaires qui avaient
été faites, la première phase va se limiter à 75
lits. C'est une question de disposition physique. Les cinq lits vont être
reportés dans la phase deux.
M. Saindon: Ce qui veut dire qu'à la deuxième phase
ce sera 85 au lieu de 80?
M. Lazure: Exact.
M. Saindon: Quand prévoyez-vous le début des
travaux de la deuxième phase?
NI. Lazure: Cela va venir dans le plan quinquennal ou triennal
des centres d'accueil, revisé annuellement au niveau du ministère
pour tenir compte des retards, des réalisations, etc. La révision
est actuellement en cours. Cela devrait être décidé au
cours des prochains mois.
M. Saindon: Entre nous, ce n'est pas très
précis.
M. Lazure: On a déjà eu beaucoup de
difficultés à réaliser celui-là avec ces personnes.
Il y a eu des retards qui ne sont pas dus au ministère. Il y a des
retards relatifs au respect des règles du jeu par les professionnels. Il
y a eu des retards dans la soumission des esquisses préliminaires. Le
ministère n'est pas entièrement responsable des retards, loin de
là. Je pense qu'il faut terminer la phase 1 avant d'autoriser la phase
2.
M. Saindon: C'est sûr, mais les plans d'architectes dans ce
cas étaient prêts il y a un an.
M. Lazure: Ils étaient prêts, mais ils
n'étaient pas acceptables, pas conformes. Il y a tout de même des
règles du jeu, au point de vue des coûts, des pieds carrés,
des espaces. Les architec- tes n'ont pas respecté les règles du
jeu qui leur sont transmises dès le départ. A ce moment, cela n'a
fait que retarder les processus. Le ministère doit respecter certaines
contraintes financières et, à cette fin, il a émis dans ce
secteur un document qui précise certaines règles qui doivent
être respectées tant pour les espaces que les pieds carrés,
etc,. Lorsque les esquisses ne sont pas conformes à ces documents et
à ces normes, il faut qu'ils les recommencent. C'est fort regrettable.
Sans cela on n'a aucun contrôle sur les coûts et on ne fait que
payer la note. Il nous apparaît plus important que les professionnels
respectent les normes, qu'on reste à l'intérieur des coûts
et qu'on fasse plus de places dans les centres d'accueil que de donner lieu
à des luxes ou à une augmentation d'espace par personnes.
M. Saindon: Comment se fait-il que ces contraintes n'aient pas
été soulevées il y a un an plutôt que l'hiver
dernier?
M. Lazure: Les esquisses ont été soumises
dès le début de la phase 1. Nous avons même les dates ici.
Le 19 mars 1977. Elles ont été refusées par le
ministère. On leur a demandé de les reprendre.
M. Saindon: Je sais qu'il y a eu une bataille au sujet du
système de chauffage, qui, à mon sens, d'après les
renseignements que j'ai obtenus des professionnels travaillant à ce
projet, étaient bien discutable. C'est peut-être un des point qui
a aidé à la non-acceptation des plans et devis. De toute
façon, c'est fait. On va passer là-dessus.
Que prévoyez-vous comme coûts annualisés de
fonctionnement pour la première phase? Ce n'est pas mentionné
ici.
M. Lazure: Etant donné que l'ouverture des soumissions est
prévue pour le 15 août 1977, l'octroi du contrat pour le 26
septembre, je présume que le projet ne sera pas terminé pour
être ouvert en 1977-1978. Cela ira dans le projet de l'année
suivante, soit janvier 1979.
M. Saindon: Janvier 1979. D'accord. Au sujet du manoir
Saint-Philippe, quel classement a cette institution au ministère?
M. Lazure: C'est l'histoire de M. Desjardins dont vous
parlez?
M. Saindon: Non. Le manoir Saint-Philippe. Vous pariez du
propriétaire?
M. Lazure: C'est un établissement privé dont vous
parlez, ce n'est pas un projet de construction.
M. Saindon: Non, c'est une institution privée qui
fonctionne actuellement.
M. Lazure: A quel endroit?
M. Saindon: A Saint-Philippe d'Argenteuil.
M. Lazure: A Saint-Philippe d'Argenteuil, c'est un
établissement privé.
M. Saindon: Pardon?
M. Lazure: C'est le genre d'établissement privé
à taux fixe.
M. Saindon: Si c'est à taux fixe, quel est le taux?
M. Lazure: $6.75.
M. Saindon: $7. Pouvez-vous me dire combien il y a de lits?
M. Lazure: Habituellement, les taux fixes sont autour de 20
à 30 lits.
M. Saindon: II y a beaucoup plus que cela et c'est le seul dans
toute la région. J'y suis allé plusieurs fois, je parle en
connaissance de cause. L'installation est très bonne, les soins sont
très bons, assez bons pour que les parents des pensionnaires de
l'institution se disent très satisfaits. Si cela coûte $7 par jour
à un pensionnaire de cette institution, je me demande, pour la
même qualité de soins que dans les institutions publiques, quelle
est l'idée de ne pas encourager ces institutions. Au contraire, dans le
passé, on a essayé de fermer cette institution. Aujourd'hui, il y
a bien d'autres endroits où on voudrait ouvrir de pareilles institutions
et on les refuse. Je me demande, vu les sommes d'argent énormes qui
pourraient être économisées aux contribuables, pourquoi on
ne favorise pas ces institutions, du moins celles qui sont en place. Pourquoi
ne pas les aider? C'est sûr que, à $7 par jour, ceux qui vivent
d'une petite pension réussissent de peine et de misère à
payer l'institution, mais cette dernière, aujourd'hui, ne peut plus
héberger qui que ce soit pour ce montant. C'est sûr qu'il y a un
surplus à payer par le client qui, dans bien des cas, ne peut pas le
faire.
Si on compare les coûts au gouvernement, même en accordant
un supplément, qu'est-ce qui empêche le gouvernement de hausser le
tarif quotidien, le per diem de ces institutions, de façon à
alléger la responsabilité du pensionnaire? Cela coûte
énormément meilleur marché dans ces places que dans les
institutions publiques, c'est reconnu. Pourtant, le gouvernement s'entête
à vouloir fermer ces institutions et à ouvrir ses propres
institutions qui coûtent énormément plus cher. J'y perds
mon latin.
M. Lazure: Premièrement, comme je l'ai expliqué
tantôt, en réponse à une question du député
de Mégantic, la politique de ne pas octroyer de permis pour de nouveaux
établissements privés existe depuis quelques années. C'est
un choix politique que nous avons endossé et que nous continuons
à respecter. Pour les établissements existants, je ne veux pas
répéter ce que j'ai dit, c'est probable que $7 ne sont pas
suffisants, de la même façon que $3.70 ne sont pas suffisants pour
l'allocation d'un enfant placé en famille d'accueil. Je ne peux pas
faire autrement qu'être d'accord avec vous. D'un autre côté,
au plan d'un choix politique, il ne nous paraît pas normal que des
entreprises privées à but lucratif soient
développées de façon intempestive quand il s'agit de soins
aux personnes âgées ou aux enfants. On pense que le réseau
public doit continuer de se développer et que cela doit
véritablement être comme les hôpitaux, à toutes fins
pratiques.
Cela doit principalement être dans le courant régulier du
réseau public. Maintenant, il reste assez curieux, toutefois, que ces
entreprises, tout en se plaignant que $7 ne soient pas suffisants, continuent
de vivre parce qu'on a affaire, comme j'ai dit tantôt, à
plusieurs entreprises, plusieurs foyers privés, comme cela de
s'intégrer et de devenir à but non lucratif, de s'intégrer
au réseau public, avec des rémunérations sous forme de
salaires pour les gens qui voulaient continuer à travailler.
M. Saindon: II reste encore des gens, vous savez, qui ont une
certaine vocation, qui veulent aider la population en général.
Par exemple, dans le cas particulier du manoir, le propriétaire est un
ancien entrepreneur qui a fait de l'argent comme entrepreneur, et qui, à
un moment donné, est devenu fatigué de travailler. Alors, il
s'est dit: J'ai assez d'argent pour vivre tranquillement et aider mes
concitoyens et la société. Et c'est ce qu'il a fait. A un moment
donné, par exemple, il avait tellement investi qu'il a songé
à fermer ses portes.
M. Lazure: Je vous donne l'exemple des communautés
religieuses, on appelle cela le désintéressement. Il y a
plusieurs communautés religieuses, soit dans des hôpitaux ou des
centres d'accueil, qui, volontairement, ont voulu se
désintéresser, sortir de l'administration, de la gestion de
l'établissement. Il y a eu des négociations avec le
gouvernement.
M. Saindon: Elles étaient forcées.
M. Lazure: Pas dans tous les cas, non, je m'excuse. Parce qu'il y
en a encore qui ne sont pas désintéressées. Alors,
volontairement, elles en sont venues à une entente et elles peuvent
continuer, ces personnes, ces individus, à oeuvrer dans le milieu. Elles
peuvent continuer à travailler, comme votre M. ex-entrepreneur pourrait
très bien, si le centre d'accueil est intégré au
réseau public, continuer à travailler dans ce foyer.
M. Saindon: Quel est le per diem moyen dans des
établissements gouvernementaux?
M. Lazure: Le per diem varie entre $20 et $30 environ à
peu près, par jour. Il faut préciser aussi que ces
établissements privés, dont vous parlez, et à taux fixe,
ne sont pas soumis aux critères d'admission ou au mécanisme
d'admission. La plupart des gens qui y sont en général, sont des
gens relativement autono-
mes, qu'on classe A-1 ou A-2, qu i ne sont pas des cas lourds et qui,
à toutes fins pratiques, vivent une vie entièrement autonome, qu
i ne répondent pas nécessairement aux besoins les plus
prioritaires de la population sur le territoire. C'est une des raisons pour
lesquelles le tauxde per diem est beaucoup plus bas. En général,
cela ressemble beaucoup plus à des chambres et pension qu'à des
établissements publics de personnes âgées.
L'établissement privé, il ne faut pas l'oublier, choisit sa
clientèle.
M. Saindon: Peut-être dans certains cas, oui, dans d'autres
cas, non.
M. Lazure: Cette politique, M. le député, elle a
été établie, cela fait deux fois que je le dis, je le
répète, votre collègue de Saint-Laurent pourrait aussi
vous donner plus de détails, elle a été établie par
le gouvernement dont vous faisiez partie, et nous trouvons qu'elle a de
l'allure cette politique, nous la maintenons.
M. Saindon: M. le ministre, je comprends tout cela. Si je me
permets et si j'ai le droit de critiquer vos politiques, j'ai le même
droit et je me permets de critiquer celle de mon collègue de
Saint-Laurent. Je l'ai déjà fait, d'ailleurs, et je me suis fait
mettre à la porte de la commission des affaires sociales. C'est
arrivé avant que mon collègue de Saint-Laurent soit là
parce que je ne partageais pas les idées du ministre sur.les politiques
du ministère. Dans le cas précis que je mentionne, on a une
différence de $5 au manoir, et le per diem du ministère, c'est
$20 à $30, pour donner exactement les mêmes services.
M. Lazure: Ce n'est pas vrai que c'est pour donner exactement les
mêmes services.
M. Saindon: Ecoutez...
M. Lazure: Le sous-ministre vient d'expliquer que, dans le cas de
la plupart des centres privés, il s'agit, à toutes fins
pratiques, de chambre et pension. Tandis que, inversement, dans la plupart des
centres d'accueil publics, les cas sont beaucoup plus lourds, les sujets sont
plus difficiles, demandent plus de soins, demandent donc plus de personnel, et
souvent il y a des programmes, aussi, plus valables, que ce soit dans les
loisirs ou dans l'occupation.
M. Saindon: Je me sers du manoir comme cas type. Allez voir la
catégorie de personnes qui vivent au manoir, vous allez trouver que ce
ne sont pas des gens qui sont des clients pour des chambres d'hôtels, au
contraire.
Si, dans un cas comme celui-là, vous octroyez, vous donnez $7 par
jour, tandis que dans les institutions du gouvernement c'est entre $20 et $30,
je vous dis qu'indépendamment du choix politique de n'importe lequel des
partis le gouvernement a la responsabilité d'essayer d'administrer le
plus sainement possible. En fin de compte, on se sert de l'argent des
contribuables. Pour prouver ce que je dis, faites une petite enquête,
allez voir les parents des gens qui vivent dans ce manoir encore une
fois je répète que c'est un cas type pour moi allez voir
les parents de ces personnes, et elles vont toutes vous dire qu'elles sont
très satisfaites. Maintenant, si une personne est satisfaite, se
contente de manger cinq tranches de pain pour un repas, elle est heureuse de
cela et elle en a assez, pourquoi allez-vous lui dire qu'il faut qu'elle en
mange dix? Je ne comprends plus rien. Ces gens-là sont heureux comme
cela, ils sont réellement très bien soignés, ils sont bien
logés, ils sont satisfaits, leur famille est satisfaite. Et le
ministère va arriver et va dire: Nous, ce n'est pas notre conception, on
a d'autres choses en vue, on a d'autres choses en tête, ce n'est pas
notre programme. Cela va coûter plus cher, mais on veut payer plus
cher.
M. Lazure: La personne insatisfaite, c'est le propriétaire
parce qu'il ne fait pas assez de profits? Qui est insatisfait?
M. Saindon: Regardez, indépendamment de tout cela,
comparez le coût des deux. Ne trouvez-vous pas qu'il y a une
différence et que cela cloche quelque part? Cette différence, on
l'accepte au nom des politiques du ministère. Il me semble que la
politique du ministère devrait être d'administrer la plus
sainement possible et, comme le gouvernement le dit actuellement, la plus
grande ventilation... Comment dites-vous cela? Votre fameuse expression?
M. Lazure: Transparence.
M. Saindon: La plus grande transparence. La transparence est
telle qu'entre $7 et $20 et $30 on voit le grand jour! C'est ce que je ne
comprends pas. Au nom de l'efficacité, quelle efficacité? Si
réellement on est soucieux d'administrer le mieux possible, dans les
meilleurs intérêts cela veut dire au meilleur coût
possible il n'y a rien qui vous empêche que, dans les mêmes
circonstances, de pareilles institutions soient permises. Quitte même
à les aider un petit peu plus dans certains cas. C'est encore
énormément meilleur marché que dans nos fameuses
institutions gouvernementales. Parce que je veux encore voir laquelle de nos
institutions gouvernementales coûte meilleur marché que n'importe
quelle institution semblable dans l'entreprise privée.
M. Grenier: M. le Président, le député
d'Argenteuil parle tellement bien que je le laisserais parler trois quarts
d'heure si son temps n'était pas écoulé. Il dit tellement
la vérité à part cela.
M. Saindon: Si mon temps est terminé, M. le
Président, je ne veux pas allonger le débat. Je vais terminer
là-dessus, quitte à me reprendre une autre fois.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Premièrement, pour continuer ce sujet. La
question que je voudrais poser: Pouvez-vous me préciser le montant per
diem que cela coûte pour une personne de l'âge d'or dans un centre
d'accueil public?
M. Lazure: Cela coûte $24.
M. Shaw: Per diem? Per capita? Sans subvention personnelle de la
personne accueillie?
M. Lazure: Non. C'est le coût brut du gouvernement.
M. Shaw: Le coût brut?
M. Lazure: Oui, c'est $24 per diem. Une partie de ce per diem est
demandée au bénéficiaire qui est soustraite dans le budget
qu'on accorde à rétablissement.
M. Shaw: Quel est ce montant?
M. Lazure: La moyenne est de $6.11.
M. Shaw: Le réseau privé, c'est réglé
par un montant fixe de $7 et quelques cents?
M. Lazure: II y a deux types d'établissements
privés. Il y a deux types de financement qui ont une base historique,
j'oserais dire. Il y a certains centres d'accueil privés qui
fonctionnent avec un budget et un per diem qui peut varier entre $15 et $24,
c'est-à-dire au même coût ou à peu près que le
réseau public.
Il y a toute une liste de centres privés qui ont un genre de
contrat avec le ministère et qui fonctionnent à budget. Il y a un
petit nombre, qui est marginal, de centres d'accueil qui sont appelés,
dans notre langage un peu hermétique, les S-2, qui ne sont pas à
budget, qui n'ont jamais été mis à budget et qui
fonctionnent avec un per diem de $7. Ces centres, en fait, étaient, de
façon générale, des petits centres avec entre dix et vingt
bénéficiaires et ils se rapprochaient beaucoup plus du genre
"chambre et pension" que d'un centre d'accueil véritable.
M. Shaw: Pouvez-vous m'expliquer comment il se fait que vous ayez
instauré une nouvelle politique qui arrête la construction des
réseaux privés qui peuvent donner des soins? Vous avez le
contrôle des normes que vous pouvez imposer à ces institutions.
Comment avez-vous prévu une demande de la population d'arrêter le
réseau privé au bénéfice du réseau public
qui va toujours prendre plus de temps à mettre en place?
M. Lazure: II y a deux raisons. D'abord, les coûts sont
à peu près identiques. Il nous paraît anormal,
d'après les études qu'on a faites, de voir que pour les
mêmes services, s'il y a quelque chose de différent, les
coûts du privé sont supérieurs. On ne fait pas de miracle
là-dedans. On donne des services à des
bénéficiaires qui en ont besoin. Les budgets que l'Etat accorde
ont comme objectif de donner des services aux personnes qui en ont besoin. Il
nous a toujours paru un peu anormal que ces établissements soient des
établissements à but lucratif, avec profits. On en a eu certains
au Québec. Si vous regardez les enquêtes qui ont été
faites aux Etats-Unis sur les établissements pour personnes
âgées, qui sont privés dans plusieurs Etats
américains, c'est presque toujours une source d'abus avec le temps,
malgré les contrôles qu'on peut avoir. Malgré les
mécanismes de contrôle, vous comprendrez que sur le nombre
d'établissements qui existent, on n'a pas un contrôle quotidien.
Nos visites qui sont annuelles sont souvent connues d'avance. Les gens ont des
mécanismes d'éveil.
Nous basant sur des expériences dans plusieurs autres endroits,
il nous paraît qu'un réseau pour prendre soin des personnes
âgées a tout avantage à être un réseau public
sans but lucratif. Il ne semble pas avantageux qu'ils soient privés, pas
plus qu'il nous semble avantageux, par principe, d'avoir des hôpitaux
privés à but lucratif. Ce sont des services publics, et les
montants qui sont versés par l'Etat doivent être versés
pour les services rendus et non pas pour les services, plus un profit à
des propriétaires.
M. Shaw: II y a des secteurs du réseau privé qui
sont à but non lucratif. Est-ce qu'ils sont dans la même
position?
M. Lazure: II y en a. Ce sont des sujets qui ont
été discutés largement, qui ont découlé de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux qui a
été adoptée par l'Assemblée nationale il y a
déjà six ans, je pense, et qui est appliquée au
ministère. C'est la politique que les gouvernements, jusqu'à
maintenant, ont adoptée.
M. Shaw: Si vous avez un problème de financement de ces
centres d'accueil et que vous avez les moyens d'améliorer la situation
avec le réseau privé à but non lucratif...
M. Forget: Est-ce que je peux fournir une information au
député de Pointe-Claire?
M. Lazure: On ne sauve pas d'argent avec le réseau
privé, avec ou sans but lucratif, on ne sauve aucun argent parce que non
seulement on paie les services, mais on paie aussi l'intérêt sur
la dette et sur le financement. C'est un cadeau en or pour les entrepreneurs et
pour ceux qui font ces constructions parce qu'on paie non seulement les
services, mais on paie aussi l'amortissement.
M. Forget: J'aimerais...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent voudrait ajouter une explication.
M. Forget: ... donner une information au député de
Pointe-Claire.
II a exprimé sa question sous la forme presque d'une affirmation
en disant: Comment se fait-il que le gouvernement ait institué cette
politique relativement aux réseaux public et privé? Mais je
pourrais c'est la nature de l'information que je veux lui donner
le référer à son propre parti, parce qu'effectivement la
politique en question, on en trouve le premier énoncé dans un
document du ministère du Bien-être et de la Famille de 1967. A ce
moment-là, je crois bien que c'était l'Union Nationale qui
formait le gouvernement. La politique relative aux établissements
privés, qui est suivie par le gouvernement actuel et qui a
été suivie par le gouvernement précédent, a
été effectivement mise en place et inaugurée par le
gouvernement de l'Union Nationale en 1967. Je peux même lui donner une
référence précise; vous allez trouver cet exposé
dans un cahier, intitulé Procédure de financement des
établissements privés, qui a été publié sous
la signature du sous-ministre de l'époque et qui a circulé
pendant des années. C'est un peu désuet maintenant, je l'avoue,
mais cela a circulé pendant des années dans les
établissements privés et au ministère comme étant
la politique du ministère au point de vue du financement.
M. Grenier: Je ferai remarquer que, sous l'Union Nationale
à ce moment-là, alors que je siégeais comme
député, le ministre, M. Cloutier, était un comptable.
C'était la première fois, on innovait là-dedans.
M. Lazure: II savait compter.
M. Grenier: II savait calculer, mais je ne suis pas sûr
que, du côté humain, on y gagnait.
M. Saindon: II ne connaissait pas le côté humain et
le côté santé.
M. Shaw: II n'y a pas de doute que j'appuie la position qui a
été prise déjà par un autre ministère.
M. Forget: S'il veut avoir la raison, il n'a qu'à la
demander à son propre parti parce que c'est eux qui l'ont fait.
M. Grenier: II faudrait quand même savoir que, lorsque le
réseau public a été mis en fonction à ce
moment-là, on n'avait pas comme principe de fermer ce qui existait dans
le secteur privé. On verra cela aussi, excepté qu'on mettait une
concurrence, comme on continue de le préconiser dans notre parti au
niveau de l'éducation, entre le secteur privé et le secteur
public.
M. Lazure: Mais, en tout cas, je relève encore cela. On
n'a pas comme politique de fermer. On a comme politique d'offrir
l'intégration au réseau public à ceux qui le veulent bien;
deuxièmement, de fermer là où ce n'est pas acceptable
selon les normes.
M. Shaw: J'ai un exemple ici. Le Irish Nursing
Home à Verdun qui a été fermé après
un télégramme le 5 avril.
M. Lazure: Irish Nursing Home.
M. Shaw: Oui. Alors, j'ai un cas particulier qui a
été référé à mon bureau ici, à
Québec. La manière dont la fermeture a été faite,
sans avis aux parents des occupants de ce centre à mon avis, est une
tragédie humaine pour les occupants de ce centre à ce
moment-là. On parle maintenant de fermer une autre résidence,
Dorchester Residence, pour à peu près les mêmes raisons.
Alors, pouvez-vous me donner des renseignements sur ces deux cas?
M. Lazure: Pour Irish, on va vérifier, car je ne l'ai pas.
Pour ce qui est de Dorchester, je suis au courant. C'est une résidence
qui est sur la rue Dorchester près de Guy, dans une ancienne maison
d'appartements, à toutes fins pratiques. J'ai visité la
résidence moi-même il y a quelque temps. Au plan
sécurité, au plan incendie, il y aurait beaucoup beaucoup de
travaux à faire pour rendre sécuritaire cette résidence.
Ce n'est certainement pas un endroit idéal, c'est sur la rue, sur le
macadam, sur l'asphalte. Au lieu de dépenser beaucoup d'argent pour
rénover l'endroit, nous avons l'intention de transférer
graduellement les pensionnaires qui sont là dans d'autres endroits, en
particulier à l'hôpital Reine-Marie, l'hôpital des
vétérans. C'est une négociation qui est en marche depuis
longtemps et cela doit se compléter. L'endroit devrait être en
notre possession d'ici au mois de septembre et le transfert des malades devrait
se faire au mois d'octobre. Alors, il y aurait essentiellement des patients de
Saint-Charles-Borromée et de Résidence Dorchester qui seraient
transférés au Queen Mary Veterans' Hospital.
M. Shaw: Ce ne sont vraiment pas des vieux qui demeurent à
Dorchester. Ce sont des cas de malades chroniques, premièrement.
M. Lazure: II y a des personnes âgées. Quand on
parle d'un centre d'accueil pour malades chroniques ou d'un hôpital de
soins prolongés pour chroniques, inévitablement on va retrouver
dans cette clientèle des personnes âgées par
définition.
Il y a les deux dans la Résidence Dorchester. Comme je vous dis,
un certain nombre sera transféré au Queen Mary Veterans' Hospital
et un certain nombre, nous pensons les transférer à l'Institution
des sourdes-muettes que nous sommes en train d'acheter sur la rue Saint-Denis,
à Montréal, qui est une immense institution.
C'est pour des raisons de sécurité essentiellement que
l'on doit fermer la résidence Dorchester. Pour Irish Home, on pourra
vous donner les renseignements cet après-midi.
Une Voix: Vous les avez?
M. Lazure: On pourrait peut-être en apporter quelques-uns
au sujet de ce cas. La ressource elle-même a été
jugée inacceptable pour plusieurs
raisons dont peut-être les deux principales sont l'âge de la
tenancière qui est assez avancé. Je pense qu'elle a plus de 70
ans. Elle est de bonne foi, mais ses capacités de fournir des soins et
des services aux personnes qui résidaient chez elle étaient fort
limitées en regard des besoins de soins et de services de ces
mêmes personnes.
L'évaluation médicale faite de chacun des
bénéficiaires indiquait une obligation de relocaliser dans les
meilleurs délais ces mêmes bénéficiaires, pour la
plupart, dans des ressources plus appropriées à leur état.
La plupart du temps c'était des ressources de type santé, un
hôpital pour malades chroniques ou un hôpital pour soins de courte
durée ou encore un centre d'accueil bien équipé pour
accueillir un cas lourd, toutes des choses que le Irish Nursing Home ne pouvait
pas fournir à ses bénéficiaires.
Pour ce qui est des bénéficiaires eux-mêmes et de
leurs proches, ils ont été prévenus, évidemment
dans une limite de temps très courte. Ils ont été
prévenus plutôt par téléphone que par lettre parce
que c'était devenu extrêmement urgent d'agir de façon
expéditive pour que la situation ne demeure pas plus longtemps aussi
risquée pour le bien-être des bénéficiaires
eux-mêmes.
M. Shavv: Je ne voudrais pas dire qu'il n'y a pas de raison de
fermer certains centres d'accueil. Il y a deux choses qui m'inquiètent.
Premièrement, est-ce qu'on améliore la situation de façon
humaine pour la personne qui est impliquée? Deuxièmement, nous
augmentons le nombre de lits disponibles parce que l'âge moyen de la
population augmente chaque année. Si on réduit au lieu
d'augmenter ce nombre, si on ferme les centres qui donnent non pas un service
maximal, mais un service de placement dans d'autres centres en diminuant le
nombre de lits disponibles, est-ce que cela a du bon sens? Est-ce que le nombre
de lits disponibles a augmenté depuis l'année
dernière?
M. Lazure: Je dirais que oui dans la plupart des régions
où il y a eu un déficit. Il y a eu une augmentation de lits et on
met tous les efforts possibles à le faire. Ce n'est ni par plaisir ni
par goût que l'on ferme quelque chose comme le Irish Nursing Home. C'est
extrêmement difficile de replacer les bénéficiaires. Ce
sont toujours des opérations difficiles à réaliser
à cause du nombre de places, surtout dans certaines régions.
Lorsqu'on ferme, c'est qu'il y a des raisons, soit à cause de
l'état physique de la bâtisse, de normes de
sécurité, de qualité des services, qui sont importantes et
qui nous obligent à le faire. Dans la mesure du possible, on essaie de
trouver des endroits où cela ne diminue pas notre programme
d'augmentation des places. Quand on parle, par exemple, de l'Institution des
sourdes-muettes ou de l'acquisition de l'hôpital Reine-Marie, c'est dans
le but d'une augmentation de places plus rapide que celle qu'on réalise
par les constructions.
M. Shaw: Dernière question. Est-ce que vous
prévoyez des centres d'accueil nouveaux dans l'année qui s'en
vient, d'ici un an? A mon avis, si vous pouvez fonctionner avec un budget de
$24 par personne per capita dans un centre comme l'hôpital Reine-Marie,
vous allez faire...
M. Lazure: L'objectif, je pense qu'on peut le réaffirmer,
c'est de poursuivre le programme d'ouverture de nouvelles places dans le sens
qui avait été prévu, c'est-à-dire, 1500 places
environ annuellement dans les centres d'accueil pour personnes
âgées.
Nous privilégions les endroits où on est le plus
éloigné de la norme de 6% de personnes âgées qu'on
essaie d'atteindre partout au Québec.
M. Grenier: Si M. le député de Pointe-Claire me le
permet, on pourrait poser la question au niveau des soins prolongés et
des soins aigus. Pourriez-vous nous donner le per diem d'un hôpital pour
malades chroniques et ensuite d'un hôpital de soins aigus?
M. Lazure: Pour un hôpital de malades chroniques, c'est
autour de $35 à $40; vous pouvez mettre $40.
M. Grenier: Et pour un hôpital de soins aigus?
M. Lazure: J'oserais dire que cela varie de $80 à
$200.
M. Grenier: La moyenne est de combien? M. Lazure:
$166.
M. Grenier: Je vais parler sur le temps du député
de Pointe-Claire. C'est peut-être l'idéal qu'on puisse intervenir
entre nous puisque souvent il y a une question; mais, comme cela devient
compliqué à cause des partis, on ne peut pas le faire. Je
m'excuse.
Est-ce que c'est toujours un programme où les
développements sont principalement situés dans la région
de Montréal et de la Gaspésie? Sommes-nous encore à
cela?
M. Lazure: Surtout Montréal.
M. Grenier: Surtout Montréal. Le taux de 6 par 100
vieillards dont vous parliez, n'y a-t-il pas de sous-régions? Il y a
régions, cela je le comprends. Mais quand on parle d'une région,
par exemple la région no 3, on dit que quand cela s'est bâti
c'était au bon temps de l'Union Nationale alors que c'était
quasiment tous des députés de l'Union Nationale pour cette
région. C'est ce qu'on s'est fait dire par des fonctionnaires. Il y a
peut-être un peu de vérité, cette région
était bien pourvue. A l'intérieur d'une grande région qui
commence à Lambton et qui se termine à
Rivière-du-Loup...
M. Saindon: Ils changent d'idée avec le changement de
gouvernement.
M. Grenier: ... ne pensez-vous pas qu'il y a des
sous-régions où on n'a pas atteint ce nombre, où ce ne
serait pas important de dépasser le nombre de 6?
M. Lazure: La première priorité que s'est
donnée le ministère là-dessus est d'atteindre cette norme
dans l'ensemble du Québec. Dès qu'on l'aura atteinte, le
problème des disparités intraré-gionales,
c'est-à-dire de sous-régions, devra être examiné
attentivement. On essaie d'en tenir compte dans la mesure du possible lorsqu'on
est juste en dessous ou proche de notre norme. On essaie de tenir compte de ces
disparités interrégionales dans toute la mesure du possible.
M. Grenier: II arrive une autre question qui est bien importante
dans le secteur rural. Le ministre Morin, de l'Education, a annoncé la
réouverture possible d'écoles primaires. Vous êtes sans
doute au courant de cela. On en a parlé il y a deux ou trois semaines.
On a un paquet de classes qui sont fermées dans plusieurs comtés
et qui peuvent être reprises à ce qu'on dit. On a aussi un bon
nombre de demandes de personnes qui voudraient rouvrir pour des familles
d'accueil. Je m'excuse, j'aurais aimé que le ministre soit ici; il va
sans doute revenir dans quelques instants. Il m'a dit que c'était son
intention je ne sais pas s'il m'a dit cela publiquement ou lors d'une
rencontre que j'ai eue avec lui de se servir de ces locaux qui
n'étaient pas des locaux dépassés et dont on pouvait
encore se servir pour, quand ce n'était pas utile pour des classes, les
utiliser pour des familles d'accueil ou des petits foyers.
M. Lazure: Le ministre a clairement donné son orientation
à l'ensemble des fonctionnaires du ministère. Chaque fois qu'il y
a lieu soit de construire ou d'ouvrir des centres d'accueil, pour combler des
déficits, il faut examiner à chaque occasion la
possibilité d'utiliser des édifices existants dans toute la
mesure du possible. Vous comprendrez aussi que cela ne veut pas dire que,
dès qu'une école ou qu'un édifice devient disponible, on
l'utilise immédiatement, parce qu'on respecte notre plan de normes. Nos
capacités financières sont limitées. On ne peut pas aller
plus vite qu'un certain rythme qui correspond au rythme de développement
de nos budgets. La priorité est donnée à l'utilisation de
bâtisses existantes.
Un des problèmes qui se pose souvent, c'est que ces
bâtisses, lorsqu'elles existent, permettent d'accueillir les cas les
moins lourds. Cela cause aussi des difficultés parce qu'actuellement la
pression, la demande, les besoins semblent être beaucoup plus pour les
cas plus lourds que pour les cas moins lourds.
Pour ce qui est des familles d'accueil, c'est plus facile. On a un peu
plus d'ouverture.
M. Grenier: Le coût moyen dans une famille d'accueil est-il
pas mal moindre que celui...
M. Lazure: Le coût se situe à $7.
M. Grenier: Vous voyez une possibilité de
développement de services là aussi, dans les familles d'accueil,
pour être capable, un jour, de faire accepter le transport par ambulance
les médicaments, en fait, c'est une politique qui va être
acceptée prochainement pour les personnes de 65 ans en tout cas,
éventuellement...
M. Lazure: C'est dans les éventualités, compte tenu
de nos capacités budgétaires.
M. Grenier: Pourriez-vous nous dire, aussi dernière
question dont j'ai besoin pour une assemblée qui se tient chez nous
lundi soir, vous arriverez à ce programme tout à l'heure, c'est
le programme 11 les heures de travail qu'il y a auprès d'un
malade aigu et auprès d'un malade chronique, la différence entre
les deux?
M. Lazure: Le nombre d'heures-patient? Je pense qu'on pourrait
vous donner le chiffre du personnel par rapport au nombre de patients, par
exemple. Notre ratio de personnel, on pourrait vous le sortir pour les
infirmières, ce qui serait peut-être un bon critère, le
nombre d'infirmières par rapport au nombre de patients. C'est à
peu près le double pour les malades aigus, à court terme, que
pour les malades chroniques.
M. Grenier: C'est le double. Cela veut dire que le reste peut
suivre pour les autres employés également.
M. Lazure: II faut faire attention. Dans le cas des malades
aigus, il y a une grosse partie du coût qui est liée à la
technologie, aux salles d'opération, aux examens de laboratoire, je veux
dire à toute la technologie qui est autour. Si on identifiait, dans les
hôpitaux de malades aigus, la partie chambre et pension, par exemple, par
rapport à ce qu'elle est dans les hôpitaux de malades chroniques,
il est probable que la partie chambre et pension est à peu près
équivalente. Ce qui augmente de beaucoup le coût, ce sont les
services, dans le fond, l'intensité des services.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sherbrooke...
M. Shaw: Une dernière question, M. le Président. La
politique déjà prise de faire la fermeture irnplique-t-elle aussi
la reconnaissance que les personnes âgées de langue anglaise sont
placées dans une situation où on respecte leur culture dans la
province de Québec?
M. Lazure: Au niveau des foyers pour personnes
âgées, on a essayé, dans toute la mesure du possible, de
respecter les habitudes culturelles des gens. On a même, à
Montréal, par exemple, un centre d'accueil pour la communauté
chinoise; on a des centres d'accueil qui sont de préférence pour
la communauté italienne. Même à Québec, ici, on a un
centre d'accueil anglo-irlandais, si vous voulez, en majorité. Il n'y a
pas d'exclusion, il
n'y a rien qui dit que ces centres d'accueil n'ont pas le droit
d'accueillir d'autres personnes que des gens de ces communautés. Il est
certain qu'en principe, la majorité, selon les critères
d'admission et les besoins... Je pense que si on allait visiter le Irish Home
de Québec, on aurait probablement un certain nombre de gens qui sont des
Canadiens français à l'intérieur de ce centre, mais la
majorité de la clientèle vient de la communauté anglaise
et irlandaise de Québec. Dans la mesure du possible, cela a toujours
été respecté, il n'y a pas eu de changement.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: M. le Président, c'est plutôt un
commentaire qu'une question au ministre quoique le ministre soit tout
autorisé à commenter mon commentaire. Dans le problème des
centres d'hébergement, des normes provinciales, des nouveaux services de
santé et des soins pour les populations âgées, notamment,
on se heurte au problème des enveloppes globales régionales
affectées aux sommes globales qui sont versées pour les soins et
à la non-transférabilité, dans le régime actuel,
des montants qui sont actuellement dépensés dans un secteur par
rapport à l'autre. A ce que je sache, chaque budget, comme le budget des
centres d'accueil, est administré distinctement. Ce que je veux dire,
c'est ceci. Chez nous, par exemple, on a encore des besoins
d'hébergement. Une enquête récente réalisée
à Sherbrooke indiquait qu'on aurait besoin de 100 lits pour les A-3,
A-4, alors que la norme actuelle ne permettrait pas d'envisager des
développements comme ceux-là dans un avenir prochain.
Par ailleurs, il y a une surabondance, actuellement, de dépenses
de la part du gouvernement dans le secteur des soins aigus dans les
hôpitaux. Il y a des dédoublements d'argent et de services qui se
font dans ces affectations budgétaires. La question que j'aimerais poser
est celle-ci: Est-ce qu'il n'y a pas moyen de concevoir que, dans un avenir
rapproché, les régions puissent bénéficier d'une
enveloppe budgétaire statutaire et avoir le mandat de pouvoir
réaffecter, d'un endroit à l'autre, les dépenses en
fonction de nouveaux besoins ressentis par la population et des nouveaux
développements exigés? Chez nous, par exemple, l'extension des
soins à domicile est en partie enrayée par un type de pratique
hospitalière qui est orientée autrement. Est-ce qu'il est
possible d'envisager je crois qu'il devrait l'être qu'une
région puisse bénéficier d'une enveloppe d'argent
statutaire et de certaines garanties à cet égard et que les
organismes régionaux qui sont en poste, comme le Conseil régional
des services sociaux et de santé, puissent avoir les mandats de
réaffecter ces sommes en fonction des nouveaux besoins de la
population?
M. Lazure: M. le Président, c'est une question fort
importante qui est soulevée par le député de Sherbrooke.
Cela touche tout le problème du de- gré de
décentralisation, du degré d'autonomie budgétaire que les
régions doivent avoir. Si on remonte à la première version
du rapport Caston-guay, elle recommandait une décentralisation avec
autorité budgétaire. Elle a été rejetée par
le gouvernement, à l'époque, et on en est arrivé à
une espèce de compromis où l'autorité des conseils
régionaux, des CRSSS, a été, jusqu'ici, plus une
autorité de persuasion et de coordination qu'une autorité de
gestion budgétaire.
Personnellement, j'étais un de ceux qui, à
l'époque, avaient préconisé une décentralisation
budgétaire, une enveloppe budgétaire régionale. Un groupe
avait même présenté un mémoire à la
commission parlementaire, à l'époque, à M. Cas-tonguay. Je
continue à croire que c'est possible et souhaitable. Dans le cas de
Sherbrooke, toujours à l'avant-garde dans le domaine de la
décentralisation, c'est une région qui a été
choyée au plan des services de santé, d'autres services aussi,
services sociaux...
M. Grenier: Sherbrooke.
M. Lazure: Sherbrooke. Où commence et où finit
L'Estrie, c'est une grande question. Dans le cas de Sherbrooke, il est clair
qu'il y a une volonté, dans ce coin, d'être à l'avant-garde
aussi d'une décentralisation qui serait plus réelle
budgé-tairement. J'ai eu l'occasion de dire au conseil régional
de L'Estrie, récemment, qu'on était prêt au
ministère à recevoir une demande, une fois qu'ils auraient
étudié avec nous l'utilisation des budgets actuels, de tous les
budgets actuels sociosanitai-res, services de santé et services sociaux
de toute leur région. Il n'est pas dit que ce montant serait
conservé, au départ, pour la région. Peut-être qu'il
y en a trop. Peut-être qu'il n'y en a pas assez, mais peut-être
qu'il y en a trop. Une fois qu'on se serait entendu sur un budget
régional, je serais prêt c'est une décision
politique importante à recommander qu'on aille, au moins pour une
région ou deux, comme expérience, vers une véritable
régionalisation, laissant à un conseil régional le soin de
déplacer des sommes d'une institution à une autre ou d'un type
d'institutions à un autre.
M. Gosselin: J'aimerais simplement ajouter qu'on travaille,
à ce moment-ci, dans un contexte assez déprimant, parce qu'on
connaît des compressions budgétaires consécutives d'une
année à l'autre qui, de fait, ne permettent pas aux gens de
travailler vraiment dans une perspective de développement. En effet il y
a encore une multitude de besoins de la population, surtout dans le domaine des
nouveaux services et de nouvelles philosophies de services, qui, entre-temps,
ne sont pas satisfaits. Il faudrait vraiment pouvoir, un jour, avoir cette
marge de manoeuvre et ces garanties positives de pouvoir aussi, nous, agir dans
une perspective de développement au niveau de notre région,
plutôt que de compression qui, dans le fond, ne permet pas ces
véritables réaménagements.
C'est une question que je soulève. Je crois que le ministre y est
très sensible. Il a rencontré, d'ailleurs, les organismes
régionaux en question. Je me promets de suivre les développements
en ce sens pour l'avenir.
M. Lazure: Cela fait quatre ans qu'on essaie d'obtenir une
adhésion de la région de Sherbrooke. Par exemple, vous parlez des
A-3, des A-4 qui sont bien proches des malades chroniques, mais dans la
région, il y a un déficit pour les malades chroniques
psychiatriques très important. Il y a un déficit probablement
pour des malades chroniques et un surplus important, en lits, de soins de
courte durée. Le transfert de ces ressources d'une nature à
l'autre est pour répondre mieux aux besoins. Le ministère a
même donné des indications de ses désirs de le faire et ne
l'a pas simplement fait pour essayer d'avoir un consensus dans la région
sur la façon de le faire. On a fait des pressions énormes pour
essayer d'y arriver. Si vous pouvez nous aider à atteindre cet objectif,
on ne demande pas mieux.
M. Gosselin: En donnant certaines garanties.
M. Grenier: Sur la question à laquelle le sous-ministre
vient de répondre, permettez-vous, M. le député de
Sherbrooke? M. le ministre disait, l'autre jour, a confirmé...
Le Président (M. Marcoux): Avec le consentement du
député de Sherbrooke?
M. Grenier: Oui. Il m'a permis, n'est-ce pas M. Gosselin?
Le Président (M. Marcoux): Vu que vous êtes dans la
même région!
M. Grenier: On a les mêmes problèmes, mais il est
mieux traité que moi, il est dans la ville de Sherbrooke. Le ministre
avait cité le cas, je pense, d'un hôpital de la Mauricie afin que
ne se concrétise pas la fermeture d'un hôpital pour malades aigus.
Vous avez dit, à ce moment-là, que l'hôpital ne serait pas
fermé. Il faudrait que je reprenne le journal des Débats pour
relire cela. En tout cas vous y aviez mis la main pour éviter la
fermeture. Le sous-ministre vient de nous dire qu'on a un surplus de lits pour
maladies aiguës, on en manque du côté chronique et du
côté vieillards, en tout cas A-3 et A-4, ce n'est pas des
vieillards précisément.
Je reviens à cela pour avoir une réponse bien
précise du ministre. Cela m'est utile pour lundi soir prochain de savoir
si c'est bien son intention de traiter de façon différente les
petits centres, les petits hôpitaux ruraux, pour qu'ils puissent
conserver un nombre de services non seulement utiles, mais nécessaires
dans des régions fort éloignées, comme certains centres
peuvent l'être, par exemple, de grands centres hospitaliers comme on a
à Sherbrooke. Je pense qu'on est mieux de garder chez nous des
spécialistes ou d'en faire venir s'il y a lieu que de transporter des
malades vers des centres comme ceux-là. J'aimerais savoir si c'est bien
son intention de décentraliser les services et de garder chez nous, dans
nos petits centres, plus de lits pour maladies aiguës.
M. Lazure: II y a une certaine modification de politique par
rapport aux gouvernements antérieurs. En principe, il est souhaitable de
regrouper des services médicaux, chirurgicaux, dans un hôpital
régional où on aura un plus grand nombre de spécialistes,
une meilleure qualité de soins. En principe! Mais en pratique, je pense
qu'il faut faire preuve de souplesse dans ces cas-là. Si un
hôpital général, modeste, de 100 lits, dans une
sous-région donnée, a fait ses preuves et que, de l'avis
d'à peu près tous les gens compétents pour se prononcer, y
compris la population, quant à la qualité des soins, de l'avis de
tout le monde, c'est un service valable, je suis porté à laisser
un tel hôpital ouvert, et non pas à l'intégrer parce qu'il
y aurait, à 45 milles de là, un surplus de lits, comme c'est le
cas à Sherbrooke. C'est une position un peu plus nuancée et qui
est basée sur plusieurs choses, mais sur une en particulier. Depuis six
mois, j'ai visité un bon nombre d'hôpitaux dans toutes les
régions, et je me rends compte que cette fameuse humanisation de soins,
on la retrouve infiniment plus dans un hôpital plus petit que dans un
hôpital plus gros.
M. Grenier: Merci.
M. Shaw: On pourrait peut-être passer au programme 11
aussitôt que possible parce que...
Le Président (M. Marcoux): II faudrait d'abord adopter le
programme 9, autant que possible! Programme 9, élément 2,
adopté?
M. Forget: Non, M. le Président. J'ai encore une
question.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Au sujet des centres de jour. A la mi-septembre de
l'an dernier, les établissements du réseau avaient fait parvenir
20 demandes d'établissement de centres de jour pour les personnes
âgées.
A partir de ces vingt demandes, dix avaient été
analysées par les professionnels du ministère et avaient fait
l'objet de recommandations comme étant les seuls qui paraissaient
valables et susceptibles de faire l'objet d'une autorisation au cours du
prochain exercice financier.
Je vois ici, en annexe au document qu'on vient de nous présenter,
qu'il y a une dizaine de centres, douze projets qui ont été
acceptés pour 1977/78. On découvre, un peu avec surprise, que
dans aucun des cas il ne s'agit des projets qui avaient été
retenus comme acceptables et viables par les professionnels du
ministère. J'aimerais demander au ministre: Quelles modifications
a-t-il
introduit dans les critères d'évaluation de ces projets de
manière que des projets qui avaient été retenus ne sont
plus admissibles et que d'autres, qui, présumément, avaient
déjà été reçus à cette époque,
sauf erreur, ont maintenant été reconnus comme admissibles
à une subvention?
M. Lazure: Je voudrais d'abord assurer le député de
Saint-Laurent que cela a été non seulement
dépolitisé mais aussi déministérialisé. Je
vais plutôt laisser les fonctionnaires répondre parce que je vous
avoue franchement que je n'ai même pas vu la première liste.
Je dois vous avouer, personnellement, que c'est le même monde qui
a fait les recommandations, au moment de l'approbation, il y a de cela
déjà quelques mois.
M. Grenier: Ah!
M. Lazure: Je n'ai vraiment pas d'explication à savoir
pourquoi la liste a été changée. Ce sont les gens de la
planification et de la programmation qui se sont assis ensemble et qui nous ont
fait les recommandations qui sont là.
M. Forget: Je ne suggérerai pas de motif indigne de la
part du ministre. La suggestion qu'il a faite qu'il n'en était rien
précédait, dans le fond, toute question de ma part de ce
côté-là, mais il reste qu'il doit bien y avoir des
critères et ce n'est pas simplement une question d'établissements
individuels, il y a aussi une distribution régionale qui est
extrêmement différente. Cela, en soi, pose des questions. On
semble avoir privilégié considérablement la région
de Montréal puisqu'à l'exception de quatre de ces centres de jour
tous sont dans la grande région de Montréal. Huit sont dans la
grande région de Montréal.
Dans la liste de dix qui avait été proposée par les
fonctionnaires du ministère, on n'en trouvait qu'un seul dans la
région de Montréal; donc, il y en avait neuf à
l'extérieur de la grande région de Montréal. Il y a un
équilibre, entre la province et la région métropolitaine,
qui est complètement inversé. Du moins, quand on observe cela, on
se pose des questions. Je voudrais savoir si cela correspond à une
politique, et laquelle, parce que cela n'a pas été
explicité.
M. Lazure: Je pourrais peut-être faire un petit tour
d'horizon bref. Historiquement, les projets de centres de jour cela
remonte à peu près à trois années faisaient
l'objet d'une proposition qui était essentiellement fondée sur
les offres de réaliser des projets faits par les centres d'accueil, de
leur propre chef. Elle ne correspondait pas forcément à des
besoins plus criants dans un secteur plutôt que dans un autre. Les moyens
pour évaluer l'opportunité ou la pertinence des projets, pour
répondre à cela étaient assez limités.
Cette année, la proposition est fondée sur des
critères un peu plus larges que ceux de l'offre faite par le
réseau; elle est fondée, notamment, sur le déficit en
places d'hébergement dans chacune des régions et on connaît
l'importance du déficit en places d'hébergement dans la
région de Montréal. On sait bien que le centre de jour n'est pas
une ressource alternative à l'hébergement, mais cela peut
contribuer à faire diminuer la pression sur la demande
d'hébergement; le rapport, également, entre le pourcentage des
personnes âgées dans chacune des régions par rapport
à la province et le pourcentage du budget total de services de soins
à domicile et de santé. On a tenu compte de l'importance relative
des budgets qui sont déjà consentis, soit via les DSC ou les
CLSC, à des services à une population externe pour
détailler la proposition de cette année de façon qu'il y
ait concordance entre l'importance du développement consenti d'une
façon autre que par les projets de centres de jour et par les projets de
centres de jour.
L'autre, c'est le ratio centres de jour population âgée par
région.
M. Forget: Cela me semble de façon générale
des critères qui sont fort justes, mais quand je les applique à
des cas particuliers, je suis moins sûr de bien les comprendre. Je vais
vous donner un cas particulier qui avait été envisagé pour
l'octroi d'un centre de jour. Je crois que le ministre a pu se rendre compte
que ce n'était pas une attribution partisane, puisqu'il s'agissait de
Chicoutimi qui était, si je comprends bien, avant le 15 novembre, dans
la circonscription d'un député du Parti québécois.
On avait envisagé d'accorder à Beau-manoir, qui est
présumément un centre d'accueil je ne le connais pas
particulièrement à Chicoutimi, un centre de jour.
Pour la région 02, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
dans la liste qui a été publiée par le ministère,
on ne trouve rien pour tout le Saguenay-Lac-Saint-Jean donc à plus forte
raison rien pour Chicoutimi. Or, quand je prends les critères qui
viennent de nous être suggérés, du moins celui que je peux
appliquer mentalement, c'est-à-dire la carence de places
d'hébergement, dans Chicoutimi il y en a une carence. Je crois que ce
fait est connu du ministère et qu'il n'y a pas de construction de
centres d'accueil nouveaux qui vont être ouverts bientôt.
Or, le critère semblerait s'appliquer. On avait jugé au
mois de septembre que c'était un endroit où il y avait un projet
valable, alors je ne suis pas trop sûr de comprendre. Il me semble que ce
n'est pas cohérent.
M. Lazure: Pour l'expliquer, peut-être, il nous a
été donné de constater que, dans la région de
Chicoutimi, il y avait peut-être des besoins, bien sûr, mais que
par rapport au pourcentage de la population âgée qu'elle
représente dans la province, il y avait déjà beaucoup de
fonds publics qui étaient consacrés à un programme de
soins et de services à domicile. La région de Chicoutimi touche
environ 6% à 7% du budget total qui est consenti dans le programme de
soins et de services à domicile alors qu'elle ne représente que
moins que 3% de la population âgée de la pro-
vince. Ces écarts doivent être pris en
considération, selon nous en tout cas, au moment où on a fait la
proposition pour indiquer ou bien qu'on peut compenser par un projet de centre
de jour ou bien qu'on doit diriger un projet de centre de jour dans une
région qui est plus déficitaire au chapitre des soins et des
services à domicile.
M. Forget: Si je comprends bien, même si on reconnaît
que ce ne sont pas des ressources absolument substituables l'une à
l'autre, il reste que dans l'attribution des budgets, on fait comme si
c'était substituable dans la mesure où, quand il y a plus
d'argent proportionnellement qui est donné pour les soins à
domicile, bien, il y en aura moins de donné pour les centres de jour, du
moins tant qu'on n'a pas rejoint les normes. En somme cela fonctionne comme
cela, même si finalement...
M. Lazure: Avec le plus de souplesse possible quand même
pour ne pas se limiter à un seul critère pour dire que
celui-là est déterminant; l'ensemble des autres critères
l'est aussi. Dans la région 02, le déficit de places
d'hébergement est beaucoup moins important qu'il peut l'être dans
d'autres régions.
M. Forget: Globalement, il n'y a pas d'erreur. M. Lazure:
Oui.
M. Forget: Moi, je n'ai pas d'autre question sur le programme 9,
élément 2, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Alors, programme 9,
élément 2, adopté.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. On
s'était entendu sur le fait qu'après avoir adopté le
programme 9 on déterminerait par quel programme on voudrait poursuivre.
Est-ce que...
M. Grenier: Je proposerais, M. le Président, qu'on aille
au programme 11 pour la période de temps qui nous reste avant
l'ajournement, jusqu'à une heure, quitte à revenir ensuite sur le
10, puisqu'il semble qu'il y a un montant pas mal plus important au programme
11.
M. Shaw: Au programme 12 aussi.
M. Grenier: Ensuite on pourra revenir, selon le cas, aux autres,
mais de toute façon si on pouvait traiter du programme 11, je pense que
ce serait plus logique.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que les membres de la
commission sont d'accord pour procéder à l'étude du
programme 11?
M. Forget: M. le Président, s'il était possible
d'avoir une réponse à la question que j'ai posée au
début de nos travaux, à savoir quel genre de do- cuments pourrait
nous faire obtenir le ministre, je pense qu'il serait plus facile de voir
comment on va organiser nos travaux, parce qu'il y a malgré tout des
questions importantes relativement au programme 10 qui peuvent être
longues ou courtes, selon les documents qu'on met à notre disposition.
J'aimerais avoir une réponse, parce que cela nous aiderait à
déterminer l'ordre de nos travaux.
M. Lazure: Dans les documents qu'on peut vous présenter
là, tout simplement, il y a des projets, la liste des projets en
construction, des programmations antérieures...
M. Grenier: Est-ce qu'il y en a aussi au programme 11?
Une Voix: C'est le programme 10.
M. Lazure: Cela référait à votre question de
ce matin. Dans la programmation 1976, vous allez avoir la liste des projets qui
sont actuellement en construction, il y en a deux, la liste des projets en
conception qui ne sont pas arrêtés et la liste des projets en
conception qui sont arrêtés. Pour 1977 et ultérieurement,
toute la programmation est en révision. Ce serait un peu le document
qu'on pourrait vous présenter. Est-ce que cela peut aller?
M. Forget: Oui, je pense que cela aiderait passablement.
M. Lazure: Si vous avez des questions précises sur chacun,
on les fournira.
M. Forget: Est-ce qu'on pourrait avoir cela cet après-midi
par exemple? A moins de commencer le programme 11 et de le finir, avant de
passer à cela. Cela m'est indifférent. Les fonctionnaires sont
ici pour les deux; c'est au choix du ministre.
M. Shaw: Est-ce que nous pouvons avoir des renseignements par des
documents qui peuvent être déposés pour l'étude des
crédits du programme 11 aussi?
Le Président (M. Marcoux): On va d'abord régler la
question du programme 10. Est-ce qu'on s'entend pour passer au programme 11? M.
le ministre, il y a eu une question sur les documents qui peuvent être
disponibles pour les membres de la commission. Est-ce qu'il y a une
réponse à cela?
M. Lazure: Oui. Depuis le début, on a sur cet-tains
programmes distribué d'avance des documents où cela nous
paraissait assez évident que c'était le genre de documentation
qui serait utile en commission. Mais dans le programme 11, c'est tellement
vaste que je préférerais que vous nous présentiez des
demandes plus précises.
M. Shaw: II y a un programme de centralisation des services
spécialisés dans les hôpitaux.
Est-ce que vous avez une liste qui va clarifier ce programme, votre
politique d'avenir sur le sujet de centralisation des services dans certains
hôpitaux, disons, premièrement, à Montréal?
M. Lazure: Je veux bien comprendre votre question. Vous voulez
dire par exemple, la centralisation des services d'obstétrique.
M. Shaw: C'est cela. Même, vous avez changé la
politique dans chaque hôpital; il y a eu un changement de classification
des lits entre aigus et chroniques. Cela affecte beaucoup les budgets
d'hôpitaux spécifiques. Pouvez-vous nous donner des renseignements
pour chaque hôpital, le nombre de lits touchés par ce changement
de politique?
M. Lazure: Le nombre de lits pour malades chroniques qu'on a
à ajouter cette année, dans toutes les régions, on peut
vous le donner. Je ne suis pas certain qu'on puisse vous le donner cet
après-midi, mais on peut sûrement vous le transmettre par les
permis.
Sur la deuxième question, la transformation de lits pour malades
aigus en lits pour malades chroniques, en gros, sauf quelques rares exceptions,
c'est 10% des lits, pour les hôpitaux de plus de 200 lits, qui ont
été transformés en lits pour malades chroniques.
M. Shaw: A mon point de vue, nous avons besoin de
démontrer, sans faire quelque chose de miraculeux, que nous pouvons
faire le même travail dans le même centre de services avec un
changement de montant per diem, seulement en changeant la classification d'un
lit. C'est pour cela que c'est important.
Le Président (M. Marcoux): Excusez, mais je crois que nous
entrons dans le contenu. Sur les documents, votre réponse, c'est qu'ils
seront disponibles à trois heures ou quoi?
M. Lazure: II faudra qu'on s'entende sur ce qui est
demandé exactement, parce que je ne suis pas certain qu'on soit capable
de répondre. Par exemple, est-ce qu'on veut les changements qui ont
été faits aux permis cette année? Les permis n'ont pas
tous été délivrés encore actuellement. Pour essayer
de répondre à la question, on n'a pas fait de modification des
budgets, compte tenu de ces modifications, ni l'an dernier, ni cette
année.
M. Shaw: L'implication est celle-ci. Si vous avez changé
le budget en changeant...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Pointe-Claire, il s'agirait de savoir quelle sorte de documents vous voulez
avoir avant de savoir les implications des documents ou des réponses.
Quelles informations voulez-vous avoir très
précisément?
M. Shaw: Je voudrais avoir, premièrement, pour chaque
hôpital, le nombre de lits qui sont re-classifiés, à propos
de ce changement de politique concernant les budgets des hôpitaux.
M. Lazure: Pour l'an dernier ou pour cette année?
M. Shaw: Pour cette année et l'an dernier afin de faire
une comparaison.
M. Grenier: C'est-à-dire pour l'année en cours et
l'année passée.
M. Shaw: C'est cela.
M. Lazure: Cela on peut vous le donner. Il y a une modification
importante. On pourra vous obtenir les listes. Il y a peut-être certains
centres hospitaliers où les décisions finales pour l'année
en cours ne sont pas faites parce qu'on est en train de discuter avec les
centres hospitaliers, etc,. Il y aura peut-être certains centres
hospitaliers où on ne pourra pas vous donner un chiffre précis
pour cette année. On peut certainement vous donner tous les chiffres du
permis de l'an dernier avec les changements et la plupart de ceux de cette
année.
Le Président (M. Marcoux): J'aimerais avoir une autre
information des membres de la commission. Désirez-vousdiscuter de ce
programme élément par élément ou globalement?
M. Shaw: Elément par élément. M. Forget:
Elément par élément. Le Président (M.
Marcoux): M...
M. Forget: M. le Président, pour la question des
renseignements souhaités, j'ai laissé mon collègue de
Pointe-Claire poser la question en premier, mais j'aimerais qu'on nous ventile
le budget de développement de 1977/78. Il y a un montant de $8 655 000
qui est mentionné. Cela aiderait à clarifier la discussion, afin
de ne pas se mélanger, d'avoir la ventilation du budget de
développement.
M. Lazure: La ventilation du budget de développement on
l'a.
M. Forget: En plus de cela, j'aimerais qu'on puisse rendre
disponible aux membres de la commission, si c'est possible de le faire sans
nous communiquer un trop gros volume de papier, une description
générale de l'évolution des mécanismes de
financement, de l'établissement des nouvelles bases budgétaires
de façon qu'on puisse se référer à ces documents au
cours de la discussion, le cas échéant.
Sur un point d'ordre, M. le Président, je tiens pour acquis que
dans la discussion du programme 11, nous ne parlerons pas de la planification
hospitalière, c'est-à-dire que toutes les questions qui se
traduisent par des dépenses d'équipement on les discutera au
moment de la discussion du pro-
gramme 13 parce que, là aussi, il y aura des demandes
d'information. Je crois que c'est dans l'ordre d'attendre au programme 13 pour
discuter de ces aspects et faire porter notre discussion, quant au programme
11, strictement sur les budgets de fonctionnement.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Parce qu'autrement on va se mélanger
considérablement.
Le Président (M. Marcoux): Les documents dont vous avez
parlé sont-ils disponibles maintenant?
M. Lazure: C'est la liste que vous voulez, dans le fond?
M. Forget: La ventilation.
M. Lazure: La ventilation des budgets de développement des
centres hospitaliers de soins aigus.
M. Forget: Les soins aigus et les autres catégories s'ils
sont disponibles, soit les soins psychiatriques et les soins
prolongés.
M. Lazure: Dans les soins prolongés, il y a un gros
document ici.
M. Forget: ...1, 2, 3 dans le fond.
M. Grenier: N'est-il pas convenu qu'on fait les trois
éléments en même temps?
Le Président (M. Marcoux): C'est élément par
élément.
Programme 11, élément 1, M. le ministre.
Adopté?
Soins spécialisés et
ultra-spécialisés
M. Forget: Vous avez invité M. le ministre à
parler. Il n'a pas de déclaration?
M. Lazure: Non, il n'y a pas de déclaration.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'aurais des questions sur le budget de
développement, mais je vais attendre qu'on ait les documents de
manière qu'on se comprenne plus facilement. J'aimerais tout simplement
commencer en essayant de comprendre le sens des déclarations que le
ministre a faites, au cours des derniers six mois, relativement à la fin
du règne d'austérité dans les hôpitaux. Quand on
considère les crédits qui sont accordés pour le
fonctionnement des hôpitaux et, encore une fois, en mettant de
côté le financement des développements, on se rend compte
qu'il y a une augmen- tation extrêmement mince des crédits
disponibles. C'est une augmentation qui est d'ailleurs visiblement
insatisfaisante et insuffisante étant donné des choses comme le
problème de l'indexation, des rémunérations.
D'ailleurs, je remercie le ministre de m'avoir communiqué une
note à ce sujet qui nous permet de voir que, pour chaque point de
pourcentage d'augmentation dans l'indice du coût de la vie au-delà
de 6%, il y aura un déficit de $21 millions et ces $21 millions
s'appliquent à la masse salariale de l'ensemble des crédits de
fonctionnement du réseau des Affaires sociales.
Donc, il y a déjà une insuffisance de ce
côté. J'aimerais que le ministre nous explique quelle
signification pratique attacher à la notion de la fin du règne
d'austérité dans les hôpitaux dans le contexte du budget,
dans le contexte également d'une directive où on indique une
augmentation provisoire de 4% dans les crédits, dans les budgets, c'est
l'indexation de base des budgets d'établissement, révision qui a
été haussée quelque peu depuis, je pense; on nous a dit
que c'était haussé quelque peu.
Le ministre a également fait état de sa volonté de
modifier considérablement l'impact des restrictions budgétaires
établissement par établissement. J'imagine qu'il faisait
allusion, par cela, à la révision des bases budgétaires,
une opération qui a été entreprise au niveau des
études du ministère l'an dernier. Je pense que je vais le laisser
répondre à cette question qui est extrêmement vaste.
M. Lazure: M. le Président, je vais juste faire la mise au
point. Je n'ai jamais déclaré que c'était la fin de
l'austérité budgétaire pour les hôpitaux.
M. Forget: Cela aussi.
M. Lazure: Oui, il y a une grosse différence. J'ai dit
qu'on aurait un peu plus d'argent dans les hôpitaux pour l'année
1977/78 que par rapport à l'année 1976/77, et je maintiens que
c'est ce qui est arrivé effectivement. Je vais laisser au sous-ministre,
M. Desrochers, chargé du financement, le soin d'expliquer de quelle
façon les hôpitaux bénéficient d'une injection
d'argent un peu plus forte par rapport à l'an dernier, que l'an dernier
par rapport à l'année précédente.
Je pense que la seule façon d'expliquer pour que ce soit vraiment
compréhensible, c'est presque d'expliquer les augmentations sans tenir
compte des augmentations des conventions collectives. Si vous acceptez que
l'augmentation des conventions collectives, quels que soient les taux et les
périodes de neuf mois et de trois mois, est telie qu'elle comble ces
augmentations de façon globale, je pense qu'on peut faire la discussion
en éliminant les conventions collectives dans les pourcentages, quitte
à vous les donner après comme information, si vous voulez. Avant
les conventions collectives, si on prend l'augmentation de la masse
financière et les taux d'accroissement pour 1976/77, ce taux est
composé de trois facteurs: les salaires mais enfin ce n'est
pas les salaires comme l'échelle des salaires, c'est le
vieillissement les avantages sociaux et les fournitures. Ce sont les
trois éléments qui entrent en ligne de compte dans le calcul de
ces pourcentages d'augmentation.
Si on prend les taux globaux de l'ensemble et, pour aller plus loin, si
on les prend de façon globale, sans détailler, pour
l'année 1975/76 on arrive à un taux de 4,8%; pour 1976/77, un
taux de 0,7%, et pour l'année 1977/78 c'est 2,14%. Je pense que ce
à quoi le ministre a fait allusion plusieurs fois, c'est qu'en 1976/77
le taux réel était de 3,2% et il y avait eu une coupure de 2,5%,
ce qui donnait comme résultante le taux de 0,7%.
Cette année, le taux voulez-vous les taux en
détails?
M. Forget: Enfin, continuez; tant que je suis, cela va bien.
M. Lazure: Ce que je peux dire globalement, cette année le
taux global est de 2,14% comparé à 0,7% en ce qui touche
l'augmentation avant la convention collective. Voulez-vous le détail au
niveau des salaires, avantages sociaux et fournitures?
M. Forget: Oui, j'aimerais cela parce que cela me frappe que la
majoration due aux avantages sociaux, cela découle aussi de la
convention collective.
M. Lazure: C'est un processus de calcul qui a été
fait, parce que ce n'est pas en pourcentage d'augmentation. Je veux dire que
c'est purement technique, parce qu'une année, dans le budget, il a
été mis dans les augmentations des conventions collectives et une
autre année, il n'a pas été mis et on les a
séparés.
M. Forget: J'aimerais cela avoir les pourcentages
individuels.
M. Lazure: Sur les salaires, pour 1976/77, c'était 1,25%,
c'est le vieillissement. Pour l'année 1977/78, c'est le même taux,
1,25%. Avantages sociaux, 4,90% et 4,70%. Fournitures, 8% et 6,12%. Le total de
cela donne 3,20%, 2,64%. A cela, en 1976/77, il faut envisager une coupure de
2,5% qui a été mise en place de façon uniforme dans tous
les établissements, c'est-à-dire que les établissements
ont eu, dans leur budget, une augmentation de 0,7% au lieu de 2,5%, de
façon uniforme. Cette année, il y a eu une coupure, en fait, de
0,5%, mais qui, reliée avec la révision des bases
budgétaires, n'a pas été appliquée de façon
uniforme à l'ensemble des hôpitaux. Les hôpitaux ont eu, en
moyenne, en majorité, ce taux de 2,64%, sauf que dans un certain nombre
d'hôpitaux, où on a révisé les bases
budgétaires, on est allé chercher 0,5%.
M. Forget: Je vois. L'opération de révision des
bases budgétaires est ce qui a permis de réduire de 0,264%
à 0,214% la moyenne d'augmentation sur ces composantes. Donc,
l'opération de révi- sion des bases a un effet
déflationnaire, sur l'ensemble du réseau, égal à
1/2%. Est-ce que cette opération est complétée ou si cela
va se poursuivre?
M. Lazure: Elle est complétée pour cette
année.
M. Forget: Elle a affecté tous les établissements
qu'elle pouvait affecter cette année.
M. Lazure: Pour ceux qui ont été choisis, selon la
technique que M. Desrochers expliquera tout à l'heure,
l'opération est terminée actuellement. Elle doit se poursuivre
l'année prochaine, et disons que c'est presque un plan triennal ou
quinquennal.
M. Forget: Quelle conciliation faire entre 2,14% ou les 2,64% et
la directive du début de l'année de 4%?
M. Lazure: Les 4% étaient une augmentation
intérimaire, je crois, des hôpitaux jusqu'au moment où ils
recevraient leur budget réel.
M. Forget: C'est un pourcentage qui s'applique à la
même base?
M. Lazure: On a donné des statistiques, des taux qui
excluent la convention collective, les 6% d'accroissement. Si on inclut ces
conventions collectives, évidemment, le taux global de l'accroissement
que l'on devait accorder aux hôpitaux, pour tenir compte de
l'augmentation de la convention collective, plus le vieillissement, plus les
avantages sociaux, plus les fournitures, qui est le taux global de
l'accroissement...
M. Forget: Qui s'applique sur l'ensemble du budget.
M. Lazure:... qui s'applique sur l'ensemble du budget, est de
7,25%. Ce taux de 7,25%, on l'a appliqué, au départ, à
tous les établissements, ce qui faisait suite à l'annonce du taux
intérimaire, du taux provisoire, comme on l'a appelé. Les 4%
étaient portés à 7,25%. Sauf qu'il y avait cette
opération dite de révision des bases budgétaires qui a
fait que plutôt que de modifier le taux, d'appliquer un taux
différentiel à chaque établissement, on a plutôt
rectifié la base budgétaire. Je pourrais donner des
détails, si vous le désirez, plus tard, sur cette
opération qui est assez complexe.
Le résultat final, une fois qu'on a corrigé les bases
budgétaires, faisait que le taux effectif qu'on pouvait calculer variait
d'un minimum de 5,25% à un taux maximum qui se situait autour de 10%.
5,25%, c'étaient les établissements qui avaient subi une
révision à la baisse de la base budgétaire. Ceux qui
étaient au-dessus de 7,25% cela pouvait aller jusqu'à 10%
ou 10,5% c'étaient les établissements qui avaient
bénéficié d'une injection de ressources, donc d'une
révision à la hausse de la base budgétaire.
En moyenne, le taux qu'on a accordé était de 6,84%.
M. Forget: Je vois. Alors, si je me comprends bien, les 4%,
c'était une avance sur les 7,25% et le 7,25%, une fois tous les
ajustements faits en se servant d'une nouvelle méthode pour
réviser les bases, produit un taux moyen qui est à peu
près de 0,5% inférieur, quant à la masse, à ce qui
est strictement nécessaire pour donner suite aux conventions
collectives, à la majoration du coût des fournitures, etc.
M. Lazure: Pendant quatre ans.
M. Forget: Donc, en termes réels corrigez-moi si je
me trompe il serait exact de dire que, même si le montant nominal
qui est attribué au réseau hospitalier a augmenté,
effectivement il a augmenté de moins qu'il n'est strictement
nécessaire pour simplement refléter sur la masse et en moyenne
l'augmentation due à l'augmentation des salaires et aux facteurs
incompressibles. Il y a donc une économie qui est réalisée
cette année à même le budget, comme c'était,
d'ailleurs, le cas l'année précédente. S'il est exact
qu'il y a moins de ressources en termes réels accordées au
secteur hospitalier, puisque les augmentations ne reflètent pas
pleinement les augmentations incompressibles dues à l'augmentation des
salaires et des prix, je reviens à ma question initiale: De quelle
façon peut-on vraiment dire qu'il y a des ressources plus abondantes
cette année et que les restrictions budgétaires sont
relâchées par rapport au passé?
M. Lazure: D'abord, la différence se situe entre le 0,4 et
le 2,5. La coupure est beaucoup plus minime. Deuxièmement, ce qui a
été affirmé antérieurement, c'est qu'il n'y a pas
de coupure qui s'applique à l'ensemble des centres hospitaliers. La
très grande majorité des centres hospitaliers reçoit un
budget qui lui permet de tenir compte totalement de l'augmentation des
dépenses qu'elle subit, c'est-à-dire que, pour la majorité
des hôpitaux, il n'y a vraiment pas de diminution de budget. Ils ont tout
l'argent nécessaire pour fonctionner au même niveau que l'an
dernier. Il y a deux exceptions aux deux extrêmes, une exception
où on coupe soit 0,4 ou très souvent plus dans les hôpitaux
qui, compte tenu des bases budgétaires, sont considérés ou
étaient considérés comme excédentaires. On en
ajoute plus dans certains hôpitaux où les études ont permis
de mettre en évidence que les ressources étaient
déficientes. C'est un processus tout à fait différent et
nouveau qu'on a mis en place c'est M. Desrochers qui l'a mis en place
à toutes fins pratiques et qui permet de dire qu'il n'y a pas de
contraintes budgétaires pour l'ensemble du réseau hospitalier. Il
y a des contraintes plus sévères ou aussi sévères
pour un certain nombre d'hôpitaux qui étaient
considérés excédentaires et une amélioration de la
situation, à l'autre bout, pour ceux qui étaient
déficitaires d'après nos critères et nos bases, nos
indices de performance, et un statu quo pour la majorité.
M. Forget: II faut remarquer que, même s'il est vrai de
dire, apparemment cette année, que la plupart des hôpitaux ont
juste ce qu'il faut pour maintenir leurs activités au même niveau,
il demeure que la situation est cumulative, dans le sens que la coupure de l'an
dernier demeure. On n'a pas restauré les 2,5% qui avaient
été enlevés l'an dernier. Au niveau des déficits
enregistrés, à la fin de l'année, à la fin du
dernier exercice, pourrait-on nous donner une indication de l'importance de ces
déficits?
M. Lazure: II est bien entendu qu'à ce stade-ci les
déficits sont estimés puisque les rapports des GF-1, les
états financiers ne seront pas entrés.
M. Forget: Vous marchez toujours sur l'ancien calendrier?
M. Lazure: Non, nous sommes sur l'année
gouvernementale.
M. Forget: C'est la première fois.
M. Lazure: Oui. L'exercice financier, à compter du 1er
avril 1977. Donc, et c'est le deuxième commentaire que je voulais faire,
c'est pour une période de quinze mois contrairement à
antérieurement où on avait une période de douze mois.
L'estimation des déficits est de $34 millions. Toutefois, il y a une
partie de notre estimation qui reste un peu floue, ce sont les grèves et
les débrayages qu'on a observés dans le secteur hospitalier au
cours de 1976/77. Nous devrons, bien entendu, attendre les états
financiers des centres hospitaliers pour pouvoir en faire une analyse pas mal
plus concrète.
M. Forget: Quand vous parlez de cela, parlez-vous en termes de
coûts additionnels engendrés par le conflit ou de non-
dépenses, d'économies?
M. Lazure: On peut prévoir que, compte tenu de la
grève, le déficit devrait être moins élevé
que celui qu'on a estimé.
M. Forget: Je vois, mais c'est une estimation à partir des
relevés périodiques des établissements?
M. Lazure: C'est cela. En fait, pour répondre à
votre question, il y a deux facteurs. Il y a des établissements qui ont
connu des "lock-out" et il y a des établissements qui ont connu des
débrayages. Chez ceux qui ont connu des "lock-out" on observe, bien
entendu, un surplus à cet égard; chez ceux qui ont connu des
débrayages, et dont les patients sont demeurés à
l'intérieur du centre hospitalier, le personnel cadre a dû
suppléer et, bien entendu, on s'est ramassé, à certains
endroits, avec des factures supplémentaires.
M. Forget: Des excédents de dépenses.
M. Lazure: II faut tenir compte aussi du fait que certains
établissements n'étaient pas en grève pendant que d'autres
l'étaient.
M. Forget: D'accord. Est-ce qu'une politique a été
adoptée, vis-à-vis de ces déficits, différente de
celle adoptée dans le passé, c'est-à-dire de laisser aux
établissements le soin de financer leur déficit ou est-ce que,
dans certains cas, peut-être reliés à la révision
des bases budgétaires, le ministère a accepté de financer
les déficits?
M. Lazure: La politique générale a
été maintenue à l'effet de ne pas financer et de ne pas
reconnaître ces déficits comme étant des déficits
partageables ou remboursables par le ministère. A certains moments et
pour certains établissements, il a dû y avoir des accommodements
pour leur permettre de fonctionner et pour autoriser des emprunts temporaires,
mais la politique est restée strictement la même, à
laquelle s'est ajoutée la politique de plans de redressement qui ont
été discutés avec la plupart des établissements en
déficit. On estime, par exemple, que les plans de redressement
proposés devraient amener une économie de $25 millions. Ce qui
est estimé réalisé, sur ces $25 millions, c'est $11,3
millions.
M. Forget: Ce qui est estimé réalisé pour
l'année qui vient de s'écouler?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: $11,3 millions, c'est excellent!
M. Lazure: II y a des centres hospitaliers c'est
intéressant, je pense comme, par exemple, Notre-Dame où il
semble bien que leur budget est équilibré actuellement,
contrairement à ce que vous avez connu, je pense. On peut prendre
l'exemple aussi, où il y a eu des progrès énormes, du
Royal Victoria.
M. Forget: Est-il trop tôt pour féliciter le nouveau
directeur général?
M. Lazure: Oui. Je pense qu'il y a eu des améliorations
importantes et une réalisation que le gouvernement et le
ministère, indirectement, n'assumeraient pas ces déficits et que
les hôpitaux devraient prendre les moyens pour les absorber.
Si vour permettez, il faut quand même aussi, pour ceux qui sont
moins au courant, expliquer que, malheureusement, ces efforts, qui sont
louables sur le plan financier et sur le plan économique, sont souvent
accompagnés de certains inconvénients pour les malades; je fais
allusion à la fermeture de lits. Souvent, malheureusement, ces
économies ont été réalisées parce que les
hôpitaux, Notre-Dame ou autres, fermaient systématiquement des
douzaines de lits pendant longtemps, pendant des mois de temps, sinon en
permanence. Le problème reste aigu. Le problème du financement
des hôpitaux généraux reste réel.
Je continue à croire qu'il est un peu moins pire cette
année, pour toutes sortes de raisons, mais il est réel parce
qu'il s'est créé une espèce de jeu entre le
ministère et le réseau hospitalier. Les hôpitaux disent au
ministère, depuis une couple d'années: Vous ne nous donnez pas
assez d'argent, donc on va fermer des lits. Et le ministère dit: On vous
a donné assez d'argent; normalement vous devriez fonctionner à
capacité normale, capacité réelle. C'est un peu un
dialogue de sourds dans ce sens. On continue, nous, d'avoir des fonds
très limités, donc le problème persiste. Il s'est
atténué un peu, mais il continue.
M. Forget: Oui, je pense que le ministre a raison de souligner
cela. Il est clair que ce n'est pas sans coûts, un redressement
financier. Mais il y a un élément nouveau; parce que les
administrateurs hospitaliers et les médecins ont dû assumer la
responsabilité de leur dépassement budgétaire, dans un
premier temps il est clair que cela se reflète parce que c'est la
seule chose qu'on est capable de faire ou qu'on se sent capable de faire dans
un premier temps par des coupures de services.
Cependant, comme l'occupation, l'utilisation des lits est très
importante dans un milieu hospitalier pour tous ceux qui y travaillent, j'ai
l'impression que dans un deuxième temps, quand on se rend compte qu'on
doit supporter les conséquences de ses actes, on va apprendre à
fonctionner à des coûts peut-être plus avantageux sans
coupures de services. Mais, tant et aussi longtemps que le problème de
coupures de services était le problème du ministère et du
ministère seul, cela se transformait nécessairement par des
déficits répétés. Peut-être la leçon
qu'il faut tirer de cela, c'est qu'il y a une responsabilité qui a
été déplacée du ministère aux centres
hospitaliers. C'est une responsabilité qu'on n'est pas toujours capable
d'assumer rapidement et la première année, mais je pense qu'on va
apprendre à le faire, du moins il faut espérer.
Sur ces grandes questions de financement, il y a un dernier aspect
à couvrir, sur la méthode utilisée pour les
révisions budgétaires; c'est une méthode qui partait de
certaines préoccupations de principes ou d'analyses. Est-ce que dans les
faits on a trouvé que l'application qu'on faisait de ces principes
débouchait sur des situations où les établissements qui en
ont, pour une part, bénéficié davantage
c'est-à-dire ceux qui ont été plutôt à 10%
qu'à 5,25% étaient les hôpitaux qui avaient dans le
passé les plus grandes difficultés de financement,
c'est-à-dire ceux où il y avait les plus grands déficits,
aidant à corriger par là même un problème dont on ne
voyait que les symptômes dans le passé? Ou est-ce qu'au contraire
ces corrections des bases budgétaires contribuent à
accroître ou pourraient, si les comportements n'étaient pas
changés, contribuer à accroître les situations de
déficit? Autrement dit, les hôpitaux déjà les plus
déficitaires ont les taux d'accroissement de leurs budgets les plus bas
et les hôpitaux déjà en équilibre ont les taux
d'accroissement budgétaire les plus élevés?
M. Lazure: Je ne pourrais pas vous donner des statistiques
absolument précises mais, de façon générale, les
grands centres hospitaliers universitaires sont ceux qui disposent de
ressources selon la méthode qu'on a appliquée, qui est une
méthode d'analyse des rendements et des ressources qui sont investies
dans les hôpitaux. Ces grands centres hospitaliers, surtout les centres
hospitaliers universitaires bien entendu, sont des centres hospitaliers qui
selon nous ont plus d'excédents de ressources et qui en même temps
sont des centres hospitaliers qui ont des difficultés
financières. Si bien qu'il a fallu composer un peu, en ce qui concerne
le réaménagement des ressources qu'on a fait, par la
révision de base budgétaire en étalant, d'une part,
l'opération sur plusieurs années, de manière à
pouvoir tenir compte des difficultés financières que
rencontraient ces établissements.
Et donc les réductions de base budgétaire étaient
des réductions qu'en général on considérait comme
absorbables, compte tenu des plans de redressement financiers qui
étaient en vigueur et en partie, dans plusieurs cas,
réalisés. Par ailleurs, il faut aussi dire que des petits centres
hospitaliers étaient en difficultés financières. Un bon
nombre d'entre eux l'étaient à cause d'une insuffisance de
budgétisation et non pas à cause du fait qu'ils avaient une
mauvaise performance, comme on dit dans le jargon.
Ces établissements, on le leur permet, encore là,
partiellement, à cause des limitations de l'opération, du volume
de ressources qu'il était possible de récupérer car, d'une
part, on était limité dans nos injections. On a pu redresser la
situation financière d'un certain nombre de petits et moyens
établissements, mais aussi de certains grands établissements qui
étaient dans une bonne situation de performance et qui ont
bénéficié d'injections, ce qui a contribué à
assainir leur situation financière.
M. Forget: Si je comprends bien, quand on nous dit qu'on a
débouché sur un taux moyen de 6,84% plutôt que 7,25% qui
aurait été le taux mécanique d'accroissement, la
différence à la baisse est due au fait que, de façon
générale, le processus de révision des bases a
montré que certains hôpitaux avaient plus d'argent qu'ils
devraient en avoir.
Vous avez mentionné le fait qu'on a fait des compromis, en
quelque sorte qu'on a étalé cela sur plusieurs années.
C'est donc dire que si la méthode avait été
appliquée strictement, les hôpitaux, et en particulier les grands
hôpitaux universitaires, auraient été encore plus durement
touchés. Est-ce que vous pouvez donner un ordre de grandeur de ce
écart entre les budgets dont disposent ces établissements
universitaires j'imagine que c'est tous les hôpitaux
d'enseignement et ce qu'ils devraient avoir en suivant la méthode
établie par le ministère?
M. Lazure: Je pense que vous faites allusion à ce que j'ai
mentionné plus tôt, les excédents de ressources. Les
excédents de ressources sont surtout concentrés dans les grands
centres hospitaliers, mais il y a aussi de petits et moyens centres qui
disposent également d'excédents de ressources, et certains
d'entre eux d'excédents assez appréciables.
Si on considère les résultats de la méthode d'un
strict point de vue, à la limite, on a calculé que sur la base
des budgets de 1974, les excédents de ressources étaient de
l'ordre de $30 millions, sauf que je ne mettrai pas ma tête sur le billot
pour défendre un chiffre comme celui-là. C'est une raison
additionnelle pour laquelle on a exercé beaucoup de prudence dans
l'application des résultats.
M. Forget: Ce qu'on a effectivement récupéré
cette année par rapport à ce $30 millions se chiffre à
combien?
M. Lazure: Environ $10 millions.
M. Forget: Quelle réception ont fait les centres
hospitaliers visés par cette méthode? Parce qu'une grande partie
de l'opération dépend, dans le fond... Des règles, pour
être observées, nous dit-on, doivent paraître raisonnables.
Particulièrement les contraintes budgétaires, qui ont fait couler
beaucoup d'encre, comme c'est normal, dans le passé, quand elles sont
uniformes, on peut facilement les attaquer en disant qu'elles sont uniformes et
qu'elles ne devraient pas l'être. Quand elles cessent d'être
uniformes, c'est sûr qu'elles ne deviennent pas moins attaquables. A ce
moment-là on attaque la méthode qui fait qu'elles ne sont pas
uniformes particulièrement si la plupart des grands hôpitaux, les
hôpitaux d'enseignement, avec lesquels Dieu sait combien il y a eu de
discussions, avec le ministère de l'Education aussi, n'acceptent pas ces
contraintes.
Ce sont ceux qui ont des déficits actuellement. Il peut y avoir
des problèmes à envisager. Est-ce qu'il y a un certain
degré d'acceptation?
M. Lazure: M. le Président, je voudrais en profiter sans
froisser la modestie de M. Desrochers, pour dire qu'une des stratégies
qui ont beaucoup aidé à une acceptation raisonnablement bonne,
c'est une tournée que M. Desrochers vient de finir il n'y a pas
longtemps et aussi de multiples contacts avec l'Association des
hôpitaux.
Là-dessus, j'ajouterai aussi, pour ne pas froisser la modestie de
M. Desrochers que l'AHPQ avait recommandé dans son mémoire d'il y
a un an et demi, que toute coupure ultérieure ou future à venir
devait être basée sur des facteurs qui n'appliqueraient pas une
coupure de façon uniforme mais sélective.
La méthode utilisée par M. Desrochers a d'abord
été discutée avec les gens de l'AHPQ, une fois qu'elle a
été mise au point. Le document qu'on vous a remis a
été distribué à tous les hôpitaux. Il est
assez significatif de dire que tous les hôpitaux ont reçu leur
budget pour cette année. D'après ce qu'on en sait, ni le
ministre, ni moi
n'avons reçu jusqu'à ce jour de lettre de menaces ou
d'autres nous disant que les démarches de la direction du financement
étaient inacceptables, farfelues, etc.
M. Forget: Je peux d'ailleurs confirmer, pour ne pas embarrasser
la modestie de M. Desrochers que ce que j'ai entendu dire de la méthode
qu'il avait développée je voulais l'entendre confirmer,
cela me fait plaisir était que c'était effectivement une
méthode fort ingénieuse qui résistait assez bien à
l'analyse. C'était dit par des gens qui sont dans le milieu hospitalier,
et qui sont affectés négativement, si on veut, par la
révision des bases. C'est une opération dont on peut
féliciter le ministère de l'avoir conduite. Le but de mes
questions n'est pas d'embarrasser du tout le ministre, ni ses collaborateurs
là-dessus, mais de faire ressortir le genre de travail qui se fait. On
dit que c'est un gros montant et c'est effectivement un gros montant. C'est
très important pour la santé du réseau et du
ministère des Affaires sociales que ces opérations soient
réussies. Cela vaut la peine qu'on le mentionne. J'ai l'impression
qu'elles sont réussies, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de
difficultés.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Brièvement, bien sûr, car ne n'ai pas
l'intention d'utiliser tout le temps qui est alloué. Les gens du
ministère actuel et l'ancien ministre ont un jargon qui leur est bien
particulier. Pour reprendre une parole du député de
Rouyn-Noranda, comme je suis du peuple, je ne suis pas toujours leurs
démarches. M. Desrochers a l'air d'avoir la sensibilité à
fleur de peau. Tout le monde a l'air de vouloir l'excuser. J'ai hâte de
le connaître plus intimement. La base budgétaire, que vous avez
dû expliquer dans vos jargons pour la rendre plus compréhensible,
est-elle basée sur une centralisation des services ou si elle est
principalement basée sur la performance des anciennes années?
C'est quoi exactement?
M. Lazure: On a basé nos études sur les
données de 1974, bien entendu, car c'était la dernière
année pour laquelle nous avions des données comparables
complètes. Nous avons fait aussi des travaux sur les données de
1975. Quand on a fait la révision, on a fait une espèce de
projection pour ramener cela sur une base actuelle. C'est un autre
élément qui nous a amenés à exercer ce que
j'appelle une attitude prudente vis-à-vis des coupures, voir même
des injections qu'on a faites. On a constaté que les choses avaient
évolué. On a fait à l'intérieur du ministère
toutes sortes de consultations pour s'assurer qu'on n'allait pas mettre en
difficulté un établissement dont la situation, en termes
d'activités, avait, de façon fort évidente,
évolué depuis 1974 ou 1975.
Pour ce qui est de la méthode elle-même, on a retenu
environ 80% des budgets des dépenses effectuées par les centres
hospitaliers, en excluant la recherche, l'enseignement et certains budgets
comme la santé communautaire, des choses qui étaient
protégées dans les budgets, pour faire des comparaisons par
centres d'activités, c'est-à-dire dans les laboratoires, la
radiologie, les soins infirmiers, les services alimentaires, l'entretien, etc.
On a pris onze centres d'activités représentant au moins 80% des
dépenses, en moyenne, dans les centres hospitaliers et on a fait des
comparaisons entre les centres hospitaliers après les avoir
regroupés par une méthode dont je vous fais grâce ici, mais
qui était essentiellement basée sur leurs activités,
c'est-à-dire sur les diagnostics de sortie dont nous avions, en somme,
l'information.
Les hôpitaux qui se ressemblaient le plus, c'est-à-dire qui
avaient une structure de diagnostics relativement semblable, ont
été regroupés. Il y avait cinq groupes
d'établissements et, ensuite, on a établi des moyennes.
M. Grenier: Pouvez-vous nous donner, au moins en termes
généraux, ces cinq groupes?
M. Lazure: Les cinq groupes. Par exemple, dans le groupe 1, on
retrouve surtout des grands centres universitaires; dans le groupe 5, on
retrouve des petits centres éloignés.
M. Grenier: C'est quoi, un grand centre?
M. Lazure: Notre-Dame, Saint-Sacrement, Royal Vie, ce sont de
très grands centres hospitaliers.
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: L'hôpital du Sacré-Coeur de
Car-tierville.
M. Grenier: Les grands centres, d'après vous, c'est
toujours...
M. Lazure: J'appelle un grand centre un centre qui a un budget
fort important.
M. Grenier: Des services plus spécialisés.
M. Lazure: Des services spécialisés, exactement. A
l'autre extrême, pour donner simplement les extrêmes de
l'éventail, dans les groupes 4 et 5, on avait surtout des petits centres
hospitaliers et des petits centres souvent éloignés. Entre les
deux, on avait des groupes où il y avait des mélanges ou des
centres de taille moyenne, à caractère régional.
L'opération qu'on a faite, cela a été de calculer dans
chacun des groupes des moyennes de productivité et de coûts et
aussi de consommation, par exemple, dans le cas des examens de laboratoire ou
de radiologie pour chacun des groupes et chacun des centres d'activités
dans chaque groupe. Chaque centre hospitalier, dans son groupe, était
comparé à la moyenne. Si son rendement était
inférieur à la moyenne de ce groupe, c'est-à-dire, comme
corollaire, si son coût était supérieur, on calculait un
excédent de ressources. Inversement, si son rendement était
supérieur, donc son coût inférieur, on
déterminait
ce qu'on appelait une économie de ressources dans chaque centre
d'activités et on faisait la somme totale des plus et des moins.
C'est à partir de cela ensuite, en comparant les résultats
qu'on avait, bien entendu en tenant compte de la situation financière de
chaque établissement, qu'on a décidé de faire une
injection de ressources dans le cas où il s'agissait d'un
établissement qu'on appelait performant, c'est-à-dire à
rendement élevé, mais à budget qui était
insuffisant pour lui permettre de boucler son budget à son niveau
d'activité. Inversement, on a fait des coupures dans les autres cas,
mais, là, en exerçant un jugement, comme je l'ai expliqué
tantôt.
Ce qu'il est important de comprendre aussi, si je comprends bien le sens
de votre question, c'est qu'il s'agit d'une opération purement
financière qui ne s'est pas accompagnée de décisions par
rapport à la vocation de tel ou de tel hôpital. On n'a pas du tout
changé les règles du jeu, on n'a pas déplacé des
services ou des activités.
M. Grenier: C'était une constatation de ce qui se
faisait.
M. Lazure: De la situation de 1974.
M. Grenier: Votre opération de charme, elle consistait en
quoi et auprès de qui l'avez-vous faite?
M. Lazure: Vous me forcez à l'immodestie, si on peut dire.
C'est une opération très simple que je fais
régulièrement chaque fois qu'il y a une chose importante au
ministère.
On a fait une tournée régionale, au cours de laquelle on a
rencontré les directeurs généraux des centres
hospitaliers, accompagnés de leur directeur des finances. On leur a
donné des explications, exactement ce que je vous explique, avec force
détails, bien entendu, et des graphiques et tout ce qu'on voudra. En
même temps on a expliqué aussi la confection de leurs budgets
parce que c'était lié, bien entendu, avec les nouvelles
conventions collectives. J'étais accompagné d'une brochette de
collaborateurs de la direction du financement, en particulier, et nous avons
tout simplement expliqué ce qu'on avait fait. Sans, évidemment,
faire aucune discussion sur des cas particuliers, seulement de façon
générale, le sens général de
l'opération.
M. Grenier: Le ministre a déposé deux lois, 9 et
10. Je n'ai pas eu le temps d'en prendre connaissance encore. Cela fait
peut-être partie de votre tournée opération charme que vous
avez faite, on m'a rapporté que vous voyiez des directeurs
généraux et des directeurs de finances. Le conseil
d'administration, dans tout cela, est-ce qu'il lui reste encore un peu
d'autorité dans les institutions? J'ai été témoin,
pour faire tous les rapports et toutes les demandes, que, même pour
baisser une poignée de porte, c'était bien important d'appeler le
ministère avant. Est-ce que M. le ministre va revenir prendre son
fauteuil bien prochainement et c'est un peu politique en
attendant...
M. Lazure: Je vais vous dire, juste pour être bien
précis, c'est totalement inexact, en ce qui concerne les centres
hospitaliers, ils ont une enveloppe budgétaire. Les discussions qui ont
lieu ont lieu pour corriger...
M. Grenier: Là-dessus, je suis bien d'accord avec vous.
C'est un budget global et cela, chapeau bas, cela va très bien. Ce sont
les innovations.
M. Lazure: Sur les équipements que veut un centre
hospitalier, cela a été décentralisé au niveau
régional pour tout l'équipement médical
spécialisé. Les poignées de porte sont à même
leur budget de fonctionnement et je pense que c'est à eux de faire les
choix. Maintenant, quand ils veulent développer des services, quand ils
veulent mettre en place de nouveaux services qui impliquent des dépenses
nouvelles de l'Etat, évidemment cela leur prend une autorisation du
ministère comme tel. Vous pouvez regarder la liste des budgets de
développement et vous comprendrez pourquoi nos refus sont plus
fréquents que nos réponses affirmatives. C'est une question de
disponibilité budgétaire.
M. Grenier: Cela va. Quand c'est à l'intérieur du
budget?
Le Président (M. Marcoux): Si vous permettez, nous
ajournerions nos travaux, la salle étant réservée pour une
heure, parce qu'on risque de devenir une commission très populaire. Cela
n'a pas été dans nos habitudes.
M. Forget: Une activité importante du Parti
québécois.
M. Grenier: Si c'est un caucus du parti au gouvernement, je
m'oppose.
M. Shaw: Avant de terminer, est-ce qu'on peut chercher au
ministère, pour cet après-midi, quelques renseignements sur la
question des déficits des hôpitaux.
Pourquoi ces hôpitaux ont-ils des déficits? Avez-vous des
documents qui démontrent la raison des déficits dans certains
hôpitaux?
M. Lazure: On n'a pas de documents mais on peut vous dire
pourquoi.
M. Shaw: Quels hôpitaux ont eu des déficits...
M. Lazure: On peut, si vous voulez faire du cas par cas... On
peut. Si vous prenez l'hôpital de Lakeshore, par exemple, posez des
questions, on pourra vous répondre.
M. Shaw: C'est pour avoir les raisons des...
M. Forget: II ne faudrait quand même pas déborder un
certain cadre parce qu'il est un peu tra-
ditionnel qu'on ne discute pas de cas... Il y a 250 hôpitaux, je
ne pense pas...
M. Shaw: Je le sais.
M. Grenier: M. le Président, je voudrais continuer mes
questions.
Le Président (M. Marcoux): Je reconnaîtrai à
nouveau le député de Mégantic-Compton à la reprise
lors de la prochaine séance. La commission des Affaires sociales ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 56)
Reprise de la séance à 16 h 40
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires sociales se réunit pour poursuivre
l'étude des crédits budgétaires du ministère des
Affaires sociales.
Les membres de la commission sont: M. Boucher (Rivière-du-Loup),
M. Charron (Saint-Jacques), M. Clair (Drummond), M. Forget (Saint-Laurent), M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Marois (Laporte) est remplacé par M.
Lévesque (Kamouraska- Témiscouata); M. Martel (Richelieu), Mme
Ouellette (Hull), M. Paquette (Rosemont), M. Saindon (Argenteuil), M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier), M. Shaw (Pointe-Claire).
Nous en étions à l'étude du programme 11,
élément 1, la parole était au député de
Mégantic-Compton. Il lui restait environ une dizaine de minutes.
M. Grenier: M. le Président, je n'utiliserai pas tout mon
temps.
Je demandais donc au ministre qui est avec nous il travaillait
ailleurs si, dans la responsabilité du conseil d'administration
sur la tournée qu'on qualifiait de tournée de charme dans la
province, on sensibilisait également les conseils d'administration
à leurs nouvelles responsabilités. J'avais dit, pour
résumer, à ce moment, qu'on aurait aimé qu'il y ait
peut-être plus d'autorité laissée aux conseils
d'administration dans différents secteurs. Je pense bien qu'on s'est
entendu à savoir que le budget global qui est en fonction depuis
quelques années est déjà une grosse amélioration
pour les conseils d'administration. Mais dans les éléments neufs,
vous avez un terme propre à vous, encore une fois, ce qui est hors
budget, c'est extrêmement difficile d'amener des décisions par des
conseils d'administration. Ce sont des recommandations et combien de temps cela
prend-il avant qu'on en vienne à des décisions? Il semble,
à ce niveau, qu'il devrait y avoir plus d'autorité confiée
aux gens. Quant au pouvoir de recommandation qu'ils ont au ministère, il
me semble que, localement, on devrait être plus conscient des besoins
qu'on a chez soi. Je sais qu'il y a des gens qui vont ambitionner. On sait tout
cela, mais je pense que, dans l'ensemble, on a affaire à des gens
corrects dans les conseils d'administration, qui peuvent faire des
recommandations assez judicieuses et qu'on devrait davantage tenir compte de
cela.
Les CRSSS, dans les régions, c'est bon, mais on a toujours un
problème de sous-régions. Je le dis parce qu'il y a beaucoup de
hauts fonctionnaires qui sont ici et qui sont davantage sensibilisés aux
problèmes qu'on vit dans nos régions. Au niveau des
régions, les CRSSS font peut-être un bon travail, entre le
gouvernement, le ministère et les institutions, mais les
sous-régions sont souvente-fois assez drôlement
représentées. Si vous prenez
celles des Cantons de l'Est, une petite investigation vous fera vous
rendre compte que la plupart des comités sont composés des gens
de la ville de Sherbrooke, ou très majoritairement des institutions de
la ville de Sherbrooke, et que les institutions d'en dehors, dans la
région de l'Estrie, sont peut-être désavantagées par
rapport à cela. C'est vrai au niveau de plusieurs comités.
Tenant compte de cela et des CRSSS et des possibilités de mieux
pour les hôpitaux, j'aimerais que le ministre nous dise je ne vois
pas d'autres points où on peut en traiter, la loi 9 ou 10 qui a
été déposée, une des deux, je ne sais pas laquelle,
où on propose un changement dans les conseils d'administration...
M. Lazure: C'est le projet de loi 10.
M. Grenier: Est-ce le cas qu'on a l'intention
évidemment, on aura l'occasion de le dire au moment de l'étude du
projet de loi, mais ici, je pense que l'occasion est donnée
d'enlever les quatre représentants qui viennent des corporations?
M. Lazure: J'ai un moment d'hésitation, parce qu'il y a eu
plusieurs projets travaillés récemment. A ma connaissance, non.
Je vais vérifier tantôt, avec l'arrivée du sous-ministre. A
ma connaissance, non, ce n'est pas contenu dans le projet de loi no 10, que
j'ai déposé il y a déjà quelques mois.
M. Grenier: II y a eu des inquiétudes qui m'ont
été soumises par rapport à cela, de la part de gens.
Encore une fois, vous avez déposé la loi et je n'en ai pas pris
suffisamment connaissance. Je vous avais posé une question en Chambre.
Je serais vraiment malheureux si cela devait arriver, parce qu'il semble que,
dans un hôpital ou dans d'autres institutions, quand on sait qu'on prend
des patients pour être membres d'un conseil d'administration c'est
le qualificatif qu'on répand partout dans la province il me
semble que, pour être capable d'administrer un hôpital, ce n'est
pas nécessairement parce qu'on a été opéré
pour les hémorroïdes qu'on devient...
M. Lazure: Le projet de loi qui a été
déposé ne contient rien sur ce sujet.
M. Grenier: II y a l'article 53, vous vérifierez, je pense
que c'est le nouvel article 14, vous avez peut-être raison de dire qu'il
n'y a pas de changement, par exemple.
M. Forget: II n'y a pas de changement; ce qui vous pousse
à poser des questions, ce sont des références à des
discours ou à des entrevues de presse quant à un autre projet
d'amendement à la loi 48 qui, si je comprends bien, n'a non seulement
pas été déposé mais n'en est même pas
à sa rédaction finale, au niveau du gouvernement.
M. Lazure: C'est pourquoi j'ai eu un moment de flottement, mais
il n'est certainement pas question, dans le projet 6, de changer...
M. Grenier: Si j'ai une recommandation à vous faire, bien
sûr, je pense que vous êtes ici, aussi, pour écouter les
recommandations, non pas seulement analyser les cents et dollars qu'il y a
d'impliqués. C'est qu'au niveau des conseils d'administration, il semble
que ces quatre personnes, cela a été une discussion qui a
duré quelques années dans la province. Je me souviens des
réunions que nous avions, alors que l'on a porté le nombre de
deux à quatre représentants de la corporation, aux conseils
d'administration. Pour moi, cela a été une amélioration
importante pour les conseils d'administration. Ce sont des
bénévoles, des gens du milieu, qui connaissent l'administration.
Quand on ajoute à cela des gens qui sont des patients d'un hôpital
et qui deviennent membres du conseil d'administration, pour ce terme qui court
partout dans la province, ce n'est pas assez d'avoir été
opéré pour les hémorroïdes pour être membre du
conseil d'administration; cela ne donne pas toutes les qualités, cela
peut sans doute ajouter quelque chose, de la compréhension, mais cela ne
donne pas nécessairement ce dont on a besoin.
Pour les deux autres aussi, je reviens là-dessus, je vous ai
posé une question en Chambre et j'y reviendrai, je ferai des
déclarations et je dénoncerai le procédé, si c'est
encore comme cela cette année. On a pas encore franchi cette
étape. Les deux lieutenants-gouverneurs en conseil, je suis tanné
que ce soient des représentants du gouvernement; uniquement, qu'ils
soient nommés par le patroneux du coin. Je l'ai dit en Chambre, cela a
été relevé par l'ancien gouvernement, mais ces
deux-là, ce sont deux patroneux du coin qui arrivent aux conseils
d'administration. Je voudrais bien, cette année, qu'à la suite
des recommandations que font les clubs sociaux, on demande de déposer
les demandes et on verra sur quoi on s'est basé. Si on veut des noms,
j'en donnerai, de gens qui ont été nommés sous l'ancienne
administration, des gens qui n'avaient à peu près aucune
recommandation d'aucun club social, qui ont été nommés aux
conseils d'administration en passant par-dessus tous ceux qui avaient
été recommandés.
M. Forget: Nommez-les donc.
M. Grenier: Oui. Il y a Norbert Morin, Lac-Mégantic, au
foyer Jeanne-Mance, recommandé par l'organisateur libéral du
coin. Il n'a pas de qualification, c'est un sourd, il ne comprend même
pas les discussions à la table.
M. Forget: M. le Président, je comprends qu'il n'y a pas
de point de privilège, mais j'aimerais rectifier des faits. Le
député de Mégantic-Compton qu'on voit aujourd'hui,
je pense, pour la première fois en commission parlementaire des Affaires
sociales se montre fort agressif. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais
pas si c'est la déception qu'il ressent de ne pas avoir
été désigné comme leader parlementaire de son
parti, mais il reste qu'il ne devrait pas diriger vers nous son
agressivité sur ce point, on n'y est vraiment pour rien.
L'affirmation qu'il fait cependant que des gens ont été
nommés sans recommandations de clubs sociaux est tout à fait
fausse. Il y a eu des recommandations dans tous les cas,
systématiquement, si bien même que et les conseils
régionaux pourraient en témoigner dans un certain nombre
de cas où il n'y avait qu'une seule recommandation, de nouvelles
consultations ont été demandées pour qu'il y ait au moins,
deux noms qui soient choisis, alors qu'on devrait en désigner un sur
deux. Il y a donc eu énormément de soin apporté à
ces nominations. On s'est assuré que les gens recommandés par des
organismes socio-économiques soient des gens qui ne se soient pas
fabriqué eux-mêmes un petit club pour la circonstance, dans la
mesure où c'est possible.
On a donc consulté les conseils régionaux eux-mêmes
et, dans le seul cas où cela a été fait d'ailleurs,
l'ordre dans lequel les recommandations ont été faites par les
conseils régionaux a été celui qui a été
suivi à la lettre dans les nominations par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Je pense ici, aux nominations qui ont été faites dans la
région no 1. Dans d'autres régions, les recommandations des
conseils régionaux étaient moins systématiques, mais nous
nous en sommes inspirés dans tous les cas.
Nous nous sommes inspirés également de deux facteurs et
j'inviterais le ministre probablement à faire la même chose cette
année. Il devrait avoir le souci d'assurer, d'une part, une
représentation féminine satisfaisante, ce qu'il n'a pas
été possible de faire parce que, souvent, les recommandations ne
comportaient aucun nom féminin. De toute façon, cela a
été fait de façon beaucoup plus substantielle que ce
n'était le cas dans le passé, dans la composition des conseils
d'administration avec beaucoup de souci, aussi, parce qu'il faut se souvenir
que les nominations faites en 1975 étaient les deuxièmes.
C'était la deuxième fois que des nominations se faisaient
par le lieutenant-gouverneur en conseil qui a eu le souci d'assurer une
certaine continuité. Car tout le monde s'était plaint que
c'était très compliqué d'apprendre ce qu'était un
hôpital et que deux ans étaient peut-être insuffisants dans
certains cas pour assurer une efficacité véritable. Donc, dans
une très grande proportion des cas, dans les cas où les
candidatures étaient appuyées par des groupes
socio-économiques pour un renouvellement de mandat, on a
renouvelé les mandats de manière à assurer une certaine
stabilité et une certaine expertise.
M. Grenier: Très bien, merci, M. Forget. J'ai eu
réponse à cela, mais je vais demander au ministre de
l'année passée de déposer les recommandations qui ont
été faites pour les deux personnes recommandées par des
clubs du foyer Jeanne-Mance, de l'hôpital Frère-André et de
l'hôpital Saint-Joseph de Lac-Mégantic. Cela est bien beau, j'aime
bien cela une belle déclaration comme celle-là; de se faire dire
qu'on a pas raison, j'aime bien cela, mais on se rendra compte qu'il y a des
gens qui ont été nommés là et qui ont
peut-être un dossier qui a été envoyé après
coup et à qui on a dit: Faites mentionner votre nom par quelqu'un pour
être dans le groupe, pour qu'on puisse vous nommer, alors qu'on sait
qu'il y a d'autres clubs sociaux qui ont magnifiquement travaillé selon
l'esprit de la loi. Je suis content, si cela peut continuer ainsi, parce que la
population participe à cela. Je ne veux pas qu'on l'abolisse, je veux
qu'on respecte cela. Si c'est ici qu'il faut recommander quelqu'un et que l'on
arrive avec 1200 personnes qui recommandent la même personne, c'est
important pour le ministère de le savoir, et si c'est suivi et
respecté, je dis bravo et chapeau bas. Maintenant, je ne suis pas...
M. Lazure: Je veux seulement réagir là-dessus, on
envisage de proposer pour l'automne des amendements assez majeurs au chapitre
48, concernant la composition des conseils d'administration des
établissements du réseau et l'orientation générale
des amendements proposés, ce serait exactement dans la ligne
d'idées que vous soumettez, une plus grande participation de la
population des régions.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, M. le
député de Drummond.
M. Clair: Sur le même sujet, M. le Président. Le
député de Mégantic-Compton, c'est un cas précis, le
député de Saint-Laurent nous donne des assurances
générales dans l'un et l'autre cas, on ne peut mettre en doute la
bonne foi de nos collègues. J'aimerais cependant savoir du ministre si
c'est possible, techniquement, de savoir non seulement dans le cas de
l'hôpital Jeanne-Mance, je crois, dans le comté du
député de Mégantic-Compton, mais pour l'ensemble des
institutions hospitalières du Québec, si c'est possible de savoir
dans quelle mesure il y aurait eu du patronage et dans quelle mesure il n'y en
aurait pas eu? Bien entendu, le patronage en cause ne met pas de sommes
à la disposition des gens, parce qu'on sait comment cela fonctionne,
mais est-ce possible, techniquement, de savoir quels sont ceux qui ont
réellement été représentés par des clubs
sociaux ou des groupes socio-économiques pour l'ensemble des
institutions ou si ce n'est pas possible? On pourrait savoir à ce
moment-là ce qui en est exactement?
M. Lazure: Techniquement, M. le Président, tout est
à peu près possible. Là où cela devient difficile
de vraiment dépister le patronage, c'est que la loi sur les services de
santé et de services sociaux ne définit pas ce que sont les
groupes socio-économiques. Vous pouvez recevoir une liste de candidats
qui est acheminée par le CRSSS de la région, le Conseil
régional des services de santé et des services sociaux, vous
pouvez recevoir une liste qui inclut des noms représentant des
organismes aussi connus que les clubs Richelieu, les Chambres de commerce, le
Club des Braves de Limoilou, cela peut être à peu près
n'importe quoi.
Ce que je veux dire, c'est que je pense que cela a été une
embûche dans le passé. Je comprends bien la difficulté que
comportait la description ou la définition, l'inventaire des groupes
socio-économiques du Québec, c'est une tâche quasi
impossible. Techniquement, c'est possible. Je n'ai pas fait la recherche, on
pourrait peut-être la faire, mais j'ai l'impression que la très
vaste majorité, sinon tous les noms se voyaient attachés à
un groupe socio-économique quelconque.
M. Forget: Sans exception. Si vous permettez, je peux vous donner
ces indications-là. J'imagine que cela a été
conservé dans les archives du ministère, il serait possible de
fournir pour chaque établissement la liste de ces recommandations, telle
qu'elle nous est parvenue des conseils régionaux, avec l'indication pour
chaque nom de l'organisme ou des organismes, parce qu'il arrive que la
même personne a été recommandée par plus d'un
organisme, quand il s'agit de personnes connues dans le milieu des Affaires
sociales et ceci pour chacun des établissements.
Il y en avait quelque centaines, il y a des milliers de recommandations.
C'est une occupation qui, si elle n'est pas commencée, va probablement
occuper le ministre pendant une bonne partie de l'été, comme cela
a été le cas pour moi, il y a deux ans. C'est un travail de
bénédictin que de faire cela essentiellement, parce qu'il faut
repasser chacune des listes, poser des questions; parfois, ce n'est pas
suffisant, les descriptions sont insuffisantes. Mais on retrouvera ces listes,
et on retrouvera, dans la marge, un crochet et mon initiale sur les noms qui
ont été désignés. C'est une chose que j'ai faite
personnellement, en m'assurant d'avoir le plus de renseignements possible.
Il est sûr que cette expérience ne m'a pas satisfait.
J'envisageais, si l'occasion s'était présentée, de rendre
plus explicites les critères de détermination. Il est clair que
quand on est rendu au bout de la ligne, on n'a pas le goût de faire
recommencer à tout le monde le processus de consultation et on se rend
compte que des recommandations comme celles-là doivent être
appuyées par un certain nombre de faits, de constatations,
d'évaluation qui faisaient défaut, malheureusement. Quand cela
nous arrive, il est trop tard pour les corriger. Il y a donc des
améliorations possibles.
Il n'est pas possible non plus de définir a priori ce que c'est
qu'un organisme socio-économique. Il y a des organismes aussi connus que
l'AFEAS, que certains cercles, que les caisses populaires, par exemple, le
cercle des femmes diplômées d'université, les chambres de
commerce, les clubs sociaux. Il y en a énormément. Dans tous les
cas, cela peut être documenté. Encore une fois, il n'est pas
possible d'avoir une liste exhaustive.
M. Grenier: II est sûr que ce que le député
de Drummond demande n'est pas de déposer les documents, cela n'a pas de
bon sens. Cela demande- rait tout un travail, ce n'est pas honnête de
faire cela vis-à-vis du ministère, parce qu'il y a d'autres
fonctions qui seront retardées ailleurs et qui sont plus importantes que
cela. Mais on peut sortir deux ou trois cas types. Si l'ancien ministre se sent
visé, je suis bien content. S'il prend la responsabilité de dire:
II peut y avoir eu des difficultés dans cela. Je veux que ce soit
amélioré. Ce que je demande, ce n'est pas de savoir si l'AFEAS de
Saint-Sébastien est moins importante que le club des Elks de
Lac-Mégantic. Ce que je veux savoir...
M. Forget: II y a moins de membres de l'Union Nationale dans le
groupe.
M. Grenier: Cela ne me dérange pas. Je m'excuse, M. le
député de Saint-Laurent. Cela ne m'a jamais passé par la
tête, quand j'ai administré mes deux institutions, et vous irez
voir qui est là.
M. Forget: Je suis heureux de savoir cela.
M. Grenier: Mais vous voyez, par exemple, que, dans la ville de
Lac-Mégantic, je voulais personnellement, sur les ondes et dans les
media d'information, inciter la population à participer au vote
populaire sur l'idée, et quand on voyait une personne recommandée
par douze organismes régionaux qui trouvaient que c'était une
personne valable pour aller là et qu'il y en avait une qui se ramassait
avec un petit club de Saint-Profond et qui était nommée au
conseil d'administration, cela me mettait en maudit! Je peux vous dire cela. Je
ne trouvais pas cela correct. C'est ce que je veux que vous corrigiez.
Je ne dis pas de demander une enquête. Non, pas un travail comme
cela. J'ai dit, dans le fond, que c'était bon. Mais qu'on accepte donc
le fait qu'il y avait des lacunes dans cela et qu'on les corrige. C'est ce que
je vous demande aujourd'hui. Je dis: Continuez le principe, il est bon. Mais
quand on demande des dépôts de documents, on ne pourra pas vous le
dire, on ne sera plus en commission. Le député de Saint-Laurent
et moi pouvons avoir raison tous les deux, mais quand les documents sortiront,
dans les cas que je vous ai mentionnés, j'aurai raison. Je vous dis cela
tout de suite. On vous fera la preuve comme c'est pénible. Je ne donne
pas d'autres noms. Mais on fera la preuve qu'il y en a trois au moins, dans la
région, qui ont été nommés sur la recommandation
d'un petit club ordinaire, alors qu'il y a peut-être des organismes, en
général, bien reconnus, qui ont recommandé d'autres
personnes. C'est ce que je veux qu'on corrige.
M. Forget: Sauf que, si on veut améliorer le processus, je
suis tout à fait d'accord qu'il doit être amélioré,
l'observation de ce qui s'est passé il y a deux ans, et même de ce
qui peut se passer cette année n'est pas véritablement utile pour
le moment, parce que le processus est trop avancé pour que cela puisse
aider le ministre ou le ministère cette année. Il faut
réaliser qu'à la fin de juin, au plus tard à la
mi-juillet, il faut que le ministre ait
désigné, par arrêté en conseil, tous ces
gens, à défaut de quoi les conseils d'administration ne peuvent
pas siéger ou peuvent avoir de la difficulté d'avoir le
quorum.
M. Grenier: J'ai posé la question au ministre, en Chambre.
Il m'a répondu exactement que, cette année, il était trop
tard pour transformer cela. Je ne le demande pas pour cette année. On
s'attend que ce gouvernement va faire son mandat de quatre ans. Il reste trois
années pour administrer et assainir l'administration dans les
hôpitaux et les centres d'accueil. C'est ce que je demande aujourd'hui.
Merci.
M. Clair: M. le Président, je comprends que de demander ce
que je demandais tantôt pour l'ensemble des institutions de la province,
c'est peut-être un fardeau épouvantable, peut-être que de
sortir une brique comme cela, je ne le sais pas, mais, dans la mesure où
c'est possible, le ministre pourrait-il nous fournir ou faire sortir:
premièrement, une liste pour chaque hôpital du nom des clubs
sociaux ou autres organismes socio-économiques qui ont été
consultés; deuxièmement, les recommandations;
troisièmement, les personnes nommées?
Si ce n'est pas possible de le faire pour l'ensemble des institutions,
j'aimerais qu'on le fasse pour les institutions de mon comté. Je le
demande parce que cela me permettrait de juger si le club Richelieu, qui compte
une quarantaine de membres à Drummondville, a été
consulté. Je pourrai me faire une opinion sur la valeur de la
recommandation, mais si c'est le club des Braves que l'on pourrait
appeler de Drummondville et que cela comporte exactement quatre
libéraux, à ce moment, je me formerai une opinion aussi. Est-ce
possible, M. le ministre?
M. Lazure: M. le Président, oui, surtout si on isole des
cas ou des régions cela devient un travail plus raisonnable à
faire. C'est possible. La réponse est oui.
Maintenant, pour bien comprendre le processus, ce n'est pas le
ministère, ce n'est pas le lieutenant-gouverneur en conseil qui consulte
les groupes régionaux ou locaux, ce sont les établissements et ce
sont les conseils régionaux. Très souvent le processus de
consultation amorcé par un hôpital ou par un conseil
régional n'est pas obligatoire non plus. Le fardeau appartient
plutôt aux groupements socio-économiques de se manifester.
M. Clair: Mais, encore là, il pouvait y avoir des
invitations.
M. Lazure: Oui. Il y a des avis publics qui sont
donnés.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Argenteuil et ensuite le député de Pointe-Claire.
M. Saindon: M. le Président. Il existe un rè-
glement du Code des professions j'en parle ici parce que cela vise
justement une catégorie d'employés du ministère des
Affaires sociales qui régit l'admissibilité d'une
catégorie d'infirmières auxiliaires aux cours de recyclage pour
obtenir le diplôme d'infirmière licenciée. Règlement
qui, à mon sens, est pour le moins discriminatoire. Je sais très
bien que ce règlement a été imposé, on sait par
qui, et on sait pourquoi aussi. De toute façon pour une meilleure
compréhension du problème d'inadmissibilité, je vous cite
un cas bien précis qui est l'exemple...
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse, M. le
député d'Argenteuil, mais est-ce que ce ne serait pas
plutôt à l'étude du Code des Professions que...
M. Saindon: Non, cela a sa place ici parce que justement cela
vise une catégorie d'employés du ministère des Affaires
sociales.
M. Lazure: Dans le sens où cela touche les hôpitaux,
évidemment.
M. Saindon: C'est cela et...
M. Forget: II s'agit de leur admissibilité aux fonds
prévus dans les conventions collectives pour le recyclage.
M. Saindon: C'est cela et il s'agit justement... et je crois que
ce règlement devrait être amendé et amendé le plus
vite possible. Je vous cite justement un cas bien précis il y en
a d'autres que je connais...
M. Lazure: Vous demandez dans quel sens, M. le
député? Je vous le demande par l'intermédiaire de M. le
Président.
M. Saindon: Dans ce sens que... je vais vous expliquer le
problème très brièvement et vous allez savoir dans quel
sens.
Il y a une jeune Française qui est venue au Canada en 1963, qui
est entrée à l'emploi d'un hôpital du Québec; elle y
est encore et ses services ont toujours été très hautement
appréciés. Maintenant, j'ai en main ici, en date du 26 septembre
1974, son certificat d'études secondaires du ministère de
l'Education, son certificat de citoyenneté canadienne et sa licence
d'infirmière auxiliaire, datée du 28 février 1972. Elle
pose sa candidature aux cours de recyclage en vue de l'obtention du
diplôme d'infirmière licenciée. Elle fait tous les
prérequis demandés. A la même occasion d'autres de ses
compagnes font exactement la même chose, s'inscrivent dans un CEGEP et
demandent d'être acceptées dans un cours de recyclage. Toutes ses
compagnes sont acceptées et elle, elle se voit refuser l'admission
à suivre ces cours.
Alors, quelle est l'idée dans toute cette histoire? Ses compagnes
et elle remplissent exactement les mêmes formalités, les
mêmes prérequis, elle est citoyenne canadienne, elle est
reconnue
par l'ordre, la corporation ou l'organisme qui régit les
infirmières auxiliaires. Les autres sont toutes acceptées et
elle, on la refuse et on l'avise ici, le 25 juin 1975: "Nous regrettons, mais
vous n'êtes pas admissible au cours de recyclage d'un an, cours
institué uniquement pour les auxiliaires en nursing, les gardes-malades
auxiliaires et en puériculture qui ont fait leur cours dans la province
de Québec." Pourtant, cette jeune personne a un certificat de l'ordre ou
de l'association des gardes-malades et infirmières auxiliaires de la
province de Québec daté du 28 février 1972. Avec tout
cela, on ne la reconnaît pas parce que, d'abord, elle a été
éduquée dans un autre pays que le nôtre, c'est la seule
raison que je peux y voir, et on lui refuse cela. Elle pourrait obtenir son
diplôme d'infirmière licenciée dans un an et, dans les
circonstances, elle devra attendre trois ans.
Il va falloir qu'elle quitte son emploi sans savoir si elle va
être capable de le ravoir après et au lieu de faire un cours d'un
an, elle va être obligée de suivre un cours de trois ans pour
recommencer, comme si elle n'avait jamais oeuvré dans le domaine,
à ramasser des bassines et tout ce que vous voudrez. Alors, je me pose
une question. Il y a là c'est un règlement discriminatoire
et inadmissible et encore, on cause un tort presque irréparable à
cette personne et il y en a bien d'autres comme elle. Je me demande, M. le
ministre, en tout justice, si ce règlement ne devrait pas être
amendé et changé le plus tôt possible ou même en
attendant, vu que les cours recommencent à l'automne, si on ne devrait
pas lui permettre, à elle et à d'autres comme elle, de s'inscrire
à ces cours de recyclage?
M. Lazure: M. le Président, la seule responsabilité
du ministère dans cette matière, c'est par l'entremise des
conventions collectives, d'allouer des sommes d'argent qui permettent à
un certain nombre de gardes-malades auxiliaires ou de puéricultrices de
se recycler pour devenir infirmières licenciées. C'est la
responsabilité du ministère. Tout le reste, tout le processus,
cela relève de l'Ordre des infirmiers et infirmières qui, de par
le Code des professions, doit décider si telle ou telle personne est
admissible.
Notre responsabilité est très étroite, elle se
limite à fournir les sommes d'argent par l'entremise des conventions
collectives.
M. Saindon: Je comprends tout cela. Il reste quand même que
c'est une de vos employées et, bien sûr, il doit y avoir une
concertation entre votre ministère et le...
M. Lazure: Justement il n'y en a pas, M. le
député.
M. Saindon: II reste quand même qu'au niveau du...
M. Lazure: Encore une fois, pour que les autres comprennent,
c'est une entente par l'entremise des conventions collectives par lesquelles le
gouvernement fournit des fonds publics pour permettre à des
gardes-malades auxiliaires de monter en grade, si vous voulez, ou de se
recycler et de devenir des infirmières licenciées, mais toutes
les conditions d'admissibilité ne nous concernent pas directement. Cela
concerne les ordres professionnels.
M. Saindon: Oui, si vous, au niveau du ministère des
Affaires sociales, ne demandez pas qu'un règlement comme celui-là
soit changé, qui va le demander? Vous le faites pour vos propres
employés, alors, il me semble que c'est à vous qu'il appartient
de demander ce changement.
M. Lazure: C'est l'Office des professions qui a juridiction.
M. Saindon: Vous demandez cela à l'Office des professions,
mais vous devriez le lui demander pour vos propres employés. Je crois
que ce serait rendre justice à ces gens. Il reste quand même que
cela est un règlement gouvernemental qui a été
accepté, bien sûr, par les délégués de la
convention collective, mais si le gouvernement voulait le changer, cela
pourrait être changé et devrait être changé.
M. Lazure: Est-ce que vous êtes certain que c'est dans la
convention collective? D'après moi, c'est dans les règlements de
l'Ordre des infirmières.
M. Saindon: J'ai dit aux conventions collectives, parce que le
ministre vient de le mentionner, mais, d'après moi, c'est dans le Code
des professions.
M. Lazure: Mais le paiement des...
M. Saindon: Je ne parle pas du paiement. Qu'on donne à
cette personne le droit de se présenter au cours.
A partir de septembre, elle aura un an de cours à suivre au lieu
de trois. C'est justement le règlement du Code des professions qui ne le
lui permet pas.
M. Lazure: Là-dessus, je pense que c'est important de
distinguer entre l'autorité du ministre des Affaires sociales et le
respect d'une certaine autonomie des corporations professionnelles quant
à l'admission des candidats qu'elles jugent aptes. Nous allons regarder
ce règlement, mais la décision au bout de la ligne d'admettre ou
de ne pas admettre quelqu'un pour suivre un cours d'un ordre ou d'une
corporation professionnelle relève soit d'une université ou d'un
collège, ou de l'ordre lui-même.
M. Saindon: Dans ce règlement, de la part de la
Corporation des infirmières licenciées, il y a là un
esprit de clocher. Je me rappelle quand cette histoire s'est passée.
Franchement, cela ne me plaisait pas. Seulement, cela a été
adopté quand
même. C'est une situation inacceptable qui devrait être
corrigée. Si ce n'est pas corrigé au niveau du gouvernement, qui
va la corriger?
M. Lazure: On vous dit qu'au niveau du gouvernement, c'est
plutôt l'Office des professions qui devrait être saisi de
problèmes comme celui que vous soulevez aujourd'hui.
M. Saindon: Vous n'êtes pas capable de leur
présenter le problème comme étant une catégorie de
vos employés.
M. Lazure: Nous pouvons, mais il faudrait d'abord que nous
recevions une représentation de cette personne et que nous la
transmettions à l'Office.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Si nous pouvons retourner aux questions des
crédits...
Premièrement, comment jugez-vous ou calculez-vous le tarif par
lit dans un hôpital? Est-ce jugé par le lit lui-même, ou par
le "patient bed day"?
M. Lazure: Les budgets de tous les hôpitaux ont une base
qu'on appelle une base historique. La base du budget global a été
faite à partir de I'expérience des années 1969,1970 et
1971 et c'est une base historique. Cette base historique tient compte du nombre
de lits. Elle tient compte des activités de laboratoire et de la
technologie existante. Il y a une partie du budget qui tient compte, par
exemple, des activités en service externe. Il y a toute une série
de centres d'activités. Cela s'est développé
progressivement. Il y a la composante lit, qui est une composante
d'hébergement à laquelle s'ajoutent les soins infirmiers, les
services pharmaceutiques, les services de laboratoire. C'est tout cela qui
constitue l'ensemble du budget d'un centre hospitalier. Ces budgets ont
été ajustés. Ils sont ajustés d'une année
à l'autre selon des critères qui peuvent varier. Il y a eu la
mise en place du budget global en 1971/72. Ce matin, nous avons parlé
des modifications au niveau des bases budgétaires. C'est un budget qui
est modifié selon ces critères financiers et en plus, selon les
processus de développement, lorsqu'on a de l'argent nouveau à
injecter dans le réseau, pour des activités spécifiques,
pour de nouvelles activités.
M. Shaw: C'est pour cette raison que vous n'avez pas un prix
spécifique par jour pour un lit pour un malade aigu, dans un
hôpital.
M. Lazure: On calcule le coût par jour par lit, mais on le
calcule uniquement pour fins d'information, de comparaison, mais cela n'a pas
d'impact sur le budget de l'hôpital. Cela n'a pas d'impact non plus sur
l'indice de performance de l'hôpital, parce que ces coûts de
journée peuvent varier énormément.
M. Shaw: Quand vous avez changé de politique pour les lits
pour les malades chroniques dans les hôpitaux qui s'élevaient
à $40 par jour, en remplaçant un grand montant du budget d'un
hôpital, si, au début, le prix par jour de lit est calculé
par tous les renseignements que vous me donnez, comment pensez-vous enlever un
gros montant d'un budget parce que vous reclassifiez les lits?
M. Lazure: On ne l'a pas fait. On leur a donné le
bénéfice des économies qu'ils pouvaient faire et qu'ils
pouvaient juger opportunes. On vous a distribué la liste des lits qui
ont été transformés en 1976 et en 1977. Pour comprendre
les tableaux, les chiffres qui sont inclus sont simplement les chiffres de
modifications, dont la plupart sont en plus, c'est-à-dire, l'ajout de
lits de soins prolongés dans les hôpitaux de courte
durée.
En 1977, il y a une espace libre, par exemple, si vous prenez Amqui,
c'est le même chiffre que l'année précédente, dans
la liste qui vous a été distribuée.
Le chiffre qui n'apparait pas, c'est le même chiffre que
l'année précédente, mais lorsque cette démarche a
été faite, il n'y a pas eu de suppression au budget ou de coupure
au budget aux hôpitaux.
M. Shaw: Alors, parce que j'ai une ponctuation de faite...
M. Lazure: Vous permettez? Peut-être que cela va vous aider
à comprendre. Quand on parle d'un per diem de $160 dans un hôpital
général pour un patient de lit pour malades aigus, cela ne veut
pas dire que l'hôpital en question, à chaque mois, reçoit
$160 multiplié par 400 lits. Cela ne veut pas dire cela.
M. Shaw: Je suis bien au courant de cela, mais je voudrais
seulement sensibiliser le ministre et les sous-ministres sur la question que
dans certains hôpitaux, même si vous changez la description d'un
lit, il y a toujours 90% des lits dans l'hôpital qui sont utilisés
à temps plein; si on calcule le coût par jour dans un
hôpital comme cela et qu'on a un autre hôpital qui a, quoi,
seulement 50% des lits occupés et vous essayez de changer la description
des lits dans un hôpital comme La-chine General, Lakeshore General,
Montreal General et Jewish General. Si on change la classification des lits,
cela va impliquer une réduction de services en conséquence.
M. Lazure: Je voudrais être bien clair, lorsqu'on fait les
calculs, par exemple, les analyses budgétaires, les révisions de
base budgétaire, ce qui est calculé, on tient compte du taux
d'occupation, on tient compte de tous ces facteurs. Je veux dire, quand on
regarde, par exemple, les soins infirmiers sont mesurés en fonction du
nombre de patients et en fonction des heures de travail. C'est pour cela que
l'on parle d'indices de performance. Ces indices de performance correspondent
non pas à des taux théoriques d'occupation de lits, mais aux taux
réels.
M. Shaw: C'est pour cela que je... Je suis au courant des
fermetures de lits à certains hôpitaux comme le Lakeshore General,
Lachine General, le Montreal General, le Jewish General et les autres
hôpitaux, l'hôpital à Mégantic-Compton, à
Sherbrooke. Les hôpitaux commencent à fermer des lits parce qu'ils
sont forcés de vivre dans un budget global qui a été
calculé avec la nouvelle base qui est le résultat de ce projet de
réduction de lits pour malades aigus dans les hôpitaux. Vous avez
parlé de $35 millions de déficit l'année dernière.
Pouvez-vous nous dire ce qui a causé ce déficit? Est-ce une
question de mauvaise administration dans les hôpitaux ou est-ce que c'est
impossible pour ces hôpitaux de vivre avec la pression de services qui
est demandée à ces hôpitaux?
S'agit-il d'une mauvaise administration ou est-ce vraiment impossible
que l'hôpital puisse demeurer dans les chiffres que vous donnez comme
comptables? En cas d'urgence, doivent-ils répondre que cela est en
dehors de leur budget ou devront-ils encourir un déficit pour accommoder
ces patients?
M. Lazure: En fait, il y a possibilité, du moins,
d'après les calculs qu'on a faits, de vivre à l'intérieur
des contraintes budgétaires. Je pense...
M. Shaw: Comment dites-vous cela? C'est possible de demeurer...
J'ai toujours un budget personnel et il arrive parfois qu'il m'est impossible
de vivre dedans. Alors, si un hôpital a un déficit record... Je
demeure avec ce déficit, mais si je suis un hôpital avec un
service à rendre à la population et qu'il arrive que j'ai besoin
de donner de ces services et que ce soit au-dessus, en surplus des
paramètres que vous avez donnés à cet hôpital et
à un moment on dit qu'il est impossible d'accepter ces déficits,
pouvez-vous m'indiquer si c'est vraiment dû à une mauvaise
administration ces déficits ou encore est-ce dû à l'action
gouvernementale vis-à-vis de la réalité de demandes de
services dans ces hôpitaux?
M. Lazure: Je désirerais vous répondre de deux
façons: D'abord, l'utilisation de lits pour malades chroniques n'est pas
négative pour les hôpitaux, elle est, en fait, positive, parce
que, normalement, un lit pour un malade chronique va leur coûter moins
cher qu'un lit pour un malade aigu, et il y a une certaine économie
qu'on leur a laissée. Là où s'est posé le
problème le plus aigu, c'est dans la coupure qu'on a faite de
façon généralisée, au budget, l'année
dernière.
Ces décisions ont été prises à la suite de
discussions et d'analyses de données qui sont disponibles. Si vous
prenez les analyses de données de Statistique Canada, par exemple, pour
l'ensemble des hôpitaux du Canada, et les comparaisons entre le
personnel, entre les heures rémunérées par lit, entre
diverses données, on retire la conviction, en lisant ces statistiques,
que le coût du fonctionnement d'un lit, ou d'une unité, pour un
très grand nombre, est plus élevé au Québec que ce
coût dans d'autres provinces du Canada. C'est à la suite de ces
études et à la suite de discussions qu'on a eues... Si vous lisez
le rapport de l'AHPQ, qui représente tout de même les
administrations hospitalières, dans leur rapport de l'an dernier, ces
gens avouaient eux-mêmes qu'il y avait possibilité de faire des
économies dans le réseau hospitalier au Québec en
maintenant des activités équivalentes. Ce sont les objectifs que
le ministère a essayé d'atteindre, avec les hôpitaux du
Québec.
M. Shaw: Je suis totalement en accord sur le principe d'essayer
de forcer les hôpitaux de vivre rationnellement avec un budget. Mais il
est question ici de la pression déjà mise. Ce n'est pas le
gouvernement actuel qui a commencé cela, c'était commencé
depuis deux ans. La pression mise sur les hôpitaux de couper les
dépenses les a forcés à réduire le nombre de lits.
Est-ce vrai oui ou non?
M. Lazure: C'est vrai. Mais on a toujours maintenu et on
maintient encore que c'est la façon la plus facile et la moins efficace
de faire des économies. On a des indications de plusieurs de ces
hôpitaux, par exemple, qui ferment des lits, sur leur taux ou leur
coût au niveau des archives ou au niveau des achats. On a vu des
hôpitaux refuser de faire partie des achats en commun, ce qui leur aurait
permis de faire des économies importantes. A côté de cela,
plutôt que de faire partie d'achats en commun, ils
préféraient fermer des lits. Cela nous paraît
inacceptable.
Il nous apparaît qu'à l'intérieur des ressources
qu'on leur a données, dans la majorité des cas, il est possible
d'arriver à faire fonctionner l'ensemble de leurs activités sans
fermer des lits. Fermer des lits, c'est la solution la plus facile et,
évidemment, c'est la moins efficace. Quand on ferme des lits, on
n'augmente pas l'efficacité et on ne se rapproche pas des standards de
performance des autres provinces, par exemple.
M. Shaw: Je suis totalement d'accord, mais si le résultat
est de réduire les dépenses et de forcer les hôpitaux
à fonctionner avec efficacité, c'est un autre sujet. Ce qui est
évident dans tous les hôpitaux, c'est la pression, maintenant, sur
place, qui force les hôpitaux à ne pas changer les lits pour
malades chroniques et même à les fermer. Si c'est là le
résultat de votre approche, il serait peut-être bon de faire une
révision ou même une revue de l'approche que vous avez faite. Ce
ne sont pas les fiches pécuniaires qui comptent, ce sont les
services.
Je suis depuis deux ans membre d'un conseil de médecins et
dentistes dans un hôpital et je suis au courant de la situation dans mon
hôpital, le Lakeshore General. Je suis même au courant qu'au
Montreal General Hospital et au Lachine General Hospital, ils ont eu le
même problème. C'est impossible de fonctionner, de garder des lits
ouverts avec la nouvelle convention collective, avec les pressions sur le
nombre de lits per capita dans un district. C'est impossible de continuer avec
un budget sans fermer des lits. Même dans un grand hôpital comme le
Jewish General Hospital, qui a
toujours essayé de donner des bons soins et de fonctionner avec
bon sens, on vient de fermer 100 lits. A mon point de vue, c'est important,
à ce moment-ci de faire une révision. Dans mon cas,
l'année passée, j'ai eu, normalement, dans mon service, 84 cas,
qui ont eu quatre mois d'attente. Depuis ce temps, c'est rendu à 135 cas
sur la liste d'attente.
Cela fait neuf mois. Ce n'est pas seulement dans mon département,
c'est la même chose dans les autres départements aussi. Puis il
arrive, à un moment donné, que vous avez des cas chirurgicaux
importants, aigus qui sont sur la liste d'attente pour les cas aigus. Je sais
que c'est très important de faire une étude de la situation
maintenant, parce que si vous avez besoin de fermer dans trois jours un centre
d'accueil pour les vieux parce que... qui était là depuis 50 ans
puis vous laissez fermer des hôpitaux qui ont des cas aigus qui sont une
liste d'attente pour des cas aigus... Nous avons une petite crise maintenant.
Est-ce que vous pouvez me donner des renseignements, me dire comment vous
prévoyez améliorer cette situation dans les hôpitaux
à Montréal?
M. Lazure: La seule réponse que je peux vous faire c'est
que l'explication qu'a donnée M. M. Desrochers ce matin sur la
révision des bases budgétaires a justement comme objectifs
d'éviter les crises dont vous parlez. Je veux dire qu'on a essayé
d'identifier des indices de performance, d'étudier la situation de ceux
qui, d'après les indices de performance recevaient trop d'argent et de
ceux qui n'en avaient pas suffisamment, et de rétablir un
équilibre. On n'a pas fait de coupures cette année, de
façon horizontale, on a essayé de ramener un équilibre
plus grand.
Deuxièmement, on essaye d'inciter les hôpitaux à
améliorer leur performance, que ce soit par le nombre de personnel pour
faire tel travail, que ce soit pour la durée de séjour. La
durée de séjour, par exemple, au Québec est, je ne sais
pas, une journée et demie plus élevée que l'ensemble des
autres provinces canadiennes et elle est plus élevée de presque
2,5 jours qu'aux Etats-Unis. Je veux dire que chaque journée de
durée de séjour que vous pouvez diminuer entraîne
consécutivement une augmentation du nombre de lits théoriques et
du nombre d'opérations que vous pouvez faire. C'est par des moyens comme
cela qu'on espère corriger la situation, la crise qui existe
actuellement.
M. Shaw: Je suis d'accord. C'est important, ces pressions, mais
il arrive que c'est impossible de vivre dedans, puis à un moment
donné, il arrive que vous avez un déficit puis vous dites: On
n'accepte jamais un déficit, avant. Nous avons fait la même chose,
le gouvernement a toujours mis des pressions comme cela, mais il est prêt
à étudier la situation après, parce que souvent des
chiffres qui sont imposés par un gouvernement sont à la source du
problème.
M. Lazure: On pourrait ajouter M. le Prési- dent, à
ce que le sous-ministre vient de dire, qu'il y a une autre façon par
laquelle les hôpitaux généraux de la région de
Montréal, surtout, pourraient limiter leurs dépenses tout en
augmentant des services, et c'est par des services de jour, que ce soit en
chirurgie, en médecine et...
M. Shaw: Vous fermez des services externes sur les deux
côtés, ils sont forcés.
M. Lazure: Moi je ne sais pas de quoi vous parlez quand vous
dites que nous fermons des services externes.
M. Shaw: C'est la politique du ministère maintenant de
fermer les services externes.
M. Lazure: Non, ce n'est pas la politique de fermer les services
externes. Il faudrait que vous me donniez des cas précis pour qu'on
puisse en discuter intelligemment. Ce n'est pas la politique de fermer les
services externes. Cela prend un peu plus d'imagination, cela va un peu contre
la tradition, la routine des médecins, des chirurgiens, mais si les
administrateurs, les médecins et les chirurgiens se donnaient la peine
d'augmenter par exemple la chirurgie d'un jour... Cela se fait dans un certain
nombre de cas mais pas suffisamment, pas suffisamment, et il y a des domaines
où il y a eu des fermetures de lits en nombre considérable, pas
seulement au Québec mais dans tout le monde occidental, dans le domaine
des hôpitaux psychiatriques depuis quinze ans, par exemple. Il y a
plusieurs raisons, mais un des mécanismes qui ont été
utilisés c'étaient justement des services de jour, alors les
hôpitaux généraux sont assez lents pour explorer, exploiter
cette technique de services de jour pour la chirurgie et pour la
médecine.
M. Shaw: D'accord, mais la chose qui est importante, c'est qu'en
essayant de réduire les coûts on met la pression sur un
hôpital qui doit donner des services, puis on dit: Si vous excédez
votre budget, on n'a pas les moyens de vous aider à faire face à
ce problème.
L'année passée, c'est évident, avec $35 millions de
déficit, il faut qu'on explique si cela a été causé
par la pression des coûts ou par une pression réelle dans ces
domaines hospitaliers qui doivent, peut-être, être acceptés
par le gouvernement comme coûts réels d'un service.
M. Lazure: Dans la méthode du budget global, le
ministère n'exerce pas un contrôle poste par poste il y a
des avantages et il y a aussi des inconvénients au budget global
si bien qu'il y a des hôpitaux, surtout dans la région de
Montréal, encore une fois, qui ont exagéré, qui ont
engagé beaucoup de monde, peu importe la classification de personnel, et
qui, de cette façon, ont dépassé leur budget. Il y avait
une tradition qui existait par laquelle le ministère remboursait les
déficits, à toutes fins pratiques, jusqu'à il y a quelques
années. Alors, les hôpitaux se fiaient un peu sur
cette tradition, gonflaient leur personnel. On peut démontrer
que, dans beaucoup d'hôpitaux généraux, il y a
effectivement, un surplus de personnel. Mais il y a très peu
d'administrateurs qui vont admettre cela, parce qu'ils vont invoquer la
qualité de soins. Evidemment, là, on tombe dans du subjectif. Il
n'y a pas de limite au nombre d'employés qu'on pourrait engager, si
c'est toujours au nom de la qualité.
M. Shaw: Pour terminer, je crois que c'est un sujet très
important parce que cela implique, cette année, je crois, presque tous
les hôpitaux de Montréal; il peut arriver une de ces deux choses:
1- avoir un déficit ou 2- fermer des lits. Alors, je crois que c'est
important qu'on fasse une revue de la situation réelle. Peut-être,
nous pouvons considérer les facteurs suivants, comme je vous le dis: la
longueur du séjour à l'hôpital, la quantité de
personnel et la pression des services dans cet hôpital. Mais dire au
début ce que vous avez eu besoin de dire dans votre budget, sans aucune
façon de démontrer que c'était trop petit pour la demande
de services, dans la spécialité de cet hôpital, je crois
que ce n'est pas quelque chose de raisonnable pour la population de la ville de
Montréal.
M. Grenier: Juste une question technique. J'ai cru comprendre
qu'il y avait des chroniques que vous mettez dans les hôpitaux
généraux. Il n'y a pas de diminution de budget, je pense?
M. Lazure: Non, le budget reste le même.
Le Président'(M. Marcoux): M. le député de
Drummond.
M. Clair: Sur le même sujet, M. le Président. Dans
la politique actuelle du ministère, si je comprends bien, on vise
à offrir d'aussi bons services, mais en resserrant les budgets. La
conséquence qu'on voit souvent, comme le dit le député de
Pointe-Claire, c'est qu'on aboutit à des fermetures de lits. D'un point
de vue bien profane, plusieurs personnes qui travaillent dans des centres
hospitaliers m'ont déjà soumis, et ce même depuis le 15
novembre, qu'il se faisait souvent du gaspillage au niveau de ce qu'on pourrait
appeler le soutien ou les services accessoires des centres hospitaliers. Par
exemple, au niveau de la nourriture, des personnes m'ont rapporté qu'il
y avait eu du gaspillage important, dans certains cas; au niveau de certains
équipements et au niveau des services de buanderie, par exemple. Ma
question est la suivante: Est-ce qu'il existe, à l'intérieur du
ministère des Affaires sociales, soit ce qu'on pourrait appeler une
direction pour serrer la vis à certains hôpitaux ou encore une
direction pour offrir une aide technique à certains hôpitaux qui
auraient mal planifié ces besoins et où il se ferait du
gaspillage à certains endroits?
M. Lazure: M. le Président, il y a un représentant
de la direction des finances, que dirige M.
Desrochers, sous-ministre adjoint, dans chaque hôpital, dans
chaque établissement. Il les visite régulièrement et
exerce une certaine surveillance. Quand vous parlez de services accessoires et
de services de soutien où il y aurait peut-être des abus, c'est
très juste. Je n'aime pas trop faire de comparaisons avec un autre
endroit, il faut toujours faire des ajustements, mais il y a des choses qui
sautent aux yeux. J'ai devant moi, par exemple, l'administration
générale. Cela comprend les cadres principalement. C'est beaucoup
plus élevé dans les hôpitaux généraux du
Québec que dans les hôpitaux généraux de
l'Ontario.
Même chose pour le fonctionnement de ce qu'on appelle l'entretien
des installations, l'aspect matériel; même chose pour la
buanderie, la lingerie, etc. C'est ce qu'on répète, le
gouvernement antérieur avait commencé à le faire, aux
administrations hospitalières. Il y a d'autres moyens
d'économiser que de fermer des lits, et je trouve regrettable qu'il
s'est créé une mentalité chez les administrations
hospitalières et chez les médecins, et parfois cela frise le
chantage, que si on ne leur donne pas plus de budget, ils vont fermer 30 lits,
ils vont fermer 50 lits, et ils le font. C'est facile, ensuite, d'exciter les
sentiments de la population et dire: Le gouvernement est responsable de la
fermeture de 50 lits. Si on regarde leur administration et dans ce sens, je
reviens à votre question, je pense qu'il faut honnêtement dire:
Oui, il y a plusieurs hôpitaux où l'administration n'est pas assez
judicieuse, je ne dis pas incompétente, mais je dis qu'elle est
axée vers des dépenses trop généreuses, des cadres
en nombre trop généreux.
M. Clair: Est-ce qu'il est envisageable, M. le ministre si
cela n'existe pas déjà, vous avez fait allusion tantôt que
le sous-ministre voyageait assez régulièrement en province pour
vérifier cela qu'on ait une espèce de commando qui soit
chargé d'aller visiter régulièrement les hôpitaux
à l'improviste et de faire enquête auprès des travailleurs
parce que, souvent, ce sont les travailleurs d'un domaine particulier qui
mettent ces situations à jour et qui s'en plaignent parce qu'ils
comprennent bien la situation. Souvent, des lits ferment, peut-être pas
à cause, mais en même temps qu'on voit du gaspillage dans d'autres
domaines.
M. Lazure: C'est possible M. le député, mais encore
une fois, c'est peut-être l'aspect négatif du budget global.
L'hôpital, dans cette formule, a une certaine autonomie sur le genre de
personnel qu'il peut engager avec son budget global. J'ai profité de
toutes les occasions pour faire part aux administrations hospitalières
depuis six mois de mon inquiétude vis-à-vis de la multiplication
des cadres dans les hôpitaux, par exemple. Tantôt, on parlait de la
fermeture de lits comme moyen d'économiser selon les hôpitaux. Une
autre tactique qu'ils utilisent qui est très facile, c'est dire: On met
20 syndiqués à pied, mais il est très rare qu'un
hôpital dise: On va mettre cinq cadres à pied, et dans ce sens,
les travailleurs sont pénalisés.
M. Shaw: La question de services. Est-ce que le budget
prévoit un montant de services? Disons, un nombre de tests, parce qu'on
m'a dit qu'avec le budget qui était prévu pour cette
année, dans la dernière semaine de chaque quart, ils ne peuvent
donner aucun service dans certains départements de l'hôpital. Ils
né peuvent pas te dire que tu n'as pas le droit de te casser le bras ce
mois-ci parce qu'ils n'ont plus de budget disponible et que tu devras aller
voir un radiologiste à l'extérieur de l'hôpital. A mon
avis, c'est incroyable qu'on fasse ainsi pression dans certains services. Je ne
parle pas de services spécialisés, je parle d'un service normal
d'hôpital.
M. Lazure: Le problème que vous soulevez est un
problème dont on est bien conscient et qui est difficile à
régler. Récemment, on a décidé de mettre en place
un groupe de travail des fonctionnaires du ministère avec des
représentants de l'Association des hôpitaux pour examiner cette
situation. Il demeure que, là aussi, les statistiques démontrent
ou tendent à démontrer que le nombre d'examens de laboratoire qui
est fait au Québec tant en radiologie qu'en laboratoire
général est plus élevé ici que, par exemple, en
Ontario ou en Alberta. Ce que nous cherchons à mettre en place, ce sont
des mécanismes qui n'empêchent pas des services essentiels ou
utiles, mais qui permettent de limiter les abus et de limiter au minimum
raisonnable on a des statistiques au niveau de la régie
certaines tendances qui se développent à l'occasion. On essaie de
trouver des moyens qui font que, par exemple, dans ces centres hospitaliers, et
certains l'ont fait, on a établi des comités à
l'intérieur de l'hôpital pour s'assurer que les demandes des
examens de laboratoire étaient nécessaires, importantes,
justifiées.
Vous savez tout comme moi que dans certains hôpitaux, et c'est
encore plus marqué lorsqu'il y a des étudiants médecins,
internes et résidents, le nombre des examens de laboratoire peut
être augmenté presqu'à l'infini. Il y a un problème
de coût qui est lié à cela, et on est conscient que ce sont
les hôpitaux qui portent ce fardeau actuellement. On cherche un moyen. On
a formé un comité. On va regarder le problème
attentivement pour essayer de trouver une solution plus dynamique et plus
satisfaisante pour les deux parties, ou pour les trois parties en cause. Dans
le fond, c'est la profession médicale, le ministère et les
administrateurs d'hôpitaux qui sont pris avec le problème.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Drummond.
M. Clair: J'aimerais demander au ministre s'il existe des normes
quant au nombre de cadres par rapport au nombre d'employés ou de lits.
Prenons, par exemple, l'entretien de la plomberie. Souvent on a un peu
l'impression qu'on va éliminer le poste d'un travailleur pour donner un
contrat à forfait et on va engager un cadre et une secrétaire
pour administrer le contrat à forfait. Y a-t-il des normes?
M. Lazure: II n'en existe pas au ministère actuellement.
On en a parlé quand on a étudié les crédits de
certains services sociaux ici et il y a une équipe actuellement qui est
à l'oeuvre pour établir des normes. D'une part, le total
d'employés nécessaires à telle sorte
d'établissement par rapport au nombre de lits. D'autre part, à
l'intérieur du total des employés, le rapport entre cadres et
non-cadres. Cela me paraît urgent d'avoir de telles normes. Cela n'existe
pas actuellement.
M. Clair: En rapport avec le problème de gaspillage qui
pourrait s'effectuer dans certains services et au risque de déplaire aux
cadres des hôpitaux, serait-ce envisageable de constituer, à
l'intérieur des centres hospitaliers, des espèces de
comités de travailleurs qui, sans passer par-dessus la tête des
cadres, se constitueraient un groupe consultatif pour le ministre, qui pourrait
soumettre un rapport, s'ils le désirent, à la fin de chaque
année sur où il y a eu du gaspillage dans leur centre
hospitalier? Encore une fois, je pense que les travailleurs qui sont dans les
cuisines, dans les buanderies, etc., savent peut-être mieux ce qui se
passe dans leur petit département que le grand patron en haut.
M. Lazure: D'accord. C'est dans le cadre de l'autonomie des
corporations hospitalières. Elles peuvent très bien mettre un tel
comité sur pied. Je doute qu'il y en ait beaucoup qui le fassent. Je
veux quand même ajouter que l'espèce de licence avec laquelle les
hôpitaux ont engagé beaucoup de personnel j'ai parlé
des cadres tout à l'heure, c'est plus flagrant cela s'applique
aussi aux syndiqués. Il ne faut pas se le cacher. Toujours dans les
hôpitaux généraux. Que ce soient des infirmières ou
des aides-infirmières, ou des gens à l'entretien ménager.
On n'a qu'à aller comme profane dans un hôpital
général, et la scène classique, vous passez près du
poste des infirmières, vous retrouvez 5 ou 6 infirmières qui sont
ensemble, soi-disant en train de faire des notes aux dossiers, mais il y a
beaucoup de temps de personnel de perdu. Je ne dis pas que le surplus de
personnel, si on peut appeler cela ainsi, est seulement chez les cadres. Il y
en a aussi chez le personnel syndiqué. Mais, quel que soit le personnel,
il n'y a à peu près aucune catégorie de travailleurs,
cadres ou pas cadres, qui vont admettre qu'ils pourraient se départir
d'une ou deux personnes.
M. Clair: C'est certain que c'est particulièrement
difficile de demander à des syndiqués s'ils sont trop nombreux.
C'est certain qu'on peut deviner les conclusions. C'est la même chose que
de le demander aux cadres. Si on demande à l'un ce qu'il pense de
l'autre, on risque de semer la bisbille dans l'hôpital. Mais on pourrait
demander, au moins aux syndiqués, leur opinion sur le gaspillage, et
j'insiste sur l'aspect des achats dans un hôpital au point de vue de la
nourriture. Je le répète, je me suis fait dire que, dans certains
centres hospitaliers, ils gaspillaient énormément de nourriture
à cause d'une mauvaise planification; même
de la poudre pour balayer, toutes sortes de choses qui, j'imagine,
constituent une part peut-être minime, mais importante dans le budget des
hôpitaux. On pourrait demander à ces groupes de travailleurs ou
aux syndicats de présenter leur opinion sur comment économiser de
l'argent. Cela ne coûterait rien, il me semble que cela serait positif et
utile.
M. Shaw: II faut dire aussi que les syndiqués dans ces
hôpitaux, c'était une preuve que nous avons essayé de
faire...
La somme d'argent que l'on dépense pour l'alimentation, dans
notre hôpital, peut être moins élevée que pour
l'hôtel Queen Elizabeth. Alors, si c'est une question de gaspillage,
souvent c'est causé par les syndiqués eux-mêmes et par leur
système d'organisation qui est vraiment contrôlé par les
syndiqués, maintenant, et par l'administration.
M. Forget: M. le Président. Sur la question
soulevée par le député de Drummond et la réponse du
ministre quant aux normes, le ministre pourrait-il préciser? Lorsqu'il
parle de normes, parle-t-il d'une étude qui servirait essentiellement de
document d'information et d'éducation, si l'on veut, ou s'il envisage
des normes impératives qui permettraient de dire, disons l'an prochain,
aux hôpitaux: Non seulement vous avez tant de millions ou de centaines de
milliers de dollars pour votre budget, mais vous ne devez pas engager plus de
tant de personnes de telle catégorie et de tant de personnes de telle
autre catégorie?
M. Lazure: M. le Président, j'essaierais certainement une
méthode incitative pendant un certain temps, et je diffuserais ces
normes. J'espère qu'on pourra les terminer d'ici le prochain budget.
Cependant, je n'exclurais pas la possibilité d'en faire des normes
obligatoires.
M. Forget: C'est-à-dire que la partie du budget
correspondant aux postes en supplément serait automatiquement
retranchée des subventions du ministère?
M. Lazure: Si vous voulez.
M. Forget: Je ne veux rien en particulier, mais je pose la
question.
M. Lazure: Non, mais cela peut être formulé ainsi.
C'est parce qu'il y a plusieurs possibilités. Cela en serait une.
M. Grenier: M. le Président. D'abord, pour ce qui est des
lits qui sont enlevés, on m'a informé que l'an passé,
c'était dans des hôpitaux de 200 lits et plus qu'on avait
attaqué le problème et que cette année, c'était
dans les hôpitaux de 200 lits et moins. Est-ce réel?
M. Lazure: ...année, ce fut les deux, on a essayé
de trouver où on pouvait en ajouter sans trop...
M. Grenier: A la suite des questions qui ont été
posées, principalement par le député de Pointe-Claire,
tout à l'heure, je pense que l'on a tenu compte, évidemment, dans
tout ce que le ministre a dit et que vous avez dit aussi, dans des
régions qui semblaient donner moins de services et où on voyait
le taux d'occupation baisser... Vous vous êtes basés
là-dessus pour la fermeture, ce qui est tout à fait... Comme on
le disait, il est facile de se rabattre sur le ministère parce qu'on se
dit qu'ils sont loin, ces gens-là, et qu'on peut facilement les
blâmer...
M. Lazure: Oui, j'ai vérifié cette liste cette
année, avec le sous-ministre et d'autres, et des hôpitaux de 150
lits, par exemple, en province, qui ont des taux d'occupation de 50% ou 55% en
soins aigus, évidemment, on n'a pas hésité à leur
en enlever 20 pour des soins chroniques.
M. Grenier: A la suite de cela, on me disait, tout à
l'heure, qu'il y avait une certaine surveillance dans le domaine de
l'administration des budgets. Je peux vous dire que c'est une surveillance
certaine qu'il y a au niveau des institutions. Je ne dis pas que cela est
mauvais, remarquez bien, puisqu'il y a des rapports qu'on est obligé de
faire maintenant régulièrement, qui permettent de mieux arriver
à l'intérieur du budget. Je peux vous dire que je pense que cela
fut un bon changement, étant donné qu'il y a un an et demi ou
deux ans qu'on a appliqué cela.
A la suite de ces changements, étant donné que la
surveillance est assez bonne, l'administration générale d'une
boîte qui est un hôpital bien gros... Je ne suis pas
qualifié pour parler des gros hôpitaux, avec beaucoup de
spécialités, mais des petits hôpitaux que l'on
connaît en province, les centres d'accueil, etc. Je me demande si le
gouvernement ne pourrait pas avoir quelqu'un qui s'occuperait d'autres
problèmes, comme ceux qu'a soulevés le député de
Drummond. Il y a pas mal de latitude qui est laissée et je me demande si
parfois on n'est pas étrange un peu parce qu'on dit parfois que le
gouvernement devrait davantage légiférer et parfois un peu moins.
Nous sommes difficiles à contenter mais il y a des hôpitaux
où il y a vraiment de l'exagération. C'est le corps
médical à certains endroits, ailleurs c'est le personnel
syndiqué, ailleurs ce sont les cadres... Il se prend des initiatives qui
font qu'on se demande où l'on va dans plusieurs secteurs. Dans certains
hôpitaux, par exemple, cela n'est pas rare que des médecins
décident qu'ils aiment mieux faire des "castonguettes" avec des maladies
de gorge, des hernies, des accouchements et laissent tomber des services. Cela
se voit beaucoup.
Il serait peut-être bon que l'on sache dans la population ce
qu'est une "castonguette". J'aimerais savoir le salaire des médecins, je
ne l'ai jamais su. Combien ont-il pour une "castonguette"? On disait une
"forguette" l'an passé, mais ce n'est pas vrai cela, c'était
méchant.
M. Forget: On les appelle "lazurettes" cette année.
M. Lazure: Parlez-vous des tables de tarifs pour les actes? Pour
autant que je suis concerné, c'est public, c'est de l'information
publique. Vous pouvez en avoir des copies.
M. Forget: Les deux ententes ont été produites et
sont disponibles...
M. Grenier: Les problèmes qu'on sent un peu partout, c'est
que les médecins aiment bien mieux faire de ces cartes. Je ne sais pas
s'ils sont moins... En tout cas, je le vérifierai maintenant que le
document est disponible. Ils aiment pas mal mieux traiter des maladies de
gorge. C'est pas mal moins engageant que de se lancer dans des maladies
compliquées où le centre et les médecins peuvent
être poursuivis.
M. Saindon: M. le Président, le député de
Mégantic-Compton...
M. Grenier: Ecoutez le docteur.
M. Saindon: ... essaie de nous expliquer une situation
irrégulière dans les hôpitaux présumément
due...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous voulez
rectifier des faits, poser une question ou faire des commentaires?
M. Saindon: Oui, oui, j'en viens à cela. Dans tout ce
qu'il a dit, premièrement, je n'ai rien compris.
Le Président (M. Marcoux): A ce moment-là, il n'y a
pas de problème.
M. Saindon: Le député ne comprend pas
lui-même le problème. Il demande, premièrement, qu'est-ce
qu'une "castonguette"? Deuxièmement, pourquoi? Je me demande où
il va avec cela. S'il veut accuser les médecins
d'irresponsabilité dans certains hôpitaux, causant ainsi des
dépenses indues ou une mauvaise administration, c'est bien possible,
mais qu'il nous dise pourquoi. De tout ce qu'il a dit, je n'ai rien
compris.
M. Grenier: J'ai l'impression que le député
d'Argentueil est peut-être le seul à ne pas avoir saisi, je peux
reprendre.
M. Saindon: Essayez de ventiler cela un peu.
M. Grenier: C'est simple. Je pense que les gens ont saisi autour
de la table; je m'excuse, mais je n'avais pas saisi que vous étiez
médecin. Je pense que c'est peut-être plus intéressant de
faire des choses pas compliquées et payantes que d'en faire des
compliquées avec des risques au bout. C'est ce que j'ai voulu dire.
M. Saindon: Je comprends que tous les médecins ne sont pas
des anges, mais il reste que, d'une façon fortement majoritaire, les
médecins qui sont en pratique traitent les cas comme ils leur sont
présentés, sans différencier un cas facile d'un cas
difficile. Lorsque le cas est difficile, je ne connais pas un médecin
qui ne réfère pas ce cas à un spécialiste ou
à quelqu'un qui est plus compétent que lui-même.
M. Shayv: C'est évident que si vous avez des cas de cancer
de gorge...
Le Président (M. Marcoux): Je comprends que cela peut
être intéressant, mais il faudrait peut-être revenir aux
crédits.
M. Saindon: Je ne vois pas du tout l'idée du
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Ou bien vous le voyez trop. M. Saindon: Absolument
pas. M. Russell: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Brome-Missisquoi?
M. Russell: Sur le même sujet.
M. Saindon: Interrogez donc le ministre à ce
sujet-là; on va voir ce qu'il va dire.
M. Russell: Je voudrais parler d'expériences que j'ai
vécues et qui pourraient peut-être éclairer la commission
et les députés qui ont voulu s'exprimer sur les soins
médicaux.
Je ne suis pas un médecin et je ne suis pas, non plus, ce qu'on
appelle un "bug" d'hôpital, celui qui fréquente quotidiennement
les hôpitaux, mais j'ai eu, accidentellement, la chance ou la malchance
de me présenter dans certains hôpitaux. Ce que j'ai
déploré, c'est le fait que, pour un examen que je subis
maintenant annuellement, j'ai été obligé d'y retourner
trois fois, alors que, normalement, je le passerais ici dans une
demi-journée. J'ai été obligé de m'expatrier de la
région chez nous, au CHUS, à Sherbrooke, trois fois. J'ai eu
l'impression, à ce moment-là, de coûter trois fois le prix
à l'hôpital. Moi, j'ai simplement sorti ma carte et ils ont
imprimé ma carte. Cela a bien fonctionné, cela ne m'a rien
coûté personnellement, mais j'ai dû faire beaucoup de
déplacements, beaucoup d'inconvénients et, chaque fois, pour un
seul examen, j'ai passé une demi-journée là. Donc, ceci
est onéreux pour le patient et onéreux pour l'hôpital. Cela
semble être une pratique courante. Je ne dis pas que ce n'est pas bien;
je déplore le fait. Je me demande si le ministère a les moyens
d'essayer de corriger cette situation.
Ce que je déplore et qui est plus grave que cela, c'est qu'il
semble, depuis quelques années, qu'on manque un peu d'humanisation dans
les hôpitaux. En somme, les patients sont traités comme des
numéros. Je n'accepte pas cela. Quand une personne est malade, qu'elle
est toute bouleversée et qu'on la reçoit comme un
numéro
dans un hôpital, c'est réellement décevant. Il me
semble qu'anciennement on avait un peu plus d'humanisation dans le soin des
patients; ceci semble être disparu. Je n'accuse pas le gouvernement de
cela, mais je me demande si le gouvernement a les moyens d'essayer de corriger
cette situation. Est-ce parce que les travailleurs sont syndiqués?
Est-ce parce que les gens ont une carte de crédit maintenant?
Je sais que mon médecin de famille m'a dit qu'il était
bien heureux avec cette carte de crédit. Il m'a dit: Je n'ai pas de
perception à faire; je travaille la moitié moins fort et je fais
deux fois plus d'argent. Je ne lui ai pas demandé d'explications, mais
c'est ce qu'il m'a laissé entendre bien couramment, en badinant. Je
voulais simplement faire ces quelques réflexions sur la question
médicale.
Maintenant, en ce qui concerne l'administration, je pense qu'encore
là il y a trop de spécialisation.
Dans l'entreprise privée on avait un électricien à
qui on pouvait permettre de faire un peu de plomberie et de réparer les
bouilloires? Aujourd'hui on est rendu à un point où on a un
plombier, on a un électricien et on a un gars pour les bouilloires. Dieu
sait, quand on a un problème, si c'est la nuit, on ne peut même
pas les avoir. Peut-être qu'il y aurait moyen d'avoir des gens qui sont
un peu plus polyvalents et qu'on leur donne un peu plus de permissions afin que
l'électricien puisse faire un peu de plomberie comme cela se fait dans
l'entreprise privée. Il ne faut pas se tenir à la ligne de
façon très rigide.
M. Lazure: M. le Président, juste une réaction
brève à cela. C'est affligeant. Vous avez raison. On retourne aux
commentaires du député de Pointe-Claire. La contradiction... je
connais le réseau depuis une vingtaine d'années et j'ai la
conviction que dans la région de Montréal les soins sont moins
bons sur le plan de l'humanisation des soins je ne parle pas de la
technique sont moins bons, alors que vous avez quatre et cinq fois plus
de personnel dans le même hôpital que vous en aviez il y a quinze
ans. C'est cela qui est affligeant. Ce n'est pas le syndicat, ce n'est pas le
patron. C'est un ensemble de causes. Une des causes, c'est la
superspécialisation de chaque individu qui fait un éventail
très restreint, très étroit d'activité.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Dans le même sens que le député
de Brome-Missisquoi, il y a peut-être une lacune. A partir de la
spécialisation, vous savez qu'actuellement un malade ne peut pas s'en
aller directement consulter un spécialiste. Il doit passer par un
médecin de médecine générale qui, lui, va
déterminer à savoir s'il doit être vu par un
spécialiste. A ce moment, on se trouve à payer deux fois. On paie
le médecin de médecine générale qui, lui, constate
que cela relève d'un cas plus spécialisé et là on
est acheminé vers le spécialiste qui, lui aussi, nous fait payer
une deuxième fois. C'est comme cela que je le vois.
M. Lazure: Pour l'éclairage de la commission, ce n'est pas
obligatoire. C'est une entente entre médecins omnipraticiens et
médecins spécialistes.
M. Lavigne: Le patient peut-il se rendre directement?
M. Lazure: Certainement qu'il peut se rendre directement.
M. Lavigne: S'il se diagnostique lui-même.
M. Lazure: Certainement. Ce qui est dommage, comme vous
l'ignoriez, beaucoup de gens dans la population ignorent cela. C'est cela qui
est dommage.
M. Lavigne: N'y a-t-il pas une entente tacite entre les
spécialistes et les médecins omnipraticiens...
M. Lazure: Elle n'est pas à toute épreuve, cette
entente.
M. Saindon: II reste une chose à éclairer. Quand
est-ce qu'un patient va savoir lui-même s'il a besoin des services d'un
spécialiste ou d'un om-nipraticien. Cela a toujours existé.
Aujourd'hui il n'y a pas de spécialistes qui exigent de ses patients
d'avoir la référence d'un omnipraticien. Cela n'existe pas.
M. Lazure: Oui, mon cher collègue député,
cela existe.
M. Saindon: Peut-être dans de rares cas. J'en ai jamais eu
connaissance.
M. Shaw: Le psychiatre n'a pas...
M. Lazure: M. le Président, il y a plusieurs bons conseils
qui ont été donnés. Je vais vous convier pour le mois
d'août, pour une tournée des hôpitaux, pour donner des
conseils aux...
M. Lavigne: II y a d'autre chose qui me chi-cote. On doit se
baser sur la conscience professionnelle de chacun de ces médecins, mais
est-ce que finalement, il y a une lacune dans le sens que, si un médecin
reçoit un patient, il fait sortir sa carte médicale et ne peut-il
pas facturer plus qu'il y en a? Le patient a aucune facture, aucun reçu,
aucun papier indiquant ce que le médecin lui a fait. Est-ce qu'il a fait
une radiographie? On ne le sait pas. Le médecin peut indiquer, sur la
consultation, qu'il a fait une radiographie. A ce moment, il aura des
honoraires plus sérieux. Je veux bien qu'on se fie sur
l'honnêteté des médecins...
M. Lazure: Là-dessus, M. le Président, on en a
parlé un peu quand on a étudié les crédits de la
régie. Il y a un système de vérification, et on a
augmenté cette année le nombre de gens à
vérifier. Cela va aller chercher autour de 500 000 personnes par
année qui vont recevoir en dedans d'un mois, après le service
qu'ils ont eu d'un médecin, une lettre de la régie, une copie de
la facture, et est-ce que vous avez vraiment reçu ce traitement?
Le Président (M. Marcoux): Peut-on adopter
l'élément 1 du programme 11?
M. Forget: Non.
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
sociales suspend ses travaux jusqu'à 20 heures. Le nouveau
président reconnaîtra le député d'Argenteuil.
(Fin de la séance à 18 heures)
Reprise de la séance à 20 h 15
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires sociales est réunie pour
continuer l'examen des crédits budgétaires du ministère
des Affaires sociales. Lorsque nous avons suspendu nos travaux ce soir, nous en
étions à l'étude de l'élément 1 du programme
11.
Je sais que la commission a, jusqu'à maintenant, examiné
les crédits pendant près de 27 heures. Je désire
simplement porter à votre attention qu'il est de tradition que les
commissions ne dépassent que très rarement 30 heures. Je ne
voudrais pas préjuger de la décision du leader parlementaire
quant à une éventuelle convocation de la commission des affaires
sociales, mais, étant donné qu'il nous reste encore six
programmes à étudier, si vous conveniez de diviser le temps qui
reste en fonction du nombre de programmes, cela me permettrait d'être
beaucoup plus rigoureux quant à la recevabilité des questions
portant sur tel et tel programme et quant à la répartition du
temps entre les différents partis représentés.
Je ne veux être coercitif en aucune façon. J'en fais
simplement une suggestion, afin qu'on soit le plus sûr possible d'avoir
l'occasion d'étudier, tous et chacun, les programmes qui
intéressent sûrement les membres de la commission.
Avant de commencer, M. le député de Saint-Laurent, si vous
me permettez, vous avez sûrement remarqué que je suis inscrit
comme membre de cette commission. J'ai accepté de remplacer ce soir le
député de Rimouski, qui avait été assigné
à la présidence de cette commission, ses obligations le retenant
ailleurs. Si vous acceptez... Je comprends que je n'ai pas besoin de votre
autorisation, mais j'aimerais avoir votre assentiment pour que je puisse
présider cette commission en sachant que vous faites confiance à
mon impartialité.
M. Forget: M. le Président, vous êtes le bienvenu
pour présider nos travaux. On vous remercie d'avoir accepté de
vous substituer à votre collègue. Pour ce qui est du point de
forme ou de procédure que vous avez soulevé, malheureusement, je
ne puis donner mon consentement à ce que nous divisions le temps. Je
crois que les crédits qui nous restent, qui sont quand même assez
nombreux, sont d'une importance, malgré tout, inégale ou du moins
d'un intérêt inégal et que ce serait assez artificiel que
de diviser le temps de façon arithmétique entre eux.
Si je comprends bien, à travers vos remarques, M. le
Président... Si le leader du gouvernement décide qu'il ne
souhaite plus voir la commission poursuivre son travail et examiner le reste
des crédits, c'est une chose qui le regarde et dont il portera la
responsabilité. Mais je répète encore une fois que la
tradition a été, non pas d'observer un nombre d'heures
précis, cela a varié d'une année à l'autre, mais de
terminer les travaux de la commission lorsque les membres des partis de
l'Opposition ou même les autres membres avaient
terminé leurs questions. Si on veut introduire un autre principe
ou utiliser la stratégie parlementaire d'une autre façon, c'est
une chose qui ne me regarde pas et sur laquelle je pourrai m'exprimer en temps
et lieu.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Laurent, je tiens à vous souligner que mes propos n'engagent en
aucune façon le leader du gouvernement. Je ne sais même pas ce
qu'il pense à ce sujet-là. Etant informé du fait que l'an
dernier la commission avait siégé pendant une vingtaine d'heures,
de même que l'année précédente, je croyais
simplement de mon devoir de président de porter ce fait à votre
attention. D'autre part, si la répartition du temps entre les divers
chapitres pouvaient être autrement... C'est simplement dans le but de
faciliter nos travaux. Si vous pensez que dans les trois heures qui nous
restent on peut diviser le temps d'une façon quelconque quant aux divers
sujets qui nous restent à examiner, je suis ouvert à toute
suggestion, toujours dans le but de faciliter les travaux de la commission et
de faciliter mon rôle quant à la recevabilité des
questions.
Dans d'autres commissions, entre autres celle de l'éducation, on
a dit: Voilà, il nous reste tant d'heures, tant de sujets à
examiner. On vous permet, M. le Président, de nous faire violence quand
on aura dépassé tant de temps. C'est simplement dans cet esprit,
M. le député de Saint-Laurent.
M. Forget: Comme le député de
Mégantic-Compton l'a dit ce matin, le programme que nous étudions
dans le moment, le no 11, comprend des crédits de $1,5 milliard, ce qui
constitue à peu près 50% du budget du ministère. On
pourrait adopter, comme règle de répartition, que le même
temps qui a été passé sur l'autre moitié soit
passé sur celui-ci, mais il est évident que je plaisante, M. le
Président. Ce n'est pas du tout mon intention et le voudrais-je que
j'aurais des difficultés à trouver des questions pour meubler
trente heures sur un seul programme. Je pense, malgré tout, qu'il n'est
pas impertinent de soumettre, si l'on consacre une quinzaine d'heures pour
certains ministères dont les crédits totaux ne
représentent qu'environ 1% de ce qu'on regarde ici...
Je pense qu'on n'a pas à se sentir indûment troublé
par le temps que cela prend. Je pense, malgré tout, que, même si
on a passé beaucoup de temps, il y a énormément de sujets
sur lesquels on est passé très rapidement et qui auraient pu
faire l'objet de débats plus longs.
Il est bien difficile de savoir d'avance ce que l'autre parti, mes
autres collègues, de même que les membres du parti
ministériel peuvent avoir comme questions à l'esprit. C'est pour
cela que je suis un peu embêté pour répondre à votre
question. Je peux anticiper. Si cela peut vous rassurer, certains des
programmes subséquents vont pouvoir être traités d'une
façon extrêmement rapide, quant à moi. Mais j'attache une
grande importance, comme le faisait le député de
Mégantic-Compton, ce matin, au programme 11. Il ne faut pas oublier non
plus qu'on a le programme 10 et le programme 13, qui traitent de tout
l'équipe- ment, c'est-à-dire une somme annuelle de quelque $150
millions dépensés par le ministère et qui lie l'avenir
pour de très nombreuses années. On les a laissés de
côté jusqu'à maintenant; j'aimerais bien qu'on ait le
temps, sinon ce soir, ou à un autre moment, de les examiner d'un peu
plus près.
Le Président (M. Clair): Le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: M. le Président, j'appuie votre
considération du nombre de programmes qui ne sont pas déjà
étudiés. Nous avons peut-être mal commencé cette
étude des crédits. Nous sommes maintenant rendus avec deux heures
et demie ou trois heures d'étude aux programmes 10, 11, 12, 13 et 14 et
le programme 14 est très important.
Je suis bien prêt à accélérer autant que
possible le choix de questions. Mais, dans la deuxième section, les
éléments 1, 2 et 3 sur les "statutory appropriations", on a de
grosses questions.
A mon avis, c'est mieux de commencer et, ce qui demeure incomplet, c'est
au ministère de juger si on a besoin de dépenser des heures
à un autre moment.
Le Président (M. Clair): Je vois le député
de Mégantic-Compton et le député d'Argenteuil qui
désirent intervenir sur le même sujet. Etant donné que je
ne vois pas qu'il y ait unanimité ou désir de se fixer des normes
d'étude, je pense qu'il vaut mieux commencer immédiatement,
à moins qu'il y ait d'autres interventions sur le sujet.
Vous avez une proposition, M. le député de
Mégantic-Compton?
M. Grenier: Ce sont juste des considérations que vous avez
peut-être autant que moi.
M. Saindon: Moi, je devais parler... M. Grenier:
...intervention...
M. Saindon: Moi, c'étaient des remarques que je voulais
faire suite aux propos du député de Brome-Missisquoi, à
six heures, lorsqu'on a suspendu nos travaux.
M. Grenier: Moi, c'est sur l'intervention des heures.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Mégantic-Compton et, immédiatement après, le
député d'Argenteuil.
M. Grenier: Comme le disait le député de
Saint-Laurent, on pourrait peut-être regarder cela un peu. Etant
donné que le programme 11 est très important, on pourrait
travailler là-dessus pendant un bout de temps et, ensuite, si on se rend
compte qu'on peut passer à autre chose un peu plus tard, sans faire de
règles bien strictes, pour que, ce soir, on soit avancé dans le
programme 11.
L'autre jour, aux crédits de l'Education, nous sommes
arrivés avec cela. Comme le signalait le député de
Saint-Laurent, ce qui nous restera, d'au-
très éléments qui peuvent passer dans une seule
séance, on pourrait revenir et les finir dans une autre séance,
si on ne termine pas ce soir, mais qu'on ait, ce soir, fait pas mal avancer le
programme 11. Il est large et on peut toucher à pas mal de
questions.
Le Président (M. Clair): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, ce ne sera pas long. J'ai
quelques remarques à faire suite à celles que faisait, à
la suspension, le député de Brome-Missisquoi. Celui-ci a
exprimé l'avis que les services professionnels rendus par les
infirmières dans nos hôpitaux, aujourd'hui, semblaient avoir
tendance à se détériorer, c'est-à-dire à
être de qualité inférieure, comparativement aux mêmes
services prodigués à nos malades dans le passé.
Je crois que c'est vrai, mais je ne voudrais pas que vous croyiez que ce
que je dis là s'applique à toutes les infirmières. Elles
ne sont pas toutes dans ce bateau, loin de là. Mais il reste une chose
certaine, depuis quelques années, on vit le phénomène que,
pour beaucoup d'infirmières, ce n'est plus aujourd'hui une vocation. La
même chose s'applique aux médecins. Il y a beaucoup de jeunes
médecins aujourd'hui il y en a de plus âgés aussi
qui ont embrassé la profession médicale pour bien d'autres
raisons que par vocation.
Il s'ensuit qu'on vit aujourd'hui une situation où les services,
dans l'un comme dans l'autre cas, sont considérés
inférieurs à ce qu'ils devraient être. Mais il y a une
raison pour cela.
Chez les infirmières et cela, je l'ai vu moi-même
cela a fait, de toute apparence, suite à la syndicalisation de la
profession, j'ai vu de mes yeux et entendu de mes oreilles, des
infirmières dire: Si vous n'êtes pas content...
Il arrive parfois qu'un médecin puisse dire à une
garde-malade que telle chose n'est pas bien faite, qu'elle devrait être
faite de telle autre façon. Bien souvent, aujourd'hui, les
médecins ne le diront pas, parce qu'ils savent très bien qu'il y
a une patate chaude qui s'en vient en arrière et, si le médecin
est assez brave pour aller semoncer le mot est peut-être fort
une garde-malade, il est arrivé souvent que la garde-malade
faisait un grief contre le médecin en question.
En grande partie, je crois que la syndicalisation a apporté cet
état de choses, un peu comme ce qu'on veut aujourd'hui dans la
profession médicale. Avec la demi-socialisation qu'on vit aujourd'hui,
chez les médecins, l'état d'esprit a énormément
changé et on sent déjà que ce n'est pas pour
améliorer la qualité des services, au contraire. Comme le
député de Brome-Missisquoi le disait cet après-midi, dans
bien des hôpitaux, dans bien des cabinets de médecine, les
patients sont devenus aujourd'hui des numéros. C'est un peu vrai, mais,
si c'est un peu vrai aujourd'hui, qu'est-ce que cela sera lorsque la profession
médicale sera étatisée, parce que, selon toute apparence,
on s'achemine tranquillement vers cet état de choses?
Je ne voudrais pas voir ce jour-là arriver. Possiblement, que je
le veuille ou que je ne le veuille pas, je le verrai, si je vis suffisamment
longtemps, mais, une chose certaine, c'est que, même aujourd'hui, avec
l'assurance-maladie, cela a enlevé énormément de choses.
D'abord, cela enlève la compétition, cela enlève
"l'incentive", comme on dit en anglais, chez les médecins, ce qui n'est
pas bon et justement, je peux vous dire en connaissance de cause, que ce sont
les soins à nos patients qui en sont d'autant diminués. Plus la
profession médicale et celle des infirmières seront
étatisées, c'est sûr, plus la qualité, à mon
sens, en souffrira, et ce n'est pas désirable.
Je crois encore que la compétition a sa place partout et le jour
où il y aura une étatisation totale, c'est certain que le
médecin qui aura un certain nombre, ou un territoire sous ses soins...
Ne vous imaginez pas qu'il va se fendre en deux pour se perfectionner ou pour
travailler plus, parce qu'il va recevoir le même salaire. Je ne trouve
pas cela bon. J'aime mieux être payé pour ce que je fais. Si je
veux travailler, je suis payé; si je ne veux pas travailler, je ne suis
pas payé. D'ailleurs, c'est mon opinion dans tous les domaines de la
société. On voit ce que donne l'étatisation dans bien
d'autres domaines, et ce n'est pas riche.
On est en train de créer une société de... il vaut
peut-être mieux ne pas dire le nom, et ce n'est pas payant. On s'en va
vers une société non productive et, lorsqu'un pays n'est pas
productif, on sait où il va.
Il me semble qu'avant de progresser dans l'étatisation de tous
nos services je parle des services de la santé, parce que je les
connais je pense qu'on est rendu passablement loin en forêt, on
devrait avoir un temps d'arrêt et évaluer ce qui a
été fait jusqu'ici et, si jamais ceux qui nous suivront trouvent
que cela en valait la chandelle, à ce moment-là, ils auront
toujours le loisir de continuer d'aller plus loin, mais il est toujours
difficile de revenir en arrière et d'enlever à quelqu'un ce qu'on
lui a donné.
Remarquez bien que je ne dis pas que toutes les infirmières, ni
tous les médecins ont embrassé la profession par autre chose que
par vocation. Il y en a passablement, malheureusement trop, mais ils ne sont
pas tous dans cette catégorie.
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Argenteuil, je ne vous ai pas interrompu, mais, quand même, je voudrais
vous demander, ainsi qu'à tous les autres membres de la commission,
autant que possible, de vous en tenir au programme 11.
Je comprends qu'on pouvait relier cela au programme 11. C'est la raison
pour laquelle je ne vous ai pas interrompu, mais je tiens à vous
prévenir que je vais insister auprès de chacun des membres de la
commission pour tâcher que, le plus possible, les questions se rattachent
au programme 11. Je ne vous en fais pas grief, M. le député
d'Argenteuil. Je ne vous ai pas interrompu, je vous ai laissé finir
jusqu'au bout seulement pour faire la remarque.
M. Saindon: M. le Président, je pense que je ne parlerai
plus.
Le Président (M. Clair): Vous parlerez tant et aussi
longtemps que vous voudrez, M. le député d'Argenteuil. Je vous
laisserai la parole à condition qu'on essaie de s'en tenir le plus
possible au programme étudié.
Le député de Saint-Laurent.
Budget de développement
M. Forget: M. le Président, je voudrais aborder un sujet
un peu différent. On a parlé assez généralement du
budget de fonctionnement, des budgets des centres hospitaliers. Il y a
cependant, un aspect qui mérite d'être mis en relief, c'est le
budget de développement pour l'année en cours. Il y a une somme
de $14,3 millions. On nous a distribué un tableau, suite à la
demande que nous formulions ce matin, je crois, les sommes prévues dans
les budgets de l'année en cours pour le développement de nouveaux
services. Alors, contrairement à l'accroissement dont il a
été question plus tôt, d'environ 6%, ces sommes sont des
montants nouveaux pour des services nouveaux, et non pas pour continuer,
à un coût plus élevé, les services existants. La
somme de $14 millions est ventilée entre un certain nombre de centres
hospitaliers. Si je comprends bien, quoique la feuille qu'on nous a transmise,
n'ait pas de titre, il y a quatre colonnes. Je ne sais pas à quoi se
réfère exactement la première colonne. C'est un montant de
$500 000 et de $400 000. C'est probablement le programme 4. Après, c'est
le programme 11, élément 1, programme 11, élément
2, et le programme 12. J'ai cru reconnaître cela. Tantôt, M.
Desrochers m'a donné quelques indications, mais je n'avais pas
complètement saisi à ce moment. Il y a un certain nombre de
décisions qui sont à la base de ce programme de
développement, et j'aimerais peut-être inviter le ministre
à nous donner des indications sur ce qui l'a inspiré dans la
préparation de ce budget de développement. Je comprends qu'il va
nous dire: II y a des contraintes budgétaires et il y a des demandes
plus élevées. Je comprends cela. C'est un problème que
tous les ministres et tous les gouvernements ont à trancher, mais,
au-delà de cela, dans la mesure où les sommes accordées
cette année sont bien en-deçà des demandes originales des
établissements, dans cette mesure, jusqu'à quel point croit-il
nécessaire de prévoir dans une année subséquente
des engagements formels de développement ultérieur? Quant
à ce qui est des choix qui ont été faits à
l'intérieur de la somme disponible, il y a certains projets qui sont
refusés, d'autres qui sont acceptés. J'aimerais qu'il nous
indique les raisons pour lesquelles cela a été fait.
Après, je pourrai peut-être poser quelques questions plus
particulières pour permettre au ministre d'illustrer de façon
concrète l'implication de ce qu'il vient de nous dire.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Affaires
sociales.
M. Lazure: M. le Président, je vais faire un bout de
chemin, ensuite, je demanderai à M. Can-tin de continuer. Quant à
moi, le critère principal pour le choix des établissements
à qui ces montants de développement étaient
dévolus, cela a été la constatation que des chantiers
étaient terminés, des chantiers de rénovation ou des
chantiers d'agrandissement d'hôpitaux. Le cas le plus évident,
c'est la Cité de santé de Laval, évidemment, qui est un
nouvel hôpital, à Laval. Il s'agissait pour le ministère de
trouver des fonds pour faire démarrer le plus rapidement possible soit
des annexes nouvelles, encore une fois, ou des établissements
entièrement nouveaux. Alors, à Laval, je pense que tout le monde
connaît le projet. Opi-naca, c'est une...
Dans le Grand-Nord... ... sous-station du développement de la
baie James.
M. Forget: C'était dans la région.
M. Lazure: C'est cela. Je pense que c'était dans... Quant
à Sacré-Coeur de Hull, comme tel, c'est un centre de chirurgie
d'un jour, qui comporte une dizaine de lits.
Quant à l'Institut de cardiologie, ça comporte l'ouverture
d'une trentaine de lits de soins intensifs. C'est la même chose pour
l'hôpital Cloutier du Cap-de-la-Madeleine et l'hôpital Saint-Joseph
de Trois-Rivières. A l'hôpital Cloutier, on retrouve l'ouverture
de quatre lits aux soins intensifs; et, à l'hôpital Saint-Joseph
de Trois-Rivières, de six ou huit lits aux soins intensifs. Quant
à l'hôpital du Christ-Roi de Verdun, c'est lié à
deux projets de construction, un terminé et un en phase de poursuite
actuellement, et c'est pour amorcer l'ouverture de quelques services qui sont
reliés à ces deux projets importants de construction.
L'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme, c'est la même chose.
Vous avez, à l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme,
l'ouverture de différents services suite à deux étapes
importantes de construction et vous avez également des lits de
psychiatrie au niveau de l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme.
A l'hôpital Jean-Talon, c'est la même chose. Vous avez
surtout des lits de psychiatrie. Quant à Pierre-Genest, l'autorisation
comporte 20 lits au Centre pédopsychiatrie. A Matane, une vingtaine de
lits en soins prolongés. A Buckingham, 45 lits; à
l'Hôtel-Dieu de Lévis, c'est 40 lits de soins prolongés et
également psychiatriques. Le montant peut paraître minime, mais
c'est assujetti à des discussions également avec Robert-Giffard
pour récupérer des budgets, puisque ce sont des patients qui sont
transférés de Robert-Giffard.
Quant à Sainte-Thérèse de Shawinigan, c'est la
poursuite de l'ouverture et, actuellement, il y a un centre de jour, clinique
externe et, également, 25 lits qui ont été
autorisés à même les 125 lits construits.
M. Forget: Ce qui me frappe, M. le Président, dans ces
montants, ce n'est pas leur justification. Je pense que ce sont des projets
bien connus, qui
sont terminés dans la plupart des cas. C'est, dans le fond, le
caractère graduel, et j'irais même jusqu'à dire très
modeste des budgets accordés durant cette première année.
Par exemple, pour la Cité de santé de Laval, j'aimerais savoir
à combien on évalue, au prix d'aujourd'hui, le budget d'un
fonctionnement complet.
M. Lazure: Je pense que c'est environ $24 millions. Ce que je
dois dire, c'est que l'ouverture de la Cité de santé de Laval
devrait survenir vers le 1er janvier, suivant les dernières informations
que nous avons pu obtenir. Ce sera une ouverture graduelle, qui sera
amorcée davantage par les cliniques externes et, en ce qui comporte la
médecine, à savoir la psychiatrie, les soins prolongés et,
par la suite, pour terminer avec la chirurgie et le bloc chirurgical.
M. Forget: Ce qui veut dire qu'à $24 millions, il faudra
compter presque trois ans et demi, au rythme actuel, pour donner à cet
hôpital un rythme de fonctionnement normal. Est-ce que le ministre
entrevoit d'accélérer, disons, l'an prochain, la mise en route de
cet hôpital ou si cela représente pour lui un rythme lent, mais
souhaitable pour d'autres raisons?
M. Lazure: La réponse, c'est oui. J'espère bien
qu'on va accélérer, qu'avec le budget de l'an prochain, le budget
1977/78, on pourra obtenir un budget qui permettra à Laval de
fonctionner de façon normale. Cet hôpital a eu des
problèmes, parce que, au changement du gouvernement, on s'est
aperçu que les commandes pour l'ameublement et l'équipement
n'étaient pas encore données. C'était une somme assez
considérable... $5 millions... ...$5 millions environ, qui était
requise pour ça, et l'hôpital attendait une autorisation du
conseil régional ou du ministère. On est allé au plus
pressant. On a trouvé de l'argent pour permettre de commander les
équipements.
Si l'ouverture ne se fait qu'en janvier, c'est dû principalement
au fait qu'il y a eu une période d'attente de X mois, au moins trois
mois, sinon plus, pendant laquelle l'hôpital, tout en étant
terminé, ne pouvait pas commander d'équipements, cependant je
pense, en gros, que ce soit pour Laval ou pour d'autres à
Sainte-Thérèse-de-Shawinigan, le même problème va se
poser on a confiance que l'an prochain le budget permette de faire
fonctionner ces hôpitaux selon un rendement normal, régulier.
M. Forget: Je remarque également que dans certains centres
hospitaliers où des travaux ont été faits, où des
projets le fond, où des programmes nouveaux, ont été
amorcés, on ne retrouve absolument rien. Je pense, par exemple, à
Valley-field, St. Mary's, à Montréal, Lasalle, Granby,
Saint-Michel-de-Buckingham, ce sont tous des endroits où des choses
étaient passablement avancées et pour lesquels le budget actuel
ne prévoit rien.
M. Lazure: Buckingham est sur la liste.
M. Forget: II est sur la liste?
M. Lazure: Oui. En bas, le troisième.
M. Forget: Ah oui! $570 000... Excusez-moi.
M. Lazure: Quant à Valleyfield, on a éprouvé
différentes difficultés au niveau du projet d'immobilisation.
M. Forget: C'est justement pour cela qu'il y avait une somme
prévue. La construction étant retardée, certains services
devaient être réorganisés.
M. Lazure: Si ma mémoire est fidèle, je pense
qu'à même le budget 1976/77 nous avons été
capables... Vous devez parler d'une somme d'environ $200 000...
M. Forget: Oui.
NI. Lazure: ... et je pense que cela a été
régularisé à même le budget 1976/77. C'est exact?
C'est vrai.
M. Forget: Ah bon! On a utilisé certains crédits de
fin d'année qui se retrouvent dans la base budgétaire de cette
année de manière à résoudre... Pourrait-on nous
indiquer ce qui a pu être fait, par exemple... Dans le cas de
réorganisation, il y a trois hôpitaux qui semblaient être
dans cette catégorie. Il y a Valleyfield dont vous venez de parler. Il y
a la clinique d'atrophie des maxillaires de St. Mary's. Il y a aussi
l'hôpital général Lasalle. Je crois qu'il y a eu là
une décision du ministre qui est peut-être reliée à
ce moment de $150 000 qui était prévu.
M. Lazure: Pour l'hôpital général de Lasalle,
je pense que le problème a été résolu dans le cadre
de la révision des bases budgétaires. Il y a eu une
injection...
M. Forget: Je vois. Alors de ce côté et du
côté de St. Mary's, vous n'avez pas d'indication sur la clinique
d'atrophie des maxillaires.
M. Lazure:... la mise en budget de $40 000. Je pense qu'il a
été mis dans la base. Cela a été
réglé.
M. Forget: Dans le cas de Granby, on est en face d'un
problème d'une envergure un peu différente. Il s'agit d'un centre
hospitalier où on a prévu deux unités de soin de 45 lits
pour malades chroniques d'ailleurs, c'est un aménagement
splendide et un bloc de service. Il y avait là, je pense, un
besoin financier assez substantiel, et à moins que je n'aie mal lu
encore une fois, je crois qu'on ne retrouve rien.
M. Lazure: Vous ne retrouvez rien ici. A même les
crédits 1976/77, 45 lits ont été autorisés à
titre d'ouverture et un budget d'environ $1 million a été
alloué à cet établissement, tandis que pour
1977/78, il y a des sommes pour Granby comme tel qui ne sont pas dans la liste
qu'on a regardée ensemble tout à l'heure, mais sur la liste ou le
résumé que vous avez pour... les $3 millions.
M. Forget: Ah oui! Il y a $3 millions pour les malades
chroniques. Si vous voulez, on y reviendra tout à l'heure. La même
chose vaut-elle dans le cas de Sainte-Thérèse de Shawinigan?
Là, on a un établissement hospitalier qui a été
complètement rénové et qui représente une ressource
intéressante pour les soins psychiatriques d'ailleurs. Il était
question d'un transfert, depuis le début d'ailleurs, de patients de
Joliette à Sainte-Thérèse. Est-ce à
l'intérieur d'un réaménagement budgétaire tout
simplement qu'on va effectuer la mise en route de...?
M. Lazure: Pour Sainte-Thérèse, nous avons
déjà alloué, si l'on exclut les $130 000 qui sont
mentionnés pour 1977/78, l'équivalent d'environ $1,2 million, si
ma mémoire est fidèle.
M. Forget: A même le budget de Joliette? M. Lazure:
Non. A même le budget 1976/77... M. Forget: Ah bon!
M. Lazure: ... "développement", tandis que pour les
patients qui doivent être transférés de Joliette à
Sainte-Thérèse de Shawinigan, soit environ 70 patients, les
négociations sont en cours avec Saint-Charles de Joliette pour savoir
quelles sommes on pourra récupérer du budget même de
Saint-Charles de Joliette.
M. Forget: Je vois. Du côté de
Saint-Jérôme et Jean-Talon, il y avait quelque chose, il me
semblait, du côté de Saint-Jérôme pour les malades
mentaux. C'est bien cela. C'est le montant qui était prévu qui a
été retenu.
M. Lazure: Le montant qui est là, c'est le montant pour
les malades mentaux.
M. Forget: Du côté de Lévis, il y avait des
sommes beaucoup plus considérables à l'Hôtel-Dieu de
Lévis que ce qu'on voit apparaître également dans les
crédits, $170 000.
M. Lazure: Mais ce qui devait se produire pour Lévis,
c'est exactement la même chose que pour Sainte-Thérèse de
Shawinigan, c'est une négociation qui est également en cours avec
Robert-Giffard pour récupérer des budgets de Robert-Giffard pour
qu'ils soient transférés à l'Hôtel-Dieu de
Lévis. Il y a une quarantaine de patients.
M. Forget: Est-ce qu'il est calculé que cela suffira
à rendre opérationnel l'Hôtel-Dieu de Lévis? Est-ce
qu'il n'y a pas un manque à gagner?
M. Lazure: Le montant qui est là, $170 000, devrait
être suffisant, si l'on tient compte de l'espoir de
récupération que l'on a par rapport à Robert-Giffard.
M. Forget: On doit donc conclure de l'ensemble de
l'évaluation du budget de développement... Enfin, je vais vous
poser la question de ce côté-là, qu'est-ce qu'il faut
conclure de cela? Où sont les travaux qui sont terminés, qui
restent inutilisés, de façon sensible, et qui demeurent, en
quelque sorte, une espèce de réclamation prioritaire pour les
crédits de développement de l'année prochaine?
M. Lazure: II y a certainement Sainte-Thérèse de
Shawinigan.
D'autres établissements ne sont pas dans cette liste. On pourrait
très bien mentionner l'hôpital de l'Enfant-Jésus, je pense
qu'on pourrait également le mentionner. Vous en avez mentionné un
autre tout à l'heure. Bien qu'il y ait des sommes pour le CH de Granby,
je pense que les sommes ne sont pas là globalement pour permettre
l'ouverture des 45 lits. Effectivement, il pourrait y avoir la poursuite de
l'ouverture de l'institut de cardiologie, il y a la poursuite de l'ouverture de
Cité de santé de Laval.
M. Forget: Dans le cas de l'institut de cardiologie, quel ordre
de grandeur de budget manque-t-il pour une opération
complète?
M. Lazure: On a 30 lits d'ouverts et les sommes indiquées
ont été de $2 millions. Le projet comme tel comportait 50 lits,
pour soins intensifs ou semi-intensifs.
M. Forget: Dans ce cas-là, cela donnerait $1,5 million
à $2 millions de plus. Dans le cas de Jean-Talon, si on se
réfère aux demandes de budget originales, il reste aussi un
écart assez considérable, je crois.
M. Lazure: Mais il semble qu'on s'en tire assez bien.
A Jean-Talon, il y a eu une négociation qui a duré
plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois, et il semble qu'avec les
sommes qui sont là, l'on parviendra à ouvrir autant les services
avec la nouvelle construction, que les services de psychiatrie, soit 45 lits,
je pense, dans lesquels sont inclus quelques lits de malades psychiatriques
à long terme.
M. Forget: Dans le cas d'un hôpital, celui de Pierre-Janet,
est-ce qu'il y a eu en 1976/77 également, à la fin de
l'année, des crédits qui ont été accordés
pour une ouverture partielle?
M. Lazure: 10 lits. Alors, 20 lits ont été
autorisés et il restera 10 lits à ouvrir.
M. Forget: Pour la dernière année? De ce
côté-là, donc on est un peu en avance, proportionnellement
parlant, sur les réalisations d'autres
secteurs, parce qu'on a accordé 10 lits et, si je comprends bien,
il y a un autre montant de $450 000 dans les crédits de cette
année.
M. Lazure: C'est pour les 20 lits.
M. Forget: C'est pour les 20 lits. Rien n'a été
donné à même les crédits de 1976/77. Dans le cas de
Catherine-Booth, par exemple, il y a eu une réorganisation
également pour favoriser les malades chroniques. Est-ce que c'est dans
les $3 millions?
M. Lazure: C'est dans les $3 millions. C'est une somme de $100
000, qui est dans les $3 millions.
M. Forget: Les prévisions originales de dépense
pour 1977/78 prévoyaient une somme de $1 million pour le centre
hospitalier Louis-Hippolyte-Lafontaine. Est-ce que cette somme n'est pas
actuellement dans les crédits de développement? Est-ce qu'elle a
été versée à même le budget de 1976/77? En
plus de ça, il y avait un problème, je pense, de
déficit.
M. Lazure: II y a encore un problème de déficit,
mais il y a un plan de redressement, il y a eu l'injection de $1 million et il
y a...
M. Forget: ...du million dont on parle.
M. Lazure: Non, on parle du même million...
M. Forget: C'est le même million.
M. Lazure: ...et il y a actuellement une étude qui est en
cours sur les CH psychiatriques du même genre ou, enfin, c'est un peu
l'équivalent de l'analyse des bases budgétaires. Certaines
études nous ont démontré c'est la raison qui a
justifié l'injection de $1 million à Hippolyte-Lafontaine
une étude préliminaire montrait que ce centre était le
moins bien fourni, c'est-à-dire, par rapport à ses
activités, au nombre de patients et à la classification des
patients, il avait un manque à gagner relatif par rapport aux autres ou
par rapport à la moyenne des autres, ce qui a justifié ce
million. Les études se continuent pour essayer de voir comment
évaluer la situation tout en prévoyant un plan de redressement
financier en cours d'année, cette année.
M. Forget: Le plan de redressement n'est pas terminé?
M. Lazure: II y en a un qui est terminé, qui est en cours
de réalisation...
M. Forget: J'imagine que, dans le cas d'un plan de redressement
comme celui-là, il y a une prise en charge des emprunts
nécessaires temporairement...
M. Lazure: Temporairement.
M. Forget: De quel ordre était le déficit
accumulé?
M. Lazure: Je pense que c'était $3 millions avant le
million, si mes souvenirs sont bons.
M. Forget: $3 millions.
M. Lazure: Ou cela s'en allait vers...
M. Forget: Pour la dernière année?
M. Lazure: II n'y a pas eu d'autorisation jusqu'à
maintenant; l'injection de $1 million a résolu, au moins pour l'instant,
avec le plan de redressement...
C'était une prévision d'un déficit de $3 millions,
compte tenu que rien n'était changé.
M. Forget: Relativement aux malades chroniques, on a reçu
une liste de changements dans les permis. Evidemment, il n'y a pas de total
là-dedans, mais, avant d'arriver au total, il y a une chose qui est un
peu difficile à comprendre et qui fausse peut-être un peu les
chiffres, du moins qui les rend sujets à interprétation. Il y a
une diminution du nombre de lits pour les soins prolongés, en 1976,
à Robert-Giffard, de 1140 lits.
M. Lazure: Ce sont des échanges et ce sont...
M. Forget: C'est un artifice de changement de classification.
M. Lazure: C'est ça, c'est un peu comme nos transferts de
crédits d'un endroit à l'autre; ce sont des lits qui sont devenus
des lits de centre d'accueil au lieu d'être des lits pour chroniques et
il y avait, et il y a encore avantage pour nous à ce que ce soit ainsi,
sur le plan financier. Deuxièmement, en fait, à Robert-Giffard,
il y a un objectif qui se réalise, celui d'une diminution d'une centaine
de lits par année; le permis a été diminué cette
année de 100 lits, ce qui correspond à la politique du
ministère depuis plusieurs années.
M. Forget: Je dis que ça fausse un peu les
résultats. C'est que ça donne l'impression, pour 1976, d'une
diminution du nombre de lits pour malades chroniques; à strictement
parler, c'est exact, si on regarde seulement les définitions dans un
sens étroit, mais, si on s'interroge pour savoir combien il y a de lits
pour malades aigus qui sont devenus des lits pour malades chroniques,
évidemment, ce n'est pas ce chiffre qu'il faut regarder.
Quand on regarde les objectifs...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Laurent, je m'excuse de vous interrompre. Est-ce que vous pourriez
prendre un peu plus de soin pour parler devant les micros et mieux les
orienter? Parce qu'on a certaines difficultés avec l'enregistrement.
Peut-être pourriez-vous approcher celui-ci plus spécifiquement de
vous et réserver celui-là au ministre?
Merci de votre collaboration.
M. Forget: D'accord. Quand on regarde les objectifs initiaux
fixés à chacune des années, il y avait un objectif de 10%
du nombre de lits pour aigus comme devant se transformer en lits pour
chroniques en 1976 et, semble-t-il, un objectif de 30% a été au
moins proposé au début de l'année, sauf erreur,
relativement à 1977. Est-ce qu'on pourrait avoir, au sujet de cette
transformation de lits pour aigus en lits pour chroniques, une idée
où on est allé... et où est-ce qu'on s'en va cette
année?
M. Lazure: Pour 1976, l'objectif de 10% qui s'appliquait à
tous les hôpitaux de 200 lits et plus a été
réalisé, à toutes fins pratiques. Il y a eu un "blitz" en
janvier 1976, il y en a eu un, en janvier 1977, à toutes fins pratiques,
il y a eu un "blitz" de la région de Montréal pour
vérifier l'adéquation du 10%, son application dans les centres
hospitaliers.
Un peu à notre surprise, cela correspondait à la
réalité. C'était réalisé. Pour la
région de Montréal, je pense que, sur un total de 50 ou 60
hôpitaux visités, il y en avait quatre ou cinq qui
dépassaient le 10% et peut-être trois qui étaient
en-dessous du chiffre fixé.
M. Forget: Cela n'a pas été fait vers le mois de
novembre, en relation avec l'opération des ambulances?
M. Lazure: Cela a été fait en deux jours,
très rapidement.
L'opération Toussaint.
M. Forget: C'est cela, l'opération Toussaint.
Le Président (M. Clair): En plus, je vais vous demander de
prendre bien soin d'éviter de parler deux à la fois. On
connaît certaines difficultés, encore une fois.
M. Forget: D'accord.
Le Président (M. Clair): Merci.
M. Lazure: Cela a été réalisé. Pour
ce qui est de l'année 1977, le ministre a déclaré que la
possibilité d'envisager 30% dans un hôpital pour "aigus" n'avait
rien d'absurde et pouvait se réaliser. Il n'y a jamais eu d'objectif
fixé, d'atteindre 30% dans l'ensemble des hôpitaux, en ce qui
concernait un pourcentage de lits pour malades chroniques. Ce n'était
pas absurde d'envisager que certains hôpitaux aient jusqu'à 30% de
lits de malades chroniques.
Cette année, l'objectif qui a été fixé,
c'est de tenter d'améliorer la situation par rapport à
l'année précédente, d'examiner la situation dans les
hôpitaux de moins de 200 lits et de faire des progrès
modérés ou raisonnables, compte tenu des situations dans les
autres.
On peut dire qu'à Montréal, on est presque à la
limite des transformations possibles. Il y a d'autres régions, comme
Québec, ou Sherbrooke, où il y a encore des progrès
à réaliser, mais, dans la région de Montréal, on a
l'impression, avec les normes et les critères qu'on utilise, d'avoir
atteint un maximum désirable ou un minimum désirable de lits de
courte durée.
M. Forget: Mais en termes de pourcentage global je
comprends qu'on a dit que ce n'est pas déraisonnable de penser à
30% dans certains hôpitaux, ce n'est certainement pas
déraisonnable, parce que c'est déjà la situation dans
certains hôpitaux, où il y a la moitié des lits qui sont
pour malades chroniques.
Mais, en termes plus concrets, pour l'année en cours, est-ce que
cela voulait dire, sans viser aucun pourcentage, d'essayer d'augmenter le
nombre de places, là où c'était possible, pour les malades
chroniques?
M. Lazure: M. le Président, je ne peux pas donner les
noms, parce que les pourparlers ne sont pas tout à fait terminés
encore, dans la région de Montréal, par consentement, il y a
quelques grands hôpitaux qui acceptent d'aller, dès cette
année, à 20%, de façon officielle, même si, en
pratique, cela joue entre 10% et 20%, la présence réelle des
malades chroniques.
Dans le cas de...
M. Forget: ... Sainte-Jeanne-d'Arc.
M. Lazure: Oui, dans le cas de Sainte-Jeanne-d'Arc, c'est
officiel, c'est fait depuis un certain temps. A Sainte-Jeanne-d'Arc, l'entente,
c'est d'aller cette année à 20%, l'an prochain à 30%, et
de réviser à ce moment-là. Mais il y a quelques grands
hôpitaux généraux, à part Sainte-Jeanne-d'Arc,
où cela va augmenter à 20% dès cette année.
M. Shaw: Sur le même sujet...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Pointe-Claire, si vous le permettez. J'ai actuellement sur ma liste les
députés de Mégantic-Compton, d'Argentueil, de
Pointe-Claire, qui désirent intervenir. Si le député de
Saint-Laurent me dit qu'il n'a encore que quelques courtes questions sur le
sujet, je lui laisserais la parole; s'il en avait encore plusieurs, afin de
permettre une bonne répartition du temps, je donnerais la parole
immédiatement au député de Mégantic-Compton.
M. Forget: Sur le sujet des malades chroniques et de la
répartition des budgets de développement, je n'en ai que
quelques-unes. J'aurai peut-être plus tard d'autres questions sur le
programme 11...
M. Grenier: Si vous permettez. Je dois quitter ce n'est
pas votre faute et ce n'est pas la mienne non plus je dois aller
remplacer le député de Lotbinière à la commission
de l'éducation. J'aurais voulu poser quelques questions avant la fin de
la soirée, cinq minutes seulement. On peut revenir sur le sujet. On ne
passera pas la soirée là-dessus.
M. Forget: D'accord.
Le Président (M. Clair): D'accord. Le député
de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Cette opération qu'on fait, qui est
commencée depuis près de deux ans, de changer des lits pour
maladie aiguë en lits pour malades chroniques, est-ce que cela veut dire
que la population diminue dans ces milieux? Pourtant, on sait qu'elle
augmente.
Est-ce que cela veut dire que les gens ont un moins grand nombre de
jours d'hospitalisation? Qu'est-ce qui se passe exactement?
M. Lazure: II y a plusieurs facteurs qui font que le nombre de
lits pour malades aigus, son besoin est moins grand, depuis quelques
années. D'abord, il y a, depuis l'assurance-maladie, une augmentation de
services externes, soit en cabinet privé, en clinique externe ou en
polyclinique, des services externes plus accessibles qu'auparavant, parce qu'il
y a un bon nombre d'individus qui n'ont plus à être
hospitalisés pour des examens de routine. Ces examens se font sur les
patients de jour ou les patients externes.
Ensuite, il y a aussi le fait de l'incidence, avec le vieillissement de
la population, des maladies chroniques augmentent, par rapport à une
certaine diminution des maladies aiguës, pour ainsi dire. Pour toutes ces
raisons... Une troisième raison, si vous voulez, très
pragmatique, c'est que, comme on en a parlé aujourd'hui, un certain
nombre d'hôpitaux généraux avaient fermé, de toute
façon, depuis quelques années, des lits pour malades aigus, et
semblaient, je dis bien "semblaient", c'est difficile à prouver,
satisfaire aux demandes, du moins, urgentes et semi-urgentes.
Plutôt que de laisser ces lits pour malades aigus
inoccupés, dans bien des cas, c'est l'opération qu'on tente de
faire rouvrir ces lits et de les affecter aux malades chroniques.
M. Grenier: On m'a mentionné que cela demeurait le
même budget quand on transformait des lits de malades aigus en lits pour
les malades chroniques. On a su, par ailleurs, que cela coûte
passablement meilleur marché, d'après les sommes versées,
entre un malade aigu et un malade chronique, et on a su également que
cela pouvait prendre moins de personnel. Quand il y a vingt lits, cela peut
peut-être passer, mais quand on voit des hôpitaux, par exemple,
comme ceux de Louis-Hippolyte-Lafontaine, qui a une transformation... Je prends
un autre hôpital, il n'est pas correct. L'hôpital
Général de Montréal a 85 lits. Est-ce qu'on laisse quand
même le même budget? Est-ce qu'on fonctionne avec le même
budget global?
M. Lazure: La réponse, c'est oui.
M. Grenier: D'accord, même quand il y a un grand nombre...
C'est surprenant.
M. Lazure: II faut dire aussi à chaque occa- sion
qu'on a, on le fait qu'on incite les hôpitaux
généraux à mettre sur pied de nouveaux services pour les
malades chroniques.
M. Grenier: Laissez faire, d'accord.
M. Lazure: Je pense aux services de physiothérapie, par
exemple, à tous les services de réadaptation
d'ergothérapie, occupations thérapeutiques ou même loisirs
dans certains cas.
M. Shaw: Oui, deux ou trois petites questions sur le même
sujet.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Pointe-Claire, est-ce que le député de
Mégantic-Compton...
M. Grenier: J'ai encore une couple de questions et je m'en
vais...
Le Président (M. Clair): Vous avez encore une couple de
questions. Si vous préférez, M. le député de
Pointe-Claire...
M. Shaw: C'est seulement une clarification dans le même
domaine du changement de classification des lits, parce qu'on peut dire que
c'est un lit de chronique, même si ce n'est pas vraiment employé
comme jit de chronique, mais qu'il y a seulement une diminution de budget,
c'est une question de vérité. On peut dire que c'est un
hôpital pour maladies chroniques et si un hôpital comme
celui-là a changé 85 lits, est-ce que nous pouvons dire qu'on
peut faire fonctionner ces lits à meilleur marché pour les
nouveaux services qui sont demandés pour cette forme de service? Je
trouve cela incroyable.
M. Lazure: Oui, ils peuvent fonctionner de façon un peu
moins chère, parce que le personnel des soins infirmiers est moins
nombreux dans une unité où vous avez quarante malades chroniques,
par exemple, par rapport à une unité de quarante malades
aigus.
M. Shaw: Si on change seulement un aigu pour un chronique aux
soins intensifs... Nous avons des aigus qui prennent beaucoup de soins. Si vous
avez un service de médecine, vous avez besoin de plus de soins qu'en
obstétrique. Ce n'est pas la même chose, on mesure des pommes et
des oranges.
M. Lazure: Je ne vous comprends pas très bien.
M. Shaw: Ce que je voudrais dire, c'est que nous ne changeons que
la classification de ces lits, on ne change jamais le coût, parce que le
coût pour un lit dans un hôpital...
M. Lazure: C'est un peu moins cher, non pas à court terme,
parce que 75% des coûts dans un hôpital concernent le personnel.
Vous avez raison,
à très court terme. Si on dit aujourd'hui à un
hôpital de 400 lits pour malades aigus qu'à partir de demain il
doit prendre 40 de ses 400 lits pour les malades chroniques, le lendemain, le
fonctionnement ne sera pas moins cher pour cet hôpital, parce que le
personnel va rester en place, mais il est possible qu'après quelques
mois, s'il y a quelques infirmières qui quittent, ces postes ne soient
pas comblés, remplis.
M. Grenier: M. le Président, dans la région de
l'Estrie, je n'ai pas l'avantage de connaître tous les hôpitaux, je
n'ai pas encore été ministre de la santé...
M. Forget: Cela viendra. M. Grenier: Merci. Cela viendra.
M. Forget: II ne faut pas y penser. M. Grenier: Cela peut
être long. M. Forget: C'est un souhait.
M. Grenier: Dans la région de l'Estrie, je vois qu'au CHU,
il y a eu une transformation de 36 lits.
M. Saindon: Aux prochaines élections.
M. Grenier: Oui. A l'Hôtel Dieu, 72 lits. Je dois
comprendre qu'encore là c'étaient déjà des gens en
place qu'on a simplement changé d'étiquette, si vous voulez.
C'est à peu près cela. On n'a pas vidé l'institution pour
la transporter là, parce que 72, cela m'énervait un peu, c'est
bien du monde.
M. Lazure: Non, la plupart du temps, il n'y a pas eu de transfert
massif. C'était une situation officieuse qui a été rendue
officielle la plupart du temps.
M. Grenier: D'accord. Une question sur l'hôpital de
Coaticook. Est-il considéré comme un centre hospitalier ou comme
un foyer? J'aimerais avoir des détails là-dessus.
M. Lazure: C'est un centre hospitalier de soins
prolongés.
M. Grenier: Un centre hospitalier de soins prolongés. Cela
peut devenir un chronique, ce qu'on appelle un chronique, mais majoritairement,
il y a encore des aigus.
M. Lazure: II y a eu de multiples rencontres au cours des
dernières semaines sur Coaticook pour tenter de préciser, d'une
façon particulière, sa vocation. On en est venu à une
entente, si vous voulez, avec les gens de l'établissement.
Malheureusement, je ne sais pas par coeur cette entente. Si vous voulez
l'avoir, on peut vous la faire parvenir. C'est un mélange de centre
d'accueil et de soins prolongés.
M. Grenier: Centre d'accueil et soins prolon- gés. Il n'y
a à peu près plus de cas aigus, je pense, ou seulement un
très petit nombre. Il en reste encore, très peu?
M. Lazure: Très peu.
M. Grenier: La raison, c'est parce que c'est près des
grands centres comme les trois grands hôpitaux de Sherbrooke, j'imagine.
C'est surtout cela et ce n'est pas absolument un moyen.
M. Lazure: La réalité même de
l'établissement.
M. Grenier: Oui. Cela a regroupé les deux, le Castel de je
ne sais quoi et l'autre. Les deux institutions sont sous la même
administration. A l'Hôtel Dieu de Sherbrooke, je vois une transformation
de 72. Est-ce qu'on a décidé dans la région qu'on ferait
de cet hôpital... qu'on mettrait là des cas chroniques?
Saint-Vincent-de-Paul, par exemple, ne paraît pas sur la liste. Est-ce
parce qu'il n'y a pas eu de transformation dernièrement ou est-ce un
projet pour l'an prochain?
M. Lazure: Non, là-dessus, je répondrais
qu'à l'Hôtel Dieu il y en a 72, mais à
Saint-Vincent-de-Paul, il y a eu aussi des modifications. Je ne comprends pas
pourquoi elles paraissent là. On pourra vous donner le chiffre, mais il
y a aussi eu des lits pour malades chroniques.
Il y a au moins une unité qui correspond à 45.
M. Grenier: Au moins 45.
M. Lazure: Oui, au moins 45. A l'Hôtel Dieu de Sherbrooke,
vous avez eu 72. C'est relié, d'une façon particulière,
à 26 lits de toxicologie ou alcoologie. Vous avez eu également 46
lits de soins prolongés et psychiatriques. Tandis qu'à
Saint-Vincent-de-Paul je ne comprends pas que ce ne soit pas dans la
liste vous avez eu 45 lits également.
Ces deux hôpitaux ont eu le même traitement, compte tenu des
problèmes que vous connaissez très bien, semble-t-il.
M. Grenier: Les autres, c'étaient les hôpitaux de
Saint-Georges et de Beauceville. Est-ce qu'il y a eu des sollutions
d'apportées là? Est-ce qu'on a déterminé qui a fait
quoi ou si...
M. Lazure: C'est-à-dire que ce n'est pas terminé,
mais une décision importante du ministre a été prise dans
les mois qui ont suivi son arrivée. On devait étudier, avec le
conseil régional, la possibilité que ces deux hôpitaux
soient complémentaires l'un de l'autre, avec tous les deux des
responsabilités pour malades chroniques, plutôt que l'autre
possibilité qui avait été privilégiée au
départ par le conseil régional soit de transformer
complètement les hôpitaux, l'un pour malades chroniques et l'autre
pour malades aigus. On a donc rencontré le conseil régional. Le
ministre a demandé qu'on envisage de préférence de
déterminer les vocations particulières et les orienta-
tions privilégiées de l'un et de l'autre, mais que les
deux donnent des soins à 30%, 35% ou 40% de malades chroniques.
Que les deux soient polyvalents, que les deux traitent les malades aigus
et malades chroniques tout en se complétant l'un et l'autre.
M. Grenier: ... sont assez loin l'un de l'autre.
M. Forget: Je ne sais pas si un jour ce problème va se
régler.
M. Grenier: L'autre question, je pense que je devrai y revenir,
c'est sur l'autre sujet. Est-ce que c'est le cas pour les hôpitaux et
pour les centres d'accueil qu'il y ait des mises en tutelle du
côté de l'administration? Est-ce qu'on voit cela? Je ne suis pas
au courant. Je pose simplement la question. J'ai fait face à cela, parce
que j'ai travaillé au niveau des centres d'accueil principalement. C'est
le cas que des hôpitaux, à l'occasion, soient mis en tutelle?
M. Lazure: On se garde en forme là-dessus. On essaie... Il
y en a un de chaque sorte, à peu près
régulièrement. Les programmes de formation des tuteurs...
M. Grenier: Bon! Je pense que je n'avais pas autre chose...
J'aurais bien d'autres choses, mais on est obligé, quand on n'a pas 26
députés, qu'il n'y en a que 10 ou 11 et qu'il faut se diviser en
3 ou 4...
M. Saindon: Dites donc lesquels.
M. Grenier: Ah bon! Si la session revient, je reviendrai
sûrement...
M. Forget: Vous reviendrez vite. Vous allez régler la
langue pour revenir vite.
M. Grenier: On fera un tour sur la langue puis on reviendra. Je
vous remercie.
Le Président (M. Clair): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, j'ai une question au
ministre. Dans l'achat des équipements de toute nature pour le nouveau
centre hospitalier à Laval, avez-vous appliqué la politique
d'acheter chez nous, premièrement, même si, dans certains cas, il
aurait fallu accorder un taux préférentiel à des
compagnies manufacturières de la province de Québec?
M. Lazure: La politique d'achat chez nous commençait
à peu près à ce moment-là, dans sa nouvelle forme.
Ce n'est pas une politique nouvelle pour le Québec.
M. Saindon: ...avant, mais ce n'était pas beaucoup
pratiqué.
M. Lazure: Elle est loin de se pratiquer encore au point
où on voudrait qu'elle se pratique.
Dans le cas de l'hôpital de Laval, je vous assure que je ne
connais pas les détails. Il n'y a pas eu de régime particulier.
On encourage chacun à suivre cette politique. Chaque hôpital a
reçu des directives à ce sujet-là.
M. Saindon: Entre autres, pourriez-vous me dire de quelles
compagnies, par exemple, les équipements de radiologie ont
été achetés?
M. Lazure: Je ne pourrais vous le dire maintenant, mais on peut
faire... Vous le savez? Quelqu'un le sait? On peut faire le relevé.
C'est facile à obtenir.
M. Saindon: J'aimerais qu'on me donne la réponse
là-dessus.
M. Shaw: ...ici au Québec? M. Saindon: Pardon?
M. Shaw: Quelle...
M. Saindon: Vous avez, à Lachute, la Compagnie
générale de radiologie. C'est la seule au pays. Si on voulait
faire un débat là-dessus, il y a peut-être quelques-uns des
hauts fonctionnaires qui auraient chaud.
Le Président (M. Clair): Ah! On a compris que
c'était dans le comté d'Argenteuil, M. le député
d'Argenteuil.
Le député de Pointe-Claire.
M. Shaw: Premièrement, j'ai quelques questions sur le
développement. Combien de nouveaux lits, prévoyez-vous, seront
prêts cette année, et dans combien d'établissements? Je
voudrais seulement savoir le nombre de lits et le nombre d'institutions.
M. Lazure: Les lits d'hôpital général, de
soins aigus ou de soins chroniques?
M. Shaw: De soins aigus et soins...
M. Lazure: Les deux catégories?
M. Shaw: Dans...
M. Lazure: En 1977/78...
M. Shaw: Oui, vous avez...
M. Lazure: Des lits de courte durée, pour l'année
1977/78, vous en retrouvez uniquement à la Cité de santé
de Laval et à l'Institut de cardiologie de Montréal. Donc, vous
en avez une possibilité de 312 en soins de courte durée, qui ne
seront pas tous ouverts nécessairement, en 1977/78, mais disons que la
capacité"maximale en courte durée est de 312.
H y aura un maximum de 100 lits d'ouverts en 1977/78.
M. Shaw: Vous avez un centre de cardiologie aussi...
M. Lazure: Vous en avez 30 qui sont ouverts actuellement. Quant
aux autres... Il y a également Saint-Jérôme, où il y
a une possibilité d'ouverture de 30 lits de courte durée, et,
pour Jean-Talon, vous avez 45 lits. A Pierre-Genest, vous avez, en soins
psychiatriques aigus, 20 lits. Tandis qu'à l'Hôtel-Dieu de
Saint-Jérôme, il y a encore un nombre de lits, je crois, qui
correspond environ à 50.
A Sainte-Thérèse de Shawinigan, vous avez 25 lits en soins
prolongés. A l'Hôtel-Dieu de Lévis, vous en avez 40 en
soins prolongés, à Buckingham, 45 en soins prolongés et
à Matane, 20.
M. Shaw: Tout cela, c'est pour cette année? M. Lazure:
Tout pour cette année, oui.
M. Shaw: Combien de lits, prévoyez-vous, seront
fermés cette année?
M. Lazure: II n'y aura pas de lits fermés comme tels, il y
aura des lits de court terme transformés en soins prolongés selon
la liste qu'on vous a remise, ce qui va finir, si vous prenez
l'équilibre des deux, probablement en statu quo. Je veux dire que si on
compare l'un et l'autre...
M. Shaw: Ceux qui sont prévus par les hôpitaux qui
disaient qu'ils allaient fermer des lits, comme le Jewish General et les
autres, ce n'est pas inclus dans vos statistiques?
M. Lazure: Pas du tout. Le Jewish a parlé de fermer des
lits pour une période très temporaire, à ma
connaissance.
M. Shaw: C'est une période temporaire...
M. Lazure: Pour l'été, à cause des vacances
et à cause de problèmes de budget reliés aux vacances et
au remplacement, mais il n'a pas été question au Jewish de fermer
définitivement...
M. Shaw: Vous voyez cela comme une pression sur le budget?
M. Lazure: C'est un problème difficile qui est
examiné au niveau du financement dans l'analyse des bases
budgétaires. C'est tout le problème des vacances qui sont
regroupées entre le mois d'avril et le mois d'octobre. Les vacances ont
été augmentées d'une semaine, progressivement, avec les
nouvelles conventions collectives et c'est l'incapacité de remplacer ce
personnel qui est peut-être la façon la plus facile encore
d'économiser pour un hôpital.
Il y a quand même beaucoup d'hôpitaux qui n'ont jamais
fermé de lits l'été. Un certain nombre d'hôpitaux
généraux, en province... D'ailleurs, le Jewish en est un. C'est
la première fois qu'il ferme des lits l'été.
Charles-Lemoyne n'a jamais fermé de lits Tété et il y a
aussi l'ensemble des hôpitaux psychiatriques qui n'ont jamais
fermé de lits l'été. Encore une fois, les administrateurs
d'hôpitaux ne font pas preuve de tellement d'imagination vis-à-vis
de ce problème de vacances. C'est une solution de facilité qui ne
respecte pas toujours les besoins de la population parce que les hôpitaux
psychiatriques n'ont jamais fermé de lits et ils sont occupés
à 99,9%, sinon plus que 100%.
M. Shaw: C'est presque impossible de faire un...
M. Lazure: Si cela a été possible historiquement,
comme cela l'est encore de nos jours pour les hôpitaux psychiatriques, je
ne vois pas pourquoi ce n'est pas possible pour les hôpitaux
généraux. Là aussi, peut-être que les membres du
personnel, à commencer par les cadres et les médecins, pensent
plus à leur commodité et aussi à économiser
certaines sommes d'argent. Encore une fois, c'est un des côtés
négatifs du budget global. Il est évident qu'il y a des
économies qui se font durant ces mois pour l'hôpital. Il peut se
servir de ces sommes d'argent pour autre chose.
M. Shaw: Ce n'est pas causé par la pression sur le budget,
à votre point de vue. C'est causé...
M. Lazure: Absolument pas.
M. Shaw: II y a des discussions maintenant à propos des
hôpitaux des anciens combattants. Vous avez dit cet après-midi que
le Quenn Mary Veteran's Hospital est terminé et que ses patients seront
transférés à Sainte-Anne-de-Bellevue. Nous avons
même entendu des rumeurs disant que les hôpitaux des anciens
combattants au Canada seront fermés en vertu... puis
transférés sous juridiction provinciale. Avez-vous des nouvelles
dans ce domaine?
M. Lazure: C'est une longue négociation qui était
commencée et elle est pratiquement terminée en ce qui concerne
l'hôpital de la Reine-Marie. Comme on l'a dit cet après-midi, on
prévoit qu'à l'automne, au plus tard, nous prendrons possession
de l'hôpital et, à ce moment, les nouveaux occupants seront
surtout des patients qui sont à Saint-Charles-Borromée et un
certain nombre qui sont à la résidence Dorchester.
M. Shaw: Ce sera un hôpital chronique? M. Lazure:
Oui.
M. Shaw: Avec des nouveaux lits... M. Lazure:
Exactement.
M. Shaw: ... que vous n'avez pas inclus dans l'autre
projection.
J'ai une autre question et je ne voudrais pas manquer la chance de la
poser. Cela concerne les conventions collectives signées l'an dernier.
Quel
est le montant que chaque hôpital doit verser au fonds de pension?
Nous avons parlé de cela pendant quelques minutes tout à
l'heure... mais y a-t-il... Nous avons ici tous les experts dans le financement
des hôpitaux.
Est-ce qu'il y a assez de transferts prévus dans le budget pour
couvrir la demande de capitalisation des fonds de pension?
M. Lazure: En fait, le fonds de pension est administré
par...
M. Shaw: La Régie des rentes?
M. Lazure: ...la commission administrative du Régime de
rentes et c'est perçu à la source auprès de l'employeur.
Les sommes sont versées directement à la CARR et je ne vois pas
où il y a des problèmes quant au fonds de pension lui-même.
Si je comprends bien, vous voulez savoir si le fonds de pension est suffisant
pour satisfaire ces exigences?
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: La réponse est affirmative.
M. Shaw: De votre point de vue, c'est assez. Alors, c'est tout
pour mes questions.
Le Président (M. Clair): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, je ne sais pas s'il serait
possible de corriger une situation qui existe à l'hôpital
d'Argenteuil. Depuis quelques années et par suite des conventions
collectives, automatiquement, aux mois de juillet et août, on ferme 50%
des lits de l'hôpital. C'est une mauvaise situation. C'est mauvais pour
la population. Tout le monde se plaint. Je me demande s'il n'y aurait pas un
moyen de prévenir cet état de choses.
M. Lazure: M. le Président, je dois dire que j'ai
été surpris de voir que le ministère n'avait pas les
données là-dessus. J'ai demandé, depuis quelque temps,
qu'on insiste auprès des hôpitaux pour qu'au moins ils nous
soumettent leur plan de fonctionnement durant l'été. En soi, cela
va exercer une certaine pression. Comme je l'ai déjà dit, on fait
des pressions dans nos rencontres avec l'Association des hôpitaux pour
essayer de contrer ou de diminuer cette tendance. Chez vous c'est 50%...
M. Saindon: La moitié du personnel en juillet et l'autre
moitié en août.
M. Lazure: C'est cela. Encore une fois, c'est une solution
simpliste qui vraiment ne tient pas compte du tout des besoins de la
population. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on va d'abord essayer de se
donner un bilan, de prendre le pouls de la situation et ensuite on va faire des
interventions persuasives pour que cela soit diminué l'an prochain. Je
pense qu'il est trop tard pour cet été, évidemment.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Pour reprendre très brièvement sur la
question des crédits de développement, j'aimerais qu'on essaie de
concilier pour moi les différents chiffres qu'on nous a donnés.
J'ai ici un tableau qui est celui dont je parlais tout à l'heure, qui
montre des crédits de développement pour le programme 11,
à l'élément 1, de $10 312 000 et, à
l'élément 2, de $1 838 000. Quand cependant je regarde les
feuilles explicatives qui nous ont été remises au début
des travaux, j'ai, comme développement, au programme 11, en 1977/78, la
somme de $8 655 000. On dit là-dedans qu'il y a une somme de $6 650 000
pour la Cité de santé de Laval. Quand je me rapporte à la
première feuille, ce n'est pas $6 650 000, c'est $7,5 millions. Ce n'est
pas tout à fait pareil.
M. Lazure: Si vous permettez, M. Forget, le tableau que vous avez
en main, qui comporte $14 382 000, dans un premier temps, n'inclut pas les $3
millions pour les soins prolongés qui sont présentés sur
une autre feuille où vous avez des détails
séparés.
M. Forget: C'est-à-dire que les $14 millions ne
comprennent pas les $3 millions.
M. Lazure: Les $14 millions c'est la dépense, si vous
voulez, en termes d'annualisation, tandis que vous avez aux crédits les
$8,6 millions, et uniquement les déboursés de l'année.
M. Forget: Alors, ce serait la totalité de la
différence entre les deux sommes. C'est-à-dire qu'entre les $8,6
millions et les $12 millions, à peu près, $12,2 millions environ,
la différence c'est l'annualisation.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Ce qui veut dire que ces sommes, vous prévoyez
les engager pour l'équivalent d'à peu près les deux tiers
de l'année, seulement, en moyenne.
M. Lazure: En moyenne.
M. Forget: Les $3 millions s'ajoutent à cela.
M. Lazure: Ils s'ajoutent à cela.
M. Forget: Mais où viennent-ils, dans les crédits,
les $3 millions?
M. Lazure: Les malades chroniques, ils viennent dans le programme
12. C'est cela. Dans le programme 12 on l'a sur les feuilles.
M. Forget: Dans le programme 12, il y a un autre...
M. Lazure: Dans le développement, vous avez $3 932 000,
plus un montant de $70 000.
M. Forget: En plus des $3 millions expliqués
là-dedans, il y a un autre million dans les crédits du programme
12 pour lequel on n'a pas encore d'explications. Encore là, c'est la
différence entre les déboursés et les dépenses
annualisés.
M. Lazure: Exact.
M. Forget: Je me comprends; tout va bien, je vous remercie.
J'aimerais maintenant passer à des aspects de la gestion ou des
directives du ministère quant à la gestion des centres
hospitaliers. Le ministre, même dans ses remarques d'ouverture au
début des travaux de la commission parlementaire, a fait état de
certaines orientations nouvelles. Parmi celles-là, il a
mentionné, si ma mémoire est fidèle, la question des
contrats de services. D'ailleurs, un député ministériel,
aujourd'hui je ne me souviens plus duquel; je pense que c'est vous, M.
le Président, à ce moment-là a soulevé la
question des contrats de services.
J'aimerais savoir, M. le Président, dans les cas où il y a
eu des problèmes soulevés par des contrats de services, quelle a
été l'implication financière sur le budget des centres
hospitaliers impliqués d'un abandon du contrat de services ou d'un
abandon possible, selon le cas, parce que cela n'a peut-être pas toujours
été abandonné. Quel était l'impact calculé
par le ministère ou par le centre hospitalier d'un abandon du contrat de
services et d'un engagement de personnel propre à l'hôpital? J'ai
des cas particuliers à l'esprit, mais peut-être que je peux
m'arrêter là, pour le mo-; ment.
M. Lazure: Voici ce qui a été fait depuis cinq
mois. Lors de rencontres avec les dirigeants de l'Association des
hôpitaux, je leur ai fait part de cette orientation et cela a
été suivi d'une lettre à l'Association des hôpitaux.
Dans un premier temps, on s'est contenté d'inviter l'AHPQ a inciter les
hôpitaux, au moment où les contrats viennent à expiration,
à remplacer cette main-d'oeuvre par du personnel régulier. On
doit avoir une rencontre avec l'AHPQ la semaine prochaine et c'est un sujet qui
est à l'ordre du jour. On veut établir, une fois le bilan fait
avec les hôpitaux c'est en train d'être fait le
nombre de contrats de services extérieurs qui existent dans l'ensemble
des hôpitaux et s'entendre ensuite sur un échéancier.
Donc, je ne peux pas vous donner de chiffres sur les différences
de coûts entre un contrat de services extérieurs, par exemple,
pour l'entretien ménager par rapport à l'embauche de personnel.
Maintenant, il y a des hôpitaux, depuis quelques années, qui ont,
d'eux-mêmes, fait ce changement, que ce soit pour l'entretien
ménager ou pour la sécurité. Ces hôpitaux l'ont fait
sans demander de sommes additionnelles et sans qu'il y ait, apparemment, de
coûts additionnels notables dans l'opération.
M. Forget: Est-ce qu'il n'est pas exact de dire que l'Association
des hôpitaux, dans sa réaction initiale au moins je crois
qu'il n'y a pas de changement de ce côté s'est assez
fortement opposée à la notion mise de l'avant par le
ministre?
M. Lazure: Fortement, je ne sais pas. L'Association des
hôpitaux a fait valoir que, de son point de vue, il était plus
économique de recourir à des contractants extérieurs. Cela
n'a pas été démontré; ça reste à
démontrer. Il se peut que, dans des cas particuliers, ce soit plus
économique, mais à quel prix on le fait? Par exemple, si vous
avez un hôpital qui a recours à une agence extérieure et
que l'agence de sécurité extérieure paie seulement le
salaire minimum à ses employés et que la compagnie donne beaucoup
moins de bénéfices marginaux, y compris les vacances, etc., bien
sûr, à ce moment-là, ce serait moins cher que d'engager une
équipe permanente régulière. Mais, à ce
moment-là, il est évident que c'est un choix politique.
Je pense que le fait d'avoir une équipe de quinze ou de cinquante
personnes qui oeuvrent à côté d'une équipe de 400 ou
1 000 de l'hôpital, qu'il y ait des conditions de travail
inférieures, cela pose une autre sorte de problèmes, des
problèmes de relations de travail.
A mon avis, les budgets qui ont été accordés aux
hôpitaux, avec les révisions périodiques, ont
été faits, non pas en escomptant que l'hôpital allait
essayer d'économiser, en payant du monde moins cher que ce que les
conventions collectives permettent, mais en escomptant que les employés
seraient payés selon les termes de la convention collective.
M. Forget: Je crois que c'est le gouvernement qui
détermine on en a eu un exemple récemment le taux
du salaire minimum. Je crois qu'il n'est pas illégal d'engager des gens
à ce taux-là.
M. Lazure: Ce n'est pas illégal. Mais je vous ferais
remarquer que cela pose des problèmes. Et on a eu des problèmes,
depuis le peu de temps que je suis en fonction. On a eu des hôpitaux qui,
à cause de la présence d'employés qui ont des conditions
inférieures à l'ensemble des employés, cela crée
des conflits de travail majeurs.
M. Forget: Est-ce que cela veut dire que c'est la raison pour
laquelle le ministre...
M. Lazure: C'est une des raisons. Il y a d'autres raisons. Une
autre raison, par exemple, c'est sur le plan de la gestion. Il me paraît
difficile d'avoir, par exemple, en entretien ménager, un certain nombre
comme je l'ai vu dans certains hôpitaux d'employés
qui relèvent d'une autorité extérieure, une compagnie
extérieure et à côté d'eux, d'autres employés
d'entretien ménager qui relèvent de l'autorité
intérieure.
Il y a là d'autres sources de conflits de relations de travail,
de gestion, non pas à cause du salaire inférieur, mais à
cause de la double autorité.
M. Forget: Dans les réponses que le ministre nous fait, il
cite des problèmes de gestion, des difficultés au niveau des
relations entre différentes catégories d'employés. Si on
est en face de problèmes de gestion seulement, pourquoi le
ministère se donne-t-il la peine de faire une directive sur le sujet?
Pourquoi ne pas laisser à ceux qui sont chargés des relations de
personnel, de la gestion de chaque centre hospitalier, le soin de
décider si oui ou non, il est approprié d'avoir un contrat de
service? Quelle est la nécessité que le ministère
s'insère dans cette décision?
M. Lazure: M. le Président, justement, il n'y a pas eu de
directive.
M. Forget: Mais il y a eu une forte suggestion, puisqu'il y a eu
une réaction de la part de l'Association des hôpitaux. Cela n'a
pas été imaginé.
M. Lazure: II y a eu une suggestion, mais il n'y a pas eu de
directive.
M. Forget: Ma question demeure valable. S'il y a eu une
suggestion, pourquoi une suggestion, si tout ce qu'on veut prévenir, ce
sont des problèmes de gestion interne aux établissements?
Pourquoi ne pas leur laisser régler ce problème, comme ils en
règlent d'autres?
M. Lazure: II y a une autre sorte de problème que cela
occasionne. Quand vous avez un recours le moindrement étendu à
une main-d'oeuvre de l'extérieur, il devient difficile, pour le
ministère, de faire des comparaisons de centres d'activité. On en
a parlé aujourd'hui, des comparaisons de centres d'activité, au
point de vue du rendement, de la performance.
Si on veut évaluer le rendement de l'entretien ménager
dans un ensemble d'hôpitaux, le nombre d'employés qui apparaissent
au budget, c'est assez important. Bien souvent, quand les hôpitaux ont
recours à de la main-d'oeuvre extérieure, ce nombre
d'employés n'apparaît pas au budget. Il faut gratter pour aller le
chercher, bien souvent.
M. Forget: M. le Président, cela n'a aucune importance,
puisque le coût de la main-d'oeuvre contractuelle apparaît dans le
compte de chacun des centres d'activité. Cela n'affecte pas la
comparaison.
A tout événement, je pense bien qu'il y a, de la part du
ministre, comme il l'a indiqué, plutôt une raison politique. Je ne
sais pas si c'est une entente tacite ou non entre lui et son gouvernement ou le
syndicat là-dessus, mais il m'apparaît que le moins qu'on puisse
demander, c'est que le coût de cette politique soit bien connu. Etant
donné qu'on vient de voir que les crédits de développement
ne sont pas plus généreux qu'il faut pour assurer le
développement normal du réseau, il serait intéressant de
savoir à quel coût additionnel on fait intervenir une telle
orientation de principe.
Le ministre a dit qu'il n'y a pas d'inventaire général. Je
pense que ce n'est pas nécessaire d'avoir un inventaire
général. Je sais qu'il y a des problèmes particuliers qui
se sont posés depuis six mois, dans le secteur hospitalier, dont le
ministère a été saisi et qui impliquaient des
coûts.
Il serait intéressant de savoir quel est l'ordre de grandeur de
ces coûts. Je peux nommer les centres hospitaliers impliqués, si
le ministre le désire. Mais je crois bien qu'il n'est même pas
nécessaire de le faire. Cela peut être fait spontanément
par le ministre ou ses collaborateurs. Il y a des analyses qui ont
été faites dans des cas particuliers, au moins par les centres
hospitaliers. Il y a eu des discussions à ce sujet et il
m'apparaît d'ordre public que l'on sache quel est le coût de cette
politique.
M. Lazure: Justement, c'est ce qu'on est en train de faire, ce
qui n'a pas été fait jusqu'à maintenant. Mais je ferai
remarquer aussi qu'une autre des raisons fondamentales, cela rejoint
jusqu'à un certain point la politique qui existait avant
l'arrivée du nouveau gouvernement par rapport aux établissements
privés, à savoir de ne pas octroyer de permis pour de nouveaux
établissements privés.
Je veux dire par là qu'il ne me paraît pas normal, qu'il ne
paraît pas normal à ce gouvernement-ci de financer avec des fonds
publics des entreprises privées à but lucratif, et c'est ce qu'on
fait quand on permet à des hôpitaux de recourir à des
entreprises d'entretien ménager, de sécurité,
d'alimentation. Il ne faut pas se faire d'illusion, j'imagine que ces
entreprises font des profits. Comment justifier qu'avec les fonds publics on
permette à des entreprises privées de faire des profits?
Je pense que le ministère des Affaires sociales n'a pas pour
rôle de faciliter à des entrepreneurs privés la
création de commerces avec les fonds publics.
M. Forget: Je crois, M. le Président, que le ministre est
incapable de vivre avec les conséquences de ce qu'il vient de dire,
parce qu'il fait une distinction absolument artificielle entre des services et
des biens.
Je vois mal le ministère des Affaires sociales se mettre à
fabriquer les draps de lits, les seringues, tous les objets jetables qui sont
utilisés dans le réseau hospitalier, les médicaments. Il
n'y a aucune différence entre acheter un drap et acheter le service de
quelqu'un qui le lave à tous les jours? C'est l'entreprise
privée, de la même façon. Mais, s'il veut que le
réseau des établissements publics devienne complètement
autarcique, qu'il ne s'alimente que des choses qu'il produit lui-même, il
va créer une espèce de sous-économie qui n'aura aucun lien
avec l'extérieur, même avec le reste de l'économie du
Québec. C'est un principe qui ne tient pas debout, M. le
Président.
M. Lazure: M. le Président, je pense que le
député de Saint-Laurent charrie. On reconnaît le style d'il
y a quelques semaines. Vous essayez...
M. Forget: Pas du tout, c'est un principe qui n'a pas de
sens.
M. Lazure: II n'est pas question que le ministère se
mette...
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
M. Lazure: ...à fabriquer des draps et des matelas,
quoique cela se fasse dans certains pays, et ce n'est pas si absurde, mais il
n'en est sûrement pas question à court terme. La
prolifération, la multiplication des contrats à
l'extérieur, par une main-d'oeuvre extérieure, est un
phénomène relativement nouveau dans le secteur hospitalier. Si
vous regardez le secteur hospitalier, au-delà des six dernières
années où vous l'avez connu, vous admettrez cela. C'est un
phénomène relativement nouveau, comme le phénomène
de la fermeture des lits à 50% est un phénomène
nouveau.
Je dirai la même chose, il s'agit de solutions simples et
simplistes de la part d'administrateurs hospitaliers, dans bien des cas.
M. Forget: M. le Président, je ne poursuivrai pas le
débat, parce que je suis satisfait d'avoir montré, par les
réponses du ministre, qu'effectivement son objectif est purement
idéologique là-dedans. C'est parfaitement son droit de pousser
l'idéologie qu'il veut, étant donné qu'il a
l'autorité pour le faire.
Cependant, ce à quoi il est astreint, à mon avis, c'est de
dire publiquement ce qu'il en coûte aux contribuables pour appuyer et
favoriser une idéologie comme la sienne. Dans le cas de certains
établissements hospitaliers, les coûts additionnels qu'a
entraîné ou qu'aurait pu entraîner, si la recommandation du
ministère avait été suivie, l'abandon des contrats
privés se chiffreraient par plusieurs dizaines de milliers de dollars,
par année.
M. Lazure: M. le Président, c'est une affirmation
complètement gratuite que le député de Saint-Laurent fait
et, en temps et lieu, on pourra produire les chiffres. A ce moment-là,
j'aimerais bien aussi qu'on puisse produire les chiffres des profits
réalisés par des entrepreneurs privés, que ce soit en
entretien ménager, que ce soit en alimentation, que ce soit en services
de sécurité.
M. Forget: Mais, quand vous avez le prix du contrat, vous avez le
profit qui est inclus dedans. Donc, vous avez ce coût-là. Si le
ministre prétend que ce sont des affirmations sans fondement, il n'a
qu'à produire les chiffres des cas particuliers qui ont
été discutés avec le ministère durant
l'année.
M. Lazure: Si l'ex-ministre avait tenu ces bilans au
ministère, on pourrait les produire aujourd'hui. Ils n'ont pas
été tenus et nous allons essayer...
M. Forget: Le problème a été posé par
le ministre, il n'a pas été soulevé avant lui.
M. Lazure: ...de les recueillir, Nous les produirons en temps et
lieu.
M. Forget: Je peux vous citer les noms, si vous le souhaitez, des
établissements qui ont été impliqués
là-dedans. Mais j'aurais supposé que le ministre aurait pu
volontiers étaler tout simplement des choses qui sont
d'intérêt public et où sont impliquées, dans la
poursuite d'un objectif qui lui est propre et qui est propre à son parti
dans cette question, les conséquences financières de ces
décisions ou de ces préférences.
Je pense qu'avant de figer dans le béton une directive
gouvernementale il dit qu'il a des rencontres dans le moment avec
l'Association des hôpitaux une politique comme celle-là, au
moment de l'étude des crédits, il est tout à fait opportun
de révéler ce qu'il va en coûter de plus aux
contribuables.
M. Lazure: M. le Président, c'est presque induire les gens
en erreur, je répète qu'il n'y a pas eu de directive. Cela a
été une incitation. Les pourparlers continuent.
M. Forget: Vous n'avez pas l'intention d'en faire une
directive?
M. Lazure: Nous avons l'intention de persuader les
administrations hospitalières de transformer la main-d'oeuvre
extérieure, à laquelle elles ont recours, en main-d'oeuvre
interne, régulière.
M. Forget: S'il arrivait qu'il en coûtait plus cher, est-ce
que le ministre est prêt à s'engager à absorber
automatiquement les surplus qu'une analyse financière, à laquelle
son ministère participerait, évidemment, révélerait
devoir découler de son application?
M. Lazure: Le ministre a autant le sens des
responsabilités que le député de Saint-Laurent. Il s'agira
de faire l'étude de ces coûts. A première vue, il n'y a pas
de raisons, pour lesquelles cela coûterait plus cher,
théoriquement.
M. Forget: Je dis que si cela coûtait plus cher, est-ce que
le ministre accepterait d'absorber en totalité les coûts
additionnels?
M. Lazure: On avisera, à ce moment.
M. Forget: M. le Président, je crois que le
ministre...
M. Lazure: Vous voulez me faire présumer... l'étude
n'est même pas finie et vous voulez que je rende une décision. Ce
serait tout à fait imprudent, vous l'admettrez.
Ml. Forget: Je crois que le ministre se cache derrière des
études à venir. Il a déjà des études sur des
cas particuliers qui sont assez révélatrices pour lui permettre
de dire publiquement qu'effectivement, il en coûte passablement cher dans
certaines circonstances et que ce n'est pas pour rien que l'Association des
hôpitaux fait des difficultés, parce que...
M. Lazure: C'est encore une affirmation gratuite, je le
répète. Nous n'avons pas eu de réclamation de la part
pour autant que je sache, à moins que les fonctionnaires ne
m'aient pas transmis ces renseignements d'hôpitaux, indiquant que
nous désirons abandonner le contractant extérieur, mais cela va
nous coûter tant, alors payez-nous. A ma connaissance, on n'a pas eu ces
réclamations encore.
M. Forget: M. le Président, n'est-il pas vrai que dans le
cas, par exemple, de l'hôtel-Dieu du Sacré-Coeur-de-Jésus,
il y a eu des discussions, il a été question de l'abandon
possible d'un contrat, il y a eu une opposition assez ferme de la part de
l'administration de l'établissement, et une analyse financière a
révélé qu'il y avait un coût additionnel
considérable.
M. Lazure: Sur le coût, c'était à
l'époque des Fêtes, au mois de décembre, il y a eu un
chiffre de présenté par l'administration hospitalière.
M. Forget: Est-ce qu'on peut connaître le chiffre?
M. Lazure: Quant à moi, le chiffre qui a été
présenté, je ne sais pas s'il a été
disséqué et s'il y a eu un consensus avec les gens du
ministère, il faudrait que je consulte. Vous semblez avoir de
très bons renseignements.
M. Forget: Sans doute.
M. Lazure: Oui. C'est un bon exemple. On me donne des chiffres,
sous toute réserve. Cela date d'il y a cinq mois. Quant à
l'hôpital Sacré-Coeur-de-Jésus, à Québec, le
problème est arrivé sur mon pupitre, suite à un conflit de
relations de travail assez sérieux. Il s'agissait d'une entreprise
d'entretien ménager extérieure dont les employés
s'étaient syndiqués. A ce moment, les salaires de ces
employés syndiqués de l'entreprise extérieure
étaient inférieurs aux salaires des employés
réguliers de l'hôpital. Il y a eu grève, si je me rappelle
bien, de la part de ces employés, un conflit qui a duré plusieurs
jours, sinon plusieurs semaines. Finalement, le conseil d'administration de
l'hôpital en est arrivé à la conclusion d'abandonner le
contrat avec les gens de l'extérieur, de transférer les
employés qui travaillaient pour cette entreprise extérieure, d'en
faire des employés réguliers et d'acheter aussi
l'équipement. Alors, la somme globale qui a été
avancée à l'époque, était de $45 000 sur une base
annuelle, incluant l'équipement.
Là, il reste que c'est discutable, à savoir, encore une
fois, ces $45 000, est-ce qu'ils représentaient, jusqu'à un
certain point, les profits de l'entreprise extérieure ou pas? Chose
certaine, c'est que...
M. Forget: Ecoutez, M. le Président, ne mélangeons
pas les choses. Si on donnait $45 000 de plus, on ne veut pas dire que
c'étaient les profits.
C'est $45 000 de plus, ce n'est pas $45 000 de moins.
M. Lazure: Ce que je veux dire, c'est que la somme de $45 000
incluait certainement en partie les profits que faisait le propriétaire
de cette entreprise.
M. Forget: Qu'on m'explique ça, parce que je ne sais plus.
Comment cela se fait-il qu'en abandonnant un contrat où ça nous
coûte $45 000 de plus, on puisse dire que l'entrepreneur faisait $45 000
de profits?
M. Lazure: Je pose le problème autrement.
M. Forget: Par définition, on ne les lui donnait pas ces
$45 000.
Le Président (M. Clair): Messieurs, s'il vous plaît,
voulez-vous parler un à la fois. Je suis convaincu que tous deux, vous
considérez que ce que vous dites est important et que vous
désirez que ce soit reproduit, c'est pour le journal des Débats
que je fais cette intervention.
M. Lazure: Alors, je recommence. Encore une fois, c'est sous
toute réserve, car c'est de mémoire. Ces chiffres m'ont
été fournis. Est-ce que vous pouvez en parler de façon
plus détaillée, M. Dallaire?
Enfin, aussi de mémoire, la réclamation ou, tout au moins,
une lettre qui nous a été transmise par le centre hospitalier en
question stipulait qu'il y aurait un coût supplémentaire de
quelque $45 000, dont $25 000 d'équipement, je crois, et une vingtaine
de mille dollars au niveau du personnel, puisqu'il devait embaucher un chef
d'entretien ménager qu'il n'avait pas antérieurement. Ce sont
à peu près les renseignements dont je me souviens de ce qui s'est
passé dans la demande de l'établissement. Il reste à
concrétiser sur le plan financier...
M. Shaw: Ce sont des montants...
M. Lazure: Non, c'est le montant additionnel que l'hôpital
a dû payer pour intégrer ces employés à son
personnel régulier.
M. Shaw: D'accord.
M. Forget: Est-ce que son budget a été
majoré en conséquence?
M. Lazure: J'aimerais ajouter un facteur. Si on avait
gardé, toutefois, le service extérieur, le personnel étant
syndiqué, le contrat, bien entendu, aurait augmenté. Alors, il
faudrait faire la part des deux, si on veut faire une petite analyse de
coûts-bénéfices. Pour l'équipement, cela concerne
seulement la partie amortissement sur une première année.
M. Forget: D'un autre côté, cette somme n'inclut pas
nécessairement tous les avantages mar-
ginaux, enfin, la valeur présente des avantages marginaux, les
vacances et des choses de ce genre.
M. Lazure: Dans son estimation, l'établissement avait
inclus les salaires, les bénéfices marginaux et
l'équipement.
M. Forget: Un autre cas semblable s'est posé, je crois,
pour le Centre hospitalier Robert-Giffard. N'est-il pas vrai qu'il y a eu,
là aussi, des difficultés?
M. Lazure: Il y a eu des décisions au niveau de
Robert-Giffard, qui se sont passées pas longtemps après le
premier. Le centre hospitalier a fait une analyse de
coûts-bénéfices à sa façon, dont on a eu
copie par la suite. La décision a été prise par le conseil
d'administration de donner le contrat tel que prévu par eux, à
l'époque.
M. Forget: De mémoire, est-ce qu'on se souvient de la
différence de coûts qui était impliquée dans ce
cas?
M. Lazure: La différence de coûts n'a pas
été analysée au ministère ou étudiée
comme telle, mais, à mon souvenir, ça se chiffrait,
d'après les dires de l'hôpital, dans les $200 000.
M. Forget: $200 000 annuellement?
M. Lazure: C'est ce qu'on nous a dit, mais ça n'a pas
été vérifié à l'hôpital. Je pense que
c'est important; comme à Sacré-Coeur, le montant
supplémentaire qui nous a été demandé ne tient pas
compte de ce qui aurait été négocié avec le
syndicat à ce moment-là, avec les syndiqués. Les contrats
antérieurs impliquaient des gens non syndiqués qui,
d'après les données qu'on avait, étaient au salaire
minimum.
M. le Président, si vous le permettez, en rapport avec cette
série de questions du député de Saint-Laurent, il essaie
de démontrer que cette politique de confier le moins possible de
tâches dans un hôpital à des entrepreneurs extérieurs
va coûter plus cher à l'Etat. C'est possible, je ne le nie pas.
J'ai dit tantôt que, quant à moi, l'analyse est loin d'être
terminée et qu'il n'y a pas eu de directives. Même si on arrivait
à la conclusion que ce transfert de main-d'oeuvre coûte X millions
de dollars, la proposition pourrait être encore valable. Le gouvernement
aura un choix à faire à ce moment-là, comme il a un choix
à faire quand il s'agit de négocier des conventions collectives
lors d'un front commun ou en toute autre circonstance. J'ai souligné
tantôt qu'un des facteurs qui nous incitent à préconiser
cette politique, c'est que c'est un nid à problèmes de relations
de travail dans un hôpital.
On a eu un exemple, celui que vous avez soulevé vous-même,
l'hôtel-Dieu du Sacré-Coeur, qui a défrayé les
manchettes des journaux de Québec pendant plusieurs semaines et c'est
une provocation de conflits pour l'ensemble du personnel dans un hôpital.
Je pense qu'il faut tenir compte... c'est trop facile, c'est trop simpliste
d'essayer de démontrer qu'on veut préconiser une politique qui
coûte cher. On veut essayer de préconiser une politique qui va
empêcher d'utiliser des fonds publics pour des entrepreneurs
privés qui vont y tirer leurs profits d'une part, et ensuite essayer
d'empêcher de minimiser le plus possible les conflits dans le milieu
hospitalier, et Dieu sait, qu'il y en a eu depuis cinq ou six ans.
M. Forget: M. le Président, sur le même plan, je
crois que j'ai fait la démonstration effectivement qu'il y avait un
coût additionnel dans ces cas-là.
M. Lazure: II n'y a personne qui a nié cela.
M. Forget: S'il n'y a personne qui le nie, j'en suis heureux,
parce que c'est un élément important. Le ministre dit avec raison
qu'il y a des décisions à prendre. On a d'un côté un
budget de développement de $81 millions environ cette année et la
décision que le ministre des Affaires sociales devra prendre dans des
cas comme ceux-là, dans le fond, c'est un choix non pas entre le bien
absolu et le mai absolu, mais entre deux biens même à ses propres
yeux. Ce que je veux dire, c'est qu'il devra choisir de consacrer les fonds
additionnels qu'il a et qui lui sont très étroitement
mesurés, soit à développer des services, donc au
bénéfice de la clientèle, au bénéfice des
malades possibles et de la clientèle du réseau des Affaires
sociales, soit à privilégier ceux qui travaillent à
l'intérieur de ce réseau. Il va devoir faire un choix entre les
deux. C'est un choix qui est pénible. Ce choix doit tenir compte,
justement, de ces réalités et pas seulement d'une
idéologie qui se prononce de façon très arbitraire,
à mon avis, sur la question de l'entreprise privée, de
l'entreprise publique. De toute manière, j'ai toujours cru que les gens
qui travaillent, le font ordinairement s'attendant à être
payés et on se rend compte que dans le secteur public, c'est la
même chose. Si l'on se débarrasse d'un contrat, on se rend compte
qu'on est tout de suite en face d'une demande pour l'engagement des gens qui ne
travaillent pas pour la gloire seulement, des engagements de cadres pour
superviser ces gens-là, ces cadres-là également sont
payés. Alors, il ne faut pas se faire d'illusion et ne pas s'illusionner
avec des mots. Les profits, c'est de la rémunération pour les
gens qui travaillent, très analogue à la
rémunération pour les cadres. Ce qui compte aux yeux de
l'intérêt public, c'est le coût total de tout cela, parce
que c'est ce qui mesure la capacité du réseau de donner plus ou
moins de services.
M. Lazure: M. le Président, je ferai remarquer aussi que
les relations de travail harmonieuses dans le milieu hospitalier
représentent un coût énorme. Les débrayages à
répétition dans le milieu hospitalier, comme on a eu depuis cinq
ou six ans, ont représenté un coût énorme en dollars
et aussi en pénalité vis-à-vis de la population qui avait
besoin de services et qui en était privée.
M. Forget: Sans aucun doute, mais si le ministre pense qu'il peut
acheter la paix de ce côté-là avec quelques dollars, je
pense qu'il va être déçu.
M. Lazure: Vous caricaturez, M. le député de
Saint-Laurent.
M. Shaw: Sur le même sujet, parce que c'est très
salutaire. Vous avez parlé, M. le ministre, tantôt, de la question
des autres cadres qui étaient prévus par certaines
administrations dans les centres hospitaliers et, d'un autre côté,
vous êtes prêts à en faire d'autres par des directives
potentielles pour créer des cadres dans le domaine des services qui sont
maintenant remplis par contrats. A mon point de vue, c'est évident que
les hôpitaux que j'ai étudiés pour me préparer
à cette étude, dans tous les hôpitaux, la même
histoire a été donnée, soit que la pression du budget va
diminuer les services. Je vois que sur la question d'enlever le droit des
administrations de prendre les services au meilleur prix possible, vous tenez
compte de cela avec une directive qui peut occasionner des dépenses
majeures à cause de cela. La situation, vraiment, dans les
hôpitaux de Montréal est dans un état de crise. La
diminution des services est réelle. Ce n'est pas une question de
changement de forme d'administration.
S'il y a un hôpital ou deux hôpitaux qui sont mal
administrés, c'est une question, mais, quand pour tous les
hôpitaux c'est la même chose, ce n'est pas leur administration qui
est en faute, c'est le ministère lui-même. Peut-être ont-ils
raison? C'est peut-être le ministère qui a tort. Qu'il y ait une
administration qui ait mal fonctionné, qui ait eu des déficits
à cause d'une mauvaise administration, je suis prêt à
l'accepter. Mais quand tous les hôpitaux disent la même chose,
qu'ils vont avoir des déficits causés par la pression de changer
la classification des lits, ou de diminuer le montant accordé pour les
services spécifiques, il faut dire que le ministère a
peut-être tort dans son administration des hôpitaux. Je veux
simplement demander au ministre s'il peut faire face à ces
problèmes en disant que la responsabilité d'un service de
santé d'un Etat est de rendre le service à la population qui est
malade, pas de faire une situation parfaite pour les gens qui travaillent dans
les hôpitaux. Nous avons tous payé le prix pour une qualité
de service qui était vraiment une des meilleures du monde. De jour en
jour, des changements de politiques sont effectués dans le
ministère des Affaires sociales.
M. Lazure: Je pense qu'on revient à la discussion de cet
après-midi. C'est vrai que les hôpitaux se plaignent depuis
quelques années de ne pas avoir suffisamment d'argent. Mais cela reste
à démontrer. Je pense que le député de
Saint-Laurent sera d'accord là-dessus parce que je l'ai entendu souvent,
quand j'étais dans le réseau hospitalier, faire des
réprimandes aux administrateurs hospitaliers, disant que les
administrateurs étaient de mauvais administrateurs dans beaucoup de cas.
Je trouve que c'est tellement subjectif. C'est un peu comme la vertu. Il n'y a
pas de limites à la vertu. Il n'y a pas de limites aux investissements
qu'on pourrait faire dans le réseau hospitalier. Les administrateurs et
les médecins continueraient de dire qu'ils n'en ont pas suffisamment. On
ne peut que simplement vous répéter que, dans la mesure où
on peut comparer avec d'autres pays ou d'autres provinces, actuellement les
hôpitaux généraux, surtout ceux que vous défendez
avec beau-Goup d'acharnement, et c'est tout à votre honneur, mais
surtout ceux que vous défendez dans la région de Montréal,
ces hôpitaux ont non seulement des cadres en nombre supérieur aux
hôpitaux comparables dans toutes les autres provinces, mais aussi pour
l'ensemble des employés. Et leurs frais généraux sont plus
élevés. A un certain moment, on ne peut pas travailler seulement
dans l'absolu et dire: Etant donné que tous les administrateurs
d'hôpitaux de la région de Montréal réclament de
l'argent donc on doit avoir tort, donc on doit leur donner de l'argent. Vous
admettrez que, si on est responsable, on va comparer avec d'autres pays,
d'autres provinces. Ces chiffres sont publics, vous pouvez les avoir. M. Forget
s'est promené avec ces chiffres il y a deux ans, le Dr Brunet, le
sous-ministre, aussi, et ces chiffres sont connus.
M. Shaw: C'est intéressant que vous soyez de l'autre
côté de la clôture maintenant.
M. Lazure: Oui.
M. Shaw: Je suis d'accord avec votre responsabilité de
garder la bourse du public, c'est très important. Mais ce qui
m'inquiète, c'est que nous pouvons comprimer les dépenses
jusqu'à un certain point, après lequel nous avons des
problèmes de service.
M. Lazure: Tout à l'heure vous avez donné l'exemple
de lits transformés en lits pour malades chroniques avec diminution du
budget. On vous répète, pour la quatrième fois, qu'il n'y
a pas de diminution de budget quand 40 lits sur 400 sont transformés
pour des malades chroniques. Il n'y a pas de diminution du budget. S'il y a des
administrateurs hospitaliers qui vous font croire cela, ce n'est pas la
vérité.
Seulement un exemple, le coût per capita, par personne, des
services hospitaliers au Québec. Ce sont des chiffres du
fédéral, ce ne sont même pas nos chiffres, c'est
tiré de Statistique Canada. Le Québec se classe tout de suite
après les Territoires du Nord-Ouest, qui ont un coût per capita de
$356.40; le Québec est à $234.59; l'Ontario est à $216.70;
le Manitoba à $222.19; la Saskatchewan à $198.87; l'Alberta, etc.
On se classe au sommet des coûts per capita et après cela on nous
dit que les coupures sont épouvantables. Il y a quelque chose qui ne
marche pas.
M. Shaw: Je suis d'accord avec votre responsabilité dans
ce domaine, mais faire une comparaison entre un centre urbain comme
Montréal et
un centre à l'extérieur, une petite ville, ce n'est pas la
même chose.
M. Lazure: Cela se ressemble. Mais encore une fois, M. le
député de Pointe-Claire, cette résistance et cette
position des administrateurs hospitaliers, elle se comprend parce que,
jusqu'à il y a deux ans, le gouvernement remboursait les
déficits. Cela s'est fait pendant plusieurs années.
Deuxièmement, le ministère, à cause du budget global,
à mon avis, n'a pas surveillé d'assez près l'expansion du
personnel dans les hôpitaux généraux et il y a eu une
expansion considérable du personnel dans les hôpitaux
généraux. Si on veut parler de responsabilité, M. le
député de Saint-Laurent, vous en accrochez un peu au passage
parce que c'était la responsabilité du ministère des
Affaires sociales de restreindre la multiplication des postes dans les
hôpitaux généraux.
M. Forget: M. le Président, je ne ferai pas trop de
commentaires là-dessus parce que je suis, fondamentalement, en
désaccord avec cette proposition, si l'on croit, comme le ministre dit
qu'il le croit, dans une responsabilité des gestionnaires du
réseau. Il y a, bien sûr, une fourche dans les chemins que l'on
peut suivre là-dessus; on peut vouloir contrôler, du
ministère, le réseau; on peut vouloir, au contraire, lui donner
une flexibilité, une souplesse de gestion en lui confiant des
responsabilités, mais ce qui est certain c'est qu'on ne peut pas faire
les deux à la fois. Si on confie les responsabilités à
l'intérieur d'un budget global, on ne peut pas en même temps
contrôler le nombre de postes parce qu'on se rendra bientôt compte
qu'il y a une contradiction dans les termes.
A tout événement, ce n'est pas cette voie que je veux
poursuivre parce que cela ne nous mène nulle part, c'est une expression
d'opinion essentiellement. J'aimerais poursuivre sur un autre aspect de la
gestion du réseau hospitalier, ou du moins des directives ou des
politiques du ministère vis-à-vis de cette gestion. J'ai devant
moi une résolution adoptée par le Conseil national du Parti
québécois, auquel certains des collègues du ministre
je ne pense pas que le ministre lui-même était là ou
enfin s'est exprimé là-dessus à ce moment ont dit
que le Québec devrait prendre à sa charge tous les risques des
hôpitaux et des commissions scolaires. Ce qu'on veut dire par cela c'est
qu'essentiellement ils devraient s'auto-assurer pour toutes les pertes de feu,
vol, responsabilité civile, etc. Or, il semble que certains des
collègues du ministre ont appuyé cette notion. J'aimerais savoir
s'il entre également dans les objectifs du ministre d'aller vers
l'auto-assurance tous risques et, si oui, un certain travail est-il
amorcé de ce côté ou si c'est simplement un objectif
à long terme?
M. Lazure: Non, le sous-ministre m'informe qu'il y a un
comité interministériel qui, précisément,
étudie toute cette question. C'est une question complexe. Il y a des
Etats qui ont décidé, après étude, de ne pas
assurer leurs établisse- ments hospitaliers. Ce n'est pas aussi farfelu
que cela en a l'air.
M. Forget: Je n'ai pas fait de critique, M. le ministre.
M. Lazure: L'étude est en cours dans un comité
interministériel, actuellement. Je ne peux pas vous en dire plus.
M. Forget: C'est une étude qui est préliminaire,
dans le sens où on n'a pas pris une option? Ce n'est pas une
étude pour savoir comment le faire, c'est une étude pour savoir
si oui ou non il serait opportun de le faire?
M. Lazure: Je n'ai pas d'option ni dans un sens ni dans
l'autre.
M. Forget: II y a une dernière question, et ce sera ma
dernière, M. le Président, sur l'ensemble des crédits du
programme 11.
Il y a eu certaines dépenses. On a touché à cela de
façon très indirecte, cet après-midi. Il y a eu durant la
période de grève, au printemps et à l'été
dernier, un impact budgétaire sur les hôpitaux qui étaient
l'objet de ralentissement ou de grève, ou alors qui avaient pris des
mesures de lock-out, on a parlé de cela. Ce dont on n'a pas parlé
on dit qu'on est en train d'étudier les rapports financiers,
etc., pour savoir de quoi il en retourne c'est un engagement, moral au
moins, que le ministère a pris. Enfin, pour tout dire, c'est moi qui
avais pris avec, bien sûr, la collaboration de certains fonctionnaires,
vis-à-vis d'un certain nombre de centres hospitaliers, dans la
région de Montréal, qui durant la période la plus
aiguë de ce ralentissement et à cause du fait que certaines
unités de négociation, certaines centrales même avaient
conclu, plus tôt que d'autres des ententes avec l'Association des
hôpitaux et le comité patronal de négociation, certains
hôpitaux ont donc supporté un achalandage plus que normal durant
cette période, un achalandage qui, évidemment, a porté au
maximum leurs ressources matérielles et humaines ce qui,
inévitablement je ne pense pas que ce soit sorcier a
entraîné des dépenses additionnelles.
A l'époque, ces hôpitaux ont dit: Ecoutez, c'est une
question d'intérêt public, les gens se pressent à nos
portes. Nous sommes les seuls à pouvoir recevoir les urgences et les
opérations qui étaient électives, mais qui, à force
d'attendre, sont devenues urgentes. Allez-vous, quand même, nous endosser
quant aux dépenses additionnelles que cela va comporter? Il y a donc eu
un engagement moral qui n'était pas un chèque en blanc, dans le
sens que c'était une assurance que, pourvu que nous puissions nous
entendre avec eux sur l'importance, sur l'ordre d'envergure de ces
dépassements, évidemment, à priori, nous les regarderions
de façon sympathique.
Je me demande si on a donné suite à cela. Si oui,
qu'est-ce qui en est résulté?
M. Lazure: M. le Président, j'aimerais savoir du
député de Saint-Laurent d'abord, quels étaient ces
hôpitaux envers lesquels il a pris un engagement moral.
M. Forget: Ecoutez, de mémoire, ce sont ceux qui
fonctionnaient à ce moment-là; donc, principalement les grands
hôpitaux dont les infirmières faisaient partie du Cartel des
organismes professionnels de la santé et avec lesquelles nous avions
fait une entente dès le mois de mars. La période dont je parle,
c'est la période d'avril, mai, juin.
Donc, cela devait être principalement les hôpitaux
d'enseignement affiliés à McGill, parce que je crois que c'est
là qu'on trouve les infirmières unies qui faisaient partie du
cartel.
M. Lazure: Pourrais-je demander au député de
Saint-Laurent d'élaborer un peu plus sur les critères pour le
choix de ces hôpitaux? Est-ce que le critère, c'était que
les infirmières continuent à travailler ou s'il y avait d'autres
critères?
M. Forget: Non, les seuls critères qu'il y a eu, c'est que
ces hôpitaux continuaient à fonctionner, alors que les autres
étaient presque rigoureusement fermés. A cette époque,
comme tout le monde le sait, j'imagine, Saint-Luc, l'Hôtel-Dieu,
Notre-Dame, Maisonneuve-Rosemont et Sainte-Justine étaient dans un
état de fonctionnement... Enfin, on ne peut même pas appeler cela
un état de fonctionnement. Il y avait, dans certains cas, 14 malades
dans un hôpital de 700 lits. Dans d'autres cas, il y avait 32 malades,
enfin, ce genre de chose-là; les urgences étaient fermées.
Donc, les hôpitaux n'existaient plus et c'était principalement du
côté francophone, à cause des affiliations syndicales qui
étaient globalement dans les mêmes secteurs.
Il y avait un autre groupe d'hôpitaux qui étaient
affiliés à une autre centrale avec lesquels l'entente
était conclue. C'est facile à vérifier; on n'a qu'à
regarder la liste des affiliations syndicales. Je pense que c'est largement
là qu'on peut retrouver, cela. De toute façon, j'imagine qu'on a
les statistiques de fonctionnement. Le critère, c'était qu'est-ce
qui fonctionne et qu'est-ce qui ne fonctionne pas? Il n'y en avait pas
d'autres.
M. Lazure: Oui. Alors, je pense que le sous-ministre peut
répondre à cette question; j'y reviendrai tantôt.
Il y a eu un examen de la situation et des réclamations pour
chacun des centres hospitaliers et on s'est efforcé de
déterminer, de justifier, en fait, les augmentations de budgets par
rapport aux années précédentes et aux augmentations de
volumes. Finalement, il y a eu des recommandations, des discussions avec les
gens du financement et il nous est apparu, avec les données qu'on avait
et les chiffres qu'on a pu obtenir, qu'il était relativement arbitraire
de donner ou de ne pas donner, à toutes fins pratiques, parce que la
preuve chiffrée de l'augmentation de volumes qui était
théorique réelle, mais qui, en pratique, aurait dû se
refléter au niveau du nombre d'examens, de visites, etc., n'était
pas impressionnante. La décision qui a été prise, en bout
de ligne, c'est de maintenir le statu quo, c'est-à-dire de ne pas en
tenir compte.
M. Forget: Je vois.
Le Président (M. Clair): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, comment expliquer la
nécessité de 140 employés dans un hôpital à
capacité maximale de 80 lits? Comment le ministère peut-il
entériner une convention collective dans un hôpital où il
faut obligatoirement, à cause de la convention collective, cinq
personnes différentes, le matin, pour faire le ménage dans une
chambre?
M. Lazure: Pour la deuxième partie de la question, M. le
Président, je pense bien que M. le député d'Argenteuil se
rend compte que c'est une question qui est débattue au moment de la
négociation. Une fois la convention signée, ce n'est pas la
responsabilité, le devoir ou le loisir du ministère d'y revenir.
Il faut vivre avec cela.
Dans la première partie de la question, 140 employés pour
80 lits, dites-vous? Vous insinuez que c'est beaucoup d'employés; c'est
ce que vous dites?
M. Saindon: Oui.
M. Lazure: Tout est relatif. Il y a des hôpitaux à
Montréal où le rapport entre le nombre de patients et
d'employés est beaucoup plus élevé. Inversement... Cela,
je le sais...
M. Saindon: J'admets cela, mais je ne prendrai jamais comme
barème les hôpitaux francophones de Montréal...
M. Lazure: Anglophones aussi; cela n'a rien à faire
avec...
M. Saindon: ... connaissant le contexte des hôpitaux
francophones de Montréal.
M. Lazure: Dans l'ensemble des hôpitaux
généraux de la région de Montréal, le rapport
employés-patients se situe autour de 3,5 ou 4 pour un. Donc, votre
hôpital est modeste comparé aux hôpitaux de
Montréal.
M. Saindon: Modeste, mais ce n'est quand même pas
explicable ni acceptable, à moins que les gens qui travaillent,
lorsqu'ils travaillent dans ces établissements, ne donnent jamais un
plein rendement. Ils ne peuvent pas donner leur plein rendement parce qu'ils
vont passer une partie de leur temps à ne rien faire.
M. Lazure: Encore une fois, c'est un phénomène
historique qui date d'un certain nombre d'années. Je ne pense pas qu'on
puisse y remédier subitement.
M. Saindon: Je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Clair): Le programme 11, dans son entier,
sera-t-il adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Forget: Je vois mes notes et, si vous permettez, M. le
Président, j'aurais une brève question.
Le Président (M. Clair): Allez-y avant que nous
l'adoptions.
M. Forget: Ce serait au programme 11, élément 3.
C'est sur les hôpitaux d'enseignement. Je ne reviendrai pas sur les
problèmes de financement et de normalisation. Je pense qu'on en a
suffisamment parlé ce matin. Mais, peut-être qu'à la
lumière des difficultés qui semblent se dégager de la
normalisation des budgets, cela peut peut-être encore revêtir une
importance plus marquée. Parce que, si j'ai bien compris, c'est du
côté des hôpitaux d'enseignement qu'on retrouve un surplus
relatif aux budgets normalisés qui viennent d'être
redéfinis par le ministère. Le ministre, lors d'une allocution
devant les étudiants de la faculté de médecine de
l'Université de Montréal, a émis un certain nombre
d'idées parmi lesquelles se trouve la suggestion que l'enseignement
médical, l'enseignement clinique en particulier, du moins, c'est ce que
j'ai compris, devait être complètement repensé. Il a
semblé suggérer que la concentration de la formation clinique
dans certains établissements ultra-spécialisés
était exagérée et qu'il fallait peut-être distribuer
plus généralement les responsabilités de formation
clinique.
Ceci tendrait à suggérer que le ministre souhaite que les
hôpitaux d'enseignement traditionnel, ultra-spécialisé,
aient un rôle relativement moins grand dans la formation médicale.
Cela a sûrement aussi des implications de coûts, dans le sens d'une
réduction considérable des dépenses qui sont faites dans
ce milieu. Mon interprétation des propos du ministre est-elle correcte?
Envisage-t-il de façon favorable la constitution peut-être d'une
commission administrative, la notion est dans l'air depuis un certain temps, au
niveau du conseil régional, de manière que les guerres de clocher
qui, il faut bien s'en rendre compte, ont toujours existées entre les
différents hôpitaux d'enseignement, soient amenuisées,
qu'il y ait une meilleure coordination des efforts de manière qu'avec un
peu de temps, un peu d'efforts et un peu de persuasion, les dépenses
soient moins excessives, qu'il y ait moins de concurrence et de batailles de
clocher dans ces milieux. Qu'on réduise peut-être les
dépenses de l'enseignement, en milieu ultra-spécialisé,
qu'on ait peut-être des ressources disponibles pour favoriser une
approche moins ultra-spécialisée dans la formation
médicale.
M. Lazure: Les remarques que je faisais aux étudiants se
situaient dans le contexte suivant. Ayant exposé aux étudiants
les clientèles qu'on juge prioritaires, par exemple, les malades
chroniques, les personnes âgées, les handicapés, j'ai
enchaîné en disant qu'il serait utile, pour les futurs
médecins comme pour l'ensemble des professionnels de la santé, au
cours de leur formation, d'être exposés à des milieux
différents et en particulier, à ceux des CLSC, des centres
d'accueil pour personnes âgées ou pour mésadaptés
sociaux. Je dois dire qu'à ce moment ce n'était pas tellement
l'aspect économique ou l'aspect des rivalités entre
hôpitaux universitaires qui me préoccupait. C'était
plutôt de procurer aux futurs professionnels un éventail plus
large d'expérience et en espérant aussi qu'à ce moment le
futur médecin ou professionnel de la santé s'intéresse
davantage aux malades chroniques ou aux personnes âgées, une fois
sa formation terminée.
M. Forget: Oui, mais cela, M. le Président, n'arrivera pas
tout seul. Evidemment si on veut donner des expériences cliniques dans
un milieu où on s'occupe de malades chroniques, de personnes
âgées ou de handicapés, on va demander des fonds pour cela,
à moins d'avoir tout à coup une hausse des crédits de
développement. Est-ce que cela ne pose pas tout le problème de la
très grande concentration des ressources dans un petit nombre
d'hôpitaux, du double emploi des services ultra-spécialisés
et la nécessité de faire quelque chose à ce propos?
M. Lazure: II faut dire que ce qui est coûteux dans les
hôpitaux d'enseignement, bien souvent, c'est dans des domaines où
les aspects techniques ou plus précisément l'équipement
sont sophistiqués et coûteux. Quant à l'enseignement, genre
tuteur ou l'enseignement clinique, où un étudiant suit un patron
toute la journée ou une partie de la journée, cela n'est pas
tellement coûteux et, dans cette optique de diversifier
l'expérience des étudiants, il ne s'agissait pas de classifier
d'autres établissements comme devant devenir universitaires, il y avait
une amorce, par exemple, pour créer des CLSC universitaires.
Personnellement, j'ai hésité beaucoup à entériner
cette amorce de peur, que certains CLSC suivent les traces de certains
hôpitaux universitaires et augmentent de beaucoup leur personnel et aussi
leurs coûts. Je suis plutôt d'avis que l'enseignement doit
être intimement intégré a l'action clinique du praticien et
non cantonné dans un champ d'activité qui devient un peu
artificiel. Si c'est intégré à l'activité du
praticien... je donnais l'exemple du médecin qui veut devenir
omnipraticien, on peut lui enseigner la médecine générale
dans le département de médecine générale d'un
hôpital universitaire de Montréal. C'est une façon, mais on
peut aussi l'envoyer en stage, pendant deux mois, accompagner un
généraliste à la campagne ou dans un quartier de
Montréal et, à ce moment, cela lui procure une expérience
très différente.
M. Forget: Je me permets d'insister, M. le Président, sur
la question de coordination. Malgré
tout, dans les milieux d'enseignement ultraspécialisé, le
ministre ne voit-il aucun avantage à entreprendre des efforts,
j'hésite à peine à dire poursuivre, parce que je pense
qu'ils étaient...
M. Lazure: II y en a qui ont été entrepris
déjà. L'Université de Sherbrooke, par exemple, envoie des
étudiants en médecine dans un CLSC, sinon deux.
Dr Brunet voulez-vous enchaîner, s'il vous plaît?
Au moins deux pour ce qui est des CLSC. Maintenant, sur le plan de
l'enseignement, il y a un travail qui se poursuit, qui s'achève, avec le
ministère de l'Education, les représentants de l'AHPQ et M. Marc
Boucher, essayant d'identifier les coûts de l'enseignement ou les
coûts reliés directement à l'enseignement.
Un des objectifs de cet effort est d'essayer d'isoler, jusqu'à un
certain point, une partie des coûts reliés à l'enseignement
comme tel et de pouvoir en arriver à ce que ces coûts soient
transférés en même temps que les étudiants. Un des
problèmes que l'on a vécus, au cours des dernières
années, c'est que s'il y a un mouvement de 25% des étudiants d'un
centre hospitalier à un autre, les budgets ne sont pas
transférés. Les budgets sont restés dans l'hôpital
où ils étaient et n'ont pas été
transférés en même temps que les étudiants. Comme
cela arrive assez souvent au ministère, on s'est réveillé
avec des coûts supplémentaires, sans économies. Cela, on
l'a vécu à Québec. On peut donner des exemples fort
concrets.
On fait donc un effort pour identifier, de façon précise,
les coûts qui sont reliés, de les isoler dans les budgets et
d'essayer de faire un genre de ratio étudiant. Ce qui permettrait de
répondre à une certaine préoccupation, si on voulait, par
exemple, favoriser la formation dans un milieu de ce centre hospitalier de
malades chroniques, on pourrait envisager qu'une partie du budget soit
transférée avec un certain nombre d'étudiants. Cependant,
on n'en n'est pas rendu là.
M. Forget: Je me suis peut-être mal exprimé, M. le
Président, j'ai peut-être trop parlé en termes
d'enseignement. Je crois que j'avais ici les détails qui nous sont
fournis. Je l'ai fait parce que, normalement, on relie l'enseignement aux
milieux ultraspécialisés. Mais, pour être un peu plus
précis sur ce que j'ai à l'esprit: Depuis des années on
parle, sans avoir été vraiment en mesure de faire grand-chose
à ce sujet jusqu'à maintenant; de la multiplicité des
équipes, par exemple, en chirurgie cardiaque, etc. Il y a plusieurs
exemples.
Il y a deux stratégies possibles; enfin, il y en a trois. Il y a,
premièrement, ne rien faire. Deuxièmement, essayer, par le
ministère seul, de formuler des recommandations et des solutions
à ces problèmes; ce qui a été essayé, je
pense, sans grand succès. La troisième possibilité, c'est
d'essayer de persuader le milieu ultra-spécialisé lui-même
de se regrouper d'une certaine façon, pas nécessairement par des
fusions, même loin de là, mais de se concerter et de s'entendre
sur une façon plus rationnelle de s'organiser. La rationalisation des
soins ultra-spécialisés. Autrement dit, le ministre a-t-il
l'intention de faire un nouvel effort, de ce côté et en
particulier dans la région de Montréal, du côté
francophone où on n'a pas eu beaucoup de succès, jusqu'à
tout récemment, dans les efforts qu'on a faits pour augmenter la
concertation? Mais, il semble que le conseil régional avait
envisagé, peut-être même l'a-t-il mis sur pied, en
collaboration avec la faculté de médecine, un embryon, au moins,
d'une commission administrative des hôpitaux d'enseignement qui aurait
permis de faire cela. Le ministre est-il favorable à un tel
développement?
M. Lazure: Je suis favorable à une plus grande
concertation. Effectivement, elle se fait cette plus grande concertation,
depuis cinq ou six mois à ce qu'on me dit, non seulement entre le
conseil régional qui agit un peu comme le point de ralliement, la
faculté de médecine et les hôpitaux universitaires, mais le
ministère suit de très près tous ces efforts.
M. Forget: Et est disposé à collaborer avec eux, le
cas échéant?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Le programme 11 serait-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le programme 12.
Le ministre des Affaires sociales.
Soins prolongés
M. Lazure: On a touché un peu, au cours du programme 11
un peu beaucoup aux dépenses de fonctionnement des
hôpitaux pour malades chroniques. Alors, les deux éléments
sont "long terme" et "convalescence". Je n'ai pas de remarques
particulières à faire.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Lau rent.
M. Forget: Je veux juste vérifier, M. le Président,
que je comprends bien. Dans les crédits, il y a les sommes
nécessaires pour faire un certain nombre de choses qui sont
décrites dans un document qu'on nous a remis, en plus de contribuer
à certaines sommes spécifiques pour le développement de
nouveaux lits. J'aimerais être sûr de bien comprendre le
troisième article dans cette liste. On dit l'utilisation rationnelle des
ressources actuelles en soins prolongés, laquelle priorité se
traduit par des ouvertures ou des changements de vocation affectant
différents établissements pour
une somme calculée sur une base annuelle, environ $2,5 millions,
cette autorisation permettant l'ouverture de quelque 250 lits additionnels
répartis au bénéfice des établissements des
régions, 1, 4, 6-C ainsi que 7. Si je comprends bien, cela s'ajoute aux
sommes qui sont attribuées à l'hôpital Jean-Talon, à
l'hôpital de Matane, de Buckingham, de Lévis et de
Sainte-Thérèse de Shawinigan. Mais, est-ce essentiellement le
même genre d'expansion auquel on se réfère?
M. Lazure: Dans cette troisième partie, il y a deux
parties. M. Cantin y a fait allusion tout à l'heure. Il y a un certain
nombre de lits qui sont prévus, dont une partie de Buckingham, Matane,
qui se recoupent. Ce sont des budgets d'ensemble. Il y a une partie qui est
importante, qui est en dehors de l'ouverture des lits, qui est un effort. On a
voulu garder un certain montant d'argent pour améliorer les services aux
malades chroniques, surtout sur le plan de la réhabilitation.
M. Forget: $1,2 million, c'est le deuxième
élément.
M. Lazure: C'est cela, c'est le deuxième
élément. Et l'autre montant, ce sont des lits qui s'ouvrent;
certains ont été mentionnés, d'autres n'ont pas
été mentionnés tout à l'heure.
M. Forget: On nous a dit: II y a $1 332 000 qui est
mentionné spécifiquement. Ce sont les hôpitaux que je viens
de mentionner. En plus de cela, il y a $3 millions. Dans les $3 millions, il y
a $2,5 millions, si je comprends bien, qui sont pour les nouveaux lits, mais,
est-ce en dehors de ceux qui sont mentionnés ici ou si c'est le $1 332
000 annualisé?
M. Lazure: Cela se complète. Il y en a qui se recoupent.
Tout à l'heure, vous avez eu ceux qui sont surtout reliés
à des constructions.
M. Forget: Je vois.
M. Lazure: Ceux auxquels on peut faire allusion... Par exemple,
vous en avez à Georges-Frédéric qui sont dans le 250, il y
a l'équivalent de 67 lits. On n'a pas eu besoin de construction. C'est
une utilisation rationnelle de la ressource qu'on fait.
M. Forget: Et cela implique des crédits additionnels. De
même qu'à Jacques-Viger.
M. Lazure: Jacques-Viger, Granby, dont on a parlé tout
à l'heure, Rimouski, Amqui. C'est pour utiliser des ressources qui
existent.
M. Forget: Maintenant, si, le cas échéant, lorsque
la transaction se fera et sera terminée, dans le cas de l'hôpital
Reine-Marie, est-ce que cela ne nécessitera pas des crédits
additionnels qui ne sont pas prévus ici?
M. Lazure: On pense que non. On espère que non. Sous
réserve qu'on n'a jamais su la date où la transaction serait
complétée. On a compté, on compte sur le budget actuel de
l'hôpital, plus le budget de ce qui serait intégré. Et on
prévoit que le personnel sera plus élevé, compte tenu des
fonctions pendant la première année, mais qu'on devrait
être capable de s'en tirer sans budget supplémentaire. Maintenant,
sous réserve de la réalité vécue.
M. Forget: Je n'ai pas d'autres questions sur ce programme, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, à
l'élément 1 du programme 12, Soins aux malades à long
terme, le ministère a-t-il un programme à court terme, de
façon à procurer le nombre de lits nécessaires pour ces
malades dans Argenteuil? Parce qu'il n'y en a pas, excepté le manoir
Saint-Philippe, et il y a dans Argenteuil un besoin très urgent. Ceux
qui réussissent à placer un malade chronique, par exemple, sont
obligés de le faire à Montréal ou à
Saint-Jérôme, quand ils peuvent, car il n'y a pas de place.
M. Lazure: Je ne peux pas vous répondre
immédiatement. On va trouver la réponse. Jusqu'à
maintenant, on en a donné à tout le monde autour, tout le tour
d'Argenteuil, mais...
Je regrette, de mémoire, mes collaborateurs ne semblent pas
pouvoir donner les réponses. On pourra vous les communiquer.
M. Saindon: S'ils ne les trouvent pas, c'est qu'il n'y en a pas.
Cela ne me surprendrait pas.
M. Lazure: Je dois vous avouer que, dans les budgets de
développement, je trouve une réponse très précise:
Dans les budgets de développement prévus, il n'y en a pas.
M. Saindon: Cela ne me surprend pas. Les gens sont obligés
de s'en aller à Montréal, quand ils ne peuvent pas avoir un lit,
autrement, ils végètent et ils se tirent de la misère
comme ils le peuvent.
Le Président (M. Clair): Le programme 12 sera-t-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
M. le Président, comme nous avions remis l'étude du
programme 10 à ce soir j'en remercie le ministre on nous a
distribué un sommaire des programmes de construction de centres
d'hébergement pour personnes âgées qui nous permet de mieux
orienter nos questions. Comme on a dressé des catégories,
j'aimerais baser mes questions sur ces catégories. Je ne
m'arrêterai pas aux centres qui sont en phase de construction, ni
à ceux qui sont en phase de conception, puisqu'il s'agit simplement
d'une question de calendrier, d'échéancier.
J'aimerais commencer avec la troisième catégorie,
où on a trois projets: La résidence Jean-Talon, le Centre
d'accueil Lanoraie et le Centre d'accueil Petite Nation, où on a dit que
c'est en conception, mais revisé techniquement pour des
considérations énonomiques. J'aimerais qu'on m'explique
brièvement quel genre de considérations économiques ont
provoqué cette remise en question de la conception des projets.
Equipement des services sociaux
Le Président (M. Clair): Au cas où... est-ce que
tout le monde est d'accord pour que nous étudiions le programme 10? Oui,
alors le programme 10.
M. Lazure: Pour ces trois projets, c'est la même approche
qui a été adoptée, dans le sens qu'on était
persuadé qu'avec une approche différente, et aussi à la
suite d'un voeu du ministre Lazure, il convenait d'essayer de rationaliser
davantage les projets de rénovation, entre autres, en essayant de faire
davantage d'efforts pour adapter le programme fonctionnel et technique à
des installations existantes et non essayer d'adapter une bâtisse
à un programme.
Nous avons revu, entre autres, ces trois projets de rénovation,
soit à la résidence Jean-Talon voulez-vous des
explications sur chacun?
M. Forget: J'aimerais cela, brièvement, s'il vous
plaît.
M. Lazure: D'accord. Pour vous donner un ordre d'idées,
ces projets, actuellement, font route après une révision en
profondeur dans cette optique d'essayer de chercher à adapter le
programme tel que conçu, sans déranger du tout la programmation,
aux installations existantes.
M. Forget: II faudrait peut-être préciser, je le
fais, parce que certains membres de la commission peuvent se demander de quoi
il s'agit, il s'agit de trois cas où on utilise essentiellement des
établissements existants. Dans le cas du Centre d'accueil de la petite
nation, à Saint-André-Avelin, par exemple, il s'agit de
l'utilisation d'une ancienne école.
M. Lazure: C'est cela, où on va relocaliser le CLSC, et la
majeure partie des travaux sont pour le centre d'accueil.
Pour vous donner une idée des travaux effectués, j'ai des
chiffres ici: Pour la résidence Jean-Talon, d'un projet original
présenté et estimé à $1 460 000, on a réussi
à composer dans cette optique et on croit qu'on peut réaliser le
projet en ne diminuant en aucune façon le nombre de lits, qui est de 82,
je crois, à un projet qui, finalement, pourrait coûter $860 000,
donc, une économie de l'ordre de $600 000 dans ce projet.
M. Forget: Qui résulte de quoi,
précisément?
M. Lazure: Autant que possible, de ne pas changer,
architecturalement parlant, les bâtisses.
M. Forget: Par exemple, la largeur des portes, des choses comme
cela?
M. Lazure: Oui, les corridors. Au lieu d'adapter la bâtisse
au programme, on a fait l'inverse. Cela a nécessairement donné
comme résultat que c'est peut-être un peu moins fonctionnel
physiquement, mais cela ne touche en aucune façon la qualité du
programme qu'on veut instaurer à l'intérieur du bâtiment.
Et cela a donné comme résultat une économie de l'ordre de
$600 000. A Jean-Talon, le seul problème encore à
résoudre, c'est la cuisine. On a essayé de voir si on ne pouvait
pas utiliser la cuisine de l'hôpital qui existe déjà. Des
études avec l'hôpital ont révélé ou semblent
révéler c'est ce qu'on est en train de
compléter que la capacité ne serait pas suffisante. On fait
donc une étude économique pour savoir si ce ne serait pas plus
rentable d'agrandir celle de l'hôpital ou d'en faire une autonome. Mais
on a pris la solution la plus dispendieuse et c'est ce que cela donne. En ce
qui concerne Lanoraie, en fait, c'était par mesure de
sécurité surtout qu'on ajoutait douze nouveaux lits, et le projet
était de l'ordre de $2 millions. Les douze lits étaient, assez
dispendieux. On a essayé de faire le même exercice, on l'a
effectivement fait, il y a eu une réunion avec la corporation la semaine
dernière et on croit pouvoir, sans ajouter ces douze lits, faire un
réaménagement de l'ordre de $1 million. Donc une coupure de $1,1
million pour, en fait, pratiquement la même chose, et surtout
l'amélioration de lits déjà existants.
En ce qui concerne le centre d'accueil La Petite Nation, les
négociations sont en cours avec la corporation. C'est peut-être un
peu plus difficile. Le projet était originalement de $2,4 millions. On a
réussi à trouver une solution pour $1,5 million, donc une
économie, encore là, de $800 000. Il reste à régler
les derniers détails avec les professionnels de la corporation.
Juste pour aller un petit peu plus loin là-dessus, M. le
Président, le député de Saint-Laurent demandait à
quoi c'était dû. Cela a été principalement dû
à une décision du ministre, à une orientation. J'ai
été étonné de voir qu'au ministère, quand il
s'agissait de réaménagement, les critères utilisés
par le service technique de l'équipement, apparemment selon les
directives données, c'était, comme M. Gignac vient de le dire, de
transformer complètement la bâtisse pour s'ajuster à un
programme. Cela conduisait à certaines absurdités. A Jean-Talon,
par exemple, je l'ai constaté sur place, il y avait une grande salle. On
a décidé de faire des bureaux, de petites pièces. Et
là où il y avait de petites pièces, on a
décidé de faire une grande salle, simplement parce que le
programme technique disait qu'il fallait faire la grande salle à tel
endroit. Sans inconvénient notable, en respectant un peu plus
l'architecture des lieux, on a réussi à aménager le
même centre d'accueil, mais pour des coûts beaucoup moindres.
M. Forget: Excellent. Pour ce qui est de la quatrième
catégorie, "emphase de conception, mais arrêtée
temporairement afin de procéder à la recherche de bâtiments
existants," si je comprends bien, on essaie de trouver des écoles
désaffectées ou des choses dans ce genre-là. Je me
souviens qu'il y a eu déjà une étude d'un comité
interministériel, il y a moins de 18 mois, qui s'est livré
à la même recherche. Je pense bien que c'est le rôle de tous
les gouvernements de se poser des questions sur les équipements sociaux
inutilisés, et probablement d'arriver aux mêmes conclusions, parce
que je présume que ce sont les mêmes fonctionnaires qui vont la
faire. Mais, à tout événement, avez-vous eu des
succès précis enregistrés de ce
côté-là jusqu'à maintenant?
M. Lazure: Ce sont les mêmes fonctionnaires, mais pas le
même ministre! Je pense que c'est la nouvelle optique, ce que
j'expliquais tout à l'heure, que M. Lazure a donnée, en essayant
de s'accommoder. Je prends un exemple bien précis. Le cas du centre
d'accueil Orléans. Je pense même que c'est la corporation qui
avait, par résolution, offert de réutiliser un vieux couvent. On
avait fait une analyse, en essayant d'y mettre le même monde. La solution
revenait aussi cher qu'une construction neuve. Il y avait donc un choix
à faire. On a refait l'exercice, mais, dans la nouvelle optique. En
essayant de s'accommoder de la bâtisse existante, des murs autant que
possible, etc., on en est arrivé à une solution
nécessairement.
Les gens n'ont certainement pas tous leur chambre seuls, et n'ont pas
tous leur salle de bain, mais c'est quand même au-dessus du minimum
acceptable et fait économiser pratiquement $1 million. Donc c'est la
solution qui est retenue. C'est une nouvelle approche et on a fait la
même chose pour chacun des centres que vous voyez là.
Nécessairement, il y a certains endroits je dirais même la
majorité où on est en train de visiter ou, à la
suite de la visite, de faire l'expertise technique. On n'en est pas rendu aux
conclusions, mais on a des conclusions, dans quelques cas actuellement, comme
pour Cap-aux-Meules où quatre possibilités ont été
envisagées, dont deux à l'intérieur de l'hôpital
même.
M. Forget: On pourrait aussi considérer d'utiliser la
Gorton Pew comme foyer!
M. Lazure: Je pense à Baie Saint-Paul où pour une
ancienne école normale de la Congrégation Notre-Dame, on est en
train d'essayer de voir si on ne pourrait pas respecter une programmation
établie de 75 lits et de l'instaurer. Actuellement les résultats
préliminaires sont positifs et on continue dans ce domaine. C'est la
même chose pour chacun et je pense que d'ici au maximum un mois, on
pourrait avoir des réponses pour chacun à savoir si on continue
le projet original de construction ou si on change d'optique... de solution et
si on rénove à l'intérieur d'une bâtisse
existante.
M. Forget: Cela va bien.
Pour la cinquième catégorie, c'est la dernière, M.
le Président, il n'y a que trois établissements là-dessus.
Je pense qu'il y a là des questions que plusieurs autres de nos
collègues de l'Assemblée nationale voudraient poser. Cela leur
permet d'avoir une vue d'ensemble.
Révision de planification dans le cas de trois centres d'accueil.
Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Gagnon: J'aurais juste une ou deux questions additionnelles
avant qu'on ne passe à la cinquième catégorie. Est-ce
possible?
M. Forget: Oui, cela va peut-être être
remarqué dans des centres d'accueil visés par la
cinquième. Vous l'avez devant vous.
M. Gagnon: Non. J'ai remarqué tantôt les trois
expériences qu'on a mentionnées de réaménagement de
maisons déjà existantes en centres d'accueil et on nous parle
d'une économie. Je n'ai pas retenu les chiffres exacts, mais c'est
environ $2 millions, je pense, pour trois maisons. Cela m'intéresse
beaucoup. Les expériences ont-elles été faites uniquement
sur de très grandes maisons ou pourrait-on aussi penser à faire
des expériences dans des locaux désaffectés comme des
écoles, mais à un niveau un peu plus réduit?
M. Lazure: Oui.
M. Gagnon: Y a-t-il des expériences en cours, par exemple,
dans de plus petites maisons, en milieu rural, dans un village où il y
aurait de la place pour loger 20 ou 25...
M. Lazure: C'est d'ailleurs une orientation que j'essaie de
favoriser. Au lieu de construire des centres d'accueil pour 100, 200, 300
personnes, je pense que 100, c'est vraiment un maximum... Il y a d'anciennes
résidences, comme les gros presbytères d'autrefois, qui
pourraient se prêter très bien à un centre d'accueil de 10
à 15 personnes ou de 15 à 20.
Alors, la réponse est oui et cela fait partie d'une nouvelle
orientation qu'on essaie d'imprégner, que ce soit pour un centre
d'accueil, un CLSC ou n'importe quel établissement du réseau. Le
Québec est superconstruit. Il y a beaucoup de constructions publiques et
parapubliques au Québec. A ce moment, il faut presque essayer de relier
cela à un autre centre d'accueil pour ne pas créer de
corporations inutilement; un pavillon ou une dépendance...
M. Gagnon: Si je comprends bien, actuellement, au
ministère, les fonctionnaires qui ont dirigé les premières
recherches... Ce qui veut dire qu'il y a des fonctionnaires qui sont devenus un
peu spécialistes dans la transformation de ces maisons. On peut
s'adresser à eux pour s'orienter dans des projets semblables. Merci.
Le Président (M. Clair): Avant de revenir au
député de Saint-Laurent qui a des questions
concernant des institutions prévues dans la cinquième
phase, les autres députés, qui ont manifesté le
désir d'intervenir, soit ceux de Beauharnois et d'Argenteuil, si leurs
questions portent sur une étape antérieure à celle que le
député de Saint-Laurent s'apprêtait à nous faire
franchir... Alors, je leur permettrais immédiatement... M. le
député de Beauharnois, est-ce que c'était...
M. Lavigne: Oui, c'est cela. Cela va un peu dans le même
sens que ce qu'on vient de discuter; je trouve cela pas mal fantastique comme
philosophie ou comme politique à mettre de l'avant. J'ai eu l'occasion,
d'ailleurs, d'en discuter avec le ministre Lazure qui me disait, à ce
moment-là, qu'il était tanné de voir, bien souvent, des
Québécois se promener en Cadillac, quand, en fait, on aurait pu
se promener dans autre chose et que cela aurait pu faire aussi bien. Il voulait
dire qu'il y a énormément de constructions existantes de bonne
qualité et qui sont souvent désaffectées et que l'on
construit, en contre-partie, des bâtisses neuves qui coûtent
extrêmement cher et qui, bien souvent, ne donnent pas de meilleurs
services.
Je suis bien placé pour réaliser ces faits, dans le sens
qu'on a bâti, dans mon comté, il y a deux ans on va en
prendre possession bientôt, d'ici la fin de juin un centre
d'hébergement pour personnes âgées et on a
désaffecté le centre qui existait déjà, le vieux
centre, pour envoyer les vieillards dans un nouveau centre qui coûte, je
crois, entre $1 250 000 et $1 500 000. La bâtisse qu'on a
désaffectée est une ancienne bâtisse, un ancien couvent en
pierre, le foyer Saint-Joseph, qui est une très bonne bâtisse.
J'ai demandé des expertises préliminaires de la part des
ingénieurs dans le coin pour savoir quels seraient les coûts pour
affecter cette bâtisse à autre chose.
D'autant plus qu'il y a des lacunes. Bien souvent, les vieillards qui
devront partir de ce centre pour s'en aller au nouveau centre sont un peu
malheureux, dans le sens que le nouveau centre a été construit en
dehors des activités de la région, du patelin où ils
étaient habitués d'évoluer, parce qu'il ne faut pas
s'imaginer que toutes ces personnes âgées sont
nécessairement des impotents. On ne doit pas nécessairement les
emprisonner dans une bâtisse. Ils aiment bien continuer à aller au
petit restaurant du coin ou continuer à aller chercher des journaux
où ils étaient habitués de le faire.
Maintenant, on les a sortis du centre-ville où ils étaient
habitués d'évoluer et on les a braqués dans un champ,
complètement à l'extérieur, et ils y sont un peu
malheureux. Je pense qu'on aurait pu évaluer les coûts de
transformation de la vieille bâtisse et cela aurait probablement fait la
même chose, d'autant plus qu'on a bâti le nouveau centre pour
régler une liste d'attente qui était très longue, mais on
ne la règle pas, à toutes fins pratiques, parce que je pense que
cela donne seulement 20 ou 25 lits de plus que dans l'ancienne bâtisse et
la liste d'attente reste presque aussi longue. Donc, j'abonde dans ce sens et
j'appuie le ministre à deux bras dans cette politique qu'il met de
l'avant; il aura tout mon appui là-dessus. Je trouve cela
fantastique.
On peut faire la même chose avec des écoles, avec des vieux
couvents, avec des vieux hôpitaux et autre chose.
M. Lazure: Cela ne prendrait pas beaucoup de temps, M. le
Président, pour qu'on récupère quelques douzaines de $45
000 d'entretien ménager avec cela...
M. Forget: Sur le même point, M. le Président, sans
embarquer sur le reste, il ne faut pas se féliciter trop vite. Tout en
remarquant que ce sont des initiatives intéressantes et qui doivent
être encouragées, il reste qu'il ne faut pas vendre la peau de
l'ours tout à fait avant qu'il soit vraiment mort et refroidi parce que,
tant qu'un projet comme celui-là n'est pas complètement
réalisé, il ne faut jamais perdre de vue que la
rénovation, si modeste soit-elle, est toujours une surprise.
Quand on se met à jouer dans les vieux murs et qu'on trouve tout
à coup des tuyaux qui éclatent et des conduits électriques
qu'il faut remplacer, alors qu'on ne l'avait pas prévu, on pensait que
c'était encore bon... L'expérience n'est quand même pas
tout à fait inédite de la restauration et de la
rénovation. Je pense qu'il faudra faire un bilan une fois qu'on aura les
comptes finaux de l'opération, et je ne suis pas du tout sûr qu'on
va, nécessairement, dans tous les cas, s'en féliciter sur un plan
financier. Je crois que, malgré tout, il y a parfois des trésors
du patrimoine qui doivent être utilisés de toute manière et
cela est certainement une raison de le faire, mais il y a quand même des
dangers.
Il y a aussi le danger, qui existe toujours, que les normes qui nous
apparaissent satisfaisantes, à un moment donné, soient tout
à coup modifiées. On en a eu l'expérience à
quelques reprises avec le ministère du Travail. On s'est rendu compte,
deux ans après la fin des travaux, que les corridors ou les portes, qui
avaient été jugés assez larges, etc., tout à coup,
ne le sont plus assez et il faut refaire, deux ans après, ce qu'on avait
jugé suffisant au moment du projet original.
Alors, il y a toutes sortes de surprises et je suis le premier à
applaudir à ces efforts pour faire... On avait tenté de le faire
dans le passé, on nous avait dit: Compte tenu... Peut-être qu'on a
été trop rigide dans l'application des normes, je ne sais pas. De
toute façon, j'applaudis, quant à moi, à la
possibilité de faire des économies et d'utiliser un capital
social existant, mais attendons de voir comment l'opération se
déroule, en fait, avant d'applaudir trop fort.
M. Lazure: M. le Président, je dois dire là-dessus
qu'il y a un certain marché de la construction qui n'a peut-être
pas intérêt à rendre très rentable la
rénovation non plus et, de ce côté, il y a peut-être
eu des gonflements ou il y a peut-être régulièrement des
gonflements qui rendent inaccessible la rénovation à coût
normal.
Le Président (M. Clair): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je répondrai directement aux interventions du
député de Saint-Laurent. Justement lors de la même
expérience, mon cher député de Saint-Laurent, dans la
bâtisse neuve, qui coûte plus de $1 250 000 cela oscille
entre $1 250 000 et $1 500 000 il y a eu des changements en cours de
route. On avait prévu un chauffage électrique. En cours de route,
on a décidé de changer cela pour un chauffage à eau
chaude. Cela obligeait les entrepreneurs à installer des
calorifères dans les chambres; or, ces chambres avaient
été destinées à recevoir un mobilier
préfabriqué et tout était calculé au poil. Au
moment d'y entrer le mobilier, même si c'était une bâtisse
neuve, cela ne faisait plus. Il a fallu modifier le mobilier. Il fallait le
visser au mur, il fallait couper les pattes des bureaux pour les encastrer
par-dessus les calorifères et l'entrepreneur chargé du contrat
pour installer le mobilier dans la nouvelle bâtisse n'a pas voulu le
faire parce que, là, il risquait de percer des tuyaux ou de toucher
à des fils électriques avec les vis et il prenait dès lors
la responsabilité de l'entrepreneur de la bâtisse. En plus de
cela, cela a obligé à installer un réservoir à
l'huile, parce qu'avec l'électricité, on n'en avait pas besoin,
tandis qu'à l'eau chaude, il en fallait un. On n'a pas prévu que
le boyau du livreur du camion à l'huile n'était pas assez long
pour aller livrer en arrière de la bâtisse. On a dû percer
tous les murs du sous-sol pour sortir le tuyau à même la
façade de la bâtisse, pour permettre au camion de venir livrer
l'huile.
C'est pourtant une bâtisse neuve. Je pourrais en ajouter. Je vais
vous dire autre chose. On a mis trois portes dans certaines chambres, une pour
la salle de toilette, une porte pour communiquer avec la chambre voisine et une
dans le passage. Il ne restait plus de place pour mettre les lits et les
bureaux. Et on est toujours dans une bâtisse neuve.
Vous savez, on peut avoir des surprises.
M. Forget: Celafait partie de la vie, les surprises.
M. Lazure: Vous pourriez peut-être donner le nom de ce
centre d'accueil à M. Gignac.
M. Saindon: Le centre d'accueil La Petite Nation est-il dans la
même bâtisse que le CLSC St-André-Avelin?
M. Lazure: A ma connaissance, oui.
M. Saindon: On a mentionné tantôt qu'il y aurait
probablement, avec la révision des plans d'architecture, la
révision de la rénovation, une économie d'environ $700 000
ou $800 000. Cela passe de $2,4 millions à $1,6 ou quelque chose comme
cela. C'est beau, adapter la fonction à la bâtisse, mais, dans un
cas comme celui-là, je me demande si c'est rentable d'essayer d'adapter
la fonction à la bâtisse. On n'a pas le choix là, c'est la
bâtisse qu'il faut adapter. Je suis allé dans cette bâtisse
et je vous jure que si vous essayez de promener un malade qui n'est pas
ambulant dans une chaise roulante, vous rencontrez un paquet de portes
où la chaise roulante ne passera pas.
Ensuite, les portes sont hautes comme cela, les murs sont bas; c'est une
vieille bâtisse. Je me demande si tout cela a été
considéré. Je me rappelle que, dans certains, le ministère
avait acheté un appareil de rayons-X, sous prétexte que
l'appareil de telle compagnie coûtait moins cher qu'une autre. Lorsque la
fameuse machine était livrée, on s'est aperçu, au moment
de l'entrer dans la chambre à rayons-X, que la porte n'était pas
assez large. On a commencé à démolir des murs
doublés en plomb et ainsi de suite. Je me rappelle un autre
hôpital où le ministère avait acheté une sorte de
rayons-X plutôt qu'un autre et lorsque l'appareil a été
livré à l'hôpital on s'est aperçu que la chambre des
rayons-X était trop petite pour y installer l'appareil. Je me pose des
questions, car je connais la bâtisse en question, le centre d'accueil La
Petite Nation.
M. Lazure: C'est quelque chose à vérifier. Mais,
quand on parlait tout à l'heurede la fonctionnalité, je comprends
que La Petite Nation, ce n'est pas jeune, mais ce sont les exagérations
qu'il faut éviter. Je dois aller à La Petite Nation
bientôt, je suis allé à la résidence Jean-Talon. On
l'avait acceptée, mais quand on voit cela d'une façon un peu plus
rationnelle, il n'y avait pas un mur... s'il y avait un mur qui était
à six pouces trop loin, l'architecte jetait tout par terre, et
recommençait. D'accord, on laisse les murs là, et on va essayer
de s'accommoder. Nécessairement, dans les faits que vous mentionniez, en
ce qui concerne la circulation des chaises roulantes, si cela bloque, on va
défaire le mur, on ne retirera pas la chaise roulante pour tout
ça. Il y a un minimum au-delà duquel on ne peut pas aller, mais,
quand même, au lieu d'aller au-delà, il y a une marge, un
compromis. En ce qui concerne La Petite Nation, on dit $800 000. On est
actuellement en négociation avec le ministère du Travail et aussi
avec la corporation, parce que la corporation a peut-être un peu de
difficulté à concevoir cela de cette façon. On est en
train de discuter, quand on arrivera au programme 13, en ce qui concerne les
établissements de santé, là aussi, on verra que les
caprices des médecins coûtent cher.
M. Saindon: Je pense que, dans le cas de La Petite Nation, ce
n'est pas un caprice des médecins. Je ne suis pas d'accord avec votre
politique d'adapter la fonction à la bâtisse. C'est mettre le
cheval en avant de la charrue.
M. Lazure: On va pouvoir vous apporter les plans. Je vous invite
à venir les voir avec nous.
M. Saindon: Oui. Dans bien des cas, il y a bien des plans
d'hôpitaux que j'ai vus...
M. Lazure: Du côté des centres d'accueil par
exemple...
M. Saindon: Je ne suis par architecte, mais j'aurais fait
beaucoup mieux que certains de vos fonctionnaires dans ces cas-là.
M. Lazure: Ce ne sont pas des fonctionnaires, ce sont des firmes
privées d'architectes et d'ingénieurs qui conçoivent.
Une dernière remarque là-dessus, puisque vous me tendez la
perche, c'étaient et ce sont encore, dans une large mesure, des
architectes de l'extérieur et des ingénieurs de
l'extérieur. C'est une orientation, cela n'a pas été
soulevé jusqu'à présent, mais c'est une orientation
nouvelle qu'on veut donner, de faire participer beaucoup plus nos architectes
et nos ingénieurs au ministère.
M. Saindon: Dieu m'en garde! Je les ai déjà vus
à l'oeuvre la production n'a pas été riche.
M. Lazure: On verra. En tout cas, pour tout ce que le
député de Beauharnois a relaté tout à l'heure,
c'étaient des architectes, des ingénieurs de
l'extérieur.
M. Shaw: Une petite question, sur le sujet du service de la
dette. Quel montant global est établi par ce service? Cela
démontre un montant acquitté que vous avez comme... On voit
toujours le montant des coûts, mais...
M. Lazure: Oui.
M. Forget: M. le Président, un point d'ordre. C'est qu'il
parle actuellement des projets de construction de centres d'accueil
strictement. C'est le programme 10. La question des services de garde, c'est
le...
Le Président (M. Clair): Je pense que le
député de Pointe-Claire parlait du service de la dette de
l'élément 2 du programme 10. Est-ce bien cela, M. le
député de Pointe-Claire?
M. Shaw: Oui.
M. Forget: Avec votre permission, M. le Président...
M. Shaw: On est aussi bien de continuer.
M. Forget: Je me suis prêté à ce qu'on pose
des questions sur ce qui aurait pu être considéré comme les
quatre premières phases, mais j'aimerais, cela malgré tout,
étant donné qu'on n'a que quelques minutes qui restent; cela
pourrait nous permettre au moins d'adopter un élément.
Le Président (M. Clair): Honnêtement, je pense que
vous avez raison, M. le député de Saint-Laurent. M. le
député de Pointe-Claire, je pense que vous aurez l'occasion de
revenir.
M. Lazure: Votre question, M. Forget, sur la révision de
la planification, c'est que les trois centres d'accueil n'étaient qu'au
début ou à l'amorce de conception au moment où le plan a
été regardé. Il a été décidé
à ce moment de les inclure dans la révision du plan 1977 qui est
en cours et qui doit se terminer au cours des prochaines semaines.
M. Forget: J'allais justement poser la question. La programmation
de 1977, rendu à la fin de juin, ce n'est évidemment plus une
programmation 1977, c'est une programmation 1978. Ce qui veut dire, dans le
fond, qu'on saute une année dans la réalisation du plan, un peu
parce qu'il y a eu une grève l'an dernier, etc. Je pense bien que, de
façon réaliste, on sait qu'il n'y a rien d'autre qui sera
approuvé en juin et en juillet qui sera autre chose que des esquisses
très préliminaires avant le mois de décembre.
M. Lazure: Sauf que, quand on identifiait la programmation d'une
année x, en fait c'était pour indiquer que le début,
l'incorporation, la formation d'une corporation, le début d'un projet
s'est amorcé cette année-là. La programmation pour
1977...
M. Forget: Je comprends, d'accord. Qu'on le commence en janvier
ou en juillet, cela fait une certaine différence.
M. Lazure: Cela permet d'ouvrir plus avant, sauf que, pour 1977,
compte tenu que si les mêmes projets reviennent, ou la plupart, il y a
déjà des corporations qui sont existantes et les gens...
M. Forget: Dans les cas de programmation pour 1977.
M. Lazure: C'est cela. Nous avions eu une autorisation de
principe de mettre en place des corporations, des conseils
d'administration.
M. Forget: De procéder à la sélection des
terrains, etc.
M. Lazure: C'est fait normalement. Ce qui est revisé,
c'est la programmation. La raison principale de cette révision est
liée, en fait, à tout ce qui s'est passé dans le
réseau, les lits pour malades chroniques, les lits de centres d'accueil
qui ont été ouverts. Il a été jugé utile de
revoir la planification ou la programmation des trois années pour
refaire le point sur ce sujet.
M. Forget: Je ne comprends pas bien. Je comprends qu'il y a eu
des lits de centres d'accueil, mais les lits de centres d'accueil qui ont
été ouverts l'ont été en fonction d'une
programmation dont on avait tenu compte pour déterminer les
programmations des années subséquentes.
Pour ce qui est des lits pour malades choni-ques, avez-vous l'intention
d'introduire cela de façon très explicite dans les normes
d'attribution des centres d'accueil?
M. Lazure: Non, je me suis mal expliqué. Nous avons ouvert
un certain nombre de places
en centres d'accueil dans des endroits où il y avait des
disponibilités physiques.
M. Forget: Dans des hôpitaux pour malades chroniques.
M. Lazure: Dans les hôpitaux pour malades chroniques. Nous
avons eu tout à l'heure une liste d'augmentation de places, etc.
Le Président (M. Clair): Messieurs, il est 23 heures,
pouvons-nous adopter l'un ou l'autre des éléments du programme 10
avant l'ajournement?
M. Forget: Non, je ne pense pas, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Alors, la commission ajoune.
M. Shaw: Est-ce que je peux seulement placer la question que je
viens de poser? Je voudrais bien connaître le montant juste qui a servi
à cette méthode de 10 et de 13.
Le Président (M. Clair): Je pense que le ministre va
prendre note de votre question et qu'il y répondra à la prochaine
occasion. La commission ajourne donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 2)