(Neuf heures cinquante-trois
minutes)
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, un bon matin à tous. Ayant le quorum, je
déclare la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte.
La commission
est réunie aujourd'hui afin de poursuivre les études détaillées du projet de loi n° 31, Loi
modifiant diverses dispositions législatives en matière d'habitation.
M. le directeur... le secrétaire, pardon, est-ce
que nous avons des remplaçants aujourd'hui? Je pense que oui.
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata)
est remplacée par Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M. Gagnon
(Jonquière) est remplacé par M. Martel (Nicolet-Bécancour).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, lors de la fin des travaux jeudi passé, nous étions au bloc
n° 4. Je répète le titre, c'est Préserver et accroître l'offre de
logements, faciliter la réalisation de projets d'habitation et assurer une
meilleure gestion des logements sociaux, abordables et communautaires.
Alors, Mme la ministre, je pense que nous en
étions à la lecture de l'article 14, si mes informations sont bonnes.
Voilà.
Mme Duranceau : Bonjour, M. le
Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Bonjour.
Mme Duranceau : Alors donc, je vais
lire l'article 14. Il y aura un amendement que je lirai après. Donc,
l'article 221.2.3 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui précède
le paragraphe 1°, de «a été construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation
du gouvernement, du gouvernement fédéral ou de l'un» par «, y compris un fonds de terre, ayant une affectation
sociale ou communautaire, a été acquis, construit, restauré ou rénové,
aux fins de cette affectation, grâce à une
aide en matière d'habitation octroyée à cette coopérative par le gouvernement,
le gouvernement fédéral ou l'un»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le premier
alinéa s'applique également à une coopérative qui acquiert un immeuble visé à
cet alinéa lorsque cette dernière est liée par l'entente portant sur
l'aide en matière d'habitation conclue par le cédant.»
Donc, ça, c'est l'article tel que proposé.
Et, l'amendement qui est là, on dit : À
l'article 14 du projet de loi :
1° supprimer, dans le paragraphe 1°,
«à cette coopérative»; puis
2° supprimer le paragraphe 2°.
Donc, le présent amendement modifierait l'article 14
du projet de loi, lequel modifie l'article 221.2.3 de la Loi sur les coopératives. Il vise à uniformiser
cette loi aux dispositions similaires prévues à la Loi sur les
compagnies, incluant les changements introduits à cette loi par
l'article 12 du projet de loi tel qu'amendé.
Alors, c'est
la continuité de ce qu'on a discuté la semaine dernière, là, sur
l'article 12, là. C'est les... Je pense que c'était la Loi sur les
compagnies qu'on modifiait dans l'article 12. Là, c'est la Loi sur les
coopératives, pour que ce soit cohérent entre les deux lois. Ça fait que
c'était très administratif et technique comme modification. Peut-être que je
vais laisser notre juriste, peut-être, exposer un peu ou remettre en contexte,
peut-être, pour que ce soit plus clair pour tout le monde, là, pour revenir
dans le...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, j'ai besoin du consentement de la table pour que madame... Me Leduc
puisse intervenir. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, Me Leduc, vous nommer, et avec votre titre.
Mme Leduc (Véronique) : Véronique
Leduc. Je suis juriste à la Direction des affaires juridiques de la SHQ.
Donc, la modification proposée à
l'article 14 est, essentiellement, le pendant de l'article 12 tel
qu'amendé, à ceci près qu'il est aussi
proposé, à l'article 14, de remplacer l'exigence que l'aide financière
soit versée dans le cadre d'un programme, pour que ce soit... que ce
soit toute aide versée en matière d'habitation, et donc ainsi harmoniser, dans
le fond, la Loi sur
les coopératives à la Loi sur les compagnies. Et donc l'article 12 visait
aussi, peut-être pour rappeler ce que ça prévoyait, là, la précision par
rapport au fait que les fonds de terre sont aussi visés par les deux lois,
et non seulement le bâtiment qui serait construit sur un terrain.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Est-ce que ça va, Mme la ministre? Vous souhaitez intervenir?
Mme Duranceau : Non.
Le
Président (M. Schneeberger) : Non? Ça va? OK. Alors, est-ce que nous avons des
questions sur l'amendement qui est proposé à l'article 14? Mme la
députée de Mille-Îles. Bonjour, bon matin.
Mme
Dufour : Bon matin, M. le Président. J'aimerais juste
comprendre pourquoi on veut enlever l'aide à... Tu sais, parce que, là, l'amendement...
L'article 14 initial disait... parlait d'une «aide en matière d'habitation
octroyée à cette coopérative», et là
on enlève «à cette coopérative» dans l'amendement qui a été déposé. J'aimerais
comprendre pourquoi on retire ça.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Parfait. Alors, Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : En fait, à
la suite des consultations particulières, il a été choisi de maintenir le statu
quo quant au fait que l'aide financière, elle vise un immeuble et non pas le
propriétaire... la personne qui a reçu l'aide financière. Donc, le retrait de
la précision «à cette coopérative» vise à s'assurer que l'aide est vraiment
liée à l'immeuble et pas à la personne qui l'a reçue. Donc, on maintient, en
fait, ce qui existe actuellement dans la loi. C'était la même chose qui était
prévue à l'article 12 du projet de loi.
Mme Dufour : Mais je ne saisis pas,
parce que... Je ne comprends pas, parce qu'on... L'article 221.2.3 de la
Loi sur les coopératives parle d'une coopérative d'habitation, dont un... Ça
fait que j'essaie juste de comprendre. Je comprends quand on parle de l'immeuble,
mais ça reste que c'est la coopérative qui est visée par l'article.
Mme Leduc (Véronique) : Bien, c'est
peut-être plus facile de comprendre quand on voit la mention dans son contexte.
Si vous voulez, je peux le lire, ce que ça donne au final.
Mme Dufour : Bien, je le lis, là, je
l'ai devant moi, mais c'est ça que j'essaie de comprendre. Dans le fond,
pourquoi on ne dit pas, d'abord : Grâce à une aide en matière d'habitation
octroyée, bien, pour l'immeuble par le gouvernement? En tout cas, c'est difficile
pour moi de saisir pourquoi on élimine cette portion-là, là, de l'article, là,
qui était dans la version initiale.
Puis je ne saisis pas non plus le «supprimer le
paragraphe 2°» de... On disait... Le paragraphe 2°, j'imagine, c'est : «Le premier alinéa s'applique
également à une coopérative qui acquiert un immeuble visé à cet alinéa lorsque
cette dernière est liée par l'entente portant...» Ah! OK. Ça, celui-là, je le
saisis. Ça, c'est le cédant qu'on a jasé avant. OK.
Mme Leduc
(Véronique) : Exact. Mais il avait également été apporté une
modification au premier alinéa pour s'assurer qu'également, dans le
premier alinéa, l'aide soit liée à la personne qui l'a reçue et non pas à
l'immeuble. Donc, on a tout simplement
retiré cette mention-là en supprimant le deuxième alinéa. Et c'est ça qui est
prévu actuellement, là. Donc, ça ne modifie pas ce qui est présentement
dans la loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles, est-ce que ça va?
Mme Dufour : Je vais laisser mon collègue,
parce que j'essaie de comprendre.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Bonjour, M. le député de Laurier-Dorion.
• (10 heures) •
M.
Fontecilla : Bonjour, M. le Président, Mme la ministre,
collègues, monsieur. J'aimerais, moi aussi, mieux comprendre. Donc, l'article 221.2.3, si je
comprends bien, vise à établir les obligations d'une coopérative
d'habitation, donc, constituer une réserve,
de nommer un vérificateur, procéder à une inspection de l'immeuble, établir une
planification quinquennale, entre autres. Donc... Et là on vise à effectuer des
changements dans la partie... dans l'introduction de cet article, qui établit
des obligations, pour... afin d'inclure la question du fonds de terre.
J'essaie de
voir quelle est la... Je comprends bien, là, que l'aide accordée, ce n'est pas
seulement une aide à un bâtiment,
mais ça comprend les fonds de terre. Expliquez-moi la mécanique. Qu'est-ce que
vient changer concrètement cette inclusion du fonds de terre dans cet
article-là qui vient établir des critères pour une coopérative... des
critères... des obligations, plutôt?
Le Président (M. Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc
(Véronique) : En fait, c'est une précision quant à la portée de
l'immeuble pour être certains que les organismes sachent s'ils sont assujettis
ou pas à cette section-là de la loi, parce que, comme vous l'avez mentionné, ça vient avec plusieurs obligations, puis il y a
aussi des sanctions quand même assez sévères en cas de non-respect de la section de la loi. Par exemple, un immeuble qui va
être visé va devoir faire l'objet d'une autorisation de la ministre
avant d'être aliéné. En cas de défaut, bien, la conséquence, c'est la nullité
de la transaction. Ça vient aussi avec beaucoup de responsabilités en matière
de préservation de l'affectation sociale et communautaire. On doit faire des
évaluations, des bilans de santé à tous les cinq ans, etc. Donc, c'est
important que l'organisme, il sache s'il est ou pas assujetti à cette section-là de la loi. Et donc de préciser est-ce
que les fonds de terre sont bien visés, dans le fonds, vise à... C'est
plus une mesure qui est peut-être préventive, là, pour permettre aux organismes
de bien comprendre s'ils sont ou pas assujettis aux dispositions de la loi.
M. Fontecilla :
Donc... Parce qu'ici on ne parle pas d'aliénation dans cet article-ci. Ça
se trouve ailleurs.
Mme Leduc
(Véronique) : Effectivement.
M.
Fontecilla : Donc, mettons-nous dans les cas de figure où une
coopérative, pour différentes raisons, décide
d'aliéner son immeuble, son seul et unique immeuble, on va dire. Si j'ai bien
compris, il a besoin d'aliéner, donc, vendre,
et il a besoin de... Pour ce faire, il a besoin de l'autorisation de la
ministre, selon une procédure établie ailleurs dans la Loi sur les
coopératives, là. De quelle façon le fait de ne pas avoir mentionné auparavant
la question du fonds de terre aurait pu compliquer cette opération-là ou la
faciliter?
Mme Leduc
(Véronique) : Ça ne va pas la faciliter. L'idée, c'est plus de faire
en sorte que, si on est dans un cas, par exemple, de cession de terrain, parce
que ce n'est pas toujours le bâtiment qui va être cédé, ça pourrait être une
partie du terrain... bien, s'assurer qu'il soit clair que cette cession de
terrain là soit assujettie à la loi.
M. Fontecilla :
Parfait. Donc, c'est... Par
exemple, la cession d'une... La coopérative pourrait procéder... ne
pourrait pas procéder à la cession d'une portion du terrain à... je ne sais
pas, à un entrepreneur privé, par exemple, mais est-ce qu'il pourrait le céder
à une autre coopérative, par exemple?
Mme Leduc
(Véronique) : Il pourrait le faire, mais ça prendrait quand même une
autorisation.
M. Fontecilla :
Très bien. Tant que ça demeure
dans le domaine du coopératif, il pourrait y avoir des transactions de
cession de fonds de terre.
Mme Leduc
(Véronique) : Oui, ça peut être possible. Il faut rappeler que...
M.
Fontecilla : Avec l'autorisation de la ministre.
Mme Leduc
(Véronique) : Oui. Puis le fonds de terre, bien évidemment, il doit
avoir reçu une aide en matière d'habitation, là. Mais, dans cette mesure-là,
oui, ça pourrait être possible avec l'autorisation de la ministre.
M.
Fontecilla : Lorsqu'on dit «avoir reçu une aide»... En général,
lorsqu'une coopérative se construit, bon, on
achète un terrain, éventuellement, un bâtiment qui a été bâti là. Ce
bâtiment-là est conservé ou pas, il peut être démoli. Donc, lorsqu'on dit de l'aide, c'est... ça
comprend... Parce que les cas de figure... Est-ce que ça existe, un cas de
figure où est-ce qu'une coopérative reçoit une aide qui ne comprend pas le
fonds de terre? Ça me semble difficile à concevoir.
Mme Leduc (Véronique) : Bien, la mesure, en fait,
elle porte... c'est l'acquisition, la construction, la restauration, la
rénovation. Donc, ça peut être possible qu'il y ait une aide, effectivement,
là.
M.
Fontecilla : L'ancienne version de cet article-là permettait, par
exemple, à une coopérative d'acheter seulement un bâtiment et non pas le fonds
de terre.
Mme Leduc (Véronique) : Bien, en fait, ça ne vise
pas l'achat du fonds de terre. Tout ce que ça dit, c'est que, si vous avez reçu une aide en matière d'habitation à
des fins d'une affectation sociale et communautaire pour l'acquisition,
la construction, la restauration ou la rénovation, vous êtes assujetti à cette
section-là de la loi. Après ça, pour arriver à cette acquisition-là ou cette
construction-là, normalement, il y a un programme d'aide financière ou une aide
financière, une subvention qui va être versée à la suite d'une autorisation
gouvernementale, par exemple, par décret.
M. Fontecilla :
Ce que j'essaie de comprendre,
c'est que... Avant, la notion de fonds de terre, elle était comme
implicite dans l'ancienne version, et là on la rend explicite.
Mme Leduc
(Véronique) : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça, député de Laurier-Dorion? Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Alors, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'amendement de
l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Maintenant, alors, je vais mettre aux voix
aussi, s'il n'y a pas d'autre question, l'article 14 tel qu'amendé.
Est-ce que l'article 14, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors, maintenant, nous en sommes à l'article, si je ne me trompe pas,
11. Oui. Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : On avait accepté de
soumettre à l'avance toute la série d'amendements concernant le zonage différencié. Bien là, on arrive à un qui était
dans la liste. Donc, je vais simplement le lire et... si tout le monde
accepte de le suspendre immédiatement, mais
juste s'assurer qu'il soit au procès, là, au procès-verbal, qu'il a été déposé.
Excusez-moi, ma voix est en train de me lâcher.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Là, vous voulez déposer. J'ai bien compris?
Mme
Dufour : L'amendement a été envoyé à l'avance, mais là
c'est le moment que j'en dépose un, effectivement. Il y a eu une série,
là, d'amendements qui ont été envoyés, j'imagine.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, on vous écoute.
Mme Dufour : C'est le 14.1, c'est
pour ça.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Allez-y.
Mme Dufour : Il a été envoyé. Donc,
je vais le lire.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
venez de l'envoyer ou il avait déjà été...
Mme Dufour : Non, non, il avait déjà
été envoyé.
Le
Président (M. Schneeberger) : Bon, alors, à ce moment-là, il a déjà été envoyé,
là, et les gens, les députés l'ont. Voilà.
Mme Dufour : Oui, tout à fait. Donc,
l'article 14.1, 221.2.3 de la Loi sur les coopératives : Insérer,
après l'article 14 du projet de loi, l'article suivant :
14.1. L'article 223.2.3 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe 1° et après «organismes», de «ou qui a bénéficié d'une
dérogation en application de l'article 14 de la Loi modifiant
principalement la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme afin de permettre aux municipalités d'adopter un règlement relatif
au zonage différencié visant à
accroître et à pérenniser l'offre de logements sociaux ou abordables (indiquer
ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi) ou d'un zonage
différencié en application de la section X.2 du chapitre IV du
titre I de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
(chapitre A-19.1)».
L'article se lirait comme suit :
«221.2.3. Une coopérative d'habitation dont un
immeuble a été construit, acquis...» Là, évidemment, ça n'a pas pris en compte ce qui vient d'être modifié, là. «Une
coopérative d'habitation dont un immeuble a été construit, acquis,
restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation du
gouvernement, du gouvernement fédéral ou [d'un] de leurs ministères ou
organismes ou qui a bénéficié d'une dérogation en application de l'article 14
de la Loi modifiant principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme afin
de permettre aux municipalités d'adopter un
règlement relatif au zonage différencié visant à accroître et à pérenniser
l'offre de logements sociaux ou abordables (indiquer ici l'année et le
numéro de chapitre de cette loi) ou d'un zonage différencié en application de
la section X.2 du chapitre IV du titre I de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme (chapitre A-19.1) doit :
«1° constituer une réserve suffisante pour assurer
la gestion saine et prudente, l'entretien et la préservation de l'immeuble;
«2° nommer un vérificateur conformément au
deuxième alinéa de l'article 135; et
«3° faire procéder à une inspection de
l'immeuble par un expert au moins tous les cinq ans et présenter le rapport de
l'expert à l'assemblée de la coopérative qui suit son dépôt; et
«4° établir une planification quinquennale des
travaux d'entretien et de préservation de l'immeuble ainsi que [les] budgets y
afférents;
«5° en plus des exigences prévues à
l'article 132, faire état, dans son rapport annuel, de la date de la
dernière inspection de l'immeuble, des travaux d'entretien et de préservation
réalisés et des budgets liés à la planification quinquennale.»
Terminé. C'était long.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que vous aviez des explications ou quoi que ce soit?
• (10 h 10) •
Mme Dufour : Bien,
en fait... En fait, c'est ça, c'est que... Je ne sais pas, peut-être que vous
n'étiez pas présent quand c'est
arrivé, mais, dans le fond, on a accepté, là, de déposer en bloc les
amendements liés à l'introduction du zonage différencié dans le projet
de loi, mais tous ces articles-là vont être discutés plus loin dans le bloc...
le thème 4. C'est juste que je voulais m'assurer qu'il soit inséré au bon
endroit, vu qu'on traite du même article, tout simplement, pour cette
portion-là. Voilà.
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait. C'est bon.
Mme Dufour :
Alors, je pense qu'on suit.
Une voix :
...
Mme Dufour : C'est
ça. Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Ça fait que, là, vous voulez le suspendre automatiquement pour la suite.
Mme Dufour : Exact.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Alors, suspension... Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui, consentement. Parfait. Ça fait qu'à ce
moment-là c'est... c'est fait. Alors, Mme la ministre, on poursuit avec
l'article 11.
Mme Duranceau :
Bon, oui, on poursuit avec l'article 11, qui devrait être simple,
donc : L'intitulé de la section III.2 de la partie III de la Loi
sur les compagnies est modifié par le remplacement de «construit, acquis» par
«acquis, construit».
Alors,
je pense qu'on en a parlé la semaine dernière, là, c'était juste une rédaction
pour être cohérent partout dans la loi sur comment... comment les choses
sont décrites.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Parfait. C'est un article de concordance, si on peut l'appeler comme ça.
Mme Duranceau :
Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Parfait. Alors, est-ce vous avez des questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour :
Ce n'est pas vraiment un article de concordance, là. C'est juste que... Ce
que j'ai compris, là, c'est qu'il y avait
une crainte que ce soit... ça puisse être mal, disons, interprété de dire que
c'est construit et acquis versus acquis et construit, juste l'ordre
logique. Mais ce n'était pas une concordance par rapport à un autre article.
Le Président
(M. Schneeberger) : OK. Parfait. C'est bon.
Mme Duranceau :
Je veux offrir un commentaire.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, allez-y.
Mme
Duranceau : L'article 11 du projet de loi est une modification de
concordance nécessaire à la suite de l'inversion des termes «construit» et
«acquis» à l'article 227.7 de la Loi sur les compagnies, tel que proposé
par l'article 12 du projet de loi.
Le Président
(M. Schneeberger) : OK. Ça va?
Mme Dufour :
Juste comprendre...
Le Président
(M. Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour :
Est-ce que ça aurait changé quelque chose de ne pas le changer à
l'article 11?
Mme Duranceau : On veut que ça... tout
concorde. On s'est obstinés sur d'autres choses, là, déjà. Là, on
s'assure que tout soit cohérent dans la loi, dans toutes les lois sur la
manière dont les choses sont décrites.
Mme Dufour :
Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : Un
débat de virgules.
Mme Duranceau :
C'est ça, exactement.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Alors, est-ce que nous avons
d'autres questions sur l'article 11? S'il n'y a pas d'autre
question, alors, est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, nous poursuivons avec l'article 13.
Mme Duranceau : Alors, dans la
même logique, l'article 13 : L'intitulé de la sous-section 2 de
la section I du chapitre IV du
titre II de la Loi sur les coopératives est modifié par le remplacement de
«construit, acquis, restauré ou rénové
dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation»par «acquis,
construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation».
Donc,
l'article 13 du projet de loi propose une modification de concordance afin
que l'intitulé de la sous-section visée
par cet article reflète les modifications proposées à l'article 221.2.3 de
la Loi sur les coopératives par l'article 14 du projet de loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Est-ce que nous avons des questions sur l'article 13? Je ne vois
pas... Alors, oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Deux questions
de précision. Ça a déjà été dit, mais j'aimerais ça que vous me le... Il y a deux... Donc, on met... Fondamentalement, on met
«acquis» avant «construit», alors que c'était «construit, acquis», là.
Quelle est la logique, là? Pourquoi fait-on fonctionner une commission
parlementaire pour le changement de... inverser les termes?
Mme Duranceau : Pardon. Je n'ai
pas entendu ce que vous... Je comprends ce que vous avez dit, mais...
M. Fontecilla : Avant,
c'était «construit, acquis». Maintenant, c'est «acquis, construit». Quelle est
la... Expliquez-nous la logique de ce simple changement de termes.
Mme Duranceau : Écoutez,
vous vous imaginez bien, là, que je ne déchirerais pas ma chemise sur ce
changement-là, là. Alors, je vais laisser notre juriste vous préciser le
bien-fondé de ça.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc
(Véronique) : C'est qu'en fait le sens des mots pourrait donner
l'impression qu'il faut construire avant d'acquérir quelque chose, et,
en apportant la précision par rapport aux fonds de terre, bien, on s'est
assurés de fermer toutes les portes qui pourraient donner une interprétation
qui est contraire à ce qu'on souhaite, soit que les fonds de terre pourraient
ne pas être assujettis à l'application de la loi. C'est tout simplement ça. Et
donc, dans le contexte de l'article 13, bien, c'est le titre de la section
qui est modifié, là. Donc, on fait la concordance.
M. Fontecilla : Je vois moins le
lien explicite entre les fonds de terre et la notion de construit et acquis,
là. Pouvez-vous être plus précise?
Mme Leduc (Véronique) : Bien, en
fait, c'est vraiment le sens des mots. En prévoyant qu'il faut construire avant
d'acquérir quelque chose, ça pourrait peut-être... Je n'ai pas un cas précis à
vous soumettre. L'idée, c'est vraiment que c'est préventif. On veut s'assurer
que la portée de la loi, elle soit claire. Et donc, tant qu'à modifier la
disposition de la loi, bien, on s'est assurés de faire toutes les modifications
qu'on jugeait... qu'on jugeait pertinentes, là, pour s'assurer que les fonds de
terre soient visés. Puis on va voir, un petit peu plus loin dans le projet de
loi aussi, que la version anglaise de la loi pourrait porter à confusion. Donc,
l'ensemble de ces modifications-là permet, à notre avis, de s'assurer que le
fonds terre et le bâtiment est visé par la loi.
M. Fontecilla : Très bien. Est-ce
qu'on pourrait nous expliquer quelle est la nuance entre... enfin, je crois la
comprendre, mais j'aimerais ça l'entendre de votre bouche, là, entre restaurer
ou rénover?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce que maître... Il y a une question de M. le député de Laurier-Dorion.
Par contre, là, je ne sais pas si c'est la ministre ou madame... Me Leduc qui
va répondre. Est-ce que... Me Leduc.
Mme Leduc
(Véronique) : La différence, elle est relativement ténue. On
pourrait dire que, rénover, on... Restaurer, on remet quelque chose en
état. Rénove, on pourrait apporter des améliorations.
M. Fontecilla : Rénover...
Mme
Leduc (Véronique) : Mais, au final, je ne suis pas certaine qu'il y
ait une grande distinction qui soit faite dans l'application, là.
M. Fontecilla : Est-ce qu'ailleurs
dans cette loi, la Loi sur les coopératives, ou dans une autre loi il y aurait
une définition plus précise de «restaurer» ou «rénover», ou...
Mme Leduc
(Véronique) : À ma... Pas dans la Loi sur les coopératives ou
les compagnies. À ma connaissance, non.
Il faudrait faire la recherche. Dans la Loi sur la SHQ, il y a un objet où
est-ce qu'on parle de permettre la construction, l'acquisition, l'aménagement, la restauration d'habitations, mais il n'y
a pas plus de définitions dans la Loi sur la SHQ.
M. Fontecilla : Est-ce que
restaurer, ça a un lien, par exemple, avec tout l'aspect du caractère
patrimonial d'un immeuble?
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, comme il n'y a pas de définition, dans le
fond, pas nécessairement. Mais on prévoit
la restauration, effectivement, dans un caractère patrimonial. Je pense que
l'idée du libellé, c'est que ce soit le plus large possible pour prévoir
toutes les situations où il y aurait une forme de rénovation, restauration, des
changements qui seraient apportés.
M.
Fontecilla : Vous avez dit tantôt que, pour vous, restaurer,
c'est de remettre en l'état et rénover, c'est apporter une amélioration
à l'immeuble. C'est la nuance que vous avez faite tantôt.
Mme Leduc (Véronique) : C'est la
nuance que j'ai faite, mais la loi ne comporte pas de définition. Donc, je ne
pense pas que ça ait fait l'objet nécessairement de débats dans l'application.
En prévoyant les deux termes dans la loi, bien, ça permet, justement, d'éviter
que toutes les situations où on restaure, à des fins patrimoniales ou pas, on
rénove, on fait des améliorations... que ce soit visé, dans le fond.
M. Fontecilla : Très bien. Est-ce
que cette nuance-là pourrait, selon vous, être interprétée d'une façon ou d'une
autre de façon litigieuse, c'est-à-dire... C'est ça que j'essaie de voir.
Mme Leduc (Véronique) : À mon avis,
non. Il pourrait y avoir débat s'il y avait juste un des deux termes, mais, en
mettant les deux, je pense qu'on couvre toutes les possibilités.
M. Fontecilla : Très bien. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, nous allons adopter... en tout cas, mettre aux
voix l'article, pas l'adopter, mais le mettre aux voix. Alors, est-ce que
l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Parfait. Alors, je pense qu'il y avait un
amendement, le 13.1. Alors, députée de Mille-Îles, allez-y.
• (10 h 20) •
Mme Dufour : Oui, M. le Président,
donc, encore une fois, pour le zonage différencié. Celui-là va être plus court
à lire. Donc, article 13.1... Dans le fond, c'est parce qu'on vient
insérer dans la loi... Tout à l'heure, c'était dans la Loi sur les compagnies.
Là, c'est la Loi sur les coopératives. Donc, l'article 13.1,
sous-section 2 de la section I du chapitre IV du titre II, Loi
sur les coopératives : Insérer, après l'article 13 du projet de loi,
l'article suivant :
13.1. L'intitulé de la sous-section 2 de la
section I du chapitre IV du titre II de la Loi sur les coopératives
(chapitre C-67.2) est modifié par l'ajout, à la fin, de «ou d'une
dérogation ou d'un zonage différencié en vue de favoriser le logement social ou
abordable pérenne».
L'article se lirait comme suit :
«1. Dispositions générales ou d'une dérogation
ou d'un zonage différencié en vue de favoriser le logement social ou abordable
pérenne».
C'est complet. Et, pour les gens à la maison,
c'est absolument incompréhensible, ce que je viens de lire, mais ça fait son
sens quand on regarde le projet de loi dans son ensemble.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
peux vous dire que moi aussi, j'ai... Ça prend un petit peu d'attention pour
suivre. Alors, est-ce que, là, vous le déposiez, et puis on le...
Mme Dufour : Oui. Bien, il est
suspendu. On va le suspendre aussi.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Ah! et le suspendre. C'est ça? Parfait. Alors, j'ai besoin d'un
consentement pour la suspension.
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Consentement. Parfait. Alors, nous poursuivons avec
l'article 12.1.
Mme Duranceau : Tout à fait. Alors,
insérer, après l'article 12 du projet de loi, le suivant :
12.1. L'article 227.10 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «un état certifié de l'Officier de la publicité foncière des charges
qui grèvent l'immeuble» par «une copie à jour de la fiche immobilière établie pour cet immeuble au registre foncier
faisant état des charges le grevant et couvrant une période minimale de
35 ans».
Alors, le présent amendement introduirait dans
le projet de loi un nouvel article 12.1, lequel modifierait
l'article 227.10 de la Loi sur les compagnies afin de prévoir la
présentation d'une copie à jour de la fiche immobilière
d'un immeuble lors du dépôt d'une demande d'autorisation auprès de la ministre
responsable de l'Habitation. Cette demande est requise avant
l'aliénation ou la modification de l'affectation d'un immeuble qui a été acquis, construit, restauré ou rénové grâce à une
aide en matière d'habitation. Ce document serait présenté en
remplacement d'un état certifié de l'Officier de la publicité foncière. La
fiche immobilière devrait faire état des charges grevant l'immeuble pour une
période minimale de 35 ans.
Alors, l'objectif de ça, c'est vraiment
d'alléger, pour les OBNL, la procédure de demande d'autorisation d'aliénation,
d'établissement d'une emphytéose ou de changement d'affectation ainsi qu'en
accélérer le traitement. On s'attend à ce
que ça réduise les coûts et les délais associés à l'obtention d'un état
certifié de l'Officier de la publicité foncière des charges qui grèvent
un immeuble.
Alors, une fiche immobilière de l'index des
immeubles du Registre foncier du Québec est suffisante pour ce type de
transaction, car le Code civil du Québec lui confère un caractère authentique
et une force probante. La fiche immobilière ferait état des charges grevant
l'immeuble et couvrirait une période minimale de 35 ans.
Alors, la consultation du site Internet étant
instantanée, les organismes n'auraient plus à attendre la réponse de l'Officier
de la publicité foncière pour l'obtention d'un état certifié des charges,
permettant ainsi de réduire le délai de production des documents et
informations exigés par les articles 227.10 de la Loi sur les compagnies.
Oui. Les frais de consultation sont de 1 $.
Et, malgré ce que prévoit la Loi sur les
compagnies, le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie et la
Société d'habitation du Québec demandent actuellement la fiche immobilière
plutôt que l'état certifié des charges. Donc, les modifications législatives
proposées à cet égard viseraient à régulariser la situation.
Alors, en pratique, on fait déjà ça pour
simplifier les choses, parce que l'on considère que le document... le document est
déjà... est déjà pertinent et qu'il a force probante. Alors, on vient juste
inscrire dans la loi ce qui est déjà pratique courante, encore là, dans une
perspective de souplesse et d'efficacité.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Peut-être juste faire mention, notre secrétaire nous dit, qui est
sans faille et qui voit tout, que la numérotation de l'article devrait plutôt
être de 12.0.1 étant donné qu'il y a déjà un article de 12.1 qui est à l'étude
présentement et qui, je pense... qui est suspendu. C'est bien ça? Parfait. Alors,
c'était juste une précision, là, pour les... au niveau juridique, on peut dire,
pour l'article. Voilà. Alors, nous... poursuivre les échanges là-dessus.
Mme Dufour : M. le Président, 12.1,
c'est un article du zonage différencié, justement.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Parfait.
Mme Dufour : Peut-être...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
allez-y.
Mme Dufour : ...une question par
rapport à l'amendement qui nous est proposé ici par la ministre. J'essaie de comprendre la... en fait, juste la mécanique
d'une période de 35 ans, là. Comment ça se fait, au registre foncier,
d'avoir l'information sur les 35 prochaines années, exactement? Tu sais,
c'est juste... juste comprendre la mécanique.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
maître... Me Leduc, pardon.
Mme Leduc (Véronique) : C'est les
années passées, les 35 années passées, là, pas les années futures.
Mme Dufour : OK. C'est parce que ce
n'est pas précisé. OK. Excusez. Quand je le disais, je pensais les
35 prochaines années. Pourquoi on ne précise pas les 35 dernières
années, à ce moment-là, pour ne pas qu'il y ait aucun... aucune...
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, je pense qu'un peu comme vous l'avez inféré
ce serait difficile de prévoir le futur, là.
Mme Dufour : Bien, excusez-moi, on
parle de charges grevant... Tu sais, c'est
parce que moi, je ne sais pas, j'avais en tête, je pensais, par exemple, à une
emphytéose où il y a comme une entente qui est pour, mettons, les 50 prochaines années ou... J'essaie... Je ne
sais pas pourquoi j'avais ça en tête. Là, si on veut... Ce qu'on veut, c'est
retourner 35 ans en arrière, mais je ne comprends pas pourquoi on ne
voudrait pas savoir c'est quoi, tu sais, les engagements.
Mme
Leduc (Véronique) : Sauf que l'inscription va être... va avoir été
faite dans les 35 dernières années, là. Dans le fond, ce qu'on veut,
c'est permettre à la ministre d'avoir en main l'information qui lui permet de
prendre sa décision d'autoriser ou pas l'aliénation, le changement
d'affectation ou l'établissement de l'emphytéose, puis, pour ça, bien, elle a besoin de l'information,
certaines informations qui sont à l'index des immeubles, notamment s'il y a
des charges, s'il y a des hypothèques.
Mme Dufour : OK.
Donc, le fait qu'une hypothèque... par exemple, qu'il reste 20 ans à
payer, ce n'est pas ça qu'on veut savoir. On
veut juste savoir qu'il y a une hypothèque. C'est pour ça. Quand je l'ai lu, honnêtement, c'est ça que je pensais. Je
pensais qu'on parlait des 35 prochaines années, des charges qui vont être
imputées à l'immeuble, mais ce n'est pas de ça qu'on parle, là.
Mme Leduc (Véronique) : Bien, en fait, selon ce
qu'on va découvrir à l'index, ça pourrait influer la décision de la
ministre, puis c'est ça qu'on veut savoir. Donc, est-ce qu'il y a une
hypothèque? Est-ce qu'il y a une emphytéose? Je pense que c'est une information
qui pourrait être pertinente.
Mme Dufour : OK.
Mais l'hypothèque... Quand on consulte le registre, l'hypothèque, on a le
terme. Est-ce qu'on a le... l'échéance, là, dans le fond, là. Est-ce qu'on...
Mme Leduc
(Véronique) : On peut l'obtenir.
Mme Dufour : OK.
Mais ça, on le voit, là, au registre.
Mme Leduc (Véronique) : Il y a un lien où est-ce
qu'on peut cliquer puis obtenir l'information pour un coût.
Mme Dufour : OK.
Ça fait que ça pourrait être une hypothèque qu'il reste 40 ans, par
exemple, ou il reste 30 ans, mais ça n'a pas rapport avec le 35 ans.
Mme Leduc
(Véronique) : Ça n'a pas rapport avec le 35 ans. Le 35 ans,
si je peux donner une explication à ce sujet-là, c'est que, normalement, sauf
exception, une hypothèque s'éteint après 30 ans. Donc, il est de pratique
un peu courante, dans les instructions qui
sont données aux notaires, de faire des validations sur 30 ans. Puis ici
on a mis 35 ans parce qu'il y a beaucoup d'aide qui a été accordée
dans le cadre des programmes de la SHQ, et les conventions d'aide financière,
elles sont souvent sur une période de 35 ans. Donc, on propose 35 ans
pour couvrir ces situations-là.
Mme Dufour : Question... Mais, tu sais, on l'a vu au niveau
résidentiel, il y a eu, dans les derniers temps, des gens que les
hypothèques se sont étirées sur une plus longue période parce qu'ils ne
payaient, en fait, que la portion des intérêts, puis que, là, le capital, ça
s'éloigne, ça s'éloigne, ça s'éloigne, et il y a certains cas que ça va monter
à 40 ans. Peut-être que ce n'est pas un
cas possible dans le cas ici, mais je me demandais, tu sais, pourquoi, rendu
là, on va juste... tu sais, 50 ans, puis, voilà, on couvre tous les
cas de figure pour ne pas avoir à rouvrir la loi. En tout cas, je...
suggestion, là, je veux dire, mais c'est juste que je me dis :
Actuellement, ce qu'on voit, il y en a, des cas de plus de 35 ans dans le
marché résidentiel, évidemment, là, mais... privé, là.
Mme
Duranceau : Ça va être prospectif, là. On va les capturer, parce que
c'est moins 35. Ça fait que, dans les
35 dernières années, si on a des hypothèques pour plus que 40 ou
50 ans, on va les capturer. En
tout cas, moi, je... à moins
que notre juriste ait quelque chose.
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, dans le fond, dans le contexte où une institution
financière ferait une hypothèque, à la 30e année, il faudrait qu'il la
renouvelle. Donc, on pourrait le voir à l'index.
Mme Dufour : OK.
Je crois que vous avez... Ah! OK. C'est bon.
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que ça va?
Mme Dufour :
Oui.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors, est-ce que nous avons d'autres questions
sur l'amendement? Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Parfait. Alors là, par contre, vu que c'est un
amendement supplémentaire... Mais il n'y avait pas d'article 12. Alors,
nous poursuivons sur l'article 15.
• (10 h 30) •
Mme
Duranceau : Exactement. Donc, l'article 15, c'est :
L'article 221.2.6 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «tout programme d'aide visé» par «d'une aide visée».
Donc,
l'article 15 du projet de loi apporterait à l'article 221.2.6 de la
Loi sur les coopératives une modification de concordance liée à l'élargissement de la portée de
l'article 221.2.3 de cette loi, proposé par l'article 14 du projet de
loi.
Et j'ai un amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, allez-y avec l'amendement.
Mme Duranceau : Alors, remplacer
l'article 15 du projet de loi par le suivant :
15.
L'article 221.2.6 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «tout programme d'aide visé» et de «un état certifié
de l'Officier de la publicité foncière des charges qui grèvent l'immeuble» par,
respectivement, «d'une aide visée» et «une copie à jour de la fiche immobilière
établie pour cet immeuble au registre foncier, faisant état des charges le
grevant et couvrant une période minimale de 35 ans».
Alors, je
pense, ce sont vraiment des modifications, là, de concordance. Je peux offrir
le commentaire si ça intéresse mes collègues des oppositions. Donc, le
présent amendement modifierait l'article 15 du projet de loi, lequel
modifie l'article 221.2.6 de la Loi sur les coopératives, afin de prévoir
la présentation d'une copie à jour de la fiche immobilière relative à un
immeuble lors du dépôt d'une demande d'autorisation auprès de la ministre
responsable de l'Habitation et du ministre responsable de l'application de
cette loi. Cette demande est requise avant l'aliénation ou la modification de
l'affectation d'un immeuble qui a été acquis, construit, rénové ou rénové grâce
à une aide en matière d'habitation. Ce
document serait présenté en remplacement d'un état certifié de l'Officier de la
publicité foncière. La fiche immobilière devrait faire état des charges
grevant l'immeuble pour une période minimale de 35 ans.
Alors, encore là, c'est pour rendre
l'application de cet article cohérente avec la modification proposée à l'article 14 du projet de loi, qui prévoit de
ne pas limiter à l'aide reçue dans le cadre d'un programme
l'assujettissement de certains immeubles de... à la Loi sur les coopératives.
C'est alléger aussi, pour les coopératives
d'habitation, la procédure de demande d'autorisation d'aliénation,
d'établissement d'une emphytéose ou de changement d'affectation ainsi qu'en
accélérer le traitement. Donc, je le répète, une modification de concordance.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement? Bon, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : En quoi la
formulation «d'une aide visée» est meilleure que de ce qu'on va biffer, «de
tout programme d'aide»? Des précisions sur cette formulation-là. Pourquoi vous
avez choisi cette formulation-là?
Mme Duranceau : Oui. Alors, c'est
le...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Référer à un
programme, ça voudrait dire référer à AccèsLogis, référer au PHAQ, alors qu'une aide visée, ça réfère à un programme, en
plus, ça va référer à des décrets qui auraient pu être faits pour donner
une aide financière. Ça va viser aussi les fonds fiscalisés, tout ce qui est
passé par les fonds fiscalisés. Alors, c'est plus englobant que se limiter à ce
qui est financé à travers les programmes.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
M.
Fontecilla : Donc, à l'article 221.2.3, on spécifie... on
spécifie... Attendez une minute. «Dans le cadre d'une aide visée à
l'article 221.2.3». Quels sont... Quel est ce... le cadre spécifié par
l'article 221.2.3? On doit se promener dans le Code civil.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : J'ai une question,
là.
M.
Fontecilla : En fait, quelles sont... Quelle est la définition,
là, des aides visées, là? Est-ce que c'est la définition que vous venez
de donner, Mme la ministre?
Mme Duranceau : C'est l'explication
que je viens de vous donner. Je vais laisser notre juriste préciser.
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Donc, c'est
exact. La seule distinction, c'est que l'aide, comme Mme la ministre l'a dit,
n'a pas besoin d'être versée dans le cadre d'un programme, mais ça pourrait
être beaucoup plus englobant et prévoir d'autres formes d'aide financière. Puis
c'est comme ça aussi dans la Loi sur les compagnies présentement. Donc, il y a
aussi un aspect d'harmonisation entre les deux lois.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre question,
est-ce que l'amendement de l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
là, est-ce que l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors, nous en sommes à l'article 16.
Mme
Duranceau : OK. L'article 16, on est toujours dans la
même logique. Donc, l'article 246.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans les paragraphes
4° et 5°, de «construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation» par «acquis,
construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation».
L'article 16 du projet de loi apporterait à
l'article 246.1 de la Loi sur les coopératives des modifications de
concordance avec les articles 13 à 15 du projet de loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Est-ce que vous avez un amendement sur l'article 16?
Mme
Duranceau : Oui, vous avez raison. Donc, l'article 246.1
de cette loi est modifié... Alors, on remplacerait l'article 16 du
projet de loi par le suivant :
16. L'article 246.1 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe 4°,
de «construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à
l'habitation sans l'autorisation du ministre» par «acquis, construit, restauré
ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation sans l'autorisation
conjointe des ministres»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe 5°,
de «du ministre» et de «construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à
l'habitation» par, respectivement, «conjointe des ministres» et «acquis,
construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation».
Donc, le
présent amendement remplacerait l'article 16 du projet de loi afin de
modifier les paragraphes 4° et 5° de l'article 246.1 de la Loi sur
les coopératives par cohérence avec l'autorisation conjointe de la ministre
responsable de l'Habitation et du ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie, requise à l'article 221.2.5 de cette loi.
Alors,
cohérence législative, là, entre les différentes dispositions de la Loi sur les
compagnies... des coopératives.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que nous avons des questions sur l'amendement? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. J'essaie juste
de comprendre pourquoi l'autorisation du ministre... Tout à l'heure... Tu sais,
la semaine passée, on parlait beaucoup de l'allègement, qu'on voulait faciliter
les choses. Là, on parle, tu sais, dans le
fond, d'avoir deux autorisations de ministres. Peut-être juste préciser,
d'ailleurs, lesquels, ministres. J'imagine, la ministre de l'Habitation en fait partie, mais quel autre ministre? Ah!
je viens de le lire, excusez-moi, et de l'Économie. Excusez-moi. Je
n'avais pas vu ce bout-là. Mais, c'est ça, pourquoi c'est nécessaire que les
deux l'autorisent dans ce cas-ci? Pourquoi la ministre de l'Habitation ne
pourrait pas l'approuver elle-même?
Mme
Duranceau : C'est parce que la Loi sur les coopératives relève
du ministre de l'Économie. Ça fait que, là, il faudrait exclure certaines dispositions de la Loi sur les
coopératives pour les rendre... que certaines dispositions relèvent
uniquement de la ministre de l'Habitation, puis, bon, ce n'est pas ce qui a
été... Ce n'est pas ce qui est souhaité, là.
Mme Dufour : Ça aurait été plus
simple comme ça.
Mme Duranceau : Je suis d'accord
avec vous. Je suis d'accord avec vous, mais, des fois, il y a des batailles qui
ne valent pas la peine d'être menées.
Mme Dufour : D'accord. C'est bon.
Mme Duranceau : En tout cas, il faut
choisir le bon moment.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça?
Mme Dufour : Oui. Bien, peut-être
juste...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Par curiosité,
comment ça fonctionnait avant? Parce qu'avant c'était l'autorisation du
ministre. Donc, la ministre de l'Habitation, avant, n'avait pas son mot à dire,
entre guillemets.
Mme Duranceau : Non.
Il l'a toujours eu en matière de... relativement aux coopératives d'habitation.
Il y avait... Ça fait que, là, je
pense qu'il y a des concordances qui sont ajoutées, là, mais c'était toujours
une autorisation conjointe. Peut-être, notre juriste peut préciser.
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc
(Véronique) : En fait, initialement, avant qu'il y ait des
modifications qui soient faites à la Loi sur les compagnies, c'était seulement
une autorisation du ministre de l'Économie qui était requise.
Mme Dufour : Donc, le ministre qui ne connaissait pas les
programmes, qui ne connaissait pas les organismes, c'est lui qui
l'autorisait, mais la ministre qui, elle, chapeautait les programmes, elle,
elle n'avait pas son mot à dire. OK. Au moins, maintenant, elle aura son mot à
dire. C'est bon.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Ça va?
Mme Dufour :
Mais par contre...
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Juste une... Parce que, dans l'explication,
on l'explique, c'est quels, les ministres, mais, dans l'article, on ne le précise pas. On
dit «l'autorisation conjointe des ministres» puis «prévue à
l'article 221.2.5». Est-ce qu'à l'article 221.2.5
on précise c'est quels ministres? On comprend qu'il y a aussi... il y a le
ministre de l'Économie, mais est-ce que c'est précisé, l'autre ministre?
Le Président (M. Schneeberger) : ...on
va suspendre, étant donné qu'il y a des discussions, là. Peut-être...
Ils veulent juste suspendre pour le
besoin... Vous reposerez votre question par la suite. Alors, nous suspendons
quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 40)
(Reprise à 10 h 42)
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, nous reprenons les travaux. Peut-être juste,
par souci que tout le monde ait bien compris, reposer votre question, Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Merci, M. le Président. On est en ondes, là, c'est ça, on est revenus?
Le Président (M.
Schneeberger) : ...
Mme Dufour : Parfait. Donc, dans le fond, je voulais juste
qu'on... m'assurer... Parce que, dans l'amendement qu'on propose, on
dit : «l'autorisation conjointe des ministres». On sait que la Loi sur les
coopératives relève du ministre de l'Économie, donc, que lui, il fait partie
des... d'un des ministres. On ne dit pas les... Mais le deuxième ministre, il n'est pas précisé dans l'article, et
donc... Tu sais, je comprends que c'est peut-être implicite, mais est-ce
que... Tu sais, vu que ça dit «l'autorisation conjointe des ministres», ça
peut-tu être deux, trois ministres, puis n'importe quel autre ministre?
Pourquoi ce n'est pas précisé, tout simplement?
Mme
Duranceau : Bien, on va... on va demander à notre...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau :
On va demander à notre juriste
pour ça, là, parce que, là, on prend l'article de loi hors contexte.
Probablement que les autres références réfèrent aux bons ministres, en
l'occurrence Économie et Habitation.
Peut-être
une précision. 246.1, ce n'est pas en vertu de ça que l'autorisation est
demandée. Ça, c'est un article pour imposer des pénalités, là. Et
l'autorisation pour demander... ou la demande pour une autorisation de disposer
qui doit être approuvée par le ministre de l'Économie puis le ministre de
l'Habitation, c'était déjà là. Ça fait que, tantôt,
quand... Alors, tantôt, quand vous avez dit : C'est le ministre de
l'Économie qui approuve quelque chose dont il n'est vraiment,
ultimement, pas tant que ça responsable, bien, ce n'est pas vrai, là. Les
modifications avaient déjà été faites, et puis c'est... Je me souvenais avoir
approuvé des choses conjointement avec lui cette année.
Alors,
pour des dispositions, déjà, la ministre de l'Habitation était habilitée à
intervenir en même temps que le ministre
de l'Économie, donc, une autorisation conjointe, mais cet article-là n'avait
pas été mis à jour pour refléter ces modifications-là. Alors, c'est ce
qu'on est venus faire ici, en incluant tous les petits autres ajustements, là,
sur l'ordre des mots. Alors, c'est ça. Donc, je voulais offrir cette
précision-là.
Maintenant, on réfère
bien aux bons ministres dans le contexte plus global, là?
Le Président (M. Schneeberger) : Me Leduc.
Mme
Leduc (Véronique) : Dans la Loi sur les coopératives, dans le fond,
quand on réfère au ministre, c'est le ministre
qui est responsable de l'application de la loi. C'est prévu à 328 de la loi,
quel est le ministre, qui est le ministre de l'Économie. Et donc, quand
on parle de la ministre responsable de l'Habitation, bien là, c'est spécifié
pour la distinguer du ministre responsable de l'application de la loi.
Mme
Dufour : Et c'est écrit à quel article que c'est la
ministre de l'Habitation pour la Loi sur les coopératives?
Mme Leduc (Véronique) : De
l'Habitation, c'est dans l'article.
Mme Duranceau : ...
Mme Dufour : OK. C'est bon. Je ne
l'ai pas devant moi, mais... OK. Parfait. Merci. Je vais aller le vérifier.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Justement... Merci,
M. le Président. Je lis l'article 221.2.5. Donc, c'est la formulation
telle qu'elle apparaît aujourd'hui, là.
C'est : «Doivent être autorisés [...] par le ministre», donc,
le ministre responsable de la Loi sur
les coopératives, qui est le ministre de l'Économie, «conjointement
par le ministre et par le ministre des Affaires municipales, des Régions
et de l'Occupation». C'est juste une question de... comment dire, de comment
nommer le ministre, mais je ne vois pas la ministre de l'Habitation, si vous
permettez, madame...
Mme
Duranceau : Oui. Je peux offrir une réponse. Alors, merci au
député de Laurier-Dorion, là, de s'intéresser aux pouvoirs de la
ministre de l'Habitation pour s'assurer qu'ils sont bien respectés. Donc, par
décret, quand j'ai été nommée ministre de l'Habitation, il y a certains éléments
des lois qui ont été, par décret, transmis, là, sous ma responsabilité, puis
ça, c'est un des éléments qui a été dévolu à la ministre de l'Habitation. Donc,
il faudrait aller lire le décret pour comprendre que cet article-là réfère à la
ministre de l'Habitation. Alors, c'est très juridique, là. Et on peut vous
fournir le numéro du décret si vous voulez aller au fond des choses.
M.
Fontecilla : Je vous fais confiance, Mme la ministre. Mais,
s'il y a litige... Parce que cet article-là, à la base, là, c'est un
article qui définit des... qui peut être passible d'une infraction, si je
comprends bien, et là on réfère à l'article 121.2.5.
Est-ce que quelqu'un va... Comment se fait le lien entre un article de la Loi
sur les coopératives et le décret? Je pense que des avocats de votre
ministère vont dire : Ça ne se réfère pas, il faut se référer au décret
numéro tel, etc., là. C'est ça, là. Comment fait-on le lien entre la loi et le
décret, là, concrètement, en cas de litige?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Je vais vous avouer,
là, que moi, j'ai été plus préoccupée par faire sortir le logement que vérifier
ces concordances-là. Alors, je vais référer à ma spécialiste en la matière.
Le Président (M. Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Est-ce que
vous pouvez répéter la question? Je suis désolée.
M. Fontecilla : Ici, dans la loi,
c'est écrit que la... c'est le ministre responsable de la loi, donc, le
ministre de l'Économie, et le ministre des Affaires municipales, des Régions et
de l'Occupation du territoire. Je ne sais plus si le ministère, ça s'appelle comme ça, tel qu'il est aujourd'hui, là, mais
comment se fait cette... Et là la ministre m'informe qu'il y a eu un
décret qui officialise la chose, mais le décret et la loi, c'est deux corps
différents, là. Comment on fait le lien, là, à un moment donné, s'il y a des
questionnements, un litige, etc., là?
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, en fait, les lois, elles ne sont jamais
modifiées quand il y a des responsabilités qui sont confiées à d'autres
ministres. Puis ça peut... Il y a souvent une mention, là, si vous allez sur
Légis Québec, quel est le bon ministre, pour clarifier lequel qui a la
responsabilité en question. Ça ne cause pas de problème, là, en pratique. Puis,
s'il y a un litige, on peut retracer quel est le bon ministre.
M. Fontecilla : Très bien. Ça va.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre question, nous allons mettre aux
voix l'amendement de l'article 16. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Est-ce que l'article 16, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors, nous en sommes maintenant à l'article 17. Mme la
ministre.
Mme
Duranceau : Oh! alors, on sort notre anglais. Alors, cette loi est
modifiée par le remplacement, dans le texte anglais, de «a building» et de «the
building» par, respectivement, «an immovable» et «the immovable», partout où
cela se trouve.
L'article 17
du projet de loi vise à corriger la version anglaise de la Loi sur les
coopératives, qui emploie présentement le terme «building» afin de
référer à un immeuble. Il est proposé de le remplacer par «immovable» afin que
la version anglaise de la loi concorde avec la version française de celle-ci.
Donc, vraiment, c'est
pour éviter toute confusion sur l'application des dispositions de la loi à un
immeuble qui a été acquis, construit, restauré ou rénové grâce à une aide en
matière d'habitation.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Questions sur l'article 17? M. le député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
La traduction exacte
d'«immeuble», c'est «immovable». C'est ça, là. C'est pour référer...
pour faire une traduction la plus précise possible.
Mme Duranceau :
Bien, c'est pour la cohérence,
là. La version française de la loi utilise le terme «immeuble» et non
«bâtiment». Donc, si on convertit... En anglais, «building», c'est «bâtiment».
Ça fait qu'on veut quelque chose de plus englobant. Donc, «immovable» le
serait.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui, le député de...
Mme
Duranceau : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.
Mme Duranceau :
...précision additionnelle. Puis
la notion d'«immovable» permet d'inclure les fonds de terre. Vous vous
souviendrez qu'on a ajouté ça dans les modifications aux articles 12 et
14. Ça fait que c'est ça, la logique.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Vous avez une question, députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui. Bien, en fait, je voulais juste, c'est ça,
commenter que «building», c'est vraiment l'édifice, traduction pure, c'est «édifice», alors que, dans
le cas ici, on parle aussi du terrain de... Tu sais, c'est
qu'«immeuble», ça va plus loin que juste un building, juste un édifice. Donc,
c'est ça.
• (10 h 50) •
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est ça, un projet dans l'ensemble.
Mme Dufour : Hein?
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est le projet dans l'ensemble.
Mme Dufour : Oui, bien, c'est ça.
Bien, tu sais, quand on parle d'immeuble, là, ce n'est pas nécessairement du... quelque chose qu'on peut toucher. Donc,
c'est pour ça... tu sais, quelque chose qui ne peut pas se déplacer, mais pas
nécessairement quelque chose qu'on peut toucher, comme le fonds de terre, ce
que disait la ministre, là. C'était juste pour préciser.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci pour les précisions. Alors, est-ce que l'article 17 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Parfait. Alors, maintenant, nous en sommes à
l'article 12.2, qui est un amendement pour introduire un article. Mme la
ministre.
Mme
Duranceau : Oui. Alors, insérer, après l'article 12.1 du projet
de loi tel qu'amendé, ce qui suit :
Loi sur les
compétences municipales
12.1.
La Loi sur les compétences municipales (chapitre C-47.1) est modifiée par
l'insertion, après l'article 93.1, du suivant :
«91.4. Toute
municipalité locale peut accorder une aide aux fins de la réalisation d'un
projet d'habitation visé par une entente conclue entre un ministère ou un
organisme du gouvernement et un tiers.
«La Loi sur
l'interdiction de subventions municipales (chapitre I-15) ne s'applique
pas à une aide accordée en vertu du [présent] alinéa.»
Cet amendement
propose d'introduire dans la Loi sur les compétences municipales un nouvel
article 91.4, lequel permettrait à toute municipalité locale d'accorder
une aide pour la réalisation d'un projet d'habitation visé par une entente
conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers.
Ce
nouvel article prévoit une dérogation à la Loi sur l'interdiction de
subventions municipales, ce qui permettrait que l'aide soit versée à une
entreprise de nature commerciale.
Donc,
l'explication de ça ou les objectifs poursuivis, c'est vraiment de permettre
aux municipalités d'accorder une aide à un projet d'habitation du simple
fait qu'un projet est soutenu dans le cadre d'une entente conclue entre le gouvernement et un partenaire, comme, entre
autres, avec les fonds... le Fonds FTQ et le Mouvement Desjardins, puis c'est d'exempter ce type d'aide par une
municipalité de l'application de la Loi sur l'interdiction de subventions
municipales.
Alors, sincèrement,
on réussissait à s'y retrouver ou à atteindre les objectifs, là, mais ça va
vraiment faciliter le montage financier des
projets immobiliers qui sont soutenus par des partenaires du gouvernement,
entre autres les fonds fiscalisés.
Alors, c'est pour rendre ça plus simple dans la loi plutôt qu'être obligé de
passer par un programme spécifique pour faire aboutir l'argent qui va
aux fonds fiscalisés.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement?
Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Évidemment, quand on parle de permettre à une municipalité de verser une aide à
une entreprise de nature commerciale, c'est
toujours délicat. Mon passé de Laval en fait foi. Donc, il faut toujours
s'assurer d'avoir les bretelles et la
ceinture dans des cas comme ça. Donc, moi, je veux juste m'assurer qu'il n'y a
pas possibilité qu'on sorte du bien commun et qu'il n'y ait pas de
bien... qu'il n'y ait pas de profit privé favorisé par une telle disposition.
Et là on parle d'un projet d'habitation visé par une entente conclue entre un
ministère et un organisme du gouvernement — c'est,
somme toute, assez vague — et
un tiers, ce tiers-là étant une entreprise de nature commerciale. Là, on réfère probablement juste à Desjardins, parce
que, j'imagine, la FTQ... quoique, oui, la société Ivanhoé Cambridge,
ils doivent probablement faire partie d'une nature commerciale. Mais, bref, je
crains qu'on ouvre une brèche et que ça puisse aller, disons, ailleurs.
Tu sais, on sait, par
exemple, que la SHQ, quand elle offre des aides, on en a parlé avec
M. Foster la semaine dernière... que
c'est quand même encadré, puis il y a une vision. Mais là, ici, c'est plus
large. C'est une entente conclue entre un ministère ou un organisme du
gouvernement. Donc, ça peut être un peu n'importe quoi, là. Et donc est-ce
qu'on pourrait se ramasser, dans le fond, à permettre à des municipalités de
subventionner du logement privé, ce qui... Comme je vous l'ai dit, dans un
passé pas si lointain, là, c'était assez incroyable, ce qu'on permettait de
faire chez nous, à Laval, là, à des promoteurs, et tout ça. Ça fait que je veux
juste m'assurer qu'on a vraiment les ceintures puis les bretelles, puis là je
ne les vois pas dans cet amendement-là.
Donc,
moi, j'ai une certaine crainte et je me demandais pourquoi on n'était pas allé
plutôt... Parce que, même tous ces
projets-là, les projets Desjardins, moi, ce que j'entends, c'est que, même si
c'est financé par Desjardins, il y a quand même un organisme qui le
gère, qui gère le projet. Ce n'est pas Desjardins qui construit, là. Ils font
affaire avec un organisme, un OBNL. Donc, pourquoi on n'est pas allé, plutôt,
de subventionner l'OBNL au lieu de permettre de subventionner Desjardins? C'est... Pour moi, il y a quelque chose de...
En tout cas, j'ai besoin de précisions là-dessus.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci. Est-ce que... Mme la ministre, oui.
Mme
Duranceau : Oui. Même préoccupation que vous. Dieu sait que je sais ce
qui s'est fait à la ville de Laval et que j'ai suivi ça. Ceci dit, dans ce
cas-ci, là, on vient de permettre... habiliter dans la loi ce qu'on fait déjà,
là, c'est-à-dire permettre aux municipalités de contribuer dans les projets
d'habitation qui sont visés par une entente conclue entre un ministère ou un
organisme du gouvernement et un tiers. Alors, on a déjà le ministère, disons,
ou l'organisme du gouvernement, là, donc, la
SHQ dans ce cas-ci, donc, la SHQ, qui aurait une entente avec un tiers.
Donc, un tiers sera qui ce sera, mais il va falloir que ça respecte les normes
des programmes, là. Sinon, il n'y aurait pas d'entente
possible entre la SHQ et un tiers. Donc là, on vient inférer que la SHQ
pourrait s'acoquiner avec n'importe qui, là.
Mme Dufour : Non,
je n'ai pas dit ça.
Mme
Duranceau : Bien non, mais c'est ça que ça sous-entend.
Mme Dufour : Non, parce que j'ai dit : Vu que ça... J'ai
dit : Au contraire, si c'était précisé que c'était la SHQ, je
serais rassurée.
Mme
Duranceau : Bien, un organisme du gouvernement, encore là, on ne veut
pas venir énumérer tout le monde. Un organisme du gouvernement, il me semble
que ça doit...
Mme Dufour : Bien,
il y a beaucoup d'options possibles. Je vais vous demander : Est-ce que le
ministère... Ce n'est même pas précisé, quel ministère. Est-ce que ça peut être
le ministère de l'Économie pour un projet de développement d'habitation que
Northvolt voudrait faire pour loger ses employés?
Mme
Duranceau : Ce serait une bonne idée.
Mme Dufour : Bien, je ne suis pas sûre. Est-ce qu'on veut, en
plus, que les villes financent en plus les logements pour les
travailleurs qui vont arriver là? Il me semble qu'ils reçoivent déjà assez de
subventions, là, du gouvernement pour venir s'installer au Québec, là. Donc là,
moi...
Mme Duranceau : Bien
là, on s'entend, là, on ne mélangera pas les choses, là. L'habitation, ce n'est
pas pour Northvolt. Ça va être pour
les citoyens résidents du Québec qui veulent se loger à proximité de
l'entreprise en question.
Mme Dufour : Bien
là, on parle de... Northvolt va devoir faire venir les employés d'ailleurs.
Mme
Duranceau : Bien, écoutez, vu qu'encore une fois, là, on...
Le Président (M.
Schneeberger) : ...vous vous interpelez trop, là. Là, je vous laisse
aller, là, mais là c'est sûr que, quand vous parlez les deux en même temps, ça
devient dur pour comprendre. Alors, juste essayer que l'autre finisse de parler
pour entreprendre la conversation. Sinon, bien, je vais intervenir, là, en vous
nommant puis je trouve que ça prolonge pour rien. Voilà. Alors, je ne sais pas,
peut-être juste laisser Mme la ministre finir, puis après ça Mme la députée de Mille-Îles
poursuivra. Mme la ministre.
Mme Duranceau :
Oui. Bien, écoutez, je n'ai pas
grand-chose à ajouter, là, à part que... Je pense que ce serait, encore une fois... Vous voyez comment c'est
compliqué, changer une loi, là. Ça fait que, si... On vient dire, ici :
«Toute municipalité locale peut accorder une aide aux fins de la réalisation
d'un projet d'habitation visé par une entente conclue
entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers.» Si, là, on
vient encore restreindre, je pense qu'on ne se sert pas, là, dans le contexte où il y a urgence d'agir et que ça
prend de la souplesse. C'est quoi, votre proposition?
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
• (11 heures) •
Mme Dufour : Bien,
qu'on précise qu'on parle... Et merci du rappel, M. le Président. Je me suis...
J'ai de l'émotion, hein? Quand on parle de ce qui s'est passé dans mon passé
lointain de Laval, ça vient me chercher.
Mais, quand... Si on
venait préciser que c'est une entente où la SHQ est impliquée, là, on parle du
ministère de l'Habitation, là, déjà là, là, on vient circonscrire, là. Ce n'est
pas n'importe quoi, de n'importe quel organisme du gouvernement ou... puis là on ouvre à n'importe quel... Parce que c'est
quand même une brèche importante de permettre aux municipalités d'offrir
des subventions à des privés, à des entreprises de nature commerciale. On a
toujours voulu le circonscrire pour que ce soit très bien encadré. Il y a quand
même 1 181 municipalités au Québec, là. Ce n'est pas vrai qu'on sait partout ce qui se passe. Et donc,
là, de venir le circonscrire, moi, je serais beaucoup, beaucoup plus
rassurée.
Je comprends
l'intérêt, là, de venir soutenir les projets qui sont faits par les... avec les
fonds fiscalisés, mais il reste que... Tu sais, c'est pour ça que je disais, au
début, que, si, au moins, on mentionnait la SHQ, qu'on sait que, dans sa
mission, c'est un certain type de logement, et dans... avec une... c'est ça,
qu'il y a une mission claire... Là, on ouvre ça un petit peu trop, à mon avis.
Il y a des gens très, très, très créatifs pour interpréter nos lois, qui
pourraient trouver ça... C'est ça. Puis, je pense, c'est ça, il faut
circonscrire ça beaucoup plus.
Même là, je me
demande encore... J'ai posé la question, mais je n'ai pas eu la réponse. Mais,
par rapport au... Pourquoi que ce ne serait pas l'organisme qui gère le projet
qui recevrait l'argent de la ville, plutôt que le fonds fiscalisé? Tu sais, je
ne comprends pas pourquoi les villes devraient, mettons, donner un chèque à
Desjardins plutôt qu'à l'OBNL. Et là on dit «de nature commerciale», là, mais
tout ce que j'ai compris, c'est que tous les projets avec les fonds fiscalisés
ou presque, c'étaient tous des projets qui étaient gérés par des OBNL, au bout
du compte, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Il n'y a pas de chèque envoyé par la ville à Desjardins,
là. Ça s'en va, effectivement, dans les OBNL qui produisent les projets.
Je pense qu'il faut
partir avec la prémisse que le gouvernement va agir de bonne foi, là, parce que
c'est ça que ça prend, ça prend une entente entre le gouvernement puis un
tiers. Alors, il faudrait présumer. Ça va mal, là. Si on présume que le
gouvernement n'agit pas de bonne foi, bien là, on a d'autres problèmes, là.
L'autre chose, moi,
je ne voudrais pas restreindre à un ministère, parce que... Prenez l'exemple de
toute l'économie sociale. C'est sous l'égide du ministère de l'Économie, ça.
Bien, il peut émaner de belles choses ou de nouvelles approches de financement
en lien avec l'économie sociale, en lien avec l'habitation. Donc, je ne
voudrais pas que, pour des projets à venir,
s'il y avait une entente entre le ministère de l'Économie puis un tiers X pour
un projet d'habitation... qu'on... Ça
demeure assez hypothétique, là, parce que l'habitation, au gouvernement du
Québec, ça passe par la SHQ. Ça pourrait passer en partie par le
ministère des Affaires municipales. Là, j'ai donné un exemple où ça pourrait passer par Économie. Je ne pense pas
qu'il est souhaitable d'énumérer tous les ministères possibles puis tous
les organismes possibles. C'est une compétence qui est générale et qui, de
toute façon, doit être liée à une entente que le gouvernement aura convenue
avec un tiers. Ça fait que, déjà, elle est là, notre mesure de protection,
quant à moi, là.
Mme Dufour : Bien
non, il n'y a aucune mesure de protection, quant à moi, là-dedans. Mais est-ce
que vous avez... La ministre a mentionné...
Mme
Duranceau : OK. Mais, M. le Président...
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien, c'est juste peut-être... C'est important.
Vous... Bon, je ne veux pas qu'on insinue des choses, là, mais, en même temps,
c'est important de préciser des choses, alors, pour la bonne suite des travaux,
là. Vous aviez quelque chose à rajouter, Mme la ministre?
Mme
Duranceau : Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, allez-y.
Mme Dufour : J'étais
en train de parler, par contre, M. le Président, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien... OK. Je vais vous... finir de laisser Mme la
députée de Mille-Îles... Parce que, si vous
voulez amener quelque chose, vous pouvez le faire. Maintenant, on ne peut pas
sous-entendre des choses et... Vous comprenez? Alors, Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Bien,
ce que je dis, c'est que... et je l'ai souligné, que, dans l'article qu'on a
là, on n'a pas les ceintures et les bretelles du tout. C'est très ouvert. Je
comprends qu'on ne veut pas préciser tous les ministères, mais, quand on dit «un organisme du gouvernement et un
tiers», c'est très, très, très... ça peut être tout, un peu n'importe
quoi, et sans présumer de bonne foi ou quoi que ce soit.
Mais par contre ce que
je voulais revenir, c'est que Mme la ministre a parlé de... que c'est vrai que
c'est des OBNL et que les villes ne vont pas
faire un chèque à Desjardins, mais plutôt la subvention va aller à l'OBNL. Si
c'est le cas, pourquoi est-ce qu'on vient dire qu'on permettrait que l'aide
soit versée à une entreprise de nature commerciale? C'est ça que l'article nous
propose de faire. C'est le commentaire qui est écrit, là, à la fin : «Cet
article prévoit une dérogation à la loi sur l'interdiction de subventions municipales,
ce qui permettrait que l'aide soit versée à une entreprise de nature
commerciale.» C'est là, moi, mon enjeu, c'est qu'on permette à des villes de
verser une aide ou une subvention à des entreprises de nature commerciale. Il
est là, mon enjeu. Donc, moi, si on me dit que ça s'en va à un OBNL, je n'ai
pas d'enjeu, mais ce n'est pas ça que ça dit, là, ici.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les commentaires, explications. Est-ce que nous avons... Est-ce que
vous souhaitez qu'on suspende quelques instants pour... Parce que, là, ça ne me
semble pas...
On va... nous allons
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 06)
(Reprise à 11 h 07)
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, nous reprenons. Mme la ministre, c'est à vous.
Mme Duranceau :
OK. Je le répète, ce qu'on
cherche, là, dans tout ce projet de loi là, c'est de la souplesse puis de l'agilité. Je comprends le commentaire
sur il ne faut pas ouvrir de brèche puis qu'on se retrouve dans une
nouvelle commission Charbonneau, mais, ici, on...
Le principe, c'est
qu'il y a une entente entre le gouvernement puis un tiers, et ce qu'on a en
tête, là, avec ça, ce sont les fonds
fiscalisés. Donc, c'est entente entre la SHQ ou le ministère des Affaires
municipales puis Desjardins ou Fonds de solidarité. Ça pourrait être la
Caisse de dépôt. Donc... Et, en vertu de ces ententes-là, les entités en
question font des projets d'habitation et respectent les critères du Programme
d'habitation abordable Québec. Et, dans ce programme-là, il y a possibilité de
soutenir des projets privés avec des grilles, Dieu sait, contraignantes, mais
qui permettent d'avoir de l'habitation. Puis
ce sera aux municipalités de décider s'ils soutiennent ce projet d'habitation
là ou pas dans leur municipalité. Et les contraintes sont telles que
l'abordabilité doit demeurer, là, entre 10 et 35 ans, selon le montant de
la subvention qui est offert par le gouvernement du Québec. Alors, tout est
déjà balisé puis encadré pour qu'il n'y ait pas d'abus.
Donc, sincèrement,
moi, je pense que je privilégie la souplesse dans ça. Il n'y a personne qui va
donner de subvention au privé sans que ce soit à l'intérieur d'un programme qui
est déjà normé de manière très stricte par le gouvernement. Alors, je pense que
c'est bien de poser la question. Je pense que j'y ai répondu.
Mme Dufour : Oui, mais, M. le Président, je dois souligner que
la ministre... Et je comprends l'objectif de viser les fonds fiscalisés, mais ce n'est pas ce que
l'article dit. Ça ne vise pas les fonds fiscalisés. Ça ouvre à toute entente
conclue entre un ministère, quelconque
ministère, et un organisme du gouvernement, quelconque organisme du
gouvernement, et un tiers, quelconque tiers. Donc, je ne vois pas les bretelles,
je ne vois pas les... la ceinture et je ne vois pas qu'ici ce ne serait pas une
possibilité.
J'ai
donné l'exemple Northvolt parce que ça parle, mais je ne vois pas que ce ne
serait pas une possibilité que, finalement, une ville vienne en plus à
subventionner des logements pour des travailleurs étrangers qui viendraient
combler des postes, parce qu'on s'entend qu'ils vont en avoir besoin, des
postes... des gens de l'extérieur, donc... Donc, moi, je ne le vois pas. Je
pense qu'on aurait intérêt à venir préciser qu'on parle du PHAQ ou qu'on parle
de la SHQ, mais un élément de plus, parce qu'ici ça ouvre vraiment la place à
beaucoup, beaucoup d'éléments.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci. Est-ce que, Mme la ministre, vous souhaitez
intervenir? Oui.
Mme Duranceau : Je vais offrir un
dernier commentaire, peut-être un exemple. On a besoin de logements pour les travailleurs de la santé. Si le ministère
de la Santé, là, décide de faire... de lancer une initiative pour du
logement pour les infirmières en région, puis qu'ils ont
des sommes à attribuer à ça, et qu'il y a une entente avec un tiers, donc, le
gouvernement, à ce moment-là, peut-être, c'est la Santé qui fera une entente
avec un tiers, puis que la ville en question a bien besoin de travailleurs pour
son hôpital, bien oui, on vient permettre de contribuer. C'est ce que les
municipalités nous ont demandé tant et plus, d'avoir de la souplesse puis de
les laisser gérer sur leur territoire ce qu'ils pensent être pertinent.
Encore une fois, il y a une entente avec un
ministère puis un organisme du gouvernement et le tiers. Donc, l'entente, elle
est déjà balisée, selon les critères que le gouvernement trouve acceptables.
Alors, ça ne peut pas être un tiers qui part avec une idée farfelue, puis qu'il
n'y a pas les balises que le gouvernement impose. Alors, ça, c'est la prémisse
de base, et s'ajoute à ça une possibilité de subvention municipale.
Moi, je veux
garder la flexibilité là-dedans. Je vous ai nommé trois cas, là. Vous-même,
vous en avez évoqué un. Il y aura
plein d'options possibles. Il faut laisser... Ça, ça permet aux municipalités
d'agir si elles le veulent. C'est tout.
• (11 h 10) •
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que vous souhaitez... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, une question.
Lorsque les logements pour... modulaires pour les travailleurs de la santé ont
été annoncés, est-ce que la SHQ était impliquée dans ce projet-là?
Mme Duranceau : Bien, tout à fait.
Mme Dufour : Voilà. Alors, le
projet... l'exemple que vous venez de donner pourrait très bien s'appliquer
avec la SHQ. Donc, ça revient à ce que je disais. En précisant la SHQ, on
viendrait quand même se donner beaucoup de latitude mais pas se permettre tout
et n'importe quoi. Parce que Mme la ministre est à ce poste-là, mais elle a
plein d'autres ministres qui sont ailleurs, qui ont peut-être des visées
différentes et qui vont peut-être s'entendre avec une ville puis dire :
Bien, aïe! tu vas aller subventionner ça. Alors, actuellement, ce n'est pas
possible. Tu sais, c'est juste que, là, on ouvre la brèche, puis on l'ouvre
très grande. Moi, j'ai un très, très grand malaise.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Bon, je pense que... Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Merci, M. le
Président. Il y a des craintes légitimes qui sont soulevées par cet article-là.
Tout d'abord, j'aimerais poser une question de précision, là. En 2001, on a
adopté le PL... le projet de loi n° 49, là, qui prévoit, entre autres, là,
que les municipalités locales peuvent adopter un programme d'aide financière
visant à favoriser la construction,
rénovation, location annuelle de logements locatifs servant à des fins
résidentielles. Ici, on a mis au...
on n'est pas allés avec beaucoup de précautions. La Société d'habitation du Québec n'est pas dans cet... n'était pas considérée, en tout cas, dans ces articles-là,
très précisément. Et, carrément, les municipalités pouvaient
subventionner le développement de logements, de logements locatifs, plus
précisément, là. Quelle est la différence entre ce qui est... ce qu'on est en
train de discuter ici et ce qui a été adopté dans le PL n° 49 en 2001...
en 2021, pardon?
Mme
Duranceau : Ici, là, on vise les fonds fiscalisés, c'est ça
qu'on vise, alors que, dans le PL n° 49, c'est de l'aide... je pense que c'est des crédits de taxes, hein, entre autres,
qui étaient possibles. C'était une mesure temporaire, là, dans le
contexte de la COVID. Donc, c'est deux types d'aide, là. Tout est régi, là, sur
les aides que les municipalités peuvent donner. Donc... Mais, ici, c'est
vraiment dans le contexte d'ententes avec les fonds fiscalisés, puis qu'on veut
un peu plus souples, là, pour ouvrir la porte à d'autres options, s'il y a
lieu.
M. Fontecilla : Très bien, là. Donc,
dans le PL n° 49, là, c'était jusqu'en 2027. Donc, il y avait une limite
temporaire et temporelle. On s'entend, là, les fonds fiscalisés ne sont qu'un
véhicule pour produire du logement.
En parallèle, il y a le programme PHAQ, là, qui
a été initialement conçu pour inciter le secteur privé et les promoteurs privés à se lancer dans la construction
du logement locatif destiné aux populations à plus faibles revenus, ce
qu'ils ne faisaient pas du tout, préférant se concentrer, et on peut le
comprendre, dans les logements locatifs de haut de gamme, là, où est-ce qu'on a
beaucoup plus de gains intéressants, là. Et, à ma connaissance, et la ministre
pourrait peut-être nous confirmer cela, dans le programme PHAQ, il n'y a...
finalement, il y a eu comme... Comment dire? Je ne veux pas... Je veux utiliser
les bons termes, mais la réalité a fait en sorte de faire perdre un peu la
visée principale du programme PHAQ, là, le Programme d'habitation abordable du
Québec, parce que la plupart des projets ne sont pas privés, mais une très grande majorité, et la ministre pourrait
peut-être nous confirmer, ont été présentés, en fait, par des organismes
communautaires, des OSBL d'habitation, des coopératives et peut-être aussi la Société
d'habitation du Québec, là, via les offices municipaux d'habitation. C'est à
confirmer, mais, en quelque sorte, il a fallu faire une... Devant le peu
d'intérêt du secteur privé, là, à se lancer dans un programme... dans le
programme PHAQ, le communautaire a présenté beaucoup de projets, la plupart,
des projets qui avaient été initialement conçus dans le programme AccèsLogis,
mais, devant l'impossibilité d'avoir des fonds du programme AccèsLogis pour le
logement social, ils ont réaménagé leurs projets pour les présenter dans le
programme PHAQ. Et, ici, on ne parle pas des fonds... des fonds fiscalisés.
Ce qui est important, M. le Président, là, oui,
c'est produire du logement, là, mais c'est produire du logement, aussi, qui va rester dans le giron du... ce qu'on
qualifie de logement hors marché, là. Et, dans ce sens-ci, il y a deux
critères, là : faire en sorte que l'aide gouvernementale aille... produise
un effet concret, donc, de la production de logements surtout destinés à des
ménages à plus faibles revenus, mais aussi qui est d'assurer la pérennité par
la nature même de ces
logements-là, donc, qu'il reste du logement, on va le dire, entre guillemets,
du logement social, hors marché, sous les formes de HLM, OSBL d'habitation
ou coopératives.
Mais, ici, la ministre ouvre la porte à ce que
ce soit du logement nettement privé qui reste dans le secteur privé, là, à très long terme et qui, après une
période de... après une période où les loyers vont être, disons, réglementés,
vont être maintenus plus bas, là, mais ces logements, pour le... Le prix de ces
logements-là locatifs, là, pourrait, dans l'avenir, n'être soumis à aucun type
de réglementation. Donc, en quelque sorte, par les fonds fiscalisés, la
ministre se donne la possibilité d'agrandir de façon importante les aides au
secteur privé pour du logement privé, alors que la nécessité aujourd'hui, c'est de conformer, de construire un parc de
logements qui reste sous une forme hors marché, là.
Donc, pourquoi la ministre ne vise pas à aider
surtout les secteurs qui construisent du logement hors marché, là, au lieu de
privilégier des aides à l'entreprise privée?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Écoutez, je
pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont amalgamées, là, dans cette déclaration-là. Ici, là, on vise à permettre aux
municipalités de soutenir des projets d'habitation sur leurs territoires
dans la mesure où ces projets-là sont déjà financés par le gouvernement et un
tiers. Donc... Puis je pense que je vais laisser mon sous-ministre adjoint
commenter, là, sur les présomptions qu'il faut avoir quand le gouvernement
embarque dans un projet, parce que, là, on sort vraiment... ou on prête
beaucoup d'intentions au législateur.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
M. Savoie, vous vous présentez avec votre titre. Et j'ai besoin du
consentement de la table. Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Consentement.
M. Savoie (Jocelyn) : Jocelyn
Savoie, sous-ministre adjoint aux impacts climatiques, fiscalité, finances et
infrastructures. Oui. On a changé d'affectation lundi. Il faut que je me
souvienne de mon titre.
Simplement pour contextualiser, les façons dont
les dossiers fonctionnent à l'intérieur du gouvernement en habitation, le ministère des Affaires municipales
et de l'Habitation, comme il est responsable de ce champ d'expertise là,
est systématiquement interpelé dans le contexte des approbations d'entente
entre un tiers puis un autre pour des fins d'habitation. Donc, le ministère va
être amené à commenter les projets d'entente et faire un avis, et, à ce
moment-là, la ministre responsable de l'Habitation se retrouve à être
interpelée par le biais, là, de l'organe administratif.
Donc, dans le
fonctionnement du gouvernement, je ne vous dirai pas que... Normalement, ce qui
va se produire, c'est un ministère va conclure une entente avec un
tiers, disons, en habitation pour atteindre un projet. L'élément va devoir être
entériné par le Conseil des ministres. Très peu de ministères ont des
compétences en habitation. Ils vont donc être en dehors de leur champ d'action
normal. Ils vont donc devoir aller au Conseil des ministres. Il va y avoir avis du ministère, puis là la raisonnabilité, là,
du projet va être étudiée puis examinée en détail pour être certain que
le projet concorde avec les objectifs poursuivis par le gouvernement. Puis les
objectifs poursuivis par le gouvernement sont habituellement exposés soit via
les plans en... par exemple, le plan gouvernemental en habitation, qui va être
publié prochainement, ou d'autres prises de position publiques, là, du
gouvernement.
Dans le cas
présent, la disposition vise à permettre aux municipalités, là, de pouvoir
subventionner un tiers. Puis on parle des fonds fiscalisés, parce qu'on
peut imaginer que, dans la liste des entreprises ou des organismes qui vont
faire l'objet d'un financement via le fonds fiscalisé, il pourrait y avoir une
entreprise privée qui fait un projet, puis, à ce moment-là, avec la LISM, elle
ne peut pas le financer. Donc, elle ne pourrait pas contribuer.
La façon dont
ça a été contourné en ce moment, c'est que ça a été fait via un programme de la
SHQ, mais c'est un programme qu'on
pourrait qualifier de factice. Ça crée une lourdeur administrative qui est
inutile dans les circonstances. La
disposition vient donc régler ce problème-là. Sinon, on s'obligerait à créer
des programmes, à chaque fois, qui ne servent qu'à faire transiter de
l'argent. Ce n'est pas une méthode qui est recommandée, là, en gestion des
affaires publiques.
Donc, la mesure vient habiliter en... Dans la
Loi sur les compétences, qui est une loi, là, générale, donc, la plupart des
compétences sont énumérées de manière générale et large, puis elle se trouve,
de facto, limitée par la façon dont le gouvernement va adopter ces ententes-là
entre un ministère et un tiers, qui va venir garantir que le sujet est conforme
aux orientations du gouvernement. C'est tout ce que j'ai.
• (11 h 20) •
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci pour les explications. Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur l'amendement? Ça va? Ça va comme ça? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Tantôt, Mme la
ministre nous expliquait qu'il y avait... que ce programme-là pourrait financer des logements produits via des ententes
avec plusieurs ministères. Ça peut être le ministère de l'Économie, par exemple, le ministère de la Santé. Donc, on pourrait
se retrouver dans une situation où plusieurs ministères développent,
selon leurs besoins particuliers ou leurs visées particulières, là... comment
dire, je sais que le mot «programme», là, peut
poser des problèmes, là, mais des miniprogrammes, si je peux m'exprimer ainsi,
là, où la société... un miniprogramme dans lequel la Société
d'habitation du Québec n'a aucun rôle. Par exemple, le ministère de l'Économie
pourrait aider des compagnies à développer
du logement. Par exemple, Northvolt pourrait accueillir des travailleurs et
travailleuses. Le ministère de la Santé pourrait avoir un
programme ou... pour construire des logements en région éloignée pour
accueillir des travailleurs et travailleuses, qui appartiennent... qui
appartiendraient au privé, là.
Donc, est-ce que la
ministre ne craint pas, là, une multiplication de ces programmes selon la
nécessité, sans aucune intervention de la Société d'habitation du Québec, qui
pourrait avoir une idée d'ensemble et sur les besoins et sur les modalités, mais
aussi sur les véhicules qui sont utilisés et la destinée à long terme de ces
bâtiments-là, donc, de financer à gauche et à droite, pour différents types de
programmes, le secteur privé, sans avoir aucune garantie que ces logements vont
rester... vont rester dans la finalité où est-ce qu'on les a construits et
qu'ils vont avoir des loyers accessibles à long terme? Donc, ne craint-elle pas
qu'il y ait une multiplication de ces programmes-là selon les différents
ministères?
Le Président (M. Schneeberger) :
Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Bien, je peux
juste vous dire que c'est des... Il y en a déjà, là, des initiatives dans les
différents ministères. Puis on est toujours
impliqués, parce qu'on a le leadership de s'impliquer puis de vouloir savoir ce
qui se passe, mais, des fois, trop
centraliser, ce n'est pas optimal non plus. Donc, on n'est pas en train de
créer rien, là. Ça se fait déjà.
Là, ce qu'on vient de
dire, c'est que la municipalité qui voudra aider le ministère de la Santé, qui
est le gouvernement qui va avoir conclu une entente x, bien, la
municipalité peut le faire. Ça fait qu'on vient répondre à une demande des
municipalités d'aider sur leurs territoires et on pense qu'on est protégés, que
ce sera des ententes dont la finalité sera dans le respect, le respect des
champs d'intervention du gouvernement, puisque ça prend, à la base, une entente
entre un tiers et le gouvernement. Donc, il faudra que ce se soit respecté.
Puis il y a une finalité, à chacune de ces ententes-là, qui doit être
respectée, et la municipalité aura le choix d'y contribuer ou pas.
Le Président (M.
Schneeberger) : Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
Oui. Les explications nous
informent... En fait, le libellé de l'amendement, là, c'est une entente
conclue entre le ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers. On
suppose que c'est le gouvernement du Québec. Qu'arrivera-t-il... Est-ce que cet
amendement-là concerne... Est-ce qu'il est permis, par exemple, qu'une
municipalité accorde une aide, aux fins de réalisation d'un projet
d'habitation, là, à un organisme ou une entité privée, là, qui fait... qui a
obtenu des fonds, là, du gouvernement fédéral, en vertu d'un programme fédéral?
Est-ce que cet article-là permet cette possibilité-là aussi?
Mme
Duranceau : Bien là, on parle du gouvernement du Québec ici, là. C'est
une entente entre un ministère du gouvernement du Québec puis un... ou un
organisme du gouvernement du Québec et un tiers. Moi, je ne viens pas légiférer
sur le fédéral, là.
M. Fontecilla :
Donc, c'est... On a... Je veux
juste m'en assurer, là. Cela permet que nos municipalités financent un
projet qui est financé par le gouvernement fédéral, essentiellement, là.
Mme
Duranceau : Là, on parle du Québec ici, le gouvernement du Québec ici.
M.
Fontecilla : Donc, cette possibilité-là existe. Est-ce qu'une
municipalité peut financer un projet financé par le gouvernement fédéral?
Mme Duranceau :
À l'intérieur de son champ de...
de ses champs de compétence, je présume qu'ils ont le droit, là. Je ne
le sais pas, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Savoie... maître...
M. Savoie
(Jocelyn) : Pas maître.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien non. M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : En fait, la disposition qui est ici vise le gouvernement
du Québec, mais on pourrait imaginer qu'un projet fait l'objet d'un financement
parallèle par le fédéral. Ça peut se produire. Il faut se rappeler qu'il y a
différents programmes fédéraux au mérite et autres pour lesquels le
gouvernement du Québec n'a pas nécessairement le contrôle, puis le fédéral
distribue son argent. Puis, à ce moment-là, quand ça concerne un organisme
municipal ou autre, il va y avoir une décision M-30 qui va être rendue en
vertu, là, de la Loi sur le MCE pour autoriser, là, le fait d'obtenir la
subvention fédérale.
Mais, dans le cas du
privé, ils peuvent passer sans autorisation du gouvernement. On pourrait
imaginer un cas de figure où, peut-être, il
y aurait une portion d'argent fédéral. Mais la disposition qui est ici vise les
ententes entre le gouvernement du Québec et un tiers, pas le
gouvernement fédéral. Enfin, là, ce n'est pas de même que c'est libellé.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait. D'autres questions? Députée de... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme
Duranceau : M. le Président, je veux peut-être juste... Je
vais déposer un amendement... sous-amendement, pardon, un
sous-amendement à l'amendement de la ministre. Là, je pense qu'il est en train
de partir.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, nous allons suspendre, là, pour en prendre connaissance.
(Suspension de la séance à 11 h 29)
(Reprise à 11 h 59)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous sommes revenus en ondes. Alors, à ce moment-là, suite aux discussions qu'il y a eu, la ministre souhaite
retirer l'amendement qu'elle a déposé, qui est l'article 12.2, pour en
soumettre un nouveau. Alors, Mme la
ministre, premièrement, j'ai besoin du consentement pour retirer l'article...
l'amendement. Consentement? Oui.
Mme
Dufour : M. le Président, juste une précision. Quand on a
quitté, j'étais en train de déposer un amendement. Je voudrais juste
souligner que je ne le déposerai pas parce qu'il y a eu beaucoup de discussions
pour que, dans le fond, il y ait une modification suite à ma proposition. Donc,
je voulais juste le souligner, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Ça va. Super.
Mme Dufour : ...mais je ne le
déposerai pas, mon amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Alors, c'est pour ça que... Suite à ça, il y a eu des discussions, et la
ministre retire l'amendement pour déposer... Alors, j'ai besoin du consentement
pour le retrait de l'amendement.
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Et maintenant, Mme la ministre, je vous laisse
déposer le nouvel amendement 12.2.
• (12 heures) •
Mme Duranceau : Oui. Alors donc, on
va insérer, après l'article 12.1 du projet de loi tel qu'amendé, ce qui
suit, donc, c'est sur la Loi sur les compétences municipales :
12.2. La Loi sur les compétences municipales est
modifiée par l'insertion, après l'article 91.3, du suivant :
«91.4. Toute
municipalité locale peut accorder une aide aux fins de la réalisation d'un
projet d'habitation, visé par une entente conclue entre un ministère ou
un organisme du gouvernement et un tiers, qui comprend des logements sociaux ou
abordables ou des logements destinés à des personnes aux études.
«La Loi sur l'interdiction de subventions
municipales ne s'applique pas à une aide accordée en vertu du premier alinéa.»
Donc, on est
venus préciser que ce contexte-là d'aide des municipalités devra se faire dans
le contexte d'ententes existantes entre le gouvernement et un tiers,
mais que ces ententes-là doivent viser la construction de logements sociaux ou abordables... ou comprendre la
construction de logements sociaux ou abordables ou de logements destinés
à des personnes aux études. Alors, je pense que les préoccupations des
oppositions, là, sont prises en compte dans l'amendement proposé.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il va y avoir des questions? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, M. le
Président. Moi, je voudrais revenir sur la question de la définition de
«logements sociaux». J'ai cru comprendre auparavant, là, qu'il n'y avait pas de
définition exacte et j'aimerais aborder cette question-là. Voilà.
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui. Par contre, il y avait une entente pour
suspendre nos travaux plus tôt, qui était de 12 h 30 à midi.
Alors, maintenant, si je comprends bien, ça reste comme ça, là, l'entente,
l'accord.
Ça fait que je vais suspendre les travaux, et
nous allons revenir après la période de questions.
(Suspension de la séance à 12 h 02)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon après-midi à tous. Alors, je rappelle que la Commission de l'aménagement du
territoire est réunie ici pour le projet de loi n° 31, Loi modifiant
diverses dispositions législatives en matière d'habitation.
Et,
avant la suspension ce matin, nous en étions à l'amendement de
l'article 12.2 qui venait d'être déposé, et le député de Laurier-Dorion avait des questions. Alors, c'est à vous, M. le député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
Oui. Merci, M. le Président. On a aujourd'hui une visite, une visite
inattendue. Il s'agit d'une citoyenne de la circonscription de notre collègue
de Jean-Lesage, Mme Porter, qui est assise derrière la salle. Elle est
venue nous voir parce qu'elle va être rénovictée l'année prochaine. Elle a
67 ans. Elle a plusieurs... Elle a toutes les caractéristiques pour être
protégée par... sauf quelques éléments, là, par la loi Françoise David, et
j'aimerais savoir si la ministre est prête à rendre une décision. Elle nous
avait montré de l'ouverture à étudier les amendements concernant une meilleure
protection des locataires aînés. J'aimerais savoir si elle est prête à nous
donner une réponse et peut-être rassurer Mme Porter, qui vit beaucoup de
stress de ce temps-ci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Merci. Mme la ministre.
Mme Duranceau :
Oui. Merci, M. le Président.
Bien, écoutez, M. le député de Laurier-Dorion, je l'ai mentionné en
Chambre tantôt, on est en train de regarder la proposition que vous avez faite.
Alors, on va vous revenir quand l'analyse sera terminée.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Oui.
M. Fontecilla :
Très bien, M. le Président. Et,
si on suit l'ordre tel que prévu, on m'informe qu'aujourd'hui on pourrait arriver à étudier aussi l'amendement
présenté par notre collègue de Mille-Îles, donc, j'aimerais savoir si c'était... qui
a été présenté, et non pas suspendu, je crois. J'aimerais clarifier le statut
de cet amendement-là sur le 65 ans. C'est ce que...
Une voix :
M.
Fontecilla : ...1959.1. J'aimerais juste clarifier mon... l'ordre des
choses.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien, député de Laurier-Dorion, on peut vérifier.
Normalement, si ma mémoire est bonne, c'est
des amendements qui ont été présentés et qui ont été suspendus pour revenir
ultérieurement. Alors, nous y reviendrons, là, en temps opportun, quand on sera
rendus au niveau des blocs ou des sujets qui seront rendus. Est-ce que ça va
être aujourd'hui? Ça va dépendre de l'avancement des travaux. Alors, je ne peux
pas... Je ne prédis pas l'avenir. Sinon, je serais très riche, je peux vous le
dire. Alors...
M. Fontecilla :
Bien, justement, justement, nous,
ce qu'on se dit, c'est qu'il apparaît sur le site Greffier, comme quoi
il va être... il y a une possibilité qu'il puisse être étudié aujourd'hui. Mais
ce ne serait pas convenable qu'on étudie tous ces amendements-là en même temps,
lorsque Mme la ministre de l'Habitation va nous annoncer une... bien, une
décision concernant les amendements qu'on a présentés, qui tournent autour du
même sujet, là? Il y en a un qui est comme à l'avance, là. On procéderait
aujourd'hui à étudier un des trois éléments qui ne... Est-ce qu'il... Ne
vaudrait-il pas la peine de le suspendre formellement?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Bien, ça, c'est nouveau. Je veux dire, là, vous
posez la question. Tu sais, je veux dire, il
n'y a personne qui a été mis au courant de ces questions-là tantôt. Alors, je
ne peux pas vous répondre, moi. Nous, on a une... Je pense que ça avait
été préétabli d'avance. Tout le monde avait dit que c'était correct au niveau
du bloc.
Maintenant,
bien, on est à la suite des blocs. On... Dans le fond, on suit le bloc actuel.
On était à l'article 12.2. Vous aviez une question là-dessus en
finissant les travaux, puis, bien, je vous invite à la poser. Pour ce que vous
demandez présentement, bien, comme je vous ai dit, on ne peut pas... on y
reviendra quand on sera rendus à ces blocs-là, là. Alors, je vous invite à
poursuivre au niveau de l'article 12.2, M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Très bien. Donc, on était à... Pour la mémoire de tout le
monde, c'était l'article qui vise à changer — laissez-moi... — la
Loi sur les compétences municipales, là, l'article 81.4. C'est un nouveau
libellé. C'est un article qui stipule que
«toute municipalité locale peut accorder une aide aux fins de la réalisation
d'un projet d'habitation, visé par une entente conclue entre un
ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers, qui comprend des
logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des personnes aux
études».
Moi, la question que
je me posais, parce que c'est... Il y a eu une nouvelle formulation afin
d'ajouter «qui comprend des logements sociaux ou abordables». J'ai cru
comprendre que la définition de «logements sociaux», en fait, soit qu'elle
n'existait pas soit qu'elle posait problème, et on préférait utiliser d'autres
types de définitions, comme du logement abordable, qui existe dans d'autres
lois, habitation à loyer modique, coopérative d'habitation ou habitation en
OSBL. Et, si je comprends bien, logements sociaux, il n'y a pas de définition
en tant que telle, là. C'est un nom générique qui n'existe pas, entre autres,
dans le Code civil, là. Est-ce que j'ai raison de penser comme ça?
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau : Vous voulez savoir
la définition de «logement social et abordable». C'est ça?
M.
Fontecilla : Social, en particulier, parce qu'on a «qui comprend
des logements sociaux».
Mme
Duranceau : Bien, on a eu cette discussion-là il y a une semaine, là,
je pense.
M. Fontecilla :
Bien, voilà. Mais la réponse qu'on avait eue, si j'ai bien compris, c'est
que les logements sociaux n'existaient pas
en tant que tels. Il y avait d'autres définitions qui étaient «logement de
coopérative d'habitation», «habitation en OSBL», «habitation de loyer
modique». Ça, ça a une définition. Mais le logement social, est-ce que ça a une
définition?
Mme Duranceau : Bien, je vais demander à notre juriste de préciser, là. Je sais qu'on
référait à loyer modique, loyer... faibles revenus, puis que tout ça, ça
englobait le logement social, je pense, mais je vais référer à la bonne... la
bonne définition, là, si vous voulez.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, je sous-entends que c'est madame... Me Leduc. Alors, allez-y.
Mme Leduc
(Véronique) : Il n'existe effectivement pas une définition, dans la
loi, de «logement social». La dernière fois qu'on en a parlé, c'était dans le
contexte de la Loi sur la SHQ puis des offices d'habitation, qui ont le pouvoir
de faire du logement abordable. Donc, c'est dans ce contexte-là que ça avait
été discuté. Quand on parle de logement social, si on y va selon le sens
courant, on parle de HLM puis de PSL, donc, des gens qui ont des faibles
revenus, en deçà des PRBI.
M. Fontecilla :
Donc, merci beaucoup. La question
qui se pose... C'est un nom générique, là, mais qui n'a pas une assise
juridique, là, si je comprends bien. Est-ce que l'utilisation de ce terme-là
dans une telle... la Loi sur les compétences
municipales est appropriée ou il faudrait trouver une autre formulation pour
dire... se référer exactement à ce dont on veut se référer?
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que c'est Mme Leduc ou la ministre qui
parle?
Mme
Duranceau : Mme Leduc.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme Leduc.
Mme
Duranceau : Non? Bien, Mme Leduc ou tout autre juriste qui peut
commenter sur la Loi sur les compétences municipales, à savoir si de référer à
«logement social», c'est une problématique dans la Loi sur les compétences
municipales puis si ça va porter à confusion sur le type de logement qu'on
pourrait voir construit en lien avec cette dénomination-là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.Alors, parfait. Est-ce que... Attendez-moi
un instant. Me Cantwell. C'est-tu, ça?
Une voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Cantwell, oui. Alors, excusez-moi la prononciation.
Alors, juste vous nommer. Et puis j'ai besoin du consentement de la table pour
prendre la parole aussi. Alors, je pense que j'ai le consentement. Oui. OK. Et
puis... Alors, vous nommer avec votre titre, puis vous êtes... vous avez la
parole, pardon.
M. Cantwell
(Philip) : Oui. Bonjour. Merci, M. le Président. Philip Cantwell. Je
suis avocat au ministère de la Justice.
Je pense que
l'expression «logement social» a un sens, un sens courant qu'on peut... qui
fait en sorte qu'on peut l'utiliser dans une loi municipale à portée générale,
comme la Loi sur sur les compétences municipales, sans nécessairement la
définir. Je pense que ce serait la première occurrence, là, de «logement
social», dans cette loi-là.
Mais, dans d'autres
lois, je pense, notamment, à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, là, on a
introduit des pouvoirs qui visent le logement social, le logement abordable, le
logement familial sans imposer à même la loi une définition, et je pense que ça
fait en sorte que la municipalité a une marge de manoeuvre, dans son programme,
pour déterminer elle-même les critères, dans la mesure où ça demeure cohérent
avec le sens courant de «logement social»,
où la municipalité peut déterminer les critères d'admissibilité à une aide et
déterminer, pour elle, ce qui constitue un projet de logement social ou
un projet de logement abordable qui est admissible à une aide municipale.
Le Président (M.
Schneeberger) : Député de Laurier-Dorion, autres questions?
• (15 h 30) •
M.
Fontecilla : Oui, M. le Président. Il y a aussi une définition du
logement social dans le cadre de référence sur le soutien communautaire et...
sur le soutien communautaire, mais c'est un cadre de référence, là. Ce n'est
pas une loi. Et évidemment, lorsqu'on parle
de logement social, tout le monde a... Sauf que c'est important
quand même, dans une loi, d'avoir certaines
définitions, parce que, là, aujourd'hui, déjà, déjà, on est en train
d'introduire une différence entre logements sociaux ou abordables.
La
question qui pourrait se poser... Puis la question est importante, parce que
c'est une municipalité pour... qui sont financées par un organisme du
gouvernement et un tiers. Est-ce qu'une municipalité peut financer des
logements sociaux, et on fait la différence, et abordables? Il y a deux
catégories, et je trouve, M. le Président, que, depuis le début de ce projet de loi, on nage dans ces deux catégories
sans vraiment... sans vraiment les définir. On a défini des loyers
abordables, des logements... Des logements sociaux, c'est une dénomination
courante, un sens général, mais, encore là, on ne le sait pas, là. Et il me
semble que c'est la tâche du législateur de définir mieux les termes.
Ceci étant dit, moi,
je ne m'opposerai pas à utiliser «des logements sociaux ou abordables», mais,
selon moi, il serait opportun, là, à un
moment donné, là, bien, de savoir à quoi exactement l'on se réfère lorsqu'on
dit «logements sociaux» et lorsqu'on dit «abordables». Est-ce qu'un
logement abordable est un logement social? Est-ce qu'un logement social est un
logement abordable ou c'est deux choses complètement différentes? Et qu'est-ce
que c'est, chacun, là? Pour l'instant, on nage dans la confusion.
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce qu'on a... C'est un commentaire. Il n'y a pas
de question en tant que telle, alors... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président. Je partage les
appréhensions de mon collègue par rapport à la définition. Par contre, je pense qu'on a quand même une avancée,
là, avec la modification qui a été faite, puisqu'auparavant il n'y avait rien
de ça. Donc, ça aurait pu laisser la porte ouverte à faire des... à offrir des
aides municipales à des projets d'habitation privés, donc, privés, privés,
privés, sans but social ou abordable. Ça fait qu'au moins on a un gain. Mais je
suis d'accord avec mon collègue que le terme «abordable» aurait besoin d'être
précisé pour l'ensemble des lois. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'amendement de
l'article 12.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, adopté. Alors, nous en sommes maintenant à l'article 12.3,
qui introduit un amendement, si je ne me trompe pas.
Mme
Duranceau : Bon, alors, 12.3 : Insérer, après l'article 12.2
du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
12.3.
L'article 101 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «et 88, à l'article 91» par «, 88, 91 et 91.4».
Cet amendement
propose de modifier l'article 101 de la Loi sur les compétences
municipales afin de permettre à une municipalité régionale de comté d'accorder
une aide visée à l'article 91.4 de cette loi, proposé par
l'article 12.2 du projet de loi tel qu'amendé.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
c'était pour la présentation. Est-ce qu'on avait des questions sur...
Oui.
Mme Duranceau :
Alors, peut-être, M. le
Président, juste pour donner l'objectif de la mesure, là, c'est vraiment
pour permettre aux MRC d'accorder une aide du simple fait qu'un projet est
soutenu dans le cadre d'une entente conclue par le gouvernement avec un
partenaire, en l'occurrence ceux qu'on a discutés ce matin, là... dont on a discuté ce matin, c'est-à-dire les fonds
fiscalisés. Donc, on a permis à la municipalité d'intervenir puis là,
maintenant, on permet à la MRC d'intervenir
si elle le souhaite, modification grandement demandée et attendue de la part
des MRC aussi.
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce qu'il y a des questions sur
l'amendement 12.3?
Mme Dufour : Oui,
M. le Président. Est-ce qu'on a...
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Merci, M. le Président. Est-ce qu'on a regardé la nécessité de faire la même...
la même précision que dans... que dans l'article 12.2? Je suis en train de
le vérifier, mais je me demandais si la partie gouvernementale avait fait cet
exercice-là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Je vais demander aux juristes de préciser, là. Je
comprends que les modifications ou les références
vont tenir compte de la modification qu'on a faite, parce que 12.2 réfère...
12.2, il modifie 91.4, puis, à 12.3, on réfère à 91.4. C'est ce qu'on
vient d'ailleurs ajouter, l'article 91.4. Alors, il est déjà modifié, tel
qu'on vient de l'adopter. Ça fait que je pense que les nuances vont être là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que ça va comme ça?
Mme Dufour : Oui.
Excusez. C'est quand même, hein... Vous comprendrez que ce n'est pas toujours
facile à suivre, là.
Mme Duranceau : Quand même complexe.
Mme Dufour : Ça fait que je voulais
juste être sûre qu'on le faisait.
Mme Duranceau : Non, non, non, bon
point.
Le Président (M. Schneeberger) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres... Oui.
Mme Duranceau : Alors, c'est la
teneur de 12.3.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Bon, est-ce que ça va comme ça? Alors, est-ce que l'article... l'amendement qui
introduit l'article 12.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Bon, maintenant, nous en sommes, si je suis, à l'article n° 10.
Mme Duranceau : Ça, il y aura un
amendement qu'on va me donner. OK. Alors, je commence par l'article tel qu'il
avait été présenté, puis il y aura amendement pour tenir compte de nos
conversations de ce matin.
L'article 153.1 de la loi est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Elle peut
rembourser à une telle municipalité toute contribution que celle-ci verse pour
un projet d'habitation qui n'est pas visé au premier alinéa.»
Donc là, on va aller lire l'amendement qui va
être déposé.
Le Président (M. Schneeberger) : ...a
été déposé? Oui. Il est au...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Alors, nous allons suspendre, le temps d'en prendre connaissance, parce que le
transfert se fait. Alors, nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 39)
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, nous reprenons les travaux. Mme la
ministre, je vous laisse commenter et présenter votre amendement.
Mme Duranceau : Alors, l'amendement,
puis ça, c'est à l'article 10, l'article... l'article 10 du projet de
loi, article 153.1 de la Loi sur la Communauté métropolitaine de
Montréal : Remplacer, dans l'article 10 du projet de loi, «contribution que celle-ci verse pour un projet
d'habitation qui n'est pas visé au premier alinéa» par «autre
contribution que celle-ci verse pour un projet d'habitation qui comprend des
logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des personnes aux
études».
Donc là, si on regarde l'entièreté... OK. Alors,
le premier... Voulez-vous des commentaires ou...
Mme Dufour : ...parce qu'on avait
déjà un amendement 10 que moi, j'avais dans... ici, mais, je réalise, ce
n'est pas le même.
• (15 h 40) •
Mme Duranceau : Bien là, on vient de
le remplacer, notre amendement, pour tenir compte de la discussion de ce matin.
Mme Dufour : OK. Je cherchais...
Mme Duranceau : Puis il y a deux
volets à l'amendement, là. Le but de ça, c'est de, premièrement, permettre à la
CMM de rembourser aux villes leur contribution à des projets d'habitation.
Initialement, elle pouvait seulement rembourser la contribution de base dans un
projet d'habitation. Là, on vient dire que la CMM peut rembourser une
contribution additionnelle quand les coûts des projets augmentent, comme on a
amplement vu. Bien, les villes, des fois,
remettent un montant, puis cette... ce deuxième montant là, vu qu'il ne se
qualifie pas de remboursement de
contribution de base, c'est une contribution additionnelle. Ça fait qu'on vient
prévoir qu'elle peut être remboursée. C'est ça qu'on fait par cet
article-là. Et...
Une
voix : ...
Mme
Duranceau : Oui. OK. Puis la même clarification que ce matin. C'est
ça.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...avez-vous des questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Ce n'est pas des questions, des commentaires. Dans le fond, quand le projet de
loi avait été déposé, c'est un élément sur lequel j'avais quand même amplement
posé des questions et commenté. J'avais posé des questions, notamment, aux gens
de la CMM, je crois, s'il y avait un enjeu de parler... d'être plus précis que
juste «projet d'habitation», que je trouvais qui laissait de la place à
beaucoup d'interprétations puis, justement, à du logement privé. Donc, c'est
ça, moi, j'avais un amendement qui était prêt, là, sur... pour venir modifier
ça. Donc, c'était sensiblement, là... C'était un peu différent de celui-là,
mais ça... on a le même objectif, donc, ça me va, pour que, dans le fond, c'est
ça, on limite les sommes. Encore une fois, la CMM, ce sont des fonds publics
qui sont payés par les villes, bien, que ça aille au logement... qu'il y ait un
legs public, entre guillemets. Donc...
Puis l'autre enjeu
que... On sait que... C'est qu'il y avait cette demande-là, c'est qu'à
l'époque, avant le changement, ici, de l'article, c'était... il fallait que ce
soit lié à une entente avec la... un programme de la SHQ. Et là ce que je
comprends, c'est qu'il y avait beaucoup de projets, comme des projets d'UTILE,
qui étaient... qui, en fait, ne rentraient pas dans les programmes de la SHQ et
qui... Là, les villes auraient voulu contribuer, mais elles ne pouvaient pas se
faire rembourser par la CMM leurs contributions. Donc, ça, ça viendrait
solutionner. C'est pour ça qu'il y a l'élément aussi des logements destinés à
des personnes aux études. Puis d'ailleurs on a tout un bloc qui va venir parler
de ça tout à l'heure ou plus tard, là, je ne sais pas quand. Mais, les études,
on va venir le définir aussi. Donc, merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci pour les commentaires. Est-ce que ça va comme
ça? Oui? Alors, est-ce que l'amendement de l'article 10 est adopté... Oui.
M.
Fontecilla : ...de ma compréhension, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président.
J'aimerais bien être sûr de ma compréhension. Donc, «elle peut
rembourser à une telle municipalité toute contribution que celle-ci verse pour
un projet d'habitation qui n'est pas visé au premier alinéa». Au premier alinéa, les projets d'habitation qui sont visés,
c'est un organisme à but non lucratif,
aussi connu comme OSBL, à un
office d'habitation ou régional... «à un office municipal ou régional
d'habitation [et] à une coopérative [...] qui réalise un projet conformément à
un programme mis en oeuvre par la Société d'habitation du Québec», là. On a trois formes, et qui sont... et qui sont
mises en oeuvre par la SHQ. Donc, ça permet, maintenant, la réalisation
par des fonds fiscalisés et par des promoteurs privés via le PHAQ, si je
comprends bien. Les trois fonds... Maintenant, ce qui s'ajoute, là, c'est que ça
permet cette... ce remboursement-là pour des projets réalisés par les trois
fonds fiscalisés et des promoteurs privés qui réalisent via le PHAQ.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Oui. Le premier alinéa vise les programmes mis en oeuvre
par la Société d'habitation du Québec. Alors, le Programme d'habitation
abordable est visé par le premier alinéa.
Le deuxième alinéa
viendrait viser, effectivement, les fonds fiscalisés. Donc, on ne veut pas
pénaliser une municipalité qui aura la chance de développer un projet avec un
OBNL ou un promoteur privé à travers les ententes avec les fonds fiscalisés, de
pouvoir recevoir une contribution de la ville.
M.
Fontecilla : Et vous projetez combien de logements créés par les fonds
fiscalisés, Mme la ministre?
Mme
Duranceau : Bien, on a annoncé...
M.
Fontecilla : 11 700, si je ne me trompe pas.
Mme Duranceau :
On a annoncé 1 000 avec Desjardins,
1 000 avec le... Fondaction puis 1 000 avec le fonds de
solidarité. C'est nos annonces jusqu'à ce jour.
M. Fontecilla :
Et il n'y a pas ce... Dans ces
fonds-là, il n'y a pas d'obligation de... qu'ils soient... ça peut
être... que ce soit une coopérative d'habitation ou un OSBL, là. Ça peut être
du logement... d'autres types de logements, là.
Mme Duranceau :
Tous les projets doivent
respecter les critères du Programme
d'habitation abordable Québec.
M.
Fontecilla : Un certain niveau de...
Mme Duranceau : D'abordabilité.
M. Fontecilla : ...d'abordabilité.
Très bien. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, est-ce que l'amendement de l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Est-ce que l'article 10, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Ça fait que nous en sommes maintenant à l'article 8.
Mme Duranceau : Parfait. Alors,
l'article 8...
Le Président (M. Schneeberger) : ...un
amendement avant l'article 10?
Mme Duranceau : Est-ce qu'on peut
suspendre? Non, oui?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
si nous avons...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui.
Mme Dufour : ...on a quelques
amendements à 10, là, oui, donc, on a... toujours pour le zonage différencié,
ce qu'on... ce qu'on a parlé plus tôt aujourd'hui. Il y a plusieurs amendements
dans le 10, donc, 10.1, 10.2, 10.3, 10.4, 10.5, 10.6, 10.7, 10.8, 10.9, que je
vais devoir vous lire pour les soumettre officiellement.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Allez-y.
Mme Dufour : Donc, je vais
commencer. Ça va prendre un petit... Donc, l'article 10.1,
article 2.2.1 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme : Insérer,
après l'article 10 du projet de loi, l'article suivant :
10.1. L'article 2.2.1 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A-19.1) est modifié par l'insertion, à
la fin du paragraphe 3°, de «, y compris en matière de logement social ou
abordable pérenne».
L'article se lirait comme suit :
«2.2.1. La planification territoriale des
communautés métropolitaines, des municipalités régionales de comté et des
municipalités poursuit, sans s'y restreindre, les finalités suivantes :
«1° l'utilisation
optimale du territoire, notamment en vue de limiter l'étalement urbain, de
manière à assurer que les générations futures pourront y vivre et y
prospérer;
«2° la
création de milieux de vie complets, de qualité, conviviaux et propices à
l'adoption de saines habitudes de vie;
«3° le développement et le maintien d'une
offre en habitation répondant à la diversité des besoins, y compris en matière
de logement social ou abordable pérenne;
«4° la prévention et la réduction des
risques et des nuisances susceptibles d'affecter la santé et la sécurité des
personnes et la sécurité des biens;
«5° la lutte contre les changements
climatiques, incluant l'adaptation à ceux-ci;
«6° le développement de communautés
prospères, dynamiques et attractives;
«7° la mobilité durable, dans une
perspective de sécurité, d'accessibilité et de multimodalité;
«8° la protection, la mise en valeur et la
pérennité du territoire et des activités agricoles;
«9° la
conservation et la mise en valeur des milieux naturels et de la biodiversité
ainsi que l'accessibilité à la nature;
«10° la préservation et la mise en valeur
du patrimoine culturel et des paysages;
«11° la gestion optimale des
infrastructures et des équipements publics;
«12° la gestion durable et intégrée des
ressources en eau; et
«13° la préservation et la mise en valeur
des ressources naturelles.»
C'était le premier amendement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Voilà. Alors là, je pense que vous voulez tous les
déposer un après l'autre.
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, par la suite...
Mme
Dufour : Et ils seront tous suspendus. Il faut les
suspendre, j'imagine, un après l'autre, là. J'imagine, je le dépose, on
suspend, je dépose l'autre, on suspend. C'est ça?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Ça fait que vous le déposez, on le suspend.
Mme Dufour : On le suspend.
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, consentement pour la suspension?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Mme Dufour : Donc, c'est bon. Alors,
le...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
allez-y avec le prochain article.
• (15 h 50) •
Mme Dufour : Alors,
article 10.2, l'article 2.24 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.1 du projet de loi,
l'article suivant :
10.2.
L'article 2.24 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 6° du deuxième alinéa, du paragraphe
suivant :
«6.0.1° la planification du développement
de logements sociaux ou abordables pérennes;».
L'article se lirait comme suit :
«2.24. Le
plan métropolitain, dans une perspective de développement durable, définit des
orientations, des objectifs, des
cibles et des critères aux fins d'assurer la compétitivité et l'attractivité du
territoire de la communauté métropolitaine.
«Les objets sur lesquels portent les
orientations, les objectifs, les cibles et les critères sont les
suivants :
«1° la planification du transport
terrestre;
«2° la protection et la mise en valeur du
milieu naturel et bâti ainsi que des paysages;
«3° l'identification de toute partie du
territoire de la communauté qui doit faire l'objet d'une planification intégrée
de l'aménagement et du transport;
«4° la définition de seuils minimaux de
densité selon les caractéristiques du milieu;
«5° la mise en valeur des activités
agricoles;
«6° la définition des territoires voués à
l'urbanisation optimale de l'espace;
«6.0.1° la planification du développement
de logements sociaux ou abordables pérennes;
«6.1° la planification de l'aménagement
d'une manière compatible avec la protection, la disponibilité et la gestion
intégrée de la ressource en eau;
«7° l'identification de toute partie [du]
territoire de la communauté qui, chevauchant le territoire de plusieurs
municipalités régionales de comté, est soumise à des contraintes majeures pour
des raisons de sécurité publique, de santé publique ou de bien-être général;
«8° l'identification de toute installation
qui présente un intérêt métropolitain et la détermination, pour toute nouvelle
telle installation, du lieu de son implantation, de sa vocation et de sa
capacité.
«Le plan
délimite, en appui aux orientations, objectifs et critères et pour l'atteinte
des cibles définis conformément au premier alinéa et qui portent sur un
objet visé au paragraphe 6° du deuxième alinéa, tout périmètre
métropolitain.
«Il peut également, en appui aux orientations,
objectifs et critères et pour l'atteinte des cibles définis conformément au
premier alinéa et qui portent sur un objet visé aux paragraphes 1° à 5°, 7°
ou 8° du deuxième alinéa, délimiter toute partie de territoire et déterminer
toute localisation.»
C'est épuisant, ça.
Le Président (M. Schneeberger) : ...vous
souhaitez la même chose, c'est-à-dire de...
Mme Dufour : La même chose.
Le Président (M. Schneeberger) :
Vous l'avez présenté. Vous le... souhaitez le suspendre. C'est ça?
Mme Dufour : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, est-ce que... Consentement pour la suspension?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, allez-y avec le prochain.
Mme
Dufour : 10.3, article 5 de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.2 du projet de
loi, l'article suivant :
10.3.
L'article 5 de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin du
paragraphe 6° du deuxième alinéa, de «, y compris en
matière de logement social ou abordable pérenne».
L'article se lirait comme suit :
«5.
Le schéma planifie l'aménagement et le développement durables du territoire de
la municipalité régionale de comté. Il en définit les grandes
orientations et contient des objectifs, des cibles ainsi que toute autre mesure
propre à assurer ou à favoriser sa mise en oeuvre.
«Il doit notamment :
«1° décrire l'organisation du territoire;
«2° déterminer les grandes affectations du
territoire;
«3° délimiter tout périmètre d'urbanisation
et en déterminer les densités d'occupation;
«4° déterminer
toute partie d'un périmètre d'urbanisation devant faire l'objet d'une consolidation
de façon prioritaire;
«5° planifier l'organisation du transport,
notamment de ses différents modes, d'une manière intégrée avec l'aménagement du
territoire;
«6° décrire
les besoins projetés en matière d'habitation et prévoir des mesures en vue d'y
répondre, y compris en matière de logement social [et] abordable
pérenne;
«7° définir
les grands projets d'infrastructures et d'équipements utiles ou nécessaires à
la poursuite des orientations et des objectifs et à l'atteinte des
cibles définis;
«8° planifier
l'aménagement d'une manière compatible avec la protection, la disponibilité et
la gestion intégrée de la ressource en eau;
«9° déterminer toute partie du territoire
ou tout immeuble qui présente un intérêt d'ordre historique, culturel, esthétique
ou écologique et prévoir des mesures en vue d'assurer sa protection ou sa mise
en valeur;
«10° déterminer tout lac ou cours d'eau qui
présente un intérêt d'ordre récréatif en vue d'assurer son accessibilité
publique;
«11° identifier toute partie [du]
territoire où l'occupation du sol est soumise à des contraintes pour des raisons de sécurité publique ou de protection
environnementale ou en raison de sa proximité avec un lieu ou une
activité, réelle ou éventuelle, qui soumet l'occupation du sol à des
contraintes liées à la sécurité publique, à la santé publique ou au bien-être
général.
«Aux fins du premier alinéa, le schéma d'une
municipalité régionale de comté dont le territoire comprend une zone agricole
établie en vertu de la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles (chapitre P-41.1) doit assurer, dans une telle zone, la
compatibilité des normes d'aménagement et d'urbanisme en vue de favoriser l'utilisation prioritaire du sol à des fins
d'activités agricoles et, dans ce cadre, la coexistence harmonieuse des
utilisations agricoles et non agricoles.
«Le schéma décrit son interrelation avec tout
autre document de planification que la municipalité régionale de comté est
tenue d'élaborer.
«Le schéma peut délimiter tout territoire
incompatible avec l'activité minière au sens de l'article 304.1.1 de la
Loi sur les mines (chapitre M-13.1).»
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
Mme la députée de Mille-Îles. Alors, la même chose, je pense, il est déposé, et
vous souhaitez le suspendre.
Mme Dufour : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
le consentement pour la suspension? Consentement. Alors, vous... Je pense que
vous avez un 10.6.
Mme Dufour : 10.4.
Le Président (M. Schneeberger) : Ah!
10.4. OK.
Mme Dufour : Article 83 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.3
du projet de loi, l'article suivant :
10.4.
L'article 83 de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin du cinquième...
du paragraphe 5° du deuxième alinéa, de «, y compris en matière de
logement social ou abordable pérenne».
L'article se lirait comme suit :
«83. Le plan
d'urbanisme planifie l'aménagement et le développement durables du territoire
de la municipalité en harmonie avec le schéma. Il en définit des
orientations et contient des objectifs, des cibles ainsi que toute autre mesure
propre à assurer ou à favoriser sa mise en oeuvre.
«Il doit notamment :
«1° décrire l'organisation du territoire;
«2° déterminer
les affectations du sol et, dans tout périmètre d'urbanisation, les densités
minimales de son occupation;
«3° planifier la consolidation de toute
partie du territoire devant en faire l'objet de façon prioritaire;
«4° planifier l'organisation du transport,
notamment de ses différents modes, d'une manière intégrée avec l'aménagement du
territoire;
«5° décrire
les besoins projetés en matière d'habitation et prévoir des mesures en vue d'y
répondre, y compris en matière de logement social ou abordable pérenne;
«6° planifier
la localisation des services et des équipements de proximité et prévoir des
mesures pour favoriser leur accessibilité;
«7° définir
[des] projets d'infrastructures et d'équipements utiles ou nécessaires à la
poursuite des orientations et des objectifs et à l'atteinte des cibles
définis;
«8° prévoir des mesures en vue d'assurer la
protection et la disponibilité des ressources en eau;
«9° déterminer toute partie du territoire
ou tout immeuble qui présente un intérêt d'ordre historique, culturel,
esthétique ou écologique et prévoir des mesures en vue d'assurer sa protection
[et] sa mise en valeur;
«10° identifier toute partie du territoire
municipal qui est peu végétalisée, très imperméabilisée ou sujette au phénomène
d'îlot de chaleur urbain et décrire toute mesure permettant d'atténuer les
effets nocifs ou indésirables de ces caractéristiques.»
Ça fait une belle révision, parce que ça
comprend des schémas puis des plans d'urbanisme. Ceux qui ne le savaient, bien
là, je suis en train de faire la liste. Ça fait qu'on va... on va le soumettre
et le suspendre.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
OK. Parfait. Alors, c'est soumis, et, la même chose aussi, vous souhaitez le
suspendre. Alors, consentement pour la suspension? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, députée de Mille-Îles, vous en avez d'autres.
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Allez-y.
Mme Dufour : Il en reste trois,
quatre, cinq, mais ils vont être plus courts. L'article 10.5,
article 84 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme : Insérer,
après l'article 10.4 du projet de loi, l'article suivant :
10.5. L'article 84 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, du paragraphe suivant :
«4° déterminer les secteurs propres au
développement de logements sociaux [et] abordables pérennes.»
L'article se lirait comme suit... Ah! c'est
encore long.
«84. Le plan d'urbanisme peut comprendre un plan
particulier d'urbanisme pour une partie du territoire de la municipalité. Le
plan particulier d'urbanisme peut contenir des éléments visant à favoriser un
urbanisme durable et des objectifs, des cibles ainsi que toute autre mesure
propre à assurer ou [...] favoriser sa mise en oeuvre.
«Il doit notamment :
«1° énoncer les objectifs qu'il poursuit;
«2° planifier de manière détaillée
l'aménagement de la partie du territoire qu'il vise;
«3° préciser les règles et les critères
d'urbanisme proposés;
«4° déterminer les secteurs propres au
développement de logements sociaux ou abordables pérennes.»
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, le dépôt est fait. Est-ce que j'ai le consentement pour la suspension de
l'article?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Parfait. Vous en avez un autre.
Mme Dufour : Oui. Il en reste
quatre.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Quatre. OK. Alors, prochain.
Mme Dufour : 10.6, donc,
l'article 110.10.1 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme :
Insérer, après l'article 10.5 du projet de loi, l'article suivant :
10.6.
L'article 110.10.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «ou le règlement relatif
au zonage incitatif» par «, le règlement relatif au zonage incitatif ou le
règlement relatif au zonage différencié».
L'article se lirait comme suit :
«110.10.1. Pour remplacer le règlement de
zonage, le règlement sur les usages conditionnels, le règlement relatif au
zonage incitatif ou le règlement relatif au zonage différencié, le conseil de
la municipalité doit, sous peine de nullité,
adopter le règlement de remplacement au plus tôt le jour où il adopte celui qui
révise le plan et au plus tard le jour qui suit de 180 jours celui
de l'entrée en vigueur du plan révisé.
«Le règlement de remplacement doit être conforme
au plan révisé.
«L'adoption d'un règlement de remplacement
dispense le conseil de l'obligation d'adopter un règlement de concordance visé
à l'article 110.4.»
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci. Alors, la même chose, le dépôt est fait, et
j'ai besoin du consentement pour la suspension.
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Consentement. Parfait. Article suivant.
Mme la députée de Mille-Îles.
• (16 heures) •
Mme Dufour : Oui. Donc, l'article 10.7, c'est un... l'ajout
d'un article dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme :
Insérer, après l'article 10.6 du projet de loi, l'article suivant — lui,
il est un petit peu long :
10.7. Le projet de
loi est modifié par l'insertion, après l'article 145.35.4 de cette loi, de
la section suivante :
«Section X.2
«Le zonage
différencié
«145.35.5.
Le conseil d'une municipalité dotée d'un comité consultatif d'urbanisme peut
adopter un règlement relatif au zonage différencié visant à accroître
l'offre de logement social et abordable pérenne.
«145.35.6. Le
règlement peut contenir toute norme conforme aux dispositions de
l'article 113, à l'exclusion d'une
norme relative aux usages, qui est destinée à s'appliquer de façon différenciée
pour les projets dont la totalité des logements nouvellement construits
ou convertis est destinée au logement social ou abordable pérenne et dont la
gestion est confiée à un office municipal ou régional d'habitation, une
coopérative d'habitation autre que celle dont l'objet principal est de
faciliter l'accès à la propriété ou d'une entreprise d'économie sociale
constituée en personne morale à but non lucratif en vertu de la partie III
de la Loi sur les compagnies (chapitre C-38).
«145.35.7. Le
règlement doit notamment prévoir, en outre des éléments que la municipalité
peut prescrire, que chaque logement doit
conserver sa destination initiale pour une durée minimale de 30 ans
suivant la fin des travaux. Un logement demeure abordable au sens de ce
règlement si elle est disponible — oui, s'il est disponible — à un
prix d'au moins 20 pour cent inférieur au prix évalué à la valeur du
marché.
«145.35.8. Quiconque
contrevient à l'une ou l'autre des dispositions du règlement ou à
l'article 227.7 de la Loi sur les compagnies (chapitre C-38) ou à
l'article 221.2.3 de la Loi sur les coopératives (chapitre C-67.2)
est passible d'une amende dont la
municipalité prescrit les montants minimal et maximal, pour autant que le
montant maximal par logement n'excède pas 10 000 $.
«145.35.9.
Le règlement est réputé ne pas contenir de dispositions propres à un règlement
susceptible d'approbation référendaire.»
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci, Mme la députée. Alors, la même chose, est-ce
que nous avons le consentement pour suspendre l'article?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Consentement. Il en reste un ou deux, deux autres.
Alors, allez-y.
Mme Dufour : Alors,
l'article 10.8, article 227 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.7 du projet de loi,
l'article suivant :
10.8.
L'article 227 de cette loi est modifié, dans le paragraphe 1° du
premier alinéa :
1° par le
remplacement, dans le sous-paragraphe b, de «et 145.35.1» par
«, 145.35.1 et 145.35.5 »;
2° par l'insertion, à
la fin du sous-paragraphe f, de «ou visée à l'article 14 de la Loi modifiant
principalement la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme afin de permettre aux municipalités d'adopter un règlement relatif
au zonage différencié visant à accroître et à pérenniser l'offre de
logements sociaux ou abordables (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre
de cette loi) ».
L'article se lirait
comme suit : «La Cour supérieure peut, sur demande du procureur général,
de l'organisme compétent, de la municipalité ou de tout intéressé, ordonner la
cessation :
«1° d'une utilisation
du sol ou d'une construction incompatible avec :
«a) un règlement de
zonage, de lotissement ou de construction;
«b)
un règlement prévu à l'un ou l'autre des articles [79.9] à 79.3, 116,
145.21 et» 145... non, «145.35.1 et 145.35.5;
«c) un règlement ou
une résolution de contrôle intérimaire;
«d) un plan approuvé
conformément à l'article 145.19;
«e) une entente visée
à l'article 145.21, 145.35.3, 165.4.18 ou 165.4.19;
«f) une résolution
visée à l'article 145.35.4, au deuxième alinéa de l'article 145.7, 145.34,
145.38, 165.4.9 ou 165.4.17 ou au troisième
alinéa de l'article 145.42 ou visée à l'article 14 de la Loi
modifiant principalement la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme afin de permettre aux municipalités d'adopter un règlement
relatif au zonage différencié visant à accroître et [...] pérenniser
l'offre de logements sociaux ou abordables (indiquer ici l'année et le numéro
de chapitre de cette loi);
«2° d'une
intervention faite à l'encontre de l'article 150;
«3° d'une
utilisation du sol ou d'une construction incompatible avec les dispositions
d'un plan de réhabilitation d'un
terrain approuvé par le ministre du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs en vertu de la section IV du chapitre IV du titre
I de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2).
«Elle
peut également ordonner, aux frais du propriétaire, l'exécution des travaux
requis pour rendre l'utilisation du
sol ou la construction conforme à la résolution, à l'entente, au règlement ou
au plan visé au paragraphe 1° du premier alinéa ou pour rendre conforme au plan métropolitain applicable, aux
objectifs du schéma applicable ou aux dispositions du règlement de
contrôle intérimaire applicable l'intervention à l'égard de laquelle s'applique
l'article 150 ou, s'il n'existe pas [d'un autre] remède utile, la
démolition de la construction ou la remise en état du terrain.
«Elle peut aussi ordonner, aux frais du
propriétaire, l'exécution des travaux requis pour rendre l'utilisation du sol
ou la construction compatible avec [des] dispositions du plan de réhabilitation
mentionné au paragraphe 3° du premier alinéa ou, s'il
n'existe pas d'autre remède utile, la démolition» ou la construction... non,
«la démolition de la construction ou la remise en état du terrain».
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Alors, merci pour le dépôt.
Mme Dufour : Il en reste un, M. le
Président. Je suis épuisée.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que j'ai le consentement pour la suspension?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Consentement. Alors, il reste un amendement, le
10.9, si je ne me trompe pas.
Mme Dufour : Exact. 10.9, M. le
Président, l'article 264.0.9 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.8 du projet de loi,
l'article suivant :
10.9.
L'article 264.0.9 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «ou son règlement relatif au zonage incitatif,» par
«, son règlement relatif au zonage incitatif ou son règlement relatif au
zonage différencié,».
L'article se lirait comme suit :
«264.0.9. La Ville de Gatineau, la Ville de Laval,
la Ville de Lévis, la Ville de Mirabel, la Ville de Rouyn-Noranda, la Ville de
Saguenay, la Ville de Shawinigan, la Ville de Sherbrooke et la Ville de
Trois-Rivières peuvent maintenir en vigueur
un document unique qui contient à la fois les dispositions propres au contenu
d'un schéma d'aménagement et de développement et celles propres au
contenu d'un plan d'urbanisme. Les articles 47 à 53.11, 53.11.5 à 56.12,
56.12.3 à 56.12.5, 56.12.8 à 57, 57.3, 58, 59 à 61.1, 61.3 à 71 et 71.0.3 à 72
s'appliquent alors aux dispositions propres au contenu d'un plan d'urbanisme,
compte tenu des adaptations nécessaires, en remplacement des articles 88 à
100 et 102 à 112.8.
«Pour remplacer son règlement de zonage, son
règlement sur les usages conditionnels, [par] son règlement relatif au zonage incitatif ou son règlement
relatif au zonage différencié, toute municipalité visée au premier alinéa
doit respecter les règles applicables à un
règlement visé à l'article 110.10.1, compte tenu des adaptations
nécessaires. Toutefois, le règlement de remplacement peut être adopté au
plus tard le jour qui suit de deux ans celui de l'entrée en vigueur du
règlement qui révise le document unique.»
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Vous avez fini. Alors, gorgée d'eau. Alors, merci.
Alors, j'ai besoin du consentement
une dernière fois pour la suspension de l'amendement déposé par la députée de Mille-Îles.
Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Alors là, nous revenons à l'article 8, Mme la ministre, et je pense que
vous avez un amendement, aussi, de l'article.
Mme Duranceau : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, présentez l'article, l'original, puis l'amendement par la suite.
Mme Duranceau : C'est ça,
l'amendement qui tient compte de nos discussions puis, je pense, qui reflète
les préoccupations qui avaient été énoncées par ma collègue de l'opposition
libérale.
Alors, Loi sur la Communauté métropolitaine de
Montréal : L'article 119 de la Loi sur la Communauté métropolitaine
de Montréal est modifié par le remplacement du paragraphe 3° par le
suivant, donc :
«3° l'habitation;».
Et, si on lit
l'amendement, on remplace plutôt, dans l'article 8 du projet de loi,
«l'habitation» par «le logement social, abordable ou étudiant».
Alors donc, on vient prévoir... L'article 8
du projet de loi modifiait l'article 119 de la Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal afin d'élargir la portée de la compétence actuelle
de la communauté en matière de logement
social à une compétence en matière d'habitation, puis là il y avait des
préoccupations qu'«habitation», c'était trop large. Et là, donc, je comprends que nous parlerons d'habitation,
mais plutôt de logement social, de logement abordable ou de logement
étudiant.
Le
Président (M. Schneeberger) : Voilà. Alors, est-ce qu'il y a des questions sur
l'amendement à l'article 8? Députée de Mille-Îles.
• (16 h 10) •
Mme
Dufour : Oui. Peut-être juste un commentaire, là, que
j'apprécie, là, qu'on ait fait cette modification-là, comme dans l'autre
article, là. Je ne me rappelle plus lequel qu'on avait vu, là. C'était le 10,
je pense. Il y avait cette même préoccupation-là que j'avais soulevée à maintes
reprises. Ce qu'on ne voulait pas, c'est qu'on affaiblisse le logement social. C'est sûr que ce n'est pas juste du
logement social dans ce cas-ci, mais on s'entend qu'abordable, c'est déjà mieux qu'ouvert à du logement privé.
Et, étudiant, bien, ça, encore une fois, c'étaient des demandes,
notamment, d'UTILE et des villes, qui
voulaient soutenir des projets de développement de résidences étudiantes, comme
UTILE. Donc, c'est un changement qui est fort apprécié, et je remercie
la ministre pour son ouverture à avoir fait ce changement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci beaucoup pour vos commentaires. Alors, s'il
n'y a pas d'autre question, on va soumettre l'amendement de
l'article 8 aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, est-ce que l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Nous en sommes maintenant à l'article 9. Mme la ministre.
Mme Duranceau : OK. Je pense qu'il y
a un amendement aussi à l'article 9. Alors, à l'article 9,
c'est : L'intitulé de la section IV du chapitre III de cette loi
est modifié par le remplacement de «Logement social» par «Habitation».
Puis, c'est ça, on va lire l'amendement.
Le Président
(M. Schneeberger) : ...le mettre à l'écran. Alors, un petit instant
pour le mettre à l'écran. Voilà.
Mme
Duranceau : OK. Donc, l'intitulé... Donc, l'intitulé, là, dans
l'amendement, de la section IV du chapitre III de cette loi
est modifié par l'ajout, à la fin, de «, abordable ou étudiant».
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Mme Duranceau : Je ne suis pas sûre
de ça, moi.
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.
Mme Duranceau : On devrait voir
«Logement social, abordable ou étudiant»...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Il y a une erreur. OK.
Mme Duranceau : ...et non
«Habitation». Ça fait que... Non?
Des voix : ...
Mme Duranceau : Oh! attendez. Il est
déjà là?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce que vous souhaitez suspendre ou juste vérifier?
Mme Duranceau : Ah! il était là.
«Logement social», il était là dans ma première version, puis là on vient
rajouter «abordable ou étudiant».
Mme
Dufour : Dans le fond, là, juste comprendre,
l'article 9 n'existe plus, dans le fond, là. Bien, c'est-à-dire que...
Mme Duranceau : C'est le titre de la
section IV du chapitre III de la Loi sur la Communauté urbaine. Le
titre, avant, c'était juste...
Mme Dufour : Ah! c'est :
Remplacer l'article 9. OK. Oui, c'est ça.
Mme Duranceau : C'est ça.
Mme Dufour : OK. Parfait. C'est
clair.
Le
Président (M. Schneeberger) : Est-ce que, l'amendement, on venait juste rajouter
«abordable ou étudiant» ou...
Une voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Mme Dufour : Qui
est «logement social».
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
c'est un ajout, là, pour être conforme un peu à la suite de
l'article 10.8, là. C'est ça?
Mme
Duranceau : Donc, le titre devrait se lire, là... Est-ce qu'un des
juristes pourrait me le confirmer, le titre global, c'est quoi?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors, je ne sais pas qui veut prendre la parole.
M. Cantwell... Me Cantwell, pardon.
M. Cantwell (Philip) :
Oui. Merci. Donc, l'article 9 tel qu'amendé, ce qu'il fait, c'est qu'il ajoute
des mots à la fin du titre existant,
et le titre existant de la section IV du chapitre III, c'est Logement
social. Donc, le titre, tel que modifié, serait Logement social,
abordable ou étudiant.
Mme
Duranceau : OK. Parfait.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va comme ça? Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : En
fait, j'ai une question, c'est plus général, par rapport à la CMM, là. On a vu,
à un moment donné, dans un... dans un des
articles, il me semble, qu'on parlait d'un fonds de logement social. Est-ce que
c'est ici qu'on vient le modifier ou c'est dans un autre bloc? Parce que
ce que je comprenais, c'est que la CMM avait un fonds qui s'appelait le Fonds
de logement social, et je n'ai pas souvenir qu'on l'ait modifié encore. Mais là
on saute à d'autres articles que je ne vois pas qu'on le change. Ça fait que je
ne sais pas si j'ai manqué quelque chose, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Alors, est-ce que nous avons un élément de réponse?
Mme Duranceau :
Donc, il semble qu'on l'ait
enlevé parce qu'on n'avait pas besoin de faire de changement.
Mme Dufour :
OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Savoie...
Des voix :
...
Mme Dufour : Donc,
c'était prévu de le modifier, mais finalement on n'a pas besoin de le modifier.
Pour quelle raison on n'a pas besoin de modifier?
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : En fait, quand on a regardé les différentes dispositions
au départ, on pensait avoir besoin de venir
modifier, là, pour prévoir des notions d'habitation et autres, puis, après
coup, après réflexion, on a constaté que ce n'était pas nécessaire
d'intervenir. L'amendement figurait dans la première liasse d'amendements, mais
on l'a juste retiré. Puis il ne figure d'ailleurs plus dans la séquence, là,
qu'on vous a déposée.
Mme Dufour : OK.
Donc, si je comprends bien, le Fonds de logement social de la CMM, dans la
façon qu'il a été créé, permet, dans le fond, de s'en servir pour du logement
abordable ou étudiant, sans contrainte... et social, évidemment. OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Ça va? Est-ce que...
Mme Dufour : Bien,
je vais juste... Je pense que je vais aller le vérifier, si vous donnez deux
secondes.
Le Président (M. Schneeberger) : Regardez,
je vais suspendre quelques instants, étant donné qu'on n'est pas sûrs,
là, de l'article lui-même.
(Suspension de la séance à
16 h 16)
(Reprise à 16 h 45)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, suite aux... Il y a eu plusieurs
discussions. Alors, je pense que, là, Mme la ministre avait une réponse pour
l'article 9. Et puis, suite aux questions...
Mme Duranceau : Oui.
Bien, l'article 9, tel qu'amendé, on était prêts à l'adopter, je pense.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, est-ce que c'était correct? Tout a été répondu. Alors, à ce moment-là,
je vais passer à l'adoption de l'amendement. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. On a eu des
discussions quand même par rapport à cet amendement-là à l'article 9. Donc, on va ajouter, à la section IV... au
titre de la section IV du chapitre III de la Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal, là, qui est de... Logement social, on va ajouter
«abordable ou étudiant». Donc... Excusez-moi, là. Remplacer l'article 9 du
projet de loi par le suivant... Donc, c'est «Habitation abordable ou étudiant».
Une voix : ...
M. Fontecilla : OK. C'est Logement
social. C'est Logement social, et on rajoute «abordable ou éudiant», là. Dans
la mesure où c'est un fonds important de la communauté urbaine de Montréal,
moi, mon intérêt, c'est de conserver le plus possible les subventions, les
fonds provenant de l'État à la construction du logement social destiné aux
ménages à plus faibles revenus, et je considère qu'«abordable ou étudiant»...
«Étudiant», ce n'est pas tellement un
problème, parce que ça définit exactement ce que ça veut dire. Et les
étudiants, c'est, par excellence, une population à très faibles revenus. Mais c'est l'«abordable» qui
suscite beaucoup de questionnements parmi beaucoup de personnes. Donc,
ça suscite un certain niveau d'incertitude, encore une fois, concernant la
définition de ce qui est abordable et ce qui l'est moins. Et moi, je vais voter
contre cet article-là... cet amendement-là.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Alors, Mme la ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme la ministre, juste... OK. Vous souhaitez répondre ou ça va?
Mme Duranceau : Non, non, non, c'est
correct.
Le
Président (M. Schneeberger) : C'est bon? OK. Parfait. Alors, à ce moment-là, je
vais mettre l'amendement de l'article 9 aux voix. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Schneeberger) : Sur
division. Parfait. Adopté. Alors, l'amendement est adopté. Est-ce que
l'article 9, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors là, nous en sommes, je pense, à un amendement de la députée de Mille-Îles,
qui va le déposer suite aux discussions. C'est l'article 9.1. Alors,
députée de Mille-Îles, je vous écoute.
Mme Dufour : Merci, M. le Président.
En fait, lorsqu'on était hors caméra, dans le fond, on a eu plusieurs conversations ou discussions sur le logement... le
Fonds du logement social de la CMM, la Communauté
métropolitaine de Montréal. Dans leur mémoire, ils nous soulignaient
qu'actuellement on a fait des changements dans le projet de loi, là, il y a eu
trois changements qui ont été faits pour ouvrir, dans le fond, les
contributions aux municipalités, là, remboursées par la CMM, pour permettre des
projets... dans le fond, que soient remboursés des projets de logement social, abordable et étudiant. Mais par contre,
dans le cas du Fonds de logement social, ça, il n'y a pas eu de
modification dans le projet de loi. Donc, on a eu plusieurs conversations à cet
effet-là.
Moi, je crois
que ça pourrait être bénéfique de permettre que ce fonds-là puisse servir aussi
pour, notamment, le logement
étudiant. Abordable, j'ai quand même certaines réserves, mais, question de
concordance, je pense que ce serait mieux.
Puis ça reste qu'abordable on comprend que, dans ce cas-ci, ce sont des projets
qui se font sous... généralement avec
des projets avec la SHQ et qui sont coupés, souvent, avec des PSL. Donc, on a
une certaine, tu sais, assurance que c'est une abordabilité. Ce n'est
pas parfait, là, abordable, puis, tu sais, j'aimerais bien qu'on ait une
définition claire, claire, claire dans la loi, mais, ceci dit, je pense que
c'est un changement qui donnerait de la souplesse à la CMM, notamment pour les
projets...
Et donc il y
a deux amendements, là, qui étaient nécessaires pour pouvoir faire ce
changement-là, leur permettre de
modifier leur Fonds de logement social, comment s'en servir. Et donc le
premier, c'est l'article 9.1, qui dit : Insérer, après
l'article 9 du projet de loi, le suivant :
9.1. L'article 152 de
cette loi, puis là on parle de la Loi sur la Communauté métropolitaine de
Montréal... l'article 152 de cette loi est modifié par le remplacement de
«fonds du logement social» par «fonds du logement» et de «projet de
développement du logement social» par «projet d'habitation qui comprend des
logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des personnes aux
études».
Je ne sais pas si on a le libellé final,
qu'est-ce que ça aurait l'air par la suite, après, une fois l'article modifié.
On ne l'a pas, hein?
• (16 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : Je
ne pense pas. Je ne sais pas s'il a été écrit, étant donné que c'est un
amendement qui vient d'être écrit, là.
Mme Dufour : Oui, qui vient d'être
écrit. Puis je veux remercier le gouvernement, qui l'a écrit pour moi. C'est
ça, j'essaie de...
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
j'essaie, là, qu'on... de le substituer. C'est parce que j'aurais aimé lire
l'article tel que modifié.
Le Président (M. Schneeberger) : Souhaitez-vous
qu'on suspende pour l'écrire au niveau du...
Mme
Dufour : OK. Ce serait, dans le fond, je vais vous le
lire : «La Communauté peut constituer un fonds du logement afin de soutenir, en collaboration avec
les municipalités locales de son territoire, la réalisation de tout
projet d'habitation qui comprend des
logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des personnes aux
études.»
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Bien résumé.
Mme Dufour : Ce serait ça.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon.
Mme Dufour : Ça fait que ça, ce
serait l'article une fois modifié, le premier. Donc...
Le
Président (M. Schneeberger) : Parfait. Alors, est-ce qu'il y a des... Est-ce que
ça va comme ça pour tout le monde au
niveau de l'article 9.1, l'amendement? Est-ce que... Dans le fond, c'est
un amendement qui vient introduire un nouvel
article. Alors, est-ce que l'amendement... On va passer aux voix. Est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 9.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Adopté sur division. Parfait. Et aussi je
voudrais énumérer... Dans le même ordre d'idées... Tantôt, le micro du
député de Laurier-Dorion était fermé. Alors, pour le bien de tout le monde,
l'article 9, tout à l'heure, a été adopté sur division, pour que tout le
monde soit clair. Voilà.
Des voix : ...
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait. Alors, il y a consentement pour présenter
un article présenté par la députée de Mille-Îles? Est-ce que... J'ai
besoin du consentement de la table. Alors, est-ce que j'ai le consentement?
Est-ce que j'ai le consentement pour que la députée de Mille-Îles...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui? Parfait.
Mme Duranceau : Oui, oui, oui,
consentement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, députée de Mille-Îles, il y a un article,
le 18.1, qui est un amendement. Alors...
Mme Dufour : Oui. Je voulais juste
attendre de le voir à l'écran, M. le Président. Moi, je ne l'ai pas dans mon
ordi.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce qu'on peut l'avoir à l'écran? Parfait.
Mme
Dufour : OK. Donc, celui-ci, c'est dans la Loi sur la SHQ.
Donc, l'article 18.1 vient modifier l'article 56.3 de la Loi
sur la Société d'habitation du Québec. Insérer, après l'article 18 du
projet de loi, le suivant :
18.1.
L'article 56.3 de cette loi est modifié par la suppression de «de la
Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal (chapitre C-37.01),»,
fermer les guillemets deux fois. Et
donc c'est... Je pense, c'est une erreur, le deuxième guillemet, par
exemple.
Donc, le présent amendement modifierait
l'article 56.3 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec afin que les règles prévues aux paragraphes 1° et
2° de l'article 56.2 de cette loi à l'égard de l'objet, de la constitution
ou de l'administration d'un fonds de
développement du logement social ne s'appliquent pas au fond — je
ne sais pas si on peut baisser les... — du... — qui
contrôle? OK, merci — du
logement social de la Communauté métropolitaine de Montréal.
L'article...
Là, est-ce que je dois le lire au complet, là, «l'article 56.3 se lirait
ainsi»? Dans le fond, on voit, là, que la Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal est retirée de ce paragraphe... de cet article-là,
plutôt.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que c'est clair pour tout le monde? Est-ce que nous avons des questions
sur cet amendement qui... de l'article 18.1? Ça va?
M. Fontecilla : Oui. Moi,
j'aurais...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de...
M. Fontecilla : ...une question de compréhension,
là, enfin...
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, ça concerne l'article 56.2 de la Société d'habitation du Québec, pour qui... «À l'égard de l'objet, de la
constitution et de l'administration d'un fonds de développement du logement social ne s'applique pas au Fonds du
logement social de la communauté urbaine métropolitaine de Montréal»,
j'aurais besoin d'explications, là. Qu'est-ce que vous voulez, au fond, là,
plus précisément, là?
Mme Dufour : Bien, moi, je vais
peux-être tendre la parole... Bien là, là, je vois M. le sous-ministre qui est
debout, mais c'est une... C'était de la concordance, là. Pour permettre
l'article précédent, il fallait que les deux soient modifiés, et donc...
Le
Président (M. Schneeberger) : C'est ça. Je ne veux pas mettre la table en
erreur, mais je pense que la référence de
l'article... C'est un article qui est déjà dans la loi, là. Ce n'est pas un
nouvel article. Il est déjà... Il existe déjà, l'article.
Mme
Dufour : L'article 56.3 existe, effectivement, mais il
faut retirer de cet article la Loi sur la Communauté métropolitaine de
Montréal, parce que, sinon, autrement, même si on a fait le changement
précédent, on ne pourrait tout de même pas
se servir du logement... du Fonds de logement social pour soutenir des projets
abordables et étudiants. C'est ma compréhension, là.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Alors, est-ce que, là, vous avez le...
M. Fontecilla : À cause de la Loi de
la SHQ, là...
Mme Dufour : C'est ça, exactement.
M. Fontecilla : ...de l'article de
loi.
Mme Dufour : C'est ça. Puis
d'ailleurs, dans le mémoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, ils
nous soulignaient bien qu'il fallait modifier la Loi sur la SHQ. Ils disaient
que la CMM ne pourrait pas légalement utiliser son Fonds de logement social à
cette fin, là, de faire du logement abordable, qu'une modification à la Loi sur
la SHQ serait nécessaire pour corriger cette incohérence. Ce sont leurs termes,
l'incohérence.
Le
Président (M. Schneeberger) : Parfait. Merci pour les explications. Est-ce que,
le député de Laurier-Dorion, votre question a été répondue?
M. Fontecilla : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Oui? Parfait. Alors, à ce moment-là, je vais mettre aux voix
l'amendement de l'article 18.1. Est-ce que l'amendement de
l'article 18.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté sur division. Voilà. Alors, maintenant, nous en
sommes à l'article... la suite, 12.4. Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Un long article ici. Donc, insérer, avant
l'article 13 du projet de loi, l'article suivant, donc :
12.4. La Loi sur les coopératives est modifiée
par l'insertion, après l'article 191, du suivant :
«191.1. Dans le cadre de la liquidation d'une
coopérative d'habitation, le [ministère] du Revenu ou le liquidateur désigné
peut, à l'égard d'un immeuble faisant partie de l'actif de la coopérative,
après avoir transmis au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité
une description sommaire de chacune des offres d'achat reçues pour cet
immeuble, accepter une offre d'achat dont le montant n'est pas le plus élevé,
sans égard au moment de sa réception, si les conditions suivantes sont
satisfaites :
«1° l'offre
préserve l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble ou lui confère
une telle affectation;
«2° le montant de l'offre est :
«a) égal ou supérieur au moindre du montant de
l'évaluation municipale ou celui de la valeur marchande de l'immeuble établie par un évaluateur agréé en
tenant compte, le cas échéant, de l'affectation sociale ou communautaire
de l'immeuble;
«b) supérieur à celui des autres offres
satisfaisant à la condition prévue au paragraphe 1°;
«3° le Conseil québécois de la coopération et de
la mutualité a, dans les 15 jours suivant l'obtention de la description
sommaire des offres, donné son accord ou ne s'est pas opposé à l'acceptation de
l'offre.»
Donc, le bien-fondé, là, de l'introduction de
cet article-là, c'est d'introduire dans la Loi sur les coopératives un nouvel article 191.1
afin d'établir des règles particulières applicables à la vente d'un immeuble
dans le cadre de la liquidation d'une coopérative d'habitation. Ces règles
permettraient au liquidateur d'accepter, à certaines conditions, une offre
d'achat dont le montant n'est pas le plus élevé. Et le but de tout ça, c'est de
permettre à des OBNL et des coopératives d'habitation d'acquérir les immeubles
en question à une valeur moindre que la valeur marchande habituellement à
retenir.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci pour les explications. Est-ce qu'il y a des questions sur
l'article 12.4?
Mme Dufour : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
• (17 heures) •
Mme Dufour : Oui, M. le Président.
Il va y avoir quelques questions. Je veux juste comprendre, d'abord, comment ça
fonctionne quand... Parce que, là, je lis, on parle d'une... que ça pourrait
être dans le cas d'une... de la liquidation d'une coopérative d'habitation,
qu'il faut que le montant de l'offre soit égal ou supérieur au moindre du
montant de l'évaluation municipale. On s'entend que l'évaluation municipale, ce
n'est jamais la valeur marchande, là. Il y a toujours un décalé assez
important, là, avec la valeur marchande, en tout cas, généralement. Et puis là
on dit, en plus : «En tenant compte [...] de l'affectation sociale ou
communautaire de l'immeuble», donc là, on... Puis Mme la ministre mentionnait
que c'était pour que des coopératives puissent acquérir. Moi, je lis plutôt que
c'est plutôt pour qu'une coopérative puisse se départir de son immeuble. Donc,
j'aimerais bien, comme, comprendre la mécanique
puis voir comment on... c'est établi, là, que la valeur... en fonction de
l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Non. La
mesure... Puis je vais laisser notre juriste ou notre sous-ministre adjoint,
là, faire le commentaire, mais on a un cas spécifique où Revenu Québec a saisi
les biens d'une coop, là, je pense, qui ne remplissait plus ses obligations,
puis là il y aurait lieu de disposer de cet immeuble d'habitation là. Et
l'idée, c'est de permettre, dans ce cas-là, par exemple, à Revenu Québec de
vendre à une valeur sous la valeur marchande mais de vendre à un OBNL ou une
autre coop. Donc, ça va permettre aux OBNL ou aux coops d'acheter, dans ce
cas-ci, de Revenu Québec à une valeur autre que la valeur marchande. Bien, en
fait, ça va surtout permettre à Revenu Québec de vendre à une valeur autre que
la valeur marchande.
Mme Dufour : ...le montant de
l'offre est «supérieur à celui des autres offres satisfaisant à la condition
prévue au paragraphe 1°». Ça fait que, là, on...
Mme
Duranceau : Bien, c'est... En fait, on va... C'est ça. Il y a
différentes conditions pour qu'on puisse choisir, somme toute, la valeur
qui est moindre. Et je vais laisser notre juriste habilité en la matière à
commenter.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors là, excusez-moi, messieurs, mais je ne connais pas votre... vos noms. Alors, ceux qui vont prendre la
parole... Premièrement, j'ai besoin du consentement. Ça fait que, peut-être,
je vais demander le consentement pour... si les... parmi les quatre en avant de
moi, ils prennent la parole.
Des voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, à ce moment-là, je vous dirais, ceux qui vont
prendre la parole, de vous nommer et aussi par votre titre, et par la suite
vous pouvez répondre aux questions.
M. Hudon (Alain) : Merci, M. le
Président. Alors, Alain Hudon. Je suis légiste à la Direction des affaires
juridiques, ministères des Finances, Économie et Tourisme.
M. Carbonneau (Benoît) : Oui. Benoît
Carbonneau. Je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère
de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
M. Hudon (Alain) : Donc, M. le
Président, juste pour situer l'article où on se... où ça peut s'appliquer, là,
on est dans un contexte de liquidation forcée. Donc, il y a eu un arrêté du
ministre de l'Économie qui a été pris en raison du fait qu'une coopérative n'a pas respecté certaines obligations qui
sont prévues dans la loi, et, lorsqu'un tel arrêté est pris, bien, le
ministre nomme soit un liquidateur ou, à défaut, c'est le ministre... le
ministère... le ministre du Revenu qui va agir en tant que liquidateur. Et le
liquidateur, en principe... pas en principe, mais a la pleine administration
des biens de la coopérative et doit maximiser les retombées des biens, dans le
fond. Il doit s'assurer d'avoir le maximum de valeur quand on veut liquider les
biens de la coopérative. Ça, c'est en vertu du Code civil que c'est prévu.
Ce qu'on prévoit ici, on donne la possibilité au
liquidateur de mettre de côté cette obligation-là et de vendre, dans ce cas-ci, un immeuble d'une coopérative
d'habitation à une valeur moindre que l'offre de... à une valeur moindre
qu'une offre qu'on aurait eue qui offrait une valeur plus élevée. Donc, on
reçoit plusieurs offres. Au lieu de donner à l'offre
la plus élevée, ce qui serait l'application du Code civil, il va décider de
l'offrir à un acquéreur qui a offert un prix inférieur, mais dans... à
la condition que les trois conditions suivantes soient rencontrées.
Donc, le cas où on va pouvoir écarter une offre qui
est plus élevée, ça va être, minimalement, parce que l'autre offre qu'on veut
accepter, qui est plus basse, préserve l'affectation sociale ou communautaire
de l'immeuble. Donc, si on reçoit
deux offres, une qui ne préserve pas l'affectation communautaire de
l'immeuble et une qui la préserve, malgré que celle... le prix de
l'offre qui préserve l'affectation communautaire ou sociale soit moins élevé,
il va pouvoir quand même vendre cet immeuble-là à l'offre qui est la moins
élevée. Ça, c'est la première condition.
La deuxième
condition, il y a quand même... Tu sais, on ne se rend pas jusqu'à zéro, là. On
met un prix plancher. Donc, cette offre-là qui maintient l'affectation
communautaire et sociale de l'immeuble doit minimalement être supérieure au moindre des deux valeurs qui
sont là, soit la valeur marchande ou l'évaluation municipale. Donc, c'est
vrai, comme l'a mentionné tout à l'heure la députée, qu'habituellement la
valeur marchande est plus élevée que la valeur municipale. Mais, si on est dans un contexte de liquidation forcée, ça
se pourrait que, si la coopérative n'a pas été bien entretenue... que la valeur marchande soit
inférieure à l'évaluation municipale. Donc, dans tous les cas, le prix
plancher, c'est le moindre de ces deux-là. Donc, jamais le liquidateur ne
pourrait vendre en dessous de ces deux montants-là, du moindre de ces
deux-là, la deuxième condition.
Et, la troisième condition, bien, s'il y a eu
deux offres qui maintenaient le caractère... l'affectation sociale ou communautaire, bien, il ne prendra pas la plus
basse des deux offres, il va prendre la plus élevée de ces deux offres-là.
Donc, quand on dit, la troisième
condition : Doit être «supérieur à celui des autres offres [qui satisfont]
au paragraphe 1°», bien, les
offres qui satisfont au paragraphe 1°, ce sont des offres qui maintiennent
l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble. Donc, il n'y a pas
carte blanche pour prendre la plus basse des plus basses. Donc, à travers
toutes les offres qui maintiennent le caractère social ou communautaire, il
doit prendre la plus élevée de ces offres-là.
Et, la troisième condition, compte tenu que le
reliquat, dans le contexte d'une liquidation forcée, va... est versé au Conseil québécois de la coopération et de
la mutualité, on veut minimalement qu'il soit d'accord. Donc, il y a un
processus de consultation qui est prévu, et on lui donne un délai de
15 jours pour dire : Est-ce que tu es d'accord à ce que je donne...
je vende l'immeuble à un offrant qui ne m'a pas offert l'offre la plus élevée,
mais qui rencontre les trois conditions qu'on a énoncées précédemment?
Merci, M. le Président.
Mme Dufour : De qui relève le
Conseil québécois de la coopération et de la mutualité?
M. Hudon (Alain) : C'est un
organisme, un organisme indépendant, le conseil québécois. Il relève de... Je
ne sais pas si, Benoît, tu peux...
M. Carbonneau (Benoît) : Oui, Mme la
députée. En fait, c'est un conseil qui est une coopérative et qui... en fait, qui agit... Je peux même vous énoncer leur
mission, en fait : «Il a pour mission de participer au développement
social et économique du Québec en favorisant le plein épanouissement du
mouvement coopératif et mutualiste québécois, et ce, en accord avec les
principes et les valeurs de l'Alliance coopérative internationale.»
Donc, cet
organisme-là est, en fait... comporte plusieurs membres, dont le conseil des
coopératives d'habitation... Attendez, je vais trouver le nom exact. Il
y a notamment, parmi les membres, de grands... de grands organismes de la
coopérative et de la mutualité, comme Desjardins, par exemple, Promutuel
également, Agropur ou Sollio. Mais, plus précisément,
en matière de coopératives d'habitation, c'est la Confédération québécoise des
coopératives d'habitation qui est membre de ce conseil-là, en fait.
Mme
Dufour : En fait, je posais la question parce que, quand...
J'étais curieuse quand on disait, dans les 15 jours, tu sais,
que... donné dans les 15 jours son accord ou ne s'est pas opposé. Je me
disais, des fois, 15 jours, ça peut être court comme ça peut être long
pour certains processus. Puis là je ne sais pas qui, dans ce conseil-là, a
l'autorité de dire oui ou non, puis c'est en combien de
temps que, généralement, ils peuvent répondre. Puis est-ce que c'est des cas
fréquents qu'ils aient à donner leur accord ou pas?
M.
Carbonneau (Benoît) : Bien, en fait, c'est le conseil d'administration
qui va se prononcer sur la question. Et puis c'est des choses qui
arrivent de temps à autre, je dirais, que le conseil a à se prononcer sur
ces... ce type de dossier là, puis, généralement, la réponse est quand même
assez rapide. Donc là, ça, c'est plus, je vous dirais, sur le plan
administratif que juridique. Mais, quand même, ça, selon l'information que
j'ai, c'est que la réponse est quand même assez rapide.
Mme
Dufour : OK. Puis, tout à l'heure, monsieur — je
suis désolée, je ne me rappelle pas de votre nom — ...
Une voix : ...
Mme Dufour : ...Coulombe,
M. Coulombe, vous avez mentionné que le reliquat de... dans le fond, de la
coopérative serait allé au Conseil québécois de la coopération et de la
mutualité. Le reliquat, c'est le reste de la vente, là, ce que... j'imagine.
C'est ce qu'on veut dire par le reliquat.
• (17 h 10) •
M. Hudon (Alain) : Effectivement,
là, M. le Président. Déjà, en vertu de la Loi sur les coopératives, à l'article 192, dans le cadre d'une
liquidation qu'on appelle forcée, là, à la suite d'un arrêté du ministre, c'est
prévu que le solde de l'actif de la
coopérative est dévolu au Conseil québécois de la coopération et de la
mutualité. Donc, c'est déjà la règle.
Donc, en principe, on pourrait dire que ce conseil-là a intérêt à ce que le liquidateur
accepte l'offre la plus élevée pour pouvoir avoir un retour plus
important. Dans le contexte de l'article, c'est la raison pour laquelle on
demande le consentement ici, compte tenu que la valeur qu'on va accepter ne
sera pas la valeur de l'offre la plus élevée.
Mme Dufour : Mais, juste encore pour
comprendre, là, j'imagine que cette coopérative a reçu des sommes de la SHQ, un cas, tu sais, un... On peut imaginer
un cas d'une coopérative qui a reçu des aides de la SHQ. Et là, si elle
est dissoute, les sommes qui ont été investies... Admettons que c'était pour un
certain temps, là, puis que l'entente n'est pas venue à échéance, il n'y a rien
qui retourne à la SHQ. Je suis un peu surprise que ça s'en aille à l'extérieur.
M. Hudon (Alain) : Ce qui s'en va à
l'extérieur, c'est une fois qu'on a payé tous les créanciers, les dettes de la
coopérative. C'est ce qui va rester à la suite de la liquidation. Donc, c'est
sûr que la liquidation, ce n'est pas qu'on...
tout le produit de la liquidation est versé au Conseil québécois de la
coopération. C'est qu'on... À même les sommes recouvertes, on va payer
les dettes de la coopérative, puis, s'il y a un reliquat, bien là, il va être
versé au conseil.
Mme
Dufour : OK. Puis peut-être une dernière question pour moi,
là. C'est... Dans un cas comme ça où... Admettons qu'un autre groupe
prend ça, mais que ce groupe-là a une mission autre que celle de la
coopérative. Admettons qu'il se dédie plus aux personnes âgées puis que la
coopérative se dédie plus, je ne sais pas, moi, aux familles. Est-ce qu'il y a
une protection des locataires actuels de la coopérative, de ceux qui sont
présents dans la coopérative? Comment ça fonctionne pour eux quand il y a
une... c'est ça, un...
M. Hudon (Alain) : ...
Mme Dufour : ...oui, une liquidation
comme ça? Qu'est-ce qui arrive?
M. Hudon (Alain) : Moi, je n'ai pas
la réponse, M. le Président, à cette question-là. Je ne sais si, Benoît, de ton
côté, tu as...
M. Carbonneau (Benoît) : Oui. En
fait, pouvez-vous répéter la question? Excusez-moi.
Mme Dufour : Vous voulez que je
repose la question?
M. Carbonneau (Benoît) : Oui, oui,
oui, s'il vous plaît, oui.
Mme Dufour : Je demandais ce qui
arrivait si... lorsqu'il y avait liquidation d'une coopérative comme ça.
Admettons que le nouvel acquéreur, là, a une mission différente et il fait en
sorte que, les gens qui vivaient dans la coopérative, bien, ça ne va plus dans
la mission. Qu'est-ce qui arrive avec ces gens-là? Est-ce qu'ils sont traités...
Tu sais, est-ce que c'est une éviction, avec les sommes qu'on a discutées, des
sommes d'éviction? Tu sais, j'essaie de comprendre c'est quoi qui leur arrive.
M.
Carbonneau (Benoît) : Non.
En fait, ce n'est pas la... M. le Président, ce n'est pas l'éviction
automatique. En fait, c'est... Ce qui
arrive, c'est que la coopérative d'habitation, lorsqu'elle est dissoute,
n'existe que pour les fins de sa dissolution.
Donc là, ce qu'il faut comprendre, c'est que la coopérative n'existe plus pour
accomplir sa mission. Donc, ça redevient un immeuble, un actif qui va
être vendu à soit un intérêt privé ou à un autre organisme, peut-être sans but
lucratif, qui va reprendre le relais.
Mais, pour l'instant,
actuellement, on n'a pas vraiment de dispositions qui permettent d'assurer
l'affectation sociale. C'est
qu'auparavant... Je peux vous... C'est que le ministre du Revenu, lorsqu'il
agissait à titre de... Bien, je prends l'exemple du ministre du Revenu
parce que c'est celui qui agit d'office lorsqu'il n'y a pas de liquidateur
désigné. C'est que le ministre va... avait
son obligation de liquidateur en vertu de l'article 191, et, à ce titre,
il doit agir comme un administrateur
du bien d'autrui. Son devoir, en fait, c'est... en vertu de 1309 du Code civil du Québec, c'est de vendre... c'est
d'agir avec prudence et diligence, notamment, et diligence implique souvent...
bien, comporte, en fait, souvent le fait de vendre au plus haut prix, en
fait, sur le marché. Actuellement, c'était carrément... En fait, le ministre du
Revenu n'avait pas de faculté de choisir avec une autre offre, en fait, qui
pouvait permettre de conférer ou de conserver l'affectation sociale ou
communautaire de l'immeuble, en fait.
Mme
Dufour : Mais mon questionnement, c'était par rapport aux gens,
s'ils sortent de l'immeuble, là. Je vois qu'il y a peut-être quelqu'un
d'autre...
Mme Duranceau : Est-ce qu'on peut
demander à notre sous-ministre adjoint de préciser?
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, oui, il n'y a pas de problème.
Mme Duranceau : On va donner
l'exemple concret puis on verra le...
Le Président (M. Schneeberger) :
Parfait. M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Donc, ce qui se
produit puis ce qu'expliquait maître... enfin, j'ai oublié le nom de
famille, c'est que, quand les biens sont à
Revenu Québec, il doit agir, dans le fond, en bon père de famille, gérer le
bien jusqu'à tant qu'il puisse le céder à un tiers. Actuellement, le
problème qui se pose, c'est que, compte tenu de ses obligations d'aller chercher
le prix le plus élevé, il est incapable de fixer des conditions, lors de la
cession ou de la vente, disons, pour exiger
que ça maintienne sa vocation sociale, dans le cas présent, coop sociale. Donc,
l'idée de la disposition, c'est de faire en sorte qu'il puisse maintenir
ces exigences-là lors de la vente puis faire en sorte de vendre à quelqu'un qui
va maintenir ça.
Actuellement, s'il faisait les ventes, comme la
coop est dissoute, bien, les obligations de la coop envers ses locataires sont
à peu près inexistantes. Puis Revenu Québec fait juste gérer l'immeuble dans le
respect de la vocation antérieure de
l'immeuble. Mais, une fois qu'il le cède à quelqu'un, il ne peut rien exiger.
Ça fait que ce qui se produit ou, enfin, ce qui ne se produit pas, justement,
c'est que, si Revenu Québec est pris avec une coop dissoute puis, les seuls
acheteurs qui se présentent, s'ils veulent raser la coop puis en faire un
immeuble de condos de luxe, bien, Revenu Québec
ne cède pas l'immeuble, parce qu'il voit bien qu'il va mettre à la rue un
paquet de monde. Ça fait que, là, il reste pris avec la coop, puis là la
coop reste prise dans un engrenage où Revenu Québec la gère à titre de bien
abandonné, ce qui ne permet pas d'aller... de la gérer à long terme. Ce n'est
rien qu'une gestion au quotidien.
Donc, l'idée de la disposition, c'est de faire
en sorte que des acheteurs qui voudraient maintenir la vocation sociale mais qui ont des moyens moindres, compte
tenu que la vocation sociale est moins rentable, puissent «bidder», aller chercher le bien, puis donc puissent, à ce
moment-là, remettre en action, là, puis aller chercher le bien...
l'objectif.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Ça, j'avais
compris. Mais ma question, c'était de savoir si, même si la vocation sociale
est maintenue, ça peut être une vocation sociale distincte de la précédente.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
possible.
Mme Dufour : Et donc, si la clientèle
qui est visée par le nouvel organisme qui gère est distincte, puis là je
donnais l'exemple... admettons que c'était, je ne sais pas, moi, une coop, je
ne sais pas, là, de jeunes, puis là on passe avec
des personnes âgées, et ça ne va plus dans la mission, ou des familles, ou...
en tout cas, comment, à ce moment-là, la clientèle serait... bien, la
clientèle... les membres de la coop seraient... Tu sais, dans le fond,
qu'est-ce qui arrive?
M. Savoie
(Jocelyn) : Bien, le premier élément, on parle de maintenir
l'affectation sociale ou l'affectation communautaire de l'immeuble.
Donc, on essaie de garder la même vocation. Mais, dans un cas où ce ne serait
pas conservé, bien...
Mme
Dufour : OK. Là,
ce seraient quelles règles qui s'appliqueraient? C'est-tu des règles
d'éviction? C'est ça... c'était ça, mon questionnement.
M. Savoie
(Jocelyn) : Bien, ils ne seraient pas nécessairement tous
évincés, là. Je ne pense pas que c'est l'objectif non plus. En
maintenant une vocation sociale et communautaire, on essaie de maintenir,
justement, l'atteinte de ce résultat-là.
Mais, en ce moment, avec les dispositions qui
existent, il n'y a pas moyen d'exiger cette garantie-là. Donc, la probabilité que tout le monde soit évincé si
jamais Revenu Québec se départissait d'un tel bien, ça pourrait se
produire. Là, la
disposition vise à éviter que ça puisse se produire. Mais, je peux vous
rassurer, Revenu Québec n'a pas cédé de coop puis provoqué un tel
désastre, là. Ils n'ont pas fait ça.
Mme Dufour : Merci.
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui. Ça répond à vos questions? Parfait. Alors,
oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Plusieurs questions
qui se posent dans ce cas de figure là. Il y a quelques jours, dans l'étude détaillée de ce projet de loi, on parlait des
offices... non, d'un... pardon, là, d'un projet financé, d'un bâtiment de
logement social, un OSBL, une coopérative,
là... en fait, un OSBL, là, qui était en difficulté. Je pense que c'est ça, là,
la discussion qu'on avait, là. Et l'OMH, l'office municipal
d'habitation, prenait la responsabilité d'aller voir un peu la gestion, là.
La
question : Avant... La question que je me pose, là, c'est : Qui a la
responsabilité d'aider une coopérative en difficulté avec... difficulté
de gestion, là, avant d'être dissoute? Est-ce que ça appartient... c'est une
responsabilité de l'office... de la Société d'habitation du Québec? Est-ce que
c'est une responsabilité du mouvement coopératif? En particulier, on a entendu
la confédération des coopératives d'habitation, etc., là. Qui a la
responsabilité de faire en sorte que la coop n'arrive pas à la dissolution?
Mme Duranceau : OK. C'est une
excellente question, parce que...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Je suis désolée. Alors, c'est une excellente question de mon
collègue de Laurier-Dorion. Elles sont indépendantes, les coops, puis les OBNL
aussi sont indépendants. Puis c'est une de nos problématiques actuellement.
C'est que certaines coops puis certains OBNL sont très professionnels dans leur
gestion puis le maintien de leurs propriétés, mais, d'autres, malheureusement,
pas par mauvaise foi, mais juste parce que les membres du conseil ont changé ou
l'intérêt des membres de la coop peut avoir évolué, puis finalement les gens n'ont pas nécessairement les compétences
pour gérer ça, bien là, on se retrouve avec des situations comme... qui
n'est pas hypothétique, là. Ça, c'en est une vraie. Et, si, finalement, la coop
ne fait pas partie du réseau, hein, c'est du réseau... du regroupement des
coops d'habitation, bien, ils n'ont comme pas beaucoup de coaching. Ils sont
laissés à eux-mêmes. Et puis il peut survenir, à un moment donné, là, quand
tout va mal, que, bien là, finalement, il y a une dissolution qui est requise
en vertu de la loi, donc, d'où l'importance de professionnaliser cet écosystème-là.
Puis ce n'est pas moi qui le dis, là. Bien,
en fait, moi, je le dis, mais je sens aussi, de la part du regroupement des
OBNL, qu'on a rencontré, tous les deux, la semaine dernière, même chose
au niveau des coops, qu'il y a un mouvement vers ça, vers un regroupement pour
avoir une masse critique qui va leur permettre d'être plus efficaces dans la
gestion, là.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Ça, c'est comme une entreprise privée qui
refuse... qui est en difficulté, qui refuse d'aller chercher de l'aide.
Voilà. Mais, dans ce cas-ci, c'est une entreprise sociale, coopérative, OSBL,
là. Il est évident que plusieurs coopératives... Je pense que la plupart sont
affiliées à un mouvement national, à un regroupement national.
Mme Duranceau : Pas toutes, non.
M. Fontecilla : Donc, je vous
entends dire non. Peut-être pas la plupart. Il y en a beaucoup qui sont comme
désaffiliées, indépendantes, etc., et il n'y a aucune... Donc, il n'y a aucune
possibilité d'aider ces coopératives-là si elles
se retrouvent en difficulté de gestion, là. On n'a pas une... En tant que
législateurs... non, en tant que... l'État n'a pas un droit de regard
sur... pour aller frapper à leur porte, leur dire : Bien là, il faut vous
aider, là.
Mme Duranceau : Il y a...M.
le Président, vous me permettez?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
allez-y, allez-y.
Mme Duranceau : Alors, s'il y a un
prêt de la SHQ ou une garantie de prêt parce que c'est une coop qui est née du programme AccèsLogis ou un OBNL aussi, à ce
moment-là, comme il y a une garantie de prêt, bien, la SHQ a un lien
puis elle est capable d'intervenir puis d'aider au redressement. Souvent, elle
va confier le redressement au regroupement des coops, par exemple, qui vont
jouer le rôle, là, de coach puis de... c'est ça, d'intermédiaire ou vont aider à redresser la situation. Mais, si la coop
n'a pas de financement de la part de la SHQ et existe de son propre
chef, bien, à ce moment-là, c'est comme vous
l'avez dit tantôt, c'est comme une entreprise privée. Si ça ne fonctionne
plus, bien, c'est les administrateurs en
place qui... bon, qui avaient une responsabilité. S'ils sont déchus, bien, à ce
moment-là, c'est dévolu à Revenu Québec, de ce que je comprends, puis une
liquidation forcée, là.
M. Fontecilla : On entend, M. le
Président...
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui, allez-y.
M.
Fontecilla : Merci. On entend souvent parler des vieilles coops qui
sont conventionnées avec des vieux programmes du gouvernement fédéral. Est-ce
que... Quel est le... Est-ce que la... De un, est-ce que la Société
d'habitation du Québec a un droit de gestion en cas de difficulté, là? Est-ce
que des institutions fédérales ont un droit de gestion, si elles sont encore
conventionnées, là, avec... ou c'est une information qui nous échappe?
Mme
Duranceau : Non. Il semble que non, là, d'après ce qu'on me glisse à
l'oreille.
M. Fontecilla :
OK. Donc, il y a une... comment
dire, il y a une bonne... Il y a des bonnes chances qu'un certain nombre
de coops, puisqu'elles ne sont affiliées à aucun mouvement, elles sont
complètement autonomes... qui se retrouvent... Il y a un pourcentage qui
pourrait se retrouver en difficulté, et on arrive à ce mécanisme-là qui vient de... qui nous a été décrit, là. Et donc la
compagnie... la compagnie... la coopérative, pardon, arrive à un moment
donné où, bien, voilà, elle fait défaut à
ses obligations, elle ne paie pas son hypothèque, mauvaise organisation, les
loyers sont plus... enfin, toutes sortes de... Qui prend la décision? On
a parlé tantôt d'un liquidateur désigné. Qui désigne ce liquidateur-là dans le
cas des coops?
Mme
Duranceau : Bien, je pense... Là, vous pourrez préciser. C'est qui?
C'est le ministre de l'Économie?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors...
M.
Fontecilla : Très bien. Et quand est-ce que le ministre de l'Économie
arrive à la conclusion qu'il faut un liquidateur pour cette coop-là? Est-ce que
c'est lorsque... lorsqu'elle a été déjà dissoute, avant qu'elle soit dissoute
ou vous êtes en difficulté... Comment ça se passe, ce processus-là?
M. Hudon
(Alain) : Il y a plusieurs événements qui peuvent survenir qui vont
générer un avis de défaut de la part du ministre auprès de la coopérative.
Donc, il va transmettre un avis de défaut auprès de la coopérative. Si la
coopérative ne remédie pas au défaut, c'est à ce moment-là que le ministre
pourrait prendre la décision de déposer un avis
de liquidation. Et, par la... En déposant cet avis-là, qui va être déposé au Registraire des entreprises, il va désigner un liquidateur ou tout simplement confier la liquidation à Revenu Québec.
Donc, il y a quand même des échanges entre le ministère de l'Économie et la coopérative avant d'en arriver à cette
étape-là. Et, pendant le processus, même lorsque la dissolution est en cours, la coopérative a la
possibilité de remédier, même tardivement, à ce défaut-là et de rétablir le
tout.
M.
Fontecilla : On parle de deux... On parle de l'acte de liquider et on
parle aussi de dissolution de la coopérative, là. Est-ce que c'est
deux processus différents? Est-ce que c'est la même chose? Est-ce que les deux
sont codifiés par des articles de loi? Expliquez-nous, s'il vous plaît.
M. Hudon (Alain) : Bien, dans les
deux cas, c'est prévu dans la législation, dans la Loi sur les
coopératives, là. La liquidation, c'est une opération de liquidation,
justement, là. On prend possession de tous les biens puis on essaie d'obtenir
le meilleur prix pour ces biens-là. Mais la dissolution, c'est prononcé par la
loi à la suite d'un geste de dépôt d'un document au Registraire des
entreprises.
M.
Fontecilla : Qui dépose ce document?
M. Hudon
(Alain) : C'est le ministre qui le transmet au Registraire des
entreprises.
M.
Fontecilla : OK, qui constate qu'une coopérative ne fonctionne plus,
par exemple.
M. Hudon
(Alain) : Bien, comme je vous ai dit, là, il va faire un avis de
défaut. Puis là, si la coopérative ne remédie pas à son défaut, bien là, il va
pouvoir déposer un avis au Registraire des entreprises.
M.
Fontecilla : Est-ce que la liquidation s'effectue après la dissolution
d'une coopérative?
M. Hudon
(Alain) : Oui. L'opération de liquidation va s'effectuer après le
dépôt de l'avis au Registraire des entreprises.
M.
Fontecilla : C'est subséquent, un après l'autre.
M. Hudon
(Alain) : Oui.
M. Fontecilla :
Parfait. Mais on a en tête... OK.
Très bien. Là, vous dites, là, dans la troisième partie, là, c'est qu'on
doit soumettre cette transaction-là au Conseil québécois de la coopération et
de la mutualité, qui donne son accord. Et, s'il ne donne pas son accord,
qu'est-ce qui se passe?
M.
Hudon (Alain) : Bien, on lui donne un délai pour se manifester à la
fois s'il est d'accord ou pas avec l'intention du liquidateur de céder
l'immeuble de la coopérative à un offrant qui n'a pas soumis la meilleure
offre. Donc, on lui donne 15 jours pour
dire s'il est d'accord. Mais, s'il ne répond pas à l'intérieur des
15 jours, on considère que c'est possible de le faire.
M. Fontecilla :
Mais est-ce que le Conseil
québécois de la coopération et de la mutualité peut dire : Je ne
donne pas mon accord à l'offre qui a été déposée?
M. Hudon
(Alain) : Exact. Il peut refuser, oui.
M.
Fontecilla : Et qu'est-ce qui se passe à ce moment-là?
M. Hudon (Alain) : Bien, le liquidateur
devra vendre l'immeuble au plus offrant en vertu de sa responsabilité
d'administrateur du bien d'autrui, donc, de vendre dans le meilleur intérêt du
bénéficiaire, dans ce cas-ci, la coopérative.
L'article ne s'appliquera pas, là, ici. La possibilité qui était prévue pour le
liquidateur de vendre un immeuble à
un offrant qui n'a pas offert la meilleure offre, c'est exceptionnel. Ça ne
s'appliquerait pas dans ce cas-ci s'il y a un refus du Conseil québécois
de la coopération et de la mutualité.
M. Fontecilla :
Donc, il y a toujours une possibilité
que, malgré cet article-là, qui est l'immeuble en question, cette
coopérative d'habitation puisse être vendue à quelque chose d'autre qui n'a pas
une affectation sociale ou communautaire, par exemple, du privé.
M. Hudon
(Alain) : Oui.
M.
Fontecilla : Donc, en d'autres mots, le législateur met en place un
mécanisme visant à non pas protéger à 100 %
mais à... autrement dit, là, à mieux protéger l'affectation sociale ou
communautaire de l'immeuble, dans ce cas-ci, une coopérative, là, mais
il y a toujours une porte de sortie où cet immeuble-là pourrait sortir de
l'affectation sociale et communautaire, là,
si, par exemple, vous l'avez dit, le Conseil québécois de la coopération et de
la mutualité refuse.
M. Hudon
(Alain) : Si le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité
refuse, effectivement, la transaction ne pourra pas se faire à l'égard de
l'offrant qui n'a pas soumis la meilleure offre.
M. Fontecilla :
Est-ce que le Conseil québécois
de la coopération et de la mutualité a d'autres responsabilités
octroyées par les... dans d'autres domaines du monde coopératif, là, dans...
octroyées par le législateur? Parce qu'on lui donne quand même un pouvoir
ultime.
• (17 h 30) •
M. Hudon
(Alain) : Oui. Bien, déjà, dans la loi, c'est prévu que, dans toute
liquidation forcée, le reliquat de la liquidation est versé au Conseil
québécois de la coopération et de la mutualité. Il y a plusieurs autres
dispositions, de mémoire... Puis je ne suis pas un spécialiste en droit des coopératives,
mais il y a plusieurs dispositions qui renvoient
au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, là. Ce n'est pas
uniquement dans le cas des liquidations, là. Je ne sais pas si, Benoît, tu es plus connaissant que moi là-dessus,
là. Mais effectivement il a un rôle à jouer, le Conseil québécois de la
coopération, dans l'application de la Loi sur les coopératives dans sa
globalité, là.
M.
Fontecilla : Parce que la question que je me pose, c'est... Là, on
parle de... On a en tête un petit projet, là, un immeuble de 40 logements
qui était une coopérative qui, à cause de multiples problèmes, est arrivée à la
dissolution. Il faut vendre cet actif-là.
Donc, on prévoit, autant que possible, selon l'article, je suis bien d'accord,
là, de conserver l'affectation
sociale ou communautaire, donc, de le vendre à une autre coopérative qui achète
cet immeuble-là et garde le caractère social et communautaire de
l'immeuble de 40 logements.
Mais
on sait aussi que plusieurs prônent l'effet que le mouvement coopératif
acquière... comment dire, prenne de l'ampleur,
que ça devienne des actifs très importants, d'ailleurs, ça se voit, ça assure
une meilleure... ça assure une meilleure gestion, une meilleure
viabilité financière, donc, des coopératives qui regroupent des milliers de
portes, finalement.
Là, ça devient plus
compliqué, là, parce que, si le conseil... le conseil... laissez-moi retrouver,
là, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, qui va recevoir
le reliquat d'un actif qui comporte plusieurs milliers, voire des dizaines de
milliers de portes, j'exagère peut-être, là, mais beaucoup de portes... bien,
il pourrait être aussi intéressé à avoir un reliquat qui est plus important
pour la louer à d'autres, là, je ne sais pas trop à quoi, là, et aliéner, du
domaine coopératif, un actif immobilier très important, là. Je ne sais pas si
vous comprenez la... Lorsqu'il s'agit d'un petit immeuble, pas de problème, on
peut le vendre à une autre coopérative. Mais, s'il s'agit de plusieurs milliers
de portes, l'intérêt pourrait être grand à le vendre au plus offrant, là, et à
faire sortir cet actif-là du domaine de l'affectation sociale et communautaire.
Est-ce que ma crainte est justifiée ou pas?
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Bien, votre crainte se justifie peut-être, mais,
justement, ici, on veut habiliter la personne qui
liquide à vendre... à ne pas vendre au plus offrant. Ça fait que ce que vous ne
voulez pas qui arrive, là, on est en train de donner les pouvoirs pour
éviter ça, justement. Alors là, je ne sais pas trop ce que vous voulez.
M.
Fontecilla : Mais... Bien, je suis bien d'accord. On crée tout
un système pour éviter ce genre de situation là. Mais, à la toute fin, avec le troisième paragraphe, on perce le système,
là, et on dit que... en donnant la possibilité au Conseil québécois de
la coopération et de la mutualité de refuser cette offre-là qui a été négociée
par le liquidateur. Et on l'a entendu. Donc, on va accepter l'offre, la
meilleure offre qui pourrait être à l'extérieur de l'affectation sociale et
communautaire, là. Donc, on donne une porte... On ouvre la possibilité.
Mme Duranceau : Aimez-vous mieux
donner le pouvoir à la ministre?
M. Fontecilla : Moi, je veux que ça
demeure dans l'affectation.
Mme
Duranceau : Oui, mais, les coops, là, ils veulent que ça reste
dans le monde des coops, là, je pense, là. Là, on est en train de présumer de la plus ou moins bonne foi du Conseil
québécois de la coopération et de la mutualité de poursuivre le
mouvement coopératif, là, ou OBNL. Tu sais, c'est ça qu'on veut faire, là.
Puis, s'ils vendent au privé, bien, ils vont pouvoir dire quelque chose aussi.
M. Fontecilla : Je ne veux pas...
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Oui. Je ne veux pas présupposer les intentions de
personne. J'explore les possibilités logiques, là. Et je n'ai pas de
solution, hein? Je suis bien d'accord avec cet article-là qui, comment dire,
balise, en quelque sorte, de façon telle à ce que, lorsqu'il y a dissolution et
liquidation de nos coopératives, on tend à faire en sorte... on tend à ce que
ça demeure dans l'affectation sociale ou communautaire, mais le système n'est
pas complètement verrouillé. Puis évidemment... Et plus la valeur, la valeur
d'un actif croît, bien, plus l'intérêt pourrait être pour le faire sortir de
l'affectation communautaire, c'est-à-dire... Donner un petit peu d'argent à
quelqu'un qui en a besoin, là, c'est très bien,
tout le monde a... mais donner des millions de dollars, là, ça change, là. Ça
va avec la valeur. Donc, je voudrais juste signaler cette possibilité. On balise un processus de liquidation d'une
coopérative, là, mais il reste toujours une possibilité. Je tiens à le
faire remarquer. Je n'ai pas la solution, parce que c'est important aussi que
les acteurs de la coopération au Québec, là, aient leur mot à dire, là, sur
cette question-là.
Et la question que je pourrais me poser...
Souvent, on entend parler... C'est le délai qui a été donné. La question a été
répondue. Ça se fait assez rapidement, parce qu'on a, en 15 jours, là,
l'aval ou la réponse du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité.
Mais il peut arriver des situations où, si le mouvement coopératif est appelé à grandir dans le domaine de l'habitation,
là... où on va se retrouver avec des situations qui exigent peut-être
des études plus en profondeur, plus
complexes, étant donné l'ampleur du parc à liquider. Est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu de remettre un petit peu
plus de temps, là, mettons, 30 jours, là? Pourquoi... pourquoi un délai...
15 jours, ça me paraît court, hein?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Je réfère à mon
avocat.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, monsieur... Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Merci, M. le Président. Il ne faut pas oublier
que, dans un contexte de liquidation, quand le liquidateur veut obtenir
des offres, là, ceux qui font des offres imposent quand même un délai de
validité de l'offre. Donc, on veut
s'assurer, minimalement, que le processus ne se terminera pas une fois que
les... le délai de validité des offres va avoir été expiré. Donc, c'est
pour ça qu'il y a un délai assez serré ici, là, de 15 jours, là. Là, ça
pourrait être 30 jours. Moi, je pense que 15 jours, c'est correct
compte tenu que, ces cas-là, il n'y en a pas 10 000, là, par année, là,
dans ça, là.
Puis,
peut-être, les situations que vous évoquiez tantôt, là, une grosse coopérative,
etc., là, les situations qui peuvent entraîner une liquidation forcée,
quand on regarde dans la loi, là, c'est : «Le nombre de membres devient
inférieur au nombre minimum» qui est prévu — donc,
ce serait... ça ne pourrait pas se produire dans le cas que vous soulevez — «elle a
omis de tenir l'assemblée annuelle» dans les délais prévus, dans les six mois
de la fin de l'année financière — ça me surprendrait qu'une coopérative
d'une telle ampleur ne tienne pas son assemblée annuelle dans les délais — puis elle n'a pas transmis de rapport annuel au
ministre de l'Économie dans le délai imparti. Je pense que... Si la
coopérative est relativement importante, je pense que le conseil
d'administration de la coopérative va être assez responsable pour respecter
cette disposition-là.
Mais, si on arrivait au-delà de ça, bien,
effectivement, là, le délai qui est accordé au conseil québécois, c'est de
15 jours à la suite de la communication du liquidateur.
M. Fontecilla : Est-ce
que... Tantôt, vous avez dit que vous avez en tête un cas précis, très bien,
mais est-ce que c'est une situation courante, ou extrêmement rare, ou
est-ce que vous avez des...
M. Hudon
(Alain) : Moi, les informations que j'ai obtenues, là, qui
ne sont pas précises mais... Les situations où il y a un avis de défaut qui est transmis par le ministre, il y en a
quand même quelques-unes par année, justement, pour les cas que j'ai mentionnés
tantôt : défaut de tenir l'assemblée annuelle, de remettre le rapport
annuel dans les délais, etc. Mais, compte tenu qu'il y a toujours une
possibilité de remédier au défaut, les situations où on arriverait à... le
dépôt d'un avis de liquidation qui entraînerait... au Registraire des
entreprises, qui entraînerait la dissolution, là, je pense qu'on les compte sur
les doigts d'une main par année, puis je ne suis même pas sûr, là. Je n'ai pas
les chiffres exacts, là, mais il n'y a pas beaucoup de cas, là.
M. Fontecilla : Est-ce qu'il y
a quelqu'un qui pourrait tenir à jour ce chiffre-là ou c'est vraiment... c'est tellement éclaté comme secteur? Parce qu'il y en a
plusieurs, coopératives d'habitation, qui ne sont même pas affiliées à
un... d'après ce qu'on a compris, là.
M. Hudon (Alain) : Bien, moi,
j'ai l'impression... Compte tenu que c'est les ministres qui délivrent les avis
de défaut, j'ai l'impression qu'au ministère ils doivent avoir les chiffres
annuels, là, j'imagine. Mais je ne les ai pas, les chiffres, personnellement.
M. Fontecilla : C'est bien pour
moi.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Ça va? Alors, la députée de Mille-Îles avait une question.
• (17 h 40) •
Mme Dufour : Oui. Merci. En
fait, c'est plus philosophique, peut-être, là. On a parlé tout à l'heure de la difficulté, là, de coaching. Peut-être qu'il y
avait des... Tu sais, on poussait un peu vers un regroupement pour qu'il y
ait une professionnalisation des membres de coops. Et je me demandais si on
avait envisagé de peut-être rendre obligatoire la formation, une formation de
base, comme, d'ailleurs, dans le PL n° 16, on l'a fait pour les membres de
comités consultatifs d'urbanisme. M. le
sous-ministre va peut-être s'en rappeler, c'était un amendement que j'avais
proposé. Puis, comme membre de conseil de ville, quand moi, j'étais élue, on
devait... Même si la municipalité a 30 habitants, il faut suivre une
formation.
Tu sais,
donc, compte tenu qu'on gère de l'immobilier, que ça peut avoir des
conséquences quand même à long terme,
est-ce que ça ne devrait pas être comme dans les prérequis pour faire partie...
être membre, bien, être... comment on
appelle ça, là, mais membre du conseil d'administration, là, de la coopérative,
là? Je ne sais pas si ça a été envisagé, si c'est quelque chose... En
tout cas, moi, il me semble que ça... En tout cas, à vous entendre, j'ai
l'impression que ça manque, qu'il devrait y
avoir quelque chose, juste minimal, au minimum, pour que tout le monde
comprenne c'est quoi, ses obligations, les engagements, ses
responsabilités puis dans quoi qu'il s'embarque. Puis il y a peut-être... On
éviterait peut-être d'avoir des membres qui iraient au-delà de leurs droits, de
leur... tu sais, comme ça se voit dans toutes sortes
de métiers ou de postes bénévoles où les gens, quand ils ne connaissent pas
trop leur rôle, des fois, ils dépassent les limites ou ils ne font pas le minimum qu'ils devraient faire. Donc,
bref, c'était ma question. C'est pour ça que je disais : C'est plus
philosophique, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, est-ce que vous avez une réponse, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Oui, j'ai une
réponse, mais, peut-être, ça peut être intéressant d'entendre M. Foster.
Effectivement, c'est un peu plus philosophique, mais on s'en va vers...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, allez-y, M. Foster.
M.
Foster (Claude) : Écoutez, les fédérations sont présentes. Il y a
quand même plusieurs formations. Évidemment, on ne peut pas obliger les
gens présentement, mais la majorité des personnes qui travaillent dans des
coops, parce qu'ils veulent participer au milieu coopératif, vont suivre les
formations, vont être accompagnés par les regroupements. Et on parle de
fédérations locales. Après ça, on a la confédération en haut. Donc, ils ont des
congrès, des... des rencontres pour être capables, justement, là, de trouver
les meilleurs moyens.
Je dirais que le cas d'espèce qu'on a, là, puis
ce qui est amené dans la loi, là, c'est ce qu'on entendait tantôt de notre collaborateur, c'est que c'est minime,
hein, parce qu'habituellement, là, le milieu coopératif ne veut pas
perdre de coops. Alors, habituellement, ils sont là pour supporter. Mais il y a
présentement, là, de nombreuses formations qui sont données. Il y a vraiment un
accompagnement. Mais, si la personne ne veut pas avoir l'accompagnement, vous
comprendrez, là, que ça devient plus difficile. Mais c'est une minorité qu'on
peut constater.
Mme Dufour : Mais, par curiosité...
Tu sais, vous avez mentionné tout à l'heure : S'il y a une garantie de prêt, il y a possibilité d'intervenir. Alors, s'il
y a une garantie de prêt, que la SHQ a mis des sommes, il n'y aurait pas
moyen que ça, ça implique de dire : Bien, ça... tout nouveau membre du
conseil d'administration doit suivre une formation minimale de, je ne le sais
pas, moi, une heure en ligne, là? Tu sais, c'est... Je ne parle pas de quelque
chose de lourd, là, mais un minimum de c'est quoi, ses droits et... c'est ça,
responsabilités.
Le Président (M. Schneeberger) : M. Foster.
M.
Foster (Claude) : La semaine dernière, on
vous parlait, là, des conseillers en gestion. Alors, dès qu'il y a une garantie
de prêt, il y a un conseiller en gestion de la Société d'habitation du Québec qui
va accompagner ces gens-là pour, justement, les amener
vers, entre autres, les fédérations ou les confédérations. Puis, dans certains
cas, même, du fait qu'on est garantisseur
hypothécaire, les gens vont les aider s'ils ne font pas partie de ces
groupes-là. Mais il va s'assurer que
ces gens-là aillent chercher, de par des pairs, des gens qui connaissent très,
très bien le milieu coopératif, le support. Puis, ultimement, à la
Société d'habitation, on va être présents, là, pour les aider par le biais des
conseillers en gestion.
Mme Dufour : OK.
Puis ça, les conseillers en gestion, c'est de facto, là, dès qu'il y a un...
C'est ça. Puis, s'il y a un administrateur
récalcitrant, là, je comprends qu'il y a des dispositions qu'on a... tu sais,
qu'on a passées, là, dans le projet de loi, pour rendre inhabiles des
gens, mais, dans le cas où c'est plutôt quelqu'un de rebelle, entre guillemets,
donc, qui ne peut pas être inhabile, mais que ça peut avoir des conséquences,
est-ce qu'ils peuvent intervenir, à ce moment-là, pour demander un changement
d'administrateur?
M.
Foster (Claude) : Absolument. Ils sont
présents à des conseils d'administration. Et, ultimement, on peut aller avec
une administration provisoire qui est recommandée auprès de la ministre.
Mme Dufour : OK.
Excellent. Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va comme ça? Député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Si je comprends bien, là, votre dernière phrase, là,
c'est comme... avec... c'est ce qu'on a vu la
semaine dernière, là, avec les offices
municipaux d'habitation. S'il y a
un lien financier, là, une garantie de prêt, etc., la SHQ a un pouvoir
de mise en tutelle d'une coop.
Une voix :
...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, ça va comme ça? Alors, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce
que l'amendement qui introduit l'article 12.4 est adopté?
Des voix :
...
Le Président (M. Schneeberger) :
Adopté. Parfait. Alors, nous en sommes maintenant à l'article 36.3.
Mme Duranceau :
Oui, qui est une modification
pour les règles transitoires. Donc, oui, c'est un amendement qui
introduit un article, oui. Donc, insérer, après l'article 36.2 du projet
de loi tel qu'amendé, le suivant :
36.3. Les
dispositions de l'article 191.1 de la Loi sur les coopératives, édicté par
l'article 12.4 de la présente loi, ne
s'appliquent qu'à l'égard d'une coopérative d'habitation ayant fait l'objet
d'un décret de dissolution déposé au registre des entreprises en
application de l'article 190 de la Loi sur les coopératives après le
(indiquer ici la date qui précède celle de la sanction de la présente loi).
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, est-ce que nous avons des questions sur
l'amendement? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : ...ça
vient modifier l'article qu'on vient juste d'adopter?
Mme
Duranceau : Ça vient dire que ça va être applicable seulement à partir
de la sanction de la présente loi.
Mme Dufour : OK. OK. Donc, toute...
Comme la cause qu'on parlait, là, ce ne serait pas applicable à ce moment-là.
Mme
Duranceau : Bien là, s'il y avait une transaction ou une offre d'achat
en ce moment, Revenu Québec serait obligée de choisir la plus élevée des
offres, parce qu'ils n'ont pas... ils ne sont pas habilités en vertu du nouvel
article, là, à choisir autre chose. Donc, toute situation telle que celle qu'on
décrivait qui surviendra après la date de la sanction pourra être visée par le
nouvel article 191.1.
Mme Dufour : OK.
Donc, le cas qu'on parlait tout à l'heure, il n'y a pas eu de décret de
dissolution encore. C'est ce que je comprends.
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Merci, M. le Président. Bien, le cas dont on parlait, au
contraire, il y a eu un décret de dissolution. Donc, ce que ça dit, l'article
ici, c'est que ça ne s'applique pas aux affaires en cours à la sanction. Donc,
ça va être uniquement les nouvelles affaires, donc, les nouveaux décrets de
dissolution qui vont être déposés par le ministre à compter de la sanction. La
procédure exceptionnelle qu'on a prévue précédemment va s'appliquer.
Mais,
pour les décrets de dissolution qui seraient déposés aujourd'hui, qui ont été
déposés hier, qui seront déposés demain,
tant que la sanction n'est pas arrivée, bien, ces coopératives qui seront
visées par ces décrets ne seront pas visées par la procédure qu'on a
vue... exceptionnelle qu'on a vue précédemment.
Mme Dufour : OK.
Puis il n'y a aucune mesure exceptionnelle, comme un décret, justement, qui
peut être pris pour faire en sorte que
celle-ci soit... celle... le cas que vous parliez tout à l'heure puisse être
soumis à ces règles-là.
M. Hudon
(Alain) : Bien, moi, je n'ai pas parlé d'un cas en particulier.
Mme Dufour : Mais,
tout à l'heure, il y avait un cas.
M. Hudon
(Alain) : Mais, s'il y avait un cas en particulier qui s'appliquait
aujourd'hui, c'est le régime tel qu'on le connaît aujourd'hui qui s'applique.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va comme ça?
Mme Dufour : OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui? Alors, s'il n'y a pas d'autre question sur
l'amendement, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 36.3 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Nous en sommes maintenant à
l'article 37.1.
Une voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors, oui, c'est bien. Moi, j'allais faire la
même demande.
Alors, nous allons
faire une... nous allons faire, pardon, une petite pause. Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 48)
(Reprise à 18 h 01)
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, nous reprenons les travaux. Alors, je laisse la
parole à Mme la ministre pour présenter l'article... l'amendement de
l'article 37.1.
Mme
Duranceau : Oui. Donc, l'article 37.1, alors, c'est une
insertion, un nouvel article et qui est plutôt long à lire, là. Alors, je vous
lis ça :
37.1. Le ministre
ayant l'autorité sur un immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à des fins de
logement social ou communautaire ou de
logements destinés à des personnes aux études au sens de l'article 1979 du
Code civil, l'aliéner, à titre gratuit ou onéreux, à une coopérative
d'habitation, un organisme sans but lucratif ou un office d'habitation. Le
ministre peut aussi en transférer l'autorité à un autre ministre pour que ce
dernier l'aliène aux mêmes conditions.
Une municipalité
ayant la gestion d'une partie des territoires du domaine de l'État en vertu
d'une entente de délégation de gestion visée
à l'article 17.22 de la Loi sur le ministère des Ressources naturelles et
de la Faune peut, avec l'autorisation du ministre ayant l'autorité sur
l'immeuble et malgré toute disposition d'entente de délégation, aliéner un
immeuble dont elle a la gestion aux conditions prévues au premier alinéa.
Un
centre intégré de services de... un centre intégré de santé et de services
sociaux, un établissement regroupé ou un établissement non fusionné
visés par la Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la
santé et des services sociaux notamment par
l'abolition des agences régionales, un centre de services scolaire, une
commission scolaire ou un collège d'enseignement général et
professionnel peut également, avec l'autorisation du ministre qui en est
responsable, aliéner un immeuble aux conditions prévues au premier alinéa.
La section III.2
de la partie III de la Loi sur les compagnies ou la sous-section 2 de
la section I du chapitre IV du titre II de la Loi sur les
coopératives, selon le cas, s'applique à tout immeuble acquis en application du
premier, du deuxième ou du troisième alinéa, avec les adaptations nécessaires.
À l'exception des
dispositions de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, de la Loi sur
le patrimoine culturel, de la Loi sur la protection du territoire et des
activités agricoles, de la loi... de l'article 272.15 de la Loi sur l'instruction publique et de l'article 180 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux, une aliénation
visée au premier alinéa... une aliénation visée au premier, au deuxième ou au
troisième alinéa n'est assujettie à aucune autre condition que celles prévues
par le présent article ou par un règlement du gouvernement pris sur
recommandation conjointe du ministre des Finances et du ministre responsable de
l'Habitation ou que celles déterminées par le ministre ou l'organisme visé au
deuxième alinéa... au deuxième ou troisième alinéa.
Un règlement du gouvernement pris en vertu du
cinquième alinéa peut prévoir les cas où l'autorisation d'un autre ministre est
requise, auquel cas cet autre ministre peut assortir son autorisation d'autres
conditions.
Le présent article ne
s'applique qu'à l'égard d'un immeuble ayant fait l'objet d'une offre d'achat
acceptée ou dont l'aliénation a lieu au
cours d'une période de cinq ans débutant à la date de l'entrée en vigueur du
premier règlement du gouvernement pris en vertu du cinquième alinéa.
Alors donc, oui, bien, écoutez, grosso modo, là,
on veut que des biens de l'État puissent être aliénés selon qui les détient dans l'État, là, selon le ministère,
que ça puisse être disposé à titre gratuit ou onéreux en faveur d'une
coopérative d'habitation, d'un OBNL ou d'un office d'habitation, tout ça,
évidemment, dans un contexte de montage financier pour faire des projets
d'habitation qui seront des projets sociaux ou... là, ici, on dit «à des fins
de logements sociaux ou communautaires ou de logements destinés à des personnes
aux études». Donc, on pourrait rajouter notre notion d'abordable, là, ici,
amplement discutée tantôt, mais c'est ça, la logique, là.
Ça fait que c'est les biens excédentaires de
l'État, qu'ils soient au ministère de la Santé, qu'ils soient au niveau du
ministère de l'Éducation, pour que ça puisse être... contribuer dans différents
projets d'habitation. Puis là ça pourrait être vendu... ça pourrait être
transféré à titre gratuit ou à une valeur inférieure à la valeur marchande,
mais évidemment ça va faire partie de la
contribution du gouvernement dans des projets d'habitation. Mais c'est juste
une autre façon de... Tu contribues à
un projet d'habitation sociale, abordable, là, c'est «sociaux ou communautaires
ou de logements destinés à des personnes» étudiantes, on pourra y
revenir, là, mais c'est pour y contribuer en nature plutôt qu'en argent dans ce
cas-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Une question sur
le deuxième...
Une voix : ...
Mme Duranceau : Gros article, oui.
Mme Dufour : Oui, c'est très gros.
J'ai réfléchi...
Mme Duranceau : Gros article à
6 heures, là. Je suis d'accord.
Mme Dufour : J'ai réfléchi, mais le
deuxième paragraphe me soulève tout de suite une question, là. On dit :
«Une municipalité ayant la gestion d'une partie des territoires du domaine de
l'État...» Donc là, on...
Mme Duranceau : «En vertu d'une
entente de délégation».
Mme Dufour : «En vertu d'une entente
de délégation». Ça fait que, là, ici, on ne parle pas... Parce qu'une
municipalité, actuellement, peut déjà, là, céder un terrain ou, tu sais, un...
comme contribution.
Mme Duranceau : Oui, mais là ce
serait quelque chose... C'est le terrain qui est... dont la municipalité a la
gestion, mais en vertu de la Loi sur le ministère des Ressources naturelles.
Puis ça, ça existe, là.
Mme Dufour : Ça, c'est un cas
particulier, là. Je ne sais pas exactement...
Mme Duranceau : Non, non, non. Bien,
ça existe, là. Moi, j'en ai dans ma circonscription, là.
Mme Dufour : Mais c'est quoi? C'est
comme une réserve naturelle qui a été... C'est des terres de l'État, mais ce
n'est pas fédéral, là. On parle de...
Mme
Duranceau : Non, non. C'est des terres de l'État qui
seraient... Puis il y a des terres qui appartiennent au ministère des
Ressources naturelles et de la Faune qui sont... qui ne seront pas... qui ne
seront pas exploitables sur le plan des
forêts, là, par exemple, mais qui appartiennent quand même à l'État. Puis ça,
les villes peuvent les utiliser, là.
Mme Dufour : Mais là est-ce que
c'est une contribution? À ce moment-là, ça fait partie des contributions de la
municipalité dans un cas comme ça, pour le deuxième...
Mme Duranceau : Bien, dans ce
cas-là, oui, ce serait... Bien non...
Mme Dufour : Bien, c'estparce
que tout le reste touche l'État, là.
Mme Duranceau : Non, non. Ce serait
une contribution du gouvernement.
Mme Dufour : OK.
Mme
Duranceau : Donc, probablement qu'on viendrait dire : Bien là, on
contribue en nature, ça vaut x, ça fait que
la subvention qu'on va donner, par ailleurs, bien, elle sera moindre. Mais,
encore une fois, parce qu'on voit ça souvent dans
des projets privés, là, je vais faire attention, mais où tu as plusieurs
personnes qui se mettent ensemble, il y a
quelqu'un qui contribue le terrain, d'autres vont amener d'autres expertises,
puis là on a un montage du projet qui part
de... quelqu'un qui vient contribuer le terrain ou qui vient contribuer la
bâtisse, puis après ça le projet se développe, bien, c'est pour permettre à l'État d'être agile. Puis on donne cette
permission-là pour une période de cinq ans pour que, dans le contexte
actuel... puis là il y a quand même beaucoup de restrictions, là, qui sont...
qui demeurent imposées, mais venir donner une opportunité de contribuer plus
facilement un des biens de l'État dans un projet d'habitation.
Mme Dufour : Ça fait que, par exemple, une ancienne école
pourrait... ou un ancien CHSLD qui ne serait pas utilisé pourrait être
cédé, puis ça ferait... Il y aurait une évaluation de la valeur de ce qui est
cédé.
Mme
Duranceau : Puis ça représenterait la contribution.
Mme Dufour : Une
partie de la contribution du gouvernement...
Mme
Duranceau : C'est ça. Exactement.
Mme Dufour : ...ou
de la SHQ, là. Est-ce que c'est la SHQ, à ce moment-là, qui fait le transfert?
C'est vraiment... C'est le gouvernement.
Mme Duranceau :
Non. C'est... Justement, c'est
pour pouvoir permettre le transfert direct, parce que, sinon, ce qu'il aurait fallu faire, c'est transférer à la
JVM, à la valeur marchande, entre, disons, le ministère de l'Éducation
puis la SHQ, puis là après ça tu transfères... La SHQ aurait contribué, mais
même la SHQ n'était pas habilitée à disposer en bas de... Bien là, on
contribuerait à valeur marchande dans ce cas-là, là, de toute façon, mais ça
évite un transfert entre ministères avant que ce soit contribué à un OBNL,
disons.
Mme Dufour : OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui. Je... Peut-être faire... Je vais souligner un
élément que j'ai beaucoup aimé dans le premier paragraphe, quand on a
parlé de logements sociaux ou communautaires ou de logements destinés à des
personnes aux études. Ici, on ne parle pas d'abordable.
Mme
Duranceau : Je sais, puis, je pense, c'est un problème.
Mme Dufour : Bien, moi, je trouvais ça bien, tu sais, je
trouvais ça très bien de même, qu'on s'assure que ça reste des biens
publics, d'une certaine façon, là.
• (18 h 10) •
Mme
Duranceau : Moi, je pense que, sincèrement, on a eu une bonne
discussion sur ça tantôt, là. Il faut le modifier...
Mme Dufour : C'est
drôle, j'aurais pris celle-là pour toutes les autres.
Mme
Duranceau : ...àmoins que mes avocats disent le contraire, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, Me Veilleux. Bien oui, moi, je vous ai fait...
tout à l'heure, là, pour les trois, là, ça fait que le consentement est fait.
Me Veilleux.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Donc, Jean-Pierre Veilleux, notaire et légiste au
ministère de la Justice.
En fait, la rédaction
actuelle de l'article se calque sur les dispositions qui sont applicables en
vertu de la Loi sur les compagnies et de la Loi sur les coopératives à l'égard
des OBNL, des coopératives et également des offices d'habitation, auxquels on réfère au quatrième alinéa. Donc, on vient
poser certaines conditions à l'aliénation, notamment, le maintien de
l'affectation sociale et communautaire, d'où la rédaction actuelle. Ça pourrait
causer un enjeu à cet égard-là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : C'est
exactement ça que je disais. C'est bien, parce qu'ici on maintient, avec la
façon que c'est libellé, on maintient la vocation sociale, communautaire, alors
que, quand on ouvrait la porte, tout à l'heure, à «abordable», on n'avait pas
cette certitude-là, qui était une préoccupation de mon collègue de
Laurier-Dorion, à juste titre. Je ne sais pas si mon collègue a des questions,
parce que j'en aurais d'autres, mais je vais le laisser y aller.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. Tout d'abord, on prévoit, à cet article-là, une date de
péremption, là. C'est cinq ans après. Première question... Donc, c'est dans les
commentaires qu'on le lit, là. Attendez une minute. Durée... pendant une durée
de cinq ans. J'ai lu rapidement. Mais pourriez-vous m'indiquer où la période de
cinq ans est indiquée dans l'article proposé?
Mme Duranceau : C'est au dernier
paragraphe.
M. Fontecilla : Au dernier
paragraphe.
Mme Duranceau : «Le présent article
ne s'applique qu'à l'égard d'un immeuble ayant fait l'objet d'une offre d'achat
acceptée ou dont l'aliénation a lieu au cours d'une période de cinq ans...»
M. Fontecilla : OK. Parfait. Et
pourquoi s'arrêter au bout de cinq ans, en si bon chemin, là? Pourquoi ne pas
avoir une option de renouvellement de cet article-là : Bien, OK, après
cinq ans, on arrête, mais, si jamais on décide, pour x, y raison, on décide de
continuer, bien, il y a un renouvellement de la disposition?
Mme Duranceau : Bien, je suis
d'accord avec vous, M. le député de Laurier-Dorion. En fait, moi, je pense que
ça ne devrait pas être temporaire, cette mesure-là.
M. Fontecilla : Ou temporaire
renouvelable.
Mme Duranceau : Bien, c'est ça, la
logique. C'est que c'était cinq ans, puis on verra. Vu que c'est des pouvoirs, des superpouvoirs, entre guillemets, on
les mettait, comme les articles qui suivent, là, on les mettait
temporaires. On les mettait pour une période de cinq ans puis on allait s'y...
on allait se repencher là-dessus éventuellement. Parce qu'on sort du cadre.
Vous comprenez qu'on sort du cadre rigide habituel. Alors, je pense que tout le
monde était d'avis que cinq ans nous donnaient le temps de réagir et de se
réajuster. C'est pour ça. C'est ça, la logique.
M.
Fontecilla : Je vais y revenir parce que c'est un aspect
important, là, mais, tout d'abord, j'aimerais comprendre l'esprit et la mécanique, là, le cheminement de
cet article-là. C'est le ministre ayant l'autorité sur un immeuble.
Donc, ça peut être plusieurs ministres. Ce n'est pas la ministre de
l'Habitation. Donc, c'est chaque ministre qui peut décider, qui voit son parc immobilier, en tout cas, celui...
son parc immobilier, le parc immobilier sous son autorité, et il dit :
Bien, tel ou tel, ça peut être un établissement en santé ou en éducation, tel
et tel bâtiment, je pourrais considérer que... à l'aliéner pour un but... à une
coopérative d'habitation, un OSBL ou un office d'habitation. C'est ça, la...
C'est chaque ministre qui va décider, là.
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme
Duranceau : Bien, c'est que chaque ministre est... Merci, M.
le Président. Chaque ministre est responsable de ce qui est sous sa gouverne, là, évidemment.
Donc, le ministre de l'Éducation, s'il y a des écoles, bien, ultimement,
la commission scolaire ou le collège ne peut pas disposer en faveur d'un OBNL,
même s'il pense que c'est une bonne idée. Il faut qu'ils s'en remettent à leur
ministre, qui, lui, a... Honnêtement, le ministre, tu sais, il va regarder ça
puis, s'il pense que c'est une bonne idée ou pas une bonne idée, il peut dire
oui ou non.
Mais actuellement ce qui se produit, c'est qu'on
a... On parlait d'une école, là. Il y en a un, exemple d'école, où, bien là, ce n'est plus le bon édifice pour des
fins scolaires puis ce serait peut-être un bon édifice pour
l'habitation. Alors, nous, on a été interpelés, mais on a un peu les mains
liées pour provoquer une transaction ou une contribution à un OBNL, parce que,
là, il y a obligation de transfert à la valeur marchande, puis qu'il y ait
compensation pour ça.
Alors, si on a cette latitude-là ici, bien, ça
pourrait permettre un montage financier qui est différent, qu'on n'a jamais
fait, qu'on n'a jamais vu avant en habitation. Bien là, on pourrait
dire OK. Donc, le ministre de l'Éducation donnerait son accord ou
dirait : Écoute, je transfère au ministre... je transfère mon droit, par
rapport à ça, au ministre de l'Habitation, qui va décider ce qu'il advient de
ce...
M. Fontecilla : Ah! donc, il y a un
transfert de responsabilité.
Mme Duranceau : Ça dit, au premier
paragraphe : «Le ministre peut aussi en transférer l'autorité à un autre
ministre pour que ce dernier l'aliène aux mêmes conditions.» Ça, c'était dans
le premier paragraphe.
M. Fontecilla : Je sais que les
anciennes commissions scolaires, devenues aujourd'hui centres de services
scolaires, avaient toute une politique, selon la commission, là, pour
l'aliénation, là. Souvent... À l'époque, là, c'était souvent au profit soit du secteur communautaire ou des loisirs, parce
que c'est des locaux appropriés pour ça. Je suppose que ces politiques
demeurent. Mais le ministre responsable, malgré la... Parce qu'il doit exister
des politiques, une façon de faire pour aliéner des biens... des biens de
l'État, finalement, là, mais il peut choisir une autre procédure. Il peut
dire : Soit que je le vends moi-même ou je transfère cette responsabilité
à... non pas passer par la politique déjà établie,
là, et la transférer à vous, à la ministre de l'Habitation, ou à un autre
ministre, on ne spécifie pas ici, ou lui-même, il décide.
Donc,
chaque ministre, par rapport à son parc immobilier, va avoir deux chemins,
là : Soit que je suis la procédure habituelle, là, c'est-à-dire
j'aliène cette école-là au profit d'un centre communautaire, ou au profit d'un
privé, ou que sais-je, là — si
je comprends bien, c'est toujours en fonction de la meilleure offre, là, le
meilleur prix — ou
je choisis la deuxième option, je l'aliène au profit du logement social et
communautaire.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Merci. Là, la
prémisse de base, c'est qu'il y a un projet d'habitation, OK? Puis c'est dans
ce contexte-là qu'un immeuble est aliéné ou qu'on devra se poser la question,
là : Est-ce qu'on va à travers cet article-là?
Normalement, chaque ministère a des règles à
suivre pour disposer d'un immeuble, puis il n'y a personne au gouvernement qui
peut disposer en bas de la valeur marchande. Donc, si on veut permettre des
dispositions à titre gratuit... On s'entend,
là, si on dispose à titre gratuit, bien, il n'y a pas de compensation. Donc, ça
voudrait dire, par exemple, que, si on prend un exemple d'une école,
bien, il n'y a pas de compensation. Donc, si l'immeuble vaut 10 millions,
bien là, la commission scolaire n'a pas sa compensation de 10 millions si
c'est ça, la valeur marchande. Il y a peut-être d'autres raisons où on ferait
ça... ou il y aura peut-être compensation ailleurs, avec d'autres crédits
budgétaires.
Mais c'est vraiment pour une souplesse sur une
transaction donnée, pour un montage financier, de dire : Bien, l'école, la commission scolaire va
contribuer l'immeuble dans le projet, puis on va considérer, d'un point de
vue du gouvernement, bien, que cet immeuble-là, qui a une valeur x, va
correspondre à la contribution du gouvernement dans ce projet-là. Puis ça
pourrait être l'unique contribution du gouvernement qui sera comptabilisée à la
valeur marchande pour la... au niveau de l'OBNL, mais qui n'aura pas de
déboursé qui sera requis. Mais, en ce moment, ça ne se peut pas, là, ça. L'OBNL
est obligé de payer la valeur au gouvernement.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Ça pourrait s'appliquer, peut-être, dans un... Comment dire? Dans un
cas idéal, là, ça pourrait être un grand stationnement qui est... Bon, mettons
qu'on va en prendre une partie pour le donner à une...
Mme Duranceau : Oui, oui, d'un
CIUSSS, mettons, là, d'un hôpital, mettons.
• (18 h 20) •
M. Fontecilla : Par exemple. Là,
c'est simple. Donc, est-ce que vous parlez d'un immeuble? Est-ce qu'on parle
aussi du foncier, là? Est-ce qu'il y aurait une nécessité... Parce que, tantôt,
on a approuvé... on a adopté des articles,
là, où est-ce qu'on insistait... toute une série d'articles, là, où est-ce
qu'on insistait sur le foncier, là, l'immeuble foncier. Ici, on parle...
Mme Duranceau : Bien, c'est
immeuble encore. Je pense que ça inclut le fonds de terre, là.
M. Fontecilla : Il n'y aurait
pas... Ce n'est pas pertinent d'inclure le foncier.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Mon avocat.
Le Président (M. Schneeberger) : Ah!
OK. Alors...
Mme Duranceau : Je pense que ça
doit... En tout cas, ça doit être inclus, mais...
Le Président (M. Schneeberger) : Me Veilleux,
oui.
Mme Duranceau : Ça inclut le
foncier.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Excusez-moi.
Pouvez-vous répéter la question?
Mme Duranceau : Est-ce
que, «immeuble», dans la lecture que vous faites ici, «le ministre ayant
l'autorité sur un immeuble», on inclut le foncier, donc, on inclut le
terrain là-dedans?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Lorsqu'on
parle d'immeuble, on parle de tout terrain, bâtiment ou... bâtiment sur un
terrain. C'est le terme très large pour viser, en fait, tous les cas de figure.
M. Fontecilla : Je suis tout à
fait d'accord avec vous, mais... Je ne sais pas si vous étiez là tantôt, mais
on a adopté des articles où est-ce qu'on voulait, justement, rendre le foncier
explicite. On disait que c'était implicite, mais on voulait le rendre explicite
et on disait «le fonds foncier — "le fonds foncier", c'est
l'expression utilisée? — et
l'immeuble». On a fait cette opération-là tantôt pour rendre... Parce que, là,
vous nous dites, là : Tout immeuble, de façon implicite, ça comprend le foncier, mais
tantôt on a adopté des... justement, des articles, là, pour rendre le
foncier explicite, pour éviter tout problème, etc. Donc, la question que je me
pose : Est-ce qu'on devrait faire la même opération ici, là?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Actuellement,
on est dans une disposition très particulière qui serait dans des dispositions transitoires d'un projet de loi
annuel. Probablement que les autres dispositions s'intégraient dans un
cadre législatif existant qui pouvait mener... je ne sais pas exactement de
quelles modifications vous parlez, mais qui peut mener à une nécessité de venir faire ces précisions-là. Ici, on n'en a
pas besoin parce qu'on est... on peut référer directement au Code civil
et aux différentes définitions qui parlent d'immeuble. D'ailleurs, c'est aussi
des dispositions qu'on va retrouver dans les
différents... différentes lois sectorielles des ministères, des organismes pour
la vente de biens immobiliers.
M. Fontecilla : Donc, ici...
Le
Président (M. Schneeberger) :
...de vous interrompre, parce que
Mme la ministre voudrait rajouter quelque chose à la question.
Mme Duranceau : Ce à... Merci,
M. le Président. Ce à quoi vous faites référence, les modifications qu'on a
faites à la Loi sur les coopératives puis la Loi sur les compagnies, il y avait
une précision qui était requise, là. Ça fait que je ne suis pas sûre que c'est
ce à quoi réfère notre légiste ici. Donc, le terme «immeuble», à 37.1, selon
mon avocate à la SHQ, on inclut les terrains. C'est inclus dans la notion
d'immeuble. Ça fait qu'il n'y aurait pas d'ajout additionnel à faire, là.
Donc, effectivement, ça pourrait viser... Puis
ça, c'est un très bon exemple, un terrain de... Un terrain excédentaire,
disons, d'un hôpital pourrait être cédé dans un projet d'habitation par le
CISSS pour, justement, loger des infirmières, puis on pourrait voir cette
nécessité d'agilité là dans des vraies transactions, là. Donc, c'est ce que ça
viendrait permettre, qui n'est pas possible en ce moment, là. Puis ça pourrait
permettre de boucler le montage financier dans certains cas, ce qui serait...
M. Fontecilla : Tout à fait...
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui.
Là, l'État est en train d'aliéner une partie de son actif, là, dans un but très
précis, habitation, mais, encore plus précis, une coopérative
d'habitation, un organisme sans but lucratif ou un office d'habitation, là. Il faut, selon moi... Est-ce que les garanties... Je
suis sûr que vous allez me répondre, en tout cas, j'espère, par l'affirmative,
là. Est-ce que toutes les garanties sont... existent dans tout le... comment
dire, le système juridique québécois pour que cette affectation sociale et
communautaire existe à perpétuité, donc, pour que ça reste toujours dans...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce que...
M. Fontecilla : ...parce que
c'est une partie de l'actif qui appartient à tout le monde, là, que ça ne
puisse jamais sortir de l'affectation sociale et communautaire?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui.
Bien, c'est la prémisse de base de l'article, hein, qu'un ministre peut... qui
a l'autorité sur un immeuble, peut, afin qu'il soit utilisé à des fins
de logement, puis là on va redéfinir ça, là, mais à des fins de logements
sociaux, abordables ou de logements destinés à des personnes aux études...
Donc, c'est juste dans ce contexte-là qu'une aliénation, telle qu'on la définit
ou on la décrit ici, pourra être faite. Donc, on le préserve, là, le... C'est
la condition de base. Sinon, cet article-là ne s'applique pas.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Mais ma question,
c'est... J'ai la garantie... Au moment de la transaction, c'est le cas.
L'affectation... Donc, on aliène un bien public, qui appartient à l'ensemble de
la population, au profit d'habitation qui est, par définition... Bien, enfin,
c'est une entité qui n'est pas tout à fait publique, là, mais qui a une mission
sociale et communautaire qui est bien comprise et implantée au Québec, là. Mais
moi, je vois dans le long terme, et, dans l'immobilier, souvent, c'est à la fin
de l'hypothèque, après 35 ans, là. Est-ce qu'on a les assurances que ce terrain-là, cet actif-là, qui, au début,
appartenait à l'État, va rester à perpétuité — quand j'utilise le terme «perpétuité», là,
c'est perpétuité, là — c'est-à-dire
qu'il va toujours rester dans une affectation sociale et communautaire?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau :
Oui. Donc, effectivement, c'est
un bon point. Puis c'est au paragraphe quatre. Là, on réfère à des
sections, là, avec des numéros. Bien, grosso modo, la section III.2 de la
partie III de la Loi sur les compagnies puis, bon,
l'équivalent, disons, dans la Loi sur les coopératives vont s'appliquer aux
immeubles en question. Ça, ça va viser... Ça
fait en sorte qu'il ne pourrait pas y avoir d'aliénation subséquente à un tiers
ou être utilisée à d'autres fins que
le logement social, bon, social, abordable, étudiant, sans l'autorisation
préalable de la ministre de l'Habitation et du ministre de l'Économie,
si on parle d'une coopérative. Donc, ce paragraphe-là vise exactement ce que
vous décrivez.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Est-ce que ça vous convient, M. le député de
Laurier-Dorion?
M.
Fontecilla : Oui, mais...
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
M.
Fontecilla : Très bien. Mais là on est dans une... J'aimerais
savoir... On est dans une situation où soit un ministre, le ministre de
l'Éducation, de la Santé... Bien, finalement, c'est le ministère de la Santé et
de l'Éducation, là, les principaux concernés. Tous les... Je suppose que...
Enfin, il y a différents actifs un peu partout, là, mais les grands détenteurs,
c'est la Santé et l'Éducation, là. Donc, c'est soit...
Mme
Duranceau : Transport.
M.
Fontecilla : Le Transport, c'est vrai. Le ministre en titre d'un
ministère X va lui-même... peut décider ou donner la responsabilité à la
ministre de l'Habitation. Comment... Et ça, si vous introduisez cet article,
parce qu'on vit une crise du logement, parce qu'il faut produire davantage de
logements, etc., là, comment vous allez faire pour opérationnaliser cette disposition-là si elle est adoptée? Comment vous
allez convaincre vos collègues, là : Donnez-moi de l'actif, là?
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Alors, oui, alors, deux choses. Comme le mentionne ma
collègue, là, députée de Labelle, souvent, il y a des opportunités qui viennent
du milieu, puis là on va être capables d'y répondre. Ça fait que ça, c'est une
portion de la réponse.
L'autre portion de la
réponse, on va, dans les prochaines semaines, rendre disponible une liste de
tous les actifs excédentaires de l'État. Puis là il y aura sans doute des
opportunités, encore une fois, qui vont venir du milieu pour créer des opportunités de projets. Le travail est en train de se
faire, là, pour identifier ces actifs-là puis être certains... C'est une
chose d'identifier les actifs excédentaires, mais, après ça, sont-ils
réellement propices au développement de projets? Bien, on est en train de faire
ce travail-là, puis, dans les prochaines semaines, ça va être disponible.
M.
Fontecilla : L'Hôtel-Dieu, à Montréal, ça en fait partie?
Mme
Duranceau : Écoutez, on va voir sur la liste, sans doute. Je ne sais
pas, là. Je ne sais pas à quoi il est utilisé en ce moment, là. Mais
effectivement il y en a plusieurs à Montréal.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va comme ça? Députée de Mille-Îles, vous avez une
question?
• (18 h 30) •
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le Président. Peut-être juste pour
continuer sur la lancée de mon collègue, comment on... Parce qu'il y a
aussi des municipalités qui envisagent, des fois, des terrains ou des immeubles
excédentaires du gouvernement. Et donc comment on va répondre... Tu sais, dans
le fond, est-ce que ça va être en priorité au logement dans les cas comme ça?
Parce qu'on vient d'entendre qu'il y aura une liste qui va être produite, et je
suis absolument 100 % convaincue qu'il
y a des villes qui vont dire : Aïe! moi, par contre, ce terrain-là ou
cette... tu sais, ce bâtiment-là, j'aurais peut-être fait quelque chose,
une bibliothèque, etc., avec. Donc, comment... Tu sais, je veux juste voir si
on va vraiment prioriser le logement dans un cas comme ça.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau :
Oui. Merci. L'article de loi,
pour le moment, là, à moins qu'on décide d'en débattre autrement, mais ce n'est pas pour ça qu'il a été conçu, c'est
vraiment à des fins de logements sociaux, abordables ou étudiants. C'est ça.
Mme Dufour : Là,
on parle de céder à titre gratuit, mais, dans le cas où une ville dirait :
Bien, moi, je pourrais vous l'acheter, est-ce que, là, ça change la donne, à ce
moment-là?
Mme Duranceau :
Bien, s'ils veulent l'acheter,
ils pourront l'acheter directement à la valeur marchande puis...
Mme Dufour : C'est ça. Ça fait que, là, à ce moment-là, ça se
peut que, dans cette liste-là, il y ait des... il y ait des bâtiments ou
des terrains qui sortent parce qu'il y aurait peut-être un intérêt à l'acquérir
par une municipalité. Ce serait pour un bien public, mais...
Mme Duranceau : Ah! mais là...
Mme
Dufour : ...mais il reste que le logement est plus important, à mon
avis, en ce moment. Donc, c'est ça que je veux... je veux valider, là,
comment...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Donc là, on pourrait avoir, disons, un bout de terrain à
Laval, exemple.
Mme Dufour : Oui.
Ça peut être à plein de villes, là.
Mme
Duranceau : On va prendre un cas, là, qui nous... qui nous touche.
Donc, on pourrait avoir un terrain, à Laval, qui est détenu par le ministère du
Transport, qu'on...
Mme Dufour : Par
exemple, sur...
Mme
Duranceau : ...c'est ça, qu'on...
Mme Dufour : ...à
la sortie du pont de l'autoroute 25, par exemple.
Mme
Duranceau : ...bon, entre autres, pas... C'est ça. Et puis la ville
pourrait dire : Bien, OK, tu vois, il est disponible, je vais l'acheter.
Bien là, ils savent qu'il est disponible. Ils peuvent l'acheter. Maintenant,
ce... Puis aujourd'hui ils peuvent savoir qu'il est disponible aussi, de toute
façon, là. C'est de l'information que, quand tu creuses un peu, là, tu finis
par la trouver. Donc, effectivement, la ville pourrait décider d'acheter ce
bout de terrain là pour d'autres fins que de l'habitation, mais, à ce
moment-là, ce n'est pas cet article-là qui s'applique. Puis ça peut déjà se
faire en ce moment.
Là, ce que vous me
dites, c'est que, dans le fond, on va rendre l'information encore plus
disponible. Oui. Bien, je pense que ça créera des opportunités, au moins pour
l'habitation. Puis ils ne seront pas tous acquis, là, ces terrains-là, par des
OBNL non plus. Puis peut-être qu'effectivement ça créera d'autres types de
transactions, mais là ce sera à voir, de part et d'autre, entre le ministère du
Transport, dans l'exemple qu'on a, et la ville, est-ce que c'est la bonne transaction.
Là, je ne peux pas légiférer sur tout, par contre.
Mme Dufour : Non.
L'article 5 vient préciser des exceptions. Donc, on dit que l'aliénation
n'est assujettie à aucune autre condition que les dispositions qu'on mentionne,
là, les lois, la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, la Loi sur le
patrimoine culturel, la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles, la Loi sur l'instruction publique et la loi sur les services et
santé... services de santé et services sociaux. On n'a pas inclus la loi sur
l'environnement, et je me demandais pourquoi.
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que nous avons une réponse? Oui. Alors, Mme la
ministre, pour... Oui, M. Savoie.
Mme
Duranceau : Oui. Je vais laisser mon sous-ministre adjoint répondre.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors, M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Les dispositions visent l'aliénation des immeubles, mais,
pour ce qui est des questions d'environnement, le promoteur, que ce soit l'OBNL
ou un autre, qui va faire le projet va quand même devoir aller chercher ses
permis municipaux. Et, s'il a besoin d'un CA de l'Environnement, il va devoir
aller le chercher. À ce moment-là, dans
l'émission du CA, toutes les validations environnementales requises sont
captées. Donc, il n'y a pas... Les lois environnementales ne sont pas
jetées par-dessus bord, là. C'est juste que, dans les cas d'aliénation, ce
n'est pas une donnée qui est... qui est pertinente, là.
Puis, dans les dispositions
qui sont listées, là, pour les exceptions, là, c'est toutes des informations
qui sont en lien avec le processus d'aliénation, comme par exemple, informer le
ministre de l'Environnement préalablement à l'aliénation d'une terre du domaine
de l'État qui est comprise dans une aire protégée. Celle-là est maintenue avec
les exceptions qui sont listées. La Loi sur la conservation du patrimoine,
bien, c'est le droit de préemption du ministre de la Culture à l'égard d'un
immeuble classé, parce qu'il a toujours le droit, lui, de le garder dans le
giron. La Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles,
évidemment, c'est d'aller chercher l'autorisation de la CPTAQ, parce que ça veut dire de prendre une terre
agricole puis de la convertir. La Loi sur l'instruction publique, c'est le
droit de premier refus d'une municipalité à l'égard d'un immeuble qu'elle a
cédé à ses centres scolaires de services. Puis...
Mme Dufour :
Ça, c'est un cas que je parlais tout à l'heure. OK. Ensuite.
M. Savoie
(Jocelyn) : Puis le dernier, c'est la Loi sur les services de santé et
services sociaux, là. C'est l'autorisation des deux tiers des membres d'un
établissement à caractère distinctif. Là, on parle ici de Jeffery-Hale,
l'hôpital juif, ceux qui ont un caractère particulier dans le réseau de la
santé puis qui ont des règles particulières.
Mme Dufour :
OK. Ça fait que, là, juste pour comprendre... Parce qu'avec la loi sur
l'environnement les CA 22 pour
remblaiement, par exemple, de milieux humides... La loi a été changée il y a
quelques années, qui fait en sorte qu'une
demande de CA 22 n'est pas... on n'est pas obligé d'aviser la
municipalité. Et, des fois, il y a eu, malheureusement, des cas où ce
n'était pas... Tu sais, la municipalité avait l'intention de protéger, parce
que le plan régional des milieux humides et hydriques était en production mais
n'était pas encore adopté, puis c'est le cas de beaucoup de MRC en ce moment...
fait en sorte qu'entre-temps, pouf! la demande de remblaiement, tu sais, a été
faite, et puis, bien, ça a été autorisé, parce que le ministère ne consulte
plus les municipalités, contrairement à ce que c'était avant. Donc, est-ce
qu'il y a un risque ici?
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Maître... M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Il y a toujours un risque. Par contre, on sait que, par
exemple, pour la production des plans, là,
sur les milieux humides, la plupart devaient les produire pour décembre. Donc,
normalement, ils vont sortir puis ils vont être enfin connus, ce qui
devrait être plus facile d'en tenir compte. Il n'y a pas de risque zéro, là,
dans tous les systèmes comme ça. Mais, en même temps, il faut comprendre qu'il
y a aussi un règlement qui va être adopté pour pouvoir encadrer les
transactions puis un certain nombre de choses qui vont pouvoir être prises en
compte dedans, là, puis ça pourrait être des éléments qui pourraient être
mentionnés, le cas échéant. Il était d'ailleurs prévu... au moins pour
s'assurer que les ministères et organismes ont des crédits pour être capables
de disposer de leurs actifs, parce qu'à titre onéreux, ça veut dire qu'ils
absorbent la perte, là.
Mme Dufour :
OK.
M. Savoie (Jocelyn) : À
titre... Je veux dire, pas onéreux, mais à titre gratuit, là. Ça veut dire
que... assume la perte.
Mme Dufour :
OK.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va comme ça?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui?
C'est bon? Là, je voudrais juste vérifier. Je pense que vous vouliez...
Suite aux discussions, est-ce que vous... Oui.
Mme Dufour :
Je m'excuse, une petite question.
Le Président
(M. Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour :
Oui. Les règlements de démolition des municipalités, parce que, là, on
parle de la Loi sur le patrimoine culturel pour les bâtiments cités, mais il y
a maintenant les bâtiments qui sont, bien, répertoriés par les municipalités,
là, qui sont régis par leurs règlements de démolition, est-ce que, là, dans ce
cas-ci, ils doivent... C'est comme... Est-ce que la cession doit se faire
conditionnellement à ce qu'ils aient la confirmation que le bâtiment, par
exemple, pourrait être démoli?
Le Président
(M. Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Le règlement municipal ne s'applique pas à l'État.
Mme Dufour :
Je comprends, mais le projet, lui, qui sera... le projet de remplacement,
entre guillemets, lui, devra répondre au
règlement de la municipalité. Ça fait que... Est-ce que l'État n'aurait pas intérêt
à ce que la municipalité confirme
d'avance que c'est correct, tu sais, le projet de remplacement va pouvoir se
faire? Parce qu'un coup que l'État l'a cédé, là, tu sais, si le projet
ne peut pas se faire parce que la ville n'octroie pas le... le certificat de
démolition, bien là, l'État a perdu une opportunité, peut-être, de faire autre
chose avec son bien, mais elle ne l'a plus. Donc, vous comprenez, dans le
processus, je me demande si on n'aurait pas intérêt à ce que la municipalité
confirme ça à l'avance. Un peu la même chose pour les milieux humides et
hydriques, d'ailleurs.
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est des éléments qui pourraient effectivement être
considérés, là, pour la mise en oeuvre de la mesure, tout à fait.
Mme Dufour :
Et ça, ce serait dans un règlement. Ce ne serait pas dans la loi.
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est une des raisons pour lesquelles on a prévu un
règlement puis que la disposition ne s'applique qu'à partir du moment où le
règlement est adopté, pour être capables de faire certains éléments de ce
type-là, là, prendre en compte.
Mme Dufour :
OK. Parce qu'il peut y en avoir beaucoup. Puis le risque, c'est que... avec
un règlement, c'est qu'il n'y a pas du monde pour challenger que peut-être
qu'il y a... il manque des choses dedans, tandis que, quand on est ici, on
échange, je vous pose des questions, on fait : Ah oui! c'est vrai,
peut-être que. Je fais juste le dire.
M. Savoie
(Jocelyn) : ...jours de prépublication puis deux semaines pour
l'édiction.
Mme Dufour :
OK.
• (18 h 40) •
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait. Ça va comme ça? Oui? Alors là, je
veux juste vérifier. Est-ce que vous souhaitez retirer l'amendement puis le
redéposer ou amener un sous-amendement pour modifier l'amendement?
Mme
Duranceau : C'est un remplacement...
Le Président
(M. Schneeberger) : Ah! OK.
Mme
Duranceau : ...de l'amendement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ah! bon, parfait. Alors, à ce moment-là, est-ce que...
Mme
Duranceau : Ça fait que ça veut dire qu'on retire, on remet.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
À ce moment-là, j'ai besoin du consentement pour retirer l'amendement
actuel. Consentement? Et, à ce moment-là, Mme la ministre, bien, je vous invite
à déposer le nouvel amendement, qui est avec la même numérotation.
Mme
Duranceau : 37.1 modifié.
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, voilà.
Mme Duranceau :
On... Ça aurait été le fun
d'avoir les soulignements... de souligner les amendés, là. Dans le fond, ce qu'on a modifié ici... Donc, c'est
l'article 37.1, là. C'est le même que tantôt, sauf qu'on a modifié... on a
modifié la deuxième ligne : «Le
ministre ayant l'autorité sur un immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à des
fins de logements...» Je ne sais pas pourquoi on met «communautaires»,
là, mais «logements sociaux, communautaires ou abordables ou de logements destinés à des personnes aux études au
sens de l'article 1979 du Code civil». Donc, parce qu'on a beaucoup
discuté, là, de logement social, dans toutes les autres modifications qu'on a
faites, on a inclus «logement social, abordable ou destiné à des personnes aux
études».
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que ça va?
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.
Mme
Duranceau : On peut-tu suspendre?
Le Président (M. Schneeberger) : Non...
Nous allons suspendre pour les besoins... Je pense qu'il y a une erreur
dans le texte, là. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
18 h 42)
(Reprise à 18 h 47)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, pour remédier au... je vais appeler
ça une coquille en... remédier... Par contre, la procédure doit se faire comme
ça. Alors, nous retirons l'amendement qui... l'article 37.1. Alors, ça
prend le consentement pour le retrait et... Alors, consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Par la suite, Mme la ministre, je vous réinvite à
redéposer l'amendement du 37.1 modifié.
Mme
Duranceau : Alors, le 37.1 modifié, je vais relire le premier
paragraphe parce que c'est là qu'est la modification pour tenir compte de
toutes les discussions qu'on a eues sur le type de projets de logement, là,
qu'on voulait viser. Alors, partout ailleurs, on a la même description.
Donc :
Le ministre ayant l'autorité sur un immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à
des fins de logements sociaux ou abordables ou de logements destinés à des
personnes aux études au sens de l'article 1979 du Code civil, l'aliéner, à titre gratuit ou onéreux, à une
coopérative d'habitation, un organisme sans but lucratif ou un office
d'habitation. Le ministre peut aussi en transférer l'autorité à un autre
ministre pour que ce dernier l'aliène aux mêmes conditions.
Donc, on veut
vraiment s'assurer que tous les projets qui peuvent découler d'une telle
aliénation, là, ne seront que des projets de
logements sociaux, abordables ou destinés à des étudiants. Ça fait que c'est la
même logique que toutes les autres modifications qu'on a faites
précédemment. Et c'est cohérent avec les demandes formulées par nos
oppositions... notre opposition libérale.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bon, alors là, on est... je pense qu'on est... on est
corrects au niveau du texte. Alors, Mme la députée de Mille-Îles, vous aviez
quelque chose à... Questions ou commentaires?
Mme Dufour : Une
question, oui, juste une question. Je viens de réaliser qu'on a parlé ici de
logements destinés à des personnes aux études au sens de l'article 1979 du
Code civil, alors que les amendements qu'on avait faits plus tôt, notamment
quand on parlait de la CMM, là, on parlait de logement étudiant. Pourquoi on
n'a pas utilisé la même terminologie, «personnes aux études au sens de
l'article 1979 du Code civil»?
Mme
Duranceau : C'est une bonne question. On va...
• (18 h 50) •
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, est-ce que nous avons une réponse, Me Veilleux?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Oui. En fait, lorsqu'on parle de logement étudiant, on
va référer nécessairement aux dispositions
spécifiques du Code civil qui permettent de louer des
baux à des étudiants, en fait, et c'est essentiellement ce qu'on
fait ici. Là, dans les autres dispositions, ce n'y était pas référé, mais,
implicitement, on y faisait référence.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Mais implicitement... C'est parce qu'on va toute
avoir une section, là, le thème 5, là, Renforcer l'accès au
logement étudiant, où on vient le définir. Puis il y a beaucoup d'amendements
où on vient modifier parce que, justement, là, il y avait un enjeu qu'il manquait,
par exemple, de dispositions claires, à savoir qu'est-ce qui était du logement
étudiant ou pas, qu'est-ce qui était considéré comme des études, puis on
exclut, de mémoire, là, des enseignements... des privés, qui ne seraient pas,
comme, reconnus par le ministère de l'Éducation, tout ça. Ça fait que, là, est-ce qu'on a ouvert la porte en ne
précisant pas ça ici? Dans les autres amendements de la CMM, est-ce
qu'on aurait ouvert la porte à ces autres logements étudiants là qu'on
essaie... qu'on va essayer d'encadrer, disons, dans le thème 5, là? C'est ça, mon questionnement. Puis j'aurais aimé le
voir avant, là, mais ça m'a allumée en lisant celui-là.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Est-ce que... C'est-tu une question, un
commentaire?
Mme Dufour : Bien,
j'aimerais savoir est-ce qu'on est en train d'ouvrir la porte, dans les
amendements qu'on a faits pour la CMM, à
permettre, dans le fond, du financement de projets de logement étudiant, mais
qui n'est pas vraiment le logement étudiant qu'on vise et qu'on va venir
encadrer dans le thème 5.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Mme la ministre.
Mme Duranceau :
Oui. Bien, si je retourne à
l'amendement de 91.4... 12.2, là, puis qui visait à introduire 91.4, on disait : «...visé par une entente conclue
entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers, qui
comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des
personnes aux études.» Bon. Ça fait qu'ici on visait le logement étudiant quand
on a fait cette modification-là à 91.4.
Là, à 37.1, comment
c'était rédigé, on rajoute «au sens de l'article 1979 du Code civil».
Est-ce que c'est plus restrictif à 37.1 que dans notre modification à 91.4, du
fait qu'on ne réfère pas au Code civil, là, dans...
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Veilleux.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Vous me dites que c'était «destinés à des personnes
aux études». Donc, dans ce cas-là, peut-être
que ça pourrait, effectivement, être plus large que ce qu'on a actuellement
ici, dans notre disposition, où est-ce
qu'on vise vraiment les baux des établissements d'enseignement au sens du Code
civil, qui sont liés à des règles particulières, notamment à des règles
de maintien dans les lieux, qui sont... qui changent avec le statut d'étudiant.
Mme
Duranceau : Bien, je suis d'accord avec vous.
Mme Dufour : Donc,
moi, je vois un enjeu avec les amendements qu'on a adoptés précédemment.
Mme
Duranceau : Je suis d'accord. Il faut enlever «au sens de
l'article 1979 du Code civil».
Mme Dufour : Bien, moi, c'est le
contraire, je pense qu'il faut l'ajouter aux autres amendements.
Mme Duranceau : Bien
là, il avait l'air de dire que c'est plus... plus vague.
Mme Dufour : Bien, c'est que...
C'est qu'ici il y a le maintien dans les lieux.
Le
Président (M. Schneeberger) : ...vous... Tout le monde parle en même temps.
C'est... Essayez de juste respecter l'ordre.
Mme Dufour : Je voudrais juste
souligner que l'article 1979 vient préciser qu'on parle d'un établissement
d'enseignement, puis tant qu'elle est inscrite à temps plein dans
l'établissement. Là, l'autre, les amendements qu'on a faits, on parle juste de
logement étudiant. Est-ce qu'on n'est pas à risque qu'il n'y ait pas cette
notion-là, que, tu sais, bien, quelqu'un qui a un cours par semaine ou
quelqu'un qui est à temps partiel, puis ce n'est pas ce qui est visé... Je fais
juste... Parce que je sais... J'ai regardé beaucoup, là, le thème 5, là,
les amendements qui s'en viennent. On les a
analysés puis on s'est posé beaucoup de questions. Puis on vient bien, bien,
bien encadrer ça là, mais on ne l'a pas fait quand on a pris les... fait
les amendements sur la CMM. Ça fait que je... Il y a une incohérence entre les
deux, à mon avis.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Je suis d'accord. Je
pense qu'ici, ce qu'on veut, on veut viser des logements destinés à des
personnes aux études. Puis là, si on restreint à 1979 du Code civil, on va
viser les établissements d'enseignement, puis moi, je veux viser plus large que
les établissements d'enseignement. Donc...
Mme Dufour : Ah! c'est vrai. Comme
UTILE, ce ne serait pas...
Mme
Duranceau : C'est ça. Alors, il faut, à mon... Je pense qu'il
faut enlever la référence pour rester plus large dans les personnes
visées, puis après ça on va venir encadrer, dans nos mesures sur les étudiants,
qui est étudiant, qui n'est pas...
Mme Dufour : C'est ça. OK. Oui. Ça
fait du sens.
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors...
Mme Dufour : On va être, finalement,
à la quatrième version.
Le
Président (M. Schneeberger) : OK. Alors, nous allons suspendre pour modifier
l'article, j'imagine. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 18 h 55)
(Reprise à 19 h 06)
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, nous reprenons les travaux. Alors, nous
poursuivons sur l'article 37.1. Et je pense qu'on avait des questionnements, mais ça s'est résolu. Alors...
En tout cas, on a une partie des réponses. Alors, je ne sais pas si on
avait... on était... il y avait d'autres questions ou on était prêts à adopter.
Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : M. le Président, je
voudrais peut-être juste souligner que ma question n'était pas loufoque, là.
Dans le fond, tout à l'heure, quand je posais la question, «les personnes aux
études au sens de l'article 1979 du Code civil», bien, c'est la formulation
qui était recherchée. Et ce que je comprends, c'est qu'il y aura des
modifications qui devront être faites sur les autres amendements qui ont été...
les autres articles qui ont été adoptés plus tôt puis qui référaient à du
logement étudiant pour qu'ils soient écrits exactement de la même façon, donc,
«des personnes aux études au sens de l'article 1979 du Code civil».
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, si tout est... Si on n'a pas... Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Il y a d'autres cas
de figure qui peuvent être... qu'il faut couvrir des angles. On sait que les
projets de logements sociaux ou abordables, les différents projets, là, ça peut
prendre très longtemps, et il y en a qui ne se réalisent pas. Ces projets-là sont,
comment dire, étroitement dépendants des programmes gouvernementaux, et, voilà,
ça introduit une incertitude : Est-ce qu'il va y avoir de l'argent ou pas
d'argent? C'est une réalité. Bref, la question est à savoir : Si l'État
aliène une partie de son actif immobilier pour un projet qui, finalement, ne se
réalise pas, là, est-ce que la ministre a
prévu cette... qu'est-ce qui va se passer, là? Quand est-ce que l'aliénation
définitive va se faire? Lorsque le
projet va être réalisé? Bien, j'imagine que, d'un point de vue... pour
effectuer l'aliénation définitive, le projet, il faut qu'il soit déjà
réalisé, parce que, sinon, si le projet ne peut pas compter sur un terrain, il
ne peut pas se réaliser lui-même. Enfin, j'aimerais explorer, voir cette
éventualité-là avec la ministre.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Les projets qui ne se réalisaient pas, là, c'est dans l'ancien
programme AccèsLogis. Je veux juste rappeler ça. Là, dans notre nouveau
programme, on retire les billes quand ça n'avance pas. Ça fait que ça, c'est la
première des choses.
La deuxième chose, et c'est la poule ou l'oeuf,
hein, aussi, on veut... Disons que c'est un terrain puis qu'on veut construire
sur ledit terrain. Bien, il va falloir qu'il y ait un transfert de propriété en
amont pour être capable, après ça, de faire les travaux, puis de démarrer le
travail, puis après ça d'avoir une hypothèque sur... pour le projet, puis avoir
tout le financement. Donc, moi, j'ai l'impression que ces transactions-là,
elles vont se faire en amont, elles vont se faire au début du projet. Sinon,
la... Mais il n'y aura pas... En fait, il faut que tout se tienne, là. Nous, on
va approuver cette... On va approuver un tel transfert dans un contexte d'un
projet qui est viable dans son ensemble, là. Il n'y aura pas de transfert avant
ça, là.
M. Fontecilla : Donc, pour être
certain, la viabilité du projet, là, architecturale, tous les termes, y compris
financière, devra être assurée lorsque l'aliénation de cet actif-là va avoir
lieu. Donc, l'État, aliéner un immeuble, doit avoir absolument la certitude que
le projet va se réaliser.
• (19 h 10) •
Mme Duranceau : On va regarder la
fin de l'article, là. On parle du ministre des Finances. C'est ça? Non. C'est,
donc : «Une aliénation visée au premier, [...] deuxième ou [...] troisième
alinéa n'est assujettie à aucune autre condition que celles prévues par le
présent article ou par un règlement du gouvernement, pris sur recommandation
conjointe du ministre des Finances et du ministre responsable de l'Habitation»,
donc, ça va prendre tout de même une intervention du ministre des Finances puis
du ministre responsable de l'Habitation.
Puis le ministre des Finances, il intervient,
dans ce cas-là, parce que, si tu as une disposition en bas de la valeur
marchande, bien, il y a une perte qui doit être comptabilisée puis il y a des
crédits budgétaires qui doivent être comptabilisés. Ça fait qu'avant de
comptabiliser une perte on va s'assurer que tout ça tient la route puis que le
projet va aller de l'avant, là.
M. Fontecilla : Donc, vous êtes en
train de me dire que l'État, avant d'aliéner un bien public, il doit avoir la
certitude absolue que le projet va se réaliser, là. C'était ma question.
Mme Duranceau : Bien, ça va être
présenté dans le cadre d'un projet qu'il va falloir qu'il tienne la route, effectivement, là. Bien, la bonne nouvelle dans
ça, c'est que le projet... Comme dans tous les projets qui sont déposés,
on nous présente un projet, puis il y a un achat potentiel de terrain, puis
après ça il y a une structure financière qui est montée, puis là on décide d'octroyer ou pas des unités. Bien, dans ce
cas-ci, ça va être la même chose. Le terrain va être fourni dans le
cadre d'une transaction qui pourrait être permise, là, en vertu de cet
article-là, puis ça va faire partie du montage
financier. Donc, les unités vont être octroyées, parce que le montage financier
tient la route. Ça fait que ça va être ça, la prémisse de base. Puis
après ça, bien, l'organisme qui présente le projet, exemple, dans le cadre du
PHAQ, bien, va... pourra retourner voir la commission scolaire puis dire qu'il
a eu ses unités puis que tout peut s'enclencher.
Donc, on va le regarder deux fois plutôt qu'une.
On va la regarder deux fois plutôt qu'une, la transaction, au début, quand on
va émettre les unités dans le cadre d'un appel à projets du PHAQ, puis après
ça, une deuxième fois, quand elle va être... la transaction va être approuvée
parce qu'elle est en bas de la valeur marchande.
M. Fontecilla : Très bien. Ça me
donne les assurances comme quoi, comment dire, l'actif de l'État va être
utilisé aux bonnes fins, mais la question demeure. Même les meilleurs projets
peuvent échouer, et même un projet très bien ficelé peut ne pas se réaliser,
pour toutes sortes de raisons. Et moi, j'aimerais savoir : Si, pour une
raison quelconque, le projet ne se réalise pas, est-ce qu'il y a une
possibilité que cet actif-là qui était aliéné puisse revenir à l'État, si, pour
toutes sortes de raisons, il n'y a pas de... le projet ne se réalise pas aux
fins prévues, là, qu'il revienne d'abord à
l'État, là? Parce qu'on a une procédure qui va dans un seul sens, là, mais, si
le projet ne se réalise pas, là, et je ne
peux pas imaginer pourquoi, là, pour l'instant, il arrive que des projets ne se
réalisent pas, mais qu'il puisse revenir.
Mme Duranceau : Bien, écoutez, ça va
faire partie des conditions de transfert, là. Il va y avoir un contrat, là, qui
va être rédigé. Ça ne se fait pas sur le coin de la table. Alors,
effectivement, ça... puis par règlement, même. C'est sûr que le ministère des
Finances va demander ça, là. Dans le règlement relatif à cet article-là, ça va
faire partie des conditions, là. Vous avez les bons réflexes. C'est ça.
M.
Fontecilla : Est-ce que ça existe dans d'autres dispositions du
ministère des Finances concernant l'aliénation, cette obligation-là,
dans des règlements, etc.? Est-ce qu'il y a un précédent, là?
Mme Duranceau : Effectivement, tous
les programmes d'aide comprennent des dispositions dans ce sens-là. Si tu ne respectes pas les conditions qui te
donnaient droit à une aide, dans ce cas-ci, c'est de recevoir quelque chose
à titre gratuit, bien, si tu ne rencontres
pas les conditions, bien, la subvention est retournée. Dans ce cas-ci, la
subvention, c'est un bien immeuble. Le bien immeuble serait retourné.
M. Fontecilla : Il reviendrait à
l'État ou à une de ses composantes.
Mme Duranceau : Il
reviendrait à l'État, oui.
M.
Fontecilla : Très bien, là. J'aimerais revenir, M. le
Président, là, sur la notion de la possibilité de renouveler cette
disposition-là si jamais le législateur considère que, bien, il faut qu'elle se
maintienne après cinq ans. Cinq ans, dans un cycle immobilier, ça peut être...
ce n'est pas énormément. Ce n'est pas beaucoup de temps non plus. C'est une période de temps considérable, mais un cycle
immobilier peut durer plus longtemps que ça. Bref, dans cinq ans, il se
peut, nous n'avons pas de boule de cristal, là, il se peut encore qu'on soit en
crise du logement et qu'on ait encore besoin de cet article-là sans faire une
loi exprès pour refaire une job, un travail qui a déjà été fait. Est-ce que la ministre pourrait reconsidérer l'opportunité
d'inclure une clause pour qu'elle se renouvelle? Pas besoin de l'utiliser,
là, si ce n'est pas... Si le législateur, le gouvernement en place juge que ce
n'est pas... ce n'est pas nécessaire, on ne la renouvelle pas, mais il
possède... l'État, le gouvernement possède toujours dans son arsenal juridique
la possibilité de renouveler cette clause-là, là. Donc, est-ce qu'elle pourrait
prévoir peut-être la possibilité de renouveler? C'est une assurance
supplémentaire, sans plus.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme
Duranceau : Oui. Bien, écoutez, dans sa forme actuelle, on
considère que c'est convenable, considérant le fait qu'on vient ici
aussi, là, bouger, ébranler les colonnes du temple. C'est une mesure qui ne
s'était jamais vue, qui touche plusieurs ministères. Donc, ce qui est
recommandé, c'est cinq ans. Et on est confiants qu'il y a des projets de loi à
chaque session puis qu'il y a des... que ce soit aux Affaires municipales ou à
l'Habitation. Donc, il y a moyen, assez facilement, de renouveler cette
mesure-là au bout de cinq ans, avec adaptations nécessaires s'il y a lieu.
Donc, pour le moment, c'est ce qui a été accepté, là, par les différentes
administrations.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Ça fait que, s'il n'y a pas d'autre question, nous allons mettre aux voix
l'amendement. Est-ce que l'amendement... Oui.
Mme Dufour : Je pensais qu'on
terminait à 19 h 15. Ça fait que moi, j'aurais... Je voulais juste
souligner l'enjeu que j'ai soulevé par rapport à ce que mon collègue disait.
C'est qu'il y a un paquet de cas où ça pourrait être un... tu sais, que le
projet ne pourrait pas se faire. Mais, tu sais, dans la séquence, là, pour moi,
ce n'est pas si clair, là. Tu sais, l'aliénation se fait, puis là on dit :
Oui, c'est conditionnel, mais une fois que... tu sais, surtout s'il y a des autorisations, par exemple, municipales à avoir.
Comment on le gère? Parce que, dans certains cas, certains changements
peuvent demander du temps. Tu sais, je parlais d'autorisations de démolition,
par exemple. Si c'est un bâtiment qui est encadré par un règlement de
démolition, il faut que ça passe au comité de démolition, puis là ça... il ne
siège pas nécessairement tous les mois. Ça fait que, tu sais, il peut y avoir
toutes sortes de raisons que ça retarde puis que finalement ça ne se fasse pas,
le projet.
Donc, pour moi, il y avait cette... Tu sais, je
l'ai soulevé. Je comprends qu'il pourrait y avoir le règlement, mais c'est
important que la propriété de l'État reste ou que ça retourne si ce n'est pas
possible de se faire, le projet, là. Tu sais, il faut absolument que ce soit encadré,
là.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Bon, est-ce que, là, on est prêts à le soumettre aux voix?
Mme Dufour : Ça me va.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, s'il n'y a pas d'autre question, nous
allons soumettre l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement de
l'article 37.1... qui introduit 37.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait.
Alors, compte tenu de cette heure, la commission
ajourne sine die. Bonne soirée.
(Fin de la séance à
19 h 18)