(Dix-neuf
heures treize minutes)
Le Président
(M. Schneeberger) :
Alors, bonsoir, tout le monde. Alors,
ayant le quorum, je déclare la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
Bon. Je veux dire, ouverte... elle était ouverte, mais on va reprendre ses
travaux pour un autre projet de loi.
Alors, la commission
est réunie ce soir pour poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 31, Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière
d'habitation.
Est-ce que nous avons
des remplaçants, M. le secrétaire?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Jeannotte (Labelle) est
remplacée par Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M. Ciccone
(Marquette) est remplacé par Mme Prass (D'Arcy-McGee); et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion) est remplacé par M. Grandmont (Taschereau).
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors, je comprends qu'il y a
aussi consentement pour qu'il y ait une
nouvelle version de séquence au niveau des travaux. Alors, quand on prend la
feuille de séquence, ça va? Consentement?
Des voix :
Consentement.
Étude détaillée (suite)
Le Président
(M. Schneeberger) : Consentement. Parfait. Alors, je vous
laisse... Il y a eu des discussions avant l'entrée en onde. Maintenant, bien,
je laisserais la ministre démarrer les travaux pour entreprendre les articles.
Mme Duranceau :
Parfait. Merci, M. le Président. Alors, on va aller droit au but ce soir.
Donc, on va regarder la notion de
dommages-intérêts punitifs, là, en lien avec des fausses déclarations ou
omettre des informations en lien avec
la clause G du bail. Donc, nous allons introduire, nous, l'amendement,
l'article 0.3.1, et qui se lit comme suit :
L'article 1896
de ce code est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «Si l'avis comporte une fausse déclaration ou que le
[locataire] omet sciemment de remettre l'avis, le locataire peut demander que
le locateur soit condamné à des dommages-intérêts punitifs.»
Donc, on veut que la
clause G fonctionne mieux. Alors, il y a une épée de Damoclès ici, là, qui est
placée à l'égard de dommages-intérêts punitifs. Donc, on ajoute ça à la fin de
l'article 1896.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications et commentaires. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour :
Merci, M. le Président. Alors, j'avais déposé un amendement au début, début
de l'étude, sensiblement... Bien, en fait,
l'esprit était le même. L'objectif était que, s'il y avait une fausse
déclaration, c'est-à-dire un montant qui était erroné, qui était rentré
dans la fameuse clause G ou que... qu'elle n'était tout simplement pas remplie,
bien, qu'il y ait effectivement des dommages-intérêts punitifs. Je veux juste
m'assurer qu'ici, quand on dit que «le
locateur omet sciemment de remettre l'avis», que c'est à ça qu'on fait
référence par «ne remplit pas la clause G».
Mme Duranceau :
Oui.
Mme Dufour :
C'est que, si ce n'est pas rempli, c'est ce qu'on considère de ne pas
remettre l'avis, là.
Mme Duranceau :
Oui.
Mme Dufour :
OK. Parce que, quand on remplit un bail, c'est une section où on met le
montant, ce n'est pas... Je n'avais pas compris qu'on considérait ça comme un
avis de remplir ça, mais c'est comme ça que c'est considéré au niveau du
tribunal.
Mme Duranceau :
C'est qu'au sens du Code civil, c'est un avis de compléter la clause en question.
Mme Dufour :
Parfait. Alors, c'était mon seul questionnement. Puis là, je ne sais pas à
quel moment je vais retirer mon amendement, là, parce qu'il est aussi... il est
en attente. Ça fait qu'il faudra le retirer éventuellement, puisque celui-là
remplace dans le fond, là.
Le Président
(M. Schneeberger) : Bien, ce qu'on va faire, c'est qu'une fois
qu'on aura procédé à l'adoption de
l'amendement présent, on pourra retirer le consentement pour votre article. Ça
va? Alors, est-ce qu'il y a... Oui, député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci beaucoup,
M. le Président. Content de vous retrouver, puis salutations... J'en profite
pour faire mes salutations aux collègues et tout le personnel qui est ici, fort
nombreux ce soir, pour discuter de ce projet de loi important. Très content de
pouvoir me replonger dans le dossier du logement, ça fait longtemps.
Sur l'article... la proposition, en fait,
d'amendement 0.3.1, on a proposé quelque chose qui allait sensiblement dans le même sens, comme on a discuté tout à
l'heure avant d'entrer en ondes. Cependant, il y a une différence majeure
qui apparaît à nos yeux, la présence du mot «sciemment». Alors, «si l'avis
comporte une fausse déclaration ou que le [locataire]
omet sciemment de remettre l'avis, le locataire peut demander que le locateur
soit condamné à des dommages-intérêts
punitifs». Il y a un... Il y a un enjeu quand même assez important à notre avis
là-dessus. L'utilisation du mot «sciemment» permet... permet en fait,
remonte la barre, en fait, et rend plus compliqué, plus difficile la preuve
pour un locataire qui voudrait démontrer qu'effectivement le locateur est
fautif en ce qui a trait à l'utilisation de la clause G. Comme je l'ai dit tout
à l'heure, en... avant qu'on entre en ondes, là, enlever «sciemment»
permettrait au fautif à ne plaider que l'ignorance pour s'exonérer de sa
responsabilité. C'est un... C'est un fardeau de plus qu'on met sur le dos des
locataires qui doivent faire la démonstration que le locateur a agi sciemment.
Le locataire ne peut que dire : Ah! bien, je ne savais pas. Je comprends
que nul n'est tenu... nul ne peut ignorer la loi, là, mais ça devient difficile pour le locataire de faire la
démonstration que le propriétaire a agi de façon... sciemment. Donc, moi, ce
que... En fait, ce que j'inviterais à
faire la ministre, c'est de... ça serait de retirer ce mot-là, le biffer tout
simplement, simplement reprendre le même amendement qui reprendrait
essentiellement, là, ce qu'on avait discuté puis ce qu'on avait proposé. Si la ministre est intéressée... pas est
intéressée, mais est d'accord pour biffer ce mot-là, on va être à l'aise, là,
de retirer notre proposition
d'amendement, auquel cas, bien, on le soumettra tout à l'heure puis on aura la
discussion là-dessus, là.
Mme Duranceau : OK, bien,
écoutez, on est dans un contexte de dommages punitifs. Alors, il faut bien baliser, là, comment ça va être appliqué. Puis, si
vous me le permettez, je vais laisser Me Simard commenter, vu que c'est plus
technique sur le plan juridique.
M. Grandmont : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Me Simard.
M. Simard
(Patrick) : Oui. Merci, M. le Président. Alors, Patrick
Simard, président du Tribunal administratif du logement.
Alors, au terme de nos réflexions, il nous
apparut... il nous est apparu nécessaire de mettre le terme «sciemment». Et je
vais vous en donner peut-être l'exemple... parce qu'il peut y avoir des
omissions de bonne foi, d'une part. Parce qu'on est en matière de dommages
punitifs, là, entendons-nous. Donc, il faut qu'il y ait une preuve d'intention
déjà à la base. Alors, l'idée, c'est qu'un locateur, dans les circonstances,
qui aurait omis, mais de bonne foi... un nouveau locateur qui vient d'acquérir
un immeuble qui tout à coup, le lendemain, passe un bail, puis il omet
sciemment de remplir cette déclaration-là. Ça ne fait pas perdre de droits, en
fait, au locataire parce que si la clause n'est pas remplie, on sait qu'on peut
aller tout de même en fixation de loyer, là. Ça n'enlève pas de droit à
personne, mais ça nous permet, nous, de
capter les omissions de bonne foi, donc les erreurs de bonne foi et de vous
dire en même temps que ça permet au tribunal de faire une appréciation
des circonstances propres à chacune des affaires qui lui sont présentées. Sans
faire de caricature, je dirais qu'autrement, sans le terme «sciemment», on
risque de devenir un guichet, tout simplement, cocher oui, cocher non. Et là,
ça nous amènerait à émettre des dommages punitifs. On s'entend, c'est une sanction excessivement sévère en droit civil. C'est
restreint à des recours très particuliers. Du simple fait de constater
que la clause n'est pas remplie sans possibilité d'appréciation des
circonstances au bénéfice des uns et des
autres... Alors, c'est pour ça qu'il nous est apparu opportun, voire même
nécessaire, que le... que le tribunal, pardon, puisse disposer d'une marge de manoeuvre suffisante pour faire les
interventions requises à chacun des cas qui lui sont présentés.
• (19 h 20) •
M. Grandmont : Merci pour vos
explications. Maintenant, là, concrètement, là, quand on se retrouve devant le Tribunal
administratif du logement, là,
dites-moi donc comment un juge fait pour juger du caractère... je ne sais pas
c'est quoi le mot, là, mais sciemment... du caractère... tu sais, de l'oubli de
bonne foi ou du geste posé sciemment, donc délibérément. Comment un juge fait
pour juger de cette... de l'un ou de l'autre des deux cas?
M. Simard (Patrick) : Peut-être
vous dire, généralement, que c'est le quotidien de tous les tribunaux civils où
est-ce qu'on a à analyser la bonne foi des parties quotidiennement. Alors, dans
ce cadre-là, ce n'est pas différent pour nous que de faire l'analyse des
circonstances du comportement. Alors, quels sont les indices qui nous sont
présentés dans la preuve que nous recevons sur le comportement? Alors, c'est à
nous de voir après ça, avec les circonstances amenées par l'un et l'autre...
par l'une et l'autre des parties, est-ce qu'on fait la démonstration effectivement du caractère, je dirais,
intentionnel de l'omission? Alors, on va analyser le témoignage. On va analyser
les documents. On va analyser les
circonstances. On va analyser la... la preuve de la partie adverse également,
qui va peut-être
nous dire : Bien, écoutez, on en a discuté, puis il m'a dit qu'il ne
mettrait pas, donc... Alors, c'est difficile de vous dire précisément,
là, tout ce qu'on peut entendre dans une audience de cette nature-là, mais à
tout événement, il y a plusieurs façons de le démontrer. Et encore là, bien,
c'est... Le locataire, là, qui se présente devant nous, il nous fait la
démonstration uniquement que son bail comporte une clause G non remplie pour
dire la réalité, et là, bien, à ce moment-là, le tribunal va se retourner vers
le locateur et il va dire : Bien, expliquez-nous. Alors, c'est davantage à
lui de démontrer justement les circonstances
qui ont amené l'omission ou la contravention, là, par le mensonge, là. Alors,
c'est comme ça que se gèrent les audiences.
Il faut se rappeler également, je pense que
c'est opportun de le dire, que les juges, chez nous, ont des pouvoirs d'un commissaire enquêteur. Le juge est
très actif au TAL, ce n'est pas le juge sphinx, là, qui attend la preuve,
au contraire. Donc, on va à la recherche de la vérité, à la recherche de la
preuve et on a l'obligation de fournir aux parties un secours équitable pour la
présentation de leurs moyens notamment.
Alors, c'est dans ce contexte-là que le terme
«sciemment» nous est apparu nécessaire pour mener à terme l'ensemble de
l'opération judiciaire qu'on a... en fait, qui nous est présentée. Voilà.
M. Grandmont : Tantôt... Merci
encore une fois. Tantôt vous avez dit que vous auriez peur, en ne mettant pas ce mot-là, de devenir un guichet à plaintes, en
fait. Je reprends... Je paraphrase vraiment vos mots, là, ce n'est pas exactement
ça que vous avez dit, là, mais peut-être nous expliquer en quoi enlever ce
mot-là serait une surcharge administrative, parce que c'est ce que j'ai
compris, en fait, là, serait une surcharge pour le TAL.
M. Simard (Patrick) : OK. En
fait, je vais le dire autrement parce que ce n'était pas le... ce n'était pas
l'essence de mon propos.
M. Grandmont : Je vous laisse
préciser, là.
M. Simard (Patrick) : Merci.
Alors, si j'enlève le mot «sciemment», là, je le regarde à l'écran,
alors : «Le locateur omet de remettre
l'avis.» Alors, le tribunal constate que l'avis n'est pas donné, que la clause
n'est pas remplie. Alors, le locataire peut demander des dommages
punitifs. Alors, je n'ai pas d'appréciation, je ne fais que constater que, le
bail, il manque une partie, la clause G n'est pas remplie, et je dois passer
aux dommages punitifs tout de suite. Donc, je n'ai pas de latitude
d'intervention, qui ne me permet pas de capter, par exemple, l'erreur de bonne
foi.
M. Grandmont : OK, donc, selon
vous, ça ne changerait pas le nombre... parce que j'ai compris ça de votre
réponse tantôt, ça ne changerait pas le nombre de causes que vous pourriez
avoir à juger de ça...
M. Simard (Patrick) : Non,
absolument pas.
M. Grandmont : ...pour ce type
d'infraction là.
M. Simard (Patrick) : Non,
absolument pas. C'est plus le degré d'intervention ou la latitude que le
tribunal a d'apprécier chacune des circonstances. C'est là, le véritable enjeu
pour nous.
M. Grandmont : Parfait. Je
ferais peut-être un petit parallèle. En matière d'éviction, le fardeau de la
preuve est vraiment mis sur le propriétaire, qui doit faire la démonstration
qu'il a des bonnes raisons d'évincer le locataire.
M. Simard (Patrick) : Absolument.
M. Grandmont : En matière de...
d'utilisation de la clause G, donc, de... pour bien utiliser le terme, là, excusez-moi, je vais... je vais finir par me
roder, là, dans... au jargon, là, du... des questions d'habitation, mais en
matière de... en ce qui concerne la clause G, pourquoi ça donne
l'impression qu'en utilisant le mot «sciemment», ça met le fardeau sur le locataire, qui doit prouver la
mauvaise foi du propriétaire? Pourquoi ne pas faire... trouver une façon d'obliger
le propriétaire à montrer, lui, sa bonne foi?
M. Simard (Patrick) : Bien,
d'une part, le... l'ensemble des règles du Code civil nous amène la présomption
de bonne foi à tous égards. Donc, il y a une exception qui a été... qui a été
proposée dans le cadre du projet de loi à un
élément, là, du Code civil. Il n'y en a pas d'autre. Alors, pour nous, tu sais,
je ne pourrais que vous répéter la manière dont on va travailler, c'est-à-dire
qu'on va constater l'omission et on va questionner, et ce sera au locateur de
démontrer les circonstances qui lui... qui lui évitent justement
l'attribution de dommages-intérêts contre lui.
Mme Duranceau : Si je peux me
permettre, il demeure que c'est le locateur qui devra faire sa... la preuve. Ça
ne sera pas au locataire de prouver quoi que ce soit à l'égard du locateur. Le
locataire va dire : Moi, la clause n'est pas remplie, donc à toi de
démontrer pourquoi tu ne l'as pas remplie, ou, si elle est mal remplie, bien,
là aussi, ça va être au locateur de le démontrer.
M. Grandmont : Mais
je reprends un exemple que vous avez dit tantôt, que vous avez nommé tantôt. On
a une personne qui décide de contester le montant de son loyer parce
qu'il considère que le montant qui est sur son bail, finalement, n'est pas celui pour lequel on s'était
entendu verbalement. Donc, on est en train de dire que c'est le locataire
qui doit faire la démonstration que son locateur est fautif?
M. Simard (Patrick) : En fait,
le cas que vous soumettez, c'est la fausse déclaration. Alors là, on est dans
un autre créneau, à mon sens, là. Alors, s'il y a une fausse déclaration,
c'est... il n'y a pas de... il n'y a pas de caractère intentionnel, donc de «sciemment», là. La déclaration, elle est fausse,
elle est fausse. Mais, s'il y a une omission, bien, alors expliquez-moi pourquoi on est dans le
contexte où la clause n'est pas remplie, parce que vous avez omis de le faire, alors
expliquez-moi les circonstances, et, dans la mesure où vous me démontrez que
vous avez une bonne raison, là, que vous avez commis une erreur de bonne foi,
bien, à ce moment-là, vous évitez les dommages punitifs.
M. Grandmont : Donc,
vous avez... Ce que vous me dites, en fait, c'est que le locataire n'a pas à
démontrer que le propriétaire l'a omis sciemment?
M. Simard (Patrick) : Parce que
j'essaie de vous répondre... de vous répondre en une réponse courte. C'est
difficile dans la mesure où il faut comprendre le contexte du tribunal chez
nous. Les juges ont, je l'ai dit tout à l'heure, un degré d'intervention qu'on
ne retrouve nulle part ailleurs, parce que c'est le contexte de notre tribunal.
Alors, je le répète, les juges ont les pouvoirs d'un commissaire enquêteur.
Alors, les juges, chez nous, font... font la... font le travail, là, parce
qu'il n'y a pas beaucoup de représentation par avocat, de l'avocat, donc vont
questionner les parties, aller à la
recherche de la preuve. Donc, de dire que c'est l'un ou l'autre qui doit faire
la démonstration, c'est... il faut le soupeser dans le contexte du TAL,
là. Alors... Mais je le répète, là, le locataire vient au TAL. Voici, la clause
n'est pas remplie. Je suis d'avis que le locateur a fait pas exprès de ne pas
le faire, de ne pas la remplir. Alors, le fardeau se retourne. Alors, c'est à
vous de me démontrer que vous avez agi de manière... de manière raisonnable, et
qu'il y a eu une erreur de bonne foi. C'est dans ce contexte-là. C'est comme ça
que va se présenter la démonstration de la preuve.
M. Grandmont : OK. Pour
l'instant, ce sera tout. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? D'autres questions? Oui, député de Jean-Talon.
M. Paradis : Merci. Mais
j'aimerais, moi aussi, saluer tous les collègues. Je suis ici en remplacement
de mon collègue qui est dans une autre commission parlementaire, mais très,
très intéressé et très content d'être ici, vu notamment
mes responsabilités en matière de solidarité sociale. Je pense qu'ici c'est un
des éléments dont nous parlons. Alors, salutations, M. le Président,
particulièrement. Merci pour ce temps de parole.
Je me demandais si... Je continue dans la foulée
de l'utilisation du mot «sciemment» dans la modification de l'amendement
proposé par mon collègue. Je me demandais si vous aviez de la jurisprudence
déjà sur l'interprétation de ce mot-là,
parce que ce n'est pas un mot qu'on retrouve si souvent que ça dans le Code
civil du Québec. Une recherche rapide m'indique qu'il y a un seul autre
article, là, où il se retrouve, c'est dans une tout autre section du Code civil
du Québec, et je me demandais si vous avez, donc, déjà des guides
d'interprétation de ce mot-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Sous la
main, je vous répondrai que je n'ai pas ça. Mais, à l'évidence, on utilise tous
les termes du code, on utilise, tu sais, les termes de plusieurs lois chez
nous, là. Pour moi, ça... Pour moi, il n'y a rien de particulier à l'analyse du
mot «sciemment». Mais je pourrais essayer de vous trouver ça si vous le
désirez.
• (19 h 30) •
M. Paradis : Alors, je pose la
question parce que, de fait, la question du renversement du fardeau, ici, non seulement du fardeau de la preuve, mais de qui a à
démontrer quoi, semble une possibilité réelle. Je pense que l'amendement
a comme objectif de faire en sorte qu'il y
ait une obligation de transmettre l'information sur le... sur le montant du
bail, et que, s'il n'y a — du
loyer — s'il
n'y a pas transmission de l'information, bien là, à ce moment-là, c'est une
faute qui peut entraîner donc des dommages-intérêts.
Mais là, ici, on est... on est comme en train de
renverser cette obligation-là en disant : Bien, le locataire va devoir
démontrer qu'il y a une... c'est sciemment qu'on n'a pas remis l'avis, parce
que, vous le savez, en vertu des articles 6,
7 et 1375 du Code civil du Québec, la bonne foi se présume. C'est la même chose
à l'article 2805 du Code civil. Donc, on présume la bonne foi.
Donc, c'est celui qui veut démontrer qu'il n'y a pas de bonne foi ou une
intention de ne pas remettre l'avis, de ne pas donner l'information qui devrait
donc justifier qu'il y a une cause.
Alors, moi, ça m'apparaît comme... Ça m'apparaît
comme un amendement dans l'amendement qui pourrait venir empêcher la
réalisation de l'objectif de l'amendement.
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Bien, moi, je
pense... Je vais référer à mon autre avocat. Mais dans un contexte de dommages
punitifs, ça prend une faute, ça prend une faute, sinon, tu sais, les dommages punitifs
ne devraient pas être applicables. Ça fait qu'il ne faut
pas, il ne faut pas que ça soit un oubli de bonne foi. Il faut que tu aies
sciemment fait quelque chose pour ne pas suivre les règles, et c'est ça qui
peut donner lieu aux dommages punitifs. Donc,
nous, c'est dans cette perspective-là, là. Ce n'est pas dans une perspective de
dire qu'on en a plus à démontrer que l'autre. Peut-être, si vous me permettez,
je vais demander à notre avocat de... notre... Me Dumont de préciser, parce
que c'est lui qui l'a écrit.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, bonsoir, Me Dumont. Alors, pour les circonstances, j'ai besoin du
consentement pour la prise de parole.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) :
Consentement. Alors, M. Dumont, vous présenter, avec votre titre.
M. Dumont (Luc) : Oui. Bonjour.
Luc Dumont, avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Donc, les dommages-intérêts punitifs diffèrent
des dommages-intérêts normaux, c'est-à-dire que le but de ces dommages-là,
comme ils le disent, c'est de punir. Ces dommages-là sont introduits par...
notamment au Code civil ou à la charte québécoise des droits et libertés pour
punir des comportements qui sont moralement discutables. Donc, il y a une
espèce d'opprobre qui s'accroche à ça.
Donc, dans ce cas-ci, il est reconnu
généralement par la doctrine que les dommages punitifs doivent dénoter une
forme d'esprit coupable. Ça ne peut pas être quelque chose qui, comme le dit
Me Simard... qu'il n'y ait pas de critère d'appréciation d'esprit fautif,
d'où la question des dommages-intérêts punitifs. Donc, ailleurs, on va parler
de négligence, on va parler de... on va parler de négligence, on va parler aussi
de mensonge, d'avoir voulu cacher de l'information. Donc, c'est... Il y a
toujours, on va dire, un niveau additionnel de ce qui est une faute simple
lorsqu'on veut appliquer des dommages-intérêts punitifs. C'est... je ne peux
pas ajouter plus d'éléments que ça, c'est pas mal ce qui est reconnu, là,
actuellement, là.
M. Paradis : Puis est-ce que je
peux...
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Jean-Talon.
M. Paradis : Est-ce que je peux
profiter de votre présence pour vous poser à vous la même question? Est-ce que le mot «sciemment», vous avez une
jurisprudence qui permet d'arriver aux fins que vous venez de mentionner dans
votre... dans votre intervention? Est-ce que
c'est ce mot-là qui est le bon mot? Parce qu'encore une fois, il n'apparaît pas
souvent dans le Code civil du Québec, ce mot-là.
M. Dumont (Luc) : Dans le Code civil
du Québec, probablement pas. C'est sûr qu'il y a... c'est sûr que c'est une question d'intention. Par contre, dans
d'autres lois, lorsqu'il est question d'apprécier l'esprit coupable,
c'est-à-dire la pleine conscience de ce qu'une personne fait,
généralement, le terme reconnu, c'est «sciemment».
Le
Président (M. Schneeberger) : Ah!Oui, ça va, député de... député de...
Avez-vous fini, député de Jean-Talon? Parfait. Député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci, M. le
Président. Toujours sur le mot «sciemment», on comprend que c'est une omission. On est devant le tribunal.
L'article 2803 du Code civil dit : «Celui qui veut faire valoir un
droit doit prouver les faits qui soutiennent sa prétention.» Donc,
est-ce qu'on doit comprendre de cet article-là que c'est le locateur... le
locateur lui-même qui devrait prouver qu'il a sciemment omis de remplir la
section G? Ce serait complètement fou. Ça n'arrivera jamais. Si ce n'est
pas le cas, ça veut dire que c'est le locataire qui doit faire la démonstration
que le propriétaire a omis sciemment de le remplir.
Mme Duranceau : Selon ma
compréhension, ce n'est pas le locataire qui a à prouver quoi que ce soit ici,
là.
Une voix : ...
Mme Duranceau : Bien là, c'est ça,
on l'a dit, mais peut-être qu'on peut le répéter, là, une dernière fois.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Me Simard.
M. Grandmont : Allez-y, allez-y.
M. Simard (Patrick) : Je comprends
ce que vous me dites, là, c'est la base du droit que chacun qui a un droit à faire valoir doit en faire la
démonstration et doit le prouver. Encore une fois, il faut comprendre le
contexte de... le contexte du TAL où est-ce que... Je le répète, là,
dans ce cas là, la clause n'est pas remplie. Le locataire va dire tout simplement... va venir énoncer le propos que
c'est... il a fait par exprès pour ne pas me la donner, l'information. Alors,
parfait, je me revire,
je me retourne, je regarde le locateur : Bien, donnez-moi vos explications
maintenant. C'est comme ça que ça
procède. Je ne peux pas vous dire autrement. On est un tribunal de proximité
interventionniste. On amène les gens
à présenter leur preuve. Je ne connais aucun de mes 53 juges à temps
plein, là, qui dirait simplement : À vous de me démontrer, là, sciemment que ça n'a pas été
rempli, je vous écoute puis j'arrête ça là après. Ce n'est pas le contexte
du TAL, vraiment pas.
M. Grandmont : Mais, encore une
fois, comment on va faire la démonstration que le propriétaire l'a omis
sciemment ou non? Je veux dire, pour moi, là, depuis tantôt, on tourne autour
puis on ne répond pas à la question.
M. Simard (Patrick) : Alors, c'est
une discussion, notamment, entre les parties au moment de la signature du bail. Il est compris que le locataire pose des
questions, évidemment, sur le coût de l'ancien loyer, certainement. Et là,
bien, il y a une discussion qui s'ensuit. On
se retrouve avec une clause pas remplie, alors qu'on savait très bien le
montant du loyer, puis on... discuté. Alors, on a sciemment refusé de
remettre l'avis. Ça, je pense que c'est un élément qui peut nous être présenté. Mais au-delà de ça, il faut aussi voir le
contexte, là. Le bail est obligatoire, le formulaire de bail est
obligatoire. Il y a un endroit spécifique pour inscrire ces informations-là,
et, sans présumer de la suite, l'intention, depuis
le départ, lorsqu'on nous a présenté le projet de revoir le formulaire de bail,
je peux tout de suite vous dire, puis je
ne reviendrai pas en arrière là-dessus, c'est le règlement du TAL, il va y
avoir, à côté de cette clause-là, la signature, les initiales de chacune
des parties.
Alors, à l'évidence, il y a quelqu'un quelque
part qui devra au moins énoncer qu'il l'a vu ou qu'il ne l'a pas vu. La clause
va être vide ou elle va être remplie, mais ça va être un endroit spécifique
pour écrire que cette discussion-là a eu lieu. On va signer à côté, chacun avec
nos initiales. Donc, il faut reprendre, là, le propos dans tout le contexte de
TAL, là. Alors, je l'ajoute à la discussion. Il y aura, dans le prochain
formulaire de bail, clairement un endroit pour signer qu'on a eu connaissance
du fait que la clause, elle existe, elle n'est pas remplie, et chacun va devoir
y mettre ses initiales.
M. Grandmont : Je n'ai pas... Je
suis nouveau dans la conversation, donc je ne sais pas. C'est un nouvel élément
qui est apporté à l'effet qu'il y aura ces signatures-là qui seront incluses
dans le bail?
Mme Duranceau : On en a parlé au fil
des discussions, là, et depuis le début, là, du projet de loi.
M. Grandmont : OK. Parfait. Mais...
Une voix : ...
M. Grandmont : Oui, allez-y.
Allez-y.
M. Simard (Patrick) : Je voulais
vous dire que ce bail-là, il a déjà été notamment déposé à la Gazette officielle. Je pourrais vous retrouver la date, où
est-ce que... où est-ce qu'on a fait des propositions, notamment, sur les
formulaires. Alors, c'est déjà connu, là, l'intention
que l'on a, là, de maintenir cette exigence d'avoir la signature des parties
à côté de la clause G.
M.
Grandmont : Merci pour les explications. Comprenez que, peu
importe le système dans lequel on se trouve à essayer de fonctionner, là,
uniquement avec la clause G, quand on n'a pas de mécanisme externe pour
comprendre, pour savoir, pour vérifier, contre-vérifier combien payaient les
anciens locataires dans l'appartement qui va être loué au nouveau locataire,
bien, c'est difficile pour tout le monde de s'y retrouver puis aux locataires
de faire valoir leurs droits aussi, là. On va en parler tantôt, là, du
règlement, là. Vous comprenez que je fais référence au registre des loyers, là. Tant qu'on n'aura pas d'outils pour
être capable d'asseoir finalement cette vérification-là autrement que sur
la bonne foi des personnes, ça va toujours
être très difficile de faire la démonstration, même autant... malgré toute
l'expertise qu'il peut y avoir au TAL, là. Je ne suis pas en train de
dire que les gens qui travaillent au Tribunal administratif du logement n'ont pas la compétence pour bien
travailler, mais c'est difficile pour les locataires aussi de s'y retrouver
puis d'être capable d'asseoir leur
argumentaire en essayant de convaincre un juge qui, lui, dans le fond, doit se
fier à la bonne foi des gens. Je m'arrêterai là. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui. Alors, est- ce qu'il y a d'autres questions? Ça va? Est-ce que
l'amendement de la...
• (19 h 40) •
Une voix : ...appel nominal.
Le
Président (M. Schneeberger) : Appel nominal? Parfait. Est-ce que l'amendement
qui introduit l'article 0.3.1 est adopté? Par appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Duranceau (Bertrand)?
Mme Duranceau : Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
Le Secrétaire : Mme Prass
(D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Contre.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
L'amendement est adopté.
Alors, je vais revenir au 0.4. Alors, à ce
moment-là, est-ce que la députée de Mille-Îles désire toujours retirer son
amendement?
Mme Dufour : Tout à fait, M. le
Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que le retrait est... Consentement pour le retrait?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Alors, l'amendement est retiré. Alors, nous en sommes maintenant au...
Une voix : ...M. le Président, 0.7.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
0.7? Parfait. Alors, il avait déjà été déposé?
M. Grandmont : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
là, on le... Dans le fond, on le reprend, on le remet à l'étude.
M. Grandmont : Bien, c'est ça, mais
je vous propose de le retirer.
Le Président (M. Schneeberger) : Comment?
M. Grandmont : J'ai dit : Je
vous propose de le retirer, on a déjà eu la discussion.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Vous proposez le retirer aussi?
M. Grandmont : Bien, ça me semble
assez logique.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Alors, consentement pour le retrait?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Retrait.
Parfait.
M. Grandmont : Si vous permettez?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
M.
Grandmont : Avant d'entrer... C'est parce que, là, on va aller
sur le prochain ou les 32.1 qu'on va aller? Oui?
Une voix : ...
M. Grandmont : OK, parfait.
Continuons sur les 32.1.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors 32.1, Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Un instant.
Donc 32.1, qui est la règle transitoire :
Insérer, avant l'article 33 du projet de
loi, le suivant :
«32.1. Les dispositions de l'article 1896 du
Code civil, telles qu'elles se lisaient le (indiquer ici la date qui précède
celle de la sanction de la présente loi), continuent de s'appliquer à l'égard
d'un bail conclu avant le (indiquer ici la date de la sanction de la présente
loi).»
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci pour les explications. Questions,
commentaires? Non. Alors, est-ce que l'article 32.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait.
Mme Duranceau : Il y avait
l'article 7.8, M. le Président, je ne sais pas s'il a été retiré. Je pense
qu'on l'avait dans ce bloc-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Moi,
je ne l'ai pas dans ma liste, par contre.
Mme Duranceau : 7.8 qui était...
Hein? Ah! vous ne l'avez pas déposé. OK, parfait. OK.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Parfait. Là, il y avait un amendement déposé par... Oui?
M. Grandmont : Mais, avant de parler
de l'amendement, j'aurais aimé ça pouvoir aborder quelque chose avec Mme la
ministre en réaction, en fait, à ses... les discussions. À la période de
questions aujourd'hui, mon chef parlementaire
avait proposé, en fait, qu'on aborde une question importante, celui de la
cession de bail pour les personnes colocataires. Je sais qu'il y a des
discussions, mais est-ce que... est-ce que vous avez déjà une proposition
écrite?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
nous pouvons suspendre. Alors, nous... Non, non. Il est tard, hein, quand même?
Alors, grosse journée.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 19 h 43)
(Reprise à 19 h 51)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, suite aux discussions, l'article déposé par
la deuxième opposition, qui était dans le fond en attente de reprise, 37.4, va
être repris dans une autre séance,
probablement demain et, suite à ça, nous allons passer au thème 6, Améliorer
l'efficacité de la SHQ. Mais avant, je vais donner la parole au député
de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Donc, on a
accepté, là, de remettre cette discussion-là, qui est fort importante. Évidemment, la création du registre des loyers,
c'est un enjeu qui est extrêmement important pour notre groupe parlementaire, extrêmement important pour les
locataires aussi. Donc, on veut être sûrs de faire une bonne discussion,
à tête reposée, là-dessus. Cela dit, demain, là,
j'aimerais ça qu'on puisse s'entendre, conjointement, demain, sur le moment où on va en discuter, parce qu'évidemment
nous avons accepté de le déplacer demain, et j'espère que la ministre
sera à l'aise de nous laisser le loisir de choisir le moment demain pour en
discuter. Sinon, on peut en discuter ce soir.
Mme
Duranceau : Non, non, mais, écoutez, là, demain, dans l'ordre des
choses, là. J'imagine, il y aura...
M. Grandmont :
Bien, parce que, demain... c'est
parce que, l'ordre des choses, c'est qu'on le fasse maintenant.
Mme
Duranceau : OK, mais là...
M.
Grandmont : C'est vous qui avez fait le napperon qu'on a ici, là.
Mme Duranceau :
Oui, oui, tout à fait. Mais demain,
là, on a des heures spécifiques, là, pour notre commission.
M.
Grandmont : Oui, évidemment, on ne fera pas ça pendant la période de
questions, c'est bien évident.
Mme
Duranceau : C'est ça.
M.
Grandmont : Bien, d'accord?
Mme
Duranceau : Alors...
M.
Grandmont : Bien, d'accord. Quoiqu'on en a parlé un peu. On en parle
souvent quand même.
Mme
Duranceau : Non, non, mais je suggérerais que là... en tout cas, on va
avancer notre thème 6. Idéalement, on va le finir. Ça fait que, demain, ça
sera sans doute après au moins qu'on ait fini le thème 6, là.
M.
Grandmont : On pourra s'en reparler.
Mme
Duranceau : Tu sais, juste pas... pas l'insérer dans le milieu d'un
sujet, là, c'est ce que je veux dire. De manière logique, là, comme là.
M.
Grandmont : Parfait, de manière logique et consensuelle. Merci.
Mme
Duranceau : C'est ça.
M. Grandmont :
Merci.
Mme
Duranceau : Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
pour la suite, nous allons commencer par l'article, si on y va à la liste,
sur la liste à moi, là, au 17.7.
Mme Duranceau :
Oui, tout à fait. Merci, M. le
Président. Alors, l'article 17.7, donc on insère, avant l'article 18
du projet de loi, le suivant :
17.7.
L'article 3 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec est modifié
par le remplacement du paragraphe 4° du premier alinéa par le suivant — donc,
le paragraphe 4° est remplacé par :
«4°
de favoriser la construction, l'acquisition, l'aménagement, la restauration et
l'administration d'habitations;».
Je
vais offrir quelques commentaires, là, pour clarifier. Alors, le présent
amendement introduirait, dans le projet de loi, un nouvel article, 17.7, afin de modifier l'un des objets de la
Société d'habitation du Québec. Cette modification permettrait à la
société de ne plus limiter ses interventions au développement et à la mise en
oeuvre de programmes afin de favoriser la construction, l'acquisition,
l'aménagement, la restauration et l'administration d'habitations. Cette
modification permettrait notamment à la société d'octroyer des subventions hors
programme en vertu de cet objet pour
pouvoir... de cet objet... pouvoir confier à la société... C'est un pouvoir qui
a été confié à la société en 2021 dans le cadre de la Loi instaurant un
nouveau régime d'aménagement dans les zones inondables des lacs et des cours
d'eau, octroyant temporairement aux municipalités des pouvoirs — donc,
c'est le nom du projet de loi, là — visant à répondre à certains
besoins et modifiant diverses dispositions.
Donc, ça s'inscrit
dans une panoplie, là, de mesures qui visent à améliorer l'efficacité de la
SHQ. Et il y a plusieurs subventions de la SHQ qui ont été versées dans les
dernières années hors programme, mais ce n'était comme pas tout à fait inscrit dans son objet. Alors, c'est ce qu'on
vient clarifier ici pour que les choses soient officielles.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci de vos explications. Députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Merci, M. le Président. On a souvent eu des
échanges à propos du mot «habitation». «Habitation», c'est très, très large. Tu sais, les programmes,
on avait tenté de les restreindre à ce qui était logement social, abordable
et résidences
étudiantes, là, logements pour étudiants. Là, ici, ça ouvre la porte quand même
à autre chose. Je comprends, là, l'objectif, là, qui est dans... tu
sais, qui était notamment pour... pour toutes les zones inondables, mais est-ce
qu'on n'ouvre pas la porte à autre chose? Et tu sais, quand on dit «hors
programme», c'est comment que c'est encadré exactement, là? J'aimerais avoir un
petit peu plus de détails.
Mme Duranceau :
Oui, si vous me permettez, je
vais demander à Me Leduc de préciser, parce que c'était une technicalité,
somme toute, ce changement-là. Alors...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
alors, bonsoir, Me Leduc, consentement, premièrement, pour la prise de
parole?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) :
Consentement. Alors, vous vous présentez par
votre nom et titre.
Mme Leduc
(Véronique) : Véronique Leduc, je suis juriste à la Société
d'habitation du Québec.
En fait, il faut
savoir que, quand on octroie une subvention à l'extérieur d'un programme, c'est
quand même autorisé, soit par le Conseil du
trésor, si c'est une subvention qui est en deçà de 1 million de
dollars, ou par le gouvernement. C'est le Règlement sur la promesse et
l'octroi de subventions.
Mme Duranceau :
OK. Donc, quand c'est hors
programme, c'est approuvé, le Conseil du trésor, le Conseil des ministres,
mais...
Mme Dufour :
Mais... mais...
Mme
Duranceau : ...tu restes sur ta faim.
Mme Dufour : Mais
est-ce que, là, on ouvre la porte... C'est ça, tu sais, avec cet élément-là,
est-ce qu'on ouvre la porte à non seulement
hors programme, mais des programmes ou... qui seraient, comme... on ne serait
plus dans l'objet de logement social,
abordable... ou même hors programme, là, et... et résidence étudiante. Tu sais,
je comprends, là, le besoin de soutenir lorsqu'il y a des... des grands... des
sinistres, mais je me demande juste si on... tu sais, est-ce que ça ouvrirait
par exemple la porte à : on soutient des logements pour des travailleurs
pour, je donne souvent l'exemple, une usine de batterie? Tu sais, est-ce que ça
ouvrirait la porte à ça?
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Non, non. Actuellement, ce qui arrive, c'est qu'on
s'appuie sur un objet, là, qui permet à la société de stimuler le développement
et la concertation des initiatives publiques et privées en matière d'habitation
pour justifier des décrets. Ça fait que, là, ça se fait par décret, mais si
c'est incorporé dans la loi, bien, on va pouvoir agir à cet égard là sans
avoir... sans avoir des décrets à chaque fois. Mais ce n'est pas pour
construire autre chose qui est en dehors de la mission de la société d'habitation,
qui demeure de faire du logement social et abordable et pour étudiants.
Précisions ou...
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, en fait, je préciserais seulement que c'est
exactement le même objet. On fait seulement retirer la mention que ça doit être
dans le cadre d'un programme, mais l'objet en tant que tel, il n'est pas
modifié.
Mme Dufour : Parfait.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va. Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Merci, M. le Président. Si j'ai bien compris l'explication
qui nous a été donnée, c'est ça se fait actuellement, c'est-à-dire que, là,
actuellement, au Québec, on se donne l'autorisation de le faire, mais on passe
nécessairement par un décret du Conseil des ministres, parce qu'on n'a pas
l'autorisation de le faire actuellement, et c'est pour ça qu'on veut faire cet
ajout-là dans l'article qui est proposé.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Bien, je m'excuse, là, on m'a parlé en même temps, là,
j'ai manqué la question. Je suis désolée.
M.
Grandmont : Je vais la répéter. J'ai compris de l'explication qui nous
a été donnée tout à l'heure que c'est déjà des choses qui se faisaient
actuellement sauf que, comme on n'avait pas mis ces dispositions-là dans la
loi, dans la Loi sur la Société d'habitation du Québec, bien, on était obligés
de passer par un décret qui nous était donné pour être capables de réaliser
certaines actions. Est-ce que j'ai bien compris?
Mme
Duranceau : Bien, c'est ça, c'est parce qu'on était toujours obligés
de subventionner à l'intérieur des programmes, donc très restrictif, très long.
Quand on nous reproche... quand on reproche à la Société d'habitation du Québec
de ne pas être agile, de ne pas être en mesure d'aider — d'ailleurs,
c'était une de vos questions en Chambre aujourd'hui,
de votre collègue de... je ne sais plus de quel... de Sherbrooke — tu
sais, vos programmes ne sont pas adaptés, bien, c'est ça, là on se donne des façons d'agir, selon les circonstances,
qui pourraient être plus souples. C'est vraiment l'objectif.
M.
Grandmont : Parfait. Pouvez-vous me donner... Est-ce que ça arrive
souvent, en fait, qu'on est... qu'on a dû
passer... Je comprends, là, sur le manque d'agilité, que ça pourrait nous
donner une réponse. Pouvez-vous me dire si ça arrive souvent qu'on a dû faire ce processus-là pour contourner le fait
qu'on n'avait pas cette disposition-là actuellement dans la Loi sur la
société d'habitation? Est-ce que c'est fréquent?
Mme Duranceau :
Oui. Quand on a eu... on a
complété des montages financiers dans le cadre des programmes fédéraux,
là, ICRL, là, les initiatives de création rapide de logements, bien, il y a eu
des sommes, des fois, qui ont été contribuées par le Québec pour compléter les
montages, mais là, ça, c'était hors programme parce que c'est un programme
fédéral, ce n'était pas... ce n'était pas AccèsLogis, ce n'était pas le PHAQ.
Alors, on convient tous que c'est la bonne
chose à faire pour que le projet se fasse, mais il faut que ça passe par
décret, puis là, bien, ça suit toutes les étapes. C'est terriblement long, là. C'est correct parce que c'est une
bonne surveillance, mais il demeure que, quand c'est... ça fait partie de notre... de notre mission, il devrait y
avoir une souplesse, là, que d'autres, qu'un Investissement Québec a,
exemple, puis que nous, on n'a pas. Alors, c'est ça qu'on essaie d'aller
chercher, là, comme logique.
• (20 heures) •
M.
Grandmont : D'accord. Ça fait que là, je vous ai demandé si ça
arrivait souvent, vous m'avez donné un exemple. Est-ce que vous en avez
d'autres, ou des occurrences, là, je ne sais pas, combien de fois ça doit vous
arriver dans une année, ou des exemples supplémentaires pour nous convaincre,
là, que c'est une... c'est une bonne idée?
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, en fait, je n'ai pas de statistiques à donner sur
le nombre des décrets de subvention, là, qu'on... qu'on fait annuellement, là.
Par contre, ce que je peux dire, c'est qu'il existe d'autres objets dans la loi sur la SHQ qui ne requièrent pas un
programme. Donc, concrètement, les mêmes décrets y sont dans tous les cas
quand même présentés, c'est juste qu'on ne peut pas utiliser l'objet qui est le
plus précis puis qui reflète le mieux la subvention qui est versée, parce que,
quand on parle de favoriser l'acquisition, la construction, l'aménagement, la restauration, l'administration d'habitations,
c'est un peu le coeur de ce que fait la SHQ, puis de devoir toujours utiliser
d'autres objets, on ne voit pas la nécessité que ça apparaisse spécifiquement
et seulement au paragraphe quatre de l'article
trois de la loi, alors qu'il... par ailleurs, le deuxième alinéa de
l'article 3 prévoit que tous les objets, normalement, devraient être faits dans le cadre d'un programme,
là, donc il n'y a pas de... d'utilité, là, particulière à ce que, spécifiquement,
le paragraphe 4° mentionne que ça prend un
programme. C'est plus une technicalité qu'une manière de contourner les
façons de faire, là.
M.
Grandmont : Je comprends, merci. Ce sera tout pour l'instant.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va. Député de Jean-Talon.
M. Paradis : Merci.
J'aimerais quand même savoir ce qu'il manque dans les alinéas actuels pour
qu'on atteigne les objectifs. Parce que c'est quand même assez large, là,
«stimuler le développement et la concertation des initiatives publiques et privées en matière d'habitation», «mettre à la
disposition des citoyens du Québec des logements à loyer modique ou à loyer modeste», «faciliter aux
citoyens du Québec l'accession à la propriété immobilière», «promouvoir l'amélioration de l'habitat», «permettre ou
d'améliorer l'accessibilité des personnes handicapées à un établissement», etc.
Qu'est-ce qui manque et qu'est-ce qui fait en sorte qu'on est... qu'on
doive ajouter, là, le nouvel alinéa 4°... le nouveau paragraphe 4°?
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, ce n'est pas un ajout, c'est vraiment juste le
retrait du mot «programme» dans le 4°. C'est
tout simplement ça, la modification qui est proposée. On redépose le paragraphe
au complet, là, donc...
M. Paradis : Donc, ce que vous dites, c'est l'inverse. C'est
qu'il y avait une spécificité dans ce paragraphe-là qui la bloquait.
Mais avec les autres alinéas, vous n'étiez pas capables de passer?
Mme Leduc
(Véronique) : C'est ce qu'on fait présentement. Par contre, de dire,
par exemple, que c'est une initiative publique et privée lorsqu'on veut
subventionner un projet d'habitation, bien, on trouve qu'il serait peut-être
plus adéquat d'utiliser le 4° parce que c'est de la construction d'habitations.
C'est tout simplement ça. Ça ne nous empêche
pas de verser la subvention. Ça nous permet d'être moins précis lorsqu'on
rédige les décrets et il faut expliquer en quoi c'est une initiative
publique et privée, alors que ce qu'on veut faire, souvent, se trouve dans le
cadre du paragraphe 4°.
M. Paradis : Donc,
c'est parce que les mots des... la mention des programmes, dans l'alinéa 4°,
vous empêchait de rentrer des programmes là, qui devaient aller dans cet
alinéa-là. Là, vous deviez les faire passer dans d'autres. C'est ça, la raison
principale de l'amendement?
Mme
Leduc (Véronique) : Quand c'est un programme, on ne peut pas utiliser
l'objet parce qu'il n'y a pas de programme, par exemple, un décret de
subvention.
M. Paradis : Donc
là, le but, ce n'est pas vraiment d'élargir le sens de ça pour... parce que
c'est un peu le sens aussi des questions de mon collègue, puis c'est un peu ça,
l'inquiétude qu'on pourrait ressentir, qu'en réalité, là, vous voulez aller
dans un autre type de programme beaucoup plus commercial, avec des
entrepreneurs, puis qui ne serait pas vraiment dans l'objet. Ce n'est pas ça,
l'objectif.
Mme Leduc (Véronique) : C'est, mot à mot, ce qui
existe présentement, à l'exception du mot «programme».
M. Paradis : OK.
Le Président (M.
Schneeberger) :
Ça va? Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Pouvez-vous redire la dernière phrase? J'ai manqué le
dernier mot. C'est mot à mot...
Mme Leduc
(Véronique) : Pardon?
M.
Grandmont : C'est mot à mot...
Mme Leduc
(Véronique) : Sauf le mot «programme».
M. Grandmont :
Sauf le mot «programme».
Mme Leduc
(Véronique) : C'est exactement le même objet. C'est sûr que, dans la
modification qui a été proposée, on propose de remplacer le paragraphe 4°,
mais, si on regarde ce qui existe présentement dans la loi, la seule
distinction, c'est le mot «programme».
M.
Grandmont : D'accord.
Mme
Duranceau : Puis, peut-être, je peux conclure...
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Mme la ministre.
Mme
Duranceau : Oui, je m'excuse. Juste pour conclure, le financement des
projets étudiants UTILE, là, c'est un exemple. Tu sais, ce n'était pas un
programme, il a fallu faire un décret, alors que c'est de la construction tout
à fait dans notre... tu sais, dans notre mission, là.
M. Grandmont :
Si je peux me permettre, là, pour comprendre la latitude que ça va donner à
la ministre dans l'avenir, dans le fond, là,
est-ce que ça va pouvoir élargir à des projets... Je reprends un peu les
questions, là, qui ont été dites tantôt, là, mais, juste pour être sûr, là, sur
le type de projet, c'est-à-dire, est-ce qu'il pourrait y avoir des projets
à but lucratif qui soient soutenus par la SHQ hors programme, qui pourraient
éventuellement être soutenus, dans le fond, par la ministre parce qu'elle
aurait cette latitude-là?
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau :
Non, ça va demeurer sujet à des décrets, ça, parce que ça ne sera pas dans
l'objet qui rentre dans notre mission, à mon avis.
Mme Leduc
(Véronique) : Il faut quand même que ça soit dans les missions de la
SHQ, effectivement.
M.
Grandmont : Et la mission de la SHQ empêche le soutien de projets qui
seraient de nature privée?
Mme Leduc
(Véronique) : Pas exactement. Dans le fond, les objets, c'est, en
quelque sorte, la mission. C'est sûr que la loi sur la SHQ, c'est une loi qui
est quand même ancienne, là. Donc, elle comporte une terminologie qui est peut-être moins employée présentement.
C'est un peu l'équivalent de la mission. Donc, quand la SHQ, elle accorde,
par exemple, une subvention, qu'elle soit au
public ou au privé, ça doit être dans le cadre de nos objets qui sont prévus à
l'article 3.
M. Grandmont :
OK. Est-ce qu'on a des
dispositions actuellement, ou qui sont discutées, ou qui seront discutées, qui permettent d'éviter une dérive, finalement,
vers des objets qui seraient, disons, moins... moins à caractère social, qui seraient
davantage tournés vers le marché privé, notamment?
Mme Duranceau : Sincèrement, là,
sincèrement, il faut être assis au gouvernement puis essayer de présenter des
projets au Trésor puis aux Finances, là, pour comprendre comment c'est
compliqué puis c'est difficile. Il ne se passera rien qui n'est pas dans l'esprit de ce que
la SHQ doit financer. Puis on n'a pas... On n'a rien élargi, là. On fait juste dire : C'est hors programme. Puis «hors
programme», ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas quand même un décret, selon
les montants, là.
M.
Grandmont : Bien là, vous avez dit que c'était pour éviter de passer
par les décrets. Donc, je comprends qu'il
n'y aura plus de décret, mais que vous me dites que, dans le fond, vous allez
demeurer à l'intérieur de la mission, puis
qu'il va devoir... la ministre va devoir quand même aller demander, dans le
fond, des sous au Trésor, puis que, donc, il y a une certaine
validation, vérification qui se fait quand même, là.
Une voix :
...
Mme
Duranceau : Il faut que tu te nommes.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, votre nom, Madame... maître?
Mme Grégoire (Annie) :
Annie Grégoire, vice-présidente à l'amélioration...
Le Président (M.
Schneeberger) : Avocate?
Mme Grégoire
(Annie) : Non, pas avocate, architecte.
Le Président (M. Schneeberger) : OK,
bon, juste pour savoir. Alors, Mme Grégoire... Alors, consentement pour qu'elle
puisse prendre la parole? Alors, consentement. Alors, vous présenter par votre
nom et titre.
Mme Grégoire (Annie) : Donc, Annie Grégoire, je
suis vice-présidente à l'amélioration et au développement de
l'habitation à la Société d'habitation du Québec.
Simplement
préciser que l'enlèvement du mot «programme» dans cet article-là ne nous
empêche pas ou ne nous exempte pas d'aller chercher l'approbation
gouvernementale. La SHQ agit majoritairement, dans sa mission, par... quand
elle octroie des subventions par décret, CT ou programme, dépendamment des
montants, dépendamment de la répétitivité de l'action, et, en enlevant le mot
«programme», c'est que ça nous permet de favoriser la construction, l'acquisition, l'aménagement, la restauration et
l'administration de l'habitation, mais pas seulement par programme, par
décret et par CT. Ça nécessite les mêmes autorisations gouvernementales.
M.
Grandmont : On me fait remarquer, là, qu'à la fin de l'article le
texte spécifie que la SHQ doit agir par des
programmes. Ça dit : «La société prépare et met en oeuvre, avec
l'autorisation du gouvernement, les programmes lui permettant de rencontrer ses
objets.» Est-ce que ça ne vient pas en contradiction avec ce qu'on tente
d'obtenir avec l'amendement présentement?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, Me Leduc.
Mme Leduc
(Véronique) : C'est vrai que c'est particulier, mais ça tient au fait
que la loi sur la SHQ, elle n'a pas été
refondue depuis 1967, depuis sa création. Donc, initialement, ce n'étaient que
des programmes. On est, par contre,
habilités, en vertu de l'article 3.2 de la loi, de verser des subventions
à l'extérieur des programmes, comme tous les ministères et organismes.
M.
Grandmont : Merci. Ce sera tout.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, député de Taschereau, ça va? OK. Alors, député de
Jean-Talon.
M. Paradis : C'est toujours sur le même sujet parce que, de
fait, donc, le dernier alinéa prévoit déjà qu'il faut qu'il y ait des programmes, mais là je... Bon,
c'est bien, pour l'intention de la... pour la détermination de l'intention du
législateur, on aura ici, là, déjà la mention que l'intention, ce n'est pas de
permettre l'élargissement des programmes, disons,
de type plus privé, mais n'empêche qu'on pourrait l'interpréter autrement, là.
Il y a comme une vocation sociale dans chacun des alinéas de l'article.
Si vous regardez le 2°, c'est de stimuler le développement et la concertation
des initiatives publiques, le troisième alinéa, c'est de mettre à la
disposition des citoyens des logements à loyer modique, l'alinéa 4°, faciliter aux citoyens du Québec l'accession à la propriété
et promouvoir l'amélioration, puis le dernier, c'est les personnes
handicapées.
Là,
au 4°, actuellement, le fait qu'on mentionne le programme, c'est de dire :
Bien, il faut qu'il y ait une intention derrière l'investissement, en construction, en acquisition, en
aménagement, en restauration, en administration d'habitations. Il y a comme quelque chose là. C'est parce qu'il y
a une intention sociale derrière. Il n'y a pas le risque qu'en enlevant le mot
«programme» ici on soit en train de dire : Ah! bien, celui-là, il permet
de donner bien de la discrétion, justement, au gouvernement pour investir dans tel ou tel programme qui n'a pas
nécessairement la même vocation sociale d'améliorer, en réalité, la condition d'habitation des
Québécoises et des Québécois que les autres. Là, il n'y a pas... J'y vois comme
un risque, là, d'avoir l'effet contraire, finalement, de l'effet recherché.
• (20 h 10) •
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui, alors, Me Grégoire... Oui,
Mme Grégoire. En tout cas, on est habitués avec les maîtres ici.
Alors, monsieur, maître... Oui, Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Bien, c'est
qu'en fait le programme c'est juste le véhicule juridique qu'on utilise pour
verser de l'argent. Donc, un programme pourrait prévoir des subventions
privées, puis c'est le même niveau d'autorisation.
Un programme, il a autorisé... de la SHQ, il est autorisé par le gouvernement.
Les décrets de subvention sont
autorisés par le gouvernement si c'est une subvention au-delà de
1 million de dollars. Donc, c'est juste le véhicule juridique qui est différent, mais il n'y a pas
nécessairement de lien avec l'intention, là, dans l'objet. Tu sais, ça ne fait
pas en sorte que c'est plus ou moins social.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci. Là, je
comprends que cet article-là permettrait de passer moins souvent au Conseil des
ministres pour obtenir des décrets?
Mme Duranceau : Non.
M. Grandmont : Non, c'est ça, OK,
j'ai peut-être mal compris.
Mme Duranceau : Je veux juste
préciser, là...
M. Grandmont : Préciser, oui.
Mme
Duranceau : Non, mais c'est
ça, puis, moi aussi, je me suis mal exprimée. Ça ne change rien. Là, c'est...
Encore là, c'était un aménagement plutôt technique, là, mais ça n'empêche pas
que, quand tu es hors programme, ça te prend un Conseil du trésor puis
un Conseil des ministres. Donc, ça ne passe pas comme du beurre dans la poêle.
M. Grandmont : Ah! OK, OK, ce n'est
peut-être pas vous, c'est peut-être moi qui l'avais compris comme ça, là, mais
donc on a toujours des approbations à aller chercher. Il y en a toujours
autant. Il y a toujours un besoin de conformité
avec la mission de la SHQ. Tout ce que ça fait, en fait, c'est que ça permet
d'aller hors programme. C'est ça?
Mme Duranceau : Effectivement.
M. Grandmont : Donc, c'est quoi, le
gain? Si, à la fin, on a fait toutes les mêmes autorisations, à quoi ça sert de changer ça si, finalement, on repasse par
exactement le même processus? Tantôt, Mme la ministre, dans son pitch,
m'a vendu ça en me disant que c'était pour aller chercher de l'agilité. On en
avait parlé ce matin, et la députée de Sherbrooke a posé une excellente
question là-dessus, je suis sûr qu'elle l'a appréciée, d'ailleurs, et elle m'a
vendu l'agilité, mais là j'apprends,
finalement, qu'il n'y a pas plus d'agilité. Donc, c'est quoi, le gain de cet
amendement-là?
Mme Leduc (Véronique) : L'agilité,
elle est...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Pardon.
L'agilité, c'est pour les juristes qui écrivent les décrets, essentiellement.
Donc, on pourra utiliser le quatrième objet au lieu du deuxième.
M. Grandmont : Ce n'est pas écrit
par la ministre, c'est écrit par les juristes, ça, OK.
Mme Duranceau : Sincèrement, ces
modifications-là sont beaucoup dans une perspective juridique. Puis, tu sais,
je n'ai pas déchiré ma chemise, là, pour ce changement-là. Je pense, et merci
de l'exprimer clairement, là, c'était pour des fins juridiques, là.
M. Grandmont : OK, bien, qu'est-ce
que ça change concrètement, sinon, pour les juristes?
Mme Leduc (Véronique) : On ne peut
pas utiliser le quatrième objet quand c'est des subventions qui sont versées à
l'extérieur d'un programme de la SHQ.
Mme Duranceau : Puis qu'est-ce que
ça fait concrètement?
Mme Leduc (Véronique) : Ça nous
oblige à utiliser un autre objet, particulièrement le deuxième, qui est celui
qu'on utilise beaucoup dans les décrets de la SHQ, et, de mon avis personnel,
souvent, ça cadre un peu moins avec l'objet
du décret que ne pourrait l'être le quatrième objet. Par exemple, si on finance
la construction d'un nouveau projet
d'habitation, il faut dire que c'est une initiative publique et privée et le
justifier, alors qu'on a un objet, le quatrième, qui serait
d'utilisation parfaite pour expliquer le décret de subvention. C'est le seul
objectif de la modification.
M.
Grandmont : ...que, dans le fond, le deuxième objet, on était
peut-être arrivés au bout de ce qu'il était capable de fournir en termes
de possibilités.
Mme Leduc (Véronique) : C'est ça,
exact.
M. Grandmont : On l'avait étiré,
disons, à son maximum puis, avant que ça pète, on s'est dit : On va mettre
un quatrième qui va peut-être être plus clair... de clarifier le quatrième, un
objet qu'on essaie de faire davantage, puis de remettre un petit peu plus de
conformité sur le deuxième.
Mme Leduc (Véronique) : Je n'aurais
pas pu mieux dire.
M. Grandmont : Ah bien, coudon!
Merci pour les explications.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? OK, pas d'autre question? Alors, est-ce que
l'article... l'amendement qui introduit l'article 17.7 est adopté?
Adopté. Alors, 18.0.1.
Mme Duranceau : Alors,
article 18.0.1 : Insérer, après l'article 18 du projet de loi,
le suivant :
18.0.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 3.3.1, du suivant :
«La société peut, avec l'autorisation du
gouvernement et aux conditions qu'il détermine, fournir à titre de
commanditaire un apport au fonds commun d'une société en commandite dont les
activités sont liées à ses objets.»
Alors, cet article habiliterait la société à
être commanditaire dans une société en commandite dont les activités sont liées
à ses objets avec l'autorisation du gouvernement et selon les conditions
déterminées par celui-ci.
Donc, on a déjà une participation, là. Ça aussi,
ça a été approuvé, avant mon temps, par décret, là, je présume, mais là on vient clarifier notre capacité à agir à titre de
commanditaire, puis c'est souvent les structures utilisées dans les projets de développement immobilier, donc, on
pense que c'est une bonne approche, ou dans des fonds d'investissement aussi.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Est-ce qu'on peut
nous donner des exemples de sociétés en commandite où la SHQ...
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme Dufour : Oui, ou de sociétés
dans lesquelles la SHQ est impliquée.
Mme Duranceau : OK, je vais laisser
Mme Grégoire commenter.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme Grégoire.
Mme
Grégoire (Annie) : On n'a jamais pu le faire. C'est une opportunité
qu'on souhaiterait faire éventuellement. On a déjà eu une opportunité de le faire, mais ça n'a pas pu se réaliser
parce que, justement, la loi ne le permettait pas. On a dû fonctionner
autrement et avoir un petit peu moins d'agilité dans ce contexte-là.
Mme Dufour : Est-ce que, d'abord, on
peut avoir des exemples de qu'est-ce qu'on souhaite faire avec cette
possibilité-là?
Mme Duranceau : Bien, c'est ça,
quand je dis «on l'a déjà fait», en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'il y
avait... Il y a le fonds de capital social d'investissement immobilier, puis,
ça, c'est avec Ivanhoé Cambridge puis fonds FTQ, puis eux, ils se sont
structurés avec une société en commandite. Je sais que nous, on était
participants là-dedans, mais on a participé sous forme de prêts plutôt que
d'avoir des unités de la société en commandite. Ça fait que ça a juste
compliqué la transaction. On n'a pas pu rentrer de la même façon que les autres
partenaires. Puis, quand tu fais un prêt, tu
es limité à ton prêt sur le risque, puis, quand tu es associé d'une société en
commandite, c'est ta mise de fonds. Ça fait que c'est... Je vais me
risquer à dire que c'est le même risque, là, mais c'est ta... c'est la même
mise de fonds qui est à risque dans les deux cas. Ça fait qu'encore là, tu
sais, si la loi n'a pas été revue globalement depuis 40 ans, bien, c'est des mécaniques, c'est des véhicules
d'investissement qui étaient peut-être moins utilisés à l'époque, mais là,
toujours en immobilier, on a ça.
Mme Dufour : Mais j'essaie de
comprendre, parce qu'on... Il y a déjà les fonds fiscalisés dans lesquels on
semble avoir beaucoup, beaucoup d'intérêt, miser beaucoup là-dessus. Qu'est-ce
que ça, ça apporterait de plus que...
Mme Duranceau : Bien, c'est d'autres
participations. Un projet pourrait nous être proposé, encore là, avec...
prenons Ivanhoé Cambridge, là, parce que c'est un bon exemple. Ça fait
qu'Ivanhoé pourrait nous arriver avec une proposition
de construire tant de logements abordables dans tout le Québec, puis le
véhicule d'investissement proposé pourrait être une société en
commandite, parce que, là, ça ne serait pas dans les livres d'Ivanhoé, ça ne
serait pas dans nos livres directement. On ferait ça à
travers un véhicule externe, une société en commandite, puis chacun met sa participation, puis les unités, après, elles
restent dans la société en commandite. Elles sont-tu transférées à des offices
d'habitation? Là, tu sais, chaque deal sera différent, mais ça, ce sera un bon
exemple.
Mme Dufour : Mais, actuellement,
quand on fait une entente avec des fonds fiscalisés, par exemple, là, il y a un certain... tu sais, une entente a une durée,
et, selon l'abordabilité, la participation va... la durée de l'abordabilité qui
est prévue dans l'entente, la participation financière du gouvernement va
varier... ou de la SHQ va varier, de... 15 ans versus 30 ans, ça ne sera pas la même participation. Là, ici, si on
s'implique dans une société en commandite, comment ça se traduit en
termes... Par exemple, par rapport à l'abordabilité, est-ce qu'on...
Mme Duranceau : Bien, évidemment,
nous...
Mme Dufour : Est-ce que ça pourrait
être des projets qui... après 15 ans, il n'y a plus d'abordabilité, mais
on serait comme partenaires financiers de ça?
Mme Duranceau : Non, mais,
généralement, dans ces structures-là, les partenaires veulent sortir après un
certain nombre d'années. Ça va être prévu dans la convention d'associés, là, de
la société en commandite. Puis, bien sûr, on ne pourra pas investir dans
n'importe quelle société en commandite. Je ne vais pas investir dans un fonds
industriel, là, ou dans un projet industriel. Ça va être un investissement qui
est lié à notre mission, ça fait que ça, ça vient... parce que les mêmes
niveaux d'approbation sont requis, là, dans le cadre de ça. Ça fait que la
mission est encadrée en lien avec nos objets, puis, après ça, quand est-ce que
tu sors du capital, bien, ça va dépendre des projets aussi, là, mais, très certainement, les partenaires, là-dedans, eux, ils
veulent sortir leur investissement. Ça fait qu'il y a une fin à ça qui
va être propre à chaque projet, là.
• (20 h 20) •
Mme
Dufour : Bien, généralement, ils veulent sortir, mais ils
ne veulent pas avoir perdu d'argent, là. Donc là on parle... Tu sais,
ils sortent sous quelles conditions, là, s'ils sortent? Puis là, à ce
moment-là, s'ils sortent, c'est qui qui reste? C'est seulement la SHQ qui reste
comme dans...
Mme Duranceau : Bien là, chaque
transaction va être différente, là.
Mme Dufour : OK. En tout cas, j'ai
mes doutes, là. Je vais laisser les autres collègues...
Mme Duranceau : Bien, c'est un
véhicule... En fait, ce qu'il faut retenir là-dedans, c'est qu'on a eu des
propositions. On n'a pas été capables d'être agiles, encore une fois, ça fait
qu'évidemment tout ça... Si on entre dans une société en commandite, on va
respecter tous nos autres objets. Ça fait que, pour moi, c'est juste la façon
de pouvoir embarquer dans une transaction,
comme n'importe qui d'autre puis de se donner la même chance que n'importe quel
autre joueur, puis là on ne l'a pas. Puis c'est commun, une société en
commandite, là. Ça fait qu'il faut qu'on puisse investir là-dedans comme
n'importe qui.
Mme Dufour : Oui. En fait, je n'ai
pas d'enjeu sur la forme plutôt que...
Mme Duranceau : La sortie?
Mme Dufour : ...la sortie, qu'est-ce
qu'il y a au bout, c'est plus ça qui...
Mme Duranceau : Bien, tu sais, la
sortie va prévoir que peut-être que le... un exemple, ça va être que le
gouvernement ou le partenaire, qui est SHQ, va racheter l'ensemble des unités à
un prix x. On n'a pas pris... On n'a pas
pris les risques sur le développement, mais on va garantir le prix de sortie à
l'autre partenaire puis on va transférer ça dans un office d'habitation.
C'est le genre de transactions auxquelles on pense, là, parce qu'effectivement,
si on finance quelque chose, à la fin, il faut que ça reste.
Mme Dufour : Bien, c'est ça, on en
veut...
Mme Duranceau : C'est ça, puis, si
on veut une abordabilité de 35 ans avec le même partenaire, bien, on va
rester là 35 ans avec le même partenaire. Si c'est moins long, parce
qu'ils veulent sortir après avoir stabilisé l'immeuble, après trois, quatre,
cinq, six, sept ans, bien là il y a une valeur, qu'on va prévoir, de sortie,
puis nous, on va transférer ça au bon véhicule, à un OBNL, aux offices
d'habitation. Ça va dépendre, mais c'est ça, l'idée.
Mme Dufour : OK, merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci beaucoup.
Moi aussi, là, je suis intéressé par ce qui sort au bout, beaucoup, mais pas
que. Pour moi, cet amendement-là, je le trouve, en quelque sorte, un peu
intrigant. On dit, dans le fond, que «la société peut, avec l'autorisation du gouvernement
et aux conditions qu'il détermine, fournir à titre de commanditaire un
apport au fonds commun d'une société en commandite dont les activités sont
liées à ses objets». Si on se réfère à ses objets, il y a celui de stimuler le
développement et la concertation des initiatives publiques et privées en
matière d'habitation, auquel on vient d'ajouter un quatrième objet, qui était
de «favoriser la construction, l'acquisition, l'aménagement, la restauration et
l'administration de l'habitation». Donc, on comprend qu'il n'y a rien qui
empêche, à travers cet amendement-là, de financer de l'habitation privée, dans
le fond. Est-ce que je comprends bien?
Mme Duranceau : Bien là, nos objets,
ils permettent-tu de financer de l'habitation privée?
M. Grandmont : Dans les objets, oui.
Mme Duranceau : Ils le permettent.
Le PHAQ, oui, le Programme d'habitation abordable, il permet des initiatives privées, mais qui sont assorties de
conditions d'abordabilité. Croyez-moi, on ne peut pas sortir une subvention
s'il n'y a pas de l'abordabilité qui est liée à ça, là. Donc, ça fait que c'est
déjà permis en vertu de nos programmes. C'est une autre... C'est un autre
véhicule d'investissement, tout simplement.
M. Grandmont : Oui, vous nommez le
PHAQ parce que, bon, c'est le programme qui existe actuellement. On ne refera pas la discussion sur le PHAQ versus
AccèsLogis parce que ça pourrait... Je vois maître... Mme Grégoire à côté — je
vous ai appelée «maître» aussi, je suis désolé, c'est l'heure — qui
sourit, mais il n'y a rien qui empêcherait, selon ma compréhension de la
lecture des différents articles, de financer des projets qui seraient
uniquement privés.
Mme
Duranceau : Des projets uniquement privés, mais qui devront
contenir du logement social et abordable, parce que nous, on n'est pas
dans le financement de logements privés de marché, là.
M.
Grandmont : Bien, c'est-à-dire que la façon dont ça
fonctionne, c'est que vous pourriez être... La SHQ pourrait être commanditaire, c'est-à-dire partie prenante
d'un projet qui est privé, auquel cas on pourrait fixer des conditions de
réalisation d'un certain nombre de logements sociaux ou pas.
Mme Duranceau : Sociaux ou
abordables, puis, dans le montage financier, effectivement, peut-être qu'on pourrait dire... Puis là c'est hypothétique, là,
je n'en ai pas, là, là, mais on pourrait dire : Bien, écoute, il y a
500 unités qui vont sortir, là-dedans tu m'en garantis 100
abordables. Ça fait que je vais embarquer dans le projet de cette façon-là, par subvention, en équité peut-être, puis c'est
une équité sur laquelle j'aurai un rendement qui sera peut-être moindre que
d'autres, ça fait que ça va permettre de
rendre le projet abordable. Il faut juste réaliser que l'habitation, là... pas
l'habitation, mais l'immobilier, c'est
la même chose que des entreprises manufacturières ou... Je sais que vous
n'aimez pas ce parallèle-là, là, mais, d'un point de vue du financement,
là, citez-moi pas...
M. Grandmont : Bien là, vous vous
êtes autocitée.
Mme Duranceau : ...en coupant dans
le milieu de la phrase, là, il faut comprendre que c'est financier, le
financement de projets immobiliers. On n'en sort pas. Ça fait que, si on veut
être archaïques dans nos méthodes de financement puis si on veut que ça coûte
toujours plus cher au gouvernement en se cantonnant dans de la pure subvention
tout le temps, bien, ne changeons rien puis allons chez nous. Là, ce qu'on veut
faire, c'est se donner des moyens pour être
aussi agiles que tous les autres partenaires financiers puis tirer notre
épingle du jeu de la même façon, en étant efficaces à financer les
projets puis en faisant sortir plus d'unités pour le même montant.
M. Grandmont : Là, vous l'avez dit
tantôt, on est dans les discussions hypothétiques parce que, là, on vous
demande des exemples de ce que ça pourrait être alors que ça n'existe pas
encore. Je ne peux pas vous demander des exemples de ce qui s'est fait dans le
passé, évidemment, mais vous pouvez convenir avec moi que l'hypothèse de l'utilisation de ces règles-là pour financer
uniquement des projets ou être commanditaires de projets uniquement privés,
ça se peut de la façon dont c'est écrit, à
moins qu'il y ait des dispositions ailleurs pour l'empêcher, parce que, selon
les objets, les articles 2... et le nouveau 4° qu'on
vient d'adopter tantôt, dans le fond, on peut se le permettre.
Mme Grégoire (Annie) : Je ferais
peut-être un ajout.
M. Grandmont : Allez-y.
Mme Grégoire (Annie) : C'est qu'il
faut savoir que la société... Je suis désolée, j'ai-tu besoin d'un...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
oui, allez-y, Mme Grégoire.
Mme Grégoire
(Annie) : Il faut savoir que la société en commandite, c'est un outil
de financement comme d'autres outils de
financement que la SHQ a, et que, dans ses objets, quand on parle de financer
la construction d'habitations, la SHQ pourrait, dans ses objets,
financer la construction d'habitations, qu'elles soient abordables ou non
abordables. On pourrait faire de l'accession à la propriété dans certains cas.
Les programmes nous le permettent. Les décrets peuvent
nous le permettre s'ils sont approuvés par le gouvernement. La société en
commandite, ce n'est qu'un véhicule de
financement. Au même titre qu'on peut faire des prêts ou des prêts patients,
c'est une façon de travailler en financement qui nous amène une latitude
et qui limite notre prise de risque, contrairement au fait où, quand on fait un
prêt ou une garantie de prêt auprès d'un projet ou d'un organisme, c'est le
gouvernement qui prend 100 % du risque à ce moment-là. Donc, la société en
commandite vient nous donner une latitude de travailler avec différents partenaires et de limiter la prise de risque du
gouvernement tout en atteignant des objectifs puis, avec le même argent,
faire davantage.
M.
Grandmont : J'aimerais ça qu'on en parle, du risque, parce que c'est
intéressant que vous nous ameniez là-dessus.
J'avais des questions là-dessus, justement. Le risque, on le voit, là, dans les projets de
transport, notamment, on s'associait autrefois dans des projets de
partenariat public-privé en voulant remettre le risque sur l'entreprise privée. Là, on se retrouve dans un contexte
économique particulier, dans lequel, bien, le privé trouve que le risque coûte
cher et qu'il va se protéger. Il va
mettre... Il va peser lourd sur le crayon quand il va faire sa proposition, et
là, finalement, on se retrouve à
payer doublement. Est-ce qu'il n'y a pas un risque à compter sur le fait de
mettre le risque sur le marché privé, justement?
Mme
Duranceau : Bien, on avait un système où est-ce qu'il n'y avait pas de
délai d'imposé puis pas de coût d'imposé.
M.
Grandmont : Il n'y a pas d'indexation?
Mme
Duranceau : Pardon?
M.
Grandmont : Il n'y a pas d'indexation des programmes?
Mme
Duranceau : Oui, mais surtout rien d'imposé, puis là c'est devenu une
catastrophe, là. Alors là, évidemment, on a
toujours le choix du montant de la subvention qu'on donne au privé, là. Alors,
on l'encadre, notre risque parce que, quand on dit : Bien, on va te donner
tant la porte, tu livres en dedans de tel délai puis tu assumes tous les
risques de dépassements, là, à un moment donné, si l'entente n'est pas
respectée, bien, il y a... tu sais, il y a des recours, là. Donc, il y a des
risques de part et d'autre, mais on part d'un système où est-ce que le gouvernement
prenait 150 % des risques, puis là on
est venus baliser ça de manière plus intelligente pour justement s'assurer que
les projets vont sortir, puis qu'on n'est pas tout seuls dans la prise
de risque à cet égard-là, mais effectivement le côté privé soumet ses arguments puis veut aussi... Ils veulent aussi baliser
leurs obligations, ce qui est tout à fait juste, là, dans les circonstances, mais, croyez-moi, le
gouvernement assume moins de risques, là, ce qui est une très bonne chose, là, dans
ce contexte.
• (20 h 30) •
M.
Grandmont : Oui. Non, mais on est d'accord, quand même, aussi sur le
fait, un, que le privé est là pour faire de l'argent. Par nature, il veut faire
des sous. Donc, ça aussi, il va falloir voir à ne pas subventionner des profits
à travers les ententes que nous ferons.
Peut-être
revenir sur AccèsLogis, parce que je me suis permis de vous couper, mais je
veux juste le redire plus clairement, tantôt, je n'aurais pas dû vous couper,
j'aurais dû vous laisser parler, mais le programme AccèsLogis, oui, il
était plus long, il avait ses défauts, mais, comme principal défaut, il avait
aussi le fait qu'on n'a pas indexé les subventions qui servaient à créer ces
projets-là. Donc, à la fin, on construisait avec du gyproc épais de même puis
on construisait des ensembles énormes avec
des... C'est ça, ce n'était plus adapté, dans le fond. Les programmes n'ont pas
suivi les coûts de projets, ce qui a
fait aussi qu'on a eu de la difficulté à les réaliser, mais, bon, ça, je pense
que vous êtes déjà au courant.
Dans une entente
comme celle-là, là, Mme la ministre... Oui, allez-y.
Mme Duranceau :
Non, non, mais, tu sais, ça
n'avait pas été indexé depuis 2008, puis on a indexé à partir de 2017.
Là, on était à 69 200 $ la porte de 2008 à 2017, puis là on est
rendus à 225 000 $ la porte. On a juste augmenté depuis 2017. Alors,
clairement, c'était un des enjeux aussi pour que les projets sortent, c'est
vrai.
M.
Grandmont : Oui, bien, on a changé complètement de programme aussi.
Mme
Duranceau : Aussi, mais ça va bien aller.
M.
Grandmont : Oui, c'est ça, c'est ça, on a hâte de voir les résultats. C'est
ça, en fait, sur... dans ce genre d'entente-là,
là, comme société en commandite, quand on finance une société en commandite ou
quand on... les commanditaires, pour
reprendre le terme exact, là, c'est quoi, le droit de regard sur... de la SHQ
ou de la ministre, là, mais, tu sais, de la SHQ, sur, par exemple, le
coût des loyers? On a parlé tantôt du nombre de logements sociaux qui
pourraient faire partie d'un ensemble résidentiel. Est-ce qu'on peut aller
jusqu'à fixer le montant des loyers, puis s'assurer aussi que ça dure dans le
temps, puis que ce n'est pas juste des ententes sur cinq ans, puis qu'après ça
peut être converti en condos? Je vous donne un exemple fictif, là, mais...
Mme Duranceau : Il
y a déjà des paramètres. Tu sais, dans le cadre du Programme d'habitation
abordable, quand on transige avec le privé, il y a déjà des paramètres à
l'égard des loyers en fonction du loyer moyen, c'est ça, oui, puis la marge de profit est limitée aussi,
là, elle est encadrée. Ça fait que, tu sais, il y a un minimum que tu peux
faire, mais il n'y a pas... c'est
marginal, donc, puis l'entente... voyons, l'entente... la convention entre les
associés, le «partnership agreement», là, qui va définir aussi ce qui
pourra être fait puis réalisé par la société en commandite, là, alors, tout ça,
c'est prévu avant d'embarquer puis de faire ta contribution.
M. Grandmont : Puis, dans un système
comme celui-là, comme vous l'avez imaginé, là, est-ce qu'on peut avoir aussi
des logements qui seraient subventionnés à hauteur de 25 % des revenus des
ménages qui les occupent?
Mme
Duranceau : Tout à fait. On pourrait convenir, dans cette
entente-là, qu'il y aura des PSL qui vont être... qui vont se
juxtaposer, là, qui vont être ajoutés, là, pour financer les loyers,
effectivement, mais, tu sais, chaque... comme je disais tantôt, chaque projet
est unique puis donc nécessite les... les outils qui seront pertinents selon la
proposition, là.
M. Grandmont : Merci. Ce sera tout
pour l'instant.
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors,
député de Jean-Talon.
M.
Paradis : Merci. C'est intéressant, cet amendement-là, une
petite phrase qui peut dire beaucoup de choses. Bon, j'ai entendu tout à
l'heure parler, là, de méthodes et de mécanismes archaïques. J'espère seulement
qu'on n'est pas en train d'associer les mécanismes publics aux mécanismes
archaïques. On peut être innovant, on peut être... on peut créer des nouveaux
mécanismes, être très agile dans la sphère publique, et il n'y a pas besoin
toujours de faire appel au privé comme mécanisme ou comme levier pour innover,
n'est-ce pas?
J'avoue que, tout à l'heure, j'étais un petit
peu intrigué, là, par le changement au... à l'alinéa 4° de l'article
précédent qu'on a vu. Je vous prends au mot, maître, sur l'intention du
législateur, mais je trouve ça quand même un petit
peu curieux, que ça pourrait peut-être ouvrir, là, cette brèche-là vers des
intérêts plus privés. Puis ici je vois un petit peu la même chose parce que, dans une société en commandite, où c'est
une institution publique qui est commanditaire, est-ce que, là, on a des
critères sur quels types de commandités? Est-ce qu'on sait... on en sait un
petit peu plus sur quels autres commanditaires pourraient se joindre à une
société en commandite à laquelle participe la Société d'habitation du Québec?
Je me pose la question parce qu'à travers un
nouveau véhicule de financement comme ça, on peut... on peut profondément transformer peut-être positivement,
mais peut-être pas non plus toujours positivement, ou on peut laisser
encore plus la sphère privée accaparer le pouvoir décisionnel avec des fonds
publics. Et moi, je suis préoccupé par ce type
de risque là et j'aimerais en savoir un petit peu plus sur ce que vous
envisagez. Parce que, là, si je comprends bien, actuellement, dans
l'amendement, tel qu'il est proposé, ce sont les dispositions normales du Code
civil sur la société en commandite qui vont s'appliquer, et c'est
principalement un mécanisme, généralement, quand même, qui est un mécanisme de la sphère privée. Puis j'ai... en
tout cas, j'ai des questions, là, sur la protection de l'intérêt public, surtout
s'il y a des deniers importants, de l'argent des contribuables québécois qui
est... qui sont confiés à des intérêts privés.
Je comprends qu'on... que c'est en fonction des
objets de la SHQ, mais j'espère qu'on ne vient pas d'ouvrir une brèche avec
l'amendement qu'on vient de faire, là, il y a quelques minutes.
Mme Duranceau : Mais...
M. Paradis : Parce que, là, moi, je
vois privé-privé, en tout cas.
Mme Duranceau : Oui, bien, ça
pourrait être privé-privé, là, si, finalement, l'entente rencontrait les
critères ou les objets de la SHQ, là, puis que ça passait toutes les étapes
d'approbation. Mais ça pourrait nous permettre, par exemple, de lever des capitaux auprès de fondations dont la mission est
de subventionner, entre autres, du logement, puis qui embarquent comme
partenaires là-dedans. Il y a des OBNL qui pourraient être aussi d'autres
commanditaires.
Je veux dire,
c'est un mécanisme, là, c'est comme dire : Je crée une fiducie, tu sais.
Tu peux créer une fiducie, puis là ça va être quoi, les fins, on verra,
là. Donc là, j'ai accès... j'aurais pu dire ça : On va être fiduciaire de
quelque chose. Là, on peut être commanditaire dans un projet qui va se
présenter à nous puis qui rencontrera les critères qui sont les nôtres en matière d'investissement puis de production de
logement social et abordable. Tu sais, moi, c'est juste un véhicule de
financement ou d'investissement additionnel auquel on n'avait pas accès.
Puis là ce que j'entends de la SHQ depuis des
années, c'est que, malheureusement, ils ont pieds... quand je dis archaïque,
là, c'est pieds et mains liés, pas capables de... d'être innovants dans... dans
l'approche, puis c'est de juste s'appuyer sur des subventions pour contribuer.
Bien, il y a d'autres choses, il y a d'autres façons de faire. Il y a des prêts patients. Il y a une équité qui peut
être prise dans un projet où tu acceptes d'avoir un rendement qui n'est pas prioritaire
mais qui vient après tous les autres, donc... puis tu viens... parce que ton
capital est patient, comme société d'État,
tu es capable de faire en sorte que les autres joueurs vont avoir leur
rendement, puis toi, tu sors après... Mais ça crée... c'est un levier,
c'est pour créer un effet de levier.
Ça fait que
je n'ai pas d'exemple autre à vous donner, là, je pense que ça décrit
l'objectif. On n'est pas en train de jeter l'eau... le bébé avec l'eau du bain.
C'est un autre... un autre outil que bien d'autres investisseurs... auquel bien
d'autres investisseurs ont accès. Des fondations ont
accès à ça, des OBNL ont accès à ça, puis la SHQ n'avait pas accès à ça.
M. Paradis : Il
y a un côté dans votre réponse qui me... qui me rassure, parce que je pense que
oui, il faut qu'en 2023 notre gouvernement
puis nos sociétés d'État aient accès à des nouveaux mécanismes innovants, mais
il y a un côté, quand même, qui continue à m'intriguer parce que, moi,
je pense que l'intérêt public, c'est tout le temps ce qui doit nous guider. Et
ce qui m'inquiète, c'est quand notre gouvernement commence à prendre des
deniers des contribuables, à investir avec le privé puis qu'il n'y a pas
beaucoup de conditions, puis qu'on n'a pas beaucoup de garanties, puis qu'on ne
sait pas si on va avoir un retour sur l'investissement, puis que, parfois,
souvent, on socialise les risques puis les investissements, mais on privatise
les profits.
Et là, ici, moi,
quand j'ai simplement un article qui me dit : Bien oui, je pourrais
utiliser un nouveau véhicule, qui est la
société en commandite, puis que je ne l'ai pas paramétré pour m'assurer que
l'intérêt public... et qu'en bout de
ligne ce soient les Québécoises et les Québécois qui en sont les bénéficiaires,
ça me... je me pose... je me pose la question.
Donc, je comprends
cette volonté-là de dire : OK, on a peut-être besoin de nouveaux
mécanismes, mais il me semble qu'on aurait pu mieux le paramétrer pour indiquer
dans quelle mesure l'intérêt public est... il est tout le temps protégé.
Mme
Duranceau : Bien, écoutez, la seule chose que je vais ajouter à cet
effet-là, c'est que ça va être paramétré
parce que ça ne se fera pas sans passer au Conseil du trésor, passer au Conseil des ministres. Alors, il va y avoir... Bien là, vous y croyez ou pas, mais il y a... il y a
des objets à respecter, puis je vous le dis, ça ne passe pas comme... ça ne
passe pas comme dans du beurre, là. Alors, il y a des contextes dans lequel cet
outil-là va pouvoir être utilisé, au même titre qu'un décret, il est utilisé
dans certaines circonstances, puis c'est très... à mon avis, c'est très
paramétré, puis il n'y a personne... ce n'est pas du tout l'intention de cette
mesure-là, là, de s'en aller hors... hors contexte.
• (20 h 40) •
M. Paradis : Oui,
bien, c'est ça, justement, le fait que ça passe au Conseil des ministres ou
qu'il y ait des niveaux d'autorisation n'est
pas nécessairement toujours un... je vais peser mes mots, là, mais ça, ça veut
dire que c'est sujet aux priorités politiques du gouvernement en place.
Et on peut prendre des exemples, je veux dire, d'aucuns peuvent penser que
l'investissement, actuellement, dans Northvolt, par exemple, dans la filière
batterie, c'est dans le meilleur intérêt du Québec. D'autres, Mme la ministre,
vont vous dire : Bien, où sont les intérêts des Québécois, avec les milliards qui sont investis? Où sont les
garanties de... de faire appel à des cocontractants québécois? Où sont les garanties
de... de retombées pour les Québécois, le retour sur l'investissement? Ce ne
sera pas la première fois dans l'histoire des investissements publics québécois
qu'il y a de l'argent qui va partir puis qu'on ne le verra pas revenir.
Donc, dans ce cas-ci,
je reviens à ça, le fait que vous me dites qu'il y ait un processus
d'autorisation à l'intérieur du gouvernement ne me donne pas nécessairement les
paramètres objectifs qu'on pourrait retrouver dans un texte législatif qui
dit : Bien, si on passe par une société en commandite, il faut quand même
s'assurer de... un, deux, trois, quatre choses pour protéger l'intérêt public.
Mme Duranceau :
Bien, je n'ai pas d'autre chose à
ajouter, honnêtement, là, ce n'est pas l'intention. Je ne sais pas si,
Me Dubuc, vous avez quelque chose à préciser, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Leduc.
M. Paradis : ...parce que, là, moi, je viens d'arriver, mais je
comprends aussi que c'est quelque chose de nouveau dans le projet de loi
qui n'a pas été discuté dans les audiences publiques.
Mme
Duranceau : Non. Là, je sais que vous aimez beaucoup ramener qu'il y a
des amendements, mais c'est normal, là, dans
un projet de loi, qu'il y ait des amendements. C'est un bloc complet, là, qui a
été déposé il y a un bon moment, là, ça fait que, je pense, tout le
monde a eu le temps de le voir, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Député de Taschereau.
Une voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Micro, député de Taschereau. Est-ce que vous pouvez
allumer le micro du député de Taschereau, s'il vous plaît?
M. Grandmont :
OK, ça marche. J'avais peut-être
accroché le bouton. Ça se peut que je l'aie accroché. Merci. Oui.
Oui, bien, Mme la
ministre, là, je vous écoute échanger avec mon collègue dans Jean-Talon, puis
vous dites : Ce n'est pas l'intention, ce n'est pas l'intention, puis
qu'il y a des mécanismes de surveillance. Je n'ai pas le choix d'être d'accord avec mon collègue puis de
souligner le fait que, même si ce n'est pas l'intention actuellement, on est en
train de créer quelque chose qui pourrait devenir, peut-être, d'autre chose que
ce que vous imaginez actuellement, là. Je ne veux pas vous prêter des
intentions, mais, actuellement, ce qu'on lit, nous, c'est que ça peut vraiment
aller vers un modèle qui n'est peut-être pas
dans l'intérêt de la population québécoise. Donc, on peut se permettre d'en
douter. Puis c'est notre rôle aussi comme opposition, dans le cadre d'un
projet de loi, d'ailleurs, aussi, de vous soulever nos doutes, évidemment.
J'aimerais vous discuter
d'un point qui concerne la vente des actifs dans des sociétés en commandite
comme celles-là, quand le gouvernement est commanditaire. Est-ce que... est-ce
qu'il y a un contrôle, en fait, qui est fait, généralement,
au niveau de la vente des actifs qui peut être faite? Est-ce qu'on assure un
temps minimum de possession des actifs, par exemple?
Mme Duranceau : Ça va être prévu
dans l'entente entre les associés, entre les commanditaires, là.
M. Grandmont : Prévu dans l'entente.
D'accord.
Mme Duranceau : Ça va être prévu au
préalable. Puis cette entente-là, elle doit exister avant que les contributions
se fassent. Donc, tout ça, tout ça va avoir été... va avoir été entériné, là.
M. Grandmont : D'accord. Les
logements qui sont créés, à qui ils appartiennent dans le cadre d'ententes
comme celles-là? Est-ce qu'ils appartiennent à la société en commandite? Est-ce
qu'ils appartiennent en partie... Parce qu'on comprend que ce n'est pas une
commandite à 100 %, mais est-ce que... est-ce que ça appartient à 100...
en partie, au gouvernement? Dans le fond, est-ce qu'on est comme... perçu comme
un actionnaire du projet?
Mme Duranceau : Oui, c'est ça, c'est
selon ton pourcentage d'unités dans la société en commandite.
M.
Grandmont : Donc, le gouvernement pourrait être,
effectivement, comme... Donc, il aurait un certain droit de regard sur
la gestion peut-être, aussi, une fois le...
Mme Duranceau : C'est le commandité
qui gère une société en commandite, là, alors il faut que tu choisisses les
actionnaires du commandité. Mais là, tu sais, on ne va pas faire un contrat de
société en commandite ici, là, mais c'est ça, l'idée.
M. Grandmont : Mais donc vous me
dites qu'il y a un contrôle ou qu'il n'y a pas de contrôle?
Mme Duranceau : Oui, il y a un
contrôle. On ne mettra pas d'argent dans une société en commandite si on ne
connaît pas l'issue de cette entité-là.
M. Grandmont : D'accord. Parce que,
moi, je regardais le Code civil, à l'article 2244 :
«Les
commanditaires ne peuvent donner que des avis de nature consultative concernant
la gestion de la société.
«Ils ne peuvent négocier aucune affaire pour le
compte de la société, ni agir pour celle-ci comme mandataire ou agent, ni
permettre que leur nom soit utilisé dans un acte de la société; le cas échéant,
ils sont tenus, comme un commandité, des obligations de la société résultant de
ces actes et, suivant l'importance ou le nombre de ces actes, ils peuvent être
tenus, comme celui-ci, de toutes les obligations de la société.»
Donc, est-ce qu'on est en train, dans le fond,
de donner les clés de toute la gestion à une société qui serait commanditée par
le gouvernement... la SHQ, pardon?
Mme Duranceau : Pour que ton risque
soit limité, dans une société en commandite, il ne faut pas que tu te mêles de la gestion. Alors, les commanditaires ne
se mêlent pas de la gestion, leur risque est limité à leur contribution, le
montant d'argent qu'ils mettent dans la société en commandite. L'entité qui
gère la société en commandite, c'est le
commandité, qui est généralement une compagnie à numéro, puis tu décides de qui
va être les exécutants dans cette compagnie-là, là.
M. Grandmont : OK. Donc, c'est quoi,
l'avantage de développer ce type de mécanisme là de société par actions si,
finalement, on n'a pas tant que ça de pouvoir sur l'objet?
Mme Duranceau : Le pouvoir, tu l'as
à travers la... le commandité puis le «partnership agreement» entre les associés, puis tu définis comment ça va être géré.
Donc, tout ça est prévu dans l'entente. Mais, si on fait une transaction,
disons qu'on fait un partenariat avec Ivanhoé Cambridge, qui est une entité qui
est non taxable puis qui a besoin d'avoir directement le... bon, son rendement
qui monte, puis là on s'en vient compliqué, là, si le rendement, ou les
profits, ou les pertes de la société en commandite sont pris dans une
compagnie, ça ne sert pas bien les intérêts qui peuvent être différents au
niveau des différents partenaires. Ça fait que, si tu as des partenaires qui
sont non taxables, bien, ils veulent... ils veulent investir via une société en
commandite plutôt que via une compagnie. C'est toujours comme ça, là.
Ça fait qu'encore faut-il qu'on veuille
embarquer dans ce type de transaction là. Puis là, moi, je vous dirais qu'il y
a autant de cas qu'il y a de... tu sais, il y a autant de cas qu'il y a de
personnes ici, dans la salle, là, tu sais. C'est
un véhicule qui est largement utilisé pour lever du capital, permettre à des
partenaires d'embarquer, que ce soient des OBNL, des fondations privées, une
entité de la couronne, une autre entité gouvernementale. On n'y a pas accès,
on se donne accès, ça donne une opportunité
de plus d'embarquer dans des projets puis de lever du capital ou d'injecter du
capital qui va donner un meilleur rendement que ce qu'on fait actuellement en
ayant toujours des subventions qui coûtent trop cher. Je peux faire mieux avec
le capital. Je peux livrer plus d'unités, si je l'investis différemment, puis
c'est une...
Une voix : ...
Mme Duranceau : Pardon?
M. Grandmont : C'est beau pour l'instant,
M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Pas d'autres questions? Parfait. Oui, député de Jean-Talon.
M. Paradis : Encore une fois, je
suis tout à fait en faveur des partenariats puis des nouveaux mécanismes innovants, mais j'espère que je ne suis pas en
train d'entendre : Si le privé est impliqué, ça va être plus efficace, ça
va être mieux nécessairement, puis
que, si c'est juste des investisseurs publics avec des décideurs publics, ça va
être moins efficace.
Mme Duranceau : On n'est pas là, là,
on veut juste se donner de la souplesse. 100 % un, 100 % l'autre, ce n'est pas toujours optimal. On veut la souplesse.
Je résume ma pensée puis ma volonté avec ce bloc-là, de la souplesse, de
l'agilité pour réagir de la meilleure manière, selon les circonstances. Ce
n'est pas un vote de non-confiance à l'égard de un ou de l'autre.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Je vais aller un
peu dans le même sens que le collègue, le député de...
Une voix : ...
Mme Dufour : Jean-Talon, merci.
Merci. Donc, tout à l'heure, la ministre a dit... Et là je comprends qu'elle
souhaite aller chercher de la souplesse et je suis tout à fait d'accord avec
elle qu'il en faut, mais elle a dit quelque chose qui m'a interpelée, quand
elle a dit : Il faut arriver à faire plus d'unités avec les mêmes
montants. Bien, il n'y a rien qui se crée... rien ne se perd, rien ne se crée,
qu'on dit, là. C'est... Il n'y a pas de miracle, là, ici, là. Ce n'est pas vrai
que ça va coûter moins cher par unité parce que c'est... il y a de
l'implication du privé. Si l'objectif, c'est de faire plus d'unités avec les
mêmes montants, il y a quelqu'un à quelque part qui va payer, et c'est rarement
le privé qui accepte de sortir ça de sa poche, là.
Ça fait qu'au bout du compte je pense que ça va
être juste... on va peut-être en faire plus au début, mais au bout du compte,
quand on va les racheter, puis les reprendre, et les redonner ou les mettre
dans un office, bien, on va le repayer, tu sais. C'est juste qu'on va l'étirer
dans le temps, mais ce n'est pas vrai que soudainement les unités vont coûter
moins cher parce que le privé est impliqué, là. Je voulais juste faire cet
éditorial, M. le Président.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci. Rien ne
se perd, rien ne se crée. Je pense qu'on a entendu ça aujourd'hui. C'est très
bon. C'est vrai qu'à un moment donné, il y a toujours quelqu'un qui finit par
payer, puis on l'a dit tantôt, Mme la ministre l'a dit aussi tantôt, si
les logements qu'on crée avec une société en commandite ne sont pas assez
abordables, on va aller rajouter du... un programme de supplément au loyer pour
contrebalancer. Quelque part, à la fin, est-ce qu'on est tout le temps si
gagnant que ça? Je ne sais pas. Je fais juste poser la question. Peut-être
qu'en souplesse on gagne. Je ne sais pas.
Mme la ministre a dit tantôt : Elle n'est
pas 100 % pour un modèle ou pour l'autre. Ce qu'elle veut, c'est se donner
des outils supplémentaires pour être capable d'agir un peu sur tous les fronts.
Moi, ce que je comprends, c'est que dans le
PHAQ, actuellement, le privé est impliqué. Là, on a un nouveau mécanisme qui
est la possibilité de donner à la Société d'habitation du Québec la
possibilité d'agir comme commanditaire d'une société en commandite. Est-ce qu'elle a, dans sa manche, des programmes qu'elle
va nous sortir qui seraient entièrement soutenus par le gouvernement du
Québec? Parce que si on n'est pas en faveur de juste l'un ou juste l'autre,
bien, à un moment donné, il va falloir créer... qui n'existe peut-être pas dans
ce qui est pour l'instant sur la table.
Mme Duranceau : Mais là, ce soir, je
m'occupe du projet de loi, là, je ne suis pas en train d'annoncer rien ou de créer rien, là, je veux juste avoir
l'agilité qu'il faut pour être capable... répondre à la demande de logements
puis augmenter l'offre de logements.
M. Grandmont : Moi, je fais juste
prendre, avec tout le respect, ce qui est sur la table actuellement, c'est un
article, le 18.0.1. Je prends aussi ce que la ministre donne comme information,
comme volonté, une espèce de vision. On veut
avoir la souplesse avec des nouveaux outils agiles, de créer autant du logement
en partenariat avec le privé puis, de l'autre côté, on n'est pas contre
non plus qu'on ait du logement entièrement subventionné par le gouvernement du Québec. Bien, moi, tout ce que je vois sur la
table, pour l'instant, c'est des programmes qui ne sont que... qui n'impliquent
que tout le temps le privé, dans le fond.
Donc, est-ce qu'il y a quelque chose qui serait éventuellement... est-ce
qu'elle est... est-ce qu'elle peut
s'engager à créer des programmes qui seraient entièrement soutenus par le...
par le ministère, de nature entièrement publique, dans le fond?
Mme
Duranceau : Là, on veut de l'agilité, à travers ça, je ne suis
pas en train de dire que c'est des programmes privés ou que c'est des
programmes publics, je veux avoir tous les outils pour créer ce qu'il y a à
créer selon les opportunités.
M. Grandmont : Bien, je vais vous
prendre au mot, dans le fond, avec ce que vous avez dit ce soir puis ce que vous venez de dire maintenant, est-ce que vous
pensez qu'un programme qui serait entièrement public n'offre pas l'agilité
nécessaire pour être capable de créer des bons logements sociaux ou abordables?
Mme Duranceau : Je n'ai absolument
pas dit ça, puis je pense qu'on dépasse le cadre de ce qui est prévu par cet
article-là, là.
M. Grandmont : Revenons-y, d'abord.
Est-ce que vous pensez que cette disposition-là qu'on est en train de discuter pourrait servir à la réalisation des
unités qui sont prévues dans le Programme d'habitation abordable du Québec?
Mme Duranceau : Tout à fait. Tout à
fait. Ça pourrait servir dans le cadre du Programme d'habitation abordable, ça
pourrait servir dans le cadre des 8 000 unités qu'on a à sortir.
C'est un outil additionnel. On ne veut pas d'emblée se barrer les roues puis se
rendre incapable de réagir à une bonne opportunité. On veut les mécanismes, comme n'importe quelle autre société d'État, les
mécanismes pour pouvoir agir, pas plus dans un sens que dans l'autre, juste
être capable de dire : Aïe! On est capable d'être agile, on a... on est
habilité à le faire, je ne suis pas obligée d'aller en commission puis en projet de loi. Puis on a une
opportunité, elle rencontre les objets de la société d'habitation, elle rencontre les critères du Conseil du trésor, qui,
croyez-moi, sont... sont serrés, puis on va de l'avant. Alors, je pense, on a beaucoup
manqué de ça dans les dernières années, puis c'est ça, on veut se donner la
souplesse.
M. Grandmont : Parfait. Maintenant,
avec cet outil-là qui va venir, qui va devenir effectif, j'imagine, là, au
moment de l'entrée en vigueur du projet de loi, dans le fond, là, vous allez
pouvoir, assez rapidement, j'imagine, là, commencer
à agir comme commanditaire de société en commandite, est-ce que vous avez
vous-même des objectifs chiffrés du nombre d'habitations que vous voulez
réaliser avec ce nouvel outil?
Mme
Duranceau : Non. C'est un outil. S'il y a une opportunité pour
l'utiliser, on va l'utiliser. S'il n'y en a pas, on ne l'utilisera pas. C'est juste un outil. C'est comme si vous me
dites : Tu vas-tu faire des prêts? Combien de prêts tu penses que tu vas faire? Je ne le sais pas. On
verra selon les opportunités qui vont se présenter, les structures de capital qui vont nous être présentées, la nature des
projets, la nature des partenaires. Il faut être dans un mode agile, agile,
créatif. L'ingénierie financière, c'est ça. Sinon, on se cantonne dans
la subvention, puis on indexe la subvention, puis ça coûte toujours plus cher. Puis ça coûte plus cher à qui? Ça coûte plus
cher aux payeurs de taxe. Puis les payeurs de taxe, c'est tout nous
autres puis c'est tous les citoyens pour lesquels on est ici.
Ça fait que, là, à un moment donné, il faut être
créatif, il faut penser autrement, parce que le modèle, il est brisé, actuellement, là, puis la demande est
grande. Si on est capable de soutenir des projets qui sortent des unités, bien,
il faut être là, il faut être au
rendez-vous. Puis notre mandat, le gouvernement, c'est de soutenir les projets
de logements sociaux et abordables. Le privé est capable de sortir les
autres projets, puis on va leur donner, si ce projet de loi là passe, à 37.2, les outils pour être agiles puis
débloquer les projets qui sont bloqués dans leurs municipalités. Ça, ça va
aider le privé.
M. Grandmont : Merci. Est-ce que
vous avez fait une évaluation de... est-ce que vous avez comparé, en fait, ce serait plus juste, comparé le prix de
réalisation d'un logement subventionné versus un logement réalisé à travers un
mécanisme comme ce qui est prévu dans le 18.0.1, dans lequel il faudra ajouter
un supplément au loyer parce qu'on n'aurait
peut-être pas... je dis peut-être... supplément au loyer, peut-être qu'on est
capable d'aller chercher un logement subventionné à 25 % aussi dans une
société en commandite, je l'ignore, peut-être pourriez-vous me le dire, mais
est-ce qu'on a fait une évaluation de ce que ça peut coûter par porte,
les économies? Parce que vous en parlez beaucoup, vous dites : Il faut
qu'on soit là pour... puis j'en suis, là, on est là pour éviter que le
gouvernement gaspille... bien, gaspille, utilise mal l'argent des
contribuables. Ça, j'en suis. Est-ce qu'on a une évaluation qui montre que
cette agilité-là nous permettrait de faire des économies sur une base
nationale, sur le budget du Québec?
Mme Duranceau : Quand on aura un
projet, on va l'évaluer puis on va entrer dans le projet de la manière la plus
efficace possible. Là, pour le moment, je n'en ai pas, des exemples. Je veux
l'outil pour avoir une flexibilité. On va analyser. Nos équipes de la SHQ
analysent plein de choses, en ce moment, plein de façons de faire, puis, quand
il va y avoir le bon projet au bon moment, on va... on va embarquer de la
manière la plus efficace financièrement.
M. Grandmont : Bien, encore une
fois, avec tout le respect, Mme la ministre, vous nous demandez de soutenir un
article qui est un outil pour lequel vous... en tout cas, moi, je ne sens pas
qu'on a la démonstration qu'on est dans le meilleur intérêt des Québécois puis
qu'on en a pour notre argent non plus.
Mme Duranceau : Je pense que là,
honnêtement, là...
M. Grandmont : ...ne me semble pas
avoir été faite.
Mme
Duranceau : Bien, le meilleur intérêt des Québécois, je peux vous
dire, ce n'est pas de donner des subventions de 225 000 $ la porte tout
le temps puis de penser que c'est ça, le meilleur outil. Alors, nous, on veut proposer d'autres choses, une agilité, et cet
outil-là sera là s'il a à être utilisé et s'il constitue le meilleur outil dans
les circonstances.
M. Grandmont :
Vous êtes capable de me donner le
montant d'une porte en logement subventionné, c'est bien. Est-ce que
vous êtes capable de me donner celui d'un projet subventionné en commandite?
Mme
Duranceau : Non. C'est irréaliste de poser cette question-là. Ça va
dépendre du deal qui est proposé. Bien non, mais on ne peut pas, c'est fictif,
je ne peux pas donner quelque chose de fictif.
M.
Grandmont : Est-ce qu'au moins vous pouvez nous assurer, Mme la
ministre, que vous allez le faire uniquement si c'est plus efficace et moins
cher pour les citoyens et citoyennes du Québec?
Mme
Duranceau : C'est une évidence.
M.
Grandmont : Donc, aussitôt qu'on va être en bas de... Dans le fond,
vous allez pouvoir nous démontrer, quand
vous allez avoir un deal, que vous êtes capable d'arriver à moins cher que pour
un projet subventionné, incluant... Parce
que, là, on s'entend, là, logement social, par exemple, un logement qui serait
subventionné, les gens dans le ménage paient 25 % de leurs revenus
pour se loger, vous comprenez très bien de quoi je parle, puis, de l'autre
côté, on aurait un logement financé, bâti
par une société en commandite, dans lequel il y a un programme de supplément
loyer, puis on arriverait en bas de 125 000 $ la porte.
Mme Duranceau :
Prenez un exemple, là, puis ça va être le dernier que je vais donner, là,
si tu contribues 100 millions dans une société en commandite, au lieu de
donner une subvention de 100 millions, là, bien, tu as une contribution,
tu vas retrouver ton 100 millions. Ça fait que ton vrai coût, c'est quoi?
C'est le coût des fonds. C'est le rendement que tu n'as pas sur le
100 millions. Ça fait que le coût des fonds, il est 4 %, c'est ça,
ton vrai coût. Bien, le coût des fonds, sur une période de temps qui est
limitée, ça va coûter moins cher que la subvention au complet. Ça fait que ça,
c'est un exemple «35 000 pieds», là, mais c'est une des façons
logiques de financer pour moins cher. Tu récupères ton argent à la fin parce
que tu as fait un prêt patient qui t'a coûté moins cher que de donner l'argent
au complet. Bon, encore là, ça ne s'applique pas dans toutes les circonstances,
mais c'est un des cas.
M.
Grandmont : Ce sera tout pour l'instant, M. le Président. Merci.
• (21 heures) •
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Député de Jean-Talon.
M. Paradis : Mais
est-ce que, Mme la ministre, c'est une demande de la Société d'habitation, ça?
C'est la Société d'habitation qui a demandé cet outil-là, ce mécanisme-là?
Mme
Duranceau : Oui. Oui, parce qu'on l'a dit, d'entrée de jeu, là, il y a
un projet dans lequel... il y a une structure dans laquelle ils n'ont pas été
capables de rentrer, comme le Fonds de solidarité puis comme Ivanhoé, ils ont
été obligés de faire un prêt. Ça fait que c'est à leur demande, là, qui était
très logique.
Le Président (M.
Schneeberger) : Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Merci. Une sous-question sur... sur... J'ai beaucoup parlé
de logement social, de logement subventionné, il y a d'autres types
d'habitations qui répondent à d'autres besoins, Mme la ministre, puis je suis persuadé que vous les connaissez puis que vous
connaissez les avantages et les inconvénients aussi, évidemment, ça ne vient pas avec que des avantages. Mais il y a
des... il y a des programmes qui finançaient des OBNL
d'habitation pour des clientèles
spécifiques, avec différentes problématiques ou conditions, les femmes
violentées, personnes âgées, personnes...
problématiques de santé mentale, etc., personnes en situation de handicap, par
exemple, coop d'habitation, coop
d'habitation où, là, on est dans un mode complètement différent, il peut y
avoir des logements subventionnés ou non.
Il y a évidemment aussi une prise en charge par le milieu, une autogestion, si
on peut le dire comme ça, là, un conseil d'administration qui s'occupe
de gérer les immobilisations, qui s'assure de maintenir le... bien, en fait,
qui réutilise l'argent qui est dégagé à la
fin de l'année avec les loyers pour les réinvestir dans la bâtisse, dans le
fond, là. Donc, il y a une vocation
de ne pas être lucrative, mais de maintenir un parc de logements. Et puis c'est
sur le long terme, généralement, qu'on
voit ce genre de situation là, de logements devenir de plus en plus abordables
dans le temps. Est-ce que... est-ce que
c'est le genre de projets, les OBNL d'habitation puis les coops d'habitation,
qui pourraient être financés par une société en commandite?
Mme Duranceau :
La réponse, c'est oui. Il y a un
autre cas dans lequel on n'a pas pu participer, puis, effectivement,
c'était ça, c'étaient des OBNL, c'était l'AGRTQ, c'était... mais on n'a pas
été... on n'a pas pu investir.
M.
Grandmont : OK. Oui, effectivement, je vois des cas, là,
d'OBNL d'habitation. C'est effectivement, là, ce genre de... Mais, en même temps, il y a une... dans la gestion de la
bâtisse, en fait, souvent, il y a un conseil d'administration, on n'est pas dans de
l'autogestion tant que ça, là. Bien, une coop d'habitation, est-ce qu'elle
pourrait être levée de terre par une
société en commandite puis, après ça, on remettrait la gestion à un conseil
d'administration formé des membres occupants de cette coop d'habitation?
Mme Duranceau : Encore là, c'est un
cas spécifique, là. Il faut que tu le sortes de la société en commandite, tu le
transfères à l'OBNL. Ça peut être ça, la sortie, ça peut être effectivement
comme ça que ça va être structuré.
M. Grandmont : Donc, ça pourrait
être une exigence, ça pourrait être une exigence aussi de la Société d'habitation
du Québec que la finalité de ce projet-là soit une coop d'habitation, que la
gestion soit remise, après, à un conseil d'administration.
Mme Duranceau : Ça pourrait.
M. Grandmont : Ça pourrait. OK.
Bien, c'est intéressant.
Mme Duranceau : C'est ce que je dis.
M. Grandmont : Bien oui, mais,
écoutez...
Mme Duranceau : C'est ce que je dis.
M. Grandmont : Vous nous sortez quelque
chose qu'on n'avait pas vu encore à la SCHL... À la «SCHL», je me trompe de
palier, pas à peu près.
Mme Duranceau : Non, c'est ça.
M.
Grandmont : À la SHQ. C'est
parce que j'ai habité dans une vieille coop SCHL, avec les conventions, etc. Mais
donc... mais c'est ça. Puis je pense qu'on fait notre travail de bien...
d'aller dans tous les coins pour bien comprendre comment ça fonctionne. Parce
qu'on voit des risques, puis, malgré que je voie des trucs qui peuvent être
intéressants, on... tu sais, on... les discussions qu'on a eues tantôt sur les
risques, sur la nature très privée potentielle de cet article-là, il y a des parties pour lesquelles je ne suis pas du
tout rassuré encore, puis je tiens à vous le dire, il y en a d'autres pour lesquelles, effectivement, je vois
des... peut-être des avenues qui peuvent être intéressantes. Mais, sur le fond,
là, j'ai beaucoup plus d'inquiétudes que je suis rassuré, là, je vous le dis.
Mme Duranceau : Ça va bien aller.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Ça va? Alors, nous allons
mettre aux voix l'amendement 18.0.1. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix : Par appel nominal.
Le Président (M. Schneeberger) : Par
appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Duranceau (Bertrand)?
Mme Duranceau : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Prass
(D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Abstention.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Abstention.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
L'amendement est adopté. Article 17.8.
Mme
Duranceau : Oui. 17.8. Insérer, après l'article 17.7 du
projet de loi tel qu'amendé, le suivant — article 17.8 :
L'article 3.1 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par
le suivant :
«Les
programmes que la Société met en oeuvre peuvent prévoir le versement par la
Société d'une aide financière sous forme de subvention, de prêt, de
remise gracieuse ou de garantie de prêt. Ils peuvent également prévoir que la Société peut exiger une compensation financière en
raison du risque que représente un prêt ou une garantie de prêts.»;
2° par l'insertion, après le troisième
alinéa, du suivant :
«L'aide
financière versée à titre d'allocation au logement conformément à un programme
de la Société est incessible et insaisissable.»
Donc,
l'objectif de cette mesure-là, c'est d'assurer d'accorder à la SHQ la latitude
nécessaire afin de percevoir ou non
une compensation financière pour couvrir les risques financiers d'un prêt ou
d'une garantie de prêt, selon l'intervention effectuée dans le cadre de
ses programmes.
Donc, un exemple, on pourrait avoir, dans un
contexte de pénurie de logements, dans différentes régions du Québec, un besoin d'intervenir pour des
travailleurs de la santé, pour... entre autres, et on pourrait, là, dans le
contexte actuel, dire : Bien, c'est difficile de partir les
projets. Il pourrait y avoir des promoteurs privés ou OBNL qui viennent nous voir puis qui disent : Bien, j'aimerais
ça que tu me garantisses le prêt, puis il y a une subvention ou pas, par
ailleurs, mais une garantie de prêt de la SHQ. Puis là, actuellement, on
ne peut pas être compensé pour les garanties de prêt. Évidemment, l'objectif ce n'est pas de demander un frais à un OBNL,
qu'on finance, par ailleurs, puis qui n'arrive pas, puis qu'il faut
financer davantage, là, on ne tirera pas dans notre propre chaloupe, mais c'est
de se donner, encore là, un peu de marge de manoeuvre. La SCHL fait ça,
amplement, puis se génère des liquidités qu'elle peut réinvestir subséquemment.
Alors, à certains égards, bien, on voudrait que la Société d'habitation puisse
avoir la même latitude.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
alors députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Oui. Merci. Moi, je voudrais vous amener sur un
autre élément : «L'aide financière versée à titre d'allocation au logement
conformément à un programme de la Société est incessible et insaisissable.» Il
n'y a pas eu de commentaire, d'explication sur cet élément-là. Est-ce
qu'on peut l'expliquer?
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui, je vais laisser
madame...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Ça va être Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : En fait, ce
n'est pas un ajout, c'est quelque chose qui est déjà présent au premier alinéa de l'article 3.1. On l'a simplement
déplacé dans l'article. Étant donné l'ajout au premier alinéa, ça donnait une
drôle de rédaction, donc on l'a déplacé, tout simplement, un petit peu
plus loin dans l'article.
Mme Dufour : Parfait. Et là, pour ce
qui est du montant de la compensation financière en raison du risque, est-ce qu'il y a... est-ce qu'on va établir des
barèmes? Puis qui serait bénéficiaire de ce prêt ou de cette garantie de prêt,
qui pourrait être amené à payer la compensation financière? Est-ce qu'on parle
d'OBNL? C'est ça, comment on va encadrer ça par rapport à ce qui est chargé
au...
Mme Duranceau : Bien, une garantie
de prêt, généralement, c'est fonction du risque, en fait, le taux qui est
chargé va être fonction du risque. Donc, encore là, ça va dépendre des
circonstances. Puis on pourrait... on pourrait envisager un tarif qui est
différent pour un OBNL versus si on donnait une garantie à un partenaire privé.
Encore là, honnêtement, je n'ai pas plein d'exemples à
donner sur ça. C'est un mécanisme financier qui est très courant et qu'encore une fois la SHQ n'avait pas. Donc, on
veut lui permettre d'avoir l'agilité, puis, dans le contexte actuel, on voit
que ça pourrait être intéressant, là, parce qu'on nous le demande puis on n'est
pas capables d'aider.
Mme Dufour : Mais
ce qu'on constate, c'est qu'il y a beaucoup d'exemples. On veut ajouter de la
souplesse, je comprends, mais on semble...
ce n'est pas encore défini, on n'a pas d'exemples à donner. Et là on dit :
Bien, c'est un bel ajout, mais, tu sais, concrètement, on ne sait pas,
on n'a pas d'exemples. Et là c'est le troisième amendement en ligne, là, qu'on est dans cette situation-là, où,
là, OK, oui, c'est un outil financier, je comprends, mais ici on n'est pas dans
le domaine privé, on n'est pas le domaine
d'investissement privé, on est dans... on parle de la SHQ, la Société d'habitation du Québec. Alors,
c'est : Qu'est-ce qu'on cherche à faire avec une compensation financière?
Tu sais, je...
Et là je mets ça en
perspective, où on disait au début du projet de loi qu'on cherchait à viser
l'autofinancement de la SHQ, là. Donc, est-ce que c'est dans cette optique-là?
Est-ce que ça va se faire, tu sais... Moi,
ma crainte, c'est que, finalement, au bout du compte, des projets d'OBNL soient
encore plus difficiles à monter en place parce que, là, on va leur
charger une compensation en raison d'un risque. Et là que les projets les plus
difficiles à mettre en place, qui sont probablement les plus risqués,
finalement, auraient peut-être plus de difficulté à boucler le financement parce qu'on leur demanderait une
compensation pour participer au projet, tu sais. La façon de rédiger, là, moi,
ça m'amène certaines craintes, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Allez-y, Me Grégoire... Mme Grégoire.
• (21 h 10) •
Mme Grégoire
(Annie) : C'est correct. Globalement, il faut savoir que la SHQ peut
actuellement faire des prêts, peut actuellement faire des garanties de prêt et
en fait depuis un certain temps. À chaque fois qu'on fait une garantie de prêt
ou un prêt, on a toujours ce qu'on appelle une provision pour perte qui doit
être calculée par un actuaire. Donc, c'est monnaie courante dans l'ensemble des
sociétés qui fonctionnent, là. Il faut savoir qu'aussi la SCHL en fait et a cette méthode-là, La Financière agricole également. Donc, on n'est pas les seuls. Et ce
qui se produit, actuellement, c'est que, quand on a un montant, par
exemple, pour aider un certain nombre d'organismes, on doit déduire la
provision pour perte du montant qu'on donne aux organismes. Donc, en venant
facturer selon le risque à l'organisme, ça encourage la performance de ces
mêmes organismes là. Donc, plus tu es performant et moins tu constitues un
risque, plus ta provision est basse, mais, en même temps, c'est que ça vient
permettre d'utiliser l'ensemble des sommes qu'on veut mettre à disposition des
organismes, aux fins auxquelles elles sont destinées, et non pas pour constituer une réserve au cas où ces
mêmes organismes là constitueraient un risque pour le gouvernement. Donc,
ça vient maximiser l'utilisation des sommes au profit de ces mêmes organismes
là.
Mme Dufour : Mais
ça peut décourager l'arrivée de nouveaux organismes. Parce qu'on dit : On
veut récompenser les plus performants parce qu'eux vont avoir un risque
moindre, et là ceux qui sont déjà une taille et une expérience substantielle
vont bénéficier de meilleurs taux, et donc vont accélérer le développement,
vont pouvoir boucler plus facilement leur financement, alors que ça pourrait
décourager l'arrivée de nouveaux. Puis, tu sais, on a besoin, dans certains
domaines, certaines régions aussi, on a besoin de nouveaux. Alors, est-ce qu'on
ne va pas se... tu sais? Il y a ce risque-là, là.
Mme Grégoire (Annie) : C'est une très, très faible proportion, là, déjà,
en partant. On ne parle pas de montants qui sont substantiels, c'est une faible
proportion, ça peut être déterminé au pourcentage du prêt. Et, globalement,
le fait d'avoir la garantie vient justement
aider ces organismes-là qui, autrement, n'auraient pas de financement. Donc, on
vient quand même encourager des organismes qui en sont à leurs
balbutiements, dans certains cas.
Mme Dufour : Et on parle de quel
pourcentage? Vous avez dit que c'était très faible, mais ça peut ressembler
à quoi?
Mme Grégoire (Annie) : Ça peut être quelques...
quelques points de pourcentage, là, je n'ai pas d'exemple... je n'ai pas d'exemple à vous donner, monétaire,
aujourd'hui, là, mais c'est dans les monnaies courantes de ce qui est fait au
niveau des autres sociétés, là on ne sortira pas... on ne sortira pas de ce qui
est planifié par l'actuaire, de toute façon, qui nous est imposé.
Mme Dufour : Puis
une dernière question. C'est quelque chose qui se fait à la SCHL aussi, c'est
ce que vous disiez?
Mme Grégoire
(Annie) : Bien, la SCHL... la SCHL le fait dans le cadre des prêts
puis il y a des garanties de prêt qu'elle charge.
Mme Dufour : OK.
Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ah! député de Taschereau, oui, allez-y.
M. Grandmont : Merci. Ça se peut que
ce soit très bref. Merci pour les explications. En fait, je voulais savoir, là,
dans les différents versements d'aide financière, là... des différentes formes,
en fait, d'aide financière qui peuvent être versées par la Société d'habitation du Québec, vous parlez
de subventions, de prêts, de remises gracieuses, des garanties de prêt. Les
remises gracieuses, ça ressemble à quoi, en fait? Je ne connais pas ce type de
versement, en fait, si vous pouviez l'expliciter, ce serait bien.
Mme Grégoire
(Annie) : Une remise gracieuse, ça peut être, par exemple, dans le
cadre d'un projet, si on garantit un prêt auprès d'une institution financière
qui a des frais d'engagés et que l'organisme se retire en cours de... en cours de processus, par exemple, il n'a plus la
capacité de livrer le projet, mais il y a déjà, par exemple, je ne sais pas,
100 000 $ de frais d'honoraires
professionnels et expertises qui ont été engagés par l'organisme, bien, à ce
moment-là, comme la SHQ garantit l'investissement, elle va prendre les
factures et elle va faire ce qu'on appelle une remise gracieuse, c'est-à-dire elle va rembourser l'ensemble des sommes à
l'ensemble des gens, donc les professionnels vont être payés. On vient
effacer la dette, finalement.
M. Grandmont :
Alors donc, ce n'est même pas...
ce n'est même pas discrétionnaire, là, c'est vraiment... Il y a des
mécanismes qu'ils le prévoient en garantissant le prêt ou, en tout cas, le
financement, on se retrouve à avoir ce mécanisme-là inclus à l'intérieur de...
C'est un processus normal.
Mme Grégoire
(Annie) : C'est prévu dans les programmes.
M.
Grandmont : Parfait. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Pas d'autres questions? Alors, est-ce que l'article 17.8 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. L'article 18.0.2.
Mme
Duranceau : Oui. Alors, c'est la même logique, l'article 18.0.2,
c'est dans un contexte de prêt. Alors :
Insérer, après
l'article 18.0.1 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
18.0.2.
L'article 3.4.1 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la
phrase suivante : «Elle peut exiger une compensation financière en
raison du risque que représente un prêt.»
Le Président (M.
Schneeberger) : Questions?
Mme Duranceau :
Donc, ce serait prévu dans la
convention de prêt qui lie la société à l'entité, là, effectivement, qui
a emprunté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Questions? Oui, député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. Ça peut couvrir quel genre
de risque, en fait? Est-ce que c'est des intérêts, par exemple, qui
peuvent être couverts par ça?
Une voix :
...
Mme
Duranceau : Oui, oui, vas-y, vas-y.
Mme Grégoire
(Annie) : C'est exactement la même chose que ce qu'on vient de parler.
Par contre, là j'étais dans les programmes, là on est dans les décrets, par
exemple, qu'on ferait... ou dans un prêt qu'on ferait auprès d'un organisme. Ce
serait la même logique.
M. Grandmont :
La même logique que tout à l'heure. D'accord. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 18.0.2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Alors, l'article 18.
Mme Duranceau :
OK. L'article 18 :
L'article 3.2.1 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec est
remplacé par le suivant :
«La Société peut
fournir à tout intervenant du secteur de l'habitation, moyennant considération
et dans un objectif d'autofinancement, l'expertise ou les services requis afin
de faciliter la réalisation de projets, d'activités ou d'opérations liés à ses
objets et à ses mandats».
Alors, c'est un
article qui vise, bien, à élargir l'offre de services de la SHQ pour faciliter,
bon, la réalisation de projets, et ce serait fait en échange d'une certaine
tarification. Puis peut-être que je peux laisser Mme Grégoire donner des
exemples concrets, là, puisqu'elle les vit sur le terrain.
Mme
Grégoire (Annie) : Oui, effectivement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme Grégoire.
Mme Grégoire
(Annie) : Bien, ça peut être de différents ordres. Mais, si je peux
vous en donner un ou deux, par exemple, on a déjà été... On a un système de
gestion des bâtiments, donc, tout un système d'inspection de nos bâtiments qui
existe. On nous a déjà demandé, au niveau des... par exemple, des copropriétés
divises des fameux condos, de partager cette
expertise-là, de partager nos outils, d'aller former des gens. Donc, ça
pourrait être, par exemple, un type
de service qui pourrait être offert dans des milieux autres. Sinon, par
exemple, une municipalité qui serait dans l'impossibilité de livrer certains programmes, on pourrait venir pallier
à un manque de personnel temporaire à l'interne de la SHQ. Donc, c'est
assez varié comme services, mais c'est dans le... nos objets.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui, vous avez une question? OK, c'est bon.
Alors, la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. J'ai une question. Est-ce qu'il y a des
enjeux de pénurie de main-d'oeuvre au sein de la Société d'habitation du
Québec?
Mme
Duranceau : Des enjeux de?
Mme Grégoire
(Annie) : Pénurie de main-d'oeuvre.
Mme Dufour : Pénurie
de main-d'oeuvre.
Mme Grégoire
(Annie) : Comme partout ailleurs.
Mme Dufour : Comme
partout ailleurs. Et là on veut étendre des services à... peut-être, à
l'extérieur. Est-ce que ça... il y a un risque que ça affecte les services
essentiels de base de la SHQ?
Mme Grégoire
(Annie) : Le but n'est pas d'étendre à tout prix les services à
l'extérieur, c'est de se donner la possibilité de le faire si on avait une
demande en ce sens-là et qu'effectivement, on était... on était d'accord pour
le faire, ça répondait à nos objets.
Mme Dufour : Je
comprends, mais, comme on dit que c'est dans un objectif d'autofinancement,
est-ce qu'il n'y a pas... il n'y aura pas, à
un moment donné, un intérêt à prioriser les actes qui peuvent fournir un
financement versus ceux qui représentent une dépense pour la société?
Mme Grégoire (Annie) : On parle d'un
autofinancement et non pas d'entrée d'argent. Donc, c'est simplement que, si on
fait ces services-là, on veut être en mesure d'être compensés pour les avoir
faits. Il n'y a pas... Il n'y a pas une question du tout, du tout
d'aller prioriser ces services-là au détriment des autres. Ça demeure notre
mission, d'aider les citoyens. Et on ne veut pas nécessairement autofinancer ou
tarifer chacun des services qu'on donnerait, on veut simplement se donner la
possibilité de le faire si jamais c'était requis.
Mme Dufour : Et vous disiez que c'était déjà le cas, ça se
faisait déjà. Comment ça... Comment sont établis les tarifs
actuellement?
Mme Grégoire
(Annie) : Bien, actuellement, on n'a pas la possibilité de tarifer,
donc on est souvent obligés de refuser
certains... certaines demandes, on en accepte d'autres. Donc, on y va selon...
selon les priorités, selon les besoins de ces organismes-là et nos
disponibilités.
Mme Dufour : OK, mais en aucun cas ça pourrait affecter la
prestation de services, disons, de base de la SHQ si les ressources qui
sont déjà... ce que je comprends, qu'il en manque déjà, sont dédiées à des
services qui se paieraient seuls, je le comprends, mais qui... c'est ça.
• (21 h 20) •
Mme Grégoire
(Annie) : On le fait déjà. On a, dans nos objets, bien, la diffusion
de notre expertise et les interventions à
divers niveaux en habitation. On n'a pas la possibilité de venir, disons,
autofinancer ces mesures-là, on le fait
bénévolement actuellement. Donc, ça ne change pas à... d'une façon
fondamentale, certaines choses qu'on fait par ailleurs déjà.
Mme Dufour : Et, quand vous avez dit, là, «dans un objectif
d'autofinancement», j'ai compris, par les explications qui ont été données, qu'on référait l'objectif
d'autofinancement des services qui seraient offerts à l'extérieur et non pas
dans l'objectif d'autofinancement de la Société d'habitation du Québec.
Mme Grégoire (Annie) : Non,
effectivement, autofinancement de ces services-là. Et la beauté de la chose,
c'est que ça... en autofinançant, ça nous donnerait une marge de manoeuvre
peut-être pour aller embaucher certaines personnes si
jamais il y avait un mandat spécifique qui nous était donné, ce qu'on a
beaucoup moins présentement, compte tenu du fait qu'on n'est pas capables
d'autofinancer ces services-là.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Oui, allez-y.
Mme Prass : Justement, dans le contexte
d'une pénurie de main-d'oeuvre et le fait que vous ne voulez pas enlever des
effectifs à leurs tâches à la SHQ, comment est-ce que vous priorisez... vous
prioriserez les demandes? Par exemple, s'il
y a un OBNL, un promoteur privé, comment est-ce que vous allez faire avec les
ressources, les effectifs que vous avez?
Mme Grégoire (Annie) : Bien, on
travaille déjà avec beaucoup, beaucoup de partenaires. Il faut savoir qu'outre
le fait d'intervenir d'une façon autonome à la SHQ on fait beaucoup de maillage
avec différentes personnes. Ça ne changera
pas, ça. Si on est capables de mettre des organismes qui s'autoentraident
ensemble dans un certain cas, on va
le faire. Si on est capables de mettre en lien deux municipalités qui vont
s'entraider ensemble, on va le faire. C'est juste qu'on va intervenir à
partir du moment où il n'y a pas... par exemple, pas d'autre solution, ou où on
a la seule expertise disponible pour être en mesure de le faire. Et il y aura
une priorisation à partir de critères qui s'apparentent à ce que je vous donne
aujourd'hui, là.
Mme
Prass : Mais c'est ça, mais quels sont les critères,
justement, que vous allez utiliser pour établir les priorités?
Mme Grégoire (Annie) : Bien, la
question de la disponibilité chez nous et la question de ne pas être capable de
faire autrement, par exemple, en allant faire... en allant faire les maillages
que je vous parlais tout à l'heure, là. À partir du moment où on est capables
de mettre les gens à s'autogérer ou s'autoentraider, je ne sais pas comment
l'exprimer, bien, à ce moment-là, on va quand même prioriser cette portion-là
ou cette façon-là de faire. À partir du moment où on sollicite notre aide, il
faut savoir qu'on le fait déjà. Quand personne d'autre ne peut le faire, on va aller aider un organisme, on va aller dépanner.
Par contre, je ne suis pas capable d'embaucher des gens supplémentaires parce que je ne suis pas capable d'autofinancer
cette mesure-là. Donc, je viens juste me donner un levier pour être mieux en
mesure d'accompagner, si jamais c'était un besoin, le milieu.
Mme Prass : Oui, mais je ne
comprends toujours pas. Justement, si vous essayez de faire ces maillages et
vous déterminez que c'est vraiment l'aide de la SHQ...
Mme Grégoire (Annie) : Oui.
Mme Prass : Puis vous avez...
Disons, il y a cinq... trois, cinq demandes qui vous arrivent en même
temps, puis il y en a qui sont de la part d'OBNL, il y en a qui sont de la part
de promoteurs privés, comment est-ce que vous allez prioriser à qui... qui vous
allez aider en premier lieu?
Mme Grégoire (Annie) : On va y
aller au niveau du besoin. Il faut savoir que c'est plutôt rare qu'on va aller aider des promoteurs privés. Souvent, ils ont
d'autres leviers. Donc, c'est majoritairement au niveau de nos partenaires, de
nos partenaires auxquels on intervient. Donc, globalement, la priorisation,
elle est faite en vertu d'un niveau de... de criticité, je suis désolée.
À partir du moment où il y a moyen de s'organiser autrement, on va travailler à
s'organiser autrement.
Mme Prass : Puis
est-ce qu'un des éléments de la priorisation serait, par exemple, la taille du
projet, combien d'unités?
Mme Grégoire (Annie) : Excusez,
je n'ai pas entendu.
Mme Prass : Non, pas de
problème. Est-ce qu'un des éléments de priorisation, ça serait, par exemple, la
taille du projet, combien d'unités on parle?
J'essaie juste de voir si... Parce que, là, vous allez offrir les services. Si
vous avez une demande, puis justement les OBNL qui n'ont pas cette
expertise se tournent vers vous, puis on se comprend qu'on ne veut pas perdre
de temps dans tous ces projets-là quand on a besoin d'accompagnement...
Mme Grégoire (Annie) : Non,
effectivement.
Mme Prass : Il faut que le
projet avance. Donc, j'essaie juste de déterminer quel... comment vous allez
faire pour prioriser qui va être aidé, une fois qu'on demande votre aide.
Mme Grégoire
(Annie) : Il n'y aura pas une question de taille d'organisme. À partir
du moment où on va... À partir du moment où,
par exemple, j'ai une coop ou un OBNL aussi, si on a un exemple concret qu'il y
a... qu'il y a un besoin d'aide, par
exemple, je ne sais pas, on est en... pas en mise en tutelle, mais on est dans
des difficultés majeures, il faut savoir que ces
organismes-là sont chapeautés déjà par des regroupements régionaux, par la
suite par des regroupements qui sont nationaux. On travaille étroitement avec
l'ensemble de l'écosystème avant d'intervenir. C'est à partir du moment où,
souvent, ces regroupements-là vont nous demander notre aide que, là, on
pourrait, par exemple, mettre quelqu'un sur
un conseil d'administration, faire un accompagnement à la gestion temporaire.
Je vous donne des exemples comme ça,
là, mais on va... avant d'intervenir, on va monter dans tout l'écosystème
assurément, là. Ça ne sera pas de l'aide organisme par organisme. On ne
viendra pas se substituer à un réseau puis à un écosystème qui est déjà bien.
Mme Prass :
OK. Merci.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va? Oui, député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Mme Grégoire, tantôt, a dit, à
moins que j'aie mal compris, là, qu'actuellement ces services-là étaient faits
bénévolement, actuellement, puis que c'est une modification qu'on apporte, dans
le fond, avec l'article qui est proposé, là. C'est d'y aller pour une optique
d'autofinancement. Or, dans le 3.2.1 de la Loi sur la SHQ, en fait, on dit que
«la Société peut fournir à tout intervenant du secteur d'habitation, qui en
fait la demande, moyennant considération et dans un objectif d'autofinancement,
l'expertise requise...», etc. Donc, j'aimerais comprendre qu'est-ce qu'on... En
fait, on a dit tantôt qu'on le faisait bénévolement actuellement, mais ce que
la Loi sur la SHQ nous permet à 3. 2.1, c'est de le faire moyennant une
considération et dans un objectif d'autofinancement. Peut-être juste clarifier
ça.
Mme Grégoire
(Annie) : Effectivement, c'est deux articles complémentaires. On
vient se permettre de le faire et de le faire avec rémunération.
M. Grandmont :
Puis c'est quoi, la différence? Si on le fait moyennant considération et
dans un objectif d'autofinancement, c'est quoi, la différence avec
rémunération?
Mme Grégoire
(Annie) : Bien, c'est... La rémunération, c'est l'autofinancement, là.
C'est... C'est d'être capable d'avoir une rémunération qui rembourse les heures
qui ont été mises.
M. Grandmont :
D'accord. Mais en quoi c'est une modification? C'est une avancée, en fait,
actuellement, de ce qui est proposé en ce moment. Je m'excuse, ça revient
toujours à la page en haut. Je retourne, c'est l'article 18. Si vous me
permettez juste... Oui, c'est ça. On dit : «La société...» Attends un peu,
là... est remplacé par le suivant : «3.2.1.
La Société...» C'est exactement la même chose. Est-ce qu'il y a quelque chose
que je ne comprends pas, ou je me mélange, ou?
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui, Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : En
fait, présentement, l'article 3.2.1 permet à la SHQ d'offrir son
expertise. Il y est proposé de lui permettre d'offrir également des
services qui pourront être tarifés.
M. Grandmont :
De lui offrir des services. C'est la différence.
Mme Leduc
(Véronique) : Exact.
M. Grandmont :
OK, mais il y avait toujours une logique d'autofinancement quand même
auparavant.
Mme Leduc
(Véronique) : Absolument.
M. Grandmont : Pour quel type de
services qu'on offrait avant qui n'étaient pas des services, là, pour le reste?
Mme Leduc
(Véronique) : D'expertise.
M. Grandmont :
L'expertise. Parfait.
Mme Leduc (Véronique) : Je
vais m'en remettre peut-être à Mme Grégoire, là, pour expliquer
l'expertise qu'on pouvait offrir.
Mme Grégoire
(Annie) : Bien, l'expertise étant les... souvent des connaissances, de
venir former, alors qu'un service, ce serait, par exemple, je le disais tout à
l'heure, une MRC qui serait dans l'impossibilité temporaire de livrer nos programmes. On pourrait, par
exemple, je vous donne l'exemple, mais ça ne veut pas dire qu'on va le faire,
prendre la gestion temporaire, le temps qui... que cette MRC là se trouve
quelqu'un pour la livraison, par exemple. Ça, ça pourrait être un service.
M.
Grandmont : OK, je comprends. Donc, on avait les moyens d'avoir de
l'autofinancement, c'est pour offrir une expertise, maintenant, on va aller
offrir des services. Donc, on va enlever... Dans le fond, on ne va plus agir comme consultant, dans le fond, pour
différents partenaires qui veulent développer du logement sur leur territoire
ou dans les projets. C'est un peu ça? Parfait. Si on fait cette
modification-là, ça répond à quel besoin, selon vous? Il y a vraiment un
besoin plus grand, vous entrevoyez une hausse des besoins pour du service-conseil
offert par la SHQ?
Mme Grégoire
(Annie) : J'ai... bien...
Le Président (M.
Schneeberger) : ...
Mme Grégoire
(Annie) : Oh! excusez. Oui. Je n'entrevois pas nécessairement une
hausse fulgurante. C'est de nous donner les moyens de venir mieux aider nos
partenaires de travail. Présentement, dans l'optique où je ne suis pas, par
exemple, capable d'autofinancer un service, je ne suis pas capable de venir
ajouter des ressources pour me permettre de faire cette offre-là, par exemple,
auprès des partenaires.
M.
Grandmont : Parfait. Je remercie M. Savoie qui vient d'éviter un
gros accident d'eau. Bravo! C'est un classique avec les écrans d'ordinateur.
Je comprends que,
bien, tu sais, sur le terrain, actuellement, il y a déjà des groupes de
ressources techniques qui donnent... qui font de l'expertise pour développer du
logement OBNL, coop, logements subventionnés, ça existe déjà. Pour avoir parlé
à certains d'entre eux dans la dernière année, ils me disaient que, ah! il y
avait des appels, des fois, aussi, de partenaires privés qui manquaient
d'expertise pour être capables de développer, même à l'intérieur du PHAQ, du Programme
d'habitation abordable Québec. Est-ce qu'il y a un lien à faire avec le fait
qu'on veuille ouvrir à des sociétés en commandite, par exemple, sur le besoin
d'accompagnement que pourrait avoir le privé, qui n'est pas habitué de
développer du logement social particulièrement?
Mme
Duranceau : On n'a pas pensé à ça du tout.
M.
Grandmont : Non?
Mme
Duranceau : Non.
M.
Grandmont : OK.
Mme
Duranceau : Ce n'est pas ça, là. La société en commandite, ce n'est
certainement pas pour... non, non.
• (21 h 30) •
M.
Grandmont : Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'on a des nouveaux
partenaires de la SHQ, qui peuvent être des sociétés en commandite, qui vont
vouloir se lancer dans le développement de projets en partenariat avec les SHQ.
Et cette expertise-là, pour développer du logement, qui est adaptée à toutes
sortes de types de monde, toutes sortes de types de clientèle, logement
abordable, logement social, les OBNL, les coops, on en a parlé tantôt, pourquoi
pas, bien, ils n'ont pas cette expertise-là. Donc, est-ce qu'on est venus créer
ce mécanisme-là parce qu'on pense que la demande en expertise va croître à
l'avenir? Je ne dis pas que c'est mauvais, là, je dis juste que c'est... ça
pourrait être un état de fait. Cette demande-là est croissante potentiellement.
Parce qu'on la voit devant nous, on a des gens qui vont se lancer dans des
projets dont ils ne maîtrisent pas encore tous les rouages.
Mme
Duranceau : Écoutez, ça pourrait, mais ce n'est pas ça, là, mais... Tu
sais, les fédérations d'OBNL puis de coop, ils sont supposés être là pour aider
leurs membres, là. Ça fait que... Mais on pourrait imaginer que, bien, peut-être, ils se tournent vers nous puis
ils disent : Aïe! Vous l'avez, l'expertise. Puis on a subventionné, en
fait, les groupes de ressources techniques pour... Effectivement,
certains d'entre eux comprenaient le nouveau programme pour qu'ils puissent
aider. Ça fait qu'ils avaient reçu un montant pour ça. On aurait pu dire :
Savez-vous, on va le prendre à l'interne, on va le faire, mais...
Mme Grégoire (Annie) :
Le but, par contre, ce n'est vraiment pas, puis je réitère, ce n'est
vraiment pas de venir enlever ce que l'écosystème fait déjà, c'est de venir...
être complémentaire, c'est de venir les aider, c'est de venir peut-être les
former, mais ce n'est assurément pas de prendre leur place.
M.
Grandmont : J'ai... Malheureusement, j'aurais aimé ça, mais je n'ai
pas pu participer aux audiences ou écouter
les audiences au début du projet de loi n° 31, là j'étais occupé sur le 22
ou le 39, je ne sais pas où on était rendus, donc je n'ai pas pu entendre, là,
les groupes qui ont pu vous demander un pareil amendement. Qui sont les
organismes, ou les groupes, ou les représentants de la société civile
qui vous ont demandé ce type d'aménagement là?
Mme
Duranceau : Bien, ce n'est pas... Ça ne vient pas de l'externe, là, ça
vient de l'interne.
M.
Grandmont : Ah! OK, c'est la SHQ.
Mme Duranceau : Oui, oui, oui.
M. Grandmont : OK.
Mme
Grégoire (Annie) : On a déjà eu... Les exemples que je vous donnais,
par contre, c'est qu'on a déjà eu des demandes dans le passé auxquelles
on n'a pas pu répondre, faute d'avoir ce qu'on propose aujourd'hui.
M. Grandmont : L'outil que vous
proposez aujourd'hui. D'accord. J'aimerais aller sur les tarifs.
Mme Duranceau : OK. C'est
l'article 23, les tarifs. On peut le faire concurremment, là.
M. Grandmont : Bien, on peut avoir la
discussion maintenant, de toute façon, parce que... puis on pourra parler... Bien, vous pourrez me parler d'un...
Bien, non, je vous poserais quand même la question parce que c'est sur le
principe, en fait. On pourrait imaginer que différents intervenants vont vous
demander des services-conseils dorénavant offerts par la... — j'allais
dire «le» encore — la
SCHL... offerts par la SHQ — c'est
mon vieux réflexe coop — donc
par la SHQ. Est-ce qu'on a prévu des
montants qui sont les mêmes pour tout le monde? Le tarif horaire, est-ce qu'il
est le même pour tout le monde?
Mme
Duranceau : Bien, on n'a pas prévu rien encore. Ça serait fixé
par règlement, là, c'est ce qu'on va voir après. Puis effectivement, ça
pourrait être différent si c'était pour un privé ou pour un OBNL, là.
M. Grandmont : Donc, il y aurait de
l'ouverture à un règlement qui mettrait des tarifs.
Mme Duranceau : Selon la nature des
services, oui, oui.
M. Grandmont : Oui, selon la nature
des services, évidemment, mais aussi selon la nature du client.
Mme Duranceau : Du récipiendaire.
M. Grandmont : Du client, en fait,
là, le montant horaire, le taux horaire pourrait être différent pour être
capable de... effectivement d'accommoder différentes situations, ça, je le
comprends bien.
Mme Duranceau : Oui.
M.
Grandmont : Peut-être une dernière question qui est comme un
peu... qui dérive de cette question-là. La SHQ a, à ma connaissance, le
pouvoir d'intervenir dans les projets...
Mme Duranceau : Les tutelles, là.
M. Grandmont : ...qui sont
conventionnés, les OBNL, les HLM, les coops, à ma connaissance, et vous pourrez
me corriger, là, elle a le pouvoir d'intervenir quand ça va mal, évidemment,
mais évidemment que quand ça va bien, on
laisse aller, on ne touche pas à ça. Quand ça va mal, évidemment, on va
intervenir parce que bon, c'est des projets qui ont été... qui ont une
entente, qui ont été financés par le gouvernement du Québec en tout ou en
partie. Est-ce que... Je vais attendre un
petit peu. Vous m'écoutez? Oui. OK. Est-ce que... je ne sais pas sûr, des fois,
il y a des gens qui sont capables de faire deux choses en même temps,
puis ce n'est pas mon cas.
Mme Duranceau : Je suis une fille.
M. Grandmont : Je
préfère ne pas prendre de chance. Est-ce que... est-ce que... Quand il y a
intervention comme ça, là, est-ce qu'on considère que c'est du
service-conseil? Donc, est-ce que ces interventions-là pourraient devenir
payantes éventuellement?
Mme Grégoire (Annie) : Bien, il faut
savoir que, quand la SHQ exerce sa mise en tutelle, elle, elle est... elle
avertit l'organisme. C'est la ministre qui vient avertir l'organisme de cette
mise en tutelle là, et la SQH désigne un tuteur, finalement, qui n'est pas
elle, en général, qui est... qui est souvent une fédération, qui est un
organisme qui chapeaute. Par exemple, une coop, on va demander à la fédération
de venir prendre la tutelle de l'organisme pendant la durée... la durée pendant
laquelle on met la tutelle. Donc, ce n'est pas la SHQ qui vient intervenir.
M. Grandmont : OK, donc, c'est le
seul... c'est le seul mécanisme par lequel la SHQ peut intervenir quand il y a
des choses qui ne fonctionnent pas bien à l'intérieur d'un projet de logement
social ou sans but lucratif.
Mme
Grégoire (Annie) : Elle a un autre pouvoir qui est lié à sa garantie
hypothécaire, c'est-à-dire qu'à partir du
moment où je garantis un prêt, si financièrement l'organisme ne répond pas à
ses obligations, j'ai la possibilité de venir faire une reprise
hypothécaire.
M. Grandmont : OK. Puis, dans ces
deux cas-là, ce n'est pas du service-conseil, donc ce n'est jamais tarifé.
Mme
Grégoire (Annie) : Non, c'est ça.
M.
Grandmont : OK. On se comprend. Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Député de Jean-Talon.
M. Paradis : Merci.
Ça va être peut-être des questions pour ma consoeur, j'imagine, parce que je
suis... je comprends qu'ici, le grand changement, c'est l'introduction des
mots... du mot «services», c'est-à-dire que c'est une question de services.
Mais l'article 3.2.1 prévoit déjà, donc, que, moyennant considération, la
société peut fournir, dans un objectif
d'autofinancement, l'expertise requise. Mais l'expertise, elle ne peut être
fournie, dans ma compréhension, que par... c'est un service, donner son
expertise, conseiller, c'est déjà donner des services. Donc là, pourquoi on a
besoin d'ajouter la notion de service alors que c'est déjà à mon sens inclus
dans 3.2.1?
Mme Leduc
(Véronique) : Bien, je pense qu'on peut...
M. Paradis : Bien, je m'adresse bien sûr à vous, Mme la
ministre, mais là je pense que c'est un thème un peu plus...
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc
(Véronique) : Je pense qu'on peut quand même imaginer des cas où une
prestation de services sera offerte sans que ça requière une personne de la
SHQ, là, qui offre ces connaissances-là. Par exemple, dans le cas de bilan de
santé, peut-être qu'il y a des logiciels qui pourraient être... qui pourraient
être produits, peut-être qui... de la
formation qui pourrait accessible via le Web, qui ne vont pas nécessairement
requérir l'expertise. C'est sûr qu'il y a quelqu'un derrière ça, là, qui
a une expertise qui va produire une prestation de services, là, mais on peut quand
même distinguer l'expertise de la prestation de services, ou on peut le voir
comme une précision additionnelle, là, pour s'assurer de couvrir tous les
angles possibles.
M. Paradis : Est-ce à dire qu'il manquait quelque chose ou
vous... il vous manquait, encore une fois, une prise dans l'article? Parce que moi, quand je lis, bien,
«fournir son expertise dans un objectif d'autofinancement», c'est rendre ces services-là ou est-ce que c'est parce que, là,
vous entrevoyez ouvrir toute une gamme de nouveaux produits et services, puis
vous dites que vous n'avez pas ce qu'il vous faut dans l'article 3.2.1 tel
que rédigé actuellement?
Mme Leduc
(Véronique) : À notre avis, il n'est pas suffisamment précis
actuellement, d'où la proposition.
M. Paradis : Ou
est-ce à dire alors qu'il y a derrière ça une intention d'ouvrir quelque chose
de vraiment différent?
Mme Leduc (Véronique) : Non, je pense,
l'intention, elle a bien été expliquée par Mme Grégoire puis Mme la
ministre sur ce qu'il était souhaité de
faire avec ça, puis il ne faut pas oublier que tous les frais tarifs seront
prévus dans un règlement aussi, là, donc ça sera contrôlé, là.
M. Paradis : OK.
Parce que j'essayais de voir, là, on était sur le site Internet pour
dire : OK, mais donc à qui on va s'adresser, là, à qui on va adresser ces
services-là? Puis je pense qu'il y a beaucoup d'organisations à but non lucratif, il y a beaucoup d'OBNL, etc. Est-ce que
ça, ça vise, là, encore une fois, là... Puis est-ce que c'est quelque chose
de plus commercial qui est visé, dans ce cas-là, pour ces services-là?
• (21 h 40) •
Mme Grégoire (Annie) : Non, on n'est pas... on
n'est pas du tout, du tout dans une dynamique commerciale. Je reviens
sur la distinction expertise-service tout à l'heure. L'expertise, c'est de
venir donner des connaissances pour former
quelqu'un plus. Quand on parle de services, l'exemple que je vous donnais tout
à l'heure de venir pallier à un manque de personnel dans un certain
milieu pour une certaine durée, ce n'est pas une expertise, c'est simplement un
service qu'on rend à un partenaire qui, dans ce cas-ci, est une municipalité,
d'où la distinction entre les deux.
La logique, elle
n'est pas du tout commerciale, je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est vraiment
pour dire qu'à quelque part, la SHQ, c'est l'organisme aviseur du gouvernement,
c'est l'organisme référent en matière d'habitation au Québec, et on a eu par le passé et on a encore à l'occasion certaines
demandes de venir amener cette expertise-là, ou former certaines personnes, ou venir pallier, pendant une certaine
période, à un manque quelque part, et qu'on n'a pas cette... Le fait
qu'on ne puisse pas notamment autofinancer ces services-là, ça ne nous permet
pas d'embaucher plus de personnel pour être
capable de venir pallier ces demandes-là, ce qu'on pourrait faire si jamais on
était capables de les autofinancer, ça nous donne un levier
supplémentaire, donc c'est vraiment seulement dans cette dynamique-là que c'est
inscrit.
M. Paradis : C'est-à-dire qu'il y aurait donc des services, si je vous comprends bien, qui ne font
pas nécessairement appel à l'expertise de la société?
Mme Grégoire (Annie) : Bien, celui
que je vous parlais tout à l'heure, c'est vraiment un service... un prêt de prêt personnel, par exemple, dans un... d'une
façon temporaire, pour venir livrer un service qui requiert nos programmes, par exemple, là — je vous donne cet exemple-là
depuis tantôt, mais il est parlant, en termes de service — j'ai
une municipalité dans une région très, très éloignée, il y a un délai, départ
précipité de la seule personne qui était capable de livrer, par exemple, le
programme d'adaptation de domicile pour la SHQ, je me retrouve avec des
personnes handicapées qui ne sont pas capables d'avoir le service dans cette
région-là, mais temporairement on pourrait ramener les dossiers à la SHQ et
dire : On va faire les analyses et le soutien à cette clientèle-là le
temps où on va former la nouvelle personne, par exemple.
M. Paradis : Dans
ce... dans un tel cas, ne pourrait-on pas dire que, de faire appel, même au
personnel, c'est faire appel à l'expertise? Dans l'optique où c'est quelqu'un
de la société qui rend le service, c'est son... c'est dans l'expertise.
Mme Grégoire
(Annie) : On peut effectivement le mentionner. Je pense que le fait de
mettre les deux nous permet de couvrir l'entièreté... l'entièreté de la chose,
mais je suis d'accord avec vous, à partir du moment où on intervient, c'est
parce qu'on a une expertise en habitation. Je suis d'accord.
M. Paradis : Donc,
ici, c'est vraiment une intention de clarifier, ce n'est pas une intention, là,
de grand changement, là, dans la programmation. OK.
Mme Grégoire
(Annie) : Pas du tout.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va, député de Jean-Talon? Oui. Député de
Taschereau, vous avez une question, je pense.
M. Grandmont :
Oui, mais peut-être pour
poursuivre un peu la réflexion par rapport à ce que mon collègue vient de
discuter, là, c'est la nature des services qui peuvent être offerts, là. Moi,
j'ai beaucoup nommé le service-conseil, est-ce qu'on s'en tient vraiment à ça, ou si la nature des services pourrait
évoluer? À partir de la... des articles tels qu'ils sont écrits actuellement, est-ce qu'on pourrait, je ne
sais pas, mais je vais prendre un exemple, là, vraiment plus extrême, mais
offrir un service de buanderie ou un service de...
Une voix : ...
M.
Grandmont : Non, non, je sais, je sais, je sais. Non, un service...
C'est quoi, vous auriez...
Mme Grégoire
(Annie) : On va rester dans les objets de la Loi de la SHQ, par
contre.
M.
Grandmont : Oui, on est toujours dans les objets de la loi.
Mme Grégoire
(Annie) : Oui.
M.
Grandmont : C'est toujours dans un service-conseil.
Mme Grégoire
(Annie) : Toujours.
M.
Grandmont : C'est pour aider les organismes à bien structurer leur...
le développement ou leur gestion, en fait, là, de projet.
Mme Grégoire
(Annie) : Soutenir le développement de l'habitation au Québec.
M.
Grandmont : ...l'environnement. D'accord. Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Alors, est-ce que l'amendement 18...
Des voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : OK est-ce que l'article 18 est adopté? Appel
nominal.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Duranceau (Bertrand)?
Mme
Duranceau : Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme
Dionne : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Rivest (Côte-du-Sud)?
M. Rivest :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Bourassa : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour :
Abstention.
Le Secrétaire :
Mme Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass :
Abstention.
Le Secrétaire :
M. Grandmont (Taschereau)?
M.
Grandmont : Abstention.
Le Secrétaire :
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M.
Schneeberger) : Abstention. L'amendement est approuvé.
Une voix : L'article.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ah! oui, ça... On a tellement eu d'amendements toute
la journée, c'est l'article, voilà. Alors... Mais c'est vrai, on a eu
énormément d'amendements. Alors, article 23.1.
Mme
Duranceau : Article 23. Je vais aller à 23...
Le Président (M.
Schneeberger) : 23? OK.
Mme
Duranceau : ...qui est le corollaire de... bien, qui est...
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est bon.
Mme Duranceau :
...détermination, là, des
montants. Donc, l'article 86 de cette loi est modifié par le remplacement
du paragraphe j du présent alinéa par le paragraphe suivant :
«j) déterminer le
montant des honoraires, des frais ou des tarifs applicables à l'égard de toute
demande faite en vertu de la présente loi ou de toute expertise ou de tout
service qu'elle offre.»
Alors, c'est,
évidemment, là, pour être en cohérence avec les modifications tout juste
adoptées pour l'article 18. Ça permettrait de prévoir, par règlement, le
montant des honoraires, frais ou tarifs applicables à l'égard de l'expertise ou
des services offerts par la société.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci pour les explications. Est-ce qu'il y a des
questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci.
Juste un commentaire. Je pense que ça aurait été intéressant d'avoir une meilleure...
que ce soit plus clair, le type de services, ou avoir une liste de services
potentiels. Donc, je voulais juste le souligner, là, ça laisse beaucoup de
latitude.
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Merci. Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Première question : Est-ce que c'est
courant, de la façon dont je comprends, là, en
fait, là, que le... ce soit la société elle-même qui, par règlement, peut fixer
les montants? Est-ce que ça ne devrait pas être la ministre qui fixe
elle-même les montants par règlement?
Mme
Grégoire (Annie) : Globalement, quand la SHQ fixe par règlement,
bien, un règlement, c'est approuvé par le Conseil des ministres, donc
elle ne peut pas fixer elle-même, mais elle doit suivre le cheminement habituel.
M. Grandmont : Donc, ça, c'est
courant. Il y a un mécanisme.
Mme Grégoire (Annie) : Donc, c'est
le gouvernement qui approuve le règlement.
M.
Grandmont : Le gouvernement approuve tout le temps, dans le
fond, un règlement. Même si c'est une société d'État qui a le pouvoir de
réglementer, ça doit être validé par le Conseil des ministres.
Mme Grégoire (Annie) : Effectivement.
Puis ma juriste me confirme que c'est la SHQ qui édicte elle-même ses
règlements.
M.
Grandmont : Parfait, merci. Maintenant, autre question. On a
parlé, tantôt, là, des tarifs différenciés. J'ai eu l'impression de
semer une graine chez la ministre à la... quant à la possibilité de fixer
des... par règlement, toujours, évidemment, des tarifs qui seraient différents,
selon, évidemment, la nature des services qui sont offerts, mais aussi selon la
nature du client qui reçoit ces services-là. On peut comprendre que la SCHL
pourrait avoir une facturation différenciée,
selon que le client est un entrepreneur privé versus un OBNL en habitation qui
aide des personnes âgées. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, tout ça,
dans l'esprit, là, de la discussion qu'on a eue tantôt, de... évidemment, on ne
peut pas indiquer tout de suite quel serait le règlement, là, on ne peut pas
fixer les prix tout de suite, mais, à tout le moins, donner des indications sur
ce que ça pourrait être ou, en tout cas, appliquer un tarif qui peut être
différent? Si, par exemple, déjà, laisser une note à l'effet que le tarif peut
être différencié selon la nature des services et de la nature du client?
Mme Duranceau : Bien, à cette
étape-ci, là, c'est prématuré, là, pour moi, de prendre parti, là, sur ça. Je
pense qu'il va falloir voir c'est quoi, les services, c'est qui, qui demande
ces services-là, en temps et lieu puis, selon le cas, on va adapter, là. Là, je
ne me vois pas commenter davantage sur ça ce soir.
M. Grandmont : En fait, on est en
train d'écrire un projet de loi, on veut s'assurer qu'il réponde aux besoins des gens. C'est un article qui peut avoir un
intérêt. Moi, je me préoccupe beaucoup de la l'équité qu'il pourrait y avoir quant
aux tarifs qui sont demandés pour des services-conseils qui seraient offerts
par la SHQ. Je pense qu'on a comme une espèce de... en tout cas, il semblait y
avoir une espèce de consensus sur l'idée que c'était une idée qui était
intéressante, redevable, et que ça avait... ça faisait du sens. Si on ne
l'inscrit pas actuellement, on risque de se retrouver
avec un cas, où, finalement, cette... cette belle discussion-là, qu'on a eue
tantôt, bien, n'a donné pas grand-chose, n'a pas... n'a rien donné
finalement, puis qu'on se retrouve avec des tarifs qui sont les mêmes pour tout
le monde. Donc, comment... Moi, mon souci, dans le fond, c'est de m'assurer
qu'on arrive, quand... quand la SHQ aura son moment où elle doit réglementer
par règlement, fixer les... prix, pardon, qui sont demandés aux différents
clients, bien, qu'elle ait ça dans sa réflexion. Je ne dis pas qu'il faut fixer
tout de suite le mécanisme, là, de différenciation des prix, mais à tout le
moins laisser une trace que ce... ces prix-là peuvent être fixés en tenant
compte de la nature du client qui paie pour les services offerts par la SHQ.
Mme Duranceau : Bien, écoutez, je
vous... je vous entends très bien, là, mais, tu sais, tout le libellé de ça
parle d'autofinancement, ça fait qu'on n'est pas non plus dans une logique de
profit à tout prix là-dedans. On veut juste, tu sais, couvrir les coûts, là.
Donc, dans cette logique-là, est-ce que... est-ce que j'aurais à avoir un tarif
différencié? Probablement pas, parce que, la logique, c'est de couvrir nos
coûts. On pourrait choisir d'en avoir un, parce que, par ailleurs, on finance
l'OBNL, ça fait que, si on le paie d'une poche, on le prend dans une poche, on
va... on va être obligés de le redonner dans l'autre. Puis tout ça parce qu'il
y a édiction d'un règlement, bien, les tarifs puis les honoraires, tout ça va
être public, donc ça va être fait en transparence. Mais je pense qu'il ne faut
pas perdre de vue, là, l'objectif initial, qui est autofinancement. Donc, ce
n'est pas... ce n'est pas là, là, qu'il va se faire beaucoup d'argent, là.
• (21 h 50) •
M. Grandmont : Oui, oui. Non, mais
je suis bien conscient de ça. Moi, j'ai déjà travaillé dans les domaines, où, effectivement, on offrait du service-conseil,
puis on était en mesure de trouver un équilibre entre ce qui était demandé
à certains qui avaient plus la capacité de payer puis d'autres qui étaient
moins en capacité de payer, puis à la fin, ce n'était pas du profit qui était
dégagé, c'est on couvrait simplement nos frais. Mais c'est la moyenne qui
faisait qu'à un moment donné on arrivait à couvrir nos frais, puis les frais
d'administration qui venaient avec, là.
Moi, ce que je dis, c'est que, si on ne laisse
pas de trace à l'intérieur de cet article-là, qui traite de la détermination
«des tarifs applicables à l'égard de toute demande faite en vertu de la
présente loi ou de [l'expertise] ou de tout service qu'elle offre», on risque
de se retrouver finalement avec les mêmes tarifs égaux pour tout le monde puis
on n'aura pas... on n'aura pas avancé puis on n'aura pas été chercher cette
équité-là que je pense qui est tout à fait louable, considérant que la SHQ
transige et interagit avec toutes sortes de partenaires, certains qui ont plus
de moyens puis d'autres qui en ont moins.
Une voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, pas d'autre question?
M. Grandmont : Un petit moment de
réflexion, si vous permettez, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Comment?
M. Grandmont : Un petit moment, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Schneeberger) : Un
petit moment?
M. Grandmont : Un petit moment.
Le Président (M. Schneeberger) : OK,
un petit moment.
M. Grandmont : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
suspendons quelques... Bien, à cette heure-là, oui, il est déjà...
Nous allons suspendre deux minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 51)
(Reprise à 21 h 52)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons. Alors, si je ne vois pas d'autre question, nous allons passer
au vote. Alors, est-ce que l'article 23 est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Par
appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Duranceau (Bertrand)?
Mme Duranceau : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest (Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Abstention.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Abstention.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M.
Schneeberger) : Abstention.
Le Secrétaire : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
l'article est adopté. Article 23.1.
Mme Duranceau : 23.1. OK. Alors,
23.1. Insérer, après l'article 23 du projet de loi, le suivant :
23.1.
L'article 98... 88 de cette loi est modifié par la suppression de «et sur
la recommandation du Conseil du trésor».
Donc, ici, c'est que dans les cas de...
attendez, c'est ça, dans... c'est pour prévoir que la recommandation du Conseil
du trésor n'est pas requise lorsque la Société d'habitation contracte des
emprunts par billet, obligation ou autre titre, et à un taux d'intérêt et à
toute autre condition que détermine le gouvernement.
Donc, il y a déjà une autorisation du
gouvernement, puis ça passe par le ministère des Finances, et, pour tous les
autres ministères, tout ça passe par les Finances, mais la Société
d'habitation, elle devait passer et par le Trésor, et par les Finances. Donc là, le Conseil du trésor convenait avec nous
que ce n'était pas nécessaire que ça passe par le Trésor puisque tout ça
relève de Finances. La capacité d'emprunt de toutes les sociétés d'État, c'est
les Finances qui l'approuvent, la décrètent. Alors, c'est pour enlever, là, un
élément d'inefficacité dans notre gestion. Ça fait que 23.1 puis 23.2, c'est le
même objectif de modification. Il demeure qu'il y a toute l'approbation
gouvernementale à travers les Finances, mais c'était inutile de passer par
Trésor.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Question? Donc, député de Taschereau.
M. Grandmont : Donc, j'avais posé la
question, mais vous confirmez que... Parce qu'au début vous avez nommé les ministères, vous avez dit : Pour
tous les ministères, il n'y a pas à passer par le Conseil du trésor, puis,
après, vous avez donné les sociétés d'État. Je veux juste être sûr, là, les
sociétés d'État, actuellement, toutes les sociétés d'État du Québec n'ont pas à passer par le Conseil du
trésor pour contracter des emprunts par billet, obligations et autres... taux
d'intérêt et toute autre condition que détermine le gouvernement. C'est bien
ça?
Mme Duranceau : C'est ça, oui. C'est
ça, la réponse.
M. Grandmont : Alors, on était la
seule qui avait cette disposition-là, pour l'instant, encore.
Mme Duranceau : Semble-t-il.
M. Grandmont : OK, puis ça, c'est
parce qu'on est une...
Mme Duranceau : Une antiquité.
M. Grandmont : Elle datait de quand?
On l'a dit tantôt, là. C'est ça, 1967, on disait, tantôt, là, la SHQ.
Mme Duranceau : ...oui, c'est ça.
M. Grandmont : OK. Parfait. Puis
l'autre chose, qu'est-ce que ça va changer comme... comme... On parle d'efficacité, là, puis j'en suis, évidemment, là.
À un moment donné, si on ajoute des couches tout le temps, ça devient un
peu... c'est peut-être des endroits où, effectivement, on est capable d'aller
chercher de l'agilité, là, ou en tout cas, de
la rapidité, de l'efficacité, peut-être pas de l'agilité, mais plus
d'efficacité. Tu sais, une demande, là, dans le processus normal, ça rajoutait combien de temps, dans le
fond, de passer par le Conseil du trésor, qui doit avoir plein de demandes, j'imagine,
là, des semaines, des mois, des jours?
Mme Duranceau : C'est au moins des
semaines.
M. Grandmont : Au moins des
semaines?
Mme Duranceau : Oui.
M.
Grandmont : OK. OK. Puis des demandes comme ça, vous en faites
régulièrement? Juste pour mesurer, là, ce qu'on arrive à gagner avec cet
article-là, là.
Mme Duranceau : On en fait-tu régulièrement?
Une voix : ...
Mme Duranceau : Pas nécessairement,
pas nécessairement, mais on pourrait, dans toute l'agilité qu'on veut avoir,
devoir en faire plus, là. Là, je n'ai pas un exemple concret, là, mais ça
m'a... ça a été soulevé, sur le plan administratif, là, qu'il fallait régler
cet aspect-là, là.
M.
Grandmont : Est-ce qu'il y a des... des indices qui vous laissent
croire qu'on pourrait en avoir plus à faire de ce type d'emprunt là, dans les
prochaines années?
Mme
Duranceau : Bien, je pense qu'il y a des indices, oui.
M.
Grandmont : Oui?
Mme
Duranceau : Bien, tu sais, si on veut que ça coûte moins cher, bien,
quand tu fais un prêt, ça te coûte moins cher que de faire une subvention. Donc,
effectivement, ça pourrait être une façon.
M.
Grandmont : Là, on se comprend bien, c'est la société qui emprunte.
Mme
Duranceau : Oui, c'est la... Bien, si la société veut prêter, il faut
qu'elle emprunte.
M.
Grandmont : Il faut qu'elle emprunte.
Mme
Duranceau : Puis il faut... ça, il faut qu'elle le fasse approuver par
les Finances.
M.
Grandmont : OK. Donc, dans l'objectif de construire plus, on se donne
la possibilité d'emprunter plus. Puis là, comme on avait une contrainte
administrative qui était de demander systématiquement au Trésor, bien, dans le
fond... puis, en plus, on sait que les autres ne le faisaient pas...
Mme
Duranceau : C'est ça.
M.
Grandmont : ...on gagne du temps puis on pense pouvoir gagner plus de
temps parce qu'il y aura plus d'emprunts, parce qu'on fait plus de prêts.
Mme Grégoire
(Annie) : Ici, j'ajouterais peut-être quelque chose qui est important,
en tout cas, pour la compréhension, c'est que ces articles-là ont été modifiés
aussi à la demande du Conseil du trésor, et non pas à la demande de la SHQ.
M.
Grandmont : Ah! parce qu'ils vous voient venir aussi puis ils n'ont
pas envie que vous cogniez tout le temps à leur porte.
Mme
Duranceau : C'est ça, ils nous voient venir pas mal.
M.
Grandmont : OK. C'est bon, merci.
Mme
Duranceau : Alors, 23.1, c'était ça.
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, ça va, pas d'autres questions? Est-ce que
l'article 23.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. 23.2.
Mme
Duranceau : Oui. Insérer, après l'article 23.1 du projet de loi,
tel qu'amendé, le suivant :
23.2.
L'article 89 de cette loi est modifié par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe a du présent alinéa, de «sur la recommandation du Conseil
du trésor et aux conditions que détermine le gouvernement» par «aux conditions
qu'il détermine».
Alors, encore là, la
même... la même logique que l'article précédent, là, que la recommandation du
Conseil du trésor n'est pas requise lorsque le gouvernement, à même le fonds
consolidé du revenu, garantit le paiement en capital et intérêts de tout... de
tout emprunt de la Société d'habitation ainsi que l'exécution de toute
obligation de cette dernière, de même qu'autorise le ministre des Finances à
avancer à la SHQ tout montant jugé nécessaire pour l'exécution de cette loi.
Donc, même chose, les
dossiers de cette nature sont préparés pour autorisation par le gouvernement,
par le ministère des Finances, et non par le Secrétariat du Conseil du trésor.
Donc, on ne veut pas repasser par Trésor si c'est Finances qui le prépare.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui.
Mme
Duranceau : Et je réitère que c'est également une demande du Conseil
du trésor.
Le Président (M. Schneeberger) : Questions?
Ça va? Alors, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 23.2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. 18.0.3. En tout cas, on va en faire la
lecture au moins, si on est capable.
Mme Duranceau : Tout à fait. Merci,
M. le Président. Insérer, après l'article 18.0.2 du projet de loi tel
qu'amendé, le suivant :
18.0.3. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 3.4.2, du suivant :
«3.4.3. La Société peut, avec l'autorisation du
ministre des Finances, aliéner un immeuble à titre gratuit ou pour une
contrepartie inférieure à sa valeur marchande établie par un évaluateur agréé.»
Encore une fois, c'est pour de l'agilité. On a
des cas... On a un cas, là, d'immeuble détenu par une société... par un office
d'habitation ou par... Donc ça, c'est un cas qui est détenu par le ministère de
la Santé, puis on a déjà approuvé cet
élément-là pour les autres ministères un petit peu plus tôt dans le processus.
Là, on veut donner à la SHQ les mêmes droits qu'on a donnés au ministère
de l'Éducation, au ministère de la Santé d'aliéner, en bas de la juste valeur
marchande, si ça peut contribuer au montage financier justement d'un projet,
là.
Le Président (M. Schneeberger) : Ah!
députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Merci. Ici, là, on ne parle pas de... Bien, en
fait, je voudrais juste savoir : Est-ce que ça peut être d'aliéner,
par exemple, un HLM et le remettre dans le marché sur... pour du logement
abordable ou un terrain où il y avait des HLM? Est-ce que ça pourrait être ça?
Mme Duranceau : Bien... Non, ça
visait des contextes où on pouvait acquérir d'un autre ministère en bas de la
valeur marchande puis, après ça, nous-mêmes le contribuer dans des projets.
C'est ça que ça vise.
Mme Dufour : OK.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? Alors, compte tenu de l'heure, nous
ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)