(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors,
bonjour à tous. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant quorum, je déclare la
Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
Je vous précise que nous continuons l'étude
détaillée du projet de loi n° 39 ce matin, alors projet de loi modifiant
la Loi modifiant la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions
législatives.
Est-ce que nous avons des remplaçants, M. le secrétaire?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Caron
(La Pinière); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par M. Morin
(Acadie); et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Grandmont
(Taschereau).
Étude détaillée
(suite)
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, hier soir, à la suspension des travaux, Mme la ministre avait lu
l'article 2.1, mais, par contre, il n'y avait pas eu les commentaires,
alors je vous laisserais continuer sur les commentaires, et on va débuter les
travaux.
Mme Laforest : OK. Alors, merci, M.
le Président. Les commentaires : Cet article touche la Charte de la Ville
de Longueuil pour prévoir que les commissaires de l'Office de participation
publique de Longueuil ne sont pas des employés de la ville.
Alors, l'amendement vise aussi à prévoir la
possibilité pour le conseil de la ville de désigner une personne pour occuper
temporairement le poste de président quand celui-ci est vacant.
Puis
l'amendement vient préciser le rôle et le statut de l'office et de son
président au sein de l'appareil administratif de la ville.
Alors, ici, évidemment, c'est la même situation
qu'on va corriger ou améliorer avec la ville de Montréal pour l'OPCM. Alors,
voilà, on vient encadrer les pratiques et la gestion des offices de
consultation publique. Voilà. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci beaucoup pour les commentaires. Est-ce que
nous avons des questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président.
Donc là, on est à l'article 2.1. Ce qu'on comprend, c'est que cette
décision-là, avant, c'était à majorité, c'était aux deux tiers, et là on veut
le diminuer à la majorité simple. Ce que je comprends, là... c'est pour l'intérim
seulement. Cet intérim-là ne peut pas excéder six mois. Est-ce qu'advenant
qu'il y avait un cas comme on a vu à Saguenay pour le vérificateur général, où
il était difficile de combler le poste... est-ce qu'il y a une possibilité de
renouveler cette... c'est ça, cette vacance temporaire là, cet intérim-là?
Mme Laforest : Bien, c'est sûr qu'il
y a la possibilité d'avoir un intérim, donc, mais ce n'est pas comme la
situation d'un VG du tout, là, un vérificateur général. Donc, ici, oui, il y a
la possibilité de renouveler, mais ce n'est pas une nomination, par exemple,
possible du ministre en place.
Mme Dufour : Non. OK. Donc, dans le
cas, ici, qui nous concerne, la ville de Longueuil ne pourrait pas reconduire davantage qu'au-delà du six mois une
personne par intérim nommée à la tête de leur office de consultation publique.
Donc, qu'advient-il s'ils n'ont pas trouvé la personne pour le poste au-delà de
ce six mois-là?
• (11 h 40) •
Mme
Laforest : Bien, honnêtement, ce que je peux vous mentionner,
c'est que, depuis que l'office de consultation est en place à Montréal, ce
n'est vraiment pas difficile de trouver. Ce n'est pas comme la situation d'un
vérificateur. Parce que vous savez qu'il y a des normes et des
exigences, par exemple, d'être auditeur pour les municipalités, pour un
vérificateur général, mais ici, ce n'est pas une... ce n'est pas du tout, du
tout difficile, ce qu'on me dit. Puis, avec la ville de Montréal, ça existe depuis longtemps puis ça n'a jamais été
compliqué. Donc, on n'exigera pas une nomination ministérielle.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui, allez-y.
Mme Dufour : Oui, une autre
question. On dit que les commissaires... en fait, ce serait... ce serait un
employé, à ce moment-là, de la ville? Parce qu'on dit, par l'insertion... après
tant de... et il est un employé de la ville. Donc, l'intérim serait un employé de la ville?
Parce qu'on ne voit pas l'article modifié, comment il est modifié à la fin.
OK, moi, je ne l'ai pas. Excusez, je n'ai
pas... Il me manque une page. OK, merci. OK, bien, il m'en manque des bouts
là-dessus.
Des voix : ...
Mme Dufour : Ah!
merci, tu sais, on ne les voyait pas. C'est qui, qui sont employés de la ville?
«Et il est un employé de la ville.»
Des voix : ...
Mme Dufour : ...visiblement, l'amendement qu'on m'a imprimé
n'est pas l'équivalent de ce qui est à l'écran. Excusez-moi.
Mme
Laforest : Et à votre question, oui, c'est un employé de la ville.
Mme Dufour : Donc,
ce serait un employé de la ville qui serait nommé.
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour :
Donc, ce n'est pas externe, là, c'est vraiment une nomination interne, puis ça
peut être quelqu'un qui n'est pas nécessairement employé de l'office, là.
Mme
Laforest : Non. Tout à fait.
Mme
Dufour : Ça pourrait être un
employé à l'extérieur, là, dans une autre division ou une autre... Puis, à
Longueuil, parce qu'on a beaucoup, beaucoup entendu parler de l'OPCM
Montréal, mais Longueuil, c'est un office distinct
aussi, c'est... Est-ce que c'est exactement calqué, comme Montréal, le même
genre d'indépendance, structure, nomination, etc., là?
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour : C'est
identique?
Mme Laforest :
Oui. La question est importante.
Longueuil, c'est la même chose, sauf que Longueuil, on vient juste de la nommer dans un projet de loi d'intérêt
privé, donc, à l'autre session. Ça vient juste de se faire, pour Longueuil, ça
fait que, là, c'est une belle occasion pour...
Mme Dufour : OK.
Ils ne sont pas vraiment encore... ou ils commencent à fonctionner, là.
Mme
Laforest : Oui, c'est ça, ils commencent leur mandat, là.
Mme Dufour : OK.
Mme
Laforest : Ça fait que ça fait très bien, d'ajouter ces
obligations-là.
Mme Dufour : Puis ici on vient préciser : «Le directeur
général de la ville n'a aucune autorité sur le président dans l'exercice des fonctions de l'Office...» Ça,
j'imagine, ça va de soi, c'est une entité indépendante. Pourquoi on est venu
le préciser ici?
Mme Laforest :
...que le directeur de la ville,
il n'a pas autorité sur le président, pourquoi il fallait le spécifier?
Une voix : Pour
maintenir son indépendance.
Mme Dufour : Bien, est-ce que c'est le fait que ça pourrait
être un employé de la ville qui soit nommé de façon temporaire, et donc,
pendant cette période-là, il n'a plus de lien d'emploi, entre guillemets, avec
la municipalité, il ne relève plus du directeur général pendant cette
période-là?
Le Président (M.
Schneeberger) : Consentement pour que M. Savoie puisse prendre la
parole?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Consentement.
M. Savoie
(Jocelyn) : Jocelyn Savoie, sous-ministre adjoint aux impacts
climatiques, fiscalité, finances et infrastructures au ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation.
Dans le fond, la mesure ici vient préciser que
les... Dans le fond, l'ensemble des quatre dispositions qu'on va faire vont faire en sorte que les employés de
l'OCPM vont être des employés de la ville. Les commissaires vont avoir un
traitement différent parce que ce sont des employés à contrat, là, puis le
président est considéré comme un directeur de la ville, mais on lui crée une
indépendance par rapport au DG de la ville parce que, sinon, il ne pourrait pas
avoir son indépendance. C'est seulement ça,
mais il va être assujetti aux autres éléments, là, comme les employés de la
ville, là, ses dépenses, le code d'éthique, etc.
Le Président (M. Schneeberger) : Micro,
s'il vous plaît. Micro pour...
Mme Dufour : Merci. Je comprends...
Une voix : ...
Mme
Dufour : Oui, je comprends. Je comprends que c'est au
niveau de... Tu sais, par exemple, le code d'éthique... Puis ça, on va
le voir, je pense, plus loin, là, et ce sera une bonne chose, mais comment on
maintient l'indépendance quand il y a
toujours un lien d'emploi, surtout si... Admettons que c'est un directeur
général adjoint qui serait nommé là de façon temporaire et que le directeur
général est toujours celui qui évalue la performance de l'employé, est-ce
qu'il... tu sais, comment ça peut se... c'est ça, on peut assurer
l'indépendance complète dans un cas comme ça?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Alors, c'est
pour ça qu'on prend la peine de venir préciser que le directeur général de la ville n'a aucune autorité sur le président dans
l'exercice des fonctions de l'office. Il va en avoir, par ailleurs, sur d'autres
éléments, par exemple, pour lui appliquer le
code d'éthique, là, mais là c'est une question de déontologie, à ce moment-là.
Mais il n'en a pas, d'autorité sur lui, pour, justement, lui donner l'espace
que vous décrivez puis que le président soit capable d'exercer son mandat en
toute indépendance.
Mme
Dufour : OK, mais ça reste qu'il y a quand même un lien
d'emploi qui est maintenu, là, ça, on le comprend, là. OK. Il n'a pas
une totale indépendance à ce moment-là.
Mme
Laforest : Non. Au niveau de l'encadrement, au niveau du
suivi, au niveau de l'éthique, c'était important qu'il y ait un lien
encore. C'est ça qu'on vient ajouter, que le lien avec la ville est essentiel
pour respecter le code d'éthique aussi. Ce qu'on n'avait pas avant.
Mme Dufour : Oui, mais c'est
juste... L'enjeu, si on nomme ici un employé de la ville comme responsable de l'office... À quelque part, il y a des liens
qui se créent, qui sont directs entre la ville et l'office, et là, à ce
moment-là, l'indépendance complète et réelle n'est pas vraiment assurée
pendant cet intérim-là, là. Je fais juste le soulever, là.
Mme Laforest : Mais là c'est juste
pour l'intérim, là.
Mme Dufour : Oui, tout à fait, mais
c'est parce qu'on dit, tu sais, que le directeur général n'a pas d'autorité sur le président. Je le comprends, mais,
réellement, dans la pratique, le nouveau président qui est nommé par intérim,
s'il relève toujours du directeur général, il n'est pas 100 %
indépendant, là. On ne peut pas... on ne peut pas prétendre le contraire, à mon
avis, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que ça va? Oui. Êtes-vous correcte?
Mme Dufour : Bien oui. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
On avait une question du député de l'Acadie, je pense.
M.
Morin : Merci. Merci, M. le Président. Je comprends qu'en
fait le régime que vous voulez mettre en place, c'est dans le cadre d'un
remplacement, une période intérimaire, s'il y a un empêchement ou une vacance,
puis c'est pour une période de six mois. Je comprends que, dans le cas d'une
vacance, c'est probablement quand la personne donne sa démission, quitte, mais,
dans un cas d'empêchement, si la personne, par exemple, est malade, elle est
malade pour plus de six mois, qu'est-ce qui arrive?
Mme Laforest : Bien, il est
prolongé.
M. Morin : Vous le prolongez?
Mme Laforest : Bien oui. C'est
automatique.
Des voix : ...
Mme Laforest : Non, mais il est
renommé. C'est ça, ils pourraient le renommer.
M. Morin : OK. Donc, il pourrait
être renommé?
Mme Laforest : Oui, oui.
M.
Morin : OK. Donc, quand... En fait, ça dit que ça ne peut
pas excéder six mois, mais ça peut être renouvelable?
Mme Laforest : Oui, c'est... Oui.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. Content de vous retrouver.
C'est ça, en fait, j'aimerais revenir, en fait,
là, sur l'intervention, là, qui a été faite, là, par ma collègue des
Mille-Îles. Cette personne-là, là, qui est nommée, on comprend qu'on veut lui
donner... Puis je comprends bien qu'il y a un enjeu qui est complexe, en fait,
à la fois de pouvoir révoquer cette personne-là si jamais on se rend compte que
ça n'a juste pas de bon sens, trouver un mécanisme, dans le fond, pour éviter
des situations comme on a eu récemment. En même temps, on veut lui garantir son
indépendance, mais il y a toujours un lien d'emploi. Ce lien d'emploi là, en quelque part, devient un moyen
de... en fait, limite l'expression de l'indépendance qu'on veut donner,
finalement, à cet employé-là.
Parce que le lien d'emploi, vous savez combien
c'est important. Si jamais quelqu'un ne fait pas la job, puis on lui dit :
Bien là, tu sais, ajuste-toi, sinon, on va te l'enlever, ton emploi, est-ce
que... Dans le fond, moi, je perçois qu'il y
a une problématique, en fait, avec ce lien-là, directement, entre la ville
elle-même puis cette personne qui occupe une fonction intérimaire, mais
on aura le même questionnement tantôt pour ce qui est de la personne qui occupe
le poste à temps plein : Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir un autre
mécanisme?
Puis je ne sais pas, là, je vous lance l'idée,
mais est-ce que ça peut être une espèce de processus de plainte, puis, après
ça, par exemple... puis je ne dis pas que c'est celui-là qu'il faut explorer,
mais que la ministre puisse démettre de ses fonctions cette personne-là, mais
toujours en ayant à l'esprit que, si c'est directement la ville qui le fait, on
se retrouve avec une indépendance qui n'existe pas, dans les faits?
• (11 h 50) •
Mme Laforest : En fait, la
situation, ici... C'est sûr que je ne nommerai pas de personne, mais il faut comprendre que... pourquoi cet article-là est
important. C'est que, quand on arrive dans une situation assez problématique,
présentement, il n'y a personne qui peut,
dans la situation présente de l'office d'habitation... de l'office de consultation
publique, il n'y a personne qui peut prendre la décision de remercier un
employé. Bref, donc, je n'irai pas dans les détails, mais vous connaissez la
situation.
Donc là, qu'est-ce qu'on fait? C'est qu'on
dit : Étant donné que c'est un employé de la ville... ce sera un employé
de la ville, la personne pourrait dire ou remercier la personne en question,
qui est soit sous enquête, ou qui est fautive, ou qui est supposément en
erreur. Donc, c'est ici, avec cet article-là, qu'on vient corriger la
possibilité, tout de suite, de dire : Si c'était un employé de la ville,
on ne vivrait pas qu'est-ce qu'on vit présentement.
M. Grandmont : Sur cette partie-là,
Mme la ministre, là, je vous suis, 100 milles à l'heure. Par contre, pour
moi, le président ou la présidente d'un office de consultation publique doit
être indépendant de la ville. Comment on arrive à avoir cette indépendance-là
s'il y a toujours la possibilité de révoquer son mandat?
Mme Laforest : Bien, c'est sûr qu'il
est toujours indépendant, mais, si son mandat est révoqué, c'est pour faute, ou
fraude, ou peu importe.
M. Grandmont : OK, bien, comment on
fait pour être sûr qu'on a un mécanisme qui ne pourra pas être motivé par des
raisons qui ne seraient pas les bonnes?
Mme Laforest : Bien là, à ce
moment-là, c'est la ville qui a la responsabilité, là, de bien encadrer, de
surveiller, d'inspecter. C'est pour ça qu'on... C'est la ville qui a, surtout à
Montréal, là, qui a la possibilité de bien agir à ce moment-là.
M. Grandmont : Supposons que j'ai un
président ou une présidente, là, d'un office de consultation publique, on veut évidemment qu'elle soit
indépendante parce qu'on veut qu'elle fasse des consultations qui, peut-être,
au final, vont donner des résultats qui ne sont pas ceux qui sont espérés par
la municipalité. Ça pourrait arriver. C'est pour ça qu'on veut son
indépendance, on veut que le processus de consultation se fasse en bonne et due
forme puis que ce ne soit pas une version... que ce ne soit pas... qu'on ne
s'attende pas à des résultats télécommandés à l'avance. Donc, comment on fait
pour avoir un processus dans lequel on garantit la pleine et entière
indépendance de ce président ou de cette présidente
d'office là, alors que, finalement, cette personne-là, elle peut être... son
rôle peut être révoqué ou son mandat peut être révoqué à tout moment?
Est-ce qu'on a... est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu de mettre en place un mécanisme qui serait lui-même un peu plus indépendant,
qui pourrait être, par exemple, un processus de... puis vous saurez trouver
peut-être d'autres mécanismes, là, j'en soumets un, mais de façon très candide,
là, mais un processus dans lequel il y a des plaintes qui sont adressées à un
acteur externe, qui pourrait être, par exemple, la ministre ou un autre de ses
mandataires, qui pourrait juger de ces
plaintes-là pour s'assurer de la véracité, de leur pertinence, et, après ça,
cette personne-là pourrait démettre cet employé de la ville?
Mme
Laforest : Bien, au départ, c'est sûr que l'indépendance est
automatique, elle est bien expliquée ici, c'est bien écrit. Ensuite, le conseil
peut nommer... va nommer. Donc, le conseil aussi peut révoquer, puis, à ce
moment-ci, s'il y a une problématique... Là, c'est certain qu'on parle
des villes de Longueuil et de Montréal. Normalement, c'est très, très bien
structuré, mais il y a aussi la possibilité d'avoir un accompagnement ou une
plainte à la CMQ, au-delà de tout ça, là. Donc, c'est quand même... Vous avez
plusieurs questions, mais le conseil nomme et le conseil révoque aussi. Si le
conseil a besoin d'aide ou, peu importe la décision ou la situation, comme vous
dites, fraude ou... bien, à ce moment-là, il y a même des plaintes à la CMQ, il
peut y avoir de l'accompagnement, sans problème.
M. Grandmont : Donc, dans votre
esprit, si je comprends bien, ce mécanisme-là n'empêche pas du tout
l'indépendance du président ou de la présidente d'un office de consultation
publique.
Mme Laforest : Non, le président est
déjà indépendant, comme c'est bien indiqué.
M. Grandmont : Tout en étant,
possiblement...
Mme Laforest : Relié avec la ville,
au cas où il y ait fraude ou...
M. Grandmont : Tout en étant sous la
possibilité d'être... de voir son mandat révoqué par son employeur.
Mme
Laforest : Exactement. Puis, pour révoquer le mandat, bien,
encore une fois, c'est un vote aux deux tiers.
M. Grandmont : Écoutez, pour
l'instant, je n'ai rien à ajouter, mais je vois une lacune là, dans le
processus, et je veux juste le souligner.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Autres questions? Non. Alors, est-ce que l'article 2.1... Oui, députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Tout à l'heure, on
a posé la question concernant... Le collègue de...
Une voix : L'Acadie.
Mme Dufour : ...l'Acadie, voilà,
mentionnait, là, la durée de six mois. La ministre a répondu que c'était
renouvelable, mais ce n'est pas dans le texte. Donc, d'habitude, quand il y a
une... tu sais, quand c'est renouvelable, on l'écrit. Là, ce n'est pas précisé,
donc est-ce qu'il pourrait y avoir une ambiguïté?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Bien, en fait,
ce que la ministre a dit, c'était que le mandat du président de l'OCPM pourrait
être renouvelé, mais, effectivement, l'intérim, lui, ne peut pas être
renouvelé. Ce que la ministre a exposé, par
ailleurs, c'est que trouver un président de l'OCPM, c'est beaucoup moins
compliqué que de trouver un VG qui doit avoir un titre d'auditeur, etc. Donc,
historiquement, la nomination de président des offices n'a jamais posé de
problème.
Mme Dufour : Mais comme le
mentionnait mon collègue, dans le cas d'un intérim qui n'est pas dû à un départ
mais plutôt à un congé de maladie, là, on est dans une situation différente
où... Est-ce que ça ne forcerait pas la ville à briser le lien d'emploi avec le
président qui serait en arrêt maladie? Ce qui serait contraire, je pense, à...
ce n'est pas ça qu'on vise ici, là.
M. Savoie (Jocelyn) : En fait, il
faudrait qu'ils nomment un autre intérim par la suite, là, mais...
Mme Dufour : Pardon?
M. Savoie (Jocelyn) : Il faudrait
qu'ils ramènent la personne en emploi temporairement, puis qu'après ça elle
reprenne son congé, puis qu'elle reparte, avec les règles qui sont là.
Mme Laforest : On nomme un autre
intérim.
M.
Savoie (Jocelyn) : Un autre intérim.
Mme Dufour : OK.
On aurait pu, tout simplement, prévoir une règle, comme on a déjà fait, par
exemple... je pense que c'est dans le projet de loi n° 16, où on disait,
bien, que la ministre pouvait, par exemple, prolonger ou... Là, il ne semble
pas y avoir rien, là, de prévu, là.
Mme
Laforest : Non, la ministre n'a pas d'affaire là-dedans.
Mme Dufour : Puis
on ne veut pas permettre à la ville qu'elle puisse le renouveler?
Mme
Laforest : Non. C'est justement pour venir... pour donner la
possibilité d'agir rapidement dans une situation malheureuse, parce que,
présentement, on ne peut pas le faire.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Juste pour clarifier, parce que je ne comprenais pas tout à
fait la réponse : Si la personne qui est en poste doit prendre un congé de
maladie de 12 mois, comme disait mon collègue de l'Acadie, comme on nomme
l'intérim pour six mois et que ce n'est pas renouvelable — parce
qu'on ne veut pas préciser que c'est
renouvelable — ça
veut dire qu'il faudrait nommer quelqu'un d'autre pour le reste... pour la
deuxième période de six mois du congé de maladie?
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : On a obtenu une précision, là, qui était... Quand on lit
le libellé, là, à l'alinéa 2°, là, «par
l'ajout», là : «En cas d'empêchement du président ou [une] vacance de son
poste, le conseil peut, par décision prise à la majorité simple,
désigner une personne pour occuper temporairement le poste de président pour
une période n'excédant pas six mois», implicitement, le conseil pourrait, après
les six mois, renommer une personne pour un mandat n'excédant pas six mois,
puis à coups de six mois, comme ça. C'est implicite, sans avoir besoin de venir
le préciser, ce qui pourrait potentiellement
régler le problème que vous soulevez au niveau, là, d'une maladie qui se
prolongerait.
Mme Caron : Donc,
on ne l'indique pas, mais on veut implicitement que...
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est la compréhension, là, juridique.
Mme Caron : On
considère qu'implicitement c'est compris.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Alors...
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Bon. Mme la ministre, je... pour mes collègues.
Mme
Laforest : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, est-ce que l'amendement...
Une voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui?
Une voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors, est-ce que l'amendement 2.1 est
adopté? Par appel nominal, M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne :
Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
Le Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Abstention.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
Alors, l'amendement est adopté. 2.2.
Mme Laforest : Article 2.2.
Article 54.17.1 de la Charte de la Ville de Longueuil. Insérer, après
l'article 2.1 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
2.2. Cette charte est modifiée par l'insertion,
après l'article 54.17, du suivant :
«54.17.1. L'Office doit adopter un code
d'éthique et de déontologie applicable aux commissaires et le faire approuver
par le Conseil de [...] ville.»
Donc, ici, on vient proposer un amendement qui
oblige l'Office de participation publique de Longueuil à adopter un code
d'éthique et de déontologie qui serait applicable avec le conseil municipal.
Alors, voilà. Merci, M. le Président. Pour la
confiance des citoyens, évidemment.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le
Président. Est-ce qu'on a envisagé la possibilité de prendre, dans le fond, le
même code d'éthique que les employés ou les élus de la ville, puisqu'il y a eu
beaucoup de réflexion derrière ça et, j'imagine, qu'on ne souhaiterait pas que
l'orientation du code d'éthique de l'office soit différente que l'orientation du code d'éthique des élus et des employés de
cette même ville? Donc, je me demandais si on avait envisagé d'y aller
plutôt dans ce sens-là.
Mme
Laforest : Bien, en fait, on pourrait, sauf que, là, les
commissaires, ils n'ont pas le statut d'être employés de la ville. Donc, c'est pour ça qu'on peut,
ici... et qu'on oblige quand même le code d'éthique, mais, oui, ce serait
possible d'adopter le même code
d'éthique, mais considérant la situation des commissaires qui n'ont pas le
statut d'employé de la ville, c'est pour ça qu'on amène cet
amendement-là.
Mme Dufour : OK. Donc, ce serait
seulement pour les commissaires, ici, les employés, eux, de l'office, comme le
président, le directeur... le président, je pense, dans ce cas-ci, leur code
d'éthique, ce serait celui, en fait, de la ville, mais ça, on ne l'a pas
indiqué ici. Est-ce que c'est un autre amendement qui va venir par la suite?
Mme Laforest : Non, c'est inscrit
déjà dans la loi.
Mme Dufour : Ah! c'est déjà inscrit
dans la loi. OK. C'était le cas pour Montréal?
Mme Laforest : Oui.
• (12 heures) •
Mme
Dufour : OK, OK. Et qu'en est-il pour les comptes... bien,
les dépenses? Parce qu'il y a le code d'éthique, mais il y a aussi, par
exemple, les per diem, qui... il y a comme... les politiques, voilà, les
politiques de dépenses, par exemple, de la ville, les
politiques... on peut avoir des politiques de l'usage des biens informatiques,
il y a différentes politiques qui sont adoptées. Je ne sais pas si on a ça,
parce que... C'est ça, est-ce qu'il y a d'autres amendements qui vont venir
pour couvrir ça?
Mme Laforest : Oui. Alors,
ici : «Le Président est responsable, au sein de l'Office, de l'application
des politiques et des normes de la ville relatives à la gestion des ressources
humaines, matérielles et financières.» Donc, on vient de l'adopter à
l'article 2.1, dernier paragraphe.
Mme Dufour : OK, c'était le
prédécent, là.
Mme Laforest : Oui.
Mme Dufour : Excellent. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de l'Acadie, vous aviez une question?
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Est-ce que vous avez songé à une période où l'office va devoir avoir
approuvé son code d'éthique ou si vous laissez ça libre à l'office? Donc, ça
pourrait être dans six mois, un an, deux ans
ou... Est-ce que vous voulez prévoir une période de temps où on va obliger
l'office à adopter son code d'éthique?
Mme Laforest : C'est sûr que, dès
qu'ils sont en poste, il faut qu'ils l'adoptent dans les meilleurs délais,
comme les codes d'éthique dans les municipalités, oui. C'est comme dans les
villes, une obligation, sinon, même la CMQ peut intervenir.
M. Morin : Oui, ça, je conçois très
bien que c'est une obligation, mais ce n'est pas indiqué, «dans les plus brefs
délais», il n'y a pas de délai. Donc, je comprends qu'éventuellement ils vont
en adopter un, mais, compte tenu de la situation, est-ce que vous ne voulez
pas, peut-être, songer à ce qu'ils en adoptent un le plus vite possible?
Mme Laforest : Ça va se faire
directement avec les conseils. Ce n'est pas nécessaire de l'indiquer ici, dans
un amendement, ça va se faire automatiquement avec les conseils.
Une voix : Il faut qu'ils se
conforment à la loi.
Mme Laforest : C'est ça. Ils
n'auront pas le choix, il faut qu'ils se conforment immédiatement à la loi.
Donc, ça se fait automatiquement, comme dans les villes.
M. Morin : D'accord. Merci.
Mme Laforest : Merci.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? Pas d'autre question? Alors, est-ce que
l'amendement 2.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
2.3.
Mme Laforest : 2.3, M. le Président.
Article 54.18 de la Charte de la Ville de Longueuil.
Insérer, après l'article 2.2 du projet de
loi tel qu'amendé, le suivant :
2.3. L'article 54.18 de cette charte est
modifié :
1° par la suppression de «ainsi que les
fonctionnaires et les employés de la ville»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Les fonctionnaires et les employés de la ville
sont inhabiles à exercer la fonction de commissaire.»
Donc, cet amendement serait requis en lien avec
le changement de statut des employés de l'office qu'on vient d'adopter, prévu
dans l'amendement. Les personnes oeuvrant au sein de l'office deviendraient des
employés de la ville à l'exception des
commissaires. Donc, il est utile de maintenir l'inhabilité des employés de la
ville seulement pour les postes de commissaires. Alors, ainsi, un
employé de la ville ne serait pas inhabile à devenir président de l'office.
On vient s'assurer
ici de la cohérence et de la concordance avec la loi que nous avons adoptée
pour les offices de participation publique.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président.
On a parlé tout à l'heure qu'il y avait peut-être, pour une fonction de
présidence par intérim, une possibilité que ce soit un employé, mais là, ici,
j'ai l'impression qu'on ouvre la porte à ce que
même la fonction de président pourrait être occupée, président à temps plein,
là, par un fonctionnaire, un employé de la ville, alors
que, précédemment, on le précisait, que les fonctionnaires et employés étaient
inhabiles aux fonctions de président. Est-ce qu'on n'aurait pas pu
préciser plutôt qu'il y avait une exception pour la présidence par intérim
uniquement? Mais, si on veut garder une distance, une indépendance, je crois
qu'il faudrait qu'ils soient inhabiles à exercer la fonction de président à
temps plein, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme
Laforest : Bien, en fait, automatiquement, le président est
soumis aux règles de déontologie et d'éthique de la ville, donc c'est
obligatoire.
Mme Dufour : Bien, je ne suis pas...
Excusez-moi. Ma question, c'est : Est-ce qu'ils ne devraient pas être
inhabiles à pouvoir exercer la fonction de président à temps plein, les
fonctionnaires et employés de la ville? Tu sais, si vous avez un employé, un fonctionnaire qui est dans la ville et que,
là, pouf, il transfère, puis il devient président du jour au lendemain,
il n'y a plus d'indépendance, il me semble. Je ne sais pas, là. Actuellement,
ce n'est pas quelque chose qui est possible, mais là c'est qu'on ouvre la
porte, là, avec le changement.
Mme Laforest : Bien là, c'est sûr
que, tantôt, on a adopté que le président, c'est un employé de la ville.
Mme Dufour : Président par intérim,
pas président à temps plein, là, c'est de l'intérim. Est-ce qu'on...
Mme Laforest : À ce moment-ci,
M. Savoie, président par intérim, c'est-tu...
Mme Dufour : Parce que, là, ce n'est
pas la même chose, là. On a dit que ça pourrait être un employé dans le cas
d'un intérim.
Mme Laforest : Il faut le faire
approuver aussi par le conseil de ville.
Le Président (M. Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Bon, tantôt,
l'article portait à la fois sur le président et sur l'intérim. Le président est
considéré comme un employé de la ville, ce
qui permet de lui appliquer les règles au niveau, là, de l'éthique, le
fonctionnement, dépenses. L'article précédent, 2.1, crée aussi
l'indépendance du président pour exercer sa fonction. S'il y a une interférence
de la part de l'administration de la ville, le président va pouvoir faire ses
démarches pour se plaindre. Donc, il a son indépendance. Il est un employé pour
pouvoir lui appliquer l'ensemble des dispositions de contrôle et de
surveillance.
Mme Dufour : Bien, j'ai de la misère
à voir comment... tu sais, on l'a accepté pour un intérim... Je vais attendre
qu'on m'écoute.
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Micro,
M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Si je peux
faire une précision, là, comme on a désigné à 2.1 qu'il était un employé, ici,
on vient faire de la concordance juste pour s'assurer qu'il est un employé. Par
ailleurs, on vient préciser ici que les employés ne peuvent, par contre, pas
être des commissaires. C'est la seule chose qu'on fait dans cet article-ci.
Mme
Dufour : Oui, mais on parle vraiment d'un poste de
présidence pour une durée n'excédant pas six mois. Là, je pensais... en tout cas, je n'avais pas
saisi qu'on ouvrait la porte à ce que, dorénavant, le président soit un employé
qui pourrait relever de n'importe quelle fonction, tu sais, de la ville et être
directement relié, garder son... S'il est président à temps plein, ça devient
un... il devrait avoir... ne plus avoir le lien, entre guillemets, de...
comment dire, d'employeur avec la ville.
Mme Laforest : ...peut-être
suspendre, parce que c'est quand même simple, puis on va juste...
Le Président (M. Schneeberger) : Avec
la demande, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 08)
(Reprise à 12 h 12)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors
nous reprenons les travaux. Alors, je pense que toutes les questions ont été
répondues, alors nous allons procéder à l'adoption de l'article...
M.
Grandmont : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, ah! député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, bien, j'aimerais revenir encore sur la question de
l'indépendance de ce poste-là. Juste pour ma
compréhension, est-ce qu'une personne qui occupe le poste de présidence de
l'office de consultation publique peut être démise de ses fonctions par
le maire, la mairesse ou le conseil municipal?
Mme
Laforest : Non, c'est par le conseil, on vient juste de l'adopter.
M.
Grandmont : C'est par le conseil municipal?
Mme
Laforest : Conseil, oui.
M.
Grandmont : OK.
Mme
Laforest : Aux deux tiers.
M.
Grandmont : Aux deux tiers. Donc, est-ce que c'est le même mécanisme
que pour la vérification générale? Parce
que, dans l'article 52 de la Loi sur les cités et les villes, on parle,
là, du rôle que le maire ne peut pas... peut, dans le fond, investiguer sur toutes les fonctions de l'appareil
public, sauf la vérification... sauf le Vérificateur général. Même chose
aussi, peut démettre de ses fonctions n'importe quel employé, sauf le
Vérificateur général. Donc, c'est la même chose.
Mme
Laforest : Tout à fait, même chose, par le conseil aux deux tiers.
M.
Grandmont : Est-ce qu'un vérificateur général peut être démis de ses
fonctions par le conseil municipal?
Mme
Laforest : Le Vérificateur général?
M.
Grandmont : Oui. Est-ce que c'est...
Mme
Laforest : Ça, c'est une autre chose complètement.
M. Grandmont :
Bien non. Non, non, ce n'est pas
la même chose. En tout respect, là, on dit que c'est la même... c'est le
même mode de fonctionnement. J'aimerais être sûr que c'est la même chose.
Mme
Laforest : On va vérifier, là, parce qu'il y a quand même
l'association des vérificateurs généraux, là.
M.
Grandmont : Parfait. Merci.
Mme
Laforest : On va vérifier quand il y a une démotion ou une...
M. Grandmont :
J'aimerais comprendre comment
peut se terminer l'emploi d'un vérificateur général dans une ville.
Est-ce que c'est le conseil municipal qui, aux deux tiers, peut révoquer son
mandat, par exemple?
Mme
Laforest : On n'a pas votre réponse. On va vous la fournir.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
M. Grandmont :
Bien, moi, ça va influencer mon
vote, là, donc, si on peut suspendre, ça ferait bien mon affaire...
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Êtes-vous en mesure d'avoir une réponse rapide?
Des voix : ...
Mme Laforest :
C'est la même chose, le conseil
peut le... Me Cantwell, c'est ça? C'est la même chose, le conseil
aux deux tiers?
M. Cantwell
(Philip) : Oui.
Mme
Laforest : OK, parfait.
M.
Grandmont : ...aux deux tiers que les municipalités... que le
conseil municipal peut révoquer le mandat d'un Vérificateur général? Ah!
oui... désolé.
Le
Président (M. Schneeberger) : Me Cantwell, alors votre titre et
votre nom, voilà. Consentement pour la prise de parole? Consentement.
M. Cantwell
(Philip) : Oui. Merci, M. le Président. Philip Cantwell, avocat au
ministère de la Justice.
Ce
que dit la Loi sur les cités et
villes, c'est qu'il est nommé, le
vérificateur général est nommé aux deux tiers des voix, puis il y a un principe d'interprétation selon lequel une
personne peut être destituée selon la même procédure que sa nomination.
M.
Grandmont : Donc, vous confirmez aussi que, dans le fond, le président
ou la présidente de l'office de consultation
publique se ferait nommer aux deux tiers du conseil municipal. Puis la même
chose aussi, par interprétation, on peut déduire que sa révocation peut
être obtenue aux deux tiers du conseil.
M. Cantwell
(Philip) : C'est ce que je crois, oui.
M.
Grandmont : Parfait. C'est satisfaisant comme réponse. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Mme
Laforest : Oui.
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, est-ce que l'article 2.3 est adopté?
Des voix :
...
M.
Schneeberger :
Adopté. 2.4.
Mme
Laforest : Article 2.4. Article 54.20 de la Charte de la
Ville de Longueuil.
Insérer, après
l'article 2.3 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
2.4.
L'article 54.20 de cette charte est modifié par le remplacement des deux
premiers alinéas par le suivant :
«Les membres du
personnel de l'Office sont des employés de la ville.»
Donc,
ici, c'est un amendement de concordance pour bien contrôler les gens de
l'office de participation publique pour le meilleur encadrement dans la
gestion. Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que nous avons des questions? Non, ça va? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Juste
avant qu'on suspende, là, je posais des questions quant à l'indépendance, parce
que je n'avais pas saisi que c'était ça
qu'on venait faire. Dans le fond, on... Je veux juste le préciser, là, les
échanges qu'il y a eu à l'extérieur, dans le fond, que les membres du personnel
de l'office, mais ça inclut le président ou la présidente de l'office, seraient dorénavant considérés au même
titre qu'un vérificateur général ou un ombudsman, donc indépendants de
la ville, mais employés de la ville. Donc, il doit répondre à toutes les... tu
sais, on a parlé du code d'éthique, des ressources,
la gestion des ressources, les politiques internes de la ville, etc., là. Ça
inclut tout. Donc, je voulais juste le souligner, là, que c'est ce qui
était prévu. Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait, c'est fait. Autres questions? Ça va. Alors,
est-ce que l'article 2.4 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien, l'amendement qui introduit l'article, plutôt.
Alors, 2.5.
Mme
Laforest : Alors, 2.5, 2.6, 2.7, 2.8, M. le Président, c'est la même
chose maintenant, mais on applique les
règles, là, pour Montréal pour qu'elle... qu'il y ait des modifications dans la
ville... la Charte de la Ville de Montréal.
Alors,
l'article 2.5, article 76 de la Charte de la Ville de Montréal,
métropole du Québec :
Insérer,
après l'article 2.4 du projet de loi tel qu'amendé, ce qui suit :
Charte de la Ville de
Montréal, métropole du Québec
2.5.
L'article 76 de la Charte de la Ville de Montréal, métropole du Québec
(chapitre C-11.4) est modifié :
1° par
l'ajout, à la fin du troisième alinéa, de la phrase suivante : «Les
commissaires ne sont pas des employés de la ville.»;
2° par l'ajout, à la
fin, des alinéas suivants :
«En
cas d'empêchement du président ou de vacance de son poste, le conseil peut, par
décision prise à la majorité simple, désigner une personne pour occuper temporairement
le poste de président pour une période n'excédant pas six mois.
«À des fins
administratives, l'office est considéré comme un service de la ville et son
président prend rang parmi les directeurs de services de la ville. Le directeur
général de la ville n'a aucune autorité sur le président dans l'exercice de ses
fonctions de l'office prévues à l'article 83.
«Le
président est responsable, au sein de l'office, de l'application des politiques
et des normes de la ville relatives à la gestion des ressources humaines,
matérielles et financières.»
Donc, ici,
l'amendement prévoit la possibilité, comme on l'a prévu pour la Ville de
Longueuil, pour le poste occupé du président quand celui-ci est vacant. Donc,
ici, on vient renforcer le contrôle administratif, mais pour la Ville de
Montréal, avec son office de consultation publique. Voilà. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour les commentaires. Est-ce que nous avons des questions sur
2.5? Pas de question? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Une
question. Les commissaires, bon, ne sont pas des employés de la ville.
Actuellement, ils sont nommés comment? Comment ils sont... C'est ça, c'est qui,
en fait, qui les nomme?
Mme
Laforest : Les... excusez, les commissaires sont embauchés par le
président de l'office de consultation.
Mme Dufour : OK.
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour : Est-ce
qu'il y a des appels de candidatures, actuellement? Comment ça fonctionne?
Mme Laforest :
Présentement, non. Bien, on n'a
pas d'information, surtout que, là, je crois qu'il va y avoir une
restructuration.
Mme Dufour : OK,
c'est bon.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Mme Dufour :
OK, merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui, alors pas d'autre question? Alors, est-ce
que l'amendement qui introduit l'article 2.5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. 2.6.
Mme Laforest :
Article 2.6.
Article 77.1 de la Charte de Montréal... de la Ville de Montréal,
métropole du Québec.
Insérer, après
l'article 2.5 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
2.6. Cette charte est
modifiée par l'insertion, après l'article 77, du suivant :
«77.1.
L'office doit adopter un code d'éthique et de déontologie applicable aux
commissaires et le faire approuver par le conseil de [...] ville.»
Donc,
même chose qu'on a faite pour la Ville de Longueuil. Maintenant, c'est pour la
Ville de Montréal. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions sur l'article 2.6? Je n'en vois
aucune. Alors, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 2.6 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) :
Adopté. 2.7.
• (12 h 20) •
Mme
Laforest : Article 2.7. Article 78 de la Charte de la Ville
de Montréal, métropole du Québec.
Insérer, après
l'article 2.6 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
2.7.
L'article 78 de cette charte est modifié :
1° par la suppression
de «ainsi que les fonctionnaires et employés de la ville»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Les fonctionnaires
et employés de la ville sont inhabiles à exercer la fonction de commissaire.»
Donc,
c'est la même chose qu'on a adoptée, mais maintenant pour la Ville de Montréal.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions? Aucune. Est-ce que l'amendement
qui introduit l'article 2.7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
2.8.
Mme Laforest : Article 2.8.
Article 80 de la Charte de la ville de Montréal, métropole du Québec.
Insérer, après l'article 2.7 du projet de
loi tel qu'amendé, le suivant :
2.8. L'article 80 de cette charte est
modifié par le remplacement des deux premiers alinéas par le suivant :
«Les membres du personnel de l'office sont des
employés de la ville.»
Alors, voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Pas de question? Alors, est-ce que l'amendement qui introduit
l'article 2.8 est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors là, moi, j'en suis au n° 58,
à moins que vous avez d'autres amendements à...
Mme Laforest : Oui, en fait, M. le
Président, nous revenons à l'amendement que nous avions discuté tous ensemble ici pour les mutations immobilières,
alors la taxe de bienvenue. Alors, nous avions dit, après discussion, nous allions
avoir un amendement. Est-ce que l'amendement est au tableau? C'est
l'article 11, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui. Bien, premièrement, est-ce qu'il y a
consentement? Puis, deuxièmement, on pourrait avoir le numéro de
l'article que vous parlez?
Mme Laforest : C'est
l'article 11. Il faut le réouvrir, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, ça prend le consentement pour réouvrir
l'article 11. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Consentement. Parfait. Alors, je vais suspendre
quelques instants, le temps qu'on reprenne, parce que, là, je pense
qu'au niveau de... Est-ce que vous êtes correct, au niveau de l'informatique,
pour l'avoir, ou...
Une voix : Je suis correct.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui?
OK, vous l'avez. Parfait. Alors...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre, juste vérifier ce que vous voulez faire avec l'article 11.
Est-ce que vous voulez apporter un amendement, le retirer au complet ou le...
Mme
Laforest : Bien, en fait, je peux expliquer, M. le Président,
quand nous allons reprendre. Est-ce que nous allons reprendre?
Le Président (M. Schneeberger) : On
est en ondes, on n'a pas suspendu.
Mme Laforest : OK, désolée. Bon, en
fait, c'était sur les taxes de mutation. Il y avait eu des discussions, à savoir
est-ce qu'on pouvait donner le pouvoir aux municipalités de retirer la taxe de
mutation, la taxe de bienvenue. Et c'est sûr que, là, il y a eu des
considérations, durant notre semaine d'étude du projet de loi.
Maintenant, il y a eu des propositions,
d'ailleurs, du collègue de Taschereau pour dire que la meilleure des choses à faire, ce serait de donner la possibilité
aux municipalités d'étaler les paiements pour la taxe de mutation dans
les municipalités. Donc, ici, qu'est-ce qu'on vient ajouter, c'est... on vient
juste ajouter la proposition du collègue de Taschereau, mais on vient toucher
aussi... avec les taux d'intérêt qui sont sur les versements de... concernant
la taxe de bienvenue. Donc, ici, on vient
déposer un amendement à l'article 11, qui explique bien cette
modification. Donc, on vient rouvrir l'article 11, on voulait faire
une petite modification.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Députée de La Pinière.
Mme
Caron : Merci, M. le Président. Alors, je veux simplement
saluer l'ouverture de la ministre pour... d'avoir fait cet
amendement-là, puisque ça correspond exactement aux questionnements et à ce que
je demandais la semaine dernière quand on a
étudié la question de l'étalement du paiement des droits de mutation, où je
trouvais que ce n'était pas juste,
finalement, c'était un petit peu un cadeau empoisonné de permettre l'étalement,
mais d'appliquer des intérêts dès le deuxième versement. Alors là,
d'appliquer des intérêts si les versements ne sont pas faits à temps, de la
même manière que dans les municipalités où
il y a étalement de l'impôt foncier, l'intérêt n'est facturé que si les
versements sont en retard, alors je
pense que ça uniformise aussi la pratique, en tout cas, du moins pour les
villes qui permettent l'étalement du paiement des taxes foncières.
Alors, merci pour ça.
Le
Président (M. Schneeberger) : Maintenant, par contre, toutes les intentions...
mais l'amendement n'a pas encore été lu et déposé, alors j'aurais besoin
de ça pour qu'on procède officiellement à l'amendement.
Mme
Laforest : ...vous avez raison. Alors, je vais lire
l'amendement à l'article 11, l'article 11 de la Loi concernant les
droits sur les mutations immobilières.
Au deuxième alinéa de l'article 11 de la
Loi concernant les droits sur les mutations immobilières, proposé par
l'article 11 du projet de loi :
1°
supprimer «, y compris celles relatives à l'application d'un taux d'intérêt sur
les versements postérieurs au premier»;
2° insérer, à la fin, «et ne porte intérêt qu'à
compter de cette date, au taux prévu au premier alinéa.»
Donc, ici, M. le Président, on vient, si je peux
dire, aider les acheteurs des propriétés pour que... et aider les municipalités aussi, de leur donner le pouvoir
d'étaler la taxe de bienvenue sur soit plusieurs mois... C'est les... ce sont les
municipalités qui vont décider. Mais, à ce moment-ci, on parle également de
protéger les acheteurs au niveau des intérêts. Donc, par exemple, si la
municipalité, aujourd'hui, c'est sur 31 jours qu'on paie la taxe de
mutation, taxe de bienvenue, donc si la municipalité dit que, maintenant, la
taxe de bienvenue peut se payer sur un an ou deux ans, la municipalité va faire son programme à elle. Et,
évidemment, les intérêts vont arriver seulement après que l'acheteur a retardé dans l'application des paiements, par
rapport aux programmes de chacune des municipalités, et chaque municipalité
pourra faire elle-même son programme. Alors, voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président.
Alors, moi également, je remercie, là, la ministre de l'ouverture, parce qu'on l'avait souligné, la semaine dernière,
que l'idée, ce n'était pas que les municipalités se fassent du profit, entre guillemets, en chargeant des intérêts sur un
étalement. Donc, l'idée, c'est que l'étalement des taxes se fait sur plusieurs
années. Le programme sera déterminé par les
villes, mais qu'il n'y ait pas d'intérêt qui soit chargé. Parce que, ce qu'on
voyait, c'est que, dans le fond, là, il y a des villes qui peuvent quand même
charger de l'intérêt quand même assez substantiel. Et d'ailleurs, je souligne,
là, ce qui est bon, c'est qu'au moment... il n'y aura pas d'intérêts en autant
que les gens paient à la date, effectivement.
Par contre,
je souligne qu'il y a toujours un enjeu avec les taux d'intérêt actuels qui
peuvent être chargés dans certains cas, et comme... je donnais un
exemple de 13,5 %, et ça, même quand les taux étaient bas, là, à
1,5 %, 2 %. Donc, je pense que, de ce côté-là, il y aurait à
regarder, peut-être, un meilleur encadrement des taux d'intérêt qui sont
chargés, de façon générale. Mais on a un premier pas ici et ça va permettre
l'étalement des taxes.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci beaucoup,
M. le Président. Bien, écoutez, je suis bien heureux qu'on arrive à cette conclusion-là concernant l'article 11.
On sait qu'on a une crise du logement... pas juste les locataires, là, il y a
aussi des enjeux concernant l'accession à la propriété pour ceux et celles qui
veulent bien aller vers ce type d'habitation là. On sait que les gens sont serrés dans leur budget. L'esprit initial
de l'article 11, c'était de pouvoir leur permettre de... justement,
à rencontrer cette obligation-là, là, de payer les droits de mutation, mais sur
une période étalée, donc une facture peut-être un peu plus facile et douce à
absorber. Puis je suis content qu'on ait... suite aux discussions, là, que la ministre... que nous avons eues, que la
ministre ait décidé, là, finalement, de revenir sur la partie, là, qui touchait
les intérêts qu'on aurait pu, dans
les municipalités, appliquer à cet étalement-là. On venait un peu contrecarrer
le principe même qu'on poursuivait, qui était de faciliter l'accès à la
propriété en imposant des taux d'intérêt... en tout cas, en laissant la possibilité aux municipalités d'imposer des
taux d'intérêt sur l'étalement. Donc, ça me semble beaucoup plus logique
en l'état actuellement, donc je ne peux que
saluer cette décision finale là. Je pense que les ménages qui veulent accéder
à la propriété vont nous en... vont nous en
remercier, puis, pour les municipalités, bien, c'est une façon aussi, là,
finalement, de garantir, finalement, la bonne viabilité financière, là,
des ménages qui s'installent chez eux. Alors, voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors...
Mme Laforest : Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
à ce moment-là, nous allons procéder, s'il n'y a d'autre question, à
l'amendement de l'article 11. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Alors, est-ce que l'article 11, tel
que... tel qu'amendé, pardon, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté,
voilà. Et la suite?
Mme Laforest : La suite.
Le
Président (M. Schneeberger) : Je n'ai plus de numéro, moi, alors, je
ne peux pas vous...
Mme Laforest :
Moi, j'ai l'article ici. On est
rendu au... il reste deux... un sujet, en fait, l'expropriation déguisée.
Alors, vous aviez des amendements?
Le Président (M.
Schneeberger) : Bon, alors, à ce moment-là, moi, ce que je vais faire,
je vais suspendre. Vous allez... Vous êtes prêts à les déposer tout de suite
ou... Moi, c'est parce que je ne veux pas avoir des discussions comme ça puis
pas savoir où est-ce qu'on s'en va là.
Mme Laforest :
On va suspendre.
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, on va suspendre, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 29)
(Reprise à 12 h 35)
Le
Président (M. Schneeberger) :
Alors, nous reprenons les
travaux. Alors, Mme la ministre, je vous laisse faire la lecture d'un
amendement.
Mme
Laforest : Alors, je remercie beaucoup mes collègues de m'avoir
rappelé l'article 55.1, l'amendement. Insérer... l'article 55 du
projet de loi, le suivant :
«55.1.
Toute municipalité locale peut, à l'égard d'un rôle d'évaluation foncière en
vigueur le 1er janvier 2024, diviser son territoire en secteurs
conformément à l'article 244.64.10 de la Loi sur la fiscalité municipale,
édicté par l'article 39 de la présente
loi, et ce, malgré la première phrase du premier alinéa et le deuxième alinéa
de l'article 244.64.11 de cette loi, édicté par l'article 39
de la présente loi.
«L'évaluateur
modifie le rôle d'évaluation foncière pour y intégrer les changements qui
découlent de l'application du premier
alinéa. Les modifications effectuées par l'évaluateur sont réputées être faites
en vertu de l'article 174 de la Loi
sur la fiscalité municipale et elles ont effet à compter de la date que la
municipalité locale détermine. Malgré l'article 176 de cette loi,
aucun certificat n'est requis pour effectuer cette modification.
«L'application
du premier alinéa n'occasionne aucune modification des catégories et
sous-catégories d'immeubles établies pour le rôle d'évaluation — ici — foncière.»
Donc, ici,
l'amendement introduit une disposition transitoire qui va permettre aux
municipalités locales de modifier un rôle
d'évaluation foncière en vigueur le 1er janvier 2024. Et honnêtement le
meilleur exemple, nous l'avions discuté très, très longuement, c'est
l'exemple pour la ville de Gatineau. Alors, voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires,
questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Merci, M. le Président. Évidemment, je pense que, ça, toutes les municipalités
vont être bien heureuses de voir cet amendement-là, parce que, suite à l'étude
détaillée, on avait réalisé que, dans le fond, les dispositions par secteurs ne seraient... ne pourraient être introduites
que lorsqu'il y aurait un nouveau rôle d'évaluation, et, on le sait, ces rôles-là se font aux trois
ans. Et donc ça voudrait dire, dans certains cas, comme la ville de Gatineau,
mais dans d'autres villes aussi, qu'elles auraient dû attendre deux, trois ans
avant de pouvoir mettre ça en place, donc utiliser, dans le fond, le potentiel
de la... de cette taxation différenciée par secteurs. Ce ne sera quand même pas
un exercice facile, la taxation différenciée par secteurs, là. Donc, ça va
prendre un certain temps. Ici, on n'édicte... bien, on n'édicte pas de temps, là, donc ça pourrait être n'importe quand, je
comprends, dans l'année, là. C'est... Tu sais, ce n'est pas à une année
fixe, là, ce que je comprends. Et l'autre élément, c'est que je voudrais comprendre
c'est quoi... qu'est-ce qu'on veut dire par «aucun certificat n'est requis
pour effectuer cette modification».
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
Mme
Laforest : Me Veilleux?
M. Savoie
(Jocelyn) : Oui, ce serait mieux, Me Veilleux.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ah! Oui, c'est Me Veilleux qui va répondre? OK, alors,
Me Veilleux. Consentement pour la réponse?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Consentement. Me Veilleux, allez-y.
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : Merci, M. le Président. Donc, Jean-Pierre
Veilleux, notaire et légiste au ministère de la Justice.
Est-ce que ce serait possible pour la députée de
préciser la question, s'il vous plaît?
Mme
Dufour : Oui. Merci. Que veut-on dire par «aucun certificat
n'est requis pour effectuer cette modification»?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Certainement.
En fait, lorsque l'évaluateur modifie le rôle en cours de rôle, dans les trois
ans, finalement, il doit envoyer... il doit produire un certificat. Il y a
également des avis qui sont transmis. Comme ce serait un exercice extrêmement
monumental que de... que de faire des certificats pour toutes les unités d'évaluation de la municipalité dans le cadre de
l'établissement de secteurs, donc l'amendement prévoit que le certificat
n'est pas requis.
Mme Dufour : OK, mais là, à ce
moment-là, juste pour comprendre... Parce que, quand c'est fait au moment de...
quand on fait le nouveau rôle, là ça veut dire que tout le monde va savoir où
il se trouve et dans quel secteur, j'imagine. Comment l'information va être
transmise en cours de route aux citoyens?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Elle
leur sera transmise lors du nouveau rôle qui sera... qui sera déposé à la fin du rôle précédent. Il faut savoir que les
modifications en cours de rôle visent généralement certaines unités et non pas
toutes les unités d'une municipalité. Ce serait un exercice extrêmement...
extrêmement laborieux que d'envoyer des avis à tous.
Mme Dufour : Est-ce qu'on peut
s'attendre que ça se retrouverait, par exemple, sur... Toutes les évaluations foncières sont sur les sites... sites Internet.
La... Le secteur dans lequel se trouve une unité, est-ce que ça va être défini?
Est-ce que quelqu'un va pouvoir aller le
voir en allant voir son évaluation foncière — ah! je suis dans tel secteur, donc je peux
m'attendre à un taux différencié — ou pas, là?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Oui,
absolument. Donc, l'information va être disponible pour le citoyen.
Mme
Dufour : Donc, elle devra être... elle devra être mise...
ça, ça fait partie, comme... des règles, elle devra être insérée là...
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Au même
titre que toute information au rôle, oui.
Mme Dufour : ...même s'il n'y a pas
de certificat, là?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Oui,
absolument.
Mme
Dufour : OK. C'était ça, mon questionnement. Ça fait qu'il
n'y aura pas de certificat. Puis là le certificat, normalement, n'est
pas remis nécessairement au citoyen mais fait partie du processus qui est
administratif, là. On ne les voit pas, mais il faut qu'ils les produisent.
Ça fait que... Ça fait que ça va, mais ça reste
qu'il y a quand même toute une... ce sera quand même assez laborieux, là, de le
faire pour, mettons, si une ville décide de le faire pour l'ensemble de la
municipalité, les établir par secteurs. Ça,
ça doit être... tu sais, ça doit passer certaines étapes, là, on est ici dans
le transitoire. Ce sera adopté par un conseil municipal, par règlement,
ce qu'on avait vu, puis là, par la suite, ça va rentrer en vigueur.
Est-ce qu'il
va y avoir un certain délai ou ça doit absolument être dans l'année foncière
suivante, entre guillemets? Tu sais, admettons que c'est adopté au mois
de juin, qu'une ville travaille là-dessus, c'est adopté au mois de juin, à partir de quel moment la taxation différenciée
rentre en vigueur? Ça serait, j'imagine, 1er janvier de l'année suivante?
• (12 h 40) •
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : Bien, ici, c'est seulement la délimitation des
secteurs qui est visée par les modifications. Par la suite, les règles
usuelles vont s'appliquer pour l'imposition d'un taux.
Peut-être une mention à mentionner, le compte de
taxes de l'année suivante, s'il y a un taux différencié par secteurs, pourra
mentionner le secteur. Donc, l'information sera quand même transmise aux
citoyens à cet effet.
Mme Dufour : C'est ça, ça sera dans
le compte de taxes que les gens vont recevoir. Mais, si la ville travaille là-dessus dans le courant de l'année, les citoyens
peuvent s'attendre que ce n'est pas dans le courant de l'année qu'ils vont
avoir un ajustement de taxes, là, ça va être l'année suivante, là?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : ...
Mme Dufour : Excellent. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui. Merci, M. le Président. Évidemment, là, on
avait besoin d'un article qui venait permettre de donner l'autorisation
aux municipalités de séparer leur territoire en secteurs pour faire une
taxation, là, qui serait différenciée selon différents critères qui leur
appartiennent. Maintenant, moi, j'aimerais savoir... On est en train de donner
un nouvel outil aux municipalités, un outil qui va être... qui va sûrement être
très apprécié. Au fil des discussions, quand même, on s'était rendu compte que
ça pouvait venir avec une certaine complexité. Puis d'ailleurs, quand on avait
parlé, là, de possibilité même de donner aux municipalités la possibilité de
taxer selon la valeur, par exemple, des propriétés, on voyait qu'on
complexifiait beaucoup puis on a voulu y aller de manière progressive. On a eu
des bonnes discussions là-dessus, Mme la ministre, vous avez... vous avez su me
convaincre là-dessus, mais, d'emblée, c'est déjà des outils qui sont complexes
à utiliser. On avait évoqué la possibilité, du côté de la partie gouvernementale, d'accompagner les municipalités
dans ce nouveau processus là, s'assurer de faire les bonnes séparations,
de bons secteurs, la bonne façon de fonctionner. Il me semble qu'on avait
évoqué la possibilité d'avoir un guide qui serait fourni.
J'aimerais savoir, Mme la ministre, ce guide-là,
donc il va être disponible, vous me confirmez que ce sera... c'est le cas, il va être prêt quand pour les
municipalités? Quand est-ce qu'on peut s'attendre à ce que les municipalités
puissent avoir cet outil-là pour rapidement se mettre à la tâche? On l'a évoqué
tantôt, à la ville de Gatineau il y a des enjeux particuliers. C'est la réalité
aussi ailleurs, dans plusieurs villes qui sont dans la même situation que
Gatineau. Quand est-ce qu'on peut avoir l'outil disponible pour les municipalités?
Mme Laforest : Oui. Alors, comme je
l'ai déjà mentionné, le travail est déjà commencé. On a la chance que ce projet
de loi là est travaillé depuis cinq ans. Donc, le travail est déjà commencé.
Oui, il va y avoir le guide, on attend
l'adoption du projet de loi, suivant les amendements qu'on a... qu'on amenait
ou qu'on apportait au projet de loi. Donc, dites-vous que le travail est
déjà commencé. Dans les prochains mois, là, début printemps, là, les villes
vont l'avoir. Mais l'autre chose aussi,
c'est que l'accompagnement, c'est immédiatement. Suite à l'adoption du projet
de loi, toutes les villes qui ont des besoins d'accompagnement, on va
être là pour les accompagner.
M. Grandmont : Donc, accompagnement
dès que... On appelle directement à votre bureau... Non, je fais une blague.
Mme
Laforest : Non, non, non, c'est les équipes administratives.
Il y a... Les directions régionales du ministère des Affaires
municipales, dans toutes les régions, vont nous aider aussi à collaborer avec
les villes.
M. Grandmont : Évidemment. Et donc
le guide aussi va être disponible à partir du printemps, hein?
Mme Laforest : Printemps.
M. Grandmont : Juste pour savoir, ce
genre de guide là, est-ce que ça se fait un peu en coconstruction avec les
municipalités? Est-ce qu'elles sont appelés à le commenter aussi?
Mme Laforest : Bien là, c'est plus
des directives du projet de loi, là, il faut faire attention.
M. Grandmont : Oui, oui, je comprends,
je comprends.
Mme Laforest : Là, les
consultations, on les a faites avec vous, tous ensemble.
M. Grandmont : Non, non, ce n'est
pas de ça, là... Quand on...
Mme
Laforest : Non, mais là les villes ne seront pas consultées
pour le guide parce que, là, c'est des règlements, c'est une marche à
suivre, c'est article par article. Donc, à ce moment-là, c'est la loi.
M. Grandmont : Non, je parlais
vraiment, là, du guide qui découle de la loi, pour trouver les bons exemples,
pour être capable de donner les bonnes... Tu sais, est-ce qu'on teste un peu,
dans le fond, avec les municipalités, le type de... Ou on va y aller en
amélioration continue, dans le fond, peut-être?
Mme
Laforest : Bien, en fait, il y a toujours un guide, après un
projet de loi, pour accompagner les municipalités, et ensuite
l'accompagnement se fait avec les directions régionales du ministère des
Affaires municipales.
M. Grandmont : Merci beaucoup.
Mme Laforest : Merci.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre question,
est-ce que l'amendement qui introduit l'article 55.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Pour la suite...
Mme Laforest : Votre amendement, Mme
la députée des Mille-Îles?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président.
Alors, ça devrait être...
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui. Bien, je pense
qu'il est déjà envoyé?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Mme Dufour : Je ne sais pas si on
peut le mettre à l'écran.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
parlez de quel numéro?
Mme Dufour : Bien, je pense que
c'est le...
Des voix : ...
Mme Dufour : 2.0.0.1.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
on l'a.
Mme Dufour : OK. Donc, on l'a mis à
l'écran. Alors, je vais peut-être juste donner un petit peu de concept pour ceux qui nous écoutent. Non, je n'ai pas le
bon devant moi, je n'ai pas ouvert le bon. 2.0.0.1, ce n'est pas... Ah! ce
n'est pas le bon, excusez-moi, ce n'est pas le bon. C'est le 2.0.1...
Des voix : ...
Mme
Dufour : Non plus. OK, c'est
celui sur la VG, je m'excuse, là. Là, je vais... Est-ce que vous voulez que je fasse
un...
Des voix : ...
Mme Dufour : On fait les arbres?
Mme Laforest : Oui, on fait les
arbres.
Mme
Dufour : Je pensais... OK, excusez-moi. D'accord. Je
n'avais pas saisi ça. Ce n'est pas ça qu'on avait dit tantôt. Donc, OK. Donc
là, je mets du... un petit peu de contexte pour les gens qui nous... nous
écoutent.
Dans le fond, depuis de nombreuses années, très,
très, très nombreuses années, il y a un enjeu avec l'abattage d'arbres illégal et les amendes maximales qui
peuvent être imposées par les municipalités. Donc, les montants étaient
absolument ridicules. Et moi, je l'ai vécu lorsque j'étais conseillère
municipale à la ville de Laval, il y a eu beaucoup de coupes illégales, malheureusement, mais ça devenait, finalement, plus
intéressant financièrement de couper et, après ça, de payer l'amende que
d'attendre et demander un permis d'abattage. Et donc... Et les sommes étaient
dérisoires, parce qu'elles étaient limitées
par la loi. Et donc, pendant plusieurs années, moi, j'en ai fait un peu mon
combat. Et là, bien, je suis... je suis très, très heureuse d'avoir...
d'avoir réussi à négocier un peu avec la ministre puis de... qu'elle ait accepté que je dépose cet amendement-là, qui
va permettre de hausser les seuils, et donc toutes les municipalités auront
plus de marge de manoeuvre pour faire appliquer leurs politiques de l'arbre.
Puis ça, c'était une demande répétée de l'Union des municipalités du Québec.
Comme je disais, moi, comme ville, on l'avait vécu.
Donc, ici,
dans le fond, ce qui est proposé, c'est d'augmenter, par exemple, de 100 $
à 500 $, donc de quintupler les sommes pour les différentes
infractions. Puis il y a deux types d'infraction, il y a la coupe d'arbres pour
un arbre individuel puis il y a... lorsque c'est un hectare en entier, par
exemple, bien là, c'est des sommes différentes, où on pourrait se rendre jusqu'à 100 000 $. Donc, on voit, là, qu'on
passe de façon quand même... substantiellement plus élevée, là. On était
à 15 000 $, on passe à 100 000 $. Donc, ça va peut-être
donner, disons, le... disons, plus de motifs d'être prudent avant de couper un
arbre à tous ceux qui l'envisagent.
Et on le sait, c'est important, on a une canopée
à préserver, il y a des liens directs avec la santé humaine. Là où il y a une bonne canopée, il y a moins de
maladies cardiaques, par exemple. Et ça, c'est... le lien est clair, clair,
clair, démontré. Ce n'est pas pour rien que la Santé publique,
d'ailleurs, investit, met des sommes en plantation d'arbres, notamment dans l'est de Montréal, il y a eu des
grands projets avec la Soverdi. Et donc on paie... ça nous coûte très, très
cher, planter des arbres, mais, en deux instants, ça peut être coupé, et là
c'était... c'est ça, c'était... c'était vraiment ridicule, les sommes.
Donc, je
vais... je vais lire l'amendement. Article 2.0.0.1. Article 233 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Insérer, après l'article 2 du projet
de loi, le suivant :
2.0.0.1. L'article 233.1 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de «500» par «2 500»;
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «100», «200» et «5 000» par,
respectivement, «500», «1 000» et «15 000»;
3° par le
remplacement, dans le paragraphe 2°, de «5 000» et «15 000» par,
respectivement, «15 000» et «100 000».
L'article 233.1 de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, tel qu'il se lirait :
«233.1.
L'abattage d'arbre fait en contravention d'une disposition réglementaire
adoptée en vertu de l'article 79.3 ou de l'un des paragraphes 12° et
12.1° du deuxième alinéa de l'article 113 est sanctionné par une amende
d'un montant minimal de 2 500 $ auquel s'ajoute :
«1° dans le
cas d'un abattage sur une superficie inférieure à un hectare, un montant minimal
de 500 $ et maximal de 1 000 $ par arbre abattu
illégalement, jusqu'à concurrence de 15 000 $;
«2° dans le cas d'un abattage sur une superficie
d'un hectare ou plus, une amende d'un montant minimal de 15 000 $ et maximal de
100 000 $ par hectare complet déboisé auquel s'ajoute, pour chaque
fraction d'hectare déboisée, un montant déterminé conformément au
paragraphe 1°.
«Les montants prévus au premier alinéa sont
doublés en cas de récidive.»
• (12 h 50) •
M. le Président, j'aimerais souligner que, malgré
tout, c'est imparfait, cet amendement-là. J'aurais aimé qu'on regarde ça
autrement, parce qu'il reste qu'il y a un enjeu d'indexation qu'il faudra
revoir, parce que c'est ce qui s'est passé
dans le passé. Les sommes étaient peut-être réalistes à l'époque et avaient un
effet dissuasif, et, avec les années,
le... les montants ont... sont restés bas, sont restés aux montants qu'ils
étaient et, avec l'inflation, bien, ils avaient... ils ne valaient plus
rien dire... ils ne valaient plus rien dire, oui, c'est ça, ça se dit.
Et l'autre élément qui est problématique, c'est
à l'hectare, lorsqu'il y a une coupe à l'hectare. On n'est pas capable
d'évaluer si c'est... Là, on met... on a un montant, mais chaque hectare ne
sont pas identiques. Ça peut être un hectare de petits arbres et... ou un
hectare de très grands arbres, et ils sont traités de la même façon.
Mais vous comprendrez que ça prendrait une étude
un petit peu plus détaillée pour arriver à un amendement qui serait parfait,
qui viendrait vraiment faire son effet complet sur la protection. Mais il reste
qu'ici, au moins, on donne des outils aux municipalités pour faire appliquer
leurs politiques de l'arbre. Et c'est pour ça que je suis vraiment très, très, très contente qu'on puisse le
proposer aujourd'hui et que je pense qu'il y a de l'ouverture de la partie
de la ministre pour l'adopter. Donc, merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
des explications. Est-ce qu'il y avait d'autres questions? Député de
Taschereau.
M. Grandmont : Merci,
M. le Président. Je trouve que c'est une bonne... une bonne proposition.
Effectivement, là, c'est un... c'est un enjeu réel dans les villes. On
voit que c'est trop... souvent trop facile de couper des arbres puis simplement payer l'amende. Il y a... L'effet
dissuasif n'est absolument pas présent. Donc, je salue, là, cette
proposition-là.
Cela dit, je
me pose quand même des questions, puis je m'adresse directement à la députée,
là, des Mille-Îles. Tu sais, je remarque qu'effectivement,
là, il y a une majoration qui est faite pour tenir compte de... du temps qui a passé, finalement, là, on... puis je comprends
bien l'argumentaire, là, les montants qui étaient identifiés il y a longtemps,
il y a plusieurs années, ont... évidemment,
n'ont pas suivi l'inflation, puis, finalement, le 500 $ d'aujourd'hui vaut
beaucoup moins que le 500 $
d'autrefois. Je remarque cependant, là, qu'il y a un facteur multiplicatif de 5
pour les trois premières modifications,
puis de 3, puis après ça de 6,6. J'aimerais juste comprendre la logique qu'il y
a derrière, qui a permis... Est-ce qu'on se compare à d'autres
législations qui ont des amendes... qui prévoient des amendes similaires puis
on s'est collé un peu à ça ou... Essayer de comprendre un peu, là, la logique
qui est derrière, parce que, même si je salue l'augmentation... juste essayer
de voir s'il y a une logique, là, sans dire que c'est illogique, là, mais
est-ce que... qu'est-ce qui a guidé, finalement, là, le choix des montants, là,
finalement?
Mme Dufour : Oui. Merci pour la
question.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : La première
proposition, c'était un peu différent, mais il y a eu des échanges avec le
gouvernement, et c'est les montants qu'on est arrivés à... disons, que tout le
monde était à l'aise. Donc, ça a été une question de négociation, je vous
dirais, là. Mais, moi, c'est sûr, je ne cacherai pas que j'aurais aimé que ça
soit un petit peu plus élevé dans certains
cas, mais on est arrivés quand même... on donne des outils supplémentaires aux
villes, là, tu sais, c'est... pour moi, il y a un gain, là, énorme ici.
Puis c'est surtout les montants minimaux qui
sont... pour un arbre, par exemple, qui étaient... qui étaient problématiques,
parce que vous comprendrez qu'à 100 $, là, c'est... Vous savez... Je ne
sais pas si vous avez déjà fait couper un
arbre, là. Juste le faire couper, ça coûte... c'est très, très cher. Ça fait
que 100 $, c'était... c'était risible, là, tu sais, c'était une portion de ce que ça coûte, faire couper un
arbre. Ça fait que, rendu là, il n'y a personne qui avait le goût d'attendre
nécessairement d'avoir son permis d'abattage, par exemple, et c'est ce qu'on
voyait beaucoup, là, des... c'est ça, lorsqu'il y avait de l'abattage illégal.
C'est sûr qu'il y a
toujours l'enjeu à l'hectare, je l'ai mentionné. Ça, il faudra continuer à s'y
pencher, parce que peut-être que même un 100 000 $... ou, en tout
cas, le 15 000 $, peut-être que c'est très peu dans certains cas,
parce qu'il peut y avoir beaucoup, beaucoup d'arbres dans un hectare. Mais,
bon, c'est un début, c'est un début.
M.
Grandmont : Merci pour les explications. Donc, je comprends que
c'était le fruit d'une négociation. Du côté du gouvernement, est-ce qu'on
s'est... est-ce qu'on s'est appuyé, dans cette négociation-là, sur des exemples
à l'extérieur? Sur quoi on s'est basé, dans le fond, pour proposer des montants
qui reflétaient, selon la partie gouvernementale, là, les montants justes?
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Vous aviez une question, Mme la ministre. Je ne suis
pas sûr que vous l'avez comprise. Oui? OK.
Mme
Laforest : Bien, on a discuté puis, justement, on acceptait
l'amendement de mes collègues... de ma collègue des Mille-Îles. On s'est
entendus, d'ailleurs, sur les chiffres qui sont présentement, parce qu'il n'y
en avait pas avant. Donc, encore là, on fait une grande, grande avancée, une
grande amélioration. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) :
Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Je vais me permettre de reformuler ma question. Donc, je
comprends que c'est une négociation qui a eu lieu, là, entre la première
opposition... l'opposition officielle et la partie gouvernementale sur les
montants...
Des voix :
...
M.
Grandmont : Je vais attendre. J'aimerais juste savoir, du côté de la
partie gouvernementale, là, sur quoi on s'est basé pour faire cette
négociation-là des coûts. Est-ce qu'on a regardé ce qui se passait dans
d'autres...
Mme
Laforest : ...
M.
Grandmont : ...si je peux me permettre de juste terminer, est-ce qu'on
a regardé ce qui se passait dans d'autres législatures... pas dans d'autres
législatures, mais dans d'autres législations, pardon, par exemple dans les
provinces canadiennes? Est-ce qu'on a regardé du côté de l'industrie? Qu'est-ce
que ça avait... Quels montants étaient les plus dissuasifs, par exemple? Parce
que, comme le soulignait ma collègue des Mille-Îles, c'est clairement sur les montants à l'hectare que, finalement, tu
sais, le ratio me semble peut-être un petit peu... un petit peu bas. Encore
une fois, puis tout en saluant, évidemment, là, cette avancée-là, je pense que
c'était un rattrapage important qu'on avait à faire... juste comprendre un peu,
là, ce qui a guidé le choix des montants dans la négociation avec la députée
des Mille-Îles du côté du gouvernement.
Mme
Laforest : ...en fait, honnêtement, comme je le dis, ma collègue amène
cet amendement-là, c'est une nouveauté, les montants sont vraiment
considérables. Ce qu'on a fait : durant le projet de loi, on a regardé
dans certaines municipalités où il y a eu de l'abattage d'arbres, puis parfois
c'est vraiment une erreur... si je peux dire, une erreur humaine, donc... puis parfois aussi c'est volontaire. Donc,
considérant certaines situations, certains projets, il y a eu des coupes
d'arbres, c'est là qu'on a dit : OK, on va accepter des montants assez
élevés. Mais il faut comprendre aussi
parfois qu'il y a une erreur humaine, donc c'est pour ça qu'il y a ces
montants-là. C'est sûr qu'honnêtement, je vous le dis, ça va sortir
comme si c'est vraiment élevé, c'est vraiment considérable. S'il y a ajustement
à faire, on le fera à ce moment-là. Mais
c'est vraiment un nouveau... nouvel amendement, puis il y a eu une entente pour
les montants avec ma collègue.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Merci, M. le Président. J'aimerais préciser que ça, c'est des montants maximaux.
Les municipalités ne seront pas obligées d'imposer ces montants-là. C'est juste
que celles qui souhaitaient les monter ne pouvaient pas le faire, elles étaient
déjà au maximum. Donc, on leur donne plus de latitude pour appliquer leurs politiques de l'arbre. Mais, si, dans certaines
villes, elles veulent être plus clémentes, être... peu importe, elles pourront
imposer des montants inférieurs à ces montants-là, là, définitivement.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci beaucoup. Alors, est-ce que l'article... l'amendement qui introduit
l'article 2.0.0.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Article suivant.
Mme Laforest : L'article suivant,
c'est l'article sur le VG de ma collègue.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
juste avoir besoin du numéro de l'article.
Mme Dufour : 2.10.
Le Président (M. Schneeberger) : 2.0.1,
non?
Mme Dufour : 2.1-0.
Une voix : ...
Mme Dufour : Non... Bien, non, je
pense... Moi, j'ai 2.10, ici, là.
Des voix : ...
Mme Dufour : Mais là il a été
numéroté 2.10.
Des voix : ...
Mme Dufour : ...suspendre, puis
on... je le lirai au retour, parce que, là...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
il est...
Mme Laforest : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Bien, c'est juste...
Mme Dufour : Parce que, là,
visiblement, il est parti, là. Bien, c'est parce que...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
l'avez... Ah! vous ne l'avez pas envoyé?
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Ah!
vous... OK. Alors, à ce moment-là, nous allons suspendre...
Mme Laforest : ...vous entendre.
Des voix : ...
Mme Dufour : ...pas été... parti.
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, mais il faut qu'on l'ait, là.
Mme Dufour : Donc, il n'est pas
parti encore.
Mme Laforest : ...la députée?
Mme Dufour : Oui, je l'ai sur
papier.
Mme Laforest : On va l'écouter sur
papier. Ce sera lu.
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
de toute façon...
Mme
Dufour : Bien, c'est parce que les gens ne l'auront pas à
l'écran, là, ça fait qu'il va falloir que je le relise, de toute façon,
là.
Mme Laforest : Ah! oui.
Le
Président (M. Schneeberger) : De toute façon, il est 1 heure.
Mme
Laforest : OK Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, nous allons suspendre, de toute façon. Merci.
Suspension. Nous revenons à 15 heures.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
(Reprise à 15 h 06)
Le Président (M.
Schneeberger) :
Alors, bon après-midi à tous. Alors, la
commission reprend ses travaux.
La
Commission de l'aménagement du territoire est réunie pour l'étude du projet de
loi n° 39, Loi modifiant la
Loi sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions législatives.
Alors,
avant la suspension du midi, nous étions à l'article, maintenant... on le
cherchait. Alors, Mme la députée de Mille-Îles a un amendement qui est
proposé, qui s'intitule l'article 2.10. Alors, allez-y.
Mme Dufour : Merci, M. le Président. Alors, insérer, après
l'article 2.9 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
2.10.
L'article 107.2 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la
phrase suivante : «Le conseil peut prolonger ce mandat sans que sa
durée ainsi prolongée n'excède 10 ans.»
Alors, dans le fond,
l'article 102.7 de la Loi sur les cités et villes se lirait ainsi :
«107.2. Le
Vérificateur général est, par résolution adoptée aux deux tiers des voix des
membres du conseil, nommé pour un mandat unique de sept ans. Le conseil peut
prolonger ce mandat sans que sa durée ainsi prolongée n'excède 10 ans.»
Maintenant, pour
mettre en contexte, dans le fond, il y a eu... bon, on a vu abondamment, dans
les médias, l'enjeu de la difficulté de recrutement de Vérificateur général à
Saguenay, notamment, mais, lorsque Gatineau est venue nous rencontrer, ils nous
ont fait part qu'ils étaient sur le point, eux aussi, de... d'avoir un
processus où leur vérificateur général venait... le mandat venait à terme, la
personne allait être en... partir à la retraite, mais ils avaient la crainte de
se retrouver un peu comme Saguenay et de se retrouver sans pouvoir... avec un poste
vacant, alors...
Et Saguenay, là, en
rappel, là, ça fait presque deux ans que le poste était vacant. Là, il a été
comblé hier, la ministre en a fait
l'annonce. Mais, on l'a vu, et ils l'ont mentionné, à Saguenay, ils ont
énormément de candidats. Il y a eu des chasseurs... deux chasseurs de
têtes dans le dossier. Ça adonne que l'effet médiatique de ce manque-là a fait
en sorte qu'il y a un candidat qui a levé la main, de ce que j'ai lu dans les
médias, mais il reste que ce n'est pas assuré toujours
que... et le bassin de main-d'oeuvre se réduit, parce c'est quand même très,
très, très restreint, qui peut occuper cette profession-là.
Et donc la ville de
Gatineau nous a mentionné qu'ils souhaitaient pouvoir, dans le fond, prolonger
le mandat, parce qu'actuellement c'est sept ans, sept ans fermes, c'est ce que
la loi prévoit, et donc de pouvoir prolonger jusqu'à ce que le poste soit
comblé, advenant le cas où il leur était difficile de trouver un candidat à
temps pour combler la vacance. Et donc, ça, ici, on vient proposer, dans le
fond, un amendement qui permettrait de prolonger, mais jusqu'à un maximum de
10 ans. Donc, ça veut dire un deux... ça pourrait être jusqu'à trois ans
supplémentaires dans le cas où il n'était, c'est ça, il n'était pas possible de
trouver quelqu'un à court terme.
Ce sont des postes
vraiment très, très, très spécifiques. On dit que ça doit... il doit être
membre de l'Ordre des comptables
professionnels agréés du Québec, mais, en plus, ils doivent avoir une formation
en comptabilité publique. Et c'est ce qui est le plus... qui semble être
plus difficile, plus rare de trouver quelqu'un qui a les deux. Et donc ils nous
avaient demandé d'autres amendements, d'autres... plutôt d'autres ajustements,
également, mais on a échangé avec la ministre, et on comprend, là, qu'il y aura
du travail subséquent qui va se faire. Ça ne sera pas dans le cadre de ce mandat-là, mais, au moins, notamment le fait
qu'on demande deux formations, ces deux formations-là, ça pourrait être
revu dans le futur. Mais, pour l'instant, ce qu'on a convenu, c'est, au moins,
d'y aller avec une prolongation, là, de permettre une prolongation de mandat.
• (15 h 10) •
Un autre élément que
la ville de Gatineau nous demandait, c'était de pouvoir, peut-être, et je pense
qu'ils cherchaient des solutions créatives, là, de permettre à une personne
d'occuper deux postes de VG en même temps, advenant le cas qu'une ville se
retrouvait sans VG, mais de dire... faire appel, au lieu d'avoir une vacance,
faire appel à un autre VG. Mais on a convenu
que ce n'était peut-être pas... pour des questions de confidentialité, là,
qu'une même personne occupe la même fonction dans deux villes
différentes, ce serait difficile, il pourrait y avoir un enjeu éthique important, donc. Mais, au moins, ici, on vient...
pour la ville de Gatineau, on propose, dans le fond, un accommodement pour... Mais, je dis, c'est pour la ville, mais ça
va, pour la ville de Gatineau, mais ça va bénéficier à toutes les autres
villes.
Et, en rappel, ce
sont les villes de 100 000 habitants et plus qui doivent avoir un
vérificateur général, et on est rendus à
13 villes, parce qu'il y en a une de plus, là, si je ne me trompe pas,
c'est Saint-Jean-sur-Richelieu maintenant... ou 12, plutôt, hein, 12 ou
13... 12, 12, donc. Mais il y a des villes qui sont sur le bord, ils vont
basculer vers ça aussi, éventuellement,
parce qu'il y a des villes en forte croissance. Donc, ça va servir à plus de
villes, davantage de villes. Donc, voilà, ça fait le tour pour la
proposition, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci beaucoup, Mme la députée
Mille-Îles. Est-ce que nous avons des questions sur l'amendement? Mme la
ministre.
Mme
Laforest : J'ai des questions. Non, bien, en fait, c'est plus un
commentaire. Je remercie ma collègue, mes
collègues également pour cet amendement. Parce que ce qu'on a vu dans le projet
de loi, fiscalité municipale, c'est un projet de loi, comme je le dis,
qui est travaillé depuis cinq ans, sauf que je remercie quand même mes
collègues, parce que, depuis quelques jours, hein, on l'a étudié en quelques
jours, on a pu quand même déjà s'ajuster avec des situations particulières, l'Office de consultation publique de Montréal,
l'office de consultation publique de Longueuil. Et aujourd'hui on voit
avec la possibilité d'ajouter la période de 10 ans, pour un vérificateur
général, de prolonger son mandat d'une durée
de 10 ans si parfois on doit continuer avec le vérificateur en place ou la
vérificatrice en place.
Donc, c'est vraiment
un bel amendement qui a été discuté, qu'on peut ajouter aujourd'hui, imaginez.
Donc, je remercie pour toute cette... l'adaptation qu'on fait dans nos projets
de loi avec des mesures importantes pour nos grandes
villes, parce qu'on sait qu'un vérificateur général, c'est essentiel pour les
villes de 100 000 habitants et plus. Alors, merci beaucoup.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci. Alors, est-ce que... Nous n'avons pas d'autre
intervention, alors est-ce que l'amendement qui introduit l'article 2.10
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Alors, amendement suivant. Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui. Alors, l'article 2.0.1. Articles 245 à 245.5
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Insérer, après
l'article 2 du projet de loi, le suivant :
2.0.1. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 244, des suivants :
«245.
L'accomplissement d'un acte prévu par la loi ne crée aucune obligation pour
celui qui l'accomplit d'indemniser, en vertu de l'article 952 du Code
civil, une personne qui subit, par l'effet de cet acte, une atteinte à son droit de propriété sur un immeuble, pour autant
qu'il demeure possible de faire une utilisation raisonnable de l'immeuble.
«Un immeuble doit être
considéré comme susceptible d'une utilisation raisonnable lorsque l'atteinte au
droit de propriété est justifiée dans les
circonstances, ce qui doit s'évaluer dans une perspective de proportionnalité
en tenant compte, entre autres, des
caractéristiques de l'immeuble, des objectifs prévus dans un plan
métropolitain, dans un schéma ou dans un plan d'urbanisme et de
l'intérêt public.
«Une atteinte au
droit de propriété est réputée justifiée aux fins du deuxième alinéa
lorsqu'elle résulte d'un acte qui respecte l'une ou l'autre des conditions
suivantes :
«1° l'acte vise la
protection de milieux [hydriques et humides];
«2°
l'acte vise la protection d'un milieu, autre qu'un milieu visé au
paragraphe 1°, qui a une valeur écologique importante, à la
condition que cet acte n'empêche pas la réalisation, sur une superficie à
vocation forestière identifiée au rôle d'évaluation foncière, d'activités
d'aménagement forestier conformes à la Loi sur l'aménagement durable du
territoire forestier (chapitre A-18.1);
«3° l'acte est
nécessaire pour assurer la santé [et] la sécurité des personnes ou la sécurité
des biens.
«Le présent article
est déclaratoire.»
Alors, 245.1 :
«Le secrétaire de la municipalité ou de l'organisme compétent transmet, dans
les trois mois de la date de l'entrée en
vigueur d'un acte visé par le troisième alinéa de l'article 245, un avis
au propriétaire de tout immeuble concerné par cet acte. Il dépose au
conseil le plus tôt possible un rapport attestant de ces transmissions.
«245.2.
Le propriétaire d'un immeuble qui a subi une atteinte à son droit de propriété
qui empêche toute utilisation raisonnable de l'immeuble peut prendre, devant la
Cour supérieure, un recours [au] versement d'une indemnité en vertu de l'article 952 du Code civil. Ce
recours se prescrit trois ans après la date de l'entrée en vigueur de l'acte
qui porte atteinte à son droit de propriété et doit être instruit et
jugé d'urgence.
«245.3. Lorsqu'il est
déclaré qu'un propriétaire visé à l'article 245.2 a le droit d'être
indemnisé en vertu de l'article 952 du
Code civil, le tribunal détermine l'indemnité définitive à laquelle pourrait
avoir droit ce propriétaire en indiquant à son jugement les montants de
cette indemnité qui lui sont dus et ceux qui pourraient l'être si l'atteinte ne
cesse pas.
«L'indemnité est
déterminée conformément aux dispositions des sous-sections 2, 3, 4 et 6 de
la section III du chapitre III du
titre III de la partie I de la Loi concernant l'expropriation (2023,
chapitre 27). Pour les fins de l'article 129 de cette loi, la
cessation de l'atteinte est assimilée à un désistement.
«Le jugement accorde
à l'auteur de l'acte un délai, qui ne peut être inférieur à neuf mois suivant
la date du jugement, pour faire cesser l'atteinte. «Dans les quatre mois qui
suivent ce jugement, l'auteur de l'acte doit notifier un avis du tribunal et au propriétaire qui indique s'il décide de faire
cesser cette atteinte ou d'acquérir la propriété concernée.
Dans
ce dernier cas, le tribunal ordonne à l'auteur de l'acte de payer l'indemnité
qu'elle a déterminée en prévision de l'absence de cessation de
l'atteinte et ordonne un transfert à l'auteur de l'acte de la propriété
concernée.
«Lorsque
l'atteinte ne cesse pas dans le délai imparti, le tribunal, sur demande du
propriétaire, ordonne à l'auteur de l'acte de payer l'indemnité
déterminée, laquelle est ajustée sur demande du propriétaire pour tenir compte
de tout nouveau dommage, et ordonne le transfert de la propriété concernée à
l'auteur de l'acte.
«245.4. Un règlement dont le seul but est de
faire cesser une atteinte au droit de propriété en exécution d'un jugement visé
à l'article 245.3 n'est pas susceptible d'approbation référendaire.
«245.5. Les
articles 245 à 245.3 s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, à un
acte accompli par une municipalité ou un organisme compétent en vertu de toute
loi, lorsque cet acte vise à régir l'utilisation du sol ou les constructions.»
Alors, on va dire les commentaires, M. le
Président, à chaque article, je crois, mais les commentaires, en fait, on peut les dire, c'est pour l'aménagement... la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Les nouveaux articles 245 à 245.5 prévoient les circonstances dans lesquelles les
règlements d'urbanisme et les autres actes qui régissent les constructions et
l'utilisation du sol peuvent donner lieu à une indemnité en vertu de
l'article 952 du Code civil du Québec ainsi que les règles
applicables aux recours judiciaires en cette matière, communément appelée
«l'expropriation de fait» ou «l'expropriation déguisée».
Alors, voilà. Merci, M. le Président. On
pourrait y aller par explication, par article.
Le Président (M. Schneeberger) : Par
article, exactement. Ça fait qu'on pourrait y aller avec le 245.
Mme Laforest : D'accord. Alors,
l'article 245 : L'article 245 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme encadrerait le droit pour une
personne d'être indemnisée en raison des restrictions imposées à son droit de
propriété par un règlement d'urbanisme.
En premier lieu, l'article confirmerait le
principe jurisprudentiel selon lequel un règlement
d'urbanisme peut restreindre l'exercice du
droit de propriété, sans pour autant donner lieu au paiement d'une indemnité, à
moins que les restrictions soient tellement sévères qu'elles empêchent
toute utilisation raisonnable d'un immeuble.
Ensuite, l'article introduit la notion
«d'atteinte justifiée» au droit de propriété. Avant de conclure qu'un règlement
d'urbanisme empêche toute utilisation raisonnable d'un immeuble, le tribunal
serait tenu d'examiner la justification de
l'atteinte au droit de propriété. Cet examen se ferait en tenant compte des
caractéristiques de l'immeuble, des
objectifs prévus, des documents de planification et de l'intérêt public, en
plus de tout autre élément jugé pertinent par le tribunal. Le tribunal
évaluerait si l'atteinte au droit de propriété est proportionnelle à
l'importance des motifs pour lesquels un
règlement a été adopté, auquel cas il reconnaîtrait que le règlement permet une
utilisation raisonnable de l'immeuble.
L'article
prévoirait aussi une présomption d'atteinte raisonnable à l'égard du règlement
d'urbanisme qui vise l'une des finalités suivantes :
1° la protection des milieux humides et
hydriques;
2° la
protection de milieux qui ont une valeur écologique importante, à la condition
que le règlement n'empêche pas les activités d'aménagement forestier;
3° la santé ou la sécurité des personnes ou la
sécurité des biens.
Enfin,
l'article 245 proposé serait déclaratoire. Le législateur peut prévoir que
des dispositions législatives sont déclaratoires s'il souhaite clarifier
la façon d'interpréter ou d'appliquer la loi. Des dispositions dérogatoires ont
un effet rétroactif et s'appliquent aux
instances judiciaires en cours, sans toutefois remettre en question les
affaires jugées. Voilà. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci. Alors, est-ce que nous avons des questions
concernant l'article 245 de l'amendement? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, M. le Président.
Merci. J'aimerais comprendre d'abord la portée de l'article 245 ici, qu'on est en train d'étudier. On dit que
«l'accomplissement d'un acte prévu à la présente loi ne crée aucune obligation
pour celui qui l'accomplit
d'indemniser[...], [...]pour autant qu'il demeure possible de faire une
utilisation raisonnable de l'immeuble». J'ai coupé certains éléments.
Mais, plus loin, on dit : «Une atteinte au droit de propriété est réputée justifiée», et là on donne : «lorsqu'elle
résulte d'un acte qui respecte l'une ou l'autre des conditions suivantes», puis
là on... on donne trois cas de figure.
• (15 h 20) •
Ce que j'aimerais comprendre, c'est, quand on
dit : «Une atteinte au droit de propriété est réputée justifiée», est-ce
que cela veut dire que, dans ces trois cas-là qu'on mentionne ici, qui
pourraient avoir un impact, et dans le cas où il n'y aurait plus d'utilisation
raisonnable possible, est-ce que ça, ça voudrait dire que, dans... que, pour
ces cas-là, ces trois cas-là qu'on
mentionne, il n'y aurait plus d'indemnité potentielle, plus de possibilité de
poursuite en expropriation déguisée. J'essaie de comprendre si on est
toujours dans le cas de... pour autant qu'une utilisation raisonnable de l'immeuble soit encore possible ou si on est dans
un cas où, même si'il n'y a plus d'utilisation raisonnable possible, bien,
il n'y a comme plus de droit, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme
Laforest : Oui. Ici, M. le Président, on vient vraiment
donner l'orientation aux tribunaux. Donc, je vais laisser la parole à
Me Cantwell.
Le Président (M. Schneeberger) : Cantwell.
OK. Alors, monsieur... Me Cantwell, allez-y.
M.
Cantwell (Philip) : Oui, merci, M. le Président. Donc, c'est une
disposition qui a trois éléments. Le premier élément, c'est qu'on
confirme ce que dit la jurisprudence au sujet de l'utilisation raisonnable, là,
d'un immeuble. Le deuxième élément, qui est dans le
deuxième alinéa, c'est que la loi prévoit une sorte de test qui va être
appliquée par les tribunaux pour déterminer ce qui constitue une utilisation
raisonnable en tenant compte de la justification de l'atteinte au droit de
propriété. Et le troisième alinéa prévoit des présomptions, donc des...
lorsqu'un règlement vise un de ces objectifs-là, l'une de ces finalités là du
troisième alinéa, peu importe ce qu'il reste comme utilisation, le tribunal
doit considérer que c'est raisonnable, là. Donc, ça n'ouvre pas la porte à une
indemnité, mais on peut quand même... il peut quand même y avoir un débat sur
la question devant le tribunal, de savoir est-ce que le règlement est
véritablement visé par cet alinéa-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Donc, si je comprends
bien, avec les explications que vous venez de donner, dans un cas où,
admettons, qu'un terrain était 100 % un terrain boisé avec une valeur
écologique importante qui, auparavant, avait un zonage qui permettait, je ne
sais pas, moi, du récréatif ou peut-être même du résidentiel, mais peu importe,
que, si, du jour au lendemain, la municipalité, parce qu'elle a à répondre à
des objectifs environnementaux, vient mettre un zonage de conservation sur ce
terrain-là et qu'il n'y a plus aucune utilisation possible selon ce nouveau
zonage-là, bien, malgré qu'il n'y a plus d'utilisation raisonnable possible, ce
serait considéré comme justifié qu'il n'y ait aucune compensation pour la perte
de valeur dans ce cas-là. Est-ce que c'est bien ce qu'on vient dire?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
Cantwell.
M.
Cantwell (Philip) : Si
toutes les normes dans le règlement visent la protection de ce milieu-là, il
n'y aurait pas d'indemnités.
Mme Dufour : Il n'y aurait aucune
indemnité. Ça me semble quand même une atteinte au droit de propriété, là, je
vais le dire de même, mais il y a... Quand je l'ai regardé, je me suis posé des
questions sur des cas de figure où il y a plein de possibilités de gens qui
seraient lésés là-dedans. Et là on n'est pas juste dans des propriétaires
fonciers qui ont... ce n'est pas juste des gens multimillionnaires, là. J'avais
un cas de figure en tête, je me disais, admettons que c'est une famille... On a
parlé beaucoup avec la ministre, on a parlé beaucoup de cas de gens qui peuvent
hériter d'un terrain et qui seraient
susceptibles, là, de recevoir une surtaxe pour un terrain vague desservi, par
exemple, ou même non desservi.
Là, les gens, par exemple, auraient une famille,
auraient hérité d'un terrain qui s'adonne à être boisé, et là ils auraient
partagé l'héritage. Puis un de cette famille-là aurait dit : Bien, moi, je
vais la racheter, je vais racheter cette terre-là, aurait payé sa part, dans le
fond, de la valeur basée sur ce qui était possible d'y faire. Admettons qu'il
aurait voulu faire une... je ne sais pas, peut-être une érablière, là, aurait
payé sa part aux frères et soeurs. Là, aujourd'hui, le changement de zonage
s'appliquerait et selon... avec cette nouvelle règle là, il n'y aurait plus de
possibilité de faire sa cabane à sucre, mais
il aurait perdu la valeur face à ses co-héritiers, entre guillemets, là, ou, en
fait, ses frères et soeurs.
Il y a comme un élément ici où on pourrait créer
quelque chose, on pourrait léser fortement certaines personnes. Il n'y a
aucune, aucune possibilité, là, de compensation quelconque ici, là. C'est ce
que je comprends, là, parce qu'on vient de dire en plus que c'est déclaratoire.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
Cantwell.
M. Cantwell (Philip) : Il n'y a
effectivement pas de possibilité de compensation. Mais, si, par exemple, le propriétaire considère qu'il y a des restrictions
dans le règlement qui ne visent pas à protéger le milieu, si, par exemple,
il n'y a pas de lien rationnel entre l'interdiction d'exploiter une érablière
et la protection du boisé, bien, ça pourrait être contesté pour ce motif-là.
Mme Dufour : OK, mais, bref, il y
aurait des cas de gens, par exemple, qui auraient hérité de terres, qui
pourraient vraiment être lésés là-dedans. Et advenant... s'ils avaient su qu'il
y avait eu cette possibilité-là d'être appliquée, ils n'auraient peut-être pas
donné la même valeur à leurs frères et soeurs. Donc, je le mentionne, là. Il y
a beaucoup de gens, là, que ça devrait interpeler cet article là de la façon
qu'il est écrit.
J'ai aussi
une question par rapport aux agriculteurs. J'ai souvenir... Parce qu'ici dans
le deuxième... le 1°, 2°, 3°, à la fin, là, le troisième... — je ne
sais pas si on dit ça, le troisième alinéa, le troisième point, le troisième
alinéa du deuxième... pardon, le deuxième
point du troisième alinéa : «L'acte vise la protection d'un milieu», et
là on dit «autre»,
et là on dit : «À la condition que cet acte n'empêche pas la
réalisation, sur une superficie à vocation forestière identifiée au rôle
d'évaluation foncière, d'activités d'aménagement forestier conformes à la Loi
sur l'aménagement durable du territoire forestier». Mais on n'a rien parlé...
on n'a pas parlé du territoire agricole ici.
Et là j'ai une question, parce qu'à Laval on
s'était posé... on avait eu à se pencher sur cette question-là lorsqu'on avait
adopté un règlement de contrôle intérimaire qui était... qui venait du PMAD,
là, le plan métropolitain d'aménagement du
territoire. On avait dû, donc, mettre un règlement de contrôle intérimaire sur
les boisés. Et là il y avait des boisés qui étaient sur des terres
agricoles. Et là les agriculteurs étaient venus nous dire : Bien, la façon
que vous l'avez rédigé, votre règlement,
bien, on ne peut même plus aller prélever du bois dans notre boisé comme on le
faisait avant. Et donc, là on va être obligés de s'acheter une corde de
bois à l'extérieur alors qu'on a notre propre boisé puis on est sur notre
terre.
Alors,
ce que je voudrais savoir, c'est... Parce que je ne vois pas d'exception pour
le milieu agricole, et je voudrais donc
savoir est-ce qu'il serait possible qu'une municipalité adopte un zonage
tellement restrictif, parce que ce serait un milieu naturel de haute
valeur écologique, qui ferait en sorte qu'il ne serait même plus capable de
prélever un arbre par-ci, par-là dans sa
forêt, comme il l'a toujours fait. Et, si elle est en santé, c'est parce qu'il
s'en est occupé, l'agriculteur, s'il
a un boisé, puis là on viendrait le restreindre puis il ne pourrait même plus
faire ça. Est-ce que ce serait... ça pourrait être possible?
M. Cantwell
(Philip) : Bien, dans les documents... Les documents de planification,
comme le schéma d'aménagement et le plan
métropolitain, doivent favoriser l'exercice des activités agricoles. Et ça
devrait se répercuter, normalement, sur la réglementation d'urbanisme
local. Je pense qu'un règlement, par exemple, un règlement de zonage d'une
municipalité locale qui empêcherait la réalisation de l'activité agricole
serait sûrement non conforme à un schéma, puis une modification d'un schéma qui
visait à... qui viserait à imposer de telles restrictions serait sans doute non
conforme aux orientations gouvernementales, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles
Mme Dufour : Mais,
ce que j'ai décrit, est-ce que vous considérez que c'est un acte agricole?
Parce que ce n'était pas considéré comme tel chez nous à l'époque. Là, on parle
d'un propriétaire terrien qui a une terre agricole, au bout de sa terre, ça
tombe qu'il y a un espace rocheux, il y a des arbres là. Ça a été protégé
pendant des... plus que 100 ans, parce que ce n'est pas cultivable, dans
le fond. Et là, aujourd'hui, on venait mettre... à l'époque, on venait mettre
des restrictions qui faisaient en sorte qu'il ne pouvait plus couper rien,
alors que, dans le fond, il s'en était toujours servi pour, justement, le bois
de chauffage, etc. Et là, quand je lis ça, j'ai l'impression qu'on va se
retrouver au même point que nous, on était à l'époque. Il pourrait y avoir des
villes qui pourraient adopter un zonage restrictif au point où il porterait
atteinte aux agriculteurs, mais pas dans le fait de leurs activités agricoles,
mais plutôt dans ce qui est accessoire à
l'activité, comme je disais, de prélever des arbres pour leur bois de
chauffage. Et ça, c'est... ce n'est pas vraiment de l'activité agricole,
mais c'est quand même...
Puis ça, je vous le
dis, l'Union des producteurs agricoles était venue au conseil de ville nous en
parler maintes fois. Pour eux, c'était majeur. Donc, il y avait vraiment une
atteinte. Puis d'ailleurs, quand on a adopté... on a adopté le projet de loi n° 16, la ministre se rappellera peut-être
que j'avais fait... à un moment donné, j'avais parlé du fait que, maintenant, on donnait la possibilité
aux villes de compenser financièrement les agriculteurs. Bien, c'est exactement
ce cas de figure là, mais il n'y a pas
d'obligation, évidemment pour les villes de compenser. Mais est-ce qu'on
pourrait se retrouver devant une
réglementation qui ferait en sorte que, finalement, les agriculteurs seraient
lésés là-dedans, là?
• (15 h 30) •
M. Cantwell
(Philip) : Bien, je pense qu'en théorie ce serait possible pour une
municipalité d'avoir une restriction très sévère sur l'abattage d'arbres. Ce
que je comprends, c'est que c'est plutôt rare, ce type de réglementation là. Si
on parle de coupe d'entretien, de couper des arbres morts pour faire... pour en
faire du bois de chauffage, ça, c'est, à ma
connaissance, c'est très rare que les municipalités interdisent ça. Mais je ne
peux pas exclure complètement que c'est... que ça pourrait se faire.
Aussi à noter que les... si on parle d'activités sylvicoles, si on parle de
plantation et de récolte d'arbres, ça, ce sont des activités agricoles, là, au
sens de la Loi sur la protection du territoire agricole.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui,
bien, ce n'était vraiment pas de la production sylvicole, là, que je faisais
référence. C'est vraiment l'usage de sa propre propriété, pas pour raser le
boisé, mais vraiment pour... Puis c'est grâce à ces activités agricoles là ou
que l'agriculteur a fait au cours de toutes ces décennies-là, que le boisé est
aujourd'hui, probablement, considéré à haute valeur écologique. Et donc, moi,
je vous invite à réfléchir à une façon d'amender ça ici. Et je vous avoue que, moi, je me suis cassé la tête depuis ce matin
à comment on pourrait le faire. Je n'ai pas vu... Je n'ai pas trouvé le
bon... les bons mots pour le faire, mais peut-être que vous avez, de votre côté
des gens qui sont assez ferrés, entre
guillemets, pour trouver comment venir, juste s'assurer qu'on ne vient pas
pénaliser les agriculteurs là-dedans.
Parce que, moi, je le
vois. La possibilité, je l'ai vue, on l'a fait à Laval. Ils sont venus au
micro, ils nous en ont parlé. L'UPA nous en ont parlé. Alors, je pense que ça
mérite un petit peu d'assouplissement ici, dans le 2°, pour les agriculteurs.
Je vais laisser la parole à d'autres, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le Président. Alors, Mme la ministre,
avec l'ajout... avec cet amendement-là dans le projet de loi, quelle est
la situation que vous voulez corriger?
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie...
(Consultation)
Mme
Laforest : Bien, en fait, c'est plus, comme je le mentionnais, donner
des orientations dans la loi. Alors, c'est plus ça qu'on vient... comme baliser
certains... orienter les tribunaux au niveau du caractère expropriant, quand on
parle de l'atteinte du droit de propriété au niveau des immeubles également
puis au niveau de l'atteinte au droit de propriété
au niveau des immeubles également puis au niveau de l'atteinte au droit de
propriété. Parce que des... Au niveau d'orientation, les tribunaux
manquaient de justification, c'est pour ça qu'on vient ajouter des mesures.
M. Morin :
Dans le domaine de l'expropriation de fait, il y a quand même un nombre
important de décisions jurisprudentielles qui donnent des paramètres précis aux
tribunaux. Donc, qu'est-ce que vous voulez corriger avec cette disposition-là?
M. Savoie
(Jocelyn) : L'idée générale, comme l'a expliqué Me Cantwell
précédemment, c'est de capter l'état de la
jurisprudence actuelle et de la transposer, là, dans le texte de loi pour
assurer une prévisibilité, là, pour... autant pour la planification des municipalités que pour les personnes qui
occupent le territoire. On croit qu'à ce stade-ci il y a lieu d'intervenir, là, pour clarifier les choses. Donc,
c'est l'objectif, là, qui est... qui est poursuivi avec l'article. Ça s'inscrit
dans un contexte. On le sait, là, qu'il va y avoir des nouvelles orientations
gouvernementales, il y a un certain nombre de changements qui vont
donner suite au projet de loi n° 16 de l'été dernier. Il va y avoir
beaucoup de révisions de planifications au
niveau municipal. Il nous apparaissait important, donc, de venir cadrer
clairement, là, dans quel univers les différentes parties vont devoir
évoluer à l'avenir.
M. Morin :
Pourtant, récemment, la Cour
d'appel du Québec, dans la décision de Dupras c. Ville de Mascouche, est
venue expliquer ce que c'était, les paramètres d'une expropriation de fait,
puis il y a plein d'autres décisions jurisprudentielles à cet effet-là. Donc,
si le législateur... Puis j'écoutais les questions que posait ma collègue, à
savoir est-ce qu'il y aura ou non une indemnité. Ce que je comprends,
c'est que, dans certains cas, par cette disposition-là, vous allez venir
enlever toute indemnité, ce qui est donc un départ marqué par rapport aux
règles générales de notre droit civil, notamment l'article 952.
D'ailleurs, vous y faites référence dans votre amendement. Parce que le Code
civil prévoit que «Le propriétaire ne peut être contraint de céder sa
propriété, si ce n'est par voie d'expropriation faite suivant la loi pour une
cause d'utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité.»
Puis, là-dessus, il y
a de la jurisprudence, là, pendant des pages. Là, ce que je comprends, c'est
que, par cette disposition-là, vous allez
venir enlever toute indemnité dans certains scénarios, ce qui est un écart
majeur par opposition au droit civil actuel. Donc, je repose ma
question : Quel est le problème, puis qu'est-ce que vous venez corriger?
Mme Laforest :
Bon. Alors, comme on l'a dit précédemment, puis vous en avez parlé aussi,
l'expropriation déguisée, présentement,
l'expropriation de fait, bien, présentement, ça constitue vraiment, comme vous
l'avez mentionné, là, un phénomène
jurisprudentiel. Puis c'est moins encadré dans la loi sur l'aménagement du
territoire, la LAU. On a eu un projet de loi, évidemment, la session
passée concernant le projet... la loi, la LAU. Alors là, au niveau d'état de la
situation, présentement, les tribunaux ont reconnu que les règlements
municipaux étaient valides, mais que ces règlements municipaux là, quand même,
pouvaient être une expropriation déguisée qui devait être indemnisée. Donc, le
paiement de l'indemnité pour l'effet d'un règlement peut représenter un imprévu
financier important pour les municipalités. Il y a quand même eu plusieurs
articles, là, qui sont sortis depuis un an sur ce sujet-là au niveau des
municipalités. Donc, la tendance jurisprudentielle, que vous avez justement
mentionnée, insécurise les municipalités dans leurs actions, évidemment, parce
que les municipalités doivent adopter des plans pour les milieux hydriques et humides. D'ailleurs, l'adoption des plans, si je
ne me trompe pas, doit se faire en décembre 2023, là, là, présentement.
Donc, ici, on vient
voir que c'est un phénomène qui pourrait vraiment compromettre la participation
des municipalités à l'atteinte... quand on parlait de protéger certains milieux
sur le territoire. Donc, qu'est-ce qui est demandé,
c'est vraiment de mieux encadrer, de mieux orienter les tribunaux. Puis on doit
essayer ensemble de modifier le cadre juridique pour qu'évidemment on puisse
évaluer le caractère d'expropriant et l'atteinte au droit de propriété ainsi que les procédures juridiques qui sont
afférentes. Donc, c'est dans tout ce cadre-là qu'on vient ajouter cet
article-là.
M. Morin :
Je vous remercie pour la précision, Mme la ministre. Sauf que, là, avec
votre disposition, si je la comprends bien,
puis ma collègue la députée de Mille-Îles a posé une question là-dessus au
départ, c'est... Et là j'entends ce
que vous dites. Donc, je comprends qu'il y a certaines des municipalités qui
voudraient avoir plus de prévisibilité, compte tenu de certaines
poursuites qui sont intentées. Mais là, avec ça, si je comprends bien, là, vous
vous rendez à une étape où il n'y aurait plus d'indemnités du tout, dans certains
cas.
Le Président
(M. Schneeberger) :
M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Il faut comprendre que, dans l'état de la jurisprudence
actuelle pour les milieux humides, on est
essentiellement dans des jugements qui vont reconnaître la valeur intrinsèque
du milieu comme n'étant pas exploitable, puis il n'y a pas eu de
jugements dans lesquels ils ont été, je dirais, jugés, là, de... exposés à une indemnité. On vient donc refléter, là, dans notre
texte, ces éléments-là. On souhaite clarifier la chose, éviter qu'il y ait
des interprétations qui pourraient être différentes dans le futur. Donc, on
vient camper dans la loi, là, ce que nous, on considère être à ce stade-ci, là,
les éléments de jurisprudence fondamentaux pour la suite des choses. Donc, c'est
là que viennent les trois dispositions qui explicitent certaines présomptions
favorables, là, à un acte municipal. Pour le reste,
la disposition, là, traduit, comme l'a dit Me Cantwell, l'équilibre, là,
entre la proportionnalité entre la réglementation révisée, puis les
objectifs, puis l'atteinte qui serait causée, là, à un propriétaire d'un
immeuble.
M. Morin :
Mais, si je lis la disposition puis si je la comprends bien, d'abord, 245
commence par dire que... «L'accomplissement d'un acte prévu par la [...] loi».
Donc, évidemment, j'aimerais ça savoir quels sont les actes qui vont être prévus par la loi, là. Mais ça dit,
après : «Ne crée aucune obligation pour celui qui l'accomplit [de
l'indemniser]...». Puis c'est ça, la question que je posais tantôt,
c'est-à-dire que, là, ma compréhension, c'est que vous sortez du cadre général
de notre droit civil, parce que le Code
civil dit, quand on enlève un morceau d'un immeuble ou une propriété à
quelqu'un, qu'il doit être... bien, ça doit être fait selon la loi, puis
il doit être indemnisé.
Puis,
quand vous parlez... vous parliez de prévisibilité, c'est effectivement ce que
les municipalités demandaient, puis
c'est la raison pour laquelle, dans le projet de loi n° 22, qui traitait
de l'expropriation, il y a des indemnités qui sont venues encadrer la
discrétion du Tribunal administratif du Québec. Sauf que, là, vous vous rendez
plus loin. Et d'ailleurs il y avait des
dispositions dans le projet de loi n° 22, les articles 170, 171, qui
ne se rendaient pas là. Donc, moi, ce que j'essaie de comprendre, c'est qu'on
est passé d'un contexte de prévisibilité, avec le projet de loi n° 22, qui
est maintenant... bon, qui a été
sanctionné, donc qui va rentrer en vigueur, où il y avait un encadrement de
l'expropriation de fait, à une disposition que vous présentez
aujourd'hui qui, si je comprends bien, si l'immeuble peut être considéré comme
susceptible d'une utilisation raisonnable, si l'atteinte au droit de propriété
est justifiée, là, après ça, il y a un test de proportionnalité. Si c'est en
lien avec un plan métropolitain, mais que ce plan métropolitain là, ou un
schéma, ou un plan d'urbanisme vise la
protection de milieux humides et hydriques, l'atteinte au droit de propriété
est justifiée, et il n'y a pas d'indemnité. Est-ce que je lis bien?
• (15 h 40) •
Le Président
(M. Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Je veux simplement préciser un élément. Vous avez tout à
l'heure cité le début de la phrase de 245, mais il y avait la fin également,
parce qu'il y a un concept. On parle de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. En aménagement et urbanisme, il est... il est, comment je pourrais
dire, il est acquis qu'une décision en matière d'urbanisme va avoir un impact
sur l'utilisation que vous pouvez faire d'un immeuble. Toutes les décisions en
aménagement du territoire vont venir impacter l'usage possible. La logique de
cette loi-là est de permettre, donc, aux municipalités d'agir pour réglementer
comment l'usage doit être fait des différentes portions des immeubles, et
territoires, et autres. Et c'est pour ça qu'on fait le lien avec le caractère
raisonnable de l'atteinte qui est portée. Ça a toujours été la base derrière
les actes d'aménagement, on vient ici le camper.
Donc, ce n'est pas
juste la question, là, que vous citez, là, dans le Code civil, là, sur le fait
d'être indemnisé dans le cas d'être... d'avoir une... d'avoir l'utilisation de
son bien qui est affecté. Il faut se replacer dans le contexte de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, dans lequel nécessairement tous les actes vont
avoir un impact. Et ce ne sont pas tous les actes qui engendrent une
compensation parce que, justement, c'est le caractère raisonnable de cette
atteinte-là qui va être pris en compte. Un exemple simple : si la municipalité
régit le... par exemple, permet que des choses soient bâties de l'autre côté de
votre rue, vous perdez une partie de votre vue, si l'atteinte est raisonnable,
vous ne pourrez jamais réclamer une réclamation pour ça. Pourtant, vous avez
perdu votre vue, vous avez perdu la vue sur le merveilleux paysage qu'il y
avait en avant de chez vous. Il y a un ensemble d'actes municipaux qui ont une
conséquence puis qui vous briment dans vos droits. On vient ici le camper. Là,
on parle des éléments plus... plus globaux, mais je donne un exemple à petite
échelle pour que tout le monde puisse s'y retrouver, mais derrière, dans la loi, ces fondamentaux sont là. On vient ici
clarifier cela, le mettre sur papier pour être certain que tout le monde, tous
les acteurs, incluant la cour, vont avoir la même lecture de comment
interpréter les actes en matière de réglementation municipale qui
concernent l'aménagement et l'urbanisme, et donc de faire ce test de
proportionnalité là puis d'en tirer les
conclusions qui en découlent. Puis il y a trois exceptions qui sont prévues
effectivement, mais qui concernent des éléments qui, à notre avis, puis
considérant les priorités dans lesquelles l'ensemble du gouvernement s'engage
et donc les municipalités, protection des
milieux humides, des milieux qui sont intrinsèquement peu exploitables à d'autres
fins, santé et sécurité et les milieux naturels à forte valeur écologique dans
le contexte actuel. Voilà. C'est ce que la disposition vient établir. Mon
collègue pourrait l'exprimer en des termes plus juridiquement fins, là, mais
l'esprit est celui-là.
M. Morin :
Mais je comprends. Je comprends bien l'esprit. Puis, comprenez-moi bien,
l'idée, ce n'est pas de ne pas considérer l'importance de protéger des milieux
humides ou hydriques ou encore des milieux qui ont une valeur écologique
importante. Ça, c'est... Ça, c'est clair. Puis je comprends très bien que, par
exemple, le Québec a pris des engagements au
niveau de la protection, par exemple, de boisés, d'espaces de conservation. Les
villes vont avoir, évidemment, à agir conformément aux différentes
politiques de conservation. Ce que je dis, c'est que la façon dont vous le
rédigez, là, même... Alors, quand il reste une utilisation raisonnable de
l'immeuble, la personne va se faire départir d'une partie de sa propriété,
parce que c'est de ça dont on parle, et qu'il n'y aura aucune indemnité, même
pas les indemnités prévisibles et réduites qui sont maintenant dans le projet
de loi n° 22, parce que vous n'y faites pas
référence. En fait, ce que j'essaie de dire, c'est qu'on part peut-être d'un
extrême puis on s'en va dans un autre. Puis je voulais juste valider
avec vous si ma compréhension était... était la bonne. Et là, on sort carrément
de notre régime général de droit commun.
Puis je comprends ce que vous dites. D'ailleurs, le droit de propriété, comme
tel, puis ça, il y a aussi de la jurisprudence là-dessus, ce n'est pas un droit
qui est protégé par la Constitution ou la Charte canadienne des droits
et libertés, par exemple. Mais, dans notre régime de droit commun, quand on
enlève un bien à quelqu'un, habituellement on va l'indemniser. Puis là ce que
vous venez faire, c'est qu'il n'y aura plus d'indemnité possible.
M. Savoie (Jocelyn) : Quelques
précisions. Il n'y a pas... Le but n'est pas de déposséder. L'usage est limité.
La réglementation municipale peut évoluer dans le temps. Donc, c'est important
de faire la distinction. La personne ne perd pas son
bien, c'est que l'usage actuel va être limité. La notion d'usage raisonnable,
quand il y a une atteinte partielle, ça ne donne pas lieu à des indemnités. Ce
n'est pas le cas. Dans la jurisprudence, c'est clair. Par ailleurs, je... C'est les deux éléments, là. Une atteinte
partielle ne donne pas lieu à des indemnités. Et il y a... Également, il y
avait déjà des cas où il y avait des éléments qui permettaient de faire... de
prohiber sans compensation. On vient juste clarifier ces éléments-là
avec les dispositions actuelles. Notamment en matière de sécurité publique, là,
c'était déjà possible.
M. Morin : Donc, parmi les
éléments que vous soulignez quant à une atteinte au droit de propriété qui est
réputée justifiée, vous avez les milieux humides et hydriques, vous avez les
endroits qui ont une valeur écologique importante, mais vous avez aussi :
«L'acte est nécessaire pour assurer la santé ou la sécurité des personnes ou la
sécurité des biens.» Et avez-vous des exemples de ce que ça peut viser?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Excusez-moi,
je vais être obligé de vous demander de répéter.
M. Morin : Oui,
je vais répéter ma question. Je disais que, dans votre proposition
d'amendement, vous... il y a une
présomption à l'effet que certaines atteintes au droit de propriété vont être
réputées justifiées. Vous avez les milieux humides et hydriques, vous
avez les milieux avec une valeur écologique importante puis vous ajoutez
également : «L'acte est nécessaire pour
assurer la santé ou la sécurité des personnes ou la sécurité des biens». Est-ce
que vous avez des exemples de ce que vous visez par «la santé ou la
sécurité des personnes ou la sécurité des biens»?
M. Savoie (Jocelyn) : Tout à
fait. Désolé d'avoir manqué votre question la première fois. Effectivement, ça pourrait être des zones de glissements de terrain,
des zones d'érosion côtière, donc des endroits où il y a... où il serait...
que de permettre de faire un usage, par exemple, de construire, pourrait avoir
des conséquences, là, qui seraient dramatiques. Zones inondables, on est
intervenu avec les différentes réglementations à cet effet pour limiter, là, la
possibilité de se construire dans certaines
zones. Puis je voulais aussi rappeler un élément, quand vous citiez, là, sur le
droit de propriété précédemment, là, c'était l'élément que j'essayais de
me rappeler tout à l'heure, mais si vous allez voir 947 dans le Code civil,
vous allez noter que «La propriété est le droit d'user, de jouir et de disposer
librement et complètement d'un bien, sous
réserve des limites et des conditions d'exercice fixées par la loi». Et la loi,
justement, dans laquelle
on réfère dans ces cas-là, c'est notamment la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, un élément important, là, pour recadrer, là, notre échange.
M. Morin : Et vous avez... vous
avez tout à fait raison, je ne mets pas ça en doute. Maintenant, vous ne pouvez
pas enlever ça non plus de l'article 952 du Code civil, que vous voulez
écarter en vertu de votre disposition. Ça fait que ça, c'est aussi un élément,
je pense, qu'il faut mettre dans la balance.
Maintenant, puis je vous remercie pour les
exemples que vous avez donnés, notamment les zones inondables, corrigez-moi si je fais erreur, mais je pense
qu'il y a présentement des gens au Québec, pour toutes sortes de raisons, où,
bien, il y a eu du zonage municipal qui a
été changé, etc., mais qui ont des maisons dans des zones inondables. Ça
existe?
M. Savoie (Jocelyn) : Oui.
M. Morin : Bon. Donc, compte
tenu de ce que vous allez adopter, si la municipalité pense... j'imagine, ça va
être un règlement pour, ou bien empêcher qu'il y ait des constructions, ou
encore enlever des gens de là parce que, si jamais il y a une inondation, bien,
évidemment, ça va créer un dommage terrible, ces gens-là, à ce moment-là, ils
seraient indemnisés ou pas? Puis, si oui, par quoi?
• (15 h 50) •
M. Savoie (Jocelyn) : Il faut
toujours se rappeler qu'en matière...
Le Président (M. Schneeberger) :
M. Savoie, allez-y.
M. Savoie (Jocelyn) : Pardon,
je... le droit de parole. Il faut se rappeler qu'en matière d'urbanisme, il y a
toujours la notion de droit acquis également, là, qui doit être pris en compte.
Donc, l'exemple que vous donnez, la raison pour laquelle il y a encore des
résidences en zone inondable, c'est cette question de droit acquis. Donc, vous
avez votre demeure, vous avez le droit acquis de l'habiter.
M. Morin : Bien oui, bien oui.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Oui. Bien, par contre, moi, j'ai
quand même des questions. J'avais... Je vais essayer de suivre, là.
Alors, j'ai le...
M. Morin : ...mais je
reviendrai.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
c'est ça. J'avais le député de Taschereau et, après ça, j'ai aussi la députée
de La Pinière. Député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. Merci, M. le Président. Bon. On refait un petit peu un débat que mon
collègue de l'Acadie et moi avons eu déjà
sur le projet de loi n° 22. Effectivement, là, je pense que l'un des
éléments qui ont été rappelés, il y a plusieurs choses que j'ai bien
aimées, là, du côté du sous-ministre, là, notamment, rappeler qu'effectivement
la définition de propriété privée n'est pas... n'est pas enchâssée, là, dans
les chartes, québécoise ou canadienne. Effectivement, c'est un... c'est un
enjeu qui est extrêmement important et qui a d'ailleurs été ramené par à peu
près toutes les... tous les groupes que nous
avons rencontrés, pas tous, mais la grande majorité, là, et dans le projet de
loi n° 39 et aussi dans le
projet de loi n° 22. Il y avait des demandes d'à peu près tout le monde
sur l'importance de protéger les municipalités dans leur capacité à
protéger leur territoire. Dans le projet de loi n° 22, on a beaucoup...
J'ai beaucoup articulé mon discours sur le
fait que, oui, il y a le droit de propriété d'un côté, le droit individuel, le
droit de propriété, mais il y a le droit collectif aussi de l'autre côté
dont il faut absolument tenir compte.
Moi, le sens de mes
interventions a toujours été orienté par ce principe-là, cet équilibre-là qu'on
doit trouver et qui, malheureusement... et
ça a été le sens des présentations qu'on a eues, tant au niveau du projet de
loi n° 22 que du projet de loi n° 39, sur, spécifiquement, cet
enjeu-là des expropriations déguisées, qu'on avait un déséquilibre actuellement
en faveur du droit privé. Je pourrai vous donner un exemple d'un cas qui nous
avait été donné par la Communauté métropolitaine de Montréal, dans lequel on
trouvait, là, l'exemple suivant : Il y a un règlement de contrôle
intérimaire, sur le territoire de la CMM encore, dans lequel quatre golfs sont
touchés. La valeur au rôle de ces quatre terrains de golf là est de
54 millions. Les montants réclamés pour expropriation déguisée sont de
plus de 500 millions de dollars. Ça fait cher. Ça fait... Ça fait
gourmand, je le dirais comme ça, pour être très poli. Ça fait très gourmand. Alors là, si la CMM voulait
protéger ces territoires-là, elle devrait débourser un demi-milliard de dollars
pour être capable de protéger ces
terrains-là qui sont d'intérêt? Mais ça n'a juste aucun bon sens. Je me
souviens aussi des interventions que j'avais trouvé pertinentes de la
part du Centre québécois pour le droit de l'environnement qui nous disait : Il ne faut pas qu'on tombe dans
un système où, pour protéger, il faut acquérir. Parce qu'on s'en va vers des
dérives, justement, où ça va coûter très, très cher.
On
a des objectifs très importants de protection de notre territoire au Québec,
30 % de notre territoire d'ici 2030. On a signé des accords dans le cadre des grandes conférences
internationales. On veut et on doit atteindre ces objectifs-là le plus rapidement possible. Dans le Nord du
Québec, c'est assez facile de le faire. Bien, «c'est assez facile», je le dis avec
des gros, gros guillemets, là. Il y a toutes sortes de considérants, il y a des
populations qui habitent là-bas aussi, les
Premières Nations notamment, mais disons que c'est un peu plus facile que dans
le Sud, où le territoire est morcelé. Il appartient à plein de monde, il
est privé. Il l'est beaucoup. Il est très privé dans le Sud.
Et, si on veut se
donner le pouvoir de protéger ce territoire-là, il faut absolument intervenir
de la meilleure façon qui soit. Ce n'est pas
en achetant des terrains qu'on va réussir à protéger notre territoire, c'est en
le protégeant, en utilisant les outils qu'on donne aux municipalités.
Et, un de ces moyens-là, bien, c'est de les protéger des poursuites abusives qu'on a finalement appelées des
expropriations déguisées. Mais qu'on soit bien clairs, là, c'est un changement
au zonage, par exemple, d'un territoire pour s'assurer que sa vocation de
protection, de conservation va perdurer dans le temps. Mais on n'est pas
en train d'acquérir, on n'a pas... On n'a pas exproprié une personne.
L'expropriation, là, déguisée, pour moi,
c'est un «branding» qu'on a réussi à développer pour justement être capable de
se présenter devant les tribunaux puis dire : Je me suis... J'ai
été privé d'un droit, celui d'exploiter le territoire qui m'appartient, et
voyez combien je pourrais perdre par rapport
à ce que j'imaginais peut-être réaliser là-dessus. Là, à un moment donné... En
tout cas, moi, ce que... Je suis très content de l'amendement, en fait,
de la proposition qui nous est apportée par la partie gouvernementale, je trouve que c'est... c'est intéressant. Ça vient
rebalancer un déséquilibre qui existait depuis longtemps. Ça va nous
permettre de protéger nos villes aussi.
Je l'ai dit aussi,
d'entrée de jeu, quand on a commencé à parler sur... du principe du projet de
loi n° 39. Pour moi, oui, on parle de
fiscalité, mais moi, ce que... ma perspective par rapport à ce projet de loi
là, c'est aussi de veiller à la
pérennité économique des municipalités du Québec. Quand on a des dizaines de
millions, des centaines de millions en
poursuites contre des municipalités qui ne font que leur travail, protéger le
territoire en concordance avec leur schéma d'aménagement, qui lui-même
est en concordance avec les orientations gouvernementales, je veux dire, on ne
les protège pas, là, on n'est pas en train d'assurer leur... Ils vont arrêter
de le faire, ils vont arrêter de protéger notre territoire. Comment on pourrait concilier donner des indemnités à
500 millions de dollars pour quatre terrains de golf, alors que ça
en vaut quatre fois moins puis dire : Bien, les villes, en même temps,
faites votre travail de protéger le territoire? C'est tout à fait incohérent et
inconcevable.
Alors,
moi, je suis très content de la façon dont c'est amené par la partie
gouvernementale sur le principe, sur le fond. Cela dit, j'ai quand même
des questions. J'aimerais savoir, Mme la ministre, pour ce qui est de la
rétroactivité, c'est une des choses qui nous était demandée par les différentes
municipalités, par différents acteurs, la rétroactivité, je comprends des commentaires qui sont... qui
accompagnent l'article, que le fait de déclarer cet article déclaratoire vient appliquer, en fait, le projet de loi... pas le
projet de loi, mais vient appliquer l'article sur les causes qui ont cours
actuellement et qui n'ont pas été jugées à ce jour, bien, au jour de
l'entrée en vigueur du projet de loi. Est-ce que j'ai une bonne compréhension?
Le Président
(M. Schneeberger) : Me Cantwell.
M. Cantwell
(Philip) : Exactement, c'est ce que ça... c'est ce que ça fait. C'est
une disposition qui a un effet interprétatif et qui indique aux tribunaux que
c'est de cette manière-là que la loi doit être appliquée depuis... depuis
toujours.
M. Grandmont :
Donc, c'est comme si on revenait dans le passé, puis on dit : Depuis
toujours, on aurait dû l'interpréter de
cette façon-là. Donc, les causes qui ont cours actuellement devraient être
jugées à la lumière de ce qu'on va éventuellement adopter. Parfait.
Maintenant,
plusieurs... Puis là je me perds un peu dans le... dans le libellé de
l'article. On parle, là, de différents éléments, là, mais plusieurs
municipalités nous demandaient... En fait, c'est le droit de retrait. Est-ce
qu'il se trouve à travers, quelque part à travers l'article tel qu'il
est écrit, c'est-à-dire que le pouvoir de retirer, dans le fond, les...
Mme Laforest :
245.3.
M. Grandmont :
245.3. Est-ce que vous pourriez me l'expliquer, s'il vous plaît, maître?
Mme Laforest :
On va y arriver. Est-ce qu'on y va tout de suite?
M. Grandmont :
Ah! ça... Ah! ça va être tantôt, ça?
Mme Laforest :
Oui.
M. Grandmont : Ah! OK, OK, mon erreur.
Parfait. Donc, on y reviendra tantôt. Excellent. Bien, dans ce cas-là,
pour l'instant, je m'arrêterai là, M. le Président.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Merci. Alors là, nous avons la députée
de La Pinière.
Mme Caron : Merci, M. le Président.
Alors, pour... Je me mets à la place du citoyen. Est-ce que je comprends que, si... Bien, dans... C'est dans... Ce qu'on
touche ici, le citoyen n'est pas dépossédé de son bien, il reste propriétaire.
Donc, si je suis citoyen ou citoyenne, que j'ai, entre guillemets, le malheur
de posséder un terrain qui a une grande valeur écologique ou qui est en milieu
humide, en tout ou en partie... Au moment où je l'ai acquis, ce terrain-là, il
n'y avait pas de règle qui m'empêchait de faire tel ou tel usage. Et là la municipalité
peut venir dire, pour protéger un milieu : Bien, vous ne pourrez plus
utiliser le... Vous ne pourrez plus utiliser le terrain à cette fin-là. Donc,
mon terrain devient inutilisable. J'en demeure propriétaire. Je ne peux pas le
vendre à quelqu'un d'autre parce qu'il n'y a personne d'autre qui va être
intéressé à avoir ce terrain-là sans y avoir d'usage, et je serai condamné à
payer les taxes foncières sur ce terrain-là
pour toujours, parce que je vais être prise avec, parce que j'en reste
propriétaire. Je n'aurai aucune indemnité. Est-ce que c'est ça, le
tableau?
• (16 heures) •
M. Savoie
(Jocelyn) : Je vais vous faire quelques précisions, là, de fait. Tout
d'abord, supposons que vous aviez des usages différents, bon, vous étiez quand
même sur un milieu humide, votre possibilité de, je dirais entre guillemets, de passer un bulldozer dans votre
milieu humide pour planter des bungalows par-dessus, elle demeure néanmoins
limitée, par ailleurs, par toutes sortes d'éléments, des réglementations
environnementales sur les milieux humides, et autres. Donc, ce n'est pas exact d'affirmer que, parce que
votre usage était différent, vous pouviez nécessairement pleinement l'exploiter. Ça, c'est des éléments à prendre en
compte, là, pour les différents choix, pour cadrer le propos. Par ailleurs,
compte tenu que votre milieu humide était déjà un milieu humide, donc avait
déjà une valeur intrinsèque à peu près nulle pour faire autre chose, sa valeur
au marché était déjà fortement basse.
Donc, il n'y a pas...
Il faudrait voir l'impact exact qu'aurait une réglementation sur votre terre.
Par ailleurs, il n'est pas dit que
l'ensemble des réglementations vont éliminer tous les usages potentiels. Il en
reste toujours certains, puis il y a
des choses qui sont possibles de faire avec des milieux humides par ailleurs.
La réglementation municipale n'élimine jamais
l'entièreté, là, des possibilités. Donc... Mais il est exact que vous auriez
votre terrain puis que, si vous ne vous en départissez pas, vous allez
assumer les responsabilités qui vont avec le fait d'avoir votre terrain.
Mme Caron :
Bien, moi, j'ai un cas en tête dans ma municipalité où quelqu'un a hérité
d'un terrain qui est... C'est un terrain qui
est dans la famille depuis 150 ans. Il a hérité de ce terrain-là, qui est
protégé, là. Alors, il ne peut rien faire
dessus. Il ne peut pas le vendre non plus. Il doit payer les taxes, et les
taxes augmentent. Puis là, en plus, avec ce qu'on vient d'adopter,
probablement parce que c'est vacant, il va avoir à payer une surtaxe. Donc, on
condamne le propriétaire d'un terrain, finalement, à rester pris avec, à payer
des taxes et des surtaxes puis avoir zéro indemnité. Je ne sais pas, je comprends que les poursuites avec lesquelles les villes
sont aux prises, là, d'une ampleur incroyable, c'est peut-être dans
l'extrême, mais là je trouve qu'on va dans l'autre extrême puis je me demande
si on est encore en démocratie, là. C'est... En tout cas, moi, je trouve qu'on
pousse la note pas mal fort sur ce point-là avec cet article-là.
Le Président
(M. Schneeberger) : Bien, il y a... On a-tu une...
Mme Laforest :
On pourrait suspendre, M. le Président, s'il vous plaît? J'ai une question.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui, on va... nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
16 h 02)
(Reprise à 16 h 09)
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, je laisse la parole à Mme la ministre.
Mme
Laforest : Merci, M. le Président. On a suspendu quelques
minutes pour faire des validations, mais tout est correct du côté
gouvernemental, alors on va continuer avec mes collègues.
Le
Président (M. Schneeberger) : Parfait. Alors, du côté de l'opposition, je pense
que c'était le député de... Est-ce que, Mme la députée de La Pinière,
vous avez terminé?
• (16 h 10) •
Mme Caron : Bien, en fait, non, pas
tout à fait, j'avais... je voulais vérifier un cas de figure, par exemple, quand je parlais, tantôt, des usages, puis on m'a
dit : Bien, peut-être que, si votre terrain était déjà en milieu humide,
vous ne pouviez pas faire n'importe quoi. Mais, si, sur une partie de
mon terrain, j'ai une maison, par exemple, qui était... qui est construite, là, depuis 20 ans et que la maison passe au
feu, alors là... puis qu'il y a eu un règlement de zonage sur mon
terrain, là, je ne pourrai pas reconstruire sur le... S'il y a eu un règlement
sur les usages de mon terrain qui a été fait
après que ma maison a été construite et qu'une fois que le règlement sur les
usages a été fait ma maison passe au feu, si l'usage qui a été adopté avant que ma maison passe au feu m'empêche
de construire autre chose sur le terrain, est-ce que ces dispositions-là
font en sorte que je ne peux plus construire sur le terrain, que je...
évidemment, que je ne suis pas indemnisée,
pour rien, et puis que je dois aller me construire... m'acheter un autre
terrain ou me construire ailleurs? Est-ce que c'est un cas de figure
possible, plausible dans le cas de ces dispositions-là?
Mme Laforest : On va laisser...
Le Président (M. Schneeberger) : Me Cantwell.
Mme Laforest : Me Cantwell.
M. Cantwell (Philip) : Bien, la
question est une question de droit acquis. Donc, dans quelles circonstances
est-ce qu'une personne va perdre... va perdre un droit acquis à la suite d'un
sinistre, d'un sinistre par exemple? Bien, c'est
la réglementation municipale, le règlement de zonage et le règlement de
construction, en particulier, qui vont préciser et qui vont contenir des règles pour déterminer dans
quels cas une personne sinistrée pourra reconstruire et conserver ses droits
acquis.
Et les
articles dont nous discutons présentement n'auront aucun effet sur les droits
acquis. Ça ne change pas l'état du droit sur les droits acquis.
Mme Caron : OK, parfait. Merci.
Le
Président (M. Schneeberger) : D'autres questions? Mme la députée de... Ah!
bien... en tout cas, un des deux, peu importe, là. Entendez-vous, là,
vous avez levé en même temps, là.
M. Morin : Peut-être y aller, j'en
ai deux, trois.
Mme Dufour : Vas-y, vas-y, vas-y.
M. Morin : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de l'Acadie.
M.
Morin : Merci, M. le
Président. Maintenant, si on reprend en partie l'exemple de ma collègue de la
députée de La Pinière, mais qu'on change un peu les faits... Je suis
propriétaire d'un immeuble, donc d'un terrain dans une municipalité, et, présentement, sur mon terrain, moi, je peux le
développer. Il y a quand même une partie boisée, là, j'ai un plan d'aménagement avec la municipalité, je
veux le garder, mais moi, je peux quand même faire des bungalows sur ce terrain-là, par exemple, bon. Et là la municipalité
change le zonage, parce qu'elle vise non pas des milieux humides ou
hydriques, mais il y a une valeur écologique importante. Le boisé, par exemple,
est important et donc la municipalité vient changer son règlement zonage pour,
évidemment, protéger ça, une partie de mon terrain. Je comprends qu'avec votre
règlement moi, là, le zonage vient de changer, là, je ne peux plus construire,
puis je n'ai pas d'indemnité, alors je m'assois sur le restant du terrain qu'il
me reste et c'est tout.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Me Cantwell.
M. Cantwell (Philip) : Eh bien, dans
notre régime d'urbanisme, un droit acquis nécessite qu'un usage soit réellement
exercé, là.
M. Morin : Oui, mais...
M.
Cantwell (Philip) : Pour bénéficier d'un droit acquis, je veux dire,
il faut que ce soit... il faut que ce soit exercé.
M. Morin : Prenez
pour acquis, là, que je l'exerce, là. Là, je ne suis pas juste assis, là, puis
je ne fais rien, je l'exerce, là, mais là le zonage change.
M. Cantwell (Philip) : Donc, il faut qu'il y ait
une... il faut donc qu'il y ait une construction ou il faut qu'il y ait
une activité, et, si cette activité-là est exercée avant la modification
réglementaire, il y a un droit, et la personne, le propriétaire peut continuer d'exercer cette activité-là malgré le
changement à la réglementation. Donc, dans ce cas-là, il y a encore une
utilisation possible, c'est l'utilisation qui est protégée par... par droit
acquis.
M. Morin : D'accord, je vous remercie. Maintenant, est-ce
que... Quand vous avez apporté cet amendement-là, est-ce que vous avez fait une
analyse de l'état de la situation au Canada? Est-ce que ça existe dans d'autres
provinces, ce régime-là? Est-ce que vous vous êtes inspirés de d'autres
provinces ou c'est du droit totalement nouveau?
M. Cantwell
(Philip) : Ce n'est pas inspiré de ce qui se passe dans les autres...
dans les autres provinces. Les autres
provinces ont des règles un peu différentes en raison de la common law et le...
c'est une notion de droit civil, là, l'expropriation déguisée. Mais on
s'est basé sur... Notre point de départ, c'est la jurisprudence québécoise en
matière d'expropriation déguisée qu'on
confirme, d'une... en premier lieu, et à laquelle on ajoute des critères
d'analyse précis qui n'ont jamais été rendus explicites par les
tribunaux.
M. Morin : D'accord.
Maintenant, vous l'avez expliqué tout à l'heure, il y a une disposition qui dit
que le présent article va être déclaratoire, donc qu'il va s'appliquer dès que
la loi va entrer en vigueur. Est-ce qu'on a une idée de la date de l'entrée en vigueur de la loi? Est-ce que l'entrée en
vigueur va avoir un effet rétroactif? Est-ce que ça va être au jour de
sa sanction? Et est-ce que vous avez fait une analyse de l'impact sur les
dossiers en cours?
M. Cantwell
(Philip) : La loi... la loi, ce qui est prévu, c'est qu'elle entre en
vigueur, de façon générale, le jour de sa
sanction. Cette disposition-là prendra alors son effet et agira sur les
litiges, les litiges en cours. Je n'ai pas de chiffres exacts, mais il y
a quand même un certain nombre de litiges devant les tribunaux en ce moment en
matière d'expropriation déguisée.
M. Morin : Mais
vous n'avez pas fait d'analyse sur l'impact que ça va avoir sur les coûts.
Parce que je comprends qu'évidemment, quand
la décision, quand le jugement est rendu, c'est fini, là, la cause est finie,
on ne parlera pas des droits d'appel,
mais si, par exemple, le juge est en train d'entendre une cause, il y a eu des
experts, effectivement, des évaluateurs, les experts ont été entendus, là, mais
le jugement n'est pas rendu, puis on arrive... il nous reste, admettons, un
témoin, puis ça, ça entre en vigueur, donc là, le juge, là, il va être obligé
de se fier à ça, il n'aura pas le choix. Donc, il va être obligé de recommencer
sa cause?
M. Cantwell (Philip) : Je ne suis pas certain
que ça va impliquer nécessairement de recommencer, mais ça va orienter
l'analyse, la manière dont le juge va évaluer la preuve qui a été administrée
ou les circonstances, là.
M. Morin : D'accord.
Et est-ce qu'il y a une disposition? Parce que, là, ça va arriver, les parties
sont déjà devant les tribunaux. Est-ce qu'il y a des dispositions où il y a une
partie des frais juridiques des parties qui vont être remboursés, ou de celui
qui conteste, ou si ce n'est pas du tout prévu?
M. Cantwell
(Philip) : Ça, ça va être abordé à 245.3.
M. Morin : D'accord.
Je vous remercie.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci,
M. le Président. Je vais peut-être revenir aux milieux humides et hydriques.
Ici, on dit que ça vise la protection de
milieux humides et hydriques. On a fait référence aux plans régionaux, milieux
humides et hydriques, que les villes, que les MRC doivent déposer,
prochainement, si ce n'est pas déjà fait. Je voudrais savoir qu'est-ce qui arrive dans le cas où il y a
effectivement un milieu humide et hydrique sur le terrain, mais le ministère de
l'Environnement a déjà octroyé un CA 22 pour le remblaiement dudit milieu
humide et que ça aurait, effectivement, pu
entraîner une hausse de valeur substantielle du terrain. Le terrain aurait pu
s'échanger parce qu'il y a un CA 22 avec. Donc, qu'est-ce qui arrive dans ces cas-là où une MRC aurait dit :
Bien, nous, on a identifié des secteurs qu'on pense qui sont vraiment
importants, à haute valeur écologique, mais le ministère, lui, a déjà
octroyé... Puis je vous rappellerai que le ministère octroie à peu près toutes
les demandes qu'il reçoit. Dans les dernières années, à peu près toutes les
demandes qu'ils ont reçues ont été octroyées, sauf si c'était hydroconnecté.
Donc, qu'est-ce qui arrive avec tous ces milieux humides et hydriques là?
M.
Cantwell (Philip) : Ce sont les règles générales qui vont s'appliquer,
et c'est-à-dire qu'une personne qui veut réaliser un projet doit obtenir toutes les autorisations requises. Donc,
il doit obtenir une autorisation de la municipalité et
il doit obtenir une autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement. Donc, si le projet ne réussit pas à obtenir l'une ou l'autre
de ces autorisations-là, il ne peut pas... il ne peut pas aller de l'avant.
Mme Dufour : Mais, s'il a déjà obtenu un CA 22 et qu'il va
à la municipalité demain matin, il est officiellement conforme et il
pourrait obtenir son permis. Mais, si, rendu en mois de janvier, ça, c'est...
ça a été adopté, ça a rentré en vigueur puis
que la MRC a identifié le milieu humide dans son plan régional de milieux
humides et hydriques, est-ce que... est-ce que... Puis, tu sais, si elle
l'a émis, son permis, c'est probablement qu'elle avait une clause qui
disait : Bien, s'il y a déjà eu un
CA 22 d'octroyé dans le passé, bien là, c'est exclu. Mais là ça, ça vient
rentrer comme par-dessus, là. Donc là, on pourrait... la municipalité... la MRC
pourrait venir dire : Bien, finalement, on va quand même le protéger,
et là le CA 22 n'a plus de valeur. Est-ce que je me trompe?
M. Cantwell
(Philip) : Bien, si j'ai bien compris, c'est une... c'est aussi une
question de droit acquis, là. C'est de
savoir est-ce que... est-ce que le projet était suffisamment avancé à ce
moment-là pour qu'il demeure assujetti aux
anciennes règles ou qu'il soit protégé par rapport aux changements imposés par
les nouveaux règlements municipaux, là.
• (16 h 20) •
Mme Dufour : OK. Donc, si on... C'est basé sur le droit acquis.
S'il y avait eu un CA 22 d'octroyé, il pourrait peut-être avoir
contestation devant les tribunaux de toute façon.
M. Cantwell (Philip) : Si une personne pense
qu'elle des droits acquis et que la municipalité n'est pas du même avis,
ça, ça peut mener à un... ça peut mener à un litige.
Mme Dufour : Parfait.
Je vais peut-être revenir sur les propos du député de Taschereau qui a parlé des
poursuites de 700 millions, et c'est
vrai que c'est énorme et ça n'a pas de bon sens, puis je l'ai dénoncé à maintes
reprises. Par contre, il a mentionné
que c'était nécessaire de rebalancer. Mais là ce qu'on constate avec... à
travers les questions, c'est qu'on
était dans l'exagération. Puis là, ici, maintenant, on est rendus... Puis le
député a mentionné que les poursuites, c'était pour des terrains d'une
valeur de 50 millions qui sont au-delà d'un demi-milliard en poursuites.
Mais là on... dans le fond, on vient dire
que ce 50 millions là de valeur, il n'y en a plus. Après ça, ils
pourraient avoir zéro de valeur. Alors, on est comme... on s'en va
complètement de l'autre côté.
Est-ce qu'on a
envisagé la possibilité peut-être de... au moins de dire : Bien, OK, s'il
est complètement... ce n'est plus possible
de faire quoi que ce soit sur le terrain, puis que c'est pour un des actes qui
est mentionné ici, bien, que ça
puisse être légué à la municipalité puis que ça soit comme un crédit d'impôt à
la valeur avant la... avant les changements, pour qu'au moins il y ait
quelque chose? Parce que, comme l'a dit ma collègue, là, c'est hallucinant, on
va dire à ces gens-là — et
là j'aimerais que la ministre l'entende bien, là — on va dire à ces
gens-là : Votre terrain n'a plus de valeur,
vous ne pouvez pas le... Dans le fond, nous, on ne vous l'achètera pas comme
municipalité, mais on va continuer à vous taxer, puis peut-être même
vous taxer quatre fois plus parce qu'on va peut-être vous taxer pour un
terrain vague, non desservi, à quatre fois, mais vous ne pouvez plus rien
faire sur votre terrain. Alors là, on dépossède sans déposséder, puis on dit aux gens : En plus on va vous surtaxer.
C'est absolument hallucinant, là. Je vous avoue que c'est comme... on
est dans des stratosphères à l'envers de ce qu'à mon avis la CAQ était avant,
donc les valeurs qu'elle émettait là-dessus.
Donc, j'aimerais
savoir si on a au moins regardé, un, la possibilité de ne pas taxer les taxes
municipales sur ces terrains-là qu'on vient ni plus ni moins enlever
complètement la valeur aux gens, et, deux, de peut-être envisager la
possibilité d'un crédit d'impôt pour... s'il y avait un legs, pour qu'au moins
il y ait quelque chose qui puisse être fait avec ces terrains-là.
Mme Laforest :
M. le Président, là, il faut juste faire attention, parce qu'on parle d'un
terrain vague, un terrain vacant, c'est un
terrain protégé, donc, il faut dire vraiment les bons termes. Est-ce que je
peux... Est-ce qu'on peut déposer, mon collègue député de Lac-Saint-Jean,
déposer un amendement? On suspendrait un peu.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien oui, il n'y a pas de problème. Alors, nous allons
suspendre... Oui.
Mme Dufour : ...est-ce
qu'on peut suspendre? J'aurais juste une question...
Le Président (M.
Schneeberger) : Après la suspension? Parfait.
Alors, nous allons
suspendre.
(Suspension de la séance à
16 h 24)
(Reprise à 16 h 33)
Le Président (M.
Schneeberger) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Alors, Mme
la ministre.
Mme
Laforest : Oui, merci, M. le Président. Alors, ici, bien, il y a eu
une discussion pour l'article 245. Il y a une possibilité de discussion
d'amendement. Alors, on va continuer au 245.1 puis on va revenir aux 245 après
que l'amendement soit composé. C'est bon?
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme
Laforest : «245.1. Le secrétaire de la municipalité ou de l'organisme
compétent transmet, dans les trois mois de
la date de l'entrée en vigueur d'un acte visé par le troisième alinéa de
l'article 245, un avis au propriétaire de tout immeuble concerné par cet acte. Il dépose au conseil le plus tôt
possible un rapport attestant de ces transmissions.»
Donc, ici, c'est
quand même... On vient juste dire dans la loi qu'on ajoute un avis obligatoire
au propriétaire dans les trois mois, obligatoire. Ça, je pense qu'il n'y a pas
d'enjeu pour l'avis de trois mois. Ça va?
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce qu'on a des questions? Député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. Vous m'excuserez, M. le
Président, moi, j'aurais eu un... avec les discussions qu'on a eues tantôt,
j'avais perdu le fil, là, j'aurais eu un... je ne sais pas comment il s'appelle
dans le Greffier... un sous-amendement, en fait, là, qui s'appelle... Je
pense qu'il est déjà envoyé au Greffier, hein?
Une voix : ...
M. Grandmont :
Elle est en train de l'écrire,
OK, bon... un sous-amendement, mais je pourrai y revenir tantôt, en
fait, là.
Une voix : ...
M.
Grandmont : Oui, c'est ça. OK, parfait. Ça fait qu'on aurait... Ce que
je proposerais... en fait, je voudrais peut-être obtenir le consentement pour
éventuellement déposer un quatrième paragraphe au troisième alinéa à 245.
Le Président (M.
Schneeberger) : À 245, OK.
Mme Laforest :
...ça va à tout le monde, ça convient à tout le monde...
M.
Grandmont : Bien là, c'est parce qu'on était... là, vous avez été sur
le 245.1, Mme la ministre. Moi, ce que je
dis, c'est que, juste avant, avant le présent article... j'aurais intégré un
autre paragraphe, mais je peux le faire plus tard, là, on est en train
de l'écrire.
Le Président (M. Schneeberger) : Mais
nous allons y revenir, de toute façon, nous allons y revenir, ça fait que
vous y reviendrez là.
M. Grandmont :
Parfait. Excellent. Ça fait que, faisons 245.1, puis j'y reviendrai tantôt.
Parfait.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait, oui.
Mme
Laforest : Donc, ça va pour le trois mois, Mme la députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui,
oui.
Mme
Laforest : D'accord. Alors, 245.2, M. le Président : «245.2. Le
propriétaire d'un immeuble qui a subi une atteinte à son droit de propriété,
qui empêche toute utilisation raisonnable de l'immeuble peut prendre, devant la
Cour supérieure, un recours en versement d'une indemnité en vertu de
l'article 952 du Code civil. Ce recours se prescrit trois ans après la date de l'entrée en vigueur de l'acte qui
porte atteinte à son droit de propriété et doit être instruit.»
Alors, ici, M. le
Président, on vient prévoir, pour l'article de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, qu'un recours est fondé et recours possible au Code civil qui
pourrait être pris devant la Cour supérieure après la décision du propriétaire.
Alors, voilà, il est proposé de conserver un délai de trois ans pour la
possibilité de contester. Alors voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Voilà. Est-ce que nous avons des questions sur 245.2?
Mme
Laforest : Ça, c'est s'il y a contestation, en fait.
Le Président (M.
Schneeberger) : Non? Ça va. Alors, 245.3.
Mme Laforest :
L'article 245.3 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme encadrerait la fixation d'indemnités et
prévoirait la possibilité de faire cesser l'atteinte aux droits de propriété à
la suite d'un jugement.
Alors,
ici, l'article 245.3, on vient... en fait, on vient déclarer... Dans la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, on
vient fixer l'indemnité et on prévoit la possibilité de faire cesser l'atteinte
au droit de propriété à la suite d'un jugement, donc dépendamment de la
décision qui sera prise à ce moment-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de l'Acadie.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Donc, dans le cas de 245.3, si le demandeur gagne son recours,
à ce moment-là, est-ce que l'indemnité, elle est fixée par la Cour
supérieure ou si c'est renvoyé au tribunal administratif en vertu de la Loi sur
l'expropriation pour fixer les indemnités?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Qui qui répond? Mme la ministre? M. Savoie?
M. Savoie
(Jocelyn) : Ça va être effectivement la Cour supérieure. C'était une
des dispositions, là, qui était au PL n° 22 pour
raccourcir les délais, pour fixer notamment l'indemnité au lieu d'aller à un
deuxième tribunal.
M. Morin : D'accord.
Je vous remercie.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Merci, M. le Président. On avait parlé, tout à
l'heure, là, de la possibilité du droit de
retrait pour les municipalités. Donc, est-ce qu'on peut m'expliquer, à
l'intérieur du 245.3, comment ça s'applique?
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Cantwell.
M. Cantwell (Philip) :
Oui. Donc, le mécanisme a été repris du projet de loi n° 22...
Le Président (M.
Schneeberger) : Me Cantwell...
M. Cantwell
(Philip) : Oh! excusez-moi.
Le Président (M. Schneeberger) : Non,
non, non, c'est bon. C'est parce que votre voisin voulait me reprendre
sur votre nom, sur la prononciation.
M. Cantwell
(Philip) : Il n'y a aucun problème. Donc, c'est repris du projet de
loi n° 22. En premier lieu, quand le
tribunal juge qu'il y a une expropriation, qu'il a un droit à une indemnité, il
va séparer l'indemnité en deux parties. Il va y avoir une indemnité qui va être due, peu importe ce que la
municipalité décide, et il va y avoir une indemnité qui sera
conditionnelle à ce que la municipalité ne mette pas fin à l'atteinte. Donc,
certains éléments comme l'indemnité pour les
inconvénients, les troubles et inconvénients, seront toujours dus au
propriétaire, alors que l'indemnité immobilière, à proprement parler,
sera seulement due s'il y a un transfert de propriété. Puis ces indemnités-là
seront calculées selon les dispositions de
la nouvelle loi concernant l'expropriation, donc d'où le renvoi, là, à
différentes sous-sections de cette loi.
Le jugement aussi
donne un délai à la municipalité, un délai qui va être fixé par le tribunal,
mais qui devra... ne pourra pas être inférieur à neuf mois et la... pour que la
municipalité puisse mettre fin à l'atteinte. Et on s'entend que mettre fin à l'atteinte, ça impliquera
typiquement de modifier sa réglementation. La municipalité doit aviser le
tribunal et le propriétaire de son
choix. Est-ce qu'elle modifie sa réglementation ou est-ce qu'elle acquiert
l'immeuble? Et, selon le choix, ça va
être une partie seulement de l'indemnité, la partie qui est aujourd'hui, ou
l'indemnité totale qui sera versée au propriétaire, et il y aura un
transfert dans le second cas.
• (16 h 40) •
M.
Grandmont : Parfait. Merci pour les explications, ça me rassure, en
fait, sur le fait que la municipalité, effectivement, peut revoir son jugement
au regard d'une décision qui aurait été rendue.
Maintenant, plus
haut, tout à l'heure, à 245, on a dit que le présent article était
déclaratoire. Dans quelle mesure 245.3 s'applique ou pas de manière
rétroactive?
M. Cantwell
(Philip) : L'article 245.3 n'est pas un article déclaratoire
parce que c'est une disposition de procédure,
c'est du droit nouveau et ce n'est pas... il n'y a pas une valeur
interprétative. Mais on a une disposition transitoire qui sera examinée
dans un autre amendement, qui est l'amendement 54.1, qui va identifier
certaines dispositions qui pourront avoir un effet sur les procès en cours.
M. Grandmont :
Parfait. Donc, on pourra en
reparler tantôt, mais, grosso modo, les villes pourront avoir un droit de retrait à travers cet article-là qu'on traite
tantôt dans 54... je ne sais pas quoi, là. Parfait, merci. On s'en reparle
tantôt.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
M.
Grandmont : Oui, merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Il y avait d'autres questions tantôt? Non?
Mme
Laforest : Non, c'est bon.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va.
Mme Laforest : 245.4...
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui, député de l'Acadie.
M. Morin : Oui.
Je voudrais savoir, M. le Président, à 245.3, si la ville se retire, si la
ville se retire ou elle change son règlement, il va y avoir eu des frais, dont
des frais juridiques qui vont avoir été engendrés par la personne qui a
contesté ou qui s'est défendu...
Mme
Laforest : C'est prévu. C'est déjà prévu.
M. Morin : C'est
prévu?
Mme
Laforest : Oui.
M. Morin : D'accord.
Puis on va le voir...
Mme
Laforest : Est-ce que c'est l'article 129 du projet de loi...
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est exactement ça, c'est dans l'article...
Mme
Laforest : OK, c'est dans l'article 129. Donc, c'est déjà prévu,
les frais exigés ou de remboursement.
M. Morin : D'accord,
c'est déjà prévu. Parfait, merci.
Mme
Laforest : C'est bon?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors...
Mme
Laforest : 245.4.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Juste
une question sur le 245.3, puis là j'espère que ça n'a pas été posé juste
avant, j'ai eu un moment d'inattention, mais dans le cas, là... Là, ici, on
parle de si la municipalité se retire, elle a un droit de retrait, il y aurait des frais qui pourraient être remboursés.
Qu'en est-il des causes qui sont déjà en cours? Est-ce que, dans ce cas-ci,
s'ils souhaitent se retirer, est-ce que c'est déclaratoire, entre guillemets,
pour ça aussi?
M. Savoie
(Jocelyn) : Donc, c'est la même réponse. C'est la même réponse qu'on
vient de donner, ça va être abordé dans
l'article 54.1. Puis, pour le frais que vous évoquiez, là, c'est dans le
deuxième paragraphe, à la fin, là : «Pour les fins de l'article 129 de cette loi, la cessation de l'atteinte
est assimilée à un désistement.» Donc là, vous allez chercher vos frais.
Mme Dufour : Mais
ça, ça vaut quand même pour les causes déjà, là, en cours?
M. Savoie
(Jocelyn) : Cette question-là va être abordée...
Mme Dufour : Dans
le 54.
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est une clause transitoire, donc c'est là qu'on va
discuter de ça. Dans l'article qui est là, comme l'a expliqué Me Cantwell,
c'est l'article d'ensemble, là.
Mme Dufour : 54.1.
M. Savoie (Jocelyn) :
Puis les entrées en vigueur sont dans les articles subséquents. Les
applications sont également dans les articles de transition.
Mme Dufour : Mais
ça prévoit quoi, dans le 54.1?
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Mme Dufour : OK,
je poserai la question rendue là, dans 54.1. C'est beau.
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est beau?
Mme Laforest : Oui.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, est-ce que, là, j'ai compris
qu'il y avait un sous-amendement qui serait déposé ou...
Mme
Laforest : Non.
Le Président (M.
Schneeberger) : On m'a averti.
Mme
Laforest : Bien, pas tout de suite, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Non?
Mme Laforest :
On a dit qu'on allait finir...
Les autres, c'est des détails. Comme là, c'est l'impossibilité d'avoir
un référendum à chaque changement de schéma d'aménagement parce que, là, ça ne
finirait plus.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait.
Mme
Laforest : Ça fait que c'est juste des petites dispositions, puis on
reviendra après à l'amendement. Êtes-vous d'accord?
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Ça fait que...
Mme Laforest :
Parce que, d'ailleurs... 245.4...
oui, 245.4, M. le Président, c'est l'article sur la loi... de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui prévoit un règlement... qui modifie un
règlement d'urbanisme dans le but de faire cesser une atteinte au droit de propriété en exécution d'un jugement...
ne serait pas susceptible d'approbation référendaire.
Alors, c'est sûr
qu'ici, quand on met fin à un règlement de zonage, donc, évidemment, on ne veut
pas aller en référendum à chaque fois qu'on
va mettre fin à un... les règlements de zonage, parce qu'évidemment on serait
toujours en référendum. Donc, c'est juste cette possibilité-là. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, questions? Rien. Alors, s'il n'y en a pas, on va passer à 245.5.
Mme
Laforest : Oui. L'article 245.5 de la LAU aurait pour effet
d'étendre les règles proposées par les articles 245 à 245.3 aux règlements
municipaux pris en vertu d'autres lois lorsque ces règlements régissent
l'utilisation de sol ou de construction. Ça permettrait de viser, par exemple,
des pouvoirs particuliers en urbanisme qui sont prévus dans une charte spéciale
municipale, par exemple à Montréal, ou encore dans certains règlements qui sont
dans les compétences municipales. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Questions? Non. Alors, s'il n'y a rien, nous revenons à 245, régulier,
le premier. Et là je pense qu'il y avait un sous-amendement.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : ...se lit comme suit. Article 2.1. À
l'amendement introduisant l'article 2.1 du projet de loi :
1° insérer, après
l'article 245.3 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme proposé... par
le suivant :
«253.3.1. Toute
municipalité peut octroyer un crédit de taxe au propriétaire d'un immeuble
concerné par un acte visé par le troisième alinéa de l'article 245.»;
2°
remplacer, dans l'article 245.5 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
proposé, «245.3» par «245.3.1», M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci. Est-ce qu'il y a des explications au... a été
fait tantôt?
Mme
Laforest : Oui. Dans les explications, on a... Tantôt, quand on a
suspendu, c'est ça qu'on a discuté, à savoir...
je crois que c'est la députée de La Pinière qui disait : Le propriétaire
va continuer à payer des taxes. Alors, ici, qu'est-ce qu'on dit, c'est
que, justement, il pourrait y avoir un crédit de taxe qui serait offert...
donné au propriétaire. Alors, très bon point. On l'a ajouté en amendement. Tout
le monde était d'accord. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Alors, si... Oui, députée de La Pinière.
Mme Caron : Donc,
c'est au bon vouloir de la municipalité, ce n'est pas obligatoire?
Mme Laforest :
Bien, ce n'est pas obligatoire,
on ne pourrait pas l'obliger présentement avec les 1 100 quelques municipalités. Puis il y a même des... comme votre
collègue a dit, avec le droit de retrait aussi, on ne pourrait pas l'obliger, évidemment.
Mais c'est une très belle disposition.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) : OK Il y a une erreur dans le texte.
Une voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Au niveau de la...
Une voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Qu'est-ce qui... Le suspendre?
Oui, nous allons
suspendre quelques instants, il y a une problématique au niveau de l'article.
(Suspension de la séance à
16 h 47)
(Reprise à 16 h 54)
Le Président (M.
Schneeberger) :
Alors, nous reprenons les travaux. Alors, il y
avait un petit problème au niveau de la numérotation de l'amendement, alors ça
a été corrigé. Alors, à ce moment-là, il n'y a pas de...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
c'est ça. Ça fait qu'on va procéder à... de faire l'adoption du sous-amendement,
si tout le monde est d'accord. Alors, est-ce que le...
Une voix :
...
Mme
Laforest : Donc, on va retirer l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) :
Ah, OK! Il faut le retirer pour le représenter, bon...
Mme
Laforest : C'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : ...à
cause qu'il y a trop d'erreurs. Bon, alors, à ce moment-là, j'ai besoin du consentement
pour le retrait...
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...de l'ancien sous-amendement et
l'article 2.0.1, qui est justement le sous-amendement renouvelé. Alors,
est-ce que le sous-amendement 2.0.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Parfait. Alors là, nous en sommes au niveau...
nous revenons à l'amendement principal au 245. Est-ce qu'il y avait d'autres...
Mme
Laforest : Députée de Taschereau.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...député de Taschereau là-dessus. Alors, député de
Taschereau.
M. Grandmont :
Oui, c'est ça. En fait, on
voulait introduire un sous-amendement, M. le Président. Vous l'avez,
c'est le SAM 2.0.1, Taschereau, là, dans le bas. Exact.
Mme
Laforest : ...
M. Grandmont :
C'est bien ça. Donc,
l'amendement... Je vais commencer par le lire, M. le Président. Donc :
L'amendement introduisant
l'article 2.0.1 est modifié par l'ajout, après le 3e paragraphe du
3e alinéa de l'article 245 qu'il propose, du paragraphe
suivant :
«4°
l'acte vise un espace naturel voué à la restauration aux fins du rétablissement
de la connectivité écologique ou du
maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques qui lui sont
associées, notamment afin de tenir compte des enjeux liés aux
changements climatiques.»
Essentiellement, là,
M. le Président, si je reviens au... à l'article 245, c'est que nous avons
différents types de milieux qui... pour
lesquels une atteinte aux droits de propriété est réputée justifiée aux fins du
deuxième alinéa quand je suis dans le
45... le 245. Et on veut ajouter un quatrième cas dans lequel, finalement, on
aurait la possibilité d'exclure la possibilité d'avoir des
indemnisations... des poursuites et des indemnisations. C'est une proposition
qui nous venait, là, de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Vous
savez très, très bien que la protection de notre territoire... je l'ai dit tantôt,
là, mais on veut protéger 30 % de notre territoire au Québec parce
que... Parce que quoi, en fait? Pourquoi on veut protéger ce territoire-là? Pas
juste parce qu'on a signé des accords, mais c'est parce qu'il y a des raisons
qui sous-tendent la signature de cette grande entente
là, notamment, bien, parce que c'est un enjeu important, mais aussi parce que
le territoire, particulièrement dans le sud du Québec, est morcelé,
complètement morcelé. Et, en ce sens-là, parce qu'il appartient à plusieurs
propriétaires différents, on veut essayer de rétablir des corridors écologiques
pour que la faune, mais particulièrement... bien, particulièrement la faune,
mais aussi la flore puisse se déplacer et assurer finalement un déplacement des
différentes espèces, s'assurer d'une
pérennité aussi dans la reproduction de la faune notamment. Et donc ce qu'on
veut, en fait, c'est assurer cette connectivité-là pour éviter justement
d'avoir la disparition de différentes espèces. On le voit, là, avec le caribou
combien son isolement fait qu'à un moment donné, bien, on a de la difficulté à
maintenir les populations.
C'est un enjeu évidemment aussi qui touche les
changements climatiques, qui est très important, puis, bien, ça fait partie
d'un des plus grands défis de notre époque, là. Oui, les changements
climatiques est le plus grand défi, je dirais, auquel on doit s'attaquer, mais
la perte de biodiversité est extrêmement importante aussi, M. le Président. Et donc, en ce sens-là, se donner la capacité
d'identifier des projets pour lesquels une municipalité voudrait protéger des
espaces naturels qui seraient, dans le fond, voués à la restauration de... aux
fins de rétablissement de la connectivité écologique ou du maintien de la
biodiversité et des fonctions écologiques, bien, nous apparaît un motif de
grande valeur pour... dans les actions que pourrait mener une ville pour
protéger le territoire.
Donc, c'est simplement donner un autre critère
selon lequel une municipalité pourrait vouloir... ou devrait, en fait, même vouloir protéger le territoire. Ça
rejoint, là, évidemment, là, des objectifs qui sont poursuivis par le ministère
de l'Environnement également. Donc, dans le fond, c'est simplement pour venir
préciser que c'est un motif valable finalement.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, questions, commentaires?
Mme Laforest : Oui. Bien, en fait,
j'aime bien votre intervention, mais on ne pourra pas aller de l'avant parce que je vais bien vous expliquer. Dans
l'entente de partenariat, dans le pacte fiscal, il y a des plans climat
obligatoires avec les municipalités en lien avec l'adaptation aux changements
climatiques, donc ça, déjà, c'est prévu dans l'entente de partenariat,
vous allez le voir également.
L'autre chose aussi, quand vous parlez de
rétablissement de... attendez, là, rétablissement de la connectivité écologique, bien, le but de l'expropriation ici,
quand on vient protéger les milieux naturels hydriques, c'est l'obligation de
respecter la biodiversité et le côté écologique, les fonctions écologiques sur
le territoire. Donc, le paragraphe 1° ici, c'est : «L'acte vise la
protection des milieux humides et hydriques» et, 2°, quand c'est écrit :
«L'acte vise la protection d'un
milieu, autre qu'un milieu visé au paragraphe 1°, qui a une valeur écologique
importante» sur l'aménagement durable. Donc,
ici, si vous regardez, le point 1° et 2° répondent... ces deux points répondent
à votre demande. Puis, au niveau des enjeux liés aux changements
climatiques, là il faut être prudent parce que c'est déjà une obligation, dans
l'entente de partenariat, d'avoir les plans
climat reliés à l'adaptation aux changements climatiques dans toutes les
régions, sur tout le territoire.
Donc, c'est vraiment... tout est déjà couvert
déjà. Mais je comprends, là, c'est une bonne... c'est une bonne recommandation
que vous amenez, mais on ne pourra pas aller de l'avant parce qu'ici l'article
le prévoit déjà, c'est inclus et, en plus,
dans l'entente de partenariat avec l'adaptation aux changements climatiques
pour toutes nos régions, toutes nos
municipalités. Puis d'ailleurs les villes sont tout à fait au fait et d'accord
pour ce respect, mais je comprends votre approche, là, mais dites-vous
qu'on l'a déjà respecté.
• (17 heures) •
M. Grandmont : Parfait. Donc, je
remercie le ministre pour sa réponse. Donc, je comprends... puis, en fait, Mme
la ministre pourra confirmer, là, que, dans le fond, ce qu'on vise, nous, là,
c'est-à-dire qu'une municipalité qui voudrait
protéger des territoires pour fins de restauration aux fins de rétablissement
de la connectivité écologique ou du maintien
de biodiversité, des fonctions écologiques qui lui sont associées, cet
élément-là, là, ces éléments-là, en fait, là, dans «l'acte vise — si
je reviens à 245, là — la
protection de milieux humides et hydriques», et, deuxième paragraphe, «l'acte vise la protection d'un milieu, autre
qu'un milieu visé au paragraphe 1°, qui a une valeur écologique importante,
à la condition que cet acte n'empêche pas la
réalisation, sur une superficie à vocation forestière», etc., vous me dites
que, si une municipalité décide de le faire, de protéger, pour les raisons que
nous amenons avec notre amendement, un tribunal va lui donner raison.
Mme Laforest : Tout à fait. Tout à
fait.
M. Grandmont : Parfait. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : M. le Président, je
n'ai pas la même compréhension que la ministre et la CMM non plus, je crois, parce qu'ils ont... c'était dans leur...
dans leur mémoire, ils nous demandaient spécifiquement de faire... d'exclure
ce que le député vient de proposer, les
terrains voués à la restauration. On s'entend que, quand on parle de
restauration, ce ne sont plus des
milieux à haute valeur écologique, ce ne sont plus nécessairement... ce n'est
peut-être même pas des milieux humides. On a le cas de tous les milieux
humides pour lesquels il y a une compensation, parce que j'ai parlé tout à l'heure de la... des remblaiements de milieux humides
pour lesquels il y a eu des compensations, et là il y a toute une somme qui doit être utilisée et des millions de dollars qui...
lorsque les milieux humides seront recréés, ça ne sera pas nécessairement dans des milieux humides
et hydriques existants et ce ne sera pas nécessairement dans des milieux
à haute valeur écologique existants.
Donc, moi, ma compréhension, elle n'est pas la
même que la ministre, je ne crois pas que l'objectif de votre amendement est
prévu ici. Par contre, je dois vous dire que je ne suis pas non plus d'accord
avec la proposition, je dois le mentionner,
parce que, ce que ça viendrait dire, c'est que tout terrain, tout terrain,
qu'il soit à haute valeur écologique ou non, si une municipalité décide
que c'est là qu'on va faire notre corridor écologique, que c'est là qu'on va
recréer notre milieu, il n'y aura plus de... on va... bien, ce terrain-là
n'aura plus de valeur. Alors, c'est... on s'en va encore plus loin, déjà que ça
allait très, très, très loin, là, l'article qui a été déposé où on suspend les
droits de propriété, d'une certaine façon,
tu sais, des gens qu'est-ce qu'ils peuvent faire, surtout la valeur de ce
qu'ils peuvent faire, bien là, en plus, je pense, vous en rajouteriez
une couche additionnelle qui va, là, c'est ça, qui va, à mon sens, beaucoup
trop loin. Mais je comprends l'intérêt, là,
de la CMM de le proposer. Maintenant, moi, ma compréhension, c'est ce que vous
tentez de faire, ce n'est pas prévu dans le projet de loi. Je tenais à le
préciser.
Une voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui. Alors, à ce moment-là, nous allons mettre aux
voix le sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement...
Une voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) : Comment? Par appel nominal, parfait. Alors, appel
nominal, M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
Le Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Contre.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Contre.
Le Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Contre.
Le Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Contre.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le
Président (M. Schneeberger) : Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Alors,
nous revenons à l'amendement principal.
Est-ce que nous avons des questions concernant l'amendement ou réponses? Sinon,
nous allons procéder à son...
Mme
Dufour : ...un amendement à déposer, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.
Mme Dufour : Je
ne sais pas si... qui veut le déposer. Oui. Je vais le déposer. Il est déjà
dans le Greffier.
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que vous l'avez? Alors, ce moment-là, je vais
suspendre quelques minutes, le... non, le temps...
Une voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Vous... oui, mais... OK, parfait.
Mme Dufour : C'était
déjà envoyé, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est bon.
Mme Dufour : Alors, je vais le lire : Article 2.0.1,
articles 245 à 245.5 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
L'amendement
proposé... proposé à l'article 245 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme (chapitre A-19.1) et introduit par l'article 2.0.1
du projet de loi est modifié par la suppression du quatrième alinéa.
L'article... Dans le
fond, c'est à la toute, toute fin, là, c'est la ligne «le présent article est
déclaratoire» qui est supprimée. Donc, c'est
dans l'article principal 245. On propose tout simplement de retirer cet
élément-là, qui est quand même, somme toute, problématique. Puis là, je
laisserai peut-être mon collègue député de l'Acadie expliquer l'enjeu avec cet
élément-là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Député de l'Acadie.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Donc, bien que ça puisse se faire évidemment en droit de
déclarer qu'un article est déclaratoire, c'est quand même un élément qu'on voit
rarement. C'est quand même une... en fait, c'est une décision qui est extraordinaire de la part du législateur, parce que ça
vient... ça vient avoir un impact sur les litiges qui sont présentement
en cours.
Quand j'ai posé les
questions précédemment à la partie gouvernementale, à savoir : Est-ce que
vous aviez fait une analyse? Vous avez
combien de dossiers en cours? Ça va toucher à combien de dossiers? Quel va être
l'impact? On ne m'a pas répondu. En tout cas, moi, je n'ai pas entendu
d'analyse complète qui avait été faite avant d'ajouter un tel... un tel
amendement. Ça crée aussi, d'une certaine façon, une incertitude pour
l'ensemble des dossiers qui sont en cours présentement devant les tribunaux.
Cependant, la façon
dont la loi a été rédigée, cet article là, comme je le mentionnais
précédemment, va quand même... C'est un pas qui est vraiment significatif pour
les municipalités, pour la conservation des milieux humides et hydriques, pour la protection d'un milieu à valeur
écologique importante ou même pour la santé et la sécurité des personnes.
Quand j'ai posé la
question à savoir quand le projet de loi allait entrer en vigueur, il va entrer
en vigueur le jour de sa sanction. Donc, évidemment, ça devrait quand même être
bientôt.
Et puis, pour ne pas
créer non plus une confusion, puis rajouter des délais judiciaires parce
qu'évidemment, quand je posais la question tantôt, à savoir, mais qu'est-ce qui
va arriver à tous les litiges où il y a déjà des témoins experts qui ont été
entendus, il y a déjà des frais qui ont été engagés... puis là, je ne parle pas
de la possibilité où la municipalité va se retirer, parce que, ça, on l'a vu,
il pourrait y avoir une compensation pour les frais juridiques. Ça, ça ne
couvre pas tous les cas. Donc, ça risque d'engendrer une complexité, allonger
des délais. De toute façon, quand la loi va entrer en vigueur, le tribunal va
quand même en prendre acte. Donc, c'est la raison pour laquelle on vous propose
de retirer cette partie-là de l'article 245.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci pour les explications. Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui. Alors, je comprends le député de l'Acadie de déposer
un amendement pour enlever le... que «le
présent article de loi est déclaratoire», en fait. Mais c'est sûr que, si on
enlève cette partie-là, évidemment, on
crée comme un genre d'anarchie. Parce que, là, qu'est-ce qu'on vient faire?
Justement, on vient orienter les tribunaux au niveau de l'expropriation puis, pour le droit de propriété, pour
que... on parle des immeubles qui ont une utilisation raisonnable
lorsqu'il y a une atteinte de droit de propriété et, ensuite, on vient toucher
l'aspect que certaines atteintes au droit de propriété sont présumées
justifiées.
Alors, c'est sûr que
si, à ce moment-ci, on ajoute le présent article «déclaratoire», là, à ce
moment-ci, on remet en question la globalité
de l'article. Donc, c'est sûr que tout le travail qu'on a fait serait moins...
ne serait plus justifié si on ajoute
ça, parce que, là, c'est sûr, ce serait comme différent dans chaque situation.
Donc, on ne pourrait pas aller de l'avant. Merci quand même.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles. Micro.
Mme Dufour : Merci.
Si je ne me trompe pas, dans le cas des écoles, les terrains des écoles que les
municipalités ont dû acquérir à leurs frais pour les commissions
scolaires ou les centres de services scolaires, il n'y a pas eu de rétroaction, il n'y a pas eu de jugement. Lorsque
le projet de loi n° 22 a été adopté, et là mon collègue pourra confirmer,
il n'y a pas eu de rétroaction, c'est-à-dire
que le nouveau régime qui a été adopté va entrer en vigueur pour les nouvelles
causes. Les anciennes causes, comme Val-David, qui nous avait demandé,
d'ailleurs... qui demandait à ce que ce soit rétroactif, on ne leur a pas donné
ce privilège-là. Donc, dans le cas des poursuites déjà entamées pour les
terrains des écoles, on leur a dit : Bien, ça continue sur l'ancien
régime.
Là, ici, ma
compréhension, c'est qu'avec le présent article qui est déclaratoire, c'est
que, là, tout le monde tombe sur le nouveau
régime pour les actes qu'on vient d'écrire ici, milieux humides, hydriques,
protection de milieux naturels. Pourquoi on le fait pour ces milieux-là? Parce
que c'est les villes, mais les villes les plus grandes de la CMM, mais
on ne le fait pas pour les villes qui, elles, sont prises avec des poursuites
pour l'expropriation d'école. Tu sais, pourquoi
on vient dire : On ne peut pas, ce serait l'anarchie, mais, pour les
autres cas, on dit : Bien, ceux-là, ce n'est pas grave? Tu sais,
j'aimerais comprendre le positionnement, là.
• (17 h 10) •
Mme Laforest :
Bien, en fait, c'est complètement
deux choses complètement différentes. Puis, pour les terrains des écoles, il y a eu une entente dans le pacte
fiscal. Vous allez voir, mercredi, là, il y a eu une entente pour les terrains
des écoles. Donc, ici, on viendrait... on va
venir régler la situation. Mais ici, vous parlez de deux situations
complètement différentes
d'expropriation déguisée, puis là vous... vous reliez les terrains des écoles
comme de l'expropriation déguisée, mais vous allez voir dans l'entente de
partenariat, au niveau des terrains des écoles, on a une bonne... une bonne... une
belle réglementation, une belle position,
disons, l'UMQ, la FQM, Québec, Montréal. Mais il n'y a pas de lien ici avec...
Mme Dufour : Mais
ça ne change pas le fait que, dans un cas, dans une autre loi, on est venu dire
que tout ce qui existait avant va continuer sous l'ancien régime, alors qu'ici,
on vient dire : Bien, tout ce qui existait avant va être... va fonctionner
sous le nouveau régime. En tout cas, c'est ma compréhension. Je ne suis pas la
spécialiste, je peux laisser mon collègue de
commenter davantage, mais je ne comprends pas pourquoi qu'on a... Tu sais, si
c'est des villes, on va prendre cette
position-là, mais, si ce n'est pas des villes, on prend une autre position? Je
ne comprends pas.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Voilà. M. Savoie. Oui, c'est parti.
M. Savoie
(Jocelyn) : La première partie de l'article, c'est pour guider les
tribunaux, c'est sa nature qui se veut
déclaratoire, d'où pourquoi c'est essentiel, comme l'a expliqué la ministre.
Les éléments d'application technique procédurale, comme le calcul des
indemnités, on n'a pas proposé les mêmes types de dispositions.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Là,
je ne comprends pas ce qui vient d'être mentionné, ce qui vient d'être dit. Je
suis désolée, mais je n'ai absolument pas compris ce qui vient de m'être
répondu.
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Comme on l'a expliqué tout à l'heure, la première partie
de l'article vise à guider l'interprétation des tribunaux, elle se veut donc
déclaratoire. Tous les autres éléments sont des éléments de procédure dans
l'article. Donc, voilà, c'est tout.
Mme Dufour : Mais
donc, les causes en cours actuellement, l'indemnité va être basée sur ce qui
est établi ici et, dans le cas où on vient juste dire que c'est un droit de
propriété qui est... une atteinte au droit de propriété qui est justifiée, ça veut dire qu'il n'y aurait plus
d'indemnité pour toutes ces causes-là, là, puis ça, ce serait en vigueur pour
les précédentes causes, celles qui sont déjà en cours, je veux dire,
celles qui, peut-être, sont sur le bord de se terminer, même, là. C'est ce que
je comprends, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Pour l'interprétation, c'est exact.
Mme Dufour : C'est
majeur.
Mme Laforest :
Mais je suis sûre que le député
de l'Acadie comprend très, très bien que, si on enlève que l'article est
déclaratoire... Vous comprenez, surtout avec vos fonctions, que...
Le Président (M.
Schneeberger) : Député de l'Acadie.
M. Morin : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, je comprends que le gouvernement, en l'espace
d'à peu près trois semaines, est en train de
créer deux régimes différents, avec deux façons différentes de faire, mais qui
vont viser le droit de propriété. C'est-à-dire que, dans le projet de
loi n° 22, qui a été adopté, il y a eu la sanction,
il n'y a aucun article qui est déclaratoire, puis les causes vont continuer
avec un régime d'indemnité qui s'applique.
Dans
votre cas, ce que vous venez faire, c'est... en fait, c'est... oui, c'est tout
un guide, en tout cas, c'est un guide assez serré parce que vous venez vous
distancer du régime de droit commun puis vous créez un régime spécial uniquement dans les cas que vous mentionnez là,
pour faire en sorte que, dans certaines dispositions, il y a des propriétaires
qui n'auront aucune indemnité, et ça, c'est applicable d'emblée.
Donc, en fait, moi,
je vous dirais, avec respect, Mme la ministre, quand vous parliez de l'anarchie
tantôt, là, avec votre déclaration de cet
article-là, le fait qu'il va être déclaratoire, vous allez aussi créer des
délais dans les tribunaux puis vous allez créer une situation où les gens vont
être obligés de s'y conformer. Ça fait que c'est un guide très restreint,
mais qui va faire en sorte que, dans
certains cas, ils vont être obligés de recommencer, tout dépendant de ce qui a
été fait, ce qui a été plaidé, puis des règlements qui sont en vigueur
dans les villes.
Je comprends qu'à la
toute fin il y a peut-être des villes qui vont se retirer, il y a peut-être des
litiges, à un moment donné, qui vont coûter moins cher. Ma collègue députée de
Mille-Îles disait, tout à l'heure : Oui, il y a des villes qui demandent ou d'autres instances qui...
en fait, pas des villes, mais des propriétaires qui demandent des montants
faramineux. Je ne sais pas si les tribunaux vont leur donner ça. Ça, ça reste à
voir selon la preuve. Mais là, il y a une chose
qui est sûre, c'est que, dans le milieu de plusieurs processus judiciaires,
vous allez venir changer les règles du jeu d'une façon importante. Ça,
c'est clair. Puis quel va être l'impact, après, sur l'accès à la justice, sur
les tribunaux? Bien là, on le verra d'autant plus que vous voulez que votre loi
rentre en vigueur dès sa sanction, donc ça va arriver très rapidement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Merci, M. le Président. Écoutez, moi, je vais...
évidemment, je vais m'opposer à cette proposition de sous-amendement, bien,
pour les raisons que j'ai nommées tantôt, là, évidemment, là. Je pense que la
démonstration a été amplement faite, autant dans les... par les groupes qu'on a
rencontrés dans le PL ... dans le projet de
loi n° 22 que dans le projet de loi no 39. Les cas qu'on nous a
montrés sont... sont démesurés, en fait, là, les poursuites qui sont...
qui pendent, qui sont au-dessus de la tête des municipalités sont énormes, sont
déraisonnables.
Moi, je ne vois pas
non plus de changement de régime, là, dans ce qui est apporté par le projet de
loi puis particulièrement ces articles-là. On vient éclairer les tribunaux pour
qu'ils puissent faire le travail convenablement, pour que ça réponde aussi aux objectifs qu'on se donne comme
gouvernement, comme législateurs, de bien protéger notre territoire
puis, en même temps, protéger la pérennité financière des municipalités. Donc,
moi, je ne vois pas un nouveau régime, je
vois simplement une nouvelle façon... une façon, en fait, pas une nouvelle, une
façon, une proposition d'interprétation
qui sera donnée aux tribunaux, qui seront à même de vérifier ou de valider si,
dans certains cas, il y en a qui n'auront pas d'indemnité et, dans d'autres
cas, oui, il y en a qui auront des indemnités. Mais voici les critères,
voici les objectifs que nous poursuivons, voici les critères que les tribunaux
utilisent pour, après ça, porter un jugement qui sera éclairé et qui, à mon sens, ne sont qu'un retour à un équilibre qui
est plus raisonnable par rapport aux objectifs qu'on se fixe nous-mêmes
comme gouvernement et comme législateurs.
Ça fait que, bref, je
n'irai pas vraiment plus loin que ça, mais je trouve que l'amendement, là,
n'est pas... n'est pas raisonnable. Et voilà, je m'arrêterai là pour l'instant.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui,
merci. J'aimerais savoir, quand... quand, là, ça s'applique à
l'article 245, «le présent article est
déclaratoire», ça ne s'applique pas aux 245,1, 245.2, 245.3, le «déclaratoire».
Est-ce que je peux juste avoir la confirmation?
Mme
Laforest : Oui... oui.
Mme Dufour : C'est bien ça? C'est vraiment juste à ce qui est
dans 245. Est-ce qu'on a envisagé de regarder... En fait, pourquoi on ne
l'a pas mis aussi, par exemple, au droit de retrait, le droit de retrait qui
est 345... 245.3. Pourquoi on l'a mis seulement au 245, mais pas au 245.3?
Parce que, tu sais, il y aurait, il pourrait y avoir un enjeu. Dans le fond, on
pourrait continuer à avoir des enjeux parce que, là, ça ne sera pas rétroactif.
Donc, toutes les causes pendantes, ils ne
pourront pas nécessairement avoir le droit de retrait pour ceux qui... qu'il y
a une... qu'il y a une réelle... tu sais, qui a une base, là, tu sais,
de poursuite, il n'y aura pas ce...
Mme Laforest : Très intéressante
question parce qu'on va répondre à votre question au prochain
article 54.1.
Mme Dufour :
Bien, qu'est-ce que... C'est quoi que ça... Comment qu'on y répond
exactement? Ça va être...
Mme Laforest :
Bien, on va y arriver. On va le lire puis on va l'étudier ensemble, là.
Mme Dufour :
OK.
Mme Laforest :
Mais à 54.1, vous aurez votre réponse.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça fait que ça va. À ce moment-là, s'il y
a... C'est... On était dans l'amendement général, là? C'est ça. Parfait. Alors,
nous allons passer au vote.
Mme Laforest :
...l'amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, sous-amendement, est-ce que... est-ce que le sous-amendement est adopté?
Mme Laforest : L'amendement, contre.
Une voix : ...refusé.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Est-ce qu'il y avait un vote
nominal? Non. Alors, parfait. Alors, l'amendement est refusé. Alors,
nous allons maintenant procéder à l'adoption de l'amendement de
l'article 2.0.1.
Mme Dufour : Pour. Vote
nominal.
Le Président (M. Schneeberger) : Nominal.
Une voix : Pour.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
Le Secrétaire :
Mme Caron (La Pinière)?
Mme Caron : Abstention.
Le Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Abstention.
Le Secrétaire :
M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le
Président (M. Schneeberger) :
Abstention. Alors, l'amendement
est adopté. Prochain article, Mme la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Laforest :
Article 54.1. Insérer, après l'article 54 du projet de loi, le
suivant :
54.1. Le délai de prescription prévu à
l'article 245.2 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, édictée par l'article 2.0.1 de la présente loi, commence
à courir le (indiquer ici ladate de la sanction de la présente loi)
à l'égard de tout recours intenté en
raison d'une atteinte au droit de propriété résultant d'un acte qui est entré
en vigueur avant cette date — donc,
ici, on répond à la question de ma collègue. L'ancien délai est cependant
maintenu si l'application du délai nouveau aurait pour effet de
prolonger l'ancien.
Les premier, troisième,
quatrième et cinquième alinéas de l'article 245.3 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, édictés par
l'article 2.0.1 de la présente loi, s'applique aux instances qui, au
(indiquer ici la date qui précède celle de la sanction de la présente
loi), sont en cours devant la Cour supérieure sans être pris en délibéré.
Alors, cet amendement prévoit des règles
transitoires... transitoires concernant les articles 245.2 et 245.3 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, édictée par l'article 2.0.1 du
projet de loi.
D'une part,
le délai de prescription de trois ans qui est prévu à l'article 245.2
commencera à courir le jour de la sanction de la loi à l'égard de tout
règlement d'urbanisme qui est déjà en vigueur à cette date, sans toutefois
prolonger des délais qui ont déjà commencé à courir.
D'autre part, dans le cas de tout le litige en
cours pour lesquels le juge n'a pas encore pris l'affaire en délibéré, le
tribunal devrait tenir compte des règles proposées par l'article 245.3
concernant la possibilité pour une municipalité de faire cesser l'atteinte au
droit de propriété. Il est à noter que cette rétroactivité ne s'appliquerait
pas aux règles relatives à la fixation de l'indemnité. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Merci. Est-ce que nous avons des
commentaires, questions sur l'article 54.1?
M. Morin : ...c'est parce qu'on est
trop vite sur le piton.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci. Alors,
est-ce que vous avez... Pouvez-vous me donner des cas concrets de ce que ça
peut faire en pratique?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Maître... Me Cantwell.
M. Cantwell
(Philip) : Oui. Donc, l'article a deux volets. Le premier
volet vise la prescription. Avec l'article 245.2, on déplace le point de départ de la prescription
et on la fait courir à compter de l'entrée en vigueur de l'acte. Donc, il y a déjà
des règlements municipaux qui sont en... qui sont en vigueur, à l'égard
desquels la prescription n'a peut-être pas commencé à courir selon les règles
qui sont actuellement en vigueur. Ce que le premier alinéa fait, c'est que,
pour tous les règlements déjà en vigueur, on part le compteur le jour de la
sanction de la loi. Donc, pour éviter de faire perdre des droits à des... à des personnes qui n'auraient pas encore eu
leur cause d'action, là, de cristallisée, on s'assure que ces personnes-là auront le plein trois ans
pour exercer leur recours. Et on précise, par contre, que si le... le trois
ans, c'est ça. Et on précise que, si
le délai a déjà commencé à courir, bien, cette règle-là n'a pas pour effet de
la prolonger. Donc, les délais qui ont déjà commencé à courir demeurent
des délais de trois ans.
M. Morin : OK. Donc, en fait, ce que
vous voulez éviter... Parce que je comprends que la prescription, présentement,
pour ce type de recours là, c'est trois ans, mais...
M. Cantwell (Philip) : C'est ça,
c'est le point de départ qui change, là.
M. Morin : Oui, c'est ça. Mais vous
ne voulez pas, au fond, que ça soit un trois ans qui s'ajoute au trois ans qui
est déjà en train de courir.
M. Cantwell (Philip) : Exactement.
M. Morin : D'accord. Maintenant...
Donc... Et alors, pour les litiges qui sont déjà commencés, ça ne devrait pas
avoir d'impact.
M. Cantwell (Philip) : Exact.
M. Morin : Et ça ne va pas... Il n'y
a pas de cas où ça pourrait, par exemple, éteindre la prescription de quelqu'un
qui n'aurait pas, par exemple, commencé à contester, là, puis qui se verrait
privé à cause de l'entrée en vigueur le jour de la sanction de... du projet de
loi.
M. Cantwell (Philip) : C'est conçu
pour que personne ne soit pris par surprise avec le changement à la
prescription.
M. Morin : D'accord. Je vous
remercie.
Le Président (M. Schneeberger) : Ah!
Député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci beaucoup.
Merci pour les réponses précédentes, ça répond à une des questions que j'avais. Peut-être y aller avec un exemple
concret, là. Tantôt, j'ai parlé des terrains de golf dans la CMM, là. Il y a un
règlement de contrôle intérimaire, qui vise un certain nombre de terrains de
golf. S'il advenait que, par exemple, une ville où la CMM est
poursuivie... a été poursuivie, en fait, par un des propriétaires, par un des
terrains de golf, ça, c'était en 2022, est-ce que...
Supposons, là, qu'effectivement, là, le jugement est à l'effet que la
municipalité doit payer une indemnité, est-ce que la... est-ce que la... est-ce
que la ville pourrait retirer ou... retirer son règlement de contrôle
intérimaire?
M. Cantwell (Philip) : Je ne vais
pas commenter des causes qui sont précises, qui sont devant... devant les
tribunaux, mais si on... mais si je peux juste expliquer le deuxième alinéa, ce
qu'il fait, c'est que toute cause en cours serait... Si le juge n'a pas pris
l'affaire en délibéré, il pourrait... et, en fait, il devra, dans son jugement,
appliquer les nouvelles... les nouvelles
règles procédurales qui font en sorte qu'il y a deux... que l'indemnité est
séparée en deux parties et qu'il y a une possibilité de... pour la
municipalité de faire cesser l'atteinte.
M. Grandmont : ...pas très familier
avec le monde de la justice, là, mais quand on... quand vous dites «un juge
prend en délibéré», ça se trouve être où dans l'étape d'un jugement?
M. Cantwell (Philip) : C'est en...
en fin de processus, les parties ont terminé leur preuve, le juge se retire
pour rédiger sa décision.
M. Grandmont : Donc, c'est ce
moment-là.
M. Cantwell (Philip) : Oui.
M. Grandmont : Donc, si la cause est...
Dans le fond, on peut... Dans le fond, les... le droit de retrait, on pourrait
le nommer comme ça, là, peut s'appliquer jusqu'à tant qu'on arrive à ce
moment-là où le juge se retire dans ses quartiers pour prendre en délibéré.
Donc, toutes les causes qui ne sont pas rendues à cette étape-là, ça va pouvoir
s'appliquer grâce à cette mesure transitoire?
M. Cantwell (Philip) : Oui.
M. Grandmont : Parfait. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? J'avais la députée de Mille-Îles, mais, bon, ça va ou...
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci. Je voudrais
peut-être soulever un point parce qu'on a eu des échanges avant que tout ça
soit déposé où, quand on parlait de la prescription... parce que la
prescription était de 10 ans. Et là on est venu la changer à trois ans. Mais quand on en a jasé, on en a parlé, j'ai
dit : Moi, l'enjeu que j'ai avec le trois ans versus 10 ans,
c'était que les municipalités, quand elles changent de zonage, c'est très
difficile de savoir qu'elles ont changé de zonage.
Et quand on est propriétaire de terres, des fois dans des endroits autres qu'on
habite, bien, on n'est pas toujours en train de feuilleter les journaux
locaux pour... parce que c'est la seule façon, hein, de savoir, c'est d'aller
voir les journaux locaux puis de trouver la journée qu'ils l'ont publié, le
changement de zonage.
Donc, c'est pour ça qu'il y a un article, le
245.1, qui a été introduit, qui venait dire que «le secrétaire de la municipalité ou [...] l'organisme compétent
transmet, dans les trois mois de la date d'entrée en vigueur d'un acte visé par
le troisième alinéa [...], un avis au propriétaire de tout immeuble
concerné par cet acte.»
Donc, ça, c'était comme le point de passage pour
diminuer, entre guillemets, la prescription, parce que le 10 ans pouvait paraître long, mais, la
réalité, il y a eu des causes comme la cause de Mascouche notamment, une dame, là, que je... malheureusement, je ne me rappelle
jamais de son nom de famille, je me rappelle juste que c'est Ginette. Donc,
Mme Ginette, elle a gagné en Cour
suprême, mais elle a intenté sa poursuite quand même fort longtemps après,
parce que le temps qu'elle réalise, et il y a eu beaucoup de causes comme ça,
que le temps qu'ils réalisent qu'il y avait eu un changement concernant leurs
terres, bien, il s'était écoulé plusieurs années. Donc, 10 ans, ça donnait
le temps de réaliser, dire : Bien, OK, j'ai mon terrain, je veux...
peut-être que là j'envisage de faire quelque chose, et oups! va à la municipalité, réalise : Oh non! finalement,
on ne peut pas faire ce qu'on pensait faire parce que le zonage a changé il y a
cinq ans, six ans, huit ans, ça pouvait aller jusqu'à 10 ans.
Là, on vient réduire ça à trois ans. Trois ans,
c'était acceptable dans le cas qu'il y a un avis qui est envoyé au
propriétaire. Mais là, ici, on vient, avec l'article 54.1, dire que, dans
le fond, il y a une rétroactivité et que... non, en fait, que le délai de prescription pour tout maintenant va être de trois
ans à partir de l'entrée en vigueur. Donc, toute... tout changement de
zonage qui aurait été pris dans la... il y a deux ans, trois ans, là, il n'y a
plus de délai de prescription de 10 ans pour eux autres, c'est trois ans.
Mais là, là, on vient... eux, ils n'ont pas reçu d'avis, là. Ces gens-là,
dans... qui avaient un délai de prescription de 10 ans, qu'on vient
réduire à trois ans, eux, ils n'ont pas reçu l'avis. Le 245.1 va rentrer en
vigueur seulement après l'adoption de la... de la loi, c'est ma compréhension.
Donc, ils vont recevoir des avis pour ce qui va changer de zonage à partir de
la sanction de la loi, là ils vont être avisés, puis ça, on l'a prévu, là,
c'est dans le cas que... c'est ça, qu'il y a un changement important, là, de
zonage. Mais tous les autres cas qui ont été
changés avant là tombent dans le nouveau régime, délai de prescription de trois
ans. Il me semble qu'ici il manque quelque chose.
Il y a comme... Il y a comme un... C'est ça, on a... on ne s'assure pas qu'il y
ait comme un... C'est ça. Il me semble qu'il y a une iniquité pour tous ceux
que le zonage pourrait avoir changé l'année passée, l'année d'avant, qui était
sous un... une prescription de 10 ans, là, ça va tomber à trois ans, mais
ils n'ont pas reçu d'avis non plus. Je pense qu'il y a des gens qui pourraient
être lésés là-dedans, là.
Donc, je le soulève, là. Je ne sais pas si ma
compréhension est la bonne. Peut-être que je suis erronée. Si je suis erronée,
qu'on me le précise, qu'on m'explique comment je comprends mal, mais c'est ce
que je comprends présentement.
• (17 h 30) •
Mme Laforest : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Députée de... Mme la ministre.
Mme Laforest : ...mais le délai de
prescription pour exproprier, votre collègue a le Code civil, là, ça a toujours
été de trois ans. Donc, c'est sûr que, pour l'expropriation déguisée, il
faut... il fallait s'attacher au trois ans du Code civil.
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre... de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Présentement, c'est 10 ans. C'est 10 ans
présentement. On vient le réduire avec l'article 245.2. On l'a
réduit à trois ans, mais c'était 10 ans.
Mme Laforest : Me Cantwell,
voulez-vous confirmer?
M.
Cantwell (Philip) : Moi, ma compréhension, c'est qu'actuellement c'est
un délai de prescription de trois ans qui est prévu par le... par le Code
civil, mais qui commence à courir à partir de la naissance de la cause de l'action.
Donc, dans le... on déplace le point de départ. La naissance de la cause de
l'action, ça pouvait faire en sorte que le trois ans se calculait même
plusieurs années après l'entrée en vigueur de la... de la loi, mais... du
règlement, je veux dire, mais il reste que c'était trois ans comme
prescription.
Une voix : ...
M.
Cantwell (Philip) : Exact. On a aussi une nouvelle disposition avec
une obligation d'aviser les propriétaires concernés de modifications.
Des voix : ...
Mme Dufour : ...oui, peut-être juste
votre dernière phrase, s'il vous plaît.
M. Cantwell (Philip) : Ah! je
rappelais simplement qu'on a... on a aussi introduit une nouvelle... une nouvelle... on aurait une nouvelle disposition qui
obligerait la municipalité à aviser les propriétaires d'une modification
qui les concernerait. Mais ce n'est pas rétroactif, là.
Mme
Dufour : C'était ça, mon enjeu, c'est que, là, quelqu'un
qui ne sait pas, qui ne sait pas que son changement... qu'il y a eu un changement sur son terrain, là, à
partir de la sanction de cette loi-ci, ça va maintenant être trois ans à partir
du moment que la... que c'est entré, là...
bien, de la sanction de la loi, et donc ce n'est plus le même délai qu'avant,
là, pour ces gens-là, mais ils ne le savent pas, ils n'ont pas été
avisés. C'est ça, l'enjeu, qu'ils ne le savent pas.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Député de l'Acadie.
M. Morin :
C'est la raison pour laquelle je
vous posais la question tout à l'heure, parce que je veux m'assurer qu'il n'y
aura pas de gens qui vont être lésés. Déjà que votre guide est assez restrictif
et qu'il va s'appliquer aux tribunaux, je ne voudrais pas qu'en plus,
avec la modification du délai de prescription, il y ait des gens qui ne le
savent pas puis qu'à un moment donné ils se fassent dire, en plus, qu'un
recours possible est prescrit. Donc, ça peut arriver ou pas? Parce
qu'effectivement, présentement, il y a... il y a eu des modifications à des
règlements de zonage et il y a des actions qui ont été intentées bien après le
trois ans.
M. Cantwell
(Philip) : Bien, les personnes auront trois ans pour
s'informer à partir de la sanction de la loi. Et c'est sûr qu'elles ne
perdront pas leurs droits à l'intérieur de cette période de trois ans là.
M. Morin : Non, non, ça, j'en
conviens. Sauf que, si on réduit la période de temps puis si on réduit la période pour que la prescription joue, bien, à un
moment donné, il y a peut-être des gens qui vont se sentir lésés. Parce que,
là, ce n'est pas tout le monde qui suit les travaux de l'Assemblée nationale,
ça fait que je veux juste m'assurer qu'il n'y a pas
quelqu'un, à un moment donné, qui va vouloir contester son droit puis qui va se
faire dire : Bien, écoutez, ça a été réduit, c'est à trois ans, puis c'est
prescrit, puis bonjour. D'où ma question.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce que Mme la ministre va répondre?
Mme Laforest : Non, c'est très
bon, trois ans. On est d'accord.
Le
Président (M. Schneeberger) : OK. Bon, alors, est-ce qu'il y a d'autres
questions? Parce que, sinon, nous allons mettre l'article 54 aux
voix. Est-ce que l'article...
Mme Dufour : ...s'il vous
plaît.
Le Président (M. Schneeberger) : ...l'amendement
qui introduit l'article 54 est adopté? M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Caron (La
Pinière)?
Mme Caron : Abstention.
Le Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Abstention.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
L'amendement est adopté. Alors, prochain article... Oui?
M. Grandmont : Merci.
Moi, j'ai un... il est au Greffier, j'ai déjà une proposition d'amendement. Je
voulais juste avoir une orientation pour savoir quand le déposer.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
concerne...
M. Grandmont : Ça concerne...
en fait, il est nommé 24.1, en fait, là, c'est un nouvel article à introduire.
Mme Laforest : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui?
M. Grandmont :
...l'approche par blocs, là, on est allés un peu dans tous les sens, là. À
un moment donné... On a essayé de placer ça au meilleur moment, puis ça se
trouve à être la fin.
Le
Président (M. Schneeberger) : Bien, avec le consentement, on peut déposer un
amendement, il n'y a pas... il n'y a rien qui l'interdit.
Mme Laforest : Bien, est-ce
qu'on peut dire «pas de consentement»? C'est-tu vraiment important, ton
amendement? Oui? Est-ce qu'on peut suspendre, au moins pour voir si, dans la
loi, on applique déjà votre demande? Ce serait bon. On va suspendre.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
alors nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise à 17 h 42)
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, nous reprenons les travaux. Si j'ai bien
compris, le député de Taschereau va déposer un amendement.
M. Grandmont : Oui, parfait. Merci,
M. le Président. Donc, dans le fond, je vous propose l'amendement suivant,
d'insérer, après l'article 24 du projet de loi, l'article suivant :
24.1. L'article 204 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, d'un nouveau paragraphe :
«20° un immeuble compris dans une unité
d'évaluation inscrite au nom d'un organisme oeuvrant, en vertu de ses documents constitutifs, à la conservation des
milieux naturels à perpétuité, et qui est utilisé à des fins de conservation.»
Donc, l'objectif
étant de pouvoir donner aux organismes dont c'est la principale fonction, là,
donc, dans le... de leur donner les moyens, finalement, de conserver plus
facilement ces milieux naturels à perpétuité. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Merci. Alors, Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui. Alors, c'est déjà couvert à l'article qu'on a
déjà adopté, l'article 204, le paragraphe 19° : «Un
immeuble qui constitue une réserve naturelle reconnue en vertu de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel» est déjà exempté.
Puis il y a une chose aussi qui est importante à
dire : puis il y a un programme aussi, au ministère de l'Environnement,
pour ceux qui ne sont pas exemptés de la taxe foncière, il y a un programme également
pour des compensations ou des crédits quelconques. Alors, voilà, merci. Mais
merci de votre question.
M. Grandmont : Bien, l'objectif de
cet amendement-là visait justement, là, à s'assurer qu'on n'ait pas à refaire
des demandes à chaque trois ans au ministère de l'Environnement. Vous comprenez
que ces organismes-là sont... ont toujours un peu, là, une épée de Damoclès
au-dessus de la tête. Si jamais, au bout de trois ans, bien, pour une raison ou
une autre, le ministre ou la ministre de l'Environnement voulait ne plus
reconduire cette aide-là, bien, on mettrait
en péril la conservation d'un paquet de milieux... bien, les organismes, en
fait, d'abord, mais aussi les milieux qui sont protégés, par la suite.
Donc, je vous inviterais à passer le mot au
ministre de l'Environnement, s'assurer que ce programme-là soit... disons,
s'étire dans le temps puis que les organismes soient rassurés quant à la
possibilité qu'ils ont de faire leur travail comme il faut, toujours au regard,
là, des objectifs importants que nous nous sommes fixés, au Québec, de
préservation et de conservation de nos milieux naturels. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Laforest : Merci pour les recommandations.
Je vais aviser mon collègue. Est-ce que vous allez retirer votre amendement, M.
le député de Taschereau, à ce moment-ci, donc? C'est déjà inclus dans notre
projet de loi. Allez-vous retirer votre amendement?
M. Grandmont : Non, je demanderais
de voter, s'il vous plaît.
Mme Laforest : Ah!
Le Président (M. Schneeberger) : Vote
demandé? Parfait. Alors, nous allons procéder au vote par l'appel nominal.
Est-ce que l'amendement qui introduit l'article 224.1 est adopté?
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
Mme Laforest :
...
M. Grandmont : ...Mme la ministre.
Pour.
Le Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre. Désolée, là,
ce n'était vraiment pas...
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Contre.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Contre.
Le Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Contre.
Le Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Contre.
Le Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le
Président (M. Schneeberger) : Abstention. L'amendement est rejeté. Alors,
prochain article. Mme la ministre.
Mme Laforest : L'article... J'ai un
amendement, M. le Président. Les dispositions de la présente loi entrent en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), à
l'exception :
1°...
Le Président (M. Schneeberger) : ...je
voulais juste le préciser.
Mme Laforest : L'article 58 :
Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date
de la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° de
celles de l'article 1 et du paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, édicté par l'article 2 de la présente loi, qui
entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement
pris en application du paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 226.2
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme;
2° de celles de l'article 48, qui
entrent en vigueur le 1er janvier 2025.
Alors, ici, l'amendement est — l'article 58 :
1° remplacer le paragraphe 1° par les
suivants :
«1° de celles du paragraphe 2° de
l'article 1 et celles de l'article 2, en ce qu'elles édictent le
paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, qui entrent en
vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement pris en
application du paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 226.2 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme;
«1.1° de
celle de l'article 2.0.1, en ce qu'il édicte l'article 245.1 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, et des
articles 2.4 et 2.8, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui
suit de six mois celle de la sanction de la présente loi);
«1.2° de celles de l'article 3, qui entrent
en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement pris par le ministre des Affaires municipales, des
Régions et de l'Occupation du territoire en application du deuxième alinéa de
l'article 116.0.1 de la Loi sur les cités et villes, tel qu'édicté par
l'article 3 de la présente loi;
«1.3° de celles de
l'article 7, qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du
premier règlement pris par le ministre des Affaires municipales, des Régions et
de l'Occupation du territoire en application du deuxième alinéa de
l'article 269.1 du Code municipal du Québec, tel qu'édicté par
l'article 7 de la présente loi;
«1.4° de celles de
l'article 9.5, en ce qu'elles édictent l'article 84.5 de la Loi sur les
compétences municipales (chapitre C-47.1),
qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement
pris par le gouvernement en
application de l'article 84.5 de la Loi sur les compétences municipales,
tel qu'édicté par l'article 9.5 de la présente loi;
«1.5° de
celles de l'article 15, en ce qu'elles édictent les premier, deuxième,
troisième et, à l'égard d'un contrat d'acquisition [...] de location
[ou] de biens, huitième alinéas de l'article 305.0.1 de la Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités (chapitre E-2.2), qui entrent en vigueur à la date de
l'entrée en vigueur du premier règlement
pris par le ministère des Affaires municipales, des Régions [...] de
l'Occupation du territoire en application du deuxième alinéa de l'article 305.0.1 de la Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités, tel qu'édicté par
l'article 15 de la présente loi;
2° insérer,
dans le paragraphe 2° et après «celles», «du paragraphe 1°, du sous-paragraphe
a du paragraphe 2° et du paragraphe 3° de l'article 43 et de
celles».
Alors,
cet amendement modifie l'entrée en vigueur du projet de loi n° 39 afin de
tenir compte de certains amendements déjà adoptés auparavant. Merci, M.
le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci pour les commentaires très rapides. Alors, nous
allons... Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement de l'article 58?
Députée de La Pinière.
Mme Caron : Bien,
pourquoi on considère que c'est nécessaire d'avoir des dates différentes?
Mme Laforest :
Bien, ça dépend, parce qu'il y a
la Loi sur les cités et villes, la loi du Code municipal, la loi sur les référendums, donc il y a des ajustements avec
les lois. Aux Affaires municipales, il y a différentes lois, donc il faut
être en concordance et en cohérence avec l'entrée en vigueur.
Mme Caron : OK,
merci.
Mme
Laforest : Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Alors, est-ce que l'amendement de
l'article 58 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Est-ce que l'article 58, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, il n'y a plus d'autre article, alors à ce moment-là nous allons
passer à la... au niveau des dernières motions.
Alors, nous passons à
l'étude détaillée du titre du projet de loi. Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Je propose que la commission recommande la
numérotation du projet de loi amendé. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : ...
• (17 h 50) •
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté.
Remarques finales
Alors, nous en sommes
maintenant aux remarques finales. Alors, je laisse... je commencerais par le
député de Taschereau, s'il veut faire des remarques finales.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. Bien, d'abord, très heureux d'avoir pu participer à l'élaboration, à l'écriture de ce projet de loi
là. Je pense qu'on a des outils intéressants qui vont permettre de retrouver un certain équilibre dans ce qu'on percevait, de notre côté,
là, comme un déséquilibre des indemnités ou des demandes d'indemnité, qui
étaient particulièrement grandes, là, quand on parle des expropriations
déguisées. Sinon, pour le reste, je
pense qu'on a trouvé certains équilibres, un certain équilibre aussi, là, sur
d'autres moyens qu'on donne aux municipalités pour être capables de
pourvoir à leurs besoins fiscaux.
Cela dit, moi, je réitère quand même, encore une
fois, auprès de la ministre sur l'importance d'avoir un chantier, la mise en place d'un observatoire qui va nous permettre à la
fois de continuer à discuter de ces enjeux-là. Parce que le fond du problème de
l'impôt foncier comme principale source de revenus des municipalités n'a pas pu
être abordé, considérant le temps que nous avions. C'est un problème de
fond. J'espère que nous serons conviés à discuter cet enjeu-là avec Mme la ministre, et aussi de l'accompagner d'un
observatoire, tel qu'il nous a été proposé aussi, suggéré. Je pense
qu'on a besoin d'avoir la mise... la mise au jeu, en fait, d'un paquet de
données qui seraient à disponibilité, notamment,
des chaires de recherche, du milieu de la recherche de... du milieu
universitaire, pour nous accompagner aussi dans leur intelligence, dans leur interprétation de ce que donnent comme
résultats les différents moyens qu'on met en place comme législateurs.
Donc, là-dessus, je terminerais par des
remerciements, là, à Mme la ministre, aux collègues qui ont participé pendant
toutes ces heures à la rédaction de ce projet de loi là. Je remercie aussi tous
les... tout le personnel, là, qui... tous les experts qui sont venus répondre à
nos questions. Vous faites preuve de beaucoup de patience, des fois, et je vous
en remercie. Et je remercie aussi tout le personnel technique qui nous
permettent d'avoir... des gens qui nous permettent
d'avoir une diffusion, une retransmission, là, de ces... de ces débats que nous
faisons. Et puis, bien, M. le Président, je vous remercie aussi pour
votre présidence éclairée.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous passons maintenant du côté de l'opposition officielle.
Alors, je ne sais pas qui va prendre la parole. Députée de Mille-Îles? Oui.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le
Président. Bon, écoutez, c'est un projet de loi qu'on a échangé fortement. Je
l'avais dit d'emblée, c'est toujours un plaisir de pouvoir parler des
municipalités, de leurs enjeux.
C'est un projet de loi qui, au départ, avait
58 articles, il y a eu quand même 60 amendements de la ministre, donc
on... ça explique pourquoi ça a pris quand même un certain temps. Je dois dire
que c'étaient aussi des sujets quand même fort complexes. J'ai posé beaucoup de
questions, au début, sur les taxations différenciées par secteurs, et je peux
vous dire, j'ai reçu des messages de gens du municipal qui suivaient ça, qui
disaient : Merci, Mme Dufour, parce que c'est du chinois, on ne
comprend pas, et vous nous avez aidés à comprendre par vos questions. Alors,
pour moi, c'était du chinois, je posais des questions et je pense que, tu sais,
il fallait aller au bout. Je comprends qu'il y en a qui auraient voulu qu'il
soit adopté plus rapidement, mais c'est quand même un article... un projet de
loi qui est quand même substantiel, avec beaucoup d'articles. Je pense qu'on a
été dans les détails, il fallait le faire, parce que, dans certains cas, il y
avait... il y avait beaucoup d'éléments.
Je suis quand même satisfaite qu'il y ait eu
quand même plusieurs amendements que j'ai proposés qui ont été... qui ont été
intégrés. Peut-être un rappel qu'il y a une proposition de ma collègue d'étaler
les... de suspendre, dans le fond, les taux
d'intérêt pour l'étalement des droits de mutation, tant que c'est payé à
l'intérieur du délai. Il y a eu... aujourd'hui, on a ajouté des
dispositions pour un vérificateur général, pour prolonger le mandat jusqu'à
trois ans. C'était une demande de la ville de Gatineau, notamment.
Il y a eu des... un autre gain, aujourd'hui,
hausse substantielle des amendes pour les coupes d'arbres illégales, ça, c'est un bon gain pour les villes. Il y a eu
une autre journée où on a parlé, dans le fond... il y avait des dispositions
pour alléger, dans le fond... ou pour, disons, permettre à des élus ou des
fonctionnaires d'avoir des contrats avec la municipalité, ce qui était
interdit, normalement. On a réussi à faire changer, là, que maintenant ce soit
le commerce le plus près du conseil de ville, au lieu de 5 kilomètres, et
on a ajouté la location de biens au lieu de seulement l'acquisition de biens.
Il y a aussi les redevances de développement qui ont... qui sont encadrées par
règlement par la ministre, bien, on a réussi
à, au moins, demander qu'elle consulte les municipalités pour lesquelles elle
va établir... elle souhaite établir des règles spécifiques.
Il reste qu'il y a plusieurs éléments qui sont
toujours, en tout cas... qu'à mon avis le projet de loi n'a pas répondu encore.
On l'avait... bien, on a mentionné, les redevances de développement, c'est
quand même un enjeu, il faut le dire. Ça
pourrait être des pertes substantielles pour les municipalités qui estimaient à
600 millions de dollars les revenus
potentiels. Donc, dépendamment de l'encadrement qui viendra par règlement, ça
pourrait être des pertes substantielles.
Il y a
toujours l'enjeu des logements vacants sous-vacants... vacants sous-utilisés,
il y avait quand même plusieurs zones d'ombre. Et je pense qu'on aurait
souhaité aussi que... de pouvoir monter à 3 % cette taxe-là.
Ensuite, il y
a toute la question des terrains vagues desservis. On a discuté, mais, bon, on
pourrait se poser, en fait, la question sur la... ce qui justifie de
l'exempter pour les successions.
Par la suite, il y a vraiment un élément majeur
que je pense que les municipalités vont être très déçues, avec le projet de loi, c'est le fait qu'on n'a pas pu
faire adopter un amendement qu'on a proposé pour faire un taux différencié
selon la valeur des propriétés. C'était une
demande qui était clairement... bien, en fait, tous les groupes l'ont demandé. On a... elles ont gagné, les municipalités, le
taux différencié par secteurs, mais elles nous ont dit : Ça va être compliqué
à mettre en place, ça va être vraiment laborieux, alors que, par la valeur, ça
aurait été beaucoup plus simple. Mais, au moins, on a eu des... un amendement
pour permettre des mesures transitoires qui vont permettre de faire la taxation
différenciée par secteurs, avant la production d'un nouveau rôle d'évaluation.
Alors, ça, c'est un autre gain.
Évidemment, enchâsser dans
la loi le montant annuel équivalant à la croissance des revenus générés par un
point de TVQ — c'est complexe, mais c'est ça, les termes — ça,
c'est un grand gain pour les villes, et je pense qu'elles sont toutes
contentes aujourd'hui que le projet de loi va de l'avant pour cette raison-là,
notamment.
Et évidemment je dois mentionner que, comme on
l'a vu dans le projet de loi n° 31... quand même
moins, mais il y a eu beaucoup
d'amendements, dont certains qui vont au-delà, disons, du projet de loi
initial. On devait parler de fiscalité municipale et là on est venus
parler aujourd'hui d'expropriation déguisée, qui était quelque chose qui avait
été discuté dans un autre... complètement dans une autre commission. Et donc
mon collègue de l'Acadie a pu venir ici nous accompagner. Il avait entendu tous
les groupes à ce sujet-là, des groupes que nous, on n'a pas entendus. Et donc c'était... en tout cas, à mon avis, ce
n'était peut-être pas le moment de l'intégrer ici, ce n'était peut-être pas la
bonne commission. Il faut se poser des questions. C'était quand même
fort complexe, c'est pour ça qu'on a passé la journée là-dessus.
Donc, pour le reste, M. le Président, je
voudrais maintenant remercier, évidemment, les... mes collègues, en commençant par la députée de La Pinière qui m'a
accompagnée du début à la fin, contrairement à l'année passée ou la
session dernière, vous savez, Mme la ministre, où j'étais complètement toute
seule. Là, d'être accompagnée, ça m'a fait vraiment plaisir, c'était une aide
incommensurable. Et évidemment le député de l'Acadie, aujourd'hui. Et je vais souligner l'apport de l'opposition, de la deuxième
opposition. Et, bien entendu, je remercie la ministre pour son ouverture et
tous les gens qui ont répondu à mes multiples questions. Je sais, je sais, je
pose beaucoup de questions, mais à toutes les fois je pense qu'on a eu des échanges constructifs, alors... Et je
vous remercie, M. le Président, pour votre patience, aussi. Malgré quelques petits échanges plus
difficiles, à un certain moment, je pense que ça... ça va, ça a été de bon train,
malgré tout. Alors, sur ce, je conclus mes remarques. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci beaucoup. J'aimerais juste, peut-être, qu'on
puisse laisser la ministre aussi
quelques instants, parce qu'il reste deux minutes, puis je ne pense pas qu'on
ait tous envie de revenir à 19 h 30 pour le même dossier.
Alors, Mme la ministre.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Mais je vais y aller
rapidement, ne soyez pas inquiet, M. le Président. Alors, merci à tout le monde. Évidemment, en premier, je remercie mes
collègues préférés, Lac-Saint-Jean et Jonquière, de ma région. Alors,
merci d'être avec moi. On parlait souvent du projet de loi en dehors également.
Évidemment, Rivière-du-Loup, Côte-du-Sud, merci beaucoup, il y a plusieurs
enjeux qui vous touchent dans ce projet de loi, merci pour votre patience et vos commentaires. Député de Drummond—Bois-Francs, M. le Président, merci. Les collègues de Taschereau, que j'aime
bien travailler avec, également, des Mille-Îles, Acadie, La Pinière. De très
bons commentaires, la députée de La Pinière.
• (18 heures) •
Alors, évidemment, ce projet de loi là est
vraiment important parce qu'aujourd'hui il paraît peut-être simple, mais il est travaillé depuis cinq ans. La
fiscalité municipale allégée, la fiscalité municipale, c'était demandé depuis
le début. Donc, il y a des mesures vraiment importantes.
Ce qu'il est important de mentionner
également : c'est historique, ce qu'on a fait, on va s'en rappeler
toujours, tous les gens qui sont ici, c'est le point de croissance de TVQ dans
la loi, pour les municipalités. Écoutez, ce qu'on fait ici, ce qu'on a adopté,
c'est vraiment historique pour nos villes, nos municipalités.
Il y a le programme, également, qui est très
intéressant pour l'aide aux acheteurs, le programme d'accès à la propriété,
pour la possibilité que les villes l'offrent à leurs citoyens. C'est vraiment
intéressant, également.
Au niveau de la taxe de bienvenue, également,
c'est nouveau, c'est vraiment... je crois qu'on modernise la fiscalité municipale avec ces dispositions-ci. Il
y a la possibilité également des commerces de proximité avec les élus, pour
les aider dans leurs pratiques.
Écoutez,
tous... tous les pouvoirs en habitation qu'on a amenés, la taxe de logements...
des logements vacants, que ma collègue a discutée également, les pouvoirs
en habitation pour les MRC, donc évidemment on va pouvoir construire, encore
une fois, plus vite. Il y a plusieurs mesures, M. le Président, mais
honnêtement... On a même amené et on a
travaillé très, très rapidement pour encadrer l'Office de consultation publique
de Montréal. Ce n'est pas rien. On l'a fait ici avec neuf articles ou
10 articles nouveaux. Alors, c'est fait, maintenant. Et même au niveau du vérificateur général, vérificatrice générale, le
renouvellement qui va passer, si c'est demandé par la ville, de 7 à
10 ans.
Donc,
évidemment, je suis... je suis très, très rapide dans mes commentaires parce
que j'ai hâte de... comme vous, de terminer ce projet de loi là. Mais je
remercie les équipes de mes collègues, de l'autre côté. On a fait plusieurs
projets de loi avec vous. D'ailleurs, je vous remercie, vous êtes très
patients. Et les équipes du ministère des Affaires municipales, toujours un
plaisir. Écoutez, j'ai la chance, puis je le remercie... Ça fait cinq ans que
je suis avec les Affaires municipales, alors parfois il y a des petits fous
rires, mais ne prenez pas ça personnel, c'est juste que ça fait cinq ans, parfois, qu'on s'échange, qu'on discute,
qu'on s'obstine, qu'on n'est pas d'accord, qu'on se chicane, alors parfois,
quand on voyait passer des articles ici, on se disait : Oh! celui-là, on a
eu de la misère, mais on a réussi.
Alors, évidemment, d'avoir le point de
croissance, je le répète, dans la loi, présentement, c'est historique. Alors, je le dis ici, Québec, Montréal, l'UMQ, la
FQM, voyez tous les efforts qu'on fait pour vous accompagner. Mais maintenant
c'est à vous d'accompagner vos citoyens, vos entreprises, parce qu'on vous a
donné les pouvoirs. Ce n'est pas toujours de
la faute du gouvernement. Alors, maintenant vous avez de belles responsabilités
et dans tout... et dans le respect des citoyens et des entreprises.
Merci à tous mes collègues
qui sont ici, merci mille fois. Je vois Agnès, de l'autre côté. Merci. Tu dois
être heureuse. Et merci à l'équipe des
Affaires municipales. Me Cantwell, merci. Me Veilleux, merci. Erica, elle est
partie, une des meilleures, merci. Merci à tout le monde. Voilà.
6 h 03.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup.
Alors, étant donné que la commission a accompli
son mandat, alors nous suspendons les travaux jusqu'à 19 heures, où la
commission poursuivra les études détaillées pour le projet de loi n° 31.
Alors, à tout à l'heure.
(Fin de la séance à 18 h 03)