Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
43rd Legislature, 2nd Session
(début : September 30, 2025)
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Tuesday, October 7, 2025
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Vol. 48 N° 3
Special consultations and public hearings on Bill 104, Act to amend various provisions in particular to follow up on certain requests from the municipal sector
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10 h (version non révisée)
(Dix heures huit minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon matin à tous. Alors, ayant le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'aménagement du territoire ouverte. Juste peut-être vérifier, vos téléphones,
si les sonneries sont bien fermées.
Alors, je rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre les consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi n° 104, Loi modifiant diverses dispositions
afin notamment de donner suite à certaines demandes du milieu municipal.
Est-ce que nous avons des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Gagnon (Jonquière) est remplacé par Mme Poulet
(Laporte), et M. Ciccone (Marquette), par Mme Dufour (Mille-Îles).
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, ce matin, nous recevons la Corporation des officiers
municipaux en bâtiment et environnement du Québec, la Table des préfets et élus
de la couronne nord et la Table des préfets et élus de la couronne sud. Alors,
bonjour à vous, au niveau... les représentants de la Corporation des officiers
municipaux en bâtiment et en environnement du Québec. Alors, comme je vous l'avais
dit préalablement, je vous laisse vous présenter, et vous avez 10 minutes pour
faire votre présentation.
Mme Rondeau (Janie) : Merci, M.
le Président. Mme la ministre, Mmes et MM. les députés, je tiens à vous
remercier de nous permettre de commenter le projet de loi n° 104, qui
était tant attendu par nos membres. Je me présente, Janie Rondeau, conseillère
en urbanisme et à la réglementation pour la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu...
Mme Rondeau (Janie) : ...présidente
de la Corporation des officiers municipaux en bâtiment et en environnement du
Québec que je nommerai pour la suite, COMBEQ, pour simplifier les choses. Je
suis accompagnée de M. Dany Marcil, directeur général de la corporation.
La COMBEQ est un organisme à but non
lucratif voué au développement et au soutien de près de 1 500 membres
de partout au Québec, par le biais de formations reconnues et de services
exclusifs. Nos membres sont présents dans tous les types d'organisations, soit
allant des plus grandes villes aux plus petites municipalités. La COMBEQ
collabore aussi étroitement avec plusieurs organisations du milieu municipal et
gouvernemental.
Nous souhaitons soulever certains enjeux
et proposer des solutions, particulièrement en ce qui a trait à la nomination
par le conseil municipal de toute municipalité d'au moins un officier municipal
en bâtiment, en environnement et en urbanisme. Nous sommes vraiment
enthousiastes d'être présents ici ce matin, considérant que mes prédécesseurs
ont porté cette demande depuis 2016 auprès des différentes instances, et c'est
maintenant à mon tour de le faire.
• (10 h 10) •
Le premier enjeu que nous souhaitons
soulever est que les articles 7 et 11, proposés par le projet de loi,
mentionnent que les responsabilités dévolues à cet officier peuvent comprendre
celle de délivrer les autorisations requises en vertu de la réglementation
applicable. Nous proposons que l'article prévoie d'emblée que l'officier soit
responsable de délivrer les autorisations requises. Cela permettrait
d'uniformiser la situation entre les municipalités au Québec et de simplifier
la compréhension du public qui saurait à qui s'adresser pour leur demande
d'autorisation. Actuellement, la personne responsable de délivrer les
autorisations se nomme inspecteur municipal, inspecteur en bâtiment, préposé au
permis, officier municipal. Bref, il y a plusieurs appellations.
Nous croyons aussi qu'il serait opportun
d'indiquer que l'officier est autorisé à émettre les constats d'infraction en
lien avec la réglementation applicable. En effet, certaines réglementations
municipales ne stipulent pas qui est autorisé à délivrer les constats d'infraction.
Donc, si la résolution d'embauche ne précise pas les pouvoirs de l'employé
engagé et qu'il émet tout de même des constats d'infraction, la municipalité
s'expose à des pertes financières importantes en engageant des poursuites par
le biais d'un employé qui n'est pas autorisé à le faire.
De plus, afin d'éviter toute confusion en
lien avec les articles 119 et 120 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, qui fait référence aux fonctionnaires responsables de la
délivrance des permis certificats, nous proposons de remplacer ce terme par le
titre qui sera intégré au projet de loi.
Justement, par rapport aux titres intégrés
dans le projet de loi, nous proposons de retirer le terme «en urbanisme» et de
conserver uniquement le titre «d'officier municipal en bâtiment et en
environnement». D'abord, le terme «urbanisme» est utilisé davantage pour les
personnes responsables de la planification et de l'aménagement du territoire
dans les milieux municipaux et pourrait aussi entraîner une confusion avec les
membres de l'Ordre des urbanistes du Québec. De plus, nous croyons que les
termes «bâtiment et environnement» reflètent bien les connaissances, les
qualifications et les compétences des officiers municipaux et décrivent bien
leur rôle.
La notion de «bâtiment» réfère aux
immeubles, la construction à l'usage, la rénovation ou la modification des
bâtiments. Celle «d'environnement» réfère aux installations septiques, aux
ouvrages de prélèvements d'eau potable, aux nuisances ou aux cours d'eau. Ce
titre permet aussi de mieux différencier les inspecteurs en bâtiment qui
réalisent les inspections et évaluations en vue d'une transaction mobilière des
employés municipaux qui appliquent la réglementation.
Le troisième enjeu que la COMBEQ souhaite
soulever la création d'un poste d'adjoint qui entraînerait inévitablement une
hiérarchisation au sein de l'organisation municipale. En pratique, tous ceux
qui appliquent la réglementation municipale au sens des articles 119 et
120 de la LAU sont sur un pied d'égalité. La législation ferait donc supposer
différents niveaux de compétence et une confusion quant à leur rôle précis
pouvant même miner leur autorité. Comme la majorité des municipalités au Québec
n'emploient qu'un seul OMDE, voire même une seule personne à temps partiel,
vous comprendrez que la COMBEQ se questionne sur l'objectif recherché
justifiant l'instauration du poste d'adjoint. Nous proposons donc de retirer
les éléments qui font référence à l'adjoint de l'OMDE et de laisser le loisir
aux municipalités de nommer le nombre d'OMDE nécessaire à leurs besoins.
Le dernier enjeu que la COMBEQ souhaite
soulever est les craintes dans le milieu municipal. Selon certains, les
changements envisagés pourraient impliquer des augmentations salariales ou de
conditions de travail et seraient même difficilement gérables avec les
conventions collectives actuelles. Nous sommes d'avis qu'en conservant la
dénomination d'OMDE sans l'ajout «d'en urbanisme» vient justement se rattacher
aux situations actuelles sans changer le spectre professionnel. Les tâches
réalisées les fonctions seraient identiques, et si la convention collective ou
l'entente de travail...
Mme Rondeau (Janie) : ...ne
spécifie pas la classe d'emploi avec le titre d'OMBE. Il y aurait lieu
simplement de changer le titre.
Cela s'inscrit dans la même lignée que le
remplacement du terme «secrétaire-trésorier» par «greffier trésorier» il y a
quelques années. Le terme a été remplacé afin de mieux représenter les rôles et
responsabilités de la personne et pour une question de valorisation.
L'appellation d'OMBE vise à faire reconnaître dans la législation la
spécialisation ainsi que le niveau de connaissance, de qualification et de
compétence de la profession, notamment pour favoriser la confiance des
administrés envers eux.
En terminant, les OMBE que je représente
sont également essoufflés par l'augmentation de la charge administrative qui
incombe aux municipalités depuis quelques années. Je pense ici par exemple à
l'application du Règlement sur la sécurité des piscines résidentielles ou à
l'entrée en vigueur du nouveau cadre permanent pour la gestion des milieux
hydriques ou son prédécesseur, le régime transitoire. Les tâches sont
complexes, elles demandent une expertise de plus en plus poussée, et les
erreurs peuvent parfois se calculer en plusieurs milliers de dollars. La
reconnaissance d'un titre est un geste essentiel afin de valoriser une des
professions les plus difficiles du monde municipal, mais aussi une profession
indispensable au développement du... au développement durable et harmonieux de
nos communautés.
Nous vous remercions de votre attention et
de votre considération à l'égard de cette demande soutenue par près de
1 500 membres de notre corporation.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
avez terminé?
Mme Rondeau (Janie) : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, merci, Mme Rondeau, pour votre présentation. Nous débutons une période
d'échange avec Mme la ministre pour un temps total de 16 minutes
30 s.
Mme Guilbault :Merci beaucoup, M. le Président. Salutations à vous, à
votre équipe, à tous mes collègues. Salutations à nos équipes respectives, un
peu partout, évidemment, aux gens de l'audiovisuel, sans qui les centaines de
milliers de Québécois ne pourraient pas être à l'écoute présentement pour cette
commission, donc. Et merci à vous, Mme Rondeau, M., d'être ici avec nous en
personne ce matin. Très, très apprécié. Sans doute que les mardis sont chargés
pour vous aussi, donc très apprécié que vous preniez le temps de venir nous
rencontrer et nous éclairer sur la corporation. Parce que... parce que, c'est
ça, c'est quand même... vous êtes des partenaires très, très importants.
Au-delà du projet de loi qui nous occupe aujourd'hui, vous l'avez nommé
notamment, un sujet qui nous a occupés aussi dernièrement beaucoup, c'est les
piscines, mais aussi plus généralement, là, tout le travail qui se fait dans
nos 1 100, 1 200 municipalités au Québec. Donc, merci beaucoup
d'être présents ici ce matin.
L'article auquel vous faites référence,
l'article sept, essentiellement, là, c'est celui qui est l'objet de votre
intérêt dans le projet de loi. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de
regarder un petit peu d'autres mémoires qui ont été déposés ou de regarder
certaines présentations qui nous ont été faites la semaine dernière et qui
n'ont pas toutes abordé cet aspect-là, là. Mais il y en a certains qui l'ont
abordé un peu sous le thème d'un ajout d'une contrainte, d'un ajout d'une
lourdeur, entre guillemets, dans la mesure où les municipalités soit, des fois,
on a déjà une personne qui est qualifiée en urbanisme ou en environnement, sans
pour autant que ce soit une obligation dans une loi, certains n'en ont
peut-être pas, des plus petites municipalités, souvent, qui ont peut-être moins
de ressources, n'en ont peut-être pas. Donc, de venir ajouter une contrainte,
ça peut aller... ça peut être, comment dire, contre-intuitif par rapport au
discours puis aux revendications qu'on a beaucoup de la part des municipalités
de réduire les contraintes, de réduire les charges, de réduire les obligations,
de réduire les réglementations, etc. Donc, il y a... il y a ces éléments-là
qu'on a entendus.
Évidemment, vous, vous êtes un... vous
êtes plus dans la position inverse. Donc, peut-être juste nous éclairer, pour
le bien de tous ceux qui écoutent. Vous représentez environ
1 400 personnes. Donc, sur l'ensemble du bassin de main-d'oeuvre qui
est concerné, là, c'est-à-dire des officiers municipaux, environnement et
urbanisme, vous représentez environ quel pourcentage? Est-ce que c'est une
donnée que vous avez, quel pourcentage du bassin total au Québec et ce que la
corporation représente?
M. Marcil (Dany) : Oui. Bien,
c'est sûr que c'est un chiffre qui est difficile à cibler, surtout dans les
dernières années, avec les départs à la retraite, avec toutes les ententes
intermunicipales qui se font, des ententes avec, des fois, des MRC, avec des...
Il y a le phénomène aussi de firmes d'urbanisme, d'inspection municipale aussi,
qui a vu le jour... bien, pas «qui a vu le jour», ça existait, mais qui a pris
de l'ampleur aussi dernièrement. Ça fait que c'est sûr qu'avec ce... ce
chiffre-là, il est plus difficile à calculer vraiment le nombre exact de
personnes qu'on va couvrir. Mais c'est sûr qu'on couvre plus de
600 municipalités au Québec. Par contre, dans ce cas-ci, tu sais, on...
Une MRC va être membre, par exemple, de notre corporation, mais la MRC peut
desservir, par exemple... Un de nos vice-présidents dessert huit municipalités
dans sa MRC. Mais, par contre, nous, ça compte pour une personne. Mais, ça,
c'est un petit enjeu technique, là, avec nos données.
Mme Rondeau (Janie) : Finalement,
c'est difficile à dire.
Mme Guilbault :Donc, oui... oui, bien, c'est...
Mme Guilbault :...oui, bien, c'est ça, en fait, c'est difficile d'avoir le
dénominateur. Vous avez le numérateur, mais pas nécessairement le dénominateur
pour... pour avoir...
Mme Rondeau (Janie) : Non,
c'est ça.
M. Marcil (Dany) : ...aux six
mois.
Mme Guilbault :C'est ça. C'est ça, exactement. Donc, est-ce que... Puis,
quand on dit, tu sais, officiers municipaux bâtiment, environnement, quel genre
de formation... En fait, qu'est-ce qui fait qu'on peut être membre de votre
corporation? Quel genre de formation ont les professionnels que vous
chapeautez?
Mme Rondeau (Janie) : Bien,
en fait, ça ne prend pas une formation pour faire être membre de la
corporation. Ça prend une formation pour être employé dans une municipalité,
évidemment. Pour faire l'emploi d'officier municipal en bâtiment, en
environnement, la plupart du temps, les gens sont soit techniciens en
aménagement, en urbanisme, qui ont le bac, aussi, en urbanisme souvent,
techniciens en architecture aussi souvent. Donc, c'est différentes, finalement,
formations qui mènent à cet emploi-là, là.
• (10 h 20) •
M. Marcil (Dany) : Il y a
l'attestation collégiale aussi qui est offerte, là, pour les gens qui
voudraient se diriger vers ce domaine-là, mais il y a aussi des gens,
carrément, qui peuvent avoir une maîtrise, il y a des gens... bien, on le voit
peut-être de moins en moins vu que la tâche s'est complexifiée avec le temps,
mais des gens qui n'ont pas nécessairement une formation qui vont apprendre en
arrivant. Je vous dirais que ces gens-là prennent les bouchées doubles, ils
peuvent y arriver avec un support, bien, de la corporation de collègues, de
municipalités voisines. Mais, de gens qui n'ont pas de formation, qui
n'arrivent avec aucune connaissance municipale, on n'en voit vraiment plus
beaucoup de nos jours, là, comparé à ce qu'on pouvait voir il y a 15 ou
20 ans, disons.
Mme Guilbault :Donc, en fait, est-ce que le principe, c'est... Dans le
fond, les municipalités engagent des gens, et ils ont leurs propres critères,
que ce soit un bac, une attestation ou... en tout cas, ils font la dotation de
leur poste, ils embauchent en fonction des critères, et, à partir du moment où
quelqu'un devient un employé municipal dans les domaines en question... peut
être membre de votre corporation. Ce n'est pas, de base, on est membre de la
corporation et les municipalités peuvent venir comme un peu un ordre
professionnel. Ce n'est pas comme ça, ça fonctionne à l'inverse, dans le fond.
Mme Rondeau (Janie) : Oui,
absolument.
Mme Guilbault :OK. Parfait.
Mme Rondeau (Janie) : Pour
être un employé actif dans une municipalité, il faut être membre.
Mme Guilbault :Parce que... En fait, une autre chose qu'on entend aussi,
c'est la difficulté... Une des choses que nous évoquent les municipalités,
entre autres la FQM, la Fédération québécoise des municipalités, qui sont
venus, d'ailleurs, en commission la semaine dernière, puis dans les discussions
qu'on a, c'est des fois la difficulté de recruter puis de trouver de la main-d'oeuvre
pas seulement dans le domaine qui vous occupe, mais en général. Donc, cette
difficulté-là, des fois, de recruter dans certains domaines qui peuvent être
ceux-là, comment est-ce qu'on concilie cette difficulté-là qu'ils vivent déjà
avec aussi, comme je vous disais, là, l'argument plus général d'ajouter des
nouvelles contraintes, d'ajouter de la lourdeur dans leur vie avec vous, votre
demande qui viendrait, finalement, formaliser la contrainte ou, en tout cas,
formaliser l'exigence de recourir à un OMBE, comme vous les appelez, tu sais,
toujours en se plaçant du point de vue de la petite municipalité, mais même de
la grande, là, mais, vous savez, les petites, tu sais, vous savez, la réalité
est très différente dans une petite versus une grande, qui a ses propres
directions d'urbanisme puis sa propre direction de l'aménagement, etc., comment
est-ce qu'on concilie ça, la réalité de la vraie vie de ces gens-là, avec le
fait d'ajouter une contrainte formelle dans une loi?
Mme Rondeau (Janie) : Bien,
pour ma part, tu sais, lors de l'embauche d'un employé municipal, il faut qu'on
passe une résolution, il faut qu'on adopte une résolution de toute façon pour
le nommer. Donc, qu'on le nomme par un titre qui est dans une loi ou par le
titre qu'on aura choisi de lui donner, il n'y a pas de contrainte
supplémentaire, là, à mon humble avis, à moi, là, parce que, tu sais, le projet
de loi, avec les éléments qu'on vous demande d'intégrer, ça n'est pas une
contrainte supplémentaire avec ce qu'il y a présentement, là.
Mme Guilbault :Donc, quelle serait l'utilité de l'ajouter dans la loi si
ça... Tu sais, j'essaie juste... Comprenez-moi bien, je veux juste comprendre,
dans le fond, concrètement, la différence de ce que ça changerait pour vous
dans la mesure où, vous, à partir du moment où la municipalité embauche
quelqu'un, il peut devenir membre de votre corporation. Ça fait que ce n'est
pas... Ce n'est pas une posture où vous dites : Nous, on a un certain
nombre de membres puis on veut essayer de promouvoir leur embauche par des
municipalités en exigeant... en exigeant le recours à un certain titre. Tu
sais, dans la mesure où c'est l'inverse, comme vous dites, quelles que soient
les ressources que les gens embauchent dans les municipalités, ils deviennent
des officiers municipaux en bâtiment ou en environnement puis, automatiquement,
ils peuvent être dans votre corporation. Alors, j'essaie de comprendre un peu
la dynamique.
M. Marcil (Dany) : Bien, dans
le fond, nous, ce qu'on recherche, c'est vraiment plus la valorisation dans le
sens qu'on se dit, c'est que toutes les municipalités ont besoin de quelqu'un
pour l'application des règlements, délivrance des permis, les constats
d'infraction, tout ça. Donc, c'est déjà...
M. Marcil (Dany) : ...une
contrainte, si je peux dire, là, que les municipalités ont déjà, sauf qu'à la
place de dire que l'inspecteur municipal peut appliquer tel, tel, tel
règlement, on souhaite que ce soit l'officier municipal qui applique tel, tel
règlement.
Puis nous, ce qu'on promouvoit beaucoup,
c'est au niveau de la valorisation de cette tâche. Dans le fond, oui, les
enjeux de recrutement nous préoccupent beaucoup, parce qu'on le sait qu'il y a
eu beaucoup de remplacements, c'est difficile, puis former ces personnes-là qui
vont apprendre la réglementation provinciale, municipale, qui vont pouvoir
l'appliquer, ça prend du temps, ça prend de l'énergie, c'est des ressources
pour les municipalités. Donc, ce qu'on essaie... c'est un travail qu'on essaie,
la corporation, de faire pour que les gens qui viennent dans ce métier-là le
choisissent, se sentent valorisés dans leur travail, qu'ils vont pouvoir
ensuite, dire : OK, j'ai envie de continuer, et non, après un an ou deux,
dire : Ouf! je suis essoufflé, je vais aller voir qu'est-ce que je peux
faire ailleurs.
Donc, il n'y a pas... évidemment, il n'y a
pas d'obligation, là, comme on se l'est dit... je voulais juste être certain...
il n'y a pas d'obligation à devenir membre de la COMBEQ, là, c'est vraiment...
nous, c'est volontaire. Donc, si la personne trouve qu'on offre un bon service,
veut suivre des formations, ou... puis même... on offre quand même certains
éléments d'information via nos sites Web, nos communications, où que les gens
n'ont même pas besoin d'être membres. Mais on est vraiment dans une démarche de
valorisation de ce travail là pour essayer, justement, d'attirer les gens et de
les maintenir dans le monde municipal, aussi, par la suite, là.
Mme Guilbault :Puis... bien, justement, je trouve ça intéressant. Dans le
fond, être membre de la corporation, qu'est-ce que ça amène comme valeur
ajoutée? Vous parlez d'une formation. Bien, évidemment, il y a une confrérie,
là. Tu sais, des fois d'avoir un regroupement professionnel, ça amène une
osmose qui est, généralement, salutaire pour le client puis, ultimement, le
citoyen. Mais quel genre de services ou de...
M. Marcil (Dany) : Oui, bien,
on est...
Mme Guilbault :...d'activités parallèles vous avez?
M. Marcil (Dany) : Oui, bien,
tout à fait. Comme vous le dites, là, au niveau... bien, c'est beaucoup la
formation, je dirais. Formation et information, c'est le nerf de la guerre, là,
pour la profession d'OMBE. Donc, les gens viennent beaucoup à nos formations,
ils sont très assidus aussi. Une nouvelle réglementation, ils vont venir nous
voir. C'est sûr qu'en étant membre on sauve des coûts, là. Bon, ça, c'est le
fonctionnement de beaucoup d'organismes. On offre aussi des consultations pour
nos membres pour s'orienter dans une situation un petit peu plus difficile. Ils
ont une situation où ils ne savent pas comment s'orienter, ils ont besoin de
conseils, donc ils peuvent venir gratuitement, là, chercher des conseils, une
orientation avec la COMBEQ. Sinon, c'est sûr que c'est la force du réseau,
hein, essayer de trouver des pairs qui peuvent nous aider dans des situations
un peu plus difficiles, de pouvoir avoir un réseau de gens autour de nous, des
municipalités voisines, ou, des fois, juste d'avoir une oreille pas très loin,
là, qui peuvent... des oreilles qui peuvent nous écouter, nous entendre,
échanger un petit peu puis nous dire : Aïe! ça va bien aller, puis
continue ton travail, tu l'as fait comme il faut. Donc, c'est un peu ça, la
force du réseau, les... grosso modo, là, le congrès annuel, réseautage,
formation, toujours... un peu ça. Voilà.
Mme Guilbault :Puis est-ce que... Je crois que j'ai une collègue qui va
avoir une question pour vous, donc je ne veux pas prendre tout le temps. Je
vous pose une dernière question : Est-ce que vous pensez qu'avoir une... c'est-à-dire,
avoir un article dans la loi qui suggérerait l'embauche de l'OMBE sans le
prescrire, est-ce que vous pensez que ça pourrait être une voie de passage
intéressante entre le statu quo et la contrainte formelle, qui, comme je vous
dis, suscite quand même des questionnements, voire des objections dans d'autres
groupes?
M. Marcil (Dany) : Donc,
bien, c'est sûr qu'un conseil municipal qui peut nommer un OMBE, je crois
que... je ne veux pas parler pour Mme la Présidente, mais on doute, là, qu'il
va y avoir beaucoup là, de municipalités qui vont dire : OK, on y va, on y
va, comme... dans ce sens-là. Nous, notre point, c'est que chacune des
municipalités doit avoir quelqu'un, de toute façon, qui applique la
réglementation municipale. Donc, le «peut» qui se transforme en «doit», bien,
on... tu sais, on le voit déjà... ça prend quelqu'un qui va le faire, de toute
façon. Comme notre présidente l'expliquait tout à l'heure, là, il y a déjà une
résolution qui est faite pour parler de cette personne-là, pour qu'elle soit,
là... pour que ce soit tous... le cadre soit réglementaire, que ce soit comme
il faut, que ce soit fait dans les bonnes façons, là. Donc, il y a déjà une
résolution qui est faite à la municipalité. Donc, c'est pour ça que l'on ne
voit pas, là, que le «peut» serait gagnant, et on ne voyait pas que le «doit»
nous donnait une contrainte supplémentaire, vu que c'est déjà un peu ce qui se
fait.
Mme Rondeau (Janie) : Tu sais,
j'ajouterais peut-être aussi... Tu sais, le «doit» est... laisse une
possibilité aussi, parce que les municipalités peuvent faire des ententes entre
eux, donc ce n'est pas nécessaire d'avoir son employé à eux, ils peuvent le
partager entre municipalités ou avec une entente avec la MRC. La loi le prévoit
déjà, ça. Donc, c'est possible, quand même, d'avoir cette ouverture-là pour...
actuellement, avec, déjà, comment c'est rédigé dans les lois, là.
Mme Guilbault :Parfait, merci. Je vais céder la parole à ma collègue de
Laporte, mais merci beaucoup pour les éclaircissements.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Laporte, vous avez trois minutes.
Mme Poulet : Bonjour.
Bonjour, tout le monde. Merci d'être présents, à vous deux. J'aimerais ça...
c'est-tu possible de nous détailler sommairement les responsabilités... les
tâches et responsabilités des fonctionnaires qui pourraient être appelés...
Mme Poulet : ...apporter ce
titre là, vous parliez tantôt d'une démarche de valorisation. Vous parlez aussi
de ce qui pourrait avoir des situations difficiles au niveau de son encadrement
aussi, comment ça pourrait être... tout ça, se conjuguer, puis ça peut être
intéressant pour les fonctionnaires d'occuper cette tâche-là.
Mme Rondeau (Janie) : Bon, un
peu complexe comme question, parce que, dans le fond, il y a 1 100,
1 200 municipalités au Québec, bien, il y a probablement
1 000 façons de faire dans les municipalités. Dans le fond, les
tâches les plus communes, je dirais, c'est, en effet, la délivrance des permis,
évidemment, recevoir les citoyens, donner l'information sur toute la
réglementation et gérer les plaintes, la plupart du temps. Gérer les nuisances,
etc., tout le côté aussi réglementation discrétionnaire, si la municipalité a
des règlements discrétionnaires, la plupart du temps, c'est cet officier-là
aussi qui cumule les informations pour les transmettre au Comité consultatif
d'urbanisme et ensuite au conseil municipal. Donc, ils ont différentes tâches,
dépendamment c'est quoi, le milieu, des fois, des tâches aussi du côté
environnement, avec les permis sur les installations septiques, le captage des
eaux souterraines. Bon, ça c'est l'ancienne façon de le dire, mais c'est
prélèvement des eaux maintenant, mais, bon. Donc, c'est très, très varié, je
dirais, d'une municipalité à l'autre, dépendamment c'est quoi les mandats qui
sont donnés à cette personne-là.
• (10 h 30) •
Mme Poulet : Ce serait quoi,
une situation difficile pour vous?
Mme Rondeau (Janie) : Bien,
une situation difficile, c'est souvent les situations d'infraction avec les
citoyens, une situation d'infraction qui se déroule et que l'employé a besoin
d'appui pour pouvoir gérer le dossier finalement ou simplement... As-tu une
autre idée, Dany?
M. Marcil (Dany) : Bien,
peut-être l'indépendance de la fonction... C'est peut-être un peu
l'indépendance de la fonction par rapport aux politiques où, des fois, l'OMBE
est appelé à respecter qu'est-ce qui est écrit dans le règlement. Donc, on ne
peut pas dépasser, c'est ce qui est écrit carrément. Donc, des fois, la
personne, la municipalité, l'entrepreneur peut avoir un superbeau projet, mais
il faut s'assurer de respecter qu'est-ce ce qui est écrit. On ne peut pas
dépasser non plus.
Le Président (M. Schneeberger) :
Députée d'Argenteuil, 50 secondes.
Mme Grondin : Donc, si j'ai
bien compris, vous êtes en faveur du fait qu'on oblige les municipalités à
désigner un fonctionnaire. Puis ceux qui disent que ça peut être difficile,
dans le fond, c'est qu'il y a d'autres solutions, soit des regroupements, soit
la MRC qui devient... qu'il y a un fonctionnaire désigné régional. Par contre,
vous souhaitez qu'on définisse clairement le terme. C'est ça? Parce
qu'actuellement c'est des fonctionnaires désignés, mais là qu'il y ait un titre
attitré avec des tâches précises? Parce que vous disiez à ma collègue que ce
n'est pas toujours facile. Il y a peut-être 1 000 façons de faire.
Donc là, ça serait des tâches plus précises?
Mme Rondeau (Janie) : Bien, en
fait, le projet de loi, actuellement, mentionne que, parmi les tâches, il peut
y avoir celle de délivrer les autorisations requises en vertu de la
réglementation. Nous, ce qu'on demandait, pour faire le lien avec
119 point... et 120 de la LAU, c'est qu'ils doivent avoir ces tâches-là
parmi celles qu'ils peuvent faire.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Nous allons maintenant du côté de l'opposition officielle, et
j'entends la députée de Vaudreuil pour deux minutes 23 s.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Alors, bonjour. Bonjour à tous les collègues, bonjour. Merci d'être
ici. Merci pour la présentation et pour votre mémoire. Moi, je dirais que...
D'emblée, je sentais qu'il y avait un malaise avec le mot «urbanisme». Pouvez-vous
peut-être juste élaborer un petit peu le malaise avec le mot «urbanisme»? Puis
ça semble être quand même un consensus dans le monde municipal, dès qu'on met
«urbanisme», il semble y avoir des réticences.
Mme Rondeau (Janie) : Dans le
fond, je l'ai un peu mentionné dans le texte que j'ai mentionné, il y a deux...
il y a comme deux éléments, finalement. «Urbanisme», dans les
municipalités, actuellement, ça fait surtout référence aux gens qui font la
planification, qui écrivent la réglementation, et tout ça. Et on craint aussi
une confusion, peut-être, avec les membres de l'Ordre des urbanistes du Québec.
Donc, il y a quand même un ordre qui est qui porte ce nom-là. Nous, on ne
prétendait pas que tous les employés municipaux, des officiers municipaux soient
des urbanistes. Donc, on ne veut pas non plus qu'il y ait une confusion pour
eux.
Mme Nichols : Et ça explique
entre autres, là, le retrait du mot «urbanisme». Ça serait «officier municipal
en bâtiment et en environnement». Dans le fond, ce que je comprends, là, c'est
que... pour avoir répondu, là, aux différentes questions de la ministre et des
collègues, ce que je comprends, c'est que vous voulez regrouper sous un titre
plusieurs tâches, plusieurs différentes tâches...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Nichols : ...puis vous l'avez
mentionné aussi dans votre mémoire. Bien, moi, j'ai deux enjeux. Un, je me
demande quel est l'avantage, tu sais, quel est l'avantage principal de donner
un titre puis de regrouper plein de tâches sous ce titre-là, puis vous l'avez
mentionné aussi, là, il y a des craintes du milieu, puis les craintes du milieu
sont légitimes, là, je dirais, qu'on parle des... peut-être des salaires,
est-ce que les gens vont avoir les compétences pour aller là, est-ce que les
gens vont vouloir avoir une augmentation de salaire... que les petites
municipalités, il y a peut-être ici un enjeu. Mais ce serait quoi, selon vous,
là, l'avantage principal de s'en ... de regrouper tout ce monde-là sous un seul
titre?
M. Marcil (Dany) : Bien, c'est
certain que nous, on y va... c'est vraiment sur la valorisation de ce
travail-là, tu sais. C'est difficile. Il y a aussi un mélange parfois, dans
le... qu'est-ce que cette personne-là va faire, tu sais. Ma collègue parlait
de... au niveau de l'urbanisme, tout à l'heure, mais il y a une confusion
aussi, des fois, sur l'inspecteur en bâtiment, préachat, donc, c'est fréquent,
là, même, à la COMBEQ, des fois, on a des appels de gens du public, là, qui se
questionnent sur... Bien non, c'est ça, il faut leur expliquer : Non, non,
c'est une confusion, c'est l'inspecteur municipal, l'inspecteur en bâtiment en
environnement, bon, le professionnel municipal ne fait pas la même chose. Donc,
on veut vraiment éclaircir, là, ce rôle-là.
Le but n'est pas, tu sais, de lui... C'est
sûr que l'article 119, 120, LAU, ça vient décrire un petit peu ce que fait l'OMBE
présentement, là... bien, l'inspecteur, la personne désignée, ce qu'elle fait
présentement. Donc, nous, c'est pour ça qu'on disait en concordance avec qu'est-ce
qu'on change dans le Code municipal, loi cités et villes, LAU, au lieu de
parler de fonctionnaire désigné, on parle de la même personne, donc. C'était
pour être concordant l'un et l'autre ensemble. Puis l'avantage, c'est que,
vraiment, on veut... tu sais on veut vraiment que... tu sais, cette
profession-là a eu de plus en plus de tâches, de tâches complexes aussi, il y a
eu beaucoup de règlements qui se sont ajoutés aussi, là, au fil... tu sais, si
on recule de plusieurs années, il y a beaucoup de règlements qui sont ajoutés,
puis une expertise aussi qui est nécessaire. Même nos consultants, tantôt j'en
parlais un petit peu, des services qu'on offre, nos consultants aussi le voient
aujourd'hui... les questions qui prenaient deux minutes à répondre, à une
époque, maintenant, c'est, OK, il faut faire une recherche puis il faut aller
plus loin parce que la personne est consciente... est plus consciente de qu'est-ce
qui se passe dans sa municipalité, du règlement, des répercussions. Ça fait que
les personnes ont développé une expertise aussi. Dans le fond, nous, ce qu'on
dit, c'est qu'on est rendu peut-être là, à ce moment-là, de dire : Bien,
ce n'est plus nécessairement un inspecteur, un préposé, tout ça, on veut, tu
sais, le mettre dans la loi pour que ce soit vraiment un titre que les gens
soient fiers, que les gens, tu sais, veuillent le faire, ce travail-là, puis
ils veulent rester, puis que nous, après ça, on continue, tu sais.
Puis notre but n'est pas de faire
augmenter les salaires, tout ça, dans le fond, nous, ce qu'on dit, c'est que
la... pardon, le descriptif de tâches ne change pas, dans le fond, la personne
aura les mêmes tâches que le conseil voudra, tu sais, lui donner. C'est sûr qu'on
passe en 1920, mais après ça, si le conseil municipal veut, tu sais... a la
liberté, après ça, de dire : Bien, j'ai cinq inspecteurs... cinq OMBE,
pardon, dans ma municipalité, bien, celui-ci pourrait être plus du côté
environnement, donc, ça fait que la municipalité a le même... la même liberté
aussi par la suite. Mais d'avoir quand même un nom qui vient rassembler, qui
vient mettre un peu en valeur la fonction, je pense que c'est vraiment notre
souhait, là, notre cheval de bataille depuis plusieurs années.
Mme Nichols : Moi, je vois
quand même un défi, tu sais, pour les municipalités, pour les municipalités de
définir puis de dire : Bon, bien, cet employé-là, qui effectue telle
tâche, ah! maintenant, il va être sous le titre de l'office municipaux en
bâtiment en environnement. Je pense qu'il va quand même y avoir ce défi-là à
relever dans certaines... dans certaines municipalités puis j'ai l'impression,
même si ce n'est pas... tu sais, ce n'est pas une règle stricte, là, on va se
le dire, qu'on peut sûrement... qu'on peut sûrement contourner ou, tu sais...
les municipalités sont habiles, elles peuvent trouver aussi d'autres titres,
là. Je vois que ça peut quand même être une certaine contrainte. Vous ne voyez
pas ça comme une contrainte, je peux comprendre, vous voyez ça comme vraiment
un avantage?
Mme Rondeau (Janie) : Bien,
particulièrement parce que ce qui est visé, c'est... de base, ce seraient les
gens qui délivrent les autorisations actuellement qui seraient nommés de cette
façon-là. Là, après ça, le spectre peut s'élargir dépendamment des différents
types de titres qui existent dans les municipalités, là.
Mme Nichols : Vous parliez
aussi de la recommandation numéro quatre, là, «retirer les éléments qui font
référence à l'adjoint, évitant ainsi toute confusion et possible
hiérarchisation». Pouvez-vous peut-être nous donner un petit peu plus de
détails sur cette recommandation-là, entre autres, avec l'adjoint?
M. Marcil (Dany) : Oui, bien,
tout à fait. C'est que, dans le fond, nous, ce qu'on voyait, c'est qu'au niveau
de la LAU, la personne qui va délivrer les permis ou les certificats, tu sais,
il n'y a pas...
M. Marcil (Dany) : ...aucune
forme de hiérarchie, c'est vraiment... on est autorisé à les délivrer ou non.
Donc, nous, ce qu'on se disait, est-ce qu'il y a un besoin de dire : Il y
aura un adjoint à l'OMBE qui peut le remplacer pour telle tâche? Ou bien, dans
le fond, ce qu'on se disait, c'est que si la municipalité croit qu'elle a
besoin de cinq OMBE, deux OMBE, elle peut en nommer, là, de la façon qu'elle le
veut, avec les tâches qu'elle veut, mais on ne voyait pas ce besoin-là de
hiérarchisation, là, de dire que ceux-ci vont être adjoint à l'OMBE principal,
sachant que les gens sont sur le même pied d'égalité, là, pour la délivrance.
Mme Nichols : C'est pour ça
que la recommandation, c'est de retirer la
M. Marcil (Dany) : Oui, c'est
ça, exact.
• (10 h 40) •
Mme Nichols : Parfait. Il y
avait aussi... vous avez parlé... Là, je reviens un peu sur le statu quo en
matière d'appellation qui n'ouvre pas la porte à une bonification salariale.
Vous parlez entre autres aussi d'une convention collective qui ne désigne pas
la... qui ne désigne pas la personne responsable de la délivrance des permis,
en utilisant la dénomination... Vous êtes d'avis qu'il y aurait lieu uniquement
de remplacer le titre de la classe d'emploi et non d'ajouter un titre puisque
l'employé occupe les mêmes fonctions des tâches réalisées qui seront
identiques, sans lien entre autres avec le statu quo qui est quand même... qui
est quand même, on va le dire, là... parce qu'il y a eu d'autres
représentations, puis je suis sûre que vous les avez suivies, la... bien, il y
a les mémoires qui ont été déposés, la FQM, l'UMQ, il y a la ville de Laval qui
ne recommandent peut-être pas les mêmes choses que vous. Tu sais, je ne veux
pas vous mettre en confrontation, mais je suis sûr que vous en avez pris
connaissance, puis les recommandations ne sont pas nécessairement les mêmes.
M. Marcil (Dany) : Oui, bien,
écoutez, c'est sûr qu'il y a une valorisation où, tu sais, on ne peut pas
chiffrer une reconnaissance, ça ne se chiffre pas, c'est difficile de démontrer
ça statistiquement, mais, tu sais, je crois qu'il y a vraiment une valeur pour
ces gens-là qui font ce métier-là, qui est difficile aussi. Puis, tu sais, on
ne se le cachera pas aussi, avec tout l'avènement des réseaux sociaux, avec
toutes les demandes des citoyens qui sont de plus en plus complexes ou qui
peuvent des fois être un peu plus impatients qu'à une certaine époque, donc
c'est pour ça que, tu sais, nous on essaie de valoriser vraiment cet emploi-là.
Là, il y avait la première partie de la question que j'ai oubliée, excusez-moi.
Mme Nichols : Bien, ça répond
quand même, c'était en lien avec le statu quo, parfait. Je vais laisser du
temps à ma collègue qui avait aussi quelques questions, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, députée de Mille-Îles, il vous reste 3 min 25 s.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Bonjour à tous aussi, merci à vous d'être présents. Une question où
le «peut» versus le «doit», on a compris que c'était un enjeu... en fait, que,
pour vous, c'était correct que ce soit «doit» et non pas «peut» parce qu'il y a
d'autres groupes qui ont mentionné que ce serait peut-être mieux de laisser
plus de latitude, puisque ce ne sont pas toutes les petites municipalités qui
sont en moyen d'avoir un employé désigné. À ce moment-là, est-ce que ça
pourrait être un pouvoir délégué, par exemple, à la MRC, selon vous, si c'est
le «doit», là?
Mme Rondeau (Janie) : En
fait, actuellement, dans la... dans le code municipal et dans la Loi sur les
cités et villes, ça permet de faire une entente soit avec une autre
municipalité ou avec la MRC pour justement avoir ces employés-là. Donc,
absolument. Tu sais, ce n'est pas une délégation de pouvoir, c'est une entente
pour partager des employés.
Mme Dufour : C'est ça, mais
si la loi indique «doit avoir», là, à ce moment-là, il faut s'assurer que ça
puisse se faire par entente et continuer à pouvoir fonctionner comme ça se fait
présentement.
Mme Rondeau (Janie) : Bien,
en fait, c'est écrit déjà dans les articles de loi que, si c'est par entente,
chacune des municipalités est reconnue et respecter son obligation, là.
Mme Dufour : OK, parfait.
Merci. Une petite curiosité par rapport à... le mot «urbanisme», là. Je
comprends l'enjeu, tu sais, qu'il soit inclus dans le titre puis l'ordre
d'urbanisme du Québec... des urbanistes du Québec est venu nous mentionner la
même chose, mais quand je regarde sur votre site, je vois que pour être membre
actif, on dit que ça peut être quelqu'un qui œuvre dans le domaine du bâtiment,
de l'urbanisme ou de l'environnement. Donc, vous, vos membres, il y en a qui
sont dans... tu sais, qui sont membres des deux ordres ou, à ce moment-là,
c'est des urbanistes qui sont membres des deux ordres?
Mme Rondeau (Janie) : Oui,
ils peuvent faire le choix de faire le... Bien, en fait, ce n'est pas un...
nous, on n'est pas un ordre, c'est une corporation, donc ils peuvent être
membres de la corporation et membres de l'Ordre des urbanistes, un n'empêche
pas l'autre, là. Mais, en effet, nous, c'est la connotation justement liée
peut-être au... voyons, comment je... à la confusion qu'il pourrait y avoir,
que les gens pensent que parce qu'il y a «urbaniste» dans le titre qu'ils sont
des urbanistes en tant que tels, mais ça ne sera pas nécessairement le cas dans
tous les cas, là.
Mme Dufour : C'est ça, et
l'urbaniste, puis vous le mentionnez dans votre mémoire, c'est celui qui fait
plutôt la planification du territoire. Mais lorsque l'officier émet une
autorisation, ça peut être un permis d'urbanisme...
Mme Dufour : ...non? Un permis
lié aux règlements d'urbanisme?
Mme Rondeau (Janie) : Oui,
oui, oui. Mais la planification, dans le fond, c'est, mettons, rédiger le plan
d'urbanisme de la municipalité, faire un plan de développement d'une zone dans
le secteur, dans la municipalité, tandis que l'OMBE est plus terrain, dans le
fond, est plus directement avec le citoyen pour l'émission des autorisations,
en lien directement avec le citoyen, là.
Mme Dufour : OK. Puis
peut-être une petite dernière question s'il me reste 30 s?
Le Président (M. Schneeberger) : 20 secondes.
Mme Dufour : Hein?
Le Président (M. Schneeberger) : 20 secondes.
Mme Dufour : OK. C'est...
C'est bien... Je lis que c'est les OMBE qui émettent les avis d'infraction pour
les fosses septiques? Ça, c'est...
Mme Rondeau (Janie) : Oui.
Parfois, dans certains cas, là, lorsqu'ils ont cette compétence-là, oui.
Mme Dufour : C'est... Il faut
avoir les compétences spécifiques pour pouvoir le faire. Ce n'est pas tous les
OMBE.
Mme Rondeau (Janie) : Bien,
c'est qu'il y a des municipalités qui séparent l'environnement des autres types
d'autorisation, là. Ça fait que, des fois, c'est d'autres employés qui
délivrent les permis d'installations septiques, mais dans plusieurs des cas,
ils émettent tous les types de permis, dont ceux des installations septiques.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Merci beaucoup. Nous allons du côté de la députée de Sherbrooke pour quatre
minutes huit s.
Mme Labrie : Merci. L'Ordre
des urbanistes était aussi venu nous dire qu'il préférait le retrait du mot
«urbanisme» de l'appellation. Est-ce que vous, vous avez des craintes que, si
ce mot-là fait partie du titre créé, que ça pourrait empêcher des personnes qui
ont... qui ne sont pas membres de l'ordre d'occuper cette fonction-là?
Mme Rondeau (Janie) : Je ne
suis pas sûre de comprendre votre question.
Mme Labrie : Être urbaniste,
c'est... quand on est urbaniste, on fait partie d'un ordre professionnel. Si
l'obligation qui est créée pour les municipalités, l'appellation du titre
inclut «urbanisme» dedans, puis que la personne qui est un de vos membres, là,
qui n'a pas de formation en urbanisme, est-ce qu'elle pourrait occuper cette
fonction-là si le mot «urbanisme» reste dans le titre de la fonction créée?
Mme Rondeau (Janie) : Bien, à
mon avis, oui, là, parce que... à moins qu'on rattache dans le projet de loi
une fonction particulière, mais sinon, oui, il pourrait quand même occuper le
poste, là.
Mme Labrie : OK. Ça fait
qu'il n'y a pas de risque à ce niveau-là. Moi, j'avoue, je suis un peu perplexe
moi aussi de... En fait, c'est que je ne vois pas la valeur ajoutée, ni pour
les citoyens ni pour les municipalités, de créer cette obligation-là. Puis,
quand je retourne voir dans le projet de loi, je ne suis pas certaine d'être
convaincue que ça pourrait être délégué à la MRC. J'ai l'impression qu'il
faudrait reformuler peut-être les articles proposés pour s'assurer... Parce
qu'en ce moment, c'est ça qu'il y en a qui nous ont dit, que pour des très,
très petites municipalités, ce n'est pas eux autres qui le font, là. C'est la
MRC qui s'en occupe. Ça fait que ça, c'est sûr que, dans leur cas à eux, ça
crée une obligation supplémentaire. Vous, à votre lecture des articles dans le
projet de loi, c'est... c'est déjà couvert, ça?
Mme Rondeau (Janie) : En
fait, la réponse que je vous mentionnais tantôt n'est pas dans les articles qui
vont être intégrés dans le projet de loi. C'est vraiment dans le code
municipal. C'est les articles 569, 569.0.1 pour les ententes avec la MRC.
Puis, Loi sur les cités et villes, c'est 468. Dans le fond, ces articles
permettent de faire une entente avec une autre municipalité ou avec la MRC pour
partager des ressources, là.
Mme Labrie : OK. Ça fait
qu'il n'y aurait pas besoin d'aller ajouter spécifiquement une mention de ce
type de ressources là. Ça l'engloberait déjà?
Mme Rondeau (Janie) : Oui.
Mme Labrie : OK. Bien, ça
répond à mes questions, merci. C'est beau.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Labrie : Non.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup pour votre apport à la commission.
Nous allons suspendre quelques instants
afin d'accueillir le prochain groupe. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 10 h 48)
(Reprise à 10 h 50)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
la commission reprend la séance. Alors, nous recevons maintenant la Table des
préfets et élus de la couronne nord. Alors, bonjour à vous quatre. Dans un
premier temps, vous vous présentez à tour de rôle. Et, par la suite, la
personne qui fera la présentation, enchaînez par la suite. Merci.
M. Martin (Denis) : OK. Mais
Denis Martin, maire de Deux-Montagnes, président de la Table des préfets, des
élus de la couronne nord. Je suis également membre du conseil... de la CMM
depuis 2021. Je siège également au CA de l'ARPM. Donc, je suis accompagné... on
peut y aller avec Julie. Je peux te laisser te présenter.
Mme Boivin (Julie) : Bonjour
à tous. Julie Boivin, mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines. Je siège au... je
suis la vice-présidente du comité consultatif agricole de la CMM ainsi que la
co-présidente de la Table des municipalités rurales de la CMM. Merci.
M. Martin (Denis) :
Mme Liza Poulin.
Mme Poulin (Liza) : Oui.
Bonjour! Liza Poulin, je suis la mairesse de la ville de Blainville. Je suis
également membre du conseil d'administration d'EXO.
M. Martin (Denis) :
M. Sébastien Nadeau.
M. Nadeau (Sébastien) : Bonjour
à tous. Mon nom est Sébastien Nadeau, je suis le maire de l'Assomption, préfet
de la MRC de l'Assomption, président de la Table des préfets de Lanaudière et
vice-président de la Commission du développement économique de la Communauté
métropolitaine de Montréal.
M. Martin (Denis) : Alors,
Mme la ministre, félicitations pour votre nomination. Mesdames et Messieurs les
membres de la Commission de l'aménagement du territoire, je vous remercie de
nous donner l'opportunité de présenter aujourd'hui la mémoire à la Table des
préfets et des élus de la couronne nord concernant le projet de loi n° 104
modifiant diverses mesures concernant le domaine municipal.
Donc, la Table des préfets et des élus de
la couronne nord comprend cinq MRC, 20 municipalités, qui font partie du
territoire de la CMM. Avec une population de 650 000 habitants en
2025, elles constituent le deuxième secteur en importance de la CMM. Parmi les
mesures proposées au projet de loi n° 104, celle concernant la répartition
des voix au conseil et au comité exécutif de la CMM ainsi que le quorum du
conseil de la CMM sont au cœur de nos préoccupations car elles sont au cœur des
enjeux assurant la gouvernance équitable et inclusive d'une instance
métropolitaine telle que la CMM.
Depuis sa création en 2000, la CMM a joué
un rôle stratégique dans le développement de la région métropolitaine.
Cependant, la répartition actuelle des voix au sein de ces deux instances a pu
répondre à certaines réalités du passé, elle ne reflète plus la dynamique
socioéconomique actuelle des diverses réalités des facteurs géographiques
représentés aux instances de la CMM, où chaque secteur contribue de manière
unique à la vitalité et à la performance de l'ensemble de celle. Je cède la
parole à M. Nadeau pour présenter les océans de la table de préfets à cet
effet.
M. Nadeau (Sébastien) : Merci,
Denis. D'entrée de jeu, la couronne nord soutient la réforme proposée par le PL
n° 104. Tel qu'exprimé dans son mémoire, la TPECN appuie les dispositions
du projet de loi qui visent à ajuster la représentativité des cinq secteurs
géographiques au conseil de la CMM en réduisant le nombre de représentants de
l'agglomération de Montréal à 12 et un conseil formé de 26 membres au lieu
de 28. La couronne nord appuie également les dispositions prévues à
l'article 22 du projet de loi concernant la répartition des membres au
comité exécutif de la CMM et les dispositions prévues à l'article 21
concernant le quorum du conseil de la CMM. La TPECN soutient donc cette
réforme, estimant qu'elle reflète mieux la réalité polycentrique de la région
métropolitaine en empêchant qu'une seule municipalité, aussi importante
puisse-t-elle être, puisse bloquer ou imposer toute décision prise au conseil
de la CMM. À cet égard, nous croyons opportun de réitérer le fait que
l'expérience de participation des municipalités de la couronne nord aux
instances de la CMM au cours des 20 dernières années démontre clairement
que la cohérence dans l'action de... métropolitaine exige l'adhésion de toutes
les...
M. Nadeau (Sébastien) :
...de son territoire. Nous estimons cette réforme essentielle pour garantir une
représentation plus équitable des cinq secteurs géographiques de la CMM,
permettant à chaque secteur de contribuer pleinement au développement du
territoire métropolitain. Cet objectif ne peut être atteint que par la mise en
œuvre de mécanismes qui favorisent la participation et la synergie de toutes
les parties prenantes aux décisions. Dans le cas de la CMM, qui a le mandat
d'établir les lignes directrices et un cadre réglementaire sur des enjeux
d'importance stratégique pour la région métropolitaine et qui possède le
pouvoir de lever des quotes-parts dans les municipalités localisées sur son
territoire, cela constitue une condition sine qua non de son succès. Je cède la
parole maintenant vers Julie.
Mme Boivin (Julie) :
Alors, bonjour à tous. Donc, considérant l'ouverture de Mme la ministre à
recevoir des propositions de bonification au projet de loi, nous souhaitons
vous en soumettre trois. La première est que le représentant de la couronne
nord au comité exécutif de la CMM peut être nommé par la couronne nord.
Actuellement le représentant de la couronne nord au comité exécutif est désigné
par le conseil de la CMM aux deux tiers des voix parmi les membres de la
couronne nord siégeant au conseil. Cette procédure peut entraîner des
situations où le choix du conseil ne reflète pas les préférences des
municipalités de la couronne nord. D'ailleurs, cette situation s'est déjà
produite. Souhaitant éviter qu'une telle situation ne se répète, nous
recommandons donc que le représentant de la couronne nord soit désigné
directement par la couronne nord afin de garantir une représentativité fidèle
et une meilleure synergie entre les élus de la couronne nord.
La deuxième proposition est que les
municipalités hors CMM qui utilisent nos infrastructures de transport collectif
soient intégrées au territoire de la RTM. Les 82 municipalités de la CMM
font partie du directoire de la RTM et contribuent au financement du transport
collectif via une contribution de 0,01 $ aux 100 $ de REQ par les
droits d'immatriculation, la taxe sur l'essence et la taxe sur
l'immatriculation des véhicules. En revanche, des résidents de
11 municipalités situées à l'extérieur du territoire de la CMM utilisent
nos services de transport collectif sans y contribuer financièrement, ce qui
crée une iniquité territoriale et un manque à gagner significatif pour la RTM.
La RTM estime à 26 millions le coût d'utilisation du transport collectif
de ces résidents. Bien que certaines municipalités ont conclu avec la RTM des
ententes de service générant des revenus de 4,8 millions, le manque à
gagner est estimé à plus de 21 millions absorbés par les municipalités de
la CMM. À l'instar de la ville de Saint-Jérôme qui fait partie du territoire de
la RTM sans être intégré au territoire de la CMM, nous recommandons d'intégrer
ces 11 municipalités au territoire de la CMM. Cela permettrait de générer
des revenus supplémentaires estimés à 28,5 millions pour le transport
collectif, tout en corrigeant cette iniquité. La liste des municipalités
concernées est citée dans notre mémoire. Et je cède la parole à Mme Poulin
pour la troisième proposition. Merci.
Mme Poulin (Liza) :
Merci, Mme Boivin. Bonjour, tout le monde. Alors, effectivement, le
dernier élément de bonification qu'on souhaite porter à votre attention
concerne l'article 95 de la Loi sur la RTM. Alors, comme vous le savez,
dans les couronnes nord et sud, c'est la RTM qui établit les contributions des
municipalités selon les modalités de sa politique de financement. Tout récemment,
donc, en avril 2025, il y a une révision de la politique de financement qui a
été adoptée, et elle sera effective à partir du 1ᵉʳ janvier 2026. Cette
révision introduit plusieurs changements, dont, entre autres, que la moitié des
revenus généraux soient attribués à chaque secteur métropolitain pour soutenir
nos priorités respectives en matière de transport collectif. Maintenant, avec
ces nouvelles modalités de la politique de financement de la RTM, les
municipalités de la couronne nord souhaitent adopter leur propre... leur propre
clé de partage, basée sur des principes légitimes de simplicité, de l'équité
entre les municipalités et de... prévisibilité, pardon. Donc, actuellement,
l'article 95 de la Loi sur la STM permet que les municipalités de la couronne
nord et de la couronne sud puissent adopter leur propre clé de partage.
Toutefois, cet article 95 exige
l'unanimité des municipalités concernées. Alors, on considère que cette
exigence représente un obstacle majeur pour la couronne nord, et c'est pour cette
raison qu'on propose de modifier cet article 93 pour permettre la
répartition des contributions basées sur l'appui des deux tiers ou plus des
municipalités. Alors, selon nous, cette proposition va permettre un processus
décisionnel... un processus décisionnel beaucoup plus réaliste, tout en
continuant d'assurer un consensus fort au sein des municipalités de la couronne
nord pour déterminer la meilleure... la meilleure formule de réponse...
Mme Poulin (Liza) : ...des
contributions municipales au service du transport collectif. Voilà. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup. Alors, je pense que vous avez terminé. Alors, nous procèderons
à une période d'échange avec Mme la ministre pour un total de 16 minutes
30. Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Merci, M. le Président. Bonjour à vous quatre, très heureuse de vous
retrouver. En fait, on s'est quittés il n'y a pas si longtemps aux Transports
et on se retrouve aujourd'hui avec à peu près le même genre de discussion, je dirais,
là, parce qu'on a fait beaucoup de choses ensemble aux Transports en trois ans
et de manière sous-jacente toujours revenir à cette question de la dynamique à
la CMM. Je vous disais à l'époque, beaucoup de nos problèmes, peut-être,
prennent leur source dans le fonctionnement et la dynamique même de la CMM. Et
nous, on se retrouvait à les gérer à la RTM puis un peu dans les enjeux de
transport, ne sachant pas à l'époque que j'allais aboutir aux Affaires
municipales et que j'allais donc faire la suite avec vous, prendre le relais de
notre cher Andrée Laforest qui était ma prédécesseure, et donc en quelque sorte
poursuivre le travail ensemble à la source, la source pour moi étant justement
la manière dont est organisée la gouvernance à la CMM. Donc, très, très
heureuse de vous retrouver ce matin. Merci de prendre le temps de venir vous
partager... nous partager vos impressions.
• (11 heures) •
Il y a tellement d'éléments intéressants.
J'ai seulement 16 minutes, donc je vais essayer d'aller peut-être aux
choses les plus importantes. Puis s'il reste du temps pour aborder le reste,
tant mieux. Mais il y a... il y a beaucoup de choses que je tiens à réaborder
avec vous, notamment sur la question rurale, puis on a la chance d'avoir Mme
Boivin. Donc, je vais essayer de me garder du temps absolument pour aller
là-dessus. Mais, évidemment, je veux commencer par, tu sais... puis encore là,
pour les gens qui nous écoutent aussi, là, parce que ce n'est pas tout le monde
qui habite dans la communauté métropolitaine de Montréal, il y a beaucoup de
monde, mais il y a quand même la moitié du monde qui n'habite pas là. Donc,
juste pour nous illustrer parce que vous le savez, puis ça a été dit, là, on va
passer de 28 personnes à 26, on va réduire de 14 à 12 la représentation de
l'agglo de Montréal, ce qui fait qu'ils vont... Et le vote prépondérant. Donc,
la dynamique où Montréal a un peu le veto sur tout ce qui se fait ou ne se fait
pas, finalement, on va privilégier une dynamique un peu plus à la faveur des
couronnes de Longueuil, de Laval. Finalement, qu'il y ait une dynamique plus
démocratique si on veut, dans le sens où il n'y a plus un des cinq groupes qui
aura le veto sur les quatre autres. Ça, je pense... en tout cas, c'est... c'est
le propos du projet de loi. Donc, je ne pense pas me tromper en disant que vous
appuyez... en fait, ça a été dit par M. Martin, là. Mais avez-vous des
exemples? Tu sais, du quotidien, encore là, de la vraie vie sur le conseil de
la CMM, de sujets, on parlait du transport, mais il y en a sans doute
d'autres... d'éléments où il y a des décisions qui sont prises, et il y a quand
même... tu sais, il n'y a pas nécessairement consensus, des situations où vous
avez été pris dans des décisions qui ont été votées un peu à l'encontre d'au
moins un, deux, trois groupes sur les cinq à cause de l'organisation de la
gouvernance puis qui a créé des gros enjeux chez vous?
M. Martin (Denis) : Je vous
dirais, ce qui arrive là-dedans, c'est que ça a toujours quand même bien été,
là, on a toujours trouvé un consensus. Mais il y a cette espèce de flottement,
si on peut appeler ça un flottement, en disant : bien... exemple quand on
a négocié la politique de financement, bien, au bout de la ligne, si Montréal
n'était pas d'accord... Puis ce n'est pas contre Montréal, là, ce qu'on veut
faire ici, bien, à ce moment-là, on, comme, baissait les bras, là, ça fait
qu'on devait négocier. Ça fait que l'objectif du projet de loi, c'est d'être au
moins deux secteurs qui vont prendre une décision pour l'ensemble de la région.
Donc, on ne part pas avec... ils n'aimeront pas exactement ce que je vais dire,
mais on ne part pas avec une prise contre nous, là, dans une négociation, on va
partir de façon collaborative tout le monde ensemble puis au moins qu'il y ait
deux secteurs qui puissent arriver avec une proposition, alors ça va bien
aller. Mais dans l'ensemble des décisions, moi, pour les quatre ans que j'ai
été là, on a quand même été pas mal unanimes, sauf sur la question de la taxe
sur l'immatriculation, mais je vous dirais que dans l'ensemble, on a tenu des
conseils qui ont bien été. Mais c'est l'objectif du projet de loi, puis on
l'accueille très bien, nous, sur la...
Mme Guilbault :
Oui, puis c'est très important, ce que vous mentionnez. Oui, M. Nadeau, ça ne sera
pas... je vous passe la parole, mais c'est très important ce que vous
mentionnez. Ce n'est pas contre Montréal, ce qu'on fait, c'est de rééquilibrer
dans la réalité des choses puis la réalité aussi de la démographie. Beaucoup de
gens qui s'installent sur les couronnes, vous l'avez dit, vous êtes le deuxième
groupe en importance sur les cinq en termes démographiques. Donc, c'est
vraiment ça, l'objectif du projet de loi, puis de s'assurer qu'il y a au moins
deux groupes, effectivement, pour paraphraser M. Martin, qu'il y ait au moins
deux groupes qui décident, tu sais, versus un. Peut-être...
11 h (version non révisée)
Mme Guilbault :...je laisserais M. Nadeau compléter.
M. Nadeau (Sébastien) :
Bien, pour supporter le propos de mon président, moi aussi, je suis
administrateur à la CMM. Puis, comme administrateur, on a le devoir de faire
fonctionner la communauté... Communauté métropolitaine puis on se présente là
dans cet esprit-là. Cependant, sur les couronnes, on a toujours l'impression d'aller
perdre le moins possible plutôt que... que bâtir une communauté qui est
équitable pour l'ensemble des territoires. Ce n'est pas la même réalité, la
région, la ville de Montréal et les couronnes. Les citoyens ont choisi un
milieu de vie, un mode de vie différent, et c'est important que, nous, je pense
que, quand on va les représenter à la CMM, ces propos-là sont tenus en compte.
Je vous donne un exemple. Si on parle du... le PMAD qu'on a adopté récemment,
le Plan métropolitain d'aménagement et de développement, bien, la notion de
ville de 15 minutes, c'est... c'est un principe qui est très montréalais
et que ce n'est pas un mode de vie que les milieux urbains ont choisi. Mais on
a accepté de l'intégrer parce qu'il y a un sens à la Communauté métropolitaine
de Montréal. Mais ce n'est pas sûr qu'on aurait pu renverser cette position-là
pour la rendre représentative de l'ensemble des citoyens de la CMM. Ça fait que
c'est le genre de... On est souvent en position de compromis plutôt qu'en
situation de bien servir l'ensemble des citoyens.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, c'est ça, exactement. Puis c'est ça qu'on veut venir corriger, c'est
vraiment de rééquilibrer. Puis je vais reprendre l'exemple que vous avez donné
sur le... Bien, c'est votre recommandation, là, numéro 1, le choix du
représentant sur... C'est sur le comité exécutif, ça, je pense. Oui, c'est ça,
c'est sur le comité exécutif. Donc, vous avez un seul représentant sur le
comité exécutif. Alors, c'est important que ce soit un choix qui est endossé
par la couronne. Tu sais, quand tu en a juste un... Si tu en as, tu sais, comme
quand vous en avez quatre sur le... Alors... Puis là on semblait dire qu'il y a
un exemple où c'est arrivé qu'on a dû déléguer un représentant qui ne reflétait
pas le choix de la couronne. Je ne vous demanderai pas de me nommer de nom, là,
évidemment, là. Mais donc comment ça fonctionne actuellement? Encore là, pour
le bénéfice de tout le monde, comment ça fonctionne, le choix du représentant,
et ce que vous pouvez nous donner comme détails sur les circonstances qui ont
fait en sorte qu'à un moment donné vous avez été contraint de nommer quelqu'un
d'autre? J'imagine que c'est parce que vous avez perdu le vote? Est-ce qu'il y
a un groupe en particulier? Ou c'est juste... Peut-être nous expliquer
exactement ce qui s'est, le plus exactement possible, encore une fois, sans
nommer de nom, comment vous avez été conduit à une situation comme ça.
M. Martin (Denis) : Assez
rapidement, là, je vous dirais que la table se réunit suite aux élections
municipales. On va se réunir, nous, en novembre. Pour donner un exemple, on va
se réunir en novembre puis, parmi nous, on va nommer un représentant qui va
retourner à l'exécutif. C'est ce qui avait été fait dans mon cas en 2021. Ça s'était
produit de la même façon en 2007 et en 2013. Cette recommandation-là va au
comité exécutif puis à la CMM. Ensuite, il y a un vote pour entériner la
décision. Maintenant, le vote a renversé la décision de la couronne nord à l'époque,
là. Ça avait créé justement une problématique, là. Donc, nous, ce qu'on
aimerait voir, c'est qu'effectivement si on nomme quelqu'un chez nous, bien, ça
va être cette personne-là qui, automatiquement, comme Laval, comme Longueuil et
comme Montréal, est portée à l'équipe de la CMM. Donc, c'est dans le même
principe puis c'est dans le même souci d'équité que les autres secteurs.
Mme Guilbault :
Puis le vote qu'ils avaient renversé, c'était un vote du conseil...
M. Martin (Denis) :
Exactement, c'était un vote du conseil.
Mme Guilbault :
...pour déléguer quelqu'un sur le comité.
M. Martin (Denis) : C'est
ça. Donc, on avait pris quelqu'un d'autre sur la couronne nord, autre que celui
ou celle choisis à l'époque, là. Mais moi je n'étais pas présent, mais c'est...
C'est effectivement ce qui nous a été rapporté et c'est ce qui est arrivé à
cette époque là. Donc, ça a créé ce mécontentement, là, puis ça a duré quelques
années, puis on en parle encore aujourd'hui, là, qu'on pourrait corriger cette
situation-là.
Mme Guilbault :
Puis, quand vous dites, à la différence de Montréal, Laval, Longueuil, c'est
que ce vote-là s'applique seulement pour les représentants des deux couronnes?
M. Martin (Denis) : Effectivement.
Mme Guilbault :
Donc, il y a là une disparité concrète réelle.
M. Martin (Denis) : Bien,
effectivement, nous, on est le deuxième secteur, comme on disait en importance.
On n'a pas ce droit là d'apporter la personne pour laquelle, nous, on a préféré
avoir au comité exécutif et à l'ARTM. Donc, c'est problématique, là, pour nous
d'être le deuxième secteur en importance. Pourquoi, nous, on n'a pas ce choix
final là?
Mme Guilbault :Bien, oui, tout à fait. Puis là, évidemment, la couronne sud va
suivre, là, juste après vous, je pense, d'ailleurs. Donc, ils auront l'occasion
de s'exprimer. Mais les deux couronnes sont les deux groupes avec la plus
grande population sur les cinq après Montréal, et il reçoit un traitement qu'on
peut penser désavantageux pour le choix de son représentant versus deux autres
qui, finalement, ont moins de population. Alors, bref, ça va dans le sens du
rééquilibrage...
Mme Guilbault :...rééquilibrage dont je parlais tout à l'heure.
J'ai parlé tout à l'heure des
municipalités rurales. C'est quelque chose qui revient souvent. Évidemment,
moi, j'ai... on a beaucoup de collègues qui habitent dans des territoires plus
ruraux ou dans des territoires moins denses, bon, avec une réalité complètement
différente du centre-ville de Montréal, mais qui sont néanmoins dans la CMM, et
ça revient souvent, cette préoccupation-là. Bon, déjà, si on travaille sur le front
d'améliorer, disons, la souveraineté, en faisant toujours attention à ce
mot-là, là, mais la souveraineté de chaque couronne dans le choix de son
représentant, déjà, je pense, c'est un pas dans la bonne direction, mais
d'assurer une représentativité, tu sais. Parce que, dans la mesure où vous avez
quatre membres sur le conseil, un membre au comité exécutif, c'est cinq
personnes, ce n'est quand même pas beaucoup de gens. Donc, est-ce que...
Qu'est-ce que vous pensez de l'idée d'amener un paramètre de représentativité
d'une municipalité rurale, que ce soit une municipalité rurale, que ce soit une
municipalité avec, disons, un nombre... une population maximum pour s'assurer
qu'il y a des plus petites municipalités, plus petites en termes de population
et non en termes de territoire nécessairement, mais donc de l'amener sous cet
angle-là, ce qui ferait en sorte que, d'une certaine façon, ça vous amène une
contrainte dans le choix des représentants, mais, en même temps, qui assure une
représentativité. Tu sais, j'essaie de voir comment on peut, tu sais, s'assurer
d'une représentativité sur les instances décisionnelles de nos plus petites
municipalités et/ou rurales, mais en n'amenant pas non plus des problèmes, tu
sais, un effet pervers à ça. Ça fait que j'essaie de le réfléchir. Puis je
pense que vous pourriez être... apporter une belle contribution à la réflexion.
• (11 h 10) •
Mme Boivin (Julie) : Bien,
oui, absolument. La réalité des municipalités rurales dans la CMM, là. Donc, on
représente quand même les 19 villes, plus 40 % du territoire, mais,
au niveau fiscal, la réalité est complètement différente. Donc, on a souvent
des immenses territoires permettant de nourrir notre population qui est à ne
pas, évidemment, négliger, qui font partie du Plan métropolitain de
développement de la zone agricole, donc le PMDA, qui est un document aussi qui
démontre l'importance des territoires. Mais la réalité et les lois sont souvent
faites mur à mur pour l'ensemble de la CMM. Donc, peu importe qu'on soit le
centre-ville de Montréal ou une petite ville de 500 habitants à 87 %
agricole, c'est les mêmes consignes, les mêmes règles qui s'appliquent. Puis ce
manque de reconnaissance, là, de la réalité territoriale, qui est complètement,
complètement différente et qui a un impact majeur au niveau de nos budgets, au
niveau de l'entretien de nos territoires, au niveau des infrastructures, juste
en termes d'entretien de routes, souvent, on va avoir un territoire... Je
compare une ville dans ma propre MRC, Rosemère, Sainte-Anne-des-Plaines,
quasiment la même population, mais j'ai 80 kilomètres de plus à entretenir
à toutes les années, donc... et Rosemère a un budget plus élevé que le mien
parce qu'en termes de revenus financiers c'est complètement différent, donc de
faire attention.
Tantôt, M. Nadeau parlait de la ville en
15 minutes, bien, c'est un autre exemple. Quand on a une municipalité
rurale, la ville en 15 minutes, ce n'est pas une réalité qui est possible.
Dans toute la démarche qu'on a faite, on avait demandé d'avoir un siège au
conseil d'administration pour pouvoir le démontrer. Ça nous avait été refusé.
On nous avait dit qu'on pourrait être observateur seulement. Ça pourrait être
quelque chose qui est maintenu, de voir, mais cette représentativité-là au
sein... le fait que c'est... Sur les 20 villes, on a quatre représentants,
la plupart du temps, ce sont les préfets, évidemment, qui sont présents, ils
n'ont pas nécessairement toute la conscience. Donc, on a eu la chance, là, dans
le dernier mandat, d'avoir quand même des représentants de ville qui étaient
aussi préfets. Je pense à Sébastien Nadeau qui était présent, qui fait partie
des villes rurales, sur la couronne sud aussi, Lise Michaud était présente,
elle fait partie des 19 villes de municipalités rurales. Donc, ils peuvent
défendre notre point, mais il n'y a pas un automatisme qui s'assure qu'il y ait
quelqu'un qui représente ces villes-là qui sont fort différentes.
Donc, oui, je pense qu'il y a une
sensibilité à avoir sur la réalité territoriale et qui irait vraiment plus
large, là, ne serait-ce qu'au niveau d'un chantier, au niveau de la fiscalité
municipale, sur lequel, entre autres, l'Union des municipalités travaille
présentement, l, pour voir comment est-ce qu'on peut le travailler. Mais cette
réalité territoriale là et la pression qui est faite sur notre zone agricole,
elle est immense dans la CMM. Donc, il faut s'assurer, si on veut maintenir le
garde-manger, parce que ça reste que les basses terres du Saint-Laurent, ce
sont les terres les plus fertiles du Québec qu'on a, entre autres dans la CMM.
Il va falloir travailler tous ensemble parce que nourrir la population, c'est
le travail de tout le monde.
Mme Guilbault :Oui. Bien, oui, tout à fait. Puis là il me reste très peu
de temps, mais donc... Tu sais, concrètement, là, puis peut-être comme
représentant de la table puis peut-être, M. Martin, comme président, mais... Si
on amenait une contrainte de s'assurer que, parmi les choix de vos
représentants, il y en a au moins un qui représente le milieu rural ou les plus
petites municipalités, puis on pourrait le travailler ensemble, est-ce que
vous... Parce que, là, on vient jouer un peu dans...
Mme Guilbault :...dans votre souveraineté, justement, là. Donc, est-ce
qu'on va jusque-là ou plutôt on procède autrement? Un observateur, évidemment,
éventuellement, si on... si on insérait cette notion-là, ce n'est pas la même
chose que quelqu'un qui est sur le conseil. Donc, il est... oui, il est
observateur, il n'est pas décisionnel. Donc, j'essaie... j'essaie de voir avec
vous jusqu'où on va, nous, comme gouvernement, pour se mêler de ces choix-là,
pour favoriser la représentativité, mais, en même temps, on ne veut pas décider
à votre place non plus. Donc, jusqu'où vous pensez que ce serait bon d'aller?
M. Martin (Denis) : Ça, le
choix des... le choix des quatre membres se fait à l'intérieur de la table,
effectivement. Est-ce qu'on a senti une contrainte? Là, on a une incitation,
une forte incitation à nommer un représentant dans chacune des couronnes du
milieu agricole. Comment on le... comment on le joue? On ne peut pas être en
défaveur de cette proposition-là, là. Je regarde les autres. Mais, au moins,
parmi les quatre représentants de la table, il y a au moins un, même s'il
n'avait pas été nommé préfet... ou pas nommé préfet... pourrait faire partie du
conseil d'administration et élever sa voix lorsque c'est le temps pour
représenter. Je ne sais pas ce que mes deux collègues en pensent.
Bien, moi, il y a un point bien important
que j'aimerais qu'on regarde, là, c'est vraiment les coûts qui nous sont... Là,
on parlait du service policier niveau 2, on n'en a pas parlé ici, mais nous, on
aimerait ça... là, je sais qu'il ne reste pas beaucoup de temps, mais,
rapidement, réviser beaucoup de règles qui nous sont imposées et non
nécessaires. Donc, votre gouvernement parle beaucoup de réduire des coûts, là,
en voilà, une des situations. On pourrait décliner plusieurs situations qui ne
s'appliquent pas. Donc, c'est des règles CMM plus Montréal, beaucoup moins dans
les villes de la couronne, qui nous coûtent très cher, là. Je pense, Sébastien,
tu avais fait une étude qu'on pourrait sauver 10 % des coûts au niveau de
la police, au niveau de la couronne nord, si on n'avait pas cette obligation-là
enchâssée dans la loi de la CMM.
Le Président (M. Schneeberger) :
En terminant.
M. Martin (Denis) : Donc, on
termine, mais c'est quelque chose d'important à regarder ensemble, là, pour
sauver des vies.
Mme Guilbault :
...
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci. On n'a plus de temps, Mme la ministre.
Mme Guilbault :
...bien, parfait. Bien, merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, nous allons du côté de l'opposition officielle, et j'entends la députée
d'Argenteuil... Vaudreuil, excusez-moi.
Mme Nichols : Vaudreuil.
Merci, M. le Président. Oui, ça a fait le tour, Argenteuil. La députée de
Vaudreuil.
Donc, merci beaucoup. Merci d'être
présents. Merci pour votre mémoire. Vous savez, ce n'est pas beaucoup le temps
qu'on a pour parler des enjeux aussi importants qui est la gouvernance de la
CMM. Vous l'avez dit, M. Martin, on ne peut pas être en défaveur quand on
représente entre autres qu'on représente les couronnes, les régions, les
ruralités. Moi, j'ai été mairesse à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, préfète de la
MRC Vaudreuil-Soulanges et siégé à la TPECS, couronne sud, donc je le
comprends, je le comprends, l'enjeu, puis je trouve que c'est important, je
trouve que c'est important, puis je vais être... je vais vous dire un secret.
En fait, je me confie à la ministre. Moi, je pense que la gouvernance, c'est un
enjeu plus important qu'être est assis ici pendant une heure, lire des mémoires
puis vous poser des questions. Je ne sais pas si vous partagez cette
position-là, mais moi, je pense que la gouvernance... Oui, j'ai dit M. Morin...
oui, peut-être, mais je pense que cette gouvernance-là mérite d'être consultée
avec les... avec l'ensemble des parties, tu sais, mérite qu'on en parle avec
l'ensemble des parties. Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que vous pensez
que c'est... Je sais que vous vous prononcez sur 2021‑2022, mais qu'est-ce que
vous pensez de revoir cet enjeu de gouvernance générale comme ça, si
rapidement?
M. Martin (Denis) : Le poids
de la CMM, je vous dirais que pour nous, c'est un point important, là. On
regarde vers l'avenir, donc on regarde la démographie, comment va se développer
l'ensemble de la CMM. Donc, on est là aujourd'hui, là, pour avoir au moins une
participation ou rentrer... être participatifs au niveau de l'ensemble de la
CMM. On est là pour ça et on ne veut pas, comme je parlais tantôt, partir avec
une prise contre nous en début de discussion. Donc, Sébastien en a parlé assez
clairement aussi, là, on essaie de perdre le moins possible, mais on aimerait
gagner le plus possible avec l'ensemble pour le bien de la CMM. Donc,
gouvernance, pour nous, c'est un enjeu essentiel, puis encore une fois ce n'est
pas contre la ville de Montréal.
Mme Nichols : Non, c'est ça.
Ça, je le comprends, bien que je partage votre position à l'effet que Montréal
est quand même un poumon économique assez important. Puis on comprend les
enjeux de Montréal qui sont sûrement très différents de vos municipalités, vos
municipalités respectives.
Je veux juste revenir sur la désignation
pour le conseil exécutif. Moi, dans le fond, ce que je comprenais, c'est que la
désignation des représentants des couronnes se fait via les MRC. Donc, c'est un
choix régional.
M. Martin (Denis) : Mais il y
a un choix qui est régional, effectivement, au niveau des MRC...
M. Martin (Denis) : ...au
niveau des quatre membres. Ensuite, nous, on choisit quelqu'un pour nous
représenter à l'exécutif. À ce moment-là, ce choix-là est entériné par le
conseil d'administration. Donc, s'il est refusé pour une raison x, dû au fait
que quelqu'un d'autre a décidé que ce n'était pas notre représentant qui était
là, à ce moment-là, bien, là, ils vont choisir la personne qu'ils veulent
avoir, au détriment de la personne que nous, on va avoir choisi dans notre
secteur, tu sais.
• (11 h 20) •
Mme Nichols : Mais c'est
quand même fait aux deux tiers, par exemple, c'est quand même un vote aux deux
tiers.
M. Martin (Denis) : Oui, mais
c'est déjà arrivé que ça ne passe pas, donc on aimerait s'assurer que ça
n'arrive plus, dans le fond. C'est ça. C'est ça, le deal. Donc, s'il y a une
discussion, exemple, les deux tiers qui disent : Bien, moi, j'aimerais
mieux avoir telle personne qui représente la couronne nord au lieu de telle
autre personne, c'est aux deux tiers bien, je ne vois pas pourquoi que moi, je
n'ai rien à dire pour la nomination... bien, notre secteur n'a rien à dire pour
la représentation des autres secteurs. Donc, pourquoi que... Ça devrait être
équilibré dans chacun des secteurs. On vote pour notre personne, c'est cette
personne-là qui va aller nous représenter à l'exécutif. Ce n'est pas un gros
changement, mais c'est un changement majeur pour nous.
Mme Nichols : Parfait. Vous
avez parlé, entre autres, là, qu'il y a des... que l'ensemble des décisions se
prend quand même pas mal à l'unanimité. Vous avez donné l'exemple du... Puis je
comprends, là, puis je le vois, je l'ai vécu, que le nerf de la guerre est,
entre autres, le transport, mais quand vous avez voté sur la taxe sur
l'immatriculation, si je ne me trompe pas, la couronne nord... En fait, la
couronne nord, quelle a été votre position sur la taxe sur l'immatriculation?
M. Martin (Denis) : Nous,
avec les déficits anticipés au niveau du transport en commun, là... on a voté
pour cette résolution-là. Donc, on avait comme deux choix possibles, soit
l'augmentation de la taxe sur l'immatriculation ou effectivement augmenter les
taxes municipales, qui sont déjà très élevées, donc nous, on avait voté pour
cette position.
Mme Nichols : Parfait. Il y
avait... En fait, je vais y aller très directement, là, je ne ferai pas mille
et un détours, là, mais quand vous faites de l'aménagement du territoire, puis
vous en avez sûrement pris connaissance, là, dans le projet de loi, mais je
n'ai pas vu que vous vous étiez positionné ou je n'ai pas vu un argument, là, à
cet effet-là, mais on tient plutôt compte... on utilise plutôt la notion
d'électeur que la notion de population, entre autres, pour la représentation
quand vous faites de l'aménagement du territoire. Quand vous parlez, entre
autres... on l'a dit, là, le nerf de la guerre, c'est le transport, quand vous
faites des calculs, entre autres, avec le transport, est-ce que vous tenez
compte du nombre d'électeurs qui va utiliser le transport en commun ou vous
utilisez la population qui utilise le transport en commun? Quand vous faites de
l'aménagement du territoire au niveau de, je ne sais pas, moi, l'utilisation
des parcs, ou vous faites de la prévisibilité, vous avez... vous utilisez des
données, quelles données vous utilisez, vous utilisez le nombre d'électeurs ou
vous utilisez la population?
M. Martin (Denis) : Bien,
moi, je vous dirais que ce n'est pas dans le projet de loi, là, au niveau du
nombre d'électeurs, ça a été discuté, mais c'est un faux débat, là, pour nous.
En réalité, là, on parle de gouvernance pour avoir une équité dans l'ensemble
des secteurs. Donc, on ne parle pas vraiment de... Mais pour répondre à votre
question, non, ça ne se discute pas en nombre d'électeurs parce que ce n'est
pas vraiment un modèle qui serait précis. Nous, on a vraiment des critères de
population, de RFU, la richesse foncière uniformisée, donc il y a certains
critères dans chacune de nos ententes... Même, on a beaucoup d'ententes
intervilles, là, qui se discutent de cette façon-là, qui est un critère
beaucoup plus précis parce qu'on a les statistiques annuellement là-dessus.
Donc, le critère d'électeurs, ce n'est pas... ce n'est pas vraiment le principe
pour adopter justement ce principe de gouvernance là pour le PL no 104.
Mme Nichols : Moi, j'ai un
problème, je vous l'ai dit, là, je ne vous le cache pas, là, moi, je ne pense
pas que le critère d'électeur est nécessairement ... en tout cas, je suis
certaine que ce n'est pas le bon, là, entre autres, quand on vient pour définir
les quotes-parts, ça non plus... bien, vous en avez parlé, là, vous en avez
parlé, mais, tu sais, les quotes-parts sont définies comment? Elles sont
définies avec... je vais dire par tête de pipe, là, ou, tu sais, elles ne sont
pas définies en...
M. Martin (Denis) : En gros,
il y a une complexité, mais les quotes-parts de la CMM, c'est par la richesse
foncière uniformisée. Donc, chacun paie selon la richesse de son secteur. Ça
fait que, dans le cas, exemple, de Montréal, bien, ils sont à 50 % qui
vont payer, puis ça dépend des différentes villes. Donc, c'est comme ça que les
quotes-parts au niveau de la CMM sont calculées. Là, on va s'en tenir à la
CMM...
M. Martin (Denis) : ...c'est
cette façon-là. Donc, c'est cette richesse-là qui est répartie dans
l'ensemble... dans l'ensemble des villes.
Mme Nichols : Quand je
parlais, un petit peu plus tôt, là, de... tu sais, je me disais ce n'est pas
beaucoup... on n'a pas beaucoup de temps, là, pour parler, là, de la
gouvernance en général. Puis, tu sais, on essaie tout le temps de s'imaginer
des scénarios pour avoir une gouvernance le plus représentative possible. Parce
que ça peut changer, là, la démographie peut changer, le déplacement de la
population, on l'a vu avec la COVID, hein? On l'a vu qu'on a... Vous êtes bien
conscients puis vous avez dû vous ajuster, les élus justement, pour recevoir
plus de gens dans vos municipalités, dans vos MRC, vous avez dû offrir plus de
services, vous ajuster, tu sais. Il y a clairement un lien directement avec la
gouvernance à cet effet-là. Mais, moi, c'est au niveau de la prévisibilité.
Je vais donner un exemple. C'est parce que
je ne suis pas sûre qu'on s'en va dans la bonne place avec une réforme aussi
rapide, sur un coin de table, puis si peu de temps, sans consulter notre monde.
Puis il va y avoir aussi des nouveaux élus autour de la table dès début
novembre. Ça fait que je me dis : Est-ce qu'on ne devrait pas... tu sais,
est-ce qu'on ne devrait pas justement s'y attaquer puis être... être... essayer
de prévoir justement ce que... différents scénarios? Ça se pourrait, là, qu'il
y aille 200 000 personnes de plus, là, qui arrivent. Puis ils ne vont pas tous
s'en aller à Montréal, là. La couronne nord, vous en allez dans... vous allez
sûrement en avoir. Si la couronne nord se ramasse avec 200 000 personnes de
plus, la gouvernance qu'on est en train de faire là, ça ne s'appliquera plus,
ce ne sera plus... tu sais, ça va être déjà... ça va déjà être désuet, ce ne
sera pas représentatif. Ça fait que c'est pour ça.
Puis j'ai vu, là, que vous avez, entre
autres... tu sais, vous faites des bonifications au projet de loi, vous... On
essaie de prévoir des scénarios. Mais, encore là, je trouve que ce n'est pas
nécessairement super précis, ce qu'on essaie de... tu sais, ce qu'on essaie...
ce qu'on essaie d'apporter. C'est ça. Ça fait que ma question est en... C'est
parce que je vous donne mon avis d'emblée, là, mais, je vous dirais que le...
tu sais, je le sens que... que je sens qu'il y a un travail, tout le monde veut
mettre l'épaule à la roue pour avoir une meilleure représentativité. Puis on ne
peut pas dire non aux articles 20, 21, 22, parce que c'est un bonbon qui arrive
hyper rapidement. Mais vous ne pensez pas que c'est prématuré?
M. Martin (Denis) : Je vais
laisser Sébastien. Mais, moi, je vous dirais que...
Mme Nichols : Moi, j'ai vu M.
Nadeau peut-être réagir.
M. Martin (Denis) : Je vous
dirais rapidement, là, quand il arrive des nouveaux élus, effectivement, ça
prend beaucoup de temps avant qu'on puisse comprendre la situation. Donc, le
moment pour moi est bien choisi. Mais... Parce que ça prend... Moi, ça m'a pris
quatre ans, là, avant de figurer comment tout fonctionnait. Donc, si j'arrive
avec un paquet de nouveaux élus puis je leur lance ça, je pense que le moment
est très bien choisi, là. Mais, Sébastien, vas-y.
M. Nadeau (Sébastien) : Bien,
je vais aller dans le même sens. Vous savez, depuis quelques années, on
réquisitionne, on souhaite ce changement-là à la gouvernance, on souhaite cette
remise en question là. Le PL 104 nous amène une ouverture, je pense, à
amoindrir le... malheureusement, le fossé qui se creuse entre la ville-centre
puis les couronnes. Je pense qu'il y a urgence si on veut garder une CMM forte.
Il y a urgence qu'on précise les orientations. Après ça, je pense que le projet
de loi pourrait peut-être prévoir une remise en question aux cinq ans sur les
sièges ou sur des choses comme ça où on réévalue, selon la situation
démographique, selon la situation territoriale, et là qu'on se mette à jour. Ce
qui est important, c'est que, pour moi, la CMM soit représentative de ces
villes, de ces 82 villes, de ces citoyens, de la réalité de chacun de ces
citoyens-là, puis qu'on adapte des milieux de vie en conséquence, puis qu'on
ait des décisions, une portée de décision en conséquence de le faire.
Donc, de faire le PL 104, selon moi,
c'est très pertinent. Laissons une porte ouverte, peut-être, pour remettre en
question dans le temps ou cinq ans, ou changement de mandat, ou...
Mme Nichols : Je suis d'accord
avec vous qu'il faudrait peut-être prévoir un temps... ou prévoir un moment où,
justement, on peut réviser la gouvernance en fonction des données, des données
à jour qu'on aura à ce moment-là. Ça, ça pourrait être une façon de revoir la
gouvernance. Est-ce que... Ma collègue avait une question, peut-être, rapidement.
Le Président (M. Schneeberger) :
20 secondes.
Mme Dufour : Oui, bien,
bonjour à tous. Je vais faire bref. S'il y avait cette répartition-là, mise à
jour, si on regarde les chiffres, déjà, vous avez une population supérieure à
la Rive-Sud, vous auriez cinq sièges au lieu de quatre. Donc, pourquoi vous
n'avez pas milité en faveur de ça à ce moment-là? Ce serait plus équitable, en
fonction de la Rive-Sud, si on la regardait vraiment avec des chiffres
d'électeurs, là.
Le Président (M. Schneeberger) :
Rapidement.
M. Martin (Denis) : Si on
regarde, rapidement, la population, c'est une discussion qu'on a pu avoir. Et
effectivement, là, je pense que, pour le bien de l'ensemble, on voulait revoir
la gouvernance puis, après ça, comme Sébastien disait, il faut que ce soit
évolutif, qu'on se...
M. Martin (Denis) : ...on le
regarde dans le temps. Donc, c'est un gros changement qu'on demande aujourd'hui
puis, après ça, on va évoluer vers, bien, effectivement, peut-être une
représentativité par la population, mais c'est des critères qu'on devra se
déterminer nous-mêmes, là. Ça fait qu'on l'a regardé, ce n'est pas qu'on ne l'a
pas regardé.
Le Président (M. Schneeberger) : OK,
merci. Oui, excusez-moi. Mme la ministre, qu'est-ce qu'il y a?
Mme Guilbault :...
Le Président (M. Schneeberger) : OK,
parfait. Alors, députée de Sherbrooke pour 4 min 8 s
• (11 h 30) •
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Bien, merci d'être présents tous les quatre. À ma connaissance, les
décisions les plus importantes sont quand même prises aux deux tiers à la CMM,
notamment le Plan métropolitain d'aménagement, c'est des votes aux deux tiers.
Pour quel type de vote est-ce que ça pose problème que Montréal ait la majorité
simple? Puis je vous pose la question parce que moi, je comprends les enjeux
que vous nous exposez, mais je... l'argumentaire pour établir le nombre de
sièges qui fait reposer ça sur le nombre d'électeurs plutôt que la population,
je n'adhère pas du tout à ça, là. Vous savez, vous êtes des municipalités,
c'est la population qui compte, là, ce n'est pas le nombre d'électeurs, là, peu
importe l'âge ou le statut des gens qui sont sur votre territoire, vous leur
offrez des services. C'est comme ça dans toutes les municipalités.
Ça fait que j'aimerais ça vous entendre
sur quel type de vote ça pose problème que Montréal ait la majorité simple.
Est-ce que ce ne serait pas préférable d'ajouter certains votes aux deux tiers?
M. Martin (Denis) : Moi, je
dirais qu'aux deux tiers, la problématique aux deux tiers, la manière qu'on
calcule le vote, c'est que Montréal peut toujours... bien, c'est le seul
joueur, ça fait que je n'aime pas dire Montréal, Montréal, mais c'est
effectivement la réalité, c'est que Montréal, s'ils décident que ça ne
fonctionne pas, bien, à ce moment-là, il ne va pas y aller parce qu'il y aura
toujours le deux tiers dans un cas de refus. Ça fait qu'effectivement, nous, on
aimerait que ce soit la majorité simple dans l'ensemble des votes. On aimerait
faire ce changement-là. Ça fait qu'à ce moment-là, bien, ça prend deux secteurs
pour avoir une décision qui va aller dans l'ensemble et ça prendrait que les
quatre secteurs autres que Montréal pour arriver à une décision contraire pour
moi.
Donc, ça demande beaucoup de discussions
et ça demande une meilleure gouvernance, c'est ce qu'on va voir. Donc, à
l'intérieur des règles de la CMM, le vote aux deux tiers doit être revu
également.
Mme Labrie : Vous avez une
préférence pour plus de votes à majorité simple? Ça ne va pas un peu scléroser...
Parce que, jusqu'à maintenant, il y a une belle unité dans les dernières
années, là, mais le fait qu'il y ait plus de décisions à majorité simple, ça ne
peut pas poser problème?
M. Martin (Denis) : Bien, ça
va dans le fondement de la loi, là. C'est parce que si on fait toute la
majorité aux deux tiers, c'est qu'au... les votes aux deux tiers, c'est qu'au
bout de la ligne, il y a toujours ce pouvoir-là de retrait d'une décision.
Donc, si on veut en parler, on parlait de la politique de financement, donc si
on y va aux deux tiers, s'il y a un retrait de décision par ce secteur-là
précis, à ce moment-là il va falloir encore se plier à certaines exigences puis
les négocier en fonction de l'acceptation de ce secteur-là en particulier.
Donc, d'avoir un vote à la majorité simple, ça nous permet justement d'avoir
cette discussion-là ensemble. Et, effectivement, si les quatre secteurs, on a
des discussions proactives sur... on va prendre juste cet exemple-là de
politique de financement en transports en commun, à ce moment-là, bien, c'est
la même chose au niveau du budget. Si on est capable d'avoir cette majorité
simple là, bien là, il y a des discussions qu'on doit avoir ensemble. C'est
comme ça qu'on va probablement mieux fonctionner.
Ça fait que c'est de la façon qu'on le
voit. Donc, d'enlever le vote aux deux tiers, ça va faire sursauter, mais ça va
nous amener à avoir une discussion des cinq secteurs ensemble pour le bien de
la communauté.
Mme Labrie : Puis vous
proposez aussi d'intégrer 11 municipalités aux territoires de la CMM.
Ont-elles de l'intérêt? Qu'est-ce qu'elles en pensent?
M. Martin (Denis) : Oui,
c'était un petit lapsus, je m'excuse, pour Julie, mais c'était à l'ARTM, donc
c'est un petit peu comme dans le cas de Sainte-Julie... de Saint-Jérôme,
excuse. Dans le cas de Saint-Jérôme, bien, ils participent à l'ARTM, aux coûts
de l'ARTM. Donc, il y a beaucoup de ce secteur-là. Les études démontrent qu'ils
utilisent nos services de transport qui sont subventionnés par les villes.
Donc, c'était...
Mme Labrie : Mais leur niveau
d'intérêt à intégrer l'ARTM, est-ce qu'il est là?
M. Martin (Denis) : Pardon?
Mme Labrie : Est-ce qu'il y a
un certain niveau d'intérêt de la part de ces 11 municipalités là à
intégrer l'ARTM?
M. Martin (Denis) : Il n'y a
jamais d'intérêt quand on envoie une facture, mais, pour nous, il y a un
intérêt, disons, de répartition des coûts équitable pour notre population,
c'est plus de ce côté-là. Donc, pour... On a bien démontré que leur population
utilise nos services et, à ce moment-là, bien, par souci d'équité pour nos
propres citoyens, il faut s'assurer justement qu'il y ait une contribution de
leur part. Donc, quand c'est le temps payer, ils sont un peu moins là, mais je
pense que, de façon équitable, cette discussion-là doit avoir lieu puis c'est
important pour nous.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, c'est tout le temps que nous avions. Je pense que la
ministre...
11 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Schneeberger) :
...voulait adresser la parole.
Mme Guilbault :
Bien, juste une petite seconde pour féliciter Denis qui a été élu par
acclamation. Donc, félicitations! Au plaisir de retravailler ensemble. Et puis
bonne campagne aux trois autres.
M. Martin (Denis) : Sébastien,
aussi, a été élu.
Mme Guilbault :
Ah oui! Bien, c'est parce que ce n'est pas encore sur le site du DGE. Bien, félicitations,
M. Nadeau! Grand plaisir aussi.
M. Nadeau (Sébastien) : Bien,
merci. Il me fait plaisir de travailler ensemble dans ton nouveau... dans ton
nouveau mandat. Là, on a beaucoup de choses à discuter ensemble. Merci de votre
temps.
Mme Guilbault :
Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci à vous quatre pour l'apport à la commission.
Nous allons suspendre quelques instants afin
d'accueillir le prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 35)
(Reprise à 11 h 43)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bonjour à tous! La Commission de l'aménagement du territoire reprend ses
travaux. Alors, nous recevons le dernier groupe ce matin, qui est la table des
préfets et élus de la couronne sud. Bonjour à vous quatre... bien, vous êtes
même cinq, là, en tout. Peut-être vous présenter à tour de rôle rapidement et
par la suite enchaîner avec votre présentation. Merci.
M. Ouellette (Christian) : Oui.
On m'entend bien? Oui?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
M. Ouellette (Christian) : C'est
beau. Christian Ouellette, président de la Table des élus et des préfets de la
Couronne Sud, préfet de la MRC de Roussillon, et aussi, dans mes temps libres,
maire de la ville de Delson.
Mme Michaud.
Mme Michaud (Lise) : Lise
Michaud, mairesse de la ville de Mercier.
M. Brault (Maxime) : Maxime
Brault, directeur général.
M. Allard (Éric) : Éric
Allard, maire de la Ville de Châteauguay.
M. Ouellette (Christian) : Merci,
M. le Président, de nous recevoir. Mesdames et Messieurs les députés. Je veux
juste souligner que notre collègue Mario Lemay, maire de Sainte-Julie, est avec
nous aussi, a fait le trajet avec nous. Si on aurait pu être assis huit, on se
serait assis huit, nous. Donc, on retient... on tient naturellement à remercier
la commission d'aménagement de nous recevoir aujourd'hui. C'est vraiment une
belle...
M. Ouellette (Christian) : ...l'opportunité
que la table a d'appuyer ce projet de loi n° 104, portant sur la
gouvernance de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Vous savez que ce projet de loi touche
directement la façon dont nos collectivités sont représentées et entendues au
sein des décisions métropolitaines. Unis et représentant les municipalités pour
défendre nos intérêts dans une vision commune, la couronne sud est l'un des
cinq secteurs de la CMM, représente 40 municipalités, donc près de la moitié
des municipalités des 82 de la CMM, réparties en six MRC et regroupant près de
560 000 habitants, personnes, population.
Par l'entremise de ses représentants, la
table défend naturellement les consensus et positions stratégiques auprès de
nos instances concernées. Laissez-moi faire un petit retour sur la gouvernance
si vous me le permettez. La lecture des débats entourant le projet de loi n° 134,
qui a été mené à la création de la CMM, relève que les préoccupations visées
par le... relève que les préoccupations visées par le projet de loi n° 104
actuel perdurent depuis près de 25 ans, soit celles d'assurer une gouvernance
métropolitaine équitable, polycentrique et représentative de tous les secteurs.
La couronne sud s'appuie donc sur... appuie donc l'adoption des articles 20, 21
et 22 du projet de loi n° 104 tel que déposé. Ces articles assureront
une... une cohérence, pardon, fonctionnelle et une meilleure équité
territoriale — là, j'arrive de vacances, ça fait longtemps que je
n'ai pas parlé, je m'excuse.
L'ajustement du poids décisionnel de la
ville de Montréal au sein des instances de la CMM représente une avancée
importante vers une gouvernance beaucoup plus équilibrée et surtout inclusive.
En révisant cette pondération, le projet de loi favorise l'émergence de
recommandations concertées au sein des commissions en réduisant le risque de
blocages au comité exécutif. Il est essentiel de rappeler que, sauf indication
contraire, les recommandations issues des commissions sont adoptées à la
majorité simple des voix dans les instances décisionnelles de la CMM. Cette
règle démocratique doit pouvoir s'exercer dans un cadre où chaque territoire,
qu'il soit central ou périphérique, peut contribuer équitablement à la
définition des orientations métropolitaines. Au-delà de la composition du
conseil d'administration, il demeure essentiel que tous les secteurs conservent
une réelle capacité d'influencer sur la répartition des fonds de la CMM liés à
des programmes ou des compétences. Par exemple, une gouvernance métropolitaine
polycentrée reconnaît... reconnaîtrait l'importance de soutenir par des moyens
concrets les municipalités rurales de son territoire dans un rôle de gardienne
du territoire agricole, d'autant plus lorsqu'un programme est enchâssé dans son
plan d'aménagement métropolitain... de développement et d'aménagement. Il en
est de même pour la politique de financement de l'ARTM, qui doit aussi refléter
les disparités en matière d'accessibilité et de fiscalité liées au transport
collectif de son territoire. Ces exemples, quelques exemples, illustrent
clairement la précarité de la situation actuelle, que le projet de loi n° 104
vient atténuer pour la couronne sud et aussi probablement pour d'autres
secteurs.
Au-delà des articles 20 à 22, la table
souhaite que le gouvernement considère les demandes supplémentaires
suivantes : modifier l'article 95 de la Loi sur l'Agence métropolitaine de
transport métropolitain... l'Agence métropolitaine de transport métropolitain,
oui, c'est ça.
Une voix : ...
M. Ouellette (Christian) : Ah!
ça, c'est la loi, c'est ça, c'est l'autorité... pour permettre aux
municipalités d'une couronne de conclure une entente de répartition du déficit
du transport collectif avec l'appui des deux tiers des voix plutôt qu'à
l'unanimité pour notre secteur; modifier l'article 81 de la loi sur l'ARTM...
puisse exiger une contribution financière des municipalités situées hors du
territoire de la CMM, mais dont les résidents utilisent quotidiennement les
infrastructures métropolitaines; en trois, modifier l'article 14 de la Loi sur
la CMM pour que la présidence de la CMM soit désignée par...
M. Ouellette (Christian) : ...les
membres élus du conseil d'administration et non automatiquement attribués à la
personne occupant le siège de maire ou mairesse de Montréal. Modifier aussi la
loi sur la CMM afin de permettre aux MRC de désigner directement les
représentants des couronnes aux conseils d'administration et aux comités
exécutifs, selon un processus concerté entre les préfets et les maires. Et
aussi confier aux tables des préfets et des élus des couronnes la désignation
des membres et des commissions consultatives afin de mieux refléter les
priorités territoriales et renforcer la coordination inter MRC. Ajouter aussi
un principe... un principe, pardon, d'arbitrage, de prévoir un principe
d'arbitrage qui a déjà été demandé et aussi d'avoir des critères de répartition
des déficits beaucoup plus précis.
En somme, la Couronne Sud réitère son
appui au projet de loi n° 104, qui marque une étape importante vers une
gouvernance métropolitaine plus équitable, plus représentative et adaptée aux
réalités actuelles, et souhaite que le gouvernement examine les demandes de
modifications législatives en matière de transport, les demandes législatives
supplémentaires en matière de transport, les demandes législatives
supplémentaires en matière de transport et de gouvernance proposées par la
table. Merci.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci. Est-ce qu'il y aurait d'autres qui veulent intervenir? Vous auriez fini,
terminé. OK, alors merci beaucoup. Nous allons débuter une période d'échange
avec Mme la ministre pour 16 minutes 30.
Mme Guilbault :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Rebonjour à vous quatre, à vous cinq,
parce que je pense que c'est important de mentionner que Sainte-Julie est
également fièrement représentée dans la salle, à la fois au niveau municipal et
provincial. Donc, bienvenue! Merci! En plus d'avoir pris le temps de vous
déplacer ici, à Québec, dans notre belle capitale nationale, pour venir nous
entretenir en personne de ce sujet extrêmement important.
Je ne veux pas tout répéter l'introduction
que j'ai faite avec la couronne nord, qui vous a précédés, mais je plaçais le
contexte du fait que, bon, on a travaillé trois ans ensemble sur des questions
de transport, dont certaines qui font l'objet de certaines recommandations.
L'article 95 dont on s'est parlé, Mme Michaud et moi à Châteauguay, il y a
quelques mois, dans un... dans un événement. Alors, bref, beaucoup de choses
qu'on a fait en transport, la politique de financement qu'on a adopté après des
années à attendre, le PSD qu'on a finalement adopté, après des années à attendre,
donc des choses qu'on a réussi à faire, des améliorations qui restaient à faire
aussi. Et là, aujourd'hui, j'ai la chance... la chance d'être aux Affaires
municipales pour qu'on corrige ensemble d'autres problèmes encore plus à la
source. Donc, la gouvernance de la CMM, on s'en parlait souvent aux Transports.
Je disais : Il y a des choses qui, oui, aboutissent aux Transports comme
problèmes, mais la source du problème est à la CMM, donc, parce que des fois on
entend : Est-ce qu'on... Puis, tu sais, en fait, certaines collègues, peut-être
aussi l'aborderont, mais tu sais, quand on nous dit : Est-ce qu'on ne
devrait pas attendre puis ravoir un débat, puis l'aborder plus largement puis
consulter plus largement, puis, tu sais, attendre les nouveaux élus le 2
novembre, puis repartir une consultation, puis proroger encore dans le temps
ces modifications-là, qui, oui, sont importantes... C'est quand même important
de le noter. Et comme on l'a dit avec la couronne nord, je pense qu'on est tous
d'accord là-dessus. Ce n'est pas contre Montréal qu'on fait ça. Pas du tout.
C'est pour rééquilibrer les processus décisionnels, puis l'effet sur ultimement
nos citoyens, puis refléter aussi la tendance démographique depuis 25 ans,
bien 25 ans.
Donc, alors, vous qui êtes là depuis...
monsieur est à sa huitième campagne, là. Donc, vous qui êtes là depuis
plusieurs années, est-ce que vous estimez qu'en ce moment il faut... si vous me
passez l'expression, battre le fer pendant qu'il est chaud? On a un projet de
loi sur la table et donc ça ne prétend pas tout régler. Mais c'est... moi, à
mon sens et pour mes collègues, notamment des deux couronnes, là, mes collègues
députés, c'est le temps, enfin de poser le geste courageux de modifier cette
gouvernance-là qui n'a jamais été posé pendant des années et que si on ne le
fait pas aujourd'hui, Dieu sait ce qui pourrait arriver dans l'avenir. Alors,
est-ce que vous êtes d'avis qu'on devrait battre le fer pendant qu'il est
chaud?
M. Ouellette (Christian) :
Absolument. Absolument. Effectivement, vous avez parlé de consultations. C'est
des réalités qu'on vit, là. On est sur le terrain, on vit des réalités, on
gouverne, on est là pour gouverner tout le monde, et je ne vois pas où on
pourrait faire une consultation. Je me pose la question parce que c'est la
réalité. C'est ce qu'on a vécu. Si on a interpelé nos députés, nos ministres et
le gouvernement actuel, c'est en fait pour ce souci d'iniquité là qu'il y avait
alentour de la table. Donc, oui, oui, Mme la ministre, il est temps que ça se
passe. Ça fait longtemps que j'en ai parlé dans mon préambule. On parle de
25 ans. Naturellement, je n'étais pas là il y a 25 ans, malgré que
j'étais là comme conseiller municipal, mais pas comme maire...
M. Ouellette (Christian) :
...c'est inévitable qu'on s'en aille là. Puis, avec tous les efforts que vous
faites, Mme la ministre, on est loin de la coupe aux lèvres, dans le sens qu'il
y a probablement beaucoup d'autres petits éléments qu'on va devoir modifier
dans la loi de la CMM. La CMM a évolué, ça fait 25 ans qu'elle est là.
Est-ce qu'on doit avoir encore le même cadre, la même façon de procéder? Puis
là je ne personnalise pas le débat, là, sur la mairesse, ou un maire ou les
gens, les individus qui sont là. Est ce que nos territoires ont évolué, se sont
modifiés dans les 25 dernières années? La réponse est oui.
Alors, je ne comprends pas pourquoi qu'on
débat autant pour modifier quelque chose qui fait juste du sens. Donc, c'est ma
réponse. Je ne sais pas si mes collègues veulent intervenir.
Mme Guilbault :
Bien, les processus sont ainsi faits au Parlement, ça prend un minimum
d'échanges, mais effectivement on est d'accord qu'à un moment donné, il faut y
aller, puis il faut poser les gestes. Il y a tellement de choses importantes que
vous avez dites, sur le choix de votre représentant, parce qu'on a eu aussi ce
point-là avec la couronne nord, donc, le fait que vous pouvez vous faire
invalider le choix de votre représentant par un vote du conseil, à la
différence des trois autres groupes. Donc, je comprends que vous aussi, tout
comme eux, réclamez, encore là, l'homogénéité ou, disons, l'équité dans le
processus et dans le traitement, d'autant plus que les deux couronnes ont un
poids démographique plus élevé que Longueuil et Laval, donc. Alors, allons-y
pour un traitement uniforme et que vous puissiez choisir vous-mêmes votre
représentant.
M. Ouellette (Christian) :
Absolument, c'est de mise en jeu. Je n'ai pas grand commentaire là-dessus. Il
faut absolument que ce soit comme ça, c'est juste le bon sens. Puis on comprend
que les autres secteurs, eux, nomment leurs représentants. On ne sait pas
pourquoi, encore une fois, on sait que ça fait 25 ans. Mais Longueuil
nomme ses représentants, nous, on les propose et la CMM les nomme. C'est ça
qu'on... C'est cette divergence-là qu'on... Pourquoi, nous, on n'est pas au
même niveau que les autres secteurs? Parce que, dans le fond, la table, c'est
la ville de la couronne sud. C'est ça, la table, ça parle pour 40 villes,
mais c'est la ville. Longueuil a, pourtant, cinq, six agglos, a des agglos, et
Longueuil, quand elle est assise autour de la table, pour ses agglos aussi.
Donc, pourquoi Longueuil, puis Laval, et
Montréal nomment leurs représentants puis, nous autres, on ne peut pas? Donc,
c'est une iniquité, honnêtement, qui est assez évidente.
Mme Guilbault :Bien, comment on dit, les choses évoluent, là. Donc, c'est
ça, on est là pour faire un petit ménage dans certaines choses. Effectivement,
les agglos versus la table, mais, moi, en tout cas, je vous dis, nous, on est
acquis à cette équité-là, pour nous, ça va un peu de soi aussi. Donc ensuite,
sur les municipalités rurales, puis ça, je trouve ça très important aussi,
parce que, nous, on l'a, cette réflexion-là, mes collègues et moi, là, on veut
s'assurer... J'ai ici, entre autres, mes deux députées Rive-Nord Rive-Sud, mes
deux collègues d'Argenteuil et Laporte, mais il y en a plusieurs autres, qui
représentent des municipalités rurales et/ou des petites municipalités en
termes de population, des fois, c'est en termes de population moins élevée,
mais en termes de territoire très vaste. Alors, c'est des réalités complètement
différentes d'une municipalité très urbaine. Donc, qu'est-ce que vous pensez,
tu sais, dans un souci de représentativité des plus petites municipalités et/ou
rurales... Je dis «et/ou», parce que, des fois, c'est les deux en même temps,
mais, bon, vous voyez où je vais aller, sur les 40, là, que vous représentez,
donc il y en a sur la Rive-Nord aussi. Vous avez quatre sièges au conseil, vous
en avez un au comité exécutif.
Est-ce que vous... Qu'est-ce que vous
pensez de l'éventualité qu'on mette quelque chose dans la loi sur le fait de
s'assurer qu'au moins un des représentants provient d'une municipalité rurale
et/ou petite? On pourrait peut-être voir qu'il y a un maximum de population,
quelque chose comme ça, on pourrait le travailler. Mais c'est le gouvernement
qui vient un peu se mêler de vos choix de représentants, donc, c'est pour ça
que je veux le tester avec vous, parce que, comme je vous dis, on veut trouver
une façon d'assurer une représentativité sans vous envoyer des obligations dont
vous ne voulez pas. Alors, comment vous voyez ça?
M. Ouellette (Christian) :
Bien, d'abord, il y a déjà un comité de... ruraux à la CMM, mais qui est
seulement consultatif.
Mme Guilbault :
C'est ça.
M. Ouellette (Christian) :
Est-ce qu'on pourrait travailler à le rendre plus décisionnel ou avoir plus de
poids dans la machine de la CMM? Je pense que oui. Les ruraux, en ce moment,
vous comprendrez que les ruraux ne le sont pas principalement, ils sont tous et
toutes dans les couronnes et pas... Il n'y a pas de ruraux, là, dans les agglos
de Longueuil, puis à Laval, puis à...
M. Brault (Maxime) : ...Ça
fait qu'ils sont tous dans les couronnes. Les couronnes défendent... On défend,
dans le fond, nos grandes villes comme Châteauguay à 53 000 de population,
ou en rural, comme Calixa-Lavallée à 800 ou 1 000 de population. On les
défend quand même, mais on s'entend que les néoruraux sont les gardiens de
notre territoire agricole, comme je parlais tantôt. Et, oui, ils sont souvent
ciblés par les enjeux de CMM, les enjeux de territoire des 82 villes et
subissent plus les contrecoups des décisions qui se prennent effectivement.
Puis je suis content que vous le souligniez, Mme la ministre, mais c'est un des
éléments que j'ai souligné dans mon préambule puis que je suis encore très
offusqué, comme président de la table, que la CMM ait décidé unilatéralement de
prendre 2,5 millions de son budget qui était alloué aux protecteurs de
notre territoire agricole, donc nos 19 municipalités rurales de CMM. Et
cet argent-là est transféré de poste budgétaire pour aller dans le logement
social quand on sait que le logement social, c'est 125 ou 130 millions à
la CMM. Donc, ce n'est même pas 2 % du budget, alors que les ruraux, il y
a certains ruraux que cette compensation qui, en passant, n'est pas un chèque
en blanc, ils ont des... des règles à suivre, ils ont des redditions de comptes
à faire. Donc, c'est... ça représente... Certaines municipalités, ça représente
jusqu'à 25 %, 30 % de leur budget global. Vous imaginez-vous l'impact
que ça a? Aujourd'hui, on va parler de gouvernance, là, on est là-dedans. Donc,
est-ce que ces gens-là devraient avoir plus d'écho de leur réalité? Moi, je
pense que oui. Je pense que oui, mais on s'en occupe, là. À Québec, je vous le
dis, le directeur général peut vous le confirmer, et la majorité des ruraux
aussi, on s'en occupe, mais peut-être donner plus de pouvoir, plus de poids au
comité des ruraux, ça serait... Ça serait important, oui.
• (12 heures) •
Mme Guilbault :
Donc, ce serait via un... Comme... Parce que j'essaie de voir, dans le fond,
concrètement, si on... Si on disait quelque chose, par exemple, comme sur un
des quatre membres au conseil de la CMM, il y en aurait au moins un qui
représenterait, qui représenterait le milieu rural ou les municipalités de
moins de 10 000 habitants, ou de moins de 5 000, ou... En tout
cas, on travaillera ensemble avec la couronne nord. Est-ce que vous trouvez
qu'on se mêle trop de vos affaires et que cette prescription là, finalement, a
un effet pervers? Non, mais je le dis bien honnêtement parce qu'on réfléchit,
puis on n'a pas beaucoup de temps, puis il va falloir qu'on chemine le projet
de loi d'ici Noël. On aimerait ça qu'il soit adopté cet automne, évidemment.
M. Brault (Maxime) : Je
peux laisser parler une rurale.
Mme Guilbault :
Donc... Ou on trouve un autre moyen, tu sais, on n'y va pas sur le membre,
absolument, sur les quatre. On trouve un autre moyen plus collatéral.
M. Brault (Maxime) :
Vas-y, Lise.
Mme Michaud (Lise) : En
fait, c'est une bonne suggestion. Quel est le moyen utilisé? Je vous laisse ça,
mais je peux vous dire, pour l'avoir vécu dans les deux dernières années,
d'être représentante à la... au conseil d'administration et à l'exécutif, c'est
beaucoup à l'exécutif que les décisions vont se prendre. Et d'amener une vision
qui est vraiment d'une réalité rurale, comme je le suis à Mercier, à
15 000 de population, avec un territoire à 90 % agricole, ça amenait
une vision différente aux autres municipalités qui ne la connaissent pas, cette
réalité-là. Ça fait qu'effectivement, c'est quelque chose de très intéressant.
Quelle sera la meilleure façon? Est-ce que c'est d'imposer un des quatre
représentants au conseil d'administration? Ça pourrait être le cas. Ceci étant
dit, ce n'est pas nécessairement au conseil d'administration que les choses se
dessinent. C'est beaucoup plus à l'exécutif ou dans les commissions. Ça fait
que peut-être que ça sera regardé concrètement, là, mais, oui, ça a un impact
réel sur la prise de décision d'avoir la vision du rural.
M. Brault (Maxime) :
Parce qu'en ce moment, Mme la ministre, en ce moment, les représentants sont
nommés par les MRC. C'est ce qui est enchâssé dans la loi. En ce moment, il y a
quatre MRC, bon, six MRC. Ceux qui sont dans les bouts, là, il n'y a seulement
qu'une municipalité. Les quatre MRC nomment leur représentant parce que...
C'est correct. Moi aussi, je ne suis pas contre le fait qu'il faudrait le
regarder, mais tantôt ça va être... Bon, là, ça va prendre une grande ville, ça
va prendre un représentant des grandes villes, puis c'est correct, mais on va
avoir besoin de plus que quatre sièges.
Mme Guilbault :
Non. Bien, c'est pour ça, exact, on ouvre... Quand on ouvre une porte comme ça,
après ça, un autre groupe légitime peut vouloir être représenté. C'est
simplement que c'est une réalité tellement distincte. Et je pense que les
milieux urbains sont déjà naturellement bien représentés à la CMM. Alors, c'est
peut-être ça. Là, mon temps est...
Le Président (M. Schneeberger) :
...
Mme Guilbault :
Trois minutes. Bon. Vous abordez un point qui est majeur. Donc, je ne peux pas
m'empêcher de l'aborder avec vous, la...
12 h (version non révisée)
Mme Guilbault :...recommandation n° 5 sur la
présidence de la CMM. Évidemment, c'est Montréal qui préside la CMM, le maire
de Montréal, le maire au sens générique, là, ça peut être une mairesse
évidemment, c'en était une dans les dernières années, et quel est, selon vous...
dans la réalité des choses, là, est-ce que c'est plus de nature symbolique? Est-ce
que ça apporterait un changement substantiel? Est-ce que, pour vous, ça
participerait d'un rééquilibrage de dire, par exemple, là, vous n'allez pas
peut-être sur les moyens précis, mais une alternance de la présidente, parce
que j'imagine, si on ouvrait sur la présidence, il faudrait que ce soit l'alternance
entre tout le monde. Parce que, si on met juste un deuxième groupe ou un
troisième groupe, bien, on crée un nouveau problème d'iniquité, là. Donc,
comment vous le voyez et, concrètement, encore là, dans la réalité de la vraie
vie, de comment ça se passe à la CMM, qu'est-ce que vous pensez que ça pourrait
apporter de bénéfique pour les quatre autres groupes? Parce que je ne vous
cacherai pas que j'ai déjà entendu ça, pas en commission ici, mais en privé. Il
y a d'autres groupes aussi qui sont intéressés par cette question-là. Alors, qu'est-ce
que, selon vous, ça pourrait apporter?
M. Ouellette (Christian) : C'est
ce qu'on propose dans notre mémoire aussi, que c'est... la présidente ou le
président soit nommé au suffrage, dans le fond, du conseil d'administration. C'est
comme ça que ça fonctionne dans nos MRC. Ce n'est pas la plus petite ville, ce
n'est pas la plus grande ville, c'est : tu es nommé par tes pairs. Donc,
la question qui peut se poser, c'est : Qu'arrivera-t-il un jour si c'est
le maire d'une petite ville ou une mairesse d'une petite ville qui est nommé à
la présidence de la CMM? Bien, mon Dieu, cette personne-là aura ramassé la
majorité des votes alentour de la table et sera probablement la meilleure
personne désignée pour représenter la population de la CMM. C'est assez simple.
Je peux vous dire qu'historiquement,
depuis que... ça fait longtemps, depuis 2017 que je siège sur des commissions à
la CMM, le rôle principal de la présidence à la CMM interfère beaucoup avec la
ville de Montréal, hein? C'est la ville maire, Montréal, là, il n'y a pas
personne qui... en tout cas, chez nous, il n'y a pas personne qui veut défaire
Montréal puis dire : Je veux décider à la place de Montréal. Personne, je
vous le dis, là. Ce qu'on souhaite, c'est avoir juste des bels échanges puis
des... avancer main dans la main, pas se sentir dans un régime qu'une personne
décide. On sait que les décisions sur la CMM ont beaucoup d'incidence, souvent,
sur Montréal. Mais vous savez, Mme la ministre, vous étiez ministre des
Transports, vous avez annoncé beaucoup de sous pour la ligne bleue, là. Vous
savez que le métro, historiquement, là, puis on a nos petites études, sert
beaucoup plus à la population de l'île de Montréal qu'aux gens qui s'en servent
pour aller travailler, donc qui partent de la rive sud à nourrir... moi,
j'appelle ça nourrir Montréal, bien, Montréal aura toujours sa part de la plus
grande métropole...
Le Président (M. Schneeberger) :
En terminant.
M. Ouellette (Christian) : ...d'être
la plus grande ville de Montréal... la plus grande ville du Québec, pardon.
Donc, elle l'aura toujours, ça. Est-ce que... Je me plais souvent à dire :
Est-ce que Catherine Fournier, la mairesse de Longueuil, pourrait être
présidente de la CMM? La réponse, c'est oui. Mon Dieu! Stéphane Boyer, oui. Donc...
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci. Je suis obligé de vous couper parce que, là, on a dépassé. Un moment
donné, il faut que je respecte le temps pour tout le monde. Merci beaucoup.
Alors, nous allons du côté de l'opposition officielle et j'entends la députée
de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Merci de votre présence. Merci de votre mémoire.
Merci de venir partager votre position qui était écrite dans le ciel, là. J'ai
siégé à la TPECS, là, je ne suis pas en conflit d'intérêts, mais j'ai... je vous
dirais que j'ai une partie de mon cœur qui est... Puis j'étais mairesse de
Notre-Dame-de-l'île-Perrot, qui est une municipalité 80 % agricole, là, ça
fait que je comprends les enjeux puis j'ai vécu les frustrations aussi en lien
avec des décisions qui venaient de la CMM. Puis j'aurais probablement la même
position que vous quand on m'offre la possibilité... quand la porte est ouverte
pour revoir la gouvernance juste de ça, de dire : Go, puis, après, on
verra. J'ai la même position que vous là-dessus, je suis d'accord. Mais mon
point, c'est que c'est rare qu'on touche à de la gouvernance. Ça fait que si on
touche à la gouvernance, est-ce qu'on ne pourrait pas la prévoir de façon plus prévisible
ou, tu sais, d'y intégrer des révisions? Parce que vous le dites, là, puis on
le sent, puis vous étiez là pour le groupe juste avant vous, la Table des
préfets de la couronne nord. Il y a une mobilisation, là, ça bouge...
Mme Nichols : ...les gens...
les gens, c'est moins concentré à Montréal, ça s'en va autour de Montréal. Vous
le sentez. Vous vous êtes ajusté. Vous devez offrir des services que vous...
qui n'étaient pas offerts avant. Vous avez des travailleurs qui viennent,
saisonniers, pour l'agriculture. Ça fait que vous avez tous ces enjeux-là aussi
dans votre cour qui ne sont nécessairement pas des électeurs. Puis je vais vous
revenir là-dessus, M. Ouellette. J'ai bien compris que vous aviez des
habitants.
• (12 h 10) •
M. Ouellette (Christian) : Oui.
Mme Nichols : Vous avez mis
l'accent. Ça fait que je comprends tout ça. Puis la première question qui me
vient en tête quand je vous écoute, c'est... puis c'est... c'est simple, là,
c'est : Coudon, là, est-ce qu'il y a un avantage à faire partie de la CMM?
M. Ouellette (Christian) : C'est
une très bonne question. C'est une très bonne question.
Mme Nichols : Bien oui. Puis
il faut en parler en 12 minutes.
M. Ouellette (Christian) : Bien
OK.
Mme Nichols : Non, non, je ne
vous donne pas tout mon 12 minutes, là. Je vous en donne une, peut-être,
là.
M. Ouellette (Christian) : Non.
Mais je devrais être bon pour en prendre six, sept. Non, non, ce n'est pas
vrai.
Mme Nichols : Aïe! Je connais
les politiciens municipaux!
M. Ouellette (Christian) : Non,
mais ce que je peux... La question, elle est très pertinente. Puis vous savez
que c'est... c'est facile, me mettre en boîte, parce que je représente
40 villes, des villes de 800 000, puis des villes de
50 000 habitants. Donc, il n'y a pas... il n'y a pas une ligne très
simple. Ce n'est pas... Ce n'est vraiment pas simple.
Par contre, vous savez qu'il y a des
municipalités qui ne paient pas l'ARTM dans ma couronne. Il y a des
municipalités qui ont passé des résolutions, qui veulent sortir de la CMM parce
qu'ils jugent que ce n'est pas... ce n'est pas équitable. Bien là, quand on
parlait tantôt de compensation, je vous parlais juste de compensation, là,
c'est une façon d'aider ceux qui subissent des frais de transport collectif
quand ils n'ont pas un autobus qui passe dans leur ville. Ça fait que vous
comprendrez...
Mme Nichols : ...Soulanges a
une facture... une facture de transport en commun à assumer, là... à assumer,
là, puis la députée de Soulanges pourrait... elle est sûrement courant, là.
J'imagine, ses maires sont allés la voir, là. Mais ils reçoivent une facture
pour du transport en commun, puis il n'y a pas un autobus, là, qui passe là,
là.
M. Ouellette (Christian) : C'est
ça.
Mme Nichols : Ça fait que je
comprends ce que vous dites, là.
M. Ouellette (Christian) : Donc,
si vous me posez la question à moi, Christian Ouellette, le président de la
Table des élus et des préfets de la Couronne sud, oui, on a un avantage à
travailler avec la Ville de Montréal, notre ville centre, parce que notre
population, nos habitants vont travailler à Montréal, bénéficier de services à
Montréal. Oui, la CMM a encore sa raison d'être. Est-ce qu'elle doit être revue
et corrigée? La réponse est oui aussi. Puis, je pense, c'est ce qu'on est en
train de faire. Pour moi, c'est un premier jalon. Honnêtement, c'est un premier
jalon. Il y a beaucoup de travail à faire encore. Ce n'est pas Delson qui va
revirer la ville de Montréal, là, demain matin. Mais honnêtement, il y a... on
a besoin d'être un peu plus écoutés et sentis.
Mme Nichols : ...d'accord
avec vous que ça change. La ministre l'a dit, là, ça change, la
représentativité, ça change. Puis j'aime ça quand vous parlez de population qui
change. Je suis d'accord avec vous. Je ne lâcherai pas ce morceau-là. Je vous
le dis!
M. Ouellette (Christian) : Non.
Vous allez voir. Moi aussi!
Mme Nichols : Parfait, ça,
parfait. Parfait. Mais, quand on parle entre autres, là... parce que là, on
parlait, les avantages de la CMM, là, moi je suis allée revoir, là, entre
autres, là, les municipalités rurales. Bien, les municipalités rurales, là,
puis je m'en souviens, là, c'est un programme qui a été initié par la CMM, le
programme des municipalités rurales. Puis c'est un programme qui est
subventionné. Bien, en fait, il y a un apport financier de la CMM de
2,5 millions de dollars pour le programme des municipalités rurales.
Le MAMH donnait des sous, donnait 5 millions de dollars aussi. Ils se
sont retirés. Le MAMH ne finance plus le programme des municipalités rurales.
Mais la CMM continue à mettre des sous dans le programme de municipalités
rurales, pas depuis... pas 2026 puis... pas 2025, pas 2026. Je suis d'accord
avec vous. Mais le premier qui s'est retiré des programmes de municipalités
rurales, c'est quand même bien le ministre de la... le ministère des Affaires
municipales. Ça fait que quand... Puis c'est parce que... modifier quelque
chose qui fait juste du gros bon sensm vous avez dit : Bien, oui, on est d'accord.
Bien, ça, c'est une modification qui ne fait pas de gros bon sens.
M. Ouellette (Christian) : Je
ne veux pas vous interrompre, Mme Nichols, là, mais c'est la raison de la CMM
qu'on nous invoque, qu'on nous dit, qu'on nous donne puis qu'on nous écrit.
C'est à cause que le gouvernement ne met plus 2.5 millions, nous, on le
coupe. Honnêtement, est-ce que ça fait office d'une belle organisation qui
travaille ensemble, s'ils en ont besoin, de ce 2.5 millions là, parce que
justement le gouvernement l'a coupé? Ça fait que, tu sais, en disant :
Bien, je vais te couper parce que l'autre l'a coupé, honnêtement, moi, ça me
détache, là.
Mme Nichols : Bien, ce n'est
pas le 2.5... Bien, ce n'est pas le 2,5 qui a été envoyé dans le logement
social et abordable?
M. Ouellette (Christian) : Bien,
c'est ce qu'on nous a dit qui serait fait pour 2026. Mais sachez que je ne
pense pas que c'est à Saint-Isidore qu'il y a beaucoup de logement social qui
va se faire bien. Donc, je l'ai mentionné tantôt, 2,5 millions...
Mme Nichols : Bien, il va
peut-être y en avoir par exemple parce qu'il y a beaucoup de municipalités,
dans des petites régions, justement, qui ont des travailleurs qui arrivent. Je
vais vous donner...
Mme Nichols : ...l'exemple de
Vaudreuil-Soulanges, où l'hôpital qui arrive, c'est
3 000 travailleurs, 3 200 travailleurs, bien, il faut les
loger. Puis c'est des places comme Saint-Lazare, des places comme des plus
petites municipalités dans Soulanges qui en ont besoin, de ce logement-là
aussi, là.
M. Ouellette (Christian) : Page 68
à 70, Mme Nichols, du Plan métropolitain d'aménagement et de développement de
la ville... de la CMM...
Mme Nichols : Ah! exactement.
Je suis d'accord avec vous.
M. Ouellette (Christian) : ...c'est
clair, mentionné là-dedans qu'il y a des compensations, il y a de l'aide qui
doit être donnée à nos protecteurs. Nos protecteurs du territoire agricole, je
me répète, ils ne sont pas à Montréal, ils sont dans les couronnes.
Mme Nichols : Je suis
d'accord.
M. Ouellette (Christian) : Mme
Michaud?
Mme Nichols : Ah! est-ce que
Mme... Oui.
Mme Michaud (Lise) : Oui.
Bonjour. Bien, j'aimerais juste...
Mme Nichols : Je m'en allais
dire Mme Mercier. Mme Michaud
Mme Michaud (Lise) : Michaud
de Mercier.
Mme Nichols : Oui, c'est ça.
Mme Michaud (Lise) : Oui,
c'est ça. Juste apporter quelques précisions. Quand on a des travailleurs
agricoles, l'agriculteur a l'obligation de les loger. Donc, on ne parle pas de
logement social. Et, quand on parle de gens qui vont aller travailler à
l'hôpital, ce n'est pas des logements sociaux qu'on a besoin, c'est des
logements.
Mme Nichols : C'est du
logement abordable, quand même.
Mme Michaud (Lise) : Mais là
on parle de... on a mis... Le 2,5 millions, on le met dans les logements
sociaux. Ce n'est pas Mercier, ce n'est pas à Saint-Isidore, puis ce n'est pas
dans les petites municipalités que ça va arriver, c'est dans les grands centres
que ça va arriver, majoritairement.
M. Ouellette (Christian) : Malheureusement.
Mme Nichols : Oui, le
logement social, oui, abordable aussi. Si vous êtes en faveur, j'imagine, d'un
changement au niveau de la représentation, tant au comité que le comité exécutif,
j'imagine que vous comprenez qu'il va avoir une incidence aussi sur les
quotes-parts ou... bien, au niveau de la représentation. Non, il n'y aura...
C'est parce que je vois le directeur qui me dit...
M. Ouellette (Christian) : Bien,
les quotes-parts sont calculées en fonction de la... elles sont évolutives en
fonction du service, en fonction de la RFU. Non, ça n'a pas... je ne vois pas
d'incidence. On ne voit pas d'incidence là, là.
Mme Nichols : Puis la RFU est
calculée en fonction de la population?
M. Ouellette (Christian) : Non,
la RFU, c'est la richesse foncière.
Mme Nichols : La richesse
foncière uniformisée, la RFU, là.
M. Ouellette (Christian) : Oui.
C'est la valeur, les villes qui développent beaucoup plus...
Mme Nichols : Oui, oui. Oui,
mais il va quand même avoir une incidence sur les quotes-parts en changeant...
bien, j'imagine qu'il y en a qui vont faire cette demande-là entre autres, là.
M. Ouellette (Christian) : Non.
Bien non, parce que c'est...
Mme Nichols : Tu sais, je ne
pense pas que Montréal, là, qui va représenter...
M. Ouellette (Christian) : ...la
population.
Mme Nichols : ...qui va
passer de 50 à 46 %.
Le Président (M. Schneeberger) : Juste
ne pas vous interpeler parce que ce n'est pas évident pour la transcription.
M. Ouellette (Christian) : Désolé.
Désolé, je ne suis pas habitué.
Le Président (M. Schneeberger) : Essayez
de respecter le droit de parole de chacun puis ça va aller mieux. Merci.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président, pour le rappel à l'ordre. Je suis complètement... je suis désolée.
Mais mon point, c'est à l'effet qu'il va... il y a quand même une... tu sais,
la représentation va changer. Montréal, vu que vous les avez mis, là, vous les
avez mis, là, entre autres, là, dans votre mémoire, là, mais Montréal, ça va
passer quoi, de 50 % à 46 %? J'imagine qu'ils vont vouloir aussi
demander qu'il y ait un ajustement, ou vous me dites qu'il n'y a pas de lien,
parce que c'est ce que je comprends, vous, vous dites : Il n'y aura pas de
lien avec...
M. Ouellette (Christian) : Bien,
moi, je ne fais pas de lien, je... Moi, les gens qui m'élisent dans ma ville,
c'est des gens qui ont le droit de vote, qui votent, c'est des électeurs. Et,
quand je suis élu, je représente qui, je représente toute ma population, du
bébé de six mois jusqu'à l'immigrant qui n'a pas de papiers. Je représente tout
le monde. Donc, ce qu'on parle, on parle de gouvernance, là on ne parle pas de
quotes-parts. Si on parle de quotes-parts, on va y aller avec une population,
on va y aller avec une RFU, on va travailler avec des éléments, mais, quand on
parle d'élection ou de gouvernance, qu'on y aille avec les électeurs, moi, je
vois... on ne voit pas, nous autres, d'incidence sur nos quotes-parts, là,
parce qu'on doit représenter les mêmes populations quand même, là.
Mme Nichols : Parfait. Avec
la quote-part, non, mais, si on utilise les électeurs, le titre d'électeur
plutôt que la population pour faire des représentations, pour changer une
gouvernance, puis là je ne parle plus des quotes-parts, je parle au niveau de
la gouvernance, ça, il y a un enjeu?
M. Ouellette (Christian) : Bien,
on pourrait demander à toutes les villes, les 82 villes de voter pour la
présidente ou le président de la CMM, si c'est ça qu'on veut. Mais la
gouvernance en ce moment, c'est que c'est des MRC qui nomment, qui proposent,
qui envoient un représentant puis ce représentant-là, bien, il n'est pas élu
par les 82 villes. Mme Michaud?
Mme Michaud (Lise) : Est-ce
que je peux compléter?
Mme Nichols : Bien, oui,
ça... Oui, on n'a pas beaucoup de temps. Oui, allez-y.
Mme Michaud (Lise) : OK.
Bien, quand je... On est dans les élections municipales actuellement, là. Ce
sont les électeurs qui nous portent au pouvoir, mais, quand on fait la
taxation, c'est selon la richesse foncière. C'est exactement la même chose qui
s'appliquerait à la CMM, comme c'est le cas actuellement avec le PL n° 104
qui est proposé.
Mme Nichols : Parfait. Étant
donné qu'il ne me reste pas beaucoup de temps puis je voulais...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
députée de Mille-Îles.
Mme Nichols : Attendez, juste
une minute. Je veux juste savoir... Ah! j'ai perdu mon idée. Je vais lasser la
députée de Mille-Îles, je vais revenir.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles, une minute...
Mme Dufour : ...je vais être
très brève. Vous avez... votre territoire, vous avez six MRC, vous avez quatre
sièges. La Fédération québécoise des municipalités est venue nous dire qu'il
serait important que toutes les MRC qui planifient le territoire, et donc qui
doivent répondre aux PMAD, soient à la table du conseil. Vous en pensez quoi?
• (12 h 20) •
M. Ouellette (Christian) : Sérieusement,
l'enjeu n'est pas très difficile parce que, dans le fond, la MRC de
Beauharnois-Salaberry, ce n'est pas la MRC, il y a juste une ville qui est dans
la CMM, c'est le découpage de la CMM qui rend cette situation-là comme ça. Ça
fait que, dans le fond, il est tout seul. Est-ce qu'il devrait siéger, lui
aussi, bien, ça...
Une voix : Bien, il siège à...
M. Ouellette (Christian) : Il
siège à... il siège, il est sur notre conseil d'administration, il est sur
notre table, il est décisionnel chez nous. Même chose pour Richelieu, Rouville.
Donc, c'est parce que, quand il y a juste une ville ou deux... Les autres MRC
sont complètes. Malgré que Vaudreuil-Soulanges, il y a 11 municipalités sur 23,
je pense, c'est la moitié de la MRC. Ça, c'est le découpage. Est-ce qu'on
pourrait rendre le découpage plus précis ou différent? Bien, je pense que oui,
entre autres. C'est une suggestion.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup. Nous allons... nous poursuivons avec la députée de Sherbrooke
pour 4 min 8 s.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. J'ai bien compris vos positions. Je trouve ça malheureux quand... en
fait, on ne devrait jamais avoir à choisir entre le logement social puis la
protection des territoires agricoles, là, ce n'est pas une situation
souhaitable, donc je trouve ça malheureux, ce qui s'est passé.
Comme j'ai bien compris vos positions, je
pense que j'ai le goût de profiter de votre présence puis de votre expertise
comme maires, mairesses des plus petites municipalités pour vous poser une
question sur quelque chose de connexe, qui est dans le projet de loi, quand
même, c'est l'obligation pour le conseil de nommer au moins un officier
municipal en bâtiment et en environnement. Vous, comme maires, mairesses de
plus petites municipalités, comment vous la voyez, cette obligation-là? Est-ce
que c'est un fardeau supplémentaire ou pas?
Mme Michaud (Lise) : S'il
vous plaît, juste préciser votre question, j'ai manqué un petit bout, là.
Mme Labrie : Oui. Dans le
projet de loi, il y a... bon, il y a des choses sur la gouvernance de la CMM,
mais il y a aussi plusieurs autres éléments, et un d'entre eux, c'est
l'obligation pour le conseil municipal de nommer au moins un officier municipal
en bâtiment, en environnement et en urbanisme... les discussions sur la
formulation de tout ça, pour enlever le mot «urbanisme», peut-être, mais cette
obligation-là, certains ont plaidé que c'était un fardeau supplémentaire pas
nécessairement utile, là, pour les municipalités. J'aimerais ça, vous entendre
sur ce que vous en pensez, vous.
Mme Michaud (Lise) : C'est
effectivement un fardeau additionnel. Et je mets un gros bémol là-dessus parce
qu'en tant que municipalités, souvent, on a affiché le poste d'inspecteur à
l'urbanisme, et il y a... on n'a pas de candidature. Donc, c'est vraiment un
problème. Ça fait qu'on a créé des chefs de division, on a créé des... mais ces
gens-là ont une expertise, mais ça nous permet d'avoir un salaire supérieur, ce
qui fait qu'on a eu des gens qui ont postulé, mais ils ne sont pas dédiés uniquement
à inspecteur parce qu'il y a comme une connotation, inspecteur, qu'il faut que
tu fasses respecter les règlements. Et tu fais ça à cœur de jour. Il y a moins
d'intérêt. Donc, de nous donner cette obligation-là, ce n'est vraiment pas le
fun pour nos municipalités.
Mme Labrie : Donc, ce
bout-là, vous ne l'accueillez pas nécessairement positivement. Dans la
dynamique où vous demandez une réduction de fardeau, ce n'est pas... de se la
poser.
Mme Michaud (Lise) : Exact.
Exact.
Mme Labrie : OK. Avez-vous
aussi...
M. Ouellette (Christian) :
Bien, de mon côté, je vais résumer rapidement, là, je vais... pas résumer, mais
acquiescer. Ce n'est pas un enjeu de la table, ce n'est pas un enjeu des TPECS,
c'est un enjeu vraiment municipal.
Mme Labrie : Puis
l'organisation qui venait plaider en faveur de cette modification-là disait
qu'eux, selon leur compréhension, ça pouvait être délégué à la MRC, donc ce
n'était pas nécessairement un fardeau supplémentaire pour la ville. Vous qui êtes
à la MRC, est-ce que ce vous avez la même compréhension, que ce n'est pas
nécessairement la ville mais que ça pourrait être la MRC?
M. Ouellette (Christian) : Bien,
il faut comprendre que les MRC, il y a beaucoup de disparités, encore une fois.
Chez nous, on est la plus grande MRC, la plus populeuse au Québec, on a près de
200 000 de population, Vaudreuil-Soulanges, 160 000 et, probablement
le trois quarts des MRC qui ont 15 000, 20 000, 25 000 et se
partagent... se partagent des employés, surtout en aménagement du territoire,
en inspection puis en aménagement. Ça fait qu'eux autres, c'est peut-être un
enjeu, mais, pour nous autres, dans l'urbain, on ne le vit pas tant, là.
Mme Labrie : Puis vous, dans
une municipalité comme Delson, qui est peut-être une des plus petites,
j'imagine, de la MRC, est-ce que vous pourriez avoir recours à la MRC pour
remplir cette obligation-là ou il faudrait que vous le fassiez vous-même?
M. Ouellette (Christian) :
Vous savez, chez nous, on monte sur la bordure de béton puis on voit Montréal,
là, hein, on est vraiment périurbain, on est très urbain, je veux dire.
Mme Labrie : Oui. Ça fait
que, donc, ça imposerait à votre municipalité de faire ce...
M. Ouellette (Christian) :
Bien, on est déjà... on est déjà bien... on est déjà dans cette... comment je
pourrais dire? On répond déjà à cette demande-là.
Mme Labrie : En ce moment,
vous répondez déjà.OK. Bien, parfait, ça répond à mes questions. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors merci pour votre apport à la commission.
Nous allons suspendre jusqu'à cet
après-midi, après la période touchant les travaux des commissions. Alors, je
vous...
Le Président (M. Schneeberger) : ...Merci.
Bon dîner à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 24)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 40)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon après-midi à tous. La Commission de l'aménagement du territoire reprend ses
travaux.
Et je rappelle que nous poursuivons les
consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 104,
Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner suite à certaines
demandes du milieu municipal.
Alors, cet après-midi, nous attendons l'Association
des municipalités de banlieue, la ville de Gatineau, l'Union des municipalités
du Québec et la ville de Sainte-Augustin... Saint-Augustin-de-Desmaures, pardon,
et avant tout nous recevoir aujourd'hui présent même la ville de Québec. Alors,
bonjour à vous trois. Je vous laisse vous présenter et, par la suite, enchaîner
avec votre présentation.
M. Monty (Luc) : Merci M. le
Président. Je me présente, Luc Monty, directeur général de la ville de Québec.
Alors, M. le Président, Mme la ministre, Mmes et MM. les députés, je vous
présente les personnes qui m'accompagnent : Me Serge Giasson, directeur du
service des affaires juridiques, et Mme, à ma gauche, Mme Chloé Fauchon,
avocate au même service.
Alors, la ville se réjouit de plusieurs
des modifications législatives proposées par le projet de loi, qui permettront
notamment de réduire la charge administrative de la ville de Québec. Que ce
soit la modification apportée à la Loi sur le patrimoine culturel à l'article 30,
qui permettra de simplifier le processus décisionnel par la délégation à la
commission d'urbanisme du traitement des demandes d'autorisation de travaux sur
les immeubles patrimoniaux. En deuxième lieu, grâce au décret qui permet la
mise à jour complète et rapide des plans des conduites d'aqueduc et d'égouts
relevant de la compétence de l'agglomération. Les cartes qu'on voit affichées
pour le réseau d'aqueduc notamment. Alors, juste... Alors, on met à jour les
cartes de l'agglomération de Québec, produites il y a plus de 20 ans.
Lorsqu'une... À ce sujet là, lorsqu'une
infrastructure est de compétence d'agglomération, il y a un partage des coûts
entre les trois villes, soit Québec, Saint-Augustin-de-Desmaures et L'Ancienne-Lorette,
dans une proportion de 94 % ville de Québec, 4 % Saint-Augustin et
2 % L'Ancienne-Lorette, en fonction de la taille. Sinon, dans un autre
cas, chaque ville assume 100 % des infrastructures sur son territoire. Ce
sont des infrastructures de proximité.
Et finalement, en troisième lieu, nous aimerions
souligner que la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, à l'article 1, cet
article pourrait permettre d'éviter le processus d'approbation référendaire
lorsque l'objectif sera d'augmenter la densité d'occupation du sol à proximité
du tramway, qui sera une infrastructure importante pour la ville.
Alors, par ailleurs, le projet de loi
touche à la gouvernance de l'agglomération de Québec et il y a trois principaux
éléments sur lesquels nous souhaitons revenir. D'abord, comme j'ai indiqué tantôt,
le remplacement des plans des conduites d'aqueduc et d'égouts de la compétence
d'agglomération. Depuis 2005, de nouvelles conduites et ouvrages ont été
construits ou devront l'être sur le territoire. Alors, la révision des plans
est nécessaire pour que l'agglomération puisse gérer et entretenir les
conduites de façon intégrée, puisque les usines de traitement sont gérées par
la ville de Québec. Alors, le fait que les plans soient remplacés par l'Assemblée
nationale permet une révision complète, rapide et efficace en une seule étape. Alors,
comme il s'agit de la première modification générale au plan en 20 ans, le
nombre de modifications à effectuer justifie l'intervention directe du
législateur. Alors, la procédure d'arbitrage actuellement prévue à la loi n'est
pas adaptée à ce type de révision. En premier lieu, le comité d'arbitrage n'est
pas un comité d'experts. De plus, il n'a pas la compétence nécessaire sur
toutes les modifications apportées aux plans, en raison notamment de la
distinction prévue à la loi à l'égard des dates de construction des différentes
conduites. Par exemple, c'est les deux cercles rouges qui sont affichés à l'écran,
il est urgent de corriger la qualification des conduites principales situées
dans le parc industriel François-Leclerc et celles du secteur Baucage, et c'est
pourquoi le nouveau plan déposé inclut des conduites comme conduites d'agglomération
au bénéfice de la ville de...
M. Monty (Luc) :
...Alors, avec l'adoption de ces plans, la ville de Québec pourra assurer
l'entretien et la construction des conduites et ouvrages du secteur Bocage afin
notamment de permettre de nouveaux développements résidentiels. Et il en est de
même des conduites principales et des ouvrages situés dans le Parc industriel
François-Leclerc, qui doit faire l'objet de travaux de réfection urgents. En
outre, les coûts de construction des nouvelles infrastructures prévues au...
sont déjà construites dans la plupart des cas et ajoutées aux plans de 2025.
Elles ont été... Des coûts ont déjà été assumés à 100 % par la Ville de
Québec, de sorte que leur inclusion au plan n'aura pas d'impact financier sur
les quotes-parts des municipalités reconstituées. Quant aux coûts d'entretien
de ces nouvelles conduites, de ces infrastructures, ceux-ci sont déjà inclus
dans les quotes-parts prévues dans le nouveau règlement RAVQ-17-14 en
vigueur depuis quelques mois. Il n'y aura donc pas d'impact financier pour ces
villes. Et j'y reviendrai plus tard.
Concernant les futures modifications à
apporter au plan, il serait avantageux qu'un organisme spécialisé indépendant
puisse trancher toute mésentente. Alors, nous proposons d'abroger la procédure
d'arbitrage actuelle et de revenir au processus antérieur de modification, qui
est un processus par règlement assujetti à un droit d'opposition devant la
Commission municipale du Québec. D'ailleurs, c'est le cas pour toutes les
autres agglomérations au Québec.
En deuxième lieu, j'aimerais commenter
l'abrogation à l'article 31 du versement d'une compensation annuelle de
1,4 million par le gouvernement à la ville de Québec. Ici, en bref, le
Parc industriel François-Leclerc a été créé en 1969 par la Communauté urbaine
de Québec. De 1969 jusqu'à l'adoption de la loi de 2007, les biens
consistants... constituant le parc ont été financés et acquis de façon
régionale, que ce soit par la CUQ de l'époque, la ville qui était issue des
fusions municipales ou même l'agglomération de Québec. Autrement dit, c'est
l'ensemble des contribuables de l'actuelle agglomération de Québec qui l'ont
payé et non seulement ceux de la ville de Saint-Augustin. Alors, en 2007, la
ville a consenti à rétrocéder gratuitement le Parc industriel François-Leclerc
à la ville de Saint-Augustin. En échange, à l'époque, pour compenser la perte
fiscale pour les contribuables de Québec, le gouvernement s'est engagé à payer
une compensation annuelle de 1,4 million. Il est évident aujourd'hui que
la ville ne se réjouit pas de la perte de ce revenu. Cela dit, en prenant le
projet de loi dans son ensemble et considérant, comme on vient de le voir,
qu'il prévoit la mise à jour des cartes de 2005, nous sommes prêts à considérer
que la perte fiscale de Québec s'inscrit dans une mise... dans le cadre d'une
mise à jour de la loi.
Le troisième élément sur lequel l'on
souhaite... que l'on souhaite aborder, c'est une demande de modification ou une
proposition de modification législative qui n'est pas prévue au projet de loi
et qui concerne justement l'établissement et le paiement des quotes-parts
annuelles des municipalités liées. Le conseil d'agglomération de Québec a
adopté, dans les semaines suivant le dépôt de ce projet de loi, un règlement à
cet égard. Il porte le numéro RAVQ-17-14 et il prévoit des règles de
partage qui se distinguent du régime de base prévu à la loi. Le règlement
établit, pour les villes de L'Ancienne-Lorette et de Saint-Augustin, des
quotes-parts forfaitaires, soit les montants de base qui sont établis pour 2025
et qui, à compter de l'exercice 2026 et pour les exercices financiers
suivants, seront indexés annuellement. Alors, le nouveau règlement, déjà en
vigueur cette année, procure un bénéfice annuel permettant aux villes
reconstituées de l'agglomération un bénéfice important. Notamment pour
l'exercice fiscal 2025, la ville de Saint-Augustin bénéficie d'une réduction de
sa quote-part de 5,6 millions, telle qu'affichée au tableau qui vous est
présenté, soit 15 %, et la ville de L'Ancienne-Lorette une réduction de
3,1 millions, 16 %. Ce règlement a été appuyé par la ville de
L'Ancienne-Lorette. Cependant, il est...
M. Monty (Luc) : ...contester
devant les tribunaux par la ville de Saint-Augustin. Alors, afin de
s'assurer... d'assurer une sécurité juridique et favoriser une pérennité à
l'application des principes du règlement, nous proposons que les principes
qu'il énonce soient inscrits dans la loi et qu'il soit prévu que toute
modification ultérieure à ceux-ci, par le conseil d'agglomération, soit
assujettie à une procédure de consultation préalable. Cette proposition aurait
pour avantage de sécuriser les villes reconstituées et elle ne devrait pas
avoir non plus pour effet d'empêcher Saint-Augustin d'exercer ses recours pour
en contester la légalité si elle le souhaite.
En terminant, la ville propose que
l'article 81 de la loi soit également modifié de façon à permettre à la
ville de rendre les avis d'évaluation et les comptes de taxes disponibles au
public sur son site Internet, plutôt que de l'obliger à les expédier par la
poste. Une telle modification permettrait de simplifier le processus
administratif, en plus de rendre l'information accessible aux contribuables
plus rapidement. Évidemment, des mesures transitoires seraient à prévoir pour
s'assurer que toutes les catégories de contribuables disposent des
informations. Alors, cela complète nos commentaires, et nous sommes évidemment
disponibles pour vos questions.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour votre présentation. Nous débutons une période d'échange avec Mme
la ministre pour 15 min 30 s.
Mme Guilbault :
Oui, merci M. le Président. Rebonjour à vous, à toutes les équipes, à tous les
collègues autour de la table, à nos équipes respectives. Rebonjour aux gens de
la ville de Québec. Toujours un plaisir! D'autres habitués des commissions
parlementaires, en tout cas, des miennes. On s'est côtoyés au transport pour
des projets. On se recôtoie ici, sans doute, aussi à la sécurité publique
peut-être. Bref, merci. Merci de vous être déplacés cet après-midi pour aborder
ce projet de loi là qui est très important à plusieurs égards.
On était dans un tout autre sujet ce
matin, la CMM, et là on est dans la CMQ. Non pas que ce soit un enjeu, parce
que, comme vous le dites, on répond à certains éléments assez précis, assez
nichés, là, entre autres sur le patrimoine, et tout ça, donc, à la CMQ. Alors,
je comprends que vous êtes satisfaits qu'on donne suite à ces demandes-là. Par
ailleurs, le hasard fait que j'ai reçu dernièrement le rapport sur la CMQ, là,
qu'on est tenus... que vous êtes tenus de déposer avec les recommandations et,
somme toute, on conclut qu'on n'est pas à la CMQ dans le même processus de
remise en question, qu'on peut vivre dans la CMM. Alors, parfait, tu sais, des
fois, il faut souligner aussi ce qui va bien. Alors, ça va bien de ce point de
vue là, somme toute, à la CMQ.
Donc, merci. Et je pense que... Ce n'est
pas un sujet que j'avais vu venir honnêtement, mais, comme vous avez terminé
là-dessus, je vais ressaisir la balle au bond. Puis je m'informais à ma
collègue ici : Est-ce que c'est la première fois qu'on a cette demande-là?
Vous nous faites la demande de pouvoir avoir les comptes de taxes par Internet.
J'imagine qu'ils auraient la précaution de dire : Pour ceux qui le
souhaitent, tu sais, les paiements en ligne, c'est pour ceux qui le souhaitent.
Mais, comme on est en plein enjeu de grève fédérale de Postes Canada, qui nous
amène un enjeu évident, entre autres, dans le cadre des élections municipales,
probablement chez vous aussi, là, pour la distribution des avis électoraux,
c'est sûr que ces questions-là de dépendance à la poste traditionnelle sont
plus d'actualité que jamais. Alors, j'ai envie de prendre votre suggestion, un
peu de l'explorer.
Est ce que c'est la première fois que vous
manifestez cette demande-là? Est-ce qu'à votre connaissance, il y a d'autres
municipalités qui partagent cette préoccupation-là? Puis est-ce que — bien,
j'imagine que oui, si vous vous avancez là-dessus, mais donc est-ce que
l'infrastructure informatique, et tout ça, là, serait en mesure de soutenir un
plan de conversion éventuel en ligne avec, toujours, comme je le disais, ceux
qui préfèrent le recevoir en papier pourront continuer de le faire, puis il y
aura quelque chose de graduel là-dedans? Mais donc, quelle est votre vision
là-dessus?
M. Monty (Luc) : Oui,
effectivement, ça a déjà été discuté, mais là on le présente de façon plus
formelle, on vous le suggère de façon plus formelle dans le cadre d'un
allègement administratif. Déjà, l'an dernier, il y avait des menaces de grève,
puis il y a eu des risques pour l'envoi des comptes de taxes du début de
l'année 2025. Puis là ça se reproduit de nouveau dans l'actualité, là,
qu'il y a des suspensions de livraison, notamment, pour les élections, puis c'est
des choses qui peuvent revenir.
Présentement, on a l'obligation d'envoyer
un compte de taxes à tous les contribuables et, sur demande, s'il y en a qui
préfèrent de l'avoir par courriel, on est... on peut ne pas leur envoyer. Donc
là, ce qu'on propose, c'est que ce soit l'inverse, qu'on n'ait pas à l'envoyer
à tout le monde, mais que, sur demande, on pourrait l'envoyer...
M. Monty (Luc) : ...si
personne n'est pas habitué à l'informatique, des choses comme ça, il pourrait
le recevoir. Et présentement, c'est déjà... C'est déjà possible d'aller sur le
site de la ville et pour chacun des contribuables de voir son compte et de voir
les... disons que chacun des paiements à effectuer à chacune des dates. Alors,
dans un contexte de transition, on pourrait dire que c'est une obligation
d'aller consulter son compte et de le payer aux dates prévues, un peu comme
c'est le cas à l'impôt, hein? L'impôt, on ne... on ne reçoit pas un avis de
faire notre déclaration d'impôt. On est tenu de répondre à cette obligation-là,
puis comme elle est généralement connue, bien, tout le monde doit faire son
impôt à telle date et ne reçoit pas un avis de faire son impôt. Ça fait que
oui, ce serait différent. On n'enverrait pas de compte de taxes, mais le fait
qu'on le publicise, le fait qu'on explique que c'est une nouvelle pratique, au
même titre que l'impôt des particuliers, des... l'impôt... l'impôt provincial
ou fédéral. Les gens viendraient à s'habituer à consulter leurs comptes puis de
payer à temps. Bien sûr, c'est ça, tout en faisant en sorte également que ceux
qui veulent le recevoir, bien, on puisse l'envoyer.
Pour la Ville de Québec, par exemple, il y
a eu cette incertitude-là de ne pas pouvoir l'envoyer au début de
l'année 2025. La grève s'est finalement réglée à temps, mais on se
souvient qu'en début janvier, là, il a fallu voir qu'est-ce... Bon, il y a une
question aussi d'impact sur la perception des revenus. Alors, on pense qu'il y
a moyen d'enlever cette obligation-là, puis de façon à ce que les contribuables
puissent... dès que le budget est déposé, puissent consulter leur compte...
leur prochain compte de taxes et qu'on n'ait pas à attendre à la mi-janvier ou
la fin janvier, envoyer tous les comptes en même temps.
C'est la même chose, un peu comme pour les
avis d'évaluation. Il faut... il y a... Généralement, les rôles sont produits à
l'automne et il faut au début de l'année envoyer le papier de l'évaluation à
chacun des contribuables. Alors, on pense qu'aujourd'hui, on pourrait
exploiter... explorer, avoir la possibilité comme ville qui fait ce choix-là.
Ça pourrait être un choix facultatif des villes de le faire puis de prendre la
précaution qu'il faut pour évidemment s'assurer que tout le monde puisse
s'exécuter, là, puis qu'on prenne les mesures qu'il faut s'il y a des personnes
âgées, des clientèles à habituer à ce processus-là... processus-là, qu'on
puisse le faire. Parce que c'est dans notre... ce n'est pas dans notre intérêt
que les gens ne paient pas rapidement leur taxe foncière, on souhaite que ce
soit rapidement, mais je pense qu'on pourrait atteindre le même objectif en
enlevant cette obligation-là.
Mme Guilbault :
Oui, bien, l'objectif, effectivement, est souhaitable. C'est sûr que là, en
mettant le fardeau... pas le fardeau, mais, tu sais, c'est-à-dire en inversant
puis en disant : de base, vous recevez par internet, à moins de demander
le papier, enfin, mais je trouve ça intéressant que vous le placiez, là, dans
l'espace parlementaire puis dans les échanges qu'on peut avoir ici. Mais Dieu
sait qu'une transition numérique peut être très périlleuse. Alors, n'allons pas
plus loin là-dessus, en fait, mais on le prend en considération. Honnêtement,
je trouve ça intéressant puis c'est la première fois qu'on nous l'amène
formellement. Ça fait que, tu sais, c'est sûr qu'il faut évoluer à un moment
donné. Puis la poste, on ne sait même pas ce qu'il va advenir de la poste. On
n'a pas de juridiction là-dessus, c'est le fédéral. Et donc, là, c'est... ça
peut devenir très, très périlleux, justement, très fastidieux de continuer de
dépendre de la poste traditionnelle.
Je vous amène sur un autre élément, parce
que vous êtes une grande ville, donc il y a des éléments du projet de loi qui
ne touchent pas tous les groupes qui viennent nous rencontrer, mais vous, vous
êtes un... vous êtes une entité parfaitement apte à répondre à ça sur
justement... puis vous l'avez abordée, la notion d'enlever le pouvoir
référendaire pour des constructions, là, le long de transport collectif
permanent. Je ne me souviens plus comment on le libelle, là, mais en tout cas,
par exemple un tramway, donc le long... le long des... le long du transport
collectif, puis de pouvoir aller sur la densité, d'enlever le cap à 50 %.
Donc, ça, vous, dans l'ensemble, vous êtes favorable à cette mesure-là, puis
j'imagine que vous le voyez d'un bon oeil, à la fois pour la perception de
revenus éventuels. Justement, on parlait de perception de revenus de taxes,
mais aussi pour répondre aux enjeux de logement qu'on a dans les villes.
M. Monty (Luc) : Oui, ça
s'inscrit un peu dans la continuité des pouvoirs temporaires qui ont été
accordés récemment pour répondre à la crise du logement. Puis ce n'est pas à
notre demande... spécifique que cette...
M. Monty (Luc) : ...article-là
a été produit. Maintenant, on voit le potentiel. Effectivement, pour le
tramway, c'est qu'au moment où les stations vont se réaliser ça va accorder un
potentiel fiscal important, surtout un potentiel surtout de développement pour
la construction de logements. Donc, le fait qu'il y a... d'investissement
public important qui va être réalisé à Québec par le gouvernement, par la ville
aussi, il y a intérêt à ce qu'il y ait... de plus en plus qu'il y ait... qui a
une masse importante de gens qui soient à proximité de ces stations et qu'à ce
moment-là les investisseurs qui sont prêts à venir à Québec, des capitaux en
dehors de la région de Québec qui vont... dans le fonds, qui commencent déjà à
s'amener dans des grands projets de développement de logements puissent
envisager de développer des projets autour des stations de tramway sans avoir
une crainte que ça pourrait être bloqué par un processus référendaire qui a...
qui peut avoir sa raison d'être, là. Puis il ne s'agit pas de dire : On
enlève ce pouvoir-là puis on fait les choses de façon non correcte. Il y a un
respect de la réglementation, de l'aménagement, mais il n'y aura pas de
possibilité de blocage complet.
Puis je pense qu'on a pu démontrer dans
les derniers mois, en tout cas, la ville de Québec, qu'il y a plusieurs projets
qui ont bénéficié des nouveaux articles de loi qui suspendent l'obligation de
faire un référendum, mais qui, quand même, ont été pensés, puis réfléchis, puis
encadrés de façon à pouvoir s'insérer de façon harmonieuse dans les places où
qu'on souhaitait densifier. Donc, ça se gère bien. Puis, je pense, les
investissements publics importants qu'on fait autour des réseaux de transport
structurant peuvent nécessiter qu'une telle mesure soit prise et appliquée
parce qu'on... Le tramway, c'est quand même dans plusieurs années, mais la
planification à long terme doit débuter immédiatement. Puis, même, on voit
qu'il y a des investissements dans la région de Québec qui n'auraient pas eu
lieu et qui sont en cours en raison de cet effort-là d'installer un réseau
structurant de transport qui est le tramway.
• (16 heures) •
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça. Puis vous n'êtes pas sans savoir,
parce que vous y participer directement, qu'il y a par ailleurs un chantier
complet, une réflexion complète sur cette notion-là de référendum possible sur
des projets qui, des fois, plutôt que d'être un levier... la participation
citoyenne, c'est-à-dire, qui est très, très, très importante, mais qu'on veut
être un levier de développement plutôt qu'un frein. Puis d'ailleurs, c'est ça,
vous aviez hier une rencontre, c'est ce que je validais avec ma collègue ici,
puis aussi que... Bien, d'ailleurs, la dernière fois qu'on s'est vus en
commission, c'est sur mon projet de loi n° 61 qui créait Mobilité Infra
Québec et qui donnait des pouvoirs de pouvoir construire, entre autres, du
logement à même des actifs de transport collectif. Donc, ça vient, là aussi, en
complémentarité à ce qu'on avait déjà fait aux transports, bref, qui vous donne
les coudées franches pour attirer le maximum de promoteurs, et... de
développeurs, c'est-à-dire.
Et un autre élément du projet de loi,
l'article 2, permettre aux municipalités de délivrer un permis ou un
certificat avant le paiement d'une redevance de développement, à la condition
que le demandeur soit soumis à un engagement de paiement dont les modalités,
les garanties financières seraient prévues par règlement, c'est le résumé qu'on
en fait. Donc, est-ce que vous pensez, ça aussi, que ça peut être de nature à
encourager les partenaires privés à venir construire du logement qui ne seront
pas obligés de s'autoavancer les futures redevances puis de... tu sais, de se
dégager des liquidités puis de pouvoir prendre entente avec la ville puis de
pouvoir recouvrir sur le moyen, long terme.
M. Monty (Luc) : Tout à fait.
C'est facilitant puis ça enlève des incertitudes. Alors, toute mesure qui
permet de garder quand même un encadrement sur les projets, mais qui enlève des
incertitudes sur le financement, oui, c'est positif.
Mme Guilbault :Parfait. Ensuite, donc, allons sur ce qui vous est propre à
vous, là, la fameuse carte des conduites, là. On a eu la ville de
L'Ancienne-Lorette qui est venue la semaine dernière, on aura la ville de
Saint-Augustin-de-Desmaures un peu plus tard aujourd'hui, là on a la ville de
Québec, donc on a le trio de l'agglo, pour le bénéfice de ceux qui nous
écoutent, là, qui sont peut-être moins familiers avec notre agglo. Alors, la
position de L'Ancienne-Lorette, je ne veux pas mettre des mots, là, mais, tu
sais, si je résume, là...
16 h (version non révisée)
Mme Guilbault :...L'Ancienne-Lorette n'était pas tout à fait d'accord avec
la carte qui est proposée. Et là je leur ai demandé : Avez-vous eu des
conversations avec vos deux partenaires, entre autres avec la ville de Québec?
Ils ont dit... en fait, ils avaient eu des échanges avec la ville de Québec et
pas avec la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures. Et là, j'ai dit : La ville
de Québec va venir de toute façon.
Alors, sans vouloir entrer dans les
conversations privées que vous pouvez avoir entre vous, qui ne nous regardent
pas nécessairement, mais, en gros... parce que moi, ma posture, que ce soit
pour les conduites ou que ce soit pour le règlement d'agglo auquel on va venir
par la suite, ma posture est de dire : Vous êtes trois dans l'agglo. Je
pense qu'à trois, on peut se permettre d'espérer quelque chose de consensuel
dans des décisions aussi importantes puis aussi déterminantes pour le futur que
le règlement d'agglo ou même cette question-là des conduites. Donc, est-ce que
dans votre connaissance des interactions qu'il y a eu avec les deux autres
partenaires, il y a un consensus possible autour de cette carte-là et, à défaut,
est-ce que vous considérez qu'on devrait aller de l'avant indépendamment de l'opinion
des deux autres ou est-ce qu'on devrait rechercher une solution intermédiaire,
quitte à proroger la solution en question?
M. Monty (Luc) : Bien, la...
je vais commencer par les conduites. Pour moi, comme directeur général de la
ville de Québec, il y a une question de sécurité publique là-dedans. Puis c'est
c'est... les deux cas que j'ai parlé tantôt, dont j'ai discuté tantôt, là, c'est
le parc... le parc industriel de Saint-Augustin, où il y a des travaux urgents
à faire. Puis, présentement, les conduites sont de proximité, dans le terme
technique de la loi, c'est-à-dire qu'ils sont à la charge... en principe, ils
sont à la charge de Saint-Augustin. Cependant... Alors, si nous, la ville de
Québec, puis ça, c'est le rond rouge en haut, on a des travaux à faire, on va
les faire pareil. Mais normalement, si je fais les travaux, je suis obligé de
leur envoyer la facture de 3,7 millions puis c'est des travaux qui sont en
cours. Alors, même si ces conduites-là présentement, suite à une décision de la
Cour, ont été déterminées de proximité, j'ai comme la responsabilité quand même
de dire : Bien là, est-ce que j'attends que Saint-Augustin dise :
Oui, je vais payer avant de les faire? Ma réponse, c'est non.
Ça fait qu'on a dit à Saint-Augustin :
On ne se chicane pas sur la facture, moi, la ville de Québec, je prends la
décision de faire les travaux, il s'agit d'une... Présentement, c'est une... il
y a une conduite puis, au bout de la conduite, il y a un réservoir d'eau puis
le réservoir d'eau alimente la ville dans le réseau local. Puis le... c'est
une...
Une voix : ...
M. Monty (Luc) : Alors, il y
a une génératrice diésel qui, potentiellement, pourrait... disons, si le diésel
coule, il pourrait aller dans le bassin d'eau. C'est arrivé dans une autre
ville au Québec. Alors, depuis ce temps-là, on a pris la décision d'enlever ces
situations-là, il faut... Donc, la nouvelle génératrice est là, elle reste à
être branchée puis on a exécuté les travaux même sans savoir qui allait payer.
Là, présentement, en les mettant agglomération, on va... ça ne sera pas juste
Saint-Augustin qui va les payer, ça va être à 95 % ville de Québec,
4 % Saint-Augustin puis 2 % Ancienne Lorette. C'est ça que ça fait...
puis là c'est urgent, là...
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci.
M. Monty (Luc) : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Non, mais là, c'est parce que vous êtes déjà deux minutes dépassé. À un moment
donné, je veux bien que la ministre... à moins que la députée accorde...
Mme Nichols : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Vous pouvez continuer, mais c'est parce que c'est sur son temps à elle depuis
déjà un petit bout, là.
Mme Nichols : C'est correct.
Allez-y, terminez. Deuxièmement.
M. Monty (Luc) : Dans le
secteur bocage, qui est le secteur plus bas, je n'ai pas... comme les conduites
ne sont pas d'agglomération, je ne peux pas faire les travaux parce que ça n'a
pas été déterminé que j'ai le droit d'aller à Saint-Augustin pour faire des
travaux pour s'assurer qu'il y ait le niveau de pression d'eau suffisante dans
le temps avec l'augmentation de population. Puis il y a aussi que si Saint-Augustin
veut se développer et avoir de nouvelles constructions dans ce secteur-là, il y
a des travaux à faire puis c'est des travaux qui pourraient atteindre 20 millions.
Ça fait que, là, c'est... 3 millions, je peux recommander à la ville d'aller
de l'avant sans demander la permission, mais là on a 20 millions de
travaux à faire. Ça fait que si ce n'est pas... je peux difficilement
recommander au conseil de ville de dire : Faisons les travaux puis
décidons après ça qui paie. Ça fait que nous autres, on est prêt à les payer à
95 %, mais il faut qu'il soit... ce n'est pas sur mon territoire.
Mme Nichols : Oui, mais est-ce
qu'il y a une question qu'à un endroit il y a un enjeu de sécurité puis à
l'autre il ne l'a pas? Parce que...
M. Monty (Luc) : Bien, c'est
le deux...
Mme Nichols : ...pas
l'affaire de 20 millions sur 3 millions, là.
M. Monty (Luc) :
C'est... Les deux endroits, bien, c'est la sécurité d'avoir une pression d'eau
future de ce secteur-là, Bocage, qui soit suffisante puis qui puisse aussi, la
ville puisse aussi, la ville de Saint-Augustin puisse aussi se développer.
Donc, il y a une urgence à ce niveau-là.
Mme Nichols : Oui. Puis
c'est pour ça que vous êtes ici aujourd'hui, pour essayer de régler...
M. Monty (Luc) : Puis
si... Pourquoi les comités d'arbitrage n'ont pas fonctionné depuis
20 ans...
Mme Nichols : Oui. Ça,
c'était ma prochaine question, là. Vous prenez les devants.
• (16 h 10) •
M. Monty (Luc) : On est
la seule agglomération où on s'est dit : Ah! Peut-être qu'on pourrait
s'entendre à la bonne franquette. Faisons un comité d'arbitrage. Mais dans des
conduites, c'est des experts techniques. Donc, s'il y a un différend sur des
conduites d'ingénierie, ça doit se régler à la Commission municipale avec des
experts qui viennent devant une juge. Puis s'ils ont à débattre de ça, bien,
ils le feront en bonne et due forme. Ce n'est pas un comité composé peut-être
de... de fonctionnaires ou... Alors, allons dans un forum déterminé. C'est ce
forum-là qui est prévu dans les autres agglomérations du Québec.
Mme Nichols : Il y en a
déjà eu, par exemple, des tentatives de régler ce dossier-là par arbitrage.
C'est ce que je comprends.
M. Monty (Luc) : Pas sur
des conduites.
Mme Nichols : Pas sur les
conduites.
M. Monty (Luc) : Il y a
des choix de projets qu'ils ont dit... Il y a eu des arbitrages sur... devant
le Centre Vidéotron, le projet de centre de curling, de centre de glace. Sur
les questions de faire un projet ou pas, ça peut toujours fonctionner. Mais ça,
là, le fait de dire qu'une conduite est une conduite principale, ça prend un
ingénieur.
Mme Nichols : Bien là, ce
dossier-là, les conduites, là, ça fait longtemps que... Ça fait... C'est...
Moi, ce que j'avais compris, ça fait plus que 20 ans que...
M. Monty (Luc) : Ça n'a
jamais fonctionné pour des conduites. C'est pour ça qu'aujourd'hui, les
conduites, elles ont besoin d'une mise à jour de 20 ans. Les plans, là, ce
que vous voyez là, il n'a pas été mis à jour depuis 20 ans. Le processus
actuel ne fonctionne pas. C'est pour ça qu'on vous demande de l'adopter, la
nouvelle carte, d'abord pour des motifs que j'ai expliqués, de sécurité
publique et de développement pour Saint-Augustin. Ça veut dire, nous... Moi, même
si je suis directeur de la Ville de Québec, on va y payer 95 %. Ce n'est
pas dans mon avantage de vous le recommander, mais pour fins de sécurité, mais
pour fins de développement, c'est... C'est niaiseux d'attendre la mise à jour
d'une carte pour procéder à des travaux de sécurité puis de développement d'une
ville. Même si ce n'est pas la nôtre.
Mme Nichols : Mais quand
vous parlez... Parce que, dans votre mémoire, vous écrivez que malgré
l'opposition de la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, la ville de Québec est
convaincue que le règlement procure un bénéfice aux trois villes liées par
agglomération. Ça fait que le bénéfice, vous faites référence à la sécurité.
M. Monty (Luc) : Oui, la
sécurité et le fait que l'agglomération, qui est construite à 95 % de la
ville de Québec, va payer 95 % d'une infrastructure qui est située à
Saint-Augustin.
Mme Nichols : Je
comprends.
M. Monty (Luc) : Mais
comme on a des usines, c'est normal qu'on fasse ce développement-là. On fournit
l'eau. Alors, c'est normal qu'on fasse les conduites principales, mais il faut
qu'elles soient désignées comme conduites principales. Alors, comment le comité
d'arbitrage sur les conduites ne fonctionne pas, ce n'est pas un bon tribunal
pour déterminer ça, ça n'a pas été fait depuis 20 ans.
Mme Nichols : Là, je
comprends. Je comprends que ça prend une expertise spéciale. Vous avez dit un
peu plus tôt en répondant à la ministre qu'il n'y avait pas d'impact financier,
mais que vous reviendriez. Il y en a quand même un, impact financier, là.
M. Monty (Luc) : Bon.
Ces conduites-là, pour la plupart, elles ont été... Les nouvelles qui sont
ajoutées à la carte ont déjà été construites. Sur le territoire de la ville de
Québec, il y a eu plusieurs ajouts de conduites principales qui ont été payées
à 100 % par la Ville de Québec. Et comme elles n'étaient pas sur les
cartes, les villes reconstituées n'ont pas eu à payer leurs 6 %. C'est
déjà payé. C'est déjà payé. On l'a payé. La ville de Québec a payé pour ces conduites
principales, alors que si les cartes avaient été changées dans le temps,
Saint-Augustin puis L'Ancienne-Laurette auraient payé les conduites
principales, puis même si elles étaient sur le territoire de la ville de Québec
à 6 %. Là, ils n'ont rien payé, mais on les ajoute aux cartes quand même.
Là, maintenant, il faut développer les conduites principales sur leur
territoire.
Mme Nichols : Mais ça, il
y a un coût accroché à ça, là.
M. Monty (Luc) : Là, il
faut que je cogne à la porte. Non, je paye à 95 %.
Mme Nichols : Oui,
mais... Comme le 3,5, là, moi, je comprends que vous l'avez déjà commencé.
M. Monty (Luc) : Bon, le
deuxième... Le deuxième élément, c'est que dans la nouvelle formule, même si
j'ajoute des conduites, comme c'est un montant fixe indexé...
M. Monty (Luc) : ...le fait
que j'ajoute des nouvelles conduites d'agglomération sur leur territoire, comme
ils sont dans une formule fixe, il n'y a pas d'impact non plus. Il n'y aura pas
d'impact parce qu'on en a... on s'est entendus pour que des gestes à la marge,
comme ça, n'aient pas d'impact. On a un montant forfaitaire dont ils
bénéficient à hauteur de 5,6 millions de baisse à Saint-Augustin. Et à
3,1 millions de baisse pour L'Ancienne-Lorette qui vient fixer une part fixe
qui va être indexée par la suite. Alors, ces ajouts de compte... C'est pour ça
quand... on a réglé cette nouvelle formule-là, qui assure une stabilité à
toutes les... à ces deux villes, une stabilité de la contribution puis une
évolution prévue. Alors, même si on fait des ajouts de conduites à côté, ça ne
vient pas affecter le calcul qui est prévu. C'est pour ça que c'est le bon
moment, maintenant qu'on a un nouveau règlement de partage, de mettre à jour
ces conduites-là, mettre à jour ces cartes-là qui vont nous permettre d'agir.
Mme Nichols : Parce qu'à la
limite, là, quand on vous écoute, c'est comme ça a l'air de l'évidence, là, ça
a l'air super simple, puis on ne comprend pas pourquoi le dossier se ramasse
soit en arbitrage ou soit... en tout cas, on va attendre la position de la
troisième partie, là, ça a l'air d'être tripartite, là, ça fait qu'on va
attendre, on va attendre la troisième partie parce qu'à date ça fait deux qu'on
entend puis qu'on...
M. Monty (Luc) : Bien,
L'Ancienne-Lorette, ils ont dit : Nous autres, on est d'accord avec les
cartes si vous sécurisez la formule de financement. Donc, on donne... on ne
puisse pas revenir de façon... d'une façon impromptue et changer l'entente sur
les quotes-parts qu'on a négociée depuis plus de deux ans maintenant, qui a
fini par aboutir par ce qui vous ai présenté au tableau, donc une réduction des
quotes-parts pour les deux villes avec un montant fixe.
Mme Nichols : On nous parlait
même d'une baisse de 3 millions des quotes-parts, là, estimées autour de
3 millions des quotes-parts.
M. Monty (Luc) : C'est plus
qu'estimé c'est déjà accordé dans le budget de cette année. Il y a, comme vous
voyez au tableau, là, il y a une baisse de 3,1 millions pour
L'Ancienne-Lorette, première colonne, deuxième colonne, Saint-Augustin,
5,6 millions de baisse. Puis ça, ça va être permanent dans le temps à
chaque année. Alors, malgré ça, Saint-Augustin dit : Oui, je le prends,
mais j'aurais d'autres... j'ai d'autres critiques sur cette formule-là, mais ils
l'ont pareil, ils ont le bénéfice quand même. En attendant, ils disent :
On conteste ce règlement-là, mais ils ont le bénéfice quand même. Ça se
poursuit. Puis c'est pour ça qu'une fois que cette formule a été entendue, on
dit : Maintenant, adressons la question des cartes. Les cartes sont
importantes parce que c'est ce qui gouverne la ville pour pouvoir agir et faire
les investissements qu'il faut, demander les autorisations à notre conseil pour
faire les investissements qu'il faut, qui sont prioritaires à Saint-Augustin.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, députée de Mille-Îles, il vous reste 1 min 15 s.
Mme Dufour : OK. Rapidement.
Pourquoi en 20 ans les cartes n'ont pas été mises à jour? Et est-ce que ce
qui est proposé dans le projet de loi va impliquer de revenir mettre à jour les
cartes dans plusieurs années ou ça va pouvoir se faire comme à Montréal, par
règlement?
M. Monty (Luc) : Bien, je
vais aller sur les cartes. Dans les autres arrondissements...
Une voix : ...
M. Monty (Luc) : ...pardon,
agglomérations, dans les autres agglomérations au Québec, que ce soit
Longueuil, etc., les... quand il un ajout de conduites ou des modifications, il
y a un... c'est par règlement. Alors, la ville pourrait faire un règlement,
dire : J'ajoute une conduite. Puis si une ville n'est pas d'accord, elle
peut contester à la commission municipale.
Nous autres, à Québec, dans la loi, ce qui
a été mis en 2007, c'est de dire : Avant de mettre une conduite sur une
carte, il faut que tu négocies, il faut que tu aies un arbitrage, il faut que
tu t'assoies avec un arbitre qui est nommé par le ministère, deux représentants
des villes. Mais quand on fait ça, puis dans les 20 dernières années, ces
discussions-là ont été polluées par le différend qu'il y avait sur la formule
de base de partage. Ça fait que quand on ne s'entend pas sur les formules de
contribution globales, c'est difficile de dire en même temps, on va négocier
des conduites à l'arbitrage, ça ne se fait pas, ça n'a pas marché, ça n'a pas
marché.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Nous du côté de la députée...
Le Président (M. Schneeberger) : ...de
Sherbrooke pour trois minutes 53 s.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. J'ai une question pour vous concernant le changement à la loi pour
éviter les référendums à proximité de transports collectifs. Bon. Vous en avez
un projet de transport collectif à Québec qui s'étire depuis très longtemps et
qui va prendre encore un bon moment, là, avant d'être livré, malheureusement,
j'oserais dire. Comment se fait-il que vous ayez besoin d'avoir une disposition
qui évite les référendums sur des projets qui contournent le zonage? Dans le
sens où, le temps pour changer le zonage, il était là, il y a encore même du
temps pour le faire, là, dans le sens qu'avant que le tramway circule, ça va
prendre un moment.
• (16 h 20) •
M. Monty (Luc) : Oui. Tout à
fait. Cette demande, ce n'est pas une demande spécifique de la Ville de Québec.
La seule chose qu'on souligne ici, c'est que c'est une opportunité qui va
possiblement, peut-être, pouvoir être facilitante dans le cas du tramway. Puis,
à tous égards, s'il y a des investisseurs qui planifient venir à Québec pour
investir des capitaux, parce qu'il y a un intérêt, il y a un développement de
transport collectif qui est structurant puis qui va être bénéfique pour la
construction de logements, ça enlève un risque potentiel pour développer autour
des... développer des projets puis investir l'argent pour soit assembler des terrains
ou soit pour préparer des projets futurs autour des stations de tramway.
Mme Labrie : Mais, vous, vous
le faites, l'exercice de revisiter le zonage pour s'assurer qu'il correspond à
votre vision du développement de la ville autour des axes structurants.
M. Monty (Luc) : Oui.
Mme Labrie : Vous avez donc
établi des modalités de... quel type de bâtiments, quel nombre d'étages, tout
ça, vous avez réfléchi à ça. Et donc, même si vous l'avez mis à jour, vous
voulez quand même que ce soit possible de contourner ça? Moi, c'est ça que je
ne comprends pas, là. Tu sais, si on a un zonage qui est désuet, qui n'est plus
adapté au fait qu'il y a un projet de transport structurant, je peux comprendre
qu'on veut éviter les référendums si on doit contourner le zonage. Mais, dans
la mesure où vous avez le temps pour adopter le zonage adéquat qui correspond à
votre vision de la ville, pourquoi il faut contourner ça?
M. Monty (Luc) : Bien, ça va
être... ça va être... ça a un potentiel intéressant. Ça ne veut pas dire que ça
va être nécessaire. Je ne peux pas vous dire à quel endroit on l'utiliserait,
mais c'est sûr... c'est sûr que c'est facilitant quand même.
Mme Labrie : Puis ça ne pose
pas des risques, selon vous, sur la cohérence?
M. Monty (Luc) : Bien, si...
comme vous dites, peut-être qu'on n'a pas besoin, si la planification est bien
faite dans toutes les situations. Et dans une situation, on ne peut pas prévoir
tout dès maintenant. C'est quand même quelques années, là. On a un plan en
cours d'élaboration pour le développement de la région de Québec, un plan de
mobilité et d'urbanisme, qui est... qui va prévoir les zones de développement
pour les prochaines années. Alors, normalement, il devrait... il ne devrait pas
y avoir d'enjeu, comme vous dites. Mais si jamais...
Mme Labrie : OK. Donc, ce
n'était pas une demande de votre part.
M. Monty (Luc) : Non.
Mme Labrie : Puis, pour
l'instant, vous n'imaginez pas que ça va répondre à un besoin qui s'en vient,
là. Vous n'avez pas de projet en tête pour lequel vous aimeriez avoir cette
disposition-là?
M. Monty (Luc) : Non. Pas du
tout.
Mme Labrie : OK. Bien, ça
répond à ma question.
M. Monty (Luc) : On voulait
seulement souligner le fait que c'était... ce n'était pas une mauvaise mesure.
Mme Labrie : OK. Merci. C'est
beau.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, merci beaucoup. Alors, merci beaucoup pour votre apport à la
commission.
Nous allons suspendre quelques instants
afin d'accueillir le prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 23)
(Reprise à 16 h 27)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Nous recevons maintenant l'Association des
municipalités de banlieue. Bonjour à vous trois. Dans un premier temps, vous
présenter rapidement à tour de rôle, et par la suite, la personne qui
présentera le mémoire, vous pourrez enchaîner directement.
Mme Brisebois (Julie) : Bonjour
et merci. Bonjour, Mme la ministre, chers députés. Je vous remercie sincèrement
de nous accueillir aujourd'hui dans le cadre de cette consultation particulière
sur le projet de loi no 104. Je suis Julie Brisebois, mairesse de Senneville et
coprésidente de l'Association des municipalités de banlieue, l'AMB.
M. Bottausci (Alex) : Alex
Bottausci, co-président de l'AMB et aussi maire de Dollard-des-Ormeaux.
M. Gibson (Michel) : Michel
Gibson, maire de la ville de Kirkland mais aussi membre du conseil d'administration
de la CMM.
Mme Brisebois (Julie) : Et
effectivement tous deux siègent, et M. Bottausci, et M. Gibson siègent au
conseil d'administration de la CMM.
L'AMB regroupe les 15 villes liées de
l'île de Montréal, qui sont juridiquement indépendantes de la ville de Montréal
mais pleinement engagées dans la vie métropolitaine. Ensemble, les 15 villes
représentent plus de 250 000 citoyennes et citoyens, soit près de 13 % de
la population de l'île de Montréal.
Nous nous présentons devant vous cet après-midi
pour vous exprimer que nous accueillons favorablement le projet de loi no 104,
qui propose une révision de la pondération des votes au sein de la CMM. De
notre point de vue, le projet marque une avancée importante vers une
gouvernance métropolitaine plus équitable, plus représentative et mieux adaptée
aux réalités de nos territoires. En fait, il répond à une revendication que
nous portons depuis plusieurs années, celle d'un dialogue plus équilibré entre
toutes les municipalités de la région, peu importe leur taille ou leur
population...
Mme Brisebois (Julie) : ...Nous
saluons donc la volonté du gouvernement de reconnaître formellement la voix de
chaque ville dans les processus décisionnels de la CMM. Cela dit, nous tenons à
souligner que notre appui repose sur une condition essentielle, soit le
maintien des deux sièges réservés aux villes liées de l'île de Montréal au sein
des instances de la CMM.
S'il est adopté, le projet de loi
n° 104 permettra à la CMM de mieux répondre aux défis métropolitains.
Notamment, il favorisera une planification concertée face à la croissance
urbaine, à la densification et à la préservation des milieux naturels, il
renforcera la gestion des infrastructures et des services métropolitains en
tenant compte des besoins de toutes les municipalités, il soutiendra le
développement économique et la compétitivité de la région dans un contexte
nord-américain, il encouragera une meilleure coordination des efforts en
matière d'environnement, de mobilité durable et de qualité de vie et, surtout,
il instaurera une gouvernance régionale plus équitable, capable de représenter
l'ensemble du territoire métropolitain. Ces orientations sont essentielles pour
bâtir une métropole inclusive, résiliente et tournée vers l'avenir.
• (16 h 30) •
Cependant, même si le projet de loi
n° 104 corrige certaines inéquités au sein de la CMM, ce qui nous
préoccupe, c'est qu'il ne règle pas celles qui persistent et même s'aggravent
au sein de l'agglomération de Montréal. En effet, la ville de Montréal, qui
regroupe plus de 87 % de la population de l'île, détient une majorité
écrasante de votes au conseil d'agglomération, réduisant ainsi les
15 villes liées, leurs élus et leurs 250 000 citoyens à un rôle
marginal, sans pouvoir décisionnel réel.
De plus, l'article 62 de la Loi sur
l'exercice de certaines compétences municipales vient renforcer cette
domination par la ville de Montréal car il oblige les représentants de chaque
ville à voter conformément aux orientations de leur conseil municipal, ce que Montréal
fait systématiquement chaque mois. Conséquemment, les décisions sont prises
unilatéralement par la ville-centre, sans consultation préalable ni
transparence. Le résultat est clair, le conseil d'agglomération devient un
simple faire valoir et nos maires et mairesses, de simples figurants dans ce
qui a tout d'une parodie de l'exercice de la démocratie.
Ironiquement, nos villes doivent assumer
plus de 18 % des dépenses totales de l'agglomération, et ce, sans avoir
accès à des prévisions budgétaires ventilées ni à des redditions de comptes
valables. La ville de Montréal invoque la vétusté des systèmes informatiques ou
la confidentialité pour justifier ce manque d'information. Pourtant, nos élus
sont soumis aux mêmes règles d'éthique et de confidentialité.
Afin de réparer cette injustice qui
perdure depuis trop longtemps et offrir aux 250 000 citoyens que nous
représentons une participation équitable au processus démocratique, nous
demandons que les principes de transparence et de représentativité du projet de
loi n° 104 soient étendus à l'agglomération de Montréal et, à cette fin,
nous proposons trois mesures concrètes : la création d'un comité
consultatif composé d'élus de la ville de Montréal et des villes liées qui se
réunirait au moins six fois par année pour examiner les budgets, les
investissements et les services de l'agglomération, que les informations
discutées dans ce comité soient confidentielles, mais ils mettent immédiatement
accessibles aux administrations des villes liées et que l'un des maires ou
mairesses des liées désigné par ses pairs soit invité à siéger au comité
exécutif de la ville de Montréal pour les dossiers concernant l'agglomération.
Ces mesures sont simples, réalistes et essentielles pour rétablir un minimum de
justice démocratique.
En conclusion, l'Association des
municipalités de banlieue réitère que le projet de loi n° 104 est une
avancée majeure pour la démocratie métropolitaine. Il reconnaît le droit
fondamental de chaque citoyen à une représentation juste dans les décisions qui
influencent sa qualité de...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Brisebois (Julie) : ...mais
cette réforme doit nécessairement s'étendre à l'agglomération de Montréal, où
250 000 citoyens sont actuellement privés de voix. Nous appelons donc
respectueusement le gouvernement à agir avec la même sensibilité et la même
volonté d'équité que celles démontrées pour la CMM. Nous sommes prêts à
collaborer pour bâtir une métropole inclusive, transparente et respectueuse de
toutes ses composantes. Je vous remercie.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour votre présentation. Nous débutons une période d'échange avec Mme
la ministre pour un total de 15 minutes 30 s.
Mme Guilbault :Oui, merci, M. le Président. Merci beaucoup à vous trois d'être
ici. Et je ne sais pas s'il y a des gens qui vous accompagnent dans la salle.
Mais donc merci d'avoir fait le déplacement dans notre capitale nationale pour
pour venir nous rencontrer puis nous partager vos points de vue.
Je vous dirais qu'une partie, là, du moins
l'introduction et la conclusion, donc l'appui au projet de loi, le... en tout
cas, je ne veux pas... encore là, je paraphrase, là, vous me corrigerez au
besoin. Mais donc je crois que vous... comprendre que vous saluez le fait qu'enfin
on pose un geste concret en vue de modifier et de faire évoluer la gouvernance
de la CMM à la faveur notamment des couronnes, mais aussi vous, en vos qualités
de villes défusionnées, vous y voyez là une occasion de rééquilibrer. Parce
que, je pense, le mot clé derrière l'objectif de ce projet-là, le meilleur
résumé, c'est de rééquilibrer.
Il y a des choses que vous évoquez qui
touchent le fonctionnement de l'agglo, donc qui ne sont pas à proprement parler
dans le projet de loi. Mais, quand même, je pense qu'à travers le projet de
loi, vous avez des demandes, là, qui sont directement en lien, entre autres
avec votre représentation au sein du conseil, donc les deux sièges que vous
avez actuellement. Et vous souhaitez qu'on protège ces deux sièges là parce
que... Mais vous savez que là, on passerait de 14 à 12 pour l'agglo de
Montréal. Donc, vous souhaitez qu'au lieu d'être deux sur 14, on préserve le
deux sur 12.
Mme Brisebois (Julie) : Absolument.
Mme Guilbault :Donc, votre poids, votre influence ou en tout cas votre poids
décisionnel augmenterait du fait de la réduction du dénominateur. C'est ce que
vous souhaitez aujourd'hui?
Mme Brisebois (Julie) : Oui.
On souhaite maintenir les deux sièges qu'on a actuellement. Absolument.
Mme Guilbault :Puis, ces deux sièges là, pouvez-vous nous expliquer
comment... comment vous fonctionnez à l'agglo? Parce qu'en fait, pour désigner,
messieurs, je crois, c'est vous qui siégez actuellement, donc, après la
prochaine élection, on ne sait pas qui seront les deux élus. Donc, comment
concrètement ça fonctionne au sein de l'agglo pour le choix? Parce que vous
êtes 15, donc comment est-ce que c'est déterminé?
Mme Brisebois (Julie) : Qui
siège à la CMM?
Mme Guilbault :Exactement. Qui sont les deux? Est-ce que... Est-ce que
vous avez tous l'occasion de faire valoir votre intérêt? Est-ce qu'il y a un
vote? Donc, expliquez-nous comment ça fonctionne.
Mme Brisebois (Julie) : Tout
à fait. Alors, la façon dont ça fonctionne, il y a... on a les deux sièges. Il
y a un des sièges qui est réservé au président de l'association. Dans le cas de
M. Bottausci et moi-même, on est deux coprésidents. Il a pris le siège là, j'ai
pris celui à l'UMQ, parce que ce sont deux sièges réservés. Et, pour le
deuxième siège, on va en élection. Donc, tous ceux qui sont intéressés à
soumettre leur candidature pour appliquer sur le poste à la Communauté
métropolitaine de... le poste sur le conseil d'administration peuvent le faire.
Alors, tous les maires, mairesses des 15 villes qui seraient... qui
démontreraient un intérêt ont l'occasion de le faire. Et on passe ensuite à l'élection
à l'intérieur même de notre association. Donc, ça se décide au sein de l'association.
Ce n'est pas la ville de Montréal qui nous dit qui va aller s'asseoir à la CMM.
Mme Guilbault :Puis, vous, est-ce que ça fait plusieurs années que vous
revendiquez une révision de la gouvernance?
Mme Brisebois (Julie) : Je
vous dirais qu'on a revendiqué longtemps, appelons ça l'injustice des
quotes-parts et de la portion des dépenses qui nous revient à nous, les villes
liées. On s'est butés, là, on est... on n'est pas arrivés à nos fins. Et, dans
les dernières années, ce qu'on a vécu à l'agglomération... puis il y a eu
quelques exemples de dossiers où, littéralement, là, on apprend peut-être 1 h
ou deux avant de devoir aller s'asseoir en chambre et de voter sur un projet,
sur un règlement d'emprunt, avec un minimum d'information. Donc, la frustration
dans les dernières années a augmenté d'un cran. On s'est dit : Laissons
les quotes-parts de côté, là, pour l'instant, là, puis concentrons-nous sur la
gouvernance...
Mme Brisebois (Julie) : ...et
on devrait, nous, comme élus représentant les 250 000 citoyens qu'on
représente... on devrait faire partie des discussions en amont, pas une heure
avant. On devrait siéger sur des comités. Dès qu'il y a des dossiers
d'agglomération qui nous concernent, on devrait être en mesure d'être mis au
parfum et de faire partie de la discussion. Possiblement et peut-être que la
décision finale, on ne sera pas d'accord avec, mais, au moins, le processus
démocratique aura suivi son cours et on aura eu la chance d'avoir une certaine
influence au moment opportun dans le processus.
• (16 h 40) •
Mme Guilbault :Est-ce que... puis sentez-vous à l'aise de ne pas répondre,
là, si, des fois, vous jugez que ça relève de vos rencontres avec vos
collègues, soit à la CMM ou à l'agglo, mais est-ce qu'il est arrivé des
situations où il y a eu un vote à la CMM et vous avez voté différemment des 12
autres membres? Est-ce que vous avez la liberté de voter selon votre opinion ou
c'est un vote d'agglo?
Mme Brisebois (Julie) : Michel.
M. Gibson (Michel) : Bien, on
prend l'exemple du dernier vote qui a eu lieu, je crois que c'est l'année passée,
concernant les frais d'immatriculation, que les zones périphériques à la zone
de Montréal devaient aussi partager. Et puis c'est une raison qu'on a voté pour
tandis que certaines villes de banlieue ou, je dirais, hors île, ont voté
contre. Donc, oui. On ne prend pas la position de Montréal, on a une position
qui est unique, qui est la position des 15 villes défusionnées. On n'a jamais
été partie prenante à leurs décisions.
Je pourrais vous donner un exemple
frappant du manque de consultation, si tu me permets, Julie, et puis ça a à
voir avec un plan ou une usine... une usine de filtration à Pointe-Claire, où
on a décidé, sans consultation, aucune consultation qu'on était pour enlever la
fluoration. Je ne veux pas rentrer dans la situation, le pour et le contre,
mais les arguments qu'on a eus, à l'agglomération lorsque j'ai posé la question
à la responsable de l'eau... elle m'a dit clairement : Bien, écoute, vous
l'avez, nous, on ne l'a pas, on vous l'enlève, puis un autre argument qui
disait que, dans les Pays-Bas, ça posait 1 % de chances de cancer à des
jeunes enfants. Ce n'est pas des arguments, ça. Soyons honnêtes, assoyons-nous,
discutons. C'est ça le manque de représentation, un manque de démocratie.
Moi, le plan que je vous parle, Filtration
Pointe-Claire affectait cinq de nos municipalités dans l'Ouest de l'île :
Beaconsfield, Baie d'Urfé, Pointe-Claire, aussi Senneville... Ah non, toi tu
n'étais pas... en tout cas, on était cinq municipalités. Ça a été un affront,
pis j'ai pu prouver clairement à l'agglomération que Santé Québec, Santé
Montréal, santé internationale disaient que, oui, il y avait un bienfait. J'ai
montré des études claires et précises sur l'implication des caries chez les
jeunes enfants, où notre plan montrait, dans notre district, 6 % de
caries, lorsque Lachine, le Plateau, les arrondissements, 42 % des jeunes
enfants de 0 à 5 ans avaient... Puis les études viennent du gouvernement.
Mme Brisebois (Julie) : Et je
pense, Michel, que la conclusion de ça, c'est le manque de consultation auprès
des villes. Donc, il y a clairement eu des villes qui ont été impactées par
cette décision-là, qui avaient des usines fluorées, qui les ont perdues. Pas
tous, là, mais... et ils l'ont su quelques semaines avant la décision, mais il
y avait des comités, il y avait des rencontres qui avaient lieu deux ans
d'avance. Et, s'ils avaient été impliqués dans ces discussions-là dès le début,
peut-être que la décision aurait été la même, mais, au moins, ces élus-là
auraient pu se faire entendre et faire entendre la voix de leur population, ce
qui n'a pas été le cas en ce moment.
Mais juste pour fermer la boucle sur votre
question et est-ce qu'on a notre autonomie avec ces deux sièges-là à la CMM?
Moi, je dirais que oui, mais, clairement, c'est certain que, sur plusieurs
dossiers, bien, on est sur l'île de Montréal, on partage les coûts du transport
collectif avec eux, ça fait qu'il y a une logique à ce qu'on soit aligné, mais
on peut tout à fait... ou les deux membres qui sont à côté de moi peuvent tout
à fait voter contre si c'est contre le bénéfice...
Mme Brisebois (Julie) : ...de
nos citoyens.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça. C'est parce qu'on avait ce matin les
couronnes qui sont venues, nord et sud, là, qui sont venues distinctement et
qui plaident, elles, un peu ça, tu sais. C'est que, sur les
82 municipalités de la CMM, il y en a qui, dans les faits, peu importe les
décisions qui se prennent sur le transport collectif, ça a très peu d'impact
chez elles, là. Il n'y a pas plus de transport collectif, mais ils se
retrouvent à payer une taxe sur l'immatriculation de 150 $. Et, oui, la
notion... le caractère métropolitain des équipements pour certains est un peu
questionnable, c'est même très questionnable sur leur territoire, donc... mais géographiquement
puis physiquement, ça s'explique bien parce que c'est très éloigné, parce que
les gens ont une voiture et, tu sais, des fois ils ne vont même pas
nécessairement sur l'île si souvent que ça, alors bref... Mais vous,
physiquement, vous êtes sur l'île, donc c'est sûr qu'on vous associe.
Alors, est-ce qu'à travers les demandes
que vous faites aujourd'hui, dans le fond, les insatisfactions que vous vivez,
par exemple vous me donnez l'exemple, là, à juste titre, qui effectivement a dû
perturber beaucoup... qui affecte beaucoup vos citoyens à l'usine, mais ça peut
être autre chose, est-ce que certaines de ces décisions-là... parmi les
décisions qui vous préoccupe, est-ce que ce sont toutes des décisions qui se
prennent à l'agglo ou il y a vraiment des décisions qui vous impactent, vous,
pour lesquelles un vote libre ou une prépondérance plus importante à la CMM
pourraient changer favorablement le cours des choses dans vos villes?
Mme Brisebois (Julie) : Eh
bien, je dirais que si...
Mme Guilbault :Je ne sais pas si c'est clair, ma question.
Mme Brisebois (Julie) : Oui,
oui, je vais essayer une réponse, ça ne sera peut-être pas clair, mais vous me
direz. Je pense que c'est certain que ce sont les décisions qui se prennent à
l'agglomération qui ont un impact réel et direct chez nous, dans nos
populations, c'est plus de la moitié de nos budgets qui sont envoyés à la ville
de Montréal pour les services d'eau, de sécurité publique, de transport en
commun puis de gestion des matières résiduelles. Donc, nous, c'est un chèque
qu'on fait à Montréal, ça s'en va à Montréal. Donc, c'est certain que l'impact
dans notre quotidien puis dans le quotidien de nos citoyens est beaucoup
plus... est créé par les décisions qui se prennent à l'agglomération. Puis je
reviens à ce que j'ai dit, les décisions qui se prennent à l'agglomération, on
n'a pas notre mot à dire, nous, de par la pondération, de par la population, le
nombre, le vote qu'ils ont.
Alors, nos demandes aujourd'hui, c'est
vraiment : Pouvons-nous trouver un canal qui en, quelque part, force
Montréal? Parce que peu importe l'administration qui sera en place, il faut
trouver quelque chose de pérenne, il faut trouver quelque chose qui va nous
permettre que ce dialogue-là ait lieu, ait lieu sur une base régulière et que
tous les dossiers qui sont des dossiers de type d'agglomération, on soit mis au
courant en amont et pas pas une heure ou deux heures avant la séance publique
où on va s'asseoir en salle. On peut voter contre, on peut voter pour, ça ne
change absolument rien. La décision a été prise quatre jours avant par le
conseil municipal de la ville de Montréal. Donc, c'est ça, l'enjeu, c'est ça,
la réalité. Puis, tu sais, je le redis, ce sont tous nos citoyens qui n'ont pas
cette voix-là sur 50 % de nos budgets municipaux.
Mme Guilbault :Et comme vous fonctionnez au quotidien quand même dans
un... tu sais, au premier front avec l'agglo puis avec... bien, au premier
front, c'est-à-dire votre premier partenaire, c'est la ville de Montréal puis
c'est de fonctionner dans l'agglo. C'est certain que... bon, vous savez que la
ville de Montréal, évidemment, ne réagit pas nécessairement favorablement à ce
qu'on propose. Moi, je le dis, je l'ai dit ce matin, je vais le réitérer cet
après-midi, il n'y a rien de ce qu'on fait là qui est contre Montréal, c'est
pour rééquilibrer et redonner un certain pouvoir à des gens qui connaissent une
évolution démographique, qui connaissent des réalités spécifiques. On parlait
ce matin des municipalités rurales, je ne vous emmènerai pas là-dessus parce
que je ne suis pas certaine que c'est un enjeu chez vous, mais ça en est un
ailleurs, et ils sont dans la CMM puis ils paient eux aussi, là. Tu sais, ils
font partie... ils sont liés par les décisions.
Donc, bref, est-ce que vous sentez que ça
fond, tu sais, que c'est fonctionnel? Puis je vais vous amener aussi sur le
comité exécutif, parce que ce matin, on nous disait : Oui, le conseil
d'administration, le conseil à 28 qui serait éventuellement 26, mais il y a beaucoup
de choses importantes qui se décident au comité exécutif. Donc, au comité
exécutif, actuellement il y a quatre sièges pour Montréal, éventuellement il y
en aurait trois, est-ce que d'abord il y a déjà des sièges au comité exécutif?
J'imagine que non, mais bon. Donc, dans la mesure où beaucoup de décisions se
prennent au comité exécutif, est-ce que quand même vous jugez que votre
sonorité ou votre voix est entendue à la CMM...
Mme Guilbault :
...néanmoins malgré tout via le conseil. Est-ce que ce serait envisageable même
de pouvoir éventuellement... puis là ce n'est pas moi qui décide ça, là, mais
tu sais d'essayer de voir si éventuellement il pourrait y avoir une forme de
rotation ou je ne sais trop à l'agglo qui fait que sur certain... dans un
certain cycle, peut-être, aux deux, trois élections un représentant pourrait
venir des villes défusionnées.
• (16 h 50) •
Mme Brisebois (Julie) : Bien,
c'est certain qu'on ne dira pas non à une représentation accrue au niveau de la
CMM, ça, c'est clair. Mais nous aujourd'hui, le sujet dont on voulait vous...
dont on voulait vous parler, c'est vraiment le fonctionnement... le
fonctionnement de l'agglomération. Puis pour nous il y a clairement plus de
problèmes de fonctionnement à l'agglomération de Montréal qu'il y en a à la
CMM. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas de problème à la CMM. Puis je comprends
tout à fait puis Plus on s'éloigne du grand centre, plus les frustrations
augmentent, je pense, là, connaissant quelques... quelques maires des villes excentrées
de la CMM. Donc, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'enjeu à ce niveau-là de
gouvernance au niveau du comité exécutif puis clairement le conseil
d'administration, là, vous proposez quelque chose. Mais pour nous, les
irritants majeurs, puis là où... là où nos sous vont majoritairement, et là où
les grosses décisions qui impactent nos villes, c'est à l'agglomération,
puis...
Le Président (M. Schneeberger) :
...
Mme Brisebois (Julie) : ...le
fonctionnement... bien, c'est dysfonctionnel, là, en termes de représentation.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup. Le temps est dépassé. Nous allons maintenant du côté de
l'opposition officielle avec la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci beaucoup,
M. le Président. Merci. Merci de votre présence. Merci d'être venus souligner
évidemment les enjeux... les enjeux auxquels vous faites face. Je comprends que
c'est un enjeu démocratique. Vous êtes des élus... vous êtes des élus, vous
représentez une population, puis, dans le fond, ce que vous avez apporté, la
parole de vos citoyens, dans le fond, vous n'avez pas d'endroit... ou, en fait,
n'est pas retenu, n'est pas pris en compte par l'agglomération, par la CMM.
Donc, c'est... je comprends que c'est ça, l'enjeu. En fait, l'enjeu, c'est
clair, là, c'est en lien avec un mécanisme consultatif. C'est ce qui est
soulevé, là. Je... vous n'êtes pas venus sur les quotes-parts, mais je sais
qu'il y a aussi un enjeu des quotes-parts depuis bien longtemps.
Mais ce que vous apportez aujourd'hui,
ici, c'est vraiment en lien avec un mécanisme consultatif. Et c'est là vos
propositions, dans votre... dans votre mémoire. Vous parlez, entre autres...
vous parliez, entre autres... Attendez une petite minute, là, je vais le
soulever, là, vous dites que vous avez besoin d'une intervention législative
minimalement comparable, qui s'impose pour l'agglomération... à l'agglomération
de Montréal. Là, dans le fond, vous voulez avoir quelque chose de comparable.
Vous avez élaboré... élaboré un peu. Vous ne pensez pas que peut-être revoir la
gouvernance... parce que là vous apportez le nouveau concept de comité
consultatif, là, mais de revoir la gouvernance au complet pourrait être
avantageux pour vous plutôt que de revoir ça comme ça sur un coin de table puis
d'amener un comité consultatif, d'amener un...
Mme Brisebois (Julie) : Bien,
nous, on prend les ouvertures qu'on a, on essaie de faire les gains là où on
peut en faire. Et si de... et si d'essayer d'aller en chercher trop va faire
qu'on va se faire fermer la porte, parce que c'est un peu ça qui nous est
arrivé avec les quotes-parts, on nous... Québec nous avait demandé de
travailler avec Montréal, d'arriver avec une proposition commune. Puis ça n'a
pas abouti. Il y a eu beaucoup de travail qui a été fait, mais on n'a pas
abouti. Donc, on va là où on peut faire des gains. Est-ce qu'une révision
complète de la gouvernance, incluant le calcul des quotes-parts... Bien sûr,
bien sûr. Sauf que ce qu'on vous propose aujourd'hui, il n'y a pas un signe de
dollar qui est rattaché à ça réellement. Il n'y a personne qui va faire un
chèque pour verser à l'autre. Il y a... Est-ce qu'on peut être impliqué, nous,
dans le processus décisionnel des sujets et des projets qui nous concernent?
Mme Nichols : Puis vous avez
donné des exemples où, tu sais, vous n'avez pas eu votre mot à dire. Si on
prenait... si on faisait le chemin inverse, si on mettait en place le comité
consultatif, dans ces exemples-là, qu'est-ce que ça apporterait? Bien, mettons,
à quel moment, il y aurait une intervention ou...
Mme Brisebois (Julie) : Bien,
je vais prendre l'exemple que M. Gibson a utilisé sur l'arrêt de la fluoration
dans deux usines, arrêt duquel ils ont été avisés, peut-être, trois, quatre
semaines avant. Il y a des comités qui... deux semaines, alors il y a des
comités qui siégeaient depuis 2021. Puis là on parle... on parle de quelque
chose qui est passé au conseil d'agglomération en 2024, il y a... il y a
littéralement trois ans, là, de travail de...
Mme Brisebois (Julie) : ...de
discussions, d'experts qui sont passés par là. Et nous, c'est deux semaines
avant où... les maires des villes concernées, c'est deux semaines avant.
Mme Nichols : Mais, avec le
comité consultatif que vous proposez, là, à quelle étape vous auriez été
consultés?
Mme Brisebois (Julie) : Bien,
si ce n'est pas tout de suite en partant, de se faire inclure sur ces
comités-là, c'est à tout le moins qu'il y a un agenda clair et précis qui
touche tous... tous les dossiers qui sont des dossiers de compétence
d'agglomération, donc dossier de l'eau : Voici les grands... les grands
projets, les dossiers qui vont potentiellement vous toucher, voici là où on en
est. Ah! bien là, non, nous, on aimerait avoir notre mot à dire. Ah! OK. Bien,
il y a tel comité qui siège en ce moment, peut-être que c'est le bon endroit de
vous impliquer. Donc là, il n'y a rien de ça qui se passe, là.
Mme Nichols : C'est ça. C'est
ce que j'essaie de démontrer, Mme Brisebois, parce que ce que vous dites, c'est
qu'on n'est pas consulté puis on n'a pas notre mot à dire. On veut un comité
consultatif, c'est parfait, mais moi, je veux... Pour arriver au... Vous
comprenez que c'est un ajout, là, qu'il y a des modifications qui doivent être
apportées. Bien, je veux qu'on soit capable de démontrer à quel point c'est
bénéfique, ce comité consultatif là, pour vos 15 villes que vous représentez.
C'est ce que j'essaie de... C'est ce que j'essaie de démontrer dans mes...
Mme Brisebois (Julie) : Bien,
écoutez, là, des exemples, il y en a, là... elles ne viennent pas, là, tout de
suite à l'esprit, comme ça, mais juste... juste le processus budgétaire, il y a
des discussions, là, qui partent au mois de juin, là, à Montréal, là, pour
discuter du budget, incluant le budget d'agglomération. Nous, souvent, là, les
journalistes ont reçu le budget, ils nous assoient dans la salle avant d'aller
s'asseoir pour l'adopter, là. On part de loin. Il y a eu... Il y a eu...
Récemment, bon, il y a eu des tentatives. On a fait des représentations à
Montréal, leur disant : C'est important que vous nous impliquiez en amont.
Il y a eu des tentatives, je vous dirais, informelles. Donc, il y a eu de la
bonne volonté, mais c'est informel puis c'est au bon vouloir de l'élu qui est
assis dans le siège du président du comité exécutif.
Mme Nichols : Donc, on
comprend que, même si le maire de Dollard-des-Ormeaux puis le maire de Kirkland
font partie du CA de la CMM, il n'y a quand même pas de... ils n'ont quand même
pas d'informations qui viennent de façon...
M. Gibson (Michel) : Ce n'est
pas relié.
Mme Nichols : Ce n'est pas
relié du tout?
M. Gibson (Michel) : Ça ne
touche pas du tout l'agglomération.
Mme Nichols : Parfait.
M. Gibson (Michel) : Tu sais,
c'est une autre échelle où, oui, on a une certaine... un vote sur certains
dossiers, mais il n'y a rien qui touche l'agglomération. Le gros problème,
c'est que vous nous avez donné l'espace ici, avec la loi 104, de revendiquer
aussi l'injustice qui se passe dans l'agglomération, puis c'est une injustice
de base, où on ne peut pas se faire entendre. Lorsque tu te fais dire par
certains conseillers de... bien, l'opposition... la ville de Montréal :
Ah! vous autres, Kirkland, le West Island, vous avez de l'argent, envoyez,
payez. Tu sais, mais c'est ça, la discussion qu'on a avec eux. Ils se foutent
complètement de nous, complètement de nous. C'est un... Quand j'arrive à
l'agglomération à tous les jeudis, j'arrive dans une ville qui est en graffiti
partout, des nids de poule partout. En tout cas, écoute, ma ville est bien
administrée. Ce que je veux : je veux avoir un mot à dire dans les gens
qui dépensent mes sous, les sous de mes résidents. On représente quand même
250 000 résidents qui n'ont pas un mot à dire. Puis ce qu'on demande,
c'est de base, d'avoir six rencontres annuelles. Et puis on ne veut pas être en
charge de l'agglomération. Ils veulent l'avoir, oui, mais laissez-nous au moins
dire notre mot, parce qu'on a des bonnes idées aussi, dans les villes
défusionnées.
Mme Brisebois (Julie) : Puis
je l'ai dit, là, d'entrée de jeu, là, on... nous, on arrive dans un mode
collaboratif, que ce soit... que ce soit avec le gouvernement ou même que ce
soit avec Montréal, dans cette idée-là d'améliorer la relation et d'améliorer
les décisions qui sont prises pour l'ensemble de l'agglomération. Donc, s'il y
a lieu de bonifier ou d'être plus précis dans ce qu'on demande dans ces
rencontres-là, ce serait quoi, le type d'agenda, quels sont les sujets qui
devraient être traités, on peut définitivement travailler... travailler
là-dessus. Mais je pense que et nous et Montréal gagneraient à ce qu'on ait ces
discussions-là en amont.
Mme Nichols : Bien, je
vais... je vais confirmer ce que vous dites. J'ai déjà travaillé avec l'AMB
certains dossiers, puis c'est vrai que vous êtes dans un mode collaboratif puis
un mode toujours en recherche de solutions. Ça a été soulevé, là, vous
représentez quand même 250 000 citoyens, puis c'est votre devoir, même, de
porter la parole de ces citoyens-là...
Mme Nichols : ...je suis
d'accord, assez d'accord avec... avec votre position à cet effet-là. Puis j'ai
compris aussi qu'il y avait quand même une ouverture pour revoir la
gouvernance... la gouvernance de la CMM. Juste un petit mot en terminant sur...
Est ce que juste... Je vais avoir le temps? Juste un petit mot sur la ruralité,
parce qu'on a dit que ça ne s'appliquait pas à vous, là. La ruralité s'applique
à vous. Ça fait que je voulais savoir. Vous devez certainement avoir un mot à
dire en lien avec la ruralité dont parlait Mme la ministre.
Mme Brisebois (Julie) :
Bien, la ruralité dans le sens de...
• (17 heures) •
Mme Nichols : Entre
autres le programme de la... le programme de ruralité et de la ruralité, là,
pas parce qu'on est une ville de banlieue de Montréal que la ruralité ou le
programme de ruralité qui était avec la CMM, entre autres, le 2,5 millions
de la CMM pour le programme de ruralité, ça s'applique aussi, ça s'applique
aussi à vous, là. Je pense entre autres à Senneville, là.
Mme Brisebois (Julie) :
Oui. Puis je vais être honnête avec vous, moi, je n'ai pas pris connaissance du
détail de ce bout-là du projet de loi. Donc, je préfère ne pas me prononcer.
Mais oui, on est... On est une petite municipalité de ruralité sur l'île de
Montréal. Aussi bizarre ou curieux que ça puisse paraître, tout à fait.
Mme Nichols : Oui, c'est
magnifique d'ailleurs. Senneville est magnifique. Je vais laisser la parole à
mon collègue.
Le Président
(M. Schneeberger) : Députée de Mille-Îles, un petit peu moins de
deux minutes.
Mme Dufour : Merci
beaucoup. Merci à vous tous d'être ici aujourd'hui. Quand vous dites dans votre
mémoire le projet de loi n° 104 n'est pas parfait. Est-ce que vous référez
au fait que ça n'adresse pas finalement le problème particulier pour vous, qui
est la gouvernance à l'intérieur de Montréal ou il y a d'autres éléments que
vous amenez?
Mme Brisebois (Julie) :
C'est surtout ça. C'est surtout ça. Notre enjeu principal, c'est ce qui se
passe, nous, au niveau de l'agglomération. Ce qui se passe à la CMM, on
comprend clairement les enjeux que nos collègues à l'extérieur de l'île de
Montréal vivent avec la structure actuelle, la représentation, le quorum, etc.
Ce n'est pas surprenant de voir la proposition qui est là en ce moment. Mais
bon, dans notre contexte à nous, d'inclure ou de revoir, là, la gouvernance de
l'agglomération, c'est définitivement un enjeu important.
Mme Dufour : Oui. Une
dernière question très rapide. La question d'électeurs versus population,
est-ce que vous en avez discuté à l'intérieur de votre association?
Mme Brisebois (Julie) :
On n'en a pas tant discuté et très sincèrement on n'a pas fait... On n'a pas
fait les calculs pour voir est-ce que... qu'est-ce que ça veut dire. Mais
encore une fois, on comprend les... les demandes de nos consœurs, confrères,
là, qui habitent à l'extérieur de l'île et qui sentent au passage que la
représentation et le poids de Montréal est disproportionné au niveau de la CMM.
Mais non, on n'a pas pris position. Est-ce que ça doit être le nombre de
voteurs? Est-ce que ça doit être la population, ou un mélange des deux ou je ne
sais trop quoi? Mais très honnêtement, on n'a même pas fait le calcul, là, de
notre côté pour voir ce que ça voulait dire. Merci beaucoup.
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors, maintenant, du côté de
la députée de Sherbrooke pour 3 min 53 s.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Moi, je retiens surtout de votre présentation que vos priorités en
termes de gouvernance sont à l'agglomération, pas à la CMM. Je pense que vous
l'avez répété très clairement. Mais la question à laquelle ça m'amène, c'est
avez-vous été consultés en amont du projet de loi? On a un projet de loi entre
les mains, dans lequel c'est mentionné dans le titre, que c'est pour répondre à
des demandes du milieu municipal. Puis là, bon, vous, vous nous exprimez des
demandes qui ne sont pas répondues là-dedans, puis clairement, ce qu'il y a là,
ce n'est pas nécessairement votre priorité. Est-ce qu'en amont du projet de loi
vos municipalités avaient été contactées pour savoir qu'est-ce qui étaient les
besoins en matière de gouvernance, par exemple? Ça, ça sort d'où exactement, ces
propositions-là, d'après vous?
Mme Brisebois (Julie) :
Nos propositions à nous ou ce qui est dans le projet de loi?
Mme Labrie : Pas les
vôtres, celles qui sont dans le projet de loi.
Mme Brisebois (Julie) :
Il a dû y avoir des consultations. Moi, je siège à l'UMQ. Donc, je sais que ces
organisations-là ont été consultées et qu'il y a des représentations qui sont
faites pour l'ensemble des villes du Québec, évidemment. Est-ce que Montréal a
été consultée? Peut-être, mais moi, je n'ai pas connaissance qu'on nous ait
consultés, que l'association ait été consultée sur le projet de loi n° 104
avant qu'il soit rédigé. Non.
Mme Labrie : OK. Ça fait
qu'il n'y a pas eu d'espace où vous avez pu les exprimer, vos besoins en
matière de gouvernance avant qu'on nous arrive avec cette proposition-là.
Mme Brisebois (Julie) :
Non. Avant. Et on s'est dit qu'en voyant tous les sujets qui étaient couverts
dans le projet de loi n° 104, bien, qu'il vaut mieux tard que jamais.
Allons nous faire entendre sur... sur nos demandes et la gouvernance de
l'agglomération.
Mme Labrie : Oui, mais
vous faites bien, là. Vous n'êtes pas les seuls à nous arriver avec des
suggestions d'articles qui seraient prioritaires, là, pour répondre à vos
besoins, mais...
17 h (version non révisée)
Mme Labrie : ...c'est ça,
ça... Il me semble, c'est comme si on fonctionne à l'envers. Là, on fait un
projet de loi pour répondre aux demandes du milieu municipal puis là les villes
viennent nous voir pour nous dire : Bien là, si vous faites un projet de
loi pour répondre à nos demandes, pouvez-vous faire ça, pouvez-vous faire ça,
comment ça, ce n'est pas... comment ça ne s'est pas passé dans l'ordre inverse?
Vous, c'est quoi, vos canaux de communication avec les ministères pour faire
avancer des revendications comme celles des... des changements d'agglomération,
par exemple?
Mme Brisebois (Julie) : Bien,
écoutez, il y avait eu des discussions il y a quelques mois avec des gens à l'intérieur
du MAMH, pas la ministre directement, mais on avait parlé avec un des
sous-ministres, et on avait exprimé... Ce qu'on vous dit là, on l'avait
exprimé. Ils avaient trouvé ça intéressant : On va vous revenir. Et là,
bon, les changements ont eu lieu, et on est là aujourd'hui puis on ramène ces
idées-là qu'on avait partagées.
Mme Labrie : Puis c'était à
votre initiative que vous aviez partagé ça à ce moment-là?
Mme Brisebois (Julie) : Oui,
oui. Oui, tout à fait.
M. Gibson (Michel) : J'aimerais
tout simplement ajouter à tes propos, Julie, que notre agglomération, l'agglomération
de Montréal, ce n'est pas elle qui viendrait ici pour présenter ce qui est...
qu'on présente présentement parce qu'ils n'ont aucun intérêt à le faire puis ça
ne les intéresse pas. Donc, ici, je vois beaucoup d'agglomérations. J'ai vu l'agglomération
de Gatineau, j'ai vu, en ligne, l'agglomération, je crois... pas de Laval, non,
Laval, c'était... mais vous aviez d'autres agglomérations. Donc, quand on a vu
les sujets puis le tout, on se disait : C'est une porte d'entrée pour
nous, en parlant de la CMM, qui a un problème, je dis... moi-même, je dis qu'il
y a un problème, que nous aussi, on a un problème. Donc, c'était le temps de
présenter notre position.
Mme Labrie : Ça fait qu'il
manquerait une porte d'entrée plus évidente, que d'attendre un projet de loi,
là.
M. Gibson (Michel) : Mais on
est... C'est ça, on est obligés de faire notre porte d'entrée nous-mêmes.
Montréal ne la fera pas pour nous.
Mme Brisebois (Julie) : Et je
pense que l'important, c'est que, quand on a lu le projet de loi sur la CMM, la
gouvernance, la révision du nombre de sièges, la pondération, on a fait le
parallèle avec ce qu'on vit, nous, à l'agglomération et on s'est dit :
Bien, si le gouvernement voit des enjeux de gouvernance à la CMM, bien, il y en
a, des enjeux de gouvernance à l'agglomération. Donc, allons se faire entendre.
Mme Labrie : ...d'ailleurs,
puis là il n'y a pas eu de suite dans ce cas-là, là.
Mme Brisebois (Julie) : Exacte.
Mme Labrie : OK.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Le temps est écoulé. Alors, merci pour votre apport à la
commission.
Nous allons suspendre quelques instants
afin d'accueillir le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 17 h 07)
(Reprise à 17 h 12)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Nous accueillons la ville de Gatineau et ses
représentants. Alors, bonjour à vous quatre. Alors, comme tout à l'heure, comme
le groupe précédent, vous vous présentez à tour de rôle et puis enchaînez avec
votre présentation.
M. Moran (Steve) : Merci
beaucoup. M. le Président, Mmes et MM. membres de la commission, Mme la
ministre, je vous remercie de recevoir aujourd'hui la ville de Gatineau dans le
cadre des consultations particulières sur le projet de loi n° 104.
Je suis Steve Moran, conseiller municipal et président du comité exécutif de la
ville de Gatineau. Je suis accompagné de M. Christian Tanguay, directeur général
adjoint des services administratifs, de M. Richard Kouamé, directeur du
service des finances, ainsi que de M. Mélisa Ferreira, conseillère politique au
cabinet de la mairesse.
Nous sommes ici pour vous présenter les recommandations
de la ville de Gatineau, quatrième grande ville du Québec et métropole de
l'ouest, afin d'améliorer les propositions de ce projet de loi, mais également
pour répondre à des enjeux que nous rencontrons. Je crois que vous avez reçu
notre mémoire d'avance. Le plus important... l'enjeu le plus important concerne
notre coefficient de taxation pour 2026. Je vais commencer par vous faire part
de nos autres recommandations et baserai ensuite l'essentiel de ma présentation
sur sept enjeux particuliers.
D'abord, nous avons des demandes
concernant des aspects du projet de loi n° 104 en
lien avec le comité exécutif et ceux liés aux redevances de développement. Le
comité exécutif joue un rôle central dans la gouvernance de la ville de
Gatineau, où le volume de dossiers à traiter est considérable. Le CA permet de
faire cheminer les dossiers de manière efficace et d'alléger l'agenda du
conseil municipal en déléguant la prise de décisions plus administrative au
comité exécutif qui se rencontre à toutes les semaines. L'existence du CA est
enchâssée dans la charte de la ville de Gatineau, elle ne peut pas être remise
en question. Nous nous inquiétons des impacts de l'article 3 du projet de
loi n° 104 qui propose d'abroger les dispositions sur
le CA dans notre charte. Bien que des mesures transitoires soient prévues pour
permettre le maintien du CA actuel après l'adoption du projet de loi, nous ne
voyons aucune disposition qui empêche son abolition éventuelle par un futur
conseil municipal.
De plus, le projet de loi n° 104
ne prévoit pas la possibilité pour la mairesse de déléguer la présidence de CA
à un autre élu, une pratique courante à Gatineau qui permet de répartir les
responsabilités entre les membres du conseil.
Nous demandons ainsi que le projet de loi
soit modifié pour garantir la pérennité de notre CA et maintenir l'efficacité
de la prise de décision dans notre ville. Nous demandons aussi de maintenir la
possibilité d'en déléguer la présidence.
En ce qui concerne les redevances de
développement, nous proposons un ajout à l'article 2 du projet de loi pour
faciliter le recouvrement dans le cas de non-paiement d'un...
M. Moran (Steve) : ...contribution
en assimilant celle-ci à une taxe foncière. Nous proposons aussi d'ajouter un
régime complémentaire au régime existant qui offrirait une sécurité juridique
plus élevée aux règlements municipaux et limiterait les possibilités de
contestation.
Notre mémoire contient également deux
demandes d'ajout au projet de loi. Premièrement, nous le demandons l'ajout
d'une disposition à notre charte pour instituer un office de participation
public inspiré du modèle de Longueuil. Cette demande de notre conseil municipal
donne suite aux recommandations d'un vaste chantier de travail sur la
participation citoyenne dans notre ville, auquel les citoyens ont bien sûr pris
part.
Deuxièmement, nous demandons de modifier
la Loi sur les cités et villes et la nouvelle Loi sur les contrats des
organismes municipaux afin que les municipalités puissent publier leurs avis
uniquement sur le système électronique d'appel d'offres, le SEAO, ou leur site
Internet plutôt que dans une dans un média papier. Cette demande vise à
s'adapter à la réalité médiatique locale à Gatineau. Depuis la fin de 2023,
nous n'avons plus accès à un média local imprimé papier sur notre territoire et
avec la fin de la publication Constructo en juillet dernier, nous
n'avons plus accès à une revue spécialisée. Il n'y a aucun intérêt en termes
d'accès à l'information pour nos citoyens de publier ces avis dans un média
national, et cela engendre des dépenses annuelles de plusieurs dizaines de
milliers de dollars pour notre ville.
Je vous... je vous amène maintenant à la
recommandation la plus urgente de notre mémoire, soit l'ajout d'une disposition
au projet de loi n° 104 pour permettre à la ville de Gatineau d'appliquer
un coefficient de taxation de 5,8 pour la catégorie non résidentielle en 2026.
Cette recommandation vise à éviter des problèmes d'équité et de compréhension
importants pour nos contribuables.
La ville de Gatineau fait face à une
situation fiscale exceptionnelle en 2026 en raison des effets différés du rôle
d'évaluation foncière 2024‑2026 qui est entré en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024.
Ce rôle figure parmi les premiers au Québec à intégrer les impacts de la
pandémie sur les valeurs foncières. Il présente une hausse marquée des valeurs
des immeubles de la catégorie résidentielle, une hausse de 72 % par
rapport à une augmentation plus modeste de la catégorie non résidentielle,
10 %.
Cette disparité fait en sorte qu'en 2026,
pour assurer une équité dans le partage des charges fiscales entre les
catégories d'immeubles, nous devrons dépasser le coefficient maximal de
taxation non résidentielle fixé actuellement à 4,8 par la Loi sur la fiscalité
municipale. En nous limitant au coefficient de 4,8 familial permis par la loi,
nous accusons un manque à gagner de 44 millions de dollars pour la
seule année de 2026. Pour compenser cette perte, un transfert fiscal vers les
autres catégories d'immeubles, principalement les résidentiels, serait
nécessaire. Par exemple, ça se traduirait par des hausses de taxes allant
jusqu'à 9 % pour ces catégories. C'est trois... c'est trois fois plus que
l'augmentation moyenne anticipée de 2,9 %. Cela créerait un enjeu d'équité
très important pour nos citoyennes et nos citoyens.
Il faut savoir que le projet de loi
n° 39, adopté en décembre 2023, permet aux villes de créer des
sous-catégories d'immeubles résidentiels afin d'atténuer ce type de
déséquilibre. Toutefois, la ville de Gatineau n'a pas pu bénéficier de ces
dispositions car ces dernières n'étaient pas en vigueur à temps pour les
appliquer à notre rôle 2024‑2026. Nous sommes dans une situation unique au
Québec. Les villes qui ont déposé leur rôle pour les années suivantes ont eu
accès aux outils du projet loi n° 39 et ne se trouvent donc pas dans la
même situation que nous. Et parmi celles qui ont déposé le rôle en même temps
que nous, il semble que nous soyons les seuls à avoir une différence aussi
importante entre l'augmentation de nos valeurs résidentielles et non
résidentielles. Cela peut s'expliquer par la prédominance à Gatineau du secteur
résidentiel et de la forte présence d'immeubles fédéraux sur notre territoire.
Ces derniers mois, nous avons eu de
nombreuses discussions avec les ministres, le ministère des Affaires
municipales afin de parvenir à une solution. La seule piste que nous avons pu
identifier serait d'utiliser un pouvoir prévu à la Loi sur les cités et villes,
qui permet de moduler les taux de taxe selon les catégories d'immeubles. Cette
approche fonctionne sur le plan comptable, mais elle présente des défis
importants en matière de cohérence, de communication et d'adhésion des
contribuables. Nous avons deux catégories de taxe spéciale à Gatineau, le
transport en commun et service de la dette de la nouvelle ville. Par exemple,
les contribuables du secteur non résidentiel, qui inclut des immeubles
industriels, se questionneront nécessairement en voyant le taxe pour le
transport en commun monter de façon substantielle sans aucune amélioration du
service permettant de justifier cette augmentation. Des ressources importantes
devraient être déployées pour expliquer les ajustements apportés...
M. Moran (Steve) : ...qui
risque de causer confusion et mécontentement auprès de ses citoyens. Pour
éviter ces complications et maintenir la cohérence du régime de taxation, nous
proposons plutôt d'inclure au projet de loi n° 104 une modification
législative ciblée, soit d'augmenter temporairement sur un an le coefficient de
taxation non résidentiel à 4,8 % pour l'année 2026 seulement...
Une voix : ...
• (17 h 20) •
M. Moran (Steve) : 5,8 %.
5,8 %. Merci. Et j'insiste sur ce point, pour une année seulement. Nous
croyons que c'est important de noter que cette mesure permettrait de préserver
l'équilibre fiscal sans imposer de hausses excessives aux catégories, tout en
assurant une transition vers les outils mis à disposition pour le projet de loi
n° 39 à partir de 2027. Il s'agit d'une mesure exceptionnelle qui répond à
une situation exceptionnelle afin d'assurer la stabilité financière de la ville
et d'éviter des distorsions fiscales majeures, tout en respectant les principes
d'équité et de communication accessibles pour nos citoyennes et nos citoyens.
En conclusion, la ville de Gatineau
souhaite avant tout collaborer avec le gouvernement du Québec pour assurer une
mise en œuvre harmonieuse et équitable du projet de loi n° 104. Nos
recommandations visent à préserver l'efficacité de notre gouvernance, à
moderniser nos pratiques administratives et à maintenir une fiscalité juste
pour l'ensemble de nos contribuables. Nous croyons qu'avec un ajustement ciblé
pour 2026 comme celui proposé il est possible d'éviter des effets indésirables
sur les citoyens tout en respectant les principes d'équité et de transparence
qui guident nos décisions.
Je vous remercie de votre attention et
nous serons heureux de répondre à vos questions.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous procédons à une période d'échange en débutant par la
ministre pour un total de 15 min 30 s.
Mme Guilbault :Oui. Merci, M. le Président. Merci à vous tous d'être ici
présent dans notre Capitale-Nationale, qui n'est quand même pas la porte à
côté. J'étais moi-même à Gatineau la semaine dernière, donc très heureuse de
vous revoir ici. Alors, puis merci pour votre mémoire. Vous avez un enjeu qui
est très spécifique à Gatineau, là, dans le... puis c'est le propre de certains
groupes qui viennent ici, qui ont un enjeu plutôt spécifique qui n'est pas un
enjeu commun à tous, là. Ce n'est pas tout le monde qui est dans la CMM puis ce
n'est pas tout le monde qui a un enjeu de carte d'aqueduc à redessiner comme
chez nous au parc industriel François-Leclerc. Donc, bref, vous, vous avez
aussi votre enjeu propre.
Mais avant d'y venir, je vais utiliser
aussi votre présence, comme j'ai fait avec la ville de Québec auparavant, à
titre de grande ville, la quatrième plus grande ville, on nous le répète
souvent, mes collègues de l'Outaouais me le répètent souvent, la quatrième plus
grande ville, sur des mesures qu'on a... qu'on a placées dans le projet de loi
puis qu'on a adoptées aussi précédemment, qui touchent à la fois la possibilité
de faire du développement autour du transport collectif, et donc, ça, c'est ce
qu'on a fait avant, là, dans mon précédent projet de loi, mais ici, ce qu'on
fait par rapport à la possibilité de faire des référendums, là, donc le fait
d'écarter la possibilité référendaire, bref, pour certains projets en densité
notamment et aussi sur les redevances, donc, parce que chez vous comme
ailleurs, il y a un enjeu de logement. Donc, qu'est-ce que vous pensez de ce
qu'on propose dans le projet de loi, c'est-à-dire d'écarter la possibilité de
faire valoir l'option d'un référendum pour pouvoir bloquer des projets et
d'enlever aussi sur le 50 %, là, de... plus haut, financement, que ce qui
était prévu dans des endroits où il y a du transport collectif, évidemment, là?
Donc, il faut voir aussi, là, vous avez un SRB. Donc, je pense bien que le
Rapibus, c'est un SRB, ça? Je pense, ça pourrait rentrer, hein? Oui, oui, ça
peut rentrer. Oui, bien, c'est ça. Ça fait que vous allez pouvoir en
bénéficier. Alors, bref, donc est ce que vous voyez... Puis vous savez qu'on a
aussi un chantier à part entière sur cette question là référendaire pour
essayer de faire des possibilités de la participation citoyenne, un levier
plutôt qu'un frein, c'est comme ça que je le résume, parce que c'est quand même
très important. Donc, qu'est ce que vous en pensez? Est-ce que vous pensez que
ça va aider chez vous le logement?
M. Moran (Steve) : Merci
beaucoup. Je vais me garder une petite gêne parce que ce n'est pas une question
que nous avons discutée en profondeur à la ville de Gatineau. Cela dit, je vais
exprimer deux principes avec lesquels nous croyons être d'accord avec le
législateur là-dessus. Premièrement, pour nous, le référendum ou toute
participation citoyenne doit servir de levier et non pas un obstacle au
développement immobilier ou au développement de la ville de façon tout court.
Deuxièmement, oui, nous sommes absolument d'accord sur les systèmes de
transport structurant. Nous avons un dans l'est de la ville, c'est-à-dire le
Rapibus dont vous avez parlé. Et aussi s'en vient un tramway dans l'ouest, le
plus rapidement possible d'ailleurs. Et oui, nous croyons qu'effectivement, à
ces endroits-là, un développement en densité est très important. D'ailleurs,
notre schéma prévoit ces ajustements-là dans les années à venir...
M. Moran (Steve) : ...sur
l'importance de la question de la participation citoyenne. Nous avons... une
partie de notre mémoire porte sur l'Office de participation publique justement
pour s'assurer du caractère démocratique de nos discussions autour du
développement. Nous réussissons là-dedans, mais nous ne souhaitons pas non plus
laisser l'impression aux citoyens et citoyennes que leur opinion est écartée.
Donc, comme j'ai dit, nous sommes d'accord avec ces deux principes là. Mais,
sur le fond, comme je dis, nous n'avons pas discuté à fond.
Je ne sais pas si mes collègues de
l'administration ont de quoi à ajouter là-dessus? Ça a l'air que non.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça. Puis sur... Vous avez peut-être vu,
là, c'est l'article deux, je pense, du projet de loi, pour la possibilité
d'étaler les redevances ou de trouver... Je ne sais pas si vous en êtes là,
déjà, dans la planification des projets immobiliers, résidentiels ou non
résidentiels qu'il peut y avoir à Gatineau. Mais, des fois, cette notion-là de
redevances, de devoir s'acquitter de ça, ça peut poser un enjeu puis peut-être
dissuader certains... certains projets, certains promoteurs. Donc, est-ce que
vous pensez que, ça aussi, ça pourrait aider chez vous? Parce que, tu sais, un
des sujets qui revient souvent dans les grandes villes, c'est l'itinérance.
Puis, une des solutions à l'itinérance, c'est le logement. Donc, tout ça est
très circulaire, tu sais. Un enjeu... Une solution qu'on apporte peut avoir...
peut avoir un impact avantageux sur plusieurs enjeux communs aux grandes
villes. Donc, est-ce que vous pensez que, ça aussi, ça pourrait, avec la
connaissance que vous avez de vos partenaires, de vos promoteurs locaux, aider,
favoriser la construction de logements?
M. Moran (Steve) : Bien, je
vais tenter une première partie de réponse. Mais je vais aussi me tourner vers
les membres de l'administration là-dessus.
Premièrement, comme j'ai dit dans mes
remarques et dans notre mémoire, nous sommes d'accord avec l'idée de permettre
les paiements plus tard, dans le cas des redevances, justement parce que...
Et... Mais notre demande corollaire, c'est aussi de s'assurer qu'on puisse le
traiter comme une taxe foncière pour le recouvrement, parce que ça protège les
intérêts de la ville. Mais, ça aussi, ça peut nous aider, comme vous l'avez dit,
à accélérer le développement immobilier pour répondre à la crise du logement.
Je vais peut-être demander à M. Tanguay de
rajouter des questions un petit peu plus techniques concernant aussi cette
proposition.
M. Tanguay (Christian) : Merci
beaucoup, M. Moran. Donc, Mme la ministre, à la Ville de Gatineau, quand le
législateur nous offre de nouveaux outils, nous sommes les premiers à vouloir
les utiliser, à les mettre en œuvre. Donc, dès que Mme la ministre de la Forêt,
à l'époque, avait déposé, dans le projet de loi n° 39, là, certaines
dispositions en lien avec les redevances de développement, on a été favorables
à cet élément-là. Et, rapidement, le conseil municipal a adopté un règlement
sur les redevances de développement.
Certaines critiques ont été apportées à
l'égard des redevances de développement, dont le coût de supporter le paiement
de la redevance jusqu'au développement final et au remboursement.
Donc, ce que l'on comprend aujourd'hui,
c'est que le législateur propose qu'il y ait justement une manœuvre qui puisse
permettre d'alléger le fardeau financier pour les développeurs, pour permettre
plus de développement. Donc, on est favorables à cet élément-là.
On attire toutefois l'attention du
législateur sur un élément. Dans le régime actuel, pour obtenir votre permis,
vous devez payer la redevance. Donc, il y a un incitatif à la payer. Dans ce
qui est proposé aujourd'hui, c'est : Vous paierez plus tard, mais sans
mesure de contrainte sur le fait que... comment est-ce qu'on récupérera cet
argent-là. Dans les faits, le logement aura été construit, les unités auront
été vendues ou seront occupées par des gens, mais la ville demeurera
propriétaire ou à devoir recouvrer les montants qui ont été... et qui doivent
être payés pour le développement.
Alors, c'est une de nos propositions.
C'est de prévoir un mécanisme qui permettrait de faciliter le recouvrement de
ces sommes-là en l'assimilant à une taxe foncière qui est un outil qui est
utilisé et reconnu dans les outils législatifs, qui nous permettrait de joindre
à la fois l'objectif du législateur mais aussi les préoccupations de la ville.
Dans un deuxième volet, si vous me
permettez, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que la Ville de
Gatineau est la première grande ville à s'être dotée d'un règlement sur les
redevances de développement. Et, pour une seconde fois, je dirais, nous sommes
la première grande ville à se faire poursuivre pour contester la légalité de
notre règlement. Donc, aujourd'hui, on est... on est dans les premières, là.
Donc, bien évidemment, nous, comme le dossier est judiciarisé, je me limiterai
à mes commentaires à cet élément-là.
Mais je veux porter votre attention sur la
solution que nous vous proposons pour nous permettre de se sortir de ce cercle
de poursuites ou encore de contestations judiciaires qui monopolisent
énormément de ressources au niveau de la municipalité mais aussi au sein des
tribunaux.
Donc, dans... on vous propose de maintenir
le régime actuel qui offre une grande...
M. Tanguay (Christian) : ...aux
municipalités, qui est en respect avec les revendications que nous avons, dans
le milieu municipal, de préserver l'autonomie. Mais on propose aussi un régime
beaucoup plus restreint que certains... que les villes pourraient choisir
d'utiliser, mais avec un niveau de sécurité juridique accentué, avec des
présomptions irréfragables, qui limiterait les contestations. Donc on voudrait
vraiment attirer votre attention sur ces deux éléments là, qui seraient
vraiment fondateurs, et un levier très important pour la ville de Gatineau,
mais aussi pour l'ensemble des villes au Québec.
Mme Guilbault :Vous voulez dire... là, vous parlez de votre recommandation
n° 5 ici?
M. Tanguay (Christian) : Oui.
• (17 h 30) •
Mme Guilbault :
Puis est-ce que... Parce que je voyais quelque part... Ah! c'est à la 4, juste
avant, c'est ça. Parce que, quand vous proposez de l'assimiler à une taxe
foncière, est-ce que vous ne croyez pas que... Parce que si... l'éventuel
acheteur, s'il y a une taxe non payée, ça va tomber sur le prochain, donc là le
fardeau devient sur l'acheteur, le contribuable.
M. Tanguay (Christian) : Bien,
tout dépend. Vous avez raison qu'en définitive ce sera le cas, mais on sait
que, dans la volonté et dans les démarches de transaction immobilière, avant
qu'il y ait passation de titre les professionnels du droit qui accompagnent les
acheteurs et les vendeurs font les vérifications pour nous assurer qu'il n'y a
pas de créances actuellement, qui sont dues auprès de la municipalité, et ça
peut être un frein à la... au fait qu'il y a une passation de titre.
Je vais vous donner un exemple très
concret. Si vous n'avez pas payé vos taxes... actuellement, c'est ce qui existe
dans le régime courant, hein... si vous ne payez pas vos taxes sur votre
résidence, vous la mettez en vente, il n'y a personne qui va être au courant
que vous n'avez pas payé vos taxes. Mais quand vous allez arriver chez le
notaire, le notaire aura fait les vérifications, à savoir y a-t-il des dettes,
n'y en a-t-il pas, il y aura compensation directement, ou il y aura demande de
liquider cette dette-là avant qu'il y ait passation de titre donc ça va éviter
qu'il y ait un passage de dettes ou de créances auprès des prochains
propriétaires.
Donc, nous, c'est une proposition qu'on
vous soumet dans l'éventualité où, avec les professionnels du ministère, il y
avait une autre option qui permettrait d'atteindre le même objectif. On est
totalement ouverts à collaborer, à avoir des discussions avec les
professionnels du ministère pour arriver à résoudre cette... ce petit enjeu ou
ce risque que nous voyons poindre à l'horizon.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, c'est parce que je suis sensible à ce
que vous dites. Il n'y a pas de mesure de contrainte, là, parce que l'objectif
est louable, je pense. Moi, en tout cas, je pense que ça peut favoriser le...
non seulement la gestation, mais l'accouchement de projets. Mais,
effectivement, ça peut devenir compliqué, là, de recouvrer le... des créances
non payées...
M. Tanguay (Christian) : Comme
disait M. Moran... Et je peux me permettre de...
Mme Guilbault :
...sans les refiler à d'autres.
M. Tanguay (Christian) :.
Absolument. Comme disait M. Moran, nous, on est favorables avec l'idée.
Maintenant, c'est comment est-ce qu'on est en mesure de s'amener une sécurité
additionnelle pour éviter que les contribuables gatinois, ou d'autres villes,
se retrouvent à assumer une part de développement qui aurait dû être assumée
par quelqu'un d'autre.
Mme Guilbault :Vous avez utilisé la taxation par secteurs. Comment ça
s'est passé? Parce que c'est relativement nouveau, ça aussi, alors...
M. Moran (Steve) : Comment ça
s'est passé? Bien, je dirais qu'il y a très peu de personnes qui le
comprennent, à part les gens à l'administration municipale.
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, c'est très... c'est pour les initiés, mais
quand même, vous avez été dans les premiers, sinon, les premiers?
M. Moran (Steve) : Nous avons
été les premiers.
Mme Guilbault :
C'est ça, exactement. Donc, si vous êtes capables de nous faire un petit
compte-rendu de... Vous faites école.
M. Moran (Steve) : C'est quand
même une... Je vais y aller de façon douce. Ça a été... ça a été une discussion
difficile, à la délégation, parce que c'est... les taxations par unité de
voisinage, que ça s'appelle... a eu tendance à favoriser certains secteurs
contre d'autres. Donc, les banlieues ont été favorisées, parce qu'elles avaient
une augmentation des valeurs résidentielles de façon importante, contrairement
aux centres. Ça a été très divisé au conseil municipal, j'en étais, de ceux qui
étaient contre. Donc, est-ce que ça s'est bien passé? Honnêtement, les
contribuables n'ont pas vu nécessairement la mesure, mais, évidemment, ils ont
des commentaires à faire sur leur compte de taxes, comme toujours. Du point de
vue de l'administration, je pense que ça vaut la peine de les entendre.
M. Tanguay (Christian) : Ce
sera complémentaire à ce que vous avez dit, M. Moran. Donc, pour vous donner
une image, Mme la mairesse... madame la... pardonnez-moi, Mme la ministre, nous
avons utilisé la taxation par unité de voisinage à la suite de représentations
que nous avons faites dans le cadre du projet de loi n° 39, qui a été
étudié en décembre 2023, de mémoire, pour trouver une solution à l'enjeu
des variations importantes, que M. Moran vous a souligné. Donc, nous, pour être
en mesure d'opérationnaliser le tout, nous avons mis en place 1 096 taux
différents...
17 h 30 (version non révisée)
M. Tanguay (Christian) : ...les
unités de voisinage à la grandeur de la Ville de Gatineau. Donc, il y a 1096
taux différents applicables en fonction des unités...
Mme Guilbault :
Comparativement à combien avant? Un seul partout.
M. Tanguay (Christian) : Oui,
exactement. Mais c'est une option qui, soit dit en passant, nous avons
travaillé ça en collaboration avec les partenaires du ministère chez vous, puis
je profite de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour souligner le
professionnalisme, la disponibilité et l'accompagnement des gens qui vous
accompagnent aujourd'hui. À toutes les fois que nous avons une préoccupation,
une inquiétude, nous avons toujours réponse à nos appels et à nos demandes d'aide,
donc c'est important pour nous de le souligner. Donc, nous l'avons mis de l'avant,
ça, pour éviter justement qu'il y ait un choc pour nos citoyens. Toutefois, en
le mettant en œuvre, nous savons que dans le cadre du prochain rôle, peut-être
que nous aurons à ce moment-là un choc à gérer en matière de communication, d'appropriation
de l'information au niveau de la fiscalité. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui on
vous... on vous demande de majorer le taux qui est le facteur, le coefficient à
5,8, parce qu'on ne veut pas ajouter une complexité additionnelle lors du
prochain rôle. Sans l'utilisation de ce facteur-là, on devra créer des
changements dans les différents taux de taxe que nous avons qui ajoutera une
complexité additionnelle. Et nous l'avons vu aujourd'hui, là, toutes les
questions de fiscalité municipale, les enjeux municipaux, c'est très simple à
comprendre pour tout le monde. Donc, on ne voudrait pas rendre ça compliqué.
Mme Guilbault :
Mais est-ce que...
Le Président (M. Schneeberger) :
...
Mme Guilbault :
30... Ah! bien, j'allais dire : est-ce que vous pensez que ça pourrait se
corriger sur votre prochain rôle?
M. Tanguay (Christian) : Voyez-vous,
dans le prochain rôle, nous aurons accès aux dispositions qui ont été mises en
place dans le projet de loi n° 39, avec les sous-catégories. Donc, oui, en
effet, à ce moment-là, on aura accès à ces... aux outils que le législateur a
adoptés en décembre 2023. C'est pour ça que notre demande est uniquement pour l'année 2026.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup. Nous nous tournons du côté de l'opposition officielle et j'entends
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Je vais continuer. Merci d'être là. Merci de votre mémoire. C'est
toujours un peu compliqué quand on rentre dans les chiffres puis quand on
rentre dans la taxation. Mais pour faire suite à la réponse que vous donniez à
la ministre, dans le fond, c'est : il y a une demande qui est ponctuelle,
c'est une demande spéciale, oui, mais parce que vous êtes un cas unique au
Québec. Donc, c'est une demande ponctuelle que vous demandez à la ministre de
faire l'ajustement.
M. Tanguay (Christian) :
Exactement.
Mme Nichols : Parfait. Dans le
fond, c'est parce que... moi, ce que je comprends, c'est que la Ville de
Gatineau a déposé son rôle 2024-2026 en janvier 2024, puis vous faites
partie des premières villes au Québec, là, qui a adopté ce rôle-là puis qui
intègre les impacts de la pandémie, entre autres sur l'évaluation. Puis cette
demande-là, bien, c'est pour minimiser, entre autres, le... mais je ne veux pas
dire le dommage, là, mais l'impact financier que ça pourrait avoir sur le
compte de taxes sur vos citoyens.
M. Moran (Steve) :
Effectivement, c'est une... c'est une mesure unique que nous demandons à cause
de la situation unique qui s'applique à Gatineau et justement pour éviter les
inconvénients de cohérence et de communication que nous vivrions si nous ne l'avons
pas.
Mme Nichols : Je ne veux pas
rentrer dans les détails trop techniques parce que ce l'est, technique, là, on ne
se le cachera pas, là. Il y a sûrement des... différents scénarios que vous
avez essayés avant d'en arriver à cette demande-là. Pouvez-vous, là, de façon,
là, globale, là, juste nous faire part de ces scénarios-là, des solutions? Il y
a sûrement des solutions, mais qui n'ont pas été retenues parce qu'il y avait
un impact ou, en fait, les scénarios que vous avez envisagés. Je suis certaine
que la ville de Gatineau a fait un travail dans ce sens-là.
M. Moran (Steve) : Je vais me
retourner vers M. Kouamé, notre directeur des finances, pour parler des
chiffres.
M. Kouamé (Richard) : Oui, en
termes de scénarios, on en a un autre qui permettait de faire un transfert
fiscal, donc je suis obligé de rentrer quand même dans un petit détail
technique pour vous permettre de bien comprendre. Comme M. Moran l'a
indiqué, les valeurs foncières au niveau du résidentiel ont augmenté d'environ
72 %. Donc, la manière dont on détermine le taux de base, on le détermine
avec le revenu budgété de l'année à venir sur les valeurs ou rôles. Comme ces
valeurs ont beaucoup augmenté, bien, le taux de base, lui, comme il utilise le
dénominateur qui est la valeur au rôle, ce taux a diminué systématiquement au
niveau du résidentiel, et le taux résidentiel est le taux qu'on utilise pour
calculer le taux des autres catégories, donc le taux du non résidentiel, de l'industriel.
Ce qui fait que, comme on ne peut pas aller chercher le même niveau de revenu...
M. Kouamé (Richard) : ...qu'on
avait en 2025 au niveau des autres catégories donc résidentielles et
industrielles. On est obligé de procéder à un transfert fiscal. Donc, dans
notre scénario, un de nos scénarios, on transférait le montant, le manque à
gagner au niveau du non-résidentiel et de l'industriel, on le transférait au
niveau du résidentiel. Donc, ce scénario-là, il ne marche pas.
Une des solutions qui a été proposée par
le ministère, c'était d'appliquer des taux particuliers à la dette de la
nouvelle ville et à la dette du transport en commun. Ce taux, comme on l'a
indiqué dans le mémoire, il marche au niveau comptable, mathématiquement, mais
il amène des enjeux parce qu'en appliquant ce taux, on se trouve à multiplier
par presque trois le taux que doit supporter le non-résidentiel et l'industriel
au niveau du paiement de cette dette-là, donc... y compris même les terrains
vagues qui viendraient payer trois fois le taux de dette. Ce qui va arriver,
c'est qu'ils vont regarder leur compte des taxes de l'année dernière, le taux
qu'ils avaient à payer pour ces dettes et ils verront, sur le compte de taxes
de 2026, que ce taux a été multiplié par trois. Donc, voici les deux scénarios
qu'on regardait et qui font qu'on fait la demande de majoration du 5,8 au lieu
de 4,8.
• (17 h 40) •
Mme Nichols : Donc, je
comprends que le ministère des Affaires municipales vous avait fait une
suggestion, a compris la problématique, vous a fait une suggestion que,
mathématiquement, ça fonctionne, mais que pour le citoyen on va parler d'acceptabilité
sociale ou... bien, on va utiliser ça l'acceptabilité sociale, ou sinon quand
ça va apparaître sur leur... ça... c'est là où... c'est là où ça ne fonctionne
pas, là, c'est là où ça...
M. Kouamé (Richard) : Effectivement.
Mme Nichols : ...ça ne passe
pas.
M. Tanguay (Christian) : J'ajouterais,
il faudrait le faire deux fois parce qu'il faudrait le faire en 2026 puis
ensuite faire le contraire en 2027. Donc, c'est une question de cohérence de
nos communications pour nos, contribuables pour quelque chose qui est technique
et difficile à comprendre, mais qui, à première vue, peut être très difficile à
comprendre.
Mme Nichols : OK. Parfait.
Moi... moi, ça me va. Je n'avais pas d'autre question sur cet enjeu-là. Je vais
laisser ma collègue.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
députée de Mille-Îles, vous avez un petit peu moins de 4 minutes.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Excusez-moi,
6 minutes.
Mme Dufour : Merci beaucoup. Merci
à vous tous d'être ici, de vous être déplacés quand même de loin. Il y a deux
ans, presque deux ans maintenant, votre précédente mairesse, la mairesse
Bélisle était ici pour parler justement du projet de loi n° 39 et moi,
j'étais à ce moment-là porte-parole de l'opposition officielle pour le dossier.
Elle avait très clairement exposé les enjeux qui allaient survenir si... si...
si le projet de loi était adopté tel quel. Et vous... Elle nous avait bien dit
que, si aucun changement n'était apporté, qu'il faudrait revenir pour demander
des changements, et vous voici ici pour redemander des changements. Et à
l'époque, vous aviez fait la demande d'avoir un taux... de pouvoir faire un
taux différent selon aussi la valeur des propriétés pour le résidentiel. J'ai
entendu que vous avez fait 1 196 secteurs finalement, et ça aussi,
elle l'avait prédit parce qu'elle avait dit : Si on peut agir sur les
valeurs, ça va être beaucoup plus simple. Là, je comprends que l'exercice a été
long et pénible, j'imagine, pour éviter que ça ait l'air du «gerrymandering»,
là, excusez-moi le mot anglais, mais je ne connais pas le mot français pour ça.
Donc, est-ce que pour vous la possibilité de le faire par... par valeur de
propriété serait encore un atout? Est-ce que vous... parce que vous ne l'avez
pas ramené dans votre mémoire de cette fois-ci, mais c'était très clairement
votre demande il y a deux ans, là.
M. Tanguay (Christian) : Merci
pour le rappel. Vous avez bonne mémoire par rapport aux présentations que nous
avons faites. J'étais accompagné de Mme Bélisle aussi au moment qu'on était
venus vous présenter cet enjeu-ci.
La proposition qu'on vous avait soumise à
ce moment-là était dans une perspective où nous avions trois ans à vivre avec
la réalité. Aujourd'hui, on ajuste notre demande parce qu'on a eu des
discussions avec les partenaires du ministère, parce qu'on est conscients aussi
dans la réalité dans laquelle on évolue, et il faut qu'on trouve une solution
précise à une situation particulière vécue par la ville de Gatineau. C'est une
situation qui est temporaire. Donc, ce qui est le plus simple, qui est le plus
aisé, c'est vraiment de fonctionner avec la recommandation que nous avons
actuellement.
Vous avez raison, on avait proposé aussi
d'utiliser le TGT, le taux global de taxation, à l'époque. Et pour mémoire,
quand le législateur avait proposé de retirer cet élément-là en 2022, la...
M. Tanguay (Christian) : ...la
Ville de Gatineau avait communiqué ses craintes et s'était positionnée en
défaveur de cette modification-là. Donc, jamais deux sans trois, là, donc nous
voici aujourd'hui avec cette proposition. Mais nous pensons que ce sera la
dernière fois que nous viendrons vous parler de cet enjeu, puisque les
modifications amenées au projet de loi n° 39, selon toute vraisemblance,
nous amènent vers une voie de passage qui sera réaliste et réalisable pour à la
fois l'administration, les membres du Conseil, mais aussi les citoyens.
Mme Dufour : Oui. Vous parlez
du TGT effectivement. Mais, moi, je parlais plutôt d'avoir des taux de taxation
distincts selon la valeur des propriétés. Parce que vous nous aviez démontré,
là, qu'il y avait... les propriétés de très, très grande valeur avaient
finalement diminué de valeur, et celles qui étaient finalement pour les gens
les plus... tu sais, qui avaient des propriétés les moins dispendieuses, les
quartiers les plus pauvres, et c'est là que ça avait augmenté le plus. Et là
vous vous trouviez face à une situation où des propriétés finalement allaient
avoir des réductions de taxe pour ceux qui ont les moyens de les payer, versus
que ceux qui en avaient le moins les moyens de payer, eux, allaient avoir des
fortes augmentations. Et c'était aussi la même chose pour l'institutionnel.
Vous aviez mentionné les... finalement, le gouvernement va payer moins cher de
taxe avec la façon que ça... Ça fait qu'est-ce que ce besoin-là, tu sais,
d'avoir... de pouvoir établir non pas par secteur, mais par valeur de
propriété, des catégories par valeur, est-ce que ça, c'est encore un besoin?
M. Tanguay (Christian) : Pour
la situation à laquelle nous sommes confrontés, actuellement, non. Parce
qu'avec les unités de voisinage que nous avons déployées dès la première année,
en 2024, ça nous a permis d'atténuer le risque auquel vous faites référence. Et
maintenant, c'est un autre risque qui est présent, qui nous amène avec une
proposition qui est différente.
Mme Dufour : Mais c'est pour
ça que vous avez... vous avez dû créer 1 196 secteurs, ce qui est
énorme.
M. Tanguay (Christian) : Absolument.
Mme Dufour : Et c'est un
travail fastidieux. Combien d'heures ça a pris de travail de fonctionnaires à
arriver à avoir ces 1 196 secteurs?
M. Tanguay (Christian) : Je
ne voudrais pas vous induire en erreur, n'ayant pas ce chiffre précis, mais on
a... il y a eu beaucoup de gens qui ont eu à travailler sur cet élément-là et
beaucoup de pédagogie, répondre à des questions, beaucoup d'éléments. Mais je
n'aurais pas d'ordre de grandeur de chiffres à vous fournir aujourd'hui
malheureusement.
Mme Dufour : OK. Mais, si je
comprends bien, ça aurait pu être simplifié par simplement permettre votre
demande de l'époque qui était d'établir des catégories avec valeur de
propriété?
M. Tanguay (Christian) : Dans
notre perspective, oui.
Mme Dufour : Parfait. Moi, ça
complète, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Nous allons à la députée de Sherbrooke pour trois minutes 53 s.
Mme Labrie : Merci.
J'aimerais vous entendre un peu plus sur la question de la publication d'appels
d'offres, avis, tout ça. Vous nous avez exprimé que, bon, il n'y a pas de média
imprimé local dans votre région, c'est devenu un média numérique, votre média
local. Pouvez-vous nous en parler un petit peu plus? Parce que votre
proposition, si j'ai bien compris, c'est de pouvoir le mettre simplement sur le
site Web. Mais si la... si les règles étaient modifiées puis que ça pouvait
être sur un média qui est en ligne, sans nécessairement être imprimé, est-ce
que ça conviendrait aussi?
M. Moran (Steve) : Vous
l'avez bien dit. Effectivement, avec la disparition du Droit, le Droit imprimé,
ça devient un casse-tête pour nous de pouvoir imprimer. Donc, nous sommes
obligés de passer par le Journal de Montréal, comme par exemple... qui est...
évidemment, les frais sont beaucoup plus élevés à cause de ça. Et il y avait
Constructo, un magazine spécialisé qui est maintenant disparu, qui n'a pas la
version imprimée. Donc, nous sommes obligés, pour certains appels d'offres, de
les publier ailleurs. Donc, ça inclut des coûts, j'avais nommé plusieurs
dizaines de milliers de dollars par année. Toute solution qui éviterait de
causer ces coûts-là, ça nous aiderait, parce que nous pensons qu'il n'y a aucun
intérêt dans l'accès à l'information de la part des citoyens de toute façon.
Donc, un média... un média électronique, ça ferait l'affaire, comme on dit.
Mais aussi, plus simple pour nous, ce serait ;e site Internet, qui est l'objet
de notre proposition.
Mme Labrie : Oui. Puis, ça,
vous le fait déjà de toute façon sur vos sites Internet.
M. Moran (Steve) : Oui. Et
évidemment, à la base de ça, puis c'est écrit dans notre mémoire... de mes
remarques, nous croyons beaucoup à l'importance d'aider nos médias locaux dans
leur mission d'informer la population sur la réalité locale particulière à
Gatineau, dans notre cas. Mais, étant donné que cette possibilité n'existe
plus, on cherche d'autres.
Mme Labrie : Puis,
d'ailleurs, on n'est pas à l'abri que le Journal de Montréal arrête d'imprimer
des éditions non plus.
M. Moran (Steve) : Nous ne
sommes à l'abri de rien. Effectivement.
Mme Labrie : Donc, il
faudrait... Je comprends que votre demande... vous proposez que ça puisse être
seulement sur le site Web, mais ce n'est pas parce que vous voulez plus
nécessairement avoir l'obligation de le mettre dans les médias. Ça, vous
n'auriez pas du tout le problème, si vous pouviez le faire sur des médias qui
sont entièrement en ligne?
M. Moran (Steve) : Notre
objectif toujours, c'est d'informer la population dans la mesure du possible.
Mais, étant donné la situation, nous sommes obligés d'avoir un recours à une
solution coûteuse et qui s'applique plus ou moins bien...
M. Moran (Steve) : ...à notre
réalité.
Mme Labrie : Qui ne répond pas
du tout au besoin non plus de cibler votre communauté, là.
M. Moran (Steve) :
Effectivement.
• (17 h 50) •
M. Tanguay (Christian) :
...j'ajouterais que nous, on est... on le fait déjà, on utilise déjà nos médias
électroniques pour atteindre un maximum de clientèle. Ici, notre préoccupation,
c'est la formalité juridique qui nous permet que nos appels d'offres soient
valables. Donc, ce que nous souhaitons, c'est d'avoir le maximum de liberté,
d'agilité, de rapidité. Donc, l'option, comme M. Moran le mentionne, de le
déposer sur notre site Internet, rencontre cette exigence-là. On serait ouverts
à des propositions du législateur ou du ministère qui viendraient ajouter que
la formalité juridique soit une publication numérique mais qu'on doit ajouter
en complément un autre élément mais qui ne serait pas déterminant dans la
légalité de notre appel d'offres. On est ouverts à ces éléments-là, M. Moran le
souligne. On a un attachement à la qualité de l'information locale, on s'y
investit, on veut continuer à s'y investir, mais ici l'enjeu, c'est un enjeu de
conformité, et on veut trouver le moyen d'atteindre cette conformité-là à
meilleur coût et avec le plus d'agilité possible.
Mme Labrie : C'est bien...
C'est bien compris. C'est très bien exprimé. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça?Alors, merci beaucoup pour votre apport à la commission.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 51)
(Reprise à 17 h 59)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, nous reprenons les travaux. Compte tenu du temps et étant donné qu'on a
un peu de retard, j'aurais besoin du consentement pour poursuivre de quelques
minutes au-delà de 19 h 20. Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, parfait. Alors, bonjour à vous trois. Nous accueillons l'Union des
municipalités du Québec. Alors, comme habituellement vous vous présentez et,
par la suite, vous pouvez enchaîner avec votre présentation.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :Donc,
ça fait plaisir d'être avec vous. Marc Alexandre Brousseau, je suis maire de
Thetford Mines et puis président du caucus des cités régionales à l'UMQ,
accompagné de M. Descroix.
M. Descroix (Nicolas) :
Nicolas Descroix, directeur des politiques...
M. Descroix (Nicolas) : ...à
l'Union des municipalités du Québec.
M. Dinelle (David) : David
Dinelle, qui est conseiller aux politiques à l'Union des municipalités du
Québec.
• (18 heures) •
M. Brousseau
(Marc-Alexandre) : Voilà. Alors, M. Sébastien Schneeberger,
président de la Commission de l'aménagement du territoire, Mme Geneviève
Guilbault, des affaires municipales, Mesdames et messieurs les membres de la
commission, bonsoir. Je vous remercie de donner l'opportunité à l'Union des municipalités
du Québec de vous présenter les recommandations sur le projet de loi
n° 104. On s'est présenté tout à l'heure.
Donc, j'aimerais vous rappeler que depuis
maintenant plus de 100 ans, l'UMQ rassemble les gouvernements de proximité
de toutes les régions du Québec, de la plus petite à la plus grande
municipalité. Les municipalités membres de l'UMP représentent plus de 85 %
de la population et du territoire du Québec et genre 95 % des budgets
municipaux.
Après l'adoption du projet de loi
n° 79 en mars 2025, le projet de loi n° 104 marque une autre étape
vers moins de lourdeur administrative pour les municipalités. C'est un signal
que la simplification des règles est désormais une priorité partagée.
Pour les municipalités, la lourdeur
admirative demeure un enjeu sur lequel des gains significatifs peuvent être
réalisés à faible coût. Selon une étude menée par l'UMQ en 2022, plus de
4 100 employés et employés municipaux sont mobilisés uniquement pour
répondre aux exigences administratives imposées par le gouvernement,
représentant 330 millions de dollars par année. Et l'étude date de
2022. Et je vous rappelle que s'il y a 4 100 employés de notre côté
qui répondent à ces exigences, c'est qu'il y a des gens de l'autre côté,
c'est-à-dire du côté du gouvernement, qui les reçoivent et qui doivent traiter
toute cette information-là aussi. Une somme considérable qui pourrait être
investie dans les services aux citoyens, la réfection d'infrastructures,
l'ajout de bibliothèques ou la bonification de parcs municipaux.
Bien entendu, la reddition de comptes est
essentielle, mais la relation entre le gouvernement du Québec et les
gouvernements de proximité devrait aussi reposer sur la confiance. L'allègement
réglementaire est un chantier que nous sommes prêts à poursuivre avec
détermination. Nous avons entendu le message du gouvernement et nous sommes
prêts à proposer des pistes d'allègement. Vous pouvez compter sur l'UMQ pour
collaborer activement à cette démarche. Dans cette optique, nous souhaitons
vous proposer plusieurs pistes de simplification issues de consultations auprès
de nos membres. Elles s'inscrivent dans le sens de ce projet de loi et
permettraient d'alléger le fardeau illustratif qui pèse sur les municipalités.
Une quinzaine de recommandations qui auraient des impacts immédiats se
retrouvent donc dans notre mémoire. Notre allocution fait état de quelques-unes
d'entre elles.
Tout d'abord, et afin d'assurer une
meilleure cohérence entre les décisions gouvernementales et la réalité
municipale, nous recommandons que tout projet de loi ou règlement ayant une
incidence sur les municipalités soit accompagné d'une analyse d'impact
réglementaire municipale. Cette démarche permettrait d'évaluer en amont les
capacités municipales, de quantifier les coûts et bénéfices des nouvelles
obligations et de prévenir les dédoublements réglementaires. Elle favoriserait
également une collaboration plus étroite entre les paliers de gouvernement,
dans une logique de transparence, d'efficacité et de prévisibilité budgétaire.
Ce type d'analyse accompagne déjà tout projet de loi ou règlement qui
s'appliquent aux entreprises lorsqu'ils sont soumis au Conseil des ministres.
L'intégration systématique de cette analyse représenterait une avancée concrète
à inscrire dans le mandat renouvelé de la Table Québec municipalités. Donc,
qu'est ce que ça coûte, les nouvelles normes, qu'est ce que ça rapporte?
Au fil des années, le rapport financier
municipal, en raison de son caractère obligatoire, s'est alourdi en intégrant
des éléments qui ne relèvent pas directement des finances des municipalités.
Présentement, on peut même nous demander des renseignements liés aux chiens
dangereux dans le rapport financier. Cette évolution augmente la charge
administrative des municipalités et nécessite une coordination entre plusieurs
services, ce qui ralentit la transmission des données au ministère des Affaires
municipales. Donc, l'UMQ recommande que le premier alinéa de l'article 105
de la Loi sur les cités et villes soit modifié afin de restreindre ces
exigences aux seuls renseignements de nature financière. Nous avons plusieurs
autres mesures fiscales et financières dans notre mémoire.
En matière d'aménagement du territoire,
actuellement, les municipalités ne peuvent qu'accepter ou refuser un plan en
implantation d'intégration architecturale dans son ensemble sans possibilité
d'imposer des conditions, ça engendre des délais importants pour des
ajustements souvent mineurs. Cette rigidité nuit à l'efficacité administrative
et à la satisfaction des citoyennes et citoyens. Il serait donc pertinent de
permettre au comité consultatif d'urbanisme d'approuver des plans
d'implantation d'intégration architecturale avec condition, donc un petit
ajustement qui aurait un impact important pour les citoyens.
Le processus d'adoption des règlements
d'urbanisme comprend actuellement trois résolutions, ce qui peut allonger les
délais jusqu'à 151 jours avant leur entrée en vigueur. Cette lourdeur
administrative ralentit la mise en œuvre des projets municipaux, même en l'absence
de dispositions référendaires, et j'ajouterais même quand tout le monde est
d'accord. L'UMQ demande la modification de la Loi sur l'urbanisme afin de
réduire à deux le nombre de résolutions nécessaires pour adopter un règlement
d'urbanisme si le projet de règlement ne contient pas de dispositions
susceptibles d'approbation référendaire, ça permettrait ainsi de raccourcir les
délais d'environ un mois.
Dans un contexte de modernisation des
pratiques administratives, nous proposons d'ajouter au projet de loi une mesure
permettant aux municipalités de publier leurs appels d'offres directement...
18 h (version non révisée)
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :
...sur leur site Internet. Cette adaptation reflète les réalités numériques
actuelles, particulièrement dans les régions où les journaux locaux ont cessé
leur édition papier et où des publications spécialisées comme Constructo ont
fermé. La diffusion numérique renforcerait la transparence tout en réduisant
les coûts et des délais liés aux publications traditionnelles. Puis j'ajouterais
que, même dans les régions comme la mienne, où est-ce le journal version papier
existe encore, il y a des enjeux, surtout avec Postes Canada présentement, qui
font en sorte qu'on a de la difficulté à rendre le journal aux gens.
Les municipalités sont actuellement tenues
de demander une conformité pour une grande variété de contrats, même lorsqu'il
s'agit de dépenses modestes ou répétitives. Cette exigence, bien qu'importante,
engendre un fardeau administratif disproportionné pour les municipalités qui
doivent mobiliser temps et ressources pour des démarches parfois peu
significatives. Nous proposerons donc de limiter cette obligation aux contrats
dont la valeur atteint les seuils des appels d'offres publics. Cette mesure
recentrerait les efforts de conformité là où les enjeux sont les plus
importants. Elle contribuerait à alléger la gestion contractuelle municipale, à
améliorer l'agilité administrative et à optimiser l'utilisation des ressources.
Après vérification dans ma ville, il y a réellement des fournisseurs qui ne
donnent pas suite lorsqu'on demande de compléter ces exigences-là, on perd des
fournisseurs potentiels, ce qui fait en sorte qu'il y a moins de compétitivité
dans les contrats qu'on donne.
En terminant, l'UMQ tient à saluer tout
particulièrement l'élargissement du mandat de la Table Québec-municipalités,
qui inclut désormais officiellement la réduction du fardeau administratif. Il s'agit
d'une avancée qui répond à une demande du monde municipal et vise à simplifier
la gestion locale au Québec. Cette ouverture doit permettre de travailler
conjointement afin de réduire la reddition de comptes et la charge administrative
imposée aux municipalités.
Alors, voilà, nous sommes maintenant prêts
à répondre à vos questions. Merci pour votre écoute.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup. Alors, nous débutons la période d'échange avec Mme la ministre
pour 15 min 30 s.
Mme Guilbault :Oui, merci, M. le Président. Rebonsoir à vous trois. Merci
d'être ici en personne, on le souligne, c'est quand même très, très apprécié,
directement de Chaudière-Appalaches probablement, alors qui ont osé traverser
les ponts, mais dans le sens inverse du trafic, parce que le deuxième lien peut
être chargé à cette heure-là. On le sait, on le sait tous quand on est dans la
capitale ou dans Chaudière-Appalaches. Donc, merci beaucoup d'être ici.
Je vais commencer avec un point qui a été
traité depuis hier et que vous, vous vous abordez dans la recommandation... ce
n'est pas 16, c'est 17. Parce que c'est revenu, on a eu l'ordre de la
corporation... c'est-à-dire des officiers municipaux en bâtiment et environnement,
puis, bon, on essaie de se faire un portrait un peu de ça. Eux plaident
beaucoup en faveur de maintenir l'article, puis c'est une revendication de
longue date de cette corporation-là. Puis ils sont venus ce matin ou hier? Non,
hier, on n'était pas ici, bon, ce matin. Excusez, le temps va vite. Donc, ils
sont venus ce matin, et là, nous, on leur disait : On est sensibles à ce
que vous nous dites, mais, à côté de ça, il y a des groupes quand même d'importance,
là, qui sont très représentatifs de la réalité municipale, qui nous disent que
ça va ajouter des doublés, que ça amène une contrainte de plus pour, somme tout,
un avantage qui est diffus. Alors donc... Puis là, vous, c'est quand même assez
clair aussi, la ville de Laval a fait à peu près la même recommandation, donc,
tu sais, alors sans surprise. Donc, pouvez-vous nous expliquer... Parce
que, ce qu'on a compris de ce matin, c'est qu'en fait, vous, les municipalités,
engagez des gens pour faire... tu sais, des inspecteurs, des officiers en
bâtiment et environnement, puis là il y a le terme «urbaniste» aussi, là, qui
semblait un peu poser problème, là, tu sais... Alors, bon. Mais bref, vous
engagez ces gens-là, et là ces gens-là peuvent, après ça, faire partie de la
corporation. Donc, eux... Enfin, expliquez-nous pourquoi pour vous ce n'est pas
nécessaire de... puis ça ne change rien, puis aussi avec l'enjeu de la main-d'œuvre.
Parce que, de ce que je comprends aussi, c'est que, de toute façon vous affichez
des postes, c'est difficile d'embaucher. Ça fait qu'on n'est pas tant dans un
enjeu d'attractivité pour une corporation que dans la réalité du marché de l'intérêt
des gens pour faire ces jobs-là de toute façon. Puis, dans votre réalité à
vous, vous avez bien d'autres chats à fouetter. Donc, pouvez-vous nous le
contextualiser?
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : Oui,
bien, je vais... Merci pour votre question, Mme la ministre. En fait, je vais
répondre puis peut-être, mes collègues voudront compléter. Mais il faut savoir
aussi par rapport à l'attractivité, il y a quand même du mouvement dans la dernière
année, je vous dirais que c'est un peu plus facile maintenant d'avoir certaines
candidatures. Dans l'optique de ce qu'on a mentionné dans notre allocution, je
pense que l'idée de prendre un peu de recul pour bien évaluer qu'est-ce que ça a
comme impact, c'est ce qu'on recherche au niveau de l'UMQ. On ne souhaite pas
qu'il y ait des coûts supplémentaires qui soient ajoutés par rapport à cette formule-là.
Dans le fond... Puis il faut comprendre aussi que les municipalités sont
différentes les unes des autres. Dans certaines municipalités, bien, on peut
avoir plusieurs personnes qui pourraient être ciblées par ce genre de mesures
là. Donc, de quelle façon que ça peut jouer dans notre équité interne aussi au
niveau des structures salariales. Si on commence à avoir quelqu'un qui a un
titre puis son voisin qui ne l'a pas, bien, nécessairement, il va y avoir des
coûts si on commence à jouer dans nos structures salariales.
Dans les plus petites municipalités
parfois, bien, il y a certains postes qui comptent vraiment beaucoup de
fonctions différentes, donc de quelle façon...
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : ...façon,
venir départager tout ça. On est un peu embêtés de voir vraiment qu'est-ce
qu'il en retourne de cette question-là et quelle est la nécessité d'avoir...
d'avoir ce titre-là, qui viendrait s'ajouter. On pense que, dans nos structures
actuelles, on est capables de... on est capables de répondre à cet enjeu-là.
Au niveau de l'attractivité, bien, je
pense que chacun, on a à travailler notre reconnaissance, à travailler nos
structures salariales pour être intéressants. Mais on veut surtout aussi
préserver d'équité qu'on a réussi à créer dans nos différentes fonctions.
Je ne sais pas si mes collègues veulent
compléter.
• (18 h 10) •
M. Dinelle (David) : Bien, on
pourrait juste mentionner, tu sais, on parle beaucoup de formations liées à ce
type de profession ou de titre qu'on veut apporter. Puis on comprend que dans
les municipalités, il y a différents types de personnes qui vont... qui vont
obtenir le titre, mais ils n'ont pas nécessairement tous la même formation. Ça
fait que, si on vient à créer un poste, son titre, bien, on imagine qu'au final
on va... ça va tout se diriger vers la même formation, donc ça va certainement
engendrer des coûts au niveau de l'information.
Mme Guilbault :Oui. Puis... Mais ce qu'ils nous disaient ce matin, en
fait, c'est ça, c'était... Parce que je leur posais la question
directement : Vous, pourquoi vous revendiquez ça? Puis c'était
essentiellement une question de valorisation. Donc, à... bien, après ça, il y a
peut-être le cercle vertueux de dire : On valorise, il y a plus de gens
qui s'intéressent, donc. Mais bref, je comprends que pour vous, non seulement
ça n'ajouterait rien à vos vies, mais ça pourrait éventuellement les compliquer
puis peut-être faire monter à la hausse les salaires.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : Effectivement.
Nécessairement, ça pourrait apporter une certaine complication dans toutes nos
structures salariales, dans notre échiquier. Et puis, sinon, bien, c'est ça, on
ne voit pas tant d'avantages. Puis la reconnaissance des employés, oui, mais
nous, on cherche à reconnaître tous nos employés, donc avoir les meilleures
conditions de travail possibles pour les attirer. Et puis, de venir donner un
titre à un que d'autres personnes vont possiblement avoir à peu près des
fonctions semblables, ça peut... ça peut devenir embêtant.
Mme Guilbault :Je vous amène sur un autre point. Vous avez deux
recommandations, puis c'est simplement pour vous préciser nos intentions. Où
sont-ils? C'est ça. Les recommandations 11 et 12. Bien, en fait, ce qui
est en lien avec... Parce que moi, évidemment que je suis sensible à un libellé
comme ce que je vois dans la recommandation 12. Il faut dire que moi,
j'avais déjà mon propre tableau, avec vos recommandations en général, dans
l'avis, qui recoupent étrangement bien les recommandations que je vois dans
votre mémoire, que je potasse, moi, mon tableau personnel, ici, là, donc. Mais
les 151 jours, puis la recommandation numéro 11 aussi va dans ce
sens-là, puis il y en a peut-être d'autres, là, mais tout ce qui vient toucher
la question plus large de... tu sais, parce qu'on a le chantier référendaire
qui est en cours, donc on est en train de revoir cette question-là de la
participation citoyenne qu'on veut... qu'on veut qu'elle soit un levier de
développement et non un frein au développement, donc, mais dans le respect de
l'importance de la participation, etc. Donc, tout ce qui pourrait être connecté
à ça probablement serait réglé dans les éventuelles modifications qui vont
venir régler cette question-là. Parce que là, il y a eu une rencontre hier, donc
on arrive, là, au terme de ce cheminement-là. Normalement, d'ici Noël, je vais
avoir le rapport de ça, moi. La ministre va avoir le rapport de ça. Puis là on
va être capables de prendre des décisions. Donc, je veux juste vous dire que je
suis sensible à ça. Puis, si ce n'est pas dans le PL actuel, notre intention
est d'agir sur cette question-là de toute façon, là. Donc, je trouvais ça
important de le dire.
Mais je serais curieuse de voir dans des
cités régionales. Parce qu'on a eu des grandes villes, Laval est venue, Québec
est venue, Gatineau juste avant vous, avec, bon, souvent des gros projets de...
puis liés avec du transport collectif structurant, des gros projets immobiliers
autour du transport collectif, ce que j'ai réglé dans ma précédente vie aux
Transports, mais même en général, dans les villes. Donc, vous, est-ce que vous
faites face à des... justement, cette option-là, référendaire qui, assez
facilement, peut empêcher un projet? Est-ce que vous la vivez? Bien, vous, à
Thetford Mines, puis vous aussi, comme... comme représentant des cités, donc
les villes quand même assez grosses sans être les très grosses.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : Absolument.
Merci de votre question, Mme la ministre. Parce que directement à Thetford
Mines, on l'a vécu. On l'a vécu. Il y a quelques projets qui n'ont pas pu se
réaliser par opposition de gens qui sont tout juste à côté, qui ont demandé des
signatures de registre. Il faut se souvenir que dans des cas comme ceux-là,
souvent... Puis, tu sais, quand on dit qu'il faut densifier au Québec, c'est
vrai, mais il faut aussi densifier à l'extérieur des grandes villes,
c'est-à-dire dans des villes comme la mienne. Et là, la densifier... la
densification maintenant est bien lancée. Mais, au départ, ça a été plus difficile
parce que c'étaient des immeubles de... parfois, de six appartements que les
voisins ne voulaient pas parce que leurs enfants allaient jouer dans le boisé
où est-ce que le terrain était ciblé pour une construction. Et ce n'est que les
gens qui sont directement à côté qui étaient concernés lorsqu'on faisait un
processus. Donc, ça faisait en sorte que ces gens-là n'en voulaient pas, là. Il
y a un nom pour ça que je ne nommerai pas aujourd'hui, mais c'était difficile.
Maintenant, je vous dirais qu'avec le taux d'occupation des logements qui a...
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : ...complètement
chuté chez nous. On est à 0,2 %, si je ne me trompe pas, le dernier
chiffre que j'ai vu. Maintenant, ça passe beaucoup mieux, je pense que les gens
ont adhéré au fait qu'il faut aussi densifier chez nous. Puis, en fait, vous
parliez de projets majeurs ailleurs. Bien, il y a un projet majeur chez nous,
présentement, où est-ce qu'on a utilisé des processus qui ont été permis
dernièrement. On a des... trois tours d'habitation qui ont été annoncées,
jusqu'à 17 étages, qui vont se construire à Thetford. Donc, la densification,
c'est possible aussi en région, dans des villes de région, donc on en est bien
contents.
Mme Guilbault :Juste peut-être un élément, parce que les chiens dangereux,
depuis les deux, trois semaines que je suis ministre, souvent, on m'amène cet
exemple-là, parce moi, j'ai réglé ça, dans le temps... bien, réglé... enfin, ça
s'est imposé à nous, cet enjeu-là, quand j'étais ministre de la Sécurité
publique. Donc, simplement un clin d'oeil au fait que vous dites : Ça n'a
par rapport dans les données financières, notre rapport financier. Mais si on
ne le met pas là, il faut le mettre quelque part, tu sais. Puis, peut-être plus
largement, juste nous sensibiliser, solidairement, au fait que ces enjeux-là de
sécurité publique s'imposent à nous, à tous les paliers, alors c'est sûr qu'ils
finissent par aboutir quelque part, tu sais, les chiens dangereux. Puis là on a
les piscines qu'il faudra qu'on règle aussi tout aussi solidairement, pour le
faire atterrir dans la vraie vie du vrai monde, comme je dis souvent, parce
que, bon, il y a des enjeux, les espacements de clôtures, et tout ça.
Donc, ces choses... tu sais, ces enjeux-là
de sécurité publique, les recommandations de coroner, tu sais, puis, nous, on
en a, à notre niveau aussi, beaucoup, là, la violence conjugale, l'exploitation
sexuelle. Il y a tellement d'enjeux de sécurité publique, donc, c'est sûr que
ça amène une reddition de comptes, puis... Mais je pense qu'il y a des
éléments, quand ça touche très directement la sécurité des gens, qu'on n'a pas
le choix, malheureusement, de s'astreindre à une certaine bureaucratie puis une
certaine reddition de comptes, parce que je pense que le préjudice de le
retirer serait plus grand que celui de le maintenir en termes de sécurité
publique. Ça fait que je voulais simplement vous le partager puis peut-être
voir si vous êtes d'accord avec le principe.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :
Oui, en fait, présentement, la position de l'UMQ, c'est de dire que le rapport
financier, on s'attendrait que ce soit davantage des éléments de nature
financière. Donc, est-ce qu'il y aurait d'autres véhicules qui pourraient être
utilisés pour partager l'information que vous nous mentionnez, Mme la ministre?
Ce n'est pas une question de vouloir diminuer l'importance de ces sujets-là,
c'est que, quand vient le temps de produire le rapport financier, on aimerait
ça que ça soit fluide, de n'a pas été obligé, pour un rapport financier, de
faire appel à plusieurs services de la ville qui vient faire en sorte de
ralentir l'information. Puis, après ça, lorsque c'est livré, encore une fois,
les informations seraient tellement variées, au niveau du traitement
d'information, ça devient aussi plus lourd.
Donc, est-ce qu'il y aurait d'autres
véhicules pour transmettre ces informations-là? C'est un peu ça qu'est la
question.
Mme Guilbault :
Mais oui, tout à fait. Est-ce qu'il reste du temps?
Le Président (M. Schneeberger) : ...quatre
minutes.
Mme Guilbault :
OK. Bien, j'aurais aimé ça vous entendre, puis, tu sais, libre à vous
d'élaborer, non, mais sur la CMM, parce que, dans le fond, vous venez au nom de
l'UMQ puis, bon, il y a plusieurs des 82 municipalités de la CMM qui sont
dans l'UMQ, là, évidemment. Donc, je ne sais pas si vous avez, là... Je
comprends, peut-être, Thetford Mines est loin de la réalité de la CMM, c'est
pour ça que je vous dis, sentez-vous très à l'aise, mais il reste que l'UMQ,
c'est quand même l'union avec qui représente les grandes villes, puis la CMM
est un morceau important du projet de loi. Ça fait l'objet de beaucoup de
discussions. Ça amène, oui, des sensibilités, mais surtout, je pense, beaucoup
de satisfaction chez beaucoup d'élus municipaux qui attendaient depuis
longtemps qu'un gouvernement rouvre la question de la gouvernance de la CMM.
Donc, je ne sais pas si vous avez une position ou si vous avez, tu sais, à
travers vos échanges, à travers votre CA, notamment, si vous avez une opinion
là-dessus.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :
Effectivement, une question qui a été discutée, puis l'UMQ représente les
grandes villes, mais l'UMQ représente les municipalités de toutes tailles et,
géographiquement, la même chose. Donc, c'est sûr que cette discussion-là a eu
lieu à l'UMQ, l'UMQ n'a pas de position sur le fond de la question. L'UMQ, ce
qu'elle souhaite, c'est que, dans cette question-là, comme dans tout autre
sujet, que les parties les plus concernées soient consultées. C'est un peu ça qui
est la position de l'UMQ par rapport à ce qui s'est passé là, c'est qu'on
souhaite que les municipalités qui étaient directement concernées par la
question soient consultées, qu'ils ne l'apprennent pas, par exemple, au moment
du dépôt du projet de loi. On aurait souhaité, dans ce sujet-là, comme dans
plein d'autres sujets qui nous touchent, d'être consultés en amont, que les
parties concernées puissent être impliquées dans le processus et non pas juste
arriver en fin de processus et de l'apprendre un peu comme tout le monde.
Notre position est plus sur la façon que
ça s'est fait que sur le contenu, parce que l'UMQ, étant donné qu'on représente
des municipalités avec des intérêts qui peuvent être divergents dans... on n'a
pas souhaité avoir de position sur le fond.
Mme Guilbault :
Mais dans quel sens, consultés, parce que ça fait longtemps qu'on parle de ça?
Donc... Bien, en fait, parce que je pense que, sauf peut-être la ville de
Montréal, essentiellement, les municipalités de la CMM sont en faveur de
rééquilibrer le pouvoir en dehors de Montréal, donc...
Mme Guilbault :...est-ce que... Parce qu'il y a peut-être des éléments que
j'ignore, là, dans les discussions que vous pouvez avoir. Est-ce que vous avez
connaissance de points de vue différents?
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : ...peut-être
vérifier avec M. Descroix s'il a plus d'informations. Moi, c'est plus l'effet
surprise de certaines parties qui nous a été mentionné sur la façon que c'est
arrivé. Je ne sais pas si on a quelque chose de plus complet.
• (18 h 20) •
M. Descroix (Nicolas) : Comme...
Comme l'a dit M. Brousseau, là, l'élément qu'on souhaite mentionner, c'est
uniquement sur la mécanique avant le dépôt d'un tel élément qui toucherait,
oui, à la CMM, mais que ça pourrait être la CMQ à Montréal, ou que ce serait
même des MRC sur l'ensemble du territoire, qu'au préalable on consulte ces
parties prenantes là et l'ensemble des parties prenantes pour les informer de
ce qui va arriver au lieu de l'apprendre, comme l'a dit M. Brousseau, lors du
dépôt du projet de loi. C'est uniquement notre mention. Après, ça appartient au
gouvernement de trancher cette question-là.
Mme Guilbault :Oui. J'ai mon collègue de Côte-du-Sud qui voulait du temps.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, député de Côte-du-Sud, pour une minute.
M. Rivest : Poser la question
rapidement... ça me fait plaisir de vous revoir, d'abord, M. le maire, c'est un
grand plaisir, c'est sur votre recommandation numéro 18. On n'a pas eu
l'occasion d'aborder ce sujet-là souvent, sur les chemins multi-usages. Vous
semblez... Mon regard, face à ça, c'est... je pense que c'était une demande de
plusieurs municipalités. Puis je peux vous dire, moi, de mon côté, je vois en
Côte-du-Sud, là, un avantage certain à cette mesure-là. Qu'est-ce qui fait
qu'il y a une différence entre la position de la FQM et votre position sur
l'abrogation de cette mesure-là, complètement, par l'UMQ?
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : Oui.
Merci, M. Rivest, pour votre question. En fait, nous, ce qu'on dit, c'est
qu'avant d'embarquer dans cette mesure-là, où est-ce qu'on pourrait être
appelés à investir dans les chemins multi-usages... ce qu'on se dit, c'est
qu'on aimerait avoir, premièrement, un portrait de l'état de ces chemins-là,
c'est dans quoi on s'embarque si jamais on a à contribuer à ce financement-là.
Et l'autre chose qu'on dit, c'est que les municipalités, on a déjà un grand
déficit d'entretien sur nos propres routes aussi. Donc, de se concentrer sur
nos routes, à nous, on considère que ce serait une bonne idée, mais, à la base,
c'est : quel est le déficit d'entretien de ces chemins-là et pourquoi on
aurait à ouvrir cette porte-là alors que, présentement, ce n'est pas notre
responsabilité? Donc, on ne voudrait pas aller chercher des responsabilités
financières supplémentaires dans des chemins qui, présentement, sont à être
financés par l'utilisateur-payeur ou par le ministère des Ressources
naturelles.
M. Rivest : Je me trompe ou
certaines municipalités auraient ce désir-là?
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : C'est
possible. C'est possible qu'il y en ait, mais là nous, présentement, ce qu'on
dit, c'est qu'on en a déjà plein nos bottines avec nos propres chemins et on ne
connaît pas l'état de ces chemins-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon.
Merci beaucoup. Et nous allons du côté de l'opposition officielle, et j'entends
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Merci beaucoup. Merci d'avoir travers. Les ponts, comme la ministre
disait. Il y en a un autre, pont aussi, le pont de l'Île aux Tourtes, dans mon
comté, qui est bien problématique, donc.
Une voix : ...
Mme Nichols : On pourrait en
parler longuement. Moi aussi, j'ai traversé durement un pont. Vous êtes... vous
avez parlé, entre autres, là... la ministre vous demandait, en lien avec la
gouvernance de la CMM... vous disiez bien, tu sais : On n'a pas vraiment
de position arrêtée, mais on pense que, tu sais, les gens devraient... les
parties concernées devraient être consultées. Je suis bien d'accord avec vous.
On parle de gouvernance puis, quand on parle de gouvernance, c'est un enjeu
quand même assez important, qu'on ne peut pas décider comme ça, sur le coin
d'une table. Puis vous l'avez dit aussi, là, ce qui est bon pour minou est bon
pour pitou, ça fait que, si ça s'applique à la CMM, ça devrait peut-être
s'appliquer à la CMQ aussi. Si on change la gouvernance d'une communauté
métropolitaine, on pourrait peut-être la changer ailleurs aussi. Est-ce que
vous avez. Bien, vous avez sûrement pris connaissance aussi de qu'est-ce qui
est suggéré en lien avec le calcul de la représentativité, qui est basé sur un
nouveau critère, sur le critère de l'électeur plutôt que sur... plutôt que le
critère populationnel? Est-ce que vous avez... vous avez une position à cet
effet-là?
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : ...pas
de position à cet effet-là, non. Merci pour votre question, mais, en fait, il y
a eu une discussion au conseil d'administration, mais, effectivement, étant
donné que l'Union des municipalités représente des municipalités qui sont
concernées et qui peuvent avoir des positions qui sont différentes, bien, en
fait, pas... par respect pour les différents membres qu'on représente, on n'a
pas souhaité aller dans le fond, plus sur le processus, s'assurer que tout le
monde ait vraiment l'occasion d'exprimer leur point de vue pour que le
gouvernement puisse avoir à trancher, là.
Mme Nichols : Mais c'est
quand même un enjeu... c'est quand même... ça va quand même être déterminant.
Il y aura la CMM qui va être basée sur un critère populationnel, puis la CMQ,
puis là je dis la CMQ, c'est parce que la ville de Québec est quand même membre
de l'UMQ aussi, qui, eux, vont être...
Mme Nichols : ...basé...
la CMM sur la base de l'électorat, puis la CMQ sur la base de la population. Parce
que je trouve ça particulier. J'ai été mairesse, moi aussi, j'ai été mairesse à
Notre-Dame-de-l'Île-Perrot. Puis quand on fait de l'aménagement de territoire,
puis je l'ai dit précédemment, je ne sais pas si vous avez écouté d'autres
consultations, d'autres auditions, là, mais c'est plutôt rare qu'on utilise le
critère de l'électeur à part en lien avec le DGEQ, là, le directeur général des
élections ou pour les référendums, ce que j'en conviens aussi. Mais en fait,
moi, je l'ai exprimé, là, moi, j'ai un malaise avec cet aspect-là. Puis je me
disais l'UMQ, qui représente les grandes municipalités, a peut-être une
position, là, à cet effet là, mais je comprends que... qu'il y a une réticence.
M. Brousseau
(Marc-Alexandre) : Effectivement, c'est la même position. Donc, oui,
on représente les grandes villes, mais on représente les villes de toutes
tailles partout au Québec. Donc, lorsqu'il y a des enjeux qui peuvent être divergents
comme ça, nous, on s'attaque plus au processus pour être certain que chacune
des municipalités de bien faire valoir leur point de vue que ce soit pris en
compte lorsque vient le temps de trancher.
Mme Nichols : Oui, puis
je suis certaine que vous consultez vous aussi préalablement à un règlement
dans votre municipalité. D'ailleurs, je vous félicite, vous avez été, si je ne
me trompe, pas, réélu. Est-ce que c'est un quatrième mandat?
M. Brousseau
(Marc-Alexandre) : C'est mon quatrième mandat, effectivement.
Mme Nichols : Incroyable!
Félicitations pour cette réélection. J'avais quelques questions que... que je
partageais, entre autres, avec la députée des Mille-Îles. Ça fait que je vais
laisser la parole à la députée des Mille-Îles.
Le Président
(M. Schneeberger) : Alors députée des Mille-Îles, c'est à vous.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Merci à vous tous d'être ici aujourd'hui. Il y a un élément que vous
avez mis dans votre rapport, dans votre mémoire, qui concerne les comités
exécutifs décisionnels. La ville de Gatineau précédemment aussi a exprimé une
crainte que le comité exécutif pourrait être aboli. Et ici, vous le mentionnez,
là, dans le fond, la modification que la loi introduit, vous mentionnez que ça
pourrait entraîner des difficultés en cas de contexte politique défavorable.
C'est ce que j'ai vécu à Laval lors d'une tentative de putsch contre le maire
avec qui j'étais? On peut comprendre que ça peut devenir, disons, qu'il peut
avoir un intérêt à abolir pour... Quand le conseil, disons, le parti au pouvoir
perd la majorité, par exemple, là, le conseil pourrait vouloir prendre le
contrôle en abolissant le comité exécutif. Donc, votre recommandation, ce
serait quoi à ce moment-là, pour éviter qu'une situation comme ça se présente?
M. Brousseau
(Marc-Alexandre) : Bien, en fait, nous, ce qu'on souhaitait, c'est que
les municipalités qui avaient présentement un comité exécutif puissent le
conserver.
Mme Dufour : Que ça soit
garanti.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :
Exactement parce qu'en fait, vous l'avez dit, Mme la députée, un comité
exécutif, c'est une question de gouvernance. On ne voudrait pas que ce soit lié
à des joutes politiques pour faire en sorte qu'il va y avoir un comité comme
exécutif en fonction de... en fonction de comment ça se passe dans le conseil,
là. C'est un enjeu de gouvernance. Est-ce que c'est bon, oui ou non, pour la municipalité
d'avoir un comité exécutif? Donc, ceux qui en ont un présentement, on pense
qu'il ne faudrait pas les mettre à risque en fonction du nouvel échiquier
politique qui va arriver suite aux élections du 2 novembre, là. Donc, ceux qui
en avaient déjà, qui jugeaient que c'est une bonne idée d'en avoir un, on
aurait préféré qu'ils puissent les garder et après ça permettre la possibilité
aux autres de pouvoir s'en créer en fonction des nouvelles dispositions.
Mme Dufour : Parfait.
Plus loin dans votre mémoire vous parlez que vous aimeriez qu'il y ait une AIR,
une analyse d'impact réglementaire municipale? Je vais vous dire, j'en ai
regardé plusieurs. Dans les différents projets de loi, il y en a, des analyses
d'impact réglementaire et l'estimation des coûts, souvent, nous semblent, en
tout cas c'est mon point de vue et des points de vue des groupes, sous-estimer
l'impact sur les parties prenantes, par exemple, les entreprises mêmes sur les
municipalités. Qu'est-ce qui garantirait qu'une AIR municipale, si elle est
faite par le gouvernement, qu'elle soit juste et représentative? Est ce qu'il y
aurait... Est-ce que vous voudriez participer à cette analyse-là? Comment?
Comment vous voyez ça?
M. Brousseau
(Marc-Alexandre) : Bien, en fait, Mme la députée, c'est sûr qu'au
niveau des garanties, c'est toujours difficile d'avoir des garanties sur les
résultats, mais déjà, si présentement il n'y en a pas du tout, on pense que ce
serait une avancée de pouvoir avoir cette question-là. Donc oui, si on peut
participer évidemment, c'est quelque chose qui pourrait être bien. Et puis,
bien, je vais me permettre de glisser sur un sujet qui nous touche chez nous,
par exemple, dans ma ville. Lorsqu'on impose des nouvelles normes, par exemple,
dans le dossier de l'amiante, ça semble, des fois, anodin d'ajouter des normes,
mais il peut y avoir des coûts qui sont vraiment gigantesques et qui
s'attachent à ça. Donc, on pense que juste de se questionner davantage sur le
coût-bénéfice par rapport à l'ajout de normes, qu'est ce que ça donne
réellement? Est-ce que ça en vaut la chandelle? On pense que ça serait... ça
serait logique de le faire, là, toujours dans le bénéfice du bien public et de
l'intérêt public.
Mme Dufour : Mais comme
moi, quand je pense à une analyse d'impact réglementaire, ça devrait en faire
partie, de l'impact sur les... pour les municipalités.
M. Brousseau
(Marc-Alexandre) : Si c'est bon pour les entreprises, on pense que ça
peut être bon pour nos municipalités...
Mme Dufour : ...ça devrait
être déjà dedans, quant à moi, là, mais vous avez raison, ce n'est pas toujours
prévu.
Il y a un élément... vous parlez des
réserves financières. Ça, c'est vraiment intéressant. Moi, j'ai vu ça, à Laval,
on était limité, par exemple, la réserve du déneigement, puis là arrivent
quatre tempêtes en un mois et, boum!, elle est vide. Donc, votre recommandation,
c'est de l'augmenter de combien, les dispositions pour constituer des réserves
plus substantielles? On parle de combien de %, par exemple?
• (18 h 30) •
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : En
fait, Mme la députée, nous, ce qu'on aimerait, c'est qu'il n'y ait pas de
limite.
Mme Dufour : Pas de limite.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :
Pas de limite. En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a des déficits
d'entretien dans beaucoup de domaines, entre autres, au niveau de nos
infrastructures majeures, des infrastructures de loisirs. C'est des coûts assez
importants. On cherche à le planifier le plus possible à long terme, planifier
à long terme. C'est aussi une bonne pratique de savoir de quelle façon on va le
financer à long terme, donc, on juge que ça pourrait étirer dans le temps toute
la question de l'effort fiscal qui est à faire pour la remise à jour qu'on veut
faire de nos infrastructures. Donc, d'éliminer ce plafond-là nous permettrait
juste de mieux... de mieux gérer à long terme les différentes dépenses qu'on va
avoir. Parce qu'on sait qu'à partir du jour 1, quand on sait qu'on a une
rénovation majeure d'aréna ou de piscine à faire, c'est des coûts de 30,
40 millions, là, il y a un délai assez long qui peut se faire entre le moment
qu'on obtient une subvention pour le réaliser... donc si on commence à mettre
de l'argent de côté pour pouvoir le faire, bien, le jour qu'on a une
subvention, peut-être cinq ans, 10 ans plus tard, parce que ça peut être long
avant d'avoir la subvention, bien, à ce moment-là, on a déjà réparti l'effort
fiscal pour pouvoir réaliser les projets.
Mme Dufour : OK. Je vais vous
amener à votre... merci, à la recommandation 11 : de permettre au CCU
d'approuver des PIA avec condition. Juste comprendre le processus, là. J'ai été
membre de CCU pendant huit ans. Là, ce que vous voudriez, c'est que le CCU
fasse une recommandation avec condition puis que ça passe au conseil et que ça
reste... ça resterait le conseil, là, qui adopterait, là.
M. Brousseau (Marc-Alexandre) : Oui,
exactement, au lieu d'avoir à refaire la démarche s'il y a une petite
modification à faire qui ne dérange à peu près personne. Parce que, des fois,
il y a des ajustements à faire qu'on se rend compte. Donc, là, présentement, au
niveau d'un PIA, ce n'est pas possible, Il faut vraiment refaire la démarche,
donc on ajoute des délais, on ajoute des frais, on ajoute plein de complexités
qui lorsque... Évidemment, quand c'est des choses qui sont simples, bien, on
pourrait agir plus rapidement, ce serait plus efficient pour tout le monde et
plus rapide pour les promoteurs, également.
Mme Dufour : C'est clair. À
votre recommandation 12, vous souhaitez réduire à deux le nombre de projets de
résolution pour adopter un nouveau règlement d'urbanisme. C'est laquelle des
trois étapes, tu sais, c'est laquelle que vous enlèveriez? Le deuxième projet?
M. Dinelle (David) : Bien, en
fait, il y en a déjà deux, pour les projets, des règlements qui ne sont pas
susceptibles d'approbation référendaire, ça fait qu'on aimerait ça que ce soit
ramené à deux pour l'ensemble des...
Mme Dufour : Oui, mais, quand
on a un changement de zonage, là, on a le premier projet, là, il y a une
consultation, là, il y a des modifications, là, il y a un deuxième projet, puis
là, ensuite, là, il y a l'ouverture possible s'il y a un référendum, puis
ensuite l'adoption finale. Lequel on enlève, sinon, tu sais, pour que le
processus soit démocratique pour les citoyens? C'est lequel qu'on enlève?
M. Dinelle (David) : Bien, on
enlève... on n'est pas obligés... on n'enlèverait pas celui... En fait, il y en
a déjà deux, un après l'autre. On pourrait peut-être en enlever un, à ce
moment-là. L'idée, c'est d'en... Comme, si le processus, dans le cas d'un... où
il n'y a pas de processus référendaire appelé, si on est... si on a deux
résolutions, on aimerait ça que ce soit ramené à deux, à ce moment-là aussi.
Mme Dufour : Donc, s'il n'y a
pas possibilité d'aller en référendum, mais, s'il y a une possibilité, on
resterait à trois. Parce que, sinon, ça ne peut pas marcher. Il faut qu'il y
ait comme un premier projet. Là, il y a une consultation. Ensuite, il y a des
modifications à un deuxième projet. Sinon, comment on avise les citoyens soit
du premier soit du deuxième projet?
M. Dinelle (David) : Peut-être
qu'on pourrait revenir en... peut-être revenir en...
Mme Dufour : C'est un
processus que je connais beaucoup, là, excusez, je vais peut-être trop vite.
M. Descroix (Nicolas) : C'est
si le règlement ne contient pas de disposition référendaire, là, on pourrait
descendre à deux.
Mme Dufour : À deux, OK, mais
sinon on reste à trois. OK. C'est plus clair. Les consultations en ligne que
vous proposez, là, virtuelles hybrides... excusez-moi, je cherche, là, mais je
ne me retrouve pas, le 14, est-ce que vous jugez que ça permettrait — ah!
voilà, je l'ai retrouvée — d'augmenter la participation? Puis...Oui?
On est-tu à la fin, M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
il n'y a plus de temps. Rapidement. Vous pouvez répondre si ce n'est pas...
M. Descroix (Nicolas) : Oui,
bien, nous, l'objectif, c'est quand même que les séances en personne restent la
norme mais qu'on puisse permettre l'hybride dans certaines circonstances pour,
justement, augmenter la participation si c'est nécessaire.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, nous poursuivons avec la députée de Sherbrooke pour
3 min 53 s.
Mme Labrie : Merci beaucoup.
J'ai capté, tout à l'heure, dans votre présentation, que vous n'aviez pas...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Labrie : ...consultés en
amont de ce projet de loi là. C'est bien ce que vous avez laissé entendre tout
à l'heure.
M. Descroix (Nicolas) : Non,
on a été consultés. Ce qu'on disait, c'est que, pour l'enjeu de la CMM,
précisément, que la CMM, que les municipalités membres de la CMM et l'organisation
qu'est la CMM auraient dû être consultées? Nous, sur certains enjeux, on a été
consultés, en effet.
Mme Labrie : OK, donc, sur...
En prévision de ce projet de loi là, vous aviez été sollicités, là, pour
exprimer vos priorités, de ce qui devrait s'y retrouver.
M. Descroix (Nicolas) : Pas
précisément sur le projet de loi n° 104, mais plutôt sur les formes. On a
des tables de discussion avec... au niveau administratif, avec l'équipe du
ministère où on échange sur des demandes du milieu municipal et des demandes d'allègement
de façon régulière.
Mme Labrie : Puis est-ce que
vous diriez que c'est vos priorités qui se retrouvent dans ce projet de loi là
en ce moment? Parce qu'il y a des représentations que vous faites de longue
date, il y a des choses là-dedans qui ne semblent pas avoir été sollicitées
spécifiquement par personne, on dirait, à voir les gens qui sont venus en commission
depuis tantôt, les gens n'ont pas de problèmes avec certaines choses qui sont là-dedans,
mais ne l'ont pas demandé puis ils n'en avaient pas nécessairement besoin non
plus.
Ça fait que j'aimerais ça vous entendre
sur : C'est-tu vraiment... Est-ce que vos priorités, en termes d'allègement
administratif, par exemple, se retrouvent vraiment là-dedans?
M. Brousseau (Marc-Alexandre) :
Bien, je vais débuter, comme membre du conseil d'administration, pour dire qu'il
y a plusieurs choses qui sont intéressantes là-dedans. On est content de voir
que notre priorité de l'allègement réglementaire est partagée par le
gouvernement. Donc, oui, il y a des éléments pour lesquels on est contents, il
y a d'autres choses qu'on arrive... On veut partager nos idées parce qu'on veut
aller encore un peu plus loin là-dedans. Puis je vais peut-être laisser M. Descroix
poursuivre par rapport... directement à l'interne, de notre machine, comment ça
s'est passé.
M. Descroix (Nicolas) : Bien,
nous, sur le projet de loi, on a été... tu sais, comme tous les projets de loi,
ça appartient aux parlementaires, là, de recevoir le projet de loi. On n'est
pas consultés sur les mesures que contient un projet de loi, c'est plutôt au
cours de rencontres sur divers sujets avec les gens... l'équipe de
fonctionnaires, au ministère, qu'on échange et qu'on... Ensuite, on revoit
certaines demandes qu'on a formulées, qui sont retransmises dans un projet de
loi, mais on n'est pas consultés sur les mesures propres d'un projet de loi.
Mme Labrie : Non, je
comprends, mais je pose la question, parce que, bon, il y a des représentations
que vous faites de longue date, vous en ramenez plusieurs, là, aujourd'hui, dans
votre mémoire, puis je suis certaine que vous en avez parlé... peut-être pas avec
la nouvelle ministre, parce que là, elle est entrée en fonction cet automne,
mais avec son équipe, du moins, dans les derniers mois. Et donc certaines, vous
ne les retrouvez pas là-dedans, parce que vous les ramenez dans votre mémoire.
Est-ce que ça vous a été expliqué pourquoi ils n'ont pas choisi de le mettre
dans le projet de loi, ou est-ce que vous avez eu un retour sur ces
représentations-là que vous avez faites?
M. Descroix (Nicolas) : Oui.
Bien, écoutez, oui, on a eu des discussions avec le précédent cabinet aussi, à
l'époque de la ministre Laforest, sur le projet de loi. Ils avaient
probablement des intentions législatives de déposer rapidement un projet de loi
là, donc là il a été déposé. Puis, nous, on a des commentaires sur le texte en
soi, mais on profite tout simplement de l'occasion pour amener des nouvelles
demandes qui... qu'on souhaite... qu'on croie qu'ils peuvent se raccrocher à un
projet de loi pour les municipalités puis qui répondent à certaines demandes
des municipalités.
Mme Labrie : Oui, bien, vous faites
bien. Simplement, je me demande juste... parce que certaines choses là-dedans
ne sont pas apparues dans vos revendications dans les dernières semaines, dans
les derniers mois. C'est pour ça que je me posais la question. Je vous
remercie.
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, merci beaucoup. Alors, merci pour l'apport à la commission.
Nous allons suspendre quelques instants
afin d'accueillir le dernier groupe de la journée.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
(Reprise à 18 h 43)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Nous accueillons le dernier groupe de la journée,
et c'est la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures. Alors, bonjour à vous deux.
Dans un premier temps, M. le maire, vous vous présentez avec la personne qui
vous accompagne et, par la suite, vous pouvez enchaîner avec la présentation.
M. Juneau (Sylvain) : Très
bien. Merci. Donc, je suis la compagnie de la directrice générale de la ville
de Saint-Augustin-de-Desmaures, Mme Caroline Tremblay. Mme Tremblay a
été directrice générale de la ville de La Malbaie, et je l'ai volée aux gens de
La Malbaie pour notre plus grand bien depuis maintenant 2019, et
Mme Tremblay est notaire de formation. Moi, Sylvain Juneau, donc ingénieur
civil et maire de la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures depuis 10 ans,
un peu plus de 10 ans, élu à mi-mandat, là, de... du cycle 2013-2017.
D'abord, pour vous faire un peu un petit
topo rapide, là, de notre ville. En fait, on fait partie de l'agglomération de
Québec qui est constituée, là, d'une grosse ville qui est Québec et de deux
petites villes liées qui sont L'Ancienne-Lorette et
Saint-Augustin-de-Desmaures. Lorsque j'ai pris la mairie de
Saint-Augustin-de-Desmaures en 2015, j'ai ramassé j'appellerais ça une ville
qui, je dirais, dans un état... ville au sens, là, de l'organisation, dans un
état que je qualifierais de moribond, on avait une dette phénoménale de... plus
de 120 millions. Pour la grosseur de notre ville, c'était majeur. On avait
des règlements qui étaient tout croches, j'ai envie de dire. Tout allait mal.
D'ailleurs, il y a eu un rapport accablant, là, du ministère des Affaires
municipales qui a été émis en 2017, là, sur le passé, puis ce n'était pas rose.
Je vous trace ça. Mais là, ça, c'est le passé. Chez nous, ça va bien. Donc, on
est à la fin d'un cycle, un cycle de redressement majeur. Et donc à la fin de
2026, notre dette va être de zéro...
M. Juneau (Sylvain) : ...zéro,
plus de dette du tout. Et les choses marchent droit, il y a... les règlements
vont être... sont en ordre, les processus... tout est suivi, on va d'audit en
audit, là, qui sont une gracieuseté de votre ministère, puis on les passe haut
la main, puis tout va bien. Et là aujourd'hui, bien, je dis «tout va bien»,
mais il y a des petits nuages dans le ciel, on a besoin de votre aide. Donc, on
a besoin de votre aide, parce qu'on a le projet de loi qui nous amène ici, le
projet de loi n° 104. Et ce qui nous intéresse, nous, c'est l'article 39,
là, de ce projet.
Les gens qui nous ont précédés à ce sujet,
là, les villes de L'Ancienne-Lorette et de Québec, sont venus vous donner leur
point de vue. Le nôtre... je vais commencer par la fin tout de suite, juste
pour vous donner le punch, là. On vous demande de ne pas enchâsser le règlement
RAVQ 1714, dont vous avez entendu parler dans une loi, et on vous demande
de prendre l'article 39 du projet de loi n° 104 puis, en tout
respect, de le mettre aux vidanges, je m'explique. Maintenant, pourquoi? À travers
tout ça, on a une agglo qui, elle, a des compétences qui lui sont dédiées, si
on veut, par décret, qui concernent toutes sortes de services, comme la police,
les pompiers et autre, et notamment la production d'eau potable et le
traitement des eaux usées. Et ça, ça inclut aussi de les rendre dans les villes
liées, donc conduites majeures, réservoirs et autre. Ça, ce sont des
compétences d'agglomération. Et la ville de Québec doit s'occuper d'une des
conduites notamment, là, qui est la conduite principale qui amène au réservoir
chez nous, et le fait depuis les défusions. Donc, depuis 2000... depuis
20 ans ou à peu près, là, la ville de Québec, en sa qualité de
ville-centre de l'agglomération, s'en occupe parce que c'est de sa compétence.
Malgré ce qu'on vous a raconté déjà plus tôt, là, c'est de sa compétence et
elle le fait. Elle le fait tellement qu'on n'a pas les clés, on n'a pas les
plans, on n'a pas l'accès à tous ces équipements-là, que ce soient les
structures, les réservoirs, les pompes... ont pas accès, nous.
Saint-Augustin-de-Desmaures, je ne peux pas... pas moi, là, évidemment, mais
mon service d'hydro public ne peut pas accéder à ça. Puis c'est bien comme ça,
c'est parfait parce que c'est eux qui produisent l'eau, qui traitent l'eau,
qui... tout ça, ça, ça va de soi. Il y a quelques années, on a eu un jugement
concernant les quotes-parts, ça a fait les manchettes pendant des années, qui
est allé en appel, puis on a eu un jugement encore là et le... bon, on a eu
gain de cause sur à peu près tout. Et là la ville de Québec, la ville-centre a
pris... c'est deux lignes, je pense, du juge à quelque part, et a sauté
là-dessus pour l'interpréter en disant : Ah! si le juge dit ça, ce qui
n'était pas du tout l'intention puis l'interprétation qui en est faite par
n'importe qui qui est capable de lire un jugement... ils ont dit : Ah!
donc, la conduite à un tel, elle est de proximité. Et là on est arrivés à ce
qu'ils disent ensuite et donc les travaux qu'on a faits dessus, parce que
c'était à nous à les faire en 2018, par exemple, bien, il aurait dû être... ça
aurait dû être fait par Saint-Augustin. Je vous dirais que... ou je qualifie ça
de mauvaise foi, là. On joue sur les mots pour dire que, finalement, c'est une
conduite qui est de proximité puis que tatati, tatata. Je vous répète, là, on
n'a pas les accès, on n'a rien de tout ça.
Donc, quand on vient ensuite... puis là...
Puis ça, c'est très... c'est une petite chose, la conduite, là. Il y a... On
vous demande d'enchâsser le règlement RAVQ 1714 dans une loi. Nous, on
a... on a été contre l'adoption de ce règlement-là. On vous a fait valoir, là,
qu'on avait une réduction de 5,6 millions, ce qui est faux parce qu'il y a
d'autres points dans le règlement qui font en sorte qu'on perd 2,3, etc. Donc,
ils vous ont présenté juste un côté de la médaille, mais il y a un léger rabais
à court terme. Et, à long terme, c'est un règlement où nous, on est perdants
sur toute la ligne, donc il n'y a pas de... il n'y aucun intérêt pour nous.
Puis je vous invite à lire le mémoire. Là, je sais que c'est fastidieux à lire,
ces choses-là, mais celui-là, il est vraiment intéressant, vous allez
pouvoir... c'est comme un roman ou... en tout cas, bref, il y a de l'action,
c'est intéressant et c'est instructif, et vous allez voir pourquoi on est
contre le règlement, en tout cas, il y en a sept points majeurs là-dedans, pas
un, pas deux, sept. Et ça fait en sorte que, bien, s'il est enchâssé dans une
loi, bien, là, l'argument qui dit : Ce n'est pas comme ça, on ne pourra
pas le changer, bien, c'est pour ça qu'on vous demande de ne pas le mettre
parce qu'il est mortel, ce règlement...
M. Juneau (Sylvain) : ...à ce
moment-là pour Saint-Augustin-de-Desmaures, et donc ça, c'est pour enchâsser le
règlement et... dans la loi. Et pour l'article 39, dans les cartes en
question, il y a... il y a des mécanismes qui existent, qui sont les comités
d'arbitrage. On vous a dit aussi que ces mécanismes-là ne fonctionnaient pas,
ce qui, à notre sens, est faux, ils peuvent très bien fonctionner, mais ils
pourraient être améliorés. Donc, s'il y avait un projet de loi n° 105,
disons, là, un autre un jour, bien, ce serait de mettre dans la loi des
modifications au mécanisme d'arbitrage qui ferait en sorte que ça sera efficace
plus que ce l'est là.
• (18 h 50) •
Là, ce que la Ville de Québec tente de
faire par l'entremise du gouvernement, puis donc du législateur, c'est de
passer outre les règles qui sont déjà établies pour arriver à ses fins
autrement. Et donc on vous a dit aussi qu'il n'y avait pas eu de comité
d'arbitrage sur la fameuse conduite. C'est faux, il y en a eu un qui a été qui
est mort au feuilleton et on en parle dans notre mémoire. Donc, il y a beaucoup
de choses qui ont été essayées, ça n'a pas fonctionné. Mais ce n'est pas avec
l'article 39 qu'on va régler quoi que ce soit, c'est vraiment
d'utiliser... de tenter d'utiliser le gouvernement pour arriver à ses fins,
alors que c'est aux villes à s'entendre entre elles. Puis ensuite, quand tout
le monde sera d'accord, là, bon, s'il y a des choses à mettre dans une loi et
tout le monde est d'accord, ça ira. Mais autrement je ne peux pas... Il ne doit
plus me rester de temps. Là, j'ai quelques minutes. Mais je ne peux pas vous
donner toutes les explications. Je vous dis, le mémoire, c'est une dizaine de
pages, c'est vraiment intéressant. C'est comme les séries, donc lisez-le.
Voilà.
Puis un point aussi, j'ai écouté
rapidement, en m'en venant, l'extrait de ce que la ville de Québec est venue
vous présenter cet après-midi. Je vais... je vais peser mes mots. Je considère
ça irresponsable de la part du directeur général de la ville de Québec de venir
vous parler de sécurité puis d'essayer d'inquiéter les gens puis de jouer avec
la peur, là, faire peur aux citoyens pour quelque chose qu'il a juste à prendre
ses responsabilités pour faire, là. C'est irresponsable d'aller sur la place
publique et de dire qu'il y a du danger pour les citoyens au cas qui tomberait
du diésel dans l'eau, qu'ils s'en occupent. Ils s'en occupent depuis
20 ans, c'est compétences d'agglomération ,et là ils cherchent à faire du
chantage émotif là-dessus, ça n'a pas de sens. Depuis 20 ans qu'ils s'en
occupent, qu'ils continuent à s'en occuper.
Et faites-vous-en pas, là, je suis
ingénieur civil, moi, je sais comment ça marche la vie, des dangers, il y en a
partout, puis toutes les infrastructures, il peut arriver quelque chose. Donc,
il n'y a pas plus de danger, là. C'est peut-être désuet, c'est peut-être
fatigué, c'est rendu à terme puis il faut réparer, bien, ils le répareront. Et
même si moi, je décidais demain matin de le faire, on ne peut pas le faire. Et
d'ailleurs ce n'est pas comme ça qu'ils le présentent, hein? Ils disent qu'il
faut absolument qu'eux ils y aillent puis qu'eux ils y aillent. Pourquoi? Parce
que ça fait 20 ans qu'ils s'en occupent puis parce que le Service
d'ingénierie de la ville de Québec est d'accord avec ce qu'on dit, nous, c'est
une compétence d'agglomération. Mais nous, on l'a amené sur la table dans la
négociation du R.A.V.Q. 1714, mais on l'a amené pour régler les litiges
qui concernent 2018. Là, aujourd'hui, on vous arrive aujourd'hui pour l'avenir,
mais on réglera le passé.
Le Président (M. Schneeberger) : En
terminant. Merci beaucoup. Alors, nous procédons à une période d'échange avec
la ministre. Vous avez 15 min 30 s.
Mme Guilbault :Oui. Merci, M. le Président. Alors, M. le maire, Mme la
directrice générale, heureuse de vous retrouver ici à l'Assemblée. En général,
on se voit chez nous à Saint-Aug, mais là, bienvenue, dans l'enceinte
parlementaire, à Saint-Augustin-de-Desmaures, bien sûr, bien sûr, bien sûr.
Donc, mais merci, oui, parce qu'on a eu
les deux autres villes de l'agglo, donc je trouve que c'est... je trouve ça
intelligent puis je trouve qu'on fait le... on complète l'exercice, là, en
ayant la troisième partie de l'agglo pour venir donner le son de cloche
essentiellement sur deux sujets. Tu sais, quand même que je vous parlerais de
la CMM et du reste, à moins que vous ayez une opinion que vous avez envie de
nous partager sur la gouvernance de la CMM. Pardon?
M. Juneau (Sylvain) : J'ai
des opinions sur tout, mais ce n'est pas intéressant de vous les donner.
Mme Guilbault :Oui, non, c'est vrai, je pense que je n'ouvrirai pas la
porte là dessus, donc, alors concentrons-nous sur l'article 39, puis dans
le fond, sur deux éléments. Puis là, bien, vous l'avez abordé, c'est sûr que,
là, les conduites... la carte des conduites d'eau, là, qu'on a ici, tu sais, la
ville... C'est parce que, si on résume, là, sur les divers sujets, sur la...
le... l'eldorado du...
Mme Guilbault :
...le maire la possibilité de le mettre dans la loi ou non sur la pertinence de
la carte, en partie, en tout, sur les dangers potentiels de ne pas adopter la
carte. Donc, à divers niveaux, sur les deux sujets, il y a... Il y a comme
des... Deux par deux, les gens s'entendent, mais jamais le troisième, tu sais,
ça diffère. Comme là, vous avez à peu près le même point de vue que
L'Ancienne-Lorette sur la carte et la ville de Québec, elle, souhaite aller de
l'avant avec la carte. Sur le règlement, c'est L'Ancienne-Lorette qui... Donc,
il y a tout ça qui se passe et, moi, à travers les trois, la troisième séance
qu'on a avec vous, mais avec L'Ancienne-Lorette et Québec aussi, ce que je leur
dis, c'est que j'ai plutôt tendance à adopter une posture où dans une agglo, il
y a trois parties, comme était la CMM en 1982, là. On est trois. Alors, je
préférerais que les trois soient d'accord pour qu'on puisse soit adopter, soit
annuler, pour qu'on mette dans la loi ou qu'on ne mette pas dans la loi.
Donc, c'est sûr que, moi, ça, c'est ma
posture d'origine, ma posture naturelle, je dirais. Donc, sur la carte, la
ville de Québec, effectivement, on a eu la discussion tout à l'heure, d'est
certain qu'ultimement, nous, on travaille pour la sécurité puis le bien-être de
nos citoyens. Donc, vous évoquez qu'il y aurait une question d'interprétation
juridique dans le jugement. La ville de Québec nous fait miroiter que, si on ne
va pas de l'avant avec la carte, il y a peut-être une possibilité qu'elle ne
puisse pas ou ne veule pas réparer ou entretenir des infrastructures qui sont
quand même déterminantes pour la qualité puis l'accès à l'eau pour les citoyens
de Saint-Augustin. Vous semblez dire de votre côté que ça ne pose pas d'enjeux
puis que même si on abrogeait complètement à l'article 39 du projet de
loi, l'entretien et le maintien d'actif va se faire quand même et qu'il n'y a
pas de... il n'y a pas de péril pour les citoyens de Saint-Augustin-de-Desmaures.
Parce que là, ils nous mettaient même une carte, là, avec deux cercles, là. Il
y avait le parc François-Leclerc et il y avait les Bocages. Donc, c'est le fun
parce qu'on initie tous nos collègues à ce détail-là de notre ville. Alors
évidemment, moi, je disais à trois niveaux, ça me préoccupe comme ministre,
comme députée et comme citoyenne du coin en question. Donc, c'est certain que,
pour nos enfants, nos familles qui habitent dans ce coin-là, la dernière chose
qu'on veut, c'est de sciemment mettre un péril sur une infrastructure en eau
qui pourrait altérer la qualité de vie et même la santé de nos citoyens. Donc,
je voudrais juste qu'on soit très clair au micro, là, si on n'allait pas de
l'avant avec l'article 39, est-ce qu'on met en jeu l'entretien de ces
conduites-là et donc de la qualité de l'eau qui se rend dans les maisons des
gens de Saint-Augustin?
M. Juneau (Sylvain) :
Depuis 20 ans, la ville de Québec, en sa qualité de ville-centre
responsable de l'agglomération, les entretient. Et si vous réécoutez
l'enregistrement de cet après-midi, le directeur général de la ville de Québec
a dit qu'il les ferait de toute façon. Je vais vous parler de trois points...
3,2 ou 3,5 millions. Et il a dit, si j'ai bien entendu, là, je l'écoutais
en m'en venant, mais qu'il les ferait de toute façon, mais que, là, il serait
obligé de nous facturer. Puis il y aurait toute une histoire, là, qui, évidemment,
à mon sens, ne tient pas debout. Mais sur le fond technique, le fond
d'ingénierie, disons, ou le fond de tes travaux, bien, il l'a dit
textuellement, là. Et moi, je considère qu'il doit le faire, et il l'a dit,
qu'il le ferait après-midi. Donc, moi, je ne vois pas d'enjeu. Il y en a un en
jeu sur qui va payer quoi, comment, tout ce charabia-là, là, mais sur la
sécurité, je n'ai pas de raison de douter de la compétence évidemment de ville
de Québec là-dedans, non plus que de la volonté de s'assurer de la sécurité,
là, en termes de pression et en termes de tout ce que vous voudrez. Ça, c'est...
Puis tantôt je l'ai dit, là, puis pour que ce soit bien clair, j'ai trouvé que
c'était irresponsable d'amener ça, tu sais, comme d'essayer de faire peur, de
crier au loup, alors qu'en même temps, du côté de la bouche, il vient
dire : On va le faire. Donc, restons calmes, là. Il n'y a pas de... Il n'y
a pas de danger imminent, là, premièrement. Puis deuxièmement, s'il y en a un,
je suis convaincu qu'ils vont s'en occuper parce qu'ils le font depuis
20 ans puis c'est à eux de le faire.
Mme Guilbault :
Donc, en fait, en termes clairs, vous, la raison de Saint-Augustin-de-Desmaures
pour laquelle vous n'iriez pas d'avant... de l'avant avec la carte, parce que
L'Ancienne-Lorette on comprenait qu'à travers ça, ils se disaient qu'il y avait
des frais supplémentaires qui rejailliraient dans l'agglo, donc à
L'Ancienne-Lorette, pour des équipements pour lesquels ils seraient obligés de
payer, pour lesquels ils ne paient pas en ce moment. Vous, ça serait quoi, la
raison pour laquelle vous proposez? Est ce que c'est juste pour éviter des
chicanes ou ce serait quoi la raison qui fait qu'on rejetterait la carte?
M. Juneau (Sylvain) :
Non, ce qu'on... Dans le projet de... le projet de carte, il y a... Il y en a notamment
la conduite, là, donc on se parle depuis le temps... depuis tantôt, mais il y a
aussi un paquet d'ajouts de la ville de Québec sur son propre territoire. Et ce
qui n'est pas le cas à L'Ancienne-Lorette. Il y a chez nous le retrait de
plusieurs...
M. Juneau (Sylvain) : ...équipement
aussi, qui sont d'agglomération depuis 20 ans et qu'eux unilatéralement,
tout à coup, décide que ce sera plus de compétences d'agglomération, mais bien
de proximité, des trucs de surpression, des valves de ci, de ça, pas des
conduites nécessairement, mais toutes sortes d'autres équipements, ils viennent
les retirer. Et nous, à ce moment-là, bien, ça va nous entraîner des coûts
majeurs. Et il vient dire ensuite : Bien, ce n'est pas grave parce qu'on a
adopté un règlement qui vient plafonner les dépenses, puis ça va être indexé.
Mais oui, mais si on a toutes ces équipements-là qui nous sont foutus par la
tête, puis il faut qu'on paie l'entretien de ça, conséquemment, bien, le
montant de départ de sa quote-part indexable, il n'est pas bon, on n'a pas de
compensation pour ça, nous. Donc, il y a beaucoup de choses là-dedans.
• (19 heures) •
On est en train... nos services
d'ingénierie regardent ça avec ceux de Québec, sont en discussion, mais,
pendant ce temps là, ils présentent un projet, un projet de loi, en fait, ils
demandent une modification législative qui fait en sorte qu'on arrive devant,
on n'a pas le temps de regarder les impacts financiers de façon précise. Puis,
ce que je répète, chez nous, il y a beaucoup de retraits d'équipements que
l'agglo ne paierait plus puis que nous, on devrait payer et pour lesquels on
n'a pas l'expertise non plus nécessairement. Donc, ça a toujours été l'agglo.
Puis là ils se disent qu'en passant ça vite, vite dans un projet de loi, puis
c'est toujours l'urgence, hein? Dans ce genre de dossiers, là, la ville de
Québec nous a habitués à l'urgence. Il y a toujours une urgence. Puis, à ce
moment-là, mais vite, on passe ça d'un projet puis ça va être réglé, puis on
n'en parle plus. Puis après ça, bien, on part puis on est obligés de se ramasser
devant les tribunaux.
Donc, ce n'est pas intéressant que
d'adopter ces cartes-là tel quel. Il y a beaucoup de choses là-dedans, là, qui
méritent qu'on s'y arrête. On est conscients, là, que les cartes doivent être
mises à jour. Ça, là-dessus, on est d'accord, mais pas nécessairement telles
qu'elles sont présentées, et ça n'a pas été discuté avec nous, là, pour la
peine, pas nous... pas moi, là, les services d'ingénierie, etc. Il y a eu des
amorces de discussion, ça a soulevé un tas de problèmes. Il y a des choses
qu'on a discutées avec eux qui ont permis de soulever le fait qu'il y avait des
erreurs et autres. Puis là, tout à coup, vite, ça urge, il faut adopter. Il n'y
a pas d'urgence du tout à mon avis. Non seulement il n'y a pas de pertinence, mais
il n'y a pas d'urgence.
Mme Guilbault :Donc, pour vous, ça devrait juste suivre le cours des
discussions qui, de toute façon, doivent continuer pour le règlement, là,
auquel je vais venir, parce qu'il n'y a pas de consensus, donc cherchons le
consensus.
M. Juneau (Sylvain) : Mais
c'est là que L'Ancienne-Lorette et Québec disent : Bien...
Mme Guilbault :Est-ce qu'on devrait aller en comité d'arbitrage pour
régler ça ou...
M. Juneau (Sylvain) : Bien,
pour la conduite, là, entre autres, là, il y avait... ça a été fait puis la
ville de Québec a arrêté le processus, unilatéralement, une fois de plus. Donc,
moi, ce que je dis, c'est que le comité d'arbitrage, pour bien des dossiers,
c'est le bon forum. Par contre, je répétais, là... je répète, c'est à dire, je
disais tout à l'heure : S'il y avait une loi n° 105, éventuellement,
là, la prochaine session ou, peu importe, d'améliorer le fonctionnement des
comités d'arbitrage. Parce qu'on est la seule agglo qui a ça, puis je trouve
que c'est bien qu'on ait ça comme ça. Sinon, c'est un règlement adopté
unilatéralement par la ville-centre qui est majoritaire.
Donc, un comité d'arbitrage bonifié, ce
serait une très belle option, là, où il y aurait plus d'équité, que les deux
villes pourraient être représentées. Pour l'instant, c'est juste une des deux,
etc. On a plein de sujets qui sont dans notre excellent mémoire qu'on invite...
Et donc ce serait beaucoup plus équitable de travailler comme ça que de se
faire rentrer dans la gorge... Puis, en fait, la ville de Québec, par ce
qu'elle essaie de faire, là, elle est en train d'instrumentaliser les
gouvernements pour faire ce qu'elle n'a pas été capable de faire via les
tribunaux ou n'a pas été capable de faire... d'arriver un consensus entre les
villes. Donc là, ils se disent : Bon, bien, on va utiliser les
gouvernements, puis ça urge, puis vite on passe ça. Ça fait que c'est
essentiellement ce qui achoppe de notre côté. Par contre, elle, elle dit :
Ce n'est pas grave, parce que les coûts qui sont associés à tout ça,
protégeons-nous-en en enchâssant le règlement dans la loi. Puis, à ce
moment-là, bien, il n'y a pas d'impact. J'ai de très, très, très gros bémols,
là, parce que ce règlement-là est nuisible pour Saint-Augustin-de-Desmaures.
Puis, bon, moi, je m'occupe de ma ville, là, mais si j'étais dans l'autre
ville, je ne le trouverais pas meilleur. Mais bon, chacun, chacun gère ses
affaires. Mais ce règlement là a plusieurs, plusieurs lacunes. Le potentiel
fiscal, là, qui sert à départager les parts de chacun...
19 h (version non révisée)
M. Juneau (Sylvain) : ...les
quotes-parts, en fait, qu'on paie chacun, c'est basé, donc, sur la richesse
foncière des villes. Donc, on a deux villes liées, qui ont à peu près la même
population, là, 18 000 dans un cas, 21 000 à peu près dans l'autre, donc
deux villes à peu près pareilles en termes de population, et on paie le double
en quote-part. Pourquoi? Parce que nos valeurs foncières de maisons valent
plus, mais on n'utilise pas plus les services, on n'a pas... on n'a pas... Le
double, tu sais, je ne dis pas : un petit peu, là, non, non, le double. Ça
fait qu'il y a quelque chose de malsain là-dedans.
On voulait, à l'origine... Moi, ça fait 10
ans que je le dis, il faut sortir le potentiel fiscal du partage des coûts, il
faut trouver une méthode de quote-part fixe indexable. Et je salue là-dessus, il
y a eu une certaine ouverture. Ils ont essayé d'aller vers ça. Ils l'indexent
avec quoi? Le potentiel fiscal. Puis ils déterminent le montant de départ
comment? Ils s'entendent avec L'Ancienne-Lorette à porte close, puis ensuite ils
extrapolent le nôtre comment? Potentiel fiscal. Ils extraient le RTC des coûts
dits fixes indexés, ça, le RTC, on va casquer comme avant. À quelle proportion?
Potentiel fiscal. Ça fait qu'en final, sous le couvert de, oui, on a un nouveau
règlement qu'on va exporter, puis ça va être extraordinaire... parce que le
potentiel fiscal est encore là, ce qui fait que...
Je comprends, là, on a des plus gros...
des plus gros bâtiments, des valeurs foncières plus élevées, on est peut-être
capables d'en payer un peu plus, mais de là à dire le double, il y a quelque
chose qui ne marche pas, là. Si vous avez deux enfants, que vous gardez chez
vous en pension, parce qu'ils ont 32 ans, et ils sont pareils, les deux, il n'y
en a pas un plus gros que l'autre, c'est tout pareil, mais il y en a un qui
paie le double que l'autre, ça ne marche pas. Il y a quelque chose de
fondamentalement pourri là-dedans, puis ils ne veulent pas l'entendre, puis ils
ont de travers le jugement qu'ils ont perdu deux fois plutôt qu'une. Et donc il
y a une administration... Il y avait un monsieur à côté de M. Monty, là, tout à
l'heure, je ne sais pas quel bord il était. Lui, là, il va finir sa carrière en
pensant à nous autres, là, parce que... puis sa retraite aussi, là, il ne l'a
pas digéré, là, de perdre coup sur coup en cour, et ça, ça vient teinter tout
ce qui se passe ensuite, sous le couvert de la vertu, puis on veut sauver les
gens, puis ça va être merveilleux, puis on a un règlement extraordinaire, là.
Ce n'est pas ça qui... Ce n'est pas ça pantoute qui se passe, là.
Mme Guilbault :Juste pour conclure, parce qu'il ne reste pas beaucoup de
temps... mais, en même temps, je pense qu'on a un bon portrait de votre état d'esprit,
je ne suis pas sûre qu'on a besoin de poser d'autres questions, mais... mais je
demeure... moi, effectivement, je pense que c'est important d'avoir un
consensus. Puis, je pense, c'est important aussi de souligner ce qui a été dit,
là : à votre arrivée, une dette de 120 millions et aujourd'hui plus de
dette. Et moi, je suis en mesure de dire que les taxes sont fixes. Et, en plus,
c'est la ville la plus heureuse. Donc, ce que je veux dire, c'est qu'il y a
quand même une rigueur de gestion qui est appréciable, et je pense que cette
même rigueur là, que les citoyens de la ville apprécient... là, je m'exclus,
là, tu sais, oui, je suis une citoyenne de la ville, mais, je veux dire, la
population de Saint-Augustin-de-Desmaures, je pense, apprécie cette rigueur-là
de gestion. Et je pense que c'est normal aussi de la transposer, là, jusqu'à un
certain point, dans le règlement d'agglo puis de s'assurer qu'effectivement on
n'est pas victime, un peu, de la qualité de gestion puis du fait que, oui, il y
a une RFU qui est plus élevée, mais bon.
Alors, moi, je souhaite qu'on trouve un
règlement à trois. On a eu des... La discussion comme députée, je l'ai eue avec
ma prédécesseure et je l'ai eue avec M. Pageau, qui est venu, je l'aurai
éventuellement, si la conversation arrive, avec le maire de Québec, mais je
pense que c'est trop important et on est trop près du but, après des années de
chicanes puis de complications, pour une affaire de conduites d'eau ou autres,
tu sais... puis je ne dis pas que ce n'est rien, là, parce que ça demeure des
choses très importantes, mais on est... il y a tellement de chemin qui a été
parcouru, je sens qu'on approche du but. Alors, moi, je souhaite que les trois
puissent s'entendre, que la communication soit fluide entre chacun des duos au
sein du trio.
Et, pour le comité d'arbitrage bonifié,
bien, moi, je suis très ouverte. J'ai le même discours depuis trois semaines.
Tout ce qu'on peut faire pour améliorer, bien, ce sera probablement dans le
prochain projet de loi, mais... Donc, merci encore d'être venus.
M. Juneau (Sylvain) : ...souvent
que les trips à trois, c'est intéressant, là, mais ce n'est pas une avenue, je
vous le dis, ce n'est pas...
Le Président (M. Schneeberger) :
Nous allons du côté de l'opposition officielle. Alors, députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : ...je ne
retournerai pas sur le dernier principe, mais... je ne pense pas qu'il faudrait
inclure ça dans le projet de loi, mais j'avais envie de faire un parallèle en
disant : Tu sais, vous êtes trois. C'est... Présentement, il y en a deux
qui sont de l'autre avis. Ça fait que je dirais que le deux tiers des voix... C'est
parce qu'on parle beaucoup de gouvernance dans les derniers jours. Ça fait que
je dirais que le deux tiers des voix, quand même... a quand même une position...
une position, quand même, similaire ou du même... différente de la...
Mme Nichols : ...peut-être que
le vote prépondérant... ici, il y a un vote prépondérant, la ministre l'a
toujours. Dans la gouvernance où on s'en va, il n'y en aura plus, de vote
prépondérant, mais peut-être que le vote prépondérant de la ministre pourra
vous donner un coup de pouce, mais comme disait la ministre... Puis vous l'avez
dit, là, tu sais, c'est aux villes à s'entendre entre elles, là, mais si vous
l'avez déjà essayé puis ça ne fonctionne pas, est-ce que ça ne pourrait pas
être un projet pilote de comité d'arbitrage bonifié qu'on pourrait mettre sur
pied pour essayer de régler cette problématique-là? Je le soumets, tu sais, je
le soumets, là, mais, tu sais, pour faire de l'arbitrage... Moi, je suis
avocate en droit familial, là, puis je faisais beaucoup de divorces, de garde
d'enfants, de pensions alimentaires, puis ce n'est jamais bien, bien facile,
ça, hein, les dossiers familials. Je vous dirais que les dossiers municipaux
non plus, là, mais, tu sais, on demandait toujours d'arriver, aux parties, avec
des pistes de solutions, aussi en mettant de l'eau dans leur vin. On ne part
jamais... tu sais, il n'y a pas... Moi, je suis d'avis qu'il n'y a pas personne
qui va partir 100 % satisfait, puis c'est souvent ça qui arrive dans les
dossiers en familial aussi, on... Des dossiers familials où il y a des enfants,
on se dit tout le temps : Bien, c'est quoi, l'intérêt des enfants? Ici, c'est
quoi, l'intérêt des citoyens? Je pense que tous les points de vue doit être...
doit être pris en compte. Donc, moi, je n'aurai pas de questions, mais je...
• (19 h 10) •
M. Juneau (Sylvain) : ...mieux,
là, que de collaborer puis de s'entendre, mais c'est essentiellement une
question de sous, hein, c'est...
Mme Nichols : Oui, mais c'est
ça, mais il ne fut pas être fermé non plus sur la... C'est ça.
M. Juneau (Sylvain) : Non,
non, absolument pas, mais je vous dirais, là, que... comment je dirais ça? Bien,
il y a une partie technique, il y a une partie financière, etc., là, je... Pour
être ingénieur civil, là, je maîtrise relativement les concepts, je ne suis pas
les mains dedans, là, on s'entend, mais, quand même, là, je sais de quoi je
parle puis j'ai pris une ville qui était, on l'a dit tout à l'heure, à 120
millions de dettes, puis ça va être zéro bientôt. Je me permets de dire que je
pense que je sais comment ça marche, compter, puis gérer, puis gouverner. Et
donc...
Mme Nichols : Ah! moi, je ne
remets pas ça en doute, là, puis... je ne remets pas ça en doute, mais, tu
sais...
M. Juneau (Sylvain) : Non,
non, je ne vous dis pas que vous faites ça, du tout, mais ce que je veux dire,
c'est, quand mes homologues disent que ce n'est pas ci puis ce n'est pas ça...
Un instant, là! Je pense qu'on sait... puis je dis «on», c'est parce que ce
n'est pas juste moi, là, j'ai un conseil municipal qui est... sont tous des
indépendants, on n'a pas de parti, puis ils sont tous d'accord avec moi, là, ça
fait que c'est... Puis ce n'est pas des deux de pique, là.
Mme Nichols : On les voit, on
les voit, les enjeux, là. Il y a peut-être des définitions de... tu sais, vous
avez parlé tantôt de proximité, là, de conduite de proximité. Ça fait qu'il y a
peut-être des définitions à redéfinir, ou à élargir, ou à revoir. C'est quand
même des conduites que je comprends qui sont sur votre territoire, et c'est...
M. Juneau (Sylvain) : Mais
qui sont de compétence d'agglo, comme la police, la police de la ville de
Québec opère sur le territoire de Saint-Augustin-de-Desmaures.
Mme Nichols : Bien, c'est ça.
Il y a des comparables, ça fait qu'il y a des experts à mettre dans le dossier
puis à regarder tout ça. Je ne pense pas qu'on a les compétences, ici, pour
trancher un débat de la sorte, mais je vous remercie de votre mémoire, de votre
présence. Enfin, on a la position des trois parties.
Le Président (M. Schneeberger) : ...question
du côté de l'opposition officielle.
Mme Nichols : Non, M. le
Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, merci beaucoup pour l'apport à la commission. Alors, ceci met fin aux
auditions. Alors, je veux aussi... avant de conclure, je procède au dépôt des
mémoires des personnes et des organismes qui n'ont pas été entendus lors des
auditions publiques.
Et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux au mardi 21 octobre 2025, à 12 h 30, où
elle se réunira en séance de travail. Merci beaucoup. Bonsoir à tous.
(Fin de la séance à 19 h 14)