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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, mesdames et
messieurs.
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux. La
commission a pour mandat de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 2, Loi modifiant diverses lois
fiscales et d'autres dispositions législatives.
M. le greffier, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Assad
(Papineau) est remplacé par M. Maltais (Saguenay). M. Després
(Limoilou) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le greffier.
J'appelle l'article 186 du projet de loi 2.
Loi sur les impôts (suite)
M. Gratton: M. le Président, avant que l'on
procède, on s'est engagé hier à déposer, pour
l'information des membres de la commission, le règlement concernant le
taxi.
M. Gendron: M. le ministre du Revenu, je suis d'accord. Vous n'y
aurez probablement pas d'objection, mais, puisque cette question avait
été soulevée par mon collègue de Lévis, je
préférerais qu'il soit présent.
Le Président (M. Lemieux): C'est cela. On va
l'attendre.
M. Gratton: D'accord. On peut peut-être procéder
à la distribution des copies du règlement quitte à y
revenir plus tard.
M. Gendron: Oui, cela nous permettra d'en prendre
connaissance.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le ministre
du Revenu, j'avais fait état au député d'Abitibi-Ouest que
le projet de règlement était prêt et il m'avait
demandé d'attendre le député de Lévis.
M. Gratton: Quand on prend l'engagement de déposer quelque
chose à la demande de l'Opposition, on veut faire cela tout de suite. Je
vais répondre plus tard à la lettre du député de
Lévis sur un autre sujet.
Le Président (M. Lemieux): On prend note que le
décret 2508-85 du 27 novembre 1985, Loi sur les impôts,
règlement modifiant le règlement sur les impôts, est
déposé pour les membres de la commission parlementaire.
Déposé et distribué. Alors, il n'y aura pas
d'ambiguïté.
J'appelle l'article 186 du projet de loi 2.
M. Gendron: Présentation de 186, s'il vous
plaît!
M. Séguin: M. le Président, il s'agit
d'établir que te fardeau de la preuve incombe au ministre afin de
démontrer ou de prouver les faits visés aux articles
précédents qui établissaient des infractions à
l'article 1049.1 et aux suivants, jusqu'à 1049.14, que nous avons
étudiés hier.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 186 du
projet de loi 2 est adopté? M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Par rapport à l'ancienne disposition, cela
devait être sûrement la même disposition. Cela devait
appartenir au ministre d'établir le fardeau de la preuve.
M. Séguin: C'est exact.
M. Gendron: Qu'est-ce qu'il y a de changé?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Les nouvelles dispositions sont beaucoup plus
nombreuses parce qu'elles introduisent de nouvelles infractions. On ne fait
maintenant que préciser que ce sont les articles 1049 à 1049.14
qui présument de la responsabilité du ministre d'établir
les faits reprochés. Dans l'ancien article, on se limitait à
l'article 1049.1.
M. Gendron: C'est ça. On a ajouté des
précisions. On a eu l'occasion d'en discuter hier. Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 186 est
adopté?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 186 est
adopté. J'appelle l'article 187 du projet de loi 2.
Remboursements
M. Séguin: Je voudrais souligner une petite erreur
d'impression. À la troisième ligne, on dit "du deuxième
alinéa par la suivant", c'est "le suivant" qu'il faut lire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: II s'agit de réduire le délai
pour l'établissement de nouvelles cotisations afin que le délai
de quatre ans soit ramené à trois ans et, dans le cas du
délai de recotisation de sept ans pour le report de pertes, qu'il soit
réduit à six ans. On a eu l'occasion de discuter d'une
règle analogue hier. C'est en conformité avec les nouvelles
mesures où on raccourcit simplement les délais de
recotisation.
M. Gendron: Cela va. Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Dans le premier paragraphe, il est indiqué,
à la toute fin, "dans les autres cas, le ministre peut effectuer ce
remboursement."
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le député de Montmorency,
avez-vous compris la question de Mme la députée de
Chicoutimi?
M. Séguin: Je m'excuse, je suis obligé de vous
demander de la répéter.
Le Président (M. Lemieux): Pourriez-vous la
répéter, Mme la députée, s'il vous plaît?
Mme Blackburn: On explique qu'il y a trois ans, qu'il y a six ans
et ensuite on termine en disant: "dans les six ans de la fin de l'année
d'imposition concernée; dans les autres cas, le ministre peut effectuer
ce remboursement."
M. Séguin: C'est la Loi sur le ministère du Revenu
qui accorde certains pouvoirs au ministre, dans certains cas, de
reconsidérer des situations dans l'intérêt public surtout
pour des demandes de remboursement qui sont prescrites en vertu de la loi.
Alors, il peut, dans certains cas...
Mme Blackburn: Qui excéderaient les six ans.
M. Séguin: Oui. Ce sont des mesures exceptionnelles.
Mme Blackburn: Cela est laissé à l'initiative du
ministre.
M. Séguin: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 187 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 187 est
adopté. Avant d'appeler l'article 188 du projet de loi 2, M. le
greffier, vous avez des corrections à effectuer.
Le Secrétaire: Oui, un autre remplacement, M. le
Président. M. Desbiens (Dubuc) remplace M. Dufour
(Jonquière).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le greffier.
J'appelle l'article 188 du projet de loi 2. M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Cela découle de la réduction des
délais prévus à l'article 1010. Ainsi, les délais
de quatre ans lorsqu'il s'agit d'un montant reporté et de sept ans sont
ramenés respectivement à trois ans et à six ans. Donc,
c'est relié directement à l'autre mesure qu'on a vue, sauf
qu'ici, c'est une cotisation émise à la suite d'une renonciation
aux délais qui sont prévus à la loi en vertu de l'article
1010. C'est au même effet que l'article précédent, sauf
qu'ici il y a eu renonciation aux délais par le contribuable, tel que
c'est déjà dans la loi.
Une voix: II y a concordance.
M. Séguin: Oui.
M. Gendron: Mais, est-ce que dans l'article 188 il existe aussi
une espèce de marge discrétionnaire pour le ministre ou bien si
c'est conforme aux spécifications de la loi?
M. Séguin: Vous dites à 1080? M. Gendron:
Non, à l'article 188.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 188.
M. Gendron: Qui fait référence à...
M. Séguin: Non, parce que le cas de renonciation est
beaucoup plus strict. C'est le contribuable qui, de son propre chef, renonce
à des délais afin de permettre au ministre plus de temps, plus de
latitude dans l'examen du dossier.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 188 est
adopté?
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je voulais comprendre l'article 1061: "Une
nouvelle cotisation établie par le ministre suivant l'article 1059 n'est
pas invalide pour le seul motif qu'elle n'a pas été
établie dans la période de six ans visée au
sous-paragraphe a.l du paragraphe 2 de l'article 1010..."
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Lorsqu'un contribuable dépose un avis
d'opposition, les délais permettant au ministre de recotiser sont
suspendus pour le temps de l'opposition, étant donné que
l'opposition est un mécanisme d'appel qui, bien sûr, va
interrompre le décompte du temps pour savoir si le ministre peut
recotiser dans les trois ans ou dans les six ans. Si l'opposition dure deux
ans, ce n'est pas une période qui doit courir contre le ministre,
à l'intérieur du délai de trois ans ou six ans qu'il a
pour recotiser.
Le Président (M. Lemieux): L'article 188 est-il
adopté? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Excusez-moi. L'ancien texte avait-il la même
disposition?
M. Séguin: L'article 1061 de l'ancien texte allait dans le
même sens.
M. Desbiens: Dans le même sens.
Le Président (M. Lemieux): L'article 188 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 188 est
adopté. J'appelle l'article 189 du projet de loi 2.
Droits d'appel
M. Séguin: L'article 189 découle essentiellement de
la réduction des délais qu'on a vue à l'article 1010.
C'est une mesure de concordance tout simplement où on ajoute une
référence au sous-paragraphe a.l., la troisième ligne du
bas du paragraphe 1066.1.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, à l'article 1066, on
parle de la possibilité d'interjeter appel. Là, on dit: "Nul
appel prévu à l'article 1066 ne peut être interjeté
à l'égard d'une cotisation émise par le ministre suite
à une renonciation..." Dans quel cas l'appel est-il valable? Ici, on
dit: L'appel ne peut être fait.
M. Séguin: C'est à la suite de la renonciation
visée au sous-paragraphe ii du sous-paragraphe b du paragraphe 2 de
l'article 1010. Là, on fait un cas d'exception: "sauf si cette
renonciation a été faite dans la période de six ans"
M. Gendron: C'est cela, si elle a été faite dans la
période de six ans, il n'y a pas d'appel. À la suite d'une
renonciation, autrement dit, il n'y aurait pas d'appel, alors que...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Étant donné que c'est le
contribuable qui renonce, de son propre chef...
M. Gendron: Il y a une logique à ce qu'il n'y ait pas
d'appel.
M. Séguin: C'est cela. M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 189 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 189 est
adopté. J'appelle l'article 190 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: L'article 190 concerne certains cas où
le ministre refuse l'enregistrement d'une oeuvre de charité, ou d'une
fondation privée ou publique, ou d'une association de sport, etc.
L'article 1069 est modifié par le remplacement du paragraphe a du
premier alinéa par les suivants. Nous sommes toujours ici dans les
droits d'appel, de sorte qu'on précise dans quels cas un organisme qui
s'est fait refuser l'enregistrement peut effectuer son appel. L'article 1069
permet un appel lorsque le ministre refuse l'enregistrement, etc.
Le Président (M. Lemieux}: Est-ce que l'article 190 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 190 est
adopté. J'appelle l'article 191 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: En vertu de l'article 1070, le ministre est
réputé avoir refusé une demande d'enregistrement lorsqu'il
n'a pas communiqué sa décision à l'auteur de la demande
dans un délai de 180 jours. Dans le cas des demandes
présentées après le 15 février 1984, l'article 1070
est modifié pour s'appliquer à l'égard des demandes
d'enregistrement et de désignation des oeuvres de charité, des
fondations privées et des fondations publiques. Cette modification
découle de la nouvelle définition d'organisme de charité
enregistré de l'article 1 de la loi et du nouvel article 985.4.3 que
nous avons déjà vu. Donc, si le ministre retarde à
confirmer la demande, il y a un droit d'appel automatique du contribuable
puisque l'absence de la réponse du ministre équivaut à un
refus. Comme il y a un appel automatique en cas de refus du ministre de
concéder l'enregistrement, le contribuable a un droit d'appel
automatique.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si je comprends bien, le droit d'appel doit venir
après les 180 jours s'il n'a pas eu de réponse ou dans le cas
où il aurait eu une réponse négative.
M. Séguin: S'il a une réponse négative, il a
un droit d'appel, mais s'il n'a pas de...
Mme Blackburn: S'il n'a pas eu de réponse, ce qui
équivaut à une réponse négative...
M. Séguin: C'est cela!
Mme Blackburn: ...il a droit d'appel quand cela excède 180
jours. Ce qui m'étonne là-dedans, c'est: "s'il n'y a pas
donné suite dans les 180 jours de la mise à la poste de la
demande." Il me semble que, normalement, le contribuable devrait s'attendre
à ce qu'on donne suite à une réponse dans les 180 jours.
Il m'apparaît anormal qu'on puisse conclure comme cela, parce que le
ministre n'a pas donné de réponse, que c'est non. Le moins qu'on
puisse faire, c'est de répondre non aux citoyens. Il y a comme quelque
chose là qui...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: C'est un procédé normal que l'on
retrouve dans une multitude de dispositions de la loi. Par exemple, lorsqu'un
contribuable donne un avis d'opposition et que le ministre n'a pas
infirmé ou confirmé ou prononcé quoi que ce soit
relativement à l'avis d'opposition, le contribuable a un droit d'appel
à la fin de la période de 180 jours pour s'adresser, à ce
moment, à un tribunal pour faire prononcer une décision
relativement à l'avis d'appel. C'est pour s'assurer que, si le dossier
d'un contribuable demeure sans réponse après plus de 180 jours,
le contribuable ait le droit de continuer ses démarches devant une autre
instance que le ministre.
Mme Blackburn: Autrement dit, on limite la capacité de
négligence du ministère à 180 jours.
M. Séguin: On ne peut pas, de force, obliger le ministre
et ses fonctionnaires par délégation... Imaginez un processus qui
obligerait, de force, le ministre à le faire. Ce qu'on fait, c'est qu'on
dit: Le contribuable, après 180 jours d'attente, peut continuer ses
démarches de contestation.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Ce n'est pas sur l'appel que j'en ai. Je pense
qu'il faut qu'il y ait droit d'appel. Je pense que c'est légitime pour
tous les contribuables. Ce qui m'étonne, c'est qu'après 180
jours, dans le cas d'un dossier qui aurait traîné parce qu'un
fonctionnaire a été malade ou est en congé de
paternité ou de maternité, on présume que c'est un non. Il
y a quelque chose de surprenant dans une démarche comme
celle-là.
Je me demande si on ne pourrait pas se doter d'un mécanisme, dans
le ministère, qui nous assurerait qu'on donne une réponse
à l'intérieur des 180 jours. C'est sûr que c'est une mesure
qui vise à protéger le contribuable, si je comprends bien.
M. Séguin: Oui, cela avantage le contribuable.
Mme Blackburn: Cela a quelque chose de surprenant quand on est
obligé de procéder de cette manière pour s'assurer que les
ministères répondent.
M. Séguin: II faut comprendre que le ministère a
près de 4 000 000 de contribuables et que l'administration est
très compliquée. Il doit, d'une part, traiter 4 000 000 de
déclarations fiscales, traiter des milliers de contestations par
année et, en même temps, percevoir plus de 1 300 000 000 $ par
mois. La gestion fait qu'il peut arriver que des dossiers n'aient pas une
réponse dans les 180 jours et, quelquefois, c'est à cause d'un
contribuable qui ne donne pas les renseignements. Le temps d'envoyer une lettre
à un contribuable pour lui demander de fournir des renseignements, on
lui accorde 21 jours. Souvent, le contribuable demande un délai, il
demande des rencontres, il y a des
discussions et souvent les 180 jours peuvent s'écouler sans qu'il
n'ait eu de réponse.
C'est simplement pour permettre au contribuable de ne pas indûment
subir des retards dans sa cause et de pouvoir continuer. Vous pouvez être
sûr que le ministère n'aime pas ce genre de chose, et ça
n'arrive pas vraiment souvent que cette mesure est exercée par le
contribuable, étant donné que le ministère trouve la
façon, avant la fin de ce délai, de faire certains arrangements
avec le contribuable.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Est-ce que cette même disposition existait dans
l'ancienne loi?
M. Séguin: Oui, à l'article 1070, où on
disait que, si la demande d'enregistrement n'avait pas été suivie
d'une réponse par le ministre dans les 180 jours de la mise à la
poste, ça équivalait à un refus. À ce
moment-là, automatiquement, il avait le droit d'appel.
Ici, par mesure de concordance, on fait référence
maintenant à l'article 985.4.3 qui est nouveau, pour clarifier le droit
d'appel relatif à l'enregistrement des oeuvres de charité, qui
sont des nouvelles dispositions.
M. Gendron: Je comprends que ce n'est sûrement pas la
pratique courante de ne pas donner suite, mais au cas où, effectivement,
le ministère, pour toutes sortes de raisons, n'a pas donné suite,
il faut protéger le contribuable pour qu'il ne perde pas son droit
d'appel. Il serait peut-être intéressant de savoir - vos
fonctionnaires doivent le savoir si l'ancien article avait la même
disposition de recours. Quel est approximativement le nombre de cas de ces
contribuables qui se sont prévalus du droit d'appel après six
mois? (10 h 30)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: II semble qu'en ce qui concerne
l'enregistrement des oeuvres de charité cela ne se soit jamais
produit.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, vous vouliez ajouter quelque chose? Cela va?
Mme Blackburn: La réflexion que je me faisais, si vous me
permettez de vous la communiquer, c'est qu'on pourrait vous dire qu'une telle
mesure qui vise à protéger le contribuable - je ne disais pas
d'une négligence - contre un retard dans l'administration de ces
demandes, ce n'est pas fait pour rassurer la population quant à
l'efficacité de la fonction publique.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Je vous ferai remarquer, à ce point-ci,
qu'on ne traite pas du délai de 180 jours pour l'ensemble des
contribuables. Nous sommes ici dans le chapitre particulier des oeuvres de
charité et il n'y a pas des millions d'oeuvres de charité qui
font des demandes au ministère, de sorte que, à toutes fins
utiles, il ne s'est jamais produit de cas où un contribuable qui voulait
se faire enregistrer comme organisme de charité ait subi ce délai
et ait dû prendre ces procédures. C'est une mesure de prudence qui
lui est concédée au cas où cela arriverait. Mais nous
sommes dans le domaine très particulier des oeuvres de charité;
au Québec, il y en a des oeuvres de charité, mais non pas en si
grand nombre que le ministère soit débordé pour les
traiter. Deuxièmement, de toute façon, il n'y a pas tellement de
délai éprouvé dans les enregistrements puisque ce sont des
choses assez standardisées et, habituellement, les organismes
remplissent bien les conditions.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous terminé, Mme
la députée de Chicoutimi? M. le député de Dubuc,
s'il vous plaît.
M. Desbiens: La même procédure existe-t-elle pour
les contribuables?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: En matière de droit d'appel pour les
contribuables en vertu de la Loi sur les impôts, ce genre de
mécanisme existe. Il y a des modalités peut-être un peu
différentes, mais l'ensemble du principe se retrouve pour les
individus.
Le Président (M. Lemieux): L'article 191 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 191 est
adopté. J'appelle l'article 192 du projet de loi 2.
M. Séguin: L'article 192 autorise le Conseil du
trésor à fournir les directives qu'il juge nécessaires
pour contrecarrer les projets d'évasion ou de réduction des
impôts exigibles en vertu de la loi. Ce pouvoir étant en
contradiction avec le principe de la charte des droits et libertés,
l'article 1082 est abrogé à compter du 16 février 1984; de
toute façon, il n'a jamais été appliqué.
Le Président (M. Lemieux): L'article 192 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 192 est
adopté. J'appelle l'article 193 du projet de loi 2.
M. Séguin: Il y aura un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
Impôt des non-résidents
M. Séguin: Ici, on modifie l'article 1091 en ajoutant le
nouvel alinéa 1091.1 disant que, dans le calcul du revenu gagné
au Québec, du revenu gagné au Canada et du revenu imposable
gagné au Canada par des particuliers ne résidant pas au Canada,
on ne doit pas tenir compte de certains revenus, gains en capital, pertes en
capital, aux déductions qui seront prescrites par règlement. Les
dispositions réglementaires auront pour but de s'assurer qu'un
particulier non résident qui est un employé auprès d'un
centre financier international puisse bénéficier de mesures
semblables è celles introduites, entre autres, aux articles 737.13
à 737.17.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous faire état
de l'amendement, M. le député de Montmorency?
M. Séguin: Oui. L'amendement est au deuxième
alinéa de l'article 193 où on lit: "Le présent article
s'applique à compter..." On modifie "è compter" par "a effet le
1er janvier 1986."
Le Président (M. Lemieux}: L'amendement est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 194 du projet de loi
2.
M. Séguin: Il s'agit ici d'ajouter au montant
indiqué les montants qui seraient inclus dans le calcul du revenu du
particulier à titre d'allocations familiales fédérales en
vertu des nouveaux articles 313.2 et 313.3 dans le cas du particulier qui
réside au Québec toute l'année.
Le Président (M. Lemieux): L'article 194 est-il
adopté?
M. Desbiens: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 194 est
adopté. J'appelle l'article 195 du projet de loi 2.
M. Séguin: Les modifications à l'article 1096 sont
de nature purement technique et résultent de l'adjonction d'un second
alinéa à l'article 1097. Les références faites dans
l'article 1098 à l'article 1097 sont donc modifiées pour tenir
compte de l'introduction d'un autre alinéa à l'article 1097 que
nous avons vu précédemment. Cette modification s'applique depuis
le 14 décembre 1984. Cela découle de la loi
fédérale C-7, c'est une règle d'harmonisation.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 195 est
adopté? L'article 195 est adopté. J'appelle l'article 196 du
projet de loi 2.
M. Séguin: Au deuxième alinéa de l'article
1099, on introduit un amendement qui a pour but de faire une modification
purement technique qui résulte, tel que vu précédemment,
en l'adjonction d'un deuxième alinéa à l'article 1097.
Comme vous pouvez le voir dans le paragraphe, on fait référence
au premier alinéa de l'article 1097.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 196 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article
196 est adopté. J'appelle l'article 197 du projet de
loi 2. M. le député de Montmorency.
M. Séguin: C'est au même effet que les articles
précédents. On veut faire référence au premier
alinéa de l'article 1097 qu'on peut lire au paragraphe a de l'article
197 de la loi 2.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 197 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article
197 est adopté. J'appelle l'article 198 du projet de
loi 2.
Taxe sur le capital
M. Séguin: Il s'agit ici d'ajouter la définition de
l'expression "corporation agricole" pour la déduction prévue au
nouvel article 1038.1.
Le Président (M. Lemieux): Article 198, M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: II y aurait un amendement que je lirai
tantôt. Le premier amendement vise le centre financier international. Je
parlerai tantôt de la corporation agricole. C'est la définition
que l'on retrouve à l'article 1 de la loi, lequelle réfère
à l'article 737.12. C'est une mesure de concordance étant
donné les nouvelles définitions qu'on a introduites. Même
chose pour la corporation agricole que l'on retrouve à l'alinéa 2
comme nouvelle référence. C'est pour préciser que c'est la
définition que l'on retrouve à l'article 1, tel que
proposé par la loi 2.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, voulez-vous faire état des amendements?
M. Séguin: L'amendement, c'est dans la version
anglaise.
Le Président (M. Lemieux): Cela va?
M. Séguin: Je pense que le texte a été
donné.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendrorn J'ai une question sur l'amendement, non pas sur sa
compréhension puisqu'il s'agit de remplacer "s'applique" par "a effet".
Pourquoi l'application ou l'effet ne correspond-il pas aux mêmes dates?
Est-ce à dire que pour la corporation agricole, c'est depuis le 24 avril
et, pour le centre financier international, c'est le 1er janvier? Autrement
dit, on dit que le premier sous-paragraphe s'applique à compter du 1er
janvier 1986 et que le sous-paragraphe 2 du paragraphe 1 a effet depuis le 24
avril 1985. L'application se fait à des dates différentes?
Pourquoi?
M. Séguin: Le centre international commençait, en
vertu du budget du 23 avril, son année fiscale, son année
d'imposition en 1986, tandis que la modification que l'on a apportée
à la notion d'une corporation agricole s'est faite le 24 avril 1985,
selon le budget.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Les deux amendements sont adaptés.
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements sont
adoptés. Est-ce que l'article 198, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, Mme la
députée de Chicoutimi?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 198, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 199.
M. Séguin: II y aurait un amendement à l'article
199.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Montmorency.
M. Séguin: En vertu de l'article 1135, la taxe sur le
capital minimale est actuellement de 100 $ pour chaque corporation. Avec la
modification, la taxe sera de 100 $ pour chaque corporation qui est assujettie
autre qu'une corporation agricole, une corporation qui opère uniquement
un centre financier international et une corporation exonérée
d'impôt en vertu des articles 1143 et 1144.
A l'égard des corporations agricoles la taxe sur le capital sera
de 50 $. C'est donc une réduction de la taxe sur le capital pour
certaines corporations.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Aux articles 1143 et 1144, quelles sont les
corporations visées?
M. Séguin: Les corporations exonérées
d'impôt en vertu des articles 980 et suivants ou toute corporation dont
les biens sont réputés être les biens d'une fiducie non
testamentaire visée dans l'article 851. Cela se limite aux corporations
qui sont exemptées d'impôt, par exemple les corporations sans but
lucratif, les organismes sans but lucratif constitués en compagnies.
Le Président {M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 199...
M. Desbiens: Je m'excuse, il y a encore deux amendements, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): C'est vrai. Est-ce que les deux
amendements sont adoptés?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements sont
adoptés. Est-ce que
l'article 199, tel qu'amendé, est adopté? M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): J'aimerais que le député de
Montmorency m'explique comment se fera l'application de la deuxième
partie de l'article 199 quant à une année d'imposition qui se
termine après le 23 avril pour une partie et l'autre à compter du
1er janvier 1986. L'année d'imposition après le 23 avril 1985,
comment fonctionnera l'application pour cette partie-là?
M. Séguin: L'année fiscale d'une corporation n'est pas
l'année du calendrier, mais l'année selon l'exercice financier,
de sorte que...
M. Parent (Bertrand): C'est dans le cas des entreprises qui
auraient des années fiscales se terminant le 30 avril et suivants.
M. Séguin: C'est cela. L'année d'imposition de la
corporation qui est assujettie à la taxe sur le capital peut commencer
n'importe quand dans l'année et se terminer habituellement douze mois
plus tard. Donc, si elle a commencé au mois de mars, elle se terminera
à la fin février. Lorsqu'on dits "s'applique à une
année d'imposition qui se termine après le 23 avril", c'est
è la fin de l'exercice financier de l'entreprise qui tombe
postérieurement au 23 avril qu'elle sera assujettie.
Dans ie cas du centre financier international, l'article s'applique
à compter du 1er janvier 1986, donc à toute année
d'imposition qui tombera... Enfin, la fin de l'année d'imposition de
l'entreprise après le 1er janvier est assujettie à la taxe
minimale de 100 $. Remarquez que c'est un minimum.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 199, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 199, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 200 du projet de loi
2.
M. Séguin: II y aurait un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency. (10 h 45)
M. Séguin: En vertu du nouveau paragraphe b.1 qu'on
introduit, on devra ajouter au capital versé de la compagnie tout
montant prescrit à l'égard d'un centre financier international.
Les montants prescrits par règlement et ajoutés au capital
versé en vertu de ce paragraphe annuleront l'effet des opérations
d'un centre financier international sur le capital versé de la
corporation. Cette modification est introduite du fait qu'en vertu du
paragraphe c de l'article 1137, il sera prévu par règlement que
la partie du capital versé attribuable aux opérations d'un CFI
pourra être déduite dans ie calcul du capital versé de la
corporation.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Les deux amendements sont adoptés.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les deux amendements
sont adoptés?
M. Desbiens: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements sont
adoptés. Est-ce que l'article 200, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 200 est adopté
tel qu'amendé.
J'appelle l'article 201 du projet de loi 2.
M. Séguin: Il y a un amendement, M. le Président.
En fait, deux amendements.
Le Président (M. Lemieux): Deux amendements ou un
amendement à deux volets.
M. Séguin: Par l'introduction de la modification, la
corporation ne tiendra pas compte de ses opérations attribuables
à un centre financier international aux fins de déterminer son
déficit déductible dans le calcul de son capital versé. De
cette façon, le déficit de la corporation ne sera ni
augmenté, ni réduit en raison des opérations dans un
centre financier international. L'amendement premier vise à corriger la
version anglaise et le deuxième amendement vise à changer le
terme "s'appliquer" par "a effet".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les deux amendements
sont adoptés?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements sont
adoptés. Est-ce que l'article 201, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 201, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 202 du projet de loi 2. Il y a deux amendements.
M. Séguin: L'article 202 vise également une
modification en regard du centre financier international pour que, dans le
calcul de l'actif et des placements, on exclue les montants prescrits à
l'égard d'un centre financier international. Cette réduction est
égale au produit de la multiplication du montant de son capital
versé par le rapport entre l'ensemble de la valeur de ses placements
dans les actions et obligations d'autres corporations et du montant de ses
prêts et avances à d'autres corporations et son actif. On stipule
également que l'actif et les placements d'une corporation ne comprennent
pas ceux qui sont prescrits à l'égard d'un centre financier
international.
M. Gendron: M. le député de Montmorency, dans
l'expression "l'actif et les placements d'un contribuable ne comprennent pas
ceux qui sont prescrits à l'égard d'un centre", cela veut-il dire
les placements qu'il fait dans un centre financier international?
M. Séguin: II faut comprendre qu'il y a deux personnes. Il
y a la corporation qui fait une activité de centre financier
international et le centre financier international qui est une entité
fiscale. Ce qu'on fait dans les derniers articles, c'est qu'on évite le
dédoublement. Ce que la corporation va comptabiliser dans ses placements
en capital versé, etc. ne doit pas se retrouver en parallèle dans
le centre financier international parce qu'aux fins de taxation on aurait une
double taxation. Particulièrement, concernant la taxe sur le capital, on
aurait cet effet. Dans le calcul de la taxe sur le capital, on évalue
les actifs, placements et capital-actions en circulation d'une entreprise. Ce
qu'on dit, c'est que, pour éviter une double taxation pour la
corporation et le centre financier, on va réduire dans les chiffres de
la corporation ce qui est reconnu dans le centre financier international.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les amendements sont
adoptés?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements sont
adoptés. Est-ce que l'article 202, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 202, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 203 du projet de loi 2.
M. Séguin: Le nouvel article 1138.1 permet à une
corporation dont la source principale est l'agriculture de déduire, aux
fins de la taxe sur le capital, un montant de 300 000 $ dans le calcul de son
capital versé pour une année d'imposition se terminant
après le 23 avril 1985. Pour les exercices financiers qui chevauchent le
23 avril 1985, des mesures transitoires sont introduites afin de tenir compte
de la période de l'exercice écoulé après le 23
avril 1985.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Où est la référence?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Au budget? M. Desbiens: Au budget.
M. Séguin: C'est le budget du 23 avril, è la page
A-48, le premier paragraphe dans le haut. On dit que les "corporations dont la
source principale de revenu est l'agriculture pourront déduire un
montant de 300 000 $ dans le calcul de leur capital versé."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 203...
Oui, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le député de Montmorency, est-ce que
vous êtes capable, vous, d'établir une relation entre le montant
estimé au budget, puisqu'on fait une référence directe au
budget de 3 000 000 $ sur une base annuelle, et cette disposition de
déduction dans le calcul du capital versé de 300 000 $?
M. Séguin: Non, aucune.
M. Gendron: D'où vient cette évaluation?
M. Séguin: Ce sont les Finances qui ont
évalué, d'après le nombre d'agriculteurs qui sont en
exercice et qui pourront être admissibles, que ceux-ci verront
probablement leur fardeau fiscal réduit du montant indiqué. Au
ministère du Revenu, on n'est pas habilité à faire ce
genre d'évaluation.
M. Gendron: C'est une évaluation.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Jonquière.
Mme Blackburn: Chicoutimi, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): De
Chicoutimi.
Mme Blackburn: C'est voisin.
Le Président (M. Lemieux): C'est voisin, oui. Une
merveilleuse région, d'ailleurs. Mme la députée de
Chicoutimi.
M. Garon: On va être là en fin de semaine.
Une voix: On pourrait faire une annexion.
Mme Blackburn: On pourrait ne pas être contre, mais ce
n'est pas encore fait.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, M. le député de Lévis me fait remarquer qu'il
va être dans le paradis du Saguenay en fin de semaine.
M. Garon: Dans le royaume.
Le Président (M. Lemieux): Dans le royaume.
M. Garon: Paradis aussi. On va fêter le roi,
Marc-André.
Mme Blackburn: On n'a pas attendu les autres pour faire la
souveraineté.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, nous revenons à l'article 203.
Mme Blackburn: Je dois dire que je ne comprends pas. J'ai relu
l'article 1136.1 "...représentée par le rapport entre le nombre
de jours de l'année d'imposition postérieurs au 23 avril 1985,
sans excéder 365, et 365." À quoi est-ce qu'on doit cette
répétition?
M. Séguin: C'est le rapport.
Mme Blackburn: Dans les deux cas, j'imagine, mais j'essaie de
voir.
M. Séguin: C'est proportionnel entre deux nombres. Le
premier rapport, c'est le nombre de jours dans l'année
écoulés après le 23 avril sans excéder 365 et par
rapport à 365. Le rapport c'est habituellement une division. Le premier
chiffre va nous donner peut-être, disons, 180 jours...
Mme Blackburn: 180 et l'autre, le reste.
M. Séguin: ...sur 365, multiplié par 300 000 $.
Mme Blackburn: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 203 est
adopté? Oui, M. le député de Dubuc. M. le
député de Lévis, nous sommes rendus à l'article
203.
M. Garon: Quelles sont les explications concernant le montant de
300 000 $?
M. Séguin: Comme je l'ai expliqué tantôt,
cela découlait directement d'une mesure budgétaire du 23
avril.
M. Garon: Pourquoi c'est 300 000 $ plutôt que 350 000 $ ou
500 000 $ ou 1 000 000 $?
M. Séguin: Non.
M. Garon: Je vais vous le dire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. Ce n'est peut-être pas pertinent.
M. Garon: J'ai eu l'occasion d'en parler avec le ministre des
Finances du temps.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Essentiellement, c'est pour que cet avantage soit
réservé aux fermes familiales. Le montant de 300 000 $
-évidemment, cela aurait pu être 350 000 $ -c'est pour faire en
sorte que cet avantage soit au niveau d'une ferme familiale et non pas au
niveau d'une ferme industrielle. Si cela avait été 1 000 000 $,
par exemple, cela aurait été une ferme de très grande
dimension. Alors, on voulait que cet avantage profite essentiellement à
des fermes familiales. C'est pourquoi le montant de 300 000 $ a
été choisi. Si on tient compte de l'ensemble du Québec,
à 300 000 $, on atteint le grand nombre des fermes familiales.
M. Desbiens: Je comprends que le député de
Lévis est pour.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 203 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 203 est
adopté. J'appelle l'article 204 du projet de loi 2.
M. Séguin: II y aurait un amendement dans la version
anglaise, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Le nouvel article 1141.1.1 ajoute au capital
versé des corporations tout montant prescrit à l'égard
d'un centre
financier international. Les montants prescrits par règlement et
ajoutés au capital versé de ces corporations annuleront l'effet
des opérations d'un centre financier international.
Le nouvel article 1141.2 stipule que la corporation ne tiendra pas
compte de ses opérations attribuables à un centre financier
international aux fins de déterminer son déficit
déductible dans le calcul de son capital versé. De cette
façon, le déficit ne sera ni augmenté ni diminué en
raison de ses activités dans un centre financier international.
Le premier amendement vise à modifier le texte anglais, question
de vocabulaire, et le deuxième change le mot "s'appliquer" par "a
effet".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les deux amendements
sont adoptés?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements sont
adoptés. Est-ce que l'article 204, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 204, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 205 du projet de loi
2.
M. Séguin: L'article 205 traite des corporations de
raffinage de pétrole. L'article 1141.1... Non, excusez!
Le Président (M. Lemieux): L'article 205, M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: L'article 205 concerne les corporations de
raffinage de pétrole, effectivement. La modification a pour but
d'étendre l'application d'une taxe additionnelle à toute
corporation faisant du raffinage de pétrole à l'extérieur
du Québec ou permettant que ses installations hors du Québec
soient utilisées à cette fin, ayant un établissement au
Québec et y vendant du pétrole ou du carburant visé dans
l'article 4 de la Loi concernant la taxe sur les carburants.
Cette taxe s'appliquera aussi, dorénavant, à toute
corporation qui vend au Québec les produits mentionnés
précédemment et qui y a un établissement si elle est
liée à une corporation raffinant ou permettant que ses
installations soient utilisées à cette fin.
Compte tenu de l'élargissement de l'assiette de taxation, le taux
de cette taxe additionnelle passe de 2 % à 1 %. Cela s'applique à
compter de l'année d'imposition d'une corporation qui commence
après le 23 avril 1985.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Qu'est-ce que cela peut vouloir dire comme
différence dans les revenus si on pense aux transactions qui viennent de
se faire dans les raffineries, à la fermeture de Gulf dans l'est de
Montréal où l'on prétend qu'il y aura de plus en plus de
produits consommés au Québec qui seront raffinés à
l'extérieur?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Qu'est-ce que vous entendez par
évaluation? Qu'est-ce qu'on peut évaluer?
Mme Blackburn: C'est-à-dire qu'on peut penser qu'on aura
un produit de taxe plus élevé si, effectivement, d'après
ce qu'on en dit, on a de plus en plus d'importations, on importe de plus en
plus de ces produits qui sont raffinés en Ontario, par exemple, à
l'extérieur du Québec*
M. Séguin: Remarquez que l'ancien article 1160 exigeait
également une taxe sur le pétrole. Remarquez qu'ici on est
toujours dans la Loi sur les impôts, c'est une taxe sur les
opérations des compagnies, une taxe fiscale. Alors, on ne peut pas vous
dire l'impact financier que cela peut représenter soit au .
Québec ou par rapport è des opérations à
l'extérieur du Québec. Nous, au ministère du Revenu, tout
ce qu'on fait, c'est voir à l'application technique de la mesure; c'est
le ministère des Finances qui connaît l'ampleur et les raisons
profondes des modifications qui sont proposées, d'autant plus qu'elles
proviennent du budget de M. Duhaime du 23 avril 1985.
Le Président (M. Lemieux}: M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Quelles est la modification qui est faite au
paragraphe 1? Il y a le 2 % qui passe à 1 %, si j'ai bien compris.
M. Séguin: Le discours sur le budget du 23 avril, à
la page A-48, explique assez bien tout le chapitre de la corporation de
raffinage de pétrole. C'est longuement expliqué sur cinq ou six
paragraphes. Mais, en conclusion, on dit: "Ces mesures auront pour effet de
rendre la taxe additionnelle neutre à l'égard des corporations
qui raffinent au Québec par rapport à celles qui raffinent
à l'extérieur. Elles s'appliqueront aux années
d'imposition des corporations, etc." (11 heures)
On augmente l'assiette de taxation, mais on réduit le taux de 2 %
à 1 % pour compenser l'augmentation de l'assiette
fiscale.
Mme Blackburn: Indépendamment que cela soit
raffiné...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je voudrais seulement comprendre,
indépendamment du fait que cela soit raffiné au Québec ou
à l'extérieur, selon ce que je comprends en termes de
modification, cela va être la même taxe, 1 %. On n'a pas de
discrimination par rapport au produit qui est raffiné à
l'extérieur du Québec.
M. Séguin: Non, la taxe va être uniforme. Avant, il
y avait...
Mme Blackburn: Avant, il y avait une discrimination.
M. Séguin: Le pétrole raffiné à
l'extérieur du Québec était moins taxé.
Mme Blackburn: Le pétrole, à l'extérieur du
Québec, était moins taxé?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Était-il taxé? Était-il
taxé à l'extérieur?
M. Séguin: Vous voulez dire au Québec? M. Desbiens:
À l'extérieur du Québec.
M. Séguin: Là, je ne peux pas dire, ce sont
d'autres lois...
M. Desbiens: Non, le pétrole raffiné qui arrivait
au Québec de l'extérieur était-il taxé?
M. Séguin: II était taxé. Non, il
n'était pas taxé au Québec»
M. Desbiens: II n'était pas taxé au Québec.
Mais devant... Je m'excuse...
Mme Blackburn: Allez-y.
M. Desbiens: ...avez-vous terminé?
Mme Blackburn: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Dans la situation qui se produit - j'aimerais le
rappeler à ma collègue de Chicoutimi - concernant les fermetures
de raffineries et le manque, semble-t-il, selon les experts, de produits
raffinés du pétrole au Québec, qu'on va devoir faire venir
de l'extérieur, le gouvernement a-t-il pensé à
l'imposition d'une taxe au contraire plus forte pour le produit venant de
l'extérieur?
M. Séguin: Cela relève du ministre des Finances
d'en décider.
M. Desbiens: II ne vous en a pas parlé?
Le Président (M. Lemieux): L'article 205 est-il
adopté? Est-ce que cela va pour l'article 205?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 205 est adopté.
J'appelle l'article 206 du projet de loi 2. M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: L'article 206 du projet remplace l'article 1163
concernant la taxe spéciale aux SODEQ. Cette taxe peut atteindre 25 $
par action émise, remboursée ou annulée. Cette taxe existe
afin d'éviter que des transactions abusives viennent contourner les
objectifs visés par le crédit d'impôt accordé aux
investisseurs dans une SODEQ.
La modification a pour but d'abolir cette taxe, lorsque le certificat
d'enregistrement est révoqué ou devient nul. Comme on le sait,
dorénavant, une SODEQ ne pourra plus conférer de déduction
au contribuable qui fait l'acquisition d'actions dans une compagnie.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce sont des mesures qui découlent directement
du budget?
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 206 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 206 est
adopté. J'appelle l'article 207 du projet de loi 2.
M. Séguin: La modification proposée remplace la
référence aux articles 1000 à 1082 par une
référence aux articles 1000 à 1029 et 1030 à 1082
et, de ce fait, exclut de l'application de la partie V de la loi les montants
réputés payés au ministre en vertu des articles 1029.1
à 1029.9. Ainsi, la modification confirme que ces montants ne peuvent,
en aucun cas, être réputés avoir été
payés au ministre en acompte sur l'impôt à
payer par le contribuable en vertu de cette partie V et assure que le
montant de taxes spéciales que la corporation peut déduire dans
le calcul de son revenu ne peut être réduit par ces montants
réputés payés au ministre.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. J'écoutais
le député de Lévis, je m'excuse. L'article 207 est-il
adopté?
M. Desbiens: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc, s'il vous plaît.
M. Desbiens: Je vois qu'un article comme celui-là
s'applique à compter d'une année d'imposition assez
reculée dans le temps, soit le 10 mars 1981. Cela donne à penser
que c'est pour régler des cas particuliers qui se sont produits ou y
a-t-il une autre raison?
M. Séguin: Tout ce qu'on fait ici c'est une mesure de
concordance à des articles qui ont changé de numéro.
L'article 1165 vise à assujettir les compagnies qui doivent payer la
taxe à toutes les obligations normales d'un contribuable
conférées par la Loi sur les impôts, c'est-à-dire
l'obligation de faire une déclaration fiscale dans les délais,
etc. S'il n'y a pas de remise de la taxe, les pénalités et les
intérêts s'appliquent, etc. Dans l'ancienne loi on faisait
également la même chose sauf que là on change le
libellé des articles, étant donné que la loi a quelque peu
été modifiée.
M. Desbiens: C'est cela, sauf que cela ne répond pas
exactement à la question que je me pose: Pourquoi à partir du 10
mars 1981, et pas depuis le 1er janvier 1986 ou quelque chose comme
ça?
M. Séguin: Le 10 mars 1981, dans la Loi sur les
impôts, on a modifié les mesures auxquelles on
réfère qui imposaient différentes modalités, sauf
qu'on n'avait pas relié ces obligations fiscales au cas du paiement de
la taxe sur le capital. Alors, là ce que l'on fait c'est qu'on confirme
plus clairement, lorsqu'on réfère à l'article 1165, les
obligations de celui qui doit payer la taxe sur le capital, soit d'être
assujetti aux modalités qu'impose la Loi sur les impôts pour faire
le versement, la déclaration et possiblement payer des
pénalités ou des intérêts s'il ne le fait pas,
etc.
M. Desbiens: S'assurer aussi que personne ne peut revenir sur
cela.
M. Séguin: C'est cela. M. Desbiens: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 207 est
adopté? M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, dans la pratique
comment peut-on aller chercher rétroactivement quatre ans ou même
cinq ans?
M. Séguin: Évidemment la date ici est loin en
arrière, mais il faut comprendre que le ministère l'applique
depuis le 10 mars 1981, sauf qu'il n'était pas clair que les compagnies
étaient assujetties aux modalités des lois fiscales en ce qui
concernait la taxe sur le capital; le ministère l'appliquait quand
même, présumant que cela s'appliquait à tout contribuable
parce que c'était une obligation fiscale. Alors, là on
précise davantage que le paiement de la taxe sur le capital c'est une
obligation fiscale comme les autres et que toutes les modalités de la
Loi sur les impôts s'appliquent à cette modalité
fiscale.
M. Parent (Bertrand): On légalise, dans le fond, ce qui se
fait en pratique.
M. Séguin: Bien, on légalise! Comme je l'ai dit
tantôt, ces articles ont été modifiés le 10 mars
1981 pour faire en sorte que les modalités qui assujettissent les
contribuables à des versements, etc., et qui sont sous l'autorité
du ministre... Cela existe depuis le 10 mars 1981. Le ministère applique
depuis cette date les mêmes modalités en ce qui concerne la taxe
sur le capital.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 207 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 207 est adopté.
J'appelle l'article 208 du projet de loi 2. M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Ici, on abroge les articles 1187 à 1225
pour donner suite à l'abolition de l'impôt sur les dons qui
relève du dernier budget de M. Duhaime, le 23 avril 1985, à la
suite de l'abolition des droits de succession. C'est le corollaire de
l'abolition des droits de succession.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 208 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 208 est adopté.
J'appelle l'article 209 du projet de loi 2. M. le député de
Montmorency.
Loi concernant l'application de la Loi sur les impôts
M. Séguin: L'article 209 concerne le transfert de certains
biens lors de l'aliénation de biens amortissables d'une catégorie
prescrite. C'est une modification purement de concordance par laquelle on
apporte à l'article 16 une identification de chacun des cessionnaires
visés par les articles 440, 444 et 454, et pour tenir compte du nouvel
article 450.6 qui prévoit une cession subséquente de ce bien au
père ou à la mère lorsque l'enfant à qui le bien
amortissable avait été cédé
décède.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 209 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 209 est adopté.
J'appelle l'article 210 du projet de loi 2. M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: L'article 210 apporte une modification à
l'article 61 de la Loi concernant l'application de la Loi sur les impôts
et résulte de la modification apportée à l'article 451 de
la Loi sur les impôts à la définition de l'expression
"enfant". Dorénavant, l'expression comprend petit-enfant,
arrière-petit-enfant du contribuable, mais aussi une personne qui, avant
qu'elle n'ait atteint l'âge de 21 ans, était entièrement
à la charge du contribuable pour sa subsistance et dont ce dernier
avait, à ce moment, la garde et la surveillance en droit ou de fait.
Ici, c'est relatif au transfert de terrain agricole par un agriculteur
à son enfant lors du décès.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 210 est
adopté?
M. Desbiens: Cela val Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 210 est adopté.
J'appelle l'article 211. Messieurs les membres des...
M. Desbiens: Il y a deux amendements.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Montmorency.
Loi sur le ministère du Revenu
M. Séguin: M. le Président, je veux faire remarquer
qu'on change de loi et qu'il y aura un amendement.
Le Président (M. Lemieux): Avant, M. le
député de Montmorency, que vous en arriviez à votre
amendement, je ne sais pas si les membres de la commission se souviennent,
à l'étude de l'article 6 on avait fait état - il y avait
un amendement à l'article 6 - que, lorsqu'on en viendrait à
l'étude de l'article 211, on regarderait l'amendement à l'article
6 et l'article 211 en même temps. Je ne sais pas si... Est-ce que vous
voulez procéder relativement sur l'article 211 immédiatement et
après on pourrait revenir sur l'amendement à l'article 6?
M. Desbiens: Pour se rafraîchir les idées
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je vais vous laisser le
soin de regarder et de lire l'article 6. Est-ce que vous vous souvenez, M. le
député de Montmorency, de ce...
M. Séguin: C'était l'article qui introduisait
l'abolition des droits de succession.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, qui avait un
corollaire avec, je crois, l'article 211 du projet de loi.
M. Séguin: Je ne sais pas si je reflète
fidèlement la préoccupation de l'Opposition qui, à ce
moment de l'étude, était, je pense, de savoir pourquoi la date de
mise en vigueur de la modification était postérieure au 23 avril
1985? Je ne sais pas si...
M. Desbiens: Au 31 décembre. Une voix: C'est cela.
M. Séguin: Je pense que c'était cela le point. On
avait indiqué que ce n'était pas les paiements des droits qui
étaient abolis au 1er janvier, mais c'était les mesures
administratives qui restent dont, par exemple, la production d'une
déclaration. Même si on abolit les droits, il faut quand
même que le ministère les constate. Il y a quand même
certaines formalités.
Voici ce qu'on suggérait à ce moment, et c'est pourquoi
c'est un corollaire de l'article 211 - vous le remarquerez, on parle de la Loi
sur le ministère du Revenu, donc on n'est plus sur la Loi sur les
impôts - où on dit qu'avant de distribuer des biens tout
cessionnaire, liquidateur, toute personne qui liquide, administre ou
contrôle les biens, etc., doit informer le ministre, par avis
écrit transmis par poste recommandée, de son intention de
procéder à la distribution. Sur réception de l'avis, le
ministre peut exiger de la personne, par règlement, etc., toute
déclaration ou rapport que l'autre personne devait produire et fait
ensuite connaître par écrit le montant des droits,
intérêts et pénalités exigibles de l'autre personne
ou qui le deviendront dans les douze mois suivants
en vertu de toute loi fiscale.
Ce qu'on fait, c'est que, antérieurement, il fallait
régler la succession par l'obtention d'un permis de disposer qui, comme
vous le savez, gelait toute transaction tant que le ministre n'avait pas
délivré le permis de disposer en ayant constaté que les
obligations fiscales du défunt étaient toutes payées ou
sous contrôle. On remplace la formalité de l'obtention du permis
de disposer par un simple rapport au ministre, un avis qui constate
l'état de la succession et, à ce moment, la succession va
procéder. (11 h 15)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 6 est adopté?
M. Desbiens: Cela n'a pas rapport è cette partie. Le
premier amendement porte sur 2° qui dit "par l'abrogation du
huitième alinéa", et l'amendement...
M. Séguin: On est à quel article, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc, vous parlez de l'article 211.
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Eu égard
à l'explication qui a été fournie par le
député de Montmorency, puisque l'article 6 a été
suspendu, relativement à un amendement. Cela va, M. le
député d'Abltibi-Ouest? Est-ce que l'amendement à
l'article 6 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est adopté.
Maintenant, nous revenons à l'article 211. M. le député de
Dubuc, vous avez la parole.
M. Desbiens: Le premier amendement que le ministre suggère
à l'article 211, 2° ; c'est "par l'abrogation du huitième
alinéa". Au contraire, il n'y a plus d'abrogation, si-je comprends bien,
vous proposez la modification du huitième alinéa?
M. Séguin: Je m'excuse, parlez-vous de l'amendement?
M. Desbiens: Le premier amendement à l'article 211.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de Dubuc
fait référence au premier amendement à l'article 211.
M. Séguin: On remplace le sous-paragraphe 2° du
paragraphe 1 par le suivant: "Malgré le présent article, dans le
cas d'une succession, des biens d'une valeur n'excédant pas le montant
prévu par règlement peuvent être distribués avant
que l'avis mentionné au premier alinéa ne soit transmis au
ministre."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est relativement
à cette partie d'article?
M. Desbiens: Oui, c'est cela.
M. Séguin: Cela, c'est le montant requis à titre de
frais funéraires.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez bien
compris, M. le député de Dubuc?
M. Séguin: Je pense que c'est fixé à 3000 $,
c'est à peu près 3000 $.
M. Desbiens: Avant que l'avis même ait été
envoyé au ministre pour permettre...
M. Séguin: Donc, comme mesure première, la
succession peut immédiatement dépenser 3000 $ sans aucune
autorisation; je dis 3000 $, je pense que c'est près de 3000 $. Ce
montant pourra être dépensé immédiatement sans avoir
à obtenir aucun consentement ni donner l'avis. Mais, pour le reste, on
devra donner l'avis au ministre selon une formule prescrite par
règlement.
M. Desbiens: Que disait l'ancien alinéa?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Ah, il fallait obtenir un permis de
disposer.
M. Desbiens: Ah, c'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les amendements
à l'article 211 sont adoptés?
M. Desbiens: Cela va pour le premier, le deuxième...
Le Président (M. Lemieux): Les deux amendements à
l'article 211 sont adoptés.
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 211 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 211 est
adopté. J'appelle l'article 212 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: M. le Président, est-ce que l'article 6
est adopté?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Montmorency.
M. Séguin: Parfait.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 tel
qu'amendé est adopté. Nous passons à l'article 212 du
projet de loi 2.
M. Séguin: II y aura un amendement. Ces articles
existaient dans l'ancienne Loi sur les droits de succession, mais étant
donné que la loi est abrogée on les a transférés,
pour les modalités administratives, etc., dans la Loi sur le
ministère du Revenu parce que, comme je l'ai indiqué, depuis
l'article précédent nous sommes dans la Loi sur le
ministère du Revenu. L'amendement, c'est au deuxième
alinéa, à la toute fin de l'article 14.3 qui vise è
laisser la date de mise en vigueur à la date de la sanction de la
présente loi, étant donné que des modalités qui
consistent à transmettre un avis ne peuvent pas être
rétroactives. Par conséquent, c'est à partir de la date de
la sanction de la loi que l'avis devra être transmis au ministre en vertu
des modalités qu'on a vues.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 212 est
adopté?
M. Desbiens: L'amendement...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 212 est adopté? Est-ce que l'article 212 tel
qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Non, un instant, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: À l'article 14.2, on dit: "Le locateur d'un
contenant visé à l'article 14.1 ne peut en permettre l'ouverture
ni le déplacement à une fin autre que celle prévue
à l'article 14.1 à moins que les formalités prévues
à cet article n'aient été respectées."
M. Séguin: Ce sont les cas d'ouverture de coffrets de
sûreté que, habituellement, il faut ouvrir en présence d'un
témoin et celui qui l'ouvre dresse un procès-verbal, etc.
Mme Blackburn: On dit: Si cela n'a pas été
respecté, vous n'êtes pas non plus obligé de le respecter.
Dans le cas où il n'y aurait pas eu respect, c'est quelqu'un qui a la
clé qui va vider le coffre, quoi?
M. Séguin: Non. On dit que le locateur d'un contenant ne
peut en permettre l'ouverture ni le déplacement...
Mme Blackburn; Ah, d'accord.
M. Séguin: ...à une fin autre que celle
prévue.
Mme Blackburn: Ah bon, c'est cela.
M. Séguin: Là, on dit: Sous réserve de
l'article 14.3...
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 212, tel
qu'amendé, est-il adopté? M. le député de
Lévis.
M. Garon: Qu'y a-t-il de changé par rapport à ce
qui existe actuellement?
M. Séguin: Rien. C'est qu'on transfère ces
modalités qui étaient dans la Loi sur les droits de succession,
laquelle à toutes fins utiles est inutile, dans la Loi sur le
ministère du Revenu.
M. Garon: Je trouvais qu'il n'y avait rien de changé.
D'accord.
Le Président (M. Lemieux): L'article 212 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 212 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 213 du projet de loi
2.
M. Séguin: On apporte une modification à l'article
59.2 afin d'ajouter un alinéa pour prévoir que quiconque
contrevient à l'article 20.15 de la Loi concernant l'impôt sur la
vente en détail, c'est-à-dire qui omet de payer la taxe sur les
primes d'assurance, encourt une pénalité égale à
deux fois le montant de la taxe. Cette modification a effet depuis le 24
avril.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc, voulez-vous attendre...
M. Desbiens: Est-ce que cela touche exclusivement la taxe sur les
assurances?
M. Séguin: Oui, l'article 20.15 concerne l'impôt sur
la vente en détail, mais porte particulièrement sur les primes
d'assurance. On l'a vu, d'ailleurs, antérieurement.
Le Président (M. Lemieux): L'article 213 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 213 est
adopté. J'appelle l'article 214 du projet de loi 2.
M. Séguin: II y aura un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Montmorency.
M. Séguin: La modification vise à soumettre
également à une sanction toute contravention aux articles 14.1 ou
14.2 de la Loi sur le ministère du Revenu tels qu'édictés
dans le présent projet de loi. Ce sont ceux qu'on a vus tantôt,
les articles 14.1 et 14.2, concernant les modalités des
règlements de succession.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, avez-vous quelque chose à demander? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ce qui me frappe là-dedans, c'est l'écart
entre les amendes d'au moins 200 $ et d'au plus 10 000 $. Il me semble que
certaines affaires sont de moindre importance, j'imagine; on dit "au moins 200
$", environ 200 $ à 300 $ et, dans les choses plus graves, cela peut
aller jusqu'à 10 000 $. Vous n'avez pas le sentiment -parce que j'ai vu
l'application des lois pénales - que les juges donnent souvent les
minimums ou les montants autour du minimum? Vous ne pensez pas qu'il serait
préférable, en regard des articles où les
pénalités ne sont pas fortes normalement, qu'on mette des
montants entre 200 $ et 1000 $ pour des infractions qui ne sont pas fortes,
mais, pour d'autres, on devrait encourir de larges pénalités
parce qu'elles sont beaucoup plus graves? Les amendes pourraient varier dans
d'autres proportions.
J'ai eu à administrer, au cours des dernières
années, de ces lois pénales; on en était arrivé
à changer certaines choses parce que les juges, parfois, dans ces
questions, appliquent les lois d'une façon qui n'est pas vraiment selon
l'intention du législateur; le législateur s'est exprimé
dans des écarts trop larges. C'est le cas, par exemple, dans les lois de
l'Environnement où - je ne sais plus l'état des lois maintenant,
mais un certain temps - quelqu'un pouvait vider son bateau dans le fleuve et
avoir une amende de 500 $. Comme c'est un avantage pour lui de peut-être
10 000 $, à 500 $, il disait: J'achète le droit de vider mon
bateau dans le fleuve, c'est-à-dire de le nettoyer avant de charger la
cargaison.
Il me semble que, dans ces lois pénales, au lieu d'avoir un
article général comme l'article 61, on devrait avoir plusieurs
paragraphes différents pour mentionner des écarts d'amendes en
correspondance avec les infractions. De 200 $ jusqu'à 10 000 $, on voit
facilement que l'écart est trop large. Il y a plusieurs articles qui
sont mentionnés. On s'attend qu'il y ait des formalités, que ce
soit 200 $, 300 $, 400 $ ou 500 $; dans d'autres cas, on s'attend que ce soit
5000 $, 6000 $ ou 10 000 $. Il me semble qu'on devrait faire une
répartition pour que les juges aient une moins grande
discrétion.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Je veux simplement mentionner que la question
du montant de l'amende entre 200 $ et 10 000 $ était déjà
contenue dans l'ancien article 61 et qu'il n'y a rien de changé. Ce
qu'on fait ici, c'est donner des références plus complètes
étant donné qu'on a transféré les modalités
de l'ancienne Loi sur les droits de succession à la Loi sur le
ministère du Revenu; on ne change strictement pas la question des
infractions et peines qui sont contenues ici, qui varient entre 200 $ et 10 000
$ selon la gravité et qui peuvent s'additionner d'un emprisonnement d'au
plus six mois.
M. Garon: On dit "ou à la fois de cette amende et d'un
emprisonnement d'au plus six mois". Au cours des dix dernières
années, il y a eu des condamnations à un emprisonnement de six
mois combien de fois? Je suis certain que c'est zéro, sans faire
d'enquête.
M. Séguin: Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas utile que
cela existe dans la loi.
M. Garon: Oui, sauf qu'il y a des pratiques en droit. À un
moment donné, les lois doivent être modifiées afin de
s'ajuster aux pratiques. Les juges n'emprisonnent plus pour dettes; il y a bien
des années qu'ils n'emprisonnent plus pour dettes. Emprisonner pour
impôts? Je suis convaincu qu'on n'a pas vu cela dans les dix ou vingt
dernières années.
M. Séguin: Je regrette, il y a des cas. M. Garon: Oui? M.
Séguin: Oui.
M. Garon: En avez-vous è me mentionner?
M. Séguin: Pas maintenant, mais lors d'une pause ou d'une
rencontre dans le corridor il me fera plaisir de vous en donner.
M. Garon: J'ai beaucoup travaillé avec le droit
pénal au cours des dernières années et quand les articles
sont faits de cette façon," de 200 $ à 10 000 $, c'est comme s'il
n'y avait pas d'article. La plupart du temps, à moins que ce ne soit un
cas flagrant... On devrait préciser la nature des infractions et
inscrire les amendes correspondantes. Je ne dis pas qu'il y a un changement par
rapport à ce qui existait antérieurement, mais les lois sont
là pour être améliorées de temps à autre.
Dans ce cas, si on regarde la pratique des tribunaux quant aux
pénalités, les tribunaux souhaitent que les législateurs
soient plus précis quant aux pénalités qu'ils indiquent
dans les lois. Ce n'est pas une critique, c'est en fonction de
l'amélioration des lois. Si on regarde, entre autres, la taxe de vente.
Si quelqu'un prend la taxe de vente pour se financer, il faut que les amendes
soient assez fortes parce qu'il épargne sur les intérêts.
Si je garde la taxe de vente pour me financer et que la pénalité
n'équivaut même pas aux intérêts, ce sont des amendes
qui ne servent à rien, à toutes fins utiles.
Je sais que des revues ont été faites de ces
pénalités dans certaines lois mais, dans d'autres lois, cela n'a
pas été fait. Je parle de la taxe de vente mais, quand les taux
d'intérêt étaient à 3 % ou 4 %, c'est évident
que les amendes pouvaient correspondre à cela; mais aujourd'hui, alors
que les taux d'intérêt sont élevés, il y a des
avantages à utiliser les fonds publics, qui sont des sommes dues. Il
serait bon que ces amendes soient précisées en fonction des types
d'infractions. (11 h 30)
Dans l'article 61, on pourrait retrouver plusieurs paragraphes avec des
infractions et des pénalités graduées afin que la marge de
manoeuvre du juge soit moins grande. Le juge a entre 200 $ et 10 000 $. C'est
un peu comme quand on étudiait autrefois au cours classique, voler
l'État ce n'était pas péché!
Le Président (M. Lemieux): Ce sont les Jésuites qui
vous ont dit cela, M. le député de Lévis?
M. Garon: Non, non, non, les cours de philosophie de
Enrico...
Une voix: Macias!
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest!
M. Garon: L'ordre moral n'était pas très fort
à ce point de vue vis-à-vis de l'État. Aujourd'hui, les
conceptions ont évolué et cela devrait être
reflété dans les lois parce qu'il s'agit de fonds publics. Si
l'État est privé de fonds publics qui lui reviennent ce sont les
autres qui paient qui doivent payer plus. C'est pourquoi, en
équité, il faudrait avoir des pénalités qui
correspondent aux infractions plutôt qu'avoir un article bidon qui dit:
Cela peut aller de 200 $ à 10 000 $. La plupart du temps ce sera 200 $
ou 300 $, comme c'était le cas dans les lois de l'environnement ou dans
d'autres secteurs avant qu'elles ne soient modifiées; c'était
toujours la pénalité minimum. Aujourd'hui le droit a
évolué dans ces questions-là parce qu'on se rend compte
qu'il y a des délits envers la communauté ou l'ensemble des
citoyens qui peuvent être considérables. Je pense que maintenant
dans les lois de l'environnement on voit des condamnations plus exemplaires
qu'auparavant.
Dans le domaine des impôts cela devrait aussi se refléter
en regard des types d'infractions.
Le Président (M. Lemieux}: M. le député de
Montmorency, relativement aux remarques du député de
Lévis.
M. Séguin: La seule chose à expliquer c'est qu'il
faut noter que ce n'est pas le ministre du Revenu qui décidera de
l'amende mais un juge, en application de la Loi sur les poursuites sommaires,
quand il siège à la Cour des sessions de la paix. Je pense qu'un
juge est apte. On va faire confiance à notre appareil judiciaire. On
pourra peut-être adresser les recommandations du député de
Lévis au ministre de la Justice pour qu'il puisse en discuter avec la
confrérie des juges à savoir s'ils souhaiteraient être
limités dans l'application des amendes. Mais je pense que lorsqu'un
tribunal procède à un procès il est le mieux placé
pour évaluer la gravité et l'effet punitif. Tout ce que nous
faisons, ce n'est pas nouveau, je l'ai indiqué tantôt, l'ancien
article 61 est au même effet depuis plusieurs années, de sorte que
je ne vois pas l'utilité de modifier à ce moment-ci
l'écart qu'on donne. C'est le tribunal qui décidera.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 214 est adopté? M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je vois que le député de Montmorency n'a
pas lu la jurisprudence à ce niveau-là depuis longtemps, parce
qu'il constatera que dans les poursuites sommaires...
M. Séguin: J'ai plaidé maintes fois la loi, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Même si vous l'avez plaidée... Vous l'avez
plaidée pour la plus forte amende ou la plus faible? Vous avez dû
plaider pour la plus faible.
M. Séguin: Je fais confiance au tribunal.
M. Garon: Oui, je fais confiance au tribunal.
M. Séguin: Si vous ne faites pas confiance aux
juges...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Garon: Ce n'est, pas cela. Le but des lois c'est d'être
précis et pas d'être imprécis. C'est facile de faire une
loi en disant: entre 200 $ et 10 000 $. N'importe quel zigoto est capable de
faire cela, sauf que les jugea préfèrent avoir des lois plus
précises, avec des amendes plus précises en fonction des types
d'infractions. Il y en a qui ne sont pas graves et d'autres qui sont plus
graves.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, je crois que la remarque du député de
Lévis ne s'appliquait pas, en ce qui a trait aux zigotos, aux membres de
la commission ici.
M. Bélisle: Ce n'est pas un terme antiparlementaire, M. le
Président, absolument pas.
Le Président (M. Lemieux): Non, non, M. le
député de Mille-Îles.
M. Bélisle: D'accord. C'est peut-être un terme
italien, "zigoto".
Le Président (M. Lemieux): J'écoute très
attentivement les remarques et les paroles du député de
Lévis.
M. Chagnon: Soyez tranquille, M. le Président, on
s'interrogeait sur l'opportunité de mettre 10 000 $ à tout le
monde.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non pas mettre 10 000 $ à tout le monde, mais il
y en a là-dedans qui sont des retors. Ce n'est pas nécessairement
grave puisqu'on se reprend avec l'intérêt, mais il y a d'autres
choses qui équivalent presque à des fraudes et là, les
pénalités devraient être plus fortes. Les types
d'infractions - il y a beaucoup d'articles auxquels on réfère
là-dedans - ne sont pas de même nature et les juges souhaitent
habituellement avoir une marge de manoeuvre moins grande et une meilleure
précision. Par exemple, j'ai eu à réviser les
pénalités sur les aliments. Vous pouviez faire manger de la
charogne à tout le monde et payer une amende de 100 $. On trouvait que
cela n'était pas correct et on a changé les lois. Aussi, en 1975,
il y a eu un scandale de la charogne avec ces lois-là. On remarque
aujourd'hui aussi que...
M. Séguin: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Montmorency.
M. Séguin: J'invoque l'article 211 sur la pertinence. Je
pense qu'on s'écarte considérablement...
M. Garon: Bien.
M. Desbiens: On donne des exemples.
M. Séguin: ...de l'article 61. On est rendu à
entendre parler de charogne, et je ne vois dans l'article 61 aucun passage qui
nous parle de charogne. J'aimerais que le député de Lévis
nous explique brièvement son point de vue et qu'il pose une question. Si
ce sont simplement des commentaires, je pense qu'on en a entendu beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, je crois que M. le député de Lévis a voulu
visualiser ses exemples; je pense que cela pouvait être d'une certaine
pertinence. Vous pouvez continuer, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je commence à comprendre que le
député de Montmorency ne comprend pas mes propos. Son
expérience n'est pas assez grande. Mais il verra avec le temps qu'au
point de vue de...
Le Président (M. Lemieux}: Là, M. le
député de Lévis, c'est vraiment antiréglementaire.
S'il vous plaît, M. le député de Lévis!
Une voix: C'est antiparlementaire.
M. Garon: Non, ce n'est pas antiparlementaire de dire que le
député de Montmorency manque d'expérience. C'est
évident.
M. Séguin: En avez-vous, vous?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency et M. le député de Lévis, s'il vous
plaît!
M. Garon: Ce n'est pas une question de pertinence. C'est une
question d'évidence.
M. Séguin: Est-ce que le député de
Lévis en a de l'expérience?
Le Président (M. Lemieux): M. le
député de Montmorency et M. le député de
Lévis, s'il vous plaît! Sur l'amendement à l'article
214.
M. Garon: Je veux mentionner que ces lois évoluent et que,
ce qui arrive souvent, c'est que les pénalités ne sont pas
rajustées. Le niveau des pénalités, s'il est trop faible
ou s'il est mal réparti, peut équivaloir à donner un droit
pour tel prix de faire telle chose. Quand les pénalités ne
correspondent pas aux infractions... Je donnais l'exemple de différentes
lois. Aujourd'hui, les lois concernant le braconnage sont changées et
les pénalités sont beaucoup plus sévères.
Autrefois, ce n'était pas grave, on pouvait braconner. De toute
façon, l'amende était tellement faible que cela n'avait pas
d'importance au point de vue du prix que cela coûtait et de la valeur de
la viande. L'animal récolté avait une valeur plus grande que la
pénalité payée. Encore, dans toutes sortes de
pénalités, il y a des pénalités qui sont mal
formulées. Je pense que d'avoir un article - comment appelle-t-on cela?
- un article ''autobus", si vous voulez, où on retrouve toutes les
pénalités dans le même article, de 200 $ à 10 000 $,
ce n'est pas...
Une voix: Omnibus.
M. Garon: Omnibus, pas autobus.
Des voix? Ah! Ah! Ah!
M. Garon: Un article omnibus où on retrouve des amendes de
200 $ à 10 000 $, je pense que c'est de la paresse législative.
En 1986, on devrait être capable de rédiger des articles où
les types de pénalités en regard des types d'infractions
devraient être beaucoup plus précis.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, avez-vous pris en considération les commentaires de M. le
député de Lévis?
M. Séguin: Oui, en faisant abstraction d'autres
commentaires que j'ai pu échanger avec le député de
Lévis, sur le fond, je pense que ce sont des commentaires qui
méritent effectivement attention, et on essaiera à l'avenir d'y
apporter une attention beaucoup plus grande.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 214 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
214 est adopté. Est-ce que l'article 214 tel qu'amendé est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 214 tel qu'amendé est
adopté. J'appelle l'article 215 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
Loi sur le paiement d'allocations à certains travailleurs
autonomes
M. Séguin: L'article 215 concerne la Loi sur le paiement
d'allocations à certains travailleurs autonomes. La modification
proposée a pour effet d'harmoniser cette définition avec les
modifications proposées dans le projet de loi à l'article 695 et
a effet è compter de l'année d'imposition 1986.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 215 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 215 est adopté.
J'appelle l'article 216 du projet de loi 2.
M. Séguin: L'article 216, M. le Président, est au
même effet. Il vise à harmoniser le texte avec les modifications
à l'article 695 de la Loi sur les impôts, que nous avons vues
antérieurement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 216 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 216 est adopté.
J'appelle l'article 217 du projet de loi 2. M. le député
de Montmorency.
Loi sur la Régie de l'assurance-maladie du Québec
M. Séguin: Oui. Il y aura un amendement.
M. Desbiens: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Le nouvel amendement n'a pas été
distribué?
Une voix: On ne l'a pas dans le recueil.
Le Président (M. Lemieux): Moi non plus, M. le
député de Dubuc.
M. Séguin: Je m'excuse.
Le Président (M. Lemieux): Je croyais avoir fait le
dernier tout à l'heure. Est-ce
que c'est un amendement, M. le député de Montmorency?
M. Séguin: Non. Il y avait eu un projet d'amendement, mais
il a été abandonné.
Le Président (M. Lemieux): Bon. J'appelle l'article 217 du
projet de loi 2.
M. Garon: ...cela laisse entendre que les rédacteurs ont
des hésitations.
M. Séguin: Une loi n'est jamais parfaite.
M. Garon: Ils font un texte, ils pensent à l'amender et
ils décident de ne pas l'amender.
M. Séguin: La loi n'est jamais parfaite.
M. Garon: C'est ce qu'on dit depuis le début. On a
essayé de faire comprendre depuis le début que la loi
était perfectible et on a eu souvent des remarques à savoir qu'il
fallait adopter cela tel quel, qu'il n'y avait rien à modifier dans ce
projet de loi.
M. Séguin: On n'a pas eu d'éléments
perfectionnant.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency et M. le député de Lévis.
M. Gratton: De toute façon, il n'y a pas seulement dans la
rédaction des lois qu'il y a des hésitations. On voit cela dans
les rédactions de programmes politiques aussi.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: C'est le député de Lévis qui y
faisait allusion lui-même hier.
M. Garon: Pas du tout.
M. Gratton: Non?
M. Garon: J'ai dit, au contraire...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez un commentaire?
M. Garon: Non, pas de commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Non, pas de commentaire. M. le
député de Lévis, alors, j'appelle...
M. Garon: Je ne parle jamais pour ne rien dire.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous me faites penser
à ce vieil adage, M. le député de Lévis, qui dit:
II ne suffit pas de parler, il faut parler justement. C'est exact. J'appelle
l'article 217 du projet de loi 2.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 218 du projet de loi 2. M. le député de
Montmorency.
Loi sur le remboursement d'impôts fonciers
M. Séguin: Oui. L'article 2 de cette loi est
modifié par le remplacement du paragraphe b. Cela a pour but d'ajouter,
à compter de l'année d'imposition 1986, une nouvelle
définition dans le but de simplifier la Loi sur le supplément au
revenu de travail. Non, je m'excuse, je fais erreur.
Le Président (M. Lemieux): Vous faites erreur. Nous sommes
à l'article 218, M. le député de Montmorency.
M. Séguin: Merci. La modification proposée au
paragraphe b découle de la modification proposée dans le projet
de loi à l'article 695 et ne vise qu'à harmoniser le texte du
paragraphe b pour tenir compte de la déduction maintenant prévue
au paragraphe d de l'article 695 et à l'article 695.1.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je sais que 218 et 219 sont des articles qui traitent
du même sujet, c'est-à-dire du crédit foncier mais, comme
c'est la première occasion que nous avons à l'article 218 de
parler du programme de remboursement d'une partie de l'impôt foncier qui
a été instauré en 1979 par le gouvernement et que
récemment il y a eu publication par le ministère du Revenu d'un
nouveau formulaire qu'on demande aux contribuables québécois
d'annexer à leur demande de remboursement foncier, j'en profiterais,
à ce moment-ci, pour peut-être faire la lumière, dans un
premier temps, sur ce qu'il en est exactement des nouvelles dispositions
concernant l'impôt foncier, le remboursement demandé par les
contribuables concernés, eu égard aux dispositions du budget
Duhaime, comparativement aux dispositions du budget du nouveau ministre des
Finances du 18 décembre dernier, puisque certains, en tout cas, ont la
prétention qu'il y a eu des modifications consécutives à
la publication du budget Duhaime.
Également, comme je l'évoquais tantôt - cela a
été traité par la presse - le budget du nouveau ministre
des Finances a apporté quelques modifications au programme de
remboursement d'impôts fonciers, en
particulier, sur deux aspects spécifiques: à savoir
réduire le plafond qui était autorisé préalablement
en décembre 1985, un plafond de 1000 $ de taxes payées aux
occupants d'un logement ayant des revenus modestes et, également, la
question du 2 % du revenu gagné qui se rabattait sur les 400 $
déductibles. Avant d'être plus précis dans les questions et
dans les commentaires, j'aimerais qu'on ait au moins un éclairage du
ministre du Revenu; ensuite j'aurais des questions spécifiques à
poser selon l'éclairage qu'il nous donnera sur cette question quitte,
après cela, à revenir plus particulièrement sur la
disposition de l'article 218 comme tel. (11 h 45)
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Si je comprends bien, on va discuter des articles
218, 219 et suivants, tout ce qui touche le remboursement foncier de
façon globale et on adoptera ensuite chaque article individuellement, au
besoin.
M. Gendron: C'est cela, qu'on procède comme
d'habitude...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...qu'on fasse peut-être l'éclairage sur
tout ce qui est touché par le sujet, par contre, en faisant l'adoption
article par article, comme on l'a fait.
M. Gratton: Pour commencer par le plus simple, en ce qui a trait
au discours sur le budget de l'actuel ministre des Finances du 18
décembre dernier, ce dernier discours sur le budget n'a apporté
absolument aucun changement par rapport aux intentions du ministre des Finances
du gouvernement, tel qu'édicté dans son discours sur le budget du
23 avril 1985. D'ailleurs, la seule mention dans le discours sur le budget de
l'actuel ministre des Finances sur cet aspect, ce n'est même pas une
mention spécifique à cet aspect mais, à la page 43 de
l'énoncé de politiques budgétaires du gouvernement du 18
décembre 1985, on retrouve, au bas de la page, sous le titre "Les
mesures annoncées précédemment, le discours sur le budget
du 23 avril 1985", au début du deuxième paragraphe, la phrase
suivante: "En ce qui a trait aux autres mesures de ce budget, elles
s'appliquent intégralement, sous réserve du présent
énoncé." Comme, dans le présent énoncé, il
n'y avait aucune mention spécifique, c'est la seule mention qu'on peut
attribuer au remboursement d'impôts fonciers.
Donc, il faut retourner au discours sur le budget de M. Duhaime du 23
avril dernier pour retrouver les intentions du ministre des Finances. On
retrouve cela aux pages A-10 et A-11 de son discours sur le budget.
Tantôt, à l'article 219, je présenterai un
amendement qui va faire en sorte de corriger la différence qu'il y a
entre le texte du projet de loi 2, tel que vous l'avez devant vous, et les
intentions du ministre des Finances.
Une voix: M. Duhaime.
M. Gratton: M. Duhaime, oui.
Une voix: Le ministre des Finances.
M. Gratton: Essentiellement, on se rappellera que, dans le
discours sur le budget de M. Duhaime, en augmentant les exemptions
personnelles, une partie de ces exemptions couvrait une partie du remboursement
d'impôts fonciers. De façon que le gouvernement ne paie pas deux
fois la note, il avait prévu, aux pages A-10 et A-11, une nouvelle
façon de calculer ou de rembourser l'impôt foncier. Cette mesure
s'appliquait à compter de l'exercice financier 1985. En d'autres mots,
elle devait s'appliquer au moment du rapport d'impôt des contribuables,
celui qu'ils préparent actuellement, pour l'année d'imposition
1985.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un autre commentaire, M. le Président, avant
de poser une question précise. Je pense que c'est important de rappeler
qu'effectivement c'est le budget de l'ancien ministre des Finances, notre
ex-collègue M. Yves Duhaime, qui avait présenté des
modifications au régime de remboursement d'impôts fonciers, compte
tenu que, effectivement, il y avait, dans la façon de rembourser dans le
passé, dans ce qu'on appelait jusqu'à nouvel ordre l'actuel
remboursement d'impôts fonciers, une réalité de
compensation double pour certains ménages québécois, parce
qu'il y avait une partie des taxes foncières qui était incluse
dans les exemptions personnelles. À partir du moment où il y
avait rehaussement des exemptions personnelles, je pense que si on voulait que
la mesure, globalement, ait à peu près la même masse
budgétaire en termes d'argent affecté, s'il n'y avait pas eu une
mesure correctrice, automatiquement, cela se serait traduit par une
augmentation pour le contribuable. J'en suis, et j'aurais été
très heureux d'avoir eu la capacité de le donner. Mais compte
tenu que nous faisions, je pense, une lecture exacte de la situation des
finances publiques en disant qu'elles étaient serrées et que,
contrairement à ce qu'on a entendu, il n'y avait pas de marge de
manoeuvre, on ne pouvait pas avoir des largesses comme certains en ont eu,
quitte à, quelques semaines après, aller piger de la
main gauche ce que la main droite avait soi-disant offert en
réduction de taxe d'essence, de carburant et autres...
M. Gratton: Une parenthèse, cela?
M. Gendron: Oui, ce n'est qu'une parenthèse.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, s'il vous plaît!
M. Gendron: L'occasion était belle. Oui, je suis
parfaitement conforme au règlement, M. le Président.
M. Gratton: J'ouvrirai peut-être une parenthèse
tantôt, moi aussi.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu!
M. Gendron: Probablement.
Le Président (M. Lemieux): M. te député
d'Abitibi-Ouest! Voulez-vous continuer, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas d'autres commentaires pour le moment
mais, avant de revenir à l'article 218, j'aurais deux questions
précises. La première: À partir du moment où
c'était une disposition connue du nouveau gouvernement, cela
m'étonne que le nouveau gouvernement ait retardé - en tout cas,
en ce qui me concerne, parce que je n'ai pas eu d'information additionnelle -
un peu indûment à faire connaître aux contribuables le
nouveau formulaire qui a été acheminé dernièrement.
Puisque l'écart de perception entre des contribuables qui auraient
rempli leur demande de remboursement foncier sur la base de l'ancien formulaire
et d'autres qui l'auraient fait sur la base du nouveau n'est pas terrible, il
me semble qu'il aurait été facile de choisir de laisser, pour
cette année, le même formulaire - je finis ma question - et de
refaire l'équilibre financier en tenant compte de cela.
Voici ma question précise: Quand le ministre du Revenu a-t-il
donné l'ordre d'imprimer le nouveau formulaire et quel est le montant
exact de perception d'impôt additionnel qui a été
évalué par le ministère du Revenu entre la perception sur
la base de l'ancienne formule et la perception sur la base du nouveau
formulaire, compte tenu de la double imposition, comme on l'a expliqué
tantôt? Il y en a une certaine partie, qui se retrouvait dans les
exemptions personnelles, qui ne sera plus compensée; quelle sorte de
montant cela peut-il représenter?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Quant au montant, le député comprendra
que ce n'est pas au ministère du Revenu qu'on peut fournir ces
réponses. Par exemple, si on me demandait quels montants ont
été versés en plus au titre de l'aide sociale à ses
bénéficiaires qui, d'autre part, seront privés d'une
partie du remboursement d'impôts fonciers, je n'ai aucune façon de
lui fournir la réponse. Même le ministre des Finances, au moment
de son discours sur le budget, ne l'estimait pas. Le député
d'Abitibi-Ouest confirmait tantôt qu'on pense que cela
s'équilibrerait, que la hausse des barèmes d'aide sociale, qui a
commencé d'être versée à compter du 1er janvier
1986, devrait normalement équilibrer la rentrée - ou ce n'est
même pas une rentrée - le non-remboursement de la partie de
l'impôt foncier pour l'année d'imposition 1985. Donc, en termes de
chiffres, c'est au ministère des Finances qu'on pourrait fournir cela au
député. Moi, je ne les ai pas.
Quant à la date ou au moment où le ministère du
Revenu s'est rendu compte que le formulaire, l'annexe B, ne reflétait
pas les intentions du ministre Duhaime du 23 avril, c'est en même temps
que l'on a constaté que le projet de loi 2 ne traduisait pas non plus
l'intention du ministre. Cela a été découvert au milieu de
décembre; très précisément le 17 décembre,
il y a eu échange de correspondance entre le ministère des
Finances et le ministère du Revenu pour souligner que la traduction
législative, dans le projet de loi 2, n'équivalait pas aux
intentions ou au libellé du discours sur le budget du 23 avril. C'est le
13 janvier 1986 que la nouvelle annexe B a commencé à être
expédiée.
Dans un premier temps, le texte français a été
expédié par un envoi sans adresse à tous les foyers, avec
une note qui indiquait que le texte anglais parviendrait aux contribuables
anglophones par la poste subséquemment. Le tout a été
complété, dans le cas du texte français, le 27 janvier,
selon ce qu'on m'indique; dans le cas du texte anglais, dans la première
semaine de février. Au moment où on se parle, tous les
contribuables, anglophones ou francophones, ont déjà reçu
la nouvelle annexe.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Puisque c'était clairement connu par le
nouveau ministre des Finances et le nouveau gouvernement, le gouvernement
actuel, que le formulaire d'impôt prévu l'an dernier pour la
demande de remboursement d'impôts fonciers...
M. Gratton: Cela a été clairement connu seulement
le 17 décembre.
M. Gendron: Cela a été connu le 17
décembre puisque le 18 décembre - même s'il s'agit
d'une mince référence, je le reconnais - à la page 43 du
discours, le gouvernement actuel reconnaissait que toutes les autres mesures
budgétaires prévues au budget de l'ancien ministre des Finances
s'appliquaient intégralement. Donc, la question que je pose, c'est: Lors
de la petite session, en décembre, qu'est-ce qui empêchait le
ministre du Revenu de donner ordre que le nouveau formulaire soit
déjà en préparation ou sur impression?
M. Gratton: C'est ce qui a été fait à
compter du 17 décembre. Le nouveau formulaire a été
préparé et finalement a été expédié
le 13 janvier. C'est ce que je viens de dire au député.
M. Gendron: Je m'excuse, j'avais compris le 13 janvier. La
première question que je posais était à savoir à
quel moment la décision avait été prise. J'ai compris que
le 13 janvier 1986 vous aviez pris la décision d'imprimer un nouveau
formulaire, mais ce n'est pas ce que vous m'avez dit?
M. Gratton: Ce que je pense avoir dit c'est que l'approbation
interne du texte de la nouvelle formule a été faite le 13
janvier. Donc, à compter du 17 décembre on a pris la
décision, on a produit un projet de formulaire et le tout a
été approuvé le 13 janvier, distribué ensuite,
quant au texte français, et l'expédition terminée le 27
janvier 1986. Si le député me dit que le ministère savait
déjà, je ne peux pas répondre pour avant le 12
décembre. Avant le 12 décembre le projet de loi 2 apparaissait
tel qu'il est là, erroné en fait. 11 a dû être
corrigé à partir du moment où, le 17 décembre, on
s'est rendu compte qu'il était erroné.
L'intention de l'ex-ministre des Finances, M. Duhaime, a
été mal interprétée jusqu'au 17 décembre
dernier. J'avouerai que cette intention a été mai
interprétée non pas nécessairement au ministère du
Revenu, en tout cas pas seulement au ministère du Revenu, mais au
ministère des Finances également.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sur les dispositions de l'article 18
spécifiquement...
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez parler de l'article
218 et non pas de l'article 18.
M. Gendron: Oui.
M. Desbiens: C'est là qu'il y a un amendement?
M. Gendron: Non, l'amendement que vous avez indiqué
viendra à l'article 219.
Le Président (M. Lemieux}: L'amendement concerne l'article
219.
M. Gratton: Je n'aurais pas d'objection à le
déposer tout de suite si cela peut éclairer...
M. Gendron: J'aimerais qu'on puisse prendre connaissance de
l'amendement tout de suite pour refaire une réflexion analytique plus
globale.
M. Gratton: De façon à ce que cela soit le plus
clair possible j'en fais distribuer des copies, M. le Président. La
motion d'amendement que nous déposons au projet de loi 2 et qui vise
à modifier l'article 219 est faite en raison d'une divergence - je l'ai
expliqué tantôt mais je le répète - qui fait que le
libellé du projet de loi ne correspond pas, dans sa formulation
actuelle, à ce qui a été annoncé par le ministre
des Finances du gouvernement précédent dans son discours sur le
budget du 23 avril 1985.
En effet, le projet de loi 2 s'écarte du discours sur le budget
puisque ce discours, d'une part, précisait - on peut retrouver ces
précisions à des parties exactes; je reprends les termes du
discours sur le budget à l'annexe, à la page A-10 - que la partie
des taxes foncières considérées comme faisant partie des
besoins essentiels était comprise dans les exemptions personnelles et,
d'autre part, annonçait que le remboursement d'impôts fonciers
allait être réaménagé afin d'éviter à
l'État de compenser doublement la partie des taxes foncières
incluse dans les exemptions personnelles.
Le discours sur le budget du 23 avril 1985 précisait
également - c'est là qu'est toute la substantifique moelle du
problème -que cette nouvelle mesure entrerait en vigueur pour
l'année 1985 et affecterait les montants remboursés aux
contribuables à la suite du traitement des déclarations de
revenus au printemps 1986. La référence à cela, c'est le
dernier paragraphe, les trois dernières lignes de la page A-10,
où on lit textuellement ceci: "Ce nouveau crédit de taxes
foncières entrera en vigueur pour l'année d'imposition 1985 et
sera versé au contribuable suite au traitement de sa déclaration
de revenus au printemps 1986." C'est clair, il n'y a pas d'équivoque
là-dessus.
Donc, cette divergence n'ayant été découverte que
tardivement, le 17 décembre, le ministère du Revenu s'est
aussitôt empressé de rétablir les faits en faisant
procéder à la distribution, dans tous les foyers du
Québec, d'une nouvelle annexe B à la déclaration
d'impôt intitulée "Demande de remboursement d'impôts
fonciers" et en
procédant à la rédaction d'un amendement que nous
déposons à l'instant même de manière que le projet
de loi reflète le texte du discours sur le budget du 23 avril 1985. (12
heures)
À l'article 218 il n'y a pas d'amendement, mais à
l'article 219 on verra la série d'amendements - vous en avez reçu
des copies - qui viendra clarifier la situation.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Concernant l'impression des formules, il y a eu des
changements. Par exemple, dans le discours sur le budget du 23 avril 1985, il y
a plusieurs changements dans la Loi sur les impôts, notamment quant
à ses dispositions. La mesure s'applique à partir du discours sur
le budget. Normalement, dans le cours normal des affaires du ministère
pour un budget, pour une année, 1986, 1985 ou 1984, on imprime des
formules parce qu'il y en a un certain nombre qui devraient être rendues
chez les entreprises, à différents endroits, pour le début
de l'année. À quelle période sont-elles produites et
imprimées?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Normalement, dans un discours sur le budget, quand on
apporte des changements à la Loi sur les impôts qui impliquent la
production de nouveaux formulaires, c'est généralement pour
l'année d'imposition qui s'en vient et très rarement pour
l'année écoulée. Dans le cas qui nous préoccupe, le
formulaire existait déjà depuis 1978-1979 quand le régime
de remboursement de l'impôt foncier a été institué.
C'est donc le même formulaire qui devait servir. En cours de route, il y
a la préparation du projet de loi 2 ou d'un projet de loi qui donne
suite aux dispositions d'un discours sur le budget et, encore là, dans
la rédaction du texte original du projet de loi 2, on ne voyait pas, on
n'avait pas décelé la nécessité d'amender les
formulaires. Est-ce que cela répond à la question du
député?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pour l'ensemble des formules, quand va-t-on à
l'impression normalement, par exemple, pour le début d'une année
financière?
M. Gratton: Au début de novembre, suffisamment à
temps pour que, dès le début de l'année du calendrier,
cela puisse être expédié.
M. Garon: Au début de novembre, le formulaire est sous
impression.
M. Gratton: Les expéditions peuvent commencer, par
exemple, au début...
M. Garon: Pour 1985, les formulaires d'impôt ont-ils
été à l'impression au début de novembre comme
d'habitude?
M. Gratton: Oui. Personnellement, j'ai reçu la mienne en
décembre avec l'annexe B.
M. Garon: Si les formulaires d'impôt et les formules aux
entreprises ont été imprimées au mois de novembre, cela
veut-il dire que, pour changer la déductibilité d'impôt au
début de l'année 1986, il a fallu jeter aux poubelles les
formules imprimées et en imprimer d'autres?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Dans le cas du guide aux employeurs, on a tout
arrêté. À quel moment?
Une voix: Au début de décembre. M. Gratton: Au
début de décembre.
M. Garon: Au début de décembre, qu'est-ce que cela
veut dire? Le 3 décembre, je pense?
M. Gratton: Les premiers jours de décembre.
Évidemment, on m'informe qu'au ministère du Revenu - je ne peux
pas en témoigner, parce que je n'étais pas là -compte tenu
du changement de gouvernement et du discours électoral du nouveau
gouvernement, on avait retardé la publication d'une table d'impôt
afin de permettre de prendre connaissance des intentions du gouvernement si ses
intentions devaient se traduire par un discours sur le budget ou par une
déclaration budgétaire, ce qui a été le cas le 18
décembre, finalement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On dit bien que les formules étaient à
l'impression au mois de novembre. Donc, il y en avait...
M. Gratton: Les formulaires d'impôt, oui.
M. Garon: Les formules pour les déductions à la
source, par exemple.
M. Gratton: Dans le cas des déductions d'impôt, cela
a été retardé jusqu'au milieu
de décembre et cela a été expédié
dès le milieu de décembre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: L'administration a-t-elle fait cela d'elle-même
ou y a-t-ii eu une directive ou une demande venue de quelque part?
M. Gratton: Une directive du gouvernement.
M. Garon: Lequel?
M. Gratton: Le nouveau gouvernement.
M. Garon: II est venu à quel moment? Les élections
ont eu lieu le 2 décembre et le changement de pouvoir le 13
décembre.
M. Gratton: Après le 2 décembre, mais avant le 12
décembre, ce qui explique mon ignorance de ce qui s'est
passé.
M. Garon: Ce serait peut-être vers le 3
décembre.
M. Gratton: Entre le 2 et le 12, alors, il y a dix jours.
M. Garon: Oui, mais les gens le savent de façon plus
précise. Il faut que ce soit rendu aux compagnies pour le 1er janvier
pour faire leurs déductions à la source.
M. Gratton: Oui. Vers le 3 décembre.
M. Garon: Donc, cela veut dire, au fond, que dès le 3
décembre le ministère des Finances a commencé à
prendre les directives du nouveau gouvernement en formation,
c'est-à-dire qu'il n'était pas encore formé, même si
l'ancien gouvernement était encore là.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Je sais qu'il y a eu des consultations entre l'ancien
gouvernement et le nouveau. D'ailleurs, on a vu qu'il y a des nominations qui
ont été confirmées par le nouveau gouvernement. Là,
je regrette de ne pas être en mesure de répondre à vos
questions. Je ne savais même pas où je me retrouverais le 3
décembre.
M. Garon: Je sais cela aussi.
M. Gratton: Donc, je ne peux pas décrire ce qui s'est
passé.
M. Garon: Je ne dis pas que c'est anormal.
M. Gratton: Vous ne diriez jamais cela.
M. Garon: Mais, je pense que c'est important que les gens sachent
ce qui se passe quand il y a changement de gouvernement. Le 2 décembre,
il y a eu des élections. Alors, le gouvernement qui n'est pas encore
formé et qui est en formation, dans la période d'intervalle de la
transmission des pouvoirs, commence déjà à donner des
directives alors que le gouvernement qui va laisser sa place est encore
là. C'est parce que quand on parle de budget...
M. Gratton: Est-ce que le député de Lévis me
permettrait de préciser qu'évidemment tout cela se fait au niveau
de l'appareil administratif? Bien sûr que, quand un gouvernement change,
ce n'est pas tout le gouvernement qui s'arrête en attendant la
transmission des pouvoirs. Tout cela se fait au niveau du secrétaire
général du Conseil exécutif qui, lui, est toujours en
place et qui, d'ailleurs, était encore en place après
i'assermentation du nouveau gouvernement. Au niveau des sous-ministres, il y a
discussion et c'est coordonné par le secrétaire
général du Conseil exécutif qui, en l'occurrence,
était M. Louis Bernard. C'est ainsi que des décisions peuvent se
prendre pour tâcher d'harmoniser, de faciliter le plus possible la bonne
marche des choses courantes dans cette période de transition.
Le Président (M. Lemieux}: M. le député de
Lévis.
M. Garon: Au fond, ce que je veux dire, c'est que les
fonctionnaires, d'eux-mêmes, n'arrêteront pas d'imprimer' des
formules pour faire en sorte que tout soit bloqué au début de
janvier. 11 a fallu que la demande leur vienne de quelque part. Entre autres,
des dirigeants du Parti libéral qui se préparent à assumer
le gouvernement peuvent dires Nous autres, on a l'intention de faire un budget
et cela va nécessiter de nouvelles formules. Il a fallu que, dès
le 3 au matin, il y ait des gens qui fassent des appels
téléphoniques.
M. Gratton: On peut faire toutes sortes de projections sur ce qui
a pu se passer. Moi, à mon domicile à Hull, ce que je sais, c'est
que...
M. Garon: Ce n'est pas vous.
M. Gratton: Non, mais je comprends. J'ai compris qu'en cours de
campagne, et de façon très catégorique, l'actuel premier
ministre avait déclaré qu'il y aurait session de
l'Assemblée nationale dans le but de présenter un budget qui
donnerait suite à trois engagements très précis. Bon. Je
pense
qu'il aurait fallu être sourd, aveugle, ou les deux, pour ne pas
comprendre, surtout au ministère des Finances.
M. Garon: C'était quoi, les engagements précis?
M. Gratton: Vous le savez et on pourra y revenir
tantôt.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu,
relativement à l'article, s'il vous plaît!
M. Garon: Cela n'affecte pas nécessairement cela.
C'était quoi, les trois engagements?
M. Gratton: Non, cela n'affecte pas cela. Oui, il y avait,
effectivement, le fait de devancer d'un an l'exemption de 1 % à compter
du 1er janvier 1986 plutôt que 1987. Cela affectait les tables
d'impôt. C'est ce qui a fait que de façon automatique,
j'imagine... Ce n'est sûrement pas l'imprimeur comme tel, mais au niveau
des sous-ministres, au niveau du secrétaire général du
Conseil exécutif qu'on a tout de suite compris qu'il ne fallait pas
expédier les tables d'impôt telles qu'elles existaient.
D'ailleurs, le sous-ministre du Revenu m'indique que c'est lui qui a pris la
décision en consultation avec son collègue des Finances,
j'imagine, et le secrétaire général, M. Bernard.
M. Garon: II y a eu une demande...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...qui est parvenue du Parti libéral.
M. Gratton: Non. Il n'y a pas eu de demande du Parti
libéral. Le directeur général du Parti libéral a
d'autres choses à faire. D'abord, moi, je ne peux pas parler pour les
autres que moi, mais ce que je pense pouvoir affirmer, c'est que le
sous-ministre du Revenu n'avait besoin de recevoir un appel
téléphonique de personne du Parti libéral pour assumer ses
responsabilités qui étaient de faire en sorte de ne pas laisser
dilapider les deniers publics en envoyant des formulaires ou des tables
d'impôt dont il savait d'avance qu'elles se révéleraient
inutilisables avec l'élection d'un nouveau gouvernement. Je pense qu'il
ne faut pas essayer de trouver des complots.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, relativement à l'article 218.
M. Garon: Le ministère du Revenu ne pouvait - cela n'a pas
été un engagement électoral - faire en sorte que les
déductions à la source du 1er janvier soient retardées au
1er avril. Il n'a pas pu retarder cela sans une demande expresse. Jamais cela
n'a été un engagement libéral; au contraire, ça
été plutôt camouflé.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Ce qui a été décidé par
le ministère... Un instant! M. le Président, je constate qu'on
s'éloigne pas mal de l'objet de notre discussion mais, si ce sont des
informations que l'Opposition veut obtenir, je vais lui en fournir. Ce que le
sous-ministre du Revenu a fait, le 3 décembre ou autour du 3
décembre, cela a été de retarder l'envoi des tables
d'impôt sachant qu'il y aurait des changements à effectuer, point
à la ligne. Il n'a pas présumé quels seraient les
changements. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il y aurait des changements et,
donc, il a attendu les instructions du gouvernement pour faire imprimer de
nouvelles tables d'impôt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: II y a eu une demande formelle faite par le Parti
libéral.
M. Gratton: II n'y en a pas eu de demande formelle de faite au
moment où la décision a été prise de retarder
l'émission des tables d'impôt.
M. Garon: Elle n'a peut-être pas été faite au
sous-ministre du Revenu, mais elle a peut-être bien été
faite ailleurs.
M. Gratton: Oui, il y a peut-être bien... Avec
peut-être bien, on va loin.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non, vous pourriez tout simplement... À qui cela
pourrait être demandé? Évidemment, je ne sais pas s'il est
encore en Floride, mais c'est au ministre des Finances.
M. Gratton: Vous le lui demanderez à l'Assemblée
nationale.
M. Garon: Est-ce qu'il n'y a pas eu une demande de retarder
l'impression des formulaires au point de vue de l'impôt?
M. Gratton: Je l'affirme, non, sur la foi du témoignage du
sous-ministre du Revenu qui dit qu'il n'en a pas eu besoin. Il a pris sur
lui-même de retarder l'envoi des tables d'impôt.
M. Garon: Non, non, la demande a été faite par
quelqu'un, il ne l'a pas pris sur lui-même.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis...
M. Gratton: M. le Président, le député de
Lévis ne peut pas faire cette affirmation sans l'appuyer de quelque
façon,,
M. Garon: Ce sont des gens de votre parti eux-mêmes qui
m'ont dit qu'ils avaient fait des appels.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis...
M. Gratton: Si vous saviez ce que des gens de votre parti me
disent au sujet de... C'est le genre de chose que je garde pour moi et je pense
que je vous rends service quand je fais cela.
M. le député, la pertinence. Quant à moi, on est
à l'article 218.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à la
pertinence, M. le ministre du Revenu, j'aimerais rappeler aux deux groupes
parlementaires qu'on a convenu tout à l'heure de discuter globalement
des articles 218 à 222 relativement au remboursement d'impôts
fonciers.
M. Garon: On posera des questions au ministre des Finances.
M. Gratton: Oui, je pense que c'est une excellente
idée.
Une voixs Cela fait trois semaines qu'on le dit.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, M. le ministre du Revenu, s'il vous plaît! M. le
député de Lévis, è vous la parole.
M. Garon: II y a eu un tas d'affirmations. On vient d'avoir, par
exemple, les synthèses d'opérations financières au 31
décembre 1985 qui contredisent tout ce que votre chef dit depuis un
mois.
M. Gratton: Écoutez, M. le Président, je pense que
notre chef se ferait un plaisir de répondre aux questions du
député de Lévis, mais il n'est pas ici
présentement...
M. Garon: Oui, mais il faudrait qu'il soit ici de temps en
temps.
M. Gratton: ...et je ne l'attends pas avant le 11 mars.
Une voix: Avant six mois.
M. Garon: C'est pour cela que, quand on parle des affirmations,
il y a beaucoup de choses dites, sauf que ce n'est pas vrai que les
ministères fonctionnent sur des pilotes automatiques, sur des
engagements électoraux qu'ils ne connaissent pas.
M. Gratton: Ce n'est pas ce que j'ai dit non plus, M. le
Président, et le député de Lévis le sait fort
bien.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis et M. le ministre du Revenu, est-ce que l'article 218 est
adopté? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sur l'article 218, je voudrais terminer avec deux
commentaires en ce qui me concerne, toujours parce que cela a été
traité d'une façon publique et peut-être pas toujours avec
l'exactitude requise ou la rigueur requise pour la compréhension. Je
pense que les explications du ministre du Revenu étaient passablement
satisfaisantes sur le fait qu'il s'agissait bel et bien de mesures comprises
dans le budget de M. Duhaime. Cependant, je voudrais corriger deux choses,
c'est qu'on a titré qu'il s'agissait de coupures ou remboursements
d'impôt et que les libéraux n'étaient pas responsables,
à la suite des propos du député de Montmorency - le
fiscaliste, comme on le cite - et qu'ils n'avaient pas le choix d'appliquer ces
mesures.
J'aurais juste un commentaire général.
Le Président (M. Lemieux): Un commentaire
général, M. le député d'Abitibi-Ouest,
là-dessus.
M. Gendron: Là-dessus, oui, j'ai le droit dans mon temps
de parole. Je touche l'article 218.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je suis d'accord. (12 h
15)
M. Gendron: Je voudrais, quand même, mentionner que c'est
complètement faux et on a eu l'occasion de le prouver à plusieurs
reprises. Ce n'est pas parce qu'une mesure était comprise dans un
budget, ou si c'était connu, comme ça vient d'être
indiqué, dans l'énoncé complémentaire... Si le
ministre des Finances actuel avait voulu ne pas se prévaloir de cette
disposition, il avait le libre choix, a fortiori compte tenu que l'ancien
formulaire ne tenait pas compte des nouvelles dispositions. Cela prenait un
nouveau formulaire de crédit d'impôt pour appliquer les mesures
prévues au budget Duhaime. S'ils en avaient fait le choix, comme
c'était leur liberté, ils auraient pu le faire.
Deuxièmement - je le répète - il ne s'agissait pas
de réduire, quant à nous, la
portée du programme de remboursement d'impôt, mais il
s'agissait de la réaménager pour une raison très simple et
nous l'avons expliquée tantôt: à partir du moment où
il y avait une hausse du plancher des exemptions personnelles, pour
éviter ce qu'on appelle de compenser doublement non pas toute la partie
des taxes foncières incluses dans les exemptions personnelles de base,
la décision de l'ancien gouvernement était...
Une voix: Bien plus que ça. M. Gendron: Mais je
sais!
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je réponds uniquement sur cette partie. J'ai
dit tantôt que je ferais deux commentaires généraux. L'un,
ce n'était pas une question de réduire le crédit
d'impôt foncier, mais de le réaménager compte tenu de la
hausse du plancher des exemptions personnelles. Le député de
"Lévis" a toujours dit dans son commentaire que ce n'était pas sa
faute et que les coupures dans ce programme devaient s'appliquer...
M. Séguin: De Montmorency.
M. Gendron: De Montmorency, pardon! Premièrement, je dis:
Le député de Montmorency aurait pu prendre ses
responsabilités et dire: Écoutez, nous avons fait le choix de
continuer à appliquer ce qui était prévu au budget
Duhaime, mais c'est un choix renouvelé et répété
puisque, comme vous l'avez mentionné vous-même...
M. Gratton: Bien oui!
M. Gendron: ...M. le ministre du Revenu, oui, dans le discours
sur le budget du ministre des Finances actuel, à la page 43 ou à
la page 44 - vous l'avez cité tantôt - on a dit: Quant aux autres
mesures qu'on n'a pas nommément mentionnées, elles s'appliqueront
intégralement telles que prévues. Si ce n'est pas là un
choix budgétaire, je me demande ce que c'est* C'est un choix
exprimé, c'est un choix mentionné nommément et
expressément. En conséquence, je crois qu'il fallait profiter de
cette occasion, à l'article 218, pour rétablir les faits et dire
qu'en ce qui nous concerne, c'est un réaménagement de
l'impôt foncier, parce qu'il était compensé
différemment dans la hausse des exemptions personnelles.
Un deuxième commentaire: Si le gouvernement actuel avait voulu ne
pas donner suite à cette disposition prévue au budget Duhaime, il
avait toute la liberté de le faire et il a décidé de ne
pas exercer son choix.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: M. le Président, je répéterai
que je donne tout à fait raison au député d'Abitibi-Ouest.
On a fait les choix qu'on a faits et on aurait pu abolir toutes les taxes
décrétées par l'ancien gouvernement, mais au risque de
quelque peu déséquilibrer les finances publiques. On a choisi de
donner suite à trois engagements très précis dans un
premier discours sur le budget le 18 décembre, quitte à revenir
au cours des prochains mois. Sait-on jamais, vous serez peut-être
renversés des prouesses de l'actuel ministre des Finances dans son
prochain budget.
M. Gendron: Probablement!
M. Gratton: En attendant, il fallait...
M. Garon: Il va être le ministre le plus bronzé au
Québec!
M. Gratton: ...vivre avec ce dont on héritait.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît! M. le député de Montmorency,
j'aimerais vous faire remarquer qu'en commission parlementaire il n'y a pas de
droit de réplique et je vous ai entendu dire: Je vais répliquer
à ça. Le ministre a une intervention de cinq minutes
d'après l'article 246. Vous avez un droit de parole en vertu de
l'article 244 que vous pouvez utiliser dans le cadre de l'étude de
l'article 218. Après ce sera à vous, M. le député
de Lévis.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, est-ce qu'on peut continuer
à étudier le projet de loi article par article? Vraiment, on a
fait beaucoup de progrès depuis quelques jours. J'ai même
apprécié les interventions de l'Opposition, hier soir et ce
matin. Mais là, on est revenu encore sur les grands débats. Nous
avons des droits aussi. On devrait vraiment continuer l'étude article
par article. Nous devrions même tenter d'aller jusqu'à 13 heures
et de finir le projet de loi. Tout le monde serait bien content.
Le Président (M. Lemieux): Sur la question de
règlement, M. le député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, le député de
Sainte-Anne enfreint le règlement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je vais vous demander quel article du règlement.
M. Garon: L'article qui dit qu'on a le droit de parler 20 minutes
chacun.
Le Président (M. Lemieux): C'est l'article 244, M. le
député de Lévis.
M. Garon: On peut utiliser nos droits de parole; si le
député est fatigué, qu'il se fasse remplacer.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Lévis'.
M. Garon: Nous avons le droit d'appliquer le
règlement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je pense que chacun des membres des groupes parlementaires a
largement contribué à l'étude de ce projet de loi.
M. Garon: Ils n'ont pas dit un mot.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît! Vous avez exercé votre droit de
parole. Une entente globale a permis de discuter entièrement, en ce qui
concerne le remboursement d'impôts fonciers, des articles 218 à
222. Je fais un rappel à l'ordre. Je permets au député de
Montmorency de prendre la parole maintenant sur l'article 218.
M. Garon: Il a parlé, vous alternez.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Lévis, c'est la règle de l'alternance,
vous avez raison. M. le député de Montmorency, vous avez
cédé la parole d'une façon implicite au
député de Sainte-Anne. Je permets au député de
Lévis de reprendre son droit de parole. Allez-y, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Merci, M. le Président. M. Polak: Pas trop
longtemps.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, s'il vous plattl
M. Garon; Le ministre du Revenu parle souvent de la substantifique
moelle des articles. Ce que j'aimerais connaître, c'est la substantifique
moelle de la pensée des députés ministériels qui ne
parlent jamais. Depuis sept jours, ils n'ont pas parlé.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
M. Garon: J'aimerais poser une question au ministre du Revenu -
puisqu'on a parlé des formules - sur l'article 218 où il y a des
formules. Est-ce qu'il y a eu, à l'occasion du changement de
gouvernement, des formules qui sont devenues désuètes, qui ont
été jetées à la poubelle après impression?
Tout simplement, il y en a eu ou il n'y en a pas eu? S'il n'y en a pa3 eu,
est-ce parce qu'il y a eu une consultation des hauts fonctionnaires de
l'État avec les futurs dirigeants du gouvernement actuel pour
connaître leur pensée pour que, dès le lendemain de
l'élection - au niveau du secrétaire général ou
à d'autres niveaux qui ont passé des instructions - il n'y ait
pas d'impression de documents qui deviendraient inutiles?
Je pense que c'est impartant de le savoir parce que, quand on dit que le
gouvernement est en fonction jusqu'au 13 décembre, c'est
théorique. Il l'est, mais en même temps, dans certaines
matières, les gens qui ont été élus commencent
à donner des directives dès le lendemain de l'élection,
peut-être le soir même ou le lendemain de l'élection,
aussitôt que c'est confirmé. Concernant les formules, je
demanderais au ministre du Revenu de nous éclairer là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency. M. le ministre du Revenu»
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: M. le Président, je suis sûr que le
député parle des formulaires d'impôt.
M. Garon: Tous les formulaires concernant les lois sur les
impôts du ministère du Revenu.
M. Gratton: J'aurais été tenté de lui
répondre qu'il y a certaines formules qui sont abandonnées par
divers partis à l'occasion. Je n'entre pas là-dedans.
Il n'y a pas eu de formulaires qui ont été
abandonnés, sauf pour l'ancienne annexe B qui avait été
insérée avec les rapports d'impôt et qui ne servira pas.
Cela s'applique seulement à ceux qui sont admissibles à un
remboursement d'impôts fonciers. Il n'y a pas eu d'autres formulaires qui
ont dû être corrigés, abandonnés ou
inutilisés.
M. Garon: Malgré le discours sur le budget du 18
décembre.
M. Gratton: Malgré le discours sur le budget du 18
décembre.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 218 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 218 est
adopté. J'appelle l'article 219 du projet de loi 2.
M. Desbiens: II y a une série d'amendements.
M. Gratton: M. le Président, j'ai déjà
expliqué le sens de l'amendement que j'ai fait distribuer. Je ne sais si
l'Opposition veut procéder paragraphe par paragraphe ou si elle est
satisfaite que...
M. Desbiens: Peut-être, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Gratton: Si on reprend...
M. Gendron: J'ai eu l'occasion, M. le Président, d'en
prendre connaissance. Je parle au nom de mes collègues, je ne sais pas
s'ils l'ont regardé. Je pense que, effectivement, les amendements
déposés à l'article 219, indépendamment de la
présentation 7.1, 7.2, sont plus clairs et conformes à ce qu'on
pouvait lire au budget de M. Duhaime. Dans ce sens, je n'ai pas de commentaires
additionnels à formuler.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les amendements sont
adoptés? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: J'ajouterais peut-être qu'on a eu l'assurance,
et je prends la parole du ministre là-dessus, que cela indique
exactement, justement, ce que vient de mentionner mon collègue et que,
d'aucune façon, cela ne constitue une diminution pour le citoyen, le
contribuable.
M. Gratton: Cela constitue une diminution de son remboursement
d'impôts fonciers, oui, mais dans la mesure où il n'a pas
été compensé, soit par la hausse du niveau des
barèmes d'aide sociale, etc. Quant à la précision, chaque
paragraphe fait référence au tableau qu'on retrouve à la
page A-10 du discours sur le budget. C'est l'objet intégral des articles
7.1, 7.2, par exemple.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 219 est adopté? Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
219 est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 219, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 220 du projet de loi
2. M. le ministre du Revenu. M. le député de Montmorency,
relativement à l'article 220 du projet de loi 2.
M. Séguin: On est toujours dans l'impôt foncier. La
modification fait en sorte que, dorénavant, le revenu total d'une
personne reflétera davantage son revenu réel aux fins du calcul
du remboursement d'impôts fonciers en lui permettant, dans le calcul de
son revenu, plusieurs déductions dont elle ne pouvait pas
bénéficier auparavant.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous compris? Non?
M. Gratton: Vous avez compris quelque chose, en tout cas!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, pour la compréhension de l'ensemble des membres des groupes
parlementaires, pourriez-vous reprendre votre explication, s'il vous
plaît, relativement à l'article 220 du projet de loi no 2?
M. Séguin: À l'article 220, on explique le sens de
"revenu total" aux fins du calcul du remboursement d'impôts fonciers. On
dit que c'est "l'ensemble" de... Là, on voit a, b, c: "du revenu
provenant d'une charge ou d'un emploi, calculé selon la partie I de la
Loi sur les impôts mais sans tenir compte", etc. "Alors, c'est simplement
pour établir le calcul sur lequel on va appliquer le remboursement
d'impôts fonciers. J'indiquais que, dans l'ensemble, étant
donné qu'on a réaménagé les exemptions
personnelles, etc., qui sont des nouvelles mesures qui sont plus avantageuses,
on fait bénéficier ici dans le calcul du revenu de
déductions plus avantageuses.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: En quoi la formule de la définition du revenu
total servant au calcul du remboursement d'impôts fonciers est-elle
différente du revenu total dans le calcul des impôts, du revenu
total, du revenu net, etc? En quoi cette formule est-elle différente?
Parce que le revenu total est également dans l'impôt. Le revenu
d'une charge d'un emploi, plus le revenu provenant d'une entreprise ou de biens
de toutes les entreprises, le revenu de placements, etc. En quoi cette
définition
est-elle différente de celle du revenu total?
M. Séguin: C'est la même définition que celle
qu'on a retenue pour les crédits de taxes à la consommation qu'on
a déjà adoptés antérieurement.
M. Garon: Je comprends, mais ce n'est pas cela que je demande.
Par rapport à la définition du revenu total dans l'impôt,
quand on remplit sa formule d'impôt, à la première page, on
arrive au revenu total. Après cela, on remplit la page 2 avec les
déductions pour en arriver au revenu net. Mais en quoi cette
définition du revenu total diffère-t-elle de la définition
du revenu total dans le calcul de l'impôt?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: On ne prend pas les mêmes montants dans
le revenu total aux fins de la partie I de la Loi sur les impôts. Enfin,
pour le rapport d'impôt des particuliers, on tient compte de certains
éléments.
M. Garon: Tous ces éléments.
M. Séguin: Dans l'annexe B, qui est une déclaration
distincte, le contribuable doit déclarer, pour son calcul de revenu,
certains éléments qui n'apparaissent pas nécessairement
dans l'autre. C'est énuméré ici.,
M. Garon: J'aimerais savoir de quels éléments il ne
tient pas compte, parce que quand on dit: "Le revenu total est l'ensemble du
revenu provenant d'une charge ou d'un emploi...; du revenu provenant d'une
entreprise ou de biens... et de tout autre montant inclus dans le calcul du
revenu", tout cela est le revenu total au point de vue du calcul des
impôts. En quoi y a-t-il une distinction ici?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: II faudrait se référer aux
articles où on indique qu'il y a exclusion, par exemple, des revenus ou
des déductions à 79.1, à 62, 63, 64, etc. Donc, il
faudrait se référer à tous ces articles pour aller
définir quels sont les éléments de revenu ou, si vous
voulez, faire appel à l'annexe B qui, elle, établit les revenus
admissibles.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que les explications du député de
Montmorency vous satisfont ou pas?
M. Garon: Pas beaucoup. Je lui demande, justement, de quelles
exceptions il s'agit par rapport à la définition du revenu total
de base, si on veut. Alors, c'est évident, je vois bien qu'il y a des
références à d'autres articles. Mais qu'est-ce qu'on
exclut ou qu'on n'exclut pas dans l'autre définition? Y a-t-il plusieurs
éléments ou deux, trois affaires? (12 h 30)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, pourriez-vous compléter vos informations?
M. Séguin: II n'y a généralement que
quelques éléments qui font la différence dans les notions
de revenu total, soit qu'on calcule selon la Loi sur les impôts ou qu'on
calcule selon le remboursement du crédit d'impôts fonciers.
D'ailleurs, il suffirait de prendre un rapport d'impôt au niveau du
calcul du revenu et de prendre l'annexe B pour faire la comparaison visuelle
entre les éléments.
M. Garon: Je comprends ça, c'est ce que je demande. Vous
avez des fonctionnaires autour de vous qui peuvent nous dire cela facilement,
à moins qu'on ne le fasse après la suspension, à 14
heures.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, les membres qui entourent le ministre...
Une voix: On va avoir fini.
M. Garon: Pas nécessairement. L'ordre de la Chambre, c'est
14 heures.
Le Président (M. Lemieux): ...doivent être en mesure
de compléter cela.
M. Garon: On va jusqu'à 13 heures? Ah, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Jusqu'à 13 heures. C'est
la raison pour laquelle je ne suspends pas. Cela va?
M. Garon: On va jusqu'à 13 heures?
Le Président (M. Lemieux): Oui, on va jusqu'à 13
heures.
M. Garon: On ajourne à 13 heures.
Le Président (M. Lemieux): Possiblement qu'on suspend
à 13 heures.
Une voix: À moins qu'on ait fini.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on peut donner
l'explication au député de Lévis, s'il vous plaît?
M. le député de Montmorency.
M. Séguin: Peut-être un complément
d'information. Je vais vous donner un exemple: dans le revenu
d'entreprise, au paragraphe b, aux fins du calcul du revenu en vertu de la Loi
sur les impôts, on accorde des déductions pour amortissement,
alors qu'ici on fait un calcul du remboursement d'impôts fonciers et on
ne considère pas l'amortissement. C'est un exemple.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 220 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 220 est
adopté. J'appelle l'article 221 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: Une mesure de concordance.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, est-ce qu'on
pourrait murmurer, s'il vous plaît?
M. Séguin: C'est une mesure de concordance, M. le
Président, qui consiste à réduire de quatre ans à
trois ans les délais concernant les modalités applicables
à l'impôt foncier. C'est de concordance avec l'ensemble des autres
mesures où, au même échelon, on a raccourci de quatre ans
à trois ans.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 221 est
adopté? L'article 221 est adopté. J'appelle l'article 222 du
projet de loi 2. M. le député de Montmorency.
M. Séguin: Nous sommes toujours à l'impôt
foncier et c'est toujours la même question de raccourcir le délai,
mais ici, c'est dans le cas d'opposition.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez compris,
M. le député d'Abitibi-Ouest, l'explication relativement à
l'article 222?
M. Gendron: Oui, pas de problème, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 222 est-il
adopté? L'article 222 est adopté. J'appelle l'article 223 du
projet de loi 2.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre du
Revenu.
M. Gratton: Avant qu'on termine la section sur l'impôt
foncier, on se rappellera qu'on avait laissé en suspens l'article
11...
Le Président (M. Lemieux): Les articles 11 et 180.
M. Gratton: Oui, mais l'article 11 se rapporte à cela, si
je ne m'abuse.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gratton: Ah non, je m'excuse, il ne s'agit pas de la
même chose.
Le Président (M. Lemieux): Non, ce n'est pas du tout la
même chose.
M. Gratton: On y reviendra plus tard.
Le Président (M. Lemieux): J'ai rappelé l'autre
tout à l'heure parce que ça correspondait. L'article 222 est
adopté. J'appelle l'article 223 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
Loi sur le supplément au revenu de
travail
M. Séguin: L'article 223 consiste, à partir de
l'année d'imposition 1986, à faire en sorte que les
sous-paragraphes i et ii du paragraphe d de l'article 776.21 de la Loi sur les
impôts soient au même effet et qu'ils soient en vigueur en vue de
simplifier la Loi sur le supplément au revenu de travail, étant
donné que la modification proposée nous réfère
à ces sous-paragraphes de l'article 776.21 de la Loi sur les
impôts aux fins du calcul du revenu de travail.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 223 est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 223 est
adopté. J'appelle l'article 224 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: Les sous-paragraphes de l'article 776.21 de la Loi sur
les impôts seront au même effet et seront en vigueur dans le but de
simplifier la Loi sur le supplément au revenu de travail. La
modification proposée nous référant à ces
sous-paragraphes iii et iiii du paragraphe d de l'article 776.21 de la Loi sur
les impôts aux fins du calcul du revenu total devant s'appliquer,
évidemment, au supplément au revenu de travail. Ce qui fera, en
conséquence, qu'aux fins du calcul du supplément au revenu de
travail la définition de "revenu" sera plus près du revenu
réel étant donné que de nouvelles déductions seront
tenues en compte, et ceci est en concordance avec les dispositions qu'on a vues
sur le remboursement d'impôts fonciers.
Le Président (M. Lemieux): L'article
224 du projet de loi 2 est-il adopté? J'appelle l'article 225 du
projet de loi 2. M. le député de Montmorency.
M. Séguin: Cela fait suite au sous-paragraphe a du
paragraphe 2 de l'article 1010 que nous avons déjà vu et vise
à réduire de quatre à trois ans le délai permettant
au ministre de déterminer le supplément au revenu de travail.
Mesure de concordance avec le raccourcissement des délais qu'on a
déjà vu.
Le Président (M. Lemieux): L'article 225 est-il
adopté? Dites-vous oui, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 225 est
adopté. J'appelle l'article 226 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: M. le Président, c'est au même
effet que l'article précédent concernant le SUPRET, afin de
raccourcir de quatre à trois ans le délai par mesure de
concordance.
Le Président (M. Lemieux): L'article 226 est-il
adopté? L'article 226 est adopté. J'appelle l'article 227 du
projet de loi 2.
Loi sur les sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise
M. Séguin: La modification proposée concernant la
Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise vise
à préciser, à cet article, qu'une action ordinaire doit
être une action ordinaire telle que définie à l'article 1,
qui est le nouvel article qui maintenant définit une longue série
d'expressions. On veut simplement ici clarifier qu'on doit faire
référence à l'article 1 aux fins de cette
définition.
Le Président (M. Lemieux): L'article 227 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 227 est
adopté. J'appelle l'article 228 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: La définition a pour but de
préciser que les exigences énumérées aux
paragraphes 1 à 6 doivent être rencontrées par la
corporation admissible à la date d'acquisition d'un placement
admissible. De plus, on veut apporter au deuxième paragraphe une
précision à savoir que la corporation doit, à la date
d'acquisition d'un placement, avoir un actif inférieur à 25 000
000 $ ou avoir un avoir net des actionnaires d'au plus 10 000 000 $.
Le Président (M. Lemieux): L'article 228 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 228 est
adopté. J'appelle l'article 229 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: Ce sont des modalités administratives
par lesquelles on veut permettre de déterminer, par règlement, la
forme des rapports qu'une corporation admissible doit fournir, les
renseignements qu'ils doivent contenir et l'époque où elle doit
produire ces renseignements.
Le Président (M. Lemieux): L'article 229 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 230 du
projet de loi 2, l'article 229 étant adopté.
Loi modifiant la Loi sur
les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal
M. Séguin: L'article 230, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 230, M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: II est d'ordre technique et a pour but de
ramener l'entrée en vigueur de l'article 14.1 de la Loi concernant
l'impôt sur la vente en détail au 24 avril 1985.
Le Président (M. Lemieux): L'article 230 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 230 est
adopté. J'appelle l'article 231 du projet de loi 2. M. le
député de Montmorency.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: ...il y a un amendement qui vise à abroger
tout simplement l'article 231.
Une voix: Bonne idée.
M. Gratton: Bonne idée.
M. Gendron: Oui, on aurait demandé le vote nominal
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu,
l'article 231 de ce projet est supprimé. L'amendement est-il
adopté?
Une voix: Comme vous voulez.
M. Gratton: Préférez-vous un vote?
Des voix: Oui.
M. Gratton: Vous voulez un vote, allons-y.
Le Président (M. Lemieux): Sur l'amendement, M. le
greffier.
M. Gratton: Est-ce qu'on vote sur l'amendement ou sur
l'article?
Le Président (M. Lemieux): Sur l'amendement, M. le
ministre du Revenu.
M. Gratton: Oui, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Puisque l'amendement abroge
l'article 231.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le greffier, s'il vous
plaît, appel nominal relativement à l'amendement suivant à
l'article 231 de ce projet de loi... Je m'excuse, s'il vous plaît!
Relativement à un amendement à l'article 231
présenté par le ministre du Revenu. L'article 231 de ce projet
est supprimé. Appel nominal, M. le greffier.
Le Secrétaire: M. Bélisle (MiIle-îles)? M.
Bélisle: Pour.
Le Secrétaire: Mme Blackburn (Chicoutimi)?
Mme Blackburn: Contre.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Pour.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: M. Gendron (Abitibi-Ouest)?
M. Gendron: Contre.
Le Secrétaires M. Gobé (Lafontaine)?
M. Gobé: Pour.
Le Secrétaire: M. Gratton (Gatineau)?
M. Gratton: Pour.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane)?
Mme Hovington: Pour.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
M. Lemieux: Abstention.
Le Secrétaire: M. Parent (Bertrand)?
M. Parent (Bertrand): Contre.
Le Secrétaire: M. Polak (Sainte-Anne)?
M. Polak: Pour.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: Pour.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à
l'amendement présenté par le ministre du Revenu à
l'article 231, pour: 7, contre: 5, abstentions: 1. L'article est donc
retiré.
J'appelle l'article 232 du projet de loi 2.
M. Garon: Avant cela, je pense qu'il faut revenir à
l'article 180.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais je vais terminer. Les
articles 180 et 11, M. le député de Lévis.
M. Garon: C'est parce qu'habituellement les gens attendent...
Articles en suspens
Le Président (M. Lemieux): On va revenir à
l'article 11 dans l'ordre puisque nous avions les articles 11 et 180 qui
avaient été suspendus. J'appelle l'article 11 du projet de loi
2.
M. le député de Montmorency, relativement à
l'article 11 du projet de loi 2.
M. Séguin: Je vous avais déjà donné
des explications; je ne sais pas si les membres
de l'Opposition ont encore leurs restrictions. Statut de producteur
forestier
M. Garon: Vous deviez le regarder, au fond, parce que là
le statut de producteur forestier se trouve à être reconnu, par le
ministère du Revenu lui-même.
M. Séguin: Ce n'est pas exact. M. Garon: Pardon! M.
Séguin: C'est le contraire. M. Garon: Un instant!
M. Séguin: C'est le ministre délégué
aux Forêts qui émet le certificat.
M. Garon: C'est ça, il émet le certificat, mais il
n'y a pas d'endroit où les gens qui ne sont pas satisfaits pourraient
aller en appel. Par exemple, pour le statut de producteur agricole, les gens
vont à la Régie des marchés agricoles. Si le
ministère de l'Agriculture ne reconnaît pas quelqu'un comme
producteur agricole, bien, la personne en question peut aller devant la
Régie des marchés agricoles et faire reconnaître son statut
par un tribunal. Dans ce cas-ci, le ministère qui délivre le
certificat n'a pas prévu de mécanisme dans le cas où il
pourrait se tromper ou dans le cas où quelqu'un pourrait ne pas
être d'accord avec lui. Cela ferait un arbitraire administratif
peut-être un peu fort.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Je n'ai pas saisi la question encore, M. le
Président. Je demanderais au député de Lévis de
préciser sa question.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît,
relativement à l'article 11, pourriez-vous préciser vos
inquiétudes?
M. Garon: J'espère que le député de
Montmorency comprend de quoi je parle.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M.- Séguin: Oui, on parle de remboursement d'impôts
fonciers, M. le député de Lévis.
M. Garon: Oui, mais à qui?
M. Séguin: Tout cela a été expliqué
en détail; on l'a déjà vu, d'ailleurs.
M. Garon: Oui, mais à qui?
M. Séguin: Vous aviez demandé la suspension parce
qu'il y avait un élément sur lequel vous n'étiez pas
d'accord. Je vous demande lequel.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela. M. Séguin: Oui.
M. Desbiens: II me semble que vous deviez nous donner le
renseignement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de Dubuc,
s'il vous plaît! M. le député de Lévis, voulez-vous
reprendre à l'article 11?
M. Garon: Vous deviez aller voir auprès du
ministère des Forêts et du ministère du Revenu de quelle
façon ce certificat... Parce qu'on dit: "Par une personne titulaire d'un
certificat de producteur forestier pour un exercice financier
postérieur..."
Une voix: Où cela?
M. Garon: C'est dans l'article 11, à 220.13. On dit: "2.
Le présent article s'applique à une demande de remboursement de
taxes foncières faite par une personne titulaire d'un certificat de
producteur forestier pour un exercice financier municipal postérieur au
31 décembre 1985 ou pour un exercice financier scolaire
postérieur au 30 juin 1985." (12 h 45)
À ce moment-là, il faut qu'il ait un statut de producteur
forestier, un certificat de producteur forestier. II y a eu des
déclarations dans les journaux récemment à ce sujet. Vous
deviez parler avec les gens du ministère des Fôrets pour qu'on
nous dise, si quelqu'un demandait d'avoir un certificat de producteur forestier
et que le ministère des Forêts ou le ministère de
l'Énergie et des Ressources ne voulait pas lui donner ce certificat,
quel serait le recours de cette personne pour faire reconnaître le droit
qu'elle revendiquait. Je mentionnais comme exemple que le statut de producteur
agricole est prévu dans la loi et que les producteurs agricoles peuvent
aller devant la Régie des marchés agricoles. Si vous avez ou non
le statut, il y a des avantages que vous avez ou que vous n'avez pas. Ces gens
peuvent aller devant le tribunal plaider qu'ils répondent aux conditions
pour être reconnus producteurs agricoles. Par rapport au certificat
émis à un producteur forestier, j'ai demandé quelles
mesures avaient été prévues à cet effet.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: M. le Président, il ne me
semble pas que la question était celle-là. C'était
plutôt sur l'article 220.13, lorsqu'on dit qu'un certificat peut
être retiré par l'autorité compétente pendant un
certain délai et que le remboursement d'impôt foncier devient
récupérable par le ministre du Revenu. Si je me souviens bien, la
question avait été posée, à savoir dans quelles
circonstances ça pouvait se faire. Je répète que
l'émission ou le retrait ou la qualification de producteur forestier
relève du ministre délégué aux Forêts. On n'a
pas à interpréter ici cette loi qui est différente. Ici,
la seule mesure qui nous intéresse, c'est dans quels cas le ministre du
Revenu pourra réclamer à la personne qui a reçu un
remboursement d'impôts fonciers de se faire à son tour rembourser
cet indu, étant donné que le producteur n'est plus
qualifié comme producteur forestier. C'est l'article 220.13, si je me
souviens bien...
M. Garon: 220, paragraphe 2.
M. Séguin: ...qui nous intéressait pour
déterminer dans quelles circonstances le ministre du Revenu, constatant
la suspension ou le retrait du certificat, va intervenir. Ce que je peux
apporter comme éclairage sur cela, c'est qu'il faudra que le producteur
fasse l'objet d'une disqualification permanente pour que le ministère du
Revenu lui réclame le paiement du remboursement d'impôt foncier
qui a été payé déjà à ce producteur.
C'est le seul cas qui restait dans les discussions relativement à
l'article 220.13.
Le Président (M. Lemieux}: Est-ce que l'article 11 du
projet de loi 2 est adopté?
M. Garon: II ne répond pas à notre question. Qu'il
s'agisse d'un cas qui cesse d'être indiqué au certificat ou d'un
cas où une personne devient titulaire d'un certificat, c'est du pareil
au même, au fond. Ce n'est pas...
Le Président (M. Lemieux}: M. le député de
Montmorency.
M. Garon: La question que je pose est: Si la personne n'est pas
d'accord, où se fait l'arbitrage concernant cette question? Là,
c'est une loi fiscale par laquelle la qualification ou la non-qualification est
déterminée par quelqu'un d'autre que le ministère du
Revenu. Le ministère du Revenu s'est-il assuré que la mesure
qu'il va administrer... C'est une mesure fiscale qu'on administre, sauf que le
titulaire doit avoir un certificat qui vient d'ailleurs. Quelles sont les
conditions pour que ce certificat soit émis, non pas seulement les
conditions pour qu'il soit émis, mais si la personne n'est pas d'accord
et considère qu'elle a droit à ce certificat ou, encore, si le
ministère veut lui retirer son certificat, si elle n'est pas d'accord et
qu'elle considère qu'elle satisfait encore aux conditions du certificat,
où se fait l'arbitrage?
Cela, c'est le statut de producteur forestier, mais il y a le statut de
producteur agricole où, là, il y a la Régie des
marchés agricoles. Dans le cas des producteurs forestiers, qu'est-ce qui
va se passer? C'est évident que cela ne peut pas être de passer
devant les tribunaux ordinaires. Imaginez-vous ce que cela voudrait dire? Pour
se faire reconnaître un statut qui va peut-être vous faire
épargner quelques centaines de dollars de taxe vous allez
dépenser combien d'argent? C'est évident que ce doit être
une procédure un peu sommaire devant un organisme administratif quelque
part.
Pour les producteurs agricoles, c'est évident qu'aller devant la
Régie des marchés agricoles, cela ne leur coûte à
peu près rien, sauf écrire une lettre, faire la
démonstration et, à ce moment, les autres sont avisés. La
régie vérifie s'ils respectent les normes ou non et elle tranche
la question. S'il n'y a pas de mécanismes prévus pour cette
question, il s'agit de milliers de personnes qui vont être
touchées, 70 000 personnes. Les producteurs forestiers - pour
épargner quelques centaines de dollars, dans certains cas, ou moins que
cela - vont se retrouver devant des procédures qui n'auront pas de
sens.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, relativement aux préoccupations du député de
Lévis.
M. Séguin: Les préoccupations du
député de Lévis sont sans doute très
légitimes. Ce n'est pas à moi de les qualifier, sauf que c'est le
ministre délégué aux Forêts qui est
l'autorité compétente pour émettre les certificats, les
organiser, les contrôler, les retirer s'il constate que la vocation de
producteur de la personne n'est plus remplie. Ce n'est pas au ministre du
Revenu de juger de l'application d'une autre loi qui relève d'un autre
ministre. Je ne comprends pas le point qui fait qu'on s'attarde à
l'article...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: J'ai mon droit de parole. Je veux terminer, M.
le Président.
M. Gratton: Je pense que...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Je dis que l'article 220.13
est simplement d'intérêt public. Lorsqu'on constate qu'un
producteur a bénéficié d'un remboursement par
l'État de taxes foncières et qu'il n'a pas rempli les conditions
comme producteur, je pense qu'il est normal que, dans l'intérêt
public, l'État, comme bon gestionnaire des finances... Et ce n'est pas
une mesure présentée par l'actuel gouvernement; c'est une mesure
qui a été introduite avant, à laquelle on souscrit. Il est
normal qu'une somme indue, payée à quelqu'un qui n'est pas
qualifié, soit remboursée à l'État. C'est tout ce
que cela vise.
Ce que j'ai ajouté qui n'était pas clair, c'est que le
ministre du Revenu ne va juger la demande de remboursement définitive
que lorsque le certificat, ou l'unité d'évaluation, sera
irrévocablement retiré. Ce n'est pas une intervention du ministre
du Revenu à la moindre suspension ou modification au certificat que
pourrait faire le ministre délégué aux Forêts. C'est
lorsqu'il constatera que le producteur en question n'est irrévocablement
et définitivement plus producteur. À ce moment, l'État ira
vérifier s'il a bénéficié de sommes è titre
de remboursement d'impôts fonciers et les lui réclamera parce
qu'il n'est plus producteur. Quant à la mécanique visant à
déterminer s'il l'est ou non, cela relève du ministre
délégué aux Forêts.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, je comprends que le ministre
du Revenu, comme ministre, a à appliquer, la loi à percevoir
cette taxe à partir de conditions qui sont fixées par un autre de
ses collègues. Pour le législateur, cela fait bizarre d'adopter,
comme cela, une mesure, une loi qui devrait faire suite à une loi qui
aurait dû être étudiée auparavant, je pense, qui
contiendrait les conditions que vous avez à mettre en vigueur. Je pense
que c'est cela que le député de Lévis souhaite.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: M. le Président, si on me le permet,
effectivement, ce qu'on fait dans le projet de loi 2, on donne suite
intégralement à ce que le ministre des Finances avait
décidé.
Une voix: À quelle page?
M. Gratton: C'est à la page A-45 du discours sur le budget
1985-1986.
M. Desbiens: Vous admettrez que cela devrait venir après
l'autre loi, parce qu'il y a une loi du ministre délégué
aux Forêts qui va devoir être votée.
M. Gratton: Ce que je serais prêt à m'engager
à faire, c'est communiquer avec le ministre délégué
aux Forêts et lui demander de se pencher sur la question, de proposer des
solutions et de s'assurer que les producteurs forestiers en question soient
traités équitablement. Ce n'est pas au moment de l'adoption du
projet de loi 2 qu'on peut pallier aux inquiétudes du
député de Lévis. Si le député de
Lévis se satisfait de cela, je m'engage à en saisir le ministre
délégué aux Forêts.
M. Garon: Juste une secondel
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis, prenez le temps de regarder.
M. Gratton: Vous voyez, au troisième paragraphe, que c'est
bien un certificat émis à cette fin par le ministère de
l'Énergie et des Ressources.
M. Garon: Sauf qu'on dit: "L'administration et la gestion du
programme de remboursement de taxes foncières relèveront du
ministère du Revenu." Cela veut dire que la note qui va être
envoyée par le ministère de l'Énergie et des Ressources va
avoir un effet automatique si les mesures sont comme celles qui sont
adoptées dans la loi. La personne va avoir quel recours si son
certificat n'est...
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux}: M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: ...ce que je dis au député de
Lévis, c'est que j'en saisirai le ministre délégué
aux Forêts, de même que le ministre des Affaires municipales, parce
qu'il s'agit de l'impôt...
M. Séguin: Si je peux me le permettre, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: ...les recours du contribuable sont ceux
conférés par la Loi sur la fiscalité municipale, parce que
nous sommes dans la Loi sur la fiscalité municipalité.
Absolument, je regrette, mais...
M. Garon: On donne l'exemple à la page A-44, dans le
dernier paragraphe, deux ministères établissent
déjà des mesures semblables: le ministère de l'Agriculture
et...
M. Séguin: Les recours sont prévus dans
la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Garon: Ce n'est pas possible. Ce serait encore pire, parce
que, imaginez-vous, le statut serait donné par le ministère de
l'Énergie et des Ressources, administré par les Affaires
municipales et appliqué par le ministère du Revenu. Cela n'a pas
de bon sens.
M. Gratton: C'est comme cela que l'ancien gouvernement
fonctionnait. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
M. Garon: Non, justement. C'est pour cela que je vous demande de
clarifier cela, parce que c'est justement ce qu'on ne veut pas. On veut que les
dispositions soient faites d'une façon qui permette de protéger
les gens, parce qu'il y a une mesure qui est annoncée. On dit: "Le
nouveau régime ne sera accessible qu'aux producteurs forestiers
engagés activement dans l'aménagement et la mise en valeur de
leurs boisés et possédant un certificat émis à
cette fin par le ministère de l'Énergie et des Ressources. Ce
certificat devra accompagner la demande de remboursement. L'administration et
la gestion du programme de remboursement de taxes foncières
relèveront du ministère du Revenu."
Ce que je demande tout simplement, c'est - on dit qu'il va y avoir un
certificat qui établit un statut - si la personne veut contester ce
certificat, où est son recours? Je pense que, dans une matière
comme celle-là, le recours doit être simple. Cela ne doit pas
être un recours devant des tribunaux ordinaires; cela doit être un
recours simple.
Il y a déjà une mesure qui existe - et on y fait
référence à la page 44 - au ministère de
l'Agriculture; c'est un recours simple devant la Régie des
marchés agricoles. Tout ce que je demande dans cette affaire, c'est
qu'il me semble qu'il manque une disposition ou elle est peut-être
ailleurs. C'est cela qui devait être fait. C'est pour cela qu'on voulait
laisser l'article en suspens pour qu'on s'informe auprès du
ministère de l'Énergie et des Ressources è cet effet.
Je constate que cela n'a pas été fait. Je pense que c'est
important pour l'application de la loi, parce que cela touche 70 000 personnes.
Les gens qui ont de petits boisés; habituellement, ce ne sont pas des
choses qui rapportent des revenus. Les arbres poussent pendant 50 et 75 ans.
Alors, si on veut présenter une mesure pour faire en sorte que les gens
soient intéressés à procéder à
l'aménagement de leur forêt, il y a une mesure fiscale qui est
donnée pour intensifier l'aménagement des forêts, la
plantation, la sylviculture, etc.
Par ailleurs, vous savez, il s'agit de terres dont l'évaluation
n'est pas toujours très élevée. J'ai vu des cas comme
député de comté où les gens n'étaient pas
d'accord avec le ministère des Forêts et ils n'avaient pas de
recours; c'était sur des sources d'eau et toutes sortes de choses comme
cela. Ils ont des jolis problèmes, comprenez-vous? Ils ne savent pas
où aller sur le plan administratif. Dans ce cas, il va y avoir 70 000
personnes. Cela vaudrait peut-être la peine d'établir...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu,
avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Gratton: Est-ce que le député de Lévis se
satisferait du règlement sur le producteur forestier?
M. Garon: Oui.
M. Gratton: Alors, je vais lui en remettre copie. C'est è
partir de ce règlement que le producteur forestier obtient son
certificat.
M. Garon: II est sorti? Voyez-vous, on n'a pas le
règlement encore.
Le Président (M. Lemieux): Voilà, M. le
député de Lévis. Y a-t-il un article, M. le ministre du
Revenu, en particulier, dans le cadre du règlement?
M. Gratton: Non, c'est le règlement lui-même.
M. Garon: II est publié dans la Gazette officielle du 2
février 1986. C'est tout à fait normal que je ne l'aie pas encore
eu.
M. Gratton: Je n'en fais pas reproche au député de
Lévis; je lui en donne copie en l'assurant que cela va satisfaire ses
appréhensions.
M. Desbiens: Est-il question d'une procédure d'appel?
M. Gratton: Je ne le sais pas, moi non plus, je n'ai pas eu le
temps de le lire.
Une voix: On n'en a pas remis.
M. Gratton: II n'y en a pas. On n'en a pas besoin, parce que le
règlement est clair. En remplissant certaines conditions, on a un
certificat. On devient producteur forestier. (13 heures)
M. Garon: Non. Attendez un peu. Je vais vous donner un exemple.
On dit à 2: Une personne doit, pour se qualifier comme
propriétaire et producteur forestier, satisfaire aux conditions
suivantes: premièrement, posséder une superficie boisée
d'au moins dix hectares d'un seul tenant ou, si celle-ci est un terrain public,
en être locataire, et dont les revenus principaux sont tirés de
la
production de matières ligneuses, de sucre d'érable et
d'arbres de Noël.
Vous ne pensez pas qu'il n'y a pas matière à contestation
là-dedans?
M. Gratton: Pourquoi?
M. Garon: Les gens pourraient ne pas reconnaître que la
personne est dans ces conditions; elle n'est pas locataire; elle n'est pas
propriétaire. Je vais vous donner des cas.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: Le député de Lévis admettra que
ce n'est quand même pas au ministre du Revenu d'aller vérifier ces
choses. Le ministre délégué aux Forêts a les
pouvoirs en vertu du règlement d'émettre un certificat. II
l'émet ou il ne l'émet pas. Le ministère du Revenu agit en
conséquence tout simplement. Ce n'est pas au ministère du Revenu
d'aller vérifier s'il y a 10 000 hectares ou pas.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, je m'excuse, il est 13
heures. Sauf consentement...
M. Gratton: On m'indique, si le ministre
délégué aux Forêts refusait d'émettre le
certificat, qu'il y a des recours prévus par le Code de procédure
civile.
M. Garon: C'est ce que je disais tantôt, sauf que les
procédures vont être un peu onéreuses pour l'avantage qu'on
veut conférer, et cela n'aura pas de bon sens.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: C'est à ce moment que je dis, M. le
Président, que je vais en saisir le ministre
délégué aux Forêts, mais que ce n'est pas ici que je
peux répondre aux appréhensions du député de
Lévis. Tout ce que je lui demande, c'est d'accepter cela comme solution,
soit que je vais en saisir le ministre délégué aux
Forêts.
Le Président (M. Lemieux): II est 13 heures et une minute.
Alors, je devrai suspendre jusqu'à 15 heures, sauf consentement, de part
et d'autre, pour prolonger quelque peu la séance. Y a-t-il consentement
de part et d'autre? Oui? Cela va. Alors, nous prolongeons la séance de
travail de ce matin.
Me permettez-vous une suggestion, M. le député de
Lévis? Eu égard à vos appréhensions relativement
à l'article 11 du projet de loi 2, est-ce que vous accepteriez ce que M.
le ministre du Revenu vient de dire, à savoir qu'il communiquerait avec
le ministre délégué aux Forêts, s'il vous envoyait
une copie de la correspondance qu'il adresserait à ce ministre
relativement à vos appréhensions sur l'article 11 visant plus de
70 000 agriculteurs?
Il semble que cela puisse satisfaire la députée de
Chicoutimi, le député de Bertrand...
M. Garon: Juste pour vous indiquer à quel point il peut
porter à litige, on dit: Doit s'engager à respecter un plan
général d'aménagement forestier et un plan quinquennal
d'aménagement forestier, signé par un ingénieur forestier
et soumis au ministre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis...
M. Garon: Imaginez-vous qu'on ne s'entend pas sur
l'aménagement. Le gars dit: Oui, j'ai fait l'aménagement; et
l'autre dit: Non.
Le Président (M. Lemieux): ...voici ce que j'ai
essayé de vous faire comprendre, relativement à l'étude de
l'article 11 du projet de loi 2. M. le ministre du Revenu a fait état
qu'il ferait part de vos appréhensions au ministre
délégué aux Forêts. Non seulement va-t-il en faire
part, mais il est consentant à en faire part par écrit et
à vous envoyer copie de cette correspondance, puisque sa réponse
indique que cette compétence relève davantage du ministre
délégué aux Forêts.
Alors, votre groupe parlementaire semble prêt à accepter
cette entente. Est-ce que vous êtes consentant à accepter que vos
préoccupations aillent directement au ministre
délégué aux Forêts par une lettre du ministre du
Revenu? Cela va?
M. Garon: Non, attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: C'est-à-dire, là, il va y avoir remise du
rapport à l'Assemblée nationale et une troisième lecture.
Ce que je vais demander, c'est qu'on mentionne au procès-verbal notre
préoccupation, et le ministre...
M. Séguin: C'est quoi exactement?
Le Président (M. Lemieux): Un instant. M. le
député de Montmorency, s'il vous plaît, voulez-vous laisser
terminer le député de Lévis.
M. Séguin: D'accord.
M. Garon: On est là pour protéger les gens. Ce
n'est pas une question de finir; je ne suis pas pressé; je suis
payé pour travailler et pour faire en sorte que les gens... S'il y en
qui sont fatigués, qu'ils se fassent remplacer. Mais on n'escamotera pas
une question qui va toucher 70 000 personnes.
Je vais vous dire une chose. J'ai administré des lois semblables
au ministère de l'Agriculture, et il y a des questions sujettes à
conflit ou à interprétation là-dedans. Le fonctionnaire
qui va faire l'aménagement peut procéder d'une bonne intention et
administrer sa loi de telle ou telle façon, de sorte que des gens sont
menacés de perdre leur statut. Quel est leur recours, à moins
d'avoir le fonctionnaire devant eux?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, relativement à votre intention...
M. Bélisle: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: M. le député de Lévis
devrait savoir que depuis les derniers amendements au Code de procédure
civile tous les recours extraordinaires, en vertu des nouvelles règles
qui s'appliquent, se déroulent dans un délai minimal de deux
mois, avec jugement à la cour. Le coût est peut-être de 500
$ ou 600 $ pour un recours extraordinaire, mais au moins vous avez l'assurance
qu'en l'espace de deux mois vous aurez une décision par quelqu'un
d'approprié. Vous n'avez pas plus l'assurance d'avoir une
décision éclairée s'il y a un appel par processus de
révision au niveau d'une commission administrative. Les principes de
justice naturelle ne sont pas mieux appliqués par une commission
administrative que par un tribunal de justice. Il me semble que dans le
présent cas les recours sont prévus, sont disponibles pour
n'importe quel citoyen qui veut s'en prévaloir dans un court espace de
temps. Avant, c'était deux ans, maintenant, c'est deux mois.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Sauf que je sais ce que ça veut dire, par
exemple... Vous avez sûrement remarqué à quel point les
gens qui sont dans le domaine agricole demandent depuis longtemps à
avoir des tribunaux spécialisés. Le plupart du temps, ils
arrivent devant des juges qui ne sont pas au courant de ces questions. Vous
avez des questions de boisés de ferme, de boisés,
d'aménagement forestier, avec des statuts à reconnaître, en
discutant si l'aménagement se fait ou ne se fait pas, devant des
tribunaux ordinaires où ça va coûter...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis...
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
M. Garon: M. le Président, j'ai le droit de parole.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez le droit de parole,
j'en suis bien conscient, mais vous avez aussi une connaissance de la
procédure parlementaire, et je tiens à vous souligner qu'on ne
peut pas faire état de cette chose au rapport. Vous pouvez faire une
motion pour exprimer votre opinion en vertu de l'article 186 ou enregistrer
votre dissidence sur l'adoption de l'article comme tel. Quant à votre
réponse au député de Mille-Îles, M. le
député de Lévis, vous n'êtes pas sans savoir aussi
qu'il n'y a pas de droit de réplique dans une commission parlementaire.
Je l'ai soulevé tout à l'heure pour le ministre du Revenu, et on
s'engage dans une polémique juridique de part et d'autre.
J'aimerais revenir, M. le député de Lévis, avec
toute votre bonne compréhension, à l'article 11 comme tel, je
vais vous le demander une dernière fois.
M. Garon: M. le Président, j'ai le droit de parole, je
vais utiliser mon droit de parole.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous avez droit de parole
concernant l'article 11. Je ne veux pas vous priver de votre droit de
parole.
M. Garon: C'est pertinent. Je dis qu'il y a des boisés qui
sont situés loin où, pour le ministère, ce sera facile de
faire produire comme témoin expert un fonctionnaire du ministère
qui va venir parler de l'aménagement. Mais la personne produira qui pour
venir plaider cette question? Ce sont des questions qui peuvent porter à
litige parce qu'il va y avoir un statut et des revenus en cause. Je me dis
qu'il devrait y avoir une procédure administrative plus simple et
indépendante pour pouvoir évaluer cette question.
Une voix: ...
Le Président (M. Lemieux): M. le député,
voulez-vous laisser le député de Lévis s'exprimer?
M. Garon: Sauf que le discours sur le budget a mentionné
de façon claire que la gestion et l'administration devraient être
faites par le ministère du Revenu. Le ministère du Revenu ne peut
pas dire: Je me lave les mains de la question et je suis un "rubber stamp" dans
cette affaire, sauf qu'on avait demandé, lorsqu'on a fait le
débat, d'aller voir - mais on n'y est pas allé - au
ministère de l'Énergie et des Ressources pour apporter une
réponse. Là, on revient à la question et on n'a pas plus
de réponse qu'on en avait. Après, on dit: Oui, on va
écrire des lettres. Cela va nous donner quoi d'écrire des lettres
alors qu'on nous avait dit qu'on nous amènerait une réponse quand
on arrivera à l'article? On n'a pas eu la réponse.
Cela fait 15 jours, cela fait quand même un bout de temps,
c'était au début, à la page 11, c'était il y a
trois semaines; il y a eu la première semaine, la deuxième
semaine, nous sommes à la troisième semaine de l'étude et
personne n'est allé s'enquérir auprès du ministère.
Je comprends que ce sont de petites gens qui n'ont pas de gros revenus. Les
gens vont dire: Ah, ce n'est pas grave, ils iront payer 500 $ ou 600 $, ils
iront devant les tribunaux. Je regrette, mais savez-vous ce que c'est, les gens
qui ont des boisés privés, qui sont bûcherons, qui ont un
petit loi de ferme? On va leur demander d'être familier avec la loi,
d'aller se batailler avec le ministère du Revenu sans aucun endroit pour
faire valoir leurs droits? Il ne faut pas avoir travaillé souvent avec
des gens qui sont dans ce domaine pour ne pas comprendre à quel point ce
mécanisme est nécessaire.
Les gens qui ont de petits lots, qui pratiquent l'aménagement
forestier, ce sont souvent des chômeurs qui ont des plans
d'aménagement forestier avec le ministère de l'Énergie et
des Ressources qui leur donne des sommes pour aménager leur loi ou faire
de l'aménagement forestier. Ce ne sont pas des gens qui vont vouloir
dépenser des fortunes pour faire valoir leurs droits. Je pense qu'il
serait bon d'avoir un mécanisme. Cela peut être la Régie
des marchés agricoles qui administre déjà, d'ailleurs, le
crédit forestier et qui est un tribunal pour les cultivateurs, mais cela
doit être un tribunal administratif familier avec ces questions. Cela ne
coûterait pas cher, sauf que les gens auraient à se
présenter devant ce tribunal pour faire valoir leurs droits. Les gens
pourraient poser des questions aux fonctionnaires pour faire reconnaître
leurs droits ou non, mais cela se fera en connaissance de cause. Dans ces
territoires éloignés où se trouvent les boisés et
les forêts privées, on est dans un domaine où les instances
sont souvent éloignées. Je pense qu'il doit y avoir un recours.
La raison pour laquelle je demande si on s'est enquis de cela...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Garon: ...c'est parce qu'il peut y avoir retrait du
statut.
M. Gratton: Mais, M. le Président, le député
de Lévis admettra-t-il - j'ai reconnu le bien-fondé de ses
appréhensions, j'ai dit: Je vais en saisir le ministre
délégué aux Forêts - qu'il m'est impossible,
aujourd'hui, au moment où on étudie le projet de loi 2, de lui
proposer le mécanisme qui lui donnerait satisfaction sans au moins
consulter le ministre délégué aux Forêts
là-dessus? J'ai beau être chargé de l'administration de ce
programme en vertu du discours sur le budget, il faut au moins que j'aie le
temps de rencontrer le ministre délégué aux Forêts
et d'en arriver, si possible, à quelque chose qui satisfasse le
député de Lévis.
Il n'y a pas péril en la demeure puisqu'il reste, comme le
souligne lui-même le député de Lévis, le rapport et
sa prise en considération à l'Assemblée nationale, auquel
moment je pourrais faire le dépôt d'amendements, si jugé
nécessaire. Il y a le débat en troisième lecture. Au
moment où on se parle, on n'est pas en mesure de répondre de
façon concrète aux appréhensions du député
de Lévis. Tout ce que je lui demande, c'est de nous laisser le temps de
faire ces consultations avec le ministre délégué aux
Forêts, entre maintenant et le moment où on va adopter le projet
de loi à l'Assemblée nationale. C'est tout simplement cela qu'on
lui demande.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: À la page A-45 du discours sur le budget
1985-1986, on dit: "L'administration et la gestion du programme de
remboursement de la taxe foncière relèveront du ministère
du Revenu." La contestation fait partie de l'administration.
M. Gratton: Oui, je le reconnais.
M. Garon: Le ministre du Revenu aurait dû s'enquérir
de cela. Les gens seraient protégés dans leurs recours.
M. Gratton: J'aurais dû faire bien des affaires, je ne les
ai pas faites, M. le Président. Là, je vais les faire. Est-ce que
cela satisfait le député de Lévis? Est-ce que cette
confession...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez entendu le ministre du Revenu. Nous avons suspendu pour
faire avancer les travaux, de
consentement. M. le ministre du Revenu a pris connaissance et a fait
état de vos commentaires. Il les a pris en considération.
J'appelle maintenant l'article 11. L'article 11 est-il adopté?
Mme Blackburn: Une information.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: L'engagement du ministre du Revenu va-t-il
apparaître dans le rapport de la commission?
Le Président (M. Lemieux): Non, j'ai fait état tout
à l'heure qu'en vertu du règlement cet engagement ne peut pas
apparaître dans le rapport. On peut enregistrer la dissidence, si vous
avez une dissidence sur le vote de l'article. J'ai invoqué aussi
l'article 186 du règlement qui dit: "Toute motion adoptée devient
soit un ordre, soit une résolution de l'Assemblée: un ordre quand
l'Assemblée enjoint à une commission, à un
député ou à toute autre personne de faire quelque chose;
une résolution quand elle exprime une opinion ou une intention, affirme
un fait ou un principe." Cela ne peut pas apparaître dans le rapport. Ne
peut apparaître dans le rapport que ce qui est ici, dans ce qu'on appelle
les Règles de procédure de l'Assemblée nationale.
Par contre, le ministre du Revenu a bien fait état et pris en
considération l'ensemble des commentaires du député de
Lévis et lui a fait état qu'il pourrait revenir aussi lors du
dépôt du rapport et en troisième lecture. En
conséquence, j'appelle l'article 11.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre du Revenu s'engage à
nous envoyer copie de sa correspondance là-dessus au ministre des
Finances?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu,
est-ce que cette entente tient toujours?
M. Gratton: Je vais vous donner tout ce que je vais faire, tout
ce que je ne ferai pas même.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 11. M. le
député de Dubuc. J'appelle l'article 11. Est-ce que l'article
11... S'il vous plaît, M. le député de Sainte-Anne!
L'article 11 du projet de loi 2 est-il adopté?
M. Desbiens: J'en ai beaucoup. J'appelle le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le greffier.
M. Garon: Le ministre du Revenu, dans son comté, en a
beaucoup,
M. Gratton: Oui, c'est à cause de cela que je ne prends
pas la chose à la légère.
Le Secrétaire: M. Bélisle (Mille-Îles)? M.
Bélisle: Pour.
Le Secrétaire: Mme Blackburn (Chicoutimi)?
Mme Blackburn: Abstention.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Pour. (13 h 15)
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc).
M. Desbiens: Abstention.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis).
M. Garon: Abstention.
Le Secrétaire: M. Gobé (Lafontaine).
M. Gobé: Pour.
Le Secrétaire: M. Gratton (Gatineau).
M. Gratton: Pour.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane).
Mme Hovington: Pour.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier).
M. Lemieux: Abstention.
Le Secrétaire: M. Parent (Bertrand).
M. Parent (Bertrand): Abstention.
Le Secrétaire: M. Polak (Sainte-Anne).
M. Polak: Pour.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency).
M. Séguin: Pour.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à
l'adoption de l'article 11 du projet de loi 2, pour: 7, contre: 0, abstentions:
5. L'article 11 du projet de loi 2 est adopté. J'appelle le dernier
article en suspens du projet de loi 2, l'article 180.
Déduction pour taxi
M. Gratton: J'ai remis au député de Lévis,
M. le Président, et aux membres de la commission copie du
règlement concernant le taxi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'ai eu le règlement et je dois dire que le
paragraphe 1029.9R3 me donne satisfaction parce qu'il mentionne directement,
justement ce qu'on mentionnait lorsqu'on a fait l'étude du projet de
loi, que, si le propriétaire du taxi est celui qui paie seul le
carburant, c'est lui qui aura l'exemption de 500 $ mais, si c'est son chauffeur
qui paie le carburant, cela doit être indiqué dans une lettre pour
voir qui va bénéficier de cet avantage et comment cela va se
répartir. Je pense que le règlement nous indique cette
disposition.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: J'ai lu également copie du règlement
qu'on nous a remise, et d'ailleurs je l'apprécie; cela nous permet de
voir un peu mieux comment s'applique la loi. À présent, au
même article et au même paragraphe que cite mon collègue de
Lévis, dans ce dernier cas, il s'engage à verser à chaque
chauffeur dans les douze mois qui suivent l'année d'imposition... Cela
veut dire que le propriétaire ou le titulaire du permis
bénéficie de ces 500 $ dès l'année en cours, alors
que son chauffeur qui paie l'essence peut avoir sa ristourne ou sa quote-part
là-dessus deux ans après; si on compte, c'est une année,
douze mois, après l'année d'imposition, alors que le
propriétaire l'a à compter du 1er janvier 1986. S'il fait son
rapport en 1987, c'est douze mois, cela veut dire qu'il pourrait payer les
redevances en décembre 1987. Si je fais un calcul... C'est un peu loin
pour des gagne-petit finalement. L'autre question, c'est qu'un règlement
comme celui-là qui m'apparaît assez équitable, exception
faite des douze mois, je me demande dans quelle mesure les chauffeurs de taxi
le connaissent suffisamment pour pouvoir revendiquer leur dû. Cela est
une autre préoccupation. On est censé connaître la
loi...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Mme Blackburn: ...mais il y en a qui la connaissent mieux que
d'autres.
Le Président {M. Lemieux): Vous connaissez ce vieil adage
que nul n'est censé ignorer la loi, et ce sont quand même des
documents d'ordre public, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ...et à l'épaisseur qu'on en
fait.
Le Président (M. Lemieux): L'article 180 est-il
adopté?
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Ici, ce n'est pas une question qu'ils sont
censés connaître la loi; ils sont avisés, cela provient de
Montréal. Je connais très bien ce dossier. D'ailleurs toute
l'initiative... Dans le temps, quand j'étais dans l'Opposition, le
député de Jeanne-Mance et moi-même étions dans ce
dossier; ils sont très bien avisés par leur coopérative
à Montréal, dans les grands districts et partout dans la
province.
Mme Blackburn: Douze mois, M. le Président, cela ne vous
apparaît-il pas excessif? Cela pourrait être six mois.
M. Garon: Cela pourrait être six mois.
M. Gratton: Mais là, c'est le règlement qui...
Mme Blackburn: Oui, mais c'est un règlement qui
relève de votre compétence.
M. Gratton: Oui.
M. Garon: Est-ce que le... Je posais une question...
M. Desbiens: II va répondre.
M. Séguin: Si je peux me permettre...
M. Garon: Non, mais j'aimerais...
M. Séguin: ...peut-être un élément
d'explication. Les douze mois qui suivent l'année d'imposition, c'est
pour donner le temps, d'une part, au propriétaire du permis de faire son
rapport d'impôt, d'être cotisé et d'être
remboursé, d'être confirmé dans sa cotisation. Les
délais pour faire les rapports d'impôt, évidemment, vont
suivre les mois après la fin de l'année d'imposition.
Mme Blackburn: II n'a pas à être remboursé
puisque déjà il sait davance que ces 500 $ sont
déductibles. Donc, dans son rapport d'impôt...
M. Séguin: Oui, mais le ministère, c'est dans la
déclaration fiscale qu'il le constate.
M. Gratton: C'est seulement au moment
où le propriétaire fournit son rapport d'impôt, au
30 avril, que le ministère est informé du remboursement
nécessaire.
Mme Blackburn: Qui, je comprends, mais celui qui
bénéficie d'une déduction de 500 $, lui, sait pertinemment
qu'il n'aura pas à la verser dès le 1er janvier 1986 pour
l'année d'imposition 1986. Il en bénéficie donc dès
ce moment, alors que son chauffeur va pouvoir en bénéficier, si
je prends l'année d'imposition 1986, selon la décision du
propriétaire, en 1986-1987. Là-dessus, je n'erre pas...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Est-ce que l'article
180 est adopté?
Mme Blackburn: II me semble que l'on pourrait réduire ce
délai, puisque cela relève de votre compétence...
M. Gratton: On va l'examiner, mais...
Mme Blackburn: ...de la compétence du ministre du
Revenu.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Garon: Quand il fait son rapport d'impôt, il
déclare le nombre de taxis au 31 décembre, le nombre des permis.
C'est évident que, s'il en bénéficie dès le
début de l'année, il tient compte des déductions
d'impôt sur ses versements, mais lorsqu'il fait son rapport d'impôt
à la fin de l'année -je comprends qu'en cours d'année il
peut commencer à fonctionner et qu'il peut avoir des choses à
négocier qui ne puissent pas se savoir avant la fin de l'année
d'imposition -normalement, les rapports d'impôt sont traités dans
les trois mois, à peu près, deux ou trois mois, ce qui veut
dire... Je comprends que le ministère du Revenu joue sécuritaire,
mais peut-être qu'un délai de six mois aurait été
possible.
M. Séguin: C'est effectivement ce qu'on accorde. La date
de référence à laquelle la présomption quant
à l'impôt équivalent à 500 $ est établie,
c'est la date à laquelle le contribuable doit produire son rapport
d'impôt, soit le 30 avril. Il ne faut pas partir du 1er janvier, il faut
partir du 30 avril de l'année qui suit.
M. Garon: C'est cela. M. Séguin: Bon.
M. Garon: Pas qui suit, de l'année.
M. Séguin: Pour l'année 1986, c'est au 30 avril
1987 que la présomption que les 500 $ ont été
accordés comme crédit d'impôt va s'établir. Quand on
parle des douze mois qui suivent l'année d'imposition, il faut dire que
le propriétaire a déjà perdu la période entre
janvier et le 30 avril, il ne lui reste qu'à partir du mois de mai
jusqu'à la fin de l'année pour répartir le crédit
d'impôt aux autres personnes. Cela laisse à peu près de six
à huit mois de jeu entre le 30 avril et la fin de l'année pour
que le ministère cotise, confirme le crédit et que le
propriétaire le réattribue aux autres personnes qui vont le
réclamer elles aussi.
M. Garon: Non, non, un instant.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous terminé, Mme
la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Non, s'il vous plaît!
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez continuer.
Mme Blackburn: Je comprends bien la mécanique, je la
comprends, j'ai vu passer quelques rapports d'impôt et je comprends, mais
il n'en demeure pas moins...
M. Séguin: Mais la loi présume que le
crédit...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency. Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ...que le titulaire du permis de taxi en
bénéficie effectivement à partir du 1er janvier
1986...
M. Séguin: Non.
Mme Blackburn: ...parce qu'il peut en tenir compte dans ses frais
de fonctionnement.
M. Séguin: Cela lui sera crédité,
d'après la loi, à la date où il doit produire sa
déclaration.
Mme Blackburn: Donc, cela veut dire qu'il produit une
déclaration qui ne tient pas compte des 500 $; c'est un crédit
qui lui est retourné, est-ce exact?
M. Séguin: C'est une présomption.
Mme Blackburn: Si vous me dites que c'est cela...
M. Séguin: Non, non, attendez, nous avons
étudié cela antérieurement. Les 500 $
représentent une présomption qu'il a déjà
payé 500 $ sur l'impôt qu'il a à payer, ce n'est pas un
chèque.
Mme Blackburn: Donc, cela confirme ce que je dis, qu'il en
bénéficie effectivement depuis le début de l'année,
puisque ce n'est pas un crédit.
M. Séguin: En vertu de la loi, cela lui sera
conféré à la date à laquelle il doit produire son
rapport d'impôt, à la dernière des dates, le 30 avril.
Mme Blackburn: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, madame...
Mme Blackburn: ...selon la lettre, je comprends, mais dans les
faits, cependant, il en bénéficie dès le début de
l'année. Voilà. Ce que je constate, c'est que cette mesure,
à mon avis, est moins équitable à l'endroit des moins bien
nantis, les chauffeurs de taxi qui utilisent les véhicules des
propriétaires de grandes flottes généralement. Ce n'est
pas une demande qui veut mettre en boîte le ministre du Revenu mais
est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, en visant une mesure de plus grande
équité, de réduire ce délai?
M. Séguin: À quoi?
Mme Blackburn: À six mois.
M. Séguin: Six mois après quoi?
Mme Blackburn: Six mois après l'année
d'imposition.
M. Garon: C'est cela. Il faut dire...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, avez-vous terminé? J'aimerais bien que Mme la
députée termine.
Mme Blackburn: Dans le dernier cas il s'engage à verser
à chaque chauffeur, dans les douze mois qui suivent l'année
d'imposition... Plutôt que de dire "douze", pourquoi est-ce qu'on ne dit
pas "six"?
M. Gratton: Ce n'est pas ici qu'on peut faire cela. Il ne s'agit
pas de modifier le règlement.
Mme Blackburn: Non, mais c'est une suggestion.
M. Gratton: Je vais vérifier pourquoi on ne le fait pas.
S'il n'y a pas de bonnes raisons, on le fera.
Mme Blackburn: Si vous me permettez une suggestion...
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée.
Mme Blackburn: ...au moins dire peut-être neuf mois, cela
leur fera peut-être un cadeau de Noël avant les fêtes.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Vous savez que cela ne change rien. Le
crédit d'impôt, ce n'est pas un chèque qui est versé
à la personne. Si le crédit d'impôt est
conféré dans le milieu de l'année mais qu'il n'a effet que
lorsqu'on fait le rapport d'impôt, qu'est-ce que cela change de le
conférer au mois de mai ou au 31 décembre puisqu'il
n'apparaît que dans le rapport d'impôt?
Mme Blackburn: À moins que je n'aie mal compris, si vous
me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ...cela veut dire que les 500 $ seront
partagés entre ceux qui paient l'essence, selon le kilométrage.
C'est effectivement un crédit qui sera donné...
M. Séguin: Ce n'est pas le montant d'argent.
M. Desbiens: Non, mais, M. le Président...
M. Séguin: On ne semble pas comprendre...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: ...moi aussi, je comprends mal. Il me semble que ces
500 $ sur chaque taxi... Le propriétaire doit faire un rapport
d'impôt, envoyer des montants d'impôt pendant l'année.
J'avais compris qu'il se donnait ces 500 $ comme marge et qu'il n'envoyait pas
cela au ministère du Revenu au début de l'année.
M. Séguin: La loi dit qu'il y a une présomption,
à la date où il doit produire son rapport d'impôt, que, les
premiers 500 $ d'impôt qu'il a à payer, il n'aura pas à les
payer. C'est un crédit d'impôt.
M. Desbiens: Donc, il garde pour lui les premiers 500 $.
M. Séguin: Le ministère ne lui envoie pas un
montant.
M. Desbiens: Non, sauf que le
propriétaire garde les 500 $.
Mme Blackburn: Il verse ce montant au chauffeur.
M. Séguin: Il le réattribue au chauffeur,
effectivement.
Mme Blackburn: C'est cela. C'est de ce montant que je parle.
Donc, cela fait une différence, que ce soit six ou douze mois.
M. Séguirn Oui, mais comme le propriétaire se fera
confirmer à partir du 30 avril le crédit auquel il a droit, si
vous restreignez à six mois à partir de l'année
d'imposition, vous ne lui laissez que 30 jours après le 30 avril pour se
tourner de bord et l'attribuer.
Mme Blackburn: Plus de 30 jours...
M. Séguin: Mais non. Ajoutez six mois au 1er janvier.
Mme Blackburn: Pardon, M. le Président. Du 1er janvier,
cela donne jusqu'au 1er juillet. Si je me rappelle bien, c'est comme cela qu'on
comptait dans le temps.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Il faudrait que le député de Montmorency
arrête de dire des choses qui ne sont pas exactes. Regardez ce qu'il dit:
Dans ce dernier cas il s'engage à verser à chaque chauffeur dans
les douze mois qui suivent l'année d'imposition... Il doit prendre la
liste des taxis immatriculés au 31 décembre, mais l'année
ne commence pas le 31 décembre. On dit: dans les douze mois qui suivent
l'année d'imposition. L'année d'imposition, c'est quoi?
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de...
M. Garon: Ce qui veut dire...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis. Mme la députée de Chicoutimi.
M. Garon: C'est vrai que cela commence au 1er janvier. Il
reçoit son rapport d'impôt au bout de six mois.
Mme Blackburn: Ce sera ma dernière intervention
là-dessus...
M. Garon: On lui donne six mois pour faire le chèque
à ses employés, c'est peut-être un peu long.
Mme Blackburn: C'est à peu près cela.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, M. le député de Lévis, M. le ministre du
Revenu...
M. Séguin: Vous êtes d'accord avec moi, M. le
député de Lévis...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, s'il vous plaît!
M. Séguin: ...qu'il faut lui donner les six mois pour
être cotisé.
Une voix: Dans son rapport d'impôt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Garon: Je n'ai pas parlé des crédits
d'impôt parce que, au fond, ils peuvent jouer en sa faveur, je ne sais
pas, au point de vue des acomptes provisionnels, quatre fois par année;
ils doivent en tenir compte, s'ils y ont droit.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, M. le député de Lévis, M. le ministre du
Revenu est entouré ici de ses hauts fonctionnaires et a fait état
tout è l'heure, parce que c'était quand même un article du
règlement comme tel, qu'il prenait en très grande
considération, et non pas en considération, vos remarques. En
conséquence, est-ce que l'article 180 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 180 est
adopté. J'appelle l'article 232 du projet de loi 2. Est-ce que l'article
232 du projet de loi 2 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 232 du projet de loi
2 est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est
adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président. M. Oesbiens:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi 2,
Loi modifiant diverses lois fiscales et d'autres dispositions
législatives, est adopté?
Des voix: Oui.
M. Desbiens: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Lemieux): Tel qu'amendé, il est
adopté. Est-ce que le
projet de loi 2, Loi modifiant diverses iois fiscales et d'autres
dispositions législatives, est adopté en totalité, tel
qu'amendé?
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Desbiens: M. le Président, est-ce qu'il y a une
proposition de renumérotation?
Le Président (M. Lemieux): II n'y a aucune proposition
de...
M. Desbiens: On vient de faire sauter l'article 231.
Le Président (M. Lemieux): C'est juste. M. Gratton:
Ce ne sera pas difficile. Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, relativement
à l'article, est-ce qu'il y a une...
M. Gratton: D'accord. Je fais motion pour qu'on le
renumérote. Je ne pense pas qu'on se mélange.
Le Président (M. Lemieux): Non, mais effectivement, M. le
ministre, on a quand même abrogé un article.
M. Gratton: Oui, d'accord.
Une voix: On peut laisser un espace plus large.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la motion de
re...
Une voix: Renumérotation.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Gratton: Oui, on sait ce que vous voulez dire, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): ...est adoptée?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Décision du président sur une demande de
directive du député de Lévis
Le Président (M. Lemieux): Avant d'ajourner nos travaux
sine die, j'ai pris une décision en délibéré et
j'aimerais quand même la rendre relativement à l'article 162: "Un
document ne peut être déposé en commission qu'avec la
permission de son président." J'ai pris en délibéré
une demande de directive du député de Lévis relativement
au sens et à la portée de l'article 162 du règlement de
l'Assemblée nationale dans le cadre d'une décision que j'ai
rendue devant cette commission. L'article disait qu'un document ne peut
être déposé en commission qu'avec la permission de son
président. Cette disposition réglementaire est strictement de
droit nouveau et s'inscrit dans le cadre des principes d'autonomie et de
souplesse véhiculés par la réforme parlementaire.
Ceci étant, nous ne pouvons référer aux auteurs de
droit parlementaire traditionnel pour interpréter la nature et la
portée du pouvoir accordé au président de commission en
vertu de l'article 162 du règlement. Par ailleurs, tel que je l'ai
mentionné dans ma décision, cet article doit recevoir une
interprétation qui est libérale, qui assure son esprit et sa fin.
Ainsi, il appert, à la lecture de l'article 162, que les mots
"permission de son président" confère à ce dernier un
pouvoir discrétionnaire eu égard aux documents qui peuvent
être déposés en commission parlementaire. Une telle
interprétation du pouvoir accordé au président de
commission en vertu de l'article 162 fut, d'ailleurs, donnée par le
président de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation lors d'une séance tenue le 10 octobre 1984.
Dans le cadre de l'exercice du pouvoir discrétionnaire
accordé en vertu de l'article 162, je me suis donné comme
critère objectif la pertinence comme telle du document en tenant compte
du mandat de la commission eu égard aux documents que le
député de Lévis désirait déposer en
commission. À cet effet, j'ai jugé que la lettre du
député de Lévis qu'il adressait à la Commission
d'accès à l'information...
M. Garon: Au ministre.
Le Président (M. Lemieux): ...et au sous-ministre.
Des voix: Non, non.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excu3e. À cet
effet, j'ai jugé que la lettre du député de Lévis
qu'il adressait au ministre ne s'inscrivait pas dans le cadre spécifique
du mandat qui nous a été confié par l'Assemblée,
à savoir l'étude article par article du projet de loi 2, car un
président doit s'assurer de la pertinence du document en regard du
mandat de la commission car le dépôt d'un document doit
éclairer la commission dans l'exécution comme telle du mandat qui
lui a été confié.
Compte tenu de cette décision, j'en viens à la conclusion
que le document ne fait pas partie comme tel du rapport.
J'ajourne...
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Gratton: ...avant que vous ajourniez nos travaux, pourrais-je
remercier les membres de la commission d'avoir procédé avec
diligence à l'étude de ce projet de loi et, plus
particulièrement, vous remercier, M. le Président, de l'excellent
travail que vous avez accompli et de la façon dont vous l'avez
accompli?
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre du Revenu. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Au nom de l'Opposition, je voudrais vous remercier
du travail que vous avez accompli. Évidemment, étant
donné' l'heure, il y a quelques remarques qu'on aurait aimé
faire, mais on aura l'occasion de les formuler...
M. Gratton: Bonne idée.
M. Desbiens: ...lors de l'étude du rapport à
l'Assemblée nationale ou en troisième lecture. Je remercie mes
collègues et ceux du gouvernement, ainsi que le ministre.
Le Président (M. Lemieux}: M. le député de
Lévis.
M. Garon: En terminant, il y a une question d'information que
j'aurais à demander. On sait qu'en dehors de la session il y a une
rémunération aux députés qui siègent en
commission parlementaire. Est-ce que le fait qu'un député vienne
cinq minutes, fasse mettre son nom et s'en aille après, lui donne droit
à une rémunération de 107 $ pour la journée, comme
s'il avait travaillé toute la journée - parfois, on a
siégé huit heures, six heures - ou si...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je vais répondre à votre question. Vous savez
qu'existe la commission de l'Assemblée nationale qui est composée
du président, des deux vice-présidents, des deux whips et des
deux leaders, ainsi que de trois présidents de commissions. C'est
à cet endroit que cette question devra être traitée, et
j'en prends bonne note, parce que c'est mon intention d'en faire état.
Cela va?
Je remercie les deux groupes parlementaires de leur collaboration. Cela
a été pour moi vraiment très agréable de travailler
avec vous tous.
J'ajourne les travaux de cette commission sine die, cette
dernière ayant accompli son mandat. Merci.
(Fin de la séance à 13 h 35)