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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration commence ses travaux.
Nous sommes réunis ce matin afin de procéder à la
consultation des intéressés et à l'étude
détaillée des projets de loi d'intérêt privé
suivants: le projet de loi 239, Loi sur le Conseil de planning social de
Pontiac Inc., et le projet de loi 231, Loi modifiant la Loi concernant les
maîtres entrepreneurs en réfrigération du
Québec.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: En ce qui concerne le projet de loi
privé 239, M. Gardner (Arthabaska) remplace M. Brouillette
(Champlain).
M. Polak: M. le Président, on a un remplacement. M.
Middlemiss remplace M. Séguin. Je comprends que M. Middlemiss a
déjà le droit de parler sur son propre projet de loi, mais il
reste aussi l'autre projet de loi. Vu que le ministre est avec nous, il m'a
déclaré être prêt à remplacer quelqu'un. Donc,
j'avais justement pensé à M. Brouillette. On pourrait
peut-être le dire après qu'on aura terminé avec M.
Gardner.
Le Président (M. Lemieux): Que M. le ministre remplace M.
Brouillette.
Une voix: M. Brouillette est déjà remplacé
par M. Gardner.
Le Président (M. Lemieux): On me dit que M. Brouillette
est déjà remplacé par M. Gardner. M. Després n'est
pas ici alors, M. le ministre pourrait remplacer M. Després.
M. Levesque: C'est seulement pour le premier projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Oui, seulement le premier
projet de loi, la loi concernant le conseil de planning.
M. Levesque: II ne devrait pas durer longtemps. Après, je
suis membre...
Le Président (M. Lemieux): II est membre d'office en ce
qui a trait... Alors, le ministre remplace Mme Hovington.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Je fais lecture de
l'ordre du jour. Ordre du jour de la séance du mercredi 26 mars 1986,
salle Papineau: projet de loi 239, Loi sur le Conseil de planning social de
Pontiac Inc. Proposeur: le député de Pontiac, M. Middlemiss.
Procureur des intéressés: M. Donald Lavallée.
Dans un deuxième temps, projet de loi 231, Loi modifiant la Loi
concernant les maîtres entrepreneurs en réfrigération du
Québec. Proposeur: la députée de Maisonneuve, Mme Harel.
Le procureur des intéressés: M. Jean-Pierre Desmarais.
Projet de loi 239
J'appelle l'étude du projet de loi 239. M. Lavallée,
voulez-vous intervenir sur le projet de loi 239?
Période de questions
M. Lavallée (Donald): M. le Président, le but du
projet de loi proposé est assez simple, c'est de faire reprendre
existence à la corporation le Conseil de planning social de Pontiac Inc.
dont les lettres patentes et la charte ont été dissoutes le 15
décembre 1973.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M.
Lavallée. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous faire part de vos
qualités à titre de proposeur pour le bénéfice des
gens de la commission?
M. Lavallée: J'agis à titre de procureur pour le
Conseil de planning social de Pontiac Inc. À ce titre, on a
préparé le projet de loi et ainsi de suite.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, monsieur, vous pouvez
continuer.
M. Lavallée: C'était pour faire reprendre existence
à la corporation à la suite de sa dissolution le 15
décembre 1973 pour non-production de ses rapports annuels. Le seul moyen
de faire reprendre existence, c'est un projet de loi privé et c'est pour
cela qu'on est ici aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): Y a-t-il des membres de la
commission qui veulent faire des remarques relativement à notre projet
de
loi privé 239? M. le député de Dubuc. M. Dufour:
De Jonquière.
Le Président (M. Lemieux): Pardon, de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, M. Lavallée nous dit
que la charte a été dissoute pour non-production de rapports.
Est-ce que cela veut dire qu'effectivement, après 1973, vous avez
continué à exister non légalement? En tout cas, je ne
pourrais pas dire illégalement puisque vous avez les rapports que vous
avez produits tout ce temps-là, mais pas à l'autorité
concernée.
M. Lavallée: Oui, M. le Président. En effet,
dès que la charte a été dissoute, la corporation a
continué à exister, a continué ses activités et les
a même augmentées. Elle a fait des travaux. En 1971, elle a acquis
une ancienne école désaffectée; elle l'a
aménagée et agrandie par la suite si bien qu'aujourd'hui la
valeur de l'édifice est d'environ 450 000 $. Sur une période de
treize ans, on a investi cette somme dans l'école. L'école est
louée en grande partie au ministère des Affaires sociales et
certains locaux sont loués au Service social de l'Outaouais, mais elle a
continué effectivement è exercer ses activités tout au
long de la période.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, est-ce que vous étiez
propriétaire de l'école pendant que vous produisiez des
rapports?
M. Lavallée: Oui, M. le Président. La corporation
était propriétaire. Elle a fait l'acquisition avant la
dissolution, en 1971 ou au début de 1972.
M. Dufour: Est-ce que vous avez posé des gestes qui sont
différents de ceux autorisés dans votre charte? Par exemple, on
comprend que selon les chartes les corporations financières ont le droit
d'avoir -ils le disent, par exemple - des propriétés
jusqu'à un montant de X, etc.
M. Lavallée: On a posé des gestes. Lorsqu'on s'est
aperçu que la charte était dissoute, c'était au moment
où l'on a adressé une demande à l'Inspecteur
général des institutions financières pour faire augmenter
la limite de possession des biens, pour la faire passer jusqu'à 1 000
000 $. C'est à ce moment-là qu'on nous a retourné une
missive indiquant que la charte avait été dissoute et qu'on ne
pouvait accorder la requête.
À ce moment-là il y a certains travaux qui avaient
été complétés et par la suite un bail a
été signé avec le ministère des Affaires sociales.
On devait donner suite et faire reprendre l'existence de la corporation pour
normaliser tout ce qui avait été fait.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous terminé, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, vous pouvez continuer. En additionnelle, je
présume.
M. Dufour: J'avais quelques questions. Cela va être des
additionnelles additionnelles. Si on est prêt dans une loi, il doit y
avoir des raisons et j'essaie de trouver lesquelles, non dans le but de
s'opposer à ce changement, mais au moins pour l'information.
Lorsque vous êtes devenu propriétaire de l'école ou
de la propriété, parce que je pense que c'est là votre
problème majeur, vous agissiez légalement selon la loi sur les
corporations financières?
M. Lavallée: Pour deux ans, pour au moins deux ans,
jusqu'au 15 décembre 1973.
M» Dufour: Donc, vous l'avez achetée directement du
ministère de l'Éducation, de la commission scolaire et vous
êtes devenu propriétaire. A ce moment-là, vous produisiez
des rapports. Comment expliquez-vous le phénomène - parce qu'il y
a des montants d'argent assez appréciables si la propriété
vaut 450 000 $ - que tout à coup des gens qui sont responsables,
j'imagine, certainement des bénévoles, oublient ou omettent de
présenter un rapport annuel alors que c'est une loi tellement facile
d'application?
M. Lavallée: L'explication qu'on a pu fournir c'est que
les gens qui font partie de la corporation sont tous des
bénévoles qui sont appelés à changer assez
facilement, d'année en année. Au début, ce
n'étaient pas les mêmes personnes. La correspondance a dû
être adressée au président de la corporation et
probablement qu'à cette époque-là il n'était plus
président et que cela s'est perdu. Les gens n'étaient pas au
courant qu'il fallait founir des rapports annuels.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à la
règle de l'alternance, Mme la députée de Chicoutimi, vous
me permettrez de faire intervenir le député de Sainte-Anne si le
député de Jonquière a terminé. Vous n'êtes
pas sans savoir que lors de l'étude d'un projet de loi privé, en
ce qui a trait à votre droit de parole, on fait référence
aux articles 244 et 245 qui vous donnent un droit de parole de vingt minutes.
Les articles pertinents pour l'ensemble des
deux groupes parlementaires relativement à nos règles de
procédure sont les articles 244, 245, 246, 264, 266, 267 et 124 et
125.
M. le député de Sainte-Anne, vous pouvez intervenir.
M. Polak: Oui, juste une courte question, Me Lavallée. Si
j'ai bien compris, il s'agit de rectifier une erreur qui a été
faite. On a oublié de garder la compagnie, disons, intacte. Maintenant,
pendant la période qu'elle a fonctionné, ayant déjà
perdu sa charte, est-ce que vous ne devez pas demander la ratification des
actes faits pendant cette période?
M. Lavallée: Si le projet de loi est adopté, cela
va de soi, ce sera automatique.
M. Polak: Vous demandez de reprendre existence. Donc, vous
interprétez cela en disant que ce sera rétroactif.
M. Lavallée: Rétroactif à la date de la
dissolution.
M. Polak: Dans le premier article du projet de loi, vous dites:
"Tout intéressé peut". Est-ce que je pourrais en faire la demande
moi-même? Est-ce que je pourrais être un citoyen
intéressé? Je trouve un peu vague le mot
"intéressé". Est-ce qu'on ne devrait pas dire que ça doit
être quelqu'un qui est administrateur de la compagnie?
M. Lavallée: Non, pas nécessairement. Ce serait
quelqu'un qui aurait un intérêt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, vous savez que je ne ferai pas
le légaliste. Il me semble qu'on commence la loi. Ici, est-ce qu'on a le
droit d'en parler globalement?
Le Président (M. Lemieux): On n'a pas commencé
l'étude du projet de loi comme tel, M. le député de
Jonquière. Je vais vous donner quelques directives, eu égard
à l'étude d'un projet de loi privé.
Relativement à l'étude d'un projet de loi privé, en
audition publique, le requérant, son procureur et les invités
habituellement s'identifient. Le requérant expose les grandes lignes du
projet de loi - ce qui a été fait tout à l'heure par M. le
procureur Lavallée -et tente d'en faire ressortir le bien-fondé
et le procureur donne les explications d'ordre juridique. Tout autre membre de
la commission peut intervenir sur le sujet, eu égard à son droit
de parole, et, après les commentaires des membres de l'Assemblée,
nous procédons à l'étude détaillée du projet
de loi.
M. Dufour: Je voudrais faire ressortir que M. le
député en face de moi s'en va directement è un article,
donc il va à l'étude article par article. Pour moi, selon la
pertinence, on ne l'étudie pas globalement. Je ne veux pas vous faire de
mal.
M. Polak: J'avoue M. le député, comme toujours, je
suis trop vite.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: C'est vrai, il a raison. Je suis satisfait de la
réponse. Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de Pontiac
a demandé d'intervenir. Mme la députée de Chicoutimi,
préalablement.
Mme Blackburn: M. le Président, ce que je comprends dans
ça, c'est que vous avez fonctionné en ignorant que vous n'aviez
plus votre charte, vous vous en êtes aperçu au moment où
vous avez eu besoin de prendre un peu d'expansion?
M. Lavallée: Oui, M. le Président.
Mme Blackburn: C'est à la suite d'une demande que vous
avez faite pour faire hausser les avoirs permis en vertu de la troisième
partie de la Loi sur les compagnies.
M. Lavallée: La limite des immeubles qui va être
détenue. C'est à la suite d'une lettre de Mme Georgette Barrette,
du bureau de l'Inspecteur général des institutions
financières, datée du 11 octobre 1985, qu'on a appris que la
charte avait été dissoute.
Mme Blackburn: Cela veut dire que pour une corporation comme
ça, il n'y a pas de permanence è son conseil?
M. Lavallée: II n'y a pas de permanence.
Mme Blackburn: C'est entièrement
bénévole?
M. Lavallée: C'est cela.
Mme Blackburn: Voici une question qui peut ne pas Être
pertinente, M. le Président en jugera. Pour une corporation sans but
lucratif, qui a des avoirs aussi importants, quelle est la
nécessité d'avoir de tels avoirs, si on n'a même pas de
permanence pour s'assurer qu'il y a un minimum de continuité? Je suis un
peu surprise.
M. Lavallée: La grande activité qui est due
à ces avoirs, comme vous dites, aussi
considérables, s'applique du fait qu'elle possède un
immeuble qui est loué au gouvernement du Québec. Si cela
n'était pas le cas, ses activités se limiteraient à ses
autres activités normales, soit exercer...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Non, M. le Président, si vous le permettez.
Dans l'hypothèse où ce projet de loi privé serait
accepté, cela veut donc dire qu'on ratifie automatiquement les actes de
ce conseil pendant toute la période; c'est un peu ce que j'ai entendu en
réponse au député de Sainte-Anne. Si tel est le cas, cela
veut dire qu'il aurait pu y avoir - je ne connais pas le groupe, je peux poser
la question d'autant plus à l'aise - malversation au cours de ces
années et, automatiquement, on les sanctionne? Cela m'apparaît
douteux comme...
Le Président (M. Lemieux): M. Lavallée.
M. Lavallée: M. le Président, les malversations ne
seraient pas sanctionnées si elles étaient découvertes
à ce moment, elles seraient sujettes à un examen et à une
rectification. Ce n'est pas une absolution qu'on demande, c'est simplement une
reprise d'existence. (10 h 30)
Mme Blackburn: Je ne pense pas qu'on réponde à ma
question» Tout simplement ce que je veux dire, c'est que, étant
donné que la ratification, l'adoption de ce projet de loi aurait comme
effet de reconnaître, finalement, les actes de cet organisme depuis toute
la période durant laquelle il n'a pas produit de rapports, à
moins de vouloir aller relever tous les rapports, il se pourrait
qu'effectivement il y ait eu des choses... Evidemment, cela n'a pas eu comme
conséquence de ratifier des actes illégaux, mais cela a
certainement eu comme conséquence de soustraire à une attention
un peu plus vigilante l'administration de ce groupe.
Le Président (M. Lemieux): M. le procureur, M.
Lavallée.
M. Lavallée: M. le Président. Oui, probablement que
cela servira de leçon aux administrateurs actuels, d'autant plus que
l'inspecteur général aura comme condition aussi de produire les
rapports qui n'ont pas été produits en payant les
déboursés ou les frais pour les années où les
rapports n'ont pas été produits. Aujourd'hui, la loi est
différente. On n'a aujourd'hui qu'à produire les rapports qui
n'ont pas été produits, à faire une simple requête
et la reprise d'existence a lieu. La raison pour laquelle on est en projet de
loi privé aujourd'hui, c'est que pour les compagnies dissoutes avant
1975, la loi n'était pas la même qu'aujourd'hui. C'est pour cela.
Aujourd'hui, ce n'est qu'une simple formalité pour les corporations
dissoutes après 1975. Avant 1975, c'est différent.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac, s'il vous plaît.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Peut-être que
j'aurais dû tenter au tout début d'intervenir et d'expliquer. Je
sais que les gens qui voient qu'un conseil a laissé tomber sa charte
disent: Ah! Ils sont bien négligents! Mais on a bien
démontré que ce sont des gens qui faisaient cela
bénévolement. L'existence du conseil de planification sociale a
débuté en 1968. À ce moment-là, on avait une
personne qui s'occupait des affaires sociales et qui était située
à Hull, son bureau était à Hull. Elle voyageait chaque
jour de Hull à Campbell's-Bay, qui est à environ 90
kilomètres. Donc, cette personne passait la plupart de son temps
à voyager. Les gens sentaient que même si la personne voulait bien
les aider, il y avait beaucoup de temps perdu. Donc, on a créé ce
conseil de planning social pour s'assurer qu'on s'occuperait des
problèmes sociaux de la région. Ce conseil a réussi
à faire transférer cet employé à Campbell's-Bay et,
à ce moment-là, on l'avait localisé au palais de justice.
On lui avait donné un bureau. Après un certain moment, on avait
besoin d'espace au palais de justice et ces gens ont réussi à
acheter une école pour 1 $ et on a installé les bureaux dans
cette école. Après cela... Pardon?
Mme Blackburn: Parlez-nous de ses activités.
M. Middlemiss: Les activités sont de promouvoir la
planification sociale par et pour les citoyens du comté de Pontiac,
encourager et parrainer des programmes pour sensibiliser la communauté
aux besoins sociaux en général, particulièrement ceux de
la santé et du bien-être, étudier les besoins de
bien-être et de santé ainsi que les ressources de la région
dans le but, premièrement, de promouvoir une meilleure coordination des
services existants, d'éliminer le chevauchement des services, de
favoriser l'établissement des services nécessaires, fournir une
occasion pour ceux qui oeuvrent dans les agences et les organisations de
santé et de bien-être, tant publiques que privées, de mieux
connaître les agences et les organisations apparentées au service
de la communauté. Ils ont touché à tout cela. Pour
expliquer pourquoi Ils finissent avec l'école, c'est parce que, ayant
besoin d'espace pour un travailleur social, ils s'achètent une
école
pour 1 $ avec une entente que si jamais ils abandonnent leur charte,
l'école retourne à la municipalité de Campbell's-Bay.
Au fur et à mesure que cela s'est développé, le
gouvernement du Québec a eu besoin d'espace pour des bureaux, pour la
Main-d'Oeuvre et la Sécurité du revenu et cela fait la
deuxième ou la troisième rénovation qu'on fait. La
dernière rénovation a été faite pour louer des
espaces au gouvernement du Québec et là, on s'est aperçu,
en voulant augmenter la limite, que ces gens-là, au point de vue du
ministère des Finances ou des Institutions financières,
n'étaient pas à jour. Ils ont toujours rempli des rapports du
ministère du Revenu. Ils ont toujours fait cela et c'est pourquoi, ils
ont été tout surpris - ce sont des gens qui font du
bénévolat - de voir que... On a rempli des rapports chaque
année. Mais c'était des rapports du ministère du Revenu et
non ceux-ci. C'est exactement cela qui s'est produit et c'est cela que je
voulais ajouter pour aider à faire comprendre un peu la situation. Ce
sont des gens qui sont plus occupés à faire du
bénévolat et du planning social que des administrateurs. C'est
très malheureux que, pour eux, cette partie n'ait pas été
aussi importante que de faire le planning social qui était leur premier
but.
Une voix: ...
M. Middlemiss: Tout le monde peut devenir membre sur demande.
Mais on ne charge pas un sou et tous ceux qui veulent participer peuvent
être acceptés en tant que membres.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac, j'aimerais vous informer que vous avez droit à un temps de
parole de cinq minutes après chaque intervention. C'est un
privilège qui est habituellement réservé à un
ministre lorsqu'on étudie un projet de loi privé. Mais, comme
vous êtes la personne qui présente ce projet de loi privé,
je veux que vous sachiez qu'après chaque intervention, si vous voulez
intervenir, vous avez un droit de parole de cinq minutes. Mme la
députée de Chicoutimi, vous avez demandé la parole.
Mme Blackburn: Je ne voudrais pas qu'on prolonge indûment
le débat là-dessus. Si cela fait l'objet d'une volonté
populaire, je serais malvenue de commencer à juger des besoins et de la
pertinence de ces organismes dans des comtés que je connais peu. Je
voudrais juste savoir s'il y a effectivement un "membership". Qu'est-ce que
cela représente? Comment est élue l'administration? Est-ce
n'importe qui? N'y a-t-il pas de cotisation? Est-ce par des emprunts que cela
fonctionne? C'est la première fois que je vois quelque chose d'aussi peu
structuré.
M. Lavallée: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, monsieur.
M. Lavallée: Ce sont des résidents du comté
de Pontiac qui veulent faire de l'animation sociale. Le conseil est élu
chaque année lors d'une assemblée générale par les
membres présents à l'assemblée. N'importe quel
résident du comté de Pontiac n'a qu'à se présenter
à l'assemblée et c'est ainsi que...
Mme Blackburn: Mais, encore... Il y a des gens qui viennent? Je
regarde les assemblées des usagers dans les hôpitaux et dans les
CLSC. Vous savez, ils ne sont pas obligés de mettre des gardes aux
portes. On ne se boursule pas aux portes.
M. Lavallée: Contrairement à certaines institutions
du gouvernement, les gens se rendent chaque année parce que le conseil
est assez actif è d'autres niveaux. Alors, il est très connu dans
le comté de Pontiac.
Mme Blackburn: Quand vous dites "assez actif à d'autres
niveaux"... Vous me permettez, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Quand vous me dites "assez actif à d'autres
niveaux", pouvez-vous me dire quelles sont les réalisations un peu
concrètes de cet organisme au cours de la dernière
année?
M. Lavallée: D'accord. Je n'ai pas le détail exact,
mais je sais qu'à chaque année on a un gala pour honorer les
personnes de chaque municipalité qui ont contribué au
développement social. On a établi des bourses pour faciliter
l'envoi d'étudiants dans les universités pour poursuivre des
études supérieures. Chaque fois qu'il y a des problèmes au
niveau social, le conseil est impliqué.
Tout particulièrement, lorsqu'il y avait eu vent qu'on voulait
déménager les services sociaux à Hull et tout regrouper,
le conseil de planning social s'est impliqué par l'ouverture de bureaux
à Bryson, à Campbell's-Bay, à Fort-Coulonge et à
Chapeau. Je pourrais dire qu'à chaque fois qu'il est question d'affaires
sociales dans le comté de Pontiac le conseil est
impliqué»
Le Président (M. Lemieux}: Ce n'est pas très grave.
Je m'excuse, M. le député de Bonaventure. Est-ce que cela va, Mme
la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, vous avez demandé la parole ainsi que M. le
député de Bonaventure. Vous avez demandé la parole
préalablement. Est-ce que vous cédez votre droit de parole au
député de Bonaventure? Les privilèges de la Chambre, M. le
député de Mille-Îles. M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque: Vous avez parlé tout à l'heure de
bureaux qui auraient été loués par un ou plusieurs
ministères du gouvernement. Pouvez-vous me dire à quelle
époque cela a été fait ou à diverses
époques?
M. Lavallée: M. le Président, la première
fois cela avait été fait, c'était aux alentours de 1972.
Ensuite, je n'en ai pas tout le détail, mais le bail aurait
été renouvelé, je crois, par périodes de cinq ans.
Le dernier bail remonte à l'automne 1985.
M. Levesque: C'était toujours avec le même
ministère?
M. Lavallée: Au début, c'était les
Affaires sociales et, aujourd'hui, c'est la
Société immobilière du Québec, pour le
bénéfice du ministère des Affaires sociales.
M. Levesque: À chaque époque, il n'y avait pas
d'interrogations qui étaient faites sur l'existence légale du
locateur?
M. Lavallée: Jamais, parce que les gens de la
Société immobilière du Québec ont été
les premiers surpris d'apprendre que la charte de la corporation avait
été dissoute. Ils nous disent: Mon Dieu, on a signé des
baux, on a renouvelé des baux et on a négocié avec ces
gens tout ce temps-là.
M. Levesque: Si je comprends bien, chaque fois qu'il y avait un
bail, le locataire ne s'était pas préoccupé de savoir si
le locateur avait une existence légale?
M. Lavallée: Non, pas à ce moment. La pratique a
changé, parce qu'on s'est aperçu qu'au cours des années,
des milliers de corporations ont été dissoutes et ont vu leur
charte annulée à la suite de la non-production de rapport.
Aujourd'hui, dans la pratique du droit, on se fait un point de vérifier
et d'obtenir le certificat d'existence des corporations parce que, comme je
dis, plus on va, plus on en a.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, M. le
député de Bonaventure? M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je veux savoir si vous êtes de mon avis,
savoir que même si la corporation n'existait pas en vertu de la partie
III de la Loi sur les compagnies, elle avait un statut selon le Code civil
comme corporation innommée. Donc, elle existait légalement. On
est d'accord? Je n'ai pas entendu, M. Lavallée.
M. Lavallée: Oui.
M. Bélisle: D'accord. Cela dit, ce que je comprends de
votre projet de loi, c'est surtout dans votre attendu. Vous voulez
bénéficier de la partie III de la Loi sur les compagnies. Je
suppose que s'il y a bail de signé, il y a revenu qui entre.
M. Lavallée: Oui.
M. Bélisle: Je suppose qu'il a dû y avoir
aménagement, investissement, emprunt. Est-ce que c'est le cas?
M. Lavallée: Oui.
M. Bélisle: Y a-t-il une marge au-dessus des coûts,
des dépenses par emprunt, par rapport aux revenus que paie le locataire
et qui crée un problème, si vous ne tombez pas sur la partie
III?
M. Lavallée: Non.
M. Bélisle: Il n'y a pas de problème?
M. Lavallée: Non, il n'y a pas de problème, parce
que les revenus ont toujours été supérieurs aux
dépenses.
M. Bélisle: Si les revenus sont supérieurs aux
dépenses, il y a profit.
M. Lavallée: Il y a profit, mais profit mince, oui.
M. Bélisle: D'accord. Donc, vous voulez
bénéficier de la partie III à cause de cet
écart?
M. Lavallée: Non, parce que c'est une corporation à
but non lucratif. Non, parce que l'argent...
M. Levesque: Tu as un surplus, tout simplement.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Mille-Îles?
M. Bélisle: Oui, cela va. Je comprends à demi-mot,
M. Lavallée.
Le Président (M. Lemieux): Je tiens à m'excuser, je
vous avais donné la parole, M. le député de
Mille-Îles, et je n'avais pas vu Mme la députée de
Chicoutimi. Alors, je ne
voudrais pas que ce soit une règle ici. C'est toujours la
règle de l'alternance qui prime. Mme la député de
Chicoutimi, maintenant.
Mme Blackburn: Ces locations vous rapportent combien
annuellement? Cela m'intrigue. C'est une entreprise?
Le Président (M. Lemieux): Vous avez compris la question,
M. Lavallée?
M. Lavallée: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez tout le temps, tout
le loisir possible. Continuez vos recherches. Je veux simplement m'assurer que
vous avez bien compris la question de Mme la députée de
Chicoutimi.
M. Lavallée: J'essaie de trouver le dernier bilan. Je ne
l'ai pas pour 1985, mais pour 1984, le loyer annuel total a été
de 31 668 $.
Mme Blackburn: 31 668 $.
M. Lavallée: Cela a peut-être été de
32 000 $ ou 33 00 $ parce qu'il y a des clauses d'ajustement automatique dans
le bail.
Mme Blackburn: Juste une autre question. On ne peut pas
considérer cela comme une compétition déloyale à
l'endroit des entreprises privées?
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, vous avez terminé?
Mme Blackburn: Oui.
(10 h 45)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac, s'il vous plaît.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président.
M. Middlemiss: Je ne sais pas, M. le Président, si c'est
nécessaire d'intervenir. Il semblait que tout le monde croyait que le
conseil de planning voulait être incorporé en vertu de la partie
III parce qu'il faisait des profits. La raison pour laquelle...
Le Président (M. Lemieux): Relativement à la
question du député de Mille-Îles, ai je comprends bien?
M. Middlemiss: Ils avaient besoin d'une hypothèque pour
payer les coûts de l'agrandissement qu'on venait de faire. Ils se sont
aperçus à ce moment-là qu'il n'y a pas une institution
financière qui voulait leur prêter de l'argent parce qu'ils
n'existaient pas juridiquement. Nous sommes ici aujourd'hui pour les rendre
légaux et pour qu'ils puissent continuer leur travail de planning social
dans le comté de Pontiac.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Pardon, non, est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement
à la Loi sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc.? Sinon, je
vais appeler immédiatement l'étude du préambule du projet
de loi. Cela va, M. le député de Jonquière? Cela va.
J'appelle l'étude du préambule du projet de loi 239. M. le
député de Lévis, cela va, oui?
M. Garon: Cela va.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): J'appelle le préambule
du projet de loi 239, Loi sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc.
Est-ce que le préambule est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député de Jonquière, il semble que vous ayez un petit
peu... Ça va? Le préambule concernant le projet de loi 239, Loi
sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc. est adopté.
J'appelle l'article 1 du projet de loi 239.
Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais savoir quelle est la valeur des actifs de
cet organisme?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, j'aimerais vous faire mention que tout à l'heure, cet
aspect de la question fut discuté.
M. Garon: On n'a pas mentionné le montant.
M. Middlemiss: M. le Président, si M. le
député de Lévis était arrivé avant, il
aurait pu entendre les explications qui ont été données
par Me Lavallée.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac, s'il vous plaît! Je pense que Me Lavallée est en mesure
de donner l'information d'une manière très succincte, et le
député de Lévis a tout de même son droit de parole
en vertu de l'article 244. C'est la règle de la pertinence de l'article
211 qui s'applique et c'est pertinent ce qu'il demande. Voulez-vous
répondre à la question du député de Lévis,
Me Lavallée?
M. Lavallée: Oui, M. le Président. La valeur
approximative marchande des actifs est d'environ 450 000 $. Pour la valeur
au
coût, j'avais 90 000 $ plus 150 000 $. C'est à peu
près 250 000 $ qu'on a investis, comme coût, dans l'immeuble. La
valeur marchande avait été évaluée, avant qu'on
puisse obtenir une hypothèque, à 270 000 $, plus environ 160 000
$ à 175 000 $ de réparations qui ont été
ajoutées depuis pour des améliorations, plus les autres
fonds.
M. Garon: Si on disposait des actifs, où iraient-Ils?
M. Lavallée: L'école, premièrement, doit
être remise è la commission scolaire, si elle existe encore et,
à défaut d'existence, elle retourne à la
municipalité de Campbell's-Bay. Les autres actifs seraient remis
è des organismes sans but lucratif ou, à défaut, au
Curateur public.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 du
projet de loi 239, Loi sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc., est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 2 du projet de loi 239, Loi sur le Conseil de planning social de
Pontiac Inc. Est-ce que l'article 2 du projet 239 est adopté?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Sur réception par le ministre des Finances
d'une telle demande, ce dernier peut y donner suite conformément
à la loi. On vient d'accepter comme préambule de cette loi qu'il
était important d'autoriser la présentation d'une demande
d'existence; c'est ce qu'on a à faire. Par la suite, on dit que "tout
intéressé - il me semble que c'est vague - peut"... et que le
ministre des Finances "peut y donner suite..." Si on vient d'accepter le
préambule et qu'on laisse encore le ministre des Finances, surtout dans
ce cas particulier... C'est une loi tout à fait particulière,
elle ne crée pa3 de précédent concernant l'ensemble de la
partie III qui donne existence aux compagnies sans but lucratif. Donc, si on
vient de faire tout cela et que le ministre des Finances décide, pour
une raison ou pour une autre, qu'il ne donne pas suite, je me demande ce que le
"peut" vient faire là-dedans. Il me semble que c'est illogique, à
première vue, considérant que tout ce qu'on a fait depuis le
début de l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de Pontiac.
Cela va? M. le député de Bonaventure.
M. Levesque: En vertu de la Loi concernant les renseignements sur
les compagnies, à l'article 11 paragraphe 2: "Sur réception de la
demande..." On peut demander par écrit au ministre de faire reprendre
existence à une compagnie. La loi prévoit justement que, "sur
réception de la demande, le ministre, après avoir pris l'avis de
l'inspecteur général, peut y donner suite..." On reprend alors
les mots de la loi générale.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufoun À l'exception que, là, c'est
spécifique. Il me semble qu'il y a plus. Je comprends que la loi est
générale et touche l'ensemble des articles. Mais là on
fait un projet de loi pour un organisme qui est nommé dans la loi,
c'est-à-dire le Conseil de planning social de Pontiac.
Même si la loi générale dit que c'est comme cela que
cela se passe, il me semble que dans ce cas particulier cela saute aux yeux que
"peut" ne devrait pas être dans le libellé de la loi, à mon
point de vue.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Évidemment, c'est pour faciliter et donner un
peu plus de flexibilité. Vous verrez également dans la Loi
concernant les renseignements sur les compagnies un paragraphe, toujours dans
l'article 11, qui mentionne que cette société est "assujettie
à toutes les obligations auxquelles elle aurait été
soumise si elle n'avait pas été dissoute". Il y a lieu d'apporter
certaines modifications. Je pense justement qu'ils auront besoin de
modifications. On n'a pas voulu alourdir tout cela dans la loi. On fait comme
si on avait une société qui, aujourd'hui, peut demander
d'être existante de nouveau. À ce moment-là, ce sont les
mêmes modalités qui sont prévues.
Autrement, je pense qu'on aurait été obligé
d'apporter au projet de loi toutes les modifications qui seront
demandées par la société.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous vouliez intervenir.
M. Garon: Pourquoi la corporation n'a-t-elle pas droit à
une reprise d'existence en vertu de la Loi sur les compagnies, sans passer par
un projet de loi privé?
M. Levesque: On l'a dit tout à l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Parce qu'elle a
été dissoute, M. le député de Lévis. Si vous
regardez les attendus, dans le premier paragraphe du projet de loi 239, vous
allez avoir la réponse à votre question.
M. Garon: Oui, mais c'est marqué ici: "Tout
créancier ou autre intéressé peut demander par
écrit au ministre de faire reprendre son existence à une
compagnie dissoute..." En vertu de la Loi concernant les renseignements sur les
compagnies, on donne le pouvoir de faire revivre ou de faire reprendre
existence à une compagnie dissoute; qu'est-ce que le projet de loi
privé ajoute?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Oui, mais la loi n'était pas de cette nature
à l'époque. La loi a été changée
après la dissolution effective de la société.
Le Président (M. Lemieux): M. Lavallée, vous
vouliez apporter d'autres commentaires...
M. Lavallée: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): ...relativement aux
commentaires du ministre des Finances?
M. Lavallée: Oui, M. le Président. Le projet de loi
ne fait pas reprendre existence à la corporation, s'il est
adopté. Tout ce qu'il fait, c'est qu'il autorise un
intéressé à demander la reprise de l'existence, parce
qu'après le 10 mai 1975 on ne peut pas demander la reprise de
l'existence des corporations dissoutes avant cette date.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 2 est
adopté? Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Auparavant, juste une petite question
d'éclaircissement. Je voudrais comprendre correctement le paragraphe de
l'article 2: "Sur réception par le ministre des Finances d'une telle
demande, ce dernier peut y donner suite conformément à la Loi
concernant les renseignements sur les compagnies." Est-ce que je dois
comprendre, dans le mot "peut", qu'il pourrait ne pas y donner suite, par
exemple s'il estime que les rapports ne sont pas conformes, etc.? Est-ce bien
cet examen qu'on fait?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Je n'ai pas très bien saisi.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, voulez-vous reprendre?
Mme Blackburn: À l'article 2...
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le mot "peut" est
discrétionnaire?
Mme Blackburn: On dit: "Ce dernier -en parlant du ministre des
Finances - peut y donner suite conformément à la Loi concernant
les renseignements sur les compagnies." Comment doit-on comprendre le mot
"peut"? Est-ce à dire qu'il pourrait ne pas y donner suite s'il estime
que ce n'est pas conforme ou qu'il y a illégalité?
M. Levesque: C'est-à-dire que si on regarde
l'évolution de la législation on voit qu'autrefois la compagnie
ou la société pouvait reprendre existence dans un délai
d'un à trois ans, selon les époques. En 1978, il n'y a plus eu de
délai et le ministre pouvait donner une nouvelle existence. C'est
simplement pour faire comme si c'était le cas d'une autre
société, par exemple, qui demandait aujourd'hui... Alors, on
place la société dans le contexte d'aujourd'hui avec les
mêmes droits au ministre des Finances. Dans ce cas, nous avons
l'intention, assez clairement exprimée, de donner suite à la
demande, mais avec certaines modifications et exigences qui seront
déterminées par l'Inspecteur général des
institutions financières et suggérées au ministre des
Finances. J'ai justement ici un rapport de l'Inspecteur général
des institutions financières qui m'indique qu'il n'a aucune objection
à ce projet de loi et il nous recommande de l'accepter. Ensuite, nous
allons procéder avec l'avis de l'Inspecteur général des
institutions financières.
Mme Blackburn: II n'était pas pertinent de nous faire
connaître ces recommandations et d'indiquer quelques obligations qui
seraient faites à ce sujet?
M. Levesque: Ce sera comme dans toutes les
sociétés, il n'y aura pas de privilège particulier. Ce
sera examiné avec la même objectivité que dans les autres
cas.
Le Président (M. Lemieux): Pour faire suite à la
réponse du ministre des Finances, M. Lavallée, c'est eu
égard aux exigences de la Loi sur les compagnies comme telle que
l'inspecteur des institutions va procéder à des
vérifications, si je comprends bien.
M. Lavallée: Exactement, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux}: C'est exactement cela.
M. Lavallée: Exactement.
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
M. Garon: Vous voulez dire, au fond, M. le ministre des
Finances...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...que si l'article 11 avait été
adopté avant 1973, dans le premier mandat du gouvernement Bourassa, tout
cela aurait été inutile.
M. Levesque: Avant que vous n'arriviez, il n'était pas
question de partisanerie, si vous voulez en faire, on va en faire.
M. Garon: Non, non, mais je vous pose la question. Ce qui veut
dire, au fond, que notre loi est arrivée seulement en 1978 pour
permettre aux gens de faire les choses plus simplement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
M. Garon: C'est cela que vous voulez dire, au fond.
Le Président (M. Lemieux): Vous connaissez la règle
de la pertinence, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais c'est cela... Je veux m'assurer qu'avant
1978, ce n'était pas possible; depuis 1978, c'est possible. La compagnie
a été dissoute en 1973 et il n'y avait pas de processus dans la
loi qui le permettait.,
M. Levesque: Je vais vous le dire bien simplement. Pendant que
vous étiez au pouvoir, cette compagnie n'avait pas d'existence
légale, maintenant elle va en avoir une.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, s'il vous plaît! J'aimerais qu'on s'en...
M. Dufour: J'aimerais rétablir les faits. Il faut
comprendre que la compagnie a été dissoute en 1973 et, que je
sache, le Parti québécois a pris le pouvoir en 1976.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, M. le ministre des...
M. Dufour: J'aurais peut-être un point à ajouter,
c'est que vous étiez nombreux entre 1973 et 1976, faites attention de
répéter les mêmes erreurs.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, s'il vous plaît! M. le député de
Jonquière, j'ai l'habitude ici de ne pas...
M. Levesque: Ils ne peuvent pas s'en passer.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des Finances! J'ai
l'habitude ici de ne pas restreindre le droit des parlementaires. On a
vécu ensemble l'étude d'un projet de loi 2, mais...
M. Garon: Ce n'est pas inutile de faire la remarque qu'on fait
là...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous platti
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Actuellement, la procédure dans les projets de
loi privés coûte beaucoup plus cher que la procédure
instituée en 1978. Mais je comprends qu'on ne pouvait pas faire, avant
1976, ce qu'on a fait après.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac sur l'article 2 du projet de loi 239, s'il vous plaît.
M. Middlemi3ss Le premier bail a été signé en
1972.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Middlemiss: Or, en 1972, cette compagnie existait
légalement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît, voulez-vous écouter la
réponse du député.
M. Middlemisss En 1972, au moment du premier bail avec le gouvernement
du Québec, cette compagnie existait légalement; en 1977, au
moment du renouvellement, elle n'existait pas. Qui était au pouvoir?
Le Président (M. Lemieux): Sur cela, j'appelle l'article 2
du projet de loi 239.
L'article 2 du projet de loi 239 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
J'appelle l'article 3 du projet de loi 239.
L'article 3 du projet de loi 239 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi. Adopté. L'article 3 du projet de loi 239 est
adopté.
J'appelle le titre du projet de loi 239,
Loi sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc. Le titre du
projet de loi 239, Loi sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc.,
est-il adopté? (11 heures)
M. le député de Sainte-Anne, s'il vous plaît.
M. Polak: Je demande une opinion à mon
confrère.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi 239 est adopté? Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 239 est adopté, Loi sur le Conseil de planning social
de Pontiac Inc.?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Avant de procéder à l'étude du projet de loi 231,
j'aimerais suspendre environ cinq minutes afin que des membres
différents de la commission... Je suspends pour environ cinq minutes
avant de procéder à l'étude du projet de loi 231. Je tiens
à vous remercier, Me Lavallée, pour l'expertise technique et
professionnelle que vous avez apportée à l'ensemble des deux
groupes parlementaires. Vous serez toujours bienvenu parmi nous. Nous avons
apprécié grandement votre expertise professionnelle et nous vous
en remercions.
M. Lavallée: Merci, M. le Président, cela m'a fait
plaisir.
(Suspension de la séance è 11 h 1)
(Reprise à 11 h 9)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! MM. les députés de Chicoutimi et de Maisonneuve, M.
le député de Lévis de même que M. le
député de Mille-Îles.
Projet de loi 231
Alors, la commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux pour procéder à l'étude du projet de loi 231, Loi
modifiant la Loi concernant les maîtres entrepreneurs en
réfrigération du Québec.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a remplacement?
Le Secrétaire: II y a remplacement pour l'étude du
projet de loi privé 231. M. Gardner (Arthabaska) remplace M. Brouillette
(Champlain).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
C'est tout?
Le Secrétaire: C'est tout.
Le Président (M. Lemieux): Alors, relativement à
l'étude du projet de loi 231, est-ce que le requérant peut
exposer les grandes lignes du projet ou est-ce que le procureur concerné
peut...
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): ...dans un premier temps
identifier les gens qui l'accompagnent...
Une voix: Certainement, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): ...et, dans un deuxième
temps, donner des explications relativement è la présentation de
ce projet de loi?
M. Desmarais (Jean-Pierre): Très bien. Je me nomme
Jean-Pierre Desmarais, avocat. Je suis procureur de la Corporation des
maîtres entrepreneurs en réfrigération qui souhaite
l'adoption du projet de loi 231. Je suis accompagné, è ma gauche,
de Mme Monique Guérot qui est la directrice administrative de la
corporation.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. M. Desmarais, qui présentez le projet de loi, voulez-vous
présenter à nouveau madame?
M. Desmarais: Mme Monique Guérot, directrice
administrative de la corporation. À mon extrême droite, il y a M.
Robert Daoust qui est membre du conseil d'administration ainsi que M.
André Bélisle, également membre du conseil
d'administration de la corporation. Nous avons senti le besoin de venir en
délégation puisque nous souhaitons pouvoir répondre le
plus complètement possible à toutes les questions que les membres
de la commission voudront bien nous poser.
Alors, vous allez...
Le Président (M. Lemieux): M.
Desmarais, pouvez-vous maintenant passer à des explications
d'ordre juridique concernant le projet de loi 231?
Remarques préliminaires
M. Desmarais: Certainement. Alors, le projet de loi 231 vise
à amender une loi
adoptée en 1964 qui a créé la Corporation des
maîtres entrepreneurs en réfrigération. Depuis 22 ans, il
n'y a eu aucune modification de cette loi. Vous comprendrez donc certainement
qu'elle comporte des articles qui avaient un caractère de
vétusté qu'il fallait rajeunir et rafraîchir. Alors, vous
retrouvez dans les quelques articles du projet de loi 231 certains de ces
correctifs.
J'aimerais simplement attirer l'attention de la commission sur les deux
objets principaux de ce projet de loi. Le premier est de rafraîchir la
loi en corrigeant les amendes, par exemple, qui étaient prévues
dans la loi originale. Également, d'adopter certaines modifications de
terminologie puisque les lois visées ont été
modifiées depuis 1964, comme vous le savez tous.* Et également,
depuis 1964, outre des changements techniques, il y a eu des changements plus
importants au niveau de la construction, notamment en donnant une ampleur et
une importance plus grandes à la climatisation par rapport à la
réfrigération. En 1964, la climatisation était, on peut
l'affirmer, un peu l'exception. Aujourd'hui, la climatisation est un domaine
qui est dominant et les entrepreneurs en réfrigération font, pour
la plupart, davantage de climatisation que de réfrigération. Par
conséquent, un autre objectif du projet de loi est de reproduire dans la
loi une réalité de fait, c'est-à-dire que les
entrepreneurs en réfrigération qui sont membres de la corporation
et qu'on appelle des maîtres entrepreneurs en réfrigération
puissent également être reconnus comme maître entrepreneurs
en climatisation, ce qu'ils sont de fait.
Le projet de loi, encore une fois, est assez mince puisque son objectif
est simplement de faire ces ajustements de terminologie qui nous semblent
essentiels pour bien traduire à la population, aux clients des
entrepreneurs en réfrigération et en climatisation qu'ils font
affaires avec des gens qui peuvent faire partie de la corporation et, donc, en
profiter.
J'aimerais céder la parole à ce stade-ci, M. le
Président, avec votre permission, à Mme Monique Guérot qui
pourra probablement brosser rapidement un tableau concernant la corporation,
ses objectifs, de façon a mieux éclairer les membres de la
commission.
Mme Guérot (Monique): M. le ministre, M. le
Président, les membres de cette commission...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît, nous reviendrons sur les détails
d'ordre technique. Madame, s'il vous plaît.
Mme Guérot: ...compte tenu du court délai qui nous
a été alloué entre la convocation et notre présence
ici, nous avons fait un très court mémoire vous exposant les
grandes lignes, finalement, de ce qu'on désire obtenir. Ce court
mémoire a pour but d'expliquer les raisons fondamentales qui motivent le
désir de la Corporation des maîtres entrepreneurs en
réfrigération.
M. Bélisle (Mille-Îles): Si vous permettez. Je
m'excuse, Madame, mais vous avez mentionné un court mémoire.
Est-ce que je pourrais demander à madame, M. le Président, si
vous avez des copies de ce mémoire?
Mme Guérot: Oui, cela a été remis.
M. Desmarais: Nous avons remis copies des mémoires au
secrétaire de la commission.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais aviser que ce
mémoire n'est parvenu qu'il y a quelques instants entre les mains du
secrétaire de la commission et c'est la raison pour laquelle les membres
ne l'ont pas eu. J'autorise le dépôt de ce mémoire. (11 h
15)
Une voix: Je constate qu'il n'y a pas de dépôt
ici.
Le Président (M. Lemieux): Pardon, il y a
dépôt de document avec la permission du président en
commission. Je vais référer à l'article pertinent, M. le
député de Lévis. Un document ne peut être
déposé en commission qu'avec la permission de son
président, M. le député de Lévis.
M. Garon: II n'y a personne qui vous l'a demandé, le
dépôt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, si vous aviez écouté, M. le député de
Mille-Îles a interrogé Mme Guérot et a demandé que,
effectivement, le document soit déposé en commission. Le
président, de facto, peut autoriser en commission, pour le bienfait des
deux groupes parlementaires, le dépôt de document. C'est à
sa discrétion, M. le député de Lévis.
Madame, vous pouvez continuer votre exposé.
Mme Guérot: Je vous ferai donc lecture de ce court
mémoire qui a pour but d'expliquer les raisons fondamentales qui
motivent le désir de la Corporation des maîtres entrepreneurs en
réfrigération du Québec à modifier son titre actuel
pour la Corporation de3 maîtres entrepreneurs en
réfrigération et en climatisation du Québec.
Dans l'esprit de toujours mieux regrouper et représenter ses
membres, la CMRQ fournit quelques recommandations qui,
si elles sont appliquées, pourraient contribuer à l'essor
et à la solidification de la corporation.
Le Président (M. Lemieux): Un peu plus fort, s'il vous
plaît.
Mme Guérot: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Votre voix est très
agréable. On aimerait peut-être l'entendre un petit peu plus fort,
s'il vous plaît.
Mme Guérot: D'accord. Pour des fins de
compréhension, quelques notes techniques viendront accompagner ce projet
de loi.
La Corporation des maîtres entrepreneurs en
réfrigération du Québec, sans but lucratif, a
été constituée par la Loi concernant les maîtres
entrepreneurs en réfrigération du Québec adoptée
par l'Assemblée législative le 10 juillet 1964, lors de la
troisième session de la vingt-septième Législature, 13
Élizabeth II 1964, et sanctionnée le 16 juillet 1964. Cette loi
constitutive n'a subi aucune modification depuis cette date.
La Corporation des maîtres entrepreneurs en
réfrigération du Québec, ci-après
désignée CMRQ, regroupe et représente des entreprises en
réfrigération prenant à leur compte des travaux
d'installation, d'entretien, de réparation ou de modification des
systèmes de réfrigération destinés à
rafraîchir l'air, à refroidir les substances ou à faire de
la glace, selon sa loi constitutive.
Avec l'évolution de la technologie, de plus en plus
d'édifices ont recours à la climatisation: usines, centres
commerciaux, immeubles à bureaux ou à logements, hôpitaux,
hôtels et même résidences.
Donc, depuis 1964 la climatisation, qui était pratiquement
inexistante à cette époque, a connu un tel essor que plus de 90 %
des entrepreneurs en réfrigération effectuent également
des travaux de climatisation étroitement liés à la
réfrigération; même que bon nombre d'entrepreneurs se
spécialisent dans la climatisation.
Quelques notes explicatives. Les fonctions de l'entrepreneur en
réfrigération et climatisation. Cette personne est la personne
qualifiée et reconnue pour effectuer tous les travaux en climatisation.
Je signale "tous les travaux" puisque cette personne les effectue depuis
l'installation en passant par l'entretien, la réparation et la
modification de ces systèmes.
Réfrigération versus climatisation. Ainsi, parmi les
diverses responsabilités de l'entrepreneur en
réfrigération, celui-ci a celle de fournir un système qui
maintiendra dans un environnement donné une température plus
basse qu'elle ne le serait si le système n'existait pas. Si la
température à maintenir est d'environ 20 degrés
centigrades, on se réfère alors plus spécifiquement
à un système de climatisation alors que si la température
à maintenir est moins de 20 degrés, on se référera
tout simplement à un système de réfrigération.
En conclusion, la CMRQ pense qu'il serait grand temps d'amender sa loi
constituante qui n'a subi aucune modification depuis son adoption en 1964. Elle
recommande d'apporter les modifications apparaissant au projet de loi 231 afin
de mieux refléter cette réalité technologique
auprès de ses membres, de permettre aux entrepreneurs membres de
s'identifier clairement à la corporation qui les regroupe et les
représente et, enfin, d'actualiser certains articles désuets.
Voilà le contenu de notre court mémoire qui vous explique
en quelques lignes quelles sont nos revendications. Je vous remercie.
M. Desmarais: M. le Président, j'aimerais ajouter quelques
mots encore une fois pour éclairer la commission.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Desmarais, vous pouvez
intervenir. Alors, les membres des deux groupes parlementaires, s'il vous
plaît! Mme la députée de Chicoutimi, M. Desmarais aimerait
apporter quelques explications complémentaires avant que nous puissions
procéder à de l'information additionnelle.
Nous vous remercions, madame, pour l'information que vous nous avez
transmise. Maintenant, M. Desmarais, vous pouvez continuer.
M. Desmarais: Merci, M. le Président. La Corporation des
maîtres entrepreneurs en réfrigération est une corporation
dite ouverte. C'est-à-dire que les membres sont des membres volontaires.
Ils n'ont nullement l'obligation d'appartenir à cette corporation.
Malgré ce fait la corporation regroupe en réalité environ
75 % des maîtres entrepreneurs en réfrigération, ce qui lui
donne évidemment un caractère de représentativité.
Nous nous considérons très enviables puisque nous fonctionnons
toujours sur une base volontaire. Deuxièmement, la corporation a des
membres partout au Québec. Elle est subdivisée en dix sections et
se sent donc à la fois non seulement représentative au niveau des
entrepreneurs mais également en termes géographiques. Cela est
tout simplement pour bien démontrer aux membres de la commission que la
corporation est un organisme dont nous considérons que l'existence et
l'essor sont importants pour ses membres.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M.
Desmarais. Y a-t-il d'autres interventions relativement au projet de loi
231, relativement à des explications complémentaires? Non. Est-ce
que les membres des groupes parlementaires ont des questions à poser?
Mme la députée de Chicoutimi, dans un premier temps.
Mme Blackburn: Oui, vous me permettrez de commencer parce que je
dois malheureusement quitter dans quelques minutes.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Période de questions
Mme Blackburn: Je voudrais d'abord remercier M. Desmarais et Mme
Guérot pour les informations qu'ils nous ont fournies. Je reviendrais
juste un peu sur les notes explicatives, l'attendu. Ce que disait tout à
l'heure M. Desmarais m'a un peu surprise. Ici, ce que je lis c'est que la
Corporation des mattres entrepreneurs en réfrigération du
Québec désire accueillir parmi ses membres les maîtres
entrepreneurs en climatisation. Et par après dans votre
présentation vous nous avez dit que c'était davantage pour avoir
accès à la climatisation, ce domaine qui est en expansion, il
faut le dire, et dans lequel on a intérêt à investir, c'est
le plus prometteur quasiment au Québec.
Le Président (M. Lemieux): M. Desmarais,,
M. Desmarais: Merci, M. le Président. Je pense qu'il faut
bien s'attarder à l'expression "maître entrepreneur en
réfrigération". Évidemment, les maîtres
entrepreneurs en réfrigération sont également des
entrepreneurs en climatisation mais ne sont pas et ne peuvent pas s'appeler
maîtres entrepreneurs en climatisation. Alors, ce que nous souhaitons
c'est les voir s'afficher comme maîtres entrepreneurs en climatisation
aussi bien qu'en réfrigération et en même temps, donc, leur
permettre...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi, oui vous avez votre temps de parole.
Mme Blackburn: Cela ne répond pas davantage à ma
question. Je dois dire que le libellé...
Le Président (M. Lemieux): Alors, voulez-vous la reprendre
pour le bénéfice de M. Desmarais, s'il vous plaît?
Merci.
Mme Blackburn: On trouve, dans le libellé de l'attendu,
"désire accueillir parmi ses membres les maîtres entrepreneurs..."
tandis que c'est davantage, pour vos membres, avoir accès au titre de
maître entrepreneur en climatisation. À mon avis, le
libellé n'est pas juste.
Le Président (M. Lemieux): M. Desmarais, avez-vous bien
saisi le sens de la question de Mme la députée de Chicoutimi?
M. Desmarais: Oui, je comprends très bien le sens de la
question. C'est certainement une question très pertinente. Étant
donné que nous prétendons que tous nos membres ou à peu
près tous nos membres, c'est-à-dire les maîtres
entrepreneurs en réfrigération, font à la fois de la
réfrigération et de la climatisation, nous avons souhaité
- comme vous le disiez - à la fois leur permettre de s'afficher comme
maîtres entrepreneurs en climatisation mais également accueillir
parmi nous des entrepreneurs en climatisation qui ne seraient pas... Autrement
dit, les entrepreneurs en réfrigération sont
généralement des entrepreneurs en climatisation, ce qui n'est pas
nécessairement l'inverse. L'inverse n'est pas vrai, c'est-à-dire
qu'il existe des entrepreneurs en climatisation qui ne sont pas des
entrepreneurs en réfrigération.
Mme Blackburn: À ce moment...
M. Desmarais: On élargit, on souhaite élargir la
base de la corporation.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je comprends très bien. Je n'en ai pas sur
vos intentions j'en ai simplement sur le libellé qui, à mon avis,
ne rend pas ce que vous êtes en train de nous dire. Je dois m'excuser,
malheureusement, je n'entendrai pas le reste de votre réponse mais je ne
doute pas de la réponse que vous...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez autre
chose à ajouter pour la députée de Chicoutimi, M.
Desmarais? Non. Dans l'ordre de ceux qui ont demandé la parole, il y a
le député de Mille-Îles, le député de
Lévis, le député de Sainte-Anne et la
députée de Maisonneuve. Le député de
Mille-Iles.
M. Bélisle (Mille-Iles): M. Desmarais, une question
d'information générale. J'ai un petit peu sursauté
tantôt comme vous m'avez parlé de corporation professionnelle
ouverte. Pour les membres de la commission, voulez-vous dinstinguer une
corporation professionnelle ouverte d'une corporation professionnelle
fermée? C'est ma première question.
M. Desmerais: Certainement. Je ne voudrais pas qu'on me cite.
J'ai pensé que c'était une terminologie assez répandue
pour distinguer les corporations professionnelles. Par exemple, le Barreau du
Québec, qui régit exclusivement l'exercice de la pratique du
droit, est donc considéré comme une corporation fermée,
dans le sens où je l'entends.
Le Président (M. Lemieux): M.
Desmarais, lorsque vous faites référence au Barreau, je
crois que le Code des professions parle de corporation à titre exclusif
et è titre réservé.
M. Desmarais: Bon, alors je m'en...
Le Président (M. Lemieux): Ce sont les termes exacts
employés dans le Code des professions. Relativement au Barreau, il
s'agit d'une corporation à titre exclusif.
M. Desmarais: Je pense que c'est le parallèle que j'aurais
voulu faire. Il existe des corporations qui régissent exclusivement
certains exercices professionnels et d'autres qui ne le font pas. Je
mentionnais donc le Barreau. On ne peut pas pratiquer le droit à titre
d'avocat sans être membre en règle du Barreau.
Le Président (M. Lemieux): Par contre, vous pouvez
pratiquer la psychologie sans être membre de l'ordre des
psychologues.
M. Desmarais: C'est bien cela, exactement.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Garon: ...une science incertaine.
Le Président (M. Lemieux): Et je comprends la question du
député. M. le député de Lévis, vous avez
toujours... Je comprends la question du député de
Mille-Îles lorsque vous avez employé une nouvelle expression qui
était "corporation ouverte". Vous avez terminé, M. le
député de Mille-Îles?
M. Bélisle (Mille-Îles): Non, M. le
Président, on est dans la période des questions bien entendu?
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, M. le
député de Mille-Îles, vous avez votre droit de parole en
vertu de l'article 244.
M. Bélisle (Mille-Îles): Je voudrais savoir, Me
Desmarais, le nombre de membres faisant partie de votre corporation.
M. Desmarais: Si vous le permettez, je vais demander à Mme
Guérot de répondre à ces questions qui sont davantage de
son ressort.
Mme Guérot: Nous avons actuellement 210 à 220
membres, adhérents volontaires, dans notre corporation.
M. Bélisle (Mille-Îles): 210 membres?
Mme Guérot: Oui, ce qui représente actuellement
environ 75 % des entrepreneurs détenant une licence en
réfrigération. Nous n'admettons dans notre corporation que des
entrepreneurs détenant la licence de qualification de la Régie
des entreprises de construction du Québec.
M. Bélisle (Mille-Îles): Est-ce que vos
entrepreneurs, les 210 membres, à votre connaissance, détiennent
d'autres licences dans d'autres domaines connexes?
Mme Guérot: Quelquefois, oui.
M. Bélisle (Mille-Îles): Quelquefois?
Mme Guérot: Je pourrais dire que la majorité de nos
gens détiennent particulièrement des licences pour la
réfrigération et la ventilation. J'ai quelques compagnies dont
l'activité principale est la réfrigération ou la
climatisation qui, à l'occasion, font des travaux
d'électricité, de chauffage ou autres, et donc ont des licences
dans ces domaines.
M. Bélisle (Mille-Îles): N'est-il pas exact de dire
également, madame, qu'ils pourraient exécuter des travaux de
tuyauterie?
Mme Guérot: Exécuter ou faire exécuter,
prendre à contrat, oui.
M. Bélisle (Mille-Îles): Serait-il exact
également de dire qu'ils pourraient également faire partie
d'autres corporations professionnelles reliées au domaine de la
réfrigération, telle la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie du Québec?
Mme Guérot: Oui, ils en font partie.
Pour ne citer que les paroles de plusieurs de nos membres, ils en font
partie en vertu de la possession de ces deux licences. Mais, étant
donné que l'activité principale se trouve être en
réfrigération et en climatisation, ils font partie de notre
organisme.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous d'autres questions,
M. le député de Mille-Îles? Madame, êtes-vous en
mesure de donner aux membres de cette commission la proportion de vos membres
qui font
effectivement partie de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie?
Mme Guérot: Dans nos membres, comment pourrais-je dire,
vite comme cela, je dirais peut-être 20 %.
Le Président (M. Lemieux): Pas plus que cela?
Mme Guérot: Non. J'ai beaucoup de compagnies,
spécialement en réfrigération et en climatisation.
M. Bélisle (Mille-Îles): Ne pourrait-il pas
être de beaucoup supérieur à cela? Tout près de 80
%, 90 % ou 100 % de vos membres?
Mme Guérot: Non.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, j'aimerais vous informer que madame témoigne ici,
j'imagine, au meilleur de sa connaissance.
M. Bélisle (Mille-Îles): Non, non, je...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez des
statistiques devant vous? Vous n'avez pas les statistiques.
Mme Guérot: Non.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je ne voudrais quand
même pas en arriver... Vous savez, M. le député de
Mille-Îles, je sais que vous êtes avocat...
M. Bélisle (Mille-Îles): Cela n'a rien à
voir, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): ...mais il ne faudrait
pas...
M. Bélisle (Mille-Îles): ...M. le Président,
question de privilège. Cela n'a rien à voir avec mes
connaissances passées.
Le Président (M. Lemieux): Non, mais M. le
député de Mille-Îles, je veux tout simplement vous
souligner que je sais que, dans ses réponses, madame ne veut
sûrement pas induire la commission en erreur, puisqu'elle n'a pas devant
elle les statistiques.
M. Bélisle (Mille-Îles): M. le Président,
vous m'imputez une intention. Je n'ai pas cette intention.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Mille-Îles. Vous avez terminé? M. le
député de Lévis.
Une voix: Le député de Lévis, c'est un
avocat.
M. Bélisle (Mille-Îles): C'est vrai.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, d'ailleurs,
c'est votre cas, M. le député de Saint-Louis. M. le
député de Lévis, s'il vous plaît, vous avez
demandé la parole, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je vais poser la question différemment. Combien
y a-t-il d'entrepreneurs en réfrigération au Québec?
Mme Guérot: D'entrepreneurs, comme je l'ai
mentionné...
M. Garon: Membres ou non de quoi que ce soit. (11 h 30)
Mme Guérot: Non, non. J'ai mentionné tout à
l'heure les entrepreneurs reconnus qualifiés par la Régie des
entreprises de construction du Québec. À ma connaissance, il y a
entre 360 et 400 licences d'émises. Vous dire maintenant combien il y a
d'entrepreneurs en réfrigération et en climatisation, il y en a
sûrement beaucoup plus que cela qui ne détiennent pas de licence
dans tout le Québec. C'est qu'actuellement il y aurait un potentiel de
358 à 400 licences...
M. Garon: Mais est-ce qu'ils peuvent travailler sans licence?
Mme Guérot: Normalement, non.
M. Garon: Mais ceux qui sont reconnus et qui ont des licences
sont environ 360?
Mme Guérot: De 360 à 400. M. Garon: En
réfrigération? Mme Guérot: Oui.
M. Garon: Maintenant, en climatisation seulement?
Mme Guérot: Disons que, au chapitre de la Commission du
bâtiment, pour reprendre son nouvel intitulé, la climatisation
n'est pas encore définie comme une spécialité.
Actuellement, pour faire de la climatisation, il faut être, à ma
connaissance, entrepreneur en réfrigération et ventilation ou
possiblement en chauffage et en ventilation mais il reste qu'il n'y a pas de
définition de spécialité comme telle au niveau de la
commission. II y en a une qui se fait mais elle n'existe pas.
M. Garon: Alors, celui qui est en climatisation doit être
en réfrigération pour être reconnu entrepreneur et avoir sa
licence, c'est bien ce que vous dites?
Mme Guérot: C'est ce que l'on donne comme commentaire
à la commission.
M. Garon: Cela veut dire qu'il refroidit un peu moins et c'est
tout.
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez ajouter quelque
chose?
M. Daoust (Robert): Simplement pour apporter une
précision, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes monsieur...
Identifiez-vous, d'il vous plaît.
M. Daoust: Robert Daoust.
Le Président (M. Lemieux): M. Daoust, allez-y, s'il vous
plaît.
M. Daoust: C'est pour apporter une précision. Il faut
peut-être, lorsqu'on parle des définitions de la climatisation et
de la réfrigération, se référer à la
qualification de la main-d'oeuvre. En réalité, un entrepreneur en
réfrigération ou en climatisation représente un peu les
employés qu'il a. Or, selon la qualification de la main-d'oeuvre
émise par le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, les gens qui travaillent sur les
systèmes de réfrigération ou de climatisation sont des
frigoristes. D'accord? Il n'existe pas de définition d'entrepreneur en
climatisation présentement dans la loi, à la régie.
Mais comme ceux qui travaillent sur les systèmes de climatisation
doivent être des frigoristes et que les frigoristes sont employés
par les entrepreneurs en réfrigération, conséquemment, par
la bande, si j'ose dire, la climatisation appartient aux entrepreneurs en
réfrigération.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Chez vous, combien y en a-t-il qui sont membres de
votre corporation? Vous avez dit à peu près 220, tout à
l'heure, sur les 360 à 400.
Mme Guérot: Oui, 220 qui sont membres de notre
corporation.
M. Garon: À votre connaissance, vous dites qu'à peu
près 20 % de ces 220 seraient également membres de la Corporation
des maîtres mécaniciens en tuyauterie?
Mme Guérot: À ma connaissance, oui. Comme je vous
l'ai dit, je n'ai pas de statistiques sous les yeux, mais à peu
près 20 %. La majorité de nos gens font particulièrement
de la réfrigération et de la ventilation...
M. Garon: Mais dans ceux qui ne sont pas membres de votre
corporation...
Mme Guérot: Oui.
M. Garon: ...est-ce que cela veut dire qu'ils sont membres de la
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie?
Mme Guérot: II existe quelques compagnies en
réfrigération qui font d'autres activités comme de la
plomberie, de l'électricité ou du chauffage et qui font partie
d'autres corporations par obligation.
Le Président (M. Lemieux): M. Desmarais, vous vouiez
compléter la réponse.
M. Desmarais: Oui. Merci, M. le Président. En fait, pour
répondre à la question de M. Garon, il est évident que Mme
Guérot est davantage en mesure de répondre à des questions
concernant les membres de la corporation qu'à celles concernant ceux qui
n'en sont pas membres. Il est évident qu'elle ne pourrait pas affirmer
quoi que ce soit concernant les non-membres de la corporation.
Le Président (M. Lemieux): Oui, monsieur. Vous avez un
complément de réponse.
M. Daoust: Oui, c'est un complément de réponse, M.
le Président, peut-être pour préciser davantage. Les
entrepreneurs en réfrigération qui sont membres de la Corporation
des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec...
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, oui.
M. Daoust: ...le sont parce que quelquefois, à cause de la
situation du marché ou de décisions de compagnies, ces
entrepreneurs décident d'effectuer des travaux de tuyauterie.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ce n'est pas
plutôt eu égard au fait qu'il est impossible peut-être de
faire une distinction entre la partie climatisation, la partie ventilation ou
la partie chauffage comme telles.
M. Daoust: Non.
Le Président (M. Lemieux): Pas nécessairement?
M. Daoust: Absolument pas.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Daoust: J'ai expliqué tantôt que ce
qui qualifie un entrepreneur, c'est la qualification de ses
employés.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Daoust: Si vous voulez travailler sur la tuyauterie, soit une
tuyauterie d'eau, vous devez avoir des tuyauteries et, conséquemment,
vous devez être un entrepreneur en plomberie. Si vous devez travailler
sur un conduit de ventilation, vous devez avoir des ferblantiers.
Conséquemment, vous devez avoir une licence en ventilation. Si vous
devez travailler sur un système de climatisation, en faire l'entretien,
le réparer, la main-d'oeuvre qualifiée, ce sont les frigoristes
qui sont utilisés par les entrepreneurs en
réfrigération.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. M. le
député de Sainte-Anne, me permettez-vous, eu égard aux
règles de l'alternance, avant de vous céder la parole, s'il vous
plaît et avec votre consentement, de la céder à Mme la
députée de Maisonneuve qui doit aller en Chambre?
M. Polak: Ah oui! Pour cela, toujours.
Le Président (M. Lemieux): Toujours, je vous remercie, M.
le député de Sainte-Anne. Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Merci.
M. Polak: S'il y en a deux de notre côté
après.
M. Garon: On n'a pas d'objection.
Le Président (M. Lemieux): Vous n'avez pas d'objection, M.
le député de Lévis?
M. Garon: Pas d'objection à ce qu'il y en ait deux de leur
côté.
Le Président (M. Lemieux): Bon. Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harelî Je pense bien que, pour se retrouver dans le
présent projet de loi, il faut comprendre la théorie des
ensembles puisque c'est cette théorie qui peut nous permettre...
Le Président (M. Lemieux): Vous me ramenez à mon
cours supérieur, au CPES, Mme la députée de
Maisonneuve.
M. Garon: CPES, qu'est-ce que c'est?
Le Président (M. Lemieux): Cours préparatoire aux
études supérieures.
Mme Hareh D'abord, je ne pense pas me tromper en disant aux membres de
cette commission qu'il n'est en rien question de qualification de la
main-d'oeuvre avec le présent projet de loi. Nous ne touchons en rien
à la qualification de la main-d'oeuvre, n'est-ce pas? Donc, H n'y a pas
d'altération aux dispositions qui affectent les travailleurs
salariés quant à leur compétence pour effectuer des
travaux.
Ce que nous examinons essentiellement, c'est le statut des employeurs
qui engagent ces salariés»
M. Desmarais: Si vous me permettez, effectivement, on ne touche
pas vraiment à leur statut. Nous sommes une corporation qui regroupe des
entrepreneurs en réfrigération et nous voulons regrouper en
même temps les entrepreneurs qui font de la climatisation qui sont, comme
l'a expliqué M. Daoust, souvent et généralement, des gens
qui ont nécessairement besoin d'une compétence en tant que
frigoriste. C'est à cause de cette connexité entre la
climatisation et la réfrigération qu'on souhaite que notre
corporation ait - encore une fois, c'est un regroupement d'entrepreneurs - la
possibilité de les regrouper au sein de la corporation. C'est tout
simplement cela. Donc, il n'est pas question... Je ne voudrais pas que la
commission ait l'impression qu'il s'agit d'une corporation qui désire
empiéter sur les droits et privilèges d'une autre corporation; ce
n'est pas le cas. Nous sommes un regroupement d'entrepreneurs qui a un
rôle spécifique à jouer qui est de s'occuper de
réfrigération et de climatisation. Cela ne touche donc pas
à la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie qui
ont, de par leur loi constitutive, certains privilèges et certains
droits; on ne les affecte pas du tout. Je voudrais donc tout de suite
éliminer... Il ne s'agit pas d'une tentative de créer une
compétition entre deux corporations. C'est beaucoup plus inoffensif, si
je puis dire, que cela. II s'agit simplement de traduire la
réalité qui veut que la corporation souhaite regrouper autant les
entrepreneurs qui font strictement de la réfrigération que ceux
qui font également de la climatisation.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Ceux qui font de la climatisation... Là, on
comprend bien que la frontière est assez ténue entre la
climatisation et la réfrigération. Dans vos documents, vous nous
faites valoir que si on veut maintenir au-delà de 20 degrés
centigrades, c'est de la climatisation; en deçà, c'est de la
réfrigération. Le3 entrepreneurs en climatisation font-ils partie
actuellement d'une corporation? Non.
M. Desmarais: Non, ils n'ont pas l'obligation d'appartenir
à une corporation.
Mme Harel: D'accord. Je comprends donc que des corporations
régissent exclusivement certaines activités. Une corporation
semblable est justement la Corporation des maîtres mécaniciens en
tuyauterie du Québec, et l'activité qui est régie
exclusivement est celle de l'installation des systèmes de chauffage.
M. Desmarais: Exact, madame.
Mme Harel: Pour ce qui est des systèmes de ventilation et
de climatisation, les entrepreneurs ne sont pas régis exclusivement par
une corporation.
M. Desmarais: C'est exact.
Mme Harel: De plus, simplement pour porter le titre de
maître entrepreneur, il faut être membre de la Corporation des
maîtres entrepreneurs en réfrigération.
M. Desmarais: C'est toujours exact.
Mme Harel: Et si on fait la même activité en
réfrigération sans s'attribuer le titre de maître, on n'est
pas obligé d'être membre de la corporation?
M. Desmarais: En aucune façon. On peut être
entrepreneur en réfrigération sans faire partie de la corporation
et agir tout à fait légalement. Absolument.
Mme Harel: Donc, on peut constater que, là encore, on ne
modifie pas cette situation de fait.
M. Desmarais: Tout à fait.
Mme Harel: II y a des travaux en réfrigération
autant qu'en climatisation qui après l'adoption d'un tel projet de loi
pourraient se poursuivre sans que les personnes soient tenues d'être
membres de la Corporation des maîtres entrepreneurs en
réfrigération qui devient aussi celle des entrepreneurs en
climatisation mais on doit comprendre que pour porter le titre de maître
il faut être membre de la corporation. C'est cela dans le fond l'objet de
votre projet de loi?
M. Desmarais: Exactement.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Maisonneuve, si vous regardez l'article 12...
Mme Harel: Je suis contente de le comprendre vu que je le
parraine ou le "marraine".
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Maisonneuve, dans le sens de votre intervention, on dit à l'article 12:
"Nul ne peut porter le titre de "maître entrepreneur en
réfrigération"... s'il n'est membre en règle de la
corporation." Effectivement c'est l'objectif du projet de loi.
Mme Harel: Donc essentiellement il reste que pour être
maître il faut être membre de la corporation. Vous demandez
à la commission que, pour porter le titre de maître en
climatisation, on soit tenu d'être membre de la Corporation des
maîtres entrepreneurs en réfrigération et en
climatisation.
M. Desmarais: C'est bien cela. On demande que le parallèle
se fasse autant pour les entrepreneurs en climatisation qu'il existe pour les
entrepreneurs en réfrigération.
Mme Harel: C'est ce que vous voulez corriger par un tel projet de
loi parce qu'il y a une autre situation qui a été
développée dans un document que, je crois, tous les membres de la
présente commission ont reçu et provenant de la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie qui nous parle d'un autre
problème.
M. Desmarais: C'est exact.
Mme Harel: Cet autre problème c'est le fait qu'il n'y ait
pas d'exclusivité ou qu'il n'y ait pas de compétence exclusive
comme pour le système de chauffage par une corporation en matière
de ventilation et de réfrigération. Mais je dois comprendre, si
je me réfère à ma théorie des ensembles, qu'il
s'agit là d'un autre problème.
M. Desmarais: Vous avez tout à fait raison. Nous avons
également pris connaissance des représentations de la Corporation
des maîtres mécaniciens en tuyauterie ce matin. Effectivement,
tout ce qui est développé dans ce document-là ne touche en
rien à l'objet du projet de loi qui est devant vou3 ce matin. On ne
cherche aucune modification structurelle, aucun changement fondamental. Je ne
voudrais pas que ce soit considéré comme purement
cosmétique, mais c'est un rajeunissement de la loi et une tentative de
faire que la loi qui régit la Corporation des maîtres
entrepreneurs en réfrigération reflète la
réalité, tout simplement.
Mme Harel: Voulez-vous ajouter quelque chose? M. le
Président, vous permettez?
M. Bélisle (André): Oui j'aimerais donner à
la commission l'ensemble. Il reste
quand même que la première définition d'un
maître entrepreneur en réfrigération a été
faite en 1964 alors qu'il n'y avait quasiment pas de climatisation en tant que
telle. On parlait simplement de réfrigération, de traitement
d'air au niveau de réfrigérateurs ou simplement de conservation
ou à différents niveaux autres que celui de traiter l'air ambiant
d'une maison. Il reste que ce sont deux technologies qui se rejoignent et qui
ne peuvent pas être séparées. En fin de compte c'est
exactement la même technologie dans une façon très claire
et dans une autre façon on va traiter des matériaux ou
différentes autres choses, que ce soit l'eau refroidie ou d'autres
systèmes.
Donc, il y a quand même une plage entre 1964 et 1986 qui nous
donne environ 20 années où la technologie a grandi
énormément. Cette portion de climatisation a toujours
été laissée de côté sans avoir une
définition en tant que telle.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M.
Bélisle. Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, je vous remercie de vos
explications parce qu'on comprend bien qu'il y a une évolution des
techniques de construction qui fait que maintenant réfrigération
et climatisation sont plus étroitement associées qu'elles ne
pouvaient l'être dans le passé. Je dois donc comprendre que dans
ce document que les membres de la commission ont reçu et qui fait
état d'un problème que l'on retrouve à la page 5, je ne
sais pas si je peux m'y référer, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, je vous permets d'y
référer, Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: À la fin de la page 5 on nous dit: "La
situation actuelle doit être corrigée - c'est la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie qui parle - parce qu'elle est
confuse, trompeuse et parce qu'elle n'a plus de sens à cause
particulièrement de l'évolution des techniques de construction
quant à la mécanique du bâtiment dont nous traiterons
ci-après." (11 h 45)
Alors on fait une référence à la situation
suivante, à savoir que les systèmes de chauffage sont de
compétence exclusive, mais que les systèmes de
réfrigération et de climatisation peuvent être faits par
des entrepreneurs qu'ils soient ou non membres de quelqu'une des corporations.
Donc, si on veut régler ce problème-là, ce n'est pas dans
le cadre du présent projet de loi, mais dans le cadre d'un amendement
à la loi...
M. Desmarais: La loi constitutive de la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie, effectivement.
Mme Harel: C'est ça. On pourrait, à ce
moment-là, palier ce problème-là.
M. Desmarais: C'est bien cela.
Mme Harel; Merci, M. le Président, parce que ce n'est pas
simple quand même de comprendre. C'est un dédale quand même,
quand on n'est pas familier.
Je sais que l'Inspecteur général des institutions
financières a été invité, à se prononcer, je
pense, sur le fond ou la forme de ce projet de loi et je crois savoir que le
résultat de cet avis est que le projet de loi est acceptable. C'est sous
la juridiction de l'inspecteur, je crois.
Ce qui serait peut-être opportun et cela serait ma dernière
remarque, c'est que nous n'avons pu obtenir, comme nous l'aurions
souhaité, l'avis des autorités en matière d'habitation. Je
me rappelle avoir communiqué avec le service qui examine les projets de
lois privés pour savoir si des objections avaient été
transmises. On m'a signalé qu'il n'y en avait pas eu, en fait, avant
celle qui nous est parvenue très tardivement hier soir. Le fait est que,
comme cette objection n'a pas suivi son cours, on n'a pas l'avis du
ministère de l'Habitation. Alors cela peut présenter des
difficultés, malgré que je conçoive maintenant que ce
projet de loi ne modifie d'aucune façon l'état de fait actuel et
ne modifie en rien les qualifications de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie pour régir...
M. Desmarais: D'ailleurs, je réfère les membres de
la commission au libellé du projet de loi. Je pense qu'il est... J'ai
"self-explanatory" en tête, mais c'est qui s'explique de lui-même.
Ce n'est pas un document qui a, encore une fois, la prétention de
bousculer les fondements des corporations professionnelles dans le domaine de
la construction, loin de là.
Je me permets également, peut-être, de vous souligner que
nos informations veulent que l'Inspecteur général des
institutions financières a effectivement approuvé la forme du
projet de loi. D'ailleurs, on a grandement pu compter sur ta coopération
de l'Inspecteur général des institutions financières dans
la présentation du document. Je ne pense pas me tromper en
prétendant que la recommandation de l'Inspecteur général
des institutions financières affirme que le projet de loi est tout
è fait recevable.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vou3 avez
terminé?
M. Desmarais: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, parce que je crois savoir que vous avez
modifié d'ailleurs certains libellés pour être plus
conformes aux recommandations qui vous ont été faites.
M. Desmarais: C'est tout à fait exact.
Mme Harel: Pour terminer, alors, on doit bien comprendre que les
entrepreneurs en climatisation sont, eux, intéressés à une
telle modification.
M. Desmarais: C'est le sentiment que nous avons, ce sont les
informations que nous avons. D'ailleurs, cette initiative a été
prise à la suite de certaines consultations auprès des
entrepreneurs en climatisation et des entrepreneurs en
réfrigération qui ont manifesté le désir de voir
rectifier la situation et de la voir correspondre davantage à la
situation qu'on retrouve et avec laquelle ils sont confrontés
quotidiennement. Ils rendent des services de climatisation plus souvent que des
services de réfrigération.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, je vous remercie, M.
Desmarais. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Limoilou, pourriez-vous prendre ma place quelques secondes, s'il vous
plaît!
M. Polak: J'ai étudié ce projet de loi sur
réception et ma première réaction a été que
j'ai énormément de réserve parce que, premièrement,
j'ai constaté que même le monsieur qui vient chez moi à la
maison deux fois par année l'automne et le printemps pour régler
le système d'air climatisé et le chauffage ce qui est
automatique, etc., entre dans la définition de "maître
entrepreneur" dans votre projet de loi. Il doit obligatoirement être
membre de la corporation. Je suis certain qu'il ne l'est pas maintenant. Cela
va lui coûter une amende de 100 $ à 500 $ en contravention...
Ma première réaction, c'est que vu qu'on va forcer
obligatoirement les gens à adhérer à une corporation...
Laissez-moi donner mes commentaires d'abord. J'ai très peur du
corporatisme. Je pense qu'on ne devrait pas tellement aller dans cette
direction. On contrôle notre vie du berceau jusqu'à la mort. Il y
a une limite à un moment donné. Ma tendance naturelle, je
comprends que ça prend un certain contrôle et une certaine
organisation. Une personne pour la plomberie, une personne pour la
climatisation et une autre personne pour le chauffage. Il y a toutes sortes de
corporations qui sautent les unes sur les autres. Je me demande ce qui arrive
avec au consommateur qui doit payer le prix.
Ce qui m'a surpris énormément, c'est ce matin, en entrant
à mon bureau à 9 heures. J'ai trouvé une lettre de quinze
pages de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du
Québec. Ce n'est pas votre faute, mais sans doute ces gens ont
écrit le 10 octobre au ministère de l'Habitation en
référant au fait qu'un projet de loi allait être
présenté pour éventuellement être adopté
à l'Assemblée nationale. Ils nous disent dans leur lettre
qu'à la toute dernière minute, nous sommes avisés que ce
projet de loi va être étudié maintenant. C'est un cri
d'alarme, c'est une lettre de quinze pages très compliquée. Je
l'ai lue un peu ce matin pendant que les autres posaient des questions. Je peux
vous assurer qu'ils n'ont pas la même opinion que vous quand vous avez
dit: Eux, ils ne nous menacent pas. C'est bien correct, on n'a pas de
problème avec eux. Eux, ils ont des problèmes avec vous. Ils le
disent carrément. Ils disent, à la page 2, qu'ils vont signifier
leur opposition à l'adoption de la loi. Ils sont opposés pour des
raisons qu'ils donnent et que le député de Mille-Îles
connaît beaucoup mieux que moi. Le député est pas mal
expert dans le domaine immobilier, juridique, en construction.
Ma première réaction à ça, je ne voudrais
pas passer cela sans que les opposants aient été convoqués
ici. Ils ont de très grands motifs pour s'opposer et non pas par
un rapport qu'ils nous donnent de quinze pages. Vraiment, peut-être qu'on
devrait suspendre la séance et leur donner une occasion de s'exprimer.
Qu'est-ce que cela donne d'étudier le projet de loi article par article
quand celui qui est directement en jeu... Il y a des membres qui, selon cette
loi, vont maintenant aussi devenir membres chez vous. Ces gens veulent se faire
entendre. Ma première réaction est: Pourquoi continuer même
plus loin que maintenant? On perd notre temps avec cela. Le plus grand opposant
doit avoir l'occasion de faire valoir ses arguments. En dépit des
paroles de Mme la députée de Maisonneuve, il y a sans doute...
toi, tu t'en fous, tu es avocat. Je peux sentir de temps en temps en quelle
direction cela va. Il y a un conflit de juridiction. Vous pouvez dire ce que
vous voulez. Mais je ne suis pas un grand expert dans cela. Je vois qu'ici,
c'est encore une bataille pour s'emparer de quelque chose. Je ne dis pas que
ces gens ne sont pas plus heureux avec vous qu'avec la tuyauterie, je ne sais
pas. Tout ce que je sais, j'aimerais bien qu'on soit renseigné, non pas
seulement pour vous, vous défendez bien votre cause.
J'aimerais entendre l'autre et savoir vraiment de quoi il s'agit. Est-ce
que nous sommes encore sur le chemin du corporatisme sans finir? C'est
très bon pour l'industrie. Je ne sais pas. Peut-être qu'il y a
d'autres opposants qui sont intéressés à se faire
entendre. Je ne sais pas. Peut-être que c'est à cause du fait
qu'on a eu un changement de gouvernement que ces gens ont écrit en
octobre...
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député de Sainte-Anne, relativement à votre
préoccupation, j'ai reçu hier soir, à mon bureau, à
9 h 35 exactement, j'étais présent à mon bureau du
parlement, le mémoire de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie du Québec, mémoire que j'ai
analysé et qui est daté du 10 octobre 1985 et où une
lettre est adressée à M. Claude Chapdelaine. J'ai regardé
aussi les articles pertinents, eu égard à nos règles de
procédure, soit les articles 39 et 40 des règles de
fonctionnement et l'article 267 des règles de procédure qui nous
disent que la commission entend les intéressés. Vous n'êtes
pas sans savoir que les règles de fonctionnement ne peuvent pas limiter
les articles de nos règles de procédure, et eu égard au
fait que vous manifestez le désir que la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie du Québec soit entendue c'est tout
à fait fondé et ce, même si - je tiens bien à le
souligner -même si elle n'a pas demandé au directeur de la
législation à être entendue. Et c'est le cas, je pense, on
m'a confirmé cela tout à l'heure, il y a ici un
représentant du directeur de la législation. Je crois vraiment
que le minimum d'équité procédurale qu'on doit avoir,
c'est que les droits des citoyens ne soient pas brimés et qu'ils soient
entendus. Maintenant, M. Desmarais, vous avez demandé la parole.
M. Desmarais: Merci. J'aimerais clarifier une chose qui me semble
fondamentale et je ne suis pas certain que M. Polak a peut-être tout...
Je m'excuse, M. le député de Sainte-Anne, je suis
désolé, je suis plus familier avec son nom de famille
qu'avec...
Le Président (M. Lemieux): Je vous comprends très
bien.
Une voix: Le plus intelligent pour vous autres...
Une voix: Merci bien.
Le Président (M. Lemieux): Alors... M. le
député de Jonquière, s'il vous plaît!
M. Desmarais: Donc, M. le député de Sainte-Anne a
mentionné, à plusieurs reprises, lors de son intervention, le
caractère obligatoire de l'adhésion à la corporation et il
s'est inquiété de cette situation-là. Il s'est
référé à son collègue à sa droite, le
député de Laval...
Une voix: Mille-Îles.
M. Desmarais: ...de Mille-Îles, pardon, le
député de Mille-Îles comme étant un
spécialiste des questions. Je suis sûr que votre collègue
pourra, lui aussi, vous confirmer qu'il ne s'agit nullement d'une corporation
qui oblige les entrepreneurs en réfrigération et en climatisation
à y adhérer. Donc, pour vous rassurer quant à
l'entrepreneur qui ira chez vous s'occuper du chauffage, de la climatisation,
de la réfrigération, à la limite, et de la ventilation,
jamais il ne sera obligé de faire partie de la CMERQ, jamais. Avec le
projet de loi qui est devant vous, il n'est pas obligé. 11 peut porter
le titre d'entrepreneur en climatisation et réfrigération,
très bien. Il ne sera jamais obligé d'adhérer à la
corporation, rassurez-vous. Alors, à ce niveau-là, le
corporatisme ne menace pas encore les entrepreneurs en
réfrigération.
M. Polak: Et l'article 12?
M. Desmarais: Vous voulez que je lise l'article 12?
M. Polak: Enlevez-le.
M. Desmarais: L'enlever. Non, parce qu'on ne parle pas...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, nous n'en sommes pas actuellement à l'étude
proprement dite du projet de loi. Nous en sommes à des remarques
préliminaires, et j'aimerais qu'on s'en tienne aux remarques
préliminaires, s'il vous plaît!
M. Desmarais: Très bien. Je pensais important de souligner
cet élément parce que, si, effectivement, il y avait cette
obligation d'adhésion, je comprendrais les préoccupations du
député de Sainte-Anne, parce que le projet viserait à
changer radicalement une situation de fait et juridique. Mais, ce n'est pas le
cas. Alors, évidemment, quant à ces inquiétudes à
faire adopter aussi un projet de loi sans avoir entendu un opposant qui s'est
fait connaître très très rapidement et, relativement
récemment, si je puis dire. Si vous avez eu communication de cette
opposition hier soir, nous, on l'a eu ce matin, comme je l'ai
déjà mentionné. On n'a pas l'intention, on ne voudrait
surtout pas court-circuiter ou s'opposer à ce que le processus
démocratique suive son cours. Vous avez mentionné qu'il y
avait des règles. On aurait souhaité être
informé avant ce matin que les maîtres mécaniciens en
tuyauterie s'opposaient à ce projet de loi. Je pense que les
procédures n'ont pas été respectées. C'est,
semble-t-il, le privilège du président de faire entendre les
représentants de la corporation. C'est entendu qu'on se fera un plaisir
d'entendre les représentations et d'y répondre, le cas
échéant. Mais, je souhaite ardemment qu'on...
M. Garon: ...
Le Président (M. Lemieux): M. Desmarais va terminer. M. le
député de Mille-Îles a demandé la parole et
après, M. le député de Lévis.
M. Garon: C'est justement sur une chose que vous dites
actuellement. Je ne pense pas qu'on puisse blâmer la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec, parce qu'ils
ont écrit le 10 octobre 1985.
Le Président (M. Lemieux): Non, non. M. le
député de Lévis, on est bien conscient de cela, et je
pense que M. Desmarais en est aussi conscient.
M. Garon: Bien, je ne sais pas...
Le Président (M. Lemieux): Oui, je pense que...
M. Desmarais: J'espère comprendre. M. Garon:
Pardon?
Le Président (M. Lemieux): M. Desmarais, vous pouvez
continuer votre intervention, s'il vous plaît!
M. Desmarais; Je ne voudrais pas m'étendre
là-dessus. C'est simplement parce que, encore une fois, il ne s'agit pas
d'un changement fondamental, et on en discutera avec les représentants
de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie avec grand
plaisir.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles. .
M. Bélisle (Mille-Îles): Merci. C'est le temps de
mettre nos cartes sur la table. On va les mettre. Je comprends que l'obtention
d'un titre réservé après le nom corporatif d'une
société ou d'une corporation est un atout sur le plan de vente
dans un milieu de consommation. Exemple, l'industrie de la construction. Les
consommateurs ont l'idée' maintenant de faire affaire avec des gens qui
démontrent une expertise. Donc, on leur donne un titre
réservé. Là-dessus, je vous suis. Il n'y a pas de
problème dans mon esprit. Aussi, le fait qu'il n'y ait pas obligation
d'être membre également, selon moi, de toute évidence, dans
le projet de loi tel qu'il est là, il n'y a aucune obligation
d'être membre.;. (12 heures)
Mais, il est bien sûr, d'autre part, que lorsque l'on
confère à une corporation -disons les maîtres entrepreneurs
en réfrigération du Québec - des titres
réservés, comme celui de maître entrepreneur en
climatisation, cela confère à la corporation, avec le nombre de
membres que vous allez chercher, un pouvoir supplémentaire, une force de
frappe supplémentaire.
Mon objection est là, quant au fondement du projet de loi, parce
que ce que nous vivons au Québec présentement, Me Demarais, c'est
une multiplicité d'associations patronales et syndicales. Si vous
représentez demain matin 450 ou 500 membres au lieu d'en
représenter 210, vous allez, par voie de conséquence, demander
à être représenté à des tables de
négociations relativement aux cartes de classification, relativement
à tout autre sujet dans le domaine de la construction.
Je ne pense pas que la conséquence première du fait qu'on
vous donne l'autorisation d'augmenter le nombre de membres soit
justifiée dans l'état actuel de l'industrie de la construction.
Je ne dis pas que ce n'est pas fondé, le fait qu'on qualifie certaines
personnes avec un titre pour protéger le consommateur pour qu'il sache
avec qui il fait affaires. C'est une autre question avec laquelle je suis en
accord. Quant au but visé indirectement par le projet de loi, je me pose
de sérieuses questions, alors que je sais que, dans les faits, la
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie regroupe
au-delà de 1800 membres et que l'on pourrait peut-être faire un
jumelage à un certain moment donné.
Je ne vous propose pas de faire un jumelage. Je vous expose mes vues,
cartes sur table, à bâtons rompus, sans cachette, visière
levée. Je me sentirais beaucoup plus à l'aise, comme membre de la
commission -et peut-être que d'autres membres suivront ma suggestion - si
on écoutait les maîtres mécaniciens en tuyauterie, comme
l'a suggéré mon collègue, le député de
Sainte-Anne et si on soupesait bien les conséquences de donner
accès à une source de clientèles ou de membres
supplémentaires à une corporation, ce qui va entraîner des
conséquences autour des tables de négociations dans le secteur de
la construction.
Ce que je proposerais, M. le Président, si vous me permettez une
motion...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Bélîsle (Mille-Îles): ...que la commis-
sion entende les représentants... M. Daoust: ...
Le Président (M. Lemieux): M. Daoust, s'il vous
plaît! M. Daoust, sur quoi voulez-vous intervenir?
M. Daoust; Sur la déclaration que vient de faire le
député...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la commission, de
part et d'autre, consent à entendre M. Daoust relativement au
commentaire que vient de faire M. le député de Mille-îles?
Alors, M. Daoust, brièvement, s'il vous plaît!
M. Daoust: Oui, très brièvement. Vous semblez
très préoccupé par l'augmentation de nos membres. Or, ce
n'est pas le cas. On ne pourra pas augmenter peut-être de 10 % nos
membres, parce que tous les entrepreneurs en réfrigération font,
de fait, de la climatisation. Quand vous avez un système de
réfrigération et que voua devez le faire réparer, la
personne qui va venir le réparer, c'est un frigoriste, l'employé
qui est utilisé par un entrepreneur en réfrigération.
Donc, il n'y a pas d'augmentation de membres. Il s'agit tout simplement de
reconnaître un fait, que les entrepreneurs en réfrigération
font aussi de la climatisation.
Il y a des gens qui se spécialisent en climatisation. Il y a des
gens qui se spécialisent en réfrigération. Mais tous ces
gens utilisent la même base de qualification de main-d'oeuvre qu'est le
frigoriste. Si vous consultez les pages jaunes, vous allez voir
apparaître les mêmes gens en climatisation et en
réfrigération. Donc, on n'augmentera pas nos membres.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. Daoust, M.
le député de Mille-Îles.
M. Bélisle (Mille-Îles): Sans répondre
à M. Daoust, parce qu'on pourrait s'engager dans toute la notion des
cartes de classification avec la catégorie frigoriste, on pourrait
parler des tuyauteurs, on pourrait parler de tout cet amalgame de
classification qui, elles aussi, datent d'une époque très
lointaine, il ne faut pas se le cacher.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Mille-Iles, sans qu'il y ait une
polémique...
Motion proposant d'entendre les représentants de la CMMTQ
M. Bélisle (Mille-Îles): Ce que je ferais, M. le
Président, pour couper court, serait cette motion: Que la commission
entende les représentants de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie du Québec - je vais vous donner le
texte tantôt - dans le cadre de l'étude du projet de loi
d'intérêt privé numéro 231, Loi modifiant la Loi
concernant les maîtres entrepreneurs en réfrigération du
Québec, dans les meilleurs délais.
Le Président (M. Lemieux): Pour les bienfaits de MM.
Daoust, Bélisle, Desmarais et Mme Guérot, j'aimerais vous
informer qu'un membre peut proposer que... Je retire mes paroles. Relativement
à la motion, voulez-vous faire le dépôt de la motion
écrite?
M. Bélisle (Mille-Îles): Oui. C'est écrit de
façon manuscrite, j'espère que vous n'aurez pas de
problème, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, voulez-vous intervenir sur la motion?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, sur la motion.
M. Garon: Je proposerais même d'ajourner ces travaux parce
qu'on doit entendre la Corporation des maîtres mécaniciens en
tuyauterie. Deuxièmement, il y a un ordre de la Chambre qui dit qu'un
ministre doit être ici pour représenter le gouvernement et il n'y
a pas de ministre ici en l'occurrence. Le ministre de la Justice devait venir,
il n'est pas venu pour l'étude du projet de loi 239. Le ministre des
Finances doit être ici pour l'étude de ce projet de loi et il est
parti. Je pense que, en plus, il faut entendre le ministre... J'ai la
parole.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac.
M. Garon: II faut entendre la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie. Il faudrait fixer un autre moment où
on pourrait entendre tout le monde.
M. Middlemiss: M. le Président, c'est que le
député de Lévis vient de faire l'énoncé que
pour le projet de loi 239...
Le Président (M. Lemieux): Sur la motion, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: L'énoncé est en train de nous
induire en erreur.
M. Garon: Le procès-verbal est là.
M. Middlemiss: Pour le projet de loi
239, c'était le ministre des Finances qui était
présent.
M. Polak: Est-ce que le député de Lévis
n'était pas ici?
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, vous
avez...
M. Garon: II y a un ordre de la Chambre, dans le
procès-verbal... Je regrette, M. le Président...
M. Middlemiss: Je pense qu'on va rectifier cela.
M. Garon: ...je vais me référer au texte. Dans le
procès-verbal, du jeudi 13 mars 1986, no 7, M. Gratton, leader du
gouvernement, propose que le projet de loi d'intérêt privé
239, Loi sur le Conseil de planning social de Pontiac Inc.,
présenté à la séance d'hier soit
référé à la commission du budget et de
l'administration pour consultation et étude détaillée et
que le ministre de la Justice soit membre de cette commission pour
l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député de Lévis, je...
M. Garon: Je pense qu'il n'est pas normal que les ministres qui
sont censés être présents au nom du gouvernement ne soient
pas là.
Le Président (M. Lemieux): Je prends en
considération vos commentaires relativement à ce que vous venez
d'énoncer au procès-verbal.
M. Poulin: Question de privilège... Je ne sais pas comment
on appelle cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau.
M. Poulins Relativement au texte que M. Garon vient de lire, nous on
n'en a...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Poulin: Je m'excuse, M. le député de
Lévis. Relativement au texte qu'il vient de lire, nous n'en avons pas eu
copie.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, j'aimerais vous informer qu'il s'agit du procès-verbal de
l'Assemblée.
M. Garon: Vous avez cela dans vos cahiers en dessous de votre
bureau à l'Assemblée.
Le Président (M. Lemieux): M. le député, s'il vous
plaît!
M. Poulin: Ce sont des procédures qu'on voudrait
apprendre. On est nouveau. Cela ne fait pas vingt ans qu'on en fait.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je pense, il comprend très bien, il a été
nouveau en 1976 et Mme la députée de Chicoutimi est nouvelle, de
même que le député de Jonquière. Vous avez raison,
M. le député de Chauveau, de demander cette information.
M. le député de Lévis a raison aussi de signaler
qu'au procès-verbal il y a un ordre de la Chambre dans le sens que dans
le cadre de l'étude du projet de loi no... Un instant!
Une voix: C'est cela, c'est antiréglementaire, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): ...231 le ministre des Finances
soit présent.
M. Polak: II n'y a pas un ordre qu'il soit présent, il y a
un ordre de la commission de l'étudier. Mais non, ce n'est pas cela que
je dis.
Le Président (M. Lemieux): Qu'il soit membre de la
commission, M. le député de Sainte-Anne...
M. Polak: II est membre de la commission, il a été
assermenté ce matin comme membre. Il est parti dix ou quinze minutes. Il
était toujours ici.
Le Président (M. Lemieux): Je vais quand même lire
la motion, M. le député de Sainte-Anne. M. Gratton, leader du
gouvernement, propose que le projet de loi 231 soit envoyé à la
commission du budget et de l'administration pour consultation et étude
détaillée et que le ministre des Finances soit membre de cette
commission pour l'étude de ce projet de loi.
M. Polak: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, question de règlement.
M. Polak: M. le Président, il faut que je réponde
aux accusations de député de Lévis. Premièrement,
il s'agit d'un projet de loi d'intérêt privé. C'est la
députée de Maisonneuve qui a piloté le projet de loi, elle
a parlé là-dessus in extenso. Deuxièmement, nous sommes la
commission du budget, on est ici, on va l'étudier, on va décider
ce matin s'il y a motion, on va voter là-dessus, tout. On a droit de le
faire. Troisièmement,
le ministre des Finances a été invité è
être membre de la commission et il est membre depuis ce matin. Avant que
le député de Lévis arrive ce matin, le ministre des
Finances était ici. On a à étudier deux projets de loi. On
a terminé le premier, nous sommes sur le deuxième. Il
était ici au début. Il vient de s'absenter il y a quinze minutes,
il m'a dit: S'il y a un problème, appelle-moi. II a beaucoup confiance
en son équipe ici. Nous sommes sur un point technique,
M. Dufour: M. le Président...
M. Polak: C'est la députée de Maisonneuve qui a
présenté ce projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, c'est la
députée de Maisonneuve qui a présenté ce projet de
loi. Il peut être membre de cette commission et ne pas être
obligé d'être présent. L'article 124: "Un ministre peut
être membre d'une commission pour la durée d'un mandat si la
motion d'envoi adoptée par l'Assemblée l'indique."
M. Dufour: M. le Président, pour ma gouverne...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le...
M. Dufour: ...vous nous dites souvent -ce n'est pas la
première fois qu'on est en commission et parfois on se fait rappeler a
l'ordre: Donnez-moi le numéro de l'article, et vous êtes
très exigeant là-dessus. Cela a l'air que cela prend des titres
pour qu'on ait la permission d'intervenir...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, je ne voudrais pas que...
M. Dufour: Je vous rappelle, M. le Président, je vous
remets en question que, lorsque nous avons étudié le projet de
loi 2, le ministre nous a rappelés à l'ordre et il y en a
d'autres qui nous ont rappelés à l'ordre. On a dit: Quel article?
On a été bloqué quand on n'a pas été capable
de parler. J'appelle cela un demi-baillon. Ce matin, le député de
Sainte-Anne vient de faire une intervention. Il ne donne aucun article...
M. Polak: Article 11.
M. Dufour: Non, non. Il a parlé des articles 2 et 3. Je
regarde dans mon programme...
M. Polak: Non, ce sont les articles 2 et 3.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, voulez-vous laisser s'exprimer M. le député de
Jonquière, s'il vous plaît!
M. Dufour: II a dit: Article 2 ou 3. Je regarde. "Tant qu'un
député exerce la charge de président, il ne fait partie
d'aucun groupe parlementaire." Cela n'a aucune pertinence.
M. Polak: L'article 11, regardez cela.
M. Dufour: Ce que j'insiste pour dire, c'est que, si on fait de
la procédure, on va la respecter pour tout le monde. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'on n'en fasse pas et qu'on n'ait pas de
numéro d'article. Cela me déplaît souverainement. Si ce
sont les règles de la commission du budget et de l'administration, qu'on
les applique tout le temps, indépendamment des personnes autour de la
table.
Le Président (M. Lemieux): Je prends vraiment en
très grande considération, M. le député de
Jonquière, ce que vous venez de nous dire. J'aimerais tout simplement
vous informer que ce projet de loi n'était pas parrainé par le
ministre. Il peut être membre de la commission, mais il n'est pas
nécessairement obligé d'être ici.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): C'est cela le sens qu'il faut
donner à l'article 124 des règles de procédure et autres
dispositions pertinentes de l'Assemblée nationale.
Relativement à la motion, est-ce qu'il y a des membres qui
veulent intervenir sur la motion?
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Voulez-vous dire, qu'actuellement, quand il y a un
mandat de la Chambre - c'est un mandat, vous l'avez dit dans l'article, c'est
un mandat - le ministre peut y être ou ne pas y être. C'est cela
que vous dites actuellement. Un mandat de la Chambre à un ministre, cela
n'a aucune signification.
M. Polak: Le mandat, c'est à la commission...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je vous relis l'article 124: "Un ministre peut être membre
d'une commission pour la durée d'un mandat si la motion d'envoi
adoptée par l'Assemblée l'indique." La motion adoptée par
l'Assemblée,,..
M. Garon: L'indique.
Le Président (M. Lemieux): ...indique qu'effectivement le
ministre des Finances soit membre de cette commission pour l'étude de
son projet de loi.
M. Garon: Non, non, c'est-à-dire que l'Assemblée
peut le faire membre. C'est cela. Pour le mandat.
Le Président (M. Lemieux): Elle le fait membre, mais il
n'est pas obligé d'être nécessairement présent.
Écoutez, M. le député de Mille-Îles, si...
Une voix: Peut, devoir et pouvoir...
M. Garon: Mais oui, cela donne la possibilité à
l'Assemblée nationale de le faire membre de la commission. C'est ce qui
est fait.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles et M. le député de Lévis, s'il vous faut
une directive pour préciser l'article 124, je vais le faire.
M. Bélisle (Mille-Îles): M. le Président,
cela ne m'en prend pas...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle (Mille-Îles): ...parce qu'à la
lecture même de l'article 124, c'est très clair.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous remercie.
Maintenant, sur la motion, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je voudrais réagir
à cette absence du ministre. Effectivement, il peut être
présent. Je pense bien que c'est clair. Cependant, il serait
décent qu'il y soit. On se reconnaît cela. Merci, M. le
Président, sur l'avis de motion.
M. Chagnon: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le député de
Saint-Jacques.
M. Chagnon: Nou3 sommes en train de faire une tempête dans
un verre d'eau. L'article 124, vous venez de le citer, est tout à fait
clair, c'est-à-dire qu'un ministre peut être membre d'une
commission pour la durée d'un mandat si la motion d'envoi adoptée
par l'Assemblée l'indique. Or, la motion d'envoi adoptée par
l'Assemblée l'indique comme l'a suggéré le
député de Lévis. C'est tout à fait exact.
Deuxièmement, le ministre dont le nom figurait sur la motion de
l'envoi était présent. Il a participé à une grande
partie des travaux concernant ce projet de loi. Il n'est pas là pour
l'adoption d'une motion, c'est vrai, mais quand même, je me
réfère encore une fois à l'article 124: Un ministre peut
être membre d'une commission. Il n'est pas dit qu'un ministre doit
être là dès la première minute où on commence
à étudier un premier projet de loi privé jusqu'à la
fin. Je termine en disant ceci, M. le Président. Je termine...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Saint-Louis. C'est très intéressant ce
que le député de Saint-Louis dît. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Ma conclusion est tout simplement que nous faisons
une tempête dans un verre d'eau. Nous avons une motion devant nous. Je
pense qu'il serait préférable d'étudier la motion.
Le Président (M. Lemieux): Vous aviez aussi une question
de règlement, préalablement, à la motion, M. le
député de Saint-Louis. Vous pouvez continuer.
M. Chagnon: Ma question de règlement est celle-ci: C'est
qu'on...
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes sur la question
de règlement actuellement.
M. Chagnon: C'est qu'on applique tout simplement ce que notre
code prévoit, c'est-à-dire l'article 124. Faisons en sorte de
procéder plus diligemment et procédons à l'adoption ou au
rejet de la motion, mais à l'étude de la motion.
Le Président (M. Lemieux): Alors, la dernière
intervention sur la question de règlement, M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, je pense que l'article 124 ne
peut pas être interprété de cette façon. La
meilleure preuve, c'est qu'il y a une loi actuellement devant le Parlement qui
est la Loi sur les règlements où le ministre de la Justice
demande, pour plus de cohérence, que tous les projets de loi passent par
le ministère de la Justice, qu'ils aillent devant les commissions
parlementaires pour plus de cohérence. Actuellement, on est en train
d'abandonner la cohérence des projets de loi, alors qu'on est en train
de voter une loi pour faire la cohérence des règlements. Est-ce
qu'on est en plein capharnaüm? On demande la cohérence des
règlements et on ne s'occupera plus de la cohérence de la
législation. Alors, qu'est-ce que l'article 124 veut dire? Cela veut
dire simplement que l'Assemblée peut faire un ministre membre d'une
commission pour la durée d'un mandat. C'est cela que ça veut
dire. (12 h 15)
Une voix: Ce n'est pas cela du tout
que dit l'article.
M. Garon: C'est cela. Cela donne l'autorisation à
l'Assemblée de le faire. On dit: Si la motion d'envoi adoptée par
l'Assemblée l'indique. Or, l'Assemblée peut, dans sa motion de
renvoi, rendre un ministre membre d'une commission pour la durée d'un
mandat. C'est ainsi qu'il faut lire cela. Ce n'est pas une question de
présence ou de non-présence. Cela ne parle pas de la
présence. Cela dit que l'Assemblée peut rendre un ministre membre
d'une commission pour la durée d'un mandat.
Autrement, on est en plein capharnaüm. S'il n'y a plus...
Le Président (M. Lemieux): Pour terminer, M. le
député...
M. Garon: J'ai eu la parole, M. le Président. Vous m'avez
donné la parole.
Le Président (M. Lemieux): ...de Lévis,
continuez.
M. Garon: Je dis ceci simplement. Il n'est pas normal que, pour
la cohérence des débats, les ministres ne soient pas là.
On s'est battu là-dessus, sur la loi 2, pour avoir le ministre
présent. À un moment donné, il était question qu'il
n'y ait même pas de ministre présent pour défendre sa loi.
Là, il y a une...
Une voix: C'est une loi d'intérêt privé.
M. Garon: Oui, mais une loi d'intérêt privé
peut avoir une portée très considérable. Quand on parle de
ces questions, des maîtres mécaniciens en tuyauterie, il y en a
1475 au Québec. Cela fait quelques entreprises. On parle des
maîtres en réfrigération. On parle de 220 personnes. On
parle des climatiseurs. On parle encore d'un grand nombre de personnes.
Alors, il est normal pour la cohérence des travaux... On parle du
Code du bâtiment qui va être impliqué dans cela. Il y a
toutes sortes de... Le domaine de la construction, c'est un domaine très
important sur le plan économique. Tout le monde s'en va au
pifomètre là-dedans. Un ministre qui est là, c'est parce
qu'il veut aussi de la cohérence au point de vue du gouvernement.
Il y a des lettres à des sous-ministres. On ne saura pas à
qui s'adresser pour poser nos questions, parce qu'on fera ce qu'on voudra. Il
n'y a aucun député ici présent, du côté
ministériel, qui est capable d'indiquer des implications au point de vue
de ces lois et de ces réglementations. Alors, il faut que quelqu'un
puisse le faire.
Habituellement, quand on dit que le ministre est ici, c'est parce qu'il
a un "staff" avec lui pour pouvoir regarder les implications et pouvoir
répondre aux questions qu'on peut poser.
Le Président (M. Lemieux): La dernière
intervention, c'est celle de M. le député de Sainte-Anne. Je
n'accepte plus d'autre intervention relativement aux articles 124 et 125 et je
vais rendre une décision là-dessus.
M. Polak: M. le Président, normalement, le
député de Lévis se trouve dans le champ gauche. Il
commence à faire des accusations. C'est gravel D'abord, il s'agit d'un
projet de loi d'intérêt privé, gouverné par les
articles 264 et suivants.
Lisez votre règlement à l'article 264. La
députée de Maisonneuve, c'est elle qui pilote le projet de loi.
Je veux juste indiquer qu'elle est partie aussi; elle avait de bonnes raisons
de partir, parce qu'elle va parler à l'Assemblée.
Le Président (M. Lemieux): Pour conclure sur les articles
124 et 125, voici ce que j'ai à dire. 124. "Un ministre peut être
membre d'une commission pour la durée d'un mandat si la motion d'envoi
adoptée par l'Assemblée l'indique. 125. "Membre de plein droit."
Le ministre ou le député qui présente un projet de loi est
membre de plein droit de la commission qui l'étudie".
Dans ce cas, c'est un projet qui a été
présenté par la députée de Maisonneuve, Mme Harel.
On s'entend là-dessus. L'article 33 des règles de fonctionnement:
"Le député qui a accepté de présenter un projet de
loi concernant les intérêts particuliers ou locaux le
dépose auprès du directeur de la législation. Il ne se
porte toutefois pas garant de son contenu et n'en approuve pas
nécessairement les dispositions."
Or, voici ma conclusion. Le ministre peut être membre, il est
membre de facto de cette commission, mais il n'est pas nécessairement
obligé d'être présent à cette commission. Je
n'accepte plus d'autre intervention. Maintenant, est-ce que les gens ont...
M. Polak: M. le Président, on va montrer...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, s'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le
député de Sainte-Anne, à l'ordre!
M. Polak: M. le député de Lévis est
parti.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
interventions sur la motion qui a été présentée par
le député de Mille-Îles? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Sur la motion, je remarque qu'on
prévilégie un groupe en particulier pour être entendu.
Comme il y a un report de cette commission à une date que je ne connais
pas, qui n'est pas précisée et qui appartient probablement au
président de la commission...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, il n'y a pas eu de motion de report en vertu de l'article 160
du règlement.
M. Dufour: Vous dites qu'il faut entendre les autres.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire que c'est
une motion...
M. Dufour: Quand vont-ils venir parler?
Le Président (M. Lemieux): ...différente qui a
été présentée par le député de
Mille-Iles. Lorsque vous pariez...
M. Dufour: À l'effet qu'on va rencontrer un groupe.
Le Président (M. Lemieux): ...qu'on puisse entendre. Mais
il pourrait y avoir une motion qui soit présentée pour faire un
ajournement. C'est l'article 165 qui dit: "Un membre peut proposer que la
commission ajourne ses travaux. "Cette motion est mise aux voix sans amendement
et elle ne peut être faite qu'une fois au cours d'une séance, sauf
par le président ou un ministre membre de la commission..." La nature de
la motion est différente de celle qui a été
présentée par le député de Mille-Îles.
M. Dufour: Cela va être d'autre monde.
Le Président (M. Lemieux): Continuez, M. le
député de Jonquière.
M. Dufoun Ce que je veux souligner, M. le Président, c'est que la
motion fait référence à un groupe particulier qui est
nommé. L'interrogation, c'est: S'il y avait d'autres personnes, d'autres
groupes ou d'autres associations qui voudraient se faire entendre,
d'après la motion qui est devant nous, ils ne le pourraient pas*
M. Bélisle (Mille-Iles): M. le Président, je retire
ma motion qui est sur la table et je fais une motion de report à la
suite de la demande du député de Jonquière, en vertu de
l'article 165 du règlement.
Substitution d'une motion de report
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le
député de Mille-Iles.
Cela va, M. le député de Mille-Îles, voua avez plein
droit de retirer votre motion et, par après, de faire une motion
conformément à la demande du député de
Jonquière. Mme la députée de Chicoutimi.
M. Bélisle (Mille-Iles): M. le Président, bien
entendu je fais ma motion surtout à cause de la demande du
député de Jonquière.
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'en suis bien conscient,
M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle (Mille-Îles): D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Chicoutimi.
Une voix: Je vais avoir une question. Le Président (M.
Lemieux}: Oui.
Mme Blackburn: Sur la motion présentée par le
député de Mille-Iles, est-ce que, du moment où on reporte
les travaux de cette commission, cela inclut également que, à la
reprise, on pourra entendre différents groupes en plus du groupe qui
s'est fait... Ce n'est pas indiqué.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle (Mille-Îles): En réponse à
la demande de Mme la députée de Chicoutimi, M. le
Président, bien entendu, pour satisfaire son collègue de
l'Opposition, le député de Jonquière, c'est afin
d'entendre tout autre intervenant sur ce projet de loi.
Mme Blackburn: Ce n'est pas inclus dans votre motion ce que je
viens d'entendre. Cela n'a pas à l'être?
M. Bélisle (Mille-Îles): Cela n'a pas besoin
d'être inclus dans ma motion.
Le Président (M. Lemieux): Non, la motion, c'est une
motion d'ajournement, M. le député de Mille-Iles.
M. Bélisle (Mille-Îles): C'est cela. Mme Blackburn:
Oui, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): C'est strictement une motion
d'ajournement.
M. Bélisle (Mille-Îles): C'est exact, M. le
Président.
M. Dufour: En fait, j'apprécie beaucoup
l'intérêt condescendant du député de
Mille-Îles à mon égard.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si c'est seulement pour satisfaire le
député de Jonquière, je m'opposerais à cette...
M. Chagnon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, sur une question de
règlement, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Article 165.
Le Président (M. Lemieux): Article 165.
M. Dufour: J'ai compris, je l'ai devant moi.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député, je l'ai devant moi.
M. Chagnon: "Cette motion est mise aux voix sans amendement et
elle ne peut être faite qu'une fois au cours d'une séance, sauf
par le président ou un ministre membre de la commission. Elle ne peut
être débattue, sauf qu'un représentant de chaque groupe
parlementaire peut prononcer un discours de dix minutes chacun."
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Chagnon: Est-ce l'intention du député de
Jonquière d'utiliser ses dix minutes?
Le Président (M. Lemieux): C'est l'intention du
député de Jonquière, je présume.
M. Dufour: Si on veut parler pour parler, je peux bien le faire.
Il y en a qui sont payés pour le faire. La question n'est pas là
à mon point de vue.
M. Bélisle (Mille-Îles): Si la
présomption...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, s'il vous plaît!
M. Dufour: Je vous l'ai dit tantôt qu'il y a des
procéduriers ici autour de la table. On va s'en tenir è cela.
J'essayais de dire que j'apprécie beaucoup la condescendance du
député de Mille-Îles à mon égard en ce sens
que c'est pour me satisfaire, mais je ne pense pas que ce soit le but de la
motion. Je pense que, fondamentalement, c'est une façon d'essayer de
découvrir ou de savoir, de la part de quelque intervenant que ce soit,
son intérêt par rapport au projet de loi afin que nous, comme
parlementaires, nous nous prononcions d'une façon très
réfléchie. Si l'intervention du député de
Mille-Îles va dans le sens qu'il n'y a que moi de responsable par rapport
à cela, je vais l'accepter, mais je pense que ce n'est pas tout è
fait cela. Je n'aimerais pas me faire traîner par la main et me faire
dire quoi faire ou ne pas faire.
Mon principe de base ou l'intervention que j'ai faite concernant
l'amendement du député de Mille-Îles au départ
allait dans le sens que, si d'autres groupes veulent intervenir, on n'aura pas
besoin d'ajourner chaque fois. Je pense qu'une fois pour toutes, lorsque
l'ajournement aura été adopté, lorsqu'on siégera de
nouveau, tous ceux intéressés - je pense aussi que c'est
l'intérêt du gouvernement de faire connaître cette position
- à intervenir sur le projet de loi privé 231 pourront le faire
et ils sauront comment procéder. C'est dans ce sens que je suis d'accord
avec cette proposition, mais non pas pour me satisfaire, comme cela a
été avancée C'est pour satisfaire l'ensemble des membres
de la commission. Je pense que je ne suis pas plus que la commission et que la
commission n'est pas plus que ses membres réunis.
Le Président (M. Lemieux): Je suis bien conscient de votre
intervention, M. le député de Jonquière. Je la prends en
note et en très grande considération. Je ne voudrais quand
même pas que, dans le cadre des débats de la part des deux groupes
parlementaires, on en arrive chacune des fois à des tergiversations et
à de polémiques parfois aussi agressives. C'est de part et
d'autre des membres de cette commission. J'aimerais vous faire remarquer qu'on
a quand même en face de nous des contribuables. Je pense à MM.
Daoust, Bélisle, Desmarais et à Mme Guérot. Je pense que
c'est le but de chacun des groupes parlementaires que la commission soit la
plus profitable possible. J'apprécie grandement l'intervention du
député de Jonquière en ce sens que tout
intéressé doit pouvoir se faire entendre. Relativement à
la motion, nous allons maintenant en débattre. Est-ce que la motion est
adoptée?
M. Dufour: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): La motion est adoptée.
La commission ajourne ses travaux sine die. Au début de la prochaine
3éance, on pourra effectivement déterminer quels sont les
intéressés qui pourraient être entendus sur ce projet de
loi.
M. Desmarais: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Desmarais.
M. Desmarais: Ce n'est sans doute pas prévu au
règlement, mais j'aurais une question quand même à vous
poser.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Desmarais. Est-ce qu'il
y a consentement de part et d'autre des groupes parlementaires?
Des voix: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): II y a consentement. Allez-y,
M. Desmarais.
M. Desmarais: Merci, madame et messieurs. Il existe, sauf erreur,
une procédure pour permettre à tous ceux qui veulent intervenir
sur des projets de loi de le faire, d'informer l'Assemblée nationale, de
s'inscrire, de faire parvenir aux membres de la commission des observations
écrites ou autrement. Est-ce que je peux vous demander ce qui justifie
aujourd'hui, ce qui permettrait d'expliquer la situation qui est
créée par la motion de report, c'est-à-dire que, non
seulement on reporte le débat, mais on permet à toute personne
qui désire être entendue sur le projet de loi à le faire,
à l'encontre de la réglementation qui existe et qui permettait...
Il y a eu une publication à la Gazette officielle, il y a eu toute la
procédure qui est imposée aux proposants de projets de loi qui a
été suivie scrupuleusement, les avis dans les journaux ont
été publiés...
Le Président (M. Lemieux): M. le député, M.
Desmarais, je m'excuse. Écoutez, on est bien conscients de ce dont vous
faites état. Nous sommes conscients aussi du mémoire. On a eu le
mémoire qui nous est parvenu de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie. Et je pense que tout projet de loi quel qu'il
soit, d'intérêt public ou privé, ne doit pas être
adopté comme cela à la vapeur et que toute personne
intéressée puisse être entendue.
Là-dessus, je vous invite... Vous avez l'article 267 des
règles de procédure qui dit qu'"après sa
présentation, tout projet de loi d'intérêt privé est
envoyé en commission sur motion sans préavis du leader du
gouvernement... La commission entend les intéressés,
procède à l'étude détaillée du projet de loi
et fait rapport à l'Assemblée..." Maintenant, vous avez aussi les
articles 39 et 40 des règles de fonctionnement. Dans le présent
cas, je ne veux pas revenir sur la présente motion. La motion est
adoptée et j'ajourne sine die.
M. Polak: ...dix-sept. J'ai juste une remarque. C'est que je
voudrais bien que le rapport du secrétaire stipule clairement que c'est
la commission parce que je suis d'accord avec le député de
Jonquière que ce sont les membres de la commission qui voudraient que
soit incrit dans le rapport que la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie et tout autre intéressé soient
entendus. Donc, je ne voudrais pas que ce soit donné au crédit
d'un député en particulier. Ce sont tous les membres de la
commission qui sont d'accord que ceux qu'on va inviter, ce sont les
maîtres mécaniciens en tuyauterie ou toute autre partie qui a un
intérêt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, relativement à votre question, l'article 174: "Dès
qu'une commission a terminé l'examen d'une affaire, elle doit, par
l'entremise de son président ou d'une membre qu'il désigne,
déposer son rapport à Assemblée..." On n'a pas
terminé ici l'étude du projet de loi et on va attendre un nouvel
avis de la Chambre. On ne peut pas prendre votre question en
considération.
J'ajourne sine die.
(Fin de la séance à 12 h 28)