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(Quatorze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
relativement à l'étude du projet de loi 68, Loi sur le
ministère des Approvisionnements et Services et modifiant diverses
dispositions législatives.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Chevrette
(Joliette) remplace M. Dufour (Jonquière) pour la séance.
Projet de loi 68
Fonctions et pouvoirs du ministre (suite)
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Lors de l'ajournement, nous avions adopté l'article 8. Je n'avais
appelé ni l'article 7, ni l'article 9. Comme il a été
suspendu, j'appelle l'article 7 du projet de loi 68, Loi sur le
ministère des Approvisionnements et Services et modifiant diverses
dispositions législatives. Est-ce qu'il y a des commentaires ou
déclarations relativement à l'article 7? Je vais vérifier
s'il y a un amendement à l'article 7.
Alors, l'amendement et l'article 7 avaient été suspendus.
L'amendement se lisait comme suit: L'article 7 du projet de loi 68, Loi sur le
ministère des Approvisionnements et Services et modifiant diverses
dispositions législatives, est modifié en insérant, entre
le premier et le deuxième alinéa, le paragraphe suivant: "Dans
l'élaboration de ces politiques, le ministre doit promouvoir des
mécanismes assurant l'utilisation optimale des fonds publics. Ces
politiques doivent viser è ce que le processus d'acquisition, de
fourniture de biens et de services garantisse l'absence de toute
considération extérieure au cours normal des affaires, sous
réserve de toute politique visant à favoriser l'acquisition de
biens ou de services produits ou vendus par des Québécois."
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Je veux simplement me permettre sans reprendre le
débat que nous avions eu la semaine dernière... Je pense qu'il
avait quand même été assez élaboré. Je tenais
simplement à répéter que nous ne voulions pas nous imposer
de carcan. Par contre, dans les objectifs poursuivis par le gouvernement et par
le ministère, il est bien évident que nous allons tenter par tous
les moyens de faire en sorte d'élaborer des politiques et,
éventuellement, d'avoir des règlements qui permettront de
sensibiliser davantage l'ensemble des ministères et des organismes
concernés par ces politiques. Pour ces raisons, M. le Président,
nous ne pouvons accepter l'amendement tel que déposé à
cette commission.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, j'ai appelé l'article 7. Vous vous souvenez qu'à
l'article 7 vous aviez déposé un amendement. J'ai fait lecture de
l'article 7 et j'ai fait lecture de l'amendement et M. le ministre vient de
s'exprimer sur l'amendement à l'article 7.
M. Chevrette: C'est-à-dire l'amendement qu'il a
déposé lui-même et non pas celui...
Le Président (M. Lemieux): Non, celui que vous avez
déposé, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: D'accord, et il est contre.
Le Président (M. Lemieux): Et il vient de nous faire
savoir, à cette commission, qu'il était contre cet
amendement.
M. Chevrette: Vous me permettrez de m'excuser parce que
j'assistais à une conférence des leaders, tel qu'annoncé,
en haut. Donc, c'est ce qui explique mon retard.
M. Chagnon: Cela avait été fait
préalablement, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Vous êtes bien gentil.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, sur l'amendement?
M. Parent (Bertrand): En fonction de l'amendement et à la
suite des propos du ministre, afin que tout le monde soit sur la même
longueur d'onde. À la suite de cet amendement que nous avions
déposé, il y a eu suspension de l'article 7 et nous sommes
passés à l'article 8.3°. Effectivement, on a pu
insérer, dans l'article 8.3 , certaines modifications et certains
amendements qui, je pense, peuvent satisfaire et qui nous permettraient tout
simplement de retirer l'amendement, tel que déposé actuellement,
puisque nous avons eu, à l'article 8.3°, essentiellement, une bonne
couverture des points qu'on voulait. Donc, il y a eu amendement et
sous-amendement, M. le Président, sur ce point-là du moins.
À l'article 7, j'aurais à intervenir sur autre chose, mais, quant
à l'amendement, on pourrait tout simplement le retirer.
Le Président (M. Lemieux): Comme l'amendement a
été présenté par le député de
Joliette, j'aimerais savoir, M. le député de Joliette, si vous
retirez l'amendement.
M. Chevrette: Oui, de consentement de l'Assemblée,
Le Président (M. Lemieux): De consentement, l'amendement à
l'article 7 est retiré.
M. le député de Bertrand, vous avez mentionné que
vous aviez d'autres commentaires relativement à l'article 7. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Concernant l'article 7, M. le
Président, j'en avais fait part au tout début au ministre et
j'aimerais revenir là-dessus. C'est de s'assurer de la
légalité des pouvoirs de réglementation parce qu'on dit,
au deuxième paragraphe, qu'il coordonne l'exécution et qu'il peut
- selon l'expression - "prendre des règlements". Ce qu'on se demandait
de ce côté-ci, c'était si le ministre pouvait avoir de tels
pouvoirs pour appliquer de tels règlements qui, à notre avis, ne
sont pas balisés et sont peut-être - entre guillemets -
"illégaux". Selon certains avis juridiques que nous avions, il y avait
des questions à se poser è ce sujet. J'aimerais savoir si le
ministre a vérifié, s'il a soit des lettres, des documents, du
moins des avis de ses principaux conseillers juridiques pour savoir s'ils sont
dans la légalité.
M. Rocheleau: En somme, M. le Président, nous avons
consulté, à la suite de la dernière réunion que
nous avons eue, et les politiques qui sont préparées par le
ministre et le ministère sont sujettes à l'acceptation par le
gouvernement, tout comme les règlements qui sont préparés
par la suite. Par après, le ministre a la responsabilité de
l'application de ces politiques et de ces règlements. Cela entre en
totalité à l'intérieur de la légalité, M. le
Président. C'est bien évident que le ministre a des pouvoirs
relativement larges pour autant que le gouvernement accepte ces politiques et
accepte aussi les règlements qui en découlent.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, est-ce que vous avez terminé?
M. Parent (Bertrand): Oui, cela va.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: À l'article 7, je reprends l'argumentation
qu'on a déjà faite. Je vous avoue que, tel qu'écrit dans
le projet de loi, à l'alinéa 2 - j'avais parlé de la
recevabilité de la loi ou non - dans les faits, après avoir pris
beaucoup d'information et discuté avec quelques procureurs, ce n'est pas
le contenu de la loi qui est attaquable, mais ce pourrait être les
règlements en découlant qui le seraient beaucoup plus parce que
n'ayant pas d'assise légale très précise. D'ailleurs, je
me souviens qu'à l'époque où j'étais ministre de la
Santé et des Services sociaux beaucoup de règlements du
ministère qui avaient été rédigés dans le
cadre d'un article aussi large que cela ont été contestés
devant les tribunaux. À plusieurs reprises, on a perdu comme
ministère à l'époque. Précisément, on nous
reprochait de ne pas avoir donné d'assise légale précise
à ces règlements. Après avoir regardé le
libellé de l'article à la page 6, alinéa 2... Regardez ce
que j'avais déjà vécu antérieurement au
ministère de la Santé et des Services sociaux. J'ai de plus en
plus la conviction que, sur la majorité des règlements qui en
découleraient, le ministère pourrait être
débouté, purement et simplement parce qu'ils n'ont pas d'assise
spécifique dans la loi. Et, combien de fois dans les bills omnibus on a
vu, à ce moment-là, des amendements législatifs
précisément pour venir donner une assise légale à
un règlement qui avait été promulgué.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, pour ma compréhension -parce que cela m'intéresse -
vous voulez dire de dispositions habilitantes?
M. Chevrette: Habilitantes.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Cela va, M. le
député de Joliette. Vous pouvez continuer.
M. Chevrette: J'appelle cela une assise légale.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député, c'est parce que...
M. Chevrette: Je comprends que dans votre jargon ce sont bien des
dispositions habilitantes, c'est-à-dire qu'on passe des
règlements mais on est obligé a posteriori de leur donner cette
emprise juridique qui leur permet d'être inattaquables par quelque
citoyen que ce soit. Donc, je vous avoue très honnêtement
qu'à l'alinéa 2 c'est tellement vaste que je ne sais pas s'il y
aurait lieu de définir plus précisément ou encore de
retirer purement et simplement ce pouvoir aussi vaste qui ne voudrait rien dire
dans les faits après que les règlements seraient produits parce
qu'on n'aurait pas été spécifique.
Le pouvoir de prendre de3 règlements pour appliquer des
politiques, cela veut tout dire et cela ne veut rien dire au sens de la loi, si
on se fie à la jurisprudence devant les tribunaux. C'est exactement la
même périphrase à laquelle j'ai eu à faire face,
comme ministre, à plusieurs reprises au ministère de la
Santé et des Services sociaux. À tout moment, on étaient
obligés de faire un amendement pour habiliter tel règlement ou
tel autre. Je pense, entre autres, à des actes
délégués. Pour tout acte délégué qui
n'était pas prévu dans l'énumération de la loi, le
règlement devenait nul et non avenu. Nous avons la conviction que notre
rôle ici est de légiférer correctement. Quand on voit une
portée aussi large... Je suis convaincu que ce n'est pas une question
désirée par le législateur à ce stade-ci, sauf que
les conseillers juridiques devraient sans doute nous dire, de part et d'autre,
un peu au moins la même chose, à savoir que tel que libellé
il s'agira qu'il y en ait un qui se lève pour contester pour qu'il soit
habilité à. Peut-être que le ministre sera très
chanceux et qu'il n'y en aura pas, mais je sais qu'au ministère de la
Santé et des Services sociaux il y en avait eu un joli paquet, pour ne
pas dire un très grand nombre qui contestaient, surtout quand cela
concerne des intérêts de groupe. On sait très bien qu'on
s'organise, on en fait poursuivre un et, à ce moment-là, le
ministère est placé devant une situation où le
règlement est nul et non avenu. Pourtant, cela sert de base à
l'application d'une politique.
Il s'agirait peut-être d'être plus spécifique ou bien
de l'enlever purement et simplement. C'est pour cela que le
député de Bertrand revenait aussi à la charge sur la
légalité. Nous, devant le peu d'explications du ministre
là-dessus, on étaient portés à faire une
proposition pour l'enlever, purement et simplement. Je la dépose, en
tout cas, pour fins de discussion.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement
présenté par le député de Joliette à
l'article 7 du projet de loi 68 se lirait comme ceci... Pardon...
M. Chevrette: Comme suit.
Le Président (M. Lemieux): ...comme suit. M. le
député de Joliette, vous avez raison. L'article 7 du projet de
loi 68, Loi sur le ministère des Approvisionnements et Services et
modifiant diverses dispositions législatives, est modifié en
remplaçant le deuxième paragraphe par le suivant: "II veille
à l'application de ces politiques et en coordonne
l'exécution."
M. Rocheleau: Encore là, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Y a-t-il des interventions sur
l'amendement?
M. Rocheleau: Encore là, c'est qu'on parle uniquement des
politiques et on ne parle pas nécessairement des règlements qui
s'ensuivent et qui sont aussi de la juridiction du ministre. Après
l'examen que nous avons fait au comité de législation à
quelques reprises et que nous avons reconsulté, par suite des
appréhensions de l'Opposition vendredi dernier, on nous affirme que
c'est totalement à l'intérieur de la légalité.
Maintenant, sachant qu'il y aura toujours des problèmes possibles, c'est
bien évident, sans courir après pour autant... J'aurais
souhaité avoir mon juriste à mes côtés pour le
bénéfice de la cause. Il est absent pour quelques minutes. Si
vous souhaitiez ou si la commission souhaitait mettre cet article de
côté pour quelques instants, on pourrait possiblement
procéder à l'examen des autres articles et on pourra y revenir en
temps opportun et clarifier cette appréhension des membres de
l'Opposition.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7...
M. Chevrette: On va suspendre...
Le Président (M. Lemieux): Suspension de l'article 7.
Suspension de l'article et de l'amendement présentés par le
député de Joliette à l'article 7. J'appelle l'article 9 du
projet de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me permettez
certains commentaires, entre autres, à l'article 9 qui se lit comme
suit: "Pour l'application de la présente loi, sont assimilés
à des organismes publics: le lieutenant-gouverneur, l'Assemblée
nationale, un organisme dont celle-ci nomme les membres et une personne qu'elle
désigne pour exercer une fonction en relevant, avec le personnel qu'elle
dirige." Par cet article, le lieutenant-gouverneur, l'Assemblée
nationale et les organismes en relevant sont,
pour les fins de la Loi sur le ministère des Approvisionnements
et Services, assimilés à des organismes publics. Ainsi, ils
pourront être assujettis aux politiques gouvernementales en
matière d'acquisition et de fourniture de biens et de services ainsi
qu'aux directives et règlements du ministre des Approvisionnements et
Services à condition, toutefois, qu'ils soient désignés
par décret du gouvernement. Encore une fois, il faut revenir au fait que
les politiques qui toucheront plus particulièrement les organismes
publics doivent être désignées par le gouvernement par
décret.
D'autre part, nous avons fait mention de plusieurs aspects, la semaine
dernière, qui nous amènent à conclure que l'ensemble des
ministères comme l'ensemble des organismes doivent être
régis par les politiques ou les règlements. On sait que
l'Assemblée nationale, déjà, en vertu de l'article X1Q, a
des pouvoirs de dérogation et, d'autre part, M. le Président,
nous concevons que ce sont les deniers publics des citoyens et citoyennes du
Québec. Pour autant que des politiques ou des règlements sont
appliqués pour l'ensemble des ministères et des organismes, cela
ne brime aucunement la juridiction comme telle de ces organismes, d'autant plus
qu'ils ont leur entière autonomie dans les préoccupations de
chacun de ces organismes. De plus, si on tenait compte du rapport du
vérificateur déposé en décembre dernier, on se
rendrait compte que le vérificateur dénonce des anomalies
certaines car il n'y a malheureusement pas suffisamment de politiques et de
règlements qui se retrouvent è l'intérieur de balises
assez fermes afin de permettre à l'ensemble de ces organismes
d'être assujettis aux politiques et aux règlements. On y a fait
quelque peu allusion, la semaine dernière, M. le Président. Entre
autres, l'Assemblée nationale a certains pouvoirs de dérogation
qui ont été adoptés quant à l'acquisition de
certains biens par l'Assemblée nationale. On pouvait remettre en
question la façon dont on s'est porté acquéreur de
certains de ces biens. On faisait justement allusion è
l'appréhension du député de Bertrand d'encourager le plus
possible l'achat chez nous chez des entreprises du Québec, des
fournisseurs et des industriels québécois et on s'est
aperçu qu'on avait aussi dérogé à ces pratiques que
le gouvernement souhaitait, M. le Président. (14 h 45)
Alors, pour toutes ces raisons, il est bien évident que le
ministre n'a pas un pouvoir direct sur aucun des organismes, mais ce sont
plutôt les politiques et les règlements approuvés par
décret par ce même gouvernement qui, en temps opportun,
décideront s'il y a lieu qu'un ou l'autre organisme soit assujetti aux
politiques et aux règlements.
Le ministre n'a d'autre responsabilité que de veiller à
leur application et, M. le Président, je ne pense pas que cela brime en
rien l'autonomie, d'autant plus que, si on tient compte actuellement de chacun
de ces organismes, les ressources humaines relèvent directement des lois
de la fonction publique. Alors, ils sont déjà assujettis à
l'application des lois de la fonction publique et nous pourrions sûrement
apporter plusieurs exemples. En tant que législateurs, en tant que
gouvernement, dans le respect des citoyens et citoyennes du Québec, tous
les ministères, ainsi que tous les organismes, devraient, pour autant
que c'est possible, être assujettis aux politiques et aux
règlements tenant compte de la loi créant le ministère des
Approvisionnements et Services. M. le Président, je me rends compte que
mon conseiller juridique est maintenant présent...
M. Chevrette; ...le travail qui est en retard.
M. Rocheleau: Je vous avoue que je suis fort aise de le voir
à mes côtés. Ayant eu affaire à de nombreux
légistes autour de cette table la semaine dernière, je me sens
plus en sécurité aujourd'hui d'avoir une compétence de la
sorte...
Une voix: ...supplémentaire.
M. Rocheleau: ...à mes côtés.
M. le Président, nous en étions à l'article 9. Nous
avons eu des demandes en provenance de l'ensemble de ces organismes qui
pouvaient être visés à l'article 9. Nous avons
examiné et tenté d'apporter... Dans un cas en particulier, en ce
qui concerne plus particulièrement le Directeur général
des élections, à la suite de discussions tenues
antérieurement à cette journée, nous allons déposer
un amendement qui tiendra compte du fait que, lors du dépôt des
brefs d'une élection, le Directeur général des
élections ne sera pas assujetti aux politiques et aux règlements,
étant donné que pendant cette période nous constatons
qu'il y a urgence dans certains cas de passer outre à la demande de
soumissions, entre autres. Nous nous en remettons au Directeur
général des élections qui, de toute façon, a la
gestion et la bonne gouverne de son organisme. Mais, en dehors de ces dates
prescrites par le décret ou par le dépôt des brefs, nous
constatons que même cet organisme devra aussi être assujetti aux
politiques.
M. le Président, je vous avoue que je me poserais de
sérieuses questions pour savoir pourquoi certains de ces organismes
voudraient se dissocier de la bonne gestion des politiques ou des
règlements adoptés, ou y déroger. Je reviens encore une
fois au fait que ce sont les deniers publics, et c'est pour la bonne gouverne
et la bonne gestion de
tous les ministères si tous les ministères y sont
assujettis. Je pense que, là aussi, nous avons des personnes
responsables, mais nous voulons avoir de la cohérence dans les
politiques, tant les politiques d'achat que les règlements qui
pourraient en découler. À cet article, nous souhaiterions, si
vous le permettez, présenter un amendement à l'alinéa 1,
par le remplacement, à l'avant-dernière ligne, des mots "qu'elle"
par les mots "que cette personne" et par l'addition de l'alinéa suivant:
"Cependant, lorsqu'une élection est ordonnée conformément
à la Loi électorale (L.R.Q., chapitre E-3.2), la présente
loi ne peut s'appliquer au Directeur général des élections
pour ce qui concerne l'acquisition et la fourniture des biens et services
nécessaires à la tenue de cette élection."
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Ou bien on s'est mal exprimé - c'est
possible, remarquez-le bien -parce que pour nous c'est vraiment au niveau du
principe même et non exclusivement en fonction d'un délai. On a
pris des exemples pour montrer que l'indépendance du DGE, à
certains moments, pouvait être plus gravement entachée qu'à
d'autres moments.
Sur le principe même, savez-vous à quoi votre amendement me
fait penser? On est en train d'amender un pouvoir conféré
à l'Assemblée nationale par une loi sectorielle du ministre. Je
m'explique et je voudrais bien que le président me suive parce que je
vais plaider sur la recevabilité. Je vais terminer mon intervention en
vous demandant si l'amendement est recevable.
Premièrement, comment pouvons-nous restreindre un pouvoir
dévolu à l'Assemblée nationale et en faire une exception
publique au niveau de la loi? Je voudrais donner un exemple.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, je voudrais bien suivre les débats et je voudrais qu'on ait un
ordre. M. le ministre délégué aux Services et
Approvisionnements a présenté un amendement. Si je comprends bien
le sens de votre intervention, nous discutons sur la recevabilité de
l'amendement?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Je vous suis.
M. Chevrette: Je pense qu'il est irrecevable pour les motifs
suivants.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: C'est l'Assemblée nationale qui accepte les
crédits et les budgets du Directeur général des
élections. C'est donc une structure qui relève de
l'Assemblée nationale pour les fins des dépenses. Le
législateur a voulu que l'Assemblée nationale soit
complètement indépendante d'un ministre sectoriel dans
l'établissement même de son budget. Le ministre des Finances ne
peut même pas établir le budget de l'Assemblée nationale.
Le premier ministre du Québec ne peut même pas établir le
budget de l'Assemblée nationale, ce sont les 122 députés
de l'Assemblée nationale qui doivent se réunir, étudier
les crédits et les adopter.
Nous sommes à établir, par le biais d'un amendement
à l'article 9, pour un organisme qui ne relève pas du ministre
mais bien de l'Assemblée nationale, une exception dans un cadre
précis. À mon point de vue, cela prouve toute
l'appréhension qu'on avait quant à l'indépendance de
l'Assemblée nationale et des organismes qui en dépendent, bien
sûr. On est en train de concrétiser cela dans un texte
d'amendement, puisque le ministre les a bel et bien assujettis dans la loi
constituante de son ministère, ayant senti le besoin, nommément,
de les inclure dans un amendement.
À mon point de vue, on ne peut pas faire indirectement ce qu'on
ne peut pas faire directement. Si l'Assemblée nationale est reine et
maîtresse de toutes ses procédures et même de son budget,
comment peut-on assujettir une structure qui est maîtresse de ses budgets
et de toute sa procédure à des procédures qui
entacheraient son indépendance? Cela m'apparaît aberrant. Cela
voudrait dire: Je vous donne votre indépendance totale, cependant - il
faudrait le dire dans la loi constituante - pour les fins de la politique des
achats, vous serez assujettis au ministère des Approvisionnements et
Services. Là, je comprendrais. Mais ce n'est pas cela que la loi dit.
Elle dit que l'Assemblée nationale est complètement
indépendante et, plus encore, elle définit depuis trois ans ses
propres budgets par l'ensemble des 122 députés, encore bien moins
par un ministre sectoriel. Je vous confesse bien gentiment qu'on est en train
d'assujettir l'Assemblée nationale à une dépendance d'un
ministre sectoriel, alors que tout le cheminement a été à
l'inverse. On a toujours voulu l'indépendance totale de
l'Assemblée nationale.
Et, indépendamment du fait que l'article 110 de la Loi sur
l'Assemblée nationale permet à cette Assemblée de
déroger d'une politique globale, je pense qu'on ne peut pas s'arranger
pour qu'il y ait conflit d'interprétation en introduisant, dans une loi
sectorielle, un amendement qui prouverait que l'Assemblée nationale est
libre d'agir ou pas.
Je vous avoue que lorsque j'ai vu l'amendement du ministre, il y a eu un
déclic. Déjà, je trouvais qu'on entachait. Mais là
je suis convaincu que c'est véritablement la subordination de structures
qui doivent avoir la complète indépendance et en tout temps. Cela
ne veut pas dire pour autant que le ministre ne peut pas intéresser le
Directeur général des élections à profiter du
processus des achats. Cela ne veut pas dire que ce ministre sectoriel ne peut
pas offrir à l'Assemblée nationale l'occasion de faire des achats
à meilleur coût. Mais relisons complètement la formation
même du Bureau de l'Assemblée nationale. Le gouvernement est
majoritaire et on est minoritaire, comme Opposition. Si on a voulu qu'au Bureau
de l'Assemblée nationale soit majoritaire le parti au pouvoir, c'est au
parti de nommer ses représentants qui vont aller dans le sens de la
politique gouvernementale, mais sans entacher pour autant l'autonomie de
l'Assemblée nationale. Même s'ils venaient là, les huit ou
les neuf, voter comme le dit le ministre des Finances, il faudrait que ce soit
les huit ou les neuf qui viennent voter au Bureau telle chose, et non pas faire
voter quelque chose par un ministre sectoriel.
Je vous avoue très honnêtement que, sur les principes
mêmes, je pense qu'on déroge à l'esprit de cette
indépendance totale de l'Assemblée nationale. J'en ai la
conviction. Si on sent le besoin de spécifier qu'en des temps X et Y
cette structure a besoin d'une plus grande indépendance, c'est donc dire
qu'on reconnaît spécifiquement qu'il y a des temps pour agir et
qui demandent une liberté totale d'action. Mais, relevant de
l'Assemblée nationale pour les fins d'établissement de son
budget, je ne comprends pas que le ministre sectoriel puisse assujettir une
structure qui est censée avoir les coudées complètement
libres et qu'on l'assujettisse exclusivement dans le temps. Je pars du principe
que le ministre vient de reconnaître qu'il y a des temps où cela
deviendrait indécent d'assujettir. Je pense que son amendement vise
exactement cela.
Le Président (M. Lemieux): Êtes-vous en train de me
dire, M. le député de Joliette, parce que j'essaie vraiment de
bien comprendre, j'ai des étincelles...
M. Polak: Le président n'a pas besoin...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Sainte-Anne, s'il vous plaît. Est-ce que...
M. Chevrette: Non, ce n'est pas cela du tout. (15 heures)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, êtes-vous en train de me dire que c'est ultra vires des
pouvoirs de l'Assemblée?
M. Chevrette: Comment? Je vais vous poser une question. Est-ce
que le législateur a le droit - je vais y aller par question...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chevrette: ...par une loi sectorielle, d'assujettir un
organisme qui bénéficie de la part de ce même
législateur de l'indépendance totale, y compris dans
l'établissement de son budget? C'est une question de droit
fondamental.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre. Est-ce que
vous avez terminé, M. le député de Joliette? M. le
ministre.
M. Chevrette: Oui, mais j'aimerais avoir une réponse.
M. Rocheleau: Certainement. M. le Président, je voudrais
rassurer le leader de l'Opposition et député de Joliette. Il a
totalement raison. Dans la préparation du budget de l'Assemblée
nationale, le Bureau de l'Assemblée nationale et son président
ont l'autonomie totale et entière des dépenses assujetties au
fonctionnement de l'Assemblée nationale. Par contre, il faut faire une
distinction dans la façon dont on doit dépenser ces sommes
d'argent. C'est à l'intérieur de ceci que nous retrouvons, au
ministère des Approvisionnements et Services, les politiques qui seront
adoptées par le gouvernement par décret ainsi que les
règlements qui en découleront et qui seront aussi adoptés
par le gouvernement.
M. le Président, je pense que cela maintient et continue de
conférer l'indépendance même de la structure de
l'Assemblée nationale. Mais je voudrais faire remarquer au leader de
l'Opposition que c'est le gouvernement qui nous a précédés
qui, en 1982, assujettissait l'Assemblée nationale et les organismes aux
achats du gouvernement. On avait inscrit, à l'intérieur de la Loi
sur l'Assemblée nationale, l'article 110 qui permettait de
déroger à l'application de ces règlements. À ce
moment-là, par une dérogation, on pouvait passer outre aux
directives et même aux règlements qui existaient ou qui existent
relativement aux achats du gouvernement. L'Assemblée nationale a eu,
à certains moments, à déroger à l'application de
certaines politiques.
Quand on parle de l'autonomie de l'Assemblée nationale et des
organismes...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais vous entendre
là-dessus, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Rocheleau: ...on doit tenir compte aussi des ressources
humaines et de l'ensemble des employés qui, je le pense, sont assujettis
à la Loi sur la fonction publique et qui sont sous la convention de
l'ensemble des employés de l'État. Mais, dans l'application des
politiques d'achat et des règlements, encore une fois, M. le
Président, c'est le gouvernement qui a à le
décréter et il n'impose pas à l'intérieur de sa
juridiction mais davantage à l'ensemble des ministères et des
organismes des balises, à l'intérieur desquelles les
règlements sont préparés et acceptés par lui.
Mon aide de camp pourrait sûrement apporter certaines notes
explicatives additionnelles qui nous permettraient une meilleure
compréhension, si on s'en tient uniquement à l'aspect purement et
simplement légal de l'imposition...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez bien
compris le sens de la question du député de Joliette?
M. Denis (Mario): Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, est-ce que vous
avez terminé?
M. Rocheleau: S'il vous plaît, oui.
Le Président (M. Lemieux): Monsieur, sur le temps du
ministre.
M. Denis: Lorsqu'on parle de la réforme instaurée
en 1982, lors de l'adoption de la nouvelle Loi sur l'Assemblée
nationale, on peut très bien voir l'esprit de cette réforme en
lisant un des articles clés, je pense, l'article 110, où il est
bien dit: "Sous réserve de la présente loi..." Toutefois, il y a
des dispositions particulières: par exemple, des dispositions visant
à conférer précisément à l'Assemblée
nationale une plus grande autonomie sur le plan budgétaire, sur le plan
de la gestion des ressources humaines et de la gestion des ressources
matérielles. Une fois qu'on aura attribué à
l'Assemblée et au Bureau des dispositions particulières visant
à leur accorder plus d'autonomie, ce qui est dit, c'est que, sous
réserve de la présente loi, la gestion de l'Assemblée
continue de se faire, j'insiste bien sur l'expression "continue", dans le cadre
des lois, règlements et directives - enfin, je n'ai pas le texte sous
les yeux - qui sont applicables. Ceci dénote clairement, en fait, qu'on
reconnaît que l'Assemblée nationale n'est évidemment pas
au-dessus de ses propres lois ni au-dessus des règlements qui pourraient
lui être applicables, notamment, par exemple, en matière de
gestion matérielle, des règlements de la Loi sur l'administration
financière et des directives qui en découlent. J'attirerais
l'attention de M. le ministre et des députés sur l'article 164
qui assujettissait l'Assemblée nationale au Service des achats, ce qui,
encore une fois, dénotait bien l'esprit de la réforme qui tendait
à une plus grande autonomie mais, en même temps, évitait
d'"absolutiser", si vous me permettez l'expression, l'autonomie de
l'Assemblée.
M. Chevrette: Me permettez-vous de poser une question au
conseiller juridique parce que c'est vraiment une question de droit, à
ce moment-là?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Le premier paragraphe semble clair: "Sous
réserve de la présente loi, la gestion de l'Assemblée
continue de s'exercer dans le cadre des lois, règlements et
règles qui lui sont applicables." Qui lui sont applicables.
Le deuxième paragraphe dit ceci. "Toutefois, le Bureau peut, par
règlement, déroger à ces lois, règlements et
règles en indiquant précisément les dispositions
auxquelles il est dérogé et les dispositions qui s'appliqueront
en leur lieu et place."
Ce que je ne comprends pas, c'est que ce sont les lois régissant
l'Assemblée nationale, parce que les lettres "ces" sont
démonstratives et renvoient aux lois auxquelles on a fait allusion
antérieurement. Les lois auxquelles on a fait allusion
antérieurement, ce ne sont pas les lois constituantes des autres
ministères, mais bien les lois qui régissent l'Assemblée
nationale. À mon avis, se servir de l'article 110 de la Loi sur
l'Assemblée nationale pour justifier le vôtre, c'est de ne pas
donner son sens exact à l'article 110 de la Loi sur l'Assemblée
nationale qui renvoie à l'ensemble des lois qui régissent les
allées et venues et les façons de faire de l'Assemblée
nationale en tant que telle. Je prierai la présidence de bien lire
l'article 110 avant de rendre son jugement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je suis convaincu qu'on lui donne une
interprétation qu'il n'a pas.
Le Président (M. Lemieux): Désirez-vous intervenir
sur le temps de parole du ministre? Oui.
M. Denis: M. le député, lorsqu'on se
réfère à ces lois, ce sont les lois qui régissent
l'Assemblée nationale, ce sont évidemment les lois qui sont
susceptibles de s'appliquer à l'Assemblée nationale,
c'est-à-dire les lois qui prévoient... Prenons, par exemple, le
cas de la Loi sur l'administration financière, pour être
très précis. Lorsqu'on a
fait cette réforme en 1982, cette loi-là n'a pas eu pour
effet de conférer la personnalité juridique à
l'Assemblée nationale. Ce qui veut dire que, lorsque l'Assemblée
nationale contracte, elle le fait au nom de Sa Majesté. Or, dans la Loi
sur l'administration financière, il y a une disposition qui
prévoit que le gouvernement peut, par règlement, fixer les
conditions des contrats conclus au nom de Sa Majesté, ce qui est le cas
lorsque l'Assemblée nationale conclut un contrat. À défaut
de posséder la personnalité juridique, elle conclut les contrats,
elle engage Sa Majesté. À ce moment-là, on se trouve
précisément - c'est peut-être grave, mais c'est la
situation juridique qui a été voulue par l'Assemblée
nationale, c'est elle qui fixe les...
M. Chevrette: Pour vous dire si cela serait le contraire,
regardons ce qui se passe dans les faits.
Le Président (M. Lemieux): Toujours sur la
recevabilité.
M. Chevrette: Le Bureau a le droit d'amender son propre
fonctionnement, ses propres règlements. Mais là vous laisseriez
par cet article, en invoquant l'application de l'article 110 pour le justifier,
au Bureau de l'Assemblée nationale le soin de déroger par
règlement: exclusivement au Bureau, le soin de déroger à
d'autres lois. Cela m'apparaît tout à fait exagéré
comme interprétation.
M. Denis: M. le député de Joliette, le principe est
que l'Assemblée nationale elle-même ne se met pas au-dessus de ses
propres lois, elle se soumet à ses lois, sauf que, une fois qu'elle a
dit cela, effectivement, compte tenu de sa vocation particulière - on
lui reconnaît évidemment une vocation très
particulière - on est venu lui accorder le pouvoir de déroger.
C'est ce que dit l'article 110, la gestion de l'Assemblée continue de se
faire dans le cadre des lois et règlements qui lui sont applicables.
Cependant, cela dit, on donne le pouvoir au Bureau de déroger. Vous avez
le fardeau, à ce moment-là, de démontrer à quelle
disposition, vous dérogez pourquoi vous le faites et par quoi vous allez
remplacer cette disposition. Je vous avoue que c'est l'esprit dans lequel cela
a été rédigé. C'est ce qui ressort.
M. Chevrette: Si je suis votre raisonnement, Me Mario...
M. Denis: Denis.
M. Chevrette: ...Denis, si je suis votre raisonnement - je ne dis
pas qu'on ne s'est pas trompé, c'est possible, mais je vais essayer
d'interpréter le raisonnement que vous venez de faire - le
législateur a décidé en 1982 d'adopter une loi pour
assujettir l'Assemblée nationale à une série de lois.
M. Denis: Elle l'était déjà... Je m'excuse.
La gestion de l'Assemblée continue de se faire dans le cadre des lois
qui lui sont applicables.
M. Chevrette: Bon, de certaines lois, la Loi sur l'administration
financière et tout cela.
M. Denis: Si vous demandez quelles sont les lois qui lui sont
applicables, on peut en discuter, mais c'est une autre question. Je vous ai
donné comme exemple la Loi sur l'administration financière,
l'article 49, qui parle des conditions et des contrats conclus au nom de Sa
Majesté, ce qui est le cas, lorsque l'Assemblée nationale
contracte, puisqu'elle n'a pas de personnalité juridique. Ce qu'elle
engage, ce sont les fonds publics, les fonds de Sa Majesté. C'est Sa
Majesté qui a la capacité générale de
contracter.
Qu'est-ce que vous voulez? C'est la Loi sur l'administration
financière. Cela a été voté par l'Assemblée
nationale et c'est applicable à l'Assemblée nationale comme
institution.
M. Chevrette: Je ne dis pas le contraire. Ce n'est pas cela. Ce
n'est pas mon point. Quand même que vous essayeriez de dire qu'on l'a
votée...
M. Denis: Ah bon, parce que je croyais...
M. Chevrette: ...je comprends qu'on l'a votée, elle est
là. Mon point n'est pas la-dessus.
M. Denis: Mais votre point est que vous dites qu'on a assujetti
l'Assemblée nationale aux lois, par l'article 110. Ce n'est pas ce qui a
été fait. On reconnaît l'assujettissement de
l'Assemblée nationale aux lois. Mais on reconnaît une situation
déjà acquise; on n'a pas créé la situation par
l'article 110.
M. Chevrette: Mais, M. le conseiller, quand on se met è
légiférer et qu'on est rendu à vouloir enlever une partie
d'autonomie et qu'on se met à s'interroger sur les lois existantes,
admettez-vous qu'on peut trouver des lacunes dans les lois existantes
antérieurement et qu'on n'est pas obligé de continuer à
ouvrir des portes?
À mon point de vue, c'est déjà très grand
comme pouvoir de confier au seul Bureau, sans sanction par l'Assemblée
nationale, par la suite, le pouvoir de déroger à certaines lois.
D'accord?
M. Denis: C'est très grand.
M. Chevrette: À ce moment, qu'on me dise que le Bureau
doit dorénavant faire entériner certains types de
décisions par l'Assemblée nationale, cela pourrait être une
très belle discussion à faire éventuellement. Mais aller,
par exemple, profiter d'une loi constituant un ministère sectoriel pour
empiéter ou assujettir ces structures qu'on a voulues, et le cheminement
des 122 députés... Pendant trois ou quatre ans, pendant le
dernier mandat de l'ancien gouvernement, l'ensemble des députés a
cheminé vers une très grande indépendance de
l'Assemblée nationale, un accroissement continuel de l'autonomie et de
l'indépendance du législateur par rapport à
l'exécutif.
Ce qu'on est en train de faire - votre amendement le prouve - c'est
d'assujettir graduellement, progressivement, l'acquis que le législateur
a voulu confier précisément à ces structures dites
indépendantes. On est en train de le récupérer par la
bande. À mon point de vue, c'est une erreur. Que le ministre, dans une
déclaration solennelle -qu'il fasse ce qu'il voudra... Par exemple, il a
dit aux municipalités: J'ai l'intention d'offrir aux
municipalités la capacité de se servir de ce système
d'achat central. J'entends offrir aux CRSSS et à ces structures la
possibilité de se servir du système d'achat central. Au
gouvernement central, le ministre ne croit-il pas, plutôt que de
s'obstiner, à ce stade, pour inclure dans la loi des structures qu'on
veut au premier coup d'oeil complètement indépendantes du pouvoir
exécutif... Pourquoi le ministre ne se contente-t-il pas de faire ici ce
qu'il veut faire face aux municipalités, ce qu'il veut faire par rapport
aux CRSSS?
Qu'il invite l'Assemblée nationale et le Directeur
général des élections à profiter du sytème
plutôt que de les assujettir. D'autant plus que le ministre devrait
être rassuré, puisque, au Bureau de l'Assemblée nationale,
il a la majorité ministérielle. Pourquoi concrétiser dans
un texte de loi cette vision - cela peut être interprété
carrément comme une vision, puisqu'on l'interprète comme cela -
de vouloir enlever de l'indépendance à cette structure dont on a
voulu qu'elle soit diamétralement opposée à cette vision
au cours des quatre ou cinq dernières années? Je pense que le
ministre pourrait les inviter, mais pas faire ce qu'on fait là. Je
demeure convaincu qu'on fait dire à l'article 110 de l'Assemblée
nationale beaucoup plus que ce qu'il y a dans les faits.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à
l'amendement, je vais entendre deux autres interventions. Je m'excuse, M. le
député de Mille-Îles, mais le député de
Bertrand m'avait demandé la parole avant vous. M. le
député de Bertrand, je corrige l'erreur que j'ai faite en voulant
céder la parole au député de Mille-Îles. M. le
député de Bertrand, s'il vous plaît, et, après, M.
le député de Mille-Îles. Cesseront les deux
dernières interventions relativement à la recevabilité de
l'amendement présenté par le ministre à l'article 9 du
projet de loi 68. (15 h 15)
M. Parent (Bertrand): Sur la recevabilité, M. le
Président, essentiellement, si on accepte cet amendement
présenté par le ministre, on vient lui conférer un
caractère tout à fait spécial qui, d'ailleurs, faisait
partie de l'argumentation que nous avions donnée. Pour citer un exemple,
en période d'élection, le Directeur général des
élections aurait des problèmes. On avait donné un
état de faits et on vient ici confirmer que les propos qu'on avait
apportés au départ étaient vrais, sauf qu'on se rend
compte que cela va beaucoup plus loin.
Relativement aux propos du député de Joliette
tantôt, j'aimerais que le ministre ou un de ses conseillers puissent
m'expliquer, pour bien saisir, que, par l'article 9, on n'est pas en train
d'assujettir au complet l'Assemblée nationale à
l'intérieur des organismes publics. Lorsqu'on lit l'article 9, on dit
que l'application de la loi s'étendra aux organismes publics suivants,
et on les cite. Textuellement, on dit que l'Assemblée nationale fera
partie des organismes publics et sera, comme telle, assujettie à la
présente loi.
Si je ne prends qu'un exemple, M. le Président, pour remonter
à l'article précédent, à l'article 8, j'essaie de
voir comment, dans l'application, on fera pour établir le
premièrement, c'est-à-dire permettre au ministre
d'établir, en collaboration avec l'Assemblée nationale, les
besoins immobiliers de ce ministère. Pour ne citer qu'un exemple, de la
façon que l'article 9 est rédigé, cela veut dire que
l'Assemblée nationale, non seulement perdrait son autonomie dans un
secteur particulier... Je pense que, essentiellement, ce qu'on voulait
établir dans le projet de loi, c'est l'assurance que les
approvisionnements en services et biens matériels puissent se faire dans
cette politique du ministère des Approvisionnements et Services. Mais
cela va beaucoup plus loin. On dit: Pour l'application de la présente
loi, sont assimilés l'Assemblée nationale... Je demande ce qu'on
fera dans le cas des besoins immobiliers de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, s'il vous plaît.
M. Bélisle: M. le Président, j'ai
écouté très attentivement les interventions du leader de
l'Opposition et celles du député de Bertrand relativement
à l'amendement présenté par le ministre des
Approvisionnements et Services. Je pense qu'on confond présentement des
concepts. Les concepts confondus sont la personnalité juridique ou
légale de l'Assemblée nationale, ses pouvoirs, ses devoirs et ses
obligations.
Si on comprend attentivement ta distinction dans la perception de ces
trois concepts, on a une réponse à la question que le
député de Joliette a posée tantôt. Je ne sais pas si
vous me suivez, M. le député de Joliette. Selon moi, l'existence
d'une personnalité juridique ou légale confirmée dans une
loi, que ce soit pour l'Assemblée nationale ou le Directeur
général des élections, et l'Assemblée étant
considérée comme un organisme ayant plus de primauté que
d'autres organismes dans notre société, cela n'a rien à
voir avec le conditionnement de l'exercice de certains pouvoirs
spécifiques de cet organisme. Cela n'entache nullement le pouvoir de
légiférer ou le pouvoir de réglementer "at large" de
l'Assemblée nationale comme telle. Mais, si je prends plus
spécifiquement l'article 7 et l'article 8, ce qui est en cause, ce n'est
pas le pouvoir suprême désincarné de l'Assemblée
nationale, ce sont les pouvoirs du ministre face à la primauté de
l'Assemblée nationale comme institution, à ses pouvoirs, à
ses devoirs et à ses obligations.
Je ne vois aucun problème quant à l'article 7, car le
ministre, en vertu de l'article 7, M. le député de Joliette,
élabore et propose au gouvernement des politiques relativement è
l'acquisition ou à la fourniture de biens. Je verrais très mal
comment on pourrait dire que les pouvoirs de l'Assemblée nationale
pourraient être affectés par un pouvoir d'élaboration et de
proposition de politiques. Je ne sais pas si vous me suivez sur ce point. Vous
me faites un signe de tête que oui. Est-ce que cela va?
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Béliste: Passons è l'article 8 maintenant.
M. Chevrette: C'est justement l'article 8.1° que je veux
regarder.
M. Bélisle: L'article 8, fonctions et pouvoirs du
ministre. J'ai un problème, peut-être pas par rapport à
l'article 7, mais à l'article 8, à un des alinéas. Le
premièrement de l'article 8, c'est: "établir, en collaboration
avec les ministères et les organismes publics désignés par
le gouvernement..." Les organismes publics désignés par le
gouvernement, a l'article 9, c'est l'Assemblée nationale.
"établir, en collaboration avec les ministères..." Encore
là, personne ne peut crier au scandale et dire que les pouvoirs d'un
ministre sectoriel vont venir enlever quelque chose à l'Assemblée
nationale. Encore là, on lui demande de collaborer. Il me semble que
l'institution suprême dans notre société, M. le
député de Joliette, devrait au moins être d'accord pour
collaborer avec celui qu'on va désigner comme le conseiller
numéro un du gouvernement en gestion ou en administration et qui va
tenter de trouver des méthodes pour faire économiser des fonds
à l'ensemble de la société. Je pense que le raisonnement
ne tient pas.
Le deuxième alinéa: "obtenir des ministères et des
organismes publics - encore là, c'est l'Assemblée nationale qui
pourrait intervenir - désignés par le gouvernement l'inventaire
des biens et des services dont ils disposent". Je serais totalement
scandalisé de savoir que l'Assemblée nationale, organisme
suprême dans notre société, ne voudrait pas fournir un
inventaire des biens et services dont elle dispose. Il me semble que ce serait
une totale aberration parce que c'est l'Assemblée nationale qui impose
à tous les ministères, à toutes les sociétés
d'État de le faire. Pourquoi ne se soumettrait-elle pas à un tel
exercice? Encore là, je ne vois pas pourquoi; on dit "obtenir", on ne
dit pas "faire l'inventaire pour l'Assemblée nationale", on dit:
Prépare-le et donne-le-nous. Donne-le-moi, ministre des
Approvisionnements et Services. Je ne ferai pas le contrôle de
l'inventaire à ta place, fais ton inventaire et donne-le-moi. C'est tout
ce qu'on demande. Je ne vois pas en quoi on empiète sur sa
juridiction.
Passons aux alinéas 4 et 5, et je reviendrai au troisième
par la suite. "8.4 effectuer ou faire effectuer des études et recherches
dans les domaines de sa compétence". Encore là, le but du projet
de loi est de tenter de faire exactement ce qui se passe ailleurs, au
gouvernement fédéral depuis 1968-1969, obtenir des
économies qui seront remises sous forme de ristourne à chacun des
ministères et organismes, dont l'Assemblée nationale. Vous savez
très bien que, la semaine dernière, nous avons discuté de
la vaisselle, des poignées de porte et des tuiles. Il me semble que ce
sont des cas très patents qui ne touchent pas la juridiction et la
personnalité légale de l'Assemblée nationale. Je ne vois
pas comment la personnalité légale de l'Assemblée
nationale serait affectée par un service de vaisselle qui, au lieu
d'être à 80 000 $, serait à 20 000 $ ou par des tuiles de
400 000 $ qui seraient à 80 000 $.
Pour terminer mon intervention, pour
ne pas que cela dure des heures, je passe au cinquième
sous-alinéa: "s'acquitter des autres devoirs que lui assigne le
gouvernement." Ce sera, en général les autres devoirs qui
pourraient être assignés mais je ne pense pas que le gouvernement
ait l'intention de ficeler l'Assemblée nationale en donnant de grands
bras et des grandes tenailles au ministre des Approvisionnements et Services
pour étouffer l'Assemblée nationale. Je ne pense pas que ce soit
le cas. De toute façon, l'article 8.5 est un article résiduaire
qui englobe toutes les autres fonctions des articles 7 et 8.
Peut-être qu'au troisième alinéa il y a lieu de
débattre de votre question de recevabilité, mais je ne crois pas
avec les amendements acceptés, la semaine dernière, au
troisième alinéa, quand on dit: "Prendre les mesures
nécessaires pour accroître l'efficacité et pour restreindre
les dépenses des ministères et des organismes publics
désignés par le gouvernement relativement à l'acquisition
et à la fourniture de biens et de services, notamment pour l'obtention
du meilleur rapport qualité prix". Il me semble, M. le leader de
l'Opposition, que votre formation et notre formation ont toutes deux le
même but, c'est-à-dire une plus saine administration des deniers
publics, éviter les écarts de dépenses dans des objectifs
de réalisation à cause d'un besoin psychologique de
mégalomanie de la part de ceux qui sont en poste pour
décréter des dépenses. Cela n'a rien à voir avec la
personnalité juridique de l'Assemblée nationale comme institution
détentrice de tous les pouvoirs dans la société.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Mille-Îles. J'avais dit que c'était la
dernière intervention, mais, comme l'exception n'est pas la
règle, je vais faire une exception pour le député de
Joliette et je lui permettrai d'intervenir sur la recevabilité. Mais
c'est la dernière intervention. Vous avez bien compris? C'est la
dernière intervention.
M. Chevrette: J'ai suivi avec beaucoup d'attention le cheminement
du député de Mille-Îles, cheminement très
cohérent, à l'exception d'une chose. Il fait fi des structures
existantes pour démontrer l'indépendance de l'Assemblée
nationale. Rien n'empêche le député de Mille-Îles de
convoquer les membres représentant la formation du Parti libéral
qui siègent au Bureau de l'Assemblée nationale et de leur dire:
Avant d'acheter de la vaisselle, vous allez peser sur Rosalie pour voir combien
il y a de fournisseurs. Il a la majorité...
Une voix: Cela serait une excellente initiative.
M. Chevrette: ...et il pourrait faire cela quotidiennement
à l'Assemblée nationale. Chaque fois qu'il y a une séance
du Bureau de l'Assemblée nationale, les gens d'une formation peuvent se
réunir et se demander: Quelle attitude adopte-t-on aujourd'hui
vis-à-vis de tel élément au programme? Il n'y a rien qui
empêche une formation politique de faire passer le message à un de
ses commettants qui fasse la proposition et qui s'aligne sur telle chose.
Mais, quand le député de Mille-Îles dit: On pourrait
épargner, ce n'est pas dans l'indépendance ou la
non-indépendance de l'Assemblée nationale, c'est le fait...
Est-ce que c'est un manque? Je pourrais interpréter, je pourrais aller
loin dans mes propos. Je pourrais même interpréter et dire que le
député...
M. Bélisie: Allez, allez.
M. Chevrette: ...de Mille-Îles, à la limite, n'a
aucune confiance dans ses représentants qui siègent au Bureau de
l'Assemblée nationale et qui sont majoritaires par rapport à ceux
de notre formation politique pour assurer l'indépendance de la
structure. Je vous avoue très honnêtement que, pour suivre
à la lettre son cheminement et son raisonnement, je devrais dire: Ce
qu'on y lit, au Bureau de l'Assemblée, représente quoi,
représente qui? On sait qu'au Bureau comme à la commission de
l'Assemblée nationale, M. le Président, on respecte les
proportions. Dès que la formation politique libérale est
majoritaire, pourquoi ne pas faire confiance à ces individus à
l'intérieur d'une structure qui se veut complètement
indépendante? Je suis convaincu que, sur le fond, sur les principes, le
député est obligé de dire: Le député de
Joliette a raison, mais il ne le dira jamais. Il est obligé de torturer
la fin de son argumentation pour dire que c'est dangereux que le Bureau de
l'Assemblée nationale n'ait pas les intérêts du
Québec. Si te Bureau de l'Assemblée nationale reflète
intégralement les proportions existant en cette Chambre quant à
la représentativité des groupes, se peut-il qu'il y ait autant de
délégués du Parti libéral siégeant au Bureau
de l'Assemblée nationale qui ne partagent pas les visées de cette
formation politique au point de déroger à une intention qu'aurait
cette formation politique que l'Assemblée nationale utilise
régulièrement le Service des achats?
À mon point de vue, M. le Président, il y a une faille
dans le cheminement et c'est la seule, je te reconnais, parce que tout le reste
se tenait bien. Mais cela est majeur puisqu'il y va d'une question même
de droit en disant: Parce que je n'assujettis pas... Moi, je dis: C'est
précisément parce qu'on doit assurer l'indépendance totale
qu'on ne doit pas modifier la loi, mais on a mille et
un moyens, et d'ordre pratique, cette fois-ci, pour faire passer les
idées qu'ils voudront bien puisqu'ils sont majoritaires.
À mon point de vue, M. le Président, on doit assurer
l'indépendance de l'Assemblée nationale et je tiens mordicus
à ce que vous puissiez déclarer irrecevable cet amendement qui va
à l'encontre de toute l'économie de nos lois face au statut de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, MM. les membres du groupe ministériel, évidemment,
c'est avec intérêt que j'ai écouté, de part et
d'autre, vos interprétations relativement à la
recevabilité, si je puis dire, recevabilité très
très large puisque, même dans ses propos, le député
de Joliette a repris sur le fond et sur le principe...
Vous savez qu'un président doit, en vertu des articles 197 et
244, juger si, au plan de la forme, un amendement est compatible avec le
principe du projet de loi, ainsi qu'avec son esprit et sa fin. Le
président ne peut pas juger du fond d'un amendement, c'est-à-dire
de l'opportunité ou non d'un amendement. M. le député de
Joliette citait: On ne peut pas faire indirectement ce que la loi défend
de faire directement. Si j'avais à juger du fond de cet amendement, ce
que le député de Joliette demanderait à la
présidence, c'est peut-être un autre axiome de droit qui dit:
Folle est la sagesse qui veut être plus sage que la loi.
Je pense que le député de Joliette serait le
premier...
M. Chagnon: M. le Président, est-ce que vous voulez
répéter cet axiome?
M. Chevrette: ...à comprendre, et j'ai compris.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, je pense que le député de Joliette, qui a quand
même une longue expérience parlementaire, serait le premier
à me ramener à l'ordre. Je vais lui citer à cet effet
Geoffrion qui disait: "II n'appartient pas à l'orateur de décider
si une proposition est inconstitutionnelle ou incompatible avec une disposition
déjà adoptée ou avec une loi existante." Plus loin, dans
une décision du 20 décembre 1984, pages 2179 et 2180, le
président d'alors, M. Richard Guay, déclarait ceci: Le
président d'une Assemblée n'interprète pas le droit. Par
conséquent, si on fait valoir que ce que l'Assemblée
s'apprête à faire pourrait aller à l'encontre de la
constitution, il s'agit d'un domaine qui relève du droit et des
tribunaux. Si des députés sont convaincus que ce qu'ils
s'apprêtent à faire va à l'encontre de la loi fondamentale
du pays, la chose à faire est de s'y opposer en votant contre.
En conséquence, je considère que l'amendement ne va pas
à l'encontre du principe, de l'esprit et de la fin du projet de loi et
de l'article. De plus, sa rédaction est, à mon avis, conforme au
règlement et je ne peux faire autrement que de déclarer cet
amendement recevabie. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
(15 h 30)
M. Chevrette: On ne peut pas contester.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, non pas sur la
recevabilité de l'amendement.
M. Chevrette: Ce n'est pas parce que je n'ai pas le goût,
mais c'est parce que je ne peux pas.
Le Président (M. Lemieux): Je le sais, en vertu de
l'article 41, paragraphe 2, M. le député de Joliette, je suis
bien au courant.
M. Chevrette: Si vous nous permettez de reprendre, là je
parlerais.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, lorsque j'ai demandé s'il y avait d'autres interventions, cela
ne signifiait pas sur la recevabilité de l'amendement. Souvenez-vous,
les avocats, des anciens brefs d'évocation où il y avait une
procédure préliminaire. Il s'agit du fond, comme tel, de
l'amendement. Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur le fond de
l'amendement?
M. Chevrette: M. le Président, nous allons enregistrer
notre vote contre cet amendement, en vous disant que nous aurons sans doute un
amendement à l'étape de l'étude du rapport - on a le
droit, je pense -pour permettre, peut-être, à l'Assemblée
nationale comme telle et non pas aux membres de cette commission de reprendre
le débat sur le rapport. Je pense qu'il y a une permission. Je ne
connais pas toute la mécanique, mais on me dit que l'on peut
déposer des amendements avant l'adoption du rapport. Je pense qu'il est
intéressant de notre côté de souligner ce point important
de l'indépendance de l'Assemblée nationale. On a
été quand même à l'origine de ce processus qui
visait à une accessibilité a l'indépendance de
l'Assemblée nationale et je pense que c'est de bon droit que l'on puisse
le souligner et peut-être permettre aux membres de la Chambre
d'être au courant du débat qui a eu lieu ici, entre vous et moi,
qui ne sera peut-être pas flamboyant dans les journaux demain matin, mais
qui a toute son importance vis-à-vis des institutions. Donc, nous
aimerions nommément - et ce sera noté, étant donné
que l'on vient de le
dire è plusieurs reprises - voter contre l'amendement du
ministre.
Le Président (M. Lemieux): Alors, préalablement, M.
le député de Joliette, vous me permettrez de faire lecture de
l'amendement. Cet article est modifié par le remplacement, dans
l'avant-dernière ligne, des mots "qu'elle" par les mots "que cette
personne", et par l'addition de l'alinéa suivant: "Cependant, lorsqu'une
élection est ordonnée conformément à la Loi
électorale, la présente loi ne peut s'appliquer au Directeur
général des élections pour ce qui concerne l'acquisition
et la fourniture des biens et services nécessaires à la tenue de
cette élection", de telle sorte que si l'amendement était
adapté, l'article 9 se lirait comme suit: "Pour l'application de la
présente loi, sont assimilés à des organismes publics: le
lieutenant-gouverneur, l'Assemblée nationale, un organisme dont celle-ci
nomme les membres et une personne qu'elle désigne pour exercer une
fonction en relevant, avec le personnel que cette personne dirige. "Cependant,
lorsqu'une élection est ordonnée conformément à la
Loi électorale, la présente loi ne peut s'appliquer au Directeur
général des élections pour ce qui concerne l'acquisition
et la fourniture des biens et services nécessaires à la tenue de
cette élection." Oui, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre me permettrait une question
à deux volets? La première, c'est: Peut-il déposer, pour
le bénéfice des membres de la commission, le mémoire qu'il
aurait reçu du Directeur général des élections et
également le courrier que le président de l'Assemblée
nationale lui aurait envoyé? D'ailleurs, il a été
annoncé par le président lui-même à la commission de
l'Assemblée nationale. Donc, il n'est pas question de
révéler des cachettes. Pour le bénéfice des membres
de cette commission, nous aimerions avoir les deux documents.
M. Rocheleau: Oui, cela me fera plaisir, M. le Président,
de les déposer. On fera des photocopies.
M. Chevrette: Peut-être demain ou les envoyer a chacun des
membres de la commission.
M. Rocheleau: C'est cela. Parfait.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'autorise le
dépôt.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Lemieux): J'ai lu l'article et l'article
tel qu'amendé. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Chevrette: Sur
division.
Le Président (M. Lemieux): L'article tel qu'amendé
est adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 10 du projet de
loi 68.
M. Chevrette: M. le Président, je suis allé vite,
je m'excuse.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je voulais régler le cas de l'un, mais je
n'ai pas parlé... Dans cela, il y a plus que l'Assemblée
nationale, il y a le DGE, il y a le lieutenant-gouverneur. Si vous me dites que
c'est fini, je me reprendrai au rapport.
Le Président (M. Lemieux): Sauf s'il y a consentement.
M. Chevrette: On a le consentement pour terminer à 18
heures de toute façon, M. le Président, le leader du gouvernement
l'a annoncé en Chambre cet après-midi.
M. Rocheleau: Je suggérerais, M. le
Président...
M. Chevrette: Je suis partie prenante à la conclusion.
Le Président (M. Lemieux): Au dépôt du
rapport?
M. Rocheleau: Le dépôt du rapport.
M. Chevrette: Je ne vois pas en quoi on s'enfargerait dans les
règlements à ce stade-ci.
Le Président (M. Lemieux): Au dépôt du
rapport, M. le député de Joliette, parce qu'il ne semble pas y
avoir consentement pour revenir à l'article 9.
M. Rocheleau: Au dépôt du rapport.
Le Président (M. Lemieux): Au dépôt du
rapport.
M. Rocheleau: Si vous avez des amendements à faire...
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. J'appelle maintenant
l'article 10 du projet de loi 68. L'article 7 est suspendu. Alors, nous allons
revenir...
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 10 du
projet de loi.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette, sur l'article 10.
M. Chevrette: L'article 10, c'est ce que je trouve assez
drôle ici. "Le ministre peut, conformément à la loi,
conclure une entente avec un gouvernement autre que celui du Québec..."
Si j'ai bien compris, c'est l'ouverture que le ministre fait au gouvernement
canadien, mais, au point de vue de l'économie...
Une voix: ...
M. Chevrette: Ou d'autres, ce peut être Terre-Neuve, ce
peut être l'Ontario effectivement. Mais pourquoi ce n'est pas de
gouvernement à gouvernement après recommandation du ministre?
Cela fait drôle de confier, de toute façon, une entente... Le
ministre peut-il, sans approbation du Conseil des ministres, conclure une
entente? Pourquoi, à ce moment-là, l'économie de la loi,
ce n'est pas de gouvernement à gouvernement avec la recommandation du
ministre? C'est une question peut-être de libellé juridique, mais
cela m'apparaît drôle.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je veux, à titre de suggestion,
à la suite de ce que le député de Joliette vient de
mentionner, ajouter "Le ministre, avec le consentement du gouvernement",
même si c'est implicite.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: M. le Président, je pense qu'à
l'intérieur de chacune des lois qui constitue chacun des
ministères on retrouve cet article d'une façon intégrale.
D'autre part, "le ministre peut, conformément à la loi..." encore
une fois c'est que, dans l'hypothèse où nous pourrions conclure
une entente avec le gouvernement fédéral, par exemple, pour
l'utilisation du fichier central, nous pourrions le faire, mais
conformément à la loi, c'est-à-dire qu'il faudrait qu'un
décret soit adopté par le Conseil des ministres qui permettrait,
en conformité avec la loi, d'entériner cette entente. Elle serait
assujettie aussi au ministre des Affaires intergouvernementales qui, à
l'intérieur de son ministère, a la juridiction face au
gouvernement central. Cela pourrait s'appliquer, M. le Président,
à toute autre organisation internationale ou organisme en vue de
l'exercice des fonctions que j'aurai comme ministre des Approvisionnements et
Services.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 10 du projet de loi 68? M. le député
de Bertrand avait demandé la parole tout à l'heure. Ce sera
à M. le député de Saint-Louis après M. le
député de Bertrand. M. le député de Bertrand.
Une voix: ...
Le Président (M. Lemieux): C'est la règle de
l'alternance, M. le député de Saint-Louis. M. le
député de Bertrand, vous avez la parole.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que le ministre, après les
propos qu'il a faits, peut nous confirmer que cet article se retrouve tel quel
dans la formation des ministères?
M. Rocheleau: Disons que c'est une indication, oui, qu'on m'a
donnée, au comité de législation, et cela se
répète dans chacun des ministères.
M. Parent (Bertrand): Je ne veux pas en faire un plat non plus,
sauf que, si c'est ainsi dans les autres ministères, je comprends que
cela a été mis là un peu par automatisme. Mais vous
conviendrez que c'est implicite ou que cela devrait être dit
éventuellement: avec le consentement, s'il y a consentement du
gouvernement ou avec l'autorisation de son gouvernement. Je pense qu'on se
comprend sur le fond, sauf que ce que vous plaidez, M. le ministre, c'est que
c'est ainsi dans les autres ministères. Alors, j'ai l'impression qu'on
ne peut rien changer parce que cela a été ainsi dans le
passé.
M. Rocheleau: Peut-être que mon conseiller ici...
M. Denis: Je pense que c'est aller un peu vite que dire que c'est
par automatisme. Ce qui arrive, c'est que la loi sur le ministère des
Relations internationales, maintenant, et la Loi sur le ministère du
Conseil exécutif en ce qui concerne les affaires intergouvernementales
canadiennes prévoient tout un processus de négociation et de
conclusion d'ententes qui implique, notamment, l'autorisation gouvernementale
et la signature du ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, en
matière d'affaires canadiennes, et du ministre des
Relations internationales en matière de relations
internationales. L'usage dans les lois sur les ministères, c'est de dire
"conformément à la loi", c'est-à-dire à ces
processus qui sont déjà fixés dans d'autres lois
plutôt que de les reprendre en partie. Par exemple, si on disait "avec
l'autorisation du gouvernement", qu'est-ce qui arriverait avec la signature du
ministre des Affaires intergouvernementales? Est-ce qu'on n'en aurait plus
besoin pour ces ententes-là? Attention. Il y a une loi qui
prévoit déjà ces choses-là en matière de
relations et on y renvoie. À ce moment-là, on rend tout ce
processus au complet, non seulement l'autorisation gouvernementale, mais
également tout le reste, applicable à ces ententes-là.
C'est le processus qui est suivi. Je ne garantirais pas que c'est dans toutes
les lois des ministères, mais c'est essentiellement dans les lois des
ministères les plus récents.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre. Elle est fort simple: Pour organiser une entente,
éventuellement, est-ce que l'on procéderait par protocole
d'entente entre les organismes, par exemple, les municipalités? Le
député de Joliette mentionnait tout à l'heure le cas de
municipalités, de commissions scolaires, de gouvernements, qu'ils soient
centraux ou des autres provinces ou le cas d'autres organismes internationaux.
Une fois qu'on a statué là-dessus, comment cela
fonctionne-t-il?
M. Rocheleau: M. le Président, je vais vous donner un
exemple: Le premier ministre me confiait la responsabilité, à
l'intérieur de la région de la capitale nationale, de conclure
certaines ententes avec le gouvernement fédéral et ses
organismes, tels que la Commission de la capitale nationale. Certaines de ces
ententes demandent, entre autres, d'être paraphées par le
ministère concerné et, encore là, l'entente peut
être préparée et conclue, mais on doit toujours revenir au
ministère concerné. En l'occurrence, le ministère toujours
concerné, c'est le ministère des Affaires intergouvernementales
canadiennes. Alors, "conformément à la loi", cela permet de
conclure ces ententes, mais elles sont toujours assujetties au ministre des
Affaires intergouvernementales canadiennes.
Le Président (M. Lemieux): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 10 du projet de loi 68?
M. Chagnon: Précisément, lorsqu'il s'agit d'une
entente avec le Service des achats, est-ce que cela serait semblable avec ce
que vous avez vécu avec...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: ...la Commission de la capitale nationale?
M. Rocheleau: Oui. Cela pourrait être assujetti de la
même façon. La même chose pourrait s'appliquer avec un autre
gouvernement ou avec d'autres pays, j'imagine, toujours en conformité
avec les exigences et obligations du ministère concerné.
Le Président (M. Lemieux): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 10 du projet de loi 68?
Une voix: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 est adopté
sur division. J'appelle l'article 11 du projet de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: Alors, l'article 11: "Le ministre dépose
à l'Assemblée nationale un rapport des activités du
ministère des Approvisionnements et Services pour chaque exercice
financier, dans les six mois de la fin de cet exercice si l'Assemblée
est en session ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de
l'ouverture de la session suivante ou de la reprise de ses travaux." Cet
article fait obligation au ministre des Approvisionnements et Services de
déposer devant l'Assemblée nationale le rapport annuel de son
ministère, en principe dans les six mois après la fin de chaque
exercice financier.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Joiiette.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre nous permettrait de demander
la réaction -je ne sais pas si je le déposerai à ce
moment-là - du conseiller juridique, face à un éventuel
amendement qu'on avait le goût de présenter pour réduire
les six mois. On parlerait plutôt d'un délai après sanction
par le Vérificateur général.
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Rocheleau: Je demanderais peut-être...
M. Denis: En fait, l'examen de la nouvelle loi sur le
Vérificateur général me laisse un peu songeur dans la
mesure où il n'y a pas formellement dans la loi un certificat qui est
délivré sectoritellement,
c'est-à-dire à chacun des ministères, une fois que
la vérification a été faite dans le ministère.
Après avoir reçu le certificat... On en connaît mal
l'existence. En fait, je douterais même de l'existence du certificat.
Deuxièmement, je vous ferai remarquer, M. le
député, que c'est une disposition de six mois. Encore une fois,
c'est peut-être de l'automatisme, mais, enfin, cela repose sur des
impératifs pratiques que l'on retrouve systématiquement, sauf
trois exceptions, dans les quelque 20 ministères créés.
Pour les six ou sept derniers, c'est systématique: c'est six mois.
Enfin, on peut peut-être...
Une voix: C'est semi-automatique.
Le Président (M. Chagnon): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Chevrette: Non, M. le Président. Cela nous suffit.
J'avais hésité personnellement aussi et je voulais plutôt
que la vérification en soit faite sur le certificat, mais compte
tenu...
M. Denis: Je verrai s'il y a une disposition, dans la nouvelle
loi, sur le dépôt du ministère du certificat...
M. Chevrette: Compte tenu de la réponse du légiste,
nous n'avons pas d'autres commentaires sur l'article.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Adopté sur division.
Article 12? M. le ministre. (15 h 45)
M. Rocheleau: Est-ce qu'on pourrait revenir à l'article 7
qu'on a laissé de côté tantôt, M. le
Président?
M. Chevrette: On est aussi bien de filer jusqu'à la fin
quand même.
Documents du ministère
M. Rocheleau: Jusqu'à la fin? Bon! L'article 12: "La
signature du ministre ou du sous-ministre donne autorité à tout
document émanant du ministère."
En commentaire, cet article établit que tout document du
ministère signé par le ministre ou le sous-ministre des
Approvisionnements et Services a force obligatoire ou exécutoire. Cet
effet de la signature du ministre ou du sous-ministre découle de
l'autorité législativement reconnue au ministre ou au
sous-ministre sur les affaires du ministère.
Le Président (M. Chagnon): Y a-t-il des commentaires?
M. Chevrette: Non, c'est adopté sur division.
Le Président (M. Chagnon): Sur division. Du
côté ministériel, est-ce adopté?
M. Rocheleau: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Adapté sur division.
J'appelle l'article 13.
M. Rocheleau: Article 13. "Aucun acte, document ou écrit
n'engage le ministre ni ne peut lui être attribué s'il n'est
signé par lui, par le sous-ministre ou par un membre du personnel du
ministère mais, dans le cas de ce dernier, uniquement dans la mesure
déterminée par règlement du gouvernement publié
à la Gazette officielle du Québec."
Simplement un petit commentaire, M. le Président. Cet article
précise dans quels cas et à quelles conditions un document peut
engager ou lier le ministère. Essentiellement, pour qu'un document
puisse engager ou obliger le ministre, il faut qu'il soit signé par lui,
par le sous-ministre ou par un fonctionnaire du ministère lorsque ce
dernier est spécialement autorisé par règlement à
engager le ministère.
Le Président (M. Chagnon): Y a-t-il des commentaires? M.
le député de Joliette? M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Essentiellement, je n'ai pas la
référence, mais à la suite d'un jugement récent, je
pense que la question de délégation de signatures posait quelques
problèmes. Est-ce que vous pourriez peut-être nous éclairer
là-dessus, si on doit le formuler tel qu'il est
présenté?
Le Président (M. Chagnon): M. le légiste.
M. Denis: En fait, la jurisprudence à laquelle vous vous
référez est sans doute l'arrêt Verreault qui a pour effet
de reconnaître un pouvoir implicite, soit d'engager le ministre plus
exactement, plutôt que le ministère, lorsqu'il signe un document.
La rédaction de cet article a été mise au point, je
dirais, savamment, dans le but précisément... En fait, c'est une
forme restrictive: "aucun ne peut"; c'est une forme prohibitive et restrictive
qui satisfait, semblerait-il, la jurisprudence, car d'autres rédactions
ont été moins heureuses et elles étaient appliquées
différemment.
Celle-ci, qui semble avoir résisté aux tests, à ce
jour, est dans le sens d'écarter le pouvoir implicite des fonctionnaires
d'engager le ministre lorsqu'il signe un document, c'est-à-dire que
c'est le ministre, le sous-
ministre ou un fonctionnaire, mais seulement dans la mesure où il
est autorisé par règlement à pouvoir le faire. Cela vise
précisément à mettre de côté le pouvoir
implicite d'engagement des fonctionnaires, pour faire en sorte que ne puissent
engager Sa Majesté que ceux qui sont spécifiquement
habilités par loi ou par règlement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je suis heureux d'entendre les commentaires
du conseiller du ministre qui dit que cet article particulier a
été fait savamment...
M. Denis: Enfin, savamment...
M. Parent (Bertrand): Cela m'inquiète pour les autres
articles.
M. Denis: ...Cela a été fait à la suite
d'une jurisprudence. Comme je le dis, il y a des rédactions qui...
M. Parent (Bertrand): Autrement dit, ce n'est pas un automatisme.
Enfin, il y a eu une adaptation!
M. Denis: Oui, il y a eu une adaptation.
Une voix: Ha! Ha!
M. Parent (Bertrand): C'est ce que je souhaiterais pour les
autres articles!
M. Denis: C'est l'interprétation à donner au mot
"savamment".
Une voix: Cela n'a pas été lu...
M. Parent (Bertrand): Voilà.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau... Est-ce que l'article 13 est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14 du projet de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: L'article 14. "Le gouvernement peut, par
règlement publié à la Gazette officielle du Québec,
permettre, aux conditions qu'il fixe, que la signature soit apposée au
moyen d'un appareil automatique sur les documents qu'il détermine. "Le
gouvernement peut pareillement permettre qu'un fac-similé de la
signature soit gravé, lithographie ou imprimé sur les documents
qu'il détermine. Le fac-similé doit être authentifié
par le contreseing d'une personne autorisée par le ministre."
Cet article précise les méthodes de reproduction de
signatures qui pourront être utilisées au sein du ministère
selon la nature des documents et les conditions prescrites par
règlement. Cet article se retrouve dans l'ensemble des lois
constitutives des ministères pour des raisons d'efficacité
administrative.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 14 est
adopté? M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Cela ne se retrouve pas dans tous les
ministères. J'ai été personnellement ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche et cela ne se retrouve pas dans la loi
constituante du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
C'est pourtant là qu'il y a le plus de signatures d'engagements
financiers pour des petits montants. Le ministre comprendra que c'est à
cause des budgets hors norme en particulier.
J'ai toujours été très réticent sur la
signature par...
Une voix: Fac-similé.
M. Chevrette: ...par machine. Je comprends qu'il y a tout un
appareillage réglementaire pour son utilisation. Je l'ai
vérifié. Mais il n'en demeure pas moins que j'ai toujours eu
beaucoup de réserves face à - ce n'est pas la question que c'est
le ministre actuel, c'est personnel - l'ensemble des machines à signer.
J'ai toujours eu une forte réticence, en particulier quand il s'agit de
contrats assez importants. Ce ne sont pas toujours de petits contrats de 50 000
$ ou de 40 000 $, un contrat d'achat peut être de 1 000 000 $ et de gros
millions de dollars, à part cela. J'ose espérer... Parce qu'on
n'a pas de contrôle sur la législation, il n'y a pas de
prépublication sur la réglementation, d'après ce que je
comprends, en plus, pour l'utilisation... Tel que libellé, c'est le
gouvernement, point, qui décide par règlement, sans pour autant
qu'on connaisse les règlements et qu'on puisse, comme
législateurs, y mettre notre grain de sel. Si j'interviens, c'est plus
sur le fait que mot, personnellement, je n'ai jamais préconisé
cela. J'ai toujours craint cette formule. L'erreur est tellement humaine que,
quand on la soumet à l'appareil, à la machine, en plus, cela
m'apparaît extrêmement dangereux, en particulier dans des gros
ministères comme le vôtre qui allez brasser des millions et des
millions de dollars. Qu'on le veuille ou pas, c'est évident que cela va
être gros même s'il n'est pas gros en structures humaines. Je parle
de gros ministère en fonction de l'argent qui y sera
véhiculé. Je sais bien que
juste acheter une flotte d'automobiles ou changer un contrat pour une
flotte d'automobiles, même si ce sont 200 autos, à tout
près de 20 000 $, cela va vite... Ce sont 4 000 000 $ qui sont
votés rapidement. Même s'il n'y en a pas à la dizaine...
Mais, quant au ministère proprement dit, ce n'est pas la structure du
ministère, c'est beaucoup plus le montant d'argent parce que j'ai
toujours prétendu que la structure... Bon, je vais voter contre cet
article.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est-il
adapté?
M. Rocheleau: Juste un...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, vous m'aviez
demandé la parole, effectivement. M. le ministre.
M. Rocheleau: Juste un court mot là-dessus. Alors que
j'étais maire de Hull, j'ai vécu les mêmes
appréhensions que le leader de l'Opposition émet actuellement.
Par contre, il y a aussi une question de responsabiliser, je pense, les
personnes autorisées à utiliser, dans les circonstances, la
signature du ministre. Je vous avoue que cela peut arriver à certaines
occasions où le ministre pourrait être assujetti à signer
nombre de documents, simplement pour le bénéfice... Ce n'est pas
pour vous taquiner, mais on a fait un relevé au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. le Président, et on
retrouve effectivement cet article. Peut-être que le ministre ne l'a
jamais utilisé...
M. Chevrette: On m'a toujours dit que je ne pouvais pas
l'utiliser précisément à cause de cela.
M. Rocheleau: Peut-être qu'on aimait vous faire signer, M.
le leader de l'Opposition.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 de quelle loi,
s'il vous plaît?
M. Rocheleau; C'est une loi du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche.
M. Chevrette: Les procureurs m'ont toujours dit: Vous n'avez pas
le droit. Je me disais: Étant donné que c'est le
député qui est responsable de son budget hors norme, parce que
c'est cela qui prend le plus de temps... Le reste, cela se fait toujours bien.
On m'a toujours dit que je n'y étais pas habilité, donc je ne
l'utilisais pas.
Je regardais de votre côté, et c'est la même chose.
M. le ministre Picotte signe à tour de bras et je me disais: Pour la
partie dont le député est responsable, il me semble que pour
autant que ce n'est pas le chèque, mais la lettre d'intention, c'est
bon. On va en découvrir probablement tous les jours, de toute
façon, il y en a tellement.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est-il
adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est adopté
sur division. J'appelle l'article 15 du projet de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: À l'article 15, M. le Président, on
dits "Un document ou une copie d'un document provenant du ministère ou
faisant partie de ses archives, signé ou certifié conforme par
une personne visée dans l'article 13, est authentique." C'est la suite
logique de l'article 14.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15 est-il
adopté? J'appelle l'article 16 du projet de loi 68. M. le ministre.
Dispositions transitoires et finales
M. Rocheleau: L'article 16: "L'article 4 de la Loi sur
l'exécutif, modifié par l'article 97 du chapitre 21 des lois de
1985, est de nouveau modifié par l'addition, à la fin du premier
alinéa, du paragraphe suivant: "30° Un ministre des
Approvisionnements et Services."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Chevrette: C'est de la concordance, oui.
Le Président CM. Lemieux): L'article 16 du projet de loi
68 est adopté. J'appelle l'article 17 du projet de loi 68.
M. Rocheleau: L'article 17: "L'article 7 de la Loi assurant
l'exercice des droits des personnes handicapées, remplacé par
l'article 64 du chapitre 21 des lois de 1985, est de nouveau remplacé
par le suivant: "7. Le sous-ministre de la Santé et des Services
sociaux, le sous-ministre de l'Éducation, le sous-ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, le sous-ministre de
l'Industrie et du Commerce, le sous-ministre du Tourisme, le sou3-ministre du
Travail, le sous-ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité
du revenu, le sous-ministre de la Justice, le sous-ministre des Affaires
municipales, le sous-ministre des Approvisionnements et Services, le
sous-ministre des Transports, le sous-ministre des Communications, le
sous-ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche ou leurs
délégués sont aussi, d'office, membres de
l'office mais n'ont pas droit de vote."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Chevrette: Je comprends très bien.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17, M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que c'est le nouveau titre complet
du ministère de l'Enseignement supérieur?
Le Président (M. Lemieux): Un instant.
M. Parent (Bertrand): II y a eu un changement.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Parent (Bertrand): Science et Technologie.
M. Chevrette: Technologie est avec Commerce extérieur et
Science et Enseignement supérieur vont ensemble.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, le
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science. Cela
va.
M. Parent (Bertrand): Cela va?
M. Chevrette: Cela aurait été drôle qu'ils
fassent une erreur dans...
Le Président (M. Lemieux): De mon autorité, j'ai
dit que c'était exact, mais M. le juriste... Oui? Merci. Il faudrait
peut-être vérifier, pour M. le député de
Bertrand.
M. Chevrette: On tient pour acquis que, s'il y avait une erreur,
elle serait corrigée avec le consentement, sans qu'on revienne.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 est-il
adopté?
M. Chevrette: Cela va. M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 est adopté.
J'appelle l'article 18 du projet de loi.
M. Rocheleau: L'article 18: "L'article 28 de la Loi sur le
ministère des Relations internationales est modifié par
l'insertion, dans la première ligne du premier alinéa,
après le mot "Malgré", de ce qui suit: "le paragraphe 1 de
l'article 8 de la Loi sur le ministère des Approvisionnements et
Services (chapitre indiquer ici la référence
alphanumérique de cette loi) et".
Le Président (M. Lemieux): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19 du projet de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: L'article 19: "L'article 3.17 de la Loi sur le
ministère du Conseil exécutif est modifié par l'insertion,
dans la première ligne du premier alinéa, après le mot
"Malgré", de ce qui suit: "le paragraphe 1° de l'article 8 de la Loi
sur le ministère des Approvisionnements et Services (chapitre indiquer
ici la référence alphanumérique de cette loi) et".
Le Président (M. Lemieux): L'article 19 du projet de loi
68 est adopté. J'appelle l'article 20 du projet de loi 68.
M. Rocheleau: L'article 20: "L'article 1 de la Loi sur les
ministères, modifié par l'article 97 du chapitre 21 des lois de
1985, est de nouveau modifié par l'addition, à la fin, du
paragraphe suivant: "28 Le ministère des Approvisionnements et Services,
dirigé par le ministre des Approvisionnements et Services."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21 du projet de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: L'article 21: "L'article 1 de la Loi sur la
protection des personnes et des biens en cas de sinistre est modifié par
le remplacement, dans le paragraphe c, des mots "de la Justice" par les mots
"des Approvisionnements et Services".
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: On change de tuteur. C'est bien "clair".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 21 est
adopté? L'article 21 est adopté. J'appelle l'article 22 du projet
de loi 68. M. le ministre.
M. Rocheleau: L'article 22: "L'article 59 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la première ligne, des mots "de
la Justice" par les mots "des Approvisionnements et Services".
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: C'est le même projet de loi, mais on a
changé l'article. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Cela va? Est-ce que l'article
22 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 23 du projet de loi
68.
M. Rocheleau: L'article 23: "L'article 1 de la Loi sur le Service
des achats du gouvernement est modifié par le remplacement du paragraphe
a par le suivant: "a) "ministre" le ministre des Approvisionnements et
Services."
Le Président (M. Lemieux): L'article 23 du projet de loi
68 est adopté. J'appelle l'article 24. M. le ministre.
M. Rocheleau: L'article 24: L'article 2 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne, après le
mot "institué", des mots "au ministère des Approvisionnements et
Services".
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (Me Lemieux): L'article 24 du projet de loi
68 est adopté. J'appelle l'article 25. M. le ministre. (16 heures)
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. L'article 25:
"L'article 10 de la Loi sur la Société immobilière du
Québec est modifié par le remplacement, dans les troisième
et quatrième lignes du premier alinéa, des mots: "et de ses
politiques" par les mots ", de ses politiques et des directives visées
à l'article 38."
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Seulement une question. Pour les
bénéfices de la commission, est-ce qu'on pourrait avoir la
référence? Tout d'abord expliquer pourquoi "politiques et
directives" au lieu de "politiques" tout court. J'ose croire que ce n'est pas
parce que la SIQ n'avait pas de politiques et de directives. Il faudrait au
moins savoir le pourquoi de l'ajout du mot "directives" et,
deuxièmement, à quoi cela se réfère parce que je
n'ai pas eu l'occasion de vérifier l'article 38 et j'aimerais pour mon
bénéfice savoir à quoi cela se réfère.
M. Rocheleau: M. le Président, il y a certains
commentaires, je peux en donner un.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Roeheleau: Cet article modifie l'article 10 de la Loi sur la
Société immobilière du Québec de manière
à préciser que le président de la Société
immobilière du Québec doit exercer ses responsabilités en
conformité, notamment, avec les directives que le ministre des
Approvisionnements et
Services peut donner en application de l'article 38 de cette loi.
Entre autres, c'est au sujet de la planification des besoins immobiliers
avec chacun des ministères qui doit être préparée en
coordination avec le ministre responsable et soumise à la
Société immobilière du Québec pour
préparation du contenu immobilier à l'intérieur des
crédits de l'année en cours.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: ...Hum!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez prendre le temps
de...
M. Chevrette: Un instant. Je vous avoue très
honnêtement ne pas comprendre quand même... Je comprends...
M. Rocheleau: C'est que...
M. Chevrette: Le président était quand même
subordonné au ministre antérieurement. L'article 10 se lit comme
suit: "Le président de la société veille à
l'exécution des décisions du conseil d'administration et il est
responsable de l'administration et de la direction de la société
dans le cadre de ses règlements et de ses politiques" et vous dites
d'ajouter, après, "et des directives visées à l'article
38" de la Loi sur la Société immobilière du Québec.
On lit, à l'article 38 de la Loi sur la Société
immobilière: "Le ministre responsable de l'application de la
présente loi peut, dans le cadre des responsabilités et des
pouvoirs qui lui sont confiés, donner à la société
des directives..." Pourquoi cet amendement si en vertu de l'article 10 il se
réfère à l'article 38 et si l'article 38 prévoit le
mot "directives"? Je ne comprends pas l'objectif de l'amendement.
M. Roeheleau: En somme, c'est pour préciser davantage le
rôle du ministre par rapport à la Société
immobilière du Québec qui est créée par une loi.
C'est pour rendre encore une fois beaucoup plus efficace la concertation dans
l'ensemble des ministères au point de vue de la planification de leurs
besoins. Dans le passé, on s'est rendu compte qu'il semblait y avoir un
manque de concertation entre la SIQ et les différents ministères,
et c'est pour permettre davantage au ministre des Approvisionnements et
Services de voir à la planification en tenant compte des besoins des
ministères et, par la suite, permettre à la Société
immobilière du
Québec d'exercer ses responsabilités à
l'intérieur de sa propre loi.
On n'a pas voulu modifier la structure de la loi de la
Société immobilière du Québec. C'était pour
' préciser davantage le rôle du ministre à
l'intérieur de son ministère par rapport à sa
responsabilité vis-à-vis de la Société
immobilière du Québec.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 25 est
adopté, M. le leader de l'Opposition?
M. Chevrette: J'ai beau lire les articles 38 et 10 et
l'amendement, je vous avoue que...
M. Rocheleau: C'est une précision.
M. Chevrette: ...l'argumentation du ministre ne me renverse pas.
Il ne me convainc pas de l'utilité de faire cet amendement pour
être bien franc.
Une voix: Nous non plus d'ailleurs.
M. Chevrette: Parce qu'un président qui ne ferait pas
l'affaire du ministre, il peut toujours le changer. Être obligé de
faire un amendement législatif pour dire "directives", alors que c'est
très clair et "politique"... Une politique suppose tout un ensemble de
données, y compris de la réglementation. Je vous avoue que, si on
est obligé de justifier cela en fonction d'un amendement
législatif, moi, je changerais de président à ce
moment-là, si j'étais ministre. C'est quasiment une marque de
non-confiance. Ce n'est pas ce que je dis, cela pourrait sentir ça.
Quelqu'un qui ne lit pas l'ensemble des données et qui dit: Pourquoi
arriver avec ça, je vous avoue que...
M. Rocheleau: En somme, M. le Président, c'est une
précision.
M. Chevrette: Les juristes ont de ces caprices auxquels il faut
consentir. Donc, adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 25 est adopté
sur division. J'appelle l'article 26 du projet de loi 68.
M. Rocheleau: L'article 26 est supprimé, M. le
Président, à moins que l'Opposition ait de l'opposition.
Le Président (M. Lemieux}: Si je comprends bien, M. le ministre,
vous faites un amendement pour biffer l'article 26 du projet de loi 68.
M. Rocheleau: Exact.
M. Chevrette: Vous faites un amende- ment?
Le Président (M. Lemieux): II faut qu'il retire.
M. Chevrette: Vous retirez...
M. Rocheleau: On retire l'article 26.
Le Président (M. Lemieux): II retire l'article, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je trouve cela sage.
M. Rocheleau: Je ne sais pas si cela prend un amendement pour
retirer l'article?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Faites l'amendement.
M. Chevrette: Faites-le.
M. Rocheleau: On fait un amendement qui...
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez me l'écrire,
M. le juriste, s'il vous plaît? Je vais attendre.
M. Rocheleau: ...c'est à se faire.
M. Chevrette: En d'autres mots, le ministre propose de retirer
l'article 26 du présent projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Chevrette: Et nous appuyons.
M. Rocheleau: M. le Président, une grande feuille blanche
pour vous dire que cet article est supprimé.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bélisle: Ce n'est pas un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Pardon?
M. Bélisle: Ce n'est pas un amendement, c'est un
retrait.
Le Président (M. Lemieux): C'est un amendement au projet de loi
68 qui vient retirer l'article 26, M. le député de
Mille-Iles.
M. Bélisle: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Vous me suivez?
M. Chevrette: C'est un amendement au
projet et non pas à l'article.
Le Président (M. Lemieux): Non, non, au projet de loi.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est donc
retiré. J'appelle l'article 27.
M. Rocheleau: L'article 27, M. le Président: "Deviennent
membres du personnel du ministère des Approvisionnements et Services:
"1° les membres du personnel du Service des achats du gouvernement; "2 les
membres du personnel de la Société immobilière du
Québec que désigne le gouvernement. "La Loi sur la fonction
publique s'applique aux membres du personnel visés au paragraphe 2°,
suivant les conditions et modalités que détermine le
gouvernement."
M. le Président, cet article établit que le personnel du
Service des achats du gouvernement devient le personnel du ministère des
Approvisionnements et Services. Il prévoit en outre que le gouvernement
pourra transférer à ce ministère certains membres du
personnel de la Société immobilière du Québec et,
ce faisant, les assujettir à la Loi sur la fonction publique.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article?
M. Chevrette: Le ministre comprendra... Le ministre ne sera
sûrement pas surpris qu'on intervienne sur cet article, puisqu'on y a
fait référence pendant de longues minutes au début de
l'étude, dans les commentaires préliminaires et également
dans les motions pour convoquer des gens en audition. Nous nous sommes
référés assez souvent à l'article 27. Ici, nous
proposerions, au deuxième alinéa, parce que cela a toujours
été notre inquiétude, la désignation du personnel -
vous vous rappellerez qu'on a parlé énormément de ce
paragraphe-là - nous ferions l'amendement suivant: Le deuxième
alinéa de l'article 27 du projet de loi est modifié en ajoutant
à la fin les termes: "et qui acceptent de devenir membres du personnel
du ministère des Approvisionnements et Services".
Tel que libellé, cela semble une contrainte. Nous, on dit: Le
ministre nous a laissé entrevoir que, si la personne ne voulait pas
venir, il y avait des mécanismes probablement législatifs qui y
équivaudraient ou des mécanismes de convention collective. On
n'amène pas de force quelqu'un qui ne veut pas travailler pour
quelqu'un. On ajouterait donc: "et qui acceptent de devenir membres du
personnel du ministère". À mon point de vue, c'est là un
amendement mineur et qui a quand même de l'importance vis-à-vis
des personnels qui se voient pris éventuellement dans un nouveau cadre
juridique. Ils savent qu'ils ont la possibilité ou la capacité de
dire non. D'autant plus que, si c'est au niveau des cadres supérieurs,
cela ne crée pas de gros problèmes; le reste ça toucherait
les simples salariés qui, eux, ont des conventions collectives, de toute
façon, prévoyant certains mécanismes. L'amendement peut,
sur le plan de la réceptivité des personnels, avoir une
importance relative.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement du
député de Joliette à l'article 27... Je m'excuse. Est-ce
que vous aviez terminé, M. le député?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. L'amendement du
député de Joliette à l'article 27 du projet de loi 68 se
lirait comme suit: Le deuxième alinéa de l'article 27 du projet
est modifié en ajoutant è la fin les termes "et qui acceptent de
devenir membres du personnel du ministère des Approvisionnements et
Services", de telle sorte que l'article 27 amendé se lirait comme suit:.
"Deviennent membres du personnel du ministère des Approvisionnements et
Services: "1° les membres du personnel du Service des achats du
gouvernement} "2° les membres du personnel de la Société
immobilière du Québec que désigne le gouvernement. "La Loi
sur la fonction publique s'applique aux membres du personnel visés au
paragraphe 2°, suivant les conditions et modalités que
détermine le gouvernement et qui acceptent de devenir membres du
personnel du ministère des Approvisionnements et Services."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Chevrette: Est-ce qu'il est recevable?
Le Président (M. Lemieux): II est recevable, M. le
député de Joliette. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Rocheleau: J'aurais certains commentaires, M. le
Président, sur l'amendement. Je comprends un peu l'appréhension
de l'Opposition. Nous en avons traité assez longuement au début
de la commission parlementaire. Je vous avoue que je me sentirais un peu
encarcané, si je peux utiliser ce mot, dans le sens que nous avons
déjà mentionné que nous ne voulions pas brimer pour autant
les employés qui sont actuellement au service de la
Société immobilière du Québec et qui pourraient,
éventuellement, dans
certains cas, plus particulièrement dans la planification,
être transférés au ministère des Approvisionnements
et Services.
Je voudrais, M. le Président, donner pour autant l'assurance
à l'Opposition qu'il n'est pas question pour nous d'aller à
l'encontre de la volonté d'une ou de plusieurs personnes
d'intégrer le ministère si c'est contre leur volonté. Je
pense qu'on peut tout simplement leur donner l'assurance, M. le
Président, que, s'il y avait transfert d'employés, les
employés maintiendraient les acquis qu'ils ont.
Je donne un exemple, M. le Président: Si les employés
actuels de la SIQ obtiennent la permanence au sixième mois de l'embauche
et que, dans la fonction publique, on obtient la permanence après deux
ans, c'est qu'il est bien évident que l'employé qui aurait
été retenu par la Société immobilière du
Québec, en tenant compte d'une permanence après six mois, c'est
qu'après les six mois, si cet employé avait intégré
antérieurement le ministère des Approvisionnements et Services,
suivant l'embauche de cet employé, on devrait maintenir effectivement
son emploi étant donné qu'il a un acquis. Si dans certains cas il
y avait des acquis, je vous avoue que ce n'est pas du tout l'intention du
ministre d'imposer quoi que ce soit aux employés actuels de la
Société immobilière du Québec qui, dans le cas
présent, pourraient être affectés par un transfert
quelconque.
M. le Président, je voudrais leur donner toute mon assurance que
cela ne se fait pas dans le but de les pénaliser, d'une part, et,
d'autre part, de les obliger parce que je pense qu'il y a quand même une
négociation qui doit se faire avec chacun ou chacune des personnes
concernées. Si, pour une raison ou pour une autre, un employé ne
souhaitait pas intégrer le ministère, je pense qu'à ce
moment-là il ne serait pas opportun de forcer la main de
l'employé d'autant plus que l'on recherche la productivité,
l'efficacité. Si un employé ne se sentait pas à l'aise
d'intégrer le ministère, je pense qu'il ne serait pas opportun de
le faire, pour le plus grand bénéfice du ministère et
quant à la productivité qui pourrait en dépendre dans
l'éventualité d'un transfert alors que l'employé ne serait
pas ou ne se sentirait pas heureux chez nous.
Je pense, M. le Président, qu'on peut d'ores et
déjà assurer la commission que ce n'est pas dans le but de
diminuer ou de restreindre les acquis des employés existants, mais au
contraire de les rendre bien à l'aise d'intégrer le nouveau
ministère avec les conditions qui respectent les acquis
antérieurs. (16 h 15)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je pense que le ministre,
dans son intervention, traite de deux choses. J'ai interprété
qu'il n'a pas l'intention de toucher aux acquis et qu'il n'a pas l'intention de
forcer la main. L'amendement, je pense, ne traite exclusivement que d'un des
deux volets, c'est celui de forcer la main. Quant aux droits acquis
contractuels, aux conventions collectives, ce n'est pas à ce chapitre
qu'on l'a essayé, je pense que c'est à l'article 6 - je n'ai pas
voulu le ramener ici - c'est à cause du principe de contrainte qui
semble exister au paragraphe 2. Quand on dit "que le gouvernement
désigne", il n'est pas dit que le gouvernement désignera par
protocole d'entente préalable. Il désignera par décret ou
par un autre moyen. C'est donc laissé à la discrétion du
gouvernement, d'après ce que je comprends du paragraphe 2. C'est pour
cela que l'on a voulu exclusivement restreindre le principe de contrainte
forcée que se donne le gouvernement. Dans cet amendement, je ne fais pas
référence aux conditions qui pourraient être
négociées avec les syndicats ou non, parce que je pense qu'on a
réglé le sort de cette partie à l'article 6 lorsqu'on a
déposé un amendement qui disait: des conventions collectives ou
de tout décret en tenant lieu.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Écoutez, M. le Président, je vous
avoue candidement que, au moment où l'on se parle, je n'ai pas
d'objection tacite à accepter cet amendement. Il n'y a qu'une seule
chose, et je voudrais que l'Opposition en soit aussi consciente. Aujourd'hui,
cela ne me crée pas de problème, mais je ne voudrais pas pour
autant que cela puisse m'en créer. Je ne tente pas de chercher la
bête noire; je tente tout simplement d'être le moins astreignant
possible à l'égard du ministère, d'une part, et à
l'égard des employés, d'autre part. Dans cet ordre, M. le
Président, si l'Opposition a d'autres arguments à faire valoir,
je suis prêt à les entendre, mais, a priori, je n'ai pas
d'objection. Peut-être que l'Opposition pourrait m'éclairer
davantage là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, M. le député de Joliette, dans le sens de
l'intervention. Cela va? Alors, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais ajouter un argument pour bien vous
faire comprendre. Étant donné que, dans ce projet de loi - je
comprends que le nombre de personnes est limité, le ministre l'a dit -
partout où il y a eu des transferts, mettez l'inverse, je me base sur
l'expérience inverse que j'ai vécue et non pas... C'était
des ministères vers des
sociétés d'État, antérieurement. Je pense
à la SIQ et à la SEPAQ. Il y a eu nécessairement des
articles précis de conventions collectives qui assuraient des choses. Il
y a même eu des protocoles de signés, en bonne et due forme, entre
le syndicat et le gouvernement. Dans ce cas-ci, il n'y a absolument rien.
À ce moment-là, je dis que l'article 2 que nous mettons - je
voudrais bien attirer l'attention du ministre là-dessus - ne vise qu'une
chose, c'est de reconnaître un droit de refus, droit de refus, si le
ministre se rappelle bien, qui existait à la SIQ et qui a existé
à la SEPAQ. Même plus que cela, le ministre pourra regarder
à la SEPAQ, il y a un droit de retour, je pense, pendant un laps de
temps très long. Le fonctionnaire pouvait choisir de rester à la
SEPAQ temporairement et, si cela ne faisait pas son affaire, retourner
fonctionnaire. Vous pourrez regarder a la SEPAQ. C'est moins grand que cela, ce
que l'on demande là; c'est un droit de refus, c'est tout. Comme il
recherche la productivité, comme on n'a pas demandé l'exigence de
protocoles d'entente ou quoi que ce soit, on dit: C'est un droit de refus, dans
le fond, qu'on veut lui conférer. Peut-être que c'est
superfétatoire, pour utiliser un terme qui, dans notre jargon, devient
superflu, mais, à mon avis, c'est quand même démontrer une
volonté de ne pas exiger plus que ce que l'on a exigé
antérieurement pour des phénomènes inverses. Il me semble
que l'on a dit aux fonctionnaires: Si tu passes à la SEPAQ, tu vas avoir
le temps de rester là une couple de mois, une couple d'années et,
si tu veux revenir, tu auras la possibilité de retour comme
fonctionnaire. Et là on ne lui permettrait même pas de refuser de
laisser son statut de membre d'une société pour retomber
fonctionnaire. Qu'on accorde au moins un droit de refus. Cela ne me
paraît pas exagéré et cela me paraîtrait
démontrer une volonté véritable de traiter tous les
individus sur un même pied. Cela peut être des gens, ne l'oublions
pas, qui ont subi un changement. Ce sont des gens qui étaient
fonctionnaires et qui sont devenus membres, qui ont choisi de devenir membres
d'une société, et librement, avec un délai de retour. Je
ne vois pas pourquoi on ne leur permettrait pas, cette fois-ci, de rester dans
leur société au lieu de devenir fonctionnaires.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à cela. Je suis même tenté d'en faire l'essai et, si on
avait des problèmes, j'ai l'impression que l'Opposition nous aiderait
à les corriger.
M. Chevrette: Sûrement parce qu'on aurait été
complices de l'établissement de ce droit.
M. Rocheleau: Je ne vois pas le problème que cela pourrait
me créer autre que de sécuriser davantage l'employé.
Remarquez que cet employé qui ne souhaiterait pas s'intégrer dans
notre service, je verrais difficilement...
M. Chevrette: À moins qu'il soit l'unique dans sa
classification. Cela pourrait arriver dans les cas où il y aurait un
seul individu dans une classification bien spécifique. Je ne crois pas
que cela puisse arriver et cela démontre une certaine cohérence
dans l'octroi de statuts.
M. Rocheleau: J'ai même l'impression que dans ce cas le
ministère pourrait quand même créer le poste. Alors,
d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 27 tel qu'amendé est adopté?
M. Rocheleau: Il nous faudrait peut-être l'ordre
numérique, M. le Président, étant donné qu'on a
retiré, à la fin...
Le Président (M. Lemieux): J'ai d'ailleurs ici une motion
de renumérotation à vous demander à la fin, M. le
ministre. J'ai noté cela tout à l'heure. L'article 27 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 28 du projet de loi 68.
Est-ce que l'article 28 est adopté? M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): J'aimerais avoir un peu d'explications. Je
comprends que le deuxième paragraphe a trait à une
procédure normale, dans le cas où on a besoin d'argent, de se
référer au fonds consolidé pour l'exercice financier
1986-1987 du moins, sauf que j'aimerais savoir du ministre s'il pourrait nous
dire à ce stade-ci ce que cela peut comporter comme somme additionnelle
qu'on va avoir besoin d'aller chercher au niveau du fonds consolidé,
à partir du principe que le ministère ne devait pas engager de
nouvelles dépenses puisqu'il s'agissait simplement de rapatrier des
autres ministères. Ma préoccupation est de savoir - le principe
est acceptable, je sais qu'on aura à aller chercher l'argent
nécessaire - de combien d'argent il s'agit à ce stade-ci, parce
que ce sera de l'argent additionnel pour la formation de ce
ministères
Le Président (M. Lemieux): M. le
ministre.
M. Rocheleau: Si vous me permettez certains commentaires
là-dessus. Cet article a pour objet d'accorder au ministère des
Approvisionnements et Services pour l'exercice financier 1986-1987 les
ressources financières nécessaires pour l'application de la loi
constitutive du ministère. Essentiellement, ces ressources
financières seront constituées des sommes déjà
affectées à la réalisation du mandat du ministre
délégué aux Services et Approvisionnements et des sommes
qui pourront être puisées à même le fonds
consolidé du revenu selon que le gouvernement l'autorisera. Je donne un
exemple, M. le Président, selon le nombre d'employés qui
pourraient être transférés de la Société
immobilière du Québec au ministère des Approvisionnements
et Services. À ce moment-là, les fonds utilisés en moins
par la Société immobilière du Québec pour
défrayer le coût de ces employés seraient
transférés au ministère des Approvisionnements et
Services, dans ce cas-là, comme dans le cas du Service des achats. C'est
la même chose, nous allons affecter du personnel existant du Service des
achats pour faire certains travaux. C'est effectivement des sommes relativement
minimes. On ne prévoit pas une structure abondante en nombre. C'est
plutôt des transferts de personnels de sociétés existantes
et nous n'avons pas, , jusqu'à aujourd'hui, fait l'inventaire des
coûts, si vous voulez. Par contre, nous serons assujettis au Conseil du
trésor à l'intérieur du fonds consolidé et on devra
faire la preuve de chacun des postes qui pourront être
créés. Ces postes devront être analysés par le
Conseil du trésor qui donnera son approbation.
Mais il est assez difficile, pour le moment, de tenter de comptabiliser
les coûts dans le contexte actuel. C'est plutôt à
l'intérieur des crédits du trésor. L'an prochain, nous
aurons à soumettre des crédits.
M. Chevrette: C'est pour une partie d'année, M. le
ministre, parce qu'ils vont faire une transposition pour la partie
d'année restante dès que le ministère sera en vigueur par
décret, en vertu de l'article 29 que nous adopterons dans quelques
minutes, après que le projet de loi aura été
sanctionné. Ce sera par décret gouvernemental. À supposer
que c'est le 1er août, du 1er août au 1er avril il va y avoir une
transposition des crédits qui va être imputable à votre
ministère.
C'est plus dans les crédits de 1987-1988.
M. Rocheleau: 1986-1987, cette année; on va au fonds
consolidé.
M. Chevrette: C'est cela. Donc, ce serait 1987-1988. Il serait
intéressant pour les membres de cette commission d'avoir la
transposition annuelle des projections pour montrer combien il en coûte
globalement, même si c'est six mois, pour fins comptables dans votre
propre budget à vous. Mais, sur le plan annuel, même si ce n'est
pas vous qui les administrez, il y a eu des sommes d'argent complètes.
C'est là qu'on pourrait voir certaines choses.
M. Rocheleau: II serait peut-être intéressant, lors
des crédits de 1987-1988, de faire l'examen de la transposition des
différentes sociétés ou services. À ce moment, on
pourrait tenir compte de l'ensemble des coûts antérieurs à
ces services et ces sociétés comparativement aux coûts
projetés par la création du nouveau ministère. Mais il est
assez difficile pour moi, aujourd'hui, même hypothétiquement de
déterminer certains de ces coûts.
Je peux quand même indiquer que lors des crédits de
1986-1987 il y a eu certaines coupures en ce qui concerne certaines
sociétés, entre autres des postes qui n'étaient pas
comblés qui ont été tout simplement annulés.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 28 est
adopté? L'article 28 est adopté sur division. J'appelle l'article
29 du projet de loi 68. L'article 29 du projet de loi 68 est adopté.
Nous revenons maintenant à un article en suspens, l'article 7 du projet
de loi 68.
Articles en suspens
M. Chevrette: M. le Président, puisque la discussion a eu
lieu, nous allons maintenir notre amendement, quitte à ce que le
gouvernement vote contre, plutôt que refaire la discussion.
Le Président (M. Lemieux): Vous allez me permettre de
relire, s'il vous plaît, M. le député Joliette.
M. Chevrette: Je pourrais peut-être l'expliquer pour les
fins du procès-verbal, dans ce cas.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Joliette, mais je vous permettrai de l'expliquer après que je l'aurai
relu pour le bénéfice des membres. L'article 7 du projet de loi
68, Loi sur le ministère des Approvisionnements et Services et modifiant
diverses dispositions législatives, est modifié en
remplaçant le deuxième paragraphe par le suivant: "II veille
à l'application de ces politiques et en coordonne l'exécution",
de telle sorte que le projet de loi, tel qu'amendé, se lirait comme
suit: Le ministre élabore et propose au gouvernement des
politiques relatives è l'acquisition et à la fourniture de
biens et de services pour les ministères et pour les organismes publics
désignés par le gouvernement.
M. Chevrette; M. le Président, je l'ai proposé.
Le Président (M. Lemieux): "II veille à
l'application de ces politiques et en coordonne l'exécution." M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui. Je vous avoue que c'est par dépit que
l'on propose cet amendement, à défaut d'obtenir des balises au
pouvoir réglementaire qui est prévu là et qui est
extrêmement large et extrêmement vaste. Par expérience - aux
Affaires sociales nous avons été continuellement poursuivis face
à certaines réglementations qui ne retrouvaient pas clairement
des règles habilitantes dans la loi du ministère - je suis
convaincu que le ministre aura énormément de difficulté,
dès qu'il sera poursuivi, sur le plan de sa réglementation avec
une aussi grande largeur ou capacité de règlement. C'est
impossible, c'est incroyable!
Nous, on dit: À défaut d'obtenir des balises, d'encadrer
cette capacité de réglementation, on n'a pas d'autre choix que de
biffer ce pouvoir qui est beaucoup trop large et illimité. C'est la
raison de notre amendement par rapport à la cohérence qu'on a
voulu manifester dans la discussion. Je ne voudrais pas refaire le
débat. Cela clorait, en ce qui nous concerne, le débat sur cet
article, à moins que le ministre veuille ajouter, ou mon
collègue... (16 h 30)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, vous avez quelque chose à ajouter? Merci M. le
député de Joliette. M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Dans le même sens, j'aimerais attirer
l'attention des membres de cette commission, particulièrement des
députés ministériels, afin qu'ils soient pleinement
conscients que cet article donne des pouvoirs très larges au ministre.
Pour ma part, je suis contre, mais je vous mets en garde pour que vous soyez
pleinement conscients des dangers que cela peut avoir par rapport aux
répercussions sur la possibilité de réglementation qu'aura
le ministre qui est voulue par ce projet de loi actuellement. Alors, nous
aurons fait notre travail à partir de cela.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le ministre.
M. Rocheleaus M. le Président, a priori, je suis contre le fait
qu'on apporte une modification. Je veux assurer les membres de l'Opposition
que, si c'était uniquement le ministre responsable qui
établissait les politiques, qui prenait des règlements, pour
utiliser le mot "prendre", je comprendrais davantage l'appréhension des
membres de l'Opposition. Mais, tenant compte du fait que les politiques devront
être soumises à l'approbation du gouvernement, ainsi que les
règlements, je pense qu'il y a une sécurité accrue
concernant l'ensemble de ces politiques, lesquelles se veulent plus efficaces
et plus efficientes pour la bonne gestion des deniers de l'État.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
ministre? Je vous remercie.
M. Rocheleau: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Maintenant, nous allons
procéder à l'adoption des intitulés des chapitres.
Excusez-moi, M. le député de Joliette, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Chevrette: Rejeté sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est rejeté
sur division. Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est adopté
sur division. Maintenant, nous allons procéder...
M. Chagnon: Le leader insiste pour qu'on l'adopte.
M. Chevrette: Non, non, on est correct.
M. Chagnon: Le leader insiste pour qu'on l'adopte.
M. Chevrette: Non, non, on est correct. Demande-le-lui.
M. Parent (Bertrand): Non, c'est parce qu'il voulait changer
d'idée.
M. Chevrette: Voulez-vous changer d'idée? Je peux retirer
ce que j'ai dit.
Le Président (M. Lemieux): Maintenant, nous allons
procéder - M. le député de Chauveau, s'il vous
plaît! - à l'adoption des intitulés de chapitres du projet
de loi 68. Le chapitre I, Organisation du ministère, est-il
adapté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division. Le
chapitre II, Fonctions et pouvoirs du ministre, est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division. Le
chapitre III, Documents du ministère, est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division. Le
chapitre IV, Dispositions transitoires et finales, est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Est-ce que le titre du projet de loi, Loi sur le ministère des
Approvisionnements et Services et modifiant diverses dispositions
législatives, est adopté?
M. Chevrette: Rejeté sur division. M. Rocheleau:
Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division. M.
le député de Joliette, s'il vous plaît!
M. Polak: Le titre.
Le Président (M. Lemieux): Je vous suis, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, j'ai vu cela.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le titre du projet de
loi 68 est adopté sur division. Est-ce que l'ensemble du projet de loi
68 tel qu'amendé est adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'ensemble du projet de loi 68
tel qu'amendé est adopté sur division. M. le ministre,
voulez-vous proposer une motion de...
M. Chevrette: M. le Président, nous permettriez-vous
trente secondes chacun?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le...
M. Chevrette: C'est pour prévenir les membres....
M. Polak: Trente secondes pour vous et pour le ministre un peu
plus de temps.
M. Chevrette: Bien oui, j'ai dit: chacun.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Joliette. Pour terminer dans les règles de l'art, M. le
député de Joliette, me permettriez-vous de permettre au ministre
de faire sa motion de renumérotation? M. Chevrette: Ah! bien oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, relativement
à la motion de renumérotation.
M. Rocheleau: M. le Président, simplement la proposer...
Je propose la numérotation...
Une voix: La renumérotation.
M. Rocheleau: ...renu.....
Une voix: Renumérotation.
M. Chevrette: Ce n'est pas disable.
M. Rocheleau: Bon, bien, c'est cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, vous proposez
la renumérotation du projet de loi?
M. Rocheleau: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la motion est
adoptée?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): La motion est adoptée.
Alors, le projet de loi est adopté tel qu'amendé. M. le
député de Joliette, vous avez maintenant la parole.
M. Chevrette: Je voudrais dire au ministre que je vais sans doute
revenir à la charge, au moment de la prise en considération du
rapport et de l'adoption en troisième lecture, parce que c'est la seule
occasion qu'on aura, pour ce qui est de l'indépendance de
l'Assemblée nationale et du Directeur général des
élections, également. On aura des amendements à
présenter dans le cadre des mémoires dont on a entendu parler et
qui exigeaient, avec beaucoup d'argumentation, un amendement précis
là-dessus.
Je demeure convaincu que l'Assemblée nationale - nous allons
continuer nos recherches auprès de la direction de l'Assemblée
nationale - est loin d'être convaincue que cet article 110 lui donne
autant d'assurance, comme semble le dire le ministre, puisqu'à la
commission de l'Assemblée nationale, la semaine dernière, on a
senti une volonté de la part des dirigeants de l'Assemblée
nationale d'obtenir un amendement formel pour exclure à toutes fins que
de droit l'Assemblée nationale du présent projet de loi 68. Le
ministre pourra également, par le biais du leader du gouvernement,
regarder la possibilité
d'apporter cet amendement puisque le leader du gouvernement était
présent à cette réunion à laquelle j'ai
personnellement assisté et j'ai pris connaissance de ces revendications.
J'ose espérer qu'on pourra encore bonifier le projet de loi pour
s'assurer de l'indépendance même de nos institutions qu'on veut
indépendantes du pouvoir exécutif.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Joliette. M. le ministre.
M. Rocheleau: Simplement quelques mots pour clore la
séance. M. le Président, je veux remercier mes collègues
de leur assiduité à cette commission parlementaire. J'ai aussi
apprécié à leur juste valeur les commentaires émis
par l'Opposition ainsi que par mes collègues. Je pense que cela a
été dans le but d'améliorer et même de bonifier le
projet de loi. Sur cela, je conclus.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre.
La commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures ce soir,
cette dernière ayant rempli son mandat relativement au projet de loi 68,
Loi sur le ministère des Approvisionnements et Services et modifiant
diverses dispositions législatives. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise à 20 h 7)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Y a-t-il des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Projet de loi 55
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration est réunie ce soir pour faire l'étude du projet
de loi 55, Loi sur le régime de retraite de certains enseignants et
modifiant diverses dispositions législatives concernant les
régimes de retraite des secteurs public et parapublic. M. le
député de Sainte-Anne, je m'excuse.
M. Polak: M. le Président, Mme la députée de
Groulx remplace quelqu'un qui est absent.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Sainte-Anne. Je m'excuse, M. le député de
Sainte-Anne, pourriez-vous me dire...
M. Polak: Je ne savais pas comment cela marchait ici.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais, M. te
député de Sainte-Anne, j'aimerais savoir, si elle remplace un
absent, de quel membre de la commission il s'agit.
M. Polak: Je venais de l'ouverture de la Chambre...
Le Président (M. Lemieux): Je vous comprends, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Elle remplace le député de Champlain.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, s'il vous plaît, voulez-vous vous asseoir?
M. Poulin: Je vous souhaite la bienvenue, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, la commission du budget
et de l'administration est réunie ce soir pour faire l'étude du
projet de loi 55, Loi sur le régime de retraite de certains enseignants
et modifiant diverses dispositions législatives concernant les
régimes de retraite des secteurs public et parapublic. Y a-t-il des
remarques préliminaires? M. le président du Conseil du
trésor? Aucune remarque préliminaire? M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, cela dépend. Je viens
d'entendre le président du Conseil du trésor dire qu'il n'y a pas
de remarque préliminaire. Évidemment, je n'aurai pas de motion
pour consultations particulières à cette commission, mais...
Le Président (M. Lemieux): Remarques préliminaires
ou déclarations d'ouverture, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Est-ce è dire, et c'est là une question
que je pose au président du Conseil du trésor, qu'il va faire sa
présentation article par article ou s'il a un commentaire
préalable à l'article 1?
Remarques préliminaires
M. Paul
Gobeil
M. Gobeil: M. le Président, je voudrais prendre seulement
quelques minutes pour décrire brièvement ce projet de loi en vous
disant qu'il comporte plusieurs parties. La première partie,
probablement la plus importante, concerne la création d'un régime
de retraite pour certains enseignants et s'adresse exclusivement aux
enseignants sécularisés après le 1er juillet 1965. Le
projet de loi, en deuxième partie, assujettit les employés du
secteur des affaires sociales qui sont sur "listes de rappel" aux
différents
régimes de retraite à compter du 1er janvier 1987. Enfin,
dans la dernière partie, nous retrouvons divers articles de nature
technique ou de concordance de façon à simplifier
l'administration de divers régimes de retraite.
M. le Président, je n'assisterai pas à la commission
parlementaire, avec votre permission, tout au long et, en accord avec
l'Opposition, mon adjoint parlementaire, le député de
Saint-Louis, me remplacera pour l'étude article par article du projet de
loi 55. Je viendrai évidemment è l'occasion mais je dois me
rendre en Chambre immédiatement. S'il y avait des amendements
proposés par l'Opposition, on pourra y revenir. Je serai disponible
à l'occasion pour discuter avec l'Opposition et avec le
député de Saint-Louis et les autres membres de cette commission
des amendements qui pourraient être proposés.
Le Président (M. Lemieux): Y a-t-il consentement, M. le
député d'Abitibi-Ouest, pour que l'adjoint parlementaire du
président du Conseil du trésor ait droit à une
intervention de cinq minutes après chacune des interventions,
conformément à l'article 246?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le président
du Conseil du trésor. Vous pouvez continuer.
M. Gobeil: Alors, quant à moi, j'ai terminé. Je
vais quitter, si vous le permettez. Le député de Saint-Louis
continuera les remarques préliminaires sur ce projet de loi 55.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
membres qui veulent faire des remarques préliminaires? M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous aviez demandé la parole avant
le député de Saint-Louis.
M. Gendron: Oui, je veux tout simplement...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si le député de Saint-Louis, qui a
effectivement la responsabilité d'adjoint parlementaire au
président du Conseil du trésor et qui aura la
responsabilité de faire cheminer l'étude, article par article, a
l'intention lui aussi de faire des remarques préliminaires, toujours au
nom du président du Conseil du trésor, je
préférerais qu'il les fasse avant que je fasse les miennes. Par
la suite, on entreprendra l'étude article par article.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le député de
Saint-Louis.
M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: Ce sera fort brièvement, M. le
Président, parce que le temps de la commission est précieux.
On sait que le projet de loi 55 qui est déposé devant nous
vient corriger une situation qui avait été créée,
il y a tout près de 21 ans, quasiment jour pour jour. Cette situation
discriminatoire à l'égard de plusieurs ex-religieux
sécularisés après le 1er juillet 1965 a été
en partie corrigée par la loi de 1978. La loi 60 de 1978 se voulait un
projet réparateur d'une situation qui avait été
engendrée près de treize ans antérieurement. L'objectif du
projet de loi 55 est de bonifier ce premier projet de loi réparateur, la
loi 60, maintenant incluse dans nos statuts refondus. Le projet de loi 55 est
aussi, en quelques mots, un projet de loi réparateur dans la partie qui
concerne les ex-religieux enseignants. Depuis plusieurs années, un
comité composé d'ex-religieux enseignants, un comité
provincial pour la sauvegarde des droits des ex-religieux enseignants a
travaillé d'arrache-pied, comme l'a souligné le
député d'Abitibi-Ouest en Chambre, a travaillé très
fort en maintenant un lobby constant vis-à-vis des ministres de
l'Éducation, des présidents du Conseil du trésor et des
présidents de la fédération des commissions scolaires. Or,
j'ai eu à rencontrer tant M. Dolbec que Mme Gaudreau, que M.
Côté à de nombreuses reprises - plus
particulièrement M. Dolbec - dans les années passées.
Effectivement, le sujet qui nous occupe aujourd'hui fait en sorte,
probablement, de régler en très très grande partie la
situation qui avait été causée en 1965 par le projet de
loi qui, comme je le disais tout è l'heure, avait été
à l'aube d'une injustice sociale qui est en voie de correction.
Dans ce projet de loi, M. le Président, vous retrouverez
essentiellement deux bases des régimes de retraite
antécédents, soit la huitième partie de la Loi sur
l'instruction publique, le RRE, le RREGOP, et finalement la loi 60 de 1978
ainsi qu'un protocole d'entente qui a été signé entre le
précédent gouvernement, la Centrale de l'enseignement du
Québec et le Comité provincial pour la défense des
enseignants sécularisés après 1965. Ce protocole a
été signé le 20 novembre 1985. Alors, comme le
gouvernement actuel a jugé tout à fait à propos de
maintenir les conditions du protocole d'entente à titre d'engagement
contractuel conclu avec le gouvernement, fût-il le
précédent, vous en retrouverez le libellé à
l'intérieur du projet de loi que nous allons étudier ce soir. (20
h 15)
Dans ce projet de loi, vous retrouvez certaines améliorations
relatives au crédit de rentes, des avantages nouveaux en termes de
rachat de bénéfices améliorant la loi 60
antérieure, des modifications substantielles aussi - il ne faut pas
l'oublier - aux projections de coûts calculées sur une base
actuarielle. Le député d'Abitibi-Ouest mentionnait que la loi 60
de 1978 avait coûté tout près de 35 000 000 $ à
l'État. Le projet de loi que nous étudions spécifiquement
sur l'engagement du gouvernement vis-à-vis des ex-religieux
sécularisés est évalué aux environs de 153 000 000
$, en engagements actuariels. Le bénéfice de 1,6 %, nous le
verrons un peu plus tard, sur les années passées - c'est quand
même important - sera coordonné avec la Régie des rentes du
Québec, même pour les années antérieures au 1er
janvier 1966.
Quant à ce projet de loi, je présume, n'ayant pu entendre
le député d'Abitibi-Ouest, le député d'Argenteuil
ou le député de Verdun, que ces trois parlementaires aguerris ont
certainement fait état d'un effet extrêmement positif à
l'égard de l'ensemble de notre système scolaire actuel, à
l'endroit des jeunes qui cherchent à faire carrière dans
l'éducation et qui feront, pour près de 400 d'entre eux, parmi
ceux qui sont en disponibilité et d'autres qui auront à
être engagés, leurs premières armes dans le milieu de
l'éducation, dans certains cas, mais surtout qui auront l'assurance d'un
engagement permanent en enseignement, tant au niveau primaire que
secondaire.
C'est là un des effets positifs de ce projet de loi qui pourra se
vérifier à tous les jours dans chacune des commissions scolaires
du Québec, d'autant plus que le projet de loi, compte tenu de ses
dispositions actuelles, permettra au cours des dix prochaines années
à une centaine d'enseignants ex-religieux sécularisés de
prendre, avec beaucoup plus de quiétude, leur retraite et permettant
ainsi, par le fait même, en relation de cause à effet, à
des jeunes enseignants de faire carrière dans le monde de l'enseignement
primaire et secondaire.
Dans ce projet de loi, M. le Président, vous retrouverez par la
suite, comme le soulignait le président du Conseil du trésor, des
dispositions qui sont à même d'améliorer les
bénéfices aux personnels dans le secteur des affaires sociales.
Je pense davantage aux personnels qui sont sur des listes de rappel, des
occasionnels du ministère des Affaires sociales qui, pour la
première fois, au 1er janvier 1987, seront assujettis au RREGOP, le
RREGOP étant le Régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics. Ce régime date de 1973 et, pour
la première fois, ces employés seront assujettis au RREGOP et le
gouvernement fera sa part en investissant lui-même 18 000 000 $ par
année pour compenser la part de l'employeur à l'intérieur
du régime.
Les trois ou quatre autres parties du projet de loi sont des
améliorations du régime de retraite, le RREGOP, qui ont toutes
fait l'objet d'études et d'attentions tout â fait spéciales
de la part du comité de retraite de la CARRA, la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances. Toutes ces
recommandations du comité de retraite ont été faites, je
tiens à le souligner, M. le Président, à
l'unanimité. De ce fait, elles se retrouvent dans le projet de loi
général sur l'amélioration des régimes de retraite
que nous allons étudier ce soir.
M. le Président, le projet de loi, à l'Assemblée
nationale, le 28 mai dernier, a fait l'objet - je pense que c'est M. Dolbec qui
me le soulignait - d'applaudissements nourris, tant du côté de
l'Opposition que du côté ministériel. Globalement, comme je
l'ai souligné tout à l'heure, il corrige d'abord une injustice
créée il y a 21 ans aujourd'hui et bonifie un premier projet de
loi réparateur, la loi 60 de 1978. Sans plus tarder, M. le
Président, je nous inviterais è procéder à
l'étude détaillée du projet de loi article par article,
certainement après une mise en situation que M. le député
d'Abitibi-Ouest voudra bien nous faire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, relativement à vos remarques préliminaires, vous
avez la parole.
M. François Gendron
M. Gendron: Je voudrais signaler aux membres de cette commission
ainsi qu'aux gens intéressés par cette question que je suis
très heureux que nous entreprenions une autre phase de notre processus
parlementaire qui nous conduira, je l'espère, à une adoption
bonifiée du projet de loi 55. Comme je l'ai mentionné, je n'ai
pas l'intention, à ce moment-ci, de faire l'historique de ce dossier.
J'ai eu l'occasion de le faire en deuxième lecture. Je pense qu'il
était important que le nouveau gouvernement prenne des dispositions
législatives, le plus rapidement possible, pour donner suite au
protocole d'entente intervenu le 20 novembre 1985 entre l'ex-gouvernement du
Québec, la Centrale de l'enseignement du Québec et le
Comité provincial pour la défense des enseignants
sécularisés après 1965, et ce, dans le but de revaloriser
les bénéfices accordés par la Loi sur la protection
à la retraite de certains enseignants.
Je mentionne également aux membres de cette commission que le
comité provincial pour la défense des ex-religieux avait eu la
sagesse, dans un protocole, de colliger certains éléments dont on
devait tenir compte. Je suis d'avis que, de façon
générale, le projet de loi que nous allons étudier article
par article respecte - j'ai
bien dit "de façon générale" - la lettre du
protocole intervenu le 20 novembre 1985. Mais on conviendra, lors de
l'étude des articles un à la fois, que ce projet de loi fait
omission de certains cas qui avaient été soumis par le
comité provincial pour la défense de3 ex-religieux ou enseignants
sécularisés.
Je voudrais simplement, sans faire une analyse détaillée,
puisqu'on aura l'occasion de le faire article par article, vous signaler
à cet égard, M. le Président, que, notamment, on
relève le cas des ex-religieux qui ont cotisé pour moins de deux
ans et pour lesquels il n'y a pas de disposition qui les couvre, de même
que le cas des ex-religieux qui n'ont cotisé ni au RRE, ni au RREGOP, ni
au RRF et qui terminent leur carrière dans l'enseignement universitaire.
À cet effet, d'ailleurs, tout autant le président du Conseil du
trésor que le ministre de l'Éducation et moi-même, comme
critique de l'Opposition en cette matière, avons reçu de
nombreuses requêtes. Je ne le ferai pas à ce moment-ci, mais je
peux indiquer aux membres de cette commission que plusieurs personnes ont fait
des représentations pour couvrir les personnes qui ont oeuvré,
à un moment ou un autre de leur carrière, dans le milieu
universitaire. Comme ces cas-là ne sont pas nombreux - par contre,
l'iniquité ou l'injustice qui leur a été faite est
très grande - je pense que ce serait sûrement le moment
d'être sensible à leur demande pour essayer de corriger cette
iniquité.
D'ailleurs, le protocole du 20 mai, après des pressions normales
et de nombreuses rencontres et démarches entre les parties, donnait
suite à un accord qui est repris article par article dans le projet de
loi 55. Mais, à certains égards, le projet de loi traduit - en
tout cas, en ce qui me concerne - une interprétation très
restrictive du protocole dans lequel le comité conjoint s'était
réservé - j'ajouterais - la sagesse de revenir à la charge
pour disposer de questions qui demeurent non réglées. M. le
Président, si on se réfère à l'article 11 du
protocole, il y avait une disposition qui permettait à ces
gens-là de reconsidérer certaines dispositions où il y
avait carence ou absence totale de considération pour des points qui
avaient été mentionnés.
Toujours en remarque préliminaire, je voudrais indiquer qu'il
n'est pas facile de s'acquitter de nos responsabilités, pour qui que ce
soit, à moins d'être fort prétentieux, face à un
projet de loi d'une complexité aussi grande. Je suis d'avis, sans
être un spécialiste de ces questions, M. le Président, que
le projet de loi est d'une rare complexité dans sa forme même et
il n'y a pas beaucoup de personnes ou de profanes visés par ce projet
qui sauraient comprendre, à sa simple lecture, la portée
générale et les limites de leurs droits puisque la structure
même du projet de loi est à certains égards passablement
déroutante. Ce n'est pas parce qu'un projet de loi est complexe qu'il ne
faut pas se donner l'obligation comme parlementaires de viser à ce que
l'intelligence, la compréhension générale du projet de loi
soit le mieux saisie par tous ceux qui sont intéressés par ces
questions, mais, a fortiori, par les intéressés. Je pense que ce
projet de loi mériterait d'être repris dans sa phraséologie
à certains égards, même si je reconnais qu'il n'est pas
facile de libeller dans un domaine aussi technique où on doit faire
référence à des données, de temps en temps
actuarielles, de temps en temps historiques, de temps en temps assez complexes
puisque nous devons jouer à l'intérieur de plusieurs
régimes de retraite. En ce sens, il n'est pas toujours facile de s'y
retrouver.
En conclusion, je vaudrais, mentionner qu'au cours de l'évolution
de no3 travaux, en prenant le temps de comprendre la portée
générale des articles, j'aurai l'occasion d'illustrer de
façon plus précise que je ne viens de le faire, par des exemples
précis, certaines omissions qui, en ce qui concerne I'0pposition
officielle, devraient être corrigées à l'intérieur
du projet de loi. Je veux bien reconnaître que nous étions partie
prenante au protocole, lors du 20 novembre 1985, mais les
responsabilités qui me sont dévolues ne sont plus
nécessairement de même nature que celles que j'avais auparavant.
En conséquence, je ne verrais pas pourquoi je ne saisirais pas
l'occasion que la population m'a offerte le 2 décembre dernier d'essayer
de jouer mon rôle. On souhaite que des membres d'une opposition puissent
compléter les omissions à l'intérieur d'un projet de loi
et y aller d'éléments bonificateurs puisque l'objectif de ce
projet de loi, comme le député de Saint-Louis l'a
mentionné adéquatement tantôt, c'est quand même la
reprise d'une bonification, à la suite de la discrimination qui a
été faite en 1965 par la loi 57, dans un premier effort avec la
loi 60. Aujourd'hui, on a l'occasion par le projet de loi 55 de réparer
certaines injustices qui ont été commises et, également,
de tenir compte de faits qui nous ont été signalés et qui
auraient comme conséquence de ne pas coûter
énormément cher à l'État, mais également de
permettre qu'il y ait le plus grand nombre possible d'ex-religieux enseignants
intéressés par cette problématique qui puissent envisager
une retraite des plus méritées compte tenu de leur apport
considérable à l'éducation au Québec dans leur
responsabilité éducative.
En ce sens, j'aurai l'occasion de le faire valoir d'une façon
plus précise, article par article, puisque l'objectif de nos travaux est
effectivement de procéder à l'analyse des articles du projet de
loi pour que le plus rapidement possible ces personnes puissent
être en mesure de faire un choix éclairé par rapport
è l'information dont elles disposeront quand le projet de loi sera
adopté à travers les diverses phases de notre régime
parlementaire. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce qu'il y a d'autres membres de
cette commission intéressés à faire des remarques
préliminaires ou une déclaration d'ouverture? Il n'y a pas
d'autres membres de cette commission? M. le député de
Saint-Louis.
M. Jacques Chagnon (réplique)
M. Chagnon: Je pense que le député d'Abitibi-Ouest
avait tout à fait raison de mentionner la complexité du projet de
loi. Je me rappelle fort bien que, lorsque le projet de loi comme tel est
passé au Comité de législation, les gens de ce
comité ont fait remarquer tant aux procureurs de la CARRA qu'aux
défenseurs du projet de loi que c'était là le projet de
loi le plus complexe déposé depuis déjà un bon bout
de temps à l'Assemblée nationale. Deuxièmement, ce projet
de loi effectivement complexe a été très difficile
à rédiger. Les procureurs de la CARRA en ont écrit six ou
sept versions avant de nous arriver avec la version que nous avons à
étudier actuellement. (20 h 30)
Deuxièmement, je tiens à souligner que, dans l'esprit du
législateur, dans l'esprit du gouvernement, nous notons une concordance
tout à fait particulière et nous estimons, quant à nous en
tout cas, qu'il existe une concordance tout à fait particulière
entre le protocole d'entente signé le 20 novembre et le projet de loi
que nous étudions présentement. Nous estimons que l'entente du 20
novembre se retrouve dans le projet de loi de façon complète.
Troisièmement, mes collègues et moi-même, puisque le
député d'Abitibi-Ouest l'a mentionné, sommes les premiers
certainement à remarquer les grandes qualités du
député d'Abitibi-Ouest à titre de critique en plusieurs
matières. Puisque c'est, comme le soulignait le député
d'Abitibi-Ouest, un choix et une volonté de la population, on
s'aperçoit de plus qu'il apprécie ce travail de critique dans
différents domaines. Nous sommes certains que la population du
Québec pourra aussi satisfaire ses goûts, son esprit, et
peut-être lui permettre de faire une longue carrière dans ce
domaine.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Saint-Louis?
M. Chagnon: Tout à fait.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Comme il n'y a pas d'autres
remarques préliminaires ou de déclarations d'ouverture de la part
des membres de cette commission, j'appelle l'article 1 du projet de loi 55. M.
le député de Saint-Louis.
Administration et application
M. Chagnon: D'abord, le chapitre I traite de l'administration et
de l'application. La section I traite de l'administration et l'article 1 se Ht
comme suit: "La Commission administrative des régîmes de retraite
et d'assurances est chargée de l'administration du régime de
retraite de certains enseignants." Cet article fait en sorte que le
gouvernement confie l'administration du régime de retraite de certains
enseignants à la CARRA. Ce nouveau régime, soit les articles 1
à 63 du projet de loi et les annexes I et II, entre en vigueur le 26
juin 1986. Vous retrouverez la concordance à l'article 115.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Saint-Louis, avez-vous terminé?
M. Chagnon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 1 du projet de loi 55?
M. Gendron: Je n'ai pas de remarque particulière à
faire valoir à l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: La section II voit à l'application et
l'article 2 se lit comme suit: "Le présent régime s'applique
à une personne qui ne s'est jamais prévalue de la Loi sur la
protection à la retraite de certains enseignants et qui: "1° cotise
au régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics, au régime de retraite des enseignants ou au
régime de retraite des fonctionnaires; "2 reçoit une pension ou a
acquis droit à une pension différée en vertu de l'un de
ces régimes de retraite; "3 a obtenu le remboursement de ses cotisations
en vertu de l'un de ces régimes de retraite; "4 n'a jamais auparavant
été visée par l'un de ces régimes de retraite."
Il s'agit ici, évidemment, à l'article 2,
de la clientèle visée par le présent régime
de retraite. Ce terme "personne" est cependant défini à l'article
3, l'article suivant. C'est la même clientèle que celle
visée par la loi 60. C'est de concordance parfaite.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. M. le député
d'Abitibi-Ouest, avez-vous des remarques?
M. Gendron; Je n'ai pas de remarque particulière à
faire valoir à l'article 2 si ce n'est que de donner effectivement la
précision qui est apportée, à savoir que c'est un article
de concordance pour couvrir les mêmes personnes que celles visées
dans la loi 60. Je pense qu'à ce moment-ci on ne peut pas avoir d'autres
cadres de référence que celui-là si on veut que les
personnes visées soient les mêmes que celles qui n'ont pas
reçu adéquatement les compensations souhaitées et
prévues pour le nombre de personnes touchées lors de l'adoption
de la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président. Si le
député d'Abitibi-Ouest me le permettait, je ne ferais qu'un
commentaire sur les articles plutôt que de les lire. Je peux aussi bien
les lire, mais c'est à sa guise.
M. Gendron: Je souhaiterais effectivement, M. le
Président, que le répondant du projet de loi, lorsque l'article
est appelé, en fasse la présentation...
M. Chagnon: Et la lecture complète?
M. Gendron: Non, pas la lecture de l'article, mais la
présentation du sens et de la portée de cet article.
M. Chagnon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Du sens et de la portée
de l'article.
M. Gendron: Cela risque d'être plus rapide et beaucoup plus
concret pour les gens que de lire le texte, compte tenu des remarques
préliminaires que j'ai faites, de la complexité et du
libellé de certains articles. On va se comprendre mieux s'il fait la
présentation générale.
M. Chagnon: C'est là exactement le sens de la question que
je posais au député d'Abitibi-Ouest et je requérais son
consentement.
M. Gendron: Vous l'avez.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous avez raison. Alors, M. le
député de Saint-Louis, j'ai appelé l'article 3 du projet
de loi 55.
M. Chagnon: M. le Président, dans cet article il s'agit de
personnes visées par la présente loi. Il s'agit d'un article qui
détermine les définitions et, dans ce cas, le terme "enseignant"
est défini à l'article suivant. La liste des communautés
religieuses que l'on retrouve à l'annexe I de la présente loi et
qui était auparavant prévue par le règlement de
l'application de la loi 60, c'est la même définition que celle
prévue dans la loi 60 et c'est la même liste des
communautés.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: À l'article 4, l'article est encore un article
qui traite de définition. C'est la définition d'un enseignant,
c'est-à-dire une personne qui occupe une fonction pédagogique ou
éducative. Auparavant, cette définition était
prévue par le règlement d'application de la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Conditions d'admissibilité
Le Président (M. Lemieux): L'article est adopté.
J'appelle l'article 5 du projet de loi 55. M. le député
d'Abitibi-Ouest. Pardon, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Le cinquième article décrit la
situation suivante. Pour pouvoir bénéficier du présent
régime de retraite, une personne qui cotise au RRE ou au RRF doit opter
conformément au RREGOP. II s'agit là d'une obligation qui
existait préalablement en vertu de la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: La personne qui a obtenu le remboursement de ses
cotisations en vertu du RREGOP, du RRE au du RRF alors qu'elle avait au moins
deux années de service créditées, doit, pour
bénéficier du présent régime de retraite, remettre
ses cotisations avec un intérêt de 8,5 %. C'était là
une obligation qui existait, M. le Président, antérieurement
à l'intérieur de la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Gendron: À l'article 6, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais demander le consentement du
président de la commission et du répondant pour traiter
conjointement de l'article 6 et 7, qui vont de pair pour ceux qui ont eu
l'occasion de regarder le projet de loi. J'en profiterais pour faire un
commentaire d'ordre général avant d'indiquer que j'aurais un
amendement à proposer à l'article 7,
Le Président (M. Lemieux): M. le...
M. Gendron: Comme commentaire général, en ce qui
concerne les articles 6 et 7, c'est justement un des cas où j'avais eu
l'occasion d'indiquer qu'on a, ici, un exemple type d'omission pour le cas des
ex-religieux qui ont cotisé pendant moins de deux ans. Les articles 6 et
7 du projet de loi 55 disposent des modalités de traitement des cas de
personnes qui ont obtenu un remboursement de leurs cotisations et comme, M. le
Président, on vient d'en faire la présentation, l'article 6
prévoit que ceux qui avaient, avant remboursement, au moins deux ans de
cotisation peuvent faire remise de ces cotisations avec intérêt
pour bénéficier du projet de loi 55. L'article 7 prévoit,
c'est pour cela que j'ai dit qu'on les traiterait ensemble pour la
compréhension, que ceux qui avaient, avant le remboursement, moins de
deux ans de cotisation doivent occuper une fonction visée pour
bénéficier du régime prévu au projet de loi 55.
Aucune disposition ne permet aux personnes qui avaient, avant remboursement,
moins de deux ans de cotisation de se qualifier pour bénéficier
de ce régime - c'est là que je demande votre attention - s'il
leur est impossible de revenir occuper une fonction visée, soit en
raison de leur âge ou en raison de l'absence d'emploi disponible. Ce qui
est étonnant, c'est que les personnes les plus pénalisées
par cette absence seraient justement celles qui sont sorties de
communautés à un âge très tardif ou qui auraient
été moralement obligées de quitter leur employeur au
moment de leur sécularisation, indépendamment des raisons. On n'a
pas à porter de jugement sur les raisons qui leur ont fait cette
obligation. En ce qui me concerne, pour disposer de ce problème, M. le
Président, il me semble qu'il faudrait absolument ajouter un
deuxième alinéa à l'article 7 du projet de loi 55 et faire
après ça les amendements de concordance que je signalerai aux
articles 13, 14 et 29, si l'amendement est agréé, pour tenir
compte de l'impossibilité réelle des pensionnés de
retourner sur le marché du travail pour occuper un emploi visé
afin de se qualifier pour l'application de la loi 55. En termes clairs, M. le
Président, ce qui est très compliqué aux articles 6 et 7,
mais qui se résume facilement, c'est qu'on fait obligation aux personnes
qui ont cotisé moins de deux ans de se qualifier pour
bénéficier du régime en occupant à nouveau une
fonction visée au paragraphe précédent. Comme je l'ai
mentionné, dans la plupart des cas, non seulement ce n'est pas possible,
mais sur le plan logique j'ai beaucoup de difficulté à comprendre
que l'on consentirait à ce bénéfice à la condition
qu'une personne qui a laissé ou qui, règle
générale, est à un âge très près de la
retraite vienne occuper la place d'un jeune éventuellement, dans une
fonction éducative pour laquelle elle aurait beaucoup de
difficulté à se placer dans un contexte "up to date", si vous me
permettez l'expression. En conséquence, je pense que nous avons
là un exemple précis d'une disposition qui, à tout le
moins, se réfère à l'esprit du protocole qui avait
été signé. Quand on en fait une interprétation
restrictive, on peut toujours alléguer que cela ne comprenait pas les
cas que je viens d'évoquer. Cependant, il me semble que c'est à
ce moment-ci que l'on doit envisager de couvrir ces cas, au moins pour ceux que
j'ai mentionnés, les personnes qui ont cotisé moins de deux ans.
C'est pour cela que j'ai dit que les ex-religieux qui ont cotisé moins
de deux ans devraient être impliqués dans cet article, sans qu'on
leur fasse obligation de réintégrer ce que l'on va appeler le
marché de l'enseignement, compte tenu du nombre d'années depuis
qu'ils ont quitté et souvent de l'incapacité réelle parce
que le poste ne demeure même pas disponible. Dans bien des cas, les
postes ne sont plus disponibles. Quand on connaît la situation des
surplus de personnel et de ce nombre malheureusement grandissant de MED voulant
dire mise en disponibilité - cela devient absolument
inconsidérant d'envisager de
demander à ces personnes de venir se réintroduire dans le
système.
Je les ai traités ensemble, mais je reconnais, M. le
Président, que l'endroit pour faire l'amendement va être à
l'article 7.
Le Président (M. Lemieux): Lors de l'étude de
l'article 7, en effet, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que tout le monde a bien compris ma
présentation, mais, puisque ces deux articles sont reliés par
rapport à la problématique que j'ai voulu soulever, j'indique que
je vais présenter formellement un amendement aux membres de cette
commission lorsque Ton arrivera à l'article 7.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7 du projet de loi 55.
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: La personne qui a obtenu le remboursement de ses
cotisations en vertu du RREGOP, du RRE ou du RRF, alors qu'elle avait moins de
deux années de service créditées, doit, pour
bénéficier du présent régime de retraite, occuper
une fonction visée par le RREGOP. Il en e3t de même pour la
personne qui n'a jamais cotisé à l'un de ces régimes.
Cette obligation - je tiens à le mentionner au député
d'Abitibi-Ouest - existait dans la loi 60. Ce sera tout, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez un amendement à proposer à l'article 7
du projet de loi 55?
M. Gendron: Oui, je voudrais juste, tout en rédigeant mon
amendement, indiquer que je reconnais que cette disposition existait dans le
projet de loi 60, mais... Oui, mon amendement est par écrit.
Le Président (M. Lemieux): Vous-pouvez...
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. On m'indique que l'on
suspendrait l'article 7 à ce moment-ci.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, s'il vous
plaît! M. le député de Montmo- rency.
M. Séguin: J'aurais aimé, pour le
bénéfice de notre compréhension, M. le Président,
que le député de Saint-Louis nous explique peut-être un peu
le...
M. Chagnon: Le bien-fondé de l'article? Je voudrais
comprendre, après l'avoir vu, l'amendement du député
d'Abitibi-Ouest. Le député d'Abitibi-Ouest fait
référence au fait qu'une personne qui a pu être un
religieux qui a travaillé plusieurs années dans le système
d'enseignement, si elle n'a pas cotisé deux ans au RREGOP, au RRE ou au
RRF, n'est pas admissible à ce projet de loi. Il faut avoir
cotisé au moins deux ans.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, s'il vous plaît! (20 h 45)
M. Séguin: M. le Président, sans commenter
l'amendement qui va nous être proposé et simplement pour
comprendre...
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas encore jugé
de sa recevabilité, M. le député de Montmorency. Vous en
êtes bien conscient?
M. Séguin: C'est exactement ce que je prévois comme
discussion tantôt, M. le Président, mais c'est simplement pour
comprendre l'article 7 comme il se présente maintenant. Cela veut dire
que la personne doit effectivement occuper un emploi au moment où elle
réclamera le bénéfice du régime.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce que je semble avoir
compris. M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Spécifiquement pour l'article 7, une personne
pourrait être à la retraite. L'amendement que cherche à
présenter le député d'Abitibi-Ouest - je lui laisserai le
soin de le préciser, évidemment -j'ai cru comprendre qu'il visait
des gens qui pouvaient être à la retraite à l'heure
actuelle, mais qui n'avaient pas cotisé deux ans dans l'un ou l'autre
des régimes de retraite avant de prendre leur retraite. Ceux-là
ne sont pas touchés par le projet de loi 55 qui est devant nous. Comme
je l'ai dit antérieurement, le projet de loi 55 vient couvrir tes
clientèles que la loi 60 avait, en 1978, touchées. Je ne veux pas
argumenter davantage, sachant que le député d'Abitibi-Ouest se
fera un avocat de talent avec un plaidoyer qui restera gravé dans la
mémoire de l'histoire du parlementarisme, précisément, sur
cet amendement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, avez-vous terminé ou
va-t-il vous falloir encore quelques instants? Est-ce qu'on pourrait
procéder immédiatement? Bon. Alors, relativement à votre
amendement» pourriez-vous m'en donner une copie écrite, s'il vous
plaît?
M. Gendron: J'ai terminé la présentation de mon
amendement et je souhaite effectivement que l'amendement soit lu et que nous
prenions le temps de... Nous en sommes rendus è l'article 7 et je pense
qu'à ce moment-ci, vous, comme président, vous devriez porter un
jugement sur la recevabilité de mon amendement. Et, si vous avez besoin
que je plaide, vous me ferez signe.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député d'Abitibi-Ouest, mais j'aimerais savoir... Je vois
à votre amendement un ajout; c'est donc un deuxième alinéa
à l'article 7? C'est effectivement cela?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Bon, d'accord. M. le
député d'Abitibi-Ouest, permettez-moi une question. Cet
amendement a-t-il des incidences financières?
M. Gendron: Oui, M. le Président, cet amendement a des
incidences financières parce que, par définition, il couvre une
catégorie de personnes qui se trouvent à être exclues et,
comme, dans l'amendement que je propose, je ne ferais plus obligation de
retourner dans les postes qu'elles détenaient parce que je doute qu'ils
demeurent disponibles, il est évident que j'inclus une catégorie
de personnes qui n'avaient pas été prévues comme telles
puisque c'est un ajout à l'article 7. Je ne suis pas en mesure, ce soir,
d'évaluer les coûts, tout en portant le jugement que ce serait
sûrement très minime parce qu'il n'y a pas beaucoup de ces cas qui
sont concernés par ce que nous discutons, il y en a très peu. Il
m'apparaît à ce moment-ci que c'est plus un argument
d'équité par rapport au projet de loi qu'on a à discuter
qu'un argument de coûts, sauf que, quand vous posez la question:
Pensez-vous, vous qui êtes le parrain de l'amendement, qu'il y a des
coûts attachés à cet amendement?, ma réponse est
oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Saint-Louis, j'aimerais vous entendre sur la
recevabilité de l'amendement.
M. Chagnon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais, dans un premier
temps, vous lire l'amendement comme tel.
M. Chagnon: C'est ce que j'allais vous demander.
Le Président (M. Lemieux): Ajouter le second alinéa
suivant à l'article 7: "Toutefois, la personne visée par
l'article 3, qui a 65 ans ou plus, au sens du deuxième alinéa de
l'article 20 et qui ne reçoit pas de pension en vertu du RRE, RRF ou
RREGÛP doit, pour bénéficier du régime, faire remise
d'un montant égal aux cotisations qui lui ont été
remboursées avec intérêt de 8,5 % composé
annuellement, pour la période "comprimée"... Est-ce bien
l'expression, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Comprise.
Le Président (M. Lemieux): ...comprise entre la date du
remboursement et la date de l'avis de la commission établissant le
montant è remettre. Le deuxième alinéa de l'article 6
s'applique, le cas échéant," Est-ce bien cela?
M. Gendron: Oui. C'est vous qui vouliez "comprimée", mais
c'était "comprise"!
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, s'il vous plaît! Il me semble que j'agis dans la plus
parfaite neutralité, M. le député d'Abitibi-Ouest. M. le
député de Saint-Louis, j'aimerais...
M. Gendron: Je sais que ce n'est pas facile, mais si vous me
permettez quelques éléments additionnels... J'ai insisté
pour dire que l'amendement que je propose fait référence à
l'article 3. Il faut se rappeler qu'à l'article 3 nous avons une
série de définitions: ce qu'est un enseignant religieux
sécularisé un ex-enseignant religieux et ainsi de suite. Donc, on
fait référence aux définitions de l'article 3 pour couvrir
les personnes qui sont bénéficiaires aux articles 6 et 7.
L'argument que j'ai voulu souligner est très simple et tient dans une
seule phrase. À l'article 7, pour avoir le droit de faire remise d'un
montant égal aux cotisations qui lui ont été
remboursées avec intérêt de 8,5 %, il lui faut soit occuper
un poste, soit retourner occuper le poste qu'il occupait au préalable.
Je prétends que dans plusieurs cas il n'est pas possible d'exiger des
cotisants, pour avoir droit à ce bénéfice, qu'ils soient
déjà retournés sur le marché du travail. Ils n'ont
pas à retourner sur le marché du travail. À ce
moment-là, je veux qu'ils bénéficient du même
avantage qu'on a donné à ceux couverts aux articles 6 et 7, mais
cette fois, pour cette catégorie de personnes, qu'ils n'aient pas
l'obligation de retourner sur le marché du travail. C'est dans ce sens
que j'ai présenté l'amendement. Comme je l'ai mentionné
tantôt, les personnes les plus pénalisées, par cette
absence aux articles 6 et 7, sont celles qui sont sorties de
communauté à un âge très avancé ou qui
ont été moralement obligées de quitter leur employeur au
moment de leur sécularisation. Si on Veut disposer de cette
catégorie, M. le Président, il faudrait ajouter un
deuxième alinéa à l'article 7 du projet de loi 55 qui ne
ferait plus obligation à ces gens-là, pour être
habilitées à effectuer le remboursement - je veux bien qu'on me
comprenne, je veux qu'eux aussi fassent le remboursement pour ces deux
années conformément aux dispositions des articles 6 et 7 - de
retourner sur le marché du travail parce que ce n'est pas possible de le
faire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, non pas sur le... Vous savez, la ligne est mince parfois entre la
forme et le fond, mais seulement sur la recevabilité de
l'amendement.
M. Chagnon: Sur le fond.
Le Président (M. Lemieux): Sur la recevabilité, M.
le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Sur la recevabilité, je dirais, M. le
Président, qu'il m'apparaft que, tout en étant
généreux, l'amendement ne m'apparaît pas être
recevable, compte tenu de ce que l'on retrouve, entre autres, dans ce qui est
considéré comme la synthèse de tout projet de loi, les
notes explicatives en début de cahier. Le premier alinéa de ces
notes explicatives dit ceci: "Ce projet de loi a pour objet de donner suite au
protocole d'entente intervenu le 20 novembre 1985 entre, d'une part, le
gouvernement du Québec et, d'autre part, la Centrale de l'enseignement
du Québec et le Comité provincial pour la défense des
enseignants sécularisés après 1965 dans le but -
là, je le précise, M. le Président - de revaloriser les
bénéfices accordés par la Loi sur la protection à
la retraite de certains enseignants adoptée en 1978." Si
l'économie de notre projet de loi vise l'objectif qui est lui-même
clairement exprimé dans les notes explicatives, il faut nous rappeler,
comme je l'ai souligné tout à l'heure, que l'obligation que l'on
retrouve à l'article 7 existait en vertu de la loi 60. Mais, M. le
Président, dans la loi 60, on dit ceci au 5e article, que je vous lis.
"Assujetissement au régime pour certains employés."
"L'employé qui a obtenu le remboursement de ses cotisations
prévues par la Loi sur le régime de retraite des employés
du gouvernement et des organismes publics ou d'un régime de retraite et
qui comptait moins de deux années de service cotisées - je
répète: et qui comptait moins de deux années de service
cotisées - peut bénéficier des dispositions de la
présente loi s'il devient assujetti au régime en donnant un avis
à cet effet à la commission dans les douze mois du début
de sa participation au régime prévu par cette loi.
"L'employé qui commence à cotiser au régime auprès
le 1er juillet 1978 sans avoir auparavant cotisé au régime ou
à un régime de retraite peut également
bénéficier des dispositions de la présente loi en donnant
l'avis dans le délai prévu au premier alinéa."
Alors, il y a une concordance que l'on retrouve entre l'article 5 de la
loi 60 de 1978, adoptée par le précédent gouvernement, qui
est, dans un sens, dans le même esprit, et l'obligation faite à
l'article 7. J'ajouterais, sur le fond encore, M. le Président, que non
seulement l'article 7 est de concordance avec le cinquième article de la
loi 60, mais l'amendement, à l'heure actuelle, s'il était
recevable et adopté ultérieurement, il nous apparaît
certain qu'il y aurait des obligations de revenir au travail très
limitatives compte tenu de l'âge avancé des personnes
impliquées, et je pense que le député d'Abitibi-Ouest l'a
mentionné un peu plus tôt. Mais, d'abord et avant tout, les
coûts engendrés par l'amendement nous apparaissent absolument
impossibles à quantifier à l'heure actuelle, compte tenu qu'on ne
peut pas facilement évaluer le nombre de personnes touchées par
l'amendement, à moins que le député d'Abitibi-Ouest nous
précise qu'il s'agit d'un nombre précis de personnes. Dans les
recherches que nous avons faites pour tenter de regarder la question
préalablement, entre autres auprès de la Centrale de
l'enseignement du Québec et du comité provincial pour la
défense des ex-religieux, il nous apparaît très difficile
de déterminer le nombre exact d'éventuels
bénéficiaires et, par-delà, le coût effectif qui
serait engendré par un tel amendement. C'est là la situation de
notre problème.
M. Gendran: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. Cela va, M.
le député d'Abitibi-Ouest, relativement... Sur la
recevabilité? Brièvement, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux au moins vous dire que je ne peux pas
accepter le premier argument invoqué par le député de
Saint-Louis. Jamais, à ma connaissance, en dix ans d'expérience
parlementaire, on n'a fait référence aux notes explicatives en
disant: Puisque, dans les notes explicatives, l'élément qu'il
veut couvrir par un amendement proposé n'a pas été
énoncé... C'est du jamais vu. Je voudrais au moins vous dire que
c'est évident, à partir du moment où je propose un
amendement, que cela ne peut pas avoir été évoqué
dans les notes explicatives pour le couvrir, par définition. Je
prétends qu'il s'agit d'une omission.
Je voudrais juste vous rappeler pourquoi je prétends que ma
motion d'amendement est parfaitement recevable. C'est qu'à l'article
7
je veux juste que vous soyez attentifs aux deux phrases suivantes.
L'article 7 prévoit que ceux qui avaient, avant remboursement, moins de
deux ans de cotisation doivent occuper une fonction visée pour
bénéficier du régime prévu au projet de loi 55. Mon
amendement, l'ajout que j'ai proposé à l'article 7 ne vise
à rien d'autre qu'à une disposition qui permette aux personnes
qui avaient, avant remboursement, moins de deux ans de cotisation de se
qualifier pour bénéficier de ce régime dans les seuls cas
où il leur sera impossible de revenir occuper une fonction visée,
comme on en fait obligation à l'article 6, soit en raison de leur
âge ou en raison de l'absence de l'emploi disponible. (21 heures)
Je pourrais, effectivement, si le député de Saint-Louis
acceptait, faire les vérifications d'usage et être en mesure de
fournir aux membres de cette commission le nombre de personnes visées
par cet ajout. Tout ce que je peux en dire, c'est que c'est un nombre
très restreint de cas qui a été soumis par le
comité provincial pour la défense des ex-religieux, un
très petit nombre de cas soulignés par la CEQ, mais pour lesquels
- je tiens à le signaler aux membres de la commission - l'injustice est
la plus pénalisante, la plus criante parce que, comme par hasard, les
personnes à qui on fait obligation de venir réoccuper leur emploi
pour deux ans, ce sont les personnes les plus âgées, les personnes
qui ont, depuis le plus longtemps possible, mis fin à leur mandat
éducatif à l'intérieur des diverses écoles du
Québec. En conséquence, il s'agit d'un très petit nombre
de cas. M. le Président, je vous ferai remarquer que je sais que ce
projet de loi a une portée financière, mais il est arrivé
fréquemment que des parlementaires apportent des amendements qui ont eu
comme conséquence de bonifier un projet de loi. En conséquence,
il y a toujours des coûts.
Je voudrais, au pire, M. le Président, vous demander, bien
humblement, de suspendre peut-être pour que nous soyons certains que
toute l'analyse est faite sur cette question et que nous la soumettions au
ministre responsable et président du Conseil du trésor avant de
la balayer du revers de la main, car il s'agit d'un amendement très
nécessaire et requis dans les circonstances, presque sans aucuns frais,
qui s'intègre parfaitement bien à la problématique des
articles 6 et 7.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre l'article
7 du projet de loi 55. Je vais appeler l'article 8 du projet de loi 55 et nous
reviendrons, par la suite, à l'article 5. Je ne voudrais pas rendre ma
décision, M. le député d'Abitibi-Ouest, mais vous avez
siégé, lors de l'étude du projet de loi 2, et vous
connaissez très bien l'article 192 qui dit que seul un ministre peut
imposer des charges financières, faire l'imposition d'une charge aux
contribuables ou engager les fonds publics. Vous n'êtes pas sans
connaître cet aspect des règles de procédures.
J'appelle l'article 8 du projet de loi 55 et nous suspendons l'article
7.
M. Chagnon: M. le Président, eu égard
à...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: ...l'article 8, nous aurions une modification
à faire à l'article 8. J'ai un papillon...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez un amendement, M. le
député de Saint-Louis?
M. Chagnon: ...un amendement.
Le Président (M. Lemieux): À l'expression
"papillon", je préfère l'expression "amendement", M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: C'est parfait. Pourtant, c'est un
coléoptère légal qui aurait pu être...
Le Président (M. Lemieux): Je le sais. Merci, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: L'article 8 devrait se lire comme suit: Le premier
alinéa de l'article 8 est remplacé par le suivant: "La personne
qui est un employé au sens de la Loi sur le régime de retraite
des employés du gouvernement et des organismes publics cotise
conformément à cette loi et les articles 30, 31 et 187 à
191 de cette loi s'appliquent." C'est une légère modification par
rapport à l'article 8 antérieur, les articles 127 à
129.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Gendron: La seule intervention, c'est que j'essayais de
trouver ou de comprendre pourquoi on excluait la référence
à 127 et à 129. Comme je n'ai pas travaillé
là-dessus, ce serait sûrement plus facile pour le
député de Saint-Louis d'expliquer aux membres de cette commission
pourquoi on exclut la référence.
M. Chagnon: D'abord, fondamentalement, c'est de concordance avec
l'article 54 du projet de loi 55. Dans l'article 54, éventuellement,
vous verrez, non pa3 un coléoptère, mais un amendement qui
amènera la concordance entre les deux articles. Si vous le voulez, je
puis vous lire les articles
127 et 128 du RREGOP.
Dans le cas des articles 127 et 128, il s'agit du versement à la
Caisse de dépôt et placement. À l'article 128, les sommes
retenues et la comptabilité distincte... En deux mots, les cotisations,
contributions et l'intérêt résultant de l'acquisition des
crédits de rentes provenant du service antérieur d'un
employé en vertu du régime de retraite auquel il a
contribué font l'objet d'une comptabilité distincte. Je suis
certain que... L'article 129 concerne la contribution des employeurs.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce sont des modalités se
référant à la gestion du régime de retraite par la
CARRA. Cela me suffit.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 8 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 9 du projet de loi
55.
M. Chagnon: À l'article 9, la détermination du
traitement admissible et du service crédité sera la même
pour le présent régime que celle du RREGOP.
M. Gendron: Je n'ai pas de commentaire sur l'article 9.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
Transfert
M. Chagnon: Les années créditées au RRE, au
RRF et au RREGOP sont créditées au présent
régime.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 est adopté.
J'appelle l'article 11 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Pas trop vite. La personne qui s'est conformée
à l'article 6, c'est-à-dire celle qui avait obtenu le
remboursement de ses cotisations en vertu du RREGOP, du RRE ou du RRF, alors
qu'elle avait au moins deux années de service créditées et
qui a fait remise des cotisations remboursées, se voit créditer
au présent régime lesdites années comme s'il s'agissait
d'années et parties d'année de service au RREGOP. Cette
dernière spécification a pour but, en cas de remboursement de
cotisation, de rembourser avec intérêt, contrairement au RRE et au
RRF.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 11 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 12 du projet de loi 55.
Achat de service
M. Chagnon: M. le Président, à l'article 12, il y a
un amendement qui viendrait ajouter au premier alinéa de l'article 12,
après le point après les mots "est annulé"...
Le Président (M. Lemieux): Après le point?
M. Chagnon: Après les mots "est annulé".
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chagnon: "Et le service qui donnait droit à ce
crédit de rente est réputé être compté en
vertu de la présente section." L'amendement vient préciser que,
si le service a déjà donné droit à un crédit
de rente, ce service est réputé être compté en vertu
de la présente section, étant donné que ce crédit
de rente doit être annulé.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 12, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 13 du projet de loi
55.
M. Chagnon: M. le Président, il s'agit, dans ce
cas-là, du nombre maximal d'années et parties d'année que
doit racheter la personne qui cotisait à un régime de retraite
avant le 1er juillet 1973. Ce maximum était également
prévu à l'intérieur de la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 13 du projet de loi 55? Est-ce que l'article 13 du projet de loi
55 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle l'article 14 du projet de loi 55. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Il s'agit ici du nombre maximal d'années et
parties d'année que doit racheter la personne qui n'a pas de services
crédités avant le 1er juillet 1973 et ce maximum est
également prévu à la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est adopté.
J'appelle l'article 15 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: C'est un article qui est en concordance avec les
trois précédents que nous venons de voir: 12, 13 et 14. Cet
article prévoit les coûts et le coût qui est prévu
par l'article 14 est le même que celui prévu par la loi 60.
Merci.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, j'ai un amendement ici.
L'amendement est au premier alinéa de l'article 16 qui est
remplacé par le suivant. J'en fais lecture.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: "Les personnes auxquelles la Loi sur la protection
à la retraite de certains enseignants s'appliquait le 1er juillet 1978
et qui ne s'en sont pas prévalues devront payer la somme
déterminée à l'article 15 et établie au 1er juillet
1978. Cette somme sera augmentée d'un intérêt,
composé annuellement, selon les taux déterminés pour
chaque époque à l'annexe VI de la Loi sur le régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics, pour la
période comprise entre le 1er juillet 1978 et la date de l'avis de la
commission établissant la somme requise ou, dans le cas de l'application
de l'article 5, la date d'assujettissement de la personne si cette date est
postérieure è la date de l'avis de la commission."
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable. M.
le député de Saint-Louis, sur l'amendement.
M. Chagnon: Comme la personne visée par l'article 5 doit
d'abord exercer son option de transfert avant d'exécuter son rachat et
que l'assujettissement prend effet, règle générale, trois
mois après avoir exercé l'option, cet amendement vient
préciser que l'intérêt devra courir, dans ce cas,
jusqu'à la date d'assujettissement, c'est-à-dire jusqu'à
la date où l'option devient irrévocable.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 16, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, est-ce que l'article 16 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 16 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 17 du projet de loi 55.
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: C'est un article qui détermine tout simplement
les modalités de paiement du rachat de service.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle l'article 18 du projet de loi 55. M. le
député de Saint-Louis.
Disposition particulière
M. Chagnon: Les dispositions pour faire compter ou
créditer toute autre année ou partie d'année en vertu du
RREGOP sont étendues au présent régime sauf les exceptions
prévues au deuxième alinéa étant donné que
l'article 12 du présent régime permet le rachat de ces
années.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Gendron: À l'article 18, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...je voudrais faire valoir aux membres de cette
commission que, tout comme j'ai expliqué que l'article 7 m'apparaissait
avoir une mission importante, l'article 18 est également un cas
où je pense que les ex-religieux qui n'ont cotisé ni au RRE, ni
au RREGOP, ni au RRF et qui terminent leur carrière dans l'enseignement
universitaire... Il n'y en a pas beaucoup. Je sais qu'on peut me poser la
question: Est-ce qu'il y en a beaucoup? D'après les relevés qu'on
a effectués, au maximum, il y aurait une quarantaine de cas. Je pense
que ces ex-religieux qui n'ont jamais cotisé au régime de
retraite ou au régime de retraite des fonctionnaires ou au RREGOP et qui
terminent leur carrière dans l'enseignement universitaire, puisque le
projet de loi 55 ne prévoit rien qui puisse s'appliquer à eux...
Les représentants de la CARRA et du Conseil du trésor,
d'après les informations que j'ai, n'ont pas semblé vouloir
inclure ces cas-là, mais ils sont conscients que c'est vraiment par
l'article 18 qu'il y aurait lieu de les couvrir si jamais le législateur
décidait d'incorporer ces gens-là puisqu'il n'y a pas beaucoup de
cas. Je pense que, pour eux aussi, nous avons une occasion rêvée
de les inclure par une modification au projet de loi 55 et c'est à
l'article 18 qu'il faudrait le faire.
Je vous indique également, M. le Président, que, tout
comme à l'article 7, à cet article, le ministre de
l'Éducation, le président du Conseil du trésor et celui
qui vous parle ont reçu plusieurs représentations de personnes
concernées, mais qui se résument toujours de la même
façon: ex-enseignants religieux sécularisés après
1965, mais qui ont enseigné avant d'entrer en communauté et qui
devraient être considérés, si j'interprète bien la
loi 57, comme les ex-religieux enseignants laïcisés avant 1965. Je
voudrais qu'eux aussi puissent avoir la possibilité de racheter les
années non contribuées à un taux minimum. Toujours
d'après les informations dont on dispose, dans l'ensemble du
Québec, il y aurait à peu près de 40 è 45 personnes
concernées par ces cas-la. Je pense qu'il y aurait lieu de
prévoir une modification à l'article 18 pour les inclure.
Je voudrais, à ce moment-ci, M. le Président, vous
présenter l'amendement suivant. Je vous le remets et je vais le
lire.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais, entre les premier et deuxième
alinéas de l'article 18, ajouter un nouvel alinéa qui se lirait
comme suit: "Malgré le premier alinéa de l'article 7, la personne
qui ne cotise pas au RREGOP, mais qui enseigne dans une université
reconnue, peut faire compter ou créditer, selon le cas, toute
année ou partie d'année aux conditions prévues par cette
loi ou, le cas échéant, en vertu d'ententes conclues
conformément è l'article 158 de cette loi."
M. Chagnon: Est-ce qu'on a le texte, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais, M. le
député de Saint-Louis...
M. Gendron: Je viens de le distribuer.
Le Président (M. Lemieux): ...lire l'amendement afin de
juger de sa recevabilité et probablement de vous entendre sur la
recevabilité de l'amendement présenté par le
député d'Abitibi-Ouest. (21 h 15)
M. le président du Conseil du trésor ou M. le
député de Saint-Louis, j'aimerais vous entendre nous dire si cet
amendement engage des fonds publics ou impose une charge aux contribuables.
M. le président du Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, effectivement, ceci engage des
fonds publics. Si on acceptait l'amendement tel que proposé,
l'évaluation sommaire qu'on a est d'environ 60 000 $ pour les fonds
gouvernementaux. Par personne. Le député d'Abitibi-Ouest nous
parle de 40 personnes, ce qui fait 2 400 000 $.
À ce stade-ci, si vous me le permettez, il reste que le
député d'Abitibi-Ouest peut avoir plusieurs articles à
amender pour couvrir des cas qui ne sont pas visés - et on l'admet - par
le projet de loi 55 comme le cas qui a été soulevé
à l'article 7. Je voudrais quand même faire remarquer que ce
projet de loi découle d'un protocole d'entente et d'un décret du
Conseil des ministres daté du 20 novembre 1985, après de
nombreuses discussions, des discussions qui ont duré des années.
Si on se réfère aux débats de
l'Assemblée nationale et si on se réfère aux
documents qui ont été préparés, il y a eu de
nombreuses discussions entre le Conseil du trésor principalement la CEQ
et les représentants des ex-religieux sécularisés
après le 1er juillet 1965. Finalement, on en est arrivé à
un protocole le 20 novembre 1985.
Nous n'avons pas la prétention, aujourd'hui, de déclarer
que ce projet de loi 55 qui découle de ce protocole couvre tous les cas.
Il y a des cas particuliers. Il peut y en avoir d'autres. Deux viennent
d'être soulevés. On pourrait en soulever d'autres. C'est,
d'ailleurs, pour cette raison que l'article 62 que nous étudierons
subséquemment prévoit que "les dispositions de la présente
loi s'appliquent malgré les dispositions de l'article 10 de la Charte
des droits et libertés de la personne et celui de l'article 15 de la Loi
constitutionnelle de 1982."
Présentement, il me semble que le gouvernement peut difficilement
accepter des amendements de cette nature sans connaître l'ampleur du
coût financier qui pourrait en découler. Je suis bien prêt
à croire le député d'Abitibi-Ouest quand il dit que dans
ce cas ce sont 40 personnes. Je ne pense pas que le député
d'Abitibi-Ouest ait une certitude. Je ne le lui demande pas. Je n'en aurais pas
plus que lui. Je comprends qu'il y a une évaluation sommaire qui a
été faite et on connaît 40 cas. Qui nous dit qu'il n'y en a
pas 400? C'est possible. On est au niveau des hypothèses.
Je me vois difficilement, à ce moment-ci, augmenter le coût
qui est - je le répète - dans ce cas strictement pour la
première partie du projet de loi 55 concernant le régime de
retraite de certains enseignants prévu à 153 000 000 $. C'est un
montant substantiel. Si on avait la certitude absolue que par ces amendements
on rajouterait très peu de fonds publics, quelques centaines de mille
dollars, personnellement, je pourrais y souscrire et je suis sûr que les
membres de cette commission pourraient aussi y souscrire. Un des
problèmes, c'est qu'on ne connaît pas l'ampleur de ces engagements
que nous prendrions aujourd'hui. Cela a du mérite que le
député d'Abitibi-Ouest veuille inclure ces cas particuliers.
D'ailleurs, il y a eu des discussions entre les représentants du Conseil
du trésor, la CARRA, les représentants de la CEO et des
ex-religieux sécularisés après 1965. Dans le fond, tout
cela a du mérite et on l'admet.
À ce stade-ci, M. le Président, il me semble difficile
d'accepter au nom du gouvernement ces amendements qui ont et qui pourraient
avoir une implication financière substantielle. J'imagine que d'autres
amendements vont être à d'autres articles proposés par le
député d'Abitibi-Ouest qui auront aussi des implications
financières. Je pense que présentement on devrait s'en tenir
strictement, du moins pour ce qui regarde l'implication financière au
projet de loi 55 tel que déposé, quitte à le faire
éventuellement dans un autre projet de loi. En disant cela, je ne peux
faire une promesse, mais je suis convaincu que ces autres cas qui pourraient
venir pourraient être analysés à leur mérite, selon
les circonstances. Éventuellement, on pourrait y revenir. Mais, è
ce stade-ci, M. le Président, compte tenu des implications
financières que ceci pourrait comporter pour le gouvernement et qui ne
sont pas chiffrées, je me vois dans l'obligation, de recommander aux
membres de cette commission de refuser les amendements à incidence
financière.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
Une voixs Sur la recevabilité, bien sûr.
Le Président (M. Lemieux): Sur la recevabilité.
Avez-vous terminé, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je veux juste faire valoir un argument additionnel
sur la recevabilité. Je pense que, quand le président du Conseil
du trésor fait référence au protocole qui a
été négocié, j'ai pris la peine d'indiquer
qu'à l'article 11 du protocole il y avait une disposition qui avait
été signée par les parties disant que le comité
conjoint se réservait la possibilité de revenir à la
charge pour disposer de questions non réglées.
Je pense qu'il a toujours été de notre
responsabilité, lors d'une commission parlementaire pour étudier
un projet de loi article par article, de profiter effectivement de cette
occasion pour bonifier certains éléments contenus au projet de
loi. Si nous n'avions ici qu'une responsabilité de "rubber-stamp" et de
ratifier intégralement et unilatéralement l'ensemble des articles
qui nous sont présentés, le débat ne serait pas tellement
long. On ne viendrait même pas en commission parlementaire et on dirait
adopté, puisqu'on ne pourrait pas faire d'amendement.
Je voudrais juste rappeler, pour ce qui est de l'article 7, qu'il s'agit
de douze cas très bien colligés, resserrés, pour lesquels
le Conseil du trésor a eu l'ensemble des informations et il est
sûrement capable de les chiffrer et d'évaluer ce que cela
représente comme bonification supplémentaire.
Je reconnais, M. le Président, sur la recevabilité, qu'il
appartient au gouvernement, quand il s'agit d'un amendement à
caractère financier - tout comme ce doit sûrement appartenir
à l'Opposition - d'avoir l'obligation de le présenter au moment
où l'article qui se
rapporte à l'omission est analysé en commission
parlementaire. Et au moment où l'article 7 est passé,
c'était le seul moment où je pouvais accrocher la première
omission que j'ai mentionnée, où on faisait obligation aux gens
de retourner à l'emploi qu'ils détenaient pour avoir droit au
rachat.
En conclusion, je reconnais que, pour ce qui est de l'article 18, c'est
effectivement un amendement où, contrairement à ce qui
était affirmé, là aussi, le Conseil du trésor et la
CARRA disposent exactement du nombre de cas, puisque cela fait au moins trois
ou quatre années que c'est analysé. Donc, il n'est pas question
de 400 cas. Il s'agit au maximum d'une cinquantaine de cas bien
dénombrés. J'ai parlé de 40, mais le chiffre exact est 47.
Il est dans les analyses du Conseil du trésor et, en conséquence,
on ne peut pas évoquer l'hypothèse de 400 cas.
Que le président du Conseil du trésor veuille dire:
Ecoutez, je ne veux même pas faire l'analyse des coûts avec les
chiffres que vous nous avez présentés, c'est son droit le plus
strict, sauf que c'est ma responsabilité de le faire savoir et c'est ce
que j'ai tenté de faire en présentant ces deux amendements
où, à votre question, j'ai reconnu qu'il s'agissait, dans un cas
d'une incidence financière très marginale, très à
la marge pour ce qui est de l'article 7, et un peu plus importante à
l'amendement proposé à l'article 18.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, avez-vous terminé? M. le député de
Saint-Louis, brièvement, et je vais avoir à me prononcer sur la
recevabilité. Très brièvement, M. le député
de Saint-Louis, s'il vous plaît.
M. Chagnon: Vite, vite, vite.
Le Président (M. Lemieux): Bien, brièvement.
M. Chagnon: D'une part, je pourrais invoquer l'article 195, vous
le connaissez. Deuxièmement, je tiens à mentionner que
l'amendement soumis par le député d'Abitibi-Ouest, contrairement
à l'essentiel de ce projet de loi, n'a jamais fait l'objet
d'étude, de recherche ou même de discussion au Comité de
retraite de la CARRA là où, comme vous le savez, M. le
Président, siège un représentant de la Centrale de
l'enseignement du Québec.
Troisièmement, il faut dire que la demande ou l'amendement du
député d'Abitibi-Ouest touche autant les ex-religieux
sécularisés avant le 1er juillet 1965 que ceux qui sont
sécularisés après le 1er juillet 1965.
Quatrièmement - et c'est peut-être encore davantage
fondamental, c'est peut-être davantage important - les dispositions de
l'ancien Régime de retraite des enseignants, celui qu'on appelle plus
communément le huitième chapitre de la Loi sur l'instruction
publique, n'accordaient aucun droit de rachat aux personnes qui sont
touchées par l'amendement du député d'Abitibi-Ouest. Donc,
les ex-religieux sécularisés après 1965 se trouveraient
à avoir des droits supérieurs à ceux existant avant leur
sécularisation ou après, de 1965 à aujourd'hui. On ne
retrouve cela nulle part, ni dans le RRE, ni dans le RREGOP, ni dans la loi 60;
pas plus qu'on ne le retrouve aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis.
Relativement à la recevabilité, M. le député
d'Abitibi-Ouest, je trouve votre amendement fort intéressant, mais vous
conviendrez avec moi que j'ai à appliquer les règles de
procédure. Conformément à l'article 179, "la
procédure de l'Assemblée est régie par son
règlement et ses règles de fonctionnement". À l'article
180, on dit: "Au besoin, la procédure est déterminée en
tenant compte des précédents et des usages de
l'Assemblée". Conformément à l'article 192 des
règles de procédure, "seul un ministre peut présenter une
motion visant, premièrement, l'engagement de fonds publics". Alors, vous
conviendrez que je ne peux pas mettre en doute ici la parole du
président du Conseil du trésor qui nous a dit que ceci avait
comme conséquence l'engagement de fonds publics, pas
nécessairement l'imposition d'une charge aux contribuables, mais
effectivement l'engagement de fonds publics.
J'ai déjà statué sur l'article 192, vous vous en
souvenez fort bien; on en avait fait le tour, vu les tenants et les
aboutissants. À ce moment-là, j'avais mentionné que "seul
un ministre peut présenter une motion visant: l'engagement de fonds
publics; l'imposition d'une charge aux contribuables; la remise d'une dette
envers l'État; l'aliénation de biens appartenant à
l'État. Cette règle ne s'applique pas à une motion
n'exprimant qu'une idée générale ou une opinion sur les
matières énumérées ci-dessus". Si l'on accepte une
reformulation du texte, cette disposition réglementaire reprend, pour
l'essentiel, l'ancien article 64 du règlement de l'Assemblée
nationale en vigueur de 1973 à 1984. Quoique formulées en termes
plus généraux, des dispositions similaires existaient
également dans l'ancien règlement Geoffrion, aux articles 155,
538, 548, 790 et 793. Toutes ces dispositions réglementaires traduisent
cette règle constitutionnelle voulant que l'initiative en matière
financière ne soit conférée qu'à la couronne.
Je pense que c'est une règle jurisprudentielle qui a
été suivie au Québec. Je dois, M. le député
d'Abitibi-Ouest, malgré que je trouve, comme je l'ai dit tout
à
l'heure, cet amendement fort intéressant, le déclarer
irrecevable.
En conséquence, j'appelle l'article».
M. Gendron: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne veux pas discourir sur votre décision,
mais est-ce que je pourrais poser une question au président du Conseil
du trésor et à vous-même comme président des
travaux? J'interprète que votre décision vient d'être
rendue concernant le dernier amendement que j'ai proposé. Est-ce qu'on
pourrait convenir et demander au président du Conseil du trésor
qu'à tout le moins, puisque, selon les renseignements dont je dispose et
les vérifications qui ont été faites, tout autant le
Conseil du trésor que la CARRA semblaient avoir une certaine ouverture
quant à l'amendement que j'ai proposé à l'article 7,
celui-ci soit analysé très sérieusement par le Conseil du
trésor relativement aux coûts? Il s'agit d'une douzaine de cas
parfaitement connus, identifiés et pour lesquels les conséquences
financières ne sont pas d'un ordre de grandeur aussi important que
celles évoquées sans analyse à l'article 18. En
conséquence, puisque je sais très bien qu'un amendement
proposé par un membre de l'Opposition peut être repris au compte
du ministre, membre du gouvernement, qui a la capacité, lui, de...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...soumettre ledit amendement...
Le Président (M. Lemieux): ...vous avez su faire accepter
de nombreux amendements déjà à de nombreuses
commissions.
M. le député d'Abitibi-Ouest, vous pouvez continuer.
M. Gendron: Je veux continuer en disant que j'aimerais que le
président du Conseil du trésor m'assure que, s'il n'a pas
l'intention de faire une analyse exhaustive de l'amendement proposé
à l'article 18, à tout le moins, il se penchera
sérieusement sur le cas de l'article 7 qui n'a pas du tout la même
ampleur quant aux coûts imputables à l'État et qui
permettrait de régler une dizaine de cas d'une très grande
injustice dont l'ensemble des parlementaires a été saisi depuis
de nombreuses années.
Le Président (M. Lemieux): Nous avons suspendu l'article
7, M. le député d'Abitibi-Ouest, et j'ai appelé l'article
18.
M. Gendron; Je veux avoir l'assurance qu'effectivement vous
n'avez pas de décision de rendue quant à l'amendement
proposé à l'article 7 qui est toujours suspendu.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. le président du Conseil du trésor, à la suite
des questions du député d'Abitibi-Ouest relativement à
l'amendement proposé par ce dernier à l'article 7 du projet de
loi 55. (21 h 30)
M. Gobeil: M. le Président, j'ai entendu les arguments du
député d'Abitibi-Ouest. Il doit comprendre qu'à ce
stade-ci il y a des implications financières qui sont en jeu. On n'en
connaît pas l'ampleur. On nous dit qu'il y a douze cas. La semaine
dernière, nous avons rapidement fait certaines évaluations.
À l'intérieur des douze cas, il est possible que ces personnes ne
puissent pas se qualifier. Je n'ai pas analysé en profondeur la nature
de l'amendement proposé par le député d'Abitibi-Ouest.
Alors, tout cela pour dire qu'il y a une question
d'ambiguïté ou d'interprétation. Ce que je peux dire au
député d'Abitibi-Ouest, c'est que si, effectivement, il y a douze
cas malheureux, nous sommes prêts à nous pencher sur la question,
à demander au Comité de retraite de la CARRA de faire une
étude desdits cas et de voir la façon la plus avantageuse de
régler ces cas malheureux, que ce soit par projet de loi privé ou
par décret, dans certains cas, selon l'analyse de ces cas, tout en
respectant le droit d'autres personnes qui seraient dans le même cas de
profiter des bonifications qu'on pourrait apporter. Pour cela, il s'agira
d'établir un mécanisme et de s'assurer du nombre exact de
personnes. Le mécanisme pourra être établi suivant le
résultat de l'analyse que le Comité de retraite de la CARRA
pourra en faire. Je demanderais, avec le consentement du député
d'Abitibi-Ouest, à la suite de ma réponse, s'il veut bien retirer
l'amendement proposé à l'article 7.
M. Gendron: Non. M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Non, il ne s'agit pas...
M. Gendron: ...je ne veux pas retirer mon amendement à
l'article 7, Ma demande au président du Conseil du trésor, compte
tenu qu'il a plaidé énormément sur la nature de
l'amendement proposé à l'article 18, qui n'est pas du tout de
même portée, tout autant pour les cas concernés que pour
l'ampleur, éventuellement, en termes d'impact sur les équilibres
financiers du gouvernement, c'est de maintenir, jusqu'à la fin de
l'analyse des autres articles, la
suspension de l'article 7, d'en faire une analyse rapide, quitte
à ce que nous revenions à la fin de l'étude des
articles du projet de loi et qu'il donne une réponse définitive
sur l'article 7.
Là, ce que j'ai compris, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest...
M. Gendron: ...c'est que l'article 8 était suspendu...
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'article 7.
M. Gendron: ...que l'article 18 était rejeté.
Le Président (M. Lemieux): Pardon. L'amendement à
l'article 18...
M. Gendron: L'amendement proposé à l'article
18...
Le Président (M. Lemieux): ...est rejeté.
M. Gendron: ...a été rejeté par la
présidence, j'en conviens, mais j'ai l'assurance que l'article 7 demeure
sur la table.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est toujours
suspendu. Maintenant, j'appelle l'article 18 du projet de loi 55. Est-ce que
l'article 18 est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division, parce que je suis contre
cet article.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18 est adopté
sur division. J'appelle l'article 19 du projet de loi 55. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, la décision que vous
venez de prendre à l'article 18 est normale. Le député
d'Abitibi-Ouest parlait de l'article 7 tout à l'heure. Je pense que les
mêmes raisons qui motivent votre décision à l'égard
de l'article 18 devraient être...
Le Président (M. Lemieux): Je ne peux pas présumer,
M. le député de Saint-Louis, de la décision que je pourrai
rendre sur l'amendement à l'article 7. L'article 7 étant
suspendu, j'ai appelé l'article 19 du projet de loi 55.
Admissibilité et calcul des prestations
M. Chagnon: Alors, le chapitre V du projet de loi 55 traite des
prestations, de l'admissibilité et du calcul des prestations. À
l'article 19, nous retrouvons, au deuxième alinéa, les conditions
d'admissibilité à une pension et ce sont exactement les
mêmes que celles du RRE. Le troisième alinéa traite du
droit à une pension si une personne acquiert le droit à une
pension à titre de député. Ce droit est également
prévu au RRE, parce qu'il y a plusieurs candidats.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 19 est
adapté?
M. Séguin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: ...une question d'information. J'aimerais
savoir pourquoi il y a une distinction entre les employés masculins et
les employés féminins quant à l'âge, non seulement
pour la retraite, mais même dans d'autres circonstances. Il semble y
avoir une distinction pour les employés féminins.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Nos anciens régimes de pension avant le RREGOP
étaient bâtis de cette façon, c'est-à-dire que les
femmes avaient le droit de prendre leur retraite plus jeunes que les hommes; en
deux mots, les femmes pouvaient prendre leur retraite avec 32 ans de service,
35 ans pour les hommes. Le calcul des années de service et de
l'âge des bénéficiaires a toujours été
différent pour les femmes, a toujours été meilleur,
devrais-je dire, pour les femmes que pour lès hommes jusqu'à
l'instauration du RREGOP qui a éliminé cette discrimination. Je
ne sais pas si on pourrait dire, M. le Président, une discrimination
positive ou une discrimination négative, je n'entrerai pas dans le vif
de ce débat, mais le RRE prévoyait cette discrimination.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis. Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Je voudrais poser une question à M. le
ministre. Est-ce que les religieux et les religieuses qui ont été
sécularisés après 1965, qui enseignent dans le moment, qui
ont racheté leurs années de service pour passer du RRE au RREGOP
afin de se plier à la loi, vont être pénalisés en
prenant leur retraite à 55 ans, plus 35 ans d'enseignement?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, la députée
de Groulx nous apporte un problème de calcul compliqué. Ma
réponse serait non. Par rapport à la situation actuelle, il va y
avoir aussi une bonification, autant que pour les autres personnes qui
prendraient leur retraite à 60 ans ou à 65 ans, compte tenu des
années de service ou du fait que ce soit un employé masculin ou
féminin. Je ne peux pas vous donner de chiffres précis, mais je
pense bien qu'il va y avoir, de toute façon, une bonification. Autant il
y a une bonification pour la retraite normale, autant il y a aussi une
bonification pour la retraite prise avant l'âge de la retraite
normale.
Mme Bleau: Alors, ils ne seront pas pénalisés.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Groulx. Vous avez terminé, madame? M. le député de
Saint-Louis.
Mme Bleau: Je peux vous dire que j'ai beaucoup travaillé
à ce dossier. Plusieurs ex-religieux et ex-religieuses se pensent
pénalisés parce qu'ils sont passé du RRE... Cela leur a
déjà coûté cher pour se plier à la loi et
adhérer au RREGOP. Ils voudraient être certains que, à ce
moment-là, ils ne seront pas pénalisés par ce nouveau
projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, non seulement une personne
dans ce cas-là ne sera pas pénalisée, mais, en plus de
cela, même si elle pouvait l'être par rapport aux calculs, la loi
60 ou la loi 55, telle que déposée, prévoit que c'est le
meilleur des deux. Alors, elle ne sera certainement pas
pénalisée, mais au contraire, normalement, cela devrait
être une bonification.
Mme Bleau: Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): Brièvement, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: C'est tout simplement pour ajouter, Mme la
députée de...
Une voix: Groulx.
M. Chagnon: J'ai failli dire la députée de
Bleau.
Une voix: Groulx.
M. Chagnon: ...Groulx, que, comme le député
d'Abitibi-Ouest, plusieurs membres du côté ministériel,
entre autres ceux qui siègent ici autour de la table, ont fait plusieurs
représentations à l'égard de plusieurs personnes, des
ex-religieux. Mme la députée de Groulx - j'ai failli commettre
à nouveau le lapsus - a fait plusieurs démarches ainsi que le
député de Montmorency et le député de
Mille-Îles. Chaque cas, madame, sera évalué et
étudié à la pièce. Chaque individu verra son
dossier évalué, l'un après l'autre. L'article 49 de notre
projet de loi fait en sorte que la CARRA donnera automatiquement la meilleure
des deux situations, soit celle prévue à l'intérieur de la
loi 60 de 1978, soit celle de la loi 55, au 26 juin 1986, donc,
immédiatement après l'adoption du projet de loi.
Mme Bleau: Merci beaucoup. M. Chagnon: Bienvenue.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 19 est adopté.
J'appelle l'article 20 du projet de loi 55.
M. Chagnon: À l'article 20, su premier alinéa, on
prévoit que le montant de la pension est augmenté d'un montant
égal, pour chacune des années rachetées et pour toute
autre année d'enseignement, à 1,6 % du traitement admissible
moyen ayant servi au calcul de la pension. Au deuxième alinéa, on
retrouve la définition de l'année d'enseignement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: À l'article 21, on étend au
présent régime les fins pour lesquelles les années sont
comptées ou créditées au RREGOP, à savoir aux fins
d'admissibilité ou de calcul de la pension, ou les deux à la
fois. On précise, par ailleurs, à quelles fins seront
comptées les années qui donneront droit à l'augmentation
de 1,6 %.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 22 du
projet de loi 55.
M. Chagnon: Le montant total des prestations payables à
une personne ne peut
excéder 70 % du traitement admissible moyen servant au calcul de
la pension - le mot, c'est "le bénéfice" - et ce, avant la
réduction actuarielle, s'il y a lieu, et avant la réduction
relative à la coordination avec le Régime des rentes du
Québec.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 22 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle l'article 23 du projet de loi 55. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Cet article définit ici la réduction
actuarielle de la pension prise avec le critère de 22 années de
service et 55 ans ou, dans le cas d'une employée, de 50 ans. Cette
réduction est la même que celle du Régime de retraite des
enseignants, soit le RRE.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 23 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux) J'appelle l'article 24 du projet
de loi 55, l'article 23 étant adopté. M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: L'article 24 prend toute sa signification à
l'égard de la coordination de la pension avec le Régime de rentes
du Québec. Il est à noter que les années qui donnent droit
à l'augmentation de 1,6 % sont, elles aussi, coordonnées,
même si elles sont antérieures au 1er janvier 1966. C'est une des
bonifications importantes du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 24 est adopté.
J'appelle l'article 25 du projet de loi 55.
M. Chagnon: Ici, on fait référence à
l'indexation annuelle, à l'indexation proportionnelle pour la
première année de la pension. Il est à noter que les
années donnant droit à l'augmentation de 1,6 % sont toutes
indexées à l'indice des prix à la consommation moins 3
%.
Le Président CM. Lemieux): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Gendron: Oui, dans cette section, je peux vous indiquez qu'aux
articles 26 et 27, je n'ai aucun commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 25
à 27 inclusivement sont adoptés?
M. Gendron: En ce qui me concerne, oui, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, les articles 25 à
27 inclusivement sont adoptés. J'appelle l'article 28 du projet de loi
55.
Paiement des prestations
M. Gendron: Un instant, M. le Président. Est-ce que cela
peut aller plus rapidement pour les articles pour lesquels je n'ai pas de
commentaire à formuler?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibl-Ouest. J'ai demandé, d'ailleurs, qu'on prépare des
groupes.
M. Gendron: Très bien. Je veux vous indiquer, M. le
Président, que, mis à part l'amendement proposé par la
partie ministérielle à l'article 29, pour l'ensemble de la
section II, à savoir l'article 28 à l'article 35, je n'ai pas
de...
Le Président (M. Lemieux): Les articles 28 à 31
inclusivement, M. le député d'Abitibi-Ouest, sauf
l'amendement.
M. Gendron: Exact.
M. Chagnon: M. le Président, j'ai un amendement à
l'article 29.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 28 est
adopté? M. le député d'Abitibi-Ouest, l'article 28 est
adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 28 est adopté.
J'appelle l'article 29 du projet de loi 55.
M. Chagnon: À l'article 29, j'aurai deux amendements, M.
le Président. Voulez-vous que je vous en fasse lecture? Nous avons
distribué... Est-ce que vous avez accepté le dépôt
des amendements?
Le Président (M. Lemieux): J'ai accepté qu'on
distribue les amendements...
M. Chagnon: L'accepteriez-vous?
Le Président (M. Lemieux): ...mais vous conviendrez que,
si vous regardez l'article 201, on doit procéder amendement par
amendement. Je ne peux pas adopter l'ensemble des amendements. Pour fins
de compréhension des membres de cette commission, j'en ai accepté
la distribution, mais je n'ai pas autorisé le dépôt, ce qui
est, à mon avis, différent.
Alors, le premier alinéa de l'article 29 est remplacé par
le suivant... Vous pouvez, M. le député de Saint-Louis, en faire
lecture.
M. Chagnon: Voulez-vous un commentaire plutôt que la
lecture? Je pense que le député d'Abitibi-Ouest...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais en faire lecture
pour le bénéfice des membres de cette commission.
M. Gendron: Oui, faites-en lecture, mais indiquez surtout
pourquoi vous présentez cet amendement par rapport au texte que nous
avions.
M. Chagnon: Le premier alinéa de l'article 29 se lirait
comme suit: "La personne dont la pension est devenue payable en vertu du
Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics, du Régime de retraite des enseignants ou du Régime de
retraite des fonctionnaires avant le 26 juin 1986 et qui s'est prévalue
du présent régime avant le 1er juillet 1987, n'aura droit
à l'augmentation prévue à l'article 20 qu'à
l'égard des versements qui lui sont payables après le 25 juin
1986. L'article 25, dans la mesure où il réfère à
l'article 78 de la Loi sur le régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics, ne s'applique pas à
l'égard de cette augmentation si la pension était payable avant
le 1er janvier 1986. Toutefois, si cette personne avait acquis droit à
sa pension en vertu de l'un de ces régimes de retraite en raison du fait
qu'elle avait acquis le droit à une pension à titre de
député de l'Assemblée nationale, l'augmentation
prévue à l'article 20 est payable à compter du 65e
anniversaire de naissance de cette personne si elle n'a pas 65 ans le 26 juin
1986."
Quant au deuxième amendement au premier article...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, pourriez-vous expliquer la teneur du premier amendement, s'il vous
plaît, et, après, nous passerons au deuxième?
M. Chagnon: On vient ici préciser la date à
laquelle deviendra payable l'augmentation prévue à l'article 20
pour la personne pensionnée du RRE, du RRF ou du RREGOP en raison du
fait qu'elle aurait acquis droit à une pension de député.
C'est évidemment concordant avec l'article 20. Après le 1er
janvier 1986, il y a un point et le "toutefois" qui vient s'y ajouter. (21 h
45)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
déposé à l'article 29, premier alinéa, est
adopté?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement au premier
alinéa de l'article 29 est adopté. M. le député de
Saint-Louis, relativement au troisième alinéa de l'article 29,
pourriez-vous lire l'amendement que vous voulez déposer, s'il vous
plaît?
M. Chagnon: M. le Président, l'article serait
remplacé par le suivant: Au troisième alinéa de l'article
29... Je m'excuse, c'est le troisième alinéa qui serait
remplacé.
Le Président (M. Lemieux): C'est bien, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: "La personne visée à l'article 6 et qui
s'est conformée à l'article 13 aura droit è sa pension et
è l'augmentation prévue à l'article 20 à compter de
son 65e anniversaire de naissance. Toutefois, si cette personne a 65 ans le 26
juin 1986 ou si elle atteint, compte tenu des années et parties
d'année qui donnent droit à l'augmentation prévue à
l'article 20 et compte tenu des années qui lui sont
créditées en vertu de l'article 11, l'un des critères
visés è l'article 19, ses prestations deviennent payables
à compter du 26 juin 1986 si elle s'est prévalue du
présent régime avant le 1er juillet 1987. Le droit à ces
prestations et le calcul doivent être établis eu égard
à son âge au 26 juin 1986." Ici, on vient tout simplement
préciser qu'aucun montant ne sera payable avant le 26 juin 1986,
même si la personne visée a atteint 65 ans à cette
date.
Le Président (M. Lemieux): Je vous rermercie, M. le
député de Saint-Louis.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...est-ce qu'il s'agit d'une modification qui porte
exclusivement sur le moment où elle a droit au paiement?
M. Chagnon: Absolument.
M. Gendron: Alors, ce n'est qu'une modalité de paiement.
Il n'y a rien de changé quant au fond.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement au
troisième alinéa de l'article
29 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 29 en son entier, tel qu'amendé au premier alinéa et au
troisième alinéa, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 29, tel
qu'amendé, est adopté. Est-ce que les articles 30 et 31
inclusivement sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 30 et 31 du projet
de loi 55 sont adoptés. J'appelle l'article 32 du projet de loi 55. M.
le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, à l'article 32, on dit
ceci: Le conjoint a droit à la moitié de la pension que le
pensionnaire recevait ou que l'employé admissible à une pension
aurait eu le droit de recevoir.
M. Gendron: M. le Président, pour ce qui est des articles
32 à 35 de la section III l'analyse étant faite, je veux juste
compléter mon commentaire - nous, de l'Opposition, considérons
qu'il s'agit là d'articles qui sont en tout point conformes au protocole
dans sa totalité et je n'ai pas de commentaire à formuler sur
l'ensemble de la section III. Par conséquent, j'en recommande
l'adoption.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, relativement à l'article 32.
M. Séguin: M. le Président, j'aurais voulu un
éclaircissement sur l'article 33.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, nous sommes à l'article 32. Alors, je me vois dans
l'obligation de demander: Est-ce que l'article 32 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 32 est adopté.
J'appelle l'article 33 du projet de loi. Vous allez m'excuser, mais on doit y
aller avec une certaine rigueur, M. le député de Montmorency.
M. Séguin: Je suivais dans le sens des commentaires du
député d'Abitibi-Ouest.
Le Président (M. Lemieux): Oui, sauf que, pour arriver
à l'article 33, je ne pouvais pas tous les adopter. Alors, j'ai
appelé l'article 33 du projet de loi 55. M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Parfait, M. le Président. Je voulais un
éclaircissement du député de Saint-Louis sur la notion de
conjoint. On dit que la personne non mariée au moment du
décès est également le conjoint qui peut être
bénéficiaire. Autrement dit, on accepte la notion de conjoint de
fait, pour autant que la personne ait vécu maritalement pendant trois
ans. Est-ce une mesure nouvelle comme disposition dans le régime de
pension?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, à ma connaissance, cet
article-là concernant le conjoint est régi par le Code civil et
c'est strictement en vertu du Code civil que cet article a été
rédigé de cette façon.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, je dirais que c'est
exactement la même définition que l'on retrouve dans les autres
régimes de retraite, le RREGOP, le RRE et le RRF. L'article 44
définit le conjoint dans le RREGOP et je peux vous en faire lecture.
C'est exactement le même.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, M. le
député de Montmorency?
M. Chagnon: Oui. Le conjoint de fait est accepté.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce que les articles 33 à 35
inclusivement sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président CM. Lemieux): Les articles 33 à 35
inclusivement sont adoptés.
J'appelle l'article 36 du projet de loi 55.
M. Gendron: En ce qui concerne les dispositions diverses, je n'ai
pas de commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 36 et
37 du projet de loi 55 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 36 et 37 sont
adoptés, inclusivement. J'appelle l'article 38 du projet de loi 55.
M. Chagnon: II s'agit là d'une clientèle
particulière visée par le présent régime de
retraite et qui était visée par la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. Je crois ne pas
avoir dit que les articles 33 à 35 sont adoptés. Les articles 36
et 37, ça va. J'appelle l'article 38. J'ai fait ce petit lapsus. M. le
député de Saint-Louis, vous pouvez continuer.
M. Chagnon: On retrouve à l'article 38 deux-
aliénas qui viennent préciser des clientèles
particulières visées par le présent régime de
retraite, qui étaient aussi visées par la loi 60.
M. Gendron: Pour ce qui est du chapitre IV, soit les cas
particuliers, jusqu'au chapitre VII, je n'ai pas de dispositions
particulières à faire valoir.
Le Président (M. Lemieux): Pas aux articles, M. le
député d'Abitibi-Ouest 38 à?
M. Gendron: Aux articles 38, 39, 40 et 41, je n'ai pas de
commentaire particulier.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 38
à 41 sont adaptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Les articles 38
à 41 sont adoptés. J'appelle l'article 42 du projet de loi
55.
Dispositions transitoires
M. Chagnons L'article 42 dit que la personne qui est
employée actuellement et qui s'était prévalue de la loi 60
aura droit aux bénéfices prévus par le nouveau
régime. Si cet employé est décédé et que son
conjoint reçoit une prestation de la loi 60, celui-ci aura le droit de
recevoir, au lieu de cette prestation, la prestation équivalente du
nouveau régime.
M. Gendron: Au niveau des articles 42 et 43, j'aimerais vous
faire valoir un commentaire concernant les deux articles, mais que je vais
reprendre avec les amendements proposés à chacun des articles.
Si, de façon générale, dans mes commentaires
préliminaires, j'ai senti le besoin de dire que, dans l'ensemble, les
articles du projet de loi 55 m'apparaissent refléter la lettre du
protocole intervenu le 20 novembre 1985, je dois reconnaître qu'aux
articles 42 et 43 on a des problèmes. On n'y retrouve plus la lettre et
encore moins l'esprit. En conséquence, je pense que les articles 42 et
43 ne reflètent pas complètement les discussions qui ont eu lieu
entre le comité conjoint, le groupe Dolbec et le gouvernement. Je
voudrais avoir votre attention pour les faire valoir.
Entre autres, au deuxième alinéa de l'article 42, le
libellé actuel semble exclure du droit à la pension le conjoint
survivant, le conjoint de la personne décédée avant le 26
juin 1986, qui n'avait pas alors 65 ans ou atteint le facteur 90. Cette
disposition ne me paraît pas du tout conforme à l'esprit des
discussions entre les parties. Pour assurer une complète
conformité à l'esprit et è la lettre des discussions, cet
article devrait être modifié pour prévoir le droit è
la pension au conjoint survivant de toute personne décédée
avant le 26 juin 1986 alors qu'elle avait atteint l'un des critères
prévus à l'article 19.
On se rappelle qu'à l'article 19 on a fait une distinction entre
l'âge de la retraite pour les hommes et l'âge de la retraite pour
les femmes. Ce n'était pas le même. En conséquence, il y a
lieu de prévoir le droit à la pension au conjoint survivant de
toute personne décédée avant le 26 juin 1986. À
moins que je ne sache pas lire, quand on regarde le libellé du
deuxième alinéa de l'article 42 - et je veux indiquer aux membres
de cette commission que j'ai également fait interpréter mon
interprétation - il y avait une espèce de trou qui ne
prévoyait pas de couvrir le droit à la pension au conjoint
survivant de toute personne décédée avant le 26 juin 1986.
Si jamais j'avais tort, j'aimerais que quelqu'un atteste que j'avais tort; il
n'y a rien de mieux que de donner une précision importante.
Je voudrais signaler au président du Conseil du trésor et
à vous, M. le Président, à l'égard du
problème que je viens de soulever, qu'il n'est pas question de
revendiquer l'application intégrale au RRE quant à la rente du
conjoint. Ce n'est pas ce que je demande.
En effet, je pense que le comité Dolbec, dans les
négociations qu'il a eues avec la CEQ et le gouvernement, avait
renoncé à ce qu'une telle rente soit payable au conjoint
survivant du cotisant avant qu'il ne soit pensionné ou admissible
à une pension. De même, ces gens avaient renoncé à
ce que cette rente soit, le cas échéant, majorée pour
tenir compte du nombre d'enfants à charge, ce qui est un autre cas.
Ce que je fais valoir à ce moment-ci, M. le Président,
c'est que, dans la mesure où l'article 19 du projet de loi 55 rapatrie
les critères d'admissibilité - et je suis content qu'un membre
ministériel l'ait fait valoir tantôt - à la retraite
prévus au RRE, il m'apparatt inadmissible que ce droit soit fermé
è la rente du conjoint survivant de l'enseignant
décédé, avant l'entrée en vigueur de la loi 55,
dans la mesure où le cotisant, au moment de son décès,
aurait été admissible à la pension en vertu de l'article
19.
Pour être certain qu'il n'y ait pas une
interprétation de ce que je suis en train de faire et qui
pourrait être prétendument non exacte, je voudrais à ce
moment-ci présenter l'amendement suivant: "Au deuxième
alinéa de l'article 42, aux première, deuxième et
troisième lignes, remplacer "mais alors qu'elle avait 65 ans ou plus ou
si son âge et ses années de service totalisaient 90 ans ou plus"
par "mais alors qu'elle aurait été admissible à une
pension de retraite en vertu de l'un ou l'autre des critères de
l'article 19". Je vous soumets respectueusement l'amendement que j'ai
libellé.
M. Chagnon: C'est à l'article 43?
M. Gendron: 42. Je peux reprendre les explications. L'article 42,
je crois, pour assurer une complète conformité à l'esprit
des discussions, devrait être modifié pour prévoir le droit
à la pension au conjoint survivant de toute personne
décédée avant le 26 juin 1986 alors qu'elle avait atteint
l'un des critères évoqués à l'article 19 pour faire
la distinction entre hommes et femmes. Je pense que, tel que libellé, si
on ne fait pas apparaître clairement la disposition que je vous ai
transmise, M. le Président, il y a danger qu'on continue à ne pas
couvrir le cas du droit è la pension au conjoint survivant de toute
personne décédée avant le 26 juin 1986. Je puis vous
assurer que, pour ce qui est de l'esprit des discussions lors du protocole, on
devait également couvrir la possibilité pour le conjoint
survivant qu'il ait acquis le droit à la pension à la suite du
décès de la personne qui avait acquis ce droit
conformément à l'article 19.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, pour plus de précision, si je comprends bien, au
deuxième alinéa de l'article 42, nous lisons: "Toutefois, si
cette personne est décédée avant le 26 juin 1986, -
l'amendement couvrirait la partie que je vais lire - mais alors qu'elle avait
65 ans ou plus ou si son âge et ses années de service totalisaient
90 ans ou plus".
M. Gendron: Tout cela disparaît.
Le Président (M. Lemieux): Cela disparaît pour y
inclure, M. le député d'Abitibi-Ouest: "mais alors qu'elle aurait
été admissible à une pension de retraite en vertu de l'un
ou l'autre des critères de l'article 19". Est-ce bien le sens de votre
amendement?
M. Gendron: C'est bien le sens de mon amendement et la
portée de mon amendement pour couvrir, avec assurance, la
possibilité au conjoint survivant de toute personne
décédée avant le 26 juin 1986. (22 heures)
Le Président (M. Lemieux): Alors, le deuxième
alinéa de l'article 42 tel qu'amendé se lirait comme suit:
"Toutefois, si cette personne est décédée avant le 26 juin
1986, mais alors qu'elle aurait été admissible à une
pension de retraite en vertu de l'un ou l'autre des critères de
l'article 19, les articles 20, 24, 25 et 32 s'appliquent à la pension du
conjoint ou, selon le cas, au bénéfice garanti, è
l'égard des années qui lui ont donné droit au
crédit de rente prévu à la section III de la Loi sur la
protection à la retraite de certains enseignants selon le choix qu'elle
a exercé en vertu de l'article 18 de cette loi. Dans ce cas, les
articles 20, 24, 25 et 32 doivent s'appliquer comme s'ils avaient
été en vigueur à la date à laquelle la pension du
conjoint ou, selon le cas, le bénéfice garanti est devenu
payable. Le maximum prévu à l'article 22 doit être
calculé à la même date à l'égard des
prestations que la personne aurait eu droit de recevoir." Tel est le sens de
l'amendement déposé par le député d'Abitibi-Ouest.
Sur la recevabilité de l'amendement, M. le président du Conseil
du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, je vaudrais répondre
à un des arguments du député d'Abitibi-Ouest qui dit que,
selon lui, cet article ne respecte pas le protocole d'entente signé le
20 novembre 1985. Si on se réfère audit protocole, à
l'article 5 e), on peut lire, en parlant de la prestation: "Cette prestation
est réversible à 50 % à la conjointe ou au conjoint
survivant en cas de décès après la retraite et les
dispositions de l'article 18 de la Loi sur la protection à la retraite
de certains enseignants cessent de s'appliquer aux employés visés
par le présent protocole d'entente qui ne sont pas retraités
à la date de signature de ce protocole."
Tout cela, M. le Président, pour dire que si la personne
assujettie a fait un choix réversible au conjoint au moment de
l'introduction de la loi 60, ceci continue et les bénéfices sont
bonifiés en vertu de l'article 55. Si, autrement, il n'a pas fait ce
choix, il peut, évidemment, lui arriver le problème qu'on a
soulevé, mais il avait le choix de le faire en vertu de l'article 18 de
la loi 60. Nous respectons, en vertu de l'article 42 du projet de loi 55,
exactement ce qui était spécifié à l'article 5 e)
du protocole signé le 20 novembre 1985.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement qui
dit: "Mais alors qu'elle aurait été admissible à une
pension de retraite en vertu de l'un ou l'autre des critères de
l'article 19", a des conséquences financières?
M. Gobeil: Oui, M. le Président. Cet amendement a
certainement des conséquences financières parce qu'il pourrait y
avoir une
augmentation de bénéfices non prévue à
même le fonds consolidé du revenu. Je soumets que cet amendement
est irrecevable. De toute façon, comme je viens de l'expliquer, le
protocole est respecté dans le projet de loi 55.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, sur la recevabilité.
M. Gendron: Sur la recevabilité, M. le Président,
je suis obligé de plaider qu'effectivement je ne partage pas du tout
l'analyse du président du Conseil du trésor quant à sa
référence à l'article 5 e) du protocole même si,
dans les discussions avec le comité, le Conseil du trésor et la
CARRA ont toujours refusé cette demande et ils continuent à
refuser d'admettre que le protocole puisse générer de nouveaux
pensionnés, ce qui est cependant réalisé par d'autres
dispositions. Ils prétendent que nous voulons, après le
décès, modifier un choix des cotisants. Mon argument est le
suivant, M. le Président. Nous répondons qu'il ne peut être
question de modifier un choix du cotisant puisque, avant son
décès, il n'en avait pas s'il pouvait être admissible
à la retraite en vertu des critères du régime de retraite
sans l'être en vertu des critères du RREGOP puisque ce sont ces
derniers qui s'appliquaient. Je ne peux pas partager l'argument du
président du Conseil du trésor d'inclure de nouvelles personnes
qui avaient effectivement fait le choix. En effet - je répète
l'argument - il ne peut être question de modifier un choix du cotisant
puisque, avant son décès, il n'en avait pas s'il pouvait
être admissible à la retraite en vertu des critères
du régime de retraite sans l'être en vertu des critères du
RREGOP puisque ce sont ces derniers qui s'appliquaient. En conséquence,
je ne comprends pas votre point de vue, M. le président du Conseil du
trésor, selon lequel, par cette modification, je voudrais ajouter ou
prétendre générer de nouveaux pensionnés. La
modification à l'article que je veux proposer ne génère
pas de nouveaux pensionnés. C'est pour cela que je ne suis pas d'accord
avec l'argument des coûts.
M. Chagnon: Elle génère de nouveaux
bénéficiaires.
M. Gendron: Non. Elle ne génère pas de nouveaux
bénéficiaires autres que ceux qui étaient compris à
l'article 5 e) du protocole, parce qu'à ce moment-là ces
gens-là pouvaient faire le choix entre le régime de retraite et
le RREGOP et, en conséquence, c'est le même droit qu'ils avaient
que je veux accorder aux survivants, avant le 26 juin 1986, pour les personnes
qui sont décédées.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: II faut bien se rappeler que tous les conjoints qui
reçoivent le 25 juin 1986, qui est la date, en principe, de la
promulgation du projet de loi, un bénéfice de rente au conjoint
en vertu du RREGGP bénéficieront, si nécessaire, des
dispositions du projet de loi. Un peu comme on l'a dit tout à l'heure,
Ils pourront bénéficier soit des avantages du projet de loi 60,
soit des avantages de ce projet de loi. Tous les conjoints... Ce n'est pas
grave.
M. Gobeil: C'est la grève de la construction.
M. Chagnon; C'est la fin de la grève de la construction.
M. le Président, tous les conjoints qui ne reçoivent pas un tel
bénéfice à cette date en vertu du RREGOP ne seront pas
visés par le projet de loi. Il est important de se rappeler que, dans la
facture même de l'article 42, on fait référence à
l'article 18 de la loi 60 et il faut se rappeler que le projet de loi - je
parle toujours sur la recevabilité, M. le Président - vise les
gens qui sont d'abord touchés par le protocole d'entente et la loi
60.
L'article 18 de la loi 60, je te lis pour le bénéfice du
député d'Abitibi-Ouest: "L'employé peut, en tout temps
avant de, prendre sa retraite, choisir de recevoir, au lieu de la rente
viagère prévue par l'article 14, une rente découlant du
montant du crédit de rente payable, selon l'une des modalités
suivantes - écoutons-les, les modalités suivantes - a) une rente
viagère dont le paiement est garanti pendant une période de 5, 10
ou 15 années; b) une rente viagère dont le paiement se continue
en faveur du conjoint survivant au moment du décès de
l'employé; c) une rente viagère dont le paiement de la
moitié se continue en faveur du conjoint survivant au moment du
décès de l'employé."
Cela implique que l'employé, qui a bénéficié
de la loi 60, a eu à faire un choix vis-à-vis d'un conjoint au
sens de l'article 31, je pense, qu'on vient de voir. Cet employé, s'il
décède après avoir fait son choix, nous pouvons
difficilement corriger ce choix qu'il a fait pour un éventuel conjoint
qu'il avait eu.
M. Gendron: Une question, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, une dernière question sur la recevabilité.
M. Gendron: Je ne comprends pas. Comment, avant son
décès, pouvait-il avoir
le choix, puisque - écoutez-moi bien, M. le député
de Saint-Louis - il n'avait pas le choix s'il pouvait être admissible
à la retraite en vertu des critères du RRE sans l'être -
c'était l'un ou l'autre - en vertu des critère du RREGOP? On ne
pouvait pas être admissible à la fois aux critères du RRE
et du RREGOP. Donc, avant son décès, vous dites qu'il a
effectué un choix. Il a effectué un choix par rapport à
ses bénéfices de pensionné, mais pas par rapport au RRE ou
au RREGOP. Je ne sais pas si vous me comprenez.
Une voix: II est mort.
M. Gendron: Je reprends.
M. Gobeil: II est mort, il n'est plus là.
M. Gendron: Oui, mais écoutez. Avant son
décès, un cotisant n'avait pas le choix s'il pouvait être
admissible à la retraite en vertu des critères du RRE sans
l'être en vertu des critères du RREGOP. Dans la loi 60 - je vais
l'appeler le pensionné - le bénéficiaire ne pouvait pas
faire un choix entre le RREGOP et le RRE, s'il pouvait être admissible
à la retraite en vertu des critères. C'était soit le RRE,
soit le RREGOP, il n'avait pas le choix.
M. Chagnon: Les critères du RREGOP, on les retrouve
à l'article 32.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît!
M. Gendron: Comprenez-vous? Je vais m'exprimer autrement.
M. Gobeib M. le Président, juste pour clarifier une chose.
On me dit qu'en vertu de la loi 60 il y avait des critères en vertu du
RREGOP, et du RREGOP exclusivement. Il n'y avait aucun critère de choix
en vertu du RRE. C'est ce qu'on me dit. Donc, il n'y avait pas de choix.
M. Gendron: C'est ce que je vous dis. II ne pouvait pas avoir le
choix - c'est en plein ce que j'explique - s'il pouvait être admissible
à la retraite en vertu des critères du RRE sans l'être en
vertu des critères du RREGOP; il n'avait pas le choix.
M. Gobeil: Non.
M. Gendron: Vous avez raison, M. le président du Conseil
du trésor. Il n'avait pas droit, autrement dit, aux critères du
RRE. Donc, il n'avait pas le choix.
M. Chagnon: On parle de deux choses à la fois.
Le Président (M. Lemieux): Une personne à la fois,
s'il vous plaît! M. le député de Saint-Louis,
brièvement, sur la recevabilité. C'est une des dernières
interventions.
M. Chagnon: Le problème qui est posé par l'approche
du député d'Abitibi-Ouest, c'est qu'on est en train de
mélanger deux choses: d'abord, le critère d'admissibilité
et, deuxièmement, le choix réversible du conjoint. Ce sont deux
choses différentes.
M. Gendron: Je le reconnais.
M. Chagnon: Dans le cas du critère d'admissibilité,
l'endroit pour en discuter serait l'article 43, tandis que le choix
réversible du conjoint, on le retrouve à l'article 42.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, pour la dernière intervention. Nous sommes
à la fois vraiment sur le fond dans 80 % des cas. Alors, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Gobeih M. le Président, j'ai entendu les arguments du
député d'Abitibi-Ouest et, à mon point de vue, il n'y a
aucune anomalie dans la rédaction de l'article 42 actuellement. Le fait
de le changer ou d'accepter l'amendement aurait comme résultat de faire
revivre une pension à certains conjoints pensionnés
déjà décédés qui ne recevraient pas
actuellement de pension, d'où une incidence financière. Or, en
vertu de l'article 192, paragraphe 1, du règlement je pense que cet
amendement est irrecevable.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président du Conseil du trésor. Une question, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pose la question au président du Conseil du
trésor. J'ai toujours pensé que, dans les discussions qui ont eu
lieu entre le groupe Dolbec et la CARRA, il avait toujours été
prévu, non de faire renaître un droit nouveau, mais qu'il y ait un
droit à la pension au conjoint survivant de toute personne
décédée. C'est juste sur cela que je veux avoir une
réponse. Est-ce que oui ou non, cet élément avait
été prévu?J'ai l'information que oui. Je veux
le savoir du président du Conseil du trésor. Ai-je une bonne
information selon laquelle il avait été prévu une pension
au conjoint survivant à la suite du décès de la personne
principale?
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gobeih M. le Président, j'ai, évidemment,
entendu l'argumentation du
Débats de l'Assemblée nationale 16 juin 1986
député d'Abitibi-Ouest. Nous croyons que ceci n'était pas
prévu. L'argumentation du député d'Abitibi-Ouest
n'était pas prévue dans le protocole d'entente du 20 novembre
1985 et nous sommes d'avis que l'article 42 respecte le protocole d'entente et
que le choix qu'il y avait à faire devait se faire à ce
moment-là en vertu du RREGOP et non pas du RRE.
Ce que le député d'Abitibi-Ouest voudrait, c'est faire
revivre un certain choix en vertu du RRE alors que le projet de loi ou la loi
60 ne prévoient pas cela. Nous avons une continuité dans le
projet de loi 55 actuel de la loi 60 et nous sommes convaincus aussi qu'il y a
des implications financières que nous ne pouvons accepter.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président du Conseil du trésor.
Alors, M. le député d'Abitibi-Ouest, vous comprendrez que,
tel que l'a cité le président du Conseil du trésor,
l'article 192, premièrement, dit que: "...seul un ministre peut
présenter une motion visant l'engagement de fonds publics." Vous
comprendrez aussi que ma décision va s'appuyer sur l'affirmation du
ministre selon laquelle l'amendement proposé aurait une incidence
financière. Je ne peux pas, comme président de cette commission,
refuser d'accepter la parole du ministre et, dans ce cas, la présomption
d'une incidence financière doit aller en faveur du ministre. Je dois
donc juger cet amendement irrecevable.
En conséquence, j'appelle l'article 42 du projet de loi 55.
L'article 42 est-il adopté?
M. Gendron: M. le Président, n'ayant pas vos
responsabilités, je ne suis pas obligé de prendre la parole du
ministre et, effectivement, je suis obligé de prétendre ici qu'il
ne s'agissait d'aucune façon d'inclure des coûts additionnels
à ceux qui étaient prévus au protocole. Vous comprendrez,
en conséquence, que je serai contre l'article 42.
Le Président (M. Lemieux): L'article 42 est-il
adopté? Adopté sur division, M. le député
d'Abitibi-Ouest? L'article 42 est adopté sur division. J'appelle
l'article 43 du projet de loi 55.
M. Gendron: J'ai également un amendement à
l'article 43, M. le Président.
Une voix: Voulez-vous un commentaire?
M. Gendron: Non, pas pour l'instant. Je comprends la
portée de l'article 43.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, l'amendement, s'il vous plaît. (22 h 15)
M. Gendron: Je pense que, è l'article 43, il s'agit d'une
disposition de même nature que celle que j'ai évoquée
à l'article 42 puisque l'article 43, dans son libellé actuel, ne
prévoit le paiement de la pension différée qu'à
l'âge de 65 ans et le versement de l'augmentation prévue à
l'article 20 qu'à cet âge. Pour assurer une plus complète
conformité à l'esprit des discussions entre les parties, il
faudrait que la pension différée et l'augmentation prévue
à l'article 20 soient payables à 65 ans pour un homme et à
60 ans pour une femme. Autrement, il n'y a pas de logique à se
référer à l'article 19 où on faisait une
distinction entre l'âge de la retraite de l'homme et de la femme. En
aucun moment, M. le Président, pendant les discussions conduisant
à la conclusion du protocole, les gens concernés n'ont
renoncé à ce que la pension différée soit payable
à une femme à l'âge de 60 ans. En termes clairs, si je ne
présente pas d'amendement ici, tout le monde passe au "cash" de la
même façon - ce n'est pas compliqué a comprendre
-c'est-à-dire à 65 ans, alors que, dans les discussions et dans
le protocole, il était on ne peut plus clair que les gens
bénéficiaient de l'avantage que leur procure l'article 43
à l'âge de 65 ans, pour les hommes, et le versement de
l'augmentation prévue à l'article 20, à cet âge, et
à 60 ans pour les femmes.
Dans le libellé, tel que formulé à l'article 43, on
n'a aucune garantie que quelqu'un qui lirait l'article comme je viens de le
lire... Je viens de le lire d'une façon pas compliquée, en me
référant à l'article 19. Je voudrais que la même
distinction qui est établie entre les hommes et les femmes soit
maintenue è l'article 43.
En conséquence, M. le Président, je propose l'amendement
suivant à l'article 43. J'aimerais avoir votre attention. Remplacer la
dernière phrase du premier alinéa de l'article 43 par la
suivante: 'Dans ces cas, l'augmentation prévue à l'article 20 et
la pension différée deviennent payables à compter du 60e
anniversaire de naissance, dans le cas d'une femme, ou du 65e anniversaire de
naissance, dans le cas d'un homme." Je dépose cet amendement à
l'article 43.
C'est fondé, M. le Président, essentiellement sur la
distinction qui a été maintenue à l'article 19 dans le
projet de loi 55. Si on avait fait disparaître la distinction entre homme
et femme à l'article 19, j'aurais pu comprendre que, à l'article
43, on ne tenait pas compte de cette disposition. En ce qui concerne le
maintien d'une différence entre l'âge de la retraite et les
prestations qui y sont attachées pour une femme versus un homme, je
pense que, si on acceptait l'amendement proposé, on aurait l'assurance
que l'ensemble des prestations est payable à une femme à 60 ans
et que l'ensemble des
prestations est payable à un homme à 65 ans.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
43 se lit comme suit. Remplacer la dernière phrase du premier
alinéa de l'article 43 par la suivante: "Dans ces cas, l'augmentation
prévue à l'article 20 et la pension différée
deviennent payables à compter du 60e anniversaire de naissance, dans le
cas d'une femme, ou du 65e anniversaire de naissance, dans le cas d'un homme."
De telle sorte que le premier alinéa de l'article 43 amendé se
lirait comme suit: "La section I du chapitre V, sauf les articles 19 et 23, et
les articles 31 à 36 s'appliquent à toute personne qui a acquis
droit à une pension différée en vertu du Régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics, du
Régime de retraite des enseignants ou du Régime de retraite des
fonctionnaires, avant le 26 juin 1986, sans qu'il ne soit devenu payable avant
cette date ou à toute autre personne qui reçoit une pension, en
raison d'incapacité physique ou mentale, le 25 juin 1986, et qui s'est
déjà prévalue de la Loi sur la protection à la
retraite de certains enseignants. Dans ces cas, l'augmentation prévue
à l'article 20 et la pension différée deviennent payables
à compter du 60e anniversaire de naissance, dans le cas d'une femme, ou
du 65e anniversaire de naissance, dans le cas d'un homme." C'est bien le sens ,
de l'amendement, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
interventions sur la recevabilité de l'amendement? M. le
président du Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, à voir aller le
député d'Abitibi-Ouest, j'ai le goût de lui demander: S'il
y avait des demandes initiales de 300 000 000 $ et un protocole d'entente,
signé le 20 novembre 1985, qui prévoit 153 000 000 $, pourquoi
son gouvernement n'a-t-il pas accepté tous ces changements à
incidence financière? D'ailleurs, c'est très clair, quand on
permet à un pensionné ou à un enseignant de prendre sa
retraite à 60 ans plutôt qu'à 65 ans, il y a
définitivement une incidence financière. C'est clair et net. De
toute façon, les critères de la loi 60 sont reconduits dans le
projet de loi 55 et cet amendement est irrecevable en vertu de l'article 192,
paragraphe 1, des règlements.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, sur la recevabilité. C'est la dernière
intervention.
M. Gendron: Oui, sur la recevabilité. Je ne peux pas
accepter la remarque du président du Conseil du trésor. S'il
avait raison, il n'avait qu'à modifier l'article 19. Ce n'est pas moi
qui ai décidé de ne pas modifier l'article 19. À partir du
moment où la distinction entre hommes et femmes est maintenue à
l'article 19, qu'il prenne ses responsabilités. C'est
complètement tendancieux et malhonnête de prétendre que...
En ce qui nous concerne, dans le protocole, - j'étais au Conseil du
trésor et je me le rappelle très bien - c'est une disposition que
nous aurions agréée, parce qu'on avait compris cela dans le sens
de l'article 19. À partir du moment où l'article 19 maintient une
distinction entre le droit à la retraite pour les hommes et les femmes,
je comprends mal, pour employer une expression que tout le monde va comprendre,
qu'on se mette à "gosser" l'arbre pour essayer de réduire les
bénéfices octroyés à l'article 19. À
l'article 19, il est très clair que ce droit à la pension est
distinctif en termes de coûts. Je le reconnais, les coûts ne sont
pas les mêmes. À partir du moment où une personne a le
droit de prendre sa retraite plus tôt dans sa vie, elle coûte plus
cher à l'État que si elle la prend plus tardivement.
Je répète que cette disposition a été
acceptée par le président du Conseil du trésor actuel
à l'article 19. S'il y a un peu de logique dans ce
gouvernement-là, ce serait le temps de le prouver au moins à cet
article-là. D'aucune façon, ce ne sont des coûts
additionnels à ce qui est déjà prévu, d'une part,
dans le protocole et, d'autre part, à un article déjà
adopté. L'article 19 a été adopté et, en
conséquence, je ne comprends pas du tout que vous auriez tendance
à rejeter la recevabilité de l'amendement que je présente
à l'article 43, parce qu'il est en tout point conforme à
l'article 19. Si vous avez des hésitations concernant la
recevabilité à cause des coûts additionnels, vous allez
être obligé de revenir à l'article 19 et de le rejeter,
parce qu'il est en conformité avec les dispositions acceptées par
le président du Conseil du trésor en ce qui concerne l'article
19.
Aux articles 42 et 43, je le répète, contrairement
à votre prétention exacte à l'article 18, où
j'arrivais avec un amende-.ment non prévu au protocole - j'ai eu
l'honnêteté de le dire, l'article ne couvrait pas du tout, dans le
protocole, le cas des ex-religieux universitaires - ce n'est pas ce dont je
parle. Aux articles 42 et 43, je parle de dispositions vraiment prévues
au protocole, discutées, négociées, pour lesquelles
l'ensemble des coûts est évalué et compris dans les 150 000
000 $. Il n'est pas question d'augmenter les coûts avec les amendements
proposés aux articles 42 et 43 par rapport aux évaluations faites
par la CARRA et le Conseil du trésor. En conséquence, il ne
s'agit pas du tout
d'amendements qui ont une portée additionnelle sur
l'imputabilité des coûts au Conseil du trésor.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, sur la recevabilité, dernière
intervention. Je m'excuse. Après, M. le député de
Saint-Louis.
M. Gobeil: L'article 19 auquel fait référence le
député d'Abitibi-Ouest, c'était prévu au protocole
d'entente et c'est exactement la transposition de ce qui était
prévu. À l'article 43, le changement proposé
n'était pas prévu au protocole d'entente; donc, c'est une
reconduction stricte des critères de la loi 60 et nous ne pouvons
souscrire à cet amendement. D'ailleurs, je le soulève, on
m'informe que dans les discussions qu'il y a eu entre les représentants
du Conseil du trésor et le représentant de la CARRA avec les
représentants de la CEQ et les ex-religieux sécularisés
après 1965, ce point-là n'a pas été
discuté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis. C'est la dernière intervention.
NI. Chagnon: Le député d'Abitibi-Ouest aurait
peut-être pu bénéficier du commentaire que je lui aurait
fait à l'égard de l'article 43 qui traite spécifiquement
des pensions différées. S'il est vrai que les critères
d'admissibilité au régime de retraite normal sont ceux qu'on
retrouve dans le RRE et particulièrement à l'article 32 du RRE,
ce qu'on retrouve ici, è l'article 43, c'est de faire en sorte que les
critères de pension différée soit ceux qu'on retrouve dans
le RREGOP. La raison pour laquelle le texte du projet de loi est bâti
comme cela, c'est que la pension différée, ce n'est pas un
critère d'admissibilité qui viendrait se rajouter aux six
critères d'admissibilité qu'on retrouve dans le RRE, à
l'article 32. C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux)s Merci, M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnore C'est cela, la logique.
M. Gendron: Une question au président du Conseil du
trésor. Est-ce qu'il convient que, à l'article 20 de l'actuel
projet de loi, il s'agit d'une augmentation ou d'une bonification au
régime des pensionnés, quel que soit leur droit de
réadmissibilité? C'est une question précise. Est-ce que
vous convenez que, à l'article 20, il s'agit d'une bonification à
la pension différée, que c'est une augmentation qui est
prévue à l'article 20? Ma question: Est-ce que, oui ou non, il
s'agit d'une augmentation à l'article 20?
Puisqu'il s'agit d'une augmentation, est-ce que le législateur a
prévu que cette augmentation ne soit pas affectée à ceux
qui ont le droit à une retraite, à 60 ans pour les femmes et
à 65 ans pour les hommes? Autrement dît, jamais on n'a
pensé octroyer cet avantage uniquement è l'âge de 65 ans;
on a toujours pensé le faire à l'âge de la retraite admis
à l'article 19, à savoir 60 ans pour les femmes et 65 ans pour
les hommes. C'est pour cela que je ne comprends pas du tout, ni le
président de la commission, ni le président du Conseil du
trésor. L'article 20 dit: On va bonifier le régime, mais
conformément aux âges de retraite prévus à l'article
19; dans un cas, c'est 60 ans pour les femmes et, dans l'autre cas, c'est 65
ans. On viendrait me dire, aujourd'hui, que non, j'erre; ce qui a
été prévu, c'est de donner la bonification, à
l'article 20, "a cross the board", à tout le monde à 65 ans? Je
n'ai jamais discuté de cela. Il n'a jamais été question de
cela.
Le Président (M. Lemieux): Une dernière
intervention, M. le président du Conseil du trésor.
M. Chagnon: À l'article 20 il est fait
référence au régime de pension et non pas au régime
de pension différée.
Le Président (M. Lemieux): Alors...
M. Gobeil: Juste une dernière intervention.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gobeil: L'article 19, d'aucune façon, ne traite de
pension différée. L'article 20 pourrait inclure des pensions
différées, quand on dit "le montant de la pension". Ensuite
à l'article 43 - ceci est régi à l'article 43 -on dit que
la pension différée est payable a l'âge de 65 ans, pour
ceux qui y auraient droit. Alors, il n'y a aucune contradiction entre les
articles 19, 20 et 43.
M. Gendron: Et la pension différée est payable
à 60 ans pour les femmes.
M. Gobeil: Non, parce que le paiement de la pension est
régi par l'article 43 qui dit "65 ans".
M. Gendron: Pour les hommes, mais pas pour les femmes.
M. Gobeil: Non, non, pour tout le monde. Cela est dit dans
l'article, il n'y a pas de distinction entre les hommes et les femmes, a ma
connaissance, à l'article 43.
M. Gendron: C'est cela que je vous dis, ce n'est pas conforme
à l'esprit du
protocole, M. le président du Conseil du trésor. Dans les
discussions du protocole, il était clair que la pension
différée pour les femmes était établie à 60
ans et pour les hommes à 65 ans.
M. Chagnon: C'est la pension et non pas la pension
différée qui était clairement établie, M. le
député d'Abittbi-Ouest. La pension différée
n'étant pas elle-même, comme je le soulignais tout à
l'heure, un critère d'admissibilité au régime de pension
normal, cela fait en sorte qu'il faut lire le protocole et la loi comme
étant en concordance avec ces principes: premièrement qu'une
pension différée n'est pas un critère
d'admissibilité à un régime de pension et que,
deuxièmement, le régime de pension comme tel est celui qu'on
retrouve dans le protocole, comme vous l'avez souligné, aux articles 19
et 20 qui sont basés sur les critères d'admissibilité du
Régime de retraite des enseignants que l'on retrouve à l'article
32 de la loi organisant ce même régime.
M. Gendron: L'augmentation prévue à l'article
20...
M. Chagnon: Oui.
M. Gendron: ...tel que libellé à l'article 43, va
être versée uniquement à l'âge de 65 ans. C'est cela
que je n'admets pas. Lisez l'article 43.
M. Chagnon: Oui.
M. Gendron: On dit: "...ne prévoit le paiement de la
pension différée qu'à l'âge de 65 ans". J'en
conviens, ne parlons plus de la pension différée. Mais,
l'augmentation prévue à l'article 20, "c'est le libellé de
l'article 43, "ne sera versée qu'à cet âge", donc
qu'à 65 ans, alors que, pour les femmes...
M. Chagnon: Mais, on ne peut pas ne pas parler...
M. Gendron: ...l'augmentation prévue à l'article 20
devrait être versée à 60 ans.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest et M. le député de Saint-Louis, M. le
président du Conseil du trésor, je pense avoir été
assez libéral en ce qui concerne vos droits de parole. Nous en
étions quand même sur la recevabilité. Je suis
obligé de vous dire que vous étiez sur le fond, je pense que vous
en convenez, vous vous en rendez compte. Sauf que, tout à l'heure, j'ai
fort bien dit que je ne pouvais pas mettre en doute la parole du
président du Conseil du trésor et membre du Conseil
exécutif; la jurisprudence est dans le sens que, lorsqu'il y a une
présomption d'incidence financière, elle doit aller en faveur du
ministre.
Or, comme j'ai à interpréter la procédure en tenant
compte des précédents, des usages, de la jurisprudence, des
règles de fonctionnement et des règlements, je me dois de faire
référence à l'article 192, paragraphe 1, et de juger cet
amendement irrecevable et d'appeler l'article 43 du projet de loi 55. Est-ce
que l'article 43 du projet de loi 55 est adopté? (22 h 30)
M. Gendron; Contre, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 43 du projet de loi
55 est adopté sur division. J'appelle l'article 44 du projet de loi 55.
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, cet article prévoit
que les personnes qui reçoivent une pension en vertu du RRE, du RRF ou
du RREGOP et qui se sont prévalues de la loi 60 auront droit de recevoir
les bénéfices de la nouvelle loi. Il en est de même si
cette personne est décédée et si le conjoint recevait une
prestation de la loi 60. On revient quasiment à notre discussion de tout
à l'heure.
M. Gendron: Je n'ai pas de commentaire sur l'article 44.
Le Président (M. Lemieux): L'article 44 est adopté.
J'appelle l'article 45 du projet de loi 55.
M. Chagnore À l'article 45, on prévoit que la
cientèle particulière visée à l'article 38 à
qui la loi 60 s'est appliquée aura droit de recevoir les
bénéfices du nouveau régime. Il en est de même du
conjoint de la personne visée si ce conjoint reçoit une
prestation de la loi 60.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 45 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 45 est adopté.
J'appelle l'article 46 du projet de loi 55.
M. Chagnore Ici, on prévoit que la clientèle
particulière visée à l'article 40 et à qui la loi
60 s'est appliquée aura droit de recevoir les bénéfices du
nouveau régime. Il en est de même à l'égard du
montant que reçoit le conjoint de cette personne, en vertu de la loi
60.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 46 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 46 est adapté.
J'appelle l'article 47 du projet de loi 55. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: C'est un article qui vient uniquement préciser
les modalités et dire comment doivent être calculées les
prestations du nouveau régime à l'égard des personnes qui
reçoivent les bénéfices de la loi 60.
M. Gendron: M. le Président, jusqu'au chapitre VIII, je
n'ai de commentaire sur aucun des articles, jusqu'à l'article 53.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que les articles
47 à 52...
M. Chagnon: M. le Président, cet article 48 est
extrêmement important. Ce que je disais tout à l'heure...
Le Président (M. Lemieux): D'abord, est-ce que l'article
47 est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 47 est adopté.
J'appelle l'article 48 du projet de loi 55. Vous conviendrez qu'avant de passer
à l'article 48 je dois faire adopter l'article 47. M. le
député de Saint-Louis, l'article 48 du projet de loi 55?
M. Chagnon: M. le Président, c'est un article qui prend
toute sa substance dans l'intérêt et l'intention du gouvernement
de permettre à tous les futurs bénéficiaires de la loi 55
que nous allons adopter... Comme je le soulignais tout à l'heure
à la députée de Groulx - on parlait cet après-midi
de 2000 à 2500 personnes dont 1928 qui se sont déjà
prévalues du régime de la loi 60 de 1978 - chacune de ces
personnes verra son dossier réévalué et pourra
bénéficier de cette loi-ci, avoir le meilleur des deux
régimes jusqu'à l'infini.
Une voix: Jusqu'à épuisement.
M. Chagnon: Bien, jusqu'à l'infini de la personne.
M. Gobeil: Ou du conjoint.
M. Chagnon: Ou du conjoint. Cet article-là est quand
même extrêmement important parce qu'il permet de donner l'un des
meilleurs des deux modes au bénéficiaire ou à son conjoint
qui s'est déjà prévalu de la loi 60 et qui pourra se
prévaloir de la loi 55.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 48 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député d'Abitibi-Ouest? Je m'excuse, M. le député
d'Abitibi-Ouest, mais il y a des fois où je ne vous vois pas faire
signe, ni ne je vous entends. Alors, je ne présume pas de l'adoption
sans vous avoir entendu dire adopté, M. le député.
M. Gendron: Règle générale, quand je serai
en désaccord avec un article, je vous le signalerai et, si je ne vous
donne pas de signalement, c'est que je n'ai...
Le Président (M. Lemieux): Je considérerai que c'est
adopté.
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 48 du projet
de loi 55 est adopté. Est-ce que les articles 49 à 52
inclusivement du projet de loi 55 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Les articles 49
à 52 du projet de loi 55 sont adoptés. J'appelle l'article 53 du
projet de loi 55.
Transfert et placement des fonds
M. Chagnon: Alors, l'article 53 du projet de loi spécifie
- et là on est rendu dans le chapitre VIII, c'est-à-dire
Transfert et placement des fonds - que les sommes d'argent accumulées
avant le 26 juin 1986 à la Caisse de dépôt et placement du
Québec à l'égard des personnes visées par la
présente loi sont transférées au fonds consolidé du
revenu. Certaines exceptions à ce transfert sont prévues au
deuxième alinéa.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 53 est
adopté?
M. Gendron: Pourquoi la date du 26 juin 1986?
M. Chagnon: C'est la date de promulgation du projet de loi, de
l'entrée en vigueur du projet de loi.
M. Gendron: La date d'entrée en vigueur et non pas celle
de la promulgation. Vous allez probablement la promulguer avant la fin de la
session.
M. Chagnon: D'accord. Exactement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 53 est
adopté? L'article 53 est adopté. J'appelle l'article 54 du projet
de loi 55.
M. Chagnon: A l'article 54, j'ai un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: L'amendement à l'article 54 viserait à
le remplacer par le suivant.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il vise à
remplacer l'article 54 par un nouvel article?
M. Chagnon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce le cas?
M. Chagnon: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous pouvez lire
l'amendement, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je lis le nouvel article 54, si vous voulez: Toutes
les personnes versent...
Une voix: Les sommes.
M. Chagnon: Je m'excuse. "Toutes les sommes versées
après le 25 juin 1986 à l'égard de toute personne
visée par la présente loi autres que les fonds
transférés à la commission en vertu de l'article 101 de la
Loi sur le régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics et les contributions de l'employeur versées
conformément à l'article 31 de cette loi sont
déposées au fonds consolidé du revenu". Jusque là,
il n'y a pas de modification et je le signale dans l'intérêt des
députés, membres de cette commission. "Les articles 127 à
129 de la Loi sur le régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics s'appliquent aux fonds
transférés à la commission en vertu de l'article 101 de
cette loi, aux contributions de l'employeur et aux cotisations des
employés. Toutefois, les cotisations des employés sont
transférées annuellement au fonds consolidé du
revenu."
Je rappelle au député d'Abitibi-Ouest que j'avais
évoqué, lors de l'étude de l'article 8, la concordance
qu'on aurait à faire avec l'article 54 concernant le dépôt
et le placement de ces fonds. Alors, on retrouve, évidemment, une
modification à l'article 54 qui vient insérer les articles 127
à 129 de la Loi sur le régime de retraite... la loi du RREGOP, en
fait.
M. Gendron: On comprend mieux, M. le Président, que,
lorsqu'on avait suspendu à l'article 8, les dispositions relatives aux
articles 127 à 129, ce n'était pas pour les éliminer, mais
pour les retrouver par concordance à l'article 54.
Le Président (M. Lemieux): II s'agit d'un amendement
à l'article 54 du projet de loi 55. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article 54 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 54 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 55 du projet de loi 55.
M. Chagnon: L'article 55 est uniquement un article de concordance
avec les articles 53 et 54. Il s'agit de l'intérêt qui devra
être transféré, eu égard aux sommes
transférées en vertu de ces articles.
Une voix: II n'y a pas de problème là. M.
Gendron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 55 est adopté.
J'appelle l'article 56 du projet de loi 55.
M. Chagnon: Encore une fois, dans les modalités de
paiement des prestations, cet article permet des crédits permanents pour
effectuer les déboursés.
Le Président (M. Lemieux): L'article 56 est adopté.
J'appelle l'article 57 du projet de loi 55.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 57 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle l'article 58 du projet de loi 55. Est-ce que
l'article 58 du projet de loi 55 est adopté?
Dispositions diverses
M. Gendron: 58? Une voix: Oui. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 58 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle l'article 59 du projet de loi 55. L'article 59
est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 59 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle
l'article 60 du projet de loi 55. Est-ce que l'article 60 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 60 du projet de loi
55 est adopté. J'appelle l'article 61 du projet de loi 55. Est-ce que
l'article 61 est adopté?
M. Gendron: A l'article 61, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...même si je dois reconnaître que le
succès de faire entendre raison à ce gouvernement semble
très difficile, je voudrais vous faire remarquer que, à cause de
la portée même de l'annexe qui, selon le dernier alinéa de
l'article 3 du projet de loi, serait génératrice de droits, si on
lit l'article 3, je pense qu'il est à tout le moins imprudent de
libeller l'article 61 comme il l'est. "Le gouvernement peut, par décret,
modifier l'annexe I".
Encore là, selon l'esprit des discussions, je pense qu'il
faudrait davantage parler de modifier cette liste.
Une voix: II s'agit d'une modalité technique.
M. Gendron: Juste une minute, M. le Président. Quand on
parle de modifier, cela peut vouloir inclure des ajouts, des retraits, d'autres
ajustements. Au lieu de parler de modifier, dam l'esprit des discussions, ce
qu'on a voulu dire, c'est qu'on pourrait compléter cette liste. Si tout
le monde comprend la référence, à l'article 61: "Le
gouvernement peut, par décret, modifier l'annexe I." Si vous vous donnez
la peine d'aller à l'annexe I qui est juste devant vous, on a la liste
des communautés religieuses. Je pense qu'il pourrait être
important pour le gouvernement, pour toutes sortes de cas d'omissions,
d'être capable de compléter cette liste. Il me semble que le sens
de "compléter" et de "modifier" n'est pas du tout le même. Si on
dit: "Le gouvernement peut, par décret, modifier l'annexe I", cela ne
nous donne aucune assurance, surtout pas à voir agir le gouvernement
dans l'interprétation qu'il fait en particulier aux articles 42 et 43,
qui est complètement en dehors de la lettre du protocole et on ne veut
même pas en convenir... À tout le moins, si, à l'article
61, on avait la garantie que ce n'est pas "peut, par décret, modifier",
mais "peut par décret, compléter", je pense, pour avoir
été associé aux discussions, que c'est vraiment ce que le
président du Conseil du trésor d'alors voulait indiquer. Parfois,
dans une liste comme celle-là, compte tenu qu'elle est assez exhaustive,
il se peut que des communautés soient omises, oubliées, et, en
conséquence qu'un gouvernement veuille compléter la liste, je
comprendrais cela, mais ce n'est pas ce que l'article 61 dit. Il dit: peut
modifier par décret. Je trouve cela trop gros de donner ce pouvoir
discrétionnaire au gouvernement de le faire par décret et, en
conséquence, je propose, M. le Président, l'amendement suivant -
je n'ai pas besoin de vous faire un long texte -à la première
ligne de l'article 61, remplacer le mot "modifier" par le mot
"compléter".
Le Président (M. Lemieux): M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, je suis convaincu que
l'ex-président du Conseil du trésor avait des buts très
nobles et je n'ai aucune raison d'en douter. Je peux dire que l'actuel
président du Conseil du trésor a aussi des buts très
nobles. Ce que le député d'Abitibi-Ouest nous suggère soit
le mot "compléter" est beaucoup plus restrictif que le mot "modifier".
Effectivement, le premier sens du mot "modifier" est d'ajouter, j'en conviens,
sauf qu'il pourrait y avoir autre chose que des ajouts. Par exemple, s'il y
avait un changement de nom d'une des communautés prévues à
l'annexe, ce nouveau nom serait ajouté à la liste et le nom
actuel serait soustrait, ce qui, à toutes fins utiles, nous permettrait
une modification. Si, à l'intérieur de la liste que nous avons,
d'autres noms, même actuellement, ont été oubliés,
cela nous donne la possibilité de les ajouter. Il me semble que le mot
"modifier" a le sens large qu'il faut pour couvrir des circonstances qu'on
connaît aujourd'hui, qui pourraient survenir éventuellement. Il me
semble que c'est dans un esprit de facilité administrative de maintenir
le mot "modifier" plutôt que "compléter".
M. Gendron: M. le Président, pas besoin de vous dire que,
si je présente l'amendement, c'est parce que je ne partage pas, encore
là, l'interprétation qui est faite par le président du
Conseil du trésor. La preuve, c'est que, si le gouvernement, n'importe
quand, voulait non seulement compléter, mais modifier, je voudrais qu'il
le fasse par un bill omnibus, à l'intérieur d'une loi
générale, alors que ce n'est pas cela qu'il est en train de se
donner comme pouvoir. L'article 61, pour n'importe qui qui sait lire, c'est:
"Le gouvernement peut, par décret, modifier l'annexe I." Moi, je ne veux
pas que le gouvernement ait le pouvoir de modifier l'annexe I par
décret. S'il veut modifier, je veux qu'il complète; c'est
l'amendement que j'ai proposé. À ce moment-là, ce 3ont des
omissions. On complète la liste. Si jamais le gouvernement veut modifier
la liste, je ne l'empêche pas de le faire. Je dis, cependant,
qu'il le fera par voie législative parce que, si, dans le projet
de loi, il n'y a pas de disposition législative qui permette de modifier
la liste de l'annexe et qu'il s'agit véritablement d'une modification,
il procédera par législation, dans un bill omnibus, comme on
l'appelle. C'est, règle générale, la pratique
d'intégrer à l'intérieur d'un bill omnibus une disposition
d'omission ou de correction. Je ne l'empêche pas de le faire. Tout
ce que je veux quand je propose cet amendement, M. le Président, afin de
remplacer le mot "modifier" par le mot "compléter", d'abord, c'est
respecter l'esprit des échanges...
Une voix: De là sémantique.
M. Gendron: Ce n'est pas de la sémantique.
Une voix: Voyons donc!
M. Gendron: Deuxièmement, c'est enlever un pouvoir que le
président du Conseil du trésor veut s'arroger en se donnant la
possibilité de modifier par décret la liste. Je dis: S'il veut
modifier...
M. Gobeil: Cela prend un décret. (22 h 45)
M. Gendron: C'est une loi, M. le Président, de
l'Assemblée nationale, et une modification législative à
un projet de loi a beaucoup plus de portée que si on permet que ce soit
uniquement le gouvernement qui puisse faire des modifications. Le sens de dire
"compléter" au lieu de "modifier", c'est pour respecter l'esprit et,
deuxièmement, pour s'assurer que, s'il y a des modifications qui sont
faites dans l'avenir, elles soient faites par voie législative et non
par décret gouvernemental.
Le Président (M. Lemieux): L'article 61 tel
qu'amendé se lirait comme suit: "Le gouvernement peut, par
décret, compléter l'annexe I. Ce décret peut avoir effet
au plus douze mois avant son adoption." Il s'agit de remplacer, à la
première ligne de l'article 61 du projet de loi 55, le mot "modifier"
par le mot "compléter". L'amendement est recevable. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Chagnon: Est-ce que l'amendement est recevable?
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
M. Chagnon: Alors, est-ce qu'on peut discuter sur le fond?
Le Président (M. Lemieux): On peut discuter sur le fond.
Est-ce que l'amende- ment est adopté?
M. Chagnon: Non. On en discute sur le fond ou si vous passez au
vote tout de suite.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Chagnon: J'en aurais une.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je pense que l'esprit qui anime le
député d'Abitibi-Ouest est exactement celui qui anime les
représentants du gouvernement actuellement. Le député
cherche à essayer d'éviter, d'une part, que des modifications
à l'annexe I ne puissent être faites dans le sens du retrait de
certaines congrégations qu'on retrouve à l'annexe 1. Ce n'est pas
plus l'intention du gouvernement d'agir et de procéder de cette
façon que ce n'était l'intention du gouvernement
précédent dans lequel le député d'Abitibi-Ouest
occupait les fonctions fort importantes, qui, dans la loi 60, n'avait
même pas inclus l'annexe I qu'on retrouve ici. Il avait plutôt
procédé par voie réglementaire pour l'ajouter à la
loi 60. Or, l'intention du gouvernement actuel a été de faire en
sorte, d'une part, d'intégrer l'annexe
I à la loi; deuxièmement, on a utilisé le mot
"modifier" pour des raisons extrêmement faciles à comprendre. Les
suggestions qui nous sont faites, c'est pour mettre "ajouter".
II est possible que l'une ou l'autre de ces nombreuses
congrégations - il y en a presque quatre pages - désire terminer
ou tout simplement voir s'éteindre sa personnalité juridique,
fusionner avec une autre. Dans ce cas, le gouvernement a besoin d'avoir
l'espace nécessaire pour pouvoir modifier l'annexe I. À moins que
le député d'Abitibi-Ouest ne cherche à faire un
procès de mauvaise foi, a priori, au gouvernement sur ses intentions
à l'égard de l'annexe, je ne pense pas que l'idée
d'accepter son amendement puisse être valable.
J'ajouterais que l'idée du député d'Abitibi-Ouest
de faire en sorte d'attendre qu'un bill omnibus vienne ajouter, modifier ou
changer une partie de l'annexe I pourrait risquer de nuire grandement à
des bénéficiaires éventuels de la loi 55. Prenez l'exemple
de deux, trois, quatre ou dix ex-religieux qui, cet été, feraient
une demande à la CARRA afin que leur dossier soit étudié
et que l'on s'apercevrait que leur congrégation n'est pas dans la liste.
Ces gens-là seraient obligés d'attendre au mois d'octobre,
novembre, peut-être décembre avant qu'un projet de loi omnibus
puisse être adopté, tandis que la disposition gouvernementale
qu'on retrouve à l'article 61, qui permet au gouvernement par
décret de
modifier l'annexe I, permettrait à ces futurs
bénéficiaires de pouvoir, justement, bénéficier des
acquis de la loi 55 beaucoup plus rapidement, dans un délai de deux,
trois semaines au lieu de trois, quatre ou cinq mois qui pourrait
entraîner finalement une pénalité si l'amendement du
député d'Abitibi-Ouest était adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? M. le président du Conseil du
Trésor.
M. Gobeil: Je m'excuse auprès du député
d'Abitibi-Ouest, mais je veux juste lui rappeler que c'est une technique, le
mot "modifier" tel qu'on le retrouve à l'article 61. "Modifier par
décret" est une technique législative qu'on retrouve, d'ailleurs,
dans le RREGOP à l'article 220 et je le lis rapidement: "Le gouvernement
peut, par décret, modifier les annexes I, II, III, IV qui sont les
organismes assujettis." Je n'ai pas devant moi la loi sur le RRE, mais on me
dit que c'est exactement la même chose. C'est également
modifié par décret. C'est strictement une technique
législative. C'est une continuité de cette technique
législative qui n'a pas raison d'être changée, à mon
point de vue.
D'après moi - j'en suis convaincu - ceci donne beaucoup plus de
latitude pour atteindre administrativement les buts de la loi visés par
le projet de loi 55.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, sur l'amendement.
M. Gendron: Je voulais dire, M. le Président, que je vais
devoir prendre tout mon temps de parole sur l'amendement. Je trouve
complètement irrespectueux pour l'Assemblée nationale d'avoir une
telle attitude et je suis très sérieux. Je pense qu'il faut
vraiment méconnaître ce qu'est un Parlement et le sens du droit
pour tenir des propos comme je viens d'entendre et parler d'une technique.
Je n'ai pas fait de cours de droit, mais je suis allé à
l'école pendant quelques semaines. Je sais que c'est très
difficile d'avoir l'attention de ces gens; cela n'a pas tellement l'air de les
intéresser.
Une voix: C'est niaiseux.
M. Gendrorn: Justement, quand on a le culot de prétendre
qu'il s'agit de niaiseries, M. le Président!
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, s'il vous plaît! M. le président du Conseil du
trésor, s'il vous plaît!
M. Gendron: À l'article 61, M. le Président, on
fait référence, très calmement, à l'article 3. Pour
ceux qui savent lire, l'article finit comme suit: "Un enseignant religieux est
un enseignant qui, avant le 1er juillet 1965, a appartenu à une
communauté religieuse visée à l'annexe I." Vous avez bien
compris? "...qui a appartenu à une communauté religieuse
visée à l'annexe I".
Le fait d'écrire que le gouvernement peut modifier plutôt
que compléter a les conséquences suivantes: à n'importe
quand, un président du Conseil du trésor, comme on en a un
actuellement qui décide de passer la hache partout dans les
dépenses de l'État, peut très bien décider que,
dorénavant, la liste annexée à l'article 61 à
laquelle on fait référence à l'article 3 ne comprend plus
l'entièreté des communautés religieuses qu'on y
retrouve.
Cela veut dire concrètement que, par la référence
à l'article 3, M. le Président, c'est générateur de
droits pour les communautés religieuses. Je vous indique que je ne veux
pas - je vous dis que ne pas comprendre la nuance, cela commence à
être grave - que ce soit le gouvernement - le gouvernement, c'est
l'exécutif - qui puisse, par décret, décider que, demain
matin, ce n'est pas l'ensemble des gens des communautés religieuses que
nous retrouvons sur cette liste qui ont des droits en vertu de l'article 3,
donc, qui peuvent recevoir, après le 1er juillet 1965, une pension
à la suite des correctifs qu'on n'apporte.
Cela signifie, M. le Président, que, par l'article 61, tel que
libellé, le gouvernement s'arroge le droit de changer la portée
intentionnelle d'une loi après son approbation par l'Assemblée
nationale. C'est du jamais vu, qu'un gouvernement dise: Même si l'article
fait partie d'une loi, c'est moi qui vais décider quand j'en changerai
la portée intentionnelle en termes de source de droits. En termes
très clairs - je suis renversé de voir que le Conseil du
trésor ne comprenne pas cela - cela signifie qu'il trouve normal qu'un
Parlement adopte un projet de loi et, après que la loi est
adoptée par le Parlement, qu'il décides C'est moi, comme membre
du gouvernement, qui, dorénavant, aurait le droit de modifier, de
raccourcir ou d'allonger la liste.
À un moment donné, si les frères des Écoles
chrétiennes, il ne les aime pas et trouve qu'ils coûtent trop cher
à l'État, par l'article 61, il veut se donner le pouvoir de dire:
Je modifie l'annexe que nous sommes en train de regarder. Les frères des
Écoles chrétiennes ne sont plus sur la liste. Il a le pouvoir de
le faire par décret: "Les Clercs de Saint-Viateur, je ne veux rien
savoir d'eux." Il a le droit de modifier cela par décret. C'est ce que
cela veut dire, M. le Président, pour quelqu'un qui sait lire.
Je vous dis: Un tel pouvoir est irrespectueux du parlementarisme, si
on
prend la peine de le mettre dans un article de loi. Si l'article 61
n'était pas là, je lui donnerais raison. Je dirais: Le
gouvernement vient de décider que c'est lui qui va établir la
longueur de la liste, le nombre de communautés religieuses. Est-ce qu'on
inclut les soeurs, les frères? C'est nous qui décidons cela,
parce que le gouvernement a le pouvoir de statuer sur les coûts
financiers.
Je dis, M. le Président, que c'est absolument inconvenant de
permettre à un gouvernement, après l'adoption d'une
législation, de dire que, pour toute modification législative, il
n'a pas l'obligation de venir se montrer le visage devant le Parlement. Si le
président du Conseil du trésor veut modifier la liste parce qu'il
la trouve trop longue, qu'il la trouve trop onéreuse, je comprends cela;
je suis prêt à lui laisser ce droit, mais qu'il le fasse par voie
législative puisque c'est une disposition à l'article 61. En
écrivant: peut "compléter" plutôt que "modifier", je
comprends que cela ait tout un sens; ce n'est pas une niaiserie, ce n'est pas
une peccadille. Cela veut tout simplement dire que, s'il veut faire des
modifications, il devra venir devant le Parlement.
M. le Président, devant le Parlement, il y a une Opposition qui a
la responsabilité de dire, quand une loi mérite d'être
modifiée, qu'elle suive le processus normal de la Chambre, qu'elle suive
le processus normal du Parlement. Si je n'ai pas raison, il n'a pas d'affaire
du tout à parler de l'article 61 dans le projet de loi; qu'il n'en fasse
pas mention. Je comprendrai par là, M. le Président, que c'est
l'exécutif, donc, le gouvernement, qui veut s'arroger le pouvoir de
statuer sur la longueur de la liste. Elle est courte, elle est longue; elle
coûte cher, elle ne coûte pas cher. On exclut les soeurs; on met
uniquement les frères de tel âge à tel âge. Ce sont
toutes des dispositions discriminatoires. Qu'il lève sa visière
et, si c'est cela qu'il veut faire, qu'il le fasse.
C'est pour cela, M. le Président, que même si, de l'autre
côté, on prétend que ce sont des niaiseries, je pense que
c'est l'article le plus fondamental qui montre véritablement
l'espèce de rejet de ce protocole d'entente qui n'est pas le leur. J'ai
eu l'occasion de le signaler, c'est le protocole de l'ancien gouvernement, j'en
conviens. Mais, si ces gens-là veulent travailler sérieusement et
sont d'accord pour donner suite à ce protocole, qu'ils le disent
clairement.
Jusqu'à maintenant, M. le Président, on a essayé de
bonifier de temps en temps les dispositions du projet de loi 55. À
d'autres moments, j'ai essayé d'apporter des éclaircissements qui
auraient traduit au moins avec plus de fidélité l'esprit et la
lettre du protocole. On n'a même pas voulu donner suite à cela.
Mais, au moins, à l'article 61, M. le Président, j'espère
qu'on va comprendre, comme membres de ce gouvernement, qu'il y a toute une
différence, dans un projet de loi, entre un article qui indique que
dorénavant c'est le Parlement qui a le pouvoir d'apporter des
modifications et non l'exécutif. Là, ce que l'on veut s'arroger
comme pouvoir, c'est, par décret, n'importe quand, de venir
éliminer une catégorie qui serait jugée trop
onéreuse.
Qu'est-ce qu'ils ont en tête? Je ne le sais pas. Justement, quand
on n'a pas d'intentions cachées et qu'on ne veut pas que les autres nous
en prêtent, il y a des moyens faciles à prendre pour éviter
que l'on ne nous prête des intentions. La façon la plus facile
d'éviter que l'on ne vous prête des intentions, c'est de traduire
l'esprit du protocole qui disait que, oui, il se peut que, par omission ou
autrement, on veuille compléter la liste de l'annexe I et non pas la
modifier pour altérer les avantages sociaux de ces gens-là,
quelle que soit leur communauté religieuse.
En conséquence, M. le Président, je pense que d'aucune
façon l'amendement que je propose n'a une portée
financière. Donc, il est parfaitement recevable, ce que vous avez
convenu. J'étais complètement légitimé d'en
discuter le fond. J'espère qu'il y en a quelques-uns, de l'autre
côté, qui vont se ressaisir, qui vont finir par comprendre le sens
des mots et qui vont se rendre compte que je ne fais pas
référence à quelque chose de niaiseux et d'enfantin; je
fais référence à quelque chose de fondamental.
Quand on a un peu de respect pour un Parlement et qu'on prend la peine
de venir discuter d'un projet de loi, si dorénavant on veut apporter des
modifications à ce projet de loi, je n'ai aucune espèce
d'objection, mais qu'on le fasse au grand jour, ouvertement. Qu'on le fasse en
Chambre parce que c'est un projet de loi adopté par l'Assemblée
nationale. Je veux que le pouvoir de modifier, si l'article reste tel quel,
soit assujetti à l'Assemblée nationale et non au gouvernement
qui, n'importe quand, pourrait effectivement présenter un décret
qui aurait comme conséquence de réduire les
bénéfices de ces gens-là. On a assez "choppé" dans
les bénéfices de ces gens-là qu'il me semble que, au moins
à l'article 61, on devrait avoir un peu d'honnêteté et
convenir qu'il appartient au Parlement de modifier des lois adoptées par
le Parlement et non à l'exécutif, par décret.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, je suis convaincu que les
membres de cette commission parlementaire possèdent tous du bon sens et
j'inclus le député d'Abitibi-Ouest.
Je ne ferai pas une grande argumentation comme il vient de faire. Je lui
dirai simplement que ce projet de loi est présenté de bonne foi,
à la suite - oui - du protocole d'entente signé par l'ancien
gouvernement. Je veux strictement lui rappeler ce que je lui ai dit tout
à l'heure car il ne semble pas m'avoir compris. C'est son gouvernement
qui, en 1983, dans la Loi sur le RREGOP, à l'article 220, a
accepté cela, son gouvernement qui était autant de bonne foi, je
n'ai aucune raison d'en douter, que le gouvernement actuel. (23 heures)
Je relis l'article 220, chapitre 24, de 1983, et à ce que je
sache c'était le gouvernement du Parti québécois qui
était au pouvoir: "Le gouvernement peut - par décret - modifier
les annexes I, II, III et IV" les annexes étant tous les organismes
assujettis au RREGOP. S'il y avait de la mauvaise foi à ce
moment-là, ce dont je doute, il n'y en a pas plus aujourd'hui, c'est
exactement la même chose. C'est son gouvernement qui l'a fait et nous
continuons strictement, et je répète, une technicité
législative qui est tout à fait normale et je ne vois pas du tout
pourquoi le député d'Abitibi-Ouest argumente sur le fond de cette
question. L'article est là pour donner un certain pouvoir au
gouvernement, mais je rappelle au député d'Abitibi-Ouest que
c'est un gouvernement élu, il y a des dispositions législatives,
il y a des dispositions de décret et de règlement, et c'est
strictement une continuité. Je ne vois pas pourquoi on fait un plat de
tout ça.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Iles. Est-ce que c'est exact que vous m'avez demandé la parole? Ou
est-ce que c'est une erreur de ma part?
M. Bélisle: Non.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Vous n'avez pas commis d'erreur, M. le
Président. Avec toute ta déférence que je dois à
mon collègue le député de Verdun, président du
Conseil du trésor et ministre délégué à
l'Administration, c'est évident que si l'ancien gouvernement s'est mis
les pieds dans les plats il ne faudrait peut-être pas commettre à
nouveau la même bévue sur une technicité et tout le reste.
Je pense que l'article 61 ou les autres articles qui sont ici dans le
même projet de loi... j'étais très mal à l'aise
tantôt relativement à l'article 7. Comme je disais à
certains de mes collègues autour de la table, et tous partagent un petit
peu cette idée, on essaie de réparer ce soir des années et
des années d'injustice envers des gens qui ont été
très utiles à la société. Quand je vois un terme
comme "modifier"... C'est évident que nous sommes de bonne foi. Le
ministre qui est là ce soir est de bonne foi, le gouvernement est de
bonne foi et a même le courage politique d'aller aussi loin que de
légiférer et de corriger une situation qui traîne depuis
fort longtemps, depuis trop longtemps. Le terme "modifier" - nous sommes dans
la technicité législative présentement - c'est soustraire
ou ajouter, et le mot "compléter" n'est même pas suffisant. Dans
"compléter", il y a une notion d'ajout, mais "ajouter" serait encore
mieux. Je ne sais pas si, M. le ministre, vous ne pourriez pas faire la chose
suivante: c'est-à-dire suspendre l'étude de l'article 61, je vous
le demande humblement, discuter avec vos conseillers juridiques et voir s'il
n'y a pas une possibilité de remplacer le terme "modifier",
peut-être pas par "compléter", mais par un autre terme dans le
sens d'ajouter.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous en faites un
amendement, M. le député?
M. Bélisle: Je ne fais pas un amendement, je fais une
suggestion.
Le Président (M. Lemieux): Une suggestion. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Comme je n'ai pas utilisé complètement
mon droit de parole je voudrais juste compléter.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez raison, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai raison, donc je peux poursuivre. Contrairement
encore à ce qui a été mentionné par le
président du Conseil du trésor, on ne s'est pas mis les pieds
dans les plats et encore là c'est manquer d'analyse. Cela paraît
que certaines personnes arrivent au gouvernement. Quand vous avez dit que nous
l'avons fait en 1983 - pour faire référence au RREGOP - dans un
régime universel... Encore là, ne pas confondre avec un
régime d'exception qui vient corriger des lacunes, en passant,
créées par le même parti que celui qui est de l'autre
côté de la table aujourd'hui. Tout ce problème on ne
l'aurait pas eu si on n'avait pas eu une mauvaise décision, en 1965, du
gouvernement Lesage; à ce que je sache c'était un gouvernement
libéral. Le problème est créé par le gouvernement
et on fait référence à un régime universel qui
était le RREGOP qui s'appliquait à tous les gens et on a le culot
de comparer ça à ce que je veux évoquer en disant
qu'aujourd'hui il s'agit d'un régime d'exception. Quand j'argumentais
tantôt pour changer le terme "modifier" à l'article 61 par quelque
chose que je trouve plus valable qui s'appelle "compléter", c'est pour
tenir compte de l'incapacité de venir altérer encore une fois un
régime d'exception pour
des gens qui ont subi assez de préjudices. La
référence que vous faisiez dans le sens que oui, la
technicité législative, l'ancien gouvernement l'a
étudiée pour l'application d'un régime universel, il
semble que d'aucune façon il n'y ait de comparaison valable. Lorsque le
gouvernement l'a fait en 1983 pour le régime universel appliqué
à l'ensemble des gens dans le nouveau RREGOP qui n'était pas un
régime d'exception, là il y avait une logique de vouloir
éventuellement modifier ça par décret. Ici nous avons
affaire à un régime d'exception qu'on passe par voie
législative, donc cela signifie qu'on est d'accord pour que ce soit
l'Assemblée nationale qui prenne les dispositions et en
conséquence je pense que cela doit rester devant l'Assemblée
nationale. C'est là le sens de l'amendement que j'ai proposé. Je
pense que, oui, vous devriez écouter attentivement la suggestion que
vous fait votre propre collègue, le député de
Mille-Iles.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article.» Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? Est-ce que l'amendement proposé par le
député d'Abitibi-Ouest de remplacer, à la première
ligne de l'article 61 du projet de loi 55, le mot "modifier" par le mot
"compléter" est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi. Est-ce que
c'est...
Une voix: C'est rejeté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
proposé par le député... Sur division, M. le
député d'Abitibi-Ouest, j'imagine.
M. Gendron; Oui. Bien, je comprends!
Le Président (M. Lemieux): Bien oui. C'est parce que je
voulais vous le faire dire. Alors, l'amendement proposé par le
député d'Abitibi-Ouest de remplacer, à la première
ligne de l'article 61 du projet de loi 55, le mot "modifier" par le mot
"compléter" est rejeté sur division. J'appelle l'article 62 du
projet de loi 55.
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Gendron: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article... Oui,
vous avez raison. L'amende- ment est rejeté maintenant. M. Gendron:
C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 61 est
adopté?
M. Gendron: J'ai une autre remarque à vous faire à
l'article 61.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Juste une seconde. La preuve que cela aurait
été probablement un peu plus "considérant" de
m'écouter et d'adopter l'amendement proposé, c'est que,
justement, après avoir regardé comme il le faut l'annexe I et
puisque c'est à l'article 61 qu'on y fait référence je
voudrais au moins informer - et là je ne vous présente même
pas d'amendement; cela ne donne rien - les membres de cette commission
qu'à l'annexe l on a oublié d'inclure en page 28 les Clercs de
Saint-Viateur, frères. On parle des Clercs de Saint-Viateur,
pères, mais on n'a pas parlé des Clercs de Saint-Viateur,
frères. Cela illustre mon propos. Là, il n'y a pas de
problème parce qu'ils ne l'ont pas vu.
Le Président (M. Lemieux): Et nous aurons à...
M. Gendron: Même chose, M. le Président... C'est
parce que c'est toujours en référence à l'annexe I.
Le Président (M. Lemieux): Oui, toujours en
référence à l'annexe 1. Mais, lorsque j'en arriverai
à l'article 63, je devrai adopter l'annexe I puisqu'il s'agit de la Loi
sur le régime de retraite de certains enseignants édictée
par le projet de loi 55. Je suis dans l'obligation, M. le député
d'Abitibi-Ouest, d'adopter dans ce cas-ci les annexes, I et II.
M. Gendron: Je sais, sauf que, comme la référence
aux annexes spécifiquement est à l'article 61...
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Oui, d'accord. Vous
avez le droit. Cela va.
M. Gendron: Je suis obligé d'en discuter à
l'article 61. Même chose à la page 29, on aurait omis de parler
des soeurs du Bon Conseil, de Chicoutimi. Il y a eu une omission. Alors, il y
aurait lieu d'ajouter à l'annexe I, quand on parle des religieuses... En
page 29, il faudrait ajouter "Notre-Dame du Bon Conseil, soeurs de
Chicoutimi".
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Nous avons été saisis de la demande
d'inclure ou d'ajouter les soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi et
les Clercs de Saint-Viateur, frères. Le gouvernement n'a aucune
objection à ajouter ces deux communautés religieuses à la
liste qui avait été, elle, préalablement reprise
textuellement de la loi 60. Non seulement le gouvernement n'a pas objection
à ajouter ces deux communautés religieuses, mais il se doit
justement d'utiliser l'article 61 qui lui permettra, par décret, de
modifier l'annexe I une fois que les membres de ces deux communautés
auront apporté des documents légaux faisant en sorte de permettre
au gouvernement de modifier l'annexe I en insérant ces deux
communautés à l'intérieur de l'annexe I, justement. Alors,
il n'y a aucun problème. Dès que les documents légaux
seront arrivés, la modification à l'annexe I se fera et permettra
aux éventuels bénéficiaires de ces deux communautés
de pouvoir être desservis dans les deux ou trois semaines suivant le
décret qui permettra de modifier l'annexe I.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie.
M. Chagnon: Et on me dit qu'il y en a qui ont déjà
bénéficié de la loi quand même.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce que l'article 61 est
adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 61 est adopté
sur division. J'appelle l'article 62 du projet de loi 55. Est-ce que l'article
62 est adopté?
M. Gendron: Un seul commentaire sur l'article 62.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Cela a été évoqué par un
de mes collègues lors du débat en deuxième lecture. En ce
qui me concerne, je ne ferai pas une longue plaidoirie à l'article 62,
mais je n'ai jamais acquis la conviction que le gouvernement avait
consulté et obtenu les avis juridiques requis pour prétendre
qu'il y a ultime nécessité, audit article, d'introduire une
disposition de cette nature, soit de se soustraire aux dispositions de
l'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne et de
l'article 15 de la Loi constitutionnelle de 1982.
J'aurais pu prendre 20 minutes pour vous faire la preuve que, selon des
avis juridiques que la Centrale de l'enseignement du Québec a
demandés à certains avocats, a partir du moment où on
allègue la responsabilité du Parlement en matière
législative, certains prétendent que de se soustraire à la
Charte des droits et libertés de la personne de même qu'aux
articles de la Loi constitutionnelle de 1982 n'est pas absolument requis. Comme
il aurait été probablement facile de mettre en preuve que
d'autres avocats ont une prétention contraire, je ne ferai pas une
longue bataille pour vous dire que personne, jusqu'à présent, ne
m'a convaincu que l'article 62 doit être libellé tel qu'il est. Je
n'ai pas d'autres arguments à faire valoir, je serai tout simplement
contre le libellé dudit article.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 62 est
adopté? L'article 62 est-il adopté sur division, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 63 du
projet de loi 55. Est-ce que l'article 63 est adopté?
M. Gendroni Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 63 est adopté.
Est-ce que l'annexe 1 de la Loi sur le régime de retraite de certains
enseignants édictée par le projet de loi 55, Loi sur le
régime de retraite de certains enseignants et modifiant diverses
dispositions législatives concernant les régimes de retraite des
secteurs public et parapublic, est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'annexe I de la Loi sur le
régime de retraite de certains enseignants édictée par le
projet de loi 55 est adoptée. Est-ce que l'annexe II de la Loi sur le
régime de retraite de certains enseignants édictée par le
projet de loi 55 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'annexe II de la Loi sur le
régime de retraite de certains enseignants édictée par le
projet de loi 55 est adoptée. J'appelle l'article 64 du projet de loi
55. Est-ce que l'article 64 est adopté?
M. Chagnon: M. le Président».
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: ...nous sommes rendus à
d'autres modifications qui sortent du cadre du sujet des ex-religieux.
Vous aviez, tout à l'heure, accepté de suspendre l'article 7. Ne
pensez-vous pas qu'il serait opportun de conclure avec l'article 7, ici, et de
pouvoir continuer par la suite?
Le Président (M. Lemieux): Nous avions, effectivement,
suspendu l'article 7.
M. Gendron: Au préalable, M. le Président, j'aurais
une demande particulière à vous soumettre. Est-ce qu'on pourrait
suspendre pour cinq minutes, étant le seul de ma formation politique et
ayant quelques besoins naturels, parfois? Est-ce qu'on pourrait suspendre cinq
minutes?
Le Président (M. Lemieux): Je comprends très bien,
M. le député d'Abitibi-Ouest. Alors, je suspends pour cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 14)
(Reprise à 23 h 18)
Article en suspens
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous revenons à l'article 7 du projet de loi 55 qui avait
été suspendu. Il y avait, à cet article 7, un amendement
qui avait été déposé par le député
d'Abitibi-Ouest et qui se lisait comme suit: Ajouter le second alinéa
qui suit à l'article 7 du projet de loi 55... Alors, il s'agissait
d'ajouter l'alinéa suivant: "Toutefois, la personne visée par
l'article 3, qui a 65 ans ou plus, au sens du deuxième alinéa de
l'article 2... Pardon?
M. Gendron: De l'article 20.
Le Président (M. Lemieux): Pardon!... de l'article 20 - je
m'excuse, M. le député d'Abitibi-Ouest - et qui ne reçoit
pas de pension en vertu du RRE, RRF ou RREGOP, doit, pour
bénéficier du régime, faire remise d'un montant
égal aux cotisations qui lui ont été remboursées
avec intérêt de 8,5 % composé annuellement, pour la
période comprise entre la date du remboursement et à la date de
l'avis de la commission établissant le montant à remettre.
M. Gendron: ...et la date de l'avis de la commission
établissant...
Le Président (M. Lemieux): Et la date... Je m'excuse, j'ai
un "à", M. le député.
M. Gendron: Oui, mais c'est une erreur. C'est: et la date.
Le Président (M. Lemieux): ...et la date de l'avis de la
commission établissant le montant à remettre. Le deuxième
alinéa de l'article 6 s'applique, le cas échéant."
Merci, M. le député d'Abitibi-Ouest. Pouvez-vous me faire
part des commentaires relatifs à la recevabilité de l'amendement?
M. le président du Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, nous avons discuté un
peu de cet article dans le cadre de l'argumentation sur un autre article. Ce
que je fais valoir è ce moment-ci, c'est d'abord qu'il y a,
évidemment, des incidences financières. Donc, en vertu de
l'article 192, paragraphe 1 , je considère que c'est irrecevable. D'un
autre côté, en disant cela, je suis prêt à assurer le
député d'Abitibi-Ouest que, étant donné que l'on
nous a soumis - les autres députés de cette commission,
évidemment - déjà une liste de dix noms qui
mériteraient analyse de façon à être peut-être
couverts par la loi 55 dont nous discutons aujourd'hui, c'est possible. D'un
autre côté, l'évaluation sommaire qu'on en a faite nous
indique que, même si on acceptait l'amendement, très peu, trois
des dix noms soumis seulement seraient couverts par cet amendement, l'article 7
amendé. Finalement, je soutiens, M. le Président, que l'article
7, tel qu'amendé, est d'abord irrecevable et, en même temps, que
nous sommes prêts à demander au comité de retraite de la
CARRA de regarder certains cas particuliers afin que, s'il y a une
équité à faire valoir, on analyse ces cas au mérite
et que l'on fasse, par législation, par décret ou par d'autres
moyens, le règlement de certains cas qui pourraient nous être
présentés à la suite pour la correction de certaines
inéquités.
M. Chagnon: C'est prévu à l'article 5.
Le Président (M. Lemieux): Sur la recevabilité de
l'amendement, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, sur la recevabilité. Je voulais indiquer
que c'est sûr que, si vous faites une application stricte des
dispositions du règlement en ce sens, cet article pourrait avoir une
portée financière, même si elle est tout à fait
insignifiante par rapport à l'ensemble du projet. Puisque j'ai
l'habitude de dire les choses telles qu'elles sont, oui, il y a une
portée financière minime, très parcellaire, et, en
conséquence, je l'ai indiqué lorsque j'ai plaidé sur le
fond et non sur la recevabilité.
Puisqu'à ce moment vous appelez des interventions sur la
recevabilité, je n'ai pas d'autres commentaires à vous faire,
sauf que le président du Conseil du trésor est ici. C'est un
homme qui est membre d'un gouvernement qui a des responsabilités, et il
sait très bien que ce serait une affaire de
rien de prendre à son compte l'amendement que j'ai
proposé. Ce serait sûrement les meilleures garanties de donner un
peu plus de foi à ses paroles voulant que ce problème sera
touché. Je suis convaincu que la meilleure façon de le toucher,
c'est de l'inclure dans le projet de loi et non de dire qu'administrativement
on va regarder cela. Mais, à partir du moment où vous avez des
responsabilités de président de commission de statuer sur la
recevabilité, si le président du Conseil du trésor ne veut
pas prendre cet amendement à son compte, je comprends que vous
êtes en position difficile, M. le Président, de le recevoir.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: Rapidement, pour répondre au
député d'Abitibi-Ouest, je veux strictement qu'il me permette
d'aller plus loin que ce que l'amendement à l'article 7 permetterait
législativement, parce qu'une analyse sommaire, comme je le
répète, nous révèle que seulement trois cas -
peut-être quatre, mais le quatrième cas est douteux -seraient
couverts, alors que je lui répète que je suis prêt à
demander au comité de retraite de la CARRA de regarder les dix cas
soumis.
M. Gendron: ...à modifier mon amendement, s'il veut aller
plus loin.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, comme vous l'avez si bien dit, je dois quand même tenir
compte du règlement et j'aurais envie de vous citer une maxime latine
dont vous connaissez déjà la teneur, lex dura sed scripta. Je
n'ai pas à faire les règles, j'ai à les appliquer, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Effectivement, l'amendement, en vertu de
l'article 192, 1 , et irrecevable.
Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est adopté
sur division. Nous revenons donc à l'article 64. J'appelle l'article 64
du projet de loi 55. Est-ce que l'article 64 est adopté?
Loi sur le régime de retraite
des employés du gouvernement
et des organismes publics
M. Gendron: Je peux vous indiquer, M. le Président,
à ce moment, que, comme le député de Saint-Louis l'a
indiqué, l'essentiel des autres articles ne concerne pas du tout le
problème que nous avions à discuter et à apprécier
en commission parlementaire, donner suite au projet de loi 55. Je reconnais
également que les dispositions subséquentes, à la page 32
dans le projet de loi, sont des dispositions qui ont pour considérant
les quatrième, cinquième et sixième éléments
des notes explicatives et qui se rapportent à des choses tout autres que
le problème des ex-religieux. J'ai eu l'occasion également d'en
prendre connaissance. J'ai eu l'occasion quand même de lire ces articles,
et, en ce qui regarde l'Opposition, je n'aurai aucun commentaire à
formuler, aucun amendement a apporter à l'un ou l'autre des articles qui
suivent jusqu'à la fin du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce que les articles...
M. Gendron: Je voudrais quand même indiquer que...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gendron: ...à partir du moment où le
député de Saint-Louis était porteur du projet de loi et
qu'il nous a présenté des amendements...
Le Président (M. Lemieux): Ils nous a fourni des
amendements, effectivement. Je les ai devant moi.
M. Gendron: ...nous avons quand même une série
d'amendements qui se rapportent à certains articles. Cela pourrait
être au moins convenable qu'on puisse regarder les amendements
proposés un par un.
Le Président (M. Lemieux): C'était mon intention,
M. le député d'Abitibi-Ouest. Il était aussi de mon
intention, pour faire suite à votre intervention, d'appeler les articles
64 à 86 inclusivement, car l'amendement dont nous fera part le
député de Saint-Louis se situe à l'article 87.
Alors, j'appelle les articles. Est-ce que les articles 64
à 86 sont adoptés inclusivement?
Des voix: Adapté.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 64 à 86
sont adoptés inclusivement. J'appelle l'article 87 du projet de loi 55.
M. le député d'Abitibi-Ouest. Pardon, je m'excuse. M. le
député de Saint-Louis, s'il vous plaît.
Décidément!
M. Chagnon: Il s'agirait de faire une nouvelle
numérotation et de remplacer le numéro de l'article 87 par le
suivant, c'est-à-dire l'article 88. C'est la même chose pour
l'article 88 et les autres.
Le Président (M. Lemieux): ...
M. Gendron: Je ne vous comprends pas, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Pour les fins du...
M. Gendron: Si on remplace l'article 87 par l'article 88, il va y
avoir un vide à l'article 87.
Le Président (M. Lemieux): On va avoir un vide; c'est
cela. Pouvez-vous, s'il vous plaît...
M. Chagnon: M. Pierre Jacques pourrait expliquer la raison
de...
Le Président (M. Lemieux): Sur le temps de parole de
l'adjoint parlementaire, M. Jacques, s'il vous plaît.
M. Jacques (Pierre): Sur l'article 90 du projet de loi, tel que
déposé, on insérait, après l'article 223, l'article
223.1, alors que, techniquement, il aurait fallu l'ajouter à la fin du
corps même de la loi sur le RREGOP et, après, ce sont les annexes.
Alors, l'article 90 devient l'article 87 et les articles 87, 88 et 89
deviennent les articles 88, 89 et 90.
Le Président (M. Lemieux): Je me demandais s'il n'y aurait
pas lieu de faire une motion de rénumérotation, mais...
Une voix: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non? Cela va. L'amendement se
lirait comme suit: Remplacer le numéro de l'article 87 par le suivant,
88. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: On va le faire rapidement. Cela veut dire qu'à
la page 41, au lieu de lire article 87, il faudrait lire article 88.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Gendron: Les articles 88 et 89. À l'article 89, il faut
lire article 90. L'article 90 qui est là est déplacé et il
vient s'inscrire à l'article 87.
Le Président (M. Lemieux): Avec un amendement au
deuxième alinéa.
M. Gendron: Oui, cela va.
Le Président (M. Lemieux): Je vais quand même le
faire dans l'ordre, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'était pour comprendre.
Le Président (M. Lemieux): Oui, cela va. Est-ce que
l'amendement visant à remplacer le numéro de l'article 87 par le
suivant, 88, à l'article 87 du projet de loi 55 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 87 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 88,
l'amendement se lit comme suit: Remplacer le numéro de l'article 88 par
le suivant, 89. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté? (23 h 30)
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 88, dont le
numéro est remplacé par 89, est adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
suivant, à l'article 89, remplacer le numéro de l'article 89 par
le suivant, 90, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 89, qui
est remplacé par le suivant, soit l'article 90, est adopté tel
qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 90 du projet de loi 55. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: II s'agirait de remplacer le deuxième
alinéa de l'article 223.1 par le suivant: "Pour l'application de
l'article 98, la dérogation prévue au présent article a
effet, quant à la Charte des droits et libertés de la personne,
depuis le 27 juin 1975 et, quant à la Loi constitutionnelle de 1982,
depuis le 17 avril 1985."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article...
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le
député d'Abitibi-Ouest, s'il vous plaît.
M. Gendron: Par concordance, adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 90, de remplacer le deuxième alinéa de
l'article 223.1 par le suivant: "Pour l'application de l'article 98, la
dérogation prévue au présent article a effet, quant
à la Charte des droits et libertés de la personne, depuis le 27
juin 1975 et, quant à la Loi constitutionnelle de 1982, depuis le 17
avril 1985" est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 90 tel qu'amendé est adopté?
M. Chagnon: II y aurait un autre amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je...
M. Chagnon: De remplacer le numéro de l'article 90 par le
suivant, 87.
Le Président (M. Lemieux): Je vais revenir sur cet amendement.
Est-ce que l'amendement, remplacer le numéro de l'article 90 par le
suivant, soit 87, est adopté?
M. Chagnore Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 90 tel
qu'amendé en y insérant l'article 87 modifié, en
remplaçant le deuxième alinéa de l'article 223.1 par le
suivant - ce que j'ai cité tout à l'heure -est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
J'appelle l'article 91 du projet de loi 55.
M. Chagnon: Vous n'avez pas "divisionné" sur le bon.
M. Gendron: Oui, oui, j'ai "divisionné" sur le bon.
L'article 90, 223, premier paragraphe.
Une voix: ....
M. Gendron: Ce n'est pas grave, ma division porte
là-dessus.
M. Chagnon: On vous comprend quand même.
Loi sur le régime de retraite des enseignants
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 91 du
projet de loi 55. Est-ce que l'article 91 du projet de loi 55 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle tes articles 92
à 96 inclusivement. Est-ce que les articles 92 à 96 inclusivement
sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 92 à 96
inclusivement sont adoptés. J'appelle l'article 97 du projet de loi 55.
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Alors, il s'agirait de remplacer le deuxième
alinéa de l'article 78.1 par le suivant: "La dérogation
prévue au présent article a effet, quant à la Charte des
droits et libertés de la personne, depuis le 27 juin 1975 et, quant
à la Loi constitutionnelle de 1982, depuis le 17 avril 1985". C'est par
concordance, effectivement.
M. Gendron: M. le Président, ici, est-ce qu'il ne faudrait
pas...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...plutôt lire "remplacer le premier
alinéa de l'article 78.1"? Qu'est-ce que vous entendez par le
deuxième alinéa? Je pensais que c'était: Le présent
article a effet depuis le 27 juin 1975.
M. Chagnon: C'est cela, le deuxième alinéa. C'est
le deuxième alinéa de l'article 78.1.
M. Gendron: Oui, je comprends, mais le deuxième
alinéa commençait par "le présent article a effet depuis
le 27 juin 1975".
M. Chagnon: C'est cela.
M. Gendron: Et là on commencerait à lire: "La
dérogation prévue au présent article a effet, quant
è la Charte..." et ainsi de suite. Est-ce cela?
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que...
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): ...l'amendement, de remplacer
le deuxième alinéa de l'article 78.1 par le suivant: "La
dérogation prévue au présent article a effet, quant
à la Charte des droits et libertés de la personne, depuis le 27
juin 1975 et, quant à la Loi constitutionnelle de 1982, depuis le 17
avril 1985" est adopté?
M. Gendron; Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 97 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 97 tel
qu'amendé est adopté...
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): ...sur division.
M. Gendron: Enfin!
Loi sur le régime de retraite des fonctionnaires
Le Président (M. Lemieux): J'appelle maintenant les
articles 88 à 104 du projet de loi 55. Est-ce que les articles 88
à 104 du projet de loi 55 sont adoptés?
M. Gendron: Adopté.
M. Chagnon: L'article 98.
Le Président (M. Lemieux): Ah, je m'excuse. Pardon! Est-ce
que les articles 98 à 104 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 98 à 104
sont adoptés. J'appelle l'article 105 du projet de loi 55.
M. Chagnon: Encore par concordance, M. le Président,
remplacer le deuxième alinéa de l'article 114.1 par le suivant:
"La dérogation prévue au présent article a effet, quant
à la Charte des droits et libertés de la personne, depuis le 27
juin 1975 et, quant à la Loi constitutionnelle de 1982, depuis le 17
avril 1985."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement de
remplacer le deuxième alinéa de l'article 114.1 par le suivant
à l'article 105 du projet de loi 55 est adopté'»
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. Gendron: Sur
division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 105 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 105 tel qu'amendé est
adopté sur division. J'appelle l'article 106 du projet de loi 55. Est-ce
que l'article 106 du projet de loi 55 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 106 du projet de loi 55 est
adopté. J'appelle l'article 107 du projet de loi 55.
M. Chagnon: Cela va. Il s'agirait de remplacer le paragraphe
premier de l'article 107...
Une voix: Ce' qui précède.
M. Chagnon: ...de remplacer ce qui précède le
paragraphe premier de l'article 107 par ce qui suit. L'article 107 se lirait
donc comme suit: "Les articles 88, 89 et 90 ont effet, dans la mesure où
les annexes visent:"
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 107 de remplacer ce qui précède le paragraphe
1° de l'article 107 par ce qui suit: "Les articles 88, 89 et 90 ont effet,
dans la mesure où les annexes visent:" est adopté?
M. Chagnon: C'est en concordance avec notre numérotation
tout simplement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 107 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 107 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 108 du projet de loi
55. Est-ce que l'article 108 du projet de loi 55 est adopté? M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: II faudrait remplacer l'article 108 par le suivant:
"Les articles 66, 67, 68, 92, 93, 98, 100 et 101 s'appliquent à toutes
les périodes consécutives d'un congé
qui est en cours le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi) au qui débute après cette date."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement de
remplacer l'article 108 par le suivant: "Les articles 66, 67, 68, 92, 93, 98,
1Q0 et 101 s'appliquent à toutes les périodes consécutives
d'un congé qui est en cours le (indiquer ici la date de la sanction de
la présente loi) ou qui débute après cette date" est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 108 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 108 tel qu'amendé est
adopté. J'appelle les articles 109 à 112 du projet de loi 55.
Est-ce que les articles 109 à 112 inclusivement du projet de loi 55 sont
adoptés?
Des voix: Adapté.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 109 à 112
inclusivement du projet de loi 55 sont adoptés. J'appelle l'article 113
du projet de loi 55. M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Il faudrait remplacer l'article 113 par le suivant:
"Toute demande de réexamen relative à la Loi sur la protection
à la retraite de certains enseignants dont le comité de retraite
ou l'un de ses sous-comités n'a pas rendu une décision le 26 juin
1986 est réputée être une décision rendue en vertu
du régime de retraite de certains enseignants aux fins de l'application
de l'article 181 de la Loi sur le régime de retraite des employés
du gouvernement et des organismes publics tel que remplacé par l'article
82 de la présente loi."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement de
remplacer l'article 113 par ce qui vient d'être énoncé par
le député de Saint-Louis est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 113 tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 113 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 114 du projet de loi
55. Est-ce que l'article 114 est adopté? M. le député
de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Il faudrait remplacer l'article 114 par le suivant:
"L'article 62 et l'article 87, dans la mesure où ils visent l'article
115.4 de la Loi sur le régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics, ont effet depuis le" -encore une fois,
il nous faudra indiquer la date de présentation du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement de
remplacer l'article 114 par ce qui vient d'être énoncé par
le député de Saint-Louis est adopté?
M. Gendron: Pourquoi indiquer la date de la présentation
du projet de loi plutôt que la date de la sanction du projet de loi?
Autrement dit, pourquoi ne pas indiquer la date de la sanction du projet de
loi?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Gendron: Comment voulez-vous, M. le Président, que des
articles aient effet lors dp la présentation d'un projet de loi? Je n'ai
jamais vu cela. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi des articles d'un projet de
loi entrent en vigueur à partir du moment de la orésentation du
projet de loi? Je n'ai jamais vu cela. Le projet de loi n'est pas
adopté. Comment voulez-vous que des articles aient effet? Quel genre
d'effets? Quelle sorte d'effets peuvent-ils avoir?
M. Chagnon: L'intention...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: ...est tout simplement de permettre que les articles
dérogatoires à l'intérieur du projet de loi puissent avoir
effet immédiatement au moment du dépôt. En fait, cela donne
même une extension par rapport è la sanction.
M. Gendron: Vous m'expliquez cela, mais comment des articles
peuvent-ils donner source de droit au moment d'un projet de loi puisque, comme
vous le dites, cela permet de prolonger et de bonifier? Cela veut dire qu'on
peut s'appuyer sur une sanction d'un projet de loi pour bonifier les projets de
loi, pour autoriser le versement de ladite bonification.
M. Chagnon: M. le Président, il ne s'agit pas d'articles
de ce projet de loi, il s'agit des articles 62 et 87 dans la mesure où
ils visent l'article 115.4 de la loi du RREGOP. Or, c'est dans le cas de la loi
du RREGOP que ces articles sont modifiés par dérogation,
justement à partir du moment de
la présentation du projet de loi plutôt que celui de sa
sanction.
M. Gendron: Un instant!
M. Chagnon: Un deuxième effet, aussi...
M. Gendron: L'article 62 n'a rien à voir... L'article 62
est l'exclusion à la charte.
M. Chagnon: Oui. L'article 87 aussi.
M. Gendron: Mais comment voulez-vous qu'un article de loi, M. le
Président, ait un effet s'il se réfère à une
disposition d'exclusion à la Charte québécoise des droits
et libertés de la personne? Pour être capable de donner cet effet
d'exclusion à la charte, il faut que le projet de loi soit
sanctionné parce que cela signifie qu'à ce moment-là, au
contraire de ce que vous avez affirmé, dans la perspective où
vous le soustrayez à l'application de la charte et qu'on garde le texte
"indiquer ici la date de la présentation du présent projet de
loi..." Moi, comme religieux ou religieuse, je prétends que le fait de
soustraire à la charte, c'est pour ne pas me donner le droit de
poursuivre pour discrimination. Selon ce que vous venez de dire, j'aurais
acquis un droit dès le moment de la présentation du projet de
loi. Au contraire de ce que vous avez affirmé, que cela donne des
possibilités additionnelles, cela soustrait des individus à des
possibilités additionnelles parce que vous devancez l'application de la
charte au moment du dépôt alors que, normalement, cette
soustraction à la charte des droits doit commencer au moins lors de la
sanction du projet de loi et non lors de son dépôt en Chambre.
M. Chagnon: Enfin, l'intention était d'éviter toute
espèce de possibilité d'attaque à la loi comme telle pour
bien identifier que les articles dérogatoires 62 et 87 étaient...
Pardon?
M. Gendron: Continuez, excusez-moi.
M. Chagnon: Les articles 62 et 87 comme articles
dérogatoires étaient dans l'intention du législateur des
articles qui devaient s'appliquer et énoncer clairement la
volonté du gouvernement de faire en sorte qu'au moment de la
présentation du projet de loi, c'est-à-dire le 28 mai, le
gouvernement venait fermer le trou par rapport aux dispositions relatives aux
deux chartes, de façon à éviter que d'éventuelles
poursuites puissent se faire à l'intérieur de ces articles.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...je pense que, dans sa franchise, le
député de Saint-Louis vient de me donner des arguments. Il dit
clairement que c'est pour éviter d'éventuelles poursuites. Donc,
c'est donner ce que j'appelle une notion de droit à un
dépôt de projet de loi alors que, règle
générale, la notion de droit, à partir d'un article de
projet de loi, s'obtient au moment de la sanction du projet de loi. Il le dit
clairement en disant que c'est pour éviter d'éventuelles
poursuites de ceux qui, effectivement, se sachant soustraits à la Charte
des droits et libertés de la personne par l'article 62... Non seulement
ce droit-là commence à s'appliquer au moment de la sanction de la
loi, mais le présent gouvernement veut l'appliquer à partir du
moment du dépôt du projet de loi. C'est du jamais vu, encore une
fois, M. le Président. (23 h 45)
Pour éviter une perte de temps, je ne présenterai pas un
amendement. L'amendement que je présenterais, c'est: indiquer ici la
date de la sanction du présent projet de loi. Je n'en fais pas un
amendement, mais il me semble que j'ai tous les arguments pour m'opposer
fermement à l'article 114. On donne une présomption de droit
à la suite d'un dépôt de projet de loi pour éviter
des poursuites puisqu'on se soustrait à l'obligation de la charte. Je
n'en reviens pas. Je n'en reviens pas depuis le début. Ce n'est pas plus
grave que cela. Je suis tout simplement contre l'article 114.
M. Chagnon: Comme on me le signale, M. le député
d'Abitibi-Ouest, l'intention de la modification à l'article 114 est pour
éviter, comme je l'ai souligné, de prêter flanc à
des poursuites éventuelles sur l'intention du gouvernement de
modifier...
Une voix: Pas des poursuites éventuelles. C'est là
qu'est le problème. Ce ne sont pas sur des poursuites
éventuelles.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. Vous n'avez pas le droit
de parole. Est-ce que vous permettez, M. le député
d'Abitibi-Ouest, le consentement, sur le droit de parole de l'adjoint
parlementaire?
M. Gendron: Je ne refuse jamais le droit à un
éclairage.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez, madame,
maintenant. Voulez-vous vous identifier pour le bénéfice du
Journal des débats?
Mme Lapierre (Lorraine): Lorraine Lapierre, chef du service
juridique de la CARRA. C'était pour éviter des plaintes sur
l'intention du gouvernement, qui était
manifeste, entre la date du dépôt et la date de l'adoption
du projet, à l'effet d'arriver avec des modifications relatives aux
ex-religieux. C'est uniquement pour les plaintes qui auraient pu être
formulées sur l'intention du gouvernement, parce qu'on sait qu'au
gouvernement, avant que le projet de loi ne soit adopté, il n'y a pas de
droit, comme vous dites, sauf qu'il peut y avoir des plaintes au niveau de
l'intention. Cela va? Ce n'est pas des poursuites éventuelles. Cela
aurait pu être des plaintes lors de cette période.
M. Gendron: Cela répond, on ne peut plus clairement, mais
ça confirme ma prétention de consacrer l'absence de droit pour un
éventuel plaignant qui voit que vous avez, comme gouvernement,
l'intention - ce sont d'éventuelles poursuites, bien sûr - de vou3
soustraire à la charte des droits. Pourquoi pensez-vous que quelqu'un
pourrait se plaindre en vertu de la charte? C'est parce qu'il y a des
dispositions discriminatoires. La preuve, vous dites, à l'article 62,
que la loi n'est pas assujettie aux dispositions de la charte des droits. Si on
n'est pas censé faire de la discrimination en vertu de l'âge,
quand on discute de régime de retraite, c'est sûr qu'on fait de la
discrimination en vertu de l'âge. Vous devancez ce droit-là, non
seulement au moment de la sanction de la loi, mais vous le devancez par
l'article 114 au moment de la présentation. Donc, cela signifie que moi,
comme citoyen, j'ai une perte de droit "ante", si vous me permettez
l'expression, qui vient avant le moment - et là allez-vous me comprendre
en latin, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ex ante, parce qu'on enlève le droit.
Le Président (M. Lemieux): Vous étiez près
de la vérité, M. le député d'Abitibi-Ouest. Vous
pouvez continuer.
M. Gendron: Je suis très heureux des explications de
madame. Elle l'a fait très correctement, mais je pense que cela confirme
ma prétention que c'est une disposition, encore là, que je n'ai
jamais vue dans un projet de loi, qui vise à éliminer naissance
de droit avant même la sanction d'un projet de loi, puisqu'on recule
jusqu'au dépôt. En conséquence, je pense que c'est une
mesure de discrimination et, quand on veut se soustraire à l'application
de la charte, c'est pour éviter des poursuites qui seraient
fondées, en vertu de la charte, mais qui ne le seront plus, parce que
l'article 62 dit: La charte ne s'applique pas, mesdames et messieurs qui auriez
envie de nous poursuivre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, s'il vous plaît.
M. Bélisle: Je sais qu'il se fait tard, M. le
Président. Excusez mon ignorance, est-ce que quelqu'un pourrait me citer
un précédent d'une plainte portée à l'encontre
d'une intention législative?
Mme Lapierre: Je ne sais pas s'il y a un précédent
sur une telle plainte. On a quand même consulté le
ministère de la Justice qui est fort sur tout ce qui touche à la
charte et c'est lui qui nous a suggéré d'avoir une telle...
M. Gendron: Ils diraient, à la Justice, qu'il y a un trou
là et ils conseilleraient aux citoyens d'exercer... Comme le
ministère de la Justice ne veut pas être pris dans cette
situation-là, il vous a dit: Bouchez-le! C'est clair.
M. Bélisle: Peut-être le président
pourrait-il répondre à cette question de par sa longue
expérience dans le domaine de la fonction publique.
M. Chagnon: Citez-nous Geoffrion.
Le Président (M. Lemieux): Je vais laisser le soin
à l'adjoint parlementaire du président du Conseil du
trésor et à ses conseillers juridiques de répondre
à la question.
M. Chagnons C'est bien évident.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que le
député d'Abitibi-Ouest a très bien compris les
explications que lui a fournies...
M. Gendron: Je suis sûr d'avoir bien compris les
explications.
Le Président (M. Lemieux): ...l'aide juridique de
l'adjoint parlementaire du président du Conseil du trésor. En
conséquence, comme il est 23 h 51, est-ce que l'article 114 du projet de
loi 55 est adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 114 du projet de loi
55 est adopté sur division. Est-ce que l'article 115 du projet de loi 55
est adopté? L'article 115 du projet de loi 55 est adopté. Est-ce
que le titre du projet de loi 55, Loi sur le régime de retraite de
certains enseignants et modifiant diverses dispositions législatives
concernant les régimes de retraite des secteurs public et parapublic,
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adapté. Le titre du
projet de loi 55 est adopté. Est-ce que les chapitres et sections du
projet de loi 55 sont adoptés? Adopté. Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 55, Loi sur le régime de retraite de certains enseignants
et modifiant diverses dispositions législatives concernant les
régimes de retraite des secteurs public et parapublic, est adopté
tel qu'amendé?
M. Gendron: Un instant, M. le Président! Il est de
coutume, pour ceux qui voudraient faire une dernière remarque... Je
voudrais simplement faire une dernière remarque et, si je la fais, c'est
parce que je veux qu'elle soit inscrite au procès-verbal.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi est
adopté tel qu'amendé... Par après, effectivement...
M. Gendron: Après. La remarque n'a pas la
même signification avant l'adoption du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux}: Je comprends très bien, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Il ne nous reste qu'environ six minutes. S'il vous plaît, M.
le député d'Abitibi-Ûuest.
M. Gendron: Je veux tout simplement indiquer aux membres de cette
commission que, comme membre de l'Opposition, je ne suis pas du tout satisfait
de la façon dont la commission s'est acquittée de sa
responsabilité. Nous avions une occasion privilégiée de
bonifier à des coûts absolument ridicules au moins deux situations
dont les intéressés nous avaient saisis à de multiples
reprises. Je tiens également à indiquer aux membres de cette
commission qu'en ce qui me concerne, aux articles 42 et 43 auxquels j'ai voulu
présenter des amendements, je persiste et je réaffirme que les
amendements que j'ai proposés étaient en tout point conformes
à l'esprit du protocole et que, contrairement à ce qui a
été affirmé, ces amendements ne présentaient pas de
coûts additionnels à ceux qui ont été prévus
lorsque, nous, comme ancien gouvernement, avions convenu de signer ce protocole
avec les ex-religieux et le comité de défense communément
appelé le groupe Dolbec. Par conséquent, je suis très
déçu que, sur simplement quatre amendements, sur un projet de loi
qui contenait 115 articles, on n'ait pas profité de cette occasion pour
au moins leur offrir ces modestes bonifications conformes du moins à
l'esprit et à la lettre du protocole.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député d'Abitibi-Ouest. J'espère que les membres de la
commission m'accorderont une minute par la suite pour qu'on puisse adopter le
projet de loi dans son ensemble tel qu'amendé. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, on devrait essayer de faire
cela pour vous.
Le Président (M. Lemieux): Voua êtes bien aimable,
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Contrairement à l'opinion de mon
collègue d'Abitibi-Ouest, je suis porté à penser que les
travaux concernant un projet de loi comme le projet de loi 55 se sont quand
même fort bien déroulés. Je répète que c'est
un projet de loi qui vient bonifier pour au-delà de 153 000 000 $
uniquement le cas des ex-religieux et exreligieuses, les enseignants
sécularisés du Québec. C'est aussi un projet de loi qui
vient ajouter en termes de dépenses dans le compte du régime de
retraite 18 000 000 $ par année, à partir du 1er janvier 1987, en
ce qui concerne les listes de rappel aux affaires sociales, et qui viendra
aussi coûter près de 36 000 000 $ en engagements actuariels pour
tout le rachat des années antérieures faites par les occasionnels
ou les gens sur les listes de rappel au ministère des Affaires sociales.
C'est donc un projet de loi fondamentalement généreux.
D'autre part, contrairement à l'opinion de mon collègue
d'Abitibi-Ouest, je tiens à réaffirmer ici ce qui a
été préalablement dit par le président du Conseil
du trésor, à savoir que le comité de retraite de la CARRA
sera mis au fait des propos de la commission parlementaire et plus
particulièrement on lui demandera de faire des recherches
supplémentaires à l'égard des gens qui pourraient
être particulièrement touchés par l'article 7 du projet de
loi. Dans cet article 7, il se peut qu'il y ait une dizaine, une douzaine, une
quinzaine de cas plus pathétiques qui seront étudiés par
le comité de retraite de la CARRA le plus tôt possible. Par la
suite, on pourra éventuellement, sans présumer évidemment
des conclusions que le comité de retraite pourrait prendre... Plusieurs
options s'ouvrent à nous, même un projet de loi privé.
L'étude d'un document aussi complexe que le projet de loi 55 ne
peut pas faire autrement non plus que de m'amener à remercier le
personnel de la CARRA, la responsable du contentieux de la CARRA, le
président de la CARRA, ainsi que M. Jean, qui est un avocat à la
CARRA, qui ont procédé, depuis au-delà de quatre mois,
à faire et refaire, et refaire, et refaire leurs devoirs à
l'égard du projet de loi 55, pour nous l'apporter aussi complet qu'il
l'est ce soir.
Je dois aussi signaler toute l'attention et l'aide apportées par
des fonctionnaires supérieurs du Conseil du trésor comme MM. Roy,
Thibeault et d'autres, et aussi, en même temps, les actuaires de la
CARRA, MM. Tardif et Laflamme. Je tiens à signaler la haute
coopération que j'ai eue de tous ces gens-là dans la
préparation du projet de loi.
Je tiens aussi à remercier mes collègues, membres de la
commission, qui m'ont fait part à de nombreuses reprises de cas
particuliers qu'ils recevaient par l'intermédiaire de leur bureau de
comté ou par l'intermédiaire du comité des ex-religieux
enseignants et enseignantes. Aussi, je tiens à remercier le
député d'Abitibi-Ouest pour sa collaboration, tout le long, non
seulement de la présentation du projet de loi, mais aussi de son
étude détaillée. Nous avions discuté un peu...
Le Présidait (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, il me reste environ une minute pour conclure.
M. Chagnon: C'est assez pour vous, cela.
Le Président (M. Lemieux): Alors, s'il vous plaît,
M. le député de Saint-Louis...
M. Chagnon: Je remercie encore une fois le député
d'Abitibi-Ouest pour la façon dont il a représenté
l'Opposition, tout au long de cette étude détaillée. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce que le projet de loi 55, Loi sur le
régime de retraite de certains enseignants et modifiant diverses
dispositions législatives concernant les régimes de retraite des
secteurs public et parapublic, est adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le projet de loi 55 est
adopté tel qu'amendé...
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): ...sur division.
M. Gendran: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le projet de loi 55 est
adopté tel qu'amendé, sur division. Merci aux membres des deux
groupes parlementaires. Nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 23 h 58)