Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Kehoe): À Tordre, s'il vous
plaît! Voici le mandat de la commission. La commission se réunit
ce matin afin de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministre délégué aux Finances et
à la Privatisation et doit cet après-midi faire la
vérification des engagements financiers du ministère des
Approvisionnements et Services pour les mois et septembre à
décembre 1986.
Je demande le consentement pour reporter l'étude des engagements
financiers du ministère des Approvisionnements et Services qui doit
avoir lieu cet après-midi. À cause d'un malentendu pour
différentes raisons administratives, on ne peut procéder cet
après-midi.
Je demande le consentement de la commission pour que l'étude de3
crédits du ministère des Approvisionnements et Services soit
reportée à une date ultérieure.
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Kehoe): M. le secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements ce matin?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Bissonnet
(Jeanne-Mance) remplace M. Brouillette (Champlain),
Le Président (M. Kehoe): Vous avez tous reçu
l'ordre du jour. Est-ce que l'ordre du jour est adopté tel
qu'amendé d'ailleurs?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'étude des
engagements financiers du ministre délégué aux Finances et
à la Privatisation pour le mois de septembre.
Septembre
Engagement 3. Contrat de services pour agir à titre de conseiller
auprès du ministre délégué aux Finances et à
la Privatisation dans la planification et la mise en oeuvre d'un programme de
privatisation des sociétés d'État. Fournisseur: SECOR
Inc., Montréal. Le montant de l'engagement: 130 000 $.
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président. Dans Tordre du
jour, si vous permettez, on avait à l'article 1 Lecture et adoption de
l'ordre du jour et dépôt des réponses obtenues. J'aurais
aimé peut-être avoir des réponses concernant le
dépôt des réponses mentionnées à l'article
1.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
Une voix: On les a envoyées.
M. Fortier: On fait référence à quel
dépôt?
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, on fait
référence aux engagements financiers dont on a eu les
réponses pour le mois de mars à l'engaqement 2 et l'engagement 4
pour le mois de mai qui concernaient des contrats. Cela a un lien particulier
avec ce qu'on...
M. Fortier: Je suis bien prêt à en parler, mais vous
avez reçu l'information que je vous ai envoyée?
M. Parent (Bertrand): On a reçu une partie de
l'information, c'est-à-dire le CT du Conseil du trésor de
même que les contrats d'engagement de la firme SECOR Inc. La
troisième partie, les coptes de factures produites pour les
périodes avec le détail, on ne les a jamais reçues avec la
lettre transmise par M. Gilles Morin. Je voulais juste savoir si on va les
recevoir. C'est une question qui n'était pas disponible?
M. Fortier: Non, M. le Président. J'ai pris en
délibéré les demandes qui m'ont été faites.
Nous sommes ici aux engagements financiers. Donc, il s'agit, pour les membres
de la commission, de poser des questions sur les motifs qui font que telle ou
telle firme est engagée et sous quelles règles. L'information que
j'ai fait parvenir permet aux membres de la commission de se saisir de ces
documents et de comprendre les motifs qui ont amené le gouvernement a
agir dans ce sens.
M. Parent (Bertrand): Cela ne répand pas à ma
question, M. le Président. Est-ce qu'on va avoir des copies des factures
de la firme SECOR? Le premier contrat, l'engagement 2 pour la firme SECOR pour
le montant de 50 000 $ à ce moment.
M. Fortier: M. le Président, après avoir pris en
délibéré, je ne crois pas qu'il soit d'usage, aux
engagements financiers, de fournir les factures pour les services qui ont
été engagés.
M. Parent (Bertrand): À ce moment, est-ce qu'on peut avoir
la référence en ce qui concerne les dates de l'engagement du
premier contrat en rapport avec le deuxième contrat qui a
été accordé à SECOR? Dans les documents que vous
nous avez produits, M. le ministre, je pense que le contrat de SËCOR a
été accordé quelque part en mars ou en avril, mais il
était rétroactif soit au 16 ou au 17 décembre 1985. Je
veux seulement savoir la période que cela couvrait et vous demander sur
ce nouvel engagement du mois de septembre quelle autre période cela
couvre. Est-ce pour les mêmes fins?
M. Fortier: Oui, essentiellement, M. le Président, le
député de Bertrand a raison. Le premier contrat, comme je l'ai
expliqué lors des derniers engagements financiers, couvrait la
période jusqu'au 31 mars. Le montant approuvé était de 50
000 $. Donc, il s'agissait de la période du 16 décembre 1985 au
31 mars 19B6. Je peux préciser que le montant final y inclus les
dépenses facturées, à ce moment, était de 51 764 62
$. Le second contrat, qui est, en fait, une continuité du même
contrat, va du 1er avril 1986 au 31 mars 1987 pour un montant de 130 000 $. Si
ma mémoire est fidèle, c'est 114 000 $ pour des honoraires et 16
000 $ pour des dépenses. La dernière facture que nous avons
reçue, à ce jour, est celle du mois de décembre. Le
montant global facturé y inclus les dépenses est
précisément de 103 278, 13 $. Nous attendons, au mois de janvier,
une facture d'environ 4000 $ ou 5000 $. Pour l'information du
député, je pourrais lui dire que M. Côté, qui
agissait comme coordonnateur, est présentement en congé
sabbatique pour trois mois à Harvard. À toutes fins utiles, ses
services sont presque terminés, puisqu'il n'est plus disponible pour
nous conseiller. C'est donc dire qu'à la fin du mois de janvier, nous
nous attendons que le montant maximal qui sera facturé soit de l'ordre
d'environ 110 000 $ et ce sera probablement la fin du contrat.
M. Parent (Bertrand): Si vous permettez, M. le Président,
j'aimerais, toujours concernant - là on est entré dans
l'engagement financier 3 du mois de septembre 1986 - le contrat octroyé
par cet engagement financier de septembre 1986 qui, comme vous le mentionnez M.
le ministre, est un contrat de continuité par rapport à ce qui a
été octroyé, donc c'est le même contrat qui a
été prolongé mais, cette fois-ci, pour une période
de douze mois pour la somme de 130 000 $... Vous nous aviez informé en
commission et à l'Assemblée nationale que le premier contrat
avait été octroyé sans appel d'offres parce qu'il y avait
une certaine urgence. Pouvez-vous nous confirmer s'il y a eu la même
procédure pour le deuxième contrat?
M. Fortier: En fait, il s'agit de deux CT différents. Dans
ce sens-là, il faut parler de deux contrats différents, mais pour
les mêmes fins. Vous avez raison, nous en avions parlé à
l'Assemblée nationale. J'ai devant moi ici un article du Devoir du 21
novembre dans lequel on fait référence à une discussion
que nous avions eue à l'Assemblée nationale le 20 novembre. Nous
avions eu l'occasion de discuter à l'Assemblée nationale sur ce
sujet. Dans les deux cas, cela s'est fait en dérogation des
règles du Conseil du trésor en ce qui a trait à l'appel
d'offres. J'avais expliqué la dernière fois - et les mêmes
raisons valent aujourd'hui - qu'il ne s'agissait pas de retenir un consultant
dans le sens qu'il s'agissait de faire faire une étude. Autrement dit,
il arrive quelquefois qu'un gouvernement peut faire faire une étude sur
l'industrie du taxi ou sur certains problèmes économiques. Dans
ce cas-ci, étant donné qu'il ne s'agit pas d'un nouveau
ministère - ce n'est pas un ministère comme tel - il s'agit d'une
délégation de pouvoirs du ministre des Finances et que je n'ai
pas cru bon demander... La première question qu'on m'a posée,
lorsque j'ai assumé ces responsabilités au ministère des
Finances, a été: Est-ce que vous croyez vouloir augmenter le
personnel? J'ai répondu non.
Nous avons une petite équipe de huit ou neuf personnes aux
sociétés d'État. En fait, il y a deux personnes
clés: M. Claude Séguin, le sous-ministre associé, et M.
Daniel Paillé, le directeur des sociétés d'État. Si
on enlève les secrétaires, je crois que nous avons trois ou
quatre analystes.
Donc, il s'agit d'une équipe extrêmement restreinte et,
comme la privatisation implique deux volets importants, un côté
financier et un côté économique, il était important
d'avoir une personne avec une formation économique permettant de
coordonner ce processus. De fait, tout le processus de privatisation a
été coordonné par deux personnes: M. Claude Séguin,
sous-ministre adjoint aux Finances, et M. Marcel Côté,
économiste.
Donc, le contrat n'a pas pour but de fournir des études au sens
traditionnel lorsqu'on retient un consultant, mais de fournir les services
d'une personne à temps partiel. On avait évalué, je crois,
qu'il s'agissait d'une contribution qui pouvait être au maximum de
l'ordre de 30 heures par semaine. Il y a des semaines où cela a
été beaucoup moins et, d'autres semaines, cela a
été un peu plus.
Alors, C'est le motif qui nous a amenés à retenir les
services de M. Côté. J'aimerais préciser - on parle, bien
sûr, des dérogations aux règles du Conseil du trésor
du fait qu'il n'y a pas eu d'appel d'offres - que toutes les règles du
Conseil du trésor en ce qui concerne l'évaluation du curriculum
vitae pour déterminer le taux horaire, le remboursement des
dépenses, la facturation, sont respectées et ont
été appliquées dans ce cas-ci.
La seule dérogation qui a été obtenue a
été celle de ne pas procéder par appel d'offres. J'avais
expliqué et je peux réexpliquer, M. le Président, qu'il
s'agissait pour moi d'avoir une personne qui faisait partie d'une équipe
très restreinte, donc, une personne-ressource qui faisait partie d'un
comité interne. Il s'agissait de retenir une personne-ressource faisant
office de personne temporaire au sein du programme de privatisation.
C'est la raison pour laquelle nous avons cru bon rechercher les services
d'une personne que nous connaissions. J'avais expliqué à
l'Assemblée nationale que cela s'est fait dans le passé et je ne
le disais pas pour établir le fait que les règles étaient
brimées dans le passé sous le gouvernement qui nous aprécédés. Tout simplement pour expliquer qu'il existe
des circonstances où un gouvernement, à un certain moment,
désire retenir une personne ou un consultant pour des règles
très explicites et dans ces cas il faut obtenir une dérogation du
Conseil du trésor.
J'ai des exemples ici. Dans le cas de la firme SECOR plus
particulièrement, le ministre des Transports - je crois que
c'était M. Tardif - avait retenu ses services pour une étude sur
l'industrie du taxi. C'était une étude de 40 000 $ faite en
dérogation des règles du Conseil du trésor. Une autre
étude avait été commandée par M. Biron lorsqu'il a
formé sa commission sur la capitalisation surtout des petites ou des
moyennes entreprises, commission qu'on a appelée la commission Saucier.
M. Biron avait retenu les services de SECOR pour aider, pour faire faire des
études sur la capitalisation des entreprises et, encore là, dans
ce cas, l'étude fut faite par SECOR en dérogation des
règles du trésor pour un montant de 100 000 $.
Je n'en fais pas état pour dire que les règles auraient
dû être différentes, simplement pour dire que les
gouvernements, dans certaines circonstances, font face à des situations
particulières. Je crois que le Conseil du trésor fait bien de
nous rappeler qu'il s'agit de dérogation, c'est-à-dire qu'il faut
justifier ces dérogations. Le gouvernement précédent
avait, je crois, de bonnes raisons en ce qui concerne l'étude sur la
capitalisation des entreprises d'utiliser la firme SECOR, parce que je crois
que cette firme est reconnue comme une société de consultation
spécialisée dans la mise au point de stratégies de
développement des entreprises. Pour le programme de privatisation, nous
avons cru bon que pour du moins la première année d'exploitation,
il était utile d'avoir une personne-ressource.
Je crois bien qu'une fois le mois de janvier terminé, M.
Côté sera utilisé à temps très partiel. En
tout cas, pour les prochains trois mois il n'est plus là. Donc, il a
été utilisé jusqu'au mois de janvier à cette
fin.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand)! J'aimerais juste ajouter que je comprends
fort bien, dans le fonctionnement du gouvernement, que lorsqu'on doit agir
rapidement, on doit procéder comme cela et on doit parfois
déroger comme cela a pu être fait dans le passé. Là
où cela devient, à mon avis, un peu plus grave, c'est qu'on
prolonge, dans ce cas-ci, après une première période de
trois mois, pour une période de douze mois. Cela veut dire qu'à
toutes fins utiles on pourrait, année après année,
prolonger parce qu'il est entré là par dérogation. (10 h
30)
Soit dit en passant, M. le ministre, je n'ai rien contre le
professionnalisme des gens impliqués, mais beaucoup plus sur la question
du principe, cela pourrait être une tout autre firme. Il faut être
conscient qu'au moment où on se parle jusqu'au 31 mars 1987, donc quinze
mois après l'entrée en fonction d'un consultant, il est là
parce qu'il est entré là par dérogation. Je trouve cela
dangereux et même un peu inacceptable, la répétition de ce
contrat de 130 000 $. Je comprends que vous avez commencé à
travailler avec lui, mais il reste que, à toutes fins utiles, il pourra
être là année après année parce que vous avez
commencé à travailler avec lui. Cela n'a rien à voir avec
la compétence de SECOR ou de M. Marcel Côté.
Deuxièmement, vous avez mentionné à
l'Assemblée nationale que ce n'étaient pas les services de SECOR,
mais beaucoup plus ceux de l'individu, Marcel Côté, à cause
de ses compétences. Si je comprends bien, la firme prenait l'engagement
de retenir les services de l'individu, M. Marcel Côté. Le contrat
n'a pas été fait directement avec M. Marcel Côté,
probablement pour des fins fiscales, j'imagine, parce que vous avez pris soin
de spécifier qu'il ne s'agissait pas... Souvent, dans une firme de
consultation, on fait appel à d'autres expertises. Il y en a
sûrement d'autres actuellement. Vu que, actuellement, le contrat n'est
pas complété jusqu'au 31 mars à cause de la
non-disponibilité de la personne impliquée, vous faisiez affaire
avec la firme SECOR, mais, comme tel, avec l'individu.
M. Fortier: En fait, on passait par la firme SECOR parce, comme
vous le savez, si vous faites partie d'un bureau - moi-même, j'en ai
déjà fait partie - les individus ne sont pas libres de contracter
à titre individuel. Si vous contractez avec la firme Lava-lin ou la
firme SNC ou n'importe laquelle, ils vont dire: Écoutez, si vous voulez
avoir les services de M. Untel, passez par nous, ça nous fera plaisir de
le rendre disponible. Dans ce cas-ci, il est bien certain que, sauf si, par
exemple, une secrétaire tapait un rapport ou s'il y avait certaines
factures, c'est certain que c'est le service de la personne même.
C'était pour une raison de continuité.
Si vous référez aux règles concernant la
privatisation que le gouvernement a adoptées en février 1986, il
est certain que MM. Séguin et Côté, avec notre
équipe, avaient mis au point cette politique. Le groupe de travail que
nous avions formé était utilisé pour nous assurer que dans
chaque cas de privatisation, les principes mis au point étaient
appliqués et que les cas particuliers étaient
intégrés à la politique générale du
gouvernement. C'est la raison pour laquelle il y avait une politique de
continuité.
Je crois que vous avez raison lorsque vous dites qu'il serait
inusité que cette situation se perpétue pendant plusieurs
années. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici ce matin. Il
s'agit d'un processus tout à fait démocratique. Le gouvernement
doit donner des explications sur toute dépense plus élevée
que 25 000 $. Lorsqu'il y a dérogation, il faut en faire état
publiquement. Vous avez parfaitement raison de dire que, si une telle situation
se perpétuait durant plusieurs années, automatiquement... Le fait
de devoir en rendre compte, comme on le fait publiquement ce matin, constitue
en soi un mécanisme de défense contre les abus. Mais je crois
que, dans le moment, il n'y a pas eu d'abus. Il est important, pour la
première année ou pour les quinze premiers mois, de lancer cette
opération. Nous n'avons pas encore pris de décision pour l'an
prochain, mais, de toute évidence, la décision sera prise en
temps et lieu. Je peux tout de suite assurer les membres de la commission que,
s'il y avait une certaine continuité, cela n'aurait rien à voir
avec les montants en jeu aujourd'hui; ce serait certainement un suivi à
temps extrêmement partiel.
Donc, je me rends bien compte qu'il s'agit d'une dérogation pour
le choix d'un individu qui faisait partie d'une équipe et non pas, comme
je l'ai dit tout à l'heure, d'un consultant qui fait un rapport et qui
agit d'une façon extérieure au gouvernement. Il s'agissait ici
d'une personne faisant partie d'une équipe gouvernementale. Bien
sûr, normalement, on ne choisit pas ce genre de personne par appel
public, n'est comme pour le choix d'un sous-ministre. Comme vous le savez,
c'est le premier ministre qui nomme les sous-ministres et ces choix sont faits
normalement en consultation avec les ministres concernés. Quand il
s'agit de bras droits, il est normal que le gouvernement puisse
déterminer les personnes qui permettent de réaliser certaines
politiques du gouvernement. C'est ce qui a été fait dans ce
cas-ci.
M. Parent (Bertrand): Dans le premier mandat qui s'est
terminé le 31 mars 1986, est-ce que cela comprenait le travail de M.
Marcel Côté, de la firme SECOR, pour la préparation de
votre étude de planification, le cahier bleu que vous avez publié
au printemps 1986? Quel est le travail... Il ne s'aqit pas d'épier en
détail les factures. Vous dites que, pour différentes raisons,
vous ne voulez pas les rendre publiques. Je trouve cela un peu dommage, mais je
vais quand même tenter de les obtenir, parce que c'est notre rôle
et c'est votre rôle aussi d'essayer de nous répondre. Il y a eu
d'abord l'élaboration de la politique que vous avez rendue publique en
février ou mars 1986, soit le fameux cahier bleu appelé
Orientations. Est-ce que M. Marcel Côté a participé
à cela? Si oui, cela est terminé. Son travail -son mandat est
quand même très large - est de conseiller le ministre sur les
orientations, la planification et la mise en oeuvre. Ma première
question, c'est celle-là. Ma deuxième question, c'est: Le travail
de M. Côté qui a été complété, ou qui
s'est fait actuellement, au cours des douze derniers mois, a été
quoi exactement, spécifiquement, puisqu'on ne peut pas l'avoir sur les
factures? Je veux savoir à quoi il sert parce qu'il y a quand même
eu, en plus, un comité de formé de personnes appelé
"comité des sages". Quel a été, dans tout cela, le
rôle de M. Côté? Où se situe-t-il?
M. Fortier: C'est une très bonne question. La politique du
gouvernement s été approuvée. Nous avons été
assermentés le 12 décembre 1985 et, dès le
lendemain...
M. Parent (Bertrand): Vous avez été élus le
2 décembre.
M. Fortier: Oui. Le lendemain ou le surlendemain, on s'est mis au
travail. Nous avons fait approuver par le Conseil des ministres la politique
concernant la privatisation, le 4 février. Le document bleu - comme vous
dites - contient, en très grande partie, les principes directeurs
définis dans ce document et il reflète textuellement le document
qui fut acheminé au Conseil des ministres. Ce document, qui inclut
d'autres statistiques et d'autres informations, a été
préparé en collaboration. Partiellement, les
statistiques financières qui y sont incluses, ont
été acheminées et préparées par les
fonctionnaires du gouvernement qui ont accès au Bureau de la statistique
du Québec, qui relève du ministère des Finances en
particulier, et le ministère des Finances lui-même possède
de nombreuses statistiques. Une partie de la politique ou des commentaires ont
été préparés par certains membres de mon cabinet.
La plus grande partie, je dirais, a été rédigée par
les deux personnes clés que j'ai mentionnées tout à
l'heure, c'est-à-dire par le sous-ministre - M, Claude Séguin, et
par M. Marcel Côté. Il est assez difficile de vous dire quel
paragraphe en particulier fut écrit par l'un et par l'autre.
La façon dont nous travaillions - la façon dont je
travaille, j'aime beaucoup travailler en groupe, en petit groupe, en petite
équipe. On se réunissait assez fréquemment au
début. Je peux vous dire que même encore on se réunit tous
les mercredis matins pour faire le suivi des différents dossiers. Quant
au document ou de la politique qui fut acheminée au Conseil des
ministres, il fut préparé par un petit groupe incluant les
membres de mon cabinet plus M. Claude Séguin, M. Marcel
Côté et d'autres. Il y avait des sessions dites de
"remue-méninges", de "brainstorming session". On préparait des
brouillons et on les discutait en groupe. Il s'agit, bien sûr, d'un
travail d'équipe qui dérivait - c'est tout à fait normal -
du travail que nous avions fait dans l'Opposition. Si vous compariez ces
principes ou cette politique par rapport à des documents que nous avons
publiés lorsque nous étions dans l'Opposition, vous pourriez
constater, qu'il y a en fait une continuité. D'ailleurs, c'est tout
à fait normal. Je crois que le temps d'opposition est un temps
très utile pour se préparer à assumer le pouvoir
éventuellement. C'est ce que nous avons fait. Dans le dossier de la
privatisation, nous avions donc mis au point certaines politiques qui nous ont
aidés à accélérer la cadence. C'est pour cela que
les gens se disent surpris.
Il est certain qu'en publiant en décembre 1984 ou en janvier 1985
un document sur la privatisation, il est certain que lorsqu'on a pris le
pouvoir on n'arrivait pas là avec rien en main. Nous avions des textes.
Nous avions des politiques.
Il s'agissait, pour nous... Parce que pour aller au Conseil des
ministres le 4 février, un mois plus tard, c'est pour cela que je
donnais les dates tout à l'heure, c'est très très court.
Vous avez été au gouvernement quelques mois, vous le savez.
Normalement cela prend beaucoup plus de temps que cela pour préparer une
politique d'ensemble. Cela a été possible, d'une part, par le
travail que nous avions fait dans l'Opposition. Cela a été
possible par cet esprit d'équipe qui était le fait des membres de
mon cabinet, du sous-ministre et du directeur des sociétés
d'État et de Marcel Côté. Je ne peux pas préciser
d'une façon très précise quel paragraphe M.
Côté ou M. Séguin le sous-ministre ont écrit, mais
il est certain que la façon dont nous procédions consistait
à rédiger des projets de textes qui étaient revus en
groupes et qui étaient discutés. Certains textes étaient
remaniés par l'un. D'autres textes étaient remaniés par
l'autre. Finalement, j'ai approuvé les textes définitifs ce qui a
constitué la politique que nous avons faite. C'est une partie du
travail.
Quand je disais que, par la suite, nous avions enclenché
certaines études dans différents dossiers, il s'agissait de
discuter entre nous et de tenter de préciser les stratégies que
nous voudrions suivre dans tel et tel cas. Encore là, c'était
fait en comité. Il y avait une symbiose assez extraordinaire entre le
sous-ministre responsable des sociétés d'État, entre M.
Marcel Côté et certains membres de mon cabinet, symbiose,
d'ailleurs, qui existe toujours au niveau des hauts fonctionnaires. Je dois
dire que l'appui que j'ai eu des fonctionnaires du ministère des
Finances a été très apprécié, très
professionnel. Vous savez que quand on est dans l'Opposition, on critique
beaucoup les fonctionnaires. Quand on arrive au pouvoir, on se rend compte...
Surtout au ministère des Finances, j'ai constaté qu'il y avait
des gens extrêmement compétents. Malheureusement, ces gens sont
tellement compétents que trop souvent ils sont attirés par le
secteur public. Sans rien révéler, malheureusement, des gens nous
quittent.
Je sais que dans un autre ministère que le mien, un sous-ministre
s'en va parce qu'il peut obtenir davantage. C'est malheureux. Quand ces gens
sont trop compétents, ils se font remarquer et ils se font offrir des
emplois. L'État ne peut pas toujours rémunérer ces
fonctionnaires à leur juste valeur. Ce fut un travail d'équipe
avec les hauts fonctionnaires et avec M. Marcel Côté. Il est bien
difficile pour moi, M. le député, de préciser quel travail
en particulier il a fait si ce n'est vous dire qu'à chaque semaine,
après la préparation de ce document, nous nous rencontrions et
nous discutions des études qui ont été faites ou des
analyses qui ont été faites par d'autres pour déterminer
le processus que nous voulions suivre.
M. Parent (Bertrand): Une dernière question pour bien
comprendre une fois pour toutes l'évolution de ce dossier et
l'élaboration de cette politique. Vous l'avez mentionné, M. le
ministre, c'est très efficace que le 4 février 1986 vous soyez
capable de rendre public un tel document. Mes préoccupations sont que ce
document donnait suite carrément à d'autres documents, au
travail que vous aviez fait au cours de la dernière année
ou des dernières années dans l'Opposition et fait dans un
comité ou une commission à l'intérieur du Parti
libéral. Ma question est à savoir: Est-ce que la même
personne-ressource qui était M. Côté avait travaillé
à ce comité de travail antérieurement à son
embauche par vous, comme ministre?
M. Fortier: La réponse est: Non. J'avais un comité,
c'est public. D'ailleurs, j'aurais pu apporter le document de notre formation
politique. Il y avait certaines personnes qui sont députés
maintenant comme Lawrence Cannon et d'autres personnes. M. Marcel
Côté. n'en faisait pas partie.
M. Parent (Bertrand): Dans le cadre de ce second mandat, M. le
ministre, peut-on dire que le travail effectué à un tarif horaire
de 93 $ l'heure, je pense, comme spécifié dans le contrat, est-ce
que ce travail était son travail de secrétaire, de coordonnateur
du comité-conseil parce qu'il y avait un comité sur la
privatisation? Est-ce que c'est à titre de secrétaire qu'il
recevait ces honoraires ou c'est à un autre titre? Il a joué
aussi sur différents chapeaux pour bien essayer de comprendre. (10 h
45)
M. Fortier: Oui, je devrais préciser le travail du
comité-conseil. Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, la
politique du gouvernement a été précisée le 4
février. En parallèle, le premier ministre a désiré
qu'il y ait trois comités-conseils dont un touchant la privatisation. Je
dois dire qu'en ce qui me concerne le travail du comité-conseil,
était réellement en parallèle avec ce que nous faisions
dans le sens que, en matière de privatisation, nous avions
déjà une politique qui fut approuvée le 4 février
par le Conseil des ministres.
Le comité-conseil - vous pouvez le lire dans le document rendu
public - a donné son opinion. C'étaient donc des hommes
d'affaires, certains ayant travaillé au gouvernement
précédemment et ayant une grande expérience. Il y a M.
Castonguay, en particulier, a été ministre au début des
années soixante-dix. Ce que nous avons fait, comme c'est le cas souvent,
c'est tout simplement de fournir ce que j'appellerais le support logistique. De
fait, dans le décret qui a formé le comité "aviseur", de
mémoire, il y avait deux secrétaires, deux cosecrétaires
et un haut fonctionnaire en la personne de M. Claude Séguin, le
sous-ministre qui faisait partie de mon comité. J'allais dire: qui
relève de moi. Il relève de moi en ce qui concerne toutes les
questions de privatisation et il relève du sous-ministre en titre, M.
Robert Normand, et de M. Marcel Côté.
Le support que nous avons fourni est un support logistique. Autrement
dit, eux se réunissaient. Ils disaient: écoutez, le comité
"aviseur" telle et telle opinion. Les deux cosecrétaires prenaient note
de leurs avis et certains des membres du comité rédigeaient des
textes. Â ce moment-là, c'était plutôt ce que
j'appellerais un support logistique. Dans ce sens, M. Côté a
joué un rôle, d'appui, de logistique au comité "aviseur"
pour concrétiser leurs voeux et leurs désirs. D'ailleurs, lorsque
la conférence de presse a été faite, les membres du
comité étaient présents. Il y avait MM. Roger Beaulieu,
Marcel Bélanger, Claude Castonguay, Raymond Cyr, Mme Marcelin Laurin et
M, Herbert Siblin. Il devrait y avoir quelque part le fait qu'il y avait deux
cosecrétaires. Cela doit être mentionné. En tout cas, dans
le décret qui a formé le comité, c'était
très clair. M. Séguin et M. Côté ont joué le
rôle de secrétaire de comité dans un rôle d'appui
logistique pour réfléter les vues. À ce moment-là,
ce n'était pas les vues du ministre, c'était les vues des membres
du comité. C'est eux qui ont approuvé les textes comme tels. Ce
n'est pas moi.
Comme vous le savez, lorsqu'un ministre forme un comité, il est
normal que le gouvernement fournisse un support logistique. C'est ce qui fut
fait dans ce cas.
M. Parent (Bertrand): À ce moment-là est-ce que les
honoraires, de M. Côté couraient à l'intérieur de
son mandat de secrétaire de ce comité?
M. Fortier: Oui, de la même façon que le
sous-ministre, qui était cosecrétaire, était payé
par l'État, de la même façon l'était M.
Côté. D'ailleurs, c'était très clair. Je l'ai
précisé à plusieurs reprises.
M. Côté n'était pas membre du comité. Les
membres du comité sont ceux que je venais de nommer. M.
Côté et M. Séguin étaient présents lors de
ces réunions et agissaient à titre de cosecrétaires. L'un
et l'autre, bien sûr, étaient rémunérés
pendant le temps qu'ils étaient là. C'était pour fournir
un appui tactique dont ces gens avaient besoin. Eux donnaient leurs
orientations et ces gens-là prenaient des notes et rédigaient
ensuite les textes.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant l'engagement 3?
M. Parent (Bertrand): Je dirai en terminant que cela
répond à plusieurs de mes questions. En tout cas, de notre
côté on devra voter contre pour le fait très clair que cet
engagement a été pris en dérogation. Comme je l'ai
expliqué tantôt, pour le premier mandat, je pouvais comprendre,
mais, pour le renouvellement du contrat, je trouve cela inacceptable. Je pense
qu'il y
aurait lieu...
Est-ce que c'est possible, M. le secrétaire, M. le
Président d'appeler le vote?
Le Président (M. Kehoe): On n'a pas comme tel un vote. On
fait juste la vérification des engagements. Vous pouvez être
contre, mais il n'y a pas de vote prévu dans les règlements.
M. Parent (Bertrand): Cela ne changera pas grand-chose. Sauf que
je tiens à établir clairement pour les membres de la commission
qu'on s'inscrit en faux particulièrement sur le fait de la
dérogation sur une prolongation de contrat.
Le Président (M. Kehoe): Vous nous ferez part de votre
dissidence dans ce cas, soit l'engagement financier 3.
M. Parent (Bertrand): C'est exact.
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il d'autres questions sur
l'engagement financier...
M. Polak: Juste un moment.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Le député vient de dire: les membres de
la commission. Évidemment, il parle pour les membres de l'Opposition.
Quant à nous, le ministre a bien expliqué pourquoi. Donc, nous
sommes satisfaits de la réponse.
Mme Blackburn: Ce n'était pas vraiment utile de dire cela,
on s'en doutait un peu.
M. Polak: Oui. Mme Blackburn: Oui.
M. Fortier: Comme disait Falleyrand si cela va sans dire, cela va
encore mieux en le disant.
M. Polak: J'ai déjà posé une question comme
vous dans le camp de l'Opposition.
Le Président (M. Kehoe): Les messages sont passés
d'un bord et de l'autre.
Mme Blackburn: Ce qui est évident n'a pas besoin
d'être énoncé, n'est-ce pas?
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, comme c'est évident
qu'on doit le dire quand on pense à des choses d'après ce que le
ministre vient de dire tout à l'heure, je vais relever l'une de ses
phrases où il a dit à notre porte-parole officiel qu'il avait
certains préjugés par rapport à des employés
importants dans certains ministères, avant, quand il était dans
l'Opposition et qu'il est obligé de changer son jugement après
avoir travaillé avec eux. Cela m'inquiète un peu venant d'un
homme de sa compétence et de son sérieux. Je vous dis
honnêtement, dans toutes les fonctions que j'ai exercées il y en a
quelques-unes que j'ai exercées dans la fonction publique où j'ai
vu régulièrement -cela m'a toujours empêché de
porter des jugements irréversibles ou des jugements globaux sur des
groupes ou sur des employés.
Je me dis, si vous avez ces préjugés et si vous avez a les
corriqer ils vont être obligés de vous faire travailler avec des
gens afin que vous corrigiez ces préjugés. Cela m'inquiète
drôlement dans l'avenir. Je me dis, vous avez des responsabilités.
Moi, je vais vous dire carrément. Il n'y a pas seulement cela chez les
fonctionnaires. Il y en a des bons et il y en a des moins bons. Il y en a dans
l'entreprise privée aussi des bons et des moins bons. Je peux vous
donner ma parole de cela et je peux affirmer que cela se produit dans toutes
les fonctions. Ce n'est pas propre à la fonction publique, des qens
incompétents. Au contraire, je pense qu'il y en a d'excessivement
compétents. Pour avoir travaillé avec des employés et des
fonctionnaires je peux vous dire que si vous aviez ce préjugé
cela m'inquiète dans l'avenir. Vous devrez ou on devra avoir toujours
une retenue vis-à-vis de votre jugement.
Si vous nous dites, c'est pas bon, on devra peut-être penser bien
là, c'est peut-être parce qu'il n'a pas travaillé avec, il
ne le connaît pas. Je voulais relever cela parce que ça me frappe
venant de votre part. Je n'ai jamais prononcé de jugements globaux sur
un groupe comme cela seulement par des préjugés. Ce n'est pas
parce que nous sommes dans l'Opposition que nous sommes irresponsables. Au
contraire, on doit être responsables. L'Opposition cela prépare au
pouvoir. Voilà!
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Fortier: M. le Président, je réitère ce
que j'ai dit. Je ne connaissais pas les gens du ministère des Finances.
Je dis que j'ai trouvé que les gens étaient extrêmement
compétents à un tel point et beaucoup plus compétents sur
le plan de l'analyse financière. Les gens auraient pu être
compétents mais je dis beaucoup plus compétents dans le domaine
de l'analyse financière que je ne l'espérais. Je le dis et je le
répète, malheureusement l'État ne rémunère
pas assez bien certains de ses
serviteurs. À cause de cela on pourrait en perdre. Je
réitère simplement ce que j'ai dit c'est que ce fut une heureuse
révélation de trouver qu'il y avait un tel degré de
professionnalisme et de compétence.
Sans mettre les points sur les "i", je dirais que certains des gens avec
qui je travaille ont travaillé dans des cabinets de ministres qui
n'étaient pas de notre formation politique et que, pour moi, je n'ai
jamais eu de préjugés contre ceux qui ont été
actifs dans d'autres formations politiques lorsqu'ils le font avec conviction.
Je dois vous dire que ces gens m'ont servi avec loyauté et
compétence et je les ai gardés avec moi. J'ai
démontré et ils ont démontré qu'ils étaient
capables de faire un travail. Ils l'ont fait avec beaucoup de coeur et je les
en remercie.
M. Parent (Bertrand): Peut-être pour ajouter à cela,
j'ai été seulement deux mois - on s'éloigne un peu mais je
pense que c'est important - à l'intérieur du ministère
dans le secteur de l'exportation. Mol aussi, je me suis rendu compte qu'on a
souvent des préjugés défavorables.
M. Fortier: C'est parce qu'on ne connaît pas bien les gens,
parfois.
M. Parent (Bertrand): Cela nous amène à dire
qu'au-dessus de la politique et au-dessus des lignes partisanes il y a aussi
des gens très valables.
En terminant, sur le dossier SECOR et avant de passer à d'autres
engagements financiers qui relèvent aussi du dossier d'études et
de conseils reçus d'autres firmes, je voudrais seulement que le ministre
soit pleinement conscient que je ne suis pas apte à juger si c'est trop
ou pas assez. Cela me semble élevé que, seulement à la
firme SECOR, en quinze mois, on ait accordé à un individu et non
pas à un groupe de travail de personnes - un individu, cela a
été bien spécifié - 180 000 $ en contrats en quinze
mois, c'est beaucoup d'argent! Ce même individu, portant un autre
chapeau, a aussi obtenu un contrat au comité Lalande, que je sache, pour
un montant d'environ 66 000 $ de la part du gouvernement. Et tout cela vient
s'ajouter, comme on le verra à l'engagement financier 4 et suivants,
à d'autres ressources retenues avec des mandats importants, soit de 40
000 $, 50 000 $ ou 60 000 $ pour d'autres dossiers. Cela veut donc dire que M.
Côté a fait ce que je pourrais appeler, de la façon dont je
le comprends, un travail de supervision, mais en plus de cela, vous avez
dû aller chercher dans Madelipêche, dans SOQUIP, dans d'autres
choses, des expertises additionnelles en plus de celles de M.
Côté. Cela fait quand même des sommes assez importantes pour
conseiller le ministre. Je veux seule- ment qu'on soit conscient que, seulement
pour M. Côté, c'est 180 000 $, pour un seul individu en quinze
mois.
M. Fortier; M. le Président, je dirais deux choses
là-dessus: Si le député prenait la peine de
vérifier l'équipe que le gouvernement fédéral a
montée pour son programme de privatisation, il se rendrait compte que ce
n'est pas une équipe de huit, neuf ou dix personnes qui a
été mise sur pied, et là je ne parle pas des consultants
spécifiques dans des dossiers spécifiques. Je suis allé
à Ottawa, au mois de février dernier, et je crois que
l'équipe en place dirigée, à l'époque, par M.
Beneto était formée d'au moins 25 ou 28 personnes. En plus de
cela, dans chaque dossier, le ministère responsable avait engagé
des grosses boîtes comme Burns and Fry, Goldman Sachs, Salomon Brothers,
le ministre lui-même, en plus de cela, avait engagé Salomon
Brothers à des honoraires faramineux parce que, dans chaque cas de
privatisation, Salomon Brothers vient mettre son grain de sel à la fin
pour dire: Nous croyons que la privatisation fut faite de la bonne
façon.
En plus des consultants engagés par les ministères, les
sociétés d'État ont elles-mêmes engagé de ces
gros courtiers à Toronto. Le conseil qu'on m'a donné, à ce
moment-là, quand je suis allé à Ottawa a été
de dire: M. Fortier, si vous êtes capable, prière d'éviter
cela. Je peux vous dire que ceci fut fait. Nous n'avons pas engagé le
dixième de consultants qui furent engaqés par Ottawa. À
Ottawa, il y a une redondance de consultants par le ministre
délégué à la privatisation qui a engagé
Salomon Brothers, par les ministères concernés qui ont
engagé des grosses bottes et par les sociétés d'Etat. Dans
ce cas-ci, nous avons tenté de travailler en collaboration avec les
sociétés d'État pour nous mettre d'accord pour dire: Si on
a besoin d'un consultant, il n'y en aura pas un engagé par le
ministère et un autre engagé par la société; on en
a engagé un seulement. On s'assoyait ensemble et on décidait des
études qui devaient être faites. Là-dessus, M. le
Président, j'aimerais donner l'assurance, parce que je crois qu'il est
important - il y a des contraintes financières au gouvernement - de
signaler... On peut critiquer et j'accepte la critique sur telle ou telle
privatisation et je crois que l'Opposition a droit à ses opinions, mais
j'aimerais tout simplement préciser que les décisions que nous
avons prises, les orientations que nous avons poussées, furent faites de
telle façon que ce soit fait pour les plus grandes économies
possible pour le qouvernement et pour les contribuables. C'est ce qu'on a fait.
Si on faisait cette comparaison avec d'autres gouvernements, je crois qu'on
pourrait constater qu'on a limité les dépenses au
minimum.
On parle des revenus de SECOR, comme le ton est serein ce matin, je ne
voudrais pas qu'on fasse de la politique partisane, mais j'aimerais mentionner
que SECOR, sous le gouvernement précédent, en plus de
l'étude de 40 000 $ que j'ai mentionnée sur l'industrie du taxi
en plus de l'étude de 100 000 $ sur la capitalisation des entreprises,
le gouvernement précédent a retenu SECOR, depuis 1980, pour le
ministre des Relations internationales, pour ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation, pour le ministère des
Communications, pour le ministère de l'Industrie et du Commerce et le
ministère du Tourisme, pour le ministère du Revenu, pour le
ministère des Transports, pour l'Office des professions du
Québec, pour l'Assemblée nationale, pour le Conseil de la langue
française et l'Office de la langue française. Plusieurs des
ministères sous l'ancien gouvernement ont retenu SECOR et je ne crois
pas que le gouvernement actuel engage ou donne plus de revenus que l'ancien
gouvernement. Cela prouve seulement une chose: chez SECOR, il y a des gens
intéressants, il y a des gens qui ont de la vision et le gouvernement
précédent a retenu leurs services, nous retenons leurs services
et différents ministères du gouvernement le font. (11 heures)
Je crois que si le gouvernement du Parti québécois a
retenu leurs services, si nous les avons retenus et si le gouvernement à
Ottawa retient leurs services aussi, je dois tout simplement constater qu'il
doit y avoir là des gens qui ont quelque chose à dire et qui ont
des idées. Quand on est un gouvernement, que ce soit un gouvernement du
Parti québécois ou du Parti libéral, on cherche des gens
avec des idées. C'est dans ce sens-là, je crois, que ces
engagements ont été faits.
M. Parent (Bertrand): II y aurait deux choses, M. le
Président, sur la première remarque du ministre concernant
Ottawa. Je pense que cela peut être une référence pour
vous, mais je pense que la façon dont ils procèdent actuellement
à Ottawa... Moi aussi, je me suis enquis un peu et je pense qu'ils ont
une machine qui est loin d'être une machine qu'on doit envier quant
à l'engagement qu'ils font sur le plan des frais sur les dossiers de
privatisation. Je ne suis pas sûr que tout cela va être mené
à bien pour autant. D'ailleurs, j'aime mieux ne pas parler du
gouvernement d'Ottawa, actuellement.
Dans le cas de SECOR, j'ai bien précisé, M. le ministre,
qu'il ne s'agissait pas d'aller contre l'expertise de la firme. Effectivement,
la firme SECOR est une firme qui a sûrement de très bonnes
ressources. Ce que je porte à l'attention de cette commission, autant
auprès du ministre qui est membre de cette commission, que des deux
côtés, c'est qu'il faut être conscient qu'il y a eu dans le
passé des contrats d'octroyés à SECOR et qu'il y en a eu
à d'autres firmes de consultants.
Il faut être conscient qu'à l'intérieur de douze ou
de quinze mois, une firme et, en particulier, un individu, on a retenu ses
services au gouvernement pour tout près de 250 000 $,
c'est-à-dire, SECOR, 50 000 $, privatisation, SECOR, 130 000 $,
privatisation, ce qui fait 180 000 $ et SECOR, toujours Marcel
Côté comme individu au comité de la langue sur la loi sur
les organismes.
Alors, seulement en trois mandats, un individu a obtenu 246 000 $ de
contrats. Je le porte à l'attention et je veux juste qu'on soit
conscient. Ce sera à la population et ce sera aux gens de juger. Moi, je
vous dis que je trouve cela drôlement fort. C'est ce que j'avais à
ajouter là-dessus. Cela clôt cet engagement avec ma distance et
celle de mes collègues.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle maintenant l'engagement
4, Contrat de services pour aqir à titre de coordonnateur des travaux du
Comité "aviseur" sur la privatisation de SOQUIP. Le fournisseur est
Cogesfonds, Montréal, pour un montant de 40 000 $.
M. Parent (Bertrand); Je vais demander au ministre de nous dire
un peu quelle est cette firme et qui sont ses principaux actionnaires, puisque
c'est une firme que je ne connais pas et j'aimerais avoir un peu d'information
sur ses principaux actionnaires ou administrateurs et comment elle a
été choisie pour ce contrat?
M. Fortier: M. le Président, vous comprendrez que dans
plusieurs de ces cas-là, il s'agit de firmes avec un ou deux
consultants. Il ne s'agit pas de consultations extrêmement importantes.
Il s'agit, en l'occurrence, de M. Jacques Paquin dans le cas de SOQUIP. M. le
Président, j'aimerais rappeler aux membres de la commission que M.
Paquin est une personne qui était connue des fonctionnaires et du
gouvernement précédent et de nous.
M. Paquin a été président de la
Société nationale de l'amiante. Il a été
extrêmement impliqué, à plusieurs reprises dans le
passé, dans des dossiers d'analyse, des dossiers difficiles. En
particulier, c'est lui qui -j'oublie le nom de son adjoint dans le dossier de
la Société nationale de l'amiante - a étudié pour
le gouvernement précédent toute la formation de la
société en commandite. Il a amené le cas de la formation
de la société en commandite, qui a été
réalisée par nous, mais qui avait été
proposée sous le gouvernement précédent.
Alors, nous l'avons retenu sur la recommandation des fonctionnaires. Je
ne connaissais pas M. Paquin personnellement. Mais il avait déjà
une expérience dans les dossiers difficiles, des dossiers de
sociétés d'État, il était au conseil
d'administration de SOQUIP et connaissait bien SOQUIP. Par ailleurs, nous avons
cru qu'il pourrait nous permettre de dégager des orientations,
étant donné sa compétence dans le milieu
paragouvernemental, sa compétence dans le domaine des
sociétés d'État et sa connaissance plus
particulière du dossier de SOQUIP.
Il nous a servi. Il a été utile pour dégager les
orientations. Cela se fait en discussions M. le Président. J'insiste
encore là-dessus. Lorsqu'on retient un consultant comme cela, il ne
s'agit pas d'une personne qui va faire une étude basée sur des
analyses économiques dans son bureau; c'est fait à partir de
dialogues avec le ministère de l'Énergie et des Ressources, avec
les fonctionnaires du ministère des Finances et avec la direction de
SOQUIP.
Bien sûr, il s'est agi de discussions sur l'orientation
éventuelle de SOQUIP. Au . moment où on se parle, les travaux de
M. Paquin sont terminés et je peux donner la précision suivante:
!e montant engagé à la fin de novembre est de 27 103, 72 $. Nous
avons mis fin aux travaux de M. Paquin à ce moment. Je crois que c'est
le montant maximal qui sera facturé.
Si vous lisez notre document sur la privatisation des
sociétés d'État, vous allez voir, dans la section traitant
du processus, qu'il y a une première phase dite d'analyse. A la fin de
la période d'analyse, normalement, on doit retourner au comité
ministériel de développement économique avant de passer
à la phase 2 qui est la phase active.
M. Paquin a été le coordonnateur de la phase 1,
c'est-à-dire la phase d'analyse qui est à peu près
terminée. Nous avons suspendu nos travaux pour le moment dans le sens
que le ministère de l'Énergie et des Ressources doit mettre au
point sa politique énergétique surtout dans le domaine du
pétrole et du gaz et aucune action ne sera décidée tant
que le ministère n'aura pas précisé sa politique dans le
secteur énergétique.
Pour répondre à votre question, M. Paquin fut retenu sur
la base de ses années de service au gouvernement du Québec, sa
connaissance des sociétés d'État en général
-en particulier dans le secteur de l'amiante -et la compétence qu'il
avait pour articuler des politiques dans des secteurs comme ceux-là.
M. Parent (Bertrand): Je voudrais savoir de quelle période
à quelle période le mandat s'est échelonné. Si je
comprends bien, il a pris fin à la fin de novembre avec un montant total
d'environ 27 000 $. Il avait débuté, j'imagine, en septembre ou
en août.
M. Fortier: II avait commencé le 6 juin.
M. Parent (Bertrand): Le 6 juin. M. Fortier: Oui.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que ce mandat a été
fait en dérogation ou s'il y a eu des appels d'offres? Comment a-t-il
été choisi?
M. Fortier: Cela a été fait en dérogation,
je crois. Nous travaillons avec le comité de coordination au
ministère. Avec M. Séguin et les membres de la division des
sociétés d'État et avec M. Marcel Côté on
définit les stratégies globales. Après cela, dans chaque
cas, la procédure prévoit la formation d'un comité
conjoint. Pour former un comité conjoint, le ministre
délégué à la Privatisation et le ministre de
tutelle de la société d'État doivent aller au
comité ministériel de développement économique
présenter un mémoire et, là, on ouvre le dossier.
Une fois le dossier ouvert, une personne réunit les
fonctionnaires des différents ministères impliqués, des
sociétés d'État. Ils font faire ou font certaines
analyses, certaines études. Il s'agit d'un animateur et d'une personne
responsable du secrétariat. C'est le travail que M. Paquin a fait
Ici.
Il m'a été recommandé. Je ne le connais pas. Je
l'ai connu parce que j'ai suivi, dans l'Opposition, le dossier de l'amiante. Je
l'ai connu de cette façon. Je ne le connaissais pas personnellement.
C'est sur la base des recommandations et du ministère de
l'Énergie et des Ressources -qui le connaissait parce qu'il avait
travaillé dans le secteur de l'amiante - et du ministère des
Finances que, de part et d'autre, on a cru que, si une personne comme
celle-là avait été serviable et compétente dans un
dossier aussi difficile que l'amiante, elle pouvait nous être aussi utile
dans ce cas-ci. Il s'agissait, pour nous, de trouver une personne clé
pour coordonner nos études tout simplement.
M. Parent (Bertrand): Encore là, je n'en ai rien contre M.
Paquin, je ne le connais même pas. Je trouve un peu curieux que,
même rendu au mois de juin 1986, il n'y avait quand même pas une
urgence de procéder en dérogation, ce qui était
l'explication donnée à SECOR lors du premier contrat.
Deuxièmement, qui sont les autres administrateurs et depuis quand
cette firme existe-t-elle? Ce n'est pas un connu, est-ce que c'est...
M. Fortier: Je n'ai pas vérifié cela, M. le
Président. Il s'agit...
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il serait possible de l'avoir
éventuellement comme réponse?
M. Fortier: On peut le demander, oui, sûrement.
M. Parent (Bertrand): Quand cette firme a-t-elle
été formée, qui sont les autres administrateurs et les
autres personnes qui oeuvrent dans cette boîte?
M. Fortier: Cela va. Mon impression, c'est que, comme vous le
savez, il arrive que des consultants oeuvrent seuls, ou à peu
près seuls. Il s'agit pour eux d'un véhicule, je ne pourrais pas
dire fiscal ou autrement, j'imagine qu'ils peuvent avoir d'autres
dépenses, des investissements. Il s'agit d'une boîte qui leur
permet d'offrir leurs propres services. Moi-même, j'ai
procédé de cette façon, c'est tout à fait normal.
Je fournirai l'information au député, cela me fera plaisir de le
faire.
Le Président (M. Kehoe): Le secrétaire prend note
de votre question et le ministre donnera une réponse dans un avenir
rapproché.
M. Fortier: Selon les délais prévus par le
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): D'accord.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, dans l'explication
que nous avez donnée le ministre de l'"opérationalisation" de
votre programme de privatisation. Si je comprends bien, il y a le comité
en haut, comme vous l'avez appelé...
M. Fortier: Le comité responsable.
M, Parent (Bertrand):... le comité responsable où
travaillait et travaille encore M. Marcel Côté. Cela veut donc
dire que ces consultants, que ce soit Cogesfonds, comme d'autres qu'on verrra
plus tard, PREMAR et tout cela, se rapportent à ce
comité-là en haut. Est-ce que c'est la façon de le
comprendre? II y a les sectoriels que vous engagez, qui sont coordonnés
par votre comité parrainé par M. Côté,
jusqu'à un certain point.
M. Fortier: Par le ministre, par les fonctionnaires et par M.
Côté, oui. À qui se rapporte M. Paquin, en particulier,
dans l'étude de la privatisation et de la remise en question de SOQUIP.
Il se rapporte aux deux ministres. J'ai parlé tout à l'heure de
la formation d'un comité conjoint. L'analyse que j'avais faite lorsque
j'étais dans l'Opposition... J'étais celle en Angleterre... Il
est très clair qu'une des difficultés d'une remise en question
d'une société d'État, c'est que dans d'autres pays, comme
en Angleterre, on s'est aperçu que si l'opération est
laissée uniquement au ministre de tutelle, cela peut donner des
résultats, mais cela ne donne pas toujours nécessairement les
meilleurs résultats, parce que le ministère des Finances a une
certaine expertise qui est utile.
Dans le fond, la revue que j'avais faite des processus de privatisation
m'avait amené à conclure que la meilleure façon
était de travailler en équipe entre le ministre de tutelle d'une
société d'État et le ministre des Finances ou le ministre
délégué à la Privatisation. Dans les cas
spécifiques, la personne-ressource qui coordonne les études se
rapporte aux deux ministres.
Dans les faits, il est vrai que le ministre délégué
à la Privatisation a la responsabilité d'animer cela. C'est donc
dire que nous, on suit les activités chaque jour, quotidiennement. On
peut dire qu'on a une plus grande responsabilité de s'assurer que les
dossiers avancent, que les études se font, que les informations soient
acheminées à qui de droit. C'est la raison pour laquelle
l'équipe de coordination du processus en général
était animée par des fonctionnaires et par M. Côté
jusqu'à récemment et que, par ailleurs, il y a des comités
spécifiques pour chacun des dossiers, cas par cas. Les études se
font cas par cas.
M. Parent (Bertrand): Vous avez mentionné que le
présent mandat est terminé et que cela a été
finalement, si on peut l'appeler ainsi, l'étude préliminaire.
Cela veut donc dire que si vous décidez, en tant que ministre
délégué à la Privatisation, d'aller de l'avant
à la suite de ce qui se passera au ministère de l'Énergie
et des Ressources, j'imagine que vous devriez avoir recours, encore une fois,
à une expertise, cette fois-là, pour procéder à la
deuxième étape. Donc, il y aura engagement de consultants pour
mener cette privatisation. Est-ce que je comprends bien le processus?(11 h 15)
M. Fortier: Cela dépend de ce qu'on fera. Si on veut
évoquer des possibilités, si on parle de SOQUIP, disons qu'il y a
deux ou trois aspects. Premièrement, définir si oui ou non SOQUIP
a un avenir. Mais cela, normalement, c'est fait à l'interne. Si on parle
de vente d'actifs, comme vous le savez, SOQUIP possède des actions dans
Gaz métropolitain. Au moment où on se parle, aucune
décision n'a été prise de toute façon. D'autres
personnes sont impliquées. Comme vous le savez. M. Bertin Nadeau,
d'Uniqesco, et M. Dutil, de Canam Manac, ont pris le contrôle de Gaz
métropolitain Inc. Donc, on
peut dire que, à toutes fins utiles, indépendamment du
programme de privatisation, SOQUIP a été privatisée par
l'action de la Caisse de dépôt avec ces acteurs. Mais si, à
un moment donné, on mettait en vente notre bloc d'actions, ce ne serait
pas une personne comme M. Paquin qui serait retenue. Ce serait plutôt un
courtier à qui on donnerait un mandat. Il n'y aurait pas lieu d'engager
un consultant, puisque ce serait une décision ponctuelle, comme on l'a
fait dans le cas - je vais vous donner un autre exemple - des actions qu'on
détenait dans Provigo. La firme SOQUIA a retenu les services d'un
courtier en lui disant; Voici les critères que nous voudrions voir
remplis et voici les conditions de vente, etc. On retient les services du
courtier sur une base de rémunération tout simplement, et cela
devient un courtier financier. Au moment où on se parle, je dirais que
la phase 1 des études ou que les orientations sont quelque peu
précisées; elles sont contingentes à la précision
de la politique énergétique du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Je ne crois pas que d'autres études
soient requises si ce n'est pour des opérations financières
ponctuelles. Je peux vous dire, par exemple, que SOQUIP Alberta, à cause
de la baisse des prix du gaz et du pétrole, a quelques
difficultés financières, comme plusieurs autres
sociétés. Actuellement, il y a des discussions à ce sujet,
mais, à ce moment-là, ce sont des experts financiers et autres de
l'intérieur. Dans le moment, c'est fait par des gens de
l'intérieur.
M. Parent (Bertrand): Quel consultant est intervenu pour diriger
la privatisation de SOQUEM-Cambior dans ce cadre? On parlera, tantôt, de
Madelipêche. Dans le cas de SOQUIP, le processus est arrêté.
Mais, dans le cas de SOQUEM, dans le cas de Dofor, est-ce que ces
choses-là, même si elles relèvent toujours du ministre,
relèvent, quant aux personnes-ressources, du travail accordé
à M. Marcel Côté?
M. Fortier: En ce qui concerne la privatisation de Dofor,
l'opération est en cours et je ne ferai pas de commentaires
là-dessus.
M. Parent (Bertrand): Elle tire à sa fin.
M. Fortier: II n'y a aucune décision de prise. Mais, comme
je l'ai dit tout à l'heure, M. Côté, à toutes fins
utiles, n'est plus disponible. Au moment où on se parle, il n'est pas
impliqué et il n'est pas disponible pour ce processus en particulier. Il
est sûr qu'il y a quelques mois, si on retourne en arrière, il
avait été impliqué. Mais, au moment où on se parle,
il ne l'est pas.
On peut dire que, dans le cas de
SOQUEM, oui, le processus... Un comité conjoint a
été formé et le processus a été
dirigé par l'équipe centrale, si on veut l'appeler comme cela. On
s'est aperçu que c'était beaucoup demander aux mêmes
personnes que de suivre plusieurs dossiers, parce qu'il y a toujours trois ou
quatre dossiers qui se présentent à différentes
étapes. Pour suivre ces dossiers, comme je l'ai dit tout à
l'heure, au ministère des Finances, on n'a pas des ressources
extraordinaires. En fait, il y a deux ou trois personnes clés qui
peuvent nous aider et ce sont elles qui suivent les dossiers sous l'angle
gouvernemental. Ce sont elles qui écrivent des mémoires pour le
Conseil des ministres. Mais, dans le cas de SOQUEM, il n'y a pas eu une
personne en particulier; ce fut fait par l'équipe centrale dont on a
parlé tout à l'heure.
M. Parent (Bertrand): Cela complète les questions que
j'avais. Je ne sais pas si mes collègues...
Le Président (M. Kehoe): Je pense que le
député de Lévis a une question ou une remarque à
faire.
M. Garon: Je veux savoir si j'ai bien compris. Vous avez dit que
M. Paquin avait commencé à travailler le 6 juin.
M. Fortier: C'est l'information qu'on m'a donnée, oui.
M. Garon: Mais vous avez eu l'autorisation de l'engager en
septembre 1986. C'est ce que je comprends, parce qu'on est dans les engagements
de septembre 1986. J'aimerais savoir à quelle date vous avez
demandé, sous forme de CT, l'autorisation d'engager M. Paquin, qui
travaille pour Cogesfonds?
M- Fortier: Ce qui est arrivé dans ce cas-ci, c'est que le
dossier avait été acheminé au Conseil du trésor
avant le début du travail, mais il a été retardé
durant la période des vacances. De fait, durant l'été, il
ne s'est pas fait grand-chose, mais je crois que quelques heures avaient
été facturées. Alors, il y a eu un retard dû...
M. Garon: À quelle date?
M. Fortier: L'information que j'ai, c'est que le CT a
été approuvé le 16 septembre.
M. Garon: Mais il a été acheminé et
daté...
M. Fortier: C'est cela, le contrat...
M. Garon: Quand vous avez signé, vous
avez mis une date à côté. M. Fortier:
Pardon?
M. Garon: Quand vous signez, vous mettez une date à
côté. Le sous-ministre signe et met une date; vous aussi.
M. Fortier: Oui. M. Levesque et moi-même avons signé
le 2 septembre.
M. Garon: II n'a pas été acheminé avant
l'engagement. Vous laissez entendre...
M. Fortier: Non, mais cela avait été
acheminé. Vous savez, on achemine les dossiers au Conseil du
trésor, les dossiers nous reviennent et, ensuite, parfois on les
reprend. Ce que je peux vous dire tout simplement, c'est que - je vous dis la
date -semble-t-il, M. Paquin avait commencé le 6 juin, mais à
toutes fins utiles les travaux ont commencé au mois de septembre parce
que, comme vous le savez, en juillet et août, au gouvernement, il ne se
fait pas grand-chose.
M. Garon: Mais ce n'est pas cela que je veux dire. Je veux
comprendre comment vous fonctionnez. Dans le cas de M. Côté, je me
le rappelle, il avait commencé au mois de décembre, vous aviez
acheminé votre demande d'autorisation au mois de février et vous
aviez été autorisé à la mi-mars. Mais il avait
commencé à travailler en décembre. Dans le cas de M.
Paquin, vous dites qu'il a commencé à travailler le 6 juin. Mais
la demande d'autorisation au Conseil du trésor pour aller en
dérogation a été acheminée, dites-vous, le 2
septembre et cela a été autorisé le 16 septembre. Je ne
comprends pas trop la manière. C'est pour cela que je veux savoir si les
dates sont exactes. Il a commencé à travailler le 6 juin, donc il
y a eu un contrat qui a été signé le 6 juin. La demande
d'autorisation signée par vous et M. Gérard D. Levesque l'a
été le 2 septembre et vous avez été
autorisés le 16 septembre. Vous avez été autorisés
le 16 septembre alors qu'une demande a été faite le 2 septembre.
Le Conseil du trésor n'a pas traîné. Je veux savoir si les
dates sont correctes.
M, Fortien D'accord. Je vais vous donner la réponse.
À toutes fins utiles, il n'y a pas eu beaucoup de travail de fait durant
juin et juillet, mais vous avez raison de poser la question technique. On avait
convenu avec le Conseil du trésor qu'il n'y avait aucun problème
et M. Levesque et moi-même avons acheminé un dossier au Conseil du
trésor le 12 juin, exactement.
M. Garon: Le 12 juin.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Après l'engagement.
M. Fortier: Je ne me souviens pas des difficultés
techniques. Tout le monde était d'accord; M. Paquin était connu
et cela faisait plusieurs fois qu'il travaillait pour le gouvernement. Je ne me
souviens pas des problèmes techniques, mais, durant le mois de juillet,
alors que tout le monde était en vacances, le Conseil du trésor
nous est revenu avec des petites modifications. C'est la raison pour laquelle
on a dû retourner au Conseil du trésor au mois de septembre avec
les modifications qu'il nous demandait. Dans les faits, c'est pour cela qu'en
toute honnêteté je vous donne le début. Probablement qu'il
y avait eu une réunion à ce moment-là et que le Conseil du
trésor aurait dit, verbalement: Aucun problème. Quand on a eu la
décision, semble-t-il qu'il y avait une difficulté. De fait,
j'imagine que M. Paquin a commencé à facturer à partir du
6 juin. Mais il s'agissait, somme toute, d'un dossier où il n'y avait
aucune contestation de fond. S'il y a eu approbation au mois de septembre,
c'était pour des raisons techniques dont je ne me souviens pas. C'est le
Conseil du trésor qui nous avait demandé cela.
M. Garon: Donc, il a été engagé le 6
juin.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Vous avez une première demande d'autorisation
sous forme de CT, et vous dites que c'est daté du 12 juin. Est-ce qu'on
pourrait avoir une copie du CT que vous avez acheminé le 12 juin, du
contrat signé le 6 juin et de l'autre CT du 2 septembre? Est-ce qu'il
serait possible d'avoir copie des trois documents?
M. Fortier: Je prends cela en délibéré et je
vous ferai parvenir la documentation si on le peut. J'aimerais préciser
ici que, de mémoire, je sais que l'une des raisons... Tout à
l'heure, j'évoquais les difficultés de SOQUIP Alberta. Il fallait
enclencher le processus assez rapidement eu égard à certaines
difficultés parce que la question que le gouvernement se posait,
c'était: Est-ce que le gouvernement avance les fonds à SOQUIP
Alberta ou s'il y a d'autres façons de procéder? C'est la raison
pour laquelle il était quelque peu urgent de s'assurer que nos
études puissent commencer le plus tôt possible. De toute
façon, M. le député de Lévis, je prends votre
demande en délibéré et je vous les ferai parvenir. On
pourra y revenir la prochaine fois.
M. Garon: Une demande d'autorisation de dérogation,
normalement, ce n'est pas bien long. Tout cela est compris dans une
page, au fond.
M. Fortier: Vous avez assez d'expérience, M. le
député de Lévis, pour savoir qu'au mois de juin...
M. Garon: Le 6 juin, cela fonctionne à plein régime
au gouvernement.
M. Fortier: Oui, au mois de juin, cela fonctionne à plein
régime, mais ce n'est pas tout le monde qui est disponible pour faire
avancer les dossiers.
M. Garon: J'ai toujours compris que les gens ne partaient pas en
vacances avant le mois de juillet ou la fin de semaine de la
Saint-Jean-Baptiste. Quand vous dites qu'il est engagé le 6 juin, il a
fallu que vous y pensiez un petit peu avant. Vous n'avez pas pensé
à cela le 6 juin. Vous avez pensé à cela peut-être
en mai et juin. Envoyer un CT de dérogation, ce n'est pas bien long, les
raisons de la dérogation. Si vous engagez la personne et qu'après
vous demandez de déroger au Conseil du trésor, dans le fond, vous
demandez un peu de ratifier ce qui est déjà fait. À toutes
les fois qu'on a vu des demandes venant de votre ministère, il semble
que la dérogation soit la règle et que le régime habituel
ne soit jamais suivi.
M. Fortier: Cela a été souvent le cas. Pour les
raisons que j'ai évoquées tout à l'heure, M. le
député de Lévis. Il s'agit de choisir, pour nous, des gens
qui, premièrement, ne sont pas en conflit d'intérêts; des
gens en qui les deux ministres ont confiance et qui nous permettent de faire
avancer les dossiers. Il ne s'agit pas de choisir un consultant qui va faire un
rapport, mais de choisir une personne clé pour animer un processus comme
celui-là. Ce n'est pas la même chose que de choisir un consultant
à qui on dit: Faites-nous une étude sur telle et telle chose. Il
ne s'agit pas de faire une étude. Il s'agit d'animer un processus. Cela
devient une personne-ressource à temps partiel dans un processus de
privatisation très spécifique.
M. Garon: Quand vous le faites comme cela, vous ne donnez pas la
chance à tout le monde de montrer ses connaissances ou ses
capacités ou de décider de choisir. Ce que je ne comprends pas,
c'est que vous dites que vous ne connaissez pas M. Paquin. Ce sont les
fonctionnaires qui décident de prendre telle personne. Les
fonctionnaires, aussi, ont des "chums". Il y a un processus établi. La
règle, au gouvernement, c'est de faire appel à l'ensemble des
gens. À ce moment, pourquoi fonctionner en disant: On choisit quelqu'un.
On ne s'occupe pas des règles. On va en dérogation comme si
c'était la règle. La dérogation est censée
être exceptionnelle.
Ce n'est pas le régime. Actuellement, il semble que la
dérogation soit le régime chez vous.
M. Fortier: Oui, parce que, pour les raisons que j'ai
évoquées tout à l'heure... Vous avez raison, il y a eu
deux ou trois dérogations. C'est parce qu'il s'agit, pour nous...
M. Garon: Jusqu'à maintenant, je n'ai vu que cela.
M. Fortier: Si vous permettez. Il s'agit pour nous d'un
processus. Il ne s'agit pas de faire une étude. Il s'agit de former des
équipes d'analyse, de trouver une personne en qui on a confiance et de
donner une responsabilité à cette personne pour animer et pour
coordonner des études et des ressources de deux ministères, en
particulier. Ce n'est pas d'un contrat de consultation au sens traditionnel
qu'il s'agit. C'est cela que j'ai essayé d'expliquer tout à
l'heure. Il s'agît d'aller chercher une personne-ressource qui travaille
avec nous au jour le jour et qui fait partie d'une équipe à
l'intérieur du processus de privatisation.
M. Garon: Est-ce que le ministère des Finances fait encore
appel aux ministères sectoriels pour avoir leur opinion
là-dessus? Par exemple, dans le cas de la privatisation de SOQUIP, le
ministère sectoriel. C'est-à-dire le ministère de
l'Énergie et des Ressources, est censé avoir des fonctionnaires
spécialisés. Est-ce que le ministère des Finances a
jugé opportun de demander des avis au ministère de
l'Énergie et des Ressources ou aime-t-il mieux avoir des consultants ne
venant pas du ministère sectoriel, où est censée
être logée l'expertise?
M. Fortier: Vous parlez de quel cas en particulier?
M. Garon: De ce cas-là.
M. Fortier: Dans ce cas-ci en particulier...
M. Garon: Parce que, dans la privatisation de SOQUIP, le
ministère de tutelle de SOQUIP, normalement, c'est le ministère
de l'Énergie et des Ressources. L'expertise dans le domaine de
l'énergie, c'est censé être SOQUIP. Ce que je constate,
c'est que, quand il s'agit de faire ce genre d'opération, le
ministère sectoriel ne semble plus être là. Est-ce que des
études ont été demandées au ministère de
l'Énergie et des Ressources, qui est le ministère de tutelle de
SOQUIP? L'expertise pour surveiller et coordonner et voir à ce que
SOQUIP soit dans la bonne direction,
normalement, c'est le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
Est-ce que le ministère de l'Énergie et des Ressources a
été mis à contribution en fournissant des travaux, lui
aussi? Ou si c'est simplement M. Paquin qui fait cela?
M. Fortier: Non, non. Je l'ai expliqué. Je vous remercie
de votre question. Cela me permet de l'expliquer de nouveau. M. Paquin a
été un animateur et un coordonnateur. De fait, les études
ont été acheminées et préparées par le
ministère de l'Énergie et des Ressources et par les
fonctionnaires du ministère des Finances. Bien sûr, dans une
certaine mesure, vous pouvez dire que le ministère de l'Énergie
et des Ressources a apporté des ressources plutôt sous l'angle
énergétique. Vous pouvez dire que le ministère des
Finances a apporté des études davantage sous l'angle financier,
quoiqu'il n'y ait pas de ligne de démarcation très claire
là-dessus. Mais c'est fait en collaboration. La personne dont on parle
présentement avait un rôle de coordination et d'animation.
Autrement dit, ce n'est pas quelqu'un qui s'enfermait chez lui pour faire seul
une étude. C'est lui qui préparait l'ordre du jour des
réunions et qui, après consultation avec les différentes
personnes, évoquait les différents aspects devant être
étudiés. Il convenait d'abord, avec le ministère de
l'Énergie et des Ressources, de préparer tel et tel genre
d'étude et, ensuite, il convenait, avec le ministère des
Finances, de préparer tel genre d'étude.
Il s'agit d'une certaine symbiose et la personne était là
pour animer, pour coordonner ces études tout simplement.
M. Garon: Est-ce que le sous-ministre responsable aux
sociétés d'État, qu'on a vu plus souvent dans le cas de la
Raffinerie de sucre du Québec, et qui semblait plutôt être
expert dans le domaine du sucre, M. Séguin, et un autre monsieur qui
était avec lui et dont je ne me rapelle plus le nom...
M. Fortier: M. Paillé.
M. Garon:... M. Paillé, sont toujours dans le domaine de
la privatisation des sociétés d'État ou s'ils ont
été mis de côté pour être remplacés par
des consultants?
M. Fortier: Avant que vous arriviez, M. le Président, j'ai
louange leur compétence et leur professionnalisme. Ils sont toujours
présents dans tous les dossiers.
M. Garon: J'espère que la référence ne vient
pas de la Raffinerie de sucre du Québec. L'avenir démontrera
à quel point l'avenir du sucre n'était pas dans la canne ou dans
la betterave.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant l'engagement 4 pour septembre?
M. Garon: Vous avez dit que vous preniez en
délibéré les documents. Est-ce que vous avez l'intention
de nous les faire parvenir? L'engagement du 6 juin.
M. Fortier: J'en prends note, M. le député.
M. Garon: Le premier CT du 12 juin et le deuxième
CT...
M. Fortier: Je prends note de votre demande.
M. Garon: Pourquoi y a-t-il eu une deuxième demande le 2
septembre?
M. Fortier: C'est ce que je veux vérifier. Si vous me
permettez, M. le député, je vais le prendre en
délibéré. Je ne me souviens pas de toutes les raisons
techniques pour lesquelles il y a eu des demandes, mais je prends le tout en
délibéré en temps opportun - je sais que vous êtes
tenace - je sais qu'on y reviendra.
M. Garon: C'est parce que vous n'en signez pas beaucoup de CT. Il
me semble que vous en signez trois ou quatre... Pas trois ou quatre, mais
quelques-uns dans l'année seulement. Vous ne vous en souvenez pas? (11 h
30)
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): J'ai deux commentaires en terminant
concernant l'engagement 4. D'abord, je retiens des explications du ministre,
à la suite des questions que je lui ai posées ainsi que mon
collègue le député de Lévis, que c'est sensiblement
le même scénario qui s'est passé dans SECOR et Cogesfonds,
c'est-à-dire que cela a été fait en déroqation,
premièrement. Deuxièmement, en plus d'avoir fait cela en
dérogation, les CT ont été approuvés trois mois
après le début des travaux. Je regardais justement les
dernières réponses que vous nous avez fournies sur le premier
contrat de SECOR. Cela a été approuvé comme CT le 24 de
mars et on avait commencé à travailler le 16 décembre.
Dans ce cas-ci, vous nous parlez du mois de septembre, où le CT a
été approuvé à la suite d'un travail qui a
débuté le 6 juin. Je comprends que c'est technique, sauf que vous
conviendrez avec moi que cela fait assez curieux.
Comme dernier point, on devra s'inscrire en faux, c'est-à-dire
inscrire notre dissidence sur l'approbation de cet engage-
ment financier pour les raisons que j'ai mentionnées.
Le Président (M. Kehoe): La vérification de
l'engagement 4 est terminée. J'appelle l'engagement 5: "Renouvellement
du contrat de services pour le développement et l'implantation du
nouveau système de micro-informatique et de bureautique à la
Commission des valeurs mobilières du Québec pour une
période de six mois. Fournisseur: Datasult Inc. Montant de l'engagement:
95 000 $. "
M. Parent (Bertrand): Je pense que cela a été mis,
M. le Président, à l'intérieur du ministère des
Finances. On nous a expliqué que cela relevait de vous.
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi, M. le
député de Bertrand. Je devrais indiquer qu'il s'agit d'une erreur
de la part du Conseil du trésor. C'est une erreur qui s'est
glissée là tout simplement. Ce sera corrigé dans l'avenir
et l'affaire ne se répétera pas.
M. Parent (Bertrand): D'accord. À ce moment-là,
est-ce que le ministre peut nous dire de quel contrat il s'agit et quand
originellement ce contrat a été signé puisqu'il s'agit
d'un renouvellement de six mois à la Commission des valeurs
mobilières du Québec? Originellement, c'est un contrat qui avait
été signé quand et pour quelle période, M. le
ministre?
M. Fortier: M. le Président, oui à l'avenir... Le
décret précisant mes responsabilités inclut la Commission
des valeurs mobilières et celles de l'Inspecteur général
des institutions financières.
Dans ce cas-ci, tout simplement, la commission, depuis plusieurs mois
déjà, tente de convaincre de gouvernement et surtout le Conseil
du trésor de la nécessité de modifier substantiellement le
système informatique de la commission. Je dois vous dire que
personnellement je suis extrêmement sympathique à la demande de la
commission eu égard à l'augmentation extraordinaire des
différentes demandes qui sont acheminées depuis trois ou quatre
ans à la Commission des valeurs mobilières. Il s'agit d'un
investissement pour modifier substantiellement le système informatique.
La demande qui nous a été faite par la Commission des valeurs
mobilières est de l'ordre de plus de 1 000 000 $. C'est une question de
budget, mais tout le monde s'entend pour dire qu'une fois ces dépenses
faites, le système non seulement sera plus efficace, mais permettra
à la commission de remplir ses devoirs face aux demandes accrues qui lui
sont acheminées. Dans le moment, tout ce qu'on fait c'est de
perpétuer une situation qui est un cataplasme. Il existait un contrat
avec
Datasult Inc. Comme il y a des besoins très urgents et comme le
dossier majeur touchant l'informatique est quelque peu retardé compte
tenu des discussions ayant eu lieu avec le Conseil du trésor et le
ministère des Finances, etc., il s'agit tout simplement de permettre
à la commission de continuer le contrat actuel. Ici, je peux tout
simplement vous dire que c'est pour prolonger d'une nouvelle période de
six mois le contrat actuel entre la commission... L'engagement initial
autorisé par le CT 139-218 de mai 1982 - cela avait été
fait en mai 1982 -s'est terminé le 27 septembre dernier. Cette nouvelle
prolongation découle des délais subis afin d'obtenir
l'autorisation nécessaire pour procéder selon le plan directeur
déposé le 7 juin 1985. Comme vous pouvez le voir, il s'agit d'un
dossier quelque peu âgé. Le contrat original avec Datasult Inc. a
été fait en mai 1982. La Commission des valeurs mobilières
a fait une demande, en juin 1985, pour moderniser son système
informatique. Lorsque nous avons pris le pouvoir, nous nous sommes
penchés sur cette question. J'ai été responsable de cette
commission depuis le mois de septembre ou d'octobre dernier. Là,
j'examine cela. Il y a des discussions avec le Conseil du trésor.
Autrement dit, la dépense qui est devant nous est le strict minimum pour
qu'on puisse permettre à la commission de continuer à fonctionner
dans les circonstances.
M. Parent (Bertrand): Au prorata, si on met les 95 000 $ sur une
base mensuelle, est-ce les mêmes conditions qu'on retrouvait dans le
contrat original? Oui?
M. Fortier: Oui, je crois bien.
M. Parent (Bertrand): Au moment où l'on se parle, M. le
ministre, est-ce qu'une décision a été
arrêtée"? On doit se rendre compte que, six mois à partir
de septembre, cela nous mène à la fin de février. Donc, on
devra encore prolonger ou prendre une décision d'ici une semaine.
M. Fortier: À chaque semaine, il y a des discussions.
Comme vous le savez, nous sommes en train de préparer les budgets pour
l'année qui vient. Les discussions se font à l'intérieur
de ce proqramme. Je me rends bien compte qu'il n'y a pas de décision
d'arrêtée au moment où l'on se parle. Il se pourrait qu'on
soit obligé de donner une prolongation, mais cela ne règle pas le
problème de la Commission des valeurs mobilières. Je comprends
que le gouvernement a des problèmes budgétaires, mais je suis
convaincu... Dernièrement, j'ai demandé au sous-ministre des
Finances, M. Normand, de m'aider à s'assurer que la Commission des
valeurs mobilières pourrait moderniser son équipement. Comme je
le disais, il s'agit
d'une question budgétaire et, entre temps, nous essayons de
perpétuer la situation actuelle.
M. Parent (Bertrand): La commission du budget et de
l'administration, comme vous le savez, M. le ministre, fait un travail de
mandat et d'initiative auprès de la Commission des valeurs
mobilières. Je comprends qu'il n'est pas de son ressort d'aller analyser
les nouveaux systèmes que voudrait avoir la Commission des valeurs
mobilières, sauf qu'il serait peut-être intéressant, parce
qu'on doit faire comparaître les qens de la commission au cours des
prochaines semaines, d'avoir leur "feed-back". Est-ce qu'il est trop tard et
que tout le processus n'est qu'une décision administrative et
financière?
M. Fortier: II s'agit de décisions administratives. Cela
n'a pas d'impact, je pense bien. Si vous parlez aux gens de la commission, ils
vont dire qu'eux, comme tous les ministères, d'ailleurs, qui demandent
des approbations de cet ordre au Conseil du trésor... Le Conseil du
trésor fait face à des demandes nombreuses provenant de tous les
ministères. Il ne faut pas être surpris si le Conseil du
trésor pose de nombreuses questions avant de dire oui. L'ensemble des
demandes de tous les ministères dans le domaine de l'Informatique se
monte à des millions et des millions de dollars. La demande de la
Commission des valeurs mobilières s'inscrit à l'intérieur
de ce genre de demandes et il y a quelques retards à accéder
à sa demande. En tout cas, je ne crois pas que cela relève des
travaux de votre commission dans le mesure où vous... Je crois que
l'étude que vous faites, présentement... En ce qui me concerne,
j'ai hâte de voir vos conclusions. Je crois que c'est un travail
très utile que vous allez faire. Le problème auquel on fait face
présentement est un problème d'ordre administratif interne et il
n'a pas d'impact sur le développement à long terme de la
Commission des valeurs mobilières.
On me dit que la plan directeur a été déposé
et approuvé par le Conseil du trésor et c'est un problème
de budget; c'est tout simplement un problème du budget comme tel.
M. Parent (Bertrand): Puisqu'il s'agit d'un renouvellement
à cet engagement, le contrat de services signé en mal 1982 dont
vous avez fait état précédemment étant d'une
durée de 48 mois, probablement ou je ne sais trop, y avait-il quelques
clauses qui auraient pu être exercées à la terminaison de
ce contrat, comme des options d'achat? M. le ministre, parce qu'on a vu dans un
autre dossier, dans une autre commission qu'on avait prolongé de six
mois avec un coût qui aurait permis d'acheter pratiquement pour le prix
du solde qui restait, ma question est à savoir si on a l'information, si
on peut me dire si cette somme additionnelle... On sait que, dans le domaine de
l'informatique, après quatre ans, normalement, les valeurs
résiduelles sont très faibles. J'aimerais savoir s'il y avait des
options d'achat dans ce système.
M. Fortier: Le député pose une question pertinente.
On m'indique, M. le député, que, bien sûr, le
système Datasult qui est à la commission est inadéquat
présentement. Alors on perpétue une situation qui permet à
la commission de vivre, mais certainement pas dans les meilleures conditions.
Quand même vous posez une question pertinente: Y avait-il une option
d'achat qui aurait permis de faire des économies? Nous allons nous en
informer. C'est une question pertinente. Je n'ai pas la réponse; je
m'informerai et vous la donnerai. J'ose espérer tout simplement qu'on a
pris en considération une possibilité comme celle-là.
Présentement, on perpétue une situation de fait qui n'est pas
idéale. Comme \e vous le disais, la demande originelle avait
été faite plusieurs mois avant les élections, mais je
pense que le gouvernement avait d'autres problèmes durant les derniers
mois avant l'élection. Pendant les élections, cela a pu
être fait, puis après les élections, le nouveau
gouvernement s'est penché là-dessus et là, on fait face
à des problèmes budgétaires. Mais il est certain que le CT
qui est devant vous ici ne fait que perpétuer une situation de fait qui
n'est pas désirable.
M. Parent (Bertrand): Je comprends très bien qu'on fait
seulement prolonger en attendant la vraie solution, comme vous le mentionniez.
Je voudrais seulement qu'on s'assure que les six mois qu'on approuve ce matin
prennent fin la semaine prochaine. Si on doit encore renouveler pour six mois
supplémentaires, ce qui pourrait être le cas, on devra ajouter de
nouveau 95 000 $. On devra s'assurer s'il n'y aurait pas des avantages ou s'il
n'y aurait pas moyen de faire quelque chose... Même s'il est
désuet, on devra voir si c'est meilleur marché de
l'acquérir sur une période de six ou douze mois que de le
louer.
M. Fortier: Très bon commentaire, on en prend note et on
vous donnera la réponse.
M. Parent (Bertrand): Cela répond à ma question
concernant l'engagement financier 5 qui est aussi du mois de septembre, M. le
Président.
Octobre Le Président (M. Kehoe): Nous allons
passer à l'engagement il d'octobre 1986 qui se lit comme suit:
"Contrat de services pour agir à titre de conseiller auprès du
ministre délégué aux Finances et à la Privatisation
dans le domaine des assurances. " Le fournisseur est Ressources Renor Inc.,
Sainte-Foy. Le montant de l'engagement est de 65 000 $. On devrait mentionner
que l'imputation budgétaire pour 1986-1987 est de 32 500 $ et pour
1987-1988, 32 500 $.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, ma première
question est à savoir de quoi il s'agit puisqu'on parle de donner un
mandat de services concernant le domaine des assurances. Peut-être que le
ministre pourrait seulement expliciter un peu.
M. Fortier: M. le Président, votre commission se penche
présentement sur certains des problèmes auxquels je fais face.
Quand le ministre des Finances et le premier ministre m'ont demandé au
mois de septembre ou d'octobre d'assumer des responsabilités dans le
domaine des institutions financières, je me suis rendu compte que le
problème auquel je faisais face était identique pour d'autres
ministres qui avaient eu cette responsabilité avant moi. J'aimerais
revenir en arrière pour vous dire: Bien sûr qu'il existait dans le
temps un ministère des Institutions financières. M. Parizeau,
à la suite d'une réorganisation importante en 1983, a, d'une
part, donné beaucoup plus d'autonomie à la Commission des valeurs
mobilières du Québec et a institué l'Inspecteur
général des institutions financières du Québec
à qui on a donné une très grande autonomie
également. Autrement dit, le ministre n'est plus responsable de
l'application de la loi. (11 h 45)
C'est, d'une part, la Commission des valeurs mobilières qui est
un organisme quasi juridique, et, d'autre part, l'Inspecteur
général des institutions financières, qui est partie avec
l'ensemble des ressources humaines qui existaient au gouvernement dans le
domaine des institutions financières. Il en résulte que le
ministre, quel qu'il en soit - on m'a dit que, quand M. Duhaime était
là, ce fut son problème, à tel point qu'après le
départ de M. Parizeau très peu de choses ont été
faites dans le domaine des institutions financières - se trouve
handicapé lorsqu'il s'agit d'évoquer des développements
futurs. Je ne parle pas de l'application de la loi. L'application de la loi se
fait très bien et par l'un et par l'autre.
Mais étant donné le "big bang" londonien, étant
donné les politiques économiques que le gouvernement doit mettre
de l'avant, étant donné ce qui se passe en Ontario et à
Ottawa, le ministre est un peu handicapé parce qu'il arrive qu'il y ait
des solutions qui doivent être pensées et qui - excusez
l'anglicisme - "overlap" à la fois les responsabilités de la
Commission des valeurs mobilières et de l'Inspecteur
général des institutions financières.
Je crois qu'il faudra penser - j'en ai discuté avec le ministre
des Finances - au minimum, d'avoir au sein du ministère des Finances -
une petite équipe, non pas pour revenir en arrière et reformer un
ministère des Institutions financières, mais une petite
équipe - comme c'est le cas, je crois, au ministère des Finances
à Ottawa - qui pense en termes de politique des institutions
financières, en termes de développement, en termes d'ajustement,
en termes de ce qu'il faudra faire dans l'avenir.
D'ailleurs, votre commission se penche un peu sur ce problème,
d'après ce qu'on m'a dit. Autrement dit, on a tellement
délégué à deux organismes que le ministre, quel
qu'il soit, a peu de ressources pour arriver à des solutions originales,
surtout lorsque... Ce à quoi on n'a pas pensé, je crois, c'est
que, avec le décloisonnement des institutions financières, il
arrive que les sociétés d'assurances, en particulier, vendent un
produit que la Commission des valeurs mobilières reconnaît comme
un des produits qui doivent être réqlementés.
Alors, on en arrive à une double réglementation. Autrement
dît, des sociétés qui, dans le passé, étaient
gérées par l'Inspecteur des institutions financières, vont
dorénavant devoir à la foi3 se rapporter à l'Inspecteur
général des institutions financières et à la
Commission des valeurs mobilières. Cela pose des problèmes
difficiles.
Si on pense au décloisonnement des intermédiaires, il
faudra éventuellement penser au décloisonnement des courtiers
d'assurances, des agents d'assurances pour les rendre polyvalents. C'est la
raison pour laquelle j'ai formé un comité de gens du milieu dans
le domaine des institutions financières.
De fait, la personne embauchée sur une base temporaire - je me
rends compte qu'il s'agit d'une situation très temporaire - agit comme
secrétaire de ce comité d'étude; elle fournit les services
à ces messieurs. Alors, les gens du comité agissent à
titre bénévole. C'est M. Gérald Lacoste, ancien
président de la Commission des valeurs mobilières du
Québec, qui agit comme président et M. Arsenault - je pense bien
que, pour le moment, c'est sa fonction principale - agit comme
secrétaire et comme coordonnateur. Il va chercher les documents.
C'est peut-être un début d'embryon de la petite
équipe qu'on aimerait avoir au ministère des Finances. Elle aide
également à tenter de cerner la situation surtout quand sont
impliqués la Commission des valeurs mobilières et l'Inspecteur
général des institutions financières.
Alors, nous en sommes là pour le
moment. Éventuellement, la solution que j'ai en tête nous
amènera à avoir un sous-ministre adjoint - ce ne sera pas sa
responsabilité à temps plein - qui aurait une certaine
responsabilité dans les politiques de développement touchant les
institutions financières. Il aurait avec lui deux ou trois personnes qui
permettraient de préciser ces politiques.
Alors, M. Arsenault, pour le moment, nous aide dans une certaine
proportion, très minime, à jouer ce rôle et à tenter
de formuler de nouvelles politiques, surtout en relation avec le comité
que j'ai formé dans le secteur institutions financières. Je sais
que la commission se penche indirectement sur cette dynamique et, en
particulier, je crois qu'un des aspects que vous voulez étudier touche
aux politiques de développement économique qui agissent par
l'intérieur des institutions financières. Dans le fond, je crois
que les ministres qui se sont succédé depuis cette
réforme, depuis 1983, s'aperçoivent qu'ils sont très
handicapés pour arriver à des formulations de politique parce
qu'ils doivent s'en remettre, d'une part, à la Commission des valeurs
mobilières qui est un organisme très autonome, un organisme quasi
judiciaire, et à l'Inspecteur général des institutions
financières qui, lui-même, est assez autonome à l'endroit
du ministre.
M. Parent (Bertrand): Le M. Arsenault en question, si je
comprends bien, c'est la personne-ressource de Ressources Renor Mc. Est-ce
qu'il en est le président et qui est cette firme? C'est une firme non
connue.
M. Fortier: J'imagine que vous voulez avoir les détails,
on pourra les obtenir. J'imagine qu'il s'agit, encore là, d'une
société permettant à M. Arsenault d'offrir ses services,
comme c'était le cas tout à l'heure pour Cogesfonds et autres. On
pourra vous fournir l'information désirée.
M. Parent (Bertrand): Alors, il y aura possibilité d'avoir
un peu les antécédents de cette société et de
savoir qui sont les administrateurs. Si je comprends bien, vous avez retenu les
services de M. Arsenault qui agit comme coordonnateur dans le comité,
comme personne-ressource dans le comité. Ce comité que vous avez
formé qui est embryonnaire, comme vous le mentionnez, est-ce qu'il
serait possible d'avoir la liste des gens qui en font partie? C'est un
comité...
M. Fortier: II n'est pas embryonnaire. Ce que je dis, c'est que
le comité...
M. Parent (Bertrand): C'est un comité de personnes
bénévoles et M. Arsenault est là comme personne-ressource
qui...
M. Fortier: Le comité lui-même n'est pas
embryonnaire. Le comité est là pour discuter. Comme vous le
savez, tout ce qui se passe dans le secteur des institutions
financières, c'est extrêmement important. Le Québec avait
un certain leadership, je dois l'avouer, par les politiques qui avaient
été mises de l'avant en favorisant le décloisonnement en
1983.
Depuis ce temps, peu de choses ont été faites.
Considérant les nouvelles politiques fédérales,
considérant les politiques mises de l'avant par l'Ontario, il est
extrêmement important, et c'est ce à quoi je me suis
enqagé... Vous vous rendez compte que j'ai deux chapeaux au sein du
Conseil des ministres, il s'agit de responsabilités qui sont tout
à fait différentes. Il y a la privatisation d'un
côté, les institutions financières de l'autre, mais depuis
le mois d'octobre, on m'a confié cette nouvelle responsabilité.
J'ai formé le comité aviseur au mois novembre et nous avons
déjà eu quelques réunions, il s'agit de gens du secteur
privé. N'a-t-on pas la liste ici? Un communiqué a
été émis, je pourrai vous le faire parvenir. Il s'agit de
M. Gérald Lacoste, qui est le président, Marie-Josée
Drouin, économiste, Léon Courville, économiste de la
Banque Nationale du Canada, Claude Garcia, qui est de Standard Life. Il s'agit
de gens du secteur privé qui ont à coeur le développement
des institutions financières du Québec. Il y a un
représentant du Mouvement Desjardins.
Ce groupe agit comme groupe où on peut discuter de politique et
se poser la question: Quelle est la marge de manoeuvre du Québec
à la suite des décisions du gouvernement fédéral et
de l'Ontario? De quelle façon pourrait-on maintenir notre leadership et
assurer que le développement économique se fasse comme cela s'est
fait dans le cas de la Laurentienne lorsque l'Assemblée nationale a
favorisé la formation d'un holding? Quelles sont les initiatives qui
pourront être prises dans l'avenir pour assurer le leadership du
Québec dans ce secteur qui est extrêmement important pour le
développement économique du Québec dans son ensemble?
M. Parent (Bertrand): Quel est le prénom du M. Arsenault
en question?
M. Fortier: C'est Julien Arsenault. M. Parent (Bertrand):
Comment? M. Fortier: Julien Arsenault.
M. Parent (Bertrand): Julien Arsenault qui est de Québec,
Sainte-Foy, ce sont les coordonnées de sa firme.
M. Fortier: J'ai ses coordonnées ici: 20 ans dans le
secteur du courtage d'assurance
générale et d'assurance-vie, vice-président de
Marsh and McLennan, a travaillé chez Reed Sten House, a
été vice-président de Sedgwick Inc. Ce sont toutes des
sociétés. C'est une personne qui a une vingtaine d'années
d'expérience dans le domaine de l'assurance et qui connaît le
milieu.
Je pense bien qu'éventuellement, comme je l'ai
évoqué tout à l'heure, le petit groupe que j'aimerais
avoir, que le ministre délégué à la Privatisation,
rattaché aux Finances et responsable des institutions financières
devrait avoir, quel qu'il soit, c'est un petit groupe de trois ou quatre
fonctionnaires avec un sous-ministre adjoint qui permettrait au ministre de
pouvoir réfléchir continuellement, parce que ce sera un secteur
en mouvance continuelle. Présentement, nous n'avons pas ce genre de
ressource au gouvernement.
M. Parent (Bertrand): Comment M. Arsenault... Comment la firme
Renor a-t-elle été choisie?
M. Fortier: Par choix direct. Il s'agissait de trouver une
personne. Quand je suis arrivé, c'est le ministre des Finances qui avait
la responsabilité que j'ai, comme vous le savez, et M. Levesque,
député de Bonaventure, avait identifié M. Arsenault. Quand
j'ai assumé la responsabilité, j'ai cru que... On avait
déjà discuté avec le ministre des Finances, de la
possibilité de former le petit groupe de fonctionnaires dont je vous ai
parlé tout à l'heure, mais cela prendra quelques mois avant de le
mettre sur pied.
On a convenu, de part et d'autre, que M. Arsenault nous permettrait de
fournir une certaine assistance en attendant que ce petit groupe de
fonctionnaires puisse entrer en fonction.
M. Parent (Bertrand): Vous avez aussi engagé un plan en
dérogation?
M, Fortier: En ce sens, oui.
On précise que cela a été fait sans appel d'offres,
mais, dans le secteur des assurances si vous consultez Rosalie, il n'y a pas de
consultant. Le ministère des Finances a le loisir - il le fait de temps
à autre - de retenir des experts financiers. Dans le secteur des
assurances, c'est le choix qui a été fait.
M. Parent (Bertrand): On aurait quand même pu aller en
appel d'offres.
M. Fortier: Encore là, il s'agissait de choisir un
individu. Est-ce que vous allez en appel d'offres pour choisir un individu? Je
ne sais pas.
M. Garon: Cela a toujours été comme ça. Les
gens font des propositions et il y a un comité de sélection qui,
à ce moment-là, fait une sélection parmi les gens qui ont
proposé leurs services ou parmi les gens qui ont été
tirés de Rosalie.
M. Parent (Bertrand): Au ministère du Revenu, ils font
cela régulièrement.
M. Fortier: Encore là, il y avait une certaine urgence
à prendre une décision. Il y avait la conférence
fédérale-provinciale qui était prévue, il y avait
des initiatives à mettre sur pied et le comité à mettre au
point. C'est la raison qui nous a poussés à agir de cette
façon.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, il s'agit d'une situation
temporaire. Je crois qu'on devra arriver avec des solutions permanentes au
problème que j'ai évoqué tout à l'heure.
M. Parent (Bertrand): Le contrat de services s'échelonne
sur quelle période?
M. Fortier: Ici, je vois qu'une partie des honoraires
était pour 1986-1987. C'est sur une base annuelle qui ne peut pas
dépasser 60 000 $.
M. Parent (Bertrand): Son contrat a débuté
quand?
M. Fortier: Le 21 octobre.
M. Parent (Bertrand): Avec le fait qu'on s'inscrit en dissidence
par rapport à la dérogations, je n'ai pas d'autre question sur
l'engagement 11, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Puisque les discussions sont
terminées sur l'engagement 11, nous allons procéder à la
vérification de l'engagement 12 d'octobre 1986 qui se lit ainsiî
"Supplément pour porter à 65 000 $ le coût des honoraires
pour agir comme coordonnateur des travaux du comité conjoint sur la
privatisation de Madelipêche. Fournisseur! Premar Inc., Montréal.
Montant de l'engagement: 35 000 $. "
M. Parent (Bertrand): M. le Président, il s'agit d'une
prolongation, d'un supplément apporté à un contrat qui
avait déjà été accordé à Premar. Je
pense que la personne-ressource de M. le ministre est M, Préfontaine.
Cela doit être la même personne. Ce mandat de 35 000 $ vient
s'ajouter aux 30 000 $ accordés lors des engagements financiers du mois
de mai 1986, si je ne m'abuse.
En mai 1986, il y a eu engagement concernant des services de la firme
Premar ou de M. Préfontaine, d'aprè3 les informations
antérieures que vous nous aviez fournies. Encore là, en
dérogation, on prolonge son mandat pour 35 000 $.
J'aimerais juste savoir, puisqu'il s'agit du dossier de
Madelipêche, quelle période ce contrat couvre, toujours en
dérogation du même principe. Est-ce que cela complète le
mandat, puisque le dossier de Madelipêche est, à toutes fins
utiles, complété? À combien les honoraires
s'élèvent-ils? (12 heures)
M. Fortier: Oui, le travail est à peu près
terminé, quoique M. Préfontaine, en plus d'avoir produit en
collaboration avec d'autres le document qui fut rendu public au début du
processus de privatisation de Madelipêche, a également
siégé au comité dirigé par M. Terrence Griffin qui
a coordonné les dossiers d'appels d'offres et l'analyse des soumissions
que nous avons reçues. Le travail de M. Préfontaine s'inscrivait
à l'intérieur de ce groupe d'analyse pour s'assurer que ceux qui
nous avaient fait des offres comprenaient la dynamique décrite dans le
document publié au mois d'octobre ou novembre. Son travail devrait se
terminer incessamment, puisque, comme vous le savez, jeudi dernier, nous avons
signé des protocoles et je crois que le contrat final devrait être
signé au début du mois de mai. J'ai demandé que le
comité produise un rapport qui serait publié
éventuellement et qui donnerait l'analyse du dossier. Je ne suis pas en
mesure de l'affirmer, mais je crois que son travail devrait se terminer
à l'intérieur de ce nouveau mandat qui lui fut confié.
M. Parent (Bertrand): A l'intérieur de l'enveloppe
budgétaire de 35 000 $?
M. Fortier; Je ne peux pas donner de réponse
définitive, mais j'ose espérer que oui.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il serait possible d'avoir une
copie du prolongement de ce contrat, de savoir de quelle façon cela a
été fait?
M. Fortier: Oui, oui, on pourra vous le faire parvenir.
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il d'autres questions, M.
le député de Lévis?
M. Garon: Je voudrais savoir à quelle date a
été engagé M. Préfontaine. Le contrat
d'engagement...
M. Fortier: Je n'ai pas le CT originel là-dessus.
M. Parent (Bertrand): Le CT originel date du 6 mai 1986 pour la
somme de 30 000 $, mais si je ne m'abuse, selon le contrat, même si le CT
était daté du 6 mai, il est entré en fonction le 15 mars,
donc deux mois auparavant.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Garon: Ma réponse?
M. Fortier: Je n'ai pas le CT devant moi, M. le Président,
mais je crois que le député vient de donner une
information...
M. Garon: La date d'engagement... C'est le ministre...
M. Fortier: J'ai apporté le CT qui est devant nous. Tout
ce que je peux vous dire, c'est que le CT qui est devant nous - c'est cela qui
est à l'ordre du jour - a été approuvé en temps
opportun pour nous permettre de nous assurer des services de M.
Préfontaine jusqu'à la fin des travaux. Il a été
approuvé le 8 octobre 1986.
M. Garon: Bon. Le deuxième CT?
M. Fortier: Oui, c'est celui-là qui est à l'ordre
du jour.
M. Garon: Mais est-ce que les travaux étaient
terminés au mois d'octobre? Était-ce pour des travaux à
venir ou des travaux déjà faits?
M. Fortier: Pour des travaux à venir, jusque... Comme vous
le savez, la décision n'était pas prise.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Mais, de mémoire, je voulais corriger... Je
n'ai pas l'information devant moi, mais je ne crois pas que, dans ce cas-ci, M.
Préfontaine ait commencé à travailler avant le 12 juin,
donc après l'approbation du CT.
M. Parent (Bertrand): Pour répondre aux questions du
député de Lévis et aux minennes, si on avait le
scénario, parce que les deux sont interreliés, M. le ministre,
soit le premier contrat de 30 000 $, avec un CT approuvé en mai, contrat
qui remontait au 15 mars. Si vous pouviez nous donner soit une copie des
factures ou les détails pour savoir quand et quand... Là, il y a
des périodes pour lesquelles on aimerait...
M. Fortier: De mémoire, M. le député, je ne
crois pas que, dans ce cas-ci, il y ait eu début des travaux avant que
le CT ait été approuvé.
M. Parent (Bertrand): Sur les contrats que vous nous avez fournis
à la suite des questions que mon collègue et moi avions
posées, cela débutait le 15 mars 1986, d'après ce que je
peux voir.
M. Fortier: Voici l'information que j'ai: pour le premier
contrat, le CT date du 6 mai. Le contrat a été signé le 15
mai et M. Préfontaine a commencé à travailler au
début de juin. Dans ce cas bien précis, la situation que vous
évoquiez tout à l'heure n'a pas eu lieu.
M. Garon: La demande au CT, c'est quand?
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: Quand la demande au Conseil du trésor a-t-elle
été faite? Quand a-t-elle été signée?
M. Fortier: Le 8 avril. Le ministre a signé le 14 avril.
Alors, cela a été approuvé le 6 mai et le contrat a
été signé au mois de juin...
Une voix: Le 15 mai.
M. Fortier: Le 15 mai, et les travaux ont commencé au mois
de juin.
M. Garon: II a été engagé, avez-vous dit,
le...
Une voix: Le 15 mai. M. Fortier: Le 15 mai.
M. Garon: C'est la date de l'autorisation.
M. Fortier: Après l'autorisation du Conseil du
trésor.
M. Garon: C'est M. Édouard Préfontaine?
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Est-ce que M. Édouard Préfontaine demeure
au 12041 Louis-Jadon, à Montréal?
M. Fortier: Avez-vous son adresse? Je ne le sais pas. Est-ce que
c'est l'adresse?
Une voix: C'est l'adresse de sa compagnie, Premar.
M. Fortier: On ne sait pas où il demeure. Sa
société est à l'adresse que vous avez
mentionnée.
M. Parent (Bertrand): L'adresse de sa société,
c'est sur la rue Mansfield, je crois.
M. Fortier: Mais on n'a pas l'adresse de sa résidence.
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit du M.
Édouard Préfontaine qui a contribué 1000 $ à
la caisse électorale du Parti libéral, en 1985?
M. Fortier: Je ne sais pas. Vous avez vérifié; vous
devez le savoir.
M. Garon: Je vous le demande.
M. Fortier: C'est le même M. Préfontaine qui a
collaboré avec l'ancien gouvernement en tant que directeur de projets,
responsable des études de faisabilité, du choix du site et de
l'implantation de l'usine Hyundai. Ça a l'air qu'il collaborait avec
vous. Il a collaboré avec nous.
M. Garon: C'est peut-être Hyundai qui l'a choisi.
M. Fortier: S'il nous a donné de l'argent, il faudrait
peut-être vérifier s'il a donné de votre
côté.
M. Garon: C'est peut-être Hyundai qui l'a engagé.
Est-ce que c'est Hyundai qui l'a engagé ou le gouvernement?
Une voix: Lavalin.
M. Fortier: Je crois qu'il travaillait pour Lavalin. Vous aviez
retenu Lavalin et c'est Lavalin qui l'a désigné pour le
projet.
M. Garon: Â ce moment-là, vous ne pouvez pas dire
que c'est le gouvernement qui l'avait engagé.
M. Fortier: Non?
M. Garon: II faut faire attention.
M. Fortier: Le gouvernement avait engagé Lavalin.
M. Garon: Le gouvernement ne dicte pas à Lavalin quel
employé il doit engager.
M. Fortier: Normalement, on choisit les directeurs
d'étude; c'est sûr.
M. Garon: Qui? Le gouvernement?
M. Fortier: Le client. Un client bien avisé choisit
toujours le directeur d'étude désigné par un
consultant.
Mme Blackburn: On peut faire dire ce qu'on veut entendre.
M. Garon: On peut lui faire dire ce qu'on veut.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: C'est vous qui avez déjà dit
en Chambre qu'on peut faire dire ce qu'on veut aux consultants.
M. Fortier: C'est pour cela que vous avez engagé Lavalin
dans le cas de Hyundai.
M. Dufour: Ce n'est pas nous autres qui l'avons dit.
M. Garon: Qui, avez-vous dit, siégeaient avec M. Griffin
au comité de privatisation de Madelipêche? Pouvez-vous nous dire
quels étaient les autres membres du comité de privatisation de
Madelipêche?
M. Fortier: Au sens strict, le comité conjoint est
formé du ministre délégué aux Pêcheries et du
ministre délégué à la Privatisation. C'est le
comité ministériel comme tel. Les gens qui gravitent autour de ce
groupe incluent, bien sûr, du côté des Finances, M. Claude
Séguin, M. Oaniel Paillé et M. Lucien Biron, plus
particulièrement, qui est de la direction des sociétés
d'État. Du côté des pêcheries, j'ai mentionné,
M. Terrence Griffin. Il y a deux ou trois personnes dont je n'ai pas le nom,
mais qu'on pourrait vous donner, M. le député de Lévis,
qui sont des gens associés aux pêcheries, et que vous devez
sûrement connaître. On pourra vous faire parvenir la liste des
fonctionnaires du gouvernement, du côté des pêcheries, qui
ont été impliqués.
M. Garon: Est-ce que M. Préfontaine a eu un mot à
dire dans la vente des actions qui appartenaient à SOQUIA? Les actions
vendues ou à vendre pour la Société des pêches de
Newport, Crustacés de Gaspé et autres entreprises qui avaient des
participations financières sous forme d'actions par SOQUIA?
M. Fortier: De mémoire, je ne crois pas qu'il ait
été impliqué dans cette vente comme telle. À quel
moment cela a-t-il été fait? Le dossier de Newport, c'est
l'an...
M. Garon: Je sais qu'il y a eu des...
M. Fortier: Enfin, disons dans le dossier...
M. Garon: Je ne sais pas si les actions de Newport sont vendues
actuellement, mais je sais que des pourparlers sont en cours.
M. Fortier: Oui. Non, non, je ne crois pas. Vous parlez d'un
dossier actuel ou tout récent?
M. Garon: Un dossier récent.
M. Fortier: Non, il n'est pas du tout impliqué
là-dedans.
M. Garon: M. Griffin doit être dans les deux dossiers lui,
par exemple.
M. Fortier: Non. Vous parlez de quoi? Dans le dossier des
Pêches nordiques?
M. Garon: Je veux savoir tout simplement, c'est parce que si les
même3 personnes qui ont travaillé sur la privatisation de
Madelipêche ou qui ont travaillé sur la vente des actions
détenues par SOQUIA dans les Crustacés de Gaspé, dans la
Société des pêches de Newport, et autres entreprises dans
lesquelles SOQUIA avait contribué au financement sous forme de
participation au capital-actions?
M. Fortier: Alors...
M. Garon: II m'apparaît, par exemple, que c'est vraiment
deux poids deux mesures. Je voudrais savoir si ce sont les mêmes
personnes.
M. Fortier: L'équipe dont je vous parle, M. le
député, à ma connaissance, a été uniquement
impliquée, comme M. Griffin, dans le dossier de Madelipêche. Il
n'est pas impliqué dans d'autres dossiers. Vous le savez, M. Griffin
auparavant était directeur général de SOQUIA. Je ne sais
pas à quel moment il a cessé de l'être. Mais quand on lui a
offert d'assumer cette responsabilité, il était disponible. Il
avait cessé toute responsabilité vis-à-vis de SOQUIA comme
tel.
M. Garon: M. Griffin n'est plus à SOQUIA du tout?
M. Fortier: Non.
M. Garon: Depuis quand?
M. Fortier: Je ne le sais pas. C'est sa responsabilité
principale dans le dossier de la privatisation de Madelipêche.
M. Garon: Vous avez dit...
M. Fortier: Je pourrais poser la question au ministre de tutelle.
Ce n'est pas de ma responsabilité.
M. Garon: Vous dites que M. Préfontaine agit seulement
dans le dossier de la privatisation de Madelipêche, dans aucun autre
dossier de privatisation dans le secteur des pêches.
M. Fortier: C'est sujet à confirmation. Vous parlez de
dossiers dont je ne suis pas responsable. Je ne sais pas quel dossier.
M. Garon: Vous êtes en charge...
M. Fortier: Newport, cela fait un an que cela a été
fait.
M. Garon: Non, je ne suis pas certain que cela ait encore
été fait. Je pense que c'est encore en pourparlers. Si cela s'est
fait, c'est très récemment.
M. Fortier: Écoutez, je peux prendre votre question en
délibéré. Tout simplement ce que je vous dis, c'est que
les seuls dossiers qui existent dans le moment, le dossier de Madelipêche
et celui dont on parle qui inclut, bien sûr, Crustacés des
îles, c'est le dossier de Madelipêche comme tel. Le dossier de
Newport que vous évoquez ne me dit absolument rien. On peut
vérifier et vous donner l'information.
M. Garon: D'accord. Alors, vous allez vérifier si M.
Préfontaine a agi comme conseiller dans d'autres dossiers que celui de
Madelipêche et j'imagine Crustacés des îles comme filiale de
Madelipêche?
M. Fortier: C'est cela. Oui, oui, c'est Madelipêche comme
tel. Cela va. Il me fera plaisir de vous fournir l'information.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député de Lévis?
M. Garon: Lorsque s'est faite la transaction que vous avez
annoncée, vous avez fait des appels d'offres dans les journaux, ensuite,
il y a eu des négociations avec les entreprises puisque ce n'est pas
selon les appels d'offres que les transactions ont été faites.
Est-ce que M. Préfontaine a travaillé sur les dossiers de
Madelipêche, de Crustacés de Gaspé au point de vue de la
négociation des prix que devrait payer ou des locations qui devraient
être faites dans le dossier de Crustacés des îles pour la
question de bâtisses ou d'équipements, etc. ?
M. Fortier: Je l'ai dit tout à l'heure, une équipe
s'est formée et oeuvrait physiquement à partir du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. M.
Préfontaine faisait partie de cette équipe. Si vous me demandez
quel était le négociateur? Le négociateur était M.
Terrence Griffin. M. Griffin était le négociateur
désigné au nom du gouvernement. (12 h 15)
M. Garon: Ici, vous dites: "Supplément pour porter
à 65 000 $ le coût des honoraires - ce qu'on a sur notre feuille
-pour agir - pour agir, c'est drôlement dit -de coordonnateur des travaux
du comité conjoint sur la privatisation de Madelipêche. " Celui
qui coordonnait, c'était M. Préfontaine ou M. Griffin?
M. Fortier: Oui, si on avait été plus
précis, comme j'ai dit tout à l'heure au député de
Bertrand, lorsqu'on procède à une étude de privatisation,
on procède en deux phases. La première phase est une phase
d'analyse. La deuxième phase est ta phase d'action: vente d'actifs, etc.
M. Préfontaine a été responsable de la phase 1, la phase
analyse, et, durant ce temps-là d'ailleurs, M. Griffin n'avait pas
été désigné. Il n'avait aucune
responsabilité.
M. Préfontaine, avec la collaboration des différents
fonctionnaires impliqués, a produit un document qui fut rendu public. Ce
fut sa responsabilité. Quand on est passé à la phase 2,
c'est M. Griffin qui a eu la responsabilité de la diriger,
c'est-à-dire la phase de vente des actifs ou des actions. M.
Préfontaine, à ce moment-là, n'était que conseiller
aux plans des pêches et de l'étude qu'il avait faite. Ce n'est pas
lui qui avait la responsabilité comme telle des négociations ou
de l'appel d'offres. Il n'était qu'un des conseillers de M. Griffin; les
autres, je pourrais vous les donner tout à l'heure.
M. Garon: M. Griffin agissait, à ce moment-là,
comme...
M. Fortier: II était mandataire des deux ministres
responsables. Comme je vous l'ai expliqué, le processus s'est
enclenché par la formation d'un comité dit conjoint entre les
deux ministres. A un moment donné, et M. Dutil et moi-même avons
signé une lettre disant: M. Griffin, nous vous nommons coordonnateur
pour procéder à l'appel d'offres et aux négociations. Il
agissait comme mandataire pour la phase 2, phase concernant la vente des
actifs. M. Préfontaine a agi pour la phase 1, phase d'analyse et
d'étude. Cela aurait été plus précis dans les
documents que vous avez devant vous si on avait dit: coordonnateur de la phase
1, phase étude.
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que cela va? Engagement
12, pour octobre.
M. Parent (Bertrand): Originalement, comment M.
Préfontaine, de la firme Premar, avait-il été choisi?
M. Fortier: Recommandation... On cherchait quelqu'un qui avait
fait des études dans ce secteur. On cherchait quelqu'un en qui on avait
confiance. C'est un haut fonctionnaire du ministère des Finances qui me
l'a recommandé.
M. Parent (Bertrand): II n'y a pas eu d'appel d'offres?
M. Fortier: On n'a pas fait d'appel d'offres.
M. Garon: Avez-vous l'intention de recommander que les
procédures d'engagement de consultants soient changées? Cela ne
donne rien d'avoir des règles si elles ne sont jamais suivies. Si un
règlement n'est plus utile, il faut le changer.
M. Fortier: Tout ce que je peux vous dire, M. le
député de Lévis, c'est que quand on est en
dérogation, il faut aller au Conseil du trésor et on sait
pertinemment qu'il faut avoir de bonnes raisons. Comme le Conseil du
trésor fait un travail très astucieux et très
engagé, on sait pertinemment que si on a de bonnes raisons, on peut
réussir à faire approuver nos CT, sinon, ils sont
bloqués.
Je crois que nous avions de bonnes raisons - je les ai expliquées
plusieurs fois -puisqu'elles ont été acceptées. Je ne
crois pas qu'il y ait lieu de changer la réglementation. Je crois que la
procédure permet... Avant que vous arriviez, j'évoquais que le
gouvernement précédent était allé quelquefois en
dérogation pour de bonnes raisons.
M. Garon: Pas souvent.
M. Fortier: Enfin, dans le cas de SECOR, j'en ai nommé
deux fois. Il y avait un contrat de 40 000 $ pour l'étude du taxi et il
a un contrat de 100 000 $ sur l'étude de la capitalisation des
entreprises. J'imagine qu'il y avait des bonnes raisons.
Alors, il arrive qu'un gouvernement, quel qu'il soit, ait de bons
motifs. Il faut les faire valoir au Conseil du trésor, comme M. Biron et
M. Tardif l'ont fait, dans les deux cas que je viens de mentionner, et comme
nous l'avons fait. Je crois qu'il faut avoir des raisons suffisantes.
M. Garon: M. le ministre, vous citez un cas en neuf ans. Mais,
vous, ce n'est pas cela; tous les cas jusqu'à ce jour ont
été des cas de dérogation ou d'engagement de consultants.
Je n'en cannais pas un où vous avez suivi les règles.
M. Fortier: M. le Président, il ne s'agissait pas
d'engager un consultant. Il s'agissait d'engager un individu qui agissait comme
catalyseur et comme coordonnateur d'un processus très délicat et
très difficile. C'est la raison pour laquelle on ne peut procéder
- me semble-t-il - par simple appel d'offres et pour obtenir des gens qui n'ont
pas une responsabilité de consultation au sens large, au sens
d'études, mais qui ont une responsabilité d'animation et de
coordination au sein d'une équipe comme telle. C'est ce dont nous avons
discuté cet avant-midi. Vous pouvez ne pas être d'accord, mais
c'est ce qui nous a motivé à agir de cette façon.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, j'aimerais
seulement apporter un éclaircissement par rapport à ce que
mentionnait le ministre précédemment. Le ministère de
l'Industrie et du Commerce n'a pas retenu les services de Premar. Il a retenu
les services de Lavalin dans le cas d'Hyundai. À ce moment-là, M.
Préfontaine, d'après son CV, travaillait pour Lavalin...
M. Fortier: C'est ce que j'ai dit tout à l'heure. II
travaillait pour Lavalin.
M. Parent (Bertrand):... ce qui est bien différent, parce
que la firme Premar existe, d'après ce qu'on voit, que depuis 1986.
M. Fortier: Quand on engage une firme de consultations, on engage
une personne-ressource. Dans ce cas-ci, c'est la même personne-ressource.
Mais j'ai dit exactement que c'était la firme Lavalin, tout à
l'heure, qui avait été retenue et que M. Préfontaine avait
été désigné comme étant responsable des
études.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas d'autres questions, tout en
enregistrant ma dissidence sur l'engagement 4. 12.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. Je comprends que les
discussions sur l'engagement 12 sont terminées. Je devrais mentionner
que, compte tenu du fait qu'il n'y a pas d'engaqement relevant du ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation pour les
mois de novembre et décembre, je déclare que la
vérification des engagements financiers pour les mois de novembre et
décembre est terminée.
M. Garon: Pardon! Il n'y en a pas?
Le Président (M. Kehoe): Ils sont terminés parce
qu'il n'y en a pas du tout.
Il me reste à remercier le ministre de sa coopération
ainsi que les membres de l'Opposition et de la partie ministérielle pour
leur ténacité et pour leurs questions. Je déclare les
travaux ajournés sine die. On devait faire, cet après-midi, la
vérification des engagements financiers du ministère des
Approvisionnements et Services tel que cela était prévu à
l'ordre du jour. Ceux et celles qui n'étaient pas présents au
début de la séance prendront note que la séance est
reportée à cause de raisons administratives. De3 convocations
n'ont pas été données. En tout cas, cela est
reporté à une date ultérieure. Merci!
(Fin de la séance à 12 h 23)