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(Quinze heures sept minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare ouverte la commission parlementaire du budget et de
l'administration qui se réunit, cet après-midi, afin de
procéder a l'étude détaillée des projets de loi
suivants et ce, dans l'ordre ci-après indiqué: Le projet de loi
57, Loi modifiant la Loi sur la Société Makivik et le projet de
loi 128, Loi modifiant la Loi sur le Bureau de la statistique.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Claveau
(Ungava) remplace Mme Blackburn (Chicoutimi).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Relativement aux remarques préliminaires ou aux déclarations
d'ouverture, M. le ministre avez-vous des remarques préliminaires ou des
déclarations d'ouverture?
Projet de loi 57
Remarques préliminaires
M. Gérard D. Levesque
M. Levesque: Très brièvement, M. le
Président, pour situer un peu ce projet de loi dans son véritable
contexte. Comme on le sait, c'est une loi qui modifie la Loi sur la
Société Makivik. On me permettra de rappeler que la
Société Makivik est une corporation qui a été
créée, ici, par une loi du Québec, afin de recevoir,
d'administrer et de placer l'indemnité monétaire versée
aux Inuit aux termes de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
Le conseil d'administration de cette société est
composé de membres élus lors de l'assemblée
générale annuelle et d'un représentant élu par la
communauté inuit. L'exécutif de la société est
aussi choisi lors de l'assemblée générale. Afin de
favoriser la plus grande participation possible, la loi actuelle permet aux
Inuit de voter par procuration, tout en limitant le nombre de procurations
qu'un votant peut détenir.
Le problème est que cette possibilité de vote par
procuration est très peu utilisée par les Inuit. Apparemment, ce
n'est pas dans leurs habitudes. Oe plus, en raison des coûts exorbitants
du transport au Nouveau-Québec, les assemblées
générales ne réunissent qu'un faible pourcentage de la
population. Lors d'une assemblée générale annuelle tenue
à Akulivik, du 26 au 30 mars 1985, les membres présents ont
adopté une résolution demandant au gouvernement de modifier la
loi afin de permettre l'élection des officiers de la
société au suffrage universel et cela, exprimé localement.
Par la même occasion, ils approuvaient un projet d'amendement à la
loi. Et c'est justement ce projet d'amendement, que nous avons
présenté à l'Assemblée nationale, qui est
approuvé, sollicité par le milieu et que nous avons justement
présenté pour donner suite à cette demande du milieu.
C'est une question de pouvoir favoriser la démocratie
pratiquée par les Inuit. C'est une façon de faire en sorte que
les personnes qui seront choisies, qui sont choisies au conseil
d'administration de la Société Makivik réflètent
réellement la volonté du milieu. Autrement dit, on croit que
cette modification à la Loi sur la Société Makivik, le
projet de loi 57, fera en sorte que les Inuit pourront utiliser leur propre
façon de procéder à l'élection des membres du
conseil d'administration. Je crois qu'à l'Assemblée nationale, on
a généralement concouru à cette modification et nous
sommes réunis ici, aujourd'hui, pour faire en sorte d'adopter ou de
suqgérer l'adoption du projet de loi, en l'examinant article par
article.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre des
Finances. Y a-t-il d'autres membres qui désirent faire des remarques
préliminaires ou une déclaration d'ouverture? M. le
député d'Ungava.
M. Christian Claveau
M. Claveau: Oui, M. le Président. Quelques brèves
réflexions avant d'entreprendre l'étude article par article du
projet de loi. Effectivement, tel que M. le ministre des Finances vient de
l'exprimer, le projet de loi que l'on a sous les yeux vise essentiellement
à modifier l'article 26 de la Loi sur la Société Makivik,
en fait, en ajoutant un nouveau pouvoir réglementaire à la
société et ce pouvoir est de réglementer la façon
dont vont se dérouler le vote ou les nominations des
représentants des communautés inuit au conseil
d'administration
de la Société Makivik. Dans ce sens, il s'agit tout
simplement d'une amélioration, certes très importante, mais d'un
ajout réglementaire aux pouvoirs de la société. Ce nouveau
règlement, bien évidemment, vient modifier certaines dispositions
de la Loi sur la Société Makivik, la loi S-18, telle qu'on la
connaît au chapitre des Lois refondues du Québec, et va modifier,
entre autres, tous les articles qui se réfèrent à la
nomination ou à l'élection des membres du conseil
d'administration, des gens qui représentent les communautés
inuit, parce qu'on sait qu'il y a d'autres représentants et qu'il y a
certaines normes aussi qui sont respectées, mais les normes, en soi, ne
sont pas changées. Tout ce qui change, c'est la façon de nommer
les membres.
En ce qui me concerne personnellement, je suis tout à fait d'avis
que le projet de loi introduit une nouvelle flexibilité qui est plus
qu'importante et plus que raisonnable, compte tenu du milieu
géographique dans lequel ont à vivre les gens qui
représentent les communautés inuit au conseil d'administration de
Makivik. On sait qu'il est extrêmement difficile de se promener dans le
Nord, qu'il n'y a pas de route, que tout se fait en avion dans des contextes
souvent compliqués, avec des possibilités financières qui
sont aussi, à l'occasion, plutôt restreintes, avec les
brouillards, les tempêtes, enfin, il y a toutes sortes de choses qui font
que c'est extrêmement difficile, pour eux, d'avoir quorum ou d'avoir leur
représentation tel que désiré aux assemblées
générales annuelles de la société. Dans ce sens, il
est extrêmement important que l'on puisse trouver des mécanismes
qui facilitent la participation des gens qui vivent dans un milieu, tel que le
milieu nordique, pour que l'organisme qui les représente soit pour le
moins proche de leurs préoccupations. Ce sont là quelques
remarques avant d'entreprendre l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député d'Ungava. Y a-t-il d'autres membres de cette commission
qui désirent faire une déclaration d'ouverture?
Étude détaillée
Comme il n'y a pas d'autres membres de cette commission qui
désirent faire une déclaration d'ouverture, j'appelle l'article 1
du projet de loi 57, Loi modifiant la Loi sur la Société Makivik.
Y a-t-il des interventions relativement à l'article 1 du projet de loi
57?
L'article 1 est-il adopté? Oui, M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: On n'est pas dans le feu!
Le Président (M. Lemieux): Non, M. le député
d'Ungava. Nous avons tout le temps. Eu éqard à vos
prémisses et à vos déclarations d'ouverture, j'ai compris
que vous n'étiez pas défavorable à ce projet de loi.
Excusez-moi, vous avez toujours ta parole, M. le député d'Ungava.
(15 h 15)
M. Claveau: Merci, M. le Président. Est-ce que je peux
avoir le silence aussi, le temps de...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député.
M. Levesque: En attendant, M. le Président, je veux
simplement vous faire part de certains commentaires pour apporter encore une
autre précision. C'est que l'élection des membres du conseil
autres que les représentants des communautés inuit pourront
désormais, si cet article et ce projet de loi sont adoptés,
être élus suivant un processus déterminé dans les
règlements de la société.
Évidemment, le projet de loi n'indique pas la méthode qui
sera choisie par les Inuit, mais on nous indique qu'il s'agira probablement
d'un vote au suffrage universel exercé localement, dans les diverses
communautés.
Cette nouvelle disposition laisse la discrétion à la
société quant au mode d'élection qu'elle choisira pour
l'élection de ses membres du conseil, comme on l'a dit, la
société, trouvant trop onéreux et inefficace celui
prescrit par la loi, jusqu'à ce jour.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre.
M. Claveau: Est-ce que...
LePrésident (M. Lemieux): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau:... le ministre a bien dit qu'on ne savait pas de
quelle façon allait se faire la nomination. On a peut-être des
indices. Je suppose qu'au moment de faire la représentation, les Inuit
ont dû donner des pistes, effectivement, sur une façon
peut-être assez complète parce qu'on ne demande pas de changer une
modalité aussi importante que la nomination sans avoir une alternative
précise à proposer.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Évidemment, comme me l'indique mon conseiller
juridique qui est avec les autochtones, le SAA, le travail s'est fait avant
qu'il ne soit là lui-même et moi-même. C'était mon
cas également parce que tout le processus a commencé en 1985.
Mais, ce que nous pouvons recueillir des informations qui noua sont fournies,
c'est
justement l'intention des Inuit de proposer un règlement à
l'effet de permettre le suffrage universel dans les diverses
communautés.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2 du projet de loi 57. M. le ministre des Finances.
M. Levesque: Les autres articles, M. le Président, pour
parler d'une façon générale, les articles 2, 3, 4, 5, 6 et
7, on peut tous les considérer comme des dispositions de concordance.
Rien ne nous empêche d'apporter certains commentaires si on le
désire. Mais je dis qu'il s'agit d'une suite normale à ce qu'on
vient de dire.
Dans l'article 2, par exemple, on établit que les
modalités, quant au début du mandat des membres du conseil
visés à l'article 18, seront déterminées par
règlement de la société. C'est un peu dans le même
sens. Ce sont toujours des dispositions de concordance. Il en est ainsi de tous
les articles suivants jusqu'à l'article 7 inclusivement.
M. Claveau: J'aurais peut-être une question technique, bien
évidemment. À l'article 2, lorsqu'on parle de l'entrée en
fonction des élus, est-ce que le ministre pourrait nous préciser
un peu de quelle façon il voit cela? On sait que ces gens ne sont pas
nécessairement élus au moment d'une assemblée
générale. Donc, il y a un mécanisme qui devra être
mis en place pour permettre que ces gens intègrent, à un moment
donné, l'assemblée générale. On aimerait savoir ce
qui oriente la réflexion du ministre dans la rédaction de
l'article 2 qui modifie...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Comme on me l'indique, c'est assez difficile d'aller
dans les détails d'un règlement que nous n'avons pas encore et
que nous laissons à la discrétion des gens en question. On ne
peut pas leur dire dans la loi ce que l'on veut si, en même temps, on
leur laisse la discrétion de procéder de la façon qu'ils
veulent à l'élection des membres du conseil. C'est à eux,
à ce moment-là, de déterminer les modalités.
Lorsqu'on compare les deux articles, l'article original et l'article
modifié, on voit que, d'abord, le mandat des membres du conseil... On
indique bien: "visés aux articles 16 et 17 de la loi". Si on prend la
loi originale, on s'aperçoit que les articles 16 et 17 disent ceci, pour
la compréhension des choses. L'article 16: "Au moins un
représentant élu par chacune des communautés inuit fait
partie du conseil d'administration. " S'il y a treize communautés... Il
y en a treize, je pense. C'est quinze. Il semblait y en avoir treize au moment
où cela a commencé. Je pense qu'il y en avait treize au moment
où le processus de ces amendements a été entamé.
Mais disons qu'il y en a quinze aujourd'hui. Alors, "au moins un
représentant élu par chacune des communautés inuit fait
partie du conseil d'administration; il doit, au moment de son élection,
être reconnu comme membre de la communauté qu'il
représente, conformément à la Loi sur les autochtones
cris, inuit et naskapis et résider habituellement avec la
communauté. " C'est l'article 16.
L'article 17, c'est: "Jusqu'au 31 octobre 1985, le conseil
d'administration comprend trois représentants nommés,
après consultation des autres membres du conseil, par les
autorités gouvernementales, soit deux par le gouvernement du
Québec et un par le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien.
Ces représentants ont le statut de membres du conseil mais ne sont pas
rémunérés par la société, ni
remboursés par elle de leurs dépenses. Ces représentants
peuvent siéger au conseil jusqu'au 31 octobre 1987 si quatre autres
membres du conseil votent en ce sens lors d'une assemblée du conseil
dûment convoquée pour étudier cette question. "
Alors, le mandat des membres du conseil, visé aux articles 16 et
17, c'est pour les autres, ceux qui étaient prévus ici. "...
débute à la clôture de l'assemblée
générale annuelle suivant immédiatement leur
élection ou leur nomination selon le cas. " II n'y a pas de changement.
Le changement vient par la suite. Celui des membres visés à
l'article 18 parce qu'on vient de modifier l'article 18. On permet justement
que cette élection soit faite de la manière prévue par les
règlements de la société. Pour ceux-là pour ce
groupe-là, ils seraient élus de cette façon. On dit, quant
au mandat des membres visés à l'article 18, il débute au
moment prévu par les règlements de la société ou,
s'ils sont élus lors de l'assemblée générale
annuelle, à la clôture de cette assemblée. Je pense que
cela est clair. On ne peut pas aller plus loin pour préciser. Je pense
qu'il faut s'en tenir aux dispositions de l'article 2 qui modifie l'article 20
quant aux membres qui sont visés à l'article 18. Ceux qui sont
visés à l'article 18, c'est simplement ces gens dont
l'élection sera prévue par les rèqlements de la
société, tel que le veut le projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Ungava.
Est-ce que l'article 2...
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle donc
l'article 3 du projet de loi 57.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 du projet de loi 57
est adopté. J'appelle donc l'article 4 du projet de loi 57.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article A du projet de loi 57
est adopté. J'appelle l'article 5 du projet de loi 57.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 5 du projet de loi 57
est adopté. J'appelle l'article 6 du projet de loi 57.
M. Claveau: À l'article 6...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Ungava.
M, Claveau:... j'aimerais quand même qu'on ait un peu plus
d'explications sur les façons techniques dont cela va se faire. On
ajoute un paragraphe h à l'article 26 qui donne donc un pouvoir
réglementaire supplémentaire à la société et
qui lui permet de faire tout cela. Mais c'est un pouvoir réglementaire
qui représente trois choses différentes, qui modifie trois
approches différentes ou trois éléments différents
dans la façon normale de nommer des gens au conseil d'administration.
Premièrement, il y a le moment et le lieu de l'élection qui vont
être réglementés. Il y a la façon de combler des
postes vacants et aussi, troisièmement, le début du mandat dans
l'un ou l'autre des cas. Est-ce que cela devra se faire selon trois
règlements différents, dans une mécanique
séparée pour chacune des étapes ou si on prévoit
qu'on pourra régler tout cela dans un seul texte
réglementaire?
M. Levesque: Oui, encore là, il s'aqit de dispositions de
concordance parce que cette modification vient préciser le pouvoir de
réglementation accordé à la société à
l'article 18. Quand on a accepté l'article 18... Il va falloir voir
quels sont les règlements prévus à l'article 26. En effet,
l'article 26 original se lit comme suit: "Sous réserve des dispositions
de la présente loi, les règlements de la société
peuvent prévoir... " Présentement, nous avons de a à q,
les règlements de la société - parce la
société Makivik peut passer des règlements -et à
quelles fins. D'abord, le nombre des membres du conseil, deuxièmement,
la durée des fonctions, etc, troisièmement, la période
durant laquelle les élections des représentants de chaque
communauté inuit au conseil doivent se dérouler, ensuite, c'est
le quorum aux assemblées des membres et le mode de remboursement des
dépenses, le pourcentage des votes nécessaires pour que
l'élection des représentants des communautés Inuit au
conseil soit valide. J'ai les modalités d'utilisation de l'actif de la
société.
C'est ce que nous avons présentement dans l'alinéa 1 de
l'article 26. Mais pour arriver à être complet, parce qu'on vient
de prévoir que la société va pouvoir déterminer le
mode de votation par règlement, il faut ajouter à l'article qui
traite des règlements ce qu'on a décidé à l'article
18. C'est la même réponse que je dois donner; je ne sais pas. Au
moment où je vous parle, malgré qu'une indication me provient des
renseignements contenus au dossier, je n'ai pas les détails de ce
règlement. Si on veut s'en tenir démocratiquement à ce
qu'on a décidé, dans l'adoption de principe du projet de loi, si
on s'en tient à cela et si on s'en tient également à
l'entente qui a été passée par le gouvernement
antérieur et par nous avec les Inuit à ce sujet, c'est qu'on n'a
pas l'intention d'intervenir pour leur dire comment faire le règlement
ou leur dicter le règlement. On leur laisse l'entière
discrétion de pouvoir établir et déterminer dans les
règlements la façon de procéder à cette votation.
On comprend qu'ils veulent le faire de la façon la plus
démocratique possible et de la façon conforme à leurs
traditions et â leur milieu. Pour ce faire, ils disent: On ne veut pas
procéder par procuration. On n'est pas habitué à cela. On
voudrait que, dans chaque communauté, on puisse avoir un vote universel.
Les gens iront voter selon la méthode qu'ils ont là-bas. C'est
cela. (15 h 30)
Pour être conforme à notre technique législative, il
faut qu'à l'article 26 sur les règlements on ajoute, parmi les
détails prévus dans les pouvoirs de réglementation, ces
pouvoirs qu'on leur donne à l'article 1 qui modifie l'article 18 sur la
Société Makivik.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7 du projet de loi 57. Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8 du projet de loi 57. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 est adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 57, Loi modifiant la Loi sur la
Société Makivik est adopté dans son ensemble?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi est
adopté dans son ensemble.
M. Levesque: Je vous remercie, M. le Président. Je
remercie également M. le député d'Ungava et mes
collègues ministériels pour avoir facilité les choses
ainsi, et permettre à la Société Makivik de pouvoir, le
plus tôt possible, j'espère cette fois-ci... Nous allons retourner
en Chambre avec le rapport, M. le Président, et j'espère que nous
allons pouvoir procéder à l'adoption finale du projet de loi. Je
tiendrais simplement à dire au député d'Ungava de
transmettre nos meilleures salutations à ceux et celles qui vont
profiter des avantages de ce projet de loi, sachant qu'il représente une
circonscription dans le milieu qu'il connaît bien. D'ailleurs, je pense
qu'il connaît très bien également les traditions qui font
que nous apportons une correction à la loi originale.
M. Claveau: M. le Président, juste un mot pour remercier
le ministre d'avoir voulu parrainer un tel projet de loi à
l'Assemblée nationale, projet de loi très important d'ailleurs et
le seul regret que nous avons au moment où on se parle, c'est de ne pas
avoir pu lui faciliter Ies choses plus tôt.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député d'Ungava. Je dois suspendre une minute environ, avant de
procéder à l'étude du projet de loi 128, Loi modifiant la
Loi sur le Bureau de la statistique, eu égard au fait qu'il y a une
motion en Chambre pour qu'un président de séance préside.
Alors, j'aimerais suspendre environ une minute et il y aura un président
de séance qui va présider le projet de loi 128.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise à 15 h 39)
Projet de loi 128
Le Président (M. Bélisle): Â l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission du budget et de l'administration est réunie en
cette salle cet après-midi pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 128 intitulé Loi modifiant la
Loi sur le Bureau de la statistique.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
M. Levesque: M. le Président, j'aimerais d'abord vous
présenter Mme Nicole P. Gendreau qui est la directrice
générale du Bureau de la statistique du Québec.
Peut-être que Mme Gendreau pourrait nous présenter les personnes
qui l'accompagnent.
M. Garon: Vous dirigez ce bureau depuis quand, Mme Gendreau?
Mme Gendreau (Nicole): Depuis 1982 environ.
M. Garon: Le ministre continue à vous faire confiance'
Mme Gendreau: C'est au ministre qu'il faut demander cela.
M. Levesque: Si j'ai confiance? M. Garon: Oui.
M. Levesque: C'est entendu que j'ai une pleine confiance en Mme
Gendreau.
M. Garon: Je suis content de vous l'entendre dire.
Le Président (M. Bélisle): Mme
Gendreau, est-ce que vous voulez présenter les gens qui vous
accompagnent, s'il vous plaît?
Mme Gendreau: Oui. M. Guy Savard, directeur général
adjoint à la recherche et à l'analyse, M. Camille Courchesne,
directeur des études et synthèses quantitatives ainsi que de la
méthodologie et de l'information, M. Jacques Lanqlois, adjoint
administratif, M. Jean-Marc Rousseau, directeur des statistiques des
entreprises et Mme Louise Harvey qui est mon adjointe.
Le Président (M. Bélisle): Bonjour à toutes
ces personnes. Bon après-midi.
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
Remarques préliminaires M. Gérard D.
Levesque
M. Levesque: Oui. On me permettra simplement de rappeler que nous
avons abordé l'étude de ce projet de loi. Nous avons concouru
dans l'adoption du principe. Nous sommes ici pour l'étudier, article par
article... Je devrais dire l'article parce que... C'est difficile de dire
article par article dans ce cas-ci étant donné qu'en plus de
l'article qui indique que la loi entre en vigueur le jour de sa sanction, il
n'y a qu'un seul article.
Cet article, cependant, est important pour l'avenir du Bureau de la
statistique,
pour lui accorder plus de flexibilité et pour lui permettre, par
la création d'un fonds spécial, de défrayer la
rémunération et les dépenses afférentes aux
avantages sociaux et autres conditions de travail du personnel
nécessaire à la fourniture des services rendus par le bureau
ainsi que les autres coûts encourus pour ces fins.
M. le Président, c'est un peu, en termes généraux,
le but de ce projet de loi. Nous croyons que les dispositions de l'article 1
seront de nature à donner suite aux intentions... Ce ne sont pas
simplement les intentions du gouvernement actuel. Si on y regarde d'un peu de
plus près, on s'aperçoit que ces démarches ont
débuté depuis déjà quelque temps. Je ne sais pas au
juste à quel moment vous avez commencé à parler de cela,
Mme Gendreau, mais cela doit faire déjà quelque temps.
M. Garon: Oui. Vous voulez dire que ce serait encore une autre
oeuvre du gouvernement précédent?
M. Levesque: C'est-à-dire qu'on pourrait faire une oeuvre
commune si vous voulez, si on peut finir par l'adopter. Ha! Ha! Ha! Cela fait
longtemps qu'on a commencé le dépôt du...
M. Garon: C'est parce que votre leader ne l'appelait pas.
M. Levesque: Oui. Que voulez-vous? M. Garon: Pardon?
M. Levesque: On avait d'autres choses à adopter en
décembre dernier. Nous sommes en juin et je ne voudrais pas que la
session s'ajourne avant que nous puissions disposer de ce projet de loi.
Le Président (M. Bélisle): M. le ministre...
M. Levesque: C'est cela, M. le Président. S'il y ad'autres questions, j'y répondrai à mesure.
Le Président (M. Bélisle): Je vous remercie, M. le
ministre des Finances. M. le député de Lévis, est-ce que
vous avez des remarques préliminaires?
M. Jean Garon
M. Garon: II y en a que j'avais à faire et que j'ai faites
lors de l'adoption du principe du projet de loi au mois de mars. Mes remarques
portaient sur le fait que je craignais qu'on réduise le rôle du
Bureau de la statistique. J'avais fait remarquer au ministre des Finances que
je pensais que le Bureau de la statistique devrait avoir un rôle accru
parce qu'il est dans une situation privilégiée où il peut
assurer la coordination et la compatibilité des données entre les
différents ministères. On se rappelle, qu'à un certain
moment au gouvernement du Québec, les données n'étaient
pas compatibles d'un ministère à l'autre. Chacun avait sa base
qui était différente. On n'était pas capable de faire de
comparaison.
La principale fonction du Bureau de la statistique a été
justement d'avoir des statistiques officielles pour le Québec. Je pense
que, trop souvent, il prend ses statistiques directement des sources
fédérales et, souvent, ces statistiques sont
dépassées.
J'ai eu l'occasion de mentionner dans mon discours que sur les grains,
par exemple, en 1981, lorsque le recensement officiel est arrivé, on
s'est rendu compte qu'il y avait une erreur sur les projections à partir
de 1976 de 400 000 tonnes. Quand on parle d'une production d'environ 2 000 000
de tonnes où la production, en 1976, était à peu
près de 800 000 tonnes, on pensait qu'on était rendu à une
production d'autour de 1 600 000, alors que, selon les statistiques du
recensement de 1981, on nous a indiqué qu'on avait augmenté
beaucoup plus rapidement que cela et qu'on était rendu autour de 2 000
000 ou de 2 100 000 tonnes. Il y avait une erreur de 400 000 tonnes. Alors, 1
600 000 par rapport à 2 000 000, cela fait une erreur de 25 %, c'est
considérable. Quand on vise à développer des
capacités d'entreposage et la répartition sur le territoire,
c'est bon d'avoir de bonnes données statistiques.
Sauf que les groupes de référence que forme le
gouvernement fédéral ne sont pas nécessairement valables
lorsque la situation change. En 1976, la production
céréalière était stagnante et, avec les programmes
qui ont été mis en place à l'automne 1977, il y a eu une
montée considérable de la capacité d'entreposage et de la
production céréalière au Québec, de sorte
qu'à partir de 1978... Le groupe de référence
constitué en 1976 n'était plus un groupe valable pour des fins
statistiques. On a vu qu'il y avait de grosses erreurs.
Je parle d'un domaine que je connais bien soit le domaine agricole ou
celui des pêches. Avec le système d'inspection qui a
été mis sur pied il y a quelques années, aujourd'hui, on
est capable d'avoir des recensements ou des statistiques annuelles de beaucoup
supérieures à ce que le fédéral peut fournir avec
ses recensements et ses extrapolations d'un recensement à l'autre, entre
1971, 1976 et 1981. Il peut y avoir au Québec des statistiques qui sont
de beaucoup supérieures.
À mon avis, le rôle du Bureau de la statistique du
Québec devrait être augmenté. On devrait se fier beaucoup
moins aux statistiques fédérales dans
beaucoup de domaines et contribuer, avec les ministères
sectoriels, sous la coordination du Bureau de la statistique du Québec,
à développer nos propres statistiques annuelles. Vous savez,
autrefois, on disait que les statistiques devraient être compilées
tous les dix ans, 1871, 1881, 1891, parce que cela prenait dix ans pour les
'compiler à la mitaine.
Aujourd'hui qu'on a l'informatique et que, dans plusieurs domaines, on
est capable d'avoir des données fréquentes, je dirais même
plus qu'annuelles, parce que, dans le domaine de l'agriculture, après
les ensemencements du printemps, on peut extrapoler et dire: II y a eu tant
d'ensemencements, on peut prévoir, compte tenu du climat, de la
température, une production d'à peu près tel ordre,
à l'automne. Si on le faisait d'une façon systématique, au
lieu que cela se fasse uniquement quand le ministre ou le sous-ministre a
besoin de données pour un rapport quelconque, on pourrait avoir, au
début de juillet par exemple, tout l'état des ensemencements,
d'une façon formelle. Les gens de ce domaine pourraient avoir des
données, en termes de superficies ensemencées, ou encore de
poches ou de sacs, ou quant à la quantité de semences qui ont
été vendues au printemps. Habituellement, les gens
n'achètent pas, les semences au printemps pour les entreposer, mais pour
les utiliser.
Dans beaucoup de domaines, on est capable d'avoir ces données.
Elles seraient extraordinairement utiles. On sait que le gouvernement
fédéral ne produit pas ces données. J'ai remarqué,
à plusieurs reprises, que lorsqu'on faisait nos statistiques annuelles,
nos prévisions économiques, au mois de décembre le
fédéral faisait les siennes. Le gouvernement du Québec,
à ce moment-là, était à peu près prêt
à les faire, il les faisait habituellement au début de janvier.
Les statistiques du gouvernement du Québec étaient de beaucoup
supérieures aux prévisions économiques
fédérales parce qu'on avait des documents de base qui
étaient beaucoup plus précis que les documents que pouvait avoir
le gouvernement fédéral, lequel, souvent, devait avoir la
collaboration du Québec pour obtenir des données plus valables.
La méthode fédérale, depuis la constitution de 1867,
produit un genre de statistiques dans une perspective du XIXe siècle; on
est resté avec la même centralisation. Aujourd'hui, à mon
avis, le Bureau de la statistique du Québec pourrait jouer un rôle
beaucoup plus grand, pourrait avoir des données beaucoup plus
précises en vue de les rendre disponibles.
Souvent, dans les ministères sectoriels, il y a d'excellentes
données, mais elles ne sont pas disponibles. Elles sont là pres-
que pour usage interne, alors qu'elles seraient très utiles pour le
financement des constructeurs. Si, par exemple, quelqu'un construit des silos
et sait qu'au printemps les ensemencements ont augmenté de tant, que la
production a augmenté de tant et qu'on connaît la capacité
d'entreposage... Si on connaissait, annuellement, la capacité
d'entreposage, comme on sait que, dans l'Ouest, il y a une capacité
d'entreposaqe de tant, en prévision, on pourrait dire: Au point de vue
entreposage, dans telle région, cela va être serré en
fonction de la production qui s'annonce. On pourrait, au point de vue de la
gestion, utiliser beaucoup mieux des données qui pourraient facilement
être disponibles à partir des ministères sectoriels avec la
coordination du Bureau de la statistique du Québec.
C'étaient les remarques que j'avais faites, en gros, en
deuxième lecture, lors de l'adoption du principe, pour indiquer que le
rôle du Bureau de la statistique du Québec devait être accru
et que la constitution d'un fonds pour améliorer les statistiques ne
devrait pas avoir pour effet de faire en sorte qu'on fasse des statistiques
quand on a des commandes et qu'on n'en fasse pas quand on n'a pas de commandes.
Les statistiques officielles d'un gouvernement sont un bien public, à
mon avis, un service public qui est absolument important et qui ne peut pas
toujours être rempli par l'entreprise privée. L'entreprise
privée n'a pas accès à ces données, elle n'est pas
capable bien souvent de les recevoir et les gens ne sont pas obligés de
les fournir. Le Bureau de la statistique du Québec, en vertu de la Loi
sur les statistiques, a des pouvoirs et des responsabilités qui ne sont
dévolus à aucun autre organisme dans notre société
au Québec.
Ce sera tout pour mes remarques préliminaires. Si le ministre est
prêt, j'aimerais, si c'était possible, procéder paragraphe
par paragraphe, puisqu'il y en a quatre. Cela va aller beaucoup plus vite. II y
a quatre paragraphes à l'article 22. 1 et je pense que cela va plus
accélérer nos travaux que les retarder.
Le Président (M. Bélisle): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre, est-ce qu'il y a
consentement pour procéder paragraphe par paragraphe?
M. Levesque: Oui, pas de problème. Le Président (M.
Bélisle): Bon.
M. Levesque: La seule chose, c'est que je pourrais
peut-être réagir à certaines des remarques du...
Le Président (M. Bélisle): Oui.
M. Levesque:... député de Lévis; peut-
être que les paragraphes vont passer plus vite après!
Étude détaillée
Le Président (M. Bélisle): Le député
de Lévis devrait être d'accord avec cela. J'appelle donc l'article
1 du projet de loi.
M. Levesque: M. le Président, le député de
Lévis a parlé d'abord... Je voudrais toucher trois ou quatre
points sur lesquels il a insisté. D'abord, les statistiques sur la
production des céréales. J'ai une note ici qui indique que les
données, qui sont produites, le sont à partir d'une enquête
par échantillonnage. L'échantillon est tiré des listes de
producteurs établies lors du recensement agricole qui a lieu aux cinq
ans. Les données pour les années 1977 à 1982 ont
été produites avec l'échantillon tiré de la liste
de recensement de 1976. Cet échantillon ne pouvait tenir compte des
augmentations de production consécutives aux programmes du
ministère visant à inciter les agriculteurs
québécois à augmenter la production
céréalière. L'erreur a été
décelée lors du recensement de 1981, corrigée en 1982 lors
de la diffusion des données de recensement.
Quel est le remède que l'on envisage ou que l'on a
envisagé - c'est déjà en place, me dit la directrice -
afin d'éviter de tels problèmes dans l'avenir? Le BSQ a
engagé des discussions avec la Fédération des producteurs
de cultures commerciales, la Régie des grains du Québec et
Statistique Canada. Les informations administratives que possèdent les
deux organismes provinciaux, la fédération et la régie,
sont utilisées déjà, oui, ce qui permet maintenant
d'obtenir des données plus précises. Des démarches sont
aussi en cours pour obtenir des données administratives que
possède le MAPAQ. C'est un peu une mise à jour qu'on nous fait de
la situation décrite par le député de Lévis.
L'autre chose qui m'a frappé...
M. Garon: L'erreur, est-ce qu'elle était due au Bureau de
la statistique du Québec? J'avais entendu dire que c'était le
bureau de la statistique fédérale.
Mme Gendreau: Oui.
M. Garon: Au fédéral, son groupe
témoin...
Le Président (M. Bélisle): Pour le Journal des
débats, Mme Gendreau, est-ce bien cela?
Mme Gendreau: Oui. Nicole Gendreau. Ce qui est arrivé - ce
qu'on me dit - c'est qu'en utilisant l'échantillon...
M. Garon: C'est cela.
Mme Gendreau:... tiré à partir de la liste...
M. Garon: C'est cela.
Mme Gendreau:... fournie par le recensement...
M. Garon: Oui.
Mme Gendreau:... à ce moment-là, cette liste, au
fur et à mesure que le temps passe, devient désuète.
M. Garon: Oui.
Mme Gendreau: Elle ne pouvait pas inclure les nouveaux
producteurs.
M. Garon: C'est cela.
Mme Gendreau: Alors, on a pris des mesures intermédiaires
pour régler ce problème afin qu'il se représente pas.
M. Levesque: Maintenant, le député de Lévis
a soulevé la question du rôle de coordination que devrait jouer le
Bureau de la statistique du Québec. Je suis d'accord avec lui et je
pense que Mme Gendreau m'a parlé de ce problème. Ce n'est pas
nécessairement un problème aigu, parce que même si ce n'est
pas spécifié de cette façon dans la loi, ce rôle de
coordination du Bureau de la statistique du Québec est admis un peu
partout.
Cependant, je me suis permis d'apporter ce qu'on peut appeler un petit
amendement -si le député de Lévis veut qu'on donne suite
à sa suggestion - et qui ajouterait à un article, soit l'article
5, justement: "favoriser la coordination des activités statistiques au
sein du gouvernement". Ce serait encore plus clair. Peut-être que cela
pourrait favoriser... Cela éviterait les doublements surtout qui
pourrait se faire à l'intérieur des divers organismes et des
divers ministères du gouvernement, bien que la plupart de ces
ministères et organismes acceptent le rôle de coordination du
Bureau de la statistique du Québec. Peut-être qu'on serait plus
à l'aise, si c'était mentionné.
M. Garon: Ce que je pense, c'est qu'on se fie trop aux
statistiques fédérales...
M. Levesque: Justement, là on arrive à la question
des statistiques fédérales, j'aimerais dire un mot
là-dessus.
M. Garon: Même vous, comme ministre des Finances... Le
fédéral et vous - on en parlait dans d'autres lois... Le
ministère des Finances du Québec et le fédéral,
quand
arrive la péréquation, ne s'entendent pas sur la
population du Québec.
M. Levesque: Évidemment, le recensement est fait par le
gouvernement fédéral...
M. Garon: Oui, oui.
M. Levesque:... en vertu de la constitution.
M. Garon: Oui.
M. Levesque: Alors...
M. Garon: Sauf qu'on peut sortir...
M. Levesque:... nous pouvons dire: Bien voici, nous avons
d'autres indications dans nos propres statistiques. Même là, nous
pourrions être encore plus sûrs si on avait accès à
plus de données. On a accès à plusieurs ministères
qui nous fournissent des données qui nous permettent de nous faire une
idée des résultats véritables qui devraient être
ceux qui deviendraient officiels. Mais, encore là, il y a des endroits
où nous n'avons pas accès en vertu des lois même du
Québec. Elles ne permettent pas, par exemple, au Bureau de la
statistique du Québec de recueillir certaines données à
cause de la confidentialité des choses, par exemple au ministère
du Revenu, à la Régie de l'assurance-maladie du Québec.
Cela est refusé au Bureau de la statistique. Il y a des endroits
où le bureau ne peut pas, présentement, avec les lois
existantes... Même chez nous, on n'a pas accès à nos
propres données. Évidemment, il faut tenir compte qu'il y a des
lois qui veulent protéger la confidentialité. En
protégeant la confidentialité, ces lois font en sorte que le
Bureau de la statistique du Québec n'a pas accès à ces
données, bien que les gens du bureau soient assermentés. Comme
Mme Gendreau me l'indique, les articles concernant la discrétion au
Bureau de la statistique du Québec sont plus sévères, sont
plus contraignants que ceux qui existent dans les autres lois du
Québec.
Maintenant, j'aimerais juste ajouter, je ne veux pas prolonger la chose,
mais parce qu'on a fait référence à Statistique Canada...
Il est vrai que de nombreuses données colligées par le Bureau de
la statistique du Québec sont utilisées par Statistique Canada
dans ses compilations et ses publications. On dit souvent: Peut-être que
le Bureau de la statistique du Québec utilise des données de
Statistique Canada, mais l'inverse est aussi vrai. Statistique Canada utilise
justement de nombreuses données du Bureau de la statistique du
Québec. Les utilisateurs sont peu au courant de ce fait et ils croient
parfois que le Bureau de la statistique du Québec ne fait que
désagréger les données provenant de Statistique
Canada.
Dans les secteurs productifs, il y a de nombreux cas de données
produites par le BSQ et utilisées par Statistique Canada, notamment - je
donne des exemples l'enquête annuelle du bureau auprès de toutes
les PME du secteur manufacturier; l'enquête annuelle sur la destination
des produits manufacturés au Québec; l'enquête sur les
opérations des caisses d'épargne et de crédit; sans
compter les nombreuses enquêtes effectuées par le BSQ dans le
secteur de l'agriculture et celui des pêches.
Il y a aussi de nombreux exemples pour les activités du secteur
public au Québec: c'est le cas notamment des données mensuelles
sur l'emploi, la rémunération et les heures travaillées
dans les ministères et organismes du gouvernement du Québec, les
municipalités et les réseaux de l'éducation et des
affaires sociales. C'est le cas aussi pour les données semestrielles sur
les investissements prévus et réels dans le secteur public
québécois. On peut aussi mentionner les données
trimestrielles sur les revenus et dépenses de l'administration publique
québécoise, sur deux bases: celle des statistiques
financières et celle des comptes nationaux. Le BSQ utilise, par
ailleurs, des données produites par 5tatistique Canada, c'est
évident. Une grande partie de cette utilisation a pour but de
répondre aux demandes des ministères et organismes
québécois, du secteur privé également pour des
données plus fines ou plus désagrégées au plan des
sous-secteurs ou encore au plan régional ou intrarégional. (16
heures)
Compte tenu de son mandat et aussi de ses restrictions
budgétaires, Statistique Canada s'en tient surtout au niveau canadien et
aux comparaisons interprovinciales, dans ses publications. Il faut noter, par
ailleurs, que le BSQ entretient des relations étroites avec Statistique
Canada afin de lui signaler les insuffisances qu'il peut y avoir dans les
échantillons québécois de ses enquêtes nationales et
faire en sorte que les améliorations soient apportées.
Il est évident que, quand on regarde les budgets accordés
à l'un et à l'autre des bureaux, on sait fort bien que
Statistique Canada demeurera toujours un instrument important de statistiques.
Quand on voit son budget qui est de 213 000 000 $ et que plus de 4000
personnes-années y sont employées, il est entendu que,
comparativement à notre budget de 7 000 000 $, il faut évidemment
considérer que les données que nous pouvons recevoir de
Statistique Canada seront utilisées. Après tout, c'est notre
argent aussi qui est là.
Amendements
Ce sont les remarques que je voulais
faire. Je ne voudrais pas oublier, cependant, l'amendement que j'ai
mentionné. Si on pouvait s'entendre là-dessus.
M. Garon: Oui?
M. Levesque: On pourrait le faire.
M. Garon: Dans la perspective...
M. Levesques Est-ce qu'on a des copies de cela?
M. Garon: Pour vous, c'est facile, vous n'avez rien à
cacher.
M. Levesque: II y aurait un autre amendement. J'aimerais faire
état, aux députés de cette commission, d'un autre
amendement que j'aimerais apporter.
M. Garon: Un ou deux?
M. Levesque: Celui que je viens de mentionner est optionnel. Si
vous vouiez l'avoir on peut le distribuer.
M. Garon: En avez-vous un autre?
M. Levesque: L'autre, c'est simplement un petit amendement afin
d'éviter toute confusion possible sur la portée du fonds dont on
parle et que l'on crée par le projet de loi et afin de montrer que
seulement certains des services rendus par le Bureau de la statistique du
Québec seront couverts par le fonds.
M. Garon: Oui, je comprends.
M. Levesque: On ne dirait pas "des services", mais" on dirait "de
services". On change le "des" pour un "de" afin de montrer que ce sont
simplement certains de ces services qui sont couverts et non pas tous les
services.
M. Garon: Cela veut dire que ce seraient des services
additionnels ou quoi?
M. Levesque: Oui. Si on veut lire l'article: "Est
constitué le fonds du Bureau de la statistique du Québec... "
C'est l'article qui vient d'être appelé, je pense.
Le Président (M. Bélisle): M. le ministre et M. le
député de Lévis, je vous ai laissé discourir
généralement sur la portée encore, mais...
M. Levesque: Je voulais simplement indiquer qu'il y avait un
amendement qui s'en venait, très mineur.
Le Président (M. Bélisle): Si vous voulez, on peut
peut-être procéder dans l'ordre.
M. Garon: Comme on est au paragraphe 1, ce serait mieux de
présenter l'amendement tout de suite.
Le Président (M. Bélisle):... et commencer, bien
entendu, avec le paragraphe 1 de l'article 22. 1. Je vais l'appeler. Nous
allons discuter de ce paragraphe et, par la suite, s'il est
adopté...
M. Garon: C'est là qu'il y a un amendement.
Constitution du fonds du Bureau de la
statistique
Le Président (M. Bélisle): Oui, c'est cela. Nous
commencerons avec l'amendement. J'appelle officiellement le paragraphe 1 de
l'article 22. 1 du projet de loi.
M. Garon: II y a un amendement.
Le Président (M. Bélisle): M. le ministre.
M. Levesque: L'amendement est le suivant, M. le Président.
Que le premier paragraphe du nouvel article 22. 1 de la Loi sur le Bureau de la
statistique, introduit par l'article 1 du présent projet de loi, soit
modifié pour le suivant. Le seul changement que nous avons...
Le Président (M. Bélisle): Un instant, M. le
ministre! M. le député de Lévis a un problème
spécial.
M. Garon: Non, je n'ai pas de problème.
Le Président (M. Bélisle): Non, cela va.
D'accord.
M. Garon: J'écoutais le ministre.
M. Levesque:... c'est de changer, à la quatrième
ligne...
Le Président (M. Bélisle): S'il vous plaît!
M. le député de Lévis.
M. Levesque:... qui commence à "du personnel
nécessaire à la fourniture des services rendus par le bureau... "
Vous avez la ligne?
M. Garon: Oui.
M. Levesque: II s'agirait de chanqer le mot "des", après
"fourniture", par le mot "de". On fait un "de" avec le mot "des".
Le Président (M. Bélisle): "À la
fourniture de services rendus" au lieu de "à la fourniture des
services rendus". Est-ce que c'est exact?
M. Levesque: C'est cela.
Le Président (M. Bélisle): C'est bien le but de
votre amendement?
M. Levesque: C'est cela.
Le Président (M. Bélisle): Alors, je déclare
votre amendement recevable, M. le ministre des Finances. Sur
l'amendement...
M. Garon: Je vous félicite, M. le Président,
d'avoir pris une telle décision.
Le Président (M. Bélisle): Je vous remercie, M. le
député de Lévis, d'approuver les décisions de la
présidence ainsi. Cela va faciliter nos débats. M. le ministre
des Finances, avez-vous des commentaires quant à l'amendement?
M. Garon: M. le Président, j'ai demandé la parole
pour vous dire qu'on ne contestait pas votre décision, qu'onétait...
Le Président (M. Bélisle): Je
réitère, M. le député de Lévis, votre
collaboration avec la présidence. Pour le Journal des débats:
Que le premier paragraphe de l'article 22. 1, introduit par l'article 1 du
projet de loi, soit modifié afin de remplacer, à la
quatrième ligne, le mot "des" par le mot "de". M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: 11 est clair que le Bureau de la statistique du
Québec va continuer à faire ses publications
générales, va continuer son travail qui s'adresse à la
population et aux ministères. Il va continuer comme il le faisait
jusqu'à maintenant. Donc, le fonds n'est pas institué pour
répondre à ses activités générales. Les
programmes réguliers vont continuer à même les budgets
votés par la Législature. Mais, pour certains services... C'est
pour cela qu'on change le mot "des" par le mot "de" avant les mots "services
rendus".
M. Garon: M. le Président, je suis à 100 % d'accord
avec cet amendement.
Le Président (M. Bélisle): Un instant, M. le
député de Lévis! M. le ministre des Finances, avez-vous
terminé?
M. Levesque: Les services que l'on veut toucher ici sont les
services rendus à la demande d'un ministère client ou d'un client
du secteur, privé, d'une entreprise qui fait une demande spéciale
en dehors des programmes réguliers. C'est ce qu'on vise avec cela.
Le Président (M. Bélisle): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je vois que le ministre améliore son article par
l'amendement quand il dit: "à la fourniture de services rendus sur
demande", mais il aurait été encore plus clair s'il avait
ajouté "sur demande", comme il vient de le dire. "Du personnel
nécessaire à la fourniture des services rendus", cela portait un
peu à confusion.
J'avais souligné, lors de mon discours en deuxième
lecture, que je craignais qu'on en vienne à utiliser d'abord le Bureau
de la statistique du Québec pour des commandes plutôt que pour les
services réguliers qu'il rend. En disant "à la fourniture de
services rendus par le bureau", cela laisse entendre que ce ne sont pas des
services généraux, mais certains services. Cela aurait
été encore plus clair si le ministre l'avait écrit comme
il l'a dit: "du personnel nécessaire à la fourniture de services
rendus sur demande par le bureau ainsi que les autres coûts encourus
à cette fin. " De toute façon, je pense que l'amendement
améliore le texte. Même si cela a l'air d'un amendement mineur,
puisqu'on change seulement "des" pour "de", cela rend plus l'idée de ce
que nous souhaitions en deuxième lecture. C'est pourquoi nous allons
concourir à l'adoption de cet amendement.
Le Président (M. Bélisle): Je dois comprendre, M.
le député de Lévis, par votre intervention, que vous
adoptez le paragraphe premier de l'article 22. 1...
Une voix: L'amendement.
Le Président (M. Bélisle): L'amendement, pardon, je
m'excuse! L'amendement au premier paragraphe de l'article 22. 1, introduit par
l'article 1 du projet de loi, afin de remplacer, à la quatrième
ligne, le mot "des" par le mot "de". Est-ce exact, M. le député
de Lévis? L'amendement est-il adopté?
M. Garon: À moins que le ministre n'aime mieux ajouter
"à la fourniture de services rendus sur demande", mais...
M. Levesque: Après consultation de Mme la directrice, elle
préfère qu'on s'en tienne...
M. Garon: À "de"?
M. Levesque:... à "de". Cela va donner un peu plus de
flexibilité. "Sur demande" va peut-être...
M. Garon: Oui, je comprends.
Le Président (M. Bélisle): L'amendement
est-il adopté, M. le député? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Adopté. Le
paragraphe premier de l'article 22. 1 est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Services et coûts
Le Président (M. Bélisle): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle maintenant le paragraphe 2 de l'article 22. 1.
Nous sommes rendus, M. le ministre, au paragraphe deuxième de
l'article 22. 1.
M. Garon: Pour procéder, pourrait-on éviter les
nuages du député de Huntingdon qui pourrait, tout à coup,
sortir de sa lecture et se mettre à nous déranger? Alors, on est
mieux de se dépêcher.
Le Président (M. Bélisle): M. le
député de Lévis, je vous en prie, ne semez pas
l'orage!
M. Levesque: Je cherche justement l'amendement dont il avait
été question.
Le Président (M. Bélisle): Ce serait
peut-être une de vos copies, M. le ministre.
M. Garon: Est-ce qu'il y a un autre amendement au paragraphe
2?
Le Président (M. Bélisle): Ce sont des copies qui
nous ont été transmises par vous, il y a quelques minutes.
M. Levesque: Ah bon! Le député m'avait
demandé une copie. Est-ce qu'on a fait des copies?
M. Garon: Non, je n'en ai pas eu. Elle s'en vient.
M. Levesque: L'avez-vous?
Le Président (M. Bélisle): M. le ministre,
conformément au paragraphe 2 appelé, qui se lit de la
façon suivante: "Le gouvernement détermine les services et les
coûts...
M. Levesque: Non, cela va.
Le Président (M. Bélisle):... pouvant être
payés ou assumés par le fonds de même que les surplus
à être remis au fonds consolidé du revenu. ", est-ce qu'il
y des commentaires de votre part?
M. Levesque: Je vais consulter si on peut ajouter...
Par ce paraqraphe, le législateur prévoit que les services
couverts, les coûts pouvant être payés et les surplus
à remettre au fonds consolidé du revenu seront
déterminés par le gouvernement. Les services qui devraient
être chargés sont les services rendus sur demande, qui ne font pas
partie des programmes réguliers du bureau. Les types de services ainsi
rendus sont très diversifiés: collecte de données ad hoc
ou récurrentes, expertise méthodologique, fourniture de
données sur support magnétique ou autre, compilation, statistique
spéciale, publication faisant le portrait de clientèles
particulières, développement d'outils
économétriques particuliers, analyse et étude à
partir de modèles économétriques généraux du
bureau, etc.
L'importance des services rendus, en termes financiers, peut varier
sensiblement d'une année à l'autre, selon l'ampleur des demandes
adressées au Bureau de la statistique du Québec. Les
opérations du fonds peuvent être évaluées en termes
de quelques centaines de milliers de dollars pour les années
immédiates. On avait parlé de 400 000 $, je pense. Mais la
réalisation entière d'une enquête d'envergure pourrait
représenter des revenus de quelques millions de dollars.
M. Garon: Attention, c'est le ministre des Finances qui parle. Et
quand il prend cet oeil, il y a déjà des prévisions
budgétaires qui tournent dans sa tête. Vous êtes mieux de
mettre des chiffres plus petits. Ha! Ha! Ha!
On sent, M. le Président, que lorsque...
Le Président (M. Bélisle): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon:... le ministre des Finances entend parler
d'entrées budgétaires, son regard devient paternel et même
amoureux.
Le Président (M. Bélisle): Qui peut être
contre la paternité, M. le député Lévis?
M. Levesque: Les clientèles faisant appel à ces
services sont principalement les ministères et les organismes du
gouvernement. Le bureau répond également à des demandes de
clients du secteur privé, notamment des bureaux de consultants, et du
public en général. La tarification de ces services devrait
refléter les coûts réels. Le type de services devant faire
l'objet d'une tarification ainsi que la tarification de ces services seront
soumis pour approbation au gouvernement. Cela a du bon sens.
M. Garon: Ce sera compliqué pour vous. Est-ce qu'il y a un
modèle actuellement? "Le gouvernement détermine les services et
les coûts pouvant être payés ou assumés par le
fonds, de même que les surplus,.. "; non pas les surplus, ce n'est
pas compliqué, mais pour les coûts et les services pouvant
être rendus, connaissez-vous des modèles d'organismes qui,
actuellement, font cela au niveau gouvernemental, à Ottawa ou dans
d'autres provinces?
M. Levesque: II y a des fonds renouvelables au gouvernement.
M. Garon: Je pense, par exemple...
M. Levesque: On n'a qu'à penser, par exemple, au service
aérien qui a un fonds renouvelable depuis quelques années.
M. Garon: Ce n'est pas à cela que je me
réfère.
M. Levesque: Ce sont des ministères qui doivent... (16 h
15)
M. Garon: Je vais vous dire à quoi je me
réfère. C'est là que je vois le danger, un peu. Prenez une
firme de consultants qui fait un contrat avec un ministère.
Là-dedans, il va y avoir de la compilation de données qui est
indiquée pour les fins du contrat pour un forfait qui pourrait
être de 50 000 $ ou de 60 000 $ pour le contrat au complet, disons.
Là-dedans, il peut y avoir pour 20 000 $ de statistiques
calculées à tant. Le consultant se tourne vers le Bureau de la
statistique du Québec et essaie de négocier ces mêmes
statistiques pour 10 000 $ ou 15 000 $ faisant dans l'opération un 5000
$ ou un 10 000 $ de profits pour lui-même à partir du travail du
Bureau de la statistique. C'est là la crainte que j'ai. Je ne dis pas
que ce ne serait pas préférable que le Bureau de la statistique
collige les données mais il serait anormal que, lorsque le gouvernement
donne un contrat à quelqu'un pour une recherche ou pour des fins de
recherches économiques ou de statistiques, la firme se tourne vers le
gouvernement, vers le Bureau de la statistique, donne un contrat et fasse
relever ces données, à meilleur marché, donne un genre de
commission ou de profit et un certain pourcentage pour des travaux
commandés par un autre ministère. C'était cela que...
M. Levesque: Je vais demander à Mme Gendreau si elle une
expérience de cette nature.
Le Président (M. Bélisle): Mme Gendreau.
Mme Gendreau: M. le Président, dans le moment beaucoup de
consultants par exemple, puisque l'on parle d'eux, viennent chez nous et nous
demandent des compilations particulières, nous font faire des
études et des analyses d'impact à partir des modèles
économétriques et nous ne pouvons rien facturer. Ils se tournent
de bord et incluent les résultats et les tableaux statistiques dans
leurs études et ils les vendent à gros prix, que ce soit au
gouvernement ou à d'autres. Dans le moment, ces consultants ne paient
rien pour nos services.
M. Levesque: Alors, peut-être que cela va améliorer
les choses. Est-ce que vous allez avoir autant de clients qu'avant?
Mme Gendreau: Nous verrons. Dans le moment, parmi les analyses
d'impact par exemple que nous faisons à partir du modèle
intersectoriel, 55 % des études sont faites pour des firmes
privées et pour des boîtes de consultants.
Le Président (M. Bélisle): M. le
député de Lévis, des commentaires ou des remarques?
M. Garon: Non. Les remarques que j'avais à faire je les ai
faites. Maintenant, le gouvernement dit qu'il va déterminer les services
et les coûts qui peuvent être payés ou assumés par le
fonds. J'imagine que cela va être à lui à s'assurer
également qu'il n'achète pas d'une firme privée des
statistiques à un prix qui serait de 25 %, 50 % ou 100 % plus
élevé que ce que le Bureau de la statistique ferait pour la firme
privée, par la suite. Je ne sais pas de quelle façon le
gouvernement va le prévoir. Je ne sais pas de quelle façon cela
va être contrôlé. Je pense bien que si cela se produit, le
public va trouver cela drôle. Je ne dis pas que ce n'est pas
incontrôlable etc. C'est une mise en garde dans mon esprit. Le
gouvernement ne devrait pas être placé dans la position où
il paierait deux fois pour les mêmes données.
M. Levesque: Pas du tout. Je l'apprends, en ce moment, en
même temps. Je pense que le projet de loi est de nature justement
à éviter ce que l'on appréhende.
Le Président (M- Bélisle): Est-ce qu'on peut
considérer le paragraphe 2 de l'article 22. 1 comme adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Adopté. J'appelle
le paragraphe 3, à l'article 22. 1. M. le ministre des Finances.
Gérance du fonds
M. Levesque: Le troisième paragraphe prévoit que le
fonds sera géré par le ministre des Finances, que la
comptabilité
sera tenue par la directrice du Bureau de la statistique du
Québec et qu'il sera alimenté par les sommes perçues par
le Bureau de la statistique pour les services rendus et également par
celles qui peuvent lui être avancées par le ministre des Finances
à même le fonds consolidé du Revenu sur autorisation du
gouvernement. Les surplus d'encaisse seront administrés par le ministre
des Finances, c'est normal. Les avances fournies au fonds consolidé
émargeront aux prêts et avances des opérations non
budgétaires dans les rapports que l'on connaît. Il s'agira donc de
crédits permanents qui n'apparaîtront pas nécessairement
aux livres des crédits, tout au moins pour la première
année. C'est normal dans les projets de loi que l'on ne puisse pas, la
première année, avoir une idée aussi claire que l'on
aimerait des sommes engagées. C'est pourquoi on se réfère
au fonds consolidé du Revenu. Cette mesure vise à donner la
flexibilité nécessaire au démarrage des opérations
du fonds. Il s'agit là de procédés normaux lorsqu'il
s'agit de fonds spéciaux. C'est dans cet esprit que le projet de loi a
prévu le paragraphe 3 de l'article 22. 1 à l'intérieur de
l'article 1 du projet de loi modifiant la Loi sur le Bureau de la statistique.
Voila!
Le Président (M. Bélisle): Est-ce adopté, M.
le député?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Adopté.
Merci. J'appelle le paragraphe 4 de l'article 22. 1. Est-ce que le
paragraphe 4 de l'article 22. 1 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Adopté.
M. Levesque: M. le Président, c'est ici peut-être
que si l'on veut inclure l'amendement dont..
Le Président (M. Bélisle): J'aimerais plutôt
procéder de la façon suivante si vous me permettez, M. le
ministre des Finances...
M. Levesque: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Bélisle):... c'est-à-dire
conclure à l'adoption de l'article 1 et, par la suite, nous en viendrons
à votre amendement. Peut-être qu'il y a un petit
problème.
M. Levesque: D'accord.
Le Président (M. Bélisle): Je vais vous exposer
comment je vois cela. Alors, est-ce que les quatre paragraphes et l'article 22.
1 faisant partie de l'article 1 sont adoptés tels qu'amendés?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Adopté. Je
comprends M. le ministre de3 Finances que vous allez déposer un
amendement à l'article 5 de la Loi sur le Bureau de la statistique.
M. Levesque: À moins qu'il n'y ait des objections moi, je
peux vivre sans cet amendement. S'il y a des objections de la
présidence.
Le Président (M. Bélisle): J'aimerais
peut-être vous aviser de ma première réaction...
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Bélisle):... qui a
été une réaction presque instinctive à la lecture
de cet article. Je n'en conteste pas du tout le bien-fondé. Ce n'est pas
du tout mon intention d'évaluer le contenu de l'amendement comme tel
mais je vois un petit problème pour nous. La modifiaction proposé
à l'article 5, c'est: "collaborer avec les ministères et les
organismes du gouvernement dans la collecte, la compilation et la publication
de tels renseignements et de favoriser la coordination des activités
statistiques au sein du gouvernement. " Je vois que le but de l'amendement
concerne les fonctions du Bureau de la statistique comme telles. Le but et
l'objet même du projet de loi que nous avons devant nous ne concernait,
de toute évidence à l'article 1, soit l'article 22. 1, que le
fonds du Bureau de la statistique. Lorsque je lis l'article 244 de notre
règlement j'y vois que "les amendements doivent se rapporter à
son objet et être conformes à son esprit et à la fin qu'il
vise. De toute évidence, lorsque je vois la fin que vise le projet de
loi, l'article 22. 1... C'est une excellente fin en soi que l'amendement soit
proposé possiblement en fonction de son contenu mais ce n'est pas la fin
visée par le projet de loi actuel. Donc, par conséquent...
M. Levesque: Avant que vous arriviez, cependant, M. le
Président...
Le Président (M. Bélisle): Oui.
M. Levesque:... vous me permettrez de dire ceci: II faut dire que
l'article 5 de la loi originale dit ceci: "Le Bureau est chargé: b) de
collaborer avec les ministères du gouvernement dans la collecte, la
compilation et la publication de tels renseignements. " Tout ce que nous
voulons ajouter c'est de favoriser la coordination des activités
statistiques au sein du gouvernement juste-
ment parce qu'il s'agit, à mon sens, d'une concordance aussi. On
crée un fonds au Bureau de la statistique du Québec pour
permettre justement de défrayer la rémunération et les
dépenses afférentes aux avantages sociaux et aux autres
conditions de travail du personnel nécessaire, de la fourniture des
services rendus par Bureau de la statistique etc. On détermine les
services et les coûts. Donc, il y a là toute une procédure
nouvelle qui permet justement aux ministères d'utiliser le Bureau de la
statistique dans de nouvelles conditions et il est normal que le Bureau de la
statistique favorise la coordination des activités. À mon sens,
il n'y a pas de contradiction. Il s'agit peut-être d'un article de
complémentarité. Mais je n'irai pas plus loin, M. le
Président, dans cela. Si l'on pense que l'on préférerait
attendre à une autre occasion pour le faire. On peut vivre avec ce que
nous connaissons mais je sais que ma directrice du Bureau de la statistique le
souhaiterait...
Le Président (M. Bélisle): Elle souhaiterait.
M. Levesque:... fortement.
Le Président (M. Bélisle): M. le
député de Lévis, avez-vous des commentaires quant à
notre première réaction?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Bélisle): Non, vous n'avez pas de
commentaires. Je vais être obligé, malheureusement, compte tenu de
l'article du règlement, de demander de le présenter à un
autre moment. Si vous pouvez vivre avec la loi telle qu'elle est et, bien
entendu, sans juger du contenu comme tel de l'amendement qui serait
possiblement excellent, il y aurait lieu d'attendre à un autre moment
pour la présentation de cet amendement à l'article 5 de la
loi.
Est-ce que l'article 2 du projet de loi est adopté?
M. Garon: II y a un point sur lequel... Il y a peut-être la
deuxième partie mais on ajoute de collaborer avec les ministères
et les organismes du gouvernement. Aujourd'hui les organismes au gouvernement
c'est quasiment aussi importants que les ministères. Il y a des
organismes qui sont très gros. J'ai l'impression que si au moins on
laissait passer une partie de l'amendement qui dirait, "les ministères
et les organismes".
Le Président (M. Bélisle): C'est ce que je pense,
j'essaie de voir. Si vous me permettez un instant, je veux juste
vérifier. Ce n'est pas du tout que la présidence veut
empêcher quelque chose de se faire mais...
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait suspendre?
M. Lemieux: Peut-être deux minutes pour regarder s'il n'y
aurait pas possibilité de se rattacher au principe du projet de loi.
M. Garon: Est-ce que l'amendement que vous faites... Je pense que
oui mais la loi... Est-ce qu'on a suspendu là?
Le Président (M. Bélisle): Non, nous n'avons pas
suspendu pour le moment, M. le député de Lévis. Ce qu'on
fait présentement c'est que la présidence essaie de regarder
l'article S avec le a, le b et le c. Le b serait modifié de la
façon éventuellement suggérée. M. le ministre des
Finances, en regardant bien attentivement 5b, cela élargit le contexte
de 5b tel qu'il est dans la loi. Je vais appeler plutôt l'article 2 du
projet de loi. Est-ce qu'il est adopté? L'article 2 du projet de
loi?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Est-ce que le projet de
loi portant le titre Loi modifiant la Loi sur le Bureau de la statistique est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Levesque: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): II est adopté. Je
déclare donc que le projet de loi... Est-ce que le projet de loi dans
son ensemble tel que modifié et portant le nom de Loi modifiant la Loi
sur le Bureau de la statistique est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Lemieux: Adopté.
Le Président (M. Bélisle): Alors, je déclare
la séance sur la commission du budget et de l'administration
ajournée.
M. Levesque: Le titre est adopté?
Le Président (M. Bélisle): Le titre a
été adopté également. M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Je vous remercie, M. le Président. Je
remercie mes collègues de la commission pour leur excellente
collaboration. Je remercie la directrice et je lui formule mes meilleurs voeux
quant à la mise en oeuvre du projet de loi.
Le Président (M. Bélisle): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, je vous demanderais, avec un
nom comme Gendreau, si vous êtes originaire de la Gaspésie.
Mme Gendreau: Mon mari est de la région de Rimouski.
M. Garon: De la région du Bas-Saint-Laurent.
Mme Gendreau: Rimouski.
M. Garon: Gendreau, c'est un nom du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie.
M. Lemieux: C'est la cipâte, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Bélisle): Les travaux de la
commission du budget et de l'administration sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 16 h 29)