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(Quinze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration est réunie afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 44, Loi sur l'assurance-responsabilité professionnelle.
Le secrétaire m'a informé qu'il n'y a pas de
remplacements. Je demande au ministre et au porte-parole de l'Opposition s'il y
a des déclarations d'ouverture.
M. Garon: J'aurais cru que le ministre aurait un petit discours
à nous faire.
M. Chagnon: Ce qu'on pourrait faire, c'est faire en sorte que ni
l'un ni l'autre n'en fasse.
M. Fortier: M. le Président, juste pour dire que, comme on
a fait l'un et l'autre une très bonne allocution hier soir et qu'on est
unanime, on devrait procéder à l'étude article par
article.
Loi sur les assurances
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 1.
M. Chagnon: M. le Président, je dois noter le
sérieux avec lequel le ministre entend commencer. On doit le
féliciter.
Le Président (M. Kehoe): Et, on le félicite en
même temps. L'article 1.
M. Garon: C'est parce que, si le ministre n'a pas d'explications,
il va présumer et s'il n'essaie pas de nous convaincre...
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, avez-vous des
explications à donner sur l'article 1?
M. Fortier: J'espère que j'en ai là. Je m'excuse,
je change de réunion.
Une voix: Le projet de loi est clair.
M. Garon: Comment cela?
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Garon: Vous êtes en retard là, plus que
d'habitude.
M. Fortier: Oui, je suis en retard. Je m'en excuse.
M. Garon: Vous êtes une demi-heure en retard.
M. Fortier: Oui, oui.
M. Garon: On est habitué à des retards de 20
minutes, mais...
M. Fortier: Alors, j'ai fait parvenir au député de
Lévis - je ne sais pas si on a d'autres copies pour les
députés de notre côté - des explications.
M. Chagnon: Encore une fois l'Opposition a droit à des
avantages que nous n'avons pas.
Interprétation
M. Fortier: On m'indique que nous sommes, à l'article 1,
sur les définitions de la Loi sur les assurances.
M. Garon: Qui vous a dit cela? Qui vous a dit qu'on était
à l'article 1?
M. Fortier: On n'est pas rendu là? Je pensais qu'on
était rendu à l'article 1.
Le Président (M. Kehoe): Oui, l'article 1.
M. Fortier: Il s'agit à ce moment-là
d'étendre les définitions de "dirigeant" et de "gestionnaire d'un
fonds d'assurance". Il s'agit donc de quelques modifications dans ce sens.
Alors, je croîs que c'est assez clair. Je vois ici qu'on ajoute certains
mots pour nous permettre par la suite de poser des gestes qui nous permettront
de décider de l'objet de la loi et ces définitions-là sont
explicitées ici, M. le Président.
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen de procéder, M. le
Président, pour plus de rapidité, paragraphe par paragraphe,
comme il y a trois paragraphes dans l'article 1?
Le Président (M. Kehoe): Trois sous-paragraphes. L'article
1, paragraphe 1°, est-il adopté?
M. Garon: Est-ce que le ministre pourrait nous en faire
état?
M. Fortier: Oui, M. le Président, je peux bien tenter
d'éclairer la lanterne du député de Lévis. Dans la
toi actuelle, on dit; "Dans la présente loi et dans les
règlements, et à moins que le contexte n'indique un sens
différent, on entend... " et là on parle de "dirigeant".
Donc, au paragraphe 1 "par l'addition, dans la troisième ligne du
paragraphe 1" et le paragraphe 1, justement, spécifie ce qu'est un
dirigeant: "le président du conseil d'administration, le
président et le vice-président, le secrétaire, le
trésorier, l'administrateur délégué et le directeur
général". Je crois qu'à ce moment-là on parlait
d'une compagnie. On veut ajouter: "ainsi que le gestionnaire d'un fonds
d'assurance et, si ce gestionnaire est une corporation, ses administrateurs".
Alors, c'est pour couvrir ce qui viendra plus tard, la permission qu'on veut
donner à une corporation professionnelle de créer un fonds. On
veut donc inclure dans la définition de "dirigeant" les personnes qui
géreront ou qui administreront ce fonds d'assurance.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ne pensez-vous pas, pour l'élégance,
qu'il aurait été préférable de faire
disparaître le "et" entre 'l'administrateur délégué
et le directeur général"? L'article se lit: "dirigeant: le
président du conseil d'administration, le président, le
vice-président, le secrétaire, le trésorier,
l'administrateur délégué et le directeur
général, ainsi que le gestionnaire d'un fonds d'assurance et, si
ce gestionnaire est une corporation, ses administrateurs". Il me semble qu'on
aurait été mieux de...
M. Fortier: Je crois, M. le Président, si vous faites la
lecture au long... On peut bien le lire au long ensemble, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bien oui.
M. Fortier: Alors, "dirigeant" se définit comme ceci: "le
président du conseil d'administration, le président, le
vice-président, le secrétaire, le trésorier,
l'administrateur délégué et le directeur
général, ainsi que le gestionnaire d'un fonds d'assurance et, si
ce gestionnaire est une corporation, ses administrateurs". Cela se lit
très bien. Est-ce que l'explication vous satisfait, M. le
député de Lévis?
M. Garon: II y a l'air d'y avoir un petit problème.
Une voix: Adopté? M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 1, paragraphe
2°.
M. Fortier: Le deuxième paragraphe. Une voix: Oui.
M. Fortier: À la fin du paragraphe t, on remplace le point
par un point-virgule, puisqu'on veut ajouter un texte par la suite. Alors,
c'est pour nous permettre d'ajouter à la définition.
Une voix: Adopté.
M. Garon: Par le remplacement, à la fin du paragraphe t,
du point...
M. Fortier:... par un point-virgule. Comme vous le savez, en
français, si on met un point, cela veut dire que la phrase est
complétée. Si on met un point-virgule, cela veut dire qu'on peut
ajouter d'autres explications et c'est ce qui se fera dans le
troisièmement immédiatement après. Mais, comme vous avez
décidé de procéder paragraphe par paragraphe, je dois vous
dire que l'explication, c'est de changer le point par le point-virgule pour
nous permettre d'ajouter d'autres mots que je ne peux prononcer à ce
moment-ci parce que le président n'a pas encore annoncé l'article
3°.
Une voix: Voilà. Adopté.
M. Garon: Je comprends, M. le Président, par les
explications du ministre, qu'on ne peut rien lui cacher,
M. Fortien Vous voyez que c'est très clair. On s'entend
très bien. C'est parfait. On va lui donner une médaille à
la fin.
Le Président (M. Kehoe): Bon. Est-ce que le paragraphe
2° de l'article 1 est adopté?
M. Garon: Oui, adopté. M. Fortien Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le paragraphe 3° de
l'article 1.
M. Fortien M. le Président, maintenant que nous avons mis un
point-virgule, on peut ajouter certains mots. Les mots que l'on veut ajouter
sont: "u)... Pourquoi "u" après "t"?
Une voix: Parce que "u" vient après "t" dans l'ordre
alphabétique.
M. Fortier: HaI!Ha! Ha!
Alors, "u) fonds d'assurance: un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle constitué par une corporation
professionnelle régie par le Code des professions".
M. Garon: Qu'est-ce qu'il a dit?
M. Fortier: Je me demandais pourquoi il y avait "u" après
"t" et on m'a signifié que, dans l'ordre alphabétique, "u" vient
après "t". J'avais oublié.
M. Garon: Hé, démon! Une voix: Cela
arrive.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le paragraphe 3°
est adopté?
M. Fortier: Cela va? Adopté.
M. Garon: Attendez un peu. On va regarder la définition de
"fonds d'assurance". Donc, fonds d'assurance se lirait: "un fonds d'assurance
de la responsabilité professionnelle constitué par une
corporation professionnelle régie par le... "
M. Fortier: II faut bien comprendre, M. le député
de Lévis - on pourra faire la discussion tout à l'heure - qu'une
corporation professionnelle pourrait créer une compagnie d'assurances.
À ce moment-là, on n'aurait pas besoin de changer la loi. Ils
peuvent prendre une assurance-groupe et là, on a quelque peu besoin de
la loi si on veut l'imposer. La troisième solution, c'est le fonds
d'assurance. C'est nouveau et c'est ce qu'on est en train de créer.
M. Chagnon: L'idée, M. le ministre, c'est de faire de
l'auto-assurance de ses membres.
M. Fortier: Oui. Alors, c'est pour cela que c'est un fonds
spécial d'assurance distinct. U faut bien comprendre qu'une corporation
professionnelle peut avoir d'autres fonds. Ici, on veut créer un fonds
très spécial, un fonds d'assurance et c'est cela qu'on veut
définir. C'est ce fonds qui sera soumis à l'autorité de
l'Inspecteur général des institutions financières.
Une voix: Très bien. M. Chagnon: Adopté.
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 2, paragraphe
174. 1.
Corporation professionnelle Autorisation d'assurer ses
membres
M. Fortier: Nous sommes toujours dans des modifications à
la Loi sur les assurances. Il s'agit d'ajouter certains articles pour pouvoir
traiter des corporations professionnelles comme telles. On ajoute l'article
174. 1 qui se lit: "Une corporation professionnelle régie par le Code
des professions peut, si elle est autorisée par le ministre et si elle
est titulaire d'un permis de l'inspecteur général, assurer la
responsabilité professionnelle de ses membres". C'est donc une
responsabilité nouvelle que nous donnons à la corporation par
cette modification à la Loi sur les assurances.
Pourquoi l'obligation de détenir un permis de l'inspecteur? Parce
qu'il y a des critères, des ratios financiers et des conditions.
Pourquoi l'autorisation du ministre? Parce qu'il s'agit d'un privilège.
Ce n'est pas parce qu'une corporation va le demander qu'elle va
nécessairement l'avoir. Il y aura des critères et l'inspecteur me
recommandera certaines choses.
Il faut, quand même, comprendre que la constitution d'un fonds
d'assurance est une responsabilité particulière parce qu'on veut
que, éventuellement, ceux qui se croient couverts le soient
véritablement. On ne veut pas se retrouver dans des situations
difficiles comme celle qu'on a vécue en 1973-1974 dans l'industrie du
taxi, alors qu'il y avait un fonds d'assurance et qu'il y a eu des
difficultés, une faillite. Donc, on veut permettre le fonds d'assurance,
mais à certaines conditions prévues dans la Loi sur les
assurances.
M. Chagnon: Et l'ordonnance du permis est assujettie à la
même réglementation que la Loi sur les assurances en
général.
M. Fortier: Exactement.
M. Garon: Est-ce que le Barreau est régi par le Code des
professions ou seulement par sa toi? Par les deux?
M. Fortier: C'est pour cela qu'on verra plus tard, M. le
député de Lévis, qu'on va modifier la Loi sur le Barreau
parce que, dans la Loi sur le Barreau, certaines clauses ne permettaient pas ce
qu'on veut faire. Mais, d'une façon générale, le Barreau
relève du Code des professions. On va quand même apporter une
modification à la Loi sur le Barreau pour lui permettre d'avoir
accès à
ces dispositions.
M. Chagnon: À sa demande.
M. Garon: Il s'agit uniquement des corporations professionnelles
régies par le Code des professions.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: II y a d'autres organismes. Pensons aux courtiers
d'assurances. Vous ne voulez pas couvrir les courtiers d'assurances? Ils sont
dans l'assurance, mais ils ne pourront pas s'assurer.
M. Fortier: M. le Président, ce qu'il faut comprendre ici,
c'est que, pour le moment, le projet de loi qui est devant nous touche les
corporations professionnelles. Pourquoi les corporations professionnelles?
C'est qu'on va voir plus loin que cette disposition sera imposée aux
membres et on veut que la corporation puisse l'imposer à des membres qui
ont normalement des revenus un peu supérieurs à la moyenne. S'il
fallait qu'en fin d'année le fonds d'assurance soit en déficit...
Un peu comme quand on est membre d'un club de golf et que l'entente indique
qu'au début de l'année on paie un montant, mais qu'à la
fin de l'année on répartit les pertes, il faut bien comprendre
qu'il se pourrait qu'à la fin d'une année il y ait un
déficit et qu'à ce moment-là on doive demander une
contribution supplémentaire. La raison pour laquelle on la limite dans
le moment aux corporations professionnelles, c'est qu'on a tenu pour acquis
qu'en ce qui concerne les membres du Barreau et les membres de la Chambre des
notaires ces gens jouissaient d'un revenu supérieur à la moyenne
et que, s'il y avait certaines difficultés dans le fonds, il n'y aurait
pas trop de difficultés à faire un appel de fonds
supplémentaires.
Si on devait le permettre à d'autres genres de professions ou
à d'autres groupes, on n'est pas fermé à l'idée,
mais il faudrait y aller cas par cas et, à ce moment-là,
être très prudent pour ne pas créer une situation qui
pourrait n'être pas aussi fluide que ce que l'on désire qu'elle
soit présentement.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le paragraphe 174. 2,
sous paragraphe 1. Adopté?
M. Garon: Non, c'est mieux de procéder comme cela.
Le Président (M. Kehoe): D'accord.
M. Fortier: 174. 1?
Le Président (M. Kehoe): Non, 174, 2, paragraphe 1.
M. Fortier: D'accord. Alors, je lis le texte: "Aux fins d'obtenir
l'autorisation du ministre, la corporation professionnelle transmet à
l'inspecteur général une requête signée par son
président établissant: 1 qu'un règlement a
été approuvé pour imposer à ses membres ou à
certaines classes d'entre eux l'obligation de souscrire à un fonds
d'assurance de la responsabilité professionnelle: 2° qu'elle a
adopté une résolution pour créer un tel fonds d'assurance;
3 que les sommes qui seront payables par ses membres seront suffisantes pour
assurer le financement de ses opérations d'assurance et maintenir un
excédent de l'actif sur le passif au moins égal au montant
minimum requis conformément à l'article 275".
Le premièrement dit clairement qu'il peut y avoir
différentes classes. Si je prends ma propre profession
d'ingénieur, il y a, bien sûr, des ingénieurs qui
travaillent pour le gouvernement du Québec et qui font un travail
d'administration; il y a des ingénieurs qui font la conception de ponts
et de structures diverses. Il est bien évident qu'entre ces deux classes
d'ingénieurs celui qui fait la conception d'un pont ou de structures est
plus sujet à faire des fautes d'erreur et d'omission que celui qui est
dans une position administrative.
Donc, l'article 174. 2 paraqraphe 1 dit clairement qu'il peut y avoir
différentes classes, justement pour s'assurer que, s'il y a des risques
différents, la corporation professionnelle pourra établir des
risques différents à l'intérieur d'une même
profession. Je crois qu'on peut dire la même chose pour les avocats. Il
est certain qu'un avocat en pratique privée peut avoir de plus grandes
responsabilités que des avocats travaillant, disons, pour le
gouvernement du Québec. On peut dire la même chose pour la
médecine. Il est certain qu'un médecin-chirurgien a des
responsabilités beaucoup plus grandes et peut être soumis à
des poursuites beaucoup plus importantes que le médecin de
médecine générale. C'est le but de l'article 174. 2.
Au paragraphe 3, on dit: "Conformément à l'article 275. "
Peut-être que l'inspecteur pourrait nous dire quelles sont les exigences
techniques de l'article 275.
Le Président (M. Kehoe): Pour les fins du Journal des
débats, pourriez-vous vous identifier?
M. Bouchard (Jean-Marie): Oui. Jean-Marie Bouchard, Inspecteur
général des institutions financières. L'article 275
établît
les exigences minimales de solvabilité d'un assureur. II
prévoit qu'un assureur doit maintenir en tout temps un excédent
de l'actif sur le passif. Le but de ce troisième alinéa est de
s'assurer que, comme le fonds d'assurance-responsabililté est
considéré comme un assureur, dont on vient de voir la
définition, le fonds sera régi, supervisé et assujetti aux
mêmes règles et aux mêmes normes que les compagnies
d'assurances.
M. Fortier: Voilà le sens de l'article 174. 2, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, est-ce adopté?
M. Garon: Sur quoi avez-vous fait le commentaire?
M. Fortier; Pardon?
M. Garon: Sur quoi portait le commentaire que vous venez de
faire?
M. Fortier: Le commentaire que vient de faire l'inspecteur
concerne l'article 275, mais, dans le fond, on dit clairement que ce
fonds-là sera soumis aux mêmes exigences. Il faut que l'actif soit
supérieur au passif. Donc, c'est la raison pour laquelle je vous disais
tout à l'heure que, s'il arrivait que...
M. Garon: Oui, mais on est au paragraphe 1°. Vous parlez du
paragraphe 3.
M. Fortier: Dans le 3°, on fait allusion... .
M. Garon: Oui, mais je ne veux pas parler du 3° tout de
suite. Batèche, cela n'a pas de bon sens!
Le Président (M- Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Saint-Louisi Merci.
M. Fortier: Alors, dans le 3°, on faisait allusion à
l'article 275.
M. Garon: Non, mais si on prenait le 1, parce que le
président a appelé le paragraphe 1.
Le Président (M. Kehoe): Oui, le ministre a donné
l'explication concernant les paragraphes 1, 2 et 3 de l'article 174. 2.
M. Garon: Oui, mais je voudrais revenir à l'article 174.
1.
Le Président (M. Kehoe): Alors, on est dessus.
Une voix: C'est adopté.
M. Garon: Oui, mais on est là-dessus.
M. Fortier: Est-ce que vous avez une explication?
M. Garon: On dit: "qu'un règlement a été
approuvé pour imposer à ses membres ou à certaines classes
d'entre eux l'obligation de souscrire à un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle". Quand on dit: "qu'un règlement a
été approuvé pour imposer à ses membres ou à
certaines classes d'entre eux", je ne sais pas quelles précautions
l'Inspecteur général des institutions financières a
prises, mais je vais vous donner un exemple concret. Prenons le Barreau.
Certains membres du Barreau sont en exercice et certains autres ne le sont
pas.
M. Fortier: Les hommes politiques.
M. Garon: Par exemple.
M. Fortier: Là, ça, c'est risqué.
M. Garon: Ouais.
M. Fortier: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: Je vous donne un exemple que je connais bien. On dit:
"qu'un règlement a été approuvé pour imposer
à ses membres. " Là, il serait facile pour des membres en
exercice de faire payer des cotisations à tout le monde de sorte que les
gens qui veulent garder leur privilège ou leur droit d'être
membres du Barreau se trouveraient à payer des cotisâtions pour
une chose dont ils n'ont pas vraiment besoin pour ceux qui en ont besoin.
M. Fortier: Écoutez...
M. Garon: Là, on dit: "qu'un règlement a
été approuvé pour imposer à ses membres ou à
certaines classes d'entre eux l'obliqation de souscrire à un fonds
d'assurance de la responsabilité professionnelle. " Sauf qu'il pourrait
arriver qu'on fasse une seule classe et que tous les membres du Barreau paient
également. Je sais que ce n'est pas le cas, mais de quelle façon
l'inspecteur général s'assure-t-il que le règlement est
équitable et qu'il ne vise pas à faire payer par ceux qui
n'assument pas une responsabilité professionnelle, même s'ils sont
membres de la corporation, des obligations encourues par ceux qui sont en
exercice?
M. Fortier: II faut bien comprendre, M. le député
de Lévis, d'une part - je l'ai dit tout à l'heure - que la
création d'un fonds était en quelque sorte un privilège.
C'est comme quelqu'un qui demande au gouvernement du Québec
l'incorporation d'une société
d'assurances. Vous verrez, par la loi sur tes fiducies que je vais
déposer, que c'est la même chose. En définitive, c'est le
ministre qui a un pouvoir discrétionnaire. Alors, il pourrait arriver la
situation que vous décrivez, qu'un règlement soit adopté
pour tenter de noyer le poisson et faire payer tout le monde. Mais, à ce
moment-là, je pense bien que l'inspecteur général et moi
allons peut-être réagir. (15 h 45)
Maintenant, ce n'est pas la responsabilité de l'inspecteur
général et du ministre de s'assurer... Je crois que les membres
de chacune des corporations devront assumer leurs responsabilités. De la
façon dont on voit cela, c'est que ce débat devrait se faire.
D'ailleurs, je vous lisais hier la déclaration du bâtonnier du
Québec, Serge Ménard, qui faisait allusion à
l'assemblée annuelle qui avait eu lieu l'an dernier. Je sais
également que, à la dernière réunion du Barreau
récemment, cela a été débattu et qu'il y a eu des
résolutions d'apportées. Il faut, quand même, faire
confiance à la démocratie. Je sais fort bien que, pour les
ingénieurs - je le dis clairement parce que c'est ma profession - s'il
fallait que l'Ordre des ingénieurs impose le même règlement
à tous les ingénieurs quelles que soient leurs fonctions, il est
bien certain qu'il y aurait une réunion annuelle. Nous sommes 23 000
membres. C'est bien certain que le règlement ne passerait pas. Mais,
avec l'article tel qu'il est écrit, il pourrait arriver qu'une
corporation professionnelle impose à certaines classes... Alors, il se
pourrait que ceux qui n'ont pas de risques ne soient pas obligés de
contribuer et que seulement ceux qui ont des risques doivent contribuer.
M. Garon: II pourrait arriver aussi qu'ils soient obligés
de contribuer. Je pense, par exemple, au Barreau. Quand il y a des cotisations
spéciales, pour ces fins-là - en l'absence d'assurances, il y a
des cotisations spéciales - tout le monde, qu'il soit en exercice ou
non, paie des cotisations spéciales au même montant, S'il y a une
cotisation spéciale de 25 $, 50 $ ou 75 $, tout le monde paie la
cotisation spéciale qui peut servir à couvrir des
dédommagements à des gens qui ont été
condamnés ou à des membres qui n'ont pas payé. Alors, on
fait payer une cotisation spéciale égale à tout le monde,
pas seulement aux avocats en exercice, mais à tous les avocats, que je
sache.
M. Fortier: M. le député de Lévis, il faut
bien comprendre que le règlement qui sera adopté par une
profession est soumis à l'approbation du gouvernement, mais pas en
relation avec la Loi sur les assurances, mais en relation avec le Code des
professions. Autrement dit, si le Barreau, pour prendre d'autres
exemples...
M. Garon: La loi que vous présentez est muette à ce
sujet.
M. Fortier: Non, non.
M. Garon: Elle dit: "qu'un règlement a été
approuvé pour imposer à ses membres ou à certaines classes
d'entre eux", mais si on ne le fait pas...
M. Fortier: Non. On parle d'un règlement qui est
prévu par le Code des professions. À ce moment-ci, on n'est pas
en train de discuter de la loi régissant le Code des professions, on est
en train de discuter de la Loi sur les assurances. Je peux vous lire ici
l'article 95 du Code des professions qui dit: "Tout règlement
adopté par le bureau est soumis à l'approbation du gouvernement
et doit être publié dans la Gazette officielle, avec avis qu'il
sera soumis à cette approbation au moins 30 jours avant cette
publication. "
Dans ce cas-ci, le ministre responsable des professions, ce n'est pas
moi, c'est le député d'Argenteuil. S'il doit y avoir publication
d'un rèqlement, c'est à ce moment-là que la discussion va
se faire. Mais je crois qu'à ce moment il y a une recommandation par le
ministre de tutelle, responsable du Code des professions, et vous avez raison,
s'il y avait un abus, le ministre responsable devrait assumer ses
responsabilités. Et même s'il était publié, les
membres de la profession vont pouvoir réagir après la publication
et faire des représentations au gouvernement et plus
spécifiquement au ministre responsable des professions.
M. Garons Mais pourquoi ne pas indiquer immédiatement que les
membres de la corporation qui n'assument pas de responsabilités
professionnelles, parce qu'ils sont membres pour maintenir leur statut, mais
sans pratiquer leur profession directement, sont exclus plutôt que de les
mettre dans la situation où ils vont être obligés de faire
le débat et où les gens qui sont en exercice sont bien
intéressés à ce que tout le monde paie? Il y en a qui
assument des responsabilités professionnelles dans !e cadre de leur
pratique, mais il y en a qui sont membres des corporations et qui ne pratiquent
pas. Par exemple, comme vous le dites, le ministre, qui est ingénieur,
ne pratique pas sa profession d'ingénieur. Le comptable, qui est membre
de la Corporation des comptables, ne pratique pas sa fonction de comptable
parce qu'il est député ou fait autre chose. De plus en plus
aujourd'hui, dans le cadre des associations professionnelles, il y a beaucoup
de gens qui ne sont pas en exercice comme tel et ne
peuvent pas assumer de responsabilités. Il ne faudrait pas qu'on
leur fasse payer des cotisations comme s'ils assumaient des
responsabilités parce qu'on va créer des injustices
importantes.
Je comprends qu'on dise qu'il y a d'autres dispositions, mais il serait
peut-être bon à ce moment-ci d'avoir une disposition qui va le
dire expressément, parce qu'on impose... On dit: "qu'un règlement
a été approuvé pour imposer à ses membres. " Oui,
si c'est adopté. Disons que, dans une corporation, vous avez 10 000
membres, 7500 qui sont en exercice et 2500 qui ne sont pas en exercice et que
les 7500 s'entendent pour faire contribuer les 2500 qui ne sont pas en
exercice, alors qu'ils savent qu'ils n'assumeront aucune responsabilité
professionnelle, mais qu'ils vont contribuer à payer les primes baissant
la cotisation de chacun des autres membres qui étaient en exercice.
M. Fortier: M. le député de Lévis, je vais
vous dire ceci...
M. Garon: Pardon?
M. Lemieux: Au Barreau...
M. Garon: Quoi?
M. Lemieux: Excusez-moi, M. le ministre.
M. Fortier: C'est que, d'une part...
M. Garon: S'il veut présider, qu'il préside.
M. Lemieux: Excusez-moi, M. le Président, un
député a aussi un droit de parole et, M. le ministre, je
m'excuse, je vous ai interrompu. Ce n'est pas une question de présider
ou pas, M. le député de Lévis, mais je voulais simplement
faire une remarque. Je vous ferai remarquer...
M. Garon: Demandez la parole!
M. Lemieux:... que, dans le cadre d'une commission parlementaire,
on peut faire une remarque. Je me suis excusé en cédant la parole
au ministre.
M. Garon: Vous pouvez demander la parole, je n'ai aucune
objection.
M. Fortier: Si M. Le député veut y aller parce
qu'il est membre du Barreau, cela me fait plaisir.
M. Lemieux: Je voulais simplement faire remarquer au
député de Lévis que, dans le cas du Barreau, on paie une
cotisation qui n'est pas nécessairement au prorata du nombre
d'années d'exercice que l'on a. M. Garon: Je n'ai pas dit cela.
M. Lemieux: Peu importe si l'on a une, deux ou trois
années de faites, on paie une cotisation. Lorsque vous avez parlé
d'une cotisation spéciale, on en a eu une pour la Maison du Barreau.
Même si c'était un avocat qui, en fait, était membre du
Barreau et n'exerçait pas sa profession, il avait à payer une
cotisation qui est égale pour l'ensemble des avocats. C'est une question
d'équité. C'est tout ce que j'avais à dire, M. le
Président.
M. Garon: On ne parle pas de cela du tout. On parle des
cotisations pour les fins d'assurance. J'ai parlé de cotisations
spéciales du Barreau tantôt pour des fins de dédommagement.
Il est arrivé parfois qu'on demande des contributions pour le fonds qui
sert à dédommager des victimes de membres du Barreau, sauf qu'il
y a des gens qui ne pratiquent pas qui y contribuent quand même. Je me
dis: Dans le fonds d'assurance qu'il va y avoir, est-ce que ceux qui sont en
exercice vont pouvoir le faire? Parce qu'il n'y a pas de disposition. On dit:
"qu'un règlement a été approuvé pour imposer
à ses membres ou à une certaine classe d'entre eux. " On veut
bien, mais si la majorité qui assume une responsabilité
décide de faire payer la minorité qui peut constituer 40 % de la
corporation et qui n'assume aucune responsabilité parce qu'elle n'est
pas en exercice, mais maintient son statut de membre de la corporation...
Le Président (M. Kehoe): Le ministre a demandé la
parole. M. le ministre.
M. Fortier: Premièrement, je pense qu'on doit s'entendre
pour dire qu'on parle spécifiquement d'assurances. Parce qu'une
corporation professionnelle pourra avoir d'autres fonds; on ne parle pas des
autres fonds, on parle du fonds d'assurance. Je crois que c'est très
dangereux de se substituer à l'autorité ou au bureau de direction
d'une profession pour la raison suivante. Vous parlez de quelqu'un qui est
à sa retraite ou qui désire rester membre du Barreau, mais qui ne
pratique pas parce qu'il est rendu ailleurs. Mais il peut y avoir d'autres
catégories. J'ai, d'ailleurs, devant moi un résumé du
programme collectif d'assurance-responsabilité professionnelle du
Barreau du Québec, tel que décrit au règlement qui,
semble-t-il, a été adopté. Programme obligatoire sauf pour
avocats d'organismes publics et parapublics. Le Barreau fait une exception dans
ce cas-là.
Vous avez raison de dire que ceux qui sont députés ou
ministres et qui ne pratiquent pas pourraient être dans cette
classe, mais je crois que c'est à chaque corporation
professionnelle de définir ces catégories. Ce n'est pas à
nous de nous substituer à chaque autorité de chaque bureau de
chaque ordre pour définir les catégories de membres qui sont plus
risquées que d'autres ou même une ou plusieurs catégories
de membres qui n'auraient pas besoin de recevoir l'assurance. Mais nous
substituer à l'autorité d'un bureau professionnel, je crois que
ce serait dangereux et ce n'est pas notre fonction.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je voudrais juste ajouter que, dans l'organisation
des assurances, je pense, entre autres, à l'assurance automobile que
connaît bien le député de Lévis très
certainement...
M. Garon: Ce n'est pas pareil!
M. Chagnon: C'est toujours un problème d'assurance.
M. Garon: Non.
M. Chagnon: Bien oui. Dans Le cas de l'assurance automobile, on
ne vous demande pas si vous faites 10 000 ou 100 000 kilomètres par
année.
M. Garon: Je ne parle pas de cela.
M. Chagnon: Que vous utilisiez votre automobile ou pas, à
partir du moment où vous êtes assuré, vous êtes
assuré. Dans le cas d'une corporation professionnelle qui assure ou
pourrait vouloir assurer ses membres, il est évident qu'elle pourrait
avoir des déductibles différents en fonction de la pratique de
ses membres.
M. Garon: Ce n'est pas du tout ce que je dis. Dans chaque
corporation professionnelle, il y a des membres en exercice et des membres qui
ne sont pas en exercice. Je donnais l'exemple du Barreau, mais cela pourrait
être un autre organisme.
M. Chagnon: C'est un bon exemple.
M. Garon: II s'agit, au fond, d'admettre qu'il y a des membres en
exercice et des membres qui ne sont pas en exercice. Les membres qui ne sont
pas en exercice ne peuvent pas assumer des responsabilités dans
l'exercice de leur profession puisqu'ils ne l'exercent pas.
M. Chagnon: Mais ils sont en capacité de l'exercer.
M. Garon: À ce moment-là, il faut signer une autre
déclaration; il faut dire qu'on est en exercice ou qu'on sera en
exercice. À ce moment-là, un membre qui signe un formulaire, qui
indique qu'il n'est pas en exercice et qui est membre pour maintenir son
statut, pourquoi contribuerait-il à un fonds d'assurance, alors qu'on
sait d'avance qu'il n'assume pas et ne peut pas assumer de
responsabilité? S'il devient en exercice, il contribuera comme les
autres!
M. Chagnon: Mais si l'ordre professionnel agissait de cette
façon, les gens qui ne sont pas en exercice à l'intérieur
de l'ordre auraient intérêt à ne plus faire partie de
l'ordre ou à ne pas être membre du Barreau ou à ne pas
être membre de l'Ordre des ingénieurs pendant le temps où
ils ne sont pas en exercice.
M. Garon: Non, ce n'est pas comme cela que cela marche.
M. Fortier: J'aimerais porter quelque chose à l'attention
du député de Lévis. Regardez le projet de loi qui est
devant vous, à l'article 33, On réfère au Code des
professions. Justement, à l'article 33, on ajoute: "2° par
l'addition, après le paragraphe o du premier alinéa, du suivant:
p) Le règlement "établit la somme nécessaire pour
défrayer le coût du fonctionnement du régime collectif ou
du fonds d'assurance de la responsabilité professionnelle, fixe la
répartition de la somme prévue entre tous les membres de la
corporation ou certaines classes d'entre eux, de même que la date et le
lieu... " Alors, c'est clair qu'on définit très
spécifiquement ce qu'il peut en être.
Maintenant, le danger pour nous de soustraire certaines classes, c'est
qu'on veut, justement, que le fonds soit obligatoire. Ce n'est pas un fonds
optionnel. Parce que, si on laissait cela à la bonne volonté de
chacun des membres, on aurait les mêmes difficultés que nous avons
en ce moment. Il faut s'entendre là-dessus. Il s'agit d'un fonds
obligatoire, si le bureau le décide. Le règlement précise
ce que le Code des professions définira ici et on modifie le Code des
professions en conséquence. Ce règlement doit être
approuvé par le bureau lui-même, soumis au gouvernement pour
approbation. Je crois qu'en dernière analyse on doit laisser cette
responsabilité de définir les catégories au bureau de
l'ordre professionnel qui désire avoir un fonds d'assurance. Je
croîs que c'est dans le meilleur intérêt de tout le
monde.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il s'agit à ce
moment-ci...
M. Fortier: Le débat se fera à l'intérieur
de chaque ordre professionnel.
M. Garon: Oui, mais on peut créer de
drôles d'injustices parce qu'il y a des gens qui ne sont pas en
exercice. Ils sont membres de leur corporation professionnelle, mais ils ne
sont pas en exercice et ne peuvent pas assumer de responsabilités. Je
comprends qu'il peut y avoir des catégories de risques, mais il y en a
qui sont membres de leur corporation professionnelle pour maintenir leur
statut, mais qui ne sont pas en exercice.
M. Fortier: Oui, mais ils vont passer un règlement et le
règlement va être soumis à l'approbation du gouvernement.
Que voulez-vous de plus?
M. Garon: Ce qui va arriver à ce moment-là, quand
on a affaire à une loi qui donne des possibilités, on ne voudra
pas intervenir dans le cadre de l'administration intérieure de la
corporation et on aura mis en otage des gens qui sont minoritaires, qui
n'assument aucun risque, en leur faisant payer des primes pour ceux qui en
assument.
M. Chagnon: À ce moment-là, le gouvernement
n'acceptera pas le règlement qui sera soumis par l'ordre
professionnel.
M. Garon: Pourquoi ne le dit-il pas ici?
M. Chagnon: II ne peut pas réglementer à l'avance
des règlements qu'il ne connaît pas et que les ordres
professionnels vont suggérer! C'est évident.
Le Président (M. Kehoe): Le député de
Sainte-Anne a demandé la parole.
M. Polak: Juste une question brève à l'inspecteur
général. Je suis en pratique privée,
enregistré.
M. Garon: II n'est pas question de cela du tout. On dit "peut",
il n'est pas obligé.
M. Polak: Je suis en pratique privée, à
Montréal. Je viens juste de recevoir la prime pour l'année
commençant le 1er juin et je pense que c'est à peu près
3000 $. C'est incroyable. C'était 500 $, 600 $ ou 700 $ pour une
personne. Avec cette nouvelle loi et tout le reste, est-ce qu'il y a des
statistiques qui existent dans d'autres corporations indiquant que la prime va
tomber avec ce fonds?
M. Fortier: Je vais demander à l'inspecteur
général de répondre. Mais je peux vous dire qu'on ne peut
pas garantir -et je n'ai pas cette prétention, je l'ai dit hier quand on
a parlé sur le projet de loi -que cela va être la solution
extraordinaire qui va faire que les primes vont baisser de 150 %. Mais,
cependant, ce qui est certain, c'est que les compagnies d'assurances qui
fournissent ce type d'assurance dans le moment se réassurent aux
États-Unis ou en Angleterre. Les risques sont calculés à
partir de l'expérience nord-américaine et, pour ces compagnies
d'assurances, les risques nord-américains, ce sont des risques
américains, des États-Unis. On sait jusqu'à quel point
l'expérience américaine... Les statistiques sont très
pernicieuses et font en sorte que les compagnies d'assurances se
protègent. La question qui se pose si on forme un fonds d'assurance ici:
s'il fallait que ces fonds d'assurance se réassurent avec les
mêmes compagnies, on tomberait à peu près dans le
même problème* (16 heures)
Cependant, on croit que cela pourrait avoir comme effet d'alléger
le fardeau administratif, d'une part. Cela va avoir un autre effet aussi; si le
corps professionnel s'aperçoit que les risques viennent toujours de
certains individus qui commettent toujours des fautes énormes et qui
pénalisent les autres, j'imagine qu'il va y avoir une certaine
autoréglementation. Indirectement, il va y avoir une certaine forme
d'autoréglementation. On croit que cela va avoir un effet
bénéfique, mais je pense bien que le gouvernement ne peut pas
s'engager à dire que...
M. Polak: Non, non, je comprends.
M. Fortier:... ce type d'assurance va diminuer les primes de
moitié, disons. Je ne sais pas si l'inspecteur veut ajouter à
cela. Quelle est l'expérience dans d'autres pays ou dans d'autres
provinces, M. l'inspecteur général?
M. Bouchard: II faut dire qu'actuellement, si vous prenez
l'exemple du Barreau, suivant le système actuel, vous avez une assurance
de base de 250 000 $ par sinistre et 750 000 $ au global par année par
membre avec une franchise de 3000 $ pour le premier sinistre et 6000 $ pour les
sinistres additionnels qui pourraient survenir. Selon le programme actuel, le
coût varie entre 1200 $ et 1400 $ par avocat et on prévoit pour
l'année à venir une augmentation d'environ 300 % si le
système est maintenu. Pourquoi? C'est que dans le régime actuel -
les statistiques sont assez troublantes - vous avez, sur chaque dollar de prime
versé par le Barreau, environ 58 % de la prime qui ne sert qu'à
payer véritablement les dommages-intérêts et les frais
reliés et 42 % pour les coûts administratifs...
M. Fortier: Ou les avocats.
M. Bouchard:... qui sont des coûts pour les compagnies
d'assurances, les frais d'administration à des compagnies
d'assurances...
M. Polak:...
M. Bouchard:... ce qui veut dire que dans un régime
d'auto-assurance vous allez économiser ces 40 %, plus les revenus
d'intérêt du fonds qu'il va générer...
M. Polak: Oui.
M. Bouchard: Cela veut dire que pour se conformer à ce que
M. le ministre disait tout à l'heuret en
référence à l'article 275, et en accordant au Barreau la
protection de 250 000 $ telle qu'elle était prévue avec une
cotisation de l'ordre de 1200 $ à 1400 $ avec 6500 avocats pratiquants
dans la province de Québec, le Barreau arrive avec des chiffres
intéressants dans son étude actuarielle. Il aurait un fonds
d'environ 7 000 000 $ à 7 500 000 $. Suivant les expériences des
récentes années, pour le taux de sinistre et les frais, il
s'attend à payer environ 4 000 000 $, ce qui voudrait dire
qu'après la première année il aurait un surplus d'environ
3 000 000 $ à 3 500 000 $, suivant les rapports actuariels.
Le régime d'auto-assurance, qui est un régime particulier,
est un régime qui est basé sur la sélection des risques.
La sélection des risques fait que les risques dans chaque profession ne
sont pas les mêmes. Par exemple, le Barreau a démontré que,
selon la spécialité de l'avocat, 50 % des coûts
étaient reliés à des avocats qui pratiquaient dans
l'immobilier. Un avocat ou un notaire qui se trompe dans l'examen de titres
pour Place Ville-Marie ou pour un bâtiment d'envergure, cela peut
coûter extrêmement cher. Par ailleurs, un avocat qui se
spécialise dans le droit matrimonial, les possibilités de
réclamation existent quand même, mais pour des montants moindres.
C'est la raison pour laquelle à l'article 174 mais également
à l'article 33...
Une voixî...
M. Bouchard:... qu'on verra tout à l'heure et qui va
modifier le Code des professions... Cela a nécessité des
modifications au Code des professions pour que chaque profession assume sa
responsabilité. Suivant les données actuarielles de ses
expériences, elle pourra catégoriser les risques
véritables de ses membres et ne pas faire payer à un avocat qui
est dans l'immobilier le même prix que l'avocat qui pratique en droit
fiscal et que celui qui pratique dans le droit matrimonial pour que le
coût soit réparti globalement dans un ensemble en tenant compte
quand même d'une moyenne. C'est l'avantage d'une auto-assurance, tandis
qu'une compagnie d'assurances va le prendre globalement. Elle va prendre les
sinistres totaux payés au cours de l'année...
M. Fortier: Basés sur l'expérience
américaine,
M. Bouchard:... surtout basés sur l'expérience
américaine et ils vont dire: L'augmentation des coûts en
assurance-responsabilité, c'est 300 %, 150 % ou 200 %.
M. Polak: D'accord.
M. Fortier: Cela répond...
M. Polak: On va suivre cela.
Une voix: Est-ce que...
M. Fortier: II y avait le député...
Une voix: D'accord.
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Kehoe): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon:... j'aurais un amendement à proposer.
Le Président (M. Kehoe): Au paragraphe...
M. Garon: Au paragraphe...
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 2, paragraphe
1°.
Motion d'amendement M. Jean Garon
M. Garon: Paragraphe 1. Il se lirait comme suit: Ajouter à
l'article 174. 2, à la fin du paragraphe 1, après les mots
"d'assurance de la responsabilité professionnelle" les mots "et pour
exempter ses membres qui ne sont pas en exercice de l'obligation de souscrire
à un fonds d'assurance de la responsabilité professionnelle;
"
II y a des membres qui ne sont pas en exercice et qui n'encourent pas de
responsabilités professionnelles. Pourquoi les ferait-on payer pour ceux
qui sont en exercice?
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on peut avoir votre
motion, M. le député?
M. Garon: II n'y a pas de...
M. Fortier: Je voudrais demander au député de
Lévis s'il peut nous donner une
définition d'un membre en exercice?
M. Garon: II y en a dans les professions. On fait une distinction
entre les membres en exercice et les membres qui ne le sont pas dans les
professions. Voyons donc! Vous ne remplissez pas une formule au Barreau?
Une voix:... ils ne font pas la différence.
Le Président (M. Kehoe): Juste une seconde. À l'ordre,
s'il vous plaît! La motion que nous avons ici...
M. Garon: Je remplis des formules à chaque année au
Barreau comme membre non en exercice. Je ne suis pas fou.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la motion recevable. Maintenant, est-ce qu'il y
a un débat sur la motion?
M. Garon: Je voudrais expliquer pourquoi je propose cette
motion.
M. le Président, voici comment cela fonctionne. À chaque
année, dans des corporations professionnelles, il y a des membres qui
doivent signer des formules et qui ne sont pas soumis aux mêmes
obligations que les membres qui sont en exercice. Je vais vous donner un
exemple. Un avocat qui n'est pas en exercice n'est pas obligé de tenir
un compte en fidéicommis et à chaque année... Si on veut
que je produise les formules, je sais de quoi je parle. Si vous niez ce que je
vous dis là, vous ne savez pas de quoi vous parlez.
M. Lemieux: Je ne vous dis pas que je nie, effectivement, on a
à faire une déclaration annuelle. On vous suit.
M. Garon: Dans cette déclaration annuelle, dans le cas du
Barreau, on fait une distinction entre les membres en exercice et ceux qui ne
le sont pas. Ceux qui sont en exercice ont certaines obligations de membres en
exercice comme celle de tenir un compte en fidéicommis, etc..
M. Lemieux: Bien oui.
M. Garon:... parce qu'ils encourent des responsabilités
dans l'exercice de leur profession. Maintenant, vous avez des membres du
Barreau qui sont professeurs d'université, par exemple, d'autres qui
sont députés et qui n'exploitent pas de bureau d'avocat pendant
qu'ils sont députés, d'autre3 qui sont fonctionnaires au
gouvernement et qui ne pratiquent pas la profession d'avocat comme dans la
pratique professionnelle avec ce que cela représente comme obligation
professionnelle et qui forment une catégorie à part de membres
qui ne sont pas en exercice, donc qui ne peuvent pas encourir de
responsabilité professionnelle dans l'exercice de leur profession parce
qu'ils ne sont pas en exercice de leur profession même s'ils maintiennent
leur statut de membre de la corporation professionnelle. C'est très
clair.
Une voix:...
M. Garon: Pardon? Si vous voulez suspendre l'article, je vous
produirai - je vais faire un appel téléphonique - des formules
que le Barreau fait remplir par ceux qui ne sont pas en exercice et où
les gens qui ne sont pas en exercice s'engagent par ailleurs, aussitôt
qu'ils vont revenir à l'exercice, à en notifier le Barreau;
autrement, ils vont faire une pratique qui est irrégulière par
rapport aux engagements qu'ils ont pris vis-à-vis de leur corporation
professionnelle.
Une voix:...
M. Garon: Pardon?
M. Chagnon: Ce n'est pas vrai.
M. Garon: Comment cela n'est pas vrai?
M. Chagnon: Ce n'est pas vrai à partir du moment
où...
M. Garon: Pardon? C'est exactement cela.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous fini?
M. Garon: II y a des gens qui n'encourent pas... Par exemple, un
professeur d'université qui est membre du Barreau, qui enseigne à
l'université...
Une voix:...
M. Garon: Pardon?
Une voix: IL est en exercice.
M. Chagnon: II est en exercice. 11 peut aller plaider en
cour.
M. Fortier: C'est cela que je me disais. M. le
député...
M. Garon: Ah non! Il faut savoir de quoi on parle. Je veux bien
croire, mais on peut dire n'importe quoi. Je peux vous dire que vous
n'êtes pas là ou que Paris n'existe pas ou que telle ville
où vous n'êtes jamais allé n'existe pas, sauf que...
Le Président (M. Kehoe):... plus petite que
Québec.
M. Garon:... cela n'est pas vrai. Si vous voulez, je vais faire
venir les formules et on va vous montrer les formules qu'on fait remplir
à chaque année au Barreau pour les membres qui sont en exercice
et ceux qui ne sont pas en exercice. Les obligations ne sont pas les
mêmes. Je vois quelqu'un qui a l'air d'être au courant en
arrière et qui fait des signes d'approbation. Il y a une distinction
très nette entre un membre en exercice et un membre qui n'est pas en
exercice.
Là, on est prêt à adopter un projet de loi, mais il
faudrait savoir de quoi on parle et ne pas faire payer des cotisations à
des milliers de personnes qui n'encourent pas de responsabilité
professionnelle. C'est la réalité. Je peux aller demain matin...
Si on fait payer des cotisations à des professeurs d'université
qui ne pratiquent pas leur profession à part que de faire leur
enseignement... Certains peuvent pratiquer, mais ils signent des
déclarations à chaque année à leur ordre
professionnel qui est le Barreau comme quoi ils pratiquent ou ils ne pratiquent
pas. Les formules sont très claires à ce sujet. Mais pourquoi
quelqu'un qui n'est pas en exercice paierait-il une cotisation professionnelle
parce qu'il n'a pas besoin de cette assurance? Il n'en a pas besoin de
façon personnelle et il n'a pas besoin d'assurance collective non
plus.
Maintenant, si on veut suspendre le paragraphe ou si on veut suspendre
l'amendement et le paragraphe pendant que je vais faire venir les formules que
le Barreau fait signer aux membres à chaque année...
Une voix:...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Finissez votre argumentation et j'ai de
l'argumentation moi aussi à faire valoir.
M. Garon: Je dis tout simplement qu'à ce moment-là
il serait irrégulier, incorrect de faire payer par des gens qui
n'encourent pas de responsabilité professionnelle des primes d'assurance
à un fonds d'assurance-responsabilité professionnelle. Je
comprends qu'il y a une distinction entre les... On parle d'imposer à
ses membres... C'est pour cela que j'ai fait cette distinction. Le paragraphe
se lit ainsi: "qu'un règlement a été approuvé pour
imposer à ses membres ou à certaines classes d'entre eux
l'obligation de souscrire à un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle". Mais il faut distinguer pour ceux qui
ne sont pas en exercice et qui n'encourent aucune responsabilité
professionnelle. À ce moment-là, la corporation professionnelle
pourra imposer des cotisations à ses membres selon les catégories
de risques ou, encore, imposer la même cotisation à ses membres
qui représentent un risque au point de vue de la pratique
professionnelle, mais en même temps faire une catégorie pour les
gens qui ne sont pas en exercice, qui sont membres de la corporation
professionnelle et qui n'encourent aucun risque. Ce n'est pas le même
article que l'article 33 qui dit qu'on peut faire différentes
catégories. Les catégories de risques, c'est une autre chose. Je
parle de personnes qui, n'étant pas en exercice, n'encourent aucun
risque de pratique professionnelle parce qu'ils ne sont pas en exercice. Cela
représente un grand nombre de personnes qui ne font pas la pratique
professionnelle même s'ils sont membres d'une corporation
professionnelle.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pierre-C. Fortier
M, Fortier: M. le Président, je comprends le désir du
député de Lévis de s'assurer que les gens qui ne
créeraient aucun risque n'assument pas une partie du coût. Je
pense que cela va tellement dans le sens commun qu'on va s'entendre.
La difficulté qui existe pour moi est celle-ci. C'est que
j'admets - cela peut varier d'une profession à l'autre - qu'il peut y
avoir des gens qui disent: Suspendez-moi comme membre à plein temps ou
en exercice et mettez-moi sur une liste séparée. Mais je vous
donne mon propre exemple. Je suis membre de plein droit de l'Ordre des
ingénieurs dans le moment. Vous pouvez dire que je ne suis pas en
exercice parce que j'ai décidé moi-même de ne pas signer
des plans et devis pendant que je suis ministre, mais si vous allez voir
à l'Ordre des ingénieurs je suis un membre en plein exercice. Je
suis sur la liste des membres qui ont pleinement le droit de participer
à toutes les réunions de l'ordre. On peut dire la même
chose des professions. La difficulté que j'ai d'accepter votre
amendement, ce n'est pas l'intention. J'accepte l'intention, mais la
difficulté, c'est que, d'une part, la définition d'un membre en
exercice et d'un membre non en exercice peut varier selon les professions et,
d'autre part, il peut y avoir des gens qui, comme moi, sont membres de plein
droit de l'ordre auquel ils appartiennent et qui ne sont pas en exercice parce
qu'ils ont décidé de ne pas être en exercice. Donc, on va
avoir deux classes de professionnels qui ne sont pas en exercice. Il y a ceux
qui sont peut-être au tableau d'un ordre donné qui dit clairement
qu'ils ne sont pas en exercice et il y a ceux qui, par ailleurs, sont membres
de plein droit, mais qui ont décidé de ne pas exercer
leur profession. Mais, de toute façon, la difficulté que
j'ai par ailleurs, M. le Président, c'est que mon autorité
s'exerce dans le domaine de l'assurance et, là, on est en train
d'apporter des amendements au Code des professions.
Je suis bien prêt, si c'est le désir du
député de Lévis, parce que je crois que les amendements
dont il parle devraient venir à l'article 35 où on amende le Code
des professions... Comme je ne suis pas responsable du Code des professions et
comme il y a eu une collaboration pour présenter ce projet de loi... Il
faut bien comprendre qu'il y a eu une collaboration entre le Barreau, l'Office
des professions et l'Inspecteur général des institutions
financières. Je ne suis pas responsable du Code des professions. J'ai
demandé à mon attaché politique d'aller voir si M. Ryan...
Peut-être qu'on pourrait s'organiser pour que le ministre de
l'Éducation, responsable des professions, soit ici à un moment
donné.
Mais je rappellerai au député de Lévis, si on
regarde le projet de loi qui est devant nous, qu'à l'article 35 on dit:
"L'article 94 de ce code - on parle du Code des professions - est
modifié par le remplacement du paragraphe I par le suivant: "1) imposer
aux membres de la corporation ou à certaines classes d'entre eux en
fonction du risque qu'ils représentent... " Alors, c'est bien clair que
s'ils représentent... (16 h 15)
S'ils font adopter un règlement qui n'est pas conforme à
l'article 941, à ce moment-là, le gouvernement n'acceptera pas ce
règlement. L'Office des professions, qui nou3 avait fait cette
recommandation, avait certainement cela en tête et je suis certain que
les gens se sont posé la même question que le député
de Lévis. Il doit y avoir certaines classes de professionnels qui
encourent des risques, d'autres, non. Je pense bien que tous les gens autour de
la table sont d'accord pour dire que, si certaines classes de professionnels
n'encourent que très peu ou pas de risques, la contribution qu'ils
auront à faire dans un fonds d'assurance devrait être
proportionnelle aux risques qu'ils encourent ou, s'il n'y en a pas, ils ne
devraient pas payer. L'article 35 est très clair à ce
sujet-là. Mais, ici, nous sommes aux modifications à la Loi sur
les assurances. Certainement que ce n'est pas à l'inspecteur
général de dire à l'Office des professions, au Barreau ou
à l'Ordre des ingénieurs de quelle façon ils doivent
passer leur règlement à l'intérieur de leur ordre. Moi, en
tout cas, je n'accepterai pas parce que... Et, d'ailleurs, l'inspecteur
général ne le fera pas non plus. Je ne pourrais pas accepter que
nous, du domaine des assurances, allions dire à chaque ordre
professionnel comment s'organiser à l'intérieur de son ordre.
Je suis d'accord avec ce qui est dit. S'il veut être patient, on
va arriver plus tard à l'article modifiant le Code des professions. Je
ferai venir, si les membres de la commission sont d'accord, le ministre de
l'Éducation, qui est responsable du Code des professions; à ce
moment-là, il pourra statuer là-dessus. Je peux prendre
l'engagement que le ministre de l'Éducation... D'ailleurs, il voulait
hier soir parler en deuxième lecture et il m'a dit qu'il était
disponible si on avait besoin de lui. Alors, si le député de
Lévis est d'accord, je lui suggérerais de retirer son amendement
à ce moment-ci, quitte à ce qu'on le reprenne lorsqu'on parlera
du Code des professions puisqu'on en parle aux articles 33, 34 et 35.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, êtes-vous...
M. Garon: M. le Président, non... On parle de deux choses
différentes. Ici, on dit: "imposer aux membres de la corporation ou
à certaines classes d'entre eux en fonction du risque qu'ils
représentent, notamment à ceux qui exercent à leur propre
compte... " C'est comme une catégorie. Ce que je dis va plus loin que
cela, je dis qu'on doit exempter de ces cotisations les gens qui n'exercent pas
à leur propre compte.
M. Fortier: M. le député de Lévis, est-ce
qu'on pourrait suspendre? M. le ministre de l'Éducation peut être
ici dans 20 minutes, alors pourquoi ne prenons-nous pas un autre article? Et on
reprendra la discussion lorsque le ministre de l'Éducation sera ici.
M. Garon: J'ai demandé d'aller chercher la
déclaration annuelle du Barreau, pour donner un exemple...
M. Fortier: Oui, oui, mais...
M. Garon: On va l'avoir la déclaration annuelle...
M. Fortier: Non, mais êtes-vous d'accord...
M. Garon:... on va voir que les gens disent, s'engagent et...
M- Fortier: M. le député de Lévis, êtes-vous
d'accord qu'on prendra cette décision quand te ministre de
l'Éducation sera ici? C'est lui qui est responsable de l'Office des
professions. Pourquoi ne passe-ton pas à un autre article?
Le Président (M. Kehoe): On pourrait suspendre...
M. Garon: On pourrait faire venir aussi le président de
l'Office des professions. Y en
a-t-il un actuellement? II n'y en a plus.
M. Fortier: En tout cas, c'est le ministre qui va parler...
Le Président (M. Kehoe): Juste une seconde. M. le
député de Vanter...
M. Garon: Le ministre n'est peut-être pas au courant de
tout cela.
Le Président (M. Kehoe):... avez-vous une intervention
à faire sur l'amendement?
M. Lemieux: Brièvement. Effectivement, M. le
député de Lévis, on les a tous remplies, comme avocat, tes
déclarations dont vous faites état au Barreau. Effectivement, on
n'a pas de compte en fidéicommis et ainsi de suite, mais cela ne fait
pas de nous des avocats en non-exercice; on est considérés comme
étant toujours des avocats en exercice. Je vous invite à regarder
l'article 23 du Code des professions qui dit que chaque corporation a pour
principale fonction d'assurer la protection du public et, à cette fin,
elle doit notamment contrôler l'exercice de la profession par ses
membres. Le sens de votre amendement, c'est davantage de modifier le Code des
professions. Personnellement, )'ai des doutes sur le sens de I'amendement
à ce stade-ci. Dans le Code des professions comme tel, on ne parle pas
de professions en exercice ou pas, on parle de professions d'exercice exclusif
et de professions à titre réservé. J'aimerais attirer
votre attention Ià-desssus, aux articles 31 et 35 du Code des
professions. C'est simplement ce que j'avais à ajouter sur le sens de
votre intervention. Cela doit demeurer à la corporation d'assurer et de
réglementer ses membres comme tels. Le sens de votre amendement,
à mon avis, irait à l'encontre du Code des professions. C'est
tout simplement ce que j'avais à dire là-dessus.
M. Portiers Je suggère, M. le Président, si le
député de Lévis veut accepter, de passer à
l'article 174. 3 et on reviendra à l'article 174. 2.
Le Président (M. Kehoe): On peut suspendre l'article 174.
2, avec ses paragraphes.
M. Fortier; Et le ministre de l'Éducation sera ici dans 20
minutes environ.
Le Président (M. Kehoe): Ahi Juste quand le
ministre...
M. Garon: On peut prendre l'article 174. 2, paragraphe 2°; il
s'agit seulement du paragraphe 1 selon mon amendement.
M. Fortier: On l'adoptera...
Le Président (M. Kehoe): On peut suspendre tout l'article
174. 2, cela va ensemble; les paragraphes 1°, 2° et 3 vont de pair. On
peut procéder à l'article 174. 3 et revenir à l'article
174. 2 quand le ministre de l'Éducation sera ici.
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle, à l'article 2,
le paragraphe 174. 3, le sous-paragraphe 1.
M. Fortier: On parle de la requête, on dit que la
requête doit être accompagnée des documents suivants -
alors, c'est technique: "un plan de développement appuyé d'une
projection, sur une période d'au moins trois ans, du bilan, du compte
d'exploitation et du compte d'excédent et explicitant les
hypothèses de calcul retenues". C'est pour être conforme à
ce que nous disions tout à l'heure, c'est qu'on veut que les fonds
soient solvables et, donc, on demande à ceux qui feront une
requête de nous présenter un plan de développement que
l'inspecteur pourra examiner à loisir et qui pourra le convaincre que
les contributions qui seront demandées permettront à ce fonds de
telle profession d'être solvable. Cela va? Adopté.
M. Garon: Attendez un peu, on va passer paragraphe par
paragraphe, si vous voulez.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: C'était le 1°, on parlait du 1°.
Le Président (M, Chagnon): M. le ministre? M. le
député de Lévis? Est-ce que je comprends que le paragraphe
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté.
M. Fortier: Le 2°?
Le Président (M. Chagnon): Deuxième paragraphe.
M. Garon: Un plan d'opération...
M- Fortier: On dit: "un plan d'opération mentionnant, s'il en
est, le nom et l'adresse du gestionnaire à qui sera confiée la
gestion du fonds d'assurance". Il faut comprendre qu'il pourrait bien arriver
qu'un ordre professionnel qui désire créer un fonds d'assurance
confie, à une boîte, à une maison, à une compagnie
du secteur privé, la
gestion de ce fonds, ou à un individu en particulier. Ce qu'on
veut, c'est que, lorsqu'ils vont nous soumettre le plan de
développement, ils nous disent en même temps de quelle
façon ils ont l'intention de l'administrer, qui va gérer le
fonds.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On parle d'un pian de développement
appuyé d'une projection, c'est une chose, mais un plan
d'opération qui mentionne le nom et l'adresse du gestionnaire, qu'est-ce
qu'on entend par "plan d'opération" exactement par rapport à un
plan de développement?
M. Fortier: Un plan d'opération, c'est nous dire de quelle
façon ce plan sera géré quotidiennement, quelles seront
les procédures, qui sera responsable parce qu'il va y avoir des fonds
à placer, des fonds à gérer. Autrement dit, pour que cela
ait une certaine crédibilité pour que l'inspecteur
général soit satisfait, il va falloir qu'on nous convainque non
seulement que les primes qui seraient payées soient d'un niveau
suffisant pour que le fonds soit solvable, mais que, d'autre part, ce soit
administré de jour en jour, de semaine en semaine, d'une façon
professionnelle, par des gens compétents. Autrement dit, on pourrait
nous soumettre une requête avec un bon plan de développement, mais
en nous disant: Cela sera confié au secrétaire de l'ordre de je
ne sais pas quoi, et nous allons regarder l'expertise du secrétaire de
l'ordre et on va dire: Bien, il ne connaît pas grand-chose dans le
domaine des assurances. Alors, cela ne nous convaincra pas beaucoup. Il va
falloir qu'on nous soumette un plan d'opération mentionnant le nom du
gestionnaire et on voudrait avoir comme gestionnaire quelqu'un qui s'y
connaît dans l'administration financière et dans le domaine des
assurances en particulier.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, est-ce que c'est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Troisième
paragraphe,
M. Fortier: Troisième paragraphe: "une copie
certifiée conforme de la résolution du bureau de la corporation
professionnelle adoptée pour créer le fonds d'assurance. " Tout
simplement pour que nous ayons la preuve que la résolution en question
existe vraiment.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 4?
M. Fortier: Peut-être qu'on peut demander si l'article 174.
3 est adopté dans son ensemble.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 3 est-il
adopté...
M. Fortier:... dans son ensemble? M. Garon: Adopté. M.
Fortier: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 4?
M. Fortier: L'article 174. 4: "L'inspecteur général
peut exiger en outre tout renseignement et tout document qu'il estime
nécessaire à l'appréciation de la requête. " Je
crois que cela s'impose pour que l'inspecteur général se
satisfasse. De toute façon, on me signale que dans la formation des
compagnies d'assurances, il y a un article semblable, l'article 22, qui se lit
comme suit: "La requête pour constitution en corporation d'une compagnie
d'assurances doit être accompagnée des documents et contenir les
renseignements prescrits par règlement. L'inspecteur
général peut en outre demander les documents et les
renseignements qu'il estime nécessaires à l'appréciation
du projet des requérants". Donc, il s'agit, pour la constitution d'un
fonds d'assurance, de donner à l'inspecteur toute information qu'il peut
demander de la même façon que s'il s'agissait de la
création d'une compagnie d'assurances.
Le Président (M. Chagnon): L'article est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 4 est
adopté.
M. Fortier: Adopté, oui.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 5?
M. Fortier: "Le ministre peut, s'il l'estime opportun et
après avoir pris l'avis de l'inspecteur général, autoriser
la corporation professionnelle à assurer la responsabilité
professionnelle de ses membres. " Il s'agit là d'une clause semblable
à la création d'une compagnie d'assurances.
II s'agit donc d'un privilège. C'est un privilège
ministériel de décider, sur recommandation de l'inspecteur
général, de procéder ou de ne pas procéder.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 5 est-il
adopté?
Une voix: Adopté. M. Garon: Adopté. M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 5 est adopté.
L'article 174. 6?
Administration du fonds d'assurance
M. Fortier; À l'article 174. 6, on dît: "Le fonds
d'assurance est administré par un conseil d'administration
composé d'au moins cinq membres nommés par le bureau de la
corporation professionnelle. " Je crois que cela va sans dire. Et on ajoute:
"Toute référence aux administrateurs d'un assureur s'entend, aux
fins de l'application à une corporation professionnelle de la
présente loi et de ses règlements, des administrateurs de son
fonda d'assurance. "
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 6 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, c'est adopté?
M. Garon: Une seconde.
M. Fortier: Je crois que le point important, c'est qu'il s'agit
d'une administration distincte de l'administration de l'ordre professionnel
comme tel.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, avez-vous une question?
M. Garon: Non, je lis le document que le ministre vient juste de
nous passer, avant la commission parlementaire.
M. Fortier: On fait référence aux administrateurs
de l'assureur dans la loi, alors il y a des administrateurs du bureau et
là on parle des administrateurs du fonds d'assurance.
Le Président (M. Chagnon): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Garon: Pourquoi a-t-on choisi que...
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Les administrateurs du fonds, on dit que c'est une
administration distincte, mais on a choisi que ce soit le bureau qui les nomme
plutôt qu'à l'occasion, par exemple, de l'assemblée
annuelle. Pourquoi ne ferait-on pas deux assemblées?
M. Fortier: Encore là...
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Fortier:... on désire être conforme à la
loi sur les professions. De fait, dans le Code des professions, il est dit
clairement que c'est le bureau qui est l'autorité suprême d'un
ordre professionnel. Si vous faites référence, M. le
député de Lévis, à l'article 62 du Code des
professions, on dit: "Le bureau est chargé de l'administration
générale des affaires de la corporation et de veiller à
l'application des dispositions du présent code, de la loi ou des lettres
patentes constituant la corporation et des règlements adoptés
conformément au présent code ou à ladite loi. " Donc, on
fait référence à l'autorité suprême, qui est
le bureau, en accord avec le Code des professions. C'est donc l'autorité
suprême d'un ordre. Alors, c'est eux réellement qui doivent
assumer ce type de responsabilité.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 6 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Sauf qu'on ne possède pas beaucoup
d'explications pour celui-là. S'occuper de l'administration
générale de la corporation, c'est une affaire; s'occuper de
l'assurance de la corporation, c'est une autre affaire. Cela aurait pu
être une assemblée particulière des membres de la
corporation pour élire le conseil d'administration du fonds d'assurance
plutôt qu'ils soient nommés par les administrateurs qui ont
été élus en charge de la corporation.
M. Fortier: II faut bien comprendre que c'est l'ordre, le bureau
qui va prendre l'initiative d'étudier le problème, de recommander
un règlement, de faire adopter le règlement. Ce sont eux qui
devront répondre de la qualité de leur administration. S'il y a
des augmentations de primes, ce sont eux qui devront répondre de ces
choses-là lors de l'assemblée annuelle. Je crois que, en
définitive, les membres vont élire le bureau et c'est le bureau
qui doit être responsable devant l'assemblée et assumer pleinement
ses responsabilités.
Le Président (M. Chagnon): L'article est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Lé Président (M. Chagnon)? Adopté. L'article 174, 6
est adopté. L'article 174. 7? M. le ministre.
M. Fortier: À l'article 174. 7, on dit qu'il n'est pas
nécessaire d'être membre de la corporation professionnelle pour
faire partie du conseil d'administration de son fonds d'assurance. Je crois que
cela répond peut-être à ce que le député de
Lévis disait indirectement. Prenons le Barreau, prenons la Chambre des
notaires, prenons l'Ordre des ingénieurs, à mon avis, s'ils
étaient bien avisés, ce serait peut-être bon d'avoir un ou
deux membres qui ne font pas partie de l'ordre et qui sont des gens très
avisés dans l'administration d'un fonds d'assurance. Peut-être
même que le gestionnaire pourrait être là, mais ce serait
bon, je crois, que... Il y a une ouverture, ici en tout cas, pour permettre
à un individu qui n'est pas membre de l'ordre d'être au conseil
d'administration du fonds d'assurance comme tel.
Oui, c'est cela. L'inspecteur général me souligne que,
pour le satisfaire, lorsqu'ils fourniront le plan d'opération, il faudra
pour l'inspecteur général qui délivre le permis, que les
administrateurs et les dirigeants aient tes connaissances et la
compétence administrative. Donc, ce ne sera pas laissé... On va
leur donner certaines indications. Ce ne sera pas laissé à leur
bon vouloir. L'inspecteur général va insister pour que les gens
qui vont être nommés là soient des gens qui s'y connaissent
en matière financière et administrative. Bien sûr, il y a
des avocats qui connaissent très bien l'administration, comme il y a des
ingénieurs qui connaissent très bien l'administration. Cela peut
être quelqu'un de l'ordre, mais cela peut également être
quelqu'un qui vient de l'extérieur de l'ordre. (16 h 30)
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Sur la responsabilité par rapport au fonds et
ceux qui sont élus par rapport à ceux qui payent, on va se
retrouver... Pas besoin d'avoir des gens au conseil d'administration, c'est
déjà une délégation nommée par un bureau de
direction où, en plus, il y a d'autres personnes qui ne sont pas membres
de la corporation ou qui ne font pas partie des assurés. Je ne suis pas
convaincu de cela à 100 %.
M. Fortier: Non, mais c'est en vertu de la loi que le bureau
nomme les administrateurs. C'est le bureau qui répond à
l'assemblée annuelle, qui répond de ses actes. C'est justement
pourquoi tout à l'heure on disait que c'était le bureau qui
nommait ces gens-là. Cela va dans le sens commun qu'il est
préférable que les personnes nommées à ce conseil
d'administration soient des gens compétents en la matière et s'il
faut aller chercher ces gens-là à l'extérieur de l'ordre,
il faudra le faire.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 174. 7 est
adopté?
M. Fortier: Adopté?
M. Garon: Un instant, là!
M. Fortier: Vous allez voir dans l'article suivant qu'il y a des
exclusions.
M. Garon: Oui, mais je sais que cela se fait.
M. Fortier: Quel est votre problème? J'ai de la
difficulté à voir votre problème.
M. Garon: Je me souviens d'un rapport sur Madelipêche et
les Pêcheurs unis où, justement, il y avait des recommandations
qui touchaient ces administrateurs de fonds d'assurance qui étaient au
courant de ce qui se passait. Je ne veux pas dire qu'il y a possibilité
d'un conflit d'intérêts aussi direct que dans les fonds de
retraite, mais on mentionnait, entre autres, la possibilité qu'il y en
ait. Il me semble que où il y a une erreur là-dedans... Mon
opinion personnelle, c'est que les assurés fonctionnent tous dans les
nominations par délégation. Les dirigeants du Barreau, c'est une
affaire, à mon avis; les administrateurs du fonds d'assurance, c'est une
autre affaire. On peut très bien voter pour des gens comme
administrateurs du Barreau, des gens que l'on ne voudrait pas voir comme
administrateurs du fonds d'assurance.
Il me semble qu'il aurait été préférable de
prévoir une structure. Je comprends que vous ayez parlé avec des
corporations, elles ne vous diront pas nécessairement cela, mais pour la
protection des assurés, j'aurais aimé beaucoup mieux,
personnellement - je vous donne mon "feeling", mon impression - avoir des gens
qui administrent la corporation professionnelle, c'est une affaire, mais
d'autres gens... À l'occasion d'assemblées annuelles de la
corporation, il est possible de prendre une heure, dans le cours de
l'assemblée annuelle qui dure habituellement une couple de jours, pour
choisir et dire: On fait une assemblée annuelle du fonds
d'assurance-responsabilité et les gens ont la seule préoccupation
de cette question. Lorsque vous élisez quelqu'un membre du Barreau,
l'assurance-responsabilité peut devenir un facteur important s'il y a de
gros problèmes, sauf que dans l'administration des affaires, je ne dis
pas qu'il n'y aura pas des
gens qui ne seront pas aux deux endroits en même temps, mais il me
semble que l'on mélange les fonctions. Quand on confie la même
chose au même bureau de direction de la corporation en charge du fonds
d'assurance, après on s'adjoint des personnes qui ne sont même pas
des assurés et qui siégeront au fonds.
On dit toujours que tout le monde s'occupe de tout, mais ce n'est pas
toujours le cas, tandis que, dans une corporation, il me semble que, si dans le
cadre de l'assemblée annuelle on prévoit une période pour
choisir les administrateurs du fonds d'assurance, les gens seraient mieux
protégés de cette façon-là.
M. Fortier: Ce que le député de Lévis est en
train de me dire, c'est qu'il faudrait qu'il y ait des, compagnies d'assurances
séparées. Il n'y a rien qui empêche, dans le moment, des
gens de créer une compagnie d'assurances s'ils sont capables de nous
convaincre. Mais oui, vous me dites qu'il faudrait que ce soit
séparé. Si c'est séparé, c'est une compagnie
d'assurances séparée. Là, ce n'est pas ce que l'on est en
train de faire, c'est de passer par le bureau. Le bureau va l'imposer à
tous les membres d'un ordre professionnel. Ce faisant, il faudra que le bureau
suive cette chose-là de très près. Ce dont vous êtes
en train de parler, c'est d'une autre formulé, c'est de s'assurer qu'il
y ait une compagnie d'assurances qui n'a rien à faire avec le bureau
comme tel, qui est complètement autonome et qui discuterait de cela. Je
vous dis? Il n'y a rien qui empêche les gens; s'il y a des gens qui
veulent lancer ce genre de compagnie d'assurances, ils peuvent le faire. Ce
n'est pas ce dont on parle. C'est une possibilité. Si quelqu'un veut
lancer une compagnie d'assurances pour les avocats, pour les notaires, il n'a
qu'à s'adresser à l'inspecteur et arriver avec les millions qu'il
faut et on va le lui permettre. Mais là, ce que l'on est en train de
faire, c'est d'avoir quelque chose qui réellement est... Et je vous
répète que c'est à la demande bien spécifique de
l'Office des professions et du Barreau si on est ici pour discuter de ce projet
de loi. Je vous citais hier soir dans mon discours justement le bâtonnier
du Québec, Serge Ménard, qui disait que le 8 janvier
s'était produit à Québec le déblocage le plus
important dans le dossier de l'assurance, parce que là il y avait eu une
réunion qui réunissait l'inspecteur, des représentants de
l'office, des représentants du Barreau qui ensemble ont travaillé
pour arriver à la proposition devant nous. Mais je suis d'accord avec
vous que...
M. Garon: Ce que vous dites en même temps au Barreau...
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Cela fait longtemps que l'on essaie d'avoir des votes
parmi les membres du Barreau et les gens ne sont pas si chauds que cela. Il y a
des gens qui le souhaitent, mais je ne pense pas que jusqu'à maintenant
le Barreau ait gagné un seul vote majoritaire en faveur de cela. Je veux
dire, pour la création spécifique. Il y a eu
régulièrement des consultations. Les gens n'embarquent pas.
Pourquoi n'embarquent-ils pas?
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, je vous rappelle que l'objet du...
M. Garon: Je ne dis pas que le Barreau n'est pas favorable...
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le Barreau, c'est une affaire et les membres, c'est une
autre affaire.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Quoi?
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, je voulais simplement vous rappeler que l'objet de l'article,
c'est de savoir s'il devrait ou ne devrait pas être nécessaire
d'être membre d'une corporation ou faire partie d'un conseil
d'administration de son fonds d'assurance. Il ne s'agit pas de créer un
autre fonds d'assurance.
M. Garon: Non, je ne dis pas non plus de créer un autre
fonds d'assurance, sauf que l'élection du conseil d'administration, je
ne suis pas convaincu que cela devrait être des gens nommés par le
bureau de direction. II me semble qu'il pourrait y avoir possiblement des
membres nommés par le bureau de direction, mais d'autres membres
nommés par la section de l'assemblée annuelle de la
corporation.
M. Fortier: L'article a été adopté, M. le
Président. L'article 174. 6 a déjà été
adopté.
M. Garon: Oui. Mais on n'est pas là. Ces membres que vous
voulez voir nommés... Il n'est pas nécessaire d'être membre
de la corporation pour être administrateur de son fonds d'assurance. Il
est important que l'administrateur du fonds d'assurance... Qui les nomme ces
gens-là?
M. Fortier: C'est dans l'article 174. 6.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Fortier: La seule question que l'on se pose quand on
étudie l'article 174. 7, c'est: Est-ce que tous les membres doivent
être uniquement des membres de l'ordre ou s'il peut y en avoir qui ne
sont pas membres de l'ordre? C'est tout ce que cela dit.
M. Garon: Ce n'est pas là le problème, je
pense.
Le Président (M. Chagnon): Non, mais c'est cela qu'est
l'article.
M. Garon: Mon opinion, c'est que ce sont les gens qui sont
assurés qui devraient élire les gens qui administrent leur
fonds.
M. Fortier: M. le Président, cela a été
adopté à l'article 174. 6.
Le Président (M. Chagnon): Je dois convenir
qu'effectivement à l'article 174. 6, M. le député de
Lévis, M. le ministre, on a adopté la formule d'organisation du
conseil d'administration. Ce que l'article 174. 7 explicite, c'est qu'il n'est
pas nécesssaire d'être membre de la corporation pour être
membre du conseil d'administration du fonds d'assurance. Cela va dans le sens
de quelques idées formulées par le député de
Lévis.
M. Garon: Je comprends qu'on a voté antérieurement.
Ce que je veux dire, c'est que la responsabilité devrait être
à ceux qui payent. Le droit de vote sur leur fonds devrait être
à ceux qui payent. Par exemple, je comprends qu'on l'a peut-être
voté; j'aurais dû le dire avant, mais je veux seulement dire un
mot. Supposons que, sur une corporation professionnelle de 10 000 personnes, il
y en a 4000 qui sont exemptées, parce que je parlais de la notion de ne
pas être à son propre compte ou en exercice. Quand je dis qu'ils
ne sont pas en exercice, à l'article 35, les gens qui ne sont pas
à leur compte, sont exemptés. Les gens qui vont choisir les
membres de la corporation professionnelle vont être les 10 000, mais ces
10 000 vont se trouver à choisir en même temps les dirigeants du
fonds d'assurance des 6000 et cela ne m'apparaît pas correct. Je pense
que les gens qui seront assurés, ceux qui vont payer des cotisations, ce
sont 6000 personnes dans une association professionnelle où il y en a 10
000. Mais les gens qui vont administrer la caisse des 6000 vont être
nommés par les 10 000. Cela ne m'apparaît pas correct.
Je pense que ceux qui devraient choisir l'administration de leur fonds
d'assurance, ce sont les 6000 qui payent et ceux qui ne paient pas ne devraient
avoir rien à faire par rapport au choix des administrateurs du fonds
d'assurance. C'est cela que je veux dire et c'est cela qui m'apparaît la
bonne...
Je crois qu'au point de départ on a trop présumé,
parce que là vous me dites bien que cela prend un règlement,
excepté qu'on a trop présumé que les gens dans l'ensemble
d'une corporation professionnelle étaient d'accord. Mais il y a des gens
dans une association professionnelle dont le vote peut être
considérable qui peuvent ne pas être d'accord parce que les
montants que l'on va vouloir leur faire payer seront disproportionnés
par rapport à ce qu'ils vont représenter comme risques.
M. Fortier: Oui, mais le député de Lévis
sait...
M. Garon: Mais si on veut faire cela juste par les structures qui
viennent d'en haut, c'est évident. On dit: Une requête... Non,
attendez un peu.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, je vais être obligé de vous rappeler à
l'ordre.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Chagnon): C'est un discours absolument
intéressant et captivant que celui que vous nous faites, mais il n'est
pas exactement sur le sujet que nous discutons.
M. Fortier: Si le président me permet une remarque, je lui
dirai...
M. Garon: Je vais vous dire que l'article 174. 2 qu'on a
laissé en suspens, je vais être obligé de voter contre.
Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de référendum, les gens n'ont
rien à dire. C'est la direction seulement qui décide.
M. Fortier: Sur division.
M. Garon: Je vais le dire à ce moment-là parce que
je trouve que cela ne respecte pas la structure en place. Le principe est bon
et tout ça, mais je pense qu'on parle d'une requête qui va
être signée par eux. Je comprends qu'on a d'autres
administrateurs, ce n'est pas mauvais, sauf que c'est à savoir qui va
les nommer.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, est-ce que je dois comprendre... Il y a peut-être une
dernière question du député de Lévis. M. le
ministre.
M. Fortier: Tout ce que je veux vous dire pour faire la
conclusion là-dessus, parce que je pense que l'on devrait
procéder: Le député de Lévis comme moi est
allé à des assemblées annuelles. Chez les
ingénieurs, on
est 23 000; alors, il sait fort bien qu'il n'y a pas 23 000
ingénieurs qui vont à l'assemblée annuelle. On est
peut-être 700 - je ne sais pas combien vous êtes d'avocats au
Barreau - et en principe ceux qui sont là ce sont ceux qui
s'intéressent le plus à leur profession. J'ai déjà
vu un président de l'Ordre des ingénieurs qui a pensé
pouvoir aller contre le voeu de ceux qui se réunissaient en
assemblée annuelle. Je peux vous dire qu'il n'a pas duré bien
longtemps. Â l'assemblée suivante, il a sauté.
Ceux qui assistent à ces réunions, ce sont ceux qui sont
les plus militants, les plus engagés, ceux qui s'intéressent
à des débats comme: Est-ce que oui ou non on devrait avoir une
assurance-responsabilité? En définitive, lorsque vous prenez des
chiffres comme 10 000, 4000 ou 6000, vous savez fort bien que, lors de
l'assemblée annuelle, il y a 300, 400, 500, 600 personnes et les autres
sont obligées d'accepter les décisions qui se prennent là.
Même si en principe le bureau pouvait aller à rencontre des
décisions prises à l'assemblée annuelle, il peut le faire
une fois, il ne le fera pas deux fois parce que cela devient... En
définitive, l'inquiétude qu'il peut avoir, je ne crois pas
qu'elle soit véritable.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 174. 7 est
adopté?
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Chagnon): Sur division, M. le
député de Lévis?
M. le député de Lévis, je comprends que l'article
174. 7 est adopté sur division?
M. Garon: Attendez un peu, je veux demander un renseignement au
ministre.
Le Président (M. Chagnon): Je vous écoute, M. le
député.
M. Garon; Est-ce que le ministre, dans la consultation ou dans la
préparation de son projet de loi, a demandé à chacune des
professions le nombre global de personnes qui font partie de la corporation? Il
a parlé de 23 000 ingénieurs, mais pour ceux d'autres
corporations, pour savoir ceux qui pratiquent leur profession à leur
compte et ceux qui sont membres de la corporation, mais qui ne pratiquent pas
leur profession à leur compte?
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Fortier: Je n'ai pas cette information. Je peux demander, si
vous le permettez, à l'inspecteur général de vous
dire...
M. Garon: J'ai demandé à mon recherchiste de faire
un appel téléphonique, parce que ce sont des proportions
très fortes, à mon avis. Aujourd'hui, je ne serais pas du tout
surpris que beaucoup de professions soient dans une proportion de 50-50.
M. Fortier: Je ne sais pas ce que cela change, en
définitive. Je peux vous le dire pour les ingénieurs, si vous me
le demandez. Quel est nombre d'ingénieurs qui pratiquent dans un bureau
de génie-conseil? Mon Dieu, sur 23 000 ingénieurs,
peut-être qu'il y en a 3000 à 4000 qui pratiquent dans un bureau
de génie-conseil. Je vais aller plus loin que cela: à
l'intérieur d'un bureau de génie-conseil, je peux vous dire qui
font des plans et devis. J'ai travaillé plusieurs années dans un
bureau de génie-conseil; j'ai été très tôt
à des postes de vice-président et de président. Je peux
vous dire que, lorsque vous êtes à un poste de
vice-président chez SNC, vous avez des plans et devis, vous ne les voyez
pas souvent. Alors, même si vous êtes dans un bureau de
génie-conseil, vous pouvez faire de l'administration financière,
de l'administration générale. On peut continuer cela
indéfiniment, mais cela ne change pas le problème, parce que
j'imagine que, si l'Ordre des ingénieurs se réunissait, il irait
à l'article 33, 34 ou 35. Il est bien certain que les risques sont plus
grands chez les ingénieurs pratiquant dans un bureau de
génie-conseil que chez ceux qui pratiquent au gouvernement, à la
commission scolaire ou ailleurs, et qui font de l'administration. C'est pour
cela qu'on va voir par les articles 33 à 35 qu'on spécifie les
risques, qu'on spécifie les catégories où il y a des
risques spécifiques. J'ai été très actif dans mon
ordre et je ne vois aucun problème avec ce qui nous est proposé
là. (16 h 45)
Le Président (M. Chagnon): Je voudrais rappeler à
l'ordre les députés de Vanier et de Champlain. M. le
député de Vanier, nous sommes en commission parlementaire
à l'heure actuelle. M. le député de Champlain, je tiens
à vous rappeler à l'ordre tout simplement. M. le
député de Lévis, est-ce que je dois comprendre que
l'article 174. 7 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 174. 7 est
adopté. L'article 174. 8?
M. Fortier: Alors, à l'article 174. 8 on veut faire des
exclusions. Bien sûr, on dit un failli non libéré, un
mineur, un interdit ou un faible d'esprit déclaré incapable par
un tribunal, même étranger. À ce moment, ces gens ne
pourraient pas devenir administrateur
et, en plus, on ajoute dans le 1°: "un agent d'assurance, un expert
en sinistres, un administrateur ou un dirigeant d'une autre corporation
traitant avec la corporation professionnelle en pareille qualité; ".
Autrement dit, on ne permettra pas que ceux qui sont nommés au conseil
d'administration du fonds d'assurance soient des professionnels qui sont en
conflit d'intérêts.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Garon: Avant, M. le Président, j'aimerais, si
c'était possible, faire garder un peu le silence quand on travaille.
C'est tannant d'entendre chuchoter sans arrêt. On est en train de
travailler et on entend trois ou quatre conversations en même temps. Y
a-t-il moyen de...
Le Président (M. Kehoe): S'il vous plaît, la
coopération des...
M. Garon: II y en a un à la fois qui est censé
parler.
M. Fortier: II ne faut pas... Cela fait aussi longtemps que moi
que vous êtes en politique, cela fait longtemps que je me suis
habitué à cela.
M. Garon: Non, mais c'est tannant. J'ai été
habitué à des commissions parlementaires plus disciplinées
que cela dans le passé. Il n'y avait pas 50 personnes qui parlaient en
même temps.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. C'est à votre
tour de parler.
M. Fortier: Alors, sur le principe de l'article 174. 8, est-ce
que vous êtes d'accord, M. le député de Lévis?
Une voix: Adopté.
M. Fortier: Adopté?
M. Garon: Attendez un peu!
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Champlain, à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 8 est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 9?
Une voix: Adopté.
M. Fortier: On touche ici la rémunération et on dit
que quelqu'un qui est nommé au conseil d'administration peut toucher une
rémunération. C'est semblable à ce qu'il y a dans la
rémunération des membres d'un conseil d'administration d'une
compagnie d'assurance; l'article 56. 1 dit exactement la même chose.
Alors, il faut savoir qu'on parle d'un conseil d'administration qui va
administrer un fonds important. Ces gens vont passer une certaine
période de temps à administrer ce fonds et il est normal qu'ils
touchent une rémunération. On précise qu'ils ne peuvent
toucher aucune rémunération à ce titre avant l'adoption
d'une résolution à cet effet. Alors, il faut qu'il y ait une
résolution du bureau de l'ordre.
Une voix: Adopté.
M. Garon: Que diriez-vous si des gens qui sont au bureau se
nomment eux-mêmes comme administrateurs du fonds et nomment
eux-mêmes leur rémunération?
M. Fortier: M. le Président, je vous dirai que le bureau
de l'ordre est composé à ma connaissance de plusieurs personnes,
d'une vingtaine de personnes. Le bureau est toujours formé d'un plus
grand nombre de personnes - ici on parle d'un conseil d'administration de cinq
personnes - et, par ailleurs, l'inspecteur général a un gros mot
à dire. Je vous lisais tout à l'heure l'article 211 où on
dit que l'inspecteur général délivre le permis. Le permis
doit être renouvelé chaque année? Alors, chaque
année, le permis est renouvelé par l'inspecteur
qénéral. Il y a une clause très spécifique - 211f -
qui donne à l'inspecteur qénéral un pouvoir important,
parce qu'il doit juger si les administrateurs et les dirigeants
possèdent les connaissances et la compétence administratives et
techniques requises pour administrer la corporation ou le fonds de placement.
Donc, je crois que l'inspecteur général va insister pour avoir
des gens compétents. S'ils sont compétents, ils devraient
être rémunérés en conséquence.
M. Garon: À quel endroit dites-vous que c'est un bureau de
cinq personnes?
M. Fortier: À l'article 174. 6, cinq personnes.
M. Garon: Cinq; "d'au moins 5", un instant! Ce n'est pas cinq,
c'est: au moins cinq. Ils décident de nommer le bureau au complet et ils
se versent eux-mêmes leur rémunération.
Une voix: Ce n'est pas au législateur de faire la cuisine
et de savoir combien ils devraient en nommer.
M. Fortier: Non, mais encore là, j'ai... Il existe toutes
sortes de bureaux, toutes sortes de comités. Écoutez, il ne faut
pas toujours voir des abus partout, je pense que les gens sont responsables
d'une façon générale.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 174. 9 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Garon: Un instant! Adopté.
Le Président (M. Kehoe): j'appelle l'article 174. 10.
M. Fortier: L'article 174. 10 est assez amusant, si on convient
de nommer des membres...
M. Chagnon: M. le ministre, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'adopter l'article 174. 9, avant de passer à l'article 174. 10?
Le Président (M. Kehoe): II a dit "adopté".
M. Fortier: Adopté.
M. Chagnon: Est-ce que vous pourriez nous situer et nous dire que
l'article 174. 9 est adopté?
Le Président (M. Kehoe): II est adopté. M. Chagnon:
Voilà. Merci.
Le Président (M. Kehoe): Très bien, merci.
M. Fortier: On vient de former un conseil d'administration pour
gérer un fonds d'assurance. Mais, chose assez curieuse, les gens qui
sont au conseil d'administration pourraient être eux-mêmes
poursuivis et auraient peut-être besoin
d'assurance-responsabilité. C'est la raison pour laquelle ici, à
l'article 174. 10, on dit que la corporation professionnelle assume la
défense des administrateurs. Par ailleurs, lorsqu'il s'agit d'une
poursuite pénale ou criminelle, la corporation professionnelle n'assume
que le paiement des dépenses des administrateurs qui avaient des motifs
raisonnables de croire que leur conduite était conforme à la loi.
Bien sûr, on a toujours ces dispositions et c'est semblable à
l'article 56 de la loi actuelle qui touche les compagnies comme telles. Alors,
c'est tout à fait semblable. Je crois qu'étant donné les
difficultés de trouver des assurances-responsabilité pour
siéger à un conseil d'administration, à moins d'avoir une
clause comme celle-là, vous allez avoir beaucoup de difficultés
à trouver des gens pour y siéger.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On pourrait procéder par paragraphes, cela irait
plus rapidement.
M. Fortier: Alors, on va commencer par le premier paragraphe? "La
corporation professionnelle assume la défense des administrateurs qui
sont poursuivis par un tiers pour un acte accompli dans l'exercice de leurs
fonctions et paye, le cas échéant, les
dommages-intérêts résultant de cet acte, sauf s'ils ont
commis une faute lourde ou une faute personnelle séparable de l'exercice
de leurs fonctions. " Alors, c'est une protection des membres du conseil
d'administration.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Le premier paragraphe de
l'article 174. 10 est adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Le deuxième
paragraphe.
M. Fortier: On dit: "Toutefois, lors d'une poursuite
pénale ou criminelle, la corporation professionnelle n'assume que le
paiement des dépenses des administrateurs qui avaient des motifs
raisonnables de croire que leur conduite était conforme à la loi
ou le paiement des dépenses des administrateurs qui ont
été libérés ou acquittés. " Dans le cas de
poursuites criminelles, encore là c'est semblable à la loi qui
existe. Cela fait en sorte que, si une personne a posé un geste criminel
et qu'elle était responsable elle-même, à ce moment elle ne
serait pas protégée.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le deuxième
paragraphe est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Fortier: Adopté. C'est tout à fait standard, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: C'est tout à fait standard.
M. Garon: Cela parle tout le temps pendant qu'on travaille.
M. Fortier: Je vous le dis, je peux vous lire l'article 56.
M. Garon: Je me demande, M. le Président, si vous ne
devriez pas accorder cinq minutes pour que les membres se détendent un
peu, parce qu'il y a une
conversation permanente.
Le Président (M. Kehoe): Je n'entends pâ9 tant de
conversations que cela.
M. Garon: Bien, moi, j'entends parler sans arrêt.
Le Président (M. Kehoe): Le député de
Vanier... Il n'y a aucune personne qui parle dans la salle. Le silence est
frappant.
M. Garon: D'abord, il y a une conversation permanente.
M. Fortier: Pourtant, vous qui étiez professeur à
l'Université Laval, il y avait des étudiants qui parlaient
derrière la classe à tout bout de champ.
M. Garon: II n'y avait aucun problème. Non, je n'avais pas
de problème.
Des voix: La pucelle d'Orléans.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Fortier: Non, on va bien. Je pense que cela va bien, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, mais s'il y a une conversation permanente, on va
demander au président d'ajourner pour que les gens fassent leur
conversation et ils reviendront après.
Le Président (M. Kehoe): II n'est pas question d'ajourner.
On procède à l'étude...
M. Garon: D'accord, mais faites maintenir l'ordre.
Le Président (M. Kehoe): II n'y a personne qui parle,
c'est seulement vous qui parlez.
M. Garon: Arrête-moi cela. Au moins, dites la
vérité. On entend parler sans arrêt le député
de Vanier avec le député de Montmorency, sans arrêt; c'est
une conversation permanente depuis une heure.
M. Lemieux: M. le Président, je n'ai pas de leçon
à recevoir du député de Lévis qui est
perpétuellement en retard et qui nous fait attendre parfois des
demi-heures avant qu'on puisse commencer à siéger alors que les
ordres de la Chambre sont parfois de siéger à 3 heures. Je pense
que...
M. Garon: Le député de Vanier n'accomplit
même pas ses responsabilités de siéger quand il doit
siéger.
M. Fortier: M. le Président, je demanderais à tout
le monde de garder son calme et de collaborer.
M. Garon: On a vu ce qu'il a fait à la commission de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Kehoe): On est rendu au deuxième
paragraphe de l'article 174. 10.
M. Garon: II n'a pas eu le courage d'assumer ses
responsabilités.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, est-ce que vous avez une intervention à faire?
M. Garon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): On vous écoute.
M. Garon: Vous devriez aller vous faire soigner les nerfs.
Une voix: Cette remarque vous va bien, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci. Le deuxième
paragraphe de l'article 174. 10 est adopté. Le troisième
paragraphe?
M. Fortier: On dit: "La corporation professionnelle assume les
dépenses des administrateurs qu'elle poursuit pour un acte accompli dans
l'exercice de leurs fonctions si elle n'obtient pas gain de cause et si le
tribunal en décide ainsi. " Autrement dit, si la corporation poursuit
elle-même un des administrateurs et qu'elle n'a pas gain de cause, en
définitive elle doit payer et si le tribunal en décide ainsi.
Encore là, je crois que c'est dans l'ordre des choses.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le paragraphe 3 est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le paragraphe 4.
M. Fortier: On dit: "Si la corporation professionnelle n'obtient
gain de cause qu'en partie, le tribunal peut déterminer le montant des
dépenses qu'elle assume. " Alors, cela peut être un montant
partiel. Adopté?
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le paragraphe 4 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que
l'article 174. 10 est adopté? M. Portiers Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 174. 11.
M. Fortier: Je crois que le libellé est très clair.
On dit: "Le conseil d'administration du fonds d'assurance peut confier à
un gestionnaire les opérations courantes du fonds d'assurance de la
corporation professionnelle, notamment la perception des primes, la
délivrance des polices, le paiement des indemnités, la
réassurance cédée et le placement des actifs du fonds
d'assurance. " C'est ce dont on parlait tout à l'heure en parlant du
plan d'opération. Ici, on donne le pouvoir de déléguer et
réellement c'est dans le sens des choses, parce que je serais le dernier
à vouloir qu'on s'improvise administrateur dans ce cas et l'inspecteur
général va lui-même insister pour qu'on nomme des
gestionnaires compétents ou qu'on délègue un gestionnaire
compétent. C'est le sens de l'article 174. 11.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, avez-vous une intervention quelconque?
M. Garon: Attendez un peu. Je lis les notes explicatives.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, M. le
député de Sainte-Anne!
Des voix:...
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Pardon? Adopté. Des voix:...
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 11 est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 174. 12.
Actif du fonds d'assurance Une voix: Adopté.
M. Fortier: On définit le fonds d'assurance: "Le fonds
d'assurance est constitué des primes et des autres sommes fixées
conformément au paragraphe p du premier alinéa de l'article 86 du
Code des professions et des revenus qu'elles génèrent. "
Est-ce que vous avez l'article p? De quoi parle-t-on? L'article p, on va
le voir à l'article 35 qui vient plus tard, Cet article p n'existe pas
encore et on va l'adopter lorsqu'on adoptera l'article 33. En
définitive, ce sont les sommes nécessaires pour défrayer
le coût du fonctionnement et on va revenir sur la discussion avec le
ministre de l'Éducation. Donc, c'est ce qui constitue le fonds
d'assurance.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 12 est-il
adopté?
Une voix: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 12 est adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 174. 13.
Une voix: Adopté. (17 heures)
M. Fortier: Ici, on spécifie que "L'actif du fonds
d'assurance constitue un patrimoine distinct des autres actifs de la
corporation professionnelle affecté exclusivement à ses
opérations d'assurance en responsabilité professionnelle. 'Il
doit être désigné dans les livres, registres et comptes de
la corporation professionnelle de manière à être
séparé de ses autres actifs. J'entendais tout à l'heure le
député de Vanier nous dire qu'il pouvait y avoir dans un ordre
professionnel des contributions demandées pour - je ne sais pas - un
bureau, une maison, un fonds spécial, d'autres fonds spéciaux.
Alors, l'article ici dit clairement qu'il s'agit d'un fonds tout à fait
distinct des autres fonds qu'un ordre professionnel pourrait créer pour
qu'on puisse l'administrer d'une façon particulière.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 13 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 13 est
adopté. J'appelle l'article 174. 14.
M. Fortier: On dit ici que l'exercice financier du fonds
d'assurance est l'année civile, donc, elle se termine le 31
décembre, et pour toutes les compagnies d'assurance. C'est d'ailleurs
aujourd'hui que j'ai déposé à l'Assemblée nationale
le rapport de l'inspecteur général qui, étant donné
que toutes les compagnies d'assurances doivent produire un rapport le 31
décembre, ceci permet à l'inspecteur général de
déposer un
rapport à la fin de juin, comme je t'ai fait aujourd'hui, ce qui
permet aux gens de comparer les compagnies d'assurances, les résultats,
les performances et tout cela. Donc, il faut bien réaliser que
l'exercice financier du fonds va être distinct de l'année
financière de l'ordre lui-même. Je crois que, pour l'ordre
lui-même, cela doit être le 31 décembre 1987. Cela peut
être différent, cela peut être à la fin de mai.
Une voix:... le 31 mars.
M. Fortier: Le 31 mars, alors la même que le gouvernement,
mais, ici, c'est l'année financière du fonds d'assurance, comme
toute compagnie d'assurances.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 174. 14 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 14 est
adopté. L'article 174. 15?
M. Fortier: Alors, nous précisons ici qu'aucun
créancier de la corporation professionnelle n'a de droit sur l'actif du
fonds d'assurance si ce n'est en vertu d'une réclamation
résultant de ses opérations d'assurance en responsabilité
professionnelle. De même, aucun créancier du fonds d'assurance n'a
de droit sur les autres actifs de la corporation professionnelle.
Alors, je pense qu'il est clair que c'est un fonds distinct. Ce n'est
pas parce que quelqu'un a une créance contre un ordre qu'il a une
créance contre le fonds d'assurance, et vice versa. Alors, c'est pour
protéger le fonds d'assurance comme tel.
Une voix: C'est plein de bon sens, adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 174. 15 est
adopté. J'appelle l'article 174. 16.
M. Fortier: À l'article 174. 16, on dit: "Tous les
coûts inhérents aux opérations du fonds d'assurance doivent
être assumés à même son actif. " Alors, il faut que
ce soient des coûts spécifiques pour le fonds d'assurance, qui
sont assumés par te fonds d'assurance. Les autres coûts doivent
être assumés par l'ordre professionnel à même ses
autres revenus.
Avez-vous une question, M. le député de Lévis?
M. Garon: Est-ce que les rémunérations qui sont
votées...
M. Fortier: Pour le bureau?
M. Garon:... par le bureau...
M. Fortier: Pour le conseil d'administration.
M. Garon:... pour le conseil d'administration, font partie des
coûts inhérents au fonds et...
M. Fortier: La réponse, c'est oui, M. le
député de Lévis, parce qu'on parle de tous les frais
inhérents, donc les membres du conseil d'administration du fonds.
M. Garon: Supposons un cas. Le bureau de la corporation et le
conseil d'administration seraient les mêmes personnes qui
siégeraient, admettons, une partie de la journée,
régulièrement, une partie de la journée pour leur
corporation, quand ils siègent, et une partie de la journée pour
le fonds d'assurance professionnelle et il y aurait des frais de voyage pour
venir à la réunion. Vous ne craignez pas qu'on puisse affecter
davantage au fonds d'assurance les dépenses ou les
rémunérations, étant donné que les réunions
auraient lieu en même temps? Cela pourrait arriver.
M. Fortier: D'une part, on a dit tout à l'heure que les
gens qui seront nommés au conseil d'administration devront être
des gens compétents et, dans une certaine mesure, sans que l'inspecteur
ait jusqu'à un droit de veto, il a réellement le pouvoir
d'approuver ou de ne pas approuver certaines personnes.
Deuxième des choses, il faut savoir qu'il va y avoir une
vérification de faite. C'est dans la loi un peu plus loin, il va y avoir
un vérificateur qui devra certifier le rapport annuel du fonds de
placement. D'autre part, je dirais qu'il y a une protection parce que, s'il
fallait qu'il y ait des abus ou des dépenses faramineuses, les
mêmes personnes seraient obligées de revenir devant les membres
pour dire: Vous savez, cette année, il faut augmenter nos contributions
de 10 %. Alors, ces gens vont être obligés d'examiner. Vous savez,
je l'ai dit tout à l'heure, j'ose espérer que les primes vont
baisser, mais ce n'est pas la panacée universelle. 11 se pourrait fort
bien que cela baisse une année, mais que l'année suivante cela
monte quelque peu. On ose espérer que dans l'ensemble cela va être
meilleur marché que si on restait avec le secteur privé, mais,
s'il fallait que cela augmente de 10 %, 15 % ou 20 % pour des raisons
très sérieuses, j'imagine que les gens vont poser des questions
sur les dépenses d'administration également. Il y a toutes sortes
de comparaisons.
D'ailleurs, on a dit qu'il peut y avoir délégation et que
l'inspecteur général va demander que le gestionnaire soit
désigné dans le plan d'opération. Je pense que ce
sont toutes des précautions qui vont faire en sorte qu'en
définitive, il va y avoir une certaine protection. Vous savez, si c'est
mal administré, l'inspecteur peut tirer la "plug", comme on dit, le
permis doit être renouvelé d'année en année.
L'inspecteur général a un pouvoir assez important
là-dessus.
M. Garon: Je vous demanderais, si c'était possible, de
suspendre la séance deux ou trois minutes.
Le Président (M. Kehoe): Mais est-ce qu'on peut adopter
l'article 174, 16?
M. Garon: J'aimerais poser une autre question à ce sujet
en revenant.
M. Fortier: M. le député de Lévis, le
ministre de l'Éducation arrivait, est-ce qu'on peut faire cela?
D'accord.
Le Président (M. Kehoe): On suspend la séance cinq
minutes.
(Suspension de ta séance à 17 h 7)
(Reprise à 17 h 12)
Le Président (M. Kehoe): Nous allons poursuivre
l'étude. du projet de loi 44. On était rendu à l'article
174. 16. M. le député de Lévis, est-ce que l'article 174.
16 est adopté?
Une voix: Oui,, il a été adopté. M. Garon:
Non, non.
Le Président (M. Kehoe}: Non, il n'a pas été
adopté.
M. Lemieux: Le député de Lévis
s'apprêtait à l'adopter, je pense.
Le Président (M. Kehoe): C'est cela.
M. Garon: Laissons faire, je n'ai pas besoin de la tutelle du
député de Vanter.
Le Président (M. Kehoe): En tout cas, c'est à vous
de décider.
M. Garon: M. le Président, on va poser une couple d'autres
questions mais, pour ne pas faire perdre le temps du ministre de
l'Éducation...
Le Président (M. Kehoe): Oui, c'est cela. Peut-être
qu'on peut le suspendre, je pensais que c'était pour être
adopté.
Autorisation d'assurer ses membres (suite)
On va suspendre l'article 174. 16 et on va revenir à 174. 2.
M. Fortier: M. le Président, j'ose espérer que les
membres de la commission n'auront pas d'objection si le ministre de
l'Éducation et responsable des corporations professionnelles
siège avec nous à ce moment-ci.
Le Président (M. Kehoe): J'étais pour faire la
demande. M. le député de Lévis, avez-vous une
objection?
M. Garon: Au contraire, c'est avec plaisir, M. le
Président.
M. Lemieux: Cela nous fait plaisir nous aussi.
Le Président (M. Kehoe): Bienvenue, M. le ministre de
l'Éducation!
M. Gobé: C'est un honneur de vous voir à cette
commission, M. le ministre. Un honneur rarissime, d'ailleurs, en ce qui vous
concerne.
M. Fortier: Alors, je pense que c'est au député de
Lévis...
M. Ryan: II a besoin d'une école lui aussi. Des voix: Ha!
Ha! Ha!
M. Fortier: II a un qrand pouvoir de négociation, bien
plus que moi. Le député de Lévis avait soulevé une
question tout à l'heure. Je crois que la question soulevée, M. le
ministre...
Reprise du débat sur la motion d'amendement
Le Président (M. Kehoe): Peut-être qu'on peut lire
l'amendement présenté par le député de
Lévis. À l'article 174. 2, au premier paragraphe, il y a un
amendement qui se lit comme suit: "Ajouter à l'article 174. 2, à
la fin du paragraphe 1°, après les mots "d'assurance de la
responsabilité professionnelle" les mots - je les cite - "et pour
exempter ses membres qui ne sont pas en exercice de l'obligation de souscrire
à un fonds d'assurance de la responsabilité professionnelle". "
C'est l'amendement que nous avons devant nous présenté par le
député de Lévis. Maintenant, nous pouvons procéder
à la discussion.
M. Fortier: J'aimerais juste dire un mot, si vous le permettez,
pour le ministre de l'Éducation. Nous sommes en train de modifier la Loi
sur les assurances. Il y avait donc l'article 174. 2 et, plus tard, nous
aurons
des articles semblables qui modifient le Code des professions; ce sont
les articles 33, 34 et 35 qui seront dans le projet de toi devant nous.
D'une part, il s'agit de savoir si oui ou non on doit accepter
l'amendement et, d'autre part, si c'est le meilleur endroit où le
mettre, la Loi des assurances, ou si on ne devrait pas le mettre, si on devait
faire l'amendement, dans le Code des professions.
M. Lemieux: Pour le bénéfice du ministre de
l'Éducation, est-ce que le député de Lévis pourrait
expliquer son argumentation à M. le ministre avant le dépôt
de cet amendement qui a amené M. le député de Lévis
à proposer cet amendement? Il me semble que cela serait
nécessaire.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, vous avez déjà donné votre explication sur
votre amendement, mais le ministre de l'Éducation n'était pas
présent. Peut-être, pour son édification, pourriez-vous
procéder de nouveau et expliquer les raisons de votre amendement.
M. Garon: Essentiellement, M. le Président, je disais que,
lorsqu'on veut créer un fonds d'assurance-responsabilité
professionnelle, dans une corporation, il y a des membres qui pratiquent leur
profession et des membres qui ne pratiquent pas leur profession et qui
n'encourent donc pas de responsabilité, les jeunes, par exemple, qui ne
pratiquent pas à leur compte. Je vous donne l'exemple du Barreau. On va
m'apporter dans quelques minutes ou quelques secondes le texte d'une
déclaration annuelle que doit signer chacun des membres du Barreau pour
indiquer s'ils pratiquent à leur compte ou s'ils ne pratiquent pas,
s'ils doivent tenir des comptes en fidéicommis parce qu'ils
perçoivent de l'argent de leurs clients ou non. J'ai demandé au
ministre délégué aux Finances s'il avait des statistiques
des différentes professions quant au nombre total de membres et,
là-dessus, le nombre de membres en exercice - on peut employer une
terminologie différente à chacun des endroits, on peut dire
qu'ils pratiquent à leur compte ou qu'ils sont en exercice, etc. - par
rapport à des membres qui sont membres de la corporation mais qui ne
pratiquent pas leur profession. Par exemple, le ministre
délégué aux Finances est ingénieur et je ne pense
pas qu'il pratique sa profession en même temps qu'il...
M. Fortier: Je pourrais être ingénieur au
ministère de l'Éducation et travailler pour M. Ryan...
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que vous
êtes ministre actuellement. Ne mélangeons pas les affaires.
Je vais donner plusieurs exemples.
M. Fortier:... peut-être d'autres exemples comme cela.
M. Garon: Oui, mais il est ministre. Un ingénieur pourrait
être professeur d'université sans faire de commandite et faire
uniquement de la recherche. Je connais moins le secteur des ingénieurs,
mais prenons les gens dans le domaine du droit. Je pense que, dans l'ensemble
des membres du Barreau, un grand nombre ne pratiquent pas la profession
d'avocat à leur propre compte. Certains sont membres et signent une
déclaration annuelle indiquant qu'ils ne pratiquent pas et qu'ils ne
perçoivent pas de fonds et que, s'ils deviennent en exercice
éventuellement, ils s'engagent à en aviser immédiatement
le Barreau. Donc, ils n'encourent pas de responsabilité professionnelle
dans l'exercice de leur profession. Plusieurs sont ministres, certains sont
députés; il y en a qui sont professeurs d'université et
d'autres sont avocats étudiant dans d'autres facultés.
Le Président (M. Kehoe): Si vous voulez que le ministre de
l'Éducation entende, peut-être peut-on suspendre la séance
quelques minutes.
M. Garon: On n'a pas besoin de suspendre.
Le Président (M. Kehoe): Pas suspendre, mais juste
attendre avant de poursuivre votre intervention.
M. Garon:... de donner des explications...
M. Ryan: Continuez.
M. Fortier: Non, cela va, M. le député de
Lévis.
M. Ryan: Je m'excuse, M. le Président, c'était pour
faire avancer la discussion.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bon. Je vais vous donner un exemple. J'ai une
déclaration ici. Évidemment, je ne peux pas la distribuer, mais
je peux la montrer facilement. Comme il n'y en avait pas au Barreau de
Québec, cela a été acheminé par le Barreau de
Montréal. J'en ai une ici. Voici. À la section VI, sur la
pratique, on dit: 1 Je n'exerce pas le droit. Je suis un administrateur,
professeur, étudiant, autre. Ici, en l'occurrence, il s'agit de
quelqu'un qui était conseiller politique et membre du Barreau. Il est
conseiller politique, il ne pratique pas le droit.
M. Polak: C'est un politicien.
M. Garon; Donc, il dit: Je n'exerce pas le droit...
M. Polak: C'est un politicien professionnel.
M. Garon: C'est cela. 6. 2, on a le choix d'indiquer au Barreaus
J'exerce à l'extérieur du Québec. 6. 3, j'exerce au
Québec dans l'entreprise, et on peut dire: parapublique
fédérale, parapublique provinciale, privée. 6. 4, j'exerce
au Québec au gouvernement, et là on indique: provincial,
fédéral ou municipal, à titre de. Vous avez dans cette
formule une deuxième partie où vous dites que vous maintenez ou
que vous ne maintenez pas une... Y aurait-il moyen, M. le Président?
Sacrifice!
M. Fortier: Tout le monde vous écoute attentivement, M. le
député.
M. Ryan: II devait être malcommode comme professeur.
M. Lemieux: Est-ce que vous pourriez déposer ce
document-là?
M. Garon: J'ai dit non et j'ai expliqué pourquoi.
Le Président (M. Kehoe): Il essaie de vous aider.
M. Fortier; Je vous écoute.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Lévis.
M. Garon: On dit également si on pratique. Â 6. 5: J'exerce
en pratique privée seul et j'emploie des avocats ou en
société et avec qui. On fait un peu plus bas une
déclaration où on dit: Si j'exerce le droit en dehors des cadres
de mon emploi, je m'engage à ouvrir, s'il y a lieu, un compte en
fidéicommis en avertissant le syndic immédiatement. Dans une
autre partie de la déclaration, on dit: Depuis ma dernière
déclaration, j'ai respecté en tout temps les articles des
règlements et de la loi relative à la comptabilité des
comptes en fidéicommis. Ensuite, j'autorise le syndic du Barreau ou
toute personne désignée par lui à faire l'inspection de
ces comptes et à se procurer dans les institutions financières
dépositaires tout renseignement dont il pourrait avoir besoin. Ensuite,
si je dois changer de cabinet, effectuer un déménagement
quelconque ou changer de banque ou fermer un compte en fidéicommis, je
m'engage à en avertir le syndic immédiatement. On dit
également si on a des responsabilités par rapport à des
comptes.
Dans la formule, plusieurs choses sont indiquées. On y indique si
on pratique ou si on ne pratique pas le droit comme tel. À ce
moment-là, c'est évident que les responsabilités qu'on
encourt existent ou n'existent pas. Il y a même une section où on
demande si on est assuré et quel est le montant de l'assurance. Ce sont
des renseignements que le Barreau veut avoir lors de la déclaration
annuelle. Il y a aussi une déclaration qu'on doit initialer et qui dit:
Le règlement sur la comptabilité des comptes en
fidéicommis des avocats n'exige pas que je maintienne une
comptabilité distincte et je ne maintiens pas une comptabilité
distincte. Je n'ai aucune responsabilité à l'égard
d'argent en fidéicommis, et on doit signer.
Une voix:...
M. Garon: On fait une déclaration annuelle où on
dit qu'on pratique à son compte ou qu'on ne pratique pas à son
compte.
M. Polak: On le sait. Pas besoin de lire la formule.
M. Garon: À ce moment-là, normalement, il n'y a pas
de responsabilité si on ne pratique pas à son compte. Il peut
arriver dans une profession qu'on ait... Je pense même que, dans
certaines professions, le nombre de ceux qui pratiquent ou qui ne pratiquent
pas serait de l'ordre de 50-50. Je serais bien curieux de savoir s'il y a des
données à ce sujet, parce que plusieurs personnes étudient
le droit, non pas pour devenir des avocats en exercice, mais qui veulent
maintenir leur statut auprès de la corporation. Je dois vous dire que
plusieurs le font parce qu'ils doivent se dire: Si je ne maintiens pas mon
statut auprès de la corporation pendant un trop grand nombre
d'années, je pourrais être obligé de repasser des examens
et cela pourrait être compliqué,
M. Fortier: Ah oui! Je peux vous en donner la certitude. Ha!
Ha!
M. Garon: Ne nous contons pas d'histoire. C'est l'une des
raisons. Les gens qui ont pris une profession et qui ont pratiqué un
certain nombre d'années veulent maintenir leur statut corporatif, leur
statut auprès de la corporation. Mais, sans être en exercice, ils
n'encourent aucune responsabilité professionnelle, en
réalité, dans une pratique. C'est pour cela que j'ai
présenté un amendement. Il me semble qu'un règlement... il
serait trop facile pour les membres d'une corporation d'adopter une
déclaration, de faire une requête, car je sais que, durant de
nombreuses années, le Barreau a fait des enquêtes, a
demandé l'opinion des
membres du Barreau en vue de créer un fonds, mais je ne me
rappelle pas qu'il ait jamais réussi à avoir le nombre suffisant
pour constituer ce fonds-là. Aujourd'hui, on dit qu'on pourra former un
fonds par requête. À ce moment-là, il serait trop facile de
faire payer les primes d'assurance-responsabilité sur des montants
à des gens -je ne parle pas du Barreau en particulier, dans n'importe
quelle profession - qui ne sont pas en exercice pour des gens qui le sont. Il
me semble que la déclaration devrait comporter une mention autant -
c'est pour cela que j'ai présenté un amendement - pour dire qu'il
devrait y avoir une requête signée par son président
établissant qu'un règlement a été approuvé
pour imposer à ses membres ou à certaines classes d'entre eux -
selon leur degré de responsabilité, je suppose -l'obligation de
souscrire à un fonds d'assurance de la responsabilité
professionnelle, mais aussi pour exempter ses membres qui ne sont pas en
exercice - cela peut être le terme; "en exercice" n'est peut-être
pas le bon terme - de l'obligation de souscrire à un fonds d'assurance
de la responsabilité professionnelle parce qu'ils ne sont pas en
exercice. Je sais qu'on va me parler de l'article 35. L'article 35 ne dit pas
cela.
M. Fortier: L'article 33.
M. Garon: Même l'article 33 ne dit pas cela. Il dit...
M. Fortier:...
Lé Président (M. Kehoe): On va écouter le
ministre.
M. Garon: II dit qu'on peut faire des catégories. C'est
une affaire de faire des catégories, mais on dit: notamment, imposer aux
membres de la corporation, à l'article 35...
M. Fortier: 33.
M. Garon:... ou encore à l'article 33: "établit la
somme nécessaire pour défrayer le coût du fonctionnement du
régime collectif ou du fonds d'assurance de la responsabilité
professionnelle, fixe la répartition de la somme prévue entre
tous les membres de la corporation ou certaines classes d'entre eux... "
M. Polak: I don't see.
M. Garon: Cela ne veut pas dire qu'on ne fera pas payer...
M. Polak: Non, non.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez voir?
M. Polak:...
M. Garon: "... de même que la date et le lieu de paiement
de cette somme, le tout selon les conditions et modalités qu'il
détermine... "
M. Fortier: À l'article 35 aussi. À l'article 35,
on parle en fonction du risque.
M. Garon: Oui, on dit qu'on peut le faire en fonction du risque.
Mais ce n'est pas cela, ce sont ceux qui ne représentent aucun risque,
qui ne pratiquent pas. Pourquoi leur ferait-on payer une responsabilité
professionnelle, alors qu'ils sont membres -je ne dis pas qu'ils sont membres
honoraires - mais ils sont membres non en exercice et ils ne font encourir
aucun risque, pourquoi leur ferait-on payer une responsabilité
professionnelle? C'est pour cela que je dis que le règlement, au point
de départ, de la requête devrait indiquer que la requête a
été faite pour imposer une cotisation aux membres ou à
certaines catégories d'entre eux en fonction des risques, mais aussi, en
même temps, exempter ceux qui ne font encourir aucun risque. Je les ai
appelés membres qui ne sont pas en exercice parce que c'est le terme
qu'on utilisait communément quand on parlait des gens qui ne
pratiquaient pas le droit proprement dit. Ce n'est peut-être pas le terme
approprié, mais je veux parler des gens qui ne pratiquent pas leur
profession et qui ne peuvent encourir de risque. Autrement, on pourrait
arriver... J'ai demandé si on avait des statistiques sur ceux qui
pratiquaient ou qui ne pratiquaient pas parce que je pense que, dans plusieurs
professions... Le ministre déléqué aux Finances est
ingénieur et les ingénieurs sont 23 000. Membres de bureaux
conseils, ils seraient peut-être 3000 ou 4000. Je ne le sais pas, je n'ai
pas de données là-dessus, mais je sais que le nombre de ceux qui
ne pratiquent pas leur profession, tout en étant membres de professions,
représente souvent une très forte proportion des membres des
corporations. Je trouve injuste de faire payer une
assurance-responsabilité à ceux qui ne pratiquent pas.
M. Gobé: Question de directive, s'il vous plaît!
Le Président (M. Kehoe): Oui.
M. Gobé: Cela fait trois fois que le député
de Lévis répète la même chose. Pouvez-vous lui
demander d'en venir au point?
Le Président (M. Kehoe): Étant donné que le
ministre de l'Éducation n'était pas ici
tantôt quand il l'a fait, je ne sais pas si vous avez tous les
renseignements qu'il faut pour répondre aux questions de...
M. Gobé: On connaît la chanson pas mal.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que vous êtes
prêt à répondre, M. le ministre?
M. Ryan: Je crois que oui.
M. Gobé: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Bon. M. le ministre de
l'Éducation, la parole est à vous.
M. Garon: Vous savez, parfois, M. Gobé fait partie des
gens qui savent tout avant de partir. Ou le député de Lafontaine,
si vous voulez.
Le Président (M. Kehoe): Bon, cela étant dit, M. le
ministre...
M. Gobé: Excusez-moi, M. le ministre. J'aimerais
rectifier. Le député de Lévis, qui est très
chatouilleux et pointilleux sur le règlement, devrait, en effet,
lorsqu'il s'adresse à un député, passer par vous,
premièrement, et, deuxièmement, j'aimerais lui faire savoir, M.
le Président, et lui dire par votre intermédiaire que je n'ai
rien à faire de ses commentaires en ce qui concerne mes capacités
et mes qualités de député.
Le Président (M. Kehoe): Je pense que tous les messages
sont passés et que nous allons entendre les commentaires du ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez un petit
mot d'introduction, j'écoutais hier soir à la
télévision le plaidoyer que le député de
Lévis a fait sur ce projet de loi. J'ai été très
intéressé par l'attitude positive qu'il a adoptée face au
projet de loi. Je pense qu'il a bien compris l'objet fondamental du projet de
loi, mais j'étais porté à me dire, vers la fin, que, s'il
avait terminé son intervention après le premier tiers, cela
aurait été encore mieux parce que...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Ryan: J'écoutais d'une oreille sympathique
l'intervention du député de Lafontaine tantôt et, cela
étant dit, je voudrais...
M. Garon: Vous, vous êtes habitué de travailler avec
des hauts fonctionnaires. Moi, je suis obligé de travailler avec des
députés ministériels, alors je suis obligé
d'expliquer plus souvent.
M. Gobé:...
M. Ryan: M. le Président, je voudrais en venir au point
qui a été soulevé par le député de
Lévis, après avoir ajouté, en guise d'introduction, que
j'exprime mon appréciation au ministre des institutions
financières et à ses collaborateurs pour avoir pris la
responsabilité de ce projet de loi qui émanait à l'origine
de l'Office des professions et du ministre responsable de l'application des
lois professionnelles. Mais comme, finalement, dès que le principe de
ces fonds à participation éventuellement obligatoire était
accepté, cette réalité relève à toutes fins
utiles beaucoup plus du ministre des institutions financières et de
l'Inspecteur général des institutions financières. Nous
avons fait cette convention, mais inutile de vous dire que je suis avec un
intérêt très direct le progrès des travaux sur le
projet de loi et je voudrais ajouter qu'il est très important que ce
projet de loi soit adopté ce mois-ci parce que des corporations seront
dans une situation très difficile, qui ont déjà des fonds,
mais qui n'ont pas nécessairement les possibilités
d'approvisionnement de ces fonds qui seraient requises. S'il n'y a pas une
chose qui est faite par le législateur, je pense qu'on peut créer
un préjudice très sérieux à certaines corporations,
notamment la Chambre des notaires et le Barreau. Je pense que l'Ordre des
pharmaciens aussi est dans une situation qui requiert une intervention assez
rapide du législateur. (17 h 30)
Le député de Lévis a soulevé une question
qui a fait l'objet de beaucoup d'études avant que le projet de loi soit
mis au point pour présentation à l'Assemblée nationale.
C'est vrai qu'il ne faudrait pas que les professionnels qui ne sont pas en
exercice soient imposés par une disposition arbitraire du bureau de leur
corporation ou de l'organisme qui sera appelé à s'occuper du
fonds d'assurance-responsabilité. C'est vrai. La solution qui a
été mise au point est la suivante. Peut-être qu'elle n'est
pas satisfaisante pour le député de Lévis, mais, en tout
cas, je vais l'expliquer de mon mieux. On a d'abord l'article 33 du projet de
loi dans son paragraphe 2 p qui dit qu'on pourra établir la somme
nécessaire... Est-ce que c'est le bureau qui va établir cela, M.
l'inspecteur général?
M. Fortier: Oui.
M. Ryan: C'est le bureau. Il "établit la somme
nécessaire pour défrayer le coût du fonctionnement du
régime collectif, (... ) fixe la répartition de la somme
prévue entre tous les membres de la corporation ou certaines classes
d'entre eux. " Ensuite, plus loin, on
modifie l'article 94. Nous en sommes à l'article 35 du Code des
professions. Je vais lire la version originale de l'article 94 pour qu'on
comprenne le sens de la modification qui est apportée: "Le bureau peut,
par règlement - le mot "règlement" est important, on verra
pourquoi tantôt - imposer aux membres de la corporation ou à
certaines classes d'entre eux, notamment à ceux qui exercent à
leur propre compte, l'obligation de fournir, etc. " Ceci est modifié par
les mots qui suivent: le bureau peut "imposer aux membres de la corporation ou
à certaines classes d'entre eux en fonction du risque qu'ils
représentent, notamment à ceux qui exercent à leur propre
compte".
Là, on peut encore dire: Oui, mais ils peuvent bien prendre des
décisions capricieuses. C'est vrai, mais le bureau est Obligé de
faire ceci par règlement et il y a une autre disposition - je pense que
c'est l'article 95 du Code des professions - qui prévoit que "tout
règlement adopté par le bureau est soumis à l'approbation
du gouvernement et doit être publié dans la Gazette officielle
du Québec, avec avis qu'il sera soumis à cette approbation au
moins 30 jours après cette publication. Depuis ce temps,
l'Assemblée nationale a adopté la Loi sur les règlements
et on a encore des garanties supplémentaires de ce côté. Le
gouvernement ne peut pas adopter un règlement comme celui-là
avant de l'avoir publié dans la Gazette officielle du
Québec Je pense que c'est pendant 45 jours.
Je pense que c'est la clé qu'on a trouvée. On ne voulait
pas se mettre le nez dans la définition de ce qu'est un professionnel en
exercice, un professionnel qui serait en exercice à 10 %, à 5 %
ou à 15 %. Il y en a qui peuvent être en exercice pour le
gouvernement et qui voudraient peut-être être
exonérés de toute obligation de ce côté. On veut que
le cas soit étudié à son mérite. Je ne trouve pas
que, parce qu'un avocat travaille pour le gouvernement, il devrait être
considéré comme exempt de toute responsabilité d'ordre
professionnel. On étudiera le cas à son mérite et le
gouvernement, au bout de la ligne, pourra trancher. Comme ce sont des choses
très particulières, dont les circonstances et les
caractéristiques peuvent varier d'une profession à l'autre et
même d'une étape à l'autre du cheminement d'une
carrière individuelle, c'est probablement mieux d'agir comme nous le
prévoyons. Ceci pour dire au député de Lévis que
nous avions étudié longuement cette partie du projet de loi et
que ta solution que nous avons retenue, loin de faire abstraction du
problème qui le préoccupe à juste titre, nous
apparaît comme plus susceptible d'apporter des solutions justes, rapides
et souples aux problèmes qui pourront se poser.
M. Garon: L'amendement que j'ai proposé n'est pas
incompatible avec ce que vous dîtes. La seule chose que j'ai dite, c'est
que les membres qui ne sont pas en exercice doivent être exemptés.
Pour ceux qui le sont partiellement ou qui le sont un peu, il peut y avoir une
contribution parce qu'on dit qu'il peut y avoir des catégories. La seule
chose que j'ai ajoutée, c'est pour exempter les membres qui ne sont pas
en exercice, qui ne sont pas du tout en exercice...
M. Fortier: Mais la définition de cela. Qu'est-ce qu'un
membre qui n'est pas en exercice?
M. Garon:... de l'obligation de payer.
M. Fortier: Légalement parlant, il faudrait aller
vérifier dans chaque ordre la définition.
M. Garon: Oui, mais, justement, quand on fait la requête,
n'oublions pas une chose. On ne demande pas d'avoir un
référendum, on ne demande pas d'avoir l'opinion des gens, on
demande que le bureau le fasse, prenne une décision et expédie
cela. À ce jour, ceux qui ont essayé de le faire faire
volontairement ont eu pas mal de difficultés.
M. Fortier: Juste une correction, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Alors, c'est pour cela que je pense que...
M. Fortier: La proposition qui est devant nous a
été soumise au Barreau, il y a deux ou trois mois.
M. Garon: Oui, oui, mais...
M. Fortier: Non, mais cela a été adopté.
Cette proposition a été adoptée par le Barreau, si on
prend celle-là en particulier.
M. Garon: Oui, parce qu'on assume que, dans des classes, il y
aura une classe pour ceux qui ne sont pas en exercice. Mais, on ne peut pas
assumer cela. La loi doit viser à protéger ceux qui n'ont pas de
contribution à payer parce qu'ils ne sont pas en exercice. Pour ceux qui
le sont un peu ou lorsqu'il y a des catégories de risques
différentes, il pourra y avoir des barèmes. Cela, la loi le dit
plus clairement, sauf qu'elle ne prévoit pas le cas de ceux qui ne font
assumer aucun risque. Pourquoi ceux qui ne font assumer aucun risque
devraient-ils payer des assurances alors qu'ils ne sont pas partie à
cela, alors qu'ils paient leur cotisation comme tout le monde? Les cotisations
ne sont pas gratuites. Elles sont de l'ordre de plusieurs centaines de dollars.
Alors, pourquoi paieraient-ils des assurances
alors qu'ils ne sont pas en exercice?
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, votre temps est écoulé sur l'amendement* Vous avez
déjà parlé plus de 20 minutes sur l'amendement, soit 20
minutes et quelques secondes. Maintenant, s'il y en a d'autres qui ont des
interventions à faire...
M. Fortier: La seule chose que j'aimerais dire là-dessus,
c'est que, pour autant que l'inspecteur et moi sommes responsables de
l'application de la Loi sur les assurances, j'aimerais mieux, s'il fallait
qu'un ministre intervienne, que ce soit le ministre responsable des
professions. Autrement dit, j'aimerais mieux que ce genre d'amendement se
retrouve dans le Code des professions et non pas dans la Loi sur les
assurances. Mais une fois que c'est dans le Code des professions, je pense que
le ministre de l'Éducation, responsable des ordres professionnels, peut
statuer là-dessus. Mais j'aimerais beaucoup mieux, lorsqu'on modifie la
Loi sur les assurances, qu'on ne touche pas à ce problème, mais
que cela se retrouve au niveau des professions comme telles.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Oui, je ne voudrais pas lui enlever la parole, je pense
que le député de Sainte-Anne voulait parler. Je donnerai
l'explication après.
M. Polak: Pour vous éclairer, M. le Président, je
pense que le député de Lévis parle de ceux qui ne sont pas
en exercice. Cela n'existe pas parce que, lorsque vous n'êtes pas en
exercice, vous avez toujours le droit d'exercer. Par exemple, si ce soir je
vous engage pour écrire une lettre de mise en demeure à
quelqu'un, vous avez le droit de le faire même si vous considérez
que vous n'êtes pas en exercice. Du moment que vous commencez à
pratiquer, évidemment, le facteur de risque et de responsabilité
existe. Donc, cela n'existe pas. Si vous n'êtes pas en exercice, vous
n'êtes pas un membre en règle parce qu'un membre en règle a
toujours le droit d'exercer.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Oui, peut-être juste un bref rappel de la
manière dont les choses se passent concrètement. En vertu du Code
des professions, la responsabilité du gouvernement des professions est
confiée aux professionnels eux-mêmes, aux membres de chacune des
professions. C'est le principe de base sur lequel repose tout l'édifice.
Par conséquent, s'il est question d'instituer un fonds
d'assurance-responsabilité, nous mettons, dans toute la mesure du
possible, la responsabilité dans les mains de ceux qui ont
été démocratiquement élus par leurs
collègues de la profession pour assurer la gouverne de leurs affaires.
C'est un principe que j'ai défendu à plusieurs reprises depuis
que nous formons le gouvernement. C'est la pierre d'assise.
M- Fortier: C'est la base.
M. Ryan: C'est cela. C'est la pierre d'assise de tout
l'édifice.
Deuxièmement, supposons que la Corporation des médecins
adopte un règlement - il y en a un qui est actuellement publié
dans la Gazette officielle du Québec -elle doit le soumettre à
l'Office des professions pour examen. L'Office des professions l'examine
attentivement et il le transmet au ministre responsable de l'application des
lois professionnelles, lequel l'examine à son tour. Il l'amène
ensuite devant le cabinet. Ensuite, si le cabinet autorise la publication dans
la Gazette officielle du Québec, il va être publié
là. Il faut qu'il revienne ensuite devant le cabinet pour être
approuvé définitivement, après que la période de
publication aura permis de s'assurer qu'il n'y avait pas de choses qui avaient
été oubliées ou que des améliorations souhaitables
auront pu être évoquées à temps.
Je pense qu'on a un édifice qui est porteur de garanties
exceptionnellement élaborées. C'est à travers tout cela
qu'il faudrait passer pour que les professionnels que veut protéger, je
pense, de manière légitime, le député de
Lévis, soient victimes de décisions injustes. Je pense qu'on a
toutes les garanties qu'il faut ici et on en a plus même qu'il n'en
faudrait normalement. Je pense qu'il y a une protection considérable qui
est donnée ici.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Montmorency.
M. Séguin: Je voudrais vous demander, M. le ministre, si
on a des indications à ce moment-ci que certaines corporations
professionnelles ont l'intention, à la suite de l'application de la
modification, de reconnaître clairement des groupes qui pourraient
être exemptés. Est-ce qu'il y a eu des discussions dans ce sens ou
si c'est à venir en termes de clarification?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Nous intervenons dans ce cas-ci parce que des
représentations nous ont été faites. En particulier, le
Barreau, la Chambre des notaires et l'Ordre des pharmaciens ont
fait des représentations nombreuses au cours des derniers mois.
L'Office des professions avait été saisi de
représentations de son côté aussi et il nous a
également fait des représentations dans le même sens. Les
modifications qui sont proposées ici concernant la législation
sur les professions ont fait l'objet d'un tamisage très
élaboré auprès de toutes ces personnes, de tous ces corps
concernés.
M. Séguin: Est-ce que à l'intérieur de
ces...
M. Ryan: Je crois que le Barreau et là Chambre des
notaires, si vous me le permettez, ont des problèmes urgents de ce
côté que j'ai évoqués tantôt avant
l'arrivée du député de Montmorency. Je pense que, si nous
n'adoptons pas ce projet maintenant, nous les mettons dans des risques
sérieux.
M. Séguin: Par contre, M. le ministre, je partage en
partie les quelques observations du député de Lévis sur la
question que les groupes, à l'intérieur des corporations
professionnelles, peuvent avoir des statuts qui devraient clairement les
exempter d'une obligation. J'ai suivi cela depuis quelques mois parce que je
suis membre d'une corporation professionnelle, le Barreau du Québec, et
je sais que les rumeurs, si elles sont véridiques, disent que la prime
annuelle pourrait atteindre 2000 $. Quant à mot, je serais inquiet de
voir que des corporations professionnelles ne veulent peut-être pas
exempter totalement certains groupes pour atteindre leur équilibre
budgétaire, bien sûr, et faire répartir leur déficit
provenant de certaines...
Une voix: Qu'il calme ses nerfs.
M. Séguin:... réclamations à
différents groupes. Je sais bien que ce n'est peut-être pas
aujourd'hui que cela va se régler, mais est-ce que des corporations ont
donné des indications claires qu'il y aurait possiblement des groupes
qui seraient exemptés? Oui.
M. Ryan: Oui. Cela a été discuté et c'est
bien clair que les professionnels qui ne sont pas en exercice vont
généralement être exemptés.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Vanier.
M. Lemieux: Je demande le vote sur l'amendement.
Le Président (M. Kehoe): Nous allons procéder au
vote sur l'amendement proposé par le député de
Lévis.
M. Garon: J'aurais voulu, avant qu'on prenne le vote, comme le
ministre de l'Éducation est ici, qu'on puisse lui poser une couple de
questions. On l'a fait venir pour lui demander des renseignements. Si le
député de Vanier n'en a pas besoin...
Le Président (M. Kehoe): II faut le consentement parce que
votre temps est déjà écoulé pour le...
M. Garon: On l'a fait venir pour...
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on a te consentement
pour que le député de Lévis pose d'autres questions?
Des voix: Le ministre est là. M. Garon: Pardon? Une voix: Sur 33
à 35?
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas cela que je veux lui
demander.
Une voix: Si vous voulez vous coucher tard, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Le vote sur l'amendement tel que
présenté par le député de Lévis est
demandé.
M. Garon: Si vous voulez marcher comme cela, vous avez beau. Vous
allez durer bien plus longtemps.
Le Président (M. Kehoe): Bon.
M. Garon: Je peux vous prendre tous ensemble un maudit bout de
temps.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Vote nominal, s'il vous plaît!
Le Président (M. Kehoe): Je demande au secrétaire
d'appeler les députés.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Fortier
(Outremont)?
M- Fortier: Sur l'amendement? Le Président (M. Kehoe): Oui. M.
Fortier: Contre.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Contre.
Le Secrétaire: M. Gobé (Lafontaine)?
M. Gobé: Contre.
Le Secrétaire: M. Polak (Sainte-Anne)? M. Polak: Contre.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane)?
Mme Hovington: Contre.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
M. Lemieux: Contre.
Le Secrétaire: M. Brouillette (Champlain)?
M. Brouillette: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Secrétaire: Pour: 1; contre: 8.
Le Président (M. Kehoe): Je déclare que
l'amendement est rejeté. Nous allons revenir à l'article 174. 2,
premier paragraphe.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais présenter un
autre amendement.
Le Président (M. Kehoe): Voudriez-vous nous en faire
lecture?
M. Garon: Oui.
Une voix: II vaut mieux attendre qu'il l'écrive.
M. Garon: Non. Je vais vous le dire tout de suite. Il est bien
simple.
M. Fortier: À quel article? M. Garon: À
l'article 174. 2.
Le Président (M. Kehoe): Pour nous situer dans nos
travaux, le député de Lévis va présenter un autre
amendement à l'article 174. 2, paragraphe 1°.
M. Fortier: À l'article 174. 2.
Le Président (M. Kehoe): Encore un autre amendement au
même article.
M. Fortier: D'accord. (17 h 45)
M. Garon: Je peux vous le lire tout de suite ou si vous voulez
que je le rédige avant de vous le lire? Ce ne sera pas long.
Une voix: On peut vous obliger à le lire.
Le Président (M. Kehoe): Vous allez nous donner une copie
écrite de l'amendement.
M. Polak: La douceur n'aide pas.
M. Garon: Non, au contraire, j'ai collaboré comme jamais
un membre n'a collaboré à faire autant d'heures en commission
parlementaire. J'ai collaboré, mais je vois que ça ne donne rien.
Alors, on va y aller par le "book", "by the book".
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, avez-vous le texte de votre amendement?
M. Fortier: M. le député de Lévis, vous
êtes un peu injuste sur le temps qu'on a pris pour discuter de ça.
On en a parlé à peu près trois quarts d'heure tout
à l'heure. Avec le ministre de l'Éducation, on en a parlé
une demi-heure.
M. Garon: On fait venir le ministre de l'Éducation,
j'avais des questions à lui poser, on veut bloquer les questions.
M. Fortier: II y a d'autres questions. On veut passer à un
autre article. Vous pouvez poser d'autres questions.
M. Lemieux: On n'a bloqué aucune question du
député de Lévis, mais le député de
Lévis a un droit de parole, en vertu de l'article 284 du
règlement, de 20 minutes et il s'est servi de son droit de parole.
M. Garon: Parfait. Il n'y a pas de problème. On va y aller
par le livre. Les députés ont choisi d'y aller par le livre. Je
n'ai pas d'objection. Je suis capable de fonctionner dans ce cadre-là.
Je demandais de poser deux, trois questions additionnelles. Mais je vais y
aller par le livre. Je vais présenter un autre amendement et je vais
avoir 20 minutes pour poser toutes les questions que je veux. Pas de
problème.
M. Chagnon: Mais là, si on n'a pas d'amendement, on va
procéder.
M. Garon: L'amendement, je vous dis...
Le Président (M. Kehoe): On peut suspendre une couple de
minutes pour avoir la motion par écrit du député de
Lévis. Je suspends. Je ne vous demande pas la permission. Suspendu.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 52)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Autre motion d'amendement
J'ai devant moi la motion d'amendement du député de
Lévis, qui se lit comme suit: Ajouter à l'article 174. 2, au
paragraphe 1°, à la deuxième ligne après les mots "ou
à certaines classes d'entre eux", les mots "et seulement à ceux
qui font encourir des risques de responsabilité professionnelle dans la
pratique de leur profession". C'est la motion que nous avons devant nous.
M. Chagnon: Est-ce qu'on peut plaider sur la
recevabilité?
Le Président (M. Kehoe): Juste une seconde, c'est ce que
j'allais demander. Y a-t-il des interventions des députés
concernant la recevabilité de cette motion? M. le député
de Vanier.
M. Lemieux: Dans un premier temps, M. le Président, je
juge que l'amendement du député de Lévis est irrecevable
parce qu'il essaie de faire avec son deuxième amendement, d'une
manière indirecte, ce que la présidence lui a refusé de
faire directement tout à l'heure par son premier amendement.
Je l'inviterais à lire une décision du 18 février
1986 qui disait ceci: "Après que la commission ait rejeté une
motion d'amendement proposée par un député de
l'Opposition, ce dernier propose une seconde motion d'amendement
entièrement différente de la première motion quant
à la forme, mais recherchant les mêmes objectifs que la
première motion. Cette motion d'amendement est irrecevable car elle a
les mêmes effets que la motion présentée
précédemment. Selon la coutume, une motion ne doit pas soulever
une question identique au fond - et c'est ce que fait le député
de Lévis - à une question dont la commission a déjà
décidé, à moins qu'elle n'indique des faits nouveaux. "
Or, il n'y a aucun fait nouveau comme tel. Ce sont les mêmes fins et le
même objectif qui sont poursuivis par le député de
Lévis. Ce n'est que la forme et les mots qui sont différents et
je pense que cet amendement devrait être rejeté, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je pense que mon savant collègue vient de
résumer exactement la situation qui nous occupe présentement et
que cette motion devrait être effectivement rejetée.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Dans l'amendement que j'ai présenté
antérieurement, je faisais référence à la notion
d'exempter les membres qui ne sont pas en exercice. Dans cet amendement-ci, je
ne fais pas du tout référence à des membres qui ne sont
pas en exercice, mais à des personnes qui ne font pas encourir de
risques. C'est une notion complètement différente.
Une voix: C'est la même chose.
M. Garon: Non, non. Je regrette. Être en exercice, c'est
une affaire et ne pas faire encourir de risques est une autre affaire. Je ne
réfère pas du tout à la notion de membres qui ne sont pas
en exercice, mais à la notion d'exempter ceux qui ne font pas encourir
de risques. On a dit tout à l'heure que, quand on a discuté... Un
instant! J'ai tenu compte des paroles du ministre de l'Éducation qui a
dit tout à l'heure que, quand on parlait d'imposer à ses membres
ou à certaines classes d'entre eux, on voulait parler de
catégories de risques. J'ai dit: À ce moment-là, si on
veut parler de catégories de risques, il faut tenir compte de ceux qui
ne font pas encourir de risques. Je voulais qu'on puisse préciser dans
l'article la catégorie de ceux qui ne font pas encourir de risques par
rapport aux classes qui sont indiquées et qui réfèrent
à des classes de risques, d'après ce qu'a dit le ministre de
l'Éducation lui-même, responsable du Code des professions. Je dis
qu'il ne faut pas faire payer des gens qui ne font pas encourir de risques.
Parce que, autrement, cela serait injuste que des gens qui ne font pas encourir
de risques paient. C'est pour cela que je n'ai pas référé
maintenant à la notion de membres en exercice, mais à la classe.
C'est pour cela que je n'ai pas mis mon amendement au même endroit que
l'amendement précédent.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
de...
Une voix: Mais votre objection, c'est toujours de demander une
exemption!
Le Président (M. Kehoe): Une seconde, s'il vous
plaît! Je suis prêt à rendre mon jugement sur la
recevabilité. En vertu des articles 244 et 197 de notre
règlement, si la deuxième motion n'est pas identique à la
première, on peut l'accepter. Je tiens compte du fait que les personnes
visées par la deuxième motion ne sont pas les mêmes que
dans la première motion et je déclare la motion
présentée par le député de Lévis
recevable.
Nous allons procéder à un débat sur
cela. Il reste seulement deux minutes avant de suspendre jusqu'à
20 heures.
M. Garon: Puis-je donner une explication?
Le Président (M. Kehoe): C'est cela. M. Jean Garon
M. Garon: Je voudrais mentionner que, dans ses explications, le
ministre de l'Éducation, responsable de l'application du Code des
professions, a dit de façon très précise qu'il ne voulait
pas ou que ceux qui ont travaillé à ce projet de loi ne voulaient
pas référer à ta notion de membres en exercice, mais
plutôt à la notion de risques. J'ai bien écouté. Je
ne parlais pas pendant que le ministre donnait ses explications!
J'écoutais attentivement ce que le ministre disait parce que c'est vrai
qu'il peut y avoir différentes hypothèses.
J'ai même dit, quand j'ai présenté mon premier
amendement, que la notion de membres en exercice n'était peut-être
pas la bonne référence. Après avoir écouté
le ministre, j'ai compris qu'on a voulu écarter cette notion parce
qu'elle était difficile d'application. C'est parfait. J'ai
écouté attentivement ce qu'il a dit. Non, j'aurais aimé
qu'on fasse l'effort, mais, si on ne veut pas faire l'effort de définir
ce qu'est un membre en exercice, à ce moment-là, j'ai dit:
Parfait, prenons l'autre notion et référons-nous aux notions
auxquelles l'article 174. 2 fait allusion au premier paragraphe lorsqu'on dits
"qu'un règlement a été approuvé pour imposer
à ses membres ou à certaines classes d'entre eux l'obligation de
souscrire à un fonds d'assurance de la responsabilité
professionnelle". On a dit que "certaines classes d'entre eux", cela
référait à des catégories de risques de
différents niveaux. Si les catégories de risques sont de niveaux
différents et qu'il y a plusieurs catégories de risques, il faut
s'assurer que ceux qui ne font encourir aucun risque n'auront rien à
payer. Pourquoi paieraient-ils? Il serait trop facile de faire, par exemple,
des catégories de risques par ordre de grandeur de sorte qu'on ferait
payer des cotisations pour, admettons, les 50 000 $ et moins qui ne font
encourir aucun risque par rapport à d'autres de 50 000 $ par rapport
à 200 000 $, de 200 000 $ par rapport à 500 000 $, de 500 000 $
par rapport à 1 000 000 $, etc., avec différents types de
catégories.
M. Lemieux: Question de règlement, M. le Président.
Nous avons à siéger jusqu'à 18 heures. Est-ce que je peux
demander la suspension?
Le Président (M. Kehoe): Justement, compte tenu qu'il est 18
heures, les travaux sont suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 19)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux sur
le projet de loi 44. Nous étions au premier... À l'ordre, s'il
vous plaît, M. le député de Saint-Louis. Nous en
étions au premier paragraphe de l'article 174. 2 introduit par l'article
2 du projet de loi et sur l'amendement du député de Lévis.
Préalablement, eu égard au règlement... M. le
député de Mille-Îles, s'il vous plaît.
M. Bélisle: Excusez.
Le Président (M. Lemieux): Eu égard au
règlement, vous me permettrez, M. le secrétaire, d'invoquer
l'article 141 et de demander au vice-président s'il ne pourrait pas
exercer ce soir les fonctions de président et présider la
présente séance puisque je suis de garde ici et que je dois
être à la fois à l'Assemblée nationale. L'article
141 dit qu'en cas d'empêchement du président ou à sa
demande, le vice-président le remplace ou exerce ses fonctions.
M. Garon: Que gardez-vous?
Le Président (M. Lemieux): Pardon?
M. Garon: Que gardez-vous?
Le Président (M. Lemieux): Je suis de garde en Chambre, eu
égard...
M. Garon: Mot aussi, alors, on va "pairer".
Le Président (M. Lemieux): Mais on pourra "pairer", M. le
député de Lévis.
M. Garon: Si vous voulez, dans mon ordre du jour, je suis de
garde en Chambre... Mercredi, non, j'étais de garde de 11 heures
à 1 heure.
M. Fortier: Vous n'êtes pas garde de jour, vous êtes
garde de nuit.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous
êtes...
M. Garon: Je suis de garde en tout temps.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: On pourra "pairer" ensemble. Alors, comme vous
n'êtes pas là et que je ne suis pas là, c'est un à
un. Pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): Pas de problème. Alors,
est-ce que vous êtes consentant, M. le député de
Lévis, à présider?
M. Portiers C'est tout un honneur. Il vient de dire que c'était
un à un.
Le Président (M. Lemieux): C'est un honneur pour moi ou un
déshonneur, M. le...
Une voix: Ou c'est une marque d'humilité.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous continuons, M. le
député de Lévis, puisque...
M. Garon: Si le député de Vanier veut se faire
remplacer par le député de Mille-Îles ou le
député de Montmorency, qu'on n'a pas connu dans cette
fonction...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais bien, M. le
député de Lévis...
M. Garon: Même la députée de Matane.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais bien, mais il y a un
ordre de la Chambre disant qu'il y a un président de séance.
C'est bien pour vous accommoder que je préside ce soir puisqu'il n'y
a...
M. Garon: Non, on ne voudrait pas vous empêcher d'aller en
Chambre.
Le Président (M. Lemieux):... actuellement de
président de séance. Oui.
M. Garon: On ne voudrait pas vous empêcher d'aller en
Chambre, mais si vous voulez vous faire remplacer par... Maintenant, on a connu
le député de Saint-Louis dans ces fonctions, mais on n'a pas
connu le député de Champlain, le député de
Huntingdon, le député de Montmorency, la députée de
Matane. Alors...
Une voix: M. le député de Lévis, la
députée de Matane est whip en Chambre ce soir.
M. Garon:... si le député de Vanier veut se faire
remplacer, nous ne...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le
vice-président accepterait cette fonction pour ce soir?
M. Garon: Non, je n'occupe habituellement pas les fonctions dans
lesquelles je ne me sens pas de vocation particulière et je...
Le Président (M. Lemieux): Je prends bonne note de votre
refus et je vais présider la commission. M. le député de
Lévis, vous, aviez la parole sur l'amendement.
M. Garon: Vous ne pouviez pas, c'est le motif que vous avez dit;
est-ce que c'est la vérité?
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui. J'ai dit la
vérité. Je suis de garde en Chambre. D'ailleurs, la whip, la
députée de Matane, pourrait vous le confirmer.
M. Garon: Mme la whip.
Le Président (M. Lemieux): Je vais essayer de m'organiser,
M. le député de Lévis.
M. le député de Lévis, sur l'amendement.
M. Garon: Oui. Whip et bottes de cuir.
Le Président (M. Lemieux): Sur l'amendement, M. le
député de Lévis. M. le député de
Saint-Louis, on y va.
M. le député de Lévis, sur l'amendement. Vous aviez
fait deux minutes vinqt secondes.
M. Chagnon: M. le Président, quelque chose à
ajouter?
Le Président (M. Lemieux): Non, M. le député
de Saint-Louis. M. le député de Lévis.
M. Garon: On était dans le cadre de l'amendement que
j'avais proposé avant la suspension.
M. Fortier: II avait été refusé par le
président.
M. Garon: II avait été accepté et le
président m'avait donné une explication très judicieuse
sur le fondement. À ce moment-là, M. le Président, vous
étiez membre de la commission et votre argumentation avait
été déclarée...
Le Président (M. Lemieux):... irrecevable.
M. Garon: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors...
Le Président (M. Lemieux): Je ne suis pas la science
infuse, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je suis content de vous l'entendre dire.
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas cette
prétention.
M. le député de Lévis, la parole est à
vous.
M. Garon: M. le Président, je dois vous dire que dans
l'intervalle, entre 18 heures et 20 heures, j'ai eu l'occasion de parler
à de nombreuses personnes...
Une voix: Nommez-les.
M. Garon:... et je leur ai dit ce qui est en train de se
dessiner.
Le Président (M. Lemieux): C'est donc dire que vous
n'étiez pas ici à 20 heures, comme vous en avez fait mention.
M. Garon: Elles m'ont toutes demandé de combattre
vigoureusement...
M. Fortier:... encore des avocats.
M. Garon: Oui.
Des voix: Ha! Ha! Hai
M. Garon: C'est parce qu'il n'y a pas d'avocats qui paient
actuellement 500 $ de cotisation annuellement et qui vont vouloir, alors qu'ils
ne représentent aucun risque, qu'ils n'ont pas de la pratique
privée, payer jusqu'à 2000 $ de cotisation par année.
Quelqu'un a laissé entendre que cela pouvait être 2000 $. Ils ne
voudront pas payer cela. Je vais vous dire, M. le Président, qu'à
ce point de vue, non pas sur le principe du projet de loi que nous avons
voté en deuxième lecture, mais sur le principe...
Une voix: M. le député de Lévis... M.
Fortier: M. le député de Lévis... M. Garon: Je parle au
ministre et...
Une voix: C'est son conseiller, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je n'ai pas d'objection.
M. Fortier: J'écoute d'une oreille et je parle de l'autre
oreille.
Le Président (M. Lemieux): Une, c'est assez.
M. Garon: Je comprends, c'est pour cela que vous avez deux
oreilles. Vous pouvez suivre deux conversations en même temps.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, il vous arrive à l'occasion, lorsque le ministre
répond à vos questions...
M. Garon: Cela va mieux dans les cas des oreilles que dans le cas
des yeux.
Le Président (M. Lemieux):... ténébreuses,
de consulter votre conseiller, M. le député de Lévis.
M. Chagnon: M. le député de Lévis, vous nous
avez dit...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon:... tout à l'heure qu'à 20 heures vous
étiez ici avec. nous. Vous étiez passé et là, vous
étiez au téléphone entre 18 heures et 20 heures. Mais
à quelle place étiez-vous? Au téléphone ou ici?
M. Garon: Aux deux places.
M. Chagnon: C'est comme les deux oreilles de M. le ministre.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît! M. le député de Lévis,
allez-y.
Une voix: C'est comme les deux oreilles...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, on y va. D'accord, si on veut terminer dans l'intérêt
de la population, M. le député de Lévis.
M. Garon: Justement, M. le Président, dans
l'intérêt de la population, j'ai eu l'occasion à l'heure du
dîner de consulter un certain nombre d'avocats qui sont des conseillers
juridiques qui ne font pas de pratique privée du droit, qui n'exercent
pas à leur compte. Quand je leur disais qu'en commission parlementaire
on laissait entendre que leurs cotisations qui est de 500 $ actuellement,
approximativement, cela peut être un peu plus ou un peu moins,
dépendamment des cotisations spéciales, que ces cotisations
pourraient augmenter à 2000 $ pour des fins...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez toujours le droit de parole.
M. Garon: Oui, mais je l'exerce... M. Chagnon: Temporaire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît, vos remarques! M. le député
de Lévis, vous pouvez continuer.
M. Garons Alors, je peux vous dire une chose. La plupart des gens, et
j'aurai l'occasion de faire faire le décompte puisqu'on me dit que le
gouvernement voudrait faire des motions particulières demain matin, et
nous aurons sans doute l'occasion de discuter plus amplement de ce projet de
loi en plus de la commission parlementaire dans le rapport de la commission en
troisième lecture... Nous avons voté en faveur du principe.
Maintenant, nous aurons l'occasion d'obtenir des données statistiques
pour savoir quel est le nombre de professionnels en exercice dans chacune des
corporations professionnelles et le nombre de professionnels qui ne sont pas en
exercice, s'entendant non pas d'une définition large quant à
l'exercice, mais d'une définition qui voudrait référer aux
risques que représentent les professionnels dans chacun de leur
sphère d'activité.
Je peux vous dire une chose. C'est que je suis convaincu
qu'actuellement, dans la plupart des corporations professionnelles, ceux qui
n'encourent aucun risque, qui ne font pas de pratique privée,
excèdent la moitié dans la plupart des corporations
professionnelles. Libre au ministre, libre au gouvernement, libre aux
députés ministériels de voter des cotisations qui vont
tripler ou quadrupler à partir du moment où ce projet va
être accepté, mais c'est le devoir de l'Opposition de donner
l'heure juste, de sonner le tocsin et d'appeler les citoyens à la
vigilance puisque, actuellement, nous sommes dans une situation
particulière où toutes les corporations professionnelles ont une
menace qui plane sur elles parce qu'on veut faire payer, on peut faire payer
par chacun de leurs membres des cotisations pour des fins d'assurance
professionnelle.
Nous ne sommes pas le gouvernement, nous sommes l'Opposition.
Une voix: Cela paraît.
M. Garon: Comme Opposition, nous n'avons pas l'intention de
bloquer le projet de loi. Nous avons dit que nous étions pour le
principe, mais c'est notre rôle en commission parlementaire de montrer
à quel point la mécanique peut être à point ou ne
pas l'être. J'ai l'intention de faire valoir ces points, mais sans
empêcher le projet de loi. Je vais exposer les arguments que nous avons
sur ce projet de loi et faire enregistrer les votes pour qu'on sache que
l'Opposition, au moins, était au courant des personnes qu'on visait.
M. le Président, si je savais que le gouvernement, qui veut
présenter une motion sur le lac Meech, qui songe à
présenter une motion, pouvait faire siéger en même temps
une commission qui entendrait les corporations professionnelles...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, l'article 211, s'il vous plaît, la règle de la
pertinence.
M. Garon: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes sur le lac
Meech...
M. Garon: Je parle sur l'amendement.
Le Président (M. Lemieux):... M. le député
de Lévis.
M. Garon: Non, "si je savais".
Le Président (M. Lemieux): "Si je savais", je vous laisse
continuer.
M. Bélisle: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lemieux): Sur la question de règlement,
M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: II est impossible que le député
de Lévis marche sur le lac Meech.
M. Poulin: II ne peut pas marcher dessus parce qu'il va
caler.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, s'il vous plaît! M. le député de Lévis,
s'il vous plaît! Je pense qu'on peut en arriver à ce que ce projet
de loi puisse être adopté dans son ensemble. M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pendant que l'Assemblée nationale ferait ses
débats, nous pourrions entendre les corporations professionnelles pour
leur poser des questions. Mais c'est la décision du gouvernement. Nous
ne sommes pas majoritaires. Notre rôle dans l'Opposition est de montrer
notre clairvoyance mais ce n'est pas parce que nous sommes clairvoyants que
nous avons la force de la décision. Les électeurs ont choisi de
nous envoyer dans l'Opposition pour que nous fassions la critique plutôt
que de prendre des décisions. C'est au gouvernement de prendre des
décisions et c'est en même temps à une Opposition
clairvoyante de montrer les différents aspects d'un projet de loi.
C'est pourquoi, M. le Président, je n'ai l'intention d'aucune
façon...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, M. le député de Lévis montre suffisamment
d'ouverture d'esprit et
de compréhension. Voulez-vous respecter son droit de parole, s'il
vous plaît? M. le député de Lévis.
M. Poulin: Je ne pense pas que..,
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Chauveau! S'il vous plaît, vous n'avez pas le
droit de parole. S'il vous plaît! M. le député de
Lévis, vous pouvez continuer.
M. Poulin: Est-ce que je vous dérange, M. le
député de Lévis?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveaul
M. Garon: Non.
M. Poulin: Non, je ne vous dérange pas?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. (20 h 30)
M. Garon: Je dois dire, M. le Président, que le
député de Chauveau est assis tranquille au coin de la table. Je
suis beaucoup plus dérangé par le député de
Limoilou.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Limoilou, s'il vous plaît! Vos conversations avec le député
de Frontenac... S'il vous plaît! M. le député de
Limoilou.
Je m'excuse, M. le député de Frontenac, vous avez raison.
M. le député de Lévis, vous pouvez continuer.
Une voix: Mademoiselle...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît, sans cela on n'en finira plus. Un peu de
discipline. M. le député de Lévis.
M. Garon: M. le Président...
Une voix: Vous avez perdu le fil de votre propos, M. le
député?
M. Garon: Pas du tout. J'ai un bon fil.
M. Chagnon: Ce n'est pas un fil, c'est un câble. C'est
comme le cure-dent et le madrier,
M. Garon: Dans mon comté on est dans le secteur de la
construction maritime, on est toujours dans les câbles, alors on ne perd
pas souvent le câble.
Le Président (M. Lemieux): Auriez-vous l'amabilité
de vous adresser, s'il vous plaît, de part et d'autre au président
et, M. le député de Lévis, voulez-vous continuer?
M. Garon: M. le Président, j'ai présenté un
amendement pour faire en sorte que ceux qui ne font pas encourir de risque de
responsabilité professionnelle dans la pratique de leur profession
n'aient pas a payer pour ceux qui en encourent.
M. le Président, je vais vous dire à quel point, avec une
comparaison, mon amendement est juste. Nous pouvons tous deux avoir un permis
de conducteur d'automobile. J'ai le droit de conduire, mais je ne conduis pas.
Vous avez le droit de conduire et vous conduisez. Pensez-vous qu'au point de
vue de la pratique de la conduite automobile le fait d'avoir mon permis de
conducteur fait en sorte que j'encours des risques, alors que j'ai
décidé, pendant la prochaine année, de ne pas conduire
l'automobile, alors que vous conduisez? Pensez-vous qu'en tant que conducteur
qui ne conduit pas par rapport à un conducteur qui conduit, je dois
payer le même prix au point de vue de la responsabilité de
conducteur? Je sais bien qu'à l'achat du permis on peut payer des
montants, mais on répartit une grande partie du coût sur la plaque
d'automobile pour justement fair encourir le risque par celui qui est le
propriétaire de l'automobile qui va rouler sur la route. Le risque
encouru individuellement et collectivement relève de la conduite de
l'automobile et non pas du permis de conduire l'automobile.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, la parole est au député de Lévis. S'il vous
plaîtl M. le député de Lévis, continuez.
M. Garon: C'est pourquoi, dans les secteurs de
responsabilité professionnelle, celui qui pratique sa profession prend
des risques - je ne veux pas dire qu'il court des risques abusifs, mais il
court des risques - et peut encourir des responsabilités
professionnelles, tandis que celui qui a le droit de pratiquer sa profession,
mais qui ne la pratique pas et qui n'encourt pas de risque de
responsabilité professionnelle ou qui ne fait pas partie d'une
catégorie où il y a des risques ne doit pas payer pour des
risques qu'il ne fait pas encourir à qui que ce soit.
Je sais que le député de Montmorency, qui est...
M. Chagnon: Adjoint parlementaire au ministre du Revenu,
M. Garon:... adjoint parlementaire au ministre du Revenu, qui est
un avocat qui a pratiqué pendant quelques années, sera
sûrement sensible à l'argument que j'ai apporté, parce que
je sais à quel point... Non, c'est
vrai.
M. Chagnon: On ne sait pas si votre conducteur...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis. M. le député de Lévis, voulez-vous
continuer?
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis. M. le député de Lévis, avez-vous
terminé?
M. Garon: Non, je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Lemieux): Si vous n'avez pas
terminé, comme vous avez un droit de parole de 20 minutes, M. le
député de Lévis, vous voulez permettre au
député de Saint-Louis?
M. Garon:... qui peut être interrompu, je pense, et qui
peut reprendre. Alors, si le député de Saint-Louis veut dire un
mot, dans l'intervalle, je n'ai pas d'objection.
M. Chagnon: Seulement une question pour la compréhension
de tout le monde. On parlait tout à l'heure dans l'exemple du
député de Lévis d'un conducteur qui avait son permis de
conduire, mais est-ce que le conducteur a aussi une voiture?
M. Garon: Cela n'a pas d'importance. M. Chagnon:
Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous pouvez continuer.
M. Garon: Le droit de pratique et le fait d'encourir des risques
sont deux notions différentes. Je peux avoir le droit d'encourir des
risques et ne pas les encourir, parce que je ne fais pas de pratique
professionnelle qui encourt des risques. À ce moment-là, je ne
devrais pas payer pour des risques que je n'encours pas, tandis que celui qui
encourt des risques devrait payer pour les risques qu'il encourt.
Le législateur, dans son projet de loi, a libellé son
article de façon suivante: "Aux fins d'obtenir l'autorisation du
ministre, la corporation professionnelle transmet à l'inspecteur
général une requête signée par son président
établissant: 1 qu'un règlement a été
approuvé pour imposer à ses membres ou à certaines classes
d'entre eux l'obligation de souscrire à un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle. " Si ces certaines classes se
réfèrent à des risques différenciés, on ne
devrait pas faire payer ceux qui ne font encourir aucun risque. C'est pourquoi
mon amendement a pour effet d'introduire... Après l'amendement, s'il est
adopté, le paragraphe se lirait comme suit: "qu'un règlement a
été approuvé pour imposer à ses membres ou à
certaines classes d'entre eux et seulement à ceux qui font encourir des
risques de responsabilité professionnelle dans la pratique de leur
profession l'obligation de souscrire à un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle. "
M. Chagnon: Me permettez-vous de poser une autre question?
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Seulement avec l'autorisation
de M. le député de Lévis qui a le droit de parole.
M. Garon: Pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je reprends l'exemple du député de
Lévis et de son conducteur qui là, on le sait, a une voiture.
M. Garon: Non, il n'a pas de voiture.
M. Chagnon: Vous avez dit: Cela n'a pas d'importance.
M. Garon: Qui ne conduit pas. Qu'il ait une voiture ou qu'il n'en
ait pas, cela n'a pas d'importance, il ne conduit pas.
M. Chagnon: Par exemple, le conducteur qui a une voiture et qui
ne conduit pas, il paie la même assurance qu'un conducteur qui a une
voiture et qui conduit. Celui qui a une voiture et qui ne conduit pas est un
moins grand risque que celui qui conduit, évidemment, mais pourtant ils
paient tous les deux le même prix.
M. Garon: Non.
M. Chagnon: Bien oui. Quand ils achètent leur plaque, ils
paient le même prix.
M. Garon: Non, parce que... M. Chagnon: Absolument.
M. Garon: Bien oui, quand ils achètent leur plaque, mais
la plaque va sur l'automobile et quelqu'un qui ne conduira pas
n'achètera pas une plaque pour l'automobile. Je pense qu'avec beaucoup
de sagesse le législateur a fait une différence entre les
responsabilités qui vont avec le permis de conduire et les
responsabilités qui vont avec la possession ou le fait d'être
proprié-
taire d'une automobile. La répartition des risque a
été établie. Si j'ai un permis de conduire pour le fait de
conduire occasionnellement, j'assume une certaine responsabilité si je
conduis.
M. Chagnon: Si j'ai une voiture?
M. Garon: Si j'ai mon permis de conduire, je peux encourir une
certaine responsabilité. De même aussi pour un autre permis dont
je peux vous parler qui est le permis de chasse.
M. Chagnon: Ou le permis de port d'arme,
M. Garon: On a passé des examens, il y a un petit canard
sur le permis,
M. Chagnon: Non, c'est une perdrix.
M. Garon: Une perdrix, vous avez raison, une tourte,
M. Chagnon: Non, une perdrix, une gélinotte
huppée.
M. Garon: Oui, mais je ne gagerais pas là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis...
M. Chagnon: C'est ici.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, la tourte, la perdrix ou le renard, nous sommes loin de
l'étude du projet de loi. S'il vous plaît! M. le
député de Lévis,
M. Garon: Ce que je veux dire essentiellement c'est que...
Le Président (M. Lemieux): Vous en servir comme exemple,
cela va.
M. Garon: Non, je n'en parlerai pas plus avant, M. le
Président, parce que...
Le Président (M. Lemieux): Merci de votre
compréhension, M. le député de Lévis.
M. Garon:... je ne voudrais pas que l'on commence à
discuter s'il s'agit d'une tourte, d'une perdrix ou...
M. Chagnon: Non, c'est une gélinotte huppée.
M. Garon:... d'une gélinotte à queue grise...
Le Président (M. Lemieux): Laissons cela, M. le
député de Lévis, au député de
Saint-Louis, Vous pouvez continuer, M. le député de
Lévis.
Une voix: Vous devriez aller à la chasse tous les
deux.
M. Garon: Je suis d'accord. M. Chagnon: On ira ensemble.
M. Garon: Ce que je veux dire essentiellement c'est qu'il ne faut
pas faire payer les gens qui n'encourent pas de risque dans le cadre d'une
assurance. Je ne vais pas plus loin que cela.
Je parlais tout à l'heure par exemple à des gens qui sont
membres du Barreau, qui sont des conseillers politiques, d'autres qui sont des
députés, d'autres qui exercent d'autres fonctions. Je leur
disais; Votre cotisation qui est maintenant de 5 $, si vous alliez contribuer
au fonds de défense des risques de responsabilité,
professionnelle, votre cotisation pourrait monter à 2000 $. Qu'est-ce
que vous dites de cela? Ils trouvaient cela épouvantable, cela n'avait
pas de bon sens. Parce que dans l'exercice de leurs fonctions, ils n'encourent
pas ces risques-là, ils ne devraient pas avoir à contribuer. Le
législateur, à mon avis, n'a pas à faire confiance. On
n'est pas dans le domaine de la confiance. À ce moment-là, il y a
beaucoup de secteurs que le gouvernement ne devrait pas réglementer,
parce qu'il dit: Je suis dans le domaine de la confiance, alors pourquoi
réglementer? Le législateur doit établir les règles
du jeu.
Or, M. le Président, j'ai fait valoir mon point de vue, j'ai
expliqué comme il faut ce dont il s'agit et, quant à moi, mes
explications n'iront pas plus loin, puisque je ne veux pas réexpliquer.
Je suis obligé d'assumer que les députés du parti
ministériel sont capables de comprendre les propos que je viens de
tenir. Je ne voudrais pas abuser du temps de la commission parlementaire. Mon
point de vue est exposé et, si les députés du gouvernement
veulent parler, cela me fera plaisir de les entendre. S'ils veulent me poser
des questions, il me fera plaisir de leur répondre. Si le ministre veut
faire des commentaires, cela me fera plaisir, mais par la suite nous pourrons
voter sur mon projet d'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Pierre-C, Fortier
M. Fortier: M. le Président, je crois que le point...
D'ailleurs, je remercie le député de Lévis qui a
indiqué son intention de collaborer, tout en faisant valoir son point de
vue, pour nous permettre finalement
de prendre des décisions et je crois que c'est là le but
du parlementarisme.
Je me souviendrai toujours de notre leader Fernand Lalonde; alors que
l'on était dans l'Opposition, négociant un nouveau
règlement, M. Lalonde disait toujours: "N'oubliez pas qu'un jour on sera
au pouvoir. " Mais ce qu'il disait dans le fond c'est que même si on est
dans l'Opposition, le règlement doit permettre aux députés
de l'Opposition de faire valoir leur point de vue, de défendre les
intérêts du public, mais en définitive le règlement
est fait de telle sorte que le gouvernement doit prendre ses
responsabilités et doit décider. Ceci dit, je crois que c'est la
responsabilité de l'Opposition de faire valoir son point de vue et le
député de Lévis ne se prive pas de faire ses commentaires,
mais je crois que dans le fond on est d'accord avec le principe. Autrement dit,
le principe que le député de Lévis défend, ou la
question qu'il pose est celle-ci: Y a-t-il un danger que, si nous adoptons
cette loi, les professionnels qui ne provoquent au sein de leur profession
aucun risque soient pénalisés financièrement s'il y avait
un fonds d'assurance créé au sein de cette même corporation
professionnelle? Je crois que la question est fondée et on doit y
répondre.
J'aurais deux commentaires. Le premier, et je lui ai dit auparavant,
c'est qu'il apporte son amendement au moment où on modifie la Loi sur
les assurances. Au moment où on discute de la Loi sur les assurances, le
ministre qui vous parle et l'inspecteur général, nous ne
formulons que l'encadrement législatif pour nous assurer que les fonds
seront solvables, autrement dit, que les fonds seront bien administrés.
S'il s'agit maintenant de décider qui contribuera à ce fonds
d'assurance, je lui soumets bien humblement que ceci devrait être fait
à l'article 33. Je lui demanderais de lire avec moi encore une fois
l'article 33, 2°, paragraphe p, parce que dans ce texte-là on
indique très clairement le principe qu'il défend. Autrement dit,
je crois que c'est déjà là, et je dis tout de go qu'on
vient de m'avertir que le vice-président et le secrétaire de
l'Office des professions arriveraient bientôt et, si les
députés sont d'accord, cela me fera plaisir de proposer que l'on
entende le vice-président de l'Office des professions pour qu'il nous
dise les consultations qu'il a faites et l'opinion qu'il peut avoir.
Tout simplement, je crois qu'à première vue on peut voir
très nettement en lisant le paragraphe p... On y dit que l'on donne
l'autorité au bureau d'un ordre professionnel et ce bureau, par
règlement, "établit la somme nécessaire pour
défrayer le coût du fonctionnement du régime collectif ou
du fonds d'assurance de la responsabilité professionnelle, fixe la
répartition de la somme prévue entre tous les membres de la
corporation ou certaines classes d'entre eux, de même que la date et le
lieu de paiement de cette somme, le tout sous les conditions et
modalités qu'il détermine; à cette fin, le bureau peut
notamment fixer la somme payable par un membre, en fonction du risque que
représente sa classe - c'est justement le principe que défend le
député de Lévis - eu égard aux réclamations
présentées dans le cadre du régime collectif... "
M. le député de Lévis, je crois qu'en toute
honnêteté vous devriez admettre avec moi... C'est cela, et on peut
continuer après cela: "... que représente sa classe, eu
égard aux réclamations présentées dans le cadre du
régime collectif ou du fonds d'assurance de la responsabilité
professionnelle pour les fautes ou négligences que ce membre a commises
dans l'exercice de sa profession. " Je crois que c'est le point que vous avez
fait valoir très pertinemment et je vous dis que l'on est sur la
même longueur d'onde, excepté qu'alors que vous apportez votre
amendement à l'article 174. 2, qui ne fait que définir le cadre
législatif qui permettra à l'Inspecteur général des
institutions financières de réglementer la solvabilité et
la façon dont ces fonds seront administrés, l'argument que vous
présentez ou l'idée que vous voulez défendre se retrouve
à l'article 33. C'est la raison pour laquelle je demanderais au
député de Lévis de retirer son amendement ou l'on prendra
le vote pour le défaire, parce que je crois que dans le fond on devrait
discuter de ce point-là à l'article 33. Je lui soumets
très respectueusement que s'il le désire on entendra le
vice-président de l'Office des professions pour que l'on en discute
à ce moment-là. Il est clair qu'il s'agit d'établir la
somme nécessaire, comme le dit l'article 33, en fonction des "fautes ou
négligences que ce membre a commises dans l'exercice de sa profession".
(20 h 45)
II est bien clair que, si un membre ne provoque aucune faute ou
négliqence, il ne devrait pas être pénalisé. Si on
doit apporter des précisions, c'est à ce moment-là qu'on
doit les apporter, au moment de définir l'article 33. 2° p.
Peut-être qu'on devrait, avant de voter cet article, entendre le
vice-président de l'Office des professions qui devrait être avec
nous dans quelques minutes. C'est la raison pour laquelle je crois que ce n'est
pas à ce moment-ci qu'on devra aborder cette discussion. On peut le
faire maintenant, mais je crois que l'amendement devrait être
rejeté, non pas parce que je suis contre le principe, mais parce que je
crois que ce n'est pas à cette étape qu'on devrait adopter un tel
amendement; on devrait vérifier si cela ne se trouve pas
déjà dans l'article 33.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation. M. le député de Lévis, vous n'êtes
pas sans savoir que c'est de consentement seulement que nous pourrions entendre
le vice-président de l'Office des professions du Québec, eu
égard à la prémisse que vous avez soulevée et qui a
peut-être ébranlé certains membres de cette commission.
Elle est quand même très logique. S'il y a consentement, nous
allons suspendre cet article, je le dis bien, afin d'entendre le
vice-président de l'Office des professions relativement aux remarques
préliminaires que vous avez soulevées. M. le député
de Montmorency, s'il vous plaîtl S'il vous plaît, M. le
député de Saint-Louis!
M. Bélisle: M. le Président, est-ce qu'il y aurait
lieu de...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je veux bien suspendre, mais. »
M. Fortier: Y avait-il un point de droit là?
M. Bélisle: Ne pourrait-on pas peut-être...
M. Fortier: Pardon?
M. Bélisle:... causer un peu sur l'article deux
minutes?
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, nous...
M. Fortier: L'argument du député de Lévis
est important et je crois que certains membres sont entrés pour savoir
si...
M. Bélisle: II est plus qu'important parce que cela me
concerne personnellement.
M. Fortier:... cela couvrait bien le point.
Le Président (M. Lemieux): Oui, cela nous concerne tous
et...
M. Chagnon: Cela ne rend pas le problème plus important
parce que vous êtes concerné.
M. Bélisle:... M. le député de Saint-Louis,
vous allez voir que ce ne sera pas comique...
Le Président (M. Lemieux): C'est la raison pour laquelle
je demande, à la suite de la suggestion du ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation, s'il
n'y aurait pas lieu de suspendre cet article en attendant l'explication qui
nous serait donnée par le vice-président de l'Office des
professions. Et, pour entendre le vice-président de l'Office des
professions, j'ai besoin du consentement des membres de cette commission. M. le
député de Lévis, donnez-vous votre consentement, à
la suite des remarques préliminaires, à la suite de la
prémisse que vous avez soulevée à savoir que ceux qui
n'exerceraient pas n'aient pas à subir ou n'aient pas à payer
pour autrui une assurance-responsabilité?
M. Garon: Nous avons entendu le ministre cet après-midi
qui est un personnage supérieur au vice-président de l'Office des
professions et je ne vois pas pourquoi, après avoir entendu le
maître, nous entendrions...
M. Fortier:... l'élève... M. Garon:...
l'élève.
M. Fortier: À ce moment-là, prenons le vote.
M. Garon: On a entendu le boss* Le boss est le ministre de
l'Éducation qui est responsable du Code des professions et je ne vois
pas pourquoi le vice-président de l'Office des professions viendrait
contrecarrer ce qu'a mentionné le ministre de l'Éducation qui
nous a fait des remarques très précises, à l'occasion de
sa présence...
Le Président (M. Lemieux):... présence, du
consentement des membres de la commission.
M. Garon:... devant la commission parlementaire. Alors, je ne
veux pas forcer le vote immédiatement, mais aussitôt que la
commission sera prête nous sommes prêt à...
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Lévis. M. le député de
Mille-Îles a demandé la parole, M. le ministre.
M. Bélisle: Je ne veux pas jeter une douche d'eau froide
sur tout cela, mais je pense que, dans l'article 174. 2, beaucoup de situations
ne sont pas considérées. La première situation
évidente: il faut se reporter aux articles sur la prescription en
matière de responsabilité professionnelle. Je vous renverrais aux
articles du Code civil 2240 et suivants. Je vais vous donner quelques petits
exemples et je vais vous expliquer ce qu'un avocat, un notaire ou un autre
professionnel vit dans la pratique lorsqu'il n'est d'aucune façon
couvert par des règles de prescription spécifiques, entre autres
l'article 2260a qui a été un amendement récent au Code
civil en date de 1974
concernant la responsabilité médicale ou
hospitalière. Les médecins, maintenant, à cause de leurs
représentations auprès du législateur, ont obtenu, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle:... non, il ne faut faire "Hou!" M. le
Président, on discute de choses très sérieuses.
Le Président (M. Lemieux): Non, c'est parce que j'avais
une remarque à lui faire, M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Parfait! Je suis sûr que vous allez
suivre mon explication.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez continuer, M. le
député de Lévis.
M. Bélisle: La responsabilité
médicale...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle:... a été limitée dans le
temps. Je lis l'article 2260a du Code civil: "En matière de
responsabilité médicale ou hospitalière, l'action en
indemnité pour le préjudice corporel ou mental causé
à un patient se prescrit par trois ans, à compter de la faute.
Toutefois, si le préjudice se manifeste graduellement, le délai
ne court qu'à compter du jour où il s'est manifesté pour
la première fois. " La conséquence pour les compagnies
d'assurances... Et je vois M. l'inspecteur général qui hoche la
tête, il me voit déjà venir à l'horizon avec
l'argumentation que je vais vous soumettre tantôt, M. le
Président, c'est que les médecins parce qu'ils ont bien fait leur
travail et parce que, au départ, au Québec, Il y a quelques
années, on a commencé à... Les gentils avocats ont
commencé à poursuivre les premiers professionnels qui
étaient les médecins, les médecins ont commencé
à se défendre, alors on a dit, dans le temps: II ne faut pas
étendre cela à 20 ou 25 ans, on va mettre une limite pour que nos
primes d'assurance-responsabilité professionnelle soient limitées
à un montant raisonnable et même déjà, aujourd'hui,
ils continuent à se plaindre du montant des primes
d'assurance-responsabilité. Mais au moins, eux, ils ont une limitation
dans l'article 2260a.
Qu'en est-il des autres professions? Quand vous regardez les articles
2240 et suivants et les articles 2260 et suivants, sur les prescriptions
courtes, où l'on dit que l'action se prescrit par cinq ans dans les cas
suivants, on ne retrouve personne d'autre. Et on est obligé d'en venir
à la conclusion, quand on regarde ces articles... Et toutes les
compagnies d'assurances professionnelles, que ce soit Gestas Inc., que ce soit
Jacques Parizeau Inc., pour les professionnels tels que les avocats ou les
notaires, la prescription est trentenaire, messieurs, trentenaire! Cela
signifie quoi? Cela signifie qu'un avocat peut cesser de pratiquer et, quinze
ou vingt ans après la date de l'arrêt de sa pratique, il peut
être sujet à une poursuite pour responsabilité
professionnelle pour un acte posé il y a quinze ans. Là, le
problème qui se pose, M. le Président, c'est que si vous
n'êtes pas en aucune façon couvert au moment où la
poursuite est intentée, c'est-à-dire quinze ans après la
cessation de votre pratique, vous vous retrouvez dans la position où ce
sont vos biens personnels qui sont en gage de la faute ou de la
responsabilité qu'on vous impute. À l'extrême, il pourrait
arriver, 25 ans plus tard, à un célèbre avocat, fiscaliste
ou plaideur devant un tribunal, qu'on lui dise: Vous avez commis une erreur
dans tel dossier et je vous tiens responsable.
Ce à quoi j'en viens, c'est ceci: À l'article 174. 2,
premier paragraphe, on parle des classes et dans votre amendement, M. le
député de Lévis, vous dites "à ceux qui font
encourir des risques", mais on oublie plusieurs catégories. Il oublie
d'abord la première catégorie de ceux qui sont à la
retraite et qui ont souscrit au fonds, ceux qui sont à la retraite et
qui n'ont pas souscrit au fonds et ceux qui ne sont pas à la retraite et
qui occupent d'autres fonctions. Tout ce que je veux dire, c'est ceci:
Présentement, il m'en coûte annuellement 1600 $
d'assurance-responsabilité professionnelle, alors que j'ai cessé
toute pratique comme avocat.
M. Chagnon: Ils ne prennent pas de chance eux autres non
plus.
M. Bélisle: L'année précédente...
Non, M. le député de Saint-Louis...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Bélisle:... c'est parce qu'on occupait, bien entendu,
des fonctions importantes et disons que les responsabilités qu'on avait
dans la société correspondaient à la prime qu'on nous
demandait de couvrir. Bien entendu, je suis sûr que vous pouvez vous
imaginer le travail qu'on faisait.
Ceci dit, M. le Président, la question que je pose, c'est:
Pendant combien d'années, en vertu d'une disposition semblable, et quel
montant...
M. Fortier: M. le Président, je vais être
obligé de soulever une question de règlement. Je m'excuse, je
soulève une question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, sur la question de
règlement.
M. Fortier: J'ai l'impression que le député de
Mille-Îles soulève un point extrêmement important sur la
prescription en matière de responsabilité...
M. Bélisle: Oui.
M. Fortier:... et, à ce moment-là, il faut modifier
le Code civil, mais on n'est pas ici en train de changer le Code civil...
M. Bélisle: Je comprends.
M. Fortier:... et, même si on parle d'une
assurance-responsabilité qui serait prise avec une compagnie ou si
l'assurance-responsabilité était prise avec un fonds d'une
corporation professionnelle, c'est exactement le même problème, il
n'y a rien de changé dans un cas comme dans l'autre.
M. Bélisle: M. le Président, quand vous dites dans
l'article...
Le Président (M. Lemieux): Monsieur, sur la...
M. Bélisle:... 174. 2, premier paragraphe...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles...
M. Bélisle:... qu'un règlement a
été... Écoutez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais relativement...
M. Bélisle:... qu'un règlement a été
approuvé pour...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles! M. le ministre m'a soulevé une question de
règlement...
M. Bélisle: Bien, je veux répondre à sa
question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais vous savez comme moi
qu'il m'appartient d'avoir à déterminer si, oui ou non, il s'agit
d'une question de règlement. Je suis dans l'obligation de dire à
M. le ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation que c'est une opinion qu'il m'a soulevée et non pas une
question de règlement comme telle. Mais j'aimerais, M. le
député de Mille-Îles, que vous essayiez dans la mesure du
possible de vous en tenir à l'article 174. 2
M. Bélisle: Je m'en tiens très bien, M. le
Président, à l'article 174. 2. Quand on dit qu'un
règlement a été approuvé pour imposer à ses
membres... Un avocat qui cesse de pratiquer en 1987 - c'est un cas bien patent
- qui cesse de payer sa cotisation au Barreau et qui n'est plus membre de sa
corporation professionnelle, qu'est-ce qui va se passer en 1990, dans trois
ans? Sera-t-il couvert par le fonds comme tel, parce qu'il n'aura pas
cotisé? Qu'est-ce qu'on va faire? Les compagnies d'assurances,
actuellement, ne veulent plus assurer ces gens-là, comme Gestas,
Parizeau. C'est pour cela qu'on a ce projet de loi. Je vois très bien
tous ceux qui quittent la pratique en ce moment, ils vont se retrouver 2000,
3000, 4000 ou 5000 avec une responsabilité professionnelle au bout du
bras pour 30 ans; pas d'assurances parce que, un moment donné, ils vont
arrêter de payer leur cotisation au Barreau, ils ne seront couverts
d'aucune façon. On les laisse dans quoi? Dans les limbes.
J'ai beaucoup d'amis de 50, 55 ans, des gens qui, à un certain
moment donné, vont quitter, mais ces gens seront très mal pris.
Peut-être que j'ai tort, mais je pense que non.
M. Chagnon: Si les avocats commencent à descendre dans la
rue...
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Mille-Îles. Sur l'amendement du
député de Lévis...
M. Chagnon:... on va être obliaé de monter sur les
trottoirs.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement du
député de Lévis qui se lit comme suit: Ajouter à
l'article...
M. Fortier:... continuer la partie.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement du
député...
M. Bélisle:...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-îles! Est-ce que l'amendement du député de
Lévis qui se lit comme suit: Ajouter à l'article 174. 2, au
paragraphe 1°, à la dernière ligne, après les mots "ou
à certaines classes d'entre eux" les mots "et seulement à ceux
qui font encourir des risques de responsabilité professionnelle dans la
pratique de leur profession" est adopté?
M. Garon: Je demanderais un vote nominal.
Le Président (M. Lemieux): Un vote nominal. M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation, vote
nominal. M. le secrétaire, voulez-vous appeler le vote nominal?
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)? M. Fortier:
Contre. Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)? M. Poulin:
Contre.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Contre.
Le Secrétaire: M. Bélisle (Mille-Iles)?
M. Bélisle: Je vais être contre parce que son
amendement n'est pas complet.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Contre.
Le Secrétaire: M. Dubois (Huntingdon)?
M. Dubois: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour, tout en disant que le mieux est l'ennemi du
bienl
Le Secrétaire: Un pour; six contre.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais, M. le
secrétaire, que vous appeliez aussi M. le député de
Vanier, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): De rien. Le
Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention, eu égard au
rôle que je joue ce soir.
Le Secrétaire: Un pour; six contre et une abstention.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
rejeté. J'appelle l'étude de l'article 174. 2, premier
paragraphe. L'article 174. 2, premier paragraphe, est-il adopté?
M. Garon: Vote enregistré, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
voulez-vous appeler le vote sur l'article 174. 2, premier paragraphe?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Fortier
(Outremont)?
M. Fortier: Adopté.
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît,
voulez-vous attendre, M. le député de Saint-Louis?
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)? M. Poulin:
Adopté.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Cela va être adopté aussi.
Le Secrétaire: M. Bélisle (Mille-Îles)?
M. Bélisle: Sur...
M. Fortier: 1°.
M. Bélisle: Abstention.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Adopté.
Le Secrétaire: M. Dubois (Huntingdon)?
M. Dubois: Adopté.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: Cinq pour, un contre et deux
abstentions.
Le Président (M. Lemieux): L'article 174. 2, premier
paragraphe, est donc adopté. J'appelle l'article 174. 2, deuxième
paragraphe, qui se lit comme suit: "Aux fins d'obtenir l'autorisation du
ministre, la corporation professionnelle transmet à l'inspecteur
général une requête signée par son président
établissant qu'elle a adopté une résolution pour
créer un tel fonds d'assurance. " M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation. Oui, M.
le ministre, avez-vous une intervention?
M. Fortier: Je pense que c'est très clair; tout simplement
que ce dont on est en train de discuter ici, c'est que, lorsqu'une corporation
s'adresse à l'inspecteur général, elle doit soumettre un
dossier. On dit tout simplement que, dans ce dossier, il doit y avoir une
résolution. Je crois que cela va sans dire.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation. M. le
député de Lévis.
Une voix: Adopté.
M. Garon; M. le Président, comme te paragraphe 1° a
été voté d'une certaine façon, la résolution
pour créer un tel fonds d'assurance doit procéder du
règlement qui aura été approuvé pour imposer aux
membres, à certaines catégories d'entre eux, certaines classes
d'entre eux, l'obligation de souscrire à un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle. La résolution ne pourra pas
être meilleure que le règlement. C'est pourquoi, comme le
paragraphe va permettre, puisque tes députés ministériels
ont voté en sa faveur, de créer un règlement, à mon
avis, qui pourrait être discriminatoire, inéquitable, je crois que
te fonds ne pourra pas être meilleur, la résolution...
Le Président (M. Lemieux): On parle de la
résolution, M. le député de Lévis.
M. Garon:... la résolution, oui...
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'ai bien compris.
M. Garon:... pour créer le fonds d'assurance ne sera pas
meilleure que le règlement qui aurait été adopté.
C'est pourquoi je ne voterai pas non plus en faveur de cette deuxième
partie puisque je pense qu'on pourra créer des injustices. Alors, je
demanderais encore là un appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): À la demande du
député de Lévis, M. le secrétaire, appel nominal
sur l'article 174. 2, deuxième paragraphe. Je souligne l'arrivée
du député d'Argenteuil et ministre de l'Éducation.
Bonjour, M. le ministre.
M. Chagnon:... qui est le maître du vice-président
de l'office.
Le Président (M. Lemieux): Appel nominal. M. le
secrétaire. (21 heures)
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)?
M. Fortier: Adopté.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Adopté.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Adopté.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: Je m'excuse, sur quoi votons-nous
exactement?
Le Président (M. Lemieux): Nous votons, M. le
député de Montmorency, sur te deuxième paragraphe de
l'article 174. 2, sur la "résolution pour créer un tel fonds
d'assurance".
M. Séguin: L'amendement?
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas d'amendement, M.
le député de Montmorency. L'amendement a été
rejeté et nous avons voté pour l'adoption de l'article 174. 2,
premier paragraphe. Nous en sommes maintenant au deuxième paragraphe de
l'article 174. 2.
M. Séguin: Adopté.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Adopté.
Le Secrétaire: M. Dubois (Huntingdon)?
M. Dubois: Adopté.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garons Contre.
Le Secrétaire: Pour: 6; contre: 1 et une abstention.
Le Président (M. Lemieux): L'article 174. 2,
deuxième paragraphe, est donc adapté, J'appelle l'article 174. 2,
troisième paragraphe. M. le ministre délégué aux
Finances, avez-vous des commentaires sur cet article?
M. Fortier: Je pense que c'est clair. La requête
signée qui est présentée établit que les sommes qui
seront payables suffiront pour que le fonds puisse s'autofinancer. C'est le
sujet que nous avons abordé tout à l'heure.
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon:... on dit: "que les sommes qui seront payables par ses
membres seront suffisantes pour assurer te financement de ses opérations
d'assurance et maintenir un
excédent de l'actif sur le passif au moins égal au montant
minimum requis conformément à l'article 275. " À ce
moment-là, les sommes payables dépendront des membres qui seront
appelés à les payer et les membres qui n'encourront pas de
risques pourront être cotisés comme s'ils encouraient des risques.
Je pense que cet article aussi pourrait être discriminatoire parce qu'il
permet de faire payer des gens qui ne devraient pas avoir à payer.
Encore là, M. le Président, je voterai contre cette disposition
car je la trouve injuste. Le projet de loi donne ouverture à faire payer
des gens qui ne devraient pas avoir à payer ces sommes d'argent. C'est
pourquoi, encore là, M. le Président, quand les membres de la
commission seront prêts à voter, je demanderai également un
vote enregistré.
Le Président (M. Lemieux): Je me dois de faire une
remarque, M. le député de Lévis, comme l'a fait M. le
ministre de l'Éducation, à savoir que les fonctionnaires de
l'Office des professions étaient prêts à donner d'amples
explications si c'était nécessaire. M. le député de
Lévis, vous avez refusé tout à l'heure, mais M. le
ministre de l'Éducation m'avait demandé de vous le faire savoir*
Je m'excuse, M. le ministre délégué aux Finances.
Voulez-vous maintenant appeler le vote sur l'article 174. 2, troisième
paragraphe?
M. Fortier: Est-ce le même vote qu'on a pris tout à
l'heure? Est-ce qu'on peut prendre le même vote?
M. Garon: On ne peut pas présumer que ce sera le
même vote. J'aime autant que le vote se fasse par enregistrement.
Le Président (M. Lemieux): Appel nominal, M. le
secrétaire.
M. Garon: Si, éventuellement, les gens qui ne font pas
encourir de risques à leur corporation dans leur pratique doivent payer
des cotisations quatre fois plus élevées, ils sauront à
qui ils doivent ces sommes d'argent qu'ils paieront. C'est pourquoi je demande
un vote par appel nominal.
Le Président (M. Lemieux): Appel nominal, M. le
secrétaire.
M. Garon: C'est une forme d'imputabilité, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, c'est votre droit et je respecte le droit des parlementaires de
l'Opposition comme des ministériels. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)?
M. Fortier: Adopté, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
Le Président (M. Lemieux): M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Adopté.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Adopté.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: Pour.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Adopté.
Le Secrétaire: M. Dubois (Huntingdon)?
M. Dubois: Adopté.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: Pour: 6; contre: 1 et une abstention.
Le Président (M. Lemieux): L'article 174. 2,
troisième paragraphe, est donc adopté. L'ensemble de l'article
174. 2, premier, deuxième et troisième paragraphes, est
adopté. J'appelle l'article 174. 3.
M. Garon: Un instant! Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Merci, M. le député de Lévis, vous avez raison. J'appelle
l'article 174. 3. M. le ministre délégué aux Finances.
M. Fortier: II n'a pas été adopté? Tout
à l'heure, on en avait adopté quelques-uns.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que nous devons
maintenant aller à l'article 174. 16.
Actif du fonds d'assurance (suite)
M. Fortier: "Tous les coûts inhérents aux
opérations du fonds d'assurance doivent être assumés
à même son actif".
M. Garon: 174 point quoi?
Le Président (M. Lemieux): 174. 16, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ahl J'étais rendu à demander des
explications. Qu'est-ce qu'on comprend par "les coûts inhérents
aux opérations du fonds" puisqu'il n'y a pas de définition?
Qu'est-ce que cela peut couvrir, M. le Président?
M. Fortier: Quelle est votre question, M. le
député? La réponse est tout ce qui concerne les
opérations du fonds, toute l'administration, les coûts
inhérents.
M. Garon: Tous les coûts, quels qu'ils soient.
M. Fortier: Bien, quels qu'ils soient! Qui sont reliés
à l'opération de l'administration des fonds: communications,
perception des primes, évaluation, j'imagine, par des actuaires de temps
à autre, rapport des vérificateurs une fois par année.
Cela va?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 174. 16 est
adopté. J'appelle l'article 174. 17 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: On voit ici un pouvoir donné à
l'inspecteur général lorsqu'on veut s'assurer que les fonds
soient suffisants. On dits "L'inspecteur général peut, s'il
estime que les sommes que doivent verser les membres d'une corporation
professionnelle ou certaines classes d'entre eux à son fonds d'assurance
ne sont plus suffisantes, eu égard à ses obligations, pour
maintenir un excédent de l'actif sur le passif au moins égal au
montant minimum requis en vertu de l'article 275, ordonner à la
corporation, après lui avoir donné l'occasion d'être
entendue, d'augmenter, pour le montant et la période qu'il
détermine, les sommes nécessaires pour défrayer le
fonctionnement du fonds d'assurance".
Je vous ai dit tout à l'heure qu'au tout début nous
étions quelque peu inquiets eu égard aux expériences que
nous avions vécues dans le passé. On veut absolument s'assurer
que, si un ordre décidait par lui-même - et encore là, ce
n'est pas le gouvernement qui va décider, c'est l'ordre professionnel -
par ailleurs, il devra avoir l'obligation de maintenir tes actifs
nécessaires pour couvrir le passif éventuel. S'il faut une prime
spéciale, en plus d'avoir perçu des primes, à ce
moment-là l'inspecteur général pourra en faire une
obligation. C'est un pouvoir important de l'inspecteur général,
mais je crois qu'il est nécessaire pour assurer la solvabilité du
fonds.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 174. 17
est adopté? M. le député de Lévis.
M. Garon: Dans quel sens faut-il entendre le "peut" quand on dit
que "l'inspecteur général peut"?
M. Fortier: II peut, s'il estime que les sommes versées...
Alors, c'est son jugement. On peut peut-être demander à
l'inspecteur général comment il interprète cet article
pour lui-même, puisqu'il y a une clause semblable dans d'autres projets
de loi, en particulier dans la Loi sur les assurances comme telle.
Le Président (M. Lemieux): M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Oui, merci, M. le Président. Ici, cette
disposition est essentielle pour assurer la solvabilité du fonds parce
que, dans la loi générale qui concerne les compagnies
d'assurances, il est possible pour une compagnie d'assurances d'assurer la
solvabilité par des investissements additionnels de capitaux, de telle
sorte qu'en vertu des dispositions de la Loi sur les assurances l'inspecteur
général, lorsqu'il manque de fonds suffisants pour rencontrer les
exigences, demande aux compagnies d'assurances de verser les fonds et elles
investissent.
Ici, il fallait fonctionner par analogie. Nous avons affaire à un
fonds qui, en réalité, est un fonds mutuel qui n'est
alimenté que par des cotisations décrétées par la
corporation professionnelle avec, comme conséquence, que les mises de
fonds ne peuvent se faire que par des cotisations additionnelles
décrétées par le bureau. Donc, pour s'assurer de la
solvabilité, la seule façon pour l'inspecteur de faire en sorte
que les mises de fonds se fassent est d'ordonner - vous allez voir par
l'article suivant que c'est complété par un pouvoir d'injonction
du tribunal qui va sanctionner - après avoir donné à la
corporation l'occasion de se faire entendre avec ses experts pour s'assurer des
chiffres sur lesquels on s'appuie, une augmentation de cotisation. Parce que
c'est très important, on force une corporation à augmenter sa
cotisation.
Donc, c'était la seule façon pour assurer la
solvabilité du fonds, qui est un fonds mutuel, de procéder par
ordonnance, sanctionnée par une injonction d'un tribunal et qui aura
force de chose jugée et, ensuite, la corporation n'aura d'autre choix
que de donner suite à un ordre du tribunal pour augmenter la
cotisation.
M. Fortier: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 174. 17
est adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle donc
l'article 174. 18 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Bien sûr, à la suite de l'article 174.
17 où on dit que l'inspecteur général peut demander, ici,
on dit: En cas de défaut, l'inspecteur général peut, sur
requête, demander à un juge de la Cour supérieure de
prononcer une injonction pour qu'elle s'y conforme. Donc, c'est encore un
pouvoir donné au gouvernement par l'entremise de l'inspecteur
général pour s'assurer que la solvabilité du fonds pourra
se maintenir.
M. Garon: C'est l'article 174. 18 ou 174. 17?
M. Fortier: 174. 18.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 174. 18
est adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous pouvez prendre tout
votre temps.
M. Garon: II n'y a pas de problème là, je pense.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 2 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Sur division. Attendez un peu. Un instant! Je veux voir
d'où il partait.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis, l'article 2...
M. Fortier: Cela part au tout début...
Le Président (M. Lemieux):... introduit l'article 174. 1
à 174. 18 inclusivement et je vous demande si l'article 2 est
adopté dans son ensemble.
M. Garon: À cause de l'article 174. 2, nous devons adopter
l'article 2 sur division.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 2 est donc
adopté sur division. J'appelle l'article 3 du projet de loi 44. M. le
ministre délégué aux Finances. Permis d'assureurs
M. Fortier: Nous sommes encore, bien sûr, dans des
modifications à la Loi sur les assurances. Il s'agit maintenant de
concordance. On peut le vérifier, j'imagine, par quelques exemples.
L'article 205 tel qu'il existe dans la loi actuelle dit: "Toute corporation qui
demande un permis doit remettre ou fournir à l'inspecteur
général les documents et renseignements suivants". On disait "f)
une copie de l'acte constitutif de la corporation et de ses règlements".
Là, par le paragraphe 1°, après "règlements", on dit
"sauf s'il s'agit d'une corporation professionnelle".
Une voix: Ils n'en ont pas besoin. Ils n'en ont pas.
M. Fortier: Parce qu'ils n'ont pas, bien sûr, d'acte
constitutif au sens d'une corporation. Ensuite, "par l'insertion, dans la
deuxième ligne du paraqraphe i... Encore là, c'est de la
concordance. Le paragraphe i se lit: "dans la mesure et dé la
manière prévue aux règlements, un état des affaires
de la corporation". Alors, on fait insérer "ou, le cas
échéant, de son fonds d'assurance". Comme vous le voyez, il
s'agit tout simplement de concordance.
Après le paragraphe 1 qui se lisait: "le montant et le nombre de
parts sociales et des parts privilégiées souscrites et
payées, s'il en est", par l'addition du paragraphe suivant, après
avoir mis un point-virgule: "m) dans le cas d'une corporation professionnelle",
son plan d'opération et, le cas échéant, le nom et
l'adresse du gestionnaire à qui elle a confié la gestion de son
fonds d'assurance ainsi qu'une copie du contrat de gestion". Il s'agit tout
simplement d'un article de concordance par rapport aux décisions que
nous avons déjà prises.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre
délégué aux Finances. Nous allons donner le temps à
M. le député de Lévis de regarder l'ensemble de l'article.
Est-ce que l'article 3 est adopté, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 étant
adopté, j'appelle l'article 4 du projet de loi 44. M. le ministre.
M. Fortier: L'article 4 est également un article de
concordance qui s'insère dans l'article 210 de la Loi sur les
assurances: "Toute corporation, autre qu'une société mutuelle
d'assurance". À ce moment-là, on inclut "ou une corporation
professionnelle",
justement, pour permettre à la loi d'y inclure une corporation
professionnelle si elle désire intervenir pour s'autogérer dans
le domaine des assurances.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Encore là, un article de concordance.
L'article 211 de la Loi sur les assurances "est modifié par l'insertion,
dans la troisième ligne du paragraphe f, des mots, "ou, le cas
échéant, son fonds d'assurance". (21 h 15)
Cela s'insère à l'article 211, paragraphe f où on
dit: "L'inspecteur général délivre le permis si la
corporation a des administrateurs et des dirigeants qui possèdent les
connaissances et la compétence administratives et techniques requises
pour administrer la corporation. C'est là qu'on ajoute: "ou, le cas
échéant, son fonds d'assurance". Encore là, c'est un
article de concordance.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 étant
adopté, j'appelle l'article 7 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: L'article 6?
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. L'article 5 étant
adopté, j'appelle l'article 6 du projet de loi 44.
M. Fortier: L'article 6 est un article de concordance. À
l'article 219. 1, on dit; "En tout temps, après qu'un permis est
délivré, l'inspecteur général peut: b) imposer,
relativement aux opérations de la compagnie, les conditions ou les
restrictions qu'il juge nécessaires pour donner effet à la
présente loi. " On dit: "L'article 219. 1 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe
b du premier alinéa, du mot "compagnie" par le mot "corporation". Il se
lit: "imposer relativement aux opérations de la corporation. " C'est un
terme plus générique qui couvre à la fois les compagnies
et les corporations professionnelles comme telles.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Est-ce que l'article 6
est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle donc
l'article 7 du projet de loi 44. M. le ministre délégué
aux Finances.
M. Fortier: Encore là, un article de concordance puisque
l'article 220 de la Loi sur les assurances "est modifié par l'insertion,
dans la deuxième ligne du premier alinéa et après le mot
"permis", des mots "autre qu'une corporation professionnelle". Il se lit comme
ceci: "Sous réserve de l'article 203, l'inspecteur général
peut, à la demande de toute corporation titulaire d'un permis
-là, on doit spécifier "autre qu'une corporation professionnelle"
- modifier ce dernier pour étendre à d'autres
catégories... " Autrement dit, cet article ne s'applique pas au fonds
d'assurance d'une corporation professionnelle comme telle; donc, c'est pour
interdire cette possibilité d'extension. L'article 220 avait
été écrit réellement en fonction d'une compagnie
d'assurances comme telle, à laquelle compagnie on pouvait ajouter
certaines responsabilités ou pouvoirs additionnels.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 7 est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
Cautionnements requis des assureurs
M. Fortier: Article de concordance. L'article 224 de la loi
existante "est modifié par l'insertion, dans la première ligne et
après l'expression "d'assurance", des mots "ou une corporation
professionnelle". On disait: "Tout assureur, autre qu'une société
mutuelle d'assurance, qui demande un permis... " Alors, on dits "autre qu'une
société mutuelle d'assurance ou une corporation professionnelle,
qui demande un permis ou un renouvellement de permis doit déposer
auprès du ministre des Finances le montant prévu... " Alors,
c'est tout simplement de concordance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 9 du projet de loi 44. M. le ministre délégué
aux Finances.
Placements M. Fortier: L'article 9. Encore là, c'est
de la concordance. L'article 244 se lit présentement comme ceci:
"Un assureur doit placer ou prêter les fonds de la compagnie comme le
ferait en pareilles circonstances une personne prudente et raisonnable et agir
avec honnêteté et loyauté dans le meilleur
intérêt des assurés et des actionnaires ou membres de la
compagnie. " Bien sûr, on dit: "1° par le remplacement, dans la
première ligne, des mots "des fonds de la compagnie" par les mots "ses
fonds". Autrement dit, cela couvre à la fois les fonds de la compagnie
et les fonds d'assurance d'une corporation. Et, à la dernière
ligne; "de ses assurés, actionnaires ou membres", parce que cela couvre
à la fois les actionnaires d'une compagnie ou les membres d'une
corporation. Encore là, c'est tout simplement de concordance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10. Est-ce que les articles 10, 11, 12, 13 et 14 sont des
articles de concordance, M. le ministre?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Si M. le député
de Lévis est d'accord, les articles 10 à 14 pourraient être
adoptés inclusivement.
M. Garon: Non, non, j'aime autant les passer tranquillement.
Le Président (M. Lemieux): Vous préférez?
Cela va, M. le député de Lévis. J'appelle l'article 10 du
projet de loi 44.
M. Fortier: On va les lire ensemble. L'article 10 modifie
l'article 245 qui dit: "Un assureur, autre qu'une société
mutuelle, ne peut... " Et là on lit: "Une société de
secours mutuel doit placer ses fonds dans des placements conformes aux
règles du placement des biens appartenant à autrui prévues
au Code civil. " On dit - c'est le paragraphe a -"du premier alinéa et
après les mots "société mutuelle"... Où cela
s'insère-t-il? C'est dans le début de l'article 245 où on
dit: Un assureur, autre qu'une société mutuelle", qu'on ajoute:
"ou une corporation professionnelle" ne peut. 11 y a des empêchements.
Cela s'applique aux sociétés mutuelles ou aux corporations
professionnelles. Et "par le remplacement du deuxième alinéa par
le suivant: Le placement des actifs d'une société de secours
mutuel ou d'un fonds d'assurance. " C'est tout simplement de concordance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 10 est
adapté? M. le député de Lévis, est-ce que
l'article...
M. Garon: Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 étant
adopté, j'appelle l'article 11 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Tout simplement l'article 246 est modifié dans
la première ligne où, après le mot "mutuelle", on ajoute
"ou une corporation professionnelle". Alors, on dit: "Un assureur, autre qu'une
société mutuelle ou une corporation professionnelle, ne peut
détenir une créance hypothécaire d'un montant
supérieur à 75 %... Donc, cela ne s'applique pas. Ils sont exclus
également. Concordance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 11... Oui,
M. le député de Lévis.
M. Garon: On dirait qu'il y a quelqu'un qui a la gourme.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que c'est la fatigue,
M. le député de Lévis, qui anime le député
de Chauveau.
M. Fortier: Les gens n'ont pas tous votre vitalité, M. le
député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): C'est le travail intensif.
M. Fortier: Vous qui avez siégé jusqu'à cinq
heures ce matin, vous avez l'air en pleine forme.
M. Garon: Non, c'est parce que j'entendais un bruit qui me
faisait penser au bruit que faisait un cheval lorsqu'il a la gourme.
M. Fortier: On n'est pas tous des spécialistes en
agriculture. Vous détectez cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis a la force du lion et la ruse du renard.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Fortier: II est prêt à manger son voisin.
M. Chagnon: Vous voulez dire qu'il
marche à reculons aussi vite qu'il avance.
M. Poulin: M. le député de Lévis, vous
viendrez à l'hippodrome et on regardera qui a le souffle.
M. Garon: Non, c'est plutôt le Parti libéral vu
qu'il a la théorie du tramway, la politique du tramway.
M. Chagnon: Du "tamway"? M. Garon: Du tramway. M. Chagnon:
Du tramway?
M. Garon: Out. Il avance par en arrière.
M. Chagnon: Reculez par en avant.
Le Président (M. Lemîeux): M. le
député de Chauveau, s'il vous plaît. M. le
député de Lévis.
M. Chagnon: Vous savez celle du tamway? Le gars dit: Ce n'est pas
à "moé", c'est à "toé".
M. Garon: Tramway: T-R-A-M-W-A-Y.
Le Président (M. Lemieux): Alors, s'il vous plaît.
Est-ce que, M. le député de Lévis, vous avez pris
connaissance de l'article 11?
M. Chagnon: Au pluriel, est-ce qu'on met un s?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît.
L'article 11 du projet de loi 44 est-il adopté?
M. Poulin: Non, mais je voudrais dire au député
de...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, je vous en prie.
M, Poulin: Je voudrais dire au député de Lévis
que...
M. Garon: II a le droit de parler.
Le Président (M. Lemieux): Oui, parce que c'est vous qui
avez le droit de parole, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais...
Le Président (M. Lemieux): Je ne voudrais pas qu'il usurpe
vos droits.
M. Fortier: Cela allait bien, je pensais qu'on était pour
en passer quatre ou cinq encore.
M, Chagnon: Non, non, je voudrais juste dire au
député...
Le Président (M, Lemieux): Brièvement, M. le
député de Chauveau.
M. Chagnon: Oui. Je voudrais juste dire au député
de Lévis que j'ai beaucoup d'admiration pour cet homme et qu'on va
continuer d'aller au galop.
M, Poulin: S'il vous plaît!
Le Président (M. Lemieux): Je ne comprends pas, moi aussi.
M. Fortier: Cela n'a pas tellement d'importance. M. le
député de Lévis, puis-je vous demander de continuer votre
concentration?
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article 11
est adopté, M. le député de Lévis?
M. Fortier: M. le député de Chauveau, arrêtez
votre galop.
M. Garon: Quel gala? M. Poulin: Galop.
Le Président (M. Lemieux): Pour qu'on finisse de bonne
heure.
M. Poulin: G-A-L-O-P.
Le Président (M. Lemieux): D'accord, cela va, M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Maintenant qu'on a pris notre exercice, on peut
continuer.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, oui.
L'article 11 du projet de loi 44 est-il adopté?
M. Garon: J'aime mieux le trot. Adopté.
Le Président (M, Lemieux): Adopté. J'appelle l'article 12
du projet de toi 44. M. le ministre délégué aux
Finances.
M. Fortier: C'est exactement le même...
M. Garon: Les poulins sont meilleurs dans le trot.
M. Fortier: Moi, je ne suis pas un expert dans cela, je vous fais
confiance.
Le Président (M, Lemieux): M. le
député de Lévis, nous avons tous
apprécié votre éloquence lors du débat du projet de
loi sur les étalons.
M. Garon: M. le député d'Outremont...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de...
M. Garon:... on peut avoir différentes catégories
de chevaux. Il y a des étalons, des chevaux, des "quarter horses", des
poulins. Un jeune poulin est plus à l'aise dans le trot.
M. Poulin: J'ai toujours dit, M. le député de
Lévis: Ne "garons" pas notre cheval.
M. Fortier: Alors, l'article 12 que vous avez
appelé...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 12, M. le
ministre délégué aux Finances.
M. Fortier:... est une modification identique à celle
qu'on vient de faire, en ce sens qu'après le mot "mutuelle", on inclut
"ou une corporation professionnelle". C'est dans la deuxième ligne qui
se lit comme suit: "Malgré les paragraphes d et e de l'article 245,
l'assureur, autre qu'une société mutuelle ou une corporation
professionnelle, peut investir jusqu'à 50 %... " Alors, exclusion de cet
article pour les corporations professionnelles également.
Le Président "(M. " Lemieux): Est-ce que l'article 12, M.
le député de Lévis, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle donc
l'article 13 du projet de loi 44.
M. Fortier: Exactement la même explication, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Champlain, s'il vous plaît. M. le ministre.
M. Fortier: Exactement la même explication. Dans la
première ligne, on dit: "Tout assureur, autre qu'une
société mutuelle ou une corporation professionnelle - ce qu'on
ajoute - doit, dans les quinze jours suivant la date du placement,
déposer auprès de l'inspecteur un engagement... " Alors,
exclusion encore une fois de la corporation professionnelle en ce qui concerne
l'article 247. 1. Concordance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela vous va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Attendez un peu!
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes à l'article
12. Vous pouvez prendre le temps de...
M. Garon: L'article 12 ou 13?
Le Président (M. Lemieux): Pardon, l'article 13.
M. Garon: L'article 13.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13, M. le
député de Lévis.
Voulez-vous que M. le ministre répète ses
explications?
M. Garon: Non, non, non.
Le Président (M. Lemieux): Cela va?
M. Garon: Je reqarde, justement, son recueil de notes
explicatives pour voir si cela va bien. Cela marche.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Alors, dernier article de concordance.
Le Président (M. " Lemieux): Oui, 'je'. '" m'excuse. M. le
député de Lévis, vous voulez adresser la parole au
député de Richmond, non?
M. Garon: Non, je voudrais demander une suspension de deux ou
trois minutes.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis. Nous allons suspendre deux ou trois minutes pour le
bénéfice du député de Lévis.
(Suspension de la séance à 21 h 27)
(Reprise à 21 h 32)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux. L'article 13 ayant été adopté, j'appelle
l'article 14 du projet de loi 44.
Une voix: II a été adopté?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. Oui, l'article 13 avait été
adopté,
M. Fortier: Alors, l'article 14...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Encore là: "Aucun assureur ne peut faire un
prêt: à) aux membres de son conseil d'administration, à ses
dirigeants ni à leurs conjoints ou enfants. " Et là, on ajoute:
"et, dans le cas d'une corporation professionnelle, aux membres de son bureau.
" Alors, je pense que ça rejoint un peu les préoccupations du
député de Lévis. Ce qu'on ne voudrait pas, c'est que le
fonds d'assurance puisse servir à faire des prêts à un
membre de son bureau. On est rendu à 14, 1° et ensuite dans 14,
2°, on dit: "Malgré le premier alinéa, tout assureur peut
consentir des prêts à ses dirigeants ou employés ou
à ceux d'une filiale à condition que le prêt soit
inférieur au salaire annuel (... ) autre qu'une corporation
professionnelle", alors, il y a une exclusion.
Alors, le premièrement est de s'assurer que les membres du bureau
ne peuvent pas obtenir un prêt de la part du fonds d'assurance et, dans
le deuxième cas, c'est une exclusion qui est maintenue.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez eu le temps, M. le
député de Lévis? Est-ce que ça va? Est-ce que
l'article 14 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est adopté,
j'appelle l'article 15 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Alors, ça modifie l'article 291 dans le
deuxième alinéa qui, justement traite du vérificateur.
Alors, je lis l'article 291, M. le Président, pour qu'on puisse voir les
modifications. L'article 291 dit ceci: "Tout assureur, autre qu'une
société mutuelle d'assurance, doit chaque année faire
vérifier ses livres et comptes par un vérificateur
possédant les qualités requises en vertu de la présente
section. "
Ensuite, on continue au deuxième paragraphe. On dit: "S'il s'agit
d'une compagnie, le vérificateur est nommé suivant les lois qui
la régissent; dans les autres cas, il est nommé par
l'assemblée générale annuelle de la corporation ou dans le
cas des Lloyds, par eux. " Alors, le deuxième alinéa est
changé comme suit: "Le vérificateur est nommé comme suit:
1° dans le cas des Lloyds, par eux: 2° dans le cas d'une corporation,
par ses membres réunis en assemblée générale ou,
s'il s'agit d'une corporation professionnelle, par son bureau; 3° dans le
cas d'une compagnie, suivant les lois qui la régissent. "
Alors, ça couvre les différentes possibilités. Mais
j'aimerais que l'inspecteur me dise pourquoi, dans le cas des Lloyds, c'est par
eux. Je ne le sais pas.
M. Bouchard: C'est le syndicat des Lloyds de Londres...
M. Fortier: Ce sont eux qui se nomment eux-mêmes.
M. Bouchard:... international. Une voix: C'est pas mal fort.
Le Président (M- Lemieux): M. le député de
Lévis, sur l'article 15. Oui, M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Par curiosité intellectuelle. Moi
aussi, ça m'a sauté aux yeux tantôt. Mais pourquoi?
M. Garon: La curiosité peut-elle être autre
qu'intellectuelle?
M. Bélisle: Non, non, mais quelquefois...
M. Fortier:. Peut-être que l'inspecteur peut nous donner...
Je sais bien qu'il s'agit d'un pool d'assureurs en Grande-Bretagne. Alors,
ça prouve que, quand on a une bonne renommée on peut avoir des
exclusions même dans les lois du Québec. M. l'inspecteur
général, avez-vous une explication à nous donner? " M.
"Bouchard: L'explication, c'est que les Lloyds, vous savez, c'est probablement
la plus grosse compagnie du monde qui est constituée uniquement de
syndicats et c'est la même règle qui existe partout dans le monde
où ils font affaires. Il n'y a pas de vérificateur externe qui
vérifie les Lloyds, sauf eux-mêmes qui le font. C'est une
règle internationale. Si on veut qu'ils fassent affaire au Canada, il
n'y a pas d'autre façon que d'accepter les règles qui existent
même dans la loi fédérale.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article 15
est adopté?
M. Garon: C'est pour prouver que le soleil ne se couche pas sur
les Lloyds.
M. Fortier: Adopté.
Une voix: Le soleil, de toute façon, ne se couchera pas au
Québec. Même avec l'article.
M. Garon: On n'a pas encore le soleil de minuit.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis, je vais y aller plus doucement.
M. Garon: C'est le cas ici un peu. On dit que, dans le cas des
corporations, c'est par ses membres réunis en assemblée
générale ou, s'il s'agit d'une corporation professionnelle, par
son bureau. C'est ça?
Je faisais des remarques au début de la journée: "dans le
cas, d'une corporation, par ses membres réunis en assemblée
générale ou, s'il s'agit d'une corporation professionnelle, par
son bureau; ".
M. Fortier: L'autorité suprême, dans le cas d'une
corporation professionnelle, c'est le bureau.
M. Garon: Dans le cas d'une corporation professionnelle, s'il y
avait eu une assemblée générale des membres à
l'occasion de l'assemblée annuelle, ça aurait pu être
également l'assemblée générale.
M. Fortier: Non, c'est parce qu'il ne faudrait pas... On ne peut
pas refaire le Code des professions.
M. Garon: Non, non, je comprends, vous avez choisi ce
cadre-là. Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 15 est
adopté. On me fait remarquer, M. le député de
Lévis, que les articles 16 à 32 inclusivement sont - et je vois
votre secrétaire qui fait signe que oui -des articles de concordance.
Est-ce que...
M. Garon: Je n'ai pas d'objection à cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous seriez d'accord
à adopter les articles 16 à 32 inclusivement puisqu'il s'agit,
comme on me le fait remarquer, d'articles de concordance? Vous pouvez prendre
le temps de vérifier.
M. Garon: Non, on va les prendre un par un.
Le Président (M. Lemieux): Un par un, ça va, M. le
député de Lévis. Alors, j'appelle l'article 16. Est-ce que
l'article 16 est adopté?
M. Garon: On va entendre les explications du ministre.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Fortier: Alors, à l'article 299 on dit: "Les comptes
sont arrêtés à la clôture de l'exercice financier et,
au cours des deux mois qui suivent, le conseil d'administration prépare
le rapport annuel dans lequel doivent figurer notamment: a) les noms et
adresses des administrateurs... " Alors, là, c'est modifié, le
paragraphe a) est changé en disant: "a) le nom et l'adresse des
administrateurs; a. 1) le nombre des actionnaires ou membres ou, dans le cas
d'une corporation professionnelle, le nombre des membres assurés; ".
Alors, c'est simplement une modification de concordance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article
16...
M. Garon: Attendez un peu, là.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis. Relativement à l'article 16, M. le député
de Lévis?
M. Garon: Vous dites dans l'amendement: "le nombre des
actionnaires ou membres ou, dans le cas d'une corporation professionnelle, le
nombre des membres assurés; ". Pourquoi "assurés"?
M. Fortier: On va avoir l'information que vous recherchez.
M. Garon: Comment ça?
M. Fortier: Parce que, quand on va avoir le rapport annuel,
ça va être là.
M. Garon: Oui, sauf que vous ne bloquez rien par ça, mais
vous donnez ouverture à des injustices possibles, à des
injustices considérables alors que vous auriez pu bloquer au point de
départ la possibilité de faire payer par des membres de
corporations professionnelles qui n'encourent aucun risque des frais
additionnels considérables. Vous auriez pu fermer la porte
là-dessus. Vous ne voulez pas la fermer. C'est pour ça que j'ai
présenté une couple d'amendements pour essayer de fermer la porte
là-dessus, mais vous avez refusé.
M. Fortier: On recommencera la discussion aux articles 33 et
34.
M. Garon: Je les ai lus, 33 et 34, ce n'est pas la même
chose,
M. Fortier: Non?
M. Garon: Non, c'est le règlement. Le règlement est
prévu à l'article 2 et c'est lui qui ouvre...
M. Fortier: Non.
M. Garon: Ah oui! Moi, je suis convaincu de ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 17. Merci, M. le député de Champlain. J'appelle
l'article 17 du projet de loi 44.
M. Fortier: Alors, c'est le rapport annuel. On dit: "Dans le cas
d'une corporation professionnelle, le rapport annuel et le rapport des
vérificateurs doivent être soumis au bureau de la corporation qui
doit les rendre disponibles aux membres. " Alors, là c'est à tous
les membres.
M. Garon: Assurés. L'ambiguïté persiste.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 17 est
tout de même adopté, M. le député de Lévis,
à la suite de votre remarque que l'ambiguïté persiste?
M. Fortier: On ne peut pas être contre ça. C'est
parce que tous les membres, pas seulement les membres assurés, vont les
recevoir.
M. Garon: Sur division. M. Fortier: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 du projet de loi
44 est adopté sur division. J'appelle l'article 18. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Alors, cet article modifie l'article 319. On dit:
"L'inspecteur général doit aussi procéder ou faire
procéder à l'examen des affaires de toute corporation pratiquant
les assurances si au moins cent membres ou actionnaires de celle-ci en font la
demande. Alors, on dit: "L'article 319 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans la troisième ligne du premier alinéa, et
après le mot "celle-ci", des mots "ou dans le cas d'une corporation
professionnelle, cent membres assurés". "
Autrement dit, il peut y avoir une demande de 100 membres ou
actionnaires ou de 100 membres assurés dans le cas d'une corporation
professionnelle à l'inspecteur général de faire
procéder è l'examen des affaires de la corporation pratiquant les
assurances. Alors, c'est une demande d'enquête, ni plus ni moins.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18,
M. le député de Lévis, est-il adopté?
M. Garon: Sur quelle base avez-vous choisi 100 membres
plutôt qu'un pourcentage? Parce que 100 membres par rapport à 200,
300 ou 500 c'est beaucoup, mais 100 membres par rapport à 23 000 ce
n'est pas beaucoup.
M. Fortier: Mais, de toute façon, dans la loi actuelle,
comme vous le savez, c'est un nombre magique d'une corporation parce que
même dans le cas d'une compagnie il peut bien y avoir 50 000
assurés, mais on a mis 100 membres et on laisse ça è 100
membres même dans le cas d'une corporation professionnelle et
probablement que le nombre d'assurés va être beaucoup plus petit
que dans le cas de compagnies.
Alors, on retient le nombre de 100 membres pour une demande d'examen et
le deuxième paragraphe dit: "L'inspecteur général doit
faire au ministre un rapport spécial chaque fois qu'il a
procédé à un examen... " Alors, c'est une demande
d'enquête, une demande d'examen.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 18, M. le
député de Lévis, avec votre sourire est adopté?
J'ignore pourquoi ce sourire, M. le député de Lévis.
M. Garon: En regardant le regard concupiscent du
député de Chauveau.
Le Président (M, Lemieux): Ah bon! Alors, est-ce que l'article
18, à la suite du regard concupiscent du député de
Chauveau est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle donc
l'article 19 du projet de loi 44.
M. Fortier: L'article 326...
M. Garon: Le président est drôle, ce soir.
M. Fortier: L'article 326 dit: "La présente section ne
s'applique pas... " On
parle de quoi, à 326? Alors, ici, cet article, c'est dans le
chapitre VI, M. le Président, on parle des agents et courtiers
d'assurance, à la section 1: Agents - Conditions d'exercice, et on dit
que la présente section ne s'applique pas: "e) aux administrateurs ou
membres d'une société mutuelle d'assurance ou d'une compagnie
mutuelle d'assurance de dommages qui, avant le 11 septembre 1985, agissaient
pour le compte d'une société mutuelle d'assurance-incendie; - et,
là, on ajoute un point-virgule - aux administrateurs d'un fonds
d'assurance et aux employés de la corporation professionnelle qui l'a
créé. "
Donc, si je comprends bien, ils n'ont pas besoin d'agent d'assurance
pour pouvoir communiquer à leurs membres les informations pertinentes
à l'obtention d'une police d'assurance-responsabilité eu
égard au fonds d'assurance d'une corporation professionnelle.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 19 étant
adopté, j'appelle l'article 20 du projet de loi 44.
M. Fortier: Alors, l'article 341 dit: "Aucun assureur ne doit
accepter une demande de proposition d'assurance d'une personne autre que
l'assuré, le preneur, l'adhérent ou un agent d'assurance. "
Là, on dit: "À l'exception d'une corporation professionnelle,
aucun. " Alors, c'est l'exclusion dans cet article de la corporation
professionnelle comme telle.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça va. Prenez tout
votre temps. (21 h 45)
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21 du projet de loi 44. M. le ministre.
M. Fortier: L'article 378 est un article qui dit que:
"L'inspecteur général ou à sa demande ou en son absence ou
en son incapacité, toute personne désignée par le ministre
peut, à la suite d'une inspection faite conformément à la
présente loi ou de la production de l'état annuel d'un assureur
constitué en vertu des lois du Québec ou à la suite d'une
demande faite par cent membres ou par des actionnaires représentant 10 %
en valeur des actions, en assumer provisoirement l'administration pour une
période de sept jours ouvrables s'il a raison de croire... "
Là, on inclut, bien sûr: "ou, dans le cas d'une corporation
professionnelle, cent membres assurés". Alors, c'est la concordance avec
ce qu'on a dit il y a un instant. C'est dans le cas, bien sûr, de
l'administration provisoire, mais c'est la concordance avec ce qu'on a dit
à un article ou deux.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 21 est
adopté, M. le député de Lévis? Il s'agit de
concordance. Oui?
M. Garon: Attendez un peu. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 22 du
projet de loi 44.
M. Fortier: Encore là, concordance. On dit à
l'article 388: "Après avoir reçu le rapport prévu aux
articles 386 ou 387, le gouvernement peut prescrire un ou plusieurs des moyens
suivants... " Dans b, on dit "maintenir la suspension des membres du conseil
d'administration... ". Là, on ajoute "ou, s'il s'agit d'une corporation
professionnelle, des membres assurés". Et il y a: "2° par
l'insertion, dans la deuxième ligne du paragraphe e et après le
mot "assureur", des mots "ou, le cas échéant, de son fonds
d'assurance". "
Alors, c'est de la concordance, puisque dans c, on dît: "ordonner,
aux conditions qu'il détermine, la liquidation de l'assureur et nommer
un liquidateur; ". Alors, ça peut aller jusqu'à ordonner la
liquidation du fonds d'assurance.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 22 est adopté.
J'appelle l'article 23 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: On parle de liquidation de compagnies et on se
réfère aux sections II et III de la Loi sur la liquidation des
compagnies. On dit: "L'article 392 de cette loi est modifié: 1° par
le remplacement dans les deuxième et troisième lignes du premier
alinéa, des mots "aux sociétés mutuelles" par les mots
"à la liquidation d'une société mutuelle et d'un fonds
d'assurance"; - c'est pour couvrir les deux - 2 par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant - on change complètement le
deuxième alinéa qui se lit comme suit: À cette fin, on
entend par "compagnie", dans ladite loi une société mutuelle ou
un fonds d'assurance, par "actionnaire", un membre de la société
mutuelle ou un membre assuré par la corporation professionnelle... "
Là, ça continue; alors, c'est simplement une
concordance*
Le Président (M. Lemieux): Cela va?
M. Fortier: Il s'agit d'une disposition interprétative qui
permet de rendre applicables aux corporations sans capital-actions les
règles de la liquidation des compagnies.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 23 est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 24 du projet de lot 44. M. le ministre délégué
aux Finances.
M. Fortier: Alors, cela modifie l'article 393 qui dit: "La
liquidation d'une société mutuelle peut être
décidée par le vote affirmatif des trois quarts des
sociétaires présents à une assemblée
générale convoquée à cette fin. " On remplace le
mot "sociétaires" par le mot "membres". À ce moment-là,
c'est un mot plus générique et ça couvre tous tes termes,
que ce soit une compagnie ou un fonds d'assurance d'une corporation
professionnelle.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 25 du
projet de loi 44. M. le ministre délégué aux Finances.
M. Fortier: L'article 25 ajoute l'article 393. 1 qui se lit comme
suit: "La liquidation d'un fonds d'assurance est décidée par
résolution du bureau de la corporation professionnelle qui l'a
créé. "Aux fins de l'application des dispositions de la
présente loi à la liquidation d'un fonds d'assurance, toute
référence à l'assemblée générale
d'une corporation doit s'entendre d'une réunion du bureau de la
corporation professionnelle qui a créé le fonds d'assurance.
"
Donc, il est bien clair ici que l'autorité suprême pour la
constitution et pour la liquidation, c'est le bureau d'un ordre professionnel;
autrement, il faudrait changer le Code des professions qui dit clairement que
l'autorité suprême, c'est le bureau.
M. Garon: Je comprends que la liquidation, c'est...
M. Fortier: Il peut bien arriver... Vous savez, les gens vont
faire l'expérience de certaines corporations professionnelles qui vont
vouloir... Je pense bien que ça va être une expérience. On
va le voir à l'expérience et j'espère que
l'expérience va être heureuse. Mais il se pourrait fort bien que
dans trois ou quatre ans d'ici les gens disent: Écoutez, on a plus de
difficultés qu'on n'en avait auparavant, donc, on désire
liquider. Il faut que ce soit la même autorité qui décide
de liquider. Cela va?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 25... M.
le député de Lévis, vous n'êtes pas sûr?
M. Fortier: Sur division?
Le Président (M. Lemieux): Vous allez continuer
à...
M. Garon: C'est parce qu'une liquidation, c'est un acte important
et c'est par une résolution du bureau de la corporation professionnelle
qui l'a créé. On ne va pas à l'assemblée
générale de la corporation. Donc, c'est le bureau qui constitue
l'assemblée générale. C'est quelque chose. Le bureau,
c'est combien de personnes?
M. Fortier: Mais, là, on ne refera pas la loi des
professions. C'est le bureau qui est l'autorité suprême. C'est le
bureau qui, au début, a formé le fonds d'assurance et, là,
c'est le bureau qui va liquider le fonds d'assurance.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division?
M. Garon: Ah! Mais il ne faut pas s'enfarger dans les fleurs du
tapis non plus. C'est l'autorité suprême. Cela aurait
été facile d'écrire "l'assemblée
générale de la corporation" plutôt que "le bureau", parce
que, là, c'est un acte exorbitant. Habituellement, il y a un qros
pourcentage des voix demandé dans les liquidations aussi et qui
procède de la nature...
M. Fortier: Oui, l'inspecteur général me souligne
que, dans le cas des professions, c'est le bureau qui adopte les
règlements qui sont soumis au gouvernement. Comme de raison, le ministre
de l'Éducation nous disait tout à l'heure que c'est soumis
à l'Office des professions et, après ça, au qouvenement.
Alors, c'est différent de la Loi sur les compagnies, puisque les
règlements sont adoptés par le conseil d'administration et,
ensuite, approuvés par les actionnaires.
Mais, dans le cas des ordres professionnels, c'est le bureau qui adopte
les règlements et, ensuite, c'est soumis à l'Office des
professions. Donc, la procédure est nettement différente d'un cas
à l'autre.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 25 est
adopté sur division, M. le député de Lévis?
M. Garon: Je pense qu'on devrait se référer
à l'assemblée générale de la corporation
plutôt qu'au bureau pour un cas de liquidation, d'autant plus qu'il va y
avoir répartition des biens et que l'assemblée
générale, il s'agit de son argent à elle, de celui des
assurés. Je pense que ça devrait être par
l'assemblée générale. Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 25 est adopté
sur division. J'appelle l'article 26 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: On arrive peut-être à une
préoccupation du député de Lévis, puisque l'article
397 dit: "Avant de prendre possession des biens de la corporation, le
liquidateur doit donner un cautionnement suffisant pour garantir
l'accomplissement de ses fonctions. " Donc: "L'article 397 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans la première ligne et après
le mot "corporation"... " Donc, après: "Avant de prendre possession des
biens de la corporation" on ajoute: "ou, le cas échant, de son fonds
d'assurance, le liquidateur doit donner un cautionnement suffisant pour
garantir l'accomplissement de ses fonctions. "
On dit: "À la demande de l'inspecteur général ou de
tout autre intéressé, un juge de la Cour supérieure peut
déterminer le montant et la nature de ce cautionnement, et l'augmenter
selon les circonstances. "
Alors, c'est une protection pour la bonne exécution de ce mandat
de liquidation.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est adopté.
J'appelle l'article 27 du projet de loi 44.
M. Fortier: L'article 27 modifie l'article 398 qui dit: "Le
liquidateur nommé aux biens d'une corporation agit sous le
contrôle et la direction de l'inspecteur général qui peut,
même s'il n'allègue aucun intérêt particulier, agir
en justice en tout ce qui se rapporte à la liquidation et exercer, pour
le compte de tout actionnaire, membre, assuré ou créancier de la
corporation les droits qu'ils possèdent contre cette dernière.
"
C'est là qu'on ajoute dans la première ligne et
après le mot "corporation", les mots "ou, le cas échéant,
de son fonds d'assurance". Donc, cela se fait sous le contrôle et la
direction de l'inspecteur général.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 27 est adopté.
J'appelle l'article 28 du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: L'article 28 modifie l'article 402 de la loi. On dit:
"Les avoirs qu'une corporation doit maintenir séparés de ses
autres biens ne sont disponibles que pour l'exécution des obligations de
la corporation qui doivent être supportées par ces avoirs,
jusqu'à ce que ces obligations aient été
entièrement exécutées. "
On ajoute, encore là, les mots "corporation autre qu'une
corporation professionnelle".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article...
M. Fortier: On remplace le mot "compagnie" par les mots
"corporation autre qu'une corporation professionnelle", puisque cet article ne
s'appliquait qu'à une compagnie.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 28 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 29 du projet de loi 44.
M. Poulin:...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, s'il vous plaît! L'article 29, M. le ministre.
M. Fortier: Là, c'est la préséance ou la
préférence des "créances. L'article 29 modifie l'article
404 qui dit: "Les créances suivantes sont, par préférence
aux autres créanciers, prioritaires dans l'ordre suivant... " À
b, on parle des salaires et gages des employés de la corporation.
Là, on ajoute "autre qu'une corporation professionnelle" et,
deuxièmement, la deuxième modification est à l'article d
où on dit que les créances des assurés en recouvrement de
la valeur de leurs polices ou en remboursement de primes versées
à l'égard de risques ayant cessé d'être
assurés par suite de la liquidation... On ajoute encore là,
à la fin du paragraphe d et après le mot "employés", les
mots "d'une corporation autre qu'une corporation professionnelle".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 29 est
adopté? Ce sont des concordances.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 30 du projet de loi 44. M. le ministre.
M. Fortier; Un ajout après l'article 404, l'article 404. 1 qui
dit: "Les membres assurés par une corporation professionnelle au cours
de l'une des trois années précédant le commencement de la
liquidation de son fonds d'assurance, se partagent, au prorata des sommes
qu'ils ont versées au cours de ces années tout solde disponible
du fonds d'assurance, une fois ses obligations acquittées. "
Donc, on acquitte les obligations; on paie les dettes. S'il reste des
actifs, c'est distribué au prorata de ceux qui avaient payé des
primes d'assurance durant les trois dernières années avant la
liquidation.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez prendre tout votre
temps.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31 du projet de loi 44.
M. Fortier: L'article 31 modifie l'article 420 qui dit: "Outre
les pouvoirs de réglementation qui lui sont conférés par
la présente loi, le gouvernement peut faire des règlements
conciliables avec la présente loi pour... "
M. Garon: Le député de Louis-Hébert sait-il
que sa cotisation au Barreau l'an prochain pourra passer à 2000 $ au
lieu de 500 $?
Le Président (M. Lemieux): Je ne sais pas si M. le
député de Louis-Hébert est au courant. Je remarque sa
présence, mais il n'est pas membre de cette commission, M. le
député de Lévis.
M. Doyon: Étant interpellé, M. le Président,
est-ce que je peux répondre?
Le Président (M. Lemieux): De consentement. Est-ce qu'il y a
consentement, M. le député de Lévis?
M. Fortier: On s'en allait bien, là. On est est en train
de finir.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il n'y a pas
consentement. Je m'excuse, M. le député de Louis-Hébert.
Est-ce que l'article 31 est adopté?
M. Garon: L'article 31? Attendez un peu.
M. Fortier: Bien non. On disait tout simplement qu'il s'agissait
de déterminer tes modes. Alors, c'est la réglementation qui
était pour déterminer les méthodes à suivre pour
l'évaluation de l'actif et du passif et, là, on ajoute tout
simplement "ou, le cas échéant, de leur fonds d'assurance".
Alors, simple concordance.
Le Président (M. Lemieux): Concordance, M. le
député de Lévis. Adopté?
M. Garon: Cela marche. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 31 du projet
de loi 44 est adopté. J'appelle l'article 32 du projet de loi 44. M. le
ministre délégué aux Finances.
Loi sur le Barreau
M. Fortier: M. te Président, nous venons de terminer les
modifications à la Loi sur les assurances et, maintenant, nous abordons
une modification, je crois, qui modifie la Loi sur le Barreau. C'est la
première fois que je me permets de proposer une modification à la
Loi sur le Barreau, puisque l'article 15 de la Loi sur le Barreau...
M. Garon: Pour faire cela et qu'ils soient contents, cela
prendrait trois ingénieurs et non pas un seul! (22 heures)
M. Fortier: Ha! Ha! Non, mais je suis te seul qui ne soit pas en
conflit d'intérêts ici. "L'article 15 de la Loi sur le
Barreau est "modifié par la suppression du sous-paragraphe f du
paragraphe 2" qui dit ceci: "Le conseil général, par
règlement, peut: f) imposer à tous les membres ou à
certaines classes d'entre eux l'obligation de fournir, par contrat d'assurance
ou de cautionnement, une garantie contre la responsabilité qu'ils
peuvent encourir en raison de fautes et négligences commises dans
l'exercice de la profession ou conclure lui-même un contrat collectif
à ces fins". On enlève donc cette disposition qui est
présentement dans la Loi sur le Barreau. Cela se retrouve dans le Code
des professions.
Le Président (M. Lemieux): On est à l'article 32. Oui, M.
le député de Lévis, vous pouvez prendre le temps
requis.
M. Fortier: Je précise - et l'inspecteur
général peut le corroborer - que ceci se fait à la demande
du Barreau très précisément.
Le Président (M. Lemieux): À la demande du Barreau,
M. le député de Lévis; tout est donc des plus
sécuritaires.
Des voix: Ha! Ha!
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): À la demande des disciples de
Thémis, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, le Barreau, c'est une corporation qui surveille
d'abord la protection des individus.
Le Président (M. Lemieux): La vôtre?
M. Garon: Quels qu'ils soient.
M. Fortier: La veuve et l'orphelin.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 32, sur
ce, M. le député de Lévis, est adopté?
M. Garon; Attendez un peu!
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous pouvez prendre votre
temps.
M. Fortier: Autrement dit, c'est une concordance parce qu'on
donne des pouvoirs au Code des professions maintenant. C'est à la
demande de l'Office des professions et du Barreau.
M. Garon: Ce ne sera pas long.
Je comprends, mais je vois, justement, une drôle, de concordance
parce que le pouvoir qu'avait le Barreau, c'était "d'imposer à
tous les membres ou à certaines classes d'entre eux l'obligation de
fournir, par contrat d'assurance ou de cautionnement, une garantie contre la
responsabilité qu'ils peuvent encourir en raison de fautes ou de
négligences". Si on reste dans les mêmes concordances, le Barreau
imposait occasionnellement des cotisations spéciales pour payer des
dédommagements dans certains cas où les membres ne pouvaient pas
le faire. Il imposait à tous les membres, à tous et non pas en
fonction des risques que chacun encourait, des cotisations spéciales;
les cotisations couvraient tout le monde. je trouve un peu curieux qu'on
emploie la même disposition alors que l'interprétation
antérieure était de faire payer tout le monde,
indépendamment des risques. J'ai payé des cotisations
spéciales pour que le Barreau puisse dédommager. M. le
Président, je vois que le ministre n'écoute pas trop, mais c'est
un peu...
Le Président (M. Lemieux): Je pense qu'il a une oreille
toute attentive à vos propos. Non?
M. Garon: Non, mais il parle en même temps avec son
collègue de droite.
Le Président (M. Lemieux): Vous savez, M. le ministre a
ses oreilles externes et internes, etc.
M. Garon: Je ne les vois pas et je crois seulement ce que je
vois.
Des voix: Ha! Ha!
M. Garon: On dit ici: "Le conseil général peut, par
règlement, imposer à tous les membres ou à certaines
classes d'entre eux l'obligation de fournir, par contrat d'assurance ou de
cautionnement, une garantie contre la responsabilité qu'ils peuvent
encourir en raison de fautes et négligences commises dans l'exercice de
ta profession ou conclure lui-même un contrat collectif à ces
fins. "
M. Fortier: M. le Président, je soumettrai au
député de Lévis que ce qui est enlevé ici au
Barreau se retrouve à l'article 35 du Code des professions,
puisqu'à l'article 35 on va voir qu'il y aura maintenant une obligation
qui est, en fait, une alternative. Comme le Barreau l'avait exigé, les
individus sont obligés d'avoir une protection, soit par un contrat
individuel d'assurance ou par un fonds d'assurance qui sera imposé par
l'ordre. Ils sont obligés d'avoir l'un ou l'autre. Bien sûr, c'est
un choix que chaque ordre ou chaque corporation devra faire. Mais l'obligation
qui est imposée aux individus se retrouve à l'article 35 du Code
des professions.
Donc, à toutes fins utiles, l'obligation est la même,
puisque, si un ordre professionnel ne désire pas se doter d'un fonds
d'assurance, il y aura toujours cette obligation d'avoir une protection.
M. Garon: Supposons qu'il arriverait que le fonds d'assurance
collective ne soit pas établi immédiatement, pour une raison ou
pour une autre, parce que les gens voudraient avoir plus de renseignements,
qu'ils ne sont pas intéressés à avoir cela tout de suite
et que le Barreau ou un autre ordre professionnel recule et attend deux ou
trois ans parce que cela brasse dans la corporation, cette disposition
étant enlevée, qu'est-ce qu'il va y avoir dans l'intervalle?
M. Fortier: L'article 35. On pourrait peut-être aller
à l'article 35 maintenant. Il donne ta réponse. Si vous le
permettez, M. le Président, est-ce qu'on peut suspendre l'article
32?
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre
l'article...
M. Garon: Non, non, juste pour voir où il s'inscrit.
M. Fortier: Juste pour voir.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez prendre
connaissance de l'article 35.
M. Fortier: L'article 35 dit: "L'article 94 de ce code est
modifié par le remplacement du paragraphe 1 par le suivant: 1) imposer
aux membres de la corporation ou à certaines classes d'entre eux en
fonction du risque qu'ils représentent, notamment à ceux qui
exercent à leur propre compte, l'obligation de fournir, par contrat
d'assurance, de cautionnement ou par tout autre moyen déterminé
par règlement, une garantie contre la responsabilité qu'ils
peuvent encourir en raison des fautes ou négligences commises dans
l'exercice de leur profession, ou l'obligation d'adhérer au contrat d'un
régime collectif conclu par la corporation ou de souscrire à un
fonds d'assurance de la responsabilité professionnelle". Donc, il y a un
triple choix, soit qu'ils ont leur propre police d'assurance, soit qu'ils ont
une assurance-groupe ou soit qu'ils doivent souscrire à un fonds
d'assurance tel qu'on en a parlé. Il y a un triple choix qui
s'effectue.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article' 32 est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 33 du projet de loi 44. Est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Garon; Je voudrais qu'on procède par paragraphe.
Code des professions
Le Président (M. Lemieux): À la suggestion du
député de Lévis, j'appelle l'article 33, paragraphe
1°, du projet de loi 44.
M. Fortier: Je peux peut-être indiquer, M. le
Président, que l'article 33 modifie l'article 86 du Code des professions
qui dit ceci: "Le bureau, par résolution: radie du tableau les membres:
i. qui ne versent pas dans le délai fixé les cotisations dont ils
sont redevables à la corporation - c'est tout à fait traditionnel
- ii. qui, dans le délai fixé, n'ont pas fourni une garantie
contre leur responsabilité professionnelle ou, dans le cadre d'un
régime collectif, n'ont pas versé la somme prévue pour en
défrayer le coût. " On ajoute: "par le remplacement, au
sous-paragraphe ii du paragraphe 1) du premier alinéa, de tout ce qui
suit le mot "ou" par les mots "n'ont pas versé la somme fixée
conformément au paragraphe p)", et on va étudier le paragraphe p)
dans un Instant.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'explication vous
satisfait, M. le député? Est-ce que l'article 33, paragraphe
1°, est adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous pouvez prendre votre
temps.
M. Fortier: Adopté?
Le Président (M. Lemieux): Non, il n'a pas terminé
le mémoire comme tel du projet de loi.
M. Fortier: Autrement dit, on enlève une ligne et demie
qui faisait allusion à un régime collectif et on se
réfère maintenant au paragraphe p.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 33,
paragraphe 1°, est adopté?
M. Garon: Pardon? Avez-vous envie de dire quelque chose?
Le Président (M. Lemieux): Non, M. le député
de Montmorency n'a pas demandé la parole.
M. Bélisle: Non, on vous écoute. C'est vous le
critique officiel.
Le Président (M. Lemieux): Ni le député de
Mille-Îles, ni le député de Chauveau, ni le
député de Champlain, ni le député de Huntingdon, ni
le député de Louis-Hébert qui n'est pas membre de la
commission.
Une voix: Même pas le député de Vanier.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que, M. le
député de Lévis, l'article 33, paragraphe 1°, du
projet de loi 44 est adopté?
M. Garon: Vous voyez ce que cela veut dire au fond. Cela veut
dire que, si on établit une cotisation...
M. Fortier: On n'est pas rendu à p) là. M. Garon:
On est à l'article 33.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 33,
paragraphe 1; M. le député.
M. Garon: Ah, d'accord!
Le Président (M. Lemieux): Vous avez demandé tout
à l'heure que ce soit vu...
M. Garon: Bien oui, c'est ce qu'on dit au fond.
M. Fortier: Le premièrement fait juste
référer au paragraphe p) et le paragraphe p) va nous donner des
alternatives.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, s'il vous plaît!
M. Poulin: Je ne suis toujours pas pour pleurer.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chauveau, M. le député de Lévis est en train de
réfléchir sur le sens à donner à l'article 33,
paragraphe 1°, du projet de loi 44.
M. Poulin: Je voudrais vous dire une chose, M. le
Président. M. le député de Lévis
réfléchit tout bas et moi, je ris tout haut.
M. Garon: Le bureau, par résolution (... ) qui dans le
délai fixé n'ont pas fourni une garantie contre leur
responsabilité professionnelle ou, dans le cadre d'un régime
collectif.
M. Fortier: Là, il y a une double alternative. Cela peut
être soit un régime collectif ou une contribution obligatoire
à un fonda d'assurance. C'est pour cela...
M. Garon:... n'ont pas versé la somme prévue pour
en défrayer le coût.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Hein? Quoi? Tout cela fait partie de l'ensemble qu'on
met en place pour qu'on puisse rayer, par exemple, du Barreau quelqu'un qui ne
paierait pas une cotisation au fonds d'assurance-responsabilité, alors
qu'il ne représente pas de risque.
M. Fortier: J'aimerais rappeler au député de
Lévis que le problème que le Barreau a rencontré, c'est
que, lorsqu'il exigeait que tous les membres du Barreau aient une police
d'assurance individuelle, plusieurs nouveaux membres ne pouvaient pas trouver
de police d'assurance sur le marché. Alors, c'est le débat qui
s'est fait. Je comprends que c'est contraignant - et ce sera à chaque
ordre de décider - mais vous devez bien accepter que, si on en est rendu
ici, c'est qu'il y avait un problème.
M. Garon: Je comprends, mais il y en a qui en avaient besoin.
M. Fortier: Malheureusement, ce n'est pas possible de prendre
uniquement tous les nouveaux diplômés de cette année et de
leur dire: Étant donné que vous ne pouvez pas en trouver, on va
vous assurer ensemble. Autrement dit, la seule possibilité d'avoir un
fonds d'assurance, c'est d'assurer tout le monde ou de n'assurer personne.
M. Garon: Est-ce qu'il vous oblige à avoir une
assurance?
Le Président (M. Lemieux): Moi, non.
M. Garon: Le Barreau oblige-t-il à avoir une
assurance?
Le Président (M. Lemieux): Moi, non.
M. Garon: Est-ce que le Barreau oblige à avoir une
assurance?
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Garon: Hein? Le Barreau n'oblige pas actuellement.
M. Fortier: Écoutez, on vient d'amender la Loi sur le
Barreau qui disait cela.
M. Garon: C'est cela que je pense. Actuellement, le Barreau, que
je sache, a essayé d'obliger à avoir une assurance et les gens ne
voulaient pas.
M. Fortier: À quel endroit retrouve-t-on cela?
M. Garon: La, vous voulez arriver avec une disposition du Code
des professions qui n'existait pas dans la Loi sur le Barreau. Vous voulez en
mettre une maintenant que c'est le Code des professions qui s'applique. Ceux
qui "n'ont pas fourni une garantie contre leur responsabilité
professionnelle ou, dans le cadre d'un régime collectif...
M. Fortier: Vous avez raison, mais dans le moment c'était
"peut par règlement".
M. Garon:... n'ont pas versé... " Hein?
M. Fortier: Autrement dit, ce qu'on vient d'annuler,
c'était "peut par règlement".
Le Président (M. Lemieux): "Peut par règlement",
effectivement. Vous avez raison, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Cela a été annulé sur division.
J'ai dit sur division.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui. Est-ce que l'article
32 a été adopté sur division?
M. Garon: Attendez un peu!
M. Fortier: II a été adopté sur
division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 32 a
été adopté sur division, oui, oui. Non? Un instant. Je
m'excuse, M. le député de Lévis, l'article 32 n'a pas
été adopté sur division, il a été
adopté simplement.
M. Garon: Là, je voudrais dire sur division.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Je veux bien vous
faire remarquer que, tout à l'heure, j'avais bel et bien demandé
le vote, mais je vous comprends. Alors, là on a bel et bien inscrit
l'article 32 du projet de loi 44, adopté sur division. Maintenant,
est-ce que l'article 33...
M. Garon: Tu parles d'une affaire!
M. Fortier: Est-ce qu'on peut suspendre quelques minutes, s'il
vous plaît, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, pour l'article 33.
L'article 32 est adopté et je ne reviens plus à cet article. On
est à l'article 33. Alors, je suspends pour environ deux minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 14)
(Reprise à 22 h 16)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La " commission du budget et de l'administration reprend ses travaux qui
ont été suspendus, il y a quelques instants. Est-ce que, de
consentement, on peut revenir sur la discussion de l'article 32? Il a
déjà été adopté sur division. M. le
ministre.
Loi sur le Barreau (suite)
M. Fortier: Est-ce qu'on peut entendre ce que le
député de Lévis a à dire?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. Il y aurait consentement.
M. Garon: Personnellement, je n'ai jamais payé de
cotisation pour les affaires de responsabilité dans le cadre de cet
article. Je ne pense pas qu'actuellement le Barreau puisse imposer ou impose,
parce qu'il ne semble pas qu'il ait l'appui suffisant, une obligation
d'assurance ou de cautionnement ou une garantie contre la
responsabilité, à ce que sache. J'ai demandé à des
membres qui sont ici et il me semble qu'il n'y en a pas.
M. Fortier: Est-ce qu'une obligation existe pour les membres du
Barreau dans le moment? La réponse est non. Ici, on dît; peut, par
règlement. Mais, de fait, le Barreau a-t-il adopté un
règlement?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: II y a un règlement qui impose aux membres du
Barreau d'avoir une assurance individuelle, mais les gens, par
difficulté de trouver preneur, ne s'assurent pas. Des
représentations nous ont été faites par le Barreau. Ce qui
est très grave pour la protection du public et ce qui inquiétait
le bâtonnier, c'est le nombre important d'avocats pratiquant dans la
province de Québec qui ne sont pas assurés. Donc, ils ne donnent
pas de protection au public.
Deuxièmement, les très gros bureaux d'avocats qui sont
capables de porter des risques n'assurent pas leurs jeunes avocats. Ils
prennent des franchises considérables qu'ils sont capables de porter,
soit 250 000 $ ou 300 000 $, et ne s'assurent que pour l'excédent. Cela
veut dire qu'un avocat qui n'a pas la chance de faire partie d'une grosse firme
professionnelle, très souvent, n'a pas d'assurance-responsabilité
à l'heure actuelle. C'est la raison pour laquelle le Barreau a fait des
pressions très fortes pour se faire donner l'obligation d'imposer un
régime collectif et imposer à tous les membres de détenir
une assurance. Pour faciliter cette protection d'assurance, il y a trois
possibilités.
M. Garon: Ils ont changé leur formule. Je ne me rappelle
pas ce qui était marqué avant.
M. Fortier: M. le Président, je peux vous
préciser...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier:... qu'il y a eu un décret, justement, sur ce
règlement qui a été adopté en novembre 1984. Alors,
quand vous étiez au Conseil des ministres, vous ne l'avez pas vu passer?
Il était dans le gros cahier. Le décret a été
adopté en novembre 1984.
Le Président (M. Lemieux): Que dit le décret, M. le
ministre?
M. Fortier: Je ne l'ai pas ici, mais j'ai une explication ici. On
dit: "Même si ce règlement est entré en vigueur le 8
décembre 1984, l'entrée en vigueur du contrat collectif
d'assurance-responsabilité au programme d'assurance n'a pas encore
été établie par le conseil général en vertu
de l'article 6 du règlement. Donc, actuellement, c'est toujours aux
avocats eux-mêmes
individuellement ou en société qu'il appartient de
s'assurer et ce, sur une base strictement volontaire. " Donc...
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Fortier:... c'est exactement cela. Le règlement a
été adopté, mais les gens ne trouvent pas preneur. Donc,
c'est pour cela que le Barreau nous a fait des pressions pour qu'on soit ici ce
soir.
M. Garon: II demande tout le temps des opinions.
Le Président (M. Lemieux): L'article 32 avait
été adopté sur division. Nous revenons à l'article
33.
M. Garon: Sur division.
Code des professions (suite)
Le Président (M. Lemieux): L'article 33, paragraphe 1, M.
le député de Lévis, est-il aussi adopté sur
division? Nous allons passer au paragraphe 2° ensuite.
M. Garon: Au paragraphe 1°...
Le Président (M. Lemieux): L'article 33 du projet de loi
44. Nous en sommes au paragraphe 1°.
M. Garon: Attendez un peu. Il faut que...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Prenez votre temps.
"L'article 86 du Code des professions est modifié par le remplacement,
au sous-paragraphe ii du paragraphe 1 du premier alinéa, de tout ce qui
suit le mot "ou" par les mots "n'ont pas versé la somme fixée
conformément au paragraphe p du présent article".
M. Garon: J'appelle le vote enregistré, s'il vous
plaît, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire.
M. Garon:... et je vais vous dire pourquoi.
Le Président (M. Lemieux): Oui, s'il vous
plaît.
M. Garon: Je vais vous lire ce qui est écrit ici. J'ai le
texte du Code des professions à côté. Cela dit: "Le bureau,
par résolution, radie du tableau les membres: i. qui ne versent pas dans
le délai fixé les cotisations dont ils sont redevables à
la corporation; ii. qui, dans le délai fixé, n'ont pas fourni une
garantie contre leur responsabilité professionnelle ou dans le cadre
d'un régime collectif, n'ont pas versé la somme prévue
pour en défrayer le coût. " Je pense que je n'ai pas besoin de
vous donner davantage d'explications. C'est clair à sa face même.
S'il y en a qui veulent...
Le Président (M. Lemieux): Appel nominal.
M. Garon: Appel nominal.
Le Président (M. Lemieux): Appel nominal. Nous en sommes,
M. le député de Mille-Îles, à l'article 33,
paragraphe 1°. Le député de Lévis m'a demandé
tout à l'heure d'appeler paragraphe par paragraphe l'article 33. Si vous
voulez qu'on adopte l'article 33 dans son ensemble, on va revenir de
consentement.
M. Fortier: On est au premièrement.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce que M. le
député de Lévis a demandé. Alors, si vous voulez
vous exprimer sur l'article 33, paragraphe 1°, tout à l'heure, il
n'y a pas de problème. Non, d'accord. Appel nominal.
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)? M. Fortier:
Adopté. Le Secrétaire: M. Bélisle
(Mille-Îles)? M. Bélisle: Pour. Adopté.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: Oui.
Le Secrétaire: M. Dubois (Huntingdon)?
M. Dubois: Pour.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Pour.
Le Secrétaire: M. Brouillette (Champlain)?
M. Brouillette: Pour.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Pour.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant
l'article... Je m'excuse.
Le Secrétaire: Pouf: 7; contre: 1; abstention: 1,
Le Président (M. Lemieux): L'article 33 du projet de loi
44, paragraphe 1°, est adopté,
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): C'est adopté. J'appelle
maintenant l'article 33, paragraphe 2, du projet de loi 44. M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: M. le Président, j'aimerais apporter un
amendement. Mais, en fait, c'est mon collègue...
Une voix: De Montmorency.
M. Fortier:... qui peut le présenter. C'est lui qui l'a
concocté avec...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Fortier: Je peux le lire, mais, en fait, je le fais en son
nom. C'est que le député de Lévis a fait des
représentations pressantes pour s'assurer que, lorsqu'il y aura un fonds
d'assurance et des prîmes d'imposées, cela soit fait en fonction
des risques. Autrement dit, il disait: Ceux qui n'ont pas de risques ne
devraient pas payer et ceux qui ont des risques devraient payer.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est cela.
M. Fortier: Même ceux qui ont moins de risques devraient
payer moins et ceux qui ont plus de risques devraient payer davantage. À
l'article 35, on dit: "imposer aux membres de la corporation ou à
certaines classes d'entre eux en fonction du risque qu'ils
représentent". C'est ce bout de phrase qui est très important, je
crois.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: Ce qu'on aimerait établir, c'est que, dans le
deuxièmement de l'article 33, on se réfère
également à ce même bout de phrase: "en fonction du risque
qu'ils représentent". Donc, l'amendement proposé est celui-ci. Je
vais vous le donner, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: L'article 33 du projet de loi 44, le
deuxièmement...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier:... le sous-paragraphe p du paragraphe 2° et
après le mot "eux", qui est à la cinquième ligne... Il y a
le "eux" au début de la phrase.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: Là, on insérerait: "en fonction du
risque qu'ils représentent". Cela se lirait comme suit: "établit
la somme nécessaire pour défrayer le coût du fonctionnement
du régime collectif ou du fonds d'assurance de là
responsabilité professionnelle, fixe la répartition de la somme
prévue entre tous les membres de ta corporation ou certaines classes
d'entre eux en fonction du risque qu'ils représentent. "
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Fortier: On le remet à cet endroit pour être bien
sûr que, lorsque le règlement sera adopté par un ordre
professionnel et qu'ils l'enverront au ministre responsable des ordres
professionnels, cela soit en fonction des risques qu'ils
représentent.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est effectivement
recevable à sa face même. M. le député de
Lévis, est-ce que vous avez des commentaires? Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Garon: M. le Président, cela...
Le Président (M. Lemieux): Cela rejoint vos
préoccupations, M. le député de Lévis.
M. Garon: Pas entièrement.
Le Président (M. Lemieux): Pas entièrement,
non.
M. Garon: On va pouvoir faire des classes par exemple, ceux qui
représentent un montant d'assurance pour 100 000 $ et moins. Cela peut
être de 100 000 $ à 0 $. Ceux qui n'encourent pas de risques vont
payer quand même. On pourra dire: Entre tel montant et tel montant, et,
à ce moment-là, en fonction des risques qu'ils
représentent, on va faire une catégorie qui va aller de tel
niveau à tel niveau. On va pouvoir partir de zéro et aller
à tel niveau et payer. Ce n'est pas cela que j'avais dit tout à
l'heure. C'est pourquoi je vais voter contre cet amendement parce que je pense
que cet amendement ne couvre pas le fait que les gens qui n'encourent pas de
risques ne paient pas.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons...
M. Garon: L'amendement est peut-être
mieux que ce qui existe, mais on ne sait pas comment vont
s'établir les catégories. Si les catégories
s'établissent, par exemple...
M. Fortier: Notamment...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Garon:... en permettant...
M. Fortier: Je pense que ce qui est important, c'est
d'établir le principe. Je pense bien que toute l'essence de la loi est
de donner la responsabilité à chaque ordre professionnel. Le
ministre responsable des ordres professionnels nous disait tout à
l'heure que les ordres professionnels fonctionnent sur la base de
I'auto-réglementation. Certainement, en tant que ministre responsable
des assurances, je ne veux pas me substituer à eux. Je pense bien que le
ministre responsable, non plus. Mais on dit très clairement que, quel
que soit le règlement, il faudrait que ce soit fait en fonction des
risques qu'ils représentent. Donc, c'est très clair qu'à
ce moment-là il y aura matière à débat au sein du
bureau ou au sein de l'ordre professionnel avant que le règlement soit
soumis. Lorsqu'il sera soumis, le gouvernement devra prendre cette disposition
en très sérieuse considération.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, dans le deuxième membre
de la phrase, on dit: "À cette fin, le bureau peut notamment fixer la
somme payable par un membre, en fonction du risque que représente sa
classe...
Le Président (M. Lemieux): "En fonction du risque que
représente sa classe. "
M. Garon:... eu égard aux réclamations
présentées dans le cadre du régime collectif ou du fonds
d'assurance de la responsabilité professionnelle depuis le (... ) pour
les fautes ou négligences que ce membre a commises dans l'exercice de sa
profession. "
Le Président (M. Lemieux): En tenant compte des
fautes.
M. Garon: II peut y avoir plusieurs classes ou peu de classes.
À ce moment-là, ceux qui vont entrer dans la classe
inférieure peuvent avoir un montant considérable d'argent
à payer quand même. Je pense que l'amendement ne corrige pas
grand-chose, peut-être rien même, puisque la deuxième partie
du paragraphe faisait déjà référence à "la
somme payable en fonction du risque que représente sa classe".
C'était déjà inclus. C'est une tautologie, au fond.
M. Fortier: Cela devient plus explicite.
M. Garon: D'autant plus qu'il n'est pas obligé
d'établir les classes puisqu'on dit, si on lit bien: "Le Barreau... "
Pas le Barreau...
M. Fortier: Enfin, c'est chaque ordre professionnel. On est en
train d'adopter une loi pour...
M. Garon: "Le bureau, par résolution, établit la
somme nécessaire pour défrayer le coût du fonctionnement du
régime collectif ou du fonds d'assurance de la responsabilité
professionnelle, fixe la répartition de la somme prévue entre
tous les membres de la corporation ou certaines classes d'entre eux en fonction
du risque qu'ils représentent. " Cela ne change absolument rien. C'est
un amendement complètement inutile, à mon avis.
M. Fortier: À ce moment-là, je le retire, M. le
Président. Non, c'est qu'on voulait insister sur la qualité du
risque, mais le député de Lévis a raison: le texte
était déjà peut-être suffisamment clair ici.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: Si cela n'ajoute pas à la clarté,
enlevons-le, tout simplement.
Le Président (M. Lemieux): Je pense qu'au contraire cela
va créer des problèmes.
M. Fortier: Cela peut... Cela a été fait de bonne
foi. Là, ce que le député de Lévis essaie de faire,
c'est de décider ici du travail qui va se faire au Barreau, à
l'Ordre des ingénieurs et ailleurs. On ne peut pas faire ce travail,
cela va être fait plus tard.
Le Président (M. Lemieux): C'est cela.
M. Fortier: On est en train d'établir des balises pour
chacun des ordres professionnels.
Il y a l'air d'avoir une réunion importante là-bas. Ha!
Ha! Ha!
Le Président (M. Lemieux): C'est le Code des
professions.
M. Garon: Je dis que, sur la deuxième paragraphe, je suis
prêt à voter.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Est-ce que l'article
33...
M. Fortier: L'amendement est retiré.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est
retiré.
M. Bélisle: Si l'amendement est retiré,
j'aimerais poser une question.
Le Président (M. Lemieux): Oui. L'amendement est
retiré. M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Toujours sur le paragraphe 2° de l'article
33, je lis au bas: "peut notamment fixer la somme payable par un membre... On
continue: "depuis le (indiquer ici la date) pour les fautes ou
négligences que ce membre a commises dans l'exercice de sa profession. "
C'est une question toute simple, M. le Président, si vous
m'écoutez, étant donné qu'on doit s'adresser à la
présidence. (22 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: Excellent. Est-ce que cela va empêcher
ou prohiber l'imposition par un bureau d'une corporation professionnelle de
cotisations pour des pertes encourues à la suite de fraudes commises par
l'un des membres de la corporation professionnelle? Par exemple, on sait
très bien que dans nos cotisations annuelles présentement il y a
125 $ pour ce que l'on appelle la "taxe hasard". C'est notre avocat de
Sherbrooke qui nous en a fait une belle. Alors, tous les avocats du
Québec en ce moment payent 125 $ par année pour essayer de
rembourser les sommes qui ont été perçues frauduleusement
pendant X années. Ce que je me demande, quand on parle de faute ou de
négligence, est-ce que l'on inclut à l'intérieur de ce
concept dans l'élaboration du fonds d'assurance les fraudes ou les
fautes ou les négligences ou les malversations d'un avocat pratiquant ou
d'un notaire pratiquant et est-ce que l'on va diminuer la cotisation au moins
pour l'appartenance d'un membre à une corporation professionnelle?
D'autre part, on va augmenter sa part dans la partie de son assurance
professionnelle, parce que si on laisse d'un côté le droit
à la corporation professionnelle de continuer d'imposer une
participation pour un fonds d'indemnisation et d'un autre
côté...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, en
arrière, un peu moins fort.
M. Bélisle: Est-ce qu'on pourrait se comprendre un
peu?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, je m'excuse. J'aimerais bien entendre le député
de Mille-Îles, y compris le ministre.
M. Bélisle: D'un autre côté, M. le
Président, avec l'occasion que le bureau d'une corporation fasse une
répartition au prorata selon la classe de risque du professionnel, j'ai
l'impression que l'on devrait être rendu avec deux sortes d'assurance
professionnelle à l'intérieur d'une même corporation.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: M. le Président...
M. Bélisle: C'est un éclaircissement que je
veux.
M. Fortier: C'est une très bonne question. Le
député de Mille-Îles pose une très bonne question.
Il s'agit de deux fonds séparés et de deux problèmes
séparés. Il y a erreur et omission et je pense bien que
l'assurance-responsabilité dont on parle couvre... La
responsabilité civile parle d'erreur et d'omission. Dans le cas dont
vous parlez, on parle de "malpractice".
M. Bélisle: Malversation. "Malpractice", cela ne veut pas
dire la même chose.
M. Fortier: De malversation. Ce fonds d'indemnité va
continuer à exister séparément et ce n'est pas une faute
d'erreur ou d'omission au sens de la Loi sur les assurances comme telle.
M. Bélisle: Si je comprends bien, c'est que le fonds
d'indemnisation constitué par une profession continue à exister
quand même.
M. Fortier: C'est cela.
M. Bélisle: Mais, si toutefois une corporation
professionnelle voulait l'incorporer à son fonds d'assurance, serait-ce
possible?
M. Fortier: Je vais demander à l'inspecteur
général de commenter. M. Bouchard.
Le Président (M. Lemieux): L'Inspecteur
général des institutions financières,
M. Bouchard: Ce n'est pas la même couverture parce que la
réclamation ne sera pas la même. L'assurance-responsabilité
va couvrir l'acte professionnel et les corporations professionnelles
établissent en outre des fonds d'indemnisation pour des cas de fraude ou
des cas autres que les fautes professionnelles comme telles.
L'assurance-responsabilité ne couvrira pas autre chose et, comme
à l'heure actuelle il n'y a aucune assurance-responsabilité qui
couvre ce que couvre te fonds d'indemnisation, cela obliqe les corporations
professionnelles à se cotiser
pour faire face à ce genre de réclamation.
M. Bélisle: Je vois la tentation très grande, M. le
Président, pour les corporations professionnelles d'en arriver
à...
M. Fortier: À mettre les deux dans le même
panier.
M. Bélisle:... fondre les deux dans le même panier
et si la loi telle qu'adoptée consiste à les conserver
séparément, d'après l'interprétation que
l'inspecteur général en fait, je veux juste m'informer pour bien
comprendre...
M. Fortier: L'inspecteur général et le ministre
responsable devront s'assurer que, lorsque les ordres viendront nous
présenter un plan d'action, cela sera séparé.
M. Bélisle: Deux fonds séparés. D'accord,
merci.
M. Fortier: On en prend note.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Mille-Îles. J'appelle maintenant l'article 33,
à la demande du député de Lévis, tout à
l'heure. Est-ce que l'article 33, 2°, paragraphe p, est adopté?
M. Garon: J'appelle le vote.
Le Président (M. Lemieux): Appel nominal, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)?
M. Fortier: Adopté.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Pour.
Le Secrétaire: M. Bélisle (Mille-Îles)?
M. Bélisle: Pour.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: Pour.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Pour.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane)?
Mme Hovington: Pour.
Le Secrétaire: M. Brouillette (Champlain)?
M. Brouillette: Pour. Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention. Le Secrétaire:
M. Garon (Lévis)? M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: Sept pour, un contre, une abstention.
Le Président (M. Lemieux): L'article 33 du projet de loi
A4 est donc adopté. J'appelle l'article 34 du projet de loi 44.
L'article 33 du projet de loi 44 est adopté dans son ensemble.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 33 est adopté
sur division dans son ensemble. Merci, M. le député de
Lévis. Effectivement, vous aviez raison eu égard au paraqraphe
1°. Alors, j'appelle maintenant l'article 34 du projet de loi 44. M. le
ministre délégué aux Finances.
M. Fortier: M. le Président, nous sommes à modifier
le Code des professions. Je ne sais pas si le ministre responsable veut
procéder plus avant. Nous sommes à l'article 34, M. le ministre,
voulez-vous procéder?
Le Président (M. Lemieux): De consentement?
M. Fortier: Non? Alors l'article 34 dit ceci: Ce code est
modifié par l'insertion, après l'article 86, du suivant, et je
lis: "86. 1 Le bureau peut, par résolution, créer un fonds
d'assurance de la responsabilité professionnelle et l'administrer
conformément à la Loi sur les assurances (L. R. Q., chapitre
A-32). "Cette résolution n'entre en viqueur que si le ministre des
Finances autorise la corporation professionnelle à agir à titre
d'assureur pour assurer la responsabilité professionnelle de ses membres
conformément à un règlement adopté en vertu du
paragraphe I de l'article 94. " Je crois que nous avons... C'est cela,
l'amendement vient plus tard. "Rien dans le présent code n'empêche
une corporation professionnelle de constituer, acquérir ou administrer
une compagnie d'assurances pour assurer la responsabilité
professionnelle de ses membres. "Malgré l'article 96, le comité
administratif ne peut exercer les pouvoirs prévus au premier
alinéa. "
C'est la délégation au comité exécutif qui
ne peut exercer les pouvoirs prévus au premier alinéa. Autrement
dit, le bureau ne
peut déléguer au comité exécutif pour les
fins de ses responsabilités propres et je précise qu'en ce qui me
concerne, lorsque l'on parle du ministre des Finances, pour le moment, le
ministre des Finances c'est celui qui vous parle.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre de l'Éducation,
voulez-vous compléter? II y avait consentement tout à l'heure
pour que vous interveniez. Voulez-vous compléter la réponse du
ministre délégué aux Finances?
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Lemieux): Cela va?
M. Ryan: Ceci me semble très clair. Il fine semble que,
lorsqu'une corporation prend l'initiative de se doter d'un fonds de
responsabilité professionnelle, il est normal qu'elle doive agir avec
l'autorisation du ministre des Finances et de l'Inspecteur
général des institutions financières. C'est tout à
fait dans l'ordre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je vais vous laisser quelques minutes pour...
M. Garon: II y a un bref commentaire dans le document que nous a
fait parvenir le ministre délégué aux Finances qui dit:
Cette modification répond à des demandes récentes de
certaines corporations à ce sujet. Quelles étaient les
demandes?
M. Fortier: On a le ministre responsable. Alors, il peut nous
dire quelles étaient ces demandes des différents ordres
professionnels.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: J'ai mentionné plus tôt dans le
débat qu'il y avait eu le Barreau, la Chambre des notaires, l'Ordre des
pharmaciens...
M. Garon: Qui demandaient quoi?
M. Ryan: Ils veulent avoir le droit de rendre obligatoire la
participation de leurs membres à des fonds
d'assurance-responsabilité professionnelle. La Chambre des notaires a
déjà un fonds comme celui-là et, comme la participation
n'est pas obligatoire, le potentiel reste limité et c'est même
dangereux.
M. Fortier: Si le député de Lévis veut
savoir pourquoi, je peux lui parler du problème des 4000 pharmaciens du
Québec - ici j'ai des chiffres - c'est que malgré une
expérience de 300 000 $ de pertes pour les cinq dernières
années contre 800 000 $ de primes, un programme spécial devait
être conclu avec un assureur du Québec, mais avec une franchise
dite de groupe de 600 000 $ que l'ordre doit administrer pour ses membres et
une responsabilité maximum pour l'assureur de 250 000 $ par sinistre, la
prime pour une protection globalement aussi réduite étant de 200
$ par membre, sans compter les cotisations que nécessitera la franchise
de 600 000 $. Donc, la situation est à peu près impossible dans
le moment et c'est la raison pour laquelle en particulier l'Ordre des
pharmaciens nous a demandé ou a demandé au ministre
d'intervenir.
Le Président (M. Lemieux): M. te député de
Lévis, l'article 34 du projet de loi 44 est-il adopté?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M- Garon: On fait référence au paragraphe 1 de l'article
94 qui lui va permettre d'imposer la...
M. Fortier: C'est l'article 34.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 34 est
adopté, M. le député de Lévis, ou appel
nominal?
M. Garon: Au fond, c'est une assurance collective obligatoire.
Sur résolution du bureau, pas de l'assemblée
générale, pas par référendum, mais c'est le bureau
qui va... Je trouve cela bien gentil, excepté que cela fait des
années que le Barreau essaie. On me dît que d'autres organismes
essaient, mais ce sont des assurances optionnelles. Là, on n'a entendu
personne. Les corporations nous disent: Pas de problème, vous l'imposez.
Je vous dis: Si le gouvernement veut l'imposer, c'est sa responsabilité,
excepté qu'au fond les corporations veulent faire faire par le
gouvernement ce qu'elles n'ont pas pu faire elles-mêmes. Elles veulent
que le gouvernement exige cette disposition en vertu d'un prochain article,
l'article 35? à ce moment-là, on permettra au bureau, par
règlement, d'imposer aux membres de la corporation ou à certaines
classes d'entre eux, notamment à ceux qui exercent à leur propre
compte - voyez-vous? notamment à ceux qui exercent à leur propre
compte -l'obligation de fournir par contrat d'assurance, de cautionnement ou
par tout autre moyen déterminé par règlement, une garantie
contre la responsabilité qu'ils peuvent encourir en raison des fautes
professionnelles, ou par tout autre moyen déterminé par
règlement. Ce sont des
règlements du bureau, au fond.
Le Président (M. Lemieux): C'est relié à
l'argumentation que vous avez faite au tout début, M. le
député de Lévis,
M. Garon: Oui, la boucle est bouclée.
Le Président (M. Lemieux): Tout cadre autour de cette
argumentation.
M. Garon: C'est un choix gouvernemental, qui vient d'en haut et
pour lequel il n'y a aucun vote, aucune conviction qui vient... C'est une
grosse décision du gouvernement. Je veux la laisser au gouvernement,
puisqu'on n'a entendu personne en commission parlementaire. On nous dît
que tout le monde est d'accord, mais je suis prêt à voter sur
appel...
Le Président (M. Lemieux): Vote par appel nominal, M. le
député de Lévis, mais M. le ministre de l'Éducation
aimerait apporter certaines précisions. M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Oui. On soulève un point qui est très
important. Dans l'économie actuelle du Code des professions, il n'y a
pas cet organisme suprême que l'on rencontre dans d'autres organisations
qui est l'assemblée générale annuelle ou
périodique. On prévoit que la corporation est dirigée par
un bureau élu de manière démocratique, que les officiers
sont élus dans chaque région du territoire où la
corporation est présente. Il y a un nombre de membres au bureau qui est
proportionnel au nombre de membres que la profession compte dans telle ou telle
région. Il y a des professions qui ont des proportions moins
équitables que d'autres, mais c'est cela qui est la logique
démocratique de notre système. D'un côté, les
élections donnent lieu à une participation très
élevée en général et, d'un autre côté,
nous savons tous que les assemblées générales laissent
aussi souvent beaucoup à désirer au point de vue de la
représentativité. Théoriquement, c'est la forme parfaite
et la plus satisfaisante au point de vue de l'idée du principe
démocratique, mais le Code des professions est organisé autrement
et là ce n'est pas un réaménagement radical du Code des
professions que nous faisons, c'est un changement de manière à
permettre aux professions de s'occuper d'un devoir qui leur incombe
aujourd'hui. C'est pour cela que nous prévoyons, d'autre part, qu'aucun
règlement ne peut être établi par le bureau d'une
corporation, à moins d'avoir été approuvé par le
gouvernement, moyennant les garanties de prépublication que j'ai
évoquées cet après-midi.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous terminé, M. le
ministre de l'Éducation? Cela va. Alors, sur appel nominal, l'article 34
du projet de loi 44.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)?
M. Fortier: En faveur.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: En faveur.
Le Secrétaire: M. Bélisle (Mille-Îles)?
M. Bélisle: En faveur.
Le Secrétaire: M. Séguin (Montmorency)?
M. Séguin: En faveur.
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Oui.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane)?
Mme Hovington: Oui.
Le Secrétaire: M. Brouillette (Champlain)?
M. Brouillette: Pour.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
Le
Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: Sept pour, un contre, une abstention.
Le Président (M. Lemieux): L'article 34 du projet de loi
44 est donc adopté. J'appelle maintenant l'article 35 du projet de loi
44. M. le ministre délégué aux Finances.
M. Fortier: Étant donné que nous avons le plaisir
d'avoir avec nous le ministre responsable des corporations professionnelles et
qu'il s'agit peut-être de l'article le plus important, puisqu'il s'agit
d'imposer aux membres d'une corporation, comme le disait le
député de Lévis... C'est une disposition très
importante. J'aimerais autant que le ministre de l'Éducation donne les
explications nécessaires. M. le ministre.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre de l'Éducation.
(22 h 45)
M. Ryan: M. le Président, l'article 94 est celui qui
définit les pouvoirs du bureau en matière réglementaire.
Parmi les pouvoirs dont dispose le bureau en vertu de l'article 94, il y a
celui de fixer le nombre de membres du bureau et d'établir des
règles concernant la conduite de ses affaires, l'administration de ses
biens, la rémunération de ses membres élus, le pouvoir de
déterminer les postes au sein de la corporation dont les titulaires ne
peuvent être destitués que conformément à l'article
85, fixer la date et les modalités de l'élection du
président et normes relatives à la tenue de dossiers, livres et
registres par un professionnel dans l'exercice de sa profession, fixer des
normes sur la tenue des bureaux de professionnels, des cabinets de
consultation, définir les différentes classes de
spécialité au sein de la profession, fixer des normes
d'équivalence des diplômes délivrés par les
établissements d'enseignement situés hors Québec, etc. Des
pouvoirs considérables.
En dernier, dans le texte actuel de la loi, il y a le suivant: imposer
aux membres de la corporation ou à certaines classes d'entre eux,
notamment à ceux qui exercent à leur propre compte, l'obligation
de fournir, par contrat d'assurance, de cautionnement ou par tout autre moyen
déterminé par règlement, une garantie contre la
responsabilité qu'ils peuvent encourir en raison des fautes ou
négligences commises dans l'exercice de leur profession.
À l'heure actuelle, le bureau d'une profession, d'une corporation
peut décider d'imposer à ses membres l'obligation
d'adhérer à un régime d'assurance-responsabilité
professionnelle, mais qui ne sera pas nécessairement le régime
institué par la corporation. Cela peut être un régime en
dehors. Mais, avec le changement que nous proposons, te pouvoir se
définirait comme suit: imposer aux membres de la corporation ou à
certaines classes d'entre eux en fonction du risque qu'ils représentent,
notamment à ceux qui exercent à leur propre compte, l'obligation
de fournir par contrat d'assurance, etc., une garantie contre la
responsabilité qu'ils peuvent encourir en raison des fautes ou
négligences commises dans l'exercice de leur profession, ou l'obligation
d'adhérer au contrat d'un régime collectif conclu par la
corporation ou de souscrire à un fonds d'assurance de la
responsabilité professionnelle établi conformément
à l'article 86. 1. Ici, on élargit l'autorité du bureau.
Il pourra décider qu'il ne se dote pas d'un régime propre
d'as-surance-responsabilité professionnelle, mais qu'il maintiendra pour
les membres de ta corporation l'obligation d'adhérer à un
régime. Il peut également décider de signer une entente
avec un organisme extérieur qui offrira des services et, là,
imposer à ses membres l'obligation d'adhérer à ce
régime.
Il peut très bien arriver qu'une corporation conclue une entente
avec l'Assurance-Vie Desjardins, par exemple, ou avec l'Assurance
générale Desjardins en vertu de laquelle tous les services de
protection souhaitables seront offerts aux membres. II peut dire: Vous serez
obligés de participer à ce régime-là.
Troisièmement, il peut décider de créer un fonds
d'assurance-responsabilité qu'il gérera lui-même ou dont il
conférera la gestion à un bureau de gestion qui a
été mentionné plus tôt et faire l'obligation
à ses membres d'y adhérer. Par conséquent, on
élargit le pouvoir du bureau d'une manière très importante
avec cet article-ci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 35 du projet de loi 44 est adopté ou
sur appel nominal?
M. Garon: Non, je vais dire un mot là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: J'ai dit, dès le point de départ, qu'on a
choisi un cadre qui est le cadre autoritaire du bureau où - on le sait
et le ministre l'a souligné avec raison - ceux qui suivent leur
corporation professionnelle sont souvent les membres qui agissent à leur
propre compte et les autres qui sont moins actifs, dans une certaine
période de temps, ne sont pas tous présents aux réunions
de leur corporation et pourraient se faire passer un sapin, de sorte que tout
le monde paie à peu près sur la même base dans des
différentiations qui seraient peu importantes.
On sait, par exemple, que, dans le domaine de l'assurance, ce ne sont
pas les derniers millions qui coûtent cher, mais les premiers, les
premières sommes qui sont à la base d'assurance. Ce n'est pas te
dernier montant. Quand vous vous assurez pour l'automobile, cela coûte
bien plus cher de s'assurer jusqu'à 200 000 $ que de s'assurer entre 200
000 $ et 1 000 000 $. Cela coûte bien moins cher. On se retrouvera avec
des assurances de base où des gens qui n'en ont pas vraiment besoin
pourront être obligés de payer, parce que les gens qui auront
été là, qui auront élu te bureau seront à
leur propre compte et, éventuellement, seront intéressés
à faire payer tout le monde. j'ai dit, au début, que le
gouvernement avait fait un choix. C'est son choix de fonctionner de cette
façon. J'ai dit également qu'il aurait dû y avoir à
l'intérieur de l'assemblée annuelle d'une corporation une
assemblée annuelle des assurés, parce que ça
m'apparaît deux choses différentes: une assemblée de la
corporation, une assemblée des membres de la corporation qui sont
assurés. Il aurait été très facile dans le
cadre de l'assemblée... On voit cela... Je ne parle pas
d'assurés, mais, dans le cadre d'une corporation, deux ou trois genres
de réunions, qui sont très brèves parfois, mais qui
permettent de régler certains problèmes.
Une corporation, c'est une affaire; un fonds d'assurance, à mon
avis, c'est une autre affaire, et on ne devrait pas mêler les
assemblées générales et on ne devrait pas mêler les
régimes. Je vous donne mon opinion, parce qu'il me semble que, si on
crée un fonds d'assurance avec des gens qui prennent des
décisions, qui s'élisent des administrateurs, ils devraient avoir
le choix de choisir des gens dont la seule responsabilité est de
s'occuper du fonds d'assurance parce qu'ils représentent ceux qui
paient, qui les élisent avec les responsabilités qui sont
dévolues dans ce genre de fonction. Mais il me semble que les
responsabilités de corporations professionnelles sont beaucoup plus
vastes et ne couvrent pas seulement le fonds d'assurance et qu'on pourrait
choisir des gens qui sont en charge d'une corporation professionnelle à
cause de leurs talents de représentation ou de connaissance du secteur,
mais ce ne seraient pas nécessairement des gens dont la principale
préoccupation serait le fonds d'assurance. On pourrait avoir un autre
conseil d'administration auquel pourrait participer un certain nombre de
personnes qui sont membres de la corporation professionnelle, mais d'autres...
D'ailleurs, on a prévu certaines dispositions. On va nommer des
administrateurs qui ne sont même pas membres de la corporation. Il
pourrait y avoir des personnes choisies spécialement dans ce
sens-là. Mais il s'agit d'un autre aménagement et le projet n'a
pas été conçu de cette façon. C'est pour ça
qu'au point de départ j'ai essayé de présenter un certain
nombre d'amendements en ce qui concerne la requête pour écarter de
ce fonds les gens qui n'avaient pas besoin d'assurance. C'est pour ça
que je l'ai présenté au point de départ.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce que vous appelez les
gens en non exercice, selon vous, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Bien non.
Le Président (M. Lemieux): Non?
M. Garon: J'ai dit en non exercice, peut-être. J'ai dit
aussi qu'ils sont à leur propre compte, parce que je voyais dans la
formule de déclaration annuelle du Barreau qu'on parle de gens qui sont
non pas en exercice, mais qui sont à leur propre compte. Au fond, je
voulais dire ceux qui présentent des risques, qui encourent des risques
par rapport à ceux qui n'en présentent pas.
Alors, c'est pourquoi te gouvernement a choisi un ensemble
d'aménagements qui vont dans cette direction. Évidemment, ce
n'est pas mon rôle, et on l'a dit, j'ai dit ce que je pensais comme
membre de l'Opposition. Ce n'est pas mon rôle de faire... Le ministre m'a
rappelé à plusieurs reprises que le gouvernement avait le droit
de faire son lit, de gouverner à sa façon et l'Opposition devait
faire ses représentations, mais ne devait pas essayer de remplacer le
gouvernement.
Je ne remplace pas le gouvernement. Je ne veux pas le remplacer et, en
même temps, j'ai dit ce que j'avais à dire. Comme critique
officiel de l'Opposition dans ces matières, je veux simplement dire que,
si j'avais eu personnellement à concevoir cette politique, je n'aurais
pas conçu cette politique de cette façon-là et j'aurais
fait administrer des fonds par les assurés et non pas par tous les
membres de la corporation.
Je serais surpris de voir - je le dis au ministre de l'Éducation,
parce que je n'ai pas de chiffres - dans une corporation professionnelle
combien il y a de membres qui pratiquent à leur propre compte par
rapport à l'ensemble des membres. Le député d'Outremont
nous disait que, parmi les ingénieurs, il pouvait y avoir 23 000 membres
de l'Ordre des ingénieurs et peut-être 3000 ou 4000 - je ne sais
pas le nombre, je n'ai aucune idée - qui sont membres des bureaux
d'ingénieurs conseil, qui assument des responsabilités
importantes quand ils font des ponts ou des routes, etc. Je ne sais pas le
nombre de personnes qui sont en exercice chez les avocats, mais je sais
aujourd'hui que beaucoup d'avocats que je connais, surtout en vieillissant,
sont devenus non pas des avocats qui pratiquent le métier d'avocat, mais
sont devenus des administrateurs.
Le Président (M. Lemieux): Même les
députés.
M. Garon: Mais ils continuent à appartenir à leur
corporation. Ils sont devenus des juges. Plus on vieillit, plus on a de juges
comme confrères. Cela ne veut rien dire de spécial, mais c'est
vrai. On a des professeurs d'université, on a différentes
personnes qui sont députées ou ministres, mais ce ne sont plus
des avocats qui pratiquent à leur propre compte.
Je serais surpris de voir parmi l'ensemble des membres du Barreau le
nombre de personnes qui sont membres de leur profession, c'est-à-dire
qui pratiquent leur profession à leur propre compte par rapport à
ceux qui sont membres, parce qu'ils gardent l'attachement et qu'ils gardent
l'intérêt et ils pensent peut-être qu'un jour ils pourraient
repratiquer, parce que c'est une belle sécurité pour un avaocat
de se dire éventuellement... Je pense à Jean Lesage,
par exempte, qui a été premier ministre et qui,
après, est retourné à la pratique du droit.
M. Fortier: II n'a jamais cessé d'être avocat
même quand il était premier ministre.
M. Garon: Oui, mais c'est une sécurité, Je parie
des avocats, parce que je suis plus familier avec cette catégorie
d'hommes de robe.
Le Président (M. Lemieux): D'hommes de robe ou d'hommes de
Rome?
M. Garon: D'hommes de robe.
Le Président (M. Lemieux): De robe! C'est bien, M. le
député de Lévis. Noi-rel
M. Garon: Je pense bien que, dans d'autres domaines, les gens qui
sont dans d'autres corporations, j'imagine qu'on doit trouver le même
genre de répartition. Je n'ai pas de proportion précise, mais je
suis persuadé... Il est vrai que les gens ont besoin d'assurance, il est
vrai que le public a besoin d'être protégé mais, en
même temps, il faut que les choses soient bien faites, C'est pourquoi je
ne voterai pas pour cet article, non pas parce que le principe... On a
voté pour le principe de la loi; on est pour le principe de la loi, mais
je ne suis pas convaincu que c'est la meilleure façon de concevoir
l'ensemble du régime. Je suis même persuadé que ce n'est
pas la meilleure façon de le concevoir.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
députés de Lévis. À la suite de vos commentaires,
je céderai la parole au ministre de l'Éducation. M. le ministre
de l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, j'écoutais avec
intérêt le député de Lévis et je pense qu'il
soulève des questions intéressantes et qui doivent être
appronfondies davantage; je pense qu'on doit en convenir. Là, c'est un
pas que nous faisons. Nous allons permettre à certaines corporations de
régler des problèmes qui se posaient dans l'immédiat. Mais
nous allons pousser plus loin l'étude de toute cette question et je ne
serais pas étonné qu'au bout d'un certain temps il faille revenir
avec des éléments qui apporteront des perfectionnements.
Si on voit qu'il se développe un mouvement assez répandu
dans les professions pour la constitution de fonds distincts, je pense que
l'argument du député de Lévis voulant que ces fonds soient
administrés par les assurés, par exemple, plutôt que par un
groupe général dont peut- être la moitié ne serait
pas sujette à être assurée obligatoirement, c'est une
question qu'on pourra considérer sérieusement, question qui ne
peut pas être renvoyée du revers de la main.
Dans l'immédiat, on n'a pas de gros problèmes de ce
côté-là et j'envisage à l'automne ou au printemps
prochain de présenter un certain nombre de modifications au Code des
professions. J'ai justement tenu une réunion ce soir avec l'Office des
professions qui m'avait soumis toute une série de modifications, il y a
déjà quelques mois, auxquelles nous n'avons pas jugé
devoir donner suite immédiatement, mais il y en a une série que
nous envisageons pour l'automne ou l'hiver. S'il y a certains ajustements qui
peuvent être faits ici, nous les ferons volontiers. Mais il y a lieu de
répondre aux besoins qui nous avaient été
communiqués et qui demandent une action immédiate sous peine de
préjudice sérieux pour certaines corporations ou des
catégories de membres de ces corporations. Mais j'aimerais que nous
ayons des données plus précises sur les différentes
catégories qui ont été évoquées. Par
exemple, ceux qui pratiquent à leur compte, ceux qui sont
salariés maintenant. Je n'ai pas de chiffres ce soir que je pourrais
invoquer. Cela ne me donnerait rien de donner mes hypothèses
personnelles. Cela ne conduirait nulle part. Mais ce sont des choses auxquelles
nous sommes intéressées et que nous sommes tenus d'approfondir
pour le bien général.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. te
ministre de l'Éducation. M. le ministre délégué aux
Finances, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Fortier: Non, un seul commentaire que je ferai, c'est que
l'article 35 permet trois options et je dirais que, dans le passé, si le
gouvernement a été un peu - j'étais pour dire pessimiste -
prudent, devrais-je dire, vis-à-vis de la création d'un fonds
d'assurance, c'était qu'il s'agit là d'une option que l'on
voudrait être la dernière à être envisagée,
puisque, s'il est possible de régler le problème autrement,
lorsque les gens viendront nous voir ou viendront voir l'inspecteur
général et viendront me voir pour la création d'un fonds,
je croîs que la question qu'on va leur poser sera: Est-ce que les autres
alternatives ont permis de régler te problème? Mais, de toute
façon, même s'il s'agit d'un fonds ou d'une négociation
avec une compagnie privée pour l'instauration d'un régime
collectif, il reste que cet article 35 dit que, selon le Code des professions,
il pourrait être imposé à tous les membres. On retrouve
encore un peu le même problème qu'évoquait le
député de Lévis, puisqu'il pourrait y avoir à
l'intérieur de cette négociation avec une compagnie privée
des
négociations vis-à-vis des différentes
catégories. Mais, au moment où on se parle, il s'agit d'une
disposition, comme l'expliquait le ministre responsable des ordres
professionnels, et, en ce qui nous concerne, on aimerait ne pas approuver la
création d'un trop grand nombre de fonds et être prudent dans un
premier temps pour voir à , l'expérience de quelle façon
cela va se développer.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre délégué aux Finances. Sur ce, est-ce que
l'article 35 du projet 44 est adopté? Appel nominal, M. le
député de Lévis, ou s'il est adopté? (23
heures)
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
J'appelle donc l'article 36 du projet de loi 44. Est-ce que l'article 36 du
projet de loi 44 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 36 du projet de loi
44 est adopté. Est-ce que les intitulés... Oui, M. le
député de Lévis, vous pouvez vérifier...
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux):... il s'agit: La
présente loi entre en vigueur. Alors, il est adopté.
Est-ce que les intitulés du projet de loi 44, Loi sur
l'assurance-responsabilité professionnelle, sont adoptés?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le titre du projet
de loi 44, Loi sur l'assurance-responsabilité professionnelle, est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 44, Loi sur l'assurance-responsabilité professionnelle, est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je n'ai pas entendu votre voix.
M. Garon: Je n'ai pas encore répondu.
Le Président (M. Lemieux): C'est bien, M. le
député de Lévis, je suis tout yeux, tout oreilles, M. le
député de Lévis. Est-ce que le titre du projet de loi 44,
Loi sur l'assurance-responsabilité professionnelle, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi est
adopté dans son ensemble? Le projet de loi 44, Loi sur la...
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Je m'excuse, M.
le député de Lévis, j'avais repris le titre. M. le
ministre délégué aux Finances.
Conclusions M. Pierre-C. Fortier
M. Fortier: Avant de terminer, j'aimerais remercier mon
collègue, le ministre de l'Éducation, et tous les membres de la
commission parce qu'on a fait un très bon travail aujourd'hui et,
même si on croyait qu'à l'occasion c'était un peu long, je
pense que le député de Lévis et d'autres de mes
collègues ici ont posé de très bonnes questions. Il s'agit
d'un projet de loi important et je pense que, comme il y avait plusieurs
membres du Barreau autour de la table, cela nous a permis d'approfondir
certaines notions touchant le Barreau en particulier. J'aimerais exprimer mes
remerciements et vous remercier, remercier ceux qui ont été
présidents aujourd'hui parce que je crois qu'on a accompli du
très bon travail.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre délégué aux
Finances. Je cède la parole maintenant à M. le
député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, je suis content d'observer
qu'à la fin de la séance il y a beaucoup plus de gens qui
commencent à considérer que les propos que je tenais, avec
lesquels ils étaient complètement en désaccord au
début, maintenant les font davantage réfléchir.
Je dirai qu'il s'agit d'un domaine qui n'est pas facile et je pense
qu'il aurait été bon d'entendre les différentes
corporations pour voir les différentes questions soulevées. Moi,
j'ai remarqué, par exemple, que le Barreau essaie, et je pense que les
députés qui sont membres du Barreau en ont parlé,
plusieurs, le Barreau, entre autres, essaie depuis des années d'en
établir un et je n'ai
pas vu qu'il ait réussi, en tout cas. Je ne suis pas ça
avec autant de précision que si j'étais personnellement
touché, mais je remarque que ce n'est pas facile à établir
et je crains que le projet de loi en question ne permette de faire beaucoup
plus rapidement et beaucoup plus facilement ce qui demandait davantage
l'adhésion des gens. C'est pourquoi nous ne sommes pas contre le
principe d'un tel projet de loi, mais c'est l'encadrement qui a
été suscité, dans ce qui a été prévu
dans ce projet de loi-là, qui nous fait adopter une attitude de
réserve parce que nous craignons que le cadre prévu par cette loi
ne puisse susciter des injustices considérables et finalement amener des
gens intéressés dans le cadre de leur profession à
certaines activités à des fins de cotisation qui va être
beaucoup trop élevée si on inclut dans la cotisation des montants
pour des fonds d'assurance dont ils n'ont pas besoin. Quand on regarde
aujourd'hui les activités professionnelles d'une certaine corporation,
ce sont des gens qui sont à leur compte qui sont les plus actifs* Je
pense que ces gens plus actifs qui sont à leur compte sont portés
à élire des gens qui sont dans le même cadre qu'eux et
qu'ils auront intérêt à faire adopter des régimes
d'assurance-responsabilité qui seront payés par tout le monde
parce que cela allégera les montants payés par ceux qui en ont
besoin, alors que certaines catégories de personnes qui sont membres des
mêmes corporations n'en ont pas besoin véritablement.
Alors, c'est pourquoi, en adoptant sur division le projet de loi... Ce
n'est pas parce que nous sommes contre le principe, nous avons voté pour
le principe, mais il nous apparaît que le projet de lot tel que
facturé est dangereux pour des milliers de personnes qui peuvent
être attrapées dans le cadre de ce projet de lot.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Lévis. Le mot de la fin, M. le ministre de
l'Éducation.
M. Claude Ryan
M. Ryans Je remercie tout le monde, je ne veux pas recommencer les
discours, mais je veux simplement ajouter cette garantie.
Pendant la période d'entrée en matière que nous
allons connaître, Il y a le pouvoir d'approbation du gouvernement qui va
continuer de s'exercer, il y a le pouvoir d'approbation du ministre des
Finances et de l'Inspecteur général des institutions
financières. Je pense qu'on va veiller attentivement à ces
points-là et, si des correctifs s'imposent en cours de route, si nous
réussissons à réunir assez de matière pour
justifier des agencements plus logiques dans certains cas, nous allons examiner
cette possibilité-là et ça restera ouvert. Je crois
pouvoir présumer, M. le Président, que, si jamais la commission
voulait entendre l'une ou l'autre corporation professionnelle à propos
du fonds dont elle aura pu se doter, il n'y aura pas d'objection à ce
que la commission le fasse; ça pourrait être très
intéressant à l'occasion. Moi, je souscris à ce que dit le
député de Lévis, qu'il faudrait qu'on puisse
connaître de manière encore plus approfondie la
réalité de chaque corporation professionnelle, c'est là
que l'action va se passer. C'est là qu'on va la suivre aussi. On tiendra
l'Assemblée informée.
M. Fortier: Je vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre de l'Éducation, et je remercie les membres de cette commission,
ainsi que les fonctionnaires qui accompagnaient MM. les ministres. La
commission ajourne sine die ayant complété son mandat de
l'étude du projet de loi 44, Loi sur l'assurance-responsabilité
professionnelle,
(Fin de la séance à 23 h 6)