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(Onze heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Richard): La commission du budget et de
l'administration va entreprendre ses travaux. Notre mandat, c'est
l'étude du projet de loi 204, la Loi concernant Quick O Wash Inc., Je
projet de loi 205, Loi concernant Fleming Mines Limited, le projet de loi 217,
Loi concernant Roma Gardens Inc., et le projet de loi 236, Loi modifiant la Loi
concernant le Séminaire de Québec, Nous commençons
évidemment par le projet de loi 204.
Avant, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, M. Richard
(Nicolet) remplace M. Dubois (Huntingdon).
Projet de loi 204
Le Président (M. Richard): Alors, cela va, cela convient?
C'est donc adopté. Je cède maintenant la parole pour la
présentation du projet de loi 204 à M. Roger Paré,
député de Shefford, M. Paré, vous avez un commentaire?
Remarques préliminaires
M. Paré: Très rapidement. Merci, M. le
Président. Je vais souhaiter la bienvenue à M. Bleau et à
Me Normandin qui sont ici pour défendre le projet de loi 204, Loi
concernant Quick O Wash Inc. Comme il s'agit d'un projet de loi qui, à
mon avis, n'apporte aucun problème, il s'agit tout simplement de
permettre la reprise d'existence de Quick O Wash Inc., afin d'être
capable ensuite d'exécuter des ventes de terrains.
Je demanderais, tout simplement, à nos invités s'ils ont
des commentaires ou des informations plus précises à nous donner
pour que l'on puisse procéder le plus vite possible.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a des
commentaires préliminaires ou si nous passons à l'étude
article par article? Vous avez des commentaires M. Bleau, Me Normandin?
M. Normandin (Louis): Alors, il s'agit d'une demande pour faire
reprendre l'existence d'une compagnie, ce qui ne peut légalement
être fait d'une autre manière puisque cette dissolution-là
a été faite avant 1975 et qu'en vertu de la loi, il est
impossible de faire simplement une demande au ministre des Finances pour faire
revivre la compagnie, il faut un projet de loi privé.
La compagnie Quick O Wash Inc. n'avait plus aucun actif ni aucune dette
au moment où elle a été dissoute, sauf quelques terrains
qui avaient été oubliés et que les actionnaires
s'étaient séparés. M. Bleau était hors du pays, et
on a négligé de faire enreqistrer au burau d'enregistrement le
changement de propriétaire des terrains avant que la compagnie soit
dissoute. Dans les circonstances, M. Bleau a payé les taxes depuis 1974,
et ce n'est que cette année, lorsqu'il a voulu vendre ces
terrains-là, que le notaire, lors de sa recherche, s'est aperçu
qu'il y avait encore de ces terrains-là au nom de la compagnie.
Le but de la loi est de faire revivre la compagnie afin qu'on puisse
disposer des terrains en question.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Normandin, M. Bleau,
est-ce que vous avez un commentaire particulier?
M. Bleau (Jean-Claude): En vertu de la Loi sur la protection de
la langue française, on pourrait changer le nom pour "Lavoir
rapide".
Le Président (M. Richard): Alors, cela pourrait faire
partie effectivement du titre du projet de loi? Si telle est votre
volonté, on pourra facilement le faire tout à l'heure parce que
c'est vous qui avez le pouvoir de changer...
M. Fortier: Cela pourra se faire plus tard.
Le Président (M. Richard): Cela pourra être fait
plus tard.
M. Fortier: Non, ça ne peut pas se faire ici.
M. Paré: C'est une étape qui nous permet de faire
revivre avant de modifier les choses.
Le Président (M. Richard): Voyez-vous comment cela
fonctionne? Vous aviez une bonne intention, mais vous ne pouvez pas le
faire.
M. Normandin: II le fera lors de notre demande au ministre des
Finances.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier: Alors, M. le Président, je crois que la
demande qui nous est faite semble assez anodine. Il s'agît d'un cas
patent d'une société qui a cessé d'exister. Et je vous
indiquerai qu'on aura peut-être d'autres cas. On a eu d'autres cas dans
le passé de la même forme.
En conséquence, le gouvernement depuis qu'il est au pouvoir a
cherché à simplifier ces procédures. De fait, vous vous
souviendrez, M. le Président, que, l'automne dernier, nous avons
modifié la Loi sur les compagnies puisque, à ce moment, nous
avions également plusieurs demandes de sociétés
minières qui voulaient se transformer en vertu de la partie IA de la Loi
sur les compagnies. Nous étions toujours assaillis de demandes en fin de
session pour des projets de loi privés qui, à toutes fins utiles,
demandaient du temps de notre commission parlementaire, alors qu'en fin de
session nous sommes assaillis d'autres demandes pour des projets de loi
publics. En conséquence, nous avions modifié, à ce moment,
la Loi sur les compagnies pour permettre justement ces transformations qui,
somme toute, sont assez faciles à comprendre et tout à fait
anodines. De la même façon en ce qui concerne les reprises
d'existence, je vous signalerai, M. le Président, que j'ai
déposé à l'Assemblée nationale ces jours derniers
le projet de loi 54, Loi sur le registre des associations et entreprises, que
nous étudierons à l'Assemblée nationale l'automne
prochain. Il y a un article, l'article 632, qui, à l'avenir, va nous
dispenser de telles études et va dispenser les demandeurs de
procédures qui sont beaucoup plus coûteuses que la
procédure plus simplifiée que nous aurons à l'article 632
dont je lis tout simplement un extrait pour le bénéfice de ceux
qui sont présents ici puisqu'on dit ceci: L'inspecteur
général peut, sur demande, aux conditions qu'il détermine
sur paiement des droits prescrits par règlement, en vertu des articles
26 et 27 de la Loi sur les compagnies et en vertu de la Loi concernant les
renseignements sur les compagnies, en déposant au registre un
arrêté à cet effet, l'inspecteur peut, dis-je, faire
reprendre l'existence d'une corporation dissoute avant telle date. Donc, une
fois que la nouvelle Loi sur le registre des associations et entreprises sera
adoptée, une telle demande qui nous est faite aujourd'hui se fera par
simple demande administrative à l'Inspecteur général des
institutions financières et donc va diminuer Ies coûts
inhérents à une telle demande et n'exigera pas des délais
aussi longs, puisqu'il s'agit, dans ce cas-ci, d'attendre que
l'Assemblée nationale siège, que notre commission parlementaire
siège également à la demande du leader du gouvernement.
Donc, il y aura une procédure beaucoup plus facile et moins
coûteuse pour tous. C'est donc dire, M. le Président, que je n'ai
aucune hésitation à endosser la demande qui nous est faite
puisque le projet de loi dit tout simplement que "sur réception par le
ministre délégué aux Finances et à la Privatisation
d'une telle demande, ce dernier peut y donner suite conformément
à la Loi concernant les renseignements sur les compaqnies". Alors,
lorsque nous aurons reçu une telle demande, j'indique
immédiatement à M. Bleau et à son avocat qu'il nous fera
plaisir d'y donner suite.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): J'appelle donc, si vous me
permettez, l'article 17 Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 1?
M. Fortier: L'article 1, M. le Président, dit tout
simplement qu'en ce qui concerne justement la loi concernant Quick O Wash Inc.,
tout intéressé peut, conformément à l'article 11 de
la Loi concernant les renseignements sur les compagnies, demander par
écrit au ministre délégué aux Finances et à
la Privatisation, de faire reprendre existence à Quick O Wash Inc. C'est
le sens de la demande qui est devant nous.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article... Oui? M.
le député de...
M, Gobé: Je voudrais faire une intervention à ce stade-ci
en ce qui concerne le nom de l'entreprise. Je vois qu'on va redonner existence
à une entreprise appelée Quick O Wash, et même si le
monsieur a laissé entendre qu'on pourrait changer le nom, ce n'est pas
là une garantie. Cela m'inquiète un peu. Premièrement,
cela m'inquiète de voir que notre collègue de l'Opposition en
face n'ait pas demandé de garantie ferme avant de parrainer un projet de
loi qui va remettre dans le circuit une compagnie avec un nom anglophone. Je
trouve cela complètement aberrant et surprenant, quand on sait que la
formation dont il fait partie déchire sa chemise sur toutes les tribunes
de la province pour chercher des affiches bilingues ou des affiches anglaises.
Là, on se retrouve devant un projet de loi, quelque chose d'officiel,
qui demande aux parlementaires, à l'Assemblée, aux gens
responsables de l'application de la loi 101 de légiférer, sans
aucune garantie d'ailleurs de changement, pour mettre sur le marché un
nom anglophone. Alors, je
m'inquiète et je me demande, M. le ministre, avant d'adopter ce
projet de loi, s'il n'y aurait pas lieu d'avoir la garantie que le nom va
être changé ou s'il n'y aurait pas une procédure qui
existe, parce que je trouve cela totalement inacceptable en ce qui me concerne
et je trouve que c'est une atteinte au visage français du Québec,
au visage des affaires. Alors, même si c'est un député du
Parti québécois qui a jugé bon de présenter cela,
on sait qu'ils ne vont pas dans la nuance à l'occasion en
présentant des pétitions de citoyens qui s'offusquent de voir
qu'il puisse y avoir des affiches ou des noms anglophones. Je les comprends. Et
je crois que, comme parlementaire il m'appartient de faire valoir, à ce
stade-ci, le fait qu'on s'apprête, à la demande du Parti
québécois, à voter pour légaliser et
rétablir une compagnie qui a un nom anglais. Cela même,
d'après ce que je crois savoir, va à l'encontre de la loi, donc,
cela peut peut-être entacher cela d'illégalité.
Alors, peut-être que le ministre pourrait nous l'expliquer. Et
j'aimerais avoir des garanties, pas seulement dire qu'on va le changer. C'est
bien beau, le député de Lévis dît souvent: On a des
intentions. Mais il faut encore les traduire dans la réalité,
dans des garanties, et je suis certain que le député de
Lévis ne pourra pas voter sur quelque chose comme cela sans avoir une
certitude. Et je sais que c'est un homme de principe et qu'il va au bout de ses
principes; même si cela prend du temps, parfois jusqu'aux petites heures
du matin, il va au bout de ses principes.
J'aimerais que, là aussi, peut-être, dans cette commission
qui, généralement, va aussi au bout de ses principes et de ses
idées, nous puissions vider cette chose. Je vois qu'il y a d'autres
projets qui s'en viennent aussi qui ont peut-être le même
problème, peut-être qu'on pourra régler ce principe pour
les autres en même temps, je ne sais pas.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Lafontaine. M. le ministre est prêt là, M.
le député de Shefford.
M. Fortier: M. le Président, je crois que je comprends la
nature de l'intervention du député de Lafontaine et je crois que
cela l'honore parce qu'il désire défendre le principe fondamental
au Québec qui est l'utilisation de la langue française surtout
pour des entreprises commerciales, et je crois qu'on doit lui rendre hommage de
souligner la nécessité pour les entreprises du Québec de
respecter les lois du Québec à cet effet et d'obtenir certaines
garanties en conséquence.
Cependant, je lui ferai remarquer que, techniquement parlant, il y a
quand même une difficulté, à ce moment-ci, de vouloir
changer le nom avant même que l'existence légale puisse être
établie puisque, justement, c'est le sens de l'intervention et que,
quant à moi, à ce moment-ci, je crois qu'on peut demander
à M. Bleau et je lui demande si, une fois l'existence légale de
sa compagnie rétablie, il peut s'engager, à ce moment-ci,
verbalement, - vous pouvez rester assis M. Bleau - devant la commission qu'il
fera les démarches nécessaires pour adopter un nom
français pour la compagnie ou, peut-être même, puisqu'il
s'agit d'une compagnie qui n'aura que certains biens et peut-être
même de prendre un nom à numéro, et, à ce
moment-là, l'honneur sera sauf pour tous. Est-ce que vous pouvez nous
donner des éclaircissements à ce sujet-là, M. Bleau?
M. Bleau: Alors, vous avez compris, au début, mon
intention était vraiment de mettre un nom francophone, et je
félicite même le député de Lafontaine de cette
intervention, mais je m'engage à avoir un changement de nom qui va
respecter les termes de la loi 101.
M. Fortier: Quant à moi, cela me satisfait. Je ne sais pas
si le député de Lafontaine est satisfait?
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, M. le
député. J'ai le député de Shefford, M. le
député de Lévis et, après, M. le
député de Lafontaine. M. le député de Shefford,
vous avez la parole.
M. Paré: Oui, très rapidement pour dire que
premièrement ce que le projet de loi fait, c'est une reprise d'existence
d'une compagnie qui a un nom qui s'appelle Quick O Wash Inc. On ne peut pas
faire une reprise d'existence sur un autre nom qu'une entreprise qui avait ce
nom-là au début des années soixante-dix. Il faut dire que,
dans les années soixante-dix, c'était comme cela que cela
marchait, et si cela a changé, c'est avec la loi 101. Je trouve un peu
spécial qu'on vienne faire de la politique linguistique ici. On en fera
de l'autre côté au salon bleu. C'est beau de venir se petter les
bretelles en commission parlementaire, sauf qu'on sait que votre politique
linguistique, c'est justement la bilinguisation du Québec, les affiches
bilingues. Il faudrait faire attention de venir prêcher. (12 heures)
En politique, le signe d'un qouvernement n'est pas par les discours
qu'on fait, mais par les gestes que l'on pose. Si vous voulez vraiment qu'il y
ait des affiches en français au Québec, demandez donc à
votre ministre de la Justice et procureur du gouvernement d'aller de l'avant
dans les poursuites contre ceux qui bafouent la loi 101, au lieu de venir faire
ici des espèces de grands discours, vides à mon sens.
Comme vous dites, si je suis gêné de
piloter un projet de loi parce qu'il y a des mots anglais qui
apparaissent dessus, je dois vous dire que je ne suis pas gêné du
tout» Premièrement, je n'ai pas le choix puisque c'est le nom de
la compagnie. On ne peut pas changer le nom de quelque chose qui n'existe pas
et qu'il faut faire renaître. Il faut aussi avoir une certaine logique.
Je trouve qu'il n'en a pas du tout. Il faut aussi connaître le dossier
sur lequel on discute, soit faire renaître pour être capable
ensuite de légaliser des ventes de terrains. Il faut voir ce qu'on va
faire avec. D'accord, il ne faudra pas charrier là-dessus.
Donc, pour ces deux raisons, avec l'autre qui est très politique,
je dois vous dire, parce que je sais que des gens attendent ici, que des
discours sur la politique linguistique et le visage français du
Québec, je suis prêt à en faire avec vous n'importe quand,
sur n'importe quelle tribune, mais je ne le ferai pas aux dépens de
visiteurs, d'hommes d'affaires et de gens qui viennent d'un peu partout au
Québec,
Moi, je n'ai pas le goût de me péter les bretelles, j'ai le
goût de travailler pour faire avancer les choses.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Shefford. M. le député de Lévis,
vous aviez une intervention?
M. Garon: Je voudrais simplement appuyer les propos du
député de Shefford. Puisque la compagnie, ayant cessé
d'exister, comme le projet de loi le dit, le 9 février 1974 et
qu'à ce moment-là, on en était au premier mandat du
gouvernement Bourassa, de 1970 à 1976, et qu'il n'y avait pas de loi sur
le respect de la langue française dans les noms des compagnies, c'est
simplement après, soit en 1977, que la loi...
M. Fortier: Cela a été fait par la loi 22 en
1976.
M. Garons Non, non, la loi 22, je vais vous dire une affaire...
M. Gobé: Qui a institué le français comme
langue officielle du Québec.
M. Garon:... c'est une loi qui n'a jamais marché. Il y a
eu jusqu'à 100 000 personnes devant le parlement pour dire à quel
point c'était de la foutaise. D'ailleurs, quelques mois plus tard, la
population s'était débarrassée de ce gouvernement,
justement en partie à cause de la loi 22 qui ne voulait rien dire.
M. Fortier: Ils se sont empressés de nous
réélire en 1985.
M. Garon: Je dois vous dire qu'en 1974, donc, la compagnie cesse
d'exister. Elle n'a pas existé depuis. Les représentants de la
compagnie viennent ici pour faire renaître la compagnie. Une fois qu'elle
aura repris vie, normalement, elle sera assujettie à toutes les lois du
Québec. Mais elle ne peut pas l'être. On ne peut pas exiger des
gens qui sont morts d'agir. La compagnie est morte actuellement. Elle est
dissoute. Elle n'existe plus en vertu de la loi, depuis 1974. Il faut d'abord
la faire ressusciter. Une fois ressuscitée, elle va être
assujettie aux lois comme toutes les autres.
Là, cela va dépendre aussi de l'incurie du ministre de la
Justice. Parce que, jusqu'à maintenant, si de plus en plus d'entreprises
ont des noms anglais, depuis 1986, c'est parce que le ministre de la Justice
dort. Il ne fait pas son travail. Le député de Lafontaine devrait
parler beaucoup plus à son caucus, où cela paraîtrait
moins, mais cela pourrait être plus efficace, s'il est capable de se
tenir debout devant son ministre de la Justice, qui ne prend pas les
dispositions qu'il devrait prendre.
Mais aujourd'hui, comme l'a indiqué le député de
Shefford très correctement, légalement, il n'y a pas moyen de
faire autre chose. C'est de faire reprendre vie à la compagnie.
Lorsqu'elle aura repris vie après la décision de
l'Assemblée nationale, c'est-à-dire par le vote en commission
parlementaire et ensuite par l'adoption du projet de loi à
l'Assemblée nationale, elle sera assujettie, comme toutes les autres
entreprises, à la loi 101 sur le français au Québec.
Je peux vous dire que nous sommes prêts à voter. Comme il y
a encore trois autres groupes qui nous attendent, je pense qu'il n'y a pas
beaucoup d'utilité à parler beaucoup plus longtemps sur des
choses évidentes.
M. Fortier: M. le Président, j'aimerais dire...
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier:... ju3te deux mots pour corriger ce que le
député de Lévis vient de dire et pour réconforter
le député de Lafontaine en même temps. C'est que le
ministre en cause dans ce cas-ci n'est pas le Procureur général,
mais le ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation.
Il y a un article dans la Loi sur les renseignements sur les compagnies,
on vient de le porter à mon attention, qui indique ce qui suit. C'est
l'article 11, paragraphe 4: "Le ministre - c'est celui qui vous parle - peut,
dans les limites des lois régissant la compagnie, imposer à
celle-ci des conditions de reprise d'existence. " Le député de
Lafontaine voulait être réconforté. Je l'indique
immédiatement à M. Bleau, qui nous
a dit bien gentiment que c'était son intention» mais je lui
dis également que, si jamais il venait me demander une reprise
d'existence à la suite de la loi qui a été adoptée,
ce sera une exigence. Je crois que le député de Lafontaine peut
être réconforté. Cela corrige peut-être aussi ce que
le député de Lévis vient de dire.
Je crois que l'incident est clos, M. le Président, et qu'on peut
procéder au vote.
Le Président (M. Richard): Bien satisfait de voir que tout
le monde est heureux. Est-ce que vous avez un commentaire additionnel à
faire, M. le député de Lafontaine?
M. Gobé: J'aimerais remercier le ministre de sa
décision de mettre cela comme une obligation. En terminant, j'aimerais
rappeler à mon collègue de Shefford que je ne lui ai pas
reproché le nom anglais de la compagnie, mais d'être arrivé
ici pour nous demander de voter en disant qu'il n'y a rien là, que c'est
rapide, sans faire de précision, sans nous indiquer qu'il avait mis son
attention pour faire franciser le nom. C'est tout. Je crois que cela les
énerve beaucoup. Je pense qu'il y a des gens qui croient qu'ils ont
l'exclusivité de la défense de la langue française au
Québec. On se pète les bretelles, je pense, avec ces
choses-là. Mais une chose est certaine, je le répète,
c'est une constante des députés libéraux de
l'Assemblée nationale de voir à ce que la langue française
soit bien défendue au Québec, et pas seulement dans des discours
politiques vides, mais dans la réalité. C'est de la
réalité que je parle, alors, des faits. Le reste, ce ne sont que
vos extrapolations comme toujours, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, si nous voulons qu'avant
l'arrivée prochaine du "week-end", les gens puissent aller faire leur
"shopping", il faudra sûrement procéder plus rapidement.
En terminant, je demanderais au ministre délégué
aux Finances, puisqu'il vient de dire qu'il vient de prendre un engagement
devant cette assemblée, s'il était possible qu'il fasse parvenir
au député de Shefford, qui est intéressé puisque
c'est dans son comté, lorsque les gens, à la suite de l'adoption
du projet de loi, s'adresseront à lui par écrit, puisqu'on dit
à l'article 1 que "tout intéressé peut,
conformément à l'article 11 de la Loi concernant les
renseignements sur les compagnies, demander par écrit, au ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation, de
faire reprendre l'existence à Quick O Wash Inc. ", est-ce que le
ministre pourrait, dis-je, lorsqu'il répondra à !a demande par
écrit de faire reprendre l'existence à Quick O Wash
IncM nous envoyer une copie de la lettre qu'il enverra à
Quick O Wash Inc., en lui indiquant en même temps la condition qu'il
vient de mentionner devant cette commission parlementaire, pour que nous en
soyons également informés, tant le député de
Shefford que moi-même, comme vice-président de cette
commission.
M. Fortier: M. le Président, je voudrais rassurer le
député de Lévis. C'est une pratique que je fais
constamment. Chaque fois qu'une demande m'est faite concernant une compagnie,
une coopérative, une fusion de caisses populaires, j'ai donné des
ordres très précis à mes attachés politiques pour
que, chaque fois qu'une demande m'est faite de fournir une autorisation
ministérielle, telle que prévue par les différentes lois
que j'administre - c'est une règle que je me suis imposée - de
faire en sorte que le député qui représente la
circonscription qui fait l'objet d'une telle demande soit informé de la
demande qui est faite. Je lui demande également son opinion. Je puis
vous dire que je suis cette pratique pour tous tes députés de
l'Assemblée nationale, parce que je crois que les 122
députés de l'Assemblée nationale, quel que soit le parti
qu'ils représentent, représentent leurs électeurs et qu'il
est important de les consulter lorsqu'il y a des modifications à des
institutions financières qui les concernent. C'est donc un engagement
que j'ai pris dès que j'ai été nommé ministre. J'ai
donc l'intention de continuer cette pratique. Le député de
Lévis peut être assuré que je le ferai également
pour lui.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Très rapidement. J'ai dit que je ne
voulais pas qu'il y ait ici un débat linguistique qui retarde nos
travaux, alors que ce n'était pas du tout le but. Mais je dois dire,
premièrement, que, quand une formation politique est obligée de
dire qu'on s'en occupe pour que cela paraisse, c'est inquiétant?
Deuxièmement, je dois dire que je fais aussi confiance aux gens. Si vous
remarquez, lorsqu'on a laissé la parole à nos invités,
lorsque M. Bleau a pris la parole, c'était précisément sa
première demande. Il faut donc tout simplement écouter les
débats pour se rendre compte que, quand on fait confiance aux gens et
qu'ils expriment, même avant que vous n'émettiez l'opinion, la
volonté et la détermination et que le nom est déjà
choisi, je pense qu'on n'a pas besoin de séparer les cheveux en quatre
et qu'on n'a pas besoin de placoter pour perdre du temps. Je verrai si le
député de Saint-Louis et vous-même, tantôt, aurez la
même
préoccupation pour les dossiers qui vont suivre. Je suis
prêt à procéder.
Le Président (M. Richard): Moi aussi, si je vous disais.
L'article 1 est donc appelé. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'article 1?
M. Garon; Adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 2?
M. Fortier: L'article 2 dit: "Sur réception par le
ministre délégué aux Finances et à la Privatisation
d'une telle demande, ce dernier peut y donner suite conformément
à la Loi concernant les renseignements sur les compagnies. " Je viens de
vous indiquer quel sera le sens d'une des exigences. Je propose l'adoption de
l'article 2, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Article 3?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Auparavant, l'article 2 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 3?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
préambule est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Est-ce qu'il faut adopter le préambule?
Le Président (M. Richard): Oui. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Loi concernant Quick O Wash
Inc. ?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est- ce que
l'ensemble du projet de loi est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): On vous remercie beaucoup, MM.
Bleau et Normandin, de votre démarche.
M. Normandin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Vous êtes les
bienvenus.
M. Garon: Allez et ne péchez plus.
Projet de loi 205
Le Président (M. Richard): Je demanderais, s'il vous
plaît, aux représentants sur le projet de loi 205, Loi concernant
Fleming Mines Limited... D'après moi, vous allez avoir le même
problème que l'autre sur le nom; cela regarde "anglais" un peu...
Remplacement du parrain du projet de loi
M. Garon: C'est un bien plus qros problème que cela, M. le
Président. C'est que le député, qui présentait le
projet de loi, a démissionné hier.
Le Président (M. Richard): Sauf que, là-dessus, on
m'a convaincu qu'il pouvait être remplacé par M. Jacques Chagnon,
député de Saint-Louis.
M. Garon: Pensez-vous?
Le Président (M. Richard): C'est ce qu'on m'a
spécifié.
M. Garons Hein?
Une voix: II y a d'ailleurs une lettre qui le confirme. J'en ai
la copie.
M. Garon: Est-ce qu'on peut remplacer aussi facilement un
député pour la présentation d'un projet de loi?
M. Fortier: On va laisser le président statuer
là-dessus.
M. Garon: Est-ce que le président pourrait nous donner la
jurisprudence à cet effet?
Le Président (M. Richard): Voici. Ici, j'ai une lettre
adressée à Mme Bibiane Reny, Direction de la législation,
1050, rue Saint-Augustins "Madame, C'est avec grand plaisir, en raison de la
démission du député de
Notre-Dame-de-Grâce - je ne sais pas pourquoi c'est écrit
"avec grand plaisir" - M. Reed Scowen, que j'accepte de parrainer le projet de
loi 205, qui sera présenté en commission parlementaire le jeudi
18 juin 1987, " C'est signé: "Jacques Chagnon, membre de
l'Assemblée nationale du Québec"
M. Garon: À titre d'information, M. le Président,
le projet de loi ayant été présenté par un
député, le député étant parti, j'aimerais
savoir si, par la suite, c'est seulement une lettre d'un fonctionnaire qui fait
que le nom du député qui présente le projet de loi est
changé. Parce que l'Assemblée nationale est maintenant saisie
d'un projet de loi présenté par un député ou
présenté au nom d'un député, j'aimerais savoir ce
qui se passe en vertu de notre règlement. Le projet de loi n'appartient
plus au fonctionnaire. Le travail préparatoire antérieur a
été fait par un fonctionnaire. Mais une fois que le projet de loi
est déposé devant l'Assemblée nationale...
M. Fortier: Bien non. C'est un projet de loi privé. Le
projet de loi a été préparé par la compagnie.
M. Garon: Oui, mais je parle de la préparation au point de
vue réglementaire faite par le Bureau de la législation, du
travail antérieur, où on s'assure que toutes les dispositions et
les formalités ont été remplies antérieurement
à la présentation à l'Assemblée nationale, fait par
un fonctionnaire qui est Me Bibiane Reny.
Une fois que l'Assemblée nationale en est saisie, une fois que la
présentation a été faite en Chambre, une fois que le
projet de loi â été déposé, il n'appartient
plus à l'administration. C'est un projet de loi qui appartient
maintenant à l'Assemblée nationale, j'aimerais savoir, en
fonction de notre règlement, quelles sont les dispositions qui font
que... Cela m'étonne même que l'on procède de cette
façon. Il me semble que ce devrait être le président qui
nous en avise. En tout cas, je ne sais pas ce que prévoit notre
règlement. Ce ne peut plus être un fonctionnaire, puisque le
projet de loi n'appartient plus à l'administration. Il appartient
maintenant à l'Assemblée nationale, il est en cheminement
à l'Assemblée nationale.
M. Chagnon: M. le Président...
M. Garon: Les fonctionnaires n'ont plus quoi que ce soit à
faire avec ce projet de loi, sauf de venir répondre à nos
questions en soufflant souvent dans l'oreille du ministre, qui leur sert un peu
de haut-parleur mais, techniquement, c'est le ministre, qui parle au nom du
gouvernement, qui vient répondre à ces questions. Il me semble
que le projet devrait être... En vertu du règlement, j'aimerais
savoir ce que vous en dites, M. le Président. Si un changement de
présentation doit être fait autrement que par une lettre d'un
fonctionnaire, je pense que cela devrait être corrigé
immédiatement.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis, vous avez un commentaire à faire avant que je rende ma
décision?
M. Chagnon: Bien entendu. M. le Président, vous
comprendrez que, dans les circonstances que nous avons connues hier,
c'est-à-dire ta démission du député de
Notre-Dame-de-Grâce, M. Scowen, ce dernier avait bien pris soin, avant de
démissionner, d'une part, de me demander si je ne pourrais pas continuer
le parrainage du projet de loi, Loi concernant Fleming Mines Limited.
Bien entendu, j'ai acquiescé à la demande du
député de Notre-Dame-de-Grâce, Aussitôt que le
député de Notre-Dame-de-Grâce a fait part à la
directrice de la législation privée, Mme Bibiane Reny, de son
incapacité de parrainer le projet de loi 205, j'ai écrit
également à Mme Bibiane Reny, pour lui faire part de mon
autorisation de parrainer ledit projet de loi.
Sur le plan juridique, il n'y a pas eu de bris. Il n'y a pas eu de
cassure de temps entre le parrainaqe du député de
Notre-Dame-de-Grâce et le mien. Ce qui me fait conclure que, sur le plan
strictement légal et procédurier, quant à nos
débats, il n'y a pas vraiment de problème. D'autre part, je pense
qu'il y aurait lieu de commencer l'étude du projet de loi 205. (12 h
15)
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, avez-vous un autre commentaire à faire?
M. Garon: Oui, M. le Président. Je viens de
vérifier l'article 264 de notre règlement. Je pense que nous
n'avons pas besoin de changer le nom du député puisque le travail
du député est seulement de présenter le projet de loi
à l'Assemblée nationale. À l'article 264, on dit: "Tout
député peut, à la demande d'une personne
intéressée, présenter un projet de loi concernant des
intérêts particuliers ou locaux. "Il doit en donner préavis
au plus tard la veille de sa présentation et en faire parvenir copie au
président avant la séance où la présentation doit
avoir lieu. "
À l'article 265, on dit: "Avant cette présentation, le
président fait état du contenu du rapport du directeur de la
législation. "
À l'article 266, on dit: "Les projets de loi
d'intérêt privé ne requièrent pas de notes
explicatives. Ils contiennent un préambule exposant les faits qui
justifient leur
adoption. "
Et à l'article 267, on dit: "Après sa présentation,
tout projet de loi d'intérêt privé est envoyé en
commission sur motion sans préavis du leader du gouvernement. Cette
motion est mise aux voix sans débat. " Ensuite, au deuxième
paragraphe, on dit: "La commission entend les intéressés,
procède à l'étude détaillée du projet de loi
et fait rapport à l'Assemblée. Ce rapport est mis aux voix
immédiatement, sans débat. "
Nous n'avons plus besoin, M. le député, de
présenter le projet de loi puisqu'il a déjà
été présenté. Le travail qu'avait à faire le
député... C'est un abus de termes quand on parle de parrain. Au
fond, il s'agit tout simplement d'une présentation à
l'Assemblée nationale pour la première lecture, et la
présentation a été faite. Celui qui l'a faite, c'est
vraiment le député de Notre-Dame-de-Grâce, M. Reed Scowen,
qui a démissionné. Mais après que cette
présentation est faite, on ne peut pas revenir en arrière. On n'a
plus besoin de présentation, elle est faite. Et le président de
l'Assemblée, sur une motion du leader du gouvernement, a renvoyé
ce projet de loi pour étude en commission parlementaire. Le rapport de
la commission, normalement, devra être fait par vous, M. le
Président, sans doute demain. Â ce moment-là, le
rôle... Il n'est pas vraiment un parrain, il ne faut pas exagérer.
Le député n'est même pas obligé d'être en
faveur du projet de loi. Tout ce qu'il fait, c'est jouer ce rôle de
présentation à l'Assemblée nationale...
M. Fortier: M. le député de Lévis.
M. Garon: Je termine.
M. Fortier: Oui, mais il faut avancer.
M. Garon: II fait la présentation à
l'Assemblée nationale, et c'est cela, son rôle, de procéder
pour que les gens puissent présenter leur projet de loi à
l'Assemblée, C'est simplement s'il ne veut pas s'en charger qu'il peut
dire; Moi, je ne veux pas, pour différentes raisons. Il n'est pas
obligé d'accepter. Il n'est même pas obligé d'être
d'accord. C'est cela. Je pense que toutes les notes qu'on a eues à ce
sujet... Cela fait plusieurs années que je suis dans ce Parlement, et
j'ai toujours entendu dire qu'on n'était même pas obligé
d'être d'accord. Ce qui arrive souvent, c'est que les
députés veulent se donner plus de mérite qu'ils n'en ont.
Et ils peuvent laisser entendre aux gens qui demandent un projet de loi qu'ils
ont fait un travail épouvantable, alors que, souvent, leur seul travail
a été de se le faire donner dans la main, et même pas. La
présentation est même faite seulement en y mettant son nom. La
présentation est faite directement à l'Assemblée
nationale, et il n'y a même pas de formalisme au point de vue du
dépôt, tout simplement parce que la présentation d'un
projet de loi d'ordre privé doit être faite au nom d'un
député plutôt que comme dans le cas de la
présentation d'un projet de loi d'ordre public qui doit être faite
au nom du gouvernement du Québec par l'intermédiaire d'un
ministre.
M. le Président, je pense qu'on n'a rien à changer. On
devrait laisser la présentation tel qu'elle est indiquée
actuellement: Présenté par M. Reed Scowen - je ne me rappelle pas
à quelle date parce que je n'ai pas les procès-verbaux de
l'Assemblée devant moi - député de
Notre-Dame-de-Grâce. On devrait commencer immédiatement
l'étude du projet de loi 205, sans de plus amples débats.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier: M. le Président, je comprends l'intervention
du député de Lévis ainsi que celle du député
de Saint-Louis, mais je voudrais m'assurer, en tant que ministre que la
reprise... C'est assez qrave. Il s'agit de la reprise de l'existence d'une
compagnie. Je ne voudrais pas que ce que nous allons faire soit entaché
d'un vice de forme. De voudrais proposer qu'étant donné que nous
sommes mandatés pour revenir à 15 heures de toute
façon...
Mes avocats, les conseillers juridiques qui sont autour de moi portent
à mon attention que, malheureusement, M. Chagnon n'a pas écrit au
président de l'Assemblée nationale; il a écrit à
Mme Bibiane Reny de la direction de la législation. Pour nous assurer
que la reprise de la compagnie ne sera pas entachée d'un vice juridique,
de demander au leader parlementaire d'intervenir en Chambre tout à
l'heure...
Une voix: Ce n'est pas nécessaire.
M. Fortier: Écoutez, je vous dis qu'en tant que ministre,
je suis mal à l'aise pour procéder. Je demande que nous
reportions la discussion sur ce projet de loi à 15 heures et que nous
demandions au leader du gouvernement de demander au président de
l'Assemblée, en Chambre, de proposer le changement de parrain pour
éviter qu'il puisse y avoir un vice juridique. C'est important.
J'imagine que, si quelqu'un nous demande de reprendre l'existence d'une
compagnie, il ne voudrait pas que, dans deux ans, une personne aille en cour
pour dire qu'il y a eu un vice juridique, et qu'on doive refaire, par un projet
de loi privé, ce qui devrait être corrigé aujourd'hui. Je
crois qu'il s'agit juste d'un délai de quelques heures. De toute
façon, nous revenons ici à 15 heures. Je demande la collaboration
de tous afin de corriger cela très facilement. Le leader du gouvernement
n'a qu'à se lever
en Chambre, au moment opportun, et dire: Noua demandons le changement de
parrain. Tout le monde va dire oui, et, à ce moment-là, nous
serons assurés, ici en commission parlementaire, qu'il n'y a aucune
velléité de contestation possible. Si on veut faire en sorte que
l'existence de cette compagnie reprenne, je ne voudrais pas que cela puisse
être entaché d'une erreur judiciaire.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, dernier commentaire.
M. Garon: M. le Président, cette demande du ministre est
absolument inutile, d'autant plus que les projets de loi se font selon un
agenda prévu et qu'ils ont déjà été
déposés. S'il faut refaire une présentation, cela ne
pourra se faire avant demain matin.
M. Fortier: À ce moment-là, je vais voter contre.
Si vous voulez procéder, on va voter contre.
M. Garon: Non, non. Tout simplement... M. Fortier: Bien,
écoutez...
M. Garon:... ce n'est pas nécessaire. Le projet de loi a
été présenté le 27 mai 1987. Il est
présenté. II n'y a pas besoin d'autre chose, il est
présenté légalement. Si le président de la
commission veut demander un avis juridique au bureau du président, il
peut le faire, sauf que cela ne nous donne rien de faire perdre leur temps aux
gens. Ce n'est pas nécessaire. Il y a eu présentation du projet
de loi. Il y a eu renvoi à la commission parlementaire. La Chambre en a
été saisie, lors de la présentation le 27 mai 1987, et le
député de Notre-Dame-de-Grâce était toujours
député de Notre-Dame-de-Grâce. La Chambre en a
été saisie, c'est fait. On n'a pas besoin revenir en
arrière, c'est fait.
Je ne voudrais pas faire du droit d'ingénieur, mais on est dans
le domaine juridique. Je comprends que je ne connais pas la plomberie de
bâtisses, mais je pense que, dans le domaine du droit, il est clair que
la présentation, à sa face même, est faite, qu'elle est
terminée, qu'elle s'est terminée le 27 mai 1987.
Là, on est dans une autre phase qui est la commission
parlementaire. Même s'il y avait décès de celui qui a
présenté le projet de loi, le projet de loi est
présenté à l'Assemblée nationale, c'est
terminé. Le travail du présentateur est terminé. Le 27
mai, il était terminé. Ensuite, l'Assemblée nationale en
est saisie, et tout cela procède. Je vais vous dire plus que cela.
Même si celui qui a présenté le projet de loi ne pouvait
pas venir, il n'y a pas de problème, À ce moment-là, le
travail de présentation à l'Assemblée nationale est
terminé, et il s'agit tout simplement de procéder puisque,
maintenant, celui qui vient répondre au nom du gouvernement, c'est le
ministre. On est dans une autre phase maintenant, qui est plus avancée,
où le ministre est là, et c'est lui qui vient représenter
le gouvernement dans l'étude de ce projet de loi. Je pense que cela ne
nous donne rien de faire perdre leur temps aux gens parce que la
présentation des projets de loi a été faite ce matin. Il
doit y avoir publication. Il y a des délais de publication à
l'Assemblée nationale, et il faudrait recommencer toute la
procédure? Cela n'a pas de bon sens.
Une voix:...
M. Garon: Un instant! II faut des publications, etc.
M. Gobé: II faut...
M. Garon: Oui, parce que, si on veut changer et recommencer la
présentation au nom d'un autre député, il va falloir le
publier au feuilleton et recommencer tout cela.
M. Fortier: Non. Le député de Lévis sait
qu'en fin de session on fait des choses comme celle-là...
M. Garon: Non, non.
M. Fortier:... par écriture.
M. Garon: Non, pas sur ces choses-là. Actuellement, c'est
inutile. Quand bien même le ministre délégué aux
Finances essaierait de s'amuser, c'est inutile. Je propose qu'on procède
immédiatement puisqu'il n'y a pas de problème.
M. Fortier: M. le Président, je maintiens mes
allégations. C'est le député de Lévis qui a
soulevé un point de droit. Il l'a fait à bon escient. Il a
commencé par plaider sur le fait qu'il fallait un parrain et que le
parrain n'était plus là. Et, maintenant, il nous dit qu'on n'a
plus de parrain.
M. Garon: J'ai expliqué pourquoi...
M. Fortier: Je ne sais pas qui a raison. Mais je ne voudrais pas
qu'un vice de forme puisse entacher la présentation d'un tel projet de
loi. Si vous décidez de procéder, je vais vous dire, au nom du
gouvernement, que je vais demander de voter contre le projet de loi, et je
pense que ce n'est pas ce que madame désire. En conséquence, je
demande tout simplement... On peut, par une motion...
M. Garon: M. le Président.
M. Fortier:... à l'Assemblée...
M. Garon: Question de règlement, M. le
Président!
M. Fortier: Je n'ai pas terminé.
M. Garon: Ah! Question de règlement!
M. Fortier: M. le Président, c'est moi qui avais la
parole.
M. Garon: M. le Président, question de
règlement!
Le Président (M. Richard): Ce ne sera pas long, M. le
député de Lévis. M. le ministre, vous terminez. Ensuite,
je vous donnerai la parole...
M. Fortier: Je veux dire qu'étant donné...
M. Garon: M. le Président, question de règlement!
En vertu de notre règlement...
Une voix: Est-ce que je peux parler là?
M. Garon: Non. Une question de règlement, c'est
prioritaire. Apprenez votre règlement.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse. 11 y 3 un
problème technique. On est déjà sur une question de
règlement.
M. Garon: Cela ne fait rien, c'est une autre question de
règlement.
Une voix:... une question de règlement?
M. Garon: Non. Ensuite, c'est une question de
recevabilité.
Le Président (M. Richard): Si vous permettez, M. le
député de Lévis* M. le ministre, vous voulez terminer, je
vous donne la parole.
M. Fortier: Je voulais préciser qu'il est très
facile, à l'Assemblée nationale, de corriger la situation par une
motion du leader. Cela va prendre deux secondes, et l'Assemblée va dire
oui à l'unanimité, il n'y aura aucun problème. Bien
sûr, on pourrait le faire après, mais il serait
préférable que cela se fasse avant. C'est simplement dans ce sens
que, pour éviter... Il n'y a aucun problème avec ce projet de
loi, mais, pour éviter qu'il puisse être entaché d'une
erreur juridique, je ne voudrais pas qu'on procède et qu'on puisse
invoquer une telle difficulté technique par la suite.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis. Je reviens à vous...
M. Chagnon: M. le Président, habituellement, j'ai toujours
préféré être du côté de la solution que
du côté du problème. À titre de
présumé parrain depuis hier, par gentillesse pour agréer
à la demande du député de Notre-Dame-de-Grâce, pour
éviter qu'il y ait la possibilité d'un vide juridique, et
après en avoir délibéré avec Me Dany Girard,
procureur de la compagnie, s'il venait à la commission de
préférer entendre le projet de loi 205 à 15 heures, afin
de dissiper toute possibilité de mésentente juridique quant
à la qualité du parrain, Me Girard serait disposée
à revenir à 15 heures, ainsi que moi-même.
M. Fortier: C'était le sens de mon...
Le Président (M. Richard): Au départ, je pense que
les gens qui sont venus ici pour demander un projet de loi privé sont
indépendants de tous ces détails techniques de cuisine, et nous
nous en excusons. Sauf que, dans ce cas, c'est quand même assez
particulier. Je me demande, par exemple, si le député de
Notre-Dame-de-Grâce était décédé hier, ce que
nous aurions fait?
M. Chagnon: Heureusement pour lui, non.
M. Garon: On aurait continué.
Le Président (M. Richard): Par contre, si l'on mentionne
qu'il peut être question de ne pas adopter le projet de loi et, comme le
but de votre présence ici... Si vous n'avez pas d'objection, est-ce que
vous pourriez vous présenter à 15 heures?
Mme Girard (Dany): II n'y a pas de problème pour moi.
Le Président (M. Richard): Puisqu'on a d'autres
intervenants, nous allons passer immédiatement à l'autre projet
de loi et nous revenons à 15 heures. La seule chose, c'est qu'on
retarde... Nous allons faire une vérification. Je dois dire que,
présentement, mon opinion commence à se former là-dessus.
Je vais consulter les légistes et, à partir de 15 heures, nous
étudierons votre projet de loi 205, dont l'adoption ne semble pas
présenter de problème majeur. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je pense que votre décision sera assez
importante puisqu'elle fera sans doute jurisprudence. C'est pourquoi je pense
que, lorsqu'un projet de loi est déposé, il faudrait vraiment
expliquer le rôle du parrain ou de celui qui le présente, qui est
uniquement de le présenter en Chambre. Et, lorsque le projet de loi est
présenté en Chambre, c'est terminé.
Deuxièmement...
M. Fortier: Vous avez probablement raison, M. le
député de Lévis, mais pourquoi prendre des chances?
M. Garon: On ne prend pas de chance. Par exemple, quand on me dit
ensuite: Qui va faire rapport à la Chambre? J'entendais l'Inspecteur
général des institutions financières qui disait: Le
député fait rapport à la Chambre. Je regrette, ce n'est
pas le député qui fait rapport a la Chambre, c'est le
président de la commission qui fait rapport à la Chambre. Le
rôle du député est terminé. Lorsque le
dépôt du projet de loi...
M. Fortier: Prenez la décision en
délibéré.
Report de l'étude
détaillée
Le Président (M. Richard): Nous allons prendre le projet
de loi 205 en délibéré. Nous le rappellerons à 15
heures, cet après-midi. Pour l'instant, j'appellerai donc le projet de
loi 217, Loi concernant Roma Gardens Inc.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je voudrais faire une représentation
additionnelle. Nous sommes Ici sur un ordre de la Chambre pour étudier
ces projets de loi. Ce matin, lorsqu'il a donné l'ordre de la Chambre de
procéder en commission parlementaire pour argumentation additionnelle,
le président savait que le député de
Notre-Dame-de-Grâce avait démissionné.
M. Fortier:... un nouvel ordre de la Chambre...
M. Garon: Non. On n'a pas besoin d'un nouvel ordre de la Chambre.
La Chambre, ce n'est pas un yo-yo. La Chambre a donné un ordre de
procéder en commission parlementaire. Elle nous a indiqué dans
quel ordre procéder en disant...
Une voix: M. le Président.
M. Garon: On est sur une question de règlement. Le projet
de loi 205...
M. Gobé: Je pense que vous avez rendu votre
décision.
M. Garon: Je voudrais dire, tout simplement...
M. Gobé: Le débat est clos. Voulez-vous demander au
député de Lévis de se taire...
Le Président (M. Richard): Je m'excuse!
M. Gobé:... et qu'on passe au projet de loi suivant?
Le Président (M. Richard): Je m'excuse! S'il vous
plaît, M. le député de Lafontaine. Tant que je
préside, c'est moi qui distribue les cartes et qui donne la parole, si
vous le permettez. M. le député de Lévis, s'il vous
plaît, concluez rapidement là-dessus afin, comme vous le disiez si
bien tout à l'heure, de ne pas faire perdre de temps aux gens qui sont
ici. Il y a d'autres projets de loi privés importants. (12 h 30)
M. Garon: Je dois vous faire remarquer, M. le Président,
que nous sommes ici sur un ordre de la Chambre. Je suis persuadé que le
président de la Chambre sait que le député de
Notre-Dame-de-Grâce a démissionné hier. Il n'était
pas au courant de la correspondance entre le député de
Saint-Louis et une fonctionnaire, Me Bibiane Reny, et lorsqu'il nous a
donné l'ordre de la Chambre, il nous a donné l'ordre
d'étudier les quatre projets de loi qu'il a mentionnés ce matin.
On doit procéder selon cet ordre de la Chambre et si vous avez pris
cette question en délibéré, cet après-midi il
faudra procéder sur le même ordre de la Chambre, sans qu'il y ait
une nouvelle présentation à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): Cela clôt donc pour
l'instant. Nous revenons à 15 heures sur ce dossier du projet de loi
privé 205.
Projet de loi 217
J'appelle le projet de loi 217. La présentation cette fois-ci se
fait vraiment par M. Jacques Chagnon, député de Saint-Louis.
M. Fortier: II n'a pas démissionné?
Le Président (M. Richard): M. ledéputé de Saint-Louis, si vous avez un message, vous avez la
parole.
Remarques préliminaires
M. Chagnon: M. le Président, il me fait plaisir de vous
présenter, cette fois pour vrai, le projet de loi 217 concernant Roma
Gardens. Il s'agit d'un projet de loi du même titre que celui que nous
venons juste d'adopter, celui de Quick O Wash Inc., à savoir d'une part
qu'il s'agit d'une dissolution d'une compagnie dont les lettres patentes ont
été émises le 11 mai 1956 et qui ont été
dissoutes le 9 septembre 1972. Il s'agit de faire une reprise existante pour
cette compagnie dans les termes énoncés dans les
deux premiers articles du projet de loi.
M. le Président, je serai bref, mais je tiens à conclure
en soulignant qu'après avoir rencontré les procureurs des deux
compagnies, que ce soit Roma Gardens que nous étudions
présentement ou encore Fleming Mines que nous étudierons à
15 heures cet après-midi, dans les deux cas, à la suite de la
reprise d'existence de leur entreprise, les deux compagnies ont hâte de
franciser le nom de leur entreprise, ce qui nous évitera un débat
sur la qualité linguistique qui a précédé ce
débat que nous avons présentement, Merci, M. le
Président.
Je tiens à vous présenter avant de vous ' remercier, Me
Ciro Cucciniello, qui est procureur de la compagnie Roma Gardens Inc.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Le
député de Saint-Louis. Votre message était fort
intéressant. Je demanderais à M. le représentant, Me Dany
Girard, procureur...
M. Chagnon: Non, Me Ciro Cucciniello avant, parce que Dany Girard
va revenir à 15 heures.
Le Président (M. Richard): C'est pour dire que chaque
projet de loi a son problème.
M. Garon: M. le Président, voulez-vous dire que Roma
Gardens est un problème?
Le Président (M. Richard): Non, c'est de l'humour.
Avez-vous des commentaires, M. te représentant?
M. Cucciniello (Ciro): Je n'ai pas de commentaire. Je suis
prêt à répondre à des questions, si vous en
avez.
Le Président (M. Richard): Sommes-nous d'accord pour
passer immédiatement au projet de loi article par article?
M. Garon: D'abord, on voudrait savoir ce qui s'est passé
quand même parce que...
Le Président (M. Richard): Cela va, M. le ministre?
M. Fortier: Le mieux c'est de demander au représentant de
la compagnie.
M. Garon: Je veux demander au représentant de la compagnie
s'il est avocat.
M. Cucciniello: Oui.
M. Garon: Avez-vous l'historique de la compagnie, ce qui s'est
passé antérieurement ou jusqu'à maintenant dans l'histoire
de votre compagnie? Avez-vous un résumé écrit?
M. Cucciniello: En ce moment, la compagnie possède des
terrains.
M. Garon: Avez-vous un résumé écrit ou si
vous n'en avez pas?
M. Cucciniello: Oui. Pas écrit, mais j'ai des notes que je
peux vous donner. La compagnie, en ce moment, possède des terrains
à ville de Laval et le conseil de la ville de Laval a soumis des plans
de subdivision. Il y a des lots dont la compagnie est propriétaire
actuellement qui vont devenir des rues dans la ville de Laval et on est dans la
situation où on ne peut pas vendre ou échanger avec la ville les
lots en question, parce que la compagnie a été dissoute en 1972.
Alors, on attend pour avoir une reprise d'existence pour conclure des ententes
avec la ville pour procéder à la construction des rues qu'elle
veut faire. C'est pour cette raison que l'on demande une reprise d'existence
pour la compagnie.
Comme M. Chagnon a dit, on serait prêts à changer le nom ou
lui donner une version française. À ce sujet, on a même
fait une requête qui était datée d'octobre 1986.
C'était une requête pour une reprise d'existence. On a
essayé avec l'article 11 de la Loi sur les compagnies de faire reprendre
l'existence et on avait soumis un nom: Roma Gardens Inc. - Les jardins Roma
à ce moment-là. Alors, on n'avait pas d'objection à avoir
un nom français avec le nom anglais.
M. Garon: Est-ce qu'antérieurement à 1972 et depuis
votre compaqnie a opéré ou si elle était
inopérante?
M. Cucciniello: Elle est inopérante depuis 1972. Elle a
été dissoute en 1972.
M. Garon: En vertu de la loi. M. Cucciniello: C'est
cela.
M. Garon: Mais est-ce que la compagnie détenait ses
terrains antérieurement à 1972?
M. Cucciniello: Oui. Ils se sont procurés les terrains en
1957 et 1958.
M. Garon: Mais qu'est-ce que la compagnie faisait
antérieurement à 1972?
Quelles étaient les opérations de la compagnie?
M. Cucciniello: Elle achetait et vendait des terrains.
M. Garon: Puis à partir de 1972, elle a cessé d'en
acheter?
M. Cucciniello: Les terrains qu'elle avait en 1972, elle les
possède toujours
aujourd'hui. Il n'y a eu aucun changement entre 1972 et 1987 concernant
les terrains qu'elle possède.
M. Garon: Elle n'a pas acquis de terrain et n'a pas vendu de
terrain depuis la dissolution en 1972?
M. Cucciniello: C'est cela.
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit de plusieurs terrains ou d'un grand
nombre de terrains?
M. Cucciniello: Je peux vous donner une copie du plan des
terrains qu'elle possède» si vous voulez.
M. Garon: Oui. Est-ce que l'on pourrait connaître la
superficie? Y a-t-il plusieurs lots? Quelle superficie représentent ces
lots?
M. Cucciniello: À peu près 300 000 pieds
carrés.
M. Garon: Au total?
M. Cucciniello: Au total.
M. Garon: Répartis dans plusieurs lots ou... ?
M. Cucciniello: À peu près 30 lots.
M. Garon: Pardon?
M. Cucciniello: À peu près 30 lots.
M. Garon: 30 lots de 10 000 pieds carrés?
M. Cucciniello: À peu près, oui.
M. Garon: Est-ce que ces terrains sont dans la zone ou en dehors
de la zone agricole?
M. Cucciniello: Je ne peux pas vous répondre, mais
j'imagine qu'ils sont en dehors parce qu'ils vont construire des maisons et des
rues.
M. Garon: À quel endroit sont-ils situés? Sont-ils
contigus les uns aux autres?
M. Cucciniello: Je peux vous donner les numéros de rues.
C'est à Laval sur la rue de Rotterdam, 3190. En tout cas, il y a tous
les numéros. Je peux vous soumettre cela.
M. Garon: Dans une partie urbaine ou dans une partie
agricole?
M. Cucciniello: Je pense urbaine. M. Garon: Pardon?
M. Cucciniello: Urbaine.
M. Fortier: M. le Président, je voulais simplement dire
que le service juridique de l'inspecteur général m'a donné
avis qu'il n'avait aucune objection, au contraire, à donner suite
à la demande qui nous est faite et en rappelant au député
de Lévis que lorsque nous adopterons, à l'automne, la Loi sur le
registre, ces demandes ne viendront pas ici, puisqu'il s'agira d'une simple
demande à l'inspecteur général qui pourra y donner suite.
Alors il s'agit réellement d'une technicité. Je rappelle aussi au
député de Lévis que de toute façon, une fois que la
compagnie a repris vie, elle est soumise à toutes les lois du
Québec, que ce soit la Loi sur la protection du territoire agricole, la
Loi sur la protection de la langue française, toutes les lois. La
compagnie, une fois qu'elle aura repris vie, sera soumise à l'empire des
lois du Parlement du Québec.
M. Garon: Ce qui m'étonne, c'est 300 000 pieds
carrés de terrains à Laval dans la partie urbaine, cela vaut
quelques piastres. Comment se fait-il que la compagnie s'est laissée
dissoudre en septembre 1972? Je ne sais pas combien vaut le terrain à
cet endroit, mais on peut seulement parler de quelques dollars le pied.
M. Cucciniello: Premièrement, le propriétaire est
propriétaire d'à peu près 50 compagnies à
Montréal. C'est une personne qui s'appelle Alex Cutler qui est
propriétaire d'une compagnie Monit International Inc.
M. Garon: Pardon?
M. Cucciniello: Monit International Inc., les entreprises Monit
International Inc. Il était sous l'impression, en 1968 ou 1969, que la
compagnie avait été fusionnée avec d'autres et ce
n'était pas le cas. Il s'est aperçu, quand la ville l'a
approché pour avoir des lots de sa propriété à
Laval, que sa compagnie avait été dissoute en 1972. Alors, il a
vu qu'il n'était pas capable de faire des échanges de
propriétés ou de vendre des lots à la ville pour
construire des rues et il demande, pour cette raison, sa reprise.
M. Garon: Alors c'est la ville qui veut acheter ces 300 000 pieds
carrés au complet?
M. Cucciniello: Pas seulement la ville. Je ne sais pas si c'est
seulement la ville, mais il y a eu des discussions avec la ville concernant des
lots, que ce soit pour un échange, pour achat ou pour vente pour pouvoir
construire des rues à Laval.
M. Fortier: S'ils veulent construire des rues, ils ne peuvent pas
procéder.
Le Président (M. Richard): Est-ce que nous sommes
prêt3 à passer à l'étude article par article?
M. Fortier: Oui, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 1.
M. Fortier: Adopté, M. le Président. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
Particle 3.
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Je vous
félicite. Est-ce que te préambule est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du... oh,
pardon!
M. Garon: Le ministre, j'imagine, va poser les mêmes
conditions au point de vue du nom, à l'article 2, lorsqu'il va
répondre à la demande de la compagnie.
M. Fortier: Certainement, M. le Président.
M. Garon: Est-ce qu'il pourrait m'envoyer une copie de la
réponse qu'il fera concernant l'exigence de changer le nom de la
compagnie en un nom français?
M. Fortier: M. le Président, la procédure que je
suis normalement c'est d'aviser celui qui fait la présentation du projet
de loi et il me fera plaisir d'en envoyer au secrétaire de la commission
qui, à ce moment-là, pourra les envoyer aux membres de la
commission qui le désirent.
Le Président (M. Richard): Vous en prenez bonne note?
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 217 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Nous vous
remercions M. Cucciniello, pour votre présence et pour votre
démarche.
M. Cannon: Cucciniello. M. Fortier: Cucciniello,
merci.
Projet de loi 236
Le Président (M. Richard): Je demanderais que viennent
à l'avant les gens pour le projet de loi 236, Loi modifiant la Loi
concernant le Séminaire de Québec.
Bonjour, rnessieurs, bienvenue chez nous. Le proposeur de votre projet
de loi étant notre collègue, le député de
Taschereau, M. Jean Leclerc. M. Leclerc, pour votre message.
Remarques préliminaires
M. Leclerc: Merci, M. le Président. Je veux
évidemment d'abord souligner la présence des autorités du
Séminaire de Québec et du Petit Séminaire de Québec
qui sont parmi nous aujourd'hui et que je connais déjà depuis
plus de quinze ans, ayant fréquenté cet établissement
pendant sept ans.
J'étais bien loin de me douter à l'époque que c'est
à moi qu'incomberait l'honneur de parrainer cette loi à
l'Assemblée nationale. Cependant... Excusez, est-ce que te
député de Lévis...
Le Président (M, Richard): Non, je m'excuse, c'est une
question d'humour. Allez-y, M. le député.
M. Leclerc: J'étais bien loin de me douter à
l'époque que c'est à moi qu'incomberait l'honneur de parrainer
cette loi à l'Assemblée nationale. Cependant, déjà
à cette époque, nous sentions que notre établissement
tricentenaire devrait prendre des virages importants pour relever le
défi de la modernité, défi qu'il a toujours su, au cours
des siècles, relever. Ai-je besoin de rappeler, qu'à l'image de
notre peuple, cette institution a résisté aux difficultés
des premiers temps de la colonie, à la conquête, aux conflits,
bref à l'usure du temps et c'est justement le temps qui lui a
conféré ses lettres de noblesse.
Lé premier paragraphe à lui seul est éloquent du
passé: "Attendu que le Séminaire du Québec, fondé
par Mgr de Laval le 26 mars 1663 et constitué en corporation par Louis
XIV en avril 1663 et dont l'existence a été reconnue civilement
par la loi VII, Victoria", etc., on se rend compte que c'est une institution
qui date des premiers temps de la colonie.
Je souhaite donc que le projet de loi que nous étudions
aujourd'hui permette au Petit Séminaire de Québec de continuer
son oeuvre d'éducation. Je souhaite également qu'il permette aux
intervenants, administrateurs, parents, professeurs, de continuer leur travail
dans les conditions les meilleures possible et qu'il permette enfin aux
étudiants et étudiantes de recevoir une solide formation,
respectueuse du passé, adaptée au présent et
orientée vers l'avenir comme de3 générations
d'étudiants ont pu en bénéficier avant eux. Merci, M. le
Président. (12 h 45)
Le Président (M. Richard): M. le député de
Taschereau, je demanderais, s'il vous plaît, pour le Journal des
débats, que nos invités se présentent de gauche à
droite.
M. Poulin (Jean): Jean Poulin, directeur général du
Petit Séminaire de Québec.
Le Président (M. Richard): Bienvenue.
M. Martin (Pierre): Pierre Martin, avocat et
vice-président du conseil d'administration du Petit Séminaire de
Québec.
M. Dugal (Louis): L'abbé Louis Dugal, procureur du
Séminaire de Québec.
M. Fortier (Mark): Mark Fortier, avocat du Séminaire de
Québec.
M. Lépine (Louis-Joseph): L'abbé Louis-Joseph
Lépine, supérieur général du Séminaire de
Québec.
Le Président (M. Richard): Est-ce que c'est seulement le
hasard que vous alternez un religieux, un avocat, un religieux, un avocat?
M. Dugal: C'est vrai!
Le Président (M. Richard): De toute façon, on va se
trouver un équilibre.
M. Garon: M. Dugal, comme ça, vous êtes entre deux
bons larrons.
M. Ougal: Je n'ai pas la prétention de servir d'arbitre
entre les deux!
Le Président (M. Richard): Est-ce que, MM. les
représentants, vous avez des commentaires préliminaires?
M. Fortier (Mark): M. le Président, si vous permettez,
pour l'instant, nous nous remettons au préambule du projet de loi. C'est
assez en détail, quant à nous. Cela nous fera plaisir de
répandre à vos questions.
M. Martin: M. le Président, quant à nous, nous
avons une brève intervention. Si vous le permettez, je vais le faire en
quelques minutes.
Tout d'abord, nous désirons vous remercier, M. le
Président et les membres de cette commission de nous permettre
d'intervenir en ce jour historique pour notre institution. Il nous apparaissait
important -c'est là le but de notre brève intervention -de venir
ici affirmer de façon formelle et officielle que nous, en tant que
membres du conseil d'administration de la Corporation du Petit Séminaire
de Québec, avions décidé d'assumer ce défi
important que constitue la relève institutionnelle au Petit
Séminaire de Québec. C'est là, évidemment, le but
du projet de loi.
Nous sommes conscients des responsabilités qui nous incombent,
mais également sommes confiants que nous et nos successeurs
éventuels, nous pourrons assurer à court, à moyen et
à long terme la survie du Petit Séminaire de Québec et
maintenir la qualité de l'enseignement qui l'a toujours
caractérisé et ce, tout d'abord, avec la collaboration du
Séminaire de Québec, avec l'appui et le support si importants de
nos prêtres enseignants qui nous assurent la continuité de nos
valeurs éducatives et traditionnelles, également avec le sens des
responsabilités et la loyauté de nos cadres et de nos professeurs
Iaïcs.
Je peux vous dire ici que nous vivons au conseil d'administration du
Petit Séminaire une forme de coqestion depuis deux ans, à
même la composition du conseil d'administration et je dois vous dire que
nous sommes très heureux du climat qui prévaut au Petit
Séminaire à l'heure actuelle.
Également avec l'aide des animateurs et du personnel de soutien,
avec la participation très enqagée des parents - le
président de l'Association des parents est ici avec nous - et des
élèves, de même, éventuellement, de nos anciens, par
le biais, par exemple, d'une fondation qui sera mise sur pied d'ici à
quelques mois.
Nous nous sommes engagés à faire tout notre possible pour
maintenir cette tradition de l'excellence au Petit Séminaire qui,
d'ailleurs, constitue, comme vous le savez, un fleuron de notre patrimoine
culturel, tant pour la ville de Québec que pour la région et
même pour la province de Québec.
Ainsi, ensemble, éducateurs, prêtres et laïcs, membres
du personnel, parents, élèves, anciens, administrateurs, nous
acceptons ce
défi de taille avec la même détermination et le
même engagement que Mgr de Laval et tel que le dit notre devise "Dieu
aidant, foi et culture ferai valoir", le tout, nous l'espérons, pour une
période d'au moins 319 ans.
En terminant, nous désirons vous remercier de nous avoir si
attentivement écoutés et nous osons croire que même si nous
allons nous doter d'outils indispensables à notre développement,
tel une fondation, que si jamais nous devions faire appel, par exemple, en
raison de notre caractère de bien culturel et historique, à
l'aide gouvernementale, que nous y recevrons la même oreille attentive.
Et nous sommes rassurés, car nous constatons que parmi la
députation même, comme dans tous les niveaux de la
société, nous retrouvons les anciens du Petit Séminaire de
Québec, tel que le parrain du projet de loi, le député de
Taschereau, M. Jean Leclerc.
Le Président (M. Richard): Merci, Me Fortier. M. le
ministre, avez-vous des commentaires particuliers.
M. Fortier (Outremont): Je voudrais souhaiter la bienvenue
à tous les représentants du Séminaire de Québec,
pour leur dire qu'ils recevront une oreille attentive pour les modifications du
projet de loi privé qui est devant nous aujourd'hui.
En ce qui concerne leur dernier commentaire sur l'aide financière
éventuelle, on pourra en discuter à un autre moment. Mais je suis
certain qu'encore là, comme vous l'avez dit, étant donné
le nombre d'enfants du Petit Séminaire qui sont présents dans nos
murs que très probablement que ceux qui auront à prendre des
décisions vous écouteront avec beaucoup d'attention.
Je vous demanderais, M. le Président, que l'on procède,
puisque j'ai étudié et j'ai obtenu toutes les informations dont
j'avais besoin.
J'ai reçu l'avis juridique de l'Inspecteur général
des institutions financières et en tant que je suis concerné, je
crois que nous sommes tout à fait d'accord avec le projet de loi qui est
devant nous, compte tenu des ententes qui ont été convenues de
part et d'autre.
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous êtes
d'accord qu'on commence... Avez-vous des commentaires ou des
interrogations?
M. Garon: J'ai constaté que, peu après avoir fini
l'éducation du député Tâsehereau, le
Séminaire se sent épuisé et qu'il dit ne plus avoir les
ressources financières. Je ne pensais pas que cette oeuvre
d'éducation et d'enseignement avait été aussi
coûteuse pour le séminaire.
Il y a une question technique que je voulais poser. J'ai remarqué
aussi que le Séminaire... Une chance qu'on a eu un préambule
où on dit, au premier paragraphe, que le Séminaire de
Québec a été fondé par Mgr de Laval le 26 mars
1663, parce qu'on aurait pu penser que ça aurait été
là le député de Taschereau. Mais, non. Il a
été plutôt de la dernière fournée.
J'aimerais, par exemple, sur le plan technique, demander une chose
simple. Hier, je pense que la commission des institutions ou, en tout cas, une
autre commission parlementaire - la commission de l'aménagement et des
équipements - a étudié un projet de loi privé
à peu près semblable présenté pour le
collège Saint-Charles-Garnier et la Corporation des Jésuites,
tandis que dans le cas du séminaire, ça vient devant la
commission du budget et de l'administration.
Alors, je me demande comment il se fait que dans un cas, on a
procédé devant la commission de l'aménagement et des
équipements et, dans ce cas-ci, on procède devant la commission
du budget et de l'administration. Est-ce qu'il y avait des différences
importantes pour faire en sorte que deux demandes à peu près
semblables soient présentées devant deux commissions
parlementaires différentes?
M. Fortier (Outremont)ï M. le Président, j'étais
conscient de l'autre demande qui était faite. Mais la réponse est
tout à fait technique. C'est que, dans ce cas-ci, il s'agit, bien
sûr, de modifications au projet de loi privé sur le plan
légal, sur le plan qui nous concerne ici, à cette commission
parlementaire et que, dans l'autre cas, dont vient de faire état le
député de Lévis, il s'agissait de sujets qui concernaient
plutôt les municipalités en cause.
Donc, c'est la raison pour laquelle cela a été
référé... Il y avait des changements de
propriétés qui impliquaient les municipalités. Donc, de
toute évidence, c'est un sujet qui concernait la commission
parlementaire des institutions comme telle. C'est la raison pour laquelle
étant donné la nature du projet de loi...
Ce n'est pas tellement la nature de l'organisme, c'est la nature du
projet de loi qui a fait que, dans l'autre cas, cela a été
référé à la commission parlementaire des
institutions et, dans ce cas-ci, c'est référé à la
commission parlementaire du budget et de l'administration.
Donc, dans l'autre cas, cela concernait plutôt le ministre des
Affaires municipales que le ministre qui est devant vous ici aujourd'hui.
M. Garon: Oui, mais il est au courant du dossier du
collège Saint-Charles-Garnier, iI est un peu étonné et
c'est à peu près de même nature.
M. Fortier (Outremont): Si vous voulez que j'ajoute un
détail technique, je n'ai pas étudié le projet de loi,
parce que je me suis enquis à un moment donné et on m'a dit: Cela
ne me concerne pas. C'est qu'il demandait une exemption des frais de mutation
de terrain. Donc, de toute évidence, ça regarde les Affaires
municipales. Cela ne regarde pas le ministre qui est devant vous ici.
Alors, c'est un sujet qui est relié directement aux Affaires
municipales et touchant directement le ministre des Affaires municipales du
Québec. C'est la raison pour laquelle c'est allé dans une autre
commission.
M. Garon: C'était un projet de loi du collège
Saint-Charles-Garnier concernant seulement les terrains? Je ne pense pas. Il y
a avait des transferts d'une corporation religieuse à un collège
qui va être un collège d'enseignement privé. C'était
le même...
M. Fortier (Outremont): M. le Président, c'est un sujet
très intéressant que le député de Lévis
soulève, mais ce n'est pas le sujet du projet de loi qui est devant nous
et je pensais qu'on pourrait procéder.
Le Président (M. Richard): D'ailleurs, pour votre
information, M. le député de Lévis, dans le cas de
Saint-Charles-Garnier, il y avait un transfert d'un institut à un autre
institut. Mais le seul intervenant qui était là hier soir, ce fut
l'avocat de la ville de Québec. C'est pourquoi c'était
déféré à une commission où siégeait -
le ministre des Affaires municipales. C'est qu'il y avait eu une entente entre
la ville de Québec et les procureurs en ce sens que le droit de mutation
qui devait être éventuellement, de mémoire, 75 000 $,
était de quelque 5200 $.
Alors, c'est ce qui a fait que cela a passé à la
commission de l'aménagement et des équipements à laquelle
siège le ministre des Affaires municipales. Mais il y avait une grande
consonance municipale, parce que je dirais même que c'est peut-être
l'élément principal du projet de loi qui a été
adopté hier et je présidais à ce moment-là. C'est
sûrement la raison pour laquelle c'était à la commission de
l'aménagement et des équipements plutôt qu'ici à la
commission.
M. Fortier (Outremont): Je ne savais pas que notre
président était le président de l'autre commission. Mais
comme vous voyez, c'est la réponse technique. Est-ce qu'on peut
procéder?
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous êtes
d'accord, M. le député de Lévis, que nous
précédions article par article?
J'appelle donc l'article 1. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'article 1 ou est-ce qu'on le considère comme...
M. Fortier (Outremont): L'article 1 modifie l'article 8 qui
disait simplement: La corporation peut par règlement modifier son nom ou
l'endroit de son siège social lequel doit être fixé dans la
provice. L'avis d'un tel changement est publié dans la Gazette
officielle et, dorénavant, on dit que c'est transmis à
l'Inspecteur général des institutions financières. Alors,
j'en recommande l'adoption.
Le Président (M. Richard): L'article 1 est
adopté?
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M- Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2.
M. Fortier (Outremont): L'article 2...
M. Garon: Pourquoi choisit-on l'Inspecteur général
des institutions financières?
M. Fortier (Outremont): C'est que, comme vous le savez, depuis
1982 - vous devez vous en souvenir, M. le député de Lévis,
vous étiez ministre; cela a dû passer au cabinet des ministres
à ce moment-là -l'administration de toutes les lois touchant les
compagnies en particulier est confiée à l'Inspecteur
général des institutions financières.
Je vous signale, en particulier, que si vous étudiez le projet de
loi 54 que j'ai déposé la semaine dernière, Loi sur le
registre des associations et entreprises, que nous allons créer un
registre et, encore là, ce registre des noms des compagnies, des
renseignements touchant les compagnies et des institutions devront se retrouver
chez l'Inspecteur général des institutions financières.
Donc, il y aura un guichet unique. Tout simplement, c'est une raison tout
à fait technique pour faire en sorte que la loi soit en accord avec les
lois de 1987.
M. Garon: Cela marche.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 2.
M. Fortier (Outremont): L'article 2, encore là, c'est tout
simplement une concordance, une modification de concordance, puisque depuis
1982, comme je
viens de le dire, il n'existe plus de ministère des Institutions
financières et que c'est maintenant l'Inspecteur général
des institutions financières qui administre les lois qui, autrefois,
étaient sous la juridiction du ministre des Institutions
financières.
M. Garon: Adopté,
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Fortier (Outremont): L'article 3 dit tout simplement que
l'article 18 est abrogé et on verra que c'est l'article suivant qui
remplace le contenu de l'article 13.
M. Garon: C'est parce que nous avons demandé le texte
fondamental auquel on se réfère et il n'est pas encore
arrivé.
Le Président (M. Richard): Vous voulez voir quel est
l'article 18?
M. Garon: Oui, on devrait savoir quel est l'article 18 pour qu'on
l'abroge.
M. Fortier (Outremont)s L'article 18 disait que la corporation peut
adopter des règlements généraux applicables au Petit
Séminaire de Québec et que, de toute évidence, il nous
faut maintenant, étant donné le transfert de
responsabilité, changer cette disposition. Est-ce que, M. Mark Fortier,
vous avez un commentaire à faire là-dessus pour informer le
député de Lévis? -
M. Fortier (Mark): Oui, en somme, c'est l'article qui
effectivement rend le Petit Séminaire depuis 1979 la corporation dite
auxiliaire du Séminaire et qui donne au Séminaire de
Québec un certain droit de contrôle, de regard et de surveillance
sur les affaires du Petit Séminaire.
Alors, nécessairement, vu le projet de loi qu'on a devant nous
aujourd'hui, il est tout à fait nécessaire d'abroger cet article
de la loi concernant le Séminaire, afin d'enlever tout lien juridique,
si on veut, entre les deux corporations. En somme, c'est pour ça qu'on
demande l'abrogation de l'article 18. (13 heures)
M. Garon: Je vous remercie de vos explications. Elles sont un peu
plus claires que celles du ministre, Je comprends il y ait
nécessité d'abroger cet article.
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 4.
M. Fortier (Outremont): Alors, l'article 4 dit simplement que les
règlements généraux, applicables au Petit Séminaire
de Québec, qui ont été adoptés suivant les
dispositions de l'article 18, demeurent en vigueur jusqu'à ce qu'ils
soient modifiés, abrogés ou remplacés suivant les
dispositions de la troisième partie. Alors, c'est simplement pour
assurer la continuité légale des règlements en
vigueur.
Une voix: Exactement.
M. Fortier (Outremont): Est-ce que cela vous satisfait, est-ce
une bonne explication?
M. Garon: Le texte parlait par lui-même, il n'y avait pas
besoin d'explication. Quand on n'en a pas besoin, vous en avez et lorsqu'on en
a besoin vous n'en avez pas.
M. Fortier (Outremont): Je dois admettre, M. le
député de Lévis que c'est difficile de deviner. On ne vous
devine pas; comme on dit en anglais "you are unpredictable".
M. Poulin (Chauveau): D'autant plus qu'il a étudié
à Lévis.
M. Garon: Non, moi j'ai étudié chez les
Jésuites. Mais avez-vous remarqué que dans ce temps-là on
disait en latin, doctus cum libro, c'est le cas du ministre.
Le Président (M. Richard): Si vous me permettez, je n'ai
pas fait mon classique, sauf qu'ils ont dit en Chambre qu'à treize
heures on devait terminer, excepté s'il y a consentement des deux
partis. Cela semble bien aller, cela n'accroche pas trop...
M. Garon: II y a consentement.
Le Président (M. Richard): II y a consentement, M. le
député de Lévis, Il reste deux petits articles. Je vous
remercie M. le député de Lévis. L'article 4 est
adopté. C'est celui-là que tout le monde comprenait
là?
M. Fortier (Outremont): Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 5.
M. Fortier (Outremont): Alors, en cas de dissolution ou de
liquidation - encore là, si le député de Lévis veut
le lire lui-même -cet article dit qu'après le paiement des dettes,
on devra faire en sorte que cela bénéfie à des organismes
sans but lucratif oeuvrant dans le domaine de l'enseignement privé aux
niveaux secondaire ou collégial. Alors, je crois que tout le monde
devrait être en faveur d'une telle disposition.
Le Président (M. Richard): Est-ce que c'est votre cas M.
le député de Lévis?
M. Garon: C'est simplement, en cas de dissolution ou de
liquidation. Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 5 est adopté.
J'appelle donc l'article 6.
M. Garon: J'espère que cela pourra aller à
Lévis. Je vais faire un amendement si vous voulez. Parce que comme il
s'agit de mêmes congrégations, je pense que vous auriez moins
d'objections de distribuer les biens à Lévis qu'à
Saint-Charles-Garnier.
Le Président (M. Richard): L'article 6 est donc
adopté?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 7.
M. Fortier (Outremont): Non, l'article 6.
Le Président (M. Richard): L'article 6 est
adopté?
M. Fortier (Outremont): J'aimerais faire préciser qu'il y
a eu une entente alors ici cela dit que le Petit Séminaire de
Québec devra modifier sa dénomination. Pourriez-vous faire
état de l'entente qui est intervenue à ce sujet?
M. Fortier (Mark): En somme, l'entente était à
l'effet suivant. Malheureusement, je n'ai pas le protocole, mais
peut-être que vous pourriez me corriger. C'est que le Petit
Séminaire s'engage nécessairement, en vertu de l'article 6,
à modifier sa dénomination sociale dans les 30 jours de
l'entrée en vigueur de la loi. Par contre, en vertu des dispositions
actuelles de la Loi sur les compagnies qui s'applique à Le Petit
Séminaire, le Petit Séminaire pourra, néanmoins, continuer
pendant un certain temps à utiliser la dénomination sociale, le
Petit Séminaire de Québec.
Si je ne m'abuse, cette entente est pour sept ans et il y a eu entente
entre les deux corporations. Alors, le but de cet article, c'est pour ne pas
créer confusion chez le public, pour éviter que le public ne
pense encore que le Petit Séminaire, c'est la corporation d'hier du
Séminaire.
M. Fortier (Outremont): Autrement dit, ce que vous dites c'est
que la corporation devra changer de nom.
M. Fortier (Mark): Oui.
M. Fortier (Outremont): II pourra utiliser le nom de Le Petit
Séminaire, à des fins de...
M. Fortier (Mark): C'est cela. En somme elle devra changer sa
dénomination sociale.
M. Fortier (Outremont): C'est cela.
M. Fortier (Mark): Mais elle pourra avoir comme nom d'emprunt Le
Petit Séminaire de Québec.
M. Fortier (Outremont): Alors, s'il y a entente entre les deux
parties cela nous satisfait pleinement.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Cela marche, adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté, l'article
7 est appelé.
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis?
M. Garon: Cela marche, adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
préambule est adopté?
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M. Richard): L'ensemble du projet de loi 236
est-il adopté?
M. Fortier (Outremont): Adopté.
Le Président (M. Richard): Merci beaucoup. Oui, M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Une simple remarque finale pour féliciter les
intervenants pour l'oeuvre de concertation qu'ils ont faite. Je pense qu'on a
là un exemple où des enseignants, la direction d'une institution,
les prêtres, les parents d'élèves se sont mis ensemble pour
préparer la relève institutionnelle et nous avons un
résultat probant devant nous. Je voudrais les féliciter de cette
concertation. Comme le député de Lévis, avec ses boutades
habituelles, s'en est permis quelques-unes à mon endroit, vous me
permettrez de lui dire qu'il n'y a pas si longtemps, lorsque j'étais au
Séminaire de Québec et que nous avions à participer
à des activités parascolaires et à rencontrer le
collège des Jésuites, que ce soit au ballon-balai,
ballon-panier ou au ballon volant, nous les battions chaque fois, merci.
Le Président (M. Richard); J'imagine que vous avez un
commentaire à ajouter vous M. le député de
Lévis?
M. Fortier (Outremont): Non, non, peut-être que les gens,
nos invités ont un commentaire à faire.
Le Président (M. Richard): Non mais M. le
député de Lévis avait dit...
M. Garon: Je veux dire que le 5e paragraphe m'apparaît
pessimiste et qu'il ne peut n'être que temporaire. Personnellement,
j'aurais aimé ne pas le voir mais puisque vous avez contribué
à sa rédaction, je ne pouvais pas m'opposer parce que lorsqu'on
dit que le nombre de prêtres affectés au Séminaire de
Québec qui oeuvrent comme enseignants diminue constamment, il n'est pas
certain que le nombre de prêtres diminuera de façon permanente. Il
peut s'agir d'un passage temporaire et, moi, je peux vous dire que comme
député de comté où des gens viennent nous voir
régulièrement que dans la population, j'ai constaté, au
cours des dernières années, au contraire... J'ai le sentiment que
c'est une situation qui peut être réversible. Je ne peux pas dire
qu'on connaîtra peut-être les grandes années qu'on a connues
il y a quelques décennies, mais ce n'est pas nécessairement un
phénomène qui va être permanent et il pourrait y avoir des
changements à ce point de vue. Mais comme c'est votre voeu et que vous
décidez... comme vous avez fait ces demandes-là vous-mêmes,
il est difficile de s'opposer, tout en déplorant le fait que, autant le
Séminaire de Québec que le collège Saint-Charles-Garnier
doivent voir disparaître les prêtres qui ont oeuvré si
longtemps dans le système de l'éducation, ce qui lui donnait une
touche additionnelle et une touche particulière. Je fais partie de ceux
qui déplorent le départ des prêtres de nos maisons
d'enseignement.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
d'Outremont.
M. Lépine (Louis-Joseph): Je voudrais souligner quand
même que les prêtres qui travaillent actuellement au Petit
Séminaire vont continuer à y oeuvrer. C'est la relève qui
est difficile. Peut-être qu'un jour ou l'autre il y aura une
relève plus nombreuse, je ne sais pas, mais actuellement c'est assez
difficile.
Je voudrais quand même vous remercier, M. le Président, et
les membres de la commission. C'était peut-être un projet de loi
assez simple en somme, mais pour nous c'est un peu un moment historique. C'est
la coupure du cordon ombilical entre le Séminaire de Québec et le
Petit Séminaire qui pourra maintenant prendre son essor, prendre son
envol, grâce aux intervenants, des diverses composantes du Petit
Séminaire qui sont prêts à se dévouer, à
mettre un peu de sang neuf dans cette institution et qui sont prêts
à la faire vivre encore pendant trois siècles additionnels, comme
le disait tout à l'heure M. Pierre Martin.
Alors, je vous remercie beaucoup et je remercie le député
de Taschereau qui a bien voulu parrainer ce projet de loi et les bonnes paroles
qu'il a eues pour nous.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais vous dire en terminant si, à un
moment donné, vous décidez de quitter Québec, vous seriez
les bienvenus à Lévis.
M. Poulin (Jean): Bien sûr que je vais appuyer les
remerciements et les félicitations de M. le supérieur
général, mon supérieur, et je voudrais dire au
député de Lévis, parce que je l'estime beaucoup et que
j'aime beaucoup le taquiner, en avant-première, que nous avons choisi
comme nom, dans la ligne de la continuité évidemment, celui de
collèqe François-de-Laval. J'espère qu'on ne sera pas
obligé de transférer les biens à Lévis. Merci.
M. Garon: J'ai pensé que cela pourrait être votre
nom mais comme il y avait l'Université Laval, je n'étais pas
certain. J'ai pensé tout à l'heure, quand vous aviez un nom
réservé, j'ai dit: Tout à coup on revient au nom du
fondateur et, par ailleurs, comme vous l'avez donné à
l'Université Laval...
M. Poulin (Jean): L'Université Laval, collège
François-de-Laval. À Montréal, à l'île Laval,
il y a le collège Laval secondaire. Enfin!
M. Garon: Je vous félicite.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier (Outremont): Alors, on va vous souhaiter bonne chance.
Je dois vous dire qu'on a la plus entière collaboration de votre part et
tant mieux si cela a bien été ce matin. Je note au passage
l'ambiguïté de la politique de l'Opposition. Ils vous incitent
à continuer votre oeuvre et, en même temps, ils ne sont pas
tellement en faveur des collèges privés. Quant à nous, on
peut vous dire que nous avons l'intention d'appuyer l'initiative des
collèges privés comme vous le faites.
M. Garon:...
Le Président (M. Richard): En terminant,
félicitations pour votre oeuvre éducationnelle au Québec.
Alors, nous suspendons à quinze heures cet après-midi pour
l'étude du projet de loi 205. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 11)
(Reprise à 15 h 18)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 205 (suite)
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux,
comme il était convenu ce matin, afin de procéder à
l'étude du projet de loi 205, la Loi concernant Fleming Mines
Limited.
Décision du président sur le
remplacement du parrain
du projet de loi
Ce matin, on avait une interrogation qui pouvait être
fondée, à la suite de la démission de M. Reed Scowen, qui
était et qui est toujours le proposeur de la loi 205 pour Fleming Mines
Limited, selon le document que nous avons devant nous et qui nous vient de la
Chambre. C'est une inquiétude qu'on avait. Le ministre avait émis
l'opinion qu'il fallait vérifier si le fait que le proposeur soit absent
ou ait démissionné de l'Assemblée nationale, au moment
où nous nous parlons, pour accéder à un autre poste
éventuel, ne pouvait pas entraver ou mettre en doute la passation de
cette étape en commission parlementaire.
Maintenant, il est très clair que le mandat de la commission,
selon l'article 267 - et c'est ce qu'on a souligné ce matin -notre
mandat, c'est d'étudier le projet de loi article par article. Ce n'est
pas à nous non plus qu'à moi en tant que président de dire
que, M. Scowen n'étant plus là, nous devons remplacer le parrain
du projet de toi. Cela origine de la Chambre et seule la Chambre pourra poser
un geste dans ce sens, si elle le désire, s'il y a lieu, après
que la commission aura fait son travail.
C'est très clair à l'article 267: "Après sa
présentation, tout projet de loi d'intérêt privé est
envoyé en commission sur motion sans préavis du leader du
gouvernement. Cette motion est mise aux voix sans débat. La commission
entend les intéressés, procède à l'étude
détaillée du projet de loi et fait rapport à
l'Assemblée. Ce rapport est mis aux voix immédiatement et sans
débat. "
C'est notre mandat, M. le ministre. Nous devons étudier le projet
de loi qui nous est présenté. Ce n'est donc pas à nous et
pas à moi en tant que président de décider si le parrain a
été changé, transféré ou absent. Le parrain
pourrait même être décédé. Ce n'est pas
à la commission de vérifier s'il est vraiment
décédé malgré que cela soit facile à
vérifier, je crois bien. Mais ce n'est pas à nous
d'évaluer cela.
M. Fortier: On demandera au député de
Trois-Rivières.
Le Président (M. Richard): Mon opinion est très
ferme à ce sujet. Les légistes que nous avons consultés
durant les heures précédentes ont été unanimes
à dire, en résumé... J'ai quatre pages de texte dont je
vais vous faire grâce. Vous savez comment sont les légalistes,
quatre pages, dis-je, qui m'expliquent que notre mandat n'est pas de discuter
de ce que la Chambre a décidé. Nous allons remplir notre mandat
en cette matière et après cela nous allons faire notre rapport
à la Chambre comme il va de soi et comme c'est notre travail de le
faire. Par la suite, s'il y a lieu, en Chambre, M. le ministre ou quelqu'un
d'autre de la commission ou de l'Assemblée nationale, pourra faire
mention de ce que M. Scowen est absent de la Chambre au moment où le
projet de loi y retourne. Mais ce n'est pas à nous de définir
cela à ce moment-ci.
M. le ministre, cette interrogation était valable. Cela ne se
produit sûrement pas fréquemment qu'un membre de
l'Assemblée quitte l'Assemblée au moment où il avait
déjà sur la table un projet de loi qui avait été
enclenché par la Chambre.
M. Garon: II n'a pas eu le temps de finir son travail.
Le Président (M. Richard): II faut quand même dire,
M. le député de Lévis, qu'on n'a jamais
terminé.
M. Garon: II aurait pu démissionner cet après-midi
ou lundi.
M. Fortier: M. le Président, quand les
députés du Parti québécois démissionnaient,
ils ne faisaient pas cela à l'Assemblée, on ne le savait
même pas. On l'apprenait par un communiqué de presse. Au moins, M.
Scowen l'a fait en pleine Chambre.
M. Garon: Donnez-nous donc un exemple!
M. Fortier: M. Jacques-Yvan Morin, M. Parizeau...
M. Garon: Ils ont démissionné en Chambre.
Le Président (M. Richard): Vous me
permettrez de dire que je trouve que cela déborde un peu.
M. Fortier: Procédons, M. le Président, je suis
satisfait.
Une voix: Lise Payette, Jean Garon.
M. Fortier: II a peut-être démissionné et on
ne le sait pas.
Le Président (M. Richard): Par contre, est-ce que...
M. Garon: Vous pouvez avertir votre député de
Trois-Rivières que je vais vous enterrer.
Le Président (M. Richard): Si vous permettez, est-ce que
nous accepterions, de part et d'autre, que M. Jacques Chagnon fasse un
préambule de bienvenue pour le projet de loi 205.
M. Fortier: Vote enregistré. Non, cela me fait plaisir de
procéder, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'on peut permettre au
député de Saint-Louis de souhaiter la bienvenue?
M. Garon: Ne perdons pas notre temps. Il n'est pas le parrain du
projet. Procédons immédiatement à l'étude du projet
de loi!
Le Président (M. Richard): Dans un premier temps, madame,
avez-vous une intervention particulière ou une entrée en
matière?
Mme Girard: Non.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Alors, nous y allons article
par article. M. le député de Saint-Louis, vous aurez
sûrement la possibilité de demander la parole comme tous les
membres de la commission puisque vous êtes membre de la commission.
M. Chagnon: Alors, je la demande immédiatement, sur
l'article 1.
Le Président (M. Richard): Sur l'article 1. Ça va.
Vous avez un commentaire sur l'article 1, M. le député de
Saint-Louis?
M. Chagnon: Oui, M. le Président. Suite aux égards
du député de Lévis, évidemment, c'est un cas
d'adoption plutôt pénible que celui du projet de loi 205. C'est
quasiment pire que l'adoption internationale!
M. Garon:...
M. Chagnon: M. le Président, il me fait plaisir de vous
suggérer, non seulement de vous suggérer, mais de vous proposer
à l'article 1 le remplacement des mots "des Finances" à la
troisième ligne du premier article, par "délégué
aux Finances et à la Privatisation".
M. Garon: J'aimerais savoir si le ministre
délégué aux Finances peut nous produire le décret
gouvernemental qui lui donne l'autorité, puisque c'est par décret
que cela se fait. La loi, normalement, relève du ministre des Finances.
Est-ce qu'il y a eu un décret gouvernemental disant que la Loi
concernant les renseignements sur les compagnies relève du ministre
délégué aux Finances? Pouvez-vous nous dire de quelle date
est ce décret et nous en produire une copie.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je voudrais simplement faire remarquer au
député de Lévis que dans le projet de loi, 236 dont j'ai
été vraiment le parrain, non, ce n'est pas 236, cela c'est
l'autre avant, le projet de loi 217, excusez-moi. Dans l'article 2 du projet de
loi 217 qui a été adopté par le député de
Lévis, on parle du ministre délégué aux Finances et
à la Privatisation. Cet article a été adopté par le
député de Lévis et il se trouverait à plaider sa
propre turpitude actuellement.
Avant de terminer, j'aimerais présenter Mme Dany Girard qui est
procureur de la compagnie Fleming Mines Limited et qui représente la
compagnie.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Saint-Louis. Nous sommes à discuter de
l'amendement. M. le député de Lévis a demandé si M.
le ministre avait un décret.
M. Garon: Je veux d'abord plaider sur la recevabilité.
C'est une question très simple au fond. Cela m'a l'air recevable. Quand
un ministre est nommé en fonction, le décret gouvernemental
détermine et il y a éventuellement des amendements aux lois pour
changer l'article qui dit de quel ministre relève l'application de la
loi. Si on avait indiqué jusqu'à maintenant que c'était le
ministre des Finances - et j'ai remarqué qu'antérieurement
c'était le ministre des Finances - on a peut-être fait une erreur,
dans les projets de loi qu'on a adoptés ce matin. Si on veut que cela
soit recevable, il faut que la lot dise bien que l'application de cette loi
relève du ministre délégué aux Finances. Autrement,
si la loi dit que cela relève du ministre des Finances et que, dans la
nomination du ministre ou par la suite, il n'y a pas eu de décret pour
dire que
l'application de cette loi relève du ministre
délégué aux Finances, la loi relève toujours du
ministre des Finances.
À ce mornent-là, c'est une vérification technique.
Y a-t-il eu un décret et, éventuellement, un changement à
la loi pour dire que ce sera le ministre délégué aux
Finances? Je comprendrais mal que, jusqu'à maintenant, cela ait
été le ministre des Finances et que, sans décret, cela
soit le ministre délégué aux Finances. À ce
moment-là, cela ne fonctionnera pas. Non seulement cela ne fonctionnera
pas, mais le ministre délégué aux Finances ne pourra pas
le faire. Il est possible qu'on ait fait une erreur ce matin. Il serait bon de
vérifier immédiatement s'il y a eu ou non un décret, si la
Loi concernant les renseignements sur les compagnies relève toujours du
ministre des Finances, ou si son application a été
transférée au ministre des Finances?
M. Fortier: M. le Président, je suis prêt à
répondre à la question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, je dois préciser que, dans mon mandat de président,
je n'ai pas le mandat d'interpréter la loi ni de trancher des questions
de droit. C'est carrément une question de droit. Vous avez
évidemment la possibilité de poser la question à M. le
ministre, mais je n'ai pas à trancher - selon Geoffrion, l'article 67 -
carrément et directement une question de droit, comme d'ailleurs le
président de la Chambre n'a pas à déterminer qui doit
répondre, quel ministre doit être responsable.
M. Chagnon: Question de règlement, M. le Président.
Vous avez tout à fait raison dans vos derniers propos, mais j'aimerais
savoir si mon amendement est acceptable ou non.
Le Président (M. Richard): II est recevable.
M. Chagnon: S'il est recevable, qu'on procède!
M. Garon: De qui relève l'application de cette loi? C'est
une question de fait, ce n'est plus une question de droit.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, vous allez reconnaître que vous êtes directement dans
une question fondamentale, une question de fond et non pas dans une question
de...
M. Garon: C'est une question très simple. C'est
écrit dans la loi que celui qui administre la loi est le ministre des
Finances. S'il n'y a pas eu de décret pour dire que l'application de la
toi a été transférée au ministre
délégué aux Finances, c'est toujours le ministre des
Finances, c'est un fait. Ce n'est pas de l'interprétation.
M. Chagnon: M. le Président, question de
règlement.
M. Garon: Vous créez un drôle d'imbroglio. Attendez
un peu là! Si on dit qu'on a établi une administration qui n'est
pas conforme à la Loi sur les renseignements des compagnies, à ce
moment-là on aura adopté une loi demandant à un ministre
de faire telle chose alors que la lot ne lui permet pas de le faire. Il faut
savoir simplement qui administre cette loi actuellement. C'est une question de
fait, maintenant, ce n'est pas une question d'interprétation.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis et ensuite ce sera M. le ministre.
M. Chagnon: M. le Président, à partir du moment
où vous avez accepté la recevabilité de l'amendement, on
peut estimer qu'il est légalement constitué et la
problématique soulevée par le député de
Lévis devient...
Une voix: Nulle.
M. Chagnon: Je ne dirai pas nulle, mais je dirai certainement
tout à fait secondaire.
M. Fortier: M. le Président, vous avez statué sur
la recevabilité. À ce moment-ci, si vous avez rendu votre
jugement, on ne doit pas plaider sur la recevabilité.
Le Président (M. Richard): En fait, M. le
député de Lévis, je prétends que vous avez
évidemment la possibilité de faire un sous-amendement ou de
rejeter l'amendement comme tel. Je ne dis pas que votre interrogation est
fausse, sauf qu'elle pose une question de droit. Vous posez comme question:
Est-ce que le ministre a le droit, est-ce qu'il a la responsabilité?
M. Garon: Relisez l'article 1, M. le Président. "Tout
intéressé peut, conformément à l'article 11 de la
Loi concernant les renseignements sur les compagnies, demander par écrit
au ministre des Finances... ". Selon l'article 11, la demande se fait-elle au
ministre des Finances ou au ministre délégué aux Finances?
C'est toutl (15 h 30)
M. Fortier: Si vous me laissez parler, je vais vous
répondre.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier: Depuis tout à l'heure que je veux parler!
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier: Vous parlez tellement qu'on ne peut pas vous
répondre.
M. Garon: II ne faut pas dire n'importe quoi non plus.
M. Fortier: M. le Président, j'aimerais réconforter
le député de Lévis. Un décret a été
passé le 28 janvier 1987, no 8282, édictant que toutes les lois
touchant les institutions financières qui depuis 1982...
M. Garon: 1983.
M. Fortier: 1983, qu'elles sont administrées par le
ministre des Finances, toutes ces lois, dis-je, me sont
déléguées par décret en tant que ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation. Est-ce
que cela vous rassure? En conséquence, étant donné que
l'on ne peut plaider sur la recevabilité, je crois que la proposition
qui a été faite était tout simplement de préciser
que lorsque la compagnie Fleming, j'imagine, dans un laps de temps très
court, va communiquer avec nous, si le projet de loi est adopté, elle
saura à qui adresser sa demande. C'est aussi simple que cela.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté,
M. Garon: Est-ce qu'il va y avoir.. * Je voudrais poser une
question, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce que les lois vont être changées,
parce que habituellement il y a des changements dans les lois qui suivent ces
décrets ministériels. Est-ce qu'il y a une loi omnibus qui va
faire ces changements-là dans ces différentes lois pour indiquer
que le ministre maintenant responsable de l'application de ces lois est le
ministre délégué aux Finances?
M. Fortier: Comme vous pouvez le voir, M. le Président,
par les lois déposées à l'Assemblée nationale il
n'y a aucun projet de loi qui a été déposé à
l'Assemblée nationale pour changer les lois. Tout ce qui nous
intéresse c'est de faire une bonne administration, ce n'est pas de
changer les lois pour le plaisir de changer les lois.
M. Garon: Justement, vous lirez votre confrère qui
était autrefois le directeur du programme du parti politique, Me
René Dussault qui va vous dire que dans une société
civilisée c'est la "rule of law" qui dirige. Le gouvernement fait faire
des changements, sauf qu'il y a des formes pour les faire. Quand on n'est pas
dans une règle on apporte n'importe quoi, on applique n'importe quoi et
les ponts tombent. Quand les changements sont mal faits, les lois tombent
devant les tribunaux aussi. C'est pourquoi je dis simplement qu'il y a des
formes pour le faire. J'ai demandé tout simplement si les changements
avaient été faits dans les formes devant l'Assemblée
nationale, ou s'ils n'avaient pas été faits.
M. Fortier: Cela s'est fait par décret. Le
député a dit lui-même que cela pouvait se faire par
décret. Je lui ai répondu que cela avait été fait
par décret.
M. Garon:... changé dans les lois.
M. Fortier: Maintenant que je dis que cela a été
fait par décret, il voudrait que j'apporte une loi. Est-ce qu'on peut
procéder parce que je pense que le...
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garons Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 2.
M. Chagnon: Je n'ai pas d'amendement à l'article 2. Ah,
oui, il faudrait, monsieur.
Le Président (M. Richard): Pardon?
M. Garon: S'il n'y a pas d'amendement à l'article 2, vous
avez un problème.
M. Chagnon: II faudrait faire... Je me suis fait prendre à
mon propre piège, M. le Président, je l'avoue humblement. Il
faudrait évidemment rendre l'article 2 concordant à l'article
1.
M. Fortier: Le même amendement, si je comprends bien.
Le Président (M. Richard): L'amendement à l'article
2. Le projet de loi 205 est modifié par le remplacement à
l'article 2 des mots "des Finances" pour les mots "délégué
aux Finances et à la Privatisation".
C'est donc le même amendement. Est-ce que nous sommes d'accord
à adopter l'amendement à l'article 2?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le préambule
de ce projet de loi est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 205 tel qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté.
Madame, nous vous remercions de votre présence, est-ce qu'il y a des
commentaires de...
M. Fortier: Elle n'a pas dit un mot, mais tout est adopté
pareil.
Le Président (M. Richard): Vous travaillez à
merveille, madame.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je voudrais demander à Me Girard d'excuser les
députés ministériels de cette commission qui l'ont
obligée à revenir à 15 heures puisque leur demande en
réalité était inutile. On aurait pu régler ce
matin. Comme vient de le faire le président dans son
interprétation des articles 264t 265, 266, 267 et surtout
267, la présentation était conforme et il devenait inutile de
soulever un point comme celui soulevé par le député
d'Outremont qui semble toujours comprendre et on se rend compte qu'il ne
comprend pas, la plupart du temps. Mais on peut lui pardonner, étant un
ingénieur, s'il faisait moins de droit d'ingénieur et qu'il
laissait faire davantage les membres de la commission parlementaire qui s'y
retrouvent plus dans ces questions, on aurait pu régler cette question
ce matin et on n'aurait pas eu besoin de revenir cet après-midi pour
vous autoriser à procéder, après avoir adopté la
loi 205.
M. Fortier: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Fortier: Juste pour conclure, pour dire qu'on peut être
membre du Barreau et ne rien comprendre, puisque le jugement que vous avez
rendu disait qu'il se pouvait qu'il y ait problème mais que ce
n'était pas a la commission de statuer. Le député de
Lévis a conclu qu'il n'y avait pas de problème et que vous avez
statué dans ce sens. De toute façon, je crois que l'incident est
clos et cela me fait plaisir de remercier madame d'être venue
aujourd'hui. Est-ce que vous avez...
Mme Girard: Pour mon information, vous n'avez pas signé de
conditions quant à la reprise d'existence de la compagnie. Je dois
comprendre que je dois me fier à la loi et produire les rapports annuels
manquants en faisant la demande? Parce que je n'ai pas eu droit au même
débat que mon prédécesseur, la loi 204, quant à la
dénomination nouvelle. Je peux vous assurer que nous veillerons à
ce que la compagnie soit conforme à la législation provinciale,
mais vous n'avez pas d'autres conditions à fixer?
M. Fortier: Quand vous ferez votre demande, je pense qu'il n'y a
pas d'autres conditions requises pour le changement et règle
générale, c'est une technicité. Comme je l'ai
indiqué ce matin, lorsqu'on adoptera la loi que j'ai
déposée sur le registre, nous n'aurons plus à revenir en
commission parlementaire, parce que ceci va se faire au niveau administratif.
Les demandes comme celles-ci, qui sont techniquement très simples, se
feront à l'Inspecteur général des institutions
financières.
Mme Girard: Je vous remercie.
M. Fortier: Pour le nom, nous nous attendons que vous agissiez
dans ce sens-là.
Le Président (M. Richard): Merci, Me Girard et merci
mesdames messieurs. Nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 15 h 37)