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(Onze heures cinquante-neuf minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre! La commission
du budget et de l'administration entreprend ses travaux. Je tiens à
rappeler que le mandat de cette commission est d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée des deux projets de loi d'intérêt
privé suivants et ce, dans l'ordre indiqué: le projet de loi 244,
Loi concernant Les Clairvoyants, compagnie mutuelle d'assurance de dommages, et
le projet de loi 248, Loi concernant La Société autrichienne
Austrian Society.
Je demanderais au secrétaire s'il y a des remplacements.
Le Secrétaire: II n'y a pas de remplacement pour la
séance, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Je m'excuse, oui.
Mme Blackburn: Oui, il y a un remplacement. M. le
député d'Abitibi-Ouest est remplacé par M. le
député de Shefford.
Projet de loi 244
Le Président (M. Kehoe): D'accord. Je pense que le
secrétaire a déjà expliqué au premier groupe
d'intervenants les règles qui concernent le déroulement de la
commission.
J'appelle maintenant l'étude du projet de loi 244, Loi concernant
Les Clairvoyants, compagnie mutuelle d'assurance de dommages. Je note que les
requérants sont déjà à la table. Je demanderais au
député d'Iberville de faire la présentation des
requérants et les remarques préliminaires, s'il y a lieu.
M. le député d'Iberville.
Remarques préliminaires
M. Tremblay {iberville): Je voudrais d'abord souhaiter la
bienvenue aux gens de Saint-Césaire, de la mutuelle Les Clairvoyants. Il
y a M. Larose, le président, à droite, et M. Zigby, l'avocat de
la mutuelle, M. De Palma, qui est le directeur général, et M.
Brosseau, de la mutuelle La Survivance. Il y a aussi, derrière, M.
Guèvremont, qui est le secrétaire de la compagnie Les
Clairvoyants de Saint-Césaire. Je souhaite la bienvenue aux gens de
Saint-Césaire.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le député
d'Iberville.
Maintenant, je donne la parole à M. le ministre pour savoir s'il
a des remarques préliminaires.
M. Fortier: Je voudrais donner le temps au député
d'Iberville de présenter le motif...
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi, je pensais
que...
M. Fortier:... qui amène ces gens. C'est beau de les
présenter, mais il faudrait savoir pourquoi ils sont là.
M. Tremblay (Iberville): Merci, M. le ministre.
M. le Président, en deux mots, le but est de transformer la
mutuelle d'assurances en compagnie à fonds social à l'avantage
des membres de cette mutuelle, qui groupe environ 12 000 membres dans la grande
région de Saint-Césaire. Alors, le projet de loi vise ça
plus précisément
Cette mutuelle a été fondée en 1896 par tes
agriculteurs de la région parce qu'à cette époque il n'y
avait pas de compagnie d'assurances qui voulait prendre les risques des
agriculteurs. Alors, ils se sont organisés eux-mêmes. Ils se sont
fait une mutuelle d'assurances qui a servi jusqu'à aujourd'hui.
Le 2 décembre 1985 - le 2 décembre, cela fait drôle,
cela correspond à autre chose dans mon esprit; c'est très
intéressant, je ne sais pas pourquoi ils ont choisi le 2 décembre
- la mutuelle contre l'incendie fut convertie en mutuelle de dommages. Afin de
mieux protéger ses membres et en augmentant la réserve, il y va
de l'intérêt de ses membres de démutualiser et de
transformer cette mutuelle en compagnie à fonds social. Une
assemblée spéciale a été approuvée par la
majorité, soit les deux tiers des voix présentes, lors d'une
assemblée spéciale. Les droits des membres ont été
respectés, tel que soumis par l'Inspecteur générai des
institutions financières.
À titre d'information, le chiffre d'affaires annuel est de 6 500
000 $. On parle de 1 750 000 $ d'avoir net, de 5 500 000 $ d'actif et de 12 000
membres, comme je l'ai dit tantôt.
II y va de l'intérêt des membres de la mutuelle
d'assurances Les Clairvoyants que ce projet de loi soit approuvé,
étudié et adopté selon les règles normales. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le député
d'Iberville.
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires à
faire?
M. Fortier: Très brièvement, j'aimerais souhaiter
la bienvenue aux gens des compagnies Les Clairvoyants et La Survivance. On leur
laissera le temps d'exposer leur demande en détail. Après avoir
étudié le dossier, c'est avec plaisir que j'ai constaté
qu'en fin de piste, ce qui nous est demandé va permettre le regroupement
de deux compagnies. Si vous avez lu le livre blanc concernant les institutions
finan-
cières, vous aurez remarqué très clairement que
nous favorisons les regroupements parce que nous croyons que cela permet de
faire des groupes plus forts, plus dynamiques. Face au décloisonnement
des institutions financières, c'est certainement là une
façon de pouvoir contrer la concurrence et, dans ce cas-ci en
particulier, de s'assurer que la capitalisation sera adéquate.
Cela dit, je me réjouis de ta demande qui nous est faite. On
l'étudiera minutieusement. Les députés feront comme moi,
ils étudieront et approuveront chacun des articles du projet de loi 244.
Je veux souligner que l'objectif ultime, c'est d'avoir une compagnie plus
solide en raison de sa capitalisation qui sera renforcée et de former un
groupe plus solide, puisque les compagnies Les Clairvoyants et La Survivance
travailleront en collaboration. La compagnie La Survivance oeuvrant dans le
domaine de l'assurance-vie et Les Clairvoyants dans le domaine de l'assurance
générale, elles pourront offrir à leur clientèle un
éventail de produits et, donc, s'assurer de mieux faire face à
cette concurrence qui se fait de plus en plus agressive, comme on peut le voir
chaque jour dans les journaux. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci. M. le ministre. J'Invite
maintenant les requérants à présenter l'objet de leur
projet de loi.
M. Zigby (Jean-Paul): M. le Président, je parlerai au nom
de...
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi juste une seconde. Je
demande au porte-parole de l'Opposition, le député de
Lévis, s'il a des remarques préliminaires à faire.
M. Garon: Je n'ai pas de remarques préliminaires à
faire. Toutefois, j'aurais aimé que les représentants de Les
Clairvoyants nous expliquent leur projet de loi un peu avant, puisqu'on en a
pris connaissance uniquement par le dépôt. Évidemment,
notre rôle comme parlementaires n'est pas uniquement de faire des
félicitations, mais aussi de s'assurer que les intérêts des
gens soient bien protégés et bien sauvegardés. C'est
pourquoi il serait important d'étudier chaque article attentivement
parce que le rôle de la commission parlementaire est de faire en sorte -
on dit que les parlementaires sont là pour étudier les lois - que
cela soit fait le mieux possible. Il ne faut pas penser que la commission
parlementaire est un 'rubber stamp* qui fait adopter des projets de loi sur le
pilote automatique.
Il s'agit, dans ce cas-ci, d'un projet de loi très important,
alors on a indiqué, par le nombre de personnes qui en sont membres, que
ce projet de loi touche beaucoup de personnes et qu'il serait important d'en
examiner toutes les modalités pour que ces personnes soient bien
protégées.
Je vous remercie, M. le Président
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le député
de Lévis. Je demande aux représentants de la compagnie Les
Clairvoyants de bien vouloir présenter l'objet du projet de loi.
M. Zigby: Merci, M. le Président. Comme je l'ai dit,
j'allais parler au nom de ma cliente, Les Clairvoyants. Je regrette
évidemment... Je croyais, peut-être à tort, que
l'Opposition avait été davantage...
Le Président (M. Kehoe):...
M. Zigby: II s'agit d'un projet de loi, comme on vient de le
mentionner, qui a pour but de transformer Les Clairvoyants, compagnie mutuelle
d'assurance de dommages, en compagnie à capital social, de sorte qu'elle
puisse émettre des actions. On pourrait se demander pourquoi
émettre des actions? Évidemment, quant à la situation de
la compagnie Les Clairvoyants, on vient de faire état de la
nécessité d'avoir une capitalisation adéquate et forte
dans toute compagnie. Or, Les Clairvoyants n'avaient pas et n'ont pas la
capitalisation requise même en vertu de la loi. Je sais qu'il y avait des
ententes selon lesquelles ils devaient, par les opérations, parfaire le
capital minimal requis de 3 000 000 $, ce qui pourrait se produire, mais
après plusieurs années.
Une autre façon de capitaliser cette compagnie plus rapidement,
c'est de faire appel soit à ses membres ou à des sources
extérieures. À notre point de vue, la façon la plus facile
de réaliser cet objectif, c'est de pouvoir émettre des actions,
ce qu'une mutuelle ne peut évidemment pas faire.
Le but général est d'en faire une compagnie à
capital social. Il faut évidemment se préoccuper de ce qui
adviendra des membres puisque, dans la mutuelle, nous avons des membres.
Après la démutualisation, ces membres deviendront des
actionnaires de la compagnie; donc, on s'est attardé à
établir des bases de protection pour les membres. D'ailleurs, M.
l'Inspecteur général des Institutions financières s'est
fait un devoir de nous rappeler que les membres devaient être
adéquatement protégés. C'est pourquoi vous voyez, dans le
projet de loi, que non seulement les membres actuels ou les membres à
une date donnée vont recevoir des actions, mais c'est également
le cas de ceux qui sont ou qui ont été membres durant une
période de cinq années. Au cours de cette période, des
membres qui sont aussi des assurés, qui étaient des
assurés et membres de la compagnie Les Clairvoyants et qui ne le sont
peut-être plus, mais qui ont quand même couru des risques, comme
dans toute mutuelle, surtout lorsque c'était une société
mutuelle, évidemment, avaient à garantir, d'une façon
Indirecte, certaines pertes ou déficits d'une compagnie.
Tous ceux qui sont membres ou qui ont été membres durant
la période de cinq années qui a précédé le
1er janvier 1988, donc depuis les cinq dernières années jusqu'au
31 décembre, recevront des actions de la nouvelle compagnie
transformée et la base pour attribuer tes actions sera,
évidemment, la valeur de la compagnie.
Dans une autre étape, la compagnie a été
évaluée sommairement avant la présentation du projet, mais
devra l'être d'une façon définitive au 31 décembre
afin d'établir la juste valeur marchande de la compagnie. Entre temps,
la compagnie doit également relever tous les noms - comme je l'ai
dît, il y en a qui ne sont plus membres de la compagnie depuis les cinq
dernières années - afin de déterminer le montant des
primes payées par ces membres-là par rapport aux primes totales,
de façon à pouvoir leur émettre les actions prévues
dans le projet de lof proportionnellement aux primes souscrites durant cette
période.
Donc, si la compagnie est transformée, dans une première
étape, automatiquement, par la loi, les membres recevront des actions.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, un des buts ultimes de ce
projet de loi, c'est de pouvoir arriver à recapitaliser la compagnie
d'une façon plus adéquate par le truchement d'une émission
d'actions du capital social. Encore là, sur la recommandation et
à la demande du bureau de l'Inspecteur général des
institutions financières - nous étions aussi conscients de cette
priorité - il faudra offrir des actions pour arriver à
établir un capital d'au moins 3 000 000 $ et probablement plus. Pour ne
pas affecter le contrôle, les membres actuels qui seront actionnaires
à compter de la date de la mise en vigueur de la loi auront un droit de
premier refus, un droit de préemption pour souscrire les actions qui
seront offertes à tous les membres.
Donc, tous les actionnaires pourront souscrire ces actions en premier
lieu. Je dis "en premier lieu" parce que je pense que c'est un
élément important, même si ce n'est pas
reflété directement dans le projet de loi. Il est évident
que, si nous faisions toute cette opération et qu'aucun des membres
n'acceptait d'y souscrire, nous ne serions pas plus avancés. Il aurait
fallu aller à l'extérieur pour s'assurer que la capitalisation ou
qu'une autre institution était disposée à fournir les
capitaux requis. C'est d'ailleurs la raison de la présence de M. Lucien
Brosseau, président de La Survivance. La Survivance s'est engagée
à souscrire un nombre d'actions suffisant de la compagnie pour lui
assurer les capitaux adéquats dans l'éventualité que les
membres eux-mêmes décideraient de ne pas souscrire ou de ne pas
investir de nouveau dans leur compagnie.
Je pense que je dois mentionner que, si La Survivance accepte d'y
souscrire, elle voudra pouvoir souscrire un nombre suffisant d'actions pour lui
assurer la mainmise. Donc, La Sur- vivance s'est engagée à
l'avance à souscrire les actions, si cela lui donne la mainmise et si un
nombre suffisant est disponible pour assurer que la compagnie aura au moins son
capital de 3 000 000 $ et, possiblement, 4 000 000 $ et plus.
Du côté administratif, la compagnie continuera d'être
administrée comme elle l'a été auparavant avec les
mêmes administrateurs, les mêmes dirigeants. La procédure
pour l'élection des administrateurs sera également ta même.
Présentement, les administrateurs sont élus pour une
période de trois ans. Il y a aussi une disposition dans le projet de loi
qui prévoit que, si des détenteurs d'actions ne peuvent pas
être joints - à la suite de cette opération sur une
période de cinq ans, il faut être conscient que certains qui
étaient membres il y a près de cinq ans ne sont plus
assurés ou résidents de la région - il sera probablement
impossible de les retrouver. Donc, une disposition prévoit qu'advenant
le fait qu'il soit impossible de retrouver des actionnaires ou ceux qui
auraient droit à des actions après des efforts non seulement
raisonnables, mais reconnus comme raisonnables par le bureau de l'Inspecteur
général des institutions financières, évidemment,
le montant représenté par ces actions sera versé au
capital ou au fonds propre de la compagnie. On pourrait se retrouver dans une
position où il y aurait des actions qui, en principe, appartiennent
à des gens et qu'il est impossible de retrouver. (12 h 15)
Je pense que c'est un résumé succinct de cette loi, du
moins, pour autant que je la voie, mais je suis à la disposition des
membres de la commission pour répondre aux questions.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. Zigby. M. le ministre,
avez-vous des questions préliminaires à poser?
M. Fortier: Oui. Le projet de loi prévoit la
démutualisation, comme vous l'avez dit, où les membres depuis
cinq ans... Je pense que c'est une mesure juste et honnête parce que
certains articles qui existaient dans l'ancienne loi disaient qu'en cas de
dissolution, cela devait bénéficier à ceux qui avaient
été membres depuis cinq ans. Donc, là-dessus, on se
rejoint. Je pense bien qu'on pourra avoir des éclaircissements, tout
à l'heure, pour le bénéfice des députés,
mais tenons pour acquis que la démutualisation, telle qu'elle sera
autorisée ici, sera faite pour le bénéfice des membres de
cinq ans et plus. Donc, c'est la formule traditionnelle où les membres
qui ont souscrit des polices d'assurance bénéficient de la
démutualisation.
Vous avez dit, tout à l'heure, qu'ils auraient en même
temps - c'est normal - un droit de préemption si du capital-actions
était émis. Bien sûr, le fait que La Survivance puisse
acheter un bloc d'actions - je suppose qu'il s'agit d'acheter de nouvelles
actions du tré-
sor - cela ne se retrouve pas dans le projet de loi comme tel, mais je
suppose qu'on peut supposer que l'opération se fera dans un premier
temps: démutualisation, répartition des actions - iI y a certains
membres que vous ne pourrez pas retrouver, mais quand même, dans une
très grande proportion, vous pourrez Identifier ceux qui pourraient
détenir un titre ou des titres. Je suppose que la loi va nous dire dans
quelle proportion chacun des membres recevra des titres, des actions, mais,
éventuellement, il y aura une résolution du conseil
d'administration approuvée par les actionnaires pour dire: Nous
émettons du nouveau capital-actions. Les membres ou les actionnaires, a
ce moment-là, auront un droit de préemption là-dessus.
L'hypothèse est faite, puisqu'il y a eu une entente entre vous pour que
La Survivance achète un bloc d'actions suffisant pour injecter.
Est-ce que vous avez fait une évaluation pro forma qui nous
dirait, en fin de compte, je ne sais pas dans combien de mois, quel sera le
pourcentage des actions qui seraient émises ou détenues par La
Survivance? Ce sera au moins 51 %, je suppose, pro forma. Qu'est-ce que les
évaluations pro forma vous disent?
M. Zibgy: Oui, tel que prévu, évidemment, si les
membres ne souscrivaient pour aucune des actions qui leur seront offertes dans
un deuxième temps, après la démutualisation...
Évidemment, un élément que je n'ai peut-être pas
mentionné assez clairement, tout à l'heure, c'est que les
nouvelles actions seront émises sur la base de la juste valeur marchande
de la compagnie, qui sera différente des capitaux propres ou de la
valeur propre de la compagnie, la valeur aux livres ou la valeur comptable.
Dans un premier temps, les actions sont émises,
évidemment, dans la compagnie, mais, lors de l'émission, lorsque
l'offre sera faite aux membres, elle sera faite sur une base de valeur
marchande. C'est prévu, d'ailleurs, dans le projet de loi que la juste
valeur marchande doit être soumise et approuvée par l'inspecteur
général. Cette juste valeur marchande sera établie par des
experts, des consultants experts actuaires et elle sera approuvée par
l'Inspecteur général des Institutions financières.
L'émission des actions sera sur cette base pour La Survivance ou pour
les membres actuels qui seront devenus de nouveaux actionnaires.
Pour donner des chiffres, je ne veux pas anticiper sur la juste valeur
marchande, mais je comprends que la valeur comptable, actuellement, est
d'environ 1 700 000 $. La juste valeur marchande se rapprochera de 2 000 000 $;
donc, La Survivance devrait souscrire, si elle souscrit à 100 % des
actions, à une somme d'au moins 2 000 000 $, mais elle s'est
engagée jusqu'à concurrence de 3 250 000 $. Pourquoi? Parce que
si un certain nombre de membres devenus actionnaires souscrivaient pour
certaines actions, ce qui ferait que la valeur marchande dépasserait les
2 000 000 $, il faudrait que La Survivance, si elle veut s'assurer une mainmise
en souscrivant - et c'est une de ses conditions - souscrive pour un nombre
d'actions suffisant. Donc, si on portait la valeur des capitaux propres de la
compagnie, par exemple, à 2 500 000 $, La Survivance devrait souscrire
pour tout montant excédant 2 500 000 $ pour qu'elle s'assure la
mainmise; non seulement atteindre les 3 000 000 $, mais, dans ce cas, les
capitaux pourraient atteindre 4 000 000 $ou 5 000 000 $.
M. Fortier: Je comprends que les actions qui vont être
distribuées seront basées sur la juste valeur marchande et,
là, les actions sont distribuées. Mais cela ne met pas plus
d'argent dans la compagnie. La compagnie n'est pas plus riche, le lendemain,
mais, dans les états financiers, j'imagine qu'on va voir tant d'actions.
Là, il va y avoir une valeur nominale. Cela change les états
financiers, mais on n'a pas mis plus d'argent dans la compagnie pour autant,
à ce moment.
M. Zigby: Ce n'est pas une émission, techniquement, mais
c'est une transformation. C'est un capital-actions émis qui
résuite de la transformation de la compagnie. Dans un deuxième
temps, cette offre qui va être faite aux membres après que la
compagnie aura été transformée et que les membres seront
devenus actionnaires et détiendront des actions pour l'équivalent
de la valeur - si on parle de valeur comptable, ce sera 1 700 000 $, si on
parle de valeur marchande, ce sera peut-être 1 900 000 $ ou 2 000 000
$... Dans un deuxième temps, c'est là qu'on revient offrir aux
actionnaires de souscrire à du capital additionnel à la
compagnie, pour pouvoir compléter les capitaux propres ou l'avoir propre
de la compagnie et atteindre au moins 3 000 000 $.
Dans ce deuxième temps, lorsque les nouveaux actionnaires seront
appelés à souscrire, ces souscriptions représentent du
nouveau capital dans la compagnie, de la même façon que si La
Survivance souscrit, c'est du nouveau capital dans la compagnie en
supplément de l'avoir propre de la compagnie.
M. Fortier: SI je comprends bien, la valeur comptable - prenons
un chiffre: 1 700 000 $ - si tes émissions étaient faites sur
cette base-là, cela voudrait dire que l'écriture d'un certain
nombre d'actions pour 1 700 000 $ n'augmenterait pas la valeur de la compagnie
puisque la valeur comptable est déjà là. Si c'est un
montant un peu plus élevé, cela va être l'achalandage,
l'achalandage étant, par définition, la différence entre
la valeur vendue et la valeur comptable. Cela va être fait au 31
décembre 1987. Depuis ce temps-là, il y a eu des pertes dans la
compagnie, bien sûr. Donc, ce n'est pas la vraie valeur comptable, au
moment où on se parle ou au moment où la transaction va se faire.
On entre
dans les technicités comptables, mais, de toute façon,
j'imagine que cela se fait. Cette partie n'ajoute pas d'argent frais dans la
compagnie, je pense qu'on s'entend sur ce point.
Voici la question que j'aimerais poser à M. Brosseau, qui lui,
éventuellement, devient l'actionnaire majoritaire: s'il a accepté
de devenir actionnaire majoritaire, c'est qu'il y voit son profit parce que,
dans le secteur privé, on ne fait pas de transaction si on n'y voit pas
son profit Quand même, quand on regarde le fait que la capitalisation
n'est pas adéquate, qu'il faudra capitaliser et que, pour les six
premiers mois de 1987, il y a une perte de 221 000 $, j'imagine qu'il y a
certainement un redressement à faire, d'une façon ou d'une autre.
Voici ma question à M. Brosseau, le président de la compagnie
d'assurances qui devient l'actionnaire majoritaire: Pour quelle raison le
fait-il? Comment va-t-il changer la situation? Étant donné qu'il
est l'actionnaire majoritaire, c'est lui qui va défrayer tes pertes
à l'avenir, puisqu'il est actionnaire majoritaire. Dans quelle mesure
croit-il que la synergie va lui être bénéfique?
Autrement dit, ce que j'aimerais, c'est avoir l'assurance de votre part
que, si vous le faites, ce n'est pas par charité chrétienne. On
s'entend bien. Dans le secteur privé, on ne fait pas cela par
charité chrétienne. Si vous le faites, c'est que vous croyez
pouvoir changer des choses. Je vous al entendu dire, tout à l'heure - je
crois que je respecte cela - que la direction ne change pas, les principes ne
changent pas, la philosophie d'exploitation ne change pas. Je vais être
un petit peu méchant: si vous ne changez rien, vous allez continuer
à accuser des pertes. Je ne veux pas caractériser. J'aimerais
avoir l'assurance, comme législateur, qu'en permettant une transition
comme celle-là, cela va changer quelque chose. La question que je vous
pose en tant qu'actionnaire majoritaire éventuel c'est: Quels sont les
gestes que vous allez poser? Quelle synergie va-t-on jouer pour que cela change
quelque chose?
M. Brosseau (Lucien): M. le ministre, je vous dirai
immédiatement que le but de La Survivance, en fait, de se porter
acquéreur ou, du moins, de s'associer majoritairement avec Les
Clairvoyants, c'est justement.. D'abord, il y a deux buts. Le premier but
serait peut-être de renflouer Les Clairvoyants parce que, comme vous le
savez, ils ont-réalisé un profit d'environ 50 000 $ en 1986.
Probablement qu'en 1987 aussi ils vont réussir à
équilibrer leurs activités et même à faire aussi un
léger profit de 50 000 $ encore. Cela veut dire que l'apport de capital
de La Survivance Immédiatement, si vous calculez un apport minimal de 2
000 ooo $, tout de suite, cela va entraîner une augmentation des revenus
- si on calcule, disons, l'intérêt à 10 % - de 200 000 $.
Évidemment, plus on va mettre de capital, immédiatement, ce
revenu additionnel va venir augmenter la rentabilité des
Clairvoyants.
En plus, on doit prévoir que Les Clairvoyants est une compagnie
régionale qui fait affaire simplement dans la région de
Saint-Cé-saire et de Saint-Hyacinthe tandis que nous, de La Survivance,
nous avons une dimension provinciale. Nous avons même actuellement,
depuis le mois de mai exactement, le permis de faire affaire au
Nouveau-Brunswick et nous avons fait une percée au Nouveau-Brunswick.
Cela veut dire que nous allons donner aux Clairvoyants une carrure
peut-être non seulement régionale, mais provinciale.
Dans cette optique, évidemment, comme vous le savez, il va
d'abord y avoir une diversité des risques qui, au lieu d'être
concentrés uniquement dans les comtés de Rouville et de
Saint-Hyacinthe, maintenant seront répartis dans toute la province.
Normalement, cela devrait amener une amélioration du taux
d'expérience et une amélioration des activités des
Clairvoyants dans l'assurance générale.
En plus, par le fait que Les Clairvoyants vont s'unir avec La
Survivance... Nous comptons déjà 130 agents, exclusifs et ces
agents sont répartis dans toute la province. Éventuellement, ils
vont se qualifier, ils vont venir chercher leur permis d'assurances
générales et, dans un an, nous prévoyons même, au
deuxième semestre de 1988, avoir déjà environ une
quarantaine, de 40 à 50 agents qui vont déjà vendre de
l'assurance générale parce qu'ils ont... D'abord, ils en font
indirectement par l'entremise de courtiers. Maintenant, au lieu de le faire
indirectement, ils vont le faire directement par l'entremise de La
Survivance.
Simplement par cet apport de nouvelles primes, cela va
déjà augmenter le revenu de primes des Clairvoyants et cela va
leur assurer justement une croissance. Je répète que cela va
assurer une croissance aux Clairvoyants, d'abord, par le développement
de leurs affaires. Cela va donner à la compagnie un apport de capital
qui va lui donner des revenus d'intérêts accrus et, en plus de
cela aussi, la compagnie d'assurances étant en fait plus grosse que Les
Clairvoyants, elle compte peut-être plus d'expertise parce que nous avons
déjà, dans notre organisation, cinq actuaires, nous avons des CA,
des comptables et 125 employés au siège social. Nous avons
même un service de l'inspection, des inspecteurs qui peuvent aller sur la
route inspecter les risques individuels. Tout cela pour dire que nous allons
apporter aux Clairvoyants un soutien logistique qu'elle n'a pas actuellement et
qui ne peut être que de plus en plus favorable à son expansion et
à son développement. Cela c'est pour Les Clairvoyants.
Maintenant, pour La Survivance, pourquoi a-t-elle pensé
s'associer avec Les Clairvoyants? Comme M. Bouchard l'a dit, actuellement, nous
assistons à un scénario de décloisonnement. D'abord, c'est
dans la foulée du projet de loi 75. En 1984, j'ai été
moi-même président du comité de l'ACCAP qui a
favorisé la présentation du
projet de loi 75 adopté par le parti, justement, dont fait partie
M. Garon. À ce moment-là, nous avions discuté du projet de
loi avec M. Jacques Parizeau et avec l'inspecteur général et,
à la suite de tout cela, de toutes ces discussions, tout le monde a
conclu que c'était une bonne chose pour les Québécois en
général d'émettre la loi 75. C'est dans le prolongement et
dans le déroulement de cette loi que, justement, on veut pratiquer le
décloisonnement
La Survivance, comme je l'ai dit, compte 375 000 assurés à
l'heure actuelle et nous avons 130 agents. Nos assurés, qui ne
reçoivent actuellement que des services en assurance-vie et en
assurance-accident-maladie, recevront en plus un service d'assurances
générales de façon, en fait, à conserver davantage
ou à attacher à La Survivance nos assurés qui,
actuellement, risquent d'aller ailleurs. Alors, nous voulons leur donner un
service complet de façon à mieux les servir. (12 h 30)
Avant de terminer, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que La
Survivance est une mutuelle, ce n'est pas une compagnie à
caractère social. Du fait que ce soit une mutuelle, il ne faudrait
peut-être pas l'envisager dans un esprit purement capitaliste; en fait,
nous avons 375 000 membres et les 12 000 membres des Clairvoyants vont venir
s'y rajouter et nous allons encore mieux servir les
Québécois.
Maintenant, j'attire votre attention sur l'article 9 qui dit: "Les
administrateurs, dirigeants ou employés de la compagnie ne peuvent se
porter acquéreurs des actions émises aux membres de ta compagnie
mutuelle lors de sa transformation pour une période de cinq
années à compter de la transformation. "
Tout cela pour vous dire que l'intérêt premier, ce à
quoi nous visons avant tout, c'est l'objectivité; tout se fait dans la
plus grande transparence et en toute objectivité pour bien servir nos
assurés, tant ceux des Clairvoyants que de La Survivance.
M. Fortier: Une dernière question et je vais laisser la
parole à mes collègues. Je pense qu'en gros, ce que vous dites
s'inscrit à l'intérieur de la politique du décloisonnement
qu'on encourage continuellement nous aussi.
Récemment, on a eu l'occasion, vous pensez bien, de rencontrer
plusieurs compagnies d'assurances qui disent ceci: II y a de plus en plus de
concurrence au Québec. Il y a quelque 200 compagnies d'assurances
générales. Le marché n'est pas en croissance.
Malheureusement, la population du Québec est stationnaire, même,
elle se réduit d'année en année. Tout le monde admet que,
dans le fond, toutes les compagnies d'assurances qui font affaire au
Québec cherchent à obtenir une part du gâteau, mais c'est
toujours ie même gâteau. Donc, la concurrence va être
extrêmement féroce.
Dans ce contexte, je me demandais si vous aviez analysé cette
dimension: le fait qu'il y ait 200 compagnies d'assurances et que plusieurs
disent qu'il y en a trop. Vous avez vu des stratégies; je ne veux pas
partir le débat sur les stratégies d'autres compagnies, cela ne
nous regarde pas ici. Il est clair que ces stratégies, que ce soit du
Mouvement Desjardins ou d'autres, c'est pour prendre des parts du
marché, mais ces parts du marché, elles vont les enlever à
d'autres. Vous arrivez avec une nouvelle stratégie. Vous dites: On va
aller chercher une part du marché. Mais si vous prenez une part du
marché, vous allez l'enlever à d'autres également.
À ce moment-là, cela pourra avoir un impact sur les prix que
votre compagnie d'assurances générales pourra pratiquer dans un
climat de concurrence très acerbe. Est-ce que vous avez
considéré cette dimension dans le jugement que vous avez
porté?
M. Brosseau: Certainement, M. le ministre. Je vous dirai
immédiatement, d'ailleurs, que nous ne craignons pas la concurrence
parce que La Survivance existe depuis 1874. La Survivance a été
créée par Mgr Moreau, comme vous l'avez vu dans les journaux. En
fait, La Survivance est le prolongement de l'Union Saint-Joseph qui avait
été fondée par Mgr Moreau, qui a été
béatifié le 10 mai 1987. La Survivance fêtera, l'an
prochain, son 50e anniversaire de fondation, en...
M. Fortier: Si vous avez l'appui du ciel, on ne peut rien contre
vous!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brosseau: On a les bénédictions du ciel.
M. Fortier: On s'incline.
M. Brosseau: Alors, de toute façon...
M. Fortier: Cela nous dépasse.
M. Brosseau:... en parlant de concurrence, comme je vous le dis,
on est habitués à vivre avec cela. Je vous dirai
immédiatement que La Survivance occupe une niche particulière. En
fait, notre marché est surtout centralisé en province et nous
comptons environ, comme je le disais tantôt, 375 000 assurés. Ces
assurés ne sont ni à Montréal ni à Québec,
ils sont surtout en province. Nous faisons affaire surtout dans les
régions de la Beauce, de l'Abitibi et de la Gaspésie. C'est un
marché. Vous partez des géants de l'industrie; actuellement, its
se concentrent dans la métropole, dans les grands centres, dans les
grandes villes, mais il faut aussi qu'il y ait des compagnies qui s'occupent
des gagne-petit, des gens qui habitent tes coins les plus reculés de la
province. C'est justement notre mission, à nous, La Survivance,
d'atteindre ces gens qui sont dans les coins les plus reculés de la
province de Québec, que ce soit en Gas-
pésie ou en Abftibi.
C'est pour cela que nous sommes en train d'équiper tous nos
agents de micro-ordinateurs afin d'être capables d'établir un
contact électronique avec eux, même s'ils sont dans les... Alors,
nous sommes en mesure de leur donner en fait un service adéquat; nous ne
craignons pas la concurrence et nous occupons une niche particulière. Je
pense que, dans cette optique, à l'Instar des mutuelles
françaises... Actuellement, nous avons de petites mutuelles
françaises qui existent depuis 150 ans, qui sont même centenaires,
qui existent à côté des mutuelles géantes, comme la
Mutuelle de Rouen. Je pense qu'il y a de la place pour les petites compagnies,
aujourd'hui, comme il y en a eu au moment de notre fondation en 1938, alors que
nous étions une compagnie embryonnaire et que nous sommes devenus une
compagnie avec environ 100 000 000 $ d'actif. Si on a été
capables d'atteindre ce développement en 50 ans, on ne craint pas la
concurrence des géants.
Je vous dirai même, en terminant, que "small is beautiful" parce
qu'on peut donner un service beaucoup plus rapide. On a beaucoup plus de
flexibilité. C'est un peu comme un océanique qui quitte le port
pour prendre la grande mer, cela lui prend deux jours à se retourner
alors qu'une petite embarcation peut se retourner en dix minutes. Je vous
remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Kehoe): Merci.
M. Fortier: Félicitations pour votre confiance en l'avenir
et pour le fait que vous ne craigniez pas la concurrence. Je pense qu'on doit
vous féliciter pour cela. Je vous remercie.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il y a d'autres
questions d'autres députés? M. le député de
Lévis, avez-vous des questions?
M. Garon: Oui. D'abord, j'aimerais demander, comme
première question, avant d'aller au fond de la question, pourquoi votre
projet de loi est déposé seulement le 10 décembre à
l'Assemblée nationale, alors que, normalement, il est supposé
avoir été déposé avant le 15 novembre et que vos
avis étaient déjà publiés le 1er septembre? J'ai
ici une copie d'un avis que vous avez publié le 1er septembre. Je ne
sais pas si c'est le premier ou le dernier: Montréal, 1er septembre
1987. Comment se fait-il que les avis aient été
déposés? Les avis ont été déposés
à partir de quelle date?
Deuxièmement, votre projet de loi est déposé le 10
décembre 1987 et on n'en a pas entendu parler. Normalement, pour les
projets de lof de fin de session, on en parte au parti ministériel et au
parti de l'Opposition, parce qu'il y a des responsabilités
là-dedans. Je vous pose la question: Comment cela se fait-il?
Nous en avons eu d'autres. Comme la Croix bleue qui est venue ici. Des
mois avant, ils nous ont saisis de toutes les étapes, ils nous ont tenus
au courant de tout ce qui se passait. Dans votre cas, pas un mot, pas un
son.
M. Zigby: M. le député, si je peux répondre,
les avis ont été publiés dans les délais, avant la
date de dépôt.
M. Garon: À quelle date précisément?
M. Zigby: Le dépôt a été fait à
la date limite pour le dépôt des projets de loi, soit le 13 ou le
15 septembre, je crois. Je parle du dépôt que nous avons fait,
évidemment. Après cela, je ne connais pas exactement le
cheminement des procédures. Mais le dépôt du projet de loi
a été fait par mon bureau avant la date limite du
dépôt des projets de loi, soit le 13 ou le 15 septembre, je ne
m'en souviens pas exactement.
Le Président {M. Kehoe): M. le député
d'iberville.
M. Tremblay (Iberville): À ma connaissance, tous les
délais normaux' ont été respectés et la Direction
générale de ta législation en a été
avisée. Il n'y a rien de spécial dans ce projet de loi, sur ce
plan.
Le Président (M. Kehoe): D'ailleurs, c'est bien sûr
que nous ne serions pas ici aujourd'hui si les procédures n'avaient pas
été suivies.
M. Tremblay (Iberville): Exactement. Autrement, cela aurait
nécessité l'autorisation de l'Opposition. Tout a
été fait selon les règles.
M. Garon: Bien, voyons!
M. Tremblay (Iberville): Oui, selon les règles exactes des
projets de loi privés. Tout a été respecté.
M. Garon: Tantôt, j'ai demandé à quelqu'un
qui s'occupe de cela et il m'a dit qu'il n'était au courant de rien, que
c'était un projet de loi qui arrivait comme cela.
M. Tremblay (Iberville): S'il n'est au courant de rien, je ne
sais pas pourquoi, mais tout a été respecté selon la
procédure normale des projets de loi privés.
M. Garon: Ah non!
M. Tremblay (Iberville): Oui.
M. Garon: Peut-être que l'inspecteur général
en a été saisi ou que des gens en ont été saisis,
mais est-ce qu'ils se sont entendus sur le dossier ou s'il y avait des
débats à l'intérieur du dossier qui faisaient qu'il ne
pouvait être présenté avant? Un avis dans le journal, c'est
une affaire, mais vis-à-vis de l'Assemblée nationale, c'est
une
autre affaire.
Je vais vous dire ce que dit l'avis dans le journal: Avis est, par tes
présentes, donné que Les Clairvoyants, compagnie mutuelle
d'assurances de dommages, s'adressera au Parlement du Québec, à
sa prochaine session, aux fins de demander l'adoption d'un projet de loi
d'Intérêt privé ayant pour objet de lui permettre de se
transformer en compagnie d'assurances à capital social. Toute personne
qui a des motifs d'intervenir sur ce projet de loi d'intérêt
privé doit en informer le directeur de la législation, à
l'Assemblée nationale du Québec.
Je peux vous dire, dans ce cas-là, qu'on n'a entendu parier de
rien,
M. Tremblay (Iberville): Je puis vous affirmer...
Le Président (M. Kehoe): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président. Pour éviter
d'allonger cette question qui, en fait, est procédurale et
réglementaire, pourriez-vous nous indiquer, d'une part, la demande de
l'Assemblée nationale? D'autre part, vous avez certainement reçu
le rapport du service des lois privées à l'égard du
cheminement du dossier du projet de loi privé que nous avons devant
nous...
M. Garon: Ce n'est pas une question de règlement.
Le Président (M. Kehoe): Une seconde...
M. Garon: Il n'y a pas de question de règlement
là-dedans.
M. Chagnon: Je vous inviterais, M. le Président, à
le relire pour le bénéfice du député de
Lévis, pour accélérer le processus de nos travaux.
Le Président (M. Kehoe): Merci. M. le député
de Lévis, nous avons eu un mandat de l'Assemblée nationale de
procéder à l'étude du projet de loi privé. Donc, il
faut tenir pour acquis, à ce moment-ci, que toutes les étapes,
toutes les procédures ont été suivies.
Je tiens à vous souligner qu'en vertu de l'article 22 de nos
règlements "un projet de loi présenté entre le 15 novembre
et le 21 décembre ou entre le 15 mai et le 23 juin ne peut être
adopté pendant la même période. "
Cela, c'est vrai, mais ce que nous avons nous, aujourd'hui, c'est un
projet de loi qui est adopté en principe et il y a un ordre de
l'Assemblée nationale de procéder à l'étude article
par article. On n'a pas d'autre mandat, ce matin, et il ne faut pas
présumer d'autre chose.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Si vous n'avez pas d'autres
questions, nous allons...
M. Garon: Non, ma question, ce n'est pas cela. J'ai posé
des questions sur les avis. Il y a eu un dépôt le 10
décembre. Je m'informe. Je peux poser d'autres questions aussi. Cela
concerne le public, il y a 12 000 personnes là-dedans.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous d'autres questions
à poser?
M. Garon: Oui, je veux poser une question, je veux avoir ta date
des avis. J'espère que les gens ont été mieux
avisés que nous ne l'avons été. Alors, on va poser des
questions pour s'assurer de cela. C'est notre travail.
M. Zigby: Les avis ont été publiés au cours
du mois d'août, au cours des quatre semaines du mois d'août, parce
qu'on voulait déposer à la date... On me rappelle la date; je
pensais que c'était peut-être le 15 septembre, mais la date limite
qu'on nous avait donnée pour le dépôt des projets de toi
était le 8 septembre et nous nous sommes assurés que te projet de
loi soit déposé à l'Assemblée nationale - je ne
sais pas exactement dans les mains de quel officier - pour ta date limite qui
était le 8 septembre.
Le Président (M. Kehoe): M. te député de
Lévis.
M. Zigby: Et les avis avaient tous été
publiés avant cela, évidemment. Il fallait qu'on établisse
que les avis avalent été publiés.
M. Garon: Pourriez-vous nous donner les dates de publication de
ces avis-là, puisqu'on dit ici que... Moi, j'ai une date ici:
Montréal, 1er septembre 1987, et je n'en ai pas d'autre. Il est
supposé y en avoir quatre.
Le Président (M. Kehoe): M. Zigby, avez-vous le
renseignement avec vous?
M. Garon: Cela a été publié dans la Gazette
officielle te 12 septembre 1987.
M. Zigby: Cela a été publié quatre semaines
consécutives dans la Gazette officielle et cela a été
publié quatre semaines consécutives...
M. Garon: Quelles dates?
M. Zigby:... dans trois journaux: Le Devoir, La Voix de l'Est de
Granby, qui est un journal publié à Granby, mais qui couvre
Saint-Césai-re - si on veut parler d'un journal régional pour
Saint-Césaire, d'un quotidien, on doit publier dans la Voix de l'Est de
Granby - et dans le...
M. Fortier: Ici, j'ai des coptes. C'est
L'Argenteuil, le 8 septembre. Est-ce que cela se peut? The
Watchman, le 8 septembre. J'ai un autre avis, I ci, dans Le Canada
français, le mercredi 9 septembre.
M. De Palma (Robert): Oui, ce sont des avis des assemblées
générales que vous avez ici.
M. Fortier: Ah! là, vous pariez des avis pour la...
M. De Palma: Pour le projet de loi, oui.
M. Fortier: D'accord. Cela, c'étaient les avis pour
l'assemblée générale comme telle.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
d'Iberville.
M. Garon: M. le Président. Non mais... M. Tremblay
(Iberville): M. le Président... M. Garon: Je suis à ma
question...
Le Président (M. Kehoe): Une seconde.
M. Tremblay (Iberville):... je pense qu'actuellement on perd
notre temps, parce que, certainement, concernant toute la procédure, le
bureau de la législation de l'Assemblée nationale s'est
assuré que tout était respecté dans l'ordre. Alors, je ne
comprends pas pourquoi nous perdons notre temps actuellement à essayer
de trouver toutes ces...
Le Président (M. Kehoe):... sur la question.
M. Tremblay (Iberville): Alors, on n'a pas à discuter de
cela, à ce moment-là. C'est...
Le Président (M. Kehoe): II y a un rapport fait par le
directeur de la législation disant que toutes les étapes ont
été suivies. Le projet de loi a été
déposé durant le temps prévu par les règlements.
Nous, de notre part, nous avons le mandat de procéder à
l'étude article par article de ce projet de loi. Maintenant, vous avez
le droit de poser d'autres questions, mais Je ne sais pas à quoi cela va
nous mener.
M. Garon: Voici, il s'agit d'une compagnie qui a 12 000 membres,
une mutuelle qui a 12 000 membres. Alors, je veux connaître les
délais des avis de publication. Je n'ai rien dans ce dossier sauf ces
feuilles-là, rien d'autre que cela. La loi dit qu'il y a des
publications... Je regrette, mais je ne suis pas obligé de prendre cela
pour du "cash". Je demande tes avis de publication, dans quels journaux cela a
été publié et les avis de publication ont
été faits quand? C'est une question très simple.
Le Président (M. Kehoe): Vous avez reçu vos
réponses. Les réponses ont été
données.
M. Garon: Non, je n'ai pas reçu de réponses. Je
demande d'avoir une copie des documents qui indiquent cela.
M. Zigby: Évidemment, tes copies de ces documents ont
été déposées avec le projet de loi même.
C'est là qu'ils devaient aller en premier lieu. Nous les avons
déposés avec le projet de loi. On a peut-être des copies
additionnelles au bureau, mais je ne m'attendais pas à avoir à
produire les avis aujourd'hui. (12 h 45)
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Chicoutlml.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Pour le
bénéfice des personnes qui sont ici présentes de
même que pour les membres de l'Assemblée nationale,
généralement, ce qui est reconnu lorsqu'on examine un projet de
loi privé, c'est qu'il ne s'agit pas d'avoir l'Opposition d'un
côté et, de l'autre côté, le pouvoir. La règle
a toujours été la suivante: on se penche sur un projet de loi qui
est préparé par une instance externe pour s'assurer qu'il
protège au mieux les contribuables ou les actionnaires, dans le cas qui
nous concerne.
La règle veut que, généralement, on ait le
même niveau d'information. Vous comprendrez qu'il est tout à fait
déroutant de se retrouver ce matin avec un projet de loi, disons, en six
pages et que ce soit tout ce qu'on ait comme information. On voudrait que l'on
dispose rapidement, ce matin, sans information supplémentaire, d'une
question qui touche 12 000 actionnaires et plusieurs millions de dollars. C'est
dans cette perspective qu'il faut placer l'intervention de mon collègue,
le député de Lévis
Je veux bien croire que les gens ont des informations pertinentes qui
leur permettent de dire: Bravo! c'est bien! Allez-y! C'est votre cadeau de
Noël. Mais je voudrais que l'on puisse partager votre plaisir de les
saluer. En gros, c'est cela.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Fortier: Je partage le désir de la
députée de Chicoutimi et du député de Lévis
d'avoir toute l'information. Le projet de loi a été
déposé à quelle date au début de décembre?
Je dois vous avouer, Mme la députée, que, personnellement, je
n'ai pas eu le temps d'étudier ce dossier avant hier. Mais rien
n'empêchait le député de Lévis ou votre recherchiste
ou vous-même de prendre contact soit avec la compagnie, soit avec
l'inspecteur et de demander l'information.
Quand j'ai su que je serais ici, j'ai demandé hier à
l'inspecteur s'il allait me donner un dossier là-dessus. Il a dit: Oui,
j'ai des notes pour vous. Mais c'est moi qui l'ai demandé. Le
député de Lévis sera d'accord quand je dis
qu'à chaque fois qu'il a demandé de l'information à
l'Inspecteur j'ai dit à l'Inspecteur, à chaque fois, de lui
donner toute l'Information demandée.
Il est vrai de dire que, dans certains cas, les gens devant nous sont de
bonne foi mais ne connaissent pas toutes les procédures de
l'Assemblée nationale. II arrive que ceux qui viennent souvent ici
sachent que c'est une bonne procédure à suivre que de contacter
l'Opposition en plus de l'Inspecteur et du député qui fait la
présentation pour les informer. Mais ces gens sont de bonne foi et ne
connaissent pas nos procédures. S'il est vrai que cela aurait
été une bonne chose pour les gens qui sont devant nous de prendre
contact avec le critique de l'Opposition, vous devez admettre également
que votre recherchtste ou le député de Lévis, sachant que
dix jours plus tard il devait étudier ce projet de loi, aurait pu
prendre le téléphone.
Quand j'étais dans l'Opposition, c'est ce que je faisais. Je
prenais le téléphone, j'appelais les gens et je m'informais, Si
vous ne l'avez pas fait, il ne faudrait pas faire porter le blâme
à l'Assemblée nationale ou aux gens qui sont devant nous, lis ont
suivi toute ta procédure qui leur était imposée par
l'Assemblée nationale. Je le répète, chaque fois que le
député de Lévis m'a appelé me disant: Est-ce que
vous pouvez me donner telle information, Je la lui ai donnée. Je n'ai
reçu aucun appel ni de votre recherchiste ni du député de
Lévis. Quant à mol, je n'ai reçu la documentation qu'hier,
comme vous, parce qu'on m'a dit que ce n'était pas un dossier
très compliqué et que les procédures ont été
suivies. J'ai regardé cela hier. J'ai dit: Bravo! on va venir ici! Je
n'ai pas eu une multitude d'information depuis un an et demi. Je l'ai eue hier
seulement et je suis ici pour poser des questions.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, pourrais-je vous
suggérer ou nous suggérer en commun une formule de travail qui
pourrait peut-être accélérer le processus de nos travaux?
Je viens de demander au secrétariat de la législation
privée de nous faire parvenir l'ensemble du dossier, comprenant toutes
les procédures qui ont été suivies dans le cheminement du
projet de loi 244 que nous sommes en train d'étudier.
Si le député de Lévis et la députée
de Chicoutimi acceptaient, nous pourrions, pour l'instant, étudier le
fond du dossier et revenir, avant l'adoption du projet de loi 244, aux
questions qui ont été soulevées par le
député de Lévis et auxquelles nous pourrons
répondre dans quelques minutes.
Je crois que le député de Lévis a, comme nous tous,
la possibilité de poser des questions concernant la procédure
suivie pour te projet de loi 244. Il semble qu'il n'y ait aucun
problème, non seulement de fond, mais ni de forme, quant à la
présentation de ce projet de loi. Il serait probablement plus utile pour
chacun des membres de cette commission parlementaire de pouvoir, d'une part,
passer à l'étape de l'étude des articles du projet de loi
qui est devant nous. Par la suite, nous procéderons aux réponses
aux demandes du député de Lévis concernant la forme et la
procédure suivies dans la préparation du projet de loi 244 entre
les mains du service de la législation privée.
Il faut reconnaître, M. le député de Lévis,
mesdames et messieurs les membres de cette commission, qu'au moment où
nous nous parlons il y a trois commissions parlementaires qui siègent
simultanément pour l'étude de projets de loi privés.
Alors, les fonctionnaires au service de la législation privée
sont répartis entre chacune de ces commissions. Pour l'instant, nous
allons recevoir leur rapport dans quelques minutes. Ils ne pouvaient pas se
séparer en quatorze. Mais je vous suggère cette façon de
procéder et cela accélérera te processus de nos travaux et
nous pourrons, d'ici à une heure peut-être, adopter au moins un
des deux projets de loi privés que la Chambre nous a demandé
d'étudier.
Le Président (M. Kehoe): Je tiens à faire remarquer
au député de Saint-Louis que nous sommes encore à
l'étape des remarques préliminaires ou des questions
préliminaires.
M. Chagnon: On pourrait commencer à
accélérer.
Le Président {M. Kehoe): Oui, mais si le
député de Lévis a terminé avec ses questions
préliminaires, nous sommes prêts à procéder à
l'étude article par article; sinon, il a droit encore à ses
questions, s'il a d'autres questions à poser.
Mais je tiens à souligner encore une fois que notre mandat est
d'étudier article par article le projet de loi. Il faut tenir pour
acquis que, dans le rapport du directeur de la législation, toutes les
étapes ont été suivies et tous les avis ont
été publiés dans les journaux dans tes délais
requis par la loi.
Donc, à partir de là, je pense que, sur cette question,
vous avez eu votre réponse, mais libre à vous de poser d'autres
questions, si vous le voulez. M. le député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, je veux vous dire une chose. On
étudie un projet de loi privé et, normalement, l'étude
d'un projet de loi comporte trois étapes à l'Assemblée
nationale, sans compter la commission parlementaire: première lecture,
étude en commission parlementaire, rapport de la commission à
l'Assemblée nationale et troisième lecture. Ce sont tes
étapes, avec des délais entre chacune.
M. Fortier: Pour les projets de loi publics.
M. Garon: Non, pour les projets de loi privés, c'est (a
même chose.
M. Fortier: Voyons donc!
M. Garon: Oui, la même chose. Souvent, cela se fait dans
une seule séance, les différentes choses, parce que les gens vous
saisissent d'avance de leur dossier. On ne peut pas imaginer tous les dossiers
des projets de loi privés, il y en a un grand nombre, quand les gens ont
des projets de loi privés. Vous pouvez voir le nombre qu'il y a
là-dedans. On a 201, 210, 2î6, 218, 219, 226, 228, 229, 230, 231,
232, 233, 234, 244, 245, 247, 248, 249, 250, 252, 259, 260.
Il y a plusieurs projets de loi privés. Il y en a qui sont
adoptés avant Noël et d'autres qui ne le sont pas avant Noël,
sauf que, normalement, les gens nous tiennent au courant de leur dossier, parce
que cela fait partie du travail de celui qui s'occupe du dossier de faire en
sorte que les gens en soient saisis.
Par exemple, quand la Croix bleue, qui est une mutuelle d'assurances,
est venue ici, pendant tous les mois qui ont précédé,
à toutes les étapes, on a été tenus au courant. Ils
nous ont demandé si on avait besoin d'informations additionnelles, si on
avait besoin de renseignements pour pouvoir procéder à l'adoption
du projet de loi. C'est la procédure normale.
La commission parlementaire n'est pas là pour tenir pour acquis
toutes sortes de choses dont elle n'est pas au courant. On me dit que toutes
les étapes ont été suivies. Je ne le sais pas. Tout ce que
j'ai, c'est cela.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
Lévis...
M. Garon: Un instant, M. le Président! Comme
député, mon travail, c'est de faire l'étude du projet de
loi et je fais l'étude du projet de loi.
M. Chagnon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Question de règlement, M.
le député de Saint-Louis.
M. Garon: S'il y a des gens qui n'ont pas fait leur travail, ce
n'est pas ma faute.
M. Chagnon: M. le Président, je ne pourrai pas
tolérer, comme membre de cette commission, que la décision du
président... Vous venez de demander au député de
Lévis de cesser de prendre la parole, parce que vous aviez quelque chose
à dire; je ne peux pas tolérer, comme membre de cette commission,
que le député de Lévis vienne interrompre le
président dans ses travaux.
Le Président (M. Kehoe): Je tiens à souli- gner au
député de Lévis...
M. Chagnon: II y a trois articles, en fait, qui prévoient
cette...
Le Président (M. Kehoe):... que notre mandat, c'est
d'étudier article par article ce projet de loi. Ce n'est pas notre
mandat d'étudier la procédure qui a été suivie
à l'Assemblée nationale. D'accord? Nous avons devant nous un
rapport du directeur de la législation qui dit, et je le cite: Le projet
de loi 244, intitulé Loi concernant Les Clairvoyants, compagnie mutuelle
d'assurance de dommages, a été déposé à la
Direction' de la législation le 8 septembre 1987, soit dans le
délai prévu à l'article 35. L'avis à la Gazette
officielle, selon l'article 36, ainsi que ceux publiés dans un journal,
selon l'article 37, ont été produits et sont conformes au projet
de loi.
Donc, dans l'ensemble, ce qui est dit dans le rapport - tous les avis
sont ici, entre parenthèses...
M. Garon: Vous êtes bien chanceux de les avoir. Moi, je ne
les ai pas.
Le Président (M. Kehoe): Laissez-moi finir. Ce à
quoi je veux en venir, c'est que, d'après le directeur de la
législation...
M. Fortier: Changez de recherchîste, bon Dieu!
Le Président (M. Kehoe):... toutes les étapes ont
été suivies.
M. Fortier: Cela ne se peut pas! M. Garon: Je regrette...
Le Président (M. Kehoe): Un instant, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Toutes les étapes
ont été suivies. Nous sommes ici, ce matin, pour étudier
le projet de loi. Si vous avez des reproches à faire à
l'Assemblée nationale ou au directeur de la législation, ici, ce
n'est la place pour le faire; il faut le faire à l'Assemblée
nationale.
Notre mandat est bien clair et spécifique. C'est pour cela que je
dis que nous allons procéder. Si vous avez d'autres questions ou...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Kehoe):... d'autres idées, on est
prêt à les entendre, mais en ce qui concerne ta question des avis,
à toutes fins utiles, cela ne relève pas du mandat de la
commission, ni de continuer plus loin la discussion sur ce sujet. Cela a
déjà été décidé par
l'Assemblée nationale et notre mandat est clair et précis.
Si vous avez d'autres questions, je vais les
permettre mais, en ce qui concerne les avis, je pense que l'affaire est
claire.
M. Garon: L'affaire est claire, M. le Président, mais je
vais vous dire une chose. Il faut savoir comment marche ce droit et une des
principales choses, c'est l'Information au public. Mes questions visent
exactement à savoir ce qu'est l'information. Vous verrez, par exemple,
au troisième paragraphe de la loi, en tout cas, à l'avant-dernler
paragraphe, que c'est une question... Il y a l'assemblée
générale, la majorité des deux tiers des voix
enregistrées et tout cela fonctionne sur la connaissance que le public a
pu avoir avant pour pouvoir se prononcer.
Quand je demande les avis, quels sont les avis, quand ils ont
été donnés et tout cela, cela fait partie de ta
publicité et je veux savoir quand. Après cela, je vais demander:
Comment l'assemblée générale a-t-elle été
annoncée? Combien y avait-il de personnes à l'assemblée
générale? Combien de personnes ont voté sur les 12 000?
Cela fait partie du processus d'adoption d'un projet de loi. Je n'ai eu aucun
document. Les documents dont vous avez parlé, je n'en ai eu aucun. C'est
sûr que... Le ministre est bien jeune s'il pense que ce sont les
recherchistes qut vont fouiller... Ces documents nous sont toujours fournis
sans qu'on ait besoin de faire des recherches pour cela.
M. Fortier: Voyons donc! Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis...
M. Fortier: Vous n'avez pas été dans l'Opposition
bien longtemps.
Le Président (M. Kehoe): Seulement une seconde. J'ai
devant moi le rapport qui donne les dates exactes. Je pourrais vous le
passer.
M. Garon: Bien oui, je veux l'avoir.
Le Président (M. Kehoe): Dans la Gazette officielle du
Québec, les publications ont eu lieu le 12 septembre 1987; dans Le
Devoir et La Voix de l'Est, aux dates suivantes: les 3, 10, 17 et 24 septembre
1987. Les publications ont eu lieu.
M. Garon: Les publications pour quelles fins?
Le Président (M. Kehoe): Pardon? M. Garon: Quelles
publications?
Le Président (M. Kehoe): Dans les journaux, les
publications...
M. Garon: Non, non. Les publications pour quelles fins?
Le Président (M. Kehoe): Pour les fins de la
procédure prévue...
M. Garon: À l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Kehoe):... par nos règlements de
l'Assemblée nationale. Toutes les règles ont été
suivies. C'est pour cela...
M. Garon: Je demande les dates de publication...
Le Président (M. Kehoe): Vous les avez, les dates de
publication...
M. Garon: Je ne les ai pas. Vous me dites ça...
Le Président (M. Kehoe):... en tout cas, elles sont ici.
Qu'est-ce que vous voulez? On peut en faire une copie...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Kehoe):... et vous la donner.
M. Garon: S'il vous plaît.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
d'Iberville.
M. Garon: Deuxièmement... Non, je n'ai pas fini.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que c'est sur une question
de règlement?
M. Tremblay (Iberville): Non, ce n'est pas une question de
règlement
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je voudrais également demander, concernant
l'assemblée générale qui a été tenue pour
prendre une décision sur ce projet de loi, combien de personnes y ont
assisté.
M. De Palma: Je vais répondre pour vous, 29 personnes y
ont assisté.
M. Garon: Sur 12 000. M. De Palma: Sur 12 000. M. Garon:
Bon!
M. De Palma: C'est la première fois qu'on avait une
assistance aussi élevée par rapport aux assemblées
spéciales des années antérieures.
M. Garon: Quels sont les moyens que vous avez pris pour convoquer
ces 12 000 personnes?
M. De Palma: Par le moyen des journaux, dont M. le ministre,
tantôt, a fait l'énumération: La Voix de l'Est, La
Presse, The Watchman, même Le Bulletin des agriculteurs parce
qu'on rencontre beaucoup d'agriculteurs dans la compagnie, La Terre de chez
nous, à Saint-Jean Le Canada français, Le Richelieu
agricole, Le Courrier de Saint-Hyacinthe, en tout cas, tous les endroits
où on peut desservir une clientèle qui nous connaît..
M. Garon: Bon!
M. De Palma:... et qui était assurée.
M. Garon: À quelle date avez-vous tenu votre
assemblée spéciale?
M. De Palma: Le 14 septembre 1987.
M. Garon: Les avis, quand ont-ils été
publiés?
M. De Palma: Je ne les ai pas devant moi, mais c'était
quinze jours francs avant la date de l'assemblée générale.
Effectivement, cela a donné seize jours avant l'assemblée
générale, dans trois quotidiens, ce qui est obligatoire de par
nos règlements généraux. On est allé au-delà
de nos règlements généraux pour aller chercher plus de
monde.
M. Garon: Vos membres, sur quel territoire se
répartissent-ils?
M. De Palma: Saint-Jean, Saint-Césaire, le comté de
Rouville, Saint-Hyacinthe et un peu à Lachute, parce qu'on avait
fusionné une mutuelle à Lachute il y a deux ans. Alors, on a
publié l'avis dans L'Argenteuil, et, comme il y avait des
anglophones, on a publié dans Le Watchman pour les anglophones
membres dans ce secteur-là.
Le Président (M. Kehoe): II est 13 heures. Nous allons
ajourner dans quelques minutes mais, avant, M. le ministre a une proposition
à faire.
M. Fortier: J'ai une recommandation à faire. Le
député de Lévis désire obtenir plus d'information
et je crois que c'est tout à fait raisonnable qu'il l'obtienne. S'il y a
d'autres députés... Je ne le sais pas, j'aurais une proposition
à faire étant donné que vous êtes de bonne foi et
que vous avez suivi ta procédure. Ce serait peut-être une bonne
chose que certains des députés ministériels et le
député de Lévis aillent manger avec vous pour que vous
leur donniez toute l'information voulue.
Si je dis cela, ce n'est pas juste pour avoir un "free lunch", mais on a
de 13 heures, à partir de maintenant, jusqu'à 15 heures et on
pourrait utiliser ce temps-là...
M. Garon: J'ai quelqu'un pour s'occuper de mon agenda.
M. Fortier: C'est une suggestion que je faisais, dans la mesure
où il y a des comités ministériels et d'autres personnes
qui voudraient avoir un complément d'information.
Le Président (M. Kehoe): Sur ce, Je suspends les travaux
de la commission jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux. Le
mandat de cette commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée de deux projets
de loi d'intérêt privé.
On a eu une entente pour passer de l'étude du projet de loi 244
à celle du projet de loi 248, si je comprends bien.
M. Fortier: Exactement.
Projet de loi 248
Le Président (M. Baril): Je demande à nos
invités de bien vouloir prendre place à la table, s'il vous
plaît. Bienvenue!
M. Fortin, vous êtes le proposeur de cette loi, pouvez-vous nous
présenter vos invités, s'il vous plaît?
M. Fortin: M. le Président, il me fait plaisir de vous
présenter les gens intéressés dans le projet de loi
privé 248 devant la commission du budget et de l'administration,
aujourd'hui, soit le président de la société, le Dr
Sroeschl, et leur conseiller juridique, Me Claude Bérubé, qui
sont ici pour faire reconnaître la société qui a
été, selon la loi, abandonnée depuis 1975.
Je demanderais à la commission de bien vouloir entendre les
propos de la Société autrichienne pour que la commission puisse
adopter le projet de loi 248.
Le Président (M. Baril): Merci, M. te député
de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce que vous avez des remarques
préliminaires, M. le ministre ou M. le député de
Lévis?
Remarques préliminaires
M. Fortier: Non. C'est simplement pour leur souhaiter la
bienvenue. Je crois qu'il s'agit d'un cas fort simple et que nous pourrons en
disposer
assez rapidement.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, je me méfie toujours du
ministre quand II dit que les cas sont fort simples parce qu'il a le don
incroyable de tes compliquer.
M. Fortier: Cela dépend de votre quotient intellectuel,
bien sûr.
M. Garon: II a le don, souvent, de les compliquer quand Il les
trouve trop simples. Je dois dire, M. le Président, que, pour ma part,
j'ai signifié au secrétariat des commissions, ce matin, qu'on
aurait dû entendre La Société autrichienne ce matin et on
m'a répondu qu'il y avait un ordre de la Chambre. Ce n'était pas
la meilleure planification puisqu'il s'agit, dans ce cas-ci, d'un projet
très simple au fond, comme a dit le ministre avec raison...
M. Fortier: II me donne raison après m'avolr
critiqué.
M. Garon:... et dont on peut disposer rapidement, plutôt
que de les faire attendre inutilement, alors que le projet de loi privé
244 est beaucoup plus compliqué.
Le Président (M. Baril): Merci. Messieurs les
représentants de la Société autrichienne, voulez-vous
faire votre exposé? J'aimerais que vous vous identifiiez avant.
M. Bérubé (Claude): Oui. Claude
Bérubé, représentant de la Société
autrichienne. Je vous remercie, M. le Président, et je suis heureux de
constater que tout le monde considère que c'est fort simple. SI c'est le
cas, je vais essayer de faire ça très rapidement.
Tout cela pour vous dire que cette société a d'abord
été constituée le 11 novembre 1958, voilà
bientôt 30 ans. Les activités de la Société
autrichienne, comme pour toute association sans but lucratif, ont à peu
près les mêmes objets, c'est-à-dire de regrouper les
Autrichiens qui vivent dans la région de Montréal et d'organiser
des activités pour eux, soit des soirées sociales, un grand bal
avec musique autrichienne chaque année et diverses autres
activités d'intérêt pour les membres.
La raison de notre présence ici, c'est que cette
société a été dissoute le 29 mars 1975 à la
suite d'un avis. D'abord, les raisons pour lesquelles elle a été
dissoute, c'est qu'il y a eu défaut de déposer les rapports
annuels et de payer les droits annuels relatifs à une
société sans but lucratif. En fait, vous pourrez le constater
dans les pochettes que je vous ai remises, M. le ministre et M. le porte-parole
de l'Opposition officielle. II y a un avis dans lequel on mentionne que les
droits et les rapports n'ont pas été acquittés pour la
période de 1959 à 1973, ce qui est tout à fait exact.
J'ajouterai que ces droits et rapports n'ont pas été produits non
plus pour ta période allant jusqu'à 1986 parce que malgré
l'avis de dissolution qui a eu lieu en 1975, la Société
autrichienne, dans les faits, a toujours continué à fonctionner
et à organiser des activités pour ses membres.
Dans les faits, les membres de la Société autrichienne
n'ont jamais eu connaissance de la dissolution de leur organisme. Ce n'est
qu'en 1986, alors que M. Léo Hammerscrimld, qui vivait à Ottawa
et était membre de la Société autrichienne de l'endroit,
est venu s'installer à Montréal, qu'au cours d'une recherche
concernant la Société autrichienne de Montréal il a pris
bonne note dans la Gazette officielle que la société avait
été dissoute en 1975. Alors, iI s'est dépêché
d'en aviser les membres de ta société qui, tous, autant l'un que
l'autre, ont été déconcertés d'apprendre qu'ils
vivaient et dirigeaient leur organisme depuis onze ans sans qu'il y ait eu de
charte effective durant cette période.
Donc, les gens de la Société autrichienne n'apparaissent
pas avoir été négligents dans cette situation. Ils ne
connaissaient pas leurs obligations. Lorsqu'ils sont arrivés ici, en
1958, et qu'ils ont demandé une charte pour organiser des
activités pour leurs membres, à ce moment-là, Ils ont fait
une demande de charte sans obtenir de renseignements supplémentaires sur
les obligations qui accompagnaient cette charte, soit le dépôt
d'un rapport annuel et le paiement de droits annuels. Ils n'avaient aucune
connaissance de ces obligations.
Vous serez d'accord avec mol, M. le Président, qu'on ne garde
certainement pas la Gazette officielle au pied de son lit tous les soirs pour
la regarder au besoin. Ce qui arrive, c'est que ces gens n'ont absolument pas
consulté la Gazette officielle et n'ont pas eu connaissance d'un avis
qui a été produit là-dedans à savoir qu'ils
risquaient de perdre leur charte. Ils n'ont pas eu connaissance non plus de la
dissolution de l'organisme. Par surcroît, il n'y a pas eu de changement
d'adresse produit par les représentants de l'organisme à
l'Inspecteur général des institutions financières.
Pourtant, au cours de ces 30 années, l'adresse du siège social de
l'organisme a changé à plusieurs reprises. Lorsque de ta
correspondance était envoyée par le ministère, elle ne se
rendait jamais à qui de droit parce que les changements n'avaient pas
été effectués.
Comme je vous te mentionnais, les membres de la Société
autrichienne ne connaissaient pas leurs obligations, malgré le fait
qu'ils aient toujours tenté, dans ta mesure du possible, d'être
respectueux des lois du Québec et du Canada. Ils ont toujours
procédé à la tenue des assemblées
générales, la tenue générale de livres, que ce soit
pour tes procès-verbaux ou pour les livres
comptables, Ils ont fait vérifier les livres et les états
financiers tous les ans. ils ont toujours tenu les réunions du conseil
d'administration tous ies mois, sans compter les nombreuses réunions du
conseil exécutif.
Dès te moment où ils ont eu connaissance de leur
dissolution, en 1986, ils ont consulté pour voir ce qu'ils pouvaient
faire avec cela. On leur a tout simplement précisé que tous les
délais étaient expirés pour pouvoir demander la reprise
d'existence. Au cours des années, il y avait eu une prolongation, il y
avait eu des modifications à la loi qui avaient permis à diverses
sociétés de prolonger le délai pour demander la reprise
d'existence d'une à deux années et, par la suite, à trois
années. Mais comme cela faisait bientôt onze ans que la
société avait été dissoute, tous les délais
étaient expirés.
Voici le pourquoi de notre présence ici aujourd'hui. Simplement
pour préciser, j'aurais peut-être une ou deux informations
supplémentaires à fournir. C'est que la société
compte aujourd'hui près de 200 membres et leurs familles qui sont
situés dans la région de Montréal. Si la
Société autrichienne a demandé une autorisation de reprise
d'existence, plutôt que tout simplement une nouvelle charte, c'est parce
que, premièrement, elle n'a jamais cessé ses activités et,
deuxièmement, pour des raisons historiques, parce qu'elle désire
tout simplement que soit rétablie, de façon légale,
l'existence qu'elle a toujours continuée dans les faits. Entre autres,
ils vont fêter leur 30e anniversaire de fondation en 1988 et ont
déjà préparé toute une série de
manifestations. On voudrait bien que la Société autrichienne, qui
va fêter ses 30 ans en 1988, soit bien celle qui a obtenu sa charte en
1958.
Alors, on croit qu'il est opportun d'autoriser la demande de reprise
d'existence. Si cette demande de reprise d'existence en venait à
être accordée, la Société autrichienne serait
évidemment prête à acquitter tous tes droits annuels qui
sont dus à l'Inspecteur général des institutions
financières pour les années passées et elle s'engagerait,
pour les années futures, à produire ses rapports annuels et
à acquitter les droits requis. C'est ce que nous avions à vous
présenter.
Étude détaillée
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
députés qui ont des commentaires ou des questions à poser
à nos invités?
Alors, nous passons à l'article 1. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce que
l'article 3 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le préambule
est accepté?
M. Garon: Je voudrais seulement poser une questfon, à ce
moment-ci, à la Société autrichienne. Est-ce qu'ils ont
été surpris, malgré deux publications dans la Gazette
officielle, que, parmi tous les membres qui étaient assez nombreux,
aucun n'ait pris connaisance de la Gazette officielle?
M. Bérubé: Écoutez, aujourd'hui, ils sont
assez nombreux, mais en 1975 il y avait environ 20 membres actifs au sein de la
Société autrichienne. SI vous voulez que je vous dise que nul
n'est censé ignorer la loi, je suis d'accord avec vous, sauf que, dans
les faits, personne n'en avait effectivement pris connaissance à la
Société autrichienne. Pour répondre, finalement, à
votre question: Oui, tout le monde a été très surpris de
constater la dissolution de l'organisme onze ans plus tôt. C'est un
fait.
M. Garon: Considéreriez-vous qu'un avis dans la Gazette
officielle est une garantie de publicité pour les gens normaux de la
vie courante?
M. Bérubé: Bon! C'est une grande question. On
pourrait fa débattre pendant plusieurs heures, mais ce que je peux vous
dire, c'est que, pour la population en général, je pense qu'il y
aurait peut-être lieu, à un certain moment donné, de penser
à un autre mode de publicité. C'est un fait.
M. Garon: Je vous remercie.
M. Bérubé: C'est une opinion tout à fait
personnelle.
M. Garon: Vous êtes un avocat qui...
M. Fortier: Vous lui enverrez votre compte.
M. Garon: C'est parce que le ministre est un ingénieur
nucléaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, je voulais simplement demander l'opinion d'une
personne au courant.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le préambule est
accepté?
M. Fortier: Accepté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le titre, Loi
concernant la Société autrichienne/Austrfan Society, est
accepté?
M. Fortier: Accepté. M. Garon: Adopté.
Le Président {M. Baril): Est-ce que le projet de loi, dans
son ensemble, est accepté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté,
Le Président (M. Baril): Alors, le projet de loi est
adopté dans son ensemble. Nous allons suspendre la commission quelques
minutes, le temps de changer...
M. Fortier: On vous remercie.
Le Président (M. Baril):... et on vous remercie,
messieurs.
M. Bérubé: On vous remercie infiniment. M. Garon:
Merci. Bonne chance. M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Baril): Oui, monsieur.
M. Bérubé:... le Dr Sroescht ici présent,
qui est le président de la Société autrichienne, voudrait
vous adresser quelques mots.
Le Président (M. Baril): Mais oui.
M. Sroeschl (Seppe-Joseph): M. le Président, je vous
remercie beaucoup de votre décision et je peux vous assurer que les
prochaines années tant et plus seront meilleures en ce qui concerne les
relations avec les autorités. Merci.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Baril): Merci. Je vous souhaite un bon
voyage de retour.
Alors, nous allons suspendre 30 secondes.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 27)
Projet de loi 244 (suite)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux et nous revenons à la Loi
concernant Les Clairvoyants, compagnie mutuelle d'assurance de dommages, projet
de loi 244. J'aimerais que nos Invités se présentent à la
table, s'il vous plaît.
Rebonjour messieurs, nous vous souhaitons la bienvenue. Je comprends que
nous étions, ce matin, à des discussions entre les
députés et les représentants. Est-ce que les discussions
sont terminées ou s'il y a d'autres députés qui aimeraient
entendre les représentants sur ce projet de loi?
M. Garon: J'aimerais connaître les différents... On
l'a mentionné un peu, mais on devait nous donner une feuille Indiquant
les différents moyens de publicité qui ont été
utilisés par Les Clairvoyants.
Le Président (M. Baril): Vous ave2 eu la copie, M. le
député de Lévis?
M. Fortier: C'est le rapport au complet qu'on nous a
envoyé.
M. Garon: Quel rapport?
Le Président (M. Baril): Le rapport du directeur de la
législation.
M. Fortier: Est-ce qu'on procède à l'étude
article par article, M. le Président?
Le Président (M. Baril): S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons commencer l'étude article par article, c'est
sûr. Je voulais seulement donner la chance de... Oui, M. le
député.
Discussion générale
M. Garon: Est-ce que la compagnie a produit un rapport financier?
Il y a des questions qui ont été posées ce matin sur la
situation financière. On a indiqué qu'il y avait eu des pertes au
cours de la récente période des deux dernières
années. Est-ce qu'il s'agit d'une compagnie qui est en surplus ou
qui...
M. Fortier: Est-ce que vous posez la question à nos
invités ou à l'inpecteur? Si vous le permettez, à un
moment donné, l'inspecteur pourrait faire rapport.
M. Garon: Je pense qu'il serait bon que l'inspecteur nous... Il y
a tous les aspects techniques.
M. Fortier: Alors, pour informer les députés...
J'allais le suggérer ce matin, mais le député de
Lévis était tellement anxieux d'obtenir de l'Information qu'il a
oublié de le demander. Si cela peut aider le député de
Lévis et les députés ministériels, je demanderais
à l'inspecteur général
de nous dire quelles représentations lui ont été
faites et quelles sont tes exigences qu'il a faites pour assurer la
démutualisation. Comme on le sait, la Loi sur les assurances, dans le
moment, ne permet pas une démutualisation. Je le proposerai au mois
d'avril dans des amendements que j'apporterai à la Loi sur les
assurances. Peut-être que l'inspecteur pourrait nous dire, donc, quelles
sont les relations qu'il a eues, quels sont les conseils qu'il adonnés et quel genre d'informations financières il a eues. M.
l'inspecteur général, s'il vous plaît
M. Bouchard (Jean-Marie): Les Clairvoyants, qui est une compagnie
mutuelle, était originairement une société mutuelle,
autrefois connue par l'entremise des mutuelles de paroisse, de comté, de
municipalité qui remontent au début du siècle et qui
assuraient contre feu, foudre et vent. C'étaient des
sociétés fonctionnant sur la base d'une mutuelle, selon le
principe de la mutualité, dans un régime particulier en vertu de
la Loi sur les assurances. Cela prévoyait, entre autres, que ce genre
d'assureurs se finançait par ce qu'on appelait des billets de cotisation
qui étaient connus autrefois. Les billets de cotisation étaient
connus au début du siècle. Les gens signaient des billets de
cotisation et, à la fin de l'année, les administrateurs pouvaient
prélever une somme qui représentait à peu près le
montant nécessaire à subvenir aux besoins qu'ils avaient encourus
durant l'année. Ensuite, avec le temps, on a permis aux
sociétés mutuelles de prévoir une réserve de
stabilisation parce qu'il fallait quand même leur donner à elles
aussi une marge de manoeuvre à peu près identique à celle
d'une compagnie d'assurances.
Au fur et à mesure qu'elles se sont développées,
les sociétés mutuelles ont répondu à un besoin
immense de la population. Les cultivateurs, les gens éloignés
dans les campagnes, dans les rangs, ne trouvaient pas preneurs auprès
des compagnies d'assurances. Les compagnies d'assurances trouvaient que
c'étaient des risques beaucoup trop élevés et les
assureurs n'étaient pas intéressés. C'est ainsi que tes
cultivateurs se sont pris en main et ont formé ces mutuelles.
La mutuelle constituait donc un mouvement fort important dans la
province de Québec. En 1985, on a entrepris, avec les mutuelles, un
virage extrêmement important au Québec. Plus de 48 compagnies
n'étaient que des mutuelles à ce moment-là. Il y avait
ensuite une dizaine de municipalités couvertes contre le feu, la foudre
et le vent. C'étaient des petites municipalités avec une loi
très archaïque qui prévoyait même que le
secrétaire-trésorier de la municipalité était le
responsable de la gestion. Il y avait une taxe prélevée par la
municipalité qui devait servir a des fins de cotisation. Bref, ce
système ne répondait manifestement plus aux besoins.
Donc, en 1985, iI y a eu un mouvement important, qui est encore vivant
et qui est encore fort imposant. Il plaçait le Québec, si mon
souvenir est exact, en termes de perception de primes dans l'assurance de
dommages, quelque part comme au sixième ou au septième rang.
C'est un mouvement qu'il fallait consolider en donnant une nouvelle base et en
permettant surtout aux sociétés mutuelles de se canaliser sous la
responsabilité d'une fédération. Il y avait
déjà une fédération, mais la
fédération n'avait pas de cadre opérationnel. Elle n'avait
pas de pouvoir. C'était une fédération en vertu de la
troisième partie de ta Loi sur les compagnies. Elle n'avait pas de
pouvoir de coercition.
Donc, en 1985, réforme totale du système des mutuelles
avec obligation pour les sociétés mutuelles de faire partie d'une
fédération. Or, il y a eu, à cette époque, quatre
sociétés mutuelles qui ont choisi de ne pas faire partie de la
fédération. Le choix qui leur a été offert
était simple. Il y avait trois possibilités: ou bien faire partie
d'une fédération, ou bien se convertir en compagnie mutuelle, ou
bien se liquider. Les Clairvoyants ont été un parmi ces quatre.
Ils ont décidé de ne pas adhérer au rang de la
fédération, mais de se convertir en compagnie mutuelle, ce qui
était prévu d'ailleurs dans la loi que nous avons adoptée
en 1985.
Mais, dans la loi de 1985, il y avait une disposition très
formelle. Il ne fallait pas mettre en péril les avoirs des mutualistes
et, surtout, courir un risque financier avec une société mutuelle
qui, règle générale, n'est pas une corporation avec des
actifs fort Imposants. Il a donc été prévu dans ta loi
que, lorsqu'une société mutuelle décidait de se convertir
en compagnie mutuelle plutôt que d'adhérer à la
fédération, elle avait un délai de cinq ans pour avoir un
capital ou un surplus accumulé de 3 000 000 $.
M. Fortier: De 3 000 000 $, qui est le capital pour les
compagnies d'assurances.
M. Bouchard: C'est cela. Donc, dans leur cas, c'était un
surplus de 3 000 000 $, une réserve, si vous voulez, parce que c'est une
mutuelle.
C'est le choix qu'ont fait Les Clairvoyants. Mais on s'est rendu compte
que les projections des Clairvoyants ne se sont pas
matérialisées. Voici rapidement quelques chiffres. En 1985, au
moment de la conversion, Les Clairvoyants avaient un avoir de 1 700 000 $.
Après six mois de 1987, je ne sais pas ce que donneront les états
financiers du 31 décembre, mais le projet de loi fait
référence aux états financiers véritables du 31
décembre sur lesquels le législateur se prononcera pour autoriser
la mutualisation. SI la tendance actuelle se poursuit, après six mois de
fonctionnement, il y a 200 000 $ de pertes de fonctionnement dans cette
société. Ce qui voudrait dire que l'avoir baisserait à 1,
500 000 $ si cela se maintenait à ce rythme.
Alors, les bénéfices qui devaient être, cette
année, de l'ordre de 243 000 $, suivant les
prévisions qui avaient été faites pour atteindre te
montant de 1, 300 000 $ prévu sur cinq ans, ne se matérialiseront
vraisemblablement pas. Il y a eu des communications entre les mutuelles et nous
pour demander de trouver des solutions, de ne pas attendre, toujours selon le
même principe du système de prévention qui prévaut
au Québec...
M. Fortier: Ce dont on a discuté dans la loi sur les
fiducies.
M. Bouchard:... dans la loi des fiducies. Donc, il s'agit de
prévenir les problèmes et de les régler avant que cela
n'éclate. Parmi les possibilités, il y 'avait celle selon
laquelle cette société mutuelle se liquiderait, avec toutes les
conséquences que cela entraîne. C'est un mouvement qui est
enraciné quand même et qui, pour les cultivateurs de la
région, est important; que la structure juridique change, ce n'est pas
cela qui va changer les besoins des gens du milieu.
Il fallait donc trouver un moyen pour la capitaliser. Or, la capitaliser
avec la génération de profits internes, c'était
Impossible; c'était quelque chose d'illusoire. On s'en allait, au
contraire, vers une dégradation de la situation financière. C'est
alors qu'est arrivé le projet de La Survivance. La Survivance, qui est
une compagnie mutuelle...
M. Fortier: D'assurance-vie.
M. Bouchard:... d'assurance-vie, a décidé
d'étudier le dossier et c'est ce qui faisait son intérêt.
Elle pourrait, dans le cadre du décloisonnement des institutions
financières, exploiter une nouvelle section d'assurances
générales par le truchement d'une filiale. L'entente qui a
été convenue, c'est que La Survivance s'engageait à
acheter selon la valeur marchande, et non pas selon la valeur aux livres, telle
qu'elle sera établie au 31 décembre et approuvée par
l'inspecteur général, des actions en nombre suffisant pour
prendre le contrôle de cette compagnie. Mais, auparavant, il faut faire
le processus de démutualisation suivant le schème classique,
c'est-à-dire: prendre la situation de la compagnie telle qu'elle est au
31 décembre 1987, avec l'avoir te! que reflété dans les
états financiers, et redonner cet avoir à tous les mutualistes
non seulement actuels, mais qui l'ont été au cours des cinq
dernières années, sous forme d'actions ordinaires. La Survivance
va souscrire au capital-actions de la compagnie. SI, d'après les
projections d'un actuaire que J'ai au dossier, la valeur marchande de la
compagnie est de 1 800 000 $ et que la valeur aux livres est de 1 500 000 $, La
Survivance devra payer ces actions sur la base de 1 800 000 $ et non pas de 1
500 000 $ pour respecter l'équité qui aura été
versée aux actionnaires.
C'est en gros... Je ne sais pas, M. le ministre, si cela suffit.
M. Fortier: Est-ce que cela répond aux questions du
député de Lévis? C'est l'historique et l'objectif; ce sont
les conditions.
Maintenant, peut-être que j'aurais une question. Étant
donné que la lot ne prévoit pas de procédure, est-ce que
vous avez indiqué aux Clairvoyants quelle était la
procédure pour obtenir l'autorisation des actionnaires? Quelle est la
procédure que vous avez suggérée? D'ailleurs, c'est une
procédure que nous aurons dans le projet de loi que nous
déposerons au mois d'avril. Quelle était donc cette
procédure que vous aviez indiquée aux Clairvoyants?
M. Bouchard: Voulez-vous que je la lise? C'est assez long.
M. Fortier: Je crois que c'est important. Je pense que cela
Intéresse énormément le député de
Lévis.
M. Bouchard: Oui. Les principes qui ont été mis de
l'avant pour que le projet soit acceptable, qui d'ailleurs ont fait l'objet de
discussions avec les dirigeants des Clairvoyants, de La Survivance et
également avec les mutualistes, étaient les suivants: Les
dirigeants de la compagnie mutuelle doivent faire établir par un expert
indépendant la juste valeur marchande de la compagnie sur une base de
continuité - ce n'est pas une liquidation qu'on fait - "as a going
concern", afin de déterminer l'avoir réel des membres. Le rapport
de l'actuaire devait indiquer les hypothèses retenues.
Deuxièmement, la valeur marchande de la compagnie devait
être calculée selon les données vérifiées les
plus récentes: dans ce cas-ci, ce sera le 31 décembre 1987. Elle
doit tenir compte de tous les faits pertinents survenus depuis les
dernières données produites.
Ensuite, l'inspecteur doit apprécier le rapport de l'expert
indépendant et, en cas de différences majeures, le faire
réévaluer par un autre expert de son choix pour établir la
valeur marchande.
Quatrièmement, les dirigeants devront établir le nombre
d'actions ordinaires de chaque membre actif à ta date de la conversion
et de ceux qui l'ont été au cours des cinq années
précédentes.
Cinquièmement, chaque action ordinaire doit être de valeur
uniforme et l'ensemble de la valeur des actions ordinaires doit être
égal au surplus accumulé à la date de la conversion.
Sixièmement, le capital minimal exigé pour autoriser la
conversion devra être de 3 000 000 $.
Septièmement, la compagnie mutuelle ne pourra être
convertie en compagnie à capital-actions tant que ne sera pas atteint te
capital minimal composé de l'avoir net des membres et de l'engagement
des membres ou des actionnaires.
Huitièmement, tout apport de capital
additionnel devra être versé à la juste valeur
marchande telle que définie précédemment.
Neuvièmement, les actionnaires devront pouvoir acheter en
totalité ou en partie les actions ordinaires mises en vente au taux de
la juste valeur marchande nécessaire pour atteindre le capital minimal
requis par l'inspecteur. Chaque actionnaire se voit offrir un nombre d'actions
proportionnel au nombre d'actions qu'il détient par rapport au nombre
d'actions ordinaires en circulation et au nombre total de nouvelles actions
ordinaires mises en vente, pour combler la part de capital requis.
Dixièmement, une fois que chaque actionnaire aura exercé
son option, les actions ordinaires non acquises par les actionnaires seront
mises en vente aux actionnaires qui se seront portés acquéreurs
des nouvelles actions. Chaque actionnaire aura alors le droit d'acquérir
un nombre additionnel d'actions proportionnellement au nombre d'actions
acquises et au nombre total d'actions additionnelles non acquises dans la
première ronde de vente. Le processus se répète ainsi
Jusqu'à qu'il n'y ait plus d'actions à acheter par des
actionnaires. Si des actions demeurent encore non achetées, une offre
alors - et alors seulement - pourra être faite au public.
Onzièmement, la procédure ci-haut décrite
s'appliquera pendant une période de cinq ans. Après cette
période, les règles d'émission d'actions suivront le cours
et les règles selon la loi de la Commission des valeurs
mobilières.
Douzièmement, la conversion ne pourra se faire que lorsque
l'inspecteur général l'aura autorisée, qu'une
assemblée générale spéciale des membres aura
été convoquée spécialement à cette fin et
que les membres auront été informés adéquatement de
leurs droits et obligations. La décision doit être prise par les
deux tiers des membres présents.
Treizièmement, à compter de la date de la décision
de l'Inspecteur de permettre la conversion, tous les membres doivent être
informés que la compagnie mutuelle sera convertie en compagnie à
capital-actions et un exposé des faits pertinents doit leur être
transmis ainsi qu'aux futurs membres et ce, tant que la conversion ne sera pas
complétée.
M. Fortier: Je vous remercie, M. l'inspecteur. M. le
Président, j'aimerais demander maintenant à l'inspecteur si,
d'après lui, ces règles qu'il a édictées ont
été respectées dans le processus en cours, s'il est
satisfait que tes règles qu'il a définies permettent aux
législateurs qui sont autour de la table d'aborder en toute confiance la
démutualisation et si les conditions édictées ont
été remplies.
M. Bouchard: Oui, M. le ministre. Toutes les conditions ont
été remplies. Je vous recommande d'ailleurs, comme Je l'ai fait,
la présentation du projet de loi.
M. Fortier: Merci. M. Bouchard: Merci.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Quand vous avez demandé la convocation d'une
assemblée spéciale, avez-vous indiqué les moyens de
publicité qui devraient être utilisés pour qu'il y ait le
maximum de gens présents sur les 12 000?
M. Bouchard: C'est simplement selon le règlement de
régie interne. Je ne pouvais pas leur demander de modifier leurs
règles de structures internes. Comme question de fait, j'ai au dossier -
et je peux vous les donner - tous les avis de convocation qui ont
été transmis dans tous tes journaux, dans plusieurs journaux. Ils
ont fait des efforts inouïs. Cela a paru dans Le Courrier - je ne connais
pas ce journal-là, je présume que c'est à Saint-Hyacinthe
- le mercredi 2 septembre.
M. Garon: Le Courrier de Saint-Hyacinthe, est-ce un journal
quotidien ou hebdomadaire?
M. De Palma: C'est un hebdo.
M. Garon: De quelle façon est-il distribué?
M. De Palma: Ah! Là, je peux leur demander...
M. Bouchard: C'est un hebdo.
M. Garon: Est-il distribué seulement aux abonnés ou
par les portes. Cela dépend; les hedbos n'ont pas tous te même
système de distribution.
M. Bouchard: II y en a d'autres, vous allez voir. Vous pouvez
leur répondre.
M. Brosseau: II est en vente dans des kiosques et il est
également distribué aux abonnés.
M. Bouchard: II y a L'Argenteuil... M. Garon: L'Argenteuil,
c'est... M. Bouchard:... qui est un hebdo.
M. Fortier: Parce qu'on a Indiqué que, dans le
comté d'Argenteuil...
M. Garon: C'est pour le petit groupe de Lachute.
M. Fortier:.... à Lachute, il y avait des membres.
M. Bouchard: Ensuite, il y a The Watchman.
M. Garon: The Watchman, je ne connais pas cela.
M. Fortier: C'est dans tes Cantons de l'Est?
M. De Palma: Non, toujours dans Argenteuil, pour les
anglophones.
M. Fortier: Dans Argenteuil, oui.
M. De Palma: Ce sont des journaux distribués par les
portes.
M. Fortier: Par les portes, oui.
M. Bouchard: Ensuite, il y a Le Canada-français qui
est un autre hebdo.
M. Fortier: Saint-Jean, Saint-Jean. (15 h 45)
M. Bouchard: Ensuite, il y a La Presse de
Montréal.
M. Fortier:... La Presse.
M. Bouchard: Ensuite, il y a Le Journal de
Montréal.
M. Garon: Savez-vous quel est le tirage - pour poser une question
intelligente - à Saint-Césaire?
M. Fortier: La Presse, c'est le plus gros quotidien de
l'Amérique.
Une voix:...
M. Fortier: Après Le Journal de
Montréal.
M. Garon: Non, mais à Saint-Césaire. Ce n'est pas
de savoir le tirage de La Presse à Outremont. Ce n'est pas
ça. C'est à Saint-Césaire qu'on est. Ensuite?
M. De Palma: Ensuite, il y a La Voix de l'Est. Cela, c'est
le journal quotidien de l'endroit
M. Garon: La Voix de l'Est de Granby.
M. De Palma: C'est un quotidien de Granby. M. Garon: Je le
connais.
Le Président (M. Baril): Est-ce que ça
répond à votre question, M. le député de
Lévis?
M. Garon: On va demander, comme deuxième question à
l'Inspecteur général des Institutions financières, s'il
est satisfait que sur 12 000 membres de fa mutuelle iI y en ait 29 seulement
qui ont assisté à l'assemblée générale
spéciale.
Est-ce qu'il en est heureux, satisfait et peut-il donner son nihil
obstat, son Imprimatur suivant le fait que 29 personnes qui aient
décidé pour les 12 000?
M. Fortier: Si vous répondez à cette
question-là, j'aimerais que vous nous disiez également, M.
l'inspecteur, ou peut-être que les gens peuvent nous le dire, si ceux qui
ne sont pas venus...
M. Garon: M. le Président, le ministre n'a pas de
commentaire à faire sur mes questions.
M. Fortier: Je n'ai pas de commentaire à faire, mais je
pensais que je pouvais ajouter... Ce que je voulais savoir, c'est: Ceux qui ne
sont pas venus à la réunion, est-ce qu'ils ont eu une
information?
M. Garon: Non, M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Baril): Un instant! On va rétablir
les faits ici. On va parler chacun son tour, s'il vous plaît. M. le
député de Lévis, vous avez la parole.
M, Garon: J'ai posé ma question à l'inspecteur
général.
M. Fortier: Allez-y, M. l'inspecteur
M. Bouchard: M. le ministre et M. le député, l'avis
de convocation a été transmis aux membres. Nous avons
exigé que la documentation soit conforme à nos directives, nous
l'avons révisée et nous avons exigé qu'elle soit transmise
à tous les détenteurs de police.
L'avis et les directives qui ont été transmis sont assez
explicites. C'est un document qui a été fait quand même, je
crois... Nous ne voulions pas en faire un document technique à dessein,
parce qu'il fallait que le plus de personnes possible comprennent facilement
l'Importance de l'enjeu pour ne pas que l'assemblée paraisse comme tant
d'autres.
Alors, l'avis, par exemple, je vous le lis. Il est très simple,
l'avis. Mais le document explicatif est également fort simple. Ont
été convoqués... Vous êtes convoqués à
une assemblée spéciale pour deux fins: premièrement,
autorisation de permettre au conseil d'administration de Les Clairvoyants,
compagnie mutuelle d'assurances, d'entreprendre les démarches aux fins
de démutualiser la compagnie en présentant un projet de loi
privé à cette fin au Parlement du Québec.
Deuxièmement - donc, ce n'est pas un principe - autorisation de
permettre au conseil d'administration de ta compagnie mutuelle de conclure une
entente avec La Survivance pour qu'elle puisse se porter acquéreur de la
majorité des actions de votre compagnie.
Donc, les gens le savaient. C'était accompagné d'une
lettre explicative d'une page et demie. Là, on s'assure que maintenant,
suivant les règlements qui régissent cette corporation pour faire
des règlements nouveaux et une loi nouvelle, les formalités de
convocation et de transmission soient respectées. J'ai eu le
procès-verbal certifié de l'assemblée. Il y avait 29
personnes dans la salle, 29 personnes sur 12 000 membres; on ne peut pas dire
qu'il y avait foule aux portes.
D'un autre côté, la démocratie a ses droits et le
régime juridique du Québec en droit des compagnies, c'est du
moment que vous avez quorum. Le quorum est de 15 membres. Donc, il y avait
quorum. Techniquement parlant, juridiquement parlant, je n'avais rien à
dire, sauf que les gens ne sont pas venus aux assemblées après
avoir été convoqués.
En dépit de tout cela, après coup, je me suis
demandé et j'ai demandé - les gens vont vous le dire - si depuis
ce temps-là... Il s'est passé quand même un certain temps.
Il y a eu des avis qui ont paru au mois de septembre et au mois d'octobre. Cela
s'est parlé. Saint-Césaire, c'est quand même relativement
restreint. Est-ce que vous avez eu, depuis, des plaintes? Est-ce que des gens
ont manifesté de quelque façon que ce soit une opposition, une
inquiétude? Et on m'a certifié que non, que la population a
compris qu'il s'agissait d'un changement des structures corporatives et tout ce
qu'elle voulait, c'était de d'assurer que les services dont elle
jouissait et dont elle est fière... Les coopérants, avec Les
Clairvoyants, vont garder le même nom, sauf qu'il y a une structure
juridique différente et que les membres qui étaient
propriétaires vont demeurer propriétaires dans une proportion de
49 %, mais deviennent en même temps, propriétaires de la compagnie
mutuelle, parce que La Survivance est une compagnie mutuelle. Alors, en
achetant des produits de la compagnie mutuelle - c'est d'ailleurs le but de
cette association entre tes deux compagnies - ils vont être actionnaires
de leur ancienne compagnie dans une proportion minoritaire, bien sûr,
mais après que leur aura été donné tout le surplus
auquel ils avaient droit.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Lévis.
M. Garon: La compagnie ou l'entreprise Les Clairvoyants envoie un
compte à ses membres une fois par année, j'imagine, pour qu'ils
paient leur cotisation, mais êtes-vous assuré qu'un tel avis fait
partie de l'envoi pour les fins du compte? Il ne s'agit pas d'envoyer une
lettre spéciale, mais ne croyez-vous pas que d'envoyer un tel avis en
même temps qu'un compte aurait été une façon
d'aviser les gens d'une manière beaucoup plus sûre pour qu'ils
soient au courant? Comme Inspecteur général des Institutions
financières du Québec, je vous demande si vous êtes
satisfait ou si vous estimez que l'ordre public que vous représentez,
dont vous êtes le gardien en tant qu'Inspecteur général des
institutions financières, a été selon vous
sauvegardé, de la façon dont la publicité a
été faite au sujet d'une entreprise qui a 12 000 membres et dont
seulement 29 se sont présentés à l'assemblée? Ne
pensez-vous pas que vous auriez pu suggérer et indiquer d'autres moyens,
étant donné qu'il ne s'agissait pas d'un règlement de
régie interne pour des fins ordinaires, mais pour des fins un peu
spéciales et même extraordinaires, en l'occurrence, la
décision que devaient prendre les membres lors de cette assemblée
générale spéciale?
Je vous demande si, dans votre fonction d'Inspecteur
général des institutions financières, de gardien de
l'intérêt public, de l'ordre public pour les fins des institutions
financières, vous considérez que les fins de l'ordre public ont
été remplies de la façon dont les convocations ont
été faites et vu la présence des gens qui ont
assisté à cette assemblée spéciale? Je vous ai
demandé s'il y avait eu des plaintes. Vous avez dit: On m'a dit... Je ne
sais pas qui est "on". Vous avez dit: On m'a dit qu'il n'y avait pas eu de
plainte. Les gens étaient-ils même en état de formuler des
plaintes, d'après l'enquête ou les rapports ou même
d'après ce que vous avez pu observer vous-même lors de cette
opération?
M. Bouchard: Oui, c'est vrai, M. le député, mais,
d'un autre côté, je suis responsable de l'ordre public à
l'intérieur des pouvoirs et du cadre juridique qui sont donnés
à l'inspecteur général. La Loi sur les assurances est mon
guide. Dans la Loi sur les assurances, il est indiqué que, lorsque l'on
veut convoquer une assemblée extraordinaire, on ne dit pas a quelle fin.
Ils ne disent pas que, dans tel cas donné, vous ou l'inspecteur
général aurez la discrétion de vous assurer d'autre chose
que cela.
Le législateur a dit à l'article 90: "Avis de toute
assemblée générale ou extraordinaire - c'en est une - est
donné aux membres au moins quinze jours avant la date fixée pour
l'assemblée, au moyen d'une annonce dans trois quotidiens dont au moins
un atteignant la localité"... Tout cela a été
respecté. C'est exactement ce qu'ils ont fait. C'est exactement ce qu'on
leur a demandé de faire. Ils s'y sont donc conformés.
Deuxième question: est-ce qu'ils n'auraient pas dû en
même temps... Les échéances de police varient. C'est une
assemblée spéciale. Il fallait la faire spécialement, en
conformité avec la loi et à temps pour le dépôt du
projet de loi, parce que l'échéance ultime était le 15
septembre. Il fallait le faire pour s'assurer que cela soit
réalisé avant la fin de l'année pour permettre, justement,
à La Survivance d'investir ses fonds et de recommencer à
fonctionner au début de la nouvelle année 1988 avec une nouvelle
structure. Je n'avais donc pas de pouvoir discrétionnaire pour demander
plus que de m'assurer que la loi
soit respectée. Elle a été respectée,
effectivement
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Fortier: Je voulais faire un commentaire et poser une
question. Je pense qu'on ne peut rien reprocher à l'inspecteur. De fait,
on voit, par les exigences qu'il a imposées pour la réalisation
de cet exercice, qu'il a débordé les cadres de la loi pour
s'assurer que la procédure qui n'était pas prévue à
la loi soit très explicite. Je pense qu'on doit le féliciter
d'avoir su protéger l'Intérêt public.
J'aurais une question à poser aux dirigeants des Clairvoyants et
au président, M. Larose, je crois. J'imagine que vous aviez des
réunions annuelles dans le passé. Quelle était la
participation des membres? Lorsqu'il y avait des réunions annuelles,
est-ce qu'il n'y avait qu'une vingtaine de personnes qui allaient à la
réunion? Est-ce que c'était traditionnel, ça? Avez-vous
fait des efforts dans te passé pour stimuler fa participation des gens
ou si cela vous a toujours contentés, depuis 1900, qu'il n'y ait que
quelques personnes qui assistent à vos réunions chaque
année?
M. Larose (Paul-Émile): À ma connaissance, les plus
grosses assemblées ont toujours été lors de
l'assemblée générale régulière du mois de
mars, parce que tes gens étaient avisés d'avance que c'est
toujours le troisième mercredi du mois de mars. Mais pour les autres
assemblées spéciales, pour discuter d'une fusion, par exemple, ou
des choses comme ça, il a toujours fallu, pour avoir le quorum, prendre
le téléphone et appeler des propriétaires, des
assurés afin d'avoir le quorum. Autrement, personne ne s'en occupait
M. Fortier: Aux réunions du troisième mercredi de
mars, combien y avait-il de personnes?
M. Larose: Environ 50, 60 personnes. Je pense qu'une année
on en a eu environ 80. Cela a été la seule année.
M. Fortier: Cela répond à ma question.
Le Président (M. Baril): Merci. M. le député
de Lévis.
M. Garon: De quelle façon était faite la
convocation à ces assemblées annuelles?
M. Larose: Elle était faite par les journaux.
M. Garon: Est-ce qu'il y avait un avis, quand vous envoyiez le
compte, pour rappeler aux gens que l'assemblée avait lieu à tel
moment?
M. Larose: Non. Pour l'assemblée régulière
du mois de mars que l'on faisait, cela paraissait dans les journaux. Quand
même, cela ne fait pas tellement d'années, environ quatre ou cinq
ans, qu'on publie cela dans les journaux. Avant cela, c'était fait par
avis de convocation et II n'y avait pas plus de monde.
M. Fortier: Je suis prêt à procéder.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'on est prêt
à procéder? Article 1?
M. Garon: On va le lire.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 1.
Étude détaillée M. Fortier: Voulez-vous qu'on le
lise ou...
Le Président (M. Baril): Ce n'est pas
nécessaire.
M. Fortier: Non? Cela va.
Le Président (M. Baril): À moins que vous n'y
teniez, M. le député de Lévis.
M. Garon: Ce serait une bonne affaire. On vient d'avoir le
projet, le ministre dit lui-même qu'il l'a eu seulement hier.
M. Fortier: C'est-à-dire que je l'ai regardé hier,
parce que j'étais bien occupé avec vous et te projet sur les
sociétés de fiducie, M. le député de Lévis.
Vous nous avez gardés jusqu'à 23 h 40 et on a fait notre travail.
Mais chaque chose en son temps.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous voulez le
lire?
M. Garon: Vous ne pouvez sûrement pas nous blâmer de
ne pas l'avoir lu avant vous.
M. Fortier: Article 1: "La compagnie mutuelle est
transformée en une compagnie d'assurance à capital social et
continue, sous la dénomination sociale. "Les Clairvoyants, compagnie
d'assurance générale inc. " (la "compagnie"), à exercer
tous ses droits et à assumer toutes ses obligations. "
Le Président (M. Baril): Y a-t-il des commentaires?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 2, M. le
ministre.
M. Fortier: "Le siège social de la compagnie
est situé en la municipalité de Saint-Césaire,
district judiciaire de Saint-Hyacinthe, province de Québec. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté, Article 3, M. le
ministre.
M. Fortier: "La compagnie a pour objet de pratiquer,
conformément à la Loi sur les assurances, l'assurance de
dommages, aussi désignée comme "assurance
générale". "
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 4, M. le
ministre.
M. Fortier: "La partie I de la Loi sur les compagnies (L. R. Q.,
chapitre C-38) s'applique à la compagnie, compte tenu des adaptations
nécessaires et sous réserve de la présente loi. La Loi sur
les assurances s'applique également à la compagnie, sous
réserve de la présente loi. Les dispositions de la Loi sur les
assurances prévalent sur les dispositions de la Partie I de la Loi sur
les compagnies qui s'appliquent à la compagnie. "
Le Président (M. Baril): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais poser une question au ministre. Ce matin,
dans les différentes remarques qu'il a faites, il en a fait une qui m'a
semblé curieuse. Il a dit que cette loi s'inscrivait dans le cadre du
décloisonnement. J'aimerais savoir quel décloisonnement il y a
dans cette loi.
M. Fortier: Ah! Il me fait plaisir de vous l'expliquer si vous ne
l'avez pas encore compris, M. le député de Lévis. C'est le
fait que la transformation en compagnie à capital-actions permet
à la compagnie La Survivance de Saint-Hyacinthe, dont M. Brosseau est le
président, de détenir une filiale. Parce qu'il va sans dire que,
si on ne peut pas permettre à la compagnie Les Clairvoyants de se
transformer en compagnie à capital-actions, il devient impossible pour
La Survivance de posséder une compagnie dans le domaine de l'assurance
générale en tant que filiale.
Une fois la transaction faite en tant que filiale, il y a une synergie
qui joue entre la compagnie d'assurance-vie qui est la compagnie mère et
la compagnie fille, qui est la compagnie d'assurance générale.
J'ai d'ailleurs posé des questions à M. Brosseau, mais je pense
qu'il n'écoutait pas, pour qu'il nous dise de quelle façon la
synergie jouerait. Il nous a expliqué que, de toute évidence,
comme ils ont des activités dans toute la province de Quéfbec,
ses vendeurs, ses agents profiteraient des contacts qu'ils ont - enfin, c'est
la stratégie qu'il a en tête - des clients qu'ils ont pour offrir
au même moment et des produits d'assurance-vie et des produits
d'assurance générale. C'est ce qu'on appelle, M. le
député de Lévis, le décloisonnement. (16
heures)
M. Garon: M. le Président, c'est ce que le ministre
appelle le décloisonnement.
M. Fortier: Ha, ha, ha! Ah! bien là...
M. Garon: Pour la plupart des gens du domaine des institutions
financières qui parlent de décloisonnement, c'est beaucoup plus
large que cela.
M. Fortier: Eh bien, quand on est rendu à offrir deux
produits, c'est le décloisonnement!
M. Garon: Non, non, je voulais demander au ministre ce qu'il
entendait par décloisonnement, parce que ses discours changent
tellement. On l'a vu lors de l'étude du projet de loi 74, entre le
discours sur le principe et... Je voulais savoir ce que c'était pour le
ministre, ce que le mot "décloisonnement" voulait dire et il m'a
donné une réponse, je l'en remercie.
Le Président (M. Baril): L'article 4 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 5, M. le ministre.
M. Fortier: "Le capital-actions autorisé de la compagnie
est composé de vingt-cinq millions d'actions sans valeur nominale. "
Le Président (M. Baril): Y a-t-il des commentaires?
M. Garon: Je voudrais savoir pourquoi on a demandé 25 000
000 d'actions sans valeur nominale.
M. Zigby: Le 25 000 000? Dans un premier projet, on avait mis 10
000 000, l'Idée étant que les actions seraient émises ou
du moins calculées au prix de 1 $ l'action, ce qui est peut-être
plus simple à calculer pour les membres. Deuxièmement, il faut
réaliser que, pour la grande majorité des membres, on ne parle
pas, du moins selon les renseignements qu'on me donne, même de 1000 $ ou
de 5000 $ par personne, on parle plutôt, dans la majorité des cas,
de peut-être 50 $, 100 $, 150 $ ou 200 $ par membre. Donc, si
les actions avaient été d'une valeur nominale plus
élevée ou d'une valeur nominale - là, on n'en a pas - qui
respectait un peu le courant, on aurait émis tout simplement un petit
nombre d'actions.
Pourquoi 25 000 000? Je suis d'accord que cela aurait peut-être pu
être 10 000 000 aussi, ou 5 000 000. On n'était peut-être
pas fixé à l'époque sur te nombre d'actions à
émettre. D'après les renseignements ou nos discussions de tout
à l'heure, le nombre d'actions qui seront probablement émises au
tout début sera d'environ 5 000 000. C'est simplement pour avoir des
actions disponibles dans l'avenir. Je suis d'accord que les 25 000 000 ne
représentent évidemment pas 25 000 000 $ ou tel montant
précis, c'est un capital.
M. Fortier: Le potentiel est là, le potentiel est
là.
M. Zigby: C'est le potentiel, voilà! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Garon: En quelle période de temps estimez-vous, dans
votre esprit, que ces 25 000 000 d'actions seront émises?
M. Zigby: Dans une très courte période de temps,
évidemment selon les chiffres dont on partait tout à l'heure,
sort une valeur comptable, une valeur aux livres de 1 500 000 $ ou de 1 600 000
$ ou de 1 700 000 $, il y aura autant d'actions d'émises lors de la
transformation, ce qui veut dire que, si on tes émet à 1 $, cela
fera 1 700 000 dans un premier temps. Dans un deuxième temps, il y a
l'offre qui doit être faite à tous les membres et,
éventuellement, à La Survivance, qui sera prise d'une
façon ou d'une autre soit par tes membres, par souscription
additionnelle, soit par La Survivance. Là, évidemment, comme on
l'expliquait tout à l'heure, Ee minimum serait de 2 000 000 si aucun des
membres ne souscrit.
Je peux ajouter que, si certains membres décidaient de souscrire,
par exemple, 500 000 $ en actions, pour 500 000 actions additionnelles aux 1
700 000, nous aurions déjà 2 200 000. Donc, st La Survivance veut
investir pour avoir te contrôle, II va falloir qu'elle aille
jusqu'à un nombre excédant 2 200 000 ou 2 500 000 probablement.
Dans cette optique-là, nous serions à 3 000 000 ou à 4 200
000. Et le maximum... Je pense que l'engagement de La Survivance est pour un
montant de 3 000 000 ou 3 250 000, ce qui veut dire que, s'il y avait une
souscription additionnelle de 2 500 000 et si La Survivance voulait souscrire
plus, cela pourrait aller, au maximum, à 5 000 000.
M. Garon: Mais 25 000 000, cela va vous durer...
M. Zigby: Ah! Bien, moi qui ne suis pas dans tous les secrets de
la compagnie, je crois du moins, d'après mes discussions, que rien ne
semble prévu pour une émission additionnelle d'actions dans un
avenir rapproché.
M. Brosseau: Si vous permettez que Je réponde, M. le
député, c'est pour permettre justement l'expansion des
Clairvoyants. Comme vous le savez, une compagnie d'assurance
générale a le droit de souscrire environ jusqu'à deux fois
et demie en primes sa capitalisation, C'est pour prévoir qu'à
l'avenir, au fur et à mesure de son expansion, La Survivance soit en
mesure d'investir peut-être, dans une certaine période, 2 000 000
$ ou 5 000 000 $ et ne soit pas obligée de revenir devant la
Législature. C'est simplement un potentiel. Ce montant est symbolique,
quoi! C'est pour nous permettre...
M. Garon: J'espère que vous ne ferez pas souscrire vos
actions dans les mêmes journaux dans lesquels vous avez convoqué
votre assemblée spéciale.
Le Président (M. Baril): L'article 5 est-tl
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 6, s'il vous plaît.
M. le ministre.
M. Fortier: "Les membres de la compagnie mutuelle et ceux qui
l'ont été au cours des cinq années précédant
le 1er janvier 1988, sauf ceux qui le sont devenus depuis sa conversion de
société mutuelle en compagnie mutuelle en date du 2
décembre 1985 et qui ont cessé de l'être depuis cette date,
ont droit, en contrepartie de tous les droits et intérêts qu'ils
détiennent dans la compagnie mutuelle, à un nombre d'actions
ordinaires entièrement libérées de la compagnie, à
l'entier près, établi sur la base du montant des primes
souscrites par chacun par rapport au montant global des primes souscrites par
tous ceux qui ont droit de recevoir des actions, au cours de cette
période de cinq années se terminant te 31 décembre 1987,
telles qu'elles apparaissent aux livres de la compagnie mutuelle. "
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Un instant! C'est plus compliqué que celai
Pourquoi limitez-vous cela aux membres et à ceux qui l'ont
été au cours... Quand vous dites: "Les membres de la compagnie
mutuelle et ceux qui l'ont été au cours des cinq années
précédant le 1er mal 1988...
Une voix: Janvier.
M. Garon:... pardon - le 1er janvier 1988, sauf ceux qui le sont
devenus depuis sa conversion de société mutuelle en compagnie
mutuelle en date du 2 décembre 1985 et qui ont cessé de
l'être depuis cette date... ", pourquoi limitez-vous cela aux cinq
années précédant le 1er janvier 1988?
M. Zigby: Ma réponse... Évidemment, je ne sais pas
si je peux me permettre de dire que c'était une exigence des
autorités compétentes.
M. Fortier: II faut dire la vérité.
M. Zigby: Donc, j'ai le droit de dire la vérité.
Après la date donnée, je pense à la date de la conversion
de la société mutuelle - M. l'inspecteur général a
touché à cette question - en compagnie mutuelle, je pense que la
responsabilité des membres ne sera pas ta même dans une
société mutuelle que dans une compagnie mutuelle. Donc, le 2
décembre, c'est, effectivement, si je ne me trompe pas, la date de
transformation, de conversion - d'ailleurs, on le dit bien 1ci - de
société mutuelle en compagnie mutuelle. C'est la raison de cette
date-là. Comme dans une société mutuelle il y a une
responsabilité additionnelle pour les membres, je pense qu'on voulait
respecter ou tenir compte des obligations possibles des membres au cours de
cette période, ce qui n'est plus le cas en compagnie mutuelle, alors que
la responsabilité des membres est leur mise de fonds, pas plus que cela.
Je ne sais pas si c'est exact
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez besoin
d'autres informations, M. le député?
M. Garon: Avez-vous les chiffres qui représentent le
nombre de membres qui vont être considérés par rapport
à ceux qui ne seront pas considérés au cours des cinq
dernières années?
M. De Paima: Pouvez-vous répéter la question, s'il
vous plaît? J'ai mal saisi. Le nombre de membres...
M. Garon: Oui, le nombre de membres signifiés aux
différentes dates qui sont mises en cause dans ces quatre lignes.
M. De Palma: En fait, à l'heure actuelle, il y a 12 000
membres actifs. Alors, par définition, les membres, ce sont ceux qui
sont assurés. On va aller chercher 4000 membres additionnels ou
ex-membres additionnels qui ne sont plus dans les livres. C'est à peu
près cette période-là, quand les personnes étaient
assurées en 1983, 1984 et disons jusqu'en 1985. Il va s'ajouter 4000
personnes en surplus des 12 000 membres qui seront actifs. Par contre, tous
ceux qui ont été annulés entre le 2 décembre et
aujourd'hui ne sont pas considérés dans tes 12 000. Alors, on a
12 000 membres actifs, plus 4000 additionnels qui ne sont plus dans les livres
et qu'on va tenter de retracer.
M. Garon: Combien ont été annulés à
partir du 2 décembre?
M. De Palma: Quant aux polices d'assurance qui ont
été annulées, on peut parler de 3000 ou 4000 personnes sur
une période de cinq ans, parce qu'on fait aussi affaire avec des
courtiers d'assurances. Alors, quand vous perdez un bureau de courtage, c'est
le volume qui s'enlève. Ceux qui sont avec les agents sont normalement
conservés, mais ce sont ceux qui sont partis avec le bureau de courtage
qui vont être touchés.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 6 est adopté.
Article 7, M. le ministre.
M. Fortier: "La considération globale pour les actions de
la compagnie devant être ainsi émises à l'occasion de la
transformation de la compagnie mutuelle est égale à la valeur des
capitaux propres de la compagnie mutuelle au 31 décembre 1987, tel
qu'approuvée par l'Inspecteur général des institutions
financières. "La compagnie doit transmettre à chaque actionnaire,
avec son certificat d'actions, une attestation de la valeur de ses actions
établie en fonction de la juste valeur marchande de la compagnie
mutuelle évaluée au 31 décembre 1987 et approuvée
par l'inspecteur général. '
Je pense que c'est très clair. On se réfère donc
à la juste valeur marchande.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le député de Lévis?
M. Garon: Je regarde comme il faut. Je ne dis pas que c'est clair
a priori, mais je n'ai pas 80 amendements à apporter par
après.
M. Fortier: Ce n'est pas tout le monde qui a une formation
mathématique.
M. Garon: Vous trouvez ça clair, mais un article sur cinq
est amendé dans tes jours qui suivent. Alors, si vous voulez...
M. Fortier: C'était pour le rendre clair.
M. Garon: C'est cela. C'est même mieux de prendre son
temps.
M. Fortier: Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais
ce sont des "clairvoyants".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous, vous avez plutôt l'air d'une
tireuse de cartes. Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 8. M. le
ministre.
M. Fortier: "Les actions qui ne sont pas réclamées
lors de la transformation de la compagnie mutuelle, malgré des efforts
raisonnables pour retrouver ceux qui y ont droit, sont conservées en
fidélcommis par la compagnie pour une période de cinq
années à compter de sa transformation. À l'expiration de
cette période, le conseil d'administration de la compagnie peut, par
requête, demander à l'inspecteur générai
l'autorisation d'annuler les actions qui n'ont pas été
réclamées afin que le surplus qu'elles représentent
constitue un excédent d'apport au capital de la compagnie. Cette
requête doit être accompagnée d'un affidavit attestant que
la compagnie a fait tous les efforts raisonnables pour retrouver les membres
qui ont droit à ces actions. "
Donc, cinq ans pour tenter de retrouver tous ceux qui y ont droit.
Est-ce clair?
M. Garon: Allez-vous faire un amendement pour changer comme la
dernière fois les mots "excédent d'apport" par les mots "surplus
d'apport"?
M. Fortier: Cela, ce n'est pas mon projet de loi, M. le
Président C'est le projet de loi privé 244. Ha, ha, hal
M. Garon: Vous rappelez-vous? Bien non, mais ta dernière
fois. C'est parce que je me demande où est la cohérence du
ministre. Il y a un amendement...
M. Fortier: Je veux dire que ce n'est pas un projet de loi du
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Celle-là est bonne!
M. Garon: Non, mais cela ne fait rien, c'est te ministre
responsable. Vous rappelez-vous?
M. Fortier: Ah! j'ai déjà oublié toutes les
critiques que vous avez faites!
M. Garon: Bien non...
M. Fortier: Je passe l'éponge rapidement.
M. Garon:... le mot "excédent", vous l'avez changé
pour "surplus", considérant que...
M. Fortier: Oui. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 8 est adopté.
Article 9, M. te ministre.
M. Fortier: "Les administrateurs, dirigeants ou employés
de la compagnie ne peuvent se porter acquéreurs des actions
émises aux membres de la compagnie mutuelle lors de sa transformation
pour une période de cinq années à compter de la
transformation. "
C'est une exigence que j'aurai, d'ailleurs, dans le projet de loi que je
présenterai, parce que c'est trop facile, comme on peut le voir lors des
réunions annuelles. Les dirigeants sont nettement au courant de plus
d'informations que les pauvres mutualistes qui ne suivent pas leurs
affaires.
M. Garon: J'espère que vous n'enverrez pas quelques
libéraux prendre te contrôle de la compagnie! Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 10, M. le
ministre.
M. Fortier: "Les administrateurs et dirigeants de la compagnie
mutuelle en fonction avant sa transformation deviennent les adminis-tateurs et
dirigeants de ta compagnie. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 11, M. le
ministre.
M. Portier: "Jusqu'à ce que ta procédure suivie
pour l'élection des administrateurs, de la compagnie soit
modifiée par règlement, les administrateurs sont élus pour
une période de trois années et sont remplacés par rotation
selon l'ordre établi et suivi par la compagnie mutuelle. SI le nombre
des administrateurs en fonction est augmenté, les administrateurs
doivent fixer, par règlement, la durée du mandat initial des
nouveaux administrateurs en vue de leur remplacement par rotation. "
Donc, c'est une disposition transitoire.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 12, M. le
ministre.
M. Portier: "Dans un délai de soixante fours après
ta transformation de la compagnie mutuelle, les administrateurs
établissent les nouveaux règlements généraux de la
compagnie. Dans l'intervalle, les règlements de la compagnie mutuelle
demeurent en vigueur, mutatis mutandis. "
SI vous vous souvenez de votre latin, cela veut dire en changeant ce qui
doit être changé. Si je me souviens de mon latin, c'est le
"sublatif". Comment appelait-on cela? L'ablatif.
M. Garon: Non, l'ablatif, ce n'était pas ça. M.
Fortier: Non?
Le Président (M. Baril): On reviendra aux règles de
grammaire plus tard, si cela ne vous fait rien.
M. Fortier: De toute façon, c'est dans les pages roses du
dictionnaire Larose... du dictionnaire Larousse!
M. Garon: Mais, normalement, mutatis mutandis, cela parte par
sot. C'est une formule latine qui parie par elle-même.
M. Fortier: C'était juste parce que je voulais vous
éclairer là-dessus.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Garon: Est-ce que le président peut nous en donner la
définition?
Le Président (M. Baril): Ah! je vous ai dit que je
n'étais pas ici pour régler des problèmes de
grammaire!
M. Fortier: Le respect de la loi 101, M. le Président.
M. Garon: Vous, c'est plutôt le bronzage, votre
spécialité.
Le Président (M. Baril): C'est cela. C'est le soleil de
l'Abitibi.
M. Garon: Adopté. Un instant, M. le Président! Il y
a une chose que je voulais vous demander. Comme ce sont des règlements
qui seront adoptés par les nouveaux administrateurs et que ce sont les
anciens qui sont reconduits, l'inspecteur général ne se
donne-t-il pas un droit de regard là-dessus? Dans les 60 jours
après la transformation de la compagnie mutuelle, les administrateurs
établissent les nouveaux règlements généraux de la
compagnie. Ce sont les administrateurs qui font les règlements.
M. Fortier: C'est approuvé par les actionnaires, selon la
Loi sur les compagnies. On forme une compagnie, alors, c'est la Loi sur les
compagnies qui s'applique.
Le Président (M. Baril): L'article 12 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 13, M. le ministre.
M. Fortier: "Les droits et obligations de la compagnie mutuelle
ne sont pas affectés par sa transformation. Dans tout contrat ou
document impliquant la compagnie mutuelle, la raison sociale de la compagnie
est substituée de plein droit, sans aucune formalité, à la
raison sociale de la compagnie mutuelle. Les Instances où elle est en
cause avant sa transformation peuvent être continuées par la
compagnie ou contre la compagnie sans reprise d'instance. " Autrement dit, les
procédures se continuent. Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 14, M. le
ministre.
M. Fortier: "Le détenteur d'un contrat d'assurance de ta
compagnie mutuelle demeure un détenteur de contrat d'assurance de la
compagnie. "
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 15, M. le
ministre.
M. Fortier: "La présente toi entre en vigueur à la
date fixée par le gouvernement. "
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce que le
préambule est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce que le
titre, Loi concernant Les Clairvoyants, compagnie mutuelle d'assurance de
dommages, est accepté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les intitulés
des chapitres et sections du projet de loi 244 sont adoptés?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le projet de loi dans
son ensemble est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Alors, je vais encore une fois
suspendre la commission pour quelques secondes pour donner la chance à
nos invités...
M. Fortier On va les remercier avant ça. Le Président
(M. Baril): Excusez-moi!
M. Fortier: Je ne sais pas si eux veulent nous remercier, mais
nous allons les remercier d'être venus.
M. Tremblay (Iberville): Je veux remercier les gens d'être
venus et d'avoir collaboré au projet de loi.
Comme vous le savez, l'exercice de la démocratie a ses exigences
et il faut vivre avec ça. Nous sommes contents d'avoir fait cela pour
les membres de ta mutuelle Les Clairvoyants. Bon retour dans le comté
d'Iberville.
M. Brosseau: Si vous nous le permettez, nous allons nous
permettre de vous remercier de nous avoir écoutés et surtout de
nous avoir compris.
Le Président (M. Baril): On vous remercie beaucoup. M. le
ministre.
M. Fortier: Je sais que c'est l'étape des remerciements,
mais, parce que l'Inspecteur dans ce domaine-là est toujours très
vigilant et très actif, on doit te remercier et son personnel qui a
collaboré à la préparation du projet de loi. S'il n'y a
pas eu d'amendement, il faut croire que le travail a été bien
fait et j'aimerais remercier l'inspecteur et son personnel en
conséquence.
M. Zigby: J'aimerais glisser quelques mots. Moi qui ai eu
l'occasion plus directement de travailler au projet de loi, d'abord, je veux
remercier M. le président, M. le ministre, MM. les membres de la
commission, M. Garon pour ses questions. Des fois cela nous embête, ce
n'est pas qu'on se demande quelles sont les questions, mais cela nous Inspire,
cela nous éclaire aussi, des questions. Pardon? Je ne dis pas qu'on y
donne suite, mais ça nous inspire.
Je veux remercier aussi M. le député Tremblay qui s'est
fait le parrain de cette loi spéciale et, évidemment, je ne veux
pas oublier M. l'inspecteur général et tous les membres de son
personnel qui ont été d'une très grande collaboration
comme toujours lors de nos pourparlers et discussions. Nous avons
apprécié les conseils judicieux et les recommandations
judicieuses qui nous ont été faits. Alors, je remercie les
membres de la commission en mon nom et, évidemment, au nom de mes
clients.
M. Fortier Merci.
Le Président (M. Baril): Merci beaucoup. On vous souhaite un bon
voyage de retour.
Alors, je suspends les travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 32)
Projet de loi 108
Le Président (M. Baril): Messieurs, mesdames, la
commission du budget et de l'administration est réunie cet
après-midi pour l'étude détaillée du projet de loi
108, Loi sur le régime de retraite des agents de la paix en Institutions
pénales et modifiant diverses dispositions législatives. Je
tenais à vous rappeler le mandat. Est-ce qu'on a des remplacements, M.
le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas de
remplacement
Le Président (M. Baril): Nous sommes rendus aux
déclarations d'ouverture. M. le ministre, est-ce que vous avez des
commentaires?
Remarques préliminaires
M. Gobeil: Non. Brièvement, comme vous l'avez
mentionné, c'est un projet de loi qui fait suite à l'entente
officialisée avec le syndicat des agents de ta paix le 22 juillet 1987.
Il a été entendu par convention collective qu'on
présenterait pour approbation avant le 1er janvier 1988 ce projet de
loi, le projet de loi 108. On est ici aujourd'hui pour regarder cela. Il n'y a
pas autre chose à ajouter pour le moment
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest
M. Gendron: Oui, M. le Président. Effectivement, j'aurais
quelques remarques préliminaires. Je dois vous dire que ce n'est
sûrement pas avec Ee plus grand enthousiasme que j'aborde l'étude
de ce projet de lof, non pas parce que j'en ai contre te contenu même du
projet de loi, mais parce que je trouve passablement Inconvenant d'aborder,
l'avant-demière journée d'une fin de session, un projet de loi de
266 articles à caractère technique, qui donne suite à une
lettre d'entente signée avec ta partie concernée qui est, en ce
qui nous regarde, l'Union des agents de la paix en institutions pénales,
d'autant plus que cette entente a été ratifiée le 22
juillet 1987. Lorsqu'on a le souci d'une planification un peu plus
significative, un peu plus moderne, je ne pense pas qu'il soit opportun
d'arriver en fin de session et de dire aux membres d'une commission
parlementaire: On doit se passer derrière la cravate 266 articles
à caractère technique. Surtout pas quand j'ai eu l'occasion de
vérifier
auprès du président du syndicat des agents de la paix et
qu'il m'a dit: Je n'ai pas vu cela. Il n'a pas pris connaissance des
amendements parce qu'ils ont été expédiés sur te
tard. C'est un nouvel exécutif qui aurait bien aimé, puisque
c'est conforme... Généralement, ce qui est conforme, c'est de
donner l'occasion à un exécutif syndical d'avoir au moins une ou
deux rencontres avec les personnes concernées pour être en mesure
de voir si, effectivement, le résultat, la résultante de la
lettre d'entente correspond, un peu en tout cas, à ce qui a
été négocié entre les deux parties.
C'est du jamais vu, mais c'est ce qu'on est en train de vivre, M. le
Président, à cette session-ci. Cela fait onze ans que je suis
parlementaire et, tous les Jours, je vis quelque chose que je n'ai jamais vu.
C'est absolument inqualifiable, indéfinissable, une session vide, plate,
où on avait énormément de temps libre. Le gouvernement a
fait le choix d'attendre à la dernière minute et, là, il
nous fait bouffer des choses quand même majeures, importantes en termes
de droits des syndiqués conventionnés. C'est sûrement une
attitude que je ne peux passer sous silence et je ne peux pas non plus
féliciter le gouvernement d'être un planificateur hors pair dans
la conduite des travaux parlementaires. C'est du Jamais vu! J'ai toujours vu
des fins de session intensives, mais je n'ai jamais vu perdre du temps comme on
l'a fait en octobre et en novembre et, durant les derniers jours, la plupart du
temps, la séance est suspendue, sauf les deux derniers jours, où
ce n'est pas grave de passer à travers un projet de loi de 266
articles!
J'ai toujours l'habitude d'être on ne peut plus tolérant et
on ne peut plus gentil, mais je tenais à ce que ces remarques soient
inscrites. Que voulez-vous que je vous dise, M. le Président?
Pensez-vous honnêtement - et je tiens à le dire publiquement - que
je suis qualifié, aujourd'hui, pour faire le travail qu'on demande
à des parlementaires, d'avoir eu l'occasion, compte tenu de mes
responsabilités de leader de l'Opposition officielle, de fouiller cela
avec les personnes concernées, avoir mis des gens là-desssus afin
de réassurer que ce projet de loi traduit finalement, comme cela a
été mentionné au tout début par le président
du Conseil du trésor, la lettre d'entente du syndicat des agents de la
paix? J'espère et je le souhaite! Le président du Conseil du
trésor me dit: Oui, il n'y a pas de problème, c'est tout à
fait conforme. Moi, pour m'en assurer à tout le moins, j'ai
effectivement parlé au président du syndicat et, là,
l'adjoint parlementaire, le député de Saint-Louis, a
indiqué que oui, il n'avait pas d'objection à recevoir ces
gens-là au début de janvier pour faire le tour de la
correspondance et vérifier la conformité des principaux articles.
Mais pensez-vous que, sur le plan logique, sur le plan fonctionnel, cela
n'aurait pas été plus intelligent de faire cela avant
plutôt qu'après?
On me dit aujourd'hui: Non, tu vas aller en commission, tu vas faire
l'étude article par article d'un projet de loi, tu vas nous donner ce
projet de loi, qui n'a même pas été déposé
dans les délais requis en vertu de nos règlements, M. le
Président. C'est un projet de loi qui a été
déposé hors délai, à ta suite d'une convention
signée le 22 juillet 1987. Donc on a eu tout l'été pour le
préparer et tout l'automne pour le déposer; quelle est
l'idée? Comment se fait-il que ce projet de loi n'ait pas
été déposé en octobre, novembre ou
décembre?
Donc, à tout le moins, puisqu'on me convoque aujourd'hui et qu'on
me dit qu'on va passer à travers, je veux - c'est le but du Journal des
débats - qu'on inscrive que j'ai fait mon travail le plus
sérieusement possible, mais le seul travail sérieux que j'aie pu
faire là-dedans, c'est de dire - et je vais faire cette réserve
en commençant - au syndicat: Je souhaite que le gouvernement aura au
moins cette sensibilité de vous accorder l'occasion d'en prendre
connaissance après. Je veux que l'engagement soit pris, ferme,
consigné au Journal des débats, pour être certain que ces
gens-là, qui normalement doivent connaître davantage la
clarté et la précision de ces articles, voient si cela correspond
aux bénéfices qu'ils sont censés s'être
donnés.
Les agents de la paix qui veulent bénéficier d'un
régime de retraite, Je suis pour cela, je les appuie, c'est une
condition de travail. C'est une partie des conditions de travail fondamentales
de n'importe quel salarié, a fortiori et davantage pour quelqu'un qui
travaille dans une Institution pénitentiaire, carcérale ou
pénale du Ouébec, avec les exigences qui, on le sait, ne sont pas
faciles. C'est pourquoi ces gens-là ont voulu se donner quelques
bénéfices additionnels limités. En conséquence, ils
ont dit: Écoutez, puisque nous avons négocié une
convention collective, il faut donner un cadre juridique ou un cadre
législatif aux dispositions prévues aux conventions collectives.
On souhaite que ce projet de loi consacre ces avantages prévus dans la
lettre d'entente.
J'ai entendu le président du Conseil du trésor,
tantôt, qui a dit: Oui, oui, il est prévu que le 1er janvier 1988
il y a des dispositions qui s'appliquent. On est le 17 ou le 18
décembre, on ne le sait plus, et 266 articles... On me dit: Bien oui,
mais c'est parfaitement conforme. Mol, je vais être obligé de
faire la mise en garde suivante: Écoutez, dans ces conditions-là,
le travail ne sera pas long, M. le Président, parce que cela ne fait pas
sérieux. On va tout simplement regarder les amendements proposés
et on va dire: Écoutez, ces amendements, oui, ils vont probablement dans
le sens souhaité. Et on va dire: "Alléluia! Ite, missa est" au
projet de loi. Que voulez-vous que je vous dise?
Pensez-vous que les parlementaires à la table sont en mesure de
dire que l'article 1 est parfaitement conforme aux conventions collectives
négociées? On n'a pas le texte des conventions. On n'a pas
discuté avec ces gens-là. Ces gens-là ne nous ont pas
indiqué effectivement
que, pour eux, qui étaient partie prenante à la table de
négociation, cela correspondait en tous points conformes à ce qui
s'est passé. Je vous le dis, M. le Président, c'est du jamais vu
en termes de fonctionnement parlementaire.
Mais le gouvernement vivra avec ses choix; il vivra avec ses
décisions et, moi, j'aurai la responsabilité de faire ce que je
suis en train de faire, aujourd'hui et demain. Je dis qu'après onze ans
je n'ai jamais vu une affaire de fou comme ça. On va procéder
à l'étude article par article et on va regarder les amendements.
Or, je prétends que ce n'est pas un travail sérieux et je me
devais de le signaler.
Ce n'est pas comme ça que j'aime être parlementaire et ce
n'est pas comme ça que je suis capable de dire: C'est pour ça
que, nous, on doit avoir un salaire convenable, on doit avoir un salaire qui a
du bon sens et qui se compare à d'autres catégories de
travailleurs, quand on doit répondre d'actes d'un gouvernement qui nous
met dans des conditions pour être pris pour travailler comme
ça.
Je conclus ainsi mes remarques préliminaires, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je pense que le ministre a un droit de
réplique.
M. Gobeil: Brièvement, M. le Président. Je
déplore un peu une partie des remarques préliminaires du
député d'Abitibl-Ouest. S'il a des plaintes à formuler
concernant le déroulement des travaux en Chambre, on a un leader et,
lui-même étant leader de l'Opposition, je pense qu'il pourrait
s'adresser au leader du gouvernement Selon moi, ce serait la place où il
devrait le faire.
En ce qui concerne ses autres remarques sur le temps, oui,
effectivement, il y a eu une entente, le 22 juillet, après de
très longues négociations. Mais le député
d'Abitibi-Ouest va comprendre que dans la préparation d'un projet de loi
de 266 articles, lorsqu'on est soucieux de bien faire et d'apporter toutes les
concordances nécessaires aux autres régimes de retraite - le
député d'Abitibi-Ouest va admettre avec moi que c'est un sujet
très technique, c'est un sujet compliqué - moi, je ne suis pas
prêt à lancer la pierre aux employés de l'État,
principalement aux employés de la CARRA, comme il vient de le faire. Les
employés de la CARRA, à mon point de vue, ont très bien
travaillé et tout cela est long à préparer. Il y a eu des
rencontres avec le syndicat - quoi qu'il en pense - des agents de ta paix en
Institutions pénales. Il y en a eu en novembre. Il y a eu des demandes.
Il y a eu une explication du contenu global du projet de loi.
J'ai reçu une lettre signée par les membres de
l'exécutif du syndicat en date du 24 novembre demandant certains
ajustements; nous avons dû regarder cela et faire un ajustement qu'on
verra un peu plus tard en papillon. Nous avons refusé cinq ajustements
parce qu'ils ne faisaient pas partie de la lettre d'entente.
M. le Président, on aurait pu retarder cela à la prochaine
session, sauf qu'il nous semblait important de ne pas pénaliser 1450
personnes membres de ce syndicat qui auront, espérons-le, à
partir du 1er janvier 1988, ce nouveau régime de retraite qu'elles ont
demandé et sur lequel on a convenu, par négociation, depuis
quelques mois.
Le député d'Abitibi-Ouest sait très bien, pour
avoir déjà été membre d'un gouvernement, pour avoir
été membre du Conseil du trésor, que la préparation
d'un projet de loi de 266 articles pour des régimes de retraite n'est
pas une chose qui se fait rapidement.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest,
M. Gendron: Je ne ferai pas de question de règlement mais
j'aurais vraiment le pouvoir de le faire parce qu'à trois reprises les
propos que j'ai tenus ont été rapportés non
fidèlement. Premièrement, je n'ai jamais lancé de pierre,
comme le ministre vient de le dire, aux employés de la CARRA. Je n'ai
jamais dit cela. Ce sont ses phrases intégrales. Il vient de dire cela.
Je n'ai jamais lancé de pierre aux employés de la CARRA. J'ai
lancé des pierres au gouvernement du Québec dans son
irresponsabilité chronique de planification des travaux. C'est à
ce moment-ci que je dots le faire, parce que c'est à ce moment-ci qu'on
me demande d'étudier le projet de loi 108 qui contient 266 articles.
Justement, vous me donnez raison, M. le président du Conseil du
trésor. Vous dites: Ce n'est pas facile et c'est compliqué de
préparer un tel projet de loi. C'est ce que je vous dis. Je le sais.
Mais encore avec bien plus de logique, si ce n'est pas facile de le
préparer, pensez-vous que. sur le plan technique, c'est facile de
l'étudier en fin de session dans une couple d'heures, 266 articles?
Deuxièmement, jamais, M. le Président, je n'ai
taissé voir, comme vient de le prétendre le président du
Conseil du trésor, que je souhaitais que les bénéfices
pour tes employés concernés soient reportés en 1988.
Jamais! Tout ce que j'ai dit, c'est que ces gens nous ont signalé qu'ils
avaient souhaité être vus, être rencontrés, avoir
l'occasion de discuter avec vous - je ne parle des six points de la demande, -
comme cela se fait couramment à la suite d'une lettre d'entente, avoir
l'occasion de rédiger et de voir la rédaction du projet de loi et
sa conformité avec les lettres d'entente et les bénéfices
octroyés dans ta convention collective. C'est ce que j'ai dit.
Ma remarque ne s'adresse pas du tout aux employés de la CARRA,
que je connais et que j'estime. Ils ont fait leur Job. C'est le gouvernement
qui avait des décisions à prendre. Le gouvernement n'avait
qu'à dire: II faut que je
rentre dans les délais du 15 novembre parce que c'est un projet
de loi compliqué. Il faut que les parties aient l'occasion de le voir.
Il faut que l'Opposition ait en main les amendements plusieurs jours avant
l'appel du dépôt du projet de loi et qu'on ne soit pas dans
l'obligation d'un consentement unanime parce qu'on est hors délai sur
toute la ligne. Je n'ai dit que cela. J'ai fait une mise en garde pour dire: Je
ne pourrai pas accorder l'attention et l'étude que j'aurais voulu
à ce projet de loi. Je n'aime pas travailler de cette façon.
C'est tout ce que j'ai dit.
J'espère qu'il y a quelques parlementaires qui auront la
décence 'aussi d'indiquer qu'ils n'aiment pas travailler de cette
façon. Autrement qu'ils continuent de faire ce qu'ils font souvent,
qu'ils amènent leurs journaux et qu'ils viennent travailler à la
commission parlementaire en lisant L'Argus. Ici, ce n'est pas pour lire
L'Argus qu'on m'a convoqué en commission parlementaire, c'est pour
parler du projet de loi 108. Encore faut-il savoir ce qu'il y a dedans, encore
faut-il avoir eu l'occasion de le lire, encore faut-il avoir eu des indications
des concernés qui correspondent effectivement à ce qui a
été négocié. C'est cela le travail de
parlementaire.
Je conclus, ce sont les remarques que je tenais à faire. Je
termine en disant que jamais je n'ai pensé qu'il y avait lieu de
refouler les bénéfices pour les concernés en 1988. Je n'ai
jamais dit cela. Deuxièmement, je n'ai jamais porté de jugement
sur le travail des employés de la CARRA. Ce n'est pas mon rôle, ce
n'est pas ma responsabilité. Ils ont probablement fait ce qu'ils avaient
à faire. Le résultat, cependant, c'est qu'on nous demande,
à une journée et demie de la fin de session, d'étudier un
projet de loi de 266 articles, sachant que je devrai être en Chambre
à 20 heures. Cela ne fait pas sérieux, c'est tout ce que je
voulais dire.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président. Le projet de loi 108
que nous avons à étudier en commission parlementaire à ce
stade-ci de nos travaux est un projet de lof sur les régimes de
retraite. Il a la particularité, je ne dirais pas anormale, que ce n'est
pas tous les jours que nous créons un nouveau régime de retraite.
Le projet de loi 108 vient justement créer un nouveau projet de
régime de retraite dans le cadre des régimes de retraite
administrés par l'État.
Le projet de loi que nous allons étudier et qui s'intitule Loi
sur le régime de retraite des agents de la paix en institutions
pénales et modifiant diverses dispositions législatives fait en
sorte, d'une part, de créer un nouveau régime de retraite, mais
appelle aussi des modifications importantes aux régimes de retraite
déjà connus que sont le RREGOP, le RRF et le RRE. Nous verrons
plus tard, au cours de nos travaux, les modifications apportées aux
autres régimes de retraite.
Effectivement, il y a eu une lettre d'entente signée le 22
juillet entre les représentants des agents de la paix et le Conseil du
trésor. M. le Président, je vous rappelle que le 22 juillet est
généralement considéré dans le gouvernement comme
la fin de la période de travail et plusieurs de nos employés
étaient en période de vacances au cours du mois d'août.
Il faut savoir que bâtir un régime de retraite et une loi
nouvelle sur un régime de retraite ce n'est pas une sinécure. Le
député d'Abitibi-Ouest en est fort conscient. Brillant
parlementaire qu'il est, avec une expérience de la législation
peu commune, depuis une douzaine d'années membre de cette
Assemblée nationale, le député d'Abitibi-Ouest sait, j'en
suis convaincu, que les 266 articles de ce projet de loi, qui appelle des
modifications aux régimes connus et la création de nouveaux
régimes, n'ont pas pu se faire en criant "ciseaux", n'ont pas pu se
faire en une semaine, deux semaines, un mois, deux mois. Effectivement, nous
avons reçu le projet de loi il y a une semaine, ce qui nous a permis de
le déposer - je suis en accord avec le député
d'Abitibi-Ouest - au-delà des délais, mais quand même avec
l'acceptation de l'Opposition.
Nous avons à étudier un projet de loi rapidement,
suggère le député d'Abitibi-Ouest, mais il faut quand
même savoir que les représentants du syndicat ont eu de nombreuses
rencontres avec des gens de la CARRA et du Conseil du trésor pour
regarder ce qu'il en advenait. Il est peut-être bon aussi de savoir qu'il
y a eu des modifications substantielles dans l'exécutif de ce syndicat,
dernièrement, qui ont aussi fait en sorte de contribuer à
retarder légèrement les travaux parlementaires qui sont chers non
seulement au député d'Abitibi-Ouest, mais aussi à tous les
membres ministériels de ce Parlement.
Alors, je réponds aussi au député d'Abitibi-Ouest
en lui signifiant non seulement l'obligation, mais la bonne volonté que
met le Conseil du trésor en disant tout de go, à la demande des
agents de la paix ou du syndicat des agents de la paix qui a signalé au
député d'Abitibi-Ouest sa volonté de rencontrer les gens
du Conseil du trésor, que nous sommes à leur disposition,
à leur demande. Après la période des fêtes, le
député d'Abitibi-Ouest conviendra que ce sera une période
plus facile pour faire l'étude du projet de loi 108 et regarder sa
concordance avec la lettre d'entente dont on a parié depuis
déjà quelques minutes.
Comme le député d'Abitibi-Ouest est un perfectionniste -
en cela, nous devons, comme parlementaires, nous accorder pour dire que c'est
là une qualité non pas rare chez les parlementaires, mais
très certainement significative au député d'Abitibi-Ouest
- vous me permettrez, M.
le Président, de déposer la lettre d'entente relative au
régime de retraite entre le gouvernement du Québec et l'Union des
agents de la paix en Institutions pénales et les annexes concordantes,
de façon à permettre au député d'Abitibl-Ouest,
entre Noël et le Jour de l'an, de pouvoir faire une étude tout
à fait sérieuse et en profondeur de l'avenir non seulement du
régime de retraite appelé RRAPIP, mais aussi des autres
régimes de retraite affectés par la création de ce nouveau
régime de retraite.
En cela, M. le Président, il faut savoir remercier le
député d'Abitibl-Ouest et tous les membres de cette commission
parlementaire de l'excelfent travail qu'ils auront à faire dans les
minutes qui viennent en étudiant le projet de loi 108 article par
article. Merci.
Le Président (M. Baril): Merci. Je considère que ce
document a été distribué au député
d'Abitibl-Ouest et, comme nous en sommes encore à nos remarques
préliminaires, je laisse maintenant la parole au député de
Chambly.
M. Latulippe: Je veux remercier le député de
Saint-Louis d'avoir déposé la lettre d'entente. D'ailleurs,
c'aurait été finalement ma première demande, celle de
faire en sorte, si on a à examiner à la dernière minute un
projet de loi de plusieurs centaines d'articles, que l'on puisse au moins comme
parlementaires s'assurer le mieux possible dans le temps que nous disposons de
la concordance de ce projet de loi avec la lettre d'entente parce qu'il s'agit
évidemment d'une question fondamentale que le projet de loi
reflète strictement la lettre d'entente signée par les
parties.
Je veux aussi rendre hommage parce que c'est un nouveau régime de
retraite - vous l'avez souligné, M. le président du Conseil du
trésor - pour les agents de la paix en institutions pénales, mais
je dois surtout souligner et aussi apprécier le combat qui date de
plusieurs années que les agents de la paix en institutions
pénales ont fait. Ce nouveau régime de retraite, bien qu'il ne
satisfasse pas toujours en négociations les deux parties
évidemment, bien qu'il ne satisfasse pas en entier les agents de la
paix, constitue au moins un pas en avant.
Notre gouvernement, après de longues et pénibles
négociations, a finalement su reconnaître cette volonté des
agents de la paix d'avoir un régime particulier. Le travail des agents
de la paix en institutions pénates est un travail très difficile
et très exigeant pour ces personnes. C'est un travail essentiellement
différent de celui d'autres fonctionnaires. C'est un travail qui a aussi
une vie beaucoup plus courte que d'autres types de travaux. Donc, on doit
reconnaître aujourd'hui, en commission, le combat qu'ont mené les
agents de la paix pendant un certain nombre d'années, en vue d'en
arriver à un régime particulier de retraite pour ces
travailleurs.
Le Président (M. Baril): Merci. Y a-t-il d'autres
députés qui aimeraient faire des remarques préliminaires?
Non?
M. Lemieux: Je voudrais ajouter, M. le Président, à
ce que vient de demander le député de Chambly, à savoir
que des lettres d'entente soient déposées. Cela a
été précédé par ce que le
député de Saint-Louis a décidé de faire.
Le Président (M. Baril): On a compris. Je vous remercie. En temps
normal, J'aurais dû écouter vos remarques de votre siège,
M. le député.
M. Latulippe: M. le Président, est-ce qu'on peut avoir des
copies des lettres d'entente?
Le Président (M. Baril): Oui. On va faire faire des
copies. Je comprends que nous devrions commencer nos travaux. J'aimerais faire
quelques suggestions. Je ne sais pas de quelle façon vous voulez
travailler. On peut procéder article par article comme on peut partir de
l'article 1 Jusqu'au premier papillon qui est à l'article 11 et les
adopter en bloc. C'est à votre choix.
M. Chagnon: M. le Président, j'ai effectivement quelques
papillons. En avez-vous reçu copies?
Le Président (M. Baril): Oui, nous les avons. C'est
pourquoi je vous fais la suggestion que vous pourriez adopter les articles 1
à 10 inclusivement, étudier l'article 11 et son amendement et
ainsi de suite. On peut aussi les étudier article par article.
M. Gobeil: M. le Président, si vous me permettez. Si ma
mémoire est bonne, il y a quatorze papillons, mais, en fait, il n'y a
que deux papillons qui concernent un changement de fond, tes autres
n'étant que pour des concordances de forme. Ce sont les articles 44 et
50. À l'article 44, on ajoute le point 6. Le paragraphe 6 du projet de
loi actuel devient le paragraphe 7. À l'article 50, on ajoute "ou du
paragraphe T. Ceci constitue les changements de fond. Les autres sont seulement
des changements de forme. Au fur et à mesure de l'étude des
articles, on peut soit les incorporer ou les revoir globalement d'avance pour
assurer la concordance avec ce qui existe déjà. C'est comme le
voudront M. le député d'Abibiti-Ouest et les autres membres de
cette commission.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que vous avez la bonne suggestion, M. le
Président. Règle générale et de toute façon,
je pense qu'il faut appeler les articles et tes amendements nominalement
parlant En conséquence, je pense que la suggestion de
procéder par blocs jusqu'à l'Insertion d'un amendement
m'agréerait. Je suis d'accord que vous appeliez, dans un premier temps,
les articles 1 à 10.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, êtes-vous
d'accord?
M. Gobeil: D'accord, M. le Président
M. Latulippe: Est-ce que nous pourrions au moins avoir les
amendements qui ont été déposés, M. le
Président?
Le Président (M. Baril): Le document est
distribué.
M. Latulippe: II en manque deux.
Le Président (M. Baril): En attendant, Je comprends que je vous
laisse discuter des articles 1 à 10. Lorsque vous serez prêts
à les adopter-Étude détaillée
M. Gendron: En ce qui me concerne, M. le Président, j'ai
eu l'occasion de lire, hier soir, le projet de loi. Pour ce qui est des
articles 1 à 10, toujours avec les mêmes réserves que j'ai
faites et que je ne referai pas d'ici à la fin de l'étude du
projet de loi, je n'ai pas d'indication selon laquelle les articles 1 à
10 seraient non conformes aux lettres d'entente. En conséquence, je suis
d'accord pour en proposer l'adoption.
Le Président (M. Baril): Je comprends que les articles 1
à 10 sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous avons... Est-ce qu'on
appelle cela un papillon?
M. Chagnon: J'ai un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Baril): S'il vous plaît!
M. Chagnon: À l'article 11. Voulez-vous que je le
lise?
Le Président (M. Baril): En temps normal, c'est mieux.
M. Chagnon: Je vais le lire. Le troisième alinéa de
l'article 11 du projet de loi est remplacé par le suivant: "Le montant
forfaitaire ne comprend pas la partie de ce montant qui est attribuable
à une augmentation ou à un rajustement d'un traitement
payé à un pensionné pour toute période pendant
laquelle 0 n'est pas un employé aux fins de l'application du
régime même s'il occupe une fonction visée par ce
régime. "
Il s'agit de l'inclusion du montant forfaitaire dans le traitement
admissible. C'est une transposition directe du RRF et, plus
particulièrement, de l'article 52. 1.
M. Gendron: C'est une disposition qui me paraît plus claire
quant au texte entre ce que nous avions et ce qu'on vient de nous lire. Ce
qu'on vient de nous lire me paraît plus compréhensible que ce que
je lisais au troisième paragraphe de l'article 11. Je suis d'accord pour
accepter l'amendement proposé.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
11 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 11 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Chagnon: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Le deuxième bloc
comprendra les articles 12 à 41?
M. Latulippe: M. le Président, je demanderais qu'on
suspende les travaux jusqu'à ce qu'on ait les lettres d'entente.
Le Président (M. Baril): Je suis d'accord avec vous. Nous
suspendons.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 17 h 4)
Le Président (M. Baril): La commission reprend ses
travaux. J'ai dit, tout à l'heure, que nous devrions adopter les
articles 11 à 42.
Une voix: Les articles 12 à 42.
Le Président (M. Baril): Les articles 12 à 42,
excusez-moi.
Une voix: 41.
Le Président (M. Baril): 41, on va se replacer.
M. Gendron: En ce qui concerne celui qui vous parle, M. le
Président, je n'ai pas de commentaire particulier à formuler sur
les articles 12 à 41.
Le Président (M. Baril): Alors, je comprends que les
articles 12 à 41 sont adoptés? Adopté.
Nous avons un papillon à l'article 42. Est-ce
que vous tenez toujours à ce que les articles soient lus?
M. Gendron: Oui, M. le Président, en ce qui concerne les
articles amendés.
Le Président (M. Baril): Les articles amendés.
M. te député de Saint-Louis,
Cotisations et contributions
M. Chagnon: M. le Président, l'article 42 du projet de loi
est modifié par le remplacement de ce qui précède le
paragraphe 1 du premier alinéa par ce qui suit: "L'employeur doit, sauf
à l'égard d'un pensionné qui, même s'il occupe une
fonction visée par le régime, n'est pas un employé aux
fins de l'application de ce régime et sauf à l'égard d'un
employé visé à l'article 119 tant, dans ce dernier cas,
qu'il n'a pas choisi de participer, faire sur le traitement admissible qu'il
verse à chaque employé et, le cas échéant, à
un pensionné dans le cas d'un montant forfaitaire visé à
l'article 11, une retenue annuelle égale: ".
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gendron: J'aimerais cela, M. le Président, que
le...
Le Président (M. Baril):... des explications. M. Gendron:
Oui.
Le Président (M. Baril): M. fe député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Cela veut dire ceci.
Cela m'apparaît plus clair dans la version... Non seulement cela
m'apparaît, mais c'est plus clair, malgré que ce soit
compliqué un peu dans la version amendée. Ce que cela veut dire,
pour donner une explication un peu terre à terre, c'est qu'un agent de
la paix qui a 65 ans et dont le régime de retraite était le
RREGOP qui reprend son travail comme agent de la paix, pour une raison ou une
autre, après 65 ans et qui se trouve à avoir le choix entre
continuer à cotiser au RRAPIP ou cotiser au RREGOP, pendant le temps
où il a à faire ce choix, il n'a pas à être
cotisé comme tel.
M. Gendron: Mais où avez-vous vu la
référence au sujet de l'âge à l'article 42?
Mme Lapierre (Lorraine): Je peux peut-être donner les
explications.
Le Président (M. Baril): Madame, voulez-vous vous
identifier, s'il vous plaît?
Mme Lapierre: Lorraine Lapierre, du bureau des lois du
ministère de la Justice.
À l'article 42, tel qu'il a été
déposé, on faisait référence à des articles.
Ce sont des cas de gens qui, même s'ils occupent une fonction, même
s'ils sont en retraite graduelle ou même s'ils sont en retraite avec
droit de rappel comme surnuméraire, sont pensionnés du
régime et ils travaillent, mais ils ne sont pas considérés
comme des employés.
Étant donné qu'on y allait par référence aux
articles et qu'en plus il aurait fallu, par suite d'une relecture du texte, en
ajouter d'autres... Exempte: celui qui atteint 71 ans et qui continuerait
à travailler, il faut qu'il arrête de cotiser et on lui verse ses
prestations même s'il travaille; alors, au lieu d'y aller par
référence aux articles, on y est allé selon le principe
que l'employeur n'avait pas à cotiser un pensionné qui,
même s'il travaille, occupe une fonction visée et n'est pas
considéré comme un employé au sens du régime.
M. Gendron: Dans le fond, M. le Président, c'est plus une
question... Il s'agissait d'avoir une disposition qui, clairement, indique
qu'un pensionné ne peut être cotisé pour
bénéfice accru quand il est dans l'une ou l'autre des
catégories que vous indiquez, soit à la retraite et qu'il est
venu faire du surtemps ou du temporaire; c'est bien cela?
M. Chagnon: Cela peut être du temps plein.
Mme Lapierre: Cela peut aussi être du temps plein.
M. Chagnon: Cela peut être du temps plein.
Mme Lapierre: Oui.
M. Chagnon: Au point que...
M. Gendron: Mais il ne cotise plus au régime.
M. Chagnon: Non, au point qu'à l'âge de 71 ans, non
seulement il ne cotise plus au régime, mais iI reçoit et sa
pension et son salaire.
M. Gendron: Oui.
M. Chagnon: Après 71 ans accomplis.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 42, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 43, s'il vous
plaît?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous avons, à l'article
44, un autre papillon.
Prestations
M. Chagnon: M. le Président, l'article 44 devrait se lire
comme suit: "Une pension est accordée à l'employé: "1°
qui a atteint l'âge normal de la retraite, soit 65 ans; "2° qui a au
moins 32 années de service; "3° qui a au moins 30 années de
service et 50 ans; "4° qui a au moins 60 ans et dont l'âge et les
années de service totalisent 90 ou plus; "5° qui est devenu
incapable d'exercer ses fonctions ordinaires en raison d'Incapacité
physique ou mentale définie par règlement; "6° - c'est
là qu'est le fait nouveau en termes d'amendement - qui a au moins 60
ans; "T° qui a au moins 25 années de service. "L'employé doit
participer au régime au moment où il prend sa retraite en vertu
de l'un ou l'autre de ces critères. "
Alors, ce sont ces critères qui donnent droit à
l'admissibilité, à la pension.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest
M. Gendron: Ouf. Je veux faire ici quelques commentaires sur le
fond. Ce n'est pas sur l'amendement, parce que c'est plus une forme
d'écriture différente. À l'article 44, tel
qu'amendé, je tiens à signaler aux membres de cette commission de
même qu'aux concernés que je trouve que c'est une heureuse
disposition. Sans avoir une connaissance aussi exacte que je ne l'aurais voulu
de l'ensemble du projet de loi, il m'apparaît que c'est à
l'article 44 qu'il faut indiquer que le gouvernement a compris, je pense, que
des gens qui oeuvrent dans les institutions pénales avaient
effectivement un travail passablement plus exigeant sur le plan professionnel.
Règle générale, ces personnes ne peuvent avoir une vie
professionnelle utile aussi longtemps que dans d'autres carrières ou
dans d'autres professions, compte tenu des exigences, compte tenu du climat de
tension, d'insécurité, compte tenu, également, des heures
de travail, compte tenu de la surchauffe dans certains lieux carcéraux
à cause de la surpopulation et pour toutes sortes de raisons autres.
Je pense que le député de Chambly a eu raison,
tantôt, d'indiquer qu'il était devenu important que l'État
québécois reconnaisse que ces gens-là doivent avoir un
régime particulier.
Il m'apparaît que la disposition qui leur permet dans l'avenir,
après 25 années de service, de bénéficier d'une
rente de retraite est une disposition heureuse et c'est principalement
là-dessus... Je ne dis pas que c'était leur seule bataille parce
que je connais ces gens-là un peu. J'ai eu l'occasion d'être
ministre de la Fonction publique et je me rappelle que déjà,
à cette époque, les agents de la paix avaient des revendications
qui allaient dans le sens de ce dont nous discutons aujourd'hui, et avec
raison, mais je ne veux pas refaire l'histoire ni le passé.
Or, s'ils ont pu en partie gagner leur lutte, ils doivent être
fiers aujourd'hui de la reconnaissance statutaire que ces gens-là sont
des professionnels de l'État. Parce qu'ils oeuvrent dans un milieu plus
difficile, il était important d'en tenir compte dans une des facettes
les plus importantes de ce qu'on appelle les conditions de travail d'un
salarié et, comme les bénéfices de retraite sont partie
intégrante des conditions de travail d'un salarié, je suis
heureux, à tout le moins, que cette disposition d'un droit à la
retraite après 25 ans leur soit acquise. D'autant plus... Là,
cela peut atténuer la vantardise que le gouvernement pourrait avoir, car
le député de Chambly était très heureux de dire:
C'est notre gouvernement qui, enfin, a consenti à leur octroyer un
nouveau régime. C'est exact. Cependant, il faut dire les choses telles
qu'elles sont.
Dans cette clause d'acquisition de la rente après 25
années de service, fondamentalement, la plupart des coûts sont
absorbés par eux-mêmes. Ils absorbent eux-mêmes la plupart
des coûts additionnels et il me semble que cela mérite
d'être souligné. Ces gens-là ont compris que l'État
ne peut pas constamment accroître les bénéfices et
être seul l'agent payeur des bénéfices accrus. C'est une
bonne logique que ces gens-là ont de dire: On fait le choix d'avoir,
dans l'entièreté de nos conditions de travail, une disposition
plus alléchante, plus intéressante qui correspond mieux à
ce que nous sommes, avec les bénéfices de retraite et, par
conséquent, on est prêts à en absorber une certaine partie.
Je pense que c'est ainsi que les relations du travail doivent progresser
lorsque les salariés décident de faire un choix entre des
salaires plus élevés, des heures de travail plus courtes et des
bénéfices de retraite améliorés; tout ne peut pas
aller ensemble en même temps.
Par conséquent, ce qu'on apprend aujourd'hui, même si c'est
sur le tard, c'est que ces gens-là ont voulu, dans leur lettre
d'entente, traduire une disposition de retraite qui leur confère des
bénéfices accrus en termes d'anticipation de l'âge. Je
voulais, à tout le moins, les féliciter chaleureusement d'avoir
maintenu la lutte au plus haut niveau pour qu'essentiellement,
indépendamment du partage des coûts, nous puissions, comme
État québécois, dire que nous, au Québec, on
reconnaît que les personnes, hommes et femmes, qui oeuvrent dans les
institu-
lions pénales du Québec font un travail plus exigeant et
nous le reconnaissons par une retraite anticipée.
Par conséquent, M. le Président, je suis d'accord pour
accepter l'amendement proposé, de même que les articles 44
à 50.
Le Président (M. Baril): Merci. Un instant, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Gobeil: M. te Président, je veux simplement remercier
le député d'Abitibi-Ouest pour les félicitations qu'il a
adressées au syndicat, mais il devrait aussi adresser des
félicitations au gouvernement Étant donné qu'il a
mentionné...
M. Gendron: Est-ce que vous le feriez, M. le président du
Conseil du trésor? Je suis d'accord.
M. Gobeil:... que les bénéfices accrus sur le plan
de l'âge conférés à ces employés l'avaient
été par lettre d'entente, je veux simplement lui dire que non, ce
n'était pas prévu dans la lettre d'entente, mais à la
suite de discussions avec l'exécutif du syndicat le gouvernement a
accepté d'introduire le facteur retraite à 60 ans, avec
réductions actuarielles - on le verra à l'article 50 - pour les
employés de ce syndicat.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Chambly.
M. Latulippe: Je veux, moi aussi, dire que cet article-là
est probablement un des articles les plus Importants du projet de loi parce que
c'est par cet article que l'on consacre la spécificité du
régime de retraite et aussi du travail d'agent de la paix en
institutions pénales. C'est même un modèle que l'on
pourrait, à l'avenir, considérer dans les cas où Il s'agit
d'un travail qui est extrêmement particulier, d'un travail où la
limite de vie aussi est plus importante que dans d'autres secteurs. Je pense
que c'est un modèle qui devrait, jusqu'à un certain point,
être suivi dans d'autres secteurs où les conditions de travail
sont difficiles.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le
député.
Alors, je comprends que l'amendement à l'article 44 est
adopté.
M. Chagnon: II est adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 44, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Et je comprends aussi que les
articles 45 à 49 Inclusivement sont adoptés. Nous avons un
papillon à l'article 50.
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, il ne nous reste quasiment
plus qu'à féliciter le travail de légiste des gens qui ont
travaillé à ce dossier depuis cinq, six mois. Ils sont à
peu près tes seuls qui n'ont pas été
félicités depuis quelques minutes.
M. Gendron: On fait cela à la fin de la commission.
M. Chagnon: On fera cela à la fin de la commission. On se
reprendra.
Alors, M. le Président: L'article 50 du projet de loi est
remplacé par te suivant: "50. La pension accordée en vertu du
paragraphe 6° ou du paragraphe 7° de l'article 44 est réduite,
pendant sa durée, de 1/3 de 1 % par mois, calculé pour chaque
mois compris entre la date à laquelle la pension est accordée
à l'employé et la première date à laquelle la
pension lui aurait autrement été accordée en vertu des
paragraphe 1°, T°, 3° ou 4° de cet article. "
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Lemieux: Ce sont les réductions actuarielles.
M. Chagnon: II s'agit de réductions actuarielles, M. le
Président. Évidemment, les personnes qui prennent leur retraite
soit à 60 ans, soit après 25 années de service, doivent,
comme c'est généralement l'habitude, subir une réduction
actuarielle qui est, dans ce cas-ci, de l'ordre de 4 % par année.
Le Président (M. Baril): Adopté? L'amendement
à l'article 50 est adopté?
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 50, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 51
à 70 sont adoptés?
M. Chagnon: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): A l'article 71, nous avons un
papillon.
M. Chagnon: "L'article 71 du projet de loi est modifié par
le remplacement des deux dernières lignes du deuxième
alinéa par ce qui suit: "remboursées si les fonds ou, selon
le
cas - et c'est là qu'il y a une modification - la valeur
actuarielle des prestations acquises par l'employé ont été
transférés au présent régime conformément
à l'article 135 ou à l'article 136".
Il s'agit là, tout simplement, d'une précision.
M. Gendron: M. le Président, c'est...
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
71 est adopté?
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 71, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Chagnon: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 72
à 105 inclusivement sont adoptés?
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Baril): Oui. Prenez le temps que vous
voulez. Je ne veux pas paraître aller vite.
M. Gendron: Cela va, M. le Président.
M. Lemieux: On ne pourrait pas procéder article par
article, M. le Président?
Le Président (M. Baril): Pardon?
M. Lemieux: On ne pourrait pas procéder article par
article? Vous avez demandé qu'ils soient adoptés inclusivement de
quel article à quel article?
Le Président (M. Baril): Des articles 72 à 105.
M. Lemieux: On ne pourrait pas adopter inclusivement article par
article les articles 72 à 105?
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, sauf que...
Le Président (M. Baril): Vous voulez les faire article par
article, vous? Est-ce que c'est un voeu que vous formulez?
M. Lemieux: Non. Inclusivement adopté, d'accord.
Le Président (M. Baril): Je suis prêt à
travailler de la façon que vous voulez, remarquez bien.
M. Lemieux: Non, cela va. Les articles 72 à 105 sont
adoptés inclusivement. Cela va.
M. Chagnon: Je présume que le député de
Vanier n'était peut-être pas présent parmi nous au moment
où il y a eu une entente sur le fonctionnement de la commission, au
début des travaux, à savoir que les articles seraient
adoptés en bloc, d'un amendement à l'autre.
M. Lemieux: M. le Président, j'étais songeur
à la suite des propos du début du député
d'Abitibi-Ouest, alors, je m'en excuse. Continuons...
M. Gendron: Non, mais, M. le Président, puisqu'on
m'implique, je veux dire que le député de Vanier n'a pas à
être songeur à la suite de mes propos. J'ai indiqué
à trois reprises...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron:... et c'est très sérieux, que je
n'aimais pas la façon dont je serais pris pour travailler. Mais
après avoir dit cela, je ne ferai pas l'hypocrite en faisant semblant,
en les adoptant un par un, d'être plus équipé, plus
disposé, de mieux connaître ce que je fais, ce n'est pas comme
cela que je travaille. La situation que j'ai déplorée au
début n'a pas changé. Cependant, j'ai pris connaissance des
amendements. Pour le reste, j'ai indiqué que je me fiais sur l'ouverture
manifestée par le député de Saint-Louis, en ce sens que
ces gens-là seraient rencontrés. Comme je les considère
comme plus habilités que je ne peux l'être sur le plan technique
pour ce qui est du projet de loi - les choses qui me regardent et que j'ai
à faire, je suis capable de les faire - je leur fais confiance.
J'espère qu'ils retrouveront là, effectivement, cet engagement du
gouvernement et qu'il s'agit d'un projet de loi qui donne suite
intégralement aux engagements pris. En conséquence, j'avais
exprimé des réserves au début, je l'ai fait, je ne
recommencerai pas.
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, les membres de la commission
parlementaire ont eu à siéger depuis quatre ou cinq jours dans un
climat de coopération qui était peut-être moins facile
qu'avec notre collègue, le député d'Abitibi-Ouest. Il se
peut que l'autre collègue du député d'Abitibi-Ouest et
aussi notre collègue, le député de Lévis, ait eu un
peu plus de difficulté avec les membres de cette commission au cours de
la semaine. Évidemment, c'est un peu par surprise, probablement, que les
membres de cette commission voient autant de coopération et de
collaboration franche, honnête et directe de la part de l'Opposition.
Le Président (M. Baril): Ceci étant dit, je vous
remercie, M. le député de Saint-Louis. Nous allons continuer
à procéder...
M, Lemieux: On a tout compris, M. le Président
Le Président (M. Baril): C'est clair, net et
précis. Alors, je comprends et fe répète que les articles
72 à 105 sont adoptés.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): A l'article 106, nous avons un
papillon.
Retour au travail d'un pensionné
M. Chagnon: L'article 106 du projet de loi est modifié par
le remplacement du deuxième alinéa par le suivant: Toutefois, le
premier alinéa ne s'applique pas dans le cas où les règles
prévues à la sous-section 1 ou à la sous-section 2 de la
section V du chapitre IV s'appliquent. ".
Alors, le pensionné du RRAPIP, qui occupe une fonction
visée par le RRAPIP, a sa pension réduite de la
rémunération reçue s'il a moins de 65 ans et elle est
suspendue s'il a 65 ans ou plus mais moins de 71 ans. Cette disposition est une
transposition directe du RRF, le régime de retraite des
fonctionnaires.
M. Gendron: Un instant!
M. Chagnon: Voulez-vous que je répète?
M. Gendron: Un Instant! C'est que j'essaie seulement de... En ce
qui me concerne, II n'y a aucun changement, si ce n'est un changement de forme
littéraire: "les règles prévues à la sous-section 1
ou à la sous-sectlon 2". Nous l'abrégiions, dans le texte que
nous avions, en disant "aux sous-sections 1 ou 2", en les mettant ensemble.
Mais il n'y a pas d'amendement de fond au deuxième paragraphe. Il y a
strictement une correction de {orme de français.
M. Chagnon: II s'agit d'une clarté législative.
M. Gobeil: C'était plus beau.
M. Gendron: Je reconnais que c'est beaucoup plus beau.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Gendron: J'espère que cela va donner autant de
beauté aux bénéfices pour les concernés.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 106 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 106, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Alors, nous sommes rendus aux
articles 107 à 109 inclusivement
M. Gendron: Adopté, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Baril): Adopté. Nous avons un
papillon à 110. M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: L'article 110 du projet de loi est modifié par
le remplacement de la troisième ligne par ce qui suit: "de retraite de
certains enseignants et devient - et c'est là la modification -
malgré le premier alinéa de l'article 3 de la".
Il s'agit d'une précision, encore une fois.
M. Gendron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
110 est adopté. Est-ce que l'article 110, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 111
à 113 inclusivement sont adoptés?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous avons un papillon à
l'article 114.
M. Chagnon: Le même type d'amendement, M. le
Président.
L'article 114 du projet de loi est modifié par le remplacement de
la quatrième ligne par ce qui suit: "le premier alinéa - c'est
là l'élément nouveau - de l'article 3 de la Loi sur le
régime de retraite des employés du".
C'est exactement le même type d'amendement.
M. Gendron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Alors, l'amendement à
l'article 114 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 114, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Les articles 115 à 164
Inclusivement sont-Ils adoptés?
M. Gendron: Cela va.
M. Latulippe: J'aurais une question.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le député
de Chambly.
M. Latulippe: À l'article 127, on dit: "Le coût du
régime est partagé dans la proportion de 54 % pour les
employés et de 46 % pour l'employeur. "
C'est seulement pour savoir où cela se situe dans la lettre
d'entente. À l'article 1. 7, on dit: "de l'entrée en vigueur du
nouveau régime de retraite jusqu'au 31 décembre 1989. "
Là, il y a des pourcentages et, après, on dit: à partir du
1er janvier 1990, la contribution des employés est fixée à
54 % du coût du régime. Plus loin, article 2. 2: Participation de
l'employeur: 46 %.
Je voudrais simplement comprendre; "jusqu'au 31 décembre 1989",
cela se trouve où dans la loi?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Gobeil: À l'article 2. 2, effectivement, il est bien
mentionné que la contribution de l'employeur est fixée à
46 % du coût du régime. Cela veut dire que la contribution de
l'employé est fixée à 54 %, la différence pour
aller jusqu'à 100 %. Entre le moment de l'entrée en vigueur du
régime et le 1er janvier 1990, if y a une contribution additionnelle de
l'employeur de 0, 5 % de la masse salariale. Là, on revient au 1er
janvier 1990 où la contribution de l'employeur est rétablie
à 46 % et celle de l'employé à 54 %.
M. Latulippe: Et, pour la première période,
jusqu'au 1er janvier 1990, II y a une contribution additionnelle de
l'employeur.
M. Gobeil: C'est cela, il y a une contribution additionnelle pour
deux ans, c'est-à-dire du 1er janvier 1988, en présumant que
l'entrée en vigueur sera cette date, jusqu'au 31 décembre 1989,
soit 24 mois.
M. Latulippe: On le retrouve à quel article?
M. Gobeil: Si on va à l'article 145, on verra que
l'article définit ce 0, 5 % de contribution additionnelle de
l'employeur.
M. Latulippe: C'est ce qui fait la concordance avec l'article 1.
7, les trois paragraphes.
M. Chagnon: Et l'article 2. 2 de la lettre d'entente.
M. Gobeil: Exactement.
M. Latulippe: Non, à l'article 2. 2, c'est correct, mais
c'est à l'article 1. 7 qu'on parle de la cotisation de
l'employé.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Je comprends que les articles sont adoptés jusqu'à
164, de 115 à 164. À l'article 165, nous avons un papillon.
Loi sur le régime de retraite
des employés du gouvernement
et des organismes publics
M. Chagnon: Ouf, M. le Président, un papillon qui est
à peu près identique à celui de l'article 11,
c'est-à-dire le premier papillon que nous avions.
L'article 165 du projet de loi modifiant l'article 16 de la Loi sur le
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics est remplacé par le suivant: "165. L'article 16 de cette lof,
remplacé par l'article 12 du chapitre 47 des lois de 1987, est
modifié par le remplacement du troisième alinéa par le
suivant: "Le montant forfaitaire ne comprend pas la partie de ce montant qui
est attribuable à une augmentation ou à un rajustement d'un
traitement payé à un pensionné pour toute période
pendant laquelle il n'est pas un employé aux fins de l'application du
régime même s'il occupe une fonction visée par ce
régime. "
Là, M. le Président, je vous rappelle que nous sommes
sortis du cadre du RRAPIP et nous sommes dans les modifications au RREGOP.
M. Gendron: Est-ce que l'adjoint parlementaire pourrait nous
indiquer quelle est la distribution d'effectif entre le RREGOP et le nouveau
régime qu'on va créer, qui va s'adapter directement,
spécifiquement aux agents de la paix, donc, qui les sort du RREGOP?
M. Gobeil: M. le Président, c'est à peu près
moitié-moitié, soit environ 1450 dans chacun des deux
régimes.
M. Gendron: Bien sûr, les bénéfices acquis
continuent d'être obtenus. Vous me comprenez quand je dis cela ainsi.
Est-ce à dire qu'avec l'arrivée du nouveau régime tout le
monde sera dans le RRAPIP, avec les ajustements requis pour qu'il n'y ait qu'un
seul régime pour les agents de la paix?
M. Chagnon: Oui. C'est exactement le même principe, que
vous avez connu comme enseignant, avec le RRE et le RREGOP. C'est la même
approche.
M. Gendron: J'espère, cependant, que ce n'est pas avec les
mêmes pénalités.
M. Chagnon: Voyons!
M. Gendron: On est passés du RRE au RREGOP et on y a perdu
presque notre chemise. Les avantages étaient bien plus Importants au
RRE.
M. Chagnon: Vous aviez le choix.
M. Gendron: Oui, on avait le choix. On nous a fait exercer un
mauvais choix, cela arrive dans la vie. J'espère qu'ils vont faire le
bon choix.
Le Président (M. Baril): M. le ministre. (17 h 30)
M. Gobeil: M. le Président, simplement pour fins de
clarification, pour ceux qui seront là le 31 décembre 1987 et le
1er janvier 1988, le transfert se fera sur la base de un pour un. Par contre,
pour ceux qui joindront le régime après le 1er janvier 1988, ce
sera fait sur une base d'équivalence actuarielle.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 165 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 165, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 166 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous avons un papillon à
l'article 167.
M. Chagnon: M. le Président...
M. Gendron: C'est un lourd papillon.
M. Chagnon: Oui, un gros papillon. C'est un
coléoptère important...
Le Président (M. Baril): Quatre moteurs.
M. Chagnon:... quatre moteurs, comme vous dites, M. le
Président L'article 29 - et là, c'est l'article 29 du RREGOP -
devient l'article 167 de notre projet de loi.
L'article 167 du projet de loi modifiant l'article 29 de la Loi sur le
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics est remplacé par le suivant: "167. L'article 29 de cette loi,
remplacé par l'article 18 du chapitre 47 des lois de 1987, est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant:
"29. L'employeur doit, sauf à l'égard d'un pensionné qui,
même s'il occupe une fonction visée par le régime, n'est
pas un employé aux fins de l'application de ce régime et sauf
à l'égard d'un employé visé, selon le cas, à
l'article 70 de la Loi sur le régime de retraite des enseignants,
à l'article 43. 1 ou à l'article 89. 4 de la Loi sur le
régime de retraite des fonctionnaires ou à l'article 112 de la
Loi sur le régime de retraite - il manque des virgules - des agents de
la paix en institutions pénales (indiquer ici l'année d'adoption
de la Loi sur le régime de retraite des agents de la paix en
Institutions pénales et modifiant diverses dispositions
législatives suivie de l'indication, du chapitre de cette loi dans le
recueil annuel des lois du Québec) tant, dans ces derniers cas, qu'il
n'a pas choisi de participer ou, selon le cas, de participer de nouveau au
présent régime, faire sur le traitement admissible qu'il verse
à chaque employé et, le cas échéant, à un
pensionné dans le cas d'un montant forfaitaire visé à
l'article 16, une retenue annuelle égale à 7 % sur la partie du
traitement admissible qui excède 35 % du maximum des gains admissibles
au sens de la Loi sur le régime de rente du Québec (LR. Q,
chapitre R-9). "
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gendron: Oui, M. le Président. On peut dire qu'on n'a
pas de félicitations à faire à qui que ce soit pour un tel
exercice: une phrase d'une page! Cela n'a pas de bon sens! J'allais demander au
député de Vanier s'il aimerait plaider cela comme procureur du
gouvernement quelque part et quelle compréhension aurait-il d'un tel
article libellé comme ainsi?
Je ne veux pas m'essayer sur une rédaction de l'article 29, mais
il me semble qu'on a l'exemple parfait qu'il y a des choses parfois qui n'ont
pas de bon sens. L'article 29, c'est presque une phrase d'une page. Il n'y a de
point nulle part. Non seulement c'est un problème d'absence de virgules,
mais je vous félicite sincèrement si vous comprenez. Vous avez
beaucoup de mérite si vous avez une compréhension exacte de
l'article 29 et je plains le profane qui aura à lire l'article 29 pour
voir si ses bénéfices sont là.
M. Chagnon: Je remercie le député d'Abitibi-Ouest
de me plaindre puisque je l'ai lu. J'ai résisté évidemment
malgré tout, malgré la longueur et peut-être les erreurs de
ponctuation de l'article. Il est peut-être important de comprendre le
fond de l'article qui veut que l'employeur retienne une cotisation du RREGOP
tant que l'employé en retraite graduelle ou le pensionné occupant
une fonction visée par le RREGOP n'a pas choisi de participer. Il va
choisir, un jour, de participer ou non et c'est cette transition-là que
l'article 167 de notre projet de loi cherche à clarifier.
Cette disposition est évidemment de concor-
dance avec l'article 42 du RRAPIP.
M. Gendron: Est-ce que cela se peut, M. le Président, pour
exprimer une chose aussi simple, dans la perspective où vous avez
raison, que c'est de cela qu'il s'agit?
M. Chagnon: Est-ce que vous en doutez?
M. Gendron: Que cela nécessite une phrase de cette
envergure-là? Il me semble que c'est de compréhension facile,
selon ce que vous venez d'exprimer, si c'est cela. Je le dis sous toutes
réserves.
M. Chagnon: Mais vous en doutez, quoi?
M. Gendron: Non. Je ne doute pas, je dis que je ne suis pas en
mesure de comprendre le texte du projet de loi, donc, je suis obligé
d'avoir les choix d'expression que j'utilise. À l'article 29, pourquoi,
à ce moment-là, ne pas dire tout simplement ce que vous venez de
dire? Dire: L'employeur doit prendre les dispositions pour s'assurer que...
C'est ce que vous venez d'exprimer.
M. Gobeil: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Gobeil: Je pense que le député d'Abitibi-Ouest
va convenir avec moi que c'est très technique et qu'on devrait laisser
aux experts le soin de faire les rédactions qui, on me dit, doivent
être dans cette forme-là pour le plus de compréhension
possible, même si je dois admettre avec lui que c'est très
difficile à comprendre. Mais, heureusement, notre collègue, le
député de Saint-Louis, comprend. On va donc s'y fier.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Ce qui est dit reste dit. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui.
M. Chagnon: Je suis fort content de voir inscrits ces
mots-là pour des générations et des
générations à venir, qui liront avec insistance les propos
qu'on a tenus aujourd'hui en commission parlementaire.
M. Gendron: Très sérieusement, M. le
Président, le président du Conseil du trésor a
probablement raison en disant qu'il faut laisser aux experts la
rédaction législative.
M. Chagnon: II a raison aussi pour le reste.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Un instant! C'est là que je ne suis pas
d'accord. Je pense qu'on a une responsabilité parlementaire, lorsqu'on a
à donner notre accord, notre assentiment à un projet de loi,
surtout dans l'étude détaillée article par article. Il
faut au moins s'assurer que, dans certains cas, il n'y a pas de
rédaction abusive dans la complication qu'on dirait volontaire, dans
certains cas, pour exprimer des choses simples. J'ai signalé ici que ce
que le député de Saint-Louis a donné, en termes
d'explications, est simple à comprendre. Quant à la
rédaction de l'article 29, même si on me fait accroire que c'est
rédigé par un groupe d'experts, je prétends qu'ils ont
été bien plus clairs dans d'autres articles, où je n'ai
pas eu l'Impression que j'avais autant de difficulté - je l'avoue
humblement parce que, de temps en temps, il faut être humble en politique
- à comprendre. Là, à l'article 29, je comprends
l'explication, mais je ne comprends pas l'article. Alors, on va le laisser aux
spécialistes et bonne chance à ceux qui auront à
l'interpréter!
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 167 est adopté?
M. Gobeil: Si vous permettez, M. le Président...
Le Président (M. Baril): Vous avez autre chose à
rajouter?
M. Gobeil: Le député le comprendra, - il s'agit
d'une difficulté particulière qui est évidente dans le cas
d'une intégration de régime de retraite de RREGOP à
RRAPIP.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Vanier, vous voulez parler?
M. Lemieux: Non, cela va.
Le Président {M. Baril): Cela va? Est-ce que l'amendement
à l'article 167 est adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 167, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): À l'article 168, nous
avons un papillon.
M. Chagnon: Oui, un petit papillon.
L'article 168 du projet de loi est modifié par le remplacement
des deux dernières lignes de l'article 36. 2 de la Loi sur le
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics qu'il édicté par ce qui suit: "39 et des articles 37 et
43 dans la mesure, dans ces derniers cas, où ils réfèrent
à l'article 39. "
M. Gendron: Cela va. M. Chagnon: Cela va.
Le Président (M. Baril): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 168 est adopté?
M. Chagnon: C'est en concordance avec l'article 48 du RRAPIP.
Le Président (M. Baril): Je voudrais qu'on me dise s'il
est adopté. Adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président {M. Baril): Est-ce que l'article 168, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 169
à 211 sont adoptés?
M. Lemieux: Je voudrais seulement une petite précision
à l'article 175, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le
député.
M. Lemieux: M. le président du Conseil du trésor,
pourriez-vous nous fournir l'explication de l'article 175?
M. Chagnon: L'article 175? M. Lemieux: Oui.
M. Chagnon: À l'article 175, il s'agit du droit à
la pension du RREGOP lorsque la pension d'un député devient
payable, pour autant que les cotisations au RREGOP n'aient pas
été transférées à un autre
régime.
M. Lemieux: Usez les trots dernières lignes: "s'il
acquiert le droit à une pension à titre de député
de l'Assemblée nationale et s'il remet les cotisations qui lui ont
été remboursées, le cas échéant. "
M. Gobeil: Oui. Parce que, M. te Président, il peut
arriver que, dans certains cas, un membre de l'Assemblée nationale qui
aurait remboursé des cotisations doive, après cela, les remettre
au RREGOP pour se conformer aux dispositions du RREGOP.
M. Chagnon: Un membre de l'Assemblée nationale qui, par
exemple, aurait fait un terme et à qui on aurait remboursé ses
cotisations, selon la loi spécifique du régime de retraite des
membres de l'Assemblée nationale, du RREGOP.
Mme La pierre: Je pourrais peut-être donner
l'explication.
M. Lemieux: Allez-y donc, mademoiselle.
Mme Lapierre: Ce n'est pas du droit nouveau. C'est que si un
membre de l'Assemblée nationale cotisait au RREGOP avant de devenir
membre de l'Assemblée nationale...
M. Lemieux: Comme si des fonctionnaires deviennent
députés.
Mme Lapierre: Exactement.
M. Lemieux: D'accord, allons-y, continuez.
Mme Lapierre: On a cette disposition-là dans tous les
régimes. Même si la personne a eu le remboursement de ses
cotisations au régime auquel elle cotisait...
M. Lemieux: Auparavant?
Mme Lapierre: Oui, au RREGOP, au REE ou RRF ou encore au RRAPIP,
on a mis la même disposition. Si elle acquiert le droit à une
pension de député de l'Assemblée nationale, elle acquiert
automatiquement le droit à un pension en vertu du régime auquel
elle cotisait avant de devenir membre de l'Assemblée nationale.
M. Lemieux: Donc, elle peut avoir droit à deux
régimes de retraite: celui de l'Assemblée nationale et le
RREGOP.
Mme Lapierre: C'est-à-dire que ce n'est pas pour les
mêmes années, quand même.
M. Lemieux: Non, ce n'est pas pour les mêmes années.
D'accord, on s'entend là-dessus. Est-ce qu'elle peut racheter ses
années?
Mme Lapierre: Si elle a eu le remboursement de ses cotisations au
RREGOP, elle peut faire remise de ses cotisations.
M. Lemieux: Si elle n'a pas eu remboursement et qu'elle agit
maintenant à titre de député, est-ce qu'elle peut racheter
les années que lui auraient données ses années de
fonctionnaire? Si elle est devenue député, elle ne le peut pas?
Me comprenez-vous?
Mme Lapierre: Parlez-vous du régime des
députés?
M. Lemieux: Non, ce n'est pas ce dont je parle.
Mme Lapierre: Vous demandez si elle pourrait racheter, dans le
régime des députés, ses années faites à
titre de fonctionnaire.
M. Lemieux: Oui.
Mme Lapierre: Je ne peux pas vous répon-
dre là-dessus.
M. Lemieux: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Baril): Je comprends que les articles 169
à 211 sont adoptés. À l'article 212, nous avons un
papillon.
Loi sur le régime de retraite des
enseignants
M. Chagnon: Je vous fais remarquer, M. le Président, que
nous sommes dans un nouveau régime de retraite, c'est-à-dire le
régime de retraite des enseignants. Nous avons passé le RREGOP,
nous sommes au RRE. L'article 212 du projet de loi modifiant l'article 13 de la
Loi sur le régime de retraite des enseignants est remplacé par le
suivant: "212. L'article 13 de cette loi, modifié par l'article 91 du
chapitre 47 des lois de I987, est de nouveau modifié par le remplacement
des trois dernières lignes du troisième alinéa par ce qui
suit: traitement payé à un pensionné pour toute
période pendant laquelle il n'est pas un enseignant aux fins de
l'application du régime même s'il occupe une fonction visée
par ce régime. "
Il s'agit de la modification au mot "alors" dans le texte initial. C'est
modifié par "traitement payé à un pensionné".
M. Gendron: Pas de problème avec 212.
Le Président (M. Baril): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 212 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous sommes rendus aux articles
213 à 233 inclusivement. Est-ce que c'est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous avons un papillon à
l'article 234.
Loi sur le régime de retraite des
fonctionnaires
M. Chagnon: M. le Président, pour la troisième fois
- c'est un peu normal, je l'avais signalé au début - c'est
exactement la même disposition, le même type d'amendement...
M. Gendron: Concordance.
M. Chagnon:... que le précédent que nous avons vu,
qui touchait le régime de retraite des enseignants. Cette disposition
concerne le régime de retraite des fonctionnaires et se lit comme
suit:
L'article 234 du projet de loi modifiant l'article 20 de la Loi sur le
régime de retraite des fonctionnaires est remplacé par le
suivant: "234. L'article 20 de cette loi, modifié par l'article 120 du
chapitre 47 des lois de I987, est de nouveau modifié par le remplacement
des quatre dernières lignes du troisième alinéa par ce qui
suit: traitement payé à un pensionné - plutôt
qu'"alors" - pour toute période pendant laquelle il n'est pas un
fonctionnaire aux fins de l'application du régime prévu par la
présente section même s'il occupe une fonction visée par ce
régime. "
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 234 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'amendement, je m'excuse, on
commence par l'amendement.
M. Gendron: L'amendement est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 234 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 235
à 237 sont adoptés?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): À l'article 238, nous
avons un papillon.
M. Chagnon: Encore une fois, dans le régime de retraite
des fonctionnaires.
L'article 238 du projet de loi modifiant l'article 52 de la Loi sur le
régime de retraite des fonctionnaires est remplacé par le
suivant: "238. L'article 52 de cette loi, modifié par l'article 126 du
chapitre 47 des lois de I987, est de nouveau modifié par le remplacement
des quatre dernières lignes du troisième alinéa par ce qui
suit: traitement payé - c'est là la modification - à un
pensionné pour toute période pendant laquelle il n'est pas un
fonctionnaire aux fins de l'application du régime prévu par la
présente section même s'il occupe une fonction visée par ce
régime. "
Il s'agit de changer "alors que le pensionné" par "payé
à un pensionné". C'est exactement le même type d'amendement
que le précédent à l'article 234, M. le Président.
Il s'agit d'une concordance avec l'avènement du RRAPIP eu égard
au traitement admissible.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'amendement
à l'article 238 est adopté.
M. Chagnon: M. le Président, il s'agit du dernier
amendement
Le Président {M. Baril): Est-ce que l'article 238 tef
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 239
à 266 sont adoptés?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Un Instant! Je dois vous
rappeler, à la fin de l'étude, qu'il y a une annexe à la
page 44. Est-ce qu'elle est adoptée?
M. Gendron: Oui. J'ai vu l'annexe à la page 44.
Le Président (M. Baril): Est-ce que Ees intitulés
des chapitres et sections du projet de loi sont adoptés?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que la table des
matières est adoptée?
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le titre du
projet...
M. Gendron: Un instant, pour la table de matières!
Qu'est-ce que vous voulez dire? Ah! la fin! Oui.
Oui, adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que je dois vous le
lire?
M. Gendron: Non, on l'a.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le projet de loi, dans
son ensemble, tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'en suis à l'étape
de vous permettre des remarques, M. le ministre, M. le député
d'Abitibi-Ouest et M. le député de Salnt-Louis.
Conclusions
M. Gendron: M. le Président, la seule remarque que je vais
faire va être pour rappeler ce que j'ai dit au début tout en ne
prenant pas le temps que j'ai pris au début pour le faire, mais je vais
dire que, là, je pense que, oui, l'occasion est venue de dire que c'est
certain que les fonctionnaires de la CARRA ont sûrement fait tout leur
possible, comme c'est leur habitude, pour donner suite à des
dispositions négociées entre les concernés qui sont les
agents de la paix et le gouvernement. Alors, on doit toujours gré aux
fonctionnaires; c'est leur responsabilité de donner suite à des
engagements politiques du gouvernement. Mais, ce qui a été
effectivement malheureux, c'est que - ce sera ma conclusion - contrairement
à ce qu'affirmait dans ses remarques préliminaires M. le
député de Saint-Louis quand il disait: Écoutez, cela
s'explique, c'est complexe, 266 articles, c'est normal, cela prend du temps, ce
n'est pas facile... Lorsqu'on a eu récemment à prendre des
dispositions concernant le régime de retraite de celui qui vous parle et
de ceux qui sont présents, en l'espace de quinze jours, on a pris les
dispositions requises pour faire les ajustements et il s'agissait
également d'un régime de retraite. Alors, lorsqu'il y a une
volonté politique de donner un cadre de travail qui permet que les
choses se fassent le plus convenablement possible, les moyens sont toujours
disponibles pour le faire.
Alors, en conclusion, je pense que ce qu'il faut surtout retenir, c'est
qu'enfin l'État québécois reconnaît, avec justesse,
avec raison, la spécificité d'un corps d'emploi qui a
donné de bonnes et de belles années de service à
l'État québécois, mais en maintenant sa lutte, comme c'est
normal de le faire constamment quand on fait partie d'une unité
d'accréditation, en ne négligeant pas les enjeux pour lesquels on
veut mettre de l'énergie et les choses auxquelles on croit. Puisque nous
sommes dans une société où, de plus en plus, il sera
important d'être capable d'avoir une retraite heureuse, étant
donné la rapidité, les exigences du système dans lequel on
évolue, je pense que conférer des dispositions spécifiques
à un corps d'employés de l'État québécois
qui tiennent compte enfin de leurs conditions de vie un petit peu plus
difficiles, c'est un geste heureux et le gouvernement l'a compris. En ce sens,
je suis heureux que le gouvernement ait donné suite de la lettre
d'entente.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Gobeil: M. le Président, je comprends le souci du
député d'Abitibi-Ouest de faire son travail de parlementaire le
mieux possible et, moi aussi, en tant que parlementaire, je veux faire le
meilleur travail possible. Mais il faut comprendre que, certaines fois, il y a
des circonstances qui font qu'on ne peut faire autrement. Dans ce
cas-là, étant donné que c'est un nouveau régime de
retraite et qu'il y avait beaucoup d'amendements et d'ajustements de
concordance technique,
on a dû prendre le temps de le faire et l'Important, à mon
point de vue, c'est qu'on puisse, d'ici au ter janvier 1988, mettre ce nouveau
régime en vigueur pour le bénéfice des membres de ce
nouveau régime, soit les employés de l'Union des agents de la
paix en institutions pénales.
Dans ce sens-là, en tant que président du Conseil du
trésor et responsable de l'application ou de l'élaboration des
lois concernant les régimes de retraite, je me suis assuré que le
personnel du secrétariat du Conseil du trésor de même que
le personnel de la CARRA soient aidés par d'autres personnes auxquelles
ils ont pu recourir, je me suis assuré, dis-je, que le travail soit bien
fait et je n'ai aucun doute qu'il a été bien fait.
Permettez-moi, M. le Président, de remercier le
député d'Abitibi-Ouest pour sa compréhension, de
même que les membres de cette commission et aussi Mme Lorraine Lapierre
qui est du bureau des lois du ministère de la Justice et qui a
travaillé très fort à ce projet de loi, ainsi que M.
Pierre Jacques de la CARRA, MM. Jacques Thibault, Jacques Roy et Gérard
Sills du secrétariat du Conseil du trésor.
Comme l'a mentionné, au début, mon adjoint parlementaire,
le député de Saint-Louis, dès le mois de janvier, il nous
fera plaisir de faire participer les employés du secrétariat du
Conseil du trésor, aidés des autres personnes nécessaires,
et les membres de l'exécutif de l'Union des agents de la paix en
Institutions pénales de façon à donner toutes les
explications et toutes les clarifications nécessaires. M. le
Président, je le répète, je n'ai aucun doute que ceux qui
ont eu à travailler à l'élaboration de ce projet de loi
108 ont bien accompli leur travail dans des délais qu'effectivement,
comme parlementaires, on peut déplorer, mais dans les délais qui
ont dû leur être impartis de façon à en arriver
aujourd'hui à l'acceptation en commission parlementaire de ce projet de
loi 108. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Alors, je vous remercie
beaucoup.
La commission ayant terminé et complété son mandat,
j'ajourne les travaux de la commission sine die et je vous souhaite un joyeux
Noël. Je tiens à remercier tous tes députés et les
fonctionnaires de s'être prêtés à cet exercice.
(Fin de la séance à 17 h 50)