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(Quinze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Étant donné que tous les intervenants sont enfin
réunis, la commission va commencer ses travaux.
La commission du budget et de l'administration se réunit cet
après-midi afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 64, Loi modifiant de nouveau la Loi
sur les impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre
fiscal.
M. le secrétaire, je vous prie d'annoncer les remplacements, s'il
y a lieu.
Le Secrétaire: M. le Président, on ne m'a
informé d'aucun remplacement pour la séance.
Le Président (M. Audet): Aucun remplacement. Cela va. M.
le ministre, vous avez sans doute une déclaration à faire.
Remarques préliminaires M. Yves
Séguin
M. Séguin: M. le Président, je veux simplement
faire quelques brèves remarques avant de commencer les travaux. Je
remercie tous les membres de la commission d'être présents
aujourd'hui pour commencer nos travaux qui dureront quelques jours, à
moins que des discussions en changent l'horaire à la suite d'un
consentement de la part des partis. Je veux simplement rappeler que le projet
de loi 64 que nous avons devant nous, comme on l'a vu d'ailleurs au cours de
travaux antérieurs de la commission, porte en grande partie sur les
dispositions d'ordre fiscal annoncées par le ministre des Finances le 30
avril dernier. D'autres dispositions proviennent de déclarations
ministérielles antérieures au budget du 30 avril, mais
essentiellement, ce projet de loi 64 traduit en termes juridiques, en
matière de dispositions légales d'ordre fiscal, l'ensemble des
déclarations et intentions qu'a déjà
énoncées le ministre des Finances du Québec.
Évidemment, on a fait plusieurs études semblables à la
commission jusqu'à maintenant et on sait que tout projet de loi d'ordre
fiscal est fort complexe, d'autant plus que les textes sont quelquefois
décousus. On amende une loi déjà existante et on ne
reproduit pas nécessairement ici l'ensemble de tous les articles des
lois impliquées. On ne peut pas non plus à chaque disposition que
nous avons devant nous expliquer de façon globale, entière et
totale tout le contexte qui justifie chaque modification. Si on voulait, on
pourrait le faire, mais cela nous prendrait des mois de travail. Je crois qu'il
faut quand même se rendre compte que le projet de loi que nous avons
devant nous a été préparé par les experts juristes
du ministère du Revenu qui, maintenant, ont accumulé de longues
années d'expérience. Ce projet de loi tient compte de toute la
problématique de l'harmonisation avec la législation
fédérale, avec des déclarations du ministre des Finances
et avec la mise en vigueur de certaines dispositions qui est
décalée par rapport à la date du budget qui en donne
origine.
Tout cela pour vous dire que c'est un travail fort complexe, très
technique que l'on a essayé d'améliorer pour faciliter la
compréhension des membres. Vous remarquerez que le document qui a
été distribué aux membres de la commission - je remarque
que la plupart l'ont - est une innovation que je suis heureux, avec la
collaboration des gens du ministère, d'avoir mis à leur
disposition pour leur permettre d'avoir un outil de travail en dehors du projet
de loi lui-même, qui permet de comparer l'ancien texte et le nouveau.
Dans le document actuel, on est allé encore un peu plus loin.
Dans le texte actuel qui apparaît à la partie droite du document
bleu que les membres ont entre tes mains, qui reproduit le nouveau texte, on
fait ressortir en caractère gras ou foncé les modifications par
rapport à l'ancien texte. À l'oeil, visuellement, les membres
peuvent assez facilement comparer l'ancien et le nouveau et se rendre mieux
compte des modifications. On n'a pas, à chaque fois, à se
demander pourquoi l'article est modifié. Souvent, on ne modifie qu'une
petite partie d'un article, de sorte que cela, associé à d'autres
mesures ou sessions de travail qu'on a déjà faites et qu'on va
essayer de développer, pourra permettre aux membres de la commission, de
plus en plus, d'avoir une meilleure compréhension de l'ensemble des
travaux pour en faire un éclairage utile pour les objectifs qu'on se
donne ici en commission parlementaire.
Il me fera plaisir, bien sûr, tout au long de la séance, de
répondre aux questions que les membres de la commission voudront bien
poser. J'espère simplement que les explications que je vais donner vont
permettre aux membres de bien comprendre la mesure et de la ratifier. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. M. le
porte-parole de l'Opposition, vous avez certainement quelque chose à
ajouter.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je vais d'abord
m'excuser de ces quelques minutes de retard. J'avais séquestré le
ministre du Revenu dans mon bureau, mais c'était une
séquestration volontaire, et je m'excuse auprès de tous les
membres d'avoir occasionné ce retard. Le ministre a eu la
gentillesse de venir discuter du projet de loi pendant quelques minutes.
Je veux souligner, à l'ouverture des travaux de cette commission,
qu'il est exact, comme le ministre l'a dit, qu'on veut donner suite à un
projet de loi qui modifie de nouveau la Loi sur les impôts et d'autres
dispositions législatives d'ordre fiscal. C'est quand même un
projet de loi d'assez grande envergure par les éléments qu'il
touche, mais pas beaucoup par le travail qui est le nôtre comme
parlementaires de faire de temps en temps des débats à
caractère plus politique qu'administratif. La forme de cette commission
parlementaire, sans porter de jugement sur qui que ce sott, ne nous permet pas
quand on a à examiner un projet de loi sur des dispositions qui sont en
vigueur dans certains cas depuis deux ans... Même si on prenait cinq
jours, deux semaines, pour dire que ça n'a pas de maudit bon sens que la
déduction passe de 500 $ qu'elle était à zéro, ou
de 1000 $ qu'elle était pour les revenus d'intérêt à
500 $, d'une part, l'interlocuteur, ministre des Finances, à qui on
aurait te goût de dire ça n'est pas présent. Pour des
raisons toujours un peu difficiles, on dit que c'est le ministre du Revenu qui
va gérer l'affaire, Quant à moi, je n'ai absolument rien contre
ce ministre du Revenu que je trouve bien gentil. Mais après, par rapport
aux débats qui sont les nôtres, on ne peut pas,
véritablement, je pense, faire un travail à caractère
très politique dans ces commissions. Et ce n'est pas toujours parce que
c'est nécessaire de ne faire que du travail politique. Ce que je veux
dire, très concrètement, c'est qu'on est un peu mieux
équipé en ce qui a trait aux outils de travail. J'en profite pour
remercier le personnel du ministère du Revenu de nous avoir donné
un outil de travail plus adéquat, au moins quant à la
compréhension des articles du projet de loi et quant à la
façon visuelle, pour voir rapidement ce que c'était par rapport
à ce que ça sera
Cependant, le projet de loi est toujours un projet de loi qui donne
suite à des discours sur le budget, qui donne suite à des
déclarations ministérielles et qui, à certains
égards, est copié sur une administration autre,
différente, qu'on appelle communément, dans le jargon habituel,
l'harmonisation avec les lois fédérales, les dispositions
fiscales fédérales,
Pour ce qui est de l'harmonisation, à certains égards, il
y a lieu de la faire. À d'autres, je pense qu'on peut s'en distancer.
J'ai eu l'occasion de le signaler lors de certains débats en Chambre, en
deuxième lecture et on vient de le vivre concrètement pour ce qui
est des actions accréditives. On va y revenir pendant l'étude
article par article à un moment donné. Je pense que entre les
législateurs du Québec et les ministres responsables qui ont la
conviction que le Québec doit vivre sa "distinclivité", il y a
lieu, de temps en temps, d'avoir des mesures qui nous sont plus propres, plus
particulières, qui sont plus respectueuses de ce que nous sommes Quant
à moi, je ne fais pas - parce qu'on est dans la fiscalité - du
principe d'harmonisation, une règle absolue. J'espère que nous
aurons l'occasion d'avoir quelques discussions où, à certains
endroits, manifestement, il y aura lieu de se distancer de l'harmonisation.
Toujours dans les petits échanges que j'avais avec le ministre du Revenu
avant de venir Ici en Chambre, on avait un exemple où je disais: Si cela
existe de cette façon au Québec, je trouve que c'est
déplorable. Dans son explication, le ministre du Revenu me disait: Non,
ce n'est pas de même que cela fonctionne au Québec par rapport
à une disposition fiscale du fédéral. Alors,
j'étais très heureux. Cela veut dire qu'à plusieurs
endroits, il y a lieu de prendre nos distances et de se doter de politiques
fiscales qui correspondent aux volontés politiques des gouvernements en
place. De temps en temps, c'est heureux et, à d'autres égards,
c'est moins heureux, mais c'est cela la démocratie Sur des choses plus
fondamentales pour lesquelles on est convaincu que les citoyens y trouveraient
plus d'avantages en ne s'har-monisant pas, j'espère que le gouvernement,
y compris le ministre du Revenu, convaincra de temps en temps le ministre des
Finances du Québec de ne pas donner suite à des mesures
d'harmonisation.
Quant aux conclusions de mes remarques préliminaires pour cet
après-midi, M le Président, je souhaite qu'on procède
comme d'habitude, soit à l'étude article par article, mais
dès qu'on aura fait un bout, je pense que le ministre du Revenu, qui
s'occupe de ces dossiers avec plus de connaissance et aussi plus de
responsabilité que chacun des membres de la commission, pourrait nous
indiquer certains blocs de travail sur lesquels on pourrait traiter un certain
nombre d'articles par rapport à une section plus particulière sur
laquelle il y aurait lieu de faire quelques discussions. Après, on
pourra ratifier 7, 8, 10, 15 ou 20 articles, s'il y a 20 articles qui sont plus
spécifiques à ce bloc. Je pense qu'il sera d'accord avec un tel
fonctionnement. Cet après-midi, on pourrait commencer lentement comme
c'est normal dans un projet comme celui-là. Si on voit du
détachement par bloc, on le fera ainsi pour procéder plus
rapidement.
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci, M. le
ministre,
M. Yves Séguin (réplique)
M. Séguin: Si vous me le permettez, M. le
Président. On peut commencer, mais j'aimerais dire quelques mots pour
encourager mon collègue. On va peut-être réussir aussi
à trouver des formules de travail à notre commission.
Améliorer, j'en ai parlé avec des membres de la commission, sans
présumer de changements. Mais une idée pourrait se
développer et nous permettre d'aborder à l'avenir les prochains
projets de
loi d'une façon assez nouvelle, assez différente de celle
qu'on a connue dans le passé, depuis de nombreuses années. C'est
intéressant que j'indique à ce stade-ci la raison pour laquelle
c'est le ministre du Revenu qui présente le projet de loi. Je pense que
c'est quelque chose qu'on devrait expliquer. C'est peut-être mal compris.
C'est peut-être mal saisi par rapport à la loi
fédérale ou aux lois dans d'autres pays. Chez nous, au
gouvernement du Québec, c'est le ministre des Finances, comme je
l'indiquais tantôt, qui a l'autorité d'annoncer les dispositions
fiscales, les mesures fiscales. Puis, c'est le ministre du Revenu qui, avec les
équipes de travail, a la responsabilité de confectionner le
projet de loi qu'il présente, défend et fait sanctionner, ce que
nous faisons aujourd'hui.
Au fédéral, c'est différent, c'est le
ministère des Finances qui prépare, bien sûr, ses
énoncés politiques mais qui a tes équipes de travail chez
lui pour préparer le projet de loi qui accompagne habituellement le
budget. Au fédéral, quand le ministre des Finances fait son
discours sur le budget, il met à la disposition du public
immédiatement après les textes, les annexes du discours ainsi
qu'un document que l'on appelle les voies et moyens qui est un avant-projet de
toi qui accompagne immédiatement le discours.
Certains pourraient demander pourquoi on ne le fait pas de la même
façon. Là, on soulèverait toute une problématique
d'organisation énorme. Dans sa sagesse, le législateur
québécois a pensé et, jusqu'à maintenant, je dois
dire que cette sagesse s'avère encore bonne si on écoute les
commentaires qui viennent d'un peu partout, à savoir que la loi au
Québec apparaît aujourd'hui quand même aussi bonne sinon
meilleure à bien des égards, que celle que l'on retrouve au
fédéral, ne serait-ce que dans la qualité des textes et
dans la présentation des textes... Donc, au Québec, nous
conservons encore le système qui consiste à travailler en
association avec deux ministères, mais où la
responsabilité est partagée entre la déclaration et
l'élaboration des politiques par le ministère des Finances et la
préparation technique du projet de loi, de sa présentation et de
l'"assumation" - si je puis dire - de l'administration de ta loi qui en
découle par le ministre du Revenu.
Cela dit, j'aimerais souligner un élément à la
réflexion des membres de la commission. On ne te décidera pas
aujourd'hui, mais je suis ouvert à cela, comme j'ai manifesté une
ouverture pour changer un peu ou améliorer nos méthodes de
travail. J'en parlais avec mon collègue tantôt et, s'il me permet
de le mentionner ici pour qu'on puisse penser à cette
idée-là et on pourra peut-être en discuter prochainement,
ce serait de changer notre façon de travailler en commission
parlementaire. Plutôt que d'avoir 200, 250 ou 300 articles en bloc
à étudier article par article jusqu'à la fin pendant deux,
trois ou quatre jours avec une compréhen- sion qui va de zéro
à très peu pour la plupart des membres, j'ai pensé qu'il
serait intéressant que, sur un ensemble de mesures qui touchent des
contribuables en grand nombre et qui intéressent même des membres
de la commission, on s'entende ensemble pour retenir dans une séance de
prétravail les articles sur lesquels on aimerait davantage se pencher
parce qu'ils touchent peut-être plus de contribuables, ils sont d'ordre
plus public, plus populaire, plus important pour l'ensemble des contribuables.
Le cas échéant, on pourrait, de notre côté, et moi
le premier, faire une présentation plus simple, avec des tableaux
à l'appui, pour expliquer chaque mesure dans son entité,
plutôt que d'avoir devant vous que de brefs passages et non tout le
contexte Je pense que cela pourrait être instructif pour tout le monde et
que cela rendrait nos travaux beaucoup plus agréables. Chacun des
membres pourrait, en poursuivant le travail de ta séance,
connaître l'ensemble de la mécanique qui touche une
déduction, que ce soit le régime d'épargne-actions ou des
sociétés en commandite. À titre d'exemple, on va parier
des sociétés en commandite, aujourd'hui, dans à peu
près 81 articles. Si on n'explique pas de façon
détaillée ce qu'est une société en commandite, si
on ne connaît pas le tout, il est très difficile de parler des
particules. C'est ta même chose pour d'autres déductions, que ce
soit ta déduction de revenus d'intérêt et de revenus de
retraite, la déduction pour personne handicapée, la pension
alimentaire, la déduction de frais de garde d'enfant, etc Pourquoi ne
pourrait-on pas les regarder de façon globale, avec des moyens
peut-être un peu plus pédagogiques, plus intéressants,
entre nous? Ce faisant, on aboutirait à des réflexions
constructives à la suite de nos travaux Je ferme la parenthèse,
M. le Président, et je laisse l'idée mûrir dans nos
esprits. Si vous voulez appeler les articles, on pourra maintenant les
examiner.
Étude détaillée
Le Président (M. Audet): D'accord, merci. En ce qui a
trait à la proposition pour un bloc d'articles, est-ce que cela vous
va?
M. Gendron: Cela me va, sauf que...
M. Séguin: Oui, j'indiquerai au fur et à
mesure...
Le Président {M. Audet): D'après le
règlement, on n'est pas nécessairement obligé d'adopter
article par article, mais si on procède par bloc, il faut qu'il y ait
consentement.
M. Séguin: Est-ce que je peux suggérer, M. le
Président, d'indiquer tout de suite tes articles qui sont en bloc...
M. Gendron: C'est cela
M. Séguin::... quitte à ce que vous fassiez l'appel
article par article?
Le Président (M. Audet): Si ce sont des blocs comme tels,
il n'y a pas de problème, on va les appeler par bloc, sauf qu'il faut
que Je le sache à l'avance.
M. Gendron: Normalement, le ministre du Revenu peut dire dans
quel cadre, dans quel bloc les articles s'inscrivent et sous quelle appellation
on peut les traiter. Il n'y aura pas de problème de fonctionnement en
les appelant un par un, ensuite.
Le Président (M. Audet): D'accord. J'appelle l'article
1.
Loi sur la Commission des affaires sociales
M. Séguin:: M. le Président, un premier bloc. Je
suggère de regarder les articles 1 et 2 ensemble parce qu'ils sont
reliés. Cette mesure vise simplement à exempter la Commission des
affaires sociales d'expédier au ministre du Revenu toutes les
décisions et à ne réserver à la remise des
décisions au ministère du Revenu que celles qui touchent
l'administration fiscale en vertu de la loi.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a des
questions ou des commentaires?
M. Gendron: Pas de notre part. Je trouve que c'est une bonne
décision pour éviter que le ministre du Revenu soit
impliqué dans des choses qui ie regardent moins. C'est ainsi que je
l'avais compris. C'est une restriction, puisqu'on disait: Dans ce cas, le
secrétaire avise, mais dans les autres, il n'est pas nécessaire
de le faire.
Le Président (M. Audet): L'article 1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Étant
donné que c'était dans le même bloc, j'appelle l'artricle
2.
M. Gendron: L'article 2 est aussi adopté en ce qui me
concerne, parce que c'est très clair.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 3?
Loi concernant les droits sur les transferts de
terrains
M. Séguin: M. le Président, on vise ici la Loi
concernant les droits sur les transferts de terrains. On apporte un amendement
afin de prévoir que l'exemption déjà prévue
s'applique également aux filiales des mêmes sociétés
qui bénéficiaient déjà d'exonération.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres commentaires
concernant l'article 3?
M. Gendron: Je vous avoue que j'aimerais être aussi vif que
le ministre. S'il est capable de m'expliquer que le paragraphe d) signifie ce
qu'il vient de dire, en tout cas, j'insisterais quelques secondes auprès
des membres de la commission... je défie qui que ce soit de m'expliquer
ce que signifie le paragraphe d) et de me dire pourquoi il est impossible de
trouver une autre phraséologie que celle-ci. C'est absolument
invraisemblable. Je vous le dis, j'ai essayé hier soir pendant une bonne
demi-heure, cela ne me fait rien de me mettre au blanc, et il m'a
été impossible de comprendre quoi que ce soit dans le paragraphe
d). Je veux bien comprendre que cela se rapporte aux filiales, mais ce n'est
pas tout de dire cela. Ce n'est pas ce qui est écrit au paragraphe d):
"le cédant est filiale d'une corporationmère alors que le
cessionnaire est filiale d'une corporation qui est une filiale de cette
corporation mère ou le cédant est filiale d'une corporation qui
est une filiale d'une corporation mère alors que le cessionnaire est
filiale de cette corporation mère. "
En plus d'être essoufflé, on n'a rien compris.
Sérieusement, je ne suis pas capable de voir ce que cela ajoute.
Je comprends que ce qui est en caractère gras n'était pas
là. Cela est facile à comprendre. Donc, le paragraphe b)
était là. Il y a une petite subtilité dans le paragraphe
c) "De corporations qui sont filiales. " Je trouvais effectivement que
c'était une meilleure phraséologie dans le paragraphe c). Donc,
le nouveau paragraphe c) par rapport à l'ancien, je dis bravo! C'est
plus clair. C'est compréhensible, c'est bon. En haut, on ne s'obstinera
pas pour dire si on met une virgule où il n'y en avait pas.
Mais quand on arrive au paragraphe d) - et je conclus - qu'est-ce que
vous ajoutez exactement? Est-ce réellement vrai que vous n'êtes
pas capable de faire un texte écrit autrement que ce qu'on lit au
paragraphe d)?
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Séguin: Premièrement, II faut remarquer que le
paragraphe d) est nouveau. C'est un ajout afin de préciser que
l'exonération s'applique également ou, enfin, on ne veut pas
pénaliser certaines corporations filiales qui, s'il n'y avait pas le
paragraphe d), n'auraient probablement pas droit à l'exonération
si on se fie à la lecture seule du paragraphe c) qui n'est pas beaucoup
changé fondalement. (15 h 45)
Donc, quant à la question de savoir si le texte est
compréhensible ou non, je dois dire que
oui, c'est vrai que c'est peut-être un peu mêlant de lire
cédant, cessionnaire, filiale du cédant, filiale, mais je pense
qu'il s'agit de se faire un petit tableau. C'est merveilleusement mieux
écrit que beaucoup d'autres articles d'ordre fiscal qui ne sont
écrits qu'en termes de petits alinéas, qui font
référence à tel article, paragraphe b), etc. Ici, la
phrase est au moins complète. Ce qu'on dit, c'est que chaque mot a une
portée qui lui est bien connue.
Le cédant, c'est celui qui vend, c'est celui qui cède;
filiale d'une corporation mère, donc, une compagnie filiale,
c'est-à-dire dont les actions sont détenues par une autre qu'on
appelle une compagnie mère. Alors que le cessionnaire du terrain est
filiale d'une corporation, alors, l'acheteur ou le bénéficiaire
de la cession du terrain est une corporation qui est une filiale de la
même corporation mère. C'est un premier cas. Ou - c'est un
deuxième cas - le cédant est une filiale d'une corporation qui
est une filiale d'une corporation mère alors que le cessionnaire est
filiale de cette corporation mère.
C'est deux cas où on ne veut pas exclure l'exonération de
taxe sur les transferts de terrains, parce que le transfert se fait à
l'intérieur de groupes de compagnies contrôlées entre
elles. Au point de vue fiscal, les transferts en corporations associées
aux filiales sont présumés des transferts faits à la
même personne, un peu comme dans certains cas, entre conjoints. Bon,
c'est ce qu'on exprime ici.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va? M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui. Dans l'explication que le ministre
vient d'apporter, il a ajouté une nuance, qui n'est pas marquée
et qui semble importante par rapport à ce que mon collègue
mentionnait tantôt. Quand le ministre dit, à la deuxième
ligne, que le cessionnaire est filiale d'une même corporation, c'est ce
que vous venez de dire...
M. Séguin: Une corporation.
M. Parent (Bertrand): Oui, mais vous avez dit d'une même
corporation. Si on ajoute d'une même corporation, c'est le sens qu'on
veut donner, cela pourrait être une meilleure compréhension parce
que là on parle d'une filiale et de sa compagnie mère. S'agit-il
d'une même corporation ou de toute autre corporation?
M. Séguin: C'est la corporation qui est filiale de la
compagnie mère.
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Séguin: Alors, il n'y a pas de... Le mot corporation,
elle est filiale de la compagnie mère. Alors le cédant, le
vendeur, est une filiale d'une compagnie mère. Le cessionnaire est une
filiale d'une compagnie qui est une filiale elle-même, cette
compagnie-là, de la compagnie mère. On aurait pu dire: Le
cessionnaire est filiale de la compagnie mère par une corporation. C'est
ce qu'on veut dire. Alors, les deux, le cédant et le cessionnaire, sont
des corporations qui sont filiales d'une même compagnie mère.
M. Parent (Bertrand): C'est dans ce sens que je le comprends,
sauf que ce n'est pas mentionné qu'ils sont filiales d'une même
compagnie mère. On parie toujours d'une compagnie mère.
M. Séguin: Non, mais on dit: de cette compagnie
mère. On dit "qui est une filiale de cette compagnie mère" dont
on vient de parler à la première ligne. Alors, il n'y a qu'une
compagnie mère dans le texte qui est la même.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'article 3 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 4.
Loi concernant l'impôt sur la vente en détail
M. Gendron: À l'article 4, j'ai toujours pensé que
lorsqu'on ne nomme pas une disposition, cela signifie qu'il n'y a pas
d'application pour cette disposition-là exclue dans l'article. En termes
clairs, vous dites: "cidre" signifie le cidre appéritif, le cidre fort,
le cidre léger. Là, vous ajoutez: "sans inclure le cidre
aromatisé, au sens du règlement sur le cidre avec ses
modifications actuelles" Je ne sais pas Je trouvais qu'on changeait la forme de
ta phrase. J'aurais préféré après point-virgule;
cidre signifie le cidre appéritif, le cidre fort, et le cidre
léger, point, c'est fini. Est-ce que c'est cela que vous voulez dire? Je
ne vois pas pourquoi on exprime "sans inclure le cidre aromatisé"
Là, à ma connaissance, cela peut prêter à
interprétation parce qu'il n'est pas défini. En tout cas, il doit
être défini, par exemple, au chapitre 13.
M. Séguin: C'est ce qu'on appelle en termes commercial les
"coolers". Ce sont ces cidres avec toutes sortes d'aromes de fruits et de... Il
est prévu que l'exemption ne doit pas s'appliquer à ce genre de
cidre.
M. Gendron: Je sais, mais si on n'en parlait pas, est-ce que cela
ne serait pas plus clair? C'est clair que cela ne couvre pas les...
M. Séguin: Parce que le budget veut être sûr
de les exclure, on l'indique. Si on ne l'indiquait pas, par
interprétation, on pourrait dire
que le cidre aromatisé est également du cidre, donc qu'il
doit être exempté.
M. Gendron: Moi, je prétends que non, si on a nommé
les autres. Si on parle du cidre apéritif, c'est parce qu'il y a
différentes sortes de cidres: il y a le cidre apéritif, le cidre
fort et le cidre léger. Vous nommez les sortes de cidres, alors si vous
ne parlez pas du cidre aromatisé, c'est que c'est évident qu'il
n'en fait pas partie.
M. Séguin: Nous croyons que ce n'est pas évident.
Et parce que le budget ne veut absolument pas que l'exemption s'applique
à ce genre de cidre, on croit que c'est plus clair vis-à-vis du
contribuable de lui dire clairement dans un texte: Voici, l'exemption
s'applique aux cidre -le cidre apéritif, le cidre fort, le cidre
léger - mais cela n'inclut pas le cidre aromatisé. On est
sûr qu'il n'y a pas d'erreur. Les fabricants qui vont faire du cidre
aromatisé savent très bien, noir sur blanc, que ce n'est pas
indus. Si on ne le mettait pas, peut-être qu'on pourrait convenir que
c'est clair, peut-être que d'autres diraient que, par
interprétation, c'est du cidre léger pour avoir droit à
l'exemption On aurait des débats et, enfin... Pour une fois que, dans un
texte de lof on veut être précis, peut-être que c'est une
bonification.
M. Gendron: Je n'en faisais pas un drame, mais je trouvais
drôle qu'on dise que cidre signifie telle affaire et je prétendais
que lorsqu'on n'en parle pas, c'est la meilleure façon de dire que cela
ne peut pas être inclus; on ne Ta pas défini. Le cidre
aromatisé ne peut pas être couvert, on n'en a pas
parlé.
M. Séguin: En termes fiscaux...
M. Gendron: Non, je comprends. Si on n'avait pas défini
les autres, vous auriez raison, si on n'avait pas dit que le cidre
apéritif comprend le fort, le léger et c'est tout.
M. Séguin: Mais la fiscalité s'interprétant
habituellement de façon restrictive, tant par les tribunaux que par les
administrations fiscales, la portée des mots est plutôt
restreinte. L'Interprétation qui aurait exclu dans son effet le cidre
aromatisé risquait de ne pas être bien claire. Enfin, on l'a mis
parce que c'est clair.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle de cidre, est-ce que c'est toujours le
produit de la pomme?
M. Séguin: Oui, oui.
M. Dufour: Tout le temps? M. Séguin: Oui.
M. Dufour: Quand it est aromatisé, cela veut dire que vous
lui donnez un goût plus fort, une odeur de pomme plus
prononcée?
M. Séguin: Ce sont des cidres différents qui
s'apparentent à ce qu'on appelle sur le marché des "coolers'',
c'est-à-dire ce genre de vin auquel on ajoute des jus de fruits à
diverses saveurs, Donc, c'est un goût complètement
différent.
M. Dufour: Mais pourquoi dans la loi n'avez-vous pas
défini ce qu'est le cidre?
M. Séguin: Le cidre aromatisé...
M. Dufour: Cela remplirait la condition. Si c'est seulement
exclusivement... Ce que je comprends, c'est pour favoriser la culture de la
pomme.
M. Séguin: Le cidre aromatisé est fait à
partir de pomme, il est transformé. Le seul effet ici, c'est qu'on ne
veut pas qu'il bénéficie de l'exemption qui est prévue
là; c'était dans le budget.
Une voix: Un "cooler", ce n'est pas fait à base de pomme,
que je sache.
M. Séguin: Non, mais je dis que cela s'apparente au genre
de produits qu'on a mis sur le marché qu'on appelle des "coolers",
c'est-à-dire des vins blancs auxquels on ajoute du jus de poire ou du
jus de pêche et on fait un nouveau breuvage qui n'est pas du vin, qui
n'est pas du cidre...
M. Dufour: Mais l'exemption qu'on veut donner, c'est pour
favoriser la culture de la pomme. Est-ce que je comprends bien?
M. Séguin: À l'origine...
M. Dufour: C'était cela qu'on recherchait.
M. Séguin:... on prévoyait que ce qu'on appelait le
cidre était exempté. Maintenant, te produit du cidre vendu en
bouteille, comme on le connaît, a connu des transformations de telle
sorte que le cidre aromatisé prévu en vertu du règlement
ne recevra pas la même exemption.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Mais si on avait fait comme dans certaines lois, on
aurait défini exactement ce que veulent dire les termes Toute cette
discussion n'aurait pas eu lieu, parce que tout ce qui aurait été
à base de produits de la pomme,
cela aurait pu être la définition du cidre et cela aurait
été couvert par l'article qu'on a devant nous.
M. Séguin: C'est parce qu'en vertu d'autres
règlements qui ne sont pas d'ordre fiscal, on n'exclut pas
nécessairement le cidre aromatisé de l'appellation "cidre
général", c'est quand même du cidre, sauf qu'au point de
vue fiscal, en ce qui concerne la taxe de vente, il y a une déclaration
budgétaire qui a voulu exclure de l'exemption ce genre de produits faits
à base de cidre. Nous, on le met dans l'article.
M. Dufour: Si j'ai bien compris, le mot "cidre" va prendre du
temps avant d'obtenir ses lettres de noblesse, comme pour le champagne. On ne
peut pas appeler n'importe quoi "champagne". Le cidre peut amener toutes sortes
de choses.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Gendron: Adopté,
Le Président (M. Audet): Article 5.
M. Séguin: Ici, M. le Président, je suggère
un groupe d'articles qui, fondamentalement, va porter sur la même chose:
les articles 5, 7, 8, 9 et 10 sont modifiés uniquement pour s'ajuster
à l'abolition de la taxe de 2 $ sur les bandes viédo et les
textes sont amendés juste pour faire apparaître cette modification
entre 5 et 10.
M. Gendron: Je l'ai regardé, à moins que mes
collègues aient des questions sur 5 à 10, je reconnais que ce
sont des dispositions qui se rapportent toujours à l'annulation de la
taxe spéciale qui avait déjà été
instaurée sur les cassettes vierges. C'est bien cela? En
conséquence, le législateur décide de l'abolir, c'est son
affaire, je n'ai pas de réserve négative là-dessus, et si
c'est ie sens des articles, ce que j'ai cru en prenant connaissance de cela
hier, je suis d'accord pour l'adoption des articles 5 à 10.
Le Président (M. Audet): Alors, les articles 5 à 10
sont adoptés? Adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 11.
M. Séguin: M. le Président, il s'agit simplement
d'introduire ici un nouvel intitulé. C'est une modification purement
technique.
Le Président (M; Audet): L'article 11 est-il
adopté?
M, Gendron: Oui.
Le Président (M. Audet): Article 12.
M. Séguin: Oui, on est toujours dans la loi sur la taxe de
vente, M. le Président. On modifie l'article 17 en faisant
apparaître un élargissement de certaines exemptions dont, entre
autres, en ce qui concerne les érablières, certains livres
spéciaux, ce qu'on appelle des livres parlés, c'est-à-dire
des bandes magnétiques enregistrées, etc., ce genre de document
audiovisuel pour les personnes handicapées, et certains produits qu'on
ajoute comme conditionnement à du matériel de production.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 12?
M. Gendron: Un instant. Le ministre vient de nous dire que ce
sont des ajouts de biens et de services pour lesquels l'application de ta taxe
de vente serait restrictive, c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas de taxe
de vente.
M. Séguin: Exemption. Ce sont de nouveaux biens qui ne
seront pas taxables, qui sont exemptés.
M. Gendron: Est-ce que l'ensemble des biens, aux paragraphes 1,
2, 3, 4, 5 et 6... Il n'y a plus tellement de contenu, c'est juste une
disposition littérale.
M. Séguin: Quoique, au paragraphe 6, on parle des
sièges de bébé.
M. Gendron: Oui. C'est consécutif à quel discours
sur le budget? J'essaie de retrouver exactement la référence dans
le discours sur le budget, et je n'en ai pas vu tant que cela. Je veux essayer
de comprendre, je ne suis pas capable de faire la référence
exacte avec le discours sur le budget. Est-ce qu'il s'agit de dispositions qui
se rapportent à plusieurs discours sur le budget, à des
déclarations ministérielles qui m'échapperaient, que je
n'ai pas été capable de retracer?
M. Séguin: C'est effectivement le dernier discours sur le
budget,, 1987-1988, page 24, paragraphe 6, page 59, paragraphe 4, et surtout
à la page 59, les paragraphes 4 à 10 et page 60, paragraphes 1 et
2, où on parlait, par exemple, des sièges d'auto pour enfants,
des livres parlés pour personnes handicapées, des exploitants
d'érablière à titre d'agriculteur et ce qu'on appelle les
matières de conditionnement, c'est-à-dire les matières
qu'on ajoute comme conditionnement dans le processus de la production qui sont
également exemptées.
M. Gendron: Je vous donne un exemple bien précis. À
moins que je fasse erreur, au quatrième paragraphe, vous avez
indiqué, au tout début des travaux, que lorsqu'on lisait un
libellé en
caractère gras, c'était un nouveau libellé, il
remplaçait l'anclen, c'était quelque chose de neuf, un ajout.
M. Séguin: Une modification par rapport à
l'ancien.
M. Gendron: Quand vous dites que cette exemption ne s'applique
pas à la vente d'électricité, de gaz et de combustible
utilisés à l'alimentation du matériel de climatisation,
d'éclairage, de chauffage ou de ventilation des lieux de production,
c'était cela quand même, que je sache.
M. Séguin: Avant. (16 heures)
M. Gendron: Oui. Alors maintenant, est-ce que l'idée
d'ajouter cela, c'est toujours pour les mêmes fins, clarification,
précision, sachant qu'on n'ajoute absolument rien par rapport à
ce qui existait avant, sauf que sur le plan pratique on veut définir
davantage la bonne compréhension des éléments qui, eux,
sont soustraits.
M. Séguin: C'est un peu ça, oui. Parce qu'au
paragraphe aa) qui existait fondamentalement, il est prévu que ces
carburants, si on peut dire, que ce soit l'électricité ou
d'autres, peuvent être exemptés mais à la condition qu'ils
soient intrégrés directement dans le processus de production et
non pas des accessoires, comme on les énumère. Et, pour vraiment
clarifier la portée de l'article, en dehors de toute
interprétation qui déborderait ce sens-là et simplement
préciser à la fin que, à moins que ça ne soit dans
la production directe - ce qui était dans l'ancien libellé du
texte - on ne parle plus de production directe, mais on dit "dans la
production", mais là on clarifie que ces
éléments-là, s'ils ne sont là que pour faciliter la
production comme climatisation, etc., ne sont pas exempts.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Comment calculez-vous ça? Parce que là,
ça va bien. Pour un restaurant, il n'y a pas trop de problème.
Mais si vous prenez une industrie comme telle, vous êtes obligé de
marcher par production, Comment calculez-vous ça? Qui surveille
ça? Est-ce que c'est "at large" ou si vous faites des "spot-checks" de
temps en temps - je n'ai pas les mots français - des
vérifications?
M. Séguin: C'est sûr qu'il peut y avoir des cas
où ça peut être des questions de fait, de circonstance.
Chaque entreprise peut avoir des productions particulières, Dans les
productions industrielles, commerciales, alimentaires, agricoles, chaque
production a des besoins particuliers. En général, l'explication
que la vente d'électricité, gaz, quand ça sert uniquement
à l'alimenta- tion de la climatisation, l'éclairage, te
chauffage, on comprend bien que ça n'a pas de rapport avec la production
en général. Donc, il peut arriver peut-être quelques cas
d'interprétation mais...
M. Dufour: Vous pourriez...
M. Séguin: On peut en discuter, mais II n'est pas possible
de dire Ici davance, de façon absolue, dans quels cas ces
carburants-là sont dans la production ou non. Ce sont des questions de
fait et ça évolue d'après les processus modernes qu'on
peut imaginer pour la production.
M. Dufour: II y a une question qui me chicote par rapport
à ça. Je vais vous dire ceci. Quand les compagnies
évaluent la part qui pourrait aller pour la ventilation, parce qu'il n'y
aura pas de taxe d'imposée, elles vont être tentées d'en
mettre plus que moins. On sait aussi que selon la Loi sur l'évaluation
foncière, les matériaux, ce qui est fait pour la production, ne
sont pas taxables. Est-ce que vous pourriez dire que les municipalités
qui sont en contestation avec certaines compagnies pourraient se servir - et je
me demande comment elles pourraient avoir les documents en leur possession, par
exemple - de la façon dont elles l'appliquent pour déterminer ce
qui est taxable ou non par rapport à l'évaluation
foncière? Parce que c'est interrelié, dans le fond. Ce qui est
écrit là va justement dans le sens de la fiscalité
municipale où on dit que les biens qui servent à la production ne
sont pas taxables. Il y a des gens aussi qui vont s'obstiner par rapport
à la climatisation, l'éclairage et le chauffage. Mais cela fait
l'objet de beaucoup de discussions. Si les municipalités avaient des
tractations avec des corporations à l'effet qu'elles veulent être
taxées ou pas, est-ce que vous pouvez dire que la proportion que ces
compagnies demandent comme exemption au ministère du Revenu pourrait
leur servir pour aller en preuve sur la taxation que la municipalité
voudrait Imposer? Est-ce que c'est clair ce que je vous demande?
M. Séguin: Je comprends bien la question, sauf qu'une loi
d'ordre fiscal n'a pas beaucoup de lien direct avec une loi d'ordre municipal
et vice versa. Chacune des lois a ses critères, ses définitions
et son objectif. Nous voulons ici administrer la taxe de vente il y a une
exemption du matériel de production ou de condiments à la
production. On définit ici que ce qui sert à la climatisation,
ventilation des lieux d'un bâtiment où se fait de la production,
ce n'est pas de ta production.
M. Dufour: Ce n'est pas de la production.
M. Séguin: On pense que ça tombe sous le sens.
J'avoue cependant qu'il peut y avoir des cas où il y a des productions
particulières qui nécessitent peut-être de la climatisation
pour
refroidir des éléments de la production. C'est possible
d'imaginer cela Mais on les regarde et c'est le fardeau de la preuve si vous
voulez, indirectement. C'est au requérant à nous démontrer
raisonnablement qu'il a une production particulière et que son
électricité, son gaz, est intimement relié à la
production. On pourra alors convenir que c'est peut-être
entièrement alloué à la production ou qu'il y a une
proportion raisonnable. C'est un débat. C'est comme les
évaluations. On parle de taxes municipales. On parle de taxes sur des
gains en capitaux, sur la vente d'un Immeuble. La loi dit qu'il faut le vendre
à la valeur marchande. On ne peut pas mettre dans la loi un
mécanisme qui nous donnerait la valeur marchande de chaque bien. C'est
impossible. C'est une question de fait qui évolue continuellement. Le
règlement prévoit que ce sont tout simplement les parties qui
essaient de s'entendre en cas de divergence, qui s'entendent sur une proportion
qui apparaît raisonnable aux parties, sinon le ministère pourra
toujours cotiser, le contribuable pourra toujours contester et faire valoir ses
droits ou ses arguments dans le processus qui suit.
M. Dufour: Le point de vue que je soulève, c'est que
chacun travaille en circuit fermé. Un réseau électrique
qui va servir seulement pour la production, ce n'est pas taxable de la
même façon que pour l'alimentation en chauffage, etc. Il y a des
proportions de dépenses qui se sont faites en fonction des installations
dont les corporations ont besoin pour se donner certains services. Au point de
vue du Revenu, vous ditesOn s'entend comme si c'était
raisonnable On ne voit pas beaucoup de corporations qui contestent sur la place
publique, en vertu de la loi, le ministère du Revenu en disant: On n'est
pas d'accord sur la proportion que vous gardez. Cela me laisse à penser
que les compagnies en retirent... Cela veut dire qu'il y a certainement un
consentement quelque part. Est-ce que c'est le ministère du Revenu?
Est-ce que c'est la corporation? Je me pose des questions très
sérieuses là-dessus.
Quand cela devient l'évaluation comme telle qui est
rattachée, dans le fond, à la fiscalité, vous voyez un
paquet de contestations. Le diable est aux vaches. On va en cour. Tout le monde
se bat. Je pense que mon collègue, le député
d'Abitibi-Ouest, sait de quoi je veux parler quand on parle de contestation de
corporation privée. Au ministère du Revenu, à moins que la
loi ne permette pas ces contestations, on n'en voit pas souvent. Cela veut dire
que vous vous entendez. S'il y a une entente, il y a des concessions quelque
part. Est-ce que ce sont toujours les compagnies qui consentent ou si c'est
toujours le ministère?
M. Séguin: Là-dessus, je dois dire que les
représentations des contribuables sur la notion de production et ce qui
est un condiment à la production sont quand même plus
élevées que ce que mon collègue semble faire valoir. De
toute façon, il s'agit ici de savoir si, dans la présentation de
l'article, l'élément qui est ajouté est correct ou non.
Que vos représentations cherchent à vouloir corriger tout
l'équilibre de la question de la déduction de certains
éléments de production, je veux bien, mais l'article n'est pas
entièrement nouveau. Le paragraphe aa) est quand même là
depuis un certain temps. Il reconnaît l'exemption pour
l'électricité et le gaz qui servent à la production. On
veut éviter que ce qui ne sert pas à la production ne soit pas
exempté. On semble le clarifier pour éviter qu'au contraire de ce
que vous dites, des gens cherchent une interprétation pour profiter de
l'exemption sur des coûts d'électricité ou de carburant qui
n'ont rien à voir avec la production. Je ne vois pas ici
d'élément qui soulève vraiment des difficultés
appréciables. SI vous dites que les contribuables hésitent
à faire leurs représentations, c'est leur problème. Ils
ont tous les moyens de le faire et il y en a beaucoup qui le font.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Bertrand, vous avez une question.
M. Parent (Bertrand): Oui, j'ai deux brèves questions.
D'abord, au paragraphe 12, 1° vous mettez de façon très
explicite "vendus à un acériculteur de bonne foi pour les besoins
de son érablière". Il me semble que l'expression "de bonne foi"
se trouve sous-entendue un peu partout. Pourquoi, dans ce cas-là,
vient-on tout simplement le préciser de cette façon? Il me semble
que c'est inutile. Si on l'a mis là, il faudrait peut-être le
mettre ailleurs parce qu'on précise particulièrement dans ce
cas-là "de bonne foi pour les besoins de son érablière". Y
a-t-il une raison valable?
M. Séguin: Je pense que oui puisque...
M. Parent (Bertrand): Je pensais que c'était toujours de
bonne foi.
M. Séguin: L'expression "de bonne foi" est
déjà existante dans l'ancien texte pour les agriculteurs. Par
exemple, au paragraphe i que vous soulevez, à la dernière ligne,
on lit: "Est également acquis ou pris en location par un agriculteur de
bonne foi pour les besoins de sa ferme". Comme on associe, à toutes fins
utiles, les acériculteurs, les exploitants -d'érablières,
à un agriculteur, on retient tout simplement la même expression.
Donc, un acériculteur ou un agriculteur de bonne foi.
M. Gendron: II faudrait que l'acériculteur soit aussi de
bonne foi que l'agriculteur puisqu'on l'associe à l'agriculteur dans
l'ancien texte.
M. Séguin: C'est cela.
M. Parent (Bertrand): Mais ce n'est pas parce qu'il était
dans l'ancien texte que je trouve qu'il devrait être là.
M. Gendron: Non, non, c'est sur le fond.
M. Parent (Bertrand): Deuxièmement, M. le
Président, si vous me le permettez, pourquoi et en vertu de quoi le
paragraphe at est-il supprimé? En vertu de quelle déclaration du
discours sur le budget du mois de mai dernier le paragraphe al est-il
supprimé? Il est remplacé par le paragraphe am qui est
complètement un autre sujet, c'est-à-dire les sièges pour
les bébés. Là on parlait de carburant qui, avant son
utilisation, est contenu dans un réservoir, etc. Est-ce en fonction
d'une déclaration ou d'une annonce officielle que, finalement, la
disposition de l'ancien paragraphe al ne sera plus?
M. Séguin: Si je comprends bien, la lettre "1" du
paragraphe al n'est pas remplacée. Si vous lisez le paragraphe 6 de
notre article 4, on ajoute après ie paragraphe al le suivant qui devient
am; "m" parce que c'est la lettre qui suit T tout simplement. Donc, le
paragraphe al demeure.
M. Parent (Bertrand): À 5°, on dit: Par le
remplacement, à la fin du paragraphe al... D'accord.
M. Séguin: C'est parce qu'il y a une suite
d'énumérations...
M. Parent (Bertrand): Vous avez raison. J'ai vu le remplacement
du paragraphe. C'est juste le point-virgule. C'est excellent.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
12? L'article 12 est-il adopté?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Séguin: On n'est pas vendredi, M. te
Président.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 13? Est-ce que cela va?
M. Séguin: Je voudrais indiquer à mes
collègues que les articles 13, 14, 15 et 16 sont intimement
reliés dans la même modification.
M. Gendron: Je n'avais pas de questions. Je ne vois pas de
problème avec les articles 13, 14 et 15.
Le Président (M. Audet): L'article 16 aussi parce qu'il
est inclus dans le même bloc. C'est cela?
M. Séguin: Article 16 inclusivement.
M. Dufour: À l'exception qu'on se rend compte que les
promesses qui ont été faites...
M. Gendron: Ah oui, oui, mais... Vas-y! C'est important que ce
soit enregistré au Journal des débats.
M. Dufour:... d'abolir la taxe sur les assurances, qui
était une taxe anormale...
Le Président (M. Audet): Ah, ah, ah! Est-ce que
l'article...
M. le député de Jonquière, vous aviez
demandé la parole?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Audet): Vous avez la parole, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voulais juste souligner que la taxe sur les
assurances qui faisait tellement problème, surtout pour l'année
1985, est devenue une taxe à 5 % et à 9 % après deux ans,
ce qui est loin de remplir la promesse qui avait été faite lors
de la campagne électorale. Je pense qu'on peut se le rappeler. J'imagine
que cela tombera au prochain budget. Espérons-le! Je ne cache pas que
c'est une taxe qui profite à l'actuel gouvernement, qu'elle continue
à toucher les contribuables et qu'elle devait être enlevée
purement et simplement.
Le Président (M. Audet): Cela dit, est-ce qu'il y a
d'autres commentaires?
M. Dufour: Elle aurait dû être enlevée
purement et simplement.
M. Séguin: Vous me permettrez d'indiquer, M. le
Président, que c'est quand même une mesure qui représente
un coût global de 50 000 000 $ et que c'est quand même mieux de la
diminuer que de la garder.
M. Dufour: Mais j'espère, M. le ministre, que les gens qui
promettaient cela à tout vent durant la dernière campagne
électorale savaient à quoi ils s'engagaient et ce qu'ils
promettaient. Sans cela, il serait illusoire et illogique de faire des
promesses et de calculer ensuite. Je pense que les gens qui sont en face de
nous devaient être très sérieux au moment où ils ont
fait ces promesses-là et que, du fait qu'ils retardent, ils
s'approprient des montants qui ont été demandés et,
à ce moment-là, ils ne remplissent pas leurs engagements. C'est
tout ce que je voulais souligner. Je comprends que chaque fois... C'est comme
la taxe sur l'essence, la taxe ascenseur
qui a été tellement décriée. C'est le
même phénomène qu'on constate.
Le Président (M. Audet): Les articles 13 à 16
inclusivement sont adoptés?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 17.
Loi sur les impôts
M. Séguin: M. le Président, ici on commence la Loi
sur les impôts comme telle. Nous sommes à l'article 1 du projet de
toi qui sert à apporter des définitions qui seront
utilisées dans l'ensemble du projet de loi. On introduit ici
l'expression "société". En d'autres mots, c'est fa
société en commandite qui est impliquée ici. On retrouvera
souvent dans un ensemble d'articles les mots "société en
commandite" ou "membre à responsabilité limitée". Ici, on
ne fait qu'ajouter l'expression dans la série des définitions.
(16 h 15)
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires
à l'article 17?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Audet): L'article 17 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 18?
M. Séguin: M. le Président, il s'agit d'une mesure
de concordance pour se référer à l'article 776. 43 qui
traite de l'impôt minimum de remplacement que nous verrons plus loin.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 19?
M. Séguin: M. le Président, c'est un article qui
traite de l'impôt étranger. On l'amende pour tenir compte, par
concordance, de modifications qu'on a apportées aux exemptions
prévues au Centre international financier et à d'autres mesures
qui peuvent changer le calcul de l'impôt.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres commentaires
à l'article 19?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 19 est adopté.
Article 20?
M. Séguin: Concordance, pour se référer
à l'impôt minimum de remplacement qu'on verra plus tard.
Le Président (M. Audet): L'article 20 est adopté.
Article 21?
M. Séguin: M. le Président, c'est un bloc
d'articles et je pourrais peut-être suggérer... Les articles 48,
49, 49. 1, 49. 2...
Le Président (M. Audet): Ce sont les articles 21 et 22.
Est-ce que c'est cela?
M. Séguin: Les articles 21 et 22, oui.
M. Gendron: J'aimerais mieux cela. Aux articles 21 et 22,
qu'est-ce que vous dites? J'étais distrait.
Le Président (M. Audet): C'est un même bloc.
M. Gendron: Oui, mais il porte sur quoi?
M. Séguin: On n'était pas rendu là. M.
Gendron: D'accord.
M. Séguin: L'explication est la suivante. Cela traite du
calcul des options données à des employés pour l'achat
d'actions. Il sert maintenant à bonifier ce calcul pour faire en sorte
que l'avantage taxable, s'il y en a un, est maintenant reporté à
un événement plus tard que lors de l'acquisition de l'option.
M. Gendron: Est-ce à dire qu'au fond, pour
l'acquéreur d'éventuelles actions, il n'y a pas de
bénéfices additionnels, si ce n'est le report? Et, dans les cas
où il y aurait un bénéfice taxable par l'État, il
est pris uniquement dans le règlement plutôt que dans
l'acquisition. C'est ce que j'ai cru comprendre. Je veux savoir si c'est bien
cela.
M. Séguin: Dans certains cas, le moment où
l'avantage taxable, s'il y en a un, doit être ajouté au revenu de
l'employé qui en a bénéficié, peut être aussi
loin que lorsqu'il vend l'action. Il y a l'achat de l'option qui est la
préaction. Il achète une option, il exerce l'option; ensuite, il
acquiert l'action et, ensuite, II peut vendre l'action. Selon les circonstances
et les conditions - dans les articles, on en discute - on déporte le
moment de la taxation qui peut être aussi près que le moment
où il reçoit l'option jusqu'à aussi tard que lors de la
réalisation ou de ta vente de l'action.
M. Gendron: D'accord, M. le ministre, ma question est bien
précise. Est-ce qu'aux articles 21 et 22 il y a un nouveau
bénéfice pour l'acquéreur? Je pense que non. Je veux
savoir si j'ai raison quand je pense qu'il n'y a pas de
bénéfice
nouveau, si ce n'est que dans les cas où, en reportant la partie
que l'État va prendre sur l'acquisition ou les différentes phases
que vous avez évoquées concernant l'acquisition d'une action,
l'option, l'exercice de l'option, l'achat et, ensuite, la vente... Il se peut
qu'en reportant le moment où l'État perçoit une forme
d'imposition sur l'acquisition des actions, certains contribuables en tirent
avantage. Mais il n'y a pas de modification quant à la réduction
de valeurs de taxation pour celui qui se porte acquéreur des
actions.
M. Séguin: Vous avez raison. Si vous vous souvenez, en ce
qui concerne l'harmonisation de la loi 12 que nous avons vue il y a deux mois,
on avait parlé des options. La mécanique est toujours la
même, il n'y a pas de changement. La seule chose qu'on fait Ici, c'est
changer la date de taxation. Vous avez raison de dire que c'est avantageux dans
la mesure où on se taxe plus tard plutôt que maintenant sur
l'exercice de l'option ou l'achat de l'action.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): On ne fait aucune différence dans
les sortes d'actions. On parle strictement des actions en
général. On ne fait aucune différence. Donc, cela pourrait
être n'importe quelle classe d'actions.
M. Séguin: En termes de classe ou de catégorie
d'actions, c'est exact. Il y a des distinctions à faire sur la notion de
dépendance lors de... À ce moment, c'est la qualité de
l'actionnaire qui acquiert l'action par rapport à la compagnie dans sa
notion d'indépendance ou de dépendance qui peut donner un
traitement différent. Cela est exposé à l'article 49, 1.
Mais, en termes de catégorisation d'action, non, on parle des
actions.
M. Parent (Bertrand): Peu importe leur catégorie, actions
ordinaires ou... D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va? Est-ce que les articles
21 et 22 sont adoptés?
M. Qendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 23.
M. Séguin: M. le Président, l'essentiel qu'on fait
ici c'est qu'on permet maintenant de déduire des cotisations à
certaines associations artistiques. On pourrait dire que les articles 23 et 24
sont associés et même l'article 50 plus loin, mais cela cause un
problème de sauter... Disons qu'on va s'en tenir aux articles 23 et
24.
Le Président (M. Audet): Vous aviez aussi un papillon
à l'article 23, n'est-ce pas?
M. Séguin: Oui. Excusez-moi. Vous avez raison, M. le
Président. C'est le premier amendement. Je vais peut-être en
profiter pour indiquer effectivement que les amendements ont été
distribués en bloc aux membres.
Une voix: On vient de les recevoir.
M. Séguin: Oui, ils viennent d'être
distribués. Je signale immédiatement que les amendements sont
purement sur le plan de l'écriture. Ce sont de petites erreurs qui se
sont glissées et qui sont corrigées. Il n'y en a pas beaucoup. Je
pense qu'il y en a sept ou huit pour "l'ensemble du projet.
Le Président (M. Audet): Pour les membres de la
commission, Je vais lire l'amendement proposé.
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, le projet de loi 64
intitulé Loi modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal est modifié
à l'article 23 par le remplacement de la partie du sous-paragraphe
3° du paragraphe 1 qui précède le paragraphe g de l'article
68 de la Loi sur les impôts, qu'il édicté, par ce qui suit:
"3° par l'addition, après le paragraphe f, du suivant: ".
M. Gendron: Quant à l'amendement, M. le Président,
on est évidemment d'accord puisqu'il s'agit d'une correction
technique.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'amendement?
M. Gendron: Pas de ma part sur l'amendement.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, auriez-vous des
commentaires à apporter sur l'amendement?
M. Séguin: Simplement pour dire que c'est une erreur qui
s'est glissée dans l'appellation de la lettre et on corrige.
Le Président (M. Audet): Oui. D'accord. M. Gendron:
L'amendement est adopté.
Le Président (M. Audet): Oui. Amendement
adopté.
M. Gendron: Maintenant, je voudrais juste prendre une seconde de
plus concernant l'article 23 amendé. Le ministre du Revenu a
indiqué que les articles 23 et 24 pris ensemble étaient pour
permettre au monde artistique de bénéficier de certaines
déductions. Est-ce bien ce que vous avez dit?
M. Séguin: Oui. Les cotisations des associations
artistiques seront maintenant déductibles comme des cotisations à
d'autres corporations professionnelles, syndicats et autres.
M. Gendron: C'est cela. Les articles 23 et 24 ne portent que sur
la cotisation.
M. Séguin: Qui est déductible.
M. Gendron: C'est cela. Mais cela n'a pas de
référence à des produits à caractère
artistique.
M. Séguin: Non.
M. Gendron: On n'est pas rendu là. C'est strictement la
cotisation professionnelle...
M. Séguin: D'un membre vis-à-vis...
M. Gendron:... d'un membre à une association
professionnelle qui est celle des artistes. C'est cela?
M. Séguin: C'est cela.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Gendron: En ce qui me concerne, M. le Président, pour
les articles 23 et 24...
Le Président (M. Audet): Étant donné qu'il y
a un amendement à l'article 23, on va adopter l'article 23 tel
qu'amendé.
M. Gendron: Oui. Vous avez raison. L'article 23 tel
qu'amendé est adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 24 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 25. Article
25? Avez-vous des commentaires, M. le ministre? *
M. Séguin: Oui. ici, c'est une mesure d'harmonisation avec
la législation fédérale concernant les régimes
d'épargne-retraite pour ce qui concerne de nouveaux calculs de montants
déductibles qui peuvent être versés à un
régime enregistré de retraite.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va à
l'article 25?
M. Gendron: Juste une seconde. Vous dites que l'article 25 est
une mesure d'harmonisation. M. Séguin: Avec la législation
fédérale. M. Gendron: Avec la législation
fédérale.
M. Séguin: Concernant le calcul du plafond de la
contribution qu'on peut faire dans un régime de retraite dans certaines
circonstances, par exemple, pour des services rendus et dont le plafond
était fixé antérieurement à 5500 $ et maintenant le
plafond n'existe plus. C'est ce que cela veut dire.
M. Gendron: C'est ce que je voulais comprendre. J'avais toujours
pensé que c'était harmonisé. Le plafond du Québec
par rapport à celui du fédéral pour les mêmes
catégories d'exception, il y avait les mêmes dispositions,
autrement dit. Là vous dites que c'est un libellé qui permet de
faire sauter le plafond de 5500 $. C'est ce qu'on doit comprendre à
72.
M. Séguin: Comme le fait la loi
fédérale.
M. Gendron: Comme le fait la loi fédérale. Je ne
sais pas, une minute. Cela va. Peut déduire ce qui excède. Avant,
il ne le pouvait pas. Le plafond était à 5500 $.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va à
l'article 25?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 25, adopté.
Article 26.
M. Séguin: Oui, ici, M. le Président, on fait une
modification à l'ancien article 114 qui faisait référence
à l'article 113, lequel donne l'explication un peu plus large de ce qui
est impliqué ici. Cela vise les prêts servant à l'achat de
participation, entre autres dans les SPEQ.
Le Président (M. Audet): Alors, ça va, M. le
ministre.
M. Séguin: Les règles qui prévoient, dans
certains cas, une taxation prenant avantage sous forme de prêt, ne
s'appliquent pas dans le cas que nous avons ici, lors d'achat de contributions,
entre autres, dans les SPEQ, Sociétés de placement dans
l'entreprise du Québec.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres commentaires
à l'article 26?
M. Gendron: Oui, une information privilégiée. Il
paraît que ce serait un cas d'harmonisation avec le
fédéral. C'est la question des cloches.
M. Garon: Elles sonnent pendant trois
semaines, mais on n'a pas de Sénat.
Le Président (M. Audet): L'article 26 est-il
adopté, messieurs?
Une voix: Adopté.
M. Garon: La prison de Saint-Joseph va ouvrir de nouveau.
Le Président (M. Audet): Article 27... M. le
député de Lévis, à l'ordre, s'il vous plaît!
Article 27, maintenant.
M. Séguin: Oui, M. le Président, l'article 27 vise
la déduction concernant les participations dans tes films
certifiés québécois dont la déduction est
diminuée de 150 % à 100 %, sauf dans certains cas.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires
à l'article 27?
M. Gendron: Quelle est la principale raison de la
réduction de cet avantage fiscal?
M. Séguin: C'est la même chose au
fédéral. Pendant un certain temps on a voulu privilégier
et là pour diverses raisons, le gouvernement a décidé de
diminuer cette portion, cette déduction concernant les films.
M. Gendron: Oui, mais il doit le faire, M. te ministre, sur la
base - je ne sais pas - d'un jugement qualitatif ou quantitatif Est-ce à
dire qu'on avait atteint des niveaux de croissance de production
cinématographique qui convenaient au législateur? Autrement dit,
avez-vous des chiffres, des données sur lesquels on pourrait quand
même faire référence pour convenir que, bon, soit que les
objectifs étaient atteints, soit qu'il y avait lieu de faire un
transfert de cet avantage fiscal à une autre catégorie de
travailleurs, à une autre catégorie de la population. Mais
là, on dit tout simplement, c'est comme ça. Mais c'est comme cela
pour quel rationnel? Vous devez le savoir, comme membre du gouvernement.
M. Séguin: Mon collègue sait très bien qu'il
pose une question qu'il devrait adresser au ministre des Finances.
M. Gendron: Oui.
M. Séguin: C'est toute la sagesse du budget à
savoir pourquoi telle mesure est augmentée ou diminuée. Tout ce
que je peux dire, c'est que c'est une décision qui a été
prise dans la déduction concernant les films québécois de
diminuer. Il faut dire que depuis ce budget, d'autres mesures ont
été repensées sur le même sujet et qui ont
rebonifié quelque peu la même déduction. Donc, à
l'époque où le budget a été présenté,
le 30 avril, effectivement, la décision était très claire
dans le budget. Entre autres, il est bien expliqué à l'annexe de
la page 13, que la déduction est limitée maintenant à 100
%.
M. Gendron: Le ministre du Revenu est-il en train de nous dire
que dans les dispositions le concernant en termes d'application, et surtout
quand il y a des références directement des contribuables ou des
catégories de contribuables te ministre des Finances ne lui parle pas et
ne demande pas son avis concernant certaines dispositions préalablement
à l'expression et à la divulgation des mesures contenues dans son
discours sur le budget. (16 h 30)
M. Séguin: Je peux assurer mon collègue que les
discussions sont quotidiennes, fréquentes et complètes sur toutes
les questions d'ordre fiscal. On peut même aussi faire beaucoup de
suggestions, mais cela ne change pas le fait que c'est le ministre des Finances
seul, je dis bien seul, qui décide de l'opportunité de retenir
les suggestions ou les recommandations qu'on peut lui faire. Sur bien des
points, on lui en fait, mais c'est lui dans sa sagesse qui décide s'il
les retient ou non, comme les autres ministres antérieurement dans leur
budget décidaient de certaines mesures pour les bonifier ou pour les
réduire On peut ne pas être d'accord, mais c'est le ministre des
Finances qui décide et Il vivra avec les conséquences. Si elles
ne sont pas bonnes, on peut imaginer toutes sortes de représentations et
même quelquefois un électorat qui peut se rappeler certaines
mesures et décider de changer de législateur.
M. Gendron: Est-ce que le ministre du
Revenu pourrait nous indiquer si le ministre des
Finances lui parlait davantage avant qu'il ait la responsabilité
du ministère du Revenu?
M. Séguin: Je n'ai pas saisi.
M. Gendron: Je reprends très clairement. Est-ce que le
ministre du Revenu...
M. Séguin: J'essaie de découvrir derrière
les mots l'idée qui se cache.
M. Gendron: L'idée est avec les mots. Est-ce que le
ministre du Revenu actuel peut nous dire si te ministre des Finances actuel lui
parlait davantage avant que le premier ait la responsabilité du
ministère du Revenu?
M. Séguin: Je peux vous assurer que le
député de Montmorency a toujours été très
sensible aux matières fiscales; il a fait beaucoup de
représentations et il va continuer à en faire, mais cela ne veut
pas dire qu'elles seront retenues. On vit dans une société
démocratique. J'admets, j'accepte et je souscris à l'idée
que le ministre des Finances a l'autorité seul de décider. C'est
là notre système parlementaire.
D'ailleurs, mes collègues de l'Opposition, lorsqu'ils formaient
le gouvernement, ont très bien respecté ce fait, lis connaissent
très bien la dynamique qui commande au ministre des Finances de
décider seul par un discours sur le budget pour toutes sortes de raisons
à déclarer et à faire connaître au public sa
décision. On peut continuer à faire des représentations au
ministre des Finances si on n'est pas d'accord ou si on veut sensibiliser le
ministre des Finances à certains aspects, Moi-même, je le fais et
j'encourage les membres de la commission à le faire également sur
toutes sortes de sujets qui tes intéressent.
M. Gendron: Sur cette disposition précise, est-ce que le
ministre du Revenu peut nous indiquer que, lui, dans sa responsabilité
ministérielle, il a effectivement reçu des représentations
des intéressés lui indiquant qu'ils comprenaient difficilement
cette réduction de bénéfices acquis par rapport à
quelque chose qui a été traditionnellement stimulé et
encouragé au Québec, compte tenu de la signification culturelle
d'encourager le cinéma québécois. Est-ce que vous avez
reçu des représentations comme ministre du Revenu de la part des
intéressés disant: On comprend mal que vous ne nous ayez pas
défendus?
M. Séguin: Je n'ai pas reçu de
représentations directes à ce sujet. J'ai reçu des
représentations pour me sensibiliser non pas sur cette déduction
particulière, mais sur tout le domaine cinématographique au
Québec et, entre autres, sur des considérations fiscales. Des
discussions ont eu lieu par la suite et, d'ailleurs, le ministre des Finances a
annoncé il y a peu de temps certaines bonifications en ce qui concerne
ce genre de traitement fiscal. Donc, c'est cela pour le moment.
Une voix: Pas pour le film.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Lévis, vous aviez demandé la parole.
M. Garon: Moi, ce que je ne comprends pas, M. le
Président, c'est qu'on veuille s'harmoniser avec une mesure
fédérale qui enlève, au fond, une déduction dans
l'ensemble de la législation fédérale alors que le
développement de l'industrie du film se fait à Montréal.
Je ne comprends pas qu'on veuille s'harmoniser ensuite comme un attelage de
chevaux sur tout ce qui est fait par le fédéral, alors qu'il
s'agit... Dans les actions accréditives, pour développer le
Québec, on débarque... comme si on devait s'harmoniser au
fédéral qui ne souhaite pas le développement
économique du Québec en particulier. On débarque des
actions accréditives, on débarque des déductions fiscales
sur les films qui avaient pour... alors que c'est à Montréal que
cette industrie se développe. Alors, c'est quoi, l'af- faire? C'est un
ministère des Finances qui est sur le pilote automatique, qui n'a aucune
pensée particulière? Il s'harmonise, il dit: Le
fédéral fait quelque chose, moi, je le fais. On appelait cela des
chiens de poche lorsque j'étais p'tit gars dans le village. Un chien de
poche, c'est quelqu'un qui suit inconditionnellement, sans penser à
rien. Je ne comprends pas tellement. Si vous ne pouvez pas répondre, le
ministre des Finances pourrait peut-être venir s'asseoir à la
table pour défendre ses affaires parce que cela n'a pas de bon sens.
C'est de l'harmonisation aveugle, de l'harmonisation sans aucun objectif.
Quel est l'objectif? Le député d'Abitibi-Ouest vous a
demandé quel est l'objectif, et vous n'avez pas été
capable de répondre. Vous êtes un ministre du gouvernement, vous
n'êtes pas le député de Montmorency à cette place,
et vous êtes supposé répondre au nom du gouvernement. Vous
n'êtes même pas capable de nous dire quelle est l'intention du
gouvernement derrière cela, sauf qu'il s'harmonise avec Ottawa,
gna-gnagna!
Il dit: Pour les frégates, on s'harmonise; Ottawa envoie tout au
Nouveau-Brunswick, il n'y a pas de problème là, nous sommes
harmonisés. Est-ce qu'il y a une pensée quelconque
derrière cette élucubration d'une forme d'harmonisation ou tout
simplement les avantages qu'on a pour développer l'industrie au
Québec? Cela avait donné des résultats, parce que
l'industrie du film, à Montréal, s'est considérablement
développée au cours des dernières années, et on
dit: On abolit cela, comme si on était à
l'île-du-Prince-Édouard, à Saint-Jean, Terre-Neuve, au
Nouveau-Brunswick, dans le gros Nouveau-Brunswick, spécialiste des
frégates, et possiblement des sous-marins nucléaires. Ici, est-ce
qu'il y a un secteur dans lequel le gouvernement a une pensée
économique, à part faire passer l'électricité sous
le fleuve ou sur le fleuve?
M. Poulin: On paie vos dettes. M. Garon: Quel est le but? M.
Poulin: Payer vos dettes.
M. Séguin: Écoutez, M. le Président, je ne
sais pas si mon collègue, le député de Lévis...
M. Garon: Est-ce qu'une analyse économique...
M. Séguin:... veut faire le débat sur le budget,
s'il a la légitimité, comment dire... Je comprends qu'il veut
faire connaître son point de vue défavorable à certaines
mesures contenues dans le budget. On en a parlé au début de nos
travaux, la séance de la commission parlementaire n'a pas pour but de
revoir si le budget satisfait les membres de la commission, il s'agit de savoir
si ie projet de loi est conforme au budget.
Ce que je peux indiquer à mon collègue, c'est simplement
que, de temps à autre, les gouvernements s'interrogent à savoir
si, dans tel secteur, il y a lieu de maintenir des privilèges ou des
abris fiscaux qui sont élevés, 150 % de déduction, c'est
considéré comme des abris fiscaux élevés.
D'ailleurs, il n'y en a pas de plus élevés que cela, il n'y avait
que quelques secteurs qui avaient autant de déductions que 150 % ou 166
2/3 % dans certains cas, Donc ce n'est pas aboli, contrairement à ce que
vous dites, c'est simplement diminué à 100 %. Déjà,
d'accorder une déduction égale à 100 % d'un
investissement, c'est beaucoup. Cela a été bonifié
à nouveau depuis qu'on s'est parlé. II faut se reporter au 30
avril, il y a eu autre chose depuis.
Peu importe, même si on voulait simplement considérer cette
mesure le 30 avril, on ne peut que répéter que le gouvernement a
pensé que dans ce secteur, après tant d'années d'une
déduction importante, et aussi par certaines représentations non
pas du milieu, mais du public en général qui souhaite que des
abris fiscaux soient révisés ou quelque peu diminués, je
peux imaginer que cela fait partie des éléments retenus tant au
fédéral qu'au ministère des Finances du Québec pour
reconsidérer le coût de l'État à maintenir une
déduction qui était élevée.
Je pense que c'est une explication valable. C'est certainement une des
raisons qui ont amené le ministre des Finances à vouloir
réduire quelque peu cette déduction, tout en la maintenant
à 100 %, ce qui est quand même appréciable puisque d'autres
déductions n'atteignent même pas 100 % dans d'autres secteurs. Je
tiens à souligner qu'au point de vue technique, la déduction est
un amortissement pour fins fiscales. Dans la loi, les amortissements sont, en
général, de 0 % à 100 % On a octroyé un pourcentage
sur différents biens à titre d'amortissement. Pour les immeubles,
habituellement, c'est 3 %, 5 %, pour d'autres biens, cela peut être 10 %;
les automobiles, c'est souvent 30 %; des ordinateurs, c'est 20 % ou 30 %, selon
le genre d'équipement. Il y a toute une série de biens auxquels
on a donné des pourcentages à titre de déduction comme
amortissement
Pour le film, c'était 100 %, pendant un certain nombre
d'années, cela a été augmenté, dans d'autres
périodes, c'est diminué. Ici, il y a eu une diminution. Mais
ça demeure, je pense, une déduction généreuse
à 100 %.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Jai cru comprendre tantôt que le
député d'Abitibi-Ouest a posé une question à
laquelle vous n'avez pas vraiment répondu. Est-ce que cela s'est fait
comme ça, comme on dit, sur la gueule, ou s'il y a une étude
préliminaire, une étude économique du secteur de
l'industrie cinématrographique à Montréal, au
Québec - je sais qu'elle existe plus particulièrement à
Montréal - pour indiquer que cette mesure d'harmonisation était
nécessaire ou que l'industrie avait atteint un certain niveau, ou
quelque étude que ce soit? Mais est-ce qu'il y a eu une étude
économique qui a été faite au ministère ou ailleurs
pour justifier une telle mesure?
M. Séquin: M. le Président, la décision de
modifier la déduction qui concerne la participation dans un film
québécois ne vient pas du ministère du Revenu. Elle vient
du ministère des Finances qui, après étude, après
élaboration de différentes réflexions, a
décidé de réduire la déduction de 150 % à
100 %. Donc, ce que le député de Lévis peut
peut-être faire, c'est de s'adresser au ministère des Finances
s'il veut approfondir ce sujet et se faire donner des explications techniques
ou des études économiques qui pourraient démontrer pour
quelle raison... Et même s'il n'y avait pas d'étude comme telle,
c'était dans la prérogative, dans l'autorité, dans le
droit du ministre des Finances, même sans étude, de décider
ainsi et, quitte, s'il y a des représentations, à en subir les
pressions ou les conséquences ou à la défendre comme
telle.
Maintenant, on est dans un système démocratique et si,
dans le débat des Idées on n'est pas d'accord, c'est sûr
qu'on peut faire des représentations. Je ne pense pas, ici à
l'étude de l'article, à savoir s'il est conforme à
l'intention budgétaire, de refaire ici toutes les explications qui ont
amené la déduction. Alors je souhaiterais, M. le
Président, à ce stade-ci, qu'on procède à
l'adoption de l'article de loi, tout simplement.
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va pour
l'article 27?
M. Garon: M. le Président, le ministre est en train de
nous dire qu'on est ici uniquement pour étudier la conformité.
C'est un des éléments qu'on étudie, la conformité.
Mais lorsque le ministre des Finances fait son discours sur le budget, c'est
évident que dans les moments de réplique qu'il est possible de
faire sur le discours sur le budget, on ne peut pas attaquer les mesures une
par une alors que le budget peut avoir de 150 à 200 mesures
différentes. On regarde les mesures une par une lorsqu'on étudie
le projet de loi en commission parlementaire. D'ailleurs, les auteurs
là-dedans disent très clairement que le ministre des Finances
peut faire certaines choses rétroactivement. Mais parce qu'il va y avoir
un projet de loi qui va suivre et qui va venir entériner tout ça
et qu'on permet de faire cette rétroactivité en disant qu'on est
à l'extrême limite II s'agit de voir encore l'auteur May qui dit
qu'on est à l'extrême limite de ce qu'on peut permettre dans le
droit dans le domaine des finances en permettant cette
rétroactivité. Sauf qu'à aucun moment donné il est
possible d'étudier la mesure autrement que
lors d'étude en commission parlementaire. Je comprends qu'on
étudie la conformité avec le discours sur le budget. C'est un
élément important. C'est conforme.
Mais aussi on peut demander au ministre sur quoi a été
basée l'opportunité. Est-ce qu'il y a eu des études sur
l'opportunité? Est-ce que cela a été une revendication du
milieu? Est-ce que les gens ont demandé cela en particulier? Il nous dit
qu'il y a eu une demande générale d'enlever les abris fiscaux. Il
y a des abris fiscaux qui ont été demandés. Mais on
demande pour cette mesure en particulier... On est dans l'industrie
cinématographique où pendant des années au Québec
on s'est battu. Les gens de l'industrie cinématographique se sont battus
pour avoir des mesures d'aide au développement de cette industrie, le
gouvernement précédent, en particulier, a considérablement
aidé à développer cette industrie qui est devenue, qui est
en train de devenir une industrie importante qui s'est développée
au cours des années. (16 h 45)
Maintenant, je demande ceci: Est-ce que te ministre a fait des
études? Si ce n'est pas le ministère du Revenu, le
ministère des Finances, parce qu'ils sont supposés être
quasiment comme dans une situation de mariage. Ils sont quasiment, devant cette
commission, une seule chair. Ils sont quasiment censés être une
seule personne, une seule chair, un seul esprit, tout au moins devant cette
commission. On a l'impression d'être devant un oeuf à deux jaunes
où les deux jaunes sont assez distancés pour ne pas se
parler.
Ici, le ministre du Revenu doit répondre non pas en tant que
ministre du Revenu, mais en tant que membre du gouvernement qui présente
cette loi. Il veut se cantonner dans sa position de ministre du Revenu. Il
répond au nom du gouvernement. C'est au nom du gouvernement qu'il est
présentement ici. C'est une disposition gouvernementale, et même
l'Opposition n'a pas le droit de toucher aux deniers publics parce que c'est
une responsabilité gouvernementale. Le ministre est ici en tant que
représentant du gouvernement pour défendre une loi du
gouvernement. S'il y a un domaine dans lequel il s'agit vraiment d'une loi du
gouvernement, c'est bien concernant les mesures financières, le budget,
qui touchent le gouvernement dans son ensemble, à tel point que s'il y
avait un vote de non-confiance sur des éléments importants, le
gouvernement tomberait. C'est dire à quel point cette loi est importante
pour le gouvernement. Le ministre ne peut pas se cantonner en disant: Je suis
le ministre du Revenu; je ne sais rien; je ne connais rien; je suis comme dans
un aquarium; je ne participe pas à la discussion qui a lieu dans le
salon; je suis un petit poisson rouge dans l'aquarium; je peux même me
promener, faire des belles, faire des montées et des descentes dans
l'aquarium, faire le tour rapidement, mais cela n'influence pas la conversation
des adultes qui parlent dans le salon. Je regrette, mais je ne peux pas
considérer que le ministre du Revenu est le genre de petit poisson rouge
dans un aquarium qui peut se cacher derrière une roche et dire qu'il ne
sait pas ce qui se passe. C'est un ministre du gouvernement qui doit
répondre au nom du gouvernement, Il doit nous dire pourquoi le
gouvernement a adopté cette mesure. Il ne peut pas dire: Ce n'est
peut-être pas bon; c'est peut-être bon. SI ce n'est pas bon, les
gens voteront contre le gouvernement. Il est là comme un "jelly-fish"
qui dit: Moi, je n'ai rien à faire là-dedans. Ce n'est pas cela.
Je pense que le ministre doit répondre à nos questions au nom du
gouvernement.
Le Président (M. Audet): Oes commentaires, M. le
ministre?
M. Séguin: M. le Président, j'ai déjà
répondu.
Le Président (M. Audet): Vous avez déjà
répondu.
M. Séguin: Je ne veux pas répondre deux fois. J'ai
déjà répondu
M. Garon: Vous n'avez pas répondu.
Le Président (M. Audet): Nous allons procéder
à l'adoption de l'article 27.
M. Garon: Non. On va poser des questions.
Écoutez1
M. Séguin: Votez contre.
M. Garon: Non, non On peut voter contre. C'est ce que vous
espérez qu'on va faire, mais on veut savoir des choses. Est-ce qu'il y a
eu une étude économique de faite ou s'il n'y en a pas eu? Le
ministre peut laisser l'article en suspens s'il le veut. Il ira demander au
ministre des Finances s'il y a eu une étude économique concernant
cette disposition de réduire considérablement les
déductions fiscales. Il doit nous répondre. Il doit dire s'il y a
eu une étude ou s'il n'y en a pas eu. S'il y en a une, qui l'a faite? Je
comprends que le ministre des Finances n'a pas besoin d'étudier. Il peut
tout changer sans étudier, mais il peut étudier aussi. Il peut
demander des avis...
Une voix: J'espère.
M. Garon:... que les gens lui formulent. Il peut nous dire aussi:
II y a des études, mais vous n'y avez pas accès. On aimerait au
moins savoir s'il y a eu des études, si elles ont été
faites à l'intérieur ou à l'extérieur du
ministère et qui les a faites. Si elles ont été faites,
est-ce qu'elles sont disponibles ou si elles ne le sont pas et pourquoi?
Le Président (M. Audet): M. fe ministre.
M. Séguin: M. le Président, je n'ai pas
d'objection, si le député de Lévis veut en faire un
débat, à ce qu'on prenne six mois pour procéder à
l'étude de notre projet de loi. C'est un sujet que j'adore. Il compte
193 articles. J'offre toute la disponibilité que veut bien avoir le
député de Lévis pour étudier ce projet de loi
article par article, ligne par ligne, virgule par virgule. Je peux prendre, si
vous voulez, treize heures par jour Ici avec le député de
Lévis et tous les membres de la commission pendant les six prochains
mois pour faire toute cette étude. Si les six mois ne sont pas
suffisants, on va prendre trois ans, si vous voulez. Je n'ai aucune restriction
à le faire. Je serais heureux de le faire. J'adore ce sujet. C'est un
élément d'ensemble que je trouve passionnant, le projet de loi
64. Je suis à votre disposition.
Pour être pratique et respectueux des autres membres de la
commission, eux aussi savent qu'on ne peut pas refaire ici ie débat des
politiques fiscales du gouvernement du Québec, à savoir si telle
mesure est légitime ou non, discutable ou non. II y a d'autres endroits
pour le faire et le député de Lévis le sait très
bien. Comme membre de l'Opposition, comme ancien critique en matière de
finances, il sait très bien qu'il peut le faire dans ses discours
à l'Assemblée nationale en réplique au discours sur le
budget, par d'autres façons, par d'autres représentations. Je ne
crois pas, bien honnêtement, que de savoir pour quelle raison exacte le
ministre des Finances a décidé, le 30 avril, de diminuer la
déduction, et de savoir si c'est appuyé par des études ou
non change quoi que ce soit dans l'autorité que nous avons ici. Nous
n'avons pas l'autorité ici de discuter de cette mesure. Ce n'est pas ici
que cela doit se faire.
Deuxièmement, M. le Président, le député de
Lévis l'a dit lui-même, c'est une mesure qui touche l'argent du
public et en vertu de nos règlements, seul le ministre des Finances peut
le faire, et aucun autre ministre, même moi, le ministre du Revenu, n'a
le droit ou le pouvoir d'engager des fonds publics.
Si on voulait changer la déduction ici, on ne le pourrait pas, M.
le Président, et vous savez qu'en vertu de nos règlements, on ne
peut pas changer la déduction puisqu'elle entraînerait une
modification des fonds publics. Le député de Lévis l'a dit
lui-même. Je ne veux pas répéter ce qu'il a dit, je suis
d'accord avec lui, on ne peut pas changer la déduction puisque seul le
ministre des Finances a l'autorité de le faire, ce n'est pas à
nous de le faire.
Finalement, M. le Président, je pense que j'ai répondu de
façon générale, et même si ce n'était pas
dans ma responsabilité de le faire à ce moment-ci, j'ai
indiqué que le ministre des Finances avait des raisons. Il a
probablement fait des études, comme l'ensemble des opérations du
ministère des Finances sont scrutées, regardées, toutes
les déclarations ministérielles du ministre des Finances sont, on
peut l'imaginer, appuyées par toutes sortes d'études, de
réflexions des équipes de travail importantes. Les raisons
fondamentales de réduire une déduction, on le sait, c'est pour
enlever un certain avantage dans un secteur où on croit que les
contribuables en ont bénéficié suffisamment pendant une
période.
Maintenant, pour dépasser l'objet de notre étude
d'aujourd'hui, te député de Lévis veut en faire une
discussion, très bien. Dans la déclaration du ministre des
Finances, récemment, on a fait une nouvelle bonification et il est
possible que dans deux semaines, dans deux mois, soit le fédéral,
soit le ministre des Finances du Québec décide de revoir cela et
de changer complètement cette déduction. Le député
de Lévis n'a pas tort de s'interroger sur la déduction, à
savoir si c'est suffisant ou non, très bien. S'il croit que c'est un
secteur de l'industrie du Québec qu'il faut encourager, qu'on mette sur
le marché des abris fiscaux à 150 % déductibles par des
contribuables, il peut le faire Je lui suggère, à ce
moment-là, de m'adresser sa recommandation, s'il le veut, et je
m'empresserai immédiatement d'en saisir mon collègue des Finances
avec toute la sensibilité qu'il a bien voulu me transporter, ou encore,
il peut le faire directement au ministre des Finances s'il croit que cette
déduction devrait être regardée de nouveau pour bonificer
encore ce secteur. Bien sûr, il pourra lui-même en discuter avec le
ministre des Finances qui se fera un plaisir de le rencontrer pour discuter de
toute l'opportunité, oui ou non, de le faire. Je ne crois pas
qu'à l'étude du projet de loi, Ici, ce sont les lieu et
circonstance pour refaire toute l'étude de cette déduction
particulière.
Voilà, M. le Président, encore une fois, je suggère
bien respectueusement, pour mes collègues, qu'on puisse procéder
à l'adoption de l'article de loi.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'article 27
est adopté? M. le député de Lévis.
M. Garon: Ce que je veux savoir... M. le Président, je
comprends que le candidat à la députation de Montmorency, avait
dit qu'il faudrait abolir le ministère du Revenu au Québec, je
comprends que ce n'est peut-être pas le ministère qu'il faudrait
abolir, mais le poste de ministre du Revenu distinct du poste de ministre des
Finances. Quand le ministre du Revenu n'a rien à dire, on n'a pas besoin
de lui, on est aussi bien d'avoir le ministre des Finances qui
défendrait les deux ministères, on pourrait parler au même
homme. Actuellement, je comprends qu'il faisait une telle promesse, parce que
dans sa conception du rôle du ministre du Revenu, qu'il y en ait ou pas,
c'est pareil. Il n'a rien à dire, c'est le ministre des Finances qui
devrait répondre. Je comprends que, dans sa conception des choses, le
poste de ministre est devenu
inutile, c'est un salaire de trop, c'est un chauffeur de trop, ce sont
des dépenses de voyage de trop, parce qu'il ne veut pas remplir la
fonction. Il dit: Moi, je n'ai rien à faire, je suis là et...
Le Président (M. Audet): M. le député de
Lévis, en vertu de l'article 27, je vous ramène à ta
pertinence.
M. Garon: Je suis en plein dedans. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Audet): À l'article 27, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Exactement, je suis en plein dedans.
Le Président (M. Audet): Nous en sommes à l'article
27, M. le député de Lévis.
M. Garon: L'article 27. Essentiellement, M. le Président,
je pense que lorsqu'on est une société francophone en
Amérique du Nord, et c'est ce que j'aimerais dire au ministre des
Finances et au ministre du Revenu, aux représentants du gouvernement,
quels qu'ils soient, on a peut-être des responsabilités un peu
plus grandes dans le développement culturel que la Saskatchewan,
l'île-du-Prince-Édouard, le gros Nouveau-Brunswick. On a
peut-être des responsabilités différentes sur le plan
culturel. Un des domaines culturels importants, c'est l'industrie
cinématographique qui permet d'exister, de nous développer. Je
veux demander ceci au gouvernement, à son représentant, qui
répond ou qui ne répond pas: Quand on dit qu'on s'harmonise
à 100 % avec Ottawa, je comprends qu'Ottawa n'a peut-être pas de
vocation particulière dans le sens du développement culturel et
par rapport aux francophones. Je comprends aussi qu'il n'en a pas
manifesté beaucoup l'intention dans le passé sauf d'en souhaiter
ta disparition le plus rapidement possible. Le gouvernement du Québec
qui a une responsabilité particulière sur le plan du
développement économique, à mon avis, quand iI s'agit de
l'industrie cinématographique, de l'industrie du disque, de l'industrie
du livre francophone, de tous tes moyens pour véhiculer notre culture, a
une responsabilité particulière. Je demande au ministre lorsqu'il
dit qu'on s'harmonise avec Ottawa mu; à mur et qu'on dit: Nous, on
s'harmonise et vis-à-vis du développement de la culture
française en Amérique du Nord, de la culture
québécoise, de nos industries culturelles, on dit: Nous, on est
sur le pilote automatique, on s'harmonise comme un rail de chemin de fer avec
l'autre rail de chemin de fer qu'est le fédéral... Une' chance
qu'il n'y en a pas un petit et un gros, on serait le petit rail de chemin de
fer; là, il y en a deux pareils. Mais on s'harmonise. Est-ce que c'est
cela, la politique du gouvernement, ce qu'il veut véhiculer dans cet
article? C'est pour cela que je demande s'il y a eu des études. On
n'arrive pas à une telle mesure comme cela. Le ministre dit: Le ministre
des Finances a rajouté des choses par la suite. Il a peut-être
rajouté par fa suite, on va voir cela plus tard, mais est-ce que le
ministre des Finances, au nom du gouvernement, a fait cela pour une fin
comptable, pour une fin d'exercice budgétaire, sans aucune
arrière-pensée, sans aucune vision de développement
culturel, sans aucune vision de développement économique, juste
en disant: Mol, dans mes colonnes de chiffres, si je fais cela, cela va faire
cela. Qu'est-ce que vous voulez? Autrefois, il y avait des gens qui portaient
des casquettes vertes en travaillant pour être certains de ne pas
être trop éclairés. On voit cela dans les vieux films, les
casquettes vertes, pour être certain de ne pas voir trop loin.
Une voix: C'est un vieux film.
M. Garon: Alors, je me dis: Est-ce que le ministre des Finances,
dans sa conception des choses, a espéré voir plus loin, a eu une
pensée et qu'il l'a manifestée de cette façon? On aimerait
savoir laquelle. Est-ce qu'il a fait une étude, est-ce qu'il a fait des
consultations? C'est ce qu'on demande. Quels ont été les
arguments rationnels, les raisons derrière cette décision? Je
pense que ce n'est pas absurde de demander cela. On n'a aucun autre endroit
pour le faire dans les débats tels que prévus par nos
règlements et considérant l'ensemble des mesures qu'on retrouve
dans un budget.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Séguin: Deux petites remarques très courtes, M.
le Président. Je prends bonne note du souhait exprimé par le
député de Lévis de voir disparaître le ministre du
Revenu ou le ministère. Cela fait plusieurs fois que je l'entends dire
cela.
M. Garon: Le ministre, pas le ministère.
M. Séguin: II l'a dit tantôt et j'en prends bonne
note. Je trouve cela intéressant de sa part, je vais voir comment on
pourra peut-être faire cela un Jour. Je le mets au défi de relever
ce genre de propos de ma part; moi, cela fait plusieurs fois que je l'entends
dire, c'est enregistré au Journal des débats. M. le
député de Lévis, je trouve très intéressant
ce que vous avez dit tantôt, très intéressant. Venant de
votre part, j'en prends note très sérieusement. Formidable!
M. Garon: C'est le journaliste du Soleil, Jacques Samson,
qui a dit que vous aviez déclaré cela.
M. Séguin: Non.
M. Garon: Bien oui.
M. Séguin: Je vous mets au défi de le faire. Mais,
vous, vous l'avez dit et c'est écrit. Alors, je suis content...
M. Garon: Pour vous.
M. Séguin:... de vous l'avoir entendu dire. C'est le
premier point que je voulais soulever, M. le député de
Lévis. (17 heures)
Le deuxième, si vous aviez pris connaissance de la
déclaration du ministre des Finances récemment, au mois de
décembre, pour augmenter la déduction de 100 % à 133 1/3
%... Là, voulez-vous faire un débat à savoir qu'on devrait
revenir à 150 %? Voulez-vous vous promener dans le public et
prêcher pour la redécouverte d'un nouvel abri fiscal, alors qu'au
même moment vous allez faire des discours pour demander au gouvernement
de réduire les abris fiscaux pour favoriser un impôt minimum chez
les contribuables? J'avoue que je me perds dans la concordance et dans la
logique de vos discours, M. le député de Lévis.
Je préférerais que vous approfondissiez cette
déduction, si elle vous intéresse. Prenez connaissance des
études. Demandez-les aux Finances. Avez-vous, avant aujourd'hui, M le
député de Lévis, fait des recherches à ce sujet?
Vous en avez eu toutes les occasions avant aujourd'hui. Cela fait depuis le 30
avril, dans le discours sur le budget, que cette mesure a été
annoncée, et je ne crois pas avoir entendu de votre part aucune
vibration avant aujourd'hui. Pourquoi, spontanément comme ça,
sans autre préoccupation avant aujourd'hui, amener ce sujet à une
commission parlementaire qui étudie article par article un projet de loi
pour vérifier la conformité avec un budget?
Une dernière fois, M. le Président, bien respectueusement
pour les membres de la commission, je ne veux pas, ici, faire un débat
politique sur des mesures de politiques fiscales qui relèvent du
ministre des Finances. Le député de Lévis a toutes sortes
d'autres moyens pour s'intéresser à ce sujet et faire d'autres
représentations. Il le sait. Je termine là-dessus. Même si
on voulait faire un débat, cher collègue, on ne pourra pas
changer fa mesure. Non, et vous avez dit vous-même que te ministre des
Finances est le seul qui pourrait faire ce genre de changement parce que
ça touche les deniers publics.
Non, le ministre du Revenu ne peut pas le faire. Vous le savez. On a
déjà eu des débats là-dessus. Vous aviez même
rappelé, à l'époque, la Magna Carta pour le dire. Alors,
je ne comprends pas où le débat pourrait nous amener. Si le
député de Lévis veut simplement en parler parce que cela
l'intéresse et tout ça, il y a peut-être d'autres moyens
pour satisfaire sa curiosité que simplement aujourd'hui prendre le temps
de la commission où on a 193 articles à étudier. On avait
prévu trois jours. Là, j'ai l'impression, M. le Président,
qu'on va peut-être se rendre à mon désir de faire trois
mois d'étude sur le projet de loi. Cela aurait du bon sens.
M. Garon: II n'a pas compris ma question.
M. Séguin: Bien oui, J'ai très bien compris votre
question, M. le député de Lévis.
M. Garon: En vertu de la règle d'alternance.
M. Séguin: Je ne vois pas, bien modestement et bien
honnêtement, où tout cela nous amène parce que même
si on soulevait des études qu'il voudrait faire travailler ici pour
changer la déduction et qu'on arrivait peut-être à vouloir
modifier la déduction, on ne pourra pas le faire. Alors, il doit bien
comprendre que le genre de débat qu'il veut faire n'est pas utile aux
travaux de la commission actuellement, au moment où l'on se parle. Je
demande encore respectueusement qu'on procède à l'adoption de
l'article Et si mon collègue, le député de Lévis,
pour qui j'ai beaucoup de respect et d'amitié, croit qu'il ne peut pas
accepter cette déduction, écoutez, exprimez votre vote ou votre
dissidence.
Nous sommes en pays démocratique. Des décisions ont
été prises. L'électorat a une arme qui est le processus
électoral et des représentations et vous avez toutes sortes de
moyens à l'Assemblée nationale pour resoulever cette question si
vous le voulez. M. le Président, je demande tout simplement de clore
cette discussion sur cet article.
Le Président (M. Audet): Avant de passer à
l'adoption, je dois céder la parole au député de
Saint-Louis qui a demandé la parole. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, moi aussi, je suis un peu
surpris des manoeuvres dilatoires du député de Lévis
concernant l'adoption de l'article 27 du projet de loi 64. Il faut se rappeler
d'abord qu'un projet de toi modifiant la Loi sur tes impôts et modifiant
nos lois fiscales fait suite à un budget qui a été
présenté à la fin du mois d'avril, début de mai
l'an dernier. Lorsque le député de Lévis s'insurge contre
ce qu'il appelle l'application mur à mur, ou l'oeuf à deux
jaunes, ou les petites "tracks" et les grosses "tracks", le petit poisson
rouge, l'aquarium, les "jelly fish", le député de Lévis
fait une espèce de trictrac intellectuel plutôt inconcevable. En
tout cas, par rapport, à tout te moins, à l'auditoire qu'il a
aujourd'hui.
Il faudrait penser qu'il ne parle pas à son auditoire
régulier. Le député de Lévis...
M. Garon: II est bien meilleur. L'auditoire régulier est
bien meilleur.
M. Chagnon: C'est meilleur ici. Le député de
Lévis, M. le Président, devrait savoir que le gouvernement du
Québec. J'ai apprécié l'éloge qu'il a fait des
institutions culturelles québécoises. L'article 27 s'applique
à la question du film certifié québécois, au 31
décembre 1986. J'ai apprécié l'éloge qu'il a fait
ou du moins la présentation qu'il a faite de la culture
québécoise. Il ne faudrait pas oublier - comme vient de le
souligner d'ailleurs le député de Montmorency et ministre du
Revenu - qu'après la réforme fiscale Wilson du début
décembre, le ministre des Finances a fait en sorte de protéger,
sur le plan fiscal, deux institutions qui, pour le Québec, sont
éminemment importantes à l'égard du film, puisque c'est
là le sujet qui nous importe, l'article 27 de ce projet de loi. Il a
augmenté de 100 % à 130 % te montant déductible sur
l'investissement dans le film produit au Québec.
Pour avoir rencontré, M. le Président, les producteurs
indépendants de télévision du Québec, les
producteurs vidéo, les producteurs de films du Québec qui sont,
en général, regroupés dans mon comté,
c'est-à-dire dans le centre-ville de Montréal, depuis la
mi-décembre, un peu avant l'annonce du ministre des Finances et aussi
après l'annonce du ministre des Finances, je peux vous dire que ces
gens-là qui sont davantage impliqués que le député
de Lévis en matière d'industrie culturelle au Québec, sont
extrêmement satisfaits de la position positive que le gouvernement du
Québec et le ministère des Finances a prise à leur
endroit.
Tout comme ceux, parce que je les ai aussi rencontrés, qui sont
les propriétaires ou les actionnaires de compagnies de forage. Entre
autres, le député d'Abitibi-Ouest saura certainement me
comprendre, eu égard aux compagnies minières qui profitent de
notre régime tout à fait particulier et certainement pas
associé et appliqué de la même façon que le
gouvernement fédéral à l'égard des actions
accréditives. J'en ai rencontré à peu près une
vingtaine depuis un mois. Or, ces gens-là sont très satisfaits de
la réaction du gouvernement du Québec et particulièrement
celle du ministère des Finances dans sa déclaration du 15
décembre dernier.
Alors, que l'on pense au domaine strictement culturel, les industries
culturelles ou l'industrie de la prospection ou l'industrie minière,
dans les deux cas, ces groupes, ces associations ont démontré,
hors de tout doute, ils me l'ont confirmé Je ne sais pas combien de
fois, que les propos du député de Lévis, finalement, ne
tiennent absolument pas.
Le projet de loi que nous avons devant nous est un projet de loi qui
s'arrime à un discours sur le budget de fin d'avril. Pour la
première fois depuis je ne sais combien d'années, on a une loi du
ministère du Revenu qui nous ramène à notre discours sur
le budget en dedans d'à peu près un an ou en moins d'un an. Cela
fait six mois, sept mois qu'il y a eu le discours sur le budget et on a le
projet de loi devant nous. La dernière fois, vous vous le rappellerez,
M. te député de Lévis, on a dû attendre quatorze et
quinze mois entre le discours sur le budget et la loi qui devait en
découler pour le ministère du Revenu. C'est déjà un
avantage que nous puissions en discuter aujourd'hui. Même s'il y a eu une
déclaration du ministre des Finances à la mi-décembre qui
vient modifier finalement le texte que nous avons devant nous.
Alors, en deux mots, M. le député de Lévis, M. le
Président, d'abord, je dois m'adresser à vous, M. le
Président, je pense que vous pourriez être plus
sévère à l'intention des mesures dilatoires du
député de Lévis et faire en sorte que nous
procédions le plus rapidement possible à l'adoption du projet de
loi.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense, M. le Président, que le
député de Lévis avait raison de souligner qu'en ce qui
nous concerne, et je pense que ça vient d'être renforcé par
tes propos du député de Saint-Louis... Cependant il y a une
façon des fois de marquer notre opposition et on n'est pas
obligés de la reprendre sur quatorze formes différentes. Ce que
je comprends de l'intervention du député de Lévis, c'est
que c'est une disposition sur laquelle l'Opposition a le droit d'avoir
l'information à savoir sur quoi le gouvernement s'est appuyé pour
prendre la décision de réduire un bénéfice qu'il
avait octroyé à une catégorie de la population qu'on
trouve importante compte tenu du type de production dont il est question. C'est
tellement vrai et c'est confirmé par les propres propos du ministre du
Revenu qui nous dit: Oui, mais justement entre temps cela a été
amélioré, il y a eu une bonification. Il me semble que c'est cela
qu'il y a lieu de relever. Je pense que c'est la place, contrairement au propos
du ministre du Revenu, en tout cas en ce qui concerne l'Opposition, même
si vous ajoutiez tantôt que l'on aura beau faire les débats qu'on
voudra, on prendra le temps qu'on voudra Je n'ai pas le pouvoir de modifier un
article par rapport à un autre, dites-vous, surtout lorsqu'il s'agit de
disposition à caractère fiscal ou d'entrée d'argent pour
le Trésor public. On sait cela. En tout cas, moi, je le sais
après douze ans de vie parlementaire; mais je sais en même temps
que, en règle générale, c'est le seul moyen pour
l'Opposition d'amener des changements, de profiter des premières
occasions que nous avons pour débattre cette question, de la marteler,
d'exprimer notre point de vue et, à un moment donné, on apprend
ce que le ministre du Revenu nous disait il y a quelques secondes, à
savoir que ce n'est plus la réalité. On est repassé de 100
à 133. C'est un peu ce qu'on veut souligner. Est-ce qu'il n'y a pas trop
de dimension arbitraire là-dedans? Est-ce qu'il n'y a pas trop de
gestion à la va-comme-je-te-pousse? Je
pense que le ministre du Revenu était presque d'accord avec ce
que je suis en train de dire. Il a dit: Écoutez! on n'a pas le droit de
savoir ce que le ministre des Finances a dans la tête. Ce ne sont pas nos
affaires. Il arrive et il décide, à un moment donné, que
telle mesure fiscale n'existe plus dans les conditions déjà
connues. Vous avez raison, ça se passe comme ça mais, comme
parlementaires on a aussi le droit, je pense, que ça se passe le moins
souvent comme ça et que des changements de cap, des changements
d'orientation d'un gouvernement soient quand même
légitimés, appuyés sur des données, des analyses et
des études qui permettraient de dire: Non seulement le ministre des
Finances a changé d'orientation, mais il est capable d'expliquer sur
quoi il s'est appuyé pour la changer.
Des fois, on peut avoir des convictions, les exprimer clairement et ce
n'est pas nécessaire de les marteler des semaines durant. Je voulais
signaler que dans ce sens-là, je pense que l'intervention de mon
collègue, le député de Lévis, exprime un point de
vue qu'on dit à l'article 27 du projet de loi qu'on étudie pour
la première fois parce que c'est la première fois que l'article
27 est soumis à une commission parlementaire où des
parlementaires peuvent dire: Nous pensons qu'il n'y aurait pas eu lieu
d'éliminer cet abri fiscal et si on l'a éliminé on aurait
droit, comme parlementaires, de savoir sur quelle base on l'a fait.
Le ministre du Revenu nous a dit: Je ne peux pas répondre
à ça parce que, peut-être, II y avait des études, je
ne le sais pas. Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, c'est
au ministre des Finances. Il a le droit de dire ça et nous avons le
droit de dire que c'est ici qu'on inscrit nos propos que le ministre des
Finances pourra lire éventuellement et là, on comprendra qu'il
connaît notre intérêt sur cette question-là et notre
questionnement sur ta justification d'une réduction de l'abri fiscal.
D'autant plus que vous ajoutez vous-même que ce n'est pas la situation
d'aujourd'hui, au moment où on l'étudié, parce qu'entre
temps il y a eu une nouvelle bonification pour permettre à certains
producteurs de films de bénéficier d'un avantage fiscal.
En conséquence, en ce qui concerne le député
d'Abitibi-Ouest, les choses que j'avais à dire ont été
dites sur cet article-là et je n'ai pas d'autre commentaire à
faire sur l'article 27.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II y a différents points de vue qui ont
été exprimés, mais je pense qu'il faut tout de même
revenir au début où on a demandé s'il y avait eu des
études techniques ou fiscales qui permettaient au ministre des Finances
de déterminer qu'on diminuait l'abri fiscal concernant le film
québécois. Il ne faut pas s'offusquer de l'insistance qu'on met
sur cet article, parce que l'industrie du film québécois n'est
pas une industrie qui a été rentable depuis bien bien longtemps
et qui a trouvé facilement des Investisseurs. Si des mesures ont
été apportées, de nature à augmenter les
Investissements et le nombre des investisseurs dans l'industrie du film
québécois, c'est parce qu'il y avait des mesures fiscales
importantes octroyées par le législateur.
Lorsqu'on décide unilatéralement de diminuer ces
mesures-là, le ministre peut nous rétorquer à chaque fois
qu'il n'y a pas eu de longs discours de notre part. On va peut-être
concourir à dire: Oui, mais il y a tellement de choses à dire sur
ce gouvernement qu'on ne s'est pas attaqué à un point
particulier. Je pense qu'If y a eu des débats à
l'Assemblée nationale concernant le désengagement du gouvernement
sur un certain nombre de dossiers qui nous permettent de dire que
c'était rattaché à ces questions quand on parle de
culture, quand on parle de langue, quand on parle des moratoires, etc., c'est
en fait tout rattaché. il n'y a pas eu d'étude. On se rend compte
qu'après un an ou après huit mois, le ministre des Finances
rechange son fusil d'épaule, change de côté et augmente la
mesure fiscale; II donne une mesure fiscale meilleure que ce qu'il avait
enlevé. J'appelle cela le jeu du Yo-Yo. On en met, on en redonne et on
essaie de se positionner bien plus sur l'humeur du ministre que sur les mesures
techniques et sur des études fondamentales pour savoir pourquoi on va
aller à 100 %, à 133 % ou à 150 %. Cela, c'est le vrai jeu
de Yo-Yo qu'on est en train de... C'est la partie de Yo-Yo que le ministre des
Finances fait à ce moment. Il dit: J'envoie ma ligne à l'eau, si
je prends un gros poisson, tant mieux, je vais dire que j'ai fait une bonne
pêche. Si j'en prends un petit, je vais continuer à pêcher
jusqu'à ce que j'en attrape un gros.
C'est évident que des gens se sont opposés entre la
position du ministre des Finances par rapport à l'étude du projet
de loi qu'on a devant nous, ce qui veut dire qu'il y a certainement eu des gens
qui ont fait des représentations, qui ont dit qu'ils n'étaient
pas d'accord.
Je partage aussi le propos du député de Saint-Louis quand
il dit: II y a des gens qui nous disent qu'ils sont d'accord, qu'ils sont
contents. Bien oui! Dans le discours sur le budget, on met cela tellement pire
que quand cela revient un peu mieux, les gens ont l'impression qu'ils respirent
et qu'ils sont sauvés. De là la critique que nous allons apporter
sur ce projet de foi.
Si c'est vrai qu'il n'y a pas eu d'étude par rapport à la
baisse de 150 % à 100 %, est-ce qu'une étude a été
faite pour augmenter de 100 % à 133 % ou si c'est juste d'après
l'humeur du ministre des Finances? C'est ce qui me semble dérangeant
dans ce projet de loi. Pour nous, on doit le dénoncer au moment
où on a l'occasion de le faire. C'est évident que sur des projets
de loi de 200 articles, je ne pense pas qu'on fasse
des débats aussi en profondeur et en long et en large, mais
concernant l'industrie du film québécois, il faudrait savoir que
la formation de ce côté-ci attache beaucoup d'importance à
la culture, au développement de la culture et du fait français au
Québec. C'est de là que prend l'importance de ne pas diminuer les
instruments de développement culturel qu'on a en main pour faire avancer
le Québec.
Quant à la mesure sur le film québécois, Je me
souviens qu'on l'a vécue pendant de nombreuses années, Dieu sait
pourquoi il y a eu des mesures fiscales de nature à amener des
investisseurs et de nouveaux investissements dans ce médium de
communication. S'il n'y avait pas eu de motifs, on ne l'aurait pas fait. Mais
que le ministre des Finances décide unilatéralement de diminuer
la participation gouvernementale sans aucune étude, selon ce que le
ministre du Revenu nous dit, il ne semble pas que des études
spécifiques aient été faites et il ne semble pas qu'il y
ait eu d'autres mesures spécifiques non plus a partir du mois de
décembre 1987 pour augmenter à 133 %, si ce n'est qu'il y a
probablement eu des gens qui ont fait des représentations, des pressions
pour augmenter cette participation, cela nous semble drôlement
inacceptable. Je pense que sur ce point, l'Opposition ne peut pas se montrer
satisfaite de cette attitude de jouer au Yo-Yo. Ce sont des mesures fiscales.
Bien sûr qu'on pourrait les prendre de façon intrinsèque et
dire que puisque c'est fiscal, cela ne nous dérange pas. Mais c'est
rattaché à des mesures qui touchent les instruments de
développement du Québec. Dieu sait si on a besoin de tous nos
moyens pour conserver la culture québécoise dans le pays qui
existe actuellement, celui qu'on connaît.
Pour nous, ce n'est pas une question d'harmoniser. C'est une question
d'occuper sa place et de se donner des instruments particuliers. C'est ce qu'on
appelle la société distincte. On doit se distinguer par rapport
au reste. Pour nous, cela revêtait cette importance.
Donc, je ne pense pas que le ministre du Revenu, avec toute sa bonne
volonté, nous donne satisfaction concernant le pourquoi et le comment de
cette mesure transcrite dans ce projet de loi. Quant à moi, je me montre
insatisfait. C'est sûr qu'on ne pourra peut-être pas changer la
mesure, mais on peut toujours faire ressortir le fait qu'il soit descendu
à 100, sans que l'on sache pourquoi, je ne vois donc pas pourquoi je
concourrais à adopter une mesure que je ne connais pas. Le gouvernement
devra vivre avec ses propres responsabilités et ses propres
contradictions, comme J'ai l'habitude de dire. Si le gouvernement a
décidé qu'il joue au Yo-Yo avec te contribuable, il le fera. Il
vivra avec ses responsabilités. Avant qu'on adopte cette mesure de
façon correcte, on a déjà bonifié... On ne sait pas
non plus de quelle façon cela a été fait. Je ne pense pas
que le ministre du Revenu pourrait nous convaincre du bien-fondé de
cette mesure, si ce n'est que le ministre des Finances l'a annoncée et
qu'en bons serviteurs ou en bons administrateurs, on doit concourir à ce
qui a été dit et l'écrire dans les faits, même si on
n'y croit pas. Pour moi, ce n'est pas une mesure que le ministre du Revenu peut
défendre facilement, si ce n'est que cela a été dit pas le
ministre des Finances et qu'on doit l'accepter. Nous, de l'Opposition, n'avons
pas cette obligation d'accepter tout ce quf a été dit à
l'Assemblée nationale comme des vérités de foi et de
morale. De ce côté-ci. cet article ou les explications qu'on a
eues depuis le début ne nous satisfont pas.
Le Président (M. Audet): Cela dit, je pense que tout le
monde est prêt à procéder à l'adoption de l'article
27. Est-ce que l'article 27 est adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. À la demande
du ministre, nous allons suspendre nos travaux environ cinq minutes et nous les
reprendrons à 17 h 25. La commission suspend ses travaux environ cinq
minutes. Le ministre doit sortir quelques instants. Nous reprendrons nos
travaux à 17 h 25. Est-ce que cela va?
(Suspension de la séance à 17 h 22)
(Reprise à 17 h 25)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. J'appelle maintenant l'article
28.
M. Séguin: À l'article 28, ce sont les nouvelles
modalités en ce qui concerne ta recherche et le développement. On
a un ensemble de plusieurs articles que l'on verra tout au long du projet de
loi. ici l'article comme tel permet les avantages fiscaux
réservés à la recherche et au développement
à l'égard de certaines sociétés dont les
activités sont reliées à la recherche et au
développement d'une corporation. Donc, on ne pénalise pas les
sociétés reliées à la recherche et au
développement dans les avantages fiscaux consentis.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai juste une question et un commentaire. Quelle est
la raison d'un outil de travail qui ne reproduit pas l'ancien texte puisque,
selon ce que je comprends, il y avait un article qui se rapportait à ce
qu'on discute et, à la fin de l'article qui existait, on dit:
Dorénavant, on ajoute à l'article 229, le suivant qui est
l'article 229. 1?
M. Séguin: C'est nouveau. C'est une nouvelle mesure, donc
on n'a pas d'équivalent dans l'ancien texte.
M. Gendron: Je comprends. L'article 229. 1 est un article qui
s'ajoute à l'article 229. Dans l'explication que vous avez
donnée, Je n'ai pas très clairement saisi l'ajout qui est une
clarification des dispositions prescrites à l'article 229 ou à
229. 1, c'est un ajout qui permet que dans certains secteurs, il y ait plus
d'avantages ou de déductions... C'est quoi exactement l'ajout de
l'article 229. 1?
M. Séguin: Tout ce qui concerne ta recherche et le
développement fait l'objet d'un chapitre assez important dans la toi, 50
articles différents. Ici l'article 229. 1 est relatif à certaines
modalités sur les avantages fiscaux donnés aux articles 222 et
223. On précise ici que des frais faits par des sociétés
reliés à la recherche et au développement d'une autre
corporation peuvent être inclus dans les montants admissibles aux fins du
calcul des montants retenus pour la recherche et le développement aux
fins fiscales. On ajoute tout simplement cela pour des sociétés
reliées à la corporation.
M. Gendron: En ce qui me concerne, vous donnez la clarification
que je souhaitais entendre, parce que ce que j'avais compris au discours sur le
budget, c'est que dorénavant, s'il y a des filiales et des entreprises
liées à la maison-mère ou à ta corporation
principale qui font effectivement de la recherche pour laquelle la corporation
principale bénéficie de ces avantages, les filiales pourront
disposer de la même déduction fiscale que la maison-mère,
dans la perspective où le type de recherche est dans les mêmes
créneaux.
M. Séguin: C'est exact. C'est même plus large dans
le sens que ce n'est pas techniquement seulement des filiales, mais toute
société associée dans la recherche et le
développement avec une autre, pour autant que cela contribue à la
recherche et au développement.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que cela pourrait être une
société en commandite?
M. Séguin: Cela se peut. Le mot "société"
dans son sens large, oui, il n'y a pas de...
M. Gendron: De société en commandite. Si la
corporation est sous forme de société en commandite, oui.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 28? Est-ce
que l'article 23 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 29?
M. Séguin: ici on apporte une correction de concordance,
à toutes fins utiles, afin de se référer à des
articles, compte tenu des modifications qu'on apporrte à la loi et
surtout pour introduire les nouvelles dispositions fiscales qui concerneront
les sociétés en commandite, qui, dans l'ensemble,
réduisent quelque peu les avantages fiscaux de la société
en commandite. C'est une harmonisation avec la législation
fédérale qui a voulu restreindre quelque peu l'usage de la
société en commandite pour fins fiscales, sans les faire
disparaître complètement, mais réduire et rendre plus
restrictives certaines utilisations, surtout, par exemple, de report de pertes,
de déductions de la participation ou du coût de ta participation
de la société en commandite et finalement de la déduction
de certains avantages découlant de la fin d'année
d'opération de la société en commandite aux fins fiscales.
Ce sont essentiellement les trois secteurs, à peu près, où
on intervient dans un ensemble de mesures pour rendre ces effets un peu plus
restrictifs sur la société en commandite.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 29?
M. Gendron: J'ai un commentaire. Je pense que le ministre du
Revenu nous indique clairement de quoi iI s'agit. C'est un commentaire qui est
un peu dans te même ordre que l'autre disposition fiscale. Nous pensons
que c'est un exemple où il ne serait pas aussi requis d'avoir une
harmonisation parfaite, complète, et en parfaite harmonisation avec le
fédéral puisque, effectivement, il nous indique qu'il s'agit,
dans certains cas, de report de pertes. Il s'agit également, dans
certaines dispositions de fin d'année, d'un resserrement à
caractère de désavantage fiscal pour ceux qui ont choisi la
formule de société en commandite.
Quand on sait qu'actuellement, au Québec, on éprouve de
plus en plus de difficulté à ce que des véhicules
financiers qui nous sont propres, que ce soit le régime
d'épargne-actions, que ce soit l'accréditive et tout ça,
continuent à jouer le rôle pour lequel ils ont été
créés parce qu'on les a trop réduits, on les a trop
affaiblis, il faut être conscient que c'est dans ce sens qu'on s'en va
avec l'article 29, soit avec une réduction de certains
bénéfices lorsqu'une corporation ou une société a
décidé d'élargir son financement public par la formule de
commandite, peu importe la modalité ou la forme.
Nous, en tout cas, estimons qu'il s'agissait là d'une ouverture
à du capital moins tradition-
nellement acquis, qui, en règle générale,
était exclusif aux institutions financières que nous connaissions
traditionnellement, soit les banques. Cette ouverture du capital plus
populaire, plus participatif des Québécois et des
Québécoises, nous pensons que cela a une signification
d'intérêt des citoyens dans le développement
économique du Québec. Surtout quand on veut promouvoir ce qu'on
appelle la RDP, sigle très familièrement connu. On dit: Nous
autres, la recherche et le développement, cela nous intéresse,
cela nous préoccupe et surtout également quand on sait que
l'autre gouvernement, dans l'autre régime politique, n'accorde pas
beaucoup de considération pour la recherche et le développement
au Québec.
Tous les chiffres, ce n'est pas moi qui ai inventé cela, je veux
dire 85 %, 90 % des budgets de recherche, c'est constant, ce n'est pas pour
nous autres. Cela ne sert à rien d'y penser. Ce n'est pas pour le
Québec. C'est pour le régime fédérai, l'Ontario, et
le reste. À fortiori, il me semble qu'il y aurait lieu de s'harmoniser
le moins possible quand on est dans un secteur où les
Québécois sont négligés Si un gouvernement
commençait à avoir des mesures incitatives pour faciliter,
renforcer et améliorer le secteur recherche, là de grâce,
on devrait conserver nos avantages au Québec. De grâce, on ne
devrait pas avoir ce que j'appelle cette insouciance de conclure rapidement que
c'est donc plus facile et plus beau quand on s'harmonise avec l'autre
régime, mais sans évaluer dans quel secteur on le fait, dans quel
créneau on est et quelles conséquences cela peut
représenter.
Ici, Je pense que la recherche et le développement, avec ce que
j'appelle une réduction, peu importe qu'elle soit faible, minime, pas
beaucoup, peu intense, ce n'est pas significatif. Ce qui est significatif,
c'est qu'on réduise des avantages qu'on avait offert à des
sociétés corporatives de faire un pas de plus pour enfin, non
seulement augmenter nos performances en termes de statistiques, mais permettre
de recycler notre économie sur le plan général, de
s'assurer que nous aussi on peut développer nos secteurs de pointe.
Parce que, recherche et développement, on fait cela uniquement pour
être en mesure d'avoir ce que j'appelle un peu plus de capacité
concurrentielle. Ce sont toutes des choses qui sonnent bien avec votre discours
- je dis bien votre discours - du libre-échange, les tenants sans nuance
du libre-échange. Ils l'ont acheté avant même de
connaître ie contenu.
Vous étiez pour avant même de connaître le texte de
l'accord. Toutes ces belles théories sont logiques à condition
que de temps en temps on puisse trouver des adéquations entre d'autres
gestes. Aujourd'hui, réduire des bénéfices importants
à la recherche et au développement, et prêcher le
libre-échange, quand cela vient des mêmes bouches, là on a
le droit d'avoir des Inquiétudes sur ce que j'appelle cette logique de
discours. C'est cela l'article 29. Très honnêtement, le ministre
du Revenu nous dit de quoi il s'agit. Il dit: Oui, il s'agit de réduire,
d'une certaine façon. Je le répète, ce n'est pas terrible
sur les montants. Ce qui est grave, c'est l'indication que cela donne. Je
reviendrai sur les accréditives. Je ne suis pas sûr que le
député de Saint-Louis sait exactement à quoi s'appliquent,
en tout cas dans le comté de Saint-Louis, les accréditives. Ce
n'est pas là qu'il y a bien des mines. Une chose est certaine, les gens
sont obligés de conclure que, oui, heureusement, le Québec s'est
ressaisi dans le dossier des accréditives, mais il n'en demeure pas
moins que c'est vous qui avez donné le signal au fédéral.
C'est ie gouvernement du Québec qui a donné le signal au
fédéral en passant de 166 à 133.
Une voix: C'est cela.
M. Gendron: À partir du moment où vous donnez le
signal, vous donnez la direction, et ce bénéfice, cette formule
n'a pas été inventée par le gouvernement
fédéral; elle a été inventée par le
Québec. C'est une mesure qui est vraiment québécoise,
spécifique et caractéristique à nous autres, par un
ministre des Finances qui, alors, avait compris qu'il était important
que certains outils de développement régional soient
développés spécifiquement dans des régions
données. On donne le signal et on est tout surpris, après avoir
donné le signal, que le fédéral ait décidé
de diminuer les avantages fiscaux concernant les actions accréditives.
Pour se montrer bon prince, à la suite de pressions des agents
intéressés d'abord, je vous garantis qu'elle n'aurait pas
été drôle votre situation en Abitibi. Elle ne l'est
déjà pas, mais cela n'aurait pas été drôle
votre fraise en Abitibi si vous aviez réduit ies actions
accréditives à 100 ou à 116. Je vous garantis qu'il se
serait brassé ce que vous savez C'est seulement cela que je veux
indiquer, M. le Président. Je veux dire qu'on ne peut pas avoir un
discours très ouvert sur les avantages du libre-échange qui,
normalement, est un élément, à condition d'être
concurrentiel, à condition d'avoir une bonne expertise, à
condition d'avoir fait de la recherche et du développement et
d'être "up to date" avec le reste des États-Unis pour être
en mesure de les concurrencer dans ce nouveau grand parterre d'échanges,
de discussions, de libre circulation des biens et des personnes. Ce n'est pas
cela que l'article 29 nous dit. L'article 29 nous dit: Dorénavant, ceux
qui ont choisi une formule qui est adaptée à nous,
c'est-à-dire les sociétés en commandite, quand vous ferez
de la recherche et du développement, sachez qu'on va réduire les
avantages fiscaux que vous aviez, en particulier quand il s'agit de reporter
certaines pertes, et Dieu sait que cela existe quand on fait de la recherche et
du développement, par définition. Il y a un très grand
nombre d'entreprises, et c'est normal que cela commence comme ça, qui,
compte tenu du
fait qu'elles assument des risques nouveaux, peuvent avoir plus de
pertes que de bénéfices dans les premières années.
En conséquence, vous leur dites: Plus question de pelleter cela dans les
années subséquentes. Le ministre des Finances a le droit de
pelleter ses déficits dans une année subséquente. Il a le
droit, entre autres, de pelleter certaines situations pour que ses colonnes
balancent mieux, toujours un peu artificiellement, et c'est ce que le
Vérificateur général fui a dit dans son rapport. Lui, a le
droit de faire cela. Mais les gens qui vont faire de la recherche et du
développement, vous n'aurez pas le droit de faire cela. Vous allez
figurer vos pertes tout de suite dans l'année fiscale durant laquelle
vous en avez fait. Je vais simplement indiquer qu'en ce qui nous concerne, il
me semble que ce n'est pas une bonne mesure fiscale pour l'avenir. Ce n'est pas
une mesure fiscale qui est concordante avec votre discours. Cela ne nous
surprend pas tellement puisque, tantôt, le ministre du Revenu nous a dit:
Le ministre des Finances, lui, ne se préoccupe pas si cela a du bons
sens ou pas; il décide qu'il s'en va de même. Ceta ne veut pas
dire que c'est appuyé sur telle analyse ou telle étude et ce
n'est surtout pas discuté avec les autres collègues ministres.
C'est sa prérogative. Un ministre des Finances a le droit de prendre les
décisions qu'il veut concernant les mesures fiscales et, lui et son
gouvernement vivent avec. On est d'accord là-dessus, on comprend cela.
J'ai l'impression qu'avec l'article 29, vous allez vivre avec une disposition
qui n'a rien à voir avec votre discours et qui a comme
conséquence d'affaiblir le secteur qui, par hasard, compte tenu de votre
défense acharnée du fédéralisme non rentable, en
tout cas sur ta recherche et le développement, contribuera à
continuer à affaiblir un créneau pour lequel on n'a manifestement
pas ce qui nous est dû en termes de retour d'impôt. Ce n'est
sûrement pas dans la recherche et le développement que le
fédéral contribue le plus. Si on s'appelait t'Ontario, oui, mais
on ne s'appelle pas l'Ontario.
En conséquence, M. le Président, je n'ai pas d'autres
commentaires à faire sur l'article 29, mais c'est sûr qu'on va
l'adopter sur division.
Le Président (M. Chagnon): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Un bon discours. C'est peut-être
une des raisons pour lesquelles un ancien ministre des Finances avait
déjà dit qu'un ministre des Finances ne pouvait jamais devenir
premier ministre. Enfin.
M. Garon:... un ancien ministre des Finances ne s'essaierait
pas.
Une voix: Ni un ministre de l'Agriculture.
Une voix: Je l'attendais.
Le Président (M. Chagnon): Je ne sais pas si on fait
toujours référence aux mêmes personnes.
M. le ministre.
M. Séguin: Est-ce que vous appelez l'article M. le
Président?
Le Président (M. Chagnon): J'appelle l'article 29.
Quels sont ceux qui sont en faveur de son adoption?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Chagnon): Adopté sur division.
J'appelle l'article 30.
M. Séguin: Oui, l'article 30, M. le Président, est
une modification à l'article 312 qui prévoit l'inclusion au
revenu de certains montants reçus dans le cadre de recherche. Ce sont
habituellement des genres de subventions que l'on reçoit pour certaines
recherches et développement. Ici on apporte des modalités en ce
qui concerne l'année d'imposition dans laquelle le montant peut
être inclus À toutes fins utiles, c'est le seul effet de
l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): M. le critique de l'Opposition,
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Est-ce uniquement pour l'excédent?
M. Séguin: Non. On dit que des montants reçus...
c'est-à-dire des dépenses engagées dans l'année
précédente pourront être Incluses également.
M. Gendron: Un instant.
M. Séguin: Ce dont vous parlez, c'est dans le calcul du
montant ajouté. L'excédent de la subvention...
M. Gendron: C'est ça.
M. Séguin:... reçu sur le montant des
dépenses.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31. M. le ministre.
M. Séguin: M. le Président, je suggère de
regrouper, si vous voulez, les articles 31, 32, 33, étant donné
que la seule modification vise à introduire la date du 30 septembre.
C'est une bonification, à toutes fins utiles, à l'égard
des frais de garde d'enfants puisque durant cette période-là
jusqu'au 30 septembre, ou enfin pour
l'année durant, on va accorder ta déduction de frais de
garde d'enfants aux enfants en pensionnat. On précise que ceux qui ne
sont pas admis le 30 septembre en raison de leur âge vont pouvoir
bénéficier de la déduction.
M. Gendron: M. le Président, j'ai effectivement pris
connaissance de ces trois articles. Je pense qu'il est exact qu'ils devraient
être traités globalement. C'est chinois, mais c'est exact
qu'après avoir compris cela, ça demeure une bonification pour les
contribuables québécois qui ont des enfants qui continuent
à être en fréquentation scolaire, ce qui requiert souvent
la garde des enfants par une personne à la maison ou en garderie. Et, en
conséquence...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je dois comprendre
que vous acceptez l'adoption des articles 31, 32 et 33?
M. Gendron: En ce qui me concerne, je suis disposé
à donner mon accord pour les articles 31, 32 et 33.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que les articles
31, 32 et 33 sont adoptés? Adopté.
Nous en sommes à l'article 34 et il y a un amendement.
M. le ministre et député de Montmorency.
Déduction additionnelle à l'égard de certaines
dépenses de recherches scientifiques et de dévelppement
expérimental
M. Séguin: C'est l'amendement numéro 2. Si vous
voulez que j'explique immédiatement le but de l'amendement. On a
simplement rédigé de nouveau l'article 358. 2, dans son
paragraphe, après le b) qui commence par: Toutefois... " Tout simplement
pour une rédaction améliorée et pour faire en sorte que la
référence à la fin du texte qui réfère
à l'article 358. 11 soit plus claire.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a des questions
sur l'amendement, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Un instant. Je n'ai aucun problème au sujet de
l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): Si vous n'avez pas d'objection,
on pourra adopter l'amendement et ensuite discuter de...
M. Gendron: Oui, l'amendement...
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. L'ar- ticle 34 tel
qu'amendé... M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Après avoir compris l'amendement, j'ai un
problème. J'aimerais bien que le ministre soit pas mal plus explicite
sur la quantité d'éléments et de contenu requis pour faire
le nouvel article 34. Pour ceux qui ne suivraient pas, il s'agit de sept
à huit pages neuves qu'on n'a jamais vues. C'est cela, l'article 34.
C'est du "stock", l'article 34. Pour ceux qui ont regardé cela, c'est
dix pages de notre "kit", je pense. (17 h 45)
M. Garon: On va ie prendre numéro par numéro.
M. Séguin: C'est un peu plus.
M. Gendron: Oui, c'est de l'article 69...
M. Séguin: II y a douze sous-articles à l'article
358.
M. Gendron:... à 86. M. Séguin: C'est cela.
M. Gendron: Si vous pouviez prendre quelques minutes pour nous
dire ce qu'est toute cette histoire. J'ai deux questions bien précises,
M. le ministre. Premièrement, j'aimerais que vous m'expliquiez
savamment, comme vous êtes capable de ie faire, mais clairement, ce que
c'est; deuxièmement, que vous me disiez comment il se fait que cela
requiert tant de texte et de libellé, puisque cela n'existait pas, ce
n'était pas dans la loi du tout.
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le ministre...
M. Gendron: On est complètement dans le neuf pendant douze
pages.
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre, pourriez-vous
nous expliquer cela clairement et savamment, comme vous en êtes
capable?
M. Séguin: On verra, par exemple, une mesure très
populaire qui avait été recommandée par l'ensemble des
observateurs, dans le public, l'impôt minimum pour les contribuables,
ceux qui ne payaient pas d'impôt. Il est simple de le dire, mais on verra
qu'il y a un chapitre technique qui reprend ces mesures. On l'a plus tard,
l'impôt minimum. C'est extraordinairement complexe, parce qu'on touche
tout le calcul de l'impôt.
On fait la même chose ici. La déduction additionnelle
à l'égard des dépenses de recherches scientifiques et de
développement expérimental, comme le mentionne le titre, est
affectée par un ensemble de calculs, tant du côté des
sociétés en commandite, des compagnies associées
que des filiales, par une foule d'éléments. La raison pour
laquelle cela apparaît en bloc ici, c'est que, comme ce sont des
dispositions nouvelles, elles se greffent à un article qui existait
déjà pour ne pas créer de nouveaux articles et, si vous
voulez, être obligé de refaire toute la numérotation de la
loi. Donc, c'est pourquoi, à l'article 358, on voit apparaître
douze sous-articles. Et, à l'impôt minimum, on le verra un peu
plus loin, va se greffer un sous-article à un article comme tel, sur
plusieurs pages. Évidemment, il peut être compliqué
d'expliquer pourquoi on apporte toutes les modifications. On a
déjà vu, dans la loi antérieure, ta loi 12, un ensemble de
mesures qui touchaient la recherche et le développement. On en reprend
quelques-unes ici qui sont modifiées à la suite du dernier
budget. Les corrections sont des compléments pour calculer dans
l'ensemble l'effet des nouvelles règles de société en
commandite dans la recherche et le développement. Parfois, en regardant
le titre placé à gauche des articles, on voit quel est le sens et
la portée des dispositions, et que c'est beaucoup rattaché
à la notion de société en commandite.
Le Président (M. Chagnon): Ce fut savant et clair, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si je veux continuer, ce n'est pas parce que ce ne
fut pas clair, c'est parce que, comme le ministre l'indique, j'ai
remarqué que dans la partie gauche, en petits caractères,
effectivement, il y avait un titre qui pouvait nous aider à comprendre.
Cependant, il y a énormément d'éléments qui se
rattachent à l'Interprétation des termes définis Vous en
conviendrez, M. le ministre, on définit ce qu'est un chercheur
universitaire, un contrat de recherche, un employé désigné
et une entité administrative. Puisque vous-même avez
mentionné tantôt qu'il est exact que c'est la première fois
que vous développez davantage cet article et que, bien sûr, il
s'est greffé à quelque chose qui existait, je voudrais savoir
comment se sont établies ces définitions. Comment avez-vous
procédé pour vous assurer qu'il n'y a pas de confusion, qu'il est
accepte qu'un chercheur universitaire, cela veut dire que c'est un particulier
qui est professeur, qui détient un statut de professeur
agrégé d'une université québécoise - c'est
un exemple que je donne - ou qui détient un statut supérieur. Je
ne sais pas, j'ai légèrement oeuvré dans ce milieu et il
me semble qu'il y avait toujours de très longues discussions sur la
définition du concept de chercheur universitaire. Je m'en rappelle une
définition qui était beaucoup plus énumérative que
celle que je vois là. Est-ce à dire que, parce qu'on est dans la
fiscalité, la définition des termes a un sens et qu'ailleurs elle
en aurait un tout autre? Puisque c'est vous qui avez à vivre avec cette
loi comme ministre du Revenu et que nous sommes à regarder des clauses
d'interprétation, vous êtes sûrement au courant de la
façon dont se détermine et s'établit
l'interprétation d'éléments définis dans une loi,
en l'occurrence celle-là, Expliquez-moi toute la sous-section I sur
l'interprétation de ce qui est défini. Comment cela s'est-il
fait?
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre et
député de Montmorency.
M. Séguin: On pourrait simplement commencer par se
référer évidemment au discours sur le budget qui, dans son
annexe, donnait un ensemble de descriptions et de définitions; par
exemple, ce qu'est un contrat de recherche universitaire, qui est ce nouveau
chapitre, pour avoir des crédits additionnels en recherche et
développement. Lorsque le développeur en question s'associe avec
l'université, il y a des crédits d'impôt additionnels, des
montants admissibles additionnels dans les montants déductibles, etc.
Donc, il est utile et essentiel de définir l'expression "entité
universitaire admissible". Tout cela était donné dans le budget,
dans son principe, par exemple, ce qu'était un chercheur universitaire,
une équipe de chercheurs, une université
québécoise, la question de l'endroit où les travaux de
recherche et de développement doivent être faits, etc. C'est ce
qui a donné le texte actuel. C'est pris à même les
énoncés du budget, dans son annexe qui donnait cela en
détail.
M. Gendron: En tout cas, en ce qui me concerne, c'est un peu ce
que je voulais entendre, puisque le projet de loi s'intitule: Projet de loi
donnant suite à diverses mesures à caractère fiscal
énoncées par le discours sur le budget ou par des
déclarations ministérielles. Dans ce sens, il me paraissait
important que, lorsqu'on a à donner une interprétation à
des éléments consécutifs au budget et, en particulier,
quand ces mêmes éléments avaient été
très clairement précisés dans les annexes des
différents budgets, que le texte du projet de loi qui doit donner suite
au discours sur le budget et aux déclarations ministérielle, soit
du même ordre, en tout cas. Le ministre du Revenu nous dit aujourd'hui:
Toute l'interprétation concernant les éléments
définis, sont ceux - en tout cas, pour ce qu'on regarde, je ne parle pas
d'autres articles qu'on étudiera plus loin - sous la section I,
interprétation définie aux annexes des différents discours
sur le budget, c'est ce que vous affirmez.
M. Séguin: Oui.
M. Gendron: Si c'est cela, M. le Président, cela me... Je
ne dis pas que je viens de comprendre tout ce qui est écrit là,
mais je dis que cela répond à la question que je me posais.
Est-ce que nous pourrions toujours prétendre que ce qui est là
est non seulement quelque chose avec
lequel les contribuables vivent depuis X temps, mais quelque chose
à quoi nous aurions pu nous référer et regarder la
signification exacte quant à l'application? Selon la réponse du
ministre du Revenu, c'est oui, puisque les annexes des différents
discours nous les avons depuis le moment où ces discours ont
été prononcés. En conséquence, cela me va.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je comprends que
l'article 34 est adopté?
M. Gendron: Je suis d'accord pour l'adoption de l'article 34.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
Adopté, chapitre IX, section I.
M. Séguin: M. le Président, ici. on est en
matière d'intérêt sur une dette.
Le Président (M. Chagnon): Article 35.
Restriction à l'égard des
déductions additionnelles
M. Séguin: Oui, M. le Président. C'est en
matière d'intérêt sur une dette contractée pour
l'acquisition d'une résidence ou pour un prêt a la
réinstallation d'un employé. On modifie l'article pour ajouter
une mesure ici, afin que le taux, le pourcentage de cet avantage fiscal... On a
déjà vu une mesure semblable dans un projet de loi
antérieur dont nous avons discuté ici. Il s'agit d'harmoniser le
pourcentage qui sera retenu pour calculer l'avantage sur celui qu'a retenu la
législation fédérale. C'est le seul effet de la
disposition.
Le Président (M. Chagnon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je trouve que c'est bien écrit, que c'est bien
libellé, mais je ne comprends pas...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je dois comprendre
que l'article est adopté?
M. Gendron: Un instant. J'aimerais que le ministre nous explique
ceci. Première question: est-ce que, oui ou non, vous admettez, M. le
ministre du Revenu, qu'il y a souvent un petit écart, mais un
écart réel entre ce que j'appellerais le taux
généralement observé par le gouvernement
fédéral et les taux de certaines institutions financières
au Québec? Admettez-vous qu'il y a des écarts, que ce n'est pas
tout le temps la même chose?
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Séguin: Entre les institutions du Québec et
celles du gouvernement fédéral?
M. Gendron: Oui.
M. Séguin: Je ne peux pas dire qu'il y a des écarts
dans les taux d'intérêt demandés par des institutions
bancaires ou financières au Québec ou au
fédéral.
M. Gendron: Vous pouvez dire cela? Cela n'arrive pas qu'à
un moment donné il y ait 0. 50 %, 0. 33 %. 0, 25 %, 1 % entre une caisse
populaire par rapport au taux prescrit par la Banque du Canada? Il me semble
que oui.
M. Séguin: Oui, il peut y avoir des écarts selon la
compétition que veulent bien observer les institutions entre elles.
M. Gendron: En règle générale, est-ce que
effectivement l'écart n'est pas presque toujours en défaveur des
institutions financières québécoises?
M. Séguin: Le problème ici, ce n'est pas
ça.
M. Gendron: Non. J'y arrive. Parce que si c'était vrai ce
que je suis en train d'établir, je crois que, en règle
générale, il y a toujours un faible pourcentage, une fraction du
pourcentage en défaveur des institutions québécoises, pour
des raisons que je n'ai jamais comprises. C'est probablement une question de
volume de marché ou je ne sais pas quoi.
Vous dites que ça n'a rien à voir. Vous avez raison, cela
n'a rien à voir avec l'article qu'il y a là, sauf que si vous
voulez vous harmoniser avec le taux du fédéral - c'est
l'explication que j'ai comprise - vous ne voulez pas que des contribuables qui
auraient contracté un emprunt pour l'acquisition d'une résidence
ou pour un prêt de réinstallation, pour lesquels il est
prévu un avantage fiscal - c'est bien cela l'article - puissent
bénéficier d'un montant où on rembourserait
complètement le coût de leur prêt; vous voulez que ce soit
relié au taux moyen d'intérêt qui a été
calculé par le gouvernement fédéral?
M. Séguin: C'est cela.
M. Gendron: Pourquoi ne voulez-vous pas assumer en
totalité le coût réel des frais d'intérêts sur
l'acquisition d'une résidence?
M. Séguin: Je comprends bien votre question.
Peut-être pour donner un élément de contexte, que le
problème vient du fait que normalement, si on s'en
référait à ta Loi sur le ministère du Revenu, le
taux serait celui prescrit par règlement, par exemple, le taux sur les
remboursements d'impôt qui est évidemment plus
élevé, en règle générale, que le taux
observé dans les Institutions bancaires. Par exemple, le taux des
institutions bancaires sur le prêt peut être de 9 % actuellement,
alors que le taux
prescrit au ministère est de 11 %. Par ailleurs, au gouvernement
fédéral, dans sa loi sur le pourcentage qu'il veut retenir comme
un pourcentage référence théorique est un peu plus bas...
Je vais peut-être terminer.
Le Président (M. Chagnon): Je vais laisser terminer M. le
ministre brièvement et ensuite, nous ajournerons.
M. Séguin: Le gouvernement fédéral
préfère retenir en principe un pourcentage le plus bas possible
dans les comparaisons des institutions financières. Donc, avec notre
taux prescrit en hausse, on serait déjà plus élevé
que la méthode fédérale qui retient que le taux
pratiqué dans les institutions financières, même le plus
bas, par exemple, 9 %. Alors, vis-à-vis d'un même contribuable qui
ferait son rapport d'impôt au Québec et au gouvernement
fédéral pour une même mesure d'un avantage
réputé à lui, pour nous, il ferait un calcul à 11
et, pour le fédéral, il ferait un calcul à un pourcentage
différent.
Ce que l'on dit, c'est que, en règle générale, on
devrait s'harmoniser pour avoir un même taux d'intérêt
là-dessus. Ce n'est pas un intérêt que l'on exige, c'est un
intérêt symbolique qui sert à calculer s'il y a avantage ou
non.
M. Gendron: Oui.
M. Dufour: C'est symbolique?
M. Séguin: Ce n'est pas un taux sur une
créance.
Le Président (M. Chagnon): M. le député
d'Abitibi-Ouest, êtes-vous en faveur de l'adoption de l'article 35?
M. Gendron: J'aimerais mieux y revenir. Cela ne veut pas dire que
je suis en désaccord, mais j'aimerais qu'on finisse ici et on y
reviendra.
Le Président (M. Chagnon): J'inviterais les membres de la
commission à procéder à l'ajournement, tel qu'il est
prévu dans l'ordre de la Chambre qui nous a été
confié, à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 17 h 55)