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(Quatorze heures quarante-deux minutes)
M. le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi 64, loi
modifiant de nouveau la Loi sur les Impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Juneau
(Johnson) remplace Mme Blackburn (Chicoutimi).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
J'appelle maintenant l'article 120 du projet de loi 64.
M. le ministre du Revenu.
Obligation (suite)
M. Séguin: M. le Président, si ma mémoire
est bonne, on avait dit quelques mots là-dessus lorsqu'on s'est
quitté à la fin de la dernière séance.
Pour en rappeler l'essentiel, ce sont les retenues d'impôts
à la source qui sont modifiées maintenant et c'est une
harmonisation avec la législation fédérale qui fait en
sorte que les entreprises qui ont plus de 15 000 $ de versements mensuels
à faire devront dorénavant le faire deux fois par mois, et on
fait référence à ces modalités qui sont
changées maintenant.
M. Gendron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. L'article 120 du
projet de loi 64 est adopté. J'appelle l'article 121 du projet de loi
64.
M. Séguin: Oui, l'article 121, M. le Président,
fait référence à l'impôt minimum et ici c'est une
concordance pour se référer aux bonnes dispositions du projet de
loi.
Le Président (M. Lemieux): L'article 121 est adopté.
J'appelle l'article 122 du projet de loi 64. M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: Même application que l'article
précédent, référence de concordance.
Le Président (M. Lemieux): L'article 122 est
adopté. J'appelle l'article 123.
M. Séguin: II y a un amendement, M. le Président.
C'est l'avant-dernier que nous avons. L'amendement a pour conséquence
d'ajouter simplement l'expression anglaise "for itself dans la version
anglaise. C'est deux mots qu'on ajoute.
Le Président (M. Lemieux): Quelle ligne, M. le ministre du
Revenu?
M. Séguin: Quatrième ligne.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Séguin: À l'article 1029. 7 qui est reproduit
à l'amendement, on n'a fait qu'ajouter à la quatrième
ligne l'expression "for itself qui avait été oubliée par
erreur.
M. Gendron: Cela va pour l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 123 tel qu'amendé par l'article 1029. 7 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 123 est
adopté. J'appelle l'article 124 du projet de loi 64.
Je crois que vous avez un amendement aussi à l'article 124.
M. le ministre.
M. Séguin: Oui, M. le Président. Le premier
amendement est dans le même sens que l'autre que j'ai indiqué
tantôt à l'article précédent. C'est pour ajouter,
dans la version anglaise qu'on retrouve à l'article 1029. 6 à la
troisième ligne, l'expression "for itself et le deuxième
amendement, c'est simplement pour établir la concordance avec l'article
1029. 8. 7 qui avait été oublié.
Le Président (M. Lemieux): Voudriez-vous
répéter le deuxième amendement. Cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Si M. le ministre veut répéter, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Lemieux): Oui, s'il vous plaît, le
deuxième amendement, M. le ministre.
M. Séguin: Oui, dans le deuxième amendement, on
remplace, comme c'est Indiqué, le deuxième alinéa de
l'article 1029. 8 par le suivant. Alors, on remplace l'article.
M. Gendron: Au complet?
M. Séguin: Au complet. Mais c'est pour faire
apparaître la concordance à l'article 1029. 8. 7 qui
apparaît à la fin de l'article.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Les amendements 1 et 2 à
l'article 124 sont donc adoptés, Est-ce que l'article 124 tel
qu'amendé par les amendements 1 et 2 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 124 est adopté.
J'appelle l'article 125 du projet de loi 64. M. le ministre.
Crédit pour la recherche universitaire
M. Séguin: M. le Président, Ici, on traite du
crédit pour la recherche universitaire. On a vu que c'était un
peu relatif au régime d'épargne-actions que nous avons
déjà discuté et on a, d'ailleurs, déjà
discuté du crédit pour la recherche universitaire, mais ici on
voit vraiment le chapitre qui sera inclus dans la Loi sur les impôts pour
en définir les concepts, les modalités comme chercheur
universitaire, contrat de recherche, les corporations admissibles, les
employés et les autres éléments qui font partie de cette
nouvelle modalité fiscale, qui est une forme de bonification de la
recherche et développement lorsqu'elle est associée à une
université du Québec.
M. Gendron: Est-ce le ministre peut nous indiquer encore
là qu'il s'agit essentiellement - parce que je m'en souvenais la semaine
dernière, mais je ne suis plus sûr et je veux m'en assurer - donc
la question précise est la suivante: Est-ce que les
éléments qu'on retrouve à l'article 125 sont
essentiellement ceux qu'il y avait dans l'annexe du dernier discours sur le
budget concernant l'élargissement de certaines notions lorsque certains
chercheurs s'associent dans des contrats de recherche et développement
avec un centre universitaire, pouvant ainsi disposer de certains avantages
fiscaux qu'ils n'avaient pas auparavant? C'est bien cela, M. le ministre?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: Oui, effectivement ce sont toutes les
explications que l'on retrouve à l'annexe A du discours sur le budget,
aux pages 7 et 8, On y donne toutes les explications de ce nouveau plan qui, en
pratique, fait passer la déduction pour les salaires de 20 % à 40
%, entre autres comme déduction de la masse salariale engagée
dans la recherche et développement avec une université, et la
déduction également des coûts contre le revenu est
bonifiée également si c'est fait en association avec une
université du Québec pour la recherche et
développement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
Oui, M. le député d'Abitibi-Ouest, je m'excuse.
M. Gendron: Oui, Je veux juste terminer. En ce qui me concerne.
M. le Président, j'ai pris connaissance, effectivement, des explications
élargies dans l'annexe du discours sur le budget et j'estime qu'il
s'agit là, en tout cas, d'une légère bonification, mais
qui nous intéresse nous, comme membres de l'Opposition, parce qu'elle
s'inscrit dans un contexte que j'ai eu l'occasion de développer la
semaine dernière. Nous, on pense que la recherche et le
développement doivent être encouragés si on veut offrir au
Québec de meilleures garanties, que les inconvénients
éventuels découlant du libre-échange doivent être le
moins pénalisants possible, que dans les secteurs de pointe, à
partir du moment où de nouveaux marchés éventuellement
nous seront ouverts par la libéralisation des échanges, toute
initiative du gouvernement encourageant et stimulant les initiatives de
recherche correspond à nos objectifs. Dans ce sens-là, je n'ai
pas d'objection, M. le Président, à accepter l'article 125 qui
vient consacrer et préciser de quelle façon
s'opérationnaliseront les modalités fiscales associées aux
R & D au Québec.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, deux questions et un commentaire.
En ce qui regarde la description, à l'article 1029. 8. 1,
"université québécoise", II s'agit en fait de l'ensemble
des universités sur le territoire? Est-ce que c'est la définition
pour l'ensemble des universités? On l'a au début de l'article
125. Qu'est-ce qu'on entend par là? Est-ce que la description que vous
faites de l'université québécoise, c'est
l'université sur le territoire du Québec, peu importe qu'elle
soit de langue anglaise ou française? Cela comprend toutes les
universités, j'imagine?
M. Séguin: C'est cela, une université du
Québec. Alors, pour autant qu'elle est reconnue comme une
université dans la province de
Québec, elle est admissible comme telle, sous réserve des
autres conditions bien sûr, mais comme université, oui, c'est
l'ensemble des universités.
M. Parent (Bertrand): Deuxième chose: dans le
deuxième paragraphe, c'est-à-dire 1029. 8. 1, paragraphe b,
lorsqu'on parle de la date limite si on veut, on dit: Le contrat de recherche
universitaire est "un contrat qu'une corporation ou une société,
exploitant une entreprise au Canada, conclut entre le 30 avril 1987 et le 1er
janvier 1991" - il faut donc que le contrat soit conclu dans cette
période-là - "avec une entité universitaire admissible, en
vertu duquel l'entité universitaire admissible s'engage à
effectuer au Québec, avant le 1er janvier 1993... " Est-ce que, dans ce
sens, effectuer, c'est compléter la
recherche? À ce moment-là, ce serait le mandat
complété qui serait admissible, parce qu'il pourrait y avoir des
engagements de pris ou des enveloppes en regard de la recherche et du
développement. De quelle façon cela va se trancher en ce qui
concerne le mot "effectuer"? Doit-on le comprendre dans le sens de
compléter les recherches?
M. Séguin: À toutes fins utiles, je ne peux pas
dire qu'elle doit avoir complété toutes tes recherches. Elle
doit, comme cela est bien dit dans l'article, s'engager à effectuer au
Québec avant le premier... Il faut donc qu'avant le 1er janvier 1993 ces
recherches-là aient commencé. Ce qui est commencé, ce sont
les dépenses admissibles reliées à la recherche. On voit,
dans d'autres explications, dans d'autres modalités de ce
chapitre-là, qu'il y a certaines dépenses admissibles et d'autres
qui ne le sont pas Les dépenses admissibles doivent avoir
commencé avant 1993. Ce sont, par exemple, les salaires Je pense que
c'est le premier poste, la grosse dépense reliée à la
recherche. La recherche fait travailler des gens. Ensuite, il y a certaines
dépenses d'équipement ou d'immobilisation qui peuvent être
admissibles, selon les conditions. Il suffit que cela ait commencé avant
1993, mais cela n'implique pas évidemment que toute la recherche soit
terminée avant. Il y a des recherches qui peuvent s'échelonner
sur des années et des années.
M. Parent (Bertrand): Mais le sens de ma question - je comprends
ce que vous dites - n'est pas que la recherche soit complétée,
mais que les dépenses admissibles soient réellement faites. Je
m'explique. À partir du moment où il y aurait des choses à
la fin de décembre 1992, est-ce que la forme de l'engagement avant le
1er janvier 1993 est une forme d'engagement pur et simple ou une forme de
dépense réelle? Le danger est qu'on pourrait présenter...
Sur le volet des salaires, dans ce sens, effectuer, c'est ce qui serait
dépensé au 1er janvier 1993. Après le 1er janvier 1993, ce
n'est plus admissible. En ce qui concerne les équipements, je vois
là peut-être un danger, où il pourrait y avoir des
engagements. On sait que, dans ce domaine, cela peut se chiffrer vite. Il
pourrait y avoir des engagements à la toute fin, avant le 1er janvier
1993, qui pourraient être admissibles mais qui, au fond, seraient
effectués tout au cours de l'année 1993 et qui pourraient
être toujours sur le projet tel que présenté initialement.
Il faudrait juste s'assurer que c'est clair, pour que l'heure de tombée
et la limite des choses admissibles... Dans le sens où on l'entend,
"effectuer", est-ce que c'est ce qui aurait été. acquis à
ce moment-là et complété?
M. Séguin: Remarquez qu'en vertu du système fiscal,
sur ce qu'on entend par une dépense effectuée, on peut diverger,
selon qu'il s'agit d'une comptabilité d'exercice ou d'une
comptabilité de caisse. Habituellement, pour les entreprises, les
corporations, la comptabilité est d'exercice, c'est-à-dire
basée sur une année financière qui n'est pas celle du
calendrier, sur douze mois d'opération. Les entreprises ont le droit de
comptabiliser comme contingences à leur bilan des dépenses non
réellement faites, mais légalement engageantes. Par exemple, on
peut signer un contrat qui, légalement, engage les parties, mais dont
les travaux ne commencent que dans trois mois. Dans trois mois et à la
fin de l'exercice financier de l'entreprise, la comptabilisation peut
être différente de la méthode de caisse. Mais ce sont des
modalités d'ordre fiscal dépendant des états
financiers.
En général, ce qu'on entend ici, c'est que la
dépense soit, en règle générale, restrictivement
engagée, faite vraiment, liant l'université ou les parties. Cela
rejoint un peu certaines explications qu'on a pu donner antérieurement
sur les articles qui touchaient, par exemple, le régime
d'épargne-actions avec la notion de facteur de risque. On ne voulait pas
que des gens comptabilisent à leur avantage aux fins fiscales des
engagements financiers qui ne se réalisent pas avant plusieurs
années de sorte que, immédiatement après une signature,
ils prennent la dépense comme réalisée, alors que
finalement elle ne se fait que plus tard et même peut-être pas
Alors, c'est un peu la même notion ici.
Par prudence, la restriction va être beaucoup plus pour s'assurer
que la dépense est réelle, avec les engagements les plus
obligatoires possible entre les parties et non pas pour simplement constater un
accord entre l'université et un promoteur pour faire de la recherche,
s'engager à faire des dépenses possiblement en 1994 et accepter
tout de suite de réduire ces dépenses du revenu, même s'ils
ne les ont pas déboursées. Je pense que l'exemple des autres
dispositions concernant le REA et l'impôt minimum de remplacement va
faire que l'interprétation qui va être donnée va être
plus restrictive que libérale entre guillemets, comme cela s'est fait
les années passées.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 125 est
adopté? L'article 125 est adopté. J'appelle l'article 126 du
projet de loi 64. M. le ministre du Revenu, l'article 126.
Intérêt
M. Séguin: Ici, M. le Président, on introduit un
allégement dans le calcul des intérêts en ce qui concerne
le formulaire sans calcul, pour que les contribuables qui utilisent le
formulaire sans calcul, lequel est disponible maintenant depuis trois ans...
Nous sommes dans la troisième année d'exercice de
l'expérience du formulaire sans calcul. On a découvert un petit
problème dans le passé et maintenant on veut le corriger,
de sorte que les gens ont jusqu'au 30 avril pour produire le formulaire
sans calcul et, comme c'est le ministère qui fait les calculs, il y a
nécessairement un délai entre le 30 avril et le moment où
on cotise. Si on n'amendait pas la loi, il faudrait faire payer de
l'intérêt aux contribuables entre le 30 avril et le moment
où on cotise, ce qui serait un non-sens. On ferait payer de
l'intérêt aux contribuables pour faire ces calculs, parce que nous
serions hors délai. Donc, on amende la loi pour dire qu'on n'imposera
pas d'intérêt jusqu'à la cotisation.
M. Gendron: M. le Président, je pense que c'est encore
là une disposition correcte; on ne peut pas la qualifier d'heureuse,
elle est tout simplement logique par rapport à la volonté du
législateur de faciliter pour un certain nombre de contribuables la
capacité de faire leur rapport d'impôt eux-mêmes. Sans le
faire, puisqu'on dit: Ils n'ont pas à calculer, ils envoient cela et le
ministère... Ce sont des cas simples, ce ne sont pas des rapports
d'impôt dits détaillés, c'est l'abrégé et
sommaire, c'est bien cela. Il est logique que le ministère dise: Bien,
moi, je veux qu'il s'en fasse le plus possible avec ce genre de formulaire. En
conséquence, puisque c'est vous qui le traitez, qu'il n'y ait pas
d'intérêt.
Dans le même sens, mais pour l'autre formule, est-ce que vous ne
pensez pas, M. le ministre, qu'il n'y aurait pas lieu de creuser cela un peu
plus et convenir que, même pour ceux qui produisent leurs
déclarations d'impôt à temps et qui sont cotisés sur
le tard par le ministère du Revenu après vérification, les
délais d'intérêt commencent à courir à partir
du moment où ils reçoivent un avis du ministère du Revenu?
Le 7 août 1988, il y a des citoyens qui vont apprendre que ce n'est pas
ce qu'ils pensaient qu'ils auraient dû payer, mais que c'est tel montant.
Là, le ministère du Revenu va dire: En conséquence, on
vous impose une pénalité d'intérêt à partir
de telle date, même si le concerné apprend cela à un moment
Y dans le temps. (15 heures)
Moi, en tout cas, cela m'a toujours fatigué. Je pense que c'est
le moment d'en discourir avec le porteur de ballon. Comme j'aimerais que le
ministre du Revenu actuel soit sensible à cela et que son gouvernement
le soit. Vous n'avez pas Idée du nombre de lecteurs qui n'ont jamais
compris cela et que je trouve corrects de ne pas comprendre cela. Cela n'a pas
de bon sens, ce n'est pas compréhensible de dire que celui qui veut
imposer un Intérêt va aviser le concerné au moment
où lui, il décide, au moment où il est prêt, sauf
qu'en même temps il impose de l'intérêt à partir
d'une date pour laquelle le concerné n'y peut rien. Si ce dernier l'a
fait faire surtout par un comptable, comme je l'ai fait faire depuis deux ans,
même si j'ai beaucoup d'estime pour la firme qu'il l'a fait. Comme, par
hasard, les chiffres établis par le comptable ne sont pas ceux du
ministère du Revenu, en conséquence, je reçois ce qu'on
appelle un nouvel avis de cotisation. Je suis cotisé différemment
de la base sur laquelle on a traité mon rapport d'impôt.
Imposer une pénalité d'intérêt dans ces cas,
c'est quasiment frauduleux entre guillemets, parce que c'est aller percevoir
des sommes pour lesquelles il n'y a pas eu de comportement délinquant.
Quand il y a un comportement délinquant, je suis d'accord.
Manifestement, sur le plan de cette obligation civile, si un citoyen du
Québec, ne s'acquitte pas de sa responsabilité de payer ses
impôts, je comprends qu'il y a des pénalités
d'intérêt. On a eu l'occasion d'en discuter succinctement, le
ministre et moi. Mais je pense que, sur le plan public, à
l'Intérieur de nos travaux, il serait peut-être important que le
ministre dise qu'il aurait le goût de creuser et de regarder cela un peu
plus. Il y a aussi toute la question des sommes en cause. Je ne prétends
pas qu'il y a des sommes extravagantes là-dedans. Mais uniquement pour
bonifier la chose ou pour un plus grand respect des contribuables, il me semble
que c'est quelque chose qui devrait être regardé.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu, comme
vous êtes porteur de ballon, en vue d'un placement ou d'un toucher...
M. Séguin: Oui Sans renvoyer le ballon à d'autres
collègues, je vais simplement expliquer ce que je peux faire avec, M le
Président. Oui, c'est un point intéressant. Je pense que, dans
tout le système fiscal, le point le plus sensible qu'il y a toujours eu
entre l'État ou le fisc percepteur et l'ensemble des contribuables est
Ee calcul de l'intérêt. Je pense que c'est un
élément très délicat que tous les pays du monde ont
tenté de rééquilibrer, d'amoindrir ou de temps en temps
d'alourdir pour avoir des sources de revenu additionnelles.
Je vais rappeler juste une petite chose, M. le Président. Il y a
trois formulaires d'impôt et non pas deux II y a le formulaire
détaillé, le formulaire abrégé et le formulaire
sans calcul. Le formulaire sans calcul est un troisième type qui a
été développé depuis trois ans, comme je le
mentionnais. Il permet à la personne de remplir une dizaine de lignes
où, sans faire aucun calcul, elle indique des montants personnels
qu'elle a perçus ou qu'elle déclare. Comme ce sont des montants
tels que le revenu provenant d'un salaire avec feuillet d'impôt, par
exemple, des contributions au Régime de rentes et à quelques
autres programmes sociaux, le ministère est à même de
calculer automatiquement l'impôt à payer par ce contribuable. Le
problème qu'on essaie de régler ici, c'est que cette personne a
jusqu'au 30 avril pour nous envoyer, par la poste ou autrement - elle peut
venir même le porter au ministère - son formulaire sans calcul. En
vertu de la foi, on serait tenus de lui réclamer de
l'intérêt à partir du 30 avril ou selon la
période de grâce de 30 jours dont je vais parler dans deux
minutes. Mais en dehors de cette période de grâce, il arrive que,
lorsqu'on reçoit le formulaire sans calcul au 30 avril, on peut parfois
avoir un mois, deux mois ou trois mois d'opération avant de lui envoyer
la cotisation. On se trouverait à lui demander de l'intérêt
pour un travail que l'on fait pour lui après le 30 avril. Alors, pour
être sûrs de ne pas pénaliser le contribuable, on dit: On va
lui demander de l'intérêt à partir du moment le plus
tardif, soit le 30 avril, soit au moment où on le cotise.
Un cas concret. Il nous produit son formulaire sans calcul le 30 avril.
On le cotise le 15 juillet. En principe, l'intérêt est redevable
à partir du 15 juillet et non pas à partir du 30 avril. De sorte
qu'on ne le pénalise pas pour la période qu'on a pris à
faire des calculs en vertu de notre système. Cela n'a rien à voir
avec les autres formules. C'est uniquement pour le formulaire sans calcul.
L'autre question soulevée par mon collègue est celle des
intérêts. Oui, c'est une question intéressante. En toute
générosité pour les contribuables, on pourrait suspendre
toute demande d'intérêt et dire: Pourquoi réclamer de
l'intérêt à des contribuables, sauf pour des
délinquants qu'on pourrait définir comme ceux qui ont trois mois
de délai avec le ministère et, à qui, à partir du
troisième mois, on demande de l'intérêt? Tous les
gouvernements se sont ajustés sur un délai. Actuellement, au
Québec, le délai est de 60 jours Cela veut dire que le
gouvernement du Québec ne paie pas de l'intérêt sur les
premiers 60 jours qu'il doit rembourser à un contribuable. Auparavant,
c'était 30 jours. Je ne veux pas le rappeler malicieusement, mais enfin
c'est l'ancienne administration dont faisait partie mon collègue qui a
porté en 1984 à 60 jours le délai de carence ou de
grâce durant lequel le gouvernement ne paie pas d'intérêt
sur des remboursements d'impôt à un contribuable. Le contribuable
a 30 jours de grâce pour payer le gouvernement durant lesquels on n'exige
pas d'intérêt.
Là, j'avoue qu'il y a deux poids, deux mesures,
c'est-à-dire que, lorsque c'est le contribuable qui nous doit de
l'argent, on lui donne 30 jours sans intérêt, mais lorsque le
gouvernement lui en doit, il se donne 60 jours depuis 1984. À tout ie
moins, ce que j'étudie présentement avec mes collègues et
collaborateurs du ministère du Revenu, c'est une façon de rendre
le système un peu plus équitable, à tout le moins d'avoir
le même délai. Je ne cherche pas à avoir
nécessairement 60 jours des deux côtés, mais
peut-être 30-30 ou une autre formule. Il faut rappeler aussi que le
Trésor public va supporter pour chaque 1 % de différence 5 000
000 $. On évalue à 5 000 000 $ chaque pourcentage de
modification.
Comme les recettes en Intérêts pour l'État sont
directement reliées jusqu'à un certain point à la
rapidité de paiement et au pourcentage des taux d'intérêt,
il pourrait être Imprudent de laisser les contribuables payer quand ils
le veulent à l'intérieur de trois mois, parce que c'est
l'État qui pourrait à ce moment-là subir des retards de
trois mois à recevoir les versements d'impôts qui lui sont dus.
Donc, il y a toujours une certaine prudence à avoir un système
qui demande au contribuable de payer assez rapidement parce que cela revient
à l'État et que c'est cela qui fait fonctionner l'État, et
la question des intérêts est souvent vue comme un incitatif pour
forcer le contribuable à payer.
Un exemple, on peut le comprendre, si les Intérêts
étaient presque nuls ou beaucoup plus bas que ceux des banques, le
contribuable se financerait à même le ministère. Il dirait:
Moi, je dois 5000 $ d'impôts au ministère, le ministère me
demande 10 %, j'ai trois mois de carence - si c'était une situation qui
existait - et comparativement aux banques qui n'ont pas de période de
grâce et qui pourraient peut-être exiger 12 % ou 13 %, comme c'est
le cas actuellement pour un emprunt personnel, le contribuable dirait: Je ne
paierai pas le ministère tout de suite, je vais attendre Comme
gouvernement, on aurait des retards inconsidérés dans la
perception des montants d'argent qui reviennent dûment à
l'État. C'est toute la réflexion pour pondérer une saine
justice fiscale pour les contribuables, mais en même temps pour assurer
à l'État des recettes normales qui lui reviennent. Ce ne sont pas
des montants contestés, ce sont des montants que les gens doivent, mais
c'est toute la philosophie, à savoir comment s'assurer qu'ils vont payer
dans les délais raisonnables.
M. Gendron: M. le ministre, si vous le permettez, vous n'avez
peut-être pas fini, mais pour clore le sujet, je pense que vous avez fait
un bon plaidoyer, mais il ne porte pas vraiment sur ce que j'ai
évoqué. Dans le cas où un contribuable fait faire ou fait
lui-même son rapport d'impôt détaillé et que,
manifestement, il doit une certaine somme d'argent au Trésor public, il
me semble que c'est évident que des intérêts doivent
être exigés si la reconnaissance de sa dette n'est pas
accompagnée d'un geste de paiement. Je parlais plutôt des cas
où les gens de bonne foi font leur rapport d'impôt et
d'après leurs calculs ne sont pas redevables au ministère du
Revenu. Celui-ci, soit pour des fins de vérification ou de "spot-check"
pour certains qui font partie d'un secteur de vérification, à un
moment donné, envoie un nouvel avis de cotisation qui modifie les sommes
prévues et souvent dans le sens contraire.
Je dis que, pour ces cas, lorsqu'un contribuable de bonne foi a fait son
rapport d'impôt et qu'il ne doit rien au Trésor public, si en
août ou en septembre, à la suite de vérifications, peu
importe, le ministère du Revenu avise le contribuable qu'il y a un
nouvel avis de cotisation selon lequel est redevable au Trésor public,
je crois que l'intérêt devrait courir à partir du
moment où l'intéressé est saisi de cette
information. C'est plus cet aspect qu'il y a lieu de traiter. Quant au reste,
vous avez raison. On ne peut pas permettre que des individus fassent de
l'argent avec un taux d'intérêt moindre sur des sommes qu'ils
doivent au Trésor public, cela est évident. Quant à
l'autre aspect, je savais que c'était une disposition de 1984. Je suis
parlementaire en 1938 et ce n'est pas parce qu'on a posé certains gestes
qu'il n'y a pas lieu de réévaluer. Les conjonctures ne sont pas
les mêmes, les raisons pour lesquelles certains gestes ont
été posé. II y en avait ou il n'y en avait pas. Je dis: En
1988, n'y a-t-il pas lieu que l'État s'ajuste et qu'il y ait un seul
délai? Si l'État prétend que c'est un délai de 60
jours, bien, il doit être dans les deux sens. D'après moi, il
devrait être réversible et plus équitable si le citoyen
bénéficie tout autant du même délai que
l'État veut se donner envers le citoyen.
M. Séguin: Oui. Là-dessus, je pense qu'on peut
être d'accord pour dire que sur la question des paiements, tant envers le
contribuable que du contribuable envers l'État, le système
devrait être identique parce que, autrement, il nous semble
apparaître une forme d'injustice. Pourquoi l'un se donne-il un
délai supérieur à l'autre?
Ce n'est pas là le point sur lequel on veut s'arrêter.
L'autre dimension que soulève mon collègue est également
un point très discutable. À l'heure actuelle, on connaît
peu d'exemple dans le monde où des systèmes fiscaux vont cotiser
à nouveau des contribuables sans demander des intérêts. Je
prends l'exemple chez nous au Québec. Cela a toujours été
ce système Avant, on pouvait réviser jusqu'à quatre ans en
arrière. Maintenant, c'est réduit à trois ans. Depuis
quelques années, on va Jusqu'à trois ans en arrière. On ne
peut pas cotiser à nouveau après trois ans à moins de
prouver qu'il y a fraude, etc.
La loi prévoit, chez nous comme au fédéral, comme
aux États-Unis, que, lorsque ie ministère cotise à nouveau
à l'intérieur de ces trois ans, "désalloue" des
dépenses et recalcule l'impôt, de sorte que le contribuable a un
impôt additionnel à payer, on lui redemande de l'impôt par
un nouvel avis de cotisation et on demande de l'intérêt depuis le
premier jour où il devait produire son rapport parce que le rapport,
même s'il est de bonne foi, est erroné. Le principe était
de demander de l'intérêt depuis le premier jour,
c'est-à-dire le 30 avril de l'année d'imposition où il a
produit son rapport d'impôt. Donc, le système est toujours comme
celui-là, tant chez nous qu'au fédéral, qu'aux
États-Unis.
On pourrait raccourcir la période de trois ans. On est partis de
quatre ans, on l'a raccourcie à trois ans. Évidemment, si on la
raccourcissait à deux ans et un jour peut-être à un an et
peut-être plus tard à six mois, nous ne pourrions plus demander de
l'intérêt pour une période de plus de six mois parce que ce
serait la limite de révision des déclarations
Évidemment, c'est toute la question de savoir comment le
ministère du Revenu... vis-à-vis de 4 000 000 de rapports
d'impôt et 13 000 000 au fédéral et aux États-Unis,
181 000 000 de formulaires reçus à chaque année, et leur
fin d'année est au mois de décembre, c'est-à-dire que leur
production commence alors et va probablement finir au mois de juin, alors que
nous, nous finissons au mois d'avril. Imaginez un ministère comme le
ministère américain du Revenu face à 161 000 000 de
rapports d'impôt où le contribuable a le fardeau, c'est une
autocotisation, c'est à lui de faire son rapport complet. Alors, ie
ministère, sans lui imposer de pénalité, à tout le
moins s'il doit exiger de l'impôt additionnel, corrige la facture et
demande l'intérêt depuis le début Eux aussi s'alignent sur
trois ans
Si on changeait cela, cela pourrait d'une part représenter un
coût énorme. Deuxièmement, est-ce vraiment une
équité dans le système où l'État perdrait de
l'argent parce qu'il redemanderait des impôts additionnels par
recotisation mais sans intérêt ou à partir du moment
où il a avisé le contribuable qu'il y avait lieu de corriger sa
déclaration? À toutes fins utiles, cela veut dire au moment
où il cotise à nouveau, parce qu'à partir du moment
où le ministère se rend compte d'une erreur il cotise
immédiatement II n'y a pas grand délai entre les deux Le
délai existe entre le moment où le contribuable a fait son
rapport et le moment où le ministère cotise une deuxième
fois.
Et vous vous demandez si on devrait exiger de l'intérêt
Actuellement, comme Je vous l'ai dit, on peut exiger de l'intérêt
sur les cas de révision jusqu'à trois ans Vis-à-vis de 4
000 000 de contribuables chez nous au Québec, cela serait une
proposition de plusieurs dizaines, même de centaines de millions de
dollars en jeu On perçoit 20 000 000 000 $ par année, tout
près de 9 000 000 000 $ en impôts sur le revenu.
L'Intérêt annuel peut facilement représenter plusieurs
centaines de millions de dollars Donc cela mettrait en jeu un principe
considérable. On n'a pas rien de comparable, et ne crois pas,
d'après mes connaissances, qu'il y a de pays en Europe qui a
adopté ce système. (15 h 15)
Considérant que cela revient à l'État, que c'est du
revenu qu'il a perdu un petit peu par la négligence bien excusée
du contribuable, mais qui n'a pas tous ces éléments dans sa
déclaration, cependant, une voie de solution serait peut-être de
raccourcir davantage ces périodes de réexamen ou de diminuer, de
scinder les taux d'intérêt et d'augmenter la période de
grâce à trois mois, six mois, pour être sûrs que dans
l'année où un contribuable fait une déclaration de
revenu... Si idéalement on pouvait avoir six mois de période de
grâce où il n'y aurait pas d'intérêt, par exemple, ce
serait un temps raisonnable pour des ajustements peut-être, mais
ce peut être difficile d'imaginer une situation où, si on
cotise à nouveau trois ans plus tard, on oublie l'intérêt
pendant les trois ans accumulés. Cela voudrait dire que le contribuable
pourrait même souvent des fois inclure ou exclure intentionnellement des
éléments dans son formulaire de façon à payer moins
d'impôt. Trois ans plus tard, on le corrige; lui, il a placé cet
argent-là à la banque, on ne lui impose pas
d'intérêt, on perd un peu et il est heureux. Il s'agit de
maintenir un équilibre entre les deux. C'est sûr qu'il y a des
moyens peut-être d'améliorer ce système.
Remarquez que l'article 94 de la Loi sur le ministère du Revenu
maintenant permet de réviser des cas où l'intérêt
apparaît devenir inacceptable, des cas où l'administration fiscale
a laissé un vieux dossier de quelques dollars s'accumuler avec un
intérêt composé quotidiennement comme cela existe depuis
1984, mais si vous laissez 100 $ derrière vous s'accumuler
quotidiennement au taux d'intérêt moyen de 10 %, 11 %, 12 %, cinq
ou dix ans plus tard, vous pouvez vous réveiller avec 1000 $, 2000 $ de
réclamation. Avec un impôt réclamable, au départ il
y a dix ans, de peut-être quelques cents dollars, aujourd'hui en 1988, on
vous demande 2000 $. C'est quasiment 97 % d'intérêt. Ce sont des
cas qu'on regarde à l'occasion et on applique cette discrétion
ministérielle que confère la loi depuis plusieurs années
dans des cas d'intérêt public, qu'on estime d'intérêt
public, où, carrément, on porte préjudice d'une
façon insensée à un contribuable. On revise ces
cas-là.
Le Président (M. Lemieux): L'article 126 est
adopté. J'appelle l'article 127.
M. Séguin: M. le Président, ici, c'est une
règle de concordance.
Le Président (M. Lemieux): L'article 127 est
adopté. J'appelle l'article 128.
M. Séguin: Également de concordance avec l'article
1038. 1.
M. Gendron: Cela est vrai.
Le Président (M. Lemieux): L'article 128 est
adopté. J'appelle l'article 129.
M. Séguin: Également de concordance avec une
référence à l'Impôt minimum, M. le
Président.
M. Gendron: Adopté.
Pénalité
Le Président (M. Lemieux): L'article 129 est adopté.
J'appelle l'article 130. M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: Également de concordance pour inclure
une référence à un fonds d'investissement.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 130 est
adopté. J'appelle l'article 131, M. le ministre du Revenu. Est-ce que
cela va, M. le député d'Abitibi-Ouest, pour l'article 130?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. J'appelle l'article
131.
M. Séguin: Oui, M. le Président, c'est le cas ici
d'une pénalité relative au régime
d'épargne-actions, et on l'ajoute également pour faire
référence au fonds d'investissement qui est nouveau, mais qui a
les mêmes modalités que le REA.
M. Gendron: Cela va.
Le Président {M. Lemieux): L'article 131 est adopté.
J'appelle l'article 132. M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: M. le Président, ici, nous sommes dans
un chapitre de pénalités. J'aurais peut-être la tentation
de suggérer qu'on regarde les articles 132 à 137 en bloc, si on
le veut bien, puisque les amendements précisent que les
pénalités vont s'appliquer dans la période du 7 mai 1990
au 16 décembre 1986, mais, par ailleurs, la pénalité reste
essentiellement la même.
M. Gendron: Juste une minute. Oui, cela va. Effectivement, c'est
un bloc qui va ensemble.
Le Président (M. Lemieux): Donc, les articles 132 à
137 sont adoptés inclusivement. Cela va, M. le député
d'Abitibi-Ouest, pour les articles 132 à 137?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle donc l'article 138 du
projet de loi 64.
M. Séguin: M. le Président, nous sommes toujours
ici dans le chapitre des pénalités. On inclut une
référence à l'article 1049. 18, tout simplement. C'est une
concordance.
M. Gendron: Oui, il n'y a rien de changé. Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 137 est
adopté. J'appelle l'article 138.
Modifications diverses
M. Séguin: M. le Président, on modifie l'article
1053, pour faire référence aux articles, en particulier,
indiqués ici...
M. Gendron: Mais là...
Le Président (M. Lemieux): L'article 137 a
été adopté. J'ai appelé l'article 138 et nous
tombons à l'article 139. C'est cela?
M. Gendron: C'est cela. L'explication donnée était
sur l'article 138.
Le Président (M. Lemieux): Elle était sur l'article
138, oui.
M. Gendron: Parce qu'on avait accepté en bloc les articles
132 à 137.
Le Président (M. Lemieux): C'est cela,
M. Gendron: Là, nous sommes à l'article 139.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes à l'article
139 et l'article 138 a été adopté.
M. Gendron: C'est cela.
M. Séguin: À l'article 139, j'apporte une
modification. C'est de concordance avec l'impôt minimum pour Indiquer que
c'est applicable dans certains cas. en cas de décès.
M. Gendron: Je croyais, M. le ministre, qu'au lieu de faire ta
référence du paragraphe b) à e), on faisait la
référence b) à f) et qu'il n'y avait pas de changement.
C'est le même texte que l'ancien texte.
M. Séguin: Oui. Il n'y a que la lettre f), à toutes
fins utiles, qui change.
M. Gendron: Oui, le sujet.
M. Séguin: Le paragraphe f) va faire qu'on prévoit
l'impôt minimum de remplacement, le report de l'impôt minimum de
remplacement au décès dans te calcul de l'impôt du
défunt.
M. Gendron: D'accord.
M. Séguin: C'est ce qu'on fait ici.
M. Gendron: Autrement dit, vous avez identifié le sujet
sur lequel se rapportait le paragraphe f). Cela va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 139 est
adopté. J'appelle l'article 140.
M. Séguin: M. le Président, c'est également
ici un amendement de concordance relatif aux chercheurs étrangers dans
le calcul de leurs impôts. On a vu le principe qu'ils
bénéficiaient d'un congé fiscal au Québec. Ici, on
précise les modalités de calcul de l'impôt dont ils doivent
tenir compte.
M. Gendron: C'est exact. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 140 est
adopté. J'appelle l'article 141.
M. Séguin: C'est exactement la même chose.
M. Gendron: Concordance.
M. Séguin: C'est purement une concordance technique.
Le Président (M. Lemieux): L'article 141 est
adopté. J'appelle l'article 142 du projet de loi 64.
M. Séguin: C'est la même chose, M le
Président. On fait référence ici spécifiquement aux
articles 737. 16 et 21, par concordance.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 142 est
adopté. J'appelle l'article 143.
M. Gendron: Oui. Ici, M le Président, c'est une
modalité technique qui ne change pas l'ancien article 1106, qui concerne
le calcul du gain de capital lors d'un versement de dividendes qui peuvent
devenir gains de capital et profiter de l'exemption de capital à
vie.
M. Gendron: Cela va jusqu'à 145.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 143 à 145
inclusivement sont adoptés?
M. Gendron: Oui. Pour les articles 144 et 145, je n'ai pas de
question. Cela va.
M. Séguin: C'est la taxe sur les opérations. M.
Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 143 à 145
sont donc adoptés, inclusivement. J'appelle l'article 146.
M. Gendron: Bon, là, on tombe dans les chevaux.
M. Séguin: On tombe dans la Loi sur les licences, M. le
Président.
Loi sur les licences
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu, sur
l'article 146?
M. Séguin: C'est cela. Ici, on modifie la grille de calcul
des droits imposés sur des courses qu'on appelle pari mutuel. Cela
découle du dernier budget du 30 avril, qui a remodelé les paliers
et les pourcentages afférents au montant gagé sur les
différentes courses de chevaux.
M. Gendron: Là, M. le Président, j'ai un
problème de conscience. Notre spécialiste des étalons
étant absent...
M. Séguin: II n'est pas Ici, n'est-ce pas? Je m'en suis
rendu compte, M. le député d'Abitibi-Ouest.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je vais aller le chercher. Je me demandais
sérieusement s'il fallait suspendre pour demander...
M. Séguin: On va demander un mois.
M. Gendron: Non, sérieusement, on a pris connaissance de
l'article 146, même en l'absence de notre spécialiste. On
reconnaît là qu'il s'agit de modalités qui ont
été annoncées dans le discours sur le budget, concernant
l'imposition des paris et des diverses formes de mise. À ma
connaissance, M. le ministre du Revenu, et c'est là ma question, seul le
taux des pourcentages a été modifié, n'est-ce-pas?
M. Séguin: Les pourcentages et les montants globaux, les
paliers des montants à partir desquels les pourcentages s'appliquent. Il
y a différentes courses qui ont été changées
aussi.
M. Gendron: D'accord. Mais, là encore, les
éléments contenus dans l'annexe du discours sur le budget
donnaient toutes ces précisions, et c'est pour s'y conformer
Intégralement.
M. Séguin: Intégralement.
M. Gendron: Les articles 146 à 147 seraient adoptés
parce qu'ils traitent du même sujet.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 146 et 147 sont
adoptés. J'appelle maintenant l'article 148. M. le ministre du
Revenu.
M. Séguin: M. le Président, on est en concordance
ici avec, les dispositions antérieures qui ont modifié le cidre.
On fait ici allusion au permis de fabricant de cidre délivré en
vertu de la Loi sur la Société des alcools.
M. Gendron: Adopté.
Le Président {M. Lemieux): L'article 148 est
adopté. J'appelle l'article 149.
M. Gendron: Ici, M. le ministre, est-ce exact que les articles
149 à 152, c'est un bloc concernant les boissons alcooliques?
M. Séguin: Cela traite des pourcentages de taxes que
doivent payer... en vertu de la Loi sur les licences et non pas de la loi sur
la vente en détail, les remises à l'État sur la vente de
boissons alcooliques. C'est une diminution du taux que doivent payer, par
exemple à la Société des alcools du Québec, les
restaurateurs et hôteliers, enfin les acheteurs de boisson pour leur
commerce. Au lieu de payer 13, 4 %, comme c'était le cas jusqu'à
maintenant, ils vont dorénavant payer 9 % comme tout le monde.
M. Gendron: Est-ce toujours ce dont il s'agit dans les quatre
articles?
M. Séguin: Essentiellement, oui.
Le Président (M. Lemieux):... 149 à 152.
M. Séguin: Oui, je vais vérifier.
M. Gendron: 149 à 152, il ne s'agit que de dispositions
réduisant de 4, 4 %...
M. Séguin: 149, 150, 151 et 152. M. Gendron: Oui, c'est
cela. M. Séguin: C'est la même chose. M. Gendron: 149
à 152.
M. Séguin: C'est la diminution de la taxe pour les
détaillants qui achètent chez le fournisseur officiel de
l'État, qui est la Société des alcools; c'est le
pourcentage de taxes.
M. Gendron: Agréé, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 149 à 152
inclusivement sont adoptés. J'appelle l'article 153 du projet de loi 64.
M. le ministre du Revenu.
Loi sur le ministère du Revenu
M. Séguin: On change de loi, M. le Président. Nous
sommes dans la Loi sur le ministère du Revenu. Ici, on impute
dorénavant certains frais qui seront exigés dans des
circonstances particulières. Par exemple, lors de radiations
d'hypothèques ou de prises d'hypothèques légales, des
frais seront facturés au contribuable. C'est ce qu'on mentionne ici.
On verra un petit peu plus loin aussi que d'autres frais peuvent
être imposés, par exemple,
si des chèques sans fonds sont faits par des contribuables et
qu'ils sont retournés. Des frais de compensation seront
dorénavant exigés quelque peu du contribuable à la suite
du budget du 30 avril.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 153 est donc
adopté. J'appelle l'article 154,
M. Séguin: L'article 154 établit une
présomption sur le moment de paiement d'un montant versé par un
contribuable au ministère du Revenu; cela fait suite à
l'harmonisation avec le gouvernement fédéral sur les versements,
deux fois par mois, des retenues d'impôts à la source. Ce qu'on
fait ici, c'est que la date présumée du paiement n'est plus le
timbre postal apparaissant sur l'enveloppe que le contribuable a
expédiée au ministère, mais le tampon appliqué par
un fonctionnaire du ministère indiquant ta date de réception,
Comme le font maintenant presque tous les bureaux qui reçoivent des
lettres, ils estampillent une date sur la lettre. Tous les bureaux font cela
parce que le contrôle sur la date faite par le service postal est
très difficile à exercer, parce qu'il faudrait conserver les
enveloppes brochées dans chacun des dossiers, ce qui est très
problématique; même parfois la lecture de la date est
difficile.
Troisièmement, il y a parfois des retards considérables
dans le service postal. Maintenant, avec la pratique de remises deux fois par
mois, les gens vont davantage le faire en dehors du service postal; ils vont
les remettre à la main. Comme la pratique de remises physique se fait de
plus en plus au ministère, on ne peut plus établir notre seule
preuve de présomption sur un timbre postal parce que le pourcentage de
remises, autrement que par ie service postal, augmente considérablement
depuis des années. Deux fois par mois, de gros entrepreneurs vont
carrément venir verser directement les remises, par toutes sortes de
moyens, par messager, etc. C'est pour cela qu'on base maintenant notre
système, comme celui du gouvernement fédéral, sur le
moment où on reçoit le montant et on estampille
immédiatement.
M. Gendron: C'est justement...
M. Séguin: Mais c'est une présomption qui est
renversable. (15 h 30)
M. Gendron: Oui, je pense que vous avez raison d'indiquer que de
plus en plus de commerces effectuent des remises au ministère du Revenu
sous des formes plus modernes, nouvelles, services de messagerie, etc. Dans ces
cas, quelles pièces le ministère estampille?
M. Séguin: Ce peut être des reçus, ou le
formulaire de remises comme tel a des espaces que les gens devaient remettre le
15 de chaque mois et maintenant à deux dates différentes du mois.
Le formulaire de remises comporte l'espace nécessaire pour confirmer la
réception du paiement.
M. Gendron: Est-ce à dire que toute réception de
paiement au ministère du Revenu, et on pourrait dire cela sans danger de
se tromper, reçoit automatiquement une estampille quelconque du
ministère du Revenu?
M. Séguin: II y a un service automatique au
ministère. Imaginez que 4 000 000 de contribuables font affaire au
ministère, Cela nécessite chez nous environ 250 000 000 de
transactions par année. Les gens paient avec des chèques
postdatés, ils viennent plusieurs fois, ils refont des chèques,
ils viennent mettre des montants comptants, on défait des
chèques, etc. C'est environ 250 000 000 de liaisons financières
qu'on entretient par année avec nos 4 000 000 de contribuables. Donc, ce
n'est plus pensable de faire cela nécessairement à la main. Ce
sont toutes des machines automatiques, des lecteurs optiques automatiques et
cela assure un service de date. D'autant plus qu'on met la même date sur
le chèque pour nos traites bancaires. Il y a une cohésion dans la
date qui apparaît sur la date de réception, la date du
chèque, la date du dossier, la date de traitement.
M. Gendron: Je vais probablement finir par accepter votre
invitation d'aller voir un jour comment vous fonctionnez.
M. Séguin: J'ai fait l'invitation aux membres de la
commission de venir visiter nos services, particulièrement
l'étage où on traite les chèques C'est très
impressionnant comme traitement, étant donné le volume et les
moyens techniques modernes. M. le Président, je réitère
l'invitation aux membres de la commission de venir visiter nos services au
ministère. Si c'était agréable aux membres de la
commission, moi, je serais très heureux de faire cela.
Le Président (M. Lemieux): On vous remercie de votre
suggestion. Je vais en discuter moi-même avec le député
d'Abitibi-Ouest et le député de Bertrand pour trouver
peut-être une date commune afin qu'on puisse y aller tous ensemble. Oui,
Mme la députée de Johnson.
M. Gendron: Ma collègue de Johnson voudrait...
Mme Juneau: Je voudrais simplement poser une question.
Étant donné que les gens sont habitués au système
d'oblitération du bureau de poste... à peu de choses près,
c'est cela. Vont-ils être avertis à l'avance parce
qu'éventuellement, si le paiement arrive en retard et qu'ils se fient
sur l'oblitération du bureau de poste, il va y
avoir une pénalité. Finalement, qu'est-ce que c'est?
Allez-vous donner un avertissement - Je ne sais pas - par envois postaux ou
autrement?
M. Séguin: II n'y a pas de pénalité comme
telle. C'est déjà connu que les gens doivent faire, par exemple
au 30 avril, leur versement, peu importe le timbre postal. Il faut que nous, on
reçoive le montant le 30 avril. On a commencé à aviser,
par exemple, tous les employeurs, tous les mandataires...
Mme Juneau: Vous avez commencé à les aviser?
M. Séguin: Dans toutes les brochures, dans tous les
documents, dans toutes les publications qu'on va faire sur l'impôt
à payer va apparaître cette indication, ce conseil aux gens de
payer rapidement et de calculer que c'est la date de réception chez nous
et non pas la date d'expédition par eux de l'envoi d'un montant.
Mme Juneau: C'est là le problème. C'est que le
contribuable n'est pas responsable du retard du bureau de poste ou quoi que ce
soit. Là, finalement, on va le rendre responsable s'il y a un retard
Indu de la part du bureau de poste à livrer le paiement en question. Il
sera pénalisé en plus de cela.
M. Séguin: Remarquez que c'est la même chose
actuellement avec Hydro-Québec, Eaton, La Baie, Sears, etc. Ils vous
envoient une facture. Si vous ne payez pas le montant avec des cartes de
crédit, etc., à l'intérieur de tel délai, ils vont
vous imposer de l'intérêt ou des frais. C'est la même chose.
Alors, le fédéral, l'année passée, a
décidé de faire passer les versements mensuels à deux fois
par mois et même il a changé la notion de la date. Il faut que le
ministère reçoive le montant, peu importe la façon que le
contribuable va le faire, mais il faut que le ministère l'ait dans le
délai parce qu'ils estimaient qu'ils perdaient des sommes colossales par
les retards de versements.
La loi disait par exemple: Votre versement doit être fait le 15 du
mois. On savait en pratique que cela arrivait le 20e ou le 25e jour du mois.
Dix jours de retard, cela créait des frais énormes à
l'État. Comme on le voit, la pratique générale dans le
milieu des affaires est de ne pas donner de période de grâce. On
vous donne un délai de grâce, mais à condition que le
paiement soit entré. Là, on donne aux gens un délai de
grâce pour payer. Par exemple, sur l'impôt, ils ont 30 jours. Sur
des versements, c'est le 15 du mois qui suit. Alors, il y a un délai,
mais à la condition que nous, on reçoive le paiement, et comme Je
vous le disais, cela devenait de plus en plus difficile. C'est qu'on
reçoit des montants par ta poste, mais aussi de plus en plus de montants
versés autrement.
On est obligés d'avoir les deux systèmes.
On estampille pour ceux qui versent autrement pour faire une date pour
le reçu, pour démontrer qu'on a bien reçu le versement et
cela tient lieu de reçu pour la personne à qui on donne le
formulaire estampillé. Ensuite, on traite tout le système postal
avec des retards, etc. Cela nous obligeait, avec 200 000 000 à 250 000
000 de pièces de paiements par année, à attacher toutes
ces enveloppes à chaque dossier, parce que, si on établit notre
présomption sur un timbre postal, imaginez toute la manipulation
monstre. Alors, il y avait, depuis deux ou trois ans, un désir dans les
administrations fiscales de revoir ce système et là-dessus...
Mme Juneau: Mon inquiétude, M. le Président, vous
le comprendrez, c'est de savoir si le contribuable sera averti finalement du
changement, pour qu'il ne soit pas pénalisé.
M. Séguin: D'ailleurs, je peux vous indiquer qu'on
prépare actuellement un cahier spécial qui devrait paraître
dans l'ensemble des journaux du Québec d'ici à deux semaines, un
cahier de plusieurs pages, sous forme d'un petit journal, qui indiquera aux
gens les points sur lesquels ils devraient réfléchir
actuellement, et on indique bien que tous ceux qui ont à verser des
impôts, des sommes d'argent au ministère, doivent le faire en
tenant compte que c'est la date de réception qui est importante chez
nous. Alors, s'ils ont des dates à observer, qu'ils agissent en
conséquence.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 154 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 155.
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: On amende ici l'article 69, sans le changer,
mais pour préciser la confidentialité que doivent observer les
fonctionnaires du ministère dans les renseignements qu'ils peuvent avoir
entre leurs mains. Ce n'est pas une restriction, mais une précision
additionnelle.
Loi sur la Régie de l'assurance-maladie du
Québec
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 156.
M. Gendron: L'article 156, cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 156 est
adopté. J'appelle l'article 157. M. le ministre du
Revenu.
M. Séguin: C'est une règle de concordance avec les
corrections aux intérêts qu'on a vues.
Le Président (M. Lemieux): L'article 157 est
adopté. L'article 158?
Loi sur le Régime de rentes du
Québec
M. Séguin: C'est également une modification d'ordre
technique. Cela touche le Régime de rentes, en vertu de la Loi sur le
Régime de rentes du Québec.
Le Président (M. Lemieux): L'article 158 est
adopté. J'appelle l'article 159. L'article 159 est aussi
adopté.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 160. M. le
ministre du Revenu.
M. Séguin: Oui. C'est une règle de concordance au
principe des retenues d'impôts à la source versés
bimensuellement qu'on a vu antérieurement, M. le Président.
M. Gendron: C'est exact.
Le Président (M. Lemieux): L'article 160 est
adopté. J'appelle l'article 161. M. le ministre du Revenu.
M. Séguin: Ici, c'est également de concordance avec
les modifications techniques au calcul des intérêts qu'on a vu
antérieurement à l'article 28 de la Loi sur le ministère
du Revenu. C'est un allégement qu'on apporte pour ne pas
pénaliser des situations marginales où dans le passé on
était obligés d'exiger de l'intérêt sur certaines
compensations. Quand on avait des montants dus à un contribuable et
qu'on l'appliquait à un autre, on modifiait notre calcul de
l'intérêt en tenant compte de l'autre obligation.
Dorénavant, on ne fera pas cela, de sorte que le contribuable gagnera un
montant d'intérêt qu'on n'imposera pas, lorsqu'on fait
compensation entre deux paiements.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 161 est
adopté. J'appelle l'article 162.
Loi sur le remboursement d'impôts
fonciers
M. Séguin: Ici, à tout le moins, c'est le
même sujet qui est à étudier de 162 à 174. Ce sont
des corrections qu'on apporte à la déduction du remboursement de
l'impôt foncier et c'est semblable à ce qu'on a déjà
fait comme modification au crédit de taxe à la consommation, la
semaine passée dans nos travaux. Par exemple, modifier la
définition de conjointe et de conjoint dans l'année, indexer des
barèmes en augmentation par rapport à l'année
passée, etc.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 162
à 174 sont adoptés inclusivement?
M. Gendron: J'ai un seul commentaire. C'est exact qu'il s'agit de
modifications que J'appellerais ajustements à ce qu'on a discuté
la semaine dernière par rapport à plusieurs définitions de
termes. Dans d'autres cas, ce sont des ajustements sur les montants prescrits
et Il ne nous apparaît pas qu'on a de la difficulté à vivre
avec cela.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 162 à 174
inclusivement sont adoptés.
J'appelle l'article 175 du projet de loi 64.
Loi sur le supplément au revenu de
travail
M. Séguin: Je serais également tenté ici de
suggérer qu'on regarde ensemble les articles 175 à 188 puisqu'on
modifie la Loi sur le supplément au revenu de travail, qu'on appelait le
programme SUPRET qui, comme on l'a appris lors du dernier discours sur le
budget, va progressivement disparaître à partir de cette
année, même s'il va continuer d'exister. D'ici trois ans, il va
disparaître pour donner lieu progressivement à l'Implantation d'un
nouveau programme, APPORT, dont on aura l'occasion d'étudier le projet
de loi éventuellement ici, mais dont le système est
commencé depuis le 1er janvier. Ici, on fait des modifications d'ordre
technique à l'ensemble des mesures, entre autres pour amender le
programme SUPRET selon les mêmes concepts et notions élargies de
couple et conjoint, comme on l'a fait dans les crédits de taxe à
la consommation et remboursement d'impôts fonciers, où la notion
de conjoint de fait est entièrement reconnue sur la base que les deux
vivent maritalement depuis au moins un an.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 175
à 188 inclusivement sont adoptés?
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... je ne prétends pas que, quand on est en
ratification de quelque chose qui, dans les faits, est en application, c'est
l'endroit pour faire de très longs plaidoyers, surtout pas quand on est
- ce que J'appelle - en rétroactivité négative. Je
voudrais quand même prendre deux minutes pour dire qu'en ce qui nous
concerne il s'agit de modifications qui, dans
ce que nous étudions aujourd'hui, ont un caractère
strictement technique, Mais, sur le plan des impacts, ce n'est pas une mesure
positive pour les contribuables, surtout pas quand le ministre nous dit
correctement qu'il s'agit là d'un programme en "phasing out" - si vous
me permettez l'expression - ou en extinction, alors que son substitut va
naître.
J'ai toujours pensé qu'il serait préférable que ce
qui va naître soit connu, qu'on puisse en parler, qu'on puisse voir
quelle forme il a, quelle forme il prend, pour être en mesure de
comparer. Il y a un système que nous connaissons, qui existe depuis
plusieurs années, qui a été instauré par l'ancien
gouvernement, qu'on appelait communément SUPRET. Je ne dis pas que ce
programme avait toutes les vertus, mais c'est un programme qui répondait
à certains objectifs qui nous tenaient à coeur. Cela a
été dit d'ailleurs dans le discours sur le budget. Cela a
été dit dans plusieurs discours de mes collègues. Je ne
veux pas refaire aujourd'hui le débat sur le discours sur le budget. Il
y a une période de 25 heures prévue en Chambre pour le faire, et
on l'a fait.
Je voulais quand même profiter de l'occasion pour rappeler qu'il
s'agit, quant à nous, d'une mesure qui n'est pas appropriée dans
les circonstances, surtout quand je ne peux pas me faire un jugement de fond
définitif sur la valeur définitive du programme APPORT. Le
programme APPORT, c'est censé apporter quelque chose. Pour l'instant, on
n'en connaît pas les tenants et aboutissants. Je parie du
côté de ta réaction des citoyens qui ont à vivre
avec. Vous me dites: Oui, c'est écrit dans le budget. Oui, on l'a lu,
oui il y a des Index qui nous expliquent exactement comment fonctionnera le
programme APPORT. Vous convenez vous-même qu'il va prendre vraiment sa
vitesse de croisière dans les prochaines années.
Ce n'est pas actuellement un programme qui a toute sa plénitude,
sur lequel on pourrait se pencher, faire une analyse comparative et dire: II y
avait SUPER; demain matin, il y aura SUPPORT; entre SUPPORT et SUPER, voici les
avantages et voici les inconvénients. Je suis d'accord et, dans mes
notes, c'était écrit: SUPRET, 175 à 188, cela va, sur
division. Nous pensons qu'il aurait été préférable
de donner notre appréciation la plus généreuse. J'aurais
souhaité qu'elle soit la plus généreuse possible dans la
perspective où on aurait été capables de faire une
évaluation comparative, de voir les forces que le programme SUPRET
pouvait avoir et qui sont compensées par APPORT. Je ne crois pas qu'on
soit en mesure de faire cette évaluation à ce moment-ci
étant donné que ce n'est pas un programme qui a tout son envol au
niveau du gouvernement pour la période que nous étudions. En
conséquence, je n'ai pas d'autre commentaire, si ce n'est de vous dire
que les articles 175 à 188 seront adoptés sur division en ce qui
me concerne.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre du Revenu. (15 h
45)
M. Séguin: Un bref commentaire, M. le Président,
sans reparler nécessairement des articles. Je pense qu'on comprend que,
fondamentalement, tes articles sont conformes au budget. Je prends bonne note
de la position de mes collègues de l'Opposition à voter sur
division pour faire valoir leur appréciation d'un programme qui pourrait
leur paraître meilleur qu'il ne l'est maintenant, quoiqu'on doive dire
là-dessus que le programme - je ne veux pas non plus en faire l'apologie
- se trouve certainement aussi bon, sinon meilleur, sur plusieurs aspects que
le SUPRET. Une distinction Importante à remarquer, c'est que,
dorénavant, le programme SUPRET s'appliquera aux couples qui n'ont pas
d'enfant pour les quelques années qui restent et le programme APPORT va
prendre la relève à partir du 1er janvier - il est donc
déjà en marche - pour ceux qui vont recevoir de l'aide de
l'État parce que le programme APPORT comme le programme SUPRET est une
aide financière que verse l'État à certaines personnes qui
sont dans le besoin.
Donc, le programme APPORT va s'adresser davantage à des couples
qui ont des enfants C'est une distinction fondamentale puisque les deux
situations, on peut le comprendre, sont très différentes et que
c'est facile de faire la distinction, jusqu'à un certain point, entre un
couple qui a des enfants et un couple qui n'en a pas. Donc, on pourra voir les
modalités. Je l'ai indiqué tantôt, le projet de loi sera
devant nous à la commission incessamment, enfin, je présume,
à moins qu'il ne soit parrainé par un autre ministre, mais
l'Opposition aura l'occasion de voir tous les détails et de prendre
position là-dessus. Pour terminer, M. le Président, je veux
simplement indiquer que le programme SUPRET continue, particulièrement
pour les couples sans enfant, pendant encore trois ans.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Saint-Louis, vous aviez demandé la parole.
M. Chagnon: M. le Président, j'allais suggérer au
député d'Abitibi-Ouest, compte tenu des propos que vient de tenir
M. le député de Montmorency... j'aurais ajouté, s'il ne
l'avait pas fait, que le vote sur division du député
d'Abitibi-Ouest est conditionnel au fait que la preuve que le nouveau programme
APPORT ne lui soit pas faite qu'il est supérieur ou plus avantageux pour
l'ensemble des citoyens que l'ancien programme SUPRET.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que le commentaire du député
de Saint-Louis appelle celui que je
vais faire. Fondamentalement, mon point pour ceux qui ont
écouté n'est pas tellement que je suis en mesure, aujourd'hui, de
faire une évaluation de fond pour dire que le programme qui s'en vient
va être globalement plus avantageux, c'est-à-dire que le programme
qui est en exercice à peine dans quelques phases de sa globalité
le 1er janvier - on est le...
Une voix: Le 2 février.
M. Gendron:... c'est cela, à peine un mois de
fonctionnement Ce que je disais, c'est qu'il me semble qu'il aurait
été plus logique de retarder et de maintenir SUPRET tel qu'il
existe pour une année, compléter le programme APPORT, en
discuter, convenir de sa globalité, lui donner son corps complet et
dire: Voici le programme qui, à partir du 1er janvier 1989, s'appliquera
et être en mesure de porter un jugement beaucoup plus définitif.
Écoutez, on n'est pas des enfants de ce côté-ci. C'est
clair que le ministre du Revenu sait bien qu'en y allant progressivement d'une
part dans le programme APPORT, iI y a une économie pour l'État
par rapport à sa soi-disant volonté d'appuyer davantage d'autres
initiatives et il y a également de la part de l'État un souci de
se désengager par rapport à certains coûts qui
étaient dans le programme SUPRET.
Finalement, je suis convaincu que, si le programme SUPRET était
demeuré tel quel et que nous avions appliqué APPORT Tan prochain
comme le gouvernement le souhaite, il n'y aurait pas eu le même
coût pour l'État québécois, et les seuls
bénéficiaires auraient été les contribuables du
Québec. C'est cela que j'ai voulu signaler par mon expression
"adopté sur division" parce qu'il me semble que je n'ai pas l'ensemble
des éléments pour porter un jugement définitif. Tout le
monde doit se rappeler que l'exercice que nous faisons est pour donner un cadre
réglementaire et juridique à quelque chose qui, de toute
façon, s'applique, Je ne prétends pas qu'il y a lieu de faire des
débats qui s'éterniseraient là-dessus. Je voulais marquer
à nouveau le point de vue de l'Opposition et cela a été
fait.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Les articles 175 à 1B8
inclusivement sont donc adoptés sur division. J'appelle l'article 189 du
projet de loi 64.
Loi concernant la taxe sur les carburants
M. Séguin: M. le Président, on change de loi, nous
en sommes maintenant à la Loi concernant la taxe sur les carburants et,
dans les articles jusqu'à la fin, jusqu'à 192, ce sont des
modifications d'ordre technique pour changer... ou pour, entre autres, à
l'article 189, inclure l'acériculture dans la définition de
l'agriculture aux fins d'exemption de la taxe sur les carburants. C'est une
concordance ici avec des mesures qu'on a vues antérieurement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, voulez-vous...
M. Gendron: Non, c'est exact. Cela va.
Loi concernant la taxe sur les repas et l'hôtellerie
Le Président (M. Lemieux): Les articles 189 à 192
Inclusivement sont adoptés, J'appelle l'article 193 du projet de loi
64.
M. Séguin: M. le Président, te seul changement
qu'on fait ici, c'est uniformiser ta taxe sur les différentes essences,
plomb, sans plomb, etc.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, les articles
189 à 192 sont adoptés.
M. Séguin: Excusez-moi.
Le Président {M. Lemieux): J'avais appelé l'article
193.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous m'avez bien dit oui.
M. Gendron: J'ai bien dit oui.
Le Président {M. Lemieux): Alors, l'article 193, M. le
ministre. Est-ce que l'article 193 est adopté?
M. Séguin: L'article 193 va de soi, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. L'article 193 est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi 64, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal, est adopté?
M. Séguin: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 64 tel qu'amendé, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les
Impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi 64, Loi
modifiant de nouveau la Loi sur les Impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal est donc adopté. Maintenant, en ce
qui
concerne les remarques finales, M. le député
d'Abitibi-Ouest... Est-ce que vous avez des remarques finales à
faire?
M. Gendron: Préliminaires?
Le Président (M. Lemieux): Pardon. Finales, oui.
M. Gendron: J'aimerais mieux que ce soient les remarques...
Le Président (M. Lemieux): Elles sont finales.
M. Gendron:... finales que les remarques
préliminaires.
M. Séguin: J'étais juste une pratique. Là,
on recommence.
Conclusions
M. Gendron: Je n'ai pas de remarque particulière à
faire, si ce n'est de mentionner qu'il y a des gens qui pourraient penser qu'on
n'a pas fait le travail sérieusement. Mais je pense qu'on a fait le
travail qu'il y avait à faire. Sauf que, comme je vous l'ai
indiqué à plusieurs reprises, il y avait quelques points sur
lesquels l'Opposition tenait à indiquer ses réserves, et elle l'a
fait. Cependant, il faut rappeler, pour ceux qui s'y référeraient
- il arrive parfois que des bénédictins ou des sacristains
regardent nos travaux - qu'il faut y voir là une étude d'un
projet de loi article par article qui est beaucoup plus dans l'esprit de nos
travaux parlementaires, c'est-à-dire de la responsabilité
parlementaire de terminer l'adoption d'un projet de loi. Mais lorsqu'il s'agit
d'un projet de loi à caractère fiscal dont les mesures sont en
application depuis une année dans certains cas, et, dans d'autres cas,
deux ans, on ne peut que revenir sur certains points qui nous paraissaient
importants.
La seule remarque finale que je veux faire en conclusion est la
suivante. Je dois quand même tenir compte qu'il est exact que c'est
probablement la première fois qu'un gouvernement réussit, dans un
délai un peu plus court, à être un peu moins a posteriori
par rapport aux énoncés fiscaux. Dans ce sens, je pense que c'est
une bonne pratique et je souhaite qu'elle puisse se continuer dans le temps. En
ce qui me concerne, je l'ai dit en deuxième lecture du projet de loi, je
souhaite que le gouvernement puisse, dans certains cas, être encore plus
expéditif afin qu'il n'y ait pas ou le moins possible de décalage
entre l'énoncé d'une politique fiscale, sa mise en application et
sa consécration juridique, légale - appelez cela comme vous
voudrez.
C'est la même chose pour certaines mesures pour lesquelles je
souhaite que le gouvernement soit de plus en plus sensible et
réfléchi sur la nécessité de ne pas toujours
maladroitement et un peu - je n'ai pas le terme - comme quelqu'un qui ne
réfléchirait pas en disant: Écoutez, c'est comme cela que
cela se passe au fédéral, donc on doit harmoniser... Je pense que
le ministère du Revenu du Québec a sa place au Québec.
C'est une institution typique qui doit s'harmoniser avec les
caractéristiques qui nous sont propres.
En conséquence, je souhaite que le ministère du Revenu
demeure le plus possible dans notre "distinctivité" et que cela paraisse
dans certaines mesures administratives, que cela paraisse dans certaines
mesures législatives que nous sommes ce que nous sommes. En
conséquence, de temps en temps, il faut avoir des dispositions qui nous
caractérisent, le plus souvent possible dans des choses positives, je
l'espère. Pour ce faire, cela ne requiert pas une harmonisation aveugle
- c'est le terme que je cherchais tantôt - où, pour des raisons de
considérations historiques, on a le réflexe presque
conditionné de dire automatiquement: On va s'harmoniser avec l'autre
palier de gouvernement qui, lui aussi, a le droit de faire les lois fiscales
qu'il veut. Ce n'est pas mon problème, je ne siège pas au
gouvernement fédéral et je n'ai pas l'intention de le faire,
même s'il peut y avoir des élections dans l'air en 1988.
Une voix: C'est une annonce?
M. Gendron: Non, ce n'est pas une annonce. C'est pour expliquer
certains comportements d'hommes d'État, sur le plan public, qui ont
l'air d'avoir des sympathies extraordinairemenl compromettantes envers un autre
premier ministre qui aura des mandats particuliers en 1988.
M. le Président, je conclus en disant que je pense que notre
travail a été fait, et correctement.
M. Poulin:...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Chaveau.
M. le député de Bertrand, vous avez demandé la
parole.
M. Parent (Bertrand): Très brièvement.
J'ai noté, au cours de ces quelques jours de travail sur le
projet de loi 64, que le ministre du Revenu a pris des formes d'engagement
particulièrement concernant les choses avec lesquelles il était
moins d'accord et des choses qu'il a l'intention de porter à l'attention
de ses collègues du Conseil des ministres, collègues au conseil
des députés et aussi auprès de son collègue, le
ministre des Finances. J'entends, pour ma part, avec mon collègue
d'Abitibi-Ouest, suivre de très près ces formes d'engagement de
la part du ministre parce que je pense que c'est important.
Les points apportés aussi par mon collègue
en ce qui a trait à la notion de l'harmonisation, je pense que
c'est important. C'est très important qu'on arrête de marcher
nécessairement dans le sillon et la question de la
spécificité québécoise, dans l'application de la
loi en ce qui a trait au revenu et à l'ensemble des
Québécois, à mon avis, doit certainement être
jugée un peu différente.
Et je me souviens des propos du ministre du Revenu lorsqu'il est
entré en fonction. Il voulait aussi humaniser et apporter une dimension
un peu différente au ministère du Revenu. Alors, je lui dis
toujours qu'il va être important qu'on voit des signes concrets de ce
côté-là. Il y a eu des pistes intéressantes et
j'espère que le ministre du Revenu pourra... Il est bien sûr que
le projet de loi 64 était un peu une mise en application d'un discours
prononcé par le ministre des Finances alors que lui-même
n'était même pas ministre du Revenu, sauf que, ceci étant
de l'histoire passée, il va demeurer que le ministre du Revenu a certes
un rôle important à Jouer et qu'il n'est pas juste un bras qui
exécute. Et, dans ce sens-là, le ministre du Revenu semble
être bien déterminé et J'espère qu'au-delà
des paroles il va y avoir des gestes et dans ce sens-là il aura en tout
temps l'appui de ce côté-ci si les gestes sont posés dans
le sens qu'on l'entend. C'est-à-dire essayer, non pas seulement
d'humaniser, mais de comprendre un peu plus toute la mécanique qui se
passe à ce ministère qui est le ministère du Revenu et qui
cause dans bien des cas des préjudices, bien sûr, d'abord et avant
tout aux individus mats aussi aux entreprises. Je pense qu'il y a beaucoup trop
de mécanique et d'application automatique de loi ce qui fait en sorte
qu'il y a... On a vécu un cas tantôt où on mentionnait les
intérêts des intérêts sur dix ans, Je pense
qu'à un moment donné il faut que quelqu'un commence à
regarder ça d'un peu plus près.
Dans cet esprit-là, j'espère que le ministre du Revenu
pourra donner suite aux formes d'engagement qu'il a mises sur la table et je
suis convaincu qu'il a lui-même ses propres convictions
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Bertrand.
M. le ministre du Revenu, en conclusion.
M. Séguin: Quelques mots, M. le Président, d'abord
pour remercier les membres de la commission d'avoir participé aux
travaux et également un gros merci aux employés et fonctionnaires
du ministère qui ont mis, dans la préparation de ces documents,
dans la préparation de ces travaux, dans la confection de ces projets de
loi, toute la... Connaissant moi-même toute la difficulté qu'ils
ont avec tous les projets de loi à tout mettre ça ensemble et
à faire en sorte que nous ayons au Canada et même aux
États-Unis, si on fait des comparaisons, un projet de loi, un texte qui
se compare aux meilleurs même si ça demeure complexe, si ça
demeure difficile. Nous sommes considérés dans notre
écriture, dans notre texte parmi les meilleurs Je pense qu'on fait des
efforts pour s'améliorer et je les remercie beaucoup parce que c'est
à eux qu'on doit que nos lots, dans le domaine fiscal, fonctionnent
bien. Et on n'assiste pas actuellement non plus, et je pense que c'est une
indication fort importante, à des contestations dans la logique de nos
lois. Donc, je pense que nos experts travaillent fort bien et je suis heureux
de leur dire.
Je voudrais ajouter que, dans les questions d'amélioration, on
n'a pas fini. Récemment, nous avons signé un protocole d'entente
avec ('Office de la langue française. C'est une première au
Québec et probablement au Canada où un ministère du Revenu
s'associe avec un organisme comme celui-là. Chez nous, c'est un
organisme important pour réviser nos lois, nos textes, pour s'assurer
d'un bon français et chercher des mots qui, tout en étant en bon
français, soient plus simples et plus faciles à comprendre pour
l'ensemble des contribuables. Alors, des travaux sont commencés avec
l'Office de la langue française et je trouve que c'est une
expérience très nouvelle et très enrichissante pour
améliorer nos textes et nos documents.
Également, mon collègue mentionnait qu'il se
préoccupait de l'avenir du ministère. Je veux le rassurer, le
ministère du Revenu du Québec, après 26 ans
d'administration fiscale, a démontré son rôle essentiel au
Québec C'est un rôle de percepteur d'impôts, de percepteur
de taxes. C'est un administrateur de 23 lois, deux programmes. Il
perçoit environ 20 000 000 000 $. L'impôt sur le revenu, ce n'est
même plus 50 % de ses recettes. Cela veut dire que c'est une vocation
globale, c'est un administrateur de programmes, un administrateur de
l'État, et son rôle sous cet angle-là devient absolument
essentiel. Sous l'angle de l'harmonisation, c'est sûr que tous les
ministres des Finances de tous les gouvernements qui se sont
succédé à Québec se sont toujours
préoccupés de la jungle fiscale, c'est-à-dire de ce
marasme qui pourrait exister si on n'avait pas de cohésion entre la
fiscalité au Québec, la fiscalité en Ontario, ta
fiscalité au fédéral et la fiscalité
américaine.
Je lisais encore ce matin dans des journaux que probablement le plus
grand mal qu'on pourrait vivre, ce n'est pas nécessairement des taux
d'impôt élevés par rapport à d'autres. On se plaint
encore, même s'il y a eu des efforts de faits, on se plaint encore
d'avoir au Québec tes taux d'imposition parmi les plus
élevés au monde. Mais ce qui serait encore un plus grand mal que
cela, ce serait de tomber dans une espèce de jungle fiscale, parce que,
avec la fuite des capitaux, les décisions commerciales sont importantes
et même pour les contribuables qui ont à vivre ce
système-là. Nos 4 000 000 de citoyens qui, dans les prochains
mois, vont avoir à rencontrer deux systèmes fiscaux, le
fédéral et
celui du Québec, s'ils étaient très
différents, seraient déchirés lorsqu'ils auraient à
prendre des décisions.
Je me souviens, par exemple, seulement pour en nommer un, le
régime d'épargne-logement où, à un moment
donné, le fédéral a dit: SI vous retirez le fonds pour
acheter une maison neuve, vous allez bénéficier d'une
déduction fiscale de 10 000 $, et Québec a refusé. Donc,
en le retirant, il se taxait à Québec et il avait la
déduction au fédéral, C'est complètement
contradictoire. Qu'importe la légitimité que l'un ait
décidé de donner 10 000 $ ou que l'autre ait décidé
de refuser, très bien, sauf que c'est le contribuable à l'autre
bout qui paie, parce qu'il est pris dans le dilemme. Il ne peut plus rien
faire. Il ne peut pas acheter (a maison et retirer les fonds, il est
pénalisé à Québec et il est gratifié
à Ottawa. S'il fait l'inverse, il est perdant à Ottawa et
gratifié à Québec. Alors, ce genre de chose est
inacceptable dans l'intérêt et dans le bien commun des
contribuables en dehors de tout système.
Ma préoccupation majeure, je la répète ici, ce ne
sont pas mes opinions, ce n'est pas un système que je défends, je
suis prêt à revoir n'importe quel système, je suis
prêt à écouter n'importe quelle recommandation. J'invite
d'ailleurs mes deux collègues de l'Opposition qui m'ont
déjà dans te passé sensibilisés à des
aspects et je suis prêt sur cela... Ce qui m'intéresse, c'est de
trouver pour tes contribuables du Québec le système le plus
acceptable possible, le plus amélioré possible pour qu'eux se
retrouvent le mieux possible dans cette obligation fiscale, que tout le monde
accepte, mais qui n'est pas, loin de là, parfaite et qui est toujours
perfectible. On peut toujours l'améliorer. Je ne serai probablement
jamais satisfait, M. le Président, parce qu'on n'aura jamais atteint la
fin de nos satisfactions.
Une voix: II va falloir refaire les formulaires.
M. Séguin: Et la question des formulaires, on s'en
préoccupe énormément. Je pourrais vous parler d'une foule
de sujets sur lesquels on se penche avec énormément de
désir d'apporter des améliorations, non pas pour des
satisfactions d'ordre personnel ou de système, etc., mais uniquement
parce que je suis convaincu - mes collègues du ministère aussi le
sont - que sur certains aspects, pour rendre la situation des contribuables
plus acceptable, il y a des choses qu'on doit faire. Il faut être
à l'écoute des idées en dehors des partis politiques, en
dehors des considérations partisanes, en dehors des
considérations de système. Je préfère me
défendre dans l'intérêt des contribuables que de
défendre un système. Sur cela, je n'ai aucune hésitation
à suggérer que, dans nos prochains travaux à la
commission, on puisse - j'en ai déjà glissé un mot
à mes collègues de l'Opposition et à mon critique du
revenu, député d'Abitibi-Ouest, on aura peut-être
l'occasion de s'en reparler - peut-être amener dans nos travaux, M. le
Président, les petits changements qui nous permettraient que tous les
membres participent à nos travaux de façon différente,
s'attarder davantage sur des aspects qui nous intéressent et qu'on
voudrait améliorer, quitte peut-être à s'entendre sur des
matières qu'il nous semble facile de mettre de côté parce
qu'elles ne nous préoccupent pas.
Là-dessus d'ailleurs, je félicite particulièrement
mon collègue d'Abitibi-Ouest parce que je pense que, par ses propos et
la manière que nous avons conduit nos travaux, nous avons assez
rapidement fait le tour de la matière, pris bonne note des points
soulevés qui me semblent en général très
intéressants. Je pense que c'est de cette façon qu'on arrivera
dans un dialogue assez constructif à amener des améliorations et
à faire en sorte que dans quelques mois, dans un an, dans deux ans, on
aura vraiment le sentiment d'avoir amélioré le système
fiscal et aussi la qualité de nos travaux, M. le Président. Je
vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre du
Revenu. Je remercie les membres de cette commission et les fonctionnaires de
leur participation. La commission ayant accompli son mandat, soit
l'étude du projet de loi 64, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les
impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal, nous
ajournons sine die.
(Fin de la séance à 16 h 7)