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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! Y a-t-il des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Paradis
(Matapédia) remplace M. Poulin (Chauveau).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Relativement au mandat de cette commission, comme l'indique l'ordre du jour de
la séance, nous procédons aujourd'hui à deux mandats de
natures différentes. Jusqu'à 11 heures, nous allons
vérifier les engagements financiers du Vérificateur
général du Québec pour les mois de décembre 1985
à juillet 1986 et, de 11 heures jusqu'à 22 heures, ce soir, nous
allons étudier le rapport du Vérificateur général
pour l'année financière terminée le 31 mars 1987.
Vérification des engagements financiers
Donc, j'appelle l'étude des engagements financiers du
Vérificateur général du Québec, et j'en profite
pour lui souhaiter la bienvenue à lui-même, ainsi qu'à son
personnel. Relativement aux engagements financiers comme tels, je vais vous
rappeler brièvement le contexte et les règles de cette
vérification d'engagements financiers.
L'exercice que nous entreprenons ce matin est particulier et
exceptionnel. Ce sera la première et dernière fois qu'une
commission parlementaire se saisira des engagements financiers du
Vérificateur général. Depuis la réforme
parlementaire de 1984, c'est la commission de l'Assemblée nationale, de
qui relève le Vérificateur général au point de
l'imputabilité parlementaire, qui avait le mandat de procéder
à la vérification des engagements. En octobre 1986, le Bureau de
l'Assemblée nationale approuvait un règlement faisant en sorte
qu'à partir de cette date les engagements du Vérificateur
général de plus de 30 000 $ soient transmis au Bureau et non
à une commission parlementaire. Cependant, pour assurer la transition
entre l'ancien et le nouveau mode de vérification des contrats de
services professionnels conclus par le Vérificateur
général, les leaders parlementaires ont décidé que
cette commission ferait l'étude des engagements financiers pris entre
décembre 1985 et l'entrée en vigueur du règlement
d'octobre 1986. C'est donc un mandat exceptionnel que nous effectuons ce matin,
qui est complètement distinct de l'étude du rapport du
Vérificateur général que nous entreprendrons plus tard au
cours de la séance.
Je vous rappelle brièvement les règles en les adaptant aux
circonstances. La vérification des engagements financiers a pour objet
la surveillance du Parlement sur les dépenses publiques et prend
généralement la forme d'une Interrogation au ministre responsable
Ici, en l'occurrence, en vertu de son statut d'autonomie et
d'indépendance, nous interrogeons le Vérificateur
général qui est pleinement responsable de ses engagements. Les
demandes de renseignement peuvent donner lieu à la production de
documents. Advenant le cas où le Vérificateur
général ne disposerait pas immédiatement des
renseignements, la question peut être prise en note par le
secrétaire et transmise ultérieurement au Vérificateur
général, qui a quinze jours pour y répondre. Les
députés disposent d'un temps de parole de 20 minutes par
engagement, et ce, dans le cadre du temps qui nous est alloué,
c'est-à-dire jusqu'à 11 heures. Plutôt que d'appeler un
à un les engagements ce matin, je suggère au membre qui aura la
parole de m'indiquer les engagements qu'il désire vérifier.
J'accorderai la parole au membre qui en fera la demande en lui demandant
d'identifier l'engagement comme tel.
Décembre 1985
Alors, nous allons immédiatement commencer pour le mois de
décembre 1985. Est-ce que, pour le mois de décembre 1985, les
membres de cette commission désirent poser des questions au
Vérificateur général ou obtenir des précisions?
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Je tiens
d'abord à souhaiter la bienvenue au Vérificateur
général, de même qu'aux personnes qui l'accompagnent. Mes
questions seront d'abord d'ordre technique concernant décembre,
puisqu'on verra qu'au cours des mois subséquents, les six autres mois
que nous allons étudier... Même si c'est la dernière fois
que la commission du budget et de l'administration fait cet exercice, pour le
bénéfice des parlementaires, on aimerait avoir un peu
d'explications sur l'ensemble de ces mandats qui sont donnés à
des firmes de comptables pour aider ou appuyer concrètement le
Vérificateur général.
Une première question d'ordre général: Est-ce que
l'ampleur que cela avait en 1986 ou à la fin de 1985 en termes de... Je
dis "ampleur. Peut-être que le mot est trop fort. Mais le nombre de
contrats qui ont été donnés à l'extérieur
pour assister le Vérificateur général dans le cadre des
travaux qu'il a à faire, est-ce qu'ils
se continuent toujours à peu près à cette
même allure? Est-ce qu'on a une augmentation ou si on s'en va
tranquillement vers un désengagement de ce côté-là?
Ce serait la première question.
La deuxième question, l'aimerais qu'on m'éclaire sur les
raisons pour lesquelles on ne retient pas toujours le plus bas soumissionnaire,
après avoir fait des invitations aux différentes firmes, sachant
très bien que le code qui régit les comptables et tout cela fait
en sorte que les tarifs horaires sont toujours sensiblement les mêmes.
Parfois, Ils varient de quelques dollars ou de quelques sous, mais ils sont
sensiblement les mêmes. Pourquoi agir de cette façon-là?
Comment, troisièmement, le comité de sélection
procède-t-il, de façon générale, pour retenir tel
ou tel service?
M. le Président, ces explications vont permettre
d'accélérer, si vous le permettez, par la suite, certainement des
questions qui reviennent mois après mois.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain (Rhéal): Merci, M. le Président.
En réponse aux questions, premièrement, s'il y a une augmentation
dans le montant total des honoraires qui sont encourus par le
Vérificateur général depuis que ces contrats ont
été conclus en 1985, c'est sensiblement la même chose. Il y
a une légère augmentation qui est due à l'augmentation des
honoraires, d'une part; il y a une légère augmentation des
honoraires. Il y a également une augmentation des frais. Je devrais
préciser tout de suite que, dans beaucoup de cas, les personnes dont les
services sont retenus sont des personnes qui viennent de l'extérieur de
la ville de Québec. Il nous faut retenir les services d'experts en
vérification Intégrée et ces experts, on ne les trouve pas
tous à Québec. On les trouve surtout dans la région de
Montréal et à Ottawa. Alors, il y a des frais qui sont encourus
dans plusieurs cas.
De plus, nous devrions peut-être songer à une diminution
des honoraires dans le sens que notre personnel est formé à cette
méthode de vérification graduellement. C'est vrai, d'une part.
D'autre part, cependant, on fait plus de travaux aujourd'hui que l'on en
faisait il y a deux ans Alors, il y a une augmentation de ce
côté-là. Les travaux que nous entreprenons aujourd'hui ont
beaucoup plus d'envergure que ceux que nous avions entrepris à
l'époque. L'exemple d'un travail que nous faisons cette année et
qui a beaucoup d'envergure, c'est justement la vérification
Intégrée à fa CSST, la Commission de la santé et de
la sécurité du travail. C'est une demande qui nous a
été faite par décret du gouvernement. Nous sommes en train
d'effectuer cette vérification. C'est une vérification qui a
beaucoup d'ampleur. L'ampleur de nos mandats est beaucoup plus grande
aujourd'hui qu'elle ne l'était Il y a deux ans.
Il n'y a pas de diminution comme telle dans le montant total des
honoraires dans le budget du vérificateur, il y a une
légère augmentation, mais une augmentation qui est due à
d'autres raisons et qui n'ont rien à voir avec ces contrats. Par
exemple, il y a les contrats de location d'équipements que l'on trouve
dans le même élément de dépenses, la location
d'équipements informatiques, bureautiques et ainsi de suite. Il y a
aussi la contribution à la Fondation canadienne pour la
vérification Intégrée qui comporte une augmentation, et
ainsi de suite.
La deuxième question: Pourquoi est-ce que le contrat n'est pas
toujours octroyé au plus bas soumissionnaire? C'est qu'il y a tellement
peu de soumissionnaires qualifiés en vérification -
Intégrée que nous sommes presque obligés d'octroyer les
contrats à ceux qui soumissionnent, dans le sens qu'il n'y a seulement
que ceux-là qui sont disponibles. Cependant, ce que nous faisons, c'est
que nous respectons scrupuleusement les taux horaires qui sont fixés par
le gouvernement dans sa propre réglementation, La réglementation
de Rosalie, nous la respectons intégralement. Nous ne payons pas
d'honoraires plus élevés que ceux qui seraient octroyés
par Rosalie pour le même niveau de qualification de professionnels. Il en
va de même pour les frais de déplacement des professionnels dont
nous retenons les services. On rembourse les frais de déplacement
conformément à la réglementation gouvernementale.
Finalement, comment fonctionnent les comités de sélection?
Pour chaque contrat octroyé ou chaque soumission reçue, il y a un
comité de sélection qui évalue les soumissions et attribue
des pointages selon une grille d'évaluation à chacune. Si vous
voulez avoir plus de détails sur le fonctionnement d'un jury de
sélection, je pourrais demander à un vérificateur
générai adjoint qui est ici, M. Gilles Bédard, de
répondre II a participé ou il participe
régulièrement à ces comités de
sélection.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, je pense que,
très brièvement, ce serait important pour le
bénéfice de la commission.
M. Bédard (Gilles): D'accord. Merci, M. le
Président. Chaque fois que nous avons l'intention...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. Bédard.
Pour les fins de l'enregistrement du Journal des débats, vouiez-vous
vous identifier, fonction, nom et titre, s'il vous plaît?
M. Bédard: Je m'excuse. Gilles Bédard,
vérificateur général adjoint.
Pour répondre à la question, chaque fois que nous avons
l'intention d'avoir recours à de ressources externes, nous formons un
comité de sélection.
Avant que les appels d'offres soient envoyés, ce comité de
sélection se réunit et
détermine une grille d'évaluation au départ et les
pointages qui vont être accordés en tenant compte d'une certaine
pondération. J'ai un exemple devant moi, pour votre information. Pour un
certain contrat, entre autres, ta grille d'évaluation avait porté
surtout sur les connaissances, l'expérience et la disponibilité
du candidat. À l'intérieur des connaissances, nous regardions
l'expérience que les personnes avaient en vérification
générale, en vérification du secteur public, en
planification, en stratégie de vérification, en gestion de
projets et en vérification Intégrée. À
l'égard de l'expérience aussi, nous avions une grille
d'évaluation soit en vérification générale, en
vérification du secteur public, en planification d'une stratégie
de vérification et aussi en gestion de projets d'envergure. On regardait
aussi ta disponibilité de ta personne, soit à temps plein, soit
à temps partiel. On prenait aussi en considération l'aspect
géographique, c'est-à-dire si elle était
éloignée de l'endroit où nous voulions effectuer cette
vérification. Cette grille était déterminée
d'avance, avant l'envoi des appels d'offres.
Par la suite, lorsque nous recevions les soumissions de chacune des
personnes pour qui nous avions demandé des appels d'offres, le
comité se réunissait de nouveau. Si vous me permettez de revenir
en arrière, il y a toujours des procès-verbaux à la suite
de chacune des réunions du comité et ils font partie
Intégrante de notre dossier pour chacun des appels d'offres. Par la
suite, lorsque nous recevons ces soumissions, nous considérons, à
la suite de l'information qui nous a été transmise par les
soumissionnaires, chacun des points que nous avions déterminés au
préalable comme faisant partie de notre grille d'évaluation, et
un pointage est accordé à chacun des soumissionnaires. Bien
sûr, le pointage total est considéré dans
l'évaluation, pour savoir si, oui ou non, nous retenons les candidatures
qui nous ont été envoyées. Cela résume à peu
près comment nous procédons.
M. Parent (Bertrand): Prenons l'engagement Financier 1, avec
Caron, Bélanger et Dallaire. Est-ce qu'il s'agit de retenir davantage
les services d'un individu plus expert que les autres ou d'une équipe?
Dans la plupart de ces cas, on fait appel à une expertise dans la
boîte. Est-ce qu'il s'agit de un ou de plusieurs?
Le Président (M. Lemieux): M. le vérificateur.
M. Châtelain: Oui, M. le Président, c'est exact, la
réponse est oui. Dans la plupart de ces cas, lorsque nous
négocions ou que nous concluons des contrats avec les cabinets, il
s'agit des services d'un individu. D'ailleurs, le contrat se fait toujours
entre trois parties: le Vérificateur général, le cabinet
d'experts-comptables et le conseiller intervenant, c'est-à-dire la
personne dont les services sont retenus. Il faut bien réa- liser qu'il
s'agit Ici de services spécialisés. Par exemple, en
vérification intégrée ou en vérification de comptes
publics comme tels, comme dans le cas que vous avez soulevé, il y a
très peu de personnes expérimentées dans ces domaines.
C'est pourquoi nous Insistons pour retenir tes services de personnes
déterminées. Alors, les soumissions qui nous sont
présentées te sont justement pour les services de personnes
spécifiques.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas de l'engagement 1,
contrairement à d'autres qu'on verra un peu plus loin, aucune
période de temps n'est mentionnée. On parle d'un contrat de 70
000 $ à un individu de la firme. Cela représente aux alentours de
800 heures de travail. Est-ce que, dans les devis de l'invitation ou dans la
soumission, on fait part de la durée du mandat, à savoir si c'est
un étalement de trois mois, de six mois ou d'un an? On verra qu'il y a
beaucoup de recoupage quant au type de mandat. C'est un peu ce que je veux
essayer de savoir. Par exemple, sur quelle période l'engagement 1
devait-il se dérouler?
M. Châtelain: Pour l'engagement 1, la période
originellement prévue était du 17 octobre 1985 au 30 septembre
1986. C'était une période approximative d'un an. Le mandat tel
que prévu au début, c'était l'implantation de l'approche
centrale en vérification de comptes publics. Lorsque l'on
considère un travail de cette nature, on essaie de couvrir au complet
une année financière du gouvernement. Ce qui est arrivé
dans ce cas-ci, c'est qu'à la fin de l'année l'implantation de
l'approche centrale, qui est une opération très complexe,
n'était absolument pas complétée. Il fallait quand
même en faire l'expérience pendant une deuxième
année. C'est pourquoi on a prolongé ce contrat, et le montant du
contrat lui-même n'a pas été augmenté du fait qu'il
a été prolongé. Disons que les honoraires ont
été encourus à un rythme plus lent que celui prévu
originellement. Donc, on a prolongé le contrat tout simplement pour
faire le même travail. Cela a pris une période plus longue pour
faire le même travail. (10 h 30)
M. Parent (Bertrand): Si, à l'épuisement de
l'enveloppe budgétaire de 70 000 $ octroyée à ta firme,
vous n'avez pas complété l'étude ou le service
demandé - dans ce cas particulier, c'est dans le cadre d'une recherche
sur les approches de vérification des comptes publics - vous n'avez pas
tellement le choix. Ce que j'essaie de voir, c'est qu'à partir du moment
où vous avez retenu une firme, avec un individu et une expertise, vous
avez un peu le bras dans le tordeur. Vous fonctionnez avec une première
enveloppe qui est de 70 000 $ et, lui, il a soumissionné à 85 $
l'heure. Mais, à partir du moment où vous êtes rendus
à l'épuisement des 70 000 $, qu'est-ce qui se passe si on vous
dit: Pour être capable de finir de vous rendre des services, cela va
coûter
70 000 $ ou 75 000 $ de plus? J'imagine que vous n'avez pas tellement le
choix et cela risque d'être une situation un peu odieuse,
particulièrement dû au fait que vous avez demandé, au
départ, des soumissions. Vous avez fait un choix avec un comité
de sélection et, après cela, un coup qu'il est
embarqué...
Autrement dit, à la limite, une firme pourrait soumissionner un
peu plus bas pour entrer dans le système et, par la suite, vous n'avez
plus le choix. Alors, comment faites-vous pour être capable de manoeuvrer
et de vérifier autant les heures que le service demandé?
Le Président (M. Lemieux): M. Châtelain,
M. Châtelain: Effectivement, c'est ce que nous faisons.
Comme on le voit dans ce cas-ci, c'est que les heures ont été
contrôlées. Le montant total qui a été encouru n'a
absolument pas dépassé le montant prévu à
l'origine. D'une part, il y a ça. D'autre part, comment faisons-nous,
disons, pour protéger l'intérêt - c'est ça, dans le
fond - des soumissionnaires originaux? Il y a quand même un certain
contrôle. Notre règlement qui a été approuvé
par le Bureau de l'Assemblée nationale, qui a été
déposé, je pense bien, à l'Assemblée nationale,
prévoit que dans des cas comme cela, lorsqu'il y aura des
dépassements, lorsqu'on dépassera, disons, la marge de manoeuvre
qui avait été prévue au début, et ainsi de suite,
on devra aller faire rapport spécifiquement au Bureau.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est arrivé
dans le cas des engagements financiers pour le mois de décembre, en ce
qui concerne certaines firmes?
M. Châtelain: Non, absolument pas.
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas arrivé?
M. Parent (Bertrand): Cela répond à mes questions
pour l'engagement 1. J'aimerais, M. le Président, même si c'est un
peu plus long, on va accélérer...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Vous avez tout votre
temps, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand):... les appeler un après l'autre.
Le Président (M. Lemieux): Vous préférez que
je les appelle un après l'autre? Cela va.
M. Parent (Bertrand): À l'engagement 1, cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 1,
c'est-à-dire contrat de services pour agir à titre de conseiller
auprès du Vérificateur général du
Québec dans le cadre d'une recherche sur les approches de
vérification des comptes publics au gouvernement du Québec", est
vérifié.
J'appelle l'engagement 2, "contrat de services pour agir à titre
de conseiller expert en méthodologie de vérification
intégrée niveau 1 auprès du Vérificateur
général du Québec". M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Les engagements 2 et 3 sont reliés,
puisque c'est le même mandat. J'ai cru comprendre que, finalement,
c'était un mandat de tout près de 149 000 $ ou 150 000 $, et
même un peu plus, que vous avez donné à deux firmes,
puisqu'il s'agit du même mandat pour le niveau 1. Alors, vous avez retenu
d'abord les services de Poissant, Richard, pour ce qui est de l'engagement 2,
et les services de Raymond, Chabot, Martin, Paré, RCMP, pour ce qui est
de l'engagement 3.
Dans ce cas particulièrement, vous avez échelonné
sur une période... J'aimerais savoir si c'est une période d'un an
et pourquoi vous l'avez partagé entre deux firmes, non pas en trois et
non pas en... Parce que je pense que les engagements 2 et 3, si vous voulez me
le confirmer, sont du même ordre.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Oui, M. le Président, je confirme tout
de suite qu'ils sont du même ordre. Non seulement ça, il y en a un
troisième. I! y a trois mandats II y a également... Si on
fonctionne par numéros, c'est le no 10 qui porte le préfixe
18158: Deloitte, Haskins & Sells, Associés.
Le Président (M. Lemieux): Nous ne lavons pas, M. le
Vérificateur général.
M. Châtelain: Oui, vous l'avez au mois de décembre.
C'est le no 10, le chiffre à gauche.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. C'est parce que c'est
ie 8 pour nous, non pas le 10.
M. Châtelain: Ah vous le prenez comme cela. Le chiffre
à droite, le 8, c'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. D'accord.
M. Châtelain: Celui-là également. Ce qui
arrive ici, iI faut se souvenir que c'était au début de la
vérification intégrée chez nous, après l'adoption
de la nouvelle loi sur le Vérificateur général, et il nous
fallait retenir évidemment les services de conseillers seniors. Ce sont
des conseillers seniors c'est-à-dire de niveau 1. C'est le niveau 1,
oui? Le niveau le plus élevé, c'est le niveau 1. Alors, le
conseiller senior est là justement pour nous aider à planifier
nos travaux en vérification intégrée.
Alors, on savait que nous étions pour exécuter quatre ou
cinq mandats et il nous fallait un conseiller senior pour chacun des mandats.
On ne savait pas, dès le départ, quel serait le mandat
spécifique qui serait attribué à chacun de ces
conseillers. Il s'agit de conseillers dont les services sont retenus pour
approximativement deux Jours par semaine?
M. Bédard: C'est exact.
M. Châtelain: C'est à peu près deux jours par
semaine pour ces conseillers-là. Quand on parlera de conseillers de
niveau 2 tantôt, il s'agira de conseillers qui sont chez nous beaucoup
plus à temps plein que deux jours par semaine. Ce sont des conseillers
qui sont chez nous quatre ou cinq jours par semaine. Mais, à ce niveau,
il s'agit de conseillers seniors qui nous conseillent pendant approximativement
deux jours par semaine. Alors, il s'agissait pour ces personnes de venir
conseiller nos équipes de vérification, l'ensemble de nos
équipes de vérification au moment où on planifiait nos
travaux.
Une fois que nous avons identifié les mandats que nous allions
exécuter, on a attribué des conseillers à chacun des
mandats à ce moment. Alors, on avait demandé des soumissions. On
voulait retenir les services d'au moins trois conseillers, dès le
début. On a demandé des soumissions et on s'est servis de la
même soumission pour retenir les services des trois conseillers qui
répondaient plus aux exigences, dès le début.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va pour
l'engagement no 2, M. le député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Oui, cela répond à ma
question.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, vous avez demandé la parole?
M. Chagnon: Oui, M. le Président. Que serait-il
arrivé si chacun de ces engagements avaient été de 1000 $
de plus que celui qui...
M. Châtelain: Vous vous demandez pourquoi 74 500 $? C'est
simple. C'est qu'à ce moment nous étions assujettis à
Rosalie et nous aurions dû aller devant le Conseil du trésor.
Dès le départ, comme je l'ai dit tantôt, c'était
notre première expérience. Nous ne savions pas exactement combien
cela pouvait prendre de temps. On avait un conseiller, pour commencer, on ne
savait même pas à quel mandat spécifique nous allions
travailler. On est obligés de dire: Écoutez, on va prendre un
chiffre qui va représenter peut-être des honoraires qui vont nous
amener à travers le premier cycle de vérification, ce qui
représente à peu près un an.
C'est pour cela, tout simplement. C'est vrai, si nous avions
été plus élevés que 75 000 $, nous serions
allés devant le Conseil du trésor. Nous n'en voyions pas
nécessairement l'utilité à ce moment-là.
M. Chagnon: Qui vous a fait fractionner le contrat Initial en
trois parties, de façon à éviter...
M. Châtelain: Ce n'est pas fractionné parce que ce
sont des mandats séparés ensuite auxquels ces personnes ont
travaillé. Il y a des mandats séparés. Je pourrais
même vous dire éventuellement à quels mandats ces personnes
ont travaillé; disons, la mission de vérification. Je peux vous
en faire part tout de suite, si vous vouiez.
Par exemple, dans le cas de Poissant, Richard, cette personne nous a
conseillé sur notre mandat de vérification intégrée
à la Régie des rentes. Dans le deuxième cas, dans le cas
de Raymond, Chabot, cette personne nous a conseillé sur le programme de
prêts et bourses et également sur la gestion de la
trésorerie. Il y avait deux mandats auxquels cette personne a
travaillé. Le no 8, le cas de Deloitte, Haskins and Sells,
c'était sur le mandat de Radio-Québec. Il ne s'agit pas de
fractionnement dans ce sens-là, c'est qu'il y avait une mission par
professionnel.
M. Chagnon: Le premier, c'était lequel?
M. Châtelain: Le premier, c'était la Régie
des rentes du Québec.
M. Chagnon: Vous comprendrez que cela fait un peu surprenant,
disons, quelque peu surprenant de voir le même type de services
demandé à trois firmes différentes. Et, par hasard, les
trois firmes et les trois contrats sont à 500 $ près d'une
possibilité d'aller au Conseil du trésor.
M. Châtelain: D'accord. Il ne faut pas le prendre comme
cela. C'est dans le sens qu'on savait, nous, au début que cela
représentait à peu près un cycle de vérification,
soit un cycle d'un an. Il nous fallait engager les services de personnes qui
nous conseilleraient sur plusieurs mandats qui n'étaient pas
identifiés dès le départ, qui seraient Identifiés
par la suite. Nous avons estimé et la prévision s'est
avérée exacte. Nous sommes entrés dans ces montants
d'argent.
M. Chagnon: Ce commentaire pourrait être vrai aussi pour 5,
6, 7 et 9.
M. Châtelain: On a parlé de l'autre, c'est l'autre
niveau, je crois? Ce sont des conseillers de l'autre niveau.
M. Chagnon: C'est la vérification intégrée
niveau 2.
Le Président (M. Lemieux): C'est la même firme sauf
que le niveau est différent. Alors, vous pouvez poser votre question, M.
le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Est-ce que vous pourriez nous donner les mandats
particuliers que chacune de ces firmes a eus?
M. Châtelain: Cela me fait plaisir, M. le Président.
Il va falloir que je m'assure que je vous donne les bons numéros.
Prenons celui qui porte le no 5, à la droite. Attendez, je suis
trop loin.
Le Président (M. Lemieux): C'est le no 4.
M. Châtelain: Le no 4, c'est Richard Cournoyer et
Associés. Il s'agit de Richard Cournoyer. Le mandat concernait la
Société du Grand Théâtre de Québec.
C'était une vérification intégrée. Il s'agit d'un
conseiller au niveau 2, il faut s'entendre. Le niveau 2
représente...
M. Chagnon: Quelle est la différence entre les niveaux 1
et 2?
M. Châtelain: Comme je l'ai dit tantôt, le niveau 1
est plus senior. C'est une personne qui a beaucoup plus
d'expérience.
Le Président (M. Lemieux): Mais la nature du mandat est la
même?
M. Châtelain: Non. Le niveau 2, c'est une personne qui est
moins senior dans le cabinet où elle travaille. Elle est moins senior
mais elle travaille beaucoup plus à temps plein chez nous,
peut-être quatre jours par semaine Elle n'est pas là
spécifiquement pour nous conseiller, mais fait partie de l'équipe
qui exécute le mandat lui-même; elle fait presque partie de notre
équipe de vérification à ce moment-là.
C'est-à-dire qu'elle suit notre équipe de vérification.
Tandis que le niveau 1, c'est le conseiller qui vient chez nous deux jours par
semaine, à peu près, qui vient nous conseiller sur l'ensemble du
mandat en général. D'accord?
La personne de niveau 2 est chez nous pour beaucoup plus d'heures que la
personne de niveau 1. Attendez, je n'ai pas...
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous pouvez terminer, M.
le Vérificateur général.
M. Châtelain: Le no 4, c'était la
Société du Grand Théâtre. Le no 5, le cas de Thouin
et Associés, c'est la Régie des rentes.
Une voix: Encore.
M. Châtelain: Oui, mais c'est au niveau 2. Tantôt,
c'était le conseiller senior qui conseillait. Là, c'est celui qui
suit notre équipe de vérifica- tion continuellement. Au no 6,
Métrosystem, le conseiller est Roland Carrière et c'est encore
la
Régie des rentes. Il y en a un autre, c'est le numéro..,
Attendez, je veux m'assurer que Je vous donne le bon numéro.
Le Président (M. Lemieux): Le no 8?
M. Chagnon: Le no 8, c'est Radio-Québec, M.
Châtelain: Le 8, on l'a dit tantôt.
M. Chagnon: 8, c'est Radio-Québec; 7 et 9?
M. Châtelain: À 9, ce n'est pas le même
mandat, ce n'est pas la même soumission, on y reviendra, si vous voulez,
tantôt.
M. Chagnon: 7?
M. Châtelain: C'est-à-dire 7, on y reviendra. Le no
9, Poissant, Richard, c'est Radio-Québec.
Une voix: Tantôt, c'était au niveau 1. M.
Châtelain: Là, c'est au niveau 2.
M. Chagnon: Au niveau 2, quelle est la différence entre le
mandat des engagements 6 et 5, c'est-à-dire le mandat de Thouin et
Associés, à 5, et le mandat de RCA Métrosystem, à
6? Les deux fonctionnent pour la Régie des rentes.
M. Châtelain: M. le Président, je demanderais
à M. Bédard de vous donner la réponse.
M. Bédard: Est-ce que je dois me nommer à
chaque..
Le Président (M. Lemieux): Non, cela va.
M. Bédard: Je vous remercie. Si vous me permettez une vue
d'ensemble pour bien se situer, comme M. Châtelain vous le disait
tantôt, nous avons obtenu notre mandat élargi en juin 1985. Donc,
dans ce contexte, nous enclenchions pour la première fois des mandats de
vérification intégrée. Nous avions décidé de
nous attarder tout particulièrement à la Régie des rentes,
au Grand Théâtre, à la gestion de la trésorerie,
à Radio-Québec et aux prêts et bourses. Étant
donné que nos équipes de vérification n'étaient pas
expérimentées dans ce domaine, n'avaient pas cette
expérience en vérification intégrée, nous voulions
absolument aller chercher des personnes de l'extérieur pour bien
conseiller nos équipes. Dans un premier temps, nous recherchions des
conseillers de niveau 1 comme nous les appelons, des personnes qui ont de
l'expérience en vérification intégrée, qui ont eu
de l'expérience ailleurs, soit au bureau du Vérificateur
général du Canada, soit dans d'autres entreprises du secteur
public ou du secteur privé et qui vien-
draient nous conseiller sur la stratégie de nos
vérifications, sur les orientations qu'on devrait donner à
certaines de nos vérifications. Ce sont des conseillers au niveau
"macro". C'est à cet égard que nous avons retenu, comme M.
Châtelain vous le disait tantôt, M. François Joly, M. Yves
Gauthier et M. Jean-Paul Gobeil.
Nos équipes étaient conseillées par des gens
expérimentés sur le plan de la stratégie et de
l'orientation. Il s'agissait aussi d'adjoindre à chacune de ces
équipes dé vérification des personnes qui avaient de
l'expérience en vérification intégrée et qui
s'attarderaient à temps plein avec cette équipe de
vérification pour regarder au jour le jour les contrôles, les
critères de vérification sur lesquels on s'appuierait, autrement
dit, beaucoup plus pour une vérification ou une consultation terre
à terre de chacun de ces mandats, de sorte que nous avons retenu les
noms de M. Thouin pour un mandat particulier à la Régie des
rentes et de M. Cournoyer pour un autre mandat au Grand Théâtre.
Le conseiller en informatique... Je m'excuse, J'oublie son nom.
Une voix: M. Carrière.
M. Bédard: M. Roland Carrière a été
retenu tout particulièrement, compte tenu du fait qu'on était
à la Régie des rentes du Québec et qu'il y avait une
orientation, en termes de vérification intégrée, dans un
secteur bien particulier, celui de l'informatique, qui nous préoccupait.
D'ailleurs, si on relit le rapport de la Régie des rentes, il y a une
section particulière sur cet aspect. Donc, l'orientation de la
vérification intégrée à l'égard du mandat
qui avait été octroyé à M. Roland Carrière
s'attardait tout particulièrement au secteur informatique, à
l'orientation et la stratégie dans ce secteur.
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Dans les contrats 5 et 6 qui sont des contrats de
vérification intégrée niveau 2, le premier à Thouin
et Associés et le second à RCA Métrosystem, vous n'avez
pas choisi nécessairement le plus bas soumissionnaire, ce qui est vrai
là et ce qui est vrai ailleurs; pourquoi? (10 h 45)
M. Bédard: On pourrait faire ressortir la grille
d'évaluation. Lorsque nous recherchions des candidats, nous avions
déterminé au préalable des grilles d'évaluation et,
selon le résultat de la grille d'évaluation, et compte tenu de
l'expérience de ta personne soit en gestion de projet, soit en
vérification Intégrée, soit plus particulièrement
en gestion de projet en informatique, nous étions fortement
préoccupés par l'aspect du coût de chacun des
soumissionnaires, mais, lorsque les personnes dont les tarifs horaires
étaient beau- coup plus bas n'avaient pas les qualités requises,
on ne pouvait pas les retenir. À cet égard, je pourrais
peut-être faire ressortir tes évaluations de chacune si cela peut
vous intéresser. Excusez-moi, je ne l'ai pas devant moi, mais vous
parlez du cas de M. Carrière, vous ne parlez pas du cas de M. Thouin,
parce que je crois que M. Thouin était le plus bas soumissionnaire.
Une voix: Oui.
M. Chagnon: Les deux ont des... Quatre soumissionnaires ont
soumissionné pour les deux contrats. Dans un cas, c'est le plus bas qui
a été choisi et, dans l'autre, c'est le plus haut.
M. Châtelain: M. le Président, je peux
peut-être répondre à cela.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Châtelain: Comme on l'indiquait tantôt, nous
sommes au niveau 2 et il s'agit d'un cas où quatre contrats ont
été octroyés à la suite du même appel
d'offres. Ce sont les quatre qui ont soumissionné ici. Ce qu'on fait
dans un cas comme celui-là, c'est que l'on s'assure, lorsqu'on fait
l'évaluation, que les taux horaires demandés sont conformes
à la réglementation gouvernementale.
M. Chagnon: Comment fait-on pour, encore une fois, toujours
tomber sur 74 500 $ comme chiffre de contrat? Lorsque notre coût horaire
est, dans le cas du contrat 5, 71, 43 $ l'heure, je tombe à 74 500 $.
Quand mon coût horaire est à 85 $, dans le cas de
Métrosystem, pour le contrat 6, je tombe encore à 74 500 $. Quand
mon coût est à 93, 20 $ l'heure, pour le contrat 3, et là
je comprends que c'est de la vérification intégrée de
niveau 1, mais quand même, je suis à 93, 20 $ l'heure et je tombe
encore à 74 500 $. Cela semble être un "jackpot". Est-ce un
chiffre chanceux chez vous?
M. Châtelain: Ha, ha, ha! D'accord. Comme on l'a
indiqué tantôt...
Le Président (M. Lemieux): M. le vérificateur,
c'est peut-être de la déformation professionnelle de la part de
l'adjoint parlementaire au président du Conseil du trésor. Il
aurait bien voulu vous voir là-bas.
M. Garon: Ce serait mieux de leur demander combien d'heures ils
vous donnent pour 74 500 $.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): C'est pertinent, M. le
député de Lévis. Est-ce que c'est M. le
vérificateur ou M. Bédard? M. le vérificateur.
M. Châtelain: Oui, d'accord, je peux répon-
dre à cela, c'est sûr.
M. Chagnon: M. le Président, vous comprendrez que le
Vérificateur général s'étonnerait qu'on ne pose pas
ces questions-là.
Le Président (M. Lemieux): Je vous comprends très
bien, M. le député de Saint-Louis. M. le vérificateur.
M. Châtelain: D'accord. Évidemment, comme le
député l'a indiqué, il y a une distinction entre le niveau
1 et le niveau 2. Au niveau 1, le taux horaire est plus élevé,
évidemment, ce sont des conseillers seniors, mais le nombre est
réduit parce que ces personnes-là nous conseillent moins d'heures
par semaine, d'une part.
M. Chagnon: Je comprends cela. J'arrive toujours à 74 500
$; que ce soit à 93 $ ou à 71 $ ou à 85 $ l'heure, c'est
toujours 74 500 $.
M. Châtelain: D'accord, mais les montants qui ont
été payés... Effectivement, il s'agissait d'estimations,
comme je vous l'ai dit tantôt, il s'agissait justement de la
première opération de vérification intégrée.
À ce moment-là, on s'est dit: On va se limiter à cela et
on va voir éventuellement, à l'usure, disons, comment cela
fonctionne. Les montants payés ont varié. Il y en a un qui a
dépassé le montant parce que, selon la réglementation, on
peut dépasser le maximum jusqu'à 10 % ou 15 %, je ne suis pas
sûr, mais je pense que c'est 10 %. Il y en a un qui a
dépassé et les autres sont tous en dessous de ce montant. Le
montant variait.
Il y a autre chose qui entre en ligne de compte. Ces personnes avaient
aussi des frais de déplacement. Pour certaines personnes, tes frais de
déplacement étaient plus élevés. Il nous a fallu
ajuster notre tir à ce moment-là. Comme le député
de Lévis l'a signalé tantôt, à un moment
donné, on s'est dit: Combien d'heures est-ce qu'on va pouvoir obtenir
pour ce montant-là? Eventuellement, c'était presque cela: quelle
est la meilleure utilisation que l'on peut faire de ce conseiller pour ce
montant d'argent? Cela revenait presque à cela, du moment que l'on
respectait le taux gouvernemental.
M. Chagnon: Oui, mon collègue de Matapé-dia me
suggère la dernière question, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'ai entendu votre
collègue de Matapédia, M. le député de Saint-Louis.
Après, je devrai passer la parole à M. le député de
Bertrand, M. le député de Saint-Louis, puisqu'il n'a pris que
trois minutes.
M. Chagnon: Oui, absolument.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: La conclusion qu'on pourrait en tirer, c'est,
effectivement, qu'il ne faut pas aller au Trésor. En tout cas,
c'était votre première expérience et je le conçois,
mais, toutefois, est-ce que le problème, c'est que 75 000 $ est un
chiffre - et là, la question se pose au Vérificateur
générai, non pas sur ce compte particulier - mais est-ce qu'il y
a un problème avec les 75 000 $ de la réglementation
gouvernementale qui crée une obligation d'aller au Conseil du
trésor pour des contrats à émettre par le gouvernement du
Québec?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'administrativement,
aussi, cela vous pose. certains problèmes?
M. Châtelain: Cela ne cause pas de problème dans le
moment parce qu'on n'est pas assujettis au Conseil du trésor. Il faut
comprendre cela. Il faut également comprendre qu'avant l'adoption de la.
Loi sur le Vérificateur général on n'était pas
assujettis au Conseil du trésor non plus. Nous avons été
assujettis à Rosalie et au Conseil du trésor pendant une
période de temps qui s'est écoulée à partir du
moment où notre loi a été adoptée jusqu'à ce
que notre règlement soit approuvé par le Bureau de
l'Assemblée nationale soit une période d'un an, je ne le sais
pas, en gros. Pendant cette période, on a été assujettis
au Conseil du trésor.
Maintenant, est-ce que cela cause des difficultés? Nous,
personnellement, si on était assujettis aujourd'hui au Conseil du
trésor, cela nous causerait des difficultés dans le sens qu'il
faudrait aller au Conseil du trésor parce qu'on se rend compte que le
montant de 75 000 $, et je pense que c'est le but de votre question,
n'était pas tout à fait suffisant pour couvrir des honoraires
pour une période d'un an. On parie, en cycle de vérification,
d'un an environ. Est-ce que cela répond à la question?
Le Président (M. Lemieux): Si vous permettez, pour aller
au Bureau de l'Assemblée, jusqu'à quel montant est-ce?
M. Châtelain: Ah! D'accord. Je pense que c'est
jusqu'à 125 000 $ qu'on n'a pas besoin d'aller au bureau, mais on fait
rapport au Bureau de l'Assemblée.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): M. le vérificateur, est-ce que
toutes ces explications vont être dans votre prochain rapport?
J'aimerais que vous puissiez donner la liste des personnes qui sont
intervenues. On l'a dit tantôt et, étant donné que le
collègue de Saint-Louis a passé à peu près tous tes
engagements, j'aimerais que vous puissiez donner pour chacune
des firmes quelle est la personne qui est intervenue à titre
d'expert-conseil, que ce soit de niveau 1 ou de niveau 2, afin que je puisse
les noter, s'il vous plaît.
M. Châtelain: Cela me fait plaisir, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Le contrat no 1, Caron,
Bélanger, Dallaire et Gagnon, pour 70 000 $.
M. Garon: Pourriez-vous ajouter, après le nom de la
personne, le nombre d'années d'expérience?
M. Châtelain: On peut le faire, mais cela va prendre du
temps. Il faut sortir...
M. Garon: Bien, pas nécessairement tout de suite.
M. Châtelain: Ah! D'accord. On peut vous sortir cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
voulez-vous prendre note de la question du député de Lévis
et, M. le vérificateur, vous allez fournir la réponse à M.
le secrétaire ultérieurement et elle sera transmise aux membres
de cette commission. Alors, pour l'engagement no 1?
M. Châtelain: L'engagement no 1, Caron, Bélanger. Le
conseiller intervenant est Sheila Fraser.
Le Président (M. Lemieux): Pourriez-vous identifier pour
quel mandat est-ce?
M. Chatetain: Ah bon! Le mandat est la vérification
financière. C'est l'implantation de l'approche centrale à la
vérification des comptes publics dans ce cas.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Ce n'est pas pour un
organisme quelconque?
M. Châtelain: Non, pas celui-là.
Le Président (M. Lemieux): C'est pour le
vérificateur.
M. Châtelain: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Pour le
deuxième, oui.
M. Châtelain: Le deuxième, Poissant, Richard et
Associés Le conseiller intervenant est M. Yves Gauthier et le mandat
était la vérification intégrée à la
Régie des rentes. Cela va?
Le troisième, c'était Raymond, Chabot, Martin,
Paré. Le conseiller intervenant était François Joly. Les
mandats étaient le programme de prêts et bourses au
ministère de l'Enseignement supérieur et la gestion de la
trésorerie. C'était une étude d'envergure gouvernementale.
C'étaient les deux mandats pour lesquels les services de M. Joly avaient
été retenus.
Le quatrième, Richard Cournoyer et Associés. Le conseiller
intervenant est M. Richard Cournoyer lui-même. Le mandat était la
vérification intégrée à la Société du
Grand Théâtre de Québec.
Le cinquième, Thouin et Associés. Le conseiller
intervenant est M. Richard Thouin lui-même. C'est au niveau 2. Le mandat
était la vérification intégrée à la
Régie des rentes.
Le sixième, RCA Métrosystem. Le conseiller intervenant est
Roland Carrière. Le mandat était la vérification
intégrée à la Régie des rentes également. Il
s'agissait ici d'un mandat avec spécialisation en vérification
informatique. Pardon? M. Carrière.
Le Président (M. Lemieux): M. Roland Carrière.
M. Châtelain: Oui, M. Roland Carrière. Voulez-vous
que je vous donne le septième? On n'en a pas discuté.
M. Garon: M. Rolland Carrière, est-ce qu'il est du
Québec ou de l'Ontario? La firme vient de l'Ontario.
M. Chatetain: Son adresse est Ottawa. D'accord. Il y a un bureau
à Ottawa et un à Montréal.
M. Garon: M. Carrière est de Montréal.
M. Châtelain: Pardon?
M. Garon: II est du bureau de Montréal.
M. Châtelain: Oui, oui. M. Carrière. Mais, à
un moment donné, il y avait des contrats à Ottawa C'est pour cela
qu'il avait un bureau à Ottawa.
Maintenant, M. Carrière, Métrosystem, a ouvert un bureau
à Québec même.
M. Garon: Est-ce qu'il est d'Ottawa ou de Montréal?
M. Châtelain: De Montréal, originalement. M. Garon:
Pourquoi écrit-i! Ottawa?
M. Châtelain: À ce moment, ii avait des contrats
à Ottawa et il avait ouvert un bureau à Ottawa. Lui-même
résidait à Ottawa à l'époque.
Le septième, le contrat de Price Water-house. Le conseiller
intervenant est James Cadieux. Le mandat était la gestion
financière ou gestion de la trésorerie À l'époque,
c'était une mission d'envergure gouvernementale.
Le huitième, le contrat de Deloitte, Haskins & Sells. Je
pense que c'est la fonction... Le conseiller intervenant est M. Jean-Paul
Gobeil.
Le mandat était la vérification intégrée
à Radio-Québec.
M. Garon: Est-ce le frère du ministre responsable du
Conseil du trésor?
M. Châtelain: Absolument pas. M. Garon: Non? M.
Châtelain: Absolument pas. M. Garon: Ils ne sont pas parents?
M. Châtelain: Non. Ou tout. M. Gobeil, que je connais
personnellement, est originaire de Saint-Boniface.
M. Garon: Ah! ce Gobeil-là. M. Châtelain: Oui, oui.
M. Garon: D'accord.
M. Châtelain: Le neuvième, Poissant, Richard et
Associés; le conseiller intervenant, c'était Mme Hughette
Bertrand et le mandat, c'était la vérification
intégrée à Radio-Québec.
Mme Hovington: Pour mon information personnelle.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Matane. Si vous le permettez, M. le
député de Bertrand.
Mme Hovington: Une minute Si vous permettez, M. le
député. Je remarque, M. le Vérificateur
général, que chacune de ces firmes qui ont soumissionné
pour chaque contrat a eu, en fin de compte, un contrat avec vous. Sauf à
quelques exceptions près. Poissant, Richard en a eu deux et presque
toutes les autres firmes ont eu au moins un contrat avec vous. Est-ce que c'est
une question d'équité ou c'est une question de...
M. Châtelain: Absolument pas. Mme Hovington:... justice
distributive?
M. Châtelain: C'est équitable et juste en même
temps, mais la raison c'est bien plutôt le fait qu'il y a très peu
de personnes qualifiées, si vous voulez, ou expérimentées
en vérification intégrée. Ce sont les personnes qui sont
expérimentées et qui peuvent faire ce genre de travail. En gros,
ce sont ces personnes que l'on connaît, nous, depuis quelque temps,
évidemment. On n'a pas de choix. On est obligés d'aller vers ces
personnes. C'est pour cela qu'à ce moment, avec nos comités de
sélection, on doit s'assurer que le taux horaire que l'on paie est
conforme à la tarification gouvernementale parce que. Justement, le
marché étant tellement restreint, on est obligés de
s'assurer que c'est conforme à la réglementation quant au taux
horaire.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, peut-être pour terminer le mots
de décembre, si on veut passer à d'autres mois. Êtes-vous
satisfaits du rapport fait sur une période d'environ un an, que ce soit
au niveau 1 ou au niveau 2, considérant qu'il y a quand même eu
750 000 $ d'honoraires, ou tout près, pour des contrats donnés
à des experts, finalement, à huit ou neuf personnes? 750 000 $,
c'est beaucoup d'argent. Considérant l'investissement, le but,
l'objectif que vous vous étiez fixé, le travail qu'il y avait
à faire, pouvez-vous dire qu'aujourd'hui, avec le recul, vous êtes
satisfaits?
Le Président {M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Oui, M. le Président, nous sommes
satisfaits. Il faut comprendre que chacune de ces études est une
étude très complexe. Ce sont de très grandes
études, très complexes, qui peuvent correspondre, dans certains
cas, presque à des commissions royales d'enquête C'est presque
aussi complexe que cela dans le fond. Ce que vous voyez dans le rapport annuel
évidemment, c'est un résumé, c'est un "digest", si vous
voulez, d'un rapport très détaillé qui est remis à
l'entité qui est vérifiée à ce moment. Ce sont des
rapports qui sont remis aux gestionnaires. Je pense que la question revient
à peu près à ceci: est-ce que vous en avez pour votre
argent? Je crois que oui, M. le Président, nous en avons pour notre
argent.
Évidemment, cela coûte cher, je suis bien d'accord avec le
député, 750 000 $, c'est beaucoup en honoraires. C'est vrai.
Mais, si on regarde, par exemple, le résultat des travaux et si on
compare avec des travaux qui se font ailleurs, je crois que nous avons quand
même un bon rendement pour l'argent qui est investi.
M. Parent (Bertrand): Vous avez mentionné au tout
début, M. le Vérificateur général, que finalement
peu de firmes avaient l'expertise. Pouvez-vous nous dire aujourd'hui que les
firmes qui ont reçu ces mandats sont à peu près les seules
firmes qui avaient l'expertise ou s'il n'y aurait pas eu d'autres firmes?
À ma connaissance, j'en connais au moins une autre qui était
très spécialisée à Montréal et qui a fait
beaucoup de travail à Ottawa dans la vérification
intégrée. De quelle façon peut-on dire que, finalement,
tout le monde, vu qu'il y en avait peu, a pu avoir une partie du travail
à faire?
M. Châtelain: D'accord. Peut-être que ce serait
intéressant si je vous disais que, dans certains cas, on a même eu
des problèmes avec Ottawa - parce que vous avez mentionné Ottawa.
Il y a des firmes qui avaient des contrats à Ottawa. Il fallait presque
se les arracher avec Ottawa. Parce qu'Ottawa désirait également
les mêmes firmes, ils désiraient également les mêmes
conseillers, il fallait presque se les arracher. On a convaincu, nous, certains
de ces conseillers à venir nous aider et on a fait appel à leur
sens de collaboration avec te gouvernement ou l'État du Québec.
On a été obligés de faire appel à ce sens pour
dire: Vous allez venir nous rendre service au Québec. Vous avez rendu
service à Ottawa. Maintenant, vous devez nous rendre service à
Québec. Il nous a fallu faire même cet appel.
D'autre part, II y en a plus, aujourd'hui, M. le Président, de
firmes qui sont spécialisées, qui ont l'expertise en
vérification Intégrée, C'est que graduellement,
évidemment, il y a d'autres conseillers qui prennent de
l'expérience dans cette méthodologie. Heureusement, maintenant...
(11 heures)
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
Vérificateur général. Est-ce qu'il y a consentement pour
que des images se prennent ici pendant la séance des engagements
financiers avec du son? De part et d'autre? Pas de problème? D'accord,
cela va. Ce n'est pas pareil avec le son. Vous avez le son, je pense?
Une voix:...
Le Président (M. Lemieux): Non C'est simplement pour me
conformer aux règles de l'art. Habituellement, les images sont prises
avant le début de la séance et avec le son, mais on me dit qu'il
n'y a pas de problème. C'est simplement que je ne voudrais pas recevoir
les foudres du député de Lévis. Vous comprendrez que je
prenne le soin de...
Une voix: Voyons! Voyons!
M. Garon: Ce n'est pas pour cela.
Le Président (M. Lemieux):... vous le demander. Cela va,
monsieur.
M. Garon: S'ils prennent le son, le député de
Vanier va parier tout le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Ah! Voyez-vous, c'est de la
déformation professionnelle.
On continue. Excusez-moi, M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Un complément d'information.
Graduellement, iI y a une augmentation du nombre de conseillers qui ont de
l'expérience en vérification intégrée.
Conformément à notre règlement sur les contrats de
services professionnels spécialisés, nous avons un fichier de
fournisseurs ou un fichier de professionnels à qui, maintenant, nous
demandons des appels d'offres. Ce fichier comprend plus de noms de firmes et
plus de noms de conseillers. Pour être qualifiées dans le fichier,
ces personnes doivent nous donner les noms de conseillers qui, eux, ont
l'expertise. Il y a plus de noms aujourd'hui dans notre fichier qu'il n'y en
avait à ce moment-là. Ces personnes obtiennent de l'expertise non
seulement à Ottawa et ici à Québec, mais aussi ailleurs
dans d'autres secteurs, par exemple au municipal où il se fait de la
vérification intégrée, dans tes hôpitaux, etc.
M. Parent (Bertrand): M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Cela répond à mes questions.
Cependant, je vous souligne que cela prendrait la permission des deux
côtés pour dépasser 11 heures, sans s'étendre trop
longtemps, parce qu'il reste encore quelques mois à vérifier.
Le Président (M. Lemieux): On aurait intérêt
à terminer. Il y a consentement de part et d'autre et je tiens pour
acquis que les engagements pour le mois de décembre 1985 sont
vérifiés et terminés.
Janvier 1986
Nous passons maintenant au mois de janvier 1986. J'appelle l'engagement
financier 1: "Contrat de services pour la fourniture d'une personne-ressource
pour agir à titre de directeur de vérification financière
à la Direction générale de Montréal du
Vérificateur général, dans le cadre du projet
d'implantation de la vérification intégrée. " Est-ce qu'il
y a des interventions relativement à l'engagement financier 1 de janvier
1986? M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui. Est-ce qu'on peut savoir le nom de la
personne qui est Intervenue dans ce dossier chez Raymond, Chabot?
M. Châtelain: Oui. À l'engagement financier 1, c'est
M. Louis Lacasse, du bureau de Laval, je crois, de Raymond, Chabot.
M. Parent (Bertrand): Si je comprends bien, vous avez
demandé des soumissions non pas au taux horaire, mais vous avez
procédé différemment.
M. Châtelain: Oui, dans ce cas. Nous avions
un poste de directeur vacant à Montréal et nous voulions
rester en processus de recrutement jusqu'à ce que nous puissions retenir
les services d'une personne qualifiée pour pouvoir la recruter sur une
base permanente. Nous avons fait appel au secteur privé pour qu'il nous
prête une personne. Au début, on pensait que ce serait pour un an
et, éventuellement, il s'est révélé que nous avions
besoin d'une personne pendant six mois. Alors, on a demandé à
trois cabinets d'experts-comptables s'ils pouvaient disposer, mais
c'était sur une base permanente, d'une personne qui nous aiderait dans
ce domaine pendant six mois. Au début, c'était pour un an, mais,
lorsque nous avons reçu les soumissions, nous les avons examinées
et on a vu que le montant que cela pouvait représenter en honoraires
était très élevé. Alors, on s'est limité
à une période de six mois, mais c'était sur une base
continue. C'est pour cela que nous avons négocié sur la base d'un
taux permanent.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'on peut savoir le taux qui a
été déterminé pour cette personne-ressource, M.
Lacasse?
M. Châtelain: Absolument. Nous nous sommes entendus pour
une période de six mois. On a déterminé le traitement pour
la période de six mois et on l'a divisé par le nombre d'heures.
Cela a donné un taux de 37, 26 $ l'heure.
M. Parent (Bertrand): L'explication entre la soumission de 68 000
$ et les 35 000 $, c'est la période de six mois que vous avez...
M. Châtelain: Non, c'est la période d'un an.
Lorsqu'on a demandé des soumissions, c'était pour une
période d'un an. Une personne à temps plein, c'est pour une
période d'un an iI faut réaliser que ce n'est pas un conseiller
senior. On est en vérification financière; il faut une personne
à l'intérieur du bureau pour diriger une équipe. Il
s'agissait surtout à ce moment-là, je m'en souviens, de
vérification d'états financiers, vous savez, de l'attestation
d'états financiers. Au début, on avait demandé des
soumissions pour une personne pour une période d'un an à temps
plein. Comme je vous le dis, quand on a réalisé le coût que
cela représentait et qu'en même temps on a mis en marche le
processus de recrutement, on s'est dit: On va se limiter à six mois tout
simplement. C'est pour cela qu'on a pris l'année, qu'on l'a
coupée à six mois et qu'ensuite on a divisé en heures pour
avoir un taux horaire.
M. Parent (Bertrand): N'aviez-vous pas cette personne-ressource
ou l'expertise à l'intérieur de l'organisation? Est-ce que ce
n'était pas, plutôt qu'une question d'expertise, une question de
disponibilité?
M. Châtelain: C'étaient les deux. Évidem-
ment, on n'avait personne. N'ayant pas l'expertise, on n'avait pas la
disponibilité. On n'avait pas l'expertise à l'Intérieur,
on n'avait pas une personne qui était apte à combler un poste de
directeur - chez nous, c'est un poste de directeur - à ce
moment-là. Alors, c'est pour cela que la personne qui a
été recrutée - éventuellement, c'est-à-dire
sur une base permanente - c'est une personne de l'extérieur.
M. Parent (Bertrand): Cela répond à mes
questions.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président. L'attestation des
états financiers pour la période de... Finalement, c'est de
1986-1987, puisqu'il s'agit d'un contrat d'un an.
M. Châtelain: Au début, oui, mais le contrat qui a
été signé, cela a été pour la période
du 25 novembre 1985 au 30 mai 1986.
M. Chagnon: Du 25 novembre 1985 au 30 mai 1986.
M. Châtelain: Oui.
M. Chagnon: D'accord. Alors, vous avez donné le contrat au
mois de janvier 1986 pour la période du 25 novembre..
M. Châtelain: Non, non, le contrat... Janvier. Le contrat
avait été donné en novembre...
M. Chagnon: D'accord, mais vous l'avez Imputé dans vos
engagements au mois de janvier.
M. Châtelain: Ah oui! Eh bien, cela, je pense que c'est
tout simplement la mécanique de faire rapport...
M. Chagnon: D'accord, cela va. M. Châtelain: Oui, oui.
M. Chagnon: Le sujet, c'était l'attestation des
états financiers dans le cadre d'un projet d'implantation de
vérification intégrée.
M. Châtelain: D'accord. C'est que, à ce
moment-là, on faisait l'Implantation de la vérification
Intégrée à Montréal, comme à Québec.
D'accord?
M. Chagnon: D'accord.
M. Châtelain: II nous fallait débuter. On n'avait
personne à l'intérieur pour remplir un poste de directeur chez
nous. D'accord? Alors, on a voulu recruter une personne qui, d'une part,
ferait l'attestation, c'est-à-dire qui dirigerait les travaux
d'attestation et de vérification financière... Par exemple, il
faut réaliser qu'on était en fin d'année financière
à ce moment-là. Vous savez, on a la Caisse de dépôt
et placement, entre autres, à Montréal. Loto-Québec et
ainsi de suite. Alors, il fallait quand même attester les états
financiers, d'une part, et commencer l'implantation de la vérification
intégrée comme on en faisait à Radio-Québec, comme
on l'a mentionné tantôt.
M. Chagnon: Pourquoi n'êtes-vous pas allé en
soumission, comme vous êtes allé pour les autres, en mandats de
vérification intégrée de niveaux 1 ou 2?
M. Châtelain: Ah oui, mais l'expertise qu'on recherchait
était est tout à fait différente. C'était surtout
l'attestation financière, à ce moment-là. C'était
surtout cela. D'ailleurs, vous le voyez au taux qu'on a payé, au taux
des honoraires. Les honoraires sont beaucoup moins élevés que
dans le domaine de l'expertise en vérification
intégrée.
M. Chagnon: Alors, est-ce qu'on peut considérer,
aujourd'hui ou du moins à partir de janvier 1986, que l'implantation de
la vérification intégrée de niveaux 1 et 2 dans les
secteurs comme Radio-Québec, la Régie des rentes du
Québec, les prêts et bourses et la gestion de la trésorerie
est plus avancée qu'elle ne le serait, soit à la Caisse de
dépôt et placement, soit à Loto-Québec et aux
organismes situés à Montréal?
M. Châtelain: Non, je pense qu'on ne peut pas discuter
comme cela, il faudrait peut-être prendre cela d'un autre point de vue.
C'est que, chez nous, l'expérience ou l'expertise de notre personnel,
incluant notre personnel-cadre, on l'acquiert graduellement, c'est vrai, mais
ce n'est pas parce qu'on aurait plus d'expérience à la
Régie des rentes ou à Radio-Québec. C'est tout simplement
qu'on développe de l'expertise généralement chez nous.
M. Chagnon: D'accord, mais le fait d'avoir commencé et
donné des contrats de vérification intégrée de
niveaux 1 et 2 à Radio-Québec, à la Régie des
rentes, au système d'attribution des prêts et bourses, à ta
trésorerie devrait faire en sorte que ces organismes aient un
degré de vérification supérieur à celui que la
Caisse de dépôt ou Loto-Québec pourraient avoir.
M. Châtelain: D'accord. C'est qu'à ce
moment-là il y a deux opérations différentes. Il y a un
mandat de vérification intégrée, appelons cela
l'optimisation des ressources, parce que la vérification
intégrée comprend beaucoup de choses. Alors, depuis tantôt,
quand on parle de vérification intégrée, on parle de
mandats ou de contrats pour de la vérification Intégrée,
et c'est surtout pour l'optimisation des ressources, excepté celui-ci
où on parte d'attestation. D'accord?
Mais, quand nous allons faire à l'avenir - parce qu'on l'a
déjà fait à la Régie des rentes, à
Radio-Québec, etc., on a fait des mandats de vérification
d'optimisation des ressources - lorsqu'on y va maintenant, on ne fait pas de
l'optimisation des ressources comme telle, on fait de l'attestation tout
simplement. Alors, cela ne veut pas dire, parce qu'on l'a fait une
année, que, l'année suivante, on va faire encore de
l'optimisation des ressources au même endroit.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, M. le
député de Saint-Louis?
M. Chagnon: D'accord, merci.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Seulement une question,
M. le Vérificateur général. Voulez-vous me dire quand
votre expertise professionnelle des gens que vous avez engagés pour de
fa vérification intégrée sera suffisamment
développée pour éviter qu'on aille comme cela à
l'extérieur? Vous savez, on a trois quarts de millions de dollars de
contrats 750 000 $, cela commence à faire de l'argent. Est-ce que vous
allez être en mesure d'arriver à développer une expertise
professionnelle particulière au sein des fonctionnaires qui travaillent
chez le vérificateur pour qu'on évite d'aller comme cela donner
trois quarts de million de dollars à contrat? Est-ce que vous comprenez
cela? Souvent, vous voyez les syndicats des professionnels et autres ou vous
voyez nos administrateurs qu'on paie quand même assez bien se plaindre
que trop souvent on va à l'extérieur pour donner des contrats
à des firmes, alors qu'on a l'expertise chez vous. J'aimerais vous
entendre un peu sur cela.
M. Châtelain: Je crois que c'est impossible de penser
qu'éventuellement on n'aura pas besoin de faire appel à
l'extérieur du tout. On a besoin de conseillers. Vous savez, quand je
parle de conseillers, je parie d'un conseiller senior au niveau 1. Ce sont des
experts qui sont disponibles justement pour nous conseiller sur une base non
pas permanente, mais périodique ou temporaire. Il s'agit comme tout
conseiller d'une personne qui est capable de venir chez nous regarder le
travail qu'on fait, de regarder cela d'une façon détachée
et de nous conseiller. Ce n'est pas un travail de directeur à temps
plein. Il y a une distinction à faire entre les deux, c'est bien
sûr. D'autre part aussi, sur chaque mandat, prenons l'exemple de
Radio-Québec - on a mentionné tantôt la Régie des
rentes - on a besoin d'expertises particulières dans ces secteurs et
nous ne pouvons pas nous attendre à avoir celles-ci chez nous sur une
base permanente. On pourra peut-être parier tantôt de la
vérification
qu'on a faite au ministère des Transports On a dû faire
appel à des ingénieurs, par exemple. Nous ne pouvons pas avoir un
ingénieur à temps plein chez nous, du moins pas dans le moment.
C'est pour cela qu'on devra toujours faire appel à l'extérieur
à certains moments pour des expertises particulières et on ne
peut pas s'attendre à avoir cela chez nous.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, cela ne me rebute pas du tout
de penser que le vérificateur du Québec puisse donner des
contrats à l'extérieur de son groupe de travail et de son
expertise propre, parce que, effectivement, il s'agit de mandats ad hoc. Quand
on donne un mandat ad hoc pour la vérification d'un organisme comme
Radio-Québec, comme la trésorerie, comme la gestion des
prêts et bourses ou comme la Régie des rentes, il m'apparaît
opportun de procéder par l'organisation de soumissions publiques et
d'aller chercher un entrepreneur qui va faire le travail pour et au nom du
Vérificateur général. C'est probablement moins dispendieux
que d'embaucher du personnel encore et encore et, éventuellement, le
nombre de postes requis par la vérification générale ne
sera pas une demande annuelle au Bureau de l'Assemblée nationale. Il est
évident que l'expertise qui se développe au bureau du
Vérificateur général, particulièrement en
matière de vérification intégrée, pourra
s'appliquer de plus en plus année après année,
après l'accumulation de cette expertise-là, dans chacun des
ministères qui sont ceux qui sont particulièrement
vérifiés année après année par le
Vérificateur général du Québec.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
vérificateur.
M. Châtelain: Oui, comme l'essayais de l'indiquer
tantôt, tant mieux si on peut développer chez nous l'expertise.
Évidemment, c'est que nous sommes en train...
Le Président {M. Lemieux): Vous voulez vous en aller vers
la vérification intégrée; c'était le sens de ma
question.
M. Châtelain: C'est cela, c'est ce que nous sommes en train
de faire et ce que nous voulons faire également, c'est de
posséder cette expertise. Là, je parle de méthodologie en
vérification intégrée, entre autres.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Châtelain: Vous savez, on a toujours besoin de
conseillers dans ces travaux aux deux niveaux, non seulement au niveau 1 mais
au niveau 2 également. Au niveau 2, disons que c'est plus
spécifique à l'entreprise qui fait l'objet de la
vérification comme telle. Au niveau 1, c'est surtout
général, c'est une expertise générale en
vérification intégrée. Il s'agit de méthodologie,
mais cela prend quand même une personne qui va nous suivre. Même
s'il y a un directeur chez nous qui a beaucoup d'expérience en
vérification intégrée, ce directeur a beaucoup d'autres
travaux que seulement ce mandat. Il a des équipes à diriger.
C'est pour cela qu'à ce moment-là on a besoin d'une personne qui
peut voir cela d'une façon dégagée, si vous voulez, en
retrait, qui peut voir notre travail, nous suivre et nous conseiller.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
vérificateur. Est-ce que l'engagement financier de janvier 1986 est
vérifié? C'est vérifié et terminé. J'appelle
les engagements financiers de février 1986.
Février "Contrat de services pour la fourniture d'une
personne-ressource pour agir à titre de conseiller externe en
système de gestion de documents auprès du Vérificateur
général du Québec dans le cadre du projet d'implantation
d'un système de gestion visant à améliorer
l'efficacité des opérations en matière de gestion des
documents, pour une période de six mois. " Est-ce qu'il y a des
questions sur cet engagement? Oui, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Pour les engagements 1 et 2 du mois de
février 1986, est-ce qu'on peut avoir le nom des personnes-ressources
chez Maheu, Noiseux & Compagnie, dans les deux cas s'il vous
plaît?
M. Châtelain: Oui, d'accord, M. le Président, cela
me fait plaisir. Au 1, il s'agit de M. Réal Blondeau. Le mandat,
c'était justement la gestion de documents chez le Vérificateur
général, chez nous. Ce sont nos propres documents.
M. Parent (Bertrand): M. Réal Blondeau était la
personne-ressource.
M. Châtelain: Voilà.
M. Parent (Bertrand): Son mandat était pour six mois
Est-ce bien cela? (11 h 15)
M. Châtelain: Attendez, c'est un peu plus de six mois. Les
dates que j'ai vont du 1er février 1986 à novembre 1986; c'est
huit ou neuf mois.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas du deuxième
contrat...
M. Châtelain: D'accord. Dans le deuxième...
M. Parent (Bertrand):... Maheu et Noiseux.
M. Châtelain: Oui, dans le deuxième, c'était
encore Maheu et Noiseux. Le conseiller est M. Denis Bolduc. Le mandat,
c'était justement l'étude d'envergure gouvernementale sur la
gestion financière ou la gestion de la trésorerie. M. Bolduc est
un conseiller junior...
M. Garon: Junior?
M. Châtelain: Eh bien, junior, en comparaison avec ceux
dont on disait tantôt qu'ils étaient seniors. D'accord?
M. Parent (Bertrand): A-t-il travaillé pendant cinq
mois?
M. Châtelain: II a travaillé chez nous du 4
février 1986 au 30 juin 1986, cinq mois. Le montant de 74 500 $, c'est
une erreur...
M. Parent (Bertrand): C'est impossible, parce que cela
représente...
M. Châtelain: Bien oui.
M. Parent (Bertrand): Cela ferait 100 heures par semaine.
M. Châtelain: Bien oui, c'est impossible absolument. Le
montant total, plutôt que 74 500 $, devrait se lire 40 500 $. C'est une
erreur.
M. Garon: 40 500 $?
M. Châtelain: Oui.
M. Garon: Vous avez dépensé...
M. Parent (Bertrand): II y a une erreur, M. le Président
À l'engagement 2, on doit lire 40 500 $.
M. Garon: Cela a-t-il été autorisé ou
dépensé effectivement.
M. Châtelain: Ah non! Le montant dépensé
effectivement, je l'ai, cela a été 27 900 $. Le montant que cela
a coûté, c'est 27 900 $.
M. Parent (Bertrand): L'engagement comme tel, le chiffre de 74
000 $, c'est une erreur.
M. Châtelain: Ah! C'est absolument ridicule, c'est..
M. Parent (Bertrand): II s'était habitué dans les
74 500$.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chagnon: C'est devenu un automatisme.
Le Président (M. Lemieux): Cela rejoint la
préoccupation du député de Saint-Louis.
M. Châtelain: Mais vous avez raison, M. le
député, parce que c'est une erreur. On s'en serait rendu compte.
Dans le contrat, c'était 74 500 $, mais c'est absolument illogique. Bien
oui, c'est bien sûr.
M. Parent (Bertrand): Surtout à 50 $ l'heure pendant cinq
mois.
M. Châtelain: Bien oui. Voilà.
M. Chagnon: C'était un gars qui travaillait beaucoup.
M. Garon: II se trouve à avoir travaillé pour 27
900 $ pendant quatre mois.
M. Châtelain: Non, c'est pendant... Oui, mais la personne a
travaillé pendant six mois chez nous.
M. Garon: Non, vous avez dit de février à juin.
M. Châtelain: Pendant cinq mois. Pardon? M. Garon: De
février à juin. Une voix: C'est cela.
M. Châtelain: Oui, certains jours la personne n'a pas
travaillé chez nous. C'était un contrat à temps plein,
sauf que certains jours il devait retourner a son bureau.
M. Garon: Mais II a travaillé de quelle date à
quelle date, avez-vous dit, de février...
M. Châtelain: Du 4 février 1986...
M. Garon: Oui.
M. Châtelain:... au 30 juin 1986.
M. Garon: II a travaillé cinq mois.
M. Châtelain: Cinq mois, c'est cela.
M. Garon: Pour un junior, c'est pas pire!
M. Châtelain: Ah oui. Je peux vous donner ie taux, c'est 50
$ l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Cela équivaut au taux
d'un avocat du Barreau, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais cela veut dire...
M. Parent (Bertrand): Un junior député.
Le Président (M. Lemieux): Un junior député.
Ha, ha! Même pas.
M. Parent (Bertrand): Pour autant qu'on apporte la modification
concernant l'engagement 2 pour 40 500 $. pour moi, c'est
vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Les engagements 1 et 2 du mois
de février 1986 sont vérifiés sous réserve...
M. Chagnon: M. le Président, j'avais une question sur
l'engagement 2.
Le Président (M. Lemieux): Ah! Je m'excuse. Oui, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Lorsqu'on parle de vérification
intégrée, je présume que c'est dans la région de
Québec, puisque l'entrepreneur vient de Sainte-Foy. Il s'agit d'un
programme d'implantation de la vérification Intégrée.
Pourquoi? À quel endroit? Où?
M. Châtelain: Lequel?
M. Chagnon: Le 5, 2.
M. Châtelain: Le 5, 2. Ah! Le no 2.
M. Chagnon: Le no 2.
M. Châtelain: D'accord. Dans le cas de celui que je viens
de mentionner, M. Bolduc, celui-là, c'était justement
l'étude d'envergure gouvernementale sur la gestion de la
trésorerie.
M. Chagnon: Sur? J'ai ma! compris.
M. Châtelain: La gestion de la trésorerie, la
gestion de la caisse, si vous voulez.
M. Chagnon: Mais cela, c'est un junior qui va faire cette
étude.
M. Châtelain: Oui, mais on avait aussi besoin de juniors
sur ces travaux-là. On a mentionné tantôt M. James Cadieux,
de Price Waterhouse; lui était senior. C'est un type qui, par exemple, a
dû aller à New York pour voir comment on gère des emprunts,
etc.
M. Chagnon: Et l'imputation budgétaire 1985-1986,
c'était 35 100 $ et l'imputation de 1986-1987, c'était 39 400 $.
Par contre, on arrive à 40 500 $.
M. Parent (Bertrand): C'est une erreur.
M. Garon: Le montant autorisé et te montant effectivement
dépensé, ce sont effectivement deux choses
différentes.
M. Chagnon: Oui, le montant autorisé était de 40
500 $ et le montant effectivement dépensé, c'est 27 000 $.
M. Châtelain: 27 900 $
M. Chagnon: Comment fait-on fonctionner cela avec l'imputation
budgétaire 1985-1986 et 1986-1987?
M. Châtelain: Ah! Ce sont des erreurs.
Le Président (M. Lemieux): On le note, M. le
député de Saint-Louis, en adoptant...
M. Chagnon: Parfait.
Le Président (M. Lemieux):... en vérifiant,
c'est-à-dire, l'engagement financier.
M. Garon: L'erreur de quoi?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est une erreur de quoi? Vous dites que c'est une
erreur...
M. Châtelain: Une erreur dans la préparation du
contrat; le contrat est mal rédigé. Le montant de 74 500 $, c'est
tout à fait illogique.
M. Garon: Oui, mais qui a fait cette erreur?
M. Châtelain: On essaie de le déterminer, on est en
train...
M. Garon: Ce que je ne comprends pas, c'est que vous donniez un
contrat de 40 500 $ et que votre contentieux rédige un contrat pour 74
500 $ Moi, je ne comprends pas beaucoup là. C'est une drôle
d'erreur.
M. Châtelain: C'est une drôle d'erreur, oui d'accord,
mais il n'y a pas de problème. C'est que dans le contrat, pour les
autres clauses du contrat, il n'y a aucun problème. C'est pour cela que
je vous dis que c'est illogique. Les autres clauses du contrat sont tellement
claires. Par exemple, on a le nombre d'heures, on a le temps et le taux
horaire, alors...
M. Garon: J'ai l'impression que ceux qui font vos contrats sont
sur le pilote automatique à 74 500 $.
M. Dufour: Ils le sont.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière, voulez-vous prendre la parole? Non?
M. Châtelain: Non, mais il y a une autre erreur qui aurait
pu se glisser facilement. C'est
qu'il y a eu deux contrats - je ne sais pas lesquels - que vous avez Ici
et qui ont été corrigés par la suite. C'est tout
simplement lorsque les photocopies ont été faites pour envoyer la
documentation au Conseil du trésor. Il y a eu des erreurs dans la
photocopie. C'est une photocopie d'une page d'un autre contrat qui a
été Insérée dans celui-là; on s'en est rendu
compte par la suite. C'est pour cela qu'on a dû les corriger.
M. Garon: Mais est-ce que ce sont des notaires qui font vos
contrats?
M. Châtelain: Non, ce sont des... Une voix:... des
avocats.
M. Garon: Non, farce à part, qui est-ce qui fait vos
contrats?
M. Châtelain: D'abord, pour commencer, notre formule de contrat a
été préparée par nos conseillers juridiques d'un
bureau de l'extérieur. On a des contrats qui sont...
M. Garon: Encore des contrats de l'extérieur!
M. Châtelain: Pardon?
M. Garon: Vos contrats sont préparés à
l'extérieur. Mais, s'ils font des erreurs comme ça...
M. Châtelain: Non, Ils ne sont pas faits à
l'extérieur. Non, je parle de la formule, la formulation de notre
contrat. On a adopté une formulation standard, si vous voulez, pour nos
contrats. On a adopté une formule, ce sont des contrats de six ou sept
pages. Tous les termes, toutes les clauses de nos contrats ont
été discutés. Cela a été établi en
consultation entre nos conseillers et un bureau de conseillers juridiques de
l'extérieur.
Mais, évidemment, quand on signe chacun des contrats, on ne fait
pas intervenir le conseiller de l'extérieur, absolument pas. C'est
nous-mêmes qui rédigeons les contrats à ce
moment-là, à partir des clauses qu'on a établies.
M. Garon: Mais, comment cela peut-il arriver qu'ils fassent des
erreurs comme ça? Moi, si j'avais un employé qui faisait un
contrat de 40 500 $ et un contrat de 74 500 $, il me semble qu'il ne ferait pas
vieux os. Il me semble que ce n'est pas normal. Ce n'est pas une petite erreur;
c'est une grosse erreur.
M. Châtelain: C'est une grosse erreur dans ce
sens-là, mais il n'y avait aucune possibilité qu'en ce qui
concerne le paiement on dépasse le montant de 40 500 $. Il n'y avait
aucune possibilité, parce que les autres clauses du contrat couvraient
ça. Vous savez, on avait le début et la fin du contrat; on avait
le nombre d'heures et le taux horaire. Alors, il n'y avait aucune
possibilité. C'est tout simplement une erreur dans le calcul du montant
total du contrat, mais il n'y avait aucune possibilité qu'en ce qui
concerne le paiement on puisse dépasser le montant de l'engagement de 40
500 $.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Mais cette erreur, M. le
vérificateur, vous conviendrez qu'elle ne s'est pas produite qu'une
seule fois. Elle s'est produite à nouveau, je pense qu'on va le voir au
mois de mars.
M. Châtelain: Oui, mais dans les autres cas les contrats
étaient corrects. C'est tout simplement les photocopies qui ont
été envoyées au Conseil du trésor. C'est là
qu'il y a eu une erreur.
M. Garon: Arrêtez donc! Les photocopieurs ne photocopient
pas les pages que vous mettez dedans!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent {Bertrand): Alors, avec...
M. Garon:... d'erreurs cléricales, mais c'est la
première fois que j'entends parler d'erreurs de photocopie!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. M. le député de Bertrand, cela va?
M. Parent (Bertrand): Les engagements 1 et 2 de février
sont...
Le Président (M. Lemieux): Ils sont
vérifiés?
M. Parent (Bertrand):... vérifiés avec la
correction à l'engagement 2, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas d'autres
questions? Les engagements 1 et 2 pour le mois de février 1986, avec
correction à l'engagement 2. Le montant de l'engagement ne se lit pas 74
500 $, mais 40 500 $.
Mars
J'appelle l'engagement financier 1 pour le mois de mars 1986. "Contrat
de services pour la fourniture d'une personne-ressource pour agir à
titre de conseiller en gestion financière auprès du
Vérificateur général du Québec dans la
réalisation d'études d'envergure gouvernementale, pour une
période de sept mois. " Est-ce qu'il y a des questions sur l'engagement
financier 1?
M. Parent (Bertrand): Pour les engagements financiers 1 et 2, te
nom des personnes qui sont Intervenues comme spécialistes et, dans le
cas de l'engament 2, est-ce qu'on pourrait clarifier là aussi les 74 500
$?
M. Châtelain: Oui, d'accord. L'engagement 1. Garon,
Bélanger, Dallaire, Gagnon. Le conseiller intervenant, c'est Jean-Claude
Baron. Le mandat, c'était Justement l'étude d'envergure
gouvernementale sur la gestion de la trésorerie. C'est un conseiller du
niveau intermédiaire.
Le contrat no 2, Raymond, Chabot, Martin, Paré. Le conseiller
intervenant, c'est M. Robert Gauvreau, encore à la gestion de la
trésorerie. Le mandat, c'était de la gestion de la
trésorerie. C'est un conseiller junior.
L'engagement, ce n'était pas 74 500 $ dans les deux cas, mais je
pense que cela a été corrigé.
M. Parent (Bertrand): Bien non.
Le Président (M. Lemieux): Les membres de cette commission
ont reçu l'erratum corrigeant les montants. On vient de me
prévenir que cela a été envoyé hier.
M. Parent (Bertrand): On vient de me prévenir que cela a
été envoyé hier, mais, moi, je ne l'ai pas
reçu.
Le Président (M. Lemieux): Je ne l'ai pas reçu non
plus. Je dois vous l'avouer. M. le secrétaire vient de me dire que cela
a été envoyé hier. C'est exact. Alors, je n'ai pas
reçu...
M. Châtelain: Je vais vous donner les montants
corrigés. Le no 1, c'est 62 000 $.
M. Garon: 62 000 $?
M. Châtelain: Oui. Le no 2, c'est 57 000 $.
M. Garon: 57 000 $?
M. Châtelain: Oui.
M. Parent (Bertrand): L'erreur de 74 500 $, c'est le pilote
automatique?
M. Châtelain: Non.
M. Parent (Bertrand): C'est vous qui nous avez habitués en
décembre 1985.
M. Châtelain: Je comprends et je comprends votre
réaction aussi. Les montants que je viens de vous donner,
corrigés, sont ceux qui sont sur les contrats. Les photocopies qui ont
été envoyées ont été envoyées en
même temps. Vous savez, quand on envoie cela au Conseil du trésor,
c'est par trimestre. La personne qui a fait les photocopies des contrats s'est
trompée justement à cette page. Elle a inséré
à ces contrats tes pages qui appartiennent à un autre contrat. On
s'est rendu compte de cela la semaine dernière. Quand on a
regardé cela, cela ne fonctionnait pas et on est allé
vérifier. Nos contrats étalent bons. On a communiqué avec
le Conseil du trésor pour voir quels étaient les montants qui
apparaissaient sur leurs contrats et c'étaient les montants que vous
aviez ici. C'étaient des montants erronés qui ne correspondaient
absolument pas aux contrats qu'on avait.
Le Président (M. Lemieux): Je peux vous donner
l'explication, M. le député de Bertrand. Dans un premier temps,
il est tout à fait normal que les membres de cette commission n'aient
pas reçu l'erratum, puisqu'il a été ainsi
communiqué hier: "À tous tes membres de la CBA. Veuillez trouver
ci-joint la correction apportée par le Conseil du trésor à
deux engagements du Vérificateur général pour le mois de
mars 1986, Auriez-vous l'obligeance de remplacer la page des engagements
financiers de mars 1986 par une nouvelle liste" C'est daté d'hier Le
Conseil du trésor écrit au secrétaire de la commission, M.
Richard Genest, en lui disant: "Veuillez trouver ci-inclus copie
corrigée d'une page des engagements financiers de mars 1986 relevant du
Vérificateur général du Québec qui a pour but de
refléter le montant exact de la dépense correspondant à
ces deux engagements. Une Inversion de page, au moment de leur transmission
pour étude en commission parlementaire, est à l'origine de cette
situation. " Voilà l'explication relativement aux engagements financiers
de mars 1986. M. le député de Bertrand, je m'excuse, il fallait
que je donne cette information aux membres de la commission. Vous pouvez
continuer.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas du deuxième engagement,
Raymond, Chabot, 57 000 $, quelle a été la période? On a
écrit cinq mois; est-ce que cela a réellement été
cinq mois?
M. Châtelain: Je vais vous répondre tout de suite.
La période a été du 3 février 1986 au 14 juin 1986.
Le montant effectivement payé, si cela vous intéresse, a
été de 42 697 $
M. Garon: 42 000 $?M. Châtelain: 42 697 $.
M. Parent (Bertrand): C'étaient des gens à temps
plein.
M. Garon: À temps plein pendant cinq mois, même pas
cinq mois.
M. Parent (Bertrand): Cela fait 40 heures par semaine, au
moins,
M. Garon: Hein? Cela fait un peu plus, quatre mois et onze jours.
Pour un junior, ce n'est pas mal payé, 42 697 $. On dit que c'est un
junior, pour à peu près quatre mois et une semaine...
M. Châtelain: Attendez, je vais trouver cela. M. Garon:
C'est plus cher qu'un député.
M. Châtelain: C'est le 3 février. Là-dedans,
il y a des frais de déplacement pour 7000 $. Si on enlevait 7000 $ de 42
697 $, les honoraires...
M. Garon: Des frais de quoi?
M. Châtelain:... seraient de 35 697.
M. Garon: Des frais de quoi?
M. Châtelain: Des frais de déplacement, des frais de
voyage.
M. Garon: II va où? Gestion de trésorerie...
M. Châtelain: Je vais demander d'où vient cette
personne.
Une voix: De Montréal.
M. Parent {Bertrand): Cela fait 7000 $ en quatre mois.
M. Châtelain: D'accord. C'est un conseiller qui vient de
Montréal et il travaillait à Québec.
M. Garon: On n'aurait pas pu en trouver un à Québec
pour éviter les frais de déplacement.
M. Châtelain: Oh! Ils sont rares, ces experts.
M. Garon: C'est un junior, dites-vous. Ce n'est pas...
M. Châtelain: Oui, mais cela ne fait rien. Attention!
M. Garon: Même des juniors, il n'y en a pas?
M. Châtelain: Même junior. Il nous fallait trouver
ces experts. Appelons-les des experts, des spécialistes, mais notre
problème, c'était que la très grande majorité de
ces personnes étaient en conflit d'intérêts pour venir
travailler chez nous. Ce sont des personnes qui conseillent déjà
le gouvernement, qui travaillent pour des courtiers ou qui aident les
courtiers, etc. Elles étaient déjà en conflit
d'intérêts. Alors, c'était très difficile pour nous
d'en trouver.
M. Parent (Bertrand): II y a une question que je poserais
à M. Bolduc. Est-ce que c'est cela?
Une voix: M. Bédard.
M. Parent (Bertrand): M. Bédard. Le comité de
sélection a retenu la firme Raymond, Chabot, même s'il y avait 10
$ de plus. Est-ce à cause de la non-disponibilité ou à
cause de l'expertise?
M. Bédard: Si vous me le permettez, je vais faire sortir
le dossier à cet égard.
M. Parent (Bertrand): C'est quand même une somme
importante.
M. Bédard: D'accord. Est-ce qu'on peut revenir plus tard
avec la réponse, si vous te permettez?
M. Parent (Bertrand): D'accord. Pour ce qui est de mars, les
engagements 1 et 2, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Limoilou, vous avez une question. (11 h 30)
M. Després: J'ai une question en ce qui concerne la
description, tant du premier que du deuxième engagement. Quand vous
dites: conseiller en gestion financière intermédiaire
auprès du Vérificateur général dans ta
réalisation d'études d'envergure gouvernementale, est-ce que vous
traitez de la vérification intégrée? Sinon, de quelle
étude d'envergure parlez-vous? J'aimerais savoir quelles sont ces
études.
M. Châtelain: M. le Président, c'est une
étude d'envergure gouvernementale en gestion de la trésorerie ou
gestion de la caisse, si vous voulez. C'est la gestion des emprunts, le
mouvement des montants d'argent dans l'ensemble du gouvernement et les
emprunts; l'opération des comptes bancaires au ministère des
Finances. C'est pour ça qu'on dit que c'est une étude d'envergure
gouvernementale, parce qu'on a regardé dans plusieurs
ministères.
Cela s'apparente à de la vérification
intégrée. D'ailleurs, nos études d'envergure
gouvernementale, on les appelle aussi des vérifications
intégrées. Le mandat, c'était celui-là,
c'était la gestion de la trésorerie.
M. Després: Dans les deux cas?
M. Châtelain: Oui. Je vais m'en assurer, monsieur. Dans les
deux cas!
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Limoilou. Une autre information pour l'ensemble des
députés: le travail du secrétariat des commissions
fonctionne très bien. L'ensemble
des députés ont signé qu'ils avaient reçu
des corrections apportées aux engagements financiers, tous à 14
heures, y compris le député de Bertrand.
Votre signature est ici à 14 h 1, disant que vous avez bien
reçu hier les engagements Financiers corrigés, de même que
celle du député de Lévis.
M. Parent (Bertrand): Je n'étais pas là hier.
Le Président (M. Lemieux): C'est parvenu à votre
bureau hier à 14 heures.
M. Parent (Bertrand): Si c'est arrivé au bureau, c'est
correct.
M. Gagnon: Je n'ai rien signé.
Le Président (M. Lemieux): Je veux bien qu'on sache que
les documents que le Secrétariat des commissions a entre les mains -
pour moi c'est important pour l'efficacité de la commission - cela se
rend bien au bon endroit. Alors, votre secrétaire a sans doute
accusé réception à votre place, de même que pour M.
le député de Bertrand. Les documents sont bel et bien à
votre bureau depuis 14 heures hier.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Alors, c'est seulement cette
situation que je voulais corriger. Alors, les engagements financiers...
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: J'aimerais savoir dans ce cas-là, à
l'engagement 15, pourquoi vous avez engagé la personne à 75 $
l'heure, plutôt que la personne à 50 $ l'heure.
M. Châtelain: On les a engagées toutes les deux, M.
le Président.
M. Garon: Les deux?
M. Parent (Bertrand): Non, ce sont deux firmes
différentes.
M. Châtelain: On les a engagées toutes les deux, M.
le Président.
M. Bédard: En réponse...
Le Président (M. Lemieux): M. Bédard.
M. Bédard: Si vous me le permettez, en réponse
à la question de M. le député de Bertrand et en même
temps à celle de M. le député de Lévis, vous aviez
tout à fait raison, on demandait un tarif de 50 $ et de 60 $ l'heure
mais nous avons engagé les deux personnes: une à 50 $ et l'autre
à 60 $ l'heure. Les deux ont été engagées par le
Vérificateur général.
M. Garon: On n'est pas à l'engagement 15.
M. Bédard: Non. Je comprends, mais étant
donné que nous avions déjà engagé M. Denis Bolduc
pour un autre mandat, M. Robert Gau-vreau devenait le seul candidat disponible.
On l'a donc engagé parce que M. Bolduc n'était plus
disponible
Est-ce qu'on parle bien du contrat qui a été
accordé à M. Robert Gauvreau au tarif de 60 $ l'heure?
M. Garon: Oui.
M. Bédard: C'est exact?
M. Garon: Vous avez eu une offre à 50 $ l'heure.
M. Bédard: On a eu une soumission à 50 $ l'heure
et. C'est exact. Cette personne n'étant pas disponible, on a
engagé M. Robert Gauvreau.
M. Parent (Bertrand): Alors, vous avez retenu les services des
deux, sauf qu'il y en a un qu'on a approuvé en février et l'autre
en mars.
M. Bédard: C'est exact.
M. Garon: Vous n'avez demandé à Maheu Noiseux, de
vous en fournir un autre à 50 $ l'heure plutôt que de prendre
l'autre à 60 $ l'heure?
M. Châtelain: Justement, il y a peu d'experts dans ce
domaine-là. Il y en a très peu. On parle de gestion de
trésorerie ou de gestion de caisse.
M. Garon: Je comprends ça, mais on n'est pas en
Haïti. J'imagine que des comptables juniors, il doit y en avoir un
peu.
M. Châtelain: Des comptables, il y en a, mais ceux qui ont
de l'expertise dans la gestion de caisse, il y en a très peu C'est pour
ça qu'à un moment donné on a même retenu les
services d'une personne de Toronto; on n'avait pas le choix.
M. Garon: Je vais vous poser une question, M. le
Vérificateur général.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Si un ministère vous répondait chaque
lois qu'il passe à côté des règles: Parce
qu'il n'y en a pas, accepteriez-vous cela facilement?
M. Châtelain: Je ne pense pas qu'on passe à
côté des règles, je ne dirais pas ça.
M. Garon: Vous avez deux offres et vous dites: II n'y en a pas.
Je trouve que c'est...
M. Châtelain: On demande des soumissions et, quand on n'est
pas capable' d'avoir suffisamment de personnes, parce qu'il n'y en a pas de
disponibles, tout ce que l'on peut faire à ce moment-là, quand on
négocie le contrat avec ces personnes-là, c'est de s'assurer
qu'on respecte la tarification gouvernementale. On demande les CV, on regarde
leur expérience et ainsi de suite. Il y a un jury qui se prononce. On ne
peut pas faire autre chose.
M. Garon: Depuis tantôt que je vois des gens qui arrivent
au même tarif. Cela ne vous fait pas poser de questions de voir arriver
quatre firmes à peu près toutes au même tarif horaire: 91,
20 $, 93, 20 $, 93 $, 92, 86 $?
M. Châtelain: Oui, mais il faut...
M. Garon: II me semble que quelqu'un qui serait alerté un
peu dirait: Il n'y a pas collusion quand tu soumissionnes au gouvernement;
est-ce de cette façon-là que cela se passe dans l'entreprise
privée?
M. Châtelain: Ils sont pris par la réglementation et
cette réglementation s'applique à nous, même aujourd'hui
encore. Il s'agit justement de la tarification gouvernementale. Ce sont des
taux fixés par le Conseil du trésor, des taux maximums.
M. Garon: Des taux maximums, c'est cela.
M. Châtelain: Oui, ce sont des taux maximums. Prenons par
exemple le montant de 93, 20 $, ce taux maximum-là. Si ces
gens-là nous demandaient le tarif régulier, II serait de
beaucoup, beaucoup supérieur à 100 $ l'heure. C'est pour cela que
ces personnes-là... Vous allez dire: Comment se fait-il que ce sont
toujours les mêmes tarifs qui reviennent? Bien, c'est cela, lis
soumissionnent justement au tarif maximum selon la réglementation
gouvernementale, mais lequel tarif maximum est beaucoup plus bas que leur taux
régulier.
M. Garon: Vous donnez des contrats de cinq, six, sept mois.
M. Châtelain: Oui.
M. Garon: it me semble, habituellement, que, quand on donne un
contrat pour une petite période... Mais là, c'est comme si vous
engagiez quelqu'un pendant... C'est quand même cinq, six, sept mois.
C'est un gros contrat.
M. Châtelain: D'accord, mais pour ceux qu'on engage,
disons, à un temps plus régulier ou presque à temps plein,
pour ceux-là, on négocie des tarifs encore plus bas que le
maximum gouvernemental. C'est que ceux qu'on voit à des tarifs comme 93,
20 $ - en tout cas dans les 90 $ - ce ne sont pas des personnes qui travaillent
régulièrement pendant un an chez nous à raison de cinq
jours par semaine. Ceux-là sont des conseillers seniors qui, eux,
viennent chez nous deux jours par semaine. Alors, c'est pour cela. Je comprends
le but de votre question et on est sensible à cela, c'est que,
dès qu'on parle de retenir les services d'une personne sur une base
permanente, on essaie évidemment, selon le nombre de mois du contrat, de
négocier des taux plus bas. c'est bien sûr.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Cela répond à ma question
pour les engagements financiers 1 et 2 du mois de mars 1986, avec les
corrections apportées telles qu'on les a reçues hier.
Le Président (M. Lemieux): Comme ii n'y a pas d'autre
interrogation relativement aux engagements financiers du mois de mars 1986, les
engagements 1 et 2 sont donc adoptés avec les correctifs
nécessaires apportés, hier, à l'addendum tel que transmis
aux députés.
Mai
J'appelle l'engagement du mois de mal 1986. Est-ce qu'il y a des
Interventions relativement aux engagements 1 et 2 du mois de mal 1986?
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Comment avez-vous fait, dans le cas du contrat 1,
pour trouver le fournisseur?
M. Châtelain: Pour trouver qui? M. Chagnon: Le
fournisseur.
M. Châtelain: Beaucoup de difficulté, parce que,
ici, il s'agissait de notre... Attendez, je vais m'assurer... Oui, il
s'agissait de notre vérification intégrée au
ministère des Transports. On avait besoin des services d'un
ingénieur pour nous conseiller. Alors, il y avait deux choses: d'une
part, cela nous prenait un ingénieur qui avait déjà fait
de la vérification, si vous voulez, en gros - d'accord? - et, d'autre
part, if nous fallait un ingénieur qui n'était pas en conflit
d'intérêts. Il n'y a pas beaucoup de bureaux d'ingénieurs
au Québec qui n'ont pas des contrats avec le ministère des
Transports. Alors, ce fut très difficile pour nous, je dois l'avouer,
ce
fut très très difficile de trouver au moins trois bureaux
d'ingénieurs qui pouvaient soumissionner parce que, dès qu'on
présentait un bureau d'ingénieurs et qu'on leur parlait justement
de ce mandat-là, tout de suite ils étaient disqualifiés
parce qu'ils nous avisaient déjà qu'ils avalent eu des contrats
avec le ministère des Transports. Alors, cela n'a pas été
facile, je vous te dis.
M. Chagnon: Mors, il n'y a jamais eu de contrat avec ces
personnes-là?
M. Châtelain: Je ne voudrais pas m'aven-turer pour vous
répondre qu'il n'y en a jamais eu parce que c'est tellement un gros
bureau d'ingénieurs, vous savez, mais je sais qu'à ce
moment-là on leur a posé la question spécifiquement
à savoir s'ils étaient en conflit d'intérêts et ils
ne l'étaient absolument pas. On était très sensible
à cela, puis eux-mêmes l'étaient aussi.
M. Chagnon: Vous avez choisi un ingénieur de SNC inc.
à 70 $ l'heure pour la mirifique somme de 74 500 $, un heureux hasard
parce que, quand c'est un ingénieur, on arrive à 74 500 S, et
quand on engage un comptable, c'est encore 74 500 $. Cela vaut te même
prix, quoi?
M. Châtelain: D'accord, mais voici, il faut être
conscient...
M. Garon: C'est pour cela que la photocopieuse se trompe. Elle
est habituée à marcher à 74 500 $.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, la parole est à vous.
M. Chagnon: Alors, je la laisserais au Vérificateur
général.
M. Châtelain: Quand on a retenu, justement, les services
d'un ingénieur, on savait qu'éventuellement même cet
ingénieur-là devrait aller visiter des districts - Comment
appelle-t-on cela, des districts au ministère des Transports? - et on ne
savait pas le nombre de districts par exemple que l'on visiterait, lesquels on
visiterait, la distance... Là, il faut être conscient... J'ai des
chiffres ici. C'est que, dans ce contrat-là, dans le montant de 74 500
$, il y a pour 22 500 $ de frais de déplacement, entre autres.
M. Chagnon: Cela aurait pu être 75 800 $...
M. Châtelain: Oui, je comprends.
M. Chagnon:... ou 102 300 $ou36 250 $.
M. Châtelain: Oui, puis effectivement, c'est qu'à ce
moment-là, comme je l'ai expliqué tantôt, on ne savait pas
exactement le volume de travail que cela représenterait
éventuellement On ne savait pas le nombre de régions qu'on devait
visiter et ainsi de suite.
NI. Chagnon: Vous saviez que 75 000 $ c'était la norme
pour aller au Conseil du trésor?
M. Châtelain: On commence avec cela. J'ai le montant
éventuel que cela nous a coûté. 79 600 $, dans ce
cas-là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que vous pouvez nous dire si c'est
six mois ou dix mois parce que...
M. Châtelain: En général, c'est six mois,
mais je veux m'en assurer.
M. Chagnon: C'est une erreur de la photocopieuse.
M. Châtelain: Je vois qu'il y a une erreur dans le
tableau.
Une voix: On va prendre un vérificateur.
M. Châtelain: La période courue est du 1er avril
1986 au mois d'octobre 1986.
M. Chagnon: C'est un six et non pas un dix.
M. Châtelain: C'est ça, c'est sûr.
M. Chagnon: Alors, cela vous a coûté 79 600 $ dans
ce contrat pour six mois.
M. Châtelain: Le coût réel... M. Garon:
79 000?
M. Châtelain: C'est cela. Les 79 600 $ sont
constitués de 57 100 $ d'honoraires et de 22 460 $ de frais de
déplacement.
M. Garon: Des frais de déplacement, à quel
endroit?
M. Châtelain: C'est un type de Montréal. M. Garon:
Où est-il allé?
M. Châtelain: II a travaillé ici à
Québec avec nous.
M, Garon: II a coûté 22 000 $ de frais de
déplacement en six mois?
M. Châtelain: Oui, mais il a eu d'autres
déplacements. Il est allé en régions, pour le
ministère des Transports. On a visité des régions.
M. Garon: Avec 22 000 $, il a dû se
promener un peu. 22 000 $ en six mois...
M. Châtelain: 22 460 $. Je dois vous rassurer tout de
suite, M. le député. Ce que nous payons en frais de
déplacement, c'est absolument conforme à la réglementation
gouvernementale sur les frais de déplacement.
M. Garon: Cela, pour mol, c'est de la théorie, sauf que
vous avez engagé un gars qui vous a coûté 22 000 $ en six
mois, un ingénieur civil. Combien y en a-t-il d'ingénieurs
civils? Il y en a 15 000? Combien y en a-t-il?
M. Châtelain: Ils sont tous en conflit
d'intérêts avec le ministère des Transports, c'est
ça le problème.
M. Garon: Oui, mais c'est cher, 22 000 $ de frais. Est-ce qu'il
travaillait surtout à Québec ou en régions?
M. Châtelain: Les deux. Il a travaillé à
Québec; mais, même quand il a travaillé à
Québec, il était en statut de voyage aussi. C'est un gars de
Montréal. Quand il est à Québec, il est en statut de
déplacement. Qu'il travaille à Québec ou en
régions, on devait payer ses frais de déplacement.
M. Chagnon: C'est un ingénieur qui n'a pas de...
M. Garon: Vous êtes après nous dire qu'il manque
d'ingénieurs au Québec. Il manque de comptables.
Une voix: À Québec.
M. Garon: J'ai de la misère à accepter cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le vérificateur,
est-ce que, sur l'invitation, il y a des firmes de Québec qui ont
été invitées? Est-ce qu'il y en a des firmes de
Québec? Parce qu'on connaît... Vous savez, on pense à
Roche, à BPR, à Lajoie, Pellerin. On pense à une foule
d'ingénieurs. Même du côté de Lévis, c'est la
même chose.
M. Chagnon: Ils ont tous des contrats avec le ministère
des Transports.
Le Président {M. Lemieux): Pas nécessairement, M.
te député de Saint-Louis. Et SNC aussi.
M. Châtelain: D'accord. Vous avez les noms Ici. Mais
l'autre cabinet d'ingénieurs qui a été pressenti,
c'était Lalonde, Girouard, Letendre et Associés.
Le Président (M. Lemieux): C'est d'où cela?
M. Chagnon: C'est de Montréal aussi. Mais il n'y en a pas
de Québec?
M. Garon: C'est ça, l'affaire. Vous avez besoin d'un
ingénieur civil. Les soumissions sont demandées. Les plus grosses
firmes, c'est évident qu'elles soumissionnent au gouvernement. Est-ce
que cela vous prend toujours quelqu'un des plus grosses firmes au
Québec? Il doit y avoir des firmes intermédiaires, des firmes
plus petites. L'ingénieur doit être aussi bon dans une firme
moyenne que dans une grosse firme. Mais vous prenez juste les grosses firmes.
Cela m'apparaît, je vais vous dire bien franchement... Ce sont des
soumissions sur invitation. Vous n'en avez que trois. Il semble que vous ne
demandiez cela qu'aux grosses. Trouvez-vous cela normal?
Un ingénieur qui travaille pour une firme moyenne doit être
aussi compétent que celui qui travaille pour une grande corporation.
M. Chagnon: Pellemon, ce n'est pas une grosse firme, cela.
M. Garon: Non, mais il n'y en a que trois. Vous me dites que le
gars travaille surtout à Québec, que vous prenez une firme de
Montréal et que cela coûte 22 000 $ de frais de déplacement
ou de séjour.
M. Châtelain: C'est ça. C'est que les bureaux
d'ingénieurs que nous avons pressentis, tout de suite nous leur
demandions s'ils étaient en conflit d'intérêts avec le
ministère des Transports. Ils le sont presque tous. C'est cela notre
problème. D'ailleurs, on l'a demandé aux bureaux
d'ingénieurs qu'on pressentait.
Écoutez, on ne demandait pas n'importe quel ingénieur. Il
nous fallait quand même un ingénieur avec une certaine
expérience, une certaine expertise en consultation et en
vérification, un ingénieur qui fait de la vérification ou
de l'évaluation de travaux. Ce ne sont pas tous les ingénieurs
qui pouvaient justement venir chez nous pour nous aider dans un mandat de
vérification intégrée. (11 h 45)
On faisait deux choses: d'une part, on pressentait des bureaux
d'ingénieurs pour voir s'ils avaient ce genre d'expertise;
deuxièmement, on leur demandait s'ils étaient en conflit
d'intérêts et on demandait également au ministère
des Transports lui-même si ces bureaux d'ingénieurs dont nous
voulions retenir tes services étaient en conflit
d'intérêts. Cela limite beaucoup le nombre de personnes
admissibles à soumissionner. '
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va pour les
engagements financiers du mois de mai 1986? Les engagements financiers 1 et 2
de mai 1986 sont donc vérifiés. J'appelle les engagements
financiers,..
M. Garon: Un Instant!
Le Président (M. Lemieux): Non. Ah! Je m'excuse. Oui, M.
le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais avoir un renseignement, non pas de la
commission: Quels ont été les frais de déplacement
détaillés des 22 000 $? J'aimerais avoir cela.
M. Châtelain: On peut...
M. Garon: J'aimerais savoir s'il a travaillé surtout
à Québec ou s'il a été en régions. Ce que je
veux savoir, c'est s'il y a des frais surtout à Québec ou surtout
à Chicoutimi ou un peu partout au Québec.
Le Président (M. Lemieux): M. le vérificateur,
M. Châtelain: On va obtenir les détails, M. le
Président, et on peut les envoyer au secrétaire de la commission,
oui?
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous pouvez envoyer cela
au secrétaire de la commission.
M. Châtelain: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Et, si possible, M. le
Vérificateur général, dans le cadre de soumissions sur
invitation comme cela, qu'on songe aussi à des firmes de Québec.
Quand on regarde le coût des frais de déplacement de 22 000 $,
c'est presque la moitié du contrat octroyé. Je comprends que le
député de Lévis s'interroge sérieusement.
J'appelle maintenant les engagements financiers de juin 1986. Y a-t-il
des interventions relativement aux engagements financiers de Juin 1986?
M. Chagnon: Mais là, est-ce qu'on a fini ceux du mois de
mai, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Ceux du mois de mai sont
vérifiés, j'en ai fait état, M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Peut-être, mais...
Le Président (M. Lemieux): Auriez-vous une question sur
les engagements financiers du mois de mai?
M. Chagnon: Certainement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Dans le deuxième contrat, pourrait-on savoir
de quoi il s'est agi en termes de vérification?
M. Châtelain: D'accord. Le conseiller intervenant dans ce
contrat-là - c'était avec Deloltte, Haskins & Sells -
était Mme Danielle Chartrand, conseillère en vérification
intégrée niveau 2, et le mandat était
Radio-Québec.
M. Chagnon: Radio-Québec? M. Châtelain: Oui, c'est
cela. M. Chagnon: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Vérificateur général. Les engagements 1 et 2 du mois de
mai 1986 sont donc vérifiés et terminés.
Juin
J'appelle les engagements financiers du mois de juin 1986. Y a-t-il des
interventions relativement aux engagements financiers 1 et 2 du mois de juin
1986? M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui. Quelle est la personne qui est
Intervenue dans ce dossier? Est-ce que le mandat a réellement
été de cinq mois? Le montant de 70 000 $ est-il exact?
M. Châtelain: Juin. D'accord. Il s'agit du contrat
accordé à Richard Cournoyer et Associés; c'est exact, M.
le Président? Est-ce celui-là?
M. Parent (Bertrand): C'est bien cela.
M. Châtelain: C'est le premier du mois de juin, d'accord.
Il s'agit de Richard Cournoyer, le conseiller intervenant. Le mandat
était le Grand Théâtre de Québec. C'était un
mandat au niveau 2, c'est un expert en vérification
intégrée de niveau 2. La période couverte par le contrat,
du 5 mal 1986 au 20 septembre 1986. Le montant estimé du contrat est de
70 000 $. Le montant réellement payé est de 24 103 $.
M. Parent (Bertrand): Pourriez-vous me répéter la
période, si possible?
M. Châtelain: La période est du 5 mai 1986 au 20
septembre 1986.
NI. Garon: Combien est-ce en honoraires et en frais de
séjour?
M. Châtelain: D'accord. Je vais vous donner cela tout de
suite. Le montant réellement payé est 24 103 $. Un instant! En
honoraires: 19 140 $ et en frais de déplacement: 4963 $.
M. Garon: Pendant combien de jours a-t-il travaillé en
tout? Parce que 19 140 $ au salaire que ces gars-là facturent, ils n'ont
pas dû travailler à la Saint-Jean-Baptiste.
M. Châtelain: D'abord, je dois dire que M.
Cournoyer est un résident d'Ottawa.
M. Garon: Je vois cela; il est de Gloucester, Ontario. C'est cela
que je ne comprends pas. C'était pour vérifier le Grand
Théâtre de Québec et vous ne trouvez pas un gars
compétent dans la région de Québec pour vérifier le
Grand Théâtre de Québec.
M. Châtelain: Attendez, là, un instant! Il s'agit
d'experts en vérification intégrée dans les deux cas.
M. Garon: Ah!
M. Châtelain: Sien oui. parce qu'il n'y en a absolument pas
à Québec. Il y en a peut-être deux ou trois,
c'est-à-dire qu'à l'époque il y en avait deux ou trois
dont on avait retenu tes services.
M. Garon: Vous ne pouvez pas engager ces deux ou trois-là?
S'il y en a deux ou trois...
M. Châtelain: On avait retenu leurs services. Justement, on
les avait retenus.
M. Parent (Bertrand): Mais quelle différence fait-on entre
le mandat qu'on a donné à la firme Richard Cournoyer, à
l'individu Richard Cour-noyer, qui est le principal associé dans le
mandat du mois de juin 1986 et le mandat qu'on lui avait donné en
décembre 1965, pour 74 500 $, pour le Grand Théâtre
aussi?
M. Châtelain: Je vais vous donner les montants.
M. Parent (Bertrand): C'est la même firme, c'est le
même individu et on a un engagement de 74 000 $ et un autre de 70 000 $
à quelque six mois d'Intervalle.
M. Châtelain: Le montant qui a été
payé pour le deuxième, on l'a dit tantôt, c'est 19 000 $,
bien que je ne comprenne pas pourquoi l'estimation était si
élevée, 70 000 $ Je vais demander à M. Bédard de
vous donner ta réponse.
Le Président (M. Lemieux): M. Bédard, s'il vous
plaît.
M. Bédard: Merci, M. le Président. Dans un mandat
de vérification intégrée, il y a trois étapes bien
distinctes, il y a l'étude préliminaire, l'examen
détaillé et l'étape du rapport. Lors de l'étude
préliminaire, dans un premier temps, nous allons nous familiariser avec
l'entreprise, voir chacun de ses systèmes, dégager des questions
d'importance et des critères de vérification sur lesquels nous
allons nous appuyer pour effectuer notre vérification. À la fin
de l'étude préliminaire, nous devons nous demander, compte tenu
des questions d'importance que nous avons trouvées et compte tenu des
observations potentielles, s'il est valable de poursuivre la
vérification ou s'il vaut mieux l'arrêter là. Dans le cas
du Grand Théâtre, nous avions présenté
l'étude préliminaire au conseil d'administration du Grand
Théâtre et aussi à notre comité consultatif. Et,
compte tenu du fait que les questions d'importance avaient été
jugées suffisamment importantes autant par nous que par notre
comité consultatif ainsi que par le conseil d'administration du Grand
Théâtre de l'époque, nous avions décidé de
poursuivre ce mandat et d'enclencher l'étape de l'examen
détaillé et celle du rapport.
M. Garon: Moi, je reviens à...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. M. le
député de Bertrand, vous aviez la parole.
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): À moins que vous ne
permettiez à votre collègue, M. le député de
Lévis...
M. Parent (Bertrand): Juste pour compléter...
Le Président (M. Lemieux): Je sais, M. le
député de Saint-Louis, M. le député de Limoilou,
après. M. le député de...
M. Parent (Bertrand): On se bouscule aux portes.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Parent (Bertrand): J'essaie de comprendre par rapport aux
questions que je vous avais posées tantôt sur la firme Richard
Cour-noyer. Vous n'aviez pas tellement le choix, si je comprends bien, dans le
contrat no 1, en juin 1986, de procéder avec la firme Richard
Cour-noyer, même si c'était un contrat de 11 $ de plus qu'avec la
firme Yves Ménard, par exemple, pulque vous aviez déjà
commencé le travail. Comme je l'expliquais un peu tantôt, c'est le
principe du bras dans le tordeur. À ce moment-là, on n'avait pas
tellement le choix par rapport au premier mandat de décembre 1985.
M. Châtelain: Vous avez absolument raison. J'ai posé
cette question concernant l'autre personne que vous avez nommée qui
avait un taux moins élevé On aurait pu retenir ses services,
mais, après avoir évalué le curriculum vitae de cette
personne, on a réalisé qu'elle ne pouvait absolument pas
satisfaire aux exigences de ce mandat. C'est malheureux, on aurait bien voulu
retenir ses services, d'autant plus que c'est une personne non pas de
Québec même, mais de la région de Québec. On aurait
bien voulu retenir ses services, mais on ne pouvait absolument pas,
cette personne n'avait réellement pas la préparation pour
un tel mandat.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: La firme Yvan Ménard est de quel endroit?
M. Châtelain: De L'Islet-sur-Mer.
M. Garon: De L'Islet-sur-Mer. Il y a là des gens qui sont
capables de faire la vérification intégrée. Maintenant,
à Québec, vous avez dit qu'il y avait seulement... Je vois que
vous avez fait seulement trois invitations: Yvan Ménard de
L'Islet-sur-Mer, Richard Cournoyer et associés de Gloucester, Ontario et
Deloitte, Haskins & Sells Associés d'Ottawa, Ontario.
M. Châtelain: D'Ottawa et de Montréal.
M. Garon: Oui.
M. Châtelain: D'accord.
M. Garon: Mais là, c'est pour vérifier le Grand
Théâtre de Québec. Vous avez dit qu'il y avait seulement
deux ou trois firmes compétentes ou deux ou trois personnes
compétentes dans la vérification intégrée à
Québec.
M. Châtelain: À Québec.
M. Garon: Dans la région de Québec. J'aimerais
connaître les noms de ces deux ou trois personnes que vous
considérez les seules compétentes dans la région de
Québec pour faire de la vérification intégrée.
M. Châtelain: Ce sont des noms que vous avez
déjà vus.
M. Garon: Lesquels?
M. Châtelain: Par exemple, du cabinet Garon et
Bélanger, Sheila Fraser...
M. Garon: Non, non. Vous avez dit Caron et Bélanger, qui
sont dans la région de Québec?
M. Châtelain: Oui.
M. Garon: Les seules compétentes sont Caron et
Bélanger.
M. Châtelain: On a retenu les services de Sheila
Fraser.
M. Garon: Oui.
M. Châtelain: On a retenu les services de Jean-Claude
Baron.
M. Garon: De quelle firme?
M. Châtelain: De Caron et Bélanger.
M. Garon: Encore! Il y a seulement chez Caron et Bélanger
qu'on a des gens compétents.
M. Châtelain: Denis Bolduc, également, de Maheu
Noiseux. C'est tout, il n'y en a pas d'autre. Je peux vous donner d'autres
noms; entre autres, en pensant à Caron, Bélanger, II y avait M.
Desautels à Québec. Il est rendu à Montréal.
M. Chagnon: II y a M. Michel Côté qui est
disponible.
M. Châtelain: Je ne sais pas s'il a de l'expérience
en vérification intégrée.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous pouvez continuer.
M. Garon: II y a combien de comptables dans la région de
Québec?
M. Châtelain: De comptables?
M. Garon: Oui. Là, vous avez deux firmes sur trois dont
les bureaux sont en Ontario. Ce n'est pas très glorieux pour les
comptables du Québec, ce que vous dites là, au fond. Il y a
Gloucester, Ontario et Ottawa, Ontario. La troisième firme que vous ayez
prise est de L'Islet-sur-Mer. Il m'apparaît y avoir tellement
d'écart entre tout ça. Je ne nie pas la compétence du
monsieur de L'Islet-sur-Mer, vous avez l'air d'être assez sélectif
pour les francophones compétents dans ce domaine-là qu'il doit
l'être, mais dans toute la région de Québec et dans les
régions de Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke, vous
dites qu'il n'y a personne de compétent dans la vérification
intégrée. Vous allez prendre du monde en Ontario.
M. Châtelain: Dans la région de Montréal, iI
y en a. On les a, aussi La très grande majorité de ceux qu'on a
vus ce matin sont des gens de la région de Montréal, puis
même tantôt, quand on parlait de Deloitte, Haskins & Sells,
vous avez une adresse à Ottawa, il s'agit de M. Jean-Paul Gobeil, mais
il y aussi une dame qu'on a engagée qui est d'un bureau de
Montréal. C'est vrai, mais la très grande majorité...
M. Garon: Pourquoi l'engagez-vous par le bureau d'Ontario
à ce moment-là?
M. Châtelain: Non. M. Jean-Paul Gobeil, parce qu'il est
d'Ottawa, mais l'autre, je n'ai pas le nom de la dame, elle est de
Montréal. On a engagé cette personne-là d'un bureau de
Montréal. C'est bien malheureux, mais c'est la situation: il n'y en a
pas à Québec. Graduellement il
va y en avoir et on est en train d'en former. Par exemple. M. Bolduc
qu'on a mentionné tantôt de Maheu, Noiseux, il est en affectation
chez nous à temps plein. Il est en train d'acquérir de
l'expérience en vérification intégrée.
M. Garon: Est-ce qu'il était compétent quand il est
arrivé?
M. Châtelain: Oui, II était assez compétent
pour le travail qu'on lui a donné à ce moment-là avec ce
contrat, mais là on parle d'un contrat plus récent.
M. Garon: Mais vous venez de dire: II va devenir compétent
parce que vous l'avez engagé.
M. Châtelain: Oui, parce qu'on...
M. Garon: Mais pourquoi engagez-vous seulement les gens des
grosses firmes pour les rendre compétents plutôt que d'en prendre
dans la région de Québec?
M. Châtelain: On en a pris de la région de
Québec. M. Bolduc, justement, est en train de se former chez nous, mais
il faut dire qu'on a présenté - et je peux répondre avec
beaucoup d'aise là-dessus - plusieurs bureaux de comptables, plusieurs
cabinets à Québec et à Montréal pour leur demander
de nous prêter du personnel qui viendrait chez nous en affectation sur
une base permanente, justement pour acquérir de l'expérience en
vérification Intégrée pour que, lorsque ces personnes
retourneraient dans leur bureau, elles aient cette expertise et puissent
soumissionner, non seulement chez nous, mais ailleurs également, par
exemple, pour aider les municipalités en vérification
intégrée, les commissions scolaires et ainsi de suite. On a
pressenti plusieurs firmes et je dois dire qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui
attendent à notre porte pour entrer et qui offrent leurs services.
M. Garon: Voulez-vous dire que les comptables ne répondent
pas aux besoins du marché?
M. Châtelain: Exactement.
M. Garon: Comment expliquez-vous cela?
M. Châtelain: D'abord...
M. Garon: S'il y a des contrats et qu'ils ne s'intéressent
pas à ça, comment expliquez-vous ça?
M. Châtelain: II y a des contrats mais, quand ils viennent
chez nous, il y a des sacrifices à faire au point de vue
monétaire. S'ils viennent chez nous sur une base permanente et qu'on les
paie en gros, quand on a des contrats d'affectation, au taux qu'on pale les
fonctionnaires ou le personnel-cadre, alors ce n'est pas tellement
intéressant pour eux de venir. Cela représente un sacrifice
monétaire d'un ou deux ans. Mais il y en a quand même, il y en a
quelques-uns, dont M. Bolduc qut est dans le moment chez nous, qui ont
accepté. Il y a certains bureaux de comptables qui ont accepté de
faire ce sacrifice pour que leur personnel puisse acquérir de
l'expérience.
M. Garon: Si vous payez quelqu'un 19 140 $ plus 4, 963 $ de frais
de déplacement, au lieu de payer des frais de déplacement, si
vous aviez quelqu'un de Québec, vous pourriez payer 4000 $ ou 5000 $ de
salaire de plus. Il n'y aurait pas de-frais de déplacement à
payer. Il me semble que ce serait un Incitatif plus fort.
M. Châtelain: Mais oui, bien sûr. Mais attendez! La
réglementation sur les affectations, c'est cela, cela doit correspondre
en gros, ce que l'on paie à un bureau pour une personne qui vient chez
nous à temps plein et qui fait partie de notre personnel en affectation.
La réglementation prévoit qu'on ne doit pas payer plus cher qu'on
ne paierait pour une personne à l'intérieur de la fonction
publique.
M. Garon: Dans les universités, est-ce qu'il y a des
personnes compétentes à Québec? À
l'Université Laval? (12 heures)
M. Châtelain: M. le Président, dans les
universités il n'y a pas d'experts en vérification
intégrée comme tels, mais on retient les services de certains
universitaires, par exemple, dans nos comités consultatifs. On a des
comités consultatifs sur chacun des mandats de vérification
intégrée. Il s'agit de conseillers et le comité a
peut-être deux ou trois réunions pendant la période d'un
mandat de vérification intégrée. À ce
moment-là, on cherche des personnes, par exemple, qui ont de
l'expérience ou des connaissances particulières dans le domaine
que l'on vérifie. On peut vous donner des exemples. Par exemple, quand
on a fait la vérification intégrée à
Radio-Québec, on a retenu les services d'un ancien vice-président
de Radio-Canada. Quand on a fait la vérification intégrée
du Grand Théâtre, on a retenu les services de M. Gratien
Gélinas, entre autres, et de M. Lapierre des Hautes études
commerciales. Ce sont des personnes qui ont des connaissances
particulières; alors là on fait appel à des
universités, entre autres, à ce moment-là, à des
universitaires.
M. Garon: Mais à Québec, il n'y en a jamais de
bons? À l'Université Laval, ils ne sont pas bons pour faire
cela?
M. Châtelain: On en a.
M. Garon: Vous ne les engagez jamais?
M. Châtelain: Dans nos comités consultatifs,
on a des gens de Québec.
M. Garon: C'est un peu comme si j'avais un petit gars qui ne sait
pas patiner. Je ne t'achèterai pas de patins, tu ne sais pas patiner.
Quand tu sauras patiner, je t'en achèterai. Il ne patinera jamais.
M. Châtelain: On leur en offre, des patins, chez nous. On
leur en offre, des patins, on leur demande de nous prêter du personnel
justement pour venir apprendre à patiner chez nous.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, avez-vous terminé? Votre collègue, M. le
député de Bertrand...
M. Garon: Bien, en tout cas, je vais vous dire que les comptables
de ia région de Québec viennent de prendre une baisse dans mon
estime, en entendant tout cela. Et je vais vous dire que la prochaine fois que
Je vais parler au recteur de l'Université Laval, je lui dirai de
connecter son monde sur les besoins de la région, parce que je pensais
qu'il y avait plus d'expertise que cela à l'Université Laval.
Le Président (M. Lemieux): M. le vérificateur.
M. Châtelain: Justement, on a retenu les service d'une
personne de l'Université Laval. Dans le rapport annuel qui va faire
l'objet de l'étude en commission, on a retenu les services de M.
Louis-Jean Lussier de la Faculté de foresterie et géodésie
de l'Université Laval, pour un comité consultatif.
M. Garon: Ce n'est pas cela, c'est comme dans la
vérification Intégrée, là, vous parlez d'un
ingénieur forestier.
M. Châtelain: Bien oui, tantôt, bien oui. Il s'agit
d'un comité consultatif en vérification Intégrée,
mais la personne qui vient chez nous, dans un comité consultatif en
vérification intégrée, ne deviendra pas experte en
vérification Intégrée. Ce n'est pas la même chose,
là. C'est un contrat, c'est pour agir dans un comité consultatif,
lequel va peut-être avoir deux ou trois réunions durant la
période du mandat, c'est tout, mais ce sont des personnes qui ont des
connaissances particulières, qui nous avisent seulement au cours de
trois étapes différentes pendant le mandat.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Puisque le temps file... Dans le cas de
juin 1986, pour le deuxième engagement.
M. Chagnon: On est encore au premier.
M. Parent (Bertrand): Vous êtes encore au premier.
Le Président (M. Lemieux): Parce que je n'ai pas
respecté la règle de l'alternance, effectivement, M. le
député de Bertrand. Alors, M. le député de
Limoilou. Vous cédez la parole au député de Saint-Louis,
M. le député de Limoilou?
M. Chagnon: À la suite de la première question du
député de Bertrand concernant l'engagement 4 de décembre
1985, pour le Grand Théâtre, où j'ai une imputation de 74
500 $ et une dépense réelle en juin 1986, de 24 103 $. cela me
fait pratiquement 100 000 $ de vérification pour le Grand
Théâtre, iI ne doit pas y avoir un siège là que vous
n'avez pas vu?
M. Châtelain: Je ne comprends pas.
Une voix: Un siège qu'on n'aurait pas vu.
M. Châtelain: D'accord.
M. Chagnon: C'est quoi, le budget du Grand Théâtre?
À l'oeil, en gros, l'ordre de grandeur.
M. Bédard: 5 000 000 $.
M. Chagnon: 5 000 000 $ de budget d'opération, 100 000 $
de vérification. C'est fatigant.
M. Châtelain: M. le Président, est-ce que M.
Bédard peut donner une réponse?
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Bédard.
M. Bédard: II y a deux choses importantes à se
rappeler.
Premièrement, nous n'avons le mandat d'effectuer des
vérifications intégrées que depuis 1985. Nous avons donc
enclenché des mandats de vérification intégrée pour
la première fois autant Grand Théâtre qu'à la
Régie des rentes, etc.
L'objectif était d'aller chercher des gens qui nous conseillaient
et, en même temps, qui nous donnaient de la formation pour nous
permettre, par la suite, de voler de nos propres ailes.
Deuxièmement, au Grand Théâtre, à
l'époque - si vous vous rappeliez bien - il y avait des problèmes
majeurs. C'était le troisième ou le quatrième directeur
général qui passait au Grand Théâtre...
M. Chagnon: Cela non plus, ce n'est pas bon au Québec.
M. Bédard:... et si nous reculons en arrière un
peu, on se rappellera que cela avait fait la manchette des journaux. De sorte
qu'il nous a absolument fallu, comme vous l'avez si bien
indiqué, approfondir en détail cet aspect et pratiquement
aller voir chacun des sièges, je suis d'accord avec vous, compte tenu de
l'expérience que nous venions de vivre, compte tenu du fait que
c'était étalé sur la place publique et qu'il y avait eu
des remplacements de directeurs généraux à
l'époque.
M. Chagnon: Partons du principe qu'il y a eu scandale au Grand
Théâtre. Cela demeure quand même cher, 100 000 $ dé
vérification pour un organisme comme le Grand Théâtre. Cela
ne doit pas être affreusement compliqué comme organisme à
vérifier. Ce n'est pas Hydro-Québec.
M. Châtelain: M. le Président, quand on parle de
vérification Intégrée, on ne parle pas de
vérification financière. La vérification
financière, je suis d'accord, ce n'est pas compliqué. C'est
sûr qu'avec un budget de 5 000 000 $ ce n'est pas compliqué.
Mais quand on parle de vérification intégrée et
qu'on regarde, entre autres, les conventions collectives entre le Grand
Théâtre et les techniciens de scène, c'est une autre
histoire vérifier de telles choses. Par exemple, la façon de
fonctionner à l'intérieur d'un théâtre de cette
ampleur, c'est une autre chose. Toutes les règles qu'il faut suivre,
regarder pour voir la qualité de la gestion dans un endroit comme cela,
c'est pas mat plus compliqué que la vérification
financière.
C'est pour cela que, quand on parle de vérification
intégrée, ce n'est pas surprenant qu'il y ait des mandats qui
représentent 100 000 $ d'honoraires.
M. Chagnon: M. Cournoyer, qui a eu un engagement en
décembre 1985, pour une période d'à peu près un an,
comment a-t-il fait pour se dédoubler entre Juin 1986 et la fin de
l'année 1986?
M. Châtelain: Je peux vous donner fes dates des contrats.
La période couverte par le premier contrat était du 20 octobre
1985 au 28 avril 1986.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, avez-vous terminé? Non?
M. Chagnon: Dans le cas du contrat numéro 1, oui. En
conclusion, c'est cher pour un organisme de cette ampleur.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Limoilou.
M. Després: Seulement une petite question. Quand vous
allez en soumission sur invitation - au fond, cette question s'adresse à
bien des cas - quand vous déterminez que cela prend un niveau 1, un
niveau 2 et un niveau 3, avez-vous des caractéristiques pour
définir qu'effectivement, dans tel type de travail, cela vous prend un
niveau 1, un niveau 2 et un niveau 3? M. Bédard: Oui.
M. Després: Quelles sont ces caractéristiques?
M. Bédard: Vous demandez qu'on vous présente les
critères qui définissent cela. Vous avez tout à fait
raison, le nombre d'années d'expérience dans la profession,
l'expérience en gestion de projet et en vérification
intégrée délimitent justement les catégories
d'individus que nous recherchons entre le niveau 1 et le niveau 2.
À cet égard, je fais sortir, si vous me le permettez, la
documentation et je pourrai vous informer dans quelques minutes.
M. Després: Oui, j'apprécierais beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est
terminé, M. le député de Limoilou?
M. Després: Non, il va me fournir l'information.
M. Garon: écoutez, cela accélérerait si on
avait les noms pour tous les engagements de ce mois-là...
M. Parent (Bertrand): On les demande tous au fur et à
mesure.
Le Président (M. Lemieux): On va passer à autre
chose en attendant. M. le député de Bertrand, vous avez
demandé la parole?
M. Parent (Bertrand): Oui Dans le cas de rengagement 2, quitte
à revenir à l'engagement 1, pour le mois de juin, est-ce qu'on
peut avoir le nom de la personne chez Caron, Bélanger?
M. Châtelain: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
Vérificateur général. Pour le moment, nous avons suspendu
l'engagement financier 1 en attendant l'information...
M. Châtelain: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Et M. le député
de Bertrand prend ia parole pour l'engagement financier 2 en vous demandant le
'nom de l'individu, chez Caron. Bélanger, Dallaire et Gagnon, qui aurait
fait le travail pour la somme de 45 000 $.
M. Châtelain: D'accord. Le conseiller intervenant, c'est M.
William Vanderburgh. Il est de Toronto. C'était le bureau de Caron,
Bélanger de Québec qui a soumissionné, mais vu la nature
de l'expertise que l'on recherchait, ces gens ont
soumissionné pour les services de M. William Vanderburgh. Le
mandat, c'était toujours l'élude sur la gestion
financière. Mais lui, spécifiquement, c'était pour les
opérations sur les marchés financiers.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'on pourrait avoir les
détails des déplacements et des honoraires pour trois mois, 45000 $?
M. Châtelain: Le montant ' estimé était de 45
000 $. Le montant total des honoraires et des frais était de 47 636 $,
dont, en gros, 5300 $ en frais de déplacement et 42 300 $ en
honoraires.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que la période a
été de trois mois, comme c'est mentionné?
M. Châtelain: La période effective a
été un peu plus longue, soit du 12 mai 1986 au 30 septembre
1986.
M. Chagnon: Combien, en fait, de dépenses?
M. Châtelain: De frais? De dépenses? 5334 $.
M. Chagnon: Cela vous coûte moins cher de faire venir un
gars de Toronto à Québec que de faire venir un gars de
Montréal à Québec de temps en temps pour 22 000 $.
M. Châtelain: C'est parce qu'il a travaillé beaucoup
moins de jours que l'autre individu.
M. Parent (Bertrand): On a beaucoup de questions. Vous
comprendrez qu'on n'est peut-être pas habitués, en tant que
parlementaires, à jouer avec des chiffres et des honoraires aussi
importants.
Lorsque vous mentionnez que, selon votre façon de
procéder, vous y allez par invitation et qu'il n'y a pas d'autres
firmes, pour avoir travaillé quelques temps dans une firme à
Montréal qui s'appelait Peat, Marwick, je me souviens très bien
qu'en 1983-1984 cette firme était spécialisée en
vérification intégrée. Je dois dire qu'alors je ne
comprenais pas ce que cela voulait dire, mais je me souviens qu'à ce
moment-là Peat, Marwick étaient des spécialistes dans le
domaine de la vérification intégrée. Nulle part, je ne les
vois là-dedans.
Je sais aussi, entre autres, que Clarkson, Gordon avait des gens
spécialisés et que la firme Coopers & Lybrand en avait
également. On ne les retrouve pas ici. Est-ce qu'elles ont vraiment
été invitées? Pourquoi ne sont-elles pas là? C'est
quand même un peu aberrant de voir qu'on fait faire la
vérification intégrée du Grand Théâtre de
Québec par des gens d'Ottawa et de Toronto. Vous comprendrez que cela
sort un peu de l'ordinaire, même si on dit qu'on a peu de
spécialistes au Québec, je vous mentionne trois firmes, et
Touche, Ross en est une autre, Je parie en connaissance de cause dans le cas de
la première que je vous ai mentionnée.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Dans le cas de Peat, Marwick, les personnes
qui étalent formées en vérification intégrée
à l'époque, que j'ai connues du moins, ne sont plus là. Il
y en a qui sont rendues, par exemple, chez le Vérificateur
général du Canada et qui étaient chez Peat, Marwick. Les
autres personnes de Peat, Marwick de Montréal, que j'ai connues à
l'époque - je ne peux pas vous dire aujourd'hui - qui étaient
formées en vérification intégrée et qui ont fait
des contrats étaient de langue anglaise et ne pouvaient pas venir
travailler ici à Québec. Je n'en connais pas d'autres maintenant
chez Peat, Marwick.
Je pourrais même demander... Vous savez qu'on a publié dans
les journaux, on a fait des annonces et on a demandé aux bureaux, aux
cabinets de s'inscrire chez nous en vérification intégrée,
dans notre fichier, de vérification intégrée Je pourrais
justement demander si Peat, Marwick a fait une demande.
M. Chagnon: Si vous permettez, peut-être...
Le Président (M. Lemieux): Cela a été
demandé, M. le vérificateur, aux firmes de
Québec? Est-ce que cela a aussi été demandé
aux firmes comptables de Québec?
M. Châtelain: Absolument.
Le Président (M. Lemieux): À toutes les firmes?
M. Châtelain: Partout, oui. Dans notre fichier pour Peat
Marwick, c'est Thibault, Marchand maintenant; il y a un Individu Inscrit chez
nous, c'est M. Temcheff. Je ne sais pas si vous le connaissez, M. te
député. M. Temcheff est inscrit chez nous II y a deux autres
personnes, M. Lightbow et M. Trépanier. Ceux-là sont des
conseillers juniors et ils ne sont pas inscrits chez nous pour le moment.
Le Président (M. Lemieux): J'ai bien compris que vous
m'avez dit qu'aucune firme de Québec ne s'était inscrite. Est-ce
qu'il y en a actuellement dans ce fichier, des firmes de Québec?
M. Châtelain: Ah, oui! Je n'ai pas répondu qu'il n'y
en avait pas d'inscrites..,
Le Président (M. Lemieux): D'accord. J'aimerais savoir
s'il y en a et quelles sont ces firmes-là.
M. Châtelain: Écoutez, je peux vous donner le nom
des firmes qui sont inscrites chez nous, dans le moment. C'est la
première fois que
j'entends ce nom-là, la firme Dokimos, Roland Carrière,
c'est Métrosystem, Thouin et associés, Cournoyer et
associés, Poissant, Richard, autrefois Thorne, Riddell; Claude Papion;
Raymond, Chabot, Martin, Paré; Maheu, Noiseux: Mallette, Benoît.
Boulanger, Rondeau; Grenier et Pineault, Charette, Fortier, Harvey; Samson,
Bélair; Caron, Bélanger; Price Waterhouse; Thibault, Marchand -
on l'a mentionné tantôt - et Deloitte, Askins & Sells.
Le Président (M. Lemieux): Comment se fait-il que ces
firmes-là n'aient pas été appelées? On ne les
retrouve pas.
M. Châtelain: Non. C'est le fichier qui vient d'être
monté chez nous au cours de la dernière année.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. À ce
moment-là, ces firmes-la ne pouvaient pas...
M. Châtelain: Écoutez bien. Je vais vous mentionner,
par exemple, M. Temcheff; je ne sais pas si, à l'époque... On
parle de 1985 et je sais que M. Temcheff, entre autres, avait
déjà des mandats auprès d'entités. (12 h 15)
M. Garon: On est en juin 1986.
M. Châtelain: Oui. On est en juin 1986. M. Temcheff, entre
autres, avait déjà des mandats très importants, à
temps plein d'ailleurs, auprès d'entités qu'on vérifie
nous-mêmes. Vous savez, il y en a qui sont exclus comme cela par la force
des choses.
M. Garon: Ce qui m'a toujours frappé dans le passé,
c'est que, quand il y avait des concours pour se qualifier pour l'examen des
comptables, les gens du Québec arrivaient habituellement toujours les
premiers. J'ai toujours remarqué qu'ils réussissaient très
bien. Comment se fait-il que, quand arrive la vérification
intégrée, il n'y en a pas? Est-ce que cela veut dire que
l'Université Laval ne fait pas son travail ou ne pousse pas
là-dessus ou qu'il n'y a pas de spécialisation là-dedans?
Ce n'est quand même pas normal. Je n'ai rien contre William Vanderburgh,
de Toronto, mais il me semble qu'il pourrait y avoir un Jos Filion, de
Québec, qui connaît la comptabilité et est capable de faire
des services chez vous, dans la région de Québec. Comprenez-vous?
Le maire de Québec se plaint régulièrement que le
fonctionnarisme s'en va à Montréal et là, il a l'air de
partir pour l'Ontario.
M. Châtelain: D'accord. Mais il faut dire que les
universités ne forment pas encore de vérificateurs en
vérification intégrée. C'est malheureux, mais elles ne le
font pas. C'est tellement nouveau que c'est en train justement de s'implanter
graduellement. On est en train de commencer à donner des cours, dans les
universités, en vérification intégrée.
M. Garon: II y en a en Ontario. Voulez-vous dire qu'on est en
arrière de l'Ontario?
M. Châtelain: Absolument pas. Les universités de
l'Ontario ne donnent pas plus de cours. C'est la même chose, elles
commencent. Mais c'est qu'en Ontario les gens ont acquis l'expérience
graduellement. C'est pour cela, par exemple, entre autres, qu'on est
obligés d'aller à Ottawa.
Je peux vous raconter une expérience là-dessus. Lorsque
j'étais chez le Vérificateur général du Canada et
qu'on a voulu former des personnes en vérification
intégrée parce qu'il n'y en avait nulle part, on a voulu en
former par un programme de permutation de cadres ou d'affectation à
temps plein. On avait pressenti beaucoup de bureaux de comptables leur
demandant de nous prêter du personnel sur une base permanente pendant des
périodes de deux ans. Je dois dire qu'il y a beaucoup de bureaux en
Ontario qui ont compris que c'était une occasion pour eux d'obtenir de
l'expérience ou de l'expertise en vérification
intégrée. Ils nous ont prêté du personnel à
ce moment.
Nous tentons la même expérience ici. Excusez, je dois
continuer sur l'expérience à Ottawa et préciser
qu'à ce moment ce sont surtout des bureaux d'Ottawa et de Toronto qui
ont fourni du personnel malgré que les bureaux de Montréal
avaient été pressentis également. Les bureaux de
Montréal ont prêté très peu de personnel. Ils n'ont
pas été prêts à faire le sacrifice monétaire
que cela représentait.
On vit la même expérience ici à Québec,
maintenant. On a pressenti tous les bureaux de comptables pour leur demander
s'ils étaient prêts à faire le sacrifice de nous
prêter du personnel. Malheureusement, je dois dire qu'il y en a
très peu qui acceptent de faire ce sacrifice.
M. Garon: Bien, un sacrifice, c'est-à-dire 74 500 $ pour
cinq mois.
M. Châtelain: Non, non Ce sont des honoraires. Je parte
d'une affectation à temps plein chez nous. Cela ne paie pas 74 500
$.
M. Garon: Combien les payez-vous à ce moment?
M. Châtelain: On les paie l'équivalent de ce que la
personne gagnerait si elle faisait partie de la fonction publique,
c'est-à-dire le salaire plus les avantages sociaux. Ils ne sont pas
intéressés.
M. Garon: Les comptables, la corporation des comptables,
l'Université Laval n'ont répondu en aucune façon à
vos demandes, ni les bureaux de la région de Québec.
M. Châtelain: Je regrette, mais c'est cela. On parle en
général. On en a quelques-uns. Par exemple, Denis Bolduc est chez
nous dans le moment. Il est en train d'acquérir de l'expérience.
On en a quelques-uns. À Montréal, on a retenu les services d'une
personne dans le moment pour une période de seize mois. On en a un
autre, un M. Dumont de Price Waterhouse, qui est chez nous également
dans le moment. Ce sont là des bureaux qui acceptent de faire un
sacrifice monétaire. Ils investissent dans la formation de personnel en
vérification intégrée. Heureusement, lorsque ces personnes
retourneront à leur bureau, on pourra retenir leurs services sur une
base d'honoraires. Ce sont des personnes qui seront formées. Je dois
dire que les bureaux de Québec et de Montréal, d'après
l'expérience que nous avons eue, n'ont pas été tes plus
empressés pour faire ce sacrifice.
M. Garon: Comme cela, ils n'ont pas l'air orientés vers le
libre-échange encore. À part de se prononcer pour, ils n'ont pas
l'air de faire quoi que ce soit pour se préparer, pour faire face
à la musique.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement... Oui,
M. le député de Limoilou.
M. Després: J'avais posé une question et
j'attendais la réponse.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Després: Je pense que M. Bédard peut me fournir
cette information.
M. Bédard: Effectivement, Je peux vous fournir la
réponse.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à
l'engagement financier 1 de juin, je pense.
M. Després: Cela concernait, en fin de compte...
M. Bédard: Je pense que la question était de
portée très générale. Je vais y répondre
d'une façon moins détaillée. Toutefois, je pourrai aller
un peu plus dans le détail par la suite si vous me le demandez. On
demande de détenir un diplôme universitaire de premier cycle, de
posséder un minimum de treize ans d'expérience professionnelle
depuis l'inscription à l'Ordre des CA, donc l'équivalent de
treize ans d'expérience et plus, dont au moins neuf ans dans une
fonction de cadre et au moins quatre ans en consultation et d'être
associé.
Pour le niveau 2, on demande ceci: Détenir un diplôme
universitaire de premier cycle. Avoir dix ans d'expérience
professionnelle dont au moins quatre ans en consultation. En plus, nous
exigeons, et c'est spécifié dans les appels d'offres, une
formation de niveau universitaire, une connaissance approfondie de la gestion
administrative et du contrôle, une bonne connaissance théorique et
une connaissance pratique pertinente du domaine de la vérification
d'optimisation des ressources ainsi que de la méthodologie applicable
à ce genre d'activités. Nous exigeons d'avoir déjà
de préférence dirigé des études d'envergure ou des
vérifications d'optimisation, d'avoir déjà dirigé
des projets d'étude de grande envergure, d'avoir des connaissances en
gestion de projet, de posséder une habilité à travailler
en équipe puisque, pour nous, c'est extrêmement important, d'avoir
une grande facilité à communiquer verbalement et par écrit
et d'être en mesure de travailler activement à la formation du
personnel. Aussi on veut absolument former le personnel qui fait partie de
notre organisation.
M. Després: D'accord. Cela va très bien. Le
Président (M. Lemieux): Merci. M. Després: Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement
financier 1 est vérifié? L'engagement financier 2? J'appelle
l'engagement financier 3. Est-ce que l'engagement financier 3 de juin 1986 est
vérifié? Vérifié. J'appelle l'engagement financier
4...
M. Parent (Bertrand):...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Bertrand. Pardon?
M. Garon: On n'a pas eu de nom au no 3. Le Président (M.
Lemieux): Le 3...
M. Châtelain: D'accord. M. le Président, le no 3 de
juin 1986...
Le Président (M. Lemieux): Oui, de juin 1986.
M. Châtelain: C'est Richard Thouin Le mandat, c'est la
Régie des rentes du Québec, vérification
intégrée, niveau 2.
M. Garon: C'était à quelle place. Québec ou
Montréal?
M. Châtelain: Richard Thouin? M. Garon: Non, ta
Régie des rentes. M. Châtelain: Pardon? M. Garon: La
Régie des rentes.
Le Président (M. Lemieux): La Régie des rentes,
l'étude s'est-elle faite à Québec ou à
Montréal?
M. Châtelain: Principalement à Québec, mais
cela comprenait aussi Montréal pendant certaines périodes.
M. Garon: Sur les 70 000 $, combien ont été
dépensés, combien en honoraires, combien en frais de
séjour et de déplacement?
M. Châtelain: D'accord. ' En honoraires, 44 357 $...
M. Garon: 43 000 $..,
M. Châtelain: C'est 44 357 $ et, en frais de
déplacements, 8520 $.
M. Garon: C'est 8520 $.
M. Châtelain: Pour un total de 52 857 $.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand et après, M. le député de Saint-Louis.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que cela a un rapport, le fait
d'avoir retenu cette firme à la suite du mandat que vous avez
donné, toujours à Richard Thouin, en décembre 1985?
M. Châtelain: Absolument. En décembre 1985, il
s'agissait évidemment de l'étude préliminaire.
M. Parent (Bertrand): On était dans la
continuité.
M. Châtelain: C'est cela. Vous l'avez. Oui ici, il
s'agissait de l'étude détaillée et du rapport. Je peux
vous donner tes dates également parce que, tantôt, on avait une
question sur les dates.
M. Parent (Bertrand): En fait, ce qui m'inquiétait un peu,
je l'avais mentionné au début, on le revoit encore ici, c'est que
la firme Thouin, que ce soit elle ou une autre, l'individu Richard Thouin qui
prend un premier mandat et continue dans un deuxième mandat, tout cela
à l'intérieur de six mois, et on parle d'honoraires de quelque
100 000 $.
M. Châtelain: Pour le premier des deux contrats, la
période était du" 20 octobre 1985 jusqu'au 30 avril 1986. Le
deuxième est du 1er mai 1986 au 1er novembre 1986. Cela
représente une période, en tout, d'un an.
M. Parent (Bertrand): Douze mois. Cela va pour l'engagement
3.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. M. le député de Saint-Louis. À moins que M.
le député de Saint-Louis ne cède son tour au
député de Lévis en respect de la règle de
l'alternance.
M. Chagnon: Une petite question, ensuite vous irez et je
reviendrai après.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Chagnon: En continuité avec la question du
député de Bertrand: Qu'est-ce que cela donne comme impression?
Cela donne comme impression qu'on a séparé le contrat en deux
pour faire en sorte d'éviter d'aller à 75 000 $ et au Conseil du
trésor.
M. Châtelain: Je regrette. C'est bien sûr que c'est
ce qu'on peut penser. Je pense qu'on a donné l'explication tantôt
sur ce point en réponse au député de Bertrand qui avait
posé la question.
M. Chagnon: Évidemment, on donne un premier contrat. On
fait la vérification. Ensuite, il faut faire le rapport. Je comprends
qu'il faille faire le rapport par la suite, mais...
M. Châtelain: Non, mais la première...
M. Chagnon: On aurait dû le prévoir dans la
première estimation.
M. Châtelain: Ce n'est absolument pas comme cela, M. le
Président.
M. Chagnon: Je tourne le coin rond, je l'admets, mais quand
même c'est ce que cela donne comme impression.
M. Châtelain: Oui, je comprends.
M. Bédard: SI vous me le permettez, pour compléter.
Je n'ai sûrement pas été assez précis tantôt.
À partir du moment où vous avez terminé votre étude
préliminaire, et après avoir déposé le rapport de
l'étude préliminaire, il est possible que, dans des mandats,
selon ce que vous trouvez, vous arrêtiez, dès cette étape,
la vérification. Dans ce contexte, vous n'avez pas besoin d'effectuer ni
ia vérification, ni le rapport. Toutefois, pour les mandats que nous
discutons, à la suite de la consultation que nous avons eue avec
l'entité, avec notre comité consultatif et nos
vérificateurs, nous avons décidé de poursuivre l'examen
détaillé des questions importantes.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: M. le Président, il faudrait ajouter
qu'on a un exemple de cela, pour l'année en cours. Sans vous
dévoiler le nom de l'entité que l'on vérifie, on a fait
l'étude préliminaire et, à la fin de celle-ci, on a
laissé tomber, on n'a
pas fait d'examen détaillé ni de rapport. On a des
cas,
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis,
Une voix: Je vais laisser ta parole au député de
Lévis. Je reviendrai après.
M. Garon: Avez-vous vérifié si les gens pendant
leurs déplacements... ' Des frais de déplacement de 8500 $, cela
correspond à plusieurs heures de déplacement. Est-ce que les gens
facturent leur taux horaire pendant qu'ils se déplacent?
M. Châtelain: M. Bédard pourrait répondre
à cette question.
Le Président (M. Lemieux): M. Bédard.
M. Bédard: Je peux vous dire que nous sommes très
conscients de cet aspect de bien contrôler les heures travaillées
par nos conseillers. Je peux vous dire que les heures travaillées dans
le cadre des mandats sont de beaucoup supérieures à celles
facturées. Autrement dit, beaucoup d'heures travaillées par nos
conseillers ne sont pas facturées. On suit cela de très
près et je peux vous dire qu'effectivement nous sommes avantagés
par cet aspect.
M. Chagnon:...
M. Garon: Ce n'était pas ma question.
Le Président (M. Lemieux):... M. le député
de Saint-Louis. M. le député de Lévis.
M. Garon: Ma question est la suivante. Est-ce que les gens qui
sont engagés pour vous pour une dépense autorisée de 52
000 $, représentant des honoraires de 44 000 $ et des frais de
déplacement et de séjour de 8500 $... Quand j'engage un plombier
chez nous, il compte son temps à partir de chez lui et jusqu'à ce
qu'il retourne. Cela fait partie des règles du jeu, Je vois qu'il y a
beaucoup de frais de déplacement et de séjour. Ici, c'est 8500 $
par rapport à des honoraires de 44 000 $. Tantôt, c'était
4900 $ par rapport à des honoraires de 19 000 $. Tantôt, le
montant était plus élevé: des frais de séjour et de
déplacement de 22 000 $ par rapport à des honoraires de 57 000 $,
Je voudrais savoir si, en plus des frais de déplacement et de
séjour, le compteur fonctionne pendant qu'ils se déplacent. Je ne
veux pas de réponse sur la gueule Je veux savoir si cela a
été vérifié. Sur le plan de l'interprétation
des comptes, est-ce que les gens ont le droit de facturer des honoraires
pendant leur déplacement ou s'ils ne peuvent pas le faire? Quelqu'un
part de chez lui, à Montréal, le matin, prend un taxi, s'en va
à l'aéroport, prend l'avion, prend un autre taxi pour aller au
bureau.
On peut calculer au moins deux heures s'il prend l'avion. S'il prend le
train, on peut calculer trois heures et demie ou quatre heures pour le
déplacement. Aller et retour, cela commence à faire du monde
à la messe. En tout cas, cela fait des comptes élevés. Je
veux savoir si on a vérifié, pour chacun de ces comptes, si les
honoraires ont été facturés pendant les
déplacements.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Je vais vous donner la réponse tout de
suite, M. le Président. Je dois rassurer le député
immédiatement. Lorsqu'il s'agit de déplacements à partir
de la résidence du conseiller ou du professionnel pour se rendre
à son lieu de travail, qui est chez nous, on ne paie pas d'honoraires
pour ce temps-là, absolument pas. On rembourse les frais de
déplacement lorsqu'on demande à cette personne... Par exemple, le
mandat sur la vérification intégrée au ministère
des Transports, au cours duquel nous avons visité des régions.
Pour la personne qui, une fois rendue chez nous, doit se déplacer, dans
le cadre de son travail, de chez nous pour aller en régions, à ce
moment-là le compteur fonctionne. C'est du temps qui est payé en
honoraires parce que c'est à partir de chez nous. Cela fait partie du
mandat. Par exemple, on a des conseillers qui viennent d'Ottawa. Pour la
personne qui part d'Ottawa pour venir à Québec et qui retourne
à Ottawa, on ne pale pas d'honoraires de déplacement, absolument
pas. C'est la règle et on la suit.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Vérificateur général,
M. le député de Saint-Louis, il nous reste environ 30
secondes ou une minute. On va continuer cet après-midi.
M. Chagnon: Parfait. Concernant la Régie des rentes, Je
suis rendu à 200 000 $ de comptes de vérification
intégrée. Y a-t-il quelque chose que vous ne connaissez pas
là-dedans?
M. Châtelain: Dans quoi? Dans la Régie des
rentes?
M. Chagnon: La Régie des rentes, 200 000 $ de
vérification, c'est gros. 100 000 $ pour le Grand Théâtre,
200 000 $ pour la Régie des rentes. SI vous faites la CSST, cela va bien
coûter 50 000 000 $.
M. Châtelain: Pour la CSST, cela va être très
cher. Je ne vous avancerai pas un chiffre ici.
M. Chagnon: De toute façon, cela coûte tellement
cher pour la CSST que vous pouvez vérifier comme il faut avant de
dépasser le déficit qu'elle fait annuellement.
M. Châtelain: D'accord, Mais, quand on parie de la
Régie des rentes, c'est une grosse opération, pour parler
clairement. C'est très complexe, la Régie des rentes. Regardez le
rapport qu'on a produit.
M. Chagnon: On ne fait pas de la vérification, on fait
simplement de l'implantation de méthodologie.
M. Châtelain: Absolument pas, non. M. Chagnon: C'est
ce qui est...
M. Châtelain: II y a des conseillers qui nous aident,
oui.
M. Chagnon: Fourniture d'une personne-ressource pour agir
à titre de conseiller externe en méthodologie. C'est en juin
1986. Le contrat de services pour agir à titre de conseiller expert en
méthodologie, c'est en décembre 1985. Le contrat de services pour
agir à titre de conseiller expert en méthodologie, toujours en
vérification de niveau 2; qu'est-ce qu'on fait? On fait de
l'implantation de technologie, on en a pour 200 000 $.
M. Châtelain: Oui, mais on fait de la vérification
en même temps. C'est de la vérification, c'est l'implantation de
la méthodologie de vérification intégrée dans ce
mandat.
M. Chagnon: Êtes-vous en train de me dire...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, je m'excuse, c'est parce que les parlementaires...
M. Chagnon: Veulent dîner.
Le Président (M. Lemieux):... veulent dîner,
effectivement.
M. Chagnon: On continuera après le dîner.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre la
présente séance de vérification des engagements financiers
du Vérificateur général du Québec et nous allons
reprendre l'étude de ces engagements financiers à 14 heures et
compléter notre deuxième mandat qui est de passer à
l'étude du rapport du Vérificateur général pour
l'année financière terminée le 31 mars 1987.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 14 h 14)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement à la
vérification des engagements financiers du Vérificateur
général. Ce matin, nous étions rendus à
l'engagement financier 3 de juin 1986. Le montant de l'engagement était
de 70 000 $ et le fournisseur choisi Thouin et Associés Itée. Je
crois que la parole était au député de Bertrand. Est-ce
que c'est bien cela?
M. Parent (Bertrand): Elle était plutôt au
député de Saint-Louis. J'avais complété mes
questions sur l'engagement 3 de juin 1986. J'étais prêt à
procéder à...
Le Président (M. Lemieux): M. ledéputé de Saint-Louis.
M. Chagnon: J'étais rendu à l'engagement 4. M. le
Président, on peut passer à l'engagement 4.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'engagement 3 de juin
1986 est vérifié. J'appelle l'engagement 4, qui est un contrat de
services pour la fourniture d'une personne-ressource pour agir à titre
de conseiller externe en méthodologie, niveau 1, de vérification
et d'optimisation des ressources auprès du Vérificateur
général du Québec dans le cadre du programme
d'Implantation de la vérification intégrée pour une
période de six mois. Montant de l'engagement: 74 500 $. Est-ce qu'il y a
des interventions, M. le député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Toujours la même question.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Qui, à la firme Deloitte, est
intervenu dans cette partie du contrat et quels étaient les trois autres
soumissionnaires?
M. Châtelain: D'accord. L'intervenant de Deloitte qui a agi
comme conseiller dans ce contrat, c'est Jean-Paul Gobeil. Le mandat,
c'était la vérification intégrée de niveau 1,
à Radio-Québec. Il s'agissait de l'étude
détaillée et du rapport sur cette vérification
intégrée à Radio-Québec. La période
effectivement couverte par le contrat est du 9 juin au 14 novembre 1986. Bien
que l'estimation du contrat était de 74 500 $, le montant total des
honoraires et des frais encourus pour ce contrat a été de 33 578
$.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que cela fait suite à
l'engagement 8 de décembre 1985?
M. Châtelain: Oui, cela fait suite à
celui-là, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas d'autres commentaires.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Parent (Bertrand): J'avais demandé le nom des trois
autres soumissionnaires.
M. Châtelain: Ah ouil Voilà. C'était
Deloit-te, Haskins & Sells, Maheu, Noiseux et Caron et Bélanger.
M. Parent (Bertrand): II est quand même curieux qu'on ne
retrouve pas les mêmes firmes qui avaient soumissionné pour le
même...
M. Châtelain: J'ai l'impression qu'elles n'étalent
pas disponibles.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Cela répond à mes
questions sur l'engagement 4, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Le mandat concernant Radio-Québec?
M. Châtelain: Oui, c'est exact.
Le Président (M. Lemieux): Cela va pour l'engagement
financier 4? L'engagement financier 4 est donc vérifié. Les
engagements financiers pour le mois de juin 1986 sont donc
vérifiés.
Juillet
J'appelle l'engagement 1 du mois de juillet 1986: Paiement de la
cotisation annuelle à la Fondation canadienne pour la
vérification intégrée pour 1986-1987, 83 000 $. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président. Comment se
compare cette cotisation par rapport à l'année antérieure
et à quoi sert-elle, finalement? La Fondation canadienne...
M. Châtelain: En réponse à la première
question immédiatement, pour l'année antérieure, le
montant de la cotisation était de 74 804 $ et, pour l'année
examinée, comme on le voit, il était de 83 981 $. Le montant de
la cotisation est fixé à 1 % du budget de notre organisation.
C'est conforme à la structure des taux payés à la
Fondation canadienne pour la vérification intégrée. Je
dois dire que cette fondation a été instituée en 1980 par
tous les vérificateurs législatifs du Canada qui se sont
réunis, de même que les plus gros bureaux d'experts-comptables qui
commençaient ou faisaient de ta vérification
intégrée en vue de promouvoir la recherche en vérification
intégrée, le développement d'une méthodologie. Au
fond, la fondation appartient aux vérificateurs législatifs du
Canada et aux plus gros bureaux de comptables. Alors, Ils font de la recherche.
Ils ont publié beaucoup de travaux de recherche depuis la fondation. Le
Vérificateur général du Québec est très
actif dans les travaux de la fondation de même que ses collègues
des autres provinces et ceux du fédéral. Je peux arrêter
là. Je peux répondre aux questions si vous voulez avoir d'autres
détails sur n'importe quel aspect de ce que j'ai soulevé.
M. Parent (Bertrand): Par rapport à cela, la seule autre
question que j'ai est la suivante: Comment le Québec se compare-t-il, en
termes d'Implantation du système de vérification
intégrée, par rapport aux autres provinces? Est-ce qu'on est
encore aux niveaux 1, 2 et 3?
M. Châtelain: D'accord, Je comprends le sens de votre
question. Si on compare le Québec à Ottawa, au
fédéral pour commencer, je dois dire qu'au fédéral
on fait de la vérification intégrée depuis à peu
près 1976, 1977. Les gens du fédéral ont
déjà plus de dix ans d'expérience et sont beaucoup plus
avancés que nous. Pour ce qui est des autres provinces, prenons
l'Ontario. Le Vérificateur général de l'Ontario a un
mandat de vérification intégrée depuis 1977 et il est
passablement plus avancé que nous.
Quant aux autres provinces maintenant, II y a l'Alberta, la Colombie
britannique et l'Île-du-Prince-Édouard, où le
vérificateur a un mandat de vérification Intégrée.
En Alberta, l'implantation de la vérification Intégrée au
bureau du Vérificateur général est plus avancée que
chez nous. Cependant on se compare avantageusement aux deux provinces de la
Colombie britannique et de l'Île-du-Prince-Édouard, je pense bien.
C'est que, nous, bien que nous ayons eu notre mandat de vérification
intégrée beaucoup plus tard, seulement en 1985, à cause de
l'ampleur de notre organisation et l'ampleur, appelons cela l'univers de la
vérification qu'on est appelé à couvrir, nous devons
développer la vérification intégrée d'une
façon beaucoup plus hâtive qu'on ne le fait ailleurs. Mais il y a
au moins deux provinces où c'est beaucoup plus développé
que chez nous, de même qu'au gouvernement fédéral.
Le Président (M, Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Bertrand? M. le député de Saint-Louis,
vous aviez demandé la parole?
M. Chagnon: Je voudrais savoir, M. le Président, si le
Vérificateur général est membre d'autres
organisations.
M. Châtelain: En tant qu'organisation, le
Vérificateur général du Québec n'est pas membre
d'autres associations. Nous, quand je vous dis que nous sommes membres de la
fondation, nous sommes membres institutionnels. Alors, nous ne sommes pas
membres d'autres organisations au même titre. Cependant, au point de vue
pro-
fessionnel, nous sommes membres, par exemple... Il y a beaucoup de
membres chez nous de l'institutut canadien des CA, de l'Ordre des comptables
agréés du Québec, entre autres, des comptables
généraux licenciés, Alors, nous sommes membres de
corporations professionnelles.
M. Chagnon: À l'Institut canadien des comptables
agréés, par exemple, est-ce que vous avez des membres qui
représentent le Vérificateur général?
M. Châtelain: Oui, M. fe Président, nous en avons
à différents comités. L'institut canadien a des
comités de recherche, entre autres. Par exemple, je pourrais dire que,
dans le moment, M. Guy Breton, qui est vérificateur
général adjoint, est membre du comité de recherche sur la
vérification et la comptabilité des organismes du secteur public.
Moi-même, je suis membre d'un comité de l'Ordre des comptables
agréés du Québec, justement, le comité sur la
vérification intégrée. J'en suis membre. D'autres membres
de mon personnel sont également membres de divers comités.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Saint-Louis? Est-ce qu'il y a d'autres questions
relativement aux engagements financiers du Vérificateur
général pour le mois de juillet 1986? Alors, l'engagement
financier 1 pour le mois de juillet 1986 est vérifié.
Comme nous avons terminé l'étude des engagements
financiers du Vérificateur général pour les mois de
décembre 1985 à juillet 1986 et qu'ils ont été
vérifiés dans l'ensemble, nous allons suspendre les travaux
environ une minute pour commencer ce qu'on ne pourra... Pardon. M. le
député de Bertrand,
Contrats attribués à des firmes
externes
M. Parent (Bertrand): SI vous me permettez, M. le
Président, un dernier commentaire qui ne touche pas le mois de juillet,
mais qui touche l'ensemble des six ou sept mois qu'on a eu à
vérifier au cours de cette journée. Je suis sûr que le
Vérificateur général est conscient, et les parlementaires
le sont davantage, mais il y a quand même eu 1 500 000 $, 1 421 000 $
plus exactement, de contrats donnés à l'extérieur pour
embarquer dans le système de la vérification
intégrée, entre autres. Je pense que ce sont des sommes
importantes et c'est pour ça qu'au tout début je vous ai
posé là question: Quelle allure cela prendra-t-il? Que je sache,
vous aviez un budget l'an passé de 10 900 000 $ et, même si ce 1
500 000 $ est réparti sur deux années financières, il
reste que, dans les sept mois d'engagements financiers qu'on vient de
vérifier, il y a des mandats donnés à des firmes
extérieures pour de l'aide, des personnes-ressources. Ce ne sont pas des
équipes. Dans chacun des cas, il s'agit d'un Individu qui est une
personne-ressource et qui est venu. Je trouve que c'est énorme, vu de
l'extérieur, en tant que parlementaire.
Alors, je voudrais juste m'assurer quelle allure cela peut prendre parce
que cette commission n'aura pu, comme telle... Vous devrez vous rapporter, de
par les nouvelles façons de faire, au Bureau de l'Assemblée
nationale, si j'ai bien compris. Mais il reste qu'on a commencé un
travail et j'aimerais juste regarder en termes d'horizon ce que cela veut dire
pour la présente année et la période qu'on ne couvre pas
par rapport auxdits mandats. Deuxièmement, la vérification
intégrée, cela ne s'arrêtera pas à ce qu'il y a eu
de fait et vous avez mentionné qu'il y a maintenant plusieurs firmes qui
ont investi, si je peux dire, et avec lesquelles vous avez aussi
collaboré pour être capable de former les personnes.
Donc, II y a, en 1988, au moment où on se parle, beaucoup plus de
personnes-ressources dans les firmes au Québec, à Québec,
à Montréal, pour répondre aux besoins que vous aviez il y
a un an et que vous avez maintenant. Dans ce sens-là, je voudrais
seulement m'assurer, en tant que parlementaire, que le Vérificateur
général encouragera le plus possible, d'abord, les gens du
Québec, parce qu'il y a plusieurs firmes qu'on est obligé d'aller
chercher, que ce soit à Ottawa... Même si elles ont maintenant un
bureau à Montréal ou à Québec, ce sont d'abord des
gens issus d'une province autre que la nôtre. Je trouve un peu aberrant
que, pour la vérification intégrée, les
personnes-ressources viennent de l'Ontario, de Toronto ou d'Ottawa. Maintenant
que vous avez un plus grand réservoir de personnes-ressources,
qu'à l'avenir vous puissiez encourager davantage les gens localement, Je
pense que ce serait important. Je tenais à faire ces commentaires et
peut-être que le vérificateur aura des commentaires
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Bertrand. Voulez-vous faire vos commentaires, M. le
vérificateur, après l'intervention du député de
Saint-Louis, s'il vous plaît? M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Ce serait peut-être préférable.
M. le Président, c'est la première fois qu'on fait l'étude
des engagements financiers du Vérificateur général. Je
comprends, comme l'a expliqué le Vérificateur
général, que cela ne touche qu'une période qui se situe au
moment où le Vérificateur général faisait
étudier ses engagements financiers par je ne sais qui et, aujourd'hui,
par le Bureau de l'Assemblée nationale, à ta suite de l'adoption
de la Loi sur le Vérificateur général. Il n'en demeure pas
moins que l'étude que nous avons faite ce matin et cet après-midi
a fait en sorte... En tout cas, on a remarqué une approche de travail au
bureau du Vérificateur général susceptible de créer
des Illusions. Parmi ces illusions, je mentionnerai tout d'abord qu'on
pourrait imputer, si on était méchant, au bureau du
Vérificateur général le fait d'avoir un peu contredit
l'esprit de la réglementation gouvernementale en ce qui a trait à
l'obtention de contrats par un ministère ou par le gouvernement en
général, ce qui fait que des contrats évalués
à plus de 75 000 $, par exemple, devraient passer par te Conseil du
trésor. C'est assez surprenant effectivement de voir qu'on a atteint un
plafond. L'ascenseur n'est jamais monté plus haut que 74 500 $ dans
l'imputation ou l'appréhension des coûts de vérification
qui pouvait se faire dans les différents mandats dévolus par le
Vérificateur général. Il est encore plus surprenant de
constater que certains mandats, pour des raisons que le Vérificateur
général a expliquées, ont été faits en deux
ou trois étapes, ne dépassant jamais 74 500 $. Je me demande
jusqu'à quel point... On dit souvent dans l'administration publique - et
le Vérificateur général est certes le premier à
connaître ce dicton - que la femme de César doit toujours
être au-dessus de tout soupçon. Les illusions soulevées ou
que je soulève pourraient embarrasser le Vérificateur
général au moment où il réprimanderait, par
exemple, un ministère qui pourrait, aussi pour d'excellentes raisons,
éviter le Conseil du trésor soit en divisant ses contrats, soit
en faisant en sorte que ses contrats ne dépassent pas la somme de 75 000
$, ce qui l'amènerait automatiquement au Conseil du trésor. D'une
part. (14 h 30)
Deuxièmement, tant qu'à prêter le flanc à la
critique, je suggérerais au Vérificateur général,
malgré les problèmes de recrutement qu'il a, semble-t-il,
d'expertises tant juniors que seniors en matière de vérification
intégrée, d'essayer de faire davantage attention au coût
des dépenses afférentes aux mandats qu'il donnera à des
firmes externes. Dans certains cas, les coûts semblent prohibitifs. On
aura beau expliquer qu'un ingénieur qui se promène dans la
province pendant six mois, cela vaut 23 000 $, 24 000 $, c'est agaçant
de voir cela Les fonctionnaires du gouvernement du Québec ou les gens...
Tous les ministères donnent des contrats. On ne nous a pas
habitués - en tout cas, à la table de ta commission parlementaire
sur le budget, l'administration et les finances - à des dépenses
de fonctionnement de ces contractuels aussi élevées que celles
qu'on a pu voir ce matin. Troisièmement, si c'était possible - je
présume que cela pourrait être la faute de Rosalie - il y aurait
peut-être lieu de refaire un recensement des firmes qui pourraient avoir
l'expertise pour les contrats avec le Vérificateur général
de façon à agrandir le champ d'expertise. En tout cas, il y a des
doutes ici, autour de la table, je le dis ouvertement et publiquement, à
savoir si le champ d'expertise n'est pas un peu trop restreint par rapport
à l'expertise réelle. Points de suspension.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le député de
Saint-Louis. M. le Vérificateur général.
M. Châtelain: Merci, M. le Président. Je vais
essayer de couvrir un peu tous les points qui ont été
soulevés. Premièrement, on va revenir au total du montant des
honoraires annuels. Le montant des honoraires annuels est établi, dans
le moment, pour les contrats de vérification, que ce soit de la
vérification intégrée ou Informatique - il y a aussi de la
vérification informatique - et pour des professionnels de l'actuariat
dont nous retenons les services... Ce matin, on a fait le total du nombre de
contrats examinés ici. On est arrivé - Je ne le sais pas -
à 1 000 000 $ ou à 1 250 000 $, je n'ai pas saisi le chiffre
exact. En tout cas, c'est légèrement supérieur à 1
000 000 $. Sur une base annuelle, le montant des honoraires, en ce moment, chez
nous, pour ce genre de contrat, est de 1 500 000 $. Cela comprend les autres
travaux de vérification que j'ai mentionnés. Si vous regardez
notre budget, c'est à peu près de 2 000 000 $, mais il y a autre
chose que des honoraires pour des contrats là-dedans.
Vous recommandez qu'à l'avenir nous demandions des soumissions
à un nombre accru de firmes. C'est vrai, c'est exactement ce qu'on
essaie de faire Comme je l'ai mentionné ce matin, on s'est monté
un fichier des personnes aptes à soumissionner et on a fait des annonces
dans les journaux et dans des revues, par exemple, dans la revue de l'Ordre des
comptables agréés du Québec, pour inviter à des
soumissions, pour inscrire ces personnes au fichier. Je ne sais pas, nous avons
donné des noms ce matin; je pense qu'on a presque une vingtaine de
cabinets d'inscrits. Tant mieux! Ce que nous essayons de faire, c'est justement
d'encourager le développement de l'expertise au Québec. Elle
n'existait pas, mais elle se développe graduellement. On essaie
Justement de favoriser ce développement, mais, comme je l'ai
signalé ce matin, c'est bien difficile pour nous de favoriser cette
chose. Pour recruter une personne chez nous sur une base d'honoraires, il faut
que la personne possède déjà l'expertise. Donc, nous
sommes dans un cercle vicieux. Si la personne n'a pas l'expertise, elle ne peut
pas venir chez nous acquérir l'expertise. C'est pourquoi nous avons un
autre programme. Nous avons le programme d'affectation du personnel en vertu
duquel les bureaux de comptables et les bureaux de vérificateurs peuvent
nous prêter des personnes pour une période d'un an ou deux. On
favorise surtout une période de deux ans.
Ces personnes viennent travailler chez nous pour acquérir cette
expertise, pour que, justement, par fa suite, elles puissent soumissionner sur
des contrats. Mais l'expérience n'a pas été très
heureuse. Cela s'est fait à Ottawa, cela s'est fait ailleurs, C'est
pourquoi, au début, on a dû aller ailleurs pour obtenir les
services de professionnels; c'est seulement ailleurs qu'il y avait des
personnes qui avaient développé cette expertise.
Alors, même à la suite de nos demandes, il n'y a pas
beaucoup de personnes qui se sont offertes pour venir chez nous sur une base
permanente pendant des périodes de deux ans. Tout de même, cela
s'améliore. Je crois que, dans le moment, il y a trois, peut-être
même quatre personnes chez nous, une à Montréal et trois
à Québec, évidemment, cela explique pourquoi nous avons
dû faire appel à des personnes de l'extérieur de
Québec, de la ville de Québec, car il y en avait peu. Nous sommes
allés surtout à Montréal, et également à
Ottawa et à Toronto. Quand on parle de Toronto, c'est bien
spécifique à une étude en particulier. Il s'agissait de
l'étude de gestion de la caisse et de l'étude des marchés
financiers pour le financement de la province. C'est un domaine tellement
particulier que les personnes de Québec qui auraient pu nous conseiller
là-dessus étaient en conflit d'intérêts.
Quant à la réglementation gouvernementale sur les
contrats, nous avons tenté de la respecter intégralement et,
comme le député de Saint-Louis l'a signalé,
peut-être qu'il y a des illusions ou que cela peut donner l'impression
qu'on a contourné cette réglementation. Je regrette, on ne l'a
pas fait. On était en période de développement et, comme
on l'a expliqué ce matin... Ici, on parle de la première ronde en
vérification intégrée et, quand on a retenu les services
d'experts aux deux niveaux, surtout au niveau supérieur, les conseillers
de classe I, à ce moment-là, on a retenu les services de
personnes pour venir nous conseiller, mais les conseillers, au début, ce
n'était pas pour venir nous conseiller sur un mandat en particulier
parce qu'on ne savait même pas encore sur quel mandat on travaillerait.
On regardait où it serait bon de faire des interventions au
début. Graduellement, avec ces conseillers de l'extérieur, on a
Identifié des endroits pour faire des travaux de vérification
Intégrée. À ce moment-là, on était dans
l'inconnu et on s'est dit: On va prendre un contrat pour commencer -
c'étaient à des taux horaires élevés, mais toujours
à l'intérieur des taux approuvés par la
réglementation gouvernementale - et on va donner des contrats pour 75
000 $, puis on va voir ce que cela va donner. C'est cela qui est arrivé
À la fin de certains mandats, à la suite des études
préliminaires, comme on t'a indiqué, on a décidé de
procéder avec l'étude détaillée. Les études
préliminaires en vérification intégrée, c'est une
très grande partie du mandat total ou de la mission totale. C'est ce qui
explique pourquoi on a dû renouveler des contrats, si vous voulez. Quand
on est passé à l'étude détaillée, au
début, on ne savait pas réellement quelle ampleur ça
pouvait représenter. D'ailleurs, c'est pour ça que, bien qu'il y
ait plusieurs contrats qui apparaissent à 74 500 $, il y en a plusieurs
dont le coût réel s'est avéré ne pas être
à ce niveau-là, comme on s'en est rendu compte. Il y en a
plusieurs qui ont été en bas de ces montants. On vous aurait
peut-être moins induits en erreur ou on aurait peut-être
créé une moins mauvaise illusion - si on peut parler de mauvaise
illusion - si on avait donné tout de suite le coût réel de
ces contrats. Cela explique en partie ce qui s'est passé.
Que les frais de déplacement soient très
élevés, c'est vrai. Quand on est obligé de retenir les
services de gens de Montréal pour venir travailler à
Québec ou d'Ottawa, comme M. Gobeil, qui a travaillé à
Montréal également dans le cas de Radio-Québec, cela peut
entraîner des frais de déplacement assez élevés.
Mais les frais de déplacement très élevés, c'est
surtout dans le cas d'études du ministère des Transports
où on a été obligé d'aller en régions. Cela
coûte cher parce qu'il y a beaucoup de déplacements. La nature du
mandat faisait qu'on n'avait pas le choix, il fallait encourir ces frais. On
parie aussi de la gestion financière, de la gestion de la caisse. On est
allés à Toronto et à New York, par exemple, pour voir ce
qui s'y passait Cela représente des frais très
élevés.
Finalement, il faut vous dire qu'heureusement, avec le temps, nous
allons avoir cette expertise au Québec; à Québec
même et à Montréal, parce qu'on a aussi des entités
que l'on doit vérifier à Montréal. Heureusement, ie nombre
de firmes qui se qualifient, le nombre de firmes possédant l'expertise
augmente sans cesse et le nombre de conseillers augmente sans cesse, et c'est
ce que nous essayons d'encourager. Merci, M. le Président.
Examen du rapport annuel du
Vérificateur général pour l'année
financière terminée le 31 mars 1987
Le Président (M. Lemieux): Merci, M le Vérificateur
général. Nous passons maintenant à l'étude du
rapport du Vérificateur général pour l'année
financière terminée le 31 mars 1987.
Exposé du mandat et organisation des travaux
Je vous énonce le plus brièvement possible les objectifs
du mandat: Le 18 août 1987, je vous faisais part de l'état
d'esprit dans lequel je souhaitais que nos travaux se déroulent
J'aimerais rappeler ces principes. Il incombe aux parlementaires de tenir
l'administration responsable de sa gestion des ressources publiques. C'est un
devoir non partisan qui est investi à tout député par ses
électeurs. Même s'il est irréaliste de penser
éliminer toute trace d'expression partisane dans le travail d'un
député, j'aimerais bien que... Malheureusement, te
député de Lévis n'est pas ici. Je crois sincèrement
que notre commission parlementaire peut faire un travail très utile en
faisant la lumière sur les différents points soulevés par
ie Vérificateur général dans son rapport. Ce n'est pas au
Vérificateur général d'expliquer les actes posés
par l'administration. Il comparaît devant nous pour mieux expliquer le
contenu de son rapport et répondre aux questions des
députés
Permettez-moi maintenant de vous rappeler brièvement les
règles de procédure concernant l'audition du Vérificateur
général dans le cadre de l'étude de son rapport: Les
règles ont été adoptées à la séance
du 18 août et la commission a décidé de reconduire ces
mêmes règles. La séance débutera par une
période de déclarations d'ouverture répartie selon l'ordre
suivant: le Vérificateur général aura quinze minutes pour
s'exprimer; le porte-parole de l'Opposition bénéficiera de quinze
minutes; le porte-parole des députés ministériels: quinze
minutes. La période des déclarations d'ouverture ne sera pas
suivie de répliques ou de commentaires de la part des membres ou du
Vérificateur général. Une période d'échanges
avec le Vérificateur général suivra celle des
déclarations d'ouverture et se poursuivra jusqu'à la fin de la
séance, soit 22 heures. Les groupes parlementaires disposeront... Si
vous permettez, je vais terminer, M. le député de Saint-Louis;
après, vous pourrez poser votre question.
M. Chagnon: Je ne pense pas vous avoir interrompu.
Le Président (M. Lemieux): Non, M. le député
de Saint-Louis. Vous avez fait cela de manière très
silencieuse.
Les groupes parlementaires disposeront de temps de parole égaux
en respectant l'alternance dans les interventions et te temps de parole
Inutilisé par un groupe parlementaire sera disponible pour l'autre
groupe parlementaire, ceci en considération d'une décision rendue
par la commission de l'Assemblée nationale en date du 3 décembre
1986. La période d'échanges avec le vérificateur
débutera par l'intervention du porte-parole de l'Opposition. Les membres
de la commission disposent d'un temps de parole de vingt minutes par
intervention. Le temps de réponse du Vérificateur
général sera imputé au temps de parole du
député qui pose la question.
Nous allons maintenant procéder aux déclarations
d'ouverture et nous allons entendre M le Vérificateur
général du Québec. M le Vérificateur
général... Pardon, M. le Vérificateur. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je vous rappelle que, sans avoir interrompu, j'avais
quand même demandé la parole pour vous demander une
précision concernant la procédure. Vous avez dit que le
Vérificateur général ferait ses remarques
préliminaires de quinze minutes et que le représentant de
l'Opposition et le représentant du parti ministériel auraient
aussi quinze minutes. Est-ce que je dois comprendre que c'est "le" ou
"les"?
Le Président {M. Lemieux): "Le".
M. Chagnon: Est-ce qu'il y a quinze minutes pour, par exemple,
trois députés? Est-ce que le temps peut être
partagé?
Le Président (M. Lemieux): Le temps pourrait être
partagé. On l'a déjà fait. Je pense que ta dernière
fois le temps avait été partagé entre M. le
député d'Abitibi-Ouest et M. le député de Bertrand.
Le temps pourrait être partagé, M. le député de
Saint-Louis.
M. ie Vérificateur général.
Remarques préliminaires M. Rhéal
Châtelain
M. Châtelain: Merci, M. le Président. Veuillez
croire que je me réjouis de voir votre commission procéder
à l'examen du rapport du Vérificateur général pour
l'année 1987 dans les trois mois qui suivent la date de son
dépôt à l'Assemblée nationale. Un tel empressement
représente un signe certain de l'intérêt que votre
commission attache à la vérification législative. J'y vois
aussi, M. le Président, la preuve que ta convocation faite au
Vérificateur général le 18 août dernier pour
l'entendre sur son rapport de 1986 n'était pas un geste isolé.
Votre convocation d'aujourd'hui est une source de motivation, veuillez me
croire, pour mon équipe de collaborateurs et moi-même. Le rapport
à l'ordre du jour de cette séance a été
déposé à l'Assemblée nationale le 26 novembre 1987.
Cette année encore, il se divise en trois parties. La première
partie contient des remarques générales sur trois sujets,
à savoir l'imputabilité envers l'Assemblée nationale, les
vérifications intégrées et la présentation
d'information financière du gouvernement.
Il se pratique déjà une reddition de comptes des
responsables de la gestion envers les autorités gouvernementales. Ce
contrôle à l'interne ne devrait pas s'arrêter en chemin. Il
devait aussi conduire à l'exercice accru du contrôle parlementaire
sur les gestes de l'administration gouvernementale. L'imputabilité
externe ne devrait pas non plus viser uniquement les ministères et les
organismes dont tes budgets sont votés par l'Assemblée nationale,
mais également les organismes et les entreprises,
propriétés du gouvernement, constitués en vue de
l'atteinte des Objectifs de l'État propriétaire. À cette
fin, il y a lieu de recommander l'adoption d'une loi-cadre sur ces
entités du secteur public. Les considérations émises dans
les remarques générales sur ce thème de la loi-cadre
reviennent de façon plus détaillée dans la deuxième
partie du rapport. Avant de passer au sujet suivant, le Vérificateur
général décrit en quelques lignes l'évolution qu'il
entend donner à ses travaux afin de s'acquitter convenablement de son
mandat.
Le deuxième sujet des remarques générales est celui
des missions de vérification intégrée que le
Vérificateur général a accomplies au cours de la
période. Il en présente ici le sommaire avant de les repasser en
détail dans la partie suivante du rapport. La communication des
résultats de cette forme d'intervention de
vérification auprès de la gestion gouvernementale poursuit
deux objectifs - on parle de vérification intégrée: d'une
part, fournir aux membres de l'Assemblée nationale et aux citoyens
qu'ils représentent l'occasion de juger de la qualité de la
gestion et de se trouver rassurés quant à la fiabilité des
pratiques de gestion. D'autre part, cette communication des résultats
devrait avoir pour effet d'amener les gestionnaires à apporter les
correctifs qui s'imposent.
Le Vérificateur général donne, dans cette
première partie de son rapport, le sommaire des constatations retenues
dans cinq missions de vérification intégrée auprès
du ministère des Affaires culturefies, du ministère des
Transports, de la Régie de l'assurance-maladie du Québec, de la
Société d'habitation du Québec et, enfin, de la
Société de récupération, d'exploitation et de
développement forestiers du Québec, c'est-à-dire
REXFOR.
De plus, la gestion des frais de déplacement au gouvernement du
Québec a fait l'objet d'une étude d'envergure gouvernementale,
mais les constatations n'ont pas paru suffisamment importantes pour les
commenter au rapport annuel. (14 h 45)
Les remarques générales se terminent par des commentaires
et des recommandations sur la présentation de l'information
financière du gouvernement. Le Vérificateur général
y émet l'opinion que la réforme et la refonte des conventions
comptables ont contribué à améliorer le compte rendu, mais
iI recommande en même temps que certaines d'entre elles soient
révisées afin de mieux faire voir la situation financière
réelle et le résultat des opérations. Il revient sur
l'inscription des obligations envers les régimes de retraite dans les
états financiers du gouvernement en apportant des
éclaircissements sur les demandes d'information que cette question avait
fait surgir lors de la séance du 18 août dernier de cette
commission. Il en conclut que la présentation du compte des
régimes de retraite aux états financiers ne favorise pas, dans
l'état actuel des choses, une juste évaluation de la situation
financière du gouvernement.
Le Vérificateur général soulève, cette
année encore, la question de l'intégralité des
états financiers. Ces états ne sont pas dressés de
façon à procurer une information globale des activités
financières qui tombent sous la responsabilité du gouvernement.
Selon la nature et l'objet des organismes, des entreprises et des fonds,
différents traitements comptables devraient être envisagés
pour que le gouvernement rende compte plus adéquatement de ses avoirs et
de ses obligations dans les états financiers.
Le Vérificateur général fait état de sa
participation aux travaux de recherche en comptabilité et en
vérification du secteur public réalisés par un
comité permanent de l'Institut canadien des comptables
agréés, c'est-à-dire I'ICCA. Il y porte un grand
intérêt en tant que vérificateur externe du secteur public
au Québec. Depuis cinq ans, le comité de l'ICCA a pris position
sur la publication des conventions comptables des gouvernements, les objectifs
devant se rattacher à leurs états financiers et aux normes
générales de la présentation de ces états. Le
comité continue de cerner les problèmes reliés à
l'intégralité et à la portée des états
financiers dans le secteur public. Un projet de ce comité touche
maintenant la définition du périmètre comptable ou, si
vous voulez, de l'entité comptable. Un autre projet s'intéresse
de près à la présentation des obligations au titre des
régimes de retraite. Le troisième examine la comptabilisation des
biens durables et l'information pertinente à présenter sur ces
biens dans les états financiers des gouvernements.
Cette année encore, l'opinion et les observations du
Vérificateur général sur les états financiers du
gouvernement apparaissent dans les comptes publics déposés et
publiés par le ministre des Finances. L'opinion du Vérificateur
général sur les états financiers de l'année
terminée le 31 mars 1987 se retrouve à la page 27 des comptes
publics, c'est-à-dire du volume 1, et ses observations à la page
31 de ce volume déposé devant l'Assemblée nationale le 18
décembre dernier, jour même de l'ajournement de la session
d'automne. Dans ses remarques générales, le Vérificateur
général revient sur l'opportunité d'une
présentation plus hâtive des comptes publics afin d'en assurer
toute utilité pour les parlementaires et les autres utilisateurs. En
application de l'article 43. 2° de fa Loi sur le Vérificateur
général, celui-ci émet, dans les remarques
générales du rapport annuel, des considérations sur
l'information financière publiée par le gouvernement en
supplément des comptes publics annuels.
La deuxième partie du rapport de 1987 débute à la
page 39. Elle présente les résultats de la vérification
financière et de conformité de trois groupes d'entité,
à savoir le gouvernement et ses ministères, les fonds
spéciaux et les fonds renouvelables et les organismes et entreprises du
gouvernement. Cette partie expose aussi de façon plus
détaillée les résultats des cinq missions de
vérification intégrée dont il a été question
en résumé dans la partie précédente du rapport.
Comme à l'accoutumée, la communication des résultats
comporte tes constatations et recommandations du Vérificateur
général qui sont suivies de la réaction de la partie
vérifiée.
M. le Président, je me permets d'appuyer à nouveau sur la
nécessité de la reddition de comptes des responsables de la
gestion au gouvernement d'abord et, ensuite, à l'Assemblée
nationale. Le devoir de reddition de comptes correspond au droit
imprescriptible d'être informé qui appartient à celui qui
est maître de la délégation de pouvoirs. Même s'il
évolue en premier lieu à l'intérieur même du
gouvernement, le cycle du compte rendu reste incomplet tant
qu'il ne débouche pas sur l'imputabilité à
l'externe, c'est-à-dire en commission parlementaire. La
responsabilité de la gestion repose en pratique directement sur les
épaules des sous-ministres et des dirigeants d'organismes. Puisqu'ils
disposent du pouvoir de gérer, ils devraient pouvoir répondre de
la qualité de leurs gestes administratifs. Il manquera toujours un
maillon à la chaîne d'imputabilité tant que les hauts
fonctionnaires ne seront pas appelés à témoigner en
commission parlementaire, comme ils le font à l'interne pour
répondre de leur performance dans l'application des programmes que le
gouvernement les charge de mettre en uvre. Tant que le contrôle
parlementaire ne s'exercera pas jusqu'à leur niveau, les hauts
fonctionnaires n'auront pas l'occasion de se faire entendre sur leur gestion et
de pouvoir faire valoir leurs décisions. Je ne suis pas convaincu que
puisse s'appliquer, dans la gestion des affaires de l'État, le dicton
selon lequel ce qu'on ne sait pas ne fait pas mal. J'aimerais mieux renverser
la formule et dire plutôt que de savoir la vérité peut
contribuer à rassurer,
Je reviens maintenant, M. le Président, sur l'importance de
renforcer le processus d'imputabilité propre à ces entités
dotées d'une relative autonomie que sont les organismes et les
entreprises du gouvernement. Le moyen tout désigné pour atteindre
cet objectif serait celui de l'adoption d'une loi-cadre. Le rapport traite de
ce sujet de façon sommaire à la page 15 des remarques
générales et, plus en détail, à la page 81.
Le principal élément de Justification d'une loi-cadre sur
les organismes et entreprises du gouvernement serait celui de favoriser la
surveillance par l'Assemblée nationale et le contrôle par le
gouvernement de ces entités du secteur public. J'avais
évoqué, lors de la séance du 18 août dernier, les
risques auxquels on pouvait s'exposer si jamais la surveillance parlementaire
et le contrôle par le gouvernement ne pouvaient s'exercer
adéquatement à défaut d'un cadre législatif et
réglementaire approprié. J'y voyais le danger pour ces
entités de subordonner, entre autres, à leurs
intérêts commerciaux les objectifs sociaux voulus par le
législateur qui les a instituées. J'évoquais
également un moyen auquel les entreprises du gouvernement pourraient
avoir recours pour éviter le contrôle du gouvernement et de
l'Assemblée nationale.
Des organismes et entreprises du gouvernement du Québec ne
peuvent exercer certains de leurs pouvoirs sans l'autorisation expresse du
gouvernement. Leurs lois constitutives peuvent restreindre les
opérations telles que l'acquisition d'un intérêt dans une
entreprise, la négociation d'un emprunt qui porte à plus d'un
certain montant le total des sommes empruntées et non encore
remboursées, l'octroi de prêts, la passation d'un contrat pour
plus d'un certain nombre d'années, l'acquisition d'immeubles et
l'adoption de règlements concernant l'exercice de leurs pouvoirs et de
leur régie interne. Les filiales ne sont cependant pas assujetties
à de telles restrictions. Or, des entreprises effectuent souvent une
partie importante de leurs opérations par l'entremise de filiales.
Je suis toujours d'avis que, même si elle peut être
juridiquement fondée, pareille échappatoire se défend mal
en face du devoir de reddition de comptes des entités gouvernementales,
à l'interne comme à l'externe. Le manque de lignes directrices
sur le compte rendu et sur la vérification peut compromettre, en
quantité et en qualité, l'information utile aux barrières
de fond et entacher d'insuffisance l'exercice de l'imputabllité. Le
Vérificateur général revient d'année en
année sur ce sujet depuis dix ans dans son rapport annuel. Les cinq
premières années, iI a recommandé des changements aux lois
existantes et, depuis 1982, il suggère l'adoption d'une loi-cadre sur la
direction, le contrôle et l'imputabilité des organismes et des
entreprises du gouvernement, tout comme la chose est reconnue ailleurs.
Dans la troisième partie du rapport débutant à la
page 255, le Vérificateur général rend compte de la
gestion de son organisation Cette partie fournit des renseignements sur la
structure organlsationnelle, la planification des activités de
vérification et l'évolution de ta pratique professionnelle. On y
décrit brièvement la participation du Vérification
général aux travaux de la Conférence des
vérificateurs législatifs du Canada dont il a été
l'hôte à Québec en juillet 1987, tout comme votre
commission a été l'hôte, d'ailleurs, du Conseil canadien
des comités des comptes publics. On peut y constater son appui au
programme de recherche de la Fondation canadienne pour la vérification
Intégrée et le concours qu'il apporte aux travaux de l'Ordre des
comptables agréés du Québec, de même que de
l'Institut canadien des comptables agréés, afin de promouvoir
l'évolution de la comptabilité et de la vérification dans
le secteur public.
Ce rapport d'activité prend fin avec la présentation de
données sur la gestion des ressources humaines, matérielles et
financières Le Vérificateur général a eu recours,
comme on le sait bien maintenant, à des ressources extérieures
sur une base contractuelle. Ces ressources comprennent des experts en
méthodologie et en vérification intégrée et des
spécialistes dans les domaines faisant l'objet d'une
vérification. On trouvera les noms de ces per» sonnes dans cette
partie du rapport. Conformément à la loi, c'est au Bureau de
l'Assemblée nationale que le Vérificateur général
soumet ses prévisions budgétaires annuelles pour qu'elles soient
ensuite portées au budget des dépenses déposé
devant l'Assemblée nationale. Enfin, M. le Président, les deux
annexes du rapport présentent le texte de la Loi sur le
Vérificateur général et les objectifs
généraux de son organisation.
Je me tiens à votre disposition pour répon-
dre aux questions des membres de cette commission et, avec votre
permission, M. le Président, à l'occasion, je pourrai faire appel
à mes adjoints pour fournir des compléments d'information. Je
vous remercie.
Le Président (Ml. Lemieux): Merci. M. le
député de Saint-Louis, s'il vous plaît! Merci, M. le
Vérificateur général.
M. le porte-parole de l'Opposition, et viendra ensuite le porte-parole
ministériel. M. le porte-parole de l'Opposition.
M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): M. le Président, je vous
remercie.
Nous voilà rendus à la première occasion, M. le
Président, de rencontrer le Vérificateur général du
Québec pour regarder avec lui son rapport qui a été
déposé à l'Assemblée nationale juste avant la
période des fêtes. Vous comprendrez que, même si tel est
notre désir de tenir ce débat-là au-dessus de toute
partisanerie politique, il est sûr qu'il aura des incidences, que je peux
très bien comprendre, et je pense que cela doit se faire en toute
candeur et en toute maturité, de part et d'autre. M. le
Vérificateur général mentionnait tantôt que savoir
la vérité peut rassurer. Je pense que c'est le but. En tant que
porte-parole de l'Opposition, je peux assurer les membres de cette commission
et vous-même, M. le Président, ainsi que le Vérificateur
général qu'il est tout simplement de notre devoir d'essayer de
faire toute la lumière sur l'état des finances publiques. Loin de
mol l'idée d'essayer de faire des plats où il n'y en a pas et
j'espère que c'est clair en partant.
On comprendra aussi que le rapport du Vérificateur
général, lorsqu'on le lit une première fois et qu'on le
relit une deuxième fois, prend des proportions quelque peu
différentes. Lorsqu'on le relit plusieurs fois, on voit que chaque mot
veut dire beaucoup de choses De ce côté-ci, l'Opposition, nous
sommes relativement inquiets, M. le Vérificateur général,
par rapport à une partie de votre rapport et, aussi, en regard des notes
qu'on retrouve aux états financiers qui sont publiés par le
gouvernement, particulièrement dans le document appelé Comptes
publics, états financiers du gouvernement où on retrouve un
ensemble de notifications de votre part lourdes de conséquence,
particulièrement au 31 mars 1987 parce que voilà qu'au 31 mars
1987, il commence à y avoir des implications importantes - il y en avait
au 31 mars 1986, mais il y en a davantage au 31 mars 1987 - sur le
résultat final du portrait du Québec sur le plan financier.
N'étant pas personnellement comptable de formation, quoique ayant
une formation administrative, je peux vous dire que j'ai analysé et
travaillé avec des gens qui s'y connaissaient un peu, pour être
sûr de ne pas errer. J'en suis arrivé à la conclusion que
l'exercice d'aujourd'hui sera très restreint puisqu'on a jusqu'à
22 heures ce soir. J'espère qu'on aura d'autres occasions d'aller plus
loin, mais au moins de lever le voile là-dessus, vous comprendrez que
c'est un voile important.
Vous avez mentionné, à la page 24 de votre rapport, dans
les remarques générales, que certaines des conventions comptables
- j'en suis à ma première intervention sur la réforme des
conventions comptables du gouvernement - ne favorisaient pas une
représentation fidèle et complète de la situation
financière du gouvernement et des résultats de ses
opérations.
Tout au long de vos observations, vous apportez plusieurs annotations,
particulièrement en ce qui touche - on y reviendra plus tard cet
après-midi et ce soir - les modifications qui ne couvrent pas,
dites-vous textuellement à la page 25, l'inscription du passif du
gouvernement envers les régimes de retraite, sujet qui est traité
aux pages 30 et suivantes. J'exclus cette partie des régimes de
retraite; on aura un bloc spécial à discuter qui est important.
Si je prends seulement les modifications qui apparaissent aux états
financiers et auxquels vous avez apporté des commentaires au 31 mars
1987, je pense qu'il y a là beaucoup de matière à
éclaircissement.
Ayant particulièrement oeuvré pendant ces vingt
dernières années au niveau de l'entreprise et à lire des
bilans d'entreprises, vous savez fort bien, M. le Vérificateur
général et M. le Président, que, lorsqu'on regarde un
bilan d'entreprise, on peut y retrouver une équité sur papier
parce que, quelque part, on pourrait retrouver, dans les actifs de
l'entreprise, des inventaires qui ne sont pas pris au coût mais à
la valeur du marché. On peut trouver une note achalandage qui a
été mise là avec une note explicative mais qui est quelque
peu un actif Intangible. Si je donne cet exemple, c'est pour vous dire que, si
on ne va pas lire les notes, le bilan ne veut rien dire; les chiffres ne
veulent rien dire en soi. Très souvent, un bilan peut paraître
extrêmement favorable, mais, lorsqu'on a fait la lecture des notes, on se
rend compte que ce n'est pas du tout le même portrait. On peut avoir des
portraits totalement différents. (15 heures)
Donc ceci étant transcrit dans les états financiers du
gouvernement du Québec, lorsque je prends connaissance des notes, j'y
attache beaucoup d'importance. Je fais référence à la page
18 des notes complémentaires du document du gouvernement du
Québec, Comptes publics, année financière
terminée le 31 mars 1987, qui nous a été remis
d'ailleurs ce matin. Je vais travailler avec ma copie puisque celle-ci est
annotée. Dans le volume 1, à la page 18 - je ne donne qu'un
exemple pour bien situer le contexte - à la note 3, vous apportez trois
ou quatre points que vous appelez les impacts ou, si on veut, les modifications
des conventions comptables. À la page 18, troisième annotation,
vous
parlez des modifications: "Ces modifications des conventions comptables
et leur Incidence financière (en milliers de dollars) sur les
états financiers de l'année terminée le 31 mars 198? sont
indiquées ci-après", et là vous les
énumérez. Je prends le point a) où vous mentionnez que, de
la façon dont sont pris les placements en actions dans les entreprises
maintenant, il en résulte, dites-vous - je cite textuellement - "une
augmentation des revenus de 399 323 000 $, laquelle s'est
reflétée au poste "Placements-Entreprises du gouvernement du
Québec" et une réduction de 1 173 000 $ des dépenses et du
poste du passif correspondant. " C'est important parce qu'on retrouve dans cet
exemple - il y a d'autres exemples qui sont là - des notes importantes
en petits caractères. Qui s'en soucie et qui va les lire?
Sauf que le portrait du gouvernement du Québec semble
s'améliorer. Si le portrait s'améliore et que la
réalité est que cela s'améliore, je dois dire tout de
suite bravo! Tout le monde est heureux. Je pense que l'ensemble des
contribuables l'est aussi et nous autres, on a fait notre "job". Mais Je n'ai
pas cette conviction et vous devrez, au cours de cet exercice, nous la donner.
Pas expliquer les faits et gestes du gouvernement, mais "expliquer, tel que
cela vous a déjà été demandé ou
souligné, sur la base des tableaux comparatifs, pour qu'on soit capable
de se mesurer par rapport aux années antérieures, parce que
l'état des revenus et des dépenses et l'état de - la
situation financière peuvent être drôlement
différents si, au lieu d'être à 3 300 000 000 $, le
déficit est rendu à 2 800 000 000 $ et iII va être à
2 400 000 000 $. Moi, je veux bien, je crie bravo! Mais il faut être
sûr qu'on parle des mêmes bases comparatives. On n'a pas ces bases
comparatives.
Cependant, ce que Je comprends après discussion de ce
côté-ci, c'est qu'il y a quelque part un bloc d'environ 500 000
000 $ qui est un impact positif au 31 mars 1987; 500 000 000 $ qui viennent
affecter positivement le déficit. Donc, à toutes fins utiles, en
termes clairs, si on avait la même base comparative pour 1985-1986 et
1986-1987, on aurait non pas un déficit amélioré, mais un
déficit à peu près similaire, situé, d'après
les calculs que J'ai faits, à 3 100 000 000 $ ou 3 200 000 000 $ par
rapport aux 2 800 000 000 $ qui nous étaient présentés. Le
même exercice se fera au cours de la prochaine année, mais on
n'Ira pas à 1987-1988, on le fera en temps et lieu.
Vous comprendrez que cette préoccupation est importante parce
qu'elle peut donner l'impression qu'actuellement toutes les choses
s'améliorent et que tout va bien. SI elles ne vont bien que par l'effet
des jeux comptables, non seulement on a leurré les gens, mais on se
leurre aussi. Ce qui m'amène à cette conclusion, c'est que,
effectivement, les besoins financiers nets du gouvernement sont restés
similaires, c'est-à-dire qu'entre 1985-1986 et 1986-1987 on avait des
besoins financiers de 1 700 000 000 $ et qu'ils sont passés à 1
750 000 000 $. Ils ont même augmenté un peu pendant que le
déficit, lui, a diminué. Après d'autres
vérifications, on en vient à la conclusion que ces nouvelles
mesures, ces nouvelles modifications, qui étaient des recommandations du
Vérificateur général, ont été
appliquées en partie. Elles n'ont pas toutes été
appliquées, à la suite d'une décision, si ma
mémoire est bonne, du 10 juin 1986, d'abord, et du 23 juin 1987 ensuite.
Il faut dire que celles du 23 Juin 1987 qui ont été
approuvées n'ont pas encore produit leur effet, puisqu'elles
s'appliquaient après le 31 mars 1987. On verra donc une autre partie des
effets.
Au moment où nous analysons votre rapport, les états
financiers et les comptes publics du 31 mars 1987, on en est au moins à
l'application de la première partie de cette réforme des
conventions comptables. C'est une première partie qui a des effets
importants et qui fait en sorte qu'en tant que parlementaires, en commission
parlementaire, on se doit de savoir le plus exactement possible de quoi il
ressort. En plus du premier volet que vous mentionnez, toujours à la
page 18, "placements en actions dans les entreprises" pour 400 000 000 $, on
n'a qu'à penser à la dette en monnaies étrangères
qui est convertie, elle, qui a un Impact de 13 000 000 $. à la provision
pour créances douteuses qui a un impact de quelque 100 000 000 $ et il y
a d'autres dettes non inscrites.
Est-ce que le Vérificateur général peut pour nous
replacer le tout dans son contexte sur une base comparative, de façon
qu'on puisse se retrouver? Sinon, ni cette année, terminée le 31
mars 1987, qui est une année Importante où on a enclenché
ces nouvelles procédures, ni les années à venir ne
pourront nous donner l'heure Juste et une lecture juste. Lorsque Je regarde les
emprunts du gouvernement, même si on rembourse une partie de la dette
plus une année ou moins une autre, Il reste que les besoins financiers
nets sont exactement tes mêmes entre 1985-1986 et 1986-1987. Dans ce
sens-là, vous me permettrez de dire que je suis drôlement
préoccupé surtout lorsque je vois venir les autres impacts de
l'année à venir, c'est-à-dire que ces mesures
appliquées auront un autre impact, qu'on peut mesurer, d'au moins 500
000 000 $ ou 400 000 000 $.
C'est sûr que, lorsqu'on parle de centaines et de centaines de
millions et de milliards de dollars, cela peut sembler pour le commun des
mortels quelque chose qui n'a plus de sens. Il faut, quand même,
réaliser que, si les conventions comptables telles que modifiées
ont un impact de 500 000 000 $ comme nous le comprenons, je pense qu'il faut
faire la lumière là-dessus et je pense qu'il faut que ce soit
clair parce qu'il ne s'agit pas d'un petit impact de quelques milliers de
dollars ou de quelques millions de dollars, Là, on parle de
500 000 000 $ et je pense que c'est important. Le plus bel exemple est,
certes, l'apport des sociétés d'État. L'apport des
sociétés d'État, donc les bénéfices faits
à Hydro-Québec, qu'ils soient en dividendes ou pas, font partie
d'un plus en ce qui concerne les résultats. Il reste que dans l'encaisse
cela ne change pas grand-chose. Il reste que les besoins financiers sont
là.
Alors, je pense que nous aurons la chance, au cours des prochaines
minutes et de l'après-midi, de revenir plus en détail parce qu'on
a plusieurs questions. Je ne vous dis que c'est ma préoccupation
principale. On pourra entrer dans tout le reste du volume et, soit dit en
passant, ce n'est pas dans les quelques heures qu'on a ici qu'on va pouvoir
toucher à tous les sujets. J'espère que l'ouverture que vous avez
manifestée au tout début pourra se manifester et aller
jusqu'à d'autres séances comme celle-ci de la commission du
budget et de l'administration ou, pour certains ministères
spécifiques, d'autres commissions. Moi, je vous dis que la carte
maîtresse importante pour y voir clair, c'est de dire: Comment ces
nouvelles règles du jeu et ces nouvelles conventions comptables nous
ont-elles affectés au 31 mars 1987? On pourra parler par la suite des
autres volets et j'ai parlé tantôt particulièrement du
volet qui touche le régime de rentes.
Je termine en disant qu'à la page 35 de votre rapport, dans les
remarques générales, vous faites, là aussi, non pas une
accusation, mais un commentaire important et lourd puisque vous dites,
finalement, que plusieurs des états financiers du 31 mars 1986, de
l'année précédente, se retrouvaient sans la publication
des notes que vous avez mentionnées et on sait à quel point ces
notes sont importantes. Les notes sont aussi importantes que les chiffres parce
qu'elles expliquent les chiffres. Vous dites, à la page 35: La
publication incomplète des principales conventions comptables,
l'omission de certaines notes complémentaires aux états
financiers et l'absence du rapport du Vérificateur général
pourraient induire en erreur le lecteur des états financiers et donner
lieu à une interprétation erronée de l'information qui est
présentée. " Vous avez parlé d'intégralité
tantôt et je pense que c'est drôlement important. Mais là,
j'ai un petit peu l'impression, que ce soit le 31 mars 1986 ou le 31 mars 1987,
M. le Président, qu'on fait un peu fausse route, c'est-à-dire
que, volontairement ou involontairemt - à ce stade-ci, je ne porte
aucune accusation - il y a effectivement un manque de clarté dans les
données et ce manque de clarté fait en sorte qu'on a beaucoup de
misère à s'y retrouver, même tes meilleurs
spécialistes. Tout ce qu'on voit, c'est le chiffre d'en bas. Comme,
lorsqu'on se plaît à regarder un bilan, on dit: Est-ce qu'ils font
des profits ou s'ils n'en font pas, là on dit: Est-ce que cela diminue
le déficit et la situation financière s'améliore-t-elle?
Mais qui va vérifier les besoins financiers nets du gouvernement dans
les moindres détails, de quoi il ressort, et c'est quoi, l'analyse? Peu
de gens le font. Mais si on regarde et si on a l'impression dans la
présentation des chiffres - et je ne dis pas qu'il y a tripotage ou quoi
que ce soit - que ça va bien, eh bien, il existe un climat de confiance.
Alors, vous avez besoin aujourd'hui de me rassurer et de rassurer mes
collègues. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Bertrand. Relativement au porte-parole des
députés ministériels, c'est le président qui aura
à faire certains commentaires.
Le Président
Effectivement, M. le Vérificateur général, vous
avez fait état dans votre déclaration d'ouverture de beaucoup de
points extrêmement importants à étudier et à
regarder. Vous avez parié d'une loi-cadre; on a abordé le
régime de retraite il y a aussi la gestion de la trésorerie comme
telle. En effet, comme gouvernement, on a toujours été
préoccupé par l'assainissement des finances publiques, mais
encore plus de donner le portrait le plus exact possible de la
réalité financière.
Mais, au-delà de tout cela, il y a une de vos observations qui a
attiré mon attention. Vous vous êtes demandé, dans votre
déclaration d'ouverture, quel type d'évolution la commission
entendait donner à ses travaux. C'est un peu à cette question que
je vais essayer de répondre. La commission du budget et de
l'administration, dans un premier temps, est vraiment heureuse que vous soyez
ici aujourd'hui avec vos fonctionnaires et espère, de fait,
établir une tradition pour l'étude du rapport annuel du
Vérificateur général. L'administration étant
comptable au Parlement de l'usage des deniers publics, le Vérificateur
général assure ce dernier que les renseignements fournis par
l'administration sont exacts et que la gestion s'effectue avec efficience,
efficacité et économie La commission du budget et de
l'administration, en examinant votre rapport, est consciente qu'elle contribue,
elle aussi, à sa manière, à améliorer la gestion
des fonds publics.
Lors de notre dernière audition du 18 août 1987, plusieurs
sujets ont retenu notre attention. On apprenait, sur la base de vos propos et
de votre rapport, qu'un avis juridique, reçu du ministère de la
Justice et dont vous avez fait état tout à l'heure,
précisait que les filiales des sociétés d'État,
à titre de personnes morales distinctes, n'étaient pas
assujetties aux restrictions que la loi impose à la
société mère, d'où l'importance, comme vous le
suggériez, d'envisager une loi-cadre. Encore cette année,
à la page 16 de votre rapport, vous mentionnez l'importance d'une
"loi-cadre qui s'étendrait aux organismes et entreprises du
gouvernement, y compris les filiales" et ceci, dans le but de
"favoriser l'exercice de l'imputabilité en précisant le
droit de regard de l'Assemblée nationale sur le financement, la
direction et le contrôle de ces entités et en posant les exigences
de l'institution législative en matière de rapport et de
vérification. "
Je crois sincèrement qu'on devrait prendre acte en
priorité de la recommandation sur la loi-cadre et sans doute devrait-on
recommander au gouvernement d'étudier le plus tôt possible
l'intérêt et les conséquences d'une pareille loi,
considérant que plus de 13 000 000 000 $ sont transigés par les
filiales de nos sociétés d'État.
Comme le temps est assez restreint, nous pourrions aussi, en ce qui
concerne la gestion de la trésorerie, puisque vous avez
mentionné, au moment de l'étude des engagements financiers, que
certaines vérifications intégrées ont été
laites à ce sujet-là, recommander au gouvernement
d'étudier quelle pourrait être la meilleure structure pour
gérer avec économie, efficience et efficacité, et ce, dans
l'intérêt encore de l'ensemble des Québécois et des
Québécoises.
Il y a aussi le secteur des subventions. Il est évident, à
mes yeux, que la vérification de l'utilisation des subventions demeure
une fonction Importante que le Vérificateur général doit
être en mesure d'accomplir adéquatement, Je pense aux 2 000 000 $
que nous-mêmes, comme gouvernement, avons versé à
Rendez-vous 87; J'aurai des questions à vous poser sur cet aspect
particulièrement.
Mais, au-delà de toutes ces considérations, je me dois de
reprendre et relever les paroles du député de Lévis lors
de l'audition du Vérificateur général, à la page
2869, de même que celles du député de Mille-Îles,
à ia page 2871 de l'an passé. "Malgré le voeu de plusieurs
députés - ce sont les paroles du député de
Lévis - les sous-ministres ne seront pas présents à cette
audition. Au moment où l'on parle de plus en plus d'im-putabilité
des administrateurs, ceux-ci devraient être présents; autrement,
tout cela, c'est du placotage. " (15 h 15)
Si on se souvient bien du Siècle des lumières, ce sont des
gens de salon qui se rencontrent; cela ne débouche nulle part et cela ne
nous mène nulle part. Le député de Lévis continue:
"Si on peut parler d'imputabilité pour les anges... Mais, dans le fond,
ceux qui sont imputables, ce sont les fonctionnaires, les hauts fonctionnaires
viennent ensuite, selon la ligne hiérarchique. "
Afin d'établir une tradition en ce qui concerne l'étude du
rapport du Vérificateur général et de rendre celui-ci
vraiment efficace, il apparaît important de clarifier la
problématique des diverses lacunes signalées dans le rapport du
Vérificateur général depuis plusieurs années et
constamment répétées, afin de mieux y remédier. La
commission parlementaire qui reçoit le rapport du Vérificateur
général peut-elle observer de pareilles
répétitions, tout en étant responsable, sans s'y
Intéresser au premier chef? N'est-ce pas l'Importance que
l'Assemblée nationale et la commission parlementaire attribuent à
ce contrôle qui est en jeu? Pour la crédibilité de ce
contrôle, ne doit-on pas clarifier les causes de la persistance de ces
lacunes? Une répétition année après année
pourrait être interprétée comme le signe d'un manque
d'attention et d'importance accordées à l'institution qu'est le
Vérificateur général. Si ce n'est pas le message que veut
transmettre le Parlement, la commission parlementaire se doit de s'attaquer
à ces lacunes répétées. Comment étudier ces
répétitions sans permettre aux personnes impliquées de
s'expliquer? Lorsque ces lacunes sont de nature essentiellement
administratives, comme c'est presque constamment le cas, ne faudrait-il pas
rencontrer les gestionnaires concernés en présence du
Vérificateur général et clarifier chacune des
problématiques, afin de pouvoir faire des recommandations et
prévoir un mécanisme de suivi?
M. le Vérificateur général, la commission du budget
et de l'administration, comme vous le mentionnez dans votre rapport, a fait
franchir un pas important à l'exercice du contrôle parlementaire
en convoquant le Vérificateur général pour l'entendre sur
son rapport. À mon avis, inviter les responsables de ia gestion à
faire acte d'imputabilité externe en commission parlementaire pourrait
être considéré comme un pas de géant qui contribuera
à promouvoir l'excellence dans la gestion publique et à mieux
servir la population, ce qui doit demeurer notre principal objectif. Pourquoi
parle-t-on d'imputabilité? Pour savoir, pour apprécier, pour
juger, pour rendre prudent et pour rendre responsable et autonome. On constate
aujourd'hui que, de plus en plus, le pouvoir se déplace vers
l'administration. Enfin, les gestionnaires ne doivent pas envisager
l'imputabilité comme des coupables. Si, un jour, le Parlement leur
demande des explications, ce ne sera pas pour les accuser, ce ne sera pas pour
les accabler, mais tout simplement pour savoir.
Bref, nous pensons qu'avec un peu d'ouverture d'esprit, de courage
politique et de confiance dans les parlementaires, l'imputabilité peut
se présenter comme une forme d'aération administrative et
devenir, comme telle, un outil de progrès. Sur ce, je céderai la
parole au député de l'Opposition, M. le député de
Bertrand.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... pour que les paroles qui viennent d'être
prononcées ne restent pas des paroles en l'air, je ferais une motion qui
pourrait être adoptée avant la fin de cette commission
parlementaire afin que la commission parlementaire du budget et de
l'administration fasse savoir au président de l'Assemblée
nationale
qu'elle souhaite entendre des sous-ministres sur le rapport du
Vérificateur général pour l'année 1986-1987.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je prends bonne note...
M. Garon: Je ne demande pas qu'on vote immédiatement.
Le Président (M. Lemieux): Non, comme vous l'avez dit tout
à l'heure, après l'audition. Alors, avant la fin de l'audition du
Vérificateur général, vous ferez une motion et nous
voterons.
M. Garon: Non, je l'ai farte. Je présente la motion.
Le Président (M. Lemieux): Vous faites la motion? Comme me
le fait remarquer M. le secrétaire, fe règlement prévoit
qu'après l'audition du vérificateur nous pouvons nous
réunir, la commission comme telle, et que c'est à ce moment que
vous pouvez faire cette motion. Et, dans les 24 heures, on devra y donner
suite. Alors, après l'audition du Vérificateur
général, nous allons attendre quelques instants, vous ferez votre
motion et nous délibérerons immédiatement sur cette
motion.
M. Garon: À quelle heure?
Le Président {M. Lemieux): En principe, c'est à 10
heures qu'on devrait finir.
M. Garon: Oui, mais, à 10 heures, d'après le
règlement, c'est fini. Justement, cela se termine toujours ainsi. C'est
pour cela que je voulais faire une motion...
Le Président (M. Lemieux): M le député de
Lévis, je vais vous lire l'article 176: "Au terme de l'examen d'une
affaire qui lui a été confiée par l'Assemblée - ce
qui est le cas - toute commission dispose d'un jour franc pour
déterminer en séance de travail les observations, conclusions et
recommandations qu'elle entend déposer à l'Assemblée. "
C'est donc dire que nous avons 24 heures, M. le député de
Lévis, pour agir sur votre motion.
M. Garon: Sauf que 24 heures après 10 heures, cela nous
mène à vendredi soir et iI n'y aura plus personne ici.
Le Président (M. Lemieux): Nous pourrons le faire
facilement. Cela prend cinq minutes pour voter sur votre motion. Nous pourrons
le faire facilement après 10 heures, ce soir.
M. Garon: S'il y a consentement, la motion pourrait être
déposée immédiatement et on la regardera avant
l'ajournement ou on se donnera un petit délai pour l'examiner.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a consentement
pour le dépôt de la motion? Consentement.
M. Garon: D'accord. On peut continuer en attendant.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. le député de Bertrand.
Mme Hovington: II faut que ce soit écrit.
Le Président (M. Lemieux): Oui, il va l'écrire Mme
la députée de Matane.
Période de questions
Effet des modifications aux conventions comptables
M. Parent (Bertrand): Alors je reprends, M. le Président.
J'ai plusieurs questions à poser au Vérificateur
général et, puisqu'on va lui laisser le maximum de temps pour
répondre aux allusions qui ont été faites tantôt, je
lui demanderais comme première question: Est-ce que le
Vérificateur général est prêt à donner des
explications, comme il l'a laissé entendre dans fa lettre qu'il a
adressée au secrétaire de la commission le 17 février
dernier, dans laquelle il disait: Je serai en mesure de fournir aux membres de
la commission des renseignements concernant les modifications aux conventions
comptables sur les revenus et dépenses, à la suite d'une demande
de mon collègue, le député de Lévis. J'aimerais
entendre le Vérificateur général. Sans cela, on va se
parler à sens unique. Je pense que vous êtes là pour nous
éclairer.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: M. le Président, dès te
départ, je dois préciser que les modifications aux conventions
comptables ont, évidemment, eu un impact sur le montant des
dépenses et également sur le montant des revenus qui figurent
dans les états financiers et, par ricochet, évidemment, sur le
montant du déficit. Il y a des impacts qui résultent directement
des modifications, et ce sont ces impacts qui apparaissent dans les notes
complémentaires aux états financiers. J'en profite pour
préciser que les notes qui sont présentées dans les
états financiers à la page 18 - ces notes auxquelles le
député de Bertrand a référé tantôt -
ne sont pas rédigées par le Vérificateur
général, mais par le ministère des Finances. Mais il faut
s'entendre. Le vérificateur y participe, il fait une révision de
ces notes-là et, s'il n'est pas satisfait des notes, il recommande des
changements ou des modifications aux notes elles-mêmes. C'est vrai que ce
ne sont pas des notes du vérificateur, ce sont des notes de
l'administration, d'accord?
Nous avons préparé, à la suite de la demande que
j'avais reçue du secrétaire de la commission, un tableau sur
lequel apparaît, justement, l'impact de ces modifications. Dans le fond,
ce tableau-là reproduit à peu près ce qui apparaît
justement, dans les notes. C'est ce que le député de Bertrand
lisait tantôt, mais au moins c'est plus lisible. Je crois que c'est plus
lisible, parce que c'est présenté d'une façon qui permet
peut-être d'en saisir encore plus facilement ou plus clairement l'impact.
Alors, nous pouvons vous donner les explications de ces modifications, de
même que vous expliquer leur impact.
La deuxième chose que je voudrais soulever, c'est qu'en plus des
modifications aux conventions comptables et de leur impact, il y a aussi
l'impact, qui n'apparaît peut-être nulle part, de la façon
dont les modifications ont été mises en place. Entre autres, je
pense, par exemple, à la fluctuation de la monnaie
étrangère, vous savez, sur les dettes du gouvernement. Si on
avait appliqué intégralement la modification, cela aussi aurait
eu un impact sur le résultat des opérations, ce qui
n'apparaît nulle part. On pourra vous fournir des explications
également là-dessus. Cela n'apparaît pas sur le tableau que
vous avez dans le moment. On pourra toucher ces autres choses-là par la
suite, si vous le désirez évidemment. D'accord?
Si vous voulez, le document qu'on vous a distribué, on peut le
repasser rapidement. Je ne sais pas si vous voulez procéder par
questions, M. le Président, ou si vous voulez, tout simplement, que nous
donnions des explications sur le tableau?
M. Parent (Bertrand): Je pense qu'à partir du moment
où vous déposez un document il serait intéressant, pour
que tout le monde en ait la même compréhension, que vous puissiez
nous l'expliquer rapidement. Après, on aura des questions.
Le Président (M. Latulippe): Allez-y, M.
Châtelain.
M. Châtelain: M. le Président, avec votre
permission, je passerai la parole à M. Marcel Rhéaume qui
était, je dois le préciser, directeur principal de la
vérification chez nous, qui était, donc, responsable, justement,
de la vérification des comptes publics, c'est-à-dire du secteur
qu'on étudie dans le moment. M. Rhéaume est au Conseil du
trésor qui a accepté de nous ie prêter aujourd'hui pour
venir fournir des explications.
Le Président (M. Latulippe): La parole est à M.
Rhéaume.
M. Rhéaume (Marcel): Je vous remercie, M. le
Président. Les quelques explications qu'on fournit dans tes pages qu'on
vient de déposer représentent, en fait, l'information qu'on a
déjà à la note 3 des états financiers de 1986-1987.
Essentiellement, on reprend ici les trois postes qui ont été
touchés par les modifications aux conventions comptables, soit la valeur
de consolidation pour les placements dans les entreprises d'État, la
variation du taux de change étranger et la provision pour
créances douteuses. Quant aux comptes à payer non inscrits, il
était, évidemment, impossible d'évaluer l'impact de ces
sommes, puisqu'ils sont maintenant Inscrits. On ne peut pas savoir quel serait
le montant si, par exemple, on n'avait pas fait telle chose. D'accord?
On débute avec le premier point, la valeur de consolidation. La
modification aux conventions comptables que le gouvernement a apportée
en 1986 et appliquée aussi en 1987 est définitivement une
amélioration quant à la présentation de l'information
financière. Elle permet d'inscrire annuellement le gain que le
gouvernement a dans les placements dans ses entreprises même s'il n'y
avait pas de déboursés faits en dividendes. On reconnaît,
comme dans l'entreprise privée, les gains que nos entreprises
réalisent. Pour l'année 1987, le gain est de 399 000 000 $.
Il y a aussi une provision pour perte sur placements, d'une forme
positive, si vous voulez; c'est une dépense négative, donc, c'est
un gain encore, de 1 173 000 $. Ce chiffre est représenté aux
états financiers à la page 13; c'est le dernier chiffre avant le
total des dépenses qui est de 28 465 454 000 $. Vous retracez votre
provision pour perte sur placements en actions de façon négative,
donc, un gain de 1 173 000 $.
M. Parent (Bertrand): Jusque-là, cela va. Donc, au poste
valeur de consolidation, soit les placements, on a un gain net dans les revenus
- c'est le résultat net - d'environ 398 000 000 $. On s'entend?
M. Rhéaume: C'est cela, M. le Président. Non,
excusez-moi, c'est 400 000 000 $ parce que les 1 173 000 $ doivent
s'additionner aux 399 000 000 $.
M. Parent (Bertrand): Donc, on a 400 000 000 $ qui sont venus,
à toutes fins utiles, influencer les états financiers sur une
base comparative avec l'année d'avant, strictement à ce
poste,
M. Rhéaume: Oui.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Variation du taux de change.
Alors, ici c'est un montant de 13 000 000 $ qui vient augmenter les
dépenses. C'est exact?
M. Rhéaume: C'est exact. Effectivement, c'est un montant
qui résulte de l'amortissement de l'accroissement du taux de change
pour
l'année 1987, qui était de 155 981 000 $.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Si on veut suivre le
raisonnement, en termes clairs, les deux premières modifications ont
pour résultat net une augmentation des revenus de 387 000 000 $, en
chiffre arrondi.
M. Rhéaume: C'est exact.
M. Parent (Bertrand): En ce qui concerne la provision pour
créances douteuses, peut-être pourriez-vous nous donner
l'explication dans le cas d'une augmentation et dans le cas de la radiation
d'une diminution des dépenses.
M. Rhéaume: Oui. Il est important ici de préciser
que fe montant de "108 000 $" est effectivement la provision, donc, la
dépense de l'année en cours. Antérieurement à
l'année 1987, la provision était Inscrite directement à la
dette nette. Donc, l'accroissement de la provision était inscrit
directement à la dette nette et ne passait pas aux opérations.
Seule la radiation des mauvaises créances était
comptabilisée aux états des revenus et des dépenses. Pour
l'année 1987, il y a eu radiation de "209 000 $" qui, à ce
moment, ont été comptabilisés en diminution...
M. Parent (Bertand): C'est 209 000 000 $ et non 209 000 $. (15 h
30)
M. Rhéaume: Excusez-moi, 209 000 000 $, effectivement, qui
ont été comptabilisés en diminution de la provision. Non,
pas aux dépenses, cela a été inscrit en diminution de la
provision. Le poste provision est un poste du bilan et, par conséquent,
ces 209 000 000 $ n'ont pas d'impact sur les résultats. On vous l'a
donné ici à titre de référence, à savoir
que, si on avait appliqué l'ancienne méthode et qu'on avait
radié effectivement durant l'année 209 000 000 $, cela aurait
été le montant qui aurait été inscrit à
l'état des revenus et des dépenses.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'on peut dire qu'au poste
provision pour créances douteuses dans les nouvelles normes ou
conventions comptables le résultat net est de 108 000 000 $ de plus ou
100 000 000 $ de moins?
Autrement dit, vous nous dites que les 209 000 000 $ de radiation pour
créances n'affectent pas les résultats; c'est ce que j'ai cru
comprendre. Est-ce qu'on en tient compte ou est-ce qu'on n'en tient pas compte,
si on veut être capable de rétablir cela sur une base comparative,
parce que ce n'est pas clair?
M. Châtelain: D'accord. À ce moment-là, il
s'agit d'une question pour savoir si le verre est à demi plein ou
à demi vide; cela revient presque à cela. J'espère que je
vais vous aider au lieu de vous nuire. Si on s'en était tenu à
l'ancienne convention comptable, ces 209 000 000 $ auraient été
inscrits aux dépenses. D'accord? Les dépenses auraient
été supérieures de 209 000 000 $ ou le déficit
supérieur de 209 000 000 $. Cela, c'est si on avait suivi l'ancienne
convention, mais, avec la nouvelle convention, ce montant-là n'est pas
inscrit aux dépenses, il est Inscrit à la provision qui est un
poste du bilan.
Quel est l'impact? Est-ce que le verre est à demi plein ou
à demi vide? Bon! Parce que la convention comptable a été
changée, les 209 000 000 $, plutôt que d'être inscrits aux
opérations, sont inscrits au bilan, si vous voulez.
M. Parent (Bertrand): Donc, de par les nouvelles conventions
comptables, on est obligé, dans le calcul qu'on est en train de faire,
d'en tenir compte à cause de cette nouvelle procédure. Vous
dites: Dans l'ancienne, voici ce qu'on aurait inscrit; maintenant, on est dans
les nouvelles, il faut tenir compte des 209 000 000 $ comme on tient compte des
108 000 000 $.
M. Châtelain: D'accord, d'accord, dans ce sens-là;
dans le sens que si l'ancienne convention avait été en
application, cela aurait affecté ici le montant des dépenses,
oui.
M. Parent (Bertrand): Alors, il est vrai ou il n'est pas faux,
dépendamment de la technique du verre plein ou du verre vide, d'affirmer
qu'à ce poste-là, provision pour créances douteuses, dont
on parle II y a une diminution des dépenses d'environ 100 000 000 $ ou
101 000 000 $.
M. Châtelain: C'est approximativement cela. Oui, en
d'autres mots, si on l'interprète comme cela, pour ce qui est des 209
000 000 $, il faut l'interpréter pour être constant, de la
même façon pour les 108 000 000 $; alors, il faut prendre le
résultat net, c'est bien sûr...
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Châtelain:... qui est de 101 000 000 $, à ce
moment-là.
M. Rhéaume: Cependant, vous posez l'hypothèse ici
que le gouvernement aurait radié, évidemment, 209 000 000 $ de
mauvais comptes durant l'année.
M. Parent (Bertrand): Sur la base de la procédure
antérieure...
M. Rhéaume: C'est cela.
M. Parent (Bertrand):... au 31 mars 1986, c'est cela qui aurait
été fait.
M. Châtelain: Oui.
M. Parent (Bertrand): Avec les anciennes règles
comptables, on se comprend.
M. Châtelain: Oui, mais il faut réaliser que le
gouvernement a fait une opération de radiation massive cette
année-là.
M. Parent (Bertrand): Oui
M. Châtelain: Est-ce qu'il aurait fait cette
opération si la convention comptable n'avait pas été
changée? Cela, on l'ignore. Peut-être qu'il ne t'aurait pas
radié, mais le fait demeure que cela a été radié,
oui.
M. Parent (Bertrand): C'est cela. M. Châtelain: Oui,
oui.
M. Parent (Bertrand): On est obligé de prendre, quand
même, les mêmes références C'est la même chose
en ce qui concerne le taux de change. Si le dollar était monté
à tel niveau où il n'est pas monté... Il s'agit seulement
de transférer et d'avoir le même cadre de référence,
tout simplement.
Alors, s'il est vrai - vous me permettrez de conclure - qu'au poste
provision pour créances douteuses l'on doit diminuer les dépenses
de 101 000 000 $, le résultat net des trois premières
opérations serait de 488 000 000 $.
Une voix: C'est cela.
M. Parent (Bertrand): Tantôt, on avait 387 000 000 $ et
là on ajoute 101 000 000 $. Donc, est-ce que les calculs de 101 000 000
$ pour porter à 488 000 000 $ les modifications sont exacts après
ces trois postes-là?
M. Châtelain: M. le Président, c'est cela, c'est
exact.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas des comptes à payer non
prévus, si je comprends bien, on ne peut pas quantifier cette
partie-là.
Est-ce bien la partie réglée avec les lois 129, 130?
M. Châtelain: Oui.
M. Parent (Bertrand): C'est cela. Donc, elle est
réglée par autre chose. On pourra y revenir. Mais
là-dessus, on ne peut pas la quantifier.
M. Châtelain: C'est impossible de la quantifier. On a
même établi des statistiques. On a regardé au cours des
dernières années le montant total des comptes à payer non
inscrits à la fin de chacune des années. On ne peut pas
déceler une tendance. Je peux vous donner des montants pour la fin de
chacune des années, mais on ne peut absolument pas en tirer de
conclusions.
Par exemple, à la fin de 1982, le montant était de 1 444
000 000 $. En 1983, environ 1 344 000 000 $. En 1984, c'était 751 000
000 $. En 1985, 1 135 000 000 $ et, en 1986, 1 310 000 000 $. La fluctuation va
en montant ou en diminuant d'année en année. On ne peut pas tirer
de conclusions. On ne peut pas établir à la fin de 1987 quel
montant n'aurait pas été inscrit. Donc, on ne peut pas faire de
calculs.
Même si on pouvait le calculer, M. le Président, à
ce moment-là, il faudrait prendre la différence entre le montant
des comptes à payer non inscrits en 1986 et le comparer au montant qui
n'aurait pas été inscrit en 1987. Cela aurait été
seulement la différence entre les deux montants d'une année
à l'autre qui aurait affecté le déficit.
M. Parent (Bertrand): Alors, à la suite de ces trois ou
quatre modifications qui sont une partie de l'application des nouvelles
règles comptables, il est juste de dire, à ce stade-ci de
l'analyse, qu'il y a un impact positif quant aux revenus et dépenses de
quelque 488 000 000 $.
M. Châtelain: C'est cela, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'à partir de cela on peut
extrapoler ou s'il y a d'autres interventions à faire pour dire que ces
488 000 000 $ qui ne sont qu'un jeu des nouvelles règles comptables, si
on avait procédé avec les règles conventionnelles existant
avant ces modifications, on aurait pu les ajouter au montant de 2 619 000 000 $
de déficit auquel on arrive au 31 mars 1987, soit le déficit
déclaré et approuvé?
M. Châtelain: Cela me semble être sensiblement la
même question que tantôt, mais posée d'une autre
façon. C'est sensiblement ta même réponse: oui.
M. Parent (Bertrand): Est-il exact de dire à ce
moment-là que, sur une même base comparative, le déficit
pour l'exercice terminé le 31 mars 1987 est de 3 300 000 000 $?
M. Châtelain: II faudrait entendre cette question à
nouveau.
M. Parent (Bertrand): Bon, on s'aperçoit qu'il y a 488 000
000 $ qui sont carrément une conséquence des modifications
comptables On est d'accord là-dessus. Si on replace ces 488 000 000 $
dans leur contexte, on se doit de les ajouter au déficit de 2 800 000
000 $, si on veut avoir une même base comparative.
M. Châtelain: Absolument. D'accord.
M. Parent (Bertrand): Donc, il n'est pas faux de prétendre
que, s'il n'y avait pas eu des modifications comptables comme celles qu'on a
là pour 500 000 000 $ ou 488 000 000 $, le déficit devrait se
lire 3 300 000 000 $ et non 2 800 000 000 $.
M. Châtelain: D'accord, M. le Président, mais
toujours sujet à ceci: Est-ce que ie gouvernement aurait
procédé de la même façon dans certaines
opérations? Par exemple, concernant la radiation des créances
douteuses qu'on a mentionnée tantôt, est-ce que le gouvernement
aurait procédé de la même façon? On l'ignore. Mais,
prenant les choses à la face même de ce que l'on voit,
d'après les entrées qui ont été faites, c'est
exact.
M. Garon: Le gouvernement pas radié des créances
récupérables. D'ailleurs, s'il les récupère, il va
les ajouter, à un moment donné, à ses revenus.
M. Châtelain: M. le Président, il y a aussi une
chose qu'il faudrait peut-être déterminer.
C'est peut-être une question à venir, je ne le sais
pas.
M. Parent (Bertrand): Ne me posez pas de questions, je vous en
prie, je ne pourrai pas vous répondre.
M. Châtelain: Non, non. D'accord. C'est parce que ie
député de Bertrand s'est référé plus
tôt, lors de son intervention originale, au déficit de 1986.
D'accord? Vous avez référé au déficit de 1986 quand
vous avez comparé les chiffres. Il faut dire que, par rapport au
déficit de 1986 qui apparaît maintenant au haut de la page 12, les
chiffres comparatifs ont été réajustés pour
être sur la même base. Quand on regarde 1986, ce n'était pas
le chiffre qui avait été publié dans les états
financiers de 1986, à la fin de 1986. Donc, les chiffres ont
été réajustés pour les rendre comparatifs aux
chiffres de 1987.
M. Parent (Bertrand): Vous avez raison, oui, sur une base
comparative. Sauf que les chiffres publiés étaient de 3 440 000
000 $ comme déficit réel au 31 mars 1986. Est-ce exact?
M. Châtelain: II me faudrait les états financiers
originaux de 1986.
M. Parent (Bertrand): Je fonctionne avec les annexes du discours
sur le budget. Cela devrait être bon.
M. Châtelain: Originalement, le déficit qui
était publié dans les comptes publics pour 1986 était de 3
141 400 000 $. Voilà. C'est à la page 18, mais en 1986.
M. Parent (Bertrand): Mais ce que je veux juste tenter
d'établir, si vous me le permettez, c'est que vous me dites que
maintenant les 2 800 000 000 $ de déficit tels qu'ils apparaissent
actuellement au 31 mars 1987, on peut les rectifier, en fonction des nouvelles
conventions comptables, de 488 000 000 $ Donc, on parle davantage d'un
déficit sur une base comparative de 3 000 000 000 $.
M. Châtelain: Voilà.
M. Parent (Bertrand): Vous étiez d'accord avec cela
tantôt. Ce que j'essaie d'établir, c'est à quel niveau
était le déficit, au 31 mars 1986, d'après vous et
d'après les conventions comptables antérieures et non pas
d'après les nouvelles conventions comptables. Ou bien on recule et on
s'en va aux anciennes conventions comptables ou bien on avance. Mais moi,
là, je fais l'exercice en reculant.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, est-ce que vous avez terminé? M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Le déficit de 1986, avant qu'il soit
redressé à la suite des modifications aux conventions comptables,
était de 3 141 000 000 $.
M. Parent (Bertrand): Alors, sur la base - on va s'entendre
là-dessus - des anciennes conventions comptables, le déficit au
31 mars 1986 était de 3 141 000 000 $.
M. Châtelain: Voilà. Oui.
M. Parent (Bertrand): Et sur la base des anciennes conventions
comptables, le déficit au 31 mars 1987 est maintenant de 3 300 000 000
$.
M. Châtelain: Voilà. Oui. C'est cela, M. le
Président. Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Limoilou.
M. Garon: Le déficit réel a augmenté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît. M. le député de
Limoilou.
M. Després: Je m'excuse, M. le député de
Lévis. J'avais demandé la parole. M. le Vérificateur
général, à la suite de l'évaluation que vous venez
de faire avec le député de Bertrand, si on prend la partie des
comptes à recevoir irrécupérables, tout d'abord, si on
vérifie les états financiers antécédents, je n'ai
pas l'impression qu'on avait déjà effectivement radié ces
comptes. C'est-à-dire que, si on n'avait pas modifié les
conventions comptables, on peut supposer que le gouvernement n'aurait pas
radié ces comptes-là, parce que je pense qu'on ne l'avait jamais
fait auparavant. Est-ce qu'on l'a déjà fait, d'abord?
M. Châtelain: Je ne le sais pas. Je ne peux pas
répondre. Je suis un vérificateur. Je regarde des faits. Je ne
peux pas prêter des intentions au gouvernement d'une façon ou de
l'autre. Je suis vérificateur. Je regarde ce qui a été
fait. On
a radié pour 209 000 000 $ de comptes.
M. Després: Selon les anciennes conventions comptables,
est-ce qu'on avait radié les mauvaises créances, les comptes
irrécupérables? Est-ce qu'on l'a déjà fait? (15 h
45)
M. Châtelain: Nous avons les montants qui avaient
été radiés, c'est-à-dire les mauvais comptes, en
tout cas les comptes irrécouvrables au cours des années
passées.
M. Després: D'accord.
M. Châtelain: Je vais vous donner les années. Les
montants qui étaient radiés étalent inscrits aux
dépenses à l'époque. C'est le montant de la variation dans
la provision qui était Inscrit à la dette nette à
l'époque. C'est maintenant renversé. Ce qui était inscrit
aux dépenses, donc le montant qui était radié à
l'époque, au 31 mars 1983, c'était seulement 135 000 $; au 31
mars 1984, 7 438 000 $; au 31 mars 1985, 684 000 $; au 31 mars 1986, 1 805 000
$.
M. Després: Donc, Il y avait une quinzaine de millions de
dollars. À la suite des modifications...
M. Châtelain: 16 000 000 $.
M. Després:... aux conventions comptables, on est venu
rayer en une année 209 000 000 $.
M. Châtelain: C'est exact.
M. Després: Ce qu'on n'aurait probablement pas fait. On
peut supposer qu'on ne l'aurait pas fait.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce qu'indiquent les
états financiers au 31 mars, qu'on ne le faisait pas.
M. Després: Donc, une bonne partie de cet écart
entre les anciennes et les nouvelles conventions comptables vient du fait qu'on
a radié 209 000 000 $ de comptes qui sont effectivement
irrécupérables.
M. Châtelain: D'accord.
M. Després: Je suis pris pour supposer, M. le
Vérificateur général, que si, effectivement, il n'y avait
pas eu de modifications, cet écart positif, qu'on nous dit de 488 000
000 $, serait beaucoup moindre. Si on réduit 209 000 000 $ de 488 000
000 $, alors qu'on n'aurait probablement jamais touché à ces
comptes-là, l'écart serait probablement, si on fait la
différence, d'environ 279 000 000 $.
M. Châtelain: La réponse, c'est que je ne le sais
pas. Je ne peux pas prêter d'intentions au gouvernement. Comment le
gouvernement aurait-il agi? Je me mets devant un fait accompli. Le gouvernement
aurait dit: Pour 209 000 000 $. C'est cela.
M. Després: II demeure, M. le Vérificateur
général, que l'attitude et les gestes que le gouvernement a
posés dans les années antérieures nous démontrent
qu'effectivement on n'aurait probablement jamais passé ces
comptes-là. Je voulais vous faire dire que la majorité de cet
écart positif provient des comptes qu'on a radiés en bloc,
comptes qui sont effectivement irrécupérables.
M. Châtelain: II y en a pour 209 000 000 $. M.
Després: Sur l'écart de 488 000 000 $. M. Châtelain:
Oui.
M. Després: D'accord. Merci, M. le Vérificateur
général.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez continuer, M. le
député de Limoilou. Vous avez encore du temps.
M. Després: J'ai perçu, M. le Vérificateur
général, que, dans l'ensemble, les commentaires du
Vérificateur général concernant la présentation de
l'information financière du gouvernement étaient beaucoup moins
sévères que ceux des années antérieures. Je pense
que les modifications qui ont été mises en oeuvre par le
gouvernement à cet égard, surtout au cours des deux
dernières années, ont eu un effet majeur et qu'elles ont
réglé une bonne partie des problèmes que soulevait
auparavant le Vérificateur général.
Dans votre rapport à l'Assemblée nationale, vous notez
qu'une réforme importante des conventions comptables a été
adoptée par le Conseil du trésor en juin 1986 et en juin 1987. Il
faut souligner tout de même qu'au cours des dernières
années les conventions comptables adoptées pour ta
présentation des états financiers ont fait l'objet de
restrictions et de commentaires. J'aimerais savoir, par rapport aux
modifications des conventions comptables qui étalent effectivement
demandées par le Vérificateur général, si vous
considérez que cette réforme répond de façon
importante, probablement pas totalement, à ces recommandations qui
visaient à apporter une plus grande clarté dans la
présentation des états financiers du gouvernement.
M. Châtelain: Oui, M. le Président, sans aucune
hésitation, cela y répondait d'une façon importante. Nous
avions exprimé des restrictions sur la présentation de
l'information financière dans les états financiers du
gouvernement dans le passé et les modifications aux conventions
comptables ont fait en sorte que, maintenant, le Vérificateur
général n'a qu'une restriction dans
son opinion sur les états financiers. Donc, c'est une
modification ou une amélioration importante dans ce sens-là. Je
l'ai souligné, d'ailleurs, je l'ai dit publiquement, que je me
réjouissais de ces modifications.
M. Garon:...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaîtl
M. le député de Limoilou.
M. Després: Je m'excuse, M. le Président, je ne
comprends rien.
M. Châtelain: Le fait demeure qu'il y a encore une
restriction très importante lorsqu'on regarde les sommes en cause; on
parle, évidemment, des obligations découlant des régimes
de retraite. C'est ce qui fait encore l'objet d'une restriction de la part du
Vérificateur général. Il y a aussi les observations du
Vérificateur général qui apparaissent dans les comptes
publics et qui traitent des régimes de retraite et de deux autres
sujets, par exemple, la perte non réalisée sur le taux de change
étranger. Avec la mise en place de la modification de la convention
comptable concernant la fluctuation du taux de change, on a inscrit à la
dette nette le montant...
M. Després: Une question avant qu'on aborde chacun des
points, M. le Président. M. le Président, avant que le
vérificateur aborde chacun des points, j'aimerais revenir à
chacun des points effectivement pour voir ce qui a été fait et ce
qui n'a pas été fait, ce qui est positif ou ce qui est
négatif.
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
M. Després: Donc, si les modifications correspondent en
partie aux attentes du Vérificateur général, on peut dire
que la situation financière telle que reflétée par les
résultats au 31 mars 1967, exprime un meilleur équilibre, un
meilleur résultat tout simplement, s! l'on veut, du déficit du
gouvernement du Québec à cette date.
M. Châtelain: C'est une amélioration de la
présentation, oui.
M. Després: Donc, un résultat plus juste.
M. Garon: Non, non.
M. Després: M. le député...
M. Châtelain: C'est un résultat qui est mieux
présenté.
M. Després: SI on reprend, à ce moment-là,
M. le Vérificateur, chacune des principales modifications aux
conventions comptables que vous avez au bas de la page 24 de votre rapport,
parce que vous étiez, justement, en train de reprendre chacun des points
où il restait des modifications à faire; il y a, tout d'abord,
"la comptabilisation en fin d'année financière selon la base
d'exercice, des frais réellement dus par le gouvernement sans limiter
leur Inscription à la disponibilité des crédits
autorisés par le Parlement. " J'aimerais savoir, par rapport à
cette modification, si le vérificateur considère que les
modifications apportées concourent à l'atteinte de l'objectif
d'une plus grande transparence quant à l'état des revenus et des
dépenses. Qu'est-ce qui fait que cela fonctionne et qu'est-ce qui fait
que cela ne fonctionne pas?
M. Châtelain: Je l'ai signalé publiquement et je
l'ai signalé même dans mon rapport, qu'ici, lorsqu'on parie, par
exemple, des comptes à payer non inscrits, cela faisait plusieurs
années qu'on recommandait ça. Alors, c'est une
amélioration que nous signalons dans le rapport. J'ai bien dit que cela
représentait un geste concret et positif de nature à
améliorer la présentation de l'information financière.
M. Després: Donc, en ce qui concerne ce point-là,
il n'y a aucun problème. Mais, en ce qui concerne le suivant, soit "la
comptabilisation des placements en actions dans les entreprises" - je n'en
ferai pas la lecture au complet - est-ce la même chose?
M. Châtelain: Attendez. En général, ta
même chose, oui. C'était recommandé également. On le
recommandait. Cependant, il y a quelques millions de dollars qui ont
été imputés directement à la dette nette. Je pense
que c'est un montant net de 3 800 000 $. D'après nous, il s'agissait de
postes extraordinaires dans les états financiers des entreprises du
gouvernement, en gros. Je vous fais grâce d'un paquet de détails
parce qu'il y a beaucoup de chiffres, mais le montant net est 3 800 000 $. Ce
montant a été imputé directement à la dette nette;
il aurait dû être reflété dans le résultat des
opérations de l'année.
M. Després: D'accord. Mauvaises créances. "La
comptabilisation à la dépense, plutôt que la dette nette,
du montant porté à la provision pour créances douteuses.
"
M. Châtelain: Une grande amélioration. M.
Després: Une grande amélioration? M. Châtelain:
Oui.
M. Després: Merci, M. le Vérificateur. Le
quatrième point, "la comptabilisation des emprunts en monnaie
étrangère en les réévaluant selon le taux de change
en vigueur à la fin de chaque année financière et en en
amortissant, sur la durée restante de ces emprunts, l'écart
dû
de la variation des taux de change. "
M. Châtelain: D'accord. M. le Président, la
convention comptable est bonne. La convention comptable est excellente et nous
sommes d'accord avec cette convention-là, mais nous ne sommes pas
d'accord sur la façon dont on a implanté la modification,
c'est-à-dire la prise d'effet, si vous voulez, de la modification
elle-même.
Au 31 mars 1986, le solde négatif - appelons-le ainsi - de
fluctuation était en gros de 1 300 000 000 $. Ce montant aurait dû
être amorti sur la période restante des emprunts, tout comme le
veut la convention comptable. Mais plutôt, pour faire un nettoyage au
départ -je pense bien que c'est le raisonnement - le montant total de 1
300 000 000 $ a été imputé à la dette nette. S'il
n'avait pas été inscrit à la dette nette, ce
montant-là serait amorti maintenant. Il y aurait eu une somme qui aurait
été amortie au cours de la dernière année. Le
montant qui aurait été amorti en 1987 aurait été de
99 100 000 $. C'est donc de cette façon qu'on a implanté, si vous
voulez, au départ, cette convention-là. La convention est bonne,
elle est excellente, nous sommes d'accord avec elle. Mais, c'est avec la
façon de l'implanter au départ que nous ne sommes pas
d'accord.
M. Després: C'est quoi, la différence avec
l'ancienne convention?
M. Châtelain: L'ancienne, je vais demander à M.
Rhéaume de répondre.
M. Rhéaume: L'ancienne méthode était de
considérer l'accroissement du taux de change comme une dépense
lors du paiement de l'emprunt à la date, disons, du paiement. On
considérait comme des frais financiers l'accroissement du taux de
change. Alors, il n'y avait pas de précision particulière quant
à l'amortissement ou quant à la reconnaissance, de façon
annuelle, de l'accroissement du taux de change.
M. Després: D'accord, M. le Président, pour
l'instant ça va.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand. C'est la règle de l'alternance, M. le député de
Saint-Louis, et M. le député de Mille-Îles a demandé
la parole avant vous. M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, juste une
clarification concernant les 20 minutes qu'on a chacun à notre tour: si
j'ai bien compris, on peut partager ces 20 minutes-là avec des
collègues. C'est cela?
Le Président (M. Lemieux): Non, c'est la règle de
l'alternance. Je m'excuse, monsieur...
M. Parent (Bertrand): Voyons, on a dit que, s'il ne prenait pas
son temps, nous, on le prenait.
Le Président (M. Lemieux): Je vais répéter
les règles qui sont les mêmes que celles du 18 août l'an
passé. Je vais répéter la même chose. C'est ce que
j'ai dit pour les déclarations d'ouverture, mais pas dans le cas
d'interventions de part et d'autre. Je respecte les mêmes règles
que le 18 août. C'est ce qui avait été
décidé.
M. Parent (Bertrand): Bien, voyons!
Le Président (M. Lemieux): Non, non, il n'y a pas de
"voyons", monsieur. Écoutez, fe peux suspendre et demander qu'on
m'apporte les galées. C'est 20 minutes par intervention et c'est bien ce
que j'ai dit. Je vais même ici le répéter: "Les groupes
parlementaires disposeront de temps de parole égaux, en respectant
l'alternance dans les interventions, et le temps de parole inutilisé par
un groupe sera disponible pour l'autre. Les membres de la commission - et J'ai
lu ça textuellement tout à l'heure - disposeront d'un temps de
parole de 20 minutes par Intervention. Le temps de parole du
Vérificateur général sera imputé au temps de parole
du député qui pose la question. "
J'ai pris la peine de vérifier, M. le député de
Lévis, et de lire entièrement les règles pour ce qui
s'était passé l'an passé. Ce sont les mêmes
règles, à la suite d'une décision de la commission de
l'Assemblée nationale. Alors, c'est 20 minutes par intervention par
personne.
M. Parent (Bertrand): Même s'il y avait, M. le
Président, une entente, en fait, ce que j'essaie d'établir, c'est
qu'on ait une façon de procéder qui soit le plus louable
possible.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, mol, s'il y a
consentement, M. le député de Bertrand, à savoir que le
temps qui n'a pas été pris par le député de
Limoilou soit partagé entre le député de Mille-Îles
et le député de Saint-Louis, pour les 20 minutes, je n'ai pas
d'objection, si on s'entend là-dessus. Mais, l'an passé, je me
souviens fort bien que M. le député de Lévis
s'était opposé à cette chose-là.
M. Garon: Non, non, je ne m'étais pas opposé. Si
c'est votre interprétation, respectons-la!
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'il y a
consentement?
M. Garon: Non, non. Vous l'avez interprété, en tout
cas, vivez avec votre Interprétation. Moi, je suis d'accord
là-dessus.
M. Després: Non, mais écoutez, M. le
Président, le député de Bertrand vient de faire une
proposition, je pense qu'elle est fort inté-
ressante d'autant plus que...
Le Président (M. Lemieux): Elle est fort
intéressante. Non, mais c'est M. le député de Bertrand qui
vient de faire la proposition. Moi, je peux la mettre aux voix
M. Garon: Vous l'avez interprété, on est d'accord,
avec votre interprétation.
Le Président (M. Lemieux): Sauf consentement. À la
suite de la proposition du député de Bertrand, s'il y a
consentement, on peut modifier l'entente.
M. Després: Une minute! M. le Président,
étant donné que les gens de l'Opposition se sont exprimés,
j'aimerais m'exprimer.
Le Président (M. Lemieux): Toute commission - en vertu de
l'article 155, M. le député de Limoilou - peut du consentement
unanime de ses membres déroger aux règles relatives aux temps de
parole. " Ce qu'a demandé le député de Bertrand, c'est
qu'effectivement ces 20 minutes-là par intervention par personne
puissent être utilisées par un autre membre de son groupe
parlementaire s'il ne s'est pas exprimé sur une durée de 20
minutes Alors, nous aurons à décider si on veut effectivement
faire le partage de ce temps. Cela va, M. le député de
Limoilou.
M. Després: Je m'excuse, M. le Président. L'avoir
su - moi j'ai considéré qu'effectivement je pouvais partager mon
temps - j'aurais occupé le temps. Mais je pense qu'il serait
préférable, étant donné qu'il y a plusieurs sujets
à traiter et pour donner la chance à chacun de nos
collègues d'intervenir, de pouvoir partager notre temps sur un
sujet.
Le Président (M. Lemieux): Je suis sur la même
longueur d'onde que le député de Bertrand, mais il s'agit
de...
M. Després: J'ai l'impression que le député
de Lévis n'est pas de bonne foi, étant donné qu'il
était consentant II y a environ deux minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): C'est M. le
député de Lévis, s'il vous plaît.
M. Garon: Le président a fait l'interprétation de
la convention; alors, moi, je respecte son interprétation.
Le Président (M. Lemieux): Le président vous a dit
quelles étaient les règles du jeu, mais, en vertu de l'article
155, à la suite de la demande du député de Bertrand, toute
commission peut déroger. Alors, est-ce qu'on maintient les
règles?
M. Parent (Bertrand): Alors, il s'agit de savoir s'il y a
consentement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a consentement
pour que les 20 minutes...
M. Després: De notre côté, il y a
consentement.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député! Du côté ministériel, on me dit qu'il
y a consentement afin que les 20 minutes soient partagées entre les
membres du groupe ministériel. Est-ce que c'est le même cas pour
l'Opposition? Est-ce qu'il y a consentement?
M. Garon: Moi, je dois m'en tenir à votre
interprétation, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, pour votre grand respect... (16 heures)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Després: M. le Président. Le Président
(M. Lemieux): Oui.
M. Després: Je suis obligé de reconnaître
qu'effectivement, comme d'habitude, le député de Lévis
n'est pas de bonne fol.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Alors, on va essayer de..
Le Président (M. Lemieux): On continue. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): On va essayer de ne pas s'enfarger dans la
procédure. Je voulais rendre cela plus simple. Comme c'est là, on
est en train de compliquer cela, M. le Président.
M. le Vérificateur général, vous avez
mentionné tantôt à mon collègue, le
député de Limoilou, que la présentation, telle qu'elle
était faite, améliorait. Je voudrais juste préciser,
à ce stade-ci, qu'il ne s'agit pas de remettre en doute - en tout cas,
pour autant que je suis concerné - l'amélioration dans la
présentation. Sauf que, lorsqu'on parle d'amélioration, il faut
bien préciser que c'est dans la présentation. Ce n'est pas une
amélioration de la situation financière ou quoi que ce sort. Que
ce soit bien clair, pour autant que je suis concerné.
Deuxièmement, j'aimerais savoir de vous lorsqu'on parlait
globalement, il y a quelques années, de réforme des conventions
comptables pour le gouvernement avec le but ultime, tel que vous l'avez
exprimé dans votre rapport - vous l'avez exprimé
antérieurement - de rendre cela plus collé à la
réalité, si vous me passez l'expression, j'imagine que cela se
prenait dans son
ensemble, c'est-à-dire que ce n'était pas appliqué
partiellement. C'était appliquer globalement la réforme comme
telle; à la toute fin, quand tous les stades seront passés, il y
aura une amélioration. À ce moment-là, on pourra dire que
le portrait financier du gouvernement, tel qu'il est stipulé là,
reflète plus fidèlement la réalité. On s'entend
là-dessus. Cependant, vous serez d'accord avec moi qu'actuellement il
n'y en a qu'une partie. Lorsqu'on étudie Ja situation financière
du gouvernement au 31 mars 1987, il n'y a qu'une partie qui a été
appliquée. Cette partie-là est positive. Il y a une partie
négative qui n'est pas appliquée et que vous déplorez
amplement. Elle représente des sommes importantes, mais elle n'est pas
encore appliquée; ce sont les fameuses modifications concernant les
régimes de retraite dont on aura la chance de reparler Effectivement,
pris dans son ensemble, ce sera le cas, mais, actuellement, il n'y a qu'une
partie qui. est prise, ce qui représente, sur une base comparative,
environ 500 000 000 $ de différence. C'est exact?
En ce qui regarde les régimes de retraite, vous apportez
plusieurs éclaircissements et vous faites plusieurs recommandations.
Est-ce que, selon vous, les modifications du 23 juin 1987, modifications qui,
comme telles, ont été adoptées en juin 1987 mais qui ne se
reflètent pas au 31 mars 1987, vont prendre en considération
cette dimension en ce qui concerne les régimes de retraite?
M. Châtelain: Non, M. le Président. Ce qui est
arrivé en juin 1987, si ma mémoire est fidèle, c'est que
cela a été une refonte des conventions comptables, et non une
modification aux conventions comptables comme telle. Cela a tout simplement
été une refonte des conventions comptables pour tenir compte de
toutes les modifications passées. Je pense qu'on a mis dans un seul
document ce qu'on appelait dans te passé l'exposé sur les
conventions comptables et l'énoncé sur les conventions
comptables. Un document était rédigé par le Conseil du
trésor et l'autre par le contrôleur des finances. Je ne dis pas
qu'il y a une situation de cause à effet, mais, depuis plusieurs
années, nous recommandions justement de simplifier cette
présentation des conventions comptables comme telle dans un document qui
soit clair, précis et complet. La refonte a répondu en grande
partie à nos préoccupations de ce côté-là.
Alors, ce ne sont pas des modifications aux conventions comptables, c'est tout
simplement une refonte.
M. Parent (Bertrand): Dans votre rôle de
Vérificateur général, vous avez à vous reporter
à l'Assemblée nationale, aux élus dont une partie se
retrouve ici en commission J'essaie de comprendre comment le
Vérificateur général Interprète la situation
financière présente, alors qu'on dit sur papier - vous mettez des
notes aux états financiers - on dit effectivement que le déficit
est rendu à 2 800 000 000 $ pour l'exercice financier terminé le
31 mars 1987. Comment le Vérificateur général, qui
approuve les nouvelles règles comptables, peut-il passer sous silence,
ne dire mot, si je peux m'exprimer ainsi, sur une base comparative avec
l'année passée, puisqu'on vient de faire l'exercice? Je comprends
que ce n'est pas le rôle du Vérificateur général de
faire quelque politique que ce soit, et je respecte cela, mais comment est-il
possible qu'il n'y ait pas d'Intervention de ce côté-là ni
de spécification? Vous affirmez cet après-midi que, sur la base
des anciennes méthodes, le déficit est de 3 300 000 000 $ parce
qu'il faut prendre en considération les 88 000 000 $. Donc, sur une base
comparative, c'est 3 300 000 000$. Cela m'inquiète, cela me fatigue et
Je pense que ce sera encore plus grave le 31 mars 1988, lorsqu'on regardera tes
états financiers, parce que les effets bénéfiques des
conventions comptables continuent à aller dans le même sens.
Hydro-Québec aura, cette année, encore plus de
bénéfices comme société d'État qui ne
viendront pas, à toutes fins utiles, changer les besoins financiers du
gouvernement, ou une légère partie de ceux-ci, mais ils viendront
améliorer le portrait. Ils vont venir, jusqu'à un certain point,
diminuer le déficit et la situation financière restera
sensiblement la même les besoins financiers demeureront les mêmes,
tes déficits demeureront sensiblement les mêmes. Quand je dis
sensiblement les mêmes, c'est à l'intérieur de plus ou
moins 100 000 000 $.
Je ne sais pas si vous pouvez me répondre à cela, mais je
trouve que vous avez un rôle de gardien Nous, on en a un, on vous
interroge Vous nous confirmez ça, mais ce qu'on a dans les papiers et ce
qui nous est véhiculé, c'est que la situation financière
du Québec s'est améliorée de 500 000 000 $ l'année
passée et, cette année, dans le discours sur le budget, le
ministre des Finances nous dit.. Et il y a tout lieu de se péter les
bretelles si c'est te cas, mais, si ce n'est pas le cas, il va falloir y voir.
Il ne pourra pas dire que la situation va s'être améliorée
de 1 000 000 000 $ si elle ne s'est pas améliorée de 1 000 000
000 $. Si elle s'est améliorée de 1 000 000 000 $, les besoins
financiers nets ne seront plus de 1 000 000 000 $ Sommes-nous en train de
diminuer le déficit artificiellement ou sommes-nous en train de le
réduire véritablement? D'après ce que vous me dites, je
peux au moins parler pour jusqu'au 31 mars 1987, iI n'y a pas eu de diminution
réelle du déficit, il y a eu diminution sur papier à cause
des nouveaux revenus, si on veut, que vous nous avez passés aujourd'hui,
mais il n'y a pas eu de diminution réelle. On peut prendre en
considération la question des 100 000 000 $ de radiation, mais on pourra
y revenir parce que, si les 209 000 000 $ ont été radiés,
c'est parce qu'à mon avis ils traînaient quelque part et ils
devaient être radiés On ne radie pas et on ne met pas aux
mauvaises créances quelque chose qu'on pense ne
pas avoir lieu d'y être. Si ça n'a pas été
fait dans le passé... Même en prenant ces 100 000 000 $ en
considération, il faut réaliser qu'on parle de 500 000 000 $, ou
de l'ordre de 500 000 000 $. La question est posée.
M. Châtelain: M. le Président, le
député de Bertrand a évoqué le rôle du
Vérificateur général concernant, d'une part, le montant du
déficit et, d'autre part, la présentation de l'information
financière. Sur le montant du déficit, évidemment, ce
n'est pas le rôle du Vérificateur général, comme l'a
bien signalé le député, de se prononcer là-dessus,
c'est celui d'une autre instance.
Quant à ta présentation de l'information financière
ou quant à la qualité de la présentation, c'est un domaine
qui relève du Vérificateur général. Ici, la
situation devant laquelle on se trouve, c'est qu'il y a eu une modification
dans les conventions comptables et ces modifications allaient justement dans le
sens des recommandations du Vérificateur général. Donc, le
Vérificateur général ne peut pas arriver et dire: il
s'agit d'une mauvaise présentation. C'est à la suite de ses
recommandations, en gros, que l'on a apporté ces modifications.
Aujourd'hui, on a parlé de l'effet ou de l'impact de ces modifications
sur le montant du déficit. C'est sûr qu'il y a un impact, si on
compare l'ancienne méthode avec la nouvelle, sur le montant même
du déficit. Il y a un impact quand on compare les deux
méthodes...
Le Président (M. Lemieux): Je demande le silence. M. le
député de La Peltrie, s'il vous plaît! M. le
Vérificateur général.
M. Châtelain:... mais le Vérificateur
général ne peut absolument pas critiquer ce geste-là parce
que la nouvelle méthode est une amélioration dans la
présentation de l'information financière. Par exemple, on a
mentionné les revenus des sociétés d'État. Ils se
reflètent dans le résultat des opérations du gouvernement,
et cela fait partie du résultat de la participation du gouvernement dans
tes sociétés d'État. Quand on parle
d'intégralité des états financiers, c'est de cela qu'on
parie. Cela va dans le sens des recommandations du Vérificateur
général. Je pense que l'information a été bien
présentée dans les états financiers, dans le sens qu'on y
a indiqué l'impact. Il n'a peut-être pas été
discuté et présenté clairement, comme on en a parié
aujourd'hui, bien sûr, mais, tout de même, l'information est dans
les états financiers. On a changé les chiffres comparatifs,
c'est-à-dire qu'on a rendu les chiffres de l'année
précédente sur une base comparative. Le Vérificateur
général s'est interrogé longtemps- sur la façon de
présenter les chiffres, je vous le dis, mais il en est arrivé
à la conclusion qu'il ne pouvait pas exprimer une restriction à
cet égard, que l'information était là et qu'à un
moment donné il faut réaliser que, si on a proposé des
modifications aux conventions comptables, si on les a modifiées, il faut
vivre avec le résultat que cela apporte.
M. Parent (Bertrand): En d'autres mots, vous êtes en train
de me dire que vous êtes un peu pris à votre propre jeu,
c'est-à-dire que vous avez fait des recommandations et qu'elles sont
appliquées. On ne peut blâmer personne. Vous êtes blanchi et
le gouvernement est blanchi. Mais il faut comprendre qu'on s'entend toujours
sur l'amélioration de la présentation. Mais, là aussi, je
tiens à le répéter, il y a une. partie qui est
appliquée actuellement et une autre qui ne l'est pas. La partie du
milliard, on n'en a pas encore paril, elle n'est pas appliquée.
M. Châtelain: Je suis d'acccord.
M. Parent (Bertrand): II y a une partie qui est
appliquée.
M. Châtelain: Oui.
M. Parent (Bertrand): On s'entend là-dessus.
M. Châtelain: Oui, on s'entend.
M. Parent (Bertrand): Mais il reste un fait: Même si vos
recommandations étaient de bonnes recommandations, même si, quand
elles seront totalisées, elles refléteront davantage le portrait,
il reste que, pour l'instant, cela donne un meilleur portrait, mais que ce n'en
est pas un. Je pense que c'est important qu'on se le dise entre nous. Que le
reste de la population, pour l'instant, ne le comprenne pas, c'est une autre
affaire. Mais, que nous on le comprenne et qu'on soit sûr de ce qu'on
avance, à mon avis, c'est important.
M. Châtelain: M. le Président, je pense qu'on
discute de deux choses. D'une part, on discute de l'impact des modifications
et, d'autre part, de la qualité de la présentation. Vous dites
que le Vérificateur général est peut-être pris
à son propre jeu. Absolument pas - Je comprends que c'est dit un peu
à ta blague - dans le sens qu'il n'est pas en conflit
d'intérêts. Le Vérificateur général ne peut
que se réjouir de l'amélioration de ta présentation.
Maintenant, quant à l'impact, c'est autre chose. À ce
moment-là, le Vérificateur général doit se poser la
question: Est-ce qu'on a bien reflété le résultat de ces
modifications dans les étals financiers? Nous croyons que oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): En ce qui a trait à la partie des
régimes de retraite, le 1 300 000 000 $, est-ce que vous pourriez
nous
dire, M. le Vérificateur général... À la
page 31 - là, je ne me trompe pas - iI s'agit bien des observations du
Vérificateur général. Vous mentionnez, dans votre mandat,
au milieu de la page: "Ce paragraphe de délimitation de mon travail de
vérification est suivi d'un énoncé d'opinion dans lequel
le mot "fidèlement" a été volontairement omis puisque la
convention comptable sur les régimes de retraite ne convient pas
à une présentation fidèle du passif et des dépenses
du gouvernement. " Vous spécifiez cela et vous revenez à fa page
suivante avec les explications appropriées. Quand vous avez fait les
recommandations au gouvernement, en tant que Vérificateur
général, de l'ensemble de ces nouvelles mesures, j'imagine que
vous aviez fait une projection dans le temps de l'impact que cela pourrait
avoir. Vous n'avez pas pu faire de recommandations sans savoir ce que cela
pourrait donner au bout. Peu importe le résultat que cela donne au bout,
je me dis que, si cela reflète mieux, éventuellement... Sauf
qu'il va falloir, à un moment donné, qu'on dise les choses sur
une base comparative. Quand vous avez planifié et recommandé, et
que le gouvernement a mis des choses en marche, dans votre esprit, le 1 300 000
000 $ que vous mentionnez et qui amène une sous-évaluatlon du
déficit au 31 mars 1987, à mon avis, vous preniez en
considération l'ensemble, c'est-à-dire plus 500 000 000 $ et
moins 1 300 000 000 $, pour donner une espèce de résultat total
dans ce sens. Est-ce que, dans le sens de vos recommandations, vous
prévoyez appliquer cela sur un an, deux ans, cinq ans, dix ans parce
qu'il y a des impacts importants, même dans la présentation, et
ceci... Étant donné que vous avez fait l'exercice et que vous
aviez fait une planification, j'aimerais avoir un éclaircissement sur le
genre de planification qui a été faite. Et les morceaux, quand
devraient-ils s'appliquer? (16 h 15)
M. Châtelain: Je vais donner un début de
réponse, M. le Président, et je demanderai ensuite à M.
Rhéaume d'ajouter un complément d'information
là-dessus.
Il est exact - et je suis content que le député ait
utilisé ces mots-là qui apparaissent dans nos observations -
qu'une restriction dans l'opinion du vérificateur sur les états
financiers, cela dénote une préoccupation de sa part sur la
fidélité de la présentation. C'est exact. C'est pour cela
que nous avons dû retrancher le mot "fidèle" de notre opinion
cette année, et nous l'expliquons clairement quant à la
façon de présenter des obligations découlant des
régimes de retraite des fonctionnaires.
Je dois dire que nos recommandations sont à l'effet que le
montant qui est porté à la dépense à tous les ans,
c'est le montant, évidemment, de l'obligation qui découle ou qui
découlerait des services qui ont été rendus pendant cette
année-là et également des services passés pour
lesquels il n'y a pas eu suffisamment de provision de faite aux états
financiers. Il y aurait cela et, d'autre part, nous voudrions qu'apparaisse
à ta face même des états financiers le montant global de
l'obligation relative aux régimes de retraite, mais, comme vous dites si
bien, M. le Président, comme M. le député l'a si bien dit,
il s'agit de sommes astronomiques, d'accord? Nous sommes en discussion avec le
ministère des Finances, c'est-à-dire nous avons eu des
discussions avec le ministère des Finances pour expliquer notre position
là-dessus. Du moment que le ministère des Finances pourra nous
proposer une méthode en vertu de laquelle, éventuellement, ce
montant-là serait reflété globalement dans les
états financiers du gouvernement - je dis bien éventuellement,
peut-être par une méthode d'amortissement quelconque qui serait
plus conforme à la réalité - peut-être serions-nous
prêts à accepter cela et même à enlever la
restriction dans notre opinion à ce sujet-là. Je dois dire
également que, présentement, l'Institut canadien des comptables
agréés étudie ce problème de la présentation
des obligations des régimes de retraite dans le secteur public surtout
au niveau fédéral et à celui des provinces. Cela fait
l'objet de recherches, de discussions dans le moment et éventuellement
cela sera l'objet d'une prise de position de la part de l'Institut canadien des
comptables agréés. Je ne sais pas si M. Rhéaume voudrait
ajouter quelque chose à ce que j'ai dit.
Le Président (M. Lemieux): M. Rhéaume, s'il vous
plaît.
M. Rhéaume: Probablement l'élément suivant:
toutes les recommandations que le Vérificateur général a
faites auparavant quant aux modifications aux conventions comptables visaient
une présentation des données financières plus exactes,
plus réelles. Ces recommandations étaient basées sur une
analyse des pratiques comptables suivies par les autres gouvernements ainsi que
sur les propositions ou recommandations faites par un institut en
autorité, soit l'Institut canadien des comptables agréés,
qui a fait la recherche en la matière. Donc, les recommandations
n'étaient pas basées sur des chiffres à atteindre ou des
résultats à atteindre, mais beaucoup plus sur une
présentation plus fidèle des opérations du
gouvernement.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, iI y a une partie
de la réponse que je n'ai pas eue de la part du vérificateur.
J'aimerais juste - parce que j'ai posé plusieurs questions - lui
redemander ceci: Votre recommandation, comme Vérificateur
général, au gouvernement pour l'applicabilité, si on veut,
de l'ensemble des modifications aux règles comptables devait-elle se
faire en différentes phases et, de la façon qu'elle se fait
actuellement, n'est-elle pas un petit peu biaisée? Dans l'ensemble des
changements aux conventions comptables que vous avez proposés,
il y a une partie en quatre points qu'on vient de voir, qui est à
la note 3 des états financiers, et il y a aussi l'autre partie dont vous
déplorez la non-application et qui, elle, a un Impact négatif
important. Est-ce que, dans votre recommandation, il n'y aurait pas
été souhaitable que cela se fasse ou globalement ou en partie,
autant les plus que les moins, afin qu'on ne se ramasse pas avec des
distorsions - autant quand arrivera une modification avec le régime de
retraite, qu'elle soit appliquée dans son entité ou qu'elle soit
appliquée partiellement - pour être capable d'éviter un
Impact trop majeur? C'est un Impact de 1 300 000 ooo $. Quand on parle d'un
impact positif de 500 000 000 $, est-ce qu'il n'y aurait pas eu lieu d'avoir
pris ou de prendre certaines précautions et est-ce qu'il ne serait pas
trop tard maintenant pour le prochain exercice financier d'envisager cela? Ce
même impact de 500 000 000 $ se reflétera dans la prochaine
année et je pense qu'on va se ramasser avec une distorsion difficile
à expliquer. Lorsqu'on est dans l'année de transition, je pense
que cela peut s'expliquer, mais, lorsque ce sera deux ans ou trois ans en
arrière, cela deviendra difficile à expliquer. J'imagine que vous
aviez prévu un plan, parce que vous avez fait des études d'impact
pour voir un peu ce que donneraient les nouvelles règles du jeu.
M. Châtelain: D'accord. Évidemment, M. le
Président, quand on a fait des recommandations au gouvernement, on en a
fait sur un certain nombre d'années et on a fait des recommandations
distinctes sur chacun des points qu'on a discutés ici aujourd'hui. Les
obligations découlant des régimes de retraite ont toujours fait
l'objet de recommandations de la part du Vérificateur
général depuis nombre d'années. Alors, le gouvernement a
pris la décision de ne donner suite qu'à un certain nombre de
recommandations. Nous l'avons reconnu et nous avons dit que c'était
déjà une amélioration, mais on continue à
déplorer, évidemment, le fait que cette convention comptable
n'ait pas changé, n'ait pas été modifiée. Je ne
peux pas, évidemment, parler au nom du gouvernement; je ne sais pas ce
qu'il va faire à ce sujet. Peut-être que le gouvernement attend
les recommandations de l'Institut canadien des comptables agréés,
je l'ignore, mais le fait demeure - vous avez bien raison, M. le
député - qu'il s'agit d'un aspect très important quant aux
sommes en cause. Évidemment, l'impact sur le montant du déficit
du gouvernement serait majeur.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Bertrand? M. le
député de Mille-Îles, vous aviez demandé la
parole.
M. Bélisle: Merci, M. le Président. D'abord, pour
établir les choses bien clairement, j'aimerais vous
référer, dans une petite introduction que je vais faire, M. le
Président, au rapport même à l'Assemblée nationale
du Vérificateur général du Québec...
Le Président {M. Lemieux): Quelles pages, quels
paragraphes?
M. Bélisle:... pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1987; c'est aux pages 25 et 26. Bien entendu, cela va
donner ouverture à tout ce dont on vient de discuter. Je pense qu'il
faut lire exactement ce que le Vérificateur général a dit.
Comme le législateur, vous ne parlez jamais pour ne pas dire le fond de
votre pensée, et tout ce que vous dites, avec mots et chiffres, vous le
pensez. Au dernier paragraphe de la page 25, je vous cite, M. le
Vérificateur général: "La refonte du texte des conventions
comptables, adoptée par le Conseil du trésor le 23 juin 1987,
rend l'énoncé des conventions plus conforme à la prise de
position du Comité sur la comptabilité et la vérification
des organismes du secteur public de l'Institut canadien des comptables
agréés, portant sur la publication des conventions comptables.
"
Je suppose que, si on a une note sur dix à donner, on donne dix
sur dix parce que vous deviez être d'accord pour que les normes
établies par le Comité sur la comptabilité et la
vérification des organismes du secteur public de l'Institut canadien des
comptables agréés soient au moins suivies par le principal
intervenant au Québec qu'est le gouvernement du Québec.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M le député de Mille-Îles? Oui, M. le
Vérificateur général.
M. Châtelain: Je peux commenter là-dessus? Le
Président (M. Lemieux): Oui, oui.
M. Châtelain: D'accord. La refonte est plus conforme
à la recommandation du comité auquel le député a
fait référence, en ce sens que le comité a pris position
sur la façon de présenter les conventions comptables avec les
états financiers. On ne parle pas des conventions comptables
elles-mêmes, du contenu, on parle surtout du contenant, de la
façon de les présenter. II faut qu'elles soient quand même
assez brèves, précises, claires, etc. Alors, c'est dans ce
contexte que nous disons que c'est conforme. Cela ne veut pas dire qu'on est
d'accord avec les conventions comptables, mais cela veut dire que, quant
à la façon de les présenter, c'est une grande
amélioration.
Alors, par la refonte, comme je l'indiquais plus tôt, on a
laissé tomber, par exemple, l'énoncé et l'exposé
par le Conseil du trésor et le contrôleur des finances - on a
laissé tomber cela - et les conventions ont été
rédigées de nouveau dans un texte qui est amélioré
de beaucoup comparativement à ce qu'il y avait dans
le passé; ceci est conforme aux recommandations de l'institut
canadien quant à la publication des conventions comptables.
M. Bélisle: À la page 26 de votre rapport,
cinquième paragraphe, je vous cite encore une fois, M. le
Vérificateur général: "Nous remarquons que la note
complémentaire aux états financiers portant sur les conventions
comptables ne mentionne pas la méthode de comptabilisation
utilisée par le gouvernement du Québec. Selon nous, il faudrait
préciser que le gouvernement utilise fa méthode de la
comptabilité d'exercice, sauf exception pour certains revenus. "
Première question: Est-ce que, d'après votre vérification,
le gouvernement du Québec a continué d'utiliser la méthode
de comptabilité sur une base d'exercice dans le dernier état
financier?
M. Châtelain: M. le Président, je pourrais demander
à M. Rhéaume de répondre à votre question, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Lemieux): M. Rhéaume, s'il vous
plaît!
M. Rhéaume: Oui. Effectivement, pour l'état des
revenus et des dépenses, quant aux dépenses, on suit d'assez
près, à 100 % quoi, la comptabilité d'exercice. Quant aux
revenus, il est évident que certains revenus sont inscrits aux livres du
gouvernement selon la comptabilité de caisse, c'est-à-dire
lorsqu'il y a encaissement et non lorsqu'un service a été
rendu.
M. Bélisle: La seule chose, M. le Vérificateur
général, que vous demandez, c'est qu'il y ait tout simplement une
petite note, qui n'a jamais existé dans aucun des états
financiers de quelque gouvernement que ce soit au Québec, disant qu'il
s'agit d'une méthode de comptabilité de caisse que te
gouvernement utilise. Cela prend une ligne.
Des voix:...
M. Bélisle: À l'exception des revenus. Cela
s'écrit dans une phrase de sept ou huit mots. On est d'accord?
M. Châtelain: Oui.
M. Bélisle: On est d'accord, bravo!
À la page 26, sixième paragraphe: "La convention comptable
sur les placements dans les entreprises du gouvernement devrait préciser
que la méthode appliquée est ta méthode modifiée de
la comptabilisation à la valeur de consolidation. Cette précision
s'impose puisque les états financiers de ces entreprises ne sont pas
redressés en fonction des conventions comptables du gouvernement. "
Première question. À la suite de votre vérification,
est-ce que présentement, dans les états financiers qui viennent
de nous être présentés, la méthode appliquée
est la méthode modifiée de la comptabilisation à ta valeur
de consolidation pour les placements dans les entreprises du gouvernement?
M. Châtelain: Oui, M. le Président, c'est cela.
M. Bélisle: Cela signifie que vous avez trouvé,
lors de votre vérification, que la méthode appliquée
était bien celle que vous jugiez conforme et qu'elle devait être
appliquée aux placements dans les entreprises du gouvernement. Ce n'est
pas que le gouvernement ne le fait pas, le gouvernement le fait, mais il
devrait le dire par une petite phrase dans les états financiers,
M. Châtelain: M. Rhéaume, s'il vous plaît, M.
le Président.
M. Rhéaume: II y a une précision à apporter
quant à la méthode qu'on a suivie. On ne dit pas ici, cependant,
que la méthode suivie...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, un peu
moins fort! Mme la députée de Matane, s'il vous plaît!
M. Rhéaume: Excusez-moi.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, vous pouvez continuer.
Vous pouvez chuchoter, mais un peu moins fort. Oui.
M. Rhéaume: On ne précise pas ici si la
méthode qu'on applique est la bonne. Est-ce qu'on consolide toutes les
entreprises de la bonne façon? C'est une autre question. Actuellement,
on ne se prononce pas sur ce point. Ce qu'on veut préciser, c'est qu'on
a appliqué une méthode uniforme pour toutes les entreprises du
gouvernement, et, pour bien faire comprendre au lecteur qu'on n'a pas fait de
consolidation, on a appliqué une méthode de consolidation
modifiée. Ce sont deux méthodes complètement
différentes. Dans un cas, on prend toutes tes conventions comptables et
on les applique Intégralement, tandis que dans l'autre on ne modifie pas
les conventions comptables. On ne prend que le résultat du
système comptable des opérations et on t'inscrit aux livres du
gouvernement.
M. Bélisle: SI j'ai bien compris, M. le Président,
présentement, il n'y a pas de consolidation comme telle. C'est une
méthode modifiée de la comptabilisation à ta valeur de
consolidation, mais c'est fait présentement dans l'état
financier.
Je vais attaquer mon premier volet de questions sur, justement, ce gros
point, qui est en grande partie ce que nos charmants amis de l'Opposition ont
tenté de soulever tantôt: les fameux 399 000 000 $ de plus, ou une
marge de
manoeuvre au gouvernement de 399 000 000 $ parce que, pour la
première fois, il serait noté, aux états financiers un
montant additionnel de 399 000 000 $. Les contrôleurs, les gens qui ont
estimé la valeur des placements dans les entreprises qui appartiennent
au gouvernement du Québec, pour la première fois dans l'histoire
de la comptabilisation des avoirs et des actifs gouvernementaux, ont inscrit
aux livres une valeur quelconque - on peut discuter de ta méthode, mais
vous n'en avez même pas parlé dans votre rapport, à savoir
si la méthode est bonne ou non - ou une valeur de 399 000 000 $.
D'accord? (16 h 30)
J'ai une question. C'est la suivante et elle m'intrigue beaucoup.
Faisons, M. le Vérificateur général, l'hypothèse
suivante. Dans les états financiers de 1986-1987, comme gouvernement,
j'aurais estimé ta valeur de mes placements, admettons, à 1 200
000 000 $, et en réalité ils ne valaient que 400 000 000 $. Avec
la nouvelle méthode qu'on a, présentement, de les mettre dans les
états financiers, est-ce que cela m'aurait encore plus avantagé?
Autrement dit, si je surévalue mes actifs et que je ne considère
même pas que, dans aucun des placements que je fais, je puisse avoir des
pertes - je ne fais pas de perte, tous mes placements sont bons, ils ne valent
pas 400 000 000 $, mais bien 1 200 000 000 $ - cela voudrait dire que j'aurais
eu un déficit encore plus petit à la fin de l'année.
Est-ce cela que je dois comprendre?
M. Châtelain: Si la perte...
M. Bélisle: Je la calcule à zéro, je ne fais
pas de perte.
M. Châtelain: Non, non, mais...
M. Bélisle: Je n'ai Jamais fait de perte.
M. Châtelain:... c'est la perte de valeur, dans le fond,
c'est ce que vous dites.
M. Bélisle: C'est cela.
M. Châtelain: La perte de valeur...
M. Bélisle: Tout est bon chez nous.
M. Châtelain:... de vos placements, s'il y avait une perte
de valeur durable, il faudrait également, selon les conventions
comptables maintenant en vigueur, que cette perte soit reflétée
dans les états financiers du gouvernement.
M. Bélisle: Cela, je vous l'accorde. Sauf que, ce que je
dois considérer, c'est que, dans l'état financier de 1985-1986,
dans celui de 1984-1985, dans celui de 1983-1984 et en remontant dans le temps,
il n'y a eu aucune valeur d'inscrite aux états financiers comme
étant la valeur du placement des entreprises du gouvernement.
M. Châtelain: Ah bon! Il faudrait distinguer entre 1986 et
les années antérieures à 1986.
M. Bélisle: Oui.
M. Châtelain: Parce qu'en 1986, au 31 mars, cette
convention comptable a été mise en application. Donc, là
où il y avait eu des pertes de valeur...
M. Bélisle: Oui.
M. Châtelain:... elles ont été
reflétées dans les états financiers du gouvernement.
Cependant, dans les années précédentes...
M. Bélisle: Oui.
M. Châtelain:... les baisses de valeur durable
n'étaient pas reflétées. D'ailleurs, nous l'avons
signalé dans nos rapports à tous les ans.
M. Bélisle: Et c'était pour cette raison que vous
jugiez que, le gouvernement, comme propriétaire, plaçait
supposons 200 000 000 $, 500 000 000 $ ou 700 000 000 $ dans une entreprise, il
se devait, comme bon gestionnaire, de dire à la population, à
chaque année, combien valait chacun des actifs qu'il mettait, des sous
qu'il prenait dans les poches des contribuables et qu'il investissait dans les
différentes entreprises de la couronne. C'est pour cela que vous
demandiez une telle modification à la règle, M. le
Vérificateur général.
M. Châtelain: Disons qu'en gros c'est cela, oui.
M. Bélisle: C'est cela. M. Châtelain: Oui.
M. Bélisle: Est-ce que vous êtes satisfait
maintenant, M. le Vérificateur général, au moins les
premières fois, d'avoir ou encore que les citoyens du Québec
aient une notion quelconque de ce que vaut l'argent que le gouvernement
investit pour eux et une notion des pertes également que ces entreprises
encourent? Est-ce que vous pensez que c'est un bon principe de
présentation comptable?
M. Châtelain: C'est un bon principe dans le sens que ce que
nous avons recommandé, effectivement, c'est que la valeur du placement
reflétée dans les états financiers du gouvernement tienne
compte des résultats; dans le fond, c'est cela.
M. Bélisle: D'exploitation.
M. Châtelain: Des résultats d'exploitation de ces
entreprises,
M. Bélisle: Alors, si une des entreprises du gouvernement
répétait, année après année, des
déficits d'exploitation de 10 000 000 $, 15 000 000 $, 20 000 000 $ et
100 000 000 $, c'est évident que la valeur des actifs devait être
reflétée aux états financiers. Là, on augmentait,
à la fin de l'année, le déficit de l'année courante
du gouvernement. Est-ce bien cela?
M. Châtelain: C'est exact, M. le Président.
M. Bélisle: D'accord. Vous n'avez pas fait de calcul...
Une question pour terminer, M. le Président, seulement parce que cela
m'intrigue sur le plan intellectuel: Quelle aurait été la valeur
des actifs de l'ancien gouvernement, de 1981 à 1985, de ta façon
qu'il calculait la rentabilité de ses sociétés
d'État et de ses entreprises? Vous n'avez pas fait ce calcul, n'est-ce
pas?
M. Châtelain: Non. Je comprends mal la question. On n'a pas
fait le calcul. Ce n'est pas à nous de calculer la valeur des actifs
dans ce sens-là. Ce serait le gouvernement, mais... C'est que, à
ce moment-là, cette convention comptable n'était pas en
application.
M. Bélisle: Oui, je comprends. Je me doutais un peu de
votre réponse.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M le
député de Mille-Îles. M. le député de
Lévis, la parole est à vous, pour 20 minutes.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais reprendre les points
un peu. Donc, à la valeur de consolidation, la convention comptable est
changée, mais vous dites bien, dans votre petite note, à la page
25 du livre sur les états financiers du gouvernement: "... selon les
conventions comptables qui prévalent pour chaque entreprise du
gouvernement, lesquelles diffèrent substantiellement de celles du
gouvernement. " Donc, les résultats obtenus ne sont pas
nécessairement sur la même base que votre comptabilité au
gouvernement. Je continue de dire, comme on vient de le dire, qu'il ne s'agit
pas vraiment d'un bilan consolidé de l'ensemble des filiales - si on
veut - du gouvernement. Vous prenez les résultats nets des filiales,
comme tels, et, avec le changement de la convention comptable, vous entrez,
dans les revenus, les profits qui apparaissent aux livres et, dans les pertes,
les déficits qui apparaissent aux livres, peu importent les conventions
comptables. On aurait pu prendre plus ou moins d'amortissements; on aurait plus
ou moins évalué les actifs. Mais vous dites: Cela reflète
mieux la réalité, si Hydro-Québec a fait des profits,
même si elle ne les a pas payés au gouvernement, que celui-ci les
inclue dans ses revenus. Je pense bien que vous êtes d'accord pour dire
aussi que les 303 000 000 $ d'Hydro qui apparaissent dans les comptes publics
à l'annexe 4, page 24, font apparaître 303 000 000 $ dans les
revenus du gouvernement, même si Hydro n'a pas payé un cent de
dividendes au gouvernement...
M. Châtelain: C'est exact, M. le Président,
M. Garon:... et pour dire que l'ancien gouvernement, lui, ne
pouvait pas faire ça, selon les conventions comptables du temps.
Le Président (M. Després): Cela va, M. le
Vérificateur, je m'excuse.
M. Châtelain: Oui, c'est exact, M. le Président, la
convention...
M. Garon: Donc, juste par une opération comptable, le
gouvernement a pu réduire son déficit de 303 000 000. $, en
1986-1987, parce qu'il a compté dans ses revenus les profits d'Hydro,
dont II n'a pas reçu un sou.
M. Châtelain: Non, mais qui font quand même partie de
la valeur de l'avoir du gouvernement dans Hydro.
M. Garon: Je comprends, mais je veux dire qu'auparavant, en
1985-1986, Hydro aurait eu 300 000 000 $ de profits et le gouvernement du
temps, avec les conventions comptables de l'année
précédente, n'aurait pas mis un cent dans ses revenus à
partir des profits d'Hydro. Tandis qu'en 1986-1987 le gouvernement a fait un
effort terrible pour adopter vos nouvelles conventions comptables en
s'avantageant de 300 000 000 $ avec les revenus d'Hydro.
M. Châtelain: C'est le résultât de
l'application de la convention comptable.
M. Garon: Oui, Je veux dire que cela n'a pas beaucoup fait mal au
gouvernement. M Bourassa nous dit qu'il est un bon administrateur, sauf que,
tout simplement, Il change les chiffres de colonne. Il vient de dire: J'ai fait
300 000 000 $ de plus, parce que la convention comptable est modifiée.
J'aimerais savoir également, pour l'année 1986-1987, à
quelle place apparaissent les surplus accumulés dans les entreprises
d'État. Par exemple, à Loto-Québec, si ma mémoire
est bonne, on est allé chercher autour de 40 000 000 $ qui
étaient accumulés dans les surplus de Loto-Québec; le
gouvernement est allé siphonner ça. Où est-ce que cela
apparaît? Donc, les surplus accumulés en 1985-1986, qui
étaient restés à Loto-Québec, le gouvernement va
les chercher en 1986-1987 et les entre dans ses revenus alors que ce sont des
surplus accumulés l'année précédente. Il vide
la
caisse.
M. Rhéaume: M. le Président, maintenant la
façon de comptabiliser les surplus des entreprises et le paiement de ces
dividendes, ce sont deux situations ou deux méthodes comptables
distinctes. Dans un premier temps, c'est pour considérer le
résultat des opérations vis-à-vis de la
propriété du gouvernement. Tandis que l'autre, c'est un mouvement
de caisse, un mouvement de fonds qui ne vient pas modifier en soi le
résultat des opérations. C'est une façon de payer les
gains gagnés par te gouvernement à l'aide de ces entreprises et
de lui retourner son gain. On l'a reconnu une première fois et, lors du
paiement, il n'y a plus de reconnaissance nouvelle. C'est comme si vous aviez
un intérêt gagné pendant un certain temps, vous le
reconnaissez au fur et à mesure qu'il est gagné et, le jour
où il vous est payé, vous l'aviez déjà reconnu
auparavant.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je veux dire. La tâche
du Vérificateur général, c'est de donner le vrai portrait
à la population. Prenons l'exemple de Loto-Québec. Si ma
mémoire est bonne, c'est un montant de 40 000 000 $ - je vous dis cela
de mémoire - qui était le surplus accumulé en 1985-1986 et
qui était resté dans la caisse de Loto-Québec. Le
gouvernement, en 1985-1986, au moment où il a accumulé ce
surplus-là, n'a pas pris tous les profits de Loto-Québec, il en a
laissé quelque 40 000 000 $ dans la caisse. Il me semble que c'est cela,
40 000 000 $. Mais le gouvernement qui les a accumulés en 1985-1986 ne
les a jamais calculés dans ses revenus même si c'est lui qui les a
faits. Le gouvernement vide la caisse l'année d'après et
considère cela dans les revenus de 1986-1987 pour donner une image
claire au public. J'ai l'impression que cela a plutôt pour effet de
tromper le public. Le public a l'impression que le gouvernement a fait des
revenus ou des profits dans l'année 1986-1987, alors qu'il a simplement
vidé la caisse des surplus accumulés par le gouvernement dans
l'année précédente. C'est drôle, mais j'ai
l'Impression que cela induit le public en erreur. Cela fait croire qu'il y a
une meilleure administration alors qu'on est en train de vider la caisse
partout.
M. Châtelain: Non, mais il faut comprendre comment cela
fonctionne. On va parler de la nouvelle méthode. Dans les
«états financiers du gouvernement, il nous faut avoir la valeur du
placement, ce que le placement vaut. En d'autres mots, si Loto-Québec
réalise des bénéfices, ta valeur du placement du
gouvernement augmente. Alors, comment est-ce que cela augmente dans les livres
du gouvernement? D'une part, la valeur du placement, qui est' un actif,
augmente et en même temps, la contrepartie, cela va dans les revenus du
gouvernement. Cela a augmenté. Quand c'est versé, cela n'affecte
absolument pas les revenus parce que cela a déjà
été pris en compte. À ce moment-là, c'est la valeur
du placement qui diminue parce que le montant d'argent a été
versé au gouvernement. Loto-Québec n'a plus ces
montants-là à ce moment-là. Alors, c'est tout simplement
la valeur du placement qui est diminuée.
M. Garon: Ce n'est pas un placement, c'est un surplus
accumulé.
M. Châtelain: Oui, mais le surplus accumulé dans
les...
M. Garon: Surplus non payé au gouvernement.
M. Châtelain: Tant qu'il n'est pas payé-Non, non,
non. Une fols qu'il est payé... Attendez...
M. Garon: II sort de là.
M. Châtelain: C'est cela. Bien oui.
M. Garon: Sauf que cela donne l'impression que, dans
l'année 1986-1987, le gouvernement a fait plus de revenus, alors que ce
sont des revenus accumulés...
M. Châtelain: Oh non! Absolument...
M. Garon:... l'année... Oh oui! À
Loto-Québec, c'étaient des surplus d'exploitation de 1985-1986
qui n'avaient pas été payés au gouvernement. On les a
vérifiés un par un quand ils sont venus devant nous, en
commission parlementaire. Il y avait des surplus, sauf que l'ancien
gouvernement laissait les surplus dans les caisses. Là, le nouveau
gouvernement dit: Je fais vider les surplus. Alors il dit: Paye-moi ceci,
paye-moi cela. Cela fait entrer des sommes considérables d'argent qui
proviennent des surplus accumulés au cours des années
précédentes ou des surplus qui n'ont pas été
versés à même l'année financière
précédente, alors qu'on les siphonne dans l'année
suivante. Mais là cela donne une impression que l'exploitation, en
1986-1987, a été meilleure alors qu'on a vidé la caisse de
1985-1986.
C'est la même chose pour la vente des actions. Je ne vois pas
où apparaît, par exemple, la vente des actions de Provigo, la
vente par SOQUIA. Parce que cela appartient au ministre des Finances qui est
l'actionnaire et les différents fonds qui ont été
vidés... Parce que le souvenir que j'ai, c'est que le nouveau
gouvernement a vidé toutes les caisses, tous les surplus
accumulés pour les mettre le plus bas possible, pour laisser seulement
ce qui était suffisant pour fonctionner.
Le Président (M. Després): M. le
Vérificateur.
M. Garon: II me semble que, lorsqu'on change les conventions
comptables, cela devrait apparaître officiellement quelque part.
Là, c'est parce qu'on l'a demandé. J'ai demandé, lors de
la séance préparatoire à la commission, qu'on ait un
tableau comparatif. Mais le tableau n'est pas encore complet. À mon
avis, le tableau du Vérificateur général, pour être
correct, devrait dire officiellement: Voici ce que cela donne comme
résultat avec les conventions comptables qui ont prévalu jusqu'en
1985-1986. Voici ce que cela donne en 1986-1987 avec les nouvelles conventions
comptables, mats voici ce que cela aurait donné si les conventions
comptables n'avaient pas été modifiées, pour que le public
puisse évaluer la gestion gouvernementale. Autrement, le public n'a
aucun moyen de vérifier la gestion gouvernementale. Vous avez le premier
ministre qui dit: Voyez comme on est bons! On a baissé le déficit
de tant, alors qu'en réalité, selon les mêmes conventions
comptables, le déficit a augmenté. On a dit 200 000 000 $
tantôt, on va trouver un montant de 150 000 000 $. Jusqu'à
maintenant, on a dit que le déficit aurait été de 3 300
000 000 $ si on n'avait pas changé les conventions comptables. (16 h
45)
Mais en terminant, je vais demander aussi... En vertu de la loi 130,
vous avez marqué à la fin de vos deux pages: 'L'augmentation ne
peut être déterminée". L'augmentation des dépenses
ou l'avantage que s'est conféré le gouvernement. Le ministre des
Finances, dans sa Synthèse des opérations financières du
30 septembre 1986, semble indiquer et admettre lui-même qu'il s'est
avantagé. À la page 9 de la Synthèse des opérations
financières du 30 septembre 1986, il dit: 'L'incidence de la
modification apportée à l'occasion du dernier budget au
traitement comptable des comptes à payer qui n'étaient pas
inscrits les années antérieures à l'égard des
déficits accumulés des réseaux de l'éducation et de
la santé pris en charge par le gouvernement engendre, en outre, une
péremption nette de crédits courants de 153 000 000 $. " Donc,
une péremption de dépenses.
Lui, il admet 153 000 000 $. Vous, vous dites que vous n'avez pas
été capable de déterminer le montant. J'aimerais savoir
s'il y aurait moyen d'avoir du Vérificateur général,
à un moment donné dans le temps, un compte rendu ou un
état transitoire pour indiquer en 1986-1987, avec les différentes
opérations qui ont été faites, quels auraient
été les revenus, les dépenses et le déficit du
gouvernement si les bases n'avaient pas été changées et si
une loi comme la loi 130 n'avait pas été adoptée pour
l'année 1986-1987, afin que le public puisse se dire: Voici, le
gouvernement... Ce n'est pas seulement au point de vue de la
présentation, mais aussi de la réalité. Il devrait
présenter ses états comptables sur une base comparative, pour
qu'on puisse comparer 1986-1987 à 1985-1986 et aux années
antérieures sur la même base de conven- tion comptable. Si on a
une période transitoire de trois, quatre ou cinq ans où on montre
cela - Je comprends qu'après cela aura moins d'importance - le public
pourra se faire une idée de quelle façon a évolué
la situation financière des opérations courantes du gouvernement
à chaque année, pendant une période transitoire.
Pour bien montrer, selon les deux formes de convention comptable...
M. Châtelain: M. le Président.
Le Président (M. Després): Oui, M. le
Vérificateur général. Vous pouvez passer la parole
à M. Rhéaume.
M. Châtelain: M. Rhéaume. S'il vous plaît!
M. Rhéaume: Les modifications aux conventions comptables
relativement aux placements ont été appliquées pour la
première année en 1986. Ce que vous mentionnez relativement au
surplus accumulé avant 1986, c'est exact. Lorsqu'on a appliqué la
convention comptable au 31 mars 1986, le gouvernement a eu, comme
conséquence, d'inscrire aux livres des gains pour une somme de 1 099 000
000 $. Il y en a une partie pour l'année 1986 et il y en a une partie
pour les années antérieures. Il a reconnu, à ce
moment-là, des gains dans les entreprises d'État et les a
inscrits directement à la dette nette. Votre montant, si c'est 40 000
000 $ pour Loto-Québec, fait partie du montant de 1 099 000 000 $ qui a
été considéré comme un avoir du gouvernement. On
appelait cela: excédents des revenus sur les déficits des
entreprises. Le gouvernement a considéré tous ces gains-là
à une date donnée qui est le 31 mars 1986.
M. Garon: Non pas par la loi.
M. Rhéaume: Non pas par ta lof. C'est par la nouvelle
convention comptable qui a été appliquée au 31 mars 1986.
Si vous vous le rappelez, au 31 mars 1986, il y a trois choses qui ont
été modifiées: premièrement, les placements dans
les entreprises d'État, pour un montant de 1 099 000 000 $ qui a
été inscrit directement à la dette nette;
deuxièmement, l'accroissement du taux de change pour environ 1 300 000
000 $; troisièmement, l'inscription des comptes à payer non
pourvus pour encore 1 300 000 000 $. Ce sont trois éléments qui
ont été modifiés au bilan du 31 mars 1986.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Oui, mais on dit ici. en septembre 1986, qu'en faisant
l'opération d'un milliard et quelques millions de dollars au 31 mars
1986 il en a profité pour s'avantager de 153 000 000 $ dans
l'opération, montant qui se serait reflété normalement
dans des dépenses
accrues en 1986-1987. Mais, comme il a fait sauter ces 153 OOO 000 $, il
n'a pas été obligé de les payer en 1986-1987, autrement,
il aurait dû les payer en 1986-1987.
Ce que je comprends, c'est qu'au dernier poste, quand vous marquez:
"Comptes à payer non pourvus", vous n'en avez pas fait ta ventilation,
à ta page 2 de votre petit mémo où vous dites:
"L'augmentation ne peut être déterminée". Comme
Vérificateur général. Je voudrais savoir si vous
êtes d'accord avec cela. Le ministre des Finances admet lui-même
qu'il y a des avantages de 153 000 000 $ dans l'opération, en
réalité, sur l'année suivante parce que c'est
l'année suivante qu'il aurait payé ces dépenses-là
dans le roulement de ses crédits.
M. Châtelain: On est justement en train d'essayer d'obtenir
la réponse spécifique à cette question. On essaie de
découvrir d'où viennent ces 153 000 000 $ et de quoi ils sont
faits. Mais il faut dire quand même que te résultat net de cette
modification, on ne peut pas l'évaluer parce qu'on ne peut pas
déterminer d'une année à l'autre, c'est Impossible, quel
aurait été le montant non inscrit des comptes à payer.
C'est absolument impossible à déterminer.
M. Garon: Mais il le dit, lui.
M. Châtelain: Non, je pense qu'il s'arrête à
une transaction en particulier, le versement des subventions aux commissions
scolaires. On essaie de regarder quelle modification a été
apportée à cela.
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen que le Vérificateur
général, parce que je pense que cela fait partie de votre
tâche, nous produise officiellement un document additionnel - là,
on a quatre documents - pour 1986-1987 qui serait à caractère
aussi officiel que celui qu'on a jusqu'à maintenant, avec deux colonnes,
l'une à côté de l'autre, une qui dirait: Voici le
résultat que cela donne, avec une petite analyse, avec les nouvelles
conventions comptables - je ne veux pas porter de jugement à ce
moment-ci - et voici ce que cela aurait été, revenus et
dépenses du gouvernement pour l'année 1986-1987, si les
conventions comptables n'avaient été changées à
aucun endroit, pour que le public puisse se faire une idée? Le but de
tout cela, c'est que le public puisse évaluer tout cela.
M. Châtelain: M. le Président, je pense que c'est ce
qu'on a fait aujourd'hui quand on a présenté ces
documents-là. Ce n'est pas à nous de dresser les états du
gouvernement, c'est le gouvernement qui dresse ses états financiers et
nous les commentons. Ici, je pense bien que c'est ce que nous avons fait. Nous
indiquons justement l'impact des modifications aux conventions comptables.
M. Garon: Oui, mais cela n'a pas un caractère très
officiel. Ce sont deux pages blanches qui ne sont pas signées, les
années ne sont pas beaucoup indiquées; il faut aller un peu
à la devinette là-dedans. On veut renseigner le public ou on ne
veut pas le renseigner. Mais, à mon avis, si on veut le renseigner, il
faudrait mettre... Vous en faites de ces choses-là, vous. Il y a
beaucoup de pages là-dedans. Vous portez des jugements, vous analysez,
etc. Il me semble qu'il serait normal de dire: Selon notre évaluation,
voici, en 1986-1987, comment les résultats se seraient lus s'il n'y
avait pas eu de changements de conventions comptables. Pour que le public
puisse dire: Voici, il y a eu une baisse réelle du déficit ou il
y a eu une baisse comptable du déficit.
Le Président (M. Després): M. le
vérificateur.
M. Châtelain: Je pense qu'on a répondu...
Pardon?
Le Président (M. Després): Allez-y.
M. Châtelain: Je pense qu'on a répondu clairement
à cette question au député de Bertrand tantôt. On a
répondu à cette question à peu près de trois
façons différentes qui arrivaient toujours au même
résultat. Je pense que c'est pas mal officiel C'est transcrit. On a
donné la réponse à cela.
M. Rhéaume: Maintenant, M. le Président, est-ce
qu'on peut préciser ceci? Relativement aux modifications aux conventions
comptables, le gouvernement du Québec présente, dans son sommaire
des états financiers, les données financières des dix
dernières années modifiées selon les nouvelles
conventions. Alors, les données financières sont
présentées en un état sommaire, et il faut
nécessairement que vous vous référiez au sommaire des
états financiers, à la page 54.
Le résultat que vous voyez aux pages 54 et 55 est le
résultat des opérations des dix dernières années
basé sur les nouvelles conventions comptables. Il est évident
que, si on voulait connaître le résultat, iI s'agirait de comparer
le solde de ces années-là versus le solde déjà
publié et sur lequel le Vérificateur général a
déjà émis une opinion. Vous allez retracer toutes les
différences qui découlent nécessairement des conventions
comptables.
Le deuxième point, quant aux 153 000 000 $, on m'informe qu'en
adoptant ta loi 130 on a eu pour effet d'adopter des crédits qui
étaient déjà prévus au budget de l'année en
cours et, par conséquent, on se retrouvait avec 153 000 000 $
supplémentaires. Dans la loi 130, il y avait effectivement des
crédits qui étaient approuvés, qui étalent
déjà prévus dans les opérations de l'année
en cours.
M. Garon: Et l'effet net?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je m'excuse, votre temps de parole est terminé. M. le
député de Saint-Louts.
M. Chagnon: M. le Président, M. le Vérificateur
général, il me semble que la discussion que nous avons est un peu
curieuse. Est-ce que j'ai bien entendu lorsque vous avez dit que les
modifications comptables - vous l'avez écrit d'ailleurs dans votre
rapport - qui ont été reprises par le gouvernement, et à
votre suggestion, sont des modifications comptables que l'Institut canadien des
comptables agréés avait déjà approuvées
depuis plusieurs années comme étant la meilleure façon
d'avoir une présentation financière la plus rigoureuse, la plus
juste en soi et la plus exacte? C'est ce que je comprends,
M. Châtelain: II ne faudrait pas faire dire à
l'Institut canadien des comptables agréés des choses - que
l'institut n'a pas dites. C'est qu'en général, lorsqu'on a
parlé tantôt de l'institut canadien, on parlait de la refonte des
conventions comptables. Nous avons dit que c'était une
amélioration dans la présentation des conventions comptables.
C'est vrai, l'Institut canadien des comptables agréés a
proposé cela. Maintenant, concernant d'autres conventions comptables,
l'institut...
M. Chagnon: Je parle des conventions comptables qui ont
été modifiées, à votre demande, par... Ce sont des
modifications comptables sur lesquelles l'institut canadien des comptables
agréés s'était déjà penché; il avait
déjà conclu que c'étaient des conventions comptables qui
reflétaient le plus fidèlement possible la réalité
comptable d'états financiers.
M. Châtelain: Je dois dire qu'en général
l'Institut canadien des comptables agréés ne s'était pas
prononcé du tout sur les principes comptables qui doivent être
présents dans le secteur public. Ce n'est que depuis 1981 qu'il a mis
sur pied ce comité qui se prononce...
M. Chagnon: Auquel siège M. Breton chez vous. C'est ce que
vous m'avez dit tout à l'heure.
M. Châtelain: Voilà! Mais ce comité ne s'est
pas encore prononcé, entre autres, sur l'intégralité des
états financiers et sur la présentation de la valeur des
placements des gouvernements.
Il faut quand même dire qu'il y a certains grands principes qui
doivent être respectés quand on parle, par exemple, de la
présentation, à la face même des états financiers,
des comptes à payer. Là, je pense qu'il n'y a personne qui va
s'opposer à cela, c'est un principe qui est reconnu par tous, que ce
soit dans le secteur privé ou dans le secteur public. C'est pour cela
que le Vérificateur général, dans certains cas, a fait des
recommandations dans le passé en vue d'une amélioration et je
dois dire que les modifications qui ont été apportées vont
dans ce sens-là.
M. Chagnon: Vous convenez aussi de dire que la
présentation des états financiers 1986-1987 est plus rigoureuse,
plus exacte que celle des années passées, compte tenu des
modifications aux conventions comptables.
M. Châtelain: C'est vrai, M. le Président.
M. Chagnon: Alors, M. le Président, notre débat que
nous tenons depuis 14 h 30 cet après-midi est un faux débat,
puisque la vérité n'est pas de savoir si le déficit de
1985-1986 ou 1984-1985 par rapport au déficit de 1987-1988 peut
être comparé, puisqu'il n'est pas fait avec les mêmes
conventions comptables. D'une part, on pourrait dire que le déficit de
1985-1986 est un déficit qui ne reflète pas exactement la
situation financière au moment où les états financiers ont
été présentés et que le solde de 1986-1987
représente plus fidèlement la réalité. C'est
exact?
M. Châtelain: C'est exact. C'est plus fidèle
à des conventions comptables qui sont plus appropriées. (17
heures)
M. Chagnon: Alors, on peut aussi conclure que refaire dans le
passé des états financiers ou regarder dans le passé des
états financiers avec les anciennes conventions comptables ou avec les
nouvelles conventions comptables ne nous mène à peu près
nulle part. On part avec un solde, dans les années passées, qui
ne reflète pas tout à fait la réalité tel que vous
l'auriez souhaité même puisque ce n'était pas, en
1985-1986, la première année où vous faisiez des
recommandations pour des modifications aux conventions comptables. Vous les
avez faites en 1980, 1981, 1982, 1983, 1984 et 1985. Malheureusement, encore
une fois, ce n'est pas le Québec qui a été le premier
à réagir pour améliorer ses conventions comptables et son
système de vérification. Vous avez évoqué, ce matin
même, le fait que le premier mandat pour faire de la vérification
intégrée, vous l'avez eu en 1985, alors que l'Ontario l'a eu en
1977 et le gouvernement fédéral en 1976. Petit problème,
nous nous sommes retrouvés neuf ans en retard avec les problèmes
que vous avez mentionnés ce matin: difficulté de trouver
l'expertise sur le terrain, difficulté d'avoir des gens à
Québec pour faire la vérification à Québec,
difficulté... On n'a pas raison de ne pas vous croire, on est neuf ans
en retard.
M. Garon: À cause des commissions scolaires aussi que vous
avez administrées.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chagnon: Oh! Cela n'a rien à voir.
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas pertinent, M. le
député de Lévis. La règle de la pertinence ne
s'applique pas dans le présent...
M. Chagnon: Le député de Lévis aurait
intérêt à savoir que, dans les commissions scolaires, la
vérification intégrée a commencé avant 1985.
M. Garon: Alors, vous avez formé des comptables.
Une voix: Cela devait être à cause du rapport
Marceau.
M. Chagnon: Donc, M. le Président, toute la question
soulevée par l'Opposition ne nous mène nulle part. On tentera
peut-être plus tard de faire accroire à des gogos ou à des
naïïs qu'il y a eu des modifications comptables qui ont fait que le
gouvernement a eu un solde inférieur et que ce n'est que pour cela qu'il
a eu un solde inférieur, mais cela n'a aucun rapport. Il n'y a aucun
rapport entre ces deux éléments-là. Vous êtes encore
d'accord?
M. Châtelain: Je ne voudrais pas faire une
Interprétation comme celle-là. Tout ce que je peux dire, à
la suite des commentaires que vous avez faits tantôt, c'est que c'est
vrai. À la suite de modifications aux conventions comptables, je pense
qu'il est bon de présenter les chiffres des années
antérieures sur une base comparative. Évidemment, c'est ce que le
document du ministère des Finances fait lorsqu'il représente le
résultat des opérations pour plusieurs années
passées sur la base redressée, si vous voulez.
M. Chagnon: On s'aperçoit que, lorsqu'on fait cet
exercice-là, dans les années 1982-1983 et 1983-1984, ce n'est pas
un solde favorable, ce n'est pas une modification favorable dans le solde que
nous aurions eue, c'est une augmentation du solde. C'est peut-être une
des excellentes raisons qui ont fait que le gouvernement
précédent n'a pas jugé bon de retenir, entre autres, les
conventions comptables que vous lui suggériez et qui auraient permis
d'avoir, pour l'investisseur, pour le public en général,
l'information financière la plus rigoureuse et la plus exacte quant aux
états financiers du gouvernement du Québec. Vous êtes
d'accord avec cela?
Une voix: Oui.
M. Chagnon: C'est bien important. Alors, en conclusion, M. le
Président, sur le débat que nous faisons depuis 14 h 30, on n'a
peut-être pas perdu notre temps, mais on se promène et on discute
sur un faux débat.
M. le Président, le Vérificateur général
nous dit: II y a une quatrième convention comptable que le gouvernement
n'a pas jugé bon de s'approprier à partir des suggestions que je
fais depuis quelques années, et je pense à celles touchant aux
régimes de retraite. Vous avez aussi mentionné que l'Institut des
comptables agréés du Canada n'avait finalement pas rendu de
verdict quant à la façon d'organiser ta comptabilité des
régimes de retraite. Alors, je présume que nous ne sommes pas en
retard. Notre situation est peut-être différente, mais nous ne
sommes certainement pas en retard par rapport à la situation, par
exemple, que je retrouverais au gouvernement du Canada ou au gouvernement de
l'Ontario. Est-ce que c'est exact quant à la façon de
comptabiliser?
M. Châtelain: Ah oui! La façon dont nous faisons la
présentation au Québec est quelque peu différente,
comparativement, par exemple, au gouvernement fédéral. Je peux
parler du gouvernement fédéral, je suis plus familier avec ce
gouvernement-là qu'avec celui de l'Ontario. Au fédéral, la
seule obligation qui n'est pas reflétée dans les états
financiers du gouvernement découlant des régimes de retraite,
c'est celle découlant de l'indexation des régimes. Le restant des
obligations est reflété à la face même des
états financiers.
Maintenant, pour revenir à ce que le député
soulevait plus tôt concernant le fait que le comité de recherche
de l'Institut canadien des comptables agréés ne s'est pas encore
prononcé sur cet aspect - en passant, nous attendons des nouvelles
là-dessus bientôt; je crois qu'une prise de position ou, du moins,
un exposé-sondage sera publié très bientôt,
peut-être le mois prochain à ce sujet - le Vérificateur
général n'avait pas à attendre la publication d'un tel
document pour faire des recommandations, comme, d'ailleurs, il ne l'a pas fait
dans les autres cas où l'Institut canadien des comptables
agréés n'avait pas encore pris position. Il y a quand même
certains grands principes qui doivent être respectés dans la
présentation d'informations financières et c'est sur cette base
que le Vérificateur général a fait des recommandations
dans le passé. D'ailleurs, je dirais que, dans tous les cas où le
comité de l'institut canadien des comptables agréés a fait
des recommandations dans le secteur public, ces recommandations étaient,
en gros, conformes aux recommandations du Vérificateur
général. Je dois dire que ce sont peut-être les
recommandations du Vérificateur générai qui étaient
conformes aux prises de position éventuelles de l'institut canadien.
M. Chagnon: Le débat n'est pas terminé à
l'institut canadien. M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander au
Vérificateur général de nous faire parvenir l'information
supplémentaire qui pourrait lui parvenir dans le courant du mois de mars
ou du mois d'avril? Je pense que les
membres de cette commission seraient certainement
intéressés à en avoir une copie.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous
répéter votre demande afin que le secrétaire puisse en
prendre note, M. le député de Saint-Louis?
M. Chagnon: La demande est la suivante: Éventuellement,
lorsque l'Institut canadien des comptables agréés se sera entendu
sur une convention comptable ou des mesures comptables devant organiser les
états financiers des régimes de retraite, que M. le
Vérificateur général en fasse part aux membres de cette
commission.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je remarque quand même que, depuis 1978 et
1980, il y a eu des modifications importantes dans notre façon de
comptabiliser les régimes de retraite au Québec. On sait que, des
régimes de retraite, il y en a quatre principaux et quelques autres
subsidiaires: législature, magistrature et un autre créé
depuis décembre dernier pour tes agents de la paix. Les plus importants
sont le RRF, le RRE, le RREGOP et la Sûreté du Québec.
Depuis 1978, on comptabilise en partie le passif qui est, en
général, la part de l'employeur. Depuis 1978 et encore en
1985-1986, est-ce que les gouvernements ne donnent pas, comme note
complémentaire, exactement quel est le passif de ces régimes de
retraite? N'est-ce pas vrai?
M. Châtelain: Oui, c'est vrai, M. le Président.
L'information est fournie dans les notes complémentaires.
M. Chagnon: II n'y a rien de caché?
M, Châtelain: Ce n'est pas caché, mais, d'après
nous, ce n'est pas conforme à une présentation adéquate de
l'information,
M, Chagnon: D'accord. En 1978, lorsqu'on a fait la modification
comptable qui a commencé à donner une information ou à
intégrer, dans les états financiers des régimes de
retraite, les passifs, on se retrouvait dans une situation où la valeur
des régimes de retraite devait équivaloir - évidemment, en
valeur actuarielle - à près de 11 000 000 000 $ pour les quatre
régimes mis ensemble. Dans le passif de 1978, on a dû s'imputer
à peu près 800 000 000 $, ce qui est à peu près 9 %
de la valeur réelle du passif des régimes de retraite. Qu'en
est-il de 1986-1987?
M. Châtelain: M. le Président, est-ce que je
pourrais demander à M. Rhéaume de fournir l'information?
Le Président (M. Lemieux): M. Rhéaume, s'il vous
plaît!
M. Rhéaume: Pour l'année 1987, le montant des
passifs actuariels reconnu par l'Intermédiaire des évaluations
actuarielles de la CARRA était de 23 311 000 000 $. Le montant Inscrit
aux livres des états financiers du gouvernement, 9 353 000 000 $,
correspond à 40 % de la dette totale de tous les régimes de
retraite.
M. Chagnon: Le Vérificateur général
conviendra avec moi que, de 1978 à 1986, il y a eu une évolution
Importante. On est parti d'à peu près 8 % ou 9 %, au moment de
l'inscription du premier passif actuariel dans les états financiers,
pour se rendre à, disons, 40 %, je présume, en 1986-1987. On sait
qu'à partir de 1980 on a amorti tout le passif actuariel d'avant 1978
pour les régimes, en particulier le RREGOP et surtout l'ensemble du RRF
et du RRE. On l'a amorti sur 50 ans. Aujourd'hui, il nous reste à peu
près 42 ans d'amortissement. On peut donc présumer que,
d'année en année, on est en train d'augmenter la participation du
passif et la clarification du mandat gouvernemental et de la
responsabilité gouvernementale de ce passif d'année en
année. M. le Vérificateur général, est-ce que, en
Ontario ou au gouvernement fédéral, on a fait la même
opération? Ou est-ce qu'on fait une opération qui nous permet de
retrouver dans les livres du gouvernement fédéral et du
gouvernement de l'Ontario, même aujourd'hui, 40 % des passifs actuariels
des régimes de retraite?
M. Châtelain: Au sujet du gouvernement
fédéral, je n'ai aucune hésitation, je le crois parce que
le montant non Inscrit au fédéral est d'à peu près
4 000 000 000 $ ou 5 000 000 000 $ sur 42 000 000 000 $. Pour l'Ontario, je ne
pourrais absolument pas vous répondre parce que, en Ontario, iI y a
beaucoup d'autres régimes qui ne sont pas reflétés dans
les états financiers du gouvernement.
M. Chagnon: Mais, dans le cas du gouvernement
fédéral, il resterait 10 % du passif actuariel à
intégrer?
M. Châtelain: En gros, oui. En gros, disons que c'est
ça.
M. Chagnon: II n'en demeure pas moins que l'effort fait par le
gouvernement du Québec mérite d'être remarqué. On
est passé d'une situation où, iI y a moins de dix ans, on avait 9
% de notre passif actuariel d'Inscrit aux livres, à la situation
d'où, aujourd'hui, on en a 40 %. Ces 40 % ne sont pas stables. Ils ne
sont pas figés dans le ciment. C'est 40 % qui seront, l'an prochain, 41
%, 42 %, 43 %. Plus on s'en va dans le temps, plus on corrige cette lacune,
parce que, effectivement, il faut le dire, on a un passif actuariel.
M. Châtelain: D'accord, mais je crois que
l'amortissement... Parlons de l'amortissement. L'amortissement de la dette
n'est pas assez rapide en ce moment. Il continue de s'éloigner de fa
réalité, en ce sens que le passif non inscrit - dans le fond,
c'est cela - va continuer de s'accroître, pour atteindre 39 000 000 000 $
en l'an 2017, c'est-à-dire qu'il va s'accroître encore pendant de
nombreuses années avant de décroître par ta suite, jusqu'en
l'an 2029. Évidemment, je parle Ici de la méthode d'amortissement
qui est suivie en ce moment.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M. Châtelain?
M. Chagnon: Mais, dans l'établissement des passifs
actuariels, est-ce que votre méthode - cela, j'ai un doute
là-dessus - la méthode que vous favorisez et qui, encore une
fois, répétons-le, n'est pas une méthode qui fait
l'unanimité à l'Institut canadien des comptables
agréés, est-ce que votre méthode tient compte - il me
semble que non - d'un certain passif ou, enfin, d'un fonds actuariel de
régimes de retraite? On retrouve toutes sortes de choses. On retrouve la
cotisation des participants. On retrouve des remboursements, des prestations
à être payées. Il me semble qu'on ne retrouve pas ça
dans votre convention comptable, dans votre demande de modification comptable.
On ne retrouve pas le calcul et le bilan complet de l'ensemble de ces
éléments-là qui sont, me semble-t-il, importants et
nécessaires pour établir l'état financier réel d'un
fonds de retraite
M. Châtelain: M. Rhéaume.
M. Rhéaume: Évidemment, la convention comptable
peut être plus ou moins précise. Actuellement, elle est
relativement précise. Il est évident qu'une convention comptable
qui dirait simplement que les obligations du gouvernement correspondent aux
évaluations actuarielles ferait qu'on devrait inscrire tout le montant
au complet aux états financiers du gouvernement, montant reconnu
à la suite d'une évaluation. Les conventions comptables
actuellement en usage dans les différents gouvernements ne sont pas
encore arrêtées sur des conventions généralement
reconnues. Il est évident que cela va prendre du temps. L'histoire des
régimes de retraite est une histoire vieille de cent ans. Cent ans
pendant lesquels on avait une méthode de comptabilisation selon
l'expression "pay as you go". On inscrivait des cotisations, on les
reconnaissait comme revenu et on Inscrivait les pensions comme une
dépense. Le jour où on a constitué le RREGOP, qui est le
nouveau régime, on a nécessairement mis fin à cette
entrée de fonds possible de nouveaux participants aux anciens
régimes' RRF et RRE, et là, il fallait penser à une
nouvelle convention comptable qui corrigerait plusieurs années
antérieures. Je pense que le gouvernement a posé des gestes
concrets pour améliorer la situation, mais on est conscients que c'est
une situation qui remonte à loin dans les années. (17 h 15)
M. Chagnon: Je conclurai sur la question des états
financiers en matière de régimes de retraite en disant
qu'effectivement, depuis une dizaine d'années, les gouvernements ont
pris leurs responsabilités dans ce dossier. St la situation n'est pas
parfaite encore, je suis certain, M. le Vérificateur
général, qu'on aura d'autres occasions - j'ai cru comprendre que
vous n'aviez pas eu la chance d'être entendu souvent - on aura
certainement d'autres occasions de rediscuter de ce point-là et, avec le
temps, on aura peut-être aussi une harmonisation concernant la
façon d'organiser et de faire les conventions comptables en
matière de régime de retraite. Ce sera probablement plus facile,
et pour vous et pour le gouvernement, de prendre un alignement plus
généralement justifié par l'état de la situation
qu'on retrouvera dans... On parle évidemment de régime
public.
M. le Vérificateur général, vous avez
demandé très souvent une loi, une loi constitutive pour le
Vérificateur général. Vous l'avez eue, grand bien vous
fasse! Qu'est-ce que cela a changé, réellement, dans votre
façon de procéder, dans votre situation, considérant la
façon dont vous fonctionniez avant et la façon dont vous
fonctionnez aujourd'hui? Qu'est-ce que cela a changé pour vous? Vous
avez une loi et après ça? Modèle pratico-pratique
là, vous avez une loi.
M. Châtelain: Cela a changé beaucoup de choses D'une
part, depuis plusieurs minutes, ici, nous discutons de conventions comptables.
Par exemple, sur cet aspect-là, la nouvelle loi est beaucoup plus
précise concernant les obligations du Vérificateur
général lorsqu'il se prononce sur les états financiers du
gouvernement. Dans la loi, on retrouve, entre autres, ce sur quoi le
vérificateur doit se prononcer quand il exprime une opinion. Alors, la
nouvelle loi a changé cela. C'est pour ça que, maintenant,
lorsque le Vérificateur général énonce son opinion
sur les états financiers du gouvernement, il est beaucoup plus
précis qu'auparavant. La loi l'exige et je dois admettre que c'est une
grande amélioration. Premièrement, on parle de
vérification financière. Deuxièmement, parlons de
vérification intégrée ou d'optimisation des ressources. On
en a discuté ce matin. Évidemment, cela a eu un impact majeur sur
les opérations du Vérificateur général, puisque
vous le demandez dans ce contexte-là. C'est qu'à ce
moment-là notre mandat devient beaucoup plus vaste - je pourrai parler
d'un autre aspect du mandat plus tard - le mandat est beaucoup plus vaste et
cela demande des interventions...
M. Chagnon: Vous parlez sur mon temps. M. le Vérificateur
général, alors vous pouvez en
profiter.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Saint-Louis, et comme...
M. Chagnon: M.le Président, mes vingt minutes sont
passées?
Le Président (M. Lemieux): Oui, vos vingt minutes sont
passée...
Une voix: Même plus.
Le Président (M. Lemieux):... trente secondes de plus.
M. Chagnon: Alors, je remercie mes collègues de
l'Opposition pour m'avoir accordé un temps supplémentaire.
J'aimerais que le Vérificateur général puisse aussi
terminer sa réponse, mais, quand même, vous me permettrez de
conclure en disant que l'imputabilité des hauts fonctionnaires,
soulevée par le Vérificateur général ce
matin...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis. M. le Vérificateur général, voulez-vous
terminer brièvement votre réponse?
M. Chagnon: C'est une excellente chose et je pense que la
résolution du député de Lévis devrait être
adoptée par chacun des membres de cette commission-ci.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis. J'aimerais vous parler après.
M. le Vérificateur général, s'il vous plait!
M. Châtelain: Alors, pour conclure, si vous voulez, M. le
Président, lorsque l'on parle d'optimisation des ressources ou d'une
vérification intégrée, nous croyons que nous rendons un
service accru à l'Assemblée nationale parce que, dans le fond, on
se prononce sur la qualité de la gestion. Nous sommes à votre
service, nous vous aidons, en tant que parlementaires, à vous acquitter
de votre rôle qui comprend la surveillance des fonds et des biens
publics, et cela comprend la bonne gestion des fonds et des biens publics.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Vérificateur général. Comme le Président peut
déroger à ses propres règles avec le consentement, est-ce
que vous consentez à ce que Je pose une question très
brève? Est-ce qu'il y aurait consentement de part et d'autre?
M. Garon: Alternance.
Le Président (M. Lemieux): Pardon?
M. Garon: Alternance.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, selon votre légendaire courtoisie, consentiriez-vous
à ce que je pose une question d'une minute qui appelle une
réponse de 30 secondes?
M. Garon: Alternance. Après le député de
l'Opposition, vous pourrez.
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends bien, M. le
député de Lévis, vous refusez que votre président
de commission pose une courte question?
M. Garon: C'est parce que vous avez agi comme représentant
des députés ministériels en faisant les 20 minutes des
ministériels. Vous avez vous-même décidé d'agir en
tant que membre d'un parti politique et non pas comme président. Alors,
vous ne pouvez pas changer de chapeau plusieurs fois au cours de la même
série.
Le Président (M. Lemieux): Non. Je pensais, M. le
député de Lévis, que, comme ie parti ministériel
avait parlé moins longtemps que le parti de l'Opposition, je croyais que
vous pourriez accéder à ma demande. Si vous dites que je dois
faire respecter la règle de l'alternance, vous avez raison. C'est mon
rôle premier. Mais j'y serais allé, avec tout le respect de la
démocratie, avec votre consentement. Comme ce consentement ne m'est pas
accordé, M. le député de Bertrand. Je me réserve
tout à l'heure le droit de faire mon intervention.
M. Parent (Bertrand): J'ai d'autres questions concernant les
remarques générales du Vérificateur général.
D'abord, je dois rappeler à mon collègue, le député
de Saint-Louis, que ce débat n'est pas inutile Ce n'est pas un
débat qui est vain, au contraire. Je pense que, pour la première
fois, le Vérificateur général a pu répondre aux
questions qui ont été posées et établir très
clairement que les règles du jeu ont changé. Par le fait qu'elles
ont changé, elles ont apporté des modifications de l'ordre de 500
000 000 $ Cela a été très clairement établi: 500
000 000 $, et ces 500 000 000 $. si on les prend sur une base comparative avec
l'année passée, donc, l'exercice 1985-1986 et 1986-1987, le
déficit a été très clairement établi
à 3 300 000 000 $. C'est dans les galées. Je pense qu'on n'a pas
à revenir là-dessus C'est une petite annotation qui aura pris
peut-être deux ou trois heures, mais je dirai à mon
collègue, le député de Saint-Louis: Rétablir en
quelques heures 500 000 000 $ dans son contexte me semble drôlement
Important. Cela dit, ça ne change rien par rapport au fait que les
modifications qui sont apportées à la suite des recommandations
du Vérificateur général peuvent être d'excellentes
recommandations, On n'a pas discuté de cet aspect-là. On a
discuté de la base comparative pour être capable de com-
prendre cet impact des modifications apportées. Édifice
Chinic
Cette mise au point étant faite, j'aimerais parler maintenant un
peu plus des différents ministères dans le rapport qui aété soumis. J'aimerais poser une question au
Vérificateur général en ce qui regarde le ministère
des Communications. Si on le prend dans la suite des idées, à fa
page 46, vous dites, concernant particulièrement toute l'affaire de
l'édifice Chinic, que le ministère des Communications a
reçu l'appui du Conseil du trésor pour justifier et faire
autoriser son choix de louer un édifice. Vous y allez avec les
recommandations. Vous y allez aussi avec les avis du Conseil du trésor
à la page 47. Ceci me semble Important: "Malgré les objections de
la Société immobilière du Québec et l'absence de
réglementation prévoyant l'intervention du Conseil du
trésor, celui-ci a autorisé le projet de location de
l'édifice Chinic. Par ailleurs, il n'est pas intervenu par la suite dans
le processus de décision de la SIQ... " "Il est à remarquer que
le gouvernement aurait pu intervenir dans le processus décisionnel de la
SIQ... "
Donc, en tant que Vérificateur général, quand vous
entrez dans un ministère et que vous constatez des états de fait
comme ceux-là, à part les mettre dans le rapport comme
éléments à souligner, comme éléments
importants, est-ce que dans ce travail que vous faites il y a autre chose, il y
a d'autres mesures qui peuvent être prises, parce que ce sont des gestes
importants qui font en sorte qu'il y a eu des décisions de prises et des
décisions qui peuvent affecter... Il faut réaliser qu'il y a le
décalage de temps. On est rendu à février 1988 et on
discute d'un rapport de mars 1987. Il y a des choses qui se sont passées
dans les mois précédents. On est quelque part à 15, 18 et
parfois 20 mois, si ce n'est à 24 mois d'événements qui se
sont passés et qu'on a à subir. Vous-même avez
souligné que vous espériez que les rapports financiers, les
comptes publics et tout ça soient accélérés. Si on
veut dans l'avenir être capable de corriger ou d'éviter certaines
situations, iI faudrait ne pas se rendre compte de telles choses après
une période aussi longue, s'il n'y a pas d'autres mesures que le
Vérificateur général peut prendre lorsqu'il note un accroc
aussi important que ça, face à un ministère
donné... La, vous n'avez étudié que quelques
ministères. J'aimerais vous entendre sur vos recommandations et les
faits concernant le ministère des Communications, aux pages 46 et
47.
M. Châtelain: D'accord. Quant à l'approche
générale, le Vérificateur général intervient
toujours après le fait, il fait la vérification a posteriori; on
intervient après le fait. C'est sûr que, lorsqu'on constate des
situations comme celle-là, la situation a déjà eu lieu. Il
est trop tard pour faire quoi que ce soit, c'est-à-dire pour corriger
une mauvaise situation. Mors, tout ce que le Vérificateur
général peut faire, c'est, par exemple, d'en faire rapport comme
ceci, mais, au préalable, il fait rapport de ses constatations aux
gestionnaires de ces niveaux-là. Il faut réaliser que, à
ce moment-là, il est déjà trop tard. Ce que le
Vérificateur général peut faire pour améliorer la
situation, pour assurer que cela ne se répète pas, c'est de faire
des recommandations et d'obtenir la réaction des gestionnaires afin
qu'il y ait un engagement de leur part que de telles situations ne se
répéteront pas.
Il y aurait peut-être une autre démarche à suivre.
Ce serait de convoquer les gestionnaires en commission parlementaire, ici, pour
qu'ils puissent venir expliquer les gestes qu'ils ont posés et,
également, ce qu'ils entendent faire pour que de tels gestes ne se
répètent pas dans l'avenir. Je pense que le rapport aurait un
suivi pas mal plus concret si on procédait de cette façon, M. le
Président.
Vérification et information
M. Parent (Bertrand): Étant donné que notre temps
est très limité, j'aimerais vous poser une question concernant le
contrôle en milieu informatique iI me semble qu'il y a là aussi
des choses très importantes. Au cours des trois dernières
années, soit le 31 mars 1985, le 31 mars 1986 et le 31 mars 1987, votre
rapport mentionnait des lacunes Importantes à ce niveau. Si on se
reporte rapidement au 31 mars 1985, M. le Vérificateur
général, à ta Régie de l'assurance automobile, par
exemple, à la page 133, vous mentionniez: "L'examen des contrôles
exercés par la régie a révélé un manque de
rigueur dans l'accessibilité aux données et aux programmes
informatiques Des éléments portant à conséquences
peuvent être l'objet d'interventions non autorisées. *
À la Régie de l'assurance-maladie du Québec,
toujours dans votre rapport de 1985, vous mentionniez des lacunes importantes
relativement aux fichiers et aux mots de passe qui étaient facilement
accessibles. Toujours en 1985, au ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, à ta page 75, vous mentionniez que le
contrôle exercé sur les mots de passe était insuffisant.
Là, on était en 1985. En 1986, encore à la RAMQ, on
retrouve également des notations importantes de votre part concernant ce
manque de contrôle. Et pour l'exercice qui s'est terminé le 31
mars 1987, qu'on étudie aujourd'hui, encore là, en ce qui
concerne la Régie de l'assurance automobile, à la page 122, vous
mentionnez que l'examen des contrôles exercés par la régie
vous avait révélé encore cette année un manque de
rigueur dans l'accessibilité à certaines données.
À la CSST, à la page 105 de votre rapport de cette
année, vous mentionnez qu'un trop
grand nombre d'employés de directions régionales
possèdent des codes d'accès. Cela m'inquiète. On prend cet
exemple, mais on sait comme cela est important car les plus grandes fraudes se
font aujourd'hui par la voie de l'informatique. Ce ne sont plus des vols
à l'étalage, mais des fraudes par la voie informatique.
Comment te Vérificateur général, qui fait des
recommandations, pointe du doigt, identifie des organismes, année
après année, et se rend compte qu'on est toujours à
l'Intérieur de ces lacunes... Quelles mesures additionnelles, à
part" nous, de le décrier, quels vont être les moyens
considérés si on veut être efficace et travailler en
étroite collaboration sur des choses que vous avez identifiées
depuis au moins ces trois dernières années, dans ce cas-là
en particulier, afin qu'il y ait des mesures de prises? Est-ce qu'il n'y aurait
pas des moyens additionnels? Cela me semble tout à fait farfelu qu'une
année vous pointiez du doigt une lacune importante qui pourrait avoir
toutes sortes de répercussions - là, on parle d'Informatique; on
pourrait parler d'autre chose, j'en conviens - et qu'une deuxième
année ils n'aient pas eu le temps de corriger. (17 h 30)
II y a eu des changements, mais, après trois rapports complets,
c'est carrément Inadmissible et je me demande vis-à-vis de quoi
te Vérificateur général... Est-ce que c'est rendu
qu'à l'intérieur des organismes, des ministères et des
sociétés d'état on se fout carrément des
recommandations? Les recommandations sont mises là. On en discute la
semaine suivante, on met cela sur la tablette et c'est passé.
Après cela, il ne faut pas se surprendre que les gens, le monde
ordinaire, que la population disent qu'il y a des trous dans le systèmes
et des lacunes. Il me semble que ce sont des choses très
précises. Et, vous, en tant que Vérificateur
général, qu'est-ce que vous entendez faire? Est-ce que vous allez
le reporter encore dans votre prochain rapport du 31 mars 1988? Qu'est-ce que
cela va donner? J'aimerais vous entendre concernant ces cas
spécifiques.
M. Châtelain: M. le Président, ce sont des
situations que nous déplorons année après année.
Non seulement nous les déplorons, mais cela nous préoccupe
énormément. Le député a absolument raison, on
s'expose à des risques à certains endroits. C'est pour cela que
nous les déplorons. C'est pour cela également que nous en faisons
rapport à l'Assemblée nationale, en plus d'en faire rapport aux
gestionnaires année après année. Nous faisons des
recommandations. Les gestionnaires nous disent qu'ils vont agir. Eh bien,
avouons-le: on bouche un trou à un endroit et, le lendemain, on trouve
un trou à un autre endroit, peut-être dans le bureau d'à
côté.
Alors, nous le déplorons. Nous avons attiré l'attention
des gestionnaires. Nous avons également attiré l'attention des
organismes responsables de ces secteurs-là ou des ministères qui
assument des responsabilités centrales, disons, dans ces secteurs. Leur
attention a été attirée là-dessus. Nous savons que
le Conseil du trésor est maintenant préoccupé par cette
situation et qu'il se propose, en ce moment, de faire quelque chose. Avant de
passer la parole à mon collègue, ici, M. Breton, qui pourra vous
en dire plus sur ce que le Conseil du trésor se propose de faire
à ce sujet-là, je vais revenir à ce que je disais
tantôt. SI une commission parlementaire entendait les responsables de ces
secteurs-là, je crois qu'il y aurait un suivi beaucoup plus tangible
à nos recommandations et qu'on n'aurait peut-être pas à
déplorer, année après année, ces
situations-là,
M. le Président, est-ce que je pourrais demander à M.
Breton de fournir un complément d'information? M. Guy Breton, qui est
Vérificateur général adjoint chez nous. Il est responsable
du secteur de la vérification informatique.
Le Président (M. Lemieux): M. Breton, si! vous
plaît!
M. Breton (Guy): M. le Président, le Conseil du
trésor a préparé une norme sur la sécurité
informatique, qui a demandé beaucoup de temps à être
préparée et qui, j'ose espérer, a également
été incitée à la suite de nos remarques de
plusieurs années.
Cette norme, en général, spécifie des standards que
les ministères devront respecter à l'avenir pour assurer la
sécurité à tous les niveaux. Jusqu'à maintenant, on
doit dire que cette sécurité dans les ministères
était une préoccupation qui était à la remorque des
gens qui voulaient bien la considérer. Ceux qui croyaient à la
sécurité en faisaient et les autres, n'ayant pas un standard
officiel, ne se voyaient pas obligés d'en faire autant. Cette norme va
fixer un minimum de sécurité à établir.
Deuxièmement, la préparation d'un CT pour officialiser cette
norme ou la mettre en vigueur attire l'attention sur le fait que le groupe des
vérificateurs internes devra Intégrer à l'avenir, dans ses
normes de travail, de vérification, la vérification informatique
et la vérification de la sécurité. On fait appel
également au contrôleur des finances dans ces travaux, lui qui a
aussi une équipe de vérification des systèmes On rappelle,
évidemment, que le Vérificateur général lui aussi
vérifie la sécurité informatique.
Donc, je dirais que le Conseil du trésor demande à tous
les organismes centraux de faire un effort spécial pour surveiller
l'application de cette norme sur la sécurité. Dans ce sens, Je
pense que, centralement, on a pris la décision qu'il fallait prendre
à l'égard de la sécurité informatique. On vient de
décréter quels sont tous les standards à suivre lorsqu'on
fait de la vérification informatique, ce qui, jusqu'à maintenant,
était laissé au bon vouloir de chaque ministère.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. Breton, de
ces explications. Cependant, j'aimerais revenir au Vérificateur
général pour le sensibiliser sur les deux cas que j'ai
mentionnés tantôt. Le cas, par exemple, du ministère des
Communications de Chinic où il y a dérogation. On passait
à côté d'un contrôle, pourrait-on dire. Vous le
soulignez dans le rapport de l'année suivante et cela peut être un
cas isolé. C'est une chose. Elle est importante, mais c'est une chose.
Quand on parle d'anomalies et de manque de contrôle Important dans le
système auprès d'organismes publics qui appartiennent au
gouvernement, que ce soit la Régie de l'assurance automobile, la
Régie de l'assurance-maladie ou une autre, au niveau de l'informatique,
c'est bien différent. Depuis les deux, trois ou quatre dernières
années - dans ce cas, on parle des trois dernières années
au moins - il y a une lacune dans le système, il y a un manque de
contrôle. Y aurait-il moyen dans le cas de l'informatique, par exemple,
de dire qu'il y aura des mesures, des normes et qu'à l'avenir le
Vérificateur général, avec les ressources
nécessaires ou en prenant un moyen quelconque dès l'année
en cours, dans son rapport, au constat d'une telle situation, puisse intervenir
de façon importante? Parce que si des gens se jouent du système,
on le sait depuis 1985, 1986 et 1987, on peut imaginer l'ampleur que cela
pourrait prendre. C'est un peu comme si on disait aux gens: Écoutez, le
coffre-fort est plein - c'est une image - le numéro du coffre-fort, II y
a plusieurs personnes qui le savent; on le signale, on le mentionne à
tout le monde. Il faut que vous corrigiez cela car ce n'est pas
corrigé.
Je suis inquiet de voir qu'il y a une espèce d'impuissance -
entre guillemets - de la machine, que ce soit au niveau du Vérificateur
général ou au niveau gouvernemental, mais je suis inquiet de voir
qu'on ne réagit pas et qu'on n'agit pas afin d'apporter des correctifs
à des anomalies importantes décelées dans le
système par le Vérificateur général. S'il faut
qu'on passe des semaines complètes en commission parlementaire pour
faire parader les gens et revenir à la charge, on le fera. Cela n'a
aucun sens de laisser aller... En tout cas, je suis estomaqué de voir
qu'on est tout à fait impuissants. On le constate. On va finir la
commission parlementaire ce soir pour se reparler dans six mois ou un an et
tout le monde est rempli de bons voeux. Il y a quelqu'un, quelque part, qui
doit prendre une décision. Ce qu'on peut faire, nous, c'est de vous
Interroger, pour vous demander: Trouvez-vous cela normal? Ne pensez-vous pas
qu'il y aurait des mesures additionnelles à prendre? S'il faut qu'on
rame dans le même sens, tous les parlementaires, ici, autour de la table,
vont être capables de dire: Oui, on va poser des gestes. Mais je suis
inquiet parce que je trouve grave et Important ce qui se passe actuellement
dans les milieux Informatiques. On aura d'autres exemples à donner, si
on en a la chance, au cours de la soirée. Il me semble qu'il faut agir
et ne pas attendre 1989 quand on étudiera le rapport de 1988 et qu'on
constatera, pour la quatrième année, qu'il y a encore des
lacunes.
M. Châtelain: M. le Président, tout d'abord, je
partage entièrement les préoccupations du député,
telles qu'il les a énoncées. On ne peut que déplorer, dans
beaucoup cas, les situations et constater qu'il n'y a pas d'amélioration
sensible année après année.
Le député a fait référence, entre autres, au
déménagement du Centre informatique, qui est relaté dans
notre rapport, et au manque évident de planification qui a
entouré cette opération. C'est évident qu'il y a eu des
manquements sérieux au point de vue de ta planification. Je crois que le
ministère le reconnaît lui-même dans sa réaction. On
a quand même, ici, un organisme qui assume une responsabilité
centrale dans le domaine de l'informatique. Le Conseil du trésor, je
crois, a été sensibilisé à la situation qui a
prévalu dans ce cas-là. Je pense que nous pouvons entrevoir
certains gestes positifs allant dans le sens de ceux auxquels M. Breton s'est
référé tantôt.
Par contre, il y a un exemple. Si on se réfère
précisément au déménagement du Centre informatique,
en janvier 1987, le ministère des Communications, tel qu'on le relate
à ta page 45 du rapport, a demandé au Conseil du trésor
une approbation pour ajouter de la puissance pour les cinq prochaines
années afin de satisfaire aux demandes Le Conseil du trésor a
décidé de surseoir simplement à sa décision,
à la suite de cette demande, pour demander au ministère de
préciser ses besoins actuels et futurs de capacité de traitement,
d'emmagasinage et de communication requis pour répondre à la
demande des clients. Il a également demandé une planification de
l'évolution des besoins de puissance de tous les centres
ministériels de traitement. Enfin, iI y a quelqu'un qui, centrafement,
va assumer une responsabilité pour voir à ce qu'il y ait de
l'ordre dans tout cela et qu'on n'aille pas tout simplement à la
sauvette, à l'avenir, lorsqu'on demandera des ajouts de puissance, qu'on
voudra acquérir de nouveaux équipements ou des locaux pour loger
l'équipement, et ainsi de suite. On ne sera pas face à une
situation où on doit obtenir, de toute urgence, des locaux devant une
situation qui a empiré sur un très grand nombre d'années.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Vérificateur général. Avez-vous terminé, M. le
député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Non. Il me reste encore du temps,
j'imagine.
Le Président (M. Lemieux): Non, votre temps est
terminé. Comme l'a dit le député de Lévis, je dois
appliquer le règlement stricto sensu. M le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je pensais, M. le Président, que vous
vouliez prendre la parole après l'intervention de...
Le Président {M. Lemieux): Non, mais j'avais de courtes
questions et je les poserai ce soir. M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Mol, je vous donne la permission, M. le
Président, avant moi, si vous le voulez, sur mon temps à moi, de
poser ces questions.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à la
règle de l'alternance, si je prends la parole une minute, M. le
député de Mille-Îles, vous savez, la petite question que je
voulais poser au vérificateur, c'était pour savoir s'il avait
l'intention de vérifier les subventions de Rendez-vous 87, les 2 000 000
$. Mais je ne peux pas la poser parce que, s! je la pose, M. le
député de Mille-Iles...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux):... je dois respecter la
règle de l'alternance. Alors, vous avez la parole, M. le
député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Alors, si je comprends bien, M. le
Vérificateur, est-ce que vous avez l'intention de vérifier les
subventions qui ont été accordées à Rendez-vous
87?
M. Châtelain: Vous me dites que j'ai l'intention de...
?
M. Bélisle: Non, je vous pose la question: Avez-vous
l'intention?
Une voix: Avez-vous l'intention?
M. Bélisle: Est-ce que, c'est une question.
M. Châtelain: Ah bon! Je n'avais pas compris cette
partie.
M. Bélisle: II n'y a pas de préambule cette
fois-cl.
M. Châtelain: M. le Président, je
préférerais ne pas répondre précisément
à cette question-là d'une façon claire parce que ce n'est
pas une bonne pratique pour un vérificateur de dévoiler là
où il va faire ses interventions. D'accord? On est d'accord
là-dessus?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Châtelain: II ne dévoile pas d'avance les
endroits où il va aller faire des interventions. Concernant
celle-là, il s'agit d'un fait qui est passé. Je pense que cela a
fait l'objet de manchettes et d'articles dans les journaux et on sait, en gros,
ce qui s'est passé. Cela a eu lieu. Disons que, dans le moment, le
Vérificateur général se contente de regarder les
ministères qui ont versé des subventions, à savoir quels
contrôles ont été exercés à partir des
ministères sur les versements et l'utilisation de ces subventions.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Compte tenu de votre diligence
légendaire et de votre qualité de bien choisir les cibles, on
vous fait confiance, M. le Vérificateur général, au cours
de la prochaine année, et nous regarderons très attentivement le
prochain rapport du Vérificateur général à cet
effet.
Comptabilisation des régimes de
retraite
Cela dit, M. le Président, j'aimerais revenir sur les
premières pages. Les premières pages du rapport du
vérificateur sont toujours les plus importantes, étant
donné qu'il met son jus dans les premières pages. À la
page 27, on parle du passif du gouvernement envers les régimes de
retraite, on a longuement épilogue, le 18 août dernier, lorsque
vous avez comparu pour la première fois devant la commission du budget
et de l'administration depuis au-delà de dix ans, M. le
Vérificateur général, et vous étiez peut-être
un peu embêté à certains moments par les vilaines questions
de celui qui vous parle aujourd'hui et qui vous pose des questions encore une
fois J'espère que vous ne m'en voudrez pas; c'est mon devoir de le
faire.
Je vois au moins une chose, au deuxième paragraphe de la page 27.
Vous avez reconnu que les interrogations qui avaient été
posées lors de la commission parlementaire du 16 août 1987 vous
ont peut-être incité à approfondir le sujet de la
présentation comptable des régimes de retraite. À cette
époque-là, de notre côté - en tout cas, de mon
côté, je suis prêt à le reconnaître, et
peut-être également de votre côté - c'était
moins confus, mais iI y avait une confusion en apparence.
Je vais revenir à ce qui a été dit dans les
débats de cette journée concernant cette fameuse situation de la
présentation comptable des obligations actuarielles du gouvernement et
des garanties que le gouvernement a à endosser vis-à-vis des
fonds de retraite. Si vous vous souvenez un peu de la discussion
générale, ce qui était reflété en
réalité sur le plan des responsabilités comptables du
gouvernement se chiffrait environ à 38 % ou 40 % de l'ensemble des
obligations actuarielles, mais l'écart qui existait entre les chiffres
de la CARRA... J'essaie de vous tracer un tableau général parce
que je me souviens de l'époque. À la CARRA, à cette
époque, il y avait un montant en supplément d'environ 5 000 000
000 $ qui était les presta-
tions des fonctionnaires déjà déposées
auprès de la CARRA et qui, par la suite, avaient été
retransmises à la Caisse de dépôt et placement du
Québec. C'est ce qui expliquait un écart dans fe total des fonds
garantis qui faisait passer à 38 % ou 40 %. (17 h 45)
Si nous ajoutions ces 5 000 000 000 $ supplémentaires qui
étaient en dépôt dans une autre institution publique, mais
qui n'apparaissent pas dans les états financiers du gouvernement, parce
que ce ne sont pas des fonds qui appartiennent au gouvernement, cela
replaçait l'ensemble de la situation à 60 % de l'ensemble des
obligations du fonds, incluant ce que les employés et le gouvernement
ont mis de côté. C'est ce qui a été dit aux pages -
faites-moi confiance - CBA 2941, 2942, 2943, 2944, 2945. On était tous
d'accord là-dessus. D'accord?
Je vais revenir à l'Ontario et au gouvernement du Canada, parce
qu'on n'a pas eu de réponse le 18 août 1987 aux questions que j'ai
posées là-dessus. Si le gouvernement du Canada ne présente
pas dans sa comptabilité des obligations actuarielles d'environ 5 000
000 000 $ qu'il devrait assumer en réalité, mais qu'il en
présente pour 40 000 000 000 $ ou 42 000 000 000 $, c'est-à-dire
90 %, est-ce qu'on peut dire également que les prestations des
employés du gouvernement fédéral sont, de la même
façon que nos employés à nous et leurs prestations, mises
ou déposées dans une institution? Appelons cela, je ne sais pas,
une banque canadienne ou un fonds de pension séparé. Qu'est-ce
que cela représente au total, l'ensemble du "pot"? Est-ce 42 000 000 000
$ plus un autre montant de 15 000 000 000 $ ou 20 000 000 000 $ qui
appartiennent en propre aux employés de l'État
fédéral, comparativement à nous, au Québec,
où on a 21 000 000 000 $ plus 5 000 000 000 $ qui appartiennent en
propre aux employés de l'État auprès de la Caisse de
dépôt et placement? Quelle est la comparaison globale entre les
deux régimes pour bien me situer dans l'ensemble? Est-ce que les deux
régimes sont à peu près comparables? Je ne prendrai pas
l'Ontario, parce que l'Ontario ne fonctionne pas du tout, et nous sommes en
avance sur l'Ontario dans la présentation comptable. J'aimerais que vous
me donniez juste une idée générale de cela.
M. Châtelain: M. le Président, je regrette, je ne
peux pas donner la réponse. Je peux m'informer, je peux obtenir
l'information, mais je ne peux pas donner la réponse concernant les
régimes de retraite au fédéral. Je pense que votre
question tourne alentour de la capitalisation du régime, ça
revient à cela.
M. Bélisle: Et des garanties totales que l'État et
les employés assument vis-à-vis du régime.
M. Châtelain: SI on parle de garantie, évidemment,
on ne parle pas de capitalisation. Si on ne veut pas dire capitalisation par
garantie, si on veut tout simplement Inscrire et reconnaître l'obligation
ou le passif. Au gouvernement fédéral, on reconnaît le
passif à 90%, comme vous l'avez dit vous-même.
M. Bélisle: D'accord. Mais, en plus de cela, les sommes
qui sont... Lorsque l'employé au fédéral fait son
dépôt, il fait plus que reconnaître effectivement sa
participation, iI la dépose sa participation. Elle est acquise. En
termes de garantie totale, 100 cents dans le dollar que j'ai à
débourser aux employés de l'État, si c'est de 0, 25 $ que
les employés sont responsables, leurs 0, 25 $, je peux dire qu'ils sont
là. C'est sûr que, si j'oublie ces 0, 25 $ et que je fais une
comptabilité générale dans les livres du gouvernement
fédéral, je vais arriver à un pourcentage qui n'est pas
garanti à 100 %. Mais, quand je le prends dans l'ensemble, c'est
ça que je veux comparer, la mise de fonds du gouvernement
fédéral et la mise de fonds des employés qui est
déjà déposée, la mise de fonds du gouvernement du
Québec et la mise de fonds des employés. Moi, au Québec,
ce que j'ai retenu de l'été passé, M. le
Vérificateur général, et je vous l'ai dit à ce
moment-là parce que je ne voulais pas qu'on agite des
épouvantails à moineaux pour les gens qui pouvaient prendre les
chiffres de façon inconsidérée, c'est que c'est 38 % ou 40
% que le gouvernement reconnaît dans les états financiers. Ce
serait mieux si c'était plus, s'il en reconnaissait plus sur le plan
comptable. Mais, en réalité, notre compréhension
réelle, c'est 60 % du fonds qui est déjà là et qui
est reconnu, dont quelqu'un assumera le paiement éventuellement. Alors,
si vous n'avez pas de réponse, cela me satisfait pour l'instant, mais
j'aimerais quand même avoir la réponse.
M. Châtelain: M. le Président, est-ce que je
pourrais demander à M. Rhéaume, s'il vous plaît, de
répondre à la question?
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Rhéaume: M. le Président, la méthode de
présentation du gouvernement du Canada était de ne pas
capitaliser dans un fonds à part les sommes accumulées des
régimes de retraite. Il fonctionne de la même façon que
nous pour les anciens régimes, c'est-à-dire dans un compte de
régimes de retraite où on retrouve aussi bien la partie des
cotisations que fa partie des contributions. D'accord? Alors qu'en ce qui
concerne le RREGOP, le gouvernement a jugé bon de prendre les
cotisations des employés, de les déposer à la caisse de
dépôt et d'en faire une administration séparée.
M. Bélisle Séparée. D'accord.
M. Rhéaume: Si vous additionnez les sommes
des employés aux sommes déjà comptabilisées
du gouvernement, iI est évident que vous augmentez d'autant la valeur
capitalisée par rapport à l'engagement total. Mais il faut
retenir que, si Je parle du déficit des régimes de retraite dans
leur ensemble, on ne parlera pas de 23 000 000 000 $, nous devrons parler de 28
000 000 000 $, c'est-à-dire les 23 000 000 000 $ plus les 5 000 000 000
$ reconnus par les employés.
M. Bélisle: De là l'importance de ma question, M.
le Président. Si, dans les 42 000 000 000 $, d'après les chiffres
que je peux comprendre, la meilleure hypothèse que je puisse faire au
gouvernement fédéral, ce serait 40 000 000 000 $ OU 42 000 000
000 $ plus 10 %, parce que cela représente 90 %, ce serait 44 000 000
000 $ OU 45 000 000 000 $ au total. Est-ce qu'il y a une autre somme qui
s'ajoute à cela? Ce que je veux savoir, c'est que ma proportion comme
gouvernement responsable au Québec vis-à-vis de mes
employés est établie à environ 40 %, Si, du
côté fédéral, la proportion de la contribution de
mes employés a été supérieure à celle du
Québec, il me manque peut-être un petit écart de seulement
15 % ou 20 % pour en arriver, dans l'effet global, total, au même niveau
de garantie de capitalisation que dans le régime fédéral.
Ce que je cherche à savoir, ce n'est pas seulement la
présentation comptable, ce n'est pas mon objectif. C'est cela la
vérification intégrée, c'est pour cela que je vous pose la
question. Vous comprenez, n'est-ce pas? Oui?
M. Châtelain: Oui, mais il ne faut pas confondre la
capitalisation non plus.
M. Bélisle: Je ne confonds pas, mais j'aimerais que
vous... Peut-être que vous ne pouvez pas me répondre ce soir, mais
j'aimerais, M. le Président, qu'on me fasse un petit tableau et qu'on
m'explique exactement la distinction, en termes de pourcentage, de ce qui est
garanti et de ce qui n'est pas garanti entre les deux régimes, parce que
l'objectif suprême du Vérificateur général dans ses
recommandations, c'est presque d'en arriver à la divulgation
complète des obligations du gouvernement. C'est le rêve. Si on est
capable de l'atteindre, tant mieux. Je ne sais pas si on peut l'atteindre, mais
j'aimerais savoir ce que cela représente comparativement à ce qui
apparaît être la meilleure divulgation, soit celle du gouvernement
fédéral présentement. Pour le savoir. II faut que
j'obtienne le montant déposé séparément par les
employés du fédéral. C'est ce qui me manque comme
donnée.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Bélisle: Je pense que c'est facile à trouver,
mais j'apprécierais que pour les membres de la commission
peut-être...
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Oui, M. le Président. Je ne vous le
garantis pas, mais je pense bien que nous pourrons obtenir l'information. Nous
allons préparer un tableau comparatif et nous le ferons parvenir au
secrétaire de la commission.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire de la
commission, voulez-vous prendre note de la question du député de
Mille-Îles? M. le député de Mille-Îles, voulez-vous
continuer?
M. Bélisle: J'ai une dernière question, M. le
Président, tout simplement dans le même contexte parce qu'on parle
de beaucoup de sous, de milliards de dollars, de l'avenir des gens qui auront
consacré une grande partie de leur vie au service de la population du
Québec en étant des employés d'État. C'est
très important.
Votre recommandation là-dessus est à la page 30: "... des
mesures devraient donc être prises pour en compléter l'inscription
au passif au lieu de les présenter seulement dans une note
complémentaire aux états financiers... " Et à la page 34
de votre rapport, M. le Vérificateur général, vous nous
parlez du fameux projet de l'Institut canadien des comptables
agréés et de l'exposé-sondage de février 1988.
C'est une demande que j'adresse, M. le Président, par votre
intermédiaire, au Vérificateur général: Vous
serait-il possible, dès que vous obtiendrez les données du
sondage, parce que je ne voudrais pas placer le Québec dans une position
défavorable dans la présentation des états financiers,
compte tenu que notre cote de crédit est reliée à tout
cela de nous fournir un très court rapport sur l'exposé-sondage,
ce que ça donne, quelles sont les recommandations? Parce que. si j'avais
à préparer les états financiers du gouvernement,
présentement, je serais mal placé face à ça. Je
serais tenté de rêver pour l'objectif maximal, mais je serais
aussi tenté d'être très compétitif vis-à-vis
de ce qui se passe chez mes voisins en Ontario et dans les autres provinces.
S'il y a une possibilité d'avoir ça au courant du mois de mai ou
du mois de juin, cela pourrait nous éclairer un peu, puis nous mettre
une balise: Est-ce 5 000 000 000 $ de plus qu'on doit comptabiliser? Est-ce 2
000 000 000 $? Est-ce 8 000 000 000 $ de plus? Est-ce 6 000 000 000 $ de plus?
Est-ce qu'on ne peut pas les répartir sur une période de cinq ou
six ans? C'est faisable. Cela n'alourdit pas ta cote de crédit, mais, si
tu le fais d'un coup, ce n'est pas la même question.
Le Président {M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: M. le Président, je pense qu'en
réponse à une question antérieure, on a indiqué que
cela nous fera plaisir. Dès que nous aurons l'exposé-sondage de
l'Institut canadien des
comptables agréés, on le fera parvenir à votre
secrétaire.
Le Président (M. Lemieux): Parfait! M. le
secrétaire, voulez-vous prendre note? Vous pouvez continuer, M. le
député de Mille-Îles. Vous avez terminé?
M. Bélisle: Non, c'est tout pour le moment. Je voulais
terminer là-dessus parce que je vols qu'on approche de l'heure
fatidique.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière. Vous avez quatre minutes.
M. Dufour: Je pensais que j'avais droit à vingt minutes
comme tout le monde.
Le Président {M. Lemieux): Vous avez droit à vingt
minutes, mais on termine à six heures et vous ne pouvez pas reprendre,
on ne peut pas...
M. Dufour: Je pense bien qu'on aurait pu revenir...
Le Président (M. Lemieux): On reprendra vos seize minutes
à vingt heures.
M. Dufour: J'aurais pu revenir sur les premières pages du
dossier, comme le disait mon collègue de Mille-Îles et ami, je
pense qu'il y a des choses intéressantes. Par rapport aux 500 000 000 $
qu'on a fait ressortir au départ, j'ai l'impression que ce qu'on voulait
démontrer, on l'a fait. Je pense que le gouvernement n'a pas
travaillé plus fort que cela Le problème, c'est qu'on est dans un
système politique où il y en a qui font des politiques avec cela.
Dans le fond, le ministre des Finances, quand il dit qu'il a baissé le
déficit de 500 000 000 $, il dit à tout le monde: J'ai
été un bon administrateur des biens publics et j'ai bien
administré ies biens que vous m'avez confiés.
Une votx: C'est vrai,
M. Dufour: Quand on examine un peu plus en détail, on se
rend bien compte que c'était un tour de magie, c'était juste de
sortir un lapin d'un chapeau et le lapin n'existait pas dans ce cas-là.
Je pense que c'est clair, c'est juste une question de comptabilité, et
on ne peut pas dire au Vérificateur général qu'il n'a pas
fait son travail. Les gens lui ont demandé des choses et cela a
été fait. Pourquoi on ne l'a pas fait avant, le gouvernement
précédent, on pourrait se poser des questions, serait
sûrement arrivé aux mêmes résultats.
Le Président (M. Lemieux): On vous...
M. Dufour: Je sais ce que vous allez me répondre cela ne
me dérange pas. Je vais vous ramener votre manifeste "S'ouvrir à
demain", je vais vous rappeler cela. Je vais peut-être l'apporter ce soir
pour vous rappeler ce qui est écrit parce que c'est seulement là
qu'on sent des choses qu'on peut dire.
Ceci dit, je veux Juste revenir à l'étude dossier par
dossier, telle qu'elle a été entreprise par mon collègue
de Bertrand. C'est évident que Chinic, on ne reviendra pas
là-dessus. Il y a une activité qui a été faite, qui
a été bien déterminée où le
Vérificateur général arrive aux mêmes conclusions
que nous. Ce n'est pas comme cela qu'on va administrer les biens du
Québec.
Je voudrais revenir spécifiquement sur la question du revenu. Il
y a eu beaucoup d'échanges au cours de l'année avec le
ministère du Revenu concernant l'informatique. Il y a plusieurs millions
qui ont été investis pour améliorer leur système et
on a aussi soulevé des questions concernant la confidentialité du
système. Ils appelaient cela l'opération César, je pense.
C'était toute ta question pour améliorer l'informatique au
ministère du Revenu. Est-ce que le vérificateur s'est
interrogé sur tous ces investissements qui ont été faits
au ministère du Revenu concernant l'informatique et est-ce qu'il a une
opinion par rapport à cela?
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: M. le Président, je vais demander
à M. Bédard de fournir la réponse, s'il vous
plaît!
M. Bédard: Au ministère du Revenu, bien sûr.
nous avons une préoccupation à l'égard des investissements
et des modifications importantes qu'on veut apporter au système. Dans ce
contexte, dès que ces systèmes seront modifiés, le
Vérificateur général verra à s'assurer qu'ils sont
conformes et que le contrôle dans son ensemble est toujours
respecté.
M. Dufour: Donc, si je comprends votre réponse, vous avez
examiné ce qui se passe, mais vous n'avez pas d'opinion ferme par
rapport au travail qui a été entrepris. Il ne faut pas se le
cacher. Il y avait l'opération - c'est bien César; cela
s'appelait comme cela si je ne me trompe pas - qui était un peu la
remise en question de l'informatique. Ensuite, cela a changé quelque
part, Il y a eu une coupure, puis I y a eu une autre opération dont je
ne sais plus le nom. Mais vous autres, comme vérificateurs, est-ce que
vous avez eu l'occasion d'examiner cela? Parce qu'on pariait de
confidentialité et on disait aussi que le matériel ou les
machines ne pouvaient pas répondre aux besoins. Cela a été
affirmé lors de l'étude des engagements financiers. Est-ce que
vous êtes allés plus loin que ce que vous me dites? Vous regardez
ce qui se fait mais vous n'avez pas été consultés, vous
n'avez pas cru bon de donner une opinion.
M. Châtelain: Pas encore, M. le Président, c'est un
dossier qui est en évolution dans le moment parce que la refonte des
systèmes au ministère du Revenu est en train de se faire. C'est
une chose que l'on surveille de près.
Le Président (M. Lemieux): Merci M. le Vérificateur
général. Nous devons suspendre nos travaux jusqu'à vingt
heures ce soir.
(Suspsension de la séance à 16 heures)
(Reprise à 20 h 21)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux.
M. Labelle, s'il vous plaît! Il faut que ce soit bien inscrit aux
gâtées que M. Labelle se retire. Le député de
Jonquière va exercer son droit de parole. Il lui reste environ 18
minutes, si je me souviens bien, 16 minutes, pardon.
M. le député de Jonquière, vous avez la parole.
M. le député de Limoilou, voulez-vous prendre place et
laisser votre conversation avec M. Labelle.
Validation des comptes
M. Dufour: Je vous remercie, M. le Président. On en
était, à la fin de ta séance cet après-midi,
à l'informatique comme telle. Les réponses sont sensiblement ce
à quoi je m'attendais, mais il y a peut-être un autre point qui
concerne le ministère du Revenu.
On sent à travers la démarche que vous avez
identifiée ou examinée qu'il y a des choses qui ne se font pas au
ministère du Revenu. Par exempte, pour ta validation des comptes, vous
faites certaines recommandations. La réaction du ministre, je trouve
ça le "fun" parce que vous donnez votre point de vue, le
ministère donne son point de vue, mais il ne semble pas prêt
à bouger. Vous ne parlez plus, vous laissez ça comme cela, donc,
j'imagine que vous essayez de nous faire comprendre que vous aviez une
décision politique ou une décision comptable. C'est quoi?
M. Châtelain: Pas nécessairement, c'est une
décision administrative. Ce qu'on soulève, ce sont des aspects
administratifs, des lacunes administratives. À ce moment-là II
revient aux gestionnaires, au sous-ministre et à ses adjoints de prendre
l'action pour implanter les recommandations que l'on fait.
M. Dufour: Quand vous parlez des règles de validation,
comment interpréteriez-vous un organisme qui n'a pas de moyen de
contrôle plus que ça? Dans le fond, ce n'est peut-être pas
tellement grave. Vous nous faites une mise en garde quelque part dans votre
rapport en disant: II faut faire la part des choses. Le ministère du
Revenu est un ministère important; on a attaché beaucoup
d'importance, par exemple, à rationaliser les opérations des
assistés sociaux. Il y avait beaucoup d'argent là-dedans. Est-ce
que vous pensez, à voi d'oiseau, qu'il y a des pertes monétaires
importantes par rapport à cela? C'est sûr quand il y a trois
semaines à deux mois ou trois mois de retard un peu partout, que les
comptes ne sont pas examinés, ne sont pas vus... Il y a un tableau
à la page 61 qui ressemble à ce que vous avez déjà
présenté avec des recommandations semblables. Qu'est-ce qu'il
faudrait faire pour ranimer cette chose-là en dehors de toutes les
grandes déclarations qu'on pourrait obtenir?
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général, je ne veux pas voler le temps du député de
Jonquière, mais sa question est extrêmement pertinente. Il fait
référence à la page 61, mais dans le haut de la page 59
aussi lorsqu'il y a 200 000 000 $ à recouvrer, on aimerait vous entendre
là-dessus. Je trouve extrêmement importante la nature de sa
question.
M. Dufour: Je n'ai pas parié de 59.
Le Président (M. Lemieux): Relativement aux
trop-versés d'aide sociale, j'imagine que le député de
Jonquière voulait aussi faire référence à cette
partie du dossier, d'autant plus qu'en dessus de nous il y a une commission
parlementaire concernant l'aide sociale actuellement. Ce serait peut-être
Intéressant de nous faire voir l'expérience, ce qui s'est
passé à ce moment-là.
M. Châtelain: D'accord. D'abord, M. le Président, il
s'agit de deux choses différentes. Si on se limite à la page 61,
dans le moment, au ministère du Revenu...
M. Dufour: Oui, d'accord.
M. Châtelain:... il s'agit de deux choses
différentes lorsqu'on parle des règles de validation et de
l'examen visuel, parce que le tableau qui apparaît à la page 61,
au centre de la page, fait référence justement à l'examen
visuel, c'est-à-dire les règles que le ministère se donne
lui-même pour revoir certaines déclarations. Lors d'un examen
préliminaire, lorsque des déclarations entrent au
ministère elles sont soumises à plusieurs critères de
sélection. Elles sont soumises à un examen visuel et ainsi de
suite. Et il y a certaines déclarations qui sont mises de
côté pour être vues plus tard d'une façon plus
approfondie. Ce que nous déplorons, c'est que le ministère ne
revoit pas une partie une bonne partie, dans certains cas, de ces
déclarations qui sont mises de côté pour un examen plus
approfondi plus tard. Alors c'est ce qu'on déplore dans le tableau qui
apparaît à la page 61.
Maintenant, M. le député a fait
référence
aux règles de validation. À ce sujet-là, je
pourrais demander, avec votre permission, M. le Président, à M.
Bédard d'ajouter un complément d'information.
Le Président (M. Lemieux): M. Bédard, s'il vous
plaît.
M. Bédard: Merci. Si vous me permettez. Il y a
peut-être un point que je trouve extrêmement important que
j'aimerais ajouter à l'égard de l'examen visuel. Au dernier
paragraphe, avant la recommandation - parce que vous avez demandé
tantôt si nous étions d'avis qu'on pouvait perdre de l'argent - il
est bien spécifié que le Service du contrôle de la
qualité du ministère du Revenu portant sur l'année
d'imposition 1986 fait état d'un pourcentage élevé
d'erreurs dans les déclarations d'impôt annuelles. Pourtant, si on
remonte au deuxième paragraphe de l'examen visuel: ".. afin de respecter
ses échéanciers, le ministère a annulé, pour une
deuxième année consécutive, plus de la moitié de
ses critères de sélection sur 25 % des déclarations
à traiter. " Malgré que son Service du contrôle de la
qualité avait clairement Indiqué qu'il y avait un pourcentage
élevé d'erreurs, il a quand même, dans un objectif de
vouloir respecter les échéances, décidé de laisser
tomber plus de la moitié de ses critères de sélection sur
25 % des déclarations à traiter. Ce qui est quand même
extrêmement préoccupant. Et, dans ce contexte, je pense qu'on
n'est pas en mesure d'évaluer l'impact de tout cela, bien sûr. Et
c'est ce qui est encore plus préoccupant. Le ministère non plus
n'est pas en mesure de venir nous identifier l'impact de cette
décision-là. De plus, comme le faisait voir M. Châtelain
tantôt concernant les codes à revoir, si vous regardez les
années précédentes on en voyait au moins une partie, pas
suffisante bien sûr, mais on en voyait une partie. Pour 1986, au moment
où nous avons effectué ce rapport, aucun rapport n'avait
été revu. Encore une fois, en tenant toujours compte du fait que
le Service du contrôle de la qualité du ministère avait
remarqué un nombre élevé d'erreurs, cela aurait dû,
d'après moi, au moins attarder davantage les gestionnaires du
ministère compte tenu de cette lacune-là qu'on avait
décelée au départ.
M. Dufour: Oui, mais avec les moyens que vous avez en votre
possession pour faire l'investigation, est-ce que vous pourriez, à
partir de ce qui s'est fait dans le passé... Par exemple, en 1985 il y
en a eu 21 000 codées "à revoir" et examinées
subséquemment, en 1984, 1000, en 1983, 21 000. Cela a corrigé un
certain nombre d'erreurs, j'en suis convaincu. Cela représente
sûrement un montant d'argent important. À partir de cela on peut
déduire que, oui, il y a un montant, mais là comme cela n'a pas
été fait il y a une perte. Est-ce que vous avez été
capable ou vous seriez capable d'évaluer quelles seraient les pertes
possibles? Parce qu'on comprend que des fois en comptabilité - je ne
sais pas comment on appelle cela - il y a des surveillants pas des "spot
checks", ce n'est pas le bon mot, des échantillonnages qui se font et
à partir de cela on peut tracer - c'est comme des sondages - on peut
à peu près déterminer ce qui se passe dans un ensemble.
Est-ce que vous pouvez le faire ou l'avez-vous fait?
M. Bédard: À l'égard du 1000 et du 21 000,
on n'a pas d'évaluation. Par contre, le ministère, par son
Service du contrôle de la qualité, avait évalué des
possibilités d'erreurs de l'ordre de 13 000 000 $ d'un côté
et de 22 000 000 $ de l'autre côté lorsqu'il avait
extrapolé ses erreurs. Remarquez bien que ce n'est pas un document
externe, c'est un document interne qui a été fait par les
employés du contrôle de la qualité du ministère.
M. Dufour: Donc, c'est entre 13 000 000 $ et 22 000 000 $.
M. Bédard: Pardon?
M. Dufour: C'est entre 13 000 000 $ et 22 000 000 $.
M. Bédard: Non, non, 13 000 000 $ en plus ou en moins.
M. Dufour: En plus ou en moins.
M. Bédard: D'après leur évaluation, il y en
aurait 13 000 000 $ à recevoir par le ministère et 22 000 000 $
à payer par le ministère.
M. Dufour: Donc, en ne faisant pas cette
opération-là, le ministère épargne 9 000 000 $. Ce
n'est pas tout à fait vrai? (20 h 30)
M. Bédard: Écoutez, lorsqu'on dit "épargne",
on parle d'une étude interne, premièrement, basée sur un
échantillonnage, duquel on a extrapolé les erreurs potentielles,
remarquez bien Les 22 000 000 $ et les 13 000 000 $ auxquels je fais
référence ne le sont pas pour des personnes.
M. Dufour: Non, je comprends, surtout si on examine la
philosophie du ministre du Revenu, il veut apparemment que les contribuables
paient le moins d'impôt possible et qu'ils aient le moins de tracasseries
possible. Si on regarde cela, le ministère s'en tire et épargne.
Oui, il retient des contribuables un montant potentiel de 7 000 000 $ à
9 000 000 $ qu'il n'a pas à remettre parce que les formules ne sont pas
vérifiées. Cela concerne les particuliers.
M. Bédard: On a la même préoccupation
à l'égard des corporations...
M. Dufour: Ou côté des corporations, je ne suis pas
convaincu que le ministère épargne de l'argent s'il ne fait pas
son travail comme il faut. Je pense qu'il devrait y apporter une attention
spéciale et personne ne lui en voudrait. Encore là, vous faites
fes mêmes recommandations qu'en ce qui concerne le privé. Mais,
quand on pense, par exemple, aux retards qui sont apportés dans le
traitement - il y a des attentes de cotisation de 300 jours - il y a un certain
laxisme, pour moi, qui s'est établi là-dedans ou il y a quelqu'un
qui ne fait pas son travail. On se vante toujours, quand on les rencontre,
d'être bien outillé, mais if faut faire autre chose. On est bien
organisé, mais je ne vois pas cela d'après les chiffres que vous
nous donnez. Il me semble qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Vous
allez me dire: fis ont changé de ministre il n'y a pas longtemps, mais
je pense que ce n'est pas suffisant. Cela ne me donne pas une bonne
réponse.
M. Bédard: À cet égard, je vous prierais de
remarquer qu'au mois d'août, lorsqu'on s'est présenté
devant la commission avec notre rapport de l'année dernière, on
avait exactement les mêmes préoccupations que celles qui vous sont
présentées depuis au moins quatre ou cinq ans.
M. Dufour: Oui, cela devait être changé. Je veux
surtout voir les changements qui ont été apportés. J'ai
été le porte-parole de l'Opposition quelque temps pour le
ministère du Revenu, mais il me semble que j'avais ces choses-là
à l'esprit, et votre rapport le confirme. En tout cas, je pense qu'on va
demander de pousser un peu le dossier. Je pense que ce n'est pas correct. On
peut contrôler les dépenses, mais, si on ne contrôle pas les
revenus, ce n'est pas mieux. D'une façon ou de l'autre, je pense qu'un
ne va pas sans l'autre. On peut passer pour de bons administrateurs et de bons
businessmen, mais je pense que les deux vont de pair. Il n'y a pas une
corporation privée qui fonctionnerait comme cela en disant: Je m'occupe
des dépenses, mais pas des revenus. C'est ce qu'on entend dire. En tout
cas, ce n'est pas ce qu'on vit, mais c'est ce qu'on entend dire par rapport
à ça.
M. Bédard: Si vous me le permettez, vous m'aviez aussi
posé une question sur les règles de validation.
M. Dufour: C'est vrai.
M. Bédard: Notre préoccupation, c'est qu'elles ne
sont pas programmées. Dans ce contexte, si elles l'étaient, cela
pourrait épargner un travail assez considérable.
M. Dufour: Cela va. Il y a les politiques de gestion de
documents. Cela me semble assez technique, mais, à travers cela, est-ce
qu'il y aurait des améliorations très fortes si, confor-
mément aux exigences de la Loi sur les archives, on établissait
un calendrier de conservation des documents? Est-ce que cela
améliorerait les choses pour la peine? C'est une recommandation moins
forte que les autres.
M. Bédard: Vous dites? Je m'excuse.
M. Dufour: Concernant la politique de gestion des documents, vous
recommandez que le ministère se conforme aux exigences de la Loi sur les
archives en établissant ce calendrier de conservation des documents et
en transmettant les documents requis au Conservateur des archives
nationales.
M. Bédard: À cet égard, si vous me le
permettez, on parle de politique de gestion et de conservation des documents.
On en parle dans d'autres domaines; d'ailleurs, dans une étude
d'optimisation des ressources. À cet égard, il est prouvé
que, lorsqu'on a une meilleure discipline à l'égard de la gestion
et. de la conservation des documents, on épargne des sommes d'argent
assez considérables à cause d'une meilleure utilisation de
l'emplacement où on entrepose ces choses-là et,
deuxièmement, d'un meilleur contrôle sur la documentation qu'on
doit garder ou dont on doit se départir.
M. Dufour: Actuellement, est-ce parce qu'il n'y a pas d'endroit
pour les entreposer? Vous n'avez pas eu l'Idée de suggérer
l'édifice Chinlc?
M. Bédard: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Avez-vous examiné ce qui empêchait
cela?
M. Bédard: On dit simplement qu'il ne respecte pas la
politique qui existe. On devait la transmettre au Conservateur des archives
nationales avant le 1er janvier 1986. Cette absence de politique de gestion,
comme on le dit au troisième paragraphe, peut occasionner une
affectation non efficiente des ressources humaines, financières et
matérielles. Je ne suis pas en mesure d'évaluer ni de vous dire
l'Impact de tout cela. L'objectif de cette politique est
précisément d'avoir une meilleure utilisation des ressources.
M. Dufour: II y a d'autres sujets que j'aimerais aborder, mais je
pense que le porte-parole de l'Opposition a aussi beaucoup de questions
à poser. Concernant la Régie des loteries et courses du
Québec, il semble que des permis soient demandés et qu'il n'y ait
pas de suivi. Le public pourrait être lésé si ce n'est pas
réel. Pourquoi la Régie des loteries et courses ne fait-elle pas
de suivi? L'Intérêt et la protection du public, c'est important.
Il ne peut pas se protéger tout seul. Il y a des normes établies,
des règles Quand on voit cela, il ne faut pas se surprendre qu'il se
passe autre chose ailleurs.
M. Bédard: Vous avez tout à fait raison
d'être préoccupé. D'ailleurs, ce n'est pas la
première année qu'on mentionne des lacunes, et on espère
que les gestionnaires tiendront compte de nos recommandations à cet
égard. Comme vous l'avez si bien dit, la raison d'être de la
Régie des loteries et courses est de donner un niveau de confiance
élevé à la population qui utilise ses services. Dans ce
contexte, on est préoccupés et lui en fait part. Par contre, dans
ses réactions, le ministère est d'accord avec nos recommandations
et il nous Indique qu'il les mettra en place dans fa majorité des
cas.
M. Dufour: Est-ce que vous avez le sentiment que, dans certains
cas, c'est vraiment suivi ou si c'est une règle générale
qui est établie pour l'ensemble des permis qui sont émis? Par
rapport à ce qui se passe, on dit: On donne des permis et on ne s'en
préoccupe pas nécessairement. Est-ce que c'est
généralisé ou si vous avez vu, lors de votre surveillance
ou de votre étude, qu'il y avait des cas où c'était
très bien suivi? Si c'est bien suivi, est-ce que c'est grâce
à la régie ou grâce aux gens qui ont demandé les
permis?
M. Bédard: Je pourrais laisser M. Thériault
répondre plus précisément à cette question.
M. Thériault (Jean-Noël): Jean-Noël
Thériault, directeur de vérification chez le Vérificateur
général. Si on parie plus particulièrement des
activités relatives aux courses - je pense que c'est ce dont on fait
état - la période couverte est l'année civile 1986. Je
pense qu'on peut dire que c'est généralisé pour les
différents permis qui sont autorisés, que ce soit pour les pistes
de courses, la tenue de réunions de courses ou le droit d'agir à
titre d'officiel, de participant ou de vétérinaire. Cela n'a pas
été une situation occasionnelle d'un mois ou deux. Cela a
été réparti sur toute l'année dans presque toutes
les différentes pistes de courses qui ont fait l'objet de l'examen,
M. Dufour: Je vous remercie.
Gestion de la trésorerie
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Jonquière.
M. le Vérificateur général, pourriez-vous faire
état de votre expérience concernant les mandats que vous avez
donnés par rapport à la gestion de la trésorerie? J'ai
remarqué que, dans ie rapport de cette année, on n'en parle pas
beaucoup comparativement à l'an passé. J'imagine qu'il y a des
pour et des contre, des avantages et des désavantages, des raisons
particulières. Pourriez-vous en faire état? Est-ce que, dans ce
sens-là, iI y a eu amélioration ou prévoyez-vous qu'il y
aura amélioration? Est-ce qu'il y a eu des changements?
M. Châtelain: M. le Président, effectivement, on
n'en fait pas état dans notre rapport de 1987 parce qu'on n'a pas fait
le suivi de cette étude en particulier, étude que nous avions
faite l'année précédente sur laquelle on avait
également fait rapport au cours de l'exercice précédent.
On n'a pas fait de suivi comme tel sur l'ensemble de cette étude. Par
contre, à certains endroits, nous avons fait des suivis sur une base ad
hoc, si vous voulez, dans le cadre de certaines vérifications que nous
avons effectuées au cours de la dernière année. Il y a,
entre autres, certains éléments qui ressortent. On vient
Justement de toucher au ministère du Revenu. On a parlé des
délais de cotisation - on l'avait mentionné dans notre
étude sur la gestion de la trésorerie - des intérêts
que cela pouvait représenter. Également, lorsque notre rapport a
été rendu public, il a été question des paiements
aux médecins en vertu du Régime d'assurance-maladie. Les
paiements sont faits...
Le Président (M. Lemieux): Vous en faites état dans
votre vérification intégrée.
M. Châtelain: Oui. Ce sont des suivis faits seulement sur
une base ad hoc comme cela, vous savez, que nous couvrons dans ce rapport parce
qu'on n'a pas encore fait de suivi sur l'ensemble de l'étude.
Le Président (M. Lemieux): Depuis que vous avez votre
nouvelle loi, est-ce que des choses nouvelles ont été faites?
Vous avez maintenant le personnel que vous avez demandé. Je me souviens
que, l'an passé, vous...
M. Châtelain: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, cela a été
accordé par le Conseil du trésor. Est-ce qu'il y a eu de
nouvelles choses qui ont été faites? Est-ce qu'il y a eu des
développements eu égard à votre structure administrative
ou de nouveaux mandats qui ont été donnés?
M. Châtelain: Oui, d'accord. Ce que nous faisons
maintenant, et que nous ne faisions pas auparavant, entre autres,
évidemment, c'est ta vérification intégrée; il en a
été question ce matin, nous faisons beaucoup de travaux de
vérification intégrée. Nous commençons maintenant
à faire l'examen de l'utilisation des subventions C'est une chose qui
est couverte dans notre loi.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous, au moment où
on se parle, fait cette expérience?
M. Châtelain: Nous commençons.
Le Président (M. Lemieux): Vous commencez.
M. Châtelain: Au moment où on se parle, oui, nous
commençons. Nous commençons à un niveau très
élevé, c'est-à-dire qu'on ne va pas encore au niveau des
institutions, nous sommes au niveau du ministère ou d'un
ministère pour voir les contrôles qui sont exercés sur le
versement des subventions. D'accord? Nous nous proposons de poursuivre cette
étude. On la commence, mais nous allons la poursuivre auprès des
institutions, éventuellement. Alors, elle est en route dans le
moment.
Autre chose: nous avons développé nos ressources en
vérification informatique. Nous les avons développées,
nous en avons recruté au cours des dernières années et
nous en faisons déjà beaucoup plus. Entre autres, au mois
d'août, nous avons lancé une étude que l'on appelle
l'étude Optique. C'est un examen assez complet de tout le secteur
Informatique au gouvernement. Cela a tellement fait l'objet de commentaires
dans le passé que nous en faisons une étude
délibérée, une étude d'envergure gouvernementale.
Cela va prendre une couple d'années avant qu'elle soit
complétée. Alors, iI y a cette étude.
J'ai mentionné les subventions. Il y a aussi le droit de regard.
Il en a déjà été question. Le droit de regard qui
existe pour le Vérificateur général concernant la
vérification des entreprises du gouvernement, lorsque cette
vérification est effectuée...
Le Président (M. Lemieux): Par un vérificateur.
M. Châtelain: Elle est effectuée par d'autres
vérificateurs.
Le Président (M. Lemieux): Oui, d'autres
vérificateurs.
M. Châtelain: Voilà. Vu le manque de ressources dans
le passé, nous avons tout simplement colligé l'information chez
nous. Vous savez, on a reçu les rapports de ces vérificateurs,
mais on n'a pas eu le temps de bien les examiner. Maintenant, avec nos
ressources additionnelles, on commence à se pencher là-dessus
d'une façon beaucoup plus systématique.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des lacunes
à cet effet - je serais curieux de savoir - Jusqu'à
maintenant?
M. Châtelain: Non, on ne peut pas dire que nous avons
trouvé de lacunes. Non, il n'y a pas de lacunes assez
sérieuses...
Le Président (M. Lemieux): La présentation
financière est exacte dans la plupart des cas.
M. Châtelain: On ne peut même pas encore affirmer
cela parce qu'on n'en a pas encore fait assez de révision.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Châtelain: Alors, on en est au tout début dans ce
secteur. Nous n'en sommes encore qu'au chapitre de la planification. Nous
voulons faire d'autres travaux en vertu de l'article 43. 2 - je vais tout de
suite vous dire de quoi il s'agit - de la Loi sur le Vérificateur
général. Il s'agit d'un examen des documents d'Information
financière qui sont déposés à l'Assemblée
nationale ou devant les commissions pour permettre aux parlementaires d'exercer
leur contrôle. Alors, on peut parier... Il y a les comptes publics
eux-mêmes et les prévisions de dépenses. De quelle sorte
d'information disposez-vous lorsque vous avez des prévisions de
dépenses? Avez-vous l'information qui vous permet d'exercer votre
rôle de surveillance? Il est prévu dans notre loi que nous pouvons
faire de tels examens. Alors, dans le moment, nous en sommes au stade de
planifier des travaux dans ce secteur. Il y a beaucoup d'autres aspects qu'on
pourra regarder. Quand on regarde les rapports qui sont déposés
à l'Assemblée nationale... Par exemple, il y a tous les rapports
annuels des sociétés d'État, entre autres, les rapports
annuels des ministères, etc. Est-ce que l'information qui est contenue
là-dedans, bien qu'elle soit valable, sans doute, est suffisante pour un
parlementaire, pour que l'Assemblée nationale puisse exercer son
rôle de surveillance? Alors, c'est le genre de choses que l'on devrait
regarder, c'est prévu également dans notre loi.
Le Président (M. Lemieux): Étape préalable
au dépôt du rapport à l'Assemblée nationale?
M. Châtelain: Vous voulez dire...
Le Président (M. Lemieux): Pour vous, effectivement.
M. Châtelain: Oui. C'est une étape
préalable.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Châtelain: On n'a pas commencé cette
étude, on est...
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Châtelain:... en train de planifier de quelle
façon nous allons approcher cette étude et où nous allons
commencer parce que c'est un champ qui est très vaste. Je peux
même vous dire que, éventuellement, ceci va comprendre des
rencontres avec des parlementaires, sur une base individuelle et sur une base
ad hoc, pour savoir si ceux-ci sont satisfaits de l'information qu'ils
reçoivent. Cela peut aller jusque-là, éventuellement.
C'est une autre étude que nous allons faire, mais nous sommes encore au
stade de la planification à ce sujet.
En plus, évidemment, M. le Président, tantôt j'ai
mentionné les vérifications intégrées que nous
faisons. Nous en avons une qui nous a été imposée, mais
c'est un mot que j'emploie entre guillemets, c'est-à-dire qu'elle nous a
été demandée par le gouvernement; il en a
été question ici, aujourd'hui; c'est à la CSST entre
autres. C'est une très grande étude. Ensuite, en plus des
vérifications intégrées, on fait d'autres
vérifications que l'on qualifie d'intégrées; ce sont des
études d'envergure gouvernementale. Justement, on a fait allusion
tantôt à l'étude de la gestion de la caisse ou de la
trésorerie. Cela était une étude d'envergure
gouvernementale. Alors, maintenant, on lance d'autres études du genre.
(20 h 45)
Le Président (M. Lemieux): Vous savez, le secteur de la
santé, actuellement, on en parle beaucoup. Les gens en sont
préoccupés. C'est plus de 8 000 000 000 $, environ 28 % du
budget. On met beaucoup plus dans le domaine du service de la santé que
ce qu'on peut mettre dans le domaine du développement régional et
de la création d'emplois, ainsi de suite. Est-ce que vous allez vous
décider, à un moment donné, comme Vérificateur
général, à vérifier les corporations autonomes que
sont les hôpitaux?
M. Châtelain: M. le Président, sans vous
dévoiler un secret, tantôt J'ai mentionné qu'on
était dans un ministère, en vue, éventuellement, d'aller
vérifier l'utilisation des subventions et c'est dans ce secteur.
Projet de loi-cadre pour les organismes et les
entreprises du gouvernement
Le Président (M. Lemieux): Ah bon. C'est
intéressant. J'en reviens à la loi-cadre parce que c'est une
préoccupation et je ne vous cacherai pas, il y a des fonctionnaires du
ministère des Finances ici, j'en ai discuté cette semaine avec
certaines personnes du ministère des Finances et, sans dévoiler
quoi que ce soit, c'est aussi une de leurs préoccupations. Ce que
j'aimerais savoir de vous, c'est de quel type de gains potentiels vous croyez,
comme gouvernement, que la population pourrait bénéficier dans le
cadre d'une loi-cadre globale, de quel type de gains palpables? Parce que j'ai
lu ce que vous avez dit, je pourrais le lire exactement. Je voudrais le savoir
de façon pratique et concrète parce que j'ai l'impression que
vous tenez beaucoup à cette loi-cadre. Nous, on y tient aussi, comme
parlementaires. Il me semble aberrant que des sommes aussi énormes
puissent comme cela, je dirais, être placées ou être
engagées sans qu'il y ait une forme de contrôle quelconque. Mais,
en termes de gain potentiel, qu'est-ce que vous y voyez?
M. Châtelain: D'accord. Les gains les plus visibles,
dès le début. Évidemment, il faut replacer tout cela dans
un contexte d'imputabilité et un contexte d'imputabilité envers
l'Assemblée nationale. Vous l'avez bien dit vous-même, M. le
Président, cet après-midi, lors d'une intervention. Les
parlementaires doivent exercer leur rôle de surveillance sur les fonds et
les biens publics. Il y a une bonne partie des fonds et autres biens publics
qui sont entre les mains de sociétés d'État. C'est
sûr. D'accord? Les sociétés d'État effectuent de
nombreux programmes gouvernementaux, ce sont des programmes qui sont
exécutés en vue de l'atteinte d'objectifs gouvernementaux,
lesquels objectifs ont été déterminés dès le
départ par des lois de l'Assemblée nationale.
Quels sont les gains les plus concrets? Voici. On retourne sur le plan
de l'imputabilité. Il faut quand même que les parlementaires
puissent exercer cette surveillance. Pour l'exercer, il faut que les
parlementaires puissent avoir de la documentation, de l'information. Cela
commence, par exemple, avec des plans directeurs.
Le Président (M. Lemieux): Vous savez que ce n'est pas
toujours facile, M. le vérificateur général. Il faut avoir
eu Hydro-Québec devant nous. On nous parle de milliards. Vous savez,
moi, les milliards, je n'en aurai jamais une piastre. Parlez-m'en des
milliards, j'ai de la misère à suivre cela.
M. Châtelain: D'accord, mais dans le moment, est-ce que
vous, comme parlementaires, avez suffisamment d'information pour dire que vous
exercez votre rôle de surveillance sur ce qui se passe dans les
sociétés d'État? Je ne le crois pas.
Le Président (M. Lemieux): M.le député de
Bertrand vous répond d'un signe de tête.
M. Châtelain: Je ne le crois pas. Il faudrait quand
même qu'il y ait certaines règles générales
d'application à l'ensemble des sociétés d'État et
des organismes, quitte à classer, si vous voulez, les
sociétés d'État en différentes catégories
où les exigences d'imputabilité pourraient être plus
élevées pour certaines sociétés.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous nous donner des
exemples là-dessus?
M. Châtelain: Bien oui. Par exemple, vous prenez une
société ou un organisme; prenez la Société des
alcools. La Société des alcools, c'est un monopole, mais ce sont
des opérations de nature plutôt commerciale. D'accord? Mais si,
par ailleurs, on prend un organisme comme la Régie de
l'assurance-maladie, à ce moment-là, on n'est pas dans des
activités commerciales. Si on prend les deux, il me semble que les
exigences d'imputabilité sont beaucoup plus présentes dans le
cas de la Régie de l'assurance-maladie que dans le cas de la
Société des alcools. Il faudrait, à un moment
donné, peut-être, que les sociétés, les entreprises
ou les organismes soient classés selon une certaine
catégorisation logique pour déterminer quelles seraient les
exigences d'imputabilité pour chacune. En d'autres mots, pour certaines
catégories, vous pourriez exiger d'avoir à l'Assemblée
nationale, c'est-à-dire qu'au début soit présenté
au gouvernement et ensuite à l'Assemblée nationale le plan
directeur annuellement et même, un plan opérationnel qui dirait
comment la société entend s'acquitter de son mandat ou de son
rôle tel que présenté dans son plan directeur au cours de
la prochaine année.
Ensuite, en fin d'année, lorsque vous auriez le rapport annuel,
vous pourriez avoir des données sur la façon dont la
société s'est acquittée de son mandat au cours de
l'année vis-à-vis de son plan directeur, vis-à-vis du
programme qui vous a été présenté en début
d'année. À ce moment, vous pourriez suivre l'évolution de
cette société. J'ai pris seulement un aspect. Il y a beaucoup
d'aspects qui pourraient être couverts dans une loi-cadre. Vous auriez
des règles qui seraient en place pour toutes les sociétés
et tous les organismes. Je parle des sociétés et des entreprises
du gouvernement, pour l'ensemble. Alors, vous auriez des règles qui
s'appliqueraient à toutes ces entités-là. Cela assurerait,
d'une part, le contrôle et la surveillance par le gouvernement et,
d'autre part, le contrôle et la surveillance par le Parlement dans une
même loi. Évidemment ce serait une loi qui s'appliquerait à
l'ensemble de ces sociétés ou de ces entreprises-là.
Le Président (M. Lemieux): Eu égard aux
différentes catégories ou classes.
M. Châtelain: Oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est parce que cet aspect dont
vous venez de nous faire part, nous ne le voyons pas dans votre rapport.
M. Châtelain: Ce sont des objectifs, vous savez.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. M. Châtelain:
Ce sont des objectifs.
Le Président (M. Lemieux): C'est pour cela que Je voulais
savoir concrètement, d'une manière pratique, M. le
vérificateur, comment on pourrait "opérationaliser" une
loi-cadre. Je ne vous dirais pas qu'il ne pourrait pas y avoir des
réticences. Vous savez que les sociétés d'État sont
très jalouses de leurs prérogatives et parfois, c'est un
État dans l'État.
M. Châtelain: Mais, entre autres, iI y aurait autre chose,
par exemple. Je voulais justement vous mentionner cela. Elles sont
peut-être jalouses de leur autonomie et ainsi de suite, c'est bien
sûr que les conseils d'administration ont des rôles à jouer,
c'est vrai, mais est-ce qu'on ne pourrait pas préciser, dans une
loi-cadre, quel serait le rôle d'un conseil d'administration? Bien
sûr qu'on pourrait te préciser. On pourrait préciser
également qu'il devrait y avoir des comités de
vérification à l'intérieur de chaque entreprise d'une
certaine ampleur. Vous savez, il y aurait un comité du conseil
d'administration qui serait un comité de vérification qui se
pencherait sur la vérification Interne et la vérification
externe. Alors, cela pourrait être couvert dans une loi-cadre. On parle
justement des conseils d'administration. Les règles d'éthique des
conseils d'administration, les conflits d'intérêts, tout cela
pourrait être couvert dans une loi-cadre.
Le Président (M. Lemieux): Cela va... M. Châtelain:
Absolument. Bien sûr.
Le Président (M. Lemieux):... jusqu'à couvrir les
conflits d'intérêts et les règles d'éthique?
M. Châtelain: C'est sûr. Et cela existe ailleurs. Ce
n'est pas de la pure invention. Cela existe ailleurs. Cela existe d'une
façon très évidente au fédéral depuis 1984,
où l'on a amendé la Loi sur l'administration financière
pour y inclure une loi-cadre sur tes sociétés de la couronne.
Institut canadien des comptables agréés (ICCA)
Le Président (M. Lemieux): Un Instant, une petite fraction
de seconde, M. le député de Saint-Louis.
Je vais peut-être passer du coq à l'âne, mais vous
avez souvent parié de l'ICCA. C'est parce que Je sais qu'en ce qui a
trait aux régimes de retraite l'Ontario, le Canada, entre autres, et
parfois le Québec, ne s'entendent pas. Il y a même diverses
opinions relativement à l'inclusion des régimes de retraite. Et
j'aimerais savoir comment fonctionne l'ICCA en ce qui a trait à la
procédure de consultation, comment se prennent les décisions.
M. Châtelain: D'accord. SE vous voulez, on a une belle
occasion...
Le Président (M. Lemieux): Parce qu'on nous
réfère souvent à cela.
M. Châtelain: Oui. Alors, on a une belle occasion de se le
faire expliquer, M. le Président, et par M. Guy Breton. Il est membre du
comité de l'ICCA qui se penche sur la comptabilité et la
vérification des organismes du secteur public. M. Breton est membre de
ce comité-là. Il pourrait vous faire part de la façon
de procéder.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M.
Breton.
M. Breton: Merci, M. le Président. Ce comité est
composé de douze à quinze experts dans le contexte actuel de fa
comptabilité publique. Ces experts se regroupent en équipes de
travail qui s'intéressent à un sujet en particulier. Par exemple,
je travaille sur les régimes de retraite.
Le Président (M. Lemieux): D'où viennent ces quinze
experts-là?
M. Breton: Ils sont choisis par l'ICCA. Il y a habituellement des
représentants des vérificateurs généraux des
provinces, des représentants des contrôleurs des finances des
provinces, des représentants de quelques grands cabinets de comptables
et d'organismes comme, par exemple, la CARRA ou la RAAQ, des organismes de ce
genre-là.
Les sujets qui ont été choisis l'ont été
à la suite d'un ballottage d'idées, si vous voulez, à
l'intérieur de ce comité-là et également, à
l'intérieur d'un comité qui chapeaute toute la recherche à
l'ICCA. Lorsqu'un sujet est choisi, une équipe de travailleurs de l'ICCA
fait une première recherche sur ce sujet, prépare un premier
document de travail. Le comité se réunit, discute du document de
travail et ce document est ensuite réécrit de telle façon
qu'il y a un appel aux commentaires auprès d'un ensemble de
correspondants. Les correspondants sont également des gens qui ont de
l'expertise dans le même domaine. Habituellement, chaque membre du
comité a cinq ou six correspondants avec qui il fait cet échange
d'informations. Alors, les documents sont envoyés à ces
correspondants, il y en a à peu près une centaine dans tout le
pays, et les correspondants donnent leurs commentaires sur
l'énoncé du problème de même que sur
l'énoncé des prises de position ou des recommandations
éventuelles. Les gens donnent des commentaires, écrivent des
lettres sur le sujet. Le personnel du comité analyse chacune des
réponses, résume chacune des prises de position des
correspondants; ensuite, il prépare une argumentation pour appuyer ou
combattre les commentaires, remet tout cela aux membres du comité qui
prennent connaissance de la documentation et se réunissent à
nouveau pour débattre entre eux si ce qu'on a obtenu comme commentaires
était effectivement valable ou non. Habituellement, le texte est
modifié d'une façon assez forte. À l'occasion, comme, par
exemple, dans le dossier du périmètre comptable, le document a
été tellement modifié qu'il a été
lancé à nouveau auprès des correspondants pour demander
à nouveau si les gens acceptaient la nouvelle conception. Dans ce
contexte, on disait que j'étais membre du comité et M.
Pierre-André
Paré, le contrôleur de la province, est quant à lui
membre du comité sur le périmètre comptable.
Lorsque le document est acceptable dans sa version finale pour les
membres du comité, il est envoyé au grand public des comptables
agréés du pays en leur disant: Voici une position qui sera
officiellement prise par l'ICCA éventuellement sur ce sujet, que tous
ceux qui ont quelque chose à dire nous le disent. Quand cela revient,
encore une fois, notre comité - et là, ce n'est plus le petit
groupe qui a travaillé à cela, c'est le comité qui
regroupe les trois sous-comités - revoit les réponses qui sont
revenues, les commentaires de l'équipe de travail et l'argumentation
pour et contre, quant aux arguments qui ont été soumis et,
finalement, ce comité dit: Nous sommes d'accord avec le document, ou: On
juge que la grande population accepte le document tel quel, on recommande qu'il
soit officiellement accepté. Je pense qu'il y a une dernière
étape officielle de l'ICCA qui dit: Voici une nouvelle prise de
position.
Le Président (M. Lemieux): Ce sont des décisions
qui ont été mûries bien avant que...
M. Breton: Cela prend...
Le Président {M. Lemieux): II y a quand même tout un
processus de consultation. Est-ce à majorité simple que les
décisions se prennent, à la toute fin?
M. Breton: Oui, à majorité simple, mais, en fait,
c'est toujours un consensus; ces documents sont discutés quelquefois
durant presque deux ans avant qu'on en arrive à une réponse.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
Vérificateur, lorsque vous allez faire référence à
l'ICCA maintenant, on va savoir ce que vous voulez dire. Quelques membres de la
commission, tout à l'heure, m'ont effectivement demandé quel
était le rôle de cet organisme.
Vérification intégrée
Vous avez fait de la vérification intégrée. Alors,
ce que j'aimerais savoir de vous, ma question est peut-être très
générale, c'est: que retenez-vous de votre expérience sur
le plan de la vérification intégrée? Je pense
particulièrement à la CSST, entre autres, et à la
Régie de l'assurance-maladie, à titre d'expérience.
M. Châtelain: M. le Président, ma réaction
est très positive quant aux travaux que nous faisons et à ceux
que nous avons faits.
Le Président (M. Lemieux): Et l'attitude des gens
concernés? J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Châtelain: Quant à l'attitude des gens
concernés, notre réaction n'est peut-être pas aussi
positive concernant certaines réactions que nous obtenons des
entités que nous avons vérifiées ou des responsables. Dans
la plupart des cas, comme nous l'avons signalé, disons qu'au tout
début nous obtenons la coopération dans la très grande
majorité des cas, disons dans 90 % des cas, lorsque nous effectuons le
travail. Nous obtenons la coopération des gestionnaires; ils
coopèrent avec nous, ils nous fournissent la documentation que nous
demandons. Ils répondent à nos questions et ainsi de suite. Il y
a une petite minorité qui nous fait de l'opposition, qui ne nous donne
pas l'Information, qui nous refuse l'information et nous sommes presque
obligés de lire la loi de l'émeute dans certains cas pour obtenir
des informations, mais c'est une petite minorité.
Nous avons généralement des réactions quand
même positives des entités Lorsqu'il- y a désaccord, mais
un désaccord honnête, on ne considère pas que ce soit
négatif dans ces cas-là, parce que, à un moment
donné, on exprime un point de vue et le gestionnaire exprime
également son point de vue. Or, dans certains cas, il y a des
désaccords qui sont honnêtes et vous pouvez le voir et te
ressentir à la lecture des commentaires que nous avons dans notre
rapport. Mais, dans d'autres cas, nous ne croyons pas que les réactions
soient aussi positives; ces réactions sont peut-être un petit peu
négatives...
Le Président (M. Lemieux): Elles sont
générales, même très générales, les
réactions.
M. Châtelain: Dans certains cas, oui. Dans certains cas,
les réactions sont négatives, c'est-à-dire que, dans la
réaction de l'entité, on essaie tout simplement de noyer le
poisson en essayant de commenter autre chose plutôt que ce qui fait
l'objet de la recommandation.
Le Président (M. Lemieux): C'est pour cela que ma question
était générale.
M. Châtelain: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Ce que je voulais,
c'était une opinion franche de vous et non pas un cas
d'espèces.
M. Châtelain: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): En un mot, ce n'est pas facile de
faire de la vérification Intégrée. (21 heures)
M. Châtelain: Absolument pas et ce n'est pas un concours de
popularité, je vous le dis. Mais on le fait par esprit de devoir et on
croit que nous faisons un bon travail, un travail utile à
l'Assemblée nationale et on croit que le résultat d'ensemble des
travaux de vérification Intégrée est positif, bien que
certaines réactions peuvent paraître négatives dans
certains cas, On ne parle pas de petits cas isolés, on parle de choses
très Importantes.
Le Président (M. Lemieux): Je pense, entre autres,
à la CSST.
M. Châtelain: Oui. Dans l'ensemble, les gestionnaires nous
écoutent et mettent en place les recommandations que l'on fait. Je parle
dans l'ensemble. Pour conclure, je dis: Oui, bravo, cela va, cela fonctionne,
c'est construct!?, on accomplit quelque chose. Cela ne veut pas dire qu'on est
parfaits. On fait un examen de conscience, on regarde notre approche et on
essaie de l'améliorer. On a fait un examen' de conscience
dernièrement et il y a certaines choses que l'on va corriger. On va
rajuster notre tir pour essayer d'obtenir l'adhésion, si vous voulez,
des gestionnaires à nos recommandations.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Vérificateur général. Monsieur, voulez-vous ajouter
quelque chose?
M. Châtelain: M. Bédard.
M. Bédard: Comme l'indiquait clairement M.
Châtelain, bien sûr, avec certains organismes, ce n'est pas
toujours facile; avec d'autres, cela va très bien. J'aimerais quand
même, avec votre permission, vous lire un extrait du rapport annuel de
REXFOR. Le comité de vérification présentait son rapport
et...
Le Président (M. Lemieux): Je dirais que REXFOR est une
entreprise à caractère plus économique que social.
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ces entreprises me fatiguent
moins que celles qui ont un caractère plutôt social, où la
réticence me semble plus grande. C'est un commentaire.
M. Bédard: J'en conviens, mais vous nous demandez notre
expérience à la suite de nos vérifications
intégrées. Le comité faisait rapport et écrivait
ceci: "En accord avec mes collègues, que je remercie de leur
collaboration et de leurs conseils judicieux, j'ai recommandé au conseil
d'administration d'adopter les états financiers ci-après. "Nous
avons dû multiplier les vacations"' et nous avons
bénéficié de "l'aide précieuse apportée par
plusieurs collaborateurs et par le Vérificateur général".
"Le comité de vérification continuera son travail de la meilleure
façon en essayant de profiter au maximum des précieux conseils de
nos firmes d'experts et des recommandations pertinentes suite à la
vérification intégrée. "
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, excusez-moi, je pense que j'ai pris un peu plus de temps.
M. Parent (Bertrand): Je vous regardais aller. Je vous
surveillais. Je sais que, de toute façon, les minutes qu'on vous a
laissées, vous allez les laisser de ce bord-cl.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Il n'y a pas de
problème.
M. Parent (Bertrand): M. le Vérificateur
général, plus on avance dans la journée, plus j'en entends
et plus je suis estomaqué de voir la façon dont les choses se
passent. Ce que vous avez écrit, c'est bien. Ce que vous dites, c'est
encore mieux. Je pense qu'il faudra passer plus de temps ensemble. C'est d'une
ampleur telle que, pour ma part, j'ai l'impression qu'on ne fait pas notre job
ici, à l'Assemblée nationale. Il y a tellement de choses à
faire. Je regarde, nous sommes 122 parlementaires, de quelque côté
que ce soit, il ne s'agit pas, dans le travail qu'il y a à faire, de
contrôle, jusqu'à un certain point, des finances publiques. Il y a
un travail que les parlementaires peuvent faire pour venir en aide à
ceux qui dirigent les ministères, par exemple.
J'ai aimé vos propos tantôt et aussi tes questions qui ont
été posées par M. le député de Vanier et
président de la commission. Effectivement, il faudrait ouvrir le plus
rapidement possible ~ je pense que vous êtes d'emblée d'accord
avec cela - sur une façon de procéder. Il y aurait la loi-cadre
qui, finalement, viendrait encadrer les différents organismes
gouvernementaux et qui serait assujettie à une certaine forme non pas de
contrôle - on s'entend - à tel point que cela les
empêcherait de fonctionner, mais pour qu'ils aient au moins des comptes
à rendre de façon plus explicite aux députés,
à l'Assemblée nationale, qui ont un rôle à jouer,
qui représentent la population. Dans cet esprit, vous aviez, de
mémoire, lors d'une discussion préliminaire qu'on avait eue quand
vous avez déposé ce rapport... Je pense que ce qui a
été fait au fédéral pourrait nous servir de
modèle ou est-ce qu'il y aurait d'autres outils que vous pourriez
soumettre à cette commission, à des fins de travail, qui
pourraient nous servir de canevas pour avancer plus rapidement?
Ma crainte est la suivante: À la suite de l'exercice qui a
été fait aujourd'hui - on a passé quelques heures de
travail sérieux en commission parlementaire - s'il n'y a pas de suivi,
dès demain matin ou dans les prochains jours, cela risque de rester
lettre morte, un peu comme pour vos recommandations. C'est le premier point.
Est-ce que vous pouvez nous fournir, vous, vos gens, votre équipe, des
outils pour nous aider, les soumettre à qui de droit pour nous faire
avancer? En tant que parlementaires, on aimerait être impliqués
davantage. Est-ce que vous pourriez nous fournir cela? Et si oui, quoi?
M. Châtelain: En premier lieu, évidemment, il y a
notre rapport annuel qui fait l'objet de l'étude, ici, aujourd'hui. On
en parle dans la première partie du rapport annuel, c'est-à-dire
dans les remarques générales, à grands coups de pinceau,
et on en parle également dans la deuxième partie, à
compter de ta page 81. Vous avez les commentaires. Je pense qu'on couvre assez
bien le sujet. Dans ces pages-là, par exemple, il y a la justification
d'une loi-cadre, ses objectifs, ses principes fondamentaux et les dispositions
à considérer dans une loi-cadre. Il ne s'agit pas d'une liste
exhaustive, il s'agit d'une liste qui illustre le genre de sujets qui devraient
être couverts dans une telle loi. Évidemment, le
député de Bertrand a fait référence à la loi
fédérale et, bien sûr, elle est disponible. Je pense que
c'est une loi qui a été très bien faite, parce que
c'était le deuxième ou le troisième projet de loi de cette
nature qui a finalement été adopté au
fédéral. Lorsque cela a été adopté en 1984,
c'était le troisième projet qui était à
l'étude. Finalement, je pense que la loi est très bien
rédigée et qu'elle fonctionne bien au fédéral.
Alors, vous pourriez, dans des travaux d'étude que la commission
pourrait faire, vous inspirer - c'est une suggestion que je fais - de cette
loi.
Le Président (M. Lemieux): Les fonctionnaires du
ministère des Finances entendent, il y en a ici.
M. Châtelain: D'accord. M. le Président, si la
commission désirait nous convoquer et nous entendre, cela nous fera
plaisir de faire des travaux de recherche additionnels pour vous aider dans
cette étude, n'importe quand.
Régie de l'assurance-maladie
M. Parent (Bertrand): Dans le cas de la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, on sait qu'entre la période
d'octobre 1982 et de septembre 1983, il y a 63 000 000 $ qui ont
été versés à des professionnels de la santé
pour des actes médicaux susceptibles d'avoir été
posés, en tout ou en partie, comme vous le mentionnez à ta page
21 de votre rapport, et cela se retrouve plus détaillé vers la
page 187.
Par ailleurs, l'analyse des profils de pratique médicale des
professionnels de la santé démontrent que plusieurs d'entre eux
effectuent, annuellement, à la régie, un nombre impressionnant
d'actes médicaux qu'ils ne peuvent raisonnablement avoir posés
eux-mêmes. La régie verse des sommes importantes sans avoir
l'assurance de la conformité de ces paiements avec la Loi sur la
Régie de l'assurance-maladie et son règlement.
La question que je vous pose: Vous faites des recommandations plus loin
dans votre rapport, mais qu'est-ce que... C'est le genre d'exemples que je
donnais précédemment avec l'informatique. C'est le genre de trucs
où la
recommandation est là, vous en avez discuté, mais iI y a
des gens qui abusent du système, qui le contournent et qui font en sorte
que l'ensemble des contribuables québécois paient une note
quelque part qu'ils ne devraient pas payer. Est-ce qu'il y a, de façon
pratico-pratique, des mesures énergiques autres que celles
mentionnées ici, qui risquent de se retrouver l'année prochaine
dans votre prochain rapport et qui pourraient être mises en application
entre-temps? En plus de cela, est-ce que vous auriez - j'irais même plus
loin - en tant que Vérificateur général, des suggestions
à faire aux parlementaires parce qu'on est tous de nouveaux
initiés, s! on veut, remplis de bonne volonté, avec beaucoup
d'intérêt, mais qui ne veulent pas en rester aux belles paroles?
Sur ce cas spécifique, j'aimerais vous entendre, M. le
Vérificateur général.
Le Président (M. Lemieux): Quel est le point de
départ des correctifs qui pourraient être apportés? Ne se
situent-ils pas justement dans nos centres hospitaliers? C'est simplement ce
que je voulais ajouter.
M. Châtelain: D'accord. Dès le départ, il y a
une partie des difficultés qui proviennent de l'interprétation
à donner à la loi-même de la Régie de
l'assurance-maladie. Alors, dans l'interprétation même, qu'est-ce
qui constitue un acte médical assuré? Même là, il y
a des désaccords quant à l'interprétation de la loi. Nous
avons des opinions juridiques, je crois qu'elles sont claires, qu'elles sont
logiques, et nous y référons dans notre rapport. Je pense que
cela se tient et que, dans le fond, la régie reconnaît quand
même que notre point de vue mérite d'être approfondi.
D'ailleurs, c'est un problème avec lequel la régie a dû
vivre pendant plusieurs années.
D'autre part, il y a toute la question du "lui-même", par exemple.
On dit, pour qu'un acte soit assuré, qu'il faut que, d'une part, la
personne soit assurée, mais que, d'autre part, le geste ou l'acte
médical soit posé par un professionnel de la santé,
c'est-à-dire par un médecin. D'accord? Alors, il y a là
tout un problème d'interprétation, à savoir si du
personnel paramédical peut poser certains actes pour lesquels les
médecins peuvent être rémunérés? Là
aussi, il y a un désaccord. Nous voyons même un problème,
par exemple, entre l'interprétation que l'on peut donner à une
entente, les ententes qui sont conclues entre la régie et les
médecins, c'est-à-dire entre le ministère et les
médecins - c'est le ministère qui conclut les ententes - et ce
que la loi dit. Nous croyons, dans certains cas, que les ententes ne sont pas
conformes à la loi. Là également je crois que ta
régie, bien que ce ne soit peut-être pas explicite ici,
reconnaît qu'il y a certains problèmes d'interprétation.
Cela prendrait une bonne revue de tout cela, des textes de loi, des textes des
ententes et une interprétation sérieuse de ces textes. Il
faudrait cela. Alors, dès le départ, il y a une partie des
difficultés qui provient de là.
Je pourrais demander à M. Bédard de vous fournir des
compléments d'information là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): C'est extrêmement
Intéressant, M. le Vérificateur général, ce que
vous êtes en train de nous dire. On en est conscients, peut-être un
peu estomaqués, mais conscients. M. Bédard.
M. Bédard: évidemment, si on fait
référence plus particulièrement aux commentaires de la
page 189, comme M. Châtelain l'indiquait tantôt, on est
préoccupés par un des commentaires à l'égard du
processus de prévention ou de guéri-son de la maladie. C'est
l'objectif de la toi. On doit rémunérer pour autant que c'est
fonction d'un processus de prévention ou de guérison de la
maladie. Il y a place à Interprétation dans ce contexte. Entre
autres, on donne comme exemple les services médicaux rendus à
l'égard de la planification familiale pour lesquels la régie a
déboursé en 1985, plus de 6 300 000 $.
L'autre point que M. Châtelain indiquait aussi tantôt
à l'égard du "lui-même", c'est-à-dire...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez oublié les
deux dernières lignes. Elles sont intéressantes: "Ces services ne
sont pas reliés, sauf lors de circonstances spécifiques, à
un processus de prévention ou de guérison de la maladie. "
M. Bédard: C'est exact.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Bédard: Bon. À l'égard du service
assuré qu'un professionnel de la santé a lui-même fourni
à un bénéficiaire, là aussi, on fait
référence à une étude que la régie a
présentée à l'égard de laquelle elle avait
déboursé 63 000 000 $ et où elle indiquait qu'il
était possible que les gestes n'aient pas tous été
posés par le praticien lui-même. Vous faisiez aussi
référence à des profils de pratique. Lorsqu'on regarde ces
profils de pratique, on se rend compte que, dans certains domaines, soit en
chirurgie orthopédique, ou en physiatrie, ou en radiologie, on a des
médecins sur une période de douze mois qui ont facturé,
d'après leur rémunération, entre autres, 59 688 actes
durant l'année; d'autres, 67 629 actes; d'autres, 53 171, 50 673 et 59
344. Quand je vous dis qu'on est préoccupés par des profils de
pratique, je pense qu'on...
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas dans le rapport.
Je n'ai pas vu cela dans le rapport.
M. Bédard: Lorsqu'on parle de profil de pratique...
Le Président (M. Lemieux): Non, mais les chiffres que vous
venez de citer.
M. Bédard: Non, les chiffres ne sont pas cités.
Le Président (M. Lemieux): C'est dans votre rapport.
Excusez-moi.
M. Bédard: Non, ce n'est pas dans le rapport. Nous vous
donnons de l'information pour vous dire sur quoi on s'appuie, pour vous montrer
notre préoccupation à cet égard. Bien sûr, il y a
des précisions à apporter à la loi. On en convient. Dans
ce contexte, je crois que te président de la régie a convenu
qu'il devait préciser davantage, il y a quand même des
préoccupations qui sont basées sur des gestes, sur des faits qui
existent présentement, lorsque je vous parte des profils de
pratique.
M. Parent (Bertrand): Oui, mais arrêtez de nous en dire
parce qu'on ne dormira pas. Dans le cadre de ce que vous mentionnez, vous
essayez de nous prouver ce sur quoi vous vous appuyez. Est-il possible d'avoir
ces éléments? Est-ce pensable de les déposer à la
commission?
M. Châtelain: J'aurais préféré que mon
adjoint puisse répondre à cette question. Non, je
préférerais ne pas les déposer. Il s'agit quand même
d'informations qui font partie d'un dossier de vérification. C'est le
genre d'informations que l'on ne peut vous donner verbalement qu'à titre
d'illustration, à titre d'exemple. Je préférerais ne pas
déposer un document comme celui-là.
Le Président (M. Lemieux): Mais il est physiquement
Impossible d'accomplir un tel nombre de gestes en une année. Tout le
monde le sait.
M. Bédard:...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Bédard.
M. Bédard: La régie elle-même en est
parfaitement consciente. Lorsqu'on fait référence, dans notre
rapport à la page 189, aux 63 000 000 $, on dit bien: "Un professionnel
de la santé soumis à l'application d'une entente a droit
d'être rémunéré par la régie pour un service
assuré "qu'il a lui-même fourni à un
bénéficiaire". En 1984, la régie estimait, pour la
période d'octobre 1982 à septembre 1983, à 63 000 000 $
les sommes versées à des profes-sionels de la santé pour
des services assurés "susceptibles" d'avoir été rendus en
tout ou en partie par du personnel paramédical. "
On ne dit pas que ces services n'ont pas été rendus, il
faut bien s'entendre. Par contre, lorsqu'on regarde certains profils, on se
rend bien compte que c'est pratiquement impossible que le professionnel de la
santé ait lui-même fourni le service assuré, mais, vu que
la loi Indique bien à cet égard que le geste doit être
posé par lui-même, cela présente des préoccupations.
(21 h 15)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, on peut vous laisser aller jusqu'à 22 heures. M. le
député de Limoilou vient d'avoir un éclair.
M. Després: Dans te même sujet, une courte, mats je
pense que ça ne nous empêchera pas, M. le député de
Bertrand, de vous allouer votre temps. Je ne voudrais pas vous voler votre
temps.
Le Président (M. Lemieux): On vous donnera plus de 20
minutes, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je suis bien ouvert, allez-y, mais il
faudrait juste y revenir, parce que j'avais deux ou trois questions.
M. Després: Ce n'est pas dans mes habitudes, de toute
façon, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je sais.
M. Després: Ce qui m'intéresse, c'est ceci: sur le
budget du ministère des Affaires sociales qui est au-dessus, la partie
en honoraires aux médecins représente combien? Environ 2 000 000
000 $? Est-ce un ordre de grandeur respectable?
M. Bédard: 2 000 000 000 $.
M. Després: Puis, vous évaluez, vous m'avez
parlé de 63 000 000 $. Est-ce 63 000 000 $ qui seraient payés, si
on veut, en trop ou si cela pourrait être beaucoup plus? C'est un
échantillonnage?
Une voix: Pour 1982-1983. M. Bédard: Oui.
M. Parent (Bertrand): Pour 1986-1987. on parle de sommes beaucoup
plus importantes que ça.
M. Châtelain: M. le Président, je devrais
préciser qu'il s'agit ici d'une étude faite par la régie,
d'une part, et de statistiques établies à partir d'un sondage,
mais il n'y a aucune certitude que les 63 000 000 $ représentent des
gestes qui ont été posés par du personnel
paramédical. À la face même des chiffres, on se rend compte
que c'est quasi impossible que ce soit conforme aux ententes. Il y a d'autres
données comme cela ailleurs qui indiquent qu'on peut se poser de
sérieuses questions quant au fonctionnement de ce système.
Le Président (M, Lemieux): On n'a qu'à penser aux
dizaines de tests d'une technicienne en biochimie, et on voit qu'en haut l'acte
est signé par un praticien.
M. le député de Bertrand, on vous a pris un peu de temps,
là on vous laisse aller.
M. Châtelain: Est-ce que vous croyez...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le Vérificateur
général.
M. Châtelain: Il y a une autre question à laquelle
on n'a pas répondu au député de Bertrand. Qu'est-ce qu'on
peut faire, et où doit-on commencer, pour corriger ces situations, du
moins pour améliorer la gestion de ce régime? Où doit-on
commencer? Que doit-on faire?
On revient toujours à ceci: la ministre de la Santé et des
Services sociaux est sensibilisée à ces problèmes. Je
crois également que la Régie de l'assurance-maladie lui en a fait
part. Alors, il est à espérer qu'en ce qui concerne la
régie et le cabinet de la ministre des actions soient prises pour
éliminer ces ambiguïtés qui existent dans le moment, pour
corriger le système. D'une part, il y a cela et, d'autre part, il y a
toujours votre commission. Je ne connais absolument pas les règles de
fonctionnement de votre commission; je ne sais pas si vous pouvez faire des
recommandations, puis ainsi de suite.
Le Président (M. Lemieux): On a déjà fait un
rapport sur les urgences, mais ce n'est pas la commission, c'est ad hoc.
M. Châtelain: Peut-être faire une recommandation
à la ministre. C'est un geste qui sera considéré, mais
évidemment je reviens toujours à ceci quand on parie
d'imputabllité des gestionnaires: si fa commission jugeait bon de
convoquer les gestionnaires de la Régie de l'assurance-- maladie pour
discuter de tout cet aspect...
M. Parent (Bertrand): À partir des chiffres qui ont
été soumis tantôt à titre d'exemple, bien sûr,
on m'en a fait le calcul et on a dit que c'était un acte posé
à toutes les huit minutes, 24 heures par jour, et ce, 365 jours par
année.
M. Chagnon: C'est vraiment un combat qu'on se doit
d'éviter.
M. Parent (Bertrand): Je ne sais pas si Mme la ministre, ou qui
que ce soit de responsable, en a été pleinement consciente, mais
je trouve qu'il y a des sommes astronomiques qui passent dans le
système. À mon avis, il faudra qu'il se passe des choses.
Croyez-vous que la Régie de l'assurance-maladie, pour rester dans
ce sujet-là à titre d'exemple, c'est par manque de volonté
qu'elle n'a pas les outils nécessaires? Selon vous, comme
Vérificateur général, qu'est-ce qui vous apparaît
être le plus susceptible d'être la cause première des
"non-correctifs'' des "non-réactions" et des "non-mises en application"
des recommandations sévères pour corriger ça?
Le Président (M. Lemieux): Et j'ajouterais, M. le
Vérificateur général: Ces gens sont-ils pris en
otages?
M. Châtelain: Je vais vous donner ma première
réaction. C'est tout simplement une impression. La Régie de
l'assurance-maladle s'est peut-être fait imposer certaines restrictions
budgétaires - et je crois que ça ressort dans ses
réactions à certains endroits - et par le fait même, elle a
dû diminuer le nombre de contrôles qu'elle pratiquait dans le
fonctionnement de ce système. Alors, je crois qu'elle-même
reconnaît qu'elle a diminué le nombre de contrôles. Elle
n'admet pas, cependant, que cette diminution-là ait eu un certain impact
monétaire consécutivement à un manque de contrôles.
Cependant, Je crois, à l'évidence même, qu'on voit ici une
partie du résultat de certaines restrictions budgétaires
Imposées à la Régie. C'est une première impression
que je vous donne. Je ne sais pas si mon collègue aurait d'autres
commentaires en réponse à votre question, M. le
député.
M. Bédard.
M. Bédard: Merci. La Régie en fait mention et nous
aussi d'ailleurs lorsqu'on commente, à la page 193 à
l'égard de l'application de la Loi sur
Iassurance-maladie et de ses règlements et des ententes conclues
avec les fédérations des professionnels de la santé. La
Régie, bien sûr, doit gérer sa boîte en fonction des
ententes qui ont été conclues. Il y a beaucoup d'articles
à l'intérieur de ces ententes qui, bien qu'étant clairs,
sont difficiles à contrôler. Dans ce contexte, j'ai bien
l'impression que la Régie de l'assurance-maladie a sûrement
dû faire part au ministère des problèmes de contrôle
que les ententes lui causent. Lorsqu'on négocie ces ententes-là,
je présume qu'on doit être préoccupé par l'aspect du
contrôle. Bien sûr, on négocie des ententes avec les
praticiens, mais, par la suite, il s'agit de trouver des mécanismes pour
être en mesure de contrôler les ententes et s'assurer que la
Régie respecte ces ententes-là.
II y a plusieurs problèmes quant aux contrôles. Si on prend
les articles un par un à l'intérieur des ententes... Voyez-vous,
si je peux me permettre un exemple, le médecin ne soumet un
relevé d'honoraires que pour des actes qu'il a lui-même
posés, avec ou sans la participation d'un personnel paramédical.
À cet égard, la Régie commente que c'est absolument non
vérifiable. Une étude a été faite: on n'est pas
capables de vérifier cela. Alors, voyez-vous, le rôle de la
Régie est de contrôler les déboursés en fonction des
ententes, et plusieurs règles à l'intérieur de ces
ententes sont très difficiles d'application.
Entre autres, on a des honoraires qu'on donne aux praticiens; ces
honoraires, sont versés en fonction d'un examen complet, d'un examen
complet majeur, d'un examen psychiatrique complet majeur, d'un examen
psychiatrique complet, d'un examen ordinaire ou d'un examen, point; il y a des
tarifs différents. Comment voulez-vous, je me mets à la place de
la Régie, qu'elle contrôle cet aspect-là, à savoir:
est-ce qu'il y a un examen ordinaire, un examen complet, un examen complet
majeur, ou complet tout simplement? La Régie commente ainsi: c'est
absolument non vérifiable. Il s'agit de composantes d'examens et cela
concerne la bonne foi du professionnel.
M. Parent (Bertrand): Je comprends les explications que vous
donnez, à savoir qu'il est difficile ou que la Régie de
l'assurance-maladie vous dit que c'est difficile de contrôler. Entre
contrôler à la pièce près, ou à l'acte
près, et avoir des mesures pour savoir ce qui est acceptable et ce qui
est inacceptable pour le quantum, je pense qu'il pourrait au moins y avoir un
contrôle en ce qui concerne les abus majeurs sans être
obligés de mettre des contrôles qui coûteraient tellement
cher qu'il pourrait venir que les contrôles coûtent plus cher que
ce qu'on épargne. Mais il ne s'agit pas de cela. Lorsqu'on parle des
sommes qui sont actuellement non contrôlées, je n'oserais pas vous
le demander, mais je me risque à le faire, M. le Vérificateur
général, de quel ordre peut-on être rendu aujourd'hui, si
on essayait de quantifier ce "non-contrôle" de cette partie-là? Je
pense que ce sont des chiffres drôlement importants. Je ne peux pas
comprendre que, d'une part, s'il y a une volonté de la part de la
direction de la RAMQ, il n'y a pas ces contrôles-là. Je suis
obligé de revenir là-dessus parce que, même si
c'était une impression personnelle, cela m'a frappé. Vous nous
avez dit, tantôt, que c'était probablement dû en majeure
partie aux restrictions budgétaires, une espèce de
réaction. Si les restrictions budgétaires ont fait en sorte que
c'est ce que c'est en train de donner, je me dis qu'il va falloir qu'il y ait
une prise de conscience, en tout cas, du petit nombre qu'il y a autour de la
table ici, mais qu'on fasse quelque chose. Parce que si jamais c'était
cela... C'est une Impression que vous avez, mais vous avez été
quand même au coeur de l'analyse. C'est grave. C'est même
très grave.
M. Châtelain: D'accord, M. le Président. Autre
chose...
M. Parent (Bertrand): Si je vous ai bien compris.
M. Châtelain: Oui. Mais autre chose, M. le
Président, c'est que nous constatons la diminution des contrôles.
Une chose que l'on reproche justement à la Régie, c'est qu'avec
cette diminu- tion de contrôle-là la Régie n'a pas fait
l'analyse de l'impact qu'elle pouvait avoir sur les sommes qui,
peut-être, n'étaient pas récupérées, ou qui
étaient payées en trop, etc. C'est que la régie n'a pas
analysé, comme tel, l'impact de la diminution des contrôles.
M. Parent (Bertrand): Quant au quantum des sommes qui pourraient
être épargnées avec un contrôle plus serré,
est-ce que vous pourriez vous risquer avec un chiffre concernant ces
économies qui pourraient être faites?
M. Châtelain: Je regrette, M. le Président, on ne
l'a pas fait et c'est impossible pour nous de le faire à ce niveau de
l'étude que nous avons faite, c'est absolument impossible de le faire
pour nous. Même la régie ne l'a pas fait, alors... M.
Bédard a un complément d'informations à apporter
peut-être à une question antérieure.
M. Parent (Bertrand): C'est parce que lui, il l'a faite
l'analyse.
Le Président (M. Lemieux): M. Bédard.
M. Parent (Bertrand): Le vérificateur, lui, n'osait pas,
mais... Soyez bien à l'aise, on est entre nous, personne ne le
saura.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bédard: C'est que vous avez fait mention
tantôt... J'endosse les propos de M. Châtelain, bien sûr, sur
la question que vous lui aviez posée...
M. Parent (Bertrand): Cela va de soi.
M. Bédard:... mais je voulais donner de l'information
additionnelle. Vous parliez de volonté d'améliorer des
contrôles. Dans ses objectifs généraux, la régie, en
1983, avait parlé d'élaborer une politique sur les
contrôles en 1983-1984, 1984-1985, 1985-1986 Au moment où on vous
parle, on a reporté cet objectif-là et il n'est pas encore une
des grandes priorités de la Régie de l'assurance-maladie
présentement. Malheureusement, cela a été
reporté.
M. Parent (Bertrand): Mol, sur la Régie de
l'assurance-maladie, s'il y en a d'autres qui ont des questions, j'aimerais
passer peut-être à un autre cas ou deux, vu qu'il est
déjà 9 h 30. mais j'aimerais laisser la chance à mes
collègues dans une fin de sprint d'échanges.
Le Président (M. Lemieux): Je vais faire cela rapidement,
c'est sur la régie. Après, je passerai ta parole au
député de Saint-Louis, c'est seulement une question.
M. Chagnon:...
Le Président (M. Lemieux): La rémunération
à l'acte - vous avez fait une vérification intégrée
- c'est quand même l'essence, c'est un peu comme un agent d'indemnisation
à la CSST, c'est l'agent payeur, c'est lui qui, à un moment
donné, fait en sorte qu'on reconnaît qu'il y a une lésion
ou pas, si je peux m'exprlmer ainsi. Cette rémunération à
l'acte n'entraîne-t-elle pas, de facto, une surconsommation? N'est-elle
pas, peut-être, notre problème? Vous allez me dire qu'on n'a
peut-être pas à répondre là-dessus, qu'on n'a pas
à vérifier cela, mais c'est quand même lors d'une
vérification Intégrée que vous avez été
à même de constater cela.
M. Bédard: Écoutez, en ce qui me concerne, je ne
suis absolument pas en mesure de me prononcer sur l'impact que la
rémunération à l'acte peut avoir sur le budget de la
Régie de l'assurance-maladie du Québec. Présentement, le
mode de rémunération existant, c'est la
rémunération à l'acte. Il s'agit maintenant pour nous que
les contrôles qui sont en place nous permettent de bien nous assurer que
les actes ont été posés et qu'ils étaient
reliés à un processus de prévention ou de guérison
de la maladie.
Le Président (M. Lemieux): Mais vous n'êtes pas sans
savoir, M. Bédard, qu'il y a quand même un manque quelque part.
Lorsque M. Bertrand a cité des chiffres tout à l'heure, j'ai
rarement vu quelqu'un, à 24 heures par jour, un acte aux huit minutes,
pouvoir arriver à quelque chose. C'est quand même aberrant.
M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Un peu dans la suite de M. le député de
Bertrand. Vous avez soulevé des cas très particuliers de gens
qui, pour le moins, travaillent fort. Quelqu'un qui fait 60 000 cas dans une
année, on peut dire que c'est quelqu'un qui travaille fort, mais aussi
on peut penser - puis on jouit de l'immunité parlementaire - que c'est
un cas de fraude manifeste. Non? 60 000 cas dans un an, ce n'est pas un cas de
fraude?
M. Bédard: Non, je n'ai vraiment pas fait... M.
Chagnon: Non, c'est moi qui le dis.
M. Bédard: Lorsque j'ai donné cela comme exemple,
ce n'était pas mon intention du tout de vous donner l'impression qu'il
pouvait y avoir des cas de fraude. Ce que j'ai dit, c'est que ce
médecin-là ne pouvait pas avoir lui-même posé les
gestes, mais ces gestes auraient pu être posés par du personnel
paramédical. {21 h 30)
M. Chagnon: D'accord, la fraude, à mon avis, ne
s'établit pas sur le fait que les gestes n'ont pas été
posés, mais sur le fait que quelqu'un qui, en principe,
m'apparaît-ll, ne les a pas posés, a été
rémunéré pour. Au ministère, qu'est- ce que les
gens font avec cela? Il me semble qu'il y a deux ou trois belles causes
là-dedans. Est-ce qu'ils sont d'abord, informés que ça
puisse exister quelqu'un au Québec, qui pose 60 000 actes dans une
année? Où est-ce qu'ils ont été Informés que
quelqu'un au Québec réclame pour avoir posé 60 000 actes
dans une année, soft un acte à toutes les huit minutes ou
à peu près 200 actes par jour? Ce qui est plutôt
spécial. On a beau être bon, mais là c'est,.
M. Bédard: L'information que nous avons recueillie, nous
l'avons recueillie à la régie même. Donc, à votre
question: Est-ce que la régie est consciente de ces profils, je me dois
de vous répondre oui, puisque ça fait partie de son
système d'information.
M. Chagnon: Est-ce qu'on a cherché à éviter
que cette chose ne se fasse ou ne se répète? C'est pour le moins
un problème qui devient juridique. Cela ressemble à un cas
manifeste de fraude de l'organisme qu'est la Régie de
l'assurance-maladie du Québec.
M. Bédard: Nous avons sensibilisé la régie
à ces préoccupations que nous avions. La régie doit
assumer ses responsabilités à cet égard et prendre les
dispositions qui s'imposent. Quand vous dites un cas, je n'ai pas donné
un cas, j'ai donné des cas. Je dis un cas de 60 000 actes.
M. Chagnon: Disons que 51 000 actes ne me seralents pas plus
sympathiques. Vous avez aussi parlé dans votre rapport de...
M. Bédard: Me permettez-vous, une seconde? La régie
répond à la page 190 - et je crois que c'est important - "Au
surplus, il faut considérer que si les actes visés par
l'étude ont été réclamés à la
régie, c'est que les professionnels de la santé estimaient qu'ils
avaient fourni eux-mêmes ces services, que ce soit avec ou sans
l'assistance ou la participation du personnel paramédical,
conformément aux dispositions des ententes qui les gouvernent. "
M. Chagnon: C'est d'autant plus évident que ce sont des
cas de fraude. C'est assez évident. En dehors de ces cas - parce que
cela a l'air d'être un belle foire là-dedans - vous avez
noté aussi, M. le Vérificateur général, que la
Régie de l'assurance-maladie du Québec paierait ses praticiens de
la santé, ses médecins, ses membres, ceux qui lui sont
assujettis, trop rapidement, ce qui occasionnerait des coûts
supplémentaires C'est curieux qu'on puisse penser que les restrictions
budgétaires demandées par le gouvernement depuis sept ou huit ans
font en sorte que la Régie de l'assurance-maladie du Québec a pu
- c'est une opinion évidemment - couper dans les contrôles et la
vérification et qu'en même temps, pour des raisons que j'ignore -
vous allez probablement m'éclairer sur cette question -
aujourd'hui, en 1988, on continue à payer le monde plus
rapidement que les normes ne le prévoient. Il me semble que ça ne
se tient pas. D'un côté, on dit que la Régie de
l'assurance-maiadie du Québec fonctionnerait comme une
société industrielle qui, par mesure de restrictions
budgétaires internes, aurait décidé de couper dans ses
mesures de contrôles et de vérification de qualité de son
produit et, deuxièmement, dans son R & D. Je vous garantis qu'elle
sera en faillite d'ici les trois prochaines années. Cela a
été le cas de beaucoup de sociétés qui n'ont pas
coupé à la bonne place. Je suis aussi étonné que.
dans le cas de la RAMQ, on réussisse encore à payer sur
facturation plus rapidement que les normes généralement reconnues
à cet égard.
M. Châtelain: Évidemment, la portée de notre
commentaire là-dessus, ce n'est pas que nous reprochions à la
Régie de l'assurance-maladie du Québec de payer dans un court
laps de temps, mais c'est qu'elle paie dans un délai plus court que le
maximum de temps prévu dans les ententes avec les médecins. Nous
croyons qu'il en découle un manque à gagner sur le plan des
intérêts, parce que les paiements sont faits de façon plus
rapide que les ententes le permettent. Ce n'est peut-être pas à
nous de répondre pour la régie, cependant, je crois, sans l'avoir
lu, que la réaction de la régie dans ce cas-ci, c'est un
échange de bons procédés, en ce sens que, maintenant, en
se servant des ordinateurs et des moyens de transmission électroniques,
les renseignements parviennent plus rapidement à la régie; ce qui
lui permet, en retour, d'effectuer ses paiements de façon plus rapide.
La régie dit qu'elle peut le faire parce qu'elle a une information plus
complète, qui parvient plus rapidement et peut-être une meilleure
information. Elle interprète cela comme des gestes de coopération
de la part des médecins. Donc, en retour, pour les récompenser,
elle les paie plus tôt que les délais prévus dans
l'entente.
M. Chagnon: Ce ne serait pas compliqué, en termes de
vérification, d'au moins mettre un stop sur l'ordinateur quand c'est
rendu à 10 000 actes, puis de commencer à se poser des
questions.
Le Président (M. Lemieux): M. le Vérificateur
général adjoint.
M. Bédard: Merci. Vous étiez
préoccupé à propos du délai de paiement des
services assurés. Je tiens à apporter une précision. L'an
passé, au mois d'août, lorsqu'on s'est rencontré,
l'étude de la gestion de la trésorerie faisait mention que, dans
un des points que nous avions vérifiés, à ce
moment-là, la Régie de l'assurance-maladie payait trop vite.
Aujourd'hui, nous vous revenons en vous disant: Elle paie encore trop vite et
encore plus vite que ce qui était indiqué dans notre rapport, la
dernière fois. Donc, elle s'est améliorée. Elle pale plus
vite que ce que nous avions dit dans notre étude de la gestion de ta
trésorerie. Nous avions une préoccupation, à ce
moment-là, et nous avons fait des recommandations. M. Parent nous
demandait tantôt: Quelles sont les volontés des gestionnaires?
Dans le cas particulier que nous discutons avec vous, on en avait fait mention
l'an passé et on avait fait une recommandation à la régie.
Douze mois plus tard, on revient avec ce commentaire, puisqu'on effectue une
vérification intégrée à la régie. Et elle
paie encore plus vite que l'année précédente.
M. Chagnon: Je vous remercie. Je reviendrai avec deux ou trois
questions touchant d'autres organismes, après le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, je voudrais toucher un autre volet, M.
le Vérificateur général. Sur les quelque 142 organismes et
entreprises du gouvernement, il y en a 78 qui sont soumis à votre
vérification, mais il y en a 64 qui ne le sont pas. Parmi ces derniers,
il y a des organismes importants. Je pense à la Régie des
installations olympiques, entre autres, pour n'en citer qu'un. D'abord, est-ce
que vous croyez normal que tout le monde ne soit pas soumis à cette
vérification? Qu'est-ce qu'il y aurait à faire si on veut
s'assurer que tous ces organismes, en tout cas les plus importants, soient sous
le même chapeau, c'est-à-dire qu'ils puissent être
vérifiés, que même si je suis pleinement conscient qu'ils
sont déjà vérifiés par des vérificateurs
externes et ont un rapport financier annuel, le Vérificateur
général puisse aller mettre un peu son nez là-dedans pour
être en mesure de faire un rapport comme celui que vous faites
actuellement?
M. Châtelain: D'accord. Pour commencer, le mandat de
vérification, qu'il soit exécuté par le
Vérificateur général ou par un vérificateur de la
pratique privée, est le même dans ces cas-là. Vous avez
mentionné l'exemple de la RIO. C'est un organisme du gouvernement et non
pas une entreprise. La raison pour laquelle je dis cela, c'est que, dans le cas
des organismes du gouvernement, le mandat de vérification est plus vaste
que dans le cas des entreprises. Mais il y a très peu d'organismes qui
sont vérifiés par des vérificateurs du secteur
privé. La RIO en est un. Il y a huit organismes seulement qui sont
vérifiés par des vérificateurs du secteur privé.
Mais ces derniers ont le même mandat que. le Vérificateur
général. D'accord?
Pour ce qui est des sociétés d'État,
c'est-à-dire des entreprises du gouvernement...
M. Parent (Bertrand): On s'entend, ils ont le même mandat
que le Vérificateur général, mais aucun rapport ne nous
arrive, comme députés à l'Assemblée
nationale...
M. Châtelain: Oui, d'accord.
M. Parent (Bertrand):... ce qui est bien différent. Je
comprends que n'importe quelle grande firme de vérificateurs va faire
son travail et mettre ses notes aux états financiers. Mais on sait que
tout cela n'est pas analysé de fond en comble, ici.
M. Châtelain: Absolument, oui. C'est un autre aspect.
M. Parent (Bertrand): C'est une nuance importante.
M. Châtelain:... mais quand je parlais de mandat, je
parlais de la portée de la vérification, comme telle.
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Châtelain: Évidemment, j'arrivais à cela
par la suite. Mais, tout simplement pour compléter, en ce qui concerne
les entreprises du gouvernement, il y en a beaucoup moins qui sont
vérifiées par le Vérificateur général que
par des vérificateurs de la pratique privée. Entre autres, quand
on regarde cela, iI y a des entreprises qui sont presque strictement
commerciales, par exemple, pensons à la SGF, à la SNA, la
Société nationale de l'amiante, ou à SIDBEC. Il n'y a
peut-être pas de raisons très évidentes qui justifieraient,
par exemple, l'intervention directe - Je dis bien directe - du
Vérificateur général dans la vérification des
livres et des comptes.
Cependant, il y a quand même beaucoup d'entreprises du
gouvernement dont les opérations sont de nature plutôt
gouvernementale et dont la responsabilité est justement d'accomplir des
mandats de nature gouvernementale dont il serait préférable que
les livres et comptes soient vérifiés par le Vérificateur
général. Cela étant dit, par contre, le
Vérificateur général, comme je l'ai expliqué plus
tôt, a un droit de regard sur les travaux de vérification qui sont
faits par ces vérificateurs-là. D'une part, nous recevons tous
les rapports qui sont produits par ces vérificateurs, en plus des
états financiers. Nous recevons des rapports et cela doit comprendre
également les rapports de vérification qui sont faits à la
gestion. Cela devrait les comprendre normalement, on n'est pas assuré
encore de les recevoir tous, mais c'est à nous de vérifier tout
cela avec le temps. Donc, nous recevons cette documentation-là et nous
en faisons l'analyse. Nous commençons maintenant à en faire
l'analyse.
Or, et là, je rejoins le commentaire du député
tantôt, en ce sens, nous, nous avons un accès direct à
l'Assemblée nationale. Il est certain que, si nous voulons assurer un
meilleur contact avec l'Assemblée nationale au point de vue
imputabilité, nous, avec notre rapport annuel à
l'Assemblée nationale, si nous constatons que des choses devraient
être portées à l'attention des députés, eh
bien, nous les inscrivons dans notre rapport annuel. Notre droit de regard
comprend cela. Si nous croyons que certaines informations sont
d'intérêt pour les députés, Il va être de
notre devoir de les inclure dans le rapport annuel.
Peut-être que je pourrais résumer tout cela en disant que,
là où tes exigences d'imputabilité devraient être
plus présentes, par exemple dans le cas des organismes du gouvernement,
dans te cas des entreprises dont le mandat est plutôt de nature
gouvernementale, le cas de programmes du gouvernement, le Vérificateur
général devrait être le vérificateur.
M. Parent (Bertrand): M. le vérificateur, lorsqu'on dit
qu'il y a 8 organismes et 56 entreprises du gouvernement qui sont en dehors de
votre contrôle, c'est-à-dire où vous n'avez pas de
contrôle direct comme sur le reste des autres organismes, moi, j'aimerais
savoir, d'une part, si, en fonction des nouvelles règles qui sont
maintenant en vigueur, des nouvelles règles qui font partie de vos
recommandations concernant les nouvelles écritures, si on veut, il ne
serait pas juste et normal que les sociétés qui, maintenant...
Prenons le cas d'Hydro-Québec, une société qui fait un
écart de quelque 300 000 000 $ ou 500 000 000 $ cette année dans
les états financiers, on l'a déterminé cet
après-midi. Est-ce qu'il ne serait pas normal, maintenant que les
nouvelles façons de faire permettent que les bénéfices se
retrouvent automatiquement dans les comptes du gouvernement, que vous, en tant
que Vérificateur général, vous ayez un droit de regard sur
ces organismes-là qui viennent maintenant influencer les états
financiers, puisque les règles du jeu sont changées? Cela me
semble tout à fait aberrant de voir que maintenant on veut bien
considérer les entreprises gouvernementales à part
entière, mais on dit au Vérificateur général: Vous,
n'y touchez pas, vous n'avez pas un droit de regard direct là-dessus Je
cite le cas d'Hydro-Québec, car cela me semble être une aberration
compte tenu des nouvelles règles particulières qui s'appliquent
maintenant qu'on vient de changer les nonnes.
M. Châtelain: D'accord. Au départ, il faut
réaliser tout de même que ces entreprises-là font partie du
champ de compétence du Vérificateur général. De la
façon dont la Loi sur le Vérificateur général est
rédigée, il a compétence sur tous ces organismes et ces
entreprises, d'accord? Donc, si le Vérificateur général
décidait d'aller effectuer une vérification sur place, même
s'il y a un autre vérificateur, il pourrait le faire. C'est une
interprétation à donner à la loi et ta loi est
rédigée dans ce sens-là. D'accord? Par contre, la loi
prévoit également le droit de regard lorsqu'il y a un autre
vérificateur. Cela veut dire qu'en plus du fait que le
vérificateur peut Intervenir
directement lui-même, dans le cas où il ne désire
pas le faire parce que, justement, il y a déjà un autre
vérificateur, s'il croit que cela n'est pas nécessaire pour lui
de faire cette intervention-là, il peut exercer son droit de regard tout
simplement, c'est-à-dire revoir les rapports, colliger l'information,
l'analyser et ainsi de suite. Si, à ce moment-là, Il croit que
d'autres travaux de vérification devraient être effectués,
que d'autres renseignements devraient lui être communiqués, il
peut l'exiger. Tout cela est prévu dans la loi. Alors, même si,
comme vous le dites, à l'intérieur des règles de
comptabilisation, on devrait peut-être exiger un plus haut degré
dïmputabilité, je crois que les possibilités sont là
pour le Vérificateur général d'exercer ce droit de regard
d'aller vérifier sur place. C'est bien sûr que l'intervention
n'est pas aussi directe dans ces cas-là que s'il était le
vérificateur en premier lieu. (21 h 45)
M. Parent (Bertrand): Je comprends que vous dites que vous pouvez
intervenir en tout temps, mais je ne pense pas que vous seriez
nécessairement bien reçu si vous alliez faire des recommandations
dans ces sociétés. Ils pourraient peut-être vous envoyer
promener.
M. Châtelain: Ils pourraient essayer.
Le Président (M. Lemieux): ils vont sûrement
essayer.
Hydro-Québec
M. Parent (Bertrand): Oui, mais si on revient à un
organisme aussi important qu'Hydro-Ouébec, est-ce que vous pouvez me
dire si, au 31 mars 1987, par exemple, il y a eu toute cette
vérification, maintenant que... Moi, cela me chicote un peu, je vous
l'avoue, qu'avec les nouvelles règles, les nouvelles façons de
faire, les sociétés sont prises autant dans leur actif que dans
leurs bénéfices et qui viennent se refléter dans les
états financiers du gouvernement. Si on veut en refléter
davantage, je veux bien, mais je me dis: À partir du moment où on
joue comme cela et qu'on joue à l'échelle de centaines de
millions de dollars, il va falloir s'assurer que les règles du jeu sont
suivies. Même si on respecte les normes établies, les normes des
comptables agréés, de l'institut, etc., à
Hydro-Québec, on a pu changer des façons de faire dans la
comptabilisation, la façon dont on peut prendre des amortissements. Il y
a 56 façons de le faire.
Advenant qu'au cours du dernier exercice financier au 31 mars 1987 il y
aurait eu des changements importants qui font en sorte qu'aujourd'hui tu peux
retrouver - et, effectivement, il y en a eu, si ma mémoire est bonne,
dans le cas d'Hydro-Québec - des modifications dans une
société d'État - quand elle était traitée
à part, qu'elle fasse des bénéfices ou des pertes, cela
n'avait pas d'incidence directe; maintenant, cela a une Incidence directe sur
les états financiers du gouvernement - si vous n'avez pas cette
vérification et ce plein contrôle de l'autre côté,
avec la possibilité d'intervenir et de faire des recommandations, j'ai
un petit peu peur, non pas que vous perdiez le contrôle, mais que vous ne
soyez pas capable d'intervenir là où vous devriez être
capable d'intervenir. Je donne toujours cet exemple-là, mais ft y en a
certainement d'autres.
M. Châtelain: D'accord. Mais, vous savez, cette
situation-là n'est pas tout à fait différente, par
exemple, des relations qui existent entre le vérificateur d'une
société mère et le vérificateur d'une filiale. Il y
a quand même certains procédés, certaines normes
générales de vérification qui ont été
prévus dans ces cas-là. Le vérificateur de la
société mère obtient de l'information, les états
financiers et l'opinion du vérificateur de la filiale. Il peut exiger
des informations. Cela se produit dans le secteur privé dans ces
cas-là. La même chose peut se produire ici, abstraction faite du
fait, justement, que le Vérificateur général a
déjà ce droit de regard, qui lui donne quand même un
accès tout à fait irréprochable ou même
inattaquable. Le vérificateur peut aller lui-même sur place et
vérifier. Comme vous le dites, il ne serait peut-être pas le
bienvenu, c'est vrai. Cependant, il y a certains procédés qui
existent déjà dans le secteur privé que nous pourrions
appliquer nous-mêmes dans nos relations avec le vérificateur
d'Hydro-Québec.
M. Parent (Bertrand): En tout cas, cela répond à
mes questions. Je reste préoccupé, mais cela répond
à mes questions. Est-ce qu'on doit faire une intervention?
Le Président (M. Lemieux): Non, non, non. Vous pouvez
continuer. Vous nous avez donné du temps tout à l'heure. Si cela
ne vous fait rien, M. le député de Saint-Louis, M. le
député de Bertrand nous a donné du temps tout à
l'heure, il faudrait lui en faire récupérer un peu aussi.
M. Parent (Bertrand): Si vous avez une courte question,
allez-y.
Le Président (M. Lemieux): Oui? Cela ne vous
dérange pas?
Alors, M. le député de Saint-Louis.
M. Parent (Bertrand): Pour autant que j'aurai un petit bout de
parole à la fin.
Le Président (M. Lemieux): Oui. C'est parce qu'il vous
reste onze minutes. Alors, M. le député de Saint-Louis,
brièvement, pour donner la chance au député de
Bertrand.
M. Chagnon: Oui, il n'y a aucun problème. Il y a des
sociétés dont vous avez fait la
vérification intégrée, que ce sort en phase 1 ou en
phase 2. Les conclusions de cette vérification-là, on les
retrouve dans votre rapport. Si je reprends les quelques exemples
soulevés ce matin aux engagements financiers, je pense, entre autres,
à la Société du Grand Théâtre de
Québec: je trouvais ce matin que cela coûtait cher de faire la
vérification intégrée de ta Société du Grand
Théâtre de Québec. On avait conclu qu'il en coûtait
100 000 $ pour faire ta vérification intégrée de cette
société qui a un budget de fonctionnement d'à peu
près 5 000 000 $.
À la page 128 de votre rapport, on découvre que la
Société du Grand Théâtre de Québec a une
limite d'emprunt de 800 000 $. Et, au 31 août 1986, sa marge d'emprunt
bancaire était de 1 300 000 $. Au scandale, il y a 500 000 $ de plus
dans la marge d'emprunt! Il me semble que je n'en ai pas pour mon argent, pour
100 000 $ là-dessus.
M. Châtelain: Je comprends. M. le Président, je peux
répondre tout de suite à cette question.
M. Chagnon: II me semble qu'on n'a pas trouvé grand-chose.
Le scandale n'est pas énorme.
M. Châtelain: Je comprends. Et si cela avait
coûté 100 000 $ pour découvrir cela, je suis bien d'accord
avec vous, je crierais au scandale.
M. Chagnon: À la ligne, cela me fait penser à mes
médecins à l'acte.
M. Châtelain: Ha, ha, ha! Oui, c'est vrai, plusieurs actes
à la minute. Le résultat de notre vérification
intégrée a été publié dans le rapport de
l'année précédente. Il était en détail dans
le rapport de Cannée précédente. Il y a pas mal plus que
cela dans le rapport.
M. Chagnon: C'est vrai aussi pour la Société de la
Place des Arts de Montréal.
M. Châtelain: À la Société de la Place
des Arts, on n'a pas fait encore de vérification
intégrée.
M. Chagnon: Je m'excuse, la Société
Radio-Québec.
M. Châtelain: Oui, c'était l'année
précédente également.
M. Chagnon: Pourtant, il me semblait qu'on avait fait de la
vérification jusqu'en juin, juillet et août 1986.
M. Châtelain: Oui, c'est cela. Et notre rapport a
été publié à l'automne 1986.
M. Chagnon: D'accord. Cela va. C'est le rapport de novembre 1986
plutôt que celui de novembre 1987. Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
Conclusions M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): Étant donné le peu de temps
qu'il nous reste, on devra ajourner nos travaux à 10 heures, j'aimerais
garder les quelques minutes qu'il me reste pour d'abord dire au
Vérificateur général et aux gens qui l'accompagnent la
satisfaction que j'ai eue aujourd'hui d'avoir les bonnes réponses aux
questions qui ont été posées. Les questions étaient
posées simplement et clairement, et Je pense que c'est Important. Comme
je l'ai dit à l'ouverture, ce matin, il est malheureux qu'on ait si peu
de temps pour passer à travers tant de recommandations qu'on aimerait
scruter un peu plus en détail. Il y aura bien sûr des suites
à cela. Je suis persuadé que mes collègues du
côté ministériel, de même que le président de
la commission, vont nous appuyer dans la démarche de vouloir aller plus
loin.
Vous l'avez mentionné, le 18 août dernier, vous avez
semblé percevoir chez nous un Intérêt marqué. Je
pense qu'il est à peu près temps qu'on puisse pousser beaucoup
plus loin. Souvent, les députés ne se sentent pas suffisamment
Impliqués. Je pense qu'avec le rapport du Vérificateur
général et avec la loi-cadre dont on pourrait
éventuellement se doter, il y a tout un travail à faire de ce
côté. Il serait souhaitable que différentes autres
commissions parlementaires, aient la chance de passer à travers les...
surtout celles qui ont des organismes qui ont été visités
et qui ont eu des recommandations, pour que d'autres parlementaires qui ne
siègent pas à cette commission, mais qui sont touchés
directement par le rapport, étant donné les cibles que vous avez
prises au cours de 1987... Ce sera la même chose pour 1988.
En tout cas, ce serait certainement un voeu, une recommandation que je
ferais pour que ces différents organismes puissent se rapporter aux
commissions concernées afin qu'on soit capable d'aller beaucoup plus en
détail. On a dû s'attarder aujourd'hui sur des points qui
étalent quand même de façon générale
très importants sur la modification des mesures comptables.
J'aimerais aussi mentionner que, de la façon que cela s'est
déroulé aujourd'hui, cela a été fort constructif.
On a essayé de ne pas situer le débat strictement au niveau
politique, mais de l'amener à un niveau où on veut que
l'administration, que la machine gouvernementale soit de plus en plus efficace.
En tout cas, c'est l'esprit qui m'anime. À partir de là, les
réponses qui nous sont données, on en fera ce qu'on pense bon
d'en faire. Il est important que le Vérificateur général
soit capable de donner du temps, comme il le fait actuellement, et que nous
en
demandions davantage, pour être capables de comprendre ce qu'il y
a là-dedans.
À quelques questions qui étaient posées de
façon spécifique, que ce soft à la Régie de
l'assurance-maladie ou d'autres organismes qu'on a pu étudier
aujourd'hui, on s'est rendu compte que vous aviez des dossiers
étoffés, que vous en saviez pas mat plus long que ce qui avait
été mis là. Bien sûr, vous ne pouviez pas tout
mettre, mais, à partir de cela, il faut exercer des contrôles. Ma
principale préoccupation, c'est de dire: II faut que cela cesse, les
recommandations, année après année. Qu'après deux
fois, trois fois, quatre fois il n'y ait pas de modification définitive
apportée pour corriger une lacune, et particulièrement quand on
sait qu'il y a des millions, pour ne pas dire des centaines de millions de
dollars qui coulent par cette porte, je pense qu'il y a une aberration. Il va
falloir qu'il y aft des mesures énergiques qui soient prises. On peut
dénoncer cela, on peut te crier, mais je pense qu'il va falloir qu'il y
aft un peu plus de fait là-dessus. Je pense que, dans cet
esprit-là, le travail qu'on a fait aujourd'hui était un travail
sommaire, de base, mais important, et particulièrement toute cette
explication en ce qui concerne la réforme des conventions comptables qui
était pour fe moins nébuleuse lorsqu'on essayait de faire la
projection dans le temps et de comparer une année par rapport à
l'autre. Ce que j'aurais aimé voir, à un moment donné - et
il me semble que cela aurait été de mise - c'est que le
Vérificateur général rende publique, sur une base
comparative, l'année 1985-1986 avec l'année 1986-1987, parce que
c'est une année de modifications importantes et ce qu'on a réussi
à découvrir ou à confirmer aujourd'hui pour les quelque
488 000 000 $, 500 000 000 $, je pense que c'était important. Cela ne
change pas demain matin les états financiers parce que, pour les
états financiers, iI y a une présentation et là-dessus
vous avez été clair, vous avez dit: Je ne peux pas changer, moi,
la présentation. Je comprends que vous n'avez pas à changer la
présentation, c'est l'emballage, vous n'y pouvez rien. Vous jugez sur le
contenu, sauf que dépendamment de la manière dont il est
emballé, il peut avoir l'air d'un plus gros cadeau ou d'un moins beau
gros cadeau. Moi, aujourd'hui, je peux vous dire que, l'exercice fait, j'ai la
satisfaction d'avoir été au fond des choses et de comprendre un
peu plus aujourd'hui que ce qu'on comprenait et tout ce que j'espère,
c'est qu'on pourra continuer à travailler dans un esprit très
ouvert de collaboration avec tous les parlementaires ici et vous-même, M.
le Vérificateur général, de même que vos adjoints.
Je tiens à vous remercier.
Le Président {M. Lemieux): Merci, M. le
député de Bertrand, M. le Vérificateur
général ainsi que vos fonctionnaires, M. le contrôleur, les
gens du ministère des Finances. Effectivement, nous vous remercions de
votre collabora- tion.
Seulement quelques remarques. Lorsque le député de
Bertrand a parlé de 488 000 000 $, je m'en voudrais de le quitter en ne
lui disant pas qu'il y a quand même 209 000 000 $ de reliés
à une opération de radiation massive de comptes à recevoir
irrécupérables. Je tiens à le souligner, ce qui fait quand
même plus 279 000 000 $; mais, au-delà de tout cela, ce qui est
important, c'est qu'on ait le visage le plus vrai possible de la situation
financière du Québec. C'est la préoccupation de notre
gouvernement, comme je le disais, représentant d'une population qui nous
a fait confiance et en dernier lieu, c'est quand même cela qu'on doit
regarder. On doit faire en sorte de bien servir ceux qui nous ont élus,
à la fois du côté de l'Opposition et du côté
ministériel. Cela doit demeurer une préoccupation pour nous.
Relativement à l'exercice d'aujourd'hui, je pense que la meilleure des
choses qui pourrait être faite, c'est de donner suite à la motion
du député de Lévis, effectivement. À cet effet, le
texte déposé - je vous dis que ce n'est pas une motion
proposée - est en ce sens que la commission du budget et de
l'administration convoque et entend les sous-ministres et présidents des
ministères et organismes mentionnés au rapport du
Vérificateur général du Québec pour l'année
financière terminée le 31 mars 1987.
À cet effet, le président de commission vous dit que cette
motion sera discutée le plus rapidement possible en séance de
travail et nous aimerions maintenant, M. le Vérificateur
général, entendre vos conclusions.
M. Rhéal Châtelain
M. Châtelain: Merci, M. le Président.
Évidemment, comme je le disais au début, je reviens
là-dessus, je ne vous cache pas que cette rencontre d'aujourd'hui, la
convocation que nous avons eue de comparaître devant vous est une source
de motivation pour moi-même et pour notre personnel.
Nous sommes au service de l'Assemblée nationale, nous essayons de
nous acquitter de notre devoir de la meilleure façon possible avec toute
la compétence dont nous pouvons disposer. Ce qui est important dans tout
cela, c'est de retourner aux objectifs de la Loi sur le Vérificateur
général; nous sommes au service de l'Assemblée nationale,
comme je le disais, toujours dans le contexte que nous devons aider
l'Assemblée nationale à exercer son rôle de surveillance
sur les fonds et les biens publics.
Dans cette optique, ce qui est Important pour nous, c'est de nous
assurer que les députés disposent d'une information suffisante,
appropriée, pour s'acquitter de leur rôle et également
qu'il y ait des suites données aux recommandations que nous
avançons dans notre rapport et que les constatations amènent
éventuellement des correctifs. C'est cela qui est Important.
Je vous assure de notre entière collabora-
tion et nous sommes à la disposition de l'Assemblée
nationale et de votre commission, M. le Président. Vous pouvez nous
convoquer n'Importe quand, il nous fera plaisir de nous présenter ici et
de vous donner des renseignements et des réponses à vos
questions. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Vérificateur général.
Nous vous remercions, vous et votre personnel. La commission ayant
accompli son mandat, nous ajournons maintenant sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)