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INFIRMIERES
M. LESAGE (Président): Messieurs du comité, mesdames et
messieurs. Lors de la séance que nous avons tenue jeudi dernier, il
était entendu que vous deviez revenir ce matin pour que les divers
groupes intéressés ou les personnes intéressées
donnent aux membres du comité leurs opinions sur la proposition ou la
suggestion que j'avais esquissée aussi vaguement que possible, afin de
laisser entière liberté à tous les
intéressés de s'exprimer sur la possibilité
d'établir un conseil supérieur des professions
para-médicales. Je cherchais un télégramme que j'ai
reçu de la part des chiropraticiens, mais je vois qu'il n'a pas
été mis au dossier. Les chiros semblaient croire que ce conseil
para-médical aurait juridiction sur eux.
Je voudrais purement et simplement rappeler que le discours du
Trône mentionne bien que des projets de loi seront
présentés concernant la chiropraxie et l'ostéopathie. Il
n'y a pas de changement de ce côté-là, les projets de loi
sont presque prêts, ils devraient être présentés
très bientôt, comme question de fait, avant l'ajournement de
Pâques, je crois. Toute mesure suggérée par le
gouvernement, quant à la chiropraxie et à l'ostéopathie,
ne toucherait en rien la suggestion que j'ai faite de la création d'un
conseil supérieur des professions para-médicales. La chiropraxie
et l'ostéopathie étant en dehors complètement de la
suggestion que j'ai faite.
Alors, monsieur Stein, avec M. Comtois, votre confrère, c'est
vous qui êtes le proposeur, je pense, du bill, le représentant des
pétitionnaires; alors je crois qu'il convient que je vous demande
d'abord, à vous, d'exposer vos opinions.
Je vous identifierai si ça ne vous fait rien, parce
qu'étant donné qu'il y a enregistrement et que les notes seront
transcrites et imprimées dans un fascicule, je vous nommerai à
chaque fois avant que vous preniez la parole afin que votre nom se trouve bien
indiqué au rapport, c'est comme le journal des Débats.
Je voudrais vous demander avant, M. Stein je pense à ce
que le directeur du journal des Débats m'a demandé hier :
Combien de copies faudrait-il du rapport de la discussion de ce matin? Est-ce
que vous avez des idées là-dessus?
UNE VOIX: Peut-être une vingtaine.
M. LESAGE: Non, je parle de centaines, moi, là. D'abord, il en
faut une pour chaque député, ça c'est sûr.
UNE VOIX: Je pense qu'il serait utile d'avoir une copie pour chacun des
hôpitaux. Cinq ou six cents.
UNE VOIX: La CSN en prendrait bien une centaine.
M. LESAGE: C'est ce que j'ai cru aussi, la CSN se croyant aussi
importante que l'Assemblée législative. Ceci dit sans aucune
malice. Alors, disons sept cents copies. Alors, Me Charles Stein,
représentant des pétitionnaires.
M. STEIN: M. le Président, lorsque vous avez formulé votre
suggestion de grouper les professions paramédicales sous la juridiction
d'un organisme de l'Etat, vous avez préconisé la
préservation des droits acquis de tout corps professionnel existant et
vous avez spécifié que l'Association des infirmières, par
exemple, devrait conserver son monopole professionnel.
M. LESAGE: Ces droits acquis, évidemment, j'ai toujours
parlé de la modernisation; c'est sous cette réserve.
M. STEIN: Précisons que le monopole dont il s'agit, obtenu de la
législature il y a vingt ans, et qui complétait les
privilèges accordés à l'Association un quart de
siècle plus tôt, se résume essentiellement à la
réglementation autonome de l'admission à l'étude et
à l'exercice de la profession d'infirmière.
Bien entendu, c'est un pouvoir délégué. Il est
toujours loisible au législateur de le retirer à son
concessionnaire; mais encore une fois, vous avez souligné votre
intention de rester fidèle à votre politique de respecter les
droits acquis, qui a également été celle de vos
prédécesseurs.
Or, le conseil supérieur suggéré
réglementerait, sous réserve de l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil, l'étude et l'exercice des professions
para-médicales qu'une loi commune placerait sous son égide. C'est
là l'essence du régime proposé, nous semble-t-il,
même s'il comporte consultation des intéressés par le
truchement de commissions ou de comités où ces professions
seraient représentées. Inutile de préciser que cette
représentation au sein d'un organisme surbordonné, cette voix au
chapitre qui est, en somme, purement consultative ne se concilierait
guère avec l'autonomie actuelle de l'association.
Celle-ci devrait désormais se contenter de recommander ou de
suggérer des normes, programmes et règlements au conseil
supérieur qui, lui, serait, de la sorte, substitué comme
délégué de la législature chargé de
régir la profession d'infirmière. L'association espère
donc, du
moins le demande-t-elle instamment, qu'on lui conservera l'essentiel de
son statut et de ses pouvoirs, tout en leur faisant subir la mise à jour
que représente le bill 92. Par contre, si les puéricultrices,
garde-bébés et autres auxiliaires en soins infirmiers doivent
être gouvernées par le nouvel organisme projeté,
l'Association accepte d'emblée la suppression des clauses du bill dont
l'objet était de lui confier cette tâche et d'intégrer ces
occupations à une profession élargie des soins infirmiers. La
profession d'infirmière et d'infirmier devrait alors demeurer à
l'écart des professions para-médicales, que ce conseil
supérieur projeté aurait sous sa juridiction et qui comprendrait,
entre autres du moins, les podiâtres et physiothéra- peutes, en
outre des auxiliaires en soins infirmiers visés au bill.
Ajoutons qu'il y aurait alors sans doute lieu d'ajouter au bill une
clause réservant le droit d'exercer une profession sous l'empire de la
loi des professions para-médicales, comme il réserve
déjà à celui des médecins, des dentistes, des
homéopathes et même des sages-femmes. Nous avons
préparé les amendements qui, à notre avis, s'imposeraient
dans cette hypothèse, en plus de quelques-uns qui n'ont aucun rapport
avec celle-ci et qui ne modifieraient, par ailleurs, aucunement la substance du
bill. Alors nous saurions infiniment gré au comité d'entreprendre
immédiatement, à la fin du présent débat
général, l'étude du texte de notre projet de refonte et
des amendements dont je viens de vous donner un aperçu très
général.
M. LESAGE: M. Stein, je n'ai pas l'intention de demander au
comité, ce matin, d'étudier, clause par clause, votre bill, non
plus que d'étudier des amendements que vous suggéreriez. Je
proposerais plutôt que les amendements que vous avez
rédigés soient portés en appendice du feuillet qui sera
imprimé à la suite de la séance de ce matin. Est-ce que
ça vous conviendrait?
M. STEIN: Cela me va.
M. LESAGE: Alors, il s'agirait pour vous de me les remettre pour qu'ils
soient imprimés en appendice. (Voir appendice « A »)
Est-ce que vous avez terminé M. Stein?
M. STEIN: Oui.
M. LESAGE: Je pense que, dans l'ordre, je me permettrais de demander
à Me Gagné à son associé Me Meloche... Alors Me
Maurice Gagné, représentant de la CSN.
M. GAGNE : La Confédération des syndicats nationaux...
M. LESAGE: La Confédération des syndicats nationaux.
M. GAGNE: ... et des syndicats affiliés dans le domaine des
services para-médicaux.
M. LESAGE: Certainement, oui.
M. GAGNE: M. le Président, messieurs les membres du
comité, depuis la semaine dernière, la CSN et ses officiers ont
considéré les suggestions préliminaires qui ont
été faites, lors de l'assemblée de jeudi dernier, et je
suis autorisé à vous dire ce matin que la CSN, dans le domaine
particulier qui la concerne, reconnaît bien, comme tout le monde je
crois, le caractère professionnel de l'Association des
infirmières et croit même qu'il est dans l'ordre de songer
à reconnaître un tel caractère professionnel aux autres
groupes qui rendent des services para-médicaux.
La CSN est d'avis que la suggestion d'un conseil supérieur des
professions paramédicales peut constituer une manière
recommandable, acceptable, de mettre de l'ordre, selon l'expression qui a
été employée la semaine dernière, dans le domaine
des services para-médicaux. Elle se déclare donc disposée
à explorer avec le comité et avec les auxiliaires du cabinet les
modalités d'un tel système.
La CSN se déclare prête à examiner ce projet,
à en discuter les différentes modalités. Nous ne sommes
pas prêts, ce matin, à aller beaucoup plus loin dans le domaine
des suggestions concrètes, parce que nous ne sommes pas et je n'ai pas
d'hésitation à le déclarer, nous ne sommes pas une
organisation professionnelle proprement dite, mais une organisation syndicale.
Nous considérons qu'il ne nous appartient pas de jeter les bases, mais
nous sommes entièrement disposés à apporter à
l'élaboration d'un tel système toute la contribution dont nous
sommes capables et qu'on voudra bien accepter de nous. Nous soulignerons
seulement la nécessité absolue, qui ressort déjà
d'ailleurs des discussions de la semaine dernière, d'une nouvelle
structuration, même en ce qui concerne la pétitionnaire actuelle,
d'une démocratisation de ses formes, d'une organisation plus propre
à véritablement assurer la sauvegarde des intérêts
professionnels proprement dits de ceux qui en font partie.
M. LESAGE: Mais vous ne suggérez pas que la corporation des
infirmières cesse d'être une corporation fermée.
M. GAGNE: Non, M. le premier ministre. Non seulement nous ne le
suggérons pas, mais j'ai reconnu tout à l'heure que le
caractère professionnel ne fait pas de doute, et il faut le
conserver.
Comme je le disais il y a un instant, nous ne sommes pas prêts, ce
matin, à aller beaucoup plus loin dans les détails. Nous offrons
notre collaboration avec la plus entière bonne volonté. Et nous
vous remercions de l'accueil que vous nous avez fait.
M. LESAGE: Evidemment la CSN approche toujours ses problèmes avec
son expérience dans le domaine des négociations. Est-ce que
messieurs les membres du comité...
M. GAGNE: Je ne suis pas prêt à dire que c'est une
"expérience qu'il faut négliger, M. le premier ministre!
M. BERTRAND (Missisquoi): J'aurais une question à poser à
M. Gagné. Est-ce que vous accepteriez, en principe, ce qui vient
d'être suggéré par Me Stein que l'Association des
infirmières ne tombe pas sous l'égide du conseil
supérieur?
M. GAGNE: C'est une question à laquelle il est assez difficile de
répondre, M. Bertrand. Il semble qu'au contraire, si on institue un
conseil supérieur des professions para-médicales, avec
peut-être des sections internes pour prévoir la nature de services
distincts qui peuvent être rendus par tel ou tel groupe, je me
demanderais pourquoi les infirmières ne seraient pas assujetties
à une telle législation.
M. I RTRAND: Alors, si vous me permettez, suivant l'opinion que vous
exprimez, faudrait-il également que les professions, comme les
pharmaciens et les autres, tombent également sous l'égide du
conseil?
M. GAGNE: Non.
M. LESAGE: Non. Monsieur, si vous me permettez, ce n'est pas du
tout...
M. BERTRAND: Non, non, je...
M. LESAGE: ... si vous me permettez, ce n'est pas du tout la suggestion
que j'ai faite.
M. BERTRAND: Non, ce n'est pas celle que vous avez faite...
M. LESAGE: Non, non.
M.. BERTRAND: ... pas du tout, je ne vous prête pas à
vous...
M. LESAGE: Non, merci.
M. BERTRAND: ... cette opinion, mais, étant donné que la
profession, comme M. Stein l'a déclaré tantôt est
déjà autonome, qu'elle est déjà une
corporation...
M. BELLEMARE: Fermée.
M. BERTRAND: ... fermée, dont vous acceptez le principe comme
corps professionnel autonome, est-ce que vous n'êtes pas prêts
à aller jusqu'au point d'éloigner cette corporation de
l'égide du conseil supérieur?
M. GAGNE: Personnellement, je ne suis certainement pas prêt
à aller aussi loin que ça, M. Bertrand. Je ne pense pas que le
cas des infirmières et que le cas des pharmaciens, par exemple, se
comparent nécessairement et qu'il faille nécessairement adopter
à l'égard des deux la même attitude. Il n'y a pas de doute,
que si on tient compte du fait qu'aujourd'hui 80% des infirmières
rendent des services proprement hospitaliers dans des hôpitaux publics,
il me paraît y avoir une relation beaucoup plus intime entre les services
des infirmières, des aides-infirmières, des
puéricultrices, des gardes-bébés, des
aides-gardes-malades, etc., qu'entre les services rendus par des
infirmières et les services rendus par des pharmaciens. La nature
même des services impose, je crois, une distinction à faire entre
les deux. Et j'hésiterais beaucoup à vous suivre jusqu'à
dire que parce qu'on ferait telle chose au sujet de l'une, il faudrait
nécessairement faire la même chose au sujet de l'autre.
M. BERTRAND: Je voudrais attirer votre attention, M. Gagné, sur
le point suivant: Ce n'est pas autant de nous suivre que de répondre
à l'argument qui a été apporté par M. Stein. Nous
sommes ici pour connaître vos opinions, il y a une question de principe
qui est soulevée par Me Stein, à l'effet que l'Association des
infirmières, étant une corporationprofessionnelle qui vit
déjà depuis quelques années, qu'elle se règlemente
quant à l'admission, à l'exercice, aux études, etc.,
qu'elle est autonome, qu'elle ne devrait pas tomber sous l'égide du
conseil supérieur des professions paramédicales, conseil qui a
été suggéré par le premier ministre.
M. GAGNE: M. Bertrand, je vois très bien la portée
très large de la question que vous me
posez, je vais vous avouer franchement que je ne me trouve pas
personnellement compétent pour y donner ce matin, une réponse
complète. J'ai indiqué à première vue, que si la
Corporation des infirmières, qui a donné naissance à ce
débat, qui a suscité ces expressions d'opinions, par le bill
qu'elle a présenté cette année, se voit maintenant prise
dans un ensemble qui ferait d'elle une partie composante d'un tout qui n'existe
pas à l'heure actuelle, bien, ce n'est peut être pas en soi une
raison pour dire que la Corporation des infirmières, parce qu'elle a
existé dans le passé, doit continuer d'exister comme dans le
passé. Si l'on considère, à ce moment-ci, une revision
complète des structures des professions para-médicales, je crois
que c'est une question qu'il faut examiner, et je ne suis pas prêt ce
matin à abonder dans le sens de mon ami Me Stein.
M. LESAGE: D'ailleurs, il faut bien penser que, lorsque j'ai fait ma
suggestion la semaine dernière, je n'ai pas exclu la possibilité
que, sous le conseil supérieur, au lieu des comités
suggérés pour telle et telle professions, ça puisse dans
un cas ou deux, être des corporations. Je ne l'ai pas exclu la semaine
dernière. Je l'ai dit textuellement, en mentionnant, par exemple, le
droit de pratique. J'ai dit que nul ne pourrait exercer une profession
para-médicale à moins de détenir une licence émise
par le conseil supérieur ou son délégué, et ces
délégués étant des comités professionnels ou
la corporation professionnelle, si elle existe. Je n'ai pas exclu la
possibilité que, dans le cas d'une corporation existante à qui il
y aurait lieu de conserver ses droits en principe...
M. GAGNE: C'est ça.
M. LESAGE: ... tout en faisant des restrictions verbales et mentales que
l'on voudra, quant à sa structure démocratique, rien
n'empêche qu'au lieu d'être un comité du conseil
supérieur ce soit une corporation. Mais le conseil supérieur
comme je voyais la chose et je voudrais le dire avant que d'autres
s'engagent je le voyais comme étant celui qui était
chargé de déterminer le champ d'activité de chacune des
professions para-médicales. Qu'est-ce que l'on a le droit de faire comme
infirmière, qu'est-ce que l'on a le droit de faire comme auxiliaire,
qu'est-ce que l'on a le droit de faire comme aide, qu'est-ce que l'on a le
droit de faire comme infirmier des 1,700 clients de M. Racine? Qu'est-ce que
l'on a le droit de faire comme garde-bébés? Cela, ce serait
évidemment le conseil supérieur qui... Et ça, ce serait
mettre de l'ordre dans les professions para-médicales, et ensuite, une
fois ces de limitations-là faites par une loi gouvernementale instituant
ce conseil supérieur et après consultation du conseil
supérieur, eh bien! là, il y aurait moyen de former des
comités. Mais le comité, comme je l'ai dit la semaine
dernière, pourrait fort bien être dans un cas donné comme
celui des infirmières, la corporation professionnelle fermée.
M. GAGNE: C'est ça, et puis il n'y a pas d'objection de principe
à ce qu'une loi constituant une corporation professionnelle
fermée mentionne que les pouvoirs de cette corporation s'exercent
conformément aux dispositions de la loi du conseil supérieur des
professions...
M. LESAGE: C'est ça.
M. GAGNE: ...para-médicales, comme bien des lois disent
maintenant que les pouvoirs s'exercent conformément à la loi des
hôpitaux.
M. LESAGE: Des lois...
M. GAGNE: De la même façon, c'est une loi
générale qui régirait des corporations distinctes
formées par des lois spéciales.
M. LESAGE: Des lois qui concernent l'éducation, dans le cas des
corporations enseignantes.
M. GAGNE: C'est ça. Il y a certainement des avenues à
explorer.
M. BELLEMARE: En autant, M. Gagné, je pense, que tous les droits
acquis seront respectés et sauvegardés.
M. GAGNE: Je crois, oui.
M. BELLEMARE: Parce que la corporation a été
l'instigatrice du grand mouvement de corporatisme chez elle.
M. GAGNE: Je ne peux pas nier ça.
M. BELLEMARE: Alors, elle a fait des sacrifices pour s'incorporer et
rester en corporation fermée, si vous voulez; elle a donné une
qualité particulière à la formation de ses membres et
aujourd'hui ce sont des droits acquis qu'elle a. Alors, il ne faudrait pas non
plus que le grand comité qui sera formé puisse la priver, elle,
même dans sa régie interne,
des droits qu'elle a acquis depuis 1946 et autres.
M. GAGNE: Je crois que je peux me déclarer d'accord avec ce que
vous venez de dire, M. Bellemare. Je n'ai ni mandat, ni l'intention de me
présenter devant vous pour demander l'abolition de la corporation des
infirmières. Ce que j'ai souligné seulement, c'est...
M. BELLEMARE: Vous auriez mauvaise grâce.
M. GAGNE: ... qu'il serait nécessaire de démocratiser son
organisation interne, de l'organiser pour qu'elle puisse faire mieux qu'elle ne
l'a fait dans le passé, la sauvegarde des intérêts
professionnels de ses membres.
M. BERTRAND: Même, M. Gagné, il faudrait également
souligner comme à tous ceux à qui nous pourrons poser des
questions, que les questions que nous posons ne sont pas nécessairement
des opinions que nous émettons, mais nous en sommes sur une question de
principe; les modalités, nous ne les connaissons pas, nous les
connaîtrons si le gouvernement présente une loi créant un
conseil supérieur, nous en sommes à l'heure actuelle tout
simplement à élaborer un peu sur la question deprincipe.
M. LESAGE: A une exploration.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Pas autre chose.
M. GAGNE: C'est comme ça que je...
M. LESAGE: Quitte à ce que l'exploration, si je m'aperçois
qu'en général c'est assez bien vu, quitte à ce que
l'exploration soit poursuivie par un comité...
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: ... qui rencontrera les intéressés, qui fera
rapport au gouvernement, et alors les conseillers juridiques seront en mesure
d'élaborer un projet de loi...
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: ... qui sera de nouveau soumis aux
intéressés.
M. BELLEMARE: Il faut faire bien attention aussi, je pense bien, au
nouveau syndicalisme qui s'incorpore dans les professions. Je pense que
ça, c'est un des effets qui influencent aujourd'hui, toute la
législation, parce que dans l'association des infirmières, dans
la corporation des infirmières, il y a les 4,000 qui font partie de la
corporation des...
M. GAGNE: Je n'ai pas d'hésitation à vous dire, M.
Bellemare...
M. BELLEMARE: Mais ça devient un problème interne, dans la
corporation, au point de vue syndicalisme.
M. GAGNE: Je n'ai pas d'hésitation à vous dire, de
même qu'aux autres membres du comité, que le groupe que je
représente reconnaît sans le moindre doute qu'il faut faire une
distinction entre le domaine syndical et le domaine professionnel proprement
dit.
M. BERTRAND: Parfait.
M. BELLEMARE: Bon, très bien.
M. GAGNE: Je ne soutiendrai pas d'autre chose devant vous. Mais j'attire
votre attention cependant sur le fait que, dans la loi actuelle et dans le
projet de loi qu'on présente devant vous, il y a un article qui donne
à la corporation les pouvoirs d'une union ouvrière pour
négocier, représenter ses membres pour fins de
négociations, de convention collective et, là, nous croyons que
ça ne doit pas exister.
M. LESAGE: Messieurs du comité, je m'excuse; tout à
l'heure j'aurais dû vous offrir de poser des questions à M. Stein,
si vous le désiriez. Je m'excuse de ne pas l'avoir fait.
M. BELLEMARE: On va vous pardonner.
M. BERTRAND: On reviendra à M. Stein tantôt.
M. LESAGE: Très bien. Alors, M. Dansereau, Me Jean-Paul
Dansereau, représentant... voulez-vous... (Voir appendice « B
»)
M. DANSEREAU: Oui, je vais les nommer, M. le premier ministre. Je
représente la Commission des écoles de gardes-malades auxiliaires
de la province de Québec ainsi que l'Association des gardes-malades
auxiliaires de la province de Québec, soit deux organismes qui
s'occupent d'une même profession, soit celle de la garde-malade
auxiliaire. Il arrive que je représente aussi la Commission des
écoles de
gardes-bébés de la province de Québec et
l'Association des gardes-bébés de la province de Québec,
qui est une autre profession, soit celle de garde-bébé,
appartenant aux soins infirmiers auxiliaires.
Or ces deux commissions et ces deux associations ont des
intérêts communs de sorte que je peux, ce matin, parler au nom des
quatre, sur les points communs. Maintenant, à ce stade-ci, M. le premier
ministre et messieurs les membres du comité, je dois avouer que
j'ignorais avant ce matin quelle tournure prendrait la réunion.
J'ignorais, par exemple, que vous feriez reproduire nos
déclarations.
M. LESAGE: Je l'avais dit la semaine dernière.
M. DANSEREAU: Bien, je m'excuse, je ne l'avais pas compris de cette
manière. De sorte que, M. le premier ministre, j'ai
préparé un mémoire assez long tout de même.
M. LESAGE: Alors si vous avez un mémoire écrit...
M. DANSEREAU: Oui.
M. LESAGE: ... est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux que vous nous en
donniez la substance, quitte à ce qu'apparaisse en appendice votre
mémoire de la même façon qu'apparaîtront les
modifications suggérées par M. Stein?
M. DANSEREAU: Je vous remercie infiniment, M. le premier ministre.
M. LESAGE: Alors vous n'aurez qu'à me donner votre mémoire
et je verrai à ce qu'il soit reproduit en appendice du feuillet,
n'est-ce pas, qu'il soit imprimé avec les délibérations de
ce matin.
M. DANSEREAU: Je vous remercie infiniment, ça me permettra
d'être beaucoup plus court. Maintenant, M. le premier ministre, si vous
me permettez une autre question. Lors de l'élaboration du projet de loi
lui-même, est-ce que les conseillers juridiques auront l'occasion de
rencontrer votre conseiller juridique et le Dr Lizotte?
M. LESAGE: J'ai déclaré que si, à la suite de la
réunion de ce matin, il semblait y avoir un degré suffisant
d'acquiescement au principe...
M. DANSEREAU: Oui.
M. LESAGE: ... je demanderais au Dr Lizotte, aussitôt qu'il aura
terminé bien c'est terminé, il doit terminer demain
son travail avec les omnipraticiens et les spécialistes pour mettre la
dernière main c'est peut-être terminé même au
moment où je vous parle au contrat qui doit être
signé demain à midi et demi, en vue de l'assistance-maladie.
Quant à Me Pratte, évidemment, il est assis à la table des
négociations avec les représentants des fonctionnaires
affiliés à CSN et nous avons quand même bon espoir que tout
puisse être réglé pour le 25 mars. Alors si mes
pensées optimistes se réalisent je suis un éternel
optimiste M. Pratte et le Dr Lizotte seront prêts, à la fin
du mois ou au début d'avril, à entrer immédiatement en
relation avec tous les procureurs des intéressés pour discuter
avec eux d'une charpente, si l'on veut, et ils les consulteront au fur et
à mesure.
M. DANSEREAU: Merci infiniment. Alors je vais résumer tout
simplement les grandes lignes du mémoire que j'ai préparé
en vous disant tout d'abord que c'est avec plaisir que nous avons accueilli la
suggestion du premier ministre qui a été agréée par
les membres du comité de créer un conseil supérieur des
professions para-médicales.
C'est avec le même plaisir que nous accueillons ce matin la
déclaration de Me Stein à l'effet que les infirmières sont
consentantes à retirer les articles qui traitaient des gardes-malades
auxiliaires et des gardes-bébés.
J'aimerais faire remarquer à ce moment-ci que les organismes que
je représente existent non pas juridiquement mais en fait depuis vingt
ans. C'est à la suite du besoin qu'on avait constaté de personnel
auxiliaire dans les hôpitaux qu'un comité a été
formé et que des écoles de gardes-malades auxiliaires et de
gardes-bébés ont été instituées dans les
hôpitaux. Ce n'est cependant qu'en 1960 que les diplômées
des écoles de gardes-malades auxiliaires ainsi que des écoles de
gardes-bébés se sont formées en corporation afin de
promouvoir leurs connaissances scientifiques et surtout, au point de vue
pratique, afin d'établir et de maintenir un registre de leurs membres
pour pouvoir répondre aux demandes des hôpitaux qui ont besoin de
personnel auxiliaire, et afin de veiller sur l'éthique professionnelle
de leurs membres. C'était la raison principale de la formation de ces
associations et je vous dirai tout à l'heure pourquoi j'en demande le
maintien.
Plus tard, en 1963, les commissions des écoles se sont aussi
incorporées en vertu de la
partie III de la Loi des compagnies afin de grouper les directrices de
toutes ces écoles dans leur intérêt commun. Je dois vous
dire qu'actuellement la Commission des écoles de gardes-malades
auxiliaires dirige 42 écoles réparties dans des hôpitaux de
la province. Il y en a à Montréal, à Québec,
même à Hauterive, aux Iles-de-la-Madeleine, en Abitibi, au Lac
St-Jean, au Saguenay, dans les Cantons de l'Est. Quant à la Commission
des écoles de gardes-bébés, elle dirige actuellement sept
écoles.
Dans mon mémoire je mentionne le programme de deux ans qui est
suivi par nos élèves. Je donne le cours ainsi que les
matières qu'elles apprennent. Et dans mes conclusions, je déclare
que l'expérience de 20 ans nous permet d'affirmer qu'il est impossible
de former une garde-malade auxiliaire et une garde-bébé dans une
période de temps inférieure à deux ans. Je déclare
aussi que nous sommes convaincus qu'il est nécessaire que la
garde-malade auxiliaire, aussi bien que la garde-bébé, soit
considérée dans l'équipe hospitalière comme
collaboratrice des autres professions.
Dans nos conclusions, nous favorisons l'établissement d'un
conseil supérieur des projessions para-médicales, conseil qui
devra être formé d'un représentant du Collège des
médecins, d'un représentant de l'Association des hôpitaux,
d'un représentant du ministère de la Santé, d'un autre du
ministère de l'Education avec, en plus, un membre de chacune des
professions, professions qui seront régies par le conseil
supérieur. Alors, quand nous disons un membre, nous disons un membre de
la profession sans nécessairement demander que ce soit un membre faisant
partie de nos commissions ou de nos assiciations, un membre choisi par le
lieutenant-gouverneur en conseil, un membre choisi par le cabinet, un membre de
chacune des professions ainsi qu'un représentant des citoyens. Tous ces
membres étant choisis par le Conseil des ministres.
Nous aprouvons aussi, évidemment...
M. DOZOIS: Est-ce que vous auriez objection à ce qu'ils soient
délégués par les associations?
M. DANSEREAU: Je prévois évidemment la formation de
comités professionnels et je demande que ce soient des membres des
commissions et des associations que je représente qui en fassent partie.
C'est pourquoi pour assurer, à notre avis, l'indépendance plus
grande du conseil supérieur, nous serions d'accord qu'un membre de
chacune des professions, choisi peut-être en dehors des directeurs ou des
présidents des associations, fasse partie de ce conseil supérieur
afin qu'il soit plus indépendant et n'ait pas à servir deux
mandats, comme membre de son conseil d'administration et comme membre du
conseil supérieur. C'est l'idée de notre suggestion.
M. BELLEMARE: M. Dansereau, vous représentez ce matin, je crois,
une partie des écoles. Pas toutes.
M. DANSEREAU: Bien voici, il y a des écoles...
M. BELLEMARE: Répondez-moi. Vous en représentez une
partie, il y a un autre secteur qui, lui aussi, forme des gardes-malades
auxiliaires.
M. DANSEREAU: Absolument.
M. BELLEMARE: Dans votre proposition relative au comité, vous
dites que le conseil aurait une représentation de votre association.
M. DANSEREAU: Des professions.
M. BELLEMARE: Il vous faudrait vous entendre avec l'autre.
M. DANSEREAU: Les amorces sont faites et tout va très bien, je
peux vous dire ça. Les professions... je vois les infirmières,
les gardes-malades auxiliaires, les gardes-bébés ainsi que celles
qu'a mentionnées le premier ministre, soit les podiatres...
M. BELLEMARE: Il y aurait entente entre les différents...
M. DANSEREAU: ... membres de la même profession. Chez les
gardes-malades auxiliaires, il y a aussi des auxiliaires en nursing ou des
gardes-malades qui ont des écoles qui, jusqu'à maintenant, ont
été dirigées par l'Association des infirmières de
la province de Québec. Alors, ce groupe est prêt ce matin à
faire partie de la même profession que les gardes-malades auxiliaires,
comme les puériculturistes, si je ne m'abuse, sont prêtes à
faire partie de la même profession que les
gardes-bébés.
M. BELLEMARE: Et elles délégueraient, elles,
d'après votre proposition...
M. DANSEREAU: Le même nombre de membres, mais dans les
comités professionnels.
M. LESAGE: M. Dansereau parle des comités professionnels
représentés au conseil supérieur.
M. DANSEREAU: J'étais rendu à ça. Nous recommandons
d'abord la formation de comités professionnels, soit un pour chacune des
professions que j'ai nommées tout à l'heure ainsi que les autres
qui pourront être reconnues par le conseil supérieur à
l'avenir ou immédiatement. Ce comité professionnel, je demande
évidemment qu'il soit formé de délégués de
la commission des écolesde gardes-malades auxiliaires, de
délégués de l'association des gardes-malades auxiliaires
et des délégués des autres organismes qui pratiquent la
même profession que la nôtre et qui seront reconnus par le conseil
supérieur.
M. LESAGE: Des auxiliaires elles-mêmes aussi, pas seulement des
écoles.
M. DANSEREAU: J'ai dit des écoles et de l'association.
M. LESAGE: Mais quant au conseil supérieur, est-ce qu'il sera
nécessaire que toutes les professions para-médicales y soient
représentées en plus des représentants du gouvernement, de
la profession médicale et des hôpitaux? J'attache une grande
importance à la représentation du Collège des
médecins et des associations d'hôpitaux au conseil
supérieur.
M. DANSEREAU: Evidemment si la formation que nous proposons des
comités professionnels était acceptée, je n'insisterais
pas tellement pour avoir une représentation des professions au conseil
supérieur, vu qu'à ce moment-là, le rôle du conseil
supérieur serait évidemment de prendre ses recommandations des
comités professionnels et de les étudier.
M. LESAGE : Et le rôle du conseil supérieur serait
consultatif.
M. DANSEREAU: Bien, serait consultatif... Comme vous l'avez
proposé, vous lui donnez tout de même...
M. LESAGE: Ses recommandations iraient au gouvernement.
M. DANSEREAU: Oui. Alors, je n'insisterai pas pour avoir une
représentation des professions au conseil supérieur en autant que
nous aurions nos représentants aux comités professionnels.
M. LESAGE: Les comités professionnels qui, eux, auraient des
pouvoirs exécutifs.
M. DANSEREAU: Alors, sur les comités professionnels, je
répète que j'y vois des délégués des
commissions des écoles de gardes-malades auxiliaires au comité
des gardes-malades, et des délégués de la commission des
écoles de gardes-bébés, ainsi que des
délégués des associations de gardes-malades auxiliaires et
de l'association des gardes-bébés, qui groupent les
diplômés de nos différentes écoles, ainsi que des
délégués des autres commissions et des autres associations
qui exercent la même profession que la nôtre, soit celle de
garde-malade auxiliaire, comme j'ai mentionné tout à l'heure, les
gardes-malades ou ce que l'on appelait jusqu'ici les auxiliaires en nursing,
ainsi que les puéricultrices au comité professionnel des
gardes-bébés.
M. BERTRAND: M. Dansereau, pendant que nous sommes sur le principe
là, acceptez-vous l'idée de Me Stein que l'association des
infirmières et pour les mêmes raisons que nous avons
données tantôt demeure un corps absolument autonome,
distinct et non relié au conseil supérieur?
M. DANSEREAU: Bien voici là, j'en venais à ça dans
mon mémoire, M. Bertrand, c'est que...
M. BERTRAND: Non, alors allez-y si vous touchez au problème.
M. DANSEREAU: Je réclame le maintien des commissions des
écoles que je représente ainsi que des associations, avec une
certaine autonomie tout de même. Alors maintenant, pour répondre
spécifiquement à votre question, je favoriserais plutôt la
formation d'un comité professionnel d'infirmières, qui ferait
rapport, afin de permettre au conseil supérieur d'avoir une vue
d'ensemble sur tout le problème du personnel hospitalier.
M. LESAGE: Bien oui, pourquoi est-il nécessaire, dans votre
esprit, M. Dansereau, qu'il y ait un comité professionnel des
infirmières en plus de la corporation, si la corporation est une
corporation fermée?
M. DANSEREAU: Ce comité professionnel des infirmières, M.
le premier ministre, je le verrais formé exclusivement de la corporation
des infirmières, de l'AIPQ, telle qu'elle existe actuellement...
M. LESAGE: Oui, ce serait la corporation qui remplirait le rôle du
comité en ce qui concerne les infirmières.
M. DANSEREAU: ... qui remplirait le rôle du comité
professionnel pour les autres professions...
M. LESAGE: Oui, c'est ce que je disais tantôt.
M. DANSEREAU: ... que, je le répète, je vois formés
des délégués des commissions et des associations que je
représente, ainsi que des commissions et des associations des
professions similaires aux nôtres.
Maintenant, je prévois évidemment, dans les pouvoirs du
conseil supérieur, les suivants: établir, en collaboration avec
les comités professionnels, les normes, les standards, et les champs
d'action de chaque profession, premier but; ensuite, sans nécessairement
suivre leur ordre d'importance, approuver les règlements soumis par les
divers comités professionnels, étudier et approuver les
programmes d'étude soumis par les comités professionnels,
accorder les certificats de compétence professionnelle sur
recommandation des comités professionnels, et j'insiste là-dessus
parce que, si vous vous rappelez la semaine dernière, je vous avais
mentionné que j'étais consentant à accepter le bill 92,
afin que le certificat de compétence émis à nos membres
remonte en valeur et soit plus prestigieux, c'est pourquoi nous
suggérons que les certificats soient émis par le conseil
supérieur qui serait le corps suprême de l'organisme.
M. DOZOIS: Même pour l'Association des infirmières qui a ce
droit dans le moment?
M. DANSEREAU: Bien voici là encore, évidemment, je n'ai
pas pensé au problème...
M. DOZOIS: Non, je vous pose la question.
M. DANSEREAU: Je n'ai pas pensé au problème, moi, M.
Dozois, je n'ai pas pensé au problème, j'ai préparé
le mémoire en fonction des professions...
M. DOZOIS: De votre groupe...
M. DANSEREAU: ... de deux groupes que je représente toujours, il
faut bien que ce soit clair.
M. DOZOIS: Toujours en fonction de vos deux groupes.
M. DANSEREAU: Oui, j'ai deux groupes qui pourraient avoir deux avocats
au lieu d'un. C'est pour ça que j'insiste de nouveau. Main- tenant, je
vois aussi, comme fonction du conseil supérieur, celle
d'accréditer les écoles et d'accorder les permis d'ouverture de
nouvelles écoles, évidemment.
Quant aux comités professionnels, nous les voyons comme agents de
liaison entre le Conseil supérieur et les commissions des écoles.
Evidemment leur fonction sera de préparer, en collaboration avec les
commissions des écoles, les recommandations qu'elles doivent faire au
conseil supérieur quant au programme, quant à déterminer
le champ d'action ainsi que toutes autres questions pertinentes.
Maintenant, Monsieur le Premier ministre, Messieurs les membres des
comités, nous voyons la nécessité de maintenir les
écoles que nous opérons dans les hôpitaux et de maintenir
aussi l'existence légale des corporations qui les administrent, soit la
Commission des écoles de gardes-malades auxiliaires et la Commission des
écoles de gardes-bébés, ayant pour fonction, comme
actuellement, d'opérer ces écoles, en un mot, de les visiter,
d'accepter les étudiants et continuer ses activités, maintenir
son secrétariat. Parce que vous pouvez vous imaginer un peu que, dans le
moment, les commissions des associations ont des employés, ont surtout
un registre. Comme je l'ai dit au début de mon exposé, il est
essentiel d'en avoir un et ça, ce sera le rôle des associations
dont je demande aussi le maintien; le rôle principal, maintenir le
registre.
Alors, M. le Premier ministre, ceci signifie qu'un candidat ou une
candidate, ayant terminé son cours soit de garde-malade auxiliaire ou de
garde-bébé, ayant passé ses examens, obtiendra du Conseil
supérieur son certificat de compétence. Nous demandons
qu'après avoir obtenu ce certificat cette personne, obligatoirement,
fasse partie de l'association des gardes-malades auxiliaires, si c'est une
garde-malade auxiliaire, ou du Cercle des gardes-malades, disons, pour employer
leur nom, du Cercle des gardes-malades; s'il s'agit d'une
garde-bébé, de l'Association des gardes-bébés ou de
l'Association des puéricultrices obtenir de ces associations son droit
de pratique et sa carte de membre renouvelable annuellement afin de permettre
aux associations de contrôler le nombre de personnes qui ont le droit de
pratiquer ces professions. Il faut qu'un contrôle soit exercé sur
ces professions. Alors c'est le rôle des associations... Oui, M.
Bellemare...
M. BELLEMARE: M. Dansereau, est-ce que votre association serait
mandatée pour négocier toute convention collective?
M. DANSEREAU: Non. Non, les membres seraient libres. Les membres seront
libres comme dans le moment. Nous ne demandons pas...
M. BELLEMARE: Vous ne demanderiez pas que vous soyez...
M. DANSEREAU: Etre les agents négociateurs, non.
M. BELLEMARE: ... comme agents, comme mandataires pour
représenter votre groupe lors d'une négociation.
M. DANSEREAU: Non.
M. DOZOIS: Mais vous suggérez cependant, dans vos
dernières remarques, que chacun des groupes que vous représentez
devienne en sorte des corporations fermées au même titre
que...
M. DANSEREAU: Bon voici, j'ai prévu la question, M. Dozois. C'est
une corporation fermée mais qui est tempérée par le fait
qu'il n'y a pas une seule association comme le Barreau ou le Collège des
médecins.
Prenons l'exemple des gardes-malades auxiliaires; il y aurait
l'Association des gardes-malades auxiliaires que je représente, et il y
aurait le Cercle des gardes-malades, qui sont aussi des gardes-malades
auxiliaires ou des auxiliaires en nursing, mais qui en fait pratiquent la
même profession que la nôtre.
M. LESAGE: Comment s'appelle-t-elle?
M. DANSEREAU: Le Cercle des gardes-malades. C'est ça. M.... A Me
Fillion? Le Cercle des gardes-malades?
M. FILLION: Le Cercle des gardes-malades.
M. LESAGE: ... Me Fillion pour les représenter. Là ce sont
des auxiliaires. Ce ne sont pas des infirmières.
M. FILLION: C'est la même catégorie de gens,...
M. LESAGE: De personnes... M. DOZOIS: Un autre groupe.
M. DANSEREAU: Oui. Alors il y aurait deux associations au départ,
M. Dozois, et non pas une seule comme le Barreau ou le Collège des
médecins. Et de plus, le Conseil supérieur aurait le pouvoir
d'accréditer de nouvelles écoles et d'approuver la formation de
nouvelles associations si le besoin s'en fait sentir et si les gens qui en font
la demande sont des gens jugés qualifiés à le faire par le
Conseil supérieur. C'est pour ça que la profession serait
fermée dans un sens mais les membres ne seraient pas obligés de
faire partie d'une seule association comme les avocats de faire partie du
Barreau.
M. LESAGE: Ou les infirmières seraient en corporation. Les
infirmières, elles, ont une corporation fermée; alors que pour
les auxiliaires, il y a plus d'une association...
UNE VOIX: C'est ça.
M. LESAGE: ... les gardes-bébés, il y a plus d'une
association; il y a la puériculture...
UNE VOIX: Les gardes-bébés.
M. LESAGE: C'est la même chose que les
gardes-bébés,...
M. DANSEREAU: C'est ça.
M. LESAGE: ... et les puéricultrices sont
représentées par Me Lalonde.
M. DANSEREAU: Maintenant, mes remarques que je viens de faire au sujet
des associations s'appliquent évidemment in extenso à
l'Association des gardes-bébés ainsi qu'à l'Association
des puéricultrices. Est-ce que ça répond à votre
question, M. Dozois?
Nous avons aussi, c'est un aparté peut-être, que je crois
important... Nous avons aussi préparé un mémoire,
c'est-à-dire que c'est Mère Marie-Madeleine de Montmagny qui a
préparé un mémoire en collaboration avec la
régionale Pascal-Taché de Montmagny...
M. LESAGE: Oui.
M. DANSEREAU: ... afin de préparer...Parce qu'évidemment
nous sommes au courant du rapport Parent. Nous prévoyons que certains
cours, que nous donnons actuellement dans nos écoles, vont être
donnés dans les écoles régionales. Alors, nous serions
heureux, M. le premier ministre, d'annexer aussi à notre mémoire
ce cours préparé en collaboration par la Commission des
écoles de gardes-malades auxilliaires et la régionale
Pascal-Taché.
M. LESAGE: Oui, alors, si vous voulez bien
me le remettre en même temps que votre mémoire...
M. DANSEREAU: Parfait.
M. LESAGE: ... il apparaîtra à l'index.
M. DANSEREAU: Merci beaucoup.
M. BELLEMARE: C'est seulement le cours que suivent les
aides-infirmières?
M. DANSEREAU: Les gardes-malades auxilliaires.
M. LESAGE: C'est au sujet... C'est le curriculum, n'est-ce pas?
M. BELLEMARE: Oui.
M. DANSEREAU: Alors, je terminais en disant que nous prétendions
que notre passé, puisque nous opérons depuis 20 ans, est garant
de notre avenir. Et à cet effet nous nous permettons de
référer à une lettre que le ministère de la
Santé adressait à tous les hôpitaux en décembre
1964, recommandant que le personnel auxiliaire ne soit formé que de
gardes-malades auxiliaires, auxiliaires en nursing et
gardes-bébés, diplômées d'une école reconnue
respectivement par l'Association des gardes-malades auxiliaires, par
l'Association des infirmières de la province de Québec et par
l'Association des gardes-bébés de la province de
Québec.
M. BELLEMARE: M. Dansereau, est-ce que toutes vos associations sont des
associations formées en vertu de la troisième partie de la Loi
des compagnies?
M. DANSEREAU: C'est ça.
M. BERTRAND: Par lettres patentes.
M. DANSEREAU: C'est ça.
M. BELLEMARE: Par lettres patentes.
M. DANSEREAU: C'est ça.
M. BELLEMARE: Combien, en tout, en présentez-vous de ces
associations?
M. DANSEREAU: Quatre. Deux commissions des écoles pour chacune
des professions de gardes-malades auxiliaires et de gardes-bébés
et deux associations, une de gardes-malades auxiliaires, une de
gardes-bébés, qui groupent les diplômées de ces
écoles.
M. BELLEMARE: Cela représente combien de membres en tout?
M. DANSEREAU: 2,600 membres de l'Association des gardes-malades
auxiliaires, plus de 1,000 gardes-bébés diplômées;
quant au nombre d'écoles, 42 pour les gardes-malades auxiliaires et sept
pour les gardes-bébés. M. le premier ministre, messieurs, je vous
remercie.
M. LESAGE: Alors, pendant que nous sommes aux Auxiliaires et aux
gardes-bébés, est-ce que je pourrais demander à Me
Lalonde...
M. LALONDE: M. le premier ministre, messieurs les membres du
comité, nous avons eu l'occasion de vous remettre, lors de la
dernière réunion du comité, un mémoire qui
étudiait le bill 92 et faisait certaines propositions. Nos commentaires
seront brefs aujourd'hui étant donné que ce mémoire vous a
déjà été remis.
Je représente l'Association des puéricultrices de la
province de Québec et la Fédération des écoles de
puériculture et de soins aux enfants, aux malades. Et comme je le disais
la semaine dernière, les puéricultrices ont la même
fonction que les gardes-bébés. En fait, ce sont les mêmes
personnes sauf que la désignation de puéricultrices semble plus
appropriée. L'Association des puéricultrices groupe environ 2,000
membres et la Fédération des écoles de puériculture
groupe les six grandes écoles de puériculture de la province de
Québec qui ont à peu à peu près 90% des
étudiantes en puériculture à l'heure actuelle.
L'Association et la Fédération que je représente se
déclarent d'accord avec le principe de la suggestion
énoncée par le premier ministre, lors de la dernière
réunion du comité, en ce qui concerne la création d'un
conseil des professions para-médicales et de comités
professionnels. Je rappelle cependant que les organismes que je
représente avaient proposé, à cette occasion, la
création d'un conseil supérieur des professions
d'infirmières. La raison de cette suggestion était que, selon
nous, le problème se soulevait en particulier dans le domaine du
nursing; c'est là que se soulevaient les difficultés les plus
évidentes, les plus graves à l'heure actuelle. Le premier
ministre a énoncé un projet, a fait une suggestion qui va plus
loin que cela, dans ce sens qu'elle englobe l'ensemble des professions
para-médicales; il deneurerait à définir exactement
l'extension à donner à ces mots.
M. LESAGE: Malgré que les journaux ont dit que ma suggestion
ressemblait étrangement...
M. LALONDE: ... je pense que vous confirmerez que toute ressemblance est
purement accidentelle.
M. LESAGE: Oui, absolument parce que nous ne nous étions
aucunement vus. Ah! c'est certain que non. Comme question de fait, j'ai connu
Me Lalonde, mercredi dernier...
M. LALONDE: Oui. Au point que vous me preniez pour un autre.
M. BELLEMARE: J'ai quasiment envie de soulever un point d'ordre.
M. LALONDE: Donc, bien que notre proposition était
peut-être plus restreinte, plus restrictive que celle qui a
été énoncée par le premier ministre, nous n'avons
sûrement pas d'objection de principe à collaborer pleinement avec
un comité supérieur des professions para-médicales, si la
Législature et le gouvernement en venaient à la conclusion qu'il
est approprié de mettre sur pied un tel organisme.
Evidemment, nous devons réserver nos opinions quant aux
modalités particulières que prendrait un tel projet. Il faudrait
voir le projet de loi et à ce moment-là avoir l'occasion,
d'ailleurs, d'exprimer des opinions plus précises ou plus
détaillées devant le comité créé par le
gouvernement. Je désire cependant prendre acte de la déclaration
de Me Stein, ce matin, au nom de l'Association des infirmières, à
l'effet que l'Association est consentante à retirer de son bill toutes
les dispositions affectant les autres professions. Nous croyons qu'il s'agit
d'une décision sage et sur laquelle nous sommes parfaitement d'accord.
Nous maintenons que le bill 92 ne devrait accorder aucun pouvoir à
l'Association des infirmières sur les autres professions, soit
directement ou indirectement. Par ailleurs, il est évident que le bill
92 devrait reconnaître aux infirmières tous les pouvoirs
nécessaires pour réglementer leur profession.
Nous avons des commentaires très brefs à faire sur la
suggestion énoncée par le premier ministre la semaine
dernière. Nous désirons tout d'abord qu'un comité
professionnel soit créé spécifiquement pour les
puéricultrices et les gardes-bébés, c'est-à-dire
que ce soit un même groupe professionnel. Me Dansereau a souligné
le fait qu'il existe déjà d'autres associations mais il s'agira
de faire un seul comité avec ces diverses associations.
M. LESAGE: Combien y en a-t-il?
M. LALONDE: Il y en a deux. Il y a deux associations de
diplômées et deux associations d'écoles, si vous voulez.
Alors, il y en a deux du côté des diplômées et deux
du côté des écoles.
Nous croyons, premier point...
M. LESAGE: Mais il me semble qu'entre les écoles et les
diplômées, dans toutes les professions para-médicales, il y
a une entente assez bonne, parfaite même.
M. LALONDE: Oui, et même entre les deux associations de
diplômées, monsieur le premier ministre, et les deux associations
d'écoles, comme je l'ai mentionné la semaine dernière. Ces
associations se sont développées parallèlement au cours
des années...
M. LESAGE: Et les relations sont excellentes.
M. LALONDE: Les relations sont excellentes, je pense que Me Dansereau
confirmera cela.
M. DANSEREAU: Oh oui.
M. LALONDE: Deuxièmement, nous croyons que le conseil
supérieur, et ici c'est encore un énoncé de principe,
devrait comprendre, en plus des membres énumérés lors de
la réunion du dernier comité, des représentants des
diverses professions intéressées, des représentants de
chaque comité.
Troisièmement, nous croyons...
M. LESAGE: Vous dites que le conseil supérieur devrait avoir des
représentants de chaque comité au conseil supérieur.
M. LALONDE: Nous croyons ceci, monsieur le premier ministre. Vous avez
énoncé la semaine dernière que ceci devrait grouper des
représentants du gouvernement, des citoyens des hôpitaux et du
Collège des médecins.
M. LESAGE: Oui.
M. LALONDE: Nous croyons respectueusement qu'il y aurait avantage
à ce qu'il y ait des représentants des professions
intéressées aussi, des représentants...
M. LESAGE: Des comités. M. LALONDE: ... des comités.
M. LESAGE: Ou des corporations.
M. LALONDE: Ou des corporations, évidemment, à ce conseil
supérieur des professions para-médicales. Nous croyons,
troisièmement et ceci constitue encore un énoncé de
principe qu'un grand soin devrait être pris, dans la mesure
où la chose peut être faite, de laisser au niveau des
comités professionnels ou des corporations professionnelles, la plus
grande autonomie possible dans l'adoption et l'élaboration de
règlements régissant ces groupements professionnels et concernant
la formation, l'admission à l'exercice, ainsi de suite... le tout
étant soumis, évidemment, à l'approbation ou aux
commentaires du conseil supérieur et à l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Nous craignons l'élaboration d'un
conseil supérieur des professions para-médicales qui serait un
organisme très, si on peut dire, autoritaire en ce sens, que c'est lui
qui déléguerait peut-être occasionnellement ses pouvoirs au
comité professionnel, mais qui aurait un droit d'initiative très
considérable.
Nous croyons que dans la mesure du possible, le droit d'initiative au
plan de la réglementation devrait être laissé aux
comités professionnels ou aux corporations professionnelles, sujet
évidemment à approbation et coordination par le conseil
supérieur et le lieutenant-gouverneur en conseil.
Nous serions assez craintifs devant l'élaboration d'un
système en vertu duquel le Conseil supérieur deviendrait une
super-structure additionnelle à celles qui existent à l'heure
actuelle et qui restreindrait les pouvoirs et l'initiative des personnes
immédiatement et directement concernées dans les professions.
M. KIERANS: Oui, mais quels sont les pouvoirs que vous donnez à
un tel Conseil supérieur?
M. LALONDE: Bien, quels seront les pouvoirs? C'est pour ça que
j'ai dit que c'était assez difficile de commenter spécifiquement
ces aspects du problème pour la bonne raison que tant qu'on n'a pas un
projet de loi on ne sait pas exactement quel sera le pouvoir du Conseil
supérieur. La semaine dernière on nous a dit que le
lieutenant-gouverneur en conseil adopterait des règlements concernant
l'admission, les études, les examens, la discipline des corps
professionnels, le champ propre à chaque profession, ainsi de suite et
que le Conseil supérieur serait chargé d'appliquer des
règlements, aurait le pouvoir de déléguer un
représentant au comité de chaque profession ou de corporation et
émettrait des licences lui-même.
Maintenant, est-ce que le Conseil supérieur sera purement
consultatif ou est-ce qu'il aura des pouvoirs d'initiative? Enfin dans notre
esprit c'est ce qui n'est pas encore très clair. Nous le voyons, si vous
demandez comment nous le voyons, comme un organisme consultatif de coordination
au lieutenant-gouverneur en conseil et non pas comme un organisme de
réglementation lui-même. Est-ce que je réponds à
votre question?
M. KIERANS: Oui, mais...
M. LALONDE: Quels seront les pouvoirs qui sont envisagés pour le
conseil? Encore une fois, nous le voyons comme organisme de coordination et
organisme faisant des recommandations au lieutenant-gouverneur en conseil en
rapport avec des règlements adoptés par les diverses corporations
professionnelles ou comités professionnels.
M. KIERANS: Oui, mais en effet toutes les corporations fermées,
les corporations d'infirmières, des gardes-bébés, etc,
restent exactement...
M. LESAGE: Des gardes-bébés, ce n'est pas
fermé.
M. KIERANS: Oui, mais on va créer peut-être une corporation
fermée pour les gardes-bébés. C'est en effet votre
suggestion. Quant à moi...
M. LALONDE: Oui, là-dessus nous avons dit si la
Législature est prête à considérer la
création de professions fermées à l'intérieur de
ces divers organismes, évidemment il n'y aura pas de problème.
Ces corporations fermées, auront des pouvoirs analogues à celle
de la Corporation des infirmières, par exemple. Elles ont un droit
d'initiative en matière de réglementation mais à l'heure
actuelle, par exemple, les associations que je représente, que Me
Dansereau représente, n'ont pas de droits reconnus par la
Législature dans ce domaine-là. Elles l'exercent de facto, si
vous voulez, en tant qu'association mais elles n'ont pas de droits en tant que
tels reconnus officiellement et nous croyons, ce que nous mentionnons...
M. LESAGE: Sauf les droits qu'ont les corporations formées en
vertu de la troisième partie de la loi des compagnies.
M. LALONDE: Troisième partie de la loi des compagnies.
M. LESAGE: Oui.
M. LALONDE: Et, à l'heure actuelle, si vous établissez un
conseil supérieur des professions para-médicales,
évidemment ce conseil aura des pouvoirs prévus par la
Législature et les associations, à ce moment-là, pourront
se retrouver sans pouvoirs réels. Même les pouvoirs de facto
qu'elles exerçaient antérieurement pourraient disparaître
si elles sont...
M. LESAGE: Bien, elles pourraient être entre les mains du
comité professionnel qui serait chargé des représentants
des écoles et des gardes-bébés...
M. LALONDE: C'est ce que nous demandons, et nous serions tout à
fait d'accord avec ceci, M. le Premier ministre. Nous sommes tout à fait
d'accord à ce que les comités professionnels aient les pouvoirs
de réglementation. Nous hésitons à ce qu'ils soient
laissés au niveau du Conseil supérieur parce qu'il semble que ce
soit un niveau trop élevé, trop éloigné des
professions concernées, des gens immédiatement impliqués
dans le travail.
M. KIERANS: Vous ne craignez pas que tous les privilèges
qu'exercent les corporations fermées?
M. LALONDE: Si nous craignons? M. KIERANS: Oui.
M. LALONDE: En quel sens? Nous ne les craignons pas, non. Vous dites,
est-ce qu'on ne doit pas craindre que les corporations exercent de trop grands
pouvoirs ou quoi?
M. KIERANS: De temps en temps.
M. LALONDE: Bien je pense que tous ces règlements sont sujets
à approbation par le lieutenant-gouverneur en conseil même
à l'heure actuelle et le Conseil supérieur des professions
para-médicales que vous proposez aura pour objet spécifique de
faire une étude scientifique des règlements qui sont
proposés avant qu'ils soient envoyés au cabinet de façon
à ce que le lieutenant-gouverneur en conseil soit vraiment avisé
quant au problème soulevé par tel ou tel règlement.
Et quand on dit que ce conseil supérieur doit avoir un pouvoir de
réglementation et de coordination... Evidemment, si une corporation
professionnelle exagère ou veut s'arroger des pou- voirs trop vastes, ce
sera au conseil supérieur de faire une recommandation au
lieutenant-gouverneur en conseil en disant: Tel règlement proposé
ici est excessif et dépasse les pouvoirs réels que devrait avoir
tel ou tel organisme ou tel ou tel comité professionnel. C'est ce que
nous envisageons. Ce n'est pas notre intention que les comités
professionnels s'arrogent des pouvoirs excessifs. Nous croyons qu'ils doivent
être coordonnés et surveillés. Nous ne voulons pas tomber,
de l'excessif du bill 92, dans un autre excessif; mais, par ailleurs, nous
croyons que ce qui va servir le mieux les hôpitaux, les malades et le
bien commun, ce sera quand même, autant que possible, une
réglementation au niveau des professions concernées d'abord.
Enfin, nous soulignons que les règlements de nature
générale qui pourraient être adoptés par le
lieutenant-gouverneur en conseil, sur l'initiative du Conseil supérieur
de la santé, devraient nécessairement faire l'objet de
consultations avec les comités professionnels concernés. Nous
croyons qu'il y aurait dans cette structure proposée, dans la suggestion
qui a été faite, une occasion d'améliorer tout le service
hospitalier; mais ceci ne se fera que s'il y a véritablement
consultation, si le Conseil supérieur de la santé est vraiment un
organisme de consultation. La consultation pourra se faire directement avec les
comités professionnels ou elle pourra se faire à
l'intérieur du conseil supérieur, si les professions y sont
représentées. Nous croyons que, s'il n'y a aucune
représentation des professions au Conseil supérieur de la
santé, il y a un danger qu'il s'opère une espèce de
schisme entre les comités professionnels et le Conseil supérieur
des professions para-médicales.
M. DOZOIS: M. Lalonde, êtes-vous du même avis que M.
Gagné, à l'effet que les membres du conseil supérieur ou
des comités soient nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil
ou soient des délégués?
M. LALONDE: Nous croyons qu'ils devraient être nommés par
le lieutenant-gouverneur en conseil, mais sur recommandation ou suggestion des
organismes intéressés.
Nous désirons souligner l'urgence du problème. Cette
urgence a été sentie par le gouvernement, nous voulons mentionner
qu'elle est aussi sentie par les membres des associations que nous
représentons, et nous croyons qu'un comité des associations
intéressées devrait être formé dans le plus bref
délai, pour travailler, en collaboration avec Me Yves Pratte et le
docteur Lizotte, en vue de l'élaboration d'un projet
de loi spécifique et des modalités particulières de
la suggestion qui a été énoncée.
M. LESAGE : Bien voici, la façon de procéder que
j'envisage est la suivante; c'est qu'aussitôt que les copies de ce qu'on
appelera le journal de la séance de ce matin seront disponibles,
évidemment Me Pratte et le docteur Lizotte en prendront connaissance et
ils nous feront des recommandations sur les questions de principe. D'ordinaire,
ce que nous faisons, c'est qu'il y a une ébauche qui est faite afin que
les intéressés puissent être convoqués en
comité, comme vous le suggérez, mais qu'ils aient au moins une
ébauche, un document de travail.
M. LALONDE: Nous sommes tout à fait d'accord, M. le premier
ministre.
M. LESAGE : Alors, Me Ubald Désilets, si vous voulez d'abord,
pour les fins, dire qui vous représentez.
M. DESILETS: Je représente la Fédération des
syndicats professionnels d'infirmières qui groupe environ 2,800
infirmières en service hospitalier; je représente aussi
l'Association des infirmières catholiques du Canada qui groupe, dans la
province de Québec, environ 5,000 membres, mais dont une partie est
déjà insérée dans le contexte des syndicats
professionnels. Mais disons qu'au total, les clientes que je représente
peuvent être dénombrées aux environs de 6,000 ou 7,000.
Il y en a plus que la semaine dernière parce que maintenant c'est
toute la province de Québec qui m'a demandé de faire valoir son
point de vue. Je parle au niveau de l'AIC, de l'Association des
infirmières catholiques. Mes clientes, comme je vous le disais, ont
étudié en fin de semaine les notes qu'elles ont prises de
l'ébauche que vous aviez faites lors de l'audition devant le
comité des bills la semaine dernière. Evidemment, les propos que
je vais tenir concernant les principes et c'est toujours avec les mêmes
réserves que mes confrères ont faites, de préciser ou
peut-être d'émettre des points de vue assez différents
lorsque les modalités du projet de loi, s'il y en a un, seront connues.
Mais au niveau des principes, mes clientes sont favorables à un
collège de professions para-médicales, pourvu cependant
qu'à l'intérieur de ce collège, de cette structure, la
corporation des infirmières conserve son caractère de corporation
obligatoire et conserve les prérogatives qu'elle a actuellement d'une
façon complète.
M. LESAGE: Quant au droit de pratique.
M. DESILETS: Quant au droit de pratique et quand à
l'exclusivité du droit de pratique, quant au droit au titre, quand
à l'admission à l'étude, à l'admission à
l'exercice et quant à la discipline. Pour le surplus, nous sommes
d'opinion que la corporation doit participer au conseil supérieur,
participer au mouvement d'ensemble de ce collège de professions
para-médicales parce que nous avons un intérêt commun, que
nous oeuvrons dans un champ commun jusqu'à un certain point, et
qu'évidemment, nous avions pensé que ce conseil supérieur
ne serait peut-être pas exclusivement un conseil consultatif
destiné à conseiller le lieutenant-gouverneur en conseil au
gouvernement. Dans notre conception, on a présumé qu'il pourrait
peut-être jouer à tout événement un rôle de
coordination et qu'il serait bon que la corporation des infirmières y
soit représentée, comme toutes les autres corporations parce que
ça pourrait être un palier où s'engage le dialogue sur
plusieurs questions au lieu de dégénérer en des conflits
inévitables. Et, même s'il ne devait être que consultatif,
je pense que la consultation sera meilleure si l'opinion de tous les
intéressés y est donnée préalablement. Mais je dois
ajouter que pour le surplus et je répète ici ce que j'ai dit la
semaine dernière, nous estimons que la corporation des
infirmières doit devenir la corporation des infirmières et des
infirmiers.
Je réitère que, dans notre optique, les infirmières
diplômées qui ont fait les mêmes études devraient
être immédiatement intégrées dans les cadres de la
corporation des infirmières.
M. LESAGE: Là-dessus, je pense que les membres du comité
étaient d'accord.
M. DESILETS: Vous avez exprimé une opinion assez... du moins une
suggestion assez précise.
M. LESAGE: Oui, une opinion assez catégorique.
M. DESILETS: Cela nous a réconfortés. Sur la
séparation des activités purement syndicales par rapport aux
activités professionnelles, évidemment, je réitère
là que dans notre opinion cela appartient exclusivement aux formations
syndicales, aux syndicats qui sont affiliés à la CSN que
représente M. Gagné ou qui sont affiliés à notre
centrale qui est une centrale indépendante. C'est sur les principes, la
position que mes clientes voulaient faire connaître à votre
comité.
M. LESAGE: Me Kenneth C. MacKay. Si vous voulez bien
répéter qui vous représentez.
M. MacKAY: Je représente l'Ecole des infirmières pratiques
du Québec Ltée. (Voir appendice « C »)
M. DOZOIS: Les infirmières ou les gardes-malades?
M. MacKAY: Le nom officiel, c'est infirmières, on
préfère gardes-malades pratiques au lieu d'infirmières
mais le nom qui a été donné dans les lettres-patentes,
c'est infirmières. J'ai à côté de moi Me Denis
Lanctôt qui représente l'Association des diplômées de
l'école qui compte actuellement, je pense, 1100 membres, et qui veulent
faire leurs représentations.
Vu que la profession de gardes-malades pratiques est une nouvelle
profession dans la province de Québec, nous avons l'intention de
soumettre plus tard un exposé détaillé sur la profession
elle-même; mais pour aujourd'hui, nous suivons seulement les suggestions
du premier ministre et nous soumettons nos opinions à propos des
suggestions du premier ministre.
Premièrement, les moyens dont nous nous servons actuellement pour
le recrutement et la classification du personnel paramédical, sont
inadéquats et ne pourront satisfaire aux besoins existants et aigus des
hôpitaux de toutes catégories, maisons de convalencences, maisons
de soins et résidences pour vieillards. L'urgence du problème
exige qu'on trouve de nouveaux moyens de répondre à ces besoins.
Les gardes-malades pratiques peuvent nous aider à résoudre ce
problème. Actuellement il y en a plus de 130,000 aux Etats-Unis et, dans
la province d'Ontario, il y a à peu près 8,000 gardes-malades
pratiques qui sont reconnues dans la province d'Ontario par la Loi des
écoles professionnelles. Ces personnes sont responsables et elles
constituent une réponse unique et satisfaisante à la
pénurie de personnel hospitalier. L'école des infirmières
pratiques du Québec Limitée est prête à changer ou
modifier ses cours, afin de se conformer au règlement gouvernemental qui
sera édicté. Ces diplômées demandent le droit de se
présenter aux examens des auxiliaires et d'être jugées,
quant à leurs qualifications, par les résultats de tel examen.
Elles demandent d'être reconnues par les hôpitaux et par le
gouvernement. La justice exige qu'elles soient jugées selon leur
mérite. Deuxièmement, l'école des infirmières
pratiques du Québec Limitée s'appuie et endosse la suggestion
qu'un conseil supérieur soit créé qui aura le droit et le
devoir de surveiller et de classifier toutes les professions
paramédicales. Nous nous objectons au bill 92 qui a pour but la
réglementation de l'exercice de toutes les professions
infirmières par les infirmières licenciées.
M. LESAGE: Mais votre objection est sur ce point?
M. MacKAY: Juste sur ce point. On n'a aucune objection que les
infirmières licenciées...
M. LESAGE: Que les infirmières aient une corporation
fermée.
M. MacKAY: ... soient contrôlées. C'est intéressant
de remarquer, messieurs, que la révérende Soeur Bachand qui a
fait une sortie l'autre semaine contre les gardes-malades pratiques a
écrit une étude très très intéressante dans
ce sens là; c'est en anglais: « Study of the nursing auxiliary
groups in the Province of Quebec », qu'elle a soumis pour son
degré de maître en sciences appliquées à
l'Université McGill. Elle remarque que la profession de garde-malade
pratique est reconnue depuis 1915 aux Etats Unis, mais les choses importantes
que je vous cite ici, à propos de mes remarques, elle cite et adopte les
remarques de Mlle Remusin. « We have the obligation of leadership
ça veut dire les infirmières licenciées we have the
obligation of leadership in developing the organization of relationships which
will unify the activities of the two groups ». Elle parle des
infirmières licenciées et gardes-malades pratiques. « This
does not mean that we should direct the practical nurses in the management of
their organization. We should provide the means through which the two groups
can work in the closest possible relationship for we are all doing nursing
». Elle admet le principe que le contrôle ne doit pas rester avec
les infirmières licenciées.
M. KIERANS: Est-ce que je peux demander à Me MacKay si les
gardes-malades pratiques aux Etats-Unis suivent les mêmes cours
qu'ici?
M. LESAGE: Ce ne sont pas les mêmes standards, je crois. Est-ce
qu'aux Etats-Unis les « practical nurses » ne sont pas
l'équivalent de nos auxiliaires?
M. MacKAY: Cela comprend tous les deux, les auxiliaires et les
gardes-malades pratiques, les deux, comme l'expression est employée dans
la province d'Ontario.
M. KIERANS: Et, c'est employé dans un sens très
différent en Ontario et aux Etats-Unis, n'est-ce pas?
M. MacKAY: Il y a une définition dans le Trade School Regulation
Act dans la province d'Ontario, dont parle ici The practical Nurses, et dans
leur approbation, évidemment, parce que c'est inclus dans le Trade
School Regulation Act à la profession de practical Nurse.
M. DOZOIS: En Ontario il y a des « nurses » des
infirmières licenciées et puis il y a des « practical
nurses »...
M. MacKAY: C'est ça!
M. DOZOIS: ...alors que dans Québec nous avons des
infirmières licenciées et des infirmières auxiliaires.
M. MacKAY: Et nous avons également...
M. DOZOIS: Alors les « practical nurses » sont au même
niveau que les auxiliaires ici.
M. LESAGE: Non, c'est un... M. BERTRAND: En Ontario...
M. LESAGE: Mais ici ce serait un troisième palier.
M. BERTRAND: Un troisième palier.
M. DOZOIS: Cela ne se compare pas nécessairement.
M. MacKAY: M. Dozois, ici dans la province de Québec comme M.
Lalonde l'a dit, toutes sont incorporées, les auxiliaires, les
puéricultrices, les gardes-bébés, toutes sont
formées sous la troisième partie de la Loi des compagnies. Et
nous soumettons que maintenant il doit se faire quelque chose, un Conseil
supérieur si vous voulez qui va contrôler toutes les
professions.
M. DOZOIS: Est-ce que vous voulez soutenir que le cours de formation des
gardes-malades pratiques est l'équivalent du cours d'infirmière
auxiliaire?
M. MacKAY: Je le crois.
M. DOZOIS: Et vous soutenez cela?
M. MacKAY: Je le crois et il y a un moyen de vérifier ça
comme je viens de le dire. Les diplômées demandent le droit de
subir les mêmes examens que les auxiliaires et d'être jugées
sur les résultats.
M. LESAGE: Ah bien évidemment si le Conseil supérieur et
le comité en venaient à cette conclusion-là, alors au lieu
de les appeler « practical nurses » on les appellerait les «
auxiliaires ».
M. BERTRAND: Cela c'est quant à l'avenir. M. LESAGE: Oui.
M. MacKAY: Peut-être est-ce que je puis passer aux autres
suggestions, maintenant que j'ai terminé mon opposition avec M. Lalonde
et les autres, au bill 92. parce que nous nous objectons à une telle
concentration de puissance entre les mains d'un seul corps professionnel, quel
qu'il soit.
M. KIERANS: M. MacKay, mes conseillers m'avisent qu'il est très
difficile de faire une comparaison exacte entre les gardes-malades pratiques,
telles qu'elles existent aux Etats-Unis et en Ontario et votre association ici
à Québec
M. MacKAY: Je suis informé, M. Kierans je parle de la
province d'Ontario que c'est exactement semblable, que les
gardes-malades pratiques en Ontario subissent le même examen qu'ici
à Québec. De plus, il a été question dans la
province d'Ontario, il y a six ou sept ans, de savoir si les gardes-malades
pratiques avaient le même niveau de formation que les auxiliaires et
à ce moment-là le ministère de l'Education de la province
d'Ontario a fixé les examens qui ont été suivis par les
gardes-malades pratiques et le résultat a été le
même, ou même mieux que les résultats des auxiliaires.
Nous sommes convaincus qu'un conseil nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil, tel que décrit ci-après, peut
remplir cette fonction. Fonction de contrôle sur toutes les professions
para-médicales, ceci dans l'intérêt public et dans
l'intérêt des divers corps professionnels, associations,
hôpitaux et institutions de soins de toutes catégories.
Troisièmement, le Conseil supérieur ainsi
créé devrait être composé des représentants
des parties les plus intéressées et qualifiées soit: a) le
ministère de la Santé; b) l'Association des hôpitaux de la
province de Québec; c) le Collège des médecins et
chirurgiens;
d) des sous-comités devront être établis
représentant chaque groupe para-médical et contrôlés
par le conseil supérieur.
Par exemple: a) l'Association des infirmières de la province de
Québec; b) les physiothérapeutes; c) les auxiliaires; d) les
gardes-bébés et les puéricultrices; e) les gardes-malades
pratiques; f) les aides.
M. LESAGE: Il y a les podiatres aussi.
M. MacKAY: Il y en a évidemment d'autres à ajouter mais il
y a tellement de professions para-médicales.
Cinquièmement, le conseil supérieur, après avoir
consulté le sous-comité intéressé, devra
établir des normes uniformes pour toute la province et pour tous les
niveaux professionnels relatifs aux choses suivantes: Un) la reconnaissance et
l'approbation des cours dispensés par les diverses écoles. Deux)
l'admission à l'étude des professions. Trois) les
règlements régissant le droit de pratique. Quatre) les examens
à la pratique des professions. Ces examens nous fourniront le seul et
vrai moyen d'évaluer les qualifications des candidats. Ils devront
être uniformes et s'appliquer à toute la province afin
d'établir un niveau professionnel para-médical et de meilleure
qualité...
Sixièmement, certains membres de ces sous-comités devront
être directement élus par les membres de la profession
intéressée. Les autres devront être nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil après avoir consulté le conseil
supérieur.
Septièmement, le Président de chaque sous-comité
ainsi créé sera invité et aura le droit d'assister
à toute assemblée du conseil supérieur, où les
intérêts de sa profession pourront être affectés par
une décision ou recommandation qui sera faite à une telle
assemblée. Les présidents des sous-comités pourront faire
les représentations et présenter leurs opinions.
Huitièmement, l'acte qui créera le conseil
supérieur devra établir les diverses classifications des
professions para-médicales. Etant donné, et ceci c'est
très important messieurs, les besoins médicaux du public, qui
augmentent et changent constamment, il faudra absolument que ces
classifications soient flexibles et que la loi facilite la création de
nouveaux corps et comités. L'évolution des hôpitaux, le
développement du travail fait par les infirmières
licenciées, l'assurance-hospitalisation et l'assu- rance-santé
ont créé et créeront un urgent besoin de personnel
qualifié plus nombreux qui devra être comblé par des
membres des diverses professions para-médicales. Par exemple, les
puéricultrices, les gardes-malades pratiques, les auxiliaires, les
aides, etc.
Neuvièmement et finalement, la législation devra
prévoir l'accès aux échelons supérieurs, par un
système de crédits basé sur l'entraînement, les
expériences et les études.
En conclusion, parce qu'il y a des remarques que je veux souligner qui
ont été faites la dernière fois, et aujourd'hui je veux
vous citer la vraie raison d'être des gardes-malades pratiques, telles
qu'elles sont établies actuellement. Cela vient d'un médecin bien
renommé à Montréal, le docteur Michel Dupuis. L'Ecole des
infirmières pratiques répond à un besoin.
En effet il existe une pénurie d'infirmières, car le
recrutement est limité; le cours est long et la vie professionnelle des
infirmières licenciées ne dure en moyenne que quelques
années. Le cours d'infirmières pratiques donnant un cours
abrégé qui contient quand même l'essentiel de la pratique
infirmière et s'adressant à un groupe de personnes qui auront
raisonnablement une vie professionnelle assez longue, comble donc une
lacune.
Il est à souhaiter que ce nouveau groupe soit bien appuyé
dans les milieux hospitaliers, ce qui sera certainement le cas car on lui
laissera vite l'importance de leur rapport dans le domaine des soins
infirmiers, hospitaliers, et domiciliaires.
Je cite aussi juste un paragraphe, d'une Soeur
Marie-Gabrielle-Lallemand; « Puissent toutes celles qui aspirent à
ce noble dévouement s'inspirer à votre école et
bénéficier des connaissances pratiques qui y sont
enseignées. Des convictions soutenues dont nous sommes les
témoins, surtout de la compréhension intelligente du rôle
que des infirmières pratiques remplissent dans la société
pour Dieu, l'Eglise, la belle province de Québec. » Je vous
remercie.
M. LESAGE: Me Mackay, pourriez-vous me remettre le mémoire que
vous avez lu, je vais l'envoyer en bas.
M. MacKAY: Je l'ai donnée â...
M. LESAGE: Non, non, c'est parce que je voudrais en envoyer une copie
chez les jeunes filles qui sont chargées de copier ce qui se dit ici ce
matin, ça va faciliter leur travail. Merci.
M. LESAGE: Me Lanctôt, est-ce que vous
voudriez ajouter un mot? Me Denis Lanctôt, représentant
l'Association des infirmières pratiques de la province de
Québec.
M. MacKAY: Je corrige, monsieur le premier ministre.
M. BERTRAND: M. Mackay, est-ce que le Dr Dupuis donne des cours à
l'école?
M. MacKAY: A qui, je n'ai pas entendu?
M. BERTRAND: Est-ce que le Dr Dupuis dont vous avez lu la lettre, est
relié à l'école, est-ce qu'il donne des cours à
l'école?
M. MacKAY: Non, M. Bertrand, il n'a aucun intérêt dans
l'école. Il a un intérêt parce que sa femme a suivi le
cours.
M. BERTRAND: Un intérêt majeur!
M. MacKAY: Il a été satisfait évidemment.
M. DOZOIS: C'est une opinion désintéressée.
M. MacKAY: A part de ça il n'est pas du personnel enseignant.
M. LESAGE: Me Lanctôt, Me Denis Lanctôt.
M. LANCTOT: M. le Président, je représente l'Association
des diplômés de l'école des infirmières pratiques du
Québec, J'ai préparé un mémoire très court,
exactement quatre pages.
M. LESAGE: Oui.
M. LANCTOT: Portant sur, un premier chapitre: existence corporative.
M. LESAGE: Oui.
M. LANCTOT: Deuxièmement, les buts poursuivis en vertu de la
charte qui est accordée. Troisièmement, à l'anomalie
actuelle dans la législation, et quatrièmement les solutions
proposées.
Voici au point de vue de l'existence corporative. L'Association des
diplômés de l'école des infirmières pratiques du
Québec a été incorporée par lettre patente
émise par le lieutenant-gouverneur le 25 novembre 1965, en vertu de la
partie 3 de la loi des compagnies de Québec. Et ces lettres patentes ont
été enregistrées le 22 décembre 1965. Cette
incorporation, en vertu de la partie 3, n'a pas été une
incorpora- tion d'un groupe professionnel, mais d'un groupe tout simplement de
diplômés. Comme nous avions demandé avant, M. le premier
ministre, une charte professionnelle, et naturellement elle nous a
été refusée car il y avait toujours le bill des
infirmières qui, à sa lecture, ne donne droit qu'aux
infirmières, de porter le nom d'infirmières. Alors, quand nous
avons vu ça, nous avons demandé une incorporation comme
diplômées.
Les buts poursuivis sont, premièrement, de grouper les
infirmières pratiques et les infirmiers diplômés de
l'école des infirmières pratiques, b) Resserrer les liens entre
les diplômés de l'école des infirmières pratiques du
Québec, c) Faciliter les relations sociales, les échanges
intellectuels et la pratique entre les diplômés de l'école
des infirmières pratiques du Québec et tous les centres
hospitaliers médicaux attachés au corps médical de la
province de Québec.
C'est donc dire, M. le premier ministre, que dans le paragraphe c) le
lieutenant-gouverneur accorde à cette association un pouvoir
d'échanger, si vous voulez, avec les centres hospitaliers, d) Promouvoir
la culture dans le sens des connaissances théoriques et techniques
nécessaires à l'exercice de leur profession.
Voici encore une fois que le lientenant-gouverneur accorde le droit
à ces diplômés de promouvoir la culture dans le sens des
connaissances théoriques et techniques nécessaires à
l'exercice de leur profession. C'est un peu une entrée dans la
profession par la porte d'en arrière, M. le Premier ministre, au moyen
de bulletins, congrès, journées d'étude et autres media;
e) établir une représentation plus considérable pour
appuyer leurs revendications et protéger et défendre leurs
intérêts professionnels. Encore une fois, M. le premier ministre,
je vous fais remarquer que l'expression « professionnelle » a
été glissée comme ça dans la charte de
l'association. Nous croyons que ses buts ont comme corrollaires
immédiats de fournir aux multiples hôpitaux publics ou
privés ainsi qu'aux foyers de toutes sortes un personnel auxiliaire
possédant une formation théorique et pratique
sérieuse.
J'en viens à l'anomalie. D'une part le lieutenant-gouverneur a
accordé à l'Ecole des infirmières pratiques une charte lui
permettant de donner à ses élèves un enseignement
théorique conduisant au diplôme d'infirmière pratique.
C'est un fait, c'est une législation, c'est même un droit. Il
existe une école présentement qui donne des cours à des
infirmières. D'autre part...
M. DOZOIS: M. Lanctôt, est-ce que vous me permettriez une question
sur ceci? Est-ce que votre association groupe des diplômées de
l'Ecole des infirmières pratiques du Québec limitée
seulement ou si vous avez des membres qui sont diplômés d'une
autre école d'ailleurs?
M. LANCTOT: Non, M. Dozois. Les seuls membres diplômés sont
les diplômées de l'école des infirmières pratiques
du Québec. Je crois que c'est la seule école qui existe dans la
province de Québec de toute façon, et, nous n'avons pas de
membres de l'extérieur. Il y a, pour votre information, 1,100 membres
présentement.
M. DOZOIS: Est-ce que toutes les diplômées de cette
école font partie de votre association?
M. LANTOT: Oui.
M. DOZOIS: Toutes, sans exception. Au moins celles qui exercent leur
profession.
M. LANCTOT: Bien, il n'y en a pas beaucoup qui exercent leur profession,
parce que, comme vous le verrez tout à l'heure, la profession n'est pas
reconnue de fait et de droit. Mais ces personnes-là...
M. LESAGE: Est-ce que dans votre association, vous avez des
diplômées des écoles de Practical Nurses d'autres provinces
ou des Etats-Unis qui sont venus résider dans la province de
Québec?
M. LANCTOT: Non, nous n'en avons pas actuellement et d'ailleurs, comme
vous le voyez, l'association est toute récente.
M. LESAGE: Le titre même de votre association les exclut.
M. LANCTOT: C'est une association de diplômées de
l'école des infirmières pratiques du Québec.
M. LESAGE: D'une école donnée.
M. LANCTOT: Nous ne sommes pas encore professionnelles. Par
conséquent...
M. DOZOIS: Quel est le coût de la cotisation annuelle?
M. LANCTOT: Pour être membre, un instant, M. Bertrand. Cela vient
tout juste d'être fixé à $15, car la première
assemblée suivant l'in- corporation s'est tenue au mois de janvier, je
crois.
Alors, je reviens sur cette anomalie. D'autre part les
diplômées de cette école n'ont aucun statut légal,
aucune reconnaissance de fait ou de droit et en pratique, elles ne sont pas
admises en tant que telles dans les hôpitaux. On conçoit qu'une
infirmière pratique peut bien travailler dans un hôpital, mais
à titre d'aide-infirmiêre ou à n'importe quel titre, il y a
donc déception chez les diplômées de l'Ecole des
infirmières pratiques du Québec, et cette déception nous
semble d'autant plus sérieuse qu'il paraît y avoir pénurie
d'infirmières dans la province de Québec.
Les solutions proposées: premièrement, intégration;
les diplômés de l'école des infirmières pratiques ne
cherchent pas à obtenir le statut d'infirmières
licenciées, mais elles désirent que la profession
d'infirmière soit reconnue dans le cadre d'une loi concernant les
infirmières licenciées actuelles ou d'un conseil
supérieur, peu nous importe, avec limitation des fonctions
précises et les tâches particulières qu'elles auront la
capacité d'accomplir. Puisqu'il faut convenir...
M. LESAGE: Puis-je vous arrêter ici et vous demander une question
à laquelle je voudrais une brève réponse, si c'est
possible? Quelle pourrait être, dans votre opinion, la différence
principale du champ d'action de la garde-malade auxiliaire et de
l'infirmière pratique ou de la garde-malade pratique?
M. LANCTOT: Je ne veux pas, M. le premier ministre, commettre de
bévue, car je ne suis entré dans ce dossier que vendredi dernier,
à la toute dernière minute...
M. LESAGE: Je comprends, mais vous comprenez l'importance de ma
question. Je veux savoir s'il s'agit d'un troisième palier. Si c'est un
troisième palier, bien, quelle est la hauteur de la marche entre les
deux paliers?
M. BERTRAND: M. MacKay peut peut-être répondre.
M. LESAGE: Peut-être M. MacKay.
M. LANCTOT: M. MacKay serait certainement mieux qualifié que moi
pour répondre, seulement je conçois...
M. LESAGE: Alors très bien! Mais c'est une question que je crois
importante.
M. BERTRAND: A quel étage?
M. LESAGE: Bien, quelle est la hauteur de la marche?
M. BELLEMARE: M. MacKay nous avait dit la semaine dernière qu'il
y avait une différence entre les aides-gardes-malades et puis les
infirmières pratiques, elles se situent tout de suite après les
aides-gardes-malades. C'est ce que nous avait dit M. MacKay la semaine
dernière.
M. LESAGE: Quelle est la différence essentielle?
M. BELLEMARE: C'est ça. C'en est une en partant, mais M.. Mackay
pourrait bien nous dire...
M. LESAGE: Nous allons laisser terminer Me Lanctôt puis nous
reposerons la question à
Me MacKay.
M. BELLEMARE: D'accord.
M. LANCTOT: M. le Premier ministre, j'aurais aimé pouvoir
répondre à cette question-là, mais je ne me sens vraiment
pas qualifié pour le faire.
M. LESAGE: C'est très bien. Personne ne vous en fera
reproche.
M. LANCTOT: Et ça serait dangereux de toute façon...
M. LESAGE: Je comprends, si vous n'êtes pas assez familier avec la
question, je n'insisterai pas.
M. LANCTOT: Si un conseil supérieur du travail est formé,
ce sera à lui probablement d'opérer les classifications selon les
cours qui seront donnés tant aux auxiliaires qu'aux infirmières
pratiques?... De toute façon, je risque ici une esquisse de
définition, dans le cadre d'une loi concernant les infirmières
licenciées ou je crois que je m'exprime mal dans cette phrase-là
concernant la profession des infirmières d'une façon
générale, que ce soit les professions para-médicales, que
ce soit la profession d'infirmière même.
L'infirmière pratique serait une personne diplômée
d'une école d'infirmières reconnue par la législature,
dont la compétence consisterait à donner, sous la direction du
personnel médical et infirmiers compétents, tous les traitements
que peut donner une infirmière licenciée, exception faite des
injections intraveineuses.
DES VOIX: Oh!
M. BELLEMARE: Avec combien d'heures...
M. LESAGE: Alors il n'y a pas, la marche est en montant, elle n'est pas
en baissant.
M. LANCTOT: Remarquez bien une chose. Je vais reculer quelque peu en
relisant mon texte.
M. LESAGE: Là, au lieu de descendre l'escalier, vous le
remontez.
M. LANCTOT: J'ai bien dit, M. le premier ministre: « Je veux bien
descendre... »
M. BERTRAND: Ah! vous êtes dans l'ascenceur.
M. BELLEMARE: C'est une drôle de piqûre.
M. LANCTOT: Je ne me sers pas de mon propre texte pour reculer
maintenant. Je dis: « ... dont la compétence consiste à
donner sous la direction du personnel médical et infirmier, sous la
direction d'une infirmière si vous voulez, sous la direction d'un
médecin... »
M. LESAGE: Excepté les choses intraveineuses.
M. BELLEMARE: C'est-à-dire que ça en prend deux au lieu
d'une.
M. LANCTOT: C'est-à-dire l'injection intraveineuse.
M. LESAGE: C'est-à-dire que une de vos clientes pourrait, par
exemple, avant que le dentiste m'arrache une dent m'injecter la
novocaïne.
M. LANCTOT: Non, écoutez, les infirmières
licenciées ont certaines...
M. LESAGE: Non, mais ce n'est pas une piqûre intraveineuse,
l'injection de la novocaïne.
M. LANCTOT: Mademoiselle Sénéchal qui est
secrétaire de l'association pourrait expliquer. Mais je tiens quand
même à souligner que dans cette définition j'ai bien dit:
« Sous la direction du personnel médical et infirmier
compétent, c'est-à-dire sous la direction d'une infirmière
licenciée. »
M. LESAGE: Mais quand je vais à l'hôpital pour me faire
laver les sinus etpuis que le médecin me rentre des broches avec de la
novocaïne pour m'insensibiliser le canal du sinus, vos gens pourraient
faire ça?
M. LANCTOT: Si l'infirmière licenciée peut le faire, elle
pourrait demander à une infirmière, d'après cette
définition. Je ne sais pas si l'infirmière licenciée peut
le faire.
M. LESAGE: Non, non, elle ne peut pas le faire.
M. LANCTOT: Alors mon infirmière pratique ne pourrait pas le
faire non plus. Donc, en guise de conclusion, l'Association des
diplômées de l'Ecole des infirmières pratiques du
Québec est de formation trop récente pour exposer devant ce
comité toutes les raisons militant en faveur de leur intégration
sous la loi concernant les infirmières licenciées. Elle se
propose de soumettre, dans un avenir rapproché, à
l'autorité compétente un mémoire détaillé
exposant le rôle et la fonction des infirmières pratiques dans les
autres états ainsi que leur nécessité dans la province de
Québec.
M. le premier ministre, ce ne sont que des remarques que j'ai
rédigées à la hâte parce que je n'étais pas
parfaitement au courant du problème.
M. LESAGE: Je vois, oui.
M. LANCTOT: Mais je me propose de me renseigner et la question du
conseil supérieur, je dois l'avouer, a extrêmement séduit
l'association des 1,100 membres que je représente.
M. LESAGE: Me MacKay, est-ce que vous pourriez répondre à
la question qui est posée généralement par les membres du
comité? Quelle est la différence?
M. BERTRAND: Quelle est la différence entre les
infirmières pratiques...
M. LESAGE: Entre le champ d'action.
M. BERTRAND: ... quant au champ d'action et les auxiliaires?
M. MacKAY: Je suis informé que lorsque, par exemple, les
gardes-malades pratiques sont à l'emploi d'un hôpital,
après un an d'expérience dans l'hôpital même, elles
sont acceptées comme les auxiliaires.
M. BERTRAND: Acceptées par les autorités de
l'hôpital?
M. LESAGE: Comme auxiliaires. M. BERTRAND: Après un an.
M. MacKAY: Après un an d'expérience à
l'hôpital. Cela veut dire que c'est presque la même chose à
ce moment-là.
M. BERTRAND: Est-ce que cela s'applique généralement dans
tous les hôpitaux ou dans quelques hôpitaux seulement?
M. MacKAY: La plupart des hôpitaux.
M. LESAGE: Me Gilles Filion qui est le procureur des hôpitaux me
fait signe que non.
M. MacKAY: Il fait signe que non?
M. BERTRAND: Vous ne l'avez pas vu.
M. MacKAY: Je n'ai pas l'intention évidemment d'argumenter avec
Me Filion qui est beaucoup plus au courant.
M. LESAGE: Vous pourrez vider la question en dehors, avec Me Filion.
M. MacKAY: J'ai seulement les lettres des hôpitaux ici.
L'hôpital St-Joseph-de-Bellevue, à Québec,...
M. LESAGE: C'est un hôpital privé.
M. BERTRAND: D'après votre dossier, dans combien d'hôpitaux
auriez-vous?...
M. MacKAY: Hôpital Ste-Jeanne d'Arc. M. LESAGE: Quel
hôpital?
M. MacKAY: Hôpital Ste-Jeanne d'Arc, rue St-Urbain.
M. LESAGE: St-Jean d'Acre!
M. MacKAY: Signée Soeur Yvette Bédard, directrice du
nursing.
M. DOZOIS: On accepte les diplômées.
M. MacKAY: Sur recommandation certifiée de la
Révérende Soeur Gertrude-des-Anges.
M. DOZOIS: A Ste-Jeanne d'Arc de Montréal, on accepte les
diplômées.
M. LESAGE: Non, St-Jean d'Acre.
M. MacKAY: L'hôpital Ste-Jeanne d'Arc.
M. DOZOIS: Sur la rue St-Urbain, c'est Ste-Jeanne d'Arc.
M. LESAGE: Il ne dit pas Ste-Jeanne d'Arc, il dit St-Jean d'Acre. Is it
Joan of Arc?
M. MacKAY: Joan of Arc.
M. DOZOIS: Sur la rue St-Urbain à Montréal. On accepte les
diplômées? Est-ce qu'on en engage de vos diplômées
à Ste-Jeanne d'Arc?
UNE VOIX: Est-ce qu'on ne leur fait pas laver les couches?
M. DOZOIS: A quel titre sont-elles engagées?
M. MacKAY: Au Montreal General, c'est « desk-keeper», aide
de laboratoire, aide-garde-malade.
M. DOZOIS: On les engage comme aides-gardes-malades?
M. LANCTOT: Ce sont des aides. N'importe qui peut être
aide-garde-malade.
M. MacKAY: M. Lanctôt m'a donné ici une liste des membres
et leurs occupations au Montreal Neurological Hospital. Je remarque qu'il y en
a une qui est « nursing assistant », c'est une auxiliaire; les
autres sont des aides, des auxiliaires à Royal Victoria, Villa Medica,
St-Cabrini, des auxiliaires. Mais je ne veux pas...
M. DOZOIS: Il n'y a pas d'hôpitaux qui utilisent les services de
vos diplômées en leur donnant le titre de « practical nurses
» ou bien d'infirmières pratiques. On les engage et on les rentre
dans les rangs des autres fonctions.
M. MacKAY: Je pense que cela dépend de la dame elle-même
parce que je remarque ici qu'à l'hôpital St-Cabrini, ce sont des
auxiliaires; à Notre-Dame-de-Lourdres, il y en a une qui travaille comme
infirmière pratique et deux autres comme aides-malades, cela veut dire
« nurses aid », j'imagine.
M. DOZOIS: Est-ce que votre association ou votre collège a
tenté de faire reconnaître le statut professionnel que vous donnez
parles grands hôpitaux de la province?
M. MacKAY: Oui. Le but...
M. DOZOIS: Est-ce que vous avez réussi à faire
reconnaître ce statut professionnel que vous donnez aux membres?
M» MacKAY: A toutes fins pratiques, oui. Si on regarde ici le
risque, je ne suis pas au courant, mais c'est une liste des membres de
l'association et ça donne l'occupation ou la profession de chacune de
leurs diplômées...
M. DOZOIS: Vous nous dites, Me MacKay, que la plupart travaillent dans
certains hôpitaux mais à des titres de gardes-malades auxiliaires
ou techniciennes ou aides-malades, etc. Ma question est celle-ci: Est-ce que
vous avez fait des démarches auprès des grands hôpitaux de
la province pour faire accepter dans leur personnel, au titre de gardes-malades
pratiques, des gens diplômés de votre école?
M. MacKAY: Evidemment, ça, c'est le but, mais ça va plus
loin que ça, M. Dozois, parce que c'est le besoin dans la province
actuellement, le besoin dans lequel se trouvent les hôpitaux d'avoir des
gens compétents.
M. DOZOIS: C'est peut-être un besoin, mais il y a une question de
qualification également.
M. MacKAY: C'est une question de reconnaissance, de profession et
ça dépend... On acceptera tout le contrôle du conseil
supérieur ou du ministère de la Santé, du ministère
de l'Education...
M. DOZOIS: M. Mackay, si vous me le permettez, vous avez signalé
le cas de l'Ontario. J'imagine que dans les hôpitaux de l'Ontario, il y a
des « nurses » et, officiellement, il y a également des
« practical nurses ». Ma question est celle-ci: Est-ce que, dans
vos grands hôpitaux, on rencontre comme fonction des infirmières
licenciées, des infirmières auxiliaires et des infirmières
pratiques? Officiellement, dans les grands hôpitaux, est-ce une chose
acceptée?
M. MacKAY: Je suis informé, M. Dozois, par Mlle Bachand, de
l'association, que ça existe comme ça dans la province
d'Ontario.
M. DOZOIS: Oui, mais dans Québec? Pas dans le Québec?
M. MacKAY: Les hôpitaux les reconnaissent comme gardes-malades
pratiques en Ontario. Evidemment, elles sont reconnues d'après le Trade
School Regulation Act, qui le gouverne.
M. LESAGE: Oui.
M. MacKAY: Est-ce que ça répond à votre question,
M. Dozois?
M. LESAGE: Oui, je pense. Me Racine.
M. RACINE: M. le Président, quelques mots seulement. Nous n'avons
pas de mémoire. Je représente l'Association de la province de
Québec des infirmiers certifiés, des infirmiers tout court de la
province de Québec.
M. LESAGE: Il s'agit de Me Grégoire Racine, représentant
les infirmiers.
M. RACINE: L'Association provinciale des infirmiers de la province de
Québec. Nous avons à peu près 330 membres à l'heure
actuelle, mais je voudrais aussi ne pas faire oublier les autres dans les
hôpitaux.
M. LESAGE: Il y en a 1,700. M. RACINE: 1,700...
M. LESAGE: Qui sont dans le cas de vos 330 membres qui ne sont pas
diplômés au même titre que les infirmières.
M. RACINE: Voici, M. le premier ministre; nous avons des infirmiers
auxiliaires qui font partie de notre association, nous en avons des
certifiés, nous avons l'armée groupes 2 et 3 et nous avons les
infirmiers d'expérience; ça, c'est à peu près nos
quatre groupes. Vous voyez à quel point on a beaucoup de misère
chez nous. Le groupes de l'armée 2 et 3, ce sont des hommes qui ont
obtenu bien souvent leurs galons sur les champs de bataille et, par la suite,
ils reviennent dans nos hôpitaux civils et nous les avons, ici, dans nos
hôpitaux, et nous ne pouvons pas les laisser de côté. Vu
qu'ils ne sont plus dans des hôpitaux de l'armée, nous voudrions
bien qu'ils existent...
M. LESAGE: Ils font partie du corps médical de l'armée
comme ambulanciers. On les appelle les ambulanciers.
M. RACINE: Oui. Mais, ils ont obtenu des certificats.
M. LESAGE: C'est évident qu'ils ont suivi des cours.
M. RACINE: Oui. Maintenant nous avons les certifiés, M. le
premier ministre: ce sont des individus qui ont suivi des cours d'environ
dix-huit mois, souvent dans des écoles où ils les suivaient avec
des auxiliaires, et à ce moment-là, c'était des cours de
dix-huit mois et, vu que c'étaient des hommes, on leur a donné le
qualificatif de « certifiés » au lieu d'« auxiliaires
». Nous avons aussi des auxiliaires, des individus, qui ont suivi des
cours dans des écoles d'auxiliaires, qui ont été
acceptés et qui comme tels portent aujourd'hui le titre...
M. LESAGE: Comme auxiliaire.
M. RACINE: Comme auxiliaire.
M. LESAGE: Mais il y en a d'autres qui ont l'expérience.
M. RACINE: Qui n'ont que l'expérience et c'est notre cas le plus
épineux; c'est qu'ils n'ont que de l'expérience.
M. LESAGE: C'est ça!
M. RACINE: Maintenant, nous croyons qu'il y aurait peut-être moyen
de faire quelque chose pour ces individus, en ceci que, si nous faisions une
démarcation à cinq ans d'expérience, ceux qui ont cinq ans
et plus, ceux qui ont cinq ans et moins, nous croyons que ceux qui ont moins de
cinq mettons qu'ils ont deux ans, trois ans si nous leur donnions
500 heures de cours pour être capables de réhabiliter, d'essayer
à un moment donné de clore les entrées... dans la...
M. LESAGE: Pas de réhabiliter, de les...
M. RACINE: Mais enfin de leur donner un statut. Je suis un ancien
malade, c'est pour ça que je parle comme ça, je suppose.
Maintenant ceux qui ont cinq ans d'expérience et plus, nous
croyons que, s'il était possible, il y aurait peut-être moyen de
leur donner des cours à eux aussi, d'essayer de trouver un agencement de
cours dans des régions données pour être capables de leur
donner à eux aussi leur vrai statut et une licence provenant d'un
comité quelconque. Nous croyons que 350 heures de cours...
excusez-moi...
M. LESAGE: Je pense qu'il y aura un grand intérêt, dans
votre cas, à en discuter à fond avec, particulièrement, le
Dr Lizotte.
M. RACINE: Cela nous ferait bien plaisir, M. le Premier ministre, parce
que nous avons essayé d'établir les traitements que nos
infirmiers peuvent donner aux moins de cinq ans, aux plus de cinq ans, les
heures de cours, les cours qu'ils auraient le droit de suivre, les
régions données où ils pourraient suivre ces
cours-là et nous croyons que ce serait d'une très grande
utilité pour nos membres.
M. LESAGE: Le sous-ministre de la Santé, le Dr Gélinas,
qui était administrateur de l'hôpital Maisonneuve, est sans doute
très au courant de votre problème.
M. RACINE: Nous croyons que M. le Dr Gélinas doit être au
courant de notre problème.
M. KIERANS: Vous pourriez peut-être aller le voir avec votre
suggestion.
M. LESAGE: Et quant au Dr Lizotte, il était lui-même un
médecin de l'armée, n'est-ce pas.
M. RACINE: Cela nous fait plaisir de l'apprendre, M. le premier
ministre.
Maintenant, il y a un danger. Nous avons formé une association
qui est assez vaillante pour son jeune âge elle a à peu
près deux ans et nous essayons de grouper tous nos membres.
Maintenant, nous visitons évidemment les écoles de gardes-malades
auxiliaires et les gardes-malades auxiliaires.
M. LESAGE: Certainement.
M. RACINE: Est-ce qu'il y a un danger pour nous: Nous voudrions au moins
que nos gens soient libres d'adhérer à une association ou
à l'autre association et nous ne voudrions pas perdre nos meilleurs
membres pour essayer de...
M. LESAGE: Ah là! par exemple...
M. RACINE: Il y aurait ce fameux problème.
M. LESAGE: ... c'est une autre affaire. Si vous avez des membres qui...
Il est clair que vos membres qui sont infirmiers diplômés, au
même titre que les infirmières diplômées, veulent
faire partie de la corporation des infirmiers et infirmières,
infirmières et infirmiers. Et que ceux qui sont qualifiées comme
auxiliaires voudront avoir leur statut d'auxiliaire.
M. RACINE: Oui, nous voudrions qu'ils soient libres d'adhérer
à notre association ou à leur association tout en conservant leur
caractère.
M. LESAGE: Bien pour ce qui est des infirmiers, qui sont
diplômés, si c'est une corporation fermée, ils ne sont pas
libres, tandis que...
M. RACINE: Ah! non. Nous ne voulons pas parler des
diplômés, M. le premier ministre. Les diplômés sont
complètement en dehors de...
M. LESAGE: Bon! Quant aux autres, si ce sont des comités,
évidemment, cela laisse l'appartenance ouverte, parce que...
M. RACINE: Oui.
M. LESAGE: D'ailleurs, il n'y a rien qui empêche une
infirmière diplômée ou un infirmier diplômé de
faire partie d'un syndicat professionnel d'infirmières, en dehors de sa
corporation, de la même façon que des médecins qui sont
membres du collège des médecins et chirurgiens peuvent, comme ils
le font d'ailleurs, appartenir au syndicat des omnipraticiens ou au syndicat
des médecins spécialistes.
M. RACINE: Mais c'était simplement de ce danger d'absorption que
nous avions peur, de sorte, qu'à un moment donné, nous soyons
obligés de transférer tous nos membres dans d'autres
associations. Nous voulions faire entendre notre voix là-dessus.
M. LESAGE: Vous faites bien de soulever le problème, parce que
c'est une chose dont il faudra tenir compte.
M. RACINE: Je vous remercie beaucoup, M. le premier ministre.
Maintenant, il est évident que les avantages que vous nous donnez par la
formation d'un conseil supérieur sont tous à notre avantage et
que ce n'est point nous qui allons nous plaindre. Nous vous faisons confiance
sur ce point. Nous vous en remercions beaucoup.
M. LESAGE: Me Gilles Filion, représentant... Mais dites-le, il y
a l'Association des hôpitaux, il y a des groupes d'auxiliaires,
alors...
M. FILION: Je représente d'abord l'Association des hôpitaux
de la province de Québec et, deuxièmement, les auxiliaires en
nursing qui sont décrites dans le projet de loi comme le Cercle des
aides-malades.
Je vais parler d'abord au nom des hôpitaux et je dirai un mot
à la fin des auxiliaires.
D'abord pour répondre et clarifier peut-être certains
problèmes qui vont m'aider à donner d'autres vues
après...
M. LESAGE: Oui, je tenais a vous dire que je vous ai gardé pour
la fin, étant donné que vous représentiez les
hôpitaux, de la même façon que j'ai l'intention de demander,
quand vous aurez terminé, au docteur Jobin, le Président du
Collège des médecins et chirurgiens, de nous donner son opinion,
s'il désire le faire. Mais j'ai attendu à la fin, non pas pour
vous mettre à la queue, mais parce que je voulais que vous exprimiez une
opinion après avoir entendu tous les autres.
M. FILION: Là dessus, M. le premier ministre, les questions qui
ont été posées tout à l'heure au sujet des
gardes-malades pratiques, je pense, indiquent bien, au moins pour une partie,
la confusion qui règne dans bien des milieux au sujet des
para-médicaux et de leurs fonctions en particulier. Je puis dire ici,
qu'étant donné le « non » que j'ai fait tout à
l'heure par signe au premier ministre, que les hôpitaux, les grands
hôpitaux de la province de Québec ne reconnaissent pas comme
telles les gardes-malades pratiques. Et un exemple, je pense qui
peut-être...
M. LESAGE: Autrement dit, vous ne leur reconnaissez pas un statut
particulier comme tel.
M. FILION: ... pourra illustrer enfin ou démontrer ce que je dis,
et je pense qu'il y en a d'autres qui pourront confirmer ici. Dans les
conventions collectives que je connais, des différents hôpitaux de
la province, je pense que, sauf peut-être de très rares
exceptions, il n'y a pas de catégorie de « practical nurse »
ou de gardes-malades auxiliaires pratiques, je ne sais pas quoi. Il n'y en a
pas. Dans les conventions générales, vous avez le groupe des
infirmières qui est reconnu dans un syndicat spécial, ou des
fois, qui est intégré dans un syndicat général;
vous avez, comme catégories, les auxiliaires qui comprennent
ordinairement les gardes-malades auxiliaires et les auxiliaires en nursing.
Quant aux gardes-malades pratiques, il y en a dans les hôpitaux; le
docteur Pothier, qui était à côté de moi tout
à l'heure, disait que, dans son hôpital, il y en a, mais elles ne
sont pas là comme des représentantes attitrées, si vous
voulez, ou reconnues des gardes pratiques. On va les faire travailler dans les
cuisines, on va les faire travailler comme aides-gardes-malades, des choses
comme ça, mais comme des auxiliaires, jamais.
M. LESAGE: Plutôt comme aides. M. FILION: Pardon.
M. LESAGE: Plutôt comme aides.
M. FILION: Comme aides. C'est parce qu'au point de vue appellation, dans
les hôpitaux, vous avez les infirmières, vous avez les
auxiliaires, soit gardes-malades auxiliaires ou auxiliaires en nursing et vous
avez en dessous de ça des aides-malades...
M. LESAGE: Oui.
M. FILION: Ce sont des gens qui ont plus ou moins de formation. Il y a
aussi certains cours aux aides gardes-malades certifiées qui se donnent
en quelques mois. Cela existe à Montréal et ailleurs; mais dans
les hôpitaux, comme palier, disons que vous avez le palier
supérieur, qui est l'infirmière; vous avez le deuxième
palier, qui est le palier des auxiliaires; parallèlement à
ça, vous avez des gardes-bébés qui s'occupent des
bébés et, en dessous de ça, vous avez des aides-malades de
toutes catégories. Certaines peuvent avoir un cours, comme le cours des
gardes-malades pratiques, elles peuvent avoir un cours d'aides-malades
certifiées ou pas de cours, mais simplement l'expérience dans
l'hôpital. Mais ça, c'est un échelon inférieur.
M. LESAGE: Est-ce que l'on ne trouve pas beaucoup de ces personnes dans
les bureaux de médecins ou dans les bureaux de dentistes?
M. FILION: Oui.
M. LESAGE: ... qui ne sont ni infirmières, ni des
auxiliaires...
M. FILION: Oui, M. le premier ministre.
M. LESAGE: ... mais qui ont suivi certains cours et qui ont acquis une
certaine expérience?
M. FILION: C'est ça oui. Vous savez qu'on remarque ici, je ne dis
pas qu'il n'y en a pas dans les hôpitaux, mais il n'y en a pas comme
telles en principe. Est-ce que vous avez une question à poser?
M. KIERANS: En tous cas, ce monsieur a raison, parce que si les
gardes-malades pratiques travaillent dans les hôpitaux, elles travaillent
pour rien parce que, sur l'assurance-hospitalisation, nous avons les grades
exactement comme a dit Me Filion; les infirmières, les aides-auxiliaires
et les aides-malades. Ce sont les trois grades...
M. FILION: C'est ça. La formule de budget de
l'assurance-hospitalisation...
M. KIERANS: ... la formule de budget le demande.
M. FILION: ... comporte ces trois catégories.
M. LESAGE : Oui, il y a donc trois paliers à l'heure
actuelle.
M. BELLEMARE: Elles peuvent se dévouer dans la protection
civile?
M. FILION: Pardon?
M. BELLEMARE: Elles peuvent se dévouer dans la protection
civile?
M. LESAGE: Ah! ça c'est toujours possible.
M. FILION: Elles peuvent aller à domicile donner des soins; je ne
suis pas concerné par ça personnellement. Sur la suggestion, M.
le premier ministre, d'un comité supérieur paramédical,
l'Association des hôpitaux est entièrement d'accord. Je pense que
la dernière séance et la séance de ce matin
démontrent quand même qu'il y a une certaine confusion. Quel sera
le rôle exact du comité? Quelles seront les structures?
M. LESAGE : Du conseil, vous voulez dire. M. FILION: Oui, du conseil
supérieur.
M. LESAGE : Le conseil supérieur, avec comités.
M. FILION: Avec les comités. Evidemment c'est une question
extrêmement complexe. Simplement pour amorcer le problème, selon
l'appellation « para-médicaux », on peut comprendre plus ou
moins de catégories, on peut en comprendre jusqu'à vingt, selon
la notion que l'on se donne de para-médical. Vous avez possiblement, et
je ne dis pas que tous ces gens-là devraient être inclus... Mais
enfin «para-médical », dans le monde hospitalier, veut dire
les gens qui ne sont pas médecins, mais qui ont une formation. Vous avez
les pharmaciens, les biochimistes, les techniciens de toutes
catégories.
M. LESAGE: Bien non!
M. FILION: Je ne dis pas qu'ils doivent être compris, M. le
Premier ministre. Je dis ça tout simplement pour montrer la
difficulté du problème; mais prenez, dans les groupes qui
pourraient être directement intéressés, vous avez les
infirmières là au sens large du mot, comprenant tout le nursing,
les groupes qui sont ici représentés; vous avez mentionné
les physiothérapeutes, vous avez mentionné les podiatres; vous
avez également des biochimistes, vous avez des techniciennes en
nutrition, technologistes médicaux...
M. LESAGE : Bien oui, mais il y a des lois qui les régissent les
techniciens.
M. FILION: Qui les régissent pour une partie de la profession,
mais elles ne sont pas toutes des professions fermées, M. le premier
ministre.
M. LESAGE: Non, pas nécessairement fermées, mais elles
sont régies par des lois.
M. FILION: En autant qu'elles sont régies par des lois, ça
va bien...
M. LESAGE : Les techniciennes sont régies par des lois.
M. FILION: Oui, mais pas quant à l'exercice de la profession ou
champ d'action, si vous voulez.
M. LESAGE: C'est-à-dire que ce n'est pas fermé.
M. FILION: C'est ça. Et les problèmes que nous avons dans
les hôpitaux, c'est précisément d'abord le champ d'action
de chacun.
M. DOZOIS: M. Filion, est-ce que vous pourriez fournir une liste de ces
vingt...
M. FILION: Une liste des para-médicaux?
M. DOZOIS: Oui.
M. FILION: Enfin, je peux en fournir une...
M. DOZOIS: Une liste des professions que vous avez commencé
à énumérer et que vous n'avez pas terminée. Ce
serait intéressant de les voir.
M. LESAGE: Oui, oui.
Il y a des techniciens ou des techniciennes qui ne sont pas
nécessairement des infirmières diplômées, qui sont
dans les hôpitaux pour les analyses.
M. FILION: Certainement, et ça va, M. le premier Ministre, dans
des secteurs où il y a, à un moment donné, superposition
des champs d'action. On a parlé tout à l'heure des
intraveineuses. Qui a le droit dans un hôpital de donner une
intraveineuse? Eh bien! le docteur Jobin, qui représente le
Collège, je pense, connaît le problème également. Il
y a des difficultés là-dessus. Est-ce qu'une technicienne de
laboratoire peut faire une veiniponcture?Est-ce que cela doit être
réservé à une infirmière? Est-ce que cela
peut-être possible pour une garde-malade auxiliaire à qui on l'a
montré? Ou est-ce que les champs d'action de chacun se situent? Vous
avez plusieurs professions para-médicales modernes, qui ont
évidemment évolué de telle façon qu'autrefois, il
n'y en avait souvent qu'une qui remplissait toutes ces fonctions dans
l'hôpital, et il est extrêmement difficile actuellement de tracer
la ligne de démarcation entre ces diverses professions, et il n'y a
aucun mécanisme actuellement où le problème peut
être au moins étudié, en tout cas, même s'il n'est
pas déjà résolu . Il y a actuellement des jugements de
cour qui ont été rendus dernièrement qui impliquent ces
problèmes-là. Alors, on ne sait plus actuellement où est
le champ d'action de chacun. Vous avez plusieurs professions qui actuellement
font, je ne dis pas le même travail, mais qui, à un moment
donné, dans un secteur précis, posent les mêmes gestes, et
chacun prétend, à tort ou à raison, que l'autre ne devrait
pas le poser.
M. LESAGE : Il y a chevauchement.
M. FILION: Chevauchement. Alors nous croyons donc que, pour le champ
d'action, le comité devrait avoir pour le moins un rôle de
coordination.
M. LESAGE: Et s'il y a un chevauchement, au moins qu'il soit voulu et
connu.
M. FILION: Exactement, ou qu'on le défende. S'il n'y a qu'un
groupe qui doit donner, à titre d'exemple, des intraveineuses ou des
veiniponctures, qu'on le dise, qu'on le réglemente.
Mais s'il n'y en a que deux ou trois ou quatre, selon des
modalités différentes, qu'on le sache, parce que les
hôpitaux ne pratiquent pas la médecine comme telle, et n'ont pas
le droit de la pratiquer. Mais c'est quand même un milieu où les
gens posent les actes relatifs de près ou de loin à la
médecine et reproche aux hôpitaux, dans certains cas, d'avoir
laissé une infirmière poser tel geste ou de ne pas l'avoir
laissé poser. Et ceci m'amène également au problè-
me de la formation. Je comprends que la formation de certaines professions
déjà existantes doit relever d'elles. Exemple: les
infirmières. Tous sont bien d'accords que la profession
d'infirmière doit continuer d'exister avec les privilèges qu'elle
avait. Mais jusqu'où est-ce que ça doit aller, quand on sait, de
façon concrète, que « nursing » n'est pratiquement
pas possible à définir, mais il va falloir quand même
savoir qui pose tel geste ou tel acte.
Il y a certainement une évolution sociale qui a amené
à penser différemment. Je pense qu'il y a cent ans, il y a des
actes qui étaient considérés de façon claire comme
des actes médicaux qui actuellement sont posés par des
infirmières, indiscutablement reconnus partout le monde comme
étant du domaine de l'infirmière. Mais il y a tellement de gens
qui sont dans ce secteur qu'il va falloir définir les champs d'action
et, parrallèlement, la formation, puisque le champ d'action et la
formation vont de pair.
Quel sera le rôle ou si vous voulez quelle sera la position d'un
groupe comme l'Association des infirmières dans un tel comité? Je
pense, moi, comme Me Gagné disait, qu'on ne peut pas mettre les
infirmières complètement de côté et même dans
leur intérêt, je pense. Parce que si on décide, au
comité ou au conseil supérieur, à un moment donné,
par ordre en conseil, disons, que le champ d'action des auxilliaires est le
suivant, ça va jouer dans le champ des infirmières, parce que
c'est connexe. Comment peut-on déterminer ce que va faire un groupe si
les groupes connexes, sur lesquels il peut même y avoir chevauchement, ne
sont pas là, ne sont pas représentés.
Je pense qu'il va falloir trouver elle n'est peut-être pas
facile à trouver, laformule mais je pense qu'il va falloir
trouver une formule où les gens seront présents pour arriver
à des solutions concrètes de ces problèmes au
bénéfice de tout le monde: des malades des hôpitaux et de
tous les gens qui pratiquent la médecine de près ou de loin.
Autrement on va continuer à laisser faire un tas de choses sans jamais
savoir si l'hôpital, pour un, peut faire poser tel geste par tel groupe
ou tel autre groupe, il va falloir avoir des gens convenablement formés
à poser des gestes qui sont reconnus comme étant de leur champ
d'activité et de leur juridiction; ce que l'on ne sait pas actuellement
Je ne puis pas vous répondre, par exemple, mais je pense qu'il y a peu
de gens qui peuvent dire si une technicienne a le droit de faire tel acte et
l'infirmière également et l'auxiliaire également, alors
que, dans certains hôpitaux, les trois posent le même geste, prenez
une injection ordi-
naire, qui a le droit de la donner...
M. LESAGE: Une prise de sang, pour fins d'analyse, est-ce que ce sont
des techniciennes ou des infirmières? Est-ce que les infirmières
seules ont le droit de faire ça ou bien si les techniciennes ont le
droit de le faire elles-mêmes?
M. FILLION: Tout ce que je peux vous dire, M. le premier ministre, c'est
que je crois que, dans certains hôpitaux, le même geste est
posé par ces différents groupes. J'ai eu moi-même des
prises de sang faites par des techniciennes, j'en ai vu de faites par des
infirmières également.
M. LESAGE: Les deux, oui.
M. FILION: Les deux.
M. LESAGE: Voici un cas de chevauchement, je crois.
M. FILION: Un cas de chevauchement, prenez, par exemple, le domaine des
injections ordinaires qui ne sont pas intraveineuses. Qui a le droit de les
donner? Est-ce que les gardes-malades pratiques ont le droit de les donner? Les
aides-malades? Les auxiliaires? Les infirmières?
M. LESAGE: Ah! il y a des diabéthiques qui se fient à
eux-mêmes.
M. FILION: Je suis bien d'accord, M. le premier ministre, mais il reste
que dans le milieu hospitalier, il va quand même falloir à un
moment donné savoir si tous les groupes ont le droit de le faire pour
n'importe quel médicament ou pour certains médicaments ou
certains genres d'injections. Actuellement il n'y a rien là-dessus.
M. BERTRAND: Du « self-service. » M. FILION: Absolument. M.
LESAGE: C'est vrai.
M. FILION: Certainement. J'en ai moi-même donné
déjà.
M. LESAGE: Ah bien! alors, est-ce que le collège des
médecins est au courant?
M. DOZOIS: Il ne m'a pas laissé...
M. FILION: En résumé, nous sommes donc en faveur de la
suggestion sur les modalités. Nous croyons qu'il doit y avoir des
sous-comités pour chaque profession, que dans certains cas les
professions dûment organisées pourraient être le
comité; au lieu de former un autre comité comme les
infirmières, je pense que ça serait inutile peut-être de
superposer. Cela, ce sont des modalités...
M. LESAGE: Non, non, il y a une comparaison, alors pas besoin de
comité.
M. FILION: Cela dépend.
M. LESAGE: C'est comme ça que je l'entendais, moi.
M. FILION: C'est ça, je pense que les infirmières
devraient quand même être dans l'ensemble du problème...
M. LESAGE: En résumé, M. Filion, vous seriez d'accord que
ce serait une excellente chose, s'il y avait moyen de former un conseil
supérieur qui pourrait mettre de l'ordre ou conseiller le gouvernement
pour que l'ordre soit mis et des règles établies des champs
d'activités délimités pour chaque catégorie.
M. FILION: Et pour la formation également. M. LESAGE: Oui,
ça, c'est parallèle.
M. FILION: Cela, c'est la position des hôpitaux.
M. LESAGE: Très bien.
M. BELLEMARE: Est-ce que les diététistes pour la plupart
ne sont pas gardes-malades?
M. FILION: Les diététistes?
M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: C'est un autre groupe, ça.
M. FILION: C'est un autre groupe qui est structuré à sa
façon.
M. BELLEMARE: Il peut y avoir certaines gardes-malades?
M. FILION: Oui, vous avez des infirmières qui cumulent parfois
deux formations, disons indépendantes en soi. il y a des
spécialités d'infirmières, si l'on peut dire, où
vous devez d'abord avoir fait votre cours général pour sui-
vre un cours additionnel, mais précisément pour être
diététiste, vous n'avez pas besoin d'être infirmière
mais vous pouvez être en même temps infirmière et
diététiste, comme avocat et médecin.
M. BELLEMARE: Les comptez-vous parmi les para-médicaux?
M. FILION: Enfin, c'est un groupe intermédiaire et il faudra
décider s'il va dans le comité ou non, mais tout ça va
faire partie...
M. LESAGE: Mais est-ce qu'elles n'ont pas une loi qui les régit,
les diététistes?
M. FILION: Oui.
M. LESAGE: Je pense que oui.
M. FILION: Elles en ont une. Enfin, je pense que tout ça sera
dans l'étude du problème...
M. LESAGE: Les diététistes n'oeuvrent pas seulement dans
le domaine para-médical...
M. FILION: Non.
M. LESAGE: Il y a des diététistes dans les écoles,
dans les collèges...
M. FILION: Dans des secteurs industriels...
M. LESAGE: Oui, dans les cafétérias, dans les industries,
dans les universités...
M. FILION: Vous avez plusieurs...
M. LESAGE: ... ce n'est pas essentiellement un diététicien
ou une diététicienne, l'emploi est essentiellement et par
définition para-médical.
M. FILION: C'est ça. Et vous avez d'autres professions
également, de même nature; les bibliothécaires, vous en
avez dans les hôpitaux, ce n'est pas exclusif aux hôpitaux...
M. LESAGE: Il yena d'autres, c'est évident.
M. FILION: Il y en a toute une série. M. LESAGE: Oui.
M. DANSEREAU: M. le premier ministre, est-ce que vous me permettriez un
mot peut-être pour...?
M. LESAGE: Oui, Me Maurice Gagné.
M. GAGNE: Pour corriger ce que je crois avoir dit tout à l'heure
peut-être sans réflexion suffisante et en regard de ce que vient
de dire Me Filion, relativement aux distinctions entre les divers services
rendus par les divers groupes dont il est question dans ces discussions.
Je regarde, par exemple, le paragraphe 1, l'article 1 du bill 92, avec
ses paragraphe L et M. et je cherche là-dedans une délimitation
des fonctions respectives des groupes dont il est question dans ces
dispositions et je constate que c'est la même chose. On dit qu'une
infirmière ou un infirmier, c'est une personne quiprodigue, moyennant
rémunération, des soins aux malades, aux blessés, aux
invalides et aux convalescents ou des soins destinés à
prévenir les maladies; mais on dit que ces soins-là sont rendus
en une qualité autre que celle visée aux paragraphes L et M. et
on ne dit pas en quelle qualité et, quand on arrive aux paragraphes Let
M. les gardes-bébés, on dit que ce sont des personnes qui
prodiguent encore moyennant rémunération, sous la direction d'un
médecin, d'un chirurgien, d'une infirmière ou d'un infirmier, des
soins aux bébés malades, blessés, invalides ou
convalescents ou des soins destinés à prévenir les
maladies, aux bébés bien portants, mais évidemment c'est
dans le domaine des bébés. Mais ce sont encore des soins, mais
c'est encore en une qualité autre que c elle visée aux autres
paragraphes.
De sorte qu'il semble qu'il y a une question de mots, qu'on rattache la
nature des soins à l'appellation qu'on donne à la personne qui
les rend; je me demande si c'est là un bon critère de
distinction. Je pense qu'il y a encore, comme Me Filion le disait et j'abonde
dans son sens, beaucoup trop de confusion et je ne pense pas que le texte qu'on
soumet soit suffisant, satisfaisant pour la faire disparaître.
M. LESAGE: Je ne m'en sers pas. Je n'ai pas voulu aller au texte non
plus.
M. GAGNE: Je le fais seulement parce que cela se rattache à un
autre point dont il a été question tout à l'heure.
Relativement à l'opportunité de confirmer le caractère
obligatoire de l'enregistrement en vertu de la Loi des corporations
infirmières, si elle doit encore s'appeler ainsi. Les clients que je
représente désirent, à cause de cette confusion et de la
difficulté qu'il y a à définir réellement les
champs respectifs d'activité, se réserver le droit, nonobstant ce
que j'ai pu dire tout à l'heure, de soutenir, lorsque le bill 92 viendra
pour étude proprement dite, que ce caractère obligatoire ne doit
pas être maintenu. C'est ce que je voulais ajouter.
M. LESAGE: On y verra dans le temps comme dans le temps.
M. FILION: J'aurais un mot à dire au nom des auxiliaires en
nursing, si vous me le permettez.
M. LESAGE: Oui, c'est votre deuxième personnalité.
M. FILION: Après tout ce que les autres groupements
professionnels ont exprimé devant le présent comité, je ne
pense pas qu'il y ait beaucoup à dire et à ajouter. Enfin, je
suis d'accord en principe avec ce que Me Dansereau et Me Marc Lalonde ont dit.
Je note également que les infirmières ont déclaré
qu'elles retiraient les dispositions qui concernant les autres groupes. Je puis
déclarer, au nom des gens que je représente, qui étaient
très près de l'AIPQ, parce que dans le temps ça se faisait
avec l'AIPQ, qu'elles reconnaissent tous les services que l'AIPQ leur a rendus,
dans leur formation ou autrement.
M. FILION: Alors je tiens à le déclarer bien publiquement
que, si la semaine dernière, il y a eu certaines incompréhensions
du fait que je les représentais différemment de l'association,
elles m'ont demandé quand même de faire cette déclaration
ce matin. Alors, sur la question du comité, elles sont d'accord en
principe qu'il y ait un comité, je ne reprendrai pas les suggestions qui
ont pu être faites...
M. BERTRAND: Conseil.
M. FILION: ... dans un sens ou dans l'autre. Je pense qu'il appartiendra
à des études ultérieures de décider dans quel sens
ça devrait être fait.
M. LESAGE: Dr Jobin, est-ce que vous voulez? M. Jean-Baptiste Jobin,
Président du Collège des médecins et chirurgiens de la
province de Québec.
M. JOBIN: Messieurs les membres du comité, je vous remercie de me
fournir cette opportunité de m'exprimer au nom des médecins, je
ne dis pas au nom de la corporation des médecins, mais au nom des
médecins d'une façon générale puisque la chose n'a
pas été décidée par un geste positif du bureau
provincial de médecine, sur un problème qui nous préoccupe
depuis des années. Comme vous, nous avons vu naître et grandir des
groupements d'individus qui oeuvrent dans le domaine de la santé et qui
ne se sont pas encadrés dans les structures traditionnelles. Et il y en
a beaucoup plus que vous ne l'imaginez. On a parlé aujourd'hui des
professions du domaine des soins infirmiers, vous avez étendu, M. le
premier ministre, votre proposition de la semaine dernière, et il me
fait plaisir de vous le dire immédiatement que nous y souscrivons avec
plaisir, aux professions para-médicales, Mais il faut bien se
représenter que ces professions para-médicales sont très
nombreuses; si on veut les énumérer, on en compte au moins vingt
à vingt-cinq.
M. LESAGE: J'aimerais, Docteur que le collège des médecins
et chirurgiens me fournisse une liste de ce que le collège
considère comme des professions para-médicales.
M. JOBIN: J'en ai discuté, M. le premier ministre,
récemment avec M. Farmer, du ministère de l'Education, qui a
été chargé par son ministre d'organiser l'enseignement aux
techniciens dans le domaine des para-médicaux, et lui-même n'a pas
été capable de me fournir une liste complète. Alors, je ne
veux pas dire qu'il en naisse tous les jours...
M. LESAGE: Alors, pourriez-vous me donner une liste
incomplète.
M. JOBIN: Oui. Mais suffisante pour vous faire comprendre l'ampleur du
problème.
M. LESAGE: Oui.
M. JOBIN: Et ce qui est arrivé, c'est que ces gens se sont
installés dans la vie, ont rendu des services réels, requis par
la société et, progressivement, chacun a cherché une
certaine autonomie, voulant s'affranchir en quelque sorte de la tutelle des
voisins ou des gens qui étaient placés dans des structures
traditionnelles et voulant par ailleurs empiéter progressivement, soit
sur le domaine du voisin, soit sur le domaine de la médecine, et il est
arrivé cet état de confusion qui a été bien mis en
évidence l'autre jour par les expressions d'opinions qui se sont faites
au sein du comité des bills publics.
Et en arrivant à ce point-là, M. le premier ministre, nous
sommes parfaitement d'accord avec vous pour dire qu'il faut qu'intervienne
à ce moment-ci une autorité supérieure pour imposer des
normes, et pour l'admission, et pour les études, et pour la pratique. Et
je vois que la ligne d'autorité dans ce domaine doit s'établira
partir du gouvernement, le lieutenant-gouver-
neur en conseil, le ministère de la Santé et puis d'autres
structures qu'il faudra mettre en place, parce qu'elles n'existent pas
encore.
M. LESAGE: D'abord... il est nécessaire, je crois, que ce soit la
législature elle-même qui forme le cadre.
M. JOBIN: Mais il reste quand même qu'il y a des structures
intermédiaires qui n'existent pas dont, par exemple, un Conseil
supérieur de la santé.
M. LESAGE: Oui. Mais ça, c'est la législature qui
va...
M. JOBIN: Oui. Mais actuellement, vous arrivez avec une proposition du
conseil des professions para-médicales. Est-ce que vous me permettriez
de soumettre bien respectueusement certaines idées concernant ce
projet?
M. LESAGE: Oui.
M. JOBIN: Je pense qu'il englobe trop de gens dans un organisme unique.
Et si on parlait des professions des soins infirmiers, je pense que cela ferait
un tout assez homogène pour que quelqu'un se préoccupe de mettre
de l'ordre dans ce domaine-là et d'établir les différents
paliers qui existent et que l'on doit reconnaître parce qu'ils sont
nécessaires à la société. On comprend, par exemple,
que dans l'état actuel des choses, les infirmières
diplômées sont physiquement incapables de rendre tous les services
que tous les malades réclament dans la province de Québec. Il
faut donc avoir recours à des aides, à des auxiliaires, à
des aides auxiliaires, et vous avez vu toute la kyrielle de gens qui viennent
s'étager. Mais qui va dire à qui appartient telle chose? Ce n'est
pas le voisin qui va le dire à son voisin. Il faut que ce soit une
autorité supérieure qui arrive et qui dise: « Voici votre
champ d'action et vos limites. »
Je soumets respectueusement à l'attention de ce comité, M.
le premier ministre, qu'il me semble que dans l'état actuel des choses,
il faudra faire une section à part pour les services infirmiers, et une
autre pour les services para-médicaux et, dans un cadre beaucoup plus
grand, les services de santé, incluant les pharmaciens, les dentistes
etc.
M. LESAGE: Est-ce que vous me permettez, docteur, de vous poser une
question pour être sûr que je saisis bien votre suggestion. Vous
suggériez qu'il y ait un conseil supérieur, non pas des
professions para-médicales, mais qu'en dehors de ça il faudrait
restreindre, c'est-à-dire, si je veux prendre un exemple pratique,
éliminer les physiothérapeutes et les podiatres et nous en tenir
aux infirmières, aux auxiliaires...
M. JOBIN: ... les psychologues...
M. LESAGE: ... les infirmières, les auxiliaires, les
gardes-bébés...
M. JOBIN: Toutes les personnes qui oeuvrent dans le domaine des soins
infirmiers, ce qui constitue à faire un tout...
M. LESAGE: Puis...
M. JOBIN: ... dont les parties sont complémentaires les unes des
autres
M. LESAGE: Je comprends.
M. JOBIN: Tandis que l'on ne peut pas penser, par exemple, que les soins
infirmiers soient complémentaires de la podiatrie...
M. LESAGE: C'est cela.
M. JOBIN: ... ou d'autre chose.
M. LESAGE: Je comprends.
M. JOBIN: Alors voilà. Une autre idée que je me permets de
soumettre à votre attention en terminant, M. le premier ministre, c'est
le respect que l'on doit avoir pour les corporations existantes. Le
gouvernement a délégué à ces corporations le soin
de s'auto discipliner, de contrôler les admissions, d'établir des
normes d'études, de décerner des certificats de pratique et
d'exercer de la discipline. Je pense que ces corporations existantes peuvent
être intégrées dans une structure générale
nouvelle, tout en respectant toutes leurs prérogatives et tout leur
champ d'action.
M. LESAGE: Et leur caractère.
M. JOBIN: Et leur caractère. Il me semble, dans le contexte
social où l'on vit présentement, qu'il ne faudrait pas
détruire les corps intermédiaires qui ont fait leurs preuves qui
ont leur raison d'être et leur efficacité. Ne pas démolir
pour construire quelque chose qu'on ne sait pas devoir être
meilleur...
M. BELLEMARE: C'est cela, les droits acquis!
M. JOBIN: ... mais conserver exactement ce que nous avons et que nous
connaissons et sur lequel on peut bâtir quelque chose de nouveau. En
terminant, M. le premier ministre, je vous remercie de nouveau de nous avoir
fourni l'occasion de nous exprimer sur ce point. Je vous dis que nous sommes
extrêmement conscients de son importance. Nous sommes prêts
à collaborer dans toute la mesure du possible, mais nous nous exprimons
aujourd'hui très rapidement dans un contexte spécial et nous
restons à votre disposition pour discussion plus complète.
M. LESAGE: Et nous aurons certainement recours à vos
lumières, docteur, et à celles du collège. Docteur
Goldbloom, voulez-vous ajouter quelque chose? C'est le docteur Victor
Goldbloom, le vice-Président du collège.
M. GOLDBLOOM: Je suis le vice-Président du Collège des
médecins. M. le premier ministre, je n'ai qu'à ajouter que pour,
nous tous, l'intérêt primordial et fondamental est celui du
malade. Et quand on travaille dans ce domaine, on cherche à
établir un équilibre entre, d'un côté, la formation
de ceux qui vont fournir les soins, la qualité de ces soins, en somme,
et les besoins de la population, tout en tenant compte des libertés qui
existent dans notre société; la liberté individuelle et la
liberté d'association.
Or il me semble impensable que des lois et des règlements soient
faits concernant la pratique d'une profession où cette profession n'ait
pas eu l'occasion de s'exprimer formellement là-dessus. Il me semble
également impensable qu'une parfaite autonomie soit accordée
à tout groupement qui cherche à se trouver une place dans ce
tableau, et je crois que les structures que nous cherchons à
établir devraient tenir compte de ces considérations pour
permettre une coordination des efforts de tout le monde. Je crois qu'il y a une
hiérarchie à établir, que ceux qui travaillent en
équipe, sous la direction, disons, d'autres membres de l'équipe,
soient tenus à consulter et soient consultés eux-mêmes dans
l'établissement de ces décisions qui vont affecter leur pratique.
Je crois que c'est très important que l'on conserve ces idées
d'autodétermination, mais l'autodétermination ne peut pas aller
trop loin et c'est dans l'intérêt du malade que la coordination,
la collaboration se fasse. Je crois que c'est sur ces principes que reposent
nos idées aujourd'hui.
M. LESAGE: Merci, docteur Goldbloom. Docteur Robillard, je vous
aperçois; vous êtes le Président des médecins
spécialistes. Est-ce que vous avez un mot à ajouter?
Docteur Roland Robillard, Président du Syndicat des
médecins spécialistes de la province de Québec.
M. ROBILLARD: Je vous remercie de ce privilège, M. le premier
ministre.
M. LESAGE: Pas Roland, Raymond Robillard.
M. ROBILLARD: Je n'en userai pas, vu l'heure avancée. Je suis ici
à titre d'observateur ce matin, observateur intéressé, en
nous réservant le droit, si vous le voulez bien, de faire des
commentaires ultérieurs au comité ad hoc que vous voulez former
pour étudier le bill 92 et ses répercussions sur les ordres des
syndicats.
M. LESAGE: C'est très bien.
Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui... Alors je leur demanderai de
bien vouloir. Ah! il y a Me André Verge. Alors voulez-vous dire qui vous
représentez, Me Verge?
M. VERGE: Je représente l'Association des podiatres.
M. LESAGE: Des podiatres.
M. VERGE: C'est ça. Notre association, M. le Président,
est formée en vertu de la troisième partie de la Loi des
compagnie, et nous avons présenté un bill pour se faire
apparaître comme corporation à la présente session.
Maintenant mes clients n'ont aucune objection à la formation, à
votre suggestion, M. le premier ministre, d'un comité supérieur
de la santé, et nous comprenons que si notre bill est obtenu, bien, nous
pourrons faire partie, en somme, d'un comité qui régira notre
profession, la profession des podiatres.
M. DOZOIS: J'aurais aimé demander à M. Stein s'il ne
pouvait pas élaborer davantage sur sa demande à l'effet que
l'association des infirmières soit tenue à l'écart du
conseil supérieur. Mais comme il se fait tard, je me demande si je ne
pourrais pas suggérer à M. Stein d'envoyer à chaque membre
du comité...
M. BERTRAND: Une réponse.
M. DOZOIS: ... une réponse à ma question. J'aimerais
connaître davantage les raisons pour lesquelles vous suggérez que
l'association des infirmières ne fasse pas partie du conseil
supérieur proposé.
M. STEIN: Bien, je croyais l'avoir expliqué. C'est tout
simplement parce que nous tenons à conserver le monopole professionnel,
comme le premier ministre l'avait suggéré...
M. LESAGE: Oui, oui, mais s'il y a un conseil supérieur et s'il y
a des comités pour les divers groupes identifiés, mais que, dans
le cas des infirmières, étant donné qu'il s'agit d'une
corporation fermée, au lieu d'être un comité c'est la
corporation elle-même avec ses droits acquis, avez-vous objection?
M. STEIN: Evidemment, l'association aurait
préféré...
M. LESAGE: En principe, j'entends.
M. STEIN: ... du moment qu'on réserve complètement les
droits acquis, les privilèges, le monopole professionnel,
c'est-à-dire le contrôle sur l'admission à l'étude
et à l'exercice, c'est l'essentiel, de ce que nous demandons.
M. BELLEMARE: Je suis sûr que vous n'êtes pas en
désaccord avec ce qu'a dit le doyen de la faculté, le
Président du collège des médecins quant aux corporations
déjà existantes.
M. LESAGE: Il y a moyen d'avoir un conseil supérieur et puis
d'avoir la formation du comité, tout en ayant parallèlement, au
lieu d'un comité dans le cas où il y a une corporation
fermée existante...
M. BERTRAND: La corporation elle-même.
M. LESAGE: La corporation au lieu du comité, avec la corporation
conservant ses droits acquis qui sont sujets à certains amendements
quant à la structure elle-même, quant aux élections, enfin
ces choses-là, qui sont du ressort de l'Assemblée
législative. Parce que là, si la corporation fermée
demeure, il faudra tout de même que le bill 92 passe, avec les
amendements que lui apportera l'Assemblée législative.
M. STEIN: C'est cela. Ce que nous voulions surtout, c'est...
M. LESAGE: A cela, je ne pense pas que vous vous objectiez, du moment
que votre bill 92 passe, est adopté par l'Assemblée
législative avec des amendements nécessaires, après
discussion, audition publique. Mais il n'y a rien qui empêche votre
corporation formée, dont, les cadres...
M. DOZOIS: La structure.
M. LESAGE: ... dont la structure, si vous voulez, est modifiée en
vertu du bill 92, qui sert de véhicule aux modifications, du moment que
cette corporation, avec ses droits acquis fondamentaux, demeure une corporation
fermée, je me demande si vous avez toujours la même objection de
principe à la formation du conseil supérieur, soit étendu,
soit limité, comme le suggère le docteur Jobin?
M. STEIN: Evidemment, encore une fois c'est l'essentiel que nous
demandons; il restera à voir la formule précise.
M. DOZOIS: Je comprends que vous retirez l'objection que vous posiez au
début de vos remarques, en autant que vos droits seraient
préservés.
M. LESAGE: Ce à quoi s'objecte, je crois, l'Association des
infirmières, c'est que le conseil supérieur ait des droits tels
qu'il ait, discrétion pour enlever...
M. BELLEMARE: Ah! oui ça.
M. LESAGE: ... des droits à la corporation des
infirmières.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: C'est ça, si j'ai bien compris, monsieur Stein.
M. STEIN: C'est ça.
M. DOZOIS: Cela, on y verra.
M. LESAGE: Alors, puis-je vous remercier infiniment? Les notes seront
transcrites et imprimées à 700 exemplaires. Je voudrais
suggérer à ceux qui ont adressé la parole, ce matin, et
qui désirent le faire, de se rendre cet après-midi ou demain au
bureau de M. Benoît Massicotte, c'est le bureau 78-A, c'est sous nous.
C'est l'étage d'en-dessous, au rez-de-chaussée, et vous pourrez,
vous qui avez adressé la parole, revoir les notes clavigraphiées
de ce que vous avez dit, et y apporter les changements de rédaction que
vous désirez. Parce qu'il arrive souvent que le langage parlé ait
l'air un peu curieux, quand on le lit dans un texte, assez souvent, nous en
avons l'expérience, nous. D'ailleurs, tous les avocats le savent.
Combien de fois avons-nous honte quand nous relisons les questions que nous
posons aux témoins?
Je ne parle pas des réponses des témoins, je parle
seulement des questions des avocats. Et par la suite, évidemment... pas
la même occasion, je voudrais que ceux qui désirent obtenir un
assez grand nombre de copies pour leur association le mentionnent à M.
Massicotte en lui donnant leurs noms et adresse afin qu'il puisse leur faire
parvenir le nombre de copies requis dès qu'elles seront disponibles. Ce
qui sera autour du 1er avril. Peut-être le 3 ou 4 alors que l'Imprimeur
de la Reine aura un peu plus de répit, étant donné que le
discours du budget sera prononcé le 31 mars et que l'ajournement pour
les vacances de Pâques devrait avoir lieu vendredi, le 1er avril. Par
conséquent...
UNE VOIX: Jusqu'à quand?
M. LESAGE: Jusqu'au mardi, le 19. L'Imprimeur de la Reine aura plus de
temps alors. Cela veut dire que dans les premiers jours d'avril, ces documents
devraient être prêts. En attendant, je voudrais suggérer que
le bill 92 soit ajourné, que son étude soit ajournée sine
die au comité des bills publics et que le plus tôt possible,
après Pâques, Me Pratte et le docteur Lizotte entrent en
communication avec les intéressés en vue de l'élaboration
d'un schéma, si vous voulez, d'abord, et ensuite d'une ébauche de
projet de loi gouvernemental visant à la création du conseil
supérieur dont j'ai parlé et dont nous avons discuté ce
matin. Il est clair qu'il voudra peut-être mieux que le bill 92 soit
réimprimé pour que nous puissions en faire une étude plus
facile, à ce moment-là.
Alors je vous remercie infiniment. Je vous demande pardon, M.
Dozois?
M. DOZOIS: Pour les membres du comité, plutôt que
d'attendre dans un mois peut-être pour lire en appendice les
amendements...
M. LESAGE: Vous pouvez en obtenir des copies, vous le savez.
M. DOZOIS: ... les amendements proposés par M. Stein au bill
92...
M. LESAGE: Je puis les...
M. DOZOIS: Est-ce qu'on ne pourrait pas en avoir des copies pour les
membres?
M. LESAGE: Je puis les faire polycopier, j'en ai une copie.
M. DOZOIS: Très bien.
M. LESAGE: M. Stein en a, il va vous les distribuer.
M. STEIN: Parfait, j'en ai des copies.
M. LESAGE: Il m'en a donné une copie déjà.
M. DOZOIS: Très bien.
M. LESAGE: Si vous en avez pour les membres du comité, c'est
très bien.
Je remercie tous ceux et toutes celles qui se sont vitalement
intéressés, qui ont démontré leur
intérêt par leur présence ou leur participation, et nous
allons tenter d'en arriver à une solution. Vous serez sans doute
intéressés à revenir lorsque nous tenterons de mettre en
oeuvre une solution au cours de la session.
Alors, je remercie le comité des bills privés et le public
et le comité est lui-même ajourné sine die.
APPENDICE « A »
Amendements au Bill 92 soumis par l'Association des
infirmières
Loi des professions infirmières
Titre et article 1
Remplacer le titre de la loi par celui de « Loi des
infirmières et infirmiers ». Article_1: au paragraphe (a),
remplacer « le Collège des professions infirmières du
Québec » par « le Collège des infirmières et
infirmiers du Québec »; au paragraphe (i), supprimer les mots
« aux paragraphes 1 et m du présent article et », de
façon à ce que le paragraphe se termine par les mots « en
une qualité autre que celles visées aux paragraphes 2o et 4o de
l'article 52 »; de plus, remplacer «52 » par le nouveau
numéro de l'article 52; au paragraphe (j), remplacer « chacune des
professions visées au paragraphes i, 1 et m » par « la
profession d'infirmière ou d'infirmier »; supprimer les
paragraphes (1) et (m).
Article 2
Remplacer « Collège des professions infirmières du
Québec » par « Collège des infirmières et
infirmiers du Québec ».
Articles 5 et 11 Supprimer ces deux articles. Les articles 6 à 12
deviennent les articles 5 à 10.
Article 9 (devenu 8)
Supprimer les mots « ainsi que des délégués
des quatre associations mentionnées à l'article 11, élus
annuellement à la date et de la manière que fixent leurs
règlements ».
De plus, remplacer « 7 » et « 10 » par « 6
» et « 9 », selon le renumérotage des articles 7 et
10.
Article 12 (devenu 10) Remplacer « quinze » par «
douze ».
Article 15 (devenu 13) Remplacer « sept » par « cinq
».
Article 16 (devenu 14) Supprimer le paragraphe 5.
De plus, au deuxième alinéa du paragraphe 3 et au
paragraphe 4, remplacer « 6 » par « 5 », si l'article 6
est devenu l'article 5.
Article 18 (devenu 16)
Remplacer « neuf » par « sept » dans la
deuxième ligne et supprimer le paragraphe (c).
De plus, au paragraphe (b), remplacer « 7 » par « 6
», si l'article 7 est devenu l'article 6.
Article 19 (devenu 17) Supprimer cet article.
Article 20 (devenu 17) Remplacer « quinze » par «
douze » à l'avant-dernière ligne.
Article 21 (devenu 18)
Supprimer le paragraphe 2 et renuméroter « 2 » et
« 3 » les paragraphes 3 et 4.
De plus, au paragraphe 1, remplacer « 7 » par « 6
» et « 10 » par « 9 », suivant le
renumérotage.
Article 23 (devenu 20)
Selon le renumérotage, remplacer « 25 » par «
22 » dans le renvoi à l'article 25.
Article 24 (devenu 21) Remplacer l'article 24 par le suivant: « Il
doit exhiber les registres gratuitement, sur demande, durant les heures de
bureau à toute personne et à toute école
agréée mentionnées à l'article 23; un extrait
certifié par lui constitue une preuve prima facie de son contenu.
»
Article 25 (devenu 22) Sous-paragraphe a du paragraphe 2; insérer
les mots « ou un « high school »» après le mot
« secondaire » dans la deuxième ligne du texte
français; insérer les mots « secondary or » avant le
mot « high » dans la deuxième ligne du texte anglais.
Article 29 (devenu 26)
Selon le renumérotage, remplacer « 30 » par «
27 » dans le renvoi à l'article 30.
Article 30 (devenu 27) Remplacer la deuxième phrase par la
suivante; « La durée des fonctions des examinateurs que le
comité nomme est déterminée par les règlements du
Collège. »
Article 31 (devenu 28)
Selon le renumérotage, remplacer « 29 et 30 » par
« 26 et 27 » dans le renvoi aux articles 29 et 30.
Article 35 (devenu 32) Remplacer le paragraphe (b) par le suivant;
« b) celles qui sont dirigées par un hôpital
général reconnu par le Collège, contenant au moins cent
lits et ayant une moyenne quotidienne d'au moins soixante patients, ou
dirigées par un hôpital qui n'est pas un hôpital
général et affiliées à un hôpital
général reconnu par le Collège, contenant au moins cent
lits et ayant une moyenne quotidienne d'au moins soixante patients. »
Article 38 (devenu 35)
Y conserver seulement les titres « infirmière »,
« infirmier » et « nurse » et les abréviations
« I. », « I.L. », « N. » et « R.N.
», c'est-à-dire supprimer « auxiliaire en soins infirmiers
», « garde-malade », « garde-malade auxiliaire »,
« infirmière auxiliaire », « infirmier auxiliaire
», « garde-bébé », « nursing assistant
», « practical nurse », « assistant nurse »,
« baby nurse », « A.S.I. », « G.-M. »,
« G.-M.A. », « I.A. », « G.-B. », «
N.A. », « P.N. », « A.N. » et « B.N.
».
Article 39 (devenu 36)
Au paragraphe 2, supprimer les mots « et aux associations
visées à l'article 11 ».
Article 47 (devenu 44)
Selon le renumérotage, remplacer « 46 » par «
43 » dans le renvoi à l'article 46.
Article 50 (devenu 47) A. De préférence, supprimer les
mots « dans les deux ans », à la fin, ou
B. Remplacer le dernier alinéa par le suivant: « est
passible d'une amende de cent à deux cents dollars pour toute infraction
autre qu'une récidive dans les deux ans de l'infraction
précédente, et de deux cents à cinq cents dollars pour
toute telle récidive. »
Article 52 (devenu 49) Remplacer le paragraphe 4o par le suivant;
« 4o aux médecins, chirurgiens, chirurgiens dentistes,
homéopathes ou aux membres d'une profession para-médicale
d'exercer leur profession conformément à la loi qui la
régit ».
Article 53 (devenu 50)
Selon le renumérotage, remplacer « 25 » par «
22 » dans le renvoi à l'article 25.
Article 54 (devenu 51)
Selon le renumérotage, remplacer « 31 » par «
28 » dans le renvoi à l'article 31.
Articles 56 et 57 (devenus 53 et 54) Supprimer ces deux articles.
Article 60 (devenu 57)
Selon le renumérotage, remplacer « 6 » par « 5
» et « 7 » par « 6 » dans le renvoi aux articles
6 et 7.
APPENDICE « B »
MEMOIRE AU COMITE DES BILLS PUBLICS SUR LA
SUGGESTION
DE FORMER UN CONSEIL SUPERIEUR DES
PROFESSIONS
INFIRMIERES ET PARA-MEDICALES
A L'HONORABLE PREMIER MINISTRE,
MM. LES MEMBRES DU COMITE DES BILLS PUBLICS.
Au nom des quatre corporations que je représente, soit La
Commission des Ecoles de Gardes-Malades Auxiliaires de la Province de
Québec, La Commission des Ecoles de Gardes-Bébés de la
Province de Québec, l'Association des Gardes-Malades Auxiliaires de la
Province de Québec, et l'Association des Gardes-Bébés de
la Province de Québec, ainsi qu'en mon nom personnel, je désire
manifester au Premier Ministre ainsi qu'à tous les membres du
Comité notre vive appréciation et notre approbation de la
suggestion faite de créer un Conseil Supérieur des professions
infirmières et para-médicales et vous remercier, Messieurs, de
votre invitation de venir exprimer aujourd'hui nos vues sur ce sujet.
C'est avec plaisir et même avec enthousiasme que nous saisissons
cette opportunité de vous faire part en toute humilité de nos
réalisations dans le passé et de nos aspirations pour
l'avenir.
Comme tout de même c'est la première fois que nous avons
l'occasion de participer de cette manière à l'élaboration
d'un projet de loi, vous comprendrez facilement que notre désir de vous
exposer notre point de vue le plus complètement possible est
modéré par notre crainte d'abuser de votre indulgence à
nous écouter.
C'est pourquoi qu'immédiatement nous déclarons être
prêts à vous communiquer verbalement notre position tout en vous
informant que nous vous ferons parvenir des copies de notre mémoire et
en vous demandant de nous réserver le privilège de communiquer
avec vos experts pour discussions futures.
Nous disions donc que nous approuvons votre suggestion de former un
Conseil Supérieur des professions infirmières et
para-médicales et nous voulons vous démontrer nos raisons de le
faire en vous exposant les sujets suivants: 1) Historique des professions des
Gardes-Malades Auxiliaires et des Gardes-Bébés. 2) Exposé
des Normes Actuelles de la formation des Gardes-Malades Auxiliaires et des
Gardes-Bébés. 3) Notre attitude en face de la formation du
Conseil Supérieur. 1. HISTORIQUE DES PROFESSIONS DES
GARDES-MALADES AUXILIAIRES ET DES GARDES-BEBES
Les découvertes de la médecine, au cours des
dernières décades, ont amené une révolution dans le
monde hospitalier. Là où une personne suffisait, il en faut
aujourd'hui quatre ou cinq et quelquefois plus.
Les hôpitaux des grands centres ont plus de facilité
d'ouvrir des écoles d'infirmières; il n'en est pas de même
pour les hôpitaux régionaux ni pour les hôpitaux
spécialisés où la crise de personnel se fait sentir de
plus en plus.
La grande difficulté semble être de solutionner
adéquatement le problème des soins infirmiers. Les demandes de
personnel compétent ont beaucoup augmenté. Les malades sont
forcés de recourir aux soins hospitaliers. Il s'ensuit
nécessairement une vaste expansion dans ce domaine; de plus, les soins
aux vieillards, aux infirmes, aux malades chroniques de tous les âges
occasionnent un surplus de travail pour les infirmières.
Dans cette perspective une considération essentielle s'impose;
tenir compte de la nécessité d'assurer le fonctionnement des
hôpitaux et le soin aux malades, dans les centres de moindre importance,
tout aussi bien que dans les grands centres.
C'est l'avènement de l'ouverture des Ecoles des Gardes-Malades
Auxiliaires et de Gardes-Bébés dans nos hôpitaux.
En 1947, des pourparlers s'engagent à ce sujet, entre des
autorités hospitalières et un groupe d'infirmières
religieuses et laïques des hôpitaux. Un comité provisoire
d'études est aussitôt formé ayant pour but d'analyser ce
problème en profondeur, à travers tous les hôpitaux de la
Province, considération spéciale étant accordée aux
besoins des hôpitaux régionaux et spécialisés. On ne
tarde pas à découvrir que des cours abrégés pour
soins aux malades se donnent un peu partout dans les hôpitaux surtout
dans les centres éloignés des grandes villes et même dans
les hôpitaux spécialisés de ces grandes villes, ces cours
variant en durée de 3 à 15 mois, avec autant de programmes
différents d'études et de formation qu'il y a d'écoles de
ce genre.
Dès lors, le comité provisoire d'étude se
transforme en commission permanente, l'enquête se poursuit en vue de
connaître les besoins réels des hôpitaux
intéressés. Un programme uniforme est judicieusement
préparé pour des écoles de formation où les
candidates, capables de répondre aux conditions exigées, sont
désormais désignées du nom de GARDES-MALADES
AUXILIAIRES.
En 1952 a lieu la première graduation des élèves de
ces écoles.
A ses débuts, la Commission des Ecoles de
Garde-Malades-Auxiliaires s'occupe à la fois de l'Ecole et des
graduées et se donne pour but de protéger, promouvoir les Ecoles
et leurs élèves, et comme objectif de servir de conseiller
professionnel à ces dernières. Elle formule les critères
de reconnaissance des Ecoles et surveille leur programme d'études,
émet des cartes de membres de gardes-malades auxiliaires sur
recommandation des Directrices de ces Ecoles.
Commission des Gardes-Bébés;
Quant aux Gardes-Bébés, dès 1952, les
autorités intéressées à faire oeuvre
d'éducation auprès des jeunes filles, qui travaillent dans les
pouponnières et les pédiatries, décident également
de s'organiser et fondent la Commission des Ecoles de
Gardes-Bébés en 1956.
Des normes similaires aux écoles de Gardes-Malades Auxiliaires
sont exigées pour ces écoles. L'intégration de la
Garde-Bébé à l'équipe des soins infirmiers repose
sur le rôle qu'elle joue auprès des enfants. Elle est une
spécialiste dans les soins qu'elle doit leur donner; qu'elle soit en
service privé ou en service institutionnel, la garde-bébé
essaie de remplacer la mère auprès de l'enfant.
En mai 1956, l'Organisation Mondiale de la Santé tenait à
Genève sa troisième session dans le but d'examiner la formation
professionnelle et technique du personnel médical et auxiliaire. Le
Comité de cette organisation estimait que dans un avenir
rapproché, le travailleur auxiliaire, parmi lesquels nous plaçons
la Garde-Malade Auxiliaire et la Garde-Bébé, deviendrait un
membre indispensable de l'équipe chargée d'assurer les services
médicaux et sanitaires.
En 1960 l'Association des Gardes-Malades Auxiliaires de la province de
Québec obtient son incorporation, avec les buts et les pouvoirs
suivants; a) Promouvoir les connaissances scientifiques, techniques et morales
et professionnelles, sociales et légales se rattachant directement ou
indirectement à la profession de Gardes-Malades Auxiliaires; b) Veiller
au bien-être, à l'avancement, au développement
professionnel et moral des membres de la corporation; c) Etablir et maintenir
un registre des Gardes-Malades Auxiliaires licenciées; d)
Décerner des licences de Gardes-Malades Auxiliaires aux personnes qui
répondent aux conditions et remplissent les formalités
exigées à cette fin par ladite corporation; e) S'adjoindre tout
groupement, constitué ou non en corporation, ou toute personne qui
désirerait se joindre à la corporation; f) Accomplir tout ce qui
peut être nécessaire pour atteindre les buts de la corporation.
En 1964, par lettres patentes supplémentaires, l'Association des
Gardes-Malades Auxiliaires obtient la permission d'admettre les
hommes à l'exercice de la profession.
En 1960, l'Association des Gardes-Bébés de la Province de
Québec obtient aussi son incorporation avec les mêmes buts et
pouvoirs.
En 1963, la Commission des Gardes-Malades Auxiliaires de la Province de
Québec obtient aussi des lettres patentes avec entre autres les buts et
pouvoirs suivants: 1) Grouper les directrices des écoles de
gardes-malades auxiliaires dans le but de promouvoir leurs
intérêts communs et ceux de leurs élèves; 2)
Etablir, maintenir, organiser, administrer et diriger des écoles et
autres établissements d'éducation pour la formation des
gardes-malades auxiliaires, ainsi que pour l'exercice de leurs fonctions
professionnelles.
La même année la Commission des Ecoles de
Gardes-Bébés obtient des lettres patentes aux mêmes
fins.
ECOLES:
C'est ainsi que le nombre des maisons d'éducation qui forment des
jeunes filles s'en va grandissant.
La Commission des Ecoles des Gardes-Malades Auxiliaires dirige
actuellement quarante-deux écoles dans les institutions suivantes;
Institut Albert Prévost, Cartierville, P.Q.
Hôtel-Dieu St-Augustin, Montmagny, P.Q.
Hôtel-Dieu St-Michel, Roberval, P.Q.
Hôpital St-Joseph, Thetford-Mines, P.Q.
Hôpital St-Joseph, Granby, P.Q.
Hôpital St-Michel, Buckingham, P.Q.
Hôtel-Dieu, Sorel, P.Q.
Hôpital Sanatorium Cooke, Trois-Rivières, P.Q.
Hôpital St-Sauveur, Val d'Or, Abitibi, P.Q.
Hôpital St-Joseph de la Providence, Bordeaux, P.O.
Hôpital Notre-Dame de Chartres, Maria, Co. Bonaventure, P.Q.
Hôtel-Dieu, Hauterive, P.Q.
Hôpital St-François, La Sarre, Abitibi.
Hôpital du Très St-Rédempteur, Matane, P.Q.
Hôpital Comtois, Louiseville, P.Q.
Hôpital St-Joseph, Lachine, P.Q.
Hôpital Notre-Dame de Ste-Croix, Mont-Laurier, P.O.
Hôtel-Dieu Notre-Dame de l'Assomption, Jonquière, P.Q.
Hôtel-Dieu du Sacré-Coeur, Dolbeau, P.Q.
Hôpital Notre-Dame de la Garde, Iles de la Madeleine.
Hôpital Général, Québec.
Hôpital Général, St-Lambert, P.Q.
Hôpital Général, Ste-Rose, P.Q.
Hôpital St-Joseph, Lac Mégantic.
Hôpital St-Michel Archange, Mastai, P.Q.
Hôpital Château Pierrefonds, Ste-Geneviève, P.Q.
Hôpital des Sept-Iles, Sept-Iles, P.Q.
Hôpital St-Joseph, Maniwaki, P.Q.
Hôtel-Dieu du Sacré-Coeur, Québec.
Hôpital Chibougamau Ltée, Chibougamau, P.Q.
Hôpital Ste-Anne des Monts, Ste-Anne des Monts, P.Q.
Hôpital Le Gardeur, Repentigny, P.Q.
Hôpital Ste-Famille, Ville-Marie, P.Q.
Hôtel-Dieu St-Vallier, Chicoutimi, P.Q.
Hôpital Notre-Dame de Gatineau, Gatineau, P.Q.
Hôpital St-Julien, St-Ferdinand, P.Q.
Hôpital des Laurentides, L'Annonciation, P.Q.
Hôpital St-Joseph, Rimouski, P.Q.
Hôpital Retraite St-Benoît, Montréal, P.Q.
Hôpital St-Augustin, Courville, P.Q.
Hôpital Laval, Québec, P.Q.
La Commission des Ecoles de Gardes-Bébés dirige les sept
écoles suivantes:
Hôtel-Dieu St-Michel, Roberval, P.Q.
Hôtel-Dieu St-Augustin, Montmagny, P.Q.
Hôtel-Dieu Notre-Dame de l'Assomption, Jonquière, P.Q.
Hôtel-Dieu du Sacré-Coeur, Dolbeau, P.Q.
Hôpital Comtois, Louiseville, P.Q.
Hôpital St-Michel, Buckingham, P.Q.
Crèche Ville-Joie Ste-Thérèse, Hull, P.Q.
Ces centres d'enseignement et de formation, disséminés
à travers la Province de Québec, viennent en aide aux
organisations hospitalières et leur fournissent un personnel choisi,
bien formé, compétent et sympathique. L'évolution de ces
centres d'enseignement est basée sur quatre critères importants;
a) La valeur de la directrice et des professeurs. b) Le choix judicieux des
candidats. c) Le haut standard de l'enseignement des soins infirmiers. d) La
formation professionnelle adéquate.
Les Commissions des Ecoles de Gardes-Malades Auxiliaires et de
Gardes-Bébés ont pris leur rôle à coeur en
élevant les standards de leurs écoles, les programmes
d'études, les stages, etc.
Les services rendus par nos écoles sont trop évidents pour
essayer de vous les démontrer. Qu'il vous suffise de constater la
pénurie d'infirmières dans tous les hôpitaux où tous
les soins de chevet sont prodigués par la garde-malade auxiliaire. Elle
est nécessaire et sa préparation ne peut être
escamotée, puisqu'elle est destinée aux soins personnels du
malade total.
Nous abordons maintenant le deuxième sujet.
2. EXPOSE DES NORMES ACTUELLES DE FORMATION DES
GARDES-MALADES AUXILIAIRES ET DES GARDES-BEBE|S
Pour être admis à l'étude tout candidat doit
être âgé d'au moins 17 1/2 ans et doit avoir
complété sa ll ième année.
Le programme d'études pour la première année est le
suivant; Sciences humaines et religieuses; 15% soit 82 heures
Déontologie Histoire de la profession 10 heures.
Psychologie et hygiène mentale 20 heures Sociologie 8
heures Doctrine sociale 4 heures Morale 20 heures Religion
20 heures Sciences biologiques; 25% soit 138 heures.
Anatomie et physiologie 75 heures
Pharmacologie 20 heures
Microbiologie 20 heures
Nutrition et éléments de diétothérapie
15 heures
Hygiène 8 heures Soins Infirmiers; 60% soit 330
heures
Médical 120 heures
Chirurgical 75 heures
Obsétrical et gynécologique 25 heures.
En deuxième année l'élève se dirige vers le
groupe professionnel qu'il a choisi, soit garde-malade auxiliaire ou
garde-bébé, attendu que les cours de la première
année sont communs aux deux groupes professionnels.
Cette deuxième année est destinées à
parfaire la formation théorique de l'élève et à
compléter son entrafnement sur le plan des soins professionnels.
Le nombre d'heures de cours que l'élève devra consacrer
à sa formation durant ces deux années peut varier entre 750 et
800 heures.
Une étude récente effectuée avec la Commission
Scolaire Régionale Pascal Tasché a démontré toutes
les possibilités d'intégration d'une grande partie de notre
programme de formation dans le système d'enseignement scolaire actuel.
Nous sommes d'avis que la préparation des programmes futurs de nos
écoles devrait être rédigée en collaboration avec le
Ministère de l'Education.
Nous joignons au présent mémoire un exemplaire de ce que
pourrait être un programme rédigé dans ces conditions,
programme qui a été élaboré avec la Commission
Scolaire Régionale dont nous venons de parler.
3. NOTRE ATTITUDE EN FACE DE LA FORMATION DU CONSEIL SUPERIEUR
Principes à sauvegarder;
L'expérience de 20 ans passés nous permet d'affirmer qu'il
est impossible de former une garde-malade auxiliaire ou une
garde-bébé dans une période de temps inférieure
à deux ans. Si nous tenons compte que cette formation qui doit
être théorique et pratique doit se donner en respectant les
conditions de travail qui prévalent dans nos hôpitaux,
c'est-à-dire; jours de congés, jours de vacances
autorisés, ce qui réduit d'autant l'entraînement des
élèves, la période de deux ans de cours n'est certes pas
exagérée.
Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire que la garde-malade
auxiliaire aussi bein que la garde-bébé soient
considérées dans l'équipe hospitalière comme des
collaboratrices des autres professions.
Considérant tout ce qui précède, nous croyons que
la somme de travail, tant administratif que clérical, qu'exige le bon
fonctionnement des groupes concernés, suppose qu'au niveau des
écoles aussi bien qu'au niveau des associations, il y ait un organisme
intermédiaire qui puisse accomplir pour le Conseil Supérieur les
tâches qui ne sauraient l'être ailleurs.
C'est pourquoi nous prétendons que les Commissions des Ecoles et
les Associations Professionnelles doivent avoir leur place dans les nouvelles
structures qui nous sont proposées.
Les commissions des Ecoles et les Associations des Gardes-Malades
Auxiliaires et des Gardes-Bébés verraient l'équipe des
soins infirmiers et les divers groupes para-médicaux ainsi
constitués; Un Conseil Supérieur formé d'un
représentant de chacun des organismes suivants; a) Collège des
Médecins; b) Association des Hôpitaux; c) Ministère de la
Santé; d) Ministère de l'Education; avec en plus un membre de
chacune des professions régies par le Conseil Supérieur, et d'un
représentant de la population; tous ces membres étant choisis par
le Conseil des ministres.
Nous trouvons essentielle la formation de comités professionnels.
Pour les Gardes-Malades Auxiliaires, nous suggérons que ce Comité
soit formé comme suit; a) De délégués de la
Commission des Ecoles; b) De délégués de l'Association des
Gardes-Malades Auxiliaires; c) De délégués du Conseil
Supérieur; d) De délégués des autres organismes qui
désireraient se joindre à nous par la suite.
Nous envisageons que le Comité Professionnel des
Gardes-Bébés soit formé comme suit; a) De
délégués de la Commission des Ecoles de
Gardes-Bébés; b) De délégués de
l'Association des Gardes-Bébés; c) D'un représentant du
Conseil Supérieur; d) De délégués de tous autres
organismes qui voudraient se joindre à nous par la suite.
Nous envisageons les fonctions du Conseil Supérieur comme
étant les suivantes:
1) Etablir, en collaboration avec les Comités Professionnels, les
normes et standards de chacune des professions; et leur champ d'action; 2)
Approuver les règlements soumis par les divers Comités
Professionnels; 3) Approuver les programmes d'études soumis par les
Comités Professionnels; 4) Accorder les certificats de compétence
professionnelle sur recommandation des Comités Professionnels; 5)
Accréditer les écoles et accorder les permis d'ouverture de
nouvelles écoles.
Nous entrevoyons les fonctions des Comités Professionnels comme
étant les suivantes: 1) Servir d'agent de liaison entre le Conseil
Supérieur et les Commissions des Ecoles; 2) Préparer les
règlements pour sa propre gouverne; 3) En collaboration avec la
Commission des Ecoles, faire les recommandations au Conseil Supérieur
pour l'accréditation des écoles et pour la remise de certificats
de compétence professionnelle; 4) En collaboration avec les Commissions
des Ecoles, préparer et reviser les programmes académiques qui
devraient être soumis au Conseil Supérieur pour approbation; 5)
Déterminer avec le Conseil Supérieur l'insigne et le sigle
distinctif de la profession. RESPONSABILITES DE LA COMMISSION; 1)
Examiner et compléter les dossiers des candidats; 2) Visiter les
écoles et faire rapport au Comité Professionnel, qui lui
recommande ou désapprouve devant le Conseil Supérieur; 3)
Préparer et surveiller les examens des candidats; 4) En collaboration
avec le Comité Professionnel, faire les recommandations
nécessaires pour l'accréditation des écoles et la remise
des certificats de compétence professionnelle qui doivent être
sanctionnées par le Conseil Supérieur; 5) En vertu de la charte
qu'elle détient déjà, continuer les activités
nécessaires à la bonne marche de ses affaires et à son
administration.
Nous en sommes rendus à vous exposer le rôle que nous
prévoyons pour les Associations des Gardes-Malades Auxiliaires et des
Gardes-Bébés pour l'avenir.
Nous devons vous dire qu'à venir jusqu'à maintenant les
Associations remettaient aux diplômés des écoles le permis
de pratique et la carte de membre renouvelable annuellement.. Nous vous
soumettons que les Associations doivent continuer à émettre de
tels permis et de telles cartes pour les raisons suivantes:
Nous considérons que les Associations sont les gardiennes des
droits et privilèges de leurs membres et doivent contrôler le
respect de l'éthique professionnelle. Il est donc du devoir de
l'Association de veiller au perfectionnement de ses membres, soit par des cours
post-scolaires, l'organisation de journées d'études, de
conférences. Les Associations s'occupent de la tenue du registre et
maintiennent un service de secrétariat à cet effet.
Bien que nous comprenions que le certificat de compétence sera
émis à l'avenir par le Conseil Supérieur, nous voyons
quand même la nécessité absolue du contrôle de la
profession par le maintien des Associations.
Pour la continuation des bons soins qui ont été
prodigués dans le passé par les membres de nos Associations, nous
répétons que le contrôle de la qualité du personnel
doit continuer à se faire par l'entremise de nos Associations.
ANNEXE Référer à la version PDF page 48
ANNEXE Référer à la version PDF page 49
ANNEXE Référer à la version PDF page 50
APPENDICE « C »
SOUMISSION PAR
QUEBEC SCHOOL OF PRACTICAL NURSING LTD. ECOLE DES
INFIRMIERES PRATIQUES DU QUEBEC LTEE
AU
COMITE DES BILLS PUBLICS CONCERNANT LE BILL 92
LOI DES PROFESSIONS INFIRMIERES
le 16 mars, 1966. 1. Les
moyens dont nous nous servons actuellement pour le recrutement et la
classification du personnel para-médical sont inadéquats et ne
pourront satisfaire aux besoins existants et aigus des hôpitaux de toutes
catégories, maisons de convalescence, maisons de soins et
résidences pour vieillards. L'urgence du problème exige qu'on
trouve de nouveaux moyens de répondre à ces besoins.
Les gardes-malades pratiques peuvent nous aider à résoudre
ce problème. Actuellement, il y a 130,000 gardes-malades pratiques
licenciées aux Etats-Unis; des milliers pratiquent leur profession au
Canada; 8,000 dans la Province d'Ontario où les écoles des
gardes-malades pratiques sont reconnues par la loi des écoles
professionnelles. Ces personnes sont responsables et elles constituent une
réponse unique et satisfaisante à la pénurie de personnel
hospitalier.
L'Ecole des Infirmières Pratiques du Québec Ltée
est prête à changer ou modifier ses cours afin de se conformer au
règlement gouvernemental qui sera édicté. Ses
diplômées demandent le droit de se présenter aux examens
des auxiliaires et d'être jugées quant à leurs
qualifications par les résultats de tels examens. Elles demandent
d'être reconnues par les hôpitaux et par le Gouvernement. La
justice exige qu'elles soient jugées selon leur mérite. 2.
L'Ecole des Infirmières Pratiques du Québec Ltée appuie et
endosse la suggestion qu'un Conseil Supérieur soit créé,
qui aura le droit et le devoir de surveiller et de classifier toutes les
professions para-médicales. Nous nous objectons au Bill 92 qui a pour
but la réglementation de l'exercice de toutes les professions
infirmières par les infirmières licenciées. Nous nous
objectons à une telle concentration de puissance entre les mains d'un
seul corps professionnel quel qu'il soit.
Nous sommes convaincus que seul un Ministère du Gouvernement
Provincial ou un Conseil nommé par le Lieutenant Gouverneur en Conseil
tel que décrit ci-après, puisse remplir cette fonction, tenant
compte de l'intérêt public et des intérêts des divers
corps professionnels, associations, hôpitaux et institutions de soins de
toutes catégories.
3. Le Conseil Supérieur ainsi créé devra être
composé de représentants des parties les plus
intéressés et qualifiés, soit: a) le Ministère de
la Santé, b) l'Association des Hôpitaux de la Province de
Québec, c)le Collège des Médecins et Chirurgiens. 4. Des
sous-comités devront être établis, représentant
chaque groupe para-médical et contrôlés par le Conseil
Supérieur, par exemple: a) l'Association des Infirmières de la
Province du Québec, b) les physiothérapistes, c) les auxiliaires,
d) les garde-bébés et les puéricultrices, e) les
gardes-malades pratiques, f) les aides. 5. Le Conseil Supérieur,
après avoir consulté le sous-comité
intéressé devra établir des normes uniformes pour toute la
Province et pour tous les niveaux professionnels relatifs à: 1) la
reconnaissance et l'approbation des cours dispensés par les diverses
écoles, 2) l'admission à l'étude des professions, 3) les
règlements régissant le droit de pratique, 4) les examens
à la pratique des professions.
Ces examens nous fourniront le seul et vrai moyen d'évaluer les
qualifications des diplômées. Ils devront être uniformes et
s'appliquer à toute la Province afin d'établir un niveau
professionnel para-médical de meilleure qualité. 6. Certains
membres de ces sous-comités devront être directement élus
par les membres de la profession intéressée. Les autres devront
être nommés par le Lieutenant Gouverneur en Conseil après
avoir consulté le Conseil Supérieur. 7. Le Président de
chaque sous-comité ainsi créé sera invité et aura
droit d'assister à toute assemblée du Conseil Supérieur
à laquelle les intérêts de sa profession pourront
être affectés par une décision ou recommandation qui serait
faite à une telle assemblée. Les Présidents des
sous-comités pourront faire des représentations et
présenter leur opinion. 8. L'acte qui créera le Conseil
Supérieur devra établir les diverses classifications des
professions para-médicales. Etant donné les besoins
médicaux du public, qui augmentent et changent constamment, il faudra
absolument que ces classifications soient flexibles et que la loi facilite la
création de nouveaux corps et comités. L'évolution des
hôpitaux, le développement du travail fait par les
infirmières licenciées, l'assurance-hospitalisation et
l'assurance-santé ont créé et créeront un urgent
besoin de personnel qualifié plus nombreux qui devra être
comblé par des membres de diverses professions para-médicales par
exemple les puéricultrices, les gardes-malades pratiques, les
auxiliaires, les aides etc... 9. La législation devra prévoir
l'accès aux échelons supérieurs par un système de
crédits basé sur l'entraînement, l'expérience et les
études.