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(Vingt heures sept minutes)
Le Président (M. French): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue permanente de la culture termine ce soir
l'étude des crédits du ministère des Communications.
À la suite d'une entente intervenue entre le ministre et les membres de
la commission, les travaux se poursuivront de 40 à 50 minutes plus tard,
puisque nous commençons à 20 h 10 pour les terminer vers 23
heures, M. le ministre, si nous continuons jusqu'à la fin, ce qui
dépendra des membres de la commission.
Les membres de cette commission sont: M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), absent, M. Brouillet (Chauveau),
présent, M. Champagne (Mille-Îles), présent, M. Dauphin
(Marquette), absent, M. Doyon (Louis-Hébert), présent, M. French
(Westmount), présent, M. Gauthier (Roberval), présent, M. Hains
(Saint-Henri), absent, Mme Lachapelle (Dorion), présente, et M. Proulx
(Saint-Jean), présent.
Ordre des travaux
Le ministre nous suggère, étant donné la
présence de certains membres de la Régie des services publics et
de la Commission d'accès à l'information, la possibilité
de passer ces programmes au début. Pour la régie, il s'agit de
l'étude des crédits pour de bon; quant à la commission, il
reste à déterminer si elle ne devrait pas revenir devant la
commission de la culture et/ou de l'Assemblée nationale.
M. le porte-parole officiel de l'Opposition et député de
Louis-Hébert, avez-vous des commentaires ou des réactions
à tout cela?
M. Doyon: Je n'ai pas d'objection de principe à ce qu'on
procède d'une façon ou de l'autre. J'avais préparé
des questions à l'intention du ministre à la suite des programmes
1, 2, 3 et 4 tels qu'ils apparaissent dans le livre des crédits.
C'était une façon comme une autre de procéder, le ministre
le reconnaîtra. J'y consens si cela peut accommoder les gens. D'un autre
côté, en en accommodant un, peut-être qu'on retarde l'autre.
Le ministre a peut-être d'autres fonctionnaires qui l'accompagnent.
J'ai beaucoup de respect pour la Commission d'accès à
l'information, pour la Régie des services publics et pour les
fonctionnaires du ministère des
Communications...
Une voix: Pour le ministre aussi.
M. Doyon: ...pour le ministre aussi, bien sûr.
J'espère que c'est réciproque, M. le ministre.
Je ne voudrais pas, en en accommodant un, risquer de retarder l'autre.
Je suis tout simplement disposé à procéder d'une
manière ou de l'autre. Cela m'indiffère complètement. Si
le ministre veut satisfaire des demandes qui lui ont été
formulées par la Régie des services publics ou par la Commission
d'accès à l'information gouvernementale, je suis disposé
à ce qu'on procède de cette façon, sans aucune
difficulté.
Le Président (M. French): M. le ministre.
M. Bertrand: M. le Président, votre décision sera
la mienne. Je voulais simplement proposer que la Régie des services
publics du Québec, dont l'étude des crédits, annuellement,
ne pose jamais beaucoup de problèmes, puisse être entendue
immédiatement. Il y a maintenant le dossier de la Commission
d'accès à l'information gouvernementale. J'ai pris bonne note,
moi aussi, de la décision rendue par le président de
l'Assemblée nationale à savoir que la loi oblige la Commission
d'accès à l'information gouvernementale à se
présenter devant la commission de l'Assemblée nationale, pour
discussion de son rapport annuel. Par ailleurs, c'était avant la
réforme parlementaire. Il est à se demander - je crois que c'est
à vous, M. le Président, d'avoir des discussions à cet
effet, probablement à la commission de l'Assemblée nationale - si
c'est devant la commission de l'Assemblée nationale ou devant la
commission de la culture que ce travail devrait être fait. Comme, de
toute façon, nous sommes tous disposés ici à être
présents jusqu'à 23 heures ce soir, nous sommes prêts
à nous organiser en fonction de vos décisions.
Le Président (M. French): M. le député de
Chauveau.
M. Brouillet: II va y avoir une réunion de la commission
de l'Assemblée nationale le 18 avril; c'est demain, je crois.
Le Président (M. French): Oui.
M. Brouillet: À l'ordre du jour, il est question de la
date d'audition de la Commission d'accès à l'information
gouvernementale. J'ai su cet après-midi que c'est devant notre
commission que cette audition s'effectuerait. Ils doivent décider
demain, en réunion, de la date de cette audition.
Le Président (M. French): Avec ces renseignements, s'il
n'y a pas d'autres commentaires, j'aimerais trancher et ne pas passer trop de
temps en discussion essentiellement, même s'il n'y a pas de chicane. M.
le député de Mille-Îles, avez-vous quelque chose sur
l'ordre des programmes? Je sais que c'est une chose qui vous
préoccupe.
M. Champagne (Mille-Îles): Non, non. Voici, c'est que je
veux me comprendre. Ce soir, on termine l'étude des crédits
à 22 h 30, d'accord. Lorsqu'on aura terminé l'étude des
crédits ce soir, vous retenez que la Commission d'accès à
l'information gouvernementale reviendra à un autre moment.
Le Président (M. French): M. le député de
Mille-Îles, c'est en fonction des exigences de la loi constitutive de la
Commission d'accès à l'information gouvernementale.
M. Champagne (Mille-Îles): À quel moment
prévoyez-vous...
Le Président (M. French): Justement, on doit en discuter
à la commission de l'Assemblée nationale, peut-être demain
- je serai cependant absent - ou à une autre occasion.
M. Champagne (Mille-Îles): Nous ne sommes pas
obligés d'être présents. On prendra la décision de
se réunir à telle date.
Le Président (M. French): II est vrai que je ne voudrais
pas décevoir les membres de la commission là-dessus. Laissez-moi
suggérer la chose suivante: d'abord, qu'on passe au programme 6:
Régie des services publics. Par la suite - et je regrette de le
suggérer - on va passer au programme que les membres de la commission de
la culture suggèrent et, plus particulièrement, le porte-parole
officiel de l'Opposition qui a, en quelque sorte, un rôle important
à jouer. S'il choisit de procéder immédiatement à
la Commission d'accès à l'information gouvernementale, parfait!
S'il décide de ne pas le faire, on sera obligé de demander aux
membres de la Commission d'accès à l'information gouvernementale
de rester. S'il y a du temps, il y en a; s'il n'y en a pas, c'est dommage, mais
ces hommes et femmes devront rester jusqu'à la fin et on les reverra de
toute façon, soit à la commission de la culture, soit à la
commission de l'Assemblée nationale. Êtes-vous d'accord avec cela?
Je présente mes excuses aux fonctionnaires de la Commission
d'accès à l'information gouvernementale.
Le programme 6: Régie des services publics. M. le
député de Louis-Hébert.
Régie des services publics
M. Doyon: Je voudrais profiter de l'occasion, M. le
Président, pour souhaiter la bienvenue aux représentants de la
Régie des services publics. J'ai eu l'occasion de connaître le
président, le juge Yvon Côté, à l'époque
où j'étais fonctionnaire au ministère des Communications.
Je pense que le juge Yvon Côté n'est plus à la Régie
des services publics. Il était sous-ministre au ministère des
Communications quand j'y étais fonctionnaire en 1971-1972. J'ai donc eu
l'occasion d'être en contact avec la Régie des services publics
à plusieurs reprises.
En guise de première question, je voudrais demander au ministre
sur quoi il base l'affirmation qu'on retrouve dans le document qui nous a
été présenté par la Régie des services
publics, où on dit que l'année financière courante se
terminera "en conformité avec les balises fixées par le Conseil
du trésor, toutes les dépenses non essentielles ayant
été refusées au cours de l'exercice". Je voudrais savoir
de la part du ministre ou des gens qui l'accompagnent de quelles
dépenses non essentielles il s'agit et sur quels critères on
s'est basé, en l'occurrence, pour décider qu'une dépense
était essentielle ou qu'elle ne l'était pas.
M. Bertrand: C'est à quelle page?
M. Doyon: C'était dans la section III, page 3, dans la
gestion administrative. On disait: "La régie terminera l'année
financière courante en conformité avec les balises fixées
par le Conseil du trésor, toutes les dépenses non essentielles
ayant été refusées au cours de l'exercice. Il en sera de
même pour l'exercice 1984-1985." C'est dans ce contexte que se situe ma
question, M. le ministre.
M. Bertrand: Si vous voulez, M. le Président, je
demanderai à M. Paquet, qui est secrétaire de la Régie des
services publics et qui représente ici le président de la
Régie des services publics, le juge Jean-Marc Tremblay, de
répondre à la question.
M. Paquet (Jean-Guy): Nous n'avions pas de critères
spéciaux pour déterminer les dépenses essentielles et non
essentielles. Tout simplement, au fur et à mesure que l'année
s'est écoulée, d'une part comme vous le disiez plus
tôt, le juge Côté à laissé sa place au juge
Tremblay pour le reste de l'année. Le juge Côté nous avait
demandé, dans la mesure du possible, de restreindre les dépenses.
Donc, chaque fois qu'il y avait une dépense de faite, on nous demandait
de la vérifier afin de voir s'il n'était pas possible de diminuer
cette dépense. Il n'y avait pas de critère précis pour
nous dire que telle ou telle dépense devait être coupée;
tout devait être fait en vue d'entrer à l'intérieur du
budget et de dépenser moins, si c'était possible, que ce qui
avait été prévu dans le budget.
M. Doyon: Si je comprends bien, M. Paquet, c'était du cas
par cas et c'était selon les circonstances qui se présentaient,
et cela s'annonce comme cela pour l'année 1984-1985. Est-ce exact?
M. Paquet: Disons qu'il y a eu déjà les
compressions budgétaires qui ont été demandées par
le Conseil du trésor, de l'ordre de 84 600 $, lesquelles étaient
effectivement coupées durant l'année. Pour l'année qui
vient, on a aussi des prévisions. Il y a une rationalisation du
personnel qui fera en sorte qu'il y aura encore, à la fin de
l'année, un certain montant de crédits périmés.
M. Doyon: Est-ce que ces dépenses,
considérées comme essentielles ou non essentielles,
étaient décidées comme telles à la suite des
consultations ou des vérifications faites avec le service
budgétaire du ministère des Communications de quelque
façon?
M. Paquet: À mon niveau, je ne saurais répondre
à cette question. C'était étudié par le
président de la régie et le service concerné à
l'intérieur de la régie. Je ne pourrais pas vous dire si,
effectivement, il y avait des contacts avec le ministère au niveau des
analyses à ce sujet.
Bien sûr, on recevait, comme tous les organismes, des rapports du
ministère des Communications, du service des finances. Quelles
étaient les analyses faites, d'une part, par le président de la
régie et, d'autre part, par le ministère des Communications au
niveau financier, je ne saurais vous le dire, malheureusement.
M. Doyon: D'accord. M. le ministre, a sans doute quelque chose
là-dessus.
M. Bertrand: Oui, je peux indiquer au député de
Louis-Hébert que la Direction générale de l'administration
ne donne pas de directives, de quelque nature que se soit, à la
Régie des services publics du Québec. Celle-ci s'administre
elle-même et a donc toute la faculté possible de décider
comment elle doit disposer de son budget. Elle doit, bien sûr, tenir
compte des balises qui ont été fixées dans le cadre de
l'adoption des crédits et aussi des directives qui ont été
reçues du Conseil du trésor en termes de compressions
budgétaires. Il n'y a pas de relation entre l'administration du
ministère et la Régie des services publics.
M. Doyon: Merci, M. le ministre. On aura sans doute l'occasion
d'y revenir lorsqu'on aura à étudier le rôle que joue le
ministère quand il intervient de quelque façon vis-à-vis
de la Régie des services publics. Le fait-il en tant que
requérant, en tant qu'intervenant, en tant qu'expert-conseil ou
consultant?
Je souligne également qu'il est important de clarifier ce
rôle, car déjà, à l'époque où
j'étais fonctionnaire au ministère des Communications,
c'était un problème qui se posait. On comprendra facilement que
la Régie des services prublics ne doit pas être mise dans une
situation de dépendance de quelque nature que se soit vis-à-vis
du ministère des Communications, étant donné qu'elle a
à trancher des litiges. Il y a des intervenants et des requérants
qui font valoir leurs prétentions qui peuvent être à
l'opposé des prétentions du ministère.
À ce que je sache - j'aimerais que M. Paquet m'éclaire sur
ce sujet - est-ce que, effectivement, la Régie des services publics a
des experts dans le domaine de la téléphonie, de la
câblodistribution, dans divers domaines, ou si elle fait, comme
c'était le cas auparavant quand j'étais fonctionnaire au
ministère des Communications, encore appel aux experts du
ministère des Communications pour l'éclairer et faire des
études techniques quand des problèmes spécifiques se
posent?
M. Paquet: Pour la téléphonie, nous avons à
l'intérieur de notre régie les ingénieurs et les experts
qui conseillent, recommandent, préparent des études ou analysent,
effectivement, les requêtes des différentes entreprises
téléphoniques pour les fournir à la division qui est
nommée, aux régisseurs. Pour la câblodistribution, vous
savez qu'il y a eu une décision en 1978 qui a fait que cette situation
s'est éloignée sensiblement de la régie. Alors, on a moins
d'experts à ce niveau. C'est arrivé une fois, à ma
connaissance, et j'y suis depuis deux ans. C'est une étude
générale qui a été faite pour l'interconnexion
conjointement avec le ministère des Communications. Mais on ne se
réfère jamais, par exemple, au ministère des
Communications pour demander une étude précise sur un sujet
donné qui concerne une requête qui a été
présentée devant la Régie des services publics. C'est fait
en régie -sans faire de jeu de mots - à l'intérieur de
chez nous.
M. Doyon: M. Paquet, combien y a-t-il eu d'auditions de la
Régie des services publics en 1983-1984? C'est dans le rapport? Je
pensais que vous l'aviez en mémoire.
M. Bertrand: Si ma mémoire est bonne, M. le
député de Louis-Hébert, je crois que c'est 70. Je vais
vérifier dans mes notes, mais je crois me rappeler que, lors de ma
présentation, j'avais indiqué qu'il y en avait eu 70.
M. Doyon: Combien y a-t-il de régisseurs
présentement à la Régie des services publics?
M. Paquet: Présentement, il y a huit régisseurs
à la Régie des services publics: le président, un
vice-président et six régisseurs. Il y a un poste de
vice-président qui est vacant.
M. Doyon: Le juge Côté n'est plus là depuis
quand?
M. Paquet: Le juge Côté a quitté la
régie à la fin de décembre. Il est rendu...
M. Doyon: Où est-il maintenant?
M. Paquet: ...au palais de justice de Montréal.
M. Doyon: II est retourné à la Cour
provinciale?
M. Paquet: C'est cela, à la Cour provinciale du district
de Montréal.
Programmation éducative de
Radio-Québec
M. Doyon: M. le ministre, parmi les responsabilités de la
Régie des services publics, il y a la suivante qui est signalée
à la page 2 de la section I où on indique que "La régie
est mandatée pour s'assurer que le caractère éducatif de
la programmation de Radio-Québec est respecté." Est-ce que cette
préoccupation a été présente dans certaines des
études ou des vérifications qui ont été faites?
Est-ce que vous analysez de façon systématique la programmation
de Radio-Québec pour vous occuper du respect de ce mandat?
M. Bertrand: Au ministère des Communications, non, depuis
que nous avons adopté la loi 4 sur la programmation éducative qui
confie ce mandat à la Régie des services publics du
Québec...
M. Doyon: Oui.
M. Bertrand: ...à l'article 4 de la loi 4, si ma
mémoire est bonne, sur la programmation éducative. Auparavant, si
vous vous en souvenez, M. le député de Louis-Hébert,
c'était le ministre des Communications, conjointement avec le ministre
de l'Éducation qui statuait sur la programmation éducative de
Radio-Québec. C'est maintenant la Régie des services publics qui
remplit cette responsabilité.
M. Doyon: C'est pourquoi ma question s'adressait à M.
Paquet, M. le ministre. Je voulais savoir si, du côté de la
Régie des services publics, il y avait ce qu'on pourrait, entre
guillemets, appeler une "surveillance". Ce n'est pas une surveillance, mais une
vérification du respect de ce mandat de Radio-Québec, concernant
le caractère éducatif de la programmation de
Radio-Québec.
M. Paquet: J'aime bien votre terme "entre guillemets",
effectivement.
M. Doyon: Oui, oui, bien sûr.
M. Paquet: Nous recevons la programmation de Radio-Québec;
nous la regardons. Mais vous savez qu'il y a en Cour d'appel
présentement une cause. À ce moment-là, cela restreint un
peu les possibilités de la régie. Cependant, nous continuons
à nous intéresser au dossier pour être toujours en
activité et en éveil dès que...
M. Doyon: Cette cause, pouvez-vous me la rappeler, s'il vous
plaît?
M. Paquet: C'est une première décision sur la
programmation éducative qui a été rendue dans le cadre de
la loi pour Radio-Québec. Il semble - je n'étais pas là
à ce moment - que Radio-Québec n'était pas satisfaite de
la décision de la régie. Or, tout requérant à qui
il a été émis une ordonnance qui n'est pas satisfait a la
possibilité d'en appeler de la décision de la régie devant
la Cour d'appel. C'est ce qui a été fait effectivement.
L'organisme Radio-Québec en a appelé de la décision de la
régie devant la Cour d'appel.
M. Doyon: Est-ce à dire, M. Paquet, que, pour le moment,
la Régie des services publics ne s'acquitte pas de son mandat tel que
vous le définissez vous-même à la section I de la page 2
que j'ai citée tout à l'heure?
Le Président (M. French): Je crois que c'est une question
pour le ministre. Pour ma part, je ne voudrais pas mettre le secrétaire
de la Régie des services publics dans l'embarras.
M. Doyon: Je pose ma question plutôt au ministre, M. le
Président, merci. Est-ce qu'il y a eu des directives de la part du
ministre à ce sujet?
M. Bertrand: M. le Président, il y a deux aspects à
la loi 4 sur la programmation éducative. D'abord, la
Société de radiotélévision du Québec est
obligée de se présenter devant la Régie des services
publics du Québec pour que celle-ci puisse statuer sur le
caractère éducatif ou non éducatif de sa programmation.
Par ailleurs, la loi 4 permet à toute entreprise de radiodiffusion de se
présenter devant la Régie des services publics du Québec
pour faire reconnaître le tout ou partie de sa programmation comme
étant éducative. Donc, tout cet aspect de la loi 4 sur la
programmation éducative n'a jamais été utilisé par
quelque entreprise de radiodiffusion, que ce soit depuis l'adoption de la loi 4
sur la programmation éducative. Seule Radio-Québec s'est
présentée. Il y a eu une ordonnance de la Régie des
services publics; elle est contestée par la Société de
radiotélévision du Québec et, en ce moment, la cause est
devant la Cour d'appel. Je n'ai pas eu de nouvelles récentes sur le
suivi qui a été donné à cet appel devant la
cour.
M. Doyon: Ma question, M. le ministre, était un peu plus
précise que cela. C'était de savoir si, de votre
côté, vous avez, de quelque façon, indiqué à
la Régie des services publics qu'étant donné que cette
cause était pendante devant la Cour d'appel on mette sur la glace, pour
le moment, les exigences de la loi constitutive stipulant que la
responsabilité incombait à la Régie des services publics
de vérifier le contenu éducatif de la programmation de
Radio-Québec. Y a-t-il eu quelque chose de fait par votre
ministère ou par vous-même?
M. Bertrand: Non. Le ministre des Communications n'a
adressé aucune demande, aucune requête à la Régie
des services publics relativement à une nouvelle audition pour ce qui
est de la programmation de Radio-Québec tant et aussi longtemps qu'une
décision ne sera pas rendue sur l'appel qui a été
logé par Radio-Québec relativement à l'ordonnance
émise par la régie.
M. Doyon: La règle générale voulant que,
durant qu'une cause est pendante, en appel, la décision originale
continue d'être en vigueur, je me permets de souhaiter que le mandat qui
est confié à la Régie des services publics concernant
cette vérification et cette assurance qu'elle doit donner sur la mission
éducative de Radio-Québec continue d'être respecté
tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas une décision claire,
précise et contraire d'un tribunal supérieur qui est, en
l'occurrence, la Cour d'appel.
M. Bertrand: Je m'excuse. Je ne sais pas si nous
interprétons de la même façon la décision rendue par
la Régie des services publics et les conséquences que doit
encourir Radio-Québec relativement à cette décision, mais
tant et aussi longtemps qu'une décision n'est pas rendue par les
tribunaux relativement à l'appel logé par Radio-Québec
l'ordonnance de la Régie des services publics du Québec,
Radio-Québec peut continuer de fonctionner sans tenir compte de
l'ordonnance qui a été émise par la Régie des
services publics du Québec.
M. Doyon: Je ne discute pas de cette possibilité, M. le
ministre, sauf que ce que je demande, c'est si, pour autant, la Régie
des services publics n'a pas abdiqué son devoir, son droit et son
obligation de vérifier cet aspect de l'utilisation des ondes par
Radio-Québec et sa programmation. Je comprends que, du côté
de Radio-Québec, on peut dire: On ne se présente pas devant la
régie, etc., sauf que la Régie des services publics continue
d'avoir ce pouvoir et même cette obligation. C'est ce sur quoi je veux
attirer votre attention.
Le Président (M. French): Sur la même question, M.
le député, si vous avez terminé.
M. Doyon: Sur cette question, oui, bien sûr. (20 h 30)
Le Président (M. French): M. le ministre, c'est, quand
même, un peu cocasse qu'une agence relevant du ministre se
présente à la cour se plaignant de l'interprétation de la
loi par une autre agence relevant du ministre. Maintenant, la régie est
sensiblement plus indépendante que Radio-Québec. Doit-on
comprendre que le ministre appuie implicitement ou explicitement
Radio-Québec dans sa cause? C'est, quand même, dans les
responsabilités du ministre ou de passer le mot d'ordre à
Radio-Québec ou de changer les lois en question.
M. Bertrand: Le président de la commission sait dans
quelle situation extrêmement délicate le ministre des
Communications se trouve placé puisque effectivement et la Régie
des services publics du Québec et la Société de
radiotélévision du Québec relèvent de sa
responsabilité. Il doit répondre des grandes décisions,
des grandes orientations qui sont prises par l'un ou l'autre organisme devant
l'Assemblée nationale et devant le Conseil des ministres. Dans cette
cause qui est pendante devant les tribunaux, j'ai décidé, quant
à moi, de ne pas prendre position comme ministre des Communications et
de
laisser les tribunaux rendre une décision. Quand cette
décision sera rendue, on verra. S'il advenait que Radio-Québec
décide de retirer l'appel qu'elle a logé quant à
l'ordonnance émise par la Régie des services publics, c'est sa
décision et je n'ai pas à intervenir à ce
niveau-là. Je n'ai pas, non plus, à indiquer à la
Régie des services publics quelle est l'opinion, personnellement, que je
me fais de l'ordonnance qu'elle a rendue à la suite de la comparution de
Radio-Québec en 1981, si ma mémoire est bonne.
Le Président (M. French): Une cause de 1981, on est
maintenant en 1984 et on ne sait pas quand la cause va être entendue. Le
ministre renonce à ses responsabilités et laisse la cour
décider. Après quoi, il se réserve toujours le droit de
faire des changements à la loi. C'est un peu curieux comme
démarche. Si le ministre a des idées arrêtées,
certainement du côté de Radio-Québec, ce ne serait pas mal
vu qu'il écrive au président de Radio-Québec et
dépose devant l'Assemblée nationale ses instructions quant
à cette cause. Par exemple, ce ne serait pas du tout impensable qu'il
présente un projet de loi pour régler le différend.
L'intérêt public qui est censé être servi par les
lois en question n'est guère servi par un retard de trois, quatre, cinq
ou six ans dans l'application de la loi.
M. Bertrand: Je suis d'accord avec le vice-président de la
commission pour admettre que les délais qui ont été
encourus jusqu'à maintenant relativement à cet appel ont
été, quant à moi, fort longs, d'ailleurs beaucoup trop
longs. Il m'apparaît comme ministre des Communications qu'il serait
souhaitable que le tout puisse se régler d'une façon ou d'une
autre dans les meilleurs délais, de telle sorte que Radio-Québec
puisse se représenter devant la Régie des services publics en
conformité, entre autres, avec l'article 5 de la Loi sur la
programmation éducative qui dit qu'une entreprise de
radiotélévision qui entend modifier substantiellement une
programmation déclarée éducative doit par requête
soumettre cette modification à l'approbation préalable de la
régie. Or, on peut imaginer qu'en l'espace de trois ans une
programmation peut être modifiée substantiellement au niveau d'une
entreprise de radiotélévision comme Radio-Québec. Dans ce
contexte-là, je suis aussi de l'avis du président de la
commission qu'il serait souhaitable que cette cause puisse être
entendue dans les meilleurs délais. Je ne voudrais pas, moi non
plus, me placer dans une situation où je tiendrais des propos qui
pourraient être interprétés de façon telle qu'ils
risqueraient de compromettre la cause qui est en ce moment devant la Cour
d'appel. Je vous dis que, comme ministre des Communications, je souhaite que le
tout puisse se régler dans les meilleurs délais devant les
tribunaux ou hors cour s'il y a une possibilité d'entente hors cour,
mais je n'ai pas à intervenir comme ministre des Communications pour
dicter à la Régie des services publics ou à
Radio-Québec l'attitude qu'elles doivent prendre en cette
matière.
Le Président (M. French): M. le ministre, MM. et Mme de la
commission, je comprends bien que le ministre regrette le retard juridique. Ce
que je ne comprends pas, c'est qu'il ne semble pas le moindrement
intéressé à trancher lui-même le débat dans
la mesure où ce serait éminemment acceptable sur le plan
administratif qu'il aille voir le président de Radio-Québec ou
qu'il lui écrive et qu'il lui passe les instructions de mise. Si le
ministre trouve que Radio-Québec devrait passer devant la Régie
des services publics pour faire approuver sa programmation, d'une part, qu'il
fasse retirer la plainte de Radio-Québec - ce ne serait pas du tout une
ingérence dans la gestion de Radio-Québec; on parle de deux
personnalités qui sont des parties et d'une programmation
désuète - et, d'autre part, qu'il change la loi provinciale pour
qu'elle soit assez claire afin que tout le monde sache à quoi s'en tenir
au lieu de laisser traîner la cause.
Je ne suis pas juriste. Peut-être y a-t-il une explication
juridique qui se tient debout. Je respecte les juridictions respectives non
seulement de la cour, mais aussi de toutes les institutions qui relèvent
de moi en tant que ministre, nous dit le ministre. Son respect est fort
louable, mais je trouve que cela équivaut, finalement, à une
passivité assez étrange. Ou bien dans l'intérêt
public que Radio-Québec fasse approuver sa programmation par la
Régie des services publics et, alors, c'est éminemment dans le
pouvoir du ministre d'arranger cela, ou cela ne l'est pas, auquel cas il faut
changer la loi au lieu de dire que c'est sub judice, réaction que les
ministres ont à tout moment envers les journalistes. Ce n'est pas du
tout la même affaire.
Je voudrais donner au député de Chauveau la
possibilité d'intervenir.
M. Bertrand: Je comprends très bien vos remarques, M. le
Président. Nous en avons, d'ailleurs, déjà discuté
privément. Je connais votre point de vue sur la question. Vous
connaissez le mien aussi. Cependant, il y a une cause devant les tribunaux. Je
ne suis pas, moi non plus, juriste et je vous avoue que je sens toujours que je
marche sur un terrain miné chaque fois que je prononce une phrase en
public relativement à cette question d'appel logé par
Radio-Québec devant la cour, devant les tribunaux.
Je suis tout à fait d'accord avec vous pour reconnaître
qu'il m'apparaît anormal que, trois ans après que la Régie
des services publics a émis une ordonnance relativement à la
programmation de Radio-Québec, Radio-Québec ne se soit pas
représentée devant la Régie des services publics.
L'explication, c'est qu'il y a une cause devant les tribunaux. S'il n'y avait
pas cette cause devant les tribunaux, je suis convaincu que Radio-Québec
se serait probablement présentée devant la Régie des
services publics, je ne sais pas, en 1982, en 1983, peu importe, mais, en tout
cas, certainement en fonction de l'article 5 qui dit que, lorsque la
programmation est modifiée substantiellement, une nouvelle requête
doit être soumise à la Régie des services publics pour
qu'elle puisse statuer sur ces modifications substantielles. Je pense qu'il y a
eu, depuis trois ans, certaines modifications substantielles à la
programmation éducative de Radio-Québec.
Vous savez que toute la cause repose sur l'interprétation de
l'article 4, à savoir ce que c'est cette notion de pouvoirs
déclaratoires. Or, la Régie des services publics fonctionne avec
une loi constitutive qui l'habilite à émettre des ordonnances.
Après avoir dit dans son ordonnance qu'elle déclarait,
néanmoins, éducative la programmation de Radio-Québec,
elle émettait toute une série d'invitations à
Radio-Québec sur, par exemple, les émissions à
caractère économique pour l'éducation économique de
la population, sur la commandite de prestige, etc. C'est sur tout cet aspect de
l'ordonnance qu'il y a en ce moment appel de Radio-Québec.
Dans un contexte comme celui-là, si le président de la
commission me dit à moi, le ministre des Communications...
Le Président (M. French): De trancher?
M. Bertrand: ...qu'il me protégerait face aux membres de
la commission si je décidais d'intervenir auprès d'un des deux
organismes... J'imagine que ce n'est pas auprès de la Régie des
services publics qu'il me demande d'intervenir?
Le Président (M. French): Non. Sûrement pas.
M. Bertrand: C'est auprès de Radio-Québec.
Le Président (M. French): C'est cela.
M. Bertrand: Je veux bien discuter à nouveau de la chose
avec Radio-Québec puisqu'effectivement nous avons déjà
discuté de ces choses dans le passé, mais j'avais pris la
décision, comme ministre des Communications, que je n'allais
certainement pas prendre parti dans la cause qui était pendante devant
les tribunaux, en d'autres mots, que je n'allais pas être présent
à ce qu'on appelle en termes juridiques la requête conjointe
soumise devant les tribunaux.
Le Président (M. French): M. le député de
Chauveau.
M. Brouillet: Je lis, à la section I, page 1, où on
parle de la nature de la régie, le paragraphe 1 où on explicite
un peu son caractère de tribunal de droit administratif. On dit: "La
régie rend justice selon les règles de droit et s'inscrit
nettement dans le processus judiciaire. Ses décisions quant aux
questions de droit et de compétence sont objets d'appel à la Cour
d'appel, sur permission d'un juge - de cette cour - et à la Cour
suprême. En aucun cas, il n'y a appel au pouvoir exécutif." Il y a
une loi qui régit ces organismes et tribunaux à caractère
judiciaire. Il semble qu'on ne peut pas, à là suite d'une
ordonnance, faire appel au pouvoir exécutif pour intervenir dans le
débat. Alors, je crois que si le ministre intervenait pour dire: Non,
non, ne faites pas appel, je tranche et c'est la régie qui a
raison...
Le Président (M. French): Avec la permission du
député de Chauveau, je pense que tout le monde est d'accord que
le ministre ne peut, en aucune façon, influencer la régie.
M. Brouillet: Non, non. Mais s'il intervient auprès de
Radio-Québec, à ce moment-là c'est Radio-Québec qui
a un droit d'appel, par la loi.
M. Bertrand: Un instant, M. le député de Chauveau.
Il faut bien comprendre...
M. Brouillet: "Ses décisions sont objets d'appel à
la cour."
M. Bertrand: ...qu'ici il s'agit d'une décision rendue par
la Régie des services publics. Traitons, par analogie, le dossier, par
exemple, de la télévision payante, les décisions rendues
par le CRTC. Il y a des possibilités, pour le Conseil des ministres du
gouvernement fédéral, de prendre un certain nombre de
décisions relativement à des décisions rendues par le
CRTC, l'organisme fédéral de réglementation. Il n'y a pas,
par analogie, le même type de pouvoir ici, au Québec. Le Conseil
des ministres ne peut pas, par exemple, renverser une décision de la
Régie des services publics du Québec.
Par ailleurs - c'est le sens de la remarque formulée par le
député de Westmount, président de la commission - je peux,
tout de même, comme ministre des Communications, m'entretenir avec la
direction de Radio-Québec sur ses intentions relativement
à, comment dirais-je, l'appel qu'elle a logé devant les tribunaux
quant à l'ordonnance émise par la Régie des services
publics ou sur ses intentions quant à une comparution éventuelle
devant la Régie des services publics du Québec pour se conformer
à la loi 4 sur la programmation éducative.
Je le dis aux membres de la commission parlementaire: Je souhaite, quant
à moi, que tout cela se règle dans les meilleurs délais.
Si Radio-Québec décidait de retirer son appel, par exemple, de se
représenter devant la Régie des services publics du Québec
et aussi de se représenter devant le CRTC... Vous savez que, de toute
façon, même si Radio-Québec, pour certains aspects de son
fonctionnement, relève de la compétence de l'Assemblée
nationale du Québec, du Conseil des ministres du Québec et d'un
organisme de réglementation québécois, pour certains
autres aspects, elle relève de la compétence de l'organisme
fédéral de réglementation, le CRTC, pour ce qui est de
l'émission d'un permis. Dans ce contexte-là, de toute
façon, d'ici quelques mois, je crois que c'est à l'automne,
Radio-Québec doit se représenter devant le CRTC. Je souhaiterais,
quant à moi - j'en exprime publiquement le désir et le voeu
devant cette commission - que, devant les tribunaux ou sans que ce soit devant
les tribunaux, le tout puisse se régler dans les meilleurs
délais, de telle sorte que Radio-Québec puisse se
présenter de nouveau devant la Régie des services publics et se
conformer à la Loi sur la programmation éducative.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, je pense que, des propos du
ministre, on doit retenir qu'il ne remet pas en question le mandat qui a
été confié à la Régie des services publics
d'avoir un droit de regard sur la façon dont Radio-Québec, entre
autres, s'occupe de sa mission éducative. À partir de là,
dans le moment, on doit reconnaître que, depuis deux ou trois ans, toute
cette partie de la responsabilité de Radio-Québec demeure un peu
dans les limbes; on ne sait pas à quoi s'en tenir. Le fait est qu'on n'a
pas les assurances nécessaires que l'intérêt public est
adéquatement protégé, dans ce sens que Radio-Québec
est laissée à son propre jugement sur la façon dont elle
envisage sa mission éducative. (20 h 45)
C'est une situation qui ne peut pas se prolonger indéfiniment,
d'autant plus qu'on est dans une situation extrêmement cocasse où
deux organismes gouvernementaux, qui, en même temps, relèvent du
même ministre, s'affrontent devant les tribunaux, se disputent une
juridiction et une compétence et se disputent l'un et l'autre une
autonomie qui, selon ce que chacun prétend, appartient exclusivement
à une partie plutôt qu'à l'autre.
Dans les circonstances - et c'est là qu'est la
spécificité du cas - le ministre est en mesure de trancher cela.
Il ne le fait pas, se retirant derrière le fait qu'il y a un appel
devant les tribunaux. Tant et aussi longtemps que le ministre prend cette
attitude, la population du Québec n'a pas l'assurance que la
Régie des services publics peut exercer son droit de regard qui lui a
été confié. Cela n'a pas été fait pour rien;
cela a été fait pour s'assurer que les fonds publics sont
dépensés conformément aux intentions exprimées dans
les lois par le législateur. Dans les circonstances, on ne peut pas
accepter qu'une situation comme celle-là dure indéfiniment parce
que c'est extrêmement cocasse que deux organismes gouvernementaux ne
puissent pas s'entendre. Cela arrive régulièrement. Quand cela se
produit au Conseil des ministres, c'est le premier ministre qui tranche. Il le
fait parce que c'est son rôle de le faire.
Quand cela se produit, M. le ministre, dans des organismes dont vous
avez la responsabilité, ma prétention, et je pense que c'est
celle aussi du président de la commission, c'est que vous avez un devoir
de trancher. Si vous ne pouvez pas faire l'affaire des deux, les
considérations qui doivent vous guider, c'est l'intérêt
public avant tout et non les chasses gardées de l'un ou de l'autre.
À partir de là, vous avez un devoir d'agir. Cette inaction se
fait, finalement, aux dépens du public qui n'a pas les assurances que
Radio-Québec est soumise à cette vérification quant au
mandat qui lui a été confié.
Je ne dis pas si cette affaire s'était terminée dans des
délais rapides et qu'on n'avait pas sauté un an, deux ans ou
trois ans, mais on en est rendu à la troisième année
où Radio-Québec peut agir sans tenir compte, pour autant que
Radio-Québec est concernée et qu'il le croie, des avis, des
souhaits ou des recommandations de la Régie des services publics. On ne
peut pas accepter que cette situation continue, d'autant plus qu'il y a un
moyen à votre portée de trancher le débat, c'est par voie
de directive ou par voie de loi auprès de Radio-Québec ou au
moyen de la présentation d'un projet de loi qui éclaircirait
toute la situation devant l'Assemblée nationale. Pourquoi n'est-ce pas
fait? Je comprends que vous êtes probablement soumis, peut-être pas
à des pressions, à des argumentations qui sont contraires, mais
c'est un peu beaucoup votre rôle de ministre de trancher entre des
personnes qui ont des points de vue différents. C'est pour cela que vous
êtes ministre.
M. Bertrand: M. le Président, je trouve, moi aussi, comme
le député de Louis-Hébert, la situation non seulement
cocasse, mais je dois dire qu'elle finit par m'agacer, d'autant plus que la
raison fondamentale pour laquelle nous avons confié à la
Régie des services publics, en 1979, le soin de statuer sur le
caractère éducatif de la programmation de Radio-Québec ou
de toute entreprise de radiotélévision, c'était afin de
dépolitiser les décisions en cette matière, qui
étaient auparavant prises conjointement par le ministre de
l'Éducation et par le ministre des Communications. De plus, j'avoue avec
tous les membres de la commission que, dès lors que ce ne sont ni le
ministre des Communications, ni le ministre de l'Éducation, ni la
Régie des services publics qui peuvent statuer sur cette programmation
éducative, c'est, finalement, Radio-Québec qui peut de
façon totalement libre statuer sur sa propre programmation.
Aujourd'hui, je peux, ici devant cette commission, relativement
facilement m'engager à ce que, avant la fin de l'été, le
tout ait été réglé, parce que je souhaiterais,
quant à moi, que, dès l'automne prochain, puisque
Radio-Québec devra, de toute façon, se présenter devant le
CRTC pour obtenir le renouvellement de son permis, Radio-Québec puisse
aussi se présenter devant la Régie des services publics du
Québec pour qu'on puisse, après environ trois ans, trois ans et
demi, refaire un débat sur la programmation éducative de
Radio-Québec.
S'il y a des zones grises qui rendent les décisions de la
Régie des services publics difficiles ou qui empêchent
Radio-Québec de remplir adéquatement son mandat étant
donné les contraintes imposées par la loi dans un contexte de
définition d'une programmation qui ne peut, tout de même, pas se
faire semaine après semaine, mois après mois, mais qui doit se
faire sur une plus longue période de temps, c'est évident -je le
reconnais avec le député de Westmount et président de la
commission - que, si c'est par des modifications à la loi que nous
devons, comment dirais-je, rendre moins confus certains des aspects de cette
loi, il faudra y songer sérieusement. En d'autres mots, je pense qu'on
s'entend assez bien sur ce qui doit se passer dans un avenir le plus
rapproché possible.
Surtaxe de 2 $ sur les vidéocassettes
vierges
M. Doyon: M. le Président, j'aimerais peut-être
encore, en ce qui concerne la Régie des services publics du
Québec, demander au ministre s'il avait été
consulté ou s'il a participé à la discussion qui a eu lieu
avant que le gouvernement du Québec décide d'imposer une surtaxe
de 2 $ par vidéocassette vierge. Le ministre a-t-il été
impliqué dans cette décision d'imposer une surtaxe sur les
vidéocassettes qui sont vendues pour utilisation et qui sont
vierges?
M. Bertrand: Non, M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: C'est une décision qui a relevé, en
l'occurrence, du ministre des Finances. Est-ce que c'est la conclusion à
laquelle on peut en arriver?
M. Bertrand: Je pense que c'est la conclusion à laquelle
vous devez en arriver.
M. Doyon: Est-ce que vous avez eu l'occasion, M. le ministre, de
faire valoir que cette façon d'agir du ministre des Finances
n'était pas de nature à faciliter la création, mais
était de nature à assimiler jusqu'à un certain point
l'utilisation des vidéocassettes à une surtaxe qu'on retrouve,
par exemple, sur les choses qui sont plus ou moins recommandables comme la
consommation d'alcool, de cigarettes ou de choses dont la société
pourrait se passer? Est-ce que vous ne craignez pas qu'on puisse assimiler
cette surtaxe à ce genre de droit qui est perçu par le
gouvernement, par les pouvoirs publics?
M. Bertrand: Vous me demandez d'émettre un jugement
d'ordre général sur le type de taxe qu'un ministre des Finances
peut décider d'imposer. Quant à moi, je ne considère pas
que la vidéocassette soit un bien de consommation, comment dirais-je,
essentiel. Dans ce contexte, on pourrait peut-être assimiler cette taxe
à celle qui existe déjà sur la publicité
électronique, taxe, d'ailleurs, sur laquelle on me demande très
souvent de faire des interventions auprès du ministre des Finances pour
lui demander s'il ne serait pas possible de la retirer parce qu'elle avait
été présentée à l'époque comme
étant une taxe qui allait permettre une certaine production de
contrepublicité. Mais, à l'évidence, cette taxe ne
rapporte pas autant que les budgets qui sont administrés, finalement,
par l'Office de la protection du consommateur, pas nécessairement en
contre-publicité comme telle, mais en campagnes d'information de toute
nature. À ce point de vue, je pense que cette taxe - et je donne ces
chiffres sous toute réserve - qui doit rapporter environ 4 000 000 $, 5
000 000 $ ou 6 000 000 $ au trésor public - moins même aux
derniers chiffres...
Le Président (M. French): 2 500 000 $.
M. Bertrand: ...enfin, on pourra faire des vérifications
quant aux chiffres représente beaucoup moins que le budget consenti
à l'Office de la protection du consommateur qui mène toute une
série
d'actions qui ne sont pas nécessairement ce qu'on pourrait
appeler, au sens strict du terme, de la contrepublicité, mais qui sont
tout de même des gestes qui vont dans le sens d'une éducation du
consommateur, d'une information du consommateur pour mieux le protéger.
Et cet argent, finalement, est puisé à même la
publicité dans les médias électroniques.
Le Président (M. French): M. le ministre, le principe que
vous avez énoncé là est, encore une fois, carrément
contre la philosophie du livre blanc qui s'en vient sur la fiscalité.
Justement, par ce genre de taxe vous faites en sorte qu'il y a une incitation
aux gens d'aller à l'extérieur de la province pour acheter leurs
vidéocassettes. Vous faites en sorte que les annonceurs nationaux
donnent, tout simplement, 2% moins de ressources à l'industrie de la
publicité pour ce qui est du Québec. C'est cela que vous faites,
pas d'autre chose. C'est une source de revenus qui, parce qu'elle est tout
à fait une anomalie dans le contexte canadien, fait en sorte que les
Québécois dans les industries affectées perdent de
l'argent. Ce n'est pas compliqué, c'est cela. Ce sont des petites taxes
irritantes et ce qu'elles rapportent financièrement n'est pas du tout au
niveau des dommages qu'elles font aux intérêts des gens dans des
industries en particulier. C'est comme la taxe sur les successions, c'est la
même chose. Les gens se déplacent vers d'autres soleils parce
qu'ils veulent, tout simplement, éviter cela. Cela a une valeur
symbolique très négative aux endroits où cela joue et cela
n'aide pas le trésor public d'une façon significative.
M. Bertrand: Et à l'inverse?
Le Président (M. French): Justement, dans la trame, dans
la philosophie sous-jacente à la réforme de la fiscalité
visée par le livre blanc, qu'on a annoncée, mais qu'on attend
encore, on veut éviter ce genre d'écueil.
M. Bertrand: M. le Président, d'abord, je dois vous dire
que, quant à moi, je n'ai pas pris connaissance de quelque projet que ce
soit relativement...
Le Président (M. French): Vous ne lisez pas le Soleil?
M. Bertrand: ...à la réforme de la
fiscalité, premièrement. Deuxièmement, votre argument peut
aussi être renversé et on peut argumenter en ce sens que ce n'est
certainement pas, non plus, nécessairement la remise de cet argent
à l'entreprise qui lui permettrait, par exemple, de vivre une situation
de rentabilité financière meilleure. Je sais qu'il y a plusieurs
postes de radio, par exemple, qui ont vécu des années difficiles
durant la crise économique. Je pense, si ma mémoire est bonne,
qu'environ 40% à 45% des stations de radio étaient dans une
situation déficitaire pendant un certain temps. Je ne suis pas convaincu
que c'est l'abolition de cette taxe qui leur aurait permis de devenir davantage
viables. Maintenant, c'est un dossier qui peut être regardé comme
bien d'autres. Nous l'avons évoqué au moment du sommet sur les
communications. Il n'y a pas eu de consensus autour de la table pour demander
que cette taxe soit retirée.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert, avez-vous terminé avec le programme 6?
M. Doyon: Oui, j'ai terminé avec le programme 6, sauf que
je voudrais, tout simplement, dire un mot. J'aimerais que le ministre s'engage
à regarder de plus près toute cette question. En tant que
ministre des Communications, il a sûrement un intérêt direct
à s'assurer qu'il n'y ait pas de taxes qu'on pourrait qualifier de
discriminatoires à l'endroit de tout ce qui concerne le domaine de la
production, de tout ce qui peut permettre à la créativité
de la collectivité québécoise de s'exprimer. Si c'est un
moyen qui n'atteint pas les buts visés, cela doit être
révisé et le ministre a sûrement la responsabilité
de faire - je le dis comme je le pense - entendre raison au ministre des
Finances qui est toujours à la recherche de nouvelles sources de
revenus, sans trop, très souvent, malheureusement, se soucier des
conséquences des gestes qu'il pose. Le ministre des Communications
devrait sans doute, en tant que ministre des Communications, se
préoccuper de très près de toute cette question et faire
valoir le point de vue des gens qui sont touchés par ce genre de
taxes.
M. Bertrand: M. le Président, tout en respectant l'opinion
émise par le député de Louis-Hébert, je prends
note, bien sûr, de ses représentations relativement à cette
taxe. J'ai, d'ailleurs, eu plusieurs discussions avec les représentants
de l'ACRTF, l'Association canadienne de la radio et de la
télévision de langue française, je dois vous dire que,
chaque fois qu'on s'est rencontrés, on a reparlé de ce sujet. Je
voudrais simplement vous faire remarquer qu'il y a quelques mois les
représentations étaient faites dans le sens d'inviter le ministre
des Finances à ne pas hausser cette taxe. Effectivement, j'avais
effectué un certain nombre de démarches auprès du ministre
des Finances pour lui demander s'il avait l'intention de hausser cette taxe et,
effectivement, lorsque le budget a été déposé, les
gens ont appris qu'il n'y avait pas eu une hausse. Les gens
s'attendaient à une hausse. Je n'ai pas reçu de lettres de
remerciement sur des démarches que j'avais effectuées
auprès du ministre des Finances, mais, en tout cas, je constate qu'il
n'y a pas eu de hausse. (21 heures)
Le Président (M. French): M. le député de
Mille-Îles, je ne pense pas qu'on peut continuer dans le programme 6,
vous qui vous souciez de le finir. Cela ne signifie pas, par exemple, qu'on ne
pourrait pas continuer la discussion sur la taxe en question. La taxe en
question n'a rien à faire avec la régie. Cela a été
soulevé dans le contexte de la discussion mais on a appris, en effet,
que la taxe n'avait rien à faire avec la régie. Je voudrais, avec
votre permission, adopter le programme 6, tout en conservant notre droit
d'intervenir sur la taxe.
M. Champagne (Mille-Îles): Voici. On a lancé des
choses disant que, sur les vidéocassettes, il y avait une taxe de...
Le Président (M. French): Oui, mais vous me permettrez de
faire adopter le programme 6 et vous continuerez immédiatement
après cela. Vous êtes sur la liste des intervenants. Cela va?
M. Gauthier: Est-ce que je peux faire une demande de directive,
M. le Président?
Le Président (M. French): Oui.
M. Gauthier: Dans le cadre des nouvelles commissions
parlementaires, vous venez de dire au député de Mille-Îles
que la question de la taxe sur les vidéocassettes n'a rien à voir
avec l'élément 6. Je trouve que vous le faites avec beaucoup
d'empressement pour le député de Mille-Îles; vous n'avez
pas démontré le même empressement pour le
député de Louis-Hébert que s'est permis...
Le Président (M. French): Oui, vous avez raison, M. le
député.
M. Gauthier: ...n'importe quel commentaire...
Le Président (M. French): Oui, mais...
M. Gauthier: ...concernant les taxes, les choix de taxation du
ministre des Finances. J'apprends maintenant que nous ne pouvons d'aucune
façon traiter ce sujet parce que c'est hors du sujet. J'aurais
apprécié que vous disiez au député de
Louis-Hébert qu'il était hors du sujet, tout simplement, et que
vous l'arrêtiez à ce moment.
Le Président (M. French): M. le député de
Roberval, vous n'avez pas assisté à toutes les réunions,
mais le député de Mille-Îles...
M. Gauthier: Bien...
Le Président (M. French): Non, excusez-moi... s'est
distingué par sa préoccupation du progrès formel de
l'adoption de programmes. Je suggère qu'on adopte le programme 6 et,
après, je lui donne la parole pour dire exactement ce qu'il veut dire
sur la taxe parce qu'elle ne se trouve pas uniquement au programme 6, mais peut
être abordée à d'autres programmes. Je n'ai aucunement
l'intention de l'arrêter, mais j'avais l'intention, par exemple, de
permettre aux gens de la Régie des services publics de partir
après un certain temps.
M. Gauthier: D'accord. Si je comprends bien, ce n'est pas le
bâillon que vous mettez au député de Mille-Îles.
Le Président (M. French): Non, non. Je pense que le
député de Mille-Îles le comprend, d'ailleurs. Il a le droit
de parole. J'inviterais les membres de la commission à adopter le
programme 6.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. French): Adopté. M. le
député de Mille-Îles.
M. Champagne (Mille-Îles): Merci beaucoup, M. le
Président, de votre bienveillance. Nous avons laissé aller le
député de Louis-Hébert au-delà de ses 20 minutes.
C'est une condescendance de notre part et un respect...
Le Président (M. French): Ce n'est pas ce que dit la
secrétaire, M. le député.
M. Champagne (Mille-Îles): Cela a duré moins de 20
minutes. Ah! Je pensais qu'on avait commencé à 20 heures et il
est 21 heures.
M. Doyon: Cela paraît beaucoup plus long, M. le
député.
M. Champagne (Mille-Îles): Mais, enfin, il y a eu autour de
cette table un intervenant qui a posé des questions. Cela fait une heure
qu'on est ici. C'est pour cela que je pensais qu'il avait parlé pendant
20 minutes. En tout cas... Je ne sais pas comment vous calculez le temps. Si le
ministre intervient, cela ne compte pas dans son droit de parole.
Le Président (M. French): C'est le cas, M. le
député.
M. Champagne (Mille-Îles): D'accord. Lorsque le
député de Louis-Hébert disait qu'on enlevait
peut-être des éléments à la créativité
parce qu'on demandait 2 $ de plus
à l'achat d'une vidéocassette, va un peu trop loin. J'ai
assisté à la commission parlementaire sur la loi qui a
créé la Régie du cinéma. L'un des objectifs,
c'était, justement, d'aller chercher des sources de financement en vue
d'aider des créateurs québécois à réaliser
des films, entre autres, à réaliser aussi des traductions de
films de langue anglaise en langue française. Le but de cette taxe
était de permettre à la Régie du cinéma, en lui
donnant de l'argent, d'aider le monde de la créativité des
artistes, des créateurs ou des traducteurs à donner aux
Québécois un produit qui les rejoint, que ce soit des films
québécois ou bien des traductions de films étrangers qui
seraient aussi distribuées. C'est pour cela que je m'inscris un peu en
faux contre les propos du député de Louis-Hébert qui
disait qu'une taxe comme celle-là était une entrave à la
créativité. Je suis de l'avis contraire. Cette taxe permet
d'aller chercher l'argent pour donner les montants nécessaires à
la Régie du cinéma pour aider les créateurs. D'autant plus
que M. le député de Louis-Hébert est allé un peu
loin. Si on écoutait sa philosophie, il faudrait enlever des taxes sur
tout. Ah! C'est un bel objectif! Je ne sais pas comment le député
de Louis-Hébert arriverait à enlever toutes les taxes et à
donner...
M. Doyon: En administrant comme il faut.
M. Champagne (Mille-Îles): ...aussi des services à
la population, que ce soit dans les hôpitaux, dans les écoles et
partout. C'est bien beau d'enlever des taxes. Si vous allez à Ottawa,
pour une tasse de café, vous allez payer une taxe, mais vous prendrez la
tasse de café à Ottawa, vous n'irez pas de l'autre
côté. Je voulais m'inscrire en faux contre cette affirmation qu'en
imposant une taxe on enlevait le sens de la créativité chez
nous.
Le Président (M. Brouillet): Nous avons adopté le
programme 6 et nous avions déjà adopté le programme 8. Il
reste...
M. Doyon: II reste le programme 1.
Le Président (M. Brouillet): ...le programme 1.
Cas de M. Jean-Pierre Bhérer
M. Bertrand: Tout juste, M. le Président. Si vous me le
permettez, est-ce que vous accepteriez que soit distribué aux membres de
la commission - c'était à la demande du député de
Louis-Hébert - un télex que nous avons reçu du
secrétaire général et directeur juridique de la
Société de radio-télévision du Québec, Me
Bernard Benois, relativement au cas de M. Jean-
Pierre Bhérer qui siégeait au comité
régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour Radio-Québec? La copie a
été envoyée à une de mes attachées
politiques, Mme Francine Lalonde. Je ne vois pas de raison de ne pas la rendre
publique, tant il est vrai que j'ai décidé que je voulais que
nous fonctionnions dans un maximum de transparence. Je lis simplement la fin:
"Le 13 avril 1984, M. Bhérer m'informait - c'est Me Benois qui parle -
qu'il n'était plus domicilié au Saguenay-Lac-Saint-Jean et qu'il
ne prévoyait pas l'être à nouveau avant la fin de ses
études - études qu'il avait entreprises à
l'Université de Sherbrooke en septembre 1983 - prévue pour
décembre 1985." Je lis le texte: "Aujourd'hui même et
conformément aux dispositions de l'article 19.5 de la loi de la
société et des articles 2 et 22 du règlement sur les
nominations au sein des comités régionaux, j'ai invité le
comité régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean à engager le
processus devant conduire au remplacement de M. Bhérer. Je suis
disposé..."
Le Président (M. Brouillet): C'est très bien.
Alors, nous acceptons le dépôt de ce document. C'est une demande
d'information qui venait du député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci! M. le Président, je remercie le ministre
d'avoir donné suite à la demande que je lui avais faite la
semaine dernière. Il y a donc une semaine aujourd'hui - nous sommes le
17, c'était donc le 10 avril que j'ai fait cette demande. Si je
comprends bien, le remplacement de M. Bhérer est en marche à
partir du 13 avril. Au moment où j'ai posé la question, soit le
10 avril, les interrogations que j'avais concernant M. Bhérer
étaient donc bien fondées. Je me permets de demander au ministre,
si on voit que M. Bhérer n'était pas domicilié au
Lac-Saint-Jean et qu'il n'a pas l'intention de l'être avant 1985, depuis
quand cette situation existait-elle? Je n'ai pas lu le télex. Je le
reçois au moment où on se parle.
M. Bertrand: Je crois que vous avez toutes les informations, M.
le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: À partir de septembre 1983, c'est ça.
M. Bertrand: C'est ça. Le 8 avril 1983, le cégep de
Saint-Félicien recommandait la candidature de M. Bhérer. Donc,
c'est venu du cégep. En juin 1983, M. Bhérer obtenait un
congé sans solde de son poste de coordonnateur au cégep de
Saint-Félicien et il était admis aux études en
administration des affaires à l'Université de Sherbrooke. En
d'autres mots, sa décision d'aller étudier à
Sherbrooke est venue quelques mois après qu'il eut
été recommandé par le cégep de
Saint-Félicien. Il y a une phrase importante qu'il faut noter: "Depuis
lors - c'est-à-dire depuis sa nomination - et jusqu'à maintenant,
M. Bhérer a participé de façon assidue aux séances
du comité, ne s'en abstenant qu'une seule fois malgré le fait
qu'il était aux études à Sherbrooke.
M. Doyon: Est-ce que le ministre sait s'il y avait des frais de
voyage ou de déplacement qui ont dû être payés
à M. Bhérer pour lui permettre d'assister, étant
domocilié à Sherbrooke, à des séances qui se
tenaient au Lac-Saint-Jean?
M. Bertrand: Je peux le vérifier et transmettre la
réponse à l'ensemble des membres de la commission
parlementaire.
Gestion interne et soutien
M. Doyon: Merci! En ce qui concerne le programme 1, Gestion
interne et soutien, du ministère des Communications, la première
question que je voudrais poser au ministre a trait à ce qu'on retrouve
à la page 11 du document rose qui nous a été
présenté par le ministère, où on indique que le
ministère a eu à supprimer 33 postes le 1er avril 1983 et 12
autres postes le 31 mars 1984. J'aimerais demander si ces 45 personnes en tout
ont été réaffectées à d'autres postes. Si
oui, à quel endroit plus particulièrement, M. le ministre?
M. Bertrand: Pardon, M. le député, c'était
à quelle page, déjà?
M. Doyon: À la page 11, au premier paragraphe.
M. Bertrand: Excusez-moi! Alors, d'après ce que me dit le
nouveau directeur à l'administration, il y a une majorité de ces
postes qui étaient devenus vacants, donc où il n'y a pas eu de
remplacement. Un certain nombre de personnes ont été
réaffectées pour recyclage chez l'Éditeur officiel,
à la Direction générale des publications gouvernementales
dont relève une bonne partie des responsabilités de
l'Éditeur officiel. Quatre d'entre elles seulement furent mises en
disponibilité auprès de l'Office du recrutement et de la
sélection du personnel.
M. Doyon: Concernant ces quatre personnes mises en
disponibilité, M. le ministre, peut-on informer à cette
commission si ces personnes sont actuellement affectées à
d'autres postes dans d'autres ministères ou si elles reçoivent
leur traitement sans être affectées à aucun poste dans le
moment? Qu'en est-il?
M. Bertrand: Ces quatre personnes mises en disponibilité
continuent d'assumer leurs fonctions en vertu de la loi, même si elles
sont considérées comme étant mises en
disponibilité.
M. Doyon: Est-ce à même le budget du
ministère?
M. Bertrand: Des Communications.
M. Doyon: Des Communications. Cette situation peut-elle durer
longtemps ou est-elle temporaire?
M. Bertrand: Normalement, ces personnes, selon,
évidemment, les besoins qui peuvent exister ailleurs dans les autres
ministères ou organismes gouvernementaux, via l'Office du recrutement et
de la sélection du personnel, devraient pouvoir être
considérées en priorité pour d'autres postes au sein de
l'administration publique. Tant et aussi longtemps que ces postes n'existent
pas, elles demeurent en fonction au ministère des Communications, tout
en étant considérées comme mises en
disponibilité.
M. Doyon: M. le ministre, pouvez-vous nous donner une idée
du niveau où se situent ces personnes? Sont-elles dans le service de
soutien ou font-elles partie du personnel d'encadrement? Il est important, M.
le ministre, de savoir ce qu'il advient des personnes mises en
disponibilité, parce qu'on ne peut pas, tout simplement, dire: Elles
sont mises en disponibilité et on ne s'en occupe plus. Qu'est-ce qu'il
en advient? De qui s'agit-il et à quel niveau sont-elles?
M. Bertrand: II s'agit de quatre employés de soutien, M.
le député de Louis-Hébert.
Relève féminine en gestion
M. Doyon: Une autre question, M. le ministre. Vous indiquez dans
vos notes explicatives que, dans le cadre du plan d'action pour
l'égalité en emploi pour les femmes, la Direction du personnel a
poursuivi son programme de relève féminine en gestion. J'aimerais
savoir de votre part, au ministère des Communications, combien de femmes
occupent des postes de cadres et s'il y a eu une augmentation par rapport
à l'an dernier.
M. Bertrand: Au niveau des cadres supérieurs, M. le
député de Louis-Hébert, neuf femmes occuperont des emplois
supérieurs au ministère des Communications -en fait, occupaient,
puisque le document a été préparé avant le 30 mars
- au 31 mars 1984, sur un nombre total possible de 64 emplois, ce qui veut donc
dire que 14% des
cadres supérieurs sont des femmes. Il y a encore beaucoup de
travail à faire, mais je pense que nous ne sommes pas parmi les moins
bons ministères, au contraire.
M. Doyon: Y a-t-il eu une amélioration par rapport
à l'an dernier, M. le ministre?
M. Bertrand: Si ma mémoire est bonne, pour peu que je me
rappelle les chiffres que j'avais avancés l'année
dernière, c'est à peu près le même pourcentage.
M. Doyon: Donc, il n'y a pas eu d'amélioration de ce
côté.
M. Bertrand: Notable, substantielle, non.
M. Doyon: Visible. Mais, si je comprends bien, vous avez de
bonnes intentions. Cela fera plaisir aux femmes, M. le ministre.
M. Bertrand: Vous n'avez qu'à regarder mon cabinet
politique pour constater toute la place qu'y occupent les femmes.
M. Doyon: Oui. M. le ministre, vous indiquez aussi dans les notes
explicatives que six fonctionnaires ont bénéficié de
congés d'une durée moyenne de quatre mois pour fins de
perfectionnement. Pourriez-vous indiquer à cette commission quel genre
d'études ont poursuivies ces six personnes dont il est fait mention?
Cette consultation ne compte pas dans mon temps! (21 h 15)
M. Bertrand: Quand on entre dans les détails de
façon aussi précise, M. le député de
Louis-Hébert, il faut prendre le temps de vous donner les bonnes
informations. Au niveau du programme de relève féminine de
gestion, il y a actuellement cinq professionnelles du ministère des
Communications du Québec qui bénéficient de stages
pratiques de formation académique. C'est essentiellement au niveau du
développement des habiletés de gestion.
M. Doyon: Ces personnes...
M. Bertrand: Nous avions en 1982 - je m'excuse, M. le
député de Louis-Hébert - 20 candidatures, en 1983 30
candidatures et, en 1984, 15 candidatures.
M. Doyon: Est-ce qu'un certain nombre de ces personnes sont
retournées dans les fonctions qu'elles occupaient au ministère ou
ont-elles accédé à de nouvelles fonctions? En d'autres
mots, est-ce qu'il y a un rapport entre les études qu'elles ont
poursuivies en perfectionnement et les nouvelles fonctions auxquelles elles ont
été appelées à l'intérieur de votre
ministère?
M. Bertrand: Le programme n'existe que depuis deux ans. Ce
programme a deux volets: il y a le volet dont j'ai fait état,
c'est-à-dire celui relatif à la gestion. Il y a un autre volet
qui est offert à d'autres personnes. Dans les deux cas, les personnes
-puisque le programme est tout jeune, tout récent - sont encore en
période de formation, sont encore en période de perfectionnement
et on ne peut pas, sur la base des statistiques que nous avons en ce moment,
indiquer si la conséquence de ces plans d'aide à la
carrière et au développement sera de permettre des promotions ou
un perfectionnement en demeurant dans des postes équivalents à
ceux qui sont déjà détenus par ces personnes.
Plan d'autonomie et d'imputabilité des
gestionnaires
M. Doyon: M. le ministre, vous indiquez à la page suivante
des notes explicatives de votre ministère que la Direction de la gestion
financière a coordonné la révision du plan de gestion
financière du ministère des Communications de façon
à mettre sur pied un certain programme d'autonomie et
d'imputabilité des gestionnaires du ministère. Est-ce que le
ministre pourrait nous donner des détails en ce qui concerne ce plan
d'autonomie et d'imputabilité? De quelle façon se fait
l'implantation de ce plan d'autonomie et d'imputabilité des
gestionnaires du ministère des Communications? Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Bertrand: Le programme est encore en voie de
préparation; il n'est pas encore appliqué. Il sera soumis au
Conseil du trésor probablement au mois de mai. Il a essentiellement
comme objectif de faire en sorte que les cadres puissent être imputables
de l'administration des budgets dont ils ont la responsabilité au
niveau, par exemple, de leur direction générale, au niveau des
services qu'ils administrent. En d'autres mots, plutôt que de
considérer comme imputable uniquement le directeur général
à l'administration, les cadres du ministère seront appelés
à assumer davantage de responsabilités en termes d'administration
budgétaire que ce n'est le cas à l'heure actuelle. Cependant, ce
plan doit obtenir l'autorisation du Conseil du trésor, ce qui n'est pas
encore fait et on me dit que ce ne sera probablement pas fait avant le mois de
mai.
M. Doyon: Et la vérification qui doit suivre
l'implantation d'un tel plan va se faire de quelle façon? Comment les
gestionnaires supérieurs, par rapport à leurs subalternes,
vont-ils vérifier la façon dont les personnes qui
dépendent d'eux se sont acquittées des
responsabilités qui leur sont confiées? Comment avez-vous
l'intention de mettre en pratique ce plan d'imputabilité?
M. Bertrand: Pour reprendre une expression chère à
M. Bourassa au tout début des années soixante-dix, il s'agit
d'une application encore plus développée, plus poussée de
ce qu'on appelait le PPBS, si ma mémoire est bonne. Il y aura un
contrôle a priori qui sera effectué par la Direction
générale de l'administration. Il y aura aussi un contrôle a
posteriori qui sera effectué. Mais il est bien évident que les
services de vérification relevant de la Direction générale
de l'administration continueront d'avoir toute la responsabilité en
matière de vérification quant à l'administration de ces
budgets. Il s'agit de faire en sorte que nous adoptions des mécanismes
qui rendent davantage autonomes les cadres et qui fassent que nous adoptions un
système de programmation budgétaire par activité, de telle
sorte que chaque cadre qui connaît les activités relevant de sa
responsabilité puisse en même temps mieux gérer les budgets
qui ont été identifiés à ces activités. Mais
les contrôles se feront à la fois a priori et a posteriori. Il
s'agit d'une expérience que nous tentons. Nous verrons ce qu'elle donne.
Mais nous pensons que le fait de rendre davantage autonomes les gestionnaires
du ministère des Communications pourrait avoir des effets
extrêmement bénéfiques.
Accord France-Québec sur la
télédistribution
M. Doyon: M. le ministre, vous indiquez à la page 6 de vos
notes explicatives qu'un accord a été signé avec la France
dans le domaine de la câblodistribution pour marquer la volonté du
ministère de favoriser le développement des industries
québécoises en facilitant leur expansion sur le marché
étranger. Est-ce que vous pourriez nous dire, M. le ministre, si cet
accord qui a été signé avec la France est un accord
public, connu et qui pourrait être mis à la disposition de cette
commission? J'aimerais aussi vous demander si, dans les discussions qui peuvent
avoir suivi la mise en application de cet accord, il a été
question de l'implication de quelque façon que ce soit de la Caisse de
dépôt avec Vidéotron ou encore en rapport avec la fameuse
entente avec Comterm-Matra. Est-ce qu'il y a un lien quelconque et est-ce que
des discussions ont eu lieu reliant tout ce - je ne le qualifierai pas trop
-mélange entre la Caisse de dépôt, Comterm-Matra,
Câblodistribution, Vidéotron, etc? Pourriez-vous nous dire
où se situe le ministère des Communications dans l'accord
signé avec la France dans le domaine de la câblodistribution
à ce sujet?
M. Bertrand: M. le Président, bien que ce ne soit pas un
dossier qui ait autant captivé l'opinion publique que celui des
micro-ordinateurs, je dois dire que c'est un dossier qui, en matière de
coopération, est extrêmement intéressant à suivre.
Lors de la visite du premier ministre du Québec en France, en juin 1983,
effectivement, à l'occasion de deux réunions
ministérielles, il avait été fait état de la
possibilité que le Québec et la France concluent un accord de
coopération en matière de télédistribution. Ce
dossier a fait l'objet d'analyses au Québec et en France, de discussions
de part et d'autre et c'est un dossier qui a été traité -
comment dirais-je - en lui-même. Il n'était pas lié
à d'autres dossiers sur lesquels d'autres discussions pouvaient
porter.
Le 8 juillet de l'année dernière, en 1983, j'étais
effectivement à Paris pour signer avec le secrétaire
d'État aux techniques de la communication, M. Fillioud, un accord de
coopération que je peux remettre aux membres de la commission puisqu'il
s'agit d'un accord qui n'a aucune raison de ne pas être rendu public et
qui fait état de la nature de l'accord de coopération.
Par ailleurs, depuis la signature de cet accord de coopération le
8 juillet dernier, je dois dire qu'il y a eu dans ce dossier beaucoup de
mouvement, de dynamique.
Le Président (M. French): Comme dans le dossier de
l'ordinateur. Beaucoup de mouvement.
M. Bertrand: Mais, puisque vous tentez d'en traiter par analogie,
pas de la même façon que dans le dossier des microordinateurs,
vous savez, le dossier de la télédistribution en France est un
dossier qui passionne l'opinion publique parce que, d'abord, les gens attendent
que la France soit "câblée", entre guillemets, mais, par ailleurs,
il y a un choix qui est à faire au niveau de la technologie et il y a
des discussions...
Le Président (M. French): Oui. Comme les
micro-ordinateurs.
M. Bertrand: ...entre les tenants du câble coaxial, les
tenants de la fibre optique et les tenants d'un système hybride qui
serait un...
Le Président (M. French): Cela commence à se
ressembler. Cela commence à se ressembler remarquablement, M. le
ministre.
M. Bertrand: ...mélange de câble coaxial et de fibre
optique.
Le Président (M. French): Chicane
politique.
M. Bertrand: Vous avez pris connaissance de plusieurs
déclarations qui ont été faites, de plusieurs prises de
position, de différents groupes, qu'ils soient à droite ou
à gauche, qu'ils soient du gouvernement ou de l'Opposition ou des
oppositions. Vous avez aussi pris connaissance probablement de plusieurs
articles qui ont été écrits dans les médias
d'information, autant en France qu'au Québec, sur ce dossier de la
télédistribution.
Au moment où on se parle, je dois dire que le dossier continue
encore d'évoluer. Je viens de signer aujourd'hui même une lettre
d'invitation officielle à M. Fillioud pour qu'il puisse se rendre au
Québec au début du mois de mai et que nous puissions ensemble
convenir des suites à donner à l'accord de coopération que
nous avons signé le 8 juillet 1983.
M. Doyon: Ce dont je veux m'assurer, c'est qu'en aucune
façon... Enfin, tout le monde est en faveur que la technologie
québécoise dans le domaine de la câblodistri-bution puisse
être exportée et puisse l'être avec profit. Je pense qu'il
n'y a personne qui soit contre cela. L'inquiétude que nous avons du
côté de l'Opposition, M. le Président, c'est de s'assurer
que cette expansion de la technologie québécoise, cette
exportation de la technologie québécoise ne se fera pas aux
dépens de la meilleure utilisation possible des fonds publics en tout ce
qui concerne l'établissement des micro-ordinateurs dans les
écoles du Québec et qu'en aucune façon il n'y aura du
maquignonnage là-dedans qui ferait que, finalement, tout le monde serait
perdant et que la câblodistribution québécoise ne
s'implanterait pas en France ou ailleurs -on parle de la France plus
particulièrement ici - grâce à son excellence, à sa
compétitivité et à son avance sur les autres techniques
d'autres pays, mais le ferait à la suite d'un maquignonnage, d'un
échange de bons procédés, d'un "give and take" qui serait
de nature à préjudicier l'implantation des meilleures techniques
en ce qui concerne les micro-ordinateurs. Ce sont les assurances que je
voudrais obtenir du ministre. Je voudrais qu'il soit bien conscient que ce
dossier va continuer, de notre part, d'être scruté à la
loupe et suivi de très près.
Une autre question, M. le ministre, toujours dans le programme 1. Je
voyais ceci dans un article de la Gazette du 14 avril, donc de samedi dernier,
concernant toujours l'entente des micro-ordinateurs. J'aimerais que le ministre
nous dise s'il peut confirmer cette affirmation qui est attribuée
à un de ses fonctionnaires disant: "Talks with Videotron were stalled
because the towns disagreed with the French Government over what type of
circuits should be used for the network."
M. Bertrand: For the what? Pardon?
Le Président (M. French): Pour le réseau. (21 h
30)
M. Doyon: Network, réseau.
J'aimerais que le ministre nous informe s'il peut infirmer ou confirmer
cette affirmation qui est attribuée à l'un de ses fonctionnaires.
Est-ce qu'il est au courant de cette situation ou de cette affaire qui a
donné lieu à une affirmation attribuée à l'un des
ses fonctionnaires dans la Gazette de samedi dernier?
M. Bertrand: II faut savoir, M. le Président, que la
partie française et la partie québécoise avaient convenu
de nommer un représentant qui allait poursuivre les discussions
relativement au dossier de la télédistribution. Du
côté français, il s'agissait de M. le député
Bernard Schreiner et, du côté québécois, il
s'agissait de M. Roger Jovin.
Il y a eu évolution dans le dossier. Des discussions avaient
déjà été entamées entre des
collectivités locales et l'entreprise Vidéotron Câblevision
nationale. Le gouvernement français a pris une décision, durant
l'automne, quant à sa stratégie industrielle pour le
développement de la télédistribution et le choix
s'était fixé sur la fibre optique. Dans ce contexte, je n'ai pas
besoin de vous dire que cela modifiait les relations qui s'étaient
établies entre, d'une part, la société Vidéotron
Câblevision nationale et certaines collectivités locales. Je pense
en particulier à l'une d'entre elles, que j'ai visitée quelques
jours avant de signer l'accord de coopération, la commune de
Vaux-le-Pénil près de Melun dans le département de
Seine-et-Marne. Effectivement, en ce moment, le plan câble est
arrêté à Vaux-le-Pénil et dans le département
de Seine-et-Marne parce que le gouvernement français a pris une
décision quant à une technologie qui est celle de la fibre
optique. Les dernières nouvelles que nous avons sont que le gouvernement
français n'a pas changé sa position sur la stratégie
industrielle qu'il comptait retenir pour l'implantation de la
télédistribution. Cela pose, évidemment, un certain nombre
de problèmes.
Le Président (M. French): Un maudit problème.
M. Bertrand: ...pour les entreprises québécoises
qui ont développé une expertise dans le secteur du câble
coaxial. Dans un tel contexte, il est évident que nous avons
probablement besoin, de part et d'autre, de clarifier, au cours des prochaines
semaines et des prochains mois, un certain nombre de choses. C'est, d'ailleurs,
la raison pour
laquelle j'ai invité officiellement M. Fillioud à venir au
Québec au début du mois de mai afin que nous puissions ensemble,
puisque nous avons signé l'accord de coopération tous les deux le
8 juillet dernier, voir quelles suites doivent être données
à cet accord de coopération.
M. Doyon: II est donc exact, M. le ministre, qu'on peut affirmer
que, dans l'état actuel des choses, les discussions stagnent et que l'on
attend des développements à la suite des ententes qui devront
intervenir entre le gouvernement français et les communes ou les
municipalités qui seront possiblement les maîtres d'oeuvre,
d'après ce que je comprends du plan français, de
l'établissement de la câblodistribution.
M. Bertrand: Par ailleurs, je dois indiquer à la
commission que le représentant du gouvernement du Québec,
maintenant, dans le dossier est le sous-ministre en titre du ministère
de Communications, M. Yvon Tremblay. M. Jovin continue de remplir les fonctions
qu'il assumait au sein de la société Vidéotron
Câblevision nationale et je dois dire que cette entreprise
québécoise continue ses négociations avec, d'une part, la
Caisse des dépôts et consignations et, d'autre part, avec la
Compagnie générale des eaux et la Société lyonnaise
des eaux. Cette entreprise québécoise continue de mener des
négociations avec d'éventuels participants ou intervenants
publics et/ou privés et tout cela se déroule dans le contexte des
choix industriels qui sont effectués par le gouvernement
français.
Vous connaissez aussi, bien sûr, les prises de position d'un
certain nombre de représentants des collectivités locales, en
particulier du maire de Paris, relativement au plan câble à Paris.
Il y a des expériences qui seraient, semble-t-il, tentées dans le
domaine du câble coaxial comme dans le domaine de la fibre optique en
utilisant certains arrondissements de Paris. Nous allons devoir, au cours des
prochains jours et des prochaines semaines, voir beaucoup plus clair dans ce
dossier parce que beaucoup de choses se sont passées depuis le 8 juillet
dernier.
Le Président (M. French): Beaucoup de mouvement.
M. Doyon: Je reste, quand même, perplexe, M. le ministre,
sur le fait qu'on puisse signer une entente de coopération dans le
domaine de la câblodistribution si on ne veut pas que cette entente reste
sur le papier, mais qu'elle se concrétise dans des implantations
techniques réelles et concrètes, sans être assuré
que les techniques utilisées au Québec, dans lesquelles nous
avons de l'expertise, soient compatibles avec ce qui était dans les
plans, dans les projets du gouvernement français. Comme pour les
micro-ordinateurs, c'est, selon moi, mettre la charrue devant les boeufs
d'imposer une technologie qui, finalement, soulève des
difficultés dans le pays d'adoption comme Axel 20 soulève des
difficultés importantes dans le pays d'adoption de ce rnicro-ordinateur
qui est le Québec.
Le Président (M. French): M. le député de
Mille-Îles.
Bilan du sommet des communications
M. Champagne (Mille-Îles): Merci, M. le Président.
Je veux aussi traiter du programme 1, Gestion interne et soutien. J'ai quelques
questions à poser sur le bilan et j'irai aussi dans les orientations. On
vient de passer l'Année mondiale des communications et, l'année
dernière, le sommet sur les communications. Je voudrais savoir, M. le
ministre, quelle a été l'importance de ce sommet sur les
communications. Je voudrais savoir aussi quelles sont les principales
recommandations qui sont sorties de ce sommet sur les communications.
M. Bertrand: Le sommet des communications a réuni environ
150 ou 175 personnes, mais plus spécifiquement environ 75 participants
qui occupaient environ 25 sièges. De ce sommet des communications sont
sortis environ 70 engagements et consensus qui, pour certains, impliquent des
gestes du gouvernement du Québec à travers certains de ses
ministères ou organismes et qui, pour d'autres, impliquent plusieurs des
partenaires qui étaient présents au sommet.
Voici les grands points que nous devons retenir comme
éléments synthèse de ce sommet des communications... Je
viens tout juste de recevoir, d'ailleurs, le rapport complet des
délibérations de cette conférence sur les communications
qui s'est tenue les 4, 5 et 6 octobre à Montréal.
M. Champagne (Mille-Îles): J'espère que les membres
de la commission pourront en avoir une copie éventuellement.
M. Bertrand: On me dit que cela vient tout juste de sortir des
presses et que cela vient de nous être transmis. Il est donc
évident que M. Pigeon, qui est ici présent et qui est le
directeur général des publications gouvernementales, se fera un
plaisir de transmettre, dans les prochains jours, une copie de ce rapport
à tous les membres de la commission de la culture.
Au niveau de la synthèse que j'établissais, je disais que,
quant à moi, il y avait eu six points forts majeurs à l'occasion
de ce sommet. En d'autres mots, si on veut retenir des 70 engagements les
points forts,
les priorités que les gens avaient identifiées, il y
avait, d'abord, l'amélioration de nos politiques d'exportation;
deuxièmement, il y avait la priorité qu'on devait accorder au
développement des logiciels; troisièmement, la création
d'une logithèque, d'une bibliothèque des logiciels;
quatrièmement une priorité à accorder au secteur de la
recherche-développement en communications, en particulier dans le
secteur des logiciels; cinquièmement, le développement des
industries de services informatiques; sixièmement, les impacts sociaux
de l'introduction des technologies nouvelles. Au-delà de ces six points
forts majeurs, il y avait une volonté de poursuivre le travail de
concertation entrepris avant le sommet, poursuivi pendant le sommet, qui a
donné naissance à un engagement qui est maintenant en train
d'être réalisé, soit la création d'un forum
permanent des communications. Celui-ci devrait, d'ailleurs, se réunir
d'ici quelques semaines. Il y avait donc une série de points forts qui
faisaient vraiment l'unanimité.
M. Champagne (Mille-Îles): Dans ces engagements, entre
autres, il y avait des consensus. On parlait beaucoup de la production de
logiciels, de bibliothèque de logiciels. Est-ce dans cette optique que
vous organisez, pour le printemps 1985, la Foire internationale du logiciel
à Montréal? Je voudrais en savoir davantage sur cet
événement.
M. Bertrand: II y a une décision qui avait
été prise avant même la tenue du sommet des communications.
C'était la tenue d'une Foire internationale du logiciel qu'on appelle
maintenant le Marché international du logiciel de Montréal,
MLM-1985, qui se tiendra durant la première semaine de juin à
Montréal, à la fois à Place Bonaventure et au Palais des
congrès. Il réunira des exposants qui sont dans le secteur de la
conception, de la fabrication, de la diffusion de logiciels et qui nous
viennent d'un ensemble de pays que nous essayons, en ce moment, de rejoindre
par nos délégations générales et par les ambassades
du Canada. Je dois dire que le gouvernement fédéral a
accepté de participer à la préparation de ce Marché
international du logiciel de Montréal. Nous y affectons un montant de 1
500 000 $ pour les trois prochaines années. Nous comptons,
évidemment, que l'entreprise privée participe au financement de
cette activité et, évidemment, les différents exposants
qui devront, bien sûr, défrayer certains coûts pour avoir le
droit de participer à ce premier Marché international du logiciel
de Montréal.
Mais il y a d'autres décisions qui ont été prises
relativement aux logiciels. Par exemple, les partenaires nous avaient
demandé de créer une commission permanente du logiciel. C'est
fait. Elle s'est réunie à quelques occasions. Je prenais
même connaissance, hier, de deux récents procès-verbaux des
réunions de la commission permanente du logiciel, où sont
présents à la fois des représentants du gouvernement du
Québec, mais aussi et surtout des représentants de l'entreprise
privée. C'est, d'ailleurs, le Conseil de l'industrie électronique
du Québec qui s'est fait le porte-parole principal sur cette
proposition. Par son secrétariat, il fait fonctionner la commission
permanente du logiciel.
Il y a aussi, dans le cadre de cette priorité accordée au
logiciel, un fonds de recherche appliquée de 2 000 000 $ qui a
été décidé par le Comité des
priorités. Je dois vous dire qu'une bonne partie de ces 2 000 000 $ ira
vers l'industrie du logiciel. La Société de développement
des industries de la culture et des communications, dans son plan de
développement pour l'année 1984-1985, compte injecter 2 500 000 $
dans le secteur du logiciel. La Société de développement
industriel, pour tout le secteur innovation et recherche, est disposée,
elle aussi, à mettre un montant d'environ 4 000 000 $ pour les
entreprises québécoises qui oeuvrent dans le secteur du
logiciel.
Il y a aussi l'idée de la logithèque. Nous travaillons sur
un projet avec l'Université du Québec. Ce serait une
véritable bibliothèque des logiciels. Nous travaillons aussi
à la création d'une agence de commercialisation du logiciel. Nous
travaillons à des politiques d'exportation en matière de
logiciel, mais je dois dire que, là-dessus, nous éprouvons
certaines difficultés puisque, à la commission permanente du
logiciel, il y a un débat entre, d'une part, les tenants de la
création d'un consortium des entreprises québécoises pour
l'exportation de logiciels et, d'autre part, les tenants d'efforts individuels
en matière d'exportation du logiciel. Il faut savoir qu'il s'agit
là d'entreprises qui sont en compétition.
Si vous voulez mon point de vue comme ministre des Communications, je
suis convaincu que, si nous voulons véritablement avoir une politique
dynamique en matière d'exportation des logiciels conçus et
produits au Québec, il nous faudra trouver une forme quelconque
d'association des entreprises qui oeuvrent dans le secteur des logiciels. Quand
je parle des logiciels, je ne parle pas des entreprises qui considèrent
cela seulement comme un "side-line", alors qu'elles concentrent davantage leurs
activités du côté du "hardware". Je pense aussi aux
entreprises qui évoluent uniquement, exclusivement dans le secteur du
logiciel, dans le secteur du "software". (21 h 45)
Système téléphonique
M. Champagne (Mille-Îles): Je voudrais parler aussi des
orientations 1984-1985. Le deuxième élément, c'est
l'amélioration de la qualité des services aux citoyens, entre
autres. Je voudrais parler de la téléphonie. L'an passé,
vous avez parlé de rationaliser le système
téléphonique à travers l'appareil gouvernemental, que ce
soit au niveau des ministères, des régies, etc. Je voudrais
savoir comment cette rationalisation va faire en sorte que le citoyen sera
mieux informé, pourra rejoindre plus facilement soit fonctionnaires,
soit élus pour des réclamations ou des plaintes; comment ce
nouveau système va faire en sorte qu'il y aura une meilleure
qualité d'information.
M. Bertrand: Premièrement, il faut vous dire que le
ministère des Communications a été un des premiers
ministères, à travers son réseau de
Communication-Québec, à implanter la politique qui consiste
à être disponible à l'heure du dîner ou du
déjeuner, dépendant de l'expression que les gens
préfèrent utiliser. Cette pratique est déjà
appliquée dans le réseau de Communication-Québec.
Maintenant, nous travaillons aussi - là-dessus, si vous avez
besoin d'information plus technique... - à l'implantation d'un nouveau
système centrex 3 pour améliorer, encore une fois, le service que
nous donnons à la population. Nous avons aussi décidé,
à la suite de recommandations qui nous ont été transmises
par le ministre délégué aux Relations avec les citoyens,
de faire en sorte que, dorénavant, nous laissions beaucoup plus de marge
de manoeuvre aux différents ministères pour ce qui est des
décisions qu'ils ont à prendre relativement au compte
téléphonique qu'ils administrent. Nous avions et nous avons
toujours, comme ministère des Communications, la responsabilité
de l'enveloppe globale. Mais nous avions pris, dans le passé, un certain
nombre de décisions pour mieux rationaliser l'utilisation de ces
instruments. Nous avions procédé à des compressions
budgétaires importantes. Durant un exercice financier, cela avait
été de 4 000 000 $, si ma mémoire est bonne; durant un
autre exercice financier, de 2 000 000 $; environ, au total, 6 000 000 $, en
compressions dans le compte téléphonique. Cela s'imposait dans
certains cas. Je me rappelle, lors de la première étude des
crédits du ministère des Communications, en 1981, avoir
donné l'exemple d'un ministère où il y avait, en moyenne,
par fonctionnaire, 1,3 téléphone; cela m'apparaissait abusif.
Depuis ce temps, il y a des secteurs où il existe un certain
nombre de problèmes. Par exemple, les gens ont de la difficulté
à rejoindre certains ministères ou certains services dans
certains ministères parce que les lignes sont trop occupées. Nous
avons donc décidé d'appliquer une nouvelle politique où
une marge de manoeuvre beaucoup plus grande est laissée aux
ministères pour décider de l'affectation de ces budgets
relativement au compte téléphonique. Cette politique, est
d'ailleurs, issue d'une décision du Conseil des ministres, à la
suite d'une recommandation que nous avait transmise M. Lazure, le ministre
délégué aux Relations avec les citoyens.
M. Champagne (Mille-Îles): Quand va commencer ce service
aux citoyens à l'heure du midi? Est-ce en marche ou avez-vous une
politique qui va s'implanter au fur et à mesure? Quelle est l'importance
de ce service?
M. Bertrand: À Communication-Québec, c'est
déjà commencé depuis quelques mois.
M. Champagne (Mille-Îles): Parfait. Voici un
troisième élément, une dernière question.
M. Bertrand: Cela veut donc dire, M. le député,
que, lorsqu'il y aura, par exemple, un bureau de Communication-Québec
à Laval, il sera possible, pour les citoyens et citoyennes de
l'île de Laval, de rejoindre, sans frais interurbains, bien sûr, le
bureau de Communication-Québec sur l'heure du midi.
M. Champagne (Mille-Îles): Alors, M. le ministre, cela veut
dire que vous annoncez officiellement qu'il y aura un bureau d'information
gouvernementale à Laval, si je comprends bien.
M. Bertrand: Je peux vous indiquer, M. le député,
que nous travaillons, en ce moment, à l'implantation de deux nouveaux
bureaux de Communication-Québec, le premier à Longueuil et le
second à Laval.
M. Champagne (Mille-Îles): Pour Laval, entre autres, quand
viendra-t-il en application?
M. Bertrand: À Longueuil, durant l'exercice financier
1984-1985. À Laval, si nous obtenons des postes et des budgets
additionnels en 1985-1986. Je dois indiquer que, dans les deux cas, j'ai
signé pas plus tard qu'aujourd'hui une demande au Conseil du
trésor pour qu'on puisse obtenir six postes additionnels et un budget
additionnel de 154 000 $, si ma mémoire est bonne, pour permettre
l'implantation de ces deux bureaux de Communication-Québec à
Longueuil et à Laval. Maintenant, M. le député, il nous
reste, à vous, à moi et à d'autres, à faire des
pressions auprès du Conseil du trésor pour que nous puissions
obtenir ces postes et
ces budgets.
M. Champagne (Mille-Îles): II faut maintenant frapper au
Conseil du trésor. Merci pour l'indication.
Une dernière question en parlant des orientations, pour
1984-1985. Vous avez comme objectif la réduction des coûts
administratifs des services. Comment votre ministère va-t-il
réussir en 1984-1985, tout en donnant, j'espère bien, une
qualité dans l'information et aussi une qualité de services aux
citoyens de toute sorte ou de programmes, à réduire les
coûts administratifs des services?
M. Bertrand: C'est, entre autres, par des décisions comme
celle qu'on a prise dans le dossier de la reprographie. Nous avons
-probablement que vous en avez pris connaissance - certaines petites affiches
qui ont été installées un peu partout. Il existe
maintenant dans le secteur de la reprographie, si on veut utiliser une
analogie, ce qu'on a créé pour les publications gouvernementales,
qui est l'équivalent d'un fonds renouvelable. Dans le dossier des
publications gouvernementales, cela donne des résultats
extrêmement intéressants. C'est le même type de politique
que nous comptons pratiquer dans le domaine de la reprographie. Cette
façon de rationaliser les équipements de reprographie nous permet
des économies substantielles. Il y a toutes sortes d'idées qui
germent à l'occasion au sein du ministère des Communications et
qui nous permettent d'avoir des économies substantielles en fin
d'année. Par exemple, nous allons introduire au cours de la prochaine
année la bureautique dans les bureaux de Communication-Québec.
Cet investissement sera de nature, en même temps, bien sûr, qu'il
rendra encore plus efficaces les services que nous rendons à
Communication-Québec, à nous permettre une meilleure
efficacité. Mais cela requiert, tout de même, un investissement
substantiel qui est évalué à environ 1 200 000 $ par
année pour deux ans.
M. Champagne (Mille-Îles): Merci beaucoup, M. le
ministre.
M. Bertrand: II y a aussi tout le système
d'intégration du réseau de radios mobiles. C'est mis en marche
par M. le sous-ministre adjoint à la technique, M. Bertrand Croteau,
avec son équipe pour faire en sorte que nous puissions intégrer
les réseaux de radios mobiles. Il y en a sept qui existent à
l'heure actuelle. C'est en voie d'être finalisé. Je ne voudrais
pas faire une annonce officielle, mais je pense que je peux m'avancer à
ce stade-ci pour dire que la Sûreté du Québec est
disposée à faire partie de ce réseau intégré
de radios mobiles.
Le Président (M. French): Mme la députée de
Dorion.
Mme Lachapelle: M. le ministre, j'attache personnellement
beaucoup d'importance aux services donnés aux citoyens. Comme
députée élue depuis trois ans, je me pose encore des
questions. Je ne suis peut-être pas la seule à faire cela. Vous
parlez de centrex. Pourriez-vous me dire, dans les relations ou les services
avec les citoyens, si c'est dans vos préoccupations immédiates de
fournir aux députés, à nos bureaux de comté, un
service centrex? Lorsqu'on veut donner une qualité de service rapide
à nos électeurs, je ne comprends pas que, dans les bureaux de
simples députés, on ait à passer - je ne vous dis pas que
le service n'est pas bon - par la téléphoniste du gouvernement.
Je trouve que cela retarde beaucoup les opérations. Pensez-vous pouvoir
donner ce service aux 122 députés de l'Assemblée?
M. Bertrand: II faudrait que ce genre de dossier, à mon
point de vue, soit analysé par le bureau de l'Assemblée
nationale, puisqu'il s'agit en fait d'un service qui serait offert aux
députés de l'Assemblée nationale. Comme l'Assemblée
nationale a aussi à administrer un compte téléphonique, il
conviendrait que ce genre de dossier, comme c'est le cas pour d'autres dossiers
d'ailleurs, nous avons des relations entre l'Éditeur officiel, par
exemple, et l'Assemblée nationale, il y a encore des relations entre le
Service des achats et l'Assemblée nationale... Dans le domaine du
service téléphonique, des discussions pourraient être
entreprises entre probablement le Bureau de l'Assemblée nationale ou la
direction de l'Assemblée nationale, par son président, et le
ministère des Communications. Quant à nous, nous sommes ouverts.
Il s'agit, par ailleurs, de faire une bonne analyse des coûts d'un tel
système.
Mme Lachapelle: Si c'est étudié, auriez-vous
déjà des coûts à nous donner pour l'excédent
que cela pourrait coûter?
M. Bertrand: On me dit qu'aucune analyse de coûts n'a
été faite de ce que cela impliquerait de doter tous les
députés d'un système centrex.
Mme Lachapelle: Les députés de Québec ont
peut-être moins besoin de ce service que ceux qui habitent les
régions éloignées. Merci.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je n'ai pas d'autres
questions concernant le
programme 1.
Le Président (M. French): Le programme 1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Information et publication gouvernementales
M. Doyon: Concernant le programme 2, M. le Président - je
prends cela un peu comme cela arrive - dans les dépenses de
publicité du ministère des Communications, on nous indique pour
un grand total de 374 983 $ diverses dépenses dont 20 067 $
consacrés en dépenses de publicité à ce qu'on
appelle identification des fonctionnaires. Le ministre pourrait-il nous dire de
quoi il s'agit?
M. Bertrand: C'est la politique d'identification visuelle
recommandée par le Conseil des ministres qui consiste essentiellement,
M. le député, à faire en sorte que les fonctionnaires
puissent avoir, comment appelle-t-on cela...
M. Doyon: Une plaquette.
M. Bertrand: ...une vignette sur leur bureau, pour qu'on puisse
les identifier. On avait aussi tenté d'appliquer un autre outil, une
cocarde, mais cela n'a pas eu beaucoup de succès.
M. Doyon: Une cocarde, vous avez pensé à la
cocarde.
M. Bertrand: Cela a été essayé. Je crois que
dans les bureaux de Communication-Québec on l'utilise encore, mais dans
les différents ministères et organismes gouvernementaux, cela n'a
pas eu beaucoup de succès. Ce qui a eu beaucoup de succès, par
ailleurs - je pense enfin que les résultats sont assez probants à
ce point de vue - c'est cette possibilité pour les fonctionnaires qui
répondent au téléphone de s'identifier pour qu'on sache
à qui l'on parle, et non seulement de répondre, par exemple:
ministère des Communications, bureau des sous-ministres, mais qu'on
puisse connaître le nom des personnes à qui l'on parle.
M. Doyon: M. le ministre, on retrouve une autre dépense de
publicité - très rapidement, simplement pour information -de 52
377 $ sous le titre "services spéciaux, honoraires,
pénalités", à l'Agence de coordination, pour le montant
que j'ai indiqué. Pouvez-vous nous informer de quoi il s'agit? (22
heures)
M. Bertrand: II y a une vérification, parce qu'on
m'indique ici que la raison qui expliquerait ce montant d'argent est
reliée à des pénalités encourues par des
ministères qui auraient tardé à payer des factures qu'ils
sont censés payer, à la suite de demandes adressées
à l'agence pour faire du placement média. Les différents
médias qui ne sont pas payés transmettent au ministère en
question une espèce de compte à recevoir. Les ministères
doivent acquitter certaines pénalités à l'occasion. Et on
me dit que ce montant est attribuable à des pénalités qui
sont encourues par les ministères.
M. Doyon: À la suite de retards à payer des
factures dues?
M. Bertrand: À la suite de retards à payer des
factures dues, et probablement d'une certaine lenteur qui peut exister dans
l'émission du chèque. C'est le genre de montants d'argent dont il
faudrait probablement se départir...
M. Doyon: Alors, c'est sûrement...
M. Bertrand: ...dans un contexte de meilleure gestion.
M. Doyon: ...une dépense qui pourrait être
évitée, M. le ministre, avec un peu d'efforts de la part des
ministères payeurs. Je vous incite fortement à ce que l'an
prochain, on ne retrouve pas une dépense de 52 000 $ pour avoir
négligé de payer des factures qui, de toute façon, sont
dues et devraient être payées.
M. le ministre, dans un article paru dans le Soleil du 27 mars, on parle
d'une étude de marché faite par SORECOM où on
dénonce l'image imprécise et fausse qui, très souvent,
nuit à la diffusion des publications gouvernementales. Est-ce que le
ministre a eu l'occasion de prendre connaissance de cette étude faite
par SORECOM? Est-ce que cela a été transmis à la Direction
générale des publications gouvernementales? Est-ce qu'il y a eu
des recommandations faites à ce sujet? De quelle façon entend-on
au ministère, et plus particulièrement à la Direction
générale des publications gouvernementales, obvier à cette
lacune qui nuit, finalement, à la distribution et à l'utilisation
des publications qui sont mises à la disposition du public?
M. Bertrand: Oui, M. le Président. Effectivement, il y a
eu un suivi pour faire en sorte que nous procédions à
l'implantation d'un plan d'action consécutif à l'étude de
SORECOM. Je pourrais vous donner toute une série d'actions qui ont
été entreprises ou que nous devons mettre en place et qui
sont d'ordre général pour certaines d'entre elles; d'autres sont
au niveau du marketing; d'autres concernent le prix, la promotion, la
publicité et la distribution. Il y en a ici
toute une série. Je pourrais vous en faire la lecture, mais je
pense que ce serait trop long, M. le député de
Louis-Hébert. Je ne vois pas pourquoi nous ne rendrions pas disponible
ce document qui est, dans le fond, en trois pages, la synthèse du plan
d'action qui a été retenu par la Direction générale
des publications gouvernementales à la suite de l'étude de
SORECOM.
M. Doyon: Merci. Si vous pouviez nous transmettre ce
document...
M. Bertrand: Très bien.
M. Doyon: ...à votre convenance.
M. le ministre, à la page 32 des notes explicatives, vous
indiquez que le ministère, parmi les trois priorités retenues en
1984-1985, veut faire un examen critique de la structure de l'administration
supérieure de Communication-Québec et d'un plan
d'allégement, s'il y a lieu. Est-ce que le ministre pourrait nous
informer à savoir qui fait cet examen de la structure de
l'administration supérieure du ministère? Est-ce le Conseil du
trésor, est-ce une firme privée? Qui a commandé cet examen
de la structure supérieure du ministère?
M. Bertrand: C'est le conseil de direction du ministère
qui a, à l'interne, demandé que ce travail soit effectué.
Cela ne provient pas d'un organisme extérieur au ministère des
Communications.
M. Doyon: Est-ce que le plan a déjà
été préparé ou s'il est en voie de
préparation?
M. Bertrand: II est en voie de préparation.
M. Doyon: II est prévu pour quand? M. Bertrand:
Vers la fin de l'été.
Comité ministériel et conseil des
directeurs des communications
M. Doyon: M. le ministre, j'aimerais vous référer
à la même page, la page 32, un peu plus bas, aux paragraphes - il
y en a deux, je pense - qui traitent des relations entre le conseil des
directeurs et directrices des communications et, plus particulièrement,
le comité ministériel permanent des communications. Est-ce que le
ministre pourrait nous indiquer quelles sont les relations formelles qui
existent entre le comité ministériel permanent des communications
et le conseil des directeurs et directrices des communications? Quelles sont
ces relations? Est-ce qu'il y a eu des directives écrites ou verbales de
la part du comité permanent ou des personnes qui lui sont
attachées vis-à-vis le conseil des directeurs et directrices de
communications? S'il y a eu telles directives écrites ou verbales,
quelle en a été la nature?
M. Bertrand: II n'y a aucune relation formelle entre le
comité ministériel permanent des communications et le conseil des
directeurs et directrices de communications. Par ailleurs, il y a des
rencontres à l'occasion mais certainement pas sur une base statutaire et
dans une périodicité établie, auxquelles peut, à
l'occasion, participer, sur invitation du conseil des directeurs et directrices
de communications, le sous-ministre adjoint à l'information
gouvernementale. Mais celui-ci n'est pas membre du conseil des directeurs et
directrices de communications.
M. Doyon: Est-ce que le sous-ministre adjoint dont vous parlez a
des relations avec le comité permanent?
M. Bertrand: II a des relations directes, bien sûr, avec le
comité ministériel permanent des communications puisqu'il est
secrétaire dudit comité.
M. Doyon: Est-ce que le ministre trouve normal que le conseil des
directeurs et directrices de communications puisse être informé
que telle politique gouvernementale ou telle façon d'aborder les
politiques gouvernementales, devrait être
généralisée et se faire dans telle ligne de pensée,
en mettant, par exemple, en relief plus particulièrement, une
publicité gouvernementale qui aurait trait, par exemple, à toute
la question de la supposée relance que le gouvernement a tenté
d'annoncer? Est-ce que le ministre trouve que c'est une façon normale de
respecter le professionnalisme du conseil des directeurs et directrices de
communications ainsi que des personnes qui occupent ces fonctions au sein des
divers ministères?
M. Bertrand: Bien sûr, et ces personnes sont mises à
contribution puisque, et j'en veux comme exemple les décisions
récentes qui ont été prises par le Conseil des ministres
relativement au programme des communications pour l'année 1984-1985, une
fois les décisions arrêtées par le Conseil des ministres,
le secrétaire du comité ministériel permanent des
communications, qui est aussi sous-ministre adjoint à l'information
gouvernementale, a communiqué par écrit avec les sous-ministres
responsables des communications dans chacun des ministères, avec les
directeurs et directrices des communications de chacun des ministères.
Il a rencontré les sous-ministres responsables des communications, plus
particulièrement touchés par le programme de communications
gouvernementales pour l'année 1984-1985. Il a aussi
rencontré les directeurs et directrices des communications et
j'ai, quant à moi, rencontré, comme ministre des Communications
et aussi président du comité ministériel permanent des
communications, les directeurs de cabinet de l'ensemble des ministères,
les attachés de presse de l'ensemble des ministères et les agents
de liaison de l'ensemble des ministères du gouvernement du
Québec. Donc, plusieurs rencontres et plusieurs écrits ont
été transmis à la suite des décisions prises par le
Conseil des ministres autant auprès de ceux qui assument des
responsabilités politiques au sein des cabinets qu'auprès des
personnes qui assument des responsabilités administratives au sein des
ministères qui étaient plus particulièrement
touchés par le plan de communications.
M. Doyon: Le ministre se trouve, d'après ce que je
comprends, à confirmer l'existence d'un système centralisé
de directives ou de surveillance visant à axer sur un thème
majeur qui est déterminé par un organisme central qui est le
comité permanent ministériel des communications, de pouvoir
baliser tout ce qui est publicité gouvernementale, tout ce qui est
annonces gouvernementales. Est-ce que le ministre ne trouve pas que cette
façon de faire peut donner lieu à des abus de nature à
permettre l'utilisation de fonds publics pour des fins partisanes? Est-ce que
le ministre se sent confortable dans cette situation où, en tant que
président du comité permanent ministériel des
communications, il est en relation directe pour harmoniser à sa
façon et à la façon du gouvernement, à la mode du
gouvernement, les interventions administratives qui doivent être faites
par les directeurs et les directrices des communications dans les divers
ministères. Est-ce que le ministre trouve que c'est une façon
acceptable au niveau de l'éthique gouvernementale en ce qui concerne la
publicité, qu'il ne peut pas, à un certain moment donné,
permettre des abus qui seraient de nature à induire la population en
erreur en permettant qu'on puisse donner une coloration uniforme à tout
ce qui s'appelle publicité gouvernementale et qui soit de nature, bien
sûr, à favoriser le gouvernement?
M. Bertrand: M. le Président, non seulement dois-je dire
que je me sens tout à fait confortable dans les responsabilités
que j'ai à assumer comme président du comité
ministériel permanent des communications, mais j'aurais très
sincèrement le sentiment d'échapper à mes
responsabilités si je ne m'assurais pas que, sur la base des
priorités retenues par le gouvernement du Québec, au niveau de
son action, il n'y ait pas consécutivement à ces priorités
qui ont été dégagées en termes d'action politique,
en termes de communications gouvernementales... Si, par exemple, comme c'est le
cas cette année, le gouvernement décide de faire de la relance
économique, de la création d'emplois, ses priorités, je ne
comprendrais pas qu'un programme de communication cohérent et
conséquent ne s'adapte pas à ses priorités qui ont
été établies par la seule autorité qui est
légitimée pour le faire, soit le Conseil des ministres.
Dans ce contexte, je me sens, non seulement très confortable,
mais j'ai bien l'intention de poursuivre mes efforts pour que la planification
budgétaire des ministères, relativement à la
publicité, par exemple, soit canalisée de façon
très serrée par le comité ministériel permanent des
communications pour que le maximum de ces sommes soit dépensé en
tenant compte des priorités gouvernementales et que certaines sommes
d'argent soient dépensées en tenant compte de priorités
plus sectorielles qui peuvent exister et que nous devons respecter.
Par exemple, il y a annuellement une campagne de publicité sur
les obligations d'épargne du Québec. Évidemment, quelqu'un
pourrait me dire: Les obligations d'épargne du Québec, cela va
dans le sens de ce qu'on pourrait appeler la priorité accordée
à l'économie, mais ce n'est pas exactement comme cela que je
l'envisage, c'est une campagne ad hoc qui est annuelle, qui a son importance
donc, que nous respectons. Il y a certainement des campagnes de
publicité sur lesquelles, quant à moi, je me pose de très
sérieuses questions parce que je ne considère pas qu'elles
collent aux priorités qu'un gouvernement peut s'être
données et cela m'apparaît fondamental. J'en donne un exemple,
pour être très clair. Il m'apparaît que la campagne de
publicité qui a cours en ce moment sur la Curatelle publique est
-comment dirais-je? c'est une expression anglaise mais je l'utilise -
"questionnable". Ainsi en est-il peut-être de certaines autres campagnes
mais je ne voudrais pas faire le tour ici ce soir.
M. Doyon: Est-ce que le ministre n'emploierait pas le même
qualificatif en ce qui concerne certaines campagnes de publicité de la
nature, par exemple, "Bravo Québec", "C'est reparti au Québec".
Est-ce que le ministre n'est pas d'accord pour reconnaître que le but de
la publicité gouvernementale est d'informer les citoyens et non pas de
les mettre dans des dispositions d'acceptation des politiques gouvernementales,
des politiques purement partisanes du gouvernement? Est-ce que le ministre
reconnaît que, de faire des campagnes de publicité à des
coûts frisant les 2 000 000 $, tout simplement sous un thème comme
"Bravo Québec", "C'est reparti au Québec", ce n'est pas de nature
à fournir
aux citoyens une information qui leur est nécessaire ou qui leur
est utile, mais que c'est un genre de publicité qui est tout bonnement
destinée à mettre les citoyens, les citoyennes du Québec
dans un état d'esprit d'acceptation de politiques gouvernementales
identifiées au parti politique qui les met de l'avant. (22 h 15)
M. Bertrand: Une campagne de publicité est une campagne de
publicité. Cela n'a pas les mêmes qualités informatives
qu'un autre type de campagne qui, par exemple, consiste à bâtir un
plan de communication global où vous intégrez à la fois
des éléments de publicité, des éléments de
tournées régionales, des éléments de relations
publiques, des éléments de "briefing" d'information auprès
de la presse spécialisée, etc. En d'autres mots, un plan de
communication doit contenir un ensemble d'éléments dont la
publicité n'est peut-être que la pointe de l'iceberg.
Je dirai que la réalité de l'information gouvernementale
est à 90%, 95% autre chose que la publicité. On met très
souvent l'emphase sur les budgets consentis en publicité alors qu'on
s'arrête très peu à faire le bilan de l'ensemble des
ressources humaines, matérielles et financières qui sont
consenties en matière de communication, non seulement dans les
ministères mais dans tous les organismes gouvernementaux, publics,
parapublics. Ces montants sont très importants.
Donc, dans ce contexte, que le gouvernement du Québec, sur la
base de certaines priorités gouvernementales qu'il a définies,
s'assure qu'au niveau de la communication et pas uniquement en utilisant la
publicité, qui n'est qu'un des instruments d'un plan de communication,
il est tout à fait normal que le gouvernement s'assure qu'un plan de
communication soit préparé pour faire en sorte que l'on tienne
compte de ces priorités au niveau des plans de communication dont les
ministères ont la responsabilité.
À ce point de vue, nous avons créé trois tables de
concertation depuis cette décision du Conseil des ministres. Une de ces
tables de concertation réunit un ensemble de ministères qui
travaillent davantage sur le dossier de la relance économique. Une autre
table de concertation travaille sur le dossier des programmes de
création d'emplois, plus particulièrement ceux reliés
à la jeunesse. Une autre table de concertation travaille davantage sur -
je prends, à ce point de vue, le projet de loi du président de la
commission de la culture - l'achat et la promotion des produits
québécois. Ce sont donc trois tables de concertation qui ont
été mises en place, qui fonctionnent actuellement et qui
devraient donner des résultats d'ici à quelques semaines.
M. Doyon: En fait, ce que je voudrais porter à l'attention
du ministre, c'est le danger qu'il y a de tomber dans une utilisation de la
publicité gouvernementale qui soit destinée d'une façon
primordiable à refaire tout simplement ou à protéger
l'image du gouvernement. Il est certain que des campagnes de publicité,
qui ont eu lieu tout dernièrement et qui ont coûté
très cher au trésor public, n'ont pas été mises en
place de façon à permettre aux citoyens d'acquérir une
meilleure connaissance de l'appareil administratif et de pouvoir s'en servir
à meilleur escient, mais tout simplement de façon à
prédisposer la clientèle à une acceptation de politiques
gouvernementales qui sont purement de nature - qui sont identifiées
comme telles - à permettre au gouvernement de faire accepter ses
politiques. Celles-ci, par exemple, ne sont pas reliées directement
à des projets de loi qui ont été dûment
approuvés par l'Assemblée nationale ou à des programmes
qui auraient fait l'objet de discussions et qui auraient obtenu l'approbation
de l'Assemblée nationale, comme je le disais, mais qui sont tout
simplement des campagnes qui visent -à sa face même, il
apparaît qu'il en est ainsi - à donner à la population une
façon de voir les choses qui est conforme à celle que le
gouvernement voudrait leur voir accepter.
M. Bertrand: II y a une différence de nature, c'est
évident, entre une campagne de publicité du type "Bravo,
Québec" et une rencontre d'information avec des chroniqueurs
spécialisés en économie pour parler du même sujet.
Mais il est évident que c'est, en dernier lieu, l'opinion publique qui
porte un jugement sur les actes que pose un gouvernement en matière de
communication. Il est évident aussi que c'est le rôle de
l'Opposition de veiller au grain et de s'assurer que cette publicité
respecte l'éthique qui s'impose en pareille matière. C'est
évident que la publicité, comme je le disais, n'a pas les
mêmes qualités informatives qu'une bonne séance
d'information qui peut durer plusieurs heures avec des chroniqueurs
spécialisés en économie. Mais la publicité peut
contribuer à créer un climat qui, effectivement, permet par la
suite par l'utilisation d'autres moyens de communication, d'autres outils
d'information, d'ajouter à ce qui peut être fait par la
publicité. La publicité n'est que la publicité, mais la
publicité existe. Elle est utilisée par tous les gouvernements
sur cette planète. Elle est utilisée par toutes les entreprises
de nature publique ou privée. Le gouvernement du Québec l'utilise
aussi. Ce qui est important c'est de considérer cette publicité
comme n'étant qu'un des éléments dans un plan de
communication d'ensemble. Quant à la publicité de "Bravo
Québec" qui nous a coûté en tout et partout 66 700 $,
c'est-à-dire 10 000 $ en production et 56 700 $ en placements, je
dois dire quant à moi, puisque j'y ai personnellement travaillé
pendant plusieurs heures pour m'assurer que les informations qui étaient
communiquées à travers cette publicité étaient
exactes, je peux dire aujourd'hui que cette publicité était
bonne, parce que premièrement elle rendait hommage à l'effort
collectif consenti par l'ensemble des Québécois et des
Québécoises pour faire de 1983 une année remarquable.
À preuve, trois exemples précis: les mises en chantier au
Québec; on disait plus de 40 000 dans la publicité.
Vérification faite, c'est 41 300. À preuve, les 121 000 emplois
créés en décembre 1983 par rapport à
décembre 1982. Vérification faite, ce n'est pas 121 000 emplois,
c'est 133 000 emplois et des investissements de l'ordre de 13 300 000 000 $. La
performance économique du Québec a été bonne en
1983. Nous le disions en toutes lettres dans la publicité. Cela est
attribuable à l'effort collectif des Québécois et des
Québécoises. Dans ce contexte je pense qu'effectivement on peut
dire, pour ce qui est de la performance économique de l'ensemble du
Québec en 1983, Bravo Québec!
M. Doyon: M. le Président, simplement, le ministre vient
de récidiver avec l'emploi du mot "créer". Il savait très
bien que j'étais pour le relever. Je vais tout simplement lui lire une
phrase d'une lettre qui a été envoyée concernant une
plainte qui avait été portée par le comité jeunesse
du Parti libéral et où on lit - c'est l'Office des normes de
publicité qui écrit et c'est signé par la directrice
générale Mme Niquette Delage, qui dit: Le Conseil des normes de
publicité - je saute quelques lignes - doit conclure que l'utilisation
du terme "créer", dans la phrase: "L'effort collectif associé
à la confiance des investisseurs aura permis de réaliser plus de
40 000 nouvelles mises en chantier et de créer 121 000 emplois", est
mensonger. Je pense qu'il est clair que le ministre devrait éviter
d'employer un terme qui a été qualifié de cette
façon, d'une façon aussi claire, par l'Office des normes de
publicité qui dit que ce n'est pas de la création d'emplois,
c'est de la récupération d'emplois, c'est de l'augmentation
d'emplois, c'est de la hausse d'emplois. Appelons cela comme on voudra, mais ce
n'est pas à proprement parler et c'est un terme mensonger, M. le
ministre, que de l'employer, ce n'est pas de la création d'emplois.
L'Office des normes de publicité n'y va pas avec le dos de la
cuillère, il qualifie le terme que vous venez d'utiliser de nouveau, qui
a été utilisé dans la campagne de publicité dont
vous parlez, "Bravo Québec", selon laquelle ce mot "créé"
est mensonger. Sur les chiffres. M. le ministre on peut discuter, on peut
s'entendre ou ne pas s'entendre, on peut être d'accord ou ne pas
être d'accord, sauf qu'il faut reconnaître qu'un organisme neutre
s'est prononcé là-dessus et a clairement fait connaître son
opinion à savoir que l'utilisation du mot "création" était
mensongère dans les circonstances, et qu'il ne fallait pas l'employer de
la façon dont vous l'avez employé, ce que vous venez de faire de
nouveau.
M. Bertrand: J'ai pris bonne note de l'information transmise par
la directrice générale du Conseil des normes de publicité,
Mme Niquette Delage au ministre des Finances, M. Parizeau, en date du 21
février 1984. Je voudrais vous lire au texte la partie de la
décision, de l'opinion émise par le Conseil des normes et de
publicité; cela se lit de la façon suivante: "II est
évident que cette annonce a fait l'objet d'une seule publication. Le
conseil en tient compte mais il vous invite à recommander aux personnes
responsables de la rédaction publicitaire au gouvernement du
Québec de porter une attention toute particulière au choix des
termes qu'elles utilisent. Dans ce cas-ci, le conseil reconnaît que le
mot "créer" a un sens dans le jargon des économistes et que si
l'annonce s'était adressée uniquement aux économistes, ils
auraient parfaitement compris ce que voulait dire "créer"; tel n'est
cependant pas la situation. L'annonce s'adressait au grand public et visait une
grande diffusion à l'échelle de la province. Pour M. et Mme
Tout-le-Monde, créer c'est créer, et dans le contexte c'est le
verbe "augmenter" ou encore le verbe "hausser" qu'il eût
été préférable d'utiliser dans ladite annonce."
Je trouve que cette façon de dire les choses me rappelle quant
à moi une expression utilisée par un ancien premier ministre du
Québec lorsqu'il parlait des non-instruits et lorsqu'on s'adressait
à des économistes on pouvait parler de création d'emplois
mais lorsqu'on s'adressait à M. et Mme Tout-le-Monde, il fallait parler
d'augmentation d'emplois ou de hausse d'emplois mais certainement pas de
création d'emplois. C'est un terme qui serait réservé aux
économistes qui, eux, peuvent comprendre. Or, le comité jeunesse
du Parti libéral qui s'est fait fort de porter plainte devant le Conseil
des normes de publicité n'a pas eu le même enthousiasme et la
même ardeur lorsque, par exemple, prenant connaissance le 15
février 1984 du discours prononcé par le ministre
fédéral des Finances, M. Lalonde - c'est dans Débats de la
Chambre des communes, à la page 1425 du 15 février 1984. Il dit:
"Environ 400 000 emplois ont été créés en
1983."
Dans ce contexte-là, dois-je vous dire que si aux yeux du
comité jeunesse du Parti libéral il y aurait eu une paille dans
l'oeil du gouvernement québécois, il y a certainement
une poutre dans l'oeil du gouvernement fédéral. Je vous
réfère aussi à la réponse transmise par le ministre
des Finances, M. Parizeau, à Mme Niquette Delage qui est la directrice
générale du Conseil des normes de la publicité. Je vous
réfère aussi à un article d'Alain Dubuc qui est un
chroniqueur spécialisé en économie et qui, parlant de
cette fameuse bataille des chiffres dans laquelle M. Bourassa s'est
enferré, il dit bien qu'avec les chiffres de M. Bourassa pourtant moins
impressionnants, le Québec fait bien meilleure figure que l'Ontario. On
a créé 45 000 emplois et la province voisine seulement 27 000
emplois.
Dans un contexte comme celui-là, je vous avoue, M. le
député de Louis-Hébert, que je suis sensible
à...
M. Doyon: ...
M. Bertrand: ...aux intentions qui se dissimulent derrière
votre discours et qui sont de nous amener, à titre de responsables de la
communication gouvernementale, à faire bien attention lorsque nous
produisons de la publicité, qu'elle soit placée dans des
médias écrits ou à la radio ou à la
télévision, à l'utilisation des termes. Je dois vous dire
et j'en prends à témoin le secrétaire du comité
ministériel permanent des communication que j'ai passé plus de
trois heures et retardé d'autant une réunion que j'avais à
Montréal justement pour être en mesure de vérifier les
chiffres qui se trouvaient dans cette page de publicité. J'ai
été à ce point prudent que - vous le remarquez d'ailleurs
dans l'envoi sans adresse que j'ai fait parvenir aux électeurs et aux
électrices du comté de Vanier ce mois-ci -j'apporte les
corrections que je m'étais promis d'apporter. Je leur offre toutes mes
excuses quant aux chiffres erronés qui ont été transmis
puisqu'il ne s'agissait pas de 40 000 mises en chantier mais de 41 300 mises en
chantier et non pas de 121 000 emplois mais de 133 000 emplois.
M. Doyon: Cela va sûrement réjouir les nombreux
chômeurs de votre comté, M. le ministre de savoir cela.
M. le Président, pour passer à un autre sujet, j'aimerais
demander au ministre, au sujet de la bibliothèque administrative du
gouvernement, s'il a une idée du nombre d'utilisateurs annuels de cette
bibliothèque centrale du gouvernement? Est-ce qu'on peut nous donner des
chiffres en ce qui concerne ce service? (22 h 30)
M. Bertrand: Avant que je n'obtienne cette réponse, je
voudrais dire que nous avons une politique de dépôt des
publications gouvernementales dans les bibliothèques du Québec.
Je sais que c'était à la première séance de notre
commission, le député de
Louis-Hébert s'était posé certaines questions
relativement aux publications gouvernementales et l'accès des citoyens
à ces publications gouvernementales. Il existe une politique de
dépôt de l'ensemble de nos publications gouvernementales dans les
bibliothèques du Québec. Quant à la bibliothèque
centrale, la bibliothèque administrative, 17 000 visiteurs par
année, qu'on me dit, M. le député.
M. Doyon: Dix-sept mille visiteurs. Et quel est...
M. Bertrand: Ou 17 000 utilisateurs, si vous voulez.
M. Doyon: Oui, oui. ...le budget qui est consacré à
la bibliothèque?
M. Bertrand: Pour la bibliothèque principale, qui se
trouve à l'édifice G et l'autre qui est à l'édifice
H, c'est environ 1 500 000 $.
M. Doyon: M. le Président, je n'ai pas d'autre question
sur le programme 2.
Le Président (M. French): Le programme 2, est-il
adopté?
M. Champagne (Mille-Îles): Adopté.
Bureau central de l'informatique
M. Doyon: Je propose qu'on adopte le programme 3.
Le Président (M. French): Le programme 3 est-il
adopté?
M. Champagne (Mille-Îles): Le programme 3 est
adopté.
Le Président (M. French): Adopté.
Réseaux et équipements gouvernementaux
de communication
M. Doyon: Au programme 4, M. le Président, on retrouve
dans les notes explicatives du ministère, à la page 47, une
information selon laquelle Radio-Québec a demandé au
ministère des Communications une expertise technique pour la location
d'un satellite et pour l'acquisition de certaines stations de réception.
Est-ce que cette expertise est terminée? À quel coût
a-t-elle été faite? Quelles sont les conclusions auxquelles on en
est arrivé?
M. Bertrand: C'est terminé. La décison a
été prise par le Conseil des ministres. Nous serons
situés, si je peux utiliser cette expression, sur le satellite Anik C-3.
Nous utilisons deux canaux. Et le tout commencera
en janvier 1985, début de 1985, en 1985, il n'est pas tout
à fait certain; nos prévisions étaient qu'on pourrait
commencer à utiliser ces deux canaux au début de 1985, mais je
peux dire que ce sera en 1985. Le montant d'argent retenu, sous inventaire de
vérification, je crois que c'est autour de 1 500 000 $.
M. Doyon: Merci. Une autre question, M. le ministre, à la
page 45 des mêmes notes explicatives. Vous indiquez que le
ministère des Communications procédera à l'octroi d'un
premier contrat d'entretien pour l'ensemble du matériel de
télécommunication informatique du gouvernement du Québec.
J'aimerais savoir à ce sujet si ce premier contrat a déjà
été accordé. Sinon, où est-ce que cela en est?
Est-ce qu'il y a eu des appels d'offres généraux ou des appels
d'offres sur invitation pour ce contrat?
M. Bertrand: Vous dites que c'est à la page 45, M. le
député.
M. Doyon: À la page 45, deuxième paragraphe.
M. Bertrand: Alors, il y a appels d'offres, c'est en cours; le
contrat n'a pas encore été octroyé.
M. Doyon: Appels d'offres généraux. M. Bertrand:
Généraux, oui.
M. Doyon: Pas sur invitation, seulement.
M. Bertrand: Généraux.
M. Doyon: Généraux, merci. À la page 46,
à l'avant-dernier paragraphe, vous indiquez que le ministère a
octroyé des contrats de services à deux entreprises
québécoises pour la location de 400
téléavertisseurs. Le ministre pourrait-il nous dire à qui
ces contrats de location ont été accordés? De même,
en ce qui concerne l'entretien de ces appareils portatifs, y a-t-il eu appel
d'offres? Quand les appels d'offres ont-ils été faits? Combien de
soumissionnaires y a-t-il eu?
M. Bertrand: Je vais être très franc avec vous, M.
le député de Louis-Hébert, je n'ai pas ces informations
à portée de la main. Je pourrais par ailleurs vous les
transmettre.
M. Doyon: Merci. Alors, je propose que le programme...
M. Bertrand: Mais c'était par appel d'offres.
M. Doyon: C'était par appel d'offres. M. Bertrand:
Oui.
M. Doyon: M. le Président, je propose que le programme 4
soit adopté.
Le Président (M. French): Le programme 4 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. French): Adopté. Il reste les
programmes 5 et 7. Je voudrais quand même conserver deux minutes pour
parler du programme 7 à la fin.
M. Bertrand: M. le Président, si vous avez besoin de temps
additionnel nous sommes à votre disposition.
Le Président (M. French): Je ne suis pas sûr que
tous les collègues de la commission soient aussi bien disposés,
M. le ministre. Je pense que pour ce qui est de la Commission d'accès
à l'information gouvernementale, il s'agit de dire quand on va aller
étudier cette institution. On n'étudierait pas techniquement les
crédits mais on retiendrait les renseignements que nous avons
reçus ainsi que les autres qui nous parviendront. Mais, on n'est pas
encore rendus là.
Développement des politiques
M. le député de Louis-Hébert et messieurs les
membres de la commission, avez-vous des questions à poser sur le
programme 5?
M. Doyon: On indique à la page 51 que la Direction des
développements des politiques en télécommunications a
analysé les requêtes déposées par les
sociétés de téléphone à la Régie des
services publics ainsi que les ordonnances qui ont été rendues
par la régie. J'en ai fait mention tout à l'heure
brièvement, quand ces requêtes sont présentées
devant la Régie des services publics le ministère des
Communications agit-il parfois comme consultant et expert-conseil auprès
de la Régie des services publics? Arrive-t-il au ministère
d'être soit intervenant, soit requérant ou soit partie à
une requête de quelque façon?
M. Bertrand: Non.
M. Doyon: D'aucune façon?
M. Bertrand: D'aucune façon.
M. Doyon: Merci.
M. Bertrand: Par ailleurs, M. le député
de Louis-Hébert, je dois dire que dans le dossier de
l'interconnexion, pour prendre cette exemple, il y a quelques études qui
ont été menées au ministère des
Communications, mais j'avais décidé d'utiliser, si ma
mémoire est bonne, l'article 4 de la Loi sur la Régie des
services publics, pour demander un avis à la Régie des services
publics relativement à la politique d'interconnexion et la Régie
des services publics m'avait effectivement transmis ses recommandations que
j'avais ensuite transmises au Conseil des ministres pour adoption, ce qui a
donné lieu ensuite à l'émission de certaines ordonnances
par la Régie des services publics relativement à la politique de
l'interconnexion.
M. Doyon: M. le ministre, pourriez-vous informer cette commission
si vous êtes impliqué dans le dossier de TVFQ 99? Combien en
coûte-t-il de frais pour obtenir ces émissions sur le câble?
En contrepartie, y a-t-il de la part des chaînes de
télévision française des programmes
québécois qui, de façon régulière et
à la suite d'ententes non seulement ponctuelles mais à long
terme, permettent la télédiffusion de programmes d'origine
québécoise?
M. Bertrand: Alors, comme il s'agit d'une entente qui a
été renouvelée en 1982 et qui vient à
échéance en 1985, les montants pour les trois années sont
1 500 000 $, 1 750 000 $, 2 100 000 $ pour chacune des années. En gros,
il y a 2500 heures-année dont nous disposons pour diffusion dans le
cadre de cette entente ici au Québec. Par ailleurs, nous avons
travaillé sur une réciprocité pour le Québec, que
ce soit à travers Radio-Québec, Radio-Canada, TVA, l'Office
national du film, enfin plusieurs producteurs différents, et les
derniers chiffres que j'avais il y a quelques semaines, c'est-à-dire le
10 février 1984, indiquaient cent six heures cinquante minutes.
M. Doyon: Pour un coût de combien?
M. Bertrand: Je n'ai pas le prix exact mais c'est au tarif
commercial. Je pourrais vous obtenir le prix exact pour ces cent six heures
cinquante minutes. Maintenant, M. le député de
Louis-Hébert, il faut comprendre une chose - je suis convaincu que vous
la savez et probablement qu'il est bon que cela soit inscrit au journal des
Débats. Très souvent, les gens se disent: Comment se fait-il
qu'on ait 2500 heures de ce côté et que de l'autre
côté il y a environ 100 heures. Il faut savoir que, étant
donné la multiplicité des canaux qui existent au Québec,
nous n'atteignons pas avec TVFQ 99 des auditoires aussi importants pour une
heure de programmation, par exemple, que ce que nous pouvons obtenir lorsque
nous réussissons avec TF1, Antenne 2 ou FR3, lorsque nous
réussissons par exemple à diffuser en France une heure de
programmation qui a été produite ici au Québec.
Évidemment, la cote d'écoute est beaucoup plus importante lorsque
vous pouvez l'installer sur une des trois chaînes françaises que
lorsque vous prenez une heure de programmation française et que vous
l'installez sur un des 12, 23 ou 32 canaux auxquels les gens peuvent avoir
accès au Québec.
M. Doyon: Oui mais ce qui nous permettrait de faire des
comparaisons significatives, M. le ministre, et vous me dites que vous me
donnerez l'information à un autre moment, c'est le revenu qu'a
engendré cette vente, si vous voulez, des cent six heures de production
québécoise en France. Il faudrait, à ce moment, et
j'imagine que cela entre en ligne de compte, quand on fait des ententes, qu'on
puisse comparer le genre de réciprocité au niveau financier qui
existe ou n'existe pas entre la France et le Québec.
M. Bertrand: Sous réserve de vérification, M. le
député de Louis-Hébert, je vous dirai que lorsque nous
avons renouvelé l'entente en 1982, nous évaluions à
l'époque que pour environ cent heures de production qui seraient
transmises à la France nous pouvions escompter - et là je ferais
des vérifications par ailleurs - une somme d'environ 60 000 $ à
700 000 $. Mais, nous vérifierons ces chiffres pour être plus
précis.
M. Doyon: Je propose que le programme 5 soit adopté.
Le Président (M. French): Le programme 5 est-il
adopté?
M. Doyon: Adopté.
Commission d'accès à
l'information
Le Président (M. French): Adopté. Brièvement
sur le programme 7, le président et le vice-président
s'étant consultés, je voudrais proposer que demain on communique
avec la commission de l'Assemblée nationale pour que la Commission
d'accès à l'information soit entendue ici même par la
commission de la culture au cours de la première ou de la
deuxième semaine de mai.
M. Brouillet: M. le Président de la commission, est-ce que
vous êtes d'accord?
M. Bertrand: Venez M. Pépin.
Le Président (M. French): Sur ce sujet, M. le
député de Chauveau voudrait ajouter
quelque chose?
M. Brouillet: Je ne sais pas si l'on ne doit pas, de toute
façon, adopter les crédits de la commission.
Le Président (M. French): Nous allons les adopter mais on
va discuter du programme 7, M. le vice-président.
M. Brouillet: C'est bien, parce que faire de l'audition à
la commission, ce ne sera pas pour adopter des crédits.
Le Président (M. French): Non, c'est certain. Comme je
l'ai dit plus tôt, ce ne sera certainement pas pour étudier des
crédits. Cependant, nous allons faire référence à
la documentation que nous avons reçue...
M. Brouillet: Oui.
Le Président (M. French): ...comme faisant partie de
l'exercice sur l'étude des crédits.
M. le président de la Commission de l'accès à
l'information, M. Marcel Pépin.
M. Pépin (Marcel): Je suis à votre disposition, M.
le Président, pour revenir au moment qui vous conviendra. La seule
petite objection que j'ai, ce n'est pas une objection en fait mais un petit
ennui, c'est que j'ai déjà un engagement le 10 mai. Je ne sais
pas si cela arriverait cette même journée?
Le Président (M. French): C'est parfait, je vais demander
à la secrétaire de transmettre ce fait aux autorités qui
vont prendre les décisions.
M. Pépin: Enfin on pourra essayer de s'entendre pour une
date. J'ai un engagement le 10 mai devant le Barreau canadien à
Montréal et à Toronto le 22 mai, je pense.
Le Président (M. French): Le 22 mai. Ma secrétaire
a pris bonne note et communiquera ces renseignements.
C'est donc dire que nous concevons, en tant que commission, la
prérogative de parler des crédits. Le ministre est d'accord et le
président comprend que c'est le cas. Nous nous donnons rendez-vous
tôt au mois de mai.
Le programme 7 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. French): Je remercie donc M. le ministre,
ses fonctionnaires, le président de la régie et celui de la
commission respectivement. Merci, bonsoir.
(Fin de la séance à 22 h 46)