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(Dix heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. French): Messieurs, si je peux vous
inviter à prendre place, cette réunion de la commission de la
culture va commencer. Le mandat de la commission consiste à
vérifier les engagements financiers des mois de février et de
mars du ministère des Communications, ainsi que ceux des mois d'avril,
mai et juin des ministères des Communications, des Communautés
culturelles et de l'Immigration et des Affaires culturelles.
Remplaçant M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M.
Desbiens (Dubuc). Sont présents à cette commission: MM. Brouillet
(Chauveau), Champagne (Mille-Îles) - M. Dauphin (Marquette), en lune de
miel -Doyon (Louis-Hébert), French (Westmount), Gauthier (Roberval),
Hains (Saint-Henri). Mme Lachapelle (Dorion) est remplacée par M.
Paré (Shefford) qui n'est pas présent. M. Proulx (Saint-Jean).
Cela va? Pour ce qui est de la réunion... Excusez-moi, M. le
député de Roberval.
M. Gauthier: Est-ce que vous avez mentionné mon nom
à l'appel des membres, M. le Président?
Le Président (M. French): Oui, votre nom a
été mentionné.
M. Gauthier: Cela devait être dans l'euphorie de la lune de
miel du député de Marquette, M. le Président, que j'ai
perdu ce bout.
Le Président (M. French): Oui, cela doit être
cela.
Une voix: Tiens, si ce n'est pas notre ministre qui est
là!
Une voix: Ah, si ce n'est pas Jean-François! Bonjour!
Adoption de l'ordre du jour
Le Président (M. French): Nous avons un ordre du jour qui
comprend l'organisation des travaux et la vérification des engagements
financiers. Compte tenu de la présence du ministre, nous allons
commencer par le ministère des Communications. Viendront ensuite le
ministère des Affaires culturelles et celui des Communautés
culturelles et de l'Immigration. Est-ce qu'il y a d'autres suggestions
concernant l'ordre du jour de cette réunion? M. le député
de Mille-Îles.
M. Champagne: M. le Président, je voudrais savoir comment
va se répartir le temps puisque nous devons étudier les
engagements de plusieurs ministères. Je voudrais savoir pendant combien
de temps chacun des ministères devrait être sur la sellette...
Le Président (M. French): M. le député, on
n'en est pas encore là. On n'a pas adopté l'ordre du jour qui
comprend les discussions dont vous parlez. Je dois comprendre que vous
êtes d'accord avec l'ordre du jour. Il n'y a pas d'autres questions?
M. Hains: Moi, j'en aurais une.
Le Président (M. French): Oui M. le député.
Sur l'ordre du jour proprement dit?
M. Hains: Je pense que oui. Je vais m'en tenir à cela.
Pensez-vous qu'il serait possible, aujourd'hui, d'omettre l'étude du
bilan financier des Affaires culturelles afin que, mardi prochain, quand on
aura tous les chiffres qui doivent être fournis concernant les
fêtes du 450e anniversaire, nous soyons plus aptes à faire une
étude sérieuse avec M. le ministre comme invité?
Le Président (M. French): M. le député,
c'est un point qu'on pourra discuter lorsqu'on sera rendu à
l'étude des engagements financiers de ce ministère.
M. Hains: C'était dans l'ordre du jour. Moi, je...
Le Président (M. French): Oui, c'est inclus dans l'ordre
du jour, mais le résultat de notre discussion n'est nullement compromis
par l'acceptation de l'ordre du jour. Cela va?
M. Hains: Voilà. Merci.
Le Président (M. French): L'ordre du jour est
adopté. M. le député de Mille-Îles sur
l'organisation des travaux.
Organisation des travaux
M. Champagne: Voici ce que je disais tout à l'heure, M. le
Président. Je voudrais savoir comment le temps sera réparti. Nous
avons devant nous les engagements financiers des ministères des
Communications, des Affaires culturelles et des Communautés culturelles.
Dans un premier temps, je voudrais savoir quel est le temps alloué
à ces différents ministères et, deuxièmement,
comment se répartira le temps autour de la table pour les
interventions.
Le Président (M. French): M. le député de
Mille-Îles, je vais donner ma compréhension sous réserve
d'autres commentaires. Nous sommes ici surtout pour la discussion des
crédits du ministère des Communications. Puisque c'est le seul
ministre qui a été convoqué, la grande majorité de
notre temps pour ce qui est de la réunion proprement dite - je dis cela
parce que je veux vous rappeler qu'il y a une séance de travail
après la réunion - sera allouée au ministère des
Communications. Si je devine ce que mes collègues vont dire et ce que
les députés ministériels vont dire pour le
ministère des Affaires culturelles et le ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration, je dois imaginer que cela
passerait relativement rapidement. C'est-à-dire que ce serait plus une
formalité qu'autre chose. Quant à la réunion proprement
dite, elle concernera surtout le ministère des Communications.
M. Champagne: Quant au temps alloué, est-ce une heure,
deux heures, trois heures ou la journée?
Le Président (M. French): Quant à moi, c'est aussi
longtemps que les députés veulent interroger le ministre des
Communications et aussi longtemps que celui-ci a à donner à la
commission. Je présume qu'il ne s'engage pas, par sa présence
ici, à rester 12 heures.
M. Bertrand: Je suis à la disposition des membres de la
commission.
Le Président (M. French): On connaît fort bien le
ministre et on sait fort bien qu'il sera disponible pour la commission.
M. Champagne: C'est parce que je ne voudrais pas me retrouver
encore ici demain matin. Au départ, je fais confiance aux membres de la
commission autour de cette table pour ne pas abuser, quand même.
Le Président (M. French): Je pense, M. le
député de Mille-Îles, qu'on va vous pardonner. Si les
membres de la commission abusent, vous partirez et on comprendra. Y a-t-il
d'autres questions ou commentaires au début?
L'organisation devrait surtout être celle-ci: quelques heures avec
le ministre des Communications. Pour ce qui est de la répartition du
temps, M. le député de Mille-Îles, nous n'avons pas eu de
problème jusqu'ici dans ce domaine. La présidence s'engage,
suivant les règles, à protéger le droit d'intervenir de
tout le monde. Cela va? Je vais demander à la secrétaire de
procéder ainsi à l'enregistrement du temps pris par chaque
personne. Si besoin est, et j'en doute, nous appliquerons le règlement.
Y a-t-il d'autres questions ou commentaires avant que nous ne commencions
l'étude des engagements financiers du ministère des
Communications?
M. le vice-président.
M. Brouillet: Cela va. Je crois qu'il est temps de commencer.
Le Président (M. French): Je veux vous rappeler, encore
une fois, qu'une séance de travail suivra ces travaux. Cela ne devrait
pas prendre plus de 20 minutes. Cela ne s'applique pas au député
de Dubuc, mais je veux que les membres de la commission soient conscients que
nous allons discuter notre mandat d'initiative et d'autres problèmes
d'horaire.
Communications Engagements de février
Nous allons procéder à l'étude des engagements
financiers du ministère des Communications en février.
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je voudrais tout d'abord
saluer le ministre des Communications et le remercier de se mettre à la
disposition de la commission pour fournir certains renseignements qui
s'avèrent nécessaires, à notre point de vue, en ce qui
concerne les engagements financiers pour les mois de février, mars,
avril, mai et juin 1984 du ministère des Communications.
Pour entrer dans le vif du sujet, M. le Président, j'aimerais
tout d'abord référer le ministre à l'engagement 15 de
février 1984 qui se lit comme suit: "Contrat de services pour la
production d'un bulletin électronique quotidien d'information
gouvernementale sur le canal 14 d'une durée de cinq minutes en
alternance avec le bulletin d'Edimédia qui dure quinze minutes, sept
jours par semaine, 24 heures par jour, pour les régions de
Québec, Sherbrooke, Victoriaville, etc. Fournisseur:
Édimédia. Montant de l'engagement total: 42 746 $, dont 14 841 $
pour l'année 1983-1984 et, pour l'année 1984-1985, 27 932 $.
À ce sujet, j'aimerais demander au ministre si, pour ce contrat
négocié - parce
qu'il s'agit bien d'un contrat négocié - des approches ont
été faites auprès d'autres fournisseurs éventuels
d'un tel service. En même temps, est-ce que le ministre pourrait nous
dire de quand date la décision du ministère des Communications de
produire un tel bulletin électronique d'information gouvernementale?
Également, M. le ministre, pourquoi cet engagement financier
apparaît-il simplement en février 1984 alors qu'on voit qu'il a
une imputation budgétaire 1983-1984? Est-ce que cela a commencé
en février 1984? Cela a commencé en janvier, en tout cas. Quelles
sont les raisons qui font qu'on est à cheval sur deux années
budgétaires?
M. Bertrand: Pendant que mes collègues obtiennent les
détails concernant les dates précises que vous sollicitez,
à savoir quand a commencé le projet, je voudrais répondre
à la première partie de votre question. Pourquoi un seul
fournisseur? La raison est très simple. C'est qu'Édimédia,
qui est une filiale d'Unimédia, a décidé de conclure une
entente avec la société Vidéotron, Câblevision
nationale, afin d'être présent sur un des canaux de cette
entreprise de câblodistribution qui est le canal 14. Il n'y avait donc
aucune autre entreprise qui s'était montrée
intéressée à discuter ou à négocier avec
Vidéotron cette présence sur le canal 14. On se rappellera qu'il
y a quelques années, le journal La Presse, à Montréal,
avait tenté une telle expérience. Finalement, on en était
venu à la conclusion - je pense que c'était à
l'époque d'une rationalisation des ressources et d'une forme d'exercice
de compression budgétaire dans l'entreprise - on avait
décidé de mettre fin à cette expérience qui
sollicitait de sa part le travail presque à temps plein de cinq ou six
personnes. Alors, ces gens avaient quitté le canal et avaient
cessé d'être présents avec la société
Vidéotron pour ce bulletin d'information quotidien.
Alors Édimédia a fait une proposition et a pressenti le
ministère des Communications qui s'était montré
intéressé pour lui dire: Si vous êtes
intéressé à présenter, dans un carrousel de 20
minutes d'information un bloc de cinq minutes relatif à l'information
gouvernementale, quant à nous, nous sommes disposés à ce
que vous soyez effectivement présents sur ce caroussel d'information
fait de quinze minutes d'information qui sont transmises par la
société Édimédia et de cinq minutes d'information
transmises par Communication-Québec, à partir de renseignements
obtenus dans les différents ministères pour l'information des
gens.
Je pense d'ailleurs qu'en cinq minutes il passe à peu
près... Inauguré officiellement le 15 février 1983, le
bulletin a présenté, jusqu'au 31 mars 1984, 2097 nouvelles
différentes intéressant 180 ministères et organismes.
Donc, encore une fois, pourquoi ce fournisseur unique? C'est parce que
seule Édimédia s'était montrée
intéressée à conclure une entente avec Vidéotron et
que, si nous voulions être présents dans leur carrousel
d'information de vingt minutes pour une période de cinq minutes, c'est
avec elle que nous nous devions de faire affaires.
Pour les dates, M. le député de Louis-Hébert, au
départ, l'expérience en était une de six mois avant que
nous signions un contrat avec Édimédia. Cette période de
six mois est allée du 15 mars 1983 au 30 septembre 1983, après
quoi nous avons procédé à la signature en bonne et due
forme d'un contrat avec Édimédia pour un montant de 14 841 $
couvrant la période 1983-1984, et de 27 932 $ pour 1984-1985.
M. Doyon: M. le Président, pour faire suite...
M. Bertrand: Je m'excuse, M. le député de
Louis-Hébert, en plus du bulletin régulier qu'on avait
initialement conçu, il s'est ajouté un bulletin plus
spécialisé sur l'état des routes et ce bulletin est plus
spécifiquement sous la responsabilité du ministère des
Transports.
M. Doyon: Pour faire suite à ces renseignements, si je
comprends bien les explications du ministre, est-ce que je dois en conclure
qu'il n'y a pas de coûts de diffusion comme tel? Il y a un coût de
production. La diffusion comme telle n'est pas imputée au
ministère. C'est à l'intérieur d'une enveloppe de
nouvelles qui est présentée par Unimédia.
M. Bertrand: C'est exact.
M. Doyon: II n'y a donc pas de coût de diffusion. Il y a
uniquement un coût de production.
M. Bertrand: De production, c'est-à-dire qu'il faut
préparer, bien sûr, les différents messages d'information.
Il y a donc un certain nombre de personnes qui doivent travailler
là-dessus en association avec les gens d'Édimédia.
M. Doyon: Est-ce que le ministre est en mesure de nous informer
s'il a en main ou s'il y a eu des études de faites concernant la
pénétration de ce bulletin de nouvelles dans lequel il y a cinq
minutes consacrées aux nouvelles gouvernementales? Est-ce qu'on a des
indications sur l'impact? Est-ce que c'est lu? Est-ce que c'est suivi?
M. Bertrand: Je vous donne ici des renseignements qui nous ont
été communiqués, M. le député. Des
chiffres
nous ont été fournis qui nous permettent de croire que
dans les villes de Québec et Montréal, 440 650 foyers peuvent
capter le journal électronique. Nous estimons que dans 233 544 de ces
foyers, on prend connaissance du journal électronique. On estime que 40%
des lecteurs consultent le bloc information gouvernementale cinq fois et plus
par semaine et que 60% le regardent une ou deux fois pendant cette même
période. Nous savons également que 30% des abonnés ont
remarqué la présence d'une section portant sur l'information
gouvernementale. La même constatation se retrouve chez 55,4% des
lecteurs. Compte tenu de ces facteurs, nous pouvons estimer que le bulletin des
actualités gouvernementales atteint 129 383 foyers ou 362 272 personnes
par semaine. Nous pouvons également estimer le nombre de consultations
hebdomadaires, qui est une autre donnée, et nous croyons que ce nombre
dépasse -d'après, bien sûr, les évaluations que les
gens peuvent faire en extrapolant un peu sur les gens qui, effectivement, le
regardent -1 000 000.
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. French): Y a-t-il d'autres questions? M.
le ministre, pour ma part, il est clair que le matériel de base de ce
bulletin électronique est fourni par les ministères et les
agences gouvernementales. Cela se résume donc aux communiqués de
presse des services de communications. Ces communiqués de presse sont
préparés de façon très mécanique et sont
diffusés dans les foyers.
M. Bertrand: Et synthétisés, bien sûr, pour
donner l'essentiel de l'information, puisqu'il y a deux ou trois images qui
résument l'ensemble de l'information qui est transmise. C'est sous forme
de capsules, d'ailleurs, de la même façon
qu'Édimédia, pour ses quinze minutes, doit fonctionner sous forme
de capsules relativement courtes.
Le Président (M. French): Je pense qu'on peut dire sans
danger d'exagérer qu'il n'y a pas de jugement journalistique critique
appliqué à ces documents.
M. Bertrand: Non. (11 heures)
Le Président (M. French): On peut donc dire que les
renseignements en question s'assimilent plus à une campagne de
publicité qu'à une campagne d'information.
M. Bertrand: Non.
Le Président (M. French): Pourquoi?
M. Bertrand: J'aimerais avoir des exemples précis à
la portée de la main, mais je ne crois pas en avoir, parce que à
l'occasion il m'arrive de "syntoniser" le canal 14, ici à Québec,
et de regarder comment cela se passe. Je me rends compte, chaque fois que je le
regarde, qu'il s'agit essentiellement d'information provenant des directions de
communications des ministères et organismes qui tentent de bien
renseigner le citoyen sur des éléments d'actualité
immédiate, par exemple, lors de l'ouverture de la saison de la chasse ou
de la pêche, ou d'une actualité dans le sens strict du terme,
c'est-à-dire une information qui origine d'une décision qui vient
tout juste d'être prise et qui a besoin d'être transmise. Je vais
vous donner un exemple. Le programme Logirente s'adresse maintenant aux
personnes qui ont 60 ans et plus, alors qu'auparavant, il s'adressait aux
personnes de 65 et plus. Il est évident que c'est le genre d'information
qui s'adresse aux personnes âgées qui est susceptible de se
retrouver dans une des capsules d'information gouvernementale. Alors, il peut
donc arriver dans certains cas, M. le député, que vous soyez
porté à assimiler une information portant sur un nouveau
programme qui vient d'entrer en vigueur à une information publicitaire
de nature publicitaire, mais, c'est une information indispensable pour les gens
qui veulent savoir que le programme ou le service existe ou vient tout juste
d'être introduit.
Le Président (M. French): Existe-t-il une ligne directrice
qui fait en sorte que c'est clair pour tout le monde et que ce que le ministre
nous dit est systématiquement respecté à
l'intérieur du mécanisme dont il est question?
M. Bertrand: Moi, je peux vous dire que les personnes qui
travaillent à la préparation quotidienne d'environ six nouvelles
pour ce court bulletin de cinq minutes...
Le Président (M. French): Sont-ils des employés du
ministère des Communications?
M. Bertrand: Ce sont des employés de
Communication-Québec.
Le Président (M. French): De
Communication-Québec?
M. Bertrand: Oui, relevant du ministère des
Communications.
Le Président (M. French): Le matériel de base, ce
sont des renseignements transmis à Communication-Québec, par le
ministère.
M. Bertrand: Ce sont des renseignements qui, effectivement s'ils
n'étaient pas véhiculés, par exemple, dans ce court
bulletin de cinq minutes...
Le Président (M. French): ...pourraient se retrouver dans
d'autres...
M. Bertrand: ...le sont de toute façon -par exemple, pour
quelqu'un qui appelle à un bureau de Communication-Québec et qui
désire obtenir le renseignement. Alors, c'est une information qui
s'ajoute, si vous voulez à ce que fait...
Le Président (M. French): II ne s'agit pas d'un titre
comme le suivant: Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, M. Jean Garon, a dit aujourd'hui que les programmes
fédéraux etc., ce n'est pas ce genre de renseignement qui est
diffusé dans le programme dont il est question.
M. Bertrand: Je ne voudrais surtout pas dire quoi que ce soit
sans avoir procédé à une vérification qui ferait le
tour des 2097 nouvelles qui ont été présentées
jusqu'à maintenant, c'est-à-dire présentées
jusqu'au 31 mars 1984. Donc, il y en a eu d'autres depuis le 31 mars 1984 et
qui intéressent 180 ministères et organismes. Mais, il y a
probablement dans les 2097 nouvelles, certaines de ces nouvelles qui font
état de l'annonce par un ministre d'une mesure gouvernementale nouvelle
s'adressant à une clientèle particulière, que ce soit par
secteur d'activité ou que ce soit par région. Je ne voudrais pas
m'avancer plus loin pour l'instant, M. le député, parce que je
n'ai pas ce genre d'information à portée de la main.
Le Président (M. French): Je voudrais suggérer au
ministre que, la prochaine fois qu'on se rencontrera pour l'étude des
engagements financiers de son ministère, il nous présente des
lignes directrices qui s'appliqueraient à ce genre de programme, ce qui
ferait qu'il n'y aurait pas de citation ni de mention du ministre comme
individu. Le genre d'information ainsi diffusé serait tout à fait
du genre changement d'éligibilité pour Logirente, annonce de
nouveaux programmes de soutien pour les pomiculteurs ou ce genre de
renseignement et non pas du genre: Le ministre, M. Untel, a dit telle chose
aujourd'hui. Ma raison est très simple. Ou il s'agit de la
publicité gouvernementale qui pourrait être
systématiquement scrutée comme telle, ou cela s'applique à
un exercice de relations publiques par l'intermédiaire des journalistes
qui ont une certaine capacité critique. Là, on se situe au milieu
des deux. Il est très clair et nécessaire que, compte tenu de
l'implication très profonde des fonctionnaires dans l'exercice et du
fait qu'il n'y a pas d'exercice de jugement journalistique, ce soit
dénué de toute possibilité d'abus. Il est clair et net
qu'aucun porte-parole de l'Opposition n'a été cité dans
cet exercice. Il ne le pouvait pas parce que le processus est
hermétique. Donc, la même chose devrait être le cas pour les
ministres en tant que personnes, qu'individus et que personnalités
politiques, même si ce n'est pas le cas de leur ministère qui doit
toujours être présent.
M. Bertrand: Je vais faire une vérification beaucoup plus
poussée, M. le député, parce que la connaissance que j'ai
jusqu'à maintenant de ces cinq minutes qui font partie d'un bloc global
de vingt minutes, c'est que ce sont vraiment des renseignements pour faciliter
à la population l'accès à des informations qui, autrement,
ne leur seraient pas transmises avec toute l'efficacité requise pour que
les gens soient bien au courant de ce qui se passe. D'ailleurs l'ajout de
l'information relativement à l'état des routes est une
information qui est en soi très intéressante à obtenir
pour les gens...
Le Président (M. French): M. le ministre, personne ne met
en doute la valeur de cet exercice.
M. Bertrand: Non, mais... Je serais même prêt
à faire plus que cela, M. le député de Westmount.
Concernant les 2097 nouvelles qui ont été diffusées entre
le 15 février 1983 et le 31 mars 1984 - on doit avoir le texte de ces
2097 nouvelles parce que c'est rédigé avant d'être transmis
par le bulletin d'actualité gouvernementale et il y en a d'autres depuis
ce temps - on pourrait faire, dans la mesure où c'est accessible, bien
sûr - je vais poser la question aux gens qui travaillent là-dessus
- le relevé de ce qui a été diffusé.
Le Président (M. French): On est plus
intéressé par l'avenir, M. le ministre. On est tout à fait
prêt à accepter l'argumentation ou le diagnostic que vous faites;
votre conception de l'exercice est tout à fait acceptable, en tout cas
pour ma part. Mais ce qui nous préoccupe c'est que vous soyez, à
ce temps-ci l'année prochaine, en mesure de nous dire que jamais un
ministre n'a été cité - ce n'est pas compliqué -
que jamais une personnalité politique n'a été citée
dans ce genre de diffusion de renseignements. C'est aussi simple que cela.
M. Bertrand: Sauf que, si le député me le permet,
quand, par exemple, prenons un cas précis, Mme Pauline Marois annonce la
mise sur pied d'un programme de rattrapage scolaire pour les jeunes qui sont
à l'heure actuelle des bénéficiaires de l'aide sociale -je
voudrais voir, j'irai consulter - il a bien pu arriver dans le passé
qu'il ait été fait mention que Mme Pauline Marois a
annoncé hier...
Le Président (M. French): Je comprends, M. le ministre, il
ne s'agit pas de réécrire l'histoire. On accepte que cela aurait
pu se produire. C'est précisément pour cela qu'on vous invite,
pour l'avenir, à faire en sorte que le nom des ministres ne soit pas
impliqué dans un exercice où, je le répète, il n'y
a pas de jugement journalistique d'appliqué.
M. Bertrand: Une chose est très claire, M. le
député de Westmount, c'est que toutes ces informations ne
proviennent pas des cabinets politiques et des attachés de presse des
ministres. Elles proviennent des directions de communications des
ministères et organismes.
Le Président (M. French): Cela est très important
et peut-être que, dans les lignes directrices en question, cela pourrait
être inclus. M. le député de Mille-Îles.
M. Champagne: C'est une question peut-être de fond. Je
pense qu'il faut poser la question, je suis d'accord. Maintenant, il ne
s'agirait pas que le canal 14 que j'écoute chez moi de temps en temps
ait, à un moment donné, une restriction qui consisterait à
dire que les ministres du Québec n'ont pas droit à leur opinion,
quoi! Du côté fédéral, par exemple, qu'on parle de
Pierre Elliott Trudeau comme on l'a fait dans le passé, qu'on parle de
Mulroney, qu'on parle de ministres fédéraux, soit, mais les
ministres du Québec ne doivent pas être cités et ne doivent
donner leur opinion en aucun moment.
Je pense qu'il s'agirait peut-être d'avoir une certaine ouverture
d'esprit et j'ai même vu, je pense - je dis je pense bien - à
l'occasion, dis-je bien, certaines déclarations aussi de membres de
l'Opposition. S'il faut enlever tout ce que les membres de l'Opposition vont
dire, tout ce que les ministres vont dire, par exemple, qu'il y a eu un
investissement même à l'étranger, parce que cela peut
devenir partisan, je dis qu'on va étrangler l'information qui,
actuellement, comporte une information à la fois locale, nationale et
internationale. Ici, on a assez peur qu'ils fassent passer des messages ou des
opinions de ministres québécois; c'est cela, notre grande
préoccupation autour de cette table. Je pense qu'il faudrait avoir une
certaine confiance et une largeur de vue pour qu'à l'occasion même
des prises de position soient admissibles dans un journal d'information comme
celui dont il est question.
M. Bertrand: D'ailleurs, M. le député, je peux
vérifier une chose, mais je suis convaincu qu'aucun de ces messages
d'information n'était l'expression d'une opinion d'un membre du
gouvernement relativement à un dossier quelconque. Par ailleurs, dans
les quinze minutes qui précèdent ces cinq minutes qui sont sous
la responsabilité desdits médias, là, vous retrouvez
vraiment les grandes manchettes de l'actualité quotidienne et,
effectivement, vous retrouvez des expressions d'opinion de toute nature sur
différents sujets.
Le Président (M. French): II ne s'agit pas ici des quinze
minutes.
M. Bertrand: Non, non, mais je veux qu'on fasse, pour bien
comprendre... En d'autres mots, ce qui est diffusé dans ces cinq
minutes, c'est de la même nature que le travail qu'effectue
Communication-Québec pour donner des informations aux citoyens sur les
services et les programmes gouvernementaux.
Le Président (M. French): Voilà ce qui est
critique, M. le ministre, et si vous pouviez revenir la prochaine fois qu'on se
verra avec cette assurance, je pense que les membres... En tout cas, pour ma
part, je serais très satisfait.
M. Champagne: Une deuxième question, M. le ministre.
Le Président (M. French): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: Vous avez parlé d'auditoires tout à
l'heure et j'ai été surpris. Quel était le nombre que vous
avez avancé de foyers qui pouvaient capter le canal 14?
M. Bertrand: 440 650 foyers peuvent le capter.
M. Champagne: Cela va.
M. Bertrand: Et on estime que 233 544 de ces foyers prennent
connaissance du journal électronique, ce qui, quand on fait ensuite
l'analyse de l'auditoire réel qui a été rejoint, nous
amène à un chiffre d'environ -il est plutôt précis -
362 272 personnes par semaine. C'est quand même considérable.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, simplement pour que nous
sachions exactement sur quel pied danser, dois-je comprendre de la part du
ministre que les remarques qui ont été faites par le
président de la commission, à savoir que, en aucune façon,
ce qui est reproduit dans ces bulletins de nouvelles gouvernementales ne soit
le reflet d'une matière d'une façon quelconque litigieuse dans
laquelle le ministre est impliqué ou il fait valoir des points de vue ou
aussi, en
aucune façon, il ne faudrait que cela serve et cela se comprend,
M. le ministre... J'aimerais savoir ce que vous en pensez et si vous êtes
prêt à prendre un engagement de cette nature, de façon que
ce bulletin de nouvelles gouvernementales ne puisse servir à la
promotion de ce qui est la personnalité politique d'un ministre. (11 h
15)
En fait, ce que je veux dire, c'est que ce bulletin de nouvelles
gouvernementales doit être d'ordre administratif. Peut-on s'entendre
là-dessus? Si, dans le passé, il a pu arriver qu'on ait
mentionné que telle décision avait été prise avec
Ivi. le ministre Untel avec tout son titre et tout ce qui va autour, ne
croyez-vous pas que dans l'avenir, il serait préférable de
dépersonnaliser ce genre de bulletin de nouvelles de façon que
ces nouvelles soient envisagées uniquement sous un angle administratif
et non sur... Et c'est normal que dans le cours des choses, quand les ministres
annoncent des choses ou des décisions, ils veuillent en prendre le
crédit, mais étant donné qu'on est ici avec des fonds
publics et qu'il n'y a pas de critères journalistiques, comme le disait
le président, qui sont appliqués - parce qu'on reproduit en
synthétisant, semble-t-il, ces nouvelles - n'y aurait-il pas lieu que,
dorénavant, on s'entende sur le point que ces nouvelles doivent
être de nature administrative, purement administrative, et on doit
éviter de les personnaliser de façon que le seul point de vue
d'analyse des nouvelles soit le point de vue du téléspectateur
qui a besoin d'avoir une information et qui se fout éperdument que cela
provienne de M. le ministre Jean Garon, ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation? Ce qui l'intéresse, c'est que le
ministère de l'Agriculture annonce que... Que le crédit en soit
donné au ministre de l'Agriculture, c'est très important pour
celui-ci. Je comprends cela. Mais pour le bénéficiaire de la
mesure gouvernementale, peu lui importe. Est-ce qu'on peut s'entendre sur cet
effort qui devrait être fait?
M. Bertrand: On se comprend bien. Là, il faudrait faire la
preuve que c'est une situation qui existe en ce moment ou qui a existé
dans le passé. On comprend bien qu'en ce moment je ne suis pas en mesure
de vous donner l'information indiquant que dans l'ensemble de toutes les
nouvelles qui ont été communiquées, il y avait des
nouvelles de cette nature. On se comprend bien là-dessus. Votre
invitation - je l'ai bien comprise, vous l'avez très bien
expliquée -va dans le sens de dire: II faudrait, peu importe ce qui
s'est passé dans le passé - et même si cela ne s'est pas
passé dans le passé tant mieux - faire en sorte qu'il s'agisse
bien d'informations qui sont un prolongement des services que rendent les
bureaux de Communication Québec par la voie de la
télévision. Donc, dans ce contexte, qu'il soit bien clair que
notre préoccupation première est le citoyen, la citoyenne qui a
le droit de savoir qu'il existe des choses dans les services et programmes
offerts par le gouvernement du Québec, ses ministères, ses
organismes, qu'il faut avoir accès à ces informations et qu'il
faut donc les traiter dans un contexte qui ne soit pas celui qu'on retrouve par
exemple dans le traitement de la nouvelle ou de l'information dans un cabinet
politique.
Le Président (M. French): Merci. Nous allons
considérer que nous avons discuté l'engagement 15 de
février 1984 des engagements financiers du ministère des
Communications. MM. les députés, membres de la commission,
avez-vous d'autres questions sur les engagements de février 1984?
M. Doyon: M. le Président, avec votre permission.
Concernant l'engagement 17: "Subvention au Centre d'animation
Saint-Pierre-de-Montréal, Inc., Montréal, à titre d'aide
financière pour la réalisation de son projet concernant la
rétroaction aux mass médias, 25 000 $."
J'aimerais savoir de la part du ministre de qui, de quelles personnes se
compose ce centre d'animation Saint-Pierre? Depuis quand existe-t-il? Est-ce la
première subvention que reçoit ce centre d'animation? Quels sont
les objectifs généraux qui sont poursuivis par ce centre?
Où en est la réalisation du projet concernant la
rétroaction aux mass médias? Fondamentalement, en quoi consiste
ce projet concernant la rétroaction aux mass médias? De quoi
s'agit-il? Quelle est l'utilité de cette analyse? À qui
servira-t-elle? C'est un peu le portrait général que j'aimerais
que vous nous traciez, M. le ministre.
M. Bertrand: Bien, M. le député. Alors, le Centre
d'animation Saint-Pierre-de-Montréal est un lieu d'activités
éducatives pour adultes particulièrement attentif aux besoins du
milieu populaire et du monde des communications et qui oeuvre dans une
perspective chrétienne de promotion communautaire.
Le projet de rétroaction aux médias de masse, pour lequel
le centre a demandé notre appui financier, a, entre autres choses, pour
objectifs généraux de sensibiliser principalement les milieux
populaires au phénomène des médias de masse et à
leur influence sur la vie des individus et des collectivités, d'amener
les gens à réagir de façon critique aux médias et
de susciter et seconder les interventions qui permettent aux groupes de
répondre à leurs besoins dans le contexte des médias.
D'après les rapports
que nous avons, il semble que le taux de satisfaction des participants
à ce genre de séances d'animation qui rejoignent des adultes dans
un contexte d'éducation populaire, pour l'année 1982-1983, ait
été très élevé. Il semble aussi qu'il y ait
eu, au niveau de la participation et de l'autofinancement, des efforts
sérieux consentis par le Centre d'animation
Saint-Pierre-de-Montréal. Je peux vous donner des chiffres pour
1982-1983. Nombre de participants: résultat prévu, 1250;
résultat atteint, 1159; pourcentage d'efficacité, 93%.
Autofinancement: résultat prévu, 6000; résultat atteint,
5084; pourcentage d'efficacité, 85%. Je ne connais pas le nombre
d'années d'existence du centre - à moins qu'on n'ait
l'information tout près de moi - mais la participation financière
du ministère des Communications a été, en 1979-1980, de 15
000 $; en 1980-1981, de 18 000 $; en 1981-1982, de 19 800 $; en 1982-1983, de
20 000 $; en 1983-1984, de 25 000 $.
M. Doyon: M. le Président.
M. Bertrand: Les frais d'inscription récoltés par
le centre se chiffrent à 736 $ en 1979-1980; à 958 $ en
1980-1981; à 1746 $ en 1981-1982; à 1683 $ en 1982-1983; à
2000 $ en 1983-1984. Donc, il y a eu un effort. En d'autres mots, en même
temps que nos subventions ont augmenté, les efforts d'autofinancement du
centre ont également augmenté de même que la
participation.
M. Doyon: Est-ce qu'on peut en conclure, M. le ministre, que le
coût global de ce projet est la subvention de 25 000 $ à laquelle
s'ajoute l'autofinancement du centre de l'ordre de 2000 $ ou 2500 $...
M. Bertrand: Plus...
M. Doyon: Est-ce qu'il y a des subventions d'ailleurs? Est-ce
qu'il y a d'autres sources de revenus?
M. Bertrand: Oui. Le ministère de l'Éducation
participe.
M. Doyon: À combien se chiffre cette participation?
M. Bertrand: Pour les cinq années dont j'ai fait mention:
en 1979-1980, 7998 $; en 1980-1981, 9784 $; en 1981-1982, 6781 $; en 1982-1983,
6074 $; en 1983-1984, 6750 $. Il y a aussi des honoraires sous forme de
contrats qui sont probablement négociés entre le centre
d'animation et certains groupes ou certaines personnes qui ont rapporté
des montants qui sont passés de 2865 $ à 3264 $, à 4128 $,
à 3401 $, à 3800 $. Par exemple, pour la dernière
année, le total des revenus du Centre d'animation Saint-Pierre
était de 37 550 $ dont 31 750 $ provenaient de deux subventions
gouvernementales, l'une du ministère des Communications, l'autre du
ministère de l'Éducation du Québec.
M. Doyon: Est-ce que déjà le ministre a reçu
dès demandes de subvention pour l'année qui vient? Est-ce qu'une
décision a été prise à ce sujet? En d'autres
termes, est-ce un projet qui va devenir permanent et qui va susciter des
dépenses de fonds publics d'une façon continue pour l'avenir?
M. Bertrand: C'est un centre qui, à notre point de vue,
d'après l'analyse qu'en ont faite les fonctionnaires du
ministère, remplit très bien sa mission qui est d'effectuer, sous
forme de forum avec des adultes, un travail essentiellement d'éducation
populaire pour inciter les gens et les sensibiliser au phénomène
des médias de masse et en même temps leur faire prendre conscience
de l'influence que ceux-ci peuvent avoir sur leur vie à titre individuel
ou collectif et favoriser en même temps chez ces gens-là
dès échanges qui permettent de développer des attitudes
d'analyse critique des mass media. Dans cette perspective, il nous semble que
cela va tout à fait dans le sens d'une éducation et d'une
formation critique bien vues que le ministère des Communications
encourage. Comme il n'y a pas beaucoup d'organismes qui effectuent ce genre de
travail, je pense que les efforts du Centre d'animation
Saint-Pierre-de-Montréal méritent d'être
encouragés.
Il y a, bien sûr, dés conseils régionaux qui
effectuent aussi en partie - parce qu'ils ont d'autres responsabilités -
ce genre de travail de sensibilisation du public à l'influence des
médias d'information dans leur vie de tous les jours qui constitue
à développer chez les gens une forme de lecture critique non
seulement des médias écrits mais des médias
électroniques et d'ailleurs, de tout type d'informations qui peuvent
leur être transmises par quelque support que ce soit. Donc, dans ce
contexte-là, il y a des conseils régionaux comme, par exemple, le
Conseil populaire des communications de l'Est du Québec. M. le
député de Dubuc pourrait très bien en témoigner, il
existe aussi un Conseil régional des communications Sagamie au
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui effectue auprès de la population ce genre de
travail que nous subventionnons annuellement. Cela fait partie des objectifs
que poursuit le ministère mais qui sont réalisés, en
pratique, par des organismes qui oeuvrent dans le milieu.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: En terminant, est-ce que le ministre a eu l'occasion de
suggérer que cette analyse critique s'effectue aussi à l'endroit
des campagnes de publicité gouvernementale?
M. Bertrand: La prochaine fois que j'écrirai à M.
Elzéar Béliveau, directeur général du Centre
Saint-Pierre...
M. Doyon: Pour lui suggérer d'être critique
vis-à-vis de vos campagnes publicitaires. C'est une très bonne
idée.
M. Bertrand: Je ne dis pas que j'indiquerai dans ma lettre qu'un
de leurs devoirs, en plus...
M. Doyon: Une de leurs préoccupations pourrait
être...
M. Bertrand: ...c'est d'être très sensibles, comme
je le disais tantôt, à tout type d'informations qui peuvent
être transmises par quelque utilisation de support que ce soit mais je
n'interviens pas dans le fonctionnement du Centre d'animation Saint-Pierre, Je
pense que ce sont des personnes suffisamment responsables pour décider
elles-mêmes de la façon par laquelle elles vont atteindre leurs
objectifs que je vous ai décrits tantôt et qui m'apparaissent
absolument louables et valables et qui méritent d'être
encouragés par le ministère des Communications.
Le Président (M. French): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: Je voudrais poser une question complémentaire
au ministre, pas nécessairement sur cet engagement-là, mais sur
des éléments de sa réponse. Est-ce que la structure des
conseils régionaux des usagers de médias ou des trucs du genre du
Centre d'animation Saint-Pierre existe dans toutes les régions?
Deuxièmement, est-ce que le ministère tient une espèce de
relevé sur le nombre de personnes rejointes par les activités de
ces centres? Au niveau du financement, est-ce que le ministère tient
compte d'un certain prorata? Par exemple, si 1000 personnes sont rejointes par
un organisme qu'on subventionne pour 30 000 $, cela veut dire que, pour des
activités de formation ou autres, le ministère, dans le cadre du
Centre d'animation Saint-Pierre, par exemple, consacre 30 $ par client vu?
Est-ce que des calculs de cette nature sont faits? Les subventions sont-elles
données à partir de l'effort d'autofinancement, à partir
d'un pourcentage? (11 h 30)
M. Bertrand: C'est davantage ce dernier aspect, M. le
député, qui est pris en considération quant au montant
d'argent.
Nous demandons aux organismes d'avoir une politique d'autofinancement
et, dans la mesure où cet autofinancement croît d'une année
à l'autre, la subvention gouvernementale qui croît, elle aussi,
d'une année à l'autre, se défend beaucoup plus que si,
bien sûr, l'autofinancement décroissait. Lorsque j'ai donné
les chiffres, tantôt, vous avez remarqué que, depuis cinq ans, la
subvention du ministère des Communications a augmenté, mais en
même temps le pourcentage d'autofinancement du Centre d'animation
Saint-Pierre augmentait à peu près dans les mêmes
proportions.
Deuxièmement, quant aux conseils régionaux, il n'y a pas
une politique au ministère des Communications - je l'avais d'ailleurs
indiqué lors de l'étude des crédits -de créer des
conseils régionaux de communication. Nous laissons aux régions et
aux usagers des médias d'information dans les régions ou aux gens
qui s'intéressent au développement des communications dans les
régions le soin de procéder à la création de tels
conseils régionaux. Ceux qui existent en ce moment - il y en a cinq -
sont très différents les uns des autres. Par exemple, celui de
votre région, qui est un conseil des usagers des médias
d'information, a des objectifs et des modes de fonctionnement qui sont
très différents du Conseil régional des communications de
l'Est du Québec qui, lui, dispose d'un budget beaucoup plus important et
qui, par exemple, quand vient le temps pour Québec
Téléphone de demander une hausse des tarifs, va se
préparer, se documenter, se présenter devant la Régie des
services publics ou, quand il s'agit d'un dossier relatif à des
audiences tenues au CRTC, va se préparer, va aller devant le CRTC.
C'est très différent d'une région à l'autre,
mais nous tenons compte chaque fois de ces critères dont vous parlez:
l'autofinancement, la participation du milieu et aussi l'atteinte des objectifs
qu'un organisme se fixe dans sa région. Il y a 105 000 $, d'ailleurs,
dans l'exercice financier actuel, qui vont à des subventions pour ces
cinq organismes qui oeuvrent dans des régions du Québec afin de
s'intéresser au développement des communications ou à une
sensibilisation du public qui s'intéresse à l'analyse critique
des médias d'information.
Le Président (M. French): M. le ministre, quelle est
l'adresse du Centre d'animation Saint-Pierre?
M. Bertrand: 1212, rue Panet, Montréal, H2L 2Y7.
Le Président (M. French): Quels sont les noms des
responsables?
M. Bertrand: Le directeur général du
Centre d'animation Saint-Pierre est M. Elzéar Béliveau.
Dans les documents que j'ai ici, M. le président de la commission, j'ai
le nom du directeur général, le nom d'un témoin qui a
procédé à la signature de la convention entre le
ministère des Communications et le centre d'animation, M.
Aurélien Giguère. Je n'ai pas d'autres informations sur les noms
des personnes qui... La secrétaire de la corporation du Centre
d'animation Saint-Pierre est Johanne Mérineau. Ce sont les noms qui
apparaissent dans les documents que j'ai ici, parce que effectivement nous
discutons avec le directeur général du centre. Pour la signature
de la convention, il y avait un témoin et l'extrait des minutes d'une
assemblée des administrateurs du Centre d'animation Saint-Pierre avait
été signé le 22 mars 1984 par Johanne Mérineau.
Le Président (M. French): Johanne?
M. Bertrand: Mérineau. M.é-r-i-n-e-a-u. Dans
l'extrait des minutes d'une assemblée des administrateurs - c'est le
titre du document - la liste des administrateurs n'est pas donnée.
Le Président (M. French): Merci, M. le ministre.
D'autres questions sur les engagements financiers du ministère
des Communications pour le mois de février 1984? Non.
M. Doyon: Adopté. Le Président (M. French):
Étudié.
Engagements de mars
Nous passons maintenant aux engagements financiers du ministère
des Communications pour le mois de mars 1984. Une question de M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci. À l'engagement numéro 15 pour mars
1984, on indique un contrat pour l'achat de deux pages de publicité dans
le programme-souvenir 1534-1984. J'aimerais savoir du ministre quel a
été le tirage total de ce programme-souvenir? À qui a-t-il
été distribué? Est-ce qu'il était gratuit ou vendu?
Combien il y en a eu de distribués? Est-ce que le ministre pourrait le
déposer ici ou nous le faire distribuer, puisque je pense qu'on ne peut
pas déposer à la commission, pour notre information? S'il
acceptait de le faire, nous pourrions savoir quelle publicité a
été faite; et, il doit avoir des photocopies disponibles ou
quelque chose comme cela des deux pages de publicité en question, de
façon qu'on sache à quoi s'en tenir?
M. Bertrand: II s'agit d'une publication de
Édimédia, la même entreprise, la même
société dont nous avons parlé tout à l'heure, qui a
un bulletin d'information sur le canal 14. Il s'agit d'un versement qui a
été fait à Édimédia qui était
responsable du programme officiel des fêtes 1534-1984 et qui a
sollicité la commandite de plusieurs organismes publics et
privés. Au comité ministériel permanent des
communications, nous avions décidé d'acquérir les deux
pages centrales de cette revue pour un montant de 35 000 $. J'ai la revue ici
avec moi. C'était d'ailleurs le programme dont on parle beaucoup par les
temps qui courent...
M. Doyon: II en reste?
M. Bertrand: Oui. Qui n'ont pas été vendu selon
l'objectif que Édimédia s'était fixé au
départ. J'aurai probablement l'occasion d'en reparler avec plusieurs
personnes au cours des prochains jours et des prochaines semaines et
peut-être même des prochains mois. Si ma mémoire est bonne,
ils en ont vendu - c'était dans les médias d'information
récemment - environ 100 000 sur 300 000 qu'ils avaient projeté de
vendre. Si ma mémoire est bonne, toutes les revues qui étaient
encore disponibles à Édimédia ont été
remises...
Le Président (M. French): À la corporation.
M. Bertrand: ...gratuitement aux abonnés du journal Le
Soleil par un encart. J'ai ici un des numéros que je peux remettre aux
membres de la commission. C'étaient ces deux pages qui étaient
celles que le gouvernement du Québec, via le comité
ministériel permanent des communications, avait défrayées.
La page verso était celle du gouvernement canadien; celle
intérieure du gouvernement canadien mais via la Garde
côtière. Beaucoup de commanditaires: HydroQuébec, Rothmans,
Texaco, l'Industrielle, plusieurs organismes publics et privés.
M. Doyon: M. le ministre, il y a un très court texte que
je peux voir à gauche sur la page. Est-ce que vous nous feriez l'honneur
de nous dire quelle sorte d'incantation vous aviez...
M. Bertrand: Vous ne voulez pas que je le chante.
M. Doyon: Si vous...
Une voix: S'il vous plaît!
M. Doyon: Non. On peut s'exempter de cela.
Une voix: Je peux vous aider si vous
êtes mal pris.
M. Bertrand: Alors, cela reprend les paroles de la chanson qui
avait été conçue par François Cousineau. "Des deux
bords du fleuve, ohé, ohé. J'ai le goût de fêter la
fête de Jacques-Cartier, ohé, ohé." Commissariat
général aux célébrations 1534-1984. À
droite, 450 ans, c'est notre fête. La signature gouvernementale,
Québec.
Une voix: C'est mieux d'avoir un objet quelque part.
M. Doyon: M. le ministre, est-ce que vous pouvez nous informer?
Est-ce qu'il y a eu d'autre publicité de cette nature qui a
été payée pour les fêtes 1534-1984 dans des
publications où le gouvernement aurait acheté des pages, des
encarts, ou encore d'autres dépenses semblables, de même
nature?
M. Bertrand: II y avait une revue particulière pour la
Transat-Tag et nous avons participé pour une page ou deux - on fera les
vérifications, si le député de Louis-Hébert insiste
- pour un montant d'environ 20 000 $, mais c'était une revue très
spécifique à l'événement Transat-Tag.
C'était à la demande, d'ailleurs, des organisateurs de la
Transat-Tag.
M. Doyon: Pas d'autres questions là-dessus.
Le Président (M. French): Y a-t-il d'autres questions?
D'autres points? M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Engagement 17 des engagements financiers. Contrat de
services pour la réalisation d'une campagne de publicité portant
sur les réalisations économiques du Québec en 1983.
Fournisseur choisi: Le Groupe de publicité Complice Inc., 75 000 $.
Complice de qui? Choisi par un comité de sélection. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire si ce comité de sélection est un
comité de sélection ad hoc et de qui il était
composé? Est-ce un comité permanent pour justement
déterminer l'attribution de contrats semblables?
M. Bertrand: Le jury était constitué de Mme Louise
Pagé, qui est la directrice générale des moyens de
communications au ministère des Communications, et de MM. Jean-Claude
Picard, du ministère des Communications, et Michel Lavallée, du
ministère des Communications, qui était aussi secrétaire
du jury. Le jury s'est réuni le 10 janvier 1984 et a
procédé à l'analyse des différentes propositions
qui lui étaient soumises. C'était sur dossier, très bien.
La présentation de dossiers, effectivement. À ce moment, il a
retenu un certain nombre de firmes qui, par la suite, ont été
mises, comme le veut le principe de sélection d'agences, en concurrence.
Le Service général des achats, qui s'appelle maintenant,
d'ailleurs, le Service des achats du gouvernement, pour ces contrats... Pour un
montant de 75 000 $, la procédure n'est pas la même que pour des
contrats, par exemple, de 500 000 $ ou de 1 000 000 $. La procédure,
c'est qu'une fois que le comité de sélection a
procédé, après que le fichier des fournisseurs lui a
été transmis, il fait une analyse des différentes maisons,
établit un pointage et, sur la base de l'analyse qui est faite, du
pointage qui est accordé, le comité de sélection retient
une agence et lui accorde le contrat pour ces montants. C'est tout à
fait conforme aux règles établies par le Service des achats du
gouvernement et le Conseil du trésor.
M. Doyon: Combien y a-t-il eu de firmes qui ont fait des
propositions, soumis des dossiers pour cette campagne de publicité?
Quelles sont ces firmes?
M. Bertrand: Une seule a soumis, finalement, sa proposition parce
que j'ai expliqué la procédure, mais cinq firmes avaient
été proposées à la suite de la sélection qui
avait été faite sur la base d'une liste fournie par le fichier
central des fournisseurs.
M. Doyon: De qui s'agit-il pour ces cinq firmes?
M. Bertrand: Le groupe André Morrow Inc., Le groupe de
publicité Complice Inc., Créations Publigramme Inc., Young &
Rubicam Ltée et Votre Image Enr. (11 h 45)
M. Doyon: Ce n'est pas pire que Complice. M. le ministre, pour
bien comprendre comment cela fonctionne, avait-on informé les firmes que
la campagne de publicité devait se faire avec un budget de 75 000 $ ou
si, en même temps, il y avait des propositions de prix pour une campagne
de publicité donnée?
M. Bertrand: La firme était informée, au moment
où elle était choisie, que le montant était de 75 000
$.
M. Doyon: Qu'il était de 75 000 $. D'accord.
M. Bertrand: Elle établissait ensuite une proposition de
placements médias et de production, bien sûr, qui remplissait
cette exigence de ne pas dépasser 75 000 $.
Le Président (M. French): Excusez-moi, un point
d'information. L'achat des médias
est inclus dans les 75 000 $. M. Bertrand: Exact.
M. Doyon: Le groupe de publicité Complice, s'agit-il d'une
compagnie, d'une société enregistrée ou est-ce tout
simplement la raison sociale de personnes que travaillent dans une même
boîte? Qu'est-ce que c'est?
M. Bertrand: C'est une corporation légalement
constituée qui a son siège social au 4510 rue de la Roche,
à Montréal, qui était représentée, au moment
de la signature de la convention, par M. Michel Trottier, secrétaire,
qui était lui-même dûment autorisé, en vertu d'une
résolution du conseil d'administration du groupe de publicité
Complice Inc. adoptée le 15 décembre 1983.
M. Doyon: M. le ministre, est-ce le premier contrat de campagne
de publicité qui était confié à ce groupe de
publicité Complice ou a-t-il eu d'autres contrats préalablement
à cela?
M. Bertrand: Je prends la parole de mon sous-ministre adjoint
à l'information gouvernementale qui me dit qu'effectivement
c'était, pour ce groupe, cette agence de publicité, son premier
contrat avec le gouvernement du Québec.
M. Doyon: Cette agence de publicité existe depuis combien
de temps?
M. Bertrand: Si je retournais à son dossier, tel que le
comité de sélection l'a analysé, à partir, bien
sûr, des renseignements que nous donne le fichier des fournisseurs, je
pourrais vous donner l'information, mais je ne l'ai pas en ce moment.
M. Doyon: Autre question, M. le ministre. Cette campagne de
publicité s'est déroulée à quel moment
exactement?
M. Bertrand: II y a eu une diffusion dans les quotidiens du
Québec, si ma mémoire est bonne, au mois de février
1984.
M. Doyon: Quel était le thème de cette campagne?
C'est reparti au Québec ou quelque chose de même nature?
M. Bertrand: C'est cette campagne qui a fait l'objet d'une
période des questions fort agréable à l'Assemblée
nationale, entre vous et moi, questions et réponses, et qui avait comme
titre Bravo Québec!
M. Doyon: Bravo Québec!
M. Bertrand: Je peux, d'ailleurs, vous donner les quotidiens
où la page préparée par l'agence Complice a
été diffusée: le Soleil, le Journal de Montréal, le
Journal de Québec, le Devoir, la Presse, la Tribune, le Nouvelliste, la
Voix de l'Est, le Quotidien, le Droit, The Gazette, les Affaires et
Finances.
M. Doyon: Mais à part de s'"autocongratuler", M. le
ministre...
M. Bertrand: Vous rappelez-vous le texte?
M. Doyon: Oui, je me souviens du texte paru. Créer des
emplois, oui.
M. Bertrand: Les Québécois et les
Québécoises ont fait de 1983 une année remarquable...
M. Doyon: ...de création d'emplois, alors que
c'était de la récupération.
M. Bertrand: On s'était trompé, effectivement. Il
s'agissait de 133 000 emplois plutôt que de 121 000 emplois...
M. Doyon: ...récupérés et non
créés.
M. Bertrand: ...qui ont été, pour reprendre une
analyse faite par M. Alain Dubuc dans le journal La Presse, qui lui-même
utilisait le terme, des emplois créés, qui ont été,
comme tout le monde le sait, dans le contexte de la crise économique que
nous avons connue, pour une large part, bien sûr, des emplois, lorsqu'on
prend tout le bassin des emplois perdus durant la crise économique, qui
ont été récupérés, donc des emplois qui ont
été créés, donc des gens qui ont obtenu un emploi
qu'ils n'avaient pas.
M. Doyon: Qu'ils n'avaient plus.
M. Bertrand: Pas nécessairement un emploi qu'ils avaient
eu, d'ailleurs, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Alors, M. le ministre, il est extrêmement
intéressant...
M. Bertrand: Mais vous avez raison, il y avait deux erreurs
probablement graves dans le document. Il ne s'agissait pas de 121 000 emplois,
comme on le disait, selon ce qui est paru dans les quotidiens, mais de 133 000
emplois et non pas de 40 000 nouvelles unités d'habitation, mais de 41
300.
M. Doyon: L'autre erreur importante, M. le ministre, puisque nous
sommés dans les erreurs, vous me permettrez de signaler...
M. Bertrand: II y a une émission qui s'appelle: Trouvez
l'erreur maintenant, alorsl
M. Doyon: Oui, oui, elle est toute
trouvée d'ailleurs. Il s'agissait d'emplois, vous l'avez dit
vous-même, qui étaient récupérés à
partir d'une situation où le Québec était
déficitaire à la suite des emplois perdus et qui ont
été récupérés et dans une proportion moindre
de ce qui s'est fait ailleurs. On n'entrera pas dans ce long débat, M.
le ministre, mais je pense que...
M. Bertrand: Je sais que vous ne voulez pas entrer dans ce
débat.
M. Doyon: Alors, la clientèle qui était
visée était donc la clientèle générale des
lecteurs des quotidiens du Québec que vous avez mentionnés.
M. Bertrand: Exactement. M. Doyon: Merci.
Le Président (M. French): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? D'autres engagements. Engagements financiers, mars 1983,
ministère des Communications.
M. Doyon: L'article 19, si nous sommes rendus là, toujours
dans mars 1984, où on indique une subvention à Claude
Piché, Communications Inc. Montréal, à titre d'aide
financière pour lui permettre de produire un bulletin d'information
("News Letter") dans le secteur des communications. Montant de l'engagement: 25
000 $. Je voudrais savoir de la part du ministre, si cette production d'un
bulletin d'information est quelque chose de courant ou si c'est nouveau? Dans
quel but est-ce fait? De quoi s'agit-il exactement? Ce bulletin appelé
"News Letter" est destiné à qui? Qui est le consommateur de ce
"News Letter"? Quelle est l'utilité à laquelle on destine ce
bulletin d'information?
M. Bertrand: II s'agit d'une publication
spécialisée et professionnelle de huit pages qui paraissait tous
les quinze jours et qui couvrait les domaines suivants: productions
audiovisuelles, télévision, câblodistribution,
journalistes, publicité, informatique, logiciels, etc. La lettre des
communications employait trois permanents et une dizaine de pigistes et
collaborateurs. Elle est la seule de ce genre qui était produite au
Québec. Cette subvention servait uniquement à couvrir une partie
des frais de fonctionnement de la première année puisque,
à l'annexe 3 du document que j'ai ici, on se rend compte au niveau du
budget de cette entreprise qu'on appelle Claude Piché Communication,
Inc., et qui publiait la lettre des communications, qu'il y avait des
investissements de 62 000 $ qui avaient été consentis avant la
production du no 1 et ensuite le budget de fonctionnement était de 134
000 $. Je dois indiquer que si j'ai utilisé la forme, il s'agissait
d'une publication spécialisée et professionnelle etc., c'est que
maintenant la lettre des communications n'existe plus.
Claude Piché, qui était bien sûr actionnaire de
l'entreprise, le seul actionnaire de l'entreprise Claude Piché
Communication Inc., à Montréal, travaille maintenant ailleurs et
ne publie plus cette lettre des communications. J'en ai discuté avec
lui. Il s'agit essentiellement d'un problème de clientèle
relativement restreinte qui devait débourser un montant relativement
important pour avoir accès à cette lettre d'information. M.
Piché a réalisé, après un certain nombre de mois,
qu'il n'était plus possible de continuer, étant donné les
difficultés financières qu'il rencontrait. Alors, c'est la seule
lettre du genre qui existait.
Nous subventionnons aussi la revue Le "30" qui est la
responsabilité de la Fédération professionnelle des
journalistes du Québec et qui, annuellement, nous demande de les aider
à couvrir certains frais financiers. Cette collaboration leur
apparaît très utile mais ne dépasse pas l'octroi d'un
montant d'argent, d'une subvention. Vous pouvez être certains d'une
chose: quand on fait affaires avec des gens qui oeuvrent dans le milieu de la
presse écrite, enfin avec les journalistes, il n'y a pas, bien
sûr, au-delà de l'octroi de la subvention, d'autre type
d'"intervention" - entre guillemets - du ministère des Communications du
Québec.
M. Doyon: Pour que je comprenne mieux simplement, le contenu de
ce bulletin, de cette lettre, quel était-il exactement? C'étaient
des informations sur la circulation, sur la pénétration,
sur...?
M. Bertrand: Je peux vous donner ici, M. le député
de Louis-Hébert...
M. Doyon: Je sais que cela avait huit pages, je comprends
cela.
M. Bertrand: Je donne ici un numéro pour le faire circuler
autour de la table. M. Piché adressait d'abord sa lettre à un
public très spécialisé...
M. Doyon: Oui.
M. Bertrand: ...de gens qui veulent obtenir des informations de
première main sur les développements nouveaux ou sur des
décisions nouvelles en matière de communications. Il y a ici une
entrevue avec M. André Bureau, le président du CRTC. On parle des
réalisateurs de Radio-Canada, des malaises qui existent. Il y a ensuite
une entrevue avec l'Association des producteurs de films du Québec, avec
Mme Danielle Swisa.
M. Doyon: C'était pour personnes
averties.
M. Bertrand: Intéressées.
M. Doyon: Intéressées et averties.
M. Bertrand: On parlait ici de la fusion dont je me suis
personnellement réjouie fortement. J'étais d'ailleurs
présent au moment de la signature de l'entente entre les deux
organismes, de la fusion de la Société canadienne des relations
publiques, section Québec et de l'Association des relationistes du
Québec. On indique ici que la nouvelle a été
annoncée vendredi en présence du ministre des Communications, M.
Jean-François Bertrand. Il faut dire les choses comme elles sont.
M. Doyon: Cela n'aurait pas été signé
autrement.
M. Bertrand: Savez-vous, M. le député de
Louis-Hébert, que je pense très honnêtement...
M. Doyon: L'une de vos grandes réalisations.
M. Bertrand: ...que j'ai contribué par plusieurs
interventions, sous forme de rencontres ou de conférences auprès
de ces deux organismes, à je ne dirai pas que...
Le Président (M. French): Combien cela va-t-il nous
coûter en subventions?
M. Doyon: 25 000 $.
M. Bertrand: ...faciliter le rapprochement...
Le Président (M. French): Combien de subventions ont
été nécessaires pour faire le...
M. Bertrand: ...mais chaque fois que j'allais devant l'un des
deux organismes je leur disais...
M. Doyon: Fusionnez-vous.
M. Bertrand: ...il me semble que vous seriez tellement plus
efficaces dans l'atteinte de vos objectifs, vous qui oeuvrez dans le secteur
des relations publiques, si vous effectuiez un regroupement de vos deux
associations, ce à quoi ils ont procédé cette année
même. D'ailleurs je me réjouis d'avoir été à
l'époque, avant d'être député, M. le
député de Louis-Hébert, avec quelques personnes, quelques
professionnels du monde des relations publiques, fondateur...
Le Président (M. French): ...des organismes superflus.
M. Bertrand: ...membre fondateur du programme de relations
publiques au Département de journalisme et d'information de
l'Université Laval à Québec.
M. Doyon: Je vous en félicite. Le gouvernement,
au-delà de sa subvention de 25 000 $, avait-il souscrit des abonnements
à cette lettre?
M. Bertrand: Oui. On avait un abonnement gratuit pour deux
ans.
M. Doyon: Ah oui! Était-il lu et analysé?
J'imagine...
M. Bertrand: J'en prenais connaissance...
M. Doyon: À l'occasion. M. Bertrand: ...chaque
fois.
M. Doyon: Pas d'autres questions sur cet article de...
Le Président (M. French): Y a-t-il d'autres questions sur
l'engagement 19? Y a-t-il d'autres articles d'intérêt dans les
engagements financiers de mars 1984?
M. Doyon: Sur l'article 20, à titre d'information
simplement, on parle d'une subvention à la Communauté urbaine de
Québec aux fins de "financement du coût des travaux d'installation
de la signalisation dynamique et du vidéotex interactif au Centre
municipal des Congrès". Selon le consensus, la conférence au
sommet de la région de la capitale nationale, 300 000 $ sur deux
années budgétaires. De quoi s'agit-il exactement, M. le ministre?
(12 heures)
M. Bertrand: II s'agit d'abord d'un engagement qui a
été pris au sommet socio-économique de la grande
région de la capitale, en septembre 1983, d'avoir à
Québec, plus spécifiquement au Centre municipal des
congrès, l'équivalent de ce qui existe à Montréal
au Palais des congrès, ce qui est un système de signalisation
dynamique, d'abord, pour informer les gens sur un certain nombre de sujets -
par exemple, les différents circuits touristiques qui peuvent exister
dans la région de Québec pour les gens qui viennent dans la
région de Québec, les services qui existent en matière de
restauration, d'hôtellerie, etc. - et aussi un système de
vidéotex interactif permettant, par exemple, de faire des
réservations dans certains hôtels, de faire des
réservations dans certains restaurants, etc. Je dois dire au
député de Louis-Hébert que l'argent n'a pas
été dépensé, parce qu'il y a en ce moment un
problème que nous devons résoudre avec la Communauté
urbaine
de Québec. Les gens de la Communauté urbaine de
Québec nous disent qu'il faudrait un montant de 450 000 $ pour
véritablement implanter le système de signalisation dynamique et
de vidéotex interactif et nous sommes encore en négociation avec
la Communauté urbaine de Québec. Comme cette négociation
n'est pas terminée, nous n'avons pas dépensé cet argent.
Donc, quand vous voyez ici une autorisation par le Conseil du trésor, il
faut la caractériser. Il y a eu effectivement une décision
positive du Conseil du trésor, mais les négociations
n'étant pas terminées, les dépenses n'ont pas
été effectuées.
M. Doyon: Est-ce que cette hésitation est aussi
causée par le fait que le service touristique de la Communauté
urbaine de Québec avec la Commission du tourisme, etc., est en voie de
réaménagement et qu'il y a une question d'interlocuteurs
là-dedans? Est-ce que cela joue?
M. Bertrand: Le fameux comité consultatif qui a
été mis sur pied pour permettre d'en venir enfin à une
structure unique de gestion du tourisme dans la région de Québec,
ce qui devrait d'ailleurs se produire au tout début de l'année
1985 -d'ailleurs, je dois lui remettre bientôt une subvention pour lui
permettre de compléter son travail - ne fait pas partie du dossier comme
tel. Il s'agit plutôt de problèmes de négociation au niveau
de l'implication financière d'autres intervenants, parce que nous
souhaitons que le gouvernement fédéral participe au financement
de ce projet comme il l'a fait à Montréal et nous souhaiterions
aussi que la Communauté urbaine de Québec et la ville de
Québec participent financièrement, mais on a déjà
eu des informations, à savoir que ni la ville de Québec ni la
Communauté urbaine de Québec ne voulaient participer
financièrement à l'achat des équipements.
Le Président (M. French): M. le ministre, je comprends que
le fait que cela existe à Montréal, c'est une raison qui est
assez puissante pour la ville de Québec, mais vous me permettrez de
dépasser peut-être la stricte limite ou le cadre des engagements
financiers pour vous inviter à réfléchir sur le fait que
ni la ville, ni la communauté, ni le gouvernement du Canada, si j'ai
bien compris, en tout cas, ni la ville, ni la communauté ne sont
prêtes à participer. Il me semble que c'est assez important comme
indicateur, d'autant plus - et là, on aborde un autre débat qui
n'est pas un débat partisan, mais un débat significatif dans ce
contexte - que ces systèmes et surtout les systèmes interactifs
n'ont pas eu le genre de croissance qui était attendue, il y a cinq ou
six ans. Il y a de quoi réfléchir, je pense, sur le fait de
vouloir absolument rattraper un train qui est déjà parti avec
beaucoup moins de wagons qu'on ne s'y attendait. Ce n'est pas d'un grand
intérêt.
M. Bertrand: D'après les informations que j'ai, M. le
Président - et le souvenir que j'en garde est contraire un peu aux
opinions que vous émettez - c'est qu'à Montréal, au Palais
des congrès, on a procédé à plusieurs phases
d'implantation de ce système de signalisation dynamique et de
vidéotex interactif. Le gouvernement fédéral et le
gouvernement du Québec ont participé pour des montants
très élevés. Si ma mémoire est bonne, c'est environ
7 000 000 $ ou 8 000 000 $ de participation pour les deux gouvernements,
à peu près moitié-moitié, pour l'introduction de
ces systèmes au Palais des congrès. L'analyse qui en était
faite au Palais des congrès nous amenait à la conclusion
qu'effectivement c'était fort utile et fort efficace comme moyen pour
répondre à des objectifs comme ceux qu'on peut vouloir se fixer
avec, bien sûr, de tels équipements.
M. le député, je comprends très bien votre
question. Tantôt, quand vous avez dit: C'est une question importante de
savoir que la ville de Québec ou la Communauté urbaine de
Québec ne veulent pas participer financièrement à l'achat
des équipements, etc. Pourquoi? La ville de Québec et la
Communauté urbaine de Québec nous font souvent remarquer que le
gouvernement du Québec n'a pas participé financièrement
à la construction du Centre municipal des congrès à
Québec. Nous avons, par ailleurs, accordé des subventions pour
l'agrandissement du Centre municipal des congrès. Mais, à
l'origine, quand le Centre municipal des congrès a été
créé à Québec, le gouvernement du Québec n'y
avait pas participé financièrement.
On dit: Écoutez, il nous semble - je reprends un peu le message
que nous transmettent les autorités de la ville de Québec et de
la Communauté urbaine de Québec - dans les circonstances, que le
gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral
devraient payer l'ensemble de la note.
Le Président (M. French): M. le ministre, je vais
émettre un commentaire qui ne se veut absolument pas un commentaire
partisan non plus qu'un commentaire de ma part envers vous, mais, chaque fois
que je vois ce genre de dépenses, cette échelle de
dépenses, je me pose la question à savoir ce que cet argent
pourrait faire dans le réseau de l'éducation ou dans le
réseau des affaires sociales. J'ai beaucoup de difficultés
à m'expliquer la légitimité d'un investissement de 500 000
$ ou de 7 000 000 $ ou 8 000 000 $ pour ce qui est de Montréal.
Quelle que soit la source, parce qu'on sait que le gouvernement du
Canada est aussi responsable du financement de ces réseaux que le
gouvernement du Québec, tôt ou tard il va falloir que,
collectivement, nous prenions une décision. Je le répète:
Ce n'est pas un commentaire partisan. Il va falloir que nous prenions la
décision d'arrêter de diffuser notre puissance et notre force dans
les articles de luxe. C'est précisément un article de luxe qui ne
se justifierait jamais par rapport au coût. Si cet argent était
attribué ailleurs dans le réseau public! Je le
répète: Ce n'est pas un commentaire partisan que je fais.
M. Bertrand: Mais c'est une opinion personnelle.
Le Président (M. French): Oui.
M. Bertrand: Je dois vous dire en tout cas que, jusqu'à
preuve du contraire, et peut-être qu'on aurait besoin d'en discuter
beaucoup plus longtemps, je continue d'être persuadé que ce sont
des instruments qui peuvent être fort utiles dans un contexte de
développement de l'industrie touristique. Je suis convaincu, quand on
voit les efforts qui ont été consentis à Montréal,
qu'il y a certainement des efforts qui peuvent être consentis a
Québec, qui est un centre touristique majeur pour l'ensemble du
Québec.
Le Président (M. French): D'autres questions...
M. Bertrand: Simplement, M. le Président, si vous me
permettez. Je vais vous lire cela très rapidement parce que cela va
compléter des informations que vous m'avez demandées ce matin, un
peu plus tôt. Je reçois ici du service de
Communication-Québec un extrait de ce qui s'appelle "Ligne de conduite
et procédures du bulletin d'actualités gouvernementales". "Les
seules nouvelles que nous publions sont celles qui sont signées par des
organismes gouvernementaux; ministères, régies, conseils, etc.
Même les organismes à but non lucratif ou les groupements à
caractères sociaux, s'ils ne font pas l'objet d'un communiqué
émis par un organisme gouvernemental, sont ignorés. Exemple: la
Chambre des notaires; le Festival d'été de Québec; le
Carnaval, etc. "Dans le cas d'une manifestation importante, on peut consulter
la direction générale pour savoir si dans un cas précis,
à cause des implications latentes du gouvernement du Québec on
peut adopter une politique d'exception: exemple, certaines manifestations de la
visite papale. Il ne saurait non plus être question de faire écho
aux déclarations ministérielles comme telles, des projets de loi
avant leur adoption définitive et la mise en vigueur des
règlements, des informations provenant des partis politiques, des
commentaires de journalistes, etc. "Un cas cependant peut devenir
délicat: une annonce d'un projet par un ministre au cours d'une
entrevue. Cela se voit plus fréquemment dans les journaux hebdomadaires
régionaux. Vaut mieux manquer une nouvelle qu'en annoncer une de
caractère trop politique. "Le bulletin d'actualités
gouvernementales électronique n'est pas non plus un catalogue d'annonce
de subventions régionales. On fait état des subventions seulement
lorsqu'elles ont une implication nationale comme, par exemple, le Programme
général d'aide à l'emploi".
Le Président (M. French): M. le ministre, je pense que,
pour ma part en tout cas, vous avez répondu à mes
préoccupations.
M. Bertrand: Et j'ai des copies, si vous en voulez.
M. Doyon: De quand cela date-t-il, M. le ministre? Est-ce que
cela n'a pas été fait ce matin?
M. Bertrand: Au tout début, avant que les gens ne se
mettent au travail.
M. Doyon: D'accord.
M. Bertrand: II s'agit d'un extrait des principes directeurs.
J'ai ici des exemples; on m'en a fait parvenir. Je pense que la meilleure
chose, c'est de les faire distribuer.
Le Président (M. French): Oui, M. le ministre, je le
permettrais pour vous épargner du temps, etc. Je pense que nous sommes
très satisfaits des principes directeurs énoncés. On peut
distribuer également les extraits...
Une voix: Merci.
Le Président (M. French): D'autres questions à
l'engagement 20 de mars 1984? Des questions ou commentaires relatifs à
d'autres engagements de mars 1984?
M. Doyon: À l'engagement 21 des engagements financiers de
mars 1984, on indique à "Divers": Frais de participation du
ministère à la publication d'un cahier spécial
intitulé "En voyage", lequel sera produit par Les Éditions
Giguère et diffusé dans les quotidiens du Québec. Est-ce
que les Éditions Giguère publient autre chose qu'un cahier
spécial qui s'appelle "En voyage"?
Deuxièmement, est-ce que cette participation financière du
ministère à la publication de ce cahier s'inscrit dans un
budget global financé à même des fonds provenant,
par exemple, du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme et,
peut-être, du ministère des Affaires intergouvernementales ou du
ministère des Affaires culturelles? Quelle est la participation globale
gouvernementale à la publication "En voyage"? Combien d'exemplaires ont
été publiés et distribués? Est-ce que vous pouvez
nous donner la liste des quotidiens ou si cela comprend tous les quotidiens du
Québec que vous avez nommés tantôt? Si c'est le cas, ce
n'est pas nécessaire de les nommer à nouveau.
M. Bertrand: Relativement à votre première
question, à savoir si Les Éditions Giguère Inc. publient
autre chose que cette revue "En voyage", je ne le sais pas. Je regarde à
l'intérieur de la revue et, comme pour l'ensemble des publications, on
indique que la revue "En voyage" est publiée par Les Éditions
Giguère Inc., Sainte-Dorothée, Laval, dépôt
légal Bibliothèque nationale du Québec. Cette
édition est encartée dans la Presse, le Soleil, le Nouvelliste,
la Tribune, le Quotidien de Chicoutimi, le 7 avril 1984. C'est l'information
qui apparaît à l'intérieur de la revue.
Deuxièmement, nous avions créé, en juin 1983, une
table de concertation sur le thème du tourisme. On y retrouvait des
représentants des ministères de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme, des Affaires culturelles, du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et du secrétariat du Comité ministériel
permanent des communications. D'un commun accord, les participants à
cette table avaient convenu de soutenir l'action du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme en contribuant financièrement
aux dépenses relatives à sa campagne sur le tourisme.
Le coût total de cette campagne s'était élevé
à 150 775 $. La participation des ministères avait
été la suivante: le ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme avait contribué pour 50 000 $; le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour 35 000 $; le ministère
des Affaires culturelles, pour 20 000 $; le Comité ministériel
permanent des communications -c'est d'ailleurs le CT que nous avons - pour 49
775 $. Ce dernier montant servait spécifiquement à la publication
d'un cahier spécial intitulé "En voyage".
Si ma mémoire est bonne, une ou deux semaines auparavant, Les
Éditions Giguère avaient procédé à la
même publication. Je ne voudrais surtout pas m'immiscer dans les
décisions que les gens responsables de cette maison d'édition
auraient prises, mais, si ma mémoire est bonne, je crois me rappeler que
Les Éditions Giguère offraient aussi ce service au gouvernement
fédéral pour son volet tourisme et qu'une des éditions de
"En voyage" portait sur le tourisme au Canada. Dans le cas présent, il
s'agissait du tourisme au Québec. Il s'agissait d'une publication
tirée à 571 500 exemplaires dont 21 500 tirés à
part.
Le Président (M. French): Si j'ai bien compris, M. le
ministre, la logique c'est de faire en sorte que les Québécois
dépensent leur argent touristique au Québec plutôt qu'aux
États ou en Ontario?
M. Bertrand: Un des objectifs c'est évidemment de
renseigner les gens sur les différentes possibilités qui existent
pour les Québécois et les Québécoises d'aller dans
les différentes régions du Québec. D'ailleurs, quand vous
regardez la revue vous constatez qu'elle est faite par région:
Bas-Saint-Laurent, Îles-de-la-Madeleine, Saguenay-Lac-Saint-Jean et
Chibougamau. On donne partout les principales activités qui auront lieu
durant la saison estivale. On donne aussi des renseignements sur les endroits
où il faut s'adresser pour avoir de plus amples informations. On donne,
bien sûr, une description générale de la région.
C'est une incitation pour faire en sorte que les Québécois et les
Québécoises puissent aller dans les différentes
régions du Québec et prendre connaissance sur place des
activités qui s'y déroulent durant la période
estivale.
Le Président (M. French): Vous avez d'autres questions, M.
le député?
M. Doyon: Oui. M. le ministre, est-ce que cette incitation ou
cette invitation qu'on destinait aux résidents et résidentes du
Québec a été, d'une façon ou d'une autre, transmise
aussi aux gens qui demeurent à l'extérieur du Québec,
à l'intérieur de cette campagne de publicité?
M. Bertrand: Pas à l'intérieur de cette campagne de
publicité.
M. Doyon: C'était pour consommation domestique.
M. Bertrand: C'est cela. Il y a un budget particulier dans les
crédits du ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme pour "publicité tourisme" à l'extérieur du
Québec.
Le Président (M. French): D'autres questions ou
commentaires? Les engagements financiers du ministère des Communications
pour mars 1984 sont vérifiés.
Engagements d'avril
Les engagements financiers du même ministère pour le mois
d'avril 1984.
M. Doyon: À l'engagement 13, M. le Président,
renouvellement de contrat. Il s'agit du renouvellement du contrat de services
pour la diffusion par l'entremise de son réseau, de l'information
gouvernementale en provenance des ministères, régies, commissions
et autres organismes, pour la période du 1er avril 1984 au 31 mars 1985.
Fournisseur: Telbec Inc, 212 316 $. Est-ce que le ministre peut nous informer
du montant consacré à ce contrat de services pour la diffusion
des nouvelles gouvernementales pour l'année 1983, donc l'année
budgétaire précédente? Est-ce que le ministre peut nous
dire combien de communiqués de toute nature ont été
transmis par Telbec pour l'année budgétaire
précédente et à combien de récipiendaires ou
d'organismes de toute nature qui sont abonnés à Telbec c'est
destiné? Est-ce que le ministre pourrait nous donner les mêmes
assurances - pour ne pas reprendre le débat de tout à l'heure -
sur l'utilisation qui est faite de Telbec par les cabinets ministériels?
Est-ce qu'il y a une directive générale d'utilisation du
réseau Telbec par les responsables des communications, les responsables
des relations publiques, dans les cabinets ministériels?
M. Bertrand: M. le député, si j'omets quelques
réponses à certaines de vos questions, on pourra les reprendre.
L'année dernière, le contrat s'élevait à 202 212 $.
Donc, celui-ci, qui est de 212 316 $, représente une augmentation de 5%
par rapport à l'année précédente. Le réseau
Telbec rejoint actuellement 151 points de chute, dont une centaine de stations
de radio, 24 stations de télévision, 14 quotidiens, 2 hebdos
nationaux, 6 agences de nouvelles étrangères et 5 points de chute
divers.
Telbec, par ailleurs, offre aussi aux bureaux d'information qui ne font
pas partie de son réseau la possibilité de
bénéficier du même service d'information que celui qui est
disponible aux médias d'information en louant, sur une base unitaire et
mensuelle et selon les tarifs mentionnés au contrat, un
téléimprimeur relié au réseau Telbec. Donc, il peut
s'ajouter d'autres points de chute. Cependant, cette location pour un service
considéré comme particulier au ministère ou à
l'organisme qui en fait la demande est défrayée par ce
ministère ou cet organisme via son compte ministériel de
télécommunications et n'entre pas dans les 212 000 $ dont je vous
parle.
Ensuite, vous avez des questions, M. le député, si on
reprend... Statistiques d'utilisation, exercice 1983-1984. En 1983-1984, il y a
les ministères, des organismes et conseils - enfin, je pourrais vous
donner la nomenclature - des sociétés d'État, des
organismes parapublics, le Conseil des collèges, le Conseil de la
politique scientifique, le Conseil supérieur de l'éducation,
l'Association des gens de l'air qui sont tous inclus là-dedans. Au
total, 6355 communiqués représentant, en traduction de lignes
Telbec, 252 695 lignes. C'est en 1983-1984.
M. Doyon: M. le ministre, concernant l'utilisation, est-ce qu'il
y a des lignes de conduite qui sont indiquées? Qui a accès pour
expédier un télex sur le réseau Telbec? Est-ce
limité aux Services des communications des différents
ministères? Est-ce que les cabinets ministériels ont accès
à cela sans restriction? Comment cela fonctionne-t-il?
M. Bertrand: Les cabinets y ont effectivement accès, les
directions des communications des ministères et organismes de toute
nature. Vous avez vu, dans la liste que je vous ai donnée rapidement,
que plusieurs types d'organismes publics, para-publics et, même dans
certains cas, privés, y participent. Par ailleurs, je ne serais pas en
mesure de vous donner la distinction cabinets, directions des communications.
Par exemple, pour vous donner une statistique très précise -
allons-y au hasard, prenons le ministère des Communications pour en
prendre un; c'est peut-être celui-là qui chatouillera moins les
autres - il y a eu 394 communiqués émis durant l'année
1983-1984 pour 14 755 lignes. À partir des documents que j'ai ici, je ne
peux pas vous donner le partage des communiqués entre la direction des
communications et le cabinet du ministre.
M. Doyon: J'imagine que, si on voulait le faire - peut-être
pas pour le passé; même pour le passé, j'imagine que cela
serait faisable - pour l'avenir, on pourrait nous identifier la proportion des
communiqués qui émanent des cabinets ministériels par
rapport à ceux qui sont émis par les directions
ministérielles des communications proprement dites. C'est faisable.
M. Bertrand: C'est une statistique qu'il est sans doute possible
d'obtenir. Je vais vérifier. Je pense même qu'il serait
intéressant de savoir à l'avenir, quand on fera un relevé
statistique, quel est le nombre de communiqués qui émanent
directement des directions des communications et ceux qui émanent des
cabinets politiques par l'intermédiaire des attachés de
presse.
M. Doyon: Parce que, M. le ministre, l'argumentation qu'on
faisait valoir, que M. le président a fait valoir préalablement
concernant le risque qu'il y avait à voir d'une façon non
critique diffusées sur le réseau Vidéotron un certain
nombre
d'informations gouvernementales, on peut le retrouver aussi en ce qui
concerne le réseau Telbec. Vous allez me dire qu'il y a cependant, de la
part des journaux, de la part des postes de radio, une possibilité pour
eux de faire un tri, un filtrage. Cependant, je pense que la prudence est de
mise. Avant de porter un jugement, il serait nécessaire d'avoir ce genre
d'information. J'inviterais le ministre à faire cet effort du
côté de Telbec, du côté du ministère des
Communications et, en même temps, s'organiser pour que de la part des
autres ministères on puisse avoir cette information aussi.
M. Bertrand: L'émetteur du communiqué porte toute
la responsabilité sur le communiqué. Il est évident que
dès qu'il s'agit d'une direction de communication ou d'un cabinet
politique de quelque autre instance, institution au sein d'un organisme public,
parapublic, l'émetteur porte toute la responsabilité de son
communiqué. Comme vous le dites, étant donné que les
points de chute sont essentiellement des médias d'information ou des
agences qui peuvent avoir à traiter cette information, je crois que
l'habitude est maintenant prise comme d'ailleurs pour toutes les grandes
agences qui distribuent l'information dans les médias écrits ou
les médias électroniques. Ils reçoivent cela, comme on
dit, "sur le fil". Par la suite, ils en font l'utilisation qu'ils veulent bien.
Cela fait partie de la liberté de presse bien comprise. Mais, toute la
responsabilité... je pense que quand on trouve des cas, il faut prendre
les cas et dire: Dans ce cas, on pense que voici un communiqué qui
n'aurait pas dû être émis en se servant de l'agence Telbec.
Il faut en imputer toute la responsabilité à l'émetteur.
L'émetteur, en dernière ligne, quand il s'agit d'un cabinet
politique, c'est le ministre lui-même. Cela va de soi. Je me rappelle
qu'il y avait eu un cas, il y a un certain nombre d'années, où
une critique avait été adressée relativement à
certains communiqués qui étaient émis à partir d'un
cabinet politique et les correctifs avaient été
apportés.
Le Président (M. French): Y a-t-il d'autres questions? Y
a-t-il d'autres points pour 84?
M. Doyon: Article 15.
Le Président (M. French): Article 15. M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre de coordonnateur de la publicité gouvernementale dans les
médias pour une période de quatre mois. Fournisseur: la
Société Médian Enr., Québec. Montant de
l'engagement: 1 000 000 $. J'aimerais que le ministre nous indique tout
d'abord: la Société Médian, d'après ce que je
comprends - c'est une société - c'est la raison sociale d'un
groupe qui n'est pas incorporé. Quels sont les propriétaires ou
quels sont les responsables de cette société? Quel est le
rôle que cette société a été appelée
à jouer à titre de coordonnateur? Ce qu'on a attendu d'eux
-c'était pour une période de quatre mois. La campagne de
publicité gouvernementale dont il est question ici dans les
médias, s'agit-il de la campagne globale du gouvernement, de toute la
publicité gouvernementale dont on a dit qu'elle était
coordonnée de façon à avoir un impact maximal et à
tenter de donner au gouvernement en place un certain crédit qui ne lui
était pas spontanément reconnu par la population? De quoi
s'agit-il exactement? J'aimerais aussi savoir de la part du ministre quels sont
spécifiquement les campagnes de publicité gouvernementale qui ont
été coordonnées par la Société Médian
Enr.?
M. Bertrand: Votre intervention, M. le député de
Louis-Hébert, m'amène à faire une distinction très
importante. Ce million de dollars n'est pas pour une campagne de
publicité. Il s'agit de 1 000 000 $ pour une agence de coordination du
placement média requis pour les différentes campagnes de
publicité des différents ministères et organismes
gouvernementaux. Cette agence de coordination a été
créée il y a un certain nombre d'années justement pour
faciliter au gouvernement l'achat de placement, de temps d'antenne, par
exemple, à la télévision, à la radio, dans les
médias écrits, que ce soient des quotidiens, des hebdomadaires,
etc. Cela permettait, bien sûr, de pouvoir planifier plus longtemps
à l'avance nos besoins en termes de placement et donc d'obtenir les
espaces visuels, sonores ou écrits qui étaient indispensables
lorsque venait le temps de dépenser de l'argent pour une campagne de
publicité. (12 h 30)
Ici, il s'agissait de 1 000 000 $ qui permettaient à l'agence de
continuer d'effectuer son travail pour une période de quatre mois pour
la raison suivante: Un appel d'offres avait été lancé en
janvier 1984 afin de choisir une firme pour agir comme agence de coordination.
Or, le ministère des Communications a reçu deux soumissions
à la suite de cet appel d'offres. Une de ces deux soumissions a
été jugée irrecevable et, à la suite d'un avis
juridique, le jury a fait une recommandation d'adjudication au ministère
sous réserve de la confirmation de cet avis par le jurisconsulte. En
d'autres mots, le premier avis juridique, pour être bien certain que
l'avis était solide, a été ensuite confirmé par un
avis du jurisconsulte.
Le Président (M. French): Qu'est-ce que
le jurisconsulte vient faire là-dedans, M. le ministre?
M. Bertrand: Comme il s'agit quand même d'un contrat
important, d'une période de trois ans, pour une agence qui se propose
d'agir au nom du gouvernement comme agence de coordination, il était
très important, comme il n'y avait que deux offres, d'être bien
certain que l'irrecevabilité d'une des deux firmes était bien
analysée sur le plan juridique et, effectivement pour être mieux
convaincu, on a procédé à deux avis juridiques.
Le Président (M. French): Je saisis tout cela. Ma question
est: Pourquoi le deuxième avis vient-il du jurisconsulte?
M. Bertrand: Honte!
Le Président (M. French): Est-ce qu'on parle du
jurisconsulte dans le sens du jurisconsulte de l'Assemblée nationale,
dans le sens de la Loi sur l'Assemblée nationale?
M. Bertrand: Non. C'est le ministère de la Justice.
Le Président (M. French): Ah!
M. Bertrand: Ce n'est pas celui qu'on a introduit
là...
Le Président (M. French): C'est... Je m'excuse, cela doit
être mon français, je n'ai pas compris que...
M. Doyon: Qu'il y avait des jurisconsultes.
M. Bertrand: II y en a ailleurs aussi. Une voix: Cela
foisonne dans l'appareil.
Le Président (M. French): Je ne le savais pas.
M. Doyon: C'est le mot qui foisonne maintenant.
M. Bertrand: Ah, les avocats!
Le Président (M. French): Bon, parfait! Je m'excuse, M. le
ministre et M. le député.
M. Bertrand: M. le député de Louis-Hébert,
donc, pour continuer, cette agence, soit la firme qui a ce contrat pour quatre
mois, est constituée du regroupement, au sein de ce qu'on appelle la
Société Médian, de deux agences qui sont Cossette
Communication Marketing Inc., président, Claude Lessard, et Pierre
Tremblay Publicité Inc., président, Pierre Tremblay. Donc la
Société Médian qui s'occupe de placements et qui a obtenu
le contrat il y a un certain nombre d'années pour remplir les fonctions
de l'agence de coordination était constituée de ces deux firmes
réunies au sein d'une même société.
M. Doyon: Pour quatre mois.
M. Bertrand: Oui. La prolongation pour quatre mois,
c'était à cause des problèmes qu'on a eus pour
l'adjudication du contrat pour les trois prochaines années.
M. Doyon: Parmi les deux firmes dont une a été
rejetée faute de conformité avec le devis, j'imagine, ou quelque
chose de semblable... Quelles étaient ces deux firmes? Une firme qui a
reçu le contrat un peu plus tard est Publim, est-ce que c'est cela?
M. Bertrand: C'est exact. M. Doyon: L'autre
était?
M. Bertrand: Comme la Société Médian a
cessé d'exister, l'agence de publicité Cossette Communication
Marketing Inc. a crée une filiale qui s'appelait Médian et qui a
soumissionné...
M. Doyon: ...et qui n'a pas été reçue.
M. Bertrand: ...et qui n'a pas été jugée
recevable à cause de non-conformité sur deux aspects, si ma
mémoire est bonne. L'autre était Publim, effectivement. Il y a eu
aussi des réaménagements dans l'agence de publicité Pierre
Tremblay. Je ne vous ferai pas toute l'histoire, mais il y a un certain nombre
de personnes qui sont devenues actionnaires au sein de cette agence Pierre
Tremblay qui a pris tout le volet publicité et qui continue d'agir pour
les fonctions relations publiques au sein de la nouvelle entreprise qui
s'appelle Publim.
M. Doyon: M. le ministre, encore là-dessus, pouvez-vous
nous dire quelles sont les campagnes de publicité gouvernementale qui
ont été coordonnées par la Société
Médian pendant les quatre mois ou elle a eu cette
responsabilité?
M. Bertrand: M. le député de Louis-Hébert,
je n'ai pas la réponse parce que cela demande une recherche. Il faut
savoir en d'autres mots que, pendant ces quatre mois, différents
ministères et organismes avaient besoin de placer leur matériel
dans différents médias d'information. Il faudrait faire un
relevé de tout ce que l'agence a placé durant ces quatre mois.
C'est un relevé qui pourrait se faire. Je ne l'ai pas à la
portée de la main.
M. Doyon: Cela termine mes questions
sur l'article...
M. Bertrand: Peut-être n'ont-ils pas dépensé
le million en question parce qu'il faut toujours savoir que c'est un fonds
qu'on constitue pour procéder à des achats pour être en
mesure, quand viennent les campagnes, de placer...
Le Président (M. French): Mais le concept critique dans
tout cela, c'est le suivant...
M. Bertrand: Économie.
Le Président (M. French): C'est cela. Il y a un point
central, et si vous avez besoin de quelques espaces ou quelques placements dans
un média quelconque pour trois ou quatre campagnes publicitaires, trois
ou quatre ministères ou agences, vous les placez ensemble et vous
obtenez donc un meilleur prix des médias. Je pense que ce n'est pas plus
compliqué que cela.
M. Bertrand: Je vous donne un exemple: Le placement média
pour l'année 1982-1983, pour la publicité obligatoire, parce
qu'il y a une partie de...
Le Président (M. French): Les avis et tout, qui doivent
être légalement...
M. Bertrand: Le placement total brut s'élevait à 2
013 639,58 $; les escomptes réalisés s'élevaient à
185 206,08 $, donc 9,2% de l'ensemble et les frais de service et de messagerie
à 41 407 $. La publicité par mandat - ce qui n'est pas la
publicité obligatoire on l'appelle la publicité par mandat -
s'élevait pour l'année 1982-1983, en placement total brut,
à 5 564 444,06 $. Les escomptes réalisés, grâce
à ce type de placement, s'élevaient à 716 081 $ pour
12,86%; les frais de messagerie à 39 388,26 $ et les
rémunérations versées aux agences participantes à
343 706,84 $.
Le Président (M. French): Ce n'est pas le moment de donner
le détail des chiffres, mais jusqu'à maintenant, je n'ai pas
justifié le million pour quatre mois. Au taux où l'on va, avec
les frais, les épargnes ou les économies, on ne réussit
pas à toucher le million pour quatre mois.
Une voix: ...
Le Président (M. French): Je sais fort bien, mais au taux
où l'on va pour l'année 1984, avec les renseignements de 1983, on
ne réussit pas encore à justifier le million. Je veux bien qu'il
y ait des économies, mais elles devraient être plus
élevées que cela. Je ne sais pas si le ministre comprend ma
question.
M. Bertrand: Ce que vous voulez dire, si je comprends bien, M. le
Président, c'est que...
Le Président (M. French): C'est que sur 7 000 000 $, nous
avons épargné presque 1 000 000 $. Sauf que cela a
coûté 1 000 000 $ pour faire cette coordination pour quatre
mois.
M. Bertrand: D'abord, comparons des comparables. Je viens de vous
donner les chiffres pour l'année 1982-1983 et là, on parle de
quatre mois en 1984.
Le Président (M. French): C'est cela. Je veux bien que,
encore une fois vous ayez fait une grande flambée de dépenses,
mais il faudrait qu'elles soient même plus grandes pour justifier 1 000
000 $ pour quatre mois au taux où vous utilisez l'économie pour
l'année 1983-1984.
M. Bertrand: Enfin, j'essaie de comprendre très bien la
question et de comprendre très bien les réponses qu'on essaie de
me souffler à l'oreille...
Le Président (M. French): Le sous-ministre adjoint trouve
comme...
M. Bertrand: II ne s'agit pas de 1 000 000 $ versés...
Le Président (M. French): Je m'excuse, d'accord, c'est
toujours pour l'achat.
M. Bertrand: Voilà!
Le Président (M. French): D'accord, très bien.
Une voix: Ce n'est pas le salaire de l'agence.
M. Bertrand: Ce n'est pas versé à l'agence, c'est
pour permettre d'acheter.
Le Président (M. French): J'avais compris à un
moment donné et par la suite, j'avais oublié. D'accord,
merci.
M. Doyon: II n'y a pas d'autres questions sur cet article, M. le
Président. Peut-être l'article 17, où on indique...
Le Président (M. French): L'engagement 17, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui. En avril 1984, on indique un "supplément
pour porter à 880 000 $ le coût de la campagne de communication
relative au développement d'une thématique commune aux programmes
sectoriels de relance économique et de création et de soutien de
l'emploi".
M. le ministre, ce qu'on appelle le développement d'une
thématique commune, est-ce que cela veut dire, en termes clairs, la
définition d'un grand thème général sous lequel
devraient se situer les campagnes de publicité des différents
ministères de façon que l'impact publicitaire - pour employer un
mot qui ne dit peut-être pas tout recherché par le gouvernement
soit maximisé? Est-ce que cela ne cache pas certaines tentatives de la
part du gouvernement d'obtenir et de se faire un capital politique avec des
programmes gouvernementaux, des programmes qui sont de nature à tenter
de se faire créditer certaines initiatives gouvernementales dans le
domaine de l'économie en général? Quelle est la
participation - s'il y en a une - du comité ministériel permanent
des communications dans l'établissement d'un tel thème
commun?
M. Bertrand: Au cours des deux dernières années,
pour les campagnes de communication du gouvernement du Québec, nous
avons fonctionné sur la base de tables de concertation. Autant pour le
contenu du plan de communication que pour son budget, les ministères
étaient mis à contribution à l'occasion de la
création de différentes tables de concertation. Quand on prend
les campagnes les unes après les autres, on peut savoir quels
étaient les ministères présents à chacune des
tables de concertation, connaître les montants d'argent que les
ministères, à même leur budget de communication,
affectaient à la campagne et quels étaient les montants provenant
spécifiquement du comité ministériel permanent des
communications.
Effectivement, ces tables de concertation, au cours des deux
dernières années, étaient essentiellement animées
par le secrétariat du comité ministériel permanent des
communications, mais réunissaient, selon les campagnes, trois, quatre,
cinq, six et sept ministères différents. Dans ce cas, il y avait
aussi le même type de procédure qui était retenu et les
participations financières pouvaient varier, bien sûr, d'un
ministère à l'autre, selon les disponibilités
budgétaires de chacun de ces ministères ou le degré
d'implication de chacun de ces ministères et du comité
ministériel permanent des communications avec une partie du budget qui
était sous sa responsabilité.
M. Doyon: Le ministre est-il en mesure de nous dire quelle est la
thématique commune qui a été finalement retenue? Est-ce
celle qui vise à rattacher toute l'action gouvernementale au
thème général de la relance économique, un peu
comme on a pu en être informé précédemment, et
à ce que toute la publicité gouvernementale puisse mettre en
relief ce que le gouvernement se plaît à appeler son action dans
le domaine de la relance économique de façon que, de toutes les
manières possibles, on puisse tenter de donner l'impression à la
population en général que le gouvernement s'acharne
véritablement à la solution des problèmes réels qui
sont des problèmes économiques actuellement et qui sont ceux que
nous, de notre côté, privilégions actuellement?
M. Bertrand: II s'agissait de la campagne de publicité qui
avait comme thème "On a tout à gagner" et qui avait
été conçue par l'agence de publicité Cossette
Communication Marketing retenue après, bien sûr, avoir
procédé aux sélections habituelles. (12 h 45)
Je suis convaincu, M. le député de Louis-Hébert,
que cette campagne et les autres qui ont suivi ont contribué pour une
large part à deux éléments: donner un certain nombre
d'informations à la population relativement aux actions non seulement
entreprises par le gouvernement du Québec, mais très souvent
entreprises par le gouvernement et certains partenaires pour faire en sorte que
nous sortions de la crise économique et que nous puissions effectivement
entreprendre ce qu'on a appelé la relance économique, ce qui
s'est traduit par un certain nombre de décisions, de mesures et de
gestes qui, aujourd'hui, sont sur le terrain, sont concrets et qu'on peut
effectivement identifier. Je crois beaucoup à l'efficacité de ce
type de campagne pour donner à la fois un certain nombre d'informations
à la population, quoique je serai toujours le premier à admettre
qu'un plan de communication qui n'est que publicitaire est incomplet et qu'il
doit y avoir d'autres aspects qui s'y ajoutent, mais que la publicité
dans l'ensemble des moyens mis à la disposition de quelque organisme que
ce soit pour bâtir un plan de communication est un des instruments
importants dont il faut tenir compte et qu'il faut savoir utiliser.
J'ai la conviction que cela a servi, entre autres, au niveau de la
sensibilisation du public au niveau de la création d'un climat de
confiance chez les gens dans le contexte d'une reprise économique
à effectuer et que ces actions en matière de publicité
peuvent se justifier à plusieurs points de vue. Évidemment, la
remarque, c'est toujours: Cela coûte cher. Effectivement, quand on donne
aux gens les chiffres globaux, cela crée une impression de montants
très massifs qui peuvent être injectés en publicité,
mais quand on regarde le coût que représente, par exemple, une
demi-page ou une page de publicité dans un quotidien, une page dans un
hebdomadaire, 30 ou 60 secondes à la radio, 30 ou 60 secondes à
la télévision, les coûts sont très
élevés. Ce
qui coûte cher dans ces campagnes de publicité, c'est
évidemment le placement dans les médias d'information.
Évidemment, vous allez me dire: Pour les entreprises elles-mêmes,
c'est une source de revenus additionnels qui leur permet, bien sûr, de
rentabiliser leur entreprise, que ce soit dans les médias écrits
ou les médias électroniques, mais pour les gouvernements, ce sont
des coûts importants au niveau du placement. À ce point de vue -
je ne voudrais surtout pas l'avoir oublié - je prends l'année
1983 dans le Globe and Mail: "Top 50 national advertisers". On the top, can I
mention it, the Government...
Le Président (M. French): C'est à la mode ces
temps-ci par vous autres. Alors, mentionnez-le.
M. Bertrand: ...of Canada...
Le Président (M. French): Ah bon! Bien... C'est un nouveau
gouvernement. Il n'est pas aussi mauvais que l'autre.
M. Bertrand: C'était l'ancien. C'était en 1983. 53
000 000 $...
Le Président (M. French): Celui qui n'était pas
bon.
M. Bertrand: En 1983, 53 000 000 $. Le premier, le gouvernement
du Canada. Le gouvernement de l'Ontario, sixième, dans les 50 plus
importants, 27 172 000 $ et le gouvernement du Québec, 21e, avec 11 810
896 $.
M. Doyon: En avant de Coca Cola. M. Bertrand: Juste en avant.
M. Doyon: Ouste en avant de Coca Cola.
M. Bertrand: Et nous, pour donner de l'information aux gens, non
pas sur une bouteille de Coke ou une bouteille de Sprite, mais pour donner de
l'information sur des centaines, pour ne pas dire des milliers de services et
de programmes que les gens doivent connaître s'ils veulent
véritablement y avoir accès. Dans ce contexte, je dis que c'est
un devoir d'État de s'assurer que la population est renseignée
sur les différents services et programmes que nous avons
décidés à l'Assemblée nationale ou au gouvernement
et auxquels elle a accès et que, très souvent, elle n'utilise pas
parce qu'elle ne les connaît pas.
Je trouve, quand on compare le gouvernement de l'Ontario, à 27
172 000 $, et le gouvernement du Québec, à 11 810 000 $ en 1983,
enfin...
Le Président (M. French): Qu'est-ce que ce sera pour le
gouvernement du Québec cette année, M. le ministre?
M. Bertrand: Je n'ai pas les livres pour l'année
1984-1985. Ils seront fermés le 31 mars. Lors de l'étude des
crédits, on pourra en parler.
M. Doyon: M. le Président, il est remarquable, dans
l'apologie que fait le ministre de la publicité gouvernementale, que,
dans le même discours, il indique que le gouvernement, par ses campagnes
de publicité, a décidé de jouer sur le plan psychologique
auprès de la population. D'après ce qu'il dit, lui donner
confiance en elle-même, lui faire se rendre compte - en fait, ce qui est
sous-jacent à cela - que, grâce à l'action gouvernementale,
on est en train de sortir de la crise, etc.
Pour faire une critique de ce qui se fait vraiment ailleurs et faire des
comparaisons valables, il faudrait voir si on retrouve au gouvernement de
l'Ontario - si on le faisait, je ne l'approuverais pas - des campagnes
publicitaires aussi vides et aussi creuses de sens que celle de "Bravo
Québec" ou "C'est reparti. On a tout à gagner." M. le ministre,
vous reconnaîtrez avec moi que, pour porter un jugement de valeur sur les
campagnes de publicité, il faudrait savoir combien d'argent a
été attribué à ce genre d'"autocongratulation",
comme je le disais tout à l'heure, à cette espèce
d'incantation générale visant à appeler la pluie
rédemptrice de la relance économique.
Ce que je ne suis pas seul à déplorer, ce que les
spécialistes et les observateurs chevronnés de la scène
politique déplorent, c'est cette tendance marquée que le
gouvernement a, M. le ministre, plus particulièrement - dois-je le dire?
- depuis que vous êtes le ministre des Communications, de faire des
campagnes générales qui n'informent pas la population que,
dorénavant, Logirente est accessible à une classe de citoyens
à qui il ne l'était pas, que, dorénavant, on pourra avoir
droit à un certain nombre de choses, mais qui sont tout simplement une
espèce de grand hymne général ou un Te Deum qui...
Le Président (M. French): M. le député, je
dois intervenir.
M. Doyon: C'est un peu en réponse à ce que le
ministre a dit...
Le Président (M. French): Vous savez combien j'ai de
sympathie pour ce que vous dites, mais avant que le ministre se lance dans les
chiffres lui aussi...
M. Bertrand: Non, non, non. Pas dans les chiffres.
M. Doyon: II va nous lancer un volume de 550 pages par la
tête.
Le Président (M. French): II va nous dire comment les gens
apprécient l'information gouvernementale.
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. French): Est-ce que vous allez dire aussi
le pourcentage de gens qui pensent que cela devrait être davantage
réglementé, etc.?
M. Bertrand: Je peux vous dire plein de choses.
Le Président (M. French): Oui. M. le ministre, je vous
suggère...
M. Bertrand: ...d'être bref.
Le Président (M. French): ...un moratoire des deux
côtés, un armistice là-dessus. Sinon, on ne passera pas au
travers.
M. Bertrand: Effectivement, M. le Président...
Le Président (M. French): Vous avez eu cinq à dix
minutes pour justifier... Le député a répliqué.
M. Bertrand: Non, non...
Le Président (M. French): Ne pouvons-nous pas...
M. Bertrand: J'avoue effectivement que nous aurions
énormément de difficulté à nous entendre, M. le
député de Louis-Hébert et moi-même, sur toute cette
question. Je pense que le seul moment où il changera probablement d'avis
sur cette question, c'est au moment où il se retrouvera peut-être
un jour - je ne sais pas exactement en quelle année, si les
électeurs de Louis-Hébert lui prêtent vie - au
gouvernement. À ce moment-là, peut-être qu'il comprendra
que l'information gouvernementale est importante.
Une voix: Peut-être des siècles...
Le Président (M. French): La question pertinente serait:
Quelle serait l'attitude du député de Vanier de l'époque,
s'il y avait un député de Vanier dans l'Opposition à ce
moment-là?
M. Bertrand: La même opinion. Jamais! Jamais! Citez-moi un
cas où... D'ailleurs, je n'ai jamais été
député de l'Opposition, mais citez-moi un cas où, avant
d'être député...
M. Doyon: Cela viendra.
M. Bertrand: ...j'ai, de quelque façon que ce soit,
indiqué qu'un gouvernement ne devait pas avoir des plans de
communication, des plans d'information coordonnés, cohérents. Je
me rappelle, quand je donnais des cours comme professeur à
l'Université Laval - le député de Chauveau qui est
présent...
Le Président (M. French): Comme ex-collègue.
M. Bertrand: ...qui a aussi oeuvré dans le monde de
l'enseignement, peut en témoigner. Peut-être que d'autres qui sont
à la table peuvent le faire aussi. Quand j'étais professeur au
Département de journalisme et d'information de l'Université
Laval, parmi les cours que je donnais, il y avait un cours qui portait sur la
communication gouvernementale. Croyez-le ou non, M. le député de
Westmount.
Le Président (M. French): J'ai donné ce cours
à la demande de votre successeur, M. Barnabé. Alors, je suis
pleinement conscient de l'existence de ce cours.
M. Bertrand: Bon. Et je suis moi-même allé avant
vous à ce cours...
Le Président (M. French): C'est cela.
M. Bertrand: ...comme ministre des Communications, expliquer aux
étudiants pourquoi le gouvernement avait une politique sur la
communication gouvernementale, comment elle s'appliquait, etc. Nous sommes tous
les deux, d'ailleurs, allés donner notre avis là-dessus devant le
même groupe d'étudiants il y a environ, si ma mémoire est
bonne, un an ou deux. Mais je voulais vous donner une information tirée
de cet énorme bouquin que je vous invite à lire...
Le Président (M. French): M. le ministre, M. le
ministre.
M. Bertrand: "Réactions du public face à la
publicité gouvernementale". C'est très intéressant parce
que cela a été réalisé par le groupe
Sociétal avec...
M. Doyon: II est dur à arrêter!
Le Président (M. French): Oui, effectivement.
M. Bertrand: ...la contribution, bien sûr, d'autres
groupes. Ils ont fait des comparaisons par province.
Le Président (M. French): M. le ministre.
M. Bertrand: À un moment donné, ils posent la
question suivante: "Does government advertising serve a useful purpose"? Oui.
Savez-vous dans quelle province c'est le plus élevé? C'est au
Québec, avec 86% de oui.
M. Doyon: Oui, mais vous avez fait une campagne de
publicité pour leur dire que c'était utile.
Le Président (M. French): M. le ministre, je pense que
c'est effectivement très intéressant. Je pourrais, moi aussi,
citer des chiffres. Comme vous le savez, j'étais aussi présent
que vous au "seminar" en question, mais, pour le moment, pourrions-nous revenir
à l'engagement 17 d'avril 1984?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. French): D'ailleurs, il n'y a plus de
questions; il n'y a plus de réponses. Avril 1984,
vérifié.
M. Doyon: Vérifié.
M. Bertrand: Juste une remarque. Vous savez, M. le
député de Westmount, qu'il y a une campagne de publicité
qui a été décidée pour l'année en cours sur
l'achat de produits québécois. Je réalise que je
réponds au projet de loi 191, Loi sur les sondages et la
publicité gouvernementale, présenté par vous-même,
article 14, paragraphe 5: "...de faire la promotion de l'achat de services et
de produits manufacturés au Québec".
Le Président (M. French): M. le ministre, il ne s'agit
pas...
M. Doyon: On est pour la vertu, nous aussi.
Le Président (M. French): Oui, on est tous pour la
maternité.
M. Bertrand: Donc, l'Opposition m'incite à faire mon
travail. Je le fais de la façon la plus efficace possible et je pense
qu'effectivement les résultats sont bons.
M. Doyon: Les sondages sont mauvais, cependant.
Le Président (M. French): Les engagements financiers de
mai 1984 du ministère des Communications.
Engagements de mai
M. Doyon: À l'article 12, M. le Président,
très rapidement, on indique qu'il y a un contrat de services qui a
été accordé pour l'entreposage et le repiquage de
documents filmiques dont les droits appartiennent au gouvernement pour une
période de trois ans. M. le ministre, est-ce le premier contrat de cette
nature qui est accordé soit à Banque de films du Québec
Inc., qui l'a reçu pour 25 000 $ ou à d'autres compagnies,
d'autres sociétés? Combien de documents sont touchés par
ces services d'entreposage et de repiquage? Est-ce que d'autres fournisseurs
ont été approchés pour qu'ils puissent offrir leurs
services pour de l'entreposage et du repiquage de documents semblables?
M. Bertrand: Le contrat a été accordé en
mars 1984 à la Banque de films du Québec pour réaliser un
projet pilote de traitement, de classement et de commercialisation de documents
audiovisuels et filmiques dont les droits appartiennent au gouvernement. Le CT
autorisant la signature de ce contrat prévoyait que le repiquage des
documents filmiques devait se faire par les moyens normaux, c'est-à-dire
par commande ouverte du Service des achats du gouvernement. Une demande a donc
été adressée au Conseil du trésor pour que la
Banque de films du Québec puisse avoir recours à des fournisseurs
de son choix afin d'exécuter ces travaux de repiquage. C'est le premier
contrat du genre qui a été accordé à la Banque de
films du Québec; c'est probablement le dernier aussi.
M. Doyon: Pourquoi?
M. Bertrand: Parce que le travail a été
effectué.
Le Président (M. French): Bon, c'est fait.
M. Bertrand: Le travail a été effectué. Il y
a une imputation budgétaire sur deux exercices financiers et cela
totalise un montant de 25 000 $.
Le Président (M. French): Mais ce n'est pas l'entreposage
en soi qui est acheté; c'est un système d'entreposage qui est
acheté, si je comprends bien?
M. Bertrand: C'est cela. C'est un projet pilote à la fois
de traitement, de classement et de commercialisation de documents audiovisuels
et filmiques dont les droits appartiennent au gouvernement du Québec. Il
serait intéressant pour les députés, si un jour ils le
voulaient - je pense que le député de Saint-Henri serait
très intéressé - visiter, à Montréal...
Le Président (M. French): Est-ce dans son
comté?
M. Bertrand: Non, c'est tout près de Notre-Dame. Si ma
mémoire est bonne c'est
plutôt dans le comté de Saint-Jacques. C'est tout
près de l'autoroute qui entre au centre-ville de Montréal.
M. Doyon: Nous voilà bien informés.
M. Bertrand: Un gars du village de Québec comme moi...
Le Président (M. French): Y a-t-il d'autres questions sur
l'engagement 12 ou sur d'autres engagements?
M. Doyon: Non. Si le ministre promet d'être bref,
pourrait-il nous indiquer, à l'engagement 14, où on indique qu'il
y a eu renouvellement de contrat de services pour l'utilisation par la
bibliothèque administrative du gouvernement, du réseau de
télétraitement RIBLIN pour l'année financière
1984-1985, pour 155 000 $, fournisseur: Conférence des recteurs et
principaux des universités du Québec, ce qu'est le réseau
de télé-traitement RIBLIN?
Le Président (M. French): Si c'est pour être long,
M. le ministre, on va reprendre plus tard.
M. Bertrand: C'est long et c'est court. RIBLIN, c'est un
consortium de bibliothèques.
Le Président (M. French): Est-ce qu'on reprend à 15
heures, M. le ministre?
M. Bertrand: Ou avant.
Le Président (M. French): À 14 h 30?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. French): La commission suspend ses
travaux pour les reprendre à 14 h 30 à la même place.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise de la séance à 14 h 42)
Le Président (M. French): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Le ministre est maintenant parmi nous. Nous avons donc quorum et le
témoin.
Nous étions à l'engagement 14 des engagements financiers
du ministère des Communications pour le mois de mai 1984. Je vais
inviter le député de Louis-Hébert à reprendre sa
question pour le bénéfice du ministre.
M. Doyon: Merci, M. le Président. C'est une simple
question d'information. C'est pour savoir ce qu'est, finalement, ce qu'on
appelait le réseau de télétraitement RIBLIN. Je ne veux
pas que le ministre nous fasse une longue réponse. Il a dit quelques
mots, mais s'il veut les reprendre pour...
M. Bertrand: Très spécifiquement, les lettres du
mot RIBLIN signifient Réseau informatisé de bibliothèques
Library Information Network.
M. Doyon: Et cela couvre le Canada entier, j'imagine.
Le Président (M. French): Je pense que cela couvre les
universités québécoises, M. le ministre, puisque j'en ai
déjà bénéficié.
M. Bertrand: Oui. Je vais être très bref d'ailleurs.
Il n'est pas nécessaire d'être très long là-dessus,
parce que je pense que le président de la commission est bien au
courant.
Le Président (M. French): Mais je viens juste d'apprendre
ce que c'était pour vrai, RIBLIN. Je ne connaissais pas cela avant que
vous ne me le disiez.
M. Bertrand: Pour toutes ces questions d'échange
d'information entre des bibliothèques, etc., on fonctionnait, dans le
passé, avec UTLAS (University of Toronto Library Automation Systems)
pour ce qui était des banques catalographiques des bibliothèques.
Vous n'êtes pas sans savoir, M. le Président, qu'au cours des
derniers mois, j'ai annoncé, à Montréal, que nous
procédions au rapatriement au Québec des banques catalographiques
qui étaient administrées par UTLAS, à Toronto, et en
même temps à la création d'un centre serveur
québécois dans une association avec l'entreprise privée,
pour la nommer, IST, services techniques, qui a constitué une succursale
qui va s'occuper essentiellement d'être maintenant ce serveur
québécois que le sommet sur les communications avait
souhaité créer précisément au Québec pour
permettre la diffusion des informations contenues dans des banques de
données. C'est tout ce projet qui est là-dedans, mais ici
résumé dans un contrat de services pour permettre l'utilisation,
par la bibliothèque du gouvernement, du réseau RIBLIN.
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. French): D'autres questions?
M. Doyon: Pour le mois de mai 1984, non, M. le
Président.
Engagements de juin
Le Président (M. French): Alors, les engagements
financiers du ministère des Communications pour le mois de mai 1984
sont vérifiés. On passe maintenant aux engagements
financiers du même ministère pour le mois de juin 1984. M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci. À l'article 13, "contrat de services pour
agir à titre de conseiller-expert en communications auprès de la
Commission d'accès à l'information en vue de la
réalisation de son programme de communications, pour une période
de douze mois. Fournisseur, M. Réal Barnabé. Montant de
l'engagement, 30 000 $."
M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous informer
s'il s'agit là d'un contrat exclusif de services de M. Barnabé
pour la commission d'accès?
M. Bertrand: Dans le sens où M. Barnabé est la
seule personne qui effectue ce travail pour...
M. Doyon: Non. Dans le sens que M. Barnabé consacre la
totalité de son temps aux services.
M. Bertrand: Non.
M. Doyon: Non. C'est à temps partiel, donc.
M. Bertrand: Exactement. Il est rémunéré sur
une base horaire qui est de 35 $ l'heure.
Le Président (M. French): 35 $ l'heure. M. Bertrand:
Oui, 35 $ l'heure.
Le Président (M. French): Donc les négociations
sont... Le chiffre en question est un maximum?
M. Bertrand: Je m'excuse. C'est parce qu'il y a notre directeur
général à l'administration qui me fournit une
donnée qui était dans le CT, mais... En fait, cela inclut les
avantages sociaux. La rémunération au taux horaire - c'est une
note que le président de la Commission d'accès à
l'information m'a transmise, précisément parce qu'il était
au fait que ce matin on étudiait les engagements financiers - est de
29,50 $ pour une période maximale de douze mois jusqu'à
concurrence d'une somme maximale de 25 000 $. Quand on dit 35 $ l'heure, cela
inclut les avantages sociaux. Tous les 25 000 $ n'ont effectivement pas
été dépensés jusqu'à maintenant. Si Mme
Bélanger est ici... Je crois que c'est à peu près 5000 $
qui ont été dépensés jusqu'à maintenant en
services fournis par M. Barnabé pour aider la Commission d'accès
à l'information à préparer un plan de communications.
M. Doyon: Mais la commission d'accès a-t-elle une
direction des communications?
M. Bertrand: Non.
M. Doyon: Elle n'en a pas.
M. Bertrand: Non.
M. Doyon: Tout simplement, je trouve cela un peu curieux. C'est
qu'il s'agit d'un contrat de services, un contrat où M. Barnabé
est rémunéré à l'heure. Est-ce qu'il est normal
que, pour un contrat de services où on rémunère les gens
à l'heure, il y ait des avantages sociaux? De quelle nature sont les
avantages sociaux? Je ne comprends pas trop. Est-ce qu'il y a des vacances
là-dedans? Est-ce qu'il y a des congés de maladie?
M. Bertrand: Ce sont les clauses habituellement prévues.
J'ai ici la convention établie entre la Commission d'accès
à l'information et M. Barnabé. On dit: "II s'engage à agir
à titre de conseiller-expert en communications et relations publiques
dans le cadre de la réalisation du programme de communication de la
commission. Il supervise la préparation des communiqués, des
documents d'information en collaboration avec le personnel de la commission. Il
supervise la production et la diffusion du matériel de communication. Il
accomplit tout autre mandat particulier relié aux communications qui
pourrait lui être confié dans le cadre général de la
réalisation du plan de communication." Maintenant, la commission a des
obligations à son égard.
La commission s'engage à rembourser aussi, conformément
aux normes et directives du Conseil du trésor, sur présentation
de pièces justificatives, tous les frais de déplacement et de
séjour effectués. La question de M. le député de
Louis-Hébert concerne cette notion d'avantages sociaux. Cela existe
habituellement dans ce type de contrat. Non?
M. Doyon: C'est un taux horaire net, normalement.
M. Bertrand: C'est un taux horaire net de 29,50 $.
M. Doyon: II se peut que son taux horaire net soit de 29,50 $,
mais c'est parce que vous avez mentionné 35 $.
M. Bertrand: On a une donnée ici. Ah bon. Très
bien. Dans le projet, c'était de 35 $ et cela a finalement
été de 29,50 $.
M. Doyon: II n'est pas question d'avantages sociaux.
D'accord.
M. Bertrand: Voilà. Dans la décision ici, c'est
bien marqué en bas: Demande approuvée par le Conseil du
trésor à condition que le tarif horaire n'excède pas 29,50
$.
M. Doyon: Parce que les avantages sociaux, je ne comprenais
pas.
M. Bertrand: Je m'excuse, il y avait un peu de confusion.
M. Doyon: Cela va. Il n'y a pas de problème. Je n'ai pas
d'autres questions sur l'engagement no 13.
Le Président (M. French): D'autres engagements pour le
mois de juin?
M. Doyon: L'engagement no 16, M. le Président.
Le Président (M. French): L'engagement no 16.
M. Doyon: De juin 1984. "Contrat de services pour effectuer la
coordination du placement de la publicité gouvernementale, pour une
période de trois ans. Fournisseur choisi: Publim Inc., Québec.
Montant de l'engagement, 10 221 600 $." L'imputation budgétaire,
d'après le document qu'on a, est sur l'année 1984-1985 et les
deux années suivantes. J'aimerais demander au ministre... Cela fait
suite, évidemment, à l'engagement précédent que
nous avons eu l'occasion d'étudier en avril 1984. C'est la suite de
l'appel d'offres que vous avez sollicité et où vous avez
reçu... Là, d'après ce que je comprends, vous avez
reçu deux soumissions.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Doyon: Est-ce que la soumission de la Société
Médian Enr. était recevable, à ce moment-là?
M. Bertrand: Non.
M. Doyon: Elle n'était pas recevable.
M. Bertrand: À la suite de deux avis que nous avons
obtenus.
M. Doyon: Où votre jurisconsulte est entré en
action.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Doyon: Le ministre est-il en mesure de nous dire, dans le cas
de ce contrat de services pour une période de trois ans, quel est le
montant global qui sera consacré par le gouvernement? Y a-t-il des
projections qui ont été faites sur une période de trois
ans, en ce qui concerne la publicité gouvernementale, ou s'agit-il tout
simplement d'une tranche où on décide de consacrer d'ores et
déjà 10 000 000 $ sur une période de trois ans, quitte
à ce qu'il y ait des rajustements ultérieurs?
M. Bertrand: Comme vous l'avez probablement réalisé
ce matin, lorsque je vous ai donné les chiffres - par exemple, pour
l'année 1983, le montant total des placements que le gouvernement du
Québec avait effectués s'élevait à environ 11 300
000 $ - on attribue à l'Agence de coordination un budget qui lui permet
justement de faire des achats pour des montants qui correspondent à peu
près à ce que le gouvernement pense devoir placer dans les
médias écrits ou électroniques. Dans le cas
présent, il s'agit d'une provision à être utilisée,
mais dont on ne peut dire en ce moment qu'elle le sera totalement ou même
qu'elle ne pourrait pas être augmentée. Cela arrive à
l'occasion. On s'en rend compte à chaque budget supplémentaire.
Je me souviens que le député de Vaudreuil-Soulanges avait fait un
discours là-dessus en disant: On prévoit 6 000 000 $ additionnels
pour la publicité gouvernementale. Ce n'était pas pour la
publicité gouvernementale, c'était pour que l'Agence de
coordination ait les montants requis pour procéder au placement,
lesquels montants ne lui sont pas donnés en totalité lorsque nous
présentons les crédits chaque mois de mars. Il y a toujours, dans
le budget supplémentaire, une provision additionnelle justement pour
faire face à ces choses-là.
M. Doyon: Concernant les crédits additionnels pour des
campagnes de publicité, le ministre est-il en mesure de nous confirmer
aujourd'hui s'il y aura un certain nombre de millions de dollars qui vont
être consacrés d'une façon additionnelle aux campagnes de
publicité gouvernementale, tel qu'on a pu le comprendre dans certains
reportages de journaux? Y a-t-il des augmentations prévues en ce qui
concerne la publicité gouvernementale dans les prochains mois?
M. Bertrand: La programmation a été fixée au
mois de mars dernier. Je fais une distinction entre deux secteurs. Il y a un
volet qui est administré par le comité ministériel
permanent des communications, par décision du Conseil des ministres,
dont une partie sur le plan budgétaire vient des ministères
auxquels on a demandé justement plutôt que d'organiser leurs
petites campagnes isolément de se regrouper dans une table de
concertation. Nous avons créé trois tables de concertation: une
table de concertation sur les programmes liés aux jeunes. D'ailleurs,
est-ce qu'on a apporté avec nous la revue Déclic qui vient
tout
juste de sortir? Est-ce que j'en ai un exemplaire? L'avez-vous vue?
M. Doyon: Je n'ai pas vu la revue, mais j'ai vu le...
M. Bertrand: Le poster?
M. Doyon: ...le poster où les jeunes sont tous souriants,
bien habillés, et ils ont tous des jobs. Ce qui me paraît...
M. Bertrand: Non, non, je m'excuse. M. Doyon: Non.
M. Bertrand: Peut-être qu'on pourrait... Elle vient
à peine de sortir des presses. Cela me ferait...
M. Doyon: Je parle du poster. M. Bertrand: Ah! Mais la
revue?
M. Doyon: Non, la revue je ne l'ai pas lue.
M. Bertrand: La revue présente les différents
programmes qui existent au niveau de la formation, certains programmes au
niveau de l'action sur le terrain pour les jeunes et au niveau de l'emploi.
C'est une revue qui faisait partie d'un de ces programmes, donc, une table de
concertation pour les programmes liés aux jeunes; une table de
concertation sur l'achat de produits québécois et une table de
concertation sur l'essor économique. La division budgétaire
décidée par le Conseil des ministres prévoit un montant
d'argent qui est administré à partir d'une enveloppe du
comité ministériel permanent des communications, de 5 000 000 $
et des ministères qui participent aux tables de concertation à
même les budgets qu'ils avaient déjà dans leur
crédit. On leur dit: Ces montants vous les amenez à la table de
concertation, vous formez la table de concertation, vous préparez le
plan de communication, vous êtes même du jury qui
sélectionne les agences. Les ministères ont donc participé
eux-mêmes pour un montant de 4 200 000 $. Je m'excuse, 3 200 000 $.
M. Doyon: Est-ce que c'est la première année que
cela se fait comme cela, M. le ministre?
M. Bertrand: L'an dernier nous avions procédé d'une
façon différente. C'est la première année que nous
réussissons à faire en sorte que les montants qui sont dans les
ministères puissent être amenés à une table de
concertation. Donc, la dépense n'est pas faite disons par le
ministère de l'Énergie et des Ressources qui organise sa propre
campagne de communication, mais elle est faite par une table de concertation.
Le ministère de l'Énergie et des Ressources est présent,
le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
est présent, le ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme est présent. Il y a un certain nombre de ministères pour
chacune des tables de concertation, selon le thème bien sûr, qui
ont des montants d'argent.
C'était d'ailleurs prévu dans la décision du
Conseil des ministres de faire en sorte que nous indiquions les montants
d'argent que chaque ministère devait apporter à la table de
concertation. Mais, évidemment, cela dépendait déjà
de la programmation que ces ministères avaient planifiée pour
l'année 1984-1985. Cela totalise 3 200 000 $. Le Conseil des ministres a
décidé de faire en sorte qu'il y ait un budget spécifique
du comité ministériel permanent des communications de 5 000 000
$, qui s'ajoute donc à ces 3 200 000 $ pour un montant global de 8 200
000 $, permettant la réalisation de plusieurs campagnes de
communication. Je viens de vous en nommer trois avec les trois tables de
concertation. Il y en a une autre au montant de 250 000 $ avec la
Fédération des travailleurs du Québec qui veut faire
connaître son fonds de solidarité des travailleurs aux gens qui
sont susceptibles d'y participer. Le gouvernement a accepté, pour aider
la Fédération des travailleurs du Québec, d'affecter un
montant de 500 000 $ à une campagne d'information relativement à
ce fonds.
Il y a aussi d'autres éléments... Ah oui! II y a
effectivement une campagne très spécifique dans les hebdos
québécois. Cela faisait très longtemps que les
députés nous faisaient remarquer qu'il n'y avait pas que les
quotidiens, mais aussi des hebdos dans notre société. Les hebdos
jouent un rôle très important. Il y a une campagne d'information
dans les hebdos pour un montant de 750 000 $ qui s'ajoute à cela.
M. Doyon: Est-ce sur des grands thèmes que vous avez
définis ou sur des thèmes différents?
M. Bertrand: Celle-là est très
spécifiquement sur des décisions qui ont été prises
et des projets qui ont été réalisés en
région parce que, comme il s'agit d'aller dans les hebdomadaires, ce
sont des projets locaux, des projets régionaux que les hebdomadaires
peuvent évidemment véhiculer parce qu'il s'agit de dossiers qui
sont sur le territoire desservi par les hebdos. (15 heures)
M. Doyon: En réalité, M. le ministre, 3 000 000 $
sont récupérés des divers ministères de
façon à concentrer l'impact et améliorer
l'efficacité, envisagée de votre propre point de vue, bien
sûr.
En ce qui concerne des fonds nouveaux, de l'argent nouveau, c'est
quelque chose comme 5 000 000 $ qui ont été consentis quelque
part.
M. Bertrand: C'est 5 000 000 $.
M. Doyon: Ces 5 000 000 $ vont-ils être également
dépensés sous la coordination du Comité ministériel
permanent des communications?
M. Bertrand: Coordination du Comité ministériel
permanent des communications avec les tables de concertation. Si je prends une
campagne comme celle sur l'achat de produits québécois -
peut-être que mon sous-ministre adjoint a le détail de la
participation des ministères; cela vous donnerait une idée de la
façon dont c'est ventilé pour une campagne en particulier - il y
a plusieurs ministères qui participent à cette campagne. Le
ministère du Tourisme, par exemple, pour la campagne achat de produits
québécois, participe pour 400 000 $ à même les
budgets qu'il avait déjà à l'intérieur de ses
crédits; le ministère des Affaires culturelles, pour 350 000 $;
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour 650 000
$; le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation et la partie ministère Industrie, Commerce et Tourisme
pour le volet industriel, c'est-à-dire les produits manufacturés,
pour 165 000 $ et le CMPC pour cette campagne très spécifique sur
l'achat de produits québécois, au-delà de ces montants de
ministère, a un montant de 1 000 000 $ qui lui a été
alloué parce que les ministères, avec les sommes qu'ils avaient,
ne pouvaient pas - comment dirais-je - constituer le fonds requis pour faire en
sorte que nous puissions mener à terme cette campagne sur l'achat de
produits québécois qui a commencé, d'ailleurs, si ma
mémoire est bonne, le 24 septembre dernier.
M. Doyon: C'est donc dire, M. le ministre que, d'après les
quelques chiffres que vous nous fournissez au simple titre des montants
consacrés pour la publicité gouvernementale, on peut
prévoir une augmentation presque de l'ordre de 50%. Si on met en regard
les 5 000 000 $ avec les 11 000 000 $ que vous avez mentionnés
précédemment, on n'est pas loin de 50% d'argent neuf
supplémentaire. Est-ce que c'est quelque chose comme cela?
M. Bertrand: II y a ces 8 200 000 $ dont je viens de vous parler
en les divisant en deux secteurs et, au-delà de cela, il y a les
campagnes des ministères et organismes qui sont sous la
responsabilité directe des directions des communications de ces
ministères et organismes. Par exemple, si
Kino-Québec organise une campagne quelconque, cela relève
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. En dehors de
ces 8 200 000 $, à ce stade-ci, à moins que mon sous-ministre
adjoint ait une information... Mon sous-ministre adjoint à l'information
gouvernementale me dit que sous toute réserve - on fera les
vérifications nécessaires - il y aurait au-delà de ces 8
200 000 $ un montant d'environ 4 000 000 $ à 5 000 000 $, ce qui ferait
donc au total un montant d'environ 12 200 000 $ ou 13 200 000 $, selon les
chiffres qu'on aura quand on fermera les livres.
M. Doyon: Pas d'autres questions là-dessus.
Le Président (M. French): D'autres rubriques dans les
engagements financiers de juin 1984. Le dernier engagement, M. le
ministre...
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. French): ...TEVECOM distributions
audiovisuelles, j'ai un peu de difficulté à voir où cela
se situe par rapport aux efforts qui continuent pour faire la promotion de la
télévision québécoise en France.
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. French): On a su qu'on a passé
à la télévision française, l'année
dernière, quelque deux heures et demie de production
québécoise. En tout cas, je vous donne un chiffre. Cela peut
être sept heures et demie comme cela peut être cinq heures. En tout
cas, ce n'était pas dix heures. C'est le chiffre que vous nous avez
fourni au moment des crédits. Ce qu'on voit là comme subvention
à la firme TEVECOM distributions audiovisuelles, est-ce que cela
s'inscrit dans le même cadre de l'exercice de promotion?
M. Bertrand: C'est à la suite de l'engagement qui avait
été pris au sommet des communications d'aider à
l'exportation de nos productions audiovisuelles. TEVECOM, effectivement,
reçoit du ministère une contribution de 175 000 $ qui va lui
permettre d'introduire 250 heures d'émission par la
câblodistribution.
Le Président (M. French): Tout dépend du
résultat de la fameuse chicane sur la technologie de
câblodistribution que les Français vont utiliser.
M. Bertrand: Oui, mais pour avoir discuté tout
récemment encore avec un représentant de la compagnie
Vidéotron, il y
a en ce moment une quarantaine de municipalités en France avec
lesquelles la société Vidéotron poursuit des
négociations et qui ont décidé d'aller dans le sens de
l'implantation de la câblodistribution par câble coaxial.
Le Président (M. French): On espère bien que la
technologie québécoise va reprendre du poil de la bête en
France. En tout cas, il y a des possibilités. Encore faut-il que le
gouvernement approuve.
M. Bertrand: Oui, de l'autre côté. Le
Président (M. French): Oui.
M. Bertrand: II y a beaucoup de... Enfin, je vous l'avais dit
l'autre fois, je trouve délicat d'embarquer dans ce dossier parce qu'il
s'agit de problèmes ou de dossiers internes en France. Il y a ce qu'on
pourrait appeler des problèmes franco-français à
l'occasion. Il y a, bien sûr, la bataille des technologies qui continue
d'avoir cours entre la fibre optique et le câble coaxial. Il y a des
municipalités qui ne s'entendent pas très bien finalement
à savoir de quelle façon tout cela va s'articuler mais qui
décident de procéder. Elles négocient directement avec les
entreprises, à partir de sociétés locales d'initiatives,
etc. Par exemple, elles négocient des contrats avec une
société comme Vidéotron.
Le Président (M. French): Alors, la subvention en question
va assurer une diffusion si jamais cette technologie est implantée.
M. Bertrand: C'est exact. C'est de l'exportation en France,
principalement, de 250 heures d'émissions pour la
câblodistribution.
Le Président (M. French): Mais c'est comme exporter des
automobiles à un pays qui n'a pas de chemin, quoi?
M. Bertrand: Ah non! Non. Il y a des villes qui sont
câblées en ce moment en France.
Le Président (M. French): Ah bon! Combien? Quelle
population?
M. Bertrand: J'ai parlé tantôt d'une quarantaine de
municipalités avec lesquelles ils sont en négociation qui, elles,
procèdent à l'étude de l'implantation du câble. Je
n'ai pas le nombre de municipalités qui sont effectivement
câblées et la population qui est desservie. Mais je pourrais
l'obtenir. Parce que je n'ai pas besoin de vous dire, quand on a discuté
de cette chose avec TEVECOM, que nous avions bien sûr discuté de
l'ensemble de ces éléments.
J'ai ici une note qui peut peut-être vous intéresser.
"D'abord, cette subvention fait suite aux engagements pris lors du sommet
d'appuyer, via les entreprises privées, l'exportation de nos productions
audiovisuelles ou sonores. La participation du ministère à 175
000 $ équivaut à 25% du montant payé par l'Institut
national de la communication audiovisuelle, organisme français, ou toute
autre régie".
Effectivement, ce montant équivaut à 157 692 $, soit un
maximum de 40 000 $. "En plus, le ministère des Communications s'engage
à payer les coûts techniques, traitement informatique, transfert,
transcodage, jusqu'à concurrence de 135 000 $".
En d'autres mots, dans notre montant de 175 000 $, il y a un montant de
135 000 $ qui sert à payer les coûts techniques, enfin,
jusqu'à concurrence de 135 000 $. Un montant de 40 000 $, qui est le
montant maximum, va, lui, sur les émissions comme telles en
collaboration avec l'Institut national audiovisuel de France. Eux
défraient 157 000 $ là-dessus.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: J'essaie de suivre le ministre pour savoir comment ces
fonds sont distribués. Il nous dit qu'il y a 150 000 $ qui s'en vont en
frais techniques, en coût -je ne sais pas trop - d'adaptation, pour la
télévision française ou pour les télévisions
européennes, des émissions produites ici au Québec,
j'imagine. Est-ce que ces dépenses sont encourues actuellement sans
savoir si on a preneur?
M. Bertrand: On a preneur. Je peux ajouter d'autres informations.
D'abord, évidemment, dans le plan initial que j'avais discuté
avec M. Fillioud, à l'époque - c'était en juillet dernier
- le projet était d'avoir 1 500 000 foyers câblés d'ici
1986 et 12 000 000 foyers câblés en 1996. C'était
l'année dernière. En ce moment, il y a 100 000 foyers
abonnés en France. L'heure d'émission se vendra quelque 1600 $,
ce qui signifie, pour 250 heures, un potentiel de 400 000 $ qui reviendraient
à notre industrie. En d'autres mots, en versant à TEVECOM pour
l'aide à l'exportation une somme de 175 000 $ divisée en deux
montants, des soutiens techniques, etc., plus 40 000 $ dans un autre secteur,
avec cet argent et l'exportation de 250 heures dans les foyers actuellement
abonnés au câble, nous allons obtenir en retour pour notre
industrie québécoise 400 000 $ de revenus.
M. Doyon: Ce qui nous aura coûté en
partant 175 000 $ de subvention.
M. Bertrand: Pour que TEVECOM puisse exporter et participer, avec
l'Institut national audiovisuel, à la pénétration par le
câble des émissions qui sont nos productions audiovisuelles
québécoises et canadiennes.
M. Doyon: Pour reprendre l'exemple du président, c'est un
peu comme si on vendait des voitures 6000 $ et que, pour vendre une voiture de
6000 $, on donnait une subvention locale de 3000 $ pour pouvoir obtenir 6000 $
de produit de vente à l'étranger. Vous ne trouvez pas cela
fort?
M. Bertrand: Je trouve cela intéressant, des revenus de
400 000 $.
M. Doyon: Qui nous coûtent 175 000 $ de subvention.
M. Bertrand: Oui, mais, si on veut que nos émissions se
rendent de l'autre côté, si on veut participer d'une façon
quelconque à l'exportation de nos productions audiovisuelles et sonores,
il faut tout de même consentir un certain nombre d'efforts financiers.
Bien sûr que, si on pouvait, pour 175 000 $, retirer des revenus de 5 000
000 $, ce serait encore plus intéressant. Mais le problème, c'est
qu'il y a seulement 100 000 foyers abonnés au câble en ce moment
en France. Imaginons, M. le député de Louis-Hébert, que le
plan serait atteint, ou aurait été atteint en 1986, d'avoir 1 500
000 foyers abonnés et que nous ayons aidé TEVECOM qui est un
consortium, en fait, de groupes québécois, à exporter 250
heures d'émissions de l'autre côté, je crois que les
revenus auraient été infiniment plus élevés. Je
pense qu'il est important de faire démarrer cette politique
d'exportation. Elle ne démarre pas dans les conditions idéales,
mais il est important qu'on la fasse démarrer.
Dans un autre dossier qui est celui de TVFQ-99, on sait à quel
point il a fallu pousser pour que la réciprocité existe,
c'est-à-dire que, pour les 2500 heures d'émissions
françaises reçues ici au Québec par le biais de TVFQ-99,
nous puissions en exporter... On projetait un nombre de 100; finalement, on
était rendu à 154, mais, à un moment donné, on
s'est demandé si elles étaient vraiment diffusées.
M. Doyon: C'est une bonne question.
M. Bertrand: Des vérifications ont été
faites. De toute façon, le dossier de TVFQ-99 est un accord de
coopération sur lequel nous devons revenir parce qu'il vient à
échéance en 1985. Je dois vous dire que je regarde très
attentivement ce dossier en ce moment.
M. Doyon: M. le ministre, au-delà de vos "si"...
Évidemment, avec des "si", on peut aller très loin.
M. Bertrand: On peut aller à Paris.
M. Doyon: Vous me dites que, si on avait 1 200 000 foyers
abonnés au câble en France et si on avait tant de millions de ci
et tant de millions de ça, les 175 000 $ seraient un excellent
investissement. (15 h 15)
M. Bertrand: Mais on a là un pied dans la porte.
M. Doyon: On ne peut faire autrement que d'être d'accord
avec tous ces "si"...
M. Bertrand: Mais on a un pied dans la porte, c'est ce qui est
important. On s'installe sur le marché français.
M. Doyon: Oui, je comprends qu'on s'installe mais on s'installe
en ayant 100 000 foyers câblés et en ayant une possibilité
de revenu de 400 000 $ qui reviendront à l'industrie
québécoise. Cela aura coûté 175 000 $ de subvention.
Vous me dites: Oui, nos 175 000 $ seraient un excellent investissement si on
atteignait 1 000 000 de foyers câblés. Je suis bien d'accord mais
je veux que les choses soient mises en perspective. Pour retirer 2 $, on a
investi 1 $ de subvention. C'est ce qu'on fait actuellement. À ce
moment-là, évitons de présenter cela comme étant un
marché qui, économiquement, est intéressant.
Présentons cela autrement, comme étant une première
démarche vis-à-vis d'un marché potentiel qui est loin
d'être certain. Il faudrait peut-être regarder les choses comme
cela.
M. Bertrand: Je suis prêt à adopter le ton de la
modestie mais je trouve que ce que les partenaires en communications nous
avaient dit au sommet, à savoir d'aider à l'exportation des
productions audiovisuelles, c'est un geste concret. Je suis tout à fait
d'accord avec le député de Louis-Hébert. J'avoue qu'il y a
une énorme différence entre aider un organisme comme TEVECOM
à exporter 250 heures d'émissions sur des réseaux
câblés mais je suis convaincu que c'est un excellent
investissement qui nous positionne bien pour l'avenir. Il arrive qu'il y a des
coûts à cela, par exemple: la confection du répertoire
informatisé, traitement informatique des données, 10 000 $;
transfert de support films à 3/4 BVUNTSC, 30 000 $; transcodage de NTSC
à SECAM, 25 000 $; duplication, deux copies de chaque heure, 8000 $;
cassettes, une pour le master, deux pour chaque émission, 42 000 $;
transport, courtage, douane, entreposage et transport local, 20 000 $. On est
rendu à 135 000 $. Ce sont des coûts
techniques à supporter pour l'entreprise. M. Doyon: Des
coûts fixes.
M. Bertrand: Pour ce contrat de 250 heures.
M. Doyon: Est-ce que TEVECOM fait autre chose comme
activités que de tenter de vendre à la France et à
d'autres pays la production locale de télévision. A-t-elle une
autre vocation, d'autres activités ou est-ce une compagnie qui a
été mise sur pied dans le but spécifique de recevoir cette
subvention-là de façon à...
M. Bertrand: Non, elle existait. M. Doyon: Elle existait
déjà.
M. Bertrand: Oui. Au sommet, les partenaires nous avaient dit:
Utilisez les organismes existants et ne créez pas de nouvelles
structures parce qu'on a déjà des organismes. Ils parlaient de
TEVECOM à l'époque en disant: TEVECOM existe et peut très
bien remplir cette mission d'exportation. Si vous pouvez les aider
financièrement, cela va faciliter les choses.
Le Président (M. French): Les engagements financiers du
mois de juin 1984 pour le ministère des Communications sont
vérifiés.
M. Bertrand: Si cela peut intéresser le président
de la commission, lors d'une dernière rencontre que nous avions eue, je
pense que c'est au moment de l'étude des crédits, je vous avais
dit qu'avant la fin de l'été un dossier serait
réglé.
Le Président (M. French): Ah oui, Radio-Canada et la
Régie des services publics.
M. Bertrand: Non, Radio-Québec.
Le Président (M. French): Radio-Québec, oui, je
m'excuse. La nouvelle atmosphère me fait changer...
M. Bertrand: L'appel a été retiré, M. le
Président.
Le Président (M. French): Qu'est-ce que cela signifie sur
le plan concret?
M. Bertrand: Que Radio-Québec...
Le Président (M. French): Va rappliquer?
M. Bertrand: ...va retourner devant la Régie des services
publics prochainement.
Le Président (M. French): À ce moment-là, le
ministre a bon espoir que les mésententes qui ont régné
auparavant entre les deux institutions ne réapparaîtront pas.
M. Bertrand: Très bon espoir.
Le Président (M. French): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Est-ce que le ministre est prêt à aller
plus loin, à savoir qu'il n'y aura pas de nouvel appel d'une
décision de la Régie des services publics?
M. Bertrand: Je ne peux pas me substituer à
Radio-Québec.
M. Doyon: Vous ne pouvez pas mais vous êtes quand
même le ministre responsable de Radio-Québec. Vous faites part
actuellement d'avoir dénoué l'impasse.
M. Bertrand: Si une situation semblable à celle que nous
avons connue se reproduisait, il est évident qu'il faudrait que le
législateur songe sérieusement à modifier la loi.
M. Doyon: II ne faudrait pas se retrouver, M. le ministre - c'est
tout simplement un échange de propos - dans une situation où
Radio-Québec, devant une décision de la Régie des services
publics qui lui serait défavorable, irait en appel. Le président
de Radio-Québec est changé. On se dit: On va avoir une meilleure
audience qu'avant; on a quelqu'un qui va comprendre notre point de vue; on
retire notre appel et on s'en va jusqu'à ce qu'on retrouve un juge qui
nous soit favorable. Vous savez qu'un tribunal ne peut pas fonctionner de cette
façon. On ne peut pas aller en appel et retirer son appel,
espérer que la décision qu'on va replaider va nous être
favorable, quitte à ce qu'on retourne en appel jusqu'à ce qu'on
trouve un tribunal qui nous donne raison, ce qui, en fin de compte, arrivera
tôt ou tard si on est suffisamment patient.
M. Bertrand: II faut absolument créer les conditions qui
fassent en sorte qu'avec la loi sur la programmation éducative, que nous
avons adoptée à l'Assemblée nationale du Québec,
Radio-Québec se présente devant la Régie des services
publics, que la Régie des services publics, en vertu de la loi, exerce
les pouvoirs que la loi lui confère relativement à son droit de
regard sur la programmation éducative et que le climat soit tel que -
comment dirais-je - Radio-Québec puisse très bien poursuivre sa
mission de télévision et la Régie des services publics sa
mission de tribunal administratif, tribunal quasi judiciaire, sans que deux
organismes qui relèvent du même ministre, qui sont tous les
deux des émanations de la volonté du législateur et
qui sont administrés sous tutelle, d'une certaine façon - encore
là, il faut mettre les mots avec une connotation différente selon
qu'il s'agit de Radio-Québec ou de la Régie des services publics
- sans que tout cela aille sur la place publique avec des appels devant les
tribunaux, etc. Je crois que, si on constate que le problème se trouve
dans la loi, c'est dans la loi qu'il faut aller le régler. Ce que j'ose
espérer, c'est que la prochaine rencontre entre Radio-Québec et
la Régie des services publics se déroule dans un contexte qui
permettra de rendre applicable la loi 4 sur la programmation
éducative.
Le Président (M. French): On remercie...
M. Bertrand: D'autant plus que la programmation commence à
se modifier substantiellement et il y a un article qui dit que, quand la
programmation se modifie substantiellement, il faut retourner devant la
régie.
M. Doyon: Est-ce que le ministre peut aller un peu plus loin?
M. Champagne: J'invoque le règlement. Ici, on
étudie les engagements financiers. Si on veut faire un autre
débat sur la question, j'aurais aimé le savoir au départ
qu'on entamait une discussion là-dessus.
Le Président (M. French): M. le député de
Mille-Îles, je vous...
M. Champagne: J'accepterais peut-être quelques minutes,
mais je ne voudrais pas que ce soit un dialogue sur une question qui
n'était quand même pas à l'ordre du jour.
Le Président (M. French): Je pense que c'est le ministre
qui l'a soulevée. C'est le député qui a, je pense, de
façon compréhensible, répondu, mais je dois, comme
président, inviter le ministre et le député à se
désister pour le moment.
M. Bertrand: C'est vrai qu'on se rendait loin, mais je voulais au
moins vous donner l'information sur une demande que vous m'aviez faite.
Le Président (M. French): Nous vous en sommes très
reconnaissants. Merci, M. le ministre.
M. Bertrand: Très bien.
Le Président (M. French): Je remercie les fonctionnaires
qui accompagnent le ministre.
M. Bertrand: Très bien, merci. M. Doyon: Merci
beaucoup.
Le Président (M. French): Nous allons donc procéder
à la vérification des engagements financiers d'autres
ministères. D'abord, les engagements financiers du ministère des
Affaires culturelles pour les mois d'avril, mai et juin 1984. Je pense que les
députés de l'Opposition voudraient demander que l'étude de
ces engagements financiers soit reportée. Écoutez! Est-ce qu'il y
a un problème? Il n'y a pas de problème technique. On voudrait
demander que l'étude de ces engagements financiers soit reportée,
s'il vous plaît.
Communautés culturelles et Immigration
Pour ce qui est des engagements financiers du ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration pour les mois d'avril, mai
et juin 1984, y a-t-il des questions ou commentaires?
M. Champagne: Est-ce que leur étude est
reportée?
Le Président (M. French): C'est ce qu'on
décide.
M. Champagne: D'accord.
Le Président (M. French): On a décidé, pour
les Affaires culturelles, M. le député, que l'étude soit
reportée. Il s'agit maintenant de discuter, parce qu'on a trois choix.
Nous pouvons poser des questions qui seraient enregistrées par le
secrétaire et remises au ministre pour réponses
ultérieures. Nous pouvons vérifier et accepter les engagements
financiers aujourd'hui et nous pouvons les reporter.
Engagements d'avril, mai et juin
M. Doyon: Je ne m'oppose pas, s'il y a une proposition dans ce
sens, pour ce qui est du ministère des Communautés culturelles et
de l'immigration, que ce soit adopté pour les mois... Quels sont les
mois qui sont en cause?
Une voix: Avril, mai et juin. M. Champagne: D'accord. M.
Doyon: Avril, mai et juin. M. Champagne: Je suis d'accord.
Le Président (M. French): Donc, les engagements financiers
du ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration pour
les mois d'avril, mai et juin 1984 sont
vérifiés et acceptés. La commission clôture
donc ses discussions pour le moment mais nous allons continuer en séance
de travail.
(Fin de la séance à 15 h 26)