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Affaires culturelles
M. GODBOUT (Président du comité des crédits): Poste
1, article 1 : Administration.
M. BERTRAND: Le ministre peut-il nous dire combien d'employés
tombent sous cet article: services administratifs?
M. LAPORTE: L'administration:29, comparativement à 27 en 1965. Ce
qui fait 2 de plus.
M. BERTRAND: Combien de plus de prévu pour cette
année?
M. LAPORTE : Cette année, nous prévoyons aux services
administratifs des nominations pour $75,000: un officier d'administration, un
conseiller technique, un directeur des relations de travail, un agent
d'information, un assistant-pourvoyeur, deux commis, un messager-chauffeur,
trois sténo-secrétaires, un officier du personnel, un
registraire. Ce qui fait une dépense additionnelle de $75,000 qui est
déjà prévue au budget.
M. BERTRAND: Combien de démissions au cours de la dernière
année?
M. LAPORTE: Au cours de l'année 1965, c'est-à-dire
l'année du calendrier que nous étudions, sont partis du
ministère: Mlle Bergeron, sept employés. Sept.
M. BERTRAND: Quelles ont été les raisons de ces
démissions?
M. LAPORTE: Pour Mlle Lise Bergeron, c'est une mutation à un
autre ministère; pour Mlle Rinfret, c'est une mutation. Quant aux
autres, il s'agit de commis ou de sténos ont
démissionné.
M. BERTRAND: Y a-t-il parmi ces employés-là des
conseillers techniques qui ont démissionné?
M. LAPORTE: Non. Sténo-secrétaires, commis, sténo,
commis, commis? A ce service-là, dont vous parlez?
M. BERTRAND: Oui, on y repassera. Y a-t-il eu des
congédiements?
M. LAPORTE : Non, des mutations. Les autres, ce sont des
démissions.
M. BERTRAND: Le ministre a parlé d'un directeur des relations de
travail. S'agirait-il d'un nouvel employé qui verra à
représenter le ministère aux fins du syndicalisme dans la
fonction publique?
M. LAPORTE: Oui. Une bonne partie du travail est fait. Nous sommes en
train, dans chacun des ministères, je me limite au
ministère des Affaires culturelles de créer des cadres qui
vont nous permettre d'avoir avec les syndicats des relations normales. Alors,
pour les fins de ces relations, nous nous proposons de recueillir les services
d'un directeur des relations du travail. La demande est déjà
faite à la Régie ou à la Commission de la fonction
publique pour nous procurer les services d'un directeur des relations de
travail.
M. BERTRAND: A l'heure actuelle, j'entends au point de vue de la
négociation quant à la convention collective, qui
représente le ministère des Affaires culturelles?
M. LAPORTE: Actuellement nous avons une directrice du personnel qui est
Mme André Blanchet, qui est officier de personnel. Nous n'avons pas
d'autre personne. Lorsqu'il y a des négociations, elles se font
collectivement par l'ensemble des fonctionnaires actuellement au niveau du
service qui a été spécialement formé et qui
relève du premier ministre lui-même, le directeur étant M.
Cholette, comme on le sait.
M. BERTRAND: Et quel est le salaire qui serait payé à ce
directeur des relations de travail?
M. LAPORTE: $11,000.
M. BERTRAND: Le concours a-t-il été
préparé?
M. LAPORTE: Je crois que si. C'est un concours collectif organisé
par la Commission de la fonction publique pour un ensemble de
ministères. Et il y aura éventuellement, sur les listes
d'éligibilité, un certain nombre de candidats que l'on va
proposer aux divers ministères y compris le nôtre.
M. DOZOIS: Est-ce que ces employés relèveront d'un
directeur général du personnel ou de chaque ministre?
M. LAPORTE: D'abord ils vont relever du ministre. J'ai l'impression
qu'il va y avoir au sommet, faisant chapeau à tous ces directeurs des
relations du travail, un organisme dirigé
par M. Cholette. Un peu comme nous avons dans chacun des
ministères un comptable, un représentant de la trésorerie
et il relève en définitive de la trésorerie
qui est payé par elle en fait et qui connaît beaucoup plus
intimement les problèmes de chaque ministère. Dans le cas actuel,
cela va être payé par nous et il est bien évident que cela
fait partie d'un tout.
M. BERTRAND: A même le budget que nous votons cette année
qui, pour ce sous-article, était l'an dernier de $326,600 et cette
année, de $338,200 et en particulier pour les traitements: $211,600,
l'an dernier: $232,200. Le ministre nous a dit tantôt qu'il y aurait de
nouveaux employés. Or, environ $75,000. Comment pourra-t-il les payer si
son budget de cette année n'est augmenté que de $21,000.
M. LAPORTE: $20,000.
M. BERTRAND: Il a déclaré, si mon souvenir est bon, que
cela requérerait environ $75,000. Or, il ne se fait voter que $22,000 de
plus que l'an dernier au fins des traitements.
M. LAPORTE: Les traitements actuels sont de $147,400; les augmentations
statutaires de novembre 1965, de $1,500; les augmentations statutaires de mai
1966, de $1,700; les augmentations de novembre 1966, de $900; les
gratifications de Noël, de $100; les rémunérations des
étudiants: de $1,000; rémunération additionnelle: de $500;
congés de maladie: de $400, plus treize nouvelles nominations: $75,100.
Ce qui fait $232,200. Il faut tenir compte du fait que du personnel a
démissionné, ce qui doit établir la différence
entre ce que nous demandons et ce dont nous disposerons pour des nominations
nouvelles, puisque sept employés dont le salaire était
payé par nous ne l'est plus actuellement.
M. BERTRAND: A même le montant de $211,600 qui avait
été voté l'an dernier, combien en fait à même
cet argent-là a été utilisé?
M. LAPORTE: $213,930.77. Ce qui veut dire deux mille dollars de plus que
le budget, ce qui veut dire qu'il y a eu un virement de crédit. Et comme
il y a maintenant des employés qui n'y sont plus, nous avons des
disponibilités pour l'an prochain.
M.GODBOUT: C'est bien ça.
M. LAPORTE: $213,930.77 au premier février 1966.
M. BERTRAND: Maintenant, le ministre prévoit $75,000 pour des
nouvelles nominations.
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Combien pour des augmentations de salaire?
M. LAPORTE: Vous avez des augmentations statutaires de $1,700 et de
$900, ce qui prévoit les augmentations de mai et de novembre 1966;
$1,700 en mai et $900 en novembre; c'est statutaire, les deux montants.
M. BERTRAND: Statutaire. M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Alors, il n'y a aucune augmentation prévue pour fins
d'augmentations à la suite de la négociation d'une convention
collective?
M. LAPORTE: Dois-je vous dire qu'il y a actuellement au niveau de tout
le fonctionnarisme des négociations avec le gouvernement provincial et
que le jour, prochain je l'espère, où les deux parties en seront
venues à une entente, il y aura évidemment un budget
supplémentaire pour prévoir ça. Cela n'est pas
prévu. On peut difficilement prévoir la négociation alors
qu'elle n'est pas terminée.
M. BERTRAND: Il n'y a pas de montants non plus qui ont été
indiqués.
M. LAPORTE: Dans le budget? M. BERTRAND: Dans le budget. M. LAPORTE:
Absolument pas. M. BERTRAND: Aucun.
M. LAPORTE: Dans aucun des ministères, d'ailleurs.
M. DOZOIS: Vos employés ont-ils voté en faveur de la
grève ou contre la grève?
M. LAPORTE: Etant donné que je n'étais pas dans la salle,
je n'ai pas pu les identifier.
M. DOZOIS: M. le Président, si vous permettez. Je ne suis pas
membre du comité. J'estime que je n'ai pas le droit de vote mais j'ai le
droit de parole. Je voudrais faire une remarque
qui ne s'adresse pas nécessairement aux crédits du
ministère que nous étudions présentement, mais
plutôt à l'ensemble de la présentation des comptes publics.
Je veux faire cette remarque immédiatement parce que c'est la
première fois qu'on étudie le budget.
M. LAPORTE: Qui publie les comptes publics, quel ministère?
M. DOZOIS: C'est l'Auditeur de laprovince.
M. LAPORTE: L'Auditeur de la province. Mais il relève de qui,
l'Auditeur de laprovince?
M. DOZOIS: De la Finance. Ses crédits relèvent de la
Finance. Voici comment l'on présente, M. le Président, les
comptes publics. On met à la fin de chaque ministère la liste des
employés; il est impossible de savoir si monsieur un tel est à
l'administration, au service des arts et des lettres ou au Musée de la
province ou à la bibliothèque St-Sulpice, aux archives, etc.
C'est tout pêle-mêle et, en dernier, ils sontpar ordre
alphabétique. Je pense que c'est une très mauvaise
présentation qui va probablement allonger considérablement les
débats, parce que si on veut s'y retrouver, on va commencer par
demander: « Bien, M. Beaulieu, où est-ce qu'il est, dans quel
service est-il? » Et après que le ministre nous aura donné
la réponse, onpren-dra note et on va dire: « Et M. Beaulne?
Béique? » Et puis on va les repasser l'un après l'autre. Il
y a des services où il y en a des centaines. Il me semble qu'il aurait
été facile de faire la même liste, mais à la suite
de chaque division. Je pense que...
M. LAPORTE: M. le Président,
M. DOZOIS: ... on avait coupé tous les traitements en bas de
$5,000, à ma suggestion, pour utiliser cet espace à d'autres
fins. Mais je n'ai jamais suggéré qu'on nous donne la liste des
employés par ordre alphabétique, en bloc, à la fin des
crédits de chaque ministère. Je pense que c'est très
mauvais, et j'espère que les ordres sont donnés pour que, l'an
prochain, ce soit changé.
M. LAPORTE: M. le Président, comme je ne veux pas violer le
règlement qui nous limite à la discussion des Affaires
culturelles, disons que, pour les Affaires culturelles, je n'aurais absolument
pas d'objection à seconder la suggestion du député de
St-Jacques à l'effet que, dans les comptes publics, comme je l'ai ici
devant moi, la liste apparaisse par service pour chaque ministère.
M. DOZOIS: A l'article « administration », si l'on s'en
reporte au rapport annuel du ministère, M. le Président,
dès la deuxième ligne, en page onze, on dit: « Au niveau de
l'administration générale, deux préoccupations ont
dominé le ministère. D'une part, la formulation d'une politique
culturelle. » Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il a
formulé cette politique culturelle ou s'il n'estpas en mesure de nous
donner la politique culturelle qu'il entend suivre? Un peu plus loin, il parle
d'un comité qui a été formé en vue de la
préparation d'un livre blanc sur la politique culturelle du
Québec. Il confiait donc au sous-ministre le soin de réunir une
équipe capable d'évaluer, dans le domaine de la culture, les
besoins auxquels l'action de l'Etat doitpourvoir et de préciser, dans
l'ordre des moyens aussi bien que dans celui des priorités ou
modalités selon lesquelles cette action est appelée à se
développer. Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
renseignements sur la politique culturelle du ministère?
M. LAPORTE: M. le Président, je vais répondre d'abord que
le livre blanc, comme chacun le sait, n'a pas encore été
publié. Il y a peut-être trop de choses écrites dedans sous
forme de corrections..,,
M. DOZOIS: Ah bon!
M. LAPORTE: ... que nous faisons les uns et les autres. Je n'ai aucune
excuse à donner, je n'ai aucun remords à formuler. Rien dans la
loi ne m'obligeait àpréparer ou àpublier le livre blanc.
Lorsque je suis arrivé au ministère, le 5 septembre 1964, j'ai
tenu, avec les hauts fonctionnaires du ministère, une sorte de
réunion, de congrès ou de symposium, qui a duré deux
jours, afin que nous repensions, que nous revoyons ce qui avait
été fait au ministère, qui m'aparu fort impressionnant, et
que nous songions à ce qui devrait être fait pour l'avenir. Et
c'est là qu'à ma suggestion, on a commencé la
préparation d'un livre blanc sur ce que devrait être, de l'avis du
ministère qui en prendra toute la responsabilité, une politique
culturelle à courte et à longue échéance pour la
province de Québec. Y a travaillé l'équipe dont les noms
apparaissent au rapport.
M. DOZOIS: Bouchard, Falardeau...
M. LAPORTE: Oui, c'est cela, l'équipe dont les noms apparaissent
au rapport. Cette équipe nous a proposé un premier texte que nous
avons étudié. Le texte a été soumis au conseil des
Arts de la province deQuébec, et, comme il était normal, il
fallait bien que moi, le premier ministre
et le conseil des ministres, nous en prenions connaissance et que nous
fassions nos propres commentaires. Il est arrivé que le premier ministre
est allé dans l'Ouest canadien pendant quatre ou cinq semaines. Il est
arrivé qu'à son retour, c'est moi qui suis parti pour un voyage
officiel en France, et ensuite le travail de préparation de la session.
Nous sommes actuellement, le premier ministre et moi, à discuter de
certains aspects du livre blanc. Effectivement, ce matin, le premier ministre
qui a pu en lire un certain nombre de pages hier, m'a remis un certain nombre
de pages pour avoir mes commentaires. Quand le livre blanc sera prêt
et j'ai profondément hâte qu'il soit prêt il
sera publié. Pendant que nous le préparons, nous n' avons pas
été empêchés d'en réaliser déjà
certaines parties. Ma conception de ce que devrait être une politique
culturelle pour le Québec sera clairement exprimée dans le livre
blanc, qui, une fois revu par le premier ministre et par moi-même, sera
resoumis à l'équipe qui l'a préparé, et resoumis au
Conseil des Arts. On ne devra donc pas s'étonner de certains
délais qui nous paraissent nécessaires. Comme nous avons attendu,
depuis 1867, pour qu'on élabore véritablement une politique
culturelle dans la province de Québec, je n'ai pas l'impression que l'on
va s'étonner que ça prenne quelques semaines ou quelques mois de
plus que nous ne l'avions cru.
Voilà, fondamentalement, la politique que j'ai tenté
d'instaurer aux Affaires culturelles, en étude de déconcentration
culturelle. J'ai voulu et nous avons déjà posé des actes
importants, que tous les citoyens du Québec, où qu'ils soient,
puissent profiter de tous les moyens culturels qu'il était physiquement
possible de mettre à leur disposition. Quand on est Montréalais,
quand on est Québécois, il est assez facile de communier à
la culture sous toutes ses formes pourvu qu'on le veuille. Il y a à
Montréal, la Place des Arts; il y a à Montréal, le
Musée des Beaux-Arts; il y a à Montréal, le Musée
d'arts contemporains .Vous avez un grand nombre de galeries privées,
vous avez l'Orchestre symphonique, vous avez les grandes compagnies de
théâtre et de ballet, vous avez le Conservatoire de musique. Et je
pourrais continuer, l'énumération pendant des heures. Vous avez
là non pas tout ce que les Montréalais voudraient avoir, non pas
encore tout ce qu'une métropole de l'importance de Montréal
pourrait espérer avoir, mais quand même des éléments
suffisants pour que Montréal soit devenue une des grandes capitales de
la culture en Amérique du Nord.
L'on peut dire, mutadis mutandis, la même chose de la ville de
Québec. Vous avez ici l'Or- chestre symphonique de Québec. Vous
avez quelques bonnes compagnies de théâtre, en particulier
l'Estoc; vous avez le Musée du Québec, qui est certainement un
des plus beaux musées du Canada où l'on constatera combien nous
l'avons ouvert tout grand au public, par toutes sortes de moyens, pour lui
faire comprendre que ce musée peut être autre chose qu'une maison
qui a cessé de vivre. Il y a ici la Place royale, un des bijoux
historiques du Canada; vous avez d'autres choses.
Donc, dans ces deux endroits, l'un: la capitale avec le grand
théâtre de Québec en construction, l'autre: la
métropole, vous avez déjà des moyens de culture
suffisants.Il ne faut rien négliger pour donner à
Montréal, à Québec tout ce qui est nécessaire et
nous le faisons. Si l'on fait la somme des subventions qui sont payées
par le ministère des Affaires culturelles, l'on constatera que les
compagnies de théâtre de Montréal, que l'Orchestre
symphonique de Montréal, que les Grands Ballets canadiens à
Montréal, que le Conservatoire de musique et d'art dramatique de
Montréal, etc., drainent vers Montréal une forte partie du
budget. Même chose à Québec avec l'Orchestre symphonique,
qui vient de recevoir cette année une subvention de l'ordre de $100,000;
l'Estoc, le théâtre; ce que l'on appelle maintenant l'Opéra
de Québec. Je suis heureux qu'il ait changé de nom, je ne pouvais
jamais me rappeler de l'autre: le Théâtre lyrique de
Nouvelle-France, etc.
Il y a d'autres centres de la province: la Beauce en est un, Chicoutimi
en est un autre, Sherbrooke en est un autre. Il y a des endroits où,
chaque fois qu'un événement culturel s'est produit, vous avez eu
un grand concours de gens pour aller le voir, entendre. Il y a donc une
demande. Et là ce n'est pas aussi facile qu'ici. Nous avons donc
décidé de porter auprès des citoyens, dans toute la mesure
du possible, les moyens de culture. C'est ainsi que cette année vous
avez ces expositions itinérantes qui font le tour de la province, vous
avez les concerts symphoniques par l'Orchestre de Québec qui ont
été augmentés d'une façon considérable, vous
avez la section dramatique du conservatoire de Montréal qui va donner
des représentations plus nombreuses et vous avez deux artistes, une
cantatrice: Mme Réjane Cardinal, une diseuse, Mme Pauline Julien, toutes
les deux de réputation internationale, qui vont aller jusqu'aux coins
les plus reculés de la province, porter, encore une fois, la
culture.
Nous voulons, et c'est une politique fondamentale du ministère,
développer le plus possible, parce que, quand on est citoyen de la
pro-
vince de Québec, on doit, dans ce domaine comme dans les autres,
avoir les mêmes droits que les autres. Deuxième raison qui
s'ajoute à la première, c'est qu'on est en train de construire
dans la province, à l'occasion du centenaire de la
Confédération, une cinquantaine de centres dits culturels. Il
faut prévoir le jour où ces maisons vont ouvrir leurs portes et
les meubler de choses culturelles si on ne veut pas que ce soit strictement des
centres de loisirs. Nous voulons donc, encore une fois, donner aux grands
centres ce dont ils ont besoin, décentraliser ou déconcentrer la
culture. Quant au reste, si on me demandait une formulation, en quelques mots,
de ce qu'est ma conception de la politique culturelle du Québec, vous
l'avez.
M. BERTRAND: M. le Président, les propos que vient de nous tenir
le ministre des Affaires culturelles démontrent certainement qu'il porte
un grand intérêt à la culture au Québec D'autre
part, la liste qu'il nous a donnée comprend des institutions qui
existent depuis assez longtemps dans la plupart des cas. Et j'ai souvenance,
à l'occasion de l'inauguration, en 1960, de la salle au mont Orford,
salle des Jeunesses Musicales, que Sir Ernest McMillan avait
déclaré que c'était au Québec, dans le domaine de
la culture, que nous avions le plus grand développement et les plus
grands progrès. C'est donc dire que, dans la province de Québec,
le gouvernement en tête et les organisations privées ont toujours
attaché une importance primordiale au développement de la culture
pas suivant les besoins peut-être mais suivant les moyens que nous avions
à notre disposition.
Mais que l'on interroge le ministre sur le livre blanc aujourd'hui. Je
pense c'est non seulement d'actualité mais je pense que c'est un
problème qui se pose depuis quelques années
M. LAPORTE: Je suis tout à fait d'accord.
M. BERTRAND: J'ai lu le rapport du ministère pour l'année
se terminant le 31 mars 1965. Dès les premières pages, â la
page 14, on parle du livre blanc; on en parle également à la page
17, où l'on dit: « L'objectif principal de l'étude
entreprise en janvier 1965, était la mise en place d'une structure
suffisamment souple, etc. » Et l'on conclut que tout cela pourrait
être complété par le livre blanc qui serait soumis au
gouvernement. On en parle également dans plusieurs autres pages
où l'on fait un état dans la liste des mesures prises au cours de
l'année se terminant le 31 mars 1965: « préparation d'un
Livre blanc ». A la page 52, je cite le haut de la page: « Outre
les tâches courantes de subventions, etc., » A la fin on dit:
« La rédaction du livre blanc ne se trouvait d'ailleurs ainsi
qu'amorcée puisque la date ultime fixée pour la remise de ce
document entre les mains du ministre était le 31 mai 1965 . »
M. LAPORTE: Et je dois dire, si je peux vous parler une seconde, que
cela a été remis exactement à la date qui avait
été prévue.
M. BERTRAND: On continue à toutes les pages et alors le ministre
ne doit pas être surpris que l'on lui parle du livre blanc...
M. LAPORTE: Non, non.
M. BERTRAND: ...et que l'on demande peut-être plus de
précisions que celles qu'il nous a données. Ce livre blanc, le
ministre dit qu'il a été complété; il a
été, disons, étudié par le Conseil provincial des
arts...
M. LAPORTE: C'est ça.
M. BERTRAND: Il a été approuvé par le Conseil
provincial des arts?
M. LAPORTE: Disons que ça va un peu plus loin que la
réalité, ils en ont pris connaissance, ils ont fait leurs
commentaires et nous en avons tenu compte.
M. BERTRAND: Et le livre blanc a été étudié
et examiné par le ministre.
M. LAPORTE: Ah! et que si.
M. BERTRAND: Et le ministre a pris sur lui de le remettre à ses
collègues du conseil des ministres pour étude.
M. LAPORTE: C'est ça.
M. BERTRAND: A quelle date précisément a-t-il
été remis au conseil des ministres?
M. LAPORTE: Ah! ça, monsieur, ça fait plusieurs semaines,
premiers commentaires, c'est que puisque nous en parlons si souvent dans le
rapport annuel, c'est au moins la preuve que l'on a pas envie de cacher...
M. BERTRAND: Non, non, et... M. LAPORTE: ...le livre blanc.
M BERTRAND: ...c'est pour ça que nous posons nos questions au
ministre.
M. LAPORTE: Nous voulons que devant l'opinion publique le livre blanc
soit aussi présent que possible et je suis certain que les citoyens qui
s'intéressent à la culture ont hâte qu'il soit
publié. Il sera publié prochainement; il sera publié quand
il sera définitivement prêt. On imagine de le soumettre à
l'équipe qui l'a d'abord préparé pour le soumettre ensuite
au Conseil des arts. Cela va nécessiter un certain délai.
M. BERTRAND: Quelle est la date que le ministre prévoit pour la
présentation du livre blanc?
M. LAPORTE: Au public? M BERTRAND: Oui.
M. LAPORTE: J'espère être capable de le rendre public au
mois d'avril.
M. BERTRAND: Au mois d'avril. Et quand le ministre dit: « rendre
public », est-ce que le mémoire sera déposé en
Chambre?
M. LAPORTE: Déposé en Chambre, remis à tous les
députés et à la presse.
M. BERTRAND: Et ce livre blanc contient ou renferme tous les principes
qui sont à la base de la politique culturelle que le ministère
entend prôner dans la province de Québec?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Dans le livre blanc, est-il question d'un problème
que nous pourrons peut-être étudier dans un instant, sous le titre
« Office de la langue française »? Est-il question de la
priorité du français ou de l'unilinguisme officiel au
Québec?
M. LAPORTE: C'est une chose dont le député pourra prendre
connaissance quand le livre blanc sera rendu public.
M. BERTRAND: Mais cela fait-il partie de la politique culturelle du
ministère?
M. LAPORTE: Lorsque le livre blanc élaborera la politique du
ministère, on sera en mesure de juger.
M. BERTRAND: Le problème de la priorité du français
dont le ministre a déjà parlé avant la publication du
livre blanc est-il un des aspects de la politique culturelle du
ministère?
M. LAPORTE: Je suis certain que le député de Missisquoi
sera enchanté de prendre connaissance de ce que contiendra le livre
blanc. Il pourra voir à ce moment-là s'il en est ou s'il n'en est
pas question.
M. BERTRAND: Mais le député de Missisquoi, se basant sur
les annonces qui ont été faites dans le rapport au sujet de la
publication du livre blanc, se dit qu'il devra peut-être attendre plus
longtemps que le mois d'avril. Et le ministre, bien que le livre blanc n'ait
pas été publié, a déjà, lui, fait des
déclarations sur la priorité du français, sur le
rôle de la langue française. Alors le ministre doit sans doute
avoir un politique dans ce domaine.
M. LAPORTE: Oui. Ce qui prouve que les ministres n'ont pas besoin
d'attendre la publication de livres blancs pour élaborer certaines
idées qui leur tiennent à coeur.
M. DOZOIS: Est-ce que c'est une idée contenue dans le livre
blanc?
M. LAPORTE: Comme le rapport de nos délibérations sera
publié, le député de St-Jacques pourra prendre
connaissance de la réponse que j'ai donnée il y a quelques
minutes au député de Missisquoi.
M. DOZOIS: Je l'écoutais, même si je feuilletais son
rapport.
M. LAPORTE: Passons aux conclusions, pour limiter si possible les
questions là-dessus. Je n'ai pas l'intention de révéler
quoi que ce soit du contenu du livre blanc pendant l'étude de mes
crédits.
M. BERTRAND: Et le livre blanc, comme conclusion, nous l'aurons tout
probablement au mois d'avril.
M. LAPORTE: Je le répète, j'ai bon espoir d'être en
mesure de publier le livre blanc dans le courant du mois d'avril.
M. DOZOIS: Avant les élections.
M. LAPORTE: Certainement avant les élections, à moins que
la déclaration faite par le chef de l'Opposition, qui perd chaque jour
de la valeur, ne s'avère réelle.
M. BERTRAND: Avez-vous d'autres questions sur les traitements?
M. DOZOIS: M. le président, le ministre, tout à l'heure a
parlé des centres culturels construits...
M. BERTRAND: Voici, si le ministre le préfère, au lieu de
parler des centres culturels plus tard est-ce qu'il a objection à ce que
nous en parlions immédiatement?
M. LAPORTE: Non, je n'ai pas d'objection... Je n'ai pas d'objection
à ce que la discussion soit aussi libre. Je pense bien que je ne
sais pas si les membres du comité sont de mon avis que cela doit
être aussi libre que possible.
M. DOZOIS: M. le Président, le ministre a fait tout à
l'heure une référence aux centres culturels qui
s'érigeront à travers la province à l'occasion du
centenaire de la Confédération. Jusqu'à présent, on
a compris que c'était le secrétaire de la province, l'honorable
Bona Arsenault, qui concluait les ententes avec les autorités
fédérales à ce sujet. Est-ce que M. Arsenault consulte le
ministre des Affaires culturelles lorsqu'il y a de la planification ou si cela
est laissé au gré et au hasard des élections
partielles?
M. LAPORTE : Si nous avions laissé cela au gré des
élections complémentaires, nous n'aurions que quatre centres
culturels dans la province de Québec. Comme il y en aura plus de
cinquante, j'imagine que ça prendra au moins une élection
générale pour couvrir le sujet. La préparation des plans a
été confiée à un comité où sont
représentés quatre ministères différents. Il y a
d'abord le Secrétariat de la province, qui est notre représentant
pour les immeubles construits en vertu de l'entente sur le centenaire de la
Confédération; il y a le ministère des Affaires
culturelles, pour l'aménagement de ces centres; il y a la
trésorerie pour l'aspect financier, pour qu'on s'en tienne aux normes
qui ont été établies; il y a le ministère de
l'Education, pour éviter que, dans certains cas, il y ait double emploi,
que dans une école régionale on construise une importante
bibliothèque et qu'il y en ait une autre, pour qu'il y ait justement
cette planification. Ce comité a siégé et la partie qui
nous intéresse maintenant, c'est de préparer un programme qui
nous permettra de donner à ces centres culturels l'activité
culturelle nécessaire. Cela relève directement du
ministère des Affaires culturelles.
M. DOZOIS: Est-ce que le ministère des Affaires culturelles a
été consulté pour réaliser le projet de centres
culturels? Je pense à Ste-
Germaine ou au lac Kitchener... Je sais que le ministre a
été occupé, lui, ailleurs que dans le comté de
Dorchester à cette époque.
M. LAPORTE: Le ministère des Affaires Culturelles a
été consulté pour ceux-là comme pour les
autres.
M. DOZOIS: Ah! bon! Et il était favorable?
M. LAPORTE: J'imagine que oui, puisqu'ils sont en voie d'être
construits.
M. BOULAIS: Ils sont en voie d'érection, il y en a qui sont bien
contents.
M. BERTRAND: Mais est-ce que les plans de ces centres culturels, d'une
manière générale, ont été soumis au
ministère des Affaires culturelles? Par exemple, s'il s'agit de
bâtir une sale de concert, ou une salle qui pourrait être
utilisée pour le théâtre, est-ce que le ministère
des Affaires culturelles avait les conseillers techniques capables de le
diriger là-dedans au sujet de l'approbation des plans de manière
à ce que l'on soit sûr, par exemple, si l'on bâtit un centre
culturel dans telle ou telle petite ville, que la salle soit capable de
recevoir une troupe de théâtre, de recevoir un orchestre? Est-ce
que le ministre a parlé de l'aménagement des centres, je veux
parler de l'aménagement du centre lui-même, de la construction
elle-même.
M. LAPORTE : Nous avions, sur le comité des plans, deux
représentants; l'un était M. Guy Beaulne, notre technicien du
théâtre à l'époque, qui est maintenant directeur
général de l'enseignement, donc des Conservatoires d'art
dramatique et de musique, et nous avions également M. Martin, qui est
notre spécialiste des bibliothèques. Alors, nous avons à
l'époque de la préparation des plans, fait les
représentations nécessaires justement pour que ces salles
puissent répondre aux exigences que vient d'évoquer le
député de Missisquoi.
M. BERTRAND: Dans tous les cas, le ministère des Affaires
culturelles a-t-il été non seulement consulté, mais a-t-il
pu examiner les plans et que ces plans soient approuvés par les
conseillers techniques dont il a parlé?
M. LAPORTE : Dans tous les cas où il y avait des
bibliothèques et des théâtres parce que certains de
ces centres, certains de ces immeubles ont une vocation plus proprement loisirs
et sportive mais dans tous les cas où
il y a eu une salle de théâtre, où il y a eu
bibliothèque, nous avons été consultés et nous
avons donné notre approbation.
M. BERTRAND: Quant au nombre de centres culturels et aux sites, je pense
que cela relève du secrétariat officiel.
M. LAPORTE: Oui, je serais bien embarrassé pour en dire le nombre
exact ou les sites exacts, mais je sais qu'il y en a plus de cinquante.
M. DOZOIS: Oui, au domaine de l'administration, au point de vue
traitement, je voulais demander au ministre, je ne sais pas, il a
peut-être fait une déclaration à ce sujet-là. M.
Elie revient, je pense, au ministère des Affaires culturelles, M.
Vallerand le remplace à Paris. Qu'est-ce qui est arrivé à
ce moment-là dans cette histoire? M. Elie a été
nommé où déjà?
M. LAPORTE: M. Elie devrait prendre la direction ou prendre charge d'une
de nos trois ou quatre grandes directions. Il devait prendre la charge de la
direction générale de la diffusion de la culture. Depuis sa
démission à Paris...
M. DOZOIS: Ah! il a démissionné à Paris.
M. LAPORTE: Bien, il a démissionné à Paris pour
revenir à Québec prendre charge de la direction
générale de la diffusion de la culture. Le ministre de
l'Education nous a demandé si nous accepterions de lui céder les
services de M. Elie pour d'autres fonctions. Alors, M. Elie rentre
effectivement au Canada, à Québec. Mais il ne sera pas directeur
de la diffusion de la culture, parce que nous avons accepté qu'il soit
affecté à un autre poste. Ce poste n'étant pas encore
public, je laisse au ministre de l'Education le soin de faire lui-même
l'annonce. Nous annoncerons très prochainement le nom de celui qui sera,
en remplacement de M. Elie, le directeur général de la diffusion
de la culture dans la province de Québec.
M. DOZOIS: M. Vallerand est-il nommé en permanence à Paris
ou si c'est un emploi temporaire?
M. LAPORTE: M. Vallerand est nommé en permanence à
Paris.
M. DOZOIS: Il a quitté le service de Radio-Canada.
M. LAPORTE: Je crois qu'en vertu des contrats à Radio-Canada, les
employés doivent donner un avis de cinq ou six semaines. Et
deuxièmement, comme M. Vallerand doit s'absenter du pays, il a le
problème de ses enfants qui sont aux écoles. Alors nous
prévoyons que M. Elie pourra être au poste à Paris entre le
1er juin et le 1er juillet...
M. DOZOIS: ... M. Vallerand...
M. LAPORTE: ... excusez-moi, M. Vallerand. Entre le 1er juin et le 1er
juillet.
M. BERTRAND: Je connais bien M. Vallerand depuis plusieurs années
et je pense qu'il est juste de dire que le ministre a fait une excellente
nomination.
M. LAPORTE: Merci, monsieur.
M. DOZOIS: Comme M. Elie était bien qualifié.
M. LAPORTE: M. Elie a fait un excellent travail à Paris.
M. DOZOIS: Je pense que M. Vallerand l'est de même. D'ailleurs,
c'est un homme originaire du comté de St-Jacques...
M. BERTRAND: Ce n'est pas peu dire!
M. LAPORTE: S'il n'était pas nommé, je le nommerais.
Est-ce que l'on a autre chose?
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1, adopté. Sous-article 2:
indemnités, cachets, honoraires.
M. BERTRAND: De quels honoraires s'agit-il? Honoraires juridiques ou
honoraires culturels! Sous-article 2.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. LAPORTE: Indemnités, cachets et honoraires. Cachets aux
membres du Conseil des arts. Nombre: 25 membres, cachets: $50 par jour, plus
leurs dépenses. Réunions prévues: quatre sessions
régulières du conseil, une session extraordinaire, quelques
réunions des trois commissions du conseil. Parce que, à la
demande du Conseil des arts, nous avons, avec plaisir, accepté qu'ils
créent trois commissions: commission de l'enseignement artistique,
commission des arts et des lettres et commission de
diffusion de la culture, ce qui coïncide avec les grandes
directions que nous avons mises en place au cours de l'année 1965 au
ministère. Alors, c'est pour payer ces indemnités que nous
demandons un budget de dix mille dollars, qui est le même qu'en
65/66.
M. BERTRAND: Alors, le Conseil provincial des arts, au point de vue
discussion, disons, tomberait sous cet article.
M. LAPORTE: D'accord.
M. BERTRAND: Depuis le début du Conseil provincial des arts,
combien de membres ont démissionné? L'an dernier, si mon souvenir
est bon, il y a eu quatre démissions..»
M. LAPORTE: Au départ, après quelques mois, il y a eu la
démission de M. Gilles Marcotte, la démission de Mme Judith
Jasmin de Radio-Canada et il y a eu la démission de M. Yves
Thériault, qui est allé à d'autres fonctions; il y a eu la
démission de M. Jean Simard. Et depuis, il y a eu, je pense, deux
démissions: celle de M. André Laurendeau, pour des raisons
faciles à comprendre, et deuxièmement, celle du Père
Angers, pour des raisons de santé. Parce qu'il avait beaucoup de travail
ailleurs, il nous a demandé d'être relevé de ses devoirs au
Conseil des arts. Je ne crois qu'il y ait eu d'autres démissions.
Nous avons nommé, en remplacement, M. André Patry. Nous
avons nommé Solange Chaput-Rolland, nous avons nommé le
Père Lacroix et évidemment il y a quelqu'un de la Presse qui est
mort, M. Jean Béraud, qui a été remplacé par M.
Roger Champoux. Il n'y a pas eu de démissions nombreuses depuis la
réorganisation du conseil, sauf celles que je viens de mentionner.
M. BERTRAND: Quelles étaient les raisons pour les
démissions de Mme Jasmin, Gilles Marcotte, Jean Simard et Pierre
Boucher?
M. LAPORTE: Il y a eu, au départ, une certaine mesure
d'incompréhension entre le ministère des Affaires culturelles et
le Conseil des Arts, sur le rôle de l'un et de l'autre. Il faut bien
constater que non seulement le ministère des Affaires culturelles
était un organisme entièrement neuf, mais que le Conseil des Arts
était un groupement qui n'avait jamais existé dans la province de
Québec et que les deux, en vivant l'un à côté de
l'autre, ont dû établir certaines normes pour bien répartir
les responsabilités entre le ministère et le Conseil des
arts.
Lorsque je suis devenu ministre des Affaires culturelles, l'une des
premières tâches que j'ai acceptées avec plaisir,ce fut de
rencontrer, en séance plénière, le Conseil des arts pour
mettre certaines choses au point et leur dire, aux membres, que nous
considérions d'abord la présence d'un Conseil des Arts dans la
province de Québec comme une chose absolument nécessaire, que
nous avions de la compétence de chacun des membres, selon sa discipline,
une très haute opinion, et que nous souhaitions vivement que le Conseil
des arts soit un organisme consultatif près du ministère des
Affaires culturelles.
L'un des voeux qui avait été exprimé par le Conseil
des arts, c'était que le ministère nomme un fonctionnaire qui
serait le secrétaire exécutif ou le secrétaire titre du
Conseil des arts et qui serait le lien permanent entre le conseil et le
ministère. Nous avons nommé M. Ernest Pallascio-Morion qui est le
lien continuel.
Deuxièmement, parce qu'il semblait y avoir manque de
communications entre le Conseil des arts et le ministère, il y a
été approuvé et accepté par les deux groupes que le
sous-ministre des Affaires culturelles, M. Guy Frégault, soit membre du
Conseil des arts, ce qui permettait à la discussion de ce faire de
façon directe et non pas par des messages ou des rapports entre les
deux.
Depuis que nous avons adopté ces réformes, les relations
entre le ministère et le Conseil des arts sont excellentes, et nous
pouvons témoigner de la très grande utilité de cet
organisme.
M. BERTRAND: Est-ce que la principale raison qui existait à
l'époque n'était pas un peu comme le ministre le dit, mais
sans le dire aussi clairement que je vais le dire, et aussi directement
le fait que le Conseil des arts se plaignait de la trop grande
discrétion du ministre, exercée par le ministre, dans l'octroi
des subventions, en particulier. Autrement dit, le Conseil des arts en avait
contre les pouvoirs discrétionnaires, qu'il considérait
exhorbitants, exercée par le ministre, et certains membres du Conseil
des arts auraient préféré qu'il y ait des
règlements beaucoup plus sévères, beaucoup plus stricts,
premièrement, et pour éviter justement l'arbitraire. Et,
deuxièmement, que les suggestions, les recommandations faites par lui ou
par les membres de cet organisme consultatif soient plus
régulièrement suivies par le ministre. Est-ce que ce n'est pas
là la principale raison?
M. LAPORTE: C'est peut-être une des raisons fondamentales de la
divergence d'opinions entre le Conseil des arts et le ministère des
Affaires culturelles, et c'est précisément ce
problème que, je crois, à la satisfaction de tout le monde, a
été réglé.
Nous avons dit au Conseil des arts que c'est le ministre, entendez le
ministère, qui a la responsabilité de la dépense des fonds
publics vis-à-vis la Chambre. Les sommes d'argent qui nous sont
votées, le sont pas les députés, par l'Assemblée
législative et c'est le ministre qui, en dernière analyse, est
responsable.
Nous avons donc affirmé que la responsabilité doit
être celle du ministre ou ne doit pas l'être. On ne peut pas, en
même temps, dire au ministre c'est vous qui allez être responsable
aux Chambres mais c'est nous qui allons décider. Il y a là
incompatibilité qui nous paraissait inacceptable. Nous avons dit au
Conseil des arts: « Nous allons accepter avec beaucoup de plaisir vos
recommandations, nous allons les étudier, elles seront soumises à
nos officiers, mais le ministère, en dernière analyse, prendra
les décisions. » Personne, je pense, que ce soit les
députés, que ce soit le Conseil des arts, que ce soit les
artistes qui reçoivent les subventions, les libraires, les
écrivains, les troupes de théâtre, n'ont prétendu ou
n'ont affirmé un moment qu'il y avait eu arbitraire ou qu'il y avait
danger d'arbitraire.
Que ce soit pour l'aide à la création, que ce soient les
subventions d'aide aux écrivains, que ce soit la Commission de
l'assurance-édition, que ce soient les subventions de toutes sortes que
nous donnons, nous avons, dans chaque cas, préparé des normes
précises qui ont été, dans la plupart des cas, rendues
publiques souvent sous forme d'annonces. Chacun a été absolument
libre d'en prendre connaissance. Peut-être y a-t-il eu un cas ou l'on a
modifié et je dirai dans quel sens tout à l'heure, une
recommandation. Je n'ai pas souvenance que le ministre ait modifié, sauf
exception très rare, les recommandations qui me sont venues des
fonctionnaires qui, eux, sont les experts en théâtre, en lettres
ou en d'autre chose.
J'ai posé une règle au ministère qui est à
peu près la suivante: « Quand il y a approbation d'une demande de
subventions, c'est généralement accepté, sans discussion
par le ministre. Lorsqu'il y a refus, le ministre exige de voir tous les
dossiers pour savoir quelles sont les raisons qui ont motivé le refus et
il lui est arrivé, face à un refus, de demander
reconsidération. Celle-ci, par exemple, il peut arriver qu'une
société historique, qu'un groupe culturel, petit j'imagine, dans
un coin de la province, a créé une petite société
historique. J'ai un cas précis en tête où l'on a
accumulé 12,000 ou 13,000 fiches sur la généalogie d'une
région, où l'on a un petit musée où l'on avait
certaines choses intéressantes, d'une nature très locale. On a
demandé une subvention de $500 pour aider le Secrétariat. La
préponse qui est venue du ministère qui était, elle, assez
classique, c'est que vous n'avez pas, à notre avis, le
secrétariat nécessaire pour répondre à nos
normes.
Alors j'ai dit à ce moment-là, au ministère
évidemment: « On ne peut pas espérer que cette
société historique soit administrée comme la « Sun
Life », ce n'est pas possible. Comme on a fait un effort local
remarquable, est-ce que, sur des subventions de $2 millions, nous ne devrions
pas donner $500 pour reconnaître l'effort qui a été fait?
» Dans certains de ces cas-là, j'ai demandé
reconsidération et ça été fait. Mais les
écrivains, les artistes se sont plaints que nous n'en donnions pas
suffisamments, que nous donnions mal, que ça ne répondait pas
à leurs conceptions de l'aide aux écrivains ou aux autres
artistes. Jamais personne ne s'est plaint qu'il y ait eu arbitraire ou danger
d'arbitraire au ministère et quant au Conseil des arts il est satisfait
de la façon dont cela se passe actuellement.
M. BERTRAND: Le ministre a parlé de normes en certains domaines,
est-ce que ces normes-là sont publiées?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Il y en a en certains domaines, mais il vient parler, par
exemple, de subventions quand il s'agit de demandes, disons pour une
société historique, etc. Est-ce qu'il y a des normes qui sont
publiées? Est-ce qu'il y a une réglementation qui a
été préparée au ministère et qui
peut-être rendue publique?
M. LAPORTE: Oui. C'est très facile lorsque nous avons un
concours. Les concours littéraires, oratoires, évidemment.
Bon!... Quand arrivent également les concours dans les arts plastiques,
c'est très facile.
M. BERTRAND: Parfait.
M. LAPORTE: Mais dans la variété infinie de subventions
que l'on nous demande, c'est très difficile d'avoir des normes
très précises. Nous en avons de la façon suivante: nous
disons que toutes les demandes de subventions, pour l'année
financière, devront nous être soumises avant telle date, et cela
est généralement publié dans les journaux sous forme
d'annonces. Deuxièmement, nous avons une norme qui est
prévue est-ce que c'est à la loi du
ministère des Affaires culturelles que tout organisme qui
reçoit une subvention de l'Etat doit, dans une période
déterminée, nous faire tenir son rapport financier, pour que nous
sachions quels sont exactement les besoins et quelle utilisation on a faite de
la subvention qui a été versée? Dans certains cas
je pense particulièrement à la Commission des monuments
historiques lorsque nous accordons des subventions pour restauration
d'une maison classée, nous avons des gens qui vont sur place se rendre
compte de l'utilisation des fonds. Et nous avons, dans certains cas, retenu des
suppléments de subventions jusqu'à ce que les conditions que nous
avions posées ou les choses que l'on s'était engagé
à faire aient été faites.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre et le ministère s'efforcent
de corriger, dans toute la mesure du possible, l'exercice de cette
discrétion, qui en principe a toujours été tant
décriée et doit l'être également, afin
d'éviter l'arbitraire? Le ministre a dit: « Nous n'avons pas eu de
cas qui aient été portés à notre attention,
peut-être des cas très exceptionnels où il y aurait eu
arbitraire », Mais est-ce que le ministre n'admet pas avec moi qu'il est
préférable d'établir une politique basée sur des
lois d'abord, premièrement; deuxièmement, sur une
réglementation, la plus précise possible, dans un domaine
où c'est peut-être difficile d'en élaborer une? Je suis
prêt à admettre ce point là. Mais est-ce que le
ministère ne doit pas tendre au moins à voir une
réglementation connue, rendue publique, qui permet aux gens de dire:
« Voici, si nous demandons telle subvention, c'est notre opinion que nous
répondons aux critères, aux conditions exigées par le
ministère, tant en vertu d'une loi que de la réglementation qui a
été préparée.
M. LAPORTE: M. le Président, justement ces organismes
consultatifs qui existent, le Conseil des Arts, les organismes de
fonctionnaires qui existent au niveau du ministère, dans les quatre
grandes directions que nous avons, sont précisément là
pour éviter l'arbitraire.
Nous avons pris toutes les mesures de réglementation, toutes les
mesures d'administration possibles pour éviter l'arbitraire, mais il
reste, et cela c'est chez moi, une conviction profonde qu'en dernière
analyse, c'est le ministre qui doit décider. Toute la partie de la
préparation des dossiers, toute la partie de l'étude, il nous
arrive sept ou huit ou dix ou quinze fois par année, selon les concours
que nous organisons, de nommer des jurys; c'est moi qui nomme les membres du
jury, comme ministre. Les noms me sont recommandés par les
fonctionnaires. Il ne m'est jamais arrivé de changer un seul nom.
Jamais. Deuxièmement, pendant que les membres du jury
délibèrent, cela dure parfois quelques semaines, quelques mois,
je n'ai jamais communiqué avec un seul membre de ces jurys, à tel
point que, lorsque arrive l'adjudication des prix, dans la presque
totalité des cas, j'ai même oublié les noms des membres du
jury. Lorsque je vais distribuer officiellement, au nom du gouvernement, les
récompenses, les prix, il faut qu'on me donne la liste des membres des
jurys, parce que je ne m'en souviens pas. J'ai donc pris personnellement les
précautions nécessaires pour que je n'entende pas parler des
dossiers jusqu'à ce qu'ils arrivent sur mon bureau en disant: «
Quant à l'aide aux écrivains, nous recommandons d'acheter telle
chose ».
Sur $100,000 d'achat de livres, je ne crois pas que j'aie changé
plus qu'une ou deux choses recommandées de changer, parce que je me
demandais, dans certains cas, pourquoi acheter 200 volumes à celui-ci et
seulement 150 à celui-là. Mais jamais je n'ai participé
aux délibérations, je ne suis jamais intervenu sauf quand les
dossiers sont devant mol et surtout dans les cas où il y a eu des refus;
dans les autres, ça passe presque automatiquement.
M. BERTRAND: Voici, M. le Président. Quand on lit les statuts du
Conseil des arts du Québec, à l'article 3 entre autres, je ne
sais pas si ces statuts ont été changés, on les trouve
à la page 46 du rapport du ministère des Affaires culturelles du
Québec, article 3. Article 2 d'abord: « Le Conseil est
chargé d'aider le ministre à définir les grandes lignes
d'une politique culturelle. Livre blanc » Article 3: « A cette fin,
il donne au ministre qui les aura demandés, des avis sur les moyens
qu'il juge propres à favoriser l'expansion des arts, etc. Ces avis
n'obligent en aucune manière le ministre. »
Il n'y a aucun doute que des personnes qui travaillent ou qui font
partie d'un Conseil des arts qui est chargé de donner des avis, mais
seulement si on les lui demande ces avis n'obligent pas que les
recommandations que l'on fait par exemple quant à une
réglementation pour éviter l'arbitraire et la discrétion.
Si tout cela ne constitue en fait que des discussions en vase clos et qu'elles
ne sont jamais écoutées, il ne faut pas être surpris, M. le
Président, qu'il y ait eu des démissions au Conseil des arts et
que ces gens-là se soient considérés dans un rôle
d'impuissance quasi
absolue. Le ministre a expliqué tantôt qu'il y avait eu des
démissions et je pense que c'était la raison: on jouait un
rôle d'impuissant dans ce rôle de conseiller auprès du
ministre.
Le ministre semble vouloir faire jouer un rôle nouveau au Conseil
des arts et j'espère qu'il continuera dans toute la mesure du possible
à faire disparaître la discrétion qui était
reprochée par plusieurs membres démissionnaires du Conseil des
Arts à l'endroit du ministre. Non pas que je veuille enlever au ministre
la responsabilité dernière, pleine et entière de ses
crédits devant la Chambre, non pas qu'on veuille enlever au ministre la
décision finale et définitive dans le domaine des subventions,
mais ce que l'on demande et, je pense, que le Conseil des arts demandait au
ministre et au ministère était de faire disparaître dans
toute la mesure du possible la discrétion qui, même s'il n'arrive
qu'exceptionnellement, occasionne de l'arbitraire. Alors je demande au ministre
de travailler du moins dans de sens-là.
M. LAPORTE: M. le président, j'ai trois courtes réponses.
La première, c'est que je ne crois pas qu'aucun député
suggérerait, même indirectement, que la dernière phrase
puisse être modifiée pour dire: « Ces avis lieront le
ministre. » C'est impensable.
M. BERTRAND: Non.
M. LAPORTE: Deuxièmement, les fonctionnaires des Affaires
municipales et des Affaires culturelles savent comment fonctionne le
ministère sous ma direction. Je pose énormément de
questions, je demande des rapports sur des tas de choses, je ne prends de
décisions que lorsque je suis complètement satisfait des dossiers
qui me sont présentés. Chacun sait combien il retourne souvent
avec des annotations à la main pour dire: « Voulez-vous
répondre à telle ou telle question? » Mais lorsque le
dossier est rendu complet sur mon bureau, heureusement ou malheureusement,
c'est la fonction du ministre de décider. Et lorsque le ministre a
décidé, il y a d'autres contrôles qui s'exercent au niveau
du conseil de la trésorerie et au niveau du conseil des ministres.
Combien de fois, pour une recommandation que nous avons étudiée
pendant plusieurs semaines je pense à la construction du grand
théâtre de Québec des choses au sujet desquelles
nous avons demandé des tas de rapports d'experts, au sujet desquelles
nous avons tenu de nombreuses conférences, nous croyons que le dossier
est absolument clair, que nous avons scruté toutes les avenues. Nous
allons au conseil de la trésorerie et, en quelques minutes, du point de
vue financier, on nous fait des remarques qui nous obligent à retourner
faire d'autres études.
Alors, il arrive que c'est le ministre qui doit décider en
dernier ressort. Et troisièmement, les démissions dont parle le
député de Missisquoi, qui sont réelles et qui
étaient certainement reliées en partie à ça, se
sont produites avant que les statuts du Conseil des arts ne soient
adoptés. Vous avez mentionné une raison tout à l'heure, la
deuxième grande raison d'un certain mécontentement qui existait
au Conseil des arts: c'était que les statuts qu'ils voulaient avoir
n'avaient jamais été officiellement adoptés. Donc,
après les avoir rencontrés, nous avons créé un
comité de représentants du Conseil des arts, de
représentants du conseil du ministère, et un conseiller
juridique. Ensemble, ils ont élaboré ces statuts qui ont
été soumis au Conseil des arts qui les a approuvés
à l'unanimité. Et c'est depuis ce temps-là que ça
va bien parce que chacun sait exactement quel est son rôle. Alors les
problèmes qui se sont posés n'existent plus depuis que le Conseil
des arts a des statuts qu'il a approuvés et qui le satisfont
complètement.
M. BERTRAND: Le ministre a parlé du conseil de la
trésorerie. Est-ce qu'il a les mêmes difficultés avec le
conseil de la trésorerie que son prédécesseur, le
député d'Outremont?
M. LAPORTE: Bien, je n'ai pas de souvenir bien précis sur les
difficultés qu'avait le ministre...
M. BERTRAND: Pour l'achat, par exemple, de certaines toiles, de
peintures...
M. LAPORTE: Non. Au contraire, le ministre est assez enthousiasmé
de la façon générale dont ça se développe.
Au conseil de la trésorerie, je n'ai pas plus de difficultés que
les autres ministres mais autant, ce qui veut dire beaucoup.
M.BERTRAND: Ah bon!
M. LAPORTE: Parce que ces gens-là sont précisément
là pour étudier, scruter, chaque dépense. Il est
maintenant acquis qu'au conseil de la trésorerie on ne discute
absolument pas de la valeur artistique d'une oeuvre ou d'un livre ou d'un
achat. On dit au conseil de la trésorerie: « Est-ce que c'est dans
votre budget?Est-ce que ç'a été recommandé par les
officiers de votre ministère? Est-ce que tout est en ordre? » De
ce
point de vue-là, le ministre des Affaires culturelles n'a
absolument aucun problème. Il arrive que si l'on veut construire un
grand théâtre à Québec, et que l'on fait des projets
de $7 millions. On dit que $7 millions ce n'est pas possible. Cela cause des
difficultés sérieuses. Il faut à ce moment-là
revoir, rebâtir différemment; ça nous embarrasse. Mais du
côté de la qualité des oeuvres et de l'appréciation
d'une oeuvre, absolument aucune difficulté.
M. DOZOIS: C'est une amélioration alors.
M. LAPORTE: Je n'ai pas de commentaires à faire...
M. DOZOIS: Non, mais...
M. LAPORTE: Je constate, avec le député de
St-Jacques...
M. DOZOIS: Ah non! pas de politique.
M. LAPORTE: J'allais dire que c'est un gouvernement qui
s'améliore complètement mais je ne le dirai pas.
M. BERTRAND: Non mais, le ministre peut permettre que l'on fasse des
commentaires...
M. LAPORTE: Certainement.
M. BERTRAND: ... surtout quand on a entendu certaines
déclarations du député d'Outremont, le premier ministre
des Affaires culturelles, qui se plaignait de l'intransigeance, de
l'incompréhension, et parfois même de l'ignorance...
M. DOZOIS: Tout ce que je n'ai pas obtenu, je suis persuadé que
ça été dit parce que c'était vrai.
M. BERTRAND: Je pense qu'en posant ces questions-là au ministre,
on l'aide dans les approches...
M. LAPORTE: Pas trop... Laissez-moi ma part de travail, ne m'aidez pas
trop.
M. BERTRAND: ... au près du conseil de la trésorerie.
M. DOZOIS: A part cela, est-ce que les relations du conseil de la
trésorerie se sont améliorées depuis un mois, deux mois,
six mois?...
M. LAPORTE: Si on veut également là, si l'on veut en
parler sérieusement pour deux minutes...
M. BERTRAND: On en parlait avant sérieusement
également.
M. LAPORTE: Je m'excuse. Alors pour continuer à en parler
sérieusement...
M. BERTRAND: Vous en avez vous-même parlé.
M. LAPORTE: ... Disons que c'est un autre organisme qui est né
à un moment donné. Qui n'avait jamais existé. Je ne ferai
pas de commentaires sur ce qui aurait dû ou pas exister. C'est un
organisme qui est né, qui a lui-même trouvé sa
procédure, sa voie à mesure qu'il existait. On n'est pas
arrivé au conseil de la trésorerie le premier matin. D'ailleurs
je n'y étais pas quand il est né. On n'est pas arrivé au
conseil de la trésorerie, le premier matin, en disant: «
Messieurs, voici notre procédure. Il y a eu, évidemment, des
problèmes; certains de ces fonctionnaires-là n'ont pas saisi
exactement quelle était la limite...
M. BERTRAND: ...oulavaleurd'unRiopelle.
M. LAPORTE: Ce n'est pas ce que je veux dire... qu'elle était la
limite de leur juridiction. Il y a des ministres qui n'ont pas compris
exactement quel était leur rôle mais aujourd'hui, ça va
magnifiquement bien.
M. BERTRAND: Le secrétaire provincial est membre du conseil de la
trésorerie depuis les débuts.
M. LAPORTE: Oui.
M. DOZOIS: M. le président, à la page 43 du rapport du
ministère, à la première ligne on dit: « Durant
l'exercice financier 64/65, le Conseil des arts du Québec tient trois
séances. » Et lorsqu'on consulte les statuts du Conseil des arts,
on constate qu'à l'article 13, il est dit ceci: « Le conseil se
réunit obligatoirement quatre fois par an. »
M. LAPORTE: Cela, c'est depuis les nouveaux statuts. En 1965, il n'a pas
pu avoir quatre séances parce que quand je suis arrivé, il y
avait déjà un moment que ces gens-là ne s'étaient
pas réunis. C'est pour cela que nous prévoyons, pour les
crédits de 66/67, quatre réunions régulières.
M. DOZOIS: Ces statuts n'existaient pas au cours de l'exercice
64/65.
M. LAPORTE: Pas pendant tout l'exercice. Moi, j'ai été
nommé ministre en septembre 1965, et les statuts ont été
adoptés seulement après.
M. DOZOIS: Très bien. C'est une bonne explication.
M. LAPORTE: Mais là, il va y avoir quatre séances
régulières, ça ne sera pas long, bientôt.
M. DOZOIS: A quel article du budget, M. le Président, si vous le
permettez, peut-on parler de l'assurance-édition?
M. LAPORTE: A l'article « subvention », si vous voulez,
à moins que vous deviez vous absenter. Est-ce que vous êtes ici
pour tous les crédits? Il y avait $100,000 prévus à
l'article « subvention ». Etant donné que je voulais que la
discussion soit bien libre, en aucun moment, même si on doit revenir sur
des choses, si vous pensez à des questions que vous n'avez pas
posées, il n'y a aucun problème.
M. BERTRAND: Alors, honoraires. On a dit que c'était surtout pour
le cachet des membres du Conseil des Arts.
M. LAPORTE: Ce n'est pas surtout, c'est pour ça. Cachets aux
membres du Conseil des arts, 25 membres, $50 par jour, quatre
séances...
M. BERTRAND: Le ministère et le Conseil des arts
s'intéressent-ils, à l'heure actuelle, aux problèmes
culturels de l'EXPO 67 à Montréal?
M. LAPORTE: Nous avons là aussi...
M. BERTRAND: Quant au rayonnement culturel, disons du Québec,
à l'occasion de l'EXPO?
M. LAPORTE: Oui, un des représentants du gouvernement de la
province siège sur le comité de l'EXPO. C'est l'ancien
secrétaire général du ministère, M. Jean Octeau. Et
il y a également M. Augustin Brassard, qui est l'ancien directeur de mon
cabinet aux Affaires municipales, maintenant à l'Industrie et Commerce
et représentant du gouvernement à l'EXPO. Il y a consultation
fréquente quant à la qualité des exhibits qui seront dans
le pavillon de la province de Québec, à la partie des arts
plastiques. Il y a consultation. Nous saurons exactement ce qu'il y a là
et nous sommes satisfaits de la façon dont cela se déroule
actuellement.
M. BERTRAND: Dans un domaine précis des arts plastiques, est-ce
qu'il y a d'autres manifestations culturelles où la coopération
du ministère des Affaires culturelles est donnée à
l'EXPO?
M. LAPORTE: Dans l'ensemble du pavillon québécois, il va y
avoir une partie qui va être réservée à la vie
culturelle, une partie au ministère de l'Agriculture, etc., et à
celui de l'Industrie et du Commerce, mais dans la section culturelle, nous nous
sommes consultés d'une façon très précise quant
à la constitution de l'immeuble lui-même, du pavillon. Quant aux
autres exhibits, évidemment, cela ne relève pas de notre
juridiction. Je suis certain que l'Agriculture est consultée pour sa
part...
M. BERTRAND: Mais à un niveau plus élevé...
M. LAPORTE: Oui.
M. DOZOIS: ... M. le président, la province, qui participe, est
membre de cette compagnie de l'Exposition universelle de 1967, et la province a
de grandes dépenses. C'est l'ancien ministre de l'Industrie et du
Commerce, M. Rousseau, qui représente la province...
M. LAPORTE: Il y a M. Rousseau, M. Claude Pratt, M. Louis Riel...
UNE VOIX: M. Louis Riel?
M. LAPORTE: Bien oui, il est mort, M. Louis Riel.
M. BERTRAND: Dans le temps d'Honoré Mercier...
M. LAPORTE: J'ai remarqué qu'il était absent
régulièrement aussi, Louis Riel.
M. le président, ma question est celle-ci: Est-ce que les
représentants de la province à ce niveau de l'administration de
la compagnie de l'Expo, consultent le ministère des Affaires
culturelles? Ou le ministère des Affaires culturelles donne-t-il son
opinion à ces gens de façon S ce que la compagnie de l'Expo
n'inonde pas le marché, à l'occasion de l'Expo, de camelote.
On sait que ce sera une occasion de vendre un tas de souvenirs sur la
province de Québec, qui seront représentatifs de la province de
Québec et qui seront peut-être faits au Japon, nous
représentant peut-être avec des sauvages.
M. LAPORTE: Cela ressort nettement de l'autorité du
ministère de l'Industrie et du Com-
merce. Quand vous étudierez ou quand la Chambre, le comité
étudiera les crédits de ce ministère, c'est là
qu'il faudra poser des questions. Nous sommes consultés, nous, par
exemple, vous savez qu'il y a...
M. DOZOIS: La question est celle-ci... Justement le ministère de
l'Industrie et du Commerce, pour cette fonction, n'a pas consulté le
ministère des Affaires culturelles, soit en sollicitant l'avis ou une
chose comme ça.
M. LAPORTE: Réponse: non.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre ne considère pas qu'il est
très important que le ministère des Affaires culturelles soit
consulté au sujet de toutes ces manifestations possibles?...
M. LAPORTE: Bien, là, il ne faudrait pas mêler les sujets.
Si le député de St-Jacques, se réfère à tout
ce qui pourra être vendu, il a employé le mot camelote,
peut-être aurons-nous ici des souvenirs au chiffre de la province
de Québec qui seront fabriqués au Japon. Ceci ne relève
pas de notre judiriction et j'imagine bien que le ministère de
l'Industrie et du Commerce n'a pas besoin de notre avis pour empêcher ces
choses-là. Pour ce qui est des manifestations d'ordre culturel, nous
avons actuellement en construction à Montréal, à
côté de la Place des Arts, deux théâtres. Nous avons
hâté la construction de ces deux théâtres
après une entente avec la compagnie de l'Expo, pour éviter qu'un
théâtre ne soit construit sur la jetée McKay,
théâtre qui eut été extrêmement utile pendant
la courte période de l'Expo mais qui, ensuite, aurait été
probablement loin de la portée des citoyens, alors que nous avions
l'occasion sur la Place des Arts de compléter plus rapidement cet
ensemble. Alors, pour la construction des deux salles, nous nous sommes
évidemment consultés de façon très intime. Pour les
représentations qui auront lieu à la Place des Arts, nous sommes
déjà en négociations avec une ou des compagnies de
théâtre. Pour cette partie-là: oui, nous nous sommes
consultés, nous avons notre mot à dire qui est très
important; pour le reste: non.
M. DOZOIS: Puisque le ministre parle des deux salles qui sont
construites, j'ai appris, ces jours derniers, je crois, ou il y a des appels
d'offres pour la construction de ces salles. Est-ce que, selon les informations
du ministre, ces salles seront presque prêtes à temps pour
l'Expo?
M. LAPORTE: Pour employer des mots savants, l'acheminement critique se
déroule normalement. L'architecte et les entrepreneurs et M. Lamarche
qui y voit, lui, de plus près, nous disent que les salles nous seront
livrées à temps comme le prévoit le contrat.
M. DOZOIS: Est-ce qu'une politique a été établie
pour l'utilisation de ces salles? Est-ce que ce sera la même chose que
pour la grande salle ou si ce sera affecté à une troupe en
particulier?
M. LAPORTE: Nous sommes précisément en train
d'élaborer cette politique avec certains représentants de
compagnies de théâtre à Montréal et en collaboration
avec des employés du ministère. Mais, pour le moment, c'est
encore en devenir. Ces consultations ne sont pas encore complètement
terminées.
M. DOZOIS: Est-ce que le ministère discute, avec les responsables
de la Place des Arts, l'aménagement des abords de la Place des Arts? Le
ministre connaît l'état des propriétés qui font face
à la Place des Arts...
M. LAPORTE: Je ne saurais...
M. DOZOIS: ... des propriétés vétustés, des
taudis même. Est-ce qu'il y a des projets qui s'élaborent ou des
études qui se font?
M. LAPORTE: Si vous parlez de la Place même, de la Place des Arts,
il y a des projets qui ne relèvent pas du ministère des Affaires
culturelles, qui sont en train de s'élaborer et je ne saurais en dire
plus pour le moment. Mais ça ne relève pas de mon
ministère. Ce qui relève indirectement de mon ministère
c'est la construction des deux salles de théâtre. Nous songeons
à d'autres immeubles qui éventuellement seraient...
M. DOZOIS: Sur la Place des Arts.
M. LAPORTE : Oui, juste à côté, en face du bureau de
poste, de l'autre côté, rue Jeanne-Mance. Est-ce que c'est un
bureau de poste? Non, c'est l'assurance-chômage.
M. DOZOIS: Rue St-Urbain.
M. LAPORTE: Alors côté St-Urbain et côté
Jeanne-Mance, nous avons des projets qui ne sont pas. encore suffisamment
avancés pour être rendus publics.
M. BERTRAND: Les autres projets qui s'élaboreraient
relèveraient de quel ministère?
M. LAPORTE: Non, je ne me sens pas libre, les projets n'étant pas
suffisamment avancés, de dire même quel ministère.
M. LE PRESIDENT: Sous-article deux adopté. Adopté.
Sous-article trois, frais de voyage. Adopté.
M. BERTRAND: Adopté. Les frais de bureau: il y a une diminution
considérable de $7,000. L'an dernier, $9,000; cette année,
$2,000. Est-ce que l'on pratique l'économie conservatrice?
M. DOZOIS: L'année avant?
M. LAPORTE: Non, non, c'est une diminution de $7,000, parce que dans
tous les ministères vous allez constater la même diminution, parce
que les frais du service téléphonique et les frais de poste
relèvent maintenant du ministère des Travaux publics dont le
budget sera augmenté en conséquence.
M. DOZOIS: Pourquoi l'augmentation « matériel, articles de
bureau »?
M. LAPORTE: Non, c'est en fait une diminution de $500, parce que nous
avons actuellement d'engagé $28,701 au 2 février et nous ne
prévoyons pas dépasser la somme de $30,000 cette année;
alors, cela va être suffisant pour l'an prochain.
M. DOZOIS: Quels sont les gros déboursés, sous cet
article-là, qui se font généralement?
M. LAPORTE: Les impressions, les machines à écrire, la
machine Xérox, le clavigraphe, la papeterie du ministère,
l'abonnement à des revues. Voyez-vous, nous avons un certain nombre
d'abonnements à des revues. En gros, c'est cela.
M. BERTRAND: Tous les achats d'ailleurs relèvent du service des
achats de la province?
M. LAPORTE: Toujours.
M. BERTRAND: « Les publications », sous-article six: sont-ce
là les abonnements ou les publications du ministère?
M. LAPORTE: Non, ce sont les publications du ministère. D'abord,
le rapport du ministère qui a coûté $3,000, et nous allons
très bientôt publier le premier numéro d'une nouvelle revue
qui s'appelle « Culture vivante ».
M. BERTRAND: Où est imprimé le rapport du
ministère?
M. LAPORTE: Aucune idée. Roch Lefebvre, imprimeur de la
reine.
M. BERTRAND: Oui, je le connais très bien celui-là, mais
l'autre...
M. LAPORTE: L'autre a été imprimé à l'Action
catholique. Oui, la revue va s'appeler « Culture vivante », et il y
aura quatre numéros. C'est une revue d'information culturelle
générale. Le tirage sera de 5,000 exemplaires. Le premier
numéro devrait sortir très bientôt, d'ici quelques jours.
Il y aura des abonnements à $2.00 et à $1.00 pour les
étudiants, de format 8 1/2 x 11 en laborateurs
généralement pris à l'extérieur du
ministère.
M. BERTRAND: Imprimée à quelle imprimerie?
M. LAPORTE : Je ne sais pas, le contrat a été
donné... C'est une imprimerie qui, me dit-on, s'appelle
Héliogravure, Montréal.
M. DOZOIS: C'est une revue. Ce n'est pas des...
M. BERTRAND: Et le premier numéro doit sortir quand?
M. LAPORTE: J'ai ici là: le premier numéro, fin de
février 1966. Comme on est rendu au 2 mars, j'imagine que, d'ici
quelques jours, nous allons avoir le premier numéro.
M. DOZOIS: Pour l'année 64/65, qu'est-ce que Charrier & Dugal
avait imprimé pour $20,305?...
M.LAPORTE: A quelle page?
M. DOZOIS: A la page 100.
M. LAPORTE: Nous avons publié six brochures qui ont d'ailleurs
été distribuées aux députés: une sur la
peinture; sur les écrivains, je pense qu'il y en a eu six, cela a
été imprimé là. Il y a eu également le
bulletin « Mieux dire », je pense, qui est peut-être
imprimé là. En gros, c'est ça.
M. DOZOIS: Et puis le « Quotidien ltée »: $14,500;
ça, c'est le bulletin...
M. LAPORTE: Ah! bon, excusez, le bulletin « Mieux dire » est
imprimé au « Quotidien ».
M. DOZOIS: Qu'est-ce que c'est ça?
M. LAPORTE: Le « Quotidien », est-ce que c'est de
Lévis? Ah! alors, c'est une chose assez curieuse. Il y avait jadis
à Lévis un quotidien qui a cessé d'être quotidien et
c'est la seule imprimerie au monde qui s'appelle le « Quotidien »
et qui publie un hebdomadaire. Alors, il a également un atelier
d'impression et c'est là qu'est imprimé... Tout ce que je connais
de l'imprimerie le « Quotidien », c'est ce qu'on m'avait fait
remarquer un jour que c'était assez paradoxal. On y travaille
quotidiennement!
M. LE PRESIDENT: Tous les sous-articles trois, quatre, cinq, six...
M. BERTRAND: Une minute!
M. LE PRESIDENT: ...sept, les sous-articles trois, quatre, cinq, six,
sept sont adoptés. L'article 1 est adopté. L'article 2: Service
de recherches et d'orientation. Sous-article 1: traitements.
M. BERTRAND: Est-ce un nouveau service... M. LAPORTE: Tout à fait
nouveau.
M. BERTRAND: ...au ministère? Depuis quelle date?
M. LAPORTE: Mon Dieu! La décision de principe de le créer
a été prise au moment où nous avons... au ministère
il y a déjà plusieurs semaines, plusieurs mois: « Elle a
été prise au conseil de la trésorerie, ou au conseil des
finances lorsque nous avons étudié le budget des Affaires
culturelles, et nous venons de soumettre à la direction
générale de l'analyse des effectifs les fonctionnaires qui font
partie de ce service-là.
M. BERTRAND: Qui est le directeur?
M. LAPORTE: Il n'y a personne actuellement. Nous attendons la votation
des crédits pour recruter le personnel, mais nous avons maintenant une
nouvelle norme pour tous les ministères. Au lieu de demander une somme X
pour engager de nouveaux fonctionnaires, on doit non seulement dire la liste
des gens que nous voulons embaucher, mais également faire approuver par
la trésorerie un effectif permanent. Si nous avons fait approuver dans
l'effectif permanent quatre sténographes et qu'on en nomme une
cinquième, on nous dirait: « Non, vos effectifs, c'est quatre. Il
faudra que, dans un autre budget, vous fassiez reviser ». Et ça
vaut pour tous les ministères, tous les services. A celui-ci nous avons
soumis récemment à la direction générale de
l'analyse des effectifs la liste des fonctionnaires et nous nous attendons
à avoir une approbation incessamment.
M. DOZOIS: Combien de fonctionnaires comptez-vous affecter à ce
nouveau service avec $30,000?
M. LAPORTE: Cinq.
M. DOZOIS: Un directeur,...
M. LAPORTE: Avez-vous la liste de ceux qui vont aller là?
M. DOZOIS: Je ne veux pas avoir de noms. Juste les fonctions.
M. LAPORTE: Un directeur, un conseiller technique, un secrétaire,
une sténo et un commis.
M. DOZOIS: Quels sont les salaires de chacun? De chaque fonction? Le
directeur recevra combien?
M. LAPORTE: C'est ça qui sera déterminé par le
comité des effectifs. Voici ce qui a été proposé:
directeur, $12,000, conseiller technique, $8,200, secrétaire, $3,700,
sténo, $2,900 et commis, $3,100, ce qui fait $29,000. Le directeur
serait dans la catégorie, dans la classification 27, et le reste. Le
grade 27, le grade 23 et le reste. Cela fait $29,000. Alors ce service,
instrument d'enquête et de prospection, sera chargé de concevoir ,
d'exécuter et de coordonner les recherches pour l'usage des divers
services du ministère et du Conseil des Arts. Le Conseil des Arts nous
avait fréquemment demandé que nous ayons chez nous un service de
recherches, et c'est une autre de leurs demandes qui se réalisent en
1966-1967.
M. DOZOIS: Par exemple, à un service comme celui-là,
service de recherches, est-ce que le ministre a envisagé la
possibilité de faire une enquête sur les implications sociales et
économiques, et le reste, de l'unilinguisme officiel au
Québec?
M. LAPORTE: Oui, j'imagine qu'un service comme celui-là pourrait
contribuer à cela en
collaboration évidemment avec le service, avec l'Office de la
langue française.
M. DOZOIS: Est-ce qu'il y a eu enquête effectivement faite dans ce
domaine par le ministère?
M. LAPORTE: Nous avons reçu au ministère je pense
bien que quelques députés ont pu recevoir le document nous
avons reçu de certains organismes privés, comme la
société St-Jean-Baptiste de Québec, je pense, le
résultat d'une enquête qui a été faite par cette
société. Au ministère nous n'avons entrepris aucune
enquête sur ce sujet-là, pour le moment.
M. BERTRAND: Le ministre ne croit-il pas que c'est là une
initiative qui appartient à l'Etat du Québec?
M. LAPORTE: Il est évident que, compte tenu de la politique
générale qui sera rendue publique dans le livre blanc, si nous
avons sur ces questions certaines politiques qui sont approuvées par le
gouvernement de la province, nous agirons en fonction des politiques qui seront
annoncées. Je ne saurais, pour l'instant, engager le gouvernement ou
engager le ministère jusqu'à ce que nous ayons d'abord pris
certaines décisions de principe sur ces questions-là. Encore une
fois, je suis obligé de m'en remettre à la publication du livre
blanc.
M. BERTRAND: Mais, le ministre ne croit-il pas que si l'on parle, par
exemple, comme les uns, de priorité du français, à ce
moment-là c'est une déclaration de principe qui ne se manifeste
par aucun geste concret en vue de réaliser une telle politique? Et le
ministre a déjà fait des déclarations dans ce
sens-là. Au moment où le problème de l'unilinguisme est
posé devant l'opinion publique au Québec, est-ce que le ministre
ne croit pas que c'est le devoir du ministère des Affaires culturelles
de procéder justement à l'enquête dont je parlais
tantôt, laquelle enquête a déjà été, je
pense, demandée au comité parlementaire de la Constitution? Si
mon souvenir est bon, on nous avait parlé de documents qui auraient pu
être préparés ou qui avaient été
préparés sur certains aspects du problème du
français au Québec. Est-ce que pareil document existe?
M. LAPORTE: Non.
M. BERTRAND: Ou, s'il fait partie de la politique qui sera contenue dans
le livre blanc du ministère?
M. LAPORTE: Lorsque j'ai fait cette déclaration devant le
comité de la Constitution, je me référais aux
études qui avaient été entreprises relativement au livre
blanc. Encore une fois, je m'excuse de ne pas rendre public, même
indirectement, ce qui pourrait être le contenu du livre blanc. Si, dans
ce livre blanc, la politique dont j'ai parlé de façon personnelle
il est clair que même lorsqu'un ministre prétend parler de
façon personnelle, ça ne lui enlève pas son
caractère de ministre de la Couronne mais il est évident
que cette politique que j'ai énoncée à Montréal de
la priorité de la langue française, devra, pour que nous posions
les gestes concrets dont a parlé le député de Missisquoi,
recevoir la sanction du conseil des ministres, c'est-à-dire, du
gouvernement. Et c'est par le livre blanc que nous verrons si cette politique a
reçu ou n'a pas reçu l'approbation du gouvernement. Et c'est
ensuite seulement que nous pourrons entreprendre des études, poser des
gestes concrets, dont on a parlé tout à l'heure.
Jusque-là, je trouve que c'est prématuré, au moins quant
à ma fonction de ministre.
M. BERTRAND: Le ministre a dit qu'il parlait, à ce
moment-là, à titre personnel. Mais je pense qu'il a ajouté
que plusieurs de ses collègues partageaient ses vues, ses opinions. Je
pense que, quelques jours après, deux de ses collègues... L'une
en particulier a dit qu'elle n'approuvait pas ou qu'elle n'avait pas la
même opinion que le ministre sur ce problème de la priorité
du français.
M. LAPORTE: Ce qui établissait bien ce que j'ai dit tout à
l'heure, que ce n'est pas pour le moment une politique du gouvernement.
M. BERTRAND: Dans son opinion personnelle, le ministre pourrait-il
exposer un peu ce qu'il entend par la priorité du français?
M. LAPORTE: M. le Président, je n'ai pas l'intention, avant que
le livre blanc ne soit publié, de dire plus que ce que j'ai
déjà dit, que je suis tout à fait disposé à
répéter: que je suis personnellement opposé à
l'unilinguisme de la langue française dans la province de Québec,
parce que je crois suffisamment à ma liberté personnelle pour ne
pas attenter à la liberté du voisin.
Deuxièmement, je ne crois pas, dans une province où nous
représentons, nous, les citoyens de langue française, près
de 80 à 80% de la population, que ce soit une preuve de force que de
tenter de régler le problème de notre
propre langue en essayant d'arracher la langue du voisin. Ce serait, au
contraire, une réaction de faiblesse. Je crois que, pour ce qui est de
la langue française, nous avons d'abord, nous, comme citoyens de langue
française, à poser des gestes concrets au niveau de la correction
de notre langue; personne, qu'il soit Anglais ou Italien ou Allemand, ne nous
oblige à utiliser notre langue que l'on a décrite sous le nom de
jouai. Personne ne nous oblige à parler jouai dans la province de
Québec. Nous devons, nous d'abord, poser, pour la restauration de la
langue française, pour en faire une langue de qualité
internationale et de grande culture. Nous pouvons, par l'éducation, nous
pouvons par le développement d'une politique culturelle efficace,
dynamique, régler une très grande partie de ce problème
qui est nôtre.
Deuxième volet de cette politique. Il est clair, à mon
avis, dans une province où nous avons, dans une forte proportion, la
majorité que les Canadiens français doivent avoir, la
possibilité de nous servir de la langue française, non pas
seulement chez nous, le matin au petit déjeuner, pour être ensuite
obligés de l'oublier à toutes fins pratiques à l'usine
pour la retrouver le soir en revenant à la maison. Nous n'arriverons
jamais à convaincre la masse des citoyens que la langue française
est véritablement une langue présente au Québec si c'est
une langue d'exception qu'on utilise le matin et le soir, mais qui ne sert ni
à gagner sa vie, ni à otbe-nir des promotions.
Je dis donc que, sous cet aspect-là, il est normal que nous
souhaitions que la langue française devienne au Québec une langue
prioritaire. Quant aux moyens, quant à la décision que le
gouvernement aurait ou pourrait prendre à ce sujet, je m'en
réfère encore une fois au livre blanc.
M. BERTRAND: Il ne faudrait pas, M. le Président, qu'à la
suite d'expression d'opinion du ministre que l'on pense que ceux qui
prônent l'unilinguisme, du moins dans les écrits que j'ai lus au
sujet du problème de l'unilinguisme, veulent empêcher les autres
de parler leur langue. Le ministre laisse entendre que ces gens-là
voudraient proclamer la langue française, seule langue officielle au
Québec en enlevant des droits aux autres. Ce n'est pas là la
politique de l'unilinguisme officiel. Et je pense bien que ce n'est sans doute
pas ce que le ministre voulait dire. Et d'autre part, je pense que c'est
important dans ce domaine, surtout lorsqu'on a lu le rapport Parent, cette
commission sur l'éducation au Québec où au volume III,
à la page 49, une recommandation était formulée et je la
lis: « Nous recommandons que la législature du Québec soit
invitée à promulguer des lois et règlements pour faire
reconnaître et respecter partout le français dans les documents
administratifs, la publicité et l'affichage, dans les services publics,
l'hôtellerie, le commerce et l'industrie. » C'est une
recommandation qui a été formulée par les commissaires
dans ce volume III.
M. LAPORTE: A la vérité, recommandations qui ne se
réfèrent ou n'impliquent d'aucune façon
l'unilinguisme.
M. BERTRAND: Non, mais qui doit intéresser, je pense, le
ministère...
M. LAPORTE: Profondément.
M. BERTRAND: ... le ministère des Affaires culturelles.
M. LAPORTE: Profondément.
M. BERTRAND: Et c'est pourquoi j'ai également demandé au
ministre tantôt, dans ce domaine de l'unilinguisme, de tous les
problèmes qui y sont connexes, si le ministère n'aurait pas
dû entreprendre, bien avant aujourd'hui, une enquête sur les
implications sociales, économiques, culturelles de l'adoption d'une
politique d'unilinguisme d'abord, à envisager premièrement le
problème; et deuxièmement d'une politique de priorité du
français.
Le ministre va reconnaître avec moi que, dans bien des cas,
plusieurs personnes parlent de tous ces problèmes-là sans
être suffisamment renseignées. Je pense que si le ministère
avait entrepris une telle enquête, il aurait rendu service à tous
ceux qui s'intéressent au problème et à la population en
général.
M. LAPORTE: M. le Président, comme je serais susceptible de me
répéter, là, je n'ai rien à ajouter aux
remarques.
M. DOZOIS: Puisque le ministre ne veut rien ajouter, je dois conclure,
M. le Président, qu'aucune étude n'a été faite ou
entreprise par un comité ou qui que ce soit au ministère sur le
problème de l'unilinguisme.
M. LAPORTE: M. le Président, encore une fois je souhaiterais
vivement, avant de faire d'autres commentaires, que l'on attende la publication
du document dont j'ai parlé au moins vingt fois depuis que je suis
ici.
M. DOZOIS: Oui, M. le Président, on demande si des études
sur ce problème... On ne demande pas au ministre de se prononcer sur
autre chose que l'unilinguisme. Je demande tout simplement si des études
ont été commandées, commanditées ou si on a
chargé des fonctionnaires ou qui que ce soit de faire une étude
sur ce problème. Je crois comprendre que le ministre dit non.
M. LAPORTE: Qu'est-ce que je suis censé répondre? Si je
vous dis oui, qu'il y a eu par l'équipe du livre blanc des études
de faites sur la priorité de la langue française et que dans
quelques jours le document est publié et puis qu'il n'en est pas
question, on va dire que c'est évidemment le gouvernement qui a
refusé. Si je dis qu'il n'y a pas d'études de faites, dans quelle
situation suis-je? C'est pour ça que je vous dis que je serai en mesure
de donner une réponse à ces choses-là lorsque le livre
blanc sera publié. Ce n'est pas ma fonction comme ministre, membre d'un
gouvernement, de me mettre en contradiction avec moi-même comme
ministre.
M. DOZOIS: Mais, M. le Président, je dois faire remarquer au
ministre que, lors d'une séance du comité de la Constitution,
alors que les membres de l'Opposition ont demandé et que le chef de
l'Opposition à ce moment-là a déposé une lettre, je
crois, ou avait fait parvenir au Président une lettre demandant une
telle étude, nous avons officiellement demandé qu'une
étude soit entreprise par le comité de la Constitution sur le
problème de l'unilinguisme et le ministre nous a répondu: «
Avant d'entreprendre ces études, attendez donc la publication du livre
blanc. » Précisément là, aujourd'hui, le ministre
n'est pas en mesure de nous dire si une étude a été
entreprise alors.
M. LE PRESIDENT: Il ne dit pas qu'il n'est pas en mesure. Il dit qu'il
ne peut pas donner une réponse.
M. LAPORTE: Ma réponse est assez claire. Je pense que ce n'est
pas ma fonction comme ministre de placer le gouvernement face à une
situation ou ce sera tellement facile après coup de dire que c'est sa
faute. On a lu récemment qu'un haut fonctionnaire, qui a d'ailleurs
extrêmement très bien expliqué la situation, a dit que tel
document a été modifié à la dernière minute
par le conseil des ministres. Le conseil des ministres prendra ses
responsabilités et puis ensuite on répondra à toutes les
questions qui pourront être posées. Je n'ai pas mission de...
M. DOZOIS: Comme conclusion cependant, il faudra revenir à la
charge au comité de la Constitution pour demander cette
étude.
M. LAPORTE: Evidemment, le député est bien libre.
J'imagine que lorsque le livre blanc sera déposé, ça
pourra prêter à une discussion. Je ne sais pas ce que les
règlements prévoient pour ces cas-là. Mais il y a
certainement un endroit qui s'appelle le comité de la Constitution
où le député est bien libre de faire les
représentations qu'il voudra à ce sujet-là.
M. BERTRAND: Le ministre va admettre avec nous que, si nous parlons du
statut de la langue française, disons dans le commerce et dans
l'industrie, nous en avons souvent parlé. Et personnellement, moi, dans
certains milieux chez nous, j'ai parlé de procéder à une
enquête, disons personnelle, auprès de certains ouvriers, de
certains employés pour leur demander quel était le rayonnement de
la langue française à l'intérieur de l'usine. Le ministre
a parfaitement raison.
Il ne sert à rien de proclamer les vertus de la langue
française si ceux qui devraient pouvoir l'utiliser quotidiennement
à leur emploi sont privés de le faire, à cause de
l'atmosphère de l'usine, à cause du vocabulaire qui est
utilisé, à cause du milieu, disons, soit dans le commerce, soit
dans l'industrie. Et de là sont venues les questions tantôt. Et je
pense qu'il est extrêmement important, autant pour le gouvernement que
pour tous les hommes politiques, d'être bien renseignés dans ce
domaine, de connaître le statut aussi exact que possible du
français dans le commerce et dans l'industrie au Québec, afin de
savoir d'abord quel est son rayonnement actuel et quels seraient les moyens
â employer en vue de permettre un plus grand rayonnement de la langue
française, soit dans le commerce, soit dans l'industrie. C'est beau d'en
parler, mais si on ne pose pas ces actes-là, l'enquête
auprès de ceux qui vivent quotidiennement dans une atmosphère qui
est loin de leur être favorable, â moins de cela, on en parlera
toujours d'une manière vague.
M. LAPORTE: Est-ce à la suite des déclarations du
ministre? Je ne le sais pas. Est-ce à la suite de l'attitude
générale qui existe actuellement dans la province de
Québec face au problème de la langue française? Nous
sommes déjà au-delà des simples déclarations de
principe. Je mentionne un nom, je prierais les journalistes de ne pas.. Enfin,
je ne le mentionnerai pas, si vous voulez. Il y a actuellement une grande
compagnie minière qui a écrit
au ministère le 15 février 1966, disant: « Nous
croyons ici qu'il vaut mieux anticiper ce genre de situation le
problème de la langue française plutôt que d'avoir
à réagir sous la pression d'événements qui nous
enlèvera peut-être toute latitude quant aux moyens les plus
convenables d'atteindre une francisation complète et adéquate.
» Cette très importante société a écrit au
ministère, à l'Office de la langue française, demandant,
à la suite d'une longue conversation entre le directeur des relations
industrielles de la société et le directeur de l'Office de la
langue française, qu'une délégation de cette
société-là puisse venir bientôt au ministère.
Toutes dispositions utiles ont été prises ou seront prises pour
franciser les cadres dans toute la mesure du possible. Et ça, ça
peut faire rapidement boule de neige, ce sont des faits, des
réalités; on passe à l'action, on n'a pas attendu la
publication du livre blanc, on se rend compte d'une certaine situation. Je peux
bien montrer le nom au député, c'est une compagnie très
importante qui a recours à nous.
Je sais que, l'an dernier, la compagnie de téléphone Bell
du Canada a eu recours au ministère pour revoir un très grand
nombre de dossiers, de documents pour les franciser complètement. L'on
me rapporte qu'à la société General Motors, à
Ste-Thérèse, absolument tout se fait en français dans
l'usine. Il a même fallu refaire le vocabulaire des employés
eux-mêmes pour qu'ils emploient des termes français. Alors, il y a
certainement, dans ce domaine, une évolution. Est-ce qu'elle va aller en
s'accélérant? Je le souhaite vivement, et je crois que cela va se
produire. Mais nous sommes au-delà des simples déclarations de
principe.
M. BERTRAND: Alors, au service des recherches, quelles sont les
recherches en particulier que le ministre entend conduire cette
année?
M. LAPORTE: Cela, je ne serais pas en mesure d'y répondre. Nous
avons plusieurs demandes... Ce n'est pas nécessairement...
M. BERTRAND: Non, non je comprends, mais évidemment un but que
l'on poursuit...
M. LAPORTE: ... pour nous concevoir, exécuter, coordonner les
recherches pour l'usage des divers services du ministère. Si le Conseil
des arts veut nous faire faire une recherche sur la qualité du
français dans la province de Québec, si le service des lettres
voulait savoir quel est la réception qui est accordée à
nos subventions par les écrivains, on sait que l'on a quelques
problèmes actuellement. Des écrivains que j'ai rencontrés
en séance plénière m'ont dit: « Les subventions,
cela ne nous convient pas tout à fait de la façon dont vous le
faites. » On a dit: Nous, les subventions que nous prévoyons,
c'est imaginé pour aider et non pas pour nuire. Si vous pensez
que...
M. BERTRAND: Cela nuit.
M. LAPORTE: ... nous allons trouver autre chose, nous supprimerons... Il
y a un journaliste qui a dit le ministre adéclaré: « Si
vous n'êtes pas satisfaits des subventions, on peut les faire
disparaître. » C'est complètement ridicule. Si la
façon dont nous distribuons... On va parler tout à l'heure de
l'assurance-édition, vous allez avoir là un exemple parfait d'une
adaptation pour répondre aux fins que nous voulons, c'est-à-dire,
aider les éditeurs. Alors, si on nous fait des recommandations comme
celle-là, nous savons d'une façon générale, depuis
deux ans, depuis que le ministère existe, j'en ai pris conscience depuis
que je suis là, qu'il y a des tas de recherches que les services
eux-mêmes n'ont pas le temps de faire et ne sont pas
équipés pour faire, et qui devraient-être faites...
M. BERTRAND: C'est cette équipe-là qui s'en chargera.
M. LAPORTE: C'est cette équipe-là qui va s'en charger pour
tout le monde.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article deux, sous-article un, deux,
trois, quatre, cinq, six, sept...
M. LAPORTE: Excusez!
M. DOZOIS: Sous-article six, « publications », $2,500?
M. LAPORTE: Ce sont des rapports d'enquêtes qui pourraient
être faites.
M. LE PRESIDENT: Alors, tous ces sous-articles sont adoptés,
messieurs?
M. BERTRAND: Deux adopté.
M. LAPORTE: Ah non! non, c'est un, sous-article deux.
M. BERTRAND: Nous allons maintenant à l'Office de la langue
française.
M.LAPORTE: Office de la langue française.
M. BERTRAND: Un instant.
M. LAPORTE: Page 239, Office de la langue française, ça
c'est le dernier des...
M. BERTRAND: Comment ça, 239... M. LAPORTE: 214, excusez-moi.
M. BERTRAND: Alors, sous l'article « traitements », combien
de nouveaux employés pour cette année?
M. LAPORTE: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit. Deux
conseillers techniques grade 24, un conseiller technique grade 23, les deux
premiers à $9,000, le deuxième à $8,200, un commis grade
14, deux commis-dactylos, une sténo, un chef messager, une ou un
téléphoniste-réceptionniste, ce qui fait $44,800 de
nouvelles nominations.
M. BERTRAND: Quel sera le rôle des deux conseillers techniques que
le ministre veut engager?
M. LAPORTE: Il y en a un qui sera particulièrement chargé
des publications pour voir à ce que la norme du français soit
respectée, et l'autre s'occupera de terminologie, en particulier. Ce qui
nous amène de plus en plus de demandes. De plus en plus nombreux sont
les sociétés, les corps publics, les individus qui souhaitent que
nous leur donnions, en matière de terminologie, des traductions
acceptables de ce qui existe en anglais actuellement. Les syndicats, dans ce
domaine-là, collaborent très efficacement avec nous.
M. BERTRAND: D'ailleurs, le rapport les cite, pages 215, 216, 217, et va
publier des lettres de félicitations adressées au
ministère des Affaires culturelles...
M. LAPORTE: Je dois vous dire que pour...
M. BERTRAND: ... au sujet de cette brochure intitulée «
Normes du français écrit ou parlé au Québec
».
M. LAPORTE: Je dois vous dire que pour la deuxième année
consécutive, l'Office de la langue française, pour son bulletin
« Mieux dire », s'est vu décerner la coupe Emile Girardin,
en France, qui avait été c'est un souvenir
déjà ancien gagnée par le Devoir, il y a dix ou
douze ans, comme publication. Cahier de l'Office de la langue
française...
M. BERTRAND: Est-ce que M. le ministre est allé le chercher
celui-là en France?
M. LAPORTE: Non, je n'étais pas au courant. Je l'ai appris en
revenant. Le français moderne, revue de linguistique française,
qui publie, dans son édition de janvier 1966, une revue des revues,
cahier de l'Office de la langue française, qui est un éloge,
évidemment, de ce que nous avons fait ici. C'est sur la norme du
français écrit et parlé au Québec.
M. BERTRAND: Avons-nous d'autres questions? On en a parlé un peu
indirectement sur l'article...
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 2?
M. BERTRAND: Il arrive que nous ne posons pas beaucoup de questions,
c'est que nous avons pris connaissance du rapport qui renferme à peu
près toutes les activités du ministère et en particulier
au sujet de l'Office de la langue française, et on aura également
un autre rapport qui sera publié à tous les ans.
M. LAPORTE: On ne vous fera pas de reproches de ne pas poser trop de
questions.
M. DOZOIS: Qui est le directeur maintenant?
M. LAPORTE: Le directeur, c'est M. Maurice Beaulieu dont le traitement
est de $11,400.
M. DOZOIS: Sur la recommandation de... le ministère a
accordé des subventions à cinq linguistes
québécois, pour les aider à poursuivre leurs travaux.
Quels sont ces linguistes, M. le Président?
M. LAPORTE: On trouvera ça évidemment aux subventions. Or,
vous avez M. Gaston Dulong, $6,000; M. Jean-Denis Gendron, $2,500, et Roch
Valin, $1,500. Ce qui fait $10,000. Ce sont les subventions les plus
importantes.
M. DOZOIS: Il y a $49,000 de publications...
M. LAPORTE: C'est à quel sous-article ça, «
Publications »? Pour les publications, vous avez « Mieux dire
», impression: $29,000. C'est un bulletin dont le tirage de 175,000
exemplaires. Il est envoyé aux instituts d'enseignement, aux
associations professionnelles, aux syndicats à l'Hydro-Québec aux
fonctionnaires du gouvernement, aux hôpitaux, aux bibliothèques,
aux députés, etc. « Mieux dire »: $29,000; plaques,
adresses et corrections: $9,000; enveloppes pour
envoi du bulletin: $1,400; frais de poste: $3,600. Nous ajoutons deux
autres brochures à la correction des six que nous avons
déjà; excusez-moi, les deux brochures sont de l'Office de la
langue française. Ce sont: « Les anglicismes au Québec
» et « Qu'est-ce que la langue française ». M. Roch
Valin avec sa subvention, a pu faire un certain travail. Ces brochures seront
tirées à 40,000 exemplaires et elles vont coûter $6,000, ce
qui fait le total de $49,000 qui est demandé à cet
article-là.
M. DOZOIS: Nous parlons de M. Valin là, mais M. Dulong qui a
reçu $6,000 et M. Gendron, $2,500, est-ce qu'ils ont publié des
travaux à la suite..?
M. LAPORTE: « Comment choisir les canadianismes de bon a loi
» par M. Gaston Dulong. Il a contribué également à
la préparation d'un glossaire général du parler
français au Québec qui sera publié par l'Office de la
langue française. Il est allé assister au congrès
international des linguistes. Quant à M. Gendron, il a fait un fichier
ethymologique du français et M. Valin un inventaire des publications des
papiers Guillaume.
M. DOZOIS: La personne qui a publié quelque part un dictionnaire
de mots utilisés dans l'industrie...
M. LAPORTE: C'est Bélisle.
M. DOZOIS: Est-ce que le ministère l'a aidéa
donné une concécration officielle...
M. LAPORTE: On a dû acheter un certain nombre de ses volumes.
M. DOZOIS: L'office de la langue française n'a pas
été la place pour...
M. LAPORTE: Je ne le sais vraiment pas.
M. LE PRESIDENT: Il a été consulté, il y a eu des
éloges nombreux.
M. LAPORTE: Il y a eu une consultation avec M. Beaulieu, mais il n'y a
pas eu de sanction officielle de l'Office, mais...
M. DOZOIS: L'Office n'est pas prêt à embaucher...
M. LAPORTE: Ce n'est pas ce que ça veut dire; ça ne m'a
peut-être pas été demandé non plus, parce que ce
dictionnaire a reçu des éloges mérités, je
pense.
M. LE PRESIDENT: Le dictionnaire est fameux.
M. DOZOIS: Il y a eu M. Dupuis également, qui a publié un
dictionnaire.
M. LAPORTE: ... des synonymes.
M. LE PRESIDENT: Je ne veux pas parler inutilement, mais...
M. LAPORTE: On va adopter deux, on reviendra en trois pour;
coopération avec l'extérieur...
M. LE PRESIDENT: Qu'est-ce que je fais alors monsieur le ministre? C'est
dit dans les règlements que le président doit appeler les postes,
et les articles, et puis les déclarer adoptés; si je ne fais pas
cela, votre ministère ne pourra pas dépenser.
M. LAPORTE: On y reviendra plus tard...
Reprise de la séance du comité des
crédits à 8 h 3 p.m.
M. GODBOUT (Président du comité des crédits): Pour
le compte de ce comité, que les articles 2, 3, 4, 5, 6 sont
adoptés.
M. BERTRAND: Et 7 de même. Pardon, vous parlez de l'article 2. Je
pense que vous avez raison.
M. LE PRESIDENT: Bon, maintenant, sommes-nous rendus à l'article
3?
M. LAPORTE: Oui, Office de lalangue française.
M. LE PRESIDENT: A l'article 3: « Coopération avec
l'extérieur », y compris subventions. Article 1 «
Administration », sous-article 1 et 2 « Traitements et frais de
voyage ».
M. BERTRAND: Alors il s'agit d'un nouvel article au budget?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Au sous-article « Traitements »: $ 12,000, pour
quelles fins?
M. LAPORTE: C'est pour des employés, c'est pour un directeur,
grade 27.
M. BERTRAND: Quand sera-t-il nommé?
M. LAPORTE: Nous avons quelques candidats en vue, nous en avons
pressenti quelques uns. Aussitôt que nous aurons une ou des
réponses affirmatives, nous nous adresserons à la Commission de
la fonction publique pour l'émission d'une liste
d'éligibilité. J'imagine que le candidat au poste de directeur de
la coopération devrait être nommé d'ici le 15 mars.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre ne croit pas que ce nouveau
service-là aurait dû relever du département du Canada
français d'outre-frontière?
M. LAPORTE: Non.
M. BERTRAND: Est-ce que ça n'est pas un peu de la doublure?
M. LAPORTE: Non, en autant que... Je ne dis pas qu'un jour...
M. BERTRAND: Je parle au point de vue administratif.
M. LAPORTE: Je ne dis pas qu'un jour le Canada français
d'outre-frontière ne relèvera pas de la coopération avec
l'étranger. Lorsque nous avons créé le Canada
français d'outre-frontière c'était limité sinon
dans l'esprit, du moins en fait. C'étaient les Canadiens français
de Victoria ou de Vancouver à Halifax, de la Nouvelle-Angleterre et de
la Louisiane. Il est arrivé depuis que nous avons signé une
entente culturelle avec la France! La, il s'agit de tout autre chose dans un
domaine complètement différent des relations avec nos
compatriotes de langue française de l'Amérique du Nord. Il s'agit
proprement de relations culturelles et, si l'on me demandait; « Est-ce
que ce service-là ne devrait pas relever de la diffusion de la culture?
Est-ce que ce service-là ne devrait pas relever du service des arts et
des lettres? »
Oui, mais je crois que cela ferait double emploi au Canada
français d'outre frontière qui n'a rien à voir avec les
écrivains, qui n'a rien à voir avec les compagnies de
théâtre, qui n'a rien à voir avec les autres projets que
nous voulons: échanges culturels et artistiques, diffusions d'ouvrages
québécois en France, échanges d'artistes, de savants et de
conférenciers, stages de cinéastes et de techniciens à
Paris. Ah! je ne vois pas bien ce que le Canada français viendrait faire
d'autre. Qu'un jour, dans la coopération avec l'extérieur, le
Canada français devienne le secteur de cela peut être fort
important; je le verrais plutôt comme cela qu'en sens inverse. Mais, pour
le moment, jusqu'à ce que nous en sachions plus sur ce que sera
exactement la coopération avec l'extérieur, la
réorganisation ou l'intégration d'un service avec l'autre devrait
être ajournée à mon avis au moins à un an.
M. BERTRAND: Alors, vous ne prévoyez que l'engagement d'un
directeur...
M. LAPORTE: Pour le moment c'est lui qui nous dira après
cela...
M. BERTRAND: Maintenant au sous-article: accords culturels, un montant
de $260,000. Je sais qu'il y a eu des accords culturels de signés avec
la France, on ne reviendra pas là-dessus. Le ministre a publié
des documents, il y a eu des communiqués qui nous ont été
envoyés. D'ailleurs les journaux ont donné une large diffusion de
cet accord culturel entre la France et le Québec, confirmé et
sanctionné par le gouvernement d'Ottawa. A l'heure actuelle, dans les
projets, le ministre a mentionné d'abord un accord culturel avec
l'Ontario, des accords des études au sujet d'un accord culturel avec la
Louisiane, je pense, et l'Etat du Vermont.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner quelques renseignements
additionnels?
M. LAPORTE: Le Vermont, disons que je n'ai pas souvenance d'en avoir
parlé. Peut-être, mais cela ne me laisse pas de souvenir. Ah oui!
quand je suis allé chez les Franco-Américains.
M. BERTRAND: Quand vous êtes allé à Boston.
M. LAPORTE: Ah oui! c'est ça, à Boston. Il n'y a pas eu de
développements depuis ce temps-là. Je sais que lorsque nous avons
reçu ici, il y a un an, le gouverneur du Vermont, il avait
exprimé l'avis, qu'il serait normal que, vu le nombre de
Franco-Américains au Vermont, nous devrions avoir avec eux des relations
plus suivies. Je ne sache pas qu'il y ait à cela des
développements nouveaux.
M. BERTRAND: Donc, avec le Vermont, ce qui s'est fait...
M. LAPORTE: Pas d'ententes culturelles à l'heure actuelle. Ce qui
s'est fait de nouveau et qui devrait éventuellement' déboucher
sur une entente culturelle, c'est qu'un comité sur lequel siègent
quelques ministres ou quelques hauts fonctionnaires québécois et
dont font également partie quelques hommes politiques et hauts
fonctionnaires du Vermont, aborde certains problèmes communs aux deux
états et il y a je pense, un représentant du ministère des
Affaires culturelles sur cette commission-là. Il s'agit
précisément du directeur du Canada français monsieur
Dagneau. Alors je n'ai pas de rapport de monsieur Dagneau quant au Vermont.
M. BERTRAND: Dans ce domaine-là, il y a eu des rencontres?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Et l'on continue des relations par l'intermédiaire
de ce comité dont on vient de parler.
M. LAPORTE: C'est un comité qui est d'une nature presque
permanente qui siège irrégulièrement mais qui devrait
éventuellement nous permettre d'aborder ces questions-là.
M. BERTRAND: La Louisiane?
M. LAPORTE: Quant à la Louisiane, nous avons rencontré
l'honorable M. Arceneau, moi-même, M. Dagneau, à diverses
périodes, en di- verses occasions, le gouverneur de l'Etat de la
Louisiane, le trésorier... je ne sais pas comment ils appellent cela
là-bas, le ministre des finances... le contrôleur de l'Etat, M.
Roy Thériault, le secrétaire d'Etat, et il semble que les gens de
la Louisiane soient extrêmement désireux que des contacts
permanents s'établissent avec la province de Québec Eux aussi ont
des problèmes que nous avons résolus, nous, quant à la
juridiction de Washington et de l'Etat, sur la signature d'accords d'une nature
internationale. Est-ce que nous allons procéder par un simple
échange de lettres pour simplifier la procédure, est-ce que
l'Etat de la Louisiane aura d'autres recommandations à nous faire pour
régler son problème à lui, l'Etat de la Louisiane? Nous
savons que nous sommes sur le point de proposer un texte préliminaire et
j'ai bon espoir qu'avant la fin du printemps ou au début de
l'été, un document aura été signé entre la
Louisiane et la province de Québec, qui aurait pour effet
immédiat de permettre l'organisation de voyages d'étudiants
Louisianais dans la province de Québec, vice versa. Peut-être
quelques échanges artistiques, mais là, nous sommes plus
avancés; c'est celui des projets d'accords qui est le plus avancé
actuellement dans l'esprit des gens qui veulent y participer.
Quant à l'Ontario, on se souviendra qu'il en a été
fait mention dans le discours du Trône en Ontario comme dans le
nôtre, M. Frégault a eu des rencontres préliminaires avec
les représentants du ministère de l'Education où nous
avons constaté que les pourparlers vont plutôt se faire au niveau
du premier ministre ou de son personnel immédiat, et M. Frégault
doit se mettre, par mon intermédiaire, en communication avec le bureau
du premier ministre pour que nous procédions à peu près
comme ce fut le cas avec la France. Nous préparons un projet, l'Ontario
prépare un projet, nous étudions les deux textes pour finalement,
par des regroupements, par des corrections faites dans les deux capitales,
rédiger un texte définitif qui pourrait être l'accord
Ontario-Québec.
M. BERTRAND: Quelle pourrait être la portée de cet accord,
son rayonnement?
M. LAPORTE: Quant à...
M. BERTRAND: ... dans quel domaine? Je comprends qu'il s'agit du
problème culturel, mais d'une manière plus précise.
M. LAPORTE: Bien, c'est difficile évidemment de préciser,
pour l'instant, vu que le document commence seulement à se
préparer.
Nous voulons, nous, de notre part, que ce soit limité strictement
au domaine culturel. Nous préférerions, s'il doit y avoir
quelques relations d'ordre éducationnel ou en matière
d'éducation, que ceci fasse l'objet d'une entente différente
parce que les problèmes qui sont en cause sont différents, de
nature complètement différente. Deuxièmement, étant
donné la juridiction séparée des Affaires culturelles et
de l'Education dans le Québec, alors qu'il n'existe dans aucune autre
province de ministère des Affaires culturelles, ça pourrait
créer certaines complications.
Nous voudrions qu'il y ait entre l'Ontario et le Québec des
échanges d'artistes, que nous puissions profiter des richesses de leurs
musées, et que nous puissions leur proposer les nôtres, que des
artistes de langue française aient accès, à l'invitation
du gouvernement de l'Ontario, non seulement dans les milieux de langue
française mais également que la culture française du
Québec, la culture de la meilleure qualité que nous puissions
leur offrir, puisse avoir droit de cité dans les grandes villes, dans
les grandes municipalités de l'Ontario. Alors il s'agira
d'échanges d'une nature proprement culturelle. Encore une fois le texte
commence à se préparer et je ne suis pas en mesure de fixer de
date même approximative pour la durée des pourparlers ou quant
à la signature de l'entente elle-même. Je dois signaler une fois
de plus que nous avons vraiment espoir que cela procède rapidement parce
que la suggestion de parler de l'entente culturelle dans les deux discours du
Trône est venue de. M. Robart lui-même.
M. BERTRAND: Qui en avait parlé d'abord au premier ministre ou au
ministre des Affaires culturelles?
M. LAPORTE: Au premier ministre. M. BERTRAND: Au premier ministre.
M. LAPORTE: Ils se sont rencontrés je ne sais pas à quelle
occasion.
M. BERTRAND: A l'occasion de la tournée du premier ministre dans
l'Ouest, à son retour dans l'Ontario?
M. LAPORTE: Non, je crois que c'est quand... enfin c'est... Du moins je
me demande si ce n'est pas quand M. Lesage est allé inaugurer ou
recevoir un doctorat dans une université d'Onrario. il était
revenu en me disant cela.
M. BERTRAND: Nous sommes appelés à voter une somme de
$260,000 au sujet des accords culturels. Combien, à même cette
somme, doit être utilisé pour les accords culturels avec la
France?
M. LAPORTE: Accords avec la France, $250,000; accords aver les autres
provinces, $10,000, puisque évidemment c'est encore en
préparation. Les accords avec la France...
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
détails?
M. LAPORTE: Je peux même les donner de façon très
précise.
M. BERTRAND: ... la dépense de cette somme.
M. LAPORTE: Oui, langue française, échange de linguistes
et de spécialistes, $2,000. Organisation d'un colloque international sur
la terminologie et la publication du rapport, colloque qui aura lieu dans la
ville de Québec au cours de l'année 1966, $20,000. Stage de
fonctionnaires de l'Office de la langue française en France, $10,000.
Documentation relative à la langue française, documentation sur
microfilms, $4,000, Diffusion et édition d'oubrages consacrés
à la langue française, $5,000, ce qui veut dire que la partie
fondamentale de l'accord culturel, si l'on nous avait proposé seulement
un domaine dans lequel nous aurions, au début, pu avoir des
échanges avec la France, nous aurions choisi le domaine de la langue
française. Nous y attachons une importance qui peut se mesurer par des
chiffres. $41,000 seront consacrés en 66/67 à des
échanges, à des visites à de la diffusion, toutes
orientées vers l'amélioration de la qualité de la langue
française au Canada.
B) Echanges culturels et artistiques, chaires de littérature
canadienne en France. On a souvent déploré que la
littérature canadienne, qui commence quand même a avoir du galon,
est à peu près ignorée en France.
M. BERTRAND: A quelle Université sera-t-elle
rattachée?
M. LAPORTE: On ne sait pas encore si ce sera Paris ou Strasbourg. On
veut créer une chaire de littérature canadienne en France au
coût de $13,000. La diffusion d'ouvrages canadiens en France, $3,000. On
va ouvrir en France un centre, une centrale où l'on pourra se procurer
pour les diverses librairies françai-
ses des ouvrages canadiens. Nous allons consacrer $3,000 à ce
poste d'échanges de conférenciers, de stagiaires en librairie, de
spécialistes de l'édition, diffusion de revues canadiennes,
$15,000.
Je puis dire que d'une façon générale, en France,
on prépare un programme analogue.
M. BERTRAND: C'est ce que j'allais demander au ministre. Quel est le
montant à peu près que la France entend mettre au service des
accords culturels?
M. LAPORTE: C'est à peu près $250,000. Avec cette
espèce d'entente non écrite qui a déjà
été mise en application, c'est le pays qui envoie des stagiaires,
des artistes, qui paie le transport et le pays qui accueille se charge du
séjour de ceux qui arrivent.
M. BERTRAND: Prenons un exemple. Si vous envoyez un stagiaire, quel est
le montant qui est mis à sa disposition, à son séjour en
France, et quelle est la durée de son séjour?
M. LAPORTE: Cela évidemment, reste encore à
établir. Oui, si c'est un fonctionnaire, nous payons son salaire
à même...
M. BERTRAND: Son salaire, ses dépenses de voyage.
M. LAPORTE: ... ses dépenses de voyage et s'il est boursier du
gouvernement français évidemment...
M. BERTRAND: C'est le gouvernement qui paie.
M. LAPORTE: ... c'est une compensation. Echange d'artistes, de savants,
de conférenciers, de membres de jury pour le conservatoire, $20,000.
Stage de cinéastes et de techniciens à Paris, et venue de deux
cinéastes français, documentation
cinématographique,$30,000. L'on nous parle fréquemment de la
nécessité de cré- er au Canada français, dans la
province de Qué- bec, l'industrie du long métrage, le film.
M. BERTRAND: L'industrie du cinéma.
M. LAPORTE: C'est évidemment une ambition légitime, c'est
le moyen de culture le plus efficace...
M. BERTRAND: Le plus populaire.
M. LAPORTE: ... le plus populaire. Nous avons déjà
certains cinéastes, certains metteurs en scène de qualité,
mais en nombre bien insuffisant si nous voulons un jour, avoir notre place dans
l'industrie du cinéma nous devons préparer des gens. C'est
pourquoi nous consacrons à cela $30,000 pour envoyer là-bas des
cinéastes et des techniciens et faire venir chez nous des
compétences qui vont pouvoir former des disciples ici. Participation de
personnalités au congrès, colloques et réunions
culturelles, $15,000; formation de muséologues, stage de professeurs et
d'artistes, jurys des concours artistiques, spécialistes des techniques
d'art, échanges d'exposition, $65,000.
On nous a dit, avec raison, que nous n'avons pas de muséologues
au Canada. On nous a recommandé la solution la plus facile: c'est de
faire venir des muséologues étrangers. Si on peut comparer des
choses qui ne se comparent pas comme on a fait pour l'hôtel Reine
Elisabeth lorsqu'on l'a construit, on a dit, étant donné que les
Canadiens ne sont pas en mesure d'administrer des choses comme ça,
confions tout ça aux Américains. Ce qui veut dire que nos gens
n'apprendront peut-être jamais. Alors, nous préférons, nous
qui avons actuellement des directeurs de musée qui sont
compétents, nous préférons envoyer à leurs
recommandations des Canadiens, des Québécois qui vont aller en
France se spécialiser pour devenir des muséologues qui seront de
chez nous. A ce poste pour les muséologues, les jurys et le reste,
$65,000; la venue de metteurs en scène, de décorateurs de
théâtre, de costumiers, d'animateurs de théâtre, de
chanteurs pour le Théâtre lyrique de Nouvelle-France, $35,000;
bourse à un écrivain qui irait en France, $8,000; arts et
métiers populaires, venue de chefs de fanfares, $5,000. On a dans la
province de Québec un très grand nombre de fanfares. On a pris
l'habitude, quand on parle de nos fanfares ou quand on parle de fanfares, de
sourire, c'est de la culture qui se rapproche aux yeux de certaines gens
plutôt de l'agriculture.
M. BERTRAND: Bien, disons qu'il y a beaucoup de bonne
volonté.
M. LAPORTE: Bien, il m'est arrivé lorsque nous avons
été visiter la Maison de la Culture à Bourges de faire
l'expérience suivante. Ils avaient à Bourges l'orphéon, en
France, qui était de qualité moyenne, et ils ont dit; «
Avec la qualité des groupes musicaux que vous faites venir maintenant de
Paris pour aller à la Maison de la Culture, vous allez
définitivement tuer l'orphéon, faute traditionnelle chez nous.
» Et c'est exactement le contraire qui s'est
produit. Vous avez à Bourges un orphéon qui a dit: «
On n'est pas pour se laisser damer le pion par les Parisiens ». Ils ont
fait venir eux-mêmes des bons professeurs, ils ont recruté
certains musiciens de qualité, et aujourd'hui l'Orphéon de
Bourges, non seulement n'est pas disparu, mais est devenu un des plus fameux en
France. Alors, nous disons nous que nous avons un potentiel très
remarquable de fanfares; elles sont pleines de bonne volonté et ont
besoin, pour se développer, pour faire de la musique de qualité,
de techniciens, de gens qui vont leur montrer leur métier. Chose que je
tiens à souligner, c'est une des choses qui tiennent le plus au coeur de
M. Pelletier.
M. BERTRAND: Oui, oui, je sais ça.
M. LAPORTE: Alors, nous allons, cette année, avec notre
système d'échanges, consacrer $5,000 à ça.
L'ensemble de tout ce que je viens d'énumérer et les chiffres
donnent $250,000, plus $10,000 pour d'autres ententes à venir, ce qui
fait le chiffre de $260,000.
M. BERTRAND: Alors, s'il y a d'autres accords culturels, soit avec
l'Ontario, accord qui n'est pas encore, j'entends, rédigé, qui
n'est pas préparé, il faudrait un budget
supplémentaire.
M. LAPORTE: C'est-à-dire que si on ne peut avoir de budget
supplémentaire, on ne fera que des choses qui ne coûtent tien.
M. BERTRAND: Des rencontres! M. LAPORTE: Des rencontres!...
M. BERTRAND: Adopté, à moins que mon
collègue...
M. LAPORTE: Ou si encore une fois, je répète, s'il y a des
questions qui... On vous en suggérera si c'est nécessaire...
M. BERTRAND: Ouais, je ne pense pas qu'on en ait besoin jusqu'à
présent. Quatre.
M. LAPORTE: Quatre? Alors, un, deux, adopté, M. le
Président, du poste 3. C'est ça. Direction générale
des arts et des lettres.
M. BERTRAND: Il y a une diminution quant au budget et au traitement.
M. LAPORTE: Nous avions $248,000. C'est parce qu'au 2 février
1966, nous n'avions que $217,207.98 de dépensés. Il doit y avoir
eu là aussi un certain nombre de départs, ce qui devrait
libérer... il y a eu quatre départs... M. Guy Beaulne, qui passe
à un autre service, c'est une mutation, ce qui a quand même
libéré $11,800; Huguette Daigneault, Gemma Doyon, alors là
encore, je récite la répartition, les traitements actuels sont de
$183,800, les augmentations statutaires de 1965 et de 1966, $2,300, $600 et
$800; rémunération des étudiants, $1,000;
rémunération en congés de maladie, $4,000; et nouvelles
nominations, cinq, $25,000; c'est-à-dire un conseiller technique, du
grade 26, $11,000, et quatre sténos-dactylos du grade 12, $25,000.
M. BERTRAND: Le directeur en est encore Pierre De Granpré?
M. LAPORTE : Le directeur du service de la direction
générale des arts et des lettres est M. Pierre De
Granpré.
M. BERTRAND: Et pour les lettres; Clément St-Germain?
M. LAPORTE: Pour les lettres, c'est Clément St-Germain.
M. BERTRAND; Son adjoint, Lucien Ferland?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Pour ne pas répéter, à la page 51,
est-ce qu'il y a eu des changements? Page 51 des rapports actuels. On a la
liste des principaux fonctionnaires. Est-ce qu'il y a eu des changements?
M. LAPORTE: On va vous dire cela, monsieur.
M. BERTRAND: Page 51.
M. LAPORTE: M. Pierre De Granpré, M. Clément St-Germain,
M. Lucien Ferland; M. Guy Beaulne est devenu directeur d'une autre direction
générale, celle de l'enseignement artistique. M. Roland Boulanger
est toujours là, M. Wilfrid Pelletier est toujours là, Mlle
Pauline Drolet est toujours là, M. Paul Mercier est toujours là
et M. Robert Giroux a été muté à
l'administration.
M. BERTRAND: Combien prévoyez-vous de nouveaux employés
à ce service?
M. LAPORTE: Cinq. Un conseiller technique et quatre
sténo-secrétaires.
M. BERTRAND: Conseiller technique attaché à quel...
M. LAPORTE: Au théâtre.
M. BERTRAND: Au théâtre. Est-ce que ces conseillers
techniques sont choisis par voie de concours?
M. LAPORTE : Toujours. Nous avons parfois dans ces choses-là, une
recommandation. Dans le cas de M. Pierre De Granpré, par exemple, qui
n'était pas un conseiller technique, qui était le directeur d'une
direction générale, nous avons dit à M. De Granpré:
« Si vous êtes intéressé à ce poste, ça
nous intéresserait que vous soyez là. Voulez-vous faire les
démarches vous-même auprès de la fonction publique? »
Mais au niveau des conseillers techniques, il y a des concours.
M. BERTRAND: Alors traitements, d'accord. Sous-article 2, adopté,
sous-article 3... les frais de voyage augmentés de $3,500, presqu'un
tiers... sous-article trois, frais de voyage.
M. LAPORTE: Les frais de voyage passent de $6,500 à $10,000. Nous
avions d'engagé, le 1er février 1966 cela veut dire qu'il
restait à ce moment-là deux mois $6,415 ou $6,500. Nous
serons donc cette année obligés de faire un revirement. Alors
nous avons $1,600 pour la direction; service de la musique; $500; aide à
la création; $500; service de l'art; $3,200; service des lettres; $3,200
et le service des arts plastiques; $1,000, ce qui fait un total des
dépenses de $10,000.
M. BERTRAND: Nous avons la même chose au sous-article 5;
augmentation de $10,000. L'an dernier vous aviez mis combien? A même le
budget de 65/66, combien y avait-il de dépensé en
février?
M. LAPORTE: Budget: $8,000; au premier février; $7,517. La grosse
augmentation, c'est l'achat de 50 kiosques métalliques pour nos
expositions itinérantes. Nous avons décidé, cette
année c'est d'ailleurs déjà commencé
d'avoir dans la province plusieurs expositions; nous allons avoir des kiosques
métalliques qui vont nous permettre d'avoir du matériel durable
et qui se présente bien... qui est...
M. BERTRAND: J'ai vu cela à la lecture des rapports durant
l'exercice de 64/65 et le sous- ministre a exprimé l'opinion que nous
devrions encore augmenter le nombre de ces expositions
itinérantes...
M. LAPORTE: Nous avions, au début de l'année, seulement
les expositions de livres qui étaient itinérantes et nous avons
ajouté, dans le courant de l'année, une exposition de peintures.
Lorsque je suis arrivé au ministère des Affaires municipales,
j'ai été au Musée du Québec choisir un certain
nombre de peintures, de toiles pour mon bureau, et on m'a fait visiter la cave.
Et c'est là, effectivement, parmis deux ou trois cents toiles qui
n'étaient pas exposées à l'époque, faute d'espace
une partie de ces toiles sont maintenant exposées dans l'annexe
du Musée que j'ai constaté que j'ai cru qu'il y avait
là un manque à utiliser des choses intéressantes. Alors
à mon arrivée au ministère j'ai demandé pourquoi
n'organiserions-nous pas, à même nos richesses, une
rétrospective de la peinture du Canada français?
Et c'est en partant de là que M. Boulanger a
préparé une série de trente peintures qui ont
été exposées pour la première fois au
collège de Longueuil, à Jacques-Cartier, qui est allé
à Rimouski il y a quelque temps et à Gaspé et qui va
continuer à St-Hyacinthe et qui va faire le tour de la province avec le
directeur, M. Boulanger, qui présente des conférences-forums qui
tentent d'initier les jeunes ou les adultes à l'appréciation de
la peinture.
Alors, c'est pour faciliter ces expositions que nous nous procurons 50
kiosques métalliques au prix de $10,000.
M. BERTRAND: Adopté. Au sous-article: publications, vous avez une
augmentation de $25,000.
M. LAPORTE: Aux publications, cela va se répartir comme ceci.
Nous avons une publication, qui est déjà en train, qui s'appelle
« Vie musicale ». C'est une revue trimestrielle qui est
distribuée aux professeurs de musique, aux musiciens professionnels, aux
dirigeants de groupements musicaux et c'est une revue d'information musicale
sur les dernières éditions en matière..»
M. BERTRAND: Quelle somme?
M. LAPORTE: $3,600. Je vous ai parlé précédemment
de la collection « Art, Vie et Science au Canada français ».
Nous allons préparer des deuxièmes éditions de 4,000, la
première édition ayant été de 2,600 du «
Panorama des lettres canadiennes » par Guy Sylvestre, « Le
théâtre au
Canada français », par Jean Hamelin, « Lapeinture
moderne au Canada français », par Guy Viau, « La vie
musicale au Canada français », par Annette Lasalle-Leduc, «
La vie des sciences au Canada français », par Philias Ouellet, et
« L'essor des sciences sociales au Canada français », par
Jean-Charles Falardeau. Ces livres, cette collection a déjà
été publiée; les députés en ont
déjà reçus, c'est une réédition.
M. BERTRAND: Quelle somme cette...
M. LAPORTE: $22,400 et nous voulons ajouter à la collection,
« La Peinture traditionnelle au Canada français », «
L'Architecture, le Journalisme, le Cinéma et l'Artisanat », avec
un premier tirage de 3,000 exemplaires.
M. BERTRAND: Adopté. Autres dépenses? Adopté.
Item 5, c'est à la direction qu'a été nommé
M. Guy Baulne.
M. LAPORTE: C'est ça. Alors vous avez les traitements,
$17,900.
M. BERTRAND: Qui est le directeur adjoint?
M. LAPORTE: Il y a actuellement comme personnel, un directeur
général, M. Guy Baulne, et une secrétaire.
M. BERTRAND: Vous ne prévoyez pas de nouveau personnel?
M. LAPORTE: C'est-à-dire que c'est une direction qui peut compter
dans le personnel lui-même, sur une grande collaboration, quant au
personnel. Vous avez le Conservatoire de musique de Montréal et celui de
Québec, qui ont déjà un personnel administratif qui est
sous l'administration de M. Beaulne. Vous avez même chose à
Montréal, pour la section dramatique du conservatoire, qui est sous la
direction de M. Val-court.
M. BERTRAND: Vous avez au sous-article 4: enquête sur
l'enseignement de la musique. Qui est l'enquêteur ou quels sont les
enquêteurs? Quand cette enquête-là doit-elle être
faite?
M. LAPORTE: On nous demande dans tous les coins de la province, depuis
plusieurs mois, je devrais dire des années, une enquête sur
l'enseignement de la musique dans le Québec, sur les divers aspects de
l'enseignement et particulièrement sur la possibilité de
créer d'autres écoles pré-conservatoires; il y en a une
à Trois-
Rivières, il y en a une expérimentale, je pense à
Val-d'Or et l'on nous en réclame à d'autres endroits. Nous
voulons avant de poser des gestes d'ordre budgétaire dans ce domaine,
avant de développer ce service nous voulons faire faire une
enquête. Nous avons entendu, avant de pressentir quelqu'un, que le budget
nous soit voté. J'imagine que d'ici la fin du mois de mars, nous serons
en mesure d'annoncer la composition, les membres, le ou les membres de
là commission d'enquête pour qu'ils soient au travail le plus
rapidement possible au début d'avril ou dans le mois d'avril.
M. BERTRAND: Est-ce que les enquêteurs, bien entendu, vont aller
à différents endroits de la province?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Tiendront-ils les séances publiques, j'entends pour
ceux qui sont intéressés dans le domaine?
M. LAPORTE: J'imagine que oui, je n'en ai pas encore discuté avec
les responsables du service mais j'imagine que si nous voulons atteindre les
fins qui sont prévues à cette enquête, il faudrait qu'il y
ait des séances publiqeus.
M. BERTRAND: Adopté. Article 2, « Conservatoire de musique
et d'art dramatique à Montréal ». A l'heure actuelle de
Conservatoire de musique et d'art dramatique est situé où, au
Palais du commerce?
M. LAPORTE: Le Conservatoire de musique est au Palais du commerce et la
section d'art dramatique du conservatoire est à l'ancien
Théâtre national, rue Ste-Catherine, théâtre qui
était sur le point d'être vendu, qui est une des plus vieilles, et
à certains points de vue dans son histoire une des plus
célèbres maisons de théâtre à
Montréal. Nous n'avons pas voulu que ce centre de culture disparaisse et
surtout nous avons cru qu'il était sain que dans l'est de
Montréal nous songions à créer un autre centre
d'enseignement culturel: Donc la section d'art dramatique du conservatoire est
située rue Ste-Catherine, au bout de la rue Montcalm ou Wolfe, à
l'ancien Théâtre national qui se prête admirablement
d'ailleurs aux fins pour lesquelles nous l'avons loué.
M. BERTRAND: Est-ce que le Conservatoire de musique est aussi bien
situé...
M. LAPORTE: Non.
M. BERTRAND: ... au Palais du commerce? M. LAPORTE: Non, c'est...
M. BERTRAND: Je ne parle pas des plaintes quant au site. Le
ministère envisage de trouver un autre local ou un autre endroit pour le
Conservatoire de musique?
M. LAPORTE: Quand je disais cet après-midi, que, nous songions
à d'autres immeubles à la Place des Arts qui entrent dans les
projets du ministère et dans l'ordre des priorités du
gouvernement quant aux immobilisations, parce que cela sera possible de
construire le Conservatoire de musique sur le terrain de la Place des Arts.
Nous imaginons, lorsque la chose sera possible, qu'il y aura sur le terrain de
la Place des Arts, l'Ecole des beaux-arts et le Conservatoire de musique.
M. BERTRAND: Au même endroit.
M. LAPORTE: Oui, ça ferait un ensemble magnifique. Quant à
l'avenir culturel de Montréal.
M. BERTRAND: Et c'est un projet d'avenir.
M. LAPORTE: Je ne suis pas en mesure d'établir en quelle
année, si c'est l'an prochain ou dans deux ans.
M. BERTRAND: Mais étant donné que ça peut tarder
à se réaliser, est-ce qu'il y aurait lieu de trouver un autre
local pour le Conservatoire de musique?
M. LAPORTE: Je n'en ai pas causé avec les gens du
ministère, mais nous avons déjà fait des dépenses
assez considérables pour rendre l'endroit que nous occupons actuellement
au...
M. BERTRAND: Au Palais du commerce.
M. LAPORTE: ... Palais du commerce acceptable pour l'enseignement de la
musique. Alors si nous allions renoncer à tout cet investissement pour
aller nous installer ailleurs, ce serait encore temporaire, ce serait encore
dans un endroit qu'il faudrait adapter. Je ne suis pas convaincu qu'il y a lieu
de nous installer temporairement dans un autre endroit avant que l'installation
définitive ne se fasse.
M. BERTRAND: Je crois qu'il y a une diminution au sous-article: «
traitements ».
M. LAPORTE: Nous avions un budget de $414.900 en 65/66. Au 2
février nous n'avions utilisé que $395,066 et il y a eu un
certain nombre de départs là aussi, il y a eu un employé
mis à la retraite, il y a eu un employé qui est parti et nous
allons répartir le budget comme ceci: traitements actuels, $337,350; les
augmentations statutaires comme j'ai parlé pour les autres postes et
nouvelles nominations, trois, $12,900, ce qui fait un budget de $397,000. Les
nouveaux employés seraient un officier d'administration du grade 21
à $7,000 et deux appariteurs du grade 8, $5,600. il y a actuellement 49
employés permanents, huit employés temporaires au Conservatoire
de Montréal ce qui fait 57.
Pour vous montrer combien ce secteur se développe: en 1964-65, il
y avait 270 élèves; en 1965-66, il y en a 331, et nous
prévoyons qu'il y en aura 420 l'an prochain. Dans la section d'art
dramatique, il y avait vingt élèves l'an dernier, 39 au cours de
l'année actuelle, et nous prévoyons qu'il y en aura 60 l'an
prochain.
M. BERTRAND: Dans un article publié dans le Devoir, le 15 janvier
1966, je lis: « Dans un rapport présenté au ministre Pierre
Laporte, l'Association des professeurs du conservatoire de musique dit: «
Il faut supprimer le poste de directeur des études et respecter l'esprit
de la loi. »
M. LAPORTE: Alors, si vous tournez la page, vous allez voir ma
réponse.
M. BERTRAND: J'aimerais l'entendre.
M. LAPORTE: L'esprit de la loi est ceci: il est prévu dans une
loi de 1942 qu'il est loisible au ministre de nommer une commission pour une
commission d'étude. Comme nous étions sur le point d'organiser ou
de lancer une enquête sur l'enseignement de la musique dans la province
de Québec, nous avons préféré, puisque
c'était loisible au ministre, de nommer une commission, en vertu d'un
arrêté ministériel. Nous avons effectivement au mois de
mai, par lettre du ministre, formé une commission composée de
sept personnes. En faisaient partie, des musiciens, des spécialistes et,
ex-officio, le directeur du Conservatoire de Québec, M. Raoul Jobin, et
le directeur de Montréal, M. Leduc, n'en faisait pas partie ex-officio,
mais assitait aux réunions.
Effectivement, le comité a siégé, nous avons
reçu des lettres des membres du comité, signées «
membres du comité d'étude de la musique ».
Et il est arrivé qu'un jour les professeurs du conservatoire se
sont réunis et ont dit: « Vous allez respecter la lettre de la
loi. » Or, la lettre de la loi, c'est que le ministre peut nommer et nous
avons répondu: « Puisque vous décidez d'utiliser la loi
elle-même, d'accord le ministre va nommer la commission en vertu d'un
arrêté ministériel, mais comme le nombre des membres est
limité par la loi et qu'il est essentiel que M. Leduc, le directeur du
Conservatoire de Montréal en fasse partie, et que M. Jobin en fasse
partie, il faudra bien que nous sacrifions deux des membres qui faisaient
partie du comité non-officiel. » Nous avons, par un
arrêté ministériel, nommé le nouveau comité,
mais, malheureusement, il y en a deux qui n'en font plus partie.
M. BERTRAND: Ils ont démissionné.
M. LAPORTE: Le ministre ne pouvait pas en nommer plus que cinq. Pour
faciliter l'entrée de tous ceux qui représentaient quelque chose,
on a dit: « Je vais en nommer sept. » Entendons-nous, le ministre
vous dit: « Vous faites partie d'un comité, le comité a
siégé une fois, deux fois, trois fois. » Et la
cinquième fois, ils ont dit: « Ah! la loi, le ministre ne respecte
pas la lettre de la loi. » Alors, le ministre a respecté la lettre
de la loi, il a nommé un comité de cinq, il y en a deux qui n'en
font plus partie, c'est le seul résultat pratique.
M. BERTRAND: Lesquels ont choisi de se saborder?
M. LAPORTE: Nous avons choisi de les saborder nous-même.
M. BERTRAND: Pas eux.
M. LAPORTE: Et quant aux autres remarques des messieurs de la musique,
nous n'acceptons ni ne rejetons leurs conclusions; mais comme une enquête
sur l'enseignement de la musique doit commencer, nous ne porterons jugement que
lorsque l'enquêteur ou les enquêteurs nous feront rapport.
M. BERTRAND: Cette enquête doit porter non seulement sur
l'enseignement de la musique, mais également de l'art dramatique.
M. LAPORTE: Sur tout ce qui fait, tout ce qui fait l'objet de
l'enseignement du Conservatoire de la province de Québec, section
musique et section art dramatique.
M. BERTRAND: Je pense qu'il aurait été important, dans le
budget, qu'on le note. On ne parle que d'une enquête sur l'enseignement
de la musique, alors que le ministre aurait répondu aux professeurs du
conservatoire qu'une enquête sur l'enseignement de la musique...
M. LAPORTE: Je m'excuse, je m'excuse, je suis obligé de
préciser que l'enquête porte strictement sur la musique.
M. BERTRAND: Sur la musique.
M. LAPORTE: Strictement sur la musique.
M. BERTRAND: Non pas sur l'art dramatique?
M. LAPORTE: Non, je m'excuse. C'est strictement sur la musique.
M. BERTRAND: Au point de vue des salaires au conservatoire, est-ce qu'il
n'y a pas eu des plaintes qui ont été formulées au
ministre?
M. LAPORTE: Il y a eu des plaintes.
M. BERTRAND: Y a-t-il eu des corrections qui ont été
apportées, des augmentations de salaires?
M. LAPORTE: Des plaintes ont été formulées au
ministre; il y a eu une négociation, d'abord assez difficile entre,
d'une part, le ministère, difficile non pas au sens de
désagréable, mais difficile quant â...
M. BERTRAND: Laborieuse.
M. LAPORTE: Oui, pour l'établissement de certaines normes. Nous
avons décidé d'abord, pour accorder aux professeurs une chose qui
nous paraissait normale, décidé de titulariser le plus grand
nombre de professeurs possible; c'est-à-dire que les professeurs qui
enseignaient a l'heure, à la leçon, sont devenus des professeurs
titulaires. Nous avons jugé que c'était plus normal de leur
accorder, et un salaire régulier permanent, et, deuxièmement, la
sécurité de l'emploi. Cela a été fait à la
satisfaction, semble-t-il, des gens, bien qu'à ce sujet, la
Trésorerie et la Commission de la fonction publique aient insisté
pour que chacun des cas soit bien étudié pour savoir s'il y avait
lieu d'avoir un titulaire. Exemple; lorsqu'il y a deux élèves en
violon, on prend un professeur à la leçon, on ne prend pas un
titulaire. A mesure que le ser-
vice se développe, on nomme un professeur titulaire. Il y a eu
ensuite, avec la Commission de la fonction publique, représentée
par M. Bolduc, les professeurs, représentés par M. Tsinoka, je
pense, et le ministère, représenté par la directrice du
service du personnel, Mme Blanchet. Il y a eu des négociations qui ont
abouti à la passation d'un arrêté ministériel qui a
rétabli les salaires et la discussion se fait maintenant comme pour
l'ensemble des autres fonctionnaires de la province de Québec.
M. BERTRAND: Adopté. Sous-article 1; les honoraires. Est-ce que
l'on veut parler d'honoraires pour ceux qui donnent des cours à temps
partiel? Il y a eu une augmentation de $70,000.
M. LAPORTE: Les professeurs à taux horaire; $112,000. Provision
pour augmentation du nombre d'heures de : $20,000, provision pour nouveaux
professeurs, répertoire allemand, piano, improvisation, etc,: $35,000.
Jury du concours et examen; $8,000, ce qui porte le budget de $105,000 à
$175,000.
M. BERTRAND: Adopté. Frais de voyage, adopté. Frais de
bureau, adopté. Sous-article 5, adopté. Au sous-article 6, il y a
un petit montant de $25,000, de quelles subventions s'agit-il?
M. LAPORTE : Autres dépenses y compris. Cinq?
M. BERTRAND: Six.
M. LAPORTE : Sixièmement. Il n'y a plus, en fait, de subventions;
il n'y avait qu'une seule subvention à l'Association des
élèves du Conservatoire. Le titre est resté le même
mais on ne prévoit aucune subvention à cet article cette
année.
M. BERTRAND; Alors, en quoi consistent ces autres dépenses, pour
$25,000?
M. LAPORTE: Récompenses aux élèves: $1,000.
Conférences, spectacles, frais de concert; $8,000. Réparation
d'instruments: $6,000. Divers, transport et petite caisse; $3,000, location de
salles; $7,000, ce qui fait le chiffre de $25,000.
M. BERTRAND: Sous-article 3, Conservatoire de musique et d'art
dramatique, Québec, Combien y a-t-il d'élèves au
Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec?
M. LAPORTE: 164 en 1964-1965, 176 cette année; prévision
de 190 pour l'an prochain. A la section d'art dramatique, pour laquelle nous
avons encore réussi à récupérer un moment
historique intéressant à Québec, la vieille église
Old Trinity Church, que nous avons achetée la restauration de
l'église s'achève et elle deviendra l'endroit permanent de la
section d'art dramatique du Conservatoire où il avait 25
élèves l'an dernier et 22 cette année, nous
prévoyons qu'il y en aura 35 en 1966-1967.
M. BERTRAND: Quelle est la durée des cours au Conservatoire?
M. LAPORTE: La durée du cours est d'environ quatre ans.
M. BERTRAND: Quatre ans?
M. LAPORTE: En moyenne, quatre ans.
M. BERTRAND: Et pour l'année, un peu comme l'année
scolaire?
M. LAPORTE: Elle coincide avec l'année scolaire; c'est ça,
trente-quatre semaines de cours.
M. BERTRAND: Alors, au point de vue traitements?
M. LAPORTE: Traitements, $245,700... M. BERTRAND: Il y a une diminution,
là.
M. LAPORTE: Une diminution? Nous avions l'an dernier $256,700; nous
avions engagé, au 1er février, $245,875; il y a eu des
départs... Est-ce qu'il y a eu des départs à ce nouveau
service? Nouveaux employés... Non, il n'y apas eu de départs.
Alors, voici comment ça va se répartir l'an prochain: traitements
actuels $229,425; des augmentations statutaires, gratifications de Noël,
$50; congés de maladie, $5,000; nouvelle nominations, deux à
$5,900; deux commis, un de grade il et un de huit; ce qui fait $245,700. Il y a
37 employés au conservatoire...
M. BERTRAND: Ce que je comprends difficilement, c'est que,
jusqu'à l'heure actuelle, le ministre a d'engagés $245,875, et il
nous demande de lui voter $245,700. Or, son année n'est pas encore
terminée, mais se terminera à la fin de mars. Il y a certainement
une erreur.
M. LAPORTE: Excusez alors... L'erreur que j'ai faite depuis le
début, c'est que je pensais que c'était le 1er février.
Alors d'accord, c'est dépenses et engagements, c'est engagé
jusqu'à la fin de l'année fiscale, $245,875.
M. BERTRAND: Oui mais, même à cela, vous nous demandez,
pour l'article « traitements », $245,700, alors que vous
prévoyez de nouveaux employés, des augmentations de
salaires...
M. LAPORTE: Alors, le salaire de M. Beaulne, le directeur
général, est passé à la direction
générale, à l'article « direction ». «
Honoraires » c'est encore la même chose qu'à l'autre...
M. LAPORTE: « Honoraires », c'est pour les professeurs
à taux horaire et ceux qu'on recevra, quand on recevra de la visite, et
les membres du jury; $91,000, $22,000 et $7,000.
M. BERTRAND: « Frais de voyages », adoptés. «
Frais debureaux »,adoptés. Appelez-les, M. le Président,
puis on vous dira s'ils sont adoptés ou non.
M. LAPORTE: Frais de voyages, frais de bureaux, article 5, à la
page douze adoptés... un, deux, trois, quatre, cinq... autres
dépenses, matérielles.
M. LE PRESIDENT: Adopté...
M. LAPORTE: Autres dépenses, six.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article numéro 4: Ecoles
pré-conservatoires.
M. BERTRAND: M. le ministre a parlé tantôt d'une
école pré conservatoire à Trois-Rivières et d'une
autre à Val-d'Or.
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Qui est le directeur de l'Ecole préconservatoire
à Trois-Rivières?
M. LAPORTE: M. Kazynski.
M. BERTRAND: Et à quel endroit est situé cette
école?
M. LAPORTE: Rue Laviolette.
M. BERTRAND: Cela doit être dans votre rapport. Combien
d'élèves?
M. LAPORTE: Trente-sept en 1964-1965; 103 cette année. On peut
dire que c'est un immense succès.
M. BERTRAND: Et à Val-d'Or?
M. LAPORTE: M. D'Avignon est le directeur de l'école
préconservatoire de Val-d'Or. Excusez alors, les chiffres que j'ai
donnés, 37 et 103, c'est pour Val-d'Or et Trois-Rivières.
M. BERTRAND: Est-ce que là, ce ne sont que des écoles
préconservatoires de musique? Est-ce qu'il y a également de l'art
dramatique?
M. LAPORTE: Ce sont des écoles de musique seulement.
M. BERTRAND: Et le ministre a parlé tantôt qu'à la
suite de l'enquête, l'enquête estun peu pour cela,
à savoir s'il y aura d'autres écoles d'établies ailleurs
dans la province.
M. LAPORTE: On nous en demande une, par exemple, avec insistance,
àRimouski. Mais nous voulons savoir avant de...
M. BERTRAND: Chicoutimi.
M. LAPORTE: ... s'il y a d'autres endroits. C'est par l'enquête
que nous verrons où il y a lieu d'en établir d'autres.
M. BERTRAND: Vous aviez une contribution du gouvernement du Canada.
Est-ce que c'est en vertu de l'entente de l'enseignement technique,
spécialisé, que vous retiriez un montant de $18,000?
M. LAPORTE: C'est ça.
M. BERTRAND: La contribution du gouvernement du Canada?
M. LAPORTE: C'est ça. C'était classé comme
enseignement technique.
M. BERTRAND: Est-ce qu'on doit comprendre qu'on a mis fin à
l'entente?
M. LAPORTE: C'était pour l'achat de matériel. Comme c'est
déjà acheté, on ne peut compter dessus.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Direction générale de
diffusion de la culture.
M. LAPORTE: Alors étant donné qu'il s'agit d'une direction
nouvelle...
M. BERTRAND: Oui, le ministre pourrait-il nous donner des détails
ou des renseignements....
M. LAPORTE: Disons brièvement^ les services qui sont couverts.
Nous avons cru qu'il y avait lieu d'établir certains grands
services.
M. BERTRAND: Qui est le directeur?
M. LAPORTE: Le directeur de la diffusion de la culture, ça devait
être M. Elie. Comme M. Elle s'en va dans un autre ministère, j'ai
dit que nous espérions annoncer d'ici le 15 mars le nom du titulaire.
Alors ça comprend le Musée de Québec, le Musée
d'art contemporain de Montréal, l'hôtel Chevalier, la
bibliothèque publique du Québec, la bibliothèque de
St-Sulpice, les archives de la province, les monuments historiques, le Canada
français d'outre-frontière, l'inventaire des oeuvres d'art, le
théâtre de Québec, la délégation culturelle
à Paris, le musée de l'Homme, que nous avons créé
cette année et les Centres culturels.
Alors tout ce qui est enseignement a été groupé
sous une direction, tout ce qui est arts et lettres a été
groupé sous une direction et nous croyons que ces deux choses n'auront
de valeur réelle que si nous prenons les dispositions. Je l'ai dit assez
longuement ce matin pour ne pas y revenir. Afin que cette culture soit
diffusée le plus largement possible dans la province, nous avons
groupé, dans cette direction générale tous ces services
sous...
M. BERTRAND: Le service du Canadafran-çais
d'outre-frontières relève de cette direction?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre a envisagé la
possibilité d'engager un sous-ministre de la culture à
Montréal?
M. LAPORTE: Lorsque j'ai rencontré à Montréal, il y
a un mois et demi deux mois, la société des écrivains elle
m'a demandé trois ou quatre choses. La première est de nommer
à
Montréal un sous-ministre adjoint qui représenterait le
ministère. En dépit de tout ce que nous versons, de tout ce que
nous faisons pour la culture à Montréal, ces gens-là se
croient orphelins. Ils n'ont personne avec qui communiquer rapidement,
directement. Alors, j'en ai causé dès mon retour avec M.
Frégault et la sugges- tion que je lui ai faite de nommera
Montréal un représentant permanent du ministère des
Affaires culturelles a été acceptée. Il ne s'agira pas
d'un sous-ministre, ce sera un représentant permanent, un haut poste
dans le ministère. J'ai immédiatement proposé à la
fonction publique une description de cette nouvelle fonction qui sera de servir
de trait d'union entre deux ministères et les divers artistes de toute
nature de Montréal, recevoir leurs demandes, recevoir leurs plaintes,
s'ils en ont de participer le plus possible à la vie artistique à
Montréal. Cette fonction a été immédiatement
acceptée par la Commission de la fonction publique. La trésorerie
a accepté et le poste et le salaire que nous y attachons. Et j'ai
demandé à l'un des hauts fonctionnaires du ministère qui
est originaire de Montréal, qui est un écrivain de
qualité, s'il accepterait de retourner à Montréal pour
occuper le poste de représentant. Il a accepté, sa nomination a
été faite. Il devrait s'installer à Montréal d'ici
la fin du mois de mars. Il s'agit de M. Ernest Pallascio-Morin.
M. BERTRAND: Il est nommé représentant du ministère
à Montréal?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Alors...
M. LAPORTE: J'anticipe le fait d'ici vingt-quatre heures sur la
trésorerie mais la nomination est acceptée partout.
M. BERTRAND: Est acceptée en principe. M. LAPORTE: C'est
ça.
M. LE PRESIDENT: Sous-article: « Traitements ».
M. BERTRAND: « Traitements », article 2. Alors combien de
fonctionnaires à peu près?
M. LAPORTE: Un directeur général et un
secrétaire.
M. BERTRAND: Quel est le salaire du directeur?
M. LAPORTE: $16,000, et la secrétaire grade 13, $3,700.
M. BERTRAND: « Frais de voyage », adopté.
M. LE PRESIDENT: Article no 3 « Autres dépenses
».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article no 2; « Musée du
Québec et autres ».
M. BERTRAND: On prévoit des augmentations aux traitements
d'environ $30,000.
M. LAPORTE: Augmentations considérables. Alors nous songeons
à engager un conseiller technique, grade 22, à $7,400, un
technicien, grade 16, quatre techniciens, grade 14, une secrétaire et un
menuisier. Ce qui fait des nouvelles nominations de $35,550.
M. BERTRAND: Quels seraient les salaires des conseillers techniques?
M. LAPORTE: Un technicien...
M. BERTRAND: Vous avez deux conseillers techniques.
M. LAPORTE: Un conseiller technique, $7,400. Ce conseiller technique
sera chargé des expositions itinérantes, des conférences,
de la mise au point, du renouvellement des représentations du
Musée. Il y a 34 employés actuellement au ministère.
M. BERTRAND: Alors vous prévoyez augmenter de combien?
M. LAPORTE: Nous prévoyons augmenter de 1, 2, 6, 7 et 8.
Evidemment je voudrais souligner, surtout pour les gens de Québec,
combien sous la direction de M. Viau, le Musée de Québec est en
train de redevenir cette maison accueillante, cette maison vivante que doit
être un Musée. M. Viau a suggéré il y a quelques
mois que le grand soir, la soirée annuelle très recherchée
de l'Orchestre symphonique de Québec, c'est toujours un concert
suivi d'une soirée de gala, d'un grand dîner qui avait lieu
habituellement dans un hôtel de Québec, soit donné cette
année au Musée du Québec, dans une atmosphère, une
ambiance merveilleuse...
M. BERTRAND: J'ai vu des photos qui ont paru dans les journaux, dans les
revues...
M. LAPORTE: ... Je suis Montréalais et que j'ai mis dix ans
à aller visiter le Jardin botanique et dix ans à aller visiter le
Musée des beaux-arts, le musée de Québec, c'est
très beau, très intéressant. Alors on peut imaginer que
ces personnes ayant été attirées vers le Musée par
un événement qui n'avait aucun rapport avec les arts plastiques,
y retourneront pour visiter le musée d'autant plus que à la
même époque et dans les mêmes salles il y avait, ce
jour-là, la rétrospective Morrice Alors ils ont pu, je suppose,
pendant le dfner, pendant la danse qui a suivi, faire le tour du musée
ce fut une soirée fort intéressante et fort utile.
M. Viau organise des visites guidées au Musée; il va
reprendre la tradition des concerts Couperin, il y a des conférences au
musée. Alors ça redevient cette maison extrêmement vivante
que ce doit être et le Musée du Québec a reçu en
1965, 135,000 visiteurs de plus.
M. BERTRAND: Cela balançait. Est-ce que je figure dans le
total?
M. LAPORTE: Alors il est venu 335,000 visiteurs au Musée de
Québec.
M. BERTRAND: 335,000. M. LAPORTE: 335,000 en 1965. M. LE PRESIDENT:
Adopté? M. BERTRAND: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, No 2: « Indemnités, cachets
en argent ».
M. BERTRAND: C'est un nouvel article, ça.
M. LAPORTE: C'est un nouvel article, ça? «
Indemnités, cachets ». Cachets aux membres de la commission du
Musée, $600.
Conférenciers dont je parlais tout à l'heure ou
présentateurs des films d'art: $900 et préparation d'une chose
qui est évidemment essentielle dans un musée qui se veut muses de
classe, la préparation d'un catalogue général du
musée qui va se faire cette année et qui va coûter
$8,800.
M. LE PRESIDENT: Adopté. . M. LAPORTE: La Commission consultative
des musées du Québec: M. Morisset, M. Jean Soucy, M. Jean
Desgagnés, M. Gérard Beaulieu, M. Marius Plamondon, M. Roland
Boulanger, M. Guy Viau pour Québec. Pour Montréal,M. Gilles
Hénault, évidemment, lui est devenu directeur depuis, M. Claude
Beaulieu, Mme Cécile Marcoux-Bai1largeon...
M. BERTRAM): M. Hénault qui est devenu directeur à
Montréal.
M. LAPORTE: C'est cela.
M. BERTRAND: Du Musée d'art contemporain.
M. LAPORTE: M. Roland Dumais et M. Roland Boulanger.
M. BERTRAND: Sous-article quatre: Achats d'oeuvres d'art et autres
objets. Est-ce que le montant de $42,000 voté au budget de l'an dernier
a été totalement dépensé?
M. LAPORTE: Bien, nous avons ici $39,943.48, ce qui veut dire que c'est
dépensé à peu près in toto.
M. BERTRAND: Quelles sont les oeuvres d'art qui ont été
achetées?
M. LAPORTE: Ah! monsieur, est-ce que vous voulez que je vous les
énumère au complet?
M. BERTRAND: Non, mais nous donner la variété.
M. LAPORTE: Oui. Alors vous avez Lemieux, Jean-Paul Lemieux qui est
évidemment un de nos peintres les plus marquants. Vous avez «
Québec, vue de Charlesbourg », Grose, Claude Carette.
M. BERTRAND: Quels sont les gros achats ou les montants les plus
élevés?
M. LAPORTE: Nous avons acheté un Réal Arsenault, qui,
comme on le sait, est le fils de M. Bona Arsenault...
M. BERTRAND: Oui.
M. LAPORTE: ... et qui devient l'un des peintres les plus
remarqués, les plus en demande à Paris.
M. BERTRAND: Qui vit encore.
M. LAPORTE: Qui vit à Paris. Il vient occasionnellement faire des
expositions ici au Québec et ses toiles sont extrêmement en
demande. Vous avez un Paul-Emile Borduas que nous avons acheté cette
année pour $3,500. Nous avons acheté un Marc-Aurèle
Fortin...
M. BERTRAND: Lequel?
M. LAPORTE: ... « Barque ». Une huile sur carton...
M. BERTRAND: Quel est le coût? M. LAPORTE: $1,000. M. BERTRAND:
$1,000.
M. LAPORTE: Je vais vous donner tous les achats de $1,000 et plus. Louis
Feito, huile sur toile: $1,500. Nous avons acheté un Jacques de
Tonnancour, $950. Nous avons acheté des tas de petites choses, des
gravures, un Clément Picard, « Efflorescence »...
M. BERTRAND: Quel est celui qui fait le choix des oeuvres d'art à
acheter?
M. LAPORTE: C'est le comité dont je vous ai donné le nom
des membres.
M. BERTRAND: Le comité qui recommande au ministre telle ou telle
oeuvre d'art
M. LAPORTE: C'est cela. Alors là, je vous ai donné les
principaux achats dans le courant de l'année.
M. BERTRAND: Et cette liste-là va être publiée sans
doute...
M. LAPORTE: Elle est tirée du rapport.. M. BERTRAND: ... dans le
rapport... M. LAPORTE: Cela paraît imprimé...
M. BERTRAND: On ne l'a pas. Je ne crois pas qu'on l'ait ici.
M. LAPORTE: Je pense que...
M. BERTRAND: Je ne voudrais pas...
M. LAPORTE: ... ce sont les achats de l'an dernier. Je pense que je vais
faire une chose bien simple, si M. le député n'a pas d'objection.
Voici la liste complète...
M. BERTRAND: Merci... de l'année qui se termine.
M. LAPORTE: ... de l'année financière... M. BERTRAND:
1964-1965 M. LAPORTE: Cela, c'est 1964-1965. M. BERTRAND: 1964-1965.
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Ce n'est pas 1965-1966.
M. LAPORTE: Ce sont les achats qui correspondent au rapport annuel. Oui,
oui. c'est le rapport qui s'est terminé le 31 mars 1965.
M. BERTRAND: Alors vous avez les autres...
M. LAPORTE: D'ailleurs, c'est...
M. BERTRAND: 1964-1965
M. LAPORTE: C'est cela.
M. BERTRAND: C'est celle-là.
M. LAPORTE: Alors c'est dans le rapport annuel à la page 117.
M. BERTRAND: Oui, oui celle-là je l'ai. Je l'ai dans le rapport,
mais je parle de la liste 1965-1966.
M. LAPORTE: Vous l'avez dans le rapoort de l'an passé.
M. BERTRAND: Oui mais l'avez-vous? M. LAPORTE: Non je ne l'ai pas devant
moi. M. BERTRAND: Vous ne l'avez pas.
M. LAPORTE: Parce que l'on veut vous laisser ces plaisirs-là pour
l'an prochain.
M. BERTRAND; Alors il y avait $42,000. Le montant est engagé
jusqu'à concurrence de $39,000.
M. LAPORTE: C'est cela, $39,900.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Numéro cinq: Expositions et
autres activités culturelles.
M. BERTRAND: Ces expositions ont lieu au musée ou ailleurs.
M. LAPORTE: Voici, pour les expositions et autres activités. Vous
avez huit concerts Couperin, quatre rétrospectives de peintures du
Québec, deux à quatre expositions de sculptures, quatre à
six expositions diverses, dix expositions de la production courante.
Expositions depuis avril 1965: Les trésors du Québec, Art
japonais moderne, La peinture française au dix-huitième
siècle, Premier concours artistique, Peintures d'enfants de l'UNICEF,
Deuxième concours artistique, Sculptures de Berto Lardera que nous
avions eu le plaisir d'accueillir, je pense, au symposium de sculpture de
Montréal, l'exposition très réussie de peintres
québécois, Martel, Sonay, Taillefer; les tapisseries de Jeanne
d'Arc Corriveau; retrospective Morrice dont je parlais tout à l'heure;
Saindon Gérin et cinq collectionneurs de Québec; en outre
plusieurs expositions de moindre importance, conférences, films et le
reste.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: « Administration, item no 6 ».
M. LAPORTE: Quatre bulletins d'information de 5,000 exemplaires, chacun
pour $1,000.
UNE VOIX: No 7.
M. BERTRAND: Bulletins d'information du musée de
Québec.
M. LAPORTE: Du musée de Québec. M. LE PRESIDENT: Item no
7.
M. BERTRAND: Autres dépenses, il y a une augmentation de
$13,000.
M. LAPORTE: Je vais vous dire ça, monsieur. Service de
sécurité, $1,152; invitations aux conférences, $500;
ciné-club, $1,000; invitations au ciné-club $500. Nous achetons
une collection d'insectes de l'abbé Provencher, je pense, $2,500;
restauration d'oeuvres d'art, $5,000; télégrammes, service d'eau,
$1,848; équipement de bureau, bibliothèque, $2,500, on
l'achète deux fois...
M. BERTRAND: Attention!
M. LAPORTE: Nous en achetons deux des trois sections, $3,000. Autres
dépenses, $2,000; achats de livres d'art, reliures, abonnements,
$7,000.
M. BERTRAND: Le ministre a parlé d'un service de
sécurité. Qu'est-il advenu à la suite du vol des
peintures? Où en est rendu l'enquête dans ce domaine, vol de la
collection des peintures Duplessis?
M. LAPORTE: « J'accuse réception de votre lettre du 24
décembre 1965, me deman-
dant le résultat du travail exécuté par la
Sûreté provinciale, relativement au vol d'objets d'art, commis au
musée du Québec dans les premiers jours de mai 1965. Nous devons
vous informer que les recherches sont demeurées vaines. Ceci ne signifie
toutefois pas que nos enquêteurs sont demeurés inactifs et notre
dossier démontre bien les efforts faits jusqu'à présent.
De minutieuses vérifications ont été faites tant
localement qu'en banlieue, aussi bien que dans la métropole, sans
compter d'autres enquêtes spéciales faites par des corps de police
étrangers, à notre demande, dans un but de contrôle. Nous
pouvons dire que, jusqu'ici, nous avons pris toutes les mesures qui s'imposent
dans le but d'élucider le vol des tableaux du musée du
Québec. L'enquête s'avère des plus laborieuses et
difficiles, mais nous espérons bien qu'avec le temps et la persistance
de nos enquêteurs, nous aurons bientôt le plaisir d'annoncer la
solution du crime.Veuillez me croire, votre tout dévoué, J.-A.
Marc, inspecteur chef. »
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre aura objection à me donner
une copie du rapport qu'il vient de lire?
M. LAPORTE: Non, voulez-vous en faire faire une copie et l'envoyer
à M. Bertrand.
M. LE PRESIDENT: Article no 8.
M. BERTRAND: Est-ce que ce service de sécurité, est-ce que
le ministre pourrait nous donner des détails? Est-ce qu'on a
établi ce service de sécurité depuis le vol des peintures
de la collection Duplessis?
M. LAPORTE: Le service de gardiennage pour la sécurité du
musée, c'est le ministère des Travaux publics qui nous fournit
des gardiens, des veilleurs de nuit, etc. Le service de sécurité
dont il est question ici, ce sont des employés surnuméraires qui
viennent de l'agence Phillips, je pense, agence de sécurité pour
le parc de stationnement, quand il y a des expositions, des manifestations au
musée. Ce sont des surnuméraires à l'intérieur pour
la circulation, pour assurer que les gens circulent; enfin pour la
sécurité intérieure pendant les expositions, et ça
assure la sécurité de l'extérieur et de l'intérieur
du musée, là où il y a des expositions, pendant les
expositions. Cela n'assure pas la sécurité du musée...
M. BERTRAND: Après la fermeture.
M. LAPORTE: ...defaçonpermanente. C'est le ministère des
Travaux publics qui s'en charge.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article no 3: « Musée d'art
contemporain ».
M. BERTRAND: Le directeur qui est parti de là s'appelait?
M. LAPORTE: Guy Robert.
M. BERTRAND: Guy Robert. Il avait été nommé en
quelle année?
M. LAPORTE: Il avait été nommé il y a un an et demi
ou deux ans, avec la création du musée. Un an et demi ou deux
ans.
M. BERTRAND: Pour quelle raison est-il parti?
M. LAPORTE: Parce qu'il a démissionné.
M. BERTRAND: Pourquoi a-t-il démissionné?
M. LAPORTE: Cela, il faudrait évidemment le lui demander à
lui. Il a dit dans sa lettre, pour être plus précis...
M. BERTRAND: Bien, il a dû le dire au ministre, il a écrit
une lettre au ministre...
M. LAPORTE: Oui, il l'a dit dans sa lettre, il a dit dans la lettre que
ses services étaient retenus à temps partiel par l'Expo 67,
justement en fonction de ces expositions culturelles dont on a parlé cet
après-midi.
Nous avions consenti à ce qu'il consacre une partie de son temps
à l'Expo, et, comme cela a pris beaucoup plus de temps qu'il ne le
croyait, il a décidé de consacrer tout son temps à l'Expo
67, et il a démissionné du musée d'art contemporain.
M. BERTRAND: Et le nouveau directeur est M. Gilles Hénault?
M. LAPORTE: C'est M. Gilles Hénault.
M. BERTRAND: Combien de nouveaux employés prévoyez-vous au
Musée d'art contemporain?
M. LAPORTE: Quatre. Un officier d'administration, un conseiller
technique, une sténo et un appariteur.
M. DOZOIS: Pourquoi un appariteur, c'est pour voir ce que les autres
font?
M. BERTRAND: C'est pour prendre les absents. Est-ce qu'il va prendre
l'absence de Roussil?
M. LAPORTE: Je l'espère.
M. BERTRAND: Vous l'espérez?
M. LAPORTE: Parce que quand il est présent, ça
paraît beaucoup, il prend toute la place.
M. BERTRAND: Mais, il a formulé une critique assez virulente
à l'endroit, je pense, du directeur du musée d'art contemporain
et peut-être d'autres. Quelle est la réponse du ministre?
M. LAPORTE: La réponse à M. Roussil. M. BERTRAND: Au
réquisitoire de Roussil.
M. LAPORTE: Disons, pour parler très sérieusement, que le
ministre a assez de respect pour le talent de M. Roussil, pour s'être
privé du plaisir de répondre à son réquisitoire qui
aurait pu être démoli, page par page, ligne par ligne, mot par
mot. Exemple, je ne vous donne qu'un exemple: « On m'a installé
dans la poubelle, en arrière du musée d'art contemporain pour
préparer mes sculptures. » Evidemment, quant on met le
musée, ou une partie du musée à la disposition d'un
artiste qui va tenir une rétrospective de ses oeuvres, c'est
déjà un geste inusité. Deuxièmement, la poubelle,
dont a parlé M. Roussil, c'était, on connaît l'ancienne
propriété Dufresne, où est installé le musée
d'art contemporain, ce sont les jeux de tennis qu'il y avait à
l'extérieur. Or, il arrive que M. Roussil utilise une nouvelle technique
pour fabriquer ses sculptures. Les uns fabriquent des répliques du pont
de Québec avec des allumettes, M. Roussil, lui, travaille avec des
poteaux de téléphone de 40 pieds de longueur.
M. BERTRAND: Ce n'est pas le même genre de cure-dents, ce n'est
pas la même chose.
M. LAPORTE: M. Roussil était installé dans des jeux de
tennis en compagnie de ses poteaux de téléphone et il y a
quelques menuisiers qui travaillent pour lui: coupe ça puis met
ça comme ça et arrange ça comme ça. Alors,
c'était difficile évidemment d'installer M. Roussil dans la
cuisine du Musée d'art contemporain, « because » la longueur
des poteaux. Alors, c'était des choses comme ça qui
étaient dans son livre. M. Frégault a eu, après coup, une
conversation avec M. Roussil, et je l'ai rencontré moi-même, et
l'un des reproches majeurs qu'il m'a fait, c'est d'avoir dépensé
$55 d'interurbains pour tenter de me parler à Québec. Alors, je
lui ai dit: « Si tu m'avais demandé de personne à personne,
ça ne t'aurait jamais rien coûté. » Alors, ça
s'est terminé comme on le prévoyait, par une
réconciliation, et je n'en dis pas plus.
M. BERTRAND: Alors, le débat est clos, quant au ministre, et la
réconciliation est intervenue avec M. Roussil.
M. LAPORTE: La réconciliation s'est terminée par le
départ de M. Roussil pour sa maison de Provence.
M. BERTRAND: Ah oui!
M. LAPORTE: Parce qu'il a une...
M. BERTRAND: C'est ce qu'il a déclaré, qu'il s'en
retournait dans un pays qui était plus accueillant, semble-t-il, pour
lui...
M. LAPORTE: C'est cela.
M. BERTRAND: Que ne l'avait été le ministère des
Affaires culturelles, et en particulier, le musée d'art contemporain de
Montréal.
M. LAPORTE: Alors, je répète simplement que, étant
donné le respect que j'ai de la personne artistique qu'est M. Roussil,
je me suis privé du plaisir; je pourrais employer la prochaine heure
à dérider cet auditoire. Cela ne changerait pas grand chose, puis
je pense que M. Roussil trouverait qu'on n'est pas très accueillants.
Alors, je passe l'éponge et enfin, c'est tout. Il y a une chose qu'il me
tente de dire, mais je ne la dirai pas.
M. LE PRESIDENT: Article numéro deux? « Indemnités
cachets et honoraires ».
M. BERTRAND: Si un ministre ne veut pas dépenser de frais
téléphoniques, il va parler de personne à personne.
M. LE PRESIDENT: Article numéro deux: « Indemnités,
cachets et honoraires ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article numéro trois: « Frais de voyages
»
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4: Matériel, articles de bureau,
impressions et abonnements.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5: Achat d'oeuvres d'art.
M. BERTRAND: Alors, quel est le comité qui, à
Montréal, s'occupe de l'achat des oeuvres d'art? Est-ce le même
qu'à Québec?
M. LAPORTE: Non, non. J'ai mentionné les deux tout à
l'heure. A Montréal, M. Gilles Hénault, M. Claude Beaulieu,
architecte et directeur artistique de « Vie des arts »,Mme
Cécile Marcoux-Baillargeon, amateur d'art et collectionneur, M. Roland
Dumais, architecte et collectionneur, M. Roland Boulanger, directeur du service
des arts plastiques du ministère des Affaires culturelles. Et
parmi...
M. BERTRAND: Les oeuvres les plus importantes...
M. LAPORTE: ... les oeuvres les plus importantes qui ont
été achetées. D'abord, nous avons utilisé
$46,120.45 à même les sommes d'argent qui ont été
mises à notre disposition l'an dernier. Nous avons,...
M. BOULAIS: Page 117 du rapport. M. LAPORTE: Oui, oui.
M. BERTRAND: A la page 117 du rapport actuel.
M. LAPORTE: Oui, oui. M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Article numéro 6: Expositions.
M. BERTRAND: Expositions à l'intérieur ou du Musée
d'art contemporain.
M. LAPORTE: C'est ça.
M. BERTRAND: Quelles sont les expositions que l'on a en vue pour cette
année?
M. LAPORTE: Six grandes expositions, quatorze expositions de moindre
envergure. Je n'ai pas d'autres renseignements ici. Sont inclus dans le
coût des expositions, tous les frais de catalogues réceptions et
invitations. Ont eu lieu: Rouault, Art et architecture, Artiste de
Montréal, Berto Lardera, Concours de la province, Sixième
biennale du Canada, Rétrospective Roussil, Christian Rohlf.
M. BERTRAND: C'est de celle-là que parlait le ministre
tantôt.
M. LAPORTE: pardon, c'est de celle-là que le ministre s'est
abstenu de parler. Depuis son ouverture en juin, le musée a reçu
63,000 visiteurs. Je voudrais dire que là aussi nous faisons un effort
pour ouvrir le plus possible le musée au public C'est ainsi que nous
avons eu, il y a quelques jours, une demande de la société des
aveugles.
M. LAPORTE: ... Le comité féminin pour la santé
mentale voulait organiser une réception vins et fromage pour recueillir
des fonds. On nous a demandé si on pouvait utiliser un lundi soir,
à l'exclusivité de tous autres visiteurs, le musée d'Art
contemporain. Nous avons consenti sans hésitation à cause de
l'oeuvre et parce que c'est encore une occasion d'amener au musée d'Art
contemporain, des gens qui n'iraient peut-être pas autrement, parce que
je voudrais signaler que lorsque certains d'entre nous s'étonnent, pour
employer un euphémisme, devant la peinture contemporaine.
J'ai rencontré, j'ai visité à Paris, en compagnie
de M. le sous-ministre, le musée d'art moderne, qui est
extrêmement intéressant. C'est une des choses les plus magnifiques
que l'on puisse voir, surtout quand on le visite avec un bon guide qui vous
explique d'une salle à l'autre les diverses périodes de la
peinture moderne. Et nous sommes arrivés dans la salle Picasso et l'on
nous a dit; « Nous avons fait il y a un mois ou deux mois, ou cinq mois,
une exposition Picasso dans les usines Renault, dans la banlieue de Paris. Nous
avons été dans la café-taria, nous avons mis les
peintures, et nous avons, par groupes, amené les ouvriers qui voulaient
venir voir ça. Je vous dis bien qu'ils ont rigoles, monsieur, ces
hommes-là autant qu'on peut rigoler devant ça. On a
expliqué, on a donné un cours très succinct sur Picasso,
sur ce qu'est la peinture moderne, mais nous avons constaté que lorsque
ces ouvriers-là rencontraient de leurs camarades de travail qui
n'avaient pas vu l'exposition, ils étaient un peu en
l'avance sur eux. Ils pouvaient parler de Picasso, et c'était
pour eux une espèce de sujet de fierté d'avoir vu cette peinture
qui leur avait paru extrêmement drôle pour certains d'entre eux.
»
Alors, je crois que nous pouvons faire la même expérience,
nous devrions dans toutes nos écoles, nous devrions le plus possible
ouvrir nos musées aux enfants, aux adultes, toujours parce que ce ne
sont pas des gens qui sont versés en matière d'art plastique.
Nous devrions le faire avec des guides, avec des gens qui peuvent leur
expliquer ce dont il s'agit. M. Boulanger, à ce sujet-là, fait un
travail merveilleux dans la province de Québec. Je pense que nous
pourrions développer un goût et un marché pour la peinture,
parce que lorsqu'on voit le nombre des boutiques, de galeries de peinture
à New York. C'est fabuleux. C'est 900, je pense.
M. Charles Chartier, notre délégué
général de New York, que je rencontrais il y a quelque temps, me
disait qu'actuellement c'est la Mecque de la peinture, New York. Il y a 900
galeries privées. Il y en a à Paris on sait combien, alors nous
devrions en avoir au Canada, à Montréal, dans le Québec,
un certain nombre. Nous en avons déjà, nous devrions avoir un
nombre assez considérable de galeries d'art très prospères
et qui seraient en elles-mêmes des centres de culture.
M. BERTRAND: Il y en a quelques-unes.
M. LAPORTE: Elles sont très bien, mais évidemment on
reçoit la visite de quelques-uns de ces gens-là, qui ont toujours
des problèmes financiers. Alors, quelques-uns sont disparus, d'autres
naissent. Alors, c'est en préparant une génération, en
préparant des connaisseurs, des gens qui vont s'intéresser, que,
petit à petit, nous allons développer chez nous le goût de
collectionneurs et que c'est en développant ce goût-là,
c'est en créant un marché, évidemment, que l'on
facilite...
M. BERTRAND: En créant des foyers...
M. LAPORTE; En créant des foyers que l'on va créer le
goût, que l'on va développer le nombre de nos artistes.
M. LE PRESIDENT; « Direction générale de la
diffusion de la culture, y compris les subventions » article no 7.
M. BERTRAND: C'est la même chose, c'est le sous-article. Symposium
du Québec et ateliers.
M. LAPORTE: Deux choses, nous avons eu, en 1964, un premier synposium de
sculpture à Montréal, organisé par l'entreprise
privée, et cela a eu lieu sur la montagne en collaboration avec la ville
de Montréal et les artistes sont venus de plusieurs pays. Il existe une
association internationale des symposiums je ne sais pas si l'on doit
dire des symposia ou des symposiums de sculpture qui envoie chaque
année, des artistes de qualité à travers le monde. Nous
avons eu un premier symposium, et les artistes sont reçus, sont
logés; enfin toutes leurs dépenses sont payées, mais en
retour ils laissent là les oeuvres qu'ils ont fabriquées, qu'ils
ont sculptées pendant le symposium. Il y a eu un deuxième
sumposium, l'an dernier, celui-là au musée d'art contemporain et
au profit du musée d'art contemporain. Nous avons jugé qu'il
serait intéressant, en 1966, de déplacer le symposium pour qu'il
ait lieu dans la ville de Québec. Alors, nous aurons, cette
année, à Québec, un symposium et l'an dernier...
M. BERTRAND: Quels sont les artistes qui doivent venir, cette
année, à Québec?
M. LAPORTE: La liste n'est pas encore connue, évidemment, nous le
saurons un peu plus tard. Nous avons reçu à Montréal
Lardera, qui est actuellement un des grands sculpteurs, Delfino d'Ilalie, Santa
de Corse, Spiteris de Grève, Hilquily de Paris, M. Yves Trudeau de
Montréal, M. Yvanhoé Fortier de Montréal, M. Gord Smith de
Montréal et M. Manoni de Corse.
Les pièces sculptées par ces artistes font partie de la
collection permanente du Musée. Alors, nous allons consacrer à ce
symposium $25,000 et nous avons également une autre chose qui nous
paraît extrêmement intéressante pour Montréal, dans
la restauration ou la réfection du Château Dufresne, musée
d'art contemporain, nous avons prévu est-ce que c'est à
l'étage ou au sous-sol un grand atelier avec un petit appartement
où un artiste pourrait s'installer pendant deux ou trois mois.
Nous voulons, dans le courant de l'année 1966, faire venir un ou
deux artistes, peut-être des Canadiens qui sont actuellement à
Paris. Nous avons songé, par exemple, à faire revenir pour trois
mois, disons qu'il est ouvert à une continuation des pourparlers
faire revenir Riopelle, qui viendrait, à nos frais, peindre
devant ceux qui voudraient le voir peindre; il serait chez lui dans le petit
appartement et il serait entendu que le travail qu'il ferait deviendrait la
propriété du musée...
M. BERTRAND: Notre propriété à nous.
M. LAPORTE: ... nous aurions donc comme premier avantage, la visite
d'artistes de réputation internationale; deuxièmement,
possibilité pour les intéressés, de causer, de voir ces
artistes-là et, troisièmement enrichissement de la collection
permanente du musée.
M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: No 8, « Publications ».
M. BERTRAND: Quelles publications, des bulletins?
M. LAPORTE : La publication des bulletins, $4,000.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: No 9, « Frais de bureau et autres dépenses
».
M. LAPORTE: Télégramme, messagerie.
M. LE PRESIDENT: Sous-article no 4, « Hôtel Chevalier
», No 1. « Traitements ».
M. LAPORTE: En somme « Hôtel Chevalier », c'est...
M. BERTRAND: C'est le même budget que l'an dernier.
M. LAPORTE: L'hôtel Chevalier, ça c'est un de mes enfants
chéris. Evidemment le député connaît cette
maison...
M. BERTRAND: Oui.
M. LAPORTE: ... de la basse-ville, face au port, aux quais de
Québec, tout à côté de la Place royale, qui a
été achetée par le gouvernement et entièrement
restaurée, il y a quelques années et qui était un
musée. C'est un début de musée de la marine. Il y a
d'ailleurs des choses extrêmement intéressantes, et j'ai cru,
là encore, qu'il serait très mauvais d'en faire
véritablement un musée, quelque chose dont l'activité est
terminée.
M. BERTRAND: Qui serait morte.
M. LAPORTE: Morte, d'autant plus que, puisque nous songeons à la
restauration de la Place royale, si nous avions à faire la même
chose, c'est tout le secteur du vieux Québec qui risquerait d'être
entièrement paralysé.
L'an dernier, j'ai décidé, le ministre des Affaires
municipales a consulté le ministre des Affaires culturelles, pour voir
si...
M. BERTRAND: Ils se sont bien entendus.
M. LAPORTE: Ils se sont bien entendus dans la discussion on
n'était pas nombreux, ce n'était pas un congrès
pour voir s'il l'autoriserait à recevoir au musée, à la
Maison Chevalier, les ministres des Affaires municipales qui étaient en
visite au Québec. Il a donc eu un dîner d'organisé à
la Maison Chevalier, 50 couverts dans la grande salle, et ç'a
été quelque chose d'absolument splendide. Ils sont repartis de
là absolument impressionnés, nous disant: « Nous autres,
c'est inutile de songer à des choses comme ça, ça n'existe
pas chez nous. » Depuis, d'autres réceptions ont eu lieu, nous
avons obtenu la semaine dernière, bien, le mois dernier, la permission
d'installer des cuisines pour pouvoir donner des réceptions. Et le
premier ministre, au début du mois de mars, recevra lui-même, au
nom de la province de Québec, à la Maison Chevalier où il
y a de plus en plus de sociétés, de groupes qui tiennent
là des réunions d'étude...
M. BERTRAND: Qui ont accès à l'hôtel.
M. LAPORTE: ... qui y ont accès. Dès qu'on nous le
demande, on le prête immédiatement. Alors, ça, c'est
vraiment un joyau de la ville de Québec et qui sert de plus en plus.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 2.
M. LAPORTE: Juste un mot, c'est un musée, nous chargions $0.25
pour aller le visiter. Nous avons décidé il y a quinze jours,
trois semaines, d'abolir ce...
M. BERTRAND: Le péage.
M. LAPORTE: ,,. péage. L'an dernier, il est venu 9,694 visiteurs.
Nous espérons bien que le nombre va augmenter à 10,000 ou 15,000
en 1966.
M. LE PRESIDENT: Numéro 2, « autres dépenses,
» $1,000.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article numéro 5: « Services des
bibliothèques du Québec, y compris subventions, »
numéro 1: traitements.
M. BERTRAND: Il y a une diminution de $5,000, comparativement au budget
de l'an dernier, au sous-article: « traitements ».
M. LAPORTE: Oui, malheureusement en difficulté de trouver des
techniciens, nous n'avons dépensé que $74,000, cette
année; $74,434.85.
M. BERTRAND: D'où vient la difficulté? A cause du salaire
que le ministère paie ou...
M. LAPORTE: Non, justement à cause de l'activité du
ministère. Nous prenons les dispositions pour que le nombre des
bibliothèques augmente. Nous accordons des subventions aux
bibliothèques municipales quand elles ont des bibliothécaires
diplômés. Alors, les bibliothécaires diplômés,
les techniciens sont infiniment en demande actuellement.
M. BERTRAND: Combien d'employés avez-vous là?
M. LAPORTE: Neuf.
M. BERTRAND: Combien prévoyez-vous?
M. LAPORTE: Un conseiller technique.
M. BERTRAND: Combien avez-vous dépensé à même
le budget? $74,000, dites-vous?
M. LAPORTE: $74,434.85.
M. BERTRAND: Non, non, sous-article: « traitements ».
M. LAPORTE: Oui, oui, nous avions un budget de $85,200.
M. BERTRAND: Oui.
M. LAPORTE: Nous avons dépensé $74,434.85.
M. BERTRAND: Et cette année, vous prévoyez dépenser
$80,000?
M. LAPORTE: $80,700, dont $7,300 pour une nouvelle nomination; un
conseiller technique, grade 20.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 2; « indemnités, cachets et
honoraires », $1,500.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 3; « frais de voyage »?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 4; « frais de bureau et autres
dépenses »?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 5: « Matériel articles de
bureau, livres, abonnements et impressions ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 6: « Subventions ».
M. BERTRAND: Pour les subventions, quels sont les critères pour
les subventions au service des bibliothèques? Il y a une
réglementation?
M. LAPORTE: Il y a une réglementation très
sévère qui peut se résumer comme suit: Nous avons des
subventions de création d'une bibliothèque et nous avons des
subventions annuelles. La subvention réglementaire de création
est accordée, il faut que ce soit une bibliothèque
municipale.
Pour cet article là, il faut qu'il y ait au moins un
cinquième de volume par citoyen. Il faut deuxièmement que la
contribution municipale soit d'au moins $0.50 par citoyen, et la collection ne
doit jamais être inférieure à 1,000 volumes, ni la
contribution inférieure à $2,500. Vous avez donc des normes:
premièrement, un cinquième de volume par citoyen mais jamais
moins de 1,000: deuxièmement, $0.50... ça, c'est un document que
je peux donner, étant donné que...
M. BERTRAND: Je regardais si...
M. LAPORTE: Voulez-vous prendre note d'envoyer à M....
M. BERTRAND: ... les normes pour les bibliothèques ont
été publiées.
M. LAPORTE: ... ainsi qu'à tous les membres... ce que vous
envoyez aux députés...
M. BERTRAND: Envoyez-les à tous les membres du comité
ici.
M. LAPORTE: Alors, ce sont des normes qui sont publiées, ce sont
des règlements de
la Commission des bibliothèques. Deuxièmement, nous avons
des subventions réglementaires de fonctionnement à toute
bibliothèque qui contient au moins un demi-volume per capita et
où la contribution municipale n'est pas inférieure à $0.50
par année. Cette subvention est de $0.25 per capita, c'est là
qu'intervient ce que j'ai dit tout à l'heure, plus 25% de la
contribution municipale, plus $1,000 par bibliothécaire professionnel
employé à plein temps. Alors nous avons également
des...
M. BERTRAND: Combien de nouvelles bi-liothèques ont
été organisées au cours de la dernière
année?
M. LAPORTE: On a tout ça, monsieur. Les subventions au
bibliothèques... je ne suis pas en mesure de vous donner..., enfin,
uniquement pour continuer, en 66/67... je peux vous dire depuis I960,...
L'augmentation constante annuelle de la population desservie depuis 1960: 5.4%
d'augmentation par année. Les recettes locales: 11% par année
d'augmentation, et la contribution municipale aux bibliothèques
municipales a augmenté de 13.6% par année.
C'est ce qui nous amène à demander que les subventions
soient augmentées de $1 million à $1,300,000.
M. BERTRAND: A cause de la contribution des municipalités qui
augmente.
M. LAPORTE: C'est cela. A cause de l'augmentation de la contribution des
municipalités, nous avons actuellement 90 bibliothèques qui sont
subventionnées. Je ne vous en donnerai pas la liste, puisqu'elle doit
apparaître quelque part dans...
M. BERTRAND: Nous l'avons, je pense, dans le rapport.
M. LAPORTE: Disons que c'est le service des bibliothèques, le
développement. Nous sommes évidemment en retard. Nous
étions terriblement en retard sur le reste du Canada. Nous avons
rattrapé une partie de ce retard, et c'est certainement l'un des
services les plus encourageants, les plus consolants actuellement au
ministère des Affaires culturelles. Grâce à
l'intérêt nouveau que les municipalités portent aux
bibliothèques municipales, c'est vraiment là une chose qui est en
plein essor.
M. BERTRAND: Est-ce qu'on a organisé des bibliothèques
qu'on appelle « ambulantes »?
M. LAPORTE: Nous avons une bibliothèque régionale à
Trois-Rivières, et cette bibliothèque régionale a à
sa disposition un ou deux « Bibliobus » qui se promènent
dans la région: c'est un grand succès. Nous avons
également une autre bibliothèque régionale dans
l'Outaouais à Hull. Nous songeons à organiser d'autres
bibliothèques régionales mais le problème est celui-ci:
c'est que pour créer une bibliothèque régionale qui
réponde à la fonction d'une bibliothèque régionale,
c'est-à-dire de desservir un territoire beaucoup plus vaste, il faut
qu'il y ait un noyau central suffisamment important. Actuellement,
Trois-Rivières a une bibliothèque municipale suffisamment riche,
bien pourvue, pour être le noyau d'une bibliothèque
régionale. La même chose à Hull.
Nous imaginons que St-Hyacinthe pourrait être un noyau suffisant
pour une bibliothèque régionale. Mais là encore, si nous
partons d'une bibliothèque trop pauvre, on ne peut pas. Quand ça
ne suffit même pas à la population de la municipalité,
inutile de penser à des bibliothèques régionales; mais
nous tentons de plus en plus de développer la formule
bibliothèque régionale.
M. BERTRAND: Le rôle de la bibliothèque régionale
c'est d'alimenter les bibliothèques locales.
M. LAPORTE: Oui. Celle des Trois-Rivières doit desservir une
trentaine de municipalités qui contribuent autour de
Trois-Rivières.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article six: « Bibliothèque
St-Sulpice ». Un; « traitements ».
M. BERTRAND: Il y a une augmentation d'environ $120,000.
M. LAPORTE: Très considérable. M. BERTRAND: Et la
raison?
M. LAPORTE: C'est parce que c'est une bibliothèque qui est en
pleine expansion.
Le conservateur de la bibliothèque de St-Sulpice, M. Georges
Cartier, est un homme d'un dynamisme extraordinaire. Il a fait de la
bibliothèque St-Sulpice un instrument de travail remarquable,
étant donné qu'il a développé les collections,
qu'il a d'abord renvoyé ce qui occupait une partie de son espace. Le
Conservateur du musée qui était là, je crois, pendant un
certain temps, a pu occuper ces espaces pour...
M. BERTRAND: Les locaux à l'heure actuelle sont utilisés
que pour la bibliothèque.
M. LAPORTE: Non seulement ils sont utilisés pour cela mais nous
allons acheter à même les crédits qui nous sont
votés, la bibliothèque juive, qui est sur la rue Mont-Royal, un
peu en bas du parc de la rue Esplanade, au coin d'Esplanade,
bibliothèque qui a été déplacée. Les juifs
ont déplacé leur bibliothèque, et c'est une
bibliothèque qui est parfaitement organisée qui va devenir une
annexe de la bibliothèque St-Sulpice. Alors, nous allons l'acheter cette
année pour permettre... c'est en fonction de ce développement et
il y aura, trente-cinq employés nouveaux pour $135,900, deux conseillers
techniques, cinq bibliothécaires, deux autres bibliothécaires de
grade 22, une secrétaire, une sténo-secrétaire, un
messager-chauffeur, vingt-deux commis, et un surveillant. La nomination des
nouveaux bibliothécaires et du personnel de bureau va permettre de
compléter la réorganisation de base des services de la
bibliothèque amorcés l'an dernier, en particulier, le service de
l'administration, le service des périodiques, le service des
publications officielles, le service du catalogue et le service au public.
Comme le Musée du Québec est le musée de la province de
Québec, la bibliothèque St-Sulpice deviendra la grande
bibliothèque de la province de Québec, et éventuellement,
une bibliothèque d'Etat.
M. BERTRAND: Alors, excellente réussite, et nous espérons
que ça continuera dans la même classe.
M. LE PRESIDENT: Article numéro deux: « Achat et reliure de
livres, revues et journaux ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Trois: « Frais de bureaux et autres
dépenses ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article sept: « Archives du Québec
», « traitements et allocations ».
M. BERTRAND: Qui est le directeur?
M. LAPORTE: C'est M. Villebrenner, M. Bernard Villebrenner. Alors, on
songe à retenir les services de deux nouveaux employés, un
conseiller technique préposé au petit musée de la marine
qui sera inauguré dans une des salles de l'hôtel Chevalier, les
deux traitements étant de l'ordre de $9,900 dollars. Il y a actuellement
20 employés, il y en aura 22.
M. BERTRAND: Un instant... Adopté.
M. LE PRESIDENT: « Frais de voyages », article numéro
deux?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT; Trois: « Frais de bureaux et autres
dépenses »?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Quatre: « Achat de livres et documents
historiques, photographies, documents historiques, recherches ».
M. BERTRAND: Quels sont les principaux documents historiques qui
auraient été achetés? S'agit-il de documents historiques,
disons d'événement national?
M. LAPORTE: Ce sont des documents. Nous avons acheté surtout
à Paris 48 pages de microfilms qui sont des archives, qui sont des
documents qui peuvent intéresser...
M. BERTRAND: Reliés à l'histoire de la province de
Québec, du Canada ou à la petite histoire ou...
M. LAPORTE: Toute l'Amérique du Nord, la Louisiane, la
Nouvelle-Angleterre, la province de Québec, le Canada, et beaucoup de
documents généalogiques.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 5 « Publications ».
M. LAPORTE: Rapport des archives, inventaire général des
archives, $3,600.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8: « Service des monuments
historiques y compris subventions », No 1: « Traitements
».
M. LAPORTE: Un nouvelle employé, un technicien qui sera un
inspecteur.
M. BERTRAND: Alors, combien de nouveaux?
M. LAPORTE: Un seul, un technicien qui sera un inspecteur justement pour
ce dont je
parlais cet après-midi quand nous donnons les subventions, aller
vérifier sur place vu l'utilisation.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: 2: « Frais de voyage ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: 3: « Frais de bureau ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: 4: « Contributions, entretien des
propriétés, des monuments et objets mobiliers classés
».
M. BERTRAND: Les choses les plus importantes, je pense qu'on les
a...
M. LAPORTE: Manoir, à Boischatel, le manoir de Charlesville,
$8,000; à l'Ile-aux-Coudres ou la Maison Bouchard; $8,000; à
l'Isle-Verte, le Moulin Lagacé $12,000.
M. BERTRAND: A l'Ile-aux-Coudres, la Maison Bouchard, est-ce que l'on
veut parler du vieux moulin du père...?
M. LAPORTE: Le moulin Desgagné en haut à
l'Ile-aux-Coudres.
M. BERTRAND: Est-ce que l'on a terminé la restauration du vieux
moulin?
M. LAPORTE: C'est sur le point de l'être; si ce n'est pas
terminé là, c'est presque terminé.
M. BERTRAND: Je suis allé visiter ça et puis ça
valait la peine d'être conservé.
M. LAPORTE: Alors vous avez toute la liste, c'est ce que nous avons fait
avec ça.
M. BERTRAND: Alors, vous avez à peu près le même
montant que l'an dernier?
M. LAPORTE: C'est ça.
M. BERTRAND: Alors: « Contributions, entretien des mêmes
propriétés que l'an dernier.
M. LAPORTE: A peu près. M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Cinq! Commission des monuments
historiques: jetons de présence, frais de déplacements...
M. BERTRAND: Un instant.
M. LAPORTE: Membres de la Commission Ah! tiens est-ce que j'ai
droit à des jetons de présence? « L'honorable Pierre
Laporte, ministre des Affaires culturelles, alors Paul Gouin, Léopold
Fontaine, Sylvio Dumas, John Bland, directeur de l'école d'architecture
de l'université McGill, Marius Plamondon, directeur de l'Ecole des
Beaux-Arts de Québec et M. Noël Mainguy, directeur de
l'école d'architecture de l'université Laval.
M. BERTRAND: La question que je pose n'est peut-être pas
reliée directement au rôle de cette Commission des monuments
historiques. Le gouvernement s'est porté acquéreur de
l'hôtel St-Louis à Québec en vue, probablement, de la
démolir, pour agrandir le Palais de Justice de Québec. Il semble
que plusieurs personnes aient protesté contre cette façon d'agir,
d'aller construire le Palais de Justice là où est situé le
vieil hôtel St-Louis. Quel est le point de vue du ministre au sujet de ce
problème-là? Est-ce qu'il y a eu un rapport de la Commission des
monuments historiques?
M. LAPORTE: Je l'ai juste demandé au président de la
Commission des monuments historiques. Alors un des problèmes, ce n'est
pas un des problèmes, disons que c'est une sécurité
additionnelle, il y a plusieurs autorités qui sont
intéressées à ce problème. Il y a d'abord la
Commission des monuments historiques, parce que toute cette partie de
Québec, tout ce qui est à l'intérieur des murs, est
monument classé. La Commission des monuments historiques,
théoriquement, n'a pas d'objection à la démolition de
l'hôtel St-Louis qui n'est pas un monument dont l'architecture
mérite d'être protégée, qui peut avoir une certaine
valeur historique mais pas au point où l'on doive nécessairement
conserver cet immeuble. Il y a également la Commission
d'aménagement de Québec qui a autorité sur toute cette
partie-là également, du cap au cap, comme on l'a expliqué
quand la loi a été adoptée. Il y a finalement la
Commission d'urbanisme de Québec. Disons, pour résumer la
situation, que ces trois organismes ne semblent pas avoir d'objections
fondamentales au remplacement de cet immeuble par un autre à la
condition que l'immeuble que l'on veut construire réponde
aux normes de construction dans ce secteur du vieux Québec.
Alors des esqulses ont été publiées. Je sais que la
Commission des monuments historiques n'a pas été
particulièrement impressionnée par les esquises, et,
récemment, une résolution était adoptée par la
Commission des monuments historiques ou l'un des trois organismes disant qu'un
comité devrait être créé pour faire certaines
recommandations au gouvernement. Alors, nous espérons que ce qui sera
construit là ajoutera au cachet de la vieille partie de Québec et
sera conforme aux normes de ces trois organismes qui ont à y voir. Nous
voulons évidemment éviter à tout prix qu'on recommence
certaines erreurs que j'appellerais tragiques...
M. BERTRAND: Oui.
M. LAPORTE: ... qui se sont, qui ont été commises dans le
vieux Québec, et ceci ne semble pas actuellement être un danger.
Les esquisses qui ont été soumises répondent aux normes,
quant à la hauteur, quant à leur aspect général,
mais il y en a qui trouvent que ça ne serait pas une addition au point
de vue architectural. Ça, c'est une question de goût à ce
moment-là, c'est ça que l'on discute actuellement.
M. BERTRAND: Alors, les plans n'ont pas été
définitivement approuvés?
M. LAPORTE: Absolument pas.
M. BERTRAND: C'est encore au stade de la discussion?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Il n'y aura pas de dicisions de prises à ce
sujet-là d'ici combien de temps?
M. LAPORTE: Etant donné que la Commission des monuments
historiques, le seul des trois organismes qui relève de mon
ministère, a dit: « Quant à nous, ce n'es; pas un monument
pour lequel nous sommes prêts à nous battre à mort.
»
M. BERTRAND: Non, non, mais quant à l'avenir...
M. LAPORTE: Quant...
M. BERTRAND: ... quant à la nouvelle construction, cela
intéresse, sans aucun doute, la Commission des monuments...
M. LAPORTE: Il est clair que la Commission des monuments historiques
sera consultée ou a le droit d'être consultée et exigera
qu'elle soit consultée. A quel moment ça se fera? Je n'ai aucune
idée. Je sais que le ministère des Travaux publics prie tout le
monde de se hâter, parce que ça semble être un
problème assez urgent.
M. BERTRAND: Très bien!
M. LE PRESIDENT: No 6: « subventions ».
M. BERTRAND: « Crédits non requis pour 66/67 ».
Est-ce que vous en aviez trop en 65/66?
M. LAPORTE: Nous avions créé l'an dernier, par les
amendements à la Loi des monuments historiques, pour refaire les
enseignes dans le vieux Québec...
M. BERTRAND: Oui.
M. LAPORTE: ... pour tenter d'uniformiser. Comme on n'a pas eu le temps
de préparer la réglementation, c'est un montant qui,
malheureusement, sera périmé à la fin de l'exercice en
cours. C'est une chose qu'il faudra reprendre avec plus de
célérité, dans le courant de l'année.
M. BERTRAND: Un instant... Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9:«Canada français
d'outre-frontière »; 1, traitements.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelles ont
été les activités du département du Canada
français d'outre-frontières au cours de l'année qui se
termine?
M. LAPORTE: Au cours de l'année qui se termine?
M. BERTRAND: En gros. Il y avait une enquête, d'abord, qui devait
être faite par M. Georges Dagneau.
M. LAPORTE: Oui, elle est très avancée; il y a eu un
questionnaire...
M. BERTRAND: Qui devait être rempli auprès des
minorités des autres provinces.
M. LAPORTE: Oui, il y aeu,à la suggestion de M. Dagneau, deux
réunions très importantes dans le courant de l'année:
l'une avec le Conseil de la vie française, l'autre avec le Conseil
des
commissions scolaires... cela porte un autre nom... il y a un
groupement, c'est les Associations de l'éducation et l'autre, ce sont
les associations d'éducation de langue française qui se sont
groupées pour répondre à la Canadian Teachers Federation,
et nous avons rencontré ce groupement-là, nous avons
rencontré les membres du Conseil de la vie française avec M.
Dagneau. J'étais présent aux deux réunions et nous y avons
proposé de conjuguer antant que possible nos efforts pour qu'on ne
dépense pas, qu'on ne gaspille pas les efforts en faisant deux ou trois
fois la même chose. Nous avons proposé à ces gens-là
le questionnaire que M. Dagneau avait préparé; il est en train de
circuler au Canada et un certain nombre de réponses ont dû revenir
déjà. Avec ce questionnaire, nous voulons préparer un
fichier très complet sur les associations représentatives des
Canadiens de langue française dans toutes les provinces du Canada, des
Franco-Américains, des Louisianais, afin de savoir, d'abord, qui
représente qui, quelle est la puissance des effectifs des citoyens de
langue française en Amérique du Nord afin de pouvoirs
établir, quand viendra le temps d'avoir des expositions, des
subventions, des visites, des contacts, que nous sachions bien que nous
transigeons avec des éléments vraiment représentatifs,
d'abord; et, deuxièmement, que nous n'oublions personne. On a
également préparé un bulleton de liaison pour ces
gens-là, dont le premier numéro est prêt et sera rendu
public incessamment. Je sai s que M. Dagneau a continué ses visites
à travers le Canada et les Etats-Unis. A sa demande, j'ai
participé cette année, aux mois de juin et juillet, à
Caraquet, au Nouveau-Brunswick, au Congrès national des Acadiens.
Il a contribué de façon très efficace à
l'organisation d'une semaine du Canada français à Edmonton, en
Alberta. Cela c'était l'année précédente. Il y en a
eu une récemment, la semaine dernière, à Halifax. M.
Dagneau est allé chez les Franco-Américainx et j'ai, à son
invitation toujours, participé cette année à la
réunion annuelle de l'association des Franco-Américains qui
groupe tous les groupements de Franco-Américains, réunion qui
avait lieu à Boston comme d'habitude. Il est allé en Louisiane,
il est un de ceux qui seront bientôt responsables de la signature d'un
accord avec la Louisiane. Il a continué avec le budget qu'il avait,
à maintenir des contacts et aujourd'hui, son service, si l'on en juge
seulement par le nombre et la quantité des subventions qui sont
demandées, est connu à travers toute l'Amérique du Nord,
chez les francophones.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Indemnités, cachets et
honoraires.
M. BERTRAND: Vous avez le directeur et combien d'employés
à ce poste-là: traitements?
M. LAPORTE: Pour les traitements? Il y a neuf employés et il y en
aura deux de plus, un conseiller technique, comme adjoint au directeur du
service, et une sténo-secrétaire: $12,400, ce qui portera le
budget à $61,000.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Frais de voyage.
M. BERTRAND; Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Frais de bureau.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Matériel, articles de bureau,
impressions et abonnements.
M. BERTRAND: Il y a une augmentation de $6,000?
M. LAPORTE: L'exposition et les semaines françaises, il va y en
avoir une à Toronto...
M. BERTRAND: Dans l'Ouest.
M. LAPORTE: ... alors c'est pour des expositions: $4,500.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Autres dépenses.
M. LAPORTE: Augmentation de $3,000 à $8,700 pour permettre
l'abonnement du service au centre de documentation du Canada
français...
M. BERTRAND: Lors de ces expositions que vous tenez dans les autres
provinces, qu'est-ce que vous montrez exactement, qu'est-ce que vous
exposez?
M. LAPORTE: Par exemple, à Edmonton,
nous avions demandé au ministère de la Voirie de nous
prêter son magnifique stand qui avait été à la Place
Ville-Marie, à l'hôtel Reine Elisabeth, à l'occasion d'une
exposition des bonnes routes au Canada. Nous avons demandé au
ministère de l'Industrie et du Commerce de présenter le visage de
l'industrie dans la province de Québec. Nous avons notre exposition de
livres, notre exposition itinérante. Alors, on demande de
présenter, en petit, une image de la province de Québec, 196G ou
1965, selon les années.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10, « Service d'Archéologie
», 1: « Traitements ».
M. LAPORTE: Un conseiller technique de plus, $9,800, ce qui portera les
traitements à $27,800; il y a trois employés, il y en aura
quatre.
M. BERTRAND: Sous cet article on parle souvent que, faute de lois
appropriées, les trésors archéologiques du Québec
traversent le 45e parallèle,...
M. LAPORTE: Amendements proposés...
M. BERTRAND: ... ils s'en vont aux Etats-Unis.
M. LAPORTE: Amendements proposés à la loi dès cette
année. Le grelot a été attaché surtout par un
certain René Levesque, prêtre.
M. BERTRAND: Monsieur l'abbé.
M. LAPORTE: L'abbé René Levesque de Sherbrooke qui est
allé lui-même, je ne sais pas si c'est au Labrador ou dans
l'Ungava, faire des recherches archéologiques peut-être pas si
loin que ça...
M. BERTRAND: Oui, il est allé...
M. LAPORTE: ... puis, l'autre jour, il a dit évidemment: «
Il y avait autour de moi des douzaines de bonshommes qui faisaient des
recherches comme moi et qui apportaient chez eux tout ce qu'ils pouvaient
trouver. » Alors nous allons, si le Conseil des ministres est d'accord et
je n'ai aucune hésitation à croire qu'il sera d'accord, modifier
la loi dès la présente session pour que nous ayons la haute main
sur les trésors qui seront trouvés chez nous.
M. BERTRAND: Alors le ministère a l'inten- tion de
présenter une projet de loi dans le but de la conservation des
trésors archéologiques...
M. LAPORTE: C'est ça, des amendements à notre loi de
l'archéologie.
M. BERTRAND: Qui est le directeur du service?
M. LAPORTE: Il y a actuellement un directeur intérimaire qui est
M. Michel Gaumond; nous sommes à la recherche d'un directeur de ce
service.
M. BERTRAND: Prévoyez-vous à part l'engagement d'un
directeur, d'autres membres du personnel?
M. LAPORTE: Au service d'archéologie, un conseiller technique,
$9,800.
M. BERTRAND: Combien, à même les fonds votés en
65/GG, avez-vous dépensé?
M. LAPORTE: $16,332.73 au poste; « Traitements ».
M. BERTRAND: Alors si vous engagez un directeur, vous n'en aurez pas
suffisamment à même le budget que vous nous demandez de vous
voter.
M. LAPORTE: $16,000 plus $9,000, ça fait $25,000 ou $26,000. On
demande $27,800, oui.
M. BERTRAND: Alors... M. LAPORTE: $16,332...
M. BERTRAND: ... vous prévoyez l'engagement également d'un
conseiller?
M. LAPORTE: On ne prévoit pas l'engagement d'un directeur dans le
budget. On désespère apparemment de le trouver en 66/67.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: ( Frais de voyages »: no 2.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: « Frais de bureau et autres dépenses
»: no 3.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: No 4. « Fouilles archéologiques
».
M. BERTRAND: A quel endroit ces fouilles archéologiques?
M. LAPORTE: Les Vieilles Forges à Trois-Rivières,
St-Maurice. Les recherches précéderont la restauration partielle
du site des Forges, à laquelle le service des monuments historiques doit
consacrer $100,000; salaires de cinq ouvriers, $5,000; chef de chantier,
$1,000; location d'équipement, $250; construction d'un bureau, hangar
devant servir deux ou trois ans, $2,000; déboisement, arpentage,
laboratoire, clôture, $850; imprévus, $900; ce qui fait $10,000
pour les Vieilles Forges de St-Maurice qui...
M. BERTRAND: Les Vieilles Forges seront préservées...
M. LAPORTE: C'est-à-dire...
M. BERTRAND: ... non seulement préservées mais on
va...
M. LAPORTE: ... préserver le site parce qu'il ne reste que...
M. BERTRAND: ... des ruines.
M. LAPORTE: ... des ruines. Le site appartient déjà au
ministère des Affaires culturelles de la province de Québec. Nous
allons restaurer les Vieilles Forges comme elles étaient à
l'époque de leur gloire et évidemment des fouilles qui vont
précéder la reconstitution des lieux vont certainement mettre
à notre disposition des trésors qui vont rester exclusivement
à la province de Québec. Ils comprendront qu'ils doivent
comprendre.
M. BERTRAND: Voici, c'est parce que je soulève le
problème, à moins que la situation n'ait été
corrigée depuis. Au mois d'octobre dernier, le Nouvelliste de
Trois-Rivières attachait le grelot; des absences de dialogue entre les
gouvernements fédéral et provincial et le projet des Vieilles
Forges avorterait et la région serait privée d'un attrait
touristique de premier ordre...
M. LAPORTE: Le dialogue...
M. BERTRAND: ... deuxièmement, si le ministre me permet...
M. LAPORTE: Laissez, monsieur.
M. BERTRAND: ... dans un éditorial également de «
Paul-Emile Plouffe » dans le Nouvelliste, 14 décembre 1965, ce
petit éditorial intitulé: « Il est inconcevable que ce soit
Québec qui compromette le projet des Vieilles Forges ». Alors
qu'est-ce que le ministre a à répondre?
M. LAPORTE: J'ai à répondre exactement ce que le
député de Missisquoi aurait répondu, si on lui avait
proposé le marché suivant: le gouvernement fédéral
va investir là $100,000, il va faire des fouilles et puis il va apporter
à Ottawa tout ce qu'il va trouver. Nous, nous avons dit: « Non
». Si vous voulez, pour les choses que l'on trouvera en double, on peut
faire un partage des richesses archéologiques qui seront trouvées
là mais la province de Québec « ego nominor leo »
nous allons nous servir les premiers...
M. BERTRAND: Protégeons notre autonomie.
M. LAPORTE: ... maîtres chez nous...
M. BERTRAND: C'est ça, au moins les fouilles
archéologiques.
M. LAPORTE: Mais oui! Alors, comme nous n'avons pas pu nous entendre sur
ce point-là en particulier, nous avons cru qu'étant donné
que ce sont des ruines, qu'elles se conserveraient encore pendant quelques
années. Et, comme les richesses archéologiques sont sous terre,
nous avons cru qu'elles étaient suffisamment protégées,
étant donné que c'était sur notre terrain à nous.
Alors, comme il est inutile de dire à d'autres gens: « Vous n'y
toucherez pas! » pour ne rien faire nous-mêmes, nous avons
décidé au lieu de compromettre, comme le dit le Nouvelliste en
toute bonne foi, la restauration des lieux et les fouilles
archéologiques, nous allons les entreprendre dès cette
année.
Mais si le gouvernement fédéral... j'ai reçu,
depuis, des demandes venant de représentants du député
fédéral, réclamant la reprise des négociations.
Nous n'avons aucune objection. Il ne s'agit pas de tirer au renard avec le
gouvernement fédéral, mais les conditions qui nous avaient
été proposées ne nous convenaient pas du tout et nous
entreprenons cette année, nous-mêmes, des fouilles. Si des gens
veulent collaborer avec nous à des conditions qui nous conviennent,
bravo. Autrement, nous y mettrons quelques années de plus et nous le
ferons nous-mêmes.
M. BERTRAND: Autrement dit, vous n'avez pas l'intention de compromettre
le projet des Vieilles Forges.
M. LAPORTE: Au contraire, il commence.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 11« Inventaire
des oeuvres d'art », numéro 1 « Traitements ».
M. LAPORTE: Fondé en 1937, le Service de l'inventaire des oeuvres
d'art a eu comme mission essentielle de rechercher les oeuvres d'art qui
forment le patrimoine artistique du Canada français dans toutes les
branches de l'art; architecture, peinture, sculpture, art décoratif,
artisanat. Cette documentation comporte plus de 100,000 photographies. Alors,
c'est un service qui...
M. BERTRAND: ... qui ne dépend pas...
M. LAPORTE: ... se compose d'un personnel de six employés.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 2 « Frais de voyage ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT; Numéro 3 « Frais de bureau ».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12 « Le théâtre de
Québec », numéro 1 « Traitements ». C'est
nouveau.
M. LAPORTE: Oui, nous voulons dès cette année retenir les
services d'un administrateur, d'un directeur de la scène et d'une
sténo. Trois employés, crédits de $25,000, $20,900 parce
que la construction est commencée et sera terminée en 1967. Si
nous voulons ne pas tout entreprendre à ce moment-là.
M. BERTRAND: Du centre d'art de Québec.
M. LAPORTE: Oui, oui. Ce que l'on appelle le Théâtre de
Québec est en construction actuellement entre les rues Turnbull, etc. Si
nous ne voulons pas qu'on nous livre un immeuble, alors que nous ne serons pas
prêts, il faut planifier, préparer tout de suite. Nous allons
retenir les services d'un directeur de la scène qui devra se mettre en
communication avec les grandes sociétés artistiques de
Québec que nous voulons loger là, c'est-à-dire
l'Opéra de Québec, l'Estoc, afin que tout soit prêt quand
le théâtre sera prêt.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Numéro 2 « Autres dépenses
».
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13: « Délégation
culturelle, Paris, France », numéro 1: « Traitements
».
M. BERTRAND: Le délégué c'est M. Jean...
M. LAPORTE: M. Jean Chapdelaine, qui relève lui,
évidemment, du ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. BERTRAND: Je suis allé visiter la délégation
où j'ai été très bien reçu. J'ai eu
l'occasion de rencontrer M. André Giroux. Le
délégué, et M. Giroux nous ont dit que leur service
était de plus en plus achalandé et qu'il rayonnait de plus en
plus. Est-ce que le ministre a d'autres nouvelles à nous
communiquer?
M. LAPORTE: Non, nous avons obtenu du gouvernement canadien pour la
délégation générale de Paris, la
délégation générale de New York, le statut
d'attaché consulaire, c'est-à-dire, valise diplomatique quant aux
réceptions, quant à la représentation à Paris et
à New York. Evidemment c'est une chose, même chose pour Londres
d'ailleurs. Nous avons obtenu qu'ils soient traités sur le même
pied que les consuls. C'est énorme le travail que fait à Paris,
M. Chapdelaine et le travail que fait la délégation culturelle
sous la direction de M. Elie, M. Giroux étant attaché au
ministère de l'Education. Le travail que fait M. Elie
esttoutàfait remarquable, il est accepté avec enthousiasme. Il
était parce qu'il a démissionné il
était accepté avec enthousiasme dans tous les milieux
littéraires, tous les milieux artistiques de la France.
M. BERTRAND: Combien d'employés en tout?
M. LAPORTE: Quatre qui relèvent du ministère des Affaires
culturelles et nous aurons une nouvelle nomination, un commis.
M. BERTRAND: Problèmes de l'achat d'une
nouvelle maison, déménagement, tout cela relève du
ministère...
M. LAPORTE: Des Travaux publics.
M. BERTRAND: ...des Travaux publics, nous en serons là.
M. LE PRESIDENT: Deux; frais de voyage. M. BERTRAND: Adopté. M.
LE PRESIDENT: Trois: Autres dépenses. M. BERTRAND: En quoi
consistent-elles?
M. LAPORTE: Frais de bureau, $6,200, expositions, $5,000. Concerts,
$5,000. La revue très recherchée maintenant à Paris
« Québec 1966 », $5,000. Le prix Trans-Canada, le prix
Trans-Québec, $1,300. Achat de livres, $3,500 et réceptions,
$5,000.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 14. « Musée de l'Homme
». 1, traitements.
M. BERTRAND: C'est nouveau également, à
Montréal.
M. LAPORTE: Non, à Québec. M. BERTRAND: à
Québec?
M. LAPORTE: Nouvelle initiative, le musée de l'Homme sera
logé à Québec, dans la maison Fargues, dans le nouveau
Québec, et nous avons des provisions dans notre budget pour un direc-
teur, $11,000, un conseiller technique, une secrétaire, un technicien,
une sténo et quatre gardiens. Il existe de petites collections
ethnologiques d'objets indiens ainsi que des fonds d'objets traditionnels du
Canada français dans certains musées. Le service
d'archéologie a, par ailleurs, commencé à établir
une collection esquimaude, le rôle du musée de l'Homme sera de
grouper et d'augmenter ces collections, tant pour fins d'expositions publiques
que pour fins d'études.
M. BERTRAND: Les hors-la-loi, ils ont fini de siéger en haut.
M. LAPORTE: Ont-ils fini en haut? On peut bien continuer demain.
M. BERTRAND: Oui, on continuera demain.
M. LAPORTE: Je doute qu'on finisse avant onze heures.
M. BERTRAND: Non, on ne peut pas finir. Alors demain.
M. LE PRESIDENT: Demain. Quelle heure? M. LAPORTE: Après les
heures du jour.
M. BERTRAND: Demain après-midi. Demain matin.
M. LAPORTE: Non, il y a du comité des bills privés.
M. LE PRESIDENT: Demain après-midi. UNE VOIX: C'est
ça.
(Séance du 2 mars)
M. CADIEUX (président du comité des crédits):
Alors, ministère des Affaires culturelles, poste budgétaire No 6,
article No 15: « Service des Centres culturels ».
M. BERTRAND: Alors, il s'agit d'un nouveau service au ministère.
Combien de fonctionnaires? Traitements: $19,200?
M. LAPORTE: C'est un centre culturel « Service des centres
culturels ». Ce service, j'en ai dit quelques mots hier, aura pour
mission de coordonner l'activité des centres d'art et des centres
culturels, y compris les centres que l'on construit actuellement à
l'occasion du centenaire de la Confédération. L'Objectif du
ministère évidemment, c'est d'en faire de véritables
foyers d'action culturelle; nous voulons, autant que possible, que toutes les
formes de l'art puissent s'y exprimer. C'est-à-dire le
théâtre, les expositions d'art plastique, de séances de
cinéma et le reste. Le budget prévu est de $19,200,
c'est-à-dire un directeur du grade 26 à $11,000 et un conseiller
technique, grade 23 à $8,200.
M. BERTRAND: Il n'y a rien de prévu pour le secrétaire?
Pour des commis?
M. LAPORTE: Il est probable que l'administration pourra se charger du
secrétariat.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Autres dépenses.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Concours artistiques, littéraires et
scientifiques.
M. BERTRAND: Page 7, « Direction générale de
l'immigration ».
M. LE PRESIDENT: C'est ça, y compris les subventions:
$325,000.
M. BERTRAND: Alors comment se répartit cette somme? Combien pour
la direction générale et combien pour les subventions et à
qui les subventions?
M. LAPORTE: Alors, M. le président, « la direction
générale de l'imnrgration ». ...On se souviendra que, l'an
dernier, nous avions, par un arrêté ministériel,
nommé Mlle Juliette Biarcelo, qui était jusque là
attachée au service des visas du gouvernement canadien à
Tel-Aviv, en Israel. Nous l'avions nommée pour prendre charge l'une
étude qui devait conduire le gouvernement à créer un
service d'immigration au sein du ministère des Affaires culturelles. Je
tiendrais à souligner que, lorsque je suis arrivé au
ministère (les Affaires culturelles, en septembre 1905, c'est une des
premières préoccupations dont je me suis occupé. J'ai dit
au sous-ministre, lorsque nous faisions la revue de l'activité du
ministère, qu'il me semblait impérieux qu'en plus d'avoir des
relations avec les groupes de langue française...
M. BERTRAND: Non, vous êtes arrivé au ministère en
septembre 1964.
M. LAPORTE: ...1964, je m'excuse. Cela a fait un an en 1960. En
septembre 1965, en plus d'avoir des relations bien structurées avec les
Canadiens de langue française de l'Amérique du Nord,
c'est-à-dire du Canada, hors du Québec et des Etats-Unis, en plus
d'établir des relations avec les francophones d'Europe,
particulièrement de la France, il était normal, voire
impérieux de donner des priorités là où
c'était nécessaire, c'est-à-dire de faire passer avant
tout l'intégration, dans toute la mesure du possible, aux gens de
culture française des immigrants que nous recevions au pays.
Je me souvenais d'avoir lu un mémoire de là Chambre de
commerce de 1947, je pense, à l'effet que, sur 100 immigrants,
entrés au Canada depuis 50 ans, seulement neuf ou dix ou douze
étaient encore au Canada, que c'était pour eux surtout un
tremplin pour s'en aller aux Etats-Unis, et que, sur ceux qui étaient
restés, la majeure partie était en Ontario, dans l'Ouest et que
ceux qui étaient restés à Montréal, dans le
Québec, étaient surtout de culture anglaise, parce qu'on ne
s'était jamais occupé d'eux, ni à leur arrivée, ni
au moment où il était nécessaire de faire instruire les
enfants, ni pour tenter d'aucune façon de les intégrer au milieu
canadien-français du Québec.
C'est donc à ce moment-là que nous avons formé le
désir de créer chez nous un service important d'immigration. Mlle
Barcelo a commencé son travail dès sa nomination;
l'Assemblée législative a adopté à
l'unanimité une motion l'an dernier sur ce sujet. Mlle Barcelo a
rencontré, dans le courant de l'année, tous les groupes qui
s'intéressent à l'immigration; elle a participé
personnellement à beaucoup de manifestations organisées par des
Néo-Canadiens, elle a prononcé de nombreuses conférences
et
nous a soumis son rapport il y a quelques semaines. Et au moment de la
préparation du budget, nous étions prêts pour la
deuxième étape laquelle, on le constatera, est très
importante, puisque comme budget de départ, nous avons $325,000 et que
nous prévoyons à ce service embaucher 40 employés au cours
de l'année 1966-1967, répartis comme suit étant
donné que c'est un service entièrement nouveau, je me permets
d'en donner la liste complète; direction: un directeur
général, au salaire de$15,000; un directeur-général
adjoint, un directeur de documentation-publicité, un directeur
information-orientation. Au service de la documentation et de la
publicité, un chef de rédaction, un conseiller en recherches
techniques et un documentaliste. Au service d'information et d'orientation,
à Montréal, un chef de division-accueil, deux conseillers
familiaux, deuxpréposés à l'accueil, sept autres
préposés à l'accueil mais d'un grade différent, un
conseiller en travail, deux autres d'un grade autre. Service d'information et
d'orientation à Québec, un chef de division, un conseiller
familial et un préposé à l'accueil. Secrétariat
à Québec: trois secrétaires, deux sténos, un
commis-dactylo. Service d'information et d'orientation à Québec:
une sténo-secrétaire, un commis pour le comptoir et pour les
registres. Le secrétariat à Montréal: un
secrétaire, deux sténos-secrétaires et un commis-dactylo,
un commis au comptoir, une standardiste et un commis-registraire. Ce qui fait,
je le répète, 40 employés; ce qui veut dire que ça
n'est pas seulement un embryon de service qui se développera avec le
temps mais, dès le départ, un service d'immigration complet qui
sera en mesure de fonctionner à fond, aussi rapidement que nous aurons
pu embaucher le personnel dont il est question ici, le total des traitements
étant de $213,900.
M. BERTRAND: Il est juste de rappeler, étant donné que le
ministre l'a fait, que cette motion qui a permis au ministère de donner
naissance à cette direction générale de l'immigration a
été adoptée à l'unanimité en Chambre, et
qu'elle avait été proposée par mon collègue, notre
collègue, le député de Bellechasse. Il s'intéresse
à ce problème lui aussi depuis longtemps. Je viens d'entendre
tous les détails intéressants que le ministre nous communique.
Voudrait-il nous dire, par exemple, au sujet de la publicité, si les
représentants de cette direction seront en communication intense avec
les représentants du gouvernement canadien au service de l'immigration,
au ministère de l'immigration? C'est très beau.de bien accueillir
les gens ici, c'est très beau de leur faire connaître ce qu'est
le
Québec, tout cela, mais tous les rapports que j'ai eus au sujet
de l'immigration, des gens d'Europe en particulier, de certains Italiens que
nous avons entendus au comité parlementaire de la Constitution, c'est
que pour eux, à leur départ de leur pays respectif, le service
d'immigration canadien leur a toujours présenté l'image suivante
du Canada. Pour eux, le Canada était un pays anglais: ils s'en venaient
ici dans un pays complètement anglais et où on pouvait parler
français dans une certaine région qui s'appelle la province de
Québec.
Mon collègue le ministre se rappellera de la visite de M. Turie,
qui était venu présenter un mémoire, au comité
parlementaire de la Constitution, au nom d'un groupement d'immigrants de
Montréal. Et il avait remarqué, à une question que nous
lui posions, que, pour lui, le Canada, c'était un pays anglais.
C'est très beau que les gens arrivant à Montréal ou
à Québec rencontrent des employés de la direction
générale de l'immigration québécoise, parfait, mais
si au départ là-bas, en Angleterre, en France ou dans les autres
pays, en Italie, on a du Canada l'idée que le pays est anglais, je pense
que le travail de vos employes, de vos officiers, sera considérablement
amoindri. Quels sont, à l'heure actuelle, les liens qui relient au point
de vue contrôle? Car nous avons une juridiction à exercer. Mais,
quelles sontles relations entre la direction générale de
l'immigration québécoise et le ministère de l'Immigration
à Ottawa.
M. LAPORTE: M. le Président, je voudrais d'abord faire certaines
remarques très brèves. Il s'agit, même si elle est
très importante, d'une première étape. Nous avions le
choix, dès le départ, de nous structurer de façon
très efficace à Québec et à Montréal;
c'est le résultat de cet effort que nous voyons dans le budget et
en même temps, de nous installer à Paris comme une section de la
délégation générale. Après mûre
réflexion, nous n'avons pas cru devoir franchir les deux étapes
en même temps, parce que, étant donné que nous allons
oeuvrer dans un domaine absolument nouveau, quant ànous, il nous est
apparu un peu imprudent de vouloir prendre la bouchée trop grosse, au
risque de nous étouffer. Nous songeons donc éventuellement,
à avoir à Paris notre service d'immigration. Entretemps, avant
même que nous ayons cette direction générale de
l'immigration, grâce à la présence à Paris de la
délégation générale du Québec, de nombreux
Français sont venus demander des renseignements, imaginant... Ce n'est
pas toujours facile pour un étranger de s'y reconnaître dans les
diverses juridictions,
on n'a qu'à penser à ce que nous savons de la politique
française. Donc, ils vont à la délégation
s'imaginant qu'ils peuvent avoir là un visa ou utiliser le passeport
qu'ils ont. On les réfère au service des visas ou au service
d'immigration du gouvernement canadien et, selon ce que j'ai su de M.
Chapdelaine, des gens de la délégation générale,
l'on accorde une attention particulière aux gens qui sont
référés par la délégation
générale. Il y a une bonne collaboration. Nous songeons, encore
une fois, à avoir notre propre service là-bas. Il ne faut
toutefois pas imaginer que la présence à Paris d'une section d'un
serviced'immigration du gouvernement provincial va produire des miracles, pour
trois raisons. La première, c'est que les Français ne sont pas
des...
M. BERTRAND: ... émigrants...
M. LAPORTE: ... des émigrants faciles. Ils sont attachés
à leur sol. Deuxièmement, le gouvernement français ne voit
pas d'un très bon oeil le départ de ses sujets. Et
troisièmement, la France est actuellement un pays non pas
d'émigration mais d'immigration. Je me souviens et ça
n'est pas d'hier que je m'intéresse au problème de l'immigration
lorsque j'étais directeur de l'Action nationale, ça fait
déjà un certain nombre d'années, que j'avais songé
un numéro spécial sur l'immigration. Nous avions eu la
collaboration d'un très grand nombre de spécialistes.
C'était un numéro d'un couple de cent pages, et nous avions
obtenu des Nations-Unies, une liste des pays qui se sont inscrits aux
Nations-Unies comme pays d'émigration ou pays d'immigration. On
reçoit des immigrants ou on envoie des émigrants. La France
était inscrite à ce moment-là comme un pays d'immigration,
recevant principalement ses immigrants d'Italie. C'était à
l'époque, et c'est encore un pays où le plein emploi existe,
à toute fin pratique et où l'on a besoin de main-d'Oeuvre
considérable surtout pour les travaux agricoles. Il y a par exemple la
Hollande qui est un pays d'émigration. Pour que la Hollande puisse se
développer normalement, du point de vue économique, il faut que
dix mille de ses sujets émigrent chaque année.
Or, pour atteindre ce but, le gouvernement hollandais a organisé
un service fort bien nanti de fonds qui viennent au Canada, par exemple, on
organise une paroisse complete, on enseigne à ces immigrants la langue
du pays et on organise, en Ontario, des paroisses complètes pour ces
immigrants hollandais.
Le problème, évidemment, c'est que jamais les Hollandais
n'avaient entendu parler de la langue française. On leur enseignait tout
naturellement la langue anglaise comme seule langue au Canada. Il y a
certainement là un travail a faire. Je pense bien que les renseignements
que nous avons eus sur les services du gouvernement fédéral
remontent a quelques années; ils sont aujourd'hui plus
sensibilisés à ces problèmes et j'espère que nous
pourrons avoir du gouvernement fédéral une collaboration plus
grande.
Pour l'instant nous croyons que si nous réussissons non seulement
a l'acceuil... Evidemment nous n'avons pas $323,000 pour acheter des beignes et
du café quand les immigrants arrivent sur le quai, c'est clair que ce
n'est qu'une partie. Les problèmes majeurs des immigrants sont des
problèmes de bien-être social, des problèmes de logement,
des problèmes de travail. Il arrive que des immigrants, pour toutes
sortes de raisons, doivent être hospitalisés, ont besoin des
services sociaux. Comme ils ne sont pas Canadiens, comme ils viennent tout
juste d'arriver, ils ne sont éligibles pour aucun de ces services-la. Et
cela leur cause, évidemment, des misères très
considérables qui les indisposent rapidement contre leur pays
d'adoption.
Ils ont également des problèmes d'emploi. Vous savez, ce
ne sont pas toujours des problèmes de compétence,, ce sont
souvent des problèmes d'incompréhension. Je me souviens d'un ami
qui avait un étal de boucher au marché St-Jacques et qui avait
retenu les services d'un immigrant français comme boucher. Il a dit
qu'il était infiniment plus compétent que lui mais qu'il n'avait
pas pu le garder, parce qu'il ne parlait pas la même langue, pas du tout;
on ne se comprenait pas, c'était la tour de Babel.
M. BERTRAND: Ce n'était pas le même vocabulaire.
M. LAPORTE: Ce n'était pas le même vocabulaire du tout. Ce
boucher-la, qui aurait pu facilement faire sa vie ici, qu'est-ce qu'il est
devenu? On ne le sait pas. Est-ce que nous n'aurions pas dû avoir un
service qui aurait, je ne dis pas, rééduqué, soit les
nôtres soit eux, mais qui aurait pu leur faire parler le même
langage? Cela peut se produire pour des ouvriers dans a peu prés toutes
nos usines, parce que nous avons un vocabulaire qui n'est pas
particulièrement parisien ou français. Alors, ce sont des
problè- mes dont nous pouvons et devons nous occuper; l'acceuil, le
logement, le travail, le bien-être social, l'éducation. Si on
laisse un immigrant, sauf s'il veut a tout prix apprendre le français,
il va normalement aller vers la culture anglaise à cause de
l'environnement, à cause du travail. Nous voulons évidemment
tâcher de récupérer le
plus possible de gens qui ne sont pas nécessairement des
Français; il n'en vient pas beaucoup. On n'a qu'à voir les
statistiques pour constater que la plupart des immigrants sont des Italiens,
sont Allemands. Alors nous voulons autant que possible attirer vers la culture
française les gens qui sont de culture latine; les Allemands, les
français, évidemment, les Espagnols; il en vient un certain
nombre et c'est par ces services-là que nous espérons nous rendre
depuis le bateau qui les amène ou l'avion jusqu'à
l'éducation qui va être la clé de voûte de toute
l'affaire.
M. BERTRAND: L'annexe un que l'on retrouve à la page 160 du
rapport des Affaires culturelles de Québec, et qui indique un programme
d'études et de recherche au sujet d'abord de l'inventaire des recherches
et l'élaboration des moyens d'action, est-ce qu'on doit comprendre que
c'est le travail qui s'effectue à l'heure actuelle à la direction
générale?
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. BERTRAND: C'est tout simplement au point de vue publicité et
information officielles. A la page 160. Je ne reprendrai pas ma question, elle
est déjà enregistrée. Est-ce qu'il s'agit de projet de
programme d'études et de recherches qui s'accomplit à l'heure
actuelle?
M. LAPORTE: C'est ce qui a été utilisé par Mlle
Barcelo dans la préparation de ce rapport qu'elle nous a soumis. C'est
le questionnaire qui a été envoyé à tous les
groupes de Néo-Canadiens qui s'intéressent à l'accueil des
immigrants. Cela est le travail qu'elle a fait.
M. BERTRAND: Le rapport est-il complété? M. LAPORTE: Ah!
oui.
M. BERTRAND: Le ministre a-t-il objection de le déposer?
M. LAPORTE: Oui, parce que ce n'esi pas un rapport d'une enquête
publique, c'est un rapport interne du ministère; il y a un tas de choses
dans ça que...
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre aurait objection, par exemple,
à nous publier certains extraits de ce rapport qui renferme
peut-être des statistiques, des chiffres intéressants...
M. LAPORTE: Disons que je vais demander à M. Lemieux de
m'apporter le rapport, je vais le consulter. S'il y a des choses que vous
pensez, ce n'est pas que...
M. BERTRAND: Il ne doit pas y avoir beaucoup de choses à
caractère confidentiel.
M. LAPORTE: Non, non, pas de choses confidentielles. Mais il reste que
là nous avons une question de principe. C'est que les rapports internes
dans un ministère doivent être rendus publics; là,
évidemment, il y a eu de nombreux débats sur cela.
M. BERTRAND: Non, non, je suis prêt à admettre qu'en
principe, la règle, c'est que ces rapports-là sont
ministériels et...
M. LAPORTE: C'est ça.
M. BERTRAND: ... ne doivent pas être livrés au public. S'il
y a moyen d'en extraire des renseignements qui pourraient compléter par
exemple des études qui ont déjà été faites,
ce seraient des renseignements intéressants pour nous quand nous voulons
prononcer une causerie sur le problème de l'immigration et ce sont des
renseignements à point puisque ce rapport-là a été
complété l'an dernier. Avez-vous d'autres questions?
M. GAGNON: Pour enchaîner sur ce que le ministre disait tout
à l'heure, concernant les problèmes de langue qui surgissent,
surtout avec des gens d'une autre nation mais qui parlent notre langue, c'est
clair qu'il y a un problème épouvantable dans le commerce comme
dans l'industrie. On se rend compte que la moitié des mots se disent en
anglais, l'autre moitié en français...
M. LAPORTE: Voulez-vous m'excuser une seconde, s'il vous plaît. Je
ne voudrais pas avoir l'air impoli. C'est très urgent...
M. GAGNON: C'est bien.
M. LAPORTE: ... et je n'ai pas compris votre question. Alors je vais
vous obliger à recommencer, je m'en excuse.
M. GODBOUT: Nous sommes comme un peuple qui vivrait sur la
frontière d'un autre, comme les Alsaciens et les Italiens des Alpes qui
vivent au bas de la Tchécoslovaquie. Nous sommes un peuple qui est
entouré de 300 millions d'Anglo-Saxons. Comment voulez-vous que nous ne
soyons pas quotidiennement atteints
et contaminés? Comment voulez-vous que nous conservions la
pureté d'une langue quand l'on vit à la frontière d'un
autre peuple?
M. GAGNON: Pour enchaîner tout à l'heure sur ce que le
ministre avait dit quand il parlait d'autres nations d'une même langue,
qui arrivent ici. Je disais qu'elles trouvent ici des problèmes
même dans la langue. On sait que dans nos commerces et nos industries 50%
des mots peut-être, propre s au commerce ou à l'industrie se
disent en anglais. Mais est-ce qu'à ce moment-là le
ministère envisage un moyen d'action quelconque qui, à mon sens,
peut-être, s'appliquerait plus chez notre peuple, je ne sais pas
trop?
M. LAPORTE: Nous avons parlé hier de l'Office de la langue
française et je n'ai pas élaboré sur le sujet mais l'on
nous demande de plus en plus à l'Office de la langue française,
des traductions françaises, du vocabulaire employé dans diverses
industries. Ces demandes nous viennent de deux sources, en particulier: des
usines elles-mêmes et des syndicats. Les syndicats évidemment qui,
aujourd'hui, vivent les mêmes ambitions que les Canadiens français
de la province de Québec, qui participent au renouveau dans tous les
domaines: langue française etc. Ils sont très sensibilisés
à ce problème-là. Alors les syndicats nous demandent, nous
ont demandé à quelques reprises, des vocabulaires pour remplacer
une terminologie qui puisse être utilisée dans l'industrie. Le
service de l'Office de la langue française a répondu à
toutes ces demandes et je ne saurais dire combien d'industries ou combien de
métiers ont été couverts mais il y en a un certain nombre.
Cela ne va pas en diminuant, ça va en accélérant.
M. GAGNON: probablement que la priorité éclaircira bien
des problèmes.
M. LAPORTE: Bien j'espère que cela ne les embrouillera pas, au
moins.
M. BERTRAND: Le problème de l'immigration. Le ministre parlait
tantôt que pour ces gens-là, qui arrivent ici, c'est souvent un
problème économique. Dans notre région, dans le
comté de Missisquoi, nous avons des immigrants qui nous arrivent de
Hollande, de Belgique; il y en vient d'Italie.
Je connais personnellement des familles irlandaises arrivées ici,
qui viennent chercher, qui viennent pour vivre, d'abord et avant tout. Alors,
ces gens-là, quand on leur demande: « Pourquoi ne parlez-vous pas
français, pour- quoi n'apprenez-vous pas le français? »On
répond: « Moi, ça va me permettre de rayonner dans neuf
provinces, de pouvoir aller gagner ma vie en Ontario ou ailleurs, et j'en
connais plusieurs qui, non seulement sont allés en Ontario, mais sont
partis du Canada pour se rendre en Californie, chez nos voisins les
Américains. » Alors l'immigrant qui s'en vient ici, cherche,
d'abord et avant tout, un climat de liberté; deuxièmement, il
veut exercer son initiative personnelle, ils sont très attachés
à ce principe de gagner leur vie eux-mêmes et, quand ils trouvent,
entre le Québec seul et le reste du pays avec la langue anglaise, il n'y
a pas de doute qu'à prime abord, c'est plus intéressant pour eux
d'apprendre l'anglais, et je conçois que la politique de la direction
générale de l'immigration va rencontrer des problèmes,
mais je l'encourage à faire au moins tout ce qui est humainement
possible en vue de conserver, parmi des milliers et des milliers d'immigrants
qui arrivent chaque année au Canada et en particulier au Québec,
au moins une part de cette immigration, qui est intensive, si on examine les
chiffres qui ont été publiés tant par le ministère
de l'immigration et également les chiffres qu'on aura lus dans les
brochures. Le pourcentage d'immigrants britanniques au Canada a permis à
nos concitoyens, à nos compatriotes anglais de maintenir le règne
de la majorité au pays.
C'est par l'immigration que l'on a réussi ce tour de force de
conserver le pays anglais Aucun doute, les chiffres sont très
éloquents, et depuis plusieurs années, le gouvernement de
l'Ontario a pratiqué lui-même une politique d'immigration
intensive en Grande-Bretagne. Alors j'encourage le ministre à continuer
ses efforts dans le sens de la conservation, au moins, d'un noyau d'immigrants
qui deviendront de culture française.
M. LAPORTE: Merci monsieur, et quant au reste du budget, vous serez
probablement intéressés à avoir le détail.
M. BERTRAND: Oui, donnez-nous donc la répartition des...
M. LAPORTE: ...Frais de bureau, $3,000; indemnité, cachets et
honoraires des comités consultatifs des journées d'étude
pour de la recherche, $5,000; frais de voyage, $15,000; matériel,
articles de bureau, abonnements, $17,000; publications, brochures d'information
générale sur le Québec, dépliants sur des sujets
spécifiques, sécurité sociale, agriculture, $36,000;
subventions à des organismes inté-
ressés à l'intégration des immigrants, $25,000. et
autres dépenses, $10,000; ce qui fait le total de $300,000.
M. BERTRAND: Quels sont les organismes que le ministère a en vue
auxquels des subventions pourront être versées?
M. LAPORTE: Nous subventionnons déjà un organisme qui
s'appelle l'Accord...
M. BERTRAND: L'Accord.
M. LAPORTE: Oui, et dans ces subventions, il y a à
Montréal des manifestations de groupe, des festivals
Néo-Canadiens, et nous voulons les suivre de très près et
y participer...
M. BERTRAND: Cet organisme qui s'appelle l'Accord est-il
montréalais?
M. LAPORTE: Oui, de Montréal. M. BERTRAND:
Montréalais.
M. LAPORTE: Il nous apparaît que le gros de l'effectif de la
direction générale de l'immigration sera évidemment
à Montréal.
M. BERTRAND: Y a-t-il autre chose?
M. LE PRESIDENT: Alors 7, adopté. No 8; Concours artistiques,
littéraires et scientifiques; no 1: Concours artistiques, $40,000,
M. LAPORTE: Nous avons six sections dans ce concours: peinture, art
graphique, sculpture affiches et art publicitaire, tissage et tapisserie,
poterie et céramique. Dans chacune de ces sections, il y a un premier
prix de $2,500, un deuxième prix de $1,500 et un troisième prix
de $1,000; ce qui fait $30,000 de prix, et nous avons des frais
généraux pour $10,000, c'est-à-dire que nous avons, pour
chacune de ces six sections, des jurys ;nous payons leurs services. Il y a
également les frais du vernissage, la préparation et la
publication des règlements; nous disions hier que le règlement
était rendu public, nous le faisons sous forme d'annonce dans les
journaux. Le transport, l'assurance des pièces qui nous sont soumises:
$10,000 ce qui fait le total de $40,000.
M. BERTRAND: Le rapport du ministre contient une foule de
renseignements. Alors nous n'aurons plus de questions à poser, c'est une
question supplémentaire.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Numéro 2: Concours
littéraires et scientifiques: $45,000.
M. LAPORTE: Nous avons $45,000 pour $39,000 de prix. Douze sections:
romans, contes et nouvelles; deuxièmement: poésie;
troisièmement: littérature de jeunesse; quatrièmement:
essais littéraires; cinquièmement: histoire littéraire et
recherches en littérature et en linguistique; sixièmement:
histoire, biographie et géographie; septièmement: sciences
humaines; huitièmement: sciences pures ou appliquées;
neuvièmement: philisophie, pédagogie, droit, morale, sciences
religieuses; dixièmement: ouvrages sur les arts; onzièmement:
oeuvres d'imagination en langue anglaise; douzièmement: oeuvres
d'érudition en langue anglaise.
Dans chaque section, il y a un premier prix de $2,000, un
deuxième prix de $l,000 et en 1951 nous avons, on s'en souviendra
le premier lauréat a été couronné au début
de 1966 rétabli le prix David. C'est un prix de $3,000 qui est
accordé au meilleur ouvrage qui a obtenu le premier prix dans l'une des
douze sections. Les lauréats des douze sections en 1965 sont devenus
éligibles au prix David. Le prix David est de $3,000 et s'ajoute au
premier prix de $2,000 que le lauréat a déjà reçu,
ce qui fait $5,000.
On se rappellera qu'en 1965, c'est M. Albéric Boivin qui avait
reçu le prix David pour un ouvrage très léger qui portait
le titre de « Théorie et calcul des figures de diffraction de
révolution ».
M. BERTRAND: J'apprends par le rapporta la page 73 que M. Frank R.
Scott, qui est professeur à l'université McGill, est non
seulement un professeur de droit mais également un poète,
puisqu'il a gagné pour son receuil de poèmes « Signatures
», un prix de $3,000.
M. LAPORTE: Premier prix de la section.
M. BERTRAND: Maintenant je note, également à la page 74,
au bas de la page, dans la section « Ouvrages pour enfants et adolescents
», des prix pour un album illustré, pour un livre et pour une
illustration jugée la meilleure dans les ouvrages
présentés. Est-ce que ces volumes, en particulier pour les
jeunes, ouvrages pour enfants et adolescents, sont distribués dans les
écoles, pour le bénéfice de la jeunesse? Est-ce qu'on en
fait des volumes qui sont distribués par le ministère des
Affaires culturelles?
M. LAPORTE: C'est-à-dire que nous avons
dans une autre section un autre service de la politique d'achat, d'aide
auxauteurs. Nous achetons un grand nombre de volumes, mais cela ne tombe pas
sous l'autorité des concours artistiques er littéraires. Pour
être éligibles aux concours artistiques...
M. BERTRAND: Dans cela je comprends...
M. LAPORTE: ... il faut qu'un livre qui a déjà
été publié.
M. BERTRAND: C'est cela.
M. LAPORTE: Mais il peut arriver que les ouvrages auxquels se
réfère le député, nous en ayons achetés.
Nous verrons cela plus loin.
M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Numéro 9; Subventions,
$2,000,000.
M. LAPORTE: Nous avions $1,800,000 en 65/66, même montant qu'en
64/65. Nous avions engagé, au 1er février 1966, $1,624,659.76 et,
cette année, nous avons arrondi le chiffre à $2,000,000 pour les
subventions.
M. BERTRAND: Il s'agit des subventions que l'on retrouve à
l'annexe 2, à la page 240, aux pages 240, 241, 242 et 243.
M. LAPORTE: C'est cela.
M. BERTRAND: C'est cela. Alors on prévoit une augmentation, soit
pour hausser les subventions actuelles ou pour en accorder de nouvelles?
M. LAPORTE: Disons que les deux choses sont vraies. Nous devons
augmenter certaines subventions. Par exemple, si le Théâtre
lyrique de Nouvelle-France ou l'Opéra de Québec s'installe comme
compagnie permanente, si le stock était le même, si nous devons
faire la même chose à Montréal, loger dans nos nouveaux
théâtres une compagnie permanente, nous augmentons certaines
subventions au rythme de nos possibilités, possibilités qui
dépassent toujours... C'est-â-dire possibilités
budgétaires qui sont toujours très inférieures aux
demandes de subventions. Mais avec les $200,000, nous serons en mesure
d'accueillir certaines nouvelles subventions.
M. BERTRAND: Est-ce que la plupart de ces subventions ont
été accordées? Je sais qu'elles le sont depuis quelques
années, mais est-ce que cette liste a déjà
été soumise ou étudiée par le Conseil provincial
des arts, au début probablement?
M. LAPORTE: Au début, ça l'était; maintenant, c'est
étudié par nos services, le service des lettres, le service du
théâtre, tous nos services du Canada français
d'outre-frontières, etc. Nous accueillerons toujours avec satisfaction
les recommandations qui pourraient nous être faites par les trois
comités du Conseil des arts dont j'ai parlé hier: comité
des lettres, comité des arts plastiques et comité de la diffusion
de la culture.
M. GAGNON: Est-ce qu'il arrive que toutes les demandes de subvantions,
même si elles ont satisfait aux exigences du ministère, sont
refusées?
M. LAPORTE: Oui.
M. GAGNON; Oui. Qui, à ce moment-là, décide de
refuser ou d'admettre?
M. LAPORTE: Nous avons des comités qui siègent, les
comités du ministère. Il y a un comité
général qui s'appelle la direction générale des
arts et des lettres, qui tien1: des séances
régulières pour étudier les demandes de subventions. Les
demandes qui sont agréée s sont généralement
approuvées sans discussion par le ministre, et le ministre a
demandé que tous les refus lui soient soumis pour qu'une deuxième
étude soit faite par moi-même.
Il est arrivé, dans certains cas, surtout pour de petites
subventions de $500, de $1,000, pour des événements particuliers,
dans des régions, ou pour des petits groupes culturels, que j'ai
demandé de réétudier le dossier et que ces subventions
aient été accordées. Disons que sur $2 millions ou
$1,800,000 de subventions, dans le budget que nous étudions, les
demandes de revision du ministre représentent peut-être de $5,000
à $10,000, sur $1,800,000. Tout le reste est approuvé par la
direction générale des arts et des lettres, et c'est
approuvé automatiquement par le ministre.
M. GAGNON: Les refus sont-ils attribuables à peu près tous
aux mêmes causes?
M. LAPORTE: Dans un grand nombre de cas, on juge qu'en fonction de nos
ressources, nous ne pouvons pas accepter ces demandes. Certaines demandes ne
répondent pas aux normes des subventions ou alors, les demandes ne
relèvent
pas de notre autorité. Il arrive que des gens organisent des
congrès qui sont plutôt du domaine de l'éducation; d'autres
gens vont vouloir tenir des séances d'étude pour toutes sortes de
choses, ils s'adressent à nous pour des subventions; nous
reférons ces demandes aux ministères qui sont plus
particulièrement concernés.
M. GAGNON: Maintenant, il est entendu que la plupart de ces demandes
sont faites soit par Montréal ou Québec. Disons que certaines
demandes dans ces régions-là pourraient être
refusées. Est-ce que, par ailleurs, du fait qu'il y ait peu de demandes
en Gaspésie, elles pourraient recevoir des considérations plus
spéciales que dans d'autres endroits?
M. LAPORTE: Toutes les demandes, toutes les révisions que j'ai
demandées, ou presque toutes, portaient précisément sur
des cas qui venaient, soit de la région de la Gaspésie, le
Bas-du-Fleuve, soit de la région du Lac-St-Jean, où on a moins...
J'ai souvenance de deux cas. Un c'était la Société
historique de Matane, je pense; je parlais hier d'une société qui
avait un certain nombre, une certaine quantité de fiches
généalogiques, un petit musée; on a demandé une
subvention de $500 pour aider le secrétariat. Selon les normes normales
de l'administration, nous n'avions pas le rapport financier de l'année,
ce n'était pas un C.A. qui avait fait le rapport.
Nous avons dit: « Ce n'est quand même pas une administration
tellement importante qui puisse se payer les services. » Alors nous avons
accepté cette subvention. Une autre nous est venue de la région
du Lac-St-Jean, à peu près la même chose. C'est surtout
dans les régions extérieures à Québec et à
Montréal que j'insiste pour que les petites demandes de subventions
soient agréées.
M. BERTRAND: Où pourrons-nous parler de
l'assurance-édition? Ici.
M. LAPORTE: Les $100,000 pour l'assurance-édition sont
là.
M. BERTRAND: $100,000. Combien d'éditeurs ou d'écrivains
ont bénéficié de la loi au cours de la présente
année?
M. LAPORTE: Six. Louis Bilodeau, notre amie Reine Buisseret, le Cercle
du Livre de France, Mme Rolande Lacerte, M. Louis Landry, et la Librairie
Beauchemin, pour $4,258.15, sur un total de $100,000.
M. BERTRAND: Alors, on n'a utilisé que $4,000.
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Est-ce que le ministre croit que cette-loi-là
répond véritablement aux besoins qu'elle devait satisfaire?
M. LAPORTE: Non.
M. BERTRAND: Alors, qu'est-ce que le ministre entend faire pour la
corriger, l'améliorer, ou la faire disparaître et la remplacer par
une autre?
M. LAPORTE: M. le Président, nous n'avons pas l'intention de la
remplacer; nous avons l'intention de lui ajouter, non pas à la loi, mais
d'ajouter un service qui va mieux répondre à la demande des
éditeurs. Je voudrais très brièvement faire l'historique
de cette loi de l'assurance-édition. Elle avait été
demandée, à l'époque où M. Lapalme était
ministre, par les éditeurs eux-mêmes. Je me souviens qu'en
particulier, M. Tisseyre, M. Hébert, M. Bode, et d'autres avaient
pratiquement soumis le texte d'une loi d'assurance-édition qui, selon
leurs dires, allaient leur permettre de ne pas laisser s'accumuler sur leurs
tablettes des inventaires qui immobilisaient une grande partie de leurs
capitaux. C'était la raison principale. Il est arrivé que la loi,
les éditeurs ne l'ont pas utilisée; elle n'a pas répondu
aux objectifs que nous nous étions fixés. Nous avons
rencontré les éditeurs qui nous ont dit: Si vous apportiez
à la loi tel ou tel amendement, peut-être que ça pourrait
rendre les services que vous, et que nous en attendions. Nous avons l'an
dernier apporté à la loi de l'assurance-édition les
amendements proposés. Nous avons constaté après coup que
ça ne répondait pas davantage à leurs besoins pour la
simple raison qu'ils ne l'utilisaient pas. Il était intervenu
entre-temps une politique analogue à Ottawa qui, elle, était une
aide directe à l'éditeur. On accordait une subvention pour la
publication de certains ouvrages. Evidemment, les éditeurs, et je n'ai
pas l'intention de leur reprocher, étaient plus intéressés
à recevoir une subvention pour publier que de faire les frais de
l'assurance-édition qui ne leur rapportait une somme d'argent
qu'après un certain nombre de mois, plus ou moins nombreux, selon qu'il
s'agissait d'un ouvrage d'imagination ou d'un ouvrage scientifique.
J'ai rencontré, il y a quelques semaines, après que M.
Frégault et M. St-Germain l'eurent fait, les éditeurs. Ils nous
ont proposé une autre formule qui serait la suivante: nous laisserions
au titre de l'assurance-édition à peu près $10,000 par
année, pour ceux qui vou-
ciraient utiliser cette forme d'aide, et nous consacrerions les $90,000
prévus pour l'assurance-édition à l'achat de livres
publiés dans la province de Québec.
C'est-à-dire que tous les volumes ou livres qui seraient
édités dans la province de Québec, seraient
éligibles sous forme de subventions qui consisteraient en l'achat de 200
ou 300 exemplaires de ce volume, le choix étant fait par les
éditeurs eux-mêmes. C'est-à-dire que nous leur avons dit;
« Nous ne pouvons quand même pas acheter ce qui est absolument
insignifiant, ce qui n'a aucune valeur. Vous allez former un propre
comité d'éditeurs, vous allez entre concurrents, être votre
propre juge; ce que vous allez nous proposer comme étant de valeur
suffisante pour être acheté par l'Etat, nous allons l'acheter sans
discussion. »
Nous sommes en train, a l'heure actuelle, M. St-Germain et les
éditeurs, de préparer une réglementation. Lorsque cette
réglementation aura été acceptée par le conseil
exécutif des éditeurs et par nous-mêmes, j'ai
demandé qu'une assemblée générale des
éditeurs approuve cette réglementation. Je ne fais pas de
commentaires très longs sur cet aspect du problème mais tout le
monde n'est pas toujours unanime dans ce monde-là. C'est un
euphémisme.
M. BERTRAND: C'est normal.
M. LAPORTE: Oui, c'est le problème aussi. Si les éditeurs
sont d'accord sur une formule nouvelle, nous allons accepter cette forme de
subventions, parce que nous leur avons dit que les $100,000 que nous avons
prévu pour l'aide à l'édition, c'est pour que cela aide.
Etant donné que sous sa forme assurance-édition, ça n'a
pas aidé comme nous l'expérions, nous allons trouver une autre
formule. Vous préférez l'autre formule, c'est d'accord.
Exactement de la même façon, nous avons rencontré les
écrivains pour leur dire; « Vous jugez que les subventions d'aide
à la création, les prix, les concours littéraires, ne sont
pas ce que vous souhaiteriez, nous ne sommes pas prisonniers de la formule.
Nous voulons aider. « Alors, avec les écrivains nous allons avoir,
très prochainement, des rencontres, des pourparlers pour trouver la
meilleure formule. Je maintiens que celle que nous avons est probablement la
meilleure et nous sommes absolument disposés à étudier
avec eux. Je me souviens que le matin même, il y a un mois, un mois et
demi, j'ai rencontré les éditeurs. Le Devoir publiait dans ses
pages littéraire du samedi, de courtes entrevues avec une dizaine
d'écrivains à qui l'on a demandé: « Est-ce que vous
croyiez qu'il y a assez d'aide? Est-ce que la forme qu'on utilise actuellement
vous plaît? » Les réponses étaient évidemment
contradictoires les unes des autres. Je m'en suis même servi
l'après-midi, lorsque j'ai dit a ces messieurs: « Vous avez
jugé bon et je trouve ça absolument normal de le
dire par la voix des journaux, très franchement, ce que vous pensez;
vous nous avez critiqué ouvertement, je trouve ça absolument sain
dans un régime démocratique, vous vous attendez sans doute, que
je fasse preuve, à votre endroit, de la même liberté de
pensée et d'expressions. » Je leur ai dit qu'à la seule
lecture de leur opinions, on constatait qu'il y avait peu d'unanimité ou
pas d'unanimité du tout extre-eux. Les uns jugeait que le gouvernement
en donnait trop, d'autres que le gouvernement n'en donnait pas assez, d'autres
que c'était seulement des os que nous jetions en pâture aux
écrivains. J'ai demandé à ce journaliste que j'ai
rencontré: « Voulez-vous m'expliquer ce que cela veut dire quand
on écrit que le gouvernement, en accordans des prix littéraires,
en les faisant décerner par des jurys sur les quels le gouvernement
n'est absolument pas représenté, par des jurys dont le
gouvernement n'a jamais modifié, même une seule fois, la
décision; comment est-ce que le gouvernement jette des os a des
écrivains qui sont obligés de ramper pour les avoir? » Et
il m'a répondu: « Ah! vous savez, des fois on va un peu plus loin
que sa pensée réelle! »
M. BERTRAND: Cela vous est déjà arrivé.
M. LAPORTE: Oui, oui. C'est pourquoi j'ai compris. Mais je voulais quand
même lui demander une explication. Il semble, apparemment, que pour la
majorité des écrivains, c'est autre chose que des os que nous
leur jetons; c'est une aide précieuse. Et je voudrais souligner que
même si vous allons en France, que nous allions dans n'importe quel pays
au monde, la nautre, la variété et le montant des subventions que
nous accordons aux écrivains, pour les arts plastiques, pour le
théâtre, pour les éditeurs, pour l'encouragement aux
auteurs, pour...
M. BERTRAND; Les concours artistiques.
M. LAPORTE: ... les concours artistiques, les orchestres symphoniques.
C'est absolument sans égal dans le monde entier. Nous n'avons nullement
l'intention de diminuer, loin de là; nous avons l'intention d'adopter
des formules qui seraient adaptées entièrement aux besoins. C'est
ce que nous faisons avec l'assu~ance-
édition. C'est ce qui explique la présence prochaine
à Montréal d'un représentant permanent du
ministère. Ce sera encore plus facile de dialoguer avec eux pour que
nous trouvions pour le développement culturel du Québec des
formules qui puissent plaire à tout le monde.
M. BERTRAND: Le ministre a élargi un peu le débat...
M. LAPORTE: Je n'ai pas...
M. BERTRAND: ... quand nous parlions d'assurance-édition. Est-ce
que le ministre croit que la loi actuelle de l'assurance-édition lui
permet de laisser aux éditeurs le soin d'établir une
réglementation, même acceptée par le gouvernement, qui
permettra au gouvernement d'accorder des subventions, en vertu de la loi de
l'assurance-édition...
M. LAPORTE: Non,
M. BERTRAND: ... aux éditeurs?
M. LAPORTE: Ah non!
M. BERTRAND: Etant donné qu'en vertu de cette loi, au cours de la
présente année, on n'a utilisé que quatre mille quelques
cents dollars sur un montant de $100,000, c'est donc dire que la loi
d'assurance-édition dans le temps de l'Opposition, je me rappelle
que M. Talbot l'avait noté était absolument inutile,
absolument inopérante, et n'a pas répondu du tout aux besoins,
n'était pas de nature non plus à permettre d'atteindre des
objectifs que le gouvernement proposait.
M. LAPORTE: Oui. C'est parfait sauf que si on avait commencé
à chercher avant nous autres, on aurait peut-être trouvé
des formules plus vite. Si on veut rappeler des déclarations
agréables qu'on avait faites sur la loi d'assurance-édition, je
vais maintenant qualifier la déclaration que j'ai faite de la
façon suivante: la loi de l'assurance-édition aide quand on se
sert de la loi de l'assurance-édition; il est évident que
ça aide. C'est une nourriture qui peut satisfaire l'appétit des
éditeurs. Ils ne veulent pas manger de cette nourriture-là.
Est-ce qu'on va leur dire, étant donné que ce mets-là qui
nous paraît satisfaisant « Vous ne l'aimez pas, vous allez crever
de faim ». On a dit: « Non. Nous allons vous laisser ça,
s'il y en a peu, avec les années; c'est une chose qui va se
développer. On constatera dans quinze ans, dans dix-huit ans, dans vingt
ans, que l'assurance- édition a un budget annuel de $100,000 ou
$200,000. C'est une chose à laquelle les gens vont s'habituer. Je ne dis
pas que nous voulons faire l'éducation des éditeurs, mais
jusqu'à ce qu'eux-mêmes soient retombés
financièrement sur leurs pieds, en attendant, nous trouvons une autre
formule pour les aider à passer la période difficile qu'ils
traversent actuellement ». Nous pourrions bien dire: « Messieurs,
vous allez vous en tenir strictement à la loi de
l'assurance-édition; vous nous avez demandé la loi, nous l'avons
amendée à votre demande, c'est ça et c'est tout. »
Cela pourrait être une réponse d'abord désagréable
et deuxièmement, ça ne répondrait pas au but que nous
voulons atteindre, qui était d'aider les éditeurs. Alors la loi
aide, c'est une forme d'assistance qui ne plaît pas aux éditeurs
qui l'avaient eux-mêmes demandée, nous trouvons autre chose, mais
cette loi-là va continuer à être opérante et
j'imagine qu'au lieu de $4,000 en 66/67, ça pourrait être $7,000
ou $8,000; ça va se développer.
M. BERTRAND: Supposons que ce serait $10,000, il restera $90,000
à répartir entre les éditeurs. Le ministre a dit
tantôt que ces $90,000 seraient répartis de la manière
suivante. La réglementation...
M. LAPORTE: C'est à se préparer.
M. BERTRAND: ... est à se préparer par les éditeurs
eux-mêmes.
M. LAPORTE: Oui, oui. M. BERTRAND: Bon.
M. LAPORTE: Avec la collaboration de...
M. BERTRAND: Cette réglementation-là sera-t-elle
entérinée, acceptée, confirmée, sanctionnée
par le conseil des ministres?
M. LAPORTE: J'ai l'intention d'en faire un arrêté
ministériel.
M. BERTRAND: Alors, les subventions qui seront versées aux
éditeurs leur seront versées non pas en vertu de la loi
d'assurance-édition, mais en vertu de l'arrêté
ministériel qui sera adopté...
M. LAPORTE: Exactement.
M. BERTRAND: ... et qui établira les critères permettant
aux éditeurs ou aux écrivains de bénéficier des
$90,000 qui restent de la loi d'assurance- édition.
M. LAPORTE: Très exactement et nous voulons que les
éditeurs établissent eux-mêmes, avec nous... Nous allons
leur demander de nous suggérer une réglementation qui d'ailleurs
a été élaborée entre nous dans ses grandes lignes;
on la met maintenant en forme. ... Nous avons voulu que ça devienne
ensuite une règle générale. Dès le moment où
l'on sera à l'intérieur des cadres, c'est-à-dire que les
éditeurs eux-mêmes auront fait leur propre censure, la province
achètera. Ce qu'il faut éviter par-dessus tout, c'est la censure
du gouvernement ou la discrimination. On m'en a parlé hier. C'est un
écueil qu'il faut éviter à tout prix, dire la
première chose que nous nous sommes dît, les éditeurs et
moi-même, comment faire pour que vous ne puissiez pas dire à la
fin de l'année ou que le gouvernement ne puisse pas se faire dire, ou
n'ait pas sur la conscience: « C'est le livre d'untel ». Pas du
tout. C'est pour ça que les éditeurs vont établir des
normes et tout ce qui sera à l'intérieur des normes deviendra
automatique.
M. BERTRAND: Pour qu'il n'y ait pas de dirigisme culturel.
M. LAPORTE: C'est évident.
M. LACROIX: Cela va satisfaire l'Opposition qu'il y ait plus d'argent de
dépensé, Moi, j'aurais aimé suggérer au ministre de
distribuer plus largement un livre qui nous a été donné
l'an passé: « Au seuil de l'enfer ». J'aurais aimé
qu'on le distribue en plusieurs milliers d'exemplaires. La population
comprendrait mieux ma situation, moi qui siège immédiatement
à côté de l'Opposition.
M. BERTRAND: C'est une pensée de carême.
M. GAGNON: J'ai remarqué une parole du ministre, tout à
l'heure, quand il a dit qu'il y avait des subventions fédérales
et que, allait puiser dans ces subventions à ce moment-là;
ça laisse presque voir que les subventions fédérales sont
plus à la mesure des besoins que la loi provinciale et si la loi
fédérale continue de s'améliorer, n'y aura-t-il pas de
danger que l'on continue à aller dans cette direction?
M. LAPORTE: Etant donné que l'on va continuer de
s'améliorer, ça va être un concours
d'amélioration...
M. GAGNON: Jusqu'à présent l'autre est en avant,,
M. LAPORTE: Cela dépend de ce que l'on entend par être en
avant.
M. GAGNON: Non, mais de par l'agissement des registraires...
M. LAPORTE: Cela dépend de ce que l'on appelle « être
en avant ». Evidemment, là, j'aimerais mieux que ce ne soit pas
dans les journaux, malgré que ce soit dit publiquement. C'est plus
facile de recevoir un chèque de subventions pour dire: Vous songez
à publier telle chose, voici $1,500 », que de dire: «
Messieurs, vous allez prendre le risque vous-mêmes »...
M. BERTRAND: Ensuite vous...
M. LAPORTE: ... « Vous livrez votre oeuvre, vous avez
l'assurance-édition. Si ça n'a pas répondu à ce que
vous espériez, vous aurez l'assurance-édition ». Cela les
oblige à des tas de formalités, cela les oblige à payer
$35, cela les oblige à faire rapport au gouvernement. C'est moins
facile. L'autre formule est la plus susceptible de développer
l'édition dans la province de Québec, de développer chez
les éditeurs le sens des responsabilités. Cela reste à
établir. La formule que l'on nous suggère étant plus
susceptible d'aider dans l'immédiat, je ne prétends pas qu'elle
va être conservée d'année en année. Dans
l'immédiat, ces gens-là ont besoin d'autres choses que des
déclarations de bonne volonté de la part du gouvernement, ils ont
besoin de subventions et nous allons les leur donner cette année.
M. GODBOUT: M. le ministre, la valeur économique plutôt que
la valeur culturelle n'in-fluence-t-elle pas la censure réservée
des éditeurs?
M. LAPORTE: C'est-à-dire que je pense que ce sont eux qui vont
être aux prises avec ce problème-là. Etant donné que
les maisons d'édition (je ne mentionnerai pas de nom) les plus grosses
publient par année 300 volumes à peu près dans la province
de Québec, de 300 à 350 volumes qui sont édités par
des maisons d'édition, je pense bien que 50% de ces éditions sont
concentrées entre deux ou trois grandes maisons d'édition. Alors,
elles vont dire: « Ego nominor leo, je veux avoir telle part des
subventions. On va établir tels critères ». A ce
moment-là,ce sont les éditeurs entre eux.
M. GODBOUT: Vous disiez tantôt que le ministère refuse
toute censure out tout contrôle
sur le volume à publier; c'est l'éditeur qui garde le
contrôle. Je me demande une chose: Est-ce que l'éditeur, lui, qui
est un financier, n'est pas influencé plus par la valeur
économique que par la valeur culturelle du volume? Et si un jeune homme
se présente avec un bon volume chez l'éditeur, l'éditeur
le regarde et puis il lui dit: « C'est de la poésie, ça ne
me rapportera pas grand-chose »! Alors il re reçoit pas le
candidat de la même façon que s'il lui apporte un roman avec un
petit caractère pornographique, puis que ça va se vendre comme un
petit pain chaud.
M. LAPORTE: Oui, ça c'est déjà la situation, le
problème. Nous espérions, par l'assurance-édition,
convaincre des éditeurs de mettre à la disposition du public des
livres d'une valeur culturelle reconnue mais qui étaient peu rentables
au point de vue économique; ça n'a pas donné.
Nous disons actuellement que quelques maisons d'édition sont
assez spécialisées. Il y en a qui se spécialisent surtout
dans les oeuvres de poésie, d'autres dans les éditions de poche
et le reste. Ces maisons-là ne penseront pas tellement en fonction de
leurs concurrents qui ne publient pas la même chose qu'eux. Je pense que
les grandes oeuvres historiques sont réservées actuellement
à quelques maisons assez puissantes pour être capables d'attendre
que tout s'écoule. Mais les petites maisons d'édition vont se
sentir également encouragées si on leur achète 200 ou 300
exemplaires de ce volume de poésie qui est tiré
généralement à 1,000 ou à 1,500 exemplaires au
maximum.
M. GODBOUT: Quand le gouvernement paye et qu'il poursuit la fin
culturelle de préférence à la fin économique (l'un
n'exclut pas l'autre mais enfin) est-ce que la censure, c'est bien de la
laisser totalement entre les mains d'un homme qui ne se préoccupe que du
rapport?
M. LAPORTE: Entendons-nous sur le mot censure. Il ne s'agit pas
de...
M. BERTRAND: Censure sur le volume.
M. LAPORTE: ... censure sur les livres, parce que le livre est bon ou
pas bon.
M. GODBOUT: Non, je parle de censure de valeur.
M. LAPORTE: Bon, de valeur. J'imagine que les éditeurs, pour fin
de discussion (parce qu'ils ne le feront certainement pas» se
réunissent et vont dire: « A $90,000, là, on s'entend. Tout
ce que l'on publie, là, on l'approuve. » Il est bien clair que
nous avons des gens qui savent lire au ministère des Affaires
culturelles. Si les normes, si la censure, l'autocensure faite par les
éditeurs sur la qualité des oeuvres qu'ils nous soumettent, ne
donnent pas ce que nous espérons, il est bien clair que nous ne sommes
pas mariés pour la vie avec cette réglementation.
Nous croyons que les éditeurs sont des gens sérieux. J'ai
rencontré à quelques reprises l'exécutif des
éditeurs. Ce sont, très nettement, des gens qui ont non seulement
une fonction ils se reconnaissent une fonction économique
évidente mais ce sont pour la plupart des gens cultivés,
qui ont également un intérêt dans le développement
culturel du Québec. Cela est clair. Nous croyons qu'en recourant
à eux, pour nous suggérer des oeuvres qui devraient faire l'objet
d'un achat par l'Etat, nous nous adressons au bon endroit. Si par hasard, ce
n'était pas le cas, nous verrons ensuite.
M. BERTRAND: D'ailleurs ce n'est pas exercer de la censure. Je pense
que, pour le ministère des Affaires culturelles, ce n'est pas du
dirigisme culturel que d'exiger au moins qu'il y ait des normes quant à
la valeur culturelle de l'oeuvre.
M. GODBOUT: ... la valeur du volume.
M. BERTRAND: C'est clair. Et je conçois mal que le
ministère accepterait des normes établies par les
éditeurs, qui ne réfléteront pas justement la valeur
culturelle du volume.
M. LAPORTE: On pourrait bien avoir un comité universitaire, un
comité de lecture du ministère. A ce moment-là, en
définitive, c'est nous qui allons porter la décision.
M. GODBOUT: Savez-vous comment cela se fait actuellement? Le manuscrit
est envoyé chez l'éditeur. L'éditeur le regarde mais il
dit: « J'en publie beaucoup de choses comme cela mais je ne les comprends
pas. Celui-là, je le comprends un peu mieux, mais je ne suis pas apte
à juger ». Il l'envoie à un lecteur, le frère
Lockwell, M. Desrochers, quant c'est en poésie, ou ailleurs. Il
reçoit le volume et là il se dit: « Pour qu'il ait une
valeur de rapport qui soit rentable, il faut que j'ajoute tel nom, il faut que
l'on ajoute telle autre chose, ou telle autre chose. » Il semble que la
recherche qu'il effectue est une recherche économique plutôt
qu'une recherche culturelle. Et c'est cela que je cite.
M. BERTRAND: Je sais que le député de Québec-Est
est un poète. S'est-il vu refuser par l'éditeur la publication de
ses oeuvres?
M. GODBOUT: On m'a répondu qu'on me comprenait; on m'a offert de
m'éditer. Pas tant que je suis député.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Numéro 10: Dépenses
diverses et imprévues.
M. LAPORTE: Cela, c'est pour diverses dépenses.
M. LE PRESIDENT: Numéro 11: Achats, construction et
transformation d'immeubles.
M. BERTRAND: Alors, est-ce que l'on a le détail de cela?
M. LAPORTE: Oui.
M. BERTRAND: Non. Est-ce que le ministre voudrait nous donner le
détail quant au poste onze?
M. LAPORTE: Je vais vous donner cela.
M. BERTRAND: Au sujet de la construction d'immeubles?
M. LAPORTE: On va vous donner cela, monsieur, quasiment sou par sou.
Service des monuments historiques: $150,000; centres culturels du centenaire de
la Confédération: $4,300,000; bibliothèque St-Sulpice
je vous disais tout à l'heure que nous avions l'intention
d'acheter la bibliothèque juive « The Montreal Jewish Library
: $330,000, et nous allons dépenser cette année, pour
l'achat des 18 immeubles de la Place royale et pour les débuts de
restauration de quelques immeubles, $575,000.
M. BERTRAND: Quel sera le coût total de l'édifice culturel
ici à Québec, pour lequel on votre cette année
$4,300,000?
M. LAPORTE: $7,000,000! M. BERTRAND: $7,000,000.
M. LAPORTE: Il va comprendre une grande salle de concert de 1,800
places, un petit théâtre de 600 places et le Conservatoire de
musique.
M. BERTRAND: Cet édifice-là sera complété
quand?
M. LAPORTE: Pour l'automne, septembre 1967. Quant aux $150,000 du
service des monuments historiques, nous avons la maison Far-gues, 92, rue
St-pierre, pour la restauration intérieure, et vous avez la maison
Bédard, 18, rue Mont-Carmel, pour la restauration intérieure et
extérieure.
On se souviendra que le ministère des Travaux publics a
exproprié l'hôtel St-Louis et toutes les maisons en arrière
depuis la rue St-Louis jusqu'à la rue Mont-Carmel. Nous avons obtenu que
l'on nous rétrocède au ministère des Affaires culturelles
les trois maisons depuis le coin de la rue Haldiman et de la rue Mont-Carmel.
Les trois maisons à partir du coin, nous en sommes propriétaires,
et nous allons les restaurer toutes les trois parce que ce sont des maisons
d'une valeur architecturale et historique considérable. Nous
commençons cette année avec la maison Bédard, où
nous allons dépenser $50,000.
M. BERTRAND: Au sujet de l'octroi des contrats, ça relève
du ministère des Travaux publics?
M. LAPORTE: Oui. Je pourrais bien parler longuement de nos projets,
à mon sens, très remarquables de la place royale, mais, demain
soir, avec la collaboration de la société de la Place royale, la
collaboration de la Chambre de commerce de Québec, et de la ville de
Québec qui s'intéressent à ce problème depuis
plusieurs mois, il y a à la maison Chevalier une conférence de
presse où nous allons révéler tous les projets, tous les
plans que nous avons pour cette Place.
M. BERTRAND: Et quel est le montant que vous...
M. LAPORTE: $575,000, cette année; $125,000 dans le budget qui se
termine. Ce qui veut dire $700,000, sur un coût total d'environ $2
millions.
M. BERTRAND: $2 millions.
M. LAPORTE: Nous serons propriétaires de tous les immeubles, sauf
évidemment l'église Notre-Dame de la Victoire, ainsi que, le
presbytère situé face à l'église, sur la ruelle
gauche. Toutes les autres maisons nous appartiendront, dont une qui nous
appartient déjà,
la maison Fornel, qui illustre bien la vocation que nous voulons donner
à cette place. La maison Fornel est évidemment une maison
complètement reconstruite dans le style de l'époque, et nous
l'avons louée au prix considérable de $1 par année
à l'Opéra de Québec qui en a fait son
secrétariat.
M. BERTRAND: Le Théâtre lyrique de Nouvelle-France?
M. LAPORTE: C'est le Théâtre lyrique de
Nouvelle-France.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BERTRAND: Alors là, vous faites votre rapport en Chambre?
M. LAPORTE: Oui, le président le fera en Chambre.
M. BERTRAND: Et puis, il sera entendu que la dispute peut
reprendre...
M. LAPORTE: Bien, la discussion! Vous avez de ces mots. Alors je
voudrais, au nom... M. le Président, vous allez me permettre de
remercier les membres du comité, de remercier les membres de
l'Opposition qui ont fait de cette discussion une chose extrêmement
agréable, qui nous ont permis de dire ce que nous avons fait, et de
parler de nos projets, sans, particulièrement cette année, que
les considérations politiques ne soient intervenues.
M. BERTRAND: Si les questions n'ont pas été plus
nombreuses quant aux détails, aux informations relativement au
ministère des Affaires culturelles, il faut comprendre que nous avons
pris connaissance du rapport qui a été déposé par
l'exercice se terminant le 31 mars 1965, et ceux qui voudront obtenir des
renseignements supplémentaires pourront faire comme nous, le lire!
M. GODBOUT: M. le président, je voudrais ajouter ceci: il me
semble que le ministère des Affaires culturelles est peut-être un
des ministères les plus importante au point de vue de notre conflit
racial, n'est-ce pas? Au point de vue juridique, au point de vue
étatique, au point de vue constitutionnel, il semble que nous
n'avancerons pas bien vite.
Mais au point de vue culturel, l'université Laval a
déjà démontré par ses enquêtes que notre
ligne de combat actuelle, c'est la culture, la défense de nos moeurs, de
nos traditions, de notre langue. Par conséquent, je pense, M. le
Président, qu'il faut regarder avec une immense sympathie le travail du
ministère des Affaires culturelles, lui donner beaucoup d'encouragement,
essayer de trouver avec les fonctionnaires comptétents les meilleures
solutions, pour faire profiter la culture française, non pas seulement
dans la province de Québec, mais au Canada. Par conséquent, M. le
ministre, on n'a qu'à vous remercier de vos efforts et à
répéter ceci: « Notre lutte actuellement, notre ligne de
bataille, elle ne paraît pas sur l'horizon de la Constitution, elle ne
paraît pas comme un fait juridique, elle ne paraît pas un fait
légal. En tout cas, pas tout de suite, il y a tellement
d'empêchements, de difficultés et d'objections, mais la route nous
est ouverte, un chemin de détour nous est donné, c'est la
culture. Par'conséquent, c'est là qu'il faut en profiter.
M. BERTRAND: Alors, vive la culture! M. le Président.
M. LACROIX: Apparemment l'édifice du centenaire va être
occupé en 1967 par le premier ministre Lesage!