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Terres et Forêts
M. TURPIN (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs!
M. CLICHE: Alors, nous allons commencer l'étude du budget des
Terres et Forêts.
Le comité est présidé par M. Edgar Turpin,
député de Rouyn-Noranda, et le ministère est
représenté ici, d'abord par moi-même comme ministre, et
ensuite par M. Fernand Boutin, sous-ministre, et par les différents
chefs de services dont M. Casgrain, de la comptabilité; M. Noreau, chef
du service extérieur; M. Lachance, directeur du personnel, et M.
Hervé Lizotte, du service de la restauration.
Est-ce que le budget est adopté?
UNE VOIX: Nous allons attendre que le président prenne une
décision.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1: administration.
M. RUSSELL: Traitements et salaires: $3,908,200. Il y a une augmentation
de $300,000 près. Est-ce que c'est simplement l'augmentation de
salaires?
M. CLICHE: Personnels? M. RUSSELL: Personnels.
M. , CLICHE: Le personnel actuel, c'est-à-dire employé
pendant douze mois, est de 692, couvert par ce poste de $3,908,200.
M. RUSSELL: Il y a eu augmentation de personnel ou si c'est
simplement...
M. CLICHE: C'est-à-dire qu'il y a, pour les salaires, pendant
douze mois, de 692 employés du ministère, une somme de
$3,512,850, plus une somme de $37,275, pour couvrir les augmentations
statutaires, plus des rémunérations additionnelles de $3,000;
nous prévoyons une somme de $20,000 pour payer les étudiants qui
sont employés au ministère, environ quarante étudiants.
Nous prévoyons une somme de $400 pour les gratifications de Noël,
nous prévoyons $25,000 pour gratifications en espèces au
départ des employés qui quittent le ministère pour une
raison ou pour une autre, et nous prévoyons une somme de $2,000 pour les
salaires de la main-d'oeuvre, et $69,150 pour les demandes de remplacements et
de nominations présentement devant la Commission du service de la
fonction publique, présentement en suspens.
M. RUSSELL: Quel est le salaire payé aux étudiants? Les
quarante étudiants, quel est leur salaire horaire?
M. CLICHE: Le salaire varie de $150 à $200. Nous allons y revenir
tantôt, si vous voulez, lors de l'étude du poste des camps
forestiers, où on donnera le détail des salaires payés aux
étudiants, traitements qui varient selon leurs études, leurs
grades, leur degré de scolarité.
M. RUSSELL: Pour les 692 employés permanents, est-ce qu'il y a
une augmentation sur l'an dernier?
M. CLICHE: C'est-à-dire que le nombre que j'ai donné, 692,
est le nombre d'employés actuellement pour 65/66, parce que l'exercice
financier 66/67 n'est pas encore commencé, et nous prévoyons que
le nombre sera sensiblement le même...
M. RUSSELL: ... que l'an dernier... M. CLICHE: ... environ 700.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a plusieurs démissions,
congédiements qui se font annuellement?
M. CLICHE: Environ quarante départs. Ils sont
remplacés.
M. RUSSELL: Parmi ces 692, combien y a-t-il de techniciens ou de gardes
forestiers, d'ingénieurs forestiers? Je m'excuse.
M. CLICHE: Dans les 692, il y a 15 arpenteurs, 116 ingénieurs
forestiers, 9 autres professionnels, 25 dessinateurs, 37 techniciens, un
géographe, 27 gardes forestiers, 95 inspecteurs forestiers, 32 gardes,
un assistant-garde forestier, 61 hommes servent comme manoeuvres et
journaliers, 23 administrateurs et 250 employés de bureau, pour former
un total de 692.
M. RUSSELL: 692. Est-ce que les ingénieurs forestiers sont
difficiles à avoir ou s'il y en a amplement?
M. CLICHE: Non. Il est difficile de recruter des ingénieurs
forestiers. Actuellement nous avons, on a dit, 116 ingénieurs
forestiers. Le nombre a augmenté. En 61/62 il y avait 94
ingénieurs forestiers au ministère. C'est plus facile de les
recruter en ce sens que les
traitements sont meilleurs, sont plus élevés, mais les
salaires à l'extérieur ont également augmenté, et
le nombre d'ingénieurs forestiers qui graduent n'étant pas
très élevé, nous avons de la difficulté à
augmenter le personnel au ministère en ce qui a trait aux
ingénieurs forestiers.
M. RUSSELL: Quel est le barème du salaire?
M. CLICHE: Un ingénieur forestier qui débute là. A
$5,500 par année, il est sur le même pied que les
ingénieurs professionnels. Et ceux qui graduent en juin 1966 et qui vont
entrer au ministère par la suite vont débuter à
$6,000.
M. RUSSELL: Et ça monte jusqu'à quel montant?
M. CLICHE: Ah bien! là ça varie avec le titre. Cela peut
aller jusqu'à sous-ministre, même ministre, il n'y a rien qui
s'oppose à ça!
M. RUSSELL: A ce moment-là il faut qu'il se fasse élire,
c'est plus difficile, il faut qu'il se fasse élire. Dans votre cas
ça été difficile?
M. CLICHE: Non, je ne suis pas ingénieur forestier.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Deux, frais de voyages?
M. RUSSELL: Frais de voyages.
M. CLICHE: Frais de voyages, le montant cette année prévu
comme dépense à ce titre est de $50,000. Une seconde... Oui.
A cause du fait que les études qui sont faites, qui sont
déjà entreprises, comme l'étude du problème de
l'approvisionnement des usines de bois franc. Les fonctionnaires du
ministère, ingénieurs forestiers, techniciens, doivent voyager
dans une grande partie de la province et ceci encourt des frais de voyage. Je
dis dans la province, je veux dire dans la région bornée à
l'est par Kamouraska et la frontière des Etats-Unis, au sud par la
province d'Ontario et à l'ouest par le fleuve St-Laurent. Les
principales études que nous devons faire et qui occasionneront ces frais
de voyage seront faites en Gaspésie, au Lac St-Jean et en Outaouais. En
Outaouais, c'est l'étude de l'approvisionnement des industries utilisant
les bois francs et le pin. Au Lac St-Jean, les études porteront sur
l'approvisionnement des industries de sciage de la région, la
création des forêts domaniales de Roberval et de Chibougamau,
l'installation d'une usine de pâtes et papier à
St-Félicien. En Gaspésie ce sont des études
d'aménagement régional en collaboration avec le BAEQ, Bureau
d'aménagement de l'Est du Québec, et des études sur
l'établissement d'une usine de pâtes et papier à
Matane.
M. RUSSELL: Il y a quand même une augmentation appréciable
de $20,000.
M. CLICHE: C'est ça.
M. RUSSELL: Maintenant, les frais de voyage pour les automobiles, c'est
payé au mille?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Ou si le ministère fournitles automobiles?
M. CLICHE: Dans certains cas, les automobiles sont fournies, mais dans
la majorité des cas, la très grande majorité des cas, ce
sont des véhicules qui appartiennent aux fonctionnaires eux-mêmes
et qui sont retribués à tant le mille...
M. RUSSELL: Quel est le prix du « millage »? Au mille?
M. CLICHE: $0.15 le mille pour les premiers 5,000 milles et $0.10 le
mille pour les 5,000 milles suivants. C'est le même barème dans
tous les ministères.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3: Frais de bureau.
M. RUSSELL: $16,000? M. CLICHE: $16,000.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des aménagements des nouveaux
bureaux ou si... Est-ce que ça comprend d'autres bureaux que les bureaux
locaux?
M. CLICHE: Frais de bureau, ça comprend les frais de messagerie,
les frais de télégramme et de téléphone et
ça forme un total de $16,000.
M. RUSSELL: Il n'y a pas de nouveaux bureaux qui s'ouvrent?
M. CLICHE: Non.
M. LE PRESIDENT: Adopté, Article 4...
M. GAUTHIER: Est-ce que le budget de l'an dernier était
insuffisant, $12,400,000, parce qu'il y a une augmentation là. Quels
sont les motifs invoqués pour l'augmentation?
M. CLICHE: C'est que, au 18 février 1966, les dépenses,
à ce poste-là excédaient déjà de $10,000,
$10,280. On prévoit que l'an prochain ce sera environ $16,000.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté.
M. RUSSELL: Article 4, $250,000. Il y a une augmentation de $20,000. Le
montant de $230,000 de l'an dernier a été
dépensé?
M. CLICHE: Bien il y a l'augmentation normale des activités du
ministère, le nombre des activités régionales et des
activités, ici au bureau central du Parlement. Nous devons faire
imprimer de nouvelles spécifications qui doivent servir au mesurage du
bois en longueur et notre ministère fait imprimer trois sortes de
spécifications semblables à celles qui servent
présentement dans le mesurage conventionnel. Notre nouveau service des
inventaires forestiers aura aussi besoin d'un montant additionnel pour l'achat
de matériel de dessin ainsi que d'instruments à dessin.
Une somme d'environ $7,000 pour cet item-là en particulier... On
sera appelé à faire imprimer de nouvelles cartes pour une somme
d'environ $4,000. Et, à la suite de la construction de nouveaux bureaux
par notre ministère à Rimouski, Rouyn-Noranda, nous devons
compléter l'ameublement des bureaux de ces bâtisses-là.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est compris dans cet item-là ou par
d'autres item?
M. CLICHE: Il y a d'autres bureaux. Mais l'item actuel comprend
matériel, articles de bureau, impressions et abonnements.
M. RUSSELL: Oui.
M. CLICHE: Pour presque tout le ministère.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 5, automobiles.
M. RUSSELL: Achat d'automobiles. $12,000. Est-ce que l'an dernier on a
dépensé $12,000 pour acheter des automobiles?
M. CLICHE: Au 18 février, nous avions dépensé une
somme de $8,230.
M. GAGNON: Dont $6,400 dans Matane.
M. RUSSELL: Cela comprend combien d'automobiles?
M. CLICHE: Une seconde. A ce sous-article nous payons les
dépenses des automobiles appartenant au ministère et
utilisées par le ministre, directeur du service extérieur et son
assistant, le conseiller technique, M. Casgrain, ici à ma gauche, le
chef du service administratif, le chef du bureau de contrôle du
matériel et de l'équipement, un projectionniste qui demeure
à Hull, qui travaille pour le service de la protection et des deux
camionnettes qui sont utilisées dans la ville de Québec pour les
messages de tous les bureaux du ministère à Québec.
M. RUSSELL: Donc, il n'y a pas d'achats d'automobiles?
M. CLICHE: Au cours de la présente année
financière, nous avons échangé les véhicules
utilisés par le ministre et les conseillers techniques et nous
échangerons très probablement, prochainement, une des
camionnettes utilisée dans la ville de Québec.
M. GAGNON: Faites-vous ça par demande de soumissions?
M. CLICHE: Oui. Par le bureau des achats.
M. GAGNON: Il y a ici un montant pour Matane de $6,400. C'est
probablement ça l'échange des véhicules, page 589.
M. CLICHE: Alors, vous référez aux comptes publics.
M. GAGNON: C'est l'année dernière, c'est le même
montant.
M. CLICHE: C'est possiblement la forêt domaniale de Matane. On va
revenir à ça, si vous voulez parce qu'on a un poste
spécial pour la forêt dominiale de Matane.
M. LE PRESIDENT: Adopté, article 5.
M. GAUTHIER: Combien d'automobiles actuellement sont la
propriété du ministère? Combien d'automobiles en tout?
M. CLICHE: Une seconde. 409 actuellement, d'automobiles réparties
à travers toute la province, dans les bureaux de district, ici et
là, pour la protection des forêts, l'administration
générale ça comprend les camionnettes, les « pick-up
», différentes sortes de véhicules.
M. GAUTHIER: Tous des véhicules légers? M. CLICHE:
Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6, films: achat et
préparation, $43,000.
M. RUSSELL: Augmentation de $30,000. Quelle est la cause de cette
augmentation?
M. CLICHE: C'est une nouvelle initiative pour $30,000. Nous demandons
cette année cette somme-là, pour, si c'est possible et je
suis convaincu que cela va être possible la confection d'un film
sur la carrière et le rôle de l'ingénieur forestier. Parce
qu'on découvre que nos jeunes ne s'intéressent pas assez à
cette carrière-là, du génie forestier. Et nous voulons
cette année, confier à une firme experte en la matière, la
confection d'un film sur la carrière et le rôle de
l'ingénier forestier. Films qui seront déroulés à
la télévision ou dans les salles publiques ou dans les
écoles, dans les collèges, pour inciter nos jeunes à
choisir cette carrière-là.
M. GAUTHIER: C'est l'unique raison qui motive cette
augmentation-là?
M. CLICHE: Exactement ça. On évalue à $30,000 la
confection du film.
M. GAGNON: Est-ce que les films que le ministère a, il les fait
servir à quelle fin et à quel endroit?
M. CLICHE: Nous n'avons pas tellement de films. Les films que nous avons
concernent surtout la protection des forêts et l'industrie
forestière, généralement, et les films sont montrés
à l'occasion de congrès d'associations forestières, dans
les différentes régions de la province ou par les clubs 4-Il,
lors de leurs réunions ou de leurs congrès.
M. GAGNON: Mais n'êtes vous pas d'avis que le manque de personnel
des ingénieurs forestiers peut provenir des rémunérations
plus élevées chez d'autres professions, soit légales,
à des conditions meilleures? Est-ce que ces ingénieurs
forestiers...
M. CLICHE: Je vous avouerai, M. le député de
Gaspé-Nord, que ç'a été le cas pendant très
longtemps que l'ingénieur forestier n'était pas
rémunéré sur le même pied que l'ingénieur
professionnel, alors qu'il faisait un cours sensiblement semblable à
celui de l'ingénieur professionnel. Et lorsque je suis arrivé au
ministère, avec M. Boutin, le sous-ministre qui a été
nommé peu de temps après, nous avons mis l'accent sur le
traitement de l'ingénieur forestier et nous avons obtenu qu'il soit
traité sur le même pied qu'un ingénieur professionnel, de
façon à pouvoir inciter nos jeunes à se lancer dans la
carrière du génie forestier plutôt que dans la
carrière générale d'ingénieur professionnel, ou en
inciter d'autres, qui iraient dans d'autres champs d'activité, d'autres
champs d'action. Et ceci a été accordé, avec le
résultat que nous gardons nos ingénieurs forestiers au
ministère. Avant, nous en perdions une quantité qui allaient vers
l'industrie alors qu'actuellement nous les conservons. Nous allons même
en chercher dans l'industrie pour les emmener au ministère et, en plus,
le nombre d'étudiants en génie forestier a augmenté depuis
deux ans en particulier. Mais évidemment le nombre d'ingénieurs
forestiers qui graduent n'a pas augmenté immédiatement parce que
le cours est de quatre ans, mais le nombre d'aspirants, de jeunes
étudiants qui se lancent, à l'Université Laval, dans la
carrière du génie forestier a pratiquement doublé.
M. COITEUX: D'ici cinq ans, pour combler les cadres dont le
ministère, dans la réorganisation, prévoit avoir besoin,
il faudra au moins cent cinquante ingénieurs.
M. GAUTHIER: Il y a eu augmentation à l'Université dans
tous les secteurs, dans toutes les professions, si vous voulez. Est-ce que vous
pouvez me dire si réellement à la faculté de génie
forestier l'augmentation est aussi sensible que dans les autres
facultés.
M. CLICHE: Je vous dirai que le nombre de jeunes étudiants qui
s'intéressent au génie forestier est certainement plus
élevé et c'est dû principalement aux traitements qui sont
accordés maintenant à l'ingénieur forestier.
M. GAUTHIER: Plus élevés, en proportion des autres
facultés?
M. CLICHE: Oui, par rapport au traitement qui est accordé
à l'ingénieur forestier.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre n'est pas sur que ce sont les
uniformes qui avaient été achetés par son
prédécesseur qui les intéressent le plus?
M. CLICHE: Mon prédécesseur a parlé d'uniformes.
L'honorable Bona en a parlé d'uniformes. Savez-vous qu'en Ontario, en
parlant d'uniformes, le sous-ministre porte l'uniforme? Les principaux
officiers du ministère des Forêts en Ontario, portent
l'uniforme?
M. RUSSELL: Est-ce que le sous-ministre en a parlé à son
ministre, pour en avoir un uniforme?
M. CLICHE: Le sous-ministre actuel? Je me demande si cela
l'intéresse de porter l'uniforme.
M. GAGNON: Cela peut peut-être l'intéresser. Mais tout de
même, c'est dire que les ingénieurs forestiers, au
ministère, reçoivent à peu près des salaires
identiques à ceux des ingénieurs professionnels?
M. CLICHE: C'est ça.
M. GAGNON: Par rapport aux autres ministères?
M. CLICHE: C'est ça.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. CLICHE: Vous poserez la question tantôt. Un ingénieur
forestier qui, au ministère des Terres et Forêts, est simple
ingénieur forestier, disons, qui n'a pas de titre particulier dans un
service, peut aller à $11,000 comme salaire, comme traitement.
M. RUSSELL: L'an dernier, on avait voté un montant de $13,000
sous le même article, est-ce qu'il a été
dépensé pour des films?
M. CLICHE: Une seconde.
M. RUSSELL: C'était un nouvel article, l'an dernier.
M. CLICHE: La somme dépensée, l'an dernier, a
été de $8,358.
M. RUSSELL: Pour des films?
M. CLICHE: Pour un film. C'est pour l'achat de films et de
matériel photographique pour l'appareil qui est opéré par
un fonctionnaire du service de l'arpentage et qui sert à tous les
bureaux de notre ministère, et pour la réalisation de deux petits
films pour le service de la protection. $1,000 pour l'achat de films et de
négatifs pour le bureau de sylviculture et de botanique, pour
l'école forestière de Duchesnay et quelques districts de la
province.
M. GAUTHIER: Alors vous nous avez dit que l'augmentation de $30,000
était pour un film en particulier.
M. CLICHE: Un film.
M. GAUTHIER: ... et les $13,000 qui sont répétés
encore cette année...
M. CLICHE: Oui. Le total est..
M. GAUTHIER: Le total est de $43,000. Alors les $13,000 pour l'achat de
petits films l'an dernier, les détails que vous nous avez donnés,
est répété cette année.
M. CLICHE: C'est cela. Oui.
M. GAUTHIER: Alors vous avez l'intention d'acheter quoi, avec ces
$13,000?
M. CLICHE: Bien, comme je l'ai dit, c'est pour l'achat de
matériel photographique, l'achat de films et du négatif...
M. RUSSELL: D'ailleurs, le ministre... M. CLICHE: Pardon?
M. RUSSELL: ... le ministre peut donner le détail des
$43,000.
M. CLICHE: Je le donne. Je l'ai donné. $30,000, c'est pour le
film sur la carrière d'ingénieur forestier...
M. RUSSELL: Juste un film.
M. CLICHE: Oui, un film. Réaliser un film qui va passer à
la T.V... qui vapasser dans des salles, un vrai film.
M. GAUTHIER: A la portée de tout le monde, pour inviter les
jeunes.
M. CLICHE: Evidemment.
M. GAGNON: Ce sera confié à qui la préparation de
ce film?
M. CLICHE: Je l'ignore, je l'ignore. Je ne le sais pas encore. Ce n'est
pas décidé encore.
M. GAGNON: J'imagine qu'il n'yapasassez de compagnies
cinématographiques pour les intéresser..
M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: ... à vos soumissions. Cela va être un film
d'entente avec le gouvernement.
M. CLICHE: Ce que l'on va faire généralement, c'est
l'Office provincial du film qui va nous informer des compétences dans le
domaine particulier, des gens qui peuvent réaliser un tel film, à
un prix qui a du sens, avec des acteurs et des personnages qui vont pouvoir
donner un accent particulier à la carrière d'ingénieur
forestier. C'est l'Office provincial du film qui va s'occuper de
dépenser cette somme-là.
M. RUSSELL: Ce n'est pas pour filmer des routes qui sont faites avec des
plans conjoints pour impressionner le fédéral.
M. CLICHE: Pardon.
M. RUSSELL: Ce n'est certainement pas pour filmer les routes qui sont
faites par les plans conjoints pour impressionner le fédéral?
M. CLICHE: On pourrait en filmer des routes, parce qu'on a fait 1,000
milles dans la province, des routes faites selon les plans conjoints.
Adopté?
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 7: Traitement
électronique des données: $150,000.
M. RUSSELL: L'an dernier, il y avait, $91,000; cette année, il y
a $150,000.
M. CLICHE: L'augmentation est causée par l'existence du nouveau
service à notre ministère, que l'on appelle le service des
inventaires forestiers, dont le directeur est M. Rinfret, ingénieur
forestier. Et là, bien, il nous faut, à cause du budget... On a
un budget supérieur au point de vue inventaire forestier, et le
résultat du travail est contrôlé, je dis bien. Il nous
faut, grâce aux données mécanographiques, les
opérations suivantes: la perforation et la préparation des
données provenant des relevées des superficies et des parcelles
d'échantillons, 300,000 cartes...
M. GAUTHIER: De machine I.B.M.
M. CLICHE: Oui.
M. GAUTHIER: Cerveau électronique.
M. CLICHE: ... le chargement des cartes sur bandes magnétiques et
la compilation des données et production des rapports et tableaux
d'inventaires. Il a raison.
M. GAGNON: Tout de même il reste un fait, il reste un cas...
M. CLICHE: Pardon?
M. GAGNON: ... il reste un fait: c'est que dans l'inventaire forestier,
on considère qu'il y a une lacune très grave. Ici, je le
remarque, dans le « Devoir » du 13 octobre 1965, il y a eu un
congrès, quelque chose...
M. CLICHE: M. le député, est-ce que l'on pourrait revenir
sur la question des inventaires mêmes?
M. GAUTHIER: Ah! je pensais...
M. CLICHE: Là, c'est tout simplement..
M. GAGNON: Ah, bon, bon, bon!
M. CLICHE: ... c'est tout simplement le calcul des données qui
sont recueillies lors des inventaires, des inventaires forestiers. Il y a un
poste spécial pour les inventaires forestiers. Mais on verra cela
tantôt.
M. GAUTHIER: Avez-vous eu à déplorer les mêmes
erreurs que le ministère de l'Education avec votre mécanographie
ou encore cela a-t-il toujours fonctionné à merveille?
M. CLICHE: A notre ministère on n'a pas de difficultés
concernant ces données qui sont calculées et passées
aller-retour dans la machine. C'est absolument essentiel. Si on veut que le
travail d'inventaire qui est fait par des ingénieurs, ici et là
dans la province, soit calculé et puisse tabler à des politiques
nouvelles, à l'expansion de l'économie forestière, eh
bien! il faut que toutes ces données soient calculées pour que
l'on sache où on va et que...
M. GAUTHIER: Je ne doute pas de l'efficacité de cette machinerie,
mais ce que je vous demande vraiement, c'est que, dans le cas du consentement
des bourses d'études en faveur
des étudiants, on a été mis au courant des erreurs
de la mécanographie, parce qu'il y a des gens qui avaient
été payés deux ou trois fois. Seulement, dans le cas des
inventaires forestiers, eh bien mon Dieu, ce sont les officiers du
ministère qui peuvent se rendre compte d'une faiblesse ou d'une erreur
de la part des machines, d'une imperfection.
Alors, j'aimerais savoir si, au tout début, tout de suite
après l'installation, cela a bien fonctionné ou si vous avez eu
à déplorer des erreurs?
M. CLICHE: Selon les informations que me donnent mes officiers, il n'y a
eu aucune erreur manifeste, en tout cas, qui a causé des
récriminations de qui que ce soit.
Les machines, monsieur le député de Roberval, comme vous
le savez, ça fonctionne bien par périodes; il y a d'autres
périodes où cela fonctionne moins bien. Je pense que l'on doit en
déduire que la machinerie est certainement nécessaire.
M. RUSSELL: C'est la première année qu'on fait
l'inventaire forestier avec des machines?
M. CLICHE: Non, je ne crois pas. Cela se fait sur une plus grande
échelle maintenant.
M. GAUTHIER: Je ne voudrais pas que l'honorable ministre soit sous
l'impression que je suis de ceux qui sont hostiles au perfectionnement et
à l'amélioration.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 8: autres
dépenses.
M. RUSSELL: Autres dépenses. Est-ce que le ministre en a
manqué l'an dernier? il en demande plus cette année? On lui avait
donné $7,000 pour sa petite caisse, il s'en vient plus dépensier
qu'il ne l'était.
M. CLICHE: Dans les autres dépenses, il y a $2,293.28 pour
assurances. Déménagement, $1,123.81. Les autres dépenses,
$1,732.68. Ce sont là les dépenses qui ont été
faites sur le budget actuel, au 18 février 1966, cela nous a
coûté $5,149.77.
Or, nous prévoyons, au cours de l'année financière
66/67, que nous aurons à payer une somme de $2,000 pour le
déménagement du personnel muté de l'extérieur
à différents postes à Québec. $1,500 pour les
assurances que nous devons payer pour les officiers du ministère
voyageant sur les lignes aériennes commerciales. $1,000 pour les
assurances-automobiles et dépenses diverses non prévues aux
autres sous-articles.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 2: service
forestier. Sous-article 1: « Salaires y compris entretien de chemins.
»
M. RUSSELL: Augmentation d'employés?
M. CLICHE: L'augmentation à ce sous-article dépend
principalement du développement dans le service d'équipes
d'inspection et de recherche, dont les principales dépendent du bureau
de l'économie forestière et du service des inventaires. Une seule
équipe fut en opération au cours de l'année 1965, mais le
programme pour 1966 comprend trois équipes.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés par équipe?
M. CLICHE: Cinq ou six.
M. RUSSELL: Alors, sur une seule équipe, cela a
coûté $56,000, c'est cela? $57,000!
M. CLICHE: Il n'y a pas seulement les équipes. Les crédits
vont servir aux bureaux de sylviculture et de botanique, aux bureaux de
l'économie forestière, aux bureaux des inventaires forestiers, et
à l'entretien des chemins d'accès, il y aura en plus $3,000 en
fonction du prolongement de notre réseau routier à travers la
province, le réseau routier des chemins d'accès.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
me dire quels sont les chemins que son ministère entretient?
M. CLICHE: Quels sont les chemins qui?
M. LAFONTAINE: Que son ministère entretient, à même
les sommes de $70,000, qu'il demande de voter?
M. CLICHE: Les chemins d'accès qui sont construits en vertu du
programme fédéral-provincial»
M. LAFONTAINE: Il y a combien de milles de chemin de construits?
M. CLICHE: Actuellement, on doit en avoir environ 1,000 milles de
chemin.
M. LAFONTAINE: 1,000 milles de chemin? Et le ministre demande seulement
$70,000 pour entretenir 1,000 milles de chemin? Et je pense que les $70,000
comprennent d'autres articles aussi?
M. CLICHE: On n'entrerient pas ces che-
mins-là dans le sens de les entretenir l'hiver, on fait
l'entretien le plus minime qui soit.
M. LAFONTAINE: Oui, mais tout de même, M. le Président,
même pour un entretien minime, le ministre a dit tout à l'heure
que ça comprenait beaucoup d'autres choses à part l'entretien des
chemins. A même la somme de $70,000, il réserve combien à
l'entretien des chemins?
M. CLICHE: Une minute...
M. COITEUX: Il y a plusieurs secteurs où il y a des usagers dans
ces chemins-là!
M. CLICHE: Le coût d'entretien moyen du mille est de $163.
M. LAFONTAINE: Il doit y avoir quelques trous!
M. CLICHE: il y en a.
M. GAUTHIER: Est-ce que je puis poser une certaine question?
M. CLICHE: Certainement, allez-y!
M. GAUTHIER: En ce qui concerne les barrières sur ces
différents chemins qui vont en forêt, est-ce qu'elles sont sous la
juridiction du ministère des Terres et Forêts, par exemple,
certaines barrières comme John Murdoch chez nous, ou des choses comme
ça? Et puis, en ce qui concerne la perception, la somme qu'on exige pour
laisser passer une automobile, un camion, par exemple, est-ce que c'est sous la
juridiction du ministère des Terres et Forêts?
M. CLICHE: Il y a des barrières en forêt qui
relèvent du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, et il y en a d'autres qui relèvent de notre
ministère.
M. GAUTHIER: En ce qui concerne les sommes perçues...
M. CLICHE: D'autres qui relèvent de concessionnaires même.
Des concessionnaires qui, sur leur concession, mettent des
barrières.
M. GAUTHIER: A ce moment-là, ils ont la liberté de charger
le montant qu'ils croient approprié ou ont-ils la liberté de
charger par exemple $1.00, $1.50, $2.00, $3.00, à leur fantaisie?
M. CLICHE: Le concessionnaire peut établir un tarif. S'il y a des
plaintes, si quelqu'un formule des demandes relativement au tarif, le
ministère peut établir un tarif raisonnable, qui tient compte de
l'entrentien, du maintien, des salaires du gardien.
M. GAUTHIER: Au tout début, la concessionnaire, par exemple, sur
certains chemins, a la liberté de charger le prix qu'il désire,
à sa fantaisie, s'il n'y a pas de plaintes.
M. CLICHE: Evidemment, si le ministère n'est pas au courant du
tarif, bien, on n'interviendra pas; mais si quelqu'un formule une plainte, on
va intervenir et on va passer un arrêté ministériel pour
fixer un prix.
M. LAFONTAINE: M. le Président, relativement à cette
question, n'est-il pas vrai que, pour qu'un concessionnaire ait la permission
d'établir une barrière et de rendre l'accès de son chemin
payant, il doit au préalable obtenir un arrêté
ministériel du gouvernement provincial?
M. CLICHE: Quand le concessionnaire établit lui-même la
barrière et qu'il fixe un tarif, il n'a pas besoin d'arrêté
ministériel à ce moment-là. C'est quand nous, nous
changeons le tarif, nous devons le faire par arrêté et
publication.
M. GAGNON: C'est parce qu'un cas s'est présenté chez-nous,
j'ai communiqué, je pense, avec M. le sous-ministre; il m'a dit
textuellement ceci: « Tout concessionnaire qui exigeait un paiement pour
ses chemins devait en être autorisé au préalable par un
arrêté ministériel du ministère. »
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre pourrait peut-être
vérifier la chose, mais je pense que ça prend, de la part d'un
concessionnaire, la permission, par arrêté ministériel,
pour établir une barrière sur un chemin. Et j'ai l'impression
qu'aucun concessionnaire, présentement dans la province, n'a la
permission en vertu d'un arrêté ministériel. Je crois qu'il
n'y a pas d'arrêté ministériel qui existe dans ce
sens-là.
M. CLICHE: A tout évènement, la tendance actuelle est
à l'effet que les concessionnaires fassent disparaître les
barrières pour rendre accessible la forêt à toute une
série d'individus, touristes, etc, sans frais.
M. LAFONTAINE: Je pense quec'est ça...
M. CLICHE: A la suite d'interventions qu'on a faites, nous, dans
plusieurs cas...
M. LAFONTAINE: La question de mes collègues est que le
ministère favorise l'accès en forêt, par exemple, pour les
clubs de chasse et de pêche et puis les endroits de villégiature
qui, à un certain moment donné, deviennent, à cause des
barrières, des lieux inaccessibles. Certains concessionnaires demandant
des prix fous pour l'entrée en forêt. Cela s'est vu dans ma
région quand un concessionnaire demandait $7 ou $8 par auto, il
demandait $1 par passager...
M. CLICHE: Oui, on a vu le cas récemment dans le comté de
Charlevoix!
M. GAUTHIER: Si je pose cette question, c'est exactement parce que
ça existe chez nous, sans mentionner personne, seulement je veux
être éclairé sur la question.
Maintenant, est-ce qu'il y a une certaine réglementation en ce
qui concerne les heures où les gens peuvent circuler aux
barrières? Parce que j'ai vu un certain cas, entre autres, où
quelqu'un s'est présenté pour passer, la nuit, à une
certaine barrière; le gardien était à l'intérieur
et il a dit que ça ne passait pas. Il a fallu qu'il attende dans son
automobile jusqu'au lendemain matin, à partir de 1 heure après
minuit.
M. CLICHE: Bien, lorsque des cas semblables nous seront soumis, on
interviendra.
M. GAUTHIER: Oui, mais il n'yapas de réglementation,
actuellement, qui existe?
M. CLICHE: C'est l'article 103 de la loi des terres...
M. GAGNON: Un arrêté ministériel.
M. CLICHE: Il y a des périodes de l'année où les
chemins sont fermés, disons qu'il s'agit de périodes d'incendies,
périodes de danger, on ne peut pas...
M. GAUTHIER: Il n'est nullement question de ça, il est question
de sortir de la forêt, vous savez. Evidemment, je ne blâme le
ministère, parce que ce sont des cas particuliers.
Je ne suis pas au bon article mais, tout de même, je peux retarder
pour demander mes informations.
M. CLICHE: Oui, très bien. Je vous réfère à
l'aritcle 103 des Terres et Forêts qui dit, je prends une phrase: «
Sur requête du propriétaire ou de tout autre
intéressé et après inspection des ouvrages et
améliorations par un ingénieur forestier ou par tout autre
personne compétente et sur rapport du ministre des Terres et
Forêts, le lieutenant-gouverneur en conseil peut dicter des
règlements concernant le tarif de péage, les véhicules,
l'outillage et le trafic. Le tarif est fixé d'après la valeur des
ouvrages et améliorations. » Le montant requis pour les
entretenir... Alors, le ministère intervient en réalité
lorsque... dans le passé, cela a été la pratique
allé jusqu'à aujourd'hui, n'intervient que lorsqu'il y a des
plaintes.
M. GAGNON: Mais tout de même, c'est très bien que le
ministère garde un contrôle et je crois que dans la plupart des
cas, ça n'aurait pas lieu d'exister, parce que ce sont les gens de
l'endroit qui se servent de ces chemins-là et lorsque le
ministère a loué des concessions qui exigent des coupes mais il
en est tenu compte s'il veut avoir les confections de chemins et on diminue le
permis de coupe, c'est-à-dire que l'on dimunue les droits de coupe. Si
les droits de coupe sont chargés, c'est en fonction du fait qu' il va y
avoir des constructions de chemins, et c'est parfois toute la population d'une
paroisse, d'un secteur, qui est privée des chemins en forêts, qui
en somme a été tenu compte lorsque les droits de coupe ont
été constatés ou que des limites ont été
constatées. Puis on devrait le permettre à la population, sans
quoi, à un moment donné, il y aura des problèmes
extrêmement graves.
M. CLICHE: Vous, comme député... Le député
de Gaspé-Nord préconise qu'il ne devrait pas y avoir de
barrière en aucun endroit que ce soit?
M. GAGNON: Aucune charge de faite parles compagnies...
M. CLICHE: Peut-être des barrières mais faire...
M. GAGNON: ... des contrôles. M. CLICHE: ... des
contrôles... M. GAUTHIER: Des contrôles. M. CLICHE: Mais pas de
charge.
M. GAUTHIER: Ou encore une charge fixée par le ministère
qui pourrait par exemple être uniforme pour tout le monde. Vous savez, si
quelqu'un a...
M. LAFONTAINE: Qu'il y ait un contrôle à la
barrière, je pense que tout le monde s'entend, mais
excepté...
M. CLICHE: Il faut qu'il y ait des contrôles pour les vols,
pour...
M. GAUTHIER: Oui, excepté les...
M. CLICHE: ... les fins de protection...
M. COITEUX: Qu'est-ce qui se produirait?
M. LAFONTAINE: Oui, une barrière, mais que l'on ne charge pas aux
usagers de la route...
M. COITEUX: Je demanderais au député de Gaspé-Nord
qu'est-ce qui se produit lorsque une compagnie a fait un chemin on a des
cas comme ça chez nous et que la compagnie quitte ses
opérations. Alors, il y a des usagers; il y a une barrière pour
contrôler, pour la protection forestière, alors tout le monde est
d'accord sur le principe du contrôle. Maintenant, l'usager, si personne
entretient le chemin, il devient un danger public...
M. GAGNON: Alors, là, il faudra qu'un organisme quelconque
d'ordinaire, chez nous, ce sont les propriétaires de coupe qui eux
demandent la permission de charger $1...
M. GAUTHIER: C'est très bien.
M. GAGNON: ... pour l'entretien du chemin. Autrement la compagnie...
tant et aussi longtemps que la compagnie opère il n'y a pas de
problème, c'est eux autres qui l'entretiennent. Dès qu'il cesse
d'opérer, ils chargent...
M. GAGNON: Et habituellement, il y a une charge imposée pendant
le temps de la chasse. Il y a exploitation. Alors, on sait, que la chasse, les
pauvres diables...
M. GAUTHIER: Je pense que le ministère devrait jeter un coup
d'oeil sur la situation parce qu'il arrive ceci. Je peux vous donner, sans
mentionner d'endroits ni de noms, en certains endroits de la province, dans mon
comté en particulier, si vous êtes membre d'un club sur un chemin
de compagnie, vous pouvez passer avec votre carte de membre, mais, par contre,
si vous êtes invité à ce club-là, vous dever payer
$1 à la barrière. Alors, je pense qu'il y a discrimination
à partir de ce moment-là, parce que le propriétaire du
club bénéficie déjà d'avantages de la part du
gouvernement et ce sont nos amis d'en face qui l'ont lancé à
grands cris que c'était un privilège d'avoir un club,
privilège de la part du gouvernement et privilège au point de vue
passage...
M. CLICHE: Un club de quoi? Un club de chasse...
M.GAUTHIER: ...un club de pêche ou encore pour d'autres raisons
aussi. Vous savez, je mentionne celle-là. Il y a certains endroits
où une automobile pale $1 pour passer dans le chemin. Les gens qui sont
connus vont payer $1, d'autres vont payer $1.50 ou $2.
M. CLICHE: Est-ce que le député pourrait, s'il
connaît des abus criants ou de simples abus, me faire...
M. GAUTHIER: Certainement, je vous en ferai part.
M. CLICHE: ...part, par lettre, de la situation qu'il voudrait
corriger?
M. GAGNON: C'est parce que à ce moment-là, les pauvres...
évidemment les amis ont des passes...
M. GAUTHIER: Les cueilleurs de bleuets, par exemple, dans la
période des bleuets, doivent payer à la barrière. Et la
plupart du temps, c'est un type qui est très pauvre puisqu'il va
chercher les bleuets en forêt. Et vous avez un membre de club qui est
souvent beaucoup plus fortuné...
M. COITEUX (Duplessis): Ecoutez, l'affaire des bleuets, je vais vous en
parler, parce que j'ai eu affaire à ça.
M. GAUTHIER: Oui, peut-être.
M. COITEUX (Duplessis): L'affaire des bleuets...
M. GAUTHIER: Oui, éclairez-moi.
M. COITEUX (Duplessis): ... la compagnie est obligée de mettre de
20 à 25 garde-feu supplémentaires qui sont des dépenses
extra...
M. GAUTHIER: Oui.
M. COITEUX (Duplessis): Ce que, d'après son organisme, elle n'est
pas obligée de faire, théoriquement. Elle le fait par devoir
social pour permettre aux gens d'aller aux bleuets. Alors, je crois qu'il est
un peu normal que, si ça exige des dépenses
supplémentaires, on ne demande pas à la compagnie de payer les
frais supplémentaires de garde-feu, de protection nécessaire pour
le gars qui veut aller du côté des bleuets. En somme, c'est un peu
normal.
M. GAUTHIER: On pourrait parler pour...
M. RUSSELL: ...avoir un prix bien raisonnable.
M. COITEUX (Duplessis): Ah oui! c'est...
M. GAUTHIER: Si l'on envisage le problème de cette
façon-là, je pense que quand la compagnie réalise des
profits de $25 à $30 millions, elle n'ira pas les distribuer aux
pauvres, non plus. Avec cette même forêt, même si ç'a
été une bonne transaction...
M. COITEUX (Duplessis): Tout dépend de l'idée qu'on a sur
la justice distributive.
M. GAUTHIER: Certainement.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministère a de
ces barrières payantes où les gens peuvent
pénétrer?
M. CLICHE: Pas le ministère non; le ministère
lui-même n'en a pas. Il y a des barrières qui servent de
points-contrôles...
M. RUSSELL: Parfait.
M. CLICHE: ... il y en a des quantités, des centaines.
M. GAGNON: A même ces $70,000... M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON : ...est-ce que c'est pris, disons, pour faire le gravelage
d'une route, où il y a eu une entente fédérale-provinciale
pour effectuer les travaux et par la suite il arrive que le ministère
soit obligé de faire du gravelage, pour pouvoir remettre cette route au
ministère de la Voirie? Est-ce que c'est dans cet article?
M. CLICHE: Il s'agit simplement de l'entretien des chemins
d'accès...
M. GAGNON: C'est ça.
M. CLICHE: ...qui sont construits...
M. GAGNON: Je vais donner un cas au ministre.
M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: A Grande-Vallée, il y a un chemin...
M. CLICHE: Exact.
M. GAGNON: Alors, voici que le ministère de la Voirie, disons,
semble intéressé à le prendre; il demande avant au
ministère des Terres et Forêts de le mettre dans un ordre, dans
l'ordre raisonnable, c'est-à-dire qu'il y ait un peu de gravelage.
M. CLICHE: Que le chemin ait une certaine dimension, un certain
standard, autrement dit.
M. GAGNON: C'est ça! Est-ce que c'est à même cet
article-là?
M. CLICHE: L'expérience de chemins construits par le
ministère des Terres et Forêts est récente.
M. GAGNON: Oui.
M. CLICHE: Alors, les programmes semblables ont commencé en 1960
et 1961. Alors les milles de chemin qui ont été construits, en
vertu de ce programme-là, par le ministère des Terres et
Forêts, appartiennent encore au ministère.
M. GAGNON: C'est ça!
M. CLICHE: De quelle façon allons-nous procéder, par la
suite, pour les transférer au ministère de la Voirie? Nous
l'ignorons encore actuellement.
M. GAGNON: Il n'y en a pas eu de faits encore?
M. CLICHE: Non.
M. GAGNON: Jamais?
M. CLICHE: Non. Ils appartiennent toujours au ministère des
Terres et Forêts.
M. GAGNON: Oui.
M. LAFONTAINE: Je voudrais dire au ministre ceci. Tout à l'heure,
j'ai demandé au ministre combien de milles son ministère
entretenait de chemins d'accès de forêt. Il m'a dit 1,000
milles.
M. CLICHE: C'est-à-dire qu'on a construit 1,000 milles.
M. LAFONTAINE: Le ministre entretient ou a construit 1,000 milles de
chemin de pénétration en forêt.
M. CLICHE: Oui.
M. LAFONTAINE: Et le ministre m'a dit que ça coûte $163 du
mille pour entretenir. Alors, le calcul...
M. CLICHE: Je ne dis pas que 1,000 milles sont tous entretenus. Tous les
1,000 milles.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, si les 1,000 milles ne sont pas
entretenus, M. le Prési- dent...
M. CLICHE: En partie.
M. LAFONTAINE: ... la moyenne du coût d'entretien du mille que le
ministre m'a donnée, qui est de $163, n'est plus de $163. Si l'on se
base sur les déclarations du ministre...
M. CLICHE: On a...
M. LAFONTAINE: ... à $163 du mille...
M. CLICHE: On a...
M. LAFONTAINE: ... 1,000 milles...
M. CLICHE: On entretient environ 400 milles de chemin.
M. LAFONTAINE: Alors, ça veut dire que le ministre n'entretient
pas tous les autres milles.
M. CLICHE: La différence, non.
M. LAFONTAINE: Alors qui entretient la balance?
M. CLICHE: Cela peut être la Voirie, si ces chemins sont
entretenus...
M. LAFONTAINE: Le ministre vient de dire qu'il n'a pas
transféré à la Voirie, il vient de dire...
M. CLICHE: Non. Je n'ai pas transféré à la Voirie.
Je parle de l'hiver, je parle de l'enlèvement de la neige.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. CLICHE: Je parle de l'hiver.
M. LAFONTAINE: Je parle de l'été, moi. L'entretien normal
que le ministre a dit tout à l'heure, sans l'entretien d'hiver.
M. CLICHE: Ce n'est pas la Voirie.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas la Voirie. Cela coûte $163 du mille,
il y a 1,000 milles, ça donne $163,000. Le ministre vient de se
corriger, il dit: « On n'entretient pas 1,000 milles de route. On
entretient 400 milles de route ». Alors à ce moment-là, je
lui demande les autres 600 milles, par qui sont-ils entretenus? Le ministre
dit: « Par la Voirie ».
M. CLICHE: Si c'est l'hiver, c'est partiellement par la Voirie. Si c'est
l'été, c'est par des usagers du chemin.
M. GAGNON: Par des compagnies. M. CLICHE: Des compagnies en
particulier... M. GAGNON: Des compagnies forestières. M. CLICHE: Oui.
Alors, le ministère...
M. LAFONTAINE: Des associations forestières?
M. GAUTHIER: Dans certains cas, est-ce que le ministère de la
Colonisation ne fait pas certains travaux dans ces chemins-là,
aussi?
M. CLICHE: Je ne crois pas.
UNE VOIX: S'il y a des lots, peut-être...
M. LAFONTAINE: Mais la responsabilité est toujours celle du
ministère des Terres et Forêts.
M. CLICHE; C'est ça.
M. LAFONTAINE: Alors, en vertu de quel article de la loi le ministre
peut-il obliger une compagnie ou un concessionnaire forestier a entretenir
certains millages, de routes d'accès, quand, d'un autre
côté, il entretient lui-même un certain réseau
routier?
M. CLICHE: Il ne s'agit pas de les forcer, parce que ces
routes-là...
M. LAFONTAINE: Mais j'aimerais savoir de quelle façon...
M. CLICHE: ... ces routes-là servent pour des fins...
M. LAFONTAINE: Pourquoi le ministre se décide-t-il...
M. CLICHE: Ces routes-là servent...
M. LAFONTAINE: ... d'accorder $400,000 quand il n'obtient pas le solde
des...
M. CLICHE: ... à transporter du bois d'un endroit à un
autre, de la forêt, disons, à l'usine. Et puis, les usagers du
chemin sont intéressés à le maintenir en bon ordre pour
éviter toutes sortes de bris de véhicules, etc, afin de pouvoir
les utiliser. C'est pour cela qu'on les construit, ce sont des chemins en
forêt...
UNE VOIX: Des chemins de troisième ordre...
M. LAFONTAINE: Oui, mais... je vais reposer ma question au ministre
d'une autre façon. De quelle façon, sur quel barème le
ministre se base-t-il pour dire qu'un chemin va être entretenu à
$163 du mille, par le ministère...
M. CLICHE: C'est l'expérience qu'on a dans le passé...
M. LAFONTAINE: ... des Terres et Forêts..?
M. CLICHE: ... cela nous a coûté cela pour quatre cents et
quelques milles.
M. LAFONTAINE: Oui, mais écoutez...
M. CLICHE: En d'autres termes, l'entretien a été
très minime.
M. LAFONTAINE: ... ce n'est pas sur le montant. En vertu de quel
barème le ministre entretient-il un chemin ou n'entretient pas un autre
chemin? Pourquoi entretient-il un chemin et n'entretient-il pas un autre chemin
quand il dit que le chemin est utilisé par des concessionnaires ou des
gens qui s'en servent pour le transport du bois? Dans d'autres places, il
l'entretient...
M. CLICHE: Disons ici...
M. LAFONTAINE: ... Il y a certainement des concessionnaires et des
entrepreneurs forestiers qui utilisent ce chemin-là.
M. CLICHE: C'est-à-dire qu'un chemin qui est neuf, qui vient
d'être fait, qui a été fait au cours de l'année,
bien, il n'y a pas de charges à l'entretien, parce qu'il vient
d'être fait. Le chemin a été fait au cours de la saison. Il
y a d'autres chemins, d'autres sections, qui ont besoin d'entretien et, suivant
la demande, suivant l'état, on juge puis on fait les réparations
qui sont les plus strictement nécessaires. Il va falloir,
évidemment, que nous nous acheminions, c'est le cas de le dire dans le
cas des chemins, vers un transfert éventuel à la Voirie. Je pense
particulièrement au chemin qui va de Chandler, qui traverse la
Gaspésie, qui va à Grande -Vallée, de l'autre
côté. Il va falloir éventuellement le transporter à
la Voirie. Mais il y a d'autres bouts de chemins, des cinq milles, des dix
milles, des quinze milles, peut-être qu'on va les transporter à la
Voirie, on va étudier ça conjointement avec la Voirie, on
verra.
M. GAGNON: Cela n'a pas été fait.
M. CLICHE : Non, ça n'a pas encore été fait.
M. COITEUX: Certains secteurs de ces chemins-là qui servent
uniquement à la protection. D'autres secteurs servent et à la
protection et comme chemins de vidanges pour sortir le bois d'un syndicat
forestier ou quelque chose comme ça. Alors, ceux qui sont seulement pour
la protection, là, il faut absolument que le ministère de la
Voirie les entretienne... pas le ministère de la Voirie, le
ministère des Terres et Forêts. L'autre, l'usager est content de
l'entretenir. On a des syndicats là-bas qui sont contents de faire le
chemin d'abord. Ils ont seulement l'entretien à faire, c'est une
dépense...
M. CLICHE: Disons, que c'est une façon de subventionner certains
syndicats forestiers que de bâtir leurs chemins.
M. COITEUX (Duplessis): Bien, ils ont tous la même
façon.
M. CLICHE : C'est une façon de rendre accessibles des
réserves forestières qui autrement ne le seraient pas
rentablement.
M. LAFONTAINE: Non, non. Ce n'est pas là-dessus que j'en suis.
C'est sur le réseau que le ministère possède, qui est un
de mille milles. Le ministre dit qu'il y en a 400 milles d'entre-
tenus. Alors, les quatre cents milles d'entretenus, est-ce que le
ministère a des officiers sur le terrain, des ingénieurs...? De
quelle façon...? Qui prend la décision? A un moment donné,
de dire; « On répare tel chemin »?
M. CLICHE: Bien, ce sont nos chefs de district, parce que la province
est divisée en districts, comme vous le savez, qui voient à
l'état des chemins puis aux réparations urgentes, puis aux
réparations nécessaires, ce sont. .
Il n'y en a pas seulement quatre cents milles. Vous dites qu'il y en a
quatre cents milles qui sont entretenus...
M. LAFONTAINE : Bien, je prends les chiffres du ministre, c'est le
ministre qui a dit ça tout à l'heure.
M. CLICHE: J'ai dit; « entretenus par le ministère
».
M. LAFONTAINE: Par le ministère.
M. CLICHE: Mais je suis d'avis que les milles carossables, qui sont
entretenus suffisamment pour l'être carossables.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre a une politique conjointe avec le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, au point de vue
système routier?
M. CLICHE: Non.
M. LAFONTAINE : Il y en a déjà eu dans le
passé?
M. CLICHE: Ce n'est pas dans les mêmes secteurs?
M. LAFONTAINE: Pour l'intérêt économique d'une
région, il serait peut-être bon parfois qu'il y ait une politique
conjointe entre le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation et
le ministère des Terres et Forêts. Je pense à certains
secteurs de l'économie où les deux peuvent être
intéressés à faire le chemin. Cela peut arriver sur une
frontière où la responsabilité du ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation et celle du ministre des Terres et
Forêts soient conjointes. C'est pour cela que je demande une certaine
politique conjointe à ce moment-là.
M. COURCY: Il a été un temps où l'on
préparaît des cantons complets pour la colonisation, mais ces
cantons-là...
M. LAFONTAINE: C'est cela.
M. GAUTHIER: Je voulais justement vous poser des questions à ce
sujet-là pour l'entretien...
M. LAFONTAINE: Je me souviens de certains syndicats du comté de
Duplessis. On a mentionné tout à l'heure le syndicat forestier.
Je me souviens que le ministère de la Colonisation a déjà
bâti des chemins d'accès qui, à ce moment-là,
étaient remis au syndicat forestier qui s'en occupait par après.
Il semble aujourd'hui que ce soit le ministère des Terres et
Forêts qui a cette responsabilité-là.
M. COURCY: L'inflation et ces choses-là...
M. CLICHE: Je vous le donnerai le détail tantôt en passant
les $15,000 en détail.
M. COURCY: Je voulais justement vous demander si c'était tout le
montant qui était dépensé aux chemins d'accès parce
qu'il y a un autre article...
M. LAFONTAINE: Maintenant le ministre des Terres et Forêts fera
peut-être bien je dis cela tout simplement, bien humblement
d'entrer en communication le plus vite possible avec le ministère de la
Voirie parce que, de la façon que l'on voit cela, il y a le
ministère des Terres et Forêts qui fait des chemins, le
ministère de la Voirie aussi évidemment; il y a le
ministère des Mines aujourd'hui relié au ministère des
Richesses Naturelles qui ont aussi une responsabilité au point de vue
des chemins, il y a le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
qui fait des chemins, il y a le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche qui fait des chemins. Alors cela vous fait une trop grande
diversification et j'ai l'impression que s'il y avait une autorité
unique dont les services seraient entièrement dévoués aux
chemins ruraux et aux chemins municipaux cela serait mieux. Je ne veux pas
élargir le débat au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, mais vu que je vois le ministre je profite de l'occasion.
Je vais donner un cas qui est bien concret: c'est que, auparavant, le
ministère de la Colonisation accordait certaines subventions aux
municipalités en autant que c'était un chemin municipal. En 1960
le ministre a donné des directives disant: « Dorénavant il
y a seulement les chemins de la colonisation qui vont être
subventionnés, c'est-à-dire les chemins qui
servent, premièrement, à la colonisation; s'ils peuvent
servir au développement touristique, aucune objection. Par après
cela a été une directive bien sévère donnée
de la part du ministre.
Je ne vais pas tout lui citer ce soir. Je peux néanmoins lui
citer de nombreux cas où de l'argent du ministère de la
Colonisation a servi depuis 1960 à des chemins municipaux. Je ne le
blâme pas là-dessus, parce que les municipalités en ont
besoin. Mais n'empêche qu'à ce moment-là l'action a
été contre les directives données par le ministre. Mais si
tous les ministères étaient consolidés au point de vue
service de chemins, en un seul ministère, à ce moment-là
un chemin qui ne reçoit pas un traitement équitable du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation ou du ministère
des Terres et Forêts, ou du ministère des Richesses naturelles,
bien, il aura toujours le ministère de la Voirie qui serait le grand
ministère pour donner le service voulu pour ces chemins-là. Et je
pense que cela serait peut-être plus facile et plus rentable.
M. COURCY: Il faudrait que le code municipal soit amendé parce
que la Voirie ne va pas sur les chemins municipaux. Ces chemins-là
appartiennent aux affaires municipales.
M. LAFONTAINE: Oui. Normalement la Voirie ne doit pas y aller, mais la
Voirie y va. Le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation n'est
pas supposé y aller mais le ministère de l'Agriculture y va.
M. GAGNON: Même les grandes routes font partie de nos
municipalités. Tous les chemins appartiennent aux municipalités
sans exception.
M. LAFONTAINE: Tous les chamins, même celui qui est bâti par
la Voirie. Plus que cela, le ministère des Travaux publics, les ponts
bâtis...
M. CLICHE: Il y a des théories qui veulent que tout soit
concentré au même ministère et il y a d'autres
théories qui veulent que cela soit décentralisé...
M. LAFONTAINE: Bien, je pense, je pense...
M. CLICHE: ... jusqu'à un certain point. Mais dans le cas des
chemins forestiers, quand c'est tout centralisé au même
ministère, on dit: C'est un super-ministère...
M. LAFONTAINE: Non, mais voici, M. le Président...
M. CLICHE: ... quand c'est décentralisé, on dit: C'est
trop décentralisé...
M. LAFONTAINE: M. le Président...
M. CLICHE: ... mais quand il s'agit de chemins d'accès à
la forêt, je prétends que c'est l'ingénieur forestier qui
peut dire: « Vous devriez faire un tel chemin à tel endroit sur
tel parcours, sur une telle distance...
M. LAFONTAINE: Je fais simplement...
M. CLICHE: ... plutôt que l'ingénieur de la Voirie.
M. LAFONTAINE: ... je fais simplement écho aux paroles du
ministre qui a dit tout à l'heure: « Nous envisageons... »
Et j'ai hâte de rencontrer le ministre de la Voirie, on va en discuter de
telle sorte que l'on puisse passer des milles de chemins que l'on a
bâtis...
M. CLICHE: Il y a certainement des sections de chemins qu'on a construit
et qui doivent aller à la Voirie. Il y en a d'autres qui ne vont jamais
à la Voirie.
M. LAFONTAINE: Il y a un problème qui existe. Le ministre va
admettre qu'il y a un problème...
M. CLICHE: Ce n'est pas un problème, c'est une situation...
M. LAFONTAINE: Ah! c'est une situation... M. CLICHE: ...
créée par le fait...
M. LAFONTAINE: ... c'est une situation de fait...
M. CLICHE: ... créée par le fait que l'on construit des
chemins.
M. LAFONTAINE: Oui, absolument. Mais, à ce moment-là,
c'est le problème de l'entretien. C'est le problème de
l'entretien pour donner le service à la population...
M. CLICHE: Ce n'est pas un problème d'entretien...
M. LAFONTAINE: Je suggère au ministre...
M. CLICHE: ... c'estde créer des voies d'accès. Une fois
que le chemin est fait, vous connaissez cela, vous venez du comté, vous
êtes représentant du comté de Labelle. Ce qui est im-
portant pour exploiter la forêt, c'est de faire le chemin.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. CLICHE: Une fois qu'il est fait, l'entretien, c'est secondaire. C'est
très secondaire. Les chemins en forêt dont je parle...
M. LAFONTAINE: Je ne dirais pas que c'est très secondaire, M. le
Président.
M. CLICHE: Je ne parle pas des boulevards.
M. LAFONTAINE: Je pense que le réseau routier de la province, on
peut peut-être l'envisager comme un tout. Vous avez les grandes
artères de communication...
M. CLICHE: Ah! non, absolument pas!
M. LAFONTAINE: ... pour la voirie forestière, il y des chemins
secondaires, chemins d'accès.
M. CLICHE: Je n'accepte pas le point de vue du député de
Labelle...
M. LAFONTAINE: Je vais donner un exemple au ministre.
M. CLICHE: ... sauf peut-être dans un cas particulier, en
Gaspésie...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. CLICHE: ... dans le cas de Chandler, qui passe à travers la
Gaspésie et qui aboutit à Grande-Vallée.
M. LAFONTAINE: Je vais donner un autre exemple au ministre. Le lac des
Cornes, dans le comté de Labelle, dans le canton Pérodeau, qui
est un canton qui tombe sous la juridiction du conseil de comté, aux
portes de chute St-Philippe, il y avait une barrière qu'on a fait
disparaître, il y a une couple d'années. Mais au lac des Cornes,
les terrains appartiennent au ministère des Terres et Forêts. Les
lots ont été subdivisés en emplacements. Les emplacements
ont été loués à des villégiateurs de la
ville de Montréal pour une somme de $30 à $35 par année.
Il y a le concessionnaire forestier qui tient une barrière qui
empêche les gens d'entrer. A ce moment-là, on charge $1 ou $1.50
par automobile, plus $0.50 par personne transportée. Alors, cela
coûte quelque chose à la personne pour embarquer ou pour aller sur
son chemin vers son chalet d'été.
Deuxième chose: le chemin n'appartient pas à la
municipalité. C'est un chemin des Terres et Forêts, bâti par
les compagnies par exemple, et non pas bâti par le gouvernement.
M. CLICHE: Ce n'est pas un chemin des Terres et Forêts.
M. LAFONTAINE: Troisième des choses. Voici...
M. CLICHE: Eventuellement, il devient la propriété du
ministère.
M. LAFONTAINE: ... que le ministre m'écoute bien, je n'ai pas
fini. A un certain moment donné, il y a un problème qui surgit:
c'est que la compagnie dit: Nous ne sommes pas pour entretenir ce
chemin-là, parce que ce n'est pas nous qui l'utilisons, en fin de
compte. Nous l'utilisons, nous, pour la protection contre le feu en
forêt. Ce sont les usagers; qu'ils se cotisent. Les usagers vont trouver
le ministère de la Voirie. Le ministère de la Voirie dit qu'il ne
peut pas toucher à cela, ce n'est pas un chemin verbalisé. Il ne
peut pas être verbalisé, il appartient au conseil de comté.
A ce moment-là, ils se sont tournés vers le ministère de
la Colonisation, qui est un ministère, dans le fond, de la grande
misère, pour aider tous les ministères. Le ministère de la
Colonisation fait des chemins, où le ministère de la Voirie n'en
fait pas, et où le ministère des Terres et Forêts n'en fait
pas. Et pourtant, c'était sur le terrain du ministère des Terres
et Forets, non pas sur le terrain qui appartient au ministère de la
Colonisation. C'est pour cela que je dis au ministre que ça
presse...
M. COURCY: Qu'est-ce qui presse?
M. LAFONTAINE: ... qu'il y ait une entente entre les différents
ministères. Pour ces chemins-là, cela cause des
problèmes.
M. CLICHE: Pour tout concentrer au même ministère.
M. LAFONTAINE: Pas concentrer! Qu'on arrive avec une politique
d'ensemble. Ne pas toujours laisser au même ministère la charge de
réparer certains pots cassés. Et je pense que le ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation me comprend, quand je parle de cette
façon-là.
M. GAGNON: Mais si je me rappelle, au cours de la session 62/63, cela a
été discuté en Chambre, et le ministre de la Voirie avait
laissé voir
que le plus dur travail à faire là-dedans, c'était
de concilier les ministres. Parce que tous n'étaient pas du même
avis à ce sujet-là. Et ça, c'était au cours de la
session 1962-1963 où nous avons parlé de la centralisation de
tous les travaux de chemins au ministère de la Voirie, et on a dit que
les ministres ne sont pas tous d'acdord à ce sujet-là. Je crois
que c'est le problème.
M. COITEUX (Duplessis): Il ne faut pas oublier une chose. C'est que, au
point de vue assurances et responsabilité, le standard qui sera
exigé par la voirie nous obligerait à dépenser de l'argent
trois et quatre fois, lorsqu'en en dépensant le quart seulement, on
rencontre les faits qu'on vise quand même, soit ouvrir un chemin de
vidanges. C'est pour cela que, si un ingénieur de la Voirie s'en
vatracer un chemin pour aller chercher du bois en forêt j'ai
l'expérience de vingt ans pour tracer des chemins dans le bois ce
n'est pas le même standard, on ne minera pas, on n'a pas besoin du
même standard. Alors, la Voirie... Ces chemins-là servent
uniquement pour les vidanges forestières. Alors, les chemins qu'on fait
dans le bois, nous n'avons jamais l'intention de les faire prendre à la
Voirie.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce que le député du
comté de Duplessis affirme, c'est exactement ce que je disais tout
à l'heure sans le dire. C'est que le ministère de la Voirie
demande, pour accepter un chemin à sa charge...
M. COITEUX (Duplessis): Oui?
M. LAFONTAINE: ... 24 pieds de plate-forme et 18 pouces de gravier. Et
je sais que le ministère de la Colonisation n'a pas les budgets...
M. COITEUX (Duplessis): Nous autres non plus!
M. LAFONTAINE: ... et le ministère des Terres et Forêts non
plus. Et c'est pour cela que ça presserait...
M. COITEUX (Duplessis): On n'en a pas besoin, à part ça,
de ce standard-là pour les fins auxquelles on fait des chemins en
forêt...
M. LAFONTAINE: D'accord. Les chemins municipaux n'ont pas besoin de 24
pieds de plateforme et 18 pouces de gravier. C'est un standard de grande route,
dans le fond. C'est pour cela que ça presse qu'il y ait une rencontre au
sommet entre les différents ministres qui ont des services qui
s'occupent de l'entretien et de la construction de chemins.
Disons enfin que quand le ministère des Terres et Forêts,
par exemple, investit un montant, par exemple de $50,000, dans la construction
d'un chemin, que le chemin ne serve pas simplement pour 3, 4, 5 ans. Lorsque le
ministère des Terres et Forets a fini de s'en servir, que ce
chemin-là puisse encore servir à ce moment-là, par exemple
pour des gens qui ont des clubs privés, des lacs, qui vont à la
chasse, qui vont à la pêche. Mais ça prend quelqu'un pour
l'entretenir, ce chemin-là! Et si personne ne l'entretient bien
ça finit que ce n'est plus un chemin, c'est un sentier en plein bois.
Alors pour ne pas perdre cet argent-là, je pense qu'il serait
peut-être urgent que les ministres qui ont des chemins à
entretenir ou à bâtir s'entendent de façon que le
ministère de la Voirie pourrait intervenir vers la fin et les prendre
à sa charge, sans exiger les standards qu'ils exigent
présentement soit 24 pieds de la plate-forme et 18 pouces de
gravier.
M. CLICHE: Adopté.
M- RUSSELL: M. le Président, j'ai l'impression que les $70,000
ça n'est pas tellement pour l'entretien des chemins, je pense que le mot
entretien de chemins est de trop ici, n'est-ce pas?
M. CLICHE: Salaires.
M. RUSSELL: Salaires de surveillants. Maintenant, tout à l'heure,
le ministre a dit que cette année il envisageait la possibilité
de mettre trois ou quatre équipes d'arpenteurs ou de surveillants.
M. CLICHE: Quelle est la question, M. le député?
M. RUSSELL: Le ministre a dit tout à l'heure qu'il envisageait de
mettre trois ou quatre équipes à l'heure actuelle, avec les
$57,000 de l'an dernier, il y avait seulement une seule équipe de cinq
ou six employés. Quel est le nombre d'équipes que vous envisagez
avoir cette année?
M. CLICHE: Trois équipes. Pour l'année 1966, trois
équipes. Ceci est pour l'économie forestière et le service
des inventaires.
M. RUSSELL: Trois équipes. Des équipes de quatre ou cinq
hommes, ou?
M. CLICHE: Six ou sept. A part cela, les crédits vont servir aux
bureaux de sylviculture et de botanique aussi. D'ailleurs, comme je l'ai dit,
à l'économie forestière, aux inventaires fo-
restiers puis à l'entretien des chemins d'accès.
M. RUSSELL: Ces équipes travaillent pendant combien de temps?
Deux mois, trois mois?
M. CLICHE: De 2 1/2 mois à 3 mois. M. RUSSELL: Ce sont des
employés partiels. M. CLICHE : Bien des étudiants, oui. M. LE
PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: On pourra en discuter tout à l'heure à l'autre
article.
M. GAUTHIER: Si le ministre veut me permettre de lui faire une
suggestion en ce qui regarde les sommes d'argent qui sont perçues aux
barrières. Il me semble que le gouvernement pourrait exercer un
contrôle, au moins demander à ces gens qui opèrent une
barrière en forêt, qu'ils contrôlent mieux les sommes
perçues, parce qu'il y a à un certain endroit, des
barrières ont été abandonnées par les compagnies,
comme le disait tout à l'heure mon collègue, M. le
député de Duplessis.
M. CLICHE: Duplessis, c'est un nom que vous ne devriez pas oublier!
M. GAUTHIER: Je pense... Eh bien moi, Je ne vis pas dans le
passé, M. le ministre, franchement!
M. CLICHE: Non, c'est pour taquiner.
M. GAUTHIER: Mes électeurs ne m'ont pas demandé de renier
l'ancienne administration ni non plus de la défendre! c'est pour cela
que je suis bien à l'aise.
M CLICHE: Allez-y, mon ami!
M. GAUTHIER: Il me semble que le gouvernement devrait exercer un certain
contrôle, soit sous forme de rapport de la part des gens qui
contrôlent des barrières comme ça, sur les sommes
perçues, alors ça empêcherait beaucoup d'excès,
parce que soyez sûr que j'aurai avant longtemps à vous faire part,
par lettre, de plusieurs excès.
M. CLICHE: Je ne crois pas qu'il y ait des excès au point
où vous le mentionnez quoique, comme je l'ai dit tantôt, on nous a
soumis un cas particulier, au cours de l'année 1965, et nous sommes
intervenus. Parce qu'il me fera plaisir d'intervenir lorsqu'il y aura des
abus...
M. GAUTHIER: Et si ces gens-là devaient fournir un rapport!
M. CLICHE; Je préconise que la forêt soit ouverte! Qu'il y
ait des points de contrôle, mais qu'elle soit ouverte !
M. GAUTHIER: Oui!
M. CLICHE: C'est un bien qui appartient à la communauté
québécoise, et la communauté québécoise doit
y avoir accès, en y prenant les précautions voulues pour
maintenir la forêt. Non pas y mettre le feu ou l'endommager, la ruiner.
Il y a des périodes de l'année où on doit fermer
l'accès à la forêt...
M. GAUTHIER: Oui, oui!
M. CLICHE; ...à cause des incendies, des conflagrations. C'est
dans l'intérêt des gens même qui iraient en forêt, qui
y périraient peut-être.
M. GAUTHIER: Mais les propos que je tiens sont surtout à l'effet
qu'il se passe des choses dans des situations tout à fait normales, et
qui deviennent anormales...
M. CLICHE: Alors, si vous avez des cas spéciaux à me
soumettre, il me fera plaisir d'y référer.
M. GAUTHIER: Certainement!
M. CLICHE: Dans le comté de Roberval, je ne néglige rien
pour que la population soit heureuse au point de vue forestier, en
particulier.
M. GAUTHIER: Cela va être dur, mais en tous les cas!
M. CLICHE: Cela sera dur, vous faites bien d'essayer. Vous faites bien
d'essayer votre chance.
M. GAGNON: Plus ça va aller, il y a de plus en plus de gens qui
viennent en forêt. Je me demande si un jour le ministère ne sera
pas obligé d'étudier, de façon à établir des
normes dans toute la province à savoir que...
M. GAUTHIER: Vous ne négligez pas trop le vôtre?
M. CLICHE: Je m'en occupe du mien, M. le député de
Roberval. Vous viendrez me voir,ça va m'aider!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2: Frais de voyage,
$65,000.
M. CLICHE: C'est le même montant que l'an passé ou disons
l'exercice financier 65/66. Actuellement on a dépensé sur les
$65,000 qui nous avaient été votés l'an dernier une somme
de $52,000. Cette somme de $65,000 que nous demandons va servir à payer
les frais de déplacement et de pension du chef du service forestier et
de son personnel et ainsi que des bureaux de l'économie
forestière, de l'exploitation forestière, du mesurage, de la
classification des bois et des renseignements forestiers; ça inclut
aussi les dépenses de voyage du directeur du reboisement et
pépinières ainsi que les dépenses des employés du
service de la restauration forestière. Le ministre n'est pas
concerné dans cette article-là.
M. GAGNON: Pas le ministre?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: contrats d'inventaires
forestiers et études économiques, $905,000.
M. RUSSELL: Est-ce que le montant a été
dépensé en entier l'an dernier?
M. CLICHE: On prévoit qu'on va dépenser en entier la somme
de $905,000 que nous avions au cours de l'exercice financier 65/66.
M. RUSSELL: Ce sont des contrats donnés à des
équipes d'arpentage?
M. CLICHE: A des arpenteurs, aux arpenteurs...
M. RUSSELL: A des arpenteurs forestiers?
M. CLICHE: A des ingénieurs forestiers plutôt.
M. RUSSELL: Pour les inventaires, ça?
M. CLICHE: Pour les inventaires, et les études
économiques.
M. RUSSELL: De quelle façon passe-t-on ces contrats? Est-ce que
c'est fait, est-ce qu'ils sont payés au mois ou...?
M. CLICHE: Suivant des normes qui sont établies par les officiers
du ministère et du service des inventaires.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut nous exposer ces
normes-là?
M. CLICHE: Les normes sont basées sur la superficie,
l'intensité du travail ou plutôt l'intensité du travail
à faire, disons. Tout dépend du travail. Si ça concerne
plusieurs essences forestières, si ça concerne une plus grande
superficie, si ça comprend l'âge du bois, la valeur du bois, la
matirité, l'accessibilité, etc.
M. RUSSELL: Je comprends que les montants ici, plusieurs varient...
M. CLICHE: Les instructions varient selon le travail donné. Ce
que l'on veut savoir en d'autres termes par les arpenteurs forestiers, c'est le
potentiel forestier, ce que l'on a comme réserves forestières et
quel est l'âge du bois, quelle est la possibilité
forestière d'un secteur donné. Maintenant nos experts font
l'interprétation des photographies qui sont prises; l'inventaire se fait
par travaux sur les lieux, par photographies, par différentes
méthodes.
M. RUSSELL: Voici, M. le Président Je comprends mal parce qu'il
arrive que vous engagez un ingénieur forestier, et que vous lui fassiez
faire un inventaire de tel territoire. Est-ce qu'il y a une limite de temps
pour le faire?
M. CLICHE: Sûrement, sûrement.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est compté à la
journée?
M. CLICHE: Il y a des périodes de l'année où vous
ne pouvez pas faire certains travaux ou d'autres périodes de
l'année où vous devez les faire, sinon vous ne pourrez pas les
faire à d'autres périodes. Le temps est fixé ainsi que les
normes.
M. COITEUX: Alors voici. Je veux vous dire que c'est un travail qui se
fait à la « job », à forfait: Il est basé sur
le mille carré. Maintenant tout dépend des instructions que le
ministère va émettre. Si, par exemple, on demande une
desnité de places-échantillons, disons à l'acre ou cinq
à l'acre ou sept à l'acre, alors là on a des
données là-dessus et le travail, indépendamment de
l'intensité du travail demandé, on le rétribue à
forfait. Maintenant, si on demande une interprétation photographique qui
va vous donner en même temps les contours topographiques et toutes ces
choses-là, il y a un énorme éventail de densité de
travail que l'on peut demander dans ces choses-là. Alors
dépendamment du but visé, si c'est pour avoir une idée,
par exemple, d'un nouveau bassin, enfin, si on a quelqu'un qui vient nous voir
afin d'obtenir des données de base qui sont suffisantes, par exemple,
afin qu'un inves-
tisseur probable puisse prendre une décision, alors ce ne sera
pas la même densité que si on envoie quelqu'un pour savoir
exactement, à 2 ou 3% près, le potentiel d'une forêt que
l'on veut créer en forêt domaniale.
C'est pour ça qu'il est bien difficile de donner une
réponse. Cela dépend de l'intensité du travail;
dépendamment de l'intensité du travail, c'est donné
à forfait. Dans un secteur d'un mille carré, si on demande tant,
on l'évalue à tant et on lui donne ça à forfait.
C'est la façon dont c'est rétribué.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre...
M. CLICHE : Comme renseignement additionnel, permettez-moi de vous
donner, de quelle façon a été dépensée la
somme de $905,000 pour l'année 65/66, l'année actuelle,
l'exercice financier actuel. $50,000 ont servi à l'interprétation
photographique; $45,000 à la cartographie forestière; $30,000
pour inventaire de reconnaissance de forêts, de la forêt feuillue
et $115,000 comme inventaire de reconnaissance pour la forêt
boréale et $515,000 pour les inventaires d'aménagement; $40,000
pour les études économiques d'une région en particulier;
$110,000 pour des études spéciales, comme foresterie et
photogramétrie forestière, densité des bois, inspection
des travaux, expertises, conseillers techniques, et tout ceci fait un total de
$905,000. Bien que cette année on amplifie, plutôt 66/67, on va
consacrer $325,000 à l'inventaire de reconnaissance des forêts
feuillues. Mais le total sera encore de $905,000.
M. RUSSELL: Une estimation naturelle ment? M. CLICHE: La distribution
sera différente.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut nous donner un aperçu du
coût moyen des inventaires par mille carré ou par dix milles
carrés?
M. CLICHE; Environ $300 le mille, tout varie avec le travail.
M. RUSSELL: Le mille carré? M. CLICHE : A peu près
ça. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GAGNON: Est-ce que dans ce moment on a, disons, un montant
spécial pour pousser l'inventaire forestier en Gaspésie?
M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: Disons,...
M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: Vu qu'on parle d'établissements d'industries de
pâtes et papier.
M. CLICHE: L'inventaire en Gaspésie est très
avancé. Une série de plusieurs firmes d'ingénieurs y
travaillent depuis maintes années incidemment ce n'est pas
commencé depuis deux ou trois ans, il y a plus longtemps que
l'inventaire forestier de la Gaspésie est commencé et il est
pratiquement complété de sorte que aujourd'hui on peut
envisager un aménagement complet de la péninsule
gaspésienne. Et on lui a donné un accent tout particulier
dès le début des études du bureau d'aménagement de
l'Est du Québec. On a donné un accent particulier sur les
inventaires forestiers en Gaspésie de façon à savoir ce
qu'on avait comme potentiel pour alimenter les usines existantes, à
prévoir leur expansion et également à amener d'autres
usines. Comme à Chandler où l'on a changé de la pâte
au papier.
M. GAGNON: Est-ce que l'inventaire a été effectué
par le ministère ou si c'est toujours effectué dans les cadres du
programme ARDA?
M. CLICHE: Par le ministère. M. GAGNON: Par le
ministère.
M. CLICHE : Il y en a eu conjointement par le programme ARDA, mais les
postes d'ARDA n'apparaissent pas à notre ministère. C'est
à l'Agriculture.
M. GAGNON: Mais quand il y a des travaux effectués en vertu du
programme ARDA qui sont...
M. CLICHE: ... qui concernent le domaine forestier; les questions
forestières, c'est nous autres, à notre ministère.
M. GAGNON: C'est ça.
M. GAUTHIER: Quelles sont les sommes que votre ministère a
l'intention de consacrer aux inventaires forestiers dans le comté de
Roberval?
M. CLICHE: Comme projets dans le comté, dans la région de
Roberval...
M. GAUTHIER: Oui.
M. CLICHE: $27,000, mais on va inventorier 225 milles carrés.
M. GAUTHIER: Est-ce que vous avez seulement les projets des forêts
domaniales de St-Félicien et de Roberval?
M. CLICHE: Non, ça c'est en dehors des forêts
domaniales.
M. GAUTHIER: C'est en dehors des forêts domaniales.
M. CLICHE: Parce que pour les forêts domaniales, on va inventorier
400 milles carrés et on réserve une somme de $48,000.
M. GAUTHIER: Maintenant, cet endroit où il est
dépensé $27,000, c'est dans quel secteur exactement?
M. CLICHE: C'est pour les différentes forêts domaniales de
la province.
M. GAUTHIER: C'est-à-dire, dans quel secteur projetez-vous de
dépenser $27,000 pour les inventaires des forêts?
M. CLICHE; Les $27,000 que je viens de mentionner, c'est pour le
comté de Roberval.
M. GAUTHIER: Oui.
M. CLICHE: Et pour compléter les travaux déjà
commencés, parce qu'il y a déjà des inventaires forestiers
qui sont faits depuis maintes années.
M. GAUTHIER: Est-ce que c'est surtout dans le secteur de Mistassini?
M. CLICHE: Je n'ai pas de détails ici présentement.
M. GAGNON: Maintenant, c'est pour ce travail qu'on emploie le plus
d'ingénieurs forestiers.
M. CLICHE: Des fermes indépendantes. M. GAGNON: Des fermes
indépendantes? M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: Parce que je vois ici, dans la Presse du 13 octobre,
j'imagine que ce n'est pas soumis à ça...
M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: Dans les exposés d'hier, certains ingénieurs
ont parlé de contraintes politiques, présumément subies
dans l'exercice de leurs devoirs professionnels. On se demande si le forestier
québécois occupait bien sa place, non seulement dans
l'exploitation en général mais plus particulièrement aux
postes de commande du secteur de production. Alors, j'imagine que dans un
congrès où 650 ingénieurs forestiers du Québec
s'étaient réunis à Montréal, il n'y a pas de
contraintes comme on en parle ici.
M. CLICHE: Je n'ai pas reçu personnellement de plaintes
d'ingénieurs forestiers qui disaient: « Je suis maltraité,
vous m'en avez trop donné de contrats cette année ». On a
quantité d'ingénieurs forestiers qui font des travaux, en
réalité...
M. GAGNON: C'est une causerie avec...
M. CLICHE: ... ce sont presque toujours les mêmes, au cours des
dix ou quinze dernières années. Ce sont des bureaux d'experts qui
font des travaux.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y en a qui demandent de leur faire faire des
travaux et que le ministre n'en a pas...
M. CLICHE: Sûrement, je reçois beaucoup de demandes,
plusieurs demandes.
M. RUSSELL: ... et que le ministre ne peut pas répondre à
leurs demandes, en n'ayant pas le budget...
M. CLICHE: Ah! j'en reçois. J'envoie la demande au bureau.
Généralement les demandes sont acceptées. Si vous avez des
cas de refus, moi, je ne pense pas qu'il y en ait.
M. GAGNON: Vous ne procédez pas par soumissions?
M. CLICHE: Non, parce que c'est à la suite de normes. Quand on
fait affaire avec des ingénieurs, prenons un ingénieur
professionnel, ce n'est pas à la suite de soumissions qu'on retient ses
services, c'est à la suite de normes qui sont établies. C'est
impossible.
UNE VOIX: Quelles sont les normes adoptées?
M. LE PRESIDENT: Adopté? Sous-article 4: Véhicules
automobiles, véhicules moteurs, $7,000. Adopté?
M. RUSSELL: Entretien des chemins d'accès, pas d'autres questions
là-dessus.
M. GAGNON: Cela, c'est l'entretien de chemins d'accès, c'est
précisément le cas dont je parlais tout à l'heure.
M. RUSSELL: L'an dernier, dans les $75,000... Je crois que
c'était un nouvel article. Alors je regarde les comptes publics.
M. CLICHE: Voici. Cet article-là de $75,000 sert à payer
des salaires, et, à la location de machinerie et à l'achat de
matériaux.
M. GAGNON: Mais il se marie très bien avec le montant de $70,000
en haut?
M. CLICHE: Oui. L'autre, c'était plutôt des salaires de
direction. Il y avait dans les $70,000, en haut, uniquement $12,000 qui
allaient comme salaire.
M. GAGNON: Ah, bon, bon!
M. GAUTHIER: Est-ce qu'il y a aussi, des salaires dans le présent
article de $75,000?
M. CLICHE: Oui, comme salaires, il y a $10,000 environ.
M. GAUTHIER: Alors, ça fait $22,000. Quel est le but de
séparer comme ça les articles?
M. GAGNON: Et je crois que, à même ces $75,000, on devrait
peut-être porter une considération spéciale au chemin dont
on parlait tout à l'heure. Je partage l'opinion du ministre. Il s'agit
du chemin qui va de Chandler à Grande-Vallée, en traversant
Murdochville, sur la partie Grande-Vallée-Murdochville, il y est
possible qu'il y ait des charges de lait qui circuleront.
M. CLICHE: Oui, oui.
M. GAGNON: ... et c'est pour cela que la municipalité de
Grande-Vallée a écrit au ministre il n'y a pas longtemps. Je
crois que le ministère entrevoit la possibilité de
dépenser $10,000 sur cette route et je me demande si cela sera suffisant
pour que le ministère de la Voirie envisage la possibilité de la
prendre en charge.
M. CLICHE: J'en ai déjà discuté avec des
ingénieurs de la Voirie. Je n'en ai pas discuté longuement avec
le ministre lui-même, mais à une occasion spéciale avec un
ingénieur très important, haut placé dans l'administration
de la Voirie qui m'avait dit à ce moment-là: «
Eventuellement, la Voirie va être obligée de prendre en main le
maintien, la réparation, l'entretien et la réfection même
d'un réseau routier comme celui dont on parle. C'est à peu
près le plus bel exemple avec celui qui part de Baie-Comeau et qui s'en
va vers Gagnonville, et un autre dans la région du Témiscamingue,
aussi.
La Voirie va éventuellement prendre à sa charge ces voies
d'accès-là.
M. GAGNON: Je crois même que j'ai écrit au ministre
à ce sujet-là, parce que la municipalité m'avait
présenté le cas. D'après moi, qui connais bien le
problème, cela va s'imposer.
M. CLICHE: J'avais sûrement fait moi-même des
démarches en ce sens-là...
M. GAGNON: C'est ça.
M. CLICHE: ... auprès du ministère de la Voirie, dans
certains cas particuliers.
M. GAGNON: C'est ça, dans certains cas particuliers, et je crois
que cela en est un.
M. RUSSELL: Cela, c'est le montant qui sert à entretenir les 400
milles de chemin dont le ministre parlait tantôt.
M. CLICHE: 460 milles.
M. RUSSELL: Quelle est la responsabilité du ministère
vis-à-vis d'un individu qui prendrait une de ces routes-là et
à qui il pourrait arriver un accident quelconque dû à la
condition de la route?
M. CLICHE: C'est une question que vous pourriez poser à un
aviseur légal de votre comté. Il yena sûrement dans votre
comté. Nous construisons la route, sérieusement parlant, nous
construisons la route selon un programme fédéral-provincial. Il y
a des normes établies. Nous construisons une route carrossable pour y
transporter du bois par camion, une route assez solide. Il y a sûrement
des détours, il y a sûrement des dénivellations
importantes. Les ponts ... qu'on y construit, ce sont des ponts Bailey; on ne
peut pas y circuler à double voie. Mais nous prenons certaines
précautions. Si quelqu'un a un accident en cours de route, bien il est
responsable, à moins qu'il puisse prouver une faute de notre part...
M. GAGNON: Une négligence...
M. CLICHE:... une négligence. Actuellement, notre
expérience a été bonne. On n'a pas été
poursuivi, on n'a pas eu de réclamations.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des enseignes pour indiquer que le
ministère n'est pas responsable vis-à-vis du public qui passe sur
cette route?
M. GAGNON: Une signalisation.
M. CLICHE : Je ne le crois pas, non.
M. GAGNON: Mon collègue demande cela parce qu'il sait que le
ministre est un bon aviseur légal.
M. CLICHE: Qu'il vienne me voir. Bien évidemment, j'ai
cessé de pratiquer le droit et je n'ai pas l'intention de retourner
à la pratique avant maintes années. J'irai éventuellement
par la force des choses.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre veut dire que l'expérience
qu'il a acquise...
M. CLICHE: Ou selon une décision que je prendrai
moi-même.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a oublié toute
l'expérience qu'il a eue de la pratique depuis qu'il est devenu
ministre?
M. CLICHE: Ah non ah non. Loin de là. J'espère que non. Le
rouage de la procédure est peut-être un peu loin...
M. GAGNON: Dans tous les cas où il y a un accident, pour la
Voirie comme pour n'importe quel ministère, il faut que l'on prouve la
négligence du ministère et, à ce moment-là, le
ministère est poursuivi comme un autre.
M. CLICHE: On verra dans le temps.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 6; Matériel,
instruments et équipement de laboratoire.
M. RUSSELL: Là on n'a pas dépensé tout le montant
de l'an dernier, on en demande moins.
M. GAUTHIER: On ménage dans ce coin-là.
M. CLICHE: Ne nous faites pas de reproches. Il n'arrive pas souvent que
cela baisse. Ah, il s'agit d'achats de matériel, d'instruments et
d'équipement de laboratoire pour les bureaux de sylviculture et de
botanique, les bureaux des inventaires, le bureau de l'économie
forestière, le bureau des forêts domaniales, batteries de cuisine,
instruments photogrammétriques, les hors-bord, les boussoles etc. L'an
passé on a pratiquement dépensé tout le montant...
M. RUSSELL: Tout le montant. Parce que je remarque que l'année
précédente, 1963-1964, il y avait un montant de $12,000 je
crois.
M. CLICHE: Et l'an dernier, on avait demandé $23,500; on baisse
de montant.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7: frais d'équipes
et autres dépenses, $25,000.
M. RUSSELL: Quels sont ces frais d'équipes? Ce sont les
mêmes équipes dont on parlait tantôt?
M. CLICHE: Au cours de l'année 1965, on a dépensé
environ $11,000, mais d'ici la fin de l'exercice financier, je pense qu'on va
se rendre à $16,000 ou $17,000. Cette année, nous demandons
$25,000. Je peux vous donner une idée de la composition des $25,000.
Au bureau de sylviculture et de botanique, on prévoit $4,000 pour
frais d'équipes et pension, et $2,000 pour location de scies, de
tracteurs, de chevaux.
Au service des inventaires, on prévoit cette année $17,500
pour le déplacement en forêt des équipes de
vérification, soit par avion, hélicoptère ou autres
véhicules. Les frais d'entretien des employés saisonniers
constituent en partie les équipes d'inspection et l'embauchage à
la journée, de guides, opérateurs d'embarcations, manoeuvres,
fournitures de camps.
Quant au service des forêts domaniales, on prévoit $1,500
pour nolisement d'avions et autres transports.
Pour un total de $25,000 prévisible.
M. RUSSELL: Les avions, est-ce qu'ils sont fournis par le
ministère des Transports?
M. CLICHE: Parfois oui. Parfois par des compagnies privées des
régions concernées.
M. GAGNON: Y a-t-il des compagnies privées dans la province qui
s'intéressent à cela, ou s'il faut aller chercher en Ontario? Il
y en a?
M. CLICHE: Ah! oui, oui.
M. GAGNON: Ah! c'est seulement pour le transport, je pensais qu'il
s'agissait de protection en forêt.
M. CLICHE: Non, non! C'est pour transporter les équipes.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GAGNON: La contribution du gouvernement du Canada de $250,000,
ça s'applique sur quoi? Il y en a sur l'inventaire.
M. CLICHE: Il y en a à différents postes, il y a entre
autres sur les inventaires forestiers.
M. GAGNON: Tous sur les inventaires? M. CLICHE: Uniquement.
M. RUSSELL: Inventaires forestiers. Mais l'an dernier, vous avez
dépensé un montant de $900,000, vous avez obtenu du gouvernement
du Canada $150,000 seulement,
M. CLICHE: Cette année, c'est distribué d'une autre
façon. C'est $250,000 qu'on applique à cet article-là en
particulier.
M. RUSSELL: Suivant une nouvelle entente ou...?
M. CLICHE: Non, même entente. Nous avons un montant fixe de
$1,900,000, qu'on distribue dans notre budget à certains postes, comme
inventaires, protection, chemins, etc.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, l'entente donne au ministère
des Terres et Forêts $1,900,000 et lui laisse la liberté de le
distribuer comme il veut.
M. CLICHE: Non, ne laisse pas la liberté, non! Mais l'entente, le
contrat que nous avons signé indique une série de normes, une
série de points ou de formes, de travaux plutôt, de travaux qui
peuvent être faits en vertu de cette entente, de frais partageables,
autrement dit.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3: service de protection des
forêts. Sous-article 1, $18,000.
M. CLICHE: Il y a une baisse, il y a une réduction parce qu'il y
a deux employés dont les salaires vont apparaître maintenant
à l'article 1, administration, l'article de $4 millions.
M. GAGNON: Deux employés!
M. CLICHE: Deux employés. Ce sont deux employés du bureau
des exhibits, MM. Létour-neau et Roy, qui deviendront, à compter
du 1er avril employés permanents et seront payés au sous-article
1.
M. GAGNON: A ce moment-là, est-ce qu'il y a une augmentation dans
l'échelle des salaires ou si... j'imagine que oui! Ce doit être
pour cela qu'on les transferre!
M. CLICHE: Par le fait qu'il devient permanent?
M. GAGNON: Oui.
M. CLICHE: Une petite augmentation.
M. GAUTHIER: Ce sont les hommes, je présume, qui feront l'exhibit
pour le ministère des Terres et Forêts dans les différentes
expositions?
M. CLICHE: C'est cela.
M. RUSSELL: Il va y avoir combien d'employés qui vont demeurer
couverts par cet article?
M. CLICHE: C'est-à-dire que... une minute... 38 employés
sont couverts par cela.
M. RUSSELL: Ce ne sont pas des employés permanents!
M. CLICHE: Pardon?
M. RUSSELL: Ce ne sont pas des employés permanents? Cela ne fait
pas cher annuellement.
M. CLICHE: Non, ce sont des aides, des étudiants au cours de
l'été. Des aides entomologistes.
M. RUSSELL: Pour le temps des vacances, deux mois.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Article 2, frais de voyages et
d'équipes.
M. RUSSELL: Frais de voyages, pour tout de suite ça demeurent les
mêmes. On a dépensé les 32,000 l'an dernier.
M. CLICHE: Environ $28,000. Cela concerne 44 employés du service
intérieur.
M. RUSSELL: Il en coûte plus cher de dépenses que de
salaires?
M. CLICHE : Bien écoutez, absolument pas! Bien vous avez...
M. RUSSELL: 44 employés $32,000 de dépenses...
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: ... et...
M. CLICHE : Cela comprend, c'est pour payer les frais de
déplacement et les frais de pension des employés permanents et
temporaires du service intérieur; les ingénieurs et inspecteurs,
les ateliers, les expositions, les laboratoires de radio, entomologistes et
aides, professeurs de l'extérieur à l'Ecole de protection de
Duchesnay, environ cela. C'est pour des frais de voyages cela.
M. RUSSELL: Je comprends que c'est des frais de voyages mais vous avez
amené Duchesnay là-dedans. Duchesnay doit apparaître
à un article où figurent les dépenses pour Duchesnay, je
suppose qu'un autre article...
M. CLICHE: Les professeurs de l'extérieur qui vont enseigner
à Duchesnay, à l'Ecole de protection de Duchesnay!
M. RUSSELL: Alors ils ont donné leurs dépenses à
cet article.
M. CLICHE: Oui. A l'Ecole de protection de Duchesnay.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Sous-article 3, matériel
d'expositions et de laboratoires.
M. CLICHE: Pour payer les matériaux nécessaires à
la confection des exhibits auxquels le service de la protection des
forêts participe depuis plusieurs années. Il y a toute une
liste...
M. RUSSELL: L'expositions provinciale!
M. CLICHE: On va dépenser tout le montant...
M. RUSSELL: Vous en demandez moins que l'an dernier, vous n'avez pas
tout dépensé le montant l'an dernier!
M. CLICHE : On n'obtient pas toujours tout ce que l'on veut avoir!
M. RUSSELL: Ah c'est un autre qui a des difficultés avec la
trésorerie?
M. CLICHE: Je n'ai aucune difficulté, excepté qu'il faut
savoir équilibrer nos budgets pour arriver à des sommes...
compables!
M. RUSSELL: Est-ce qu'il arrive qu'on fasse des détournements de
fonds?
M. CLICHE : Non, on fait des virements de fonds.
M. GAGNON: Ce n'est pas pareil.
M. CLICHE : Des détournements c'est prévu au code
criminel, ça!
M. RUSSELL: Est-ce vrai?
M. CLICHE : Je pense bien, un détournement, c'est un vol!
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Un revirement c'est un changement de fonds.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, associations de protection.
M. GAGNON: Non. Voici, l'année dernière, le
ministère pressentait une politique nouvelle, je crois, dans la
protection des forêts, surtout pour notre région, et je crois
qu'il était en pourparler avec une association de protection de
forêt de la Gaspésie, pour lui donner en entier le service de la
protection de la forêt. Ceci devait se concrétiser en 1966.
Est-ce que le ministère maintient la même politique ou s'il
retarde ou s'il a décidé de ne pas considérer cette
politique mise de l'avant?
M. CLICHE: C'est-à-dire que la protection des forêts est
assumée, est exercée par une série d'associations de
protection dans la province de Québec. Les forêts vacantes de la
Couronne sont protégées par notre service, autant que possible,
il y a des sections où même des secteurs de forêt qui,
appartenant à la Couronne, sont protégées, sont sous la
protection de certaines associations, à cause de la situation
particulière, d'enclave, etc. Alors ce sont des associations de
protection qui voient à la protec-
tion des forêts de la province. Ces associations-là sont
subventionnées par la province pour un total de $566,000; c'est ce que
l'on prévoit, cette année. Est-ce que la politique du
ministère, la politique du gouvernement, en conservant la protection des
forêts, doit être changée dans le sens que ce soit la
province, à l'avenir, qui s'occupe elle-même de la protection des
forêts qui appartiennent soit à la Couronne, soit à des
concessionnaires.
M. GAGNON: Non, c'est le contraire que l'on prévoyait, surtout
dans notre région: remettre à l'association de protection de
forêts. Il a été question de toute la protection de la
forêt de la Gaspésie, dont je crois...
M. CLICHE: Nous avons reçu au ministère plusieurs lettres
de Gaspésiens qui exprimaient des craintes, de l'inquiétude au
sujet de la protection, au sujet des postes qu'ils occupaient à la
protection des forêts, soit pour des associations, soit pour le
gouvernement. Ce que je continue à dire, mon exposé de tout
à l'heure concernant la protection de la forêt, c'est que,
bientôt, lorsque nous publierons le livre blanc, le gouvernement dira de
quelle façon la protection sera faite à l'avenir, de quelle
façon le ministère des Terres et Forêts se propose de voir
à la protection des forêts à l'avenir. Est-ce que la
protection sera exercée par le ministère et ses employés
ou bien partiellement par le ministère et des associations ou des
compagnies, comme c'est le cas actuellement.
Il y a différents points de vue qui ont été
exprimés lors des audiences publiques que nous avons tenues en
décembre, à l'université Laval. Le député de
Duplessis était présent, il pourra vous en dire un mot; il y a
différents points de vue qui ont été soumis, On
prétend que, maintenant, comme dans d'autres provinces, des provinces
importantes, la protection doit être assumée par la province et
non pas des associations qui ont des territoires particuliers. Dans le
passé, sans blâmer qui que ce soit, la province a
été divisée en sections et des associations ont
été formées dans chaque section ou chaque secteur pour
protéger la forêt. A ce moment-là les moyens de
communication n'étaient pas aussi faciles qu'ils le sont actuellement,
moyens de communication par routes ou moyens de communication par radio ou
téléphone, etc. et il n'était certainement pas question
à ce moment-là d'éteindre les feux de forêt au moyen
de Cansos ou d'avions; aujourd'hui c'est tout transformé. Est-ce que
l'on doit continuer les mêmes méthodes que par le passé ou
si l'on doit faire un changement complet? Si on faisait le changement,
évi- demment on devra protéger les employés des
associations et on en aurait sûrement besoin, au ministère.
J'ignore quelle sera la politique qui sera adoptée par le
ministère mais ce sont les deux pensées, les deux idées,
les deux modes de procéder qui se font face l'un à l'autre et on
devra décider si l'on change ou si l'on garde le statu quo...
M. GAGNON: C'est parce que...
M. CLICHE: ... mais quant aux employés qui dépendent
actuellement des associations, si par hasard le gouvernement devait assurer la
protection, on va sûrement prendre les moyens nécessaires pour
protéger ces employés-là, pour qu'ils gardent leurs
fonctions.
M. GAGNON: C'est parce que, dans le secteur où je suis, on avait
parlé que le ministère transférerait tout le service de
protection à l'association de protection de forêts de la
Gaspésie, je crois; le nom qu'elle porte alors...
M. COITEUX: La conception de la protection forestière aujourd'hui
évolue comme n'importe quoi.
M. GAGNON: Ah oui! il faut la suivre.
M. COITEUX: ... prenez par exemple, anciennement, on avait des
patrouilles, en canot... Mais la pluie, ça c'est plus que
dépassé. Alors certaines de ces patrouilles-là, dans les
associations, existent encore.
Tout en garantissant de l'emploi, on ne lui garantira pas qu'il va
rester en canot, parce qu'en définitive il ne voit rien. Aujourd'hui, on
a commencé une expérience, il y a deux ans...
M. GAGNON: C'est plutôt rare le canot. M. COITEUX (Duplessis): On
en a encore. M. GAGNON: En canot?
M. CLICHE: Sûrement. Vous prenez des régions, je pense au
nord, je pense à la Côte-Nord du St-Laurent, je pense à la
région du député de Roberval, je pense à l'Abitibi,
il y a des régions où il n'y a sûrement pas de route. Je ne
pense pas au député de Compton: à cet endroit-là,
il a été favorisé par un réseau routier
considérable, au détriment, au préjudice de notre
région à nous.
M. GOSSELIN: Ne m'attaquez pas, je n'ai pas dit un mot encore.
M. RUSSELL: Par l'examen du budget de la Voirie, je pense que le
comté du ministre n'est pas négligé au point de vue
voirie.
M. CLICHE: Le comté d'Abitibi-Est? Vous savez qu'après le
comté de Duplessis c'est le plus grand comté, c'est le
comté où la superficie est la plus grande.
M. RUSSELL: C'est un des comtés...
M. CLICHE: Je dirais que c'est un des comtés les plus importants
de la province.
M. RUSSELL: Par tête de population, c'est extraordinaire.
M. GAGNON: Après Gaspé-Nord.
M. CLICHE: Cela dépend des distances à parcourir, mon
ami!
M. RUSSELL: Je parle du montant d'argent qui est dépensé
dans le comté du ministre, au point de vue voirie...
M. CLICHE: C'est curieux, mes électeurs ne pensent pas de la
même façon.
M. GAGNON: Le ministre est rendupresque aussi fin que le
député de Compton, dans son temps.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GAGNON: Alors, c'est dire que le ministère continue la
même politique en attendant qu'il y ait...
M. CLICHE: Il est exact, M. le député de
Gaspé-Nord, que, uniquement dans votre région, il a
été question que la protection faite actuellement par notre
ministère soit confiée à des associations, cause une
situation particulière là-bas, mais cela n'a pas
été fait,
M. GAGNON: Cela n'a pas été fait.
M. CLICHE: Si c'est fait, on va voir à protéger les
intéressés, les employés, mais c'est plutôt
l'inverse qui va survenir. Je crois que l'évolution veut que le
gouvernement, le ministère des Terres et Forêts s'occupe de la
protection, à la grandeur de la province.
M. RUSSELL: Combien reste-il d'associations pour la protection,
actuellement, dans la province?
M. CLICHE: Six.
M. RUSSELL: De quelle façon octroie-t-on les montants d'argent?
Est-ce par entente?
M. CLICHE: C'est au prorata du coût et c'est
déterminé à l'acre, par le nombre d'acres. A peu
près $0.06 l'acre.
M. GAGNON: Les compagnies contribuent-elles également?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Les concessionnaires. Parce que je remarque que, depuis deux
ans, il y a eu une augmentation. Depuis deux ans, cela a coûté
$382,000.
M. CLICHE: C'est parce que les territoires forestiers sont plus
exploités qu'avant. Il y a eu une expansion dans l'économie
forestière, dans l'industrie forestière, que vous avez
constatée, j'en suis sûr. Alors...
M. RUSSELL: Ah! oui.
M. CLICHE: Alors, ça fait plus de protection quand il y a plus de
forêts en exploitation, que ce soit à Roberval ou ailleurs.
M. GAUTHIER: Cela a l'air de vous intéresser terriblement,
Roberval!
M. CLICHE: L'expansion de l'industrie forestière, ça
m'intéresse sûrement, oui. Que ce soit à Roberval ou
ailleurs, ça m'intéresse.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5: Véhicules,
équipement et outillage: $58,000.
M. RUSSELL: L'an dernier, on avait$18,000. Le ministre a l'intention de
dépenser à cet article-là.
M. CLICHE: Il y a$40,000 pour l'achat d'une machinerie qui s'appelle un
simulateur.
M. GAUTHIER: Qu'est-ce que ça fait, cette affaire-là?
M. GOSSELIN: Pas un « insiminateur »?
M. CLICHE : Un simulateur, pour votre information et la mienne, c'est un
instrument composé principalement d'un écran circulaire, de
projecteurs, d'accessoires spéciaux, que l'on utilise pour
l'entraînement des garde-feu dans
le domaine du combat des incendies de forêt. Cet instrument, en
usage depuis quelques années aux Etats-Unis, est reconnu comme
éminemment pratique et même indispensable pour
l'entraînement des officiers chargés de l'organisation de la lutte
et de la conduite des opérations de combat... Cela serait bon au
Vietnam, ça.
M. GOSSELIN: Au Vietnam.
M. GAGNON: C'est presque un stimulateur.
M. RUSSELL: Est-ce que ça peut combattre les machines à
fruits du ministère des Richesses naturelles?
M. CLICHE : Vous pourriez demander ça à mon
collègue, M. Binette. Mais c'est principalement l'augmentation due
à l'achat d'un simulateur.
M. GAGNON: C'est assez dispendieux, ça? M. RUSSELL: C'est un
véhicule, ça?
M. CLICHE: $40,000 dont $20,000 sont payés par nos amis
d'Ottawa.
M. GOSSELIN: Vous n'auriez pas pu transformer votre camion
blindé, là?
M. GAUTHIER: C'est un instrument.
M. GOSSELIN: M. le Président, le ministre...
M. CLICHE: Cela peut être un véhicule, selon ce que l'on
veut simuler.
M. GOSSELIN: M. le Président, le ministre aurait peut-être
pu transformer le camion blindé. Cela a tout l'air qu'on ne sait qu'en
faire.
M. GAGNON: Cela aurait coûté plus cher.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 6: Système
de communications, $75,000.
M. CLICHE: $75,000...
M. GAUTHIER: C'est en quoi ça, la radio?
M. RUSSELL: Il y a deux ans, on a dépensé $67,000; l'an
dernier, le montant est passé...
M. CLICHE: C'est le montant pour compléter et entretenir le
système de communications dans les districts: districts du haut
St-Maurice,
Roberval encore, de Québec, du Parc des Laurentides, de
Chibougamau, Sept-Iles, La Sarre. Le laboratoire de radio. Système de
communications. $75,000. Le montant le plus élevé est de $38,700,
dans le parc des Laurentides.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: C'est seulement l'entretien...
M. CLICHE: Moderniser notre système, compléter et
entretenir le système de communications, le compléter.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 7: Avions: transformation et entretien.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il transporte des avions?
M. CLICHE: C'est pour payer au ministère des Transports et
Communications les frais fixes pour l'administration et l'entretien des avions
Canso utilisés pour le combat des incendies forestiers...
M. GAGNON: Cela me fait rire, cela a sonné comme cancer.
M. RUSSELL: Je m'aperçois que le ministre vole moins, cela prend
juste $125,000 cette année.
M. CLICHE: Ce n'est pas une question de voler, de la part des officiers,
c'est de la part des aviateurs qui vont éteindre les feux et c'est pour
entretenir ces avions-là, si on veut qu'ils reviennent quand ils partent
pour aller les éteindre.
M. RUSSELL: C'est juste l'entretien cela.
M. CLICHE: Les frais fixes pour l'administration et l'entretien des
avions, des Cansos.
M. GOSSELIN: Comment se fait-il, ce n'était pas supposé
être tout remis au ministère des Transports?
M. CLICHE: Oui, oui, cela appartient au ministère des
Transports.
M. GOSSELIN: Cela appartient au ministère des Transports...
M. CLICHE: ... mais les charges...
M. GOSSELIN: ... le ministère des Transports vous charge les
réparations qu'il y a à faire sur les avions.
M. CLICHE: L'administration etl'entretien.
M. GOSSELIN: Comment se fait-il que cela ne relève pas du
ministère des Transports si les avions appartiennent au ministère
des Transports?
M. CLICHE: Oui, mais les frais sont chargés aux différents
ministères qui utilisent les avions.
M. GOSSELIN: Oui, pour les services rendus, mais l'entretien, il me
semble que cela devrait relever du ministère des Transports. Quand vous
louez une automobile...
M. CLICHE: Mais c'est une charge fixe, convenue de $125,000 que notre
ministère paie.
M. RUSSELL: Est-ce que cela serait un minimum?
M. CLICHE: Minimum et maximum, c'est le...
M. RUSSELL: Si je comprends bien, pour $125,000, les ministères
peuvent se servir des avions tant qu'ils en ont besoin.
M. CLICHE: Quand il y a des feux de forêt.
M. RUSSELL: Quand il y a des feux de forêt, au besoin.
M. CLICHE: A part cela, on paie $100 l'heure.
M. RUSSELL: En plus de cela. M. CLICHE: Oui, en plus de cela.
M. RUSSELL: Combien a coûté, l'an dernier, le montant des
heures d'utilité?
M. CLICHE: En 1965, au 30 septembre 1965, un montant de $70,600 avait
été dépensé pour l'arrosage aérien, et sur
cela nous avions obtenu un remboursement de $16,000 environ pour services
rendus au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Ecosse et à l'état du
Maine. On est allé éteindre des feux jusque dans le Maine. C'est
une force internationale que l'on a. Parce que les feux, vous savez que
ça traverse les frontières. Ils ne s'arrêtent pas à
ladouane.
M. GAGNON: Vous allez être appelés à faire partie de
l'OTAN, si ça continue!
M. RUSSELL: Est-ce que le montant de $70,000 a été
payé pour l'utilité, plus les $125,000...
M. CLICHE: Oui.
M. GAGNON: Mais vous payez $100 l'heure, qui ne sont pas compris dans le
montant de $125,000.
M. CLICHE: Oui, c'est cela.
M. GAGNON: Alors, $100 l'heure sont applicables sur le nombre d'heures
de service, et peu importe le nombre d'heures de service, vous payez $125,000
en charges fixes.
M. CLICHE: C'est cela.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y aura des changements pour l'année en
cours pour qu'on puisse justifier ce montant de $125,000?
M. CLICHE: Le montant fixe.
M. COITEUX: Vous aviez l'an dernier $205,000.
M. RUSSELL: Vous avez payé l'an dernier $125,000, montant fixe,
plus $70,000 en envolées, cela fait $195,000. L'an dernier il y avait
$205,000 à cet article.
M. COITEUX (Duplessis): C'est parce que la transformation des Cansos
était prévue.
M. CLICHE: L'an passé, il y avait la transformation de deux
avions.
M. RUSSELL: Cela ne change pas la question. Vous m'avez dit qu'on paie
au minimum $125,000 pour l'entretien. Là-dessus, il n'y a pas
d'utilité du tout.
M. CLICHE: Non. C'est un autre article que vous ne comprenez pas.
M. RUSSELL: C'est là la question. Je me demande pourquoi
l'article a été changé. La, on a un article pour
l'entretien, tout à l'heure, on avait un autre article pour
l'utilité.
M. CLICHE : Transformations et entretien.
M. GAGNON: Ce qui surprend, c'est que ce sont des charges fixes.
Pourquoi cette année a a-t-il $80,000 de moins que l'année
dernière?
M. CLICHE: Justement, c'est que l'an passé, on a payé pour
la transformation de deux Cansos.
M. GAGNON: Ah! c'est vous autres qui avez payé?
M. CLICHE: Oui. Les Cansos ne sont utilisés pratiquement et
uniquement que pour les feux de forêt.
M. GAGNON: Alors, tous les Cansos qui ont été
transformés l'ont été par le ministère des Terres
et Forêts.
M. CLICHE : La différence des Transports et Communications a
été affectée à notre ministère. La
différence, $80,000, ce serait pour l'entretien additionnel
spécial.
M. GAGNON: La transformation. M. CLICHE : La transformation.
M. GAUTHIER: Alors, transformation à l'article...
M. CLICHE: Pas l'utilité.
M. GAUTHIER: ... ce serait de trop? Si vous ne prévoyez pas de
transformations, ce serait de trop, c'est marqué: transformations et
entretien.
M. CLICHE: Bah! c'est le titre qu'on donnait!
M. RUSSELL: Si je remarque l'année
précédente,...
M. CLICHE: Le titre dit; avions, achat, transformation et entretien, il
n'y a pas d'achat et pas de transformation.
M. RUSSELL: Avions... l'année précédente, on avait
$214,000.
M. CLICHE: Cette année il n'y a pas de transfor mations.
M. GAUTHIER: Alors, c'est de trop tout simplement.
M. RUSSELL: Ce n'est pas très clair.
M. CLICHE: Moi, je trouve cela clair. Je vous dis ce qui en est.
M. RUSSELL: Les $125,000 dont je vous ai parlé tout à
l'heure quelle était la différence, était-ce pour l'usager
à $100 de l'heure? Le ministre dit qu'il a utilisé $70,000, pour
des avions, sur un montant de $195,000. Il revient sur la même question,
et il dit que la différence de $80,000, c'est pour des transformations
spéciales sur deux avions. Donc, je tiens pour acquis que les $70,000
qui ont été payés doivent aller à un autre article
mais pas dans celui-là.
M. CLICHE: Le député a demandé des renseignements
additionnels, je lui en ai donnés. Je lui ai dit combien ça
coûtait, sur quelles bases on les utilisait. Mais le poste qu'on
étudie présentement, ce sont les $125,000, le taux fixé
par le ministère des Transports et des Communications au
ministère des Terres et Forêts. Quand on utilise les avions, on
paye pour, à un certain tarif...
M. GAUTHIER: Cela se trouve à un autre article.
M. CLICHE: Un autre article.
M. RUSSELL: L'an dernier on avait demandé $205,000.
M. CLICHE: $205,000 parce qu'en plus des $125,000, il y avait des frais
de transformation.
M. RUSSELL: Pour $80,000 de transformations! L'année
précédente, il devait y avoir des transformations parce qu'on
avait dépensé $214,000!
M. CLICHE: Il y avait eu des achats à ce moment-là,
M. RUSSELL: Des achats!
M. LE PRESIDENT: Adopté? Sous-article 8, combat contre les
incendies, les maladies et les insectes forestiers: $300,000.
M. GAUTHIER: C'est à cet article, je suppose que...
M. CLICHE: Oui. Evidemment là, on vote un montant de $300,000
cette année. Combien cela peut-il coûter? Cela a
coûté en moyenne, dans le passé, de $500,000 à
$600,000 annuelle-
ment. Il y a eu des années où cela a coûté
$75,000; il y a des années où cela a couté $1 million.
Alors, on prévoit $300,000, cela dépend.
M. RUSSELL: Surtout depuis que l'honorable Bona a dit; « Amenez-en
des feux »! Cela coûte plus cher!
M. CLICHE: Oui, amenez-en de l'eau, pour éteindre les feux!
M. RUSSELL: Combien cela a-t-il coûté l'an dernier?
M. CLICHE: $510,000 l'an passé.
M. RUSSELL: Rien que cela!
M. CLICHE: Environ $500,000 l'an passé.
M. RUSSELL: L'année précédente...
M. GAUTHIER: ... le ministre avait demandé $293,000.
M. CLICHE: L'année précédente, c'est 1964:
$341,000.
M. RUSSELL: Oui! C'est bien difficile à contrôler!
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. GAGNON: Non, un instant. J'ai lu un article, il n'y a pas tellement
longtemps, où il était question d'un certain bourgeon
d'épinette, d'un puceron ou quelque chose du genre qui s'attaquait
à la forêt gaspésienne. Est-ce que le ministre est au
courant? J'ai lu, il n'y a pas tellement longtemps qu'un certain insecte
s'attaquait de nouveau à la forêt gaspésienne. Et celui qui
vit dans le territoire gaspésien, quand il sait que vers les
années, disons, en 1939-1940, je ne sais pas, il y a eu une maladie qui
a balayé le bois dur, tel que le bouleau, qui a fait perdre des millions
et des millions de dollars à la Gaspésie. Je me rappelle que sur
la route du parc national de la Gaspésie il y avait des centaines de
milliers de bouleaux qui sont tous morts dans un laps de temps de cinq ans.
M. CLICHE: Mais ça, c'est l'épidémie qui a
traversé de l'Ontario directement au Nouveau-Brunswick. Cela a
passé partout, cela a pris, quoi, dix ans, douze ans, quinze ans
à passer...
M. GAGNON: A ce moment-là, je comprends que le ministère
n'avait pas tellement d'argent, qu'il n'était pas organisé
peut-être pour combattre ça. Maintenant on est mieux
organisé. Je sais par ailleurs que lorsqu'on envoie de l'insecticide sur
les forêts cela a certaines répercussions sur la population et je
voyais un article de médecin il y a quelques années qui disait
que, les endroits où l'insecticide avait été
répandu sur les forêts, avait produit certains rhumatismes chez
les individus.
M. CLICHE: Ah oui! En théorie ils prétendent que le D.D.T.
mais...
M. GAGNON: Le D.D.T. surtout.
M. CLICHE: ... ça fait tout un cycle qui peut devenir
dangereux.
M. COITEUX: C'est ce nouvel insecte qui s'appelle le puceron de
Laniel...
M. GAGNON: Originaire des Iles-de-la-Madeleine, je ne sais pas trop et
qui a été transporté en Gaspésie.
M. COITEUX: ... que l'on a constaté à Terre-Neuve et puis
dans les provinces de l'est et qui effectivement s'attaque aux sapins.
M. GAUTHIER: Lors des prochaines élections on va en voir
davantage. On va peut-être en avoir davantage.
M. GAGNON: C'est ça.
M. GAUTHIER: Des insectes dont...
M. GOSSELIN: Alors dans mon temps... ils ont tous traversé dans
le parti libéral.
M. CLICHE: Des cantons de l'Est.
M. GOSSELIN: Ah non, non! Ils meurent les libéraux, c'est
terrible.
M. GAGNON: Mais je dirai au ministre que dans une élection il ne
faut pas qu'il voie des insectes, il faut qu'il voie des électeurs.
M. GAUTHIER: Avec le prochain budget il faut qu'il s'attende à
une circulation plus grande...
M. GAGNON: M. le ministre...
UNE VOIX: Les pucerons vont avoir de l'argent dans leurs poches.
M. GAGNON: Mais là le ministre m'assure qu'il prend des
dispositions spéciales pour la forêt de la Gaspésie, il ne
faudrait pas qu'à un moment donné qu'elle soit à nouveau
balayée.
M. COITEUX: On a eu la mouche à scie de l'épinette et puis
on a fait de grosses dépenses...
M. GAGNON: ... mais ç'a porté de bons fruits.
M. COITEUX: Le profane est porté à dire ça
maintenant aux études on s'éternise à se demander si
réellement cela s'est arrêté ou non.
M. GAGNON: Bien chez nous j'ai l'impression que cela s'est
arrêté considérablement...
M. COITEUX: De toute façon on n'a pas de chance à prendre,
je suis convaincu que le ministère...
M. CLICHE: Si vous vouliez, messieurs, on adopterait le sous-article 8,
le sous-article 9. On arrêterait au poste 4: Caisse régionale...
et on continuera...
M. GAGNON: Le remboursement de $79,000 au fédéral, est-ce
qu'il s'applique aux combats des incendies?
M. CLICHE: $45,000 au système de communication, $24,000 pour
véhicules-moteurs, achat d'équipement...
M. GAUTHIER: Les autres $14,000, à autres dépenses. $7,000
l'an dernier, $14,000 cette année.
M. CLICHE: J'aime avertir le député qu'il ne s'agit pas de
cadeaux. Il s'agit de dépenses qui sont rigoureusement
contrôlées.
M. RUSSELL: Je ne crois pas le ministre. M. CLICHE: Il s'agit de
location d'espace pour les expositions, concours d'outillage, subventions aux
municipalités.
M. RUSSELL: Avec ça, il y a toujours des dépenses
additionnelles.
M. CLICHE: Pas depuis que je suis au ministère, ça va
être la première année que je vais être au
ministère en temps d'élection.
M. RUSSELL: C'est une expérience, cette année.
M. CLICHE: Cette année ou l'an prochain.
M. GOSSELIN: Ah! c'est une décision du ministre, on va avoir des
élections au mois de juin, je suppose.
M. CLICHE: Adopté. Article 3.
M. GOSSELIN: J'ai dit ça dans mon comté, le 5 ou le 6.
M. CLICHE: Sinon cet automne, l'an prochain.
M. GOSSELIN: Dépêchez-vous parce que...
M. GAGNON: ...que les événements fédéraux
peuvent rapprocher, retarder ou rapprocher.
M. CLICHE: Non, je n'ai pas d'idée.
M. RUSSELL: D'ailleurs ça ne le dérange pas.
M. le PRESIDENT: C'est bien, messieurs, merci.
M. RUSSELL: Est-ce que demain on commence à dix heures?
M. LE PRESIDENT: A dix heures et demie, demain matin.
(Séance du 11 mars)
M. TURPIN (Président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs.
M. CLICHE: Alors, M. le Président, hier nous étions rendus
à quel article?
M. LE PRESIDENT: A l'article 4. Nous avions adopté un, deux,
trois, hier soir.
M. CLICHE: Nous sommes rendus aux unités régionales.
M. LE PRESIDENT: C'est cela. Page 136.
M. GOSSELIN: Qu'est-ce que ça comprend, les unités
régionales? Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
détails?
M. CLICHE: Les unités régionales sont les districts
régionaux administrés de façon régionale et qui
voient sur place à l'administration des questions forestières,
disons l'administration au point de vue de la protection des forêts, au
point de vue forestier, même l'émission et la transmission des
permis, la question du mesurage, celle, comme j'ai dit, de la protection et de
l'administration générale des questions forestières. Et,
comme je le disais, la province est divisée en vingt districts.
M. GOSSELIN: Si je comprends bien, notre région, notre
unité régionale aurait un bureau à Lac Mégantic.
Est-ce qu'il n'y en aurait pas aussi un autre à Sherbrooke? Monsieur
Yvon Dumoulin, à Sherbrooke. Il n'y a pas un monsieur Morin, à
Lac Mégantic?
M. CLICHE: Le bureau de district, c'est Québec.
M. GOSSELIN: Mais...
M. CLICHE: Ce sont des bureaux de renseignements forestiers. Un à
Drummondville, un à Lac-Mégantic, un à Plessisville.
Est-ce qu'il y en a un à Drummondville?
M. RUSSELL: Il n'y en a pas un à St-Hyacinthe?
M. CLICHE: Non.
M. GOSSELIN: C'est vacant.
M. RUSSELL: C'est vacant.
M. CLICHE: C'est vacant actuellement, oui. L'ingénieur forestier
n'est plus au poste.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés à
Drummondville?
M. CLICHE: Pardon?
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés à
Drummondville?
M. CLICHE: Trois.
M. RUSSELL: Trois employés. Qui est en charge?
M. CLICHE: M. Corne Lemay, un jeune ingénieur forestier.
M. GOSSELIN: Est-ce que ces mêmes unités régionales
ont juridiction ou si elles ont la surveillance sur le domaine privé
également détenu par nos compagnies forestières, nos
grandes compagnies de papier, comme Domtar?
M. CLICHE: Bien...
M. GOSSELIN: Ou si cela s'applique ou si ces unités
régionales-là n'ont qu'un seul devoir, celui de surveiller
à ce qui appartient à la Couronne?
M. CLICHE : Egalement, la juridiction que nous avons sur les territoires
concédés aux compagnies forestières, les deux.
M. GOSSELIN: Les deux.
M. RUSSELL: Quel est le travail de M. Lemay à Drummondville?
M. CLICHE: Etant donné qu'il s'agit d'un bureau de renseignements
forestiers, M. Lemay est à la disposition des cultivateurs, des
agriculteurs et de tous ceux qui s'intéressent aux questions
forestières, et spécialement des cultivateurs, comme je le
disais, pour leur donner les informations voulues, les renseigner sur les
bénéfices que nos lois leur accordent relativement à la
reforestation.
M. RUSSELL: Son territoire couvre combien de comtés?
M. CLICHE : Trois comtés.
M. RUSSELL: Drummondville, Bagot, St-Hyacinthe.
M. CLICHE: Oui, Drummond, Bagot, St-Hyacinthe.
M. RUSSELL: Le comté de Shefford est couvert par quelle
région?
M. CLICHE: Cowansville. M. RUSSELL: Cowansville.
M. CLICHE: Par le bureau du district de Cowansville.
M. RUSSELL: Vous avez vingt unités régionales dans la
province?
M. CLICHE : Oui, vingt.
M. RUSSELL: Vingt, qui ont une moyenne de trois à quatre
employés chaque unité?
M. CLICHE : Ah! plus que cela. M. RUSSELL: Plus que cela?
M. CLICHE: Parce qu'il y a des bureaux qui ont plus d'importance que
d'autres. Tout dépend de l'activité forestière. A certains
bureaux, vous pouvez avoir 25, 30, 50 employés. Tout dépend de la
saison.
M. RUSSELL: Combien d'employés dans les vingt unités?
M. GOSSELIN: En somme, si le ministre ne trompe pas le comité,
cependant il y a vingt et une unités de divisions régionales
parce que l'on ajoute à ces divisions régionales la vallée
de la Rouge qui fait la vingt et unième unité.
M. CLICHE : Non. Quelle était la question? Excusez.
M. GOSSELIN: J'ai dit que dans les divisions régionales, le
ministre nous a mentionné qu'il y en avait vingt, et on ajoute ici dans
le rapport à la page 29, qu'il y a la vallée de la Rouge aussi
qui passe pour une division régionale. Ce qui ferait vingt et une
unités.
M. CLICHE : Oui, mais qui en réalité n'est pas
constituée, n'est pas formée. Elle relève du bureau de
Montréal et Mont-Laurier aussi.
M. GOSSELIN: Alors, le ministre nous dit qu'il y a 400 employés
dans ses...
M. CLICHE: Une seconde! 1,170 employés, dont 216 permanents et
954 saisonniers.
M. GOSSELIN: Est-ce que ces 954 saisonniers sont des employés qui
seraient prêtés pour faire du reboisement ou tout simplement... En
somme, en quoi consiste le travail des employés saisonniers?
M. CLICHE: Je puis vous donner la liste des emplois que constituent ces
travaux à salaires ou saisonniers.
Il y a les sous-inspecteurs du ministère, il y en a trois
saisonniers.
Je vais vous donner... Et comme gardes-forestiers, il y en a 82
saisonniers. Comme assistants gardes-forestiers, il y en a 146. Il y a, disons,
520 gardes-feu et puis 80 gardes du Parc des Laurentides.
Il y a 47 mesureurs de bois, pour un total de 954 employés
saisonniers. C'est facile de voir pourquoi comme garde-feu, c'est pour la
période...
M. GOSSELIN: Je pense bien, qu'exception faite de vos employés
permanents, tous les saisonniers sont engagés à la
discrétion des directeurs de services. Est-ce qu'on passe par la
commission du service civil pour l'engagement de ces
employés-là?
M. CLICHE: Pour certains emplois, comme les mesureurs de bois, les
gardes-forestiers, les sous-inspecteurs de protection, c'est la Commission du
service civil.
M. GOSSELIN: En somme, seulement pour les employés permanents.
Quand il s'agit des employés saisonniers, ce sont les officiers qui sont
libres...
M. CLICHE: Non, ce sont des employés saisonniers dont je parle
qui...
M. GOSSELIN: Saisonniers?
M. CLICHE: ... passent par la Commission du service civil.
M. GOSSELIN: Comment ces employés saisonniers sont-ils
payés? A l'heure, à la semaine, ou en somme...?
M. CLICHE: A la journée, ou au mois, selon le cas. Il y en a
quelques-uns à l'heure, disons ceux qui travaillent pour des travaux de
protection, de garde-feu.
M. RUSSELL: Est-ce qu'une bonne proportion de ces employés
temporaires sont des étudiants?
M. CLICHE: Non. Pas dans ce cas-là.
M. GOSSELIN: Cela ne ferait pas partie des camps forestiers?
M. CLICHE: Non.
M. RUSSELL: Un bureau comme Drummondville, est-ce qu'il y aurait des
employés saisonniers qui seraient engagés durant la saison
d'été?
M. CLICHE: Nous allons vérifier. On m'informe que non, il n'y
aurait pas d'employés saisonniers à Drummondville.
M. RUSSELL: Trois employés permanents? M. CLICHE: Ce serait
cela.
M. GOSSELIN: Ces employés saisonniers, est-ce qu'ils travaillent
en partie sur les pépinières du gouvernement ou si c'est encore
une autre section?
M. CLICHE: C'est une autre nomenclature, une autre section.
M. GOSSELIN: L'augmentation d'au-delà de $300,000, cette
année, que le ministre nous réclame dans ses crédits,
est-ce que c'est l'augmentation statutaire de ces employés ou...?
M. CLICHE: Non, ce sont des augmentations générales de
traitements et de salaires.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a utilisé le montant de $3 millions que
vous avez eu à votre crédit l'an dernier.
M. CLICHE: Oui. $3,320,000 jusqu'à présent. M. RUSSELL:
Vous avez dépassé.
M. CLICHE: Il y a eu un budget supplémentaire de $340,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2: frais de voyage et de
pension: $1 million...
M. GOSSELIN: Je suppose que le ministre pourrait me donner à peu
près la même explication que sur tous les autres articles, c'est
toujours la même chose, ce sont les frais de voyage de ses
employés...
M. CLICHE: Ce montant servira à payer les déplacements et
frais de pension de nos employés permanents et temporaires de
l'extérieur, comme ingénieurs, inspecteurs, gardes-forestiers,
mesureurs de bois, leurs assistants, les gardes- feu, patrouilleurs, les
surveillants de bois en transit, etc., les frais de voyage de ces
messieurs.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: frais de bureau:
$80,000.
M. CLICHE: Les frais de bureau réclamés au présent
article sont ceux nécessités par des appels
téléphoniques, également pour payer les frais de
messagerie, de télégrammes, de timbres, loyer de bureaux de
divisions, achat d'articles de bureau, éclairage, chauffage...
M. RUSSELL: Le montant de $76,000 a-t-il été
dépensé l'an dernier?
M. CLICHE: $80,000 ont été dépensés, il y a
eu virement de fonds... pas un détournement!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4, véhicules moteurs,
équipement et outillage; achat, entretien et opération.
M. CLICHE: Véhicules moteurs. Nous avons une flotte de 409
véhicules; sedans, camions, tracteurs, traîneaux-mobiles,
remorques, etc...
M. GAUTHIER: Je suppose que, lorsque vous procédez à
l'achat de ces véhicules moteurs ou de l'équipement
nécessaire, vous procédez toujours par l'entremise du Service des
Achats de la province?
M. CLICHE: C'est exact.
M. RUSSELL: Est-ce que ce montant va servir à l'achat
d'automobiles et de tracteurs, cette année?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Combien d'automibiles?
M. CLICHE: Une trentaine, et il y a également des achats de
tuyaux d'incendies, des pompes.
M. LE PRESIDENT: Très bien, adopté. Cinq. Bons de pension,
fournitures et approvisionnements, $260,000.
M. GOSSELIN: C'est régulier ça, c'est à peu
près ce qui revient chaque année.
M. CLICHE: Oui. Frais de pension dans les chantiers, les achats de
nourriture...
M. RUSSELL: Est-ce que ces gens-là travaillent avec les
unités régionales, les mesureurs? Leur pension est payée
dans des camps de compagnies souvent!
M. CLICHE: C'est ça, c'est exact. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
M. GOSSELIN: Article 6, Entretien et constructions temporaires; achat de
matériaux et contrats. Qu'est-ce qu'on veut dire par contrats? Et ces
contrats-là sont-ils donnés par soumissions publiques?
M. CLICHE: Nous devons construire différents types de
bâtisses pour loger nos officiers en forêt, pour remiser le
matériel, etc. Il nous faut en acheter aussi, les réparer et les
agrandir à l'occasion. Et c'est à même ce sous-article que
nous effectuons les paiements nécessaires. Généralement,
les travaux sont effectués par notre ministère qui a à son
emploi des ouvriers, des menuisiers, et, si le ministère n'en a pas, il
requiert les services de menuisiers et tente de les garder comme
employés à l'année. Sinon, bien, s'il s'agit d'une
construction spéciale, on voit à ce que les travaux soient faits
par des personnes compétentes, on emploi des gens de
l'extérieur.
M. GOSSELIN: Mais vous n'avez pas de contrats qui sont donnés par
soumissions publiques?
M. CLICHE: $5,000 en montant, ça passe par soumission publique,
c'est automatique.
M. RUSSELL: Quelle est la partie des $140,000 qui est affectée
à la construction?
M. CLICHE: Environ $60,000...
M. RUSSELL: $60,000, c'est pour la construction des camps dans les bois
ça?
M. CLICHE: Oui. De camps, de remises, de garages, de petits
garages...
M. RUSSELL: Est-ce que ce sont des constructions permanentes?
M. CLICHE: Temporaires ou permanentes, selon le cas.
C'est-à-dire, ce ne sont pas des camps qui se déplacent, ce sont
des camps plutôt permanents.
M. RUSSELL: Vous ne faites plus de constructions en bois rond?
M. CLICHE: Selon les lieux, selon l'endroit où on est.
M. RUSSELL: On en fait encore? M. CLICHE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 7, Entretien des pistes
d'atterrissage.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 8: Transport, $70,000.
M. RUSSELL: Transport par avion?
M. CLICHE: C'est de la patrouille aérienne pour le transport de
nos gardes-feux de la grande forêt, de nos officiers
préposés au contrôle des exploitations forestières,
de leur équipement, de leur nourriture; le transport des
matériaux de construction, des effets, est aussi payé à
même ce montant de $70,000.
M. RUSSELL: C'est un montant payé au ministère des
Transports?
M. CLICHE: Non, à des firmes d'aviation.
M. RUSSELL: D'aviation. Il n'y a pas d'aéroport dans la
région?
M. CLICHE: Il n'y en a pas.
M. RUSSELL: Il n'y a rien dans ces $70,000 là, qui est
payé au ministère des Transports?
M. CLICHE: Non.
M. RUSSELL: Quelle est la proportion de cette dépense qui couvre
le transport par avion?
M. CLICHE: Environ $60,000, il y a six patrouilles et puis environ
$10,000 par patrouille.
M. LE PRESIDENT: Article 8 adopté? Adopté. Article 9:
Autres dépenses, $64,000.
M. RUSSELL: Cela comprend quoi?
M. CLICHE: Cela comprend les assurances des véhicules, des droits
spéciaux de passage, les services d'aqueduc, loyers de locaux, locations
de machineries, locations de chevaux, pour les dépenses non
prévues aux autres articles.
M. RUSSELL: Les droits spéciaux de passage, c'est quoi
ça?
M. CLICHE: Quand il faut passer sur des terrains, des fermes, ou s'il
faut passer des fils téléphoniques pour notre système de
communication. Il ne s'agit pas de barrières de péage, autrement
dit.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5...
M. RUSSELL: Il y a $821,000 de remboursement qui s'applique à
quel article? Le remboursement du gouvernement canadien?
M. CLICHE: Le remboursement de $821,000? M. RUSSELL: Oui.
M. CLICHE: Il y a $466,000 attribué au paragraphe 1, au poste 1,
Traitement, salaire et allocation...
M. RUSSELL: Il paie une partie des salaires?
M. CLICHE: Oui. $466,000 en vertu de l'entente forestière, et
$80,000 à l'achat de véhicules, équipement,
outillage...
M. RUSSELL: Ces $80,000 là sont applicables surtout à
l'outillage pour combattre le feu?
M. CLICHE: Oui.
M. GOSSELIN: Vous avez une augmentation très considérable,
cette année, sur cet article-là...
M. CLICHE: On parle des arpentages-là?
M. GOSSELIN: On parle toujours de la contribution de $821,000 du
gouvernement du Canada, il y a une augmentation très considérable
cette année. En somme, qu'est-ce qui a apporté cette
augmentation-là?
M. CLICHE: Le montant global de la contribution fédérale
ne change pas, il est au total de $1,907,000. Il ne varie pas tellement, c'est
environ $1,900,000 à $2 millions, excepté qu'il est
distribué de façon différente à chaque
année, selon nos besoins, selon nos travaux, mais toujours selon les
termes du contrat.
M. RUSSELL: On a $480,000 là...
M. CLICHE: Vous voulez plus de détails. Prenons l'article 9:
Travaux de restauration, $150,000; ce n'est pas l'article 9, excusez...
Alors j'ai mentionné tantôt $466,000 et $80,000; il y a
$25,000 à l'article 8, Transport; et il il y a aussi $250,000 au poste
patrouille...
M. RUSSELL: Est-ce que ça irait avec les frais de voyage,
ça la patrouille?
M. CLICHE: C'est le remboursement de différents frais de
protection payés par des associations ou des compagnies et auxquels nous
contribuons.
M. RUSSELL: A quel sous-article cela se rapporterait-il?
M. CLICHE: Cela s'applique à l'ensemble... M. GOSSELIN: A
l'ensemble. Au poste 4. M. CLICHE: ...de l'affaire.
M. RUSSELL: $80,000 et $150,000, cela ferait $230,000, ça.
M. CLICHE: J'ai dit $466,000, plus $80,000 plus $250,000, plus
$25,000.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5: Service de l'arpentage et du
cadastre, y compris les subventions.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre pourrait nous donner un
aperçu, en somme, de ce qui a été fait au service de
l'arpentage et du cadastre depuis la dernière étude des
crédits et dire où on en est rendu avec cet inventaire dont il
nous avait parlé?
M. CLICHE: L'arpentage, c'est différent d'un inventaire
forestier. L'arpentage, c'est le tracé de lignes dans toute la province,
l'établissement de lignes pour fins de cartographie et
l'établissement de lignes pour fins minières, pour des travaux de
géodésie, l'établissement de lignes pour le service des
terres, pour le service forestier, pour les ministères du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche, et de la Colonisation, pour l'inspection. Le
montant que nous demandons est de $1,440,000. Ce sont des travaux habituels qui
se continuent ici et là dans la province: des tracés de cantons,
des subdivisions de cantons. Notre travail se continue et on donne la
priorité évidemment, à des endroits d'où on
reçoit des demandes plus urgentes qu'ailleurs. Mais c'est le travail
général de l'arpentage de la province qui se continue.
M. GOSSELIN: Est-ce que ce travail-là est fait par des
employés du gouvernement ou s'il est en grande partie donné
à des firmes d'arpenteurs?
M. CLICHE: Le travail est confié à des arpenteurs qui sont
à leur compte, qui sont indépendants du gouvernement.
M. RUSSELL: Des arpenteurs-géomètres. M. CLICHE: Des
arpenteurs-géomètres.
M. GOSSELIN: De quelle façon procédez-vous pour donner ces
contrats d'arpentage? Est-ce qu'ils sont donnés selon la
discrétion du ministre ou s'il y a un concours ou une répartition
quelconque?
M. CLICHE: Une répartition est faite depuis maintes années
entre une série de firmes qui font une demande ici, au ministère,
au service de l'arpentage. Elles offrent leurs services et on reçoit
leur demande. On connaît la compétence des
arpenteurs-géomètres intéressés et on leur confie
du travail, soit aux environ des villes, soit dans des régions
éloignées, des régions intermédiaires, suivant des
normes qui sont fixées par le service de l'arpentage.
C'est donc le service de l'arpentage qui nous suggère les noms et
les montants et il y a une distribution adéquate entre toute une
série de requérants. Requérants qui sont évidemment
arpenteurs-géomètres.
M. GOSSELIN: Je remarque dans le rapport de l'honorable ministre,
à la page 12, qu'en grande partie ce service sert à donner des
renseignements qui sont requis par le ministère de l'Industrie et du
Commerce, conjointement avec le service des terres et du cadastre de notre
ministère. Est-ce qu'on est en mesure de donner tous ces
renseignements-là, et est-ce que le travail que l'on veut faire dans ce
domaine est à jour ou s'il y a un retard?
M. CLICHE: Evidemment, si on avait le double des disponibilités
qui nous sont accordées, on ferait le double du travail. Mais il faut se
confiner à un montant X par année. D'autant plus que les
arpenteurs dont on obtient les services ne peuvent pas travailler plus de douze
mois par année. Mais on est satisfait dans les différents
ministères du travail qui est accompli annuellement et on pourrait
difficilement faire plus. On pourrait faire plus, mais il serait difficile de
faire beaucoup plus. Alors, il y a la...
M. GOSSELIN: Est-ce que...
M. CLICHE: La compilation doit en être faite de façon
à pouvoir renseigner les différents ministères et
l'industrie privée et les autres gouvernements le gouvernement
fédéral en particulier les municipalités, etc.
M. GOSSELIN: Puisqu'il s'agit, en somme, d'un article où le
service donné est surtout un service de renseignements, nous remarquons,
entre autres que dans certaines nouvelles qui ont paru dans l'Economie et
Finances, au mois d'octobre 1965, certains financiers européens qui
désiraient venir s'installer Ici dans la province de Québec n'ont
pas été capables de le faire parce qu'ils n'ont pas reçu
tous les renseignements qu'ils auraient aimé avoir, en particulier du
ministère des Terres et Forêts. Et le même article...
M. CLICHE: Si vous permettez, pas du services des arpentages?
M. GOSSELIN: Voici. On a demandé des informations au
ministère. Je ne sais pas au juste sur quel article on pourrait parler
de cette situation-là qui existe dans la province de Québec
puisqu'on dit, ici, dans le rapport du ministre j'essaie tout simplement
de trouver un article qui me permettra de signaler à l'honorable
ministre qu'il y a une lacune dans le domaine de l'information pour les
financiers ou les industriels qui désirent venir s'installer ici dans la
province de Québec . Voici ce qu'on dit: « Malheureusement,
lorsqu'on a voulu, en vue de réaliser des bénéfices
personnels, participer au développement industriel du Québec, et
de ce fait demander la collaboration du gouvernement, nous n'avons pas
reçu de réponses concrètes de la part des
autorités. Non pas, a continué l'homme d'affaires italien, qu'on
se soit opposé à nos projets, bien au contraire, on nous demande
de venir. Venez, venez, disent-ils, mais jamais de réponses à nos
demandes ». Et plus loin, on dit qu'une compagnie, en l'occurrence The
Brown Company, a décidé, au début de la semaine
dernière, d'investir $20 millions qu'elle avait de disponibles au
New-Hampshire, aux Etats-Unis. Encore là, parce qu'on n'a pas pu obtenir
les renseignements voulus du ministère des Terres et Forêts aussi
bien que du ministère de l'Industrie et du Commerce pour pouvoir mettre
à exécution le projet de venir s'installer ici dans la province
de Québec...
M. CLICHE: Bien, là, je pourrais répondre au
député de Compton que le point qu'il soulève ne
relève certainement pas du poste du service des arpentages et du
cadastre parce que la plainte qui a été formulée a
été la seule qui ait
été formulée dans la province. C'est celle d'un
homme Ghatti qui, par les journaux, c'estplaint du fait qu'il avait certains
plans pour aller installer à Rimouski une industrie, mais qu'il n'avait
pas obtenu la collaboration du ministère des Terres et Forêts.
C'est très curieux que cette plainte-là ait été
formulée et encore une fois, c'est la seule. Je veux pour l'information
des députés ici présents, et pour ceux qui ne sont pas
déjà au courant, dire qu'à notre ministère, depuis
quatre ans, nous avons mis sur pied un service de planification et
d'études économiques ce qui n'existait pas auparavant
spécialement dans le but de faire certaines études pour
l'implantation d'usines, pour voir s'il y avait possibilité d'implanter
des usines de façon rentable. Alors, nous avons ce service-là
à notre ministère depuis quatre ans, ce qui n'existait pas
auparavant.
Evidemment, à l'endroit des capitaux québécois,
canadiens et étrangers, on ait des démarches
régulièrement pour les emmener à investir dans le
Québec et nous leur fournissons tous les renseignements qu'on peut leur
fournir, de façon à les intéresser, pas à n'importe
quelles conditions, à des conditions raisonnables et jamais nous n'avons
eu de plaintes. Au contraire, nous passons un temps considérable
à recevoir quantité de gens qui s'intéressent à
implanter des industries ou que nous sollicitons. Et c'est la seule plainte que
nous ayons reçue, celle d'un monsieur Ghatti, et le même
Ghatti...
M. MALTAIS: Cela ne va pas tellement bien ses affaires, à
lui.
M. CLICHE: Pardon?
M. MALTAIS: Ses affaires ne vont pas tellement bien.
M. CLICHE: Le même Ghatti communique avec le ministère des
Terres et Forêts depuis à ma connaissance, quatre ans. Il le
faisait du temps de mon prédécesseur également. Il avait
suggéré d'implanter au Québec une industrie de pâte.
En vertu de son plan il aurait usiné une quantité X de bois et
aurait eu droit d'exporter la même quantité que celle
usinée.
Ici, au Québec, on a dit qu'on refusait parce que le bois devait
être usiné au Québec. Et le même homme ou la
même organisation est allé au Nouveau-Brunswick s'installer sur la
rivière Miramichie, en 1963, 1962-1963, etl'usine est
fermée depuis le mois de novembre 1965. Selon les articles de journaux
que j'ai lus la firme a fait une perte de plusieurs millions. L'usine est
fermée et c'est le gouvernement du
Nouveau-Brunswick qui a ce problème-là sur les bras. Parce
qu'ici, au Québec, les usines qui ont été
implantées depuis 1960, même avant, fonctionnent à plein
rendement et les employés sont payés. Il y a eu certaines
difficultés à Rivière-du-Loup, cela, c'est une autre
affaire, mais l'usine marche toujours. Alors notre ministère donne aux
intéressés, aux industriels sérieux, les renseignements
dont ils ont besoin. Qu'ils s'appellent Gatti ou autrement, nous les recevons
et nous les traitons bien; nous les sollicitons et nous les aidons.
M. GOSSELIN: Le type dont il est question ici n'est pas M. Gatti. C'est
M. Michel St-Donat, un financier, un banquier milanais qui désirait
faire d'importants investissements, en particulier dans le domaine des
pâtes et papiers.
M. CLICHE : Et dont le représentant est M. Gatti.
M. GOSSELIN: Je remercie le ministre de ce renseignement.
M. CLICHE: A ce sujet-là, j'ai reçu ici, dans la
même salle, une délégation de Rimouski, composée de
200 ou 300 personnes qui sont venues protester contre l'attitude du
ministère des Terres et Forêts, parce que M. Gatti a
déclaré un moment donné: On veut s'installer à
Rimouski et le ministère des Terres et Forêts n'est pas prêt
à nous accepter, il y avait toutes sortes de conditions à
l'implantation à Rimouski, conditions que n'avait pas
étudiées très sérieusement M. Gatti. Il n'y avait
pas d'approvisionnement forestier dans les environs, et il devait aller
s'approvisionner sur la Côte-Nord, il y avait une quantité de
problèmes.
M. GOSSELIN: Je ne sais pas, M. le Président, si je serais hors
d'ordre, mais je pense bien que le ministre me permettrait de lui poser la
question suivante.
M. CLICHE: Allez.
M. GOSSELIN: ... Qu'est-ce qui retarde présentement la mise en
chantier de l'usine de St-Félicien, dans le comté de
Roberval?
M. CLICHE : Bien écoutez, il n'y a rien qui retarde cela. Au
contraire, l'annonce vient d'être faite. L'annonce a été
faite le 21 janvier...
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: ... par le premier ministre et par le Président de la
compagnie Kruger. Le 21 janvier 1966, c'est alors que la décision a
été prise et annoncée publiquement. Mais, avant de
commencer à construire, il faut tout de même acquérir le
terrain et par la suite acheter la machinerie. Je suppose que la compagnie doit
donner le contrat de construction à une firme quelconque. Je ne le sais
pas. Ce n'est pas de mon domaine.
M. GOSSELIN: Mais je le sais.
M. CLICHE: Mais la construction va débuter au printemps, au
printemps 1966. Ce n'est pas un retard extraordinaire, cela.
M. GOSSELIN: Qui vivra, verra.
M. CLICHE: Vous ne croyez pas que la construction va avoir lieu?
M. GOSSELIN: A St-Félicien, ce n'est pas la première fois
qu'on monte des bateaux sur la construction d'une usine de pâtes et
papiers.
M. CLICHE: A ma connaissance, c'est la première fois.
M. GOSSELIN: Ah non, je ne suis pas d'accord.
M. CLICHE: Il a été question dans le passé
d'entreprises minières.
M. GOSSELIN: En 1958, alors que j'étais à une
élection partielle, une compagnie avait déjà
annoncé la construction d'une usine de pâtes et papiers.
M. CLICHE: Quelle compagnie avait annoncé cela?
M. GOSSELIN: Je ne me souviens pas. Je me souviens par exemple qu'on
parlait de la construction d'une usine de pâtes et papiers. Si je me
rappelle bien, l'un des promoteurs était un nommé Gagnon, qui
faisait partie du comité industriel de la Chambre de Commerce de
St-Félicien.
M. CLICHE: Oui. M. le député de Compton, je vous dirai que
j'ai parlé moi-même de construction d'usines de pâtes et
papiers dans la province. Aux endroits où j'ai dit qu'il y en aurait, il
y en a actuellement. Les travaux sont commencés. J'ai dit l'Abitibi, et
les travaux sont commencés. Et lorsque j'ai annoncé la
construction d'une usine de pâtes et papiers, en Abitibi, beaucoup de
gens, comme vous, ne croyaient pas à la réalisation de ce
projet-là et ont dit: Cela fait 25 ans que l'on en parle en Abitibi, ce
n'est pas possible que l'on voit du jour au lendemain cette
réalisation-là. Bien c'est la compagnie Domtar que vous
connaissez qui a dépensé à ce jour certainement de $40
à $50 millions. L'usine va entrer en production au mois d'octobre 1966.
Actuellement, au moment où je vous parle, il y a au moins 1,300
employés à la construction de l'usine. Vous le savez, vous
êtes allés faire une tournée en Abitibi, il y a un mois ou
deux. Vous reviendrez, j'espère. Vous reviendrez.
M. GOSSELIN: Certainement. Je vais y aller avec le ministre.
M. CLICHE: A part cela, il y a Bathurst, à New-Richmond dans le
comté de Bonaventure, où l'usine est construite et où elle
fonctionne. Dans le comté de Pontiac, à la Baie Miller, nous
sommes allés, le premier ministre et moi, annoncer avec le
Président de la compagnie Consolidated, la construction d'une usine. Le
site est tout prêt et au printemps 1966 va débuter la construction
d'une usine qui va coûter $50 millions.
A Matane, on a parlé de la construction d'une usine, on y va dans
le mois d'avril commercer les travaux. On l'a annoncé, on va commencer
les travaux dans le mois d'avril.
M. RUSSELL: Encore?
M. CLICHE: On y va commencer les travaux.
M. RUSSELL: Encore?
M. CLICHE: Comment encore?
M. GOSSELIN: Bien, ce n'est pas la première fois que vous
l'annoncez...
M. CLICHE: Ah! si vous autres, vous l'avez annoncé bien des fois,
je ne sais pas!
M. GOSSELIN: Non, du tout, du tout! Cela n'a jamais été
annoncé!
M. CLICHE: Moi, j'ai annoncé une fois que les travaux de
construction...
M. GOSSELIN: Cela va bien.
M. CLICHE: ... commenceront au mois d'a-
vril 1966. A St-Félicien, ce sera la même chose.
M. GOSSELIN: De temps en temps, le ministre nous a parlé, entre
autres, de son usine du lac Quévillon...
M. CLICHE: Cela vous fait sourire...
M. GOSSELIN: Oui, cela me fait sourire parce que je dirai au ministre
que...
M. CLICHE: Vous viendrez dire cela dans mon comté!
M. GOSSELIN: ... je n'en connaissais pas aussi long que lui sur l'usine
du lac Quévillon. Mais je pourrai lui dire que je connaissais tous les
débuts des travaux et la préparation et la mise en chantier de
cette affaire-là, que Jacques Tremblay, qui est le surintendant de tous
les travaux pour la compagnie Domtar, est un de mes amis personnels et intimes.
C'est un chic bonhomme, c'est un jeune Canadien français qui a fait sa
marque...
M. CLICHE: Sûrement!
M. GOSSELIN: ... et c'est grâce aussi à l'école de
papeterie de Trois-Rivières qu'il a pu recevoir la formation
nécessaire pour prendre charge de tous ces travaux et déjà
nous avons une grande quantité de nos employés qui étaient
à East-Angus et qui sont rendus à l'usine Quévillon.
Lorsque le ministre nous dit que c'est une industrie qui emploie
beaucoup d'employés aujourd'hui, c'est vrai. Mais lorsqu'elle sera
terminée, par exemple, elle n'emploiera pas le nombre d'employés
qu'on a mentionnés dans les journaux, soit entre 300, 400 et 500. Avec
les employés en forêt, très bien, mais ce sera...
M. CLICHE: Absolument pas! Moi, je vous dis qu'au moulin et qu'à
l'usine chimique il y aura tout près de 400 personnes qui vont
être employées à l'année longue, à Domtar,
à Lebel-sur-Quévillon, à l'usine Domtar.
M. GOSSELIN: Ce n'est pas...
M. CLICHE: En forêt, plus de 1,000 personnes qui vont travailler
à approvisionner l'usine.
M. GOSSELIN: L'usine du lac Quévillon...
M. CLICHE: A l'année longue! Ils vont travailler à
l'année longue!
M. GOSSELIN: ... sera une usine des plus modernes au monde, la plus
automatisée, la plus électronique possible.
M. CLICHE: Même à cela, elle va employer...
M. GOSSELIN: Et quand elle sera terminée, elle va employer
environ de 100 à 125 personnes.
M. CLICHE: Ah! non, absolument pas! C'est faux! Absolument inexact! Vous
savez que la production sera de 850 tonnes par jour. Alors cela prend du bois
pour l'alimenter et cela prend quelqu'un pour les conduire et les entretenir,
ces machineries. Je vous dis de 300 à 400 aux usines, et puis
au-delà de 1,000 en forêt à l'année longue.
M. GOSSELIN: On verra!
M. CLICHE: On verra, c'est celai
M. GOSSELIN: Je souhaite de tout coeur qu'on en emploie le plus
possible, plus on va embaucher d'employés, plus on diminuera le
chômage, et plus aussi la situation économique de la
province...
M. CLICHE: C'est cela... nous travaillons tous dans le même
sens!
M. GOSSELIN: Certainement. Seulement, ce que je dis au ministre, c'est
que certains renseignements qui ont été donnés ne sont pas
tout à fait précis. Je ne dis pas par le ministre.
M. CLICHE: Tous les renseignements qui ont été
donnés sur cela par notre ministère ou par les milieux
gouvernementaux ont été exacts et le sont encore.
M. GOSSELIN: On verra.
M. RUSSELL: Est-ce que nous avons le marché pour tout ce surplus
de production que nous allons avoir dans un an ou deux?
M. CLICHE: Nous... vous pourriez poser la question... Nous aurons... Ce
n'est pas le ministère qui a ce marché-là.
M. RUSSELL: Je parle de...
M. CLICHE: Nous avons fait des études quant au marché, et
puis nous sommes d'opinion que le marché mondial, va absorber la
production, et même plus, à cause de l'augmentation de
consommation, surtout en Europe.
M. GOSSELIN: Je sais que...
M. CLICHE: Même chose pour le papier-journal.
M. GOSSELIN: Je sais que ceci ne relève pas directement du
ministre, mais je pense qu'il serait grand temps que nous, de la province de
Québec, fassions des efforts pour tâcher de prendre le
contrôle de cette industrie du papier, parce qu'encore lundi dernier,
j'avais l'occasion de parler avec le gérant d'un très gros
journal qui me disait que même son journal ne peut pas acheter du
papier-journal dans la province de Québec. Il est obligé de
passer par le bureau central de New York, afin d'avoir ne serait-ce que 500 ou
1,000 livres de papier-journal.
Il en emploie beaucoup plus que cela, parce que ce sont des tonnes et
des tonnes par jour que ce journal-là emploie. Il ne peut pas acheter
son papier-journal dans la province de Québec. Il faut absolument qu'il
fasse le détour par New York. Tout est contrôlé par...
M. CLICHE: J'aimerais que le député me donne un exemple
absolument concret de ce qu'il avance. J'affirme, moi ici, que les compagnies
de papier, les compagnies québécoises qui produisent du
papier-journal, qui en font avec le bois de la province de Québec, ces
compagnies sont très heureuses d'écouler leur produit dans le
Québec. Je ne comprends pas qu'un acheteur aille acheter à
New-York.
M. GOSSELIN: Certainement qu'elles l'écoulent dans la province de
Québec leur produit, mais pour l'acheter, pour l'avoir...
M. CLICHE: Ah! non, pas possible!
M. GOSSELIN: Ah! oui, je dirais simplement au ministre de communiquer
avec...
M. CLICHE: Qu'il change de compagnie s'il est obligé d'aller
l'acheter à New-York! Il y a plusieurs compagnies!
M. GOSSELIN: C'est entièrement contrôlé par des
capitaux américains, par des firmes américaines, et les bureaux
chefs sont à New-York. Je dirais au ministre que, s'il veut avoir de
plus amples informations, qu'il communique avec M. Réjean
Desjardins...
M. CLICHE: Non, absolument pas! Vous allez prendre la compagnie Domtar,
c'est une compagnie canadienne, ce n'est pas une compagnie américaine.
C'est une compagnie entiè- rement canadienne. La compagnie Price
Brothers, c'est une compagnie québécoise; Donohue, c'est
québécois!
M. GOSSELIN: J'ai vu dans l'entrepôt des milliers de...
M. CLICHE: Et je pourrais vous en nommer plus... c'est
québécois!
M. GOSSELIN: ...de tonnes de papier et le gérant m'a
affirmé que, pour obtenir du papier qui vienne d'Anglo-Pulp, du papier
qui vienne de Domtar, du papier qui vienne d'une autre compagnie je ne
voudrais pas affirmer, mais je crois que c'est Consolidated Paper, mais je ne
suis pas certain mais, entre autres, je puis vous affirmer que j'ai vu
du papier de Domtar et du papier d'Anglo-Pulp et que, pour obtenir ce
papier-là, ils ont dû passer par le bureau chef de New-York. Ils
ne sont pas capables de l'acheter dans la province de Québec: Il faut
qu'ils passent par le bureau chef de New-York pour obtenir le papier à
journal.
M. CLICHE: Est-ce que...
M. GOSSELIN: Et ils viennent d'avoir une autre augmentation, encore, qui
est très considérable.
M. CLICHE: Est-ce que le député serait prêt à
me fournir le nom du journal ou du propriétaire du journal en
question?
M. GOSSELIN: Je viens juste de le nommer au ministre, je vous ai dit de
communiquer avec M. Réjean Desjardins, le gérant
général de Montréal-Matin.
M. CLICHE: M. Réjean Desjardins, de Montréal-Matin,
ça?
M. GOSSELIN: Oui. Je suis allé visiter ce journal-là, au
début de la semaine, et j'ai passé plus de 2 heures à
l'intérieur...
M. MALTAIS: Ne visitez pas seulement les journaux indépendants,
allez voir les autres journaux]
M. GOSSELIN: Je pense qu'il n'est pas tout seul... d'ailleurs,
présentement, les compagnies de papier viennent d'imposer une
augmentation assez considérable dans le domaine du papier à
journal, qui aura des répercussions extraordinaires sur nos quotidiens
de la province de Québec. Et ils en sont inquiets, parce qu'on
prétend même que cette hausse du papier à journal,
qui vient d'être demandée, va ébranler la situation
financière de plusieurs de nos quotidiens qui sont déjà en
marche ici dans la province de Québec.
M. CLICHE: Evidemment, jusqu'à quel point la hausse est
justifiée, ou est nécessaire, pour équilibrer, disons, les
budgets des compagnies, je l'ignore exactement. Mais les compagnies de papier
ont dû, au Québec, faire face à des augmentations de
salaires assez fortes. Pas trop fortes! Loin de là. Mais les
employés dans l'industrie du papier sont bien
rémunérés, bien traités et je suis content de cela.
Peut-être que cela se traduit par des augmentations du coût du
produit fini! Je ne sais pas. Si des propriétaires de journaux nous font
des représentations, je l'ignore, on pourra en discuter et prendre
desdécisions appropriées, s'il y a lieu.
M. GOSSELIN: Parce que présentement, on ne trouve pas qu'on a
tellement le contrôle de cette industrie du papier. D'ailleurs, vos
n'avez qu'à regarder les articles qui ont été
publiés par...
M. CLICHE: Je n'admets pas qu'il y ait un contrôle à ce
point-là. Il y a des industries et différentes compagnies! Ce
n'est pas la même compagnie qui produit le papier journal dans la
province, il y a, quoi, 25 compagnies qui en produisent!
M. GOSSELIN: Mais le ministre admettra avec moi que c'est un trust
complet. Prenez Domtar, par exemple, vous avez 65 à 70 compagnies qui
lui appartiennent, que ce soit directement ou indirectement. Soit les
directeurs ou le Président ou le vice-Président ont des
affiliations avec presque toutes les compagnies de papier qui existent dans la
province de Québec. C'est le plus gros trust que nous ayons à
l'heure actuelle dans la province de Québec, le trust du papier. Bien
entendu, avec le ministre, je suis fier de voir les salaires qui se paient
à l'intérieur de ces industries-là pour les
employés, c'est sans aucun doute que ces compagnies contribuent
énormément à toute l'économie de la province de
Québec. Cependant, il serait temps qu'on prenne certaines attitudes pour
tâcher de reprendre le contrôle.
M. CLICHE: Mais quelles attitudes prendre? Lesquelles
suggérez-vous?
M. GOSSELIN: Voici. Le ministre a à sa disposition tous les
officiers nécessaires pour étudier toute la situation et y voir!
L'U.C.C. en a fait des suggestions. Je n'ai pas l'intention de commencer
à vous lire ici en totalité le mémoire de l'U.C.C., qui a
été présenté à l'honorable ministre. Je ne
veux pas prendre indéfiniment le temps du comité. Cependant il y
en eu plusieurs suggestions qui ont été faites, tant par l'U.C.C.
que par la Chambre de commerce!
M. CLICHE: Et également lors de nos audiences publiques que nous
avons tenues en décembre dernier.
M. GOSSELIN: Oui. Il y a eu plusieurs suggestions de faites.
M. CLICHE: Comme je l'ai dit hier - et je crois que le
député de Compton était absent à ce
moment-là nous revisons complètement les politiques, les
lois et les réglementations du ministère.
Dans un avenir rapproché, nous allons présenter un Livre
blanc qui indiquera les nouvelles politiques et la nouvelle
réglementation que nous avons l'intention de mettre en vigueur, de
façon à remédier à la situation. Mais il faut tout
de même que l'on admette que notre ministère, depuis 4 ans, a mis
l'accent sur le développement de la province de Québec et a
intensifié, par son action, les exploitations forestières,
l'exploitation de nos richesses naturelles, comme la forêt par le fait
que, en exigeant la mise valeur des territoires forestiers, comme dans la
région de Pontiac, comme dans le comté de Bonaventure, comme en
Abitibi et comme à St-Félicien, c'est à cause de l'action
du ministère que l'on a réussi à avoir l'implantation
d'usines aussi importantes dans le Québec.
M. RUSSELL: M. le Président, en augmentant le débit de
consommation du bois, est-ce que ceci n'affecte pas nos réserves
forestières?
M. CLICHE: Bien, il faut récolter annuellement la
possibilité, que l'on appelle la possibilité annuelle, autrement
le bois se perd, le bois tombe, le bois pourrit. On ne doit pas récolter
plus qu'il faut mais il faut au moins faire la récolte annuelle. On ne
va certainement pas au-delà des possibilités; loin de là,
on est encore en bas des possibilités à cause des territoires qui
sont éloignés, difficiles d'accès.
M. RUSSELL: Le ministre affirme que la consommation actuellement ne
dépasse pas, ou ne met pas en danger, nos réserves?
M. CLICHE: Ah! absolument pas.
M. RUSSELL: Qu'arrive-t-il...
M. CLICHE: D'ailleurs, on ne le permettrait pas au ministère. Il
n'y a pas une compagnie forestière qui peut couper du bois sans nous en
demander la permission...
M. RUSSELL: C'est évident.
M. CLICHE: ... et ils ont droit de couper suivant un programme
d'aménagement. Alors nous voyons à ce que les possibilités
soient respectées.
M. RUSSELL: Qu'arrive-t-il à toutes les scieries, les moulins
à scie qui ont été installés par le
prédécesseur du ministre? Est-ce qu'ils fonctionnent tous
encore?
M. CLICHE: Les quoi, les scieries? M. RUSSELL: Les moulins à
scie, oui. M. CLICHE: Il n'y en a d'installé nulle part. M. RUSSELL: Il
n'y en a pas d'installé? M. CLICHE: Bien non.
M. RUSSELL: Ah! parce qu'à suivre les journaux, il y en avait
plusieurs d'installées.
M. CLICHE: Il parlait de projets de moulins à papier, mais, de
scierie, c'est la première fois que j'en entends parler.
M. GOSSELIN: Le ministre n'a pas lu les journaux du temps de la campagne
électorale de Dorchester, parce que le Secrétaire provincial,
l'honorable Bona, le premier, en a promis des scieries, partout où il
passe...
M. CLICHE: A ce moment-là, j'étais moi-même dans le
comté de Saguenay, et puis le député de Compton est venu
faire une tournée dans le comté de Saguenay...
M. GOSSELIN: Ah du tout, il se trompe...
M. CLICHE: Non!
M. GOSSELIN: ... ah! je ne suis pas allé.
M. CLICHE: Ah! bon! je pensais qu'il était allé.
M. RUSSELL: J'étais dans le comté de Saguenay, à
Port-Cartier et le soir, le...
M. CLICHE: Le député de Shefford.
M. RUSSELL: ... candidat élu a annoncé qu'il y aurait une
nouvelle activité avec le moulin à papier qui s'installerait
à Port-Cartier. Est-ce que cette installation est en cours?
M. CLICHE: Pardon?
M. RUSSELL: Il y a eu un moulin à papier d'annoncé par le
candidat libéral, député d'aujourd'hui, à
l'occasion de l'élection partielle à Port-Cartier. Est-ce que
cette installation est en cours?
M. CLICHE: Ecoutez, si le député de Saguenay, le
député actuel de Saguenay, alors qu'il était candidat, a
parlé d'un tel projet, je l'ignore, je n'étais pas là.
M. RUSSELL: Le ministre de l'Industrie et du Commerce y
était.
M. COITEUX: Il n'avait pas promis un moulin...
M. RUSSELL: Non, non, pas un moulin...
M. COITEUX: ... il a dit qu'il y avait des possibilités, mais,
des possibilités, c'est vague...
M. CLICHE: A part ça, le ministre de l'Industrie et du Commerce
était pas là; il a parlé à un endroit et puis il a
parlé à Hauterive.
M. RUSSELL: A Hauterive? M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: On parle de possibilités, est-ce que cette
possibilité est en voie de réalisation, actuellement, est-ce
qu'il y aura...
M. CLICHE: A Port-Cartier?
M. RUSSELL: Oui, à Port-Cartier.
M. CLICHE: Pas à ma connaissance.
M. COITEUX: Ce n'est pas Port-Cartier même, c'est le territoire
qui comprend...
M. CLICHE: Territoire ah oui c'est ça...
M. COITEUX: ...entre Baie-Comeau et Port-Cartier, il y a un
potentiel.
M. CLICHE: Entre Baie-Comeau et Sept-Iles ou Baie-Comeau et
Port-Cartier, il y a tout un territoire forestier là, qui sert
d'alimentation à la CI.P. et à la Domtar. On pourrait
peut-être aménager pour y installer une industrie et même on
avait donné, à un certain moment, à M. Gatti, qui parlait
de Rimouski, on lui avait donné une option sur ce territoire-là
et, au moment, où il se plaignait qu'il n'avait pas de
coopération, il avait, à ce moment-là, sous option, le
territoire dont on parle, entre Baie-Comeau et Sept-Iles.
Et puis son option, de fait, ne s'est terminée qu'au mois de
mars, à la fin de février 1966.
M. RUSSELL: Donc, il n'y a pas de nouvelles installations qui se font
à Port-Cartier pour compenser pour la perte qui a été
faite par le déménagement de la compagnie qui avait des
activités là, il y a quelques années?
M. COITEUX (Duplessis): ... Cette situation dont le député
parle a été grandement corrigée par l'intégration
de ce personnel-là à Cartier Mining, qui est infiniment plus gros
que l'autre.
M. RUSSELL: Voici, dans un autre domaine. M. COITEUX (Duplessis):
Oui.
M. RUSSELL: Il y a plusieurs des gens qui, à ce moment-là
n'étaient pas qualifiés, des gens qui ont travaillé
plusieurs années à Québec...
M. CLICHE: Adopté?
M. GOSSELIN: Adopté.
M. RUSSELL: ... le service des arpentages...
UNE VOIX: On est rendu, à quoi là?
M. RUSSELL: On est rendu à la nouvelle installation qui aurait eu
lieu à Port-Cartier ou dans la région.
M. CLICHE: Ah! je peux en discuter de Port-Cartier ou d'ailleurs. Je
suis parfaitement au courant parce que je fais moi-même, personnellement,
quantité de démarches. Pas au sujet de Port-Cartier, mais
concernant la région entre Baie-Comeau et Port-Cartier. Sûrement,
j'en ai faites, j'en fais encore et f espère réussir. Et pas
seulement là. Il y a un domaine considérable, un domaine
extrêmement riche, celui de la rivière-aux-Outardes, et la
région de Natashquan, en bas de Sept-Iles. Le député de
Duplessis connaît bien l'endroit.
Où on devrait avoir des industries de pâtes et papiers, ce
serait sur des territoires qui sont ouverts. Pour nous, les
Québécois qui sont intéressés, je les ai
invité à maintes reprises dans ces territoires-là, en
particulier.
Les trois principaux endroits les plus accessibles actuellement ce sont;
le domaine de la Rivière-aux-Outardes, le territoire entre Baie-Comeau
et Port-Cartier, et la région de Natashquan, dans le comté de
Duplessis. Où on pourrait récolter là, ma foi, 500,000
cordes de bois par année. On devrait le récolter parce qu'il se
perd. On devrait récolter ça annuellement. Donner du travail
à nos gens et puis activer l'économie, décentraliser
l'industrie. On travaille dans ce sens-là, nous autres, au
ministère, et c'est pour cela qu'on a créé un service de
planification et d'études économiques. On fait des études
économiques sur une région donnée. On l'a fait, disons,
dans le cas de St-Félicien. Quel est le potentiel forestier? Est-ce
qu'il est possible d'installer une usine là? Il faut étudier la
question de l'eau, la question des routes, la question du marché. On a
fait ça pour St-Félicien. On l'a fait et le résultat c'est
qu'on a réussi à aménager un territoire qui peut donner
suffisamment de bois pour implanter une industrie. C'est pour ça qu'il
n'en avait pas avant, parce que les études nécessaires n'avaient
pas été faites. Il y a même une étude qui a
été faite, pour votre information si le
député de Roberval était ici, je lui dirais sous la
direction de François-Albert Angers, qui avait fait une étude en
1958 sur la région, c'est peut-être à l'occasion d'une
élection partielle, je ne le sais pas, là je m'avance un peu
trop. Mais je sais qu'une étude a été faite sous la
direction de François-Albert Angers, à la demande des
municipalités de St-Félicien ville, et St-Félicien
village,...
UNE VOIX: Paroisse.
M. CLICHE: ...paroisse, plutôt, pour étudier la
possibilité d'implanter une industrie de pâtes et papiers à
même les réserves forestières au nord de
St-Félicien. Cela a coûté quelque mille dollars et le
mémoire ou l'étude qu'on a fait a révélé
qu'il y a seulement 50,000 cordes disponibles annuellement, on ne peut pas
implanter d'industrie là. Ce qui était vrai dans un sens. Mais
quand il y a seulement 50,000 cordes, on prend les moyens pour en obtenir plus,
en augmentant le territoire et en allant chercher du territoire qui n'est pas
utilisé par d'autres ou même des concessionnaires, s'il le faut.
C'est pour ça qu'on est obligé d'aménager de nouveau.
C'est ce qu'on a fait, nous autres. On a trouvé les ressources
forestières disponibles
pour y installer une industrie. On a fait faire l'étude, on a
pris les moyens voulus et après ça on a dit: Bien, là,
maintenant, on peut s'adresser aux industriels. On a tout en main pour
démontrer la rentabilité d'une usine de papier à
St-Félicien.
Maintenant on s'adresse à quoi, 5, 10, 15, 20 personnes. On en
frappe un, puis il s'installe; il prend une décision, puis s'installe,
il commence au printemps.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. CLICHE: C'est un travail très sérieux qu'on fait. Non,
c'est vrai.
M. RUSSELL: Il y a un autre point, que je voudrais discuter, celui des
déchets des moulins à scie, des scieries. Est-ce qu'on demande
aux grandes scieries, je ne parle pas des petits moulins, de conserver leurs
déchets, faire des copeaux, pour le vendre à ces moulins à
papier? Est-ce qu'on exige des moulins à papier de les acheter?
M. CLICHE: Des scieries. Pour l'information du député de
Shefford, les scieries importantes actuellement ont toutes des broyeurs.
M. RUSSELL: Des broyeurs, oui.
M. CLICHE: Des broyeurs ou de la machinerie nécessaire à
broyer le bois il n'y a actuellement que la sciure qui n'est pas
utilisée et des déchiqueteurs de bois. Aujourd'hui, le
commerce du bois de sciage est marginal, à tel point que c'est
même essentiel pour un industriel du sciage d'avoir un
déchiqueteur, afin de récupérer le bois qui était
perdu en lattes autrefois. Votre ministère n'a pas de
réglementation qui donnent le droit d'exiger ça. Mais par contre,
nous avons une réglementation, par une législation, qui impose
l'obligation, à tout industriel qui veut lancer une industrie de sciage
ou utiliser du bois comme base, d'obtenir un permis du ministère. Et
quand nous donnons le permis à l'industriel, nous exigeons qu'il ait un
déchiqueteur.
M. RUSSELL: D'un autre côté, est-ce qu'on exige...
M. CLICHE: Parce qu'on récupère une quantité de
matériel ligneux qu'on perdrait autrement.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on exige, de façon directe, de l'usine de
papier installée dans les régions où il y a des scieries,
d'utiliser ces copeaux dont on parle?
M. CLICHE: Non, c'est le jeu du marché, de l'offre et de la
demande entre les scieries et les industries de pâtes et papiers
intéressées à obtenir les copeaux.
M. GOSSELIN: D'ailleurs, le ministre doit être au courant que la
compagnie Domtar est à mettre au point, à l'heure actuelle, une
des machines les plus modernes au monde qui prendra jusqu'aux branches les plus
petites. Elle a fait l'expérience dans mon comté. La machine
prend un arbre complet qu'elle arrache presque dans la racine et tout y passe,
au grand complet. On ne le transportera plus d'ici quelques années, on
ne verra...
M. CLICHE: Tout dépend du produit qu'on fabrique. Si c'est du
papier journal, ce n'est pas encore à point. On ne peut prendre tout le
matériel d'un arbre pour faire du papier journal actuellement, mais pour
faire de la pâte kraft, oui, on peut le faire. On peut prendre l'arbre
entier, on peut prendre différentes essences.
M. GOSSELIN: Pas pour le kraft mais pour le carton. Le papier carton
pour faire des boîtes. Mais pour le kraft, papier à emballage, je
crois qu'on ne peut pas l'employer encore. Ce sont des détails, je
remercie...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, j'ai une question sur le montant de
$1,440,000 qui a été voté l'an dernier. Quel est le
montant qui a été dépensé et quel est le nombre de
contrats qui a été accordé?
M. CLICHE: $1,290,000 pour l'arpentage, et $90,000 pour le cadastre.
Combien de contrats ont été accordés? Je vais dire cela
dans une seconde. Environ quatre-vingt-dix contrats.
M. RUSSELL: Quatre-vingt-dixcontrats. M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: C'est une moyenne de $12,000, $13,000 par contrat.
M. CLICHE: A peu près, oui.
M. RUSSELL: Dans les comptes publics,
à la page 590, il y a un monsieur Lapointe qui a eu un contrat de
$49,434. C'est un bureau d'ingénieurs, ça?
M. CLICHE: M. Lapointe est ingénieur, je le connais
personnellement, il est de Rouyn-Noranda, il est ingénieur forestier et
arpenteur-géomètre,,
M. RUSSELL: Il a une équipe au complet qui a travaillé
pour le cadastre?
M. CLICHE: Bien, il a travaillé, lui, pour arpenter un canton, ou
un demi-canton. C'est un travail particulier qu'on lui a donné pour un
canton. Des travaux semblables, à peu près de même nature,
ou de même importance ont dus être donnés à un
monsieur De Blois du même endroit. Philippe De Blois.
M. RUSSELL: Il y a ici un monsieur Dufresne qui a eu un contrat encore
plus élevé: $60,000.
M. CLICHE: Monsieur Dufresne, ce n'est pas de la même
région, il n'a pas travaillé dans la même région.
C'est un arpenteur de Québec.
M. RUSSELL: Un arpenteur de Québec? M. CLICHE: Oui.
M. CLICHE: Il a travaillé plutôt, lui, dans le Grand-Nord,
dans la région de Chimo.
M. RUSSELL: Ces gens-là ont une équipe qui fait le
travail, ce n'est pas un homme seul qui l'exécute.
M. CLICHE: Ah, non, non.
M. RUSSELL: C'est lui qui prend le contrat, puis l'équipe fait le
travail?
M. CLICHE: Ah, non, Ils ont des équipes. Plusieurs hommes qu'ils
emploient à l'année, avec de l'outillage, pour travailler l'hiver
comme l'été... Transport par avion, tout ce qu'on veut. Ce sont
des arpenteurs d'expérience...
M. RUSSELL: Est-ce que c'est...
M. CLICHE: ... qui incidemment ont toujours travaillé pour le
ministère depuis 15, 20 ans.
M. RUSSELL: C'est assez difficile d'établir un barème,
mais cet arpentage est fait la plupart du temps au mille carré?
M. COITEUX (Duplessis): Au mille linéaire. M. GOSSELIN:
Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Au cadastre également
$120,000.
M. RUSSELL: $120,000. Le reste c'est seulement pour... ce ne sont pas
des contrats 120 milles de long?
M. CLICHE: Une seconde. Ce sont des contrats aussi confiés
à des arpenteurs.
M. RUSSELL: Pour le cadastre, des petits contrats.
M. CLICHE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Equipement et matériel
d'arpentage, $2,000.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5, pardon...
M. GOSSELIN: Les subventions, en quoi est-ce que cela consiste, à
qui sont-elles données, ces subventions?
M. CLICHE: J'ai la liste ici des subventions qui ont été
accordées pour 1965-1966. Je peux vous donner le nom des
municipalités. J'ai les montants respectifs. Venise en Québec,
$6,000.
M. GOSSELIN: Comté de Missisquoi.
M. CLICHE: Oui. Rawdon village, $19,227.75.
M. GOSSELIN: Montcalm.
M. CLICHE: Montcalm. Pierreville, $4,000; Rivière-du-Loup
cité, $2,500; Ste-Marie village, Ste-Marie de Beauce, $10,361;
St-Cyrille village, $2,675; St-Léonard d'Aston, $2,736.25; Sayabec
village $2,500; total $50,000.
M. RUSSELL: On a oublié la ville de Waterloo.
M. CLICHE: Oui, je me suis informé au sujet de la ville de
Waterloo. Je pense qu'on a des précisions ce matin. On m'a dit hier que
sur un total de $7,000 d'octrois promis, $7,500 promis il y a plusieurs
années...
M. RUSSELL: En 1959.
M. CLICHE: En 1959, il y a $4,000 versés jusqu'ici. Si la
différence n'a pas été versée, c'est que, au
service du cadastre, on attend des précisions que devaient donner des
arpenteurs, les arpenteurs chargés de faire le travail. L'arpenteur
Desrochers de Granby...
M. RUSSELL: L'arpenteur Desrochers.
M. CLICHE: ... qui n'a pas donné les précisions.
Autrement, on aurait fourni la subvention. Ils auraient donné les
précisions à la ville de Waterloo, mais on ne les aurait pas
reçues ces précisions-là.
M. RUSSELL: Voici, M. le Président, on a dit qu'il y a deux ans
à la suite des mêmes commentaires de la part du ministre, j'ai
photographié...
M. CLICHE: Incidemment je n'ai pas fait les mêmes commentaires il
y a deux ans.
M. RUSSELL: Non, non je n'aimerais pas cela.
M. CLICHE: Je m'en souviens, il m'en a parlé dans ce
temps-là. Je m'en souviens de Waterloo.
M. RUSSELL: Je me suis adressé à M....
M. CLICHE: On me demande cela tous les ans, Waterloo.
M. RUSSELL: Voici, à la suite de la demande au ministre, si vous
voulez, on m'a demandé, on m'a dit de référer au
ministère, s'il y aurait quelque chose de plus.
J'ai appelé le ministère. On m'a informé qu'il
manquait certaines précisions.
M. CLICHE: Ce n'est pas moi.
M. RUSSELL: J'ai appelé l'ingénieur en question et
l'ingénieur est venu ici à Québec lui-même il est
venu me voir à mon bureau, il avait ses plans et il est allé
rencontrer, je ne me rappelle pas du nom, si ce n'est pas un monsieur Audet qui
était au service du cadastre et il m'a informé avant de repartir
que tout était dans l'ordre.
M. CLICHE: Ici, au ministère, l'information que j'ai et qui est
certainement exacte, c'est que nous avons reçu des rapports concernant
227 lots ou emplacements sur 400. Ce n'est pas le travail complet.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on pourrait savoir du ministre ce qui manque
exactement, et je pourrai prendre sous ma responsabilité de voir
à ce que l'ingénieur en question puisse fournir les
renseignements dans un délai assez rapproché.
M. CLICHE: Apparemment, les renseignements auraient été
donnés par l'ingénieur, ou l'arpenteur, plutôt, à la
ville, mais nous ne les avons pas reçus en totalité ici. Pas
encore.
M. RUSSELL: M. le Président, je me rappelle très bien de
l'incident. M. Desrochers est venu ici, au ministère. Il m'a
apporté les plans en question et il est allé les porter, si ma
mémoire est fidèle, à un M. Audet qu'il avait
rencontré ici au service du cadastre. Je ne sais pas si vous avez un M.
Audet qui a déjà travaillé ou qui travaille encore, qui a
reçu M. Desrochers et lui a remis les plans. M. Desrochers m'a
informé avant de repartir pour Granby il demeure à Granby
que tout était en ordre. Depuis, je ne sais si ces plans ont
été perdus ou si ce n'était pas suffisant.
M. CLICHE: Hier soir, le député de Shefford en a
parlé à la séance, soit avant, pendant ou après la
séance. Ce matin, nous avons fait une vérification en appelant M.
Desrochers. Le chef du service du cadastre, M. Bouchard, a
téléphoné à l'ingénieur Desrochers, qui a
dit encore ce matin; « J'ai donné certains renseignements à
la ville, mais apparemment, la ville ne vous les aurait pas transmis, ces
renseignements. »
De toute façon, nous vérifierons cela. C'est une
question...
M. RUSSELL: Voici, je pourrais peut-être informer le ministre au
sujet du contrat qu'avait M. Desrochers avec la ville. Il devait établir
les plans, les soumettre au ministère, et à la suite de
l'approbation du ministère, la ville devait payer la facture et le
ministère donnait une subvention de 50%. C'était là le
contrat ou le genre de contrat qu'a eu M. Desrochers.
Donc, à ce moment-là, si la ville l'a payé, je suis
certain que le contrôleur a exigé que le ministère donne
son approbation pour payer M. Desrochers. Il fallait certainement qu'il ait en
main les plans que la ville a, parce qu'il était censé les
soumettre au ministère avant de les soumettre à la ville.
M. CLICHE : Je ne peux pas dire ce que le
contrôleur de la ville de Waterloo a pu faire ou devait faire. Les
informations que j'ai présentement sont à l'effet que nous
n'avons pas tous les renseignements. Nous allons les demander et les obtenir et
nous allons payer ce que nous devons payer. Payer à Waterloo, à
St-Léonard ou à Rawdon. Nous allons payer, un point c'est
tout.
M. RUSSELL: Je comprends la situation.
M. CLICHE; Parce que des demandes, on en reçoit quantité
de la part de municipalités. Je pense que l'on doit avoir une
cinquantaine de demandes présentement, une quarantaine de demandes qui
viennent de toutes les régions de la province; Arthabaska, Charlevoix,
Labelle, Papineau, Richmond, Roberval, Saguenay, jusqu'à Yamaska. Tous
les comtés y passent. J'ai au moins une demande par comté.
M. RUSSELL; M. le Président, je ne veux pas mettre en doute la
parole du ministre...
M. CLICHE : A Compton, il y en a une.
M. RUSSELL: ... mais si le ministre m'informe qu'il va exiger de
l'ingénieur les documents dont on a besoin pour compléter la
demande, est-ce qu'il ne pourrait pas en même temps informer le maire, et
je verrai à ce qu'il y ait suite à cette question,...
M. CLICHE: Le chef du service du cadastre, M. Bouchard, va s'occuper du
cas, y donner suite.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 5; Honoraires et autres
dépenses, $36,000. Adopté. Poste budgétaire 6: Reboisement
et pépinières. Sous-article 1.
M. RUSSELL: Il y a une augmentation assez considérable.
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que l'an dernier, on a dépassé le
montant de $385,000?
M. CLICHE: Jusqu'à présent, on est rendu à
$365,000. Cette année, on demande $505,000.
Je vous avouerai que c'est un service de notre ministère qui
reçoit toute notre attention, surtout depuis un an ou deux. J'aimerais
donner certains chiffres concernant le reboisement. Au cours de l'année
1965/66, le reboisement sur les terrains privés dans la province a
été de 5,736,000 plants.
Le reboisement sur les terres de la Couronne, encore au cours de
l'année 1965/66, a été de 2,333,000 plants, ce qui donne
un reboisement total en 1965/66 de 8,069,000 plants. Le stock en
pépinière à l'automne 1965 est de 60,000,000 de plants.
Les prévisions pour 1966/67: Reboisement sur les terrains privés,
6,000,000 deplants; sur les terrains de la Couronne, 3,300,000 plants pour un
reboisement total de 9,300,000 plants. A l'automne 1966, en
pépinière, nous aurons 90,000,000 de plants.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable ministre a de la difficulté
à se procurer des plants ou si présentement...
M. CLICHE: Pardon?
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable ministre a tous les plants pour
faire le reboisement tel qu'il le veut ou s'il a de la difficulté
à...
M. CLICHE: On n'a pas tous les plants dans nos pépinières.
C'est pour cela qu'on met l'accent sur l'augmentation des plants dans nos
pépinières, on est obligé d'en acheter des firmes
privées...
M. GOSSELIN: Des compagnies privées.
M. CLICHE: ... de l'Ontario. Mais on fait tous les efforts voulus pour
augmenter les stock en pépinière.
M. RUSSELL: Combien a-t-on...
M. CLICHE: ... mais cela prend quelques années avant que. on ne
plante pas le semis immédiatement.
M. RUSSELL: Combien a-t-on de pépinières dans la province
de Québec?
M. CLICHE: Dans la province de Québec? 24.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des possibilités d'expansion de ces
pépinières?
M. CLICHE: Bien c'est justement ce qu'on fait, on en fait beaucoup
d'expansion parce qu'autement on n'augmenterait pas, seulement dans 1 an de 60
à 90 millions, on augmente de 30 millions dans un an!
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il est vrai de dire que de par la politique de
reboisement établie ou revue, par rapport au bois qui est coupé
d'année
en année, la réserve forestière de la province de
Québec tend à augmenter plutôt qu'à diminuer?
M. CLICHE: J'espère qu'elle tend à augmenter, parce que
c'est sûrement...
M. GOSSELIN: Mais est-ce que le ministre pourrait nous donner des
chiffres, des renseignements sur cet état de choses?
M. CLICHE: Le reboisement qui est faitpar les individus ou par le
ministère actuellement, c'est pour remettre en valeur des terrains qui
autrement ne pousseraient pas ou quiprendraient trop de temps à se
reboiser, pour remettre en valeur ces terrains-là. Mais on doit dire, M.
le député, que le reboisement, la reforestation de la province de
Québec se fait naturellement de façon générale et
on a d'excellents succès, ça va très bien. Cela serait
naturellement dans la province de Québec. Il y a des sections, comme en
Ontario, où on a beaucoup de difficultés, cela ne se fait pas
naturellement aussi bien que dans la province de Québec. Mais ici, la
repousse des plants se fait naturellement très bien, sauf dans les
régions qu'il faut remettre en valeur, ou il faut semer, planter quoi,
ou dans des territoires qui ont été affectés par des
incendies, rasés par deux feux de forêts. Là il faut
replanter, autrement ça va prendre trop de temps avant que la
repousse...
M. RUSSELL: Est-ce que le reboisement naturel est plus
considérable que le reboisement artificiel?
M. CLICHE: Ah, c'est clair! Des millions, des centaines de millions
d'arbres.
M. GOSSELIN: Mais en grande partie, tous ces plants-là que vous
avez, ont été donnés aux cultivateurs qui en ont fait la
demande?
M. CLICHE: C'est cela.
M. GOSSELIN: Sur du terrain privé?
M. CLICHE: Pardon?
M. GOSSELIN: Sur du terain privé, sur des fermes?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que l'on vend ces plants aux cultivateurs ou si on
les donne?
M. CLICHE: A un prix nominal pour le transport.
M. RUSSELL: Pour le transport. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLICHE: Ici là je veux souligner la présence de M.
Hervé Lizotte qui est ici à mes côtés, qui est chef
de ce service-là et qui fait un travail extraordinaire,
considérable, il était à Notre-Dame-du-Lac avant et, ici
au ministère, il est en charge du service. Il nous a
suggéré, cette année, d'acheter des machines à
planter, une douzaine de machines à planter des plants de façon
à donner plus d'efficacité...
M. RUSSELL: Quel est la grosseur de ces plants?
M. CLICHE: Douze pouces environ, peut-être moins, six pouces
environ. Des plants de trois ou quatre ans.
M. GOSSELIN: La Domtar à East-Angus a une très belle
pépinière, quelque chose de très, très moderne.
L'an passé, j'avais fait la suggestion au ministre, parce qu'il
était resté une quantité très considérable
de plants et, par la suite, le ministère a communiqué avec la
compagnie et a acheté presque tout le reste des plants qu'elle avait en
main, et cette année encore.
M. CLICHE: On achète tout ce qui est disponible dans la
province.
M. GOSSELIN: Ces machines de plantation, ces planteuses que vous
désirez acheter, de quelle façon nos cultivateurs vont-ils
pouvoir se les procurer? Est-ce que le ministère va les louer ou si vous
avez l'intention d'en placer dans chacune des sections que vous avez?
M. CLICHE: On va regrouper le reboisement et puis ces machines-là
vont être à la disposition d'un secteur de la province en
particulier, disons une ou deux dans les Cantons de l'Est, selon les
besoins...
M. GOSSELIN: Oui...
M. CLICHE: ... pour satisfaire au besoin à une certaine
période de l'année...
M. GOSSELIN: Oui, je suis très heureux d'apprendre cette
nouvelle-là de la part du mi-
nistre, parce que l'on sait que la période pour faire le
reboisement est très restreinte...
M. CLICHE: Oui, il faut que ça aille vite.
M. GOSSELIN: Très vite, d'abord quand on fait la transplantation,
il ne faut pas que les plants traînent nulle part, et en plus de
ça, la période est assez limitée, je pense que ça
dure à peu près trois semaines.
M. RUSSELL: Quel est le meilleur temps de la saison?
M. GOSSELIN: Le printemps.
M. CLICHE: Le printemps et l'automne aussi.
M. GOSSELIN: Au moment où la terre est suffisamment
dégelée pour être capable de planter et, dès que
l'arare a commencé à bourgeonner, à ce moment-là,
on doit cesser.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 1,2 et 3?
M. GOSSELIN: Projet de $87,000. Les projets de reboisement y compris les
salaires, fourniture, contrats, dépenses; adopté. L'achat de
plants de semence, $52,000; adopté.
M. LE PRESIDENT: Contribution $20,000. Article 7: Aménagement de
la forêt domaniale de Matane.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
détails sur les travaux déjà faits dans
l'aménagement de cette forêt domaniale de Matane?
M. CLICHE: Il s'agit d'un territoire forestier que la province a repris
notamment de la compangie Hammermill et que la province a constitué en
forêt domaniale et qu'elle administre au point de vue exploitation et non
pas seulement au point de vue protection, au point de vue mesurage ou au point
de vue routier, mais au point de vue exploitation. La province fait de
l'exploitation là. Parce que la région de Matane a
été affectée très sérieusement par la
fermeture de l'usine Price en 1957, 1958, 1956 je me souviens pas trop
quelle année on a repris ce territoire-là de façon
à avoir des réserves forestières à la dispoosition
d'une usine qui, éventuellement, devait s'implanter là, à
Matane. On a commencé depuis 1960 à exploiter cette
réserve forestière-là. On coupe annuellement 8 millions de
pieds de bois et on y coupe aussi 1,200 cordes de bois de pulpe. Il y a 180
personnes employées environ.
M. GOSSELIN: Quelle est la superficie de cette forêt
domaniale?
M. CLICHE: 400 milles carrés environ. Alors, ceci donne du
travail à 180 personnes pendant 9 mois de l'année environ.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre a l'intention d'étendre cette
politique des forêts domaniales dans d'autres régions?
M. CLICHE: Bien, il y a la politique des forêts domainales et
celle de l'exploitation par le gouvernement. La forêt domaniale, c'est le
procédé par lequel la Couronne, le gouvernement continue à
détenir des territoires forestiers et à les administrer
lui-même au point de vue protection. Il peut conserver des droits de
coupe sur un terme cinq ans, dix ans, vingt-cinq ans comme il le veut et peut
distribuer dans le même territoire toute une série de permis, soit
pour le sciage, soit pour l'industrie de pâte et papier.
Tandis qu'à Matane, la formule, ce que je veux que vous
compreniez, c'est de l'exploitation même que le gouvernement
fait-là. Est-ce que la formule est bonne ou très bonne? C'est une
question qui prête à discussion selon les endroits. Est-ce que le
gouvernement doit se lancer dans l'exploitation forestière
générale ou doit-il laisser l'industrie privée le faire?
Je crois, dans le concept où nous vivons, que ce soit l'industrie
privée d'abord et le gouvernement s'il y a lieu, pas
nécessairement le gouvernement, mais le gouvernement si
nécessaire, disons.
Mais dans le cas de Matane, ç'a été, à ce
moment-là, fait dans le but d'aménager le territoire pour une
industrie à venir et dans l'intervalle on faisait un aménagement,
on distribuait le bois aux industriels locaux ou aux moulins de sciage
locaux.
M. RUSSELL: Est-ce que c'était une opération
déficitaire?
M. CLICHE: C'est une opération définitivement
déficitaire.
M. RUSSELL: Quel a été le montant reçu ou
perçu sur la vente du bois?
M. CLICHE: $325,000.
M. RUSSELL: $325,000? Est-ce que le montant de $433,000 a
été utilisé?
M. CLICHE: Oui, il va être dépensé en entier.
M. RUSSELL: Ce qui veut dire un déficit de $433,000, en
somme.
M. CLICHE: Non, non, pas ça. Il y a des remboursements.
M. RUSSELL: Voici. Si je regarde l'année
précédente, 64/65, nous avions voté un crédit de
$360,000. Les dépenses on été de $646,000. Il y a eu
l'encaissement du bois, et d'autres recettes de $369,000 qui laisse un
déficit de $277,056.56.
M. CLICHE: Oui, ce n'est pas nécessairement un déficit de
ce montant-là. Les chiffres démontrent une différence
comme vous l'indiquiez. Mais ce n'est pas nécessairement exact dans ce
sens que ces chiffres-là couvrent les frais d'administration de la
forêt domaniale, comme les gardes forestiers, la protection, le mesurage,
l'aménagement, autres, sylvicultures, frais qui normalement dans
d'autres cas seraient assumés directement par le ministère et qui
n'iraient pas dans une opération semblable. Alors les chiffres ne sont,
ne réflètent pas exactement la situation. Mais les chiffres
démontrent qu'il y a déficit. Est-ce qu'on doit continuer...
M. RUSSELL: Si on accepte la chose.
M. CLICHE: ... selon cette formule-là, une fois l'industrie
implantée à Matane? Je l'ignore, le gouvernement prendra une
décision à ce moment-là.
M. RUSSELL: Mais le ministre doit être en mesure d'informer la
Chambre si le montant récupéré couvre les dépenses
pour la coupe du bois?
M. CLICHE: Non.
M. RUSSELL: Ces dépenses devraient être
séparées.
M. CLICHE: Non, ça ne couvre pas. M. RUSSELL: Non, ça ne
couvre pas. M. CLICHE: Non.
M. RUSSELL: C'est-à-dire qu'on vend le bois à perte.
M. CLICHE: On vend le bois au meilleur prix possible mais le prix de la
vente ne suffit pas à couvrir les dépenses encourues pour le
couper puis les transactions.
M. GOSSELIN: Parlant de forêt domaniale j'aimerais signaler une
situation qui existe dans mon comté à l'honorable ministre
à l'effet que, il ne reste presque plus de forêt d'abord qui
appartienne encore à la Couronne. Et comme le ministre le sait, c'est
une région où l'industrie du bois, dans le comté de
Compton en particulier, est l'industrie la plus importante et c'est une
industrie qui est passablement prospère. Cependant, dans Ditton il reste
encore environ une dizaine de milliers d'acres de terrain qui appartiennent
à la Couronne et depuis quelques années des colons, certains
individus ont été couper du bois en quantité très
considérable sur des terrains qui appartiennent à la Couronne.
Même sous la surveillance des inspecteurs.
M. CLICHE: ... Dans le canton Ditton.
M. GOSSELIN: Dans le canton Ditton. Même sous la
surveillance...
M. GOSSELIN: Dans le canton de Ditton, même sous la surveillance
des officiers qui n'ont pu contrôler tous ceux qui sont allés
couper du bois, des « squatters ».
M. CLICHE: Des coupes faites illégalement.
M. GOSSELIN: Illégalement. Et j'attire l'attention du ministre
sur cet état de chose et je lui demanderais d'étudier toutes les
possibilités de prendre le reste des lots qui appartiennent encore
à la Couronne afin de faire un travail logique, un travail qui
permettrait d'améliorer ces domaines-là, pour pouvoir en faire
bénéficier une plus grande partie de la population et surtout de
la paroisse de La Patrie, qui est une des plus vieilles paroisses de mon
comté, où les cultivateurs se fient grandement à
l'industrie du bois pour gagner honorablement leur vie. Je crois qu'il y aurait
lieu, pour le ministère des Terres et Forêts, de faire un
inventaire complet de ce qui reste dans le comté de Compton pour
tâcher de promouvoir le plus possible l'augmentation du reboisement et
aussi l'augmentation de la production du bois dans mon comté.
M. CLICHE: A ceci, je réponds au député que sa
suggestion d'un inventaire est bienvenue et de fait cet inventaire est
actuellement en cours, non seulement dans Compton mais dans les Cantons de
l'Est et nous allons procéder de façon plus systématique,
plus ordonnée, à l'avenir, grâce au service de la
forêt rurale qui apparaît à l'article 14 du budget du
ministère des
Terres et Forêts, où on pourra en discuter davantage.
M. GOSSELIN: Très bien.
M. CLICHE: Là, on en fait un inventaire et, à la suite de
cet inventaire-là, on va prendre une décision quant au
reboisement et je reviens brièvement au canton de Ditton, dont le
député de Compton parlait. J'ignore si le canton de Ditton
appartient partiellement aux Terres et Forêts ou partiellement à
la Colonisation. Il se peut qu'il y ait des terres qui appartiennent d'une part
à la Colonisation et d'autre part aux Terres et Forêts.
M. GOSSELIN: Il y a...
M. CLICHE: Il se peut que le pillage ait été fait sur les
terres de la Colonisation, ce qui n'est pas plus légal,...
M. GOSSELIN: Est-ce que...
M. CLICHE: ... mais qui échappe peut-être à notre
contrôle.
M. GOSSELIN: Si le ministre me le permet, il y en a eu des deux. Il y a
une partie de ces terrains-là qui appartiennent à la
Colonisation, mais la partie en cause que je mentionne à l'honorable
ministre est dans les anciennes limites qui appartenaient à Kilgour et
puis à l'ancienne Guelph Plywood company qui a été remise
complètement au ministère des Terres et Forêts et où
on a fait passablement de pillage...
M. CLICHE: Quand? Quand ça? Depuis combien d'années?
M. GOSSELIN: Depuis quatre à cinq ans. Je ne blâme pas le
ministre, je lui signale tout simplement un état de chose qui...
M. CLICHE: Non, non, c'est une chose que je veux savoir. Maintenant, le
député a dit plus que ça tantôt. Il a dit: «
Le pillage a été fait à la connaissance et même sous
les yeux...
M. GOSSELIN: J'ai dit, non, j'ai dit: « Même avec...
M. CLICHE: ... d'employés du ministère ».
M. GOSSELIN: J'ai dit que même avec toute la surveillance du
ministère ils n'ont pas réussi à enrayer le pillage qui
s'est fait et c'est assez simple, c'est que les officiers, d'abord, ne peu-
vent pas se tenir constamment en forêt sur les chemins et en plus de
ça, aujourd'hui, avec les scies mécaniques et tout, on va couper
du bois et il disparaît dans la même nuit. Alors c'est bien
difficile de... Et il n'y a pas suffisamment d'officiers pour surveiller cette
situation-là parce que dans le comté de Compton, à l'heure
actuelle, vous avez deux employés du ministère de la Colonisation
qui sont chargés de surveiller ça.
Et au sujet des surveillants du ministère des Terres et
Forêts, il n'y en a pas un seul qui demeure dans le comté de
Compton, à moins que... S'il y en a, je n'en connais pas, je n'en ai
jamais entendu parler. Nous relevons du bureau de Lac-Mégantic et il
faut faire appel à un fonctionnaire qui vient de Lac Mégantic
pour venir dans le comté de Compton faire cette surveillance.
M. CLICHE: Lors de la création du service de la forêt
rurale, il a été convenu avec mon collègue, l'honorable
Courcy, que les terres de la Colonisation qui, de fait, ne sont pas
destinées à aller à la colonisation ou à servir
à la colonisation, nous seraient remises à nous, au
ministère des Terres et Forêts, pour que nous les
aménagions, les reboisions ou que nous voyions à ce que le bois
soit coupé s'il est rendu à maturité. Et cela concerne
également le canton de Ditton. Si les terres de la Colonisation qui
n'iront pas à la colonisation nous étaient transportées
à nous, au ministère des Terres et Forêts, avec tout ce que
nous détenons déjà, notre contrôle serait
peut-être plus facile à exercer. A tout événement,
je vais reviser ce cas-là. Je vais voir ce qu'on peut faire pour
améliorer la situation, particulièrement dans Ditton.
M. GOSSELIN: C'est parce qu'il existe une situation qui ne relève
pas directement je l'admets, du ministère des Terres et Forêts,
mais qui en relève indirectement. C'est qu'à partir de 1932
jusqu'à il y a peut-être cinq ou six ans, on a
concédé, sous billet de location, une quantité
considérable de lots et ces lots-là ont été, dans
certains cas, abandonnés par les types qui les avaient et le billet de
location n'a jamais été révoqué et dans d'autres
cas, certaines gens ont par la suite, acheté ces lots-là qui ont
été vendus par le conseil de comté parce que les taxes
n'étaient pas payées. Il en résulte que pour certaines
gens, on est injuste lorsqu'on les révoque parce qu'ils ont payé
les taxes, ils ont entretenu les lots et plusieurs même y ont fait du
reboisement. Il y a donc là une situation, je crois, qui mérite
d'être étudiée. On ne verra peut-être pas cela dans
la région du Nord-Ouest
québécois, mais on voit cela dans ma région, et je
demande au ministre...
M. CLICHE: Le député Lavoie avait déjà
soumis un cas semblable.
M. GOSSELIN: J'ai aussi, à différentes reprises, soumis de
ces cas-là au ministère des Terres et Forêts. Je crois
qu'il serait urgent de faire l'étude complète de toute cette
situation afin de régulariser certaines choses qui à mon sens ne
sont pas logiques présentement.
M. CLICHE: Très bien.
M. RUSSELL: Maintenant, M. le Président, je vous pose une
question sur certaines gens de Matane...
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: On nous a dit qu'il y avait 180 employés qui avaient
du travail pendant neuf mois.
M. CLICHE: Environ, oui.
M. RUSSELL: Environ. Est-ce que ces employés font partie des
employés permanents qui font la surveillance de cette forêt
domaniale?
M. CLICHE: Non, non, Ce sont des employés qui font la coupe ou la
surveillance...
M. RUSSELL: ... ils font la coupe. Est-ce que la coupe est faite
à l'heure, à la semaine ou à tant le pied?
M. CLICHE: A la journée. A l'heure. M. RUSSELL: Elle est faite
à l'heure.
M. CLICHE: A la journée de huit heures. A la journée.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est une situation normale pour la coupe du
bois? Presque tous les employeurs, les exploitants...
M. CLICHE: Tout dépend. Certains travaux en forêt sont
faits à l'heure. Il y a des employés en forêt qui font
certains travaux à l'heure. D'autres, c'est à forfait; tant le
pied ou tant la corde. Pour le genre de travaux que nous faisons là-bas,
d'après notre gérant de la forêt domaniale, on doit
procéder de cette façon.
Je ne prétends pas que c'est la meilleure, mais on a
procédé de cette façon. Est-ce qu'on peut obtenir plus de
rendement des employés qui sont là? Je ne le crois pas, parce que
ce n'est pas tellement payant. Les excellents bûcherons, ils travaillent
ailleurs; les meilleurs, disons.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est dunettoyage qu'on fait?
M. CLICHE: Non, pas du nettoyage, c'est de la coupe, c'est de
l'aménagement, de la coupe sélective.
M. RUSSELL: Même la coupe sélective, je pense que cela
devrait être fait à la corde, ou au mille pieds, suivant..
M. CLICHE: Non, parce que lorsque quelqu'un coupe au mille pieds, il
coupe à ras, vite, rapidement. Tandis que là, on fait de la coupe
sélective. Cela coûte un peu plus cher.
M. COITEUX (Duplessis): Théoriquement, le « bûchage
» devrait se faire à forfait, mais dans des circonstances bien
spéciales; premièrement pour venir en aide à la
population, et deuxièmement, pour fixer un plan de sylviculture, de
coupe sélective très avancé.
M. RUSSELL: Quel est le salaire payé à ces employés
qui travaillent dans la forêt?
M. CLICHE: Le salaire moyen journalier est de $11.25
M. GOSSELIN: Nourris?
M. CLICHE: Ils paient $0.50 pour le dîner.
M. GOSSELIN: Bien, on va y aller, le ministre et moi; nous allons nous
acheter chacun une scie à chaîne...
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut nous dire combien il y a
d'employés qui sont utilisés pour la coupe et combien sont
utilisés à d'autres fins?
M. CLICHE: Il y en a 19 pour d'autres fins que la coupe.
M. RUSSELL: 19 sur 180?
M. CLICHE: 19, oui. Les autres sont affectés à la
coupe.
M. RUSSELL: 160 travaillent à la coupe environ?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Le ministre peut-il nous dire combien il y a eu de cordes?
Je pense qu'il l'a mentionné tout à l'heure.
M. CLICHE: 1,200 cordes de pâte et 8 millions de pieds de
bois.
M. RUSSELL: 8 millions.
M. GOSSELIN: Est-ce que vous avez une usine là? Ou est-ce que
vous avez une scierie qui fonctionne?
M. CLICHE: Non, uniquement de la coupe et de la vente de bois. Il n'y a
pas de scierie qui marche là. Nous alimentons des industries existantes,
des scieries qui appartiennent à des individus.
M. GOSSELIN: Très bien, monsieur le ministre.
M. CLICHE: Alors quoi, on adopte cet article 7 au complet?
M. GOSSELIN: 7 oui.
M. RUSSELL: Il y a une autre question que j'aimerais poser au ministre.
Ce n'est pas bien long. Mais on peut l'adopter à condition que des
questions soient posées là-dessus. C'est mardi qu'on recommence?
Quelques simples questions...
M. CLICHE : Si vous voulez, vous en poserez. Je n'ai pas d'objection.
Article 7? On vale considérer comme adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 7. M. CLICHE: On attend à 8.
M. GOSSELIN: Alors voici. Je crois qu'on devrait retourner en ahut pour
connaître le programme de la semaine prochaine.
M. CLICHE: Très bien.
M. RUSSELL: Alors, mardi après-midi, on reprend à trois
heures?
M. GOSSELIN: On ne siège pas le matin.