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AGRICULTURE ET COLONISATION
M. BROWN (Président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs! Poste budgétaire 2: direction générale
de l'aménagement, y compris subventions. Article 10: achat de grains de
semence.
M. GOSSELIN: De quelle façon, M. le Président, le ministre
procède-t-il pour faire l'achat de ces graines de semences? Est-ce que
c'est après appel, soumissions publiques, cotations de prix ou...
M. COURCY: Le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
place les réquisitions pour les besoins que nous avons en mélange
B. Cela peut être 175,000 livres, par exemple, dans un district comme
Amos, 125,000 livres dans le district d'Abitibi-Ouest, 150,000 ou 120,000
livres dans Chicoutimi, tant à tel et tel endroit, 31,000 livres
à New-Carlisle, 85,000 livres à Notre-Dame-du-Lac, 36,000 livres
au entrepôts de Québec Nous plaçons nos réquisitions
au service général des achats et c'est le service
général des achats qui fait l'achat des graines de semence et
nous en prenons livraison.
M. GOSSELIN: Maintenant est-ce que...
M. COURCY: ... nous n'avons rien à faire d'autre que placer les
réquisitions accepter la livraison et suivre la livraison afin de savoir
si nous avons la qualité et les graines que nous avons
commandées.
M. GOSSELIN: Mais, le ministre ne peut pas dire, comme cela, si on a
fait ces achats-là dans chacun des districts respectifs ou si le service
des achats se charge d'acheter tout au même endroit et de faire la
répartition, par la suite, dans les districts qu'il vient de
mentionner.
M. COURCY: C'est le service des achats qui est en charge de ce
domaine.
M. GOSSELIN: Ce que je demande...
M. COURCY: ... comme d'ailleurs pour tous les autres achats.
M. GOSSELIN: ... est-ce que le ministre est au courant si le service des
achats procède par un achat total au même endroit, ou si le
service des achats achète par réquisitions, par endroits
déterminés par le ministère?
M. COURCY: J'ai vu, je crois, sur le journal, une demande de soumission
par le service général des achats pour l'acaht des graines de
semence. Ce qui importe pour mon ministère, c'est de placer la
réguisition et ensuite de surveiller l'arrivée, afin de pouvoir
contrôler la qualité et la quantité qu'on a
achetées, que le service général des achats a
achetées. Je sais, pour l'information du député, je sais
qu'il y a environ, à un moment donné, 40 à 45 soumissions
qui entrent au service des achats. Et il partage le montant aux plus bas
soumissionnaires par district, dans la province.
M. GOSSELIN: Sur cette question-là d'achat de graines de
semences, hier, je sais que c'est peut-être un peu en sortant du sujet,
qu'on a parlé des grains d'alimentation et moulées. Est-ce au
cours de la soirée ou au cours de l'avant-midi, le ministre a eu le
temps de s'informer quelles étaient les cotations du « wheat board
» ou encore des élévateurs à grains?
M. COURCY: Je n'ai aucune information.
M. GOSSELIN: J'ai moi-même cherché cet avant-midi à
trouver des cotations de l'an dernier et de cette année, j'en avais de
cette année mais aucune de l'an dernier. C'était difficile de
faire une comparaison précise quant à savoir si réellement
le cultivateur bénéficie pleinement de la subvention
attribuée par le ministère sur l'achat des moulées.
M. COURCY: Dans les prix de détail que j'ai pu contrôler,
je crois que le cultivateur a bénéficié pleinement des
subventions données, parce que les prix de l'an passé sont
à peu près les mêmes que les prix de cette année
avec même aussi une variation durant l'été comparativement
à l'hiver.
M. RUSSELL: Est-ce que les taux des graines de semence varient tellement
d'une région à l'autre?
M. COURCY: Pas énormément, parce que ces graines de
semence proviennent à peu près toutes du même endroit et
c'est pourquoi nous tentons de développer le plus possible la production
de graines de semence de qualité supérieure dans la province de
Québec. Le reste est importé des provinces de l'ouest.
M. RUSSELL: De quelle façon le ministre détermine-t-il la
meilleure qualité?
M. COURCY: Nous avons un conseil supérieur des semences dans la
province de Québec qui fait des recherches sur les différentes
variétés d'avoine, d'orge et de blé et qui fait une
recommandation à un moment donné...
M. RUSSELL: Au Service des achats.
M. COURCY: Dans la province et lorsque nous faisons nos
réquisitions, nous nous basons sur les recommandations du conseil des
semences.
M. RUSSELL: La raison pour laquelle je demandais cette question, c'est
que hier, le ministre a dit que les graines de semence avaient baissé de
quelques cents les cent livres.
M. COURCY: Tout dépend. L'an passé, les graines de
semence, les mélanges à foin se vendaient environ de 40 à
42 cents la livre, cependant que cette année, les prix semblent
être d'environ 30 à 32 cents la livre. Cela dépend des
années.
M. RUSSELL: Ce qui me frappe actuellement, c'est que cette partie des
graines baisse et les grains d'alimentation augmentent.
M. COURCY: Tout dépend de l'abondance de la récolte.
L'offre et la demande.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 11; acquisition de terres.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous dire, si le
montant voté l'an dernier de $200,000, pour l'acquisition de terres a
été pleinement dépensé et combien de terres ont
été acquises par l'entremise de cette mesure?
M. COURCY: Il y a eu en 64/65, 79 terres acquises pour un montant
déboursé de $153,147 et, au 8 février 1966, 59 pour un
montant de $120.000. Il reste donc encore au crédit quelque $80,000, et
M. Poitras du service de la trésorerie me dit qu'il y a $151,000
à ce jour. Maintenant, il y a des engagements qui ne sont pas encore
payés, mais je crois que le montant est quasi total.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre est satisfait de la manière
dont marche la mise en application de cette loi? J'ai eu de nombreuses plaintes
au cours de l'année à l'effet que ça prenait un temps
extraordinaire pour pouvoir bénéficier de cette aide-là et
que les transactions étaient très lentes dans l'acquisition des
fermes; même, dans mon comté, je veux signaler au ministre qu'il y
a trois cas qui sont en suspens, présentement, et que les demandes ont
été faites il y a un peu plus de 18 mois.
M. COURCY: Sur trois cas, il y a eu deux terres acquises dans Compton:
montants déboursés, $5,500. Ce qui cause des retards
actuellement, c'est d'obtenir des titres clairs. Ce qui cause notre retard, ce
sont les procédures chez les notaires, pour obtenir ces
titres-là.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre voudrait dire qu'il y a eu seulement
trois demandes au cours de l'année, dans Compton, pour l'acquisition de
terres? Combien y a-t-il eu de demande?
M. COURCY: Dans Compton, je ne sais pas, mais je sais qu'il y a eu deux
terres acquises dans Compton pour le montant de $5,500.
M. GOSSELIN: Chacune ou les deux? M. COURCY: Les deux.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on en a achetées dans Shefford?
M. COURCY: Non. Il y en a eu en 65/66 à venir, jusqu'au 8
février 1966, sept en Abitibi-Est, treize en Abitibi-Ouest, une à
Arthabaska, cinq dans la Beauce, une dans Bonaventure, deux dans Compton, deux
dans Dorchester, une dans Drummond, une dans Laviolette, une dans l'Islet, une
dans Lotbinière, deux dans Matapédia, deux dans Mégantic,
une dans Montmagny, deux dans Richmond, trois dans Rimouski, une dans Roberval,
huit dans Rouyn-Noranda, une dans Témiscamingue et quatre dans
Témiscouata.
M. RUSSELL: Est-ce que l'évaluation de ces terres est faite
suivant l'évaluation...
M. COURCY: Par les officiers de l'Office du crédit agricole.
M. RUSSELL: L'Office du crédit agricole. Et c'est revendu
à un propriétaire voisin par...
M. COURCY: Oui.
M. RUSSELL: ... le crédit agricole.
M. COURCY: La loi permet de faire un achat pour établissement,
mais ce n'est que par exception que nous nous servons de cette loi de ra-
chat pour un établissement agricole. Nous nous en servons surtout
pour la consolidation du cultivateur qui est déjà
propriétaire d'une ferme organisée.
M. GOSSELIN: Maintenant, est-ce que cette nouvelle terre acquise par le
ministère, est-ce qu'on la « dépatente », est-ce que
l'on retire les lettres patentes ou si elle...
M. COURCY: Oui.
M. GOSSELIN: ... pour qu'elle puisse bénéficier des
mêmes avantages?
M. COURCY: Elles sont « dépatentées » et nous
leur donnons la possiblité de retirer des subventions de
défrichement, jusqu'à concurrence de 120 acres par
établissement. C'est dire que, si un cultivateur a déjà
100 acres et qu'il rachète par la loi de rachat, une terre qui
possède 20 acres en culture, eh bien! il est rendu à son maximum
de 120 acres et n'a pas le droit à des subventions; mais s'il avait 50
acres en culture sur sa première ferme et qu'il rachète une autre
terre avec 70 acres en culture, il aurait droit à une prime de
défrichement, labour et essouchement, au montant de $60 l'acre, toujours
jusqu'à concurrence de 120 acres. C'est dire que dans son cas, il aurait
droit à 50 acres sur lesquels il a droit à une prime.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que dans tous les cas « dépatentez
» les terres que vous achetez?
M. COURCY: Jusqu'ici, nous avons « dépatenté »
des terres achetées par la loi de rachat, mais au ministère,
actuellement, on étudie la possibilité de ne pas les «
dépatenter » de les transférer, si vous voulez, de prendre
une hypothèque sur la terre au lieu de la « dépatenter
» pour qu'elle devienne propriété de la Couronne
louée aux cultivateurs.
M. BERNATCHEZ: Un autre genre de billets de location?
M. COURCY: Oui.
M. GOSSELIN: Est-ce que...
M. COURCY: Mais, dans le cas qui vous occupe actuellement, en «
dépatentant » la terre, ça ne coûte pas un sou aux
cultivateurs, parce que les frais notariés sont payés par le
ministère.
M. RUSSELL: C'est ça.
M. COURCY: Excusez, par le vendeur. Parce qu'autrement, c'est l'acheteur
qui est obligé de prendre une hypothèque sur la terre...
M. RUSSELL: Est-ce que l'on ne vend pas la propriété pour
le même prix que le ministère l'a payée.
M. COURCY: On la revend au même prix aux cultivateurs
acheteurs.
M. BERNATCHEZ: La loi d'ailleurs...
M. COURCY: Nous demandons un acheteur et un vendeur; les deux commencent
à s'entendre sur un prix et signent une déclaration; l'un signe
un papier comme quoi il s'engage à vendre à tel prix et l'autre
à acheter à tel prix. Après, nous en faisons faire
l'évaluation et si l'évaluation faite démontre que
l'acheteur est prêt à payer le prix fixé par le vendeur,
nous pouvons procéder. Il arrive, dans certains cas, que
l'évaluation est moins élevée que le prix exigé et
même moins élevé que le prix que l'acheteur est prêt
à payer; alors nous achetons au prix évalué par l'officier
du gouvernement. Nous faisons une nouvelle proposition.
M. GOSSELIN: Quel est cette nouvelle mesure qui vient d'être
annoncée là, il y a quelques jours, dans la Terre de chez-nous,
au sujet d'un plan conjoint avec le fédéral pour l'achat des
terres? Puisqu'il y a un excédent cette année et que l'on demande
un surplus de crédits de $300,000, est-ce que cela va entrer dans cet
article-là?
M. COURCY: Non, un autre article ARDA, que l'on verra à la fin du
budget...
M. GOSSELIN: Quel est le montant...
M. COURCY: On peut bien en parler tout de suite, si vous voulez, pendant
que nous sommes sur la même question. Voulant aider à la
consolidation des fermes déjà existantes et, en même temps,
voulant regrouper les fermes qui sont soit abandonnées, ou sur le point
de l'être, à un cultivateur qui n'a pas 120 acres de culture, le
gouvernement a décidé, si ce cultivateur achète une
nouvelle ferme, de donner, non pas un prêt, un don de $50 de l'acre,
jusqu'à concurrence de 120 acres, c'est-à-dire, maximum $2,000.
Ces $2,000 serviront à l'achat d'animaux, à l'amélioration
de son étable, serviront à faire du drainage sur la terre,
serviront à clôturer la ferme, serviront en un mot à toute
amélioration foncière, ce qui per-
mettra à ce cultivateur d'augmenter ses revenus. Alors, c'est
dire que, si un cultivateur, actuellement, a une terre de 80 acres en culture
déjà, qu'il possède des animaux, cultive sa ferme, veut
acheter une autre ferme sur laquelle il y a 40 acres de terre en culture
déjà, eh bien! celui-là pourra profiter du maximum de la
subvention de $2,000, parce que 80 plus 40, ça fait 120.
S'il achète une terre qui a 50 acres en culture, nous lui donnons
le maximum de $50 l'acre jusqu'à concurrence de 120 acres et dans le cas
que je viens de mentionner, il y aura 10 acres qui ne seront pas sujets
à primes.
M. GOSSELIN: Maintenant, dans le cas que le ministre vient de nous
expliquer, là, il est clair que les règlements
édictés pour cette mesure-là ne viennent que de sortir, il
y a environ deux semaines, je crois.
M. COURCY: Oui.
M. GOSSELIN: Est-ce quelqu'un qui a une promesse d'achat aussi bien
qu'une promesse de vente de la part d'un cultivateur, mais dont le cas est
à l'étude présentement ou encore même s'il est
accepté et qui n'a pas été payé encore, va pouvoir
bénéficier de cette mesure-là?
M. COURCY: A partir du 1er avril 1966, oui, en autant qu'il n'y ait pas
de contrat d'achat. Nous avons actuellement des dossiers en suspens, quelques
dossiers, et les cultivateurs sont bienheureux de retarder le règlement
de leur affaire après le 1er avril 1966, parce qu'il vont pouvoir
bénéficier de ça.
M. GOSSELIN: C'est justement le point que je voulais soumettre à
l'honorable ministre, parce que je sais pertinemment que présentement,
il y a des demandes des cultivateurs qui ne savent pas au juste s'ils devraient
passer leur contrat immédiatement ou attendre après le 1er avril
pour pouvoir bénéficier de la nouvelle mesure qui vient de
sortir.
M. COURCY: Oui, mieux vaut attendre après le 1er avril, cela veut
dire une semaine.
M. HEBERT: Maintenant, M. le ministre, un jeune cultivateur, par
exemple, l'an dernier, aurait acheté une ferme d'une grandeur, disons
d'environ 80 ou 84 acres, puis il n'aurait pas pu bénéficier de
la subvention d'établissement, c'est-à-dire du tiers du
prêt d'établissement, parce que sa ferme n'était pas as-
sez grande. Si cette année, il fait l'acquisition, suivant la nouvelle
loi, s'il agrandit sa ferme de 60 ou 90 acres, est-ce qu'il pourrait
bénéficier de la subvention d'établissement, puisqu'il y a
l'étendue nécessaire?
M. COURCY: Il a bénéficié d'un emprunt,
actuellement, de l'Office du crédit agricole.
M. HEBERT: Régulier. M. COURCY: Régulier.
M. HEBERT: Seulement l'Office ne lui apas accordé la subvention
« octroyable » aux fils de cultivateur pour l'achat de la ferme
parce qu'il n'avait pas une superficie moyenne de cent acres en culture.
M. COURCY: Parce que la ferme qu'il a achetée est
considérée comme une ferme rentable.
M. BERNATCHEZ: Comment se fait-il qu'il ait obtenu un crédit
agricole? Est-ce que la première condition pour obtenir un crédit
agricole, c'est d'abord d'emprunter pour acheter une terre rentable? C'est
marqué dans tous les articles de la loi. Je ne comprendrais pas qu'il
ait obtenu un crédit agricole si l'acheteur est déclaré
non rentable. Disons que c'est un cas hypothétique.
M. HEBERT: Ce sont des cas qui peuvent se présenter. J'en connais
des gens qui ont euleur crédit agricole, ça fait longtemps, et
qui n'avaient pas cent arpents en culture; ils sont nombreux. Il y en a dans le
comté de Lotbinière comme dans le comté de Nicolet.
Supposons, par exemple je dis un prix hypothétique que
l'an dernier, vous avez un jeune agriculteur qui s'est acheté une ferme
qui avait 84 acres en culture. Parce que l'Office ne considérait pas la
ferme comme rentable pour lui octroyer jusqu'au maximum du tiers, alors cette
année, en faisant l'acquisition d'une autre ferme, est-ce qu'il pourrait
bénéficier de la subvention?
M. BERNATCHEZ: Je pense, M. le ministre, si l'on tient...
M. COURCY: Non, parce que la subvention de l'établissement, non
pas la subvention mais le crédit agricole d'établissement, il
faut bien saisir que c'est pour établir quelqu'un, et si cet homme a
déjà acheté une terre, il est propriétaire d'une
ferme et qu'il cultive sur sa ferme, il est déjà
propriétaire. On ne peut pas le consi-
dérer un jour, comme un prêt d'établissement, parce
qu'il est déjà établi sur une ferme, il a probablement,
dans son cas, continué un crédit agricole qu'il y avait sur cette
ferme.
M. HEBERT: Il y a eu un transfert.
M. COURCY: Il y a eu un transfert probablement à son nom. Mais
étant donné que la ferme n'était pas
considérée comme rentable, dans son cas, le crédit
d'établissement ne pouvait lui être accordé pendant qu'il a
continué le crédit régulier du crédit agricole. La
différence s'établit à 80% de la valeur de la ferme sur
laquelle il y a un prêt, cependant que, dans l'autre cas
d'établissement, c'est 90% de la valeur de la ferme et, après 10
ans d'occupation et d'entretien de la ferme, le gouvernement lui remet le tiers
du montant prêté, jusqu'à concurrence de $3,000. Dans un
cas comme ça, il pourra profiter de la subvention d'organisation de la
ferme dans le rachat d'une nouvelle ferme.
M. BERNATCHEZ: La loi vous permet de payer jusqu'à quel montant
dans le rachat des terres?
M. COURCY: $6,000.
M. GOSSELIN: Vous mentionnez pour le nouveau plan un maximum de
$2,500...
M. COURCY: ... d'évaluation de la ferme. C'est $2,000 de
subvention. Mais pour l'achat tout dépend de la valeur de la ferme.
M. HEBERT: Jusqu'au maximum de$6,000.
M. COURCY: Non, pas dans ces cas-là. Parce que dans ces cas,
seuls ceux qui vont acheter, soit par l'Office du crédit agricole
fédéral ou l'Office du crédit agricole provincial,
pourront en bénéficier. Alors, ça veut dire qu'il peut
avoir une terre de $10,000, de $12,000, de $15,000 et $20,000, mais, il aura
une subvention jusqu'à concurrence de $2,000 s'il n'a pas atteint 120
acres. S'il a déjà 120 acres en culture, ça ne peut
s'appliquer à ces cas-là.
M. BERNATCHEZ: Prenons le cas d'une terre que vous achetez, disons pour
un montant de $6,000. Vous la revendez $6,000 à un jeune qui
s'établit, voisin. Prenons le cas du député de Nicolet.
Voici un jeune qui est sur une terre de 60, 70, 80 arpents. Alors, en vue de
consolider son établissement, il va, par l'intermédiaire du
ministère, faire l'acquisition de la terre du voisin: $6,000. En
empruntant du crédit agrico- le pour payer, soit le voisin, ou
rembourser le ministère, à ce moment-là, étant
donné que c'est un emprunt additionnel, il pourrait se qualifier pour
obtenir alors l'établissement agricole.
M. COURCY: Rembourser le ministère, mais il peut perdre, dans ce
cas, des primes de défrichement, de labour et d'essouchement pour le
montant de $60 l'acre, pendant que la subvention de consolidation,
d'organisation de la ferme est de $50.
M. RUSSELL: Jusqu'à concurrence de $2,000.
M. COURCY: Jusqu'à concurrence de $2,000 et...
M. RUSSELL: ... la différence, ça peut être 40
acres.
M. COURCY: Oui, et l'autre c'est jusqu'à concurrence de 120 acres
aussi, les primes, sur la même base. Mais, celui qui emprunte en vertu de
la loi de rachat à $6,000 pour acheter une ferme; on lui demande 10%
comptant, il est dans l'obligation de verser $600 et le solde des paiements de
$5,400 est divisé en vingt paiements annuels, les neuf premières
années, sans intérêt, les onze années qui suivent, 2
1/2%, au même taux que l'Office du crédit agricole,
actuellement.
M. GOSSELIN: Ces 2 1/2% seraient-ils basés sur le solde qu'il
restera à payer ou si vous le calculez sur le paiement initial?
M. COURCY: Toujours sur le solde à payer, comme à l'Office
du crédit agricole.
M. GOSSELIN: Maintenant, supposons qu'il s'agit tout simplement... le
ministre n'est pas sans savoir que dans un comté comme le mien et dans
plusieurs autres dans la province, il existe des lots qui ont été
passés sous billet de location à des aspirants colons qui ont
fait des dépenses assez considérables sur ces lots-là et
qui les ont abandonnés depuis disons quatre, cinq, six ans et il arrive
que ces lots-là sont hypothéqués, je dirais indirectement,
parce qu'ils sont sous billet de location, mais il y a une redevance de
crédit qui est accumulée sur le lot, j'entends le colon qui l'a
laissé ou qui reste encore avec le billet de location même si on
ne le lui a pas révoqué, il a accumulé des crédits,
et en plus de cela, il va devoir, souvent, peut-être trois et quatre ans
de taxes au conseil de comté. A ce moment-là, est-ce que par la
loi du rachat des terres il y aurait possibilité de faire l'acauisi-
tion de ces lots-là, afin de permettre aux municipalités
de ne pas perdre ces taxes, aussi bien pour l'avantage de celui qui a fait le
sacrifice de demeurer un certain temps sur ce lot-là et qui a des
crédits lui revenant, est-ce qu'il y aurait possibilité, par
l'entremise de cette loi, de se porter acquéreur de ces lots?
M. COURCY: Le crédit d'organisation sur les lots de colonisation
non patentés... Celui qui s'établit sur un de ces lots peut
toucher, en plus des primes de défrichement, d'essouchement et de
labour, qui sont au montant de $60 l'acre, il peut toucher aussi un
crédit d'organisation, que nous appelons, de $50 l'acre jusqu'à
concurrence de 40 acres. La prime de défrichement va à 60 acres,
s'il demeure sur un lot. Si son établissement est composé de deux
lots, elle peut aller jusqu'à 60% de chacun des lots, jusqu'à
concurrence de 120 acres par établissement. Son crédit
d'organisation qu'il a pu gagner, lui est versé soit pour acheter des
animaux, aider à l'achat d'instruments aratoires, clôtures,
amélioration foncière, en un mot, même, réparation
de grange et parfois aussi réparations à la maison. Si, à
un moment donné, notre colon abandonne le lot, pour une raison ou pour
une autre, se dirige vers l'industrie et laisse cedit lot abandonné, le
ministère peut, en tout temps, révoquer la vente par billet de
location, et s'il reste un montant de $100, $200 attaché audit lot, eh
bien! c'est le successeur, si vous voulez, qui pourra en profiter, mais dans
ces cas-là, règle générale, il se trouve assez
souvent un acheteur et vous pouvez être assurés qu'on correspond
avec le ministère et qu'on demande combien il reste dû sur le
crédit d'organisation. Et cela fait le sujet de discussion dans leurs
négociations d'achat. Ils ne peuvent pas acheter le lot, ils peuvent du
moins récompenser le travail qui a été fait par celui qui
a précédé.
M. BERNATCHEZ: Lorsque vous achetez un lot de colonisation sur lequel,
le ministère de la Colonisation, depuis x années, a
octroyé ou a payé les primes de défrichement, les labours
et le reste, est-ce que vous procédez à une nouvelle étude
pour établir la superficie exacte qui est en culture?
M. COURCY: Lorsque le ministère...
M. BERNATCHEZ: ... lorsque vous achetez un lot de colonisation...
M. COURCY: ... par la loi de rachat... M. BERNATCHEZ: ... si vous
regardez les dossiers, vous allez dire: « D'après les dossiers du
ministère de la Colonisation, sur le lot tel numéro, depuis x
années on a payé des primes à tant de l'arpent, dont il
est supposé y avoir 30, 40, 50 arpents en culture ». En fait il y
en a là qui n'ont que 20 arpents de culture, parce que cela a
passé entre les mains de plusieurs. Il y a des superficies qui ont
été abandonnées, qui ne sont plus en culture, qui sont
davantage en brousailles; il faut recommencer le travail.
M. GOSSELIN: Je pense bien que ces crédits-là, il faut
qu'ils soient...
M. COURCY: On ne paie pas deux fois les primes...
M. GOSSELIN: Il faut que ce soit vérifié...
M. COURCY: ... autrement chaque acre de terre viendrait à nous
coûter, si vous voulez, $60 l'acre pour le défrichement, cela fait
$110 l'acre que l'on donne pour le défrichement par les crédits
d'organisation et par les primes. Alors s'il fallait à chaque fois qu'un
nouveau propriétaire arrive, cancelle et repaye le travail fait,...
M. BERNATCHEZ: Mais c'est un nouveau plan que vous avez. Je me rapelle,
M. le sous-ministre a dû en discuter avec vous, qu'en 1959, je pense, on
avait étudié la possibilité de faire un lavage dans tout
cela. Il y a des lots de colonisation qui ont été émis il
y a peut-être 25 ans, il est passé cinq propriétaires
là-dessus, mais aux archives du ministère, le lot 50 disons,
d'après les dossiers, serait supposé avoir 60 ou 70 arpents de
culture et en fait il en a à peu près 30. Alors si vous vous
basez sur les dossiers du ministère, pour dire que tel lot a
déjà 50 arpents de primés...
M. COURCY: Ah non! ah non!
M. BERNATCHEZ: ... on ne peut pas alors le primer une deuxième
fois.
M. COURCY: A chacun des lots qui nous sont offerts en vente nous disons:
« Trouvez-vous un acheteur, cela c'est la première condition.
» Nous n'achetons pas de lots ou de terres actuellement pour les revendre
un jour mais nous aidons un autre cultivateur à acheter. Première
chose. Quand, à un moment donné, un acheteur et un vendeur ont
décidé le prix, normalement l'acheteur est supposé
être allé voir son terrain. En plus nous envoyons
un officier de l'Office du crédit agricole aujourd'hui visiter le
terrain, mesurer le terrain, en un mot faire l'évaluation de ladite
terre que nous avons l'intention d'acheter pour M. un tel. Nous ne nous basons
pas seulement sur les terriens ou sur les rapports ici, nous allons sur les
lieux, directement. Et après avoir fait l'évaluation, nous en
venons à une entente avec l'acheteur et nous faisons la transaction au
nom du vendeur.
Cette année, au 2 mars, il y a eu des annulations par
procédure ordinaire, c'est-à-dire par la révocation de
terrains abandonnés, de lots abandonnés comme cela dans la
province. Il y en a eu 1,263 comparativement à 566, en 64/65 et à
575, en 63/64. Et ceci contribue énormément à la
disparition de toutes ces vieilles cabanes abandonnées le long de nos
chemins.
Et profitant du concours d'embellissement des fermes du Québec
que nous avons lancé l'an dernier à cause de l'exposition
universelle, voulant rendre notre campagne plus belle aux visiteurs, nous
tentons par tous les moyens de faire disparaître ce qui enlaidit nos
campagnes et nous faisons de ces révocations-là
graduellement.
M. GOSSELIN: Mais que penserait le ministre, par exemple, d'un cas
où un brave cultivateur qui, disons il y a 20 ans, 25 ans, a obtenu ce
qu'on appelait dans ce temps-là un lot de support pour compléter
son organisation de ferme? A chaque année, ce cultivateur-là qui
détient ce lot par billet de location n'a fait qu'une coupe
sélective et du nettoyage de la forêt. Et voici qu'après 20
ans, 22 ans, 25 ans, son état de santé ne lui permet pas de
rester sur son organisation principale, il est obligé de la vendre et il
garde ce lot qui demeure sur un billet de location et là le
ministère arrive et enlève immédiatement le billet de
location.
M. COURCY: Il perd ses droits. Mais mieux vaut pour lui de vendre ou,
avant de vendre, du moins, si c'est un cultivateur comme vous dites, qu'il
demande ses lettres patentes et, si on les lui donne, après ce sera sa
propriété. Si c'est un cultivateur!
M. GOSSELIN: C'est un cultivateur résident. Mais ce dont je parle
ce sont des cas où le cultivateur a été obligé de
quitter sa ferme il y a un an, deux ans, mais ne sachant pas exactement quelle
attitude le ministère prendrait, a conservé son lot, quand
même après la vente de sa ferme. Et voici qu'après deux ou
trois ans ou quatre ans qu'il s'est défait de son organisation de ferme,
là, il a continué de payer les taxes quand même. Il les a
toujours payées. Il a continué de faire le nettoyage et de sortir
juste un peu de bois chaque année et voici que son lot a une valeur
aujourd'hui et puis il demande ses lettres patentes et puis, à ce
moment-là, immédiatement, on lui révoque le lot et...
M. COURCY: Automatiquement, en vendant sa terre, il se disqualifie comme
cultivateur. Il se disqualifie lui-même. D'ailleurs, qu'il regarde son
billet de location, c'est bien écrit dessus. Alors, se disqualifiant
lui-même volontairement, il est logique que le ministère
intervienne pour dire qu'il avait un lot loué comme cultivateur.
Maintenant qu'il devient un journalier, qu'il devient un mécanicien dans
un garage, qu'il exerce en fin de compte une autre profession, autre
métier, qu'il quitte le milieu agricole, alors automatiquement, le lot
peut revenir à la Couronne par les procédures
régulières de révocation.
M. GOSSELIN: Mais, est-ce que le ministre ne conviendrait pas
qu'après enquête sérieuse et constatation que ce
cultivateur-là, qui a fait l'impossible pour rentrer dans les cadres de
tous les règlements qui lui ont toujours été
imposés... Parce que là, il y a une injustice assez grave pour ce
cultivateur qui, lui, a fait du travail sur ce lot-là, il l'a mis en
état de productivité, il l'a amélioré de
façon à ce qu'aujourd'hui, ce lot-là ait une valeur et
voici qu'au moment où peut-être il pourrait retirer un certain
montant par la vente de la coupe de bois qu'il y a dessus, à ce
moment-là, on arrive et on lui enlève le lot.
M. COURCY: C'est clair, lui-même doit connaître son affaire.
Nous ne lui aurions jamais posé la question: « Qu'est-ce que tu
vas faire dans un an ou dans deux ans ou dans cinq ans? » Et le
cultivateur, il a des animaux, des instruments aratoires sur sa ferme. S'il a
un lot comme complément, qu'il en demande des lettres patentes et nous
allons les lui donner. Si, après avoir vendu sa ferme il aurait
pu vendre une partie de sa ferme et garder l'autre et il aurait eu les lettres
patentes dans son cas, il n'a pas demandé de lettres patentes ou
s'il les a demandées déjà et qu'elles lui ont
été refusées. Mais je ne me souviens pas, moi, d'avoir
refusé à un cultivateur organisé, des lettres
patentes.
M. GOSSELIN: Ce qui arrive dans un cas semblable, c'est qu'il y a des
exigences pour obtenir les lettres patentes, il faut qu'il y ait au moins 28
acres de défrichés.
M. COURCY: Oui.
M. GOSSELIN: Alors, si à ce moment-là, le lot a servi
plutôt comme un lot de support et qu'il n'est pas défriché,
s'il s'en est servi plutôt comme complément de ferme pour avoir du
bois... Je vais vous citer le cas d'un cultivateur qui n'a pas de bois de
chauffage sur sa ferme mais qui s'est servi de ce lot-là pendant 20 ans
pour aller y chercher juste ce dont il avait besoin...
M. COURCY: Il y a des exigences pour un minimum: mettons une trentaine
d'acres, une grange, une maison pour un lot d'établissement. Mais celui
qui est cultivateur ne peut pas occuper deux lots en même temps. Alors,
étant un complément de ferme, le cultivateur organisé, il
y a certainement 28 acres de terre à son premier établissement,
qu'il en fasse la demande et ses lettres patentes, il va les avoir. Mais
après, si vous voulez, être sorti de l'agriculture, là
ça devient très loin de la loi.
M. RUSSELL: Moi, j'aimerais souligner ici, je pense que le
député de Compton l'a bien justifié dans son
argumentation, ce que le ministre a dit tout à l'heure: « Monsieur
doit savoir, devrait savoir. » Je pense que le ministre peut se rendre
compte que bien de ces gens-là qui connaissent la loi, ils ne sont pas
au courant comme le sont les administrateurs du ministère et je pense
que si le tout a été fait de bonne foi, à ce
moment-là il devrait y avoir de sérieuses considérations
pour ne pas déposséder un monsieur qui a travaillé 20 ou
25 ans de sa vie et qui a fait de son mieux.
M. COURCY: C'est justement. On est bon gars là-dessus, parce que
du moment où nous affichons les avis de révocation et qu'il
arrive certains cultivateurs, certaines gens qui viennent nous demander
d'attendre un an, d'attendre deux ans parce qu'actuellement ils travaillent
à tel endroit et puis qu'ils ont l'intention d'aller s'établir
sur tel lot et puisqu'ils nous disent: « On paie nos taxes
régulièrement », alors, à ce moment-là, nous
arrêtons nos procédures de révocation et nous envoyons voir
s'il nous a dit la vérité, si c'est vrai qu'il paie les taxes, si
c'est vrai qu'il fait une coupe non abusive de son bois, si c'est vrai, par
exemple, qu'il fait de la plantation dans certains milieux et, à partir
de ce moment-là, nous donnons bien souvent la chance au coureur.
M. GOSSELIN: Je peux dire à l'honorable ministre que j'ai
trouvé ça tout à fait déplorable dans le cas que
j'ai en mémoire, là. C'est que le lot a été
révoqué, le billet de location a été
révoqué et par la suite, il a immédiatement
été rétrocédé au ministère des Terres
et Forêts et quelques mois à peine après, le lot est
allé aux mains d'un gros commerçant de bois qui possédait
déjà des limites à bois, lui; je peux vous citer le nom,
c'est le cas de Paul Cliche dans Lac-Mégantic...
M. COURCY: Non, ça, c'est un autre cas...
M. GOSSELIN: ... et qu'il a été échangé pour
des lots qui avaient été pillés.
M. COURCY: C'est un autre cas qui arrive parfois où, à un
moment donné, nous transférons des lots révoqués au
ministère des Terres et Forêts parce que ce sont des lots
incultes, qui ne peuvent pas servir à l'Agriculture et, à ce
moment-là, votre monsieur aurait pu, et nous le lui disons d'ailleurs:
« Monsieur, si vous voulez, parce que l'on vous a écrit, avoir ces
terrains-là, entendez-vous avec le ministère des Terres et
Forêts, parce que c'est un lot qui est classé C, c'est un lot qui
n'a aucune valeur agricole. Alors il peut être aussi enclavé entre
d'autres lots du ministère des Terres et Forêts. Il arrive parfois
que nous le transférons, mais là le ministère des Terres
et Forêts, je ne sais pas quelle formule il emploie pour la vente de ses
terrains.
M. BERNATCHEZ: J'ai toujours entendu dire au ministère des Terres
et Forêts que les terres de la Couronne n'étaient jamais à
vendre.
M. COURCY: Ah non! Au contraire!
M. HEBERT: J'ai eu un cas dans mon comté.
M. COURCY: La loi permet aux Terres et Forêts de vendre des
terrains cependant qu'elle ne nous le permet pas à nous du
ministère de la Colonisation. Il peut vendre un lot lui appartenant en
tout ou en partie pendant que nous, au ministère de la Colonisation, la
loi ne nous le permet pas. Sa loi le lui permet et il arrive assez souvent que
nous transférons des lots incultes comme ça au ministère
des Terres et Forêts, lequel ministère des Terres et Forêts,
après avoir fait l'évaluation dudit terrain, la quantité
de bois, etc., etc., en fait une vente soit publique ou autrement
là...
M. BERNATCHEZ: Il faudrait vérifier parce que l'on m'a toujours
répondu que les lots de la Couronne, ça ne se vendait pas,
ça pouvait s'échanger, on pouvait échanger des terres
à
bois pour des terres en culture, on pouvait échanger des lots
propres à la culture. Et c'est d'ailleurs, comme ça qu'on a
toujours procédé dans l'échange des terrains. Maintenant,
ce que je voudrais savoir...
M. COURCY: Ah oui! il fait des échanges de terrains à un
moment donné mais la loi lui permet de vendre pour toute fin autre que
l'agriculture.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que...
M. COURCY: Cela peut-être pour du reboisement, fin touristique,
etc. Tout autour des lacs où on fait actuellement l'arpentage des
terrains, il les vend,
M. RUSSELL: Pas nécessairement. M. COURCY: Mais il les vend.
M. RUSSELL: La plupart de ces lots-là sont sous billet de
location.
M. COURCY: C'est à louer mais à un moment donné, je
sais que le ministère des Terres et Forêts a décidé
de vendre des terrains, il a le droit de le faire, pour toute autre fin que
l'agriculture.
M. BERNATCHEZ: J'aimerais...
M. COURCY: Il peut en louer aussi pour l'agriculture parce que je me
souviens, je sais que dans le bout de Sept-Iles, je crois, il y a eu des
terrains qui ont été loués par le ministère des
Terres et Forêts pour la culture de la patate.
M. BERNATCHEZ: Oui, très bien ça. Je suis de l'avis du
ministre qu'il a le droit de louer, qu'il a le droit d'échanger...
M. COURCY: Evidemment.
M. BERNATCHEZ: ... mais on m'a toujours exposé que les terres de
la Couronne ne pouvaient pas se vendre, mais s'échangeaient pour
certains avantages, en faveur de la colonisation, en faveur, comme le dit le
ministre, d'établissements touristiques, en faveur des avantages du
ministère de la Chasse et de la Pêche, parce que les terres, les
forêts, les terres à bois de la province de Québec,
c'étaient les terres de la Couronne; elles ne se vendent pas, elles
s'échangent...
M. COURCY: Moi, je vous dis que la loi permet de vendre et qu'il
vend.
M. HEBERT: Il y a eu un cas chez nous dans mon comté.
M. BERNATCHEZ: Ce serait une question à discuter avec le ministre
des Terres et Forêts parce que j'ai toujours été sous
l'impression, d'ailleurs j'ai eu plusieurs discussions à ce
sujet-là... Entre autres, je vais prendre la paroisse de Villeroy. A un
moment donné, les autorités du ministère de la
Colonisation et le bureau diocésain de la colonisation ont
décidé d'inciter un ou deux cultivateurs qui étaient dans
un rang où la terre était impropre à la culture, à
sortir de là et puis on leur offrait des avantages d'aller
s'établir ailleurs. Et tous les lots de ce rang-là revenaient aux
Terres et Forêts, au fur et à mesure qu'on pouvait sortir les
colons des terres impropres à la culture. Alors quelqu'un des Terres et
Forêts, on ne paie pas de taxes, pour les terres de la Couronne
c'est dans une petite paroisse pauvre avait manifesté le
désir d'acheter ces terres-là pour en faire, si vous voulez, une
terre à bois plus considérable, plus grande que d'autres et puis
il a fait les démarches auprès du ministère qui n'a jamais
voulu la lui vendre, il lui a dit que c'était impossible.
M. COURCY: Mais oui, mais il n'est pas obligé de vendre.
Maintenant il peut accepter ou refuser une offre. Tout dépend de l'offre
qu'on a pu faire...
M. BERNATCHEZ: Maintenant...
M. COURCY: ... c'est que, dans chacun de nos villages, surtout dans le
Nord-Ouest québécois, je parle de celui-là parce
que je le connais à LaSarre, les Terres et Forêts ont
encore des centaines et des centaines de terrains qu'ils vendent
régulièrement; à Macamic, c'est la même chose, ils
vendent régulièrement à celui qui veut se construire et
ils font des exigences dans la construction. Mais si nous voulons acheter des
terrains, même il y a eu une loi depuis pas plus de trois ou quatre ans,
il y a eu une loi pour baisser le prix des terrains qui était assez
élevé, qui a été diminué dans ces districts
du nord là-bas. Et ils en vendent régulièrement.
M. BERNATCHEZ: Oui, mais la paroisse et le village de Villeroy sont
bâtis, ont été développés et établis
en plein centre de colonisation sur les terres de la Couronne. Alors le
ministère de la Colonisation a cadastré le village, a
cédé à la corporation les terrains voulus pour
établir le village, il y a tout un cadastre de fait. Là
très bien, il y a eu entente entre les deux ministères pour fin
de colonisation.
M. COURCY: Non, il y a quelque chose qui ne va pas là. D'abord
les Terres et Forêts ne vendent pas...
M. BERNATCHEZ: Ils échangent, ils font une entente avec le
ministère...
M. COURCY: ... au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation pour fin d'agriculture, fin de colonisation. Mais dans un village
comme vous parlez, les Terres et Forêts ont des terrains qu'ils vendent
directement. D'ailleurs, je suis en train, pour ma part, de faire sortir les
lettres patentes du ministère des Terres et Forêts pour la maison
que j'ai achetée depuis plusieurs années déjà et
qui était la propriété, si vous voulez, d'un autre qui
avait acheté vingt-cinq ans avant le ministère des Terres et
Forêts. Je n'ai pas encore les lettres patentes de mes terrains. Je vais
les avoir sous peu.
M. BERNATCHEZ: Quelle est l'attitude que prend le ministère de la
Colonisation ou le ministère des Terres et Forêts, dans le cas des
lots de colonisation, des lots sous billet de location, qui ont
été abandonnés, et qui aujourd'hui sont entre les mains,
comme le disait le député de Compton, entre les mains de
commerçants de bois? Je connais tout un canton dans Mégantic,
Nelson, Lotbinière, ce sont des lots qui ont déjà
été subventionnés pour fins de colonisation, et
aujourd'hui, à ma connaissance, les lots ne sont pas patentés et
ils appartiennent à différents hommes d'affaires des paroisses
alentour. Vous avez la même chose dans la région de Nicolet et de
Lotbinière. Il y a de grandes superficies boisées qui
appartiennent actuellement à des particuliers, qui ne sont pas des
cultivateurs. La majorité, à moins qu'ils n'aient
été patentés après, la majorité de ces lots
étaient tout simplement sous billet de location.
M. COURCY: Il faudrait savoir si ces terrains sont sous la juridiction
du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation ou du
ministère des Terres et Forêts. S'ils sont sous notre juridiction,
j'aimerais avoir les lots, les rangs, les cantons, afin que nous soyons
capables d'aller faire enquête.
M. BERNATCHEZ: Si les billets de location n'ont pas été
révoqués, ils sont certainement dépendants du
ministère de la Colonisation. S'ils ont été
révoqués, automatiquement, ils doivent retourner aux Terres et
Forêts?
M. COURCY: Non, pas automatiquement.
S'ils sont incultes, et si nous trouvons que pour le milieu
économique d'une région, si nous trouvons qu'il vaut mieux les
transférer au ministère des Terres et Forêts pour que
ceux-ci l'exploitent, non pour l'agriculture mais pour la forêt, nous le
faisons. Tous les lots concédés, avant 1933...
M. BERNATCHEZ: Le point de vue est changé.
M. COURCY: ... alors, c'est comme si ce cultivateur ou ce colon avait
des lettres patentes. Il est chez lui. Il peut transférer à
n'importe qui, alors qu'aujourd'hui, avant de transférer un lot de
colonisation, il est dans l'obligation de dire à qui il veut le
transférer et ce terme, à qui il veut le transférer, nous
demandons aux sociétés de colonisation d'en faire une
étude et de nous faire des recommandations, et après, nous les
acceptons ou les refusons, suivant la décision des missionnaires
colonisateurs. Avant, ils pouvaient le faire à n'importe qui, même
à un commerçant de bois, à n'importe qui. Il faut que le
nouveau soit accepté pour pouvoir avoir ces lots.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que quelqu'un peut détenir des lots sous
billet de location, des lots non patentés, tout simplement pour fins
d'exploitation forestière, tout en demeurant dans un village. Je me
rappelle un cas en particulier. A un moment donné, le conseil de
comté, le conseil des délégués,
Mégantic-Lotbinière, avait une réglementation à
faire sur un cours d'eau, lequel cours d'eau traversait ces lots-là, que
des gens détenaient depuis plusieurs années, mais pas avant 1933.
Et puis, évidemment, le ministère demandait une contribution pour
exécuter les travaux, à tant de l'arpent. Lorsque le temps est
venu de faire la réglementation, les détenteurs de ces lots sous
billet de location, s'objectaient, ils ne voulaient pas signer les
procédures parce que ça les engageait à faire certaines
dépenses. Et puis, c'est tout simplement en leur disant: «
Ecoutez, si vous êtes trop sévères, le ministère va
tout simplement révoquer ces lots-là ». Alors, j'en conclus
que ces gens-là, avant, étaient détenteurs de billet de
location uniquement pour fins d'exploitation forestière.
M. COURCY: Si f avais le nom, les numéros de lots, numéros
de rangs, numéros de cantons, on pourrait faire enquête
là-dedans et régulariser les cas, si les cas doivent être
régularisés.
M. BERNATCHEZ: Je ne dis pas ça pour les leur enlever parce que
ces gens ont fait certainement du travail et de la surveillance
forestière depuis qu'ils sont propriétaires des lots. Seulement,
ils s'exposent à avoir des difficultés, à un moment
donné.
M. COURCY: On pourra régulariser la situation dans un cas comme
ça; ce sont des cas où, à un moment donné, on
pourrait dire au propriétaire sous billet de location: « Monsieur,
étant donné que vous ne cultivez pas, que les terrains sont
incultes, nous, nous les transférerons, ces lots, au ministère
des Terres et Forêts et vous pourrez vous entendre avec lui pour en faire
l'achat, parce que c'est pour une fin autre que l'agriculture.
M. BERNATCHEZ: Le député de Nicolet pourra faire ma
commission à ses amis, je suis intervenu en leur faveur.
M. COURCY: Maintenant, comme M. Lalande me dit, un cas typique est
arrivé, il n'y a pas très très longtemps, où on
utilise un lot dans le comté de Portneuf pour faire du charbon de bois,
c'était un lot sous billet de location, un lot qui avait
été abandonné, alors, nous avons révoqué ce
lot, nous l'avons transféré au ministère des Terres et
Forêts qui a pris entente par une vente à ce dit industriel, pour
exploiter l'industrie nouvelle dans cette partie de la province.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, qu'est-ce que vous faites
dans le cas d'un lot que le propriétaire, sous billet de location, a
laissé depuis cinq ou six ans? Il est rendu en ville, le lot est
toujours là, puis il y a un cultivateur tout près qui en aurait
besoin comme supplément...
M. COURCY: Que ce cultivateur nous en fasse la demande, alors...
M. LAVOIE (Wolfe): Le cultivateur est accepté, justement par
le...
M. COURCY: La société de colonisation. M. LAVOIE (Wolfe):
A Sherbrooke.
M. COURCY: Du moment qu'il est cultivateur, il n'y a pas de
problème; s'il est déjà établi sur une ferme, il
n'y a pas de problème d'acceptation. C'est un lot voisin. Seigneur! ce
sont des cas comme ça que l'on cherche, puis même, on va l'aider
pour qu'il puisse le racheter, s'il le faut.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce que je veux vous dire à ce
sujet-là...
M. COURCY: Si c'est un cultivateur qui veut se développer, bien
amenez-nous-le donc au bureau de l'agronome pour qu'il remplisse ses formules
puis qu'il demande le lot. On est prêt. Si c'est un lot vacant,
abandonné. Il a droit, jusqu'à 550 acres, en suivant certaines
réglementations. On ne peut pas lui donner un morceau de terre tout
à coup de 550 acres, mais après son premier lot, s'il a 50% de la
terre cultivable en culture, un deuxième. Si c'est un voisin,
embarquons-le, et après qu'il aura 50% de la terre cultivable en
culture, un troisième s'il veut, mais à condition qu'il
l'organise en conséquence. Et il aura le droit, s'il n'a pas 120 acres
en culture, s'il a 50 acres actuellement, avec son deuxième
établissement, il a le droit d'aller jusqu'à 120 acres sujets
à primes à $60 l'acre. Mais je pense que ce qui manque, c'est la
connaissance de la part de nos cultivateurs de tous ces avantages-là
qu'on leur offre, en fin de compte, pour consolider leurs fermes.
M. BERNATCHEZ: M. le Président...
M. COURCY: Conseillez-lui de rencontrer son agronome ou son inspecteur
de colonisation, aussitôt que possible.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, vous allez m'excuser, je suis
obligé de m'absenter, j'ai un rendez-vous avec les cultivateurs
progressifs du comté de Lotbinière. Je vais leur faire part du
message du ministre.
M. COURCY: Félicitations!
M. LE PRESIDENT: Il est bien malheureux de vous perdre!
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre est au courant que, sur une grande
partie de ces lots-là qui demeurent sous la juridiction du
ministère de la Colonisation, il s'est fait, depuis quelques
années, une coupe de bois extravagante et épouvantable dans
plusieurs comtés.
M. COURCY: Tous nos lots abandonnés actuellement sont sous la
surveillance des officiers du ministère des Terres et Forêts, en
ce qui regarde la coupe du bois.
M. GOSSELIN: Mais je tiendrais à dire à l'honorable
ministre j'ai fait les mêmes remarques au ministère des
Terres et Forêts
que je crois qu'il serait très important, pour le
ministère de la Colonisation, de faire pression auprès du
ministère des Terres et Forêts pour avoir plus de
gardes-forestiers, parce que depuis trois ans, en particulier dans mon
comté, je peux dire à l'honorable ministre qu'il s'est fait une
coupe telle que les quelques lots qui restaient et qui auraient un peu de bon
sens pour faire un établissement ou un complément de ferme ne
valent plus rien, ils ont tous été coupés. La loi aussi,
devrait être amendée de façon à ce que
présentement, je connais quelques cas où des fils de cultivateurs
ayant obtenu par exemple un billet de location pour un établissement de
ferme et ayant commencé à faire une coupe à la limite de
son terrain, de sont lot pour préparer son établissement, le
jeune cultivateur est allé travailler dans les chantiers, pendant
l'hiver, pour aller se ramasser de l'argent pour revenir s'installer au
printemps et pendant qu'il était parti, l'autre colon, qui restait sur
l'autre chemin en arrière, est venu tout couper jusqu'à la
lisière du chemin qui était de l'autre côté.
Alors il est arrivé qu'au printemps, le type s'est rendu sur son
lot pour s'apercevoir qu'il avait été volé au complet. A
ce moment-là, il a porté plainte auprès de l'inspecteur de
la Colonisation et du type des Terres et Forêts, et on lui a
répondu: ? Bien voici, prenez des procédures judiciaires
vis-à-vis du type qui vous a volé. »
M. COURCY: ... sa propriété privée...
M. GOSSELIN: ... mais c'est la propriété. Oui, je
comprends, mais par contre, à ce moment-là, le jeune indicidu
prétend qu'il est aussi bien de ne pas en prendre de procédures
judiciaires, cela ne paiera même pas les frais qu'il va entreprendre pour
faire payer l'amende à celui qui est venu tout dévaster ce
lot-là.
M. COURCY: Mais oui.
M. GOSSELIN: Alors je dis, moi, que la loi de la colonisation devrait
être amendée de façon à ce que quiconque fait, cause
un délit semblable, que ce soit le ministre de la Justice
lui-même, qui se charge de faire la plainte, de poursuivre
l'individu...
M. COURCY: Cela existe. On n'a pas le droit de voler.
M. GOSSELIN: On n'a pas le droit de voler mais...
M. COURCY: ... on n'a pas le droit de voler une banque et on n'a pas le
droit non plus de voler un cochon dans la porcherie du cultivateur; on n'a pas
plus le droit d'aller chercher trois poules dans son poulailler, on n'a pas
plus le droit de lui voler une vache dans le champ qu'on a le droit d'aller
couper le bois sur son lot. Si les lois existent, si un voleur s'est fait
prendre...
M. GOSSELIN: Oui, mais le ministre...
M. COURCY: ... que ce soit sur les terrains de la Couronne ou autrement,
c'est du vol, la même chose.
M. GOSSELIN: Il faut que le ministre admette que, pour qu'il y ait un
arrêt quelconque, pour qu'il y ait intervention de la part du
ministère de la Justice, il faut d'abord qu'il y ait plainte et
là, au moment où le jeune cultivateur porte plainte, là on
lui dit, bien voici: « Il vous appartient à vous de lever la
plainte et c'est très très bien indiqué d'ailleurs dans le
livre des réglementations du ministère de la Colonisation.
» C'est celui qui détient le billet de location qui est
obligé d'intenter une poursuite ou de porter une plainte contre celui
qui a volé.
M. COURCY: Je ne le sais pas, mais si je me fait voler dans la maison
chez nous, on vient me voler une télévision, je pense que je
porte plainte; à partir de ce moment-là c'est la police qui s'en
charge.
M. GOSSELIN: Oui, mais même là...
M. COURCY: Je me suis fait voler mon automobile à la porte chez
nous. J'ai seulement téléphoné ici à Québec
à la police et à peu près trois heures après, on
avait retrouvé l'automobile. Je n'ai jamais entendu parler de rien
d'autre. Il a fallu signer, par exemple, il a fallu signer.
M. GOSSELIN: Oui, mais là, la même chose...
M. COURCY: Le gars est parti dans son cas...
M. GOSSELIN: Vous n'avez pas le même cas là. Parce que le
délit qui est causé, lorsqu'il arrive, lorsque le cultivateur
s'en rend compte, d'après les informations données par les
officiers, autant il y a quelques années qu'aujourd'hui, à ma
connaissance, il aurait fallu, à ce moment-là, que le jeune
cultivateur se rende au palais de justice déposer une plainte. En
même temps, on exige de lui un dépôt, on exige de lui un
dépôt sur la plainte parce qu'il faut qu'il
se prenne un avocat pour porter plainte contre le délit, parce
que... il y a une procédure qui est très longue dans le
cas...
M. COURCY: Il faut qu'il se prenne un avocat pour aller déposer
une plainte à la police?
M. GOSSELIN: Oui, oui.
M. RUSSELL: Voici ce qui arrive.
M. GOSSELIN: Je crois que le sous-ministre pourrait donner certaines
explications au ministre dans ce cas-là.
M. COURCY: Si c'est une recherche privée qu'on veut faire faire,
ah! bien...
M. GOSSELIN: Sans aucun doute c'est une recherche privée, parce
qu'à ce moment-là il n'y a personne qui a eu connaissance du
délit, on s'en est rendu compte après. La même chose
là présentement, au moment où je vous parle, sans le
savoir, je suis convaincu qu'il y en a dans certains secteurs de mon
comté... ils ne font que cela à l'année. Ils ne font que
cela, ils ne vivent que de cela à l'année.
M. COURCY: Les voleurs sont punissables d'après le Code
criminel.
M. GOSSELIN: Mais ils ont toujours réussi, à ma
connaissance, il y a eu deux types...
M. COURCY: Cela, c'est le Code criminel qui régit cela, ces
choses-là.
M. GOSSELIN: Mais par contre, tel que la loi est faite,
présentement, il n'y aucun colon, il n'y a aucun détenteur de
billet de location qui a osé jusqu'ici prendre les dispositions
nécessaires pour faire arrêter les cas en question parce
qu'à ce moment-là, cela lui coûtait plus cher en somme
qu'il s'attendait de recevoir. Alors, il lâche toute l'affaire, tout
simplement, et le lot reste là, pilié...
M. COURCY: Il y a peut-être une raison à cela. C'est que le
voleur de bois, n'a peut-être rien pour garantir, alors il se dit
peut-être: « Pourquoi le faire prendre, cela ne me donnera rien.
»
M. GOSSELIN: C'est certain, on tourne autour de tout ce
vice-là...
M. RUSSELL: C'est l'exemple qui devrait être... c'est le
point.
M. COURCY: Alors, il faudrait s'adresser au ministre de la Justice.
M. RUSSELL: Mais, ce qui arrive normalement, oui, je pense que le
ministre a raison, il faudrait s'adresser au ministre de la Justice. Je crois
que dans les circonstances, étant donné que ces cas regardent le
ministère de la Colonisation plus que le ministère des Terres et
Forêts, les ministres ensemble devraient s'entendre et que le procureur
général ou le ministre de la Justice dise à ses policiers
provinciaux: « Lorsque vous aurez une de ces plaintes, vous allez faire
enquête et voir à ce que tous ceux qui ont commis des
délits soient punis. » Ce qui arrive, on fait une plainte. La
police provinciale prend la plainte et fait enquête quand elle en a le
temps. Dans ces cas-là, cela presse, c'est trop grave. Ce n'est pas
comme un vol d'automobile ou une infraction qui arrive, un vol de banque,
là immédiatement on intervient. Mais dans ces cas-là, on
en prend note; on fera enquête dans un mois, deux mois, si on entre par
hasard chez le voleur et qu'il nous tombe dans les mains, là, on le
ramasse. Mais il n'y a pas de pression. Vous allez prendre un exemple: dans
quelques régions, pas seulement dans Compton, je connais d'autres
régions de la province qui sont dans la même situation on prend
cela un peu comme un grain de sel.
M. HEBERT: C'est comme un cultivateur qui va se faire voler deux vaches
dans le clos, il ne porte pas plainte au ministère de l'Agriculture, il
porte une plainte au ministère de la Justice.
M. GOSSELIN: Ce n'est pas le point. Voici la suggestion que je fais
présentement. Je crois qu'il y aurait lieu d'amender la loi du
ministère de la Colonisation et en plus, il y aurait lieu d'avoir plus
d'inspecteurs, plus de surveillants dans ce domaine-là pour essayer
d'enrayer... Je dois dire en toute sincérité que personnellement,
aujourd'hui, dans le comté de Compton, il ne reste pas grand-chose
à faire parce qu'il les ont tous pillés, depuis quelques
années.
M. RUSSELL: Je vais donner un exemple de ces cas-là. Il y a
quelques années...
M. COURCY: Si vous voulez, on serait aussi bien d'en reparler au
ministère de la Justice parce que là, on discute de questions qui
regardent le code criminel.
M. GOSSELIN: Nous sommes obligés de faire
la suggestion ici, à l'honorable ministre, parce qu'il doit
comprendre qu'avec le nouveau système que nous avons adopté cette
année, pendant que nous siégeons ici, le ministère de la
Justice peut siéger dans une autre salle et à ce
moment-là, nous devrons aller d'une salle à l'autre...
M. COURCY: Voulez-vous, on va demander une opinion légale
là-dessus!
M. GOSSELIN: ... c'est pour tenter d'améliorer un peu la
situation.
M. RUSSELL: Le ministre mettra cela dans ses notes et il enverra cela
à son collègue...
M. COURCY: Il demandera une opinion là-dessus. Il va demander
comment il en coûte pour porter plainte, quand on se fait voler à
quelque part.
M. RUSSELL: Le ministre demande une augmentation de $300,000. Est-ce
qu'il a beaucoup de demandes en main qui sont en suspens? Dans les achats de
terres, il y a une augmentation de $300,000, est-ce que le ministre a pour
66/67 beaucoup de demandes en main?
M. COURCY: Il y a $300,000, augmentation, acquisitions de terres. C'est
que de plus en plus cette loi est connue et nous en avons la preuve par les
achats. C'est la première année, je crois, que nous allons
atteindre $200,000. Alors, nous prévoyons que cette année et
surtout, après avoir mis entre les mains des officiers du crédit
agricole l'évaluation des terres, on va s'en servir davantage et ce sera
à l'avantage, si vous voulez, des cultivateurs, dans leur
consolidation.
M. RUSSELL: On va procéder plus rapidement vu que c'est une
année d'élections.
M. COURCY: Ce sont les titres qui nous embarrassent le plus.
M. RUSSELL: A ce moment-là, vous poussez sur les notaires.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant,...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 12: contrats, $8,230,000.
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il s'agit des contrats d'amélioration de
ferme?
M. COURCY: Oui. Plus le drainage. Tous les contrats.
M. GOSSELIN: Les contrats de ferme et le drainage. Amélioration
de ferme et drainage. Quels sont les grands projets à même le
montant de $8,230,000 que l'honorable ministre réclame cette
année? Est-ce que l'honorable ministre veut séparer ces montants
de façon à nous donner exactement quel est le montant qu'il a
l'intention de dépenser pour les contrats de drainage sur des cours
d'eau et les contrats d'amélioration de fermes qui, en somme, sont pour
du drainage mais sur une échelle beaucoup plus...
M. COURCY: Pour le drainage, $3,000,000; pour la mécanisation par
travaux mécanisés sur les fermes, $5,230,000.
M. GOSSELIN: A même les $3 millions, quels sont...
M. COURCY: ... plus $2,800,000 pour les travaux mécanisés
que nous retrouverons plus loin dans ARDA, plus $3,487,546 que nous
retrouverons aussi dans ARDA. On peut bien, vu que nous sommes à
discuter les contrats de drainage et les travaux mécanisés, en
discuter ensemble, si vous n'avez pas d'objection.
M. HEBERT: Pour les Travaux mécanisés, M. le ministre, en
ce qui concerne mon comté toujours, il y a plusieurs cultivateurs qui
demandent, sollicitent que les heures susceptibles de leur être
accordées pour des travaux mécanisés soient
augmentées, est-ce que le ministère songe cette année
à les augmenter?
M. COURCY: Le montant des crédits à notre disposition, est
augmenté pour permettre cette année, c'est la
première année, à chaque cultivateur de
bénéficier jusqu'à concurrence de 30 heures par ferme au
lieu de 20 comme l'an dernier. Deuxièmement, nous avons 13
comtés, que nous appelons des comtés dans les régions
pilotes d'aménagement, le bas St-Laurent et le Nord-Ouest
québécois...
M. GAGNON: Le bas St-Laurent et la Gaspésie.
M. COURCY: Le bas St-Laurent, la Gaspésie, les
Iles-de-la-Madeleine...
M. GAGNON: Le bas St-Laurent et la Gaspésie, c'est
différent un peu.
M. COURCY: ... Rivière-du-Loup en descendant, où il n'y a
pas de limites pour les heures d'amélioration de fermes chez les
cultivateurs. Sans limite, c'est dire qu'un cultivateur qui peut et qui a
besoin d'un montant de 100 heures ou plus, peut employer le tracteur ou la
machinerie qu'il a à sa disposition. Pendant que dans les autres parties
de la province, les autres comtés de la province, la limite cette
année, a été portée à 30 heures par ferme.
C'est ce qui nous donne une augmentation de quelques millions de dollars.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, à ce sujet-là, on a
remarqué, dans le passé, que les entrepreneur qui ont des
contrats de mécanisation des fermes, ont de la machinerie qui sert
souvent à faire des routes; ils font ces heures-là quand ils ont
le temps de les faire et souvent, ils n'ont même pas le temps de faire
les heures qui leur sont octroyées. Les cultivateurs en souffrent dans
ce temps-là, et souvent on attend à l'automne. Quand c'est la
saison des pluies, les tracteurs ont beaucoup de misère, il se fait
beaucoup moins de travail. Qu'est-ce que vous en pensez, vous?
M. TURPIN: J'en pense que chez nous, du moment qu'un type a un contrat
et puis qu'il a commencé à faire les travaux
d'amélioration de fermes, s'il veut nous laisser pour aller travailler,
prendre les autres travaux à la voirie ou à la colonisation, on
lui enlève son contrat: « Travaille, continue à faire ton
travail, va à la voirie ou reste à l'amélioration des
fermes ».
M. RUSSELL: Il y a une différence, M. le Président, parce
que dans le Nord-Ouest québécois, le ministre vient de dire qu'il
n'y a pas de limite d'heure. Donc si l'entrepreneur peut se trouver de
l'ouvrage comme il veut, il peut travailler à l'année longue.
Tandis que dans la région des Cantons de l'Est, dans un comté
comme le mien, le nôtre, je parle de Shefford, il y a quatre, cinq, six
entrepreneurs qui ont un nombre d'heures limité, donc chez ces
gens-là, un seul entrepreneur n'a pas assez d'heures pour avoir du
travail à l'année, il est obligé d'aller chercher des
travaux sur les routes pour les municipalités, pour pouvoir faire une
année raisonnable avec son bélier mécanique et c'est
ça qui amène ces cas-là.
M. TURPIN: C'est pour ça, vous vous plaignez de cela, parce que
le type laisse son travail d'amélioration des fermes, pour aller
travailler ailleurs, alors vous ne donnez pas satisfaction aux cultivateurs.
Nous autres, on a pour principe de donner un contrat et de retenir la
machinerie pour le contrat qui a été octroyé, que
l'entrepreneur la retienne sur les travaux d'amélioration de fermes, un
point c'est tout.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est la politique du ministère ou si ce
sont les députés de chaque comté qui s'occupent de
ça?
M. GOSSELIN: Le député devait être prudent quand il
disait, quand il dit: « Nous autres, parce qu'il me semble que c'est le
ministère de l'Agriculture et ses agronomes qui s'occupent de ces
choses...
M. TURPIN: Bien, je parle du comté de Rouyn-Noranda, c'est la
politique qui est suivie.
M. COURCY: Dans Shefford, il y a 21 entrepreneurs. Maintenant onze ont
exécuté des travaux en 1965, onze en 1964...
M. GOSSELIN: Combien au nombre... M. COURCY: ... dix en 1963...
M. GOSSELIN: Pendant que le ministre donne ces montants-là,
combien sur les onze entrepreneurs qu'il mentionne et qui ont fait des travaux,
combien ont complété intégralement leurs contrats?
M. COURCY: Cela, je ne l'ai pas. Dans Shefford, par exemple, il y a eu
13,526 heures, d'exécutées en 1965...
M. RUSSELL: C'est un grand comté.
M. COURCY: .. 11,000 en 1964; 8,000 en 1963; 8,300 en 1962; 5,057
en 1961; 4,837 en 1960; 4,723 en 1959. Alors, cela augmente graduellement
à tous les ans.
M. RUSSELL: Pas...
M. COURCY: Et cette année, il y a d'accordées au
comté de Shefford 18,000 heures, à cause de l'augmentation
à trente heures.
M. RUSSELL: A la grandeur du comté, on peut en prendre 30,000.
N'oubliez pas qu'il comprend 22 paroisses. Maintenant le problème, ce
n'est pas la quantité d'heures, ce n'est pas la quantité
d'entrepreneurs. C'est que ces travaux arrivent à peu près en
même temps; lorsque la température permet que l'on fasse des
travaux sur les routes, c'est souvent le même temps où
l'on pourrait faire des travaux sur les fermes, c'est là
qu'arrive un peu de tirailiage. il y a un autre point...
M. COURCY: Le temps des foins...
M. RUSSELL: ... il y a un autre point aussi...
M. COURCY: ... il fait mauvais, les cultivateurs ne veulent pas qu'ils
aillent briser le terrain...
M. RUSSELL: Il y a un autre point aussi, quand on parle de onze
entrepreneurs, l'agronome a assez de difficultés, il essaie autant que
possible de donner une région à l'entrepreneur ou tant de
paroisses. Il veut transférer le moins possible les entrepreneurs d'un
endroit à l'autre. C'est là qu'arrive encore un peu de confusion,
parce que le cas est arrivé encore l'été dernier; j'ai
appelé moi-même M. St-Denis qui fait très bien son travail
et qui s'occupe de son affaire, et dans les circonstances bien, j'ai dit:
« Je pense qu'on devrait envoyer un autre bélier mécanique,
parce que ces gens-là sont mécontents. » Puis, il s'est
occupé de l'affaire et il a envoyé un bélier
mécanique, mais normalement il n'aime pas le faire. Mais
c'étaient des circonstances qui se prêtaient à
ça.
M. COURCY: Oui. Chez nous, c'est le même principe que suit M.
Letendre qui est en charge de la colonisation, il délimite les
paroisses, par exemple, à un entrepreneur. Les entrepreneurs semblent
aimer mieux ça, parce qu'ils ne sont pas dans l'obligation de courir un
peu partout dans le comté pour aller desservir deux, trois cultivateurs
dans un rang, puis s'en retourner dans un autre rang. Ils commencent un rang,
ils font le tour. Mais le plus grave, c'est ça, c'est qu'à un
moment donné, pour une raison ou pour une autre, le cultivateur est dans
ses semences, là c'est le temps des semences, on ne s'occupe pas, on ne
veut plus voir le tracteur entrer sur les terrains, on n'a pas le temps de le
suivre. Au bour d'une ou deux semaines, bien là, on le veut mais le gars
est pris ailleurs. D'accord, il va décider d'y retourner à un
moment donné dans le rang, puis il continue. Le temps des foins arrive,
encore la même chose, quinze jours trois semaines. Là,
règle générale on ne veut pas le voir. S'il pleut on ne
veut pas le voir parce que ça brise le terrain, si c'est trop
détrempé.
Quand le temps de la moisson arrive à l'automne, encore là
le cultivateur n'estpas intéressé à avoir le tracteur. Ils
ont des périodes comme ça. Alors, l'entrepreneur qui a une
machine- rie de $30,000, $40,000 et même $50,000 bien, il est
intéressé à commencer des travaux et à les
continuer, mais pas à arrêter de cette façon, à
toutes les deux ou trois semaines, puis être arrêté pour
deux, trois semaines. Alors, c'est là qu'il se cherche de l'ouvrage
à l'extérieur. Après qu'il est rendu à
l'extérieur, par exemple, pour un contrat quelconque, il veut revenir,
il veut revenir seulement quand son contrat est terminé ou seulement
quand les travaux sont terminés dans ce coin-là. C'est un fort
gros problème à régler.
M. RUSSELL: Il y a un autre point aussi, je pense que c'est plus payant
pour l'entrepreneur lorsqu'il travaille sur une route parce qu'il a moins de
perte de temps, que de voyager d'un cultivateur à l'heure. Mais est-ce
qu'il y a augmentation du prix de l'heure?
M. COURCY: Il y a un comité qui est sensé faire rapport
sous peu, formé du conseil, de représentants du conseil de la
trésorerie, de représentants du service général des
achats et de représentants du bureau de l'auditeur qui doivent faire un
rapport sur des nouveaux taux à être établis pour la
machinerie agricole, la machinerie industrielle qui fait des travaux non
seulement sur des fermes mais pour la voirie, partout.
M. GAGNON: M. le Président, j'aurais l'intention de demander les
mêmes informations en ce qui concerne le comté de Roberval.
Monsieur le sous-ministre m'a laissé entendre qu'il n'avait pas les
documents. Alors, même si l'article est adopté, je demanderais le
privilège de pouvoir revenir pour demander les informations lorsqu'on
aura les documents en main.
M. COURCY: Je l'ai peut-être ici.
M. GAUTHIER: En somme, cela ne nous fait rien d'attendre le nombre
d'entrepreneurs, le nombre d'heures, les informations que vous avez
données il y a un instant...
M. COURCY: Roberval, 12,000 heures.
M. LAVOIE (Wolfe): Attendez... combien vous en avez dans Wolfe?
M. GAUTHIER: Combien d'entrepreneurs, M. le ministre, dans Roberval?
M. COURCY: Cela, ce sont des heures que j'ai mentionnées
là, ce sont pour des contrats. Vous avez en plus de ça, la
machinerie de la co-
lonisation qui exécute des travaux et qui n'est pas comprise dans
ces montants. Vous en avez chez vous, il ne doit pas y en avoir dans
Shefford.
M. GAUTHIER: Vous avez combien d'entrepreneurs dans mon comté,
qui travaillent...
M. COURCY: Je vais vous le dire, Roberval, 18 qui ont été
exécuté des travaux en 1965.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien dans Wolfe, monsieur le ministre?
M. COURCY: 13,000 heures pour l'année 1966; huit entrepreneurs en
1965; 11 en 1964; 10 en 1963, j'ai comme ça, jusqu'à 1959. Si
vous êtes intéressé, quand on aura fini, je peux vous
remettre ces pariers-là, j'en ai une copie. Je n'ai pas d'objections, je
peux vous remettre les papiers qui vous intéressent.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les heures accordées en 1965 ont
été dépensées?
M. COURCY: Non. En général, dans la province, nous sommes
restés avec un montant non dépensé, à cause de la
température, et c'est ce qui nous a permis à un moment
donné, l'automne dernier, vers le mois d'octobre, je crois, où
nous voyions que nous ne dépenserions pas les heures dans la province,
d'ajouter vingt autres heures, à ceux qui voudraient s'en servir pour
aller jusqu'à la fin de la saison. Parce que l'on a eu de la pluie toute
la saison et puis ça a marché à peu près aux deux
tiers du temps normal. Là, il nous reste un montant non
dépensé.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien à peu près?
M. COURCY: Je vais vous donner une idée du montant non
dépensé sur le budget de l'an dernier: $7 0,000 à cause de
ça.
M. LE PRESIDENT: Mais généralement, si vous voulez et si
le sous-ministre le peut, vous avez le droit de prendre toute l'information
directe. Ce que vous voulez...
M. COURCY: Soyez bien à l'aise. S'il y a des informations que
vous voulez savoir, on va vous les fournir.
M. GOSSELIN: Je pense, M. le Président, qu'une suggestion qui
pourrait être faite à l'honorable ministre et qui sauverait du
temps, qui nous exempterait de poser des questions, c'est que si l'an prochain,
dans votre rapport du ministère de la Colonisation, vous produisiez le
tableau, tout simplement par comté, le nombre d'heures
d'amélioration de fermes qui ont été faites dans chaque
comté, par de la machinerie louée à contrat, et le nombre
qui ont été faites par vos machineries, les machineries du
ministère.
M. COURCY: Cela marche. Merci de la suggestion.
M. GAGNON: Mais, concernant les travaux de...
M. GOSSELIN: D'ailleurs, je ne devrais pas anticiper sur cela, parce que
je devrais dire à l'honorable ministre: « L'an prochain on le fera
».
M. HEBERT: Entendez-vous des voix?
M. GAGNON: A ce moment-là, j'estime que l'élection peut
avoir lieu seulement l'année prochaine. Mais, ce que le ministre disait
tout à l'heure, évidemment, c'est peut-être dramatiser,
mais il reste un fait; ce n'est pas pour critiquer les entrepreneurs, au
contraire. Ceux qui font bien leur travail et qui le font honnêtement,
même si ce sont des amis du parti, je n'ai aucune objection;
honnêtement, puis bien faire leur travail. Mais, lorsqu'on dit qu'ils
sont entrepreneurs et qu'à ce moment-là les heures ne sont pas
dépensées à cause du mauvais temps, il y a d'autres
facteurs également. Et l'année dernière, entre autres, je
remarquais qu'il y avait des entrepreneurs qui avaient demandé des
heures au ministère qui retardaient. On m'a donné le cas;
ça faisait trois semaines que la demande avait été faite.
C'est que, lorsque le contrat est terminé, il s'écoule des
périodes de temps beaucoup trop longues avant que d'autres heures soient
accordées. Et la période d'automne qui est la plus
difficile...
M. COURCY: Il n'y a pas de problèmes dans votre
région.
M. GAGNON: C'est évident qu'il y a des problèmes.
M. COURCY: Il n'y a pas de limites.
M. GAGNON: Non, mais l'année dernière...
M. COURCY: Le problème, c'est où il y a des limites.
M. GAGNON: L'année dernière, j'ai appelé. Cela
faisait quinze jour ou trois semaines qu'un entrepreneur avait demandé
d'autres heures supplémentaires et il n'avait pas eu de nouvelles.
M. COURCY: A qui avait-il demandé ça? M. GAGNON: Au
ministère.
M. GOSSELIN: Au moment où l'honorable ministre nous dit qu'il n'y
a pas de limites, nécessairement il doit certainement y avoir un
contrat.
M. GAGNON: L'année dernière, on avait des contrats
ouverts...
M. COURCY: C'est ça.Il y a un contrat, mettons de 500 heures; si
le gars, à un moment, rendu à 400 heures, 425 heures, 450 heures,
il voit qu'il y a des possibilités, il voit son agronome et il lui
demande d'en ajouter immédiatement. Et puis, c'est seulement une lettre
que nous retournons, autorisant 300 heures additionnelles ou quelque chose
comme ça.
M. GOSSELIN: Surtout dans le bas du fleuve.
M. COURCY: Mais il y a une chose: Il faut en même temps que
l'entrepreneur produise, lui, ses factures et son rapport de travail. S'il ne
produit pas son rapport de travail, il n'y a aucun chiffre d'entré ici,
la réponse peut être: « Commence donc par faire tes 500
premières heures,»
M. GAGNON: Cela, j'en conviens.
M. COURCY: Alors, qu'il fasse son rapport. Que l'agronome nous envoie
son rapport avec la demande et dans l'espace d'une semaine ça va se
faire aller-retour.
M. GAGNON: Mais l'année dernière, il y avait une limite
d'heures dans la Gaspésie, il y avait une limite d'heures pour les
cultivateurs de la Gaspésie.
M. COURCY: Non.
M. GAGNON: L'année dernière.
M. COURCY: Non. Il y a deux ans.
M. GAGNON: Il y a deux ans, il y en avait. L'année
dernière, il n'y en avait pas.
M. COURCY: Ouvert à la grandeur.
M. GAGNON: Puis, évidemment, il existe aussi le fait que les
entrepreneurs, parfois, obtiennent des contrats de voirie. Je ne suis pas
contre le fait qu'ils obtiennent des contrats de voirie quand ils ont des
contrats, mais s'ils ne peuvent pas les exécuter, à ce
moment-là, qu'ils reçoivent des instructions
sévères d'informer le mi- nistère de l'Agriculture pour
que les cultivateurs n'en souffrent pas. Parce que la période des foins
surtout dans ma région, la période des récoltes n'est pas
un problème pour empêcher les travaux mécanisés de
se faire. Au contraire, ils sont sur les lieux, ils les voient, mais seulement,
il y a des périodes de pluie où le cultivateur va refuser comme
le ministre le disait tout à l'heure, parce que son terrain est trop
détrempé, puis il va y avoir des dommages sur sa
propriété. A ce moment-là, il peut refuser.
M. COURCY: C'est moins grave, chez vous. Maintenant, comme preuve, j'ai
donné des instructions à mon sous-ministre qui est en charge, M.
Lalande, de voir à canceller n'importe quel contrat, n'importe quand, si
l'entrepreneur ne remplit pas les conditions de son contrat.
M. GAGNON: Maintenant, en Gaspésie...
M. COURCY: Non seulement dans ce domaine, mais aussi dans le domaine du
drainage.
M. GAGNON: M. le Président, la Gaspésie étant une
région pilote, je comprends qu'il y a avantage à savoir que les
heures peuvent être nombreuses sans considération, mais le
ministre n'a pas pensé d'envisager une situation, disons dans cette
région, pour savoir quelles en seraient les conséquences. Voici,
faire un calcul et dire qu'à chaque cultivateur qui aurait disons 50
acres de terre faite, bien, on accordera gratuitement pour six heures, sept
heures, huit heures de travaux mécanisés, pas plus; celui qui
aura huit heures, c'est un maximum. Mais donner des heures gratuites de
façon à ce que ça puisse s'exécuter, faire, disons,
une période d'essai d'un an, deux ans, pour voir les effets que
ça aurait sur l'agriculture, je suis convaincu et je regarde le
ministre avec un sourire, le ministre sait aussi ce que c'est
qu'à ce moment-là, le cultivateur, considérera qu'on n'a
pas, d'une façon tangible, mais qu'on essaie du moins, de trouver des
solutions à ces problèmes. Cela ne lui demande pas de
déboursés parce...
M. COURCY: Oui, oui.
M. GAGNON:... les déboursés même si le cultivateur
fait, disons, 50 heures de travaux sur sa ferme, il reste qu'il va avoir $200
de déboursés peut-être sur un revenu net qui sera de
$1,200, $1,500. Or les travaux ne peuvent pas se faire comme le cultivateur le
désire, la propriété en souffre et par voie de
conséquence le revenu également.
M. COURCY: Le cultivateur qui paie $2.50 à $4 ou $5, tout
dépend de la machinerie, l'heure utile pour du travail, est
intéressé à suivre son affaire. Si nous donnons
gratuitement ces travaux...
M. GAGNON: Période d'heures, je ne dis pas de mettre...
M. COURCY: ... période d'heures. Regardez l'intérêt
qu'il va porter et ce n'est pas un problème de dépenser de
$8,500,000 que nous avons actuellement, notre problème c'est d'en avoir
encore davantage pour ceux qui sont prêts à payer de $2.50
à $4.50.
M. GAGNON: Oui, mais tout de même, je sais que certains
cultivateurs, que la masse des cultivateurs de ma région font des
sacrifices et, à part exception j'admets que pour qu'une
règle soit bonne, il faut qu'il y ait des exceptions mais il
reste un fait, et je ne partage pas l'opinion du ministre à savoir que
si le cultivateur ne paie pas, à un moment donné, il va
abandonner la ferme, puis il va dire: « Le tracteur, fais ce que tu
veux... »
M. COURCY: Aucun intérêt. Certainement.
M. GAGNON: Certainement, même s'il ne paie pas tout.
M. COURCY: Il n'y aura pas d'intérêt dans son affaire. Et
l'entrepreneur va faire ce qu'il va vouloir sur la terre du cultivateur...
M. GAGNON: Non,...
M. COURCY: ... pourvu qu'il soit payé, lui peu lui importe.
M. GAGNON: Non, évidemment, le cultivateur a intérêt
à suivre son affaire, ce n'est pas pour $50, $75, $100 de travaux
qu'à ce moment-là il va laisser aller à...
M. COURCY: Ils paient actuellement et j'ai des rapports d'agronomes qui
nous disent qu'il y a des travaux d'exécutés chez certains
cultivateurs qui n'auraient jamais dû être exécutés
et ils paient. Comment ce serait, s'il fallait qu'ils ne paient rien?
M. GAGNON: Je l'admets. Mais tout de même, dans l'esprit de
l'agronome, peut-être que ça n'a pas sa valeur, mais dans l'esprit
du cultivateur cela ne pose peut-être pas le même problème.
Il faut être... Ah! oui, oui, sur l'aspect pratique il faut parfois...
cela dépend du point de vue...
M. COURCY: J'ai vu moi-même à Saint-Onésime
où j'ai été élevé, l'été
passé, je suis passé dans tous les rangs, j'ai vu deux acres de
terre qui avaient été travaillés par les tracteurs. Le
cultivateur avait payé $5 l'heure. C'était un champ de roches
qu'il avait sorties de terre, champ de roches qu'il avait sorties de terre,
c'était tout à la surface, non ramassées, il avait cela
fait $100. Pendant ce temps-là, nous, nous avions payé $800 et je
gage que nous allons retourner à Saint-Onésime, à
l'endroit que j'ai vu et encore les roches vont être là. Parce
qu'il lui faut combien d'heures maintenant pour replacer ces roches-là
sur les tas de roches? Alors, ce n'est pas économique, il aurait
été mieux de planter du bois de la forêt sur ce
terrain-là...
M. GAGNON: Ah! c'est possible.
M. COURCY: ... que d'essayer de mettre cela en culture.
M. GAGNON: Oui, mais le ministre admettra que ce sont des cas
d'espèce. On voit faire des bêtises par des gens dans tous les
secteurs de la société, chez les professionnels, partout. Alors,
je ne pense pas qu'une bêtise qui a été commise par un
cultivateur de cet endroit, que nous mentionne le ministre, puisse servir de
barème au ministère de l'Agriculture pour établir une
politique.
M. COURCY: Si on ne charge pas un sou, bien, quelles seront les
erreurs?
M. GAGNON: Si vous faites un essai d'un an, c'est là que vous
allez le savoir. Et si un cultivateur, supposons, manque de jugement disons
pour commettre des erreurs de cette façon-là en payant, je
comprends qu'en ne payant pas, il va commettre la même chose mais cela ne
veut pas dire qu'en ne payant pas le cultivateur va manquer de jugement dans
son affaire: le jugement c'est une faculté naturelle, il l'a ou il ne
l'a pas. Qu'ils paient ou qu'ils ne paient pas, on sait qu'il y a des gens qui
ne savent pas administrer des budgets...
M. COURCY: En tous les cas, j'ai $8,500,000 et le cultivateur paie sa
part et je n'ai pas plus d'argent parce qu'il manque encore des heures.
M. GAGNON: Non mais, ce que je suggère au ministre... A ce
moment-là il n'y aurait pas une ouverture d'un nombre d'heures
indéfini, il y aurait une quantité d'heures limitée non
payées, et il y aurait les autres heures qui pourraient s'ajouter
peut-être à d'autres régions, ou une quantité
d'heures, disons, dix heures. Vous pouvez faire le nombre d'heures que vous
voudrez mais on vous accordera sept heures, huit heures, dix heures
gratuitement. Cela, c'est pour un an.
M. COURCY: Cela, je n'y tiens pas, parce que si nous étions
capables de tout donner gratuitement...
M. GAGNON: Non, non, je comprends.
M. COURCY: ... ce serait heureux pour un groupe et il y aurait un autre
groupe qui serait malheureux.
M. GAGNON: Non.
M. COURCY: D'ailleurs l'UCC nous demande quoi? Ils ont
siégé avec nous, les représentants des cultivateurs, nous
demandent quoi? De maintenir le prix; deuxièmement, d'augmenter le
nombre d'heures plutôt au cultivateur. Cela, ce sont les
représentants de l'UCC qui siègent sur nos comités.
M. GAGNON: Je ne sais pas, pour l'UCC de Gaspé-Nord, de
Gaspé, pour toute la région, je croyais avoir les
résolutions qui ont été adoptées, elles sont
restées à mon bureau, je vais les avoir ce soir.
M. COURCY: Oui. Maintenant dans les différents congrès
encore, on nous parle de politique de subventions de toutes sortes et puis on
nous demande d'essayer de les faire disparaître ces petites politiques de
subventions. Et on nous a demandé: « Trouvez un moyen non pas de
nous donner des cadeaux mais de nous prêter de l'argent pour que nous
soyons capables de payer nos travaux ». Nous avons à l'Office du
crédit agricole un prêt nouveau, cette année,
jusqu'à concurrence de $10,000 sur nantissement pour
l'amélioration du fonds de terre, pour leur permettre d'emprunter, pour
qu'ils soient capables de payer une part qui est d'environ le tiers, pour faire
des travaux d'amélioration de ferme.
M. GAGNON: Bien voici. Je sais qu'il y a une loi du ministère
provincial de l'Agriculture sur la question d'amélioration de fermes,
que les banques pouvaient exécuter et que les banques ont bloquée
parce que les gens ont de la misère à rembourser. Le type qui va
faire un emprunt d'une banque est bien intentionné; je comprends que,
parfois, il ne fait pas tout le calcul des revenus, des dépenses qui
s'ensuivent, mais il reste que lorsqu'il a fait le prêt, il est plus mal
pris qu'avant, parce que son revenu n'a à peu près pas
augmenté, pourtant il est obligé de faire face à un
prêt qu'il a contracté. Et je sais qu'actuellement vous regarderez
l'année dernière, la banque Canadienne nationale avait
prêté passablement sur la loi de l'amélioration des fermes
et cette année...
M. COURCY: ... les banques et les caisses populaires dans la province
doivent avoir environ $90 millions de prêtés sur cession ou
nantissement...
M. GAGNON: Oui, oui, c'est cela. Mais je parle...
M. COURCY: ... et étant donné que dans certains domaines,
ils n'y allaient pas parce qu'ils ont une limite, je crois, de dix ans, alors
le gouvernement passera une loi à cette session, pour amender la Loi de
l'Office du crédit agricole pour permettre un nouveau prêt
à 5%, jusqu'à concurrence de $10,000 pour suppléer
à ce que les banques ei les caisses ne font pas et remboursable sur une
période de vingt ans.
M. GAGNON: Maintenant, le prêt sera effectué par le
ministère de l'Agriculture.
M. COURCY: Par l'Office du crédit agricole.
M. GAGNON: Bon j'y suis. Mais quand une loi est adoptée et
qu'elle permet aux caisses populaires ou aux banques de prêter, à
ce moment-là, c'est soumis au bon vouloir de l'autorité de dire
oui ou de dire non, et c'est à ce moment-là que l'on
considère si elle est opérante ou semi-opérante. Alors
là, c'est d'accord si l'Office du crédit agricole prend cela
à sa charge, très bien, il y a une amélioration.
M. COURCY: C'est pour remplacer ce que les banques et ce que les caisses
ne font pas.
M. GAGNON: C'est ça pour...
M. LE PRESIDENT: Il y a d'autres questions?
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le prix payé par le cultivateur et
par le gouvernement aux entrepreneurs, comprend le temps à partir du
départ de la maison de l'entrepreneur à 15 milles plus loin, ou
bien si ça commence dans le champ?
M. COURCY: Au nombre d'heures de travail utiles, il ne comprend pas les
déménagements ni les enlisements.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah! bon. Maintenant...
M. COURCY: Et, il arrive que certains et plusieurs entrepreneurs ont
essayé de faire ce que vous dites là: Quand nous sommes avertis,
un enquêteur va sur les lieux. Nous en avons engagé 17, je crois,
supplémentaires, l'an dernier et s'ils découvrent qu'il y a des
choses semblables, d'essais, si vous voulez, de faire payer du travail non
utile sur la ferme, eh bien! tant pis pour lui, nous coupons et même nous
en avons envoyé au ministère de la Justice et nous avons
même la liste des heures retranchées, dans les différents
comtés.
M. GAUTHIER: Cela rejoint une question que j'avais justement l'intention
de poser au
ministre à savoir s'il était satisfait du rendement obtenu
pour le nombre d'heures?
M. COURCY: En général oui, et nous avons le rapport de
chacun des agronomes et inspecteurs, pour chacun de ces entrepreneurs; il y a
une grosse amélioration qui s'est faite depuis quelques années et
nous procédons le plus fermement possible. Par exemple, ici, vous allez
prendre mon comté, si vous voulez, vous n'avez pas d'objections?
L'association forestière. « Les remarques, notre inspecteur
ou de l'agronome du comté chez nous ce sont les inspecteurs de
colonisation l'équipement excellent, bon rendement». Vous
avez après ça d'autres ici, M.Nérée Aubé:
« Equipement excellent, rendement excellent. » Je vais vous en
trouver: « Bon entrepreneur mais rendement faible. » Alors
ça veut dire qu'il faut qu'il soit suivi.
M. GAUTHIER: Lorsque le ministre a d'excellentes recommandations comme
ça, est-ce qu'il recommande quand même, est-ce qu'il demande quand
même à des enquêteurs de procéder à une
vérification?
M. COURCY: Toujours.
M. GAUTHIER: Même si les recommandations sont bonnes.
M. COURCY: Oui, parce que ce sont les rapports du travail
exécuté dans chacun des cas et nous nous basons là-dessus
pour redonner l'année suivante de nouveaux contrats. Celui qui a, comme
dans un cas ici par exemple: « Vieille machinerie, mauvais
opérateurs, » lui, il doit disparaître, qu'il s'appelle
comme il voudra. Maintenant, en général, prenez, par exemple,
dans une région comme chez nous où il y aura le service de la
colonisation, celui qui est en charge, M. Letendre, prépare plus que
ça, il va jusqu'à afficher le nom de chacun avec son rendement
soit dans le labour, soit dans le défrichement, le rendement de sa
machine et de l'opérateur; alors il va jusqu'à afficher-le
tableau au ministère, alors tout le monde peut savoir si Jos. Picard est
un bon opérateur de tracteur ou si Jos. Mercier, par exemple, est un
mauvais opérateur de tracteur ou un moyen.
Alors, ça crée l'émulation, si vous voulez, au
milieu de ces opérateurs et de l'entretien de leur machinerie.
M. GOSSELIN: Il est six heures et cinq. Alors est-ce que l'honorable
ministre peut nous remettre...
M. LAVOIE (Wolfe): Alors si vous voulez vous informer, je pense que l'on
siège en haut ce soir.
M. COURCY: Je n'y serai pas, j'ai dit à M. Pierre Laporte que, ce
soir, je ne pouvais pas être ici. Alors il m'a dit qu'un autre prendrait
ma place pour continuer.
M. GOSSELIN: Il n'y aura personne qui va remplacer le ministre?
M. COURCY: Non, un autre ministère. Au lieu de tout
déposer ça, je n'ai pas d'objection à le donner S chacun
pour son propre comté. Ces informations d'ailleurs sont au bureau de
chacun des agronomes.
(Séance du 31 mars)
M. TURPIN (Président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs!
M. ALLARD: Concernant les produits de l'érable, j'ai eu
l'occasion de demander il y a deux ans s'il n'y aurait pas possibilité
d'avoir un livre de recettes qui pourrait être mis à la
disposition du public pour les produits de l'érable, de la même
manière qu'on avait fait des livres de recettes en Gaspésie pour
la connaissance du poisson. Et le ministère, l'automne dernier, publiait
un livre qui a été très bien reçu dans le public.
Et surtout chez nous, dans la Beauce, les gens ont trouvé que
c'était une très belle publicité qui les aidait à
faire connaître et surtout à attirer une plus grande consommation
de leur produit.
J'ai communiqué avec le ministère ce matin, et on me dit
qu'on en avait imprimé 10,000 copies et elles ont été
distribuées immédiatement et on a eu une demande très
forte. Je voudrais demander au ministre s'il ne pourrait pas envisager la
possibilité d'en faire imprimer encore une série, une certaine
quantité, parce que dans la Beauce surtout, chez nous, où il y a
des cabanes à sucre, où il vient des Américains et des
gens de différentes parties de la province à qui on remet ces
petits programmes-là qui, à mon sens, font une très belle
publicité et peuvent énormément aider les producteurs de
sucre et de produits de l'érable. Il est en français. Je ne sais
pas si cela vaudrait la peine d'envisager la possibilité de le publier
dans les deux langues, mais actuellement, il est en français.
M. COURCY: Actuellement, pour aider à la
publicité, nous avons certainement fait la publication de ces
petits livres de recettes à l'érable.
M. ALLARD: Oui.
M. COURCY: Nous avons l'intention, puisque la demande en est très
forte, comme le député vient de le mentionner...
M. ALLARD: Oui.
M. COURCY: ... cela n'a pas été long que cela s'est
épuisé.
M. ALLARD: Les 10,000 se sont écoulés rapidement.
M. COURCY: Nous avons l'intention, aussitôt que nous le pourrons,
d'en faire réimprimer d'autres. Et pour ce qui regarde la
publicité de l'érable, nous avons actuellement en marche une
exposition qui se tient en Alberta où il y a des possibilités que
nous envoyons un kiosque de l'érable de la province de Québec. Et
nous en fournissons aussi, d'abord durant l'hiver, à l'exposition
à Montréal, au salon de l'agriculture et nous avons envoyé
des échantillons de notre sirop d'érable à la Maison du
Québec, en France, à Paris; à la Maison du Québec,
aux Etats-Unis, à la Maison du Québec en Angleterre pour faire
connaître notre produit à l'extérieur. Et ce sont des
échantillons, si vous voulez, que les employés, dans les Maisons
du Québec, distribuent à certains hauts personnages dans ces
différents pays. De cette façon, je crois que nous allons aider
énormément, à faire connaître mieux encore, ce
produit qui est d'une qualité exceptionnelle.
M. ALLARD: Je crois que c'est une excellente publicité qui est de
nature à rendre énormément service aux producteurs, en
faisant connaître leur produit. L'an dernier ou il y a deux ans on avait
discuté un peu de la possibilité lors de l'exposition mondiale...
J'imagine que la province aura différents kiosques. Je ne sais pas si le
ministre, à ce moment-là, aura l'intention d'avoir un kiosque
d'artisanat, etc., s'il n'y aura pas possibilité de...
M. COURCY: Il est question que la fédération des
producteurs de sirop d'érable en collaboration avec la
coopérative des producteurs de sirop d'érable de
Plessisville...
M. ALLARD: Oui.
M. COURCY: ... organise quelque chose là.
Et la collaboration du ministère, pour une partie,
peut-être faible, leur est acquise.
M. ALLARD: Mais il n'y a pas de doute que cela peut aider
énormément à faire connaître beaucoup plus le
produit et commander une production plus forte, nécessairement un jour
ou l'autre, des meilleurs prix. Alors c'est la suggestion que je voulais...
M. RUSSELL: Le député de Beauce m'informe que ces livres
de recettes sont imprimés seulement en français. Etant
donné qu'une bonne partie de la vente est faite dans les provinces
anglaises et aux Etats-Unis, est-ce qu'il n'y a pas possibilité d'avoir
une traduction?
M. COURCY: Je peux prendre une note là-dessus. Il y a
peut-être la possibilité d'avoir la traduction.
M. ALLARD: Mais si on pouvait d'abord, sur le marché
québécois, faire connaître de plus en plus ce produit de la
même manière qu'on avait fait connaître le poisson, dans
pratiquement toutes les régions de la province, quand on a
créé un commerce local évidemment c'est une bonne
chose de l'étendre je crois que le fait de le faire
connaître dans notre région, dans notre province, c'est
déjà une grosse affaire.
M. COURCY: Oui.
M. ALLARD: Si cela s'étend dans les autres provinces, il n'y a
pas d'erreur que c'est quelque chose qui va faire énormément de
bien pour...
M. COURCY: C'est vrai.
M. ALLARD: Je vous remercie.
M. GAGNON: Concernant les travaux mécanisés, je crois que
1'UCC de Gaspé a fait parvenir un mémoire au gouvernement,
plutôt au ministère de l'Agriculture, qui contient bien des
recommandations et en ce qui concerne les travaux mécanisés. Il a
été constaté qu'aucun cultivateur ne peut effectuer les
travaux mécanisés sur ses lots non patentés. Ce n'estpas
permis. Les cultivateurs ne peuvent pas effectuer les travaux
mécanisés sur les lots non patentés et
bénéficier de subventions et, d'ailleurs, l'année
dernière, j'en ai parlé à l'agent des terres et il m'a dit
non et ici, j'ai le mémoire de la fédération qui en fait
mention.
M. COURCY: Les gens en bénéficient mais ils sont mal
renseignés. Il y a des primes de défrichement et sur ces primes
de défrichement, nous permettons une retenue des vingt premières
heures, retenue sur primes de défrichement. Si celui qui demeure sur un
lot patenté prend plus de vingt heures, il est dans l'obligation de
payer comme les autres cultivateurs, sans retenue et s'il fait plus et qu'il
lui revient des primes, il retire son chèque. S'il payait le même
prix que le cultivateur en argent sonnant, lors de l'exécution des
travaux, il retirerait à l'automne son montant complet de primes parce
qu'il ne devrait rien au ministère.
M. GAGNON: Et puis, d'ailleurs, dans le mémoire, on dit ceci dans
un paragraphe: « Le congrès demande que le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation par un amendement à sa loi permette
au cultivateur et producteur de bois le cultivateur, quand il est sur un
lot, est toujours un peu producteur de bois d'utiliser la machinerie
lourde aux conditions ordinaires afin de faire des chemins sur leurs lots
boisés à la condition suivante. Là, il y a des
conditions... Je sais que l'année dernière, les cultivateurs m'en
avaient parlé, j'en avais discuté avec les autorités de
l'endroit, on m'avait dit qu'il n'était pas permis aux cultivateurs
d'effectuer des chemins sur des lots boisés qui appartiennent aux
cultivateurs, en vertu de la loi.
M. COURCY: Ce ne sont pas des chemins à l'intérieur du lot
que l'on parle sur cette lettre parce que nous avons eu ce problème
depuis trois ans. Ce sont des chemins forestiers ou communément
appelés chemins de chantiers. Le ministère de l'Agriculture n'est
pas intéressé à payer pour faire faire des chemins de
chantiers dans ce temps-là. Voilà trois ans, je leur ai dit:
« Adressez-vous donc au ministère des Terres et Forêts qui
a, dans son budget, des fonds pour faire des chemins de
pénétration en forêt. » Mais ce qui les
intéresse, c'est de faire des chemins de chantiers pour aller couper du
bois. On n'avance pas beaucoup...
M. GAGNON: Non, mais j'entends qu'en Agriculture, le cultivateur peut
avoir de multiples sources de revenu, qui dépendent d'un peu de
boisé et reliées à la production de la terre proprement
dite. Alors, ceci, disons, fait partie surtout de ses activités
d'automne, entre la saison de septembre-octobre jusqu'à
décembre-janvier. Le cultivateur, ce qu'il demande, c'est que le chemin
qui sera construit sur son lot, qui fait partie intégrale de sa ferme,
sera un actif.
On peut pas appeler cela nécessairement des chemins de chantiers.
On peut appeler cela un chemin qui permet accès sur son lot pour une
coupe rationnelle et, évidemment, bien limitée, qui est une
source seconde, de revenu dont le cultivateur a besoin pour l'exploitation de
sa ferme, parce qu'on sait qu'en Gaspésie, sauf de rares exceptions, le
travail sur la ferme peut prendre seulement quatre ou cinq mois d'une
période de temps plus longue ailleurs. Alors, il peut y avoir deux ou
trois mois, où le cultivateur peut aller se chercher un peu de revenu.
$300, $400, $500 ce qui est essentiel et qui sera utile au printemps. Et c'est
précisément dans le cadre de cette chose là, qui
relève du ministère de l'Agriculture: les chemins de
pénétration en forêt. Habituellement, c'est fait sur des
limites et non pas sur des lots pour lesquels le ministre a émis les
billets de location.
M. COURCY: C'est vrai. M. GAGNON: C'est cela.
M. COURCY: Et nous payons pour un chemin, sur un lot, qui serait un lot
à sa terre à bois.
M. GAGNON: ... qui se rend, mais non pas pour pénétrer sur
toute la longueur de la propriété.
M. COURCY: Cela devient des chantiers!
M. GAGNON: Pas nécessairement. Je ne partage pas cette opinion,
je la respecte beaucoup...
M. COURCY: Nous payons. Le cultivateur peut se servir de la loi de
l'amélioration des fermes pour faire un chemin pour atteindre son
boisé de ferme.
M. GAGNON; C'est cela.
M. COURCY: Rendu là, on ne fait pas de chemins, excusez
l'expression, mais pour « squider » le bois...
M. GAGNON: Non. Voici. Je ne dirais pas des chemins sur un lot, mais il
est normal, il est nécessaire et essentiel qu'il y ait au moins, un
chemin, une route qui va, disons, pénétrer le lot, mais je ne dis
pas à ce moment-là qu'il n'y ait pas un contrôle et que le
cultivateur chevauche les chemins sur son lot. Mais qu'il y ait, au moins, un
chemin qui permette l'accès a son lot en entier. Là, je crois que
vous
apporteriez au cultivateur une aide considérable pour
l'exploitation de sa ferme. Mais je pense qu'il serait nécessaire
d'établir une programmation ou des méthodes concernant un chemin
qui pourrait traverser le lot, mais pas des chemins sur le lot. Je suis contre
cela. Un chemin qui traverserait le lot,... Je crois que ce serait un service
de premier ordre à rendre à ces cultivateurs et j'insiste pour
que ce soit accepté dans le budget actuel. Qu'est-ce que le ministre en
pense?
M. COURCY: C'est impossible!
M. GAGNON: Oui, ce serait possible.
M. COURCY: Je suis prêt à l'étudier. Si ce
cultivateur dans ce cas particulier dont vous parlez, est capable d'obtenir du
ministère des Terres et Forêts, par ses ingénieurs, un
rapport à l'effet qu'il s'occupe particulièrement de la
sylviculture et qu'il a reboisé une ferme qui, réellement, s'est
ainsi améliorée, soit par le sarclage des arbres, soit par le
« démariage », si vous le voulez, dans cette forêt, je
serais prêt à étudier la possibilité de leur venir
en aide avec un chemin.
M. GAGNON: Je crois que les conditions que le ministre pose, seraient
plus dans le contexte de l'Agriculture. S'il disait: Je suis prêt
à étudier des demandes à condition que cela soit
nécessaire, que l'agronome fasse une enquête à savoir que
le lot se marie très bien aux opérations de la ferme et qu'il est
nécessaire, pour que le cultivateur puisse vivre sur sa ferme, qu'il
exploite, disons un peu, la forêt de son lot. Qu'il y fasse de la
sylviculture ou toute sorte de choses, mais que l'agronome fournisse un rapport
favorable disant: « Oui, je crois que dans tel cas, il y aurait avantage
pour la ferme, pour l'ensemble de l'agriculture de ce cultivateur, que le
ministère accepte telle demande ».
Là ce serait beaucoup plus dans l'esprit de l'agriculture que
d'aller prendre le ministère des Terres et Forêts et le placer
là-dessus; je trouve que cela n'entre pas du tout dans l'aspect de
l'agriculture. Le ministère de la Colonisation pourrait regarder
l'aspect sylviculture, cela ne répugne pas, au contraire, cela est plein
de sens. C'est un ensemble de circonstances qui peut se lier à
l'état particulier de l'agriculture de ce cultivateur. Et si le ministre
me disait; « Nous allons étudier tout le cas, et lorsque nous
déciderons qu'il est important de le faire, pour le bien du cultivateur,
pour pouvoir exploiter sa ferme, avoir le revenu nécessaire, d'accord.
On ne peut pas le permettre dans tel cas. »
M. COURCY: Nous allons commencer par mettre en culture le plus possible
de terres propres à l'agriculture, et ensuite, nous pourrons
étudier cette possibilité de mettre des terres en
forêt.
M. GAGNON: Oui mais, comme je vous le dis, je regarde cela dans le
contexte du revenu et je crois que c'est essentiel, parce que l'agriculture
actuellement, elle va continuer, à moins qu'on ne lui apporte...
M. COURCY: Combien d'acres en forêt, vos cultivateurs de
Gaspé-nord ont-ils, comme boisé de ferme?
M. GAGNON: Ils en ont pas mal, je l'avoue sincèrement, et
là-dessus je comprends qu'il y a une politique, et si je le dis, c'est
que je l'ai vécu comme secrétaire-trésorier pendant 13
ans. Il y a eu des abus sur les lots, c'est parce que c'était sur des
billets de location et le cultivateur était d'opinion: « Quand le
gouvernement changera je perdrai mon boisé ». C'est ainsi que l'on
procédait dans le passé, ce qui était malheureux. Il y a
eu des abus, mais il reste un fait, et dès que le cultivateur peut
prouver qu'il a un lot qui est attaché à la ferme, qui est
essentiel, qu'il a depuis un nombre d'années, je vois mal pourquoi ce
lot-là ne pourrait pas être patenté, parce que le
cultivateur est déjà dans l'indécision. Aujourd'hui il y a
un gouvernement en place ou un ministre en place qui a conscience du
problème. Demain un autre ministre vient et débâtit tout ce
qu'il y a. On a vu des ministres qui ont dit...
M. COURCY: J'ai justement répondu à cette question
hier.
M. GAGNON: Je n'y étais pas. Moi, j'ouvre tout le contexte de
l'article.
M. COURCY: En effet, les cultivateurs qui ont un lot de support ou un
lot comme complément de ferme, s'ils en font la demande, nous les
patentons...
M. GAGNON: Indépendamment des conditions.
M. COURCY: Non, non, je dis, s'il est cultivateur...
M. GAGNON: Oui.
M. COURCY: ... et s'il a un complément de ferme...
M. GAGNON: Oui.
M. COURCY: ... parce que les conditions, il les remplit...
M. GAGNON: Oui, mais pas sur le lot nécessairement!
M. COURCY: Pas nécessairement, on n'est pas obligé non
plus. Un cultivateur a sa maison, a sa grange-étable...
M. GAGNON: Oui.
M. COURCY: ... ses animaux, a ses instruments aratoires et a un lopin de
terre en culture. Il est déjà qualifié pour obtenir les
lettres patentes d'un lot complémentaire, et nous n'en refusons que
rarement; à ma connaissance, nous n'en avons refusé aucune...
M. GAGNON: Très bien.
M. COURCY: ... en autant qu'il est cultivateur.
M. GAGNON: Oui, oui, ça c'est évident.
M. COURCY: Et que le lot ne soit pas à 50 milles.
M. GAGNON: Non, ça je l'admets alors...
M. COURCY: Il faut que le lot serve comme complément...
M. GAGNON: Et là, ça rejoint l'idée que
j'émettais tout à l'heure, du contexte de toute l'agriculture,
avec le lot, et du chemin qui est nécessaire pour pénétrer
sur son lot, parce que, à un moment donné, le ministère
considère qu'il peut le patenter parce que ça se situe dans tout
le contexte de sa ferme.
M. COURCY: J'ai vu dans le Nord-Ouest québécois, où
le gouvernement n'a jamais payé un sou ou aidé, par subventions,
à l'ouverture de chemins sur les lots de colonisation et, si vous voulez
regarder tout ce qui s'est passé, il n'y a plus de bois sur aucun des
lots de l'Abitibi, sans aide du gouvernement. S'il avait fallu bâtir des
chemins...
M. GAGNON: Oui, je l'admets... M. COURCY: ... ça serait
drôle.
M. GAGNON: ... mais le ministre nous reporte à une époque,
bien qui pouvait exister il y a dix ans, douze ans, quatorze ans, alors que la
mécanisation n'existait pas du tout. A cette période-là,
il est entendu que l'exploitation des chantiers se faisait avec des chevaux;
aujourd'hui, il n'y en a plus ou à peu près plus, alors ce n'est
pas du tout le même problème. C'est précisément ce
qui pose les problèmes...
M. COURCY: Ce n'est pas le même problème que dans Compton
aussi. Le député de Compton nous demandait d'être de plus
en plus sévère pour arrêter ce pillage de lots qui s'est
fait énormément dans son comté.
M. RUSSELL: La demande du député de Gaspé ne
concerne pas le pillage des lots. Le pillage peut se faire même s'il
n'apas de route. L'hiver, on sort en « sleigh »...
M. GAGNON: C'est dans ce temps-là parfois qu'il se fait le mieux
parce que les agents ne peuvent pas y pénétrer, presque pas. Mol
je parle d'un chemin qui traverserait le lot, parce que le cultivateur
aujourd'hui, c'est un tracteur qu'il a. Alors le cultivateur peut aller
chercher son bois de chauffage, il peut même faire une petite coupe
rationnelle, ce serait beaucoup plus utile. J'ai remarqué que, lorsque
les lots étalent pillés, c'étaient des chemins
j'appelle ça des chemins de contrebande des chemins
dissimulés où le bois se sortait, mais pas quand il s'agissait
d'un beau chemin sur le lot où l'on pouvait voir les traces du camion. A
ce moment-là le cultivateur a toujours fait attention par crainte
qu'à un moment donné l'agent arrive sur place; et même
ça aiderait à une meilleure surveillance. En tous les cas, que le
ministre y pense et puis je suis certain que la demande de l'UCC de
Gaspé est très agréable.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais m'imformer si l'usage
dont nous avions discuté l'an dernier, lorsque l'on avertit l'agronome
du comté qu'il y a tant d'heures distribuées dans le
comté, est-ce que l'on envoie une copie de ces lettres aux patroneaux,
comme par le passé, ou si on a cessé cet usage?
M. COURCY: Qu'est-ce que vous appelez patroneux?
M. RUSSELL: Le candidat défait ou celui qui
va être le prochain candidat aux prochaines élections pour
le parti au pouvoir...
M. BERNATCHEZ: Ou de l'organisateur en chef.
M. RUSSELL: ...ou de l'organisateur en chef.
M. GAGNON: C'est le futur candidat dans la situation actuelle.
M. BERNATCHEZ: Vous allez être obligés de discontinuer, il
n'y a plus de candidat.
M. COURCY: Il y en avait cinq hier qui voulaient la candidature contre
le député de Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: Contre moi? Je pensais que c'était contre le
ministre.
M. COURCY: Quand j'ai vu le député partir en
réunion de cultivateurs à six heures, j'ai été voir
à quelle place c'était et j'ai vu une salle remplie d'environ 800
à 900 personnes enthousiastes et cinq candidats qui aspiraient
battre...
M. GAGNON: Mais oui, mais ce n'est pas assez.
M. COURCY: ... le député de Lotbinière. M.
BERNATCHEZ: 800 à 900? M. COURCY: Il y en a...
M. BERNATCHEZ: Eh bien! vous aviez tous les rouges du comté, sur
18,000 électeurs.
M. COURCY: Après je me suis demandé si les cultivateurs
étaient à l'assemblée du député de
Lotbinière, car j'ai appris là-bas que le député de
Lotbinière avait envoyé une lettre à tout le monde du
comté en disant qu'il parlerait au club Renaissance, quelque chose comme
ça.
M. BERNATCHEZ: Ah! je ne sais pas. Ce n'est pas à ma connaissance
que j'ai envoyé une lettre à tout le monde du comté.
M. BROWN: A l'ordre, à l'ordre!
M. BERNATCHEZ: Comme ça il y avait 800 à 900 personnes,
vous aviez tous les libéraux du comté. Probablement que vous en
aviez de Québec parce que j'en ai rencontrés en m'en allant chez
nous.
M. RUSSELL: Alors, est-ce qu'on a discontinuié cet usage?
D'ailleurs, le ministre a admis l'an dernier...
M. COURCY: Nous en envoyons aux agronomes de comté, nous tenons
les autres avertis.
M. RUSSELL: Vous tenez les autres avertis de ce qui ce passe. Donc
à l'avenir, les députés élus, de tous les partis
pourraient être avertis de la même façon?
M. COURCY: Je n'ai pas d'objection. Hier, j'ai offert même
à chacun des comtés de leur donner les noms avec la liste que
j'avais à ceux qui en feraient la demande.
M. BERNATCHEZ: M. le Président...
M. LOUBIER: A tous ceux qui en font la demande parmi les
députés?
M. COURCY: Oui.
M. LOUBIER: Je fais une demande tout de suite.
M. COURCY: D'accord. Je vais lui en donner bien plus qu'il en veut.
M. LOUBIER: Cela me surprend, il doit y avoir quelque chose en dessous
de ça. Si le ministre...
M. COURCY: C'est parce que nous n'avons rien à cacher.
M' LOUBIER: Le ministre a de l'humour.
M. COURCY: Vous avez là-dessus le nom des entrepreneurs, le
nombre d'heures qu'ils ont exécutées chacunes des années
depuis 1959.
M. RUSSELL: M. le Président, ce sont les heures pour
l'année dernière. Est-ce que pour les heures à venir, on a
des listes préparées?
M. COURCY: Oui.
M. RUSSELL: Nombre d'heures pour cette année?
M. COURCY: Oui. Pour Shefford?
M RUSELL: Oui.
M. COURCY: En contrat, 18,000 heures. En
1965, il y a eu 13,526 heures d'exécutées, et nous avons
autorisé pour 1966...
M. RUSSELL: 18,000 heures ont été autorisées en
1965?
M. COURCY: 14,450 ont été autorisées...
M. RUSSELL: 13,526...
M. COURCY: ...et on en a effectué 13,526.
M. BERNATCHEZ: Voulez-vous m'envoyer le rapport de Lotbinière,
s'il vous plaît?
M. COURCY: Certainement.
M. BERNATCHEZ: En même temps, est-ce qu'il aurait
possibilité d'avoir le tableau de toute la province, comté par
comté. L'an passé, dans les rapports précédents,
à la division des travaux mécanisés, le ministre
fournissait, à même son rapport, un tableau qui montrait en
détail...
M. COURCY: Hier soir, après que le député fût
parti, on l'a pris en note pour le distribuer à ceux qui en feront la
demande.
M. RUSSELL: Dans le cas de Shefford, ce n'est pas le même
adversaire qui revient, est-ce l'ex-adversaire va venir et que l'autre candidat
va être informé aussi?
M. COURCY: Dans le cas de Shefford, du nlombre d'heures?
Certainement.
M. RUSSELL: Les deux vont être avertis? L'ancien candidat et le
candidat choisi.
M. COURCY: Non, celui qui va nous en faire la demande, on va lui donner.
D'ailleurs, on pourrait le publier sur les journaux, pour que tout le monde
dans la province soit averti.
M. RUSSELL: Ce serait bon.
M. COURCY: Pas d'objection. A condition que les journaux veulent bien
prendre les pages nécessaires pour publier ces rapports.
M. BERNATCHEZ: Bien, à la place des pages publiées par la
Fédération libérale actuellement vous pourriez
peut-être mettre ça, cela serait aussi utile.
M. COURCY: Le gouvernement ne paie pas un sou quand la
Fédération libérale imprime et distribue de la
propagande.
M. RUSSELL: J'espère.
M. COURCY: Ni la Fédération libérale du
Québec, ni la fédération de l'Union nationale du
Québec, ni pour la nouvelle « patente », le
Ralliement...
M. LOUBIER: N'en parlez pas de ça.
M. COURCY: ... Ralliement national. Ils ont pris le mot national en
souvenir du passé.
M. LOUBIER: Parlons des choses vivantes.
M. BERNATCHEZ: Il y a combien d'heures d'autorisées dans le bilan
pour 1966?
M. COURCY: Lotbinière...
M. RUSSELL: C'est un petit comté.
M. COURCY: Il y a eu d'autorisées en 1965, 23,266 heures, heures
effectuées 21,085, et en 1966, le quota autorisé est de 24,000
heures. Toujours en considérant que si, dans le comté de
Lotbinière, il y a des tracteurs du ministère, les heures qui
seront faites par les tracteurs du gouvernement sont en surplus.
M. LOUBIER: Elles ne sont pas compliquées, celles-là.
M. BERNATCHEZ: Maintenant, de quelle façon le ministère
procède-t-il dans le choix ou l'attribution des contrats, des travaux
à contrat. Est-ce que vous procédez par arrêté en
conseil...
M. COURCY: Par demandes de soumissions publiques, pour $25,000 et
plus.
M. RUSSELL: Pour les travaux de drainage...
M. BERNATCHEZ: Je parle des travaux mécanisés, les travaux
de bulldozers.
M. COURCY: Les taux sont établis, comme je le mentionnais hier,
par un comité formé de représentants de la
trésorerie, représentants du service général des
achts, de l'auditeur, et je crois que le ministère a quelqu'un pour lui
déterminer les taux aussi, dans ce comité-là. On a fourni
du moins un rapport au comité qui établit des taux pour les
différentes machineries, suivant le nombre de forces, et ces taux valent
pour tous les ministères du gouvernement.
M. BERNATCHEZ: En somme, c'est la politique suivie autrefois par le
ministère de l'Agriculture. Celui qui voulait obtenir un contrat du
ministère, devait remplir une formule donnant les informations, tous les
détails sur son équipement: la force motrice, la force de
traction. Maintenant, le ministère avait, dans le temps, une
échelle de prix acceptée en tenant compte de telle et telle force
de tracteur. Cela n'a pas changé.
M. COURCY: Les prix cependant ont changé.
M. BERNATCHEZ: Peut-être. Parce que les conditions
évidemment... Aujourd'hui, ils paient la taxe sur l'huile diésel
qu'ils ne payaient pas au début de la
généralisation...
M. COURCY: Ils étaient dans l'obligation de la payer, mais, par
tolérance, on ne la faisait pas payer. Alors ce fut ajusté et on
en a tenu compte, quand le comité a fait des recommandations, d'une
nouvelle échelle de taux, on a tenu compte de ça.
M. BERNATCHEZ: Voici, M. le Président Etant donné que
c'est inscrit au journal des Débats, il ne faudrait pas dire qu'il y
avait tolérance. On devrait dire plutôt, que, après
étude, les autorités du gouvernement actuel ont
décidé de définir comme entrepreneurs et d'imposer la taxe
sur l'huile diésel en conséquence, parce que monsieur Un tel,
propriétaire de tracteur, est considéré comme
entrepreneur, même s'il effectue des travaux d'amélioration de
fermes. Cela a clarifié, a défini ce monsieur là comme
entrepreneur. On lui a imposé la taxe sur l'huile diésel, mais,
en retour, il a été obligé de majorer ses prix
d'opération.
M. COURCY: Non. La loi exemptait le cultivateur de la taxe sur l'essence
et sur l'huile diesel. Et, dans la définition du mot cultivateur,
c'était celui qui demeurait sur une ferme et qui en tirait la plus
grande partie de ses revenus. Pendant que les entrepreneurs entraient comme
cultivateurs, voilà quelques années, alors, à un moment
donné, ce fut arrêté parce que nous étions
hors-la-loi, depuis nombre d'années. Alors le gouvernement a
fermé les yeux sur le passé, mais a établi une nouvelle
réglementation en tenant compte de la loi.
M. RUSSELL: Question d'interprétation.
M. COURCY: Cultivateur et entrepreneur, c'est assez difficile de se
mêler. Mais on le faisait probablement, je ne veux pas condamner
personne, nous l'avons fait jusqu'au temps où, à un moment
donné, les officiers légistes ou le ministère de la
Justice a découvert, avec le bureau de l'auditeur, que nous
étions hors-la-loi.
M. RUSSELL: C'est M. Kierans qui...
M. COURCY: Alors il y a eu un rajustement de taux. Ce n'est pas une
question de partis politiques, mais seulement c'était une
interprétation erronément donnée, voilà quelques
années, qui s'est maintenue jusqu'à une couple d'années,
je crois.
M. BERNATCHEZ: L'esprit de la loi, l'esprit de la loi de remboursement
de la taxe sur les carburants était d'exempter de taxe sur les
carburants pour l'exécution de travaux d'amélioration des fermes.
Alors évidemment, on était obligé de mentionner le nom du
cultivateur dans les circonstances, mais ce n'était pas le cultivateur,
c'était le fait que le carburant était utilisé pour
l'amélioration de sa ferme.
M. COURCY: On nous a dit que si le cultivateur fournissait
lui-même le carburant, à ce moment-là il aurait
probablement été dans l'ordre. Mais étant donné que
c'est l'entrepreneur lui-même qui louait sa machinerie en fournissant le
carburant, il était dans l'obligation lui, de payer la taxe sur
l'essence, sur l'huile diésel.
M. RUSSELL: D'ailleurs, il y aurait encore une porte ouverte pour qu'un
entrepreneur puisse éviter la taxe. Franchement, cela me surprend que M.
Kierans ait laissé passer celle-là. Ce qui arrive
là...
M. COURCY: J'ai dernièrement entendu parler mais c'est
encore hors-la-loi, et c'est un vol direct qu'on emploie dans certaines
machines de l'huile à poêle. Mais si un jour quelqu'un se fait
prendre, la justice suivra son cours.
M. RUSSELL: Ce n'est pas défendu de le faire; c'est
défendu de se faire prendre. M. le Président, par chez nous il y
a certains entrepreneurs qui ont des machines pour le drainage, qu'ils
appellent les machines Bombardier, les pépines. Est-ce que ces
machines-là ont été acceptées sur la liste des
machines qui peuvent être employées par le ministère?
M. COURCY: Les pépines sur chenilles. Les pépines sur
roues sont refusées. Sur demande spécifique, nous acceptons les
autres, sur chenilles.
M. RUSSELL: Oui, ce sont des pépines sur chenilles avec une pelle
en arrière qui vont dans des places où c'est excessivement mou.
On s'en sert assez dans certaines parties du comté chez nous, dans la
région même.
M. COURCY: Avec une demande spéciale pour certains cas
particuliers...
M. RUSSELL: ... demandes spéciales. M. COURCY: ... nous les
acceptons. M. RUSSELL: ... et il y a un prix établi... M. COURCY:
Oui.
M. BERNATCHEZ: Pour en revenir à cette question-là, je
pense que je l'ai déjà soumise en Chambre à l'attention du
ministre. Nous avons une politique de drainage avec des pelles
mécaniques au ministère. Nous avons une politique
d'amélioration des fermes, de bulldozers, et j'avais attiré
l'attention du ministre justement sur la possibilité d'utiliser ce petit
outillage-là qu'on appelle les pépines pour faire certains
travaux d'amélioration, travaux d'égouttement, entre autres les
fossés de ligne et parfois un bout de décharge, de cours d'eau et
puis on avait dit dans le temps qu'on étudierait la possibilité
de subventionner cela.
M. COURCY: Accepté.
M. BERNATCHEZ: Accepté. Bien voici, l'an passé il y a un
monsieur Paul-Emile Duval de Ste-Croix qui a fait des démarches
auprès du ministère pour faire subventionner son
outillage,...
M. COURCY: ... pépines sur chenilles ou sur roues?
M. BERNATCHEZ: Il avait une pépine sur roues. Alors on lui a
répondu...
M. COURCY: Refusé.
M. BERNATCHEZ: ... si vous aviez une machine sur chenilles, on vous
subventionnerait. Il a fait les démarches voulues, je pense qu'il l'a
même achetée, ou du moins il avait le contrat à la main,
prêt à le signer à condition que le ministère lui
octroie des heures et il a attendu tout l'été.
M. COURCY: Parce que pour obtenir un con- trat, il nous faut la preuve
que l'honne est propriétaire de telle machine. Deuxièmement, nous
demandons sur les fonds de notre contrat, le numéro de série et
le numéro d'enregistrement du ministère des Transports afin de
pouvoir contrôler si réellement, c'est un entrepreneur bona fide
ou si c'est un barbier qui engage parce qu'il engageait, et cela s'est fait en
1960 et en 1961 aussi. Mais du moment que nous nous en sommes aperçus,
nous avons exigé qu'on soit propriétaire du tracteur, qu'on ait
un tracteur enregistré, un tracteur licencié. Autrement, pas de
contrat.
M. BERNATCHEZ: Monsieur le Président, j'aimerais que le ministre
me trouve une autre explication que l'enregistrement de la machine; dans ce
cas-là, du moins. Je suis au courant, je viens de le dire, que M. Vidai
avait une pépine sur roues. Il a demandé s'il était
possible de la faire subventionner. On lui a répondu: « On ne
subventionne pas une pépine sur roues. » Si vous aviez une machine
sur chenilles, on vous subventionnerait. « Alors, dans ce cas,
dit-il, je vais faire les dé marches nécessaires pour changer
d'outillage. » Si vous avez l'outillage voulu, on vous
subventionnera ». Il est allé voir le vendeur, il a fait les
démarches voulues pour donner en échange la machine qu'il
détenait. Ils se sont entendus sur le prix pour l'acquisition d'une
autre, il a rempli le contrat, le numéro d'enregistrement,... tout. Il
s'est dit: « Je vais le soumettre au ministère de l'Agriculture,
je n'ai qu'à signer le contrat pour changer cela. » Il ne pouvait
pas l'enregistrer tant qu'il n'avait pas la machine...
M. COURCY: Bien non.
M. BERNATCHEZ: Il est venu soumettre son contrat et il a
été refusé. Il attend encore.
M. COURCY: Est-ce qu'il a échangé sa machine?
M. BERNATCHEZ: Il ne peut pas échanger sa machine s'il n'a pas le
contrat, il a eu l'an passé 198 heures et demie.
M. COURCY: On ne peut pas donner de contrat...
M. BERNATCHEZ: Ce n'est pas un nouvel entrepreneur. C'est un type qui a
de la machinerie depuis quelques années. La seule différence,
c'est que sa pépine est sur roues. Pour pouvoir avoir une subvention et
répondre aux exigences de cultivateurs, il était consentant
à faire les
déboursés nécessaires pour échanger sa
machine à condition d'avoir des heures subventionnées. Tout
était prêt, il n'avait qu'à signer son contrat. La machine
était prête à être livrée. Apparemment, il
serait venu au ministère rencontrer les responsables et puis,...
M. COURCY: Mais cela ne veut pas dire que dans l'avenir, dans un
comté, tous les gens qui vont décider de s'acheter un tracteur
auront des contrats...
M. BERNATCHEZ: C'est le seul dans notre comté qui a une
pépine à la disposition des cultivateurs! Il y aurait beaucoup de
demandes!
M. COURCY: Il y a beaucoup de demandes?
M. BERNATCHEZ: Ah! il y aurait beaucoup de demandes!
M. COURCY: Pour une pépine sur chenilles? Qu'il fournisse les
demandes.
M. BERNATCHEZ : ... j'ai vu tout cela, monsieur le Président.
J'ai vu les requêtes les signatures de centaines de cultivateurs qui
demandaient de subventionner la machine de M. Vidal.
M. COURCY: Sur roues? C'est non.
M. BERNATCHEZ: Les cultivateurs ne parlaient pas d'une machine sur
roues!
M. COURCY: La machine enregistrée de ce monsieur que je ne
connais pas était sur roues.
M. BERNATCHEZ: Oui!
M. COURCY: Alors, c'est refusé.
M. BERNATCHEZ: Mais il a fait des démarches. Vous lui avez
expliqué cela, les officiers lui ont expliqué cela, il
était prêt à faire les changements voulus, à se
rendre aux exigences des gens du ministère et, en plus, non seulement de
se rendre aux exigences du ministère mais de donner un travail efficace,
plus de service. Sa demande était approuvée par une requête
signée de centaines de cultivateurs. Une couple de cents
cultivateurs.
M. COURCY: Pour avoir sa pépine sur roues.
M. BERNATCHEZ: Pour avoir les services d'une pépine
subventionnée par le ministère! Et puis, tout est resté
là. Si vous voulez prendre cela en note et relever le dossier. C'est M.
Paul-
Emile Vidal. Remarquez-bien, vous allez peut-être comprendre. Il
est venu me voir seulement quand il s'est aperçu que ça ne
marchait pas, parce qu'il ne serait pas venu avant.
M. COURCY: Il y a une chose, c'est que nous ne pouvons donner de contrat
sur des possibilités d'achat d'une machine.
M. BERNATCHEZ: Non, monsieur le Président. Le ministre ne devrait
pas interpréter mes paroles comme cela, il laisse sous-entendre que
c'est un type qui n'est pas entrepreneur, qui viendrait au ministère,
ici, disant: « Si vous voulez me donner un contrat, si vous voulez me
subventionner 10,000 heures, je vais m'acheter un bulldozer. C'est certain que
ce n'estpas normal de faire cela. Nous serions les premiers à
blâmer cela. Mais c'est un entrepreneur qui a de l'outillage et puis,
pour faire les travaux que lui demande le cultivateur, il peut en faire un peu
avec une machine sur roues, mais la raison pour laquelle le ministère
exige de l'outillage sur chenilles, c'est pour qu'on puisse être plus
efficace et aller partout.
Vous le lui demandez, il est consentant. Il dit: « Je vais changer
la machine à condition, par exemple, d'avoir des heures
subventionnées cette année. Je ne vais pas changer ma machine et
ensuite, attendre la possibilité d'avoir des heures. » Puis il a
présenté une demande en bonne et due forme, appuyée par
une requête, appuyée par celui qui a été battu hier
soir à la convention!
M. COURCY: Vous en avez entendu parler, vous aussi?
M. BERNATCHEZ: Bien oui, j'ai entendu parler de cela!
M. COURCY: Alors, vous avez la preuve que cela ne change pas?
M. BERNATCHEZ: C'est la raison pour laquelle vous n'avez pas
siégé hier soir au ministère de l'Agriculture?
M. COURCY: Vous avez la preuve que cela ne change pas beaucoup; il
l'avait appuyé, cela n'a quand même pas marché!
M. LOUBIER: Il n'a pas passé hier, celui-là.
M. GAGNON: Il n'a pas passé, ce n'était pas le bon.
M. COURCY: Il en est passé un meilleur d'après ce que l'on
dit?
M. LOUBIER: C'est vrai? Ah bon! c'est pour vous autres aussi!
M. BERNATCHEZ: Ah, si c'est un gars de St-Patrice, c'est un bon
homme!
M. COURCY: Si le propriétaire a sa machine, nous allons
étudier...
M. BERNATCHEZ: C'est un gars de St-Patrice!
M. COURCY: ... la possibilité de rendre les services aux
cultivateurs avec une machinerie adaptée aux travaux à
exécuter.
M. BERNATCHEZ: Non, je le dis sans arrière-pensée. M. le
Président, vous avez en bordure du fleuve St-Laurent d'ailleurs
c'est un entrepreneur de Ste-Croix vous avez à St-Antoine,
Ste-Croix, St-Louis, St-Edouard-de-Lotbinière, quantité de
travaux qu'il serait avantageux d'exécuter avec ces petites
machines-là. Des travaux importants mais qui ne justifient pas le
déplacement de gros outillage comme des pelles mécaniques; ce
serait trop dispendieux. Ces petites machines peuvent être
utilisées, par exemple, pour faire du drainage souterrain dans une
dépression de terrain, dans un fond, autour des bâtisses. En
autant qu'il y a une bonne sortie, on peut faire une saignée, poser du
drain. Cela est avantageux, mais à la condition que ce soit
subventionné. Il s'en fait actuellement. Bien, les cultivateurs n'ont
pas voulu payer 100% et dans certains cas, le ministre s'expose à se
faire tricher. Celui qui a un contrat, qui a des heures subventionnées
pour un bulldozer et qui a une petite pépine comme celle-là va
passer ses heures de bulldozer avec les travaux de la pé pine. Alors,
comme cela, le ministre prendra bonne note de voir M. Paul-Emile Vidal. Il vous
l'a peut-être dit hier soir. Il ne vous en a pas parlé?
M. COURCY: Je ne connais aucun entrepreneur de Lotbinière, et
l'an passé, M. Vidal a exécuté environ 200 heures de
travaux.
M. BERNATCHEZ: 198 1/2. Ce n'est pas suffisant pour justifier
l'échange d'une machine de quelques mille dollars!
M. COURCY: Ce monsieur avait un contrat de 300 heures, excusez-moi, 350
heures, et il en a exécuté 198 1/2. S'il avait été
propriétaire, comme vous le mentionnez, d'une pépine sur
chenilles, il aurait pu exécuter les heures qu'il n'a pas faites.
M. RUSSELL: Quel est le prix horaire qui est alloué sur ces
machines?
M. COURCY: Si vous le voulez, pour ne pas nous retarder, on pourrait
faire parvenir... D'ailleurs, je l'ai déjà fait dans le
passé. Nous avons donné la liste de tous les prix fixés
par le comité d'étude. Si quelqu'un ne l'a pas, faites-nous-en la
demande par lettre, et nous vous la ferons parvenir.
M. LOUBIER: M. le Président, ce n'est pas mon habitude de
remercier le ministre de l'Agriculture, mais cette fois-ci, je sens qu'il est
de mon devoir de lui dire que j'ai été bien heureux à un
moment donné des démarches que j'avais faites, auprès de
son ministère, du ministère du Revenu et de celui des Transports
et Communications, concernant la taxe de vente à laquelle on
assujettissait les acheteurs de batteuses, les cultivateurs...
M. COURCY: Oui c'étaient des batteuses.
M. LOUBIER: ... cela a été réglé, et je
pense bien que cela a donné satisfaction à bien des gens.
Maintenant, dans cette même ligne, étant donné que l'on
prêche la philosophie de la communauté, de la consolidation des
fermes, etc., il est évident que tous les cultivateurs ne peuvent pas
acheter une machine aussi coûteuse qu'une batteuse, qui coûte
$5,000, $6,000 ou $7,000. Est-ce que le ministère ne pourrait pas
envisager la possibilité de donner des subventions aux cultivateurs qui
sont propriétaires de batteuses et qui dispensent les services de cette
machine aux voisins. Je pense qu'à ce moment, on les mettrait dans la
grande famille des propriétaires de bulldozer, de bélier
mécanique, de pépine, et je pense que ce serait très
efficace puis assez intéressant, non seulement pour les
propriétaires de batteuse mais pour les cultivateurs aussi, dans
l'ensemble.
M. COURCY: Actuellement, ils sont subventionnés d'abord, en
règle générale, sur l'achat, soit par un prêt
agricole, soit par la Loi de l'amélioration des fermes, prêt des
banques et des caisses populaires où nous payons 50% du taux
d'intérêt, 3%, et ensuite étant donné que,
pratiquement tous les cas, ce ne sont pas des entrepreneurs, dans ces
cas-là...
M. LOUBIER: Non.
M. COURCY: ... ce sont des cultivateurs qui rendent des services
à d'autres cultivateurs dans leur voisinage.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. COURCY: Alors, ils n'ont pas de difficulté, dans ces
cas-là, à obtenir le remboursement de la taxe sur l'huile ou sur
l'essence qu'ils emploient.
M. LOUBIER: Mais vous ne voulez-pas, par exemple, les intégrer et
leur donner le statut d'entrepreneur, justement, parce qu'ils ne le sont pas,
si vous voulez, au sens étroit du mot, mais...
M. COURCY: Ils perdraient ces avantages s'ils devenaient des
entrepreneurs.
M. LOUBIER: Mais le ministre ne pense pas qu'il y aurait un moyen de
subventionner d'une façon encore plus substantielle ces gens-là,
parce qu'ils ne font pas de fortune avec ça,les propriétaires de
batteuses? Evidemment, ça leur rend service à eux-mêmes,
aux voisins, mais seulement ils pourraient avoir un équipement encore
plus efficace et puis ça pourrait répandre encore davantage
l'achat de batteuses dans un esprit de communauté de biens et puis de
fraternité. Ces gens-là pourraient s'aider avec un but de
rentabilité intéressante.
M. COURCY: Le crédit agricole actuellement, surtout le
crédit agricole fédéral, fait de ces prêts lorsque
plusieurs cultivateurs, un minimum de trois se groupent pour l'achat de
machinerie semblable...
M. LOUBIER: Est-ce que, à ce moment-là, ils doivent
présenter une requête conjointe de trois?
M. COURCY: Oui, d'association, ou syndicat coopératif, ou...
M. LOUBIER: Pourvu qu'ils soient trois...
M. COURCY: ... pourvu qu'ils soient trois associés par
contrat.
M. LOUBIER: Et, à ce moment-là, le fédéral
leur facilite l'achat par un emprunt?
M. COURCY: Et le taux est de 5%, je crois, remboursable sur une
période assez longue.
M. LOUBIER: Oui, cinq ans au moins. M. COURCY: Ah! plus que cela. M.
LOUBIER: Plus que ça? Ah!
M. RUSSELL: C'est la loi qui avait été passée pour
aider les cultivateurs de l'Ouest qui a été étendue dans
l'Est
M. COURCY: Elle vient d'être amendée depuis un an, je
crois, permettant à des sociétés ou à des
associations de cultivateurs de se grouper.
M. RUSSELL: Cela fait longtemps qu'elle existe pour les cultivateurs de
l'Ouest?
M. COURCY: Pas de cette façon, je crois! Parce que là-bas,
étant de grosses organisations, l'individu pouvait acheter parce que
ça pouvait être économique, mais ici, dans Québec,
à cause de nos petites terres en général, ce
n'était pas économique pour un individu d'en faire l'achat. La
loi a été amendée pour permettre à deux, ou trois,
ou quatre cultivateurs de se grouper pour l'achat de machinerie.
M. RUSSELL: C'est la même loi qui a été
amendée?
M. COURCY: Amendée.
M. BERNATCHEZ: De quelle façon procède-t-on pour attribuer
les contrats? Je comprends- que l'on fait remplir le questionnaire sur la
machinerie; tout ça, très bien, ensuite?
M. COURCY: On fait d'abord la distribution du nombre d'heures par
comté en prenant, si vous voulez, le montant que nous avons voté
au budget et en le divisant. Si nous arrivons à un million d'heures,
nous les répartissons en prenant comme base le nombre de cultivateurs
dans les comtés en général, à l'exception, comme je
le mentionnais hier, des treize comtés des régions pilotes
où il n'y a pas de limite. Alors de ce nombre d'heures, des travaux
exécutés l'année d'avant, cela nous permet de
déterminer dans chacun des comtés un nombre d'heures et de ce
nombre d'heures, nous faisons parvenir à l'agronome du comté la
quantité d'heures déterminées pour l'année.
Et nous avons reçu, à l'automne, les remarques de chacun
des agronomes ou des inspecteurs de colonisation. Tout dépend si ce sont
des districts où il y a des agences administratives ou d'autres endroits
où il n'y en a pas.
Alors, nous recevons ces remarques et nous envoyons aussi cette
information à notre député, lui demandant de regarder et,
s'il a des remarques à nous faire, de nous les faire...
M. BERNATCHEZ: Au député, vous dites? M. COURCY:
Certainement.
M. BERNATCHEZ: Je ne l'ai pas reçue, moi.
M. COURCY: L'avez-vous demandée? M. BERNATCHEZ: Bien,
voici...
M. RUSSELL: Le ministre dit qu'il l'envoie aux
députés.
M. COURCY: L'avez-vous demandée?
M. BERNATCHEZ: Les informations administratives que vous jugez à
propos d'envoyer aux députés ministériels devraient
nécessairement, sans qu'on en fasse la demande...
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre est prêt à nous
certifier, à nous assurer que tous les députés
ministériels l'avaient demandée?
M. COURCY: Faites-vous en pas, ils sont au bureau à la
journée pour savoir le nombre d'heures et tout ça. Ils suivent
leurs affaires.
M. BERNATCHEZ: Alors...
M. COURCY: Je vous l'ai envoyé, à vous autre aussi
tantôt, le nombre d'heures dans vos comtés.
M. LOUBIER: Bien, passées, le nombre d'heures passées.
M. COURCY: J'ai donné même le nombre d'heures pour
1966.
M. LOUBIER: Bien, pas sur papier. Vous avez dit ça de vive voix
tout à l'heure.
M. COURCY: Oui, mais la même chose, eux autres. Je ne leur donne
pas tout ce qui se passe dans la province, mais ce qui les intéresse
dans leur comté.
M. LOUBIER: Le ministre sait fort bien que dans les comtés
représentés par un député de l'Opposition,
évidemment l'agronome aune certaine participation, mais, dans bien des
comtés, c'est le grand patroneux qui s'occupe de ça et qui voit
même à la distribution aux entrepreneurs.
M. BERNATCHEZ: Dans les paroisses.
M. LOUBIER: Dans les paroisses. Et le ministre doit être au
courant sûrement, il doit avoir eu des plaintes à ce
sujet-là. Moi, pour un, dans Bellechasse, le ministre doit savoir qui
s'occupe de ça et qui choisit même les entrepreneurs, et ils sont
obligés d'aller voir ce monsieur-là pour lui demander; «
Donne-moi une chance cette année, je n'en ai pas eu beaucoup. Il m'en
faudrait. » « Je vais voir à ça, puis je te dirai
ça. »
M. COURCY: Comme le député de Lotbinière vient de
le mentionner, il y a un monsieur Vidal qui est allé le voir pour avoir
des heures.
M. LOUBIER: Non, c'est parce que c'était un cas
désespéré. Il n'attendait plus rien du gouvernement, il
n'avait plus rien à perdre en allant voir un député de
l'Opposition.
M. COURCY: Au contraire, il avait des heures et il ne les a même
pas faites. Il s'est adonné à un moment donné à
penser d'aller voir le député de Lotbinière, pour que
celui-ci demande en sa faveur d'avoir de la machinerie
subventionnée.
M. LOUBIER: Le ministre devrait...
M. COURCY: Je ne considère pas que les demandes faites aux
députés ministériels ou de l'Opposition comme des crimes
ou comme ce qu'on appelle communément du patronage...
M. LOUBIER: Non, le ministre...
M. COURCY: ... vous avez le droit, dans l'Opposition, de rendre service
à vos concitoyens, comme les députés qui sont au pouvoir
ont le droit de rendre service à leurs concitoyens.
M. LOUBIER: C'est une question de principe. M. COURCY: Nous sommes
là pour ça.
M. LOUBIER: Dans la pratique, cela ne se passe pas comme ça. Je
pense que le ministre pourrait imiter le geste posé par le ministre de
la Voirie, qui, cette année, depuis un an, nous envoie, dans le
comté, les demandes de soumissions pour telle et telle route. Il envoie
des
copies. Quand le contrat est adjugé, on est les premiers,
même les députés de l'Opposition, à être mis
au courant. Je pense que c'est dans l'ordre. Et dans le domaine des
émissions de subventions des heures de bulldozer le ministre ne serait
pas surpris d'apprendre qu'à un moment donné, il y a de la
discrimination, parce que c'est quelqu'un du comté qui se charge
d'attribuer, d'annoncer et même de faire des démarches au
gouvernement. Je pense que ce n'est pas normal à ce moment-là, si
le gouvernement est réellement sincère quand il veut
déraciner ce qu'il y a de discrimination et de patronage. Ce serait un
moyen bien efficace puis bien éclatant de prouver que, dans ce
domaine-là, le gouvernement est également sincère quand il
prêche la politique du déracinement du patronage.
M. COURCY: Je prends en particulier mon propre comté. Je ne m'en
occupe même pas de ces heures d'amélioration de fermes.
M. RUSSELL: C'est le secrétaire du ministre qui s'en occupe.
M. COURCY: C'est celui qui est en charge à la colonisation
à LaSarre, M. Laurent Letendre, et c'est lui qui nous donne les
remarques, à la fin des travaux, avec ses inspecteurs, sur chacun des
entrepreneurs. Et je ne suis pas gêné de prendre, si vous voulez,
les entrepreneurs qui existaient avant 1960 et les montrer en 1965, car ce sont
à peu près les mêmes qui exécutaient les
travaux.
M. RUSSELL: En pratique, ce qui arrive, le ministre le sait.
M. COURCY: L'important, c'est qu'on ait de la bonne machinerie et,
politiquement, si vous voulez un conseil, et je le donne à tous les
députés qui me parlent de cette question. Même
politiquement, c'est plus avantageux d'avoir de bons entrepreneurs qui font du
bon travail, avec une bonne machinerie et de bons opérateurs, que
d'avoir une plaque dans le front, qu'on soit rouge ou bleu. C'est bien plus
important et c'est bien plus rentable, au point de vue politique, d'avoir
quelqu'un qui rend de véritables services et qui fait du bon travail
chez les cultivateurs que d'avoir une plaque, comme je vous le disais, «
entrepreneur », avec une marque dans le front.
M. RUSSELL: Je suis d'accord avec le ministre là-dessus et j'ai
toujours été assez scrupuleux et je le suis encore sur ce
point-là. Parce que je ne suis pas « bretteux ». Quand je
vois un cultivateur qui a un bélier mécanique qui travaille chez
lui et que c'est un « brettage », ça me fâche
tellement que ça me tente de le dénoncer parfois, et ça
arrive. Maintenant, le point soulevé par le député de
Bellechasse est celui-ci. Que ça soit un député de
l'Opposition ou un député au pouvoir, il arrive des gribouilles
dans les paroisses. Le cultivateur, bien qu'il connaisse certains agronomes,
vient voir le député, même s'il est dans l'Opposition:
« On apas d'informations, on est obligé d'appeler l'agronome, on
obtient les informations par l'agronome! » Surtout chez nous, on a un bon
agronome, bien dévoué et je lui rends hommage; il fait un beau
travail, il fait son possible, il ne fait pas de miracle. Et c'est simplement
pour avoir le renseignement, pour dire: « Bien, dans telle paroisse, oui,
monsieur, vous avez tant d'heures qui ont été allouées,
c'est un tel entrepreneur qui a ce district. » C'est aussi simple que
ça. « Allez voir si l'entrepreneur a le temps de le faire, et s'il
ne veut pas marcher, allez voir l'agronome! »
M. COURCY: C'est justement ce que je conseille à tout le
monde.
M. LOUBIER: C'est pas sur le plan...
M. COURCY: S'il y a des problèmes en agriculture qui se
présentent, que ce soit dans la loi d'amélioration des fermes, je
leur conseille de les envoyer voir le responsable dans chacun des
comtés, et c'est l'agronome.
M. RUSSELL: Mais on a encore, par exemple, le patroneux de la paroisse,
le gars qui contrôle tout, qui dit: « Bien, ici, tu n'en auras pas
cette année ». Je sais qu'en pratique chez nous, ça a
été aboli, cette affaire-là. M. St-Denis a vu que le gars
qui en avait besoin, s'il avait des heures, il en a eues.
M. COURCY: Justement, encore.,,.
M. RUSSELL: Il faut passer par-dessus ces gens-là.
M. COURCY: ... il n'y a pas plus de six jours je recevais une lettre de
M. St-Denis, mentionnant le nom des entrepreneurs à qui les travaux
devraient être donnés en 1966. M. St-Denis a envoyé son
rapport et son rapport est rendu pour l'émission, si vous voulez, des
contrats.
M. RUSSELL: Mais, c'est justementça, c'est que ces gens essaient
de faire chanter nos cultivateurs. Donc, ça éliminerait ces
problèmes-là. Et, le plus tôt on va réussir à
éliminer ça, mieux ce sera.
M. COURCY: C'est vrai.
M. RUSSELL: La meilleure façon de le faire, c'est que le ministre
avertisse les députés de l'Opposition en fonction. Si, à
l'occasion, quelqu'un se renseigne auprès d'eux, il aura l'information
qu'on lui donnera sur place. Cela va être fini, puis, moins de «
badrage », moins de « trouble ».
M. LOUBIER: L'idéal, ce ne seraient même pas les
députés dans l'Opposition, ni les députés
ministériels, ce devrait être l'agronome du comté, sans
aucune attache avec le député, quel qu'il soit. Et ce n'est pas
sur le plan des fonctionnaires qu'on a des difficultés avec ça,
ça marche toujours bien. C'est justement sur le plan local. A un moment
donné, les gens viennent nous trouver et nous disent: « Bien, le
patroneux, monsieur un tel, il n'a pas voulu pour telle raison, il m'a dit ceci
ou cela ».
M. COURCY: Règle générale, quand celui-ci va vous
trouver, il est allé peut-être chez dix personnes. Peut-être
que dix personnes ont été rencontrées par ce même
individu se plaignant des mêmes choses.
M. GAGNON: Mais tout de même, je partage l'opinion de mon
collègue de Bellechasse, mais il reste un fait. Chez nous, on est dans
des comtés où l'agronome demeure parfois loin des paroisses. Il y
a des gens qui viennent nous voir, qui veulent des renseignements, au lieu de
payer un voyage, des appels téléphoniques, ou l'agronome n'est
pas là. Moi, dans mon esprit, le ministère devrait voir ça
sous l'aspect « parlementarisme », c'est-à-dire qu'il y ait
des informations publiées, qu'elles soient transmises aux
députés, sans considération, sous l'aspect «
information ». Parce que lorsqu'il s'agit de référer
à des ministères, j'imagine qu'on agit en fonction des lois qui
sont là et qu'on a votées. Alors, comme le parlementarisme subit
une crise assez forte actuellement, je crois qu'on doit faire un effort, au
parlement, pour placer de côté ces petites choses. Qu'il y ait des
personnes qui tentent de faire du patronage, ça existera aussi longtemps
que la nature humaine existera. Mais ceux qui sont placés au-dessus de
ça, eux doivent placer l'ordre, eux doivent leur faire connaître.
Cela va faire quatre ans que je suis député et dans mon
comté, ça m'afaitplaisir de savoir qu'il ne s'agissait pas d'une
question de patronage, qu'il s'agissait d'une question de justice en fonction
des lois qui sont là pour...
M. COURCY: Il y a eu une très grande amélioration.
M. GAGNON: Chaque député doit faire...
M. COURCY: De plus en plus il faut tendre si vous le voulez, vers
l'excellence. Nous y parviendrons, je l'espère, un jour.
M. GAGNON: L'excellence, peut-être la nature n'a pas d'excellence
en elle-même.
M. COURCY: Le parti qui sera au pouvoir.
M. BERNATHCEZ: Pour en revenir à la qualité des
entrepreneurs, je me permets de soumettre à l'attention du ministre le
cas de l'entrepreneur Bétie, de St-Narcisse, Joseph Bétie. L'an
passé, l'Union catholique des cultivateurs de St-Bernard-de Dorchester,
paroisse voisine, a envoyé une requête, une résolution et
une requête de cultivateurs intéressés à avoir des
genres de bulldozers subventionnés et ils suggéraient au ministre
d'accumuler ces heures à Joseph Bétie en raison de
l'efficacité de sa machinerie et de ses opérateurs, du rendement
qu'il donnait aux cultivateurs. Pour des raisons que j'ignore, cette demande a
été négligée, elle a été
oubliée. La même demande est encore formulée cette
année. Est-ce qu'il y aurait possibilité d'étudier
l'affaire? Ils soumettaient cela à mon attention. Je suis bien aise de
faire ces déclarations, je ne connais pas celui qui a fait dans le
passé les travaux d'amélioration de fermes dans la paroisse de
St-Bernard, je ne sais pas qui. Mais aux dires des intéressés, le
rendement n'était pas satisfaisant et les cultivateurs qui avaient 25 ou
30 heures de travaux d'amélioration à faire faire, vu que M.
Bétie n'était pas subventionné, prenaient
forcément, obligatoirement, le tracteur subventionné par le
ministère pour les heures qu'ils pouvaient obtenir. Et aussitôt
que les heures subventionnées étaient terminées, par
après ils faisaient venir Bétie pour compléter les
travaux. Alors voyez-vous là, cela revient à la discussion qui
vient d'avoir lieu.
Voici des gens qui ne font certainement pas cela par esprit de
politique. C'est un entrepreneur qui leur a été imposé, ou
décidé si vous voulez à leur insu contre leur
volonté. Ils acceptent pour toucher les subventions; aussitôt
qu'ils ont touché la tranche de subvention à laquelle ils peuvent
avoir droit, ils le remercient et ils en font venir un autre parce qu'ils sont
assurés du meilleur rendement. Ces gens-là sont certainement sous
l'impression que la méthode suivie n'est pas la plus logique. Alors je
ne connais pas, je le répète, je ne connais pas
l'opérateur ni le propriétaire de la machinerie qui a
travaillé dans St-Bernard l'an passé...
M. COURCY: ... mais vous connaissez Bétie.
M. BERNATCHEZ: Je connais Bétie. Depuis quinze ans je crois,
qu'il a des bulldozers. C'est un garçon de St-Narcisse, c'est un gars de
Lotbinière, de St-Narcisse-de-Beaurivage.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a étudié la
possibilité de laisser l'utilité des béliers
mécaniques au besoin à l'agronome du comté? Si cela
était possible? Ce que je veux dire en partie, c'est ceci. L'agronome
reçoit x nombre d'heures et il l'a réparti dans les
différentes paroisses. Il connaît ses cultivateurs, il peut
répartir ces heures et en envoyer une copie au ministre et à ce
moment-là, il aura la liste des entrepreneurs possibles, et pourra faire
le classement de ces entrepreneurs ou s'il y a des entrepreneurs qui ne peuvent
pas répondre aux besoins de la municipalité, il pourra
lui-même changer les entrepreneurs pour chaque paroisse à
condition que ce soit un entrepreneur, sur une liste, qualifié, qui a
été accepté auparavant par le ministère.
M. COURCY: Chez vous je crois que c'est ce qui se passe avec M.
St-Denis.
M. RUSSELL: Je pense qu'il y a eu quelques changements l'an dernier,
cela semble aller assez bien.
M. COURCY: D'année en année il y a une grande
amélioration et je crois qu'en particulier dans Shefford, il y a eu une
grosse amélioration.
M. RUSSELL: On en avait besoin.
M. BERNATCHEZ: Je sais bien qu'autrefois chez vous, je faisais toujours
mes recommandations de distribution des heures subventionnées.
M. COURCY: Le député dit bien qu'autrefois...
M. BERNATCHEZ: ... chez nous dans le comté de
Lotbinière...
M. COURCY: ... il faisait la répartition des heures
subventionnées comment?
M. BERNATCHEZ: Je faisais toujours la distribution des heures
subventionnées dans les différentes paroisses du comté en
tenant compte des recommandations des agronomes du comté. Cela, c'est
chez nous. Je peux aller voir dans le comté voisin. Je sais que la
même pratique est suivie dans le comté de Mégantic.
Béliveau, c'est dans Mégantic, à plessisville?
M. COURCY: A Nicolet?
M. BERNATCHEZ: Béliveau, je ne me rappelle plus son premier nom,
là; il est assez âgé lui; c'est Béliveau qui faisait
toutes ses recommandations, je m'en rappelle, à l'honorable
Labbé, dans le temps. C'est lui qui s'occupait de ça. Il faisait
son rapport à M. Labbé et M. Labbé faisait son rapport au
ministère de la Colonisation ou de l'Agriculture et ça marchait
comme ça. Là, ici, M. le Président, le ministre nous a
remis la liste des entrepreneurs qui ont effectué des travaux dans nos
comtés, il faudrait avoir le nombre d'heures qui ont été
effectuées dans chacune des paroisses. Ici, je note par exemple, R.G.
Construction Sainte-Croix, 770 heures; cela ne veut pas dire que R.G.
Construction a toujours effectué ses heures à Sainte-Croix, cela!
En voyant la liste, je constate que... en tout cas, c'est intéressant,
cela... Nous avons ensemble le nombre d'heures qui ont été
octroyées à chaque propriétaire. Est-ce qu'on pourrait
avoir la liste des heures octroyées paroisse par paroisse dans nos
comtés, nous autres? Et il faudrait avoir également le tableau du
total des heures comté par comté, à la grandeur de la
province, tel qu'il était produit autrefois dans le rapport du
ministre.
M. COURCY: D'après le rapport du ministère de
l'Agriculture, voici le nombre d'heures exécutées par paroisse.
On va regarder la possibilité d'avoir' cela. Il y a 1,700 paroisses
rurales, il ne faut pas oublier cela, dans la province de Québec.
M. BERNATCHEZ: Si la compilation...
M. COURCY: Si le député veut le savoir dans sa paroisse,
qu'il m'envoie une petite lettre, puis je le ferai sortir pour un comté,
parce que autrement...
M. BERNATCHEZ: Non, non...
M. COURCY: ... une paroisse rurale.
M. BERNATCHEZ: J'ai 22 paroisses chez nous, alors, je le demande
là; qu'on me fournisse la liste, le nombre d'heures, paroisse par
paroisse, pour Lotbinière. Maintenant, voici. On entend parler que dans
l'application de cette politique d'amélioration de fermes, il se
pratiquerait, en certains endroits, des abus.
Il y en a eus dans le passé. On est obligé de faire une
surveillance étroite. Est-ce que dans Lotbinière vous n'avez pas
eu, cette année ou l'an passé, un cas assez typique où
quelqu'un a voulu...
M. COURCY: Dans Lotbinière en particulier, cette année, il
n'en apparaît pas de cas spécifique. Peut-être que l'an
passé, il y en a eu; mais nous avons nommé, je crois quinze ou
dix-sept inspecteurs nouveaux que nous avons ajoutés à
l'équipe que nous avions et, spécialement, pour suivre les
travaux exécutés par ces différents entrepreneurs.
M. BERNATCHEZ: Voulez-vous prendre note...
M. COURCY: Et vous pouvez être assurés que si, à un
moment donné, nous recevons une plainte, immédiatement un
enquêteur s'en va sur les lieux. Si nous découvrons qu'un
entrepreneur a tenté par différents moyens, de connivence ou non
avec les cultivateurs, eh bien! nous procédons. Et nous avons ici des
entrepreneurs qui ont même été pénalisés d'un
remboursement ou d'un non-paiement de $2,821.50 pour s'être servis de
prête-noms et vous savez comment cela se passe. Dans d'autres cas...
M. BERNATCHEZ: Ce n'est pas dans Lotbinière, cela?
M. COURCY: Non. Dans d'autres cas, et cela dès 1960, nous avons
pris des entrepreneurs qui en plus de se servir de prête-noms,
exécutaient des travaux limités dans le temps à 10 heures,
n'exécutaient que cinq heures et faisaient des comptes de dix heures et
ils ne demandaient pas un sou aux cultivateurs.
J'ai vu des gens dans l'obligation de rembourser 50% du rapport qu'ils
avaient fait. Mais, de plus en plus, nous les suivons de près, et,
à mesure que vous entendez dire quelque chose, peu importe qui dans la
province, qu'on nous tienne au courant. Nous voulons faire respecter la
réglementation, nous voulons faire respecter, par chacun des individus,
le contrat qu'il a signé. Et par le contrat qu'il a signé,
l'entrepreneur s'engage, d'abord à ne pas commencer les travaux avant
d'avoir son contrat. Deuxièmement, à ne pas dépasser les
heures que nous lui avons données en contrat. Et, je me souviens que,
dans un comté en particulier, en 1960, au mois de juillet 1965, nous
avions un comté, en particulier, qui avait dépassé le
nombre d'heures, de 1959 à 1960, par 17,000 heures.
M. BERNATCHEZ: J'ai dans mes dossiers...
M. COURCY: Nous sommes de plus en plus sévères sur le
contrat signé.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai dans mes dossiers, depuis
1962, des déclarations, des affidavits, à l'effet que les
entrepreneurs ont rempli une formule de dix heures pour des travaux
d'amélioration de ferme, tandis que le cultivateur n'en avait
payé et fait exécuter que cinq heures. Je sais qu'il y en a de
cela.
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Maintenant, je voudrais savoir exactement ce qui s'est
passé dans le cas de M. J.-A. Couturier de St-Sylvestre?
M. COURCY: Ah bien! écoutez, nous avons une quantité
énorme d'entrepreneurs étant donné tous les cas, un cas en
particulier, quand vous avez tout ce paquet que je ne connais pas, à
l'exception de ceux de mon comté et de quelques-uns dans le Nord-Ouest
québécois.
M. BERNATCHEZ : Bien voici. Je comprends que, lorsque cela va bien, le
ministre n'en entend pas parler, c'est un peu comme nous autres,
mais lorsque cela va mal, on en entend parler! Je sais que dans le cas de M.
J.-A. Couturier, de St-Sylvestre, il y a eu une enquête de faite, et
j'aimerais savoir si les plaintes étaient fondées et, si elles
étaient fondées, quelle a été l'attitude prise par
le ministère? Si le ministre n'a pas le dossier ici, il peut nous le
faire venir.
M. COURCY: Je le dirai au député.
M. BERNATCHEZ: Ne peut-il pas le faire venir, tandis que nous sommes
là-dessus?
M. COURCY: C'est à St-Malo.
M. BERNATCHEZ: A St-Malo. Il faut prendre un bull pour aller chercher
cela?
M. RUSSELL: Une simple question, M. le Président. Je vois ici,
Patenaude Excavation, St-Thomas-de-Joliette. C'est loin de Shefford cela?
Patenaude Excavation, St-Thomas-de-Joliette, a eu 535 heures dans Shefford, du
ministère de l'Agriculture?
M. COURCY: Je ne le sais pas. Je ne le sais pas, mais c'est
peut-être un entrepreneur
qui avait de la machinerie spéciale, qui a peut être
été recommandée ou demandée par l'agronome pour un
travail spécial, ceci est possible. Parce que nous n'avons aucune
objection, à un moment donné, qu'un entrepreneur, dans un
comté, aille dans trois, quatre ou cinq comtés, s'il est
organisé avec un équipement spécial et que les
cultivateurs, d'ailleurs cela existe,d'un autre comté le
demandent. J'ai en mémoire actuellement un exemple de Kamouraska-l'Islet
où un entrepreneur de Kamouraska va faire des travaux dans Ste-Louise et
dans l'Islet, parce qu'il est équipé avec de la machinerie un peu
spéciale et les cultivateurs semblent aimer cette machinerie, ils la
demandent et nous la leur donnons.
M. RUSSELL: On pourrait le savoir de l'agronome?
M. COURCY: Oui, l'agronome pourra vous donner ces informations.
M. VAILLANCOURT: Quel est le nombre d'heures limites cette
année?
M. COURCY: Près d'un million dans la province. Limite de trente
heures par cultivateur, maximum.
M. VAILLANCOURT: Trente heures par cultivateur.
M. RUSSELL: Pour le drainage, il y aurait $3 millions de drainage dans
la province?
M. COURCY: Plus un montant de prêt de $3 millions à ARDA.
Si vous voulez, j'ai ici les taux payés pour les travaux
mécanisés.
M. RUSSELL: Le ministre peut-il nous passer la liste?
M. COURCY: Oui. Encore une fois ces taux sont fixés pas pour un
ministère en particulier, mais pour tous les ministères, par le
comité qui en a spécialement la tâche.
M. VAILLANCOURT: Il y a eu augmentation l'an passé?
M. COURCY: Le comité doit faire rapport pour 1966. Il y a eu une
augmentation en 1965...
M. VAILLANCOURT: En 1965, oui.
M. COURCY: ... sur 1964, et le comité étudie actuellement
l'établissement de nouveaux tarifs pour 1966 qui nous seront soumis sous
peu, parce que nous allons émettre les contrats.
M. VAILLANCOURT: L'an passé, il y a eu une augmentation, c'est
parce qu'il n'y a plus de remboursement de la taxe sur l'essence, c'est
ça qui a fait augmenter...
M. COURCY: C'est ça que j'ai mentionné tout à
l'heure.
M. VAILLANCOURT: ... le prix de l'heure.
M. RUSSELL: S'il y a augmentation en 1966, après le rapport qui
sera fait, est-ce que le ministère va augmenter le prix de l'heure de la
subvention?
M- COURCY: La contribution du cultivateur ne changera pas.
M. RUSSELL: Ah bon! Donc l'augmentation affectera seulement le
gouvernement?
M. COURCY: Le budget du ministère de l'Agriculture.
M. VAILLANCOURT: Prévoyez-vous que l'on va avoir cette
augmentation-là cette année, pour les contrats qui vont
être donnés prochainement?
M. COURCY: Je le prévois.
M. VAILLANCOURT: Vous le prévoyez.
M. RUSSELL: L'augmentation si elle vient après la signature des
contrats, est-ce qu'elle sera rétroactive?
M. COURCY: Je ne le crois pas. Nous serons dans l'obligation de
soumettre une demande à la trésorerie pour régulariser les
contrats qui auront déjà été donnés.
M. RUSSELL: Parce que l'on commence prochainement à donner les
contrats si on n'a pas déjà commencé.
M. BERNATCHEZ: Il faudrait prévoir des augmentations afin
d'être en mesure de pouvoir recommander au ministre les meilleurs
entrepreneurs, pour décider les meilleurs entrepreneurs à
soumettre leurs demandes?
M. COURCY: Le député a recommandé durant seize ans,
il me semble qu'il devrait se reposer un petit peu.
M. BERNATCHEZ: Bien non, c'est signe que ç'a bien
été puisqu'il s'est fait des travaux.
M. COURCY: Cela va deux fois mieux parce que l'on en fait deux fois
plus, dans chacun des comtés.
M. RUSSELL: Le budget est cinq fois plus gros. Pour les travaux de
drainage, M. le Président, est-ce que l'on va en discuter à cet
article ici, les $6 millions, ou si on va les diviser?
M. COURCY: Ensemble, si vous voulez, alors quand viendra ARDA, cela aura
été discuté, on le mettra de côté. Parce que
la différence est le paiement qui se fait soit sur un article, ou sur
l'autre.
M. BERNATCHEZ: Moi, j'aurais une première question à
poser, à propos du drainage par le ministère de l'Agriculture
uniquement et par ARDA. Sur les cours d'eau où, les travaux
exécutés en vertu d'ARDA, est-ce que ces travaux sont
effectués uniquement dans les comtés que l'on appelle
défavorisés?
M. COURCY: Non, partout dans la province.
M. BERNATCHEZ: Alors en fait, on se sert de la Loi ARDA pour
exécuter des travaux de drainage dans la province de Québec qui,
normalement, étaient faits autrefois à même le budget du
ministère de l'Agriculture.
M. COURCY: Parce que la Loi ARDA permet ce genre de travail et, avec la
loi ARDA, nous pouvons avoir un remboursement de 35 à 50% des travaux
exécutés, ça nous permet d'en faire davantage.
M. RUSSELL: De quelle façon peut-on déterminer si c'est un
travail que l'on peut faire sous la loi ARDA ou si c'est un travail que l'on
peut faire simplement aux frais du ministère de l'Agriculture?
M. COURCY: Nous avons différents projets, et du ministère,
et d'ARDA. Maintenant, dans le champ, on ne s'en aperçoit pas. C'est le
même ingénieur, c'est la même machinerie, le même
entrepreneur, les mêmes conditions. Il faudrait mettre une pancarte au
chemin en disant: cela c'est de l'ARDA.
M , RUSSELL: La question que je pose au ministre est: De quelle
façon le ministre ou le fédéral détermine-t-il...
quelle réglementation a-t-on pour déterminer si ce cours
d'eau-là peut être fait suivant la loi ARDA et si l'autre ne peut
pas l'être?
M. COURCY: On est limité par la loi ARDA; on ne peut pas prendre
plus d'un certain pourcentage, 50% je crois, dans les travaux
exécutés. On ne peut pas aller plus loin. Alors, c'est le
ministère qui entre en action.
M. RUSSELL: Donc, 50% sur les crédits du ministère,
appliqués à ARDA.
M. COURCY: ARDA.
M. RUSSELL: Et un pourcentage de ces 50% là est payé par
le fédéral.
M. COURCY: De la loi votée. Si l'on a à notre disposition,
par exemple, un montant de $11 millions par année c'est $11
millions par année le dernier contrat que nous avons avec le
gouvernement fédéral alors de ces $11 millions nous
pouvons employer 50% pour des travaux d'amélioration...
M. BERNATCHEZ: il me semble que...
M. COURCY: ... et là-dessus, il rembourse 50%.
M. BERNATCHEZ: ... l'esprit qui a présidé à la
passation de la loi ARDA, c'était pour mettre en valeur toutes les
possibilités et toutes les ressources naturelles des réglons
défavorisées. Alors les comtés les plus
défavorisés, les comtés du bas du fleuve, certains
comtés de l'Abitibi ont vu cette loi comme une planche de salut. Ils
espèrent beaucoup de l'application de cette loi. Tous les ans, ARDA
annonce des sommes fabuleuses, des dépenses considérables pour
venir en aide à ces régions. Aujourd'hui, je comprends qu'on a
élargi le champ d'action d'ARDA. Au début, c'était sur
l'utilisation des terres de l'est du Québec. L'utilisation des terres,
en somme, au Canada parce qu'il y a la même chose dans l'Ouest
aujourd'hui. On a élargi ça en faisant même des travaux de
voirie, en faisant des terrains de camping. Je n'ai pas d'objection en autant
que c'est pour aider au développement... Prenons un comté qui est
considéré comme défavorisé, disons la
Gaspésie, Gaspé-Nord, Gaspé-Sud. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'ARDA contribue au développement de centres touristiques,
de camping, voire même d'organisations de terrains touristiques, de
divertissements touristiques, de camps de pê-
che même, pour ramener dans ces régions du tourisme qui va
nécessairement aider son économie. Mais quand je vois ARDA aller
faire des cours d'eau dans le comté d'Yamaska, dans le comté de
Vaudreuil, dans le comté de Napierville, quand je vois ARDA aller
dépenser des sommes considérables d'argent dans les
régions les plus favorisées de la province, je dis qu'on n'est
plus dans l'esprit qui a présidée à l'élaboration
de la loi ARDA. Remarquez bien que je ne m'objecte pas à ce que le
gouvernement fédéral contribue davantage dans les dépenses
administratives de la province de Québec. Plus nous allons en retirer
d'Ottawa, moins on sera déficitaire de tout ce qu'il nous arrache. Je
pars de cette idée. On a fait beaucoup de publicité tant à
Ottawa qu'à Québec, on a fait beaucoup de publicité sur
l'opportunité, la portée, les possibilités
d'amélioration dans les régions agricoles
défavorisées en vertu de la loi ARDA.
ARDA va faire un inventaire de la situation présente, ARDA va
essayer de déceler les possibilités d'introduction de nouvelles
cultures, ARDA va essayer de mettre en valeur toutes les ressources naturelles
de ces régions défavorisées, afin d'élever
l'économie en général. Les populations ont salué
cette loi avec beaucoup d'optimisme. On en a tellement parlé, le
ministre, le premier, en a tellement parlé au début qu'à
un moment donné on prétendait qu'il n'y avait plus seulement
qu'ARDA pour sauver toute la situation, à un tel point il l'a
fait à bon escient, c'était le temps il s'est levé
en Chambre, un jour, à la suite d'une discussion qu'on avait eue et il a
déclaré qu'il était malheureux que certaines personnes
attribuaient à la loi ARDA, une portée qui dérogeait de sa
portée première logique, normale et qu'on faisait naître
l'espoir de trop de choses, de trop de résultats immédiats en
vertu de l'ARDA.
ARDA a une politique à long terme. Lorsqu'on lit la loi, on
comprend facilement qu'ARDA ne pourra produire des effets palpables, tangibles,
que dans quelques années. Alors, il ne faut pas, en dépensant les
argents d'ARDA dans des régions plus favorisées, retarder les
améliorations qui s'imposent dans ces régions
défavorisées. Il me semble, pour en revenir à une
suggestion que je faisais au cours de l'étude des crédits... Et
je rejoins là encore, certain mémoire de l'UCC, qui incite le
gouvernement à faire des améliorations massives dans certaines
régions, tel que le drainage, drainage souterrain, drainage de surface,
l'épierrement, mise en valeur de la terre qui est cultivable.
Voilà une politique, si l'on continue au même rythme, où il
faudra encore peut-être dix ans, quinze ans, peut-être vingt ans,
avant d'avoir un rendement raisonnable de certaines superficies
cultivées. Pourquoi ne pas se servir de la loi ARDA pour faire ces
travaux sur une haute échelle? Prenez, par exemple, le cas d'une
paroisse, de deux de trois paroisses et dites: « Ici nous allons
régler ce problème-là, problème de base: drainage,
ou on va améliorer les cours d'eau »! Deuxièmement, tout ce
qui s'impose en drainage souterrain, nous allons avoir une politique pour le
faire. Tout ce qui s'impose pour faire l'épierrement, on va le faire.
Avec ARDA, vous avez justement la loi qu'il faut pour ça, à mon
sens.
Je comprends mal. On passe à côté de l'esprit de la
loi, lorsqu'on se sert d'ARDA pour dépenser des sommes, même si
elles sont bien placées pour drainer les terres de Napierville ou de
Vaudreuil, de Yamaska. Ce n'est pas là le rôle d'ARDA. Que le
ministère de l'Agriculture, à même ses budgets, fasse les
investissements voulus dans ces comtés-là et que l'on
réserve uniquement, pour les régions défavorisées,
les crédits que l'on peut obtenir du gouvernement fédéral,
en vertu de la loi ARDA!
M. COURCY: ARDA, c'est l'amélioration, l'aménagement rural
et le développement agricole. A la page 110 du rapport du
ministère de l'Agriculture 1965, vous allez y décrouvrir tous les
projets en cours avec la dite loi.
Vous y verrez des travaux d'aménagement foncier. Vous y trouverez
des études dans une région pilote et le premier ministre
l'annonçait en Chambre, dernièrement, nous sommes à mettre
le point final sur le plan qui sortira de toutes ces études qui durent
depuis deux ans et demi, qui se termineront en juin 1966. Le Conseil
d'orientation économique aura une équipe qui travaillera sur
l'étude de ces différents projets suggérés et
à chaque fois que nous avons eu un projet soumis par le BAEQ du bas
St-Laurent, nous l'avons mis à exécution.
ARDA n'est pas seulement de l'agriculture, la loi ARDA permet d'aller
dans tous les domaines pour le développement économique d'une
région, se basant sur les richesses naturelles et sur les richesses
humaines du milieu. Pour les connaître nous avons tenté une
expérience pilote d'aménagement dans le bas St-Laurent. En
deuxième lieu nous avons, à un moment donné, eu la
possibilité de faire reconnaître la région du Nord-Ouest
québécois comme région pilote, région
d'aménagement où il était possible dans la première
entente, d'exécuter, si vous voulez d'entrer en action, et encore
là si vous regardez dans le rapport du ministère de l'Agriculture
aux pages 110, 111, 112, 113, 114,115,116, 117, vous y verrez, par exemple:
introduction d'ani-
maux de boucherie dans le Nord-Ouest québécois, où
plus d'un million est investi pour aider les cultivateurs à rendre leurs
fermes plus rentables.
Nous avons l'introduction par la loi ARDA de ces animaux de boucherie,
ce qui constitue une suite logique à ce qui a été
commencé depuis nombre d'années dans le Nord-Ouest
québécois, suite logique pour que le plus tôt possible nos
cultivateurs soient capables de vivre de leurs fermes. ARDA a
développé des plans touristiques, terrains de camping, a
aidé, par exemple, au développement du mont Ste-Anne, ici, qui
fera l'orgueil tantôt de la province de Québec. Le plus beau
centre de ski, je crois que nous ayons dans la province de Québec...
M. BERNATCHEZ: Je n'ai pas d'objection à cela.
M. COURCY: ... et qui permet de consolider les paroisses de
St-Féréol et de Beaupré et de cette partie, si vous
voulez, de la côte de Beaupré. Nous avons ensuite des inventaires
forestiers qui ont été faits dans le comté de Montmagny et
nous avons des politiques pour aider les cultivateurs de la région
pilote, toujours à l'état d'expérience. Politiques de
travaux de sylviculture, d'amélioration des boisés de fermes.
Nous avons, si vous voulez, des études faites dans la région de
Brome, dans le comté de Labelle, la vallée de la Rouge où
il nous sera permis par ces études de faire des développements
qui influenceront immédiatement l'économie de ces
régions-là...
Alors nous entrons dans tous les domaines possibles et la loi ARDA a
été élargie parce que la première entente que nous
avions, eh bien! nous avions de ces possibilités comme je vous le
mentionnais tout à l'heure, le développement de pâturages
communautaires, travaux d'amélioration de fermes, drainages de terres,
nous avions la possibilité de rachat des terres pour faire des banques
de terres qui à un moment donné, pourraient être
transférées au ministère des Terres et Forêts pour
reboisement, des terres incultes.
Nous avons toutes les possibilités et même nous avons,
à un moment donné, organisé, par la loi ARDA, des cours
intensifs dans le développement régional, des visites de
cultivateurs pour les renseigner sur ce qui se passe dans d'autres
districts.
Nous avons toutes les possibilités mais il ne faut jamais oublier
que nous n'avons qu'un montant de $11 millions par année. C'est pourquoi
je disais que même dans le comté du député et je
crois qu'il était présent, je disais qu'il ne fallait pas
s'attendre que demain matin, par la loi ARDA, on va régler tous nos
problèmes mais c'est petit à petit, en se basant, si vous voulez,
sur nos possibilités financières, que nous allons continuer, en
nous servant comme base actuellement d'un plan d'action dans une région,
pour essayer de consolider, en nous servant, dis-je, d'expériences
entreprises dans le Bas-St-Laurent par le B.A.E.Q.
M. BERNATCHEZ: Mais justement, M. le Président, c'est ce que je
voulais expliquer au ministre. En vertu de l'entente
fédérale-provinciale, nous pouvons compter, dans la province de
Québec, sur une participation de $11 millions en vertu de la loi ARDA.
Alors, je dis que les régions défavorisées je
n'aime pas l'expression qui a été employée trop souvent,
« régions sous-développées », c'est absolument
disgracieux et inadmissible et injuste pour la population de ces régions
nous disons des régions défavorisées. Les gens ont
raison d'être déçus de l'application de la loi ARDA. Elle a
été passée précisément pour leur venir en
aide et si nous avons une limite de possibilités, si le gouvernement
fédéral consent à souscrire environ $11 millions par
année et que le gouvernement provincial, pour sa part, est obligé
de souscrire lui, également $11 millions par année, ceci voudrait
dire qu'en vertu de cette loi, les régions défavorisées
pourraient compter sur un apport financier, une mise de fonds d'environ $22
millions par année pour effectuer dans ces régions
défavorisées des améliorations qui seraient de nature
à stimuler l'économie de ces régions le plus tôt
possible.
Ce que je n'admets que très difficilement, c'est que l'on prenne
des fonds à même ces $11 millions pour aller faire des travaux
utiles, nécessaires mais ailleurs, dans les régions les mieux
favorisées de la province de Québec. Que l'on dépense de
ces fonds pour des fins agricoles, pour des fins touristiques, pour des
améliorations susceptibles d'aider au dévelopment
économique de ces régions, je suis d'accord. ARDA, d'ailleurs, au
terme et sens de la loi, ce n'est pas uniquement l'agriculture telle que les
modifications ont été apportées. Mais je demeure toujours
convaincu que l'esprit des législateurs, dans cette loi, a
été précisément de faire un effort soutenu en
faveur des régions défavorisées.
C'est cela que je voulais faire admettre au ministre et peu importe pour
quelles fins en autant que ce sont des fins utiles, évidemment,
pas des fins injustifiables c'est pour des fins utiles de nature
à mettre en valeur les ressources naturelles de ces régions. Je
suis d'a-
vis que tous les fonds dépensés en vertu de l'application
de cette loi devraient l'être dans les comtés
défavorisés. A l'heure actuelle, M. le Président, si vous
regardez la nomenclature, la liste des travaux, la liste des aides
apportées en vertu de la loi ARDA, on doit tout simplement conclure que
c'est une partie du budget du ministère de l'Agriculture. On a des
subventions, on paie pour le détail de boucherie, c'est ni plus ni
moins, une subvention qui vient du gouvernement fédéral pour
aider le ministère de l'Agriculture dans l'application de ses
différentes politiques.
Tantôt, ARDA va être rendue dans toutes les sections, tous
les secteurs du ministère de l'Agriculture si on ne se limite pas aux
comtés que l'on appelle communément les comtés
défavorisés.
M. COURCY: Des pressions nous viennent de partout pour...
M. BERNATCHEZ: Je suis d'accord, M. le Président...
M. COURCY: ... les travaux avec ARDA. Et même du comté de
Lotbinière, on nous réclame ARDA, ARDA. Et je pense bien que le
député de Lotbinière ne doit pas s'opposer à ce
qu'à un moment donné nous nous servions de la loi ARDA pour
exécuter certaines améliorations dans son comté.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je ne change pas d'idée,
même si c'est pour le comté de Lotbinière, mais je prends
la parole du ministre. J'ai assisté, il y a deux ans, à une
assemblée à St-Flavien, convoquée par le
député fédéral, à laquelle assistaient le
ministre Sauvé, d'Ottawa, le ministre de l'Agriculture, cinq
députés fédéraux et libéraux, et tous les
agronomes du comté. Le député fédéral, M.
Choquette, mon ami M. Choquette, avait eu la délicatesse de m'inviter,
et j'y suis allé. J'ai entendu de mes oreilles l'honorable Sauvé,
expliquant la portée de la loi ARDA et de son application,
déclarer à la population de Lotbinière qu'ARDA
n'était pas applicable dans le comté de Lotbinière! Vous
n'êtes pas un comté considéré comme un comté
défavorisé. Et pendant une heure, M. Sauvé nous a
parlé des pêcheurs de la gaspésie, et
particulièrement des pêcheurs des Iles-de-la-Madeleine: Le
ministre provincial de l'Agriculture est venu à la rescousse de son
collègue du fédéral, de son collègue d'ARDA au
fédéral, et il nous a parlé pendant une bonne demi-heure
du sort des cultivateurs de l'Abitibi, du Grand-Nord et là, on nous a
parlé des bleué- tières. On avait réuni, à
cette assemblée, à peu près tous les cultivateurs du
comté.
J'ai rarement vu une assemblée aussi importante à
St-Flavien. Même durant la campagne électorale, lorsque M.
St-Laurent est venu, il n'y avait pas plus de monde. Pour quelle raison les
gens s'étaient-il déplacés pour venir à cette
assemblée? C'est parce qu'on avait informé le public que le
ministre provincial de l'Agriculture y serait, que le ministre M. Sauvé
d'Ottawa y serait, et qu'il serait question du problème agricole. Et on
a parlé, pendant au moins deux heures, deux heures et demie de
l'application de la loi ARDA et on nous a dit que Lotbinière
n'était pas inclus dans l'application, ne pouvait pas
bénéficier de l'application de la loi ARDA. Nous n'étions
pas sur la liste des comtés défavorisés. Les gens ont
été déçus. Ils espéraient bien pouvoir
bénéficier de ce plan, tellement on avait fait de
publicité à son sujet, tellement on avait parlé d'ARDA
dans tous les journaux comme étant une législation qui devait
venir en aide à toute l'agriculture dans la province de Québec Et
le ministre n'a certainement pas été surpris d'entendre les
cultivateurs à l'assemblée dire: « Ecoutez, vous nous
parlez, M. Sauvé, du problème des pêcheurs des
Iles-de-la-Madeleine, mais ici, vous êtes à St-Flavien, dans le
comté de Lotbinière: Les poissons, ce n'est pas nous, ne nous
prenez pas pour les poissons! Notre problème, à nous, c'est un
problème d'industrie laitière »! Alors, il y a eu une
discussion, je m'en rappelle le ministre a fait son possible pour convaincre
ses auditeurs, seulement il y a une chose que j'ai trouvée. J'ai
approuvé le ministre d'ailleurs, lorsqu'il a eu la franchise de
déclarer que Lotbinière n'était pas
considéré...
M. COURCY: Ah! s'il vous plaît, par exemple! J'ai laissé
faire jusqu'à présent, M. le Président, mais seulement on
met dans ma bouche et dans la bouche de M. Sauvé toutes sortes de
déclarations. Le comté de Lotbinière est un des
comtés dans la province qui est désigné
entièrement, et ce soir-là, je me souviens, et le
député doit s'en souvenir, avoir dit aux cultivateurs et aux
autres: « Présentez-nous des projets concrets,
présentez-nous des projets qui se tiennent debout et nous allons faire
tout ce qui est humainement possible et financièrement possible pour les
exécuter. Non seulement des bouts de phrases en nous disant: « On
veut un terrain de camping dans Lotbinière, ce qui ne vaut rien »!
Mais que l'on commence par regarder et qu'à un moment donné on
dise: « A tel endroit, il y a des possibilités sur tel terrain.
Nous som-
mes prêts à en faire l'étude, mais seulement il nous
faut quelque chose de spécifique et non seulement des paroles
lancées.
Dans d'autres régions d'ailleurs, nous l'avons dit, prenons, par
exemple, les bleuétières. Les cultivateurs ou les journaliers se
sont groupés en syndicat légalement constitué et, à
un moment donné, après avoir visité des territoires, ont
fait une demande spécifique pour l'établissement d'une
bleuétière dans telle région sur tel terrain. Alors avec
ARDA et des équipes d'hommes que nous avons à notre disposition,
nous avons fait le travail d'inventaire. Nous avons un homme
spécialement nommé pour les aider à l'organisation de leur
syndicat qu'ils ont fait en collaboration avec l'Union catholique des
cultivateurs et les cueilleurs eux-mêmes et, après la
classification des dits terrains, nous en sommes venus à exécuter
quelque chose.
C'est pourquoi nous voyons dans la province, seulement depuis une couple
d'années, avec la Loi ARDA, quinze bleuétières en
aménagement, et je sais que les quatre équipes que nous avons
continueront à élaborer des projets spécifiques dans les
régions qui n'étaient pas reconnues comme régions
d'aménagement soit le Nord-Ouest, soit la région pilote du bas
St-Laurent. Et Lotbinière, comme plusieurs autres comtés dans la
province, est un des comtés désignés entièrement
pour se servir de la Loi ARDA en autant que les gens soient sérieux dans
leurs demandes, en autant que les conseils municipaux, en autant que les corps
intermédiaires se groupent, s'entendent sur un projet logique, sur un
projet spécifique; que ce soit un projet touristique, que ce soit projet
agricole d'aménagement de cours d'eau, ou autres, nos équipes
iront faire les relevés et se prononceront sur la valeur de ladite
amélioration à apporter dans la région.
Nous exécutons, M. le Président, des centaines et des
centaines de projets qui ont été mûris et acceptés
par un comité, que nous appelions le comité permanent de
l'aménagement des ressources, attaché à un sous-ministre
adjoint au ministère de l'Agriculture et qui est composé de
sous-ministres de différents ministères qui ont un
intérêt dans le développement des richesses naturelles, que
ce soit l'agriculture, que ce soit la forêt, que ce soit dans le domaine
touristique, que ce soit, si vous voulez, dans le domaine minier, dans le
domaine de la voirie. Eh bien! nous avons ces sous-ministres qui siègent
régulièrement ensemble afin d'étudier tous les projets
sérieux qui nous sont présentés.
Quand je dis des projets sérieux, encore une fois il ne s'agit
pas seulement d'une résolution qui nous dit: « Nous aimerions bien
que vous développiez le tourisme chez nous. Nous aimerions, par exemple,
une amélioration au point de vue forestier dans notre région
». De ces résolutions, nous en recevons par centaines de mille, et
ça, ça existe depuis peut-être des dizaines et des dizaines
d'années.
Mais seulement quand un groupe est sérieux dans un coin et qu'il
montre, par l'organisation qu'il fait, qu'il est sérieux, nous allons de
l'avant, nous tentons de l'aider et tous ceux qui se sont
présentés ont eu l'oreille ouverte du comité permanent et
du ministère de l'Agriculture.
M. RUSSELL: Le ministre parlait de l'aménagement du bas
St-Laurent par ARDA, quel est l'aménagement qui a été fait
en pratique actuellement depuis le début?
M. COURCY: Nous avons pris la région du bas St-Laurent parce que
celle-ci, étant la plus éloignée des grands centres,
était considérée comme une région moins
avantagée que les autres régions. Nous l'avons reconnue comme une
région pilote, une région où nous voulions tenter une
expérience parce que de l'aménagement dans la province de
Québec et même au Canada, il ne s'en est jamais fait, jamais,
c'est du nouveau pour nous. Il s'en était fait aux Etats-Unis, il s'en
était fait dans différents pays d'Europe et, après avoir
préparé le quatrième plan, au bout de vingt ans, dans
certains pays d'Europe, on nous a dit qu'on avait manqué notre coup.
M. RUSSELL: C'est ça.
M. COURCY; Pourquoi? On nous disait: « C'est parce que la
population n'a pas pris part à l'établissement du plan
d'aménagement, parce que ces plans d'aménagement ont
été faits par des professionnels, ont été faits
dans les bureaux, sans consultation de la population. » Alors, nous avons
ici dans le Québec et c'est le seul endroit au Canada nous
avons tenté cette expérience avec différents
professionnels, différents géologues, des sociologues, des
agronomes, des ingénieurs forestiers ou civils et nous avons, si vous
voulez, bâti dans le bas St-Laurent, avec cette équipe de jeunes
ou de moins âgés, des gens qui n'avaient jamais travaillé
dans l'aménagement, que nous avons envoyés voir ce qui se passait
ailleurs et losqu'ils nous sont revenus, ont pris contact avec la population,
par des comités d'études, par de l'animation sociale, par des
réunions partout dans les paroisses où on a renseigné la
population sur ce qui existait.
On peut demeurer dans un milieu sans savoir ce qui se passe, sans savoir
ce qui se passe dans
le bout d'un rang, on peut demeurer dans une paroisse, bien on dit:
C'est une paroisse rocheuse, très bien, maintenant quels sont les moyens
que nous devons prendrepour améliorer notre situation? Il est bien
facile, le député de Lotbinière le sait, comme agronome,
lui, il a donné beaucoup de conseils aux cultivateurs. Ont-ils toujours
suivi ses conseils? Je dis non. Pas plus les siens que les miens, pas plus ceux
de tous les autres agronomes, mais si nous prenons la population dans des
équipes d'étude où, avec eux, nous discuterons de leur
véritable situation, nous leur faisons prendre part, si vous voulez,
à la construction d'un plan pour améliorer leur sort. A partir de
ce moment, constatant qu'ils sont partis, qu'ils font partie du plan qu'ils
bâtissent, ils prennent l'affaire beaucoup plus au sérieux et
aujourd'hui, après trois ans d'études dans le bas St-Laurent,
nous sommes encore à penser que nous pourrons avoir la collaboration de
tous ces gens qui, ensemble, ont travaillé à bâtir, si vous
voulez, l'esquisse du plan, laquelle esquisse leur est actuellement encore
expliquée dans chacun des comités locaux et régionaux et
qu'à partir du moment où des projets spécifiques, des
projets spécifiques viendront se mettre en réalisation, eh bien
que ces gens soient là derrière nous pour appuyer ce que eux ont
bâti avec les spécialistes qu'ils avaient à leur
disposition.
Nous n'avons pas passé de contrats avec des compagnies
quelconques. Nous avons pris un conseil d'orientation économique du bas
St-Laurent qui existait depuis quelques années et qui déjà
avait dépensé près de $40,000 à faire des
études dans la région: études sur le transport,
études sur la pêche côtière, études au point
de vue agricole, où les gens, les conseils municipaux, les corps publics
dans l'ensemble, ont souscrit de leur poche des sommes pour faire faire ces
études.
Déjà, cela nous a inspiré confiance,
déjà nous avons vu cette équipe d'hommes désireux
d'améliorer leur sort et le sort de leurs concitoyens. Et c'est à
partir de ce conseil économique régional du bas St-Laurent que
nous avons demandé la formation d'un deuxième conseil
d'orientation économique couvrant la Gaspésie et les
Iles-de-la-Madeleine. Nous leur avons demandé, pas la fusion, mais le
regroupement de leurs forces. Et le regroupement des forces de ces deux
conseils d'orientation économique, dont l'un avait déjà
cinq ou six ans d'expérience dans les différentes études
et l'intérêt qu'il avait porté depuis quelques
années à étudier la situation nous permettait de croire
qu'il y avait du sérieux là-dedans nous a permis, en
réalité, de constater que ces gens voulaient trouver une solution
au problème que je crois le plus aigu que nous ayons dans la province de
Québec, avec celui du Nord-Ouest québécois.
Et c'est de là que nous avons passé un contrat avec le
BAEQ, Bureau d'aménagement de l'Est du Québec, composé de
cinq représentants du conseil d'orientation économique du bas
St-Laurent et de cinq représentants du conseil d'orientation
économique de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine. Ce sont
des gens qui sont sur les lieux, ce sont des gens qui ont vécu dans ces
territoires qui réellement dirigent les travaux avec les
spécialistes qu'ils ont engagés, des spécialistes qu'on a
pris dans la province de Québec, et avec qui on tente de former une des
équipes d'aménagement pour l'avenir.
Alors, de leur expérience, de leur travail, de leurs
études, avec la population, la population y prenant part, nous avons
lieu de croire, nous avons tout lieu de croire que demain, lorsqu'on viendra
étaler le plan avec ses différentes réalisations, la
population, ayant compris, ayant mis elle-même avec les
spécialistes, sur papier, ce qu'elle veut, ses besoins, qu'à
partir de ce moment, nous osons croire que la réalisation sera beaucoup
plus facile. Et nous osons croire que dans certains milieux, par exemple...
Rien qu'un exemple au point de vue agriculture. Voilà quatre ans, il y
avait une impossibilité dans le bas St-Laurent de parler de la fusion
des beurreries, du regroupement de petites beurreries qui existaient ici et
là dans le territoire, où le gouvernement était dans
l'obligation de financer, de financer non seulement une aide au transport, mais
de financer en même temps un déficit à la fin de
l'année. Alors, grâce aux études entreprises et faites
sérieusement, l'esprit de clocher disparaît de jour en jour dans
cette partie du territoire; et l'esprit de clocher disparaissant, eh bien! peu
importe le professionnel, peu importe le commerçant, peu importe celui
qui est dans la paroisse, celui qui a assisté à toutes ces
études, eh bien! quand il voit une recommandation prise avec les
cultivateurs pour un regroupement, par exemple, d'une famille à tel
endroit, et qu'on lui prouve que, au point de vue économique, au point
de vue rendement, au point de vue revenu sur chacune des fermes, il y a
avantage à le faire, il est plus prêt à accepter ces
différentes recommandations qui ont été
étudiées avec les spécialistes.
Et c'est pourquoi nous voyons dans le bas St-Laurent de ces
regroupements. Et d'ici un an ou deux, avec l'aide d'ARDA, nous pourrons
probablement réussir la consolidation de toutes
les entreprises laitières. Par le regroupement. Alors, c'est
déjà un grand pas. Nous avons vu, à un moment
donné, différents rapports qui nous sont venus d'Ottawa ou
d'ailleurs, où l'on a dit que la population du bas St-Laurent, c'est
bien malheureux, elle n'avait pas eu la chance d'aller à l'école
dans le passé.
Il y en avait, par exemple, 7% ou quelque chose comme cela qui n'avaient
pas même fréquenté l'école, il y en avait de 20
à 25% qui n'avalent pas atteint plus que la quatrième
année. Alors, on nous disait: Il faut relever le niveau d'instruction
dans cette partie de province, parce que les salaires, d'après nos
études, s'échelonnent suivant le degré d'instruction des
différentes classes.
Eh bien! nous avons vu l'an passé, en collaboration avec le
ministère de l'Education, de 5,000 à 6,000, pas des enfants, de
5,000 à 6,000 parents, des hommes et des femmes suivre des cours de
rattrapage pour tenter d'obtenir soit une septième, une neuvième
année, apprendre la comptabilité. Mais c'est un miracle qu'ARDA a
fait dans le bas St-Laurent, quand nous constatons encore ce qui se
répète cet hiver où nous voyons de ces hommes assez
âgés poursuivre des études, c'est parce qu'à un
moment donné, on leur a fait réaliser qu'il fallait davantage en
65/66 et, pour l'avenir, il fallait être prêt, être mieux
instruit pour être capable de faire face à l'évolution qui
se fait partout dans la province.
Il fallait être capable, à un moment donné, peu
importe le métier que nous exerçons, peu importe la profession,
que ce soit cultivateur ou autre, il faut que nous devenions des hommes
d'affaires. Ils l'ont compris. Si nous avions essayé sans animation
sociale... Et cela le député le sait, il a parcouru lui aussi,
comme je l'ai fait d'ailleurs, les paroisses et donné des cours en
agriculture sur l'alimentation des animaux, des cours sur l'élevage des
animaux. Maintenant, nous avions qui? Des petites assemblées qui
duraient une demi-journée. Mais là c'est chacun des soirs de la
semaine où on voit se pencher sur un bureau, après avoir fait sa
journée. Eh bien! c'est un miracle qu'ARDA a fait dans le bas
St-Laurent. Reste maintenant l'application plus pratique de projets
spécifiques que nous commencerons dès que le plan sera soumis en
juin 1966 et que les différentes esquisses.
M. RUSSELL: Après ou avant les élections?
M. COURCY: Peu nous importent les élections, ce qui nous importe,
c'est que la population du bas St-Laurent soit capable de mieux vivre, de vivre
aussi bien que dans les autres parties de la province. C'est ce qui importe,
non seulement à nous, j'en suis assuré, mais à vous aussi.
Parce qu'on a tous à coeur que nos concitoyens, qu'ils soient de la
Gaspésie ou de l'Abitibi, ils ont droit, eux aussi, à un meilleur
standard de vie. Et si nous pouvons les aider avec ARDA, je pense que nous
allons ensemble faire tout ce qui est humainement possible et tout ce qui est
financièrement possible pour relever leur économie.
Dans les autres parties de la province plus favorisées, pendant
que nous avons de l'argent, attendant si vous voulez des projets
spécifiques dans différentes régions d'aménagement,
nous nous servons, pour aider à améliorer leur sort. Et les
comtés désignés entièrement, dont
Lotbinière, peuvent profiter de la loi ARDA en présentant, au
comité permanent de l'aménagement des ressources, des projets
spécifiques.
Depuis combien d'années attendions-nous, dans cette partie de la
province, parler de la fameuse rivière Chaudière qui inondait la
Beauce tous les printemps? C'était épouvantable. On nous disait
parfois que c'était devenu une fête annuelle pour les gens dans ce
coin-là; mais seulement jamais, on n'était intervenu pour tenter
de règler le problème. ARDA y est allé pour un montant de
$1,500,000 à $2,000,000 et peut-être $3 millions pour
aménager la rivière Chaudière, empêcher les
inondations. Si M. Godbout a fait deux élections sur la rivière
Chaudière...
M. BERNATCHEZ: Dans la Chaudière!
M. COURCY: ... en 1939 et en 1944, M. le Président, ou bien en
1935 et 1936, ce sont à peu près les deux seules qu'il a faites.
S'il a fait des élections sur la rivière Chaudière pendant
deux termes, je me demande, pendant 16 ans, l'Union nationale, comment se
fait-il qu'elle n'ait pas pensé une minute à aménager la
rivière Chaudière...
M. BERNATCHEZ: Le ministre ne connaît pas son histoire
politique.
M. COURCY: ... pour éliminer les pertes dans la Beauce?
M. BERNATCHEZ: En 1940 il y a eu une élection provinciale et M.
Godbout a été élu premier ministre...
M. COURCY: On va laisser faire les élections...
M. BERNATCHEZ: Il y a eu les élections partielles dans la Beauce
en 1943 ou en 1942. Il y a eu une élection générale en
1940.
M. COURCY: Voyez-vous si les libéraux ont une suite logique.
Godbout parlait d'améliorer la Chaudière. Il a été
battu en 1944 par l'Union nationale et il a fallu que le parti libéral
revienne au pouvoir en 1960 pour aménager la Chaudière, promesse
faite par M. Godbout, qu'il aurait réalisée probablement en 1945,
s'il n'avait pas été battu par l'Union nationale.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je n'ai pas voulu interrompre le
ministre... J'étais en train d'expliquer l'attitude qui a
été prise à l'assemblée, à St-Flavien, par
les autorités provinciales et fédérales,
décrétant que le comté de Lotbinière ne faisait pas
partie des comtés de la liste des comtés pouvant
bénéficier de la loi ARDA. Le ministre m'a interrompu en disant
que c'était une fausseté. M. le Président, je sais
qu'à la suite de cette assemblée, il y a eu des rencontres,
c'étaient des rencontres plus ou moins amicales entre le ministre
provincial et le ministre fédéral. Il y a eu même une
certaine polémique à un moment donné, soit dans les
journaux, soit sur les tribunes, sur certaines interprétations. Or, je
sais que, après coup, il y a eu des décisions qui ont
été revisées. Le ministre déclare aujourd'hui que
le comté de Lotbinière fait partie de la liste des comtés
qui peuvent bénéficier de l'application de la loi Arda. Je prends
sa parole, mais il doit prendre la mienne, puis il doit se servir aussi de sa
mémoire. Il a été témoin comme moi, même plus
proche que moi, il était assis à côté de
M.Sauvé, et quand M. Sauvé était essoufflé, c'est
lui qui le remplaçait. Ils ont déclaré, M. le
Président, et j'ai sept ouhuit cents cultivateurs qui peuvent
témoigner...
M. RUSSELL: Même des libéraux.
M. BERNATCHEZ: Ah oui! ce n'était pas une assemblée
politique. Je connais la population. J'étais sur la tribune, et j'ai
été impressionné! Cela démontrait que la population
de Lotbinière était réellement inquiète de la
situation de l'Agriculture. Voici une assemblée qui était
convoquée...
M. COURCY: C'était une belle assemblée!
M. BERNATCHEZ: ... et les gens, je connais les gens, il y avait des gens
de toute allégeance politique qui étaient assis ensemble, qui
causaient ensemble amicalement, et leur grande déception, après
l'assemblée, c'est qu'ils n'avaient rien appris de nature à les
encourager. Je répète que la déclaration a
été faite par M. Sauvé, ap- prouvée par le ministre
provincial de l'Agriculture, que le comté de Lotbinière ne
faisait pas partie des comtés éligibles à l'application de
la loi ARDA. Mais le ministre dit: « Si vous avez des projets
spécifiques importants, dites-le-nous. D'accord, M. le Président,
j'étais présent, mais il a dit cela, par exemple, dans un
entretien particulier après l'assemblée. Le ministre va
réaliser que j'ai encore de la mémoire! Après
l'assemblée, un groupe de cultivateurs de St-Antoine sont venus
rencontrer le ministre au bas de la tribune et là, ils lui ont
exposé un projet, une demande de cours d'eau dans le rang de la plaine
St-Antoine. Le ministre leur a dit: «Voici, faites une demande et il y
aura possibilité d'étudier cela... » Il ne leur a pas dit:
« On fera faire cela par l'intermédiaire de la loi ARDA. »
Autrement, il se serait contredit lui-même. Il aurait contredit le
ministre responsable de l'application de la loi ARDA! Il leur a dit: «
Faites une demande en bonne et due forme, si vous êtes d'accord, et
comptez sur nous autres, on va faire notre possible pour vous aider. » Il
a eu également ce soir là... les gens ne le voyaient pas souvent
ce ministre-là, ils pouvaient le voir là, alors ils lui ont
posé des questions, ils lui ont fait des demandes. Je ne me suis pas
objecté. Il y a des gens de Villeroy, deVal-Alain qui ont exposé
aussi un problème de drainage, de mise en valeur de certaines
terres.
M. RUSSELL: C'est fait, cela!
M. BERNATCHEZ: Ah non! ce n'est pas fait! On lui a même
parlé de l'utilisation possible de terres noires, le ministre a dit:
«Faites une demande. On étudiera celai » Il n'a pas dit que
ce serait fait en vertu de la loi. D'ailleurs, le ministre n'a pas besoin de la
loi ARDA pour faire les améliorations de drainage qui sont
nécessaires dans le comté de Lotbinière. Avant 1962, il
n'y avait pas de loi ARDA dans la province de Québec, et Dieu sait s'il
s'en est fait du drainage dans la province de Québec!
Que le gouvernement actuel fasse seulement autant de travaux de drainage
que nous en avons faits de 1948 à 1960, dans la province de
Québec, et le problème de l'amélioration des gros cours
d'eau sera réglé, sera résolu, M. le Président.
Alors, cela situe le comté de Lotbinière. Si le ministre
veut dire qu'aujourd'hui Ottawa accepte de subventionner, de contribuer dans
l'exécution de certains travaux d'amélioration, je ne
m'objecterai certainement pas à ce que les travaux se fassent chez nous,
payables, 50% par le Québec et 50% par Ottawa! Mais, cela ne change pas
ma conception sur l'application de la loi
ARDA. Le ministre nous l'a dit tout à l'heure. Il peut compter
sur une contribution d'environ $11,000,000 d'Ottawa. Québec va souscrire
environ $11,000,000. De $20 à $22 millions par année. Si ces
sommes d'argent étaient uniquement consacrées à travailler
au relèvement économique des régions
défavorisées, je dis que c'est là que la loi ARDA
remplirait exactement son rôle, et si ARDA est appelé à
travailler, à participer, à partager, dans tous les travaux
susceptibles d'améliorer les conditions agricoles dans les comtés
de la province, que l'on ne dise pas que c'est une loi spécifique pour
venir en aide aux régions défavorisées.
Il y a des régions, le ministre a parlé tout à
l'heure des résultats épatants d'ARDA dans le bas du fleuve.
« Grâce à la loi ARDA, dit-il, l'esprit de clocher es6
disparu »! Je pense bien, les clochers sont disparus, M. le
Président! il y a des paroisses complètes de fermées, des
rangs, comment voulez-vous qu'un homme puisse avoir l'esprit pour son clocher
lorsqu'il ne reste que le clocher dans la paroisse et que les rangs sont
fermés!
M. COURCY: Ceux-ci étaient les agriculteurs qui avaient
été placés par l'Union nationale, M. le
Président.
M. BERNATCHEZ: Ceux-ci étaient les agriculteurs qui ont
été placés par l'Union nationale et qui ont
été...
M. COURCY: Nous n'en avons pas placé un seul.
M. BERNATCHEZ: ... étouffés par les taxes du gouvernement
actuel. Ils sont obligés d'immigrer! Esprit de clocher!
M. COURCY: M. le Président, c'est parce qu'ils étaient
capables de mieux vivre ailleurs.
M. BERNATCHEZ: Il nous dit que l'esprit de clocher est disparu dans le
bas du fleuve mais ce n'était pas à l'avantage de la population!
Si la population n'a plus l'esprit de clocher, cela veut dire qu'il n'y a plus
d'esprit paroissial, les gens ont l'esprit de Montréal, ils ont l'esprit
d'immigration! Avoir de l'esprit de clocher c'est avoir de l'esprit au
développement de sa région. Je comprends que le ministre a voulu
dire qu'il n'y a plus de ces petites frictions entre paroisses et les gens
peuvent envisager des solutions qui comportent l'unification des efforts, une
couple de paroisses ensemble. Mais qu'ils prennent donc une autre expression,
cela fait trop mal, dans ce coin-là, lorsque l'on par- le de la
disparition des clochers et de la fermeture des paroisses! On éveille
des...
M. COURCY: Personne n'a parlé de cela!
M. BERNATCHEZ: Bien, en parlant d'esprit de clocher disparu...
M. COURCY: Voyons donc!
M. BERNATCHEZ: C'est grave! M. le Président...
M. COURCY: Attendez, M. le Président, il faut que je
réponde...
M. BERNATCHEZ: Non, je n'ai pas fini!
M. LE PRESIDENT: Vous allez être obligé d'arrêter
parce que nous allons aller à la sanction des bills, prochainement!
M. RUSSELL: Vous pouvez dire simplement qu'il est encore à
l'étude dans cette région.
M. COURCY: M. le Président, c'est que je me souviens de cette si
fameuse assemblée. Le député tout à l'heure disait
que c'était une très belle assemblée, il y avait beaucoup
de monde! J'étais dans la même salle hier soir. Je n'ai pas
regardé s'il y avait une plaque rouge ou une plaque bleue, mais
c'était encore plus rempli, c'était encore plus beau que la
dernière fois!
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre est allé expliquer le plan
d'ARDA hier?
M. BERNATCHEZ: Ah!
M. COURCY: C'est effrayant, M. le Président.
M. BERNATCHEZ: Je vous le dit, M. le Président, votre ministre de
l'Agriculture...
M. LE PRESIDENT: Vous allez vous mélanger si vous parlez
ensemble.
M. BERNATCHEZ: ... il n'a pas de mémoire. Quand il est venu faire
son assemblée d'ARDA c'était à St-Flavien et, hier soir,
il est allé à Ste-Croix.
M. COURCY: La salle était plus grande.
M. BERNATCHEZ: Il dit que c'était dans la même salle il y a
à peine cinq minutes.
M. COURCY: J'ai demandé au capitaine: « Avez-vous agrandi
votre salle, il a dit oui ». La salle était encore plus
grande!
M. BERNATCHEZ: Il n'y a pas de doute, cela prend une salle...
M. COURCY: Permettez-moi de revenir sur...
M. LE PRESIDENT: C'est cela, cela devait être dans le comté
de Lotbinière.
M. COURCY: Dans le comté de Lotbinière, les projets qui
sont prêts, nous avons eu des demandes, très bien, mais on les
étudie, les projets qui sont prêts, au premier avril 1966. Partie
inférieure de la rivière Lebras, $250,000 d'évaluation, la
rivière Noire, la si fameuse rivière Noire après laquelle
les gars crient, depuis seize ans, M. le Président, vous savez? On va
l'avoir: $1,000,000, La rivière Noire dans Lotbinière, et les
embranchements supplémentaires de la rivière des Moulanches. Eh
bien! le projet est en cours, nous avons tout lieu de croire qu'il sera
prêt au cours de la saison 1966.
La rivière Creuse des embranchements de Lotbinière,
même chose; rivière Gaspard, projet qui sera prêt au cours
de la saison 1966. Mais qu'avons-nous exécuté en 65/66 dans
Lotbinière? Vous allez voir que ce n'est pas si mal.
M. RUSSELL: Est-ce que ça été exposé
ça à l'assemblée hier soir?
M. COURCY: Non parce que les cultivateurs le savent, si le
député de Lotbinière avait été là
j'aurais pu l'informer que ces travaux-là ont été faits
dans son comté et il m'aurait applaudi à deux mains comme ses
amis politiques le faisaient. On nous a ovationnés M. le
Président, ovationnés, M. le Président, le
député de Lotbinière, il faut bien qu'il admette la
véracité de ce que nous leur disions. Ici, cours d'eau en
régie; Mailloux à Val-Alain, Poulin à
Saint-Janvier-de-Joli, Saint-Jean-Baptiste, creusage à l'entreprise,
dans Lotbinière, Saint-Louis, Saint-Edouard, 91,755 pieds et on peut
vous donner la quantité de verges qui ont été extraites:
127,228, cours d'eau déterminé, superficie
améliorée, 1,100 acres...
M. RUSSELL: Quel prix la verge?
M. COURCY: Ah bien! vous l'avez ça parce que vous avez
demandé le dépôt. Tous les con- trats, etc., etc. en
drainage et ç'a été déposé il y a environ
quinze jours, trois semaines, à l'Assemblée
législative.
M. BERNATCHEZ: Quand les travaux se font en vertu de l'application de la
Loi ARDA...
M. COURCY: Ah! je n'ai pas fini.
M. BERNATCHEZ: ... est-ce que c'est le même prix la verge que
quand les travaux sont payés par subventions?
M. COURCY: Soumissions publiques, les travaux varient suivant les
différents soumissionnaires. Parfois ça peut être $0.25 la
verge, $0.30 la verge, $0.35 la verge, tout dépend. Mais c'est le plus
bas soumissionnaire dont la soumission est régulière qui obtient
le contrat. Travaux d'épandage sur quatre cours d'eau pour 139,970
pieds. Nous avons maintenant; travaux exécutés, drainages
souterrains dans le comté de Lotbinière. J'ai des noms ici de
chacun de ces cultivateurs: St-Antoine-de-Tilly, Ste-Croix, de Deschaillons, de
Ste-Agathe, St-Sylvestre, Leclercville, Ste-Croix, Ste-Croix, Ste-Croix,
St-Patrice, St-Antoine, Ste-Croix, Ste-Croix, St-Louis, St-Sylvestre,
Ste-Agathe, St-Antoine et j'ai le nombre de pieds. Subventions octroyées
maintenant; travaux de drainage souterrain subventionnés, nombre
d'intéressés six, longueur qui a été
subventionnée, 10,830 pieds, mais on a fait dans Lotbinière
assez, M. le Président, que les cultivateurs vont voter pour nous
à la prochaine élection.
M. RUSSELL: Le ministre va admettre...
M. COURCY: J'ai le rapport de ça ici, nous avons un autre cours
d'eau portant le numéro 3757, rivière Guillet, et partie,
Lévis de Lotbinière, c'est un gros cours d'eau ça. Projet
ARDA no 663, ARDA est allé chez vous, vous ne le saviez pas...
M. BERNATCHEZ: Ecoutez...
M. COURCY: Quel âge a le député?
M. BERNATCHEZ: Je prends la parole du ministre. Quand il est venu chez
nous, il nous a déclaré que l'on était exclu d'ARDA.
M. COURCY: Pour le montant autorisé de $362,232.50...
M. VAILLANCOURT: C'est pour ça que l'on n'en a pas entendu
parler.
M. COURCY: Bien ARDA a tout laissé dans Lotbinière.
M. HEBERT: C'est pour ça que les cultivateurs vous ont
laissé hier soir.
M. BERNATCHEZ: Le ministre a parlé tout à l'heure qu'il
avait sur son programme en vertu d'ARDA là, l'amélioration du
cours d'eau la rivière Noire, St-Agapit?
M. COURCY: Saint-Agapit, je ne sais pas, par exemple, c'est le
numéro de dossier rivière Noire. Bien écoutez; $1 million,
cela doit couvrir plus qu'une petite paroisse. La rivière Noire doit
déboucher quelque part et puis...
M. BERNATCHEZ: Elle débouche dans la rivière
Chaudière.
M. RUSSELL: J'ai bien l'impression qu'elle doit déboucher quelque
part.
M. COURCY: $1 million, cela doit couvrir plus qu'une petite
paroisse.
M. BERNATCHEZ: C'est la rivière Noire, ça?
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Puis ce n'est par marqué, les paroisses St-Agapit,
St-Flavien...
M. COURCY: Comté de Lotbinière, dans le comté de
Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: Elle sort dans Lévis, parce qu'il y a la
rivière Noire de St-Agapit qui est sur les projets...
M. COURCY: Si le député veut bien vouloir l'annoncer,
demain, je vais lui donner dans quelles paroisses. Alors le
député l'annoncera...
M. BERNATCHEZ: Je ne serai pas obligé de l'annoncer...
M. COURCY: ... demain soir il n'y aura pas de réunion
là,
M. BERNATCHEZ: Je devais...
M. COURCY: ... et puis dire; la rivière Noire sera
exécutée à cause de mon intervention lors de
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture et le
ministre m'a dit qu'il acceptait. Si vous le dites, ils vont rire de vous
après m'avoir entendu parler hier soir.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je vais être obligé
de dire: « Messieurs les intéressés au cours d'eau, nous
avons fait en 1958 ou 1959...
M. COURCY: Nous avons fait...
M. BERNATCHEZ: ... des réunions d'études, nous avons
exécuté le projet de la rivière Noire, il nous restait
quelques milles d'arpentage de cours d'eau secondaires, des affluents à
vérifier et à ajouter au projet...
M. COURCY: Ils n'en ont pas fait...
M. BERNATCHEZ: ... Tout était prêt à
exécution...
M. COURCY: Il y a seulement quatre milles...
M. BERNATCHEZ: ... quand le gouvernement libéral a pris le
pouvoir et il a fallu attendre six ans de plus pour que ce gouvernement actuel
remette ce projet sur la table des travaux possibles pour 1966. Je vais
être obligé de leur dire la vérité.
M. le Président, je suis bien content de voir que le ministre se
propose...
M. COURCY: Cela fait du bien.
M. BERNATCHEZ: ... de faire les travaux dans la rivière Noire
cette année. Cela lui permet de venir corriger une erreur qui a
été faite par une administration libérale
précédente lorsqu'elle a déjà fait des travaux
d'amélioration sur cette rivière et que les travaux n'ont pas
été faits en conformité avec les plans et devis, les
prescriptions des ingénieurs qui avaient fait le tracé. C'est
pour ça qu' aujourd'hui...
M. COURCY: En quelle année ça?
M. BERNATCHEZ: Vous regarderez les dossiers. C'est pour ça
qu'aujourd'hui...
M. COURCY: Qu'un autre parti libéral... M. BERNATCHEZ:
Libéral précédent.
M. COURCY: Cela ça veut dire que c'est peut-être entre 1939
et 1944. Et puis vous avez été 16 ans au pouvoir, là, et
vous n'avez pas su corriger ça. Voyons donc, soyez sérieux.
M. HEBERT: Ils ont étudié pendant seize ans.
M. VAILLANCOURT: Votre argument n'est pas bon.
M. BERNATCHEZ: Je dis...
M. COURCY: C'est pour rendre service que je vous dis ça.
M. BERNATCHEZ: Je dis, M. le Président, que si les travaux
avaient été exécutés selon les recommandations des
ingénieurs et selon les plans et devis dans le temps, la province
aujourd'hui ne serait pas obligée d'investir des sommes d'argent
nécessaires pour refaire la rivière qui s'est emplie. Les travaux
ont été perdus, les cultivateurs ont souffert du drainage, du
manque d'égouttement, parce que les travaux ont été mal
exécutés lors de la réfection de ce cours d'eau il y a
déjà quelques années. Vous regarderez le dossier...
M. COURCY: peut-être en 1938.
M. BERNATCHEZ: Je ne veux accuser personne. Les autorités du
temps, je ne les nomme pas. Alors je dis, par exemple, que c'est une
administration libérale précédente. Ce n'est pas le
député du temps qui est responsable...
M. COURCY: Ni celui d'aujourd'hui.
M. BERNATCHEZ: Non plus. Pas le ministre de l'Agriculture d'aujourd'hui,
il s'est glissé une erreur...
M. COURCY: Si c'est une erreur...
M. BERNATCHEZ: ... une erreur involontaire...
M. COURCY: ... on va l'étudier, M. le Président, ce
million-là, on en a besoin ailleurs.
M. BERNATCHEZ: Vous vous demandez pourquoi cela coûte un million,
c'est probablement parce que cette section-là était beaucoup plus
dispendieuse et vous allez certainement être obligé de faire des
concessions à des gens parce que la rivière passe sur un assez
long parcours dans le roc et si le ministre veut savoir la raison pourquoi
l'Union nationale ne l'a pas fait...
M. COURCY: De quelle rivière Noire?
M. BERNATCHEZ: La rivière Noire de St-Agapit. Si le gouvernement
de l'Union nationa- le ne l'a pas fait avant 1960 c'est
précisément qu'à l'embouchure de la rivière il y a
toute une série de cultivateurs qui ne voulaient pas entendre parler du
creusage de la rivière parce que cela leur apportait de la roche sur
leur terrain. Et dans le temps, les travaux, les sondages... quand ils ont fait
les travaux de drainage pour la première fois, les sondages ont
été mal faits ou s'ils avaient été bien faits,
l'entrepreneur avait été dispensé de faire le creusage
nécessaire dans le roc pour assurer l'écoulement normal des eaux.
Alors c'est un barrage qui s'est fait là après que la
rivière eut été creusée et là c'est certain
que le lit de la rivière s'est rempli. Aujourd'hui il faut refaire des
travaux qui ont été mal faits dans ce temps-là. Et c'est
pour ça que l'Union nationale ne l'a pas fait parce que les cultivateurs
ne voulaient pas entendre parler de l'épandage de pierres sur leur
terrain...
M. COURCY: Ils avaient peur que l'Union nationale fasse...
M. BERNATCHEZ: Non, non, ils ne voulaient pas entendre parler de
pierres.
M. COURCY: Alors, ils ont décidé d'accepter...
M. BERNATCHEZ: J'ai hâte de voir si le ministre a pris les moyens
nécessaires pour indemniser ces cultivateurs-là, si vous
êtes obligés de leur envoyer de la pierre sur leur terrain.
M. COURCY: Tous les moyens légaux... M. BERNATCHEZ: Oui.
M. COURCY: ... sont pris parce que nos ingénieurs nous
recommandent actuellement la demande de soumissions pour lesdits travaux.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que vous avez consenti à indemniser les
cultivateurs pour la pierre que vous avez placée sur leur terrain?
M. COURCY: Ils ont certes accepté parce qu'ils ont signé
des actes d'accord et autres. Sans ça, nous n'aurions pas le projet
prêt à réaliser.
M. BERNATCHEZ: A tout événement, l'avenir nous le dira. Je
vous conte l'histoire telle qu'elle est. Le projet aurait dû
débuter avant 1960 si...
M. HEBERT: C'est son temps pour conter des histoires.
M. BERNATCHEZ: ... si les cultivateurs avaient accepté, avaient
voulu signer la réglementation en bonne et due forme comme sur les
autres cours d'eau. Mais, dans ce cas-là, vu que le matériel
d'excavation était purement du roc, les intéressés se sont
objectés à moins d'être indemnisés pour le roc qu'on
placerait sur leur terre. C'est pour ça que je tenais à
répéter ça.
M. VAILLANCOURT: M. le ministre, pourriez-vous me dire où est
rendue l'étude qui a été faite par le conseil de Compton
pour le redressement de la rivière de Coaticook? C'est une demande faite
il y a plusieurs années.
M. COURCY: Pendant que M. Lalande va chercher, est-ce que...
M. RUSSELL: Oui, il y aurait une autre question. Le ministre a, pendant
vingt minutes, tout à l'heure, exposé la recherche,
l'étude qu'ils ont faite en Gaspésie depuis trois ans. Je dois
comprendre que le seul résultat concret, c'est encore de l'étude.
Il y avait aussi...
M. COURCY: Il y a eu des réalisations.
M. RUSSELL: C'est ce que j'ai demandé au ministre. Le ministre
m'a fait une grande démonstration d'études et de recherches, puis
de coopération, de déménagement de clocher, tout
ça...
M. BERNATCHEZ: Il a été influencé par...
M. RUSSELL: Je voudrais savoir quels étaient les travaux complets
qui avaient été faits dans la région.
M. COURCY: Il a été question d'un plan directeur
d'urbanisme dans la région du bas St-Laurent, de la Gaspésie et
des Iles-de-la-Madeleine. C'est sur la première partie, la clause 13,
alinéa 1. Etudes de classifications et coloris des tourbières
dans la région du bas St-Laurent, de la Gaspésie et des
Iles-de-la-Madeleine. Enquêtes socio-économiques pour fins de
recensement des activités de la population.
M. RUSSELL: C'est toujours en partie d'étude ça?
M. COURCY: Inventaire canadien des terres...
M. RUSSELL: Encore de l'étude...
M. COURCY: Aménagements...
M. RUSSELL: Vous aménagez quoi?
M. COURCY: C'est dans d'autres comtés des bleuetières.
Nous avons ici: nature des projets pour la période se terminant le
premier avril 1965; classification économique du territoire de la
région pilote; cartographie de la géomorphologie du territoire
pilote; aide à l'amélioration foncière des fermes,
régions pilotes; agrandissement de l'usine à glace, Gaspé;
agrandissement de l'usine à glace...
M. RUSSELL: Combien ça?
M. COURCY: $104,975. Agrandissement de l'usine à glace à
Havre-Aubert; rampes de lancement pour la pêche, Havre-Aubert,
modernisation d'un poste de collection de poissons,
Rivière-à-Claude; modernisation de l'exploitation du homard aux
Iles-de-la-Madeleine; aménagement touristique de la rivière
Métis, comté de Matane.
M. RUSSELL: M. le Président, si le ministre veut compléter
les choses, est-ce qu'il y aurait une copie de ce document qu'on pourrait
garder, sur les affaires concrètes qui ont été faites,
suivant le cas, le montant d'argent dépensé? Cela va
éviter 1'énumération de...
M. COURCY: Très bien, voici.
M. RUSSELL: Maintenant, dans la même voie, il y a eu aussi
l'étude qui a été faite dans le comté de Brome, qui
a été faite par ARDA ou une commission ou organisation qui
étudiait; est-ce qu'il y a quelque chose de concret? Je me rappelle que
le député avait annoncé un moulin à papier. Le
député avait annoncé la construction d'un moulin à
papier. Le député de Brome avait parlé de ça. Le
bois franc...
M. BROWN: Yes.
M. COURCY: Comme projet peut-être.
M. BROWN: There was a project that in the area of the Eastern Townships,
there would be a mill to take care of hardwood pulp and it is indeed a pleasure
although. It is not exactly where you and I would want it, but the Windsor
mills have connected their plant to hardwood pulp and are now buying in the
area. This is the first time in the history of this area and a good
amount of hardwood pulp would be shipped that way.
M. RUSSELL: Did they get any help from ARDA to transform the mill?
M. BROWN: No, but it is not so much the concrete help dollarwise in many
cases that pushes ARDA along. It is the idea of many people in their own area,
getting together and thinking what should be good for that area, and proposing
it working through private industry as well as a governmental help also. And
this is a good illustration of a combination of the two.
M. RUSSELL: So, the only thing we can deduct from that, if the member is
right, only ARDA has supported a study, and anything concrete which has been
done, was done by private enterprise.
M. BROWN: Yes, but the chances are that it would not have been done,
unless the ARDA study had shown, that there was sufficient hardwood in this
immediate area, to be able to support a mill.
M. RUSSELL: What was the cost of the study which was financed by ARDA,
in the county of Brome? The Minister could probably give us that?
M. COURCY: Quelque chose, je crois, comme $96,000.
M. RUSSELL: $96,000 qui a aidé à financer un comité
d'étude dans la région des Cantons de l'Est,
particulièrement le comté de Brome et la région.
M. BROWN: Brome, Stanstead... M. russell; and, the area...
M. BROWN: ... and Shefford, a piece of Missisquoi, at the same time.
M. RUSSELL: The pulp mill, hardwood pulp which has been used at Windsor
and Brompton, I believe, they are using hardwood chips.
M. BROWN: Yes.
M. RUSSELL: This has been on study for 14 or 15 years, I participated on
that committee whinh... was way back, I belonged to the lumbermen's
associations, and I am sure that was studied way before ARDA. I'm not denying
the fact that it probably succeeded their study because they
followed experience which has been tested by other paper companies, such as
Cornwall which would be one of the first to get in that. And I think that,
after that, they probably modified their mill to use the hardwood pulp.
M. BROWN: There's no doubt that it was a combination of many
circumstances, but at the same time, the ARDA study in the area helped.
M. RUSSELL: What other results do we get from the study of that
committee?
M. BROWN: Mr. Minister, would you like me to answer that or would
you?
M. COURCY: Yes, you may.
M. BROWN: There are quite a few concrete things that we found out from
this study that was done in the county, one particular item which, I think,
might interest you too, is that Brome county and this area constitute a
reservoir of water that supplies Sherbrooke, supplies water to Richmond, To
Farnham, to Granby and Drummondville, Saint-Hyacinthe and even Burlington. In
this study, we found that there is a great source of water in this area that
was most instrumental, in helping the general area of this part of the country,
and as we know from our studies of other parts of North-America and the world,
the water situation is the most important one to any part of the world. I think
that probably this was the fact that amazed me a little more than anything
else, that we did have these water resources in this area, and that we did
supply the water, although it was true it was supplied without having an ARDA
study. But at the same time, we know that it is very, very important that we
maintain water resources in this area, for the good of the communities around
us. Now, another point that became very interesting and which in a way, I
think, would answer the honorable member from Lotbinière is that
underprivileged areas should be the only areas to entertain the idea of ARDA.
This is not true at all and I think the Brome county study was one, not only
Brome, but Stanstead, and the region, pointed up this fact very much. Through
our studies, we found that many acres of land in Brome county were available
for use, but by lack of organization, they weren't being used. We are now in
the midst of a project to form a land pool, in Brome, under the ARDA group that
we have there and in other areas of the province, if they wish to study, follow
our experiences that would in fact help set up land for farmers
who are farming and at the same time will keep people happier whom were
owning land which wasn't being farmed.
Through this study we hope to almost double the amount of land which
will be in use in Brome. Now, another part of the study is most interesting and
will be a project coming out of this study: it is a maple sugar industry. In
taking a part of the project of an area in Bolton pass, Bolton Glen, there are
now 5,000 trees being tapped for sugar in this area. There are a potential of
100.000 trees that could be tapped and used in this area. The greater part of
these 100,000 trees are owned by landlords who are absent or who merely occupy
a home in the midst of quite a few acres of land.
Now we have done a very complete study on conditions where, in the
States for instance, they are doing a boiling job in a factory. In other words,
the farmers in these areas do not boil their sap, they either bring it to the
central boiling agency or the trucks come around and pick it up from their hose
lines so that the farmer, when he delivers his sap, gets his money that night
or he can get it at the end of the week. They test the sap and check it over
and as a result of this, in the United States areas it has increased their
production a great deal, it has taken over those potential trees, that were
doing nothing before and given an added revenue to the area as well as an
interest in farming. Now, we are studying a project of this type to see if it
is possible for us to try one of these under the help of the Minister and the
Ministry for next Spring. They use oil for firing and a good modern dig for
firing that can handle a great many trees, they also in there, to finish up,
use steam that is generated from the oil fires so that 80% of your syrup, when
it becomes 80% syrup is then moved in another pan and is finished up by steam
which gives an added, a better flavor because it eliminates the usual things
that go along...
M. RUSSELL: Would the member know if this committee works with an office
of specialists which is the office that works with them?
M. BROWN: Star on the study...
M. RUSSELL: Star on the study, yes...
M. BROWN: Star on the study and in conjunction with a group of people
that were voluntary workers and...
M. RUSSELL: Which was the cost of the services of that office?
M. BROWN: This, I do not know.
M. COURCY: I do not know.
M. RUSSELL: Around $75,000 to study the area.
M. COURCY: The Maine T-6... around that. That is a contract. C'est dans
le contrat, il y a une partie de la photographie aérienne qui provient,
je crois, du ministère des Richesses naturelles et qui est
diminuée sur le contrat. Peut-être dans les comptes publics.
M. BROWN: If I can continue with this, just the rough idea...
M. RUSSELL: I have objections, it is up to the President.
M. BROWN: Oh yes, I agree with that. M. RUSSELL: You are free to
talk.
M. BROWN: No, but you asked the question... Well, do you want an answer?
Another project that we are currently working on for this summer is something
that might possibly interest you because it deals entirely with an industry in
your town of Waterloo and that is Slack Brothers Ltd., growing mushrooms. In
the past three years perhaps as you know very well they got us into trouble
with a virus and as a result, they are now making artificial fertilizer to grow
the mushrooms good with and a basis of this artificial fertilizer is oat straw.
This year, around a thousand acres in Frome county will be planted by Slacks,
they supply the seed and the fertilizer, the farmer does the work, the farmer
does the hardest thing and the baling of the straw, Slacks picks the straw up
in the field and takes it away and the farmer keeps the oats which is in our
opinion a very, very good deal for the farmer.
This particularly helps in a couple of ways. First of all, it brings in
a cash income to the farmer that he did not have before in this immediate area.
The second thing it does, it fertilizes the land of the farmer who possibly
might be in beef or milk or whatever he wants to be in, and the gamble involved
is taken care of by private industry. Now, as you might say, there is not a
dime of money being spent by ARDA on this type of thing, but at the same time,
the original study showed us that there was enough waste land, not being
farmed, that it became very practical for Slacks to make an entente with our
farmers and grow these oats. And from this, we were hoping that the idea of a
land bank in the county, whereby the
government would help out on contracts, would supervise through the
agronome's office a ten year use of land so that the farmer would not plow the
land and the year after lose all of his work. But with this supervision and
with the use of electric fences, we hope that this land bank is going to be
quite a starting point for quite a few things in the county, including grazing,
and could be used as a part of a project for others.
These are just a few of the concrete examples of what is being done in
Brome county through the ARDA plan. Outside of this, outside of agriculture,
which really is something that many people feel is a little bit funny, we are
also trying to have an overall plan of development for Brome county on a long
range point of view. We feel, and I believe you agree with us, that Brome
county should be a playground. This is its most natural industry and a
playground is naturally beautiful and kept in good shape if farmers are
farming. If the farmers are not farming, the land becomes brush, looks bad,
dotes not do well and, at the same time, we should try to keep out buildings
and the type of buildings that spoils the landscape and spoil the real estate
in the area. As a result of the ARDA impetus, a study of zoning throughout the
county has been brought in. We have, I think five municipalities that have
adopted zoning by-laws.
M. RUSSELL; For hunting?
M. BROWN: No, not for hunting. For building and for things that can be
done within the municipality. We have also gone into hunting and fishing.
M. RUSSELL: Yes, but have the municipalities obtained from the
government the rights to zone their area...?
M. BROWN: Yes.
M. RUSSELL: To establish by-laws, to build constructions?
M. BROWN: We have found that the department of Municipal Affairs has
been most cooperative. They have brought in plans that really fitted into city
areas and village areas a little better than ours. They have worked with their
local BCRDA committee to work out a more practical zoning law for rural areas
that will not be too fixed, so that we might find in the case of a community
like Iron Hill that we have an industrial zone, we will say Iron Hill laid
aside, and we might find the later, it would have been better to be courteous
so that it could be changed. But we hope, through our BRCDA committee, which is
under ARDA, that within two years we can say that the whole county of Brome is
zoned with each municipality and with a long term point of view that really can
benefit our counties as we were going along. These are a few of the
projects.
M. RUSSELL: What is the cost of Brome withdrawing from that
committee?
M. BROWN: Of what?
M. RUSSELL: Withdrawing from that committee?
M. BROWN: Of who?
M. RUSSELL: Brome county.
M. BROWN: Withdrawing from what committee?
M. RUSSELL: We have had an announcement here made by Mr. Couture «
à l'endroit du conseil d'aménagement de cinq comtés, cela
est en date du 11 mars, 1966, dans le journal « La Tribune » du
fait que Brome se retirait du conseil, je crois que Richmond aussi. Est-ce
qu'il y a mésentente?
M. BROWN: No, not at all.
M. RUSSELL: Had there been any misunderstanding on that?
M. BROWN: Brome is not withdrawing from anything that they have
commitments for, nor is there one piece of correspondence between Brome County
and any of the others that there are in the « entente », but there
is a new system coming in of zones, under industrial zoning, under your parent
plan with all of the departments and it looks as this, in the future
although it isn't laid down yet that there might be a different arrangement
with Brome but it has nothing to do with any antagonism towards anybody.
As a matter of fact we found there are friends in Compton, in Stanstead, and
the counties have worked for this wonderfully well, and we have nothing but
congratulations for them.
M. RUSSELL: But I know, I have just read this whole article to the
member. I will ask him probably to check and find out what is the
cause of this publicity they are getting in the newspaper, whereas this
committee has been dismantled almost. There is a misunderstanding somewhere,
there is bad publicity for something which has cost $90,000, $96,000,should
be...
M. BROWN: Mr. Chairman, knowing publicity and the number of things that
have been said, even in this Legislative Assembly and reported in the papers
during the last ten years that I had been a member, I would not worry too much
about the guarantee on the fact of what is written in the paper, even though,
it was...
M. RUSSELL: I am not, I am just warning the member which I know has got
this project to heart and he as spent a lot of time, personally, on it, and the
government has put out money and supplied to them the technical services for an
area, and to see all this being dismantled today is quite serious. I think that
something should be done if this is true.
M. BROWN: Mr. Member, I can guarantee you that there will be nothing
dismantled in this type of endeavour that we have been going through but there
may be a change of zone for the interest that is due to other things going on
in the government.
M. COURCY: Nous n'avons pas donné $96,000 à un conseil
d'orientation économique...
M. RUSSELL: Non, nont J'espère que je n'ai pas été
mal compris. Cela a coûté pour l'étude technique, si je
comprends bien, à une compagnie $75,000 ou environ, disons, et le reste,
jusqu'à concurrence de $96,000, a été
dépensé dans le territoire pour une étude technique. Donc,
c'est pour cette raison que je dis que maintenant que nous avons
dépensé $96,000 et que nous avons un groupe de gens
intéressés, le député a dépensé
beaucoup de temps là-dessus, je pense que, s'il y a une divergence
d'opinions, il devrait y avoir un effort pour essayer de maintenir la
coordination du comité pour terminer le travail. Et c'est à la
suite de la publicité qui a paru dans les journaux, que j'aimerais
avertir le député de continuer à s'occuper de son affaire
parce que cela peut tourner, comme on dirait en « ca-nayen », en
queue de poisson, et les $96,000 seraient perdus. En ce qui concerne le rapport
qu'il a donné sur les offres de Slack Brothers pour les champignons, il
y a plusieurs années que Slack Brothers achète la paille des
cultivateurs, c'est un arrangement différent, je crois bien, qui
peut-être fait avec n'importe quel cultivateur...
M. BROWN: Oh yes!
M. RUSSELL: ... pour s'alimenter eux-mêmes, qu'ils le fassent dans
le comté de Brome ou dans la région, tant mieux, plutôt que
d'aller le chercher en dehors à pleins wagons comme ils le faisaient
dans le passé.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BROWN: Mr. Chairman, the greater amount of the straw that went to
Slack this year is coming from the Brome county area.
M. RUSSELL: Yes. I am quite happy to hear that, they are going to pick
it up locally instead of having to have it by car, as they did in the past.
They might as well grow it locally and if we can supply some help to the
farmers, to help them to succeed in that project, so much the better because my
conception, to a lot of the farmers in the area I am used to talk with, is that
we do not grow enough. This is one of the big problems.
M. BROWN: But this is, Mr. Chairman, a good illustration of how ARDA can
help in a not underprivileged area and be of great assistance to the economy of
the Province with many little investments, when you think of it, on a long term
basis.
M. GAGNON: M. le Président... M. LE PRESIDENT: Oui.
M. GAGNON: ... concernant la loi ARDA, tous les projets qui sont
exécutés, je crois que ce sont des projets soumis par les
bureaux; disons dans mon cas, le bureau d'aménagement de l'Est. Il
soumet des projets au ministère de l'Agriculture ou à tout autre
ministère.
M. COURCY: Les ministères soumettent au BAEQ, afin qu'ils
regardent eux, si cela entre dans les cadres...
M. GAGNON: Alors les ministères ont eux-mêmes des projets
qu'ils préparent et qu'ils soumettent ensuite au BAEQ?
M. COURCY: Oui, pour voir si cela entre dans le plan d'ensemble des
études faites actuellement.
M. GAGNON: Parce que j'écoutais évidemment mon
collègue, M. Bernatchez. il a touché le point exact du programme
ARDA. Tout d'abord on a prévu une région pilote, et on a
prévu également que cette loi s'appliquerait surtout aux
régions économiquement pauvres. Or, je...
M. COURCY: Défavorisées.
M. GAGNON: Défavorisées, économiquement pauvres,
riches probablement en paysage...
M. COURCY: Ce sont des expressions d'Ottawa.
M. GAGNON: Du « sous-favorisé », parce que dans un
milieu bilingue.
M. BERNATCHEZ: René Lévesque le dit souvent, les
régions sous-développées. Les gens de la Gaspésie
n'aiment pas beaucoup se faire comparer aux gens du Transvaal...
M. COURCY: Le député de Lotbinière n'aime pas
ça.
M. RUSSELL: Parmi les travaux exécutés par ARDA, il
pourrait étudier...
M. COURCY: Cela intéresserait plutôt le
député de Gaspé-Nord, d'avoir la liste de tous les projets
qui ont été exécutés dans la région pilote
du Bas-St-Laurent.
M. GAGNON: Oui, c'est très intéressant. M. COURCY: Vous
l'avez, je crois.
M. RUSSELL: Je vous ai remis la liste, vous n'avez qu'à en faire
faire une photocopie.
M. COURCY: Maintenant les trois quarts des projets actuels sont...
M. RUSSELL: Voici, M. le Président. Est-ce que le ministre
pourrait nous donner le montant qu'ARDA a dépensé pour le
développement du mont Ste-Anne?
M. COURCY: $219,000, cela, c'est de mémoire. $219,190.
Dépensés au 31 mars 1965, $196,171; il nous reste un solde
à payer de $22,518.25.
M. RUSSELL: Tout le montant est engagé, $219,000
d'engagés.
M. COURCY; $219,000 d'engagés.
M. RUSSELL: Est-ce que ces travaux ont servi pour faire des routes qui
se dirigent vers le mont Ste-Anne?
M. COURCY: Non.
M. RUSSELL: Quel genre de travail a-t-on fait?
M. COURCY: Achat de terrains.
M. RUSSELL: Ah! c'est l'achat du terrain.
M. COURCY: Les routes et tous ces développements-là ont
été faits par les travaux d'hiver de la municipalité.
M. RUSSELL: Par la municipalité, et le terrain a
été acheté par ARDA de qui les cultivateurs...
M. COURCY: Par la municipalité qui a demandé un bill
spécial, à un moment donné, pour avoir le pouvoir
d'expropriation, etc., et nous avons versé les sommes à la
municipalité.
M. RUSSELL: La raison pour laquelle je pose cette question, c'est que
dans la région des Cantons de l'Est, le ministre sait que nous avons
plusieurs de ces montagnes qui peuvent se développer touristiquement, et
je suis certain que cela intéresse le député de Brome. De
quelle façon ces gens-là qui veulent développer, ou les
municipalités, peuvent espérer obtenir de l'aide par l'ARDA?
M. COURCY: Le plus bel exemple que j'ai trouvé actuellement d'un
corps, comme un conseil municipal, le plus bel exemple de gens sérieux
au développement d'un projet, je l'ai trouvé là à
Beaupré, où le conseil municipal a pris entièrement ses
responsabilités. Il a formé une corporation du mont Ste-Anne. Il
a engagé des ingénieurs, des spécialistes, ils a fait
étudier la montagne sur tous les points de vue. il a
préparé un projet avec plans, devis, coûts, et, à un
moment donné, il nous a soumis sur une table, comme ça, tout un
beau projet bien préparé. Alors, nous avons pu contribuer...
M. GAGNON: il a coûté combien?
M. COURCY: Le coût du développement du Mont Ste-Anne, je ne
l'ai pas.
M. RUSSELL: L'estimation à peu près, est-ce que le
ministre le sait?
M. COURCY: Quelques millions. On nous a demandé, si vous voulez,
notre aide là-dedans, et je crois que le travail du comité
permanent de l'aménagement du ministère, si vous voulez, d'ARDA,
a été de coordonner les efforts de chacun des ministères
en vue de leur venir en aide.
M. RUSSELL: Tourisme, etc.
M. COURCY: Par exemple, Affaires municipales, parce que le conseil
municipal n'avait pas la possibilité d'exproprier des terrains. Il
aurait pu être bloqué, à un moment donné, par un ou
deux ou cinq, se croisant les bras puis disant: « Nous autres, on ne vend
pas ». Alors, on lui a recommandé, au conseil municipal, d'avoir
un bill privé demandant le pouvoir d'expropriation. Cela a
été passé il y a un an ou deux.
M. RUSSELL: Dernière session.
M. COURCY: Et ensuite, bien, les travaux d'hiver. La municipalité
a le droit de faire exécuter des travaux d'hiver sur ses terrains.
M. RUSSELL: Sur son territoire.
M. COURCY: Alors, ça aussi, ça s'est réglé
avec la collaboration de nos officiers qui les ont aidé, si vous voulez,
dans le domaine plutôt de direction. Et, s'il y avait un autre conseil
municipal aussi bien organisé qui voudrait procéder de la
même façon, je lui conseillerais de rencontrer le conseil
municipal de Beaupré, de rencontrer la corporation du Mont-Ste-Anne,
afin d'exempter les erreurs qu'ils ont pu commettre et afin d'avoir une
véritable directive sur la façon de conduire leur projet.
M. RUSSELL: Capitalisé de l'expérience...
M. COURCY: C'est du nouveau pour eux. Ils ont pu faire des erreurs,
mais, d'un côté, je crois que dans l'ensemble, ils ont un
très beau résultat. Et actuellement, ils ont l'intention de nous
revenir encore, pour de l'aide supplémentaire dans le
développement du mont Ste-Anne.
M. RUSSELL: Quel est le nombre d'acres qui a été
exproprié? Est-ce que c'est le ministère de l'Agriculture qui a
exproprié?
M. COURCY: Non, le conseil municipal.
M. RUSSELL: Le conseil municipal qui a exproprié, financé
par...
M. COURCY: C'est le conseil municipal qui a tout fait, qui l'a
financé, et nous, nous avons remboursé, pour des terrains,
$219,000.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, ces travaux ont été
complètement faits par le conseil municipal, et la corporation a
payé simplement pour l'administration du centre, qui est formé,
je crois, sans but lucratif; pour l'administration simplement pour que la
municipalité n'ait pas à s'occuper de l'administration du centre,
l'exécution de tous les travaux.
M. COURCY: Je crois que la corporation, qui est une corporation du
conseil, a exécuté les travaux de construction, si vous voulez;
des pistes, des restaurants, et toute autre construction.
M. VAILLANCOURT: Cela a coûté quelque chose à la
municipalité?
M. COURCY: Certainement. Cela a coûté le tout, moins
$219,000, moins la participation du Québec avec Ottawa dans les travaux
d'hiver pour la main-d'oeuvre. Et je crois qu'ils sont dans une région
où ils paient 10%, eux, du coût de la main-d'oeuvre. Le solde,
c'est la municipalité qui l'a financé.
M. GAGNON: Tout de même, je crois que c'est là le noeud du
problème. Et j'imagine que si toutes les municipalités, sans
connaître la situation financière de cette municipalité,
étaient dans une situation financière semblable, le ministre
verrait beaucoup de projets bien préparés, qui coûteraient
de l'argent, mais que les contribuables ou que les municipalités
seraient capables de supporter. Mais voilà le problème sur lequel
on se butte dans la plupart des municipalités qui ont des projets
d'aqueduc ou qui ont des aqueducs qu'elles doivent payer, et d'autres
dépenses énormes que le conseil considère que ce serait
imposer un fardeau que les contribuables ne seraient pas capables de supporter.
Il faut tenir compte de tous ces facteurs, mais il est évident que la
municipalité...
M. COURCY: Maintenant, il ne faut pas penser qu'à chacune des
paroisses de la province de Québec où il y a une montagne, que
ça va être économique de développer des centres de
ski qui peuvent coûter des millions. Alors, une étude est faite
ici, avant, comme d'ailleurs une étude se fait actuellement dans les
monts Shickshocks qu'on appelle, dans la Gaspésie. Et enco-
re, ces jours derniers, le ministère des Richesses naturelles va
faire une étude climatologique de ces monts Shickshocks...
M. GAGNON: Je pense simplement, M. le Président...
M. COURCY: ... afin de pouvoir découvrir si réellement il
y aura des possibilités de développer, dans cette partie de la
région, un grand centre touristique, qui est évalué
celui-là, je le sais, parce que des études ont été
faites, acceptées par nous directement par Ottawa. Et le projet
qu'on nous soumet, qui pourrait être réalisé, tout
dépend des contitions climatologiques, des possibilités d'amener
le touriste des Etats-Unis, de Montréal, de Toronto et même
d'Europe, venir faire du ski un mois de plus, par exemple, dans la
Gaspésie.
M. GAGNON: Plus que ça même
M. COURCY: Et ce projet, l'esquisse que nous avons actuellement
démontre un investissement de 30 millions à 32 millions de
dollars.
M. GAGNON: Qui vous a préparé l'esquisse?
M. COURCY: Ottawa.
M. GAGNON: ARDA?
M. COURCY: Ottawa seul.
M. GAGNON: Le ministre sait-il qu'ARDA a préparé une
esquise et donné des informations complètement
défavorables à ce projet. Et je l'ai lu. Oh! complètement
défavorables; conditions climatiques...
M. COURCY: Non, non.
M. GAGNON: ... le Bureau d'aménagement de l'est...
M. COURCY: ... nous avons soumis au Bureau d'aménagement le
programme, si vous voulez, tracé...
M. GAGNON: C'est cela.
M. COURCY: ... par ARDA à Ottawa.
M. GAGNON: C'est cela.
M. COURCY: Maintenant, nous lui avons demandé d'en faire une
étude pour voir si cela entrait, si vous voulez, dans le plan
général de développement du bas St-Laurent.
M. GAGNON: C'est cela, mais qui se situerait dans les travaux d'ARDA. Je
sais que le Bureau d'aménagement de l'est a fait des études sur
le projet. Il a donné un rapport qui est totalement défavorable.
On s'appuie, entre autres, sur des rapports d'un M. McCullouch et on parle des
conditions climatiques; on parle des conditions d'atterrissage. Mais je sais
que le rapport a été très défavorable et
d'ailleurs, la compagnie de radiodiffusion de Matane, qui est une des
premières à s'occuper du plan depuis trois ou quatre ans et qui
est très, très méritante, a eu à ce
moment-là des divergences d'opinion très profondes avec le bureau
d'aménagement...
M. COURCY: Parce qu'encore dans ce coin-là, une partie de la
population pense au développement du mont Logan, une autre partie pense
au développement du mont Albert.
M. GAGNON: Oui, mais à ce moment-là ce sont les...
M. COURCY: ... comprend tout l'ensemble...
M. GAGNON: ... de ces noms, mais tout de même, c'est à ce
moment-là que des experts... Evidemment, il n'appartient peut-être
pas ni au ministre ni à moi...
M. COURCY: Ne vous en faites pas.
M. GAGNON: ... de décider...
M. COURCY: ... ce n'est pas encore fait
M. GAGNON: Non. Ce sont des experts qui peuvent dire: C'est ici, c'est
rentable. Et peu importe où ils situent...
M. COURCY: Le ministère des Richesses naturelles, d'ici quelques
mois, va organiser tout un système pour étudier les conditions de
température etc., etc.
M. GAGNON: C'est cela, mais je conseille au ministre de convaincre le
Bureau d'aménagement de l'est, parce que je vous le dis, leurs
études n'ont pas été favorables; elle sont même
très défavorables.
M. RUSSELL: Est-ce que vous me dites qu'ARDA n'a pas fini
l'éducation encore...
M. BERNATCHEZ: ... sur l'éducation...
M. COURCY: Comme on disait tout à l'heure, tant qu'il y aura des
humains, il y aura des divergences d'opinion.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Il faut finir ARDA.
M. LE PRESIDENT: Ajourné à après-demain. Est-ce
qu'on continue ARDA?
M. RUSSELL: ARDA paraît à deux, trois endroits dans
son...
M. BERNATCHEZ: L'article est adopté.
M. COURCY: ARDA apparaît dans différents ministères
aussi. Vous avez des montants dans chacun des ministères pour
l'immobilisation qui est payée par ARDA, l'argent est dans chaque
ministère. Est-ce que l'article 2 est adopté et qu'on
maintiendrait l'article 5?
M. BERNATCHEZ: Est-ce qu'il y en a qui ont encore des questions sur les
bulldozers, M. le ministre?
M. COURCY: Ce qu'il y a de malheureux dans tout cela, il faut bien se le
dire, c'est qu'il y en a deux ou trois ici qui posent toutes les questions et
à un moment donné on ne peut pas être partout
il y en a un qui arrive avec encore la même question.
M. BERNATCHEZ: On est toujours sur le même article, on n'est pas
partout.
M. COURCY: Oui, mais je suis dans l'obligation de répéter,
à cinq ou à dix députés qui vont venir chacun leur
tour, les mêmes questions. Les mêmes réponses, je suis
obligé de les donner à cinq. Ce n'est pas ma faute, mais c'est
cela.
M. LE PRESIDENT: On ne siège pas ici ce soir.