Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Tourisme, Chasse et Pêche (Quatre heures et demie de
l'après-midi)
M. SHOONER: (président du comité des
crédits).
M. LOUBIER: Pour débuter, messieurs, sous le feu de vos
questions et je pense bien que ce serait superflu, inutile et une perte de
temps que de commencer à vous faire un discours de préambule pour
vous dire de quelle façon on a opéré depuis un certain
temps, les réalisations qu'on se propose de faire. Je pense bien aussi,
pour reprendre les paroles du député de Gouin, qu'on ne pourra
même pas discuter de budget. Je n'en ai pas, comme il disait
lui-même. Alors je me demande pourquoi on est ici cet après-midi.
De toute façon, avec ce qu'on a à dépenser et ce qu'on a
dépensé l'année dernière vous pouvezpo-ser toutes
les questions que vous voudrez dans quelque secteur que ce soit. Je
n'invoquerai pas le règlement ou je n'invoquerai pas l'argument, par
exemple, que ce n'est pas d'intérêt public pour le moment. Tout ce
qu'il y a dans le budget est d'intérêt public. Si vous voulez
poser des questions de détails, faites-le. Si vous voulez avoir des
réponses sur un cas très précis, demandez-le. Vous allez
avoir la réponse. Je suis entouré des hauts fonctionnaires de mon
ministère, auxquels je rends hommage aujourd'hui pour leur
loyauté et leur esprit de travail. Je tiens à vous
réitérer l'assurance qu'il n'y a aucune question à
camoufler ou à cacher. Si vous voulez avoir des documents, vous les
demanderez. Si on ne peut pas vous les donner cet après-midi, on vous
les donnera demain ou une autre journée.
Nous voulons que les députés de l'Opposition puissent
remplir honnêtement, consciencieusement leur rôle de scruter nos
dépenses, de s'informer de nos projets et également de faire les
critiques qu'ils croient utile de faire, àcon-dition, évidemment,
que ce soit constructif. Si vous avez même des personnalités
à faire, surtout sur le dos du ministre, allez-y à fond de train.
Alors le débat est ouvert et posez les questions que vous voudrez.
Poste budgétaire 1: Administration.
M. MICHAUD: M. le Président, je pense bien, si je suis
bien informé, étant nouveau venu et siégeant pour la
première fois à un comité des crédits d'un
ministère, qu'il est selon l'usage antique et solennel que le ministre
fasse état de la politique de son ministère, c'est-à-dire
de sa philosophie. Parce qu'en dehors de la réalité brutale des
faits, il y a quand même des gran- des lignes, des orientations, des
prises de position qui peuvent déterminer pourquoi l'on a à tel
ou tel poste mis l'accent budgétaire, etc. Alors, j'aimerais mieux que
le ministre résume dans quelques minutes, s'il le veut bien, la
philosophie générale de son ministère, dans les grandes
lignes, de telle sorte que nous pourrons, nous, avoir des critiques plus
intelligentes et plus rationnelles.
M. LOUBIER: Il est superflu de vous faire un discours selon
l'usage antique et solennel, parce que là, c'est solennel, M. le
Président.
M. MICHAUD: Mais vous avez commencé, vous devez
connaître ça.
M. LOUBIER: Alors, M. le Président, quels sont les projets
du ministère? Quelle est l'orientation philosophique qu'on veut lui
donner? Il faudrait évidemment cataloguer ça sous
différentes rubriques. Si on veut s'attaquer, par exemple, au secteur du
camping, il est inutile de rappeler qu'il y a six ou sept mois, il y avait
à peine six cents emplacements de camping d'aménagés par
le gouvernement précédent ou les gouvernements
précédents. A cause d'événements souverainement
importants sur le plan socio-économique pour le Québec de
l'Expo à cause aussi des impératifs sociaux des gens du
Québec, nous avons cru bon de mettre un accent très fort sur
l'accélération quasi impensable de l'aménagement de
terrains de camping un peu partout dans le Québec.
Nous allons procéder d'abord dans les régions de
Montréal et les régions limitrophes de Montréal, dans la
péripérie de Montréal. Nous avons également
planifié pour la région de Québec à
Montréal, contrairement aux déclarations fantaisistes du
député de Fabre à l'effet que les terrains étaient
des terrains vacants et non pas aménagés. Nous avons, en plein
hiver parce qu'il n'y avait eu rien de prévu, il n'y avait eu
rien de planifié pour les fins de l'Expo nous avons dû
faire des miracles pour aménager des terrains de camping, pour recevoir
des millions de visiteurs pour l'année 1967. Je le disais encore tout
à l'heure et je le répète ici, je trouve
désastreuses, nuisibles les déclarations fracassantes que
certains veulent faire pour avoir les projecteurs de la publicité sur
leur nom, dans les journaux.
M. MICHAUD: Je me permettrais une petite intervention. Quand il
dit qu'il n'y a eu rien de planifié, est-ce que les fonctionnaires de
son ministère sont d'accord pour dire qu'avant le 5 juin 1966 il n'y a
eu aucune planification en marge de l'Expo?
M. LOUBIER: Voici. Avant le 5 juin 1966 le
ministère du Tourisme n'est pas venu au monde le 5 juin 1966 les
hauts fonctionnaires du ministère avaient dans leurs filières,
dans leurs dossiers, des projets. Mais rendu au niveau de la décision,
tout était paralysé et rien ne fonctionnait à ce
moment-là. C'est déplorable, mais vous l'avez constaté
vous-même, le député de Gouin l'a constaté
lui-même avec moi que non seulement depuis six ans, mais que depuis une
ou deux décades, dans le domaine du tourisme, c'a poussé un peu
comme un champignon sauvage. Le député de Gouin rappelait que
c'était bien de le rappeler, il était même heureux
de ces déclarations dans ce domaine-là il était
triste et tragique de considérer qu'on n'avait pas de plan directeur,
à l'échelle territoriale de tout le Québec, pour
créer, non pas certains pôles d'attraction touristique, mais pour
faire du Québec tout un secteur ou tout un territoire à vocation
touristique qui mette en relief nos richesses naturelles et faire en sorte
qu'au Québec, ça devienne réellement ce qu'on voudrait:
l'auberge internationale de l'univers.
Or, dans le domaine du camping, nous avons dans la région de
Montréal, par exemple, dans le parc d'Oka... Il y avait un projet
à Oka, mais aucune décision pour la mise à
exécution de ces travaux-là n'avait été prise. On
avait des projets, on avait des plans, on avait tout ce qu'il fallait mais, au
niveau de la décision et encore là, ça ne
relève pas des fonctionnaires, qu'ils soient sous-ministres, ou qu'ils
soient chefs de personnel, ou qu'ils soient chefs de section
c'était au niveau de l'exécutif. Aucune décision de prise
de façon valable pour aménager le parc d'Oka.
Même si c'est dans le comté de mon cher collègue des
Deux-Montagnes, nous avons pris les bouchées doubles et triples, nous
avons accéléré les travaux, nous avons pressé les
ingénieurs de nous présenter les plans définitifs
puisque les plans n'étaient pas définitifs de sorte que
les travaux ont pu débuter et que nous serons prêts pour l'Expo
à absorber, simplement dans le parc d'Oka, à aménager
1,000 emplacements de sorte que 3,000 ou 4,000 visiteurs pourront
bénéficier de cet endroit-là.
A Côte-Sainte-Catherine, nous pourrons donner hébergement
à 1,800 ou 2,000 personnes par soir. Nous pourrons aménager de
façon certaine pour cette année de 600 à 700 emplacements.
De façon certaine. Il y aura probablement 100, 150 ou 200 emplacements
qui pourront être aménagés de façon parfaite, mais
qui pourront absorber également des campeurs.
Dans Laprairie, Brossard ce sont les ter- rains qui ont
été la cible des attaques du député de Fabre
nous avons arrêté les travaux il y a quelques jours parce que le
dégel ne permettait plus aux camionneurs, ne permettait plus aux
machineries lourdes de circuler. Tout enfonçait,
défonçait. C'était inutile de ravager les terrains puisque
nous pouvions attendre quelques semaines pour reprendre les travaux. Autour de
la région de Québec...
M. MICHAUD: Est-ce qu'on pourrait aller plus en détail sur
l'aménagement des terrains de camping?...
M. LOUBIER: Oui, oui, ça...
M. MICHAUD: C'est une question de détail ça. Nous
voudrions précisément savoir...
M. LOUBIER: Ce que le député de Gouin me demandait
tout à l'heure, c'était de tracer les grandes lignes.
Après on reviendra sur...
M. MICHAUD: ... sur la récupération des baux, sur
l'accessibilité aux territoires.
M. LOUBIER: Oui, j'y viens. J'ai commencé par le
camping.
M. MICHAUD: Oui, mais c'est un point de détail, ça.
Je voulais la philosophie générale.
M. LOUBIER: Ah! vous ne voulez pas ça?
M. MICHAUD: Non, je voulais la philosophie
générale. On reviendra sur les détails tout à
l'heure.
M. LOUBIER: Alors, qu'est-ce que vous voulez exactement?
M. MICHAUD: La grande philosophie du ministère du
Tourisme, par exemple, en matière d'accessibilité des masses
populaires aux ex-paces de plein air?
M. LOUBIER: Bon! Alors dans le domaine de l'accessibilité
à nos richesses naturelles nous avons mis de l'avant une politique qui
était préparée, qui était là, mais qui
n'avait jamais été mise en vigueur pour toute sorte de motifs.
Nous avons commencé par l'élimination des clubs privés qui
ne respectaient pas les clauses des baux que ces gens-là avaient
signés. Une des clauses était la clause 5, qui obligeait les
détenteurs de baux privés à avoir un gardien sur leur
territoire pour protéger la faune. En second lieu, il y a certains
autres
clubs privés que nous avons dû faire sauter parce que
l'intérêt public l'exigeait. Et on se basait encore là sur
l'autre clause du bail qui avait été signé librement. Pour
l'accessibilité comme telle, dégagée de certains faits
précis, c'est que nous voulons actuellement qu'au Québec le plus
grand nombre de gens possible, la majorité des citoyens du
Québec, indépendamment de leur degré de fortune, puissent
avoir accès à la pratique du sport de la chasse et de la
pêche, sur les terrains de la Couronne, les terrains appartenant au
Québec, aux gens du Québec, au peuple du Québec, pour en
arriver à une véritable accessibilité que nous trouvons
souverainement importante, mais que nous ne pouvons faire sans tenir compte
d'un autre facteur aussi important que l'accessibilité, celui de la
protection de notre patrimoine faunique au Québec, celui de
protéger nos richesses naturelles. Nous ne pouvons pas arriver à
une accessibilité plus rapidement que nous pouvons assurer la protection
des territoires que nous voulons libérer partout.
M. MICHAUD: Dans votre esprit, quel est le premier
critère? Vous parlez de l'annulation des baux en disant que le premier
critère a été la non-observance des lois ou des
règlements par certains locateurs.
M. LOUBIER: Deuxième critère, si l'on peut
dire,...
M. MICHAUD: Est-ce que c'est le premier critère ou si le
premier critère...
M. LOUBIER: Bien, disons que c'est le premier critère qui
nous permet d'appliquer la politique d'accessibilité, parce que,
à ce moment-là, on n'a pas de questions à se poser. Les
gens ne respectent pas la loi. On n'a aucune question à se poser. Ils ne
la respectent pas. On annule le bail et c'est écrit dans le bail.
M. MICHAUD: Les 220 ont été cela.
M. LOUBIER: Il y en a plus que 220... 300.
M. MICHAUD: Cela a été pour tous la non-observance
des règlements?
M. LOUBIER: Pas au complet. Dans d'autres cas, comme je le
disais, on a invoqué l'intérêt public. Vous avez, par
exemple, le lac 31 Milles dans la région de Gatineau. C'est un immense
territoire, très riche en faune aquatique, et, à ce
moment-là, nous nous sommes rendu compte que c'était un endroit
merveilleux pour y con- duire, y diriger des milliers de citoyens du
Québec, de cette région, qui ne pouvaient pas pratiquer le sport
de la chasse et de la pêche. Deuxièmement, nous avons cru qu'il
était bon, dans ce secteur, d'aménager un terrain de camping
à la mesure des besoins de la population de cette région et
également de la population touristique qui y circule.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre est d'accord que le premier
critère devrait être la démocratisation des loisirs et non
la non-observance des lois ou des règlements dans l'élaboration
des politiques d'accessibilité?
M. LOUBIER: Bien, si on veut jouer sur les mots...
M. MICHAUD: C'est important.
M. LOUBIER: ... et assurer une perfection dans
l'élaboration de ma politique sur le plan littéraire, le
député peut me faire dire n'importe quoi. Je lui ai dit tout
à l'heure que le premier critère ou l'inspiration première
de cette politique, c'était notre souci d'assurer l'accessibilité
au plus grans nombre possible. Que l'occasion la plus facile pour nous se
présentait par l'inobservance; l'occasion, non pas la motivation.
L'occasion d'assurer l'accessibilité, c'était
l'élimination des clubs privés qui ne respectaient pas la loi. La
deuxième occasion qui était à notre portée
était celle inspirée ou motivée par l'intérêt
public. Nous l'avons fait dans plusieurs endroits.
Nous l'avons fait dans la région de mon collègue, le
député de Pontiac, où nous avons annulé plusieurs
baux où nous avons quelque chose au budget, on pourra poser des
questions sur cela tout à l'heure nous aménagerons une
réserve. A cet endroit, par exemple, onze locataires de clubs
privés avaient sous leur emprise 126 lacs et 150 milles carrés de
territoire. En y créant une réserve avec des barrières
pour contrôler les entrées et les sorties, avec quinze ou vingt
personnes de notre ministère pour patrouiller le territoire, en assurer
la surveillance et la protection, avec l'assistance d'un biologiste qui pourra
protéger l'aspect scientifique de la régénération,
de la perpétuation de notre gibier, à ce moment-là, nous
pourrons arriver à l'objectif que nous nous sommes tracé
d'assurer l'accessibilité et la protection également.
M. MICHAUD: En dehors du lac 31 Milles,... M. LOUBIER: Alors
les...
M. MICHAUD: ... quels sont, en dehors du lac 31 Milles que vous
avez mentionné, les baux qui ont été annulés et les
territoires qui sont accessibles par le public?
M. LOUBIER: Je ne sais pas si le député de Gouin se
rappelle la question qu'il m'a posée tout à l'heure. Il m'a
invité à établir la philosophie de la grande politique du
ministère. Mais là, le député de Gouin me pose des
questions précises sur un sujet donné.
M. MICHAUD: Au sujet du lac 31 Milles...
M. LOUBIER: Est-ce que le député ne veut pas
plutôt discuter article par article ou, je n'ai pas d'objection, les
discuter tous ensemble?
M. MICHAUD: On y reviendra.
M. LOUBIER: Parce qu'autrement on va se perdre à chaque
tournant. Alors, pour arriver à cette accessibilité et à
cette démocratisation de la pratique du sport de la chasse et de la
pêche et arriver en même temps à l'autre objectif que nous
nous sommes tracé, celui de la récréation en plein air
dans nos parcs et sur les territoires de la Couronne, nous ne pouvions
évidemment pas procéder de façon brutale et radicale du
jour au lendemain et éliminer tous les clubs privés de la
province de Québec et après se dire: Qu'est-ce qu'on va faire?
Parce que nous avions un autre devoir aussi impérieux que le premier,
celui d'en assurer la protection et la conservation. Or, nous avons cru bon de
procéder de différentes manières. D'abord nous le
verrons tout à l'heure ~ nous avons augmenté
considérablement les effectifs pour nos gardes-chasse et nos
gardes-pêche dans la province.
En second lieu, nous avons trouvé qu'une des solutions heureuses
était, transitoirement, de procéder par l'aménagement de
réserves un peu partout dans la province. Réserves sous la
surveillance, le contrôle, le financement, l'aménagement direct du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Nous en aurons
dans la région de Québec, dans le comté de Portneuf; nous
en aurons dans le comté de Pontiac, dans Gatineau; nous en aurons
également dans d'autres régions qu'on élaborera, qu'on
détaillera au fur et à mesure. Or, ce système de
réserves nous permet de doter les différentes régions du
Québec d'un territoire public où la surveillance et la protection
vont être assurées totalement et adéquatement par des
employés du ministère.
Comme deuxième formule, comme deuxième voie pour en
arriver à une accessibilité, la plus grande possible, nous avions
conscience que nos parcs, par exemple, le parc de Mont-Tremblant, le parc des
Laurentides peuvent être plus utilisés. Le parc de Mont-Tremblant
est exploité ou accessible à 3% de son rendement naturel... Dans
le parc de Mont-Tremblant, nous avons 800 lacs environ, 40 lacs sont
accessibles et on peut s'y rendre pour pratiquer le sport de la pêche.
Dans le parc des Laurentides le rendement actuel est d'environ 10% alors que
son rendement naturel pourrait être de 75% ou 80%. Ce qui voudrait dire,
que pour traduire et illustrer ma pensée, le parc des Laurentides, qui a
reçu environ de 92,000 à 95,000 visiteurs cette année,
pourrait recevoir 500,000 ou 600,000 visiteurs dans l'année sans pour
autant compromettre la regénération ou la perpétuation de
nos richesses fauniques que nous avons là.
M. MAILLOUX: Actuellement le ministre nous parle du parc des
Laurentides, qui serait utilisé actuellement à 10% seulement de
sa capacité. J'ai l'impression que le ministre doit parler
évidemment de la partie qui concerne le comté de Chicoutimi et
non pas celui de Charlevoix.
M. LOUBIER: Je parle du parc dans son ensemble.
M. MAILLOUX: Surtout de la partie de Chicoutimi.
M. LOUBIER: Je parle dans toute sa figure.
M. MAILLOUX: Est-ce que ce ne serait pas surtout de la partie de
Chicoutimi?
M. LOUBIER: Bien, possiblement. Mais je parle du parc, dans son
entité. Je pense que c'est bien de se le faire dire quand on songe, par
exemple, que la ville de Montréal, dépense $14 millions par
année pour l'aménagement, l'entretien, la surveillance de ses
parcs et que le Québec dépense $2 1/2 millions à $3
millions pour ses parcs, je pense que les députés des deux
côtés de la Chambre s'entendent pour dire que c'est
désastreux, que cela n'a aucun sens et que ça presse; ça
« urge » pour que le gouvernement, quel qu'il soit, se penche au
plus tôt sur ce problème et investisse globalement, massivement,
des millions et des millions de dollars pour que tous ces parcs
répondent à leur véritable vocation: vocation sportive,
vocation récréative. A ce moment-là, c'est une autre
façon pour nous d'arriver, c'est une autre façon d'arriver
à une accessibilité, c'est-à-dire à
l'aménage-
ment, le plus rapidement possible, des parcs que nous possédons
déjà actuellement, où nous pouvons établir des
terrains de camping dans lesquels nous devrionsle plus rapidement possible
aménager un réseau routier satisfaisant pour rendre accessibles
la multitude de lacs qui restent inexploités, les lacs vierges. Et
ça, c'est un autre devoir dont nous avons conscience.
Comme troisième formule vous en avez été
saisis dernièrement nous avons fait appel pour assurer cette
accessibilité-là et en même temps assurer protection et
surveillance de notre faune, nous avons fait appel à toutes les
associations de chasse et pêche de la province de Québec Nous leur
avons dit: Vous êtes, je crois, de 350 à 400 associations de
chasse et pêche de la province. En passant, je tiens à vous dire
que la fédération de la faune du Québec groupe à
peine de 150 à 160 associations. Or nous ne pouvions avoir comme
interlocuteur absolument valable que la fédération de la faune du
Québec. Pour atteindre toutes les associations, il nous a fallu lancer
une invitation particulière à chacune des associations du
Québec Nous leur avons dit: Nous allons diviser le Québec
cela, monsieur Michaud, monsieur le député de Gouin, cela vous
fait plaisir, c'est de la planification nous avons dit: Nous allons
diviser le territoire du Québec en onze zones administratives qui
existent déjà en notre ministère, sur le plan de la
protection, sur le plan de la faune, etc Nous allons diviser le territoire du
Québec...
M. MICHAUD: Zones qui correspondent aux régions
économiques ou à peu près?
M. LOUBIER: Sensiblement. Malgré que cela ne peut pas
être à cent pour cent compatible avec les régions
économiques, parce qu'on le regarde dans un secteur touristique et
récréatif. Par exemple, il serait impensable avec Bellechasse,
Lotbinière et une couple d'autres comtés, où il n'y a
même pas 10 lacs pour pêcher, de former une région avec
ça. Alors, il se peut qu'à ce moment-là ça change
avec la région économique et qu'on accole ces
comtés-là à une autre région qui ne serait pas la
région économique étiquetée par le ministère
de l'Industrie et du Commerce et acceptée par le gouvernement.
Nous leur avons donc demandé d'effectuer le regroupement de
toutes les associations de chasse et de pêche dans chacune de ces onze
régions-là, de se former en fédération, d'avoir au
sommet un bureau de direction et, ultérieurement, de se réunir,
les onze bureaux de di- rection des onze régions, de présenter un
mémoire dans lequel on exprimerait les besoins, les aspirations et les
modalités pour arriver à former des réserves et rendre
accessibles les territoires dans chacune des régions. Comme
deuxième phrase, il y aurait rencontre avec les autorités de
notre ministère, des experts que nous pourrions engager payés par
ARDA nous pourrions engager des consultants, sociologues,
économistes, géographes payés à cent pour cent par
ARDA à ce moment-là et de concert et en collaboration avec
ces fédérations de ces onze régions autour d'une table,
nous allons élaborer une véritable politique
d'accessibilité dans chacune des régions. A ce moment-là,
cela permettra aux fédérations d'avoir la collaboration
technique, scientifique, financière du gouvernement. Et, à ce
moment-là, en assurant l'accessibilité, nous frappons l'objectif
aussi important de la protection, de la surveillance et nous élaborons
une planification sur la base du dialogue. C'est le peuple et le gouvernement
qui établissent, en chacune des régions, les besoins, les
aspirations et alors nous pouvons créer des réserves. Non pas des
réserves sans gueule, sans tenue, sans barrières. Des
réserves où nous contrôlons, à l'entrée et
à la sortie, les entrées et les sorties, évidemment; et
sur le territoire, des hommes pour patrouiller partout, pour en assurer la
protection, la conservation. Nos biologistes de chacune de ces régions
pourraient consacrer une partie de leur temps à étudier l'aspect
scientifique de la regénération ou de la perpétuation de
notre faune à ces endroits-là.
Or permettez-moi de résumer, pour l'accessibilité et la
protection.
Premièrement nous avons fait sauter les baux de ceux qui ne
respectaient pas la loi. Deuxièmement, nous créons des
réserves aux quatre coins du Québec relevant directement de la
juridiction, de l'administration du gouvernement. Troisièmement, de
concert avec les fédérations régionales de chasse et
pêche, nous créons d'autres réserves qui, conjointement,
seront administrées, surveillées par le gouvernement et les
fédérations de ces régions. Je pense qu'à ce
moment-là, ces trois formules, menées parallèlement, vont
nous permettre d'atteindre très rapidement l'objectif que nous nous
sommes tracé, celui de l'accessibilité de nos richesses
naturelles pour tous les citoyens du Québec
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Ministre, qu'est ce qui arrive pour
un club, comme à Montréal-Nord où il y a à peu
près dix briqueteurs et qui depuis à peu près quinze ans
ont un club dans
le Nord? Vous savez, ce sont des ouvriers. Ce ne sont pas des
millionnaires, ce ne sont pas des présidents de compagnie. A ce
moment-là, ils ont de la difficulté tous ensemble, ils tiennent
à leur club propre, mais ne peuvent pas payer un gardien. Qu'est-ce qui
arrive dans un cas semblable?
M. LOUBIER: Ce qui arrive dans ce cas-là? C'est justement
pour les gens, les gagne-petit, ceux qui n'ont pas d'argent...
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais eux...
M» LOUBIER: ... que nous voulons aménager des
réserves, que nous voulons rendre accessibles nos parcs parce qu'eux, on
le sait qu'ils n'ont pas d'argent, ils n'ont pas d'argent pour payer des
gardiens...
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais...
M. LOUBIER: ... pour respecter la loi et, à ce
moment-là, nous leur disons: Très bien, on ouvre pour vous et le
gouvernement se charge, à ses frais, de vous rendre ça accessible
à un prix ridicule.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais cela fait 16 ans qu'ils mettent
leur club à l'ordre, disons, à tous les ans, mais, à un
moment donné, ces gars-là n'ont plus les capacités de
payer, je veux dire, un gardien là, tout le temps. Cela veut dire qu'ils
vont perdre leur rôle.
M. LOUBIER: Evidemment. Et à ce moment-là, nous
allons leur dire: Ne vous tracassez pas, nous allons avoir des territoires pour
vous dans toute l'étendue et aux quatre coins du Québec, qui vont
vous permettre financièrement et physiquement de vous rendre...
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous allez être obligé de
hausser votre budget.
M. LOUBIER: Oui. Mais voici une objection. Je ne sais pas si
c'est le député de Charlevoix?
M. TREMBLAY (Bourassa): ... ce n'est pas moi, certain.
M. LOUBIER: A un moment donné, un député
faisait une objection en ce sens. Pourquoi, avant d'éliminer les clubs
privés, ne donnez-vous pas le plein rendement aux parcs et après
vous éliminerez les clubs privés au fur et à mesure des
besoins ou des exigences sociales de la population du Québec et des
touristes? A cela, je réponds ceci: Voyez le gars de St-Camille de
Bellechasse, par exemple. C'est aux confins de mon comté, dans le haut
du comté. Lui, il doit descendre dans le parc des Laurentides pour venir
à la pêche. Il a une journée de congé par semaine.
Cela lui fait 85 milles pour partir de St-Camille et descendre à
Québec et 75 milles pour se rendre dans le parc, ce qui veut dire que
cela va lui faire 160 milles pour venir à la pêche et 160 milles
pour retourner, 320 milles dans la même journée.
Le gars qui gagne $60 ou $70 par semaine, qui a une journée de
congé et qui fait 360 milles, financièrement, il n'est pas
capable de se payer ça et, deuxièmement, physiquement, dans
l'espace de temps qui lui est réservé, une journée, c'est
pratiquement impossible. A ce moment-là, nous avons, par exemple, par
hypothèse, des territoires dans Bellechasse qui sont là sous bail
privé; ils sont à leur portée, ils n'ont pas le moyen de
venir dans le parc. Alors, il faut ouvrir ces territoires-là et
permettre aux gens, par exemple, de Bellechasse, de pouvoir aller à la
pêche rapidement, facilement, à un coût raisonnable, sur
leur coin de territoire, au lieu de les envoyer dans le parc.
C'est pour cela qu'il y a urgence d'aménager les parcs. Mais en
aménageant les parcs cela ne réglerait aucunement la question. Je
vois mal, par exemple, le gars de Rivière-du-Loup qui voudrait venir
dans le parc des Laurentides parce qu'il est ouvert et faire 400, 500, 600
milles dans la même journée pour venir à la pêche,
alors que, dans le secteur de Témiscouata ou de la
Rivière-du-Loup ou de Kamouraska, il y aurait des territoires qui sont
sous baux privés actuellement.
M. HOUDE: M. le ministre, dans l'esprit toujours, dans la
philosophie de votre ministère, indépendamment de la chasse et de
la pêche concernant en particulier les parcs provinciaux, est-ce que vous
avez des projets pour d'autres activités?
M. LOUBIER: Ah oui, ah oui!
M. HOUDE: Je pense aux activités de plein air.
M. LOUBIER: Oui. A chacun des articles, je vais vous donner tous
les projets que nous avons actuellement et que nous tentons de mettre en marche
désespérément avec le peu d'argent dont nous disposons.
Mais si vous voulez nous donner $5 millions de plus au budget, j'ai des projets
pour au moins $5 à $10 millions, qui sont prêts.
M. MICHAUD: Ce n'est pas vous qui êtes ministre des
Finances.
DES VOIX: Vous n'êtes pas le ministre des Finances.
M. LOUBBER: Ils sont prêts. Bien, indépendamment de
votre question, si on veut tourner ça en ridicule,
antérieurement, le budget était de 30% à 40% de moins que
celui de cette année. Alors, il y a tout de même un effort qui a
été fait assez sérieusement.
M. MICHAUD: Pas sur les dépenses gouvernementales, c'estle
même pourcentage là. Ecoutez, je tiens à rectifier les
faits ici. Le ministre dit que c'est de 30% à 40% de plus. Or, la
proportion du budget total des dépenses gouvernementales et des
crédits accordés au ministère du Tourisme est de 7/10 de
1% cette année et était de 7/10 de 1% l'année
dernière. Donc, cela ne tient pas compte de l'augmentation naturelle des
revenus de la province. Alors, ne me dites pas que vous avez une politique plus
financière, plus agressive en matière de pêche. Cela suit
le mouvement normal de l'économie.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Gouin va
pousser l'inconscience jusqu'à prétendre que les $4 millions ou
$5 millions oules$3 millions qui nous viennent d'ARDA ne doivent pas être
ajoutés au budget que l'on a actuellement?
M. MICHAUD: Il n'est quand même pas, ce budget-là,
inclus dans le budget du ministère du Tourisme.
M. LOUBIER: Actuellement, nous sommes en train de négocier
avec ARDA pour recevoir encore $3 ou $4 millions de plus. Deuxièmement,
l'an passé, c'était sur le budget, tous les budgets, et les
budgets principaux et les budgets supplémentaires. C'est sur votre
budget principal et qui vous dit que nous n'aurons pas de budget
supplémentaire? Parce qu'il y en a eu à chaque année
depuis des années. Si je vais chercher $4 ou $5 millions de plus, c'est
préjugé aujourd'hui de dire que l'année 1967 va se solder
par un budget de $17 millions. Il y a des anciens ministres l'ancien
ministre des Richesses Naturelles qui est ici, il le sait par expérience
à chaque année il y a un, deux, trois et quatre budgets
supplémentaires. Et sur le total des budgets budget principal et
budget supplémentaire accordés à Tourisme, Chasse et
pêche il est vrai qu'à ce moment-là l'augmentation
pourrait peut-être se situer, comme le disait le député de
Gouin. Mais il ne tient pas compte, et je pense que c'est
préjugé, et que ça ne sert pas du tout les fins de notre
ministère; c'est préjugé parce qu'il ne le sait même
pas, l'expérience nous démontre qu'à chaque année
il y a des budgets supplémentaires.
M. MICHAUD: Est-ce que vous allez en tenir compte dans les
budgets supplémentaires?
M. LOUBIER: Voyons donc, voyons donc!
M. HOUDE: Monsieur le ministre, vous n'avez pas répondu
tout à fait à ma question. Je comprends fort bien que si vous
aviez $5 millions et $10 millions de plus vous en avez des projets et que
ça ne doit pas manquer. Mais avec le budget que vous avez, à
l'intérieur de ce budget-là j'illustrerai par l'exemple que vous
avez déjà annoncé la création d'une école
provinciale de camping...
M. LOUBIER: C'est fait, c'est en marche. UNE VOIX: Dans le
comté de Bellechasse. M. LOUBIER: Dans le comté de
Bellechasse.
UNE VOIX: Mais vous venez de dire qu'il n'y a pas au maximum dix
lacs accessibles à la pêche. Quel est le critère qui a
déterminé le choix du comté de Bellechasse?
M. LOUBIER: Dans l'école de camping, je n'ai pas
parlé de faire un parc ou une réserve provinciale pour la
pêche.
M. MICHAUD: Quel est le critère qui a
déterminé le choix du comté de Bellechasse?
M. LOUBIER: Le critère? Je suis heureux que la question me
soit posée. Le critère, c'est un terrain qui avait
été acheté par le gouvernement précédent. Il
était resté en friche, et c'était à un endroit
historique; le Moulin de Vincennes.
M. MICHAUD: L'intendant Bigot.
M. LOUBIER: L'intendant Bigot y résidait. C'est sur le
bord du fleuve Saint-Laurent. C'est à sept milles de Lévis. C'est
tout près de Québec et c'est un terrain dont on ne se servait pas
et qui était là, bêtement, à attendre quoi? On ne
sait pas. Au lieu d'investir $100,000, $200,000, $300,000 pour l'achat... Et
c'était la propriété du ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la pêche. C'est encore plus fort. On ne savait pas ce
qu'on ferait avec. Alors, étant donné que nous avions le terrain
qui ne nous coûtait abso-
lument rien, que le terrain était en friche, que c'est un endroit
historique, que c'est sur le bord du fleuve Saint-Laurent, que l'endroit est
merveilleux, que la superficie se prête à merveille à un
aménagement, pour une école de camping, nous avons
décidé je ne sais pas par quel hasard que ce serait
à Beaumont, dans le comté de Bellechasse. Je pense qu'à ce
moment-là, nous n'aurons jamais à Beaumont un terrain de
l'envergure de celui soit d'Oka ou de Côte-Sainte-Catherine. C'est une
école de camping qui initialement va exiger un investissement d'environ
$150,000 et, ultérieurement puisqu'on a soulevé cette
question nous avons l'intention d'y aménager des bâtisses,
nous avons l'intention de nous en servir comme centre de distribution de
brochures d'information pour les promoteurs de camping.
Nous avons l'intention, ultérieurement d'y avoir également
des moniteurs, des spécialistes en récréation, qui vont
rotativement donner des cours aux différents propriétaires de
camping, aux éventuels propriétaires de camping, sur la
façon d'organiser les loisirs pour les jeunes, les moins jeunes, les
plus vieux. Nous aurons, sur ce terrain de camping, différentes
qualités d'emplacements pour les différentes qualités
aussi de facilités, de réalités hygiéniques, de
toilettes et tout ça, l'électricité la même chose,
afin de permettre aux promoteurs de camping ou à ceux qui sont
déjà dans le camping et qui veulent améliorer leur
terrain, d'aller sur les lieux et de constater, par exemple, que tel
emplacement peut s'aménager à environ tel prix; que tel autre
emplacement peut s'aménager au prix de $1,500, tel autre $2,000, tel
autre $500, tel autre $300. Dans le secteur des toilettes ou de
l'électricité, la même chose. De sorte que, de visu, ces
gens-là vont pouvoir constater sur les lieux ce que ça peut
coûter, de quelle façon on doit aménager un terrain de
camping.
Ce qui arrive, c'est que tous ceux qui ont l'intention d'aménager
un terrain de camping dans l'entreprise privée, font des
pèlerinages à Québec, viennent nous trouver: Quels sont
les critères? Quelles sont les normes? Qu'est-ce que vous exigez
exactement? Quand allez-vous nous donner notre permis? Une foule de questions.
A ce moment-là, nous leur dirons: Bien, écoutez, prenez donc le
bateau ici, et puis rendez-vous donc à sept milles plus loin. Vous allez
voir ça de visu comment ça s'organise. Et on a même
l'intention de distribuer des plans et d'avoir sur les lieux...
M. BINETTE: M. le Président, est-ce que vous me
permetteriez une mise au point, s'il vous plaît? Je comprends
qu'actuellement, on entre dans des questions de détails...
M. LOUBIER: Bien, la question m'a été
posée.
M. BINETTE: Non, non, pas à cause de questions qui ont
été posées. Vous avez fait tantôt un exposé
général. Est-ce qu'habituellement ça, c'est des
questions précises ça ne pourrait pas revenir à un
article précis...
M. LOUBIER: Bien, j'aimerais mieux...
M. BINETTE: ... à ce moment-ci, si M. le
député de Gouin veut faire sa réponse à
l'exposé général, j'aurais, moi, personnellement une
incidente à poser là-dedans. Ensuite, on attaquera le budget
article par article. Autrement on se perd.
M. LOUBIER: Le député des Deux-Montagnes a
parfaitement raison et c'est l'invitation que j'ai lancée tout à
l'heure mais seulement le député de Deux-Montagnes vient de
constater que j'ai répondu à une question.
M. GAGNON: Moi je crois que par expérience de
l'étude des crédits, quand on demande à un ministre
d'exposer sa philosophie, au cours de l'étude du crédit, il va
répéter la même chose, parce qu'il y a la philosophie pour
les campings, il y a la philosophie pour la pêche, il y a la philosophie
pour la chasse, il y a la philosophie pour la publicité. Pour les trois
quarts de ce que le ministre a dit, on va lui reposer des questions, il va
être obligé de répondre et je crois que c'est une perte de
temps.
M. LOUBIER: Je n'ai pas d'objection à répondre
à toutes les questions au cours de l'exposé que je vais faire,
mais à ce moment-là, je sais que les questions vont revenir.
C'est ce que je disais comme préambule, j'aurais aimé mieux
même ne pas faire...
M. SHOONER: A l'ordre!
M. BINETTE: Est-ce qu'à ce moment-ci il n'y aurait pas
possibilité de remettre de l'ordre et de commencer à
définir l'exposé général? Si vous avez fini,
j'aurais quelque chose à répondre et quelques mots à dire
et, ensuite, on attaquera article par article. S'il y en a d'autres qui veulent
parler sur l'exposé général, ils parleront.
M. MICHAUD: Je ne pensais pas que le ministre serait aussi long
dans son exposé.
M. LOUBIER: ... Le député de Deux-Montagnes est
plus honnête que le député de Gouin. Il donne la
réponse. C'est parce qu'il a des questions sensées.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. MICHAUD: Parlez moins de détails, alors les questions
viennent.
M. LOUBIER: On m'a posé des questions sur l'école
de camping. Ce n'est pas moi qui ai soulevé ça.
UNE VOIX: On passe au pratique.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Etant donné que
nous pouvons considérer que l'exposé que vient de faire le
ministre est complet, je crois que nous pourrions procéder à
l'étude par article...
M. MICHAUD: Avant cela, M. le Président, sur la
philosophie générale de la politique du ministère, sur la
politique gouvernementale en matière de tourisme, j'ai un court
commentaire uniquement à faire. C'est qu'au moment où l'Union
Nationale a pris le pouvoir après le 5 juin 1966, le ministre a fait des
déclarations qui ont laissé entrevoir les plus belles
espérances. Or, nous ne pouvons faire autrement que de souscrire avec le
plus grand enthousiasme à la politique verbale que le ministre a
énoncée maintes et maintes fois. Il est un des rares ministres de
l'Union Nationale qui parle. Il a fait preuve de beaucoup de dynamisme, mais
les raisons profondes de notre déception, en tout cas, ou de ma
déception, c'est de voir l'écart qu'il y a entre les politiques
verbales qui sont annoncées et la réalité des faits.
M. LOUBIER: Parfait, d'accord. Ecoutez un peu, c'est bien beau
faire du verbiage, mais je vais parler de ma politique verbale.
Premièrement, la première déclaration de presse.
J'annonçais le rétablissement de la prime sur les loups, c'est
fait.
Deuxième politique: j'annonçais qu'on procéderait
à la disparition des clubs privés de façon graduelle et
rationnelle. C'est amorcé avec au-delà de trois cents clubs
privés.
Troisième déclaration: j'ai annoncé qu'on aurait
une école de camping au Québec, c'est fait; les plans sont
sortis, les travaux commencent.
Quatrième déclaration verbale que j'ai faite, traduite
dans le concret: j'avais annoncé qu'une école d'hôtellerie
s'installerait au Québec. Nous avons, de concert avec le
ministère de l'Education et le conseil du tourisme... Et j'avais
annoncé, oh oui! j'avais annoncé aussi que le conseil du tourisme
serait recréé, qu'on lui donnerait naissance et qu'il
fonctionnerait, c'a été fait. Ce n'est pas du verbiage,
ça.
Cinquièmement: j'avais annoncé qu'il y aurait la
construction, d'ici un an ou deux, d'une école d'hôtellerie. Nous
venons de recevoir un rapport de spécialistes qui ont
étudié toute la question, qui l'ont remis au conseil du tourisme.
Nous sommes à l'étudier et nous avons à Montréal un
embryon actuellement d'école d'hôtellerie, c'est fait. Ce
n'estpasune révolution verbale ça.
Sixièmement, j'avais annoncé à cette
époque-là que le ministère du Tourisme se proposait
d'augmenter considérablement son budget dans le secteur de la
publicité pour faire connaître le Québec. C'est fait, nous
avons de $300,000 à $400,000 de plus que sur le budget de l'année
précédente. Alors $300,000 de plus dans ce secteur-là.
J'avais annoncé également, à cette politique d'ensemble...
Eh bien là, vous avez six réalisations. Alors, ce n'est pas
beaucoup du verbiage, ce n'est pas que des réalisations verbales. C'est
fait. J'avais annoncé que le Québec, pour l'Expo, aurait une
multitude campings nouveaux. Nous en avons de dix à douze qui sont
commencés et qui vont être prêts pour l'Expo, même si
c'est quinze jours en retard. Parce qu'on n'en aurait pas eu autrement. Alors
je ne pense pas que ce soit une révolution verbale, des
déclarations verbales. C'est fait, ça aussi.
Nous avions annoncé également, à ce
moment-là, que dans le secteur des parcs, nous donnerions un coup de
barre. Nous sommes en train de le donner.
J'avais annoncé que je voulais absolument avoir au moins de $22
millions à $25 millions de budget. J'ai $18 millions tout prêts et
quelques millions qui nous viennent d'ARDA, de sorte que cette année, on
ira vraisemblablement chercher de $22 millions à $23 millions. Ce ne
sont pas des paroles. Ce sont des faits, ça aussi.
UNE VOIX: ARDA, ça va être en plus du budget.
M. LOUBIER: En plus. J'avais annoncé également...
Or s'il y a d'autres choses que j'ai annoncées qui ne sont pas
réalisées, j'aimerais que quelqu'un le dise.
M. MICHAUD: Le ministre a annoncé que...
M. LOUBIER: Est-ce que le député admet que
ça fait huit annonces que j'ai faites qui ont été
réalisées?
M. MICHAUD: C'est l'évolution normale d'un
ministère. Vous n'allez pas me dire que c'est une politique globale en
matière de tourisme.
UNE VOIX: Ce sont des déclarations que le ministre a
faites. Vous l'avez attaqué là-dessus.
M. LOUBIER: Non, non, le député a fait une
affirmation, une accusation. Alors, je lui demanderais quelles sont les
annonces que j'ai faites qui n'ont pas été
réalisées ou amorcées.
M. MICHAUD: Par exemple, le 20 janvier 1967, dans le journal le
Soleil, le ministre a fait une déclaration qui est là, rayonnante
d'enthousiasme. Il dit, selon le journal, qu'il espérait obtenir un
budget de $8 millions à $10 millions pour l'aménagement de
terrains de camping au cours de l'année 1967. Terrains à
établir.
M. LOUBIER: Je souhaite.
M. MICHAUD: Oui, vous souhaiteriez. Mais en fait, si on regarde
les dépenses en immobilisation...
M. LOUBIER: Ah bon! Alors, ce n'est pas une promesse.
M. MICHAUD: ... Entre les $3 millions que vous avez pour
l'année prochaine, ça, contre $8 millions, il y a quand
même $5 millions de différence.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Gouin va encore
récidiver et oublier qu'il y a $2 millions ou $3 millions qui nous
viennent d'ARDA, ce qui fait $6 millions?
M. MICHAUD: Pour l'aménagement de terrains de camping?
M. LOUBIER: Mais oui; globalement. Il va y avoir du terrain de
camping, il va y avoir toute sorte de choses là-dedans. Mais...
M. MICHAUD: Vous avez soulevé des espérances: $8
à $10 millions seulement pour l'aménagement du territoire.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Gouin a
conscience que c'est le premier budget, qu'il peut y en avoir deux ou trois
autres? Il le sait. L'expérience de toutes les années
passées est là.
M. MICHAUD: C'est l'espoir, ça, avec un budget
supplémentaire.
M. LOUBIER: Ehbienoui,c'estl'expérience, ce n'est pas
l'espoir. Le ministre et les députés qui ont siégé
qui étaient ministériels le savent. Le
député de Charlevoix peut le confirmer. A chaque année, il
y a trois ou quatre budgets supplémentaires.
M. MICHAUD: Vous semblez faire confiance aux budgets
supplémentaires.
M. LOUBIER: Je souhaiterais obtenir le plus possible. Si j'avais
$30 millions, je serais heureux.
M. MAILLOUX: M. le Président...
M. MICHAUD: Il faudrait en discuter avec le ministre des
Finances.
M. LOUBIER: Est-ce qu'on peut discuter de budget
supplémentaire sans que les budgets soient présentés?
M. MAILLOUX: Il faudrait quand même, évidemment, que
le ministre convienne qu'actuellement, on ne discute pas des budgets
supplémentaires à venir. On discute du budget qui nous est
présenté.
M. LOUBIER: Je comprends. Mais le député de Gouin
disait tout à l'heure que le budget dont on dispose cette année,
si on regarde le pourcentage de celui de l'an passé sur le budget total,
c'est sensiblement le même...
M. MICHAUD: C'est le même.
M. LOUBIER: ... alors qu'il fait abstraction de tous les budgets
supplémentaires. L'an passé, je suis allé chercher $2
millions à un moment donné. Ce n'était pas dans le premier
budget ça, c'était dans les budgets supplémentaires. Cela
a été donné par mandat spécial. Or on ne peut pas,
honnêtement, dire de façon absolue: On donne tant cette
année et puis c'est fini, quand on sait fort bien que
l'expérience des années passées nous démontre qu'il
y a des budgets supplémentaires. Et quand je dis je pense que le
député de Gouin va prendre ma parole que j'attends d'ARDA
quelques millions de dollars de plus, que les démarches sont faites, que
les mémoires sont rendus, que tous les détails de plans sont
faits et sont rendus à ARDA actuellement.
Alors, à ce moment-là, je pense qu'il faut convenir...
UNE VOIX: Le ministre...
M. LOUBIER: ... qu'on ne peut pas de façon absolue, et se
basant sur ce budget-là, dire: C'est fini, il n'y aura plus un sou de
plus. Quand l'expérience nous enseigne qu'encore l'an passé,
juste dans le secteur de la publicité, je suis allé chercher
$200,000 de plus, par mandat spécial. 30% du budget qui avait
été voté, je suis allé en chercher 30% de plus. Je
suis allé chercher $2 millions pour le camping.
M. MICHAUD: A cause de l'Expo?
M. LOUBIER: Que ce soit à cause de n'importe quoi, les
déclarations que je faisais était-ce à cause de l'Expo ou
à cause du comté ou à cause des cinquante ans à
venir? Je les faisais et il faut les prendre telles qu'elles ont
été dites. Et quand je disais sur le Soleil que je souhaiterais
avoir huit millions, je le répète aujourd'hui, je souhaiterais en
avoir huit et aujourd'hui je puis vous dire que je souhaiterais en avoir
douze!
M. MICHAUD: Le ministre est plus conséquent que cela quand
il fait une déclaration à l'effet qu'il souhaite obtenir de huit
à dix millions, on présume qu'il s'est entretenu de la chose avec
le ministre des Finances!
M. LOUBIER: C'est évident, c'est évident! On va
verser dans des chinoiseries! Il est bien clair qu'à un moment
donné le député doit toujours tenir compte, le
député de Gouin, que c'est le premier budget, qu'ARDA va entrer
là-dedans. On aura peut-être deux ou trois millions d'ARDA de
plus. Il y aura des budgets supplémentaires et on n'est même pas
à jour dans la période pour faire tous les travaux. Parce que
cela ne se prête pas. Alors, si au bout de trois mois, j'ai obtenu un
budget ou deux budgets supplémentaires, faudra-t-il que le
député retire toutes ses paroles à ce
moment-là?
M. MICHAUD: Cela dépend de l'utilisation que vous en
ferez.
M. LOUBIER: Ah bien là! Vous faites encore des
souhaits.
M. GAGNON: Mais le ministre avait annoncé qu'il ferait
l'étude et des amendements à la loi des alcools. C'est devant le
conseil des ministres.
M. LOUBIER: Oui, c'est une autre déclaration.
M. GAGNON: Il a annoncé que les associa- tions de chasse
et de pêche de la province joueraient un plus grand rôle, et
d'ailleurs il y a eu une réunion dernièrement qui laisse voir que
le ministère va collaborer très étroitement avec les
associations de chasse et de pêche. Et tout cela faisait partie de ses
déclarations.
M. LOUBIER : J'aimerais bien que le député de Gouin
convienne qu'on nettoie cette question, quand il me taxe d'avoir fait du
travail verbal. Là, je lui donne une dizaine de promesses que j'avais
faites, que j'ai tenues, c'est en réalisation. Qu'il me dise sur quoi il
se base, qu'il me donne des faits précis pour me dire que le
député avait promis telle affaire, que le ministre avait promis
telle affaire et ce n'est pas fait. Ou ce n'est pas en voie de
réalisation.
UNE VOIX: Il faut attendre à la fin d'un budget.
M. MICHAUD: Je m'en prends à ce que le ministre devant le
public a soulevé des espérances qui ne correspondent pas du tout
au budget, aux crédits qu'il a obtenus du ministre des Finances...
M. LOUBIER: Ce n'est pas vrai.
M. MICHAUD: ... et il pose dans la province au grand
défenseur et au grand révolutionnaire en matière de
politique du tourisme alors qu'en réalité ce n'est pas cela. Il a
à peine une politique qui est poursuivie avec quelques
améliorations, bien sûr, mais c'est l'évolution tout
à fait normale. Il n'y a pas de mouvement cohérent, rationnel et
agressif pour exploiter à fond les richesses touristiques du
Québec...
M. LOUBIER: Qu'est-ce que le député veut dire?
Dites-nous donc cela en français. Qu'est-ce qu'il veut dire?
M. MICHAUD: Ce n'est pas avec sept dixièmes d'un pour
cent...
M. LOUBIER: Qu'il nous dise donc cela en français! De
quelle façon se traduisent toutes ces paroles?
M. MICHAUD: Ce n'est pas avec sept dixièmes d'un pour cent
du budget total de la province que vous allez pouvoir mettre en marche des
politiques agressives.
M. LOUBIER: Dites-moi cela en français. Qu'est-ce qu'il
faudrait faire? Qu'est-ce qu'il faudrait faire?
UNE VOIX: Les suggestions, c'est fait.
M. MICHAUD: Il faudrait obtenir plus d'argent de la part du
ministre des Finances...
M. LOUBIER: Oui, mais pour faire quoi? Quels sont vos
projets?
M. MICHAUD: ... pour mettre en oeuvre l'aménagement du
territoire, l'aménagement des terrains de camping...
M. LOUBIER: Bien, c'est ce que l'on fait actuellement.
M. MICHAUD: ... aménagement du territoire
québécois. Vous me parlez d'ARDA, ce n'est quand même que
régionalisé, ce n'est pas à l'échelle de la
province !
M. LOUBIER: Bien, cela couvre 80% du territoire de la province.
C'est pas mal régionalisé!
M. MICHAUD: 80% du territoire de la province, ARDA?
M. LOUBIER: Oui, c'est cela.
M. GAGNON : Non, mais il y a une chose. Le député
de Gouin fait écho aux critiques qui se présentent à la
fin d'une année fiscale. Là, à ce moment-là, c'est
la présentation du budget qui va apporter des réalisations...
M. LOUBIER: Maintenant, est-ce que le député de
Gouin va me dire ouest la planification? On est en train de la faire, la
planification. On a même obtenu d'ARDA d'avoir un consortium de
consultants payés par ARDA. J'ai même des gens, actuellement, dont
j'ai retenu les services. Il y a même, actuellement, de la planification
qui est entreprise à l'échelle provinciale de tout le territoire
du Québec. Et qu'est-ce que vous pensez que font le directeur de la
faune, le directeur de la protection, le sous-ministre adjoint pour la Chasse
et la Pêche,le sous-ministre adjoint pour le Tourisme? Pensez-vous que
ces gens-là sont dans le bureau et qu'ils s'assoient et regardent voler
les mouches?
M. MICHAUD: Je n'ai pas mis cela en cause.
M. LOUBIER: Ils en font de la planification actuellement. Et nous
leur donnons en même temps, nous sommes en train de mettre sur pied, et
c'est déjà commencé ce n'est pas une promesse en
l'air, c'est déjà commencé j'ai obtenu d'ARDA un
consortium de consultants payés à 100% par ARDA. Il y a
déjà des gens de retenus. Alors, c'est comme cela qu'on va faire
un plan directeur pour toute la province, sur l'aspect touristique, l'aspect
des parcs. Le député a-t-il l'impression qu'on improvise dans
l'étude détaillée de chacun des articles? Il me demandera
quels sont les projets pour chacun des parcs. Alors il s'apercevra qu'on
n'improvise pas. Il va s'apercevoir, par exemple, que dans le parc
Mont-Tremblant, deux études...
M. GAGNON: Cela me dit quelque chose!
M. LOUBIER: Deux études de faites et deux dossiers
épais comme cela, que nous avons obtenus. Nous ne dépensons pas
inconsidérément et capricieusement l'argent sans tenir compte
d'aucun plan.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté? Oui,
adopté.
M. HARVEY: Avez-vous des bons hommes?
M. LOUBIER: Ah! je ne suis pas surpris que le
député ne sache pas où c'est.
M. MICHAUD: Cela me dit quelque chose.
M. LOUBIER: Alors, je n'aime pas le genre d'affirmations du
député. Non pas que cela me vexe ou que j'aie la peau très
mince, mais je suis d'accord pour dire que le budget dont je dispose
actuellement ne me donne pas satisfaction. La majorité des ministres
peuvent dire la même chose, mais je ne désespère pas parce
qu'ARDA va nous donner des injections, parce que des budgets
supplémentaires sont à prévoir, parce que chaque
année nous en avions. J'applaudirai avec le député de
Gouin, à la fin de l'année, quand je pourrai lui dire; Monsieur
le député de Gouin, nous avons enfin nos $22 millions, $25
millions, $28 millions. Mais, à ce moment-ci, aucun ministre du
gouvernement, moi en tête, ne pouvons dire que ce budget est final,
absolu et qu'on n'aura pas autre chose. Je pense que d'ici peut-être une
semaine, le député va avoir une heureuse surprise concernant des
sommes nouvelles.
UNE VOIX: $160 millions.
M. LOUBIER: Je pense qu'il va avoir une nouvelle surprise.
M. MICHAUD: D'accord.
M. HARVEY: Cela serait surprenant. Moi, je suis d'accord, mais je
pense qu'il faudrait aller à l'article 1, puis commencer à
travailler,
M. BINETTE: Contre les remarques du ministre, je dois dire
d'abord, au début de mes remarques, que je ne suis pas membre du
comité. Je suis venu ici tout simplement parce qu'il y avait quelques
questions qui m'intéressaient personnellement.
M. GAGNON; Le lac des Deux-Montagnes.
M. BINETTE : Et je dois dire cependant, pour relever les
assertions du ministre tantôt, il a dit que lorsqu'il est arrivé
au ministère, il n'avait aucun plan de prêt...
M. LOUBIER: D'ensemble. M. BINETTE: ... définitif... M.
LOUBIER: D'ensemble.
M. BINETTE: ... définitif pour le camping. Alors, je dois
dire au ministre que...
M. LOUBIER: Ah bien non! je ne peux pas vous le signaler tout le
temps, je vous l'ai dit...
M. BINETTE: Non, non...
M. LOUBIER: J'ai dit qu'à Oka, le député
s'en souvient...
M. BINETTE : Non, non, définitif. M. LOUBIER: Le plan
était... M. MAILLOUX: M. le Président.
M. LOUBIER: ... le plan n'était pas définitif, ce
n'était pas définitif.
M. BINETTE: Le plan d'Oka était pratiquement
finalisé.
M. LOUBIER: Non, non.
M. BINETTE: J'ai eu, moi, au mois de février...
M. LOUBIER: Est-ce que le député veut attendre
à demain?
M. BINETTE: J'ai eu un devis...
M. LOUBIER: Est-ce que le député veut at- tendre
à demain. Je vais vous dire quand est-ce qu'il a été
prêt.
M. BINETTE : D'accord. A tout événement, mes
remarques, M. le Président, se faisaient sur ce point, j'ai
peut-être mal interprété le ministre. Mais, à tout
événement, je voulais relever le fait qu'il avait affirmé
qu'il n'y avait aucun plan définitif de prêt pour le camping
lorsqu'il est arrivé au pouvoir. Cela, je crois que ce n'était
pas juste d'affirmer une telle chose.
M. LOUBIER: Qu'est-ce que c'est qui était vrai?
M. BINETTE: Que le plan du parc d'Oka, s'il n'avait pas
été prêt, cela faisait depuis 1965 qu'il était en
voie de préparation par la société STAR...
M. LOUBIER: Oui.
M. BINETTE: ... Société technique
d'aménagement régional...
M. LOUBIER: Il n'était pas prêt.
M. BINETTE: ... qui avait commencé ce plan au mois de
juillet...
M. LOUBIER: Il n'était pas prêt.
M. BINETTE: ... 1965. Il était au mois de février.
J'ai vu personnellement un cahier indiquant les devis de ce plan qui avait
été préparé par la société technique.
Alors, je crois que sous ce rapport...
M. LOUBIER: Est-ce que le plan était définitif?
M. BINETTE: Mais là, le plan était pratiquement
finalisé.
M. LOUBIER: Mais il ne l'était pas.
M. BINETTE: Je ne sais pas s'il avait été fini,
mais je sais qu'il était pratiquement finalisé.
M. LOUBIER: Il ne l'était pas.
M. BINETTE: Il restait quelques retouches à faire et
à le faire accepter par le ministère. C'est tout ce qu'il restait
à faire.
M. LOUBIER: Non, demain, je vous dirai ça.
M. BINETTE : Je dois dire, sur la politique d'ensemble du
ministère, que je félicite le ministre de ne pas avoir peur du
mot planification. Je sais qu'en 1960, certains députés de
l'Union Nationale, la plupart d'ailleurs, étaient des gens pour qui,
lorsque l'on prononçait le mot planification, on passait pour des
socialistes, des socialisants, des communistes, tout ce que vous voudrez. Cela
faisait peur à l'Union Nationale et je suis heureux de voir que l'Union
Nationale a pris beaucoup de maturité dans ce sens-là et que le
mot planification, on le voit même aujourd'hui dans la bouche de certains
de ses membres.
M. LOUBIER: On n'était pas là, en 1960.
M. BINETTE: Alors, je suis heureux de le constater et je
félicite le ministre d'accepter la planification, parce que sans
planification où pouvons-nous aller dans n'importe quel domaine? Alors,
sur cette planification quant à l'accessibilitéé, la
protection, la création de réserves, etc, je dois dire que le
ministère du Tourisme a fait un effort considérable et cet effort
considérable qu'a fait le ministère du Tourisme cela ne vient pas
seulement depuis le 5 juin. Je dois dire qu'il y a eu des
antécédents et que les officiers du ministère qui sont
là avaient préparé déjà cette politique qui
était pour être mise en oeuvre. Le ministre a eu le mérite
d'arriver et de la sortir au public. Je le félicite de l'avoir fait,
mais il doit admettre qu'il y a eu quelque chose de fait avant qu'il arrive au
pouvoir.
M. LOUBIER: Bien oui, je l'ai dit que cela n'avait pas pris
naissance le 5 juin.
M. BINETTE: Oui, mais tout de même...
M. LOUBIER: Mais je ne peux pas laisser continuer le
député quand il dit...
M. BINETTE: Mais on aurait dit, à entendre le premier
ministre et le député, que tout était nouveau quand il est
arrivé et qu'il n'y avait rien eu de fait...
M. LOUBIER: Ce n'était pas amorcé...
M. BINETTE: S'il n'y avait pas eu de plans... M. le
Président, j'ai laissé parler le ministre puis...
M. LOUBIER: ... il n'y a pas eu un autre ministre qui a eu le
courage,...
M. BINETTE: Vous me répondrez tantôt.
M. LOUBIER: ... de procéder à l'élimination
des clubs privés.
M. BINETTE: J'ai laissé parler le ministre, je ne l'ai pas
interrompu...
M. LOUBIER: Oui, mais...
M. BINETTE: Alors, je vais vous demander de mettre un peu d'ordre
dans la discussion, mais j'espère qu'il me laissera terminer. J'ai
pratiquement fini d'ailleurs.
Alors, ce que je disais, M. le Président, c'est que je ne
voudrais pas que l'interprétation des paroles dites par le ministre, cet
après-midi, laisse croire que lorsqu'il est arrivé au
ministère, les officiers du ministère dont il vantait les
mérites tantôt, se tournaient les pouces avant le 5 juin 1966.
M. LOUBIER: Non, j'ai pris la peine de signaler que rendu au
niveau de la décision, rien ne marchait. C'est ça que j'ai
signalé.
M. BINETTE: Ces officiers ont travaillé
considérablement, il y avait un tas de décisions qui devaient
être prises, mais il faut comprendre que nous avons passé quand
même une période électorale et qu'après la
période électorale tout ce que le ministre a fait aurait sans
doute été réalisé et peut-être aussi vite et
même plus vite...
M. LOUBIER: Faux, absolument faux.
M. BINETTE: ... et avec peut-être plus d'ordre et que sans
doute on aurait demandé des soumissions publiques même pour la
réalisation de certains projets...
M. LOUBIER: Voulez-vous qu'on en parle de ça?
M. BINETTE: ... dont la province fera les frais.
M. LOUBIER: Voulez-vous qu'on en parle? M. BINETTE: On en
reparlera tantôt...
M. LOUBIER: Bien, le député invitait tantôt
les autres députés à s'en tenir aux postes
budgétaires.
M. BINETTE: Non. J'ai parlé de la planification, M. le
Président, j'ai dit que j'en reparlerais au poste budgétaire 4,
la question de soumissions.
Alors, je ne voudrais pas étendre davantage mes remarques sur
cette question, mais je voulais quand même faire cette mise au point pour
que nous ne restions pas sous l'impression que tout a été fait
par le ministre et qu'il n'y avait rien de fait avant le 5 juin. Ce qu'il a pu
faire, s'il en a fait beaucoup, c'est parce qu'il y avait quelque chose de
préparé avant.
M. LOUBIER: M. le Président, pour répondre aux
propos tenus par le député de Deux-Montagnes, je le défie
de me prouver qu'au niveau de la décision, il se faisait de quoi au
ministère. Je le défie de me prouver que l'élimination des
clubs privés avait été amorcée de façon
dynamique par quelque ministre qui était là.
M. BINETTE: Le ministre est injuste en disant cela parce que
cette politique était en voie de réalisation.
M. LOUBIER: Au niveau de la décision, elle n'avait jamais
été mise en application.
M. BINETTE: Elle était en voie de réalisation, vers
la décision.
M. LOUBIER: Vers, vers, mais c'était là depuis six
ans, vers...
M. BINETTE: C'était préparé par les
officiers du ministère, la réalisation...
M. LOUBIER: Six ans. J'ai dit depuis le début qu'au niveau
du fonctionnarisme cela fonctionnait il faut tout de même
être honnête mais qu'arrivé au niveau de la
décision, rien ne se décidait. Quand le député me
dit que tout était préparé, il n'y avait rien de
prévu pour la région de Québec pour du camping pour
l'année 1967. Pas un seul emplacement de prévu, on a
été obligé d'acheter quatre terrains...
M. BINETTE: Ce n'est pas juste, M. le Président.
M. LOUBIER: ... de concert avec la Chambre de commerce de
Québec, d'acheter un terrain à l'Ile-d'Orléans, un terrain
à Stoneham, cela vient d'être fait.
M. HARVEY: Vous voulez dire que c'est la Chambre de commerce qui
aurait recommandé l'achat de la ferme Ricardo? c'est cela que vous venez
d'affirmer?
M. LOUBIER: De concert avec la Chambre de commerce pour les sites
et si cela continue...
M. HARVEY: On en reparlera à l'article onze.
M. LOUBIER: ... alors, il n'y avait rien de prévu dans la
région de Québec pour du camping en 1967. On arrive avec deux
mille emplacements.
M. BINETTE: Il ne faut pas accepter nécessairement ce qu'a
dit le ministre. S'il a pu acheter certains titres, c'est parce qu'il y avait
des préparations, des études qui avaient été faites
sur ces titres-là avant.
M. LOUBIER: Non, absolument pas, voyons donc. On a acheté
ces terrains, aucune étude de faite dans la région de
Québec pour du camping en 1967.
M. MAILLOUX: Bien oui, il y en avait une de terminée chez
nous.
M. LOUBIER: Aucune.
M. MAILLOUX: Il y en avait une de terminée chez nous.
M. LOUBIER: Dans votre comté?
M. MAILLOUX: Bien oui, à St-Siméon.
M. LOUBIER: Eh bien écoutez.
M. MAILLOUX: C'est le district de Québec, ça.
M. LOUBIER: Bien voyons donc. J'ai des conseillers techniques.
Voulez-vous qu'on apporte le dossier demain?
M. MAILLOUX: Vous pouvez apporter tout le dossier, mais je dis
que les études étaient terminées et que le
ministère pouvait procéder à l'achat.
UNE VOIX: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, je vois qu'il y a encore deux
députés qui veulent demander la parole. Est-ce qu'il s'agit de
questions d'ordre général ou bien si ce sont des questions qui
peuvent être étudiées aux articles?
M. HOUDE: M. le Président, avant de passer à
l'étude article par article, je voudrais faire une mise au point, si
vous me le permettez. Je pense que mon passé est quand même garant
de mon intérêt pour la cause du plein air et je pense que le
ministre me connaît suf-
fisamment pour que je lui demande de prendre ma parole lorsque je lui
dirai il pourrait aussi vérifier auprès de d'autres
journalistes que jamais je n'ai fait de déclarations fracassantes
premièrement et que, deuxièmement, j'Ignore dans quel journal
vous avez lu un article cet après-midi...
M. LOUBIER: Je l'ai dit en Chambre...
M. HOUDE: Je n'ai malheureusement pas compris et,
personnellement, je n'ai pas lu cet article. Vous connaissez mon
intérêt pour le plein air, vous avez dit tantôt que j'avais
fait allusion à ce qui s'était passé ou à ce qui se
passait sur des terrains de camping dans la province de Québec. Je
m'excuse, monsieur le ministre, c'est faux. J'ai visité deux terrains
seulement. Je vous ai donné les questions. Il s'agit de Brassard et de
Laprairie et je pense que vous pouvez quand même accepter ma parole dans
ce sens. Ceci étant dit, eh bien, je pense que nous pourrons passer
article par article et voir quand même que mon intention est tout
simplement de construire et de voir, un peu comme vous d'ailleurs, à
l'avancement du plein air au Québec.
M. LOUBIER: Mais comment se fait-il que ces
déclarations-là sont parvenues dans un journal en particulier et
que ce sont les mêmes déclarations que je retrouve textuellement
dans vos questions d'hier?
M. HOUDE: Oui, les questions, mais, si vous avez lu mes
questions, c'est bien marqué au début: « à la suite
d'une enquête personnelle et d'une visite de certains terrains »,
jamais je n'ai parlé d'autres terrains que ceux de Brassard et de
Laprairie. C'est tout simplement une question que j'ai posée: Pourquoi
les travaux sont-il arrêtés? Je suis allé les voir, il n'y
a personne actuellement qui travaille.
M. LOUBIER: Je l'ai dit pourquoi.
M. HOUDE: D'accord. Par contre, moi, je peux vous répondre
que c'est quand même surprenant qu'autour il y a au moins dix ou douze
terrains de l'entreprise privée où les travaux continuent c'est
peut-être la même pesanteur de bulldozers, j'imagine, qui vont sur
un plutôt que sur l'autre...
M. LOUBIER: Je vais le faire vérifier.
M. HOUDE: ... mais de toute façon, j'ai vu de mes yeux vu,
lundi, au moins dix terrains où on travaillait...
M. LOUBIER: Maintenant, il ne faut pas oublier non plus...
M. HOUDE: ... mais cela m'a surpris d'arriver là et de ne
voir aucune indication, absolument rien ne se passait...
M. LOUBIER: ... il faut que le député de Fabre se
souvienne que les travaux ont débuté cet hiver. Est-ce qu'ils ont
débuté cet hiver, les terrains de l'entreprise privé dont
il parle? Nous, nos terrains ont été ravagés durant tout
l'hiver.
M. HOUDE: Vous rentrez dans des questions
spécifiques...
M. LOUBIER: Moi, je ne rentre pas dedans.
M. HOUDE: Nous allons y revenir, mais ce que je tenais à
vous dire, c'est que je n'ai jamais fait de déclarations fracassantes,
loin de là. Ce que j'essaie de faire, c'est de construire et j'ai trop
à coeur, depuis treize ans, comme professionnel dans ce domaine,
l'avancement du sport amateur, des loisirs, du plein air et du camping pour
essayer de jouer à celui qui empêche quoi que ce soit d'avancer
dans ce sens-là. D'accord?
UNE VOIX: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: Ce que je voulais savoir de vous, M. le
Président, c'était à quoi on pourrait rattacher,
tantôt, la disparition des clubs privés.
M. LOUBIER: A n'importe quel article, pourvu qu'on en discute une
fois et que ce soit fini. Alors si le député aime, par exemple,
que ce soit au poste budgétaire 2, service de l'aménagement ou au
poste budgétaire service de la... Qu'il le mette n'importe où. On
en discutera une fois et après ce sera fini.
M. MAILLOUX: D'accord.
M. LE PRESIDENT: A la page 153, le poste budgétaire 1.
UNE VOIX: Administration.
M. MAILLOUX: L'article 1, traitements, c'est à la page
155.
DES VOIX: Page 155.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste budgétaire 1 de la page
155, Administration.
M. MICHAUD: Est-ce que les dépenses représentent
uniquement l'augmentation du traitement du personnel...
M. LOUBIER: Non.
M. MICHAUD: ... ou si cela représente aussi le traitement
des nouveaux employés?
M. LOUBIER: Il y a des nouveaux et puis 11 y a des augmentations
aussi. La grosse partie, je pense bien, de l'augmentation, cela se situe au
niveau des augmentations de salaire qui ont eu lieu tant pour les
professionnels que pour les ouvriers ordinaires et les commis de bureau, le
reclassement par exemple.
UNE VOIX: Combien de plus?
UNE VOIX: Combien d'employés de plus?
M. BINETTE: Quelle est la proportion de l'augmentation des
salaires du personnel existant et des nouveaux salaires? C'est important, cela,
pour analyser exactement ce qu'il y a comme nouveaux employés.
M. LOUBIER: Je regrette infiniment que le sous-ministre, M.
LaBrie, ne soit pas ici...
M. HARVEY: M. le Ministre, peut-être qu'un des
sous-ministres adjoints pourrait nous donner l'explication. A la page 155, au
détail de l'article 1...
M. LOUBIER: Oui.
M. HARVEY: ... apparaît le chiffre 100. Il y a entre
parenthèses le chiffre 98. J'imagine que ce sont deux nouveaux
employés de plus et que les autres montants additionnels couvrent les
augmentations de salaire statutaires et des deux nouveaux employés.
C'est probablement ça, parce que ces chiffres ne sont pas là pour
rien.
M. GAGNON : Le même chiffre qui a été fait
par vous autres. Le traitement, 128 et, entre parenthèses, 112.
M. HARVEY: Je vois là, vous avez un des sous-ministres, M.
Prévost, qui me confirme que c'est cela.
M. LOUBIER: Je m'excuse infiniment que
M. LaBrie ne soit pas ici. Vous savez que depuis une semaine nous sommes
sensés commencer l'étude du budget de nos crédits. On
était sensé les commencer mercredi. On était sensé
les commencer mardi de cette semaine. On ne les a pas commencés et, cet
après-midi, quand j'ai eu l'annonce définitive qu'on les
commencerait à quatre heures et demie, on a essayé de rejoindre
le docteur LaBrie et il était déjà parti.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y aurait possibilité d'aviser un
peu à l'avance les membres de l'Opposition?
M. LOUBIER: J'aimerais bien ça, mais à ce
moment-là, vous savez que ça se décide de concert, le
premier ministre et le chef de l'Opposition.
UNE VOIX: Le dire au whip de chaque parti.
M. LOUBIER: Alors, cet après-midi je l'ai su. M. Michaud
me l'a demandé en entrant en Chambre. Je lui ai dit: Yves, ne le sait
pas. Je vais voir ce qui va se passer. Est-ce que tout le monde s'en va au
comité en bas? Est-ce que vous aimeriez, par exemple, les questions qui
relèvent de M. Labrie qui n'est pas ici...
M. MICHAUD: D'accord!
M. LOUBIER: ... qu'on les retienne et que demain on...
M. MICHAUD: D'accord!
M. MAILLOUX: M. le Président, est-ce qu'il y a eu des
mutations, parmi les hauts fonctionnaires du ministère, à
d'autres ministères?
M. LOUBIER: Non. Voici, c'est que dans mon ministère, par
exemple, tous les hauts-fonctionnaires qui étaient en place sont
demeurés là. Aucune permutation. En second lieu il y a eu,
évidemment, dans mon bureau à moi... Le ministre a droit à
un secrétaire exécutif, adroit à un secrétaire
administratif et a droit à un secrétaire de comté. Le
secrétaire administratif était M. Ouvrard, qui était
déjà à sa pension mais qui m'a demandé de le
garder, je pense que c'était deux mois de plus, ou trois mois de plus.
Même s'il était déjà à sa pension. Alors je
l'ai gardé jusqu'au moment où il m'a dit; M. Loubier, j'entre
à l'hôpital et puis là il s'en est allé, je l'ai
remplacé. Et comme secrétaire exécutif, je pense bien
qu'il est plus normal que le ministre aille se chercher quel-
qu'un en qui il a pleinement confiance. Et, à ce
moment-là, je suis allé me chercher M. Gilles Charron, qui est un
comptable licencié, etc., qui avait une expérience de
contrôleur de compagnie. Celui qui était là, M. Dussault,
depuis quelque temps seulement, puisqu'il était arrivé avec le Dr
Couturier, je pense, M. Dussault s'en est allé à
l'hôtellerie au même salaire, à un poste important. Si l'on
veut savoir carrément, là, s'il y a eu des gens de mis dehors, il
n'y en a pas eu.
M. HARVEY: A la page 7 du budget, on nous informe que les
chiffres entre parenthèses couvrent le nombre d'employés de l'an
dernier et celui qui n'est pas entre parenthèses, le nombre
estimé ou la projection pour 67/68.
M. LOUBIER: Voici, c'est exactement ça. Je venais de le
découvrir. Il y avait 98 employés, il y en a 100, à
l'administration.
M. MAILLOUX: On était rendu à M. Dussault.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a d'autres questions au traitement
étant donné qu'on...
M. MAILLOUX: M. Dussault là-bas occupe quelles fonctions
exactement?
M. LOUBIER: Il est à l'hôtellerie, il est un genre
d'officier spécial à l'hôtellerie pour des enquêtes
importantes...
M. MAILLOUX: Au même salaire?...
M. LOUBIER: ... au même salaire et mieux que ça, si
je puis vous le dire, c'est qu'aujourd'hui même j'ai demandé que
soit respecté l'ordre en conseil qui avait été rendu au
mois d'avril, avant notre arrivée, qui augmentait son salaire à
$12,000. J'ai demandé aujourd'hui que soit respecté cet ordre en
conseil et qu'il obtienne son augmentation.
M. BINETTE: Il s'agit là d'une situation tout à
fait normale. Les secrétaires de ministres en général sont
protégés par la Fonction publique, lorsqu'il y a un changement de
gouvernement.
M. LOUBIER: Oui, toujours, toujours.
M. BINETTE: Je me souviens que lorsque le secrétaire de M.
Paul Sauvé, c'était Jean-Paul Neveu, avait été
permuté au Service social, c'est à un salaire identique.
Même je crois qu'il y avait eu une augmentation à ce
moment-là.
M. LOUBIER: C'est ça. Mais, pour établir clairement
l'affaire, je pense bien que la question posée crûment, est-ce
qu'il y a eu des congédiements? Non.
M. BINETTE: Il n'y en a pas eu.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a eu des déplacements à
l'échelle des hauts fonctionnaires? Non.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'il y a le même nombre, de
sous-ministres, actuellement?
M. LOUBIER: Oui.
UNE VOIX: On n'a pas fait comme en 1960.
M. BINETTE: Est-ce que M. Brown n'a pas été
nommé sous-ministre?
M. LOUBIER: Non. M. Brown était sous-ministre, il est
encore sous-ministre.
M. BINETTE: Il l'était dans le temps.
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. MAILLOUX: M. Brown, M. Labrie.
M. LOUBIER: Pardon. M. Labrie, M. Prévost. A la direction,
M. Prévost, sous-ministre adjoint au tourisme, et au poste, par exemple,
de directeur de la protection de la faune et tout ça. Ce sont les
mêmes employés qui étaient là
préalablement.
M. MICHAUD: Et les salaires des représentants à
l'étranger que vous avez annoncés au marché touristique
sont au poste de l'administration?
M. LOUBIER: Non, ça va être plus tard ça,
mais seulement ça pour répondre vitement, je trouve ça
ridicule les salaires qu'ils ont actuellement, on en reparlera. Quand on pense
que celui de New York a $4,400 par année, c'est dégueulasse,
ça n'a pas de sens. Il a moins cher que mon chauffeur.
UNE VOIX: C'est vrai qu'il y a les allocations.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BROWN: Do you have a planning service for future development
of tourism with a group and committee as such?
M. LOUBIER: Oui, un comité directeur de la
planification.
M. BROWN: For tourism?
M. LOUBIER: Oui, je l'ai dit tout à l'heure. Et nous
allons avoir plus que ça, nous allons avoir un consortium de
consultants. J'ai déjà M. Conan Arsenault je pense que tu
le connais Jules de l'Hydro, que j'ai réservé et qui est
en train d'obtenir d'ARDA la permission de s'en venir chez nous et d'être
payé par ARDA pour une préiode de six mois et ensuite revenir.
C'est notre façon à nous et c'est très bien. J'ai le
conseil du tourisme également qui fait une étude sérieuse.
Dans le conseil du tourisme, vous avez des gens, par exemple, comme M. Isidore
Pollack que je ne suis pas allé chercher parce que c'est un grand
défenseur de l'Union Nationale, vous le savez, mais M. Pollack a
été président de l'Association canadienne du tourisme de
tout le Canada. J'ai Gérard Delage qui est tout de même une
personnalité assez forte dans l'hôtellerie et la restauration.
J'ai également M. Genest de Sherbrooke, qui est également un ami
de mes amis d'en face et qui est un hôtelier très, très
bien. On me dit que c'est lui qui a la meilleure table de Sherbrooke, c'est un
homme qui, dans les affaires, se connaît parfaitement bien. Il y a
également M. Paul Cha-put, qui est l'architecte ni plus ni moins du
premier carnaval de Québec, qui a monté l'affaire. Il y a
également à ce conseil M. Bergeron qui est à l'Office du
tourisme de la ville de Montréal et qui figure comme l'une des
compétences au Québec, sinon au Canada actuellement. Il y a
également...
UNE VOIX: C'est complet.
M. LOUBIER: ... moi-même. Je n'ai pas besoin de vous tracer
mes compétences.
UNE VOIX: Pouvez-vous nous donner des détails?
M. BROWN: Who is in charge of the tourist development in skiing
for the Province?
M. LOUBIER: Bien voici, c'est que dans le ski, il faut bien
s'entendre. C'est une préoccupation du conseil du tourisme et du
ministère du Tourisme également. Nous faisons de la
publicité partout. Nous en faisons aux Etats-Unis, un peu partout pour
attirer les gens et pratiquer le ski. Maintenant, on est actuellement
sollicité pour embarquer financièrement dans les projets de ski.
Cela n'a jamais été fait. On se de- mande où cela nous
entraînerait et également on se demande si, à ce
moment-là, on ne nuirait pas considérablement aux initiatives
privées. Vous avez, par exemple, dans la région de Québec
on peut s'incliner devant M. Plamondon, qui a été celui
qui a sorti la région de Québec...
M. BROWN: ... for the Eastern Townships?
M. LOUBIER: ... de l'inexistence de la pratique du ski et dans
l'entreprise privée, au Lac Beauport, c'est merveilleux. Vous allez dans
le bout du Mont-Tremblant, dans le bout de Montréal où les pistes
de ski sont très très bien. L'entreprise privée, est-ce
que le gouvernement devrait s'embarquer, s'ingérer dans ce
secteur-là? Moi, je ne puis pas le dire aujourd'hui parce que j'ai
l'impression que ça exigerait des investissements massifs alors
même qu'il y a tellement d'autres chapitres d'activité à
notre ministère comme je l'ai démontré tout
à l'heure qui sont vierges. Alors est-ce qu'on devrait se lancer
précisément dans les pistes de ski et oublier de remplir les
impératifs de la planification que nous avons dans nos parcs, que nous
avons de l'accessibilité, que nous avons de l'aménagement de
camping, etc.? Alors c'est un peu ça moi, en tout cas, qui me retient
personnellement à laisser une note optimiste à l'effet qu'on
pourrait s'embarquer là-dedans.
M. BINETTE: Monsieur le ministre, est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité que le ministère étudie la possibilité
de travailler dans ce secteur-là...
M. LOUBIER: Oui.
M. BINETTE: ... parce que l'on sait que l'industrie du ski dans
le Québec actuellement est en pleine évolution. Mais il arrive
qu'il y a des hivers où c'est très dur pour le
propriétaires de pentes de ski et qu'ils ont des déficits
considérables. Je ne sais pas, je n'ai aucune idée de la
façon que vous pourriez procéder pour aider ces centres de ski
mais je crois qu'il y aurait lieu d'étudier le projet afin de ne pas
décourager ces propriétaires de centres de ski, sans que l'Etat
lui-même achète ces centres.
M. LOUBIER: M. Binette, nous avons fait une étude assez
élaborée au Mont Orford, seulement dans l'optique du ski, mais
pas suffisamment élaborée ou approfondie pour que ça
motive une décision. En second lieu, je pense qu'actuellement je
pense bien que ce n'est pas
de trahir un secret de cabinet de dire que j'ai un projet de
j'aimerais mieux que les journalistes n'en parlent pas aujourd'hui, par
exemple, je l'annoncerai prochainement en Chambre...
M. MAILLOUX: Il n'y a pas moyen de leur demander cela.
M. LOUBIER: Non... J'ai un projet de crédit touristique
qui est déposé au cabinet et que nous allons étudier. Et,
avec ce crédit touristique, nous pourrions, à ce
moment-là, dépanner, aider financièrement l'entreprise
privée tant sur le champ du ski que sur celui du camping, de
l'hôtellerie, de la restauration et, étant donné qu'on se
fait confiance, le projet va jusqu'à des prêts de $100,000. Pas
plus. Parce que, du moins dans ma conception, c'est qu'on n'est tout de
même pas pour avoir des prêts de $500,000 et $1 million. Ce ne sont
pas de gros éléphants blancs qu'on veut construire, c'est qu'on
veut aider partout dans la province à la petite industrie. On veut
permettre, par exemple, au petit hôtelier de nos régions, que l'on
méprise parfois à cause du peu de qualité de ses mets,
à cause de la qualité parfois minable de l'aménagement de
son hôtel, mais on sait qu'avec $25,000 ou $30,000, il donne de la gueule
à son hôtel. A ce moment-là, il relève
considérablement le niveau de la qualité de ses services et de
l'aménagement. C'est rendu au cabinet. Nous allons l'étudier et,
si le projet tel que soumis ne répond pas aux exigences du cabinet dans
l'ensemble, nous allons représenter un autre projet pour que cela soit
décent, acceptable et je souhaiterais ardemment et j'ai bon
espoir que cela va se passer dès la présente session.
UNE VOIX: Ce serait sous forme d'indemnité?
M. LOUBIER: Alors, à ce moment-là, je vois, par
exemple, que ceux qui sont venus me voir pour un camping privé, je leur
ai dit: Dès le moment où le crédit touristique sera
adopté, venez me voir. Et on établit également les
critères de rentabilité, d'entreprise, les critères moraux
de la personne qui vient nous trouver.
Par exemple, je songe aux gérants de restaurant, par exemple,
à un gérant chez Kerhulu, qui est là depuis dix ou quinze
ans, qui connaît ça à la perfection, qui a le sens de
l'administration et qui pourrait nous donner un restaurant très
très bien, mais qui n'a pas l'argent pour se le bâtir. Eh bien!
sur le plan moral et sur le plan professionnel, ce sont de très belles
garanties que le gars nous donne à ce moment-là. Alors, je pense
que ça pourrait répondre à la question de savoir si l'on
peut aider ces gens-là. Si on avait le crédit touristique, on
pourrait aider dans tous les secteurs.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que ces prêts-là seraient
seulement pour la construction de restaurants?
M. LOUBIER: Ah, non, non!
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'ils pourraient s'appliquer pour la
construction ou l'aménagement d'une piste de ski?
M. LOUBIER: A tout. Tout: restauration, hôtellerie,
camping, piste de ski, tous ces projets-là. Maintenant, M. le
député de Brome, pour votre question sur le ski, M. Charron vient
de me glisser un petit papillon qui dit que l'étude de
rentabilité sur le mont Ste-Anne est en marche et inclut l'étude
de la contribution du ministère à la bonne exploitation des
centres de ski. C'est en marche, cette étude-là, et nous allons
avoir un rapport de cela. Alors nous avons pris comme projet pilote, le mont
Ste-Anne, pour voir si, dans le secteur précis du ski, il serait
avantageux et profitable que le gouvernement intervienne. Il pourrait
intervenir par le truchement du crédit touristique.
M. BROWN: At this time, Mr. Minister, who is in charge of the
priority or the publicity for skiing general?
M. LOUBIER: Pour la publicité, celui qui est en charge
c'est le sous-ministre, M. Prévost, qui est assisté de
techniciens et qui est allé chercher également cette année
M. Claude Colette, qui est une compétence, sinon la plus belle
compétence actuellement dans la rédaction. Il est technicien en
arts graphiques et tout cela.
M. BROWN: Now for instance, still in skiing, Mr. Minister, what
is your opinion about a law gouverning skiing in the province of Quebec?
M. LOUBIER: Quoi, a law?
M. BROWN: Une loi régissant le ski comme il en existe
pareillement dans les autres places du monde?
M. LOUBIER: Je viens de répondre à cela. C'est
qu'actuellement, en plus du mont Orford qu'on a étudié, on a un
projet qui est étudié par
des experts, au mont Ste-Anne. On se sert de ce projet-là pour
voir quelles décisions le gouvernement voudrait prendre et de quelle
façon, par quelle modalité le gouvernement devrait se
rendre...
M. BROWN: Ce n'est pas ma question. Pardonnez-moi, c'est une loi
pour régir tout le ski ici, dans la province, pour la
sécurité, etc. Est-ce que vous avez une étude de cette
affaire-là?
M. LOUBIER: Non, voici. C'est qu'à ce moment-là, M.
Brown, je pense que vous devez convenir avec moi que l'on intervient
directement dans l'entreprise privée. Il y a des règles qui sont
respectées pour la sécurité dans tous les centres de ski.
Vous avez des « ski-patrols » qui sont là ou à peu
près partout et nous avons des salles de secours un peu partout.
M. BROWN: Je comprends bien. Mais pour les patrouilles de ski, il
faut une loi et des règlements pour régir la
sécurité, une loi de l'Ontario en une loi du Vermont, parce que
nous sommes l'un des endroits les plus importants.
M. LOUBIER: Merci de la suggestion. Nous allons la prendre en
note. Maintenant pour la publicité du ski, M. Brown, les annonces pour
le ski, simplement le ski, qui étaient de $50,000, passeront à
$100,000 cette année, à travers tout le Canada et les
Etats-Unis.
M. BROWN: Mais il est très important de prendre chaque
centre de la province de Québec et de donner la même chose pour
chaque centre.
M., LOUBIER: Je comprends votre question là. Votre suggestion est
très bonne.
M. HOUDE: Monsieur le ministre, vous avez indiqué une
centaine d'employés. Etant donné que vous touchez
carrément à plusieurs points qui se rapportent au sport je
pense au camping, au ski, tout cela, on en discute depuis tantôt et vous
parlez également de planification est-ce que quelqu'un de votre
ministère n'est plus ou moins qu'un trait d'union, mais permanent? Je
pense que cela peut se justifier avec, par exemple, le bureau des sports et
loisirs du ministère de l'Education?
M. LOUBIER: Il y a M. Charron qui est depuis quelques mois en
charge de toutes ces questions-là et qui même, à un moment
donné, en plus du sous-ministre, M. Labrie, siège sur CPAR,
à ARDA et tout cela, il se fait l'intermédiaire entre les
différents ministères.
Là, je pense que demain il va à l'ARDA avec tout cela. Et
vous avez également le docteur Lemieux qui, pour les parcs, s'occupe
directement de la planification, de l'aménagement de nos parcs pour fins
récréatives, de camping, etc. Et nous avons, avec l'engagement de
M. Conan Ar-senault, le véritable spécialiste.
M. HOUDE : Il ferait le joint avec ce bureau-là.
M. LOUBIER: Il ferait le joint, par exemple, avec... Le Dr
Lemieux a quelque chose, au budget à un certain moment, etc. au lieu que
ce ne soit le Dr Lemieux qui en a dix fois par-dessus la tête, qui
intervienne à ARDA et tout cela, le Dr Lemieux pourrait
déléguer un gars comme M. Conan Arsenault pour aller
représenter telle chose. Le Dr Corbeil, dans son secteur, peut faire la
même chose. Le directeur de la protection, la même chose, le
sous-ministre...
UNE VOIX: Est-ce que c'est compris sur vos dépenses quand
vous parlez de l'éducation dans les loisirs?
M. HOUDE : Dans le ministère de l'Education il y a un
bureau des sports et loisirs...
M. LOUBIER: Il y a M. Pierre Leclerc.
M. HOUDE: ... qui touche infailliblement à ces
sujets-là.
M. LOUBIER: Oui, mais voici. Il ne faut pas se perdre. Je pense
qu'il y a une nuance très importante à faire. Les loisirs au
ministère de l'Education le sont pour une grande partie sur le plan
éducatif et culturel, tandis que l'aménagement de nos campings,
de nos parcs, cela a une texture sociale et un but social, c'est clair. Mais
cela a tellement d'implications économiques que cela ne peut pas
être mis dans la même poche.
M. HOUDE: D'accord, M. le ministre, mais quand même...
M. LOUBIER: On regarde souventes fois, par exemple,
l'aménagement des campings, de ces choses-là. On les regarde sur
le plan social, c'est bien évident, mais également on regarde la
manne économique.
M. MICHAUD: La rentabilité...
M. HOUDE: En somme, vous devez vous occuper quand même des
problèmes de ski, disons, vous ne pouvez pas penser ski, ici au Canada
ce n'est pas ma faute, c'est une loi
sans penser à une association responsable du ski, sur les plans
local, provincial, national et international.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. HOUDE: Même chose quand vous parlez d'animateurs de
plein air avec votre école provinciale de camping. Cela ne
s'arrêterapas, vous le dites vous-même, à la question
uniquement matérielle, vous allez penser tantôt à la
formation, j'imagine, d'animateurs de plein air!
M. LOUBIER: C'est cela.
M. HOUDE : Vous allez un jour penser à avoir sur vos
terrains de camping des sauveteurs pour empêcher les noyades...
M. LOUBIER: C'est cela.
M. HOUDE: C'est dans ce sens-là que je dis...
M. LOUBIER: Non seulement on va penser, M. Houde, mais cette
année nous en aurons.
M. HOUDE: Bravo!
M. LE PRESIDENT: Articles 1, 2, 3,4, 5.
M. VAILLANCOURT; A quel article est-on rendu?
M. BROWN: On the business of skiing again, I was asking if we had
a futuristic planning committee. Because it is so important to skiing over all
in the Province of Quebec, not only for Laurentians, or the Eastern Townships
or the Quebec region, but to-day with an investment of a million dollars, this
is just about the smallest amount which you can get a first class ski project
working; with an investment of a million dollars we have week-end skiing. The
reason we have week-end skiing only is that we are not in competition with
those centres in the world who are producing seven-days-a-week skiing. Now the
idea of this is, if persons are taking a vacation and they are going somewhere
for fourteen days or seven days, they want to be sure, regardless of the
weather, regardless of what happens, that they are going to have their full
vacation and have a good time doing it in the centre that they choose.
Well, unfortunately so far, we are just a new group starting out on this
comparatively speaking. Unfortunately we haven't coordinated all the recreation
services in these different areas that bring into the province tourists who are
bringing millions of dollars to the Quebec. We have not accentuated the fact of
having seven-days-a-week recreation. If a person makes reservations at Mont St.
Anne for skiing, and if it rains two days during the seven days, activity is
not coordinated that they are going to have fun, that they are going to enjoy
themselves in something else in the same area. And this is why it is so
important that there should be planning in tourism especially for skiing
centres, so that not only they use two days a week but they have seven days a
week to yield a profit for this investment of millions of dollars that our
people are putting in the Province of Quebec. Not only that, we should keep in
mind that the summer services could be used in the same centre. I think that
this is the most important because the private individuals who put their money
in skiing and are drawing a bare minimum...
There is no coordination in the recreation services of the community.
And I would like to suggest to the Honorable Minister that perhaps in his
planning committee and I am sure that each center will be extremely pleased to
know that this service was being instituted, that they would act in an advisory
capacity, perhaps visit other ski centers, maybe have a committee of skiing in
the province of Quebec, who could meet regularly with Government officials to
coordinate our affairs and get the best out of the skiing dollars. Because it
is a most important one in the Province of Quebec.
M. LOUBIER: Je remercie le deputé de sa suggestion.
Maintenant, il y a une situation un petit peu paradoxale. C'est que les
associations régionales de propriétaires de pistes de ski n'ont
pas cru bon encore d'opérer le regroupement de toutes les associations
et de pouvoir, par exemple, par la force de cette union, qui serait sous le
même chapeau, y faire des représentations uniformes. Ainsi il peut
arriver qu'on ait des revendications de telle association régionale et
que nous avons une autre recommandation d'une autre association
régionale. Ce qui serait souhaitable dans la ligne de pensée
tracée par le député de Brome, c'est que ces associations
régionales se groupent et ensemble nous arrivent avec un mémoire
bien précis où nous pourrions retrouver une certaine
homogénéité dans leurs revendications. Cela travaillerait
mieux. Mais la suggestion qu'il vient de me faire, je vais la transmettre au
conseil du tourisme. D'ailleurs, cela s'est discuté déjà
parce que vous savez qu'il y a au conseil du tourisme, M. Plamondon,
propriétaire du manoir Saint-Cas-
tin et des pistes de ski qui sont là et, s'il y en a un qui a
à coeur le ski, c'est lui qui a fait sa vie là-dedans. Alors on
en a discuté et on en discutera et je pense que, comme premier pas, il
serait peut-être bon d'inviter les associations régionales de ski
à se regrouper et...
M. BROWN: Exactement.
M. LOUBIER: ... probablement à présenter un
mémoire.
M. BROWN: Je vois la même chose pour le hockey, le rugby,
les autres places. Il est avec une chose, mais il y a les régionales
avec...
M. LOUBIER: Alors l'article 1, est-ce que c'est d'accord?
M. MICHAUD: Les articles 2, 3, 4,... M. LOUBIER: On s'en irait
à l'article 6.
M. MICHAUD: L'article 6, c'est presque le double du budget,
$3,600 à $8,000.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, le sous-article 5
à l'article 1, j'aurais quelques suggestions à faire. J'ai
remarqué sur les dépliants du ministère du Tourisme que la
région des Cantons de l'Est n'est pas tellement annoncée.
M. LOUBIER: Non, voici. Est-ce que le député...? Ce
n'est pas à cet article-là.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas l'article 5?
M. LOUBIER: Non, ça c'est l'article de publicité
pour l'administration. Alors quand on sera rendu au poste budgétaire
précis, à ce moment-là, on y viendra. D'accord?
M. LE PRESIDENT: L'article 6.
M. LOUBIER: Alors, la première tranche est adoptée.
La deuxième est-ce qu'on attend à ce soir?
M. BINETTE: J'ai une question sur le sous-article 6.
M. LOUBIER: Oui.
M. BINETTE: Au sous-article 6, on voit les dépenses
doublées au point de vue des automobiles. Est-ce l'achat d'une autre
automobile tout simplement?
UNE VOIX: L'auto du ministère.
M. LOUBIER: C'est un accident de plus.
M. MAILLOUX: Avec la Cadillac.
M. LOUBIER: Cela pourrait être un accident de plus mais le
sous-ministre m'a dit qu'ils ont acheté une automobile. Ils veulent
acheter une automobile...
M. MAILLOUX: Une Cadillac.
M. LOUBIER: ... de plus. Vous savez comment on est
organisé. On a un sous-ministre dans l'édifice de la Voirie, sept
ou huit employés, une dizaine. Quand on veut avoir des renseignements,
par exemple, à la faune, il faut descendre au jardin zoologique si on a
un message ou autre chose à envoyer au jardin zoologique. On veut avoir
quelque chose à la protection, il faut aller sur la rue Turnbull. On a
un autre message à envoyer, par exemple, à l'administration des
parcs, on va sur la rue St-Jean...
M. BINETTE: Adopté, d'accord. M. MICHAUD: Adopté
également.
M. LOUBIER: On va aller à la comptabilité, sur la
Grande-Allée. On peut aller ailleurs, si vous voulez.
M. BINETTE: Le député de Brome...
M. LOUBIER: A 6 heures, si vous permettez, on finira ce soir.
UNE VOIX: Terminé.
M. LOUBIER: D'accord, finissez votre question.
M. BROWN: Je poserai une autre question après.
M. LOUBIER: Non, non, allez-y, M. le député de
Brome.
UNE VOIX: On va terminer l'article 6?
M. BROWN: This is the question, Mr. Minister, that I would like
you to think about. We do not want to discuss your personnel because you do not
have your deputy minister here. But do you feel, from your experience in your
Department, that the salaries of the average person in your Department are as
high as the
salaries in many of the other Departments in this Government?
M. LOUBIER: Eh bien, voici. C'est que, par exemple, à
plusieurs niveaux, les salaires sont avantageusement comparables. Si je le
prends sur le plan des sous-ministres, je dois vous avouer que nos
sous-ministres ne reçoivent pas le traitement équitable qu'ils
devraient recevoir et que reçoivent les sous-ministres des autres
ministères. Et même, dans la majorité des cas pour les
hauts fonctionnaires, je pense que c'est comparable, si l'on tient compte de
l'échelle, à ce qui se passe dans les autres
ministères.
M. MAILLOUX: Est-ce que la différence est forte?
M. LOUBIER: Assez forte.
M. MAILLOUX: Mais, qu'est-ce que ça veut dire?
M. LOUBIER: Cela veut dire, par exemple, que si les
sous-ministres adjoints ont $16,000 actuellement, dans d'autres
ministères ils peuvent avoir $20,000 ou $22,000...
M. GAGNON: Jusqu'à $25,000.
M. LOUBIER: Le sous-ministre en titre a $18,000, ou $20,000 et
dans d'autres ministères c'est $22,000, $24,000, $25,000.
M. GAGNON: C'est $25,000 à la Santé.
M. MAILLOUX: Qu'est-ce qui motive ces
différences-là?
M. LOUBIER: D'abord c'est la Commission de la fonction publique
qui l'a décidé. J'en ai parlé avec M. Roch Bolduc et il
m'a dit que lorsqu'ils avaient établi ces salaires-là, il y a
quelques années, c'avait été décidé de cette
façon-là pour telle raison, telle raison, telle raison et telle
raison. J'ai dit: Pourquoi? vous m'avez donné toutes les raisons, mais
pourquoi? Il a dit: Cela a été décidé ainsi. Alors,
je lui ai demandé de reviser ces salaires-là et de ne pas traiter
en enfants pauvres nos sous-ministres qui sont aussi intelligents que les
sous-ministres dans les autres ministères.
M. MAILLOUX: Comment la Commission de la fonction publique
peut-elle considérer qu'un sous-ministre, ou un sous-ministre adjoint,
ne doit pas avoir le même salaire d'un ministère à l'autre?
Quelle raison donnent-ils?
M. LOUBIER: Ah! Disons, si le député me permet, je
lui donnerai...
M. VAILLANCOURT: Comme suggestion...
M. LOUBIER: Dans un cas, une raison que j'ai trouvée
idiote, mais qui est peut-être un petit peu personnelle pour que je la
dise en comité, je la dirai au député. Alors, c'est
discrétionnaire un peu. Et je trouve ça discriminatoire. Ils
devraient avoir le même traitement que les autres sous-ministres.
M. MAILLOUX: C'est bien normal.
M. LOUBIER: Je l'ai demandé. Cela fait quelques fois que
je le demande et je suis même allé une fois avec M. Charron, je
pense. On était allé à l'édifice voir M. Bolduc. Je
lui avais glissé ça à nouveau.
Alors, à ce soir, à 6 h 15.
M. LE PRESIDENT: Tous ces articles sont adoptés. A quelle
heure?
M. LOUBIER: Ce soir à 8 heures? A 8 h 15, la reprise.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. La séance est
remise à ce soir à 8 h 15.
(Reprise de la séance à 8 h 20 p.m.)
M. SHOONER (président du comité des
crédits): A l'ordre! La séance commence avec l'article
numéro 2 à la page 155.
M. LOUBIER: Oui, c'était adopté. Si vous avez une
autre question, c'est très bien.
M. BROWN: Combien d'inspecteurs avez-vous avec les «
outfitters » maintenant à la fonction publique.
M. LOUBIER: Pardon?
M. BROWN; How many inspectors do you have with the outfitters
association now? The outfitters club?
M. LOUBIER: Au poste budgétaire 2, cela? Au service de
l'aménagement.
M. BROWN: Non, non, au poste budgétaire 1.
M. LOUBIER: Il y en a deux qui étaient là
antérieurement et puis on a le double cette année. On en aura
deux autres.
M. BROWN: Combien de clubs avez-vous maintenant? Combien de clubs
avez-vous pour l'inspection, pour les deux?
M. LOUBIER: Bien, est-ce que vous aimeriez que je vous donne la
brochure que nous avons et qui donne plus de détails?
M. BROWN: Bon!
M. LOUBIER: Ce serait peut-être mieux. Elle donne plus de
détails sur tous les clubs; où ils sont situés, qui est
propriétaire, etc. Aimeriez-vous mieux ça?
M. VAILLANCOURT: Ce serait intéressant.
M. LOUBIER: Voulez-vous qu'on en envoie chercher tout de
suite?
M. BROWN: Non, ce n'est pas nécessaire!
M. LOUBIER: M. Brown, M. Vaillancourt, M. le député
de Fabre, M. le député de Gouin. Est-ce que vous aimeriez...
UNE VOIX: Disons une vingtaine de copies.
M. LOUBIER: Ecoutez un peu, aimeriez-vous avoir toutes les
brochures qu'on a, un exemplaire de chacune?
DES VOIX: D'accord!
M. LOUBIER: Alors, je pense bien qu'à ce moment-là,
M. Brown, vous allez avoir tout ce qu'on a. Voici une série
incomplète que nous avons, actuellement. Vous allez trouver toute sorte
de choses là-dedans. Et cela, c'est pour répondre à
l'appréhension de mon ami de Deux-Montagnes. Cela, ça
été fait avant que j'arrive.
M. BROWN: How many inspectors were there « pour les clubs
privés »? Combien d'inspecteurs avez-vous pour les clubs
privés?
M. LOUBIER: Inspecteurs du ministère? M. BROWN: Oui.
M. LOUBIER: Bien, ce sont nos agents réguliers de chacune
des régions qui, à un moment donné, surveillent tous ces
territoires-là; mais pas d'une façon très précise
à cause du manque d'effectif que nous avons... Mais chacun des
territoires privés doit avoir un gardien qui a sensiblement les
mêmes droits et obligations que nos gardes-chasse de protéger
d'une façon plus modeste le territoire qui est là.
M. BROWN: On dit ici dans la rubrique de M. Hunter qu'il y a 219
clubs privés qui ont été annulés.
M. LOUBIER: Plus que ça! Près de 300.
M. BROWN: Les inspecteurs ouïes gardiens en charge de clubs
comme ça, que deviennent-ils maintenant cette année?
M. LOUBIER: Bien voici. Ce ne sera pas pire que c'était
avant. Il n'y avait pas de gardien. Alors tout de suite en partant: il n'y aura
pas de gardien. Sauf, qu'à ce moment-là, par exemple, nous avons
donné à nos gens la liste de ces clubs qui ont été
libérés. Nos agents connaissent cette liste-là et savent
qu'ils doivent jeter un oeil plus attentif qu'avant sur ces territoires qui ont
été libérés. Et cette année... mais je pense
qu'on tombe à l'autre poste budgétaire à ce moment-ci. Si
le député de Brome voulait me permettre d'attendre à
l'autre poste budgétaire, je pense bien qu'on le réglerait d'une
façon définitive.
M. BROWN: Oui, d'accord! Et en même temps, je
réserve le droit de poser des questions.
M. LOUBIER: Ah! toutes les questions, d'accord. Alors le poste
budgétaire 2; Service d'aménagement de la faune.
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est ça.
UNE VOIX: Traitement.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. MAILLOUX: L'augmentation des salaires de $805,600 contre
$691,600, est-ce qu'il s'agit de biologistes de gardes-chasse
supplémentaires?
M. LOUBIER: Ce sont des biologistes. On en avait 112 on va en
avoir 128.
M. MAILLOUX: Très bien!
M. LOUBIER: Pas nécessairement, par exemple, comme l'a dit
le sous-ministre parce que je n'ai pas la science infuse le
sous-ministre vient de me signaler que ce ne sont pas nécessairement des
biologistes mais ceux qui aident les biologistes. Alors nous augmentons de 26
le personnel qui doit oeuvrer avec les biologistes. Il y aura des biologistes,
des ingénieurs, des techniciens-biologistes.
M. VAILLANCOURT: Est-ce à cet article- là qu'on
peut parler de pisciculture?
M. LOUBIER: Oui.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il est question d'avoir un biologiste
à la pisciculture du lac Lyster à Baldwin's Mills?
M. LOUBIER: En ce moment, on a encore un biologiste
itinérant qui se promène et qui va dans les cas où il y a
des problèmes.
M. MAILLOUX: On n'est pas rattaché à ça;
nous avons des achats de poisson...
M. LOUBIER: Bah! Je pense qu'on le traite immédiatement
pour se renseigner, parce que je ne veux pas être formel et sacramentel
dans les sous-articles. Si on le discute tout de suite, on le discutera tout de
suite.
M. VAILLANCOURT: Je ne sais pas.
M. LOUBIER: On verra. Allons-y, allons-y. Alors, comme le disait
le Dr Corbeil nous avons des biologistes ici. Des biologistes qui s'occupent de
la division de la pisciculture et qui vont là où il y a des
problèmes, tout simplement. C'est une méthode
régulière. Alors, à ce moment-là, le
député de Stanstead devra comprendre que, comme lui, je suis
aussi malheureux qu'on n'en ait pas plus. Le Dr Corbeil aimerait bien, je
pense, en avoir plusieurs de plus...
M. VAILLANCOURT: Je pose cette question-là, parce que
plusieurs de la région se demandent pourquoi il n'y a pas un biologiste
résident à la pisciculture de Baldwin's Mills.
M. LOUBIER: Bien, disons que pour cette année, il faudra
leur dire que malheureusement ils n'en auront pas encore, mais que le
biologiste itinérant dont a fait mention le Dr Corbeil, dans la mesure
du possible va pouvoir répondre à leurs besoins ou à leurs
demandes.
M. HARVEY: Est-ce que vous avez encore de la difficulté
à vous en trouver des biologistes? Ils sont très rares.
M. LOUBIER: Ce qui arrive, M. Harvey, M. le député
de Jonquière-Kénogami...
M. HARVEY: Jonquière tout court.
M. LOUBIER: ... c'est que, cette année, le Dr Corbeil me
dit que c'est un petit peu plus facile que ça l'était pas
parce que je suis là, les circonstances sont à cet
effet-là mais, d'un autre côté, ce qu'il y a de
malheureux et de déplorable, c'est qu'à un moment donné on
aurait besoin, on pourrait et on voudrait engager un biologiste, mais à
cause de toutes les chinoiseries du budget, de la Fonction publique et tout
ça, quand on est prêt à les engager, on ne peut plus, on
n'a plus rien au budget et il arrive toute sorte d'embêtements.
UNE VOIX: Qu'on en engage ailleurs... M. LOUBIER: C'est ce qui
arrive.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a un plan et un programme
d'ensemencement? Quels sont les critères qui justifient ça,
l'ensemencement des lacs et des rivières?
M. LOUBIER: Bien, est-ce que... M. MICHAUD: Voilà.
M. LOUBIER: A moins qu'on le vide tout de suite. Très
bien.
M. MICHAUD: Non, non.
UNE VOIX: Qu'on vide le lac?
M. LOUBIER: Allons-y donc tout de suite.
Mon sous-ministre me dit qu'on pourrait le discuter illico. Achat de
poissons et nourriture. M. le Président, est-ce que vous avez objection
à ce qu'on discute de tout ça?
M. MAILLOUX: En parlant de pisciculture, je voudrais revenir sur
un sujet...
M. LE PRESIDENT: Non, non.
M. VAILLANCOURT: En ce qui concerne l'achat de nourriture pour la
pisciculture, est-ce que c'est l'article que l'on étudie?
M. LOUBIER: L'article 9. Sous-article 9. Alors, M. Michaud, vous
voulez savoir s'il y a un plan...
M. MICHAUD: S'il y a un plan et un programme d'ensemencement des
lacs et des rivières?
M. LOUBIER: Voici, ça peut se diviser en deux parties.
D'abord, répondre aux demandes des associations, aux demandes des
municipalités, aux demandes des sportifs parce qu'il y a des plaintes
disant que tel ou tel lac ou que, dans telle région, les lacs n'ont plus
de poisson. On ne va pas automatiquement mettre du poisson. On commence par
faire des inventaires pour vérifier, voir si réellement ils en
ont besoin. Il faut établir d'abord la cause. Si réellement c'est
ça la difficulté, bien, selon les besoins, on suggère un
ensemencement. Dans d'autres sections, comme dans nos parcs et nos
réserves, nos biologistes étudient les lacs et, selon les
nécessités, font les ensemencements dont on a besoin.
M. MICHAUD: Dans les causes du tarissement, est-ce qu'en dehors
des causes naturelles, il n'y a pas le public qui ne suit pas les
règlements? Est-ce qu'il y a amélioration de ce
côté-là?
M. LOUBIER: Je ne comprends pas votre question.
M. MICHAUD: Bien, dans le public est-ce qu'il y a beaucoup
d'infractions aux règlements de la chasse et de la pêche? Est-ce
qu'un lac peut être littéralement vidé, parce qu'il y a
trop de personnes qui...
M. LOUBIER: Oui, voici. C'est qu'il ne faudrait pas penser que le
ministère veut actuellement se lancer dans une politique d'ensemencement
pour faire du « put and take », comme on dit. Alors, jeter 15,000
ou 20,000 truites dans un lac, aller pêcher et vider tout ça et on
vous en remettra l'an prochain. Parce qu'à ce moment-là, nous
oublions dépenser qu'il faut assurer une
régénération naturelle de notre poisson et que ça
n'a pas de sens. Tout simplement, on ne pourrait pas le faire, d'abord
financièrement et, d'un autre côté, ça ne servirait
pas les intérêts de la faune du Québec de procéder
de cette façon-là. Mais il arrive que, dans certains lacs que
nous avons ouverts au public comme dans certains clubs privés, des lacs
ont été non seulement vidés, mais de fait ils ont
été vidés.
Alors à ce moment-là, quand il s'agit de faire du «
put and take », on est assez prudent et les autorités du
ministère, les spécialistes du ministère étudient
comme le disait le Dr Corbeil - d'une façon scientifique et d'une
façon rationnelle aussi la nécessité de faire de
l'ensemencement parce que nous ne voudrions pas qu'au Québec, à
un moment donné, ça soit sur tout le territoire du Québec
du « put and take » et puis qu'on dise aux gens: Eh bien, videz les
lacs, quand il n'y en aura plus on en mettra; ça n'a pas de sens cette
affaire-là. C'est un peu comme une insémination artificielle si
vous me permettez la comparaison. Par un manque d'obéissance à la
loi, ça peut-être un surplus dans le nombre de pêcheurs.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il n'y a pas une autre cause aussi dans le
fait que le ministère de l'Industrie et du Commerce accorde des permis
commerciaux, par exemple, pour la pêche? Pour ce qu'on appelle la «
pêche à fascines »? Avez-vous un contrôle
là-dessus?
M. LOUBIER: Bien, disons, oui, que cette situation-là peut
se retrouver dans certains coins. Mais c'est par exception que le
phénomène se répète.
M. MAILLOUX: M. le Président...
M. MICHAUD: A peu près cinq cents permis commerciaux de
pêche sont accordés comme ça par le ministère de
l'Industrie et du Commerce. Est-ce que vous avez des moyens de contrôle
sur cela?
M. LOUBIER: Bien, les moyens de contrôle, c'est qu'à
un moment donné, lorsque ça relève de notre juridiction,
et qu'on me fait une demande pour accorder un permis commercial, je l'ai
toujours référée jusqu'à présent, aux
autorités compétentes du ministère demandant: Qu'est-ce
que vous en pensez? Que ça vienne de députés
ministériels ou de l'Op-
position, quand il y a rapport me disant: Cela n'a pas de bon sens. Cela
n'avait pas de bon sens et puis ce n'était pas accordé. Alors,
à ce moment-là, je pense qu'il y a une collaboration assez
étroite entre les deux ministères et nous surveillons ces
requêtes et quand nous les accordons, évidemment, ça peut
causer, comme vous le dites, dans certains coins un embêtement. Mais
disons que c'est par exception et qu'il ne faudrait pas partir de cet
état de faits que l'on retrouve de façon assez éparse pour
dire que ça devient pour nous un embêtement majeur.
M. MICHAUD: Surtout en Gaspésie, je pense. La pêche
au saumon.
M. LOUBIER: Bien, vous en avez ailleurs aussi. Si vous parlez de
la pêche au saumon, il y a une entente qui existe entre les deux
ministères, comme M. le ministre vous le disait. Il ne s'émet
aucune nouvelle licence, aucun nouveau permis pour la pêche au saumon en
mer sans qu'il y ait consultation entre nos ministères et depuis
quelques années, il n'en a pas eu de nouvelles. Il y a des
renouvellements, mais il n'y a pas de nouveaux permis d'émis.
M. MICHAUD: Puisqu'on est là-dedans, sur la pollution des
eaux, est-ce que vous avez un certain contrôle sur la Régie des
eaux?
M. LOUBIER: Est-ce que vous n'aimez pas mieux attendre un
peu?
M. MICHAUD: Très bien.
M. LOUBIER: Parce que voici. Bien, je peux répondre tout
de suite. C'est que le contrôle que nous avons est très
secondaire, très très secondaire, malgré qu'il ne faudrait
pas penser, à ce moment-là, que depuis 10 ans, il n'y a pas eu un
certain joint entre différents ministères pour en arriver
à une solution, mais malheureusement ça tarde à se faire
connaître et, à un moment donné, ça se retrouve
toujours à la régie des eaux, je pense, et il n'y a rien de
spécifiquement concret qui...
M.VAILLANCOURT: C'est la régie des eaux qui s'occupe de
ça?
M. LOUBIER: Eh bien, disons que c'est le chapeau
suprême.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: M. le Président, pendant qu'on discute
l'article de la pisciculture, je voudrais revenir sur un sujet dont j'ai
traité en Chambre, pendant que les officiers du ministère sont
là. Devant la politique préconisée par le ministère
du plus grand nombre pouvant aller sur les lacs, devant la pression formidable
à laquelle nos lacs sont soumis actuellement, (quand je regarde
évidemment les dépliants du ministère de 1963-64 et
1964-65), j'ai constaté, quand même, que les quatre
établissements de pisciculture provinciaux ont un rendement accusant une
diminution de près de 3 millions. Je conviens que, tel que vous dites,
l'ensemble de ces totaux est de 4%: la production totale des
établissements de pisciculture avec celle des stations privées.
Mais il demeure un fait quand même. Si nos lacs subissent une telle
pression avec la nouvelle politique du ministère l'on constate que,
après des demandes de deux ans, les commandes de certains clubs
privés ne sont pas remplies encore.
M. LOUBIER: Par les établissements de pisciculture
privés.
M. MAILLOUX: Par les établissements de pisciculture
privés. De quelle manière le ministère entend-il prendre
les précautions pour ces pressions qu'on va faire subir aux lacs de
toute la province de Québec...
M. LOUBIER: Eh bien, voici, M. le député de
Charlevoix. Je trouve que les propos que vous tenez sont surprenants. Parce
qu'il y a des plaintes des établissements privés qui nous disent
qu'ils ont un surplus. Et ils vivent actuellement dans un certain climat
très factice et, à mon sens, qui n'est pas réaliste,
d'appréhension. Qu'est-ce qui va nous arriver, avec l'élimination
graduelle des clubs privés? Qu'est-ce qui va arriver avec la production
de nos établissements? Alors c'est pour ça que je trouve
difficilement conciliable l'affirmation que vous venez de faire avec
l'état de fait qui semble avoir lieu actuellement. Les
établissements de pisciculture privés semblent produirent ou
disent qu'ils produisent actuellement plus que la demande.
M. MAILLOUX: Là, évidemment, moi, je...
M. LOUBIER: Et on insiste même dans la Beauce,
ça m'est arrivé pour que le gouvernement achète ces
établissements privés.
M. VAILLANCOURT: Pour ensemencer des lacs?
M. LOUBIER: Oui. Mais à ce moment-là, je pense que
le ...
M. VAILLANCOURT: L'idée serait peut-être bonne.
M. LOUBIER: Je pense qu'il serait opportun de signaler à
l'attention des membres du comité que l'avenir de la pisciculture
privée n'est pas désespérée. Ce qui va arriver
c'est qu'avec l'ouverture, la libération ou, au sens orthodoxe du mot,
la libéralisation de ces territoires, nous allons faire appel, à
un moment donné, à la pisciculture privée. Et nous avons
l'impression que, du moins pour ma part, je parle en mon nom comme ministre si
vous voulez, j'ai l'impression qu'à ce moement-là, ça
pourrait nous coûter moins cher que si nous aménagions
nous-mêmes de nouveaux établissements et que nous fournissions le
poisson et l'ensemencement. Faire appel aux...
M. MAILLOUX: Ce qui est incompréhensible
là-dedans...
M. LOUBIER: Actuellement non. Ce n'est pas sur un plan...
M. MAILLOUX: Il y a quand même une chose
d'incompréhensible là-dedans. Est-ce que la pisciculture
privée organisée actuellement est dans un seul coin de la
province de Québec ou s'il y en a partout dans la province?
M. LOUBIER: Des établissements de pisciculture? Il y en a
partout.
M. MAILLOUX: Dans toute la région de la rive nord,
ça fait deux ans que les commandes retardent. Une année, deux
années.
M. LOUBIER: De la pisciculture privée?
M. MAILLOUX: Des gens qui font des commandes officielles?
M. LOUBIER: Il y en a partout actuellement M. MAILLOUX: Ah! moi,
je dirais que non.
M. LOUBIER: Eh bien, il y a la pisciculture de Tadoussac.
UNE VOIX: Il y en a ici à Québec.
M. LOUBIER: Il y en a autour de Québec, oui.
UNE VOIX: Autour de Québec, il y en a à l'île
d'Orléans.
UNE VOIX: Dans le comté de Maskinongé.
M. LOUBIER: Il y en a à peu près partout dans la
province. Il y en a dans la Beauce qui désservent la Beauce,
Bellechasse, Dorchester et tous ces coins-là.
M. MAILLOUX: Alors, le ministère a l'assurance que
même avec la forte pression qu'on va faire subir aux lacs, avec la
pisciculture privée et la pisciculture gouvernementale, vous avez toutes
les possibilités de remplacement pour toute la province.
M. LOUBIER: Eh bien, voici. C'est parce que je n'oserais pas,
à ce moment-là, donner une réponse absolue. Disons qu'il y
a un an, on se plaignait qu'on ne pouvait pas fournir à la demande.
Même avec l'ancien système, on se plaignait que ça ne
fournissait pas à la demande. Alors, est-ce que je devrais m'aventurer
à affirmer que oui, nous allons pouvoir répondre à la
demande l'an prochain, je pense que ça serait illogique de ma part.
M. MAILLOUX: C'est là que le ministre me rejoint lorsqu'il
dit qu'il y a un an, on se plaignait qu'on ne fournissait pas à la
demande. Parce que dans nos bureaux, tous ceux qui faisaient des lacs
artificiels ou qui avaient des lacs qui venaient à épuisement,
nous disaient carrément que les commandes retardaient d'une
année. Alors, c'est la question que le public se pose. Est-ce que la
pisciculture privée publique va être capable d'assurer aux gens
des valeurs de remplacement nécessaires?
M. LOUBIER: A ce moment-là, entre nous deux, il faut
s'entendre. C'est qu'il est difficile de dire à l'entreprise
privée: Lancez-vous dans la pisciculture.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministère a quand même
l'intention d'améliorer...
M. LOUBIER: Bien, disons qu'on s'occupe des territoires qui
relèvent directement de notre juridiction et que la pisciculture de
l'entreprise privée doit essayer de pourvoir elle-même à la
demande.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministère a un dépliant
qu'il donne au public, à l'ensemble des gens qui, dans le commerce
privé, ont de
la difficulté dans la province? Est-ce qu'il y a un
dépliant à ce sujet-là?
M. LOUBIER: Une liste pourra vous être fournie sur
demande.
M. MAILLOUX: D'accord.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a des prévisions en chiffres
sur le nombre accru de Québécois qui auront accès aux
lacs.
M. LOUBIER: Bien, à ce moment-là, je pourrais vous
lancer un chiffre, mais seulement c'est un impondérable. On ne peut pas
prévoir exactement cela; que va-t-il arriver? Combien...
M. MICHAUD: Vous avez ouvert à peu près trois cent
clubs, vous avez annulé des baux, alors, cela profitera à combien
de personnes?
M. LOUBIER: Eh bien, voici. Je pourrais répondre par la
bande, (si vous le voulez parce que c'est la soirée du hockey), je
pourrais vous dire qu'en procédant, par exemple, par la
concrétisation du projet qu'on a lancé la semaine
dernière; régionalisation, fédération,
planification, à ce moment-là, nous allons rejoindre
peut-être 300,000, 400,000, 500,000 sportifs du Québec.
M. HARVEY: Cela sera-t-il immédiatement pour la saison qui
s'en vient?
M. LOUBIER: C'est impensable parce qu'à ce
moment-là, disons qu'on précipiterait tellement la planification
qu'on nous taxerait d'avoir fait de l'improvisation ou d'avoir escamoté
toutes les normes.
M. HARVEY: Il reste tout de même un fait qu'ils sont
ouverts cette année, ces territoires-là! Tout le monde y aura
accès.
M. LOUBIER: Bah! avec une certaine surveillance. Prenez les
réserves qu'on ouvre, cela ne veut pas dire que dans la même
journée 500 ou mille pêcheurs pourront aller sur les
réserves ou sur tel lac.
M. HARVEY: Si c'est contrôlé comme le lac Pikouba
pour toute la région du Saguenay, une chaloupe, c'est certain qu'il n'y
aura pas grand monde qui va fouetter le lac.
UNE VOIX: Il n'y aura pas grand ravage.
M. HARVEY: Parce que je compare le lac Pikouba pour la
région Saguenay-Lac-St-Jean; une chaloupe de disponible pour tous les
gens du territoire, cela ressemble étrangement au type qui vend des
oeufs à Jonquière à 12 cents la douzaine. Il n'en vend pas
souvent. Il n'a qu'une poule et il a beaucoup de commandes.
M. LOUBIER: Si M. le député nous le permet,
à l'article 4, dans le...
M. HARVEY: A 4, très bien, c'est là. M. LOUBIER:
Alors, traitements, article 1. M. MAILLOUX: Deux articles semblables. M.
LOUBIER: Pardon?
M. MAILLOUX: Deux articles semblables, articles 1 et 2. Pourquoi
deux articles semblables : 205,000 et 346,000?
M. LOUBIER: Ah bon, voici! C'est qu'à l'article 1, (la
question est bonne), à l'article 1, ce sont les employés
permanents et, à l'article 2, ce sont les occasionnels. D'accord?
M. MAILLOUX: D'accord.
M. LOUBIER: Alors, article 1, adopté?
M. MICHAUD: C'est quoi un employé occasionnel?
M. LOUBIER: Bien, ceux qui travaillent sur une période de
trois mois, quatre mois, comme gardien, ouvrier, manoeuvre, etc, les
guides.
M. MICHAUD: Est-ce que vous avez beaucoup d'étudiants?
M. LOUBIER: Bien, dans ce secteur, pas énormément,
une trentaine environ. Mais cette année nous allons en prendre plusieurs
à l'article qui traite du tourisme.
M. GAGNON: Au service des parcs également.
M. LOUBIER: Alors, article 3.
M. MAILLOUX: Ceux qui sont engagés à temps partiel,
ceux qui sont protégés par des conventions de travail, six mois
et plus, est-ce qu'ils sont réembauchés cette
année?...Tous les saisonniers?
M. LOUBIER: Disons qu'actuellement, dans les parcs, l'embauchage
n'a pas été effectué complètement si vous voulez.
Il y a eu quelques engagements mais à l'échelle, par exemple, de
commis. Nous avons engagé des étudiants. Même là, en
vertu de la convention collective... ceux qui ont droit de rappel, peuvent
revenir. Ils ont priorité.
M. MAILLOUX: Je parle des guides, sont-ce des
salariés?
M. LOUBIER: Voici, ce sont des occasionnels, s'ils ont fait une
période de trois mois et plus...
M. MAILLOUX: Trois mois et en plus ils ont le droit de
revenir.
M. LOUBIER: C'est la même convention qui s'applique, par
exemple, pour les employés de la Voirie dans nos comtés.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que vous avez
l'intention, cette année, d'engager des étudiants à la
station piscicole pour l'accueil du touriste?
M. LOUBIER: A quel endroit ça?
M. VAILLANCOURT: Baldwin's Mills.
M. LOUBIER: A Baldwin's Mills? On en a engagé seulement
à Saint- Faustin, selon le sous-ministre, il y a un an et deux ans.
M. VAILLANCOURT: Depuis quelques années il y en a à
Baldwin's mais j'ai dû m'en occuper très activement. Cela n'a
jamais été dans les projets du ministère...
M. LOUBIER: Ce n'est pas du patronage ça?
M. VAILLANCOURT: ... C'est parce que c'était
nécessaire. Parce que cela dérangeait les employés
permanents de recevoir le touriste. J'ai constaté que c'était une
économie pour le ministère d'avoir des employés,
c'est-à-dire des étudiants pour l'accueil du touriste à la
station piscicole.
M. LOUBIER: En fait, aussitôt que le service de la faune va
nous le demander nous allons en engager; si nous n'avons pas de demande, on ne
le fait pas.
M. VAILLANCOURT: Mais ce ne semble pas être automatique,
cette affaire-là.
M. LOUBIER: Automatique? non. Bien voici. C'est que j'ai le
sous-ministre, le directeur, le docteur Corbeil qui me disent qu'à ce
moment-là, s'il y a une demande, c'est accepté. S'il n'y en a
pas...
M. VAILLANCOURT: C'est pour cela que je porte ça à
votre attention. Parce que j'ai constaté, moi-même, que, lorsqu'il
n'y avait pas d'étudiants ou des personnes attitrées
spécialement à l'accueil du touriste, cela faisait perdre
énormément de temps aux employés qui ont beaucoup de
travail à faire, l'entretien... etc.
M. LOUBIER: M. Brown, le sous-ministre le prend en note et l'on
va regarder ça, monsieur.
M. VAILLANCOURT: Ce serait bon que ce soient des étudiants
bilingues.
M. LOUBIER: On va y voir. Alors l'article 1, 2 ...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. BROWN: Mr. Minister does this Number 2 include a policy, a
discussion of policy on setting dates for reservation? Or do we go to number 3
for that? Est-ce que la question est générale sur l'article
numéro 2 ou 3?
M. LOUBIER: On peut le passer. Si on le passe là, on ne
reviendra pas. Je n'ai pas d'objection à ce que l'on culbute un peu les
articles.
M. MAILLOUX: Au service de l'aménagement de la
faune...
M. BROWN: In regards to biologists that visit counties to make a
report, is it possible that in the case of visiting Brome or Stanstead that we
should get a copy of that report?
M. LOUBIER: Le rapport est publié annuellement.
M. BROWN: For instance, in Brome county if we have retained the
buck laws, we have fought hard for it.
M. LOUBIER: You want to get it for your county?
M. BROWN: Well, absolutely. But at the same time... this is not
the basis of my ques-
tion. It was taken out a year ago, there was the...
M. LOUBIER: Pas d'objection.
M. BROWN: The thing is that it was taken out a year ago...
In fact, because of the removal of one year and because of the proximity
of Brome county and the same is true for Missisquoi county, to Montreal
and Granby and Magog where the hunters descend in large forces on these
counties because of this, our deer population is decimated and there is
nothing to indicate that this favoured us at all in this particular decision by
the biologists. At the same time, nobody in the county knew that the biologists
had been there. There was no report in the papers, there was no report to me as
a member, there was no report to the Federation as being part of the
Federation. If it is possible, if there is serious study made of the county, it
would be most interesting I think, on the part of many members to see that
report before decisions are made.
M. LOUBIER: Voici. C'est que les études qui ont
été faites l'ont été non pas dans l'intention de
toucher de façon spécifique ou précise le comté de
Brome, mais dans un contexte général. Et le rapport qui a
été présenté était peut-être, par
indicence on a eu des paragraphes, un passage qui traitait du
comté de Brome mais l'étude n'était pas
inspirée par une étude approfondie sur le comté de Brome
particulièrement.
M. BROWN: Non. Je ne parle pas de ce sujet, mais peut-être
que mon approche avec la chasse et la pêche... Nous, nous n'avons pas une
grande connaissance de l'affaire. Une décision a été prise
sans nous, ici au ministère; elle est contre les idées du peuple
et contre la chasse et la pêche dans notre comté. C'estpour cette
raison vous êtes les députés ici et pas
seulement pour moi, mais c'est dans l'intérêt de tous les
députés d'un comté rural de consulter des experts avant de
prendre une décision, si c'est possible.
M. LOUBIER: Bien voici. A ce moment-là, je pense bien que
les députés de chaque comté pourraient nous donner des
idées ou des recommandations...
M. BROWN: Mais c'est très sérieux. Pas des petites,
mais des affaires bien sérieuses.
M. LOUBIER: Mais, à ce moment-là, disons que, pour
ma part, je suis prêt à recevoir des recommandations, des
représentations des députés de chacun des comtés
sur un plan ou un aménagement qu'on se propose de faire ou encore
eh bien, c'est du joli Je pense qu'il y a un aspect scientifique,
biologique dans cette question-là et que les rapports qui nous sont
soumis par les experts qui ont procédé à l'enquête
doivent retenir globalement ou quasi globalement l'attention du ministre. A ce
moment-là, l'analyste peut, indépendamment du
député, de quelque côté de la Chambre que ce soit,
adopter une politique assez uniforme pour tous les comtés et arriver
avec quelque chose de consistant à travers toute la province de
Québec et qui respecte les aspects scientifiques. A ce moment-là,
que ce soit un député de notre parti ou de l'autre parti, je
pense que je dois respecter plus les recommandations faites par un biologiste
ou par des experts que celles qui pourraient m'être faites, d'une
façon très sincère, très honnête, par un
député, mais qui y voit surtout des implications humaines, alors
que dans ce domaine-là on y voit plutôt des implications
scientifiques, des implications qui doivent tenir compte, disons, de la
planification qu'on veut voir aussi uniforme que possible à travers tout
le Québec.
M. BROWN: Pardon me. What I am getting at is this, as you say. It
does'nt matter which party we are talking about. There are good many hunters
and fellows who fish through out the Province, and they are used to one date,
we will say, for their hunting season. Nothing is said about this, nothing is
discussed and we take it for granted, this is going to be the same as last
year. All of a sudden, in the paper, somebody makes an announcement: The date
is going to be this date here.
M. LOUBIER: Non. M. BROWN: Yes, yes.
M. LOUBIER: Cette année, entre autres, cela a
été discuté et je dois apporter un démenti formel
au chroniqueur de la Tribune, M. Huard, qui prétendait que
c'était une décision fantaisiste et capricieuse des
autorités du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, alors que la décision, pour les dates et la période
de temps consacrée, avait été faite de concert avec les
autorités du ministère et les représentants de la
Fédération de la faune du Québec. Ce n'est qu'après
avoir reçu l'assentiment et après avoir dialogué avec la
Fédération de la faune, que nous avons apporté les
dates
soumises et qui devront être respectées. La décision
n'a pas été prise unilatéralement, capricieusement, par le
ministère mais de concert avec la Fédération de la faune
du Québec.
M. BROWN: We would be glad to believe, and I am not criticizing
the Minister or the Board but in the case of the buck law in Brome county, I am
taking this as an instance, because I know about it. There was nobody in the
county of Brome ever consulted or spoken too or even a discussion with when
this buck law was taken off in the county of Brome. There was not a damn word
said on it, and many people in the county were very, very put out about it.
Now, this is not a criticism of you as a Minister of this Department
particularly so, but there is a lack of communication.
M. LOUBIER: M. Brown, je pense que cet imbroglio ou cet
embêtement-là va être nivelé par la création
de la fédération de différentes fédérations
représentant toutes les régions du Québec et, à ce
moment-là, nous allons pouvoir avoir le véritable reflet des
revendications ou des besoins de chacune des régions du Québec.
Ce qui est arrivé, c'est que nous avons dû prendre des instruments
qui étaient à notre portée et nous avons voulu, tant
depuis quelques mois qu'antérieurement, collaborer avec la seule
fédération valable au Québec, la Fédération
de la faune du Québec. Et c'est de concert avec cette
fédération que nous avons un comité de liaison. Il y a des
représentants du ministère et de la fédération.
C'est de concert avec la fédération de la faune qui
représentait tout de même un nombre assez considérable
d'associations de chasse et de pêche du Québec, c'est de concert
avec ce représentant, ce haut-parleur valable, que nous avons
décidé des périodes de chasse et de pêche, et ces
choses-là, Disons que ça va s'améliorer, que c'est
perfectible, que dans certains secteurs il n'y a pas eu de consultation
précise mais qu'avec la formation, la création, le regroupement
de toutes les associations de chasse et de pêche, et sous le couvert de
la fédération régionale, à ce moment-là nous
allons avoir plus facilement le véritable reflet de chacune des
régions et nous allons pouvoir obéir aux demandes qu'ils nous ont
faites, de façon plus lucide et de façon plus rationnelle.
M. MICHAUD: Cette nouvelle structure consultative, est-ce que
ça peut s'apparenter au conseil du tourisme?
M. LOUBIER: Indirectement oui, bien oui.
M. BROWN: I would like to get the feeling of the members here.
Would the Department be against in the case of major changes in the law dealing
with fishing game? Would the Department be against sending a memo to each of
the sitting members in counties who are interested in fishing game? That would
help very very much, I will think. Si certaines suggestions apportent des
changements importants en ce qui regarde la chasse et la pêche par
rapport à ce que le parti libéral avait instauré, s'il est
possible de nous faire rapport de ces changements, cela donnera une grosse
chance à chaque député. Cela nous arrive toujours à
la dernière minute et vous avez des automobiles sur place. Les visiteurs
les appellent. Pourquoi avez-vous fait le changement? Parce qu'il n'est pas
indiqué s'il y a un changement. Le député qui a fait
ça, il est mauvais.
M. LOUBIER: Le député à ce moment-là,
répand, diffuse des brochures, des renseignements. Nous nous servons de
la presse, nous nous servons de la télévision, de la radio, pour
annoncer les amendements, les corrections, les modifications apportés.
Nous avons également un service de publicité au ministère
et, cette année, M. le sous-ministre Brown a tiré la couverte
assez fortement de son côté dans le domaine de la
publicité, avec le sous-ministre du Tourisme, pour lui faire sauter une
partie de son budget pour la publicité, de sorte que nous allons pouvoir
de façon plus efficace renseigner tout le public. Est-ce qu'à ce
moment-là, il faudrait envoyer à chacun des députés
les modifications que nous faisons?
M. BROWN: Les majeures.
M. LOUBIER: Mais, les modifications majeures, encore là,
ça devient une interprétation un peu discrétionnaire. A
quel moment le député va-t-il juger que c'est majeur pour lui et
que le ministre va juger que c'est majeur pour les députés et
pour une région? Alors je pense que le moyen pour atteindre toute la
population est de dégager le député de ces
choses-là parce que si chaque ministère, à chaque
amendement ou à chaque modification, le communique au
député, vous vous rendez compte de ce que cela ferait comme
madrier publicitaire pour chacun des députés à aller
vendre dans son comté.
M. GAGNON: Ça va devenir un bureau d'information.
M. LOUBIER: Je pense qu'il est préférable de se
servir des médiums de publicité et d'at-
teindre le grand public et ne pas donner l'impression aux gens que le
député, dans chacune des régions, c'est un pontife, c'est
le pape qui distribue tout, qui renseigne sur tout; et d'enlever cette forme de
paternalisme qui a survécu à travers les siècles,
principalement dans le Québec à travers les décades, qui
faisait que le député avec sa montre, une chaîne en or et
une canne, décidait tout, renseignait tout et tranchait tout.
Alors je pense que les médiums de publicité que nous avons
actuellement sont à notre portée et, en même temps, les
conférences nombreuses qui se donnent tant par les sous-ministres que
par le ministre, par mon collègue de Gouin, permettent une diffusion
assez rapide et assez adéquate que toutes les corrections et
modifications que nous apportons au ministère.
Est-ce que je me refuse à la demande du député de
Brome? Il faudrait d'abord décider ce qui est majeur, ce qui est mineur,
ce qui est important, ce qui n'est pas important que chacun des
députés reçoivent. Nous avons des dépliants, nous
allons commencer cette année à vous distribuer à chacun
des députés ceux qui font partie du comité au moins
toutes les brochures que nous avons. A ce moment-là, vous allez
trouver une source inépuisable de renseignements et vous allez
constater, par exemple, que pour les « outfitters », les
réservations, les campings et tout ce que vous voudrez, c'est inclus
déjà dans les brochures que nous distribuons partout et que nous
distribuons même par le truchement d'un kiosque d'information touristique
que nous envoyons aux « outfitters », que nous finançons
même partiellement par le truchement de subventions, que nous
finançons pour des associations ou des groupements.
M. BROWN: Mr. minister, I have been eleven years here in Quebec
and there are some here who have been here longer than I have. Then I have yet,
in the instance of one decision by the Department of Chasse et Pêche
it is Tourism now to be notified or to receive any type of
communication dealing with Fish and Game laws. It is very certain that I don't
intend to be the father in the country or distributor of favors dealing with
Fish and Games. But when I saw two years ago a little fawn being shot by a
hunter and thrown into the back of a car, when I saw sort of a thing happening
during the time there was an open season while we have more hunters because of
the proximity to Granby and Montreal, I was extremely disappointed and I felt
that it was one part of my job as a member that I had fallen down on. Now I
have a series of articles
I could read here, repeated at least, ten times by an outstanding
economist. The members are called « county kings » and in charge of
« Chasse et Pêche » in their county. I would like to find who
they are. And it is for this reason that I suggested that there should be, when
we are talking of the Department of Roads, there is an overall plan requested
in the House so that we can receive information about roads being built here
and there in the country. And for the bridges the same thing. May almost every
Department take for granted that the members have a right and should know about
the workings out, major decisions and policies matters in these Departments
here, why should it be a close circuit with the Department of Fish and Games. I
am saying that whether the Liberals be in power or whether the Union National
be in power. I don't believe this at all.
M. LOUBIER: C'est loin d'être un circuit fermé. On
ne vit pas dans une maison de verre au ministère. On nous a même
taxés de faire trop de déclarations, de procéder avec trop
de communiqués. Nous avons, dans les journaux, je pense, notre juste
part de publicité. Aussitôt qu'il y a des amendements,
aussitôt qu'il y a des annonces de politiques nouvelles, ça prend
tous les journaux, tous les mediums de publicité. Je dois dire au
député de Brome qu'à priori, je me refuse à faire
des députés des agents de publicité pour renseigner le
peuple sur des choses comme ça! Alors nous pouvons atteindre le peuple,
la masse et nous nous avons le budget nécessaire par la
voie des journaux, par la voie de la télévision, par la voie de
la radio et par les centaines de milliers de dollars que nous investissons pour
les brochures. Je me demande pourquoi affubler le député de cette
charge accablante, de toutes les modifications dont il croit devoir être
au courant. Il y est comme tout le monde, il y est lors de la discussion des
crédits. Il peut poser n'importe quelle question et demander n'importe
quel renseignement au ministère. Je ne pense pas qu'aucun
député de l'Assemblée législative se soit vu
refuser, soit une entrevue avec moi ou encore des rencontres avec les hauts
fonctionnaires. Il peut puiser tous les renseignements qu'il veut sur les
sujets précis qu'il veut apporter à l'attention de ses
électeurs.
M. LE PRESIDENT: Les articles 1 et 2 sont-ils adoptés?
M. BROWN: No. The minister is talking about Federation. Has there
many changes in
the Government policy dealing with Federation in the Province of Quebec
during the last two months?
M. LOUBIER: Non, aucunement. On a même ouvert de
façon plus grande encore la possibilité de dialoguer avec les
fédérations. Nous avons même ouvert le dialogue à au
moins 200 à 250 associations de chasse et de pêche. Nous leur
permettons d'avoir droit au chapitre. Ce qu'elles n'avaient pas avant, d'une
façon directe, parce qu'elles ne faisaient pas partie de la
Fédération de la faune du Québec. Aujourd'hui, toutes les
associations, par le truchement de la fédération ou encore par le
truchement de la formation éventuelle des fédérations
régionales, pourront dialoguer avec le ministère.
M. BROWN: The reason I asked this, Mr. Chairman, is there is an
article here, Thursday April 13th, written by Izaak Hunter, in Rod and Gun. And
it is headed « Blackest day for Federation ». « Tuesday was
probably the blackest day in the history of the Quebec Wild Life Federation.
They face the usurpation of pratically all their normal functions and loss of
their prestiges as the voice of Quebec and region hunters to a proposal
putforwardbytheHonour-able Gabriel Loubier, Minister of Tourism, Fish and
Games, last Saturday. » What was this related to?
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Brome va me
permettre de lire d'autres articles, d'autres chroniques disant tout à
fait le contraire?
M. BROWN: Oh, je suis...
M. LOUBIER: Alors, à ce moment-là, écoutez
un peu. Il faut être de bon compte. C'est une déduction, une
déduction que fait le chroniqueur, disant que, dans son esprit à
lui, avec les éléments qu'il a à sa portée,
ça peut être le jour le plus noir de la fédération.
Disons qu'on en parle. Nous faisons actuellement l'ouvrage qui aurait dû
être fait par la Fédération de la faune du Québec,
depuis dix ans, de réunir toutes les associations de chasse et de
pêche de la province de Québec, de les régionaliser et
ensuite de devenir un interlocuteur valable pour toutes les associations du
Québec. Si la Fédération de la faune du Québec veut
se donner la peine de prendre le gâteau qu'on vient de leur
crémer, il est à leur portée. S'ils ne le font pas,
à ce moment-là, qu'ils ne viennent pas se plaindre, parce que
nous, nous avons voulu, non pas dialogeur avec une fédération
représentant 150 associations, nous avons voulu dialoguer dans le
Québec avec 400 associations soit toutes les associations du
Québec. Nous avons voulu discuter, non pas avec 30% des associations du
Québec, mais avec 100% des associations du Québec.
Qu'on fasse les déductions qu'on voudra, c'est l'état de
fait qu'on a actuellement et c'est la première fois que le dialogue
s'engage avec toutes les associations du Québec. Même aujourd'hui,
le sous-ministre a invité les autorités de la
Fédération de la faune du Québec à venir me
rencontrer, à faire des représentations, à adresser un
mémoire. Il y avait des représentants de la
Fédération de la faune du Québec qui étaient
là, samedi dernier, et j'ai demandé à tous les gens qui
étaient là: Si notre programme ne fait pas votre affaire,
dites-le-nous. Si nos suggestions ne vous vont pas, dites-le-nous. Je n'ai pas
vu un seul représentant de la Fédération de la faune du
Québec et il s'en trouvait... Il y avait même le
vice-président de la Fédération de la faune du
Québec. Il ne s'est pas levé à ce moment-là, il ne
s'est pas insurgé, il n'a pas condamné notre politique. Il aurait
pu le faire à ce moment-là. Aujourd'hui, je trouve un petit peu
malheureux qu'on fasse des déductions aussi fantaisistes et qu'on
préjuge ni plus ni moins de l'attitude du ministère
vis-à-vis de la fédération, alors qu'on leur dit: Venez
nous voir si vous avez des représentations à faire,
dites-le-nous. Si vous avez un mémoire à nous soumettre,
faites-le. Et je vais plus loin que cela. J'ai même annoncé et dit
aux sous-ministres que, lorsque nous aurions la réunion de la table
ronde pour discuter de toutes les fédérations régionales
du Québec, il y aurait un douzième interlocuteur, soit le
représentant de la Fédération de la faune du
Québec. Alors, je pense qu'il est bon et je remercie le
député de Brome de me l'avoir souligné ce soir
d'insister sur le fait que, loin de vouloir tuer la fédération,
ou de faire disparaître la Fédération de la faune du
Québec, au contraire, nous avons pris l'initiative de faire l'ouvrage
qui aurait dû être fait depuis plusieurs années et il n'en
dépend que des autorités de la Fédération de la
faune du Québec de contacter toutes ces fédérations
régionales, de se grouper et de devenir, non pas deux interlocuteurs,
mais un interlocuteur représentant toutes les régions du
Québec et de faire en sorte que nous puissions ensemble élaborer
une politique.
M. MICHAUD: Une union fédérative. UNE VOIX: Une
confédération.
M. LOUBIER: Vous avez étudié fort pour trouver le
terme.
M. HOUDE: Cela deviendrait une confédération.
M. MICHAUD: Le ministre vient de finir son discours, mais sans
soulever le vent de la colère chez lui, je crois que l'intervention du
député de Brome est quand même légitimée.
M. LOUBIER: Oui, je l'ai félicité et je l'ai
remercié.
M. MICHAUD: Mais, écoutez, nous n'étions pas
là à la réunion. Quelles seraient les raisons de cette
hostilité qui semble se dessiner dans la presse à l'endroit de
l'initiative du ministre?
M. LOUBIER: D'abord, il est complètement injuste de
prétendre qu'il y a hostilité de la part de la presse.
M. MICHAUD: Bien, il y a deux chroniqueurs de la chasse et
pêche, on ne s'est pas consulté...
M. LOUBIER: D'abord, M. Carpenter fait une déduction.
Est-ce que, d'après lui, ce ne serait pas, avec les bribes de
renseignements qu'il a, le jour le plus noir de la Fédération de
la faune du Québec, qui représente 30 ou 40% des associations du
Québec? Il ne faut pas l'oublier. Deuxièmement, M. Huard. M.
Huard, je le répète ce soir je l'ai dit devant lui, je
l'ai fait venir au club social de Sherbrooke se base sur des
demi-vérités quand ce n'est pas sur des faussetés pour
faire prononcer des jugements globaux, absolus. Et M. Huard je le lui ai
dit, je le répète ici, je vais le lui répéter
samedi à Sherbrooke est malhonnête intellectuellement, de
mauvaise foi, et règle toujours les problèmes par les
personnalités qui sont là.
M. MICHAUD: M. le ministre, je pense bien que vous ne pouvez pas
accuser un journaliste comme cela. Attendez qu'il soit là pour se
défendre.
M. LOUBIER: Il était là lorsque j'ai
répété la même chose, exactement. Et si vous voulez
en savoir plus long, M. Huard était là samedi et tous les gens
voulaient le sortir de la salle, nous avons même craint, à un
moment donné, qu'on lui fasse un mauvais parti.
M. MICHAUD: Vous étiez entourés de policiers et
vous vous demandez pourquoi les gens n'intervenaient pas; ils avaient peur.
M. LOUBIER: Je trouve vinaigré, acerbe, injuste et,
peut-être, pas honnête de la part du député de Gouin
de faire siennes des affirmations, parce que j'ai des affidavits des
gardes-chasse qui étaient là, trois. Il n'y avait aucun policier
provincial. Il y avait trois gardes-chasse à qui j'avais demandé
d'être là pour montrer le costume du ministère. Il y a
trois affidavits de ces trois gardes-chasse disant que ni directement ni
indirectement le ministre ou les hauts fonctionnaires ne leur ont
demandé de sortir qui que ce soit ou ne leur ont donné des
instructions pour dire de rétablir l'ordre. Ils n'étaient
là que pour exhiber le nouveau costume que nous avons. Et c'est une
autre affirmation qui est absolument injuste de la part de M. Huard et je ne
voudrais pas que le député de Gouin...
M. HARVEY: Vous admettrez, M. le ministre, que vous avez tout de
même que ce soit un défaut ou une qualité, si c'est
une qualité, je vous en félicite, qu'un ancien ministre avait
tenu à leur présenter les uniformes,
M. LOUBIER: C'était bona fide.
M. LE PRESIDENT: Le député de Brome.
M. BROWN: Well, does the statement made in this article by
hunters are entirely dishonest?
M. LOUBIER: Ce n'est pas cela. Je dis que M. Carpenter a fait des
déductions personnelles sans être muni de tous les instruments, de
tous les éléments et de toutes les informations valables. Je
connais M. Carpenter, journaliste très honnête, consciencieux et
soucieux surtout de protéger la pratique du sport et la protection de la
faune dans le Québec. Je sais que M. Carpenter va être
énormément réconforté, par les détails que
je viens de donner, comme l'ont été les membres de la
Fédération de la faune du Québec. Mais je ne le
blâme pas d'avoir écrit cet article, puisqu'il a fait une
déduction avec ce qu'il avait en main, avec les déclarations qui
ont percé dans les journaux. Il s'est basé sur cela pour croire,
penser et déduire qu'on voulait la disparition de la
Fédération de la faune du Québec, alors que j'affirme, au
contraire, que nous ne voulons pas sa disparition, mais nous préparons
pour la Fédération de la faune du Québec, ce qui aurait
dû être fait il y a longtemps, le regroupement de toutes les
associations de chasse et pêche de Québec.
M. BROWN: Is there a department projecting to create another
Federation?
M. LOUBIER: Non, je vais répondre à cela. Le
délai, M. Harvey, je leur ai dit: Retournez
chez vous, nous allons vous faire parvenir d'ici une semaine ou dix
jours la liste de toutes les associations pour chacune de vos régions.
Nous allons vous donner cet instrument de travail. On a même
demandé une carte indiquant le territoire de chacune des
régions.
Il vous appartient de démontrer votre degré de
collaboration, de vous réunir, de former votre fédération
et, dès le moment où toutes les fédérations seront
formées parce qu'il ne faudrait tout de même pas que le
ministère aille s'ingérer et imposer à chacune des
régions; Vous avez trois jours, vous avez cinq jours pour vous
réunir; nous croyons que la maturité de ces gens-la, leur
désir de protéger la faune et leur désir également
d'avoir l'accessibilité à nos territoires vont faire en sorte
qu'ils vont se regrouper le plus rapidement possible et je leur ai dit:
Dès que vous serez groupés, dès que vous aurez
formé vos associations, réunissez-vous, les
fédérations, les dirigeants des fédérations,
commencez à élaborer, à préparer un mémoire
ensemble et par la suite vous n'avez qu'à m'aviser, si c'est dans quinze
jours, si c'est dans trois semaines ou un mois. Moi, je suis ouvert et,
à ce moment-là, nous fixons une date, pas aux calendes grecques.
Nous fixons une date. Dans les quinze jours qui suivront, il y a une
première rencontre, un premier contact et, dès ce
moment-là, nous pourrons en avoir, si vous voulez, une fois par dix
jours ou quinze jours pour assurer la programmation de tout ce que l'on veut
faire.
M. HARVEY: J'imagine que c'est une action pour chaque association
existante. Les dirigeants actuels que vous avez rencontrés l'autre jour
au Château ont tout de même une consultation à faire au
point de vue de leur assemblée générale des membres.
M. LOUBIER: Oui.
M. HARVEY: Alors, ça va.Disons que je donne un exemple
précis. Dans la région Saguenay-Lac-Saint-Jean, je peux me
tromper pour le nombre mais disons, pour le bénéfice de la
discussion, que nous avons sept, huit ou neuf associations de chasse et
pêche. Elles vont se réunir, elles vont consulter leurs membres en
réunion générale et puis j'imagine qu'elles sont
prêtes à se grouper en une seule et unique
fédération régionale. Elles vont en aviser la
fédération provinciale de la faune et le
ministère.Voulez-vous dire qu'à ce moment-là,
immédiatement, vous allez reconnaître cette association
régionale qui en sera une et que les autres suivront ou que vous allez
attendre pour les reconnaître les onze ensemble en un seul temps?
M. LOUBIER: Alors ça, c'est très indépendant
de nos désirs, de notre volonté. Nous allons évidemment
attendre parce que, lorsqu'il y a dialogue, à ce moment-là, cela
veut dire que l'on escompte la bonne volonté et le grand degré de
collaboration des deux parties.
M. HARVEY: Je veux bien me faire comprendre; pour vous aider
à me répondre, je ne veux pas dire que le ministère leur
remettrait cette fameuse réserve qui va être dessinée,
susceptible d'être attribuée à la fédération
régionale. Mais allez-vous leur donner une accréditation
quelconque, j'imagine, si neuf régions sont prêtes et s'il y en a
deux qui retardent faute d'animation sociale ou du consentement d'une ou deux
ou trois associations qui ne veulent pas intégrer le mouvement!
M. LOUBIER: Voici. A ce moment-là, je pense que si l'on
veut avancer, si l'on veut faire quelque chose...
M. HARVEY: Je pense que vous le devez.
M. LOUBIER: S'il y en a neuf qui veulent fonctionner, il y en
aura neuf...
M. HARVEY; Bon, c'est ça que je voulais vous faire dire.
M. LOUBIER: Et les autres, à ce moment-là, ne
pourront pas se plaindre...
M. HARVEY: Très bien.
M. LOUBIER: ... et ne pourront jamais invoquer l'absence de
dialogue ou l'absence de bonne collaboration.
M. HARVEY: Je suis satisfait de la réponse.
M. LOUBIER: Et je leur ai dit: Si vous voulez fonctionner
partout, ça va. Mais cela fait des années et des années
que vous prêchez, que vous essayez de faire de l'éducation, que
vous demandez la collaboration du ministère, que vous demandez que le
pont s'établisse. Moi, je vous l'offre. Si vous vous en servez tant
mieux, si vous ne vous en servez pas, c'est fini; ne faites plus de
représentations parce que vous venez de manquer le bateau.
M. HARVEY: D'accord, la réponse me satisfait.
M. GAGNON: Je me demande si la fédération de la
faune...
M. MAILLOUX: M. le Président, j'ai une ou deux questions
à poser au service de l'aménagement de la faune. La
première c'est celle-ci: Est-ce que le ministère entend à
continuer ou à accentuer la politique d'implantation du caribou dans le
parc national des Laurentides?
M. LOUBIER: Il y a trois semaines, trente-deux.
M. MAILLOUX: Que vous avez importés de la
Côte-Nord?
M. LOUBIER: Que l'on a importés et cette politique se
continue et s'accentue.
M. MAILLOUX: Est-ce que cela semble être un succès
jusqu'à maintenant d'après les biologistes qui sont dans le parc
national?
M. LOUBIER: Voulez-vous plus d'explications de la part de M.
Brown ou si vous aimez qu'il me le dise et que je vous le
répète.?
M. MAILLOUX: Si c'était possible.
M. LOUBIER: Voici. Nous avons commencé, l'an dernier,
à la capture de caribous vivants que nous avons emmenés dans le
parc des Laurentides et que nous gardons en captivité, à cause
des habitudes migratoires, Nous avons peur, en les relâchant tout de
suite, de les perdre. Nous avons de nouveau cette année capturé
32 caribous et, pour le moment, le plan du service de la faune, des biologistes
qui s'occupent de cette question est de former un troupeau pour la
reproduction.
A la suite des captures de l'an dernier, nous avons des jeunes caribous
qui sont venus au monde dans le parc. Probablement à la suite des
captures de cette année ce sont des femelles qui sont en
gestation nous aurons de nouveaux caribous et le plan est de les
relâcher. A cause de leurs habitudes de vie, ils vivent en troupeau, par
groupe de vingt-cinq, lorsque nous aurons vingt-cinq jeunes qui seront venus,
qui seront nés dans le parc, nous les relâcherons.
M. MAILLOUX: Maintenant la deuxième question que j'aurais
est celle-ci: Est-ce que le ministère est au courant et, s'il l'est,
quelle précaution entend-t-il prendre pour tâcher de sauvegarder
le noyau de chevreuils qui se situe dans les boisés entre St-Joachim et
Petite-Ri-vière-St-François, entre la route 15 et la voie
ferrée? Je voudrais simplement ajouter que les braconniers en ont
tué encore cette année près de soixante-quinze le long de
la voie ferrée. Les chevreuils descendent de la montagne et se font
prendre, évidemment, dans des excavations. Est-ce que le
ministère, s'il est aucourant, entends prendre...
M. LOUBIER: Monsieur le député, pour le chevreuil
nous allons avoir, cette année, deux biologistes qui vont consacrer
leurs énergies, leurs efforts, leur compétence à
l'étude globale du problème, ce qui, évidemment, va
englober les secteurs comme le vôtre. A ce moment-là, nous
pourrons, l'an prochain, arriver à quelque chose de plus concret, de
plus précis pour répondre à votre question qui est
délimitée dans un territoire donné.
Ce que nous n'avions pas avant et ce que nous faisons cette année
a été demandé depuis quelques années et enfin nous
avons pu, malgré tous les embêtements, les « enfarges
» si c'est français M. Michaud, je ne le sais pas, les «
enfarges » des procédures du Service civil, etc. Nous allons
pouvoir avoir une étude complète sur le problème.
M. LE PRESIDENT: Il n'y a pas d'autres questions sur l'article 2,
avant de régler la saison de la chasse? Monsieur le député
de Brome?
M. BROWN: Mister, in the same way...
M. LOUBIER: Monsieur le député de Pon-tiac vient de
me demander quel est le barème qui nous guide pour établir la
période de chasse et de pêche.
UNE VOIX: De l'orignal.
M. LOUBIER: Bien à ce moment-là, c'est que nous
procédons, évidemment, chaque année, à un
inventaire du troupeau et ensuite les biologistes font leurs recommandations
pour trouver la période la moins dommageable possible et celle qui va
être la plus propice tant pour la conservation, la
régénération de ce gibier là et en même temps
pour essayer de donner satisfaction aux sportifs du Québec, alors on
procède de cette façon-là.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministère entend poursuivre sa
politique de laisser tuer la femelle encore cette année?
M. LOUBIER: Oui, absolument oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Brome.
M. BROWN: There is another, I don't know if it's the same
article. But Mr. Allard seemed that he is worrying about, and he says this.
« But the setting up of a department or a Federation was not all that
contributed to the depression of the Montreal group? To cap the climax and
perhaps seal the fake of Federation, what has been turned them out to a
conspiracy? Has been going on to cap Federation life line? Their chief sources
of revenue had been derived to the Montreal sportsmen show. But it is the
future that is really black. Steps have been taken to make the showmart
unavailable to them, the Federation, for presenting the show. There are no
other premises in Montreal that within the financial reach, suitable to the
purpose of the show and though, all this was for nothing. Other interests that
have come into the sportsmen show field would apparently eliminate financial
backing. » What does he mean by conspiracy?
M. LOUBIER: Le député doit savoir que cela ne
relève aucunement de notre juridiction, que nous n'avons rien à
faire là-dedans et que s'il a eu des embêtements ou une
conspiration quelconque, on n'a aucunement participé à cela.
M. BROWN: But generally speaking, you feel that Mr. Pratt is a
very reliable honest economist.
M. LOUBIER: Yes.
M. BROWN: Well now, on Decemberthe 21st 1966, the same writer of
Rod and Gun, Izaak Hunter, gives us considerable doubts as to how the
department is operating: « Practically nowhere I look, do I find any
really tangible grounds for encouragement. The present situation beats all; for
confusion in Quebec fish and game matters there has been nothing in the past to
equal what is going on at present. »
They pulled again conclusion upon conclusion upon a continuing back-drop
of accelerating deterioration in fish and games management. Generations of
politicians of one form or another have fallen down on the job. They failed to
come up with an effective plan for management or great resources in fin fare
and feather which the good Lord placed for Quebecers in one of the most
wonderful range of habitats to be found in all world. For confusion, in Quebec
fishing game and hunter, there has been nothing in the past to equal what is
going on presently. Is this truth, in this matter has the Minister said this is
trictly a reliable reporter?
M. LOUBIER: Ce sont des opinions émises par M. Carpenter
que je respecte et je ne connais pas la motivation de ces opinions dans des
articles aussi précis. Je pense que les questions qui pourraient
m'être posées à ce moment-là pourraient recevoir une
réponse de la part de M. Carpenter.
M. LE PRESIDENT: Le député de St-Maurice.
M. DEMERS: M. le Ministre, dans les statistiques et les rapports
de vos biologistes, est-ce que vous avez le nombre des femelles tuées?
Le nombre des mâles tués?
M. LOUBIER: Oui.
M. DEMERS: L'âge des mâles tués?
M. LOUBIER: La longueur des dents?
M. DEMERS: L'âge des femelles tuées? Je ne parle pas
des dents.
M. LOUBIER: C'est parce que...
M. DEMERS: Est-ce que vous avez le pourcentage de
fécondation des femelles qui ont été abattues?
M. LOUBIER: Bien, disons qu'à 90%... M. DEMERS: Vous avez
tout ça. M. LOUBIER: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que le cheptel qui est abattu est plus jeune ou
plus âgé qu'avant?
M. LOUBIER: Dans les cas où on a reçu des
mâchoires, quand c'a été déterminé ou quand
c'a été envoyé aux sportifs, je n'ai pas la compilation
pour vous dire... La moyenne d'âge diminue mais pas d'une façon
alarmante comme...
M. DEMERS: Non, mais c'est un peuinquié-tant. Cela veut
dire qu'on ne tue plus les vieux.
M. LOUBIER: Bien les vieux...
M. DEMERS: C'est signe qu'il n'y en a plus.
M. MICHAUD: On va les envoyer sur la sécurité
sociale.
UNE VOIX: Il y en a.
M. DEMERS: Non, non. Moi, je ne veux pas me faire l'avocat du
diable, seulement, je réalise que là, après les
expériences qui ont été faites, c'est qu'on n'augmente
plus les populations en tuant tous les gens de la ville. Et puis là, on
tue petits, mâles et femelles. Je crois que, peut-être un matin, il
va falloir faire une pause dans cette affaire-là.
M. LOUBIER: Dans le parc des Laurentides, la population semble
augmenter surtout pour... On a des individus plus jeunes, plus vigoureux et une
reproduction plus...
M. DEMERS: Mais lorsque vous avez établi cette politique,
vous aviez dit qu'on ne tuait que « les pas bons », mais
aujourd'hui vous tuez les meilleurs parce que ce sont les plus vigoureux.
M. LOUBIER: La reproduction est meilleure. On a des
spécimens qui se reproduisent d'une façon plus
régulière. Autrefois vous aviez des vieux individus qui ne
donnaient plus de reproduction...
M. DEMERS: Mais pourquoi continuer à tuer la femelle?
M. LOUBIER: Pour avoir un certain équilibre.
Quand ils tuaient les mâles seulement, il y avait des femilles qui
n'étaient pas servies.
M. DEMERS: En tout cas, permettez-moi de vous dire que vous
m'inquiétez grandement et je crois qu'il y a d'autres
députés ici, expérimentalement parlant, des gens qui ont
fait de la chasse et de la pêche et des amateurs de forêt, qui
commencent à se poser des questions au sujet de cet abattage massif des
sujets en forêt.
M. LOUBIER: C'est le cas de le dire. On vient de me signaler que
dans votre région, c'est un peu spécial et singulier. Ce sont les
jeunes « dames » du voisinage qui se sont fait tuer...
M. DEMERS: Oui. C'est ce qui m'inquiète. Si c'était
de vieilles affaires!
M. LOUBIER: ... tandis que partout ce furent des femelles plus
âgées.
M. DEMERS: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, dans ce
cas-là, de faire des restrictions pour certains territoires?
M. LOUBIER: Nous allons l'étudier, mon cher
collègue.
M. DEMERS: Je crois que le député de
Jonquière, M. Harvey, est un peu de la même opinion que moi.
M. HARVEY: Je suis de la même opinion. Il devrait y avoir
un plan pour permettre de tuer la femelle et le petit, mais à un moment
donné il faut arrêter. On a parlé du parc national des
Laurentides, mais cette année, les statistiques ne sont pas encore
publiées mais tout de même ceux qui traversent le parc...
M. LOUBIER: Elles sont publiées.
M. HARVEY: Est-ce qu'elles sont publiées? Vous devez voir
qu'il y a eu des femelles de tuées en plus grand nombre que dans les
années passées, et de la jeune femelle. C'est une excellente
manière de planifier la population. On peut peut-être leur
suggérer de planifier les naissances. Tuez les femmes et il n'y aura
plus d'enfant, c'est sûr. A la longue je dis qu'on devrait avoir un plan,
dans le parc. C'est sûr qu'il y avait trop de femelles. Cela a fait du
bien les premières années mais, si les résultats sont
comme ceux de la dernière année de chasse, je me demande si l'on
ne devrait pas instaurer et mettre une restriction, et l'abolir
après.
M. DEMERS: Mais moi, je n'ai rien contre les biologistes. Il ne
faut pas partir en guerre mais seulement c'est une habitude. Je sais que sur le
territoire où je vais à la chasse
régulièrement...
M. HARVEY: Je vais terminer. Ce qui ne m'inquiète pas,
c'est que je sais que ce n'est pas une politique générale qui est
accordée chaque année après une étude par le
service. C'est consolant, mais si la politique était
généralisée, moi, je vous avoue que cela
m'inquiéterait et je ne suis pas un chasseur d'expérience. J'ai
àpei-ne une dizaine d'années d'expérience. Et puis cela
m'inquiéterait; mais ce qui m'inquiète moins, c'est que vous
l'autorisez à chaque saison après une étude. Mais dans le
parc, il va falloir revoir l'étude.
M. GAGNON: Mais après chaque période de chasse,
est-ce qu'à ce moment-là vous faites un recensement? Je comprends
que c'est grosso modo. Est-ce que, dans les secteurs où tout est permis;
petits, femelles et mâles, vous constatez une diminution, une
augmentation ou une stabilité?
M. LOUBIER: Il n'y en a pas eu encore. Il y a eu une augmentation
de sujets jeunes et la chasse a donné un très bon résultat
depuis ce temps-là.
M. GAGNON: Parce que moi, j'ai vu un chef de district...
M. DEMERS: Mais vous avez Matane...
M. GAGNON: ... et il me dit que tous les hivers je survolais en
avion le secteur et l'on voyait les orignaux en abondance. Cet hiver, je n'en
vois presque pas et là je me pose la question...
M. LOUBIER: Qu'ils attendent au printemps!
UNE VOIX: Ils vont les voir encore moins car il y aura des
feuilles.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: Monsieur le président, la suggestion du
député de St -Maurice a apporté une autre question au
sujet de l'orignal. Cela allait peut-être à la protection de la
faune. On a permis à des chasseurs, l'an passé, je crois, dans le
parc des Laurentides de partir de la route 54 pour venir tuer des orignaux
autour du camp Boisvert ou Beaumont si ma mémoire m'est fidèle.
Je proteste d'abord contre cela. On donne le droit aux gens de la région
de Chicoutimi de venir traverser le parc au complet pour venir tuer sur les
limites de Charlevoix. Si l'on donne la permission, on devrait la donner
évidemment autant par la route 56 que par la route 54. Mais là ou
je veux en venir, c'est ceci. C'est que les officiers du ministère dans
le parc national nous disent évidemment que les chasseurs qui viennent
par la route 54 pour tuer les orignaux autour des camps Boivert, Beau-mont ou
Lac Ste-Anne, ont des facilités extraordinaires parce que les orignaux
qui vivent autour de ces camps-là sont des orignaux apprivoisés,
habitués au travail des bûcherons et ces choses-là. Alors
à l'instant où le chasseur arrive, forcément c'est le
début de la chasse il n'y a aucune protection possible. Alors je
voudrais savoir pourquoi le ministère permet à des chasseurs de
venir descendre, sans autre protection, les orignaux dans les parcs nationaux,
des orignaux apprivoisés, il faut quand même les appeler de ce
nom-là.
M. LOUBIER: D'abord, on ne permet pas à des chasseurs de
Chicoutimi d'aller chasser à
Sr-Urbain. On n'a aucune distinction en autant que nous sommes
concernés; le choix des chasseurs qui vont à la chasse de
l'orignal dans le parc des Laurentides se fait à la suite d'un tirage
qui se fait au centre de mécanographie. Alors le chasseur peut venir de
Montréal, il peut venir de la Gaspésie et peut venir de n'importe
où. Il vient dans le parc des Laurentides. Lorsqu'il arrive là,
il se rapporte à un endroit, à la station biologiste, où
on le dirige dans les différents secteurs. Et les biologistes essaient
de prendre une récolte un peu partout dans le parc. Pour les fins de la
chasse, le parc est divisé en zones de six milles carrés qui sont
données à un groupe de deux chasseurs. Ils essaient de ne pas
avoir une pression de chasse toujours au même endroit. C'est la raison
pour laquelle vous pouvez les voir dans le bout de St-Urbain comme ils peuvent
être dans le bout du lac Belle-Rivière, aux Ecorces. On les envoie
un peu partout.
M. MAILLOUX: Mais cela ne répond pas quand même
à l'observation qui est faite par l'ensemble des gens qui sont du
milieu, à l'effet que ces orignaux-là sont tellement
apprivoisés qu'ils ne se protègent d'aucune façon contre
un chasseur évidemment qui vient dans la région des camps que
j'ai mentionnés.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Les sous-articles 1 et 2 sont-ils
adoptés?
M. MICHAUD: Est-ce que le ministère a l'intention d'ouvrir
une rivière à la pêche sportive du saumon?
M. LOUBIER: Est-ce qu'on le traite à ce stade-ci?
M. MICHAUD: Ou est-ce à l'aménagement de la
faune?
M. LOUBIER: Voici. Depuis quelque temps, même depuis
quelques années, depuis deux ans, je pense de façon assez
précise, nous avons ouvert, par exemple, une partie de la
Matapédia au public. La rivière Matane a été rendue
au public. On peut y faire la pêche du saumon à $4.00 par jour. A
la rivière Moisie, nous avons douze milles de longueur qui sont
actuellement concédés aux appétits du public à
$4.00, $3.00 par jour. Nous avons une partie de la rivière St-Jean, nous
avons également la rivière...
M. MICHAUD: Laval.
M. LOUBIER: Laval, Petit-Saguenay, oui, qui est ouverte au
public. Nous nous proposons également d'accélérer
l'accessibilité à ces rivières-là. Mais il ne faut
pas oublier que sou-ventes fois, nous nous buttons à la
réalité très brutale, qu'on ne peut pas écarter,
que le lit de ces rivières-là est pris par la
propriété privée, de sorte que c'est un peu comme si
j'avais en arrière de chez moi un petit étang ou un lac où
je procéderais à l'encemensement, par exemple, de la truite. Ce
serait impensable que le gouvernement s'ingère chez moi pour m'obliger
à recevoir mes voisins qui veulent pratiquer la pêche à la
truite chez nous, sur mon territoire. Alors ça, ça nous arrive.
Entre autres, à la rivière Moi'sie. Cela nous arrive pour la
rivière Matapédia en partie et dans plusieurs autres
rivières. Aujourd'hui, il y a deux mois et demi, trois mois, nous avons
un biologiste compétent, versé spécifiquement dans
l'étude et la connaissance du saumon. Le biologiste, M. Carter, de
Gaspé, est en train de rédiger une planification pour toutes nos
rivières à saumon du Québec. Il va nous produire, d'ici
peu, un rapport pour donner une utilisation polyvalente de ces
rivières-là et faire en sorte que l'accessibilité soit
beaucoup plus facile et, en même temps, tenir compte du facteur de la
regénération du saumon.
M. MICHAUD: Ça va être...
M. LOUBIER: En outre, je pense qu'il est opportun, ce soir, de
signaler que nous n'avons pas concédé à qui que ce soit un
seul pouce de territoire de rivières à saumon par bail
privé. Nous avons, par exemple...
M. MICHAUD: Allez-vous en récupérer?
M. LOUBIER: Oui. C'est commencé, la
récupération. Et pour la faire de façon intelligente
je sais que le député de Gouin a une affection pour la
planification nous avons voulu le faire de façon rationnelle, de
façon efficace en nommant M. Carter pour une étude approfondie
sur, ce que nous avons en inventaire d'abord, les utilisations que nous pouvons
faire de ces rivières à saumon et en même temps
établir de façon assez certaine, assez complète, la
façon dont nous devons procéder dans un avenir très
rapproché.
M. MICHAUD: Le rapport...
M. LOUBIER: Maintenant, je pense que c'est la première
fois que c'est signalé à l'attention du public et je profite de
la réunion de ce soir, pendant que les députés les
principaux critiques de notre ministère sont ici dans l'Opposition, pour
dire que nous avons fait une convention avec M. Johnson, qui est le
président de la firme Johnson & Johnson des produits pharmaceutiques
je pense des Etats-Unis qui est un philanthrope et un amant de la
protection de la faune, qui va établir sur la rivière Matamec un
sanctuaire, un centre de recherches biologiques, un laboratoire avec des
biologistes, Ils vont y investir vraisemblablement près de $300,000 pour
la reproduction du saumon, pour une étude biologique du saumon et en
même temps nous avons obtenu, à ce moment-là, que ça
puisse servir de laboratoire, au sens large du mot, pour nos étudiants
ou même nos biologistes du ministère qui pourront y aller durant
les vacances sans que ça coûte de l'argent. Ils vont être
reçus à bras ouverts pour compléter leurs études
sur le saumon, sur la reproduction, sur l'aménagement, etc. Cela ne nous
coûte aucun sou à la province de Québec et ces $300,000 qui
nous sont fournis de façon un peu miraculeuse pour assurer...
M. MAILLOUX: M. le Président, au sujet du saumon, je
voudrais faire une observation au ministre. D'abord je le remercie d'avoir
nommé des surveillants pour la rivière du Gouffre, l'an
passé. C'est la première fois qu'elle était
protégée et, définitivement, le public a constaté
que les braconniers étaient presque partis de la rivière du
Gouffre. Je voudrais d'abord lui demander de continuer cette
politique-là de sauvegarder le saumon dans cette
rivière-là. Mais tantôt, dans la nomenclature que le
ministre a faite, il n'a pas parlé de la rivière du Gouffre qui,
si ma mémoire m'est fidèle, est quand même la
troisième priorité de la province de Québec comme
rivière à saumon, à 60 milles de la ville de
Québec. Je conviens que les terrains riverains appartiennent à
des particuliers mais il n'en demeure pas moins que 95% de ces
propriétaires-là seraient prêts à consentir, je
pense, au ministère, un droit de passage pour tout pêcheur qui
voudrait s'approcher de la rivière du Gouffre. Si l'on tente d'accentuer
notre industrie touristique, c'est une manne extraordinaire à 60 milles
de la ville de Québec. J'aimerais savoir de la part du ministre s'il
entend accentuer la sauvegarde du saumon dans cette rivière-là.
Ce que j'ai mal compris, c'est que sur un périodique du ministère
que je lisais récemment, on parle de l'implantation du saumon ou la
protection du saumon dans la rivière Malbaie. Je conviens qu'il y a
déjà eu du saumon dans la rivière Malbaie, mais avec le
barrage de Clermont, j'imagine mal qu'on puisse dépasser la zone de
Clermont.
M. LOUBIER: La rivière près de la Gaspésie
seulement.
M. MAILLOUX: Ah pardon! Alors j'espère que le ministre
fera le nécessaire pour offrir au touriste du saumon à 60 milles
de Québec.
M. LOUBIER: Mon sous-ministre me dit qu'actuellement tout
ça est à l'étude et que l'on négocie avec
l'association locale pour en venir à une entente même en vue de
l'expropriation ou de l'achat des terrains. S'il n'y avait pas d'entente ou
« gentlemen agreement ».
M. MAILLOUX: Ils sont prêts à s'entendre avec le
gouvernement.
M. LE PRESIDENT: M. le député de
Jonquière.
M. HARVEY: Je vois au budget 66/67, à l'article 1,
traitements et allocations: $925,000, et $88,000 à l'article 2:
salaires. D'après le nouveau budget, vous reclassifiez les articles 1 et
2 pour le même total, ce qui fait $1,113,000. Est-ce pour une question de
comptabilité interne du ministère? A l'article 1: traitements,
vous indiquez $691,600 pour l'an dernier alors que le budget annonçait
$925,000. A l'article 2, vous indiquez $322,200 alors que le budget de l'an
dernier indiquait $88,000. Mais si on totalise, on en arrive à
$1,113,000, au même montant. Qu'est-ce que vous entendez par
traitements?
M. LOUBIER: Ce sont des transferts de bordereaux...
M. HARVEY: Je comprends mais...
M. LOUBIER: Il y a eu l'incidence, si vous voulez, de la
convention collective qui a chambardé un peu nos chiffres. Par exemple,
on a été obligé, dans les parcs, d'augmenter les serveuses
de table qui antérieurement recevaient...
M. HARVEY: Cela veut dire que votre personnel temporaire
serait...
M. LOUBIER: ... 50 ou 60 cents de l'heure. Aujourd'hui, elles ont
$1.45 de l'heure. Les « waitress », par exemple.
M. HOUDE: Cela veut dire que votre personnel permanent et votre
personnel temporaire reçoivent le même salaire!
M. LOUBIER: Us reçoivent plus actuellement que les
aides-cuisiniers. C'est bête mais c'est cela.
M. MAILLOUX: Pourquoi séparer les traitements? Quelle
différence y a-t-il?
M. LOUBIER: Bien, on l'a dit tout à l'heure, c'est que les
traitements sont pour les permanents et les salaires pour les occasionnels, les
temporaires...
M. HARVEY: Cela fait le même total, $1,113,000.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Brome.
M. BROWN: Mr. Chairman in order to what was that decided? Was not
there any prevision at all for the safety precaution dealing with fire
originated from hunting in the Province of Quebec?
M. HOUDE: Si vous permettez, j'ouvre une parenthèse
ici.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Fabre.
M. HOUDE: Seulement pour une information: Est-ce que le camp de
jeunes explorateurs existe encore au Cap Jaseux? Là où il y a un
laboratoire dirigé pour les jeunes?
M. LOUBIER: Oui, cela existe encore.
M. HOUDE: Est-ce que vous êtes en contact avec eux?
M. LOUBIER: Ils viennent nous voir de temps en temps. A
l'occasion nous en avons des nouvelles, et ensuite ils ont l'utilisation du
territoire, gratuitement,...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous devons considérer les
articles 1 et 2 comme adoptés?
UNE VOIX: ... ils ont une excellente collaboration du
ministère.
M. BROWN: In respect with these... Are these men available to the
hunting public?
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. MICHAUD: Pour liquider la question justement des clubs
privés, est-ce que le ministre aurait objection à publier la
liste des clubs privés qui restent?
M. LOUBIER: La liste des clubs privés qui restent? Bien je
pense...
M. MICHAUD: Avec le nom du propriétaire.
M. LOUBIER: Si vous voulez ça, je peux vous le donner.
Cela a été refusé, M. Parent le sait, je lui en ai
parlé. Il a posé la question au feuilleton de la Chambre. Et l'an
passé ou il y a deux ans, elle avait été posée,
cette question-là, par M. Bellemare; et M. Couturier, le ministre de
l'époque, avait dit à M. Bellemare: Il faut de quinze jours
à trois semaines à plusieurs employés pour corriger tout
ça, pour rassembler tout ça. Si vous voulez, venez donc au
ministère, on va vous donner tous ces renseignements-là. Cela va
coûter peut-être des centaines, si ce n'est pas des milliers de
dollars au gouvernement alors que tous les renseignements sont là
disponibles, pouvant être délivrés à tous ceux qui
vont en faire la demande. Mais de là à publier la liste des clubs
qui restent, si vous me le demandez malgré toutes les informations que
je vous donne là, malgré que cela va coûter
énormément cher au gouvernement, aux contribuables, je vais vous
la donner.
M. MICHAUD: Je ne demande pas une publication officielle, mais,
une liste multicopiée avec simplement le nom du club et du
propriétaire.
M. LOUBIER: Mais même là, on est obligé de
mettre deux, trois ou quatre membres du personnel durant quinze jours, trois
semaines. M. Parent, il y a quelques semaines m'a dit: Très bien Gaby,
laisse tomber ça.
M. MICHAUD: C'est un élément d'information
extrêmement utile. Alors c'est pour cela que je voudrais savoir qui ils
sont.
M. LOUBIER: Bien, je donne toute la liste des clubs qui sont
disparus. Je l'ai publiée sur tous les journaux.
M. MICHAUD: Les disparus, ça va, mais ceux qui
restent?
M. LOUBIER: Il y a des cartes aussi de disponibles au
ministère indiquant le nom de tous les clubs, etc. que l'on peut
fournir.
M. MICHAUD: Bon d'accord, pourvu qu'on aura les
renseignements.
M. LOUBIER: Je suis prêt à le faire, je suis
même prêt à me rendre à votre demande mais, à
ce moment-là, je le fais avec précaution en vous informant de ce
que cela représente.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a un résumé, une
étude de faite là-dessus?
M. LOUBIER: On a certains des dossiers...
M. BINETTE: Savez-vous le nombre, M. le ministre?
M. LOUBIER: Il y a je pense, 2,286 clubs privés...
M. MAILLOUX: C'est une réponse que le ministre...
M. LOUBIER: ... moins 300 qu'on a fait sauter.
M. GAGNON: Mais il y a une quinzaine de jours, j'ai
rencontré M. Maranda. Je lui ai demandé s'il pouvait me fournir
la liste des clubs de mon comté. Il m'a dit, M. Gagnon, c'est une somme
de travail terrible et le service de location des clubs est
débordé actuellement par la correspondance et, si vous nous
demandez ça à ce moment-là, je ne sais pas comment on va
faire pour vous la donner.
M. LOUBIER: Le sous-ministre, M. Labrie, m'a donné un
écrit que j'ai transmis à M. Parent, dans lequel le sous-ministre
dit que c'est au moins trois semaines de travail à plusieurs
employés et, dans le contexte actuel, c'est tellement à la
portée de tous les députés qui veulent, par exemple, se
rendre là, avoir les cartes, les regarder, avoir le nom des clubs, etc.
C'est là, au complet.
M. GAGNON: On paralyse...
M. MICHAUD: M. le Président, il me semble que c'est quand
même assez important pour l'interprétation des politiques
nouvelles et hardies que le ministre du Tourisme a émies en
matière d'annulation des baux, si l'on...
M. LOUBIER: Est-ce que le député prendrait sous sa
propre responsabilité de paralyser durant trois semaines tout le service
des locations?
M. MICHAUD: En fournissant une liste de 2,000 noms?
M. LOUBIER: Oui. Bien non, écoutez un peu. Cela doit
être facile, 2,000 noms. Si vous voulez, je vais vous apporter les 2,000
dossiers, prenez-les.
M. MICHAUD: C'est répertorié, ça.
M. LOUBIER: Je n'ai pas d'objection. Il faut les polycopier, cela
demande tout de même une semaine de travail, à cinq jours de
travail, une semaine de 38 ou 40 heures. Vous vous imaginez ce qui va se
produire.
M. MICHAUD: Il doit y avoir...
M. LOUBIER: Bien voici, non. Il ne faut pas dire que ce n'est pas
fait. On a chacun des dossiers.
M. CROISETIERE: C'est par secteur.
M. LOUBIER: ... on les a, et l'on a des cartes qui indiquent dans
tel territoire où sont tous les clubs privés, la ligne des clubs
privés. On a tout ça actuellement. Cela, c'est fait, cela a
toujours été là.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre répondrait à
une question plus courte?
M. LOUBIER: Oui.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre voudrait affirmer de son
siège que de tous les clubs évincés, ne s'étant pas
conformés à l'article 5 ou à d'autres, est-ce que
quelques-uns de ces clubs-là ont obtenu par la suite un renouvellement
de leur bail après avoir été annulé?
M. LOUBIER: Il n'y a d'abord aucun club qui a paru publiquement
dans les journaux qui n'a été renouvelé, aucun. Il y a eu
certains clubs privés qui, par suite d'erreurs, dans notre
ministère... A un moment donné, on avait envoyé, par
exemple, un inspecteur, et la journée précise ou l'inspecteur est
allé là, à l'heure précise, le gardien
n'était pas là. Et on a eu un rapport que ce territoire-là
n'avait pas de gardien. Alors on a annulé le bail. Mais par la suite,
les gens sont venus me voir, ont présenté des affidavits comme de
quoi il y avait un gardien, à l'année, ont produit des
chèques. Je me souviens d'un cas, par exemple, soumis par M. Maltais, le
député de Saguenay, qui nous a produit les chèques de
paie, qui nous a produit tout ça. On s'est aperçu que
c'était nous qui avions erré. Dès ce moment-là, on
a dit: Très bien, on s'excuse, c'est notre erreur. On n'est pas
justifié d'avoir aboli ce club-là. Mais cela ne représente
pas dix clubs sur 300.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait nous donner les
dossiers de ces dix clubs-là avec les membres des clubs? C'est un
travail très court.
M. LOUBIER: Oui, pas demain par exemple. Vous savez que M.
Maranda est couché actuellement, il est malade...
M. MAILLOUX: Avant l'adoption du bill en Chambre...
M. LOUBIER: ... M. Cyrille Bédard est à
l'hôpital, ce sont les deux gars qui sont responsables de ça.
M. MAILLOUX: La liste des clubs qui éventuellement,
à la suite...
M. GAGNON: Et le personnel est débordé pour quinze
jours à l'avance.
M. MAILLOUX: ... d'erreurs ou d'autres choses, ont pu
réobtenir ce même territoire.
M. LOUBIER: Non, non, non! Je n'aime pas le « d'autres
choses ».
M. MAILLOUX: Bien, je dis d'erreurs évidemment...
M. LOUBIER: Parce qu'à ce moment-là, je pense que
je peux prendre à témoin les hauts fonctionnaires. Je n'ai
jamais, pour considération politique, par intervention de quelque
député que ce soit de mon parti ou de l'autre parti, pour des
raisons capricieuses ou discrétionnaires, redonné des clubs. Le
député le sait, il y a même le cas de Martial Asselin,
député de Charlevoix au fédéral qui est un ami
personnel, un confrère, qui est venu me voir pour me faire certaines
représentations et j'ai dit: Martial, cela me lait
énormément de peine mais je ne suis pas capable de te le
redonner. Et il n'y a aucune autre considération que celle d'erreurs que
nous avions commises. Parce que nous ne sommes pas des saints hommes qui
possédons la vérité absolue. Quand nous nous sommes
aperçus que nous nous étions trompés, que nous avions
erré et que c'est la faute non volontaire de certains employés de
notre ministère, mais pas plus de dix clubs sur 300. Nous n'avons pas
remis à personne pour aucune autre considération que celle
d'erreurs.
M. MAILLOUX: M. le Président, c'est effectivement pour la
protection du ministre que je pose cette question-là, c'est parce que le
club qui a été mentionné par le ministre, il y a un
instant, à la suite des paroles du ministre en Chambre, il y a environ
trois semaines, un mois, les autres membres se sont vantés dans le
comté auprès de d'autres clubs qui ont été
évincés
que le bail avait été réobtenupar la suite. Alors,
c'est pour ça que je demande la liste complète de clubs qui ont
des noms changés si vous voulez.
M. LOUBIER: Je dis au député, ce soir, que c'est
absolument faux, qu'il n'y jamais eu de renouvellement de bail à ces
gens-là, qu'il n'y en aura pas et que, si on se vante d'avoir eu un
renouvellement de bail, je demande au député de demander à
ces gens-là de lui montrer ça.
M. MAILLOUX: Ils ne me le montreront pas, c'est sûr.
M. LOUBIER: Parce qu'ils ne l'ont pas eu et j'autorise même
le député à leur dire qu'ils sont de vulgaires
menteurs.
M. MICHAUD: M. le Président, je voudrais que le ministre
dissipe des doutes que j'ai dans mon esprit. Il vient d'affirmer tout à
l'heure en parlant d'un confrère, M. Martial Asselin il a
mentionné même le nom à l'effet qu'il ne
céderait pas justement à des pressions d'amis. Or, dans un
journal le Soleil, il a déclaré ceci: « J'ai donné
ordre à mon sous-ministre de ne pas me renseigner sur les noms des
personnes déposant une demande pour les nouveaux baux. L'anonymat sera
également de mise lorsqu'il s'agit des dossiers d'un club dont les
fonctionnaires du ministère ont décidé de suspendre le
permis. »
M. LOUBIER: C'est ça.
M. MICHAUD: Ou bien vous êtes renseigné, ou bien
vous ne l'êtes pas, ou bien vous gardez l'anonymat. Et vous venez
deprétendre que vous avez...
M. LOUBIER: Voyons donc! C'est intellectuellement
malhonnête d'affirmer ça. C'est que les gars qui sont
touchés savent qu'ils ont été touchés eux autres.
Je ne peux tout de même pas fermer la porte de mon bureau puis dire: Je
ne veux pas voir personne parce que vous avez été touchés.
Voyons donc! Si j'annule le bail de M. Mailloux, il sait que son bail a
été annulé et il n'y a rien qui l'empêche de dire
à un moment donné, de m'accrocher par la queue.,.
M. HARVEY: Par la cravate.
M. LOUBIER: ... de mon manteau et dire: Gaby, écoute. Tu
as annulé mon bail, est-ce vrai, tel club, tel club, cela n'a pas de bon
sens pour telles raisons. Je ne suis pas capable d'empêcher M. Mailloux
de me faire des représentations. Je ne suis pas capable d'empêcher
aucun député de venir me voir. Au contraire, je les invite
à venir me voir. Et, à ce moment-là, je fais sortir le
dossier et je leur donne les renseignements. M. Asselin, c'en est un qui a
été frappé par l'annulation. Première
réaction, c'est un ami depuis des années et des années: Je
vais aller rencontrer Gaby, je vais lui parler de ça. Il est venu me
voir, la décision a été la même. Alors, c'est
complètement»..
M. MICHAUD: Pourquoi parlez-vous de l'anonymat dans le cas des
demandes d'annulation suggérées par le ministère?
M. LOUBIER: Bien voici. Je dois vous dire, et je vais le
répéter ce que j'ai dit à mes sous-ministres. J'ai dit aux
hauts fonctionnaires: Faites sauter les baux de tous ceux qui ne respectent pas
la loi. Je ne suis même pas intéressé à savoir le
nom. Et si cela peut réconforter le député de Gouin, un
des premiers clubs touchés, c'a été celui de Mario
Beaulieu, le chef du cabinet du premier ministre, qui avait investi $40,000 sur
son territoire. Cela a sauté. J'ai mon beau-frère,
François Labbé, de Thet-ford je l'ai dit en Chambre
qui a sauté dans la région de Rimouski et qui avait
été toléré à venir jusqu'à cette
année.
M. MICHAUD: Mais vous affirmez que vous ne le saviez pas avant?
Vous ne l'avez su qu'après.
M. LOUBIER: Je ne savais pas quoi?
M. MICHAUD: Que ces baux-là seraient annulés.
M. LOUBIER: Je ne le savais pas. La première nouvelle que
j'ai eue, c'est Mario Beaulieu qui me dit: Tu as fait sauter mon bail. Tu vas
faire sortir le dossier. J'ai fait sortir le dossier et j'ai dit: Mario, voici
pour quelles raisons on a fait sauter ton bail. C'est ce qui est arrivé.
On n'a pas procédé discrétionnairement pour viser tel et
tel individu. On marchait sur des critères assez fermes, assez solides.
Non respect de la loi, de la clause 5: On les fait sauter. Ils ont
sauté.
M. BINETTE: Mais est-ce qu'ils en ont obtenu d'autres,
après?
M. LOUBIER: Pardon?
M. BINETTE: Est-ce que ces gens-là ont obtenu d'autres
clubs après coup?
M. LOUBIER: Ah! que je n'aime pas ce...
M. BINETTE: Non, mais c'est une question qui est posable.
M. LOUBIER: Eh bien! c'est une question insidieuse. Ils n'en ont
pas obtenu.
M. BINETTE: Ils n'en ont pas obtenu d'autres.
M. LOUBIER: Ils n'en ont pas obtenu. Et mieux que cela, si vous
voulez en savoir plus long, il n'y a même pas eu de territoires nouveaux
accordés dans tout le Québec depuis six mois.
M. BINETTE: C'est nouveau...
M. MICHAUD: Vous voulez dire que le club de M. Beaulieu ne
respectait pas la loi?
M. LOUBIER: Eh bien! je veux dire que le gardien qui était
supposé être là de façon... Est-ce que vous avez des
questions sérieuses?
M. LE PRESIDENT: Tout à l'heure j'ai permis à M. le
ministre...
UNE VOIX: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Un instant, un instant s'il vous plaît.
Tout à l'heure, j'ai permis à M. le ministre de répondre
à des questions et de ne pas respecter l'ordre des articles inscrits.
Mais, je demanderais votre collaboration à l'avenir, pour respecter cet
ordre tel que c'est inscrit...
M. MAILLOUX: M. le Président, c'est parce que je ne
voudrais pas revenir sur le sujet...
M. LE PRESIDENT: ... de façon que les débats ne se
répètent pas dans les articles à venir.
M. MAILLOUX: Non, c'est que je ne voudrais pas qu'on revienne sur
ce débat-là. Je voulais poser une question supplémentaire
au ministre. En regard de tous les clubs qui ont été
évincés 300 ou 350 il y a quand même un
phénomène qui se produit. C'est que ces gens-là ont le
droit, moyennant un permis du ministère des Terres et Forêts,
d'aller en forêt vers leur camp. Tous ceux dont les...
M. LOUBIER: Tout le public en général.
M. MAILLOUX: Oui. Mais, de quelle manière le
ministère entend-il protéger ces territoires-là devant les
revendications des personnes qui, évincées, voudront quand
même se rendre en forêt avec un permis du ministère?
M. LOUBIER: M. Mailloux, c'est que... Disons qu'on va le
régler là, le club privé et qu'on n'en reparle plus.
M. MAILLOUX: Oui, pour moi, c'est final.
M. LOUBIER: Alors, c'est que, avant, ils n'étaient pas
protégés; d'accord?
M. MAILLOUX: Oui.
M. LOUBIER: C'est pour ça qu'on les fait sauter. Or, dans
l'avenir, c'est que nos gardes-chasse d'abord cette année nous en
avons 66 de plus que l'an passé alors, les gardes-chasse sont
renseignés à ce sujet-là que tel ou tel territoire a
été ouvert au public. Il va être mieux
protégé qu'il ne l'était avant, puisqu'il ne
l'était pas avant.
M. HARVEY: Comment expliquez-vous ça? M. LOUBIER: Il ne
l'était pas avant.
M. HARVEY: Eh bien! c'est-à-dire, il ne l'était
pas...
M. LOUBIER: Il n'y avait pas de gardien.
M. HARVEY: Non, non, écoutez un peu. Quand vous dites
qu'il n'y a pas de gardien, imaginez un club de chasse et pêche qui n'a
pas respecté la clause 5 et où il y avait 10 membres. Eh bien! il
y avait 10 gardiens.
M. LOUBIER: Voyons!
M. HARVEY: Parce que quand il y avait un étranger sur le
territoire... Ecoutez M. Loubier. ... quand il y avait un étranger sur
le territoire, même s'il n'y avait pas de gardien, il levait les pieds,
le gars...
M. LOUBIER: Non, mais c'est là...
M. HARVEY: ... et maintenant tout le monde va être patron
là.
M. LOUBIER: Est-ce que, M. Harvey, vous prétendez que,
durant 90 jours, il y aura toujours quelqu'un là?
M. HARVEY: Ecoutez. Moi, je prétends que les territoires
que vous avez annulés, parce que les gens n'ont pas respecté la
clause 5, je suis d'accord avec vous. Mais lorsque vous prétendez que le
territoire n'était pas protégé, là, je m'inscris en
faux. Parce que s'il y avait dix membres et spécialement dans des
régions où les gens travaillent sur des quarts de nuit il
y avait je ne connais pas un territoire de chasse et pêche
situé (à moins qu'on aille en avion, et à ce
moment-là, il n'est pas accessible au grand public ni aux braconniers),
où il s'est passé une journée durant une saison de
pêche où il n'y avait pas au moins un membre sur le territoire.
Dieu sait que lorsqu'on y mettait les pieds, on était mis à
l'amende.
UNE VOIX: Moi, j'en connais.
M. HARVEY: Et là, pour la prochaine saison, on me dit
qu'il va y avoir 66 gardes-chasse de plus. Moi, je vais vous dire que si tous
les clubs avaient été annulés sur la rivière
Ship-shaw, et qu'on aurait ajouté dix ou douze gardes-chasse, je serais
d'accord avec la politique du ministère. Mais, dans ces
territoires-là où il y a dix clubs privés qui ont
sauté, je vous dis que cette saison qui s'en vient, si le
ministère n'assigne pas douze à quinze gardes-chasse
réguliers sur le territoire, il n'y aura plus de poissons dans la
rivière Shipsnaw le territoire le plus poissonneux du Saguenay
Lac Saint-Jean.
M. LOUBIER: M. Harvey, évidemment, ce ne sera pas parfait.
Mais si, à cause des embêtements que ça aurait pu nous
causer on avait dit; Faut pas avancer, faut pas annuler, parce qu'on ne pourra
pas accorder 100% de protection, jamais on aura pu faire quelque chose
là-dedans. Il est possible que certains lacs soient vidés, comme
il est possible et ce soit arrivé dans le passé, que certains
lacs, sous l'emprise de clubs privés, aient été
vidés. Comme il est certain aussi, que dans le passé, plusieurs
clubs privés ont commis des infractions infâmes. A ce
moment-là, je pense qu'on va retrouver l'équilibre. Il ne faut
pas penser non plus, parce que les locataires de clubs privés se sentent
lésés, qu'ils ont toujours accordé une attention
particulière au respect de la loi. Il y a eu des infractions. Une
multitude dans ces clubs privés-là, où il y a eu du
braconnage, où il y a eu un sabotage de nos richesses naturelles qui
diminuent, nous avons eu des plaintes...
M. HARVEY: Vous allez me permettre une question.
M. LOUBIER: ... et à ce moment-là...
M. HARVEY: Vous allez me permettre une question. Depuis plusieurs
années, vous avez affirmé cet après-midi, qu'il y avait
des décisions, des recommandations prises par des officiers du
ministère recommandant une prise de position de la part du
détenteur de l'autorité au ministère, c'est-à-dire
le ministre.
M. LOUBIER: C'est ça!
M. HARVEY: Je me souviens, dans la région du St-Maurice,
par exemple, depuis deux années, on avait décidé qu'en
certain territoire, tous les clubs privés de chasse et pêche, tous
les clubs privés disparaissaient. Par exemple, chez moi, si...
M. LOUBIER: Excusez-moi, est-ce que vous voulez parlez de la
réserve St-Maurice.
M. HARVEY: Bien, de toute façon, ce
territoire-là.
M. LEDUC: Dans le comté de Laviolette.
M. HARVEY; Supposons que les experts de votre ministère, les
officiers, ont décidé que tous les clubs privés du
territoire de la rivière Shipshaw et ses dépendances auraient
dû être annulées, d'accord, à condition que le
ministère y installe des aménagements et une surveillance
adéquate pour ne pas vider les territoires. Parce que moi, je sais que
la rivière Shipshaw et ses dépendances, cette année,
à la suite de la transformation de dix clubs ou tous les gens vont avoir
le droit de pénétrer, le ministère sera le premier
à constater l'an prochain, ou dans deux ans que ce ne sera plus un
territoire poissonneux. On avait de la difficulté avec des membres
ceux qui étaient membres, je n'en suis pas un à
protéger le poisson avec des gardiens réguliers, les membres de
chaque club. C'est mon opinion personnelle et c'est le...
M. MAILLOUX: M. le Président, à la question que
j'ai posée, le ministre ne m'a pas répondu. Evidemment le
problème que j'ai soulevé... parce qu'on va quand même
être, dans le cours de l'été qui s'en vient, devant un fait
de gens envoyés par le ministère sur des lieux qui ont
été rendus publics et, d'un autre côté, il va y
avoir une confusion par les anciens propriétaires qui, avec leur permis
des terres et forêts, vont avoir le droit d'aller également
à la pêche. Je pense que cela va être la pagaille sur ces
territoires-là à moins que le ministère consente à
former
une commission d'expropriation et d'éliminer complètement
les anciens propriétaires qui, aujourd'hui, ont encore le droit d'y
aller et ils vont vouloir s'en servir de ce droit-là.
M. LOUBIER: Il y aura toujours lieu, à ce
moment-là, de faire des plaintes et on se rendra sur les lieux.
M. MAILLOUX: Qu'est-ce que ça va donner de...?
M. LOUBIER: Oui, mais si on n'avance pas, si on ne prend pas de
décision et qu'on ne les applique pas, qu'est-ce que ça va nous
donner? A ce moment-là, fermons le livre...
M. MAILLOUX: On ne pourrait pas établir une politique
d'expropriation, au moins pour les bâtisses pour que ce soit simplement
le gouvernement qui ait le droit d'envoyer les gens sur ce
territoire-là.
M. LOUBIER: Voici. C'est que pour le moment, ce sont des terres
de la Couronne d'abord. Nous allons créer des réserves dans la
province, un peu partout, et cela va être une protection complète
et totale. On va patrouiller le territoire et... surveiller. Dans les
territoires de la Couronne, rendus publics actuellement, nous avons nos
gardes-chasse, nous en avons 66 de plus cette année et nous pouvons
assurer au moins un minimum de surveillance et il est toujours loisible aux
citoyens, n'importe quel citoyen du Québec, de porter une plainte et,
à ce moment-là, nous allons agir. Mais ce n'est pas parfait, je
le répète. Elle n'est pas parfaite, la solution que nous avons.
Elle est perfectible. Il est possible que dans certains lacs nous voyions la
disparition, à regret, du poisson, mais le député
conviendra avec moi que cela va être très minime en comparaison de
l'objectif que nous poursuivons, des différentes phases qui vont nous
permettre d'atteindre cet objectif.
M. LEDUC: Je me demande s'il n'y aurait pas possibilité
d'avoir un contrôle avec barrière et tout. Evidemment, je suis
d'accord avec vous que certains endroits ne peuvent l'être. Mais dans
l'ensemble c'est...
M. LOUBIER: Comme cela arrive dans les clubs privés
actuellement.
M. MICHAUD: ...pour la politique de récupération du
domaine public, je pense bien qu'il n'est pas inutile de réitérer
et de répéter que la politique qui a été
amorcée par le ministère du
Tourisme est une politique hardie, qui est nouvelle, et je pense bien
que nous signifions notre accord là-dessus. C'est important parce qu'on
travaille dans du neuf; et je réitère mademande, là,
encore que vous invoquiez des raisons administratives. Je crois qu'il est
important pour le public et aussi pour les députés de savoir qui
sont les locataires, ceux qui restent, de nos lacs, de nos rivières.
C'est important pour interpréter les politiques du ministère,
à l'avenir, en matière de récupération du domaine
public. Prenez un mois, deux mois ou trois mois.
M. LOUBIER: D'accord; Ce n'est pas secret, dites-le au public.
Nous allons vous fournir toutes les cartes. Je n'ai aucune objection.
M. MICHAUD: Pas les cartes. Une liste avec les noms des
propriétaires...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Etant donné qu'il
est passé 10 heures, est-ce que vous voulez continuer jusqu'à 10
h30?
M. LOUBIER: Comme vous le voulez.
M. BINETTE: Est-ce que les propriétaires dont les clubs
ont été annulés, ont été indemnisés
pour les investissements qu'ils avaient fait dans le club ou si...
M. LOUBIER: Actuellement...
M. BINETTE: Alors, le type dont vous parliez tout à
l'heure qui avait investi $40,000 dans un club, il a été tout
simplement spolié de ses $40,000?
M. LOUBIER: Non.
M. BINETTE: Alors, qu'est-ce que vous faites?
M. LOUBIER: Nous sommes en négociation. Le
député sait par expérience... A la Voirie même on
fait des expropriations mais cela prend deux ans ou trois ans avant que
règlement se fasse.
M. BINETTE: Cela veut dire qu'il sera indemnisé
après estimation de la valeur...
M. LOUBIER: On fait des négociations, on rencontre tous
ces gens-là et c'est là qu'on peut en arriver à une
entente. On ne peut pas faire cela dans un mois, deux mois. Le
député le sait.
M. BINETTE: Alors, cette expropriation
sera faite sur une base d'expropriation, et non pas sur une base
d'indemnisation par entente de gré à gré. Ce seront des
indemnisations basées sur des expropriations.
M. LOUBIER: Bien, disons que nous avons des gens qui sont
compétents, des estimateurs qui se rendent sur les lieux et qui nous
font un rapport détaillé de ce qu'ils prétendent
être juste et équitable. Et partant de là, nous
amorçons les négociations avec les gens.
M. LEDUC (Laviolette): Juste une question; dans les
régions des territoires libres, pas les réserves ni les parcs;
pas pour la pêche, pour la chasse. On parlait de chemins d'accès.
Il y a des endroits où il n'y a pas de chemins d'accès, les gens
prennent une ligne de chemin de fer. Justement dans le comté, c'est la
ligne transcontinentale. Alors à la chasse, il y a un danger public s'il
n'y a pas de contrôle. Dans les parcs, c'est contrôlé. Mais
sur les territoires parfaitement libres... Comme l'an passé je l'ai vu.
Je passais, je m'en allais à Parent. Pratiquement à tous les 50
ou 100 pieds il y avait une tente. Alors, il y a un danger, à un moment
donné, qu'un gars prenne un verre!
M. LOUBIER: Disons que nous avons été conscients de
ce problème-là et que, cette année, nous avons fait
sortir, jusqu'à présent, un rapport détaillé sur
les mesures sécuritaires à prendre...
M. LEDUC (Laviolette): ... à prendre pour la chasse.
M. LOUBIER: Et nous allons même faire appel aux
fédérations régionales pour qu'elles nous servent
d'intermédiaires pour fins éducatives. Et je l'ai
déclaré, ça va même dans notre optique, dans notre
opinion, actuellement; ça va même éventuellement
jusqu'à exiger que les chasseurs éventuels passent un examen et
obtiennent, avec leur permis, un certificat de compétence dans le port,
dans le maniement d'armes.
M. LE PRESIDENT: L'article 2 est adopté.
M. MICHAUD: Les fournisseurs, il n'y a pas d'entreprises
privées qui fournissent du poisson, en bloc.
M. HARVEY: M. le Président, étant donné
qu'on ne pourra plus revenir sur les territoires privés, les fameux
clubs, moi, ce n'est pas une critique que je veux faire, mais je veux tout
simplement dire ceci: Je travaillais pour une compagnie forestière et
dans l'esprit des gens, les compagnies forestières ont toujours eu
horreur de voir plusieurs personnes, la masse des sportifs, entrer sur leurs
territoires. Ce n'était pas tellement parce qu'ils prenaient du poisson
dans les lacs.
UNE VOIX: Ils mettaient le feu!
M. HARVEY: Encore, le feu en était une raison. Mais la
plaie d'Egypte, c'était si les compagnies possédaient des camps,
si elles faisaient défoncer leurs camps et imaginez que vous vous faites
voler en forêt, à 80 milles, et que vous portez plainte à
la Sûreté provinciale. Là, vous avez le temps que viennent
au monde trois ou quatre enfants chez vous avant d'avoir le rapport et puis ils
disent: Ni vu, ni connu. Alors, imaginez un territoire de chasse et pêche
qui a été annulé. J'ai à l'esprit un type qui est
conscient et il est pour ça. Le territoire a été
annulé. Maintenant, il a un camp à 75 milles de la population,
dans le bois où il y a gaz propane, réfrigérateur au gaz
propane et ce gars-là va être obligé de transporter son
équipement à tous les voyages de pêche. Pas de
réfrigérateur ni de poêle. Il va ramener ça chez
lui. Mais ça va être terrible le nombre d'infractions, de vols
qu'il va y avoir en forêt si le ministère n'assigne pas plus de
gens pour parcourir par routes et en automobile les territoires ouverts au
grand public. J'insiste sur ce fait-là parce que nous ne sommes plus
jamais capables de découvrir qui a volé.
M. LOUBIER: On avait exactement les mêmes plaintes sur les
territoires qui n'étaient pas sous surveillance...
M. HARVEY: D'un côté cela va être pire.
M. LOUBIER: Disons que cela ne sera pas mieux.
M. HARVEY: Ah! certainement. M. MAILLOUX: Article 1, lui... M. LE
PRESIDENT: L'article 2 est adopté.
(Séance du 4 mai 1967)
(Onze heures et vingt-cinq de la
matinée)
M. SHOONER (président du comité des
crédits): Tourisme, Chasse et Pêche.
M. LOUBIER: A l'article 2, si vous voulez qu'on recommence, je
suis bien prêt. Il y a eu une entente, à la fin, quand tout a
été consommé. On a dit 2 et 3. On vient d'en discuter.
Alors la prochaine fois, on adoptera cela et on sautera à 4, parce qu'on
avait discuté, à ce moment-là, de la protection. Si vous
vous en souvenez, j'avais dit: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
discute et des clubs privés et de la protection et de tout ça en
même temps, à condition qu'on ne revienne plus sur ça. Or,
vous aviez dit, à ce moment-là: très bien, nous acceptons
ça. Et j'avais demandé à la fin de la séance:
Est-ce qu'on pourrait rester encore, par exemple, dix, quinze ou vingt minutes
pour finir tout ça, ces 2 et 3? Or, vous avez dit: Disons qu'en principe
c'est fini, quitte à se réserver deux ou trois questions
supplémentaires.
UNE VOIX: Disons que c'est adopté. M. LOUBIER: C'est
ça.
M. LE PRESIDENT: Il y a un article, je crois, qui, au choix du
ministre, doit être réservé pour être discuté
en Chambre, et le choix qui a été fait est celui des
subventions.
M. LOUBIER: C'est exact.
M. VAILLANCOURT: Est-ce au choix du ministre ou au choix de
l'Opposition?
M. LOUBIER: Non, je l'ai demandé justement avant de venir
ici, c'est l'information que j'ai recueillie que l'Opposition avait le droit
d'exiger qu'un article soit réservé et que le ministre, à
ce moment-là, avait le loisir de choisir quel article il entendait
conserver pour la discussion en Chambre.
M. MICHAUD: Est-ce ce qui se faisait dans le passé?
M. LOUBIER: Oui, oui. Je me suis informé avant de
descendre. Justement à M. Bellemare et à M. Bertrand.
M. VAILLANCOURT: C'est régulier.
M. LOUBIER: C'est régulier. C'est ce qui se passe
actuellement. Maintenant l'article des subventions, pourquoi? Si vous en aimez
un autre, on en prendra un autre. C'est parce qu'actuellement, d'ailleurs vous
vous êtes rendu compte je ne sais pas si c'est publié dans
les journaux ce matin que le service des sports et loisirs était
transféré définitivement sous notre juridiction du
Tourisme, Chasse et Pêche.
M. MICHAUD: J'aimerais mieux que cet article là soit
réservé. C'est plus important.
M. LOUBIER: Oui, bien justement, à ce moment-là,
j'aimerais qu'on profite de cet article-là en Chambre pour que mes
honorables collègues d'en face puissent me faire leurs suggestions, sur
leur philosophie ou leur compréhension de la politique qu'on devrait
adopter, soit à court terme ou à long terme, sur les loisirs, la
récréation en plein air, l'aménagement de la
récréation, etc. Et au même moment je sais que chacun des
députés, tant de l'Opposition que les députés
ministériels, est sensibilisé aux subventions sous toutes leurs
formes dans son comté, subventions pour la promotion touristique
réclamées par les chambres de commerce ou les localités et
les municipalités; ça pourrait faire l'objet d'un débat
où on peut faire une bonne guerre ensemble pour voir sur quelle base on
fonctionne dans la distribution de ces subventions-là, ce sont des
suggestions que vous pourriez nous faire. Et je pense qu'à ce
moment-là chacun des députés est plus intimement
senbilisé à ça qu'à tout autre article.
M. VAILLANCOURT: M. le Président. Est-ce que vous voulez
dire, M. le ministre, que les subventions pour les loisirs et les sports, sont
des subventions qui étaient accordées par l'entremise du
ministère de l'Education?
M. LOUBIER: Le ministère de l'Education. La juridiction du
service des loisirs et des sports passe du ministère de l'Education au
ministère du Tourisme de la Chasse et de la Pêche et ça,
à compter du 1er mai au soir, vers 11 h 30.
M. VAILLANCOURT: Cela veut dire qu'il y a eu du conseil des
ministres ce soir-là.
M. LOUBIER: Cela veut dire qu'on siège
régulièrement.
M. MICHAUD: Maintenant, est-ce que le ministre va annoncer sa
politique à l'étude des crédits ou en Chambre?
M. LOUBIER: Disons qu'actuellement, j'ai
ébauché...
M. MICHAUD: Oui.
M. LOUBIER: ... dans le communiqué de presse, les
méthodes de travail. J'ai également je pense que les
députés ont droit de savoir en premier lieu ce qu'il contient ce
communiqué-là mentionné que d'ici quelques semaines
le comité interministériel des sports et loisirs serait
définitivement complété et en marche et que chacun des
ministères touchés par ce problème ce qui inclut,
par exemple, le ministère des Terres et Forêts, pour une part
assez grande, même le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, des Richesses naturelles,...
UNE VOIX: Santé.
M. LOUBIER: Santé, indirectement. Mais le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, pour éviter une
politique de tâtonnement et en même temps pour éviter une
politique erratique à chacun des ministères a demandé la
formation du comité interministériel, premier pas, et a
confié un mandat à ce comité ministériel,
premièrement, pour établir le rôle de chacun des
ministères, son champ d'action et en même temps établir des
rouages efficaces pour un dialogue constant entre les ministères
touchés par ce problème. Deuxièmement, le comité
interministériel aura également pour fonction de
déterminer quelle est la planification à court terme, d'abord
dans la récréation, l'aménagement des loisirs, dans les
sports, etc., et celle à long terme et ce sera, grosso modo, l'objet de
la première réunion du comité interministériel avec
globalement ou largement le mandat qui lui sera confié.
Mo HOUDE: M. le Ministre, est-ce que le comité
consultatif des sports et loisirs qui avait été formé, il
y a environ deux mois, a été consulté ou est-ce ce
comité qui a recommandé que le service des sports et loisirs, par
exemple, sorte du ministère de l'Education pour aller au
ministère de la Pêche?
M. LOUBIER: Oui, voici..,,
M. HOUDE: ... ou qu'advient-il de ce comité
consultatif?
M. LOUBIER: Ce comité-là, j'ignore même s'il
a siégé une seule fois.
M. HOUDE: Il a siégé une fois, au moins.
M. LOUBIER: Alors, ce comité-là a mentionné,
à bon droit, qu'il y avaitune incohérence fatale dans le domaine
des loisirs et des sports et de la récréation en plein air.
Plusieurs ministères s'y adonnaient, mais il n'y avait aucune
unité d'action et même pas d'unité de pensée. Ils
ont déploré ça» Etant donné le fait que
déjà le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est lancé dans le camping, dans la récréation
en plein air, dans la chasse ou la pêche sportive, etc., étant
donné également qu'il a moins de préoccupations ou de
problèmes que le ministère de l'Education, étant
donné que nous avions déjà en place des gens qui ont
consacré leurs énergies et leurs études à ce
secteur-là, étant donné que nous voulons uniformiser et
donner de la cohérence à tout ça, il a été
jugé préférable que ce soit le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui ait la juridiction.
M. MICHAUD: Est-ce que l'aspect pédagogique des loisirs va
tomber sous la juridiction du ministre?
M. LOUBIER: Bien voici, il va falloir distinguer à un
moment donné, mais je pense bien, si vous voulez qu'on le garde pour la
Chambre.
M. MICHAUD: D'accord!
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le personnel va être
transféré au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche?
M. LOUBIER: Oui. Maintenant, si on le garde pour la Chambre, il
n'y aura plus de questions.
M. VAILLANCOURT: Quelques questions en passant.
M. MICHAUD: A l'article numéro 3, le ministre est
certainement au courant que, actuellement, la compagnie de l'Exposition
universelle se prépare à déverser dans le fleuve
St-Laurent des milliers de gallons de ce qu'on appelle le DDT pour
empêcher la prolifération des phryganes. Ce sont les papillons qui
volent autour des lumières et des ampoules le soir. Il y a eu des
protestations de faites déjà...
M. LOUBIER: Je vais répondre à votre
question...
M. MICHAUD: J'aurais une autre question, est-ce que...
M. LOUBIER: Oui. Si vous me permettez, c'est qu'elle irait dans
l'article 2, mais je vous permets la question quand même.
M. MICHAUD: Bien, disons à l'article 3, la protection de
la faune. Or la Régie des eaux a apparemment interdit ce
déversement. Cela crée un tampon de Montréal qui peut
aller jusqu'à Sorel et ça pourrait avoir des effets nocifs
pendant 25 ans sur la faune.
M. LOUBIER: Bien, ce n'est pas prévu, la longueur de
temps.
M. MICHAUD: Bien, disons que les entomologistes, quelques
entomologistes en tout cas, ont étudié la question. Est-ce que le
ministre a fait des protestations en marge de ça et quelle est sa
politique?
M. LOUBIER: Bien, si on veut plonger plus avant, c'est qu'il
appert qu'une autorisation du gouvernement précédent aurait
été accordée pour que ceci soit effectué. Or,
étant donné que cela relevait directement de la juridiction de la
Régie des eaux, ce service-là a communiqué avec les
autorités de l'Expo pour manifester son opposition radicale et
vigoureuse au déversement de cet insecticide pour faire
disparaître les larves d'insectes qui pourraient être sur le fleuve
au temps de l'Expo, Notre ministère... Hier ou avant hier, j'ai
communiqué avec M. Robert Letendre, qui est le représentant de
l'exécutif, donc de tout le ministère, si l'on veut,
auprès de l'Expo.
Et M. Letendre a encore une fois réitéré son
opposition farouche à ce que des déversements d'insecticide se
fassent à cet endroit-là. Il y a tout de même un
problème, une racine beaucoup plus profonde, et qui rejoint le domaine
constitutionnel; à mon opinion, je ne fais pas l'exposé de
l'opinion du gouvernement, mais à mon opinion personnelle et
après avoir consulté des documents qui m'ont été
remis par les officiers de mon ministère, il apparaîtrait que ce
serait en partie de juridiction fédérale mais en partie
également de juridiction provinciale. Et là, où nous avons
un certain sursaut d'indignation, c'est que la décision semble avoir
été prise unilatéralement par le fédéral,
qui l'aurait pratiquement imposée, et c'est pour cela qu'à
l'époque, on aurait reçu une autorisation verbale de l'ancien
ministre des Affaires municipales. Mais c'est du oui-dire, je n'ai pas
vérifié mais ce sont les renseignements qu'on m'a transmis. Alors
l'attitude que le gouvernement du Québec devait prendre a
été prise, l'attitude que le Ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche devait prendre a été prise, sans
fracas de publicité, rien, mais ça été fait. M.
Robert Letendre, représentant de l'exécutif à l'Expo, a
pris ses responsabilités et a déclaré avec vi- gueur qu'il
s'opposait catégoriquement à ce déversement.
M. MICHAUD: Mais en matière de la protection de la faune
évidemment, c'est une juridiction complètement exclusive, celle
du ministère du Tourisme, à empêcher des
déversements...
M. LOUBIER: Justement, le député a dû
comprendre quand j'ai dit que c'était partiellement une juridiction
fédérale et partiellement une juridiction provinciale.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a eu des communications avec le
gouvernement fédéral depuis?
M. LOUBIER: Depuis?
M. MICHAUD: Depuis que c'est commencé.
M. LOUBIER: Depuis, bien voici, c'est qu'actuellement, quand M.
Letendre a fait ses représentations auprès de la compagnie de
l'Expo, ils ont des représentants du fédéral, comme nous
avons des représentants du provincial.
M. MICHAUD: Quel ministère fédéral?
M. LOUBIER: Le ministère de l'Industrie et du Commerce, je
pense. Commerce, mais encore là, je pense qu'on pourrait s'engager dans
une lutte plutôt constitutionnelle que faunique.
M. MICHAUD: C'est assez grave, si ça compromet l'existence
et la survie de la faune pour 25 ans.
M. LOUBIER: Non! il ne faut pas dramatiser. 25 ans, ça va
contaminer, mettre en danger le patrimoine faunique sur le fleuve. Il y a un
autre impératif aussi; c'est qu'une exposition. Nous n'en aurons pas
dans 50 ans ,nous en avons une actuellement, et je pense que le
député de Gouin est le premier à proclamer que ça
peut être pour le Québec un tremplin merveilleux pour son
économie en général, sur le plan sociologique et en
même temps pour la réputation du Québec. Alors, à ce
moment-là, est-ce que on doit tout simplement se borner à
étudier une éventualité, une probabilité ou un
danger éventuel, et dire qu'il faut absolument défendre
ça? Disons que oui, pour ma part, comme ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, c'est mon devoir de le faire, je l'ai fait. M.
Letendre, comme représentant de l'exécutif du Québec,
c'était son devoir de le faire, il l'a fait.
Mais il y a d'autres implications là-dedans et je pense que ce
n'est pas à notre niveau que ce problème-là pourrait
être discuté valablement, rationnellement et efficacement, mais
que c'est en train de se faire et le premier déversement était
censé s'effectuer ce matin. Aux dernières nouvelles, il n'a pas
encore été effectué. Ne parlons pas trop fort pour ne pas
les réveiller. Ce n'est pas fait encore.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir des avis d'hommes
de science pour que, précisément, les moyens,...
M. LOUBIER: Nous en avons.
M. MICHAUD: Est-ce que précisément les moyens
employés ne sont pas trop gigantesques et généreux pour le
petit ennui que ça peut causer pendant quatre ou cinq jours apparemment?
Puisque les...
M. LOUBIER: Pour quatre ou cinq jours?
M. MICHAUD: Bien, selon certains biologistes...
M. LOUBIER: Qui sont ces biologistes-là?
M. MICHAUD: Il y aurait un voyage massif des phryganes pendant
quatre ou cinq jours. Cela peut causer des ennuis temporaires.
M. FRASER: ... on dit que l'huile vidée des bateaux autour
de Montréal, donne un goût d'huile, c'est urgent...
M. LOUBIER: Nous n'avons jamais eu de plainte, je prends votre
parole, mais nous n'avons jamais eu de plainte à ce sujet-là.
M. FRASER: Parce que, chez nous au Lac St-François, ils
envoient les esturgeons à New York et les esturgeons autour des quais de
Montréal ne sont bons à rien.
M. LOUBIER: On n'a jamais eu de plainte. Maintenant, mon
sous-ministre me dit que le fédéral est saisi de ce
problème-là et que ça relève de sa juridiction.
M. HOUDE: M. le ministre, est-ce que vous avez reçu
beaucoup de plaintes ou de demandes concernant...
M. LOUBIER: Les «pesticides »?
M. HOUDE: Oui, à part les clubs de chasse et de
pêche, à la suite de certains articles dans les journaux où
l'on demandait au grand public de vous écrire, à vous en
particulier, et même au premier ministre?
M. LOUBIER: Non. A ma connaissance, j'ai reçu deux
télégrammes et peut-être deux ou trois lettres. Alors, cela
n'a pas eu l'air d'alarmer, même si on a sonné le grelot, on a
fait entendre le son de la cloche d'alarme, cela n'a pas eu l'air d'effaroucher
les propriétaires et les locataires de clubs de chasse et de
pêche. Cela n'a pas eu l'air également d'alarmer les associations
de protection. Cela n'a pas eu l'air d'alarmer la Fédération de
la faune québécoise, parce qu'on n'en a entendu parler par
personne. Alors, c'est pour cela que je dis qu'il ne faut pas dramatiser non
plus, sauf que je suis content que la question ait été
soulevée par le député de Gouin, ça nous permet de
dire ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui et cela nous
permet d'affirmer devant le comité que ce qui relevait de nos
responsabilités, nous y avons obéi et nous avons fait ce que nous
avions à faire.
M. VAILLANCOURT: Quel va être le coût de cela?
M. LOUBIER: C'est le fédéral; je ne sais pas.
M. VAILLANCOURT: C'est le fédéral qui paie
tout?
M. LOUBIER: C'est le fédéral.
M. MICHAUD: A l'article numéro 3, M. le Président,
est-ce que le ministre pourrait nous dire si le recrutement du personnel des
gardes-chasse se fait toujours via la Commission de la fonction publique?
M. LOUBIER: Cela avait été discuté en
partie, l'autre jour.
M. MICHAUD: Le recrutement du personnel?
M. LOUBIER: Mais oui, c'est pour cela qu'on avait dit qu'on
adopterait deux et trois ensemble. On va recommencer les discussions.
UNE VOIX: Deux et trois?
M. LOUBIER: On avait discuté trois en même temps,
vous vous en souvenez? C'était pourquoi j'avais dit que je n'avais pas
d'objection à ce qu'on discute les deux, à condition que cela
soit fini.
M. MICHAUD: La question des clubs privés, ça...
M. LOUBIER: Non, non. On avait discuté également de
la protection. On avait chevauché sur les deux continuellement. En tout
cas, je n'ai pas d'objection.
M. GAGNON: On avait parlé de l'augmentation du personnel
qui serait de 30%...
M. LOUBIER: Quel nombre de nouveaux gardes-chasse aurait-on cette
année?
M. MICHAUD: Mais on n'a pas parlé de recrutement.
M. LOUBIER: Eh bien! de la façon que...
M. MICHAUD: Est-ce que ça passe toujours par la fonction
publique?
M. LOUBIER: Eh bien oui!
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a des cas marginaux qui ne passent pas
par la fonction publique?
M. LOUBIER: Dans l'emploi des gardes-chasse de la province de
Québec, depuis que je suis au ministère, aucun candidat n'a
été engagé sans passer par la fonction publique et subir
avec succès les examens. Et si vous saviez combien cela me cause de
problèmes, parce qu'évidemment...
M. GAGNON: Mais dans ceux...
M. LOUBIER: ... cela ne fait pas longtemps que c'est en vigueur.
Et juste pour vous illustrer un petit cas, c'est que, dans mon propre
comté, j'ai un monsieur qui a remplacé un autre qui, parce qu'il
avait été durant onze ans garde-chasse, mais avait eu le malheur
d'être de l'Union Nationale, en 1961, avait été mis
à la porte. Or, il est remplacé par un autre qui a trois
années d'étude de moins que lui, parce qu'il a une
quatrième année. Ce même monsieur, qui ne donne pas
satisfaction pas au ministre aux autorités de notre
ministère, à pratiquement aucun point de vue, il a même
été suspendu pour s'être rendu au travail en état de
boisson. On a eu des plaintes à son sujet. Le lendemain de
l'élection, quelques jours après, le gars de mon comté qui
avait été là onze ans, qui avait un très bon
dossier, vient me trouver et me dit: Gaby, écoute, tu es ministre de la
Chasse et de la Pêche, je vais ravoir ma « job », tu es du
comté de Bellechasse et je suis un de tes organisateurs. Eh bien! je lui
ai dit: Je vais regarder cela. Eh bien! je n'ai jamais pu le réengager.
Même si celui qui l'a remplacé est de qualité dix fois
inférieure à celui-là. Or, ça vous illustre bien
que dans ce secteur-là, je défie quelque député que
ce soit de venir nous accuser d'avoir agi de façon discriminatoire ou
d'avoir agi selon le bon plaisir du ministre, ou encore d'après la
recommandation de mes collègues ministériels.
M. MICHAUD: Je vous ai posé une question d'information
évidemment, cela n'est pas une question de...
M. LOUBIER: Vous avez une réponse catégorique.
M. HOUDE: Est-ce qu'il sera encore organisateur aux prochaines
élections, le gars?
M. LOUBIER: Oui, oui, il sera encore organisateur, et
j'espère qu'il sera de mon parti.
M. GAGNON: Tout de même, M. le ministre, cela pose des
problèmes. Je prends un cas dans mon comté, quelqu'un qui en 1960
a été destitué de ses fonctions, parce qu'il avait fait de
la politique après seize ans de service. Il a fourni des
déclarations sous serment à l'effet qu'il n'avait pas
participé à la politique, mais ça n'a rien changé.
La personne veut être réengagée. Mais c'est la fonction
publique qui demande des bébés de 21 ans pour aller dans la
forêt, qui n'ont jamais connu cela, qui ne savent même pas
s'orienter, alors qu'il y a des personnes peut-être de 40 ans qui
pourraient servir très bien leur province. Quand on regarde un autre
facteur sociologique où les entreprises privées, à partir
de 45 ans, rejettent tout le matériel humain, et là, le
gouvernement est rendu semblable. Alors ces gens-là se disent: Il ne
nous reste plus qu'à nous faire tuer.
M. LOUBIER: Si, par exemple, pour compléter ma
réponse, pour qu'on ne croit pas que j'ai voulu cacher quelque chose,
c'est que, lorsqu'il s'agit d'occasionnel non, je pense que les
députés ont droit, ont profit à savoir cela
lorsqu'il s'agit d'occasionnel, pour aider un garde-chasse, à ce
moment-là, évidemment, on ne les assujettit pas aux mêmes
réglementations, aux mêmes rouages exigés par la fonction
publique, parce que les gars peuvent être là un mois, deux mois,
trois mois, quatre mois, c'est un accident, pour les aider.
M. MICHAUD: La petite marge de patronage mobile...
M. LOUBIER: Non, même là, la fonction publique a
établi des normes, que nous respectons, mais qui ne sont pas aussi
rigides, aussi absolues...
M. MICHAUD: Qui exigent une neuvième an-dée? Pour
les périodes de pointes.
M. LOUBIER: ... pour les assistants.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, j'aimerais que le
ministre continue son explication en ce qui concerne les gardes-chasse, avant
que les gardes-chasse ne soient engagés à l'année, ils
étalent engagés temporairement, ils n'étaient pas
régis par la fonction publique, engagés par la fonction
publique.
M. LOUBIER: Les aides-gardes-chasse. M. DEMERS: Les
aides-gardes-chasse. M. LOUBIER: Pas les gardes-chasse.
M. DEMERS: Les vrais gardes-chasse ont toujours été
engagés par la fonction publique.
M. VAILLANCOURT: Je sais que chez nous, on avait des
gardes-chasse...
M. LOUBIER: Des aides.
M. VAILLANCOURT: ... temporaires seulement.
M. LOUBIER: Des aides, c'est cela.
M. VAILLANCOURT: Il n'y en avait aucun de régulier.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. VAILLANCOURT: Peut-être que celui dont vous
parlez...
M. LOUBIER: Non, non.
M. VAILLANCOURT: ... était un garde-chasse
temporaire...
M. LOUBIER: Non, non.
M. VAILLANCOURT: ... et engagé à
l'année.
M. LOUBIER: Mon cas, Leclerc, non, non, permanent, permanent.
C'est un gars de Bellechasse, M. Leclerc. Je peux nommer le nom. Permanent
depuis dix ou onze ans.
M. LEDUC (Laviolette): Ce n'est pas un cas isolé. Je peux
vous donner des noms.
M. VAILLANCOURT: Alors, je sais que chez nous, il y en a une
couple qui n'ont pas été réengagés quand le
ministère a décidé de les engager à l'année,
parce qu'on en avait trop.
M. LOUBIER: Mais le député de Stanstead va
comprendre que c'est frustrant, agaçant et vexatoire pour les
députés ministériels dans chacun des comtés, c'est
que tous les gardes-chasse ou la grande majorité de ceux qui
étaient là antérieurement ont sauté en 1960-1961-62
et...
UNE VOIX: Malheureusement.
M. LOUBIER: ... on prend le pouvoir, trois ou quatre ans plus
tard...
UNE VOIX: Ces gars-là en 1961-62...
M. LOUBIER: ... et les députés ministériels
reçoivent les assauts répétés des organisations,
des organisateurs qui disent, oui, mais comment cela se fait-il que dans leur
temps tout a sauté et que nous autres, nous ne sommes pas capables de le
faire sauter?
Alors il faut commencer à expliquer à chacun que...
M. VAILLANCOURT: Cela ne s'est pas passé comme cela dans
tous les comtés.
M. LOUBIER A 80%, à 75%.
UNE VOIX: A 99% dans mon comté.
M. MICHAUD: Est-ce que précédemment, la fonction de
garde-chasse n'était pas un peu une récompense politique?
M. BROWN: Mr. Chairman, there is not one game warden lifted in
Brome County, and on the recommendation in 1963 of the Federation in Brome, one
of the chief organizers of the Union Nationale was appointed a game warden in
Brome County.
M. LOUBIER: Mais cela peut arriver isolément dans certains
comtés, mais disons que...
UNE VOIX: Il y avait un bon député là.
M. LOUBIER: ... si l'on veut partir une chicane sur cela, cela me
ferait plaisir, mais seulement disons que dans la majorité des
comtés, on le sait, cela a sauté.
Non, non, je félicite le député de Brome. Non, non,
je dis que les renseignements que j'ai donnés j'y suis
allé même un petit peu fort apparemment c'est un petit peu
plus que la moitié.
M. VAILLANCOURT: Pour le renseignement du ministre, dans
Stanstead, les gardes-chasse qui étaient là sont demeurés
là. Il n'y a personne...
M. LOUBIER: Je félicite le député de son
esprit civique, de sa métaphysique.
M. GAGNON: Métaphysique politique.
M. BERNATCHEZ: Ils étaient à temps partiel.
M. VAILLANCOURT: Ils étaient à temps partiel. Ils
ont été engagés à l'année et puis
c'était des gardes-chasse qui avaient été engagés
avant que le parti libéral soit au pouvoir donc.
M. LOUBIER: Evidemment.
M. VAILLANCOURT: ... des gardes-chasse...
M. LOUBIER: Dans certains comtés, les gars étaient
tellement bons et tellement appréciés, qu'on ne pouvait pas
décemment les changer sans soulever un tollé.
M. BROWN: Mr. Chairman, how does the Civil Service Commission go
about classifying a game warden for his salary in the general
classification?
M. LOUBIER: Cela a été publié partout, dans
tous les journaux, cela a été affiché partout. Je peux
bien le répéter ce matin, mais...
M. MICHAUD: C'était à la Commission de la fonction
publique.
M. LOUBIER: ... c'est partout, c'est pourquoi je demandais au
député de Gouin s'il voulait que je lui lise tout cela, tout
à l'heure, et il m'a dit non. Mais cela a été
affiché dans tous les journaux encore il y a une semaine.
M. MICHAUD: C'est la nouvelle classification des
fonctionnaires.
M. LOUBIER: C'est cela. Est-ce que vous voulez que je vous cite
tout cela ou que chacun le lise?
M. BROWN: Il would like to know and my association would
like to know what training does the Government or the Civil Service get
to practical service on the job for fishing game wardens?
M. LOUBIER: Je vais vous lire ça. Copie d'une
résolution adoptée par la Commission de la Fonction publique de
Québec...
M. MICHAUD: Le ministre n'a pas l'intention de lire tout
ça.
M. LOUBIER: Il le faut bien pour que je réponde à
sa question. Il faut que je donne tout.
UNE VOIX: Le ministre est complet.
M. BROWN: Est-ce que c'est long à lire?
M. LOUBIER: J'aimerais mieux le passer au député de
Brome pour qu'il lise ça. C'est tout ça et cela a
été publié dans les journaux.
M. GAGNON: Pendant qu'on va discuter... M. LOUBIER: Si le
député veut le lire. M. MICHAUD: D'accord?
M. VAILLANCOURT: M. le ministre, avant d'adopter l'article 3, au
premier article, je remarque, traitements. Il y a une grosse différence
et puis d'après le nombre d'employés qu'il y a, entre
parenthèses 332, il y a une augmentation de $250,000...
M. LOUBIER: Il y a 118 de plus, alors comptez ça à
quelques milliers de dollars chacun.
M. VAILLANCOURT: Maintenant, il y a...
M. LOUBIER: Et cela prévoit l'augmentation de salaire en
vertu de la convention collective, etc., et cela prévoit l'engagement de
nouveaux employés. Alors, quand je parlais de 66, 66 de plus, c'est tout
ça que j'inclus.
M. VAILLANCOURT: Merci.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les articles du poste
budgétaire numéro 3 sont adoptés?
M. BROWN: Non, j'ai d'autres question... In view of the article
in the Gazette, May 4th 1967; « Quebec City is seething with rumor and
conjecture on an important change in high personnel in the Department of
Tourism, Fish and Game, expected early. Also on the cards are important
réorganizational steps in the near future. » Who are they talking
about in this high personnel?
M. LOUBIER: Je ne le sais pas. Cela relevait de l'administration,
par exemple. Il y a une question qui m'a été posée l'autre
soir. La question était la suivante. Je pense que c'était le
député de Jonquière qui m'a demandé si, parmi les
hauts fonctionnaires, il y avait eu beaucoup de déplacements. J'ai
répondu que parmi les hauts fonctionnaires, il n'y avait eu aucun
déplacement. Il y a un article qui est là, je ne le sais pas.
M. BROWN: Mr. Minister, in the case of the same paper, two
Canadian geese were shot by...
M. LOUBIER: Cela relève de l'administration, si vous me
permettez, M. Brown. Je ne veux pas être désagréable, mais
on retombe encore à l'article 1 et je pense que l'autre soir, de bonne
foi, je pense que vous avez été de bonne foi vous autres aussi,
quand vous m'avez dit: On discutera de 2 et 3 ensemble et puis on adoptera
ça. Alors, là, non seulement on retourne à 2 et 3 mais, on
va chercher à 1, on ne finira jamais.
M. GAGNON: On avait dit qu'on allait récidiver.
M. BROWN: Mr. Chairman, we were talking about very most important
things, in fishing game and there are many questions yet to be answered by the
Department, relative to their intentions if the opposition is doing the job
that should do.
M. LOUBIER: Oui, dans les règlements, à
l'intérieur des règlements. C'est que là, vous prenez un
article ultérieur à la première réunion qu'on a, si
on a une prochaine réunion dans quinze jours, si vous avez d'autres
articles de M. Carpenter, je présume, vous allez me reposer des
questions sur l'article 1 prétextant que c'est important de le savoir.
On ne finira jamais.
M. BROWN: Well, I am really...
M. LE PRESIDENT: Je dois vous rappeler à l'ordre, M.
Brown.
M. BROWN: ... because the Minister said that he was the most
honourable man in the...
M. LOUBIER: Je comprends, j'ai beaucoup de respect pour lui,
même M. Carpenter, malgré toute l'amitié que j'ai pour lui.
Je ne peux pas, à cause de cette amitié-là, violer
continuellement les règlements puis ne pas avancer dans l'étude
de mon budget. Alors, M. Carpenter émet des opinions qui lui sont
personnelles, je sais, je le répète, qu'il est très
honnête dans ses opinions, mais ce sont des opinions; et si le
député de Brome veut savoir ce qu'il avait en tête à
ce moment-là, ce n'est sûrement pas le ministre du Tourisme qui le
sait, c'est M. Carpenter. Ce sont des questions que vous devriez lui poser.
M. BROWN: On Tuesday last, there were two fellows, at the top
corner of Metropolitan Boulevard and Rondeau Avenue, there were witnesses too
to the shooting of these Canada geese, which is strictly illegal. What does the
Minister intend to do about this illegality? Or has he done anything about
it?
M. LOUBIER: Ce cas-là ne nous a pas été
référé.
M. BROWN: You heard the address which gives the exact spot where
they were killed, there should be an investigation on this.
M. LOUBIER: Le cas n'a pas encore été soumis
à notre ministère. Maintenant, est-ce que le député
va prendre un cas isolé, par exemple, pour nous faire croire que l'on
n'accorde pas la pleine protection partout? Le député doit savoir
qu'on manque d'effectifs et cela depuis des années. Même avec les
nouveaux que nous allons avoir, il va nous en manquer encore. Or, les
systèmes des braconniers ou l'existence des braconniers cela va
être éternel. Il s'agit d'un cas très précis. Notre
attention n'a pas été attirée sur ce cas-là, mais
il est possible qu'il ait été réglé par le bureau
du district de Montréal. Mais le député va comprendre que
je ne peux pas lui donner une réponse sur un cas précis
arrivé à Montréal à telle adresse, à telle
heure, telle journée.
M. BROWN; Mr. Chairman, I would like to find out what is the Minister's
policy for this coming year on birds, migratory birds. That last year, they
said that they would not submit to go along with the federal license. What is
the policy?
M. LOUBIER: L'an passé, j'ai dit textuellement ceci. C'est
que le fédéral, de façon unilatérale, sans
consulter de façon valable et de façon officielle, sans dialogue
valable, officiel avec la province de Québec, a imposé sa
politique. Or, à ce moment-là, cela devenait, cela avait une
implication de droit constitutionnel. J'ai référé la
question au sous-ministre des Affaires fédérales-provinciales et,
après l'avoir étudiée conjointement, nous en sommes venus
à la décision que le provincial devait sauvegarder ses droits
juridictionnels et informer le fédéral que s'il voulait notre
collaboration, s'il voulait empiéter sur notre juridiction dans un
secteur donné, qu'au moins il le fasse avec décence, qu'il le
fasse après avoir eu des rencontres non pas officieuses, non pas sous
forme de conversations, ou non pas sous forme de téléphones, mais
qu'il le fasse de façon officielle, et qu'à ce moment-là,
nous serions prêts à collaborer à 100%, pour assurer non
seulement la protection de notre patrimoine faunique, mais également
pour protéger les voiliers des oiseaux migrateurs. Et cette
année, j'ai eu une communication avec un monsieur, le ministre M. Laing,
et très très prochainement nous aurons des démarches
officielles, bilatéralement entreprises, pour aboutir à une
entente bilatérale et en venir à une politique commune,
provinciale-fédérale.
M. BROWN: So, for this coming year the $2 licency will be
paid?
M. LOUBIER: Je dis que nous en sommes à discuter d'une
façon officielle de toutes les implications du problèmes, de
toutes ses ramifications et que ce sera ultérieurement à ces
rencontres officielles, à cet échange d'idées fait
officiellement, que nous adopterons une politique commune. Or, je ne puis
préjuger de la politique ou des réglementations ou des sanctions
ou encore des montants d'argent exigés; ceci sera annoncé
officiellement après m'être entretenu du problème avec
monsieur Laing.
M. BROWN: I am not too conversant with this. In 1965, 1964, 1963
and 1962 and before this, there were no « entente » between the
federal and the provincial authorities?
M. LOUBIER: Cela n'a jamais été discuté avec
notre ministère. Jamais. Ni en 1964, ni en 1965, ni en 1966.
M. BROWN; This was not exactly what I questioned, Mr. Chairman. But was
there an « entente » between the two, that was not recognized an
such?
M. LOUBIER: Il n'y a jamais eu d'entente.
M. BROWN: So, there was absolutely no communication?
M. LOUBIER: Je l'ai dit tout à l'heure qu'il y avait eu
si vous voulez que j'emploie « communications » je vais
employer le terme des communications officieuses, jamais sous le sceau
du sérieux apporté à ces questions-là. Il y avait
eu des échanges de vues à un niveau non pas de l'exécutif
mais à un niveau consultatif. Mais il n'y avait jamais eu d'entente et
la politique du Fédéral avait été imposée,
sans entente préalable avec le Provincial.
M. BROWN: This was never discussed at any meeting between the
federal and provincial authorities before?
M. LOUBIER: Je viens de le dire. Il y avait eu un échange
d'idées à un niveau qui ne relevait pas de l'exécutif du
ministère. Il y a eu des discussions, des consultations avec quelques
fonctionnaires provinciaux et quelques fonctionnaires fédéraux,
mais quand l'annonce de la politique du fédéral, la
décision a été prise, que Québec n'avait pas
été consulté et notre ministère n'avait pas
été consulté, et on est arrivé devant un fait
accompli sans que les ministres n'aient à ce niveau-là
réglé la question et étudié toutes ses implications
constitutionnelles.
D'ailleurs nous ne sommes pas la seule province, hein? L'Ontario a
protesté avec une énergie fracassante à l'annonce de la
politique par M. Laing.
M. BROWN: Dealing with outfitters'clubs, which item do you intend
to discuss?
M. LOUBIER: Pardon?
M. BROWN: With outfitters'clubs, the «clubs professionels
» what item do you intend to discuss?
M. LOUBIER: C'est passé. On a discuté de tout
ça, on a vidé ça l'autre soir.
M. BROWN: Is that private clubs or outfitters' clubs?
M. LOUBIER: Bien oui, on a discuté de ça. Demandez
aux collègues d'ici. On a vidé ça d'A à Z, avec
toutes les questions et toute la gamme des tourments qui faisaient peur
à nos amis d'en face; ça été discuté.
M. BROWN; There are two classifications
in the clubs; one is private clubs and the other is outfitters' clubs.
Who make their living from these clubs?
M. DEMERS: Dans le procès verbal, on nous a pris le
dernier rapport.
M. HOUDE; Est-ce que je peux suggérer, M. le Président,
d'étudier l'article 4 en même temps que l'article 11?
M. GAGNON: Cela va créer des problèmes.
M. LOUBIER: Voici. C'est que je n'ai pas d'objection du tout
à discuter des deux ensemble, à condition encore une fois et je
m'en remets à votre parole, à la condition qu'on ne revienne pas
à une séance ultérieure à discuter, à
recommencer là-dessus.
M. HOUDE: Parce que 4 et 11, c'est donné ensemble.
M. LOUBIER: Oui, je n'ai pas d'objection. Alors si c'est le
désir de l'Opposition, ça va.
UNE VOIX: Passons-le donc article par article.
M. LOUBIER: Non, non.
M. GAGNON: C'est parce qu'il peut arriver un député
qui n'était pas présent.
M. LOUBIER: Je n'ai pas d'objection à condition qu'il ne
revienne pas sur cette question-là.
M. GAGNON: Oui, mais s'il arrive un député qui
n'est pas présent aujourd'hui.
M. LOUBIER: Si j'ai la parole des gens d'en face à ce
moment-là.
M. LEDUC (Laviolette); C'est inscrit, ça.
M. GAGNON: Ils ne vont pas boycotter le député.
M. VAILLANCOURT: Moi, je serais plutôt d'accord pour qu'on
étudie ça article par article.
M. LOUBIER: Pas d'objection, comme vous aimerez.
M. VAILLANCOURT: S'il y a des députés qui n'y sont
pas, s'ils peuvent revenir sur un article plus loin, ça leur donne la
chance de poser leurs questions.
M. LOUBIER: Je demanderais au député des
Deux-Montagnes d'être présent pour l'article 11, parce que je sais
qu'il avait des questions à me poser et je serais très heureux de
lui répondre avec toute la documentation. Si les membres présents
du comité manifestent le désir de marier les deux articles, je
n'ai pas d'objection.
M. LEDUC (Laviolette); L'honorable a raison.
M. LOUBIER: A condition qu'on n'arrive pas avec un divorce
à la prochaine séance,
M. VAILLANCOURT: Mais je crois qu'on serait mieux de garder
l'article 11 pour revenir si vous voulez indirectement sur l'article 4.
M. LOUBIER: Qui est en charge du comité?
M. MICHAUD: Bien, si mon collègue n'a pas d'objection,
M. LOUBIER: Pardon?
M. VAILLANCOURT: Je me rallie à la majorité.
M. LE PRESIDENT; Alors l'article 4.
M. HOUDE: Est-ce que le ministre pourrait faire la distinction
entre une réserve et un parc? Est-ce qu'il y a une distinction de droit
ou une distinction de fait?
M. LOUBIER: Une distinction de fait. Un parc a beaucoup plus
d'ampleur territoritale, de superficie qu'une réserve. La réserve
va, par exemple, débuter un peu plus modestement pour obvier... Sur
question de fait d'abord, les réserves, par exemple, celles que nous
proposons dans Portneuf, Gatineau ou Pontiac, vont avoir une superficie
beaucoup plus humble que les parcs que nous avons actuellement, avec un
personnel beaucoup moindre, etc. Maintenant sur le plan purement juridique,
c'est que les parcs sont constitués par une loi, tandis que les
réserves le sont par un arrêté ministériel.
M. MICHAUD: Les réserves sont toujours dans un parc, mais
un parc ne peut pas être dans une réserve.
M. LOUBIER: Vous maniez bien ça, M. Mi-chaud.
UNE VOIX: Pas nécessairement!
M. PLAMONDON: Tout de mime dans le parc il y a...
M. LOUBIER: Bon! Premier: traitements. M. LE PRESIDENT: Article
1.
M. MICHAUD: De 113 à 132, c'est une augmentation
considérable du personnel?
M. LOUBIER: Oui.
M. MICHAUD: Est-ce uniquement pour la surveillance? Alors le gros
du personnel est constitué de quoi? De l'augmentation du personnel?
M. LOUBIER: Ah bon! Voici, mon sous-ministre me signale que du
personnel qui était à l'article 2, c'est-à-dire à
salaire, va se retrouver, durant la présente année, à
l'article traitements. Ils étaient sur bordereaux spéciaux,
antérieurement, et ils deviennent sur la liste normale.
M. HOUDE: Est-ce que cette augmentation de personnel, ça
inclut ceux qui travailleront sur les campings permanents pour le temps de
l'Expo?
M. LOUBIER: Non.
M. MICHAUD: Ce n'est pas uniquement des contractuels,
ça.
M. LOUBIER: Non, ce n'est pas...
M. HOUDE: Est-ce que vous considérez un camping permanent
comme un parc?
M. LOUBIER: Qu'est-ce que le député veut dire par
là?
M. HOUDE: Je veux dire que vous aviez à l'article 4 le
service des parcs et des réserves, vous avez fait la distinction entre
parcs et réserves. Maintenant, ma question. Est-ce qu'un parc ou un
camping provincial à plein rendement est considéré
également comme un parc?
M. LOUBIER: Je pense que le député plonge dans
l'article 11, carrément. On parlera de camping, de l'administration des
campings...
M. HOUDE: Non, d'accord ma question...
M. LOUBIER: Elle n'entre pas là-dedans.
M. HOUDE: Mais ma question, c'est un camping provinvial
permanent, exemple, Côté Ste-Catherine.
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: Est-ce considéré également comme
un parc...?
M. LOUBIER: Dans notre optique?
M. HOUDE: Oui.
M. LOUBIER: Non. C'est complètement en...
M. MICHAUD: Alors l'augmentation réelle du personnel
là, si on recoupe les traitements et les salaires, ça serait
quoi, au service des parcs, comparativement à l'année
dernière? Là, ça présuppose qu'on parle de
simples...
M. LOUBIER: Pour de nouveaux postes entièrement neufs,
27.
M. MICHAUD: Vingt-sept? M. LOUBIER: Vingt-sept.
M. MICHAUD: Bon, alors cela concorde avec les budgets.
M. LOUBIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. LOUBIER: C'est là même. On les a discutés
ensemble.
M. LE PRESIDENT: Article 3. UNE VOIX: Frais de voyages. M. LE
PRESIDENT: Article 4. M. MICHAUD: Adopté. M. LE PRESIDENT:
Article 5.
M. MICHAUD: Matériel, impressions. Impressions
qu'est-ce?
M. LOUBIER: Bien, c'est disons...
M. MICHAUD: Cela ne concerne pas la publicité?
M. LOUBIER: ... des brochures pour les parcs ou encore,
même à l'intérieur des parcs, la distribution de pamphlets
et tout ça...
M. DEMERS: On en a reçus la semaine dernière.
M. MICHAUD: A toute personne qui entre dans un parc, est-ce qu'on
remet une brochure avec le règlement?
M. LOUBIER: Non, pas jusqu'à maintenant. C'est parce qu'on
avait... vous savez comment on était organisé et comment on est
encore organisé.
M. MICHAUD: Est-ce que c'est dans les intentions du ministre de
remettre à toute personne qui entre en forêt...
M. LOUBIER: C'est plus que dans mes intentions. Vous le
réaliserez d'ici un mois.
M. MICHAUD: C'est en réalisation. Vous nous en enverrez
une copie, gentiment?
M. LOUBIER: J'en serai très heureux, même de vous en
envoyer durant le temps des séances, dans les parcs!
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté.
M. LOUBIER: Où il y a des loups, de
préférence.
M. LE PRESIDENT: Article 6. Article 7.
M. MICHAUD: Véhicules-moteurs. Attendez! A
véhicules-moteurs, $123,236 est-ce l'achat de nouvelles voitures?
M. LOUBIER: Achat de nouvelles voitures.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que la voiture du ministre est dans
ça?
M. LOUBIER: Ah non! Eh, jamais! Ce serait une voiture
spéciale!
M. MICHAUD: Est-ce que les voitures des sous-ministres sont
là-dedans?
M. LOUBIER: Non, pas des sous-ministres. Non. Nous traversons une
crise d'économie à notre ministère et nos sous-ministres
se sont résignés à vivre très modestement.
UNE VOIX: C'est l'austérité au Tourisme...
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a d'autres sous-ministres dans
d'autres ministères qui ont des voitures, avec chauffeur?
M. LOUBIER: Oui. Qui ont repris les voitures qui étaient
sous l'ancienne administration.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y aura une extension de ce
privilège jusqu'au...
M. LOUBIER: Je le souhaite ardemment pour les sous-ministres.
M. MICHAUD: Bien.
M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. BROWN: Mr. Chairman, the salaries for the average person
working under the...
M. LOUBIER: Pardon?
M. BROWN: The average of salaries...
M. LOUBIER: A l'article 1, quelle est la moyenne des salaires? En
haut, à l'article 2, il est adopté.
M. BROWN: The salary of these people who are working under this
item...
M. LOUBIER: A Particle 7?
M. DEMERS: L'article 2.
M. LOUBIER: Pour l'entretien.
M. PLAMONDON: Comment ça coûte?
M. LOUBIER: C'est l'entretien fait par l'entreprise
privée, les garages. Nous n'avons pas notre garage, nous n'avons pas nos
mécaniciens, pour la bonne raison que, par exemple, il y a des
automobiles dans le district de Sherbrooke, il y a des automobiles dans le
district de Gaspé, il y a des automobiles dans le district de la Beauce,
il y a des automobiles dans le district du lac Saint-Jean.
M. MICHAUD: Et les garages sont choisis sur une liste
préférentielle donnée par le ministre.
M. LOUBIER: Non, absolument pas, et même c'est mon
sous-ministre qui s'est révolté de cette question en disant: Non,
absolument pas.
M. MICHAUD: C'est au choix du conducteur du véhicule.
M. LOUBIER: C'est le chef du district, qui détermine.
M. LE PRESIDENT: L'article 8.
M. LOUBIER: Combustible, l'électricité, force
motrice, c'est un article très important.
M. MICHAUD: Ce sont les comptes de l'Hydro-Québec,
ça, à tous les aménagements?
M. LOUBIER: Bien, le chauffage aussi. Il y a du chauffage
là-dedans, de l'électricité puis même dans nos
parcs, il y a des génératrices qui sont incluses
là-dedans, des dynamos.
M. LE PRESIDENT: Article 9.
M. MICHAUD: Cela part du simple au double.
M. LOUBIER: Oui. Alors je vais fournir les détails.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'on pourrait avoir des explications de
l'augmentation à l'article 9?
M. LOUBIER: Oui, c'est ce que le député de Gouin
vient de demander. Ce sont les nouveaux parcs et les nouveaux campings qui
commencent à opérer cette année et on a prévu des
sommes d'argent pour leur opération et...
M. MICHAUD: ... et achat. Donc c'est pour les fournitures
d'équipement des nouveaux terrains de camping?
M. LOUBIER: L'entretien, réparations et achat de
matériel.
M. MICHAUD: Il faut, à un moment donné...
M. LOUBIER: ... par exemple, les tables, les embarcations.
M. MICHAUD: Bien, est-ce qu'on ne retrouve pas cela dans Particle
11?
M. LOUBIER: Non, non. C'est parce qu'on prend l'article tel quel
pour le service des parcs et réserves.
M. MICHAUD: Cela n'entre pas dans l'immobilisation?
M. LOUBIER: Non.
M. VAILLANCOURT: Mais, les tables dans un terrain de camping, ce
n'est pas de l'immobilisation, ça?
M. GAGNON: Non, c'est de l'inventaire, de V immeuble.
M. LOUBIER: D'abord, il y a également l'entretien des
chemins.
UNE VOIX: Est-ce que ça comprend les nouveaux kiosques
aussi dans...?
M. LOUBIER: Non.
M. MICHAUD: Cela c'est l'aménagement du territoire.
M. GAGNON: On appelle ça tout simplement de l'inventaire,
c'est un inventaire mouvant.
M. LOUBIER: Tout ce que nous avons de matériel, c'est de
l'entretien.
M. VAILLANCOURT: Il n'y a pas de construction de routes dans
cela?
UNE VOIX: Oui, c'est de l'entretien.
M. VAILLANCOURT: La construction de la route au mont Orford sur
une longueur de trois milles et demi, est-ce que c'est inclus dans cet article
là? A quel article pourrait-on en parler?
M. LOUBIER: Dans l'article 11. M. LE PRESIDENT: Article 10.
M. LOUBIER: Voulez-vous tous les détails sur cela? Je peux
vous donner cela.
UNE VOIX: Qu'est-ce que vous voulez dire par transport?
M. LOUBIER: C'est la nourriture pour les gardiens, pour les
employés de nos parcs, la pension qu'on leur paye, etc., transports de
marchandise.
M. MICHAUD: Où retrouve-t-on dans cet article-là
les fournitures aux restaurants, les concessionnaires de restaurants, où
voit-on cela?
M. LOUBIER: Dans l'article 11.
M. MICHAUD: Est-ce que l'article 10, ça va?
M. VAILLANCOURT: Les relais qui sont construits aux abords des
routes...
M. LOUBIER: Cela, c'est discuté les deux ensemble, parce
que c'est divisé. Al'arricle 11, c'est l'achat de cigarettes, des
boissons, etc., et à l'article 10, ce sont les achats de viande, de
pain, toutes les victuailles.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a plusieurs concessionnaires de
restaurant dans des parcs, actuellement?
M. LOUBIER: Dans une réserve, on en a un, ailleurs, on
n'en a pas.
M. MICHAUD: N'est-il pas question de la compagnie Chatelaine qui
aurait obtenu la concession dans les parcs?
M. LOUBIER: Non.
M. MICHAUD: Compagnie Chatelaine.
M. LOUBIER: Non, aucunement.
M. MICHAUD: Dans aucun parc de la province?
M. LOUBIER: Dans aucun parc de la province.
M. MICHAUD: Ce ne sont pas les intentions du ministre d'accorder
à un concessionnaire par voie de soumissions publiques ou
autrement...
M. LOUBIER: Le ministre, en temps et lieu, fera connaître
sa décision sur ça. Quand on sera rendu...
M. MICHAUD: Le ministre ne veut pas se compromettre pour
l'instant là-dessus.
M. LOUBIER: Le ministre, je pense qu'il est du genre à ne
pas retenir, à un moment donné, ce qu'il a à dire, devant
n'importe qui. Mais Je pense que cela ne servirait pas les
intérêts ni du ministère, ni les intérêts
sauf peut-être les intérêts électoralistes de
certains députés que d'annoncer actuellement quelle sera
éventuellement notre politique dans ce secteur de la restauration dans
nos parcs. Ira-t-on par concession? Ira-t-on par opération
ministérielle, de notre ministère, des restaurants? Disons que ce
n'est pas définitivement établi, que depuis trois ou quatre ans,
c'est discuté... Cela a été discuté au conseil des
ministres il y a deux ans, cela a été discuté par les
différents ministres qui m'ont précédé et aucun n'a
voulu prendre le boeuf par les cornes et prendre une décision
définitive à ce sujet-là.
M. MICHAUD: Si jamais le ministre a l'intention de confier
à des traiteurs la concession des restaurants, est-ce qu'il ira en
soumission publique?
M. LOUBIER: Nous verrons, à ce moment-là, quels
sont les avantages qui nous seront offerts. Sur la route 401 par exemple, en
Ontario, ils ont après une étude approfondie
décidé de demander, en circuit fermé, à quelques
compagnies, des soumissions ou despropositions. Mais je pense bien que le
député va reconnaître que, dans un secteur comme
celui-là, n'importe qui, par l'attrait d'un gros chiffre d'affaires,
pourrait se lancer à soumissionner sans avoir aucune préparation
préalable et sans nous donner la sécurité voulue. Cela
pourrait, par exemple si vous me permettez d'en parler être
la répétition de ce que j'ai trouvé absolument
inadmissible, qu'à un moment donné, il y a un lunatique au
service des achats qui décide que, pour fournir le pain dans le parc de
La Véren-drye, il fallait passer par soumissions publiques. Alors, ils
sont allés en soumissions publiques. Avec le résultat qu'un autre
lunatique boulanger qui demeure à Montréal a dit: « Tiens,
je vais soumissionner sur ça ». Or, pour aller livrer 50 pains, il
faut qu'il fasse 450 milles. Alors, l'opérateur de notre restaurant dans
ce coin-là, manque de pain, admettons le vendredi soir à cinq
heures par inattention et tout cela est-ce que vous trouvez que
c'est raisonnable et concevable qu'il appelle le boulanger à
Montréal et dise: « Jos, viens me livrer 40 pains ». En
pleine nuit, il va faire 450 milles pour aller livrer ça?
M. HOUDE: A part ça, on peut se poser la question, est-ce
que c'est bien rentable? On peut poser cette question-là. Est-ce que
c'est rentable, actuellement, les relais dans les parcs? Il ne doit pas y
avoir...
M. LOUBIER: Non. Non. Et cela va devenir non seulement pas
rentable, mais largement déficitaire et ça s'en vient à
pas de géant.
M. MICHAUD: Alors, actuellement, comment se fait l'achat de
provisions? Est-ce que c'est sur des listes ou selon l'arbitraire du
responsable?
M. LOUBIER: Non, voici. C'est, en grande majorité, par
réquisitions passées au service des achats. Lorsque c'est trop
urgent, admettons qu'ils manquent de beurre le matin, évidemment
ils ne sont pas pour passer une réquisition au service des achats et
attendre
six, sept ou huit semaines pour se faire livrer trois caisses de beurre
alors celui qui est responsable, M. Goulet qui est ici, à ce
moment-là, par confirmation, achète, et c'est ratifié par
la suite. Mais ceci nous entraîne une foule d'embêtements. Des
retards immenses, ça paralyse. Entre autres, ce matin, je discutais avec
M. Goulet et il me disait que, pour fournir la viande dans le parc
LaVérendrye, c'était un boucher de Montréal qui l'a
obtenu; encore là.
UNE VOIX: Par soumissions?
M. LOUBIER: Par soumissions. Or, pensons-y cinq minutes. Le
boucher qui part de Montréal, qui fait 450 milles, trouvez-vous cela
concevable, financièrement possible, efficace et rapide?
M. MICHAUD: Est-ce que le service est bon? Est-ce que la viande
est bonne?
M. LOUBIER: Il ne peut être bon comme si c'était un
individu de la région, qui est sur les lieux et qui, à une
demi-heure d'avis ou à une heure d'avis, peut livrer ce qui est requis.
Parce que, vous l'avez constaté par exemple à l'Expo, ils ont
été obligés de fermer les restaurants. Or, imaginez-vous
donc que, si à ce moment-là, le fournisseur était à
200 ou 250 milles.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a eu beaucoup de plaintes de retard de
livraison?
M. LOUBIER: Et qu'à ce moment-là il est
obligé encore d'aller au service des achats et d'attendre une semaine,
quinze jours, trois semaines, pour obtenir ça? qu'est-ce qu'on va faire?
Alors, moi, je trouve que c'est insolite.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a eu beaucoup de plaintes pour retard
de livraison ou sur la qualité de l'approvisionnement?
M. LOUBIER: Cela arrive fréquemment...
M. HOUDE: A part cela, le gars qui fait 400 milles, il doit
figurer ça dans son prix lui aussi, financièrement...
M. LOUBIER: Alors, ce qui arrive à ce moment-là
c'est qu'on a des qualités moindres, on essaie de passer toute sorte de
choses, soit des restes de « stocks », on essaie de passer
n'importe quoi parce que le prix est là. A un tel point que le
responsable, M. Goulet, a dû refuser, il y a quelque temps, de prendre
une commande de café qui avait été décernée
à un tel par le service des achats, parce que le café
était à $0.63 la livre. Alors, ils ont dit: Cela n'a aucun sens,
qu'est-ce qu'on va servir comme qualité de café?
M. MICHAUD: Vous préjugez.'
M. LOUBIER: E. faut tout de même se pénétrer
l'esprit de la réalité suivante: c'est que les gens qui s'en vont
dans nos parcs, par exemple, ont besoin et ont le droit d'avoir un service de
première classe. Ce sont des touristes à l'intérieur de
nos frontières, mais des touristes aussi de l'extérieur de nos
frontières qui viennent chez nous. Ils ont un droit strict et c'est
notre devoir, à nous, de leur donner ce que nous avons de mieux, surtout
dans nos parcs à nous. Je pense que nous devons battre la marche dans ce
domaine-là, puisqu'on prétend en même temps à notre
ministère être ceux qui ont la conservation, la protection et
l'épanouissement le plus complet de l'association et si on leur sert un
steak de quatrième ordre, eh bien, à ce moment-là je pense
que c'est complètement indécent de notre part.
M. GAGNON: Pour être dans l'esprit du ministre, moi, j'ai
eu connaissance que dans le parc national de la Gaspésie il y a eu de la
nourriture de donnée qui n'était pas de la qualité
demandée et même des employés sont venus se plaindre de la
qualité de la nourriture qu'on leur livrait et cela, c'est à la
suite des soumissions qui représentent un montant considérable et
il n'y a pas quelqu'un qui peut vérifier chaque quantité de
nourriture et on s'en aperçoit lorsqu'on la prend pour la servir et,
à certains moments, cela cause d'immense problèmes.
M. LOUBIER: Je ne veux pas que le député pense
à cet exemple et déduise à ce moment-là que...
M. GAGNON: Je n'ai rien dit, moi.
M. LOUBIER: Je ne voudrais pas qu'il déduise, à ce
moment-là, que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche entend à l'avenir, d'après ces déclarations au
comité, posséder des solutions dans tous les domaines.
M. MICHAUD: Mais vous avez créé des
précédents dans ce domaine-là.
M. LOUBIER: J'ai créé des précédents
et, si c'est un rapport, je le recréerai encore plus
rapidement que je ne l'ai fait et je pense que le premier qui devra
s'incliner par tout ce qu'il a dit, ce sera le député de Gouin,
parce que nous allons être prêts pour le 10 juin et cela tient du
miracle et cela pourrait être dit par d'autres que par moi. Si on n'avait
pas procédé de cette façon-là, à ce
moment-là, cela aurait été une catastrophe pour le
Québec et cela aurait été désastreux pour
l'économie du Québec, cela aurait été dommageable
pour la réputation du Québec, puisqu'on n'aurait pas
été capable à l'Acceuil d'héberger, de donner
l'hospitalité. C'est corroboré par 1'affluence imprévue,
massive qui rentre à l'Expo actuellement. On se demande ce qu'on va
faire, ce qu'on aurait fait à ce moment-là si on n'avait eu aucun
camping à leur offrir avant le mois de septembre, d'octobre ou novembre.
Qu'est-ce qu'on aurait fait?
M. MICHAUD: Les procédures de soumissions publiques
auraient pu s'accélérer quand même!
M. LOUBIER: Les procédures de soumissions publiques
rituellement, expérimentalement, empiriquement, cela va entre deux et
cinq mois avant que tout soit réglé.
M. GAGNON: Certainement six semaines.
M. MICHAUD: Améliorez ce système-là,
alors.
M. LOUBIER: Améliorez! On a hérité d'un
système qu'on tente désespérément
d'améliorer. C'est tellement enchevêtré, c'est tellement
compliqué, c'est tellement un dédale d'embêtements, qu'on
se demande quand on pourra le régler définitivement.
M. MICHAUD: C'est une bonne protection des fonds publics,
alors.
M. LOUBIER: C'est une bonne protection des fonds publics? Oui et
non. Et je démontrerai au député de Gouin...
M. GAGNON: Oui et non.
M. LOUBIER: ... que dans certains cas, le gouvernement, non
seulement l'ancien gouvernement, mais tous les gouvernements avec certains
exemples se sont fait organiser royalement par la voie de soumissions
publiques, quant on songe qu'à un endroit, sur un pont en particulier,
$625,000 d'extra et je le citerai.
UNE VOIX: C'est cela.
M. MICHAUD: Le monde idéal n'est pas pour aujourd'hui,
ça, c'est évident.
M. LOUBIER: Et il y a un autre cas où on va parler de
l'article... On veut en parler.
UNE VOIX: On l'a réservé, M. le ministre.
M. FRASER: Est-ce que vous n'avez demandé aucune
soumission depuis le mois de juin passé pour les parcs dans votre
ministère?
M. LOUBIER: On en a tous demandé pour les parcs. Cela ne
relève pas de nous autres, c'est le service de la chasse qui
procède. Alors, à ce moment-là, pour fournir tout ce qu'il
y a dans nos parcs, c'est le service de la chasse...
M. FRASER: ... les contrats pour...
M. LOUBIER: Cela c'est à l'article 11, on y reviendra.
M. HOUDE: M. le ministre, est-ce qu'il y a des parcs qui
opèrent 12 mois par année?
M. LOUBIER: Bien, qui opèrent de quelle façon?
M. HOUDE: Avec des activités quelconques ou qui sont
à la disposition des...
M. LOUBIER: Bien oui, le parc des Laurentides, grâce au
docteur Lemieux qui, je pense, est à l'origine de ça. Depuis l'an
passé, nous avons des pistes d'autos-neige dans le parc des Laurentides;
à Matane également. Nous voulons étendre ça dans
tous les parcs de la province. A Acton nous avons la même chose et j'ai
même été convaincu par les représentations et du
docteur Lemieux et de M. Brown, le sous-ministre, que dans tout le
Québec, on devrait établir des centres de
récréation en plein air l'hiver, par exemple, par le campement,
le sport, l'auto-neige, etc.
M. HOUDE: C'est un projet naturellement d'étendre
ça...
M. LOUBIER: C'est commencé.
M. HOUDE: Est-ce que les facilités existantes au moment
où l'on se parle dans ces parcs-là et qui sont en
opération durant l'été, sont utilisables l'hiver? Est-ce
que c'est possible de vivre dans ces chalets-là, par exemple,
actuellement durant l'hiver? Est-ce que c'est chauffable?
M. LOUBIER: Ce n'est pas bien ça. Ceux qui existent n'ont
pas été construits pour l'hiver. Nous voulons même amener
la formule, populariser la formule du camping d'hiver; nous voulons même
populariser la formule de la pêche en hiver. Nous voulons créer
dans un territoire donné un petit réseau d'attractions qui
pourrait, par exemple, avoir l'éventail suivant: pistes d'autos-neige,
pratique de la pêche en hiver, camping d'hiver.
M. HOUDE: Est-ce que tout, toujours dans ce
domaine-là,...
M. VAILLANCOURT: Vous avez les tentes publiques.
M. HOUDE: ... vous avez les sports et les loisirs dans votre
ministère. Vous n'êtes pas sans savoir la grande popularité
croissante, et c'est une des recommandations du rapport Parent, concernant les
classes de neige; et vous savez fort bien qu'il y a beaucoup de commissions
scolaires qui ont commencé depuis un an ou deux à organiser des
classes de neige. Mais le problème, actuellement, c'est de trouver des
endroits où l'on puisse envoyer des élèves de
collèges ou d'écoles à un prix, quand même,
raisonnable. Et je me demande si, dans ces parcs provinciaux, il n'y aurait pas
possibilité un jour d'avoir des chalets chauffés comme de raison
et d'organiser ce service des classes de neige?
M. LOUBIER: On a un programme pour cet été qui
commence, avec moniteurs et tout ça.
M. MICHAUD: Est-ce que cela ira jusqu'à
l'aménagement de pistes de ski exploitées par l'Etat?
M. LOUBIER: Oh! ça, c'est sous réserve. M. MICHAUD:
Parce que...
M. LOUBIER: Parce qu'actuellement, nous allons..., d'ailleurs on
en a discuté l'autre soir, on a discuté longuement de ça.
C'est qu'on a dit que l'on se basait sur une étude pilote sur le mont
Sainte-Anne, pour étudier tous les facteurs, toutes les
répercussions sociales, économiques, sportives que cela pourrait
avoir. On a étudié également les implications possibles
pour l'entreprise privée, les perturbations que cela pourrait causer
dans l'économie de l'entreprise privée. Lorsque ce rapport sera
définitivement rédigé et que les conclusions seront
apportées, c'est à ce moment-là, à la
lumière de tous ces renseignements sur un projet déjà
existant, que nous pourrons prendre une décision.
M. MICHAUD: Au sujet du tourisme... Est-ce qu'il y a en cours de
route une étude de faite sur la gastronomie régionale, sur
l'inventaire de nos possibilités au point de vue gastronomique?
M. LOUBIER: Partiellement, par le conseil du tourisme, qui doit
procéder également et qui procède actuellement à la
classification des hôtels. C'était le plus urgent, on a couru au
plus vite. Il y a actuellement aussi, nos professeurs qui donnent des cours un
peu partout dans le Québec, qui insistent sur la mise en relief et en
valeur de nos mets typiquement québécois. Nous nous proposons
même dans nos parcs, peu importe la formule que l'on aura
opération, par le ministère, des restaurants ou à
concession nous allons mettre de l'avant une politique à l'effet
de servir des mets typiquement québécois, apprêtés
à la manière des Québécois et servis à la
manière des Québécois. Des plats anciens servis à
la moderne.
M. MICHAUD: Est-ce qu'actuellement il y a des
vérifications périodiques des mets dans les restaurants?
M. LOUBIER: Oui, c'est un autre article, par exemple, c'est
à « tourisme » ça. C'està « tourisme,
restauration, hôtellerie ».
M. LE PRESIDENT: Dix et onze adoptés?
M. MICHAUD: Achat de marchandises pour revente.
M. LOUBIER: Cigarettes, cigares, boisson alcoolique, vins,
gazoline.
M. LE PRESIDENT: Douze. Traitement électronique des
données.
M. LOUBIER: Qu'est-ce que c'est cela? C'est la
mécanographie. Les recettes et dépenses.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article treize.
M. LOUBIER: Autres dépenses, qu'est-ce que c'est cela?
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre pourrait nous donner un
peu d'explications sur l'article treize?
M. LOUBIER: Illico.
M. VAILLANCOURT: Qu'est-ce qu'il a l'intention de dépenser
avec ces montants-là?
M. LOUBIER: Vous avez tous les détails aux pages 320, 321,
322. J'en ai un paquet.
M. VAILLANCOURT: Quelques exemples?
M. LOUBIER: Par exemple, dans l'établissement du district
de Québec, administration, consultation de médecins et
d'ingénieurs, $1,000. C'est l'honoraire qui a été
donné. Les accidents de travail pour les assurances, $1,000. dans un
seul parc; les autres assurances, $300. Assurance et frais divers à
l'administration, $50.; consultations diverses, accidents du travail, $500.
M. MICHAUD: Consultations auprès de qui?
M. LOUBIER: Bien des accidents du travail ici dans le cas de
$500. Consultations diverses, si vous voulez, en rapport avec les accidents de
travail.
UNE VOIX: Les avocats.
M. LOUBIER: Alors si, par exemple, un employé est
blessé, il y a son médecin.
M. MICHAUD: Les conseils juridiques.
M. LOUBIER: Non, non, il n'y a pas de conseils juridiques
là-dedans. Cela c'est pour un parc. Dans ce parc-là, il y en a
pour $8,000, district de Québec. Ici, loyer d'un bureau à
Ri-vière-à-Pierre, pour l'année, $1,000. Les accidents et
autres dans cet endroit-là, $200. Location de trois roulottes pour
patrouilleurs et gardiens à six mois, $200 par mois, $3,600. Location
d'un camion pour vidanges, transport de chaloupes et autres urgences,
$1,000.
M. MICHAUD: Adopté, adopté, adopté. M.
LOUBIER: Adopté, merci!
M. VAILLANCOURT: Dans le parc du mont Orford, est-ce que vous
avez des dépenses?
M. LOUBIER: Ah oui! Ah! il faut que j'en aie. On peut en faire et
on peut vous en donner. Nous allons passer entre-temps à l'article
5.
UNE VOIX: Nous n'avons pas d'objection, monsieur.
M. LOUBIER: Jardin zoologique de Québec. M. LE PRESIDENT:
Article 1, traitement.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le Jardin zoologique de Québec
appartient à la province?
M. LOUBIER: A la province
M. HOUDE: Une question qui peut paraître un peu bête
peut-être concernant les jardins zoologiques, est-ce que c'est possible
d'emprunter certains petits animaux pour fins d'éducation...
M. LOUBIER: Non.
M. HOUDE: ... à un Jardin zoologique qui relève du
gouvernement?
M. LOUBIER: Non. Nous en avons prêtés quelques-uns
à l'Expo 1967.
M. HOUDE: Mais c'est impossible d'emprunter des animaux?
M. LOUBIER: Est-ce que tu es à la recherche d'un
singe?
M. HOUDE: J'en ai suffisamment ici.
M. LOUBIER: Ils ne sont pas malins, par exemple,
ceux-là.
M. MICHAUD: Vous avez prêté quoi à
l'Expo?
M. LOUBIER: Quelques mammifères. « J'm'a mi faire
», pourtant.
M. LE PRESIDENT: Article 1, article 2. M. MICHAUD: C'est
impossible. M. LE PRESIDENT: 2.
M. FRASER: Est-ce que c'est vous qui donnez des subventions au
Zoo de Granby ou à Montréal?
M. LOUBIER: Oui. Nous avons donné des subventions à
Granby, à St-Félicien. C'est tout
M. VAILLANCOURT: Quel montant le ministère a-t-il
donné au Zoo de Granby?
M. LOUBIER: $20,000. Il recevait antérieurement $35,000.00
et en 1965 en tout cas durant l'année 1966, mon
prédécesseur avait décidé de couper cela. Mon
prédécesseur immédiat.
M. VAILLANCOURT: 1965.
M. HOUDE: A l'article 1, les salaires, cette année sont
moins élevés pour le même nombre?
M. LOUBIER: Eh bien, voici. La différence est qu'ils
pourraient être un petit peu moins élevés. C'est que le
directeur du jardin qui est décédé il y a un an, un an et
demi, n'a pas été remplacé encore. Ah! il le sera...
UNE VOIX: On ne le payait pas cher.
M. LOUBIER: Bien non!... avec l'augmentation de certains autres
et le fait que...
M. MICHAUD: Est-ce que l'entreprise du Zoo de Granby est
déficitaire?
M. LOUBIER: Est-ce que vous voulez qu'on en parle à son
véritable article? C'est dans les subventions, cela.
UNE VOIX: Bon, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Les articles 1 et 2 sont-ils adoptés?
M. MICHAUD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Traitements et salaires.
M. LOUBIER: C'est le Jardin zoologique de Québec,
ça.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage. Article 3.
M. MICHAUD: $1,000. Ce sont les frais de voyage des animaux
à l'Expo, ça?
M. LOUBIER: Quand le directeur du jardin ou celui qui le remplace
va visiter d'autres zoos.
M. LE PRESIDENT: 24.
M. LOUBIER: $1,000, $500.
M. LE PRESIDENT: Article 5, article 6.
M. HOUDE : A l'article 6, je vois qu'en 66/67, il n'y avait pas
de montants de prévus, il y a $14,000 pour l'année 67/68. Quelles
sont ces dépenses?
M. LOUBIER: Oui, oui, mon sous-ministre va répondre
directement.
M. LE SOUS-MINISTRE: Ce n'est pas particulier à l'article
5, ça. C'est en général dans tout le budget qu'auparavant
l'achat de véhicules-moteurs ou matériel d'équipement et
la maintenance étaient sous le même article. Ils ont divisé
tout simplement cette année. Alors c'est pour ça que ça
n'apparaît pas. Vous avez 5 et 6.
M. LOUBIER: C'est un nouvel article qui était
antérieurement inclus dans les prévisions.
M. VAILLANCOURT: Ce montant-là était inclus dans un
autre article. Il était inclus dans l'article de l'an dernier.
M. MICHAUD: Tous les achats de véhicules-moteurs passent
par le service d'achat.
M. LOUBIER: Oui, on n'en a pas.
M. VAILLANCOURT: Dans quel article c'était inclus?
M. LOUBIER: Alors ce serait à 7. C'était inclus
à 7.
M. VAILLANCOURT: Cela ne pouvait pas être à 7 parce
que le montant est le même: $3,000.
M. BRISSON: C'est ça, 6, c'est l'achat 7, c'est
l'entretien.
UNE VOIX: Est-ce que ça veut dire que, l'an passé,
il n'y avait pas d'achats et que cette année, il y en a.
M. LOUBIER: L'entretien et l'achat ont été
divisés. Maintenant, une minute, on va trouver ce que c'est. On l'a ici.
On va le trouver. Je sais qu'ils ont acheté une souffleuse ou une
affaire comme ça. Est-ce que c'est rentré là-dedans? On va
vous le dire dans deux minutes.
M. VAILLANCOURT: En attendant, pourriez-vous me donner la
réponse que j'ai demandée sur les sous-articles 12, 13 de
l'article 4?
M. LOUBIER: Une minute. Qui a pris ça en note? $100 pour
assurance.
M. VAILLANCOURT: Seulement.
M. LOUBIER: Seulement. Bien, les autres parcs, prenez comme le
parc de Québec ici, c'était $8,000, le Parc des Laurentides qui
est en marche depuis des années, tandis que le vôtre est encore en
gestation.
M. VAILLANCOURT: C'est une gestation.
M. LOUBIER: Oui, oui. Espérons qu'on prendra le bistouri
de la césarienne pour le faire accoucher le plus rapidement
possible.
M. VAILLANCOURT: Ils ont un contrat de 30 ans.
M. LOUBIER: L'achat d'une motocyclette et d'une souffleuse
à neige: $14,000. Voulez-vous la marque?
M. VAILLANCOURT: Non. Est-ce qu'elle a été
achetée par une institution publique?
M. LOUBIER: Achetée par le service des achats.
M. LE PRESIDENT: Article 7. Véhicules-moteurs.
Adopté. Article 8. Achat de nourriture et d'animaux.
UNE VOIX: Est-ce que ça intéresse les
députés tant que ça? Non.
M. LE PRESIDENT: Article 9.
M. MICHAUD: Comment se fait l'achat des animaux? Est-ce que ce
sont des animaux nouveaux, ça? Est-ce que la reproduction est sur une
base...
M. LOUBIER: Achat de nourriture. Quel numéro?
M. MICHAUD: Et d'animaux.
M. LE PRESIDENT: Ah boni à l'article 8.
M. LOUBIER: Ce sont les courtiers, spécialisés en
la matière, qui, à un moment donné, font des recherches
pour nous et nous présentent le spécimen en question et nous
disent: A ce prix-là, le gouvernement peut l'acheter.
M. MICHAUD: Il y a encore une place là pour la question
suivante. Est-ce qu'il y a au Jardin zoologique des guides qui vont être
prêts, des spécialistes en sciences naturelles qui expliquent aux
enfants! Parce que c'est très fréquenté par les enfants,
les jardins zoologiques. Us font une description et ils expliquent aux
enfants...
M. LOUBIER: Oui, nous en avons en collaboration avec la
Société zoologique de Québec. 4000 visites de Jeunes l'an
passé.
M. MICHAUD: Sont-ils permanents au jardin ou s'ils doivent
être appelés à Québec?
M. LOUBIER: Ah bien! Ils font ça. Disons qu'officiellement
ils le font gratuitement. Non, ils sont payés par la
Société zoologique de Québec pas par nous autres
mais le programme est tracé par nous. Ils ne peuvent pas
être sur place non plus vingt-quatre heures par jour.
M. HOUDE: Non, mais pendant l'été, en
période de la fréquentation.
M. LOUBIER: Non, non ce sont pour des visites organisées.
Bien voici, c'est qu'à ce moment-là, il serait impensable, par
exemple, que le père qui arrive avec trois de ses enfants prenne un
guide. Puis arrivent trois autres pères de famille quinze minutes plus
tard... Cela nous prendrait à peu près 150 guides par jour.
M. HOUDE: Peut-être pas par petits groupes comme ça,
mais je pense...
M. LOUBIER: Pour les groupes organisés, ils sont
permanents.
M. HOUDE: Maintenant est-ce dans vos projets aussi d'avoir, comme
vous le disiez tantôt, Dr Lemieux, l'année prochaine, disons
d'avoir des moniteurs et aussi des spécialistes en sciences
naturelles.
M. LOUBIER: On n'a plus que ça comme projets. On a plus
que ça. On a même à l'esprit l'établissement d'une
petite ferme modèle quiper-mettrait à nos jeunes citadins de
connaître... Par exemple, mon petit gars, la première fois qu'il a
vu un boeuf ou un cochon, c'est parce que je l'ai amené, dans mon
comté, sur une ferme d'un de mes amis et je lui ai montré
ça.
M. MICHAUD: Vous n'habitez pas votre comté.
M. LOUBIER: Non, je n'habite pas mon comté. D'ailleurs
comme M. Lesage, durant 14 ans, comme M. Gérin-Lajoie, comme M. Laporte,
à un moment donné, comme une foule de mes...
UNE VOIX: On est loin de la...
M. LOUBIER: ... comme René Lévesque, comme M.
Wagner, comme...
M. GAGNON: Peut-être comme le député de
Gouin.
UNE VOIX: Comme le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. FRASER: Est-ce qu'il y aunbut d'argent pour ces
fermes-là?
M. LOUBIER: Non. C'est dans un but purement éducatif.
M. MICHAUD: Mais vous fréquentez le comté de
Bellechasse quand même!
M. LOUBIER: Je le fréquente régulièrement,
et, les derniers résultats ont prouvé qu'ils avaient beaucoup
d'affection pour leur député.
M. GAGNON: Excellentes relations.
M. MICHAUD: Cette ferme expérimentale et éducative
sera située où?
M. LOUBIER: Au Jardin zoologique.
M. MICHAUD: Ah bon! Pas dans le comté de Bellechasse!
M. LOUBIER: Non, non! Le comté de Bellechasse n'est pas un
endroit...
UNE VOIX: Amplement pourvu. M. LOUBIER: Ah oui, oui!
M. MICHAUD: Il y a la maison de l'intendant Bigot, là.
M. LOUBIER: Oui.
M. MICHAUD: Le moulin de Vincennes aussi.
M. LOUBIER: Qui a été brûlé.
M. MICHAUD: Est-ce que vous le rebâtirez?
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre visite le plus vieil
homme de la province dans son comté?
M. LOUBIER: Oui, je suis allé le visiter. Il a 108 ans et
c'est une grosse fierté pour Bellechasse. Et vous savez que ce monsieur
pourra mourrir en toute quiétude parce que c'est un Union Nationale
effréné, et il a la conscience en paix et, à chaque fois
que son député le visite, il a l'impression de recevoir Paul VI
en personne.
M. HOUDE: Il était heureux parce que vous lui aviez
accordé une subvention à vie, une pension à vie!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous pouvons passer à
l'article 10?
M. MICHAUD: L'article 9.
M. LOUBIER: Maintenant, oui. Le ministre associé à
la Voirie, le député de Beauce vient de poser une question qui va
faire plaisir à tous les membres du comité. Il m'a demandé
par quel moyen de locomotion je voyageais dans mon comté? C'est que je
suis propriétaire d'une Suzuki, une motocyclette fabriquée par
les Japonais et qui est une façon rapide, je pense, de visiter le
territoire de Bellechasse.
M. MICHAUD: Vous vous intéressez aux pédales!
M. LOUBIER: Aux poignées, également!
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
l'article 9? Alors, tourisme, article 10.
M. LOUBIER: Autres dépenses, $10,000. M. MICHAUD: Cela
va!
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 5 est adopté.
Nous passons au poste budgétaire 6. Tourisme. Les subventions seront
réservées pour la discussion en Chambre, au sous-article 2.
Article 1, administration; sous-article 1, traitements et
indemnités.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire la
différence entre le montant de $350,000 et $538,500 avec une
différence de quatre employés?
M. LOUBIER: Voici, c'est qu'au départ, il y a 175
préposés à l'accueil pour les fins de l'Expo, des
surnuméraires qui n'existaient pas antérieurement.
M. VAILLANCOURT: Alors, c'est un surplus de 64.
M. LOUBIER: De 175 personnes.
M. VAILLANCOURT: Durant 5 mois, 4 mois.
M. LOUBIER: Pendant 5 mois, 175 personnes.
M. MICHAUD: C'est un article extrêmement important et il
est une heure et cinq, est-ce qu'on pourrait le finir...
M. LOUBIER: Non, il est une heure moins quart et nous allons
jusqu'à une heure.
M. MICHAUD: Moi, j'ai une heure et cinq.
M. HOUDE: Mais ces personnes qui travaillent pour l'Expo, ce sont
des personnes qui seront préposées aux kiosques touristiques.
M. LOUBIER: Oui. En grande majorité. Maintenant il y en a
quelques-unes aussi...
M. HOUDE : Est- ce qu'ils ont installé, actuellement, les
kiosques de l'information touristique?
M. LOUBIER: Non. Il y en a douze qui sont actuellement en place.
Il y en a 15 qu'on est en train de monter, d'organiser.
M. MCHAUD: Puisque qu'on parle de kiosques, est-ce qu'il y a un
kiosque pour l'information touristique à l'aérogare
internationale de Dorval?
M. LOUBIER: Il n'y en a pas.
M. MICHAUD: Est-ce que c'est dans les intentions du ministre d'en
établir un?...
M. LOUBIER: Non. C'est l'Office municipal de Montréal qui
s'en occupe et qui en a un.
M. MICHAUD: ... et qui fait la promotion pour Montréal?
Mais...
M. LOUBIER: Non. Le pont est tellement facile à traverser,
Montréal-Québec, qu'à ce moment-là nous marchons
dans un esprit de complète collaboration. Ils distribuent avec beaucoup
de charme nos brochures sur tout le Québec, sur toutes nos
régions de Québec, et à notre tour, dans nos kiosques,
nous leur donnons une chance, si vous voulez, et nous faisons la même
chose pour la ville de Montréal. Nous distribuons des brochures tant sur
la ville de Montréal, dans nos kiosques, que sur les autres
régions de la province.
M. HOUDE: Qui avez-vous recruté pour travailler dans ces
kiosques d'information touristique? Ce sont des étudiants? ou...
M. LOUBIER: En grande partie des étudiants. En très
grande partie, 80%, avec un adulte pour chaque groupe de six, je pense, pour
chaque kiosque.
M. HOUDE: Est-ce qu'ils ont eu, au préala- ble, je ne sais
pas moi, une certaine formation?
M. LOUBIER: Bien, ils doivent répondre aux exigences qu'on
a. Par exemple, ils doivent être bilingues. Nous n'avons pas pris en bas
de 17 ans.
M. HOUDE: Non, d'accord. Mais est-ce qu'ils ont eu un cours, une
session d'étude?
M. LOUBIER: Cinq jours de cours.
M. HOUDE: Cinq jours de cours, pour le Québec, la
géographie, tout ça?
M. LOUBIER: Oui.
M. FRASER: Est-ce qu'ils sont déjà engagés
tous?
M. LOUBIER: 50% d'engagés, mais ce qui arrive, c'est qu'il
y en a d'autres qui terminent leurs études prochainement.
M. FRASER: Est-ce qu'il y en aura suffisamment?
M. LOUBIER: Nous avons amplement de demandes pour remplir les
postes.
M. MICHAUD: Mais est-ce que vous ne puisez pas au
préalable dans le personnel de l'école de tourisme de
l'Université de Montréal?
M. LOUBIER: Ils ont déjà la mission d'agir comme
guides, au lieu de préposés à l'acceuil, ce qui est un
échelon beaucoup supérieur au préposé à
l'acccueil.
M. MICHAUD: J'en reviens aux kiosques à l'aérogare
internationale de Dorval. Est-ce que la présence du Québec comme
telle, puisque c'est un carrefour et un relais international, ne devrait pas
être là mieux identifier que de laisser ça à
l'Office du tourisme de Montréal?
M. LOUBIER: Voici, c'est que, si on avait les
disponibilités budgétaires pour le faire, évidemment, on
en parsèmerait partout dans le Québec et, entre autres, à
cet endroit-là. Mais, déjà là, il y a une certaine
présence parce que Montréal, ce n'est pas en Chine, c'est
au Québec, les gens le savent étant donné que
Montréal, la ville de Montréal, dans cet esprit de collaboration,
distribue toutes nos brochures du Québec, nous avons cru bon de placer
cet argent-là, par exemple, dans un autre endroit qui pourrait
être à l'entrée de tous les postes frontières et
même là, je vous dis qu'il a fallu s'arracher les
cheveux pour pouvoir avoir les montants nécessaires pour tous ces
endroits stratégiques avoir nos kiosques d'information.
M. MICHAUD: Je pense, par exemple, à un Français,
à un Européen qui arrive ici j'ai déjà vu le
cas et qui veut effectuer un voyage de chasse ou de pêche dans les
réserves...
M. LOUBIER: Ah bien! cela, on est organisé.
M. MICHAUD: Non, mais pas à l'aérogare
internationale de Dorval...
M. LOUBIER: Non. Dans aucun aéroport du monde à ce
moment-là, vous ne pouvez, d'une façon facile et pratique, faire
toutes ces réser-vations-là. On vous dirige ailleurs.
M. MICHAUD: Il y en a qui ont des kiosques.
M. LOUBIER: Pas dans tous les aéroports. Vous allez
arriver en Espagne, par exemple j'en arrive ça ne fait
pastrès longtemps...
UNE VOIX: Vous avez eu de la littérature espagnole!
M. LOUBIER: Non, non. Il n'y a pas de service de tourisme
annoncé comme tel avec kiosques et tout cela. Vous avez des brochures
que vous prenez, là, sur l'Espagne, etc., mais non pas avec des
fonctionnaires attitrés du ministère du Tourisme en permanence,
là. Au Maroc non plus.
M. MICHAUD: Vous n'avez pas pensé à l'engagement
d'hôtesses qui accueilleraient au nom du Québec comme ça se
fait...
M. LOUBIER: Bien voici. C'est qu'avant de partir pour la
pêche ou la chasse, celui qui arrive d'Europe va au moins se laver,
prendre un repas, puis se coucher. Or, dans tous les hôtels, nous avons
des brochures. Nous avons à cet endroit-là aussi des personnes
qui peuvent très facilement, à la Place Ville-Marie, rejoindre
notre personnel et obtenir tous les renseignements, réservations, etc.
Et entre autres, en surplus, nous avons des gens qui s'occupent
spécifiquement des réservations de chasse et de pêche, en
collaboration très étroite avec les gens de l'Expo.
M. MICHAUD: Pour accueillir les visiteurs?
M. LOUBIER: Il y aura même quelqu'un spécifiquement,
à la journée longue, qui consacre ses énergies, ses
efforts puis ses connaissances dans ce secteur-là.
M. MICHAUD: Le ministre verra peut-être le
bien-fondé et l'excellence de ma suggestion, mais il y a eu à
Paris, à Orly, par exemple, l'opération sourire. Est-ce que
ça ne serait pas une bonne idée...
M. LOUBIER: J'ai des petites nouvelles pour vous, lundi matin. Je
vous invite officiellement au Pavillon du Québec, vous en aurez plein
les yeux, plein les oreilles et vous verrez qu'on a eu la préoccupation
de répandre d'une façon très large et très
efficace, une campagne merveilleuse qui va faire que le Québec deviendra
réellement l'auberge internationale du monde, de l'univers durant l'Expo
et que tous les Québécois seront sensibilisés à
l'accueil de tous les touristes étrangers et que nous aurons des
politiques et des façons de recevoir nos gens dans tous les coins du
Québec pour que l'on reparte d'ici en disant: Québec, c'est
réellement la terre des hommes.
M. MICHAUD: Mais, aurez-vous, préposé à
l'accueil, à l'aérogare internationale de Dorval, du personnel du
ministère du Tourisme représentant le Québec?
M. LOUBIER: Non, sauf pour les groupes, pour les ambassadeurs,
les grandes capuches du monde politique, etc., du monde également
industriel, financier. C'est l'exécutif de la province qui a la fonction
de voir à la réception et à l'accueil de ces gens. Mais il
est impensable que budgétairement, financièrement, nous puissions
poster là dix, quinze ou vingt préposés pour attraper les
touristes isolément qui viennent nous visiter durant l'Expo.
M. HOUDE; M. le ministre, dernièrement, il y a eu à
l'Estérel, je pense, le congrès des géographes. Il y avait
une suggestion de M. Morissette enfin, moi, ça m'a
intéressé concernant d'ailleurs c'est à vous
qu'on faisait cette suggestion je pense les circuits touristiques par
route, pas nécessairement pour des voyages de chasse et de pêche.
Est-ce que c'est fait?
M. LOUBIER: C'est fait et distribué conjointement avec la
province de l'Ontario. Nous l'avons fait, non pas d'une façon des plus
élaborées, mais de façon à donner des trajets ou un
itinéraire qui permettront à nos touristes de visiter pas mal
tous les coins du circuit. Mais, c'est repris, cette grande brochure-là,
avec une des couvertures les plus agréables, qui a
coûté
immensément cher, à frais partagés avec l'Ontario;
c'est repris plus modestement par des petites brochures que nous avons partout
dans nos kiosques touristiques et qui vantent, par exemple, les charmes de
telle région de la province, les charmes de telle autre région de
la province. Les touristes pourront, dans une petite pochette, inclure tous ces
fascicules publicitaires ou toutes ces invitations imprimées d'aller
visiter le Québec partout; non seulement la ville de Montréal,
non seulement la ville de Québec, mais également le coin
enchanteur de la Gaspésie, l'autre région fascinante du Lac
Saint-Jean; d'aller visiter également la région verdoyante et
capiteusement bien pourvue de la Mauricie. Partout dans le Québec, nous
avons ce qu'il faut pour inviter les gens.
M. MICHAUD: On est rendu à « brochures et
dépliants », là. Est-ce que...
M. LOUBIER: C'est parce qu'on chevauche sur tous les
articles.
M. FRASER: Est-ce que vous savez quand le kiosque sera
posé?
M. LOUBIER: Pardon?
M. FRASER: Le reste des kiosques, quand seront-ils
posés?
M. LOUBIER: D'ici quinze jours ou trois semaines, tout sera fait.
Nous nous étions fixé comme date limite ou fatale, le premier
juin.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que c'est
à cet article-là que les étudiants qui travaillent dans
les kiosques sont payés? Pour l'accueil du touriste?
M. LOUBIER: Oui.
M. VAILLANCOURT: Maintenant, est-ce à cet article que vous
avez les fonds nécessaires pour engager des étudiants pour
l'accueil du touriste, à la station piscicole du lac Lyster Baldwin
Mills?
M. LOUBIER: Pour répondre à la question du
député, ça relève plutôt du sous-ministre
on en avait discuté d'ailleurs du sous-ministre adjoint
pour la chasse et pêche. La question a été prise en
considération et des instructions ont été données
en conséquence.
M. VAILLANCOURT: On m'avait dit qu'il fallait qu'il y ait une
recommandation ou une demande de la faune au tourisme.
M. LOUBIER: Eh bien, c'est fait.
M. VAILLANCOURT: Combien d'étudiants?
M. LOUBIER: Par coeur, c'est un cas bien... C'est à ce
poste-là qu'ils vont être payés.
M. VAILLANCOURT: C'est à ce poste-là qu'ils vont
être payés.
M. LE PRESIDENT: Pas de questions à l'article «
traitements et indemnités »? Article 2.
M. MICHAUD: Frais de représentation, ça peut se
regrouper ça aussi avec frais de voyage. On voit $20,000 ici et $25,000
à frais de voyage, soit $45,000. Est-ce que cela couvre la
représentation du ministre et de tous les fonctionnaires aux organismes
internationaux de tourisme et aux colloques internationaux? Cela me semble
être assez mince?
M. LOUBIER: Non, non, pas du tout.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a d'autres postes de prévus
pour ça?
M. LOUBIER: La partie représentation, c'est à
l'article 2, et la partie voyage...
M. MICHAUD: Des frais uniquement de relation publique. Il n'y a
que $25,000 pour tous les officiers du ministère comme
représentation aux organismes étrangers?
M. LOUBIER: Seulement pour les employés de la direction
générale du Tourisme. De sorte que l'on peut envoyer des gens de
la faune, cela n'entre pas sur cet article-là de sorte que l'on peut
envoyer des gens à l'article « administration », qui n'entre
pas dans cet article-là, de sorte que l'on peut envoyer un peu partout
et si l'on voulait additionner tous ces chiffres-là, eh bien, l'on
arriverait à un chiffre beaucoup plus élevé. Cela c'est
strictement pour ceux qui relèvent...
M. MICHAUD: A la direction générale du
tourisme.
M. LOUBIER: ... Du tourisme. Alors on ne peut pas blâmer le
ministère à ce moment-là. Prenez, nous allons faire des
représentations; à ce moment-là, c'est au tourisme.
M. MICHAUD: Il y a combien de colloques internationaux de
prévus au cours de l'année? Il y a le congrès de l'office
international...
M. LOUBIER: Un de prévu à ce Jour, un seul de
prévu,
M. MICHAUD: C'est celui de Toronto?
M. LOUBIER: Et il y a l'Association canadienne du tourisme, dans
le Québec, au mois de septembre. Ce sont les deux seuls en vue.
M. MICHAUD: Il n'y en a pas en Europe. M. LOUBIER: Non.
M. MICHAUD: A Genève il n'y a pas la réunion
régulière...
M. LOUBIER: On n'a pas été invité.
M. MICHAUD: Est-ce que vous avez déjà
été représenté?
M. LOUBIER: Pour répondre à la question du
député, on est allé, l'an passé, en Italie, (pas
l'an passé, il y a quelques mois). Le docteur Lemieux était
là avec le sous-ministre, M. La-brie, et c'était une
conférence internationale sur le tourisme international.
M. MICHAUD: Mais là, il y a peut-être un conflit de
juridiction avec le gouvernement fédéral, mais est-ce que le
Québec est représenté comme tel à l'Union
internationale de l'Office de tourisme à Genève?
M. LOUBIER: Il ne peut pas l'être parce que ce sont
seulement les pays reconnus comme pays avec une entité constitutionnelle
comme pays qui peuvent l'être.
M. MICHAUD: Ce ne pourrait pas être le sujet d'une
étude de votre ministère...
M. LOUBIER: Cela le pourrait être sûrement. C'est une
bonne suggestion, cela pourrait être sûrement à
l'étude et je demande à mon sous-ministre d'en prendre note,
très bien.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous passons à l'article 4:
frais de bureau.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre a l'intention de faire des
voyages, des tournées européennes?
M. LOUBIER: Dans quelques semaines, j'irai à Cherbourg.
Disons qu'à ce jour j'en ai fait, mais à mes frais. Le
gouvernement n'a eu rien à dépenser sur cela en grande partie. Je
suis allé au Maroc, je suis allé en Espagne, j'ai visité
d'autres coins avec mon collègue, le ministre associé aux Travaux
publics. Nous avons visité avec l'oeil averti d'un touriste
compétent les régions très fascinantes, pittoresques du
Maroc...
M. HOUDE: Avec une soirée au moins à la Casa.
M. LOUBIER: ... et de l'Espagne. Le soir, nous nous reposions
pour partir tôt le matin afin de visiter tout ce qu'il y avait de
monuments historiques, d'églises et de vestiges de la civilisation.
M. MICHAUD: Au cas où il y aurait des voyages
gouvernementaux organisés, est-ce...
M. LOUBIER: Est-ce que le député veut me taquiner
en me disant qu'il a été à Oka?
M. MICHAUD: Est-ce qu'il est dans les intentions du ministre de
demander à des représentants de l'Opposition de l'accompagner
s'il avait des représentations officielles à
l'étranger?
M. LOUBIER: Disons que si la suggestion est officiellement
lancée par le député de Gouin et qu'il reçoit la
bénédiction de ses chefs, je serais heureux de la transmettre
à qui de droit. Et pour ma part, sur un ton moins badin, je tiens
à dire au député de Gouin que je trouve que ce serait
rentable, que ce serait également agréable et que ce serait
très profitable pour le Québec, que même les
députés de l'Opposition (parce que ce sont les
députés de rechange lorsqu'ils assumeront le pouvoir dans quinze
ou vingt ans), puissent, avec l'expérience des budgets, pouvoir en faire
profiter la province.
Mais la suggestion est très bonne. Moi, je serais d'emblée
porté à l'accepter.
M. MICHAUD: Nous pensions voyager beaucoup plus tôt que
cela.
M. LOUBIER: Oui, cela viendra. Un jour, un jour.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5. Adopté? M. MICHAUD:
Adopté. M. LOUBIER: Subventions.
M. MICHAUD; Est-ce qu'on réservait cela aussi pour le
débat en Chambre?
M. LE PRESIDENT: L'article 2 est réservé, oui.
Article 3 - Annonces.
M. MICHAUD: Bon, annonces.
M. LOUBIER: Est-ce que vous voulez qu'on réserve, voyons,
est-ce que ce ne serait pas mieux de réserver les articles: annonces,
subventions, brochures, films, expositions. Cela forme pratiquement un tout. Si
vous aimez mieux, on peut en garder plusieurs si vous voulez...
M. MICHAUD: Garder cela en Chambre. M. LOUBIER: Oui.
M. MICHAUD: Non, il y a des questions d'information, de
détails que je voudrais demander.
M. LOUBIER: Très bien.
M. MICHAUD: Quelle est l'agence de publicité qui travaille
pour le compte du ministère du Tourisme? Quelles sont les agences?
M. LOUBIER: Il y a deux agences actuellement, il y a SOPEC et
l'agence canadienne.
M. MICHAUD: SOPEC est une nouvelle agence, je crois.
M. LOUBIER: Je sais qu'elle est formée de gens qui, depuis
un quart de siècle environ, se spécialisent dans la
publicité; ils nous ont été recommandés par des
personnes compétentes et nous avons reçu d'eux des suggestions
des plus profitables...
M. MICHAUD: Mais là n'est pas ma question.
M. LOUBIER: ... et nous sommes en mesure de dire que c'est une
compagnie qui rend d'immenses services à la province à un
coût plus que compétitif.
M. MICHAUD: La compagnie SOPEC a été
incorporée quand?
M. LOUBIER: Je ne connais pas les... je ne le sais pas.
M. VAILLANCOURT: Combien sont-ils s'il vous plaît?
M. LOUBIER: Je ne le sais pas. On fait affaire avec le
représentant.
M. MICHAUD: Quel est le représentant de la vente?
M. LOUBIER: Le représentant qui vient voir M. le
sous-ministre Prévost, parce que je ne l'ai jamais rencontré.
M. MICHAUD: Mais comment se nomme-t-il? Quel est son nom?
M. LOUBIER: M. Gabriel Lalande. M. MICHAUD: M. Gabriel Lalande.
M. LOUBIER: M. Gabriel Lalande.
M. MICHAUD: Qui était également le responsable de
la publicité de l'Union Nationale au cours de la dernière
campagne électorale.
M. LOUBIER: Je l'ignore.
M. MICHAUD: Qui avait le contrat via l'agence Young &
Rubicam?
M. LOUBIER: Je l'ignore. UNE VOIX: Il était bon.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre pourrait
m'informer...
M. MICHAUD: SOPEC et quel est le nom de l'autre agence?
M. LOUBIER: L'Agence canadienne de publicité qui
était là sous l'ancien régime, mais qui apparemment aurait
travaillé pour le parti libéral aussi pour fin de
publicité.
M. MICHAUD: Quelle est la proportion du budget, quelle est la
proportion du compte confiée à SOPEC et à l'Agence
canadienne de publicité?
M. LOUBIER: On ne peut pas le dire encore de façon
définitive, puisque c'est une demande de budget de dépenses pour
l'année 67/68. Or, les montants qui seront engagés, le seront
prochainement et l'an prochain, nous serons heureux de donner la proportion
radicale, nette qui a été distribuée entre les deux
compagnies.
M. MICHAUD: Est-ce que SOPEC est une agence à capital
américain ou québécois?
M. LOUBIER: Je l'ignore, je n'ai pas fait d'étude sur sa
structure interne.
M. MICHAUD: Cela, c'est court comme réponse.
M. LOUBIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est une heure...
M. LOUBIER: Est-ce que c'est adopté?
M. MICHAUD: Non, non, non, nous avons d'autres questions.
M. LE PRESIDENT: A quelle heure? Deux heures trente minutes?
M. LOUBIER: Deux heures trente ou deux heures?
M. MICHAUD: Deux heures trente.
M. LE PRESIDENT: Deux heures trente.
Reprise de la séance à 2 h 36 p.m.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes actuellement au poste
budgétaire 6, à l'article 4, brochures...
M. MICHAUD: Non, non. Nous sommes à l'article 3.
M. LE PRESIDENT: Article 3, les annonces. M. MICHAUD: Article
3.
M. MAILLOUX: M. le Président, ce matin au poste
budgétaire 4, est-ce qu'il a été question de pêche
en hiver?
M. LOUBIER: Oui.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'il a été question
d'aménagement de pêche un peu partout dans la province?
M. LOUBIER: Oui, on en a discuté ce matin. M. MAILLOUX:
Merci.
M. LOUBIER: On veut même que ce soit combiné avec
une politique non seulement de pêche en hiver mais de camping en hiver,
de pistes d'autos-neige et on pourrait marier les trois sports dans un
même territoire.
M. MAILLOUX: Gratuitement...
M. LOUBIER: C'est déjà commencé dans le
parc, d'ailleurs, pour cette année.
M. MICHAUD: Alors sur SOPEC, quelle est la
rémunération de SOPEC? Est-ce que c'est le prix normal de la
commission aux agences 15% et 2%.
M. LOUBIER: Absolument.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a d'autres montants qui sont
versés à la compagnie, à l'agence de publicité pour
des études de maquettes?
M. LOUBIER: Pas jusqu'à maintenant.
M. MICHAUD: Il n'y a pas d'honoraires professionnels en
marche?
M. LOUBIER: C'est global. On ne peut pas séparer. C'est
global. C'est le tarif usuel.
M. MICHAUD: Il n'y a pas d'honoraires professionnels
payés...
M. LOUBIER: En surplus de ça non.
M. MICHAUD: Est-ce que vous êtes au courant si SOPEC
rétrocède ou redonne à d'autres agences de
publicité...
M. LOUBIER: Non, il ne nous appartient pas du tout de...
M. MICHAUD: Les $755,000 sont distribués de quelle
façon à travers les divers médiums de communication,
presse écrite, radio et télévision, étrangers et
Québec
M. LOUBIER: Ah bon! Un instant je vais vous donner ça par
pays.
Au Canada, nous avons un montant de $142,259.19 qui a été
distribué en 1966. Ce qui fait un pourcentage de 25.17%, alors qu'aux
Etats-Unis et dans les autres pays plus négligeables, mais aux
Etats-Unis en particulier, $403,492.12, pour une proportion en pourcentage de
74.83%.
M. MICHAUD: Pour le Canada... On n'a pas la répartition
pour le Québec et le reste du Canada? Les annonces des
règlements, par exemple.
M. LOUBIER: Cela couvre toutes les provinces et, en plus, cette
année, nous avons pour le Québec $50,000 additionnel, strictement
pour le Québec, pour la chasse et la pêche.
M. MICHAUD: Où sera-t-il distribué? Dans quels
média de communication ces $50,000 pour la pêche?
M. LOUBIER: Je sais que le sous-ministre, M. Brown, veut avoir
des émissions de télévision. C'est surtout là je
pense: télévision, revues spécialisées en chasse et
pêche et certains quotidiens.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a un thème de propagande du
ministère?
M. LOUBIER: C'est tout en élaboration et ce sera
prêt d'ici quelques semaines.
M. MICHAUD: Est-ce qu'on peut avoir une idée du
thème?
M. LOUBIER: Non. Ce sera déclaré lorsqu'on fera
l'inauguration de ce programme.
M. MICHAUD: Un programme de $50,000.
M. LOUBIER: Oui. C'est la première fois que ça se
fait au Québec.
M. MICHAUD: Comment est effectué le choix des moyens de
communication, presse et télévision?
M. LOUBIER: Par le sous-ministre qui rencontre les
autorités des postes de télévision qui tentent, au
meilleur prix possible, d'atteindre le plus grand nombre possible de gens dans
le Québec. Evidemment, si on lançait des annonces « at
large » si vous me permettez l'expression, à Radio-Canada, on ne
pourrait pas en faire beaucoup, quand on songe que pour quinze minutes, je
pense, c'est $3,600 ou $4,600.
M. MICHAUD: Est-ce que le choix des media est sous
l'autorité du ministre ou de l'Office d'information touristique?
M. LOUBIER: Sous l'autorité du ministre.
M. MICHAUD: Est-ce que l'Office d'information et de
publicité intervient d'une quelconque façon dans les politiques
du ministère?
M. LOUBIER: Non, pas du tout. Et nous sommes un des seuls
ministères à être complètement autonome
vis-à-vis de l'Office.
UNE VOIX: Pas seulement de cette année.
M. LOUBIER: Depuis toujours, nous avons été un des
seuls ministères survivants depuis peut-être une décade,
à avoir notre autonomie dans le domaine des annonces et de la
publicité. Cela avait été prévu dans la loi de 1963
que tous les autres ministères devaient converger au même endroit,
alors que Tourisme, Chasse et Pêche avait son autonomie.
M. MICHAUD: Quelle est alors la raison de l'arrêté
ministériel qui a été adopté...
M. LOUBIER: De 1963?
M. MICHAUD: Récupérant, redonnant au
ministère du Tourisme l'autorité d'administration de son budget
de publicité. Il y a eu un arrêté ministériel
à ce moment.
M. LOUBIER: Cela ne la leur donnaitpas du tout. Tout simplement
une confirmation. Ça ne la leur redonnait pas du tout, c'est parce
qu'à ce moment-là, ils ont voulu...
M. MICHAUD: Est-ce que ça ne changeait pas ce qui
existait?
M. LOUBIER: Non. Us ont voulu à ce moment-là
parce que c'était une nouvelle administration établir ce
qui existait antérieurement sous l'ancienne administration en vertu de
l'arrêté ministériel de 1963. Ils ont voulu rétablir
de façon catégorique le même système et redonner la
même juridiction au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. C'est tout.
M. MICHAUD: Alors à l'étranger, où se fait
le gros de la publicité? Aux Etats-Unis?
M. LOUBIER: Aux Etats-Unis, parce que 90% de notre potentiel
touristique nous vient des Etats-Unis.
M. MICHAUD: Est-ce que vous avez assez de budget pour faire des
efforts publicitaires vers la France, par exemple?
M. LOUBIER: La France, les pays européens
représentent à peine 3%, si je ne m'abuse, de notre potentiel
touristique. Alors, nous savons bien à ce moment-là que tous nos
efforts, notre publicité doivent être dirigés là
où est notre potentiel le plus important, le plus volumineux: les
Etats-Unis. Et même aux Etats-Unis, nous avons conscience que c'est
pratiquement une forêt vierge encore, parce qu'une multitude d'Etats
n'ont pas entendu parler d'une façon concertée du Québec,
par une publicité faite par nous actuellement, et c'est aux portes du
Québec.
M. MICHAUD: Dans les annonces, il y a d'autres prévisions
budgétaires pour la publication des règlements du
ministère du Tourisme en ce qui concerne la chasse et la pêche, je
pense. Est-ce que ça va dans un autre poste du budget, ça?
M. LOUBIER: Article 1 - sous-article 5.
M. MICHAUD: Est-ce que ça aussi c'est administré
par SOPEC?
M. LOUBIER: Non.
M. MICHAUD: Ah! vous ne passez pas par l'agence.
M. LOUBIER: Non. Pour les imprimés, on ne passe jamais par
l'agence.
M. MICHAUD: Je veux parler de la publica- tion des
règlements à l'ouverture de la saison de la chasse ou de la
pêche par exemple. Ça passe par l'agence?
M. LOUBIER: Non, non. Cela ne passe pas à nulle part. Cela
part de nous autres.
M. MICHAUD: C'est le ministère qui envoie la commande aux
journaux?
M. LOUBIER: C 'est ça, il envoie la commande ou, quand
c'est sous forme de brochures, directement au service des achats qui, lui, se
charge de trouver l'imprimeur qui va le faire au meilleur prix.
M. MICHAUD: Je me souviens que j'ai vu des pavés
publicitaires payés et pas des choses gratuites des
pavés publicitaires donnant les règlements de l'ouverture de la
chasse, de la pêche. Tout ça, ça doit passer par
l'agence.
M. LOUBIER: A ce moment-là, mais pas la
réglementation.
M. MICHAUD: Bon, alors il faut ajouter au budget de $755,000 dans
les autres services, tout ce qui passe par l'agence. Il n'y a pas seulement
$755,000. Il y a plus que ça.
M. LOUBIER: Oui, oui, il y a seulement ça, sauf qu'il peut
y avoir quelques milliers de dollars mais qui ne... Et c'est inclus dans les
$50,000 dont on parlait tout à l'heure. Il ne va rien d'autre à
l'agence.
M. HOUDE: Comme les affiches le long des routes donnant le
« millage ».
M. LOUBIER: C'est fait par nous autres, par notre
ministère. Le « millage » de?
M. HOUDE: A tant de milles, il y a un terrain, à tant de
milles, il y a un parc, par exemple. Est-ce qu'il y en a ?
M. LOUBIER: ... C'est fait par la Voirie à notre demande.
Et à ce moment-là, on est obligé de se soumettre aux
réglementations de la Voirie.
M. HOUDE: Actuellement, à cause de l'Expo et tout
ça, je vous ai posé la question l'autre jour ça reviendra
probablement au camping, il n'y en avait pas, disons, il y a 15 jours de ces
affiches-là, entre les douanes, par exemple, et Laprairie.
M. LOUBIER: Bien, ce qu'il y a, il y a un conflit...
M. HOUDE: Est-ce qu'il y a des indications?
M. LOUBIER! Il y a un conflit actuellement C'est que la Voirie a
établi une réglementation assez rigide et cette
réglementation-là fait qu'on est obligé de passer par eux
et de suivre leurs directives et de ne pas obéir à ce
moment-là aux impératifs, à ce qu'on croit être des
impératifs pour nous; c'est simplement publicitaire pour les
campings.
M. HOUDE: Mais, M. le ministre, comment vont-ils faire les
étrangers, même les nôtres et tous les autres pour trouver
les terrains?
M. LOUBIER: Dans tous les kiosques touristiques... Oui, un
instant. Dans tous nos kiosques touristiques, à toutes les
frontières ou postes de sorties de frontière, nos kiosques
touristiques vont distribuer par exemple, pour tous les campeurs, la liste
complète des campings pouvant les recevoir et c'est déjà
rendu même aux Etats-Unis.
M. HOUDE: Je comprends ça. Mais vous essaierez de trouver
le terrain de camping de...
M. LOUBIER: Avec une carte géographique leur indiquant
où ça va être et à quelle distance est tel endroit,
tel endroit
M. HOUDE: Et il n'y aura pas d'affiches le long des routes.
M. LOUBIER; Il y en a actuellement. Il va y en avoir d'autres. Je ne
puis pas dire qu'aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, que
ça va être répandu partout parce que cela relève de
la Voirie. Disons que la demande a été faite et qu'il y a eu des
négociations, qu'il y a eu des entrevues entre M. Charron, conseiller
technique à notre ministère et auprès de la Voirie pour
obtenir l'autorisation d'en avoir partout, mais la réponse
définitive ne nous a pas été donnée.
M. HOUDE: Parce qu'actuellement, vous admettrez avec moi que ce
n'est pas facile. Si ce n'est pas fait, cela ne l'était pas il y a
quinze jours je recule toujours de quinze jours de trouver les
terrains comme Brossard, Laprairie et puis Cote Ste-Catherine. Je vous garantis
qu'il faut véhiculer assez longtemps pour trouver ces
terrains-là.
M. LOUBIER: Apparemment, sous toute réserve M.
Charron n'est pas arrivé mon chef de cabinet me dit qu'il aurait
été entendu avec la Voirie qu'à trois milles de chaque
terrain de camping il y aurait une annonce. Le principe avait été
accepté par la Voirie.
M. HOUDE: Et cela va se faire incessamment?
M. LOUBIER: Sous toute réserve. Comme l'a souligné
M. Prévost, actuellement, c'est que plusieurs de ces terrains ne seront
ouverts qu'au mois de juin. Alors 11 serait assez impensable de voir des
affiches indiquant un terrain de camping à tel endroit, alors qu'il
n'est pas ouvert.
M. HOUDE: Mais au moment où il sera prêt, est-ce que
le ministère a l'intention de publier des annonces avec les listes des
terrains de camping?
M. LOUBIER: C'est déjà fait. Tout est
préparé. La liste est faite.
M. HOUDE: Ce n'est pas publié. C'est prêt.
M. LOUBIER: C'est prêt. J'ai même
distribué...
M. HOUDE; Une minute, si vous faites allusion à ça, vous
avez une liste de terrains de camping qui appartiennent à la province,
à votre ministère, qui est publiée et qui n'a aucune
espèce d'indication. Vous l'admettrez, il n'y a rien
là-dedans.
M. LOUBIER: Oui, sur ça, d'accord!
M. HOUDE: Avec ça, c'est impossible de trouver le site, le
terrain. Mais vous parlez d'une autre liste.
M. LOUBIER: Oui, qui est sous presse actuellement et qui indique
tous les campings à l'heure actuelle. D'ailleurs comme les «
outfitters », c'est déjà fait. C'est sorti.
M. HOUDE: Alors l'autre liste...
M. LOUBIER: ... partout les « outfitters », où
on les retrouve dans la province, etc., avec toutes les accommodations qu'ils
ont.
M. MICHAUD: Sur le budget total de $755,000, est-ce que vous avez
la proportion qui est consacrée à la presse écrite et aux
moyens audiovisuels?
M. LOUBIER: On peut vous donner tout ça. Actuellement, il
y a eu une proportion de 22.26% aux journaux; 71% aux revues et 6.74% aux
panneaux-réclame.
M. MICHAUD: Alors rien à radio et
télévision.
M. LOUBIER: C'est une innovation cette année. Pour la
première fois au Québec nous irons à la radio et à
la télévision.
M. MICHAUD: Pour les panneaux-réclame, qui est le
concessionnaire ou l'agent qui s'occupe de ça? Claude Néon?
M. LOUBIER: Ce sont les deux agences, SOPEC et l'Agence
canadienne de publicité qui s'occupent de ça.
M. MICHAUD: Est-ce que je peux récidiver et demander
combien est-ce qu'il reste au budget à l'Agence canadienne de
publicité?
M. LOUBIER: Voici, nous n'en avons pas dépensé
encore. Ce sont des prévisions pour l'an prochain.
M. MICHAUD: Mais combien prévoyez-vous donner comme
compte, à l'Agence canadienne de publicité?
M. LOUBIER: Quand tout sera réglé, on vous le dira.
Actuellement, on ne peut pas vous le dire. Ce sont les prévisions
budgétaires pour l'an prochain et non pas pour des montants qui ont
été dépensés jusqu'à maintenant.
M. MICHAUD: Mais vous pourriez prévoir le montant.
M. LOUBIER: Oui, prévoir; mais on va plutôt donner,
au lieu de tâtonner, de donner une réponse approximative, si cela
va faire l'objet de discussions lors du prochain budget où on pourra
poser ces questions et répondre de façon catégorique.
M. GAGNON: Cela dépend du travail qui sera à
refaire aussi aux imprévus, quel travail il y a, si c'est tout en
préparation.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a eu, au sujet des annonces, un
inventaire des sites naturels et une illustration, disons donc, par le
ministère de la Voirie ou par un autre comité
interministériel, des endroits et des sites naturels qu'il y a à
visiter dans la province de Québec? Est-ce qu'il y a des affichages de
cela?
M. LOUBIER: Bien, voici il y a des...
UNE VOIX: Est-ce qu'il y a un bottin qui a été
publié?
M. MICHAUD: Non, sur la route-là, je parle de
l'affichage.
M. LOUBIER: Non, non. Sur la route, sur les grandes routes, c'est
défendu par la législation de la Voirie. L'an passé ou il
y a deux ans, il y a deux ans je pense... par le gouvernement
précédent. Alors, il faudrait représenter, arriver avec
une autre loi pour modifier la loi existante pour permettre qu'il y ait des
indications dirigeant le tourisme.
M. MICHAUD: Je pensais, par exemple, comme on voit en France,
lorsqu'on visite, on voit des affiches touristiques qui sont collées
presque à l'affiche de signalisation.
M. LOUBIER: Nous voyons cela en Colombie-Britannique aussi.
M. MICHAUD: Eglise Romane XVe siècle.
M. LOUBIER: Nous voyons cela en Colombie-Britannique aussi.
M. MICHAUD: Avez-vous pensé pour le visiteur là...
Est-ce que vous vous dirigez vers cela?
M. LOUBIER: Bien, il faudrait modifier la loi, cette
année.
M. MICHAUD: C'est contre la loi?
M. LOUBIER: Oui, la loi d'affichage sur les grandes routes.
M. MICHAUD: Le théâtre de la Marjolaine n'est pas un
site touristique? Est-ce que l'on a un avantage?
M. LOUBIER: Non, non, je vous donne un exemple.
UNE VOIX: Il a fallu un tollé.
M. DE MERS: Un tollé, et je pense que cela a passé
au conseil des ministres, pour lui donner l'autorisation de mettre un
petit...
M. LOUBIER: Cela a été voté par exception
à ce moment-là et par un certain favoritisme, cela a
été accordé; parce qu'ils n'avaient pas le droit.
M. MICHAUD: Est-ce que l'on a un inventaire des sites naturels et
historiques?
M. LOUBIER: Ah oui! conjointement avec le ministère des
Affaires culturelles. Si vous voulez en avoir plus que votre demande, c'est que
j'ai demandé au ministre des Affaires culturelles de reprendre la
possession et le contrôle, la surveillance, l'administration et
l'orientation des maisons historiques qui relevaient de notre ministère
à ce jour. Je ne sais pas pourquoi, cela ne nous appartient pas, ce
n'est pas nous qui sommes capables de donner le véritable cachet
à ces bâtiments historiques et nous avons eu des rencontres avec
le ministère de l'Industrie et du Commerce, le ministre des Affaires
culturelles et d'ici quelques jours, disons peut-être quelques semaines,
il y aura une autre déclaration ministérielle à cet
effet-là, regroupant sous le même toit les attractions qui sont de
même acabit.
M. HOUDE: M. le ministre, concernant les comptoirs de
renseignements touristiques, vous avez modifié le règlement par
un arrêté ministériel. Est-ce qu'il y a eu beaucoup de
demandes pour ce nouveau permis?
M. LOUBIER: Exactement 47, jusqu'à hier. M. HOUDE: La
plupart sont quoi?
M. LOUBIER: Les chambres de commerce des
municipalités.
M. HOUDE ; 47 qui se sont soumises au nouveau règlement?
M. LOUBIER: Non, non, qui ont demandé. Ce que nous avons
eu dans la région de Québec, à mon souvenir, 23 je pense,
qui transgressaient la loi. En tout cas, ce que j'ai demandé (pour
tracer le tableau rapidement), j'avais demandé à la police
provinciale de faire une enquête sur tout le territoire de la
région de Québec et de la région de Montréal et de
me détailler, de me donner tout le détail concernant les kiosques
touristiques qui, sous de fallacieuses enseignes, étaient des
débits de cadeaux du Québec « made in Japan ». Alors,
nous avons arrêté tout cela, nous avons fermé tout cela, et
pour ceux qui ne veulent pas se conformer, il y aura des procédures de
prises. Parce que l'on ne veut pas que les touristes se fassent exploiter de
façon honteuse par des individus qui n'ont pas du tout l'intention de
donner des renseignements touristiques mais plutôt de vendre toute sorte
de « bebelles » qu'ils ont à l'intérieur de leur
prétendu kiosque d'information. Cela, c'est fini dans le
Québec.
M. MICHAUD: La, je me rends compte que je ne suis pas tout
à fait dans le sujet, mais, est-ce que vous entrevoyez la
possibilité de voter une loi pour la protection des sites naturels afin
d'éviter que l'entreprise privée ou certains entrepreneurs
puissent, par exemple, déchirer des flancs de montagne et ruiner des
sites naturels?
M. LOUBIER: Est-ce que vous parlez à l'intérieur
des parcs ou à l'extérieur des parcs?
M. MICHAUD: A l'extérieur des parcs sur tout le territoire
québécois. Je vous donne un exemple; la montagne de
St-Hilaire.
M. LOUBIER: Oui, vous en avez déjà
parlé.
M. MICHAUD: Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas la
possibilité d'établir une loi de protection des sites naturels
afin de ne pas hypothéquer le panorama?
M. LOUBIER: Est-ce que vous croyez que, juridiquement, votre
question ne prêterait pas à litige devant les tribunaux? Est-ce
que le Québec, pays que l'on prétend démocratique,
pourrait décemment décréter des lois qui touchent
directement à la propriété privée?
Je fais un parallèle, par exemple, avec ceux qui, sur leur
propriété privée, se sont aménagé des lacs
artificiels, ils ont semé de la truite. Est-ce qu'on pourrait les
obliger par des lois à recevoir leurs voisins, les gens du quartier,
pour aller pêcher?
M. MICHAUD: Bien là, cela devient un peu...
M. LOUBIER: Disons, c'est un parallèle que je fais.
M. MICHAUD: La protection...
M. LOUBIER: A ce moment-là, je trouve que ce serait un peu
odieux. Même si je...
M. HOUDE: Par voie d'homologation, ce n'est pas possible?
M. LOUBIER: Non, parce qu'à ce moment-là...
Ecoutez, disons que l'on a annoncé une politique ces derniers temps.
Nous avons constaté que, dans la région de Sherbrooke, par
exemple, les territoires de chasse et de pêche étaient sous
l'emprise de la propriété privée à un tel
point que les gens de cette région ne peuvent plus aller sur les
terres de la Couronne pêcher et chasser, parce que l'on n'en a
pratiquement plus. Alors on veut imiter le geste posé par le Vermont qui
est en train de racheter des lacs et des territoires pour la chasse et la
pêche de l'entreprise privée, pour que cela devienne
propriété de la Couronne. De sorte que tout ce secteur social, de
la région de Sherbrooke, qui est complètement dépourvu
d'accès à la chasse et à la pêche parce que ce sont
des propriétés privées, eh bien, il faudra faire quelque
chose et commencer à racheter.
M. MICHAUD: Par voie de...
M. LOUBIER: C'est dommage.
M. MICHAUD: Par voie de décret.
M. LOUBIER: Par voie de...
M. MICHAUD: Par voie de décret...
M. LOUBIER: Excusez-moi, au début par voie de
négociations et, si à ce moment-là, cela s'avère
inutile, bien, on verra à ce que la loi peut nous autoriser, par voie
d'expropriation.
M. HOUDE: M. le ministre, ce que je veux dire, moi, c'est que par
exemple votre ministère, vos conseillers techniques trouvent un terrain
très bien, merveilleux pour peu importe quoi cela peut être
un parc, cela peut être ci, cela peut être ça et qui
appartient à l'entreprise privée ou à plusieurs
propriétaires différents. Est-ce que votre ministère a
autorité ou peut...
M. LOUBIER: Exiger?
M. HOUDE: ... exiger, disons éviter...
M. LOUBIER: Non.
M. HOUDE: ... sans l'acheter, sans l'exproprier, déclarer
cette zone-là limitée à fin touristique, peut-être
pour un an ou deux?
M. LOUBIER: Le seul cas dans l'histoire politique du
Québec, c'a été l'Ile d'Orléans. Une loi a
été passée il y a trente ans et n'a jamais
été appliquée.
M. MICHAUD: Bien écoutez...
M. HOUDE: Pour avoir le droit d'homologuer...
M. LOUBIER: Pour avoir le droit de conserver le cachet
architectural et folklorique de l'île d'Orléans. La loi n'a jamais
été opérante.
M. MICHAUD: Il y a seulement...
M. LOUBIER: Il est bien dommageable de constater... On parcourt
l'Ile d'Orléans, on voit une maison qui a un style canadien et qui offre
quelque chose de très bien à la vue et, à
côté, on voit une maison très moderne qui vient de se
construire avec des fenêtres panoramiques, etc. et qui détruit
tout le cachet de l'île d'Orléans.
M. FRASER: Et à Montréal, il y a les bords de la
ville...
M. LOUBIER: Voici là, à Québec la même
chose. A Québec, on a passé des règlements, mais
c'était sous l'autorité municipale.
M. MICHAUD: Je ne veux pas invoquer Paul IV à ma
rescousse, mais il n'y a quand même pas un droit d'absolu de
propriétés, c'est-à-dire qu'en ce qui concerne les sites
naturels, je ne pense pas, par exemple...
M. LOUBIER: Qu'est-ceque vous avez à l'esprit par sites
naturels?
M. MICHAUD: ... sur le pourtour du lac Genève, par
exemple...
M. LOUBIER: Donnez-moi donc un exemple? Où?
M. MICHAUD: Sur le pourtour du lac de Genève ou du lac
Léman c'est quand même un des sites touristiques les plus
merveilleux au monde je ne pense pas que l'entreprise privée
pourrait échancrer des flancs de montagne et ruiner le paysage pour des
générations entières.
M. LOUBIER: Pour revenir au Québec, c'est qu'il...
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a possibilité de penser
à une loi de protection des sites naturels?
M. LOUBIER: A ce moment-là, ce relève des
études que pourraient faire les juristes et voir s'il y aurait moyen,
dans notre contexte politique, d'établir une telle
législation.
M. MICHAUD: M. le ministre, est-ce qu'à priori, le
ministre ne serait pas en faveur d'une telle loi?
M. LOUBIER: Disons que le ministre est en faveur de la
conservation des sites naturels et de toutes les beautés naturelles que
nous avons dans le Québec pour satisfaire l'oeil du touriste et
créer dans le Québec un véritable réseau
touristique et faire du Québec qu'il réponde à sa
véritable vocation qui...
M. MICHAUD: Dans sa représentation.
M. LOUBIER: Mais, à ce moment-là, il y a d'autres
implications d'ordre juridique qui, actuellement, ne pourraient me permettre de
donner une réponse.
M. HOUDE: M. le ministre, si M. Charron était ici pour
prendre un cas bien précis, l'endroit qu'il est venu visiter chez nous,
dans mon comté, par exemple, un des problèmes de M. Charron,
c'est qu'apparemment le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche n'a pas les pouvoirs...
M. LOUBIER: D'exproprier. M. HOUDE: ... d'exproprier. M.
LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: Mais est-ce qu'il peut avoir les pouvoirs de dire
à ces propriétaires et à la municipalité ou
à n'importe qui de l'entreprise privée: Ecoutez, ça, il
faut garder ça en...
M. LOUBIER: On ne l'a pas.
M. HOUDE: Mais cela ne serait pas une bonne chose de l'avoir,
avant que l'entreprise privée s'en empare pour décider de faire
je ne sais pas quoi...
M. LOUBIER: Bien voici, avant... M. HOUDE: ... une
carrière... M. LOUBIER: ... de demander si... M. HOUDE: ... un
dépotoir.
M. LOUBIER: Avant de demander si superficiellement c'est
possible, on vit également avec des règles ou une formule
juridique dans le Québec qu'il faut respecter. Est-ce que,
juridiquement, c'est possible de le faire? C'est une autre question qui devrait
être étudiée par des experts, mais actuellement je ne peux
me prononcer parce qu'avec le droit dans lequel nous vivons il est inutile d'y
penser.
M. HOUDE: D'accord, je ne peux sûrement pas répondre
à votre question mais, si je me souviens bien, M. Charron disait que
d'autres ministères ont ce privilège d'exproprier.
M. LOUBIER: Le ministère de la Voirie a un pouvoir
d'expropriation, mais à la condition qu'il respecte certaines normes qui
sont déjà établies. Est-ce que le ministère de la
Voirie peut, inconsidérément ou capricieusement exproprier
partout? Non. Est-ce que le ministère de la Voirie, à ce
moment-là, peut invoquer, d'une façon rigoureuse, le fait que
c'est un site naturel? Non. Alors je pense que...
M. HOUDE: Il n'y a pas matière à étude, vous
pensez?
M. LOUBIER: Il y a matière à étude.
D'ailleurs, on en a parlé. M. Bossé est-il ici? J'avais
demandé à M. Bossé, notre principal conseiller juridique,
d'étudier cette question en vue d'habiliter le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche à exproprier à
l'avenir. Nous avons eu le problème le plus crucial, je pense, avec le
Jardin zoologique de Québec, où nous avons dû faire appel
à la Voirie et ça nous a causé des maux de tête,
ça en a causé à la Voirie, et n'eût
été de la collaboration plus que généreuse d'une
municipalité environnante, je pense qu'on aurait manqué le bateau
à ce moment-là.
M. HOUDE: Est-ce que vous pouvez considérer ça
comme une des priorités du service...
M. LOUBIER: C'est déjà considéré,
parce que M. Bossé travaille sur ça depuis quelques mois.
M. HOUDE: Vous êtes optimiste.
M. LOUBIER: Non, disons que je suis Rota-rien. Mais, non, sans
farce, disons que je trouve que ça aurait du sens. Mais de là
à dire que, dans le contexte juridique, je peux donner une
réponse : non.
M. MICHAUD: Mais c'est un débat extrêmement
important. J'arrive avec un autre exemple, celui des chutes Montmorency. La
question de la jouissance des lieux. Si, par exemple, on décidait de
bâtir un motel près des chutes Montmorency, en face de la maison
des pères Dominicains, je pense que ça pourrait
éventuellement ruiner le cachet historique...
M. LOUBIER: Une terre de propriété...
M. MICHAUD: Disons une terre adjacente. Sur une terre de
propriété privée. Est-ce que, par exemple, le
ministère du Tourisme ne pourrait pas avoir des moyens de contrôle
afin d'éviter que cela se fasse?
M. LOUBIER: Non. Il n'y en a pas actuellement de
prévu.
M. MICHAUD: Ce serait peut-être souhaitable pour les
générations futures. Il y a une question de protection...
M. LOUBIER: Oui, mais est-ce qu'à ce moment-là
ça peut se concilier avec la conception qu'on a du droit et de la notion
qu'on a de la propriété privée? Je ne le sais pas dans le
contexte actuel.
M. MICHAUD: Est-ce que vos conseillers juridiques du
ministère ont déjà étudié ce
problème-là?
M. LOUBIER: Ils sont en train de l'étudier depuis quelques
mois. M. Bossé, avec ses aides, est en train d'étudier une
formule quelconque nous habilitant à exproprier pour des fins purement
touristiques.
M. MICHAUD: Mais pas de contrôle sur l'entreprise
privée? Exproprier pour des fins touristiques, cela veut dire
propriété de l'Etat.
M. LOUBIER: Non, non.
M. MICHAUD: Mais moi, je pense au contrôle du
ministère et de l'Etat sur les endroits privés.
M. LOUBIER: Adjacents?
M. MICHAUD: Ce sont également des endroits adjacents.
M. LOUBIER: Mais disons à mon opinion personnelle que, ce
serait absolument indécent de faire cela dans un pays
démocratique. Il peut arriver, par exemple, que le gouvernement
défende, sur une terre qui ne lui appartient pas, où s'il n'a pas
le droit d'expropriation, oblige les propriétaires de cet
endroit-là à agir de telle et telle façon.
M. MICHAUD: A ne pas transformer, disons, l'endroit.
M. LOUBIER: Non. Cela pêche absolument contre les
règles fondamentales de notre droit démocratique.
M. MICHAUD: Autrement, vous risquez d'avoir un aménagement
du Québec qui va être archaïque et qui va être
complètement...
M. LOUBIER: Trouvez-moi donc des exemples dans certains pays.
M. MICHAUD: Eh bien, il y a sûrement...
M. LOUBIER: Je sais qu'en France, il y a quelques années,
par exemple, on a procédé par options sur des terrains, sans les
acheter, justement pour éviter que, pendant qu'on procédait
à une planification d'un territoire donné, les gens s'adonnent
à la construction de motels ou d'hôtels. Alors, par voie
d'options, à ce moment-là, on ne brimait pas la
propriété privée. On procédait par options pour un
laps de temps d'un an ou de deux ans. Et durant tout ce temps, nos amis les
Français procédaient à une programmation, à une
planification d'un territoire donné et, ultérieurement, gardaient
les territoires qu'ils voulaient aménager. Ils ne sont jamais intervenus
d'une façon directe pour les obliger à garder tel ou tel cachet.
C'est impensable dans un pays démocratique d'obliger des
propriétaires à se servir de leurs terrains ou de leurs
propriétés à des fins que le gouvernement a
destinées d'avance. Moi, je trouve que c'est indécent,
innaceptable et impensable au Québec.
M. MICHAUD: Une fois que vous aurez procédé
à la classification de tous les sites naturels et à l'inventaire
des sites naturels du Québec, vous pourriez peut-être
procéder par options comme cela.
M. LOUBIER: Ah bien oui! mais à ce moment-là, il
faudrait peut-être penser, par exemple, qu'on va se retrouver avec un
budget de $200,000,000.
M. MICHAUD: Ah bien la! $200,000,000.
M. LOUBIER: Bien écoutez, quand on arrive dans des
régions je prends, par exemple, mon comté de Bellechasse
où il y a une maison historique près de Beaumont qui est
la propriété actuellement de M. Lacourcière, lequel est
professeur en folklore, je pense, à l'Université Laval, c'est
ça? Luc Lacourcière a une propriété, qui, si on la
mettait en vente, irait chercher dans les $50,000. Et que le gouvernement se
mette en tête, à ce moment-là, de commencer à
acheter des propriétés historiques dans Beaumont où on en
a peut-être quinze ou vingt, bien on irait chercher tout de suite
là $1,000,000. Si on s'en va sur l'Ile d'Orléans,
opérant le même phénomène, on va aller
investir de $15,000,000 I $20,000,000. Et si on s'en va, par exemple, en
Gaspésie et dans ces régions, on va aller chercher $100,000,000
ou$175,000,000. Il y a la région du député de Charlevoix;
également au point de vue architectural, au point de vue historique, au
point de vue des beautés naturelles, le gouvernement devra investir
rapidement au moins un $100,000,000 pour pouvoir conserver tout le cachet
à cette région-là. Je pense qu'il serait un peu...
M. MICHAUD: Je n'allais pas jusque-là, moi. Je ne parlais
que des sites déclarés, des sites naturels.
M. LOUBIER; Bien, déclarés... je pense que là, on
se leurre, parce que les plus beaux sites du Québec. Est-ce qu'ils sont
déclarés ouvertement touristiques actuellement? Entre autres,
dans la Beauce, dans Dorchester, j'ai été immensément
surpris de constater dans Saint -Prosper, par exemple - il y avait un
endroit, qu'eux appelaient les Sept Chutes, et c'est merveilleux! Et jamais le
gouvernement n'y a jeté les yeux! Et ça, ça devrait
être déclaré tout de suite, propriété de
l'Etat, parce que le tourisme aurait intérêt à visiter cela
sur le plan géologique. C'est merveilleux à la vue. Or, si on
commençait par exemple, à dire qu'on considère comme point
de départ ceux qui sont déclarés, je pense que ce serait
une injustice envers plusieurs régions parce qu'à ce
moment-là, il y a peut-être des régions, comme la
Gaspésie, le Lac Saint-Jean, la Mauricie ou d'autres régions qui
seraient complètement délaissées.
M. MICHAUD: Bien, on va y arriver puisque vous venez de dire que
l'inventaire de nos sites naturels est en train de se faire.
M. LOUBIER: Evidemment, mais de la façon que vous
interprétiez votre opinion, vos projections, c'est qu'il fallait le plus
rapidement possible éviter, par exemple, comme le mont Saint-Hilaire ou
le mont Saint-Bruno se fasse échancrer; Bien) ça va être
partout et c'est partout actuellement. On a, par exemple, le parc de la
Gaspésie, dans le comté de mon ami, M. Gagnon, où les
intérêts miniers sont en train de tout saboter, également
l'industrie forestière; à un tel point, que j'ai dit au ministre
concerné; Ecoutez un peu, qu'est-ce que vous voulez faire avec ce
parc-là? Un endroit d'exploitation minière, d'exploitation
forestière? On n'a pas à dépenser des millions pour en
faire un parc provincial... Alors, il va falloir régler cette
question-là au plus tôt. Cela ne nous donne rien d'investir
$5,000,000 ou $10,000,000 pour en faire un parc touristique ou un parc faunique
si l'industrie minière et l'industrie forestière s'y jettent
à corps perdu sans se soucier de protéger toutes ces ressources
naturelles. C'est le problème qui existe depuis des décennies et
qui devra et qui, je l'espère, sera réglé d'ici quelques
années par la création d'un comité
interministériel, qui va tenter d'étudier, dans l'ensemble, les
priorités sur le plan touristique et sur le plan de
récréation en plein air.
M. HOUDE: M. le ministre, un petit peu dans le même sens,
c'est le ministère des Terres et Forêts qui concède enfin
les terrains autour de certains lacs,...
M. LOUBIER: ... oui, pour fin de villégiature.
M. HOUDE: ... est-ce qu'il y a une collaboration acutellement
entre votre ministère et celui des Terres et Forêts pour que les
gens ne se construisent pas uniquement autour du lac? Je sais qu'il y a eu une
recherche qui a été faite, il y a un mémoire qui a
été présenté par un haut fonctionnaire d'ici, qui
donne justement le plan idéal pour un développement du pourtour
d'un lac. Actuellement (et dans la passé c'est ce qui est
arrivé), c'est que tout le monde construit autour du lac et, à un
moment donné, on réalise qu'il n'y a plus personne qui peut aller
se baigner ou qui peut profiter de son contour. Est-ce qu'il y a une
collaboration justement pour l'aménagement autour du lac?
M. LOUBIER: Il y a un comité interministériel qui a
été formé, Terres et Forêts, Tourisme, Chasse et
Pêche, il y a deux ans, deux ans et demi, qui a siégé
à peine une quinzaine de fois, qui n'a pas produit de rapport
définitif à ce sujet-là et nous, au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous sommes indignés de
constater qu'il y a un manque de collaboration de façon sempiternelle,
si vous me permettez l'expression, entre les deux ministères.
Il n'y a pas eu d'unité d'action, depuis toujours, pour en
arriver à faire en sorte qu'il y ait une politique uniforme
d'adoptée, entre les deux ministères.
M. HOUDE: M. le ministre, puis-je suggérer de consulter,
sipossible... Je viens de me rappeler le nom du fonctionnaire qui a fait un
mémoire, M. Donald Guay, du ministère des Richesses naturelles.
Je ne sais pas si ça vous dit quelque
chose, Donald Guay a publié, enfin, il a écrit pour
ce...
M. LOUBIER: A qui a été adressé ce...
M. HOUDE: A son ministre, dans le temps. Pour ce
ministère-là. Alors, il a tout un projet d'aménagement.
C'est une étude qui avait été faite par ce
ministère concernant justement la façon, si vous voulez, ou la
manière d'aménager tous ces lacs que l'autre ministère
concède à une personne.
M. LOUBIER: Bien, voici, ce n'est pas là que se situe le
problème.
M. HOUDE: Bien, c'en est un problème lorsque le
ministère des Terres et Forêts donne un lac à dix ou douze
gars...
M. LOUBIER: Ce n'est pas au niveau des faits ou de la concession
de terrains. C'est à un niveau supérieur. C'est au niveau de la
collaboration et du dialogue entre les deux ministères.
M. HOUDE: Oui, d'accord.
M. LOUBIER: Puis c'est ça qui va se régler par la
création définitive du comité interministériel qui
va être formé d'ici quinze jours de façon
définitive, pour l'aménagement de nos forêts, de nos lacs
de villégiature, comité ministériel qui va comprendre plus
particulièrement, par ordre d'importance, Tourisme, Chasse et
Pêche et Terres et Forêts. Là, il y a une dualité de
juridiction, il y a un dédoublement d'action par le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et par le ministère des
Terres et Forêts. A un moment donné, par exemple, nous rendons
à la villégiature, un lac qui était,
antérieurement, sous l'autorité d'un bail de chasse et de
pêche. Nous savons que ce lac n'est plus poissonneux; nous le
libérons du bail de chasse et de pêche, et ça s'en va au
ministère des Terres et Forêts qui, lui, avec 15,000 demandes en
retard - ça c'était le dénombrement d'il y a six ou sept
mois fait du lotissement et accorde des lots. Aujourd'hui, ces demandes
peuvent être rendues à 20,000. A ce moment-là, on me dit:
On n'a pas le temps, on n'a pas assez de personnel, on n'a pas assez
d'arpenteurs. Or, moi, je leur ai dit ceci: Mettons donc ça sous le
même chapeau. Donnez-le-nous, à nous, le soin de voir au
lotissement, de voir à accorder les lopins de terre autour d'un lac et
là nous allons pouvoir respecter toutes les règles que nous
considérons, nous autres, importantes pour la récréation,
la détente en plein air, le loisir, et là nous allons pouvoir en
même temps obliger, dans une même politique, ces locataires
à tenir compte, par exemple, du fait qu'ils ne pourront pas se
construire à vingt pieds de la rive.
M. HOUDE: M. le ministre, cela ne vous engage à
rien...
M. LOUBIER: A ce moment-là, nous allons faire plus. Etant
donné que les locataires éventuels sont obligés de payer
les frais de l'arpenteur du ministère des Terres et Forêts, nous
avons suggéré: Pourquoi ne pas donner ces arpentages aux
arpenteurs de l'entreprise privée puisqu'ils sont obligés de
payer la même chose? Là, nous allons faire l'opération de
déblocage et dans un laps de temps peut-être d'un ou de deux ans,
nous allons pouvoir régler ces quinze, vingt mille cas en retard et
suivre l'évolution de la trajectoire assez dynamique due, par exemple
à la libération du territoire, etc, que nous vivons depuis
quelque temps. Nous allons pouvoir donner satisfaction à peut-être
quinze ou vingt mille autres locataires éventuels. C'est encore au stade
de la négociation et j'ai bon espoir que ça pourrait être
réglé par un dialogue interministériel,
M. HOUDE: Mais, ça ne vous engage à rien, ça
ne coûterait pas cher, vous me feriezplaisir quand même en prenant
le nom de ce mémoire-là...
M. LOUBIER: Disons que c'est enregistré et que...
M. HOUDE: ... je pense que ça vaut la peine de le
lire» J'ai eu l'occasion de le lire. Il est très bien fait, il
existe déjà et peut-être qu'un des conseillers
techniques...
M. LOUBIER: Le député de Fabre voudra bien admettre
avec moi qu'avant de régler, dans les faits ou dans les programmes, une
question de ce genre-là, il faudrait la régler au niveau
juridictionnel.
M. HOUDE: Je suis bien d'accord.
M. LOUBIER: Qu'on nous donne l'autorité de le faire, oui
ou non. Si on n'a pas l'autorité de le faire, ça va être
l'éternel embêtement que deux ou trois ministères jouent
sur la même terrasse, chacun à sa façonet plusieurs fois
contradictoirement.
M. FOURNIER: Est-ce qu'on nepourraitpas aller plus loin que
ça? Le ministère de la Voirie
est concerné dans ça. Souvent le ministère des
Terres et Forêts fait faire un arpentage ouvre un territoire, loue des
lacs à $20 ou $30 à des gens et ces gens-là n'ont pas de
chemin d'accès. Est-ce que ça ne devrait pas comporter une
coopération des trois ministères?
M. LOUBIER: Je suis content que la question soit posée.
C'est justement si, à un moment donné, à la suite de
négociations qu'on va avoir interministériellement, on donnait
à un ministère quelconque que ce soit Tourisme, Chasse et
Pêche, mais je pense que c'est le mieux préparé pour
ça pleine juridiction dans ce sens-là avec l'assurance,
comme je disais ce matin, que les rouages de collaboration soient bien
établis. Tout ça tombera sous le chapeau du même
ministère et, dans un climat de compréhension et de
collaboration, la Voirie se prêterait facilement à nous accorder,
par exemple, $5 millions ou $10 millions pour ces voies d'accès. Mais
disons que, tant et aussi longtemps que ce comité
interministériel ne fonctionnera pas dans un climat, vous savez que
c'est un peu comme dans l'industrie, le président de la compagnie a ses
jalousies et ses petits privilèges et sa petite juridiction. Il ne veut
pas que ça soit touché par le secrétaire, le
vice-président et l'assistant-secrétaire. Au niveau
ministériel sous tous les régimes, c'est qu'un ministre
donné a son fief clôturé et ne permet pas à d'autres
ministères de briser la clôture pour intervenir sur son terrain.
Mais la seule façon d'arriver avec une ligne mitoyenne à
l'amiable, c'est de l'établir par la voie du dialogue, de rencontres
interministérielles et, d'ici quinze jours, nous allons assistera la
première réunion interministérielle des ministères
et particulièrement Tourisme, Chasse et Pêche; Terres et
Forêts; Richesses naturelles, qui est déjà acquis par notre
politique; Education, qui a donné une preuve tangible, puisqu'ils nous
ont tout concédé les loisirs et les sports. Je pense,
j'espère que, d'ici quelques semaines, nous pourrons commencer à
planifier pour une politique cohérente et éviter le
dédoublement, le tâtonnement d'une dépense futile de nos
crédits par différents ministères qui ne vont pas dans le
même sens.
M. LE PRESIDENT: M. Brisson.
M. BRISSON: Maintenant, vous parliez de l'achat de lacs tout
à l'heure.
M. LOUBIER: Bien, disons que c'est un...
M. BRISSON: Combien avez-vous de prévu au budget pour
ça?
M. LOUBIER: Non, non. J'ai dit que nous avions même
songé à imiter le geste posé par l'Etat du Vermont et,
dans une région particulière, celle de Sherbrooke, nous nous
sommes rendu compte que, même s'il y avait une multitude de sportifs qui
voulaient s'adonner à la chasse et la pêche, il n'y avait plus,
à proximité de Sherbrooke ou de sa région limitrophe, de
territoires de la Couronne. Là nous nous sommes posé la question:
Est-ce que nous ne devrions pas imiter le geste posé par l'état
du Vermont? C'est un précédent qui nous incite à adopter
éventuellement une politique dans ce sens-là, pour les
régions qui sont aujourd'hui étouffées par les territoires
privés.
M. BRISSON: Est-ce que c'est pour l'immédiat?
M. LOUBIER: Disons que ce n'est pas pour cette année,
parce qu'il n'y a rien de précis encore, mais c'est dans la
planification que nous sommes en train de faire, qui pourrait être un
canal...
M. LE PRESIDENT: M. Mailloux.
M. MAILLOUX: M. le Président, on a parlé
tantôt du comité interministériel. Actuellement, le
ministère des Terres et Forêts permet aux concessionnaires
forestiers d'abattre les arbres jusqu'aux abords des lacs.
M. LOUBIER: Ils ont deux chaînes, trois chafnes.
M. MAILLOUX: Dans les parcs de réserve. Seulement dans les
parcs?
M. LOUBIER: Seulement dans les parcs et les rivières
à saumon. Trois chafnes.
M. MAILLOUX: Oui, parce que, si ma mémoire est
fidèle, dans le parc des Laurentides, je pense que les concessionnaires
forestiers abattent au complet jusqu'aux lacs. Cela fait évidemment un
paysage complètement...
M. LOUBIER: M. le député de Charlevoix, vous
soulevez là, à bon escient, un problème crucial.
Moi-même, il y a deux ou trois ans, j'étais sur le lac Champlain,
cela se peut-il? En tout cas, un des lacs, mettons que c'est Champlain, et,
à un moment donné, un décor féérique si on
levait les yeux vers l'horizon mais tout autour du lac, où la belle
forêt aurait dû demeurer, c'était sapé par les
industries forestières. A ce moment-là comme ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, il faut con-
damner avec véhémence certaines industries
forestières qui, comme vous l'avez dit, ne tiennent aucunement compte
des réglementations qui sont passées. Souventes fois ça
été sous l'oeil, et c'est encore sous l'oeil attentif et
complaisant du ministère des Terres et Forêts.
C'est là l'autre problème primordial. Dans nos parcs, il
ne faudrait pas établir définitivement la ligne de conduite que
devra suivre le ministère de Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Que cela relève de nous à 100%, que le
ministère soit maître de ses parcs, et qu'à ce
moment-là en vertu de la loi remontant à 1893, je pense, qui
donnait exclusivement au ministère de la Chasse et de la Pêche,
qui s'appellait dans le temps ministère...
UNE VOIX: Des Terres et Forêts?
M. LOUBIER: ... non, vous avez une autre appellation, qui donnait
la juridiction exclusive mais pas des législations subséquentes,
d'année en année, Terres et Forêts, par les faits, a pris
une ampleur juridictionnelle qui souventes fois a dépassé celle
qui avait été accordée par la loi au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Aujourd'hui, prenez par exemple,
au camp Jacques Cartier, vous passez là souvent, vous voyez une montagne
en face qui est très belle, qui est une Ûe, je pense, c'est une
montagne. Oui, et là, à ce que j'ai entendu dire, un permis a
été accordé à l'industrie forestière pour
saper tout cela. Qu'est-ce qui va rester comme paysage, comme beauté
naturelle à cet endroit-là?
M. MICHAUD: C'est ce que l'on vous demande: une loi pour
protéger les richesses naturelles.
M. LOUBIER: Et, à ce moment-là on est victime de la
législation qui existe depuis des décennies et c'est pour cela
que j'ai espoir que la création du comité
interministériel, une fois pour toutes, va nous permettre une
délimitation précise des juridictions du champ d'action de chacun
des ministères et va rétablir une fois pour toutes quelle est
l'autorité de notre ministère dans les parcs, dans les
réserves et quelle est l'autorité du ministère des Terres
et Forêts? Et c'est cela que l'on veut établir et c'est un des
articles importants du mandat confié à ce comité
interministériel qui, pour la première fois, va siéger
d'ici une quinzaine de jours.
M. MICHAUD: Est-ce qu'on prévoit jusqu'à l'adoption
par l'Assemblée législative d'une loi de protection des sites
naturels?
M. LOUBIER: Bien à ce moment-là je ne veux pas
préjuger des conclusions qui seront tirées des
négociations du comité interministériel.
M. MAILLOUX: M. le Président, cela ne règle
peut-être pas tous les cas, mais j'ai l'impression que, si l'on
permettait que la même réserve soit faite dans les parcs que l'on
a mentionnés tantôt sur les abords des rivières, une
réserve de trois chaînes ou quelque chose de semblable, cela donne
évidemment un aspect un peu plus attrayant à ce que l'on voit
actuellement alors que l'on admire l'écran à la grandeur des
lacs.
M. LOUBIER: Pour éviter qu'il y ait des injustices de
commises à l'endroit de certaines compagnies forestières, dans
quelques cas, nous avons reçu une collaboration généreuse
de la part de certaines compagnies forestières telles que la DOMTAR, qui
ont respecté les instructions qu'on avait données de voir
à ce que l'on ne sabote pas tout autour de nos lacs, les beautés
naturelles de la forêt, etc. Mais dans des cas trop nombreux, cela n'a
jamais été respecté.
M. MICHAUD: Mais elles sont données en vertu de quel
droit?
M. LOUBIER: C'est que, à ce moment-là, on les
invitait à respecter la loi qui n'était pas respectée
depuis des décennies sous l'oeil bienveillant d'un autre
ministère.
M. VAILLANCOURT: Ce sont les lacs à l'intérieur de
nos parcs.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le comité adopte Particle
« annonces »?
M. MICHAUD: On est toujours sur les annonces?
M. LOUBIER: Bien là, on a plongé ailleurs pas
mal.
M. MICHAUD: On est pas mal loin des annonces.
M. LOUBIER: En tout cas, je n'ai pas d'objections.
M. MICHAUD: Est-ce que, parallèlement aux annonces, il y a
un poste budgétaire pour les relations publiques du ministère,
j'entends par là les voyages possibles de journalistes étrangers,
européens ou américains, qui viendraient dans nos réserves
et qui pourraient faire des repor-
tages, des articles gratuits, dans les Journaux étrangers, sur le
Québec touristique?
M. LOUBIER: Pas à cet article-là. On en
reçoit environ 500 par année, mais ce n'est pas à cet
article-là, c'est à l'article des frais de
représentation.
M. MICHAUD: Est-ce que vous avez l'intention d'intensifier cette
politique qui ne coûte pas très cher et qui nous permet d'avoir de
l'espace gratuit dans les pages des journaux étrangers?
M. LOUBIER: Evidemment si vous prenez l'augmentation du montant
cette année, $155,000, pour les annonces, on voit tout de suite qu'il y
a un bond assez appréciable.
On a en plus de cela,$1 million d'espace gratuit de publicité en
moyenne par année, à part les $755,000 prévus et
actuellement f ai amorcé...
M. MICHAUD: Comment est-ce évalué?
M. LOUBIER: ... Evalué de la façon que l'on paie
actuellement. Si une annonce coûte, par exemple, $500, on l'a
gratuitement On dit: C'est $500 de gratuit...
M. HOUDE: Gratuit, comment? Par les journalistes que vous invitez
qui retournent dans leur patelin?...
M. LOUBIER: Vous avez une revue je ne sais si c'est le
Life dernièrement où si notre ministère avait
payé pour ça, cela aurait coûté une fortune, et
National Geographic aussi; des pages et des pages, que grâce aux
démarches du sous-ministre ou avec ses contacts amicaux avec certaines
personnes de l'extérieur, on obtient gratuitement. Et à l'honneur
du fédéral pour une fois, c'est que j'ai reçu l'assurance
de M. Cole qui est le représentant officiel du gouvernement
fédéral aux Etats-Unis pour la publicité il m'a même
offert que, gratuitement, sous forme de communiqué, soient
distribuées par tous les postes de télévision aux
Etats-Unis des annonces sur l'Expo, le Québec etc.. Et, à ce
moment-là, ça pourrait se traduire, si on avait à le
payer, par des millions et des millions de dollars et ça, c'est fait
grâce à la collaboration très appréciable de M.
Cole, qui représente le gouvernement d'Ottawa et qui a une porte
d'entrée dans une douzaine d'Etats aux Etats-Unis actuellement. Alors
vous voyez la résonance publicitaire que cela va nous donner aux
Etats-Unis et, en même temps, les effets bénéfiques qui
vont retomber sur Québec sans que ça nous coûte un seul
cent. Alors je pense qu'à cet article-là, si on voulait donner un
chiffre pratique, non pas budgétaire, mais pratique, cela pourrait
être $5 millions ou $6 millions qui, actuellement, se dépensent
pour la publicité au Québec. Et j'ai l'impression, du moins moi,
j'ai la conviction que, par nos contacts personnels, les sous-ministres,
ministres, députés, éventuellement, ceux de l'Opposition,
à l'étranger, sous forme de communiqués, de
représentations, nous pourrons retirer des avantages pour le
Québec. Par exemple, si quatre ou cinq députés s'en vont
en Europe nous représenter, des gens qui ont de la « gueule
» comme on dit, ont de l'épine... ont de l'allure, eh bien, ces
gens-là vont pouvoir attirer à eux les journalistes, la
télévision, la radio et, à ce moment-là, nous
allons répandre une publicité très peu chère du
Québec, au lieu de le dépenser bêtement en donnant, en
envoyant en France, par exemple, la commande d'une émission de cinq
minutes, des « spots » comme on dit populairement à la radio
et greffées sur à peu près rien.
M. MICHAUD: Quel est le budget des relations publiques totales
pour les voyages des journalistes étrangers, francophones ou
américains ou français ou suisses ou belges?
M. LOUBIER: Ceux qu'on reçoit?
M. MICHAUD: Ceux que vous recevez.
M. LOUBIER: On a passé l'article, par exemple, maintenant.
On en a parlé cet avant-midi.
M. MICHAUD: Ce ne sont pas des frais de représentation
comme tels.
M. LOUBIER: Bien oui, ce sont des frais de représentation
comme tels parce qu'on en reçoit à des cocktails.
M. MICHAUD: C'est un service. Est-ce qu'il y a un proposé
aux relations publiques du ministère?
M. LOUBIER: Ils sont cinq actuellement.
M. MICHAUD: Cinq préposés aux relations publiques.
Pas des préposés au traitement de l'information, aux relations
publiques.
M. LOUBIER: Ils font les deux. Ils cumulent les deux postes.
M. MICHAUD: Il n'y aurait pas avantage, parce que ce sont des
disciplines différentes
dans la profession maintenant; le journalisme, l'information et les
relations publiques.
M. LOUBIER: Bien, à ce moment-là, ils sont
passés à l'examen et il faut qu'ils y aillent avec assez de
souplesse pour combiner les deux fonctions. Ce sont tous d'anciens journalistes
comme le dit le sous-ministre actuellement.
M. MICHAUD: Bon, à l'article 2, ça va. Est-ce qu'il
y a d'autres choses?
M. BRISSON: Vous parliez tout à l'heure de gens qui
peuvent aller dans un autre pays pour vanter le Québec, des gens qui ont
de la « gueule » comme vous dites, maintenant cela revient un peu
à la formation de missions.
M. LOUBIER: Oui.
M. BRISSON: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de former des
missions, de membres du gouvernement et de l'Opposition et là, vous
invitez les gens à venir visiter le Québec?
M. LOUBIER: J'ai même discuté avec deux de vos
collègues.
M. BRISSON: Ce matin vous avez discuté, mais pas
longuement. On a dit qu'il y avait une trentaine de missions qui
venaient...
UNE VOIX: On en a parlé souvent de ça.
M. LOUBIER: J'ai même discuté avec deux de vos
collègues, par conversation privée, de la possibilité
d'établir ici même un comité bilatéral, proposition
ministérielle, et j'avais demandé à ces deux
collègues de l'Opposition voyez donc votre chef de parti, demandez-lui
s'il a objection. S'il n'a pas objection, moi, je suis disposé à
le créer sur le champ. Et je pense que ce serait de façon
embryonnaire une ère nouvelle pour justement permettre, qu'à un
moment donné, des délégations puissent être
composées de députés ministériels et de
députés de l'Opposition. Or, dans la proportion respectée,
par exemple, comme à Ottawa, un tiers, deux tiers ou d'une façon
semblable. Et j'ai même demandé jusqu'à maintenant que des
députés de l'Opposotion puissent, durant l'Expo, faire des
représentations au nom du Québec, surtout ceux qui sont dans la
région de Montréal. Disons que je n'ai pas eu de nouvelle
définitive...
M. MICHAUD: Est-ce que j'ai le droit d'annoncer des politiques de
ministère?
M. LOUBIER: Oui, disons avec le privilège pour le ministre
de les contredire.
UNE VOIX: A part ça, vous allez pouvoir jouer les
employés.
M. LOUBIER: Et je trouve que cette idée-là, elle
devrait faire son chemin et je félicite en particulier, les
députés de Gouin et de Fabre qui, les premiers, m'en ont
parlé et je trouve que l'idée serait merveilleuse si elle pouvait
faire son petit bonhomme de chemin, sensibiliser les deux côtés de
la Chambre et venir de façon assez rapide à l'unanimité
pour que cela ne soit pas un scandale ou un tollé si un
député de l'Opposition part représenter le Québec
avec un ou deux députés de l'Union Nationale à
l'étranger.
M. MICHAUD: Cela se fait constamment à Ottawa
d'ailleurs.
M. LOUBIER: Cela se fait constamment à Ottawa. Disons que
cela n'a pas été sans douleur à Ottawa, cela a pris
apparemment des décennies avant que cela puisse être
accepté...
M. MICHAUD: On va se policer et se civiliser.
M. LOUBIER: ... à cause de l'esprit chauvi-niste de
certains politiciens.
UNE VOIX: Cela va faire des voyages en couleur.
M. MICHAUD: L'article 3, est-ce qu'il y aurait d'autres questions
sur les annonces? Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4.
M. MICHAUD: Brochures, dépliants et divers, de $325,000
à $535,000. Les raisons de l'augmentation et...
M. LOUBIER: Est-ce que vous avez reçu une pochette
complète de tous nos projets?
M. MICHAUD: Oui. Alors cela fait $215,000 de plus. Est-ce que
cela va être sur les brochures, les dépliants, les affiches, cela
va se ventiller comment?
M. LOUBIER: Surtout à cause de l'Expo. Nous avons des
demandes, entre autres, il y avait des brochures qui étaient
publiées antérieurement à 200,000 ou 100,000
exemplaires
qui ont été augmentées à 600,000 ou 700,000.
Nous nous sommes aperçu qu'il fallait de nouvelles brochures pour
annoncer d'une façon encore plus précise l'Expo sans
négliger tout de même le reste du territoire
québécois. Alors disons que nous avons été
obligés par les circonstances d'adopter des formules, des brochures
nouvelles pour nous servir justement de l'Incidence merveilleuse de l'Expo pour
en même temps faire connaître tout le Québec.
M. MAILLOUX: Est-ce que c'est votre ministère qui devait
envoyer une brochure relativement à la classification des hôtels
et des restaurants?
M. LOUBIER: Oui, notre ministère. M. MAILLOUX: Pour
l'Expo? M. LOUBIER: Oui.
M. MICHAUD: Est-ce que des prévisions budgétaires
seraient consacrées à la publication, une fois pour toutes, d'un
guide qui serait à l'exemple du guide Michelin, en France, par
exemple?
M. LOUBIER: Disons, nous avons différents bottins, si vous
me permettez l'expression...
M. MICHAUD: Tout cela, c'est divers, c'est épars.
M. LOUBIER: Non, mais voici. C'est que nous avons
différents bottins, par exemple, pour la chasse et la pêche, nous
avons un annuaire, un bottin, un répertoire de tous les endroits
opérés par les « outfitters ». Nous avons
également, pour le camping, une brochure spéciale, campings
privés et campings du gouvernement. Les pentes de ski la même
chose. Nous l'avons pour les ponts couverts, disons que nous l'avons en huit ou
dix brochures. Est-ce qu'il faudrait adopter la formule du guide Michelin? Le
guide Michelin est aussi en plusieurs exemplaires. Vous avez, par exemple, la
ville de Paris, qui est dans un secteur donné et qui est contenue dans
Michelin pour telle et telle...
M. MICHAUD: Catégorie.
M. LOUBIER: ... catégorie. Un autre guide Michelin, par
exemple, pour telles et telles provinces de la France, un autre guide Michelin
et, plus modestement, nous l'imitons actuellement avec différents
bottins ou différentes brochures pour des secteurs spécifiques.
Est-ce qu'il est souhaitable qu'un jour nous arrivions avec un madrier de
plusieurs centaines de pages...
M. MICHAUD: Qu'il faudrait vendre.
M. LOUBIER: ... qu'il faudrait vendre à ce
moment-là, où l'on aurait tout ce qu'il y a de campings, tout ce
qu'il y a de pêche, tout ce qu'il y a de « outfitters
»...
M. MICHAUD: D'hôtels.
M. LOUBIER: Alors, à ce moment-là, les gens, les
personnes, les touristes, par exemple, qui ne pratiqueraient pas la formule
d'hébergement du camping, paieraient pour plusieurs pages leur
décrivant les campings du Québec.
M. MICHAUD: Oui, mais ils auraient également la relation
historique...
M. LOUBIER: Alors, à ce moment-ci, les touristes vont
prendre des brochures qui les intéressent plus particulièrement.
S'il y a un touriste qui se présente au Québec avec
l'idée, le désir de faire de la pêche, eh bien, il y a
brochure sur « outfitting », les « outfitters » dans le
Québec. Il n'a pas besoin de s'assommer avec une foule d'autres
brochures qui parlent du camping, des sites historiques, des hôtels, de
la restauration, etc. Je pense que la formule du guide Michelin est modestement
imitée par le système que nous avons actuellement et qui existe
depuis plusieurs années.
M. MICHAUD: Mais à travers...
M. LOUBIER: Mais nous devons l'améliorer.
M. MICHAUD: Mais à travers les publications et par
l'avantage d'un tel guide, c'est de répertorier tout le territoire, tout
ce qu'il y a, et de donner des indications, des indications fort pratiques aux
visiteurs. Est-ce qu'il y a des initiatives privées...
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Gouin voudrait,
à ce moment-là, faire la demande officielle d'un
répertoire de cette façon et qu'on le vendrait aux citoyens du
Québec et à tous les citoyens du monde?
M. MICHAUD: Il pourrait être vendu aux citoyens du
Québec.
M. LOUBIER: A ce moment-là, est-ce qu'il ne serait pas
mieux de demander à l'entreprise privée de le faire?
M. MICHAUD: Est-ce que vous avez des demandes de l'entreprise
privée pour un tel répertoire?
M. LOUBIER: Non. Nous n'avons ni de demandes des entreprises
privées, ni des demandes de la part des associations touristiques...
M. MICHAUD: Le ministre est au courant que le guide...
M. LOUBIER: ... ni de demandes de l'Association canadienne du
tourisme.
M. MICHAUD: Le ministre est au courant que la compagnie de
publication Hachette vient de publier un guide bleu.
M. LOUBIER: B.P. ça?
M. MICHAUD: Non, non, Hachette, le guide bleu.
M. LOUBIER: Oui, mais il y a aussi la compagnie de gazoline B.P.
qui fait ça et qui le vend.
M. MICHAUD: Cela se vend à peu près $12 ou $15, le
guide bleu Hachette.
M. LOUBIER: B.P. est beaucoup moins cher que ça, $1 ou
$1.25.
M. MICHAUD: Mais oui, mais il y a quand même
assurément des erreurs criardes, mais ça se comprend, parce que
des étrangers qui viennent faire l'inventaire de notre territoire...
M. LOUBIER: Là, je m'insurgerais devant le fait que le
gouvernement de la province, qui se veut accueillant, qui veut, à ses
propres frais, inviter et diriger les touristes, doive dire: Eh bien, voici! Si
vous voulez être bien dirigés dans le Québec, le
gouvernement du Québec vous demande $5 pour vous guider. Alors, je pense
qu'à ce moment-là, B.P. et ces compagnies-là peuvent le
faire et ça appartient à l'entreprise privée de se lancer
dans une telle aventure et le gouvernement du Québec doit se tenir
à l'écart de ce qui pourrait apparaître commercial ou
vendre aux étrangers d'une façon assez brutale les directions
qu'ils doivent suivre.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il n'y a pas moyen d'entrer en
communication avec le ministère des Affaires culturelles, quitte
à publier conjointement avec les deux ministères un guide
touristique?
M. LOUBIER: Gratuitement?
M. MICHAUD: Non. Je pense bien que les frais impliqués
n'autoriseraient pas la distribution gratuite. 11 me semble... La plupart des
pays, en tout cas....
M. LOUBIER: Mais ce n'est pas le gouvernement qui le fait.
M. MICHAUD: ... où le tourisme est très
développé...
M. LOUBIER: Michelin, ce n'est pas le gouvernement. Vous avez,
par exemple, en Belgique où, l'an passé, on a lancé un
guide je ne me souviens pas trop du titre du guide mais j'en
avais obtenu un qui se vent à $3 ou $3.25, qui va parler de Bruges, qui
va parler de Bruxelles, qui va parler de différentes
municipalités ou communes qui regorgent de charmes historiques ou
architecturaux, mais qui sont vendus à $3 ou $3.25 par une entreprise
privée comme en France, comme dans tous les pays du monde.
M. MICHAUD: Ecoutez, nous sommes un pays 5 millions... des
entreprises...
M. LOUBIER: Au Maroc, par exemple, j'ai vu un bouquin que j'ai
acheté et qui, dans la première page, présente la
photographie du ministre du tourisme de là.
M. MICHAUD: Ils sont permanents là-bas. M. LOUBIER: ...
mais qui se vend$2.50.
M. MICHAUD: Us sont permanents là-bas, les ministres du
tourisme?
M. LOUBIER: Eh bien, oui, avec un régime qui...
M. DE MERS: Oui, il est permanent là-bas. M. MICHAUD: Cela
laisse peu d'espoir.
M. LOUBIER: ... selon le bon plaisir du roi et ici, ça va
être la même chose. Selon le bon plaisir du peuple, on peut durer
aussi longtemps.
M. MICHAUD: On a des chances.
UNE VOIX: Ce n'est pas sûr.
M. MICHAUD: Eh bien, alors, on reporte aux
calendes grecques, j'imagine, la possibilité d'avoir un guide qui
serait à l'exemple du guide Michelin.
M. DE MERS: Un gros volume.
M. LOUBIER: Eh bien, voici, non. C'est une affirmation
bicéphale, qui contient quelque chose d'attrayant, mais en même
temps, quelque chose de paradoxal. On fait le parallèle entre le
Québec et la France. Le guide Michelin. Est-ce qu'on doit, au
Québec, désespérer d'avoir le guide Michelin? Qui serait
publié et financé par le Québec, alors qu'il ne l'est pas
en France. Je ne désespère pas. Mais c'est paradoxal de dire
qu'en France, le guide Michelin est financé par l'Etat. C'est faux.
M. MICHAUD: Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. LOUBIER: Il est vendu par l'entreprise privée. Au
Québec, disons qu'il ne faut pas désespérer, on l'a
déjà par B.P. et on l'a déjà par...
M. MCHAUD: Le guide bleu Hachette?
M. LOUBIER: ... le guide bleu Hachette, qui est vendu. Disons,
par exemple, qu'il faudrait insister auprès de l'entreprise
privée pour que cette action soit amplifiée et qu'il y ait une
distribution auprès de l'entreprise privée. Mais, tant et aussi
longtemps que j'aurai les responsabilités du ministère, je ne
pourrai me résoudre à publier un guide et à le faire
payer. Cela ne se fait à nulle part ailleurs au monde, à ma
connaissance.
M. MICHAUD: Eh bien, il y a des publications gouvernementales qui
sont vendues et ça ne crée aucun scandale.
M. LOUBIER: Oui, oui. Mais comme dit le sous-ministre, des
publications de prestige, non pas de guides utilitaires, pour les fins
d'hébergement, pour les fins sportives ou pour les fins de restauration.
Nous, au Québec, nous avons même, je pense, devancé
plusieurs pays parce que nous avons justement, sous une forme très
modeste, toutes ces brochures-là pour la restauration, classification
des hôtels. Alors que vous allez en France...
M. MICHAUD: Alors, il faut partir avec un sac d'écolier
comme ça.
M. LOUBIER: ... vous avez le guide Michelin. Le guide Michelin
qui va faire la classification des hôtels, mais le guide est vendu ici,
tandis qu'ici c'est distribué gratuitement par le Québec.
M. MICHAUD: Mais est-ce que c'est pas le rôle de l'Etat de
suppléer à l'occasion aux carences de l'entreprise privée,
si l'entreprise privée...
M. LOUBIER: Dans le sens large, oui, mais dans le sens
précis du guide...
M. MICHAUD: Avez-vous une objection fondamentale à ce que
le ministère du Tourisme publie un guide qui serait un peu à
l'exemple du guide Michelin que le ministère demande?
M. LOUBIER: Oui, mais voici, c'est qu'à ce
moment-là, par exemple, je dois vous dire que nous l'avons fait, nous le
faisons, nous l'amplifions à notre façon, sans que ça ne
coûte aucun sou aux touristes en procurant une pochette de renseignements
touristiques dans le domaine de la restauration, de la pratique des sports,
dans le domaine du camping, et ça ne coûte aucun sou.
M. MICHAUD: Alors, où peut-on trouver dans vos
publications, par exemple, le prix des hôtels, de la classification des
hôtels?
M. LOUBIER: Où pouvez-vous le trouver dans le guide
Michelin? Nulle part.
M. MICHAUD: Partout.
M. LOUBIER: Nulle part dans le guide Michelin. Vous avez, par
exemple, l'hôtel Trois-Etoiles...
M. MICHAUD: Le prix des repas.
M. LOUBIER: ... un hôtel supérieur, vous avez un
hôtel de première classe, etc., mais je n'ai jamais vu dans le
guide Michelin qu'à l'hôtel Plaza, par exemple, ou à
l'hôtel Lutécia, à Paris c'était de $12.
M. MICHAUD: Il y a une référence au début en
disant que ça va de 7,000 à 8,000 francs et tout ça, avec
le prix des repas exactement.
M. LOUBIER: Ah bon! Le sous-ministre me dit à ma propre
surprise et à la vôtre sans doute, chers collègues, que
c'est déjà contenu dans notre répertoire du gîte au
Québec. C'est déjà contenu.
M. DEMERS: C'est gratuit.
M. MICHAUD: Pour les exploitations gouvernementales. Pour tous
les hôtels de la province?
M. LOUBIER: Pour tous les hôtels. M. DEMERS: C'est
gratuit.
M. MICHAUD: Est-ce que vous avez le prix des repas?
M. LOUBIER: Non.
M. HOUDE: Cela va d'après le prix du guide.
M. LOUBIER: Est-ce que vous l'avez dans le guide Michelin?
M. MICHAUD: Oui.
M. LOUBIER: Non, non. Vous allez manger à Paris dans un
tel restaurant, puis vont-ils vous dire quel prix ça va être?
M. MICHAUD: Vous savez que ça va coûter entre 5,000
ou 10,000 francs.
M. LOUBIER: Ici au Québec...
M. HOUDE: On donne à peu près un minimum et un
maximum.
M. MICHAUD: Il y a une référence au début du
guide qui vous dit que ça va coûter tant.
M. LOUBIER: Bien disons, qu'au Québec, on s'en remet
à l'honnêteté proverbiale de nos restaurateurs.
M. MICHAUD: Il y a une réglementation
là-dessus.
M. LOUBIER: Au Québec, on a également depuis
quelques mois, par un arrêté ministériel, obligé
tous les restaurateurs à afficher les prix des repas et des
consommations et je pense que nous avons franchi là un pas de
géant dans le contrôle, dans la protection des touristes, de sorte
que si, dans un restaurant donné, d'aspect peu alléchant
où le touriste voit dans le devanture le menu et qu'on exige $2.75 pour
un steak haché minable à l'intérieur, dans une
bâtisse peu agréable, bien le touriste aura au moins l'assurance
qu'en entrant là, il va se faire voler. Et je pense, que c'est
déjà un pas de géant que nous avons accompli, que nous
avons franchi dans la protection de l'industrie au Québec.
M. MICHAUD: Est-ce que la même chose va se faire pour les
hôtels, au point de vue classification une, deux ou trois étoiles
avec l'affiche?
M. LOUBIER: Oui, oui, c'est déjà en marche et
ça devrait être complété d'ici au plus quelques
semaines. Le conseil du tourisme a été chargé, il y a
quelques mois, de cet ouvrage-là. Ce n'est pas facile dans le
Québec et, à ce moment-là, nous avons même dû
faire certaines distinctions parce que l'hôtel Queen Elizabeth, à
Montréal, ou l'hôtel Windsor, dans sa catégorie et par sa
localisation à Montréal, peut être classifié comme
hôtel de première classe. Mais vous dirigez, par exemple, dans le
comté de Bellechasse, et qui vous dit que, proportionnellement, de
façon plus humble, plus modeste, que le confort de la chambre, du
gîte, et que la qualité du repas ne peuvent pas être
classés dans la catégorie 1? Même si c'est un petit
hôtel de 10 ou 12 chambres. Or, cela a été le premier
critère qui a été définitivement établi par
le conseil du tourisme à savoir qu'il fallait régionaliser, tenir
compte du contexte social et économique de chacune des régions
pour arriver avec une classification décente qui corresponde à
chacun des lieux. Et ça, c'est en train de se faire, non seulement c'est
amorcé, mais c'est dans la phase de complètement.
M. HOUDE: M. le ministre, concernant les brochures, les
dépiants, je pense qu'on peut dire, en toute sincérité que
la catégorie de gens la moins renseignée sur ce qui ce passe chez
nous, c'est encore la catégorie des écoliers et des
étudiants. Maintenant que nous savons que vous avez pris sous votre
juridiction la partie des sports et des loisirs, est-ce que c'est possible
d'espérer, pour le printemps prochain, un dépliant fait
spécialement pour la classe êcolière et étudiante,
qui pourrait être distribué dans les écoles ou au moins au
directeur des activités parascolaires ou d'éducation physique?
Par exemple, à toutes nos écoles, leur donnant à ces
milliers de jeunes gens et de jeunes filles ce à quoi ils ont droit de
la part du gouvernement au cours de l'été. Je vous donne un
exemple. Nous avons au Québec depuis, je pense, 1949, deux écoles
provinciales de natation, mais à peu près personne ne sait
ça, les moins renseignés, ce sont les nôtres. Il n'y a pas
tellement de gens qui savent, par exemple, qu'un gars ou une fille de dix-huit
ans, ayant telle ou telle qualification en natation, peut
bénéficier des avantages qu'offre le gouvernement pour aller
faire un
stage de formation donné en collaboration avec la Croix-Rouge
pour devenir instructeur en natation de sécurité aquatique.
Ce qui est vrai pour la natation, ça l'est pour les sciences
naturelles, c'est vrai pour le folklore, c'est vrai pour le ciné-club.
Il y a une quantité d'activités qui existent au Québec,
mais les jeunes ne le savent pas, les professeurs ne le savent pas, et je me
demande si, dans les brochures, étant donné qu'on sait un an
à l'avance, cette suggestion ne pourrait pas peut-être se
réaliser en publiant une liste d'activités, de stages de
formation, de tout ce qu'il peut y avoir et même de déploiement
sportif. Je pense, par exemple, à la traversée à la nage
du lac Saint-Jean, ça pourrait être indiqué tout ça,
dans un dépliant qui s'adresserait aux écoliers et aux
étudiants.
M. LOUBIER: Il faut distinguer entre la récréation
ou les loisirs à but ou à fin touristique qui touchent une
implication économique et ceux qui sont strictement sur le plan
éducatif ou social pour les gens à l'intérieur du
Québec. Or, dans ces brochures-là que nous distribuons et que
nous publions, c'est pour atteindre le touriste québécois mais
plus spécialement le touriste étranger. Et quand le
député de Fabre attire mon attention sur le fait que les jeunes
devraient être renseignés sur les possibilités que le
gouvernement peut offrir gratuitement, le service des loisirs et des sports
pour notre ministère est un nouveau-né. Il n'a pas encore les
yeux ouverts, nous n'avons même pas pu le bercer encore et d'ici quelques
semaines nous pourrions être en mesure de vous dire de quelle
façon nous entendons procéder dans ce secteur-là.
Jusqu'ici ça relève...
UNE VOIX: Du bureau des sports et loisirs.
M. LOUBIER: Du service des sports et loisirs.
M. HOUDE: Non, mais admettez avec moi que je l'ai
spécifié au début et qu'étant donné que nous
sommes aux brochures, dépliants et divers, peut-être
éventuellement, il a possibilité...
M. LOUBIER: On va l'étudier et on verra.
M. MICHAUD: Non, à l'article 4, est-ce que tout
procède par voie de soumissions publiques en ce qui concerne
l'impression des brochures, des dépliants?
M. LOUBIER: C'est qu'à ce moment-là, ça ne
relève pas de la discrétion, du caprice ou du bon plaisir du
ministre ou de ses fonctionnaires, les réquisitions sont faites et
dirigées au service des achats et c'est le service des achats qui, dans
son omnipuissance, demande des soumissions et là c'est fait de la
façon la plus puritaine que nous puissions connaître.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a une marge d'arbitraire?
M. LOUBIER: Pardon. Il n'y a aucune marge d'arbitraire.
M. MICHAUD: Mais vous ne commandez pas les en-têtes de
lettres au service des achats?
M. LOUBIER: Ah! nous sommes obligés. Mieux que ça,
j'ai demandé des cartes parce que le sort en avait été
jeté: j'étais créé ministre...
UNE VOIX: Créé?
M. LOUBIER: Et j'ai demandé...
M. MICHAUD: L'enfantement n'a pas été long.
M. LOUBIER: J'ai demandé l'impression de cartes de
visites. J'ai demandé à un imprimeur de mes amis combien
ça coulerait. Alors, il m'a dit: Environ $85, $90. Mon chef, mon
secrétaire vient me trouver et me dit: J'ai appris qu'il fallait
absolument que ça passe par voie de réquisition, que ça
rebondisse au service des achats et qu'ultérieurement on
désignerait un imprimeur pour vos cartes de visite. Bien, j'ai dit: On
va envoyer ça à cet imprimeur-là et vous lui direz qu'il
m'envoie le compte personnellement et je le paierai, parce que je ne les aurais
pas encore, et je trouvais que cela n'avait aucun sens. Or, ça va
tellement loin actuellement que sur des achats comme ça, on doit
souffrir des délais parfois irréparables parce que des brochures,
quand on procède par voie de soumissions publiques et c'est de
cette façon qu'on procède..
Au service des achats, il est arrivé qu'on recevait les brochures
après le temps où elles auraient été utiles et
ça n'a aucun sens de constater que ça peut prendre trois semaines
ou un mois avant que nous puissions recevoir la réponse du service des
achats qu'ils ont reçu notre requisition et c'est après seulement
qu'ils demandent des soumissions publiques. Avec comme résultat qu'au
bout de deux, trois ou quatre mois, nous recevons des brochures; et
cela peut arriver qu'à ce moment-là. On annonce la chasse
et la pêche par des brochures au mois d'octobre ou novembre, alors que la
saison est terminée.
M. HARVEY: Le meilleur moyen de sauvegarder la faune.
M. JOHNSON; Le service des achats relève de quel
ministère?
M. LOUBIER; De l'exécutif de la province.
M. MICHAUD: Est-ce que la conception graphique des borchures, des
dépliants et des affiches est confiée à SOPEC?
M. LOUBIER: Il n'y en a aucune de confiée à cette
compagnie SOPEC. Cela est confié aux bons soins de différents
studios d'art et, à ce moment-là, cela ne relève pas de la
discrétion ou du bon plaisir du ministre. Ce sont des institutions qui
existent depuis des années et le sous-ministre, à un moment
donné, suggère trois ou quatre, cinq ou six institutions de ce
genre-là qui nous donnent parfois des exemplaires de ce qu'ils
pourraient faire ou encore, lorsque cela est trop pressant, nous demandons
à une compagnie ou deux compagnies de nous produire des...
M. MICHAUD: Quels sont les studios de graphisme qui travaillent
à l'heure actuelle pour le gouvernement?
M. LOUBIER: Pour réconforter le député de
Gouin, je tiendrais à lui dire qu'actuellement au ministère, nous
transigeons avec les mêmes institutions qui ont transigé avec le
gouvernement depuis deux, trois et quatre ans. Nous avons conservé tous
ces gens-là, et même si leur allégeance ne nous
était pas sympathique, nous avons tenu compte de leur compétence,
de leur diligence à répondre à nos besoins.
M. MICHAUD: C'est une question importante, parce que c'est toute
la représentation graphique. Quels sont ces studios avec qui vous faites
affaire?
M. LOUBIER: Vous voulez la liste?
M. MICHAUD: Il doit bien en avoir, je ne sais pas moi...
M. LOUBIER: Il y a Cabana, Séguin &
associés.
M. MICHAUD: Il y en a encore pour les maquettistes de l'Hydro
aussi?
m. LOUBIER: Les qui?
M. MICHAUD: De l'Hydro-Québec.
M. LOUBIER: Les « maqué » quoi?
M. MICHAUD: Les maquettistes, les concepteurs graphiques.
M. LOUBIER: Les concepteurs graphiques. Jean Simard, graphiste de
Québec. Cossette, graphiste de Québec. Trois ou quatre
autres.
M. MICHAUD: En ce qui concerne les affiches grand format, version
française, est-ce qu'il y en a beaucoup qui sont distribuées en
Europe ou aux Etats-Unis? Ou s'il y a qu'une distribution, quelle est la
proportion?
M. LOUBIER: En Europe, moins, parce que notre potentiel
touristique est à peine de 3% en Europe. Aux Etats-Unis beaucoup plus.
Et, aux Etats-Unis, nous nous servons comme foyer de distribution de notre
bureau à New-York et également nous recevons la collaboration
très étroite du bureau fédéral sous
l'administration de M. Cole, et la grande partie de ces pancartes sont
évidemment distribuées aux Etats-Unis.
M. MICHAUD: Est-ce que vous en fournissez gratuitement à
toutes entreprises du Québec qui en font la demande comme les caisses
populaires, les banques?
M. LOUBIER: C'est à leur disposition, aussitôt
qu'elles en font la demande.
M. MICHAUD: Dès qu'elles en font la demande?
M. LOUBIER: Partout dans le Québec.
M. MICHAUD: Elles sont expédiées gratuitement aux
institutions?
M. LOUBIER: Oui.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a un contrôle sur l'affichage
quand vous l'envoyez?
M. LOUBIER: Disons qu'en même temps nous nous en remettons
à la bonne foi de ces gens-là. Mais, deuxièmement, il ne
faut pas oublier qu'on a des inspecteurs d'hôtellerie
aussi qui sillonnent le Québec continuellement et qui nous font
rapport, à un moment donné, de l'utilisation qu'auraient pu faire
certains hôteliers et certains restaurateurs, des pancartes que nous leur
avons fait parvenir. Alors, à ce moment-là nous avons un certain
contrôle ou au moins une certaine surveillance.
M. MICHAUD: La première série d'affiches illustre
des panoramas du Québec, des scènes de neige, etc. Est-ce qu'il y
aura une autre série qui illustrera des manifestations, comme le
carnaval de Québec, la traversée du lac St-Jean?
M. LOUBIER: Le carnaval de Québec, c'est qu'ils ont assez
de revenus pour faire leur propre publicité tant au Québec qu'aux
Etats-Unis; deuxièmement, nous leur donnons des subventions
généreuses. Cette année $32,000. Antérieurement
c'était seulement, je pense, $25,000. Nous leur avons donné
$32,000; les média d'information de toutes les provinces et même
des Etats-Unis prennent des séquences sur le déroulement ou tous
les déploiements qu'il y a au carnaval de Québec, de sorte que la
publicité du carnaval de Québec est faite en grande partie
gratuitement par tous les Etats-Unis. Vous prenez, par exemple, le carnaval du
Lac-St-Jean; encore là le gouvernement, d'une façon assez
généreuse...
M. MICHAUD: La traversée.
M. LOUBIER: ... contribue à la publicité par des
subventions et, étant donné que c'a pris tellement d'ampleur,
encore là les média d'information s'y rendent, les
télévisions, les revues même des revues
américaines où j'ai vu des écrits sur ce genre de
déploiement Ace jour, nous n'avons pas eu d'invitations
persistantes ou insistantes de la part de ces organisations pour inviter le
gouvernement à embarquer à fond de train et ça n'aurait
aucun sens si on procédait de cette façon-là sur toute
l'étendue du territoire.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministère prévoit une
autre série d'affiches et, si oui, selon quels termes?
M. LOUBIER: Nous les renouvelons périodiquement. Ce sont
toujours des scènes du Québec.
M. MICHAUD: Il y en a six, n'est-ce-pas? M. LOUBIER: Il y en a
quinze, actuellement.
M. MICHAUD: Quinze. Vous ne prévoyez pas, au cours de
l'année, en publier d'autres?
M. LOUBIER: Dix autres, cette année. M. MICHAUD: Sur quoi?
M. LOUBIER: Sur des scènes du Québec. M. MICHAUD: Le
paysage.
M. LOUBIER: Cela marche pour les brochures? Article 4,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5, les films. M. LOUBIER: $10,000,
$10,000.
M. HOUDE: Qu'est-ce que vous faites avec $10,000?
M. LOUBIER: Ce qu'il y a de mieuxl Voici, c'est qu'à ce
moment-là on fait part de nos demandes, de nos espoirs ou de nos
aspirations à l'Office du film du Québec et ça appartient
à ce moment-là à cet office de répondre à
notre invitation.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a un court métrage de fait sur
le domaine touristique?
M. LOUBIER: A ce jour? M. MICHAUD: Oui.
M. LOUBIER: Il y en a une vingtaine qui existent actuellement
mais, dans l'esprit du député de Gouin, je pense que c'est
quelque chose de plus précis ce... Si je le comprends bien et si je le
devine bien, c'est: Est-ce qu'il y a, par exemple, un film sur le
Québec, à séquences assez rapides, donnant tout le tableau
du Québec...
M. MICHAUD: Touristique.
M. LOUBIER: ... de toutes les régions? Je ne pense pas que
cela puisse exister présentement. Le sous-ministre me dit que ce n'est
pas possible. Moi, j'ai l'impression que ça pourrait peut-être
devenir possible, étant donné qu'on a divisé actuellement
le Québec en dix régions touristiques. Alors, est-ce qu'il ne
serait pas possible, à un coût un peu supérieur à
celui-là, de produire un film qui donnerait les charmes ou les
beautés naturelles de chacune de ces dix régions touristiques, de
sorte que ça pourrait don-
ner l'éventail de toutes les régions du Québec, de
tous les réseaux touristiques dans un laps de temps assez restreint mais
qui pourrait donner l'eau à la bouche aux touristes éventuels de
l'étranger?
M. MICHAUD: Alors, ces films sur le tourisme sont
distribués par quel réseau? Par des réseaux de
chaînes de cinémas? Ou dans des écoles?
M. LOUBIER: Cela appartient à l'Office du film de les
faire...
M. MICHAUD: C'est l'Office du film qui en assure la
distribution.
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: C'est vous autres qui avez le choix, c'est vous autres
qui commandez d'apporter le film...
M. LOUBIER: On les invite, par exemple, à nous faire
telles et telles séquences avec telles et telles scènes mais, sur
le plan technique, cela appartient à l'office.
M. MICHAUD: Est-ce que vous contrôlez le scénario et
la réalisation technique?
M. LOUBIER: Sur notre demande, oui.
M. MICHAUD: Il y a combien de films, à ce jour, de
disponibles?
M. LOUBIER: Il y en a une trentaine, mais strictement pour le
tourisme, il y en a une quinzaine.
M. MICHAUD: Une quinzaine pour propagande touristique.
M. LOUBIER: Oui, strictement, mais si on le prend au sens large,
une trentaine de productions récentes.
M. HOUDE: Et ça, on peut se procurer ces films-là
gratuitement dans les associations des...
M. LOUBIER: A l'Office du film, comme tous les autres films. Et
ils vont même fournir les projectionnistes gratuitement, pour aller les
diffuser.
M. MICHAUD: Le projet d'un court métrage ambitieux ou un
peu ambitieux sur le Québec touristique, c'est retenu ça?
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Article 6.
M. LOUBIER: Les expositions.
M. MICHAUD: Les expositions sont...
M. LOUBIER: Bien ça, c'est partout dans le Québec
et ça se fait à l'année longue...
M. MICHAUD: Il y en a eu en France aussi?
M. LOUBIER: ... des employés du ministère qui
visitent toutes les régions du Québec avec des expositions et qui
donnent des informations. Nous en avons même qui vont dans les provinces
canadiennes, aux Etats-Unis.
M. MICHAUD: Sans soulever un autre débat constitutionnel,
est-ce que le Québec est représenté dans les expositions
touristiques internationales?
M. LOUBIER: Bien encore là, le Québec ne peut pas
comme tel, avec le régime international actuel, être
représenté officiellement. Mais le fédéral, disons,
ne s'objecte pas, c'est au moins ce qu'il peut faire, à ce que le
Québec ait sa participation mais comme enfant, non pas comme
père.
M. MICHAUD: Bon ça va! Est-ce que le ministère a
nommé ou a l'intention de nommer un attaché touristique à
la délégation générale du Québec à
Paris?
M. LOUBIER: Le ministère a l'intention de nommer un
attaché touristique à Paris.
M. MICHAUD: Est-ce que la nomination est en voie de se faire?
Est-ce que le choix est arrêté? Avez-vous les noms des
postulants?
M. LOUBIER: C'est en gestation et nous espérons que le
plus rapidement possible nous pourrons procéder à cette
nomination, mais vous comprendrez qu'actuellement, à cause de l'Expo,
nous avons dû courir au plus vite aux endroits stratégiques
où étaient nos réservoirs les plus féconds de
touristes, soit aux Etats-Unis. Et nous avons dû négliger,
à regret, par exemple, les pays européens qui ne
représentent qu'à peine 3% de notre réservoir
touristi-
que au Québec. Est-ce qu'il ne faudrait pas songer à
ouvrir d'autres postes touristiques dans d'autres Etats américains,
plutôt que d'aller directement en Europe? Cela, c'est encore à
l'étude mais nous n'avons pas négligé
l'éventualité de la création d'un tel poste à Paris
et d'ailleurs nous avons actuellement des représentants qui tentent,
tant bien que mal, de combiner les deux fonctions, c'est-à-dire de
vendre les aspects industriels et commerciaux du Québec et
également par ricochet d'intéresser les touristes
européens à venir nous visiter.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre aurait éventuellement
l'intention de procéder par voie de concours pour la nomination d'un tel
attaché?
M. LOUBIER: Disons qu'à ce moment-là nous allons
procéder de la façon la plus régulière possible et
de façon la plus avantageuse, pour avoir le meilleur représentant
en Europe.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sur les expositions, je ne sais
pas si...
M. HARVEY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 7, autres dépenses. Poste
budgétaire 7, service de l'hôtellerie.
UNE VOIX: Autres dépenses: $8,000, $13,000.
M. HOUDE: Qu'est-ce que c'est la contribution du
gouvernement?
UNE VOIX: A Ottawa? M. HOUDE: Fédérale.
M. LOUBIER: C'est une participation d'Ottawa pour une campagne
publicitaire pour inviter c'est fait à l'échelle
interprovinciale par exemple les touristes non pas uniquement à
venir visiter le Québec mais à aller visiter l'Ontario, à
aller visiter d'autres provinces et, à ce moment-là, le
fédéral participe à 50% des dépenses dans toutes
les provinces, non seulement dans le Québec, mais aussi dans les autres
provinces.
M. HOUDE: Est-ce que le ministre a l'intention, maintenant que
les sports et loisirs font partie de son ministère, de
récupérer l'argent qui n'a jamais été
récupéré concernant...
M. LOUBIER: Je n'ai pas étudié le problème
encore.
M. HOUDE: ... les sports qui est resté entre les mains
d'Ottawa.
M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. MAILLOUX: Est-ce que la différence des salaires
correspond à des engagements de nouveaux inspecteurs d'hôtels?
M. LOUBIER: A quel endroit, ça? A traitements? Voici,
c'est qu'il y a évidemment des inspecteurs additionnels, mais il y a
également une augmentation de salaires prévue pour certains
inspecteurs à venir et nous voulons, non pas condamner la qualité
des inspecteurs que nous avions, mais nous voulions donner plus de lustre et
plus de capacités aux inspecteurs que nous allons engager de sorte que
les exigences tant sur le plan académique que sur le plan
expérimental seront plus accentuées que celles qui
prévalaient antérieurement.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 6 est adopté.
M. LOUBIER: Nous sommes rendus auposte budgétaire 7,
premièrement.
M. MICHAUD: A l'exception des subventions.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 7, article 2.
M. LOUBIER: Au poste budgétaire 7, article 2, l'article 1
a été adopté.
M. MAILLOUX: Frais de voyage, c'est un supplément...?
M. LOUBIER: Alors, frais de voyage, article 2.
M. MAILLOUX: C'est un supplément ça qui...?
M. LOUBIER: Frais de voyage, $90,115. C'est à cause du
nombre d'employés qui augmentent, nous allons être obligés
de payer plus de dépenses de frais de voyage.
UNE VOIX: Très bien.
M. MICHAUD: Est-ce que la question est recevable, quelles sont
les modifications prévues à la loi de l'hôtellerie?
M. LOUBIER: Bien, pas actuellement.
UNE VOIX: Bien, si vous voulez qu'on en parle.
M. MICHAUD: Je ne sais pas où cela va tomber.
M. LOUBIER: A quel niveau?
M. MICHAUD: La Régie des alcools.
M. LOUBIER: La Régie des alcools ne relève pas du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. MICHAUD: Je sais que vous avez déjà fait des
déclarations au sujet de...
M. LOUBIER: Non, seulement j'ai fait des déclarations,
j'ai fait des pressions auprès du ministère de la Justice et vous
avez entendu avec plaisir l'annonce faite par le ministre de la Justice
à l'effet qu'un projet de modifications était à
l'étude au conseil des ministres et que nous espérions que dans
un avenir rapproché, une loi amendée, une loi moderne, une loi
plus souple, moins hypocrite, soit adoptée le plus rapidement possible
et vraisemblablement...
M. MICHAUD: Au cours de la session?
M. LOUBIER: ... au cours de la présente session.
M. MICHAUD: Au cours de la présente session?
M. MAILLOUX: A l'article 5. M. LOUBIER: Approuvé
par...
M. MAILLOUX: Au sous-article 5, est-ce que l'on pourrait avoir le
nom des endroits où seront donnés les cours
d'hôtellerie?
M. LOUBIER: Oui, oui. Il y en a eu un dans les Laurentides, il va
en avoir un à Sherbrooke, il va en avoir un en Gaspésie, il va en
avoir un dans la région de Québec, probablement au lac Beauport,
dans le lac Saint-Jean...
M. FRASER: Est-ce que les hôteliers sont avertis?
M. LOUBIER: Ah oui! ils sont prévenus longtemps d'avance,
et nous avons l'intention d'amplifier ces cours-là qui existaient depuis
quelques années et nous avons l'intention de leur donner encore plus de
corps.
M. HARVEY: Est-ce que vous avez l'intention d'inviter le
concessionnaire ici du café du parlement?
M. LOUBIER: Oui.
M. HARVEY: Très bien.
M. LEDUC (Laviolette): Non, mais les endroits où il n'y en
a pas, est-ce que les hôteliers sont convoqués tout de
même?
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. MAILLOUX: Dans un rayon de trente à quarante
milles.
M. LOUBIER: ... publiquement par les journaux.
M. MAILLOUX: Un rayon d'une cinquantaine de milles.
M. MICHAUD: Comment se fait le recrutement du personnel, des
inspecteurs?
M. LOUBIER: Bien, la Fonction publique qui, préalablement,
de concert avec les autorités de notre ministère ont
établi des normes, des conditions d'admission, conditions tant sur le
plan académique que sur le plan de l'âge, les possibilités
de chacun des individus, de ses antécédents, de son
expérience ou encore comme dirait Bellemare: « Cela swing dans le
manche».
Il y a un concours qui vient d'être annoncé il y a à
peine quelques jours.
M. HOUDE: M. le ministre... M. MICHAUD: Salaire?
M. LOUBIER: Salaire $5,100 à $6,200 au lieu de $4,000
à $5,000.
M. MICHAUD: Le rôle exact des inspecteurs est de
vérifier le respect des règlements en ce qui concerne
l'affichage.
M. LOUBIER: Oui, premièrement la loi de l'affichage;
deuxièmement, l'administration et la tenue de chacun des hôtels,
des restaurants également, et troisièmement, vérification
dans les registres d'hôtels. Là sur des rapports, c'est par ces
gens-là que nous avons découvert, il y a quelques mois, que
plusieurs motels et quelques hôtels de la région de
Montréal se préparaient à effectuer des hold-up à
répétition pour le tourisme de l'Expo et c'est de là
qu'est née la législation.
M. MICHAUD: Est-ce qu'actuellement il y a eu des
procédures de prises contre certains hôteliers...
M. LOUBIER: Oui. Il y en a même eu ici dans la
région de Québec et nous nous sommes aperçus qu'en nous
dirigeant vers un sanctuaire où, selon les catholiques, il s'effectue
des miracles, sur quinze hôtels, quatorze transgressaient la loi. Les
touristes ne voyaient pas beaucoup de miracles, le seul miracle qu'ils
voyaient, c'est quand revenant de là, ils se demandaient comment il se
faisait qu'ils n'avaient plus rien dans leurs poches. Cela on a
réglé ça aussi.
M. MICHAUD: La loi est assez sévère, quelles sont
les pénalités?
M. LOUBIER: Les pénalités actuellement, un instant,
il y a l'amende.
M. MICHAUD: Combien pour la première fois?
M. LOUBIER: La première offense, $50. Ridicule, pas assez
haut. Si c'est une corporation: $100, $200 pour récidive.
M. HOUDE: M. le ministre, je ne sais pas si cela entre dans
l'article 7, mais je le pense bien. Cela doit faire depuis l'âge de 15
ans que j'entends parler, gouvernement après gouvernement, de
l'établissement d'un réseau d'auberges de jeunesse. Est-ce que
c'est dans vos projets, premièrement, d'établir un réseau
d'auberges de jeunesse?
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: La réponse, c'est oui.
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: D'accord. Deuxièmement, pour les auberges, parce
qu'il existe déjà...
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: La réponse, c'est oui. Deuxièmement, pour
les auberges qui existent déjà, au moins sur papier, Canadian
Youth Hotel Association, il existe déjà des organismes, centres
de loisirs, appelez-les comme vous voulez, qui portent le nom d'auberges de
jeunesse. Or, dans certains milieux particuliers des Laurentides, par exemple,
je sais que les hôtelliers se plaignent parfois de certaines auberges de
la jeunesse qui, en réalité, n'en sont pas mais qui viennent
carrément en compétition avec l'hôtellerie parce que,
parfois, enfin disons qu'il n'y a pas de différence entre ce genre
d'auberges de la jeunesse et véritablement l'hôtel. On vend
même, dans certains cas, dit-on de la boisson et des choses du genre.
Est-ce qu'il y a des lois actuellement qui existent? Je l'ignore, ou est-ce
qu'il y en aura?
M. LOUBIER: Des lois qui existent pour?
M. HOUDE: Pour définir exactement ce que c'est qu'une
auberge de la jeunesse.
M. LOUBIER: Non. Il n'y a absolument rien actuellement et
ça ça fait l'objet d'études par notre comité de
planification qui prendra une nouvelle vigueur d'ici quelques semaines. Nous
avons discuté de façon explorative l'éventualité de
parsemer le Québec d'auberges de la jeunesse mais ça n'a pas pris
un corps définitif et, vraisemblablement, ça pourra aller
à l'an prochain avant que nous puissions arriver avec une politique
consistante dans ce domaine-là. Là encore, ça va nous
aider et nous favoriser d'avoir draîné chez nous le service des
sports et de loisirs parce que ça va donner une politique plus
cohérente à l'ensemble du problème, et je pense que le
ministère de l'Education a à ce jour des mémoires qui vont
nous être transmis, dans lesquels mémoires il y avait justement
des prévisions pour la création éventuelle de telles
auberges.
M. HOUDE: Maintenant, à cause de l'Expo, les
règlements, les inspecteurs que vous avez, qui doivent visiter
concernant l'affichage, par exemple, des chambres, le prix des repas et tout
ça, est-ce que vous avez vérifié ou est-ce que vous pouvez
vérifier si ces mêmes inspecteurs ont visité certaines
soi-disant auberges de la jeunesse qui existent présentement?
M. LOUBIER: C'est que c'est conjointement par les deux
ministères: Tourisme, Chasse et Pêche, et également le
Secrétariat de la province. Et tous ceux qui détiennent un permis
d'hébergement sont visités par nos inspecteurs et par le
Secrétariat de la province indépendamment des cas qui se
présentent.
M. MICHAUD: Ainsi, les auberges de la jeunesse, dans votre
conception, est-ce que ça serait des entreprises exploitées par
l'Etat ou par l'initiative privée?
M. LOUBIER: Ce qu'on a eu comme expérience, par exemple,
avec ce que j'appellerais l'industrie du camping, où dès les
premiers mois que j'ai été au ministère, j'ai
promené à travers la province l'invitation à l'entreprise
privée: S'il-vous-plaît, lancez-vous là où c'est
rentable
dans le camping. Et le résultat a été
malheureusement décevant: et nous avons l'impression que, dans les
auberges de la jeunesse, nous devrons donner le pas et qu'ultérieurement
il ne serait pas codamnable ou inconcialiable avec le ministère, que
l'entreprise privée, respectant nos normes, respectant les
classifications qu'on y fera et les conditions qu'on y apportera que
l'entreprise privée...
M. MICHAUD: Parce que pour l'instant...
M. LOUBIER: Mais au départ, il faudra
nécessairement que l'Etat marque le pas et que l'Etat donne l'exemple
à l'entreprise privée. Qu'est-ce qu'on peut faire...
M. MICHAUD: Ceci reste un voeu pieux; pour l'instant, il n'y a
pas de budget pour ça.
M. LOUBIER: Ce n'est pas un voeu pieux, c'est parce que je l'ai
dit tout à l'heure. Est-ce que le député de Gouin voudrait
qu'on réalise et qu'après on consulte, ou si le
député de Gouin normalement voudrait qu'on commence par
planifier, qu'on commence par arriver avec une politique d'ensemble et
qu'après on réalise? Parce qu'actuellement on n'avait pas l'ombre
d'un dossier sur les auberges de jeunesse, pas l'ombre d'un dossier. Or, il
nous a fallu d'abord jeter un coup d'oeil sur...
M. MICHAUD: Est-ce que le sujet n'a jamais été
étudié avant que vous preniez le pouvoir?
M. LOUBIER: A ma connaissance il n'y a rien au ministère
me disant, me révélant que le problème a été
étudié.
M. HOUDE: Mais c'est ça, enfin vous allez peut-être
en retrouver certains dossiers, étant donné qu'un certain service
qui vient de l'Education s'en va chez vous.
M. LOUBIER: Oui, de l'Education.
M. HOUDE: Est-ce qu'il existe vraiment une association d'auberges
de la jeunesse?
M. LOUBIER: Ah! vous venez de comprendre. C'est ce que j'ai dit
tantôt, qu'il y avait des mémoires du ministère de
l'Education qui...
M. HOUDE: Qui vont vous arriver là.
M. MICHAUD: A ce sujet-là.
M. HOUDE: Maintenant, M. le Ministre, vous avez
déclaré avec raison là, que vous avez été
peut-être déçu de la réponse de l'entreprise
privée concernant le camping, et vous avez un doute concernant les
auberges de jeunesse et par ricochet, disons, les colonies de vacances pour
plus tard. Mais votre autre projet d'un crédit touristique ou de la
possibilité qu'on aura, nous, de l'entreprise privée (je dis nous
parce que là, je parle en tant que propriétaire de colonie de
vacances) d'emprunter du gouvernement pour développer des centres
touristiques ou de vacances, tout cela. Est-ce que ça c'est un
projet?
M. LOUBIER: Ce n'est pas un rêve pieux parce qu'à ce
moment-là, M. Bossé qui est le conseiller juridique senior du
ministère, M. l'avocat, Me Gérald Bossé qui est ici
et...
M. HOUDE: C'est bien décevant, M. le ministre, on vient de
me dire que je n'ai pas le droit d'emprunter parce que je suis
député.
M. LOUBIER: En regardant mon avocat senior du Ministère,
vous allez constater que c'est l'avocat le plus compétent que f ai au
ministère, c'est qu'il a terminé il y a environ deux semaines les
projets que nous avons soumis au conseil des ministres pour
l'établissement éventuel d'un crédit touristique. Je le
souhaite, non pas pieusement, mais ardemment que ce projet de loi soit
déposé dès la présente session en Chambre. Et ce
serait urgent, mais M. Bossé travaille à ce projet-là
depuis, je pense, une couple de mois, deux ou trois mois. Nous avons dû
obtenir des renseignements, nous avons dû voir, par exemple
deviner ou voir des esquisses de ce que ça produirait tant sur le
plan des demandes que sur le plan économique et social de chacune des
régions. Là, nous sommes en mesure de l'étudier au conseil
des ministres et je souhaite que, si l'obstruction systématique ne se
continue pas, nous puissions avancer la discussion...
M. MICHAUD: Il n'y a pas eu d'obstruction
systématique.
M. LOUBIER: ... des législations et obtenir, dès
cette année, la création de ce crédit touristique qui,
dans mon opinion, va inciter l'entreprise privée à
améliorer la qualité des services et également
améliorer sensiblement l'aspect physique, l'aspect de
l'équipement, de la restauration et de l'hôtellerie et va
s'étendre, va rayonner sur le champ du camping, des colonies de
vacances, etc. Nous allons commencer cette aventure-là avec un budget
assez modeste, quit-
te éventuellement à l'augmenter à la mesure des
demandes et à la lumière de l'expérience qu'on aura
faite.
M. MICHAUD: Mais sans briser le secret jaloux qui entoure
là la préparation de la loi, est-ce que ce
crédit-là va être une garantie de la province ou bien si
l'Etat va lui-même débloquer les crédits?
M. LOUBIER: Voici, c'est qu'à ce moment-là le
projet soumis contient deux éventualités. L'une par garantie,
l'autre par prêt sous forme du crédit agricole. Il appartiendra au
cabinet de décider laquelle de ces deux solutions va s'avérer la
plus profitable et pour l'emprunteur et pour le préteur, le
gouvernement.
M. MICHAUD: Et ça s'appliquerait à quelle
catégorie de postulants? Aux hôteliers?
M. LOUBIER: Aux propriétaires de camping, aux
propriétaires de restaurants, aux propriétaires de colonies de
vacances, tout, même aux « outfitters »...
UNE VOIX: Mais pas aux députés...
M. LOUBIER: ... et évidemment, à ce
moment-là, nous allons obéir à des normes
préalablement établies et ce n'est pas, par exemple, celui qui,
par caprice, ou qui se lève le matin, qui se sent la vocation
spontanée d'être restaurateur, qui va pouvoir s'ouvrir, s'acheter
une roulotte, vendre des patates frites et obtenir $5,000 de prêt du
gouvernement. Non. C'est pour améliorer la qualité de la
restauration dans ses repas et également dans ses services et nous
voulons relever le niveau de la gastronomie au Québec et
également nous voulons élever le niveau de la qualité du
gîte, que le gîte, que se soit le camping, ou que cela soit dans
l'hôtellerie.
M. MICHAUD: En parlant de relever le niveau de la gastronomie,
est-ce que vous êtes intervenu auprès de la régie des
alcools afin d'essayer de bloquer le prix des vins; je ne parle pas des
alcools, mais le prix du vin qui monte en flèche d'une façon
inconsidérée pour les amateurs de vin alors qu'il est
considéré comme un aliment...
M. LOUBIER: C'est-à-dire qui a monté en
flèche depuis trois ans et qui a reçu une impulsion draconienne
l'an passé et cette année une augmentation assez minime. Par
exemple, la bouteille du Clos Saint-Odile, qui se vend $2.60 cette
année, était à $2,50 ou $2.55 l'an passé. Alors, je
ne pense pas que le dégustateur de vin, pour 5 ou 10 cent la bouteille,
va s'empêcher d'en déboucher une...
M. MICHAUD: Le Beaujolais, la bouteille, de $1.90 à $2.20,
pour les amateurs de Beaujolais...
M. LOUBIER: Je n'ai pas vérifié.
M. MICHAUD: Moi, j'aime mieux le vin rouge!
M. LOUBIER: Ah je comprends! Vous avez tellement une
déformation...
UNE VOIX: ... gastronomique!
UNE VOIX: Vous mourrez plus jeune!
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce que...
M. BRISSON: Dans cette nouvelle loi, le budget peut être de
combien environ? Le budget pour...
M. LOUBIER: Je ne veux pas, à ce stade-ci, le
déclarer parce que c'est au conseil des ministres.
UNE VOIX: C'est complètement hors d'ordre!
M. BRISSON: Cet argent-là est pris à même
le...
M. LOUBIER: Je ne peux pas le dire actuellement! Mais disons
qu'il y a deux éventualités garanties.
M. LE PRESIDENT: A la demande générale, est-ce que
nous pouvons revenir à l'article 3?
M. LOUBIER: Non. Nous étions rendus à l'article
5.
M. LE PRESIDENT: Je crois que nous venons de terminer le...
M. LOUBIER: On a étudié les cours
d'éducation hôtelière et tout ça.
M. LE PRESIDENT: On a terminé les cours d'éducation
hôtelière.
M. LOUBIER: C'est ça! C'est fait! M. MAILLOUX: Article 7,
accepté.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a des missions gastronomiques de
prévues?
M. LOUBIER: Par le ministère? Non. Mais je pourrais, par
exemple, je pourrais tenter d'obtenir une allocation quelconque du ministre des
Affaires culturelles pour que notre savant collègue et érudit
collègue, ministre et député de Gouin, puisse se rendre en
Europe vendre les charmes et les subtilités de la langue
française et en même temps se regorger...
M. MICHAUD: Pourquoi le ministère des Affaires
culturelles? Vous voulez qu'on aille en Grèce?
M. LOUBIER: ... des saveurs gastronomiques de l'Europe.
M. MICHAUD: Vous voulez qu'on voyage en Grèce.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 7, adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire8: Inventaire canadien
des terres.
M. LOUBIER: Voici, globalement, pour vous donner une
compréhension globale de ce poste budgétaire-là...
M. MAILLOUX: Si on a acceptait 8, 9 et 10...
M. LOUBIER: Oui, c'est payé par le fédéral
au complet, sauf qu'il y a une sommede $1,000, je pense, qui est payée
par le provincial. Ce sont des gens qui ont été appointés.
Est-ce que le terme est français, M. Michaud?
M. MICHAUD: Non, certainement pas français.
Assignés.
M. LOUBIER: Qui ont été assignés par le
gouvernement fédéral à inventorier nos richesses
naturelles et à dresser un bilan que nous pouvons offrir tant sur le
plan de la récréation que sur le plan d'accessibilité aux
territoires que sur le plan faunique. Or c'est un peu nébuleux. Cela
vient du fédéral.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 8, accepté. Poste
budgétaire 11.
M. MAILLOUX: Non, non, postes budgétaires 9 et 10.
M. LOUBIER: Pour les postes budgétaires 9 et 10, retournez
à la première page.
UNE VOIX: A la page 153.
M. LOUBIER: Le conseil du tourisme $50,000.
M. MICHAUD: Au conseil du tourisme.
M. LOUBIER: Oui, $50,000.
M. MICHAUD: A quoi est-ce consacré?
M. LOUBIER: Ces $50,000 sont consacrés d'abord...
UNE VOIX: Aux opérations.
M. LOUBIER: ... aux frais de déplacement de ces
gens-là.
UNE VOIX: Au secrétariat.
M. LOUBIER: Au secrétariat permanent, ce qui n'existait
pas préalablement et ces gens-là ne pouvaient travailler de
façon efficace simplement en se rencontrant, en discutant sans avoir
cléricalement ce qu'il faut pour...
M. MICHAUD: Cléricalement, ce sont les choses qui ont
affaire au clergé.
M. LOUBIER: Bien, disons que dans les bureaux d'avocats ou dans
les bureaux d'administration, quand on parle de fautes cléricales, il
n'y a pas de curé qui est en dessous de ça.
UNE VOIX: Il n'y a pas de jupes.
M. MICHAUD: Selon l'esprit de la langue française, ce
serait...
M. DEMERS: Si vous voulez, aujourd'hui, on va se servir du
nom.
M. LOUBIER: Prenez l'esprit qui a prévalu depuis le
début et parlons, nous, pour nous comprendre.
M. MICHAUD: Allons-y pour les erreurs... UNE VOIX:
Accepté.
M. LOUBIER: Alors nous avons institué un
secrétariat permanent qui va permettre aux membres du conseil du
tourisme de pouvoir avoir à leur disposition tout ce qu'il faut pour un
nou-
veau bureau, au point de vue communication et en même temps avoir
un genre de directeur permanent qui va s'occuper, se préoccuper et
consacrer ses énergies et toutes ses heures de travail pour traduire
dans le concret les idées qui ont été conçues par
les membres du conseil.
M. MICHAUD: Est-ce que le conseil du tourisme est uniquement
consultatif? Est-ce que vous lui commandez des...
M. LOUBIER: Absolument, il est uniquement consultatif. Il serait
impensable que le conseil du tourisme devienne une entité
exécutive dans le gouvernement puisqu'il n'apas à répondre
devant le peuple, devant la Chambre, des actes qu'il aurait posés.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il a certaines initiatives de certains
travaux, de certaines enquêtes?
M. LOUBIER: Disons qu'il a l'initiative de plusieurs travaux. Il
a la tâche, d'abord, d'étudier les améliorations qu'il
pourrait apporter dans le domaine de l'hôtellerie, de la restauration,
dans le camping, et il a pour ainsi dire la vocation de conseiller, de diriger
le ministre dans la planification dans le secteur du tourisme. Et, de concert
avec l'exécutif du ministère, à un moment donné,
nous en venons à concilier, sur le plan budgétaire, les espoirs
manifestés par le conseil du tourisme.
M. HOUDE: Parlons d'avenir. Est-ce que ce conseil n'a pas
déjà son secrétariat?
M. LOUBIER: Non.
M. HOUDE: C'est prévu pour quand ça?
M. LOUBIER: C'est prévu pour aussitôt que ça
sera adopté, si c'est adopté cette année.
M. BRISSON: L'établissement du secrétariat dont
vous parlez, combien est-ce que ça peut coûter?
M. LOUBIER: $50,000 au plus, tout ça.
M. BRISSON: L'an dernier, avec les $50,000, que s'est-il
passé?
M. LOUBIER: Il s'est passé qu'il y a eu une remise de
$40,000 parce qu'il ne fonctionnait pas.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a des jetons de présence pour
les...
M. LOUBIER: On a donné naissance, il y a quelques mois,
nous avons nommé des personnalités, par exemple, comme M.
Pollack, de chez Isidore Pollack...
UNE VOIX: Gérard Delage.
M. LOUBIER: Et en passant, je tiens à signaler, à
ceux qui sont tentés de dire que j'ai un penchant vers le racisme que,
pour la première fois au Québec, un homme de naissance
israélite, (et non seulement de naissance is-raélite, mais un
libéral notoire), a été nommé par le ministre
actuel, pour la première fois au Québec, sur le conseil du
tourisme. Et en second lieu, il y a M. Gérard Delage, M. Lucien Bergeron
de l'Office du tourisme de Montréal, il y a M. Philippe Plamondon, qui a
été le précurseur de l'ère dynamique du ski dans la
région de Québec et un peu partout; il y a également le
docteur Labrie, sous-ministre, M. Cha-put, qui a été l'architecte
du carnaval de Québec et M. Genest, de Sherbrooke, qui est un industriel
et un propriétaire d'hôtel émérite et notoirement
apprécié par la qualité des services qu'il donne à
la région de Sherbrooke.
M. MICHAUD: Et vous pensez qu'avec $50,000 vous allez faire du
conseil du tourisme un instrument de planification efficace.
M. LOUBIER: Ces gens-là, d'abord, ne reçoivent pas
d'émoluments. Deuxièmement, nous avons eu la main heureuse en
ayant M. Pollack, qui est également président de l'Association
canadienne du tourisme pour toutes les provinces du Canada. Il a une
compétence inoui'e dans ce secteur-là et, sans qu'il en
coûte un sou, fait profiter le Québec de ses connaissances, de ses
expériences. Nous avons M. Gérard Delage. S'il fallait un jour
tenter d'élever ou d'éduquer un homme pour avoir la
compétence de M. Delage, ça pourrait coûter $50,000 ou
$100,000 à la province. Or, nous sommes allés chercher, dans
chacun des secteurs des activités touristiques du Québec, les
plus belles compétences sans que ça ne coûte un sou au
gouvernement pour leur éducation puisqu'il sont déjà
formés. Nous pouvons profiter de leur expérience, nous pouvons
profiter également de leur talent et ces gens-là paient à
90% toutes leurs dépenses et font bénéficier
également le gouvernement des voyages qu'ils effectuent
périodiquement sinon rituellement dans les pays étrangers. Je
songe également à M. Plamondon qui est allé étudier
en Suisse, qui est allé étudier en France, le système des
écoles d'hôtellerie, avec ce qu'il faut pour faire fonctionner une
école d'hôtellerie. Et,
actuellement, il nous fait bénéficier de toutes ses
connaissances sans que ça coûte un seul sou à la province.
Or s'il fallait traduire cette somme d'argent par l'engagement de nouveaux qui
travailleraient au gouvernement, ça coûterait environ de $300,000
à $400,000.
M. MICHAUD: Le conseil s'est réuni combien de fois depuis
le 5 juin?
M. LOUBIER: Il s'est réuni périodiquement et, pour
la première fois depuis qu'il a été créé,
c'est la première année que le conseil se réunit aussi
assiduement et aussi périodiquement, pratiquement à tous les
quinze jours. Il avait été deux ans sans se réunir
antérieurement. Alors, à tous les quinze jours ou trois semaines
il se réunit, et avec le secrétariat permanent,eh bien, ça
fonctionnera 365 jours par année.
M. MICHAUD! A tous les quinze jours.
M. LOUBIER: ... Littéralement et je pense qu'à ce
moment-là, nous pourrons avoir des conceptions nouvelles et des
idées fantastiques provenant du conseil du tourisme.
M. MICHAUD: Et qui fait le lien entre le ministère du
Tourisme et le conseil?
M. LOUBIER: Le sous-ministre en titre et le sous-ministre adjoint
du Tourisme assistent régulièrement à ces réunions
et le ministre a assisté à quelques reprises, trop rarement. A
cause des engagements et des occupations, il est impossible pour un ministre
d'assister régulièrement à ces séances-là,
mais les sous-ministres y sont.
M. MICHAUD: Le ministre aurait-il objection à nous donner
le procès-verbal des réunions du conseil, s'il y a un
procès-verbal quelconque?
M. LOUBIER: Etant donné que c'est un comité
purement consultatif, étant donné que l'Opposition et même
les ministériels pourraient, à un moment donné, prendre
certaines bribes des assemblées délibérantes ou des
assemblées des membres du conseil du Tourisme, je ne pense pas que cela
servirait ni l'intérêt du gouvernement, ni l'intérêt
de la province, d'avoir actuellement des procès-verbaux de ces
assemblées.
M. MICHAUD: Vous croyez que cela irait à l'encontre de
l'intérêt public?
M. LOUBIER: A l'encontre de l'intérêt public, parce
que toutes ces délibérations pour- ront aboutir par un
mémoire rédigé, consistant sur tous les secteurs, et
à ce moment-là, je n'aurai aucune objection, non seulement
à en distribuer parcimonieusement à certains
députés de l'Opposition, mais tous les membres de la Chambre
seront saisis de ce mémoire et pourront en faire soit la critique
destructive ou constructive, selon chacun des députés, leur
conception, leur formation, leur orientation.
M. MICHAUD: Et leur morphologie. M. LOUBIER: Ah? Très
bien.
M. MAILLOUX: Au sujet de l'engagement de M. Pollack, est-ce que
vous vous étiez informé auprès du député de
Montmorency au sujet de la construction d'un garage, vu qu'à la
séance d'hier soir, vous n'y étiez pas?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, je n'étais pas là.
Maintenant, M. Pollack n'avait pas été engagé, il a
été invité à participer.
M. MAILLOUX: M. le Président, avant de passer à
l'article 11, je voudrais bien qu'il soit entendu qu'on a le droit de revenir
en Chambre au cas où d'autres collègues voudraient
participer.
M. LOUBIER: Al'article 11? Non, parce qu'on a convenu ce matin
que l'article 2 était réservé pour la Chambre.
M. MAILLOUX: Pour la Chambre? Cela va. Non, en autant qu'il y a
un article de réservé, c'est très bien.
M. LOUBIER: Oui.
M. MICHAUD: Il semble y avoir confusion dans la... pas la
jurisprudence, mais dans ce qui a été établi auparavant.
Est-ce que ce n'est pas le droit de l'Opposition de choisir les sujets...
M. LOUBIER: Non, voici. L'Opposition a le droit d'accepter sans
aucune restriction le budget ou encore d'exiger qu'un article au budget soit
réservé pour les discussions de la Chambre. Ce droit-là
étant accordé, il appartient au ministre de décider par la
voix du président quel sera l'article à la Chambre.
M. HOUDE: Mais en Chambre, on a le droit de revenir sur n'importe
quel sujet comme question, non?
M. LOUBIER: Non, non.
M. BRISSON: M. le Président, je ne suis pas d'accord avec
cela. Si l'on se réserve un article, il faut qu'il soit de notre choix,
parce que sans cela, vous choisissez n'importe lequel, celui qui va vous
encombrer le moins.
M. LOUBIER: C'est qu'à ce moment-là,... M. BRISSON:
Au point de vue démocratie...
M. LOUBIER: ... au point de vue démocratie, il y a un
autre facteur. C'est que s'il fallait par exemple que, comme ce matin, a un
moment donné, il y a eu un manque d'entente entre les
députés de l'Opposition sur un sujet donné... Les uns
voulaient telle affaire, les autres voulaient telle autre affaire. Si la
démocratie...
M. MICHAUD: A quoi référez-vous?
M. LOUBIER: ... signifie désordre, anarchie,...
M. MICHAUD: A quoi référez-vous, là?
M. LOUBIER: Bien, ce matin par exemple, on voulait discuter
l'article 2 et l'article 11 en même temps. Alors j'ai dit très
bien.
M. MICHAUD: Cela, c'est une question de procédure,
M. LOUBIER: Encore là, c'est une question de
procédure acceptée par l'expérience.
M. BRISSON: Cela dépend de l'attitude, M. le
Président.
M. MAILLOUX: M. le Président, je m'objecte à ce que
le ministre vient de nous dire là pour une raison. C'est que, depuis les
quelques années que nous siégeons en Chambre, l'Opposition a
toujours eu le droit d'accepter l'ensemble des articles, quitte à se
réserver son droit de revenir en Chambre pour une discussion
générale, alors que d'autres collègues peuvent avoir des
choses à dire sur des articles qui ont été acceptés
par le comité. Je pense que le...
M. LOUBIER: Incidemment, ce qui nous avait été
reproché l'an passé, si vous vous souvenez de la bataille qu'il y
avait eue en Chambre par M. Lesage, je pense, qui nous disait: Ecoutez,
qu'est-ce que cela nous donne de siéger en comité s'il faut
reprendre tout le budget?
UNE VOIX: C'est cela.
M. MAILLOUX: M. le Président, j'ai l'impression que...
M. LOUBIER: Or, j'avais entre autres sur le ministère de
je ne me souviens pas exactement lequel j'ai voulu revenir
à un article, et on avait dit à ce moment-là: Bien,
écoutez; que va produire comme efficacité le travail des
comités si chacun des députés de l'Opposition en cette
Chambre veut rediscuter chaque article du budget?
M. FRASER: M. le Président, l'expérience...
M. LOUBIER: Aux deux comités auxquels j'ai assisté
le ministre arrivait et nous disait: Voici, (comme j'ai fait ce matin), si vous
n'avez pas d'objection, nous allons réserver tel article et pour ceux
qui n'étaient pas ici, c'est bien dommage. Mais s'il fallait attendre
que tousles membres du comité soient ici pour décider! Et ce
matin, vous regarderez dans les Débats, il y a eu entente qu'on gardait
tel article, entente avec ceux qui étaient ici. Cela a été
réglé comme ça. Alors, aujourd'hui, un ou deux autres
députés arrivent et nous disent: Il faudrait à
présent garder un autre article.
M. MAILLOUX: M. le Président, peu importe ce qui a pu
être décidé ce matin par les membres du comité, il
demeure un fait, qui a existé depuis 1962 que je siège à
la Chambre, que les députés de l'Opposition ont eu le droit de
reparler de sujets discutés à des comités. Je pense qu'on
n'a qu'à lire le journal des Débats de 1963, 1964 et 1965 et l'on
remarquera que le parti au pouvoir n'a jamais chicoté...
M. LE PRESIDENT: M. Mailloux je dois vous confirmer qu'il a
été accepté ce matin, que l'article « subvention
» a été retenu pour discussion en Chambre.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre pourrait convenir qu'il y a
lieu d'accepter, disons donc, la discussion de la politique
d'intégration du service des loisirs et des sports du ministère
de l'Education pour la discussion à la Chambre?
M. LOUBIER: Bien, j'ai décidé ce mata...
M. MICHAUD: Mais, étant donné que c'est tellement
nouveau, que c'a été annoncé ce matin, on pourrait
difficilement discuter cela ici, c'est évident. Il faut se
préparer pendant quelques jours...
M. LOUBIER: Je ne le discute pas ici.
M. MICHAUD: Non, non. D'accord, ça... et nous
réserver l'article 11, disons, pour discussion...
M. LOUBIER: Non, non, c'a été fait ce matin et je
vois où veulent se percher certains députés de
l'Opposition. J'ai même dit l'autre jour au député de
Kénogami, vous lui demanderez: Quel article voulez-vous qu'on retienne?
L'article 11, je sais que c'est juteux pour vous autres, parce qu'il y a
quelques contrats qui se sont donnés sans soumission. Voulez-vous qu'on
le garde pour la Chambre celui-là? J'ai même invité le
député de Deux-Montagnes à ne pas manquer de discuter de
l'article 11, c'est important pour lui. Et ce matin j'ai
réitéré l'invitation; on a commencé à
discuter et j'ai suggéré aux membres du comité que nous
pourrions discuter tel article, pour telle ou telle raison et les membres du
comité ont accepté.
M. MICHAUD: Mais le ministre conviendra que le débat sur
l'intégration du service des loisirs et des sports du ministère
de l'Education est une chose tout à fait nouvelle. Nous ne sommes pas
préparés.
M. LOUBIER: D'accord.
M. DEMERS: Cela va en Chambre.
M. MICHAUD: D'accord, mais si nous avions eu le choix ce matin.
On n'a même pas le choix. C'est impératif que cela aille en
comité plénier.
M. LOUBIER: Mais non. Ecoutez un peu, je l'ai demandé au
député. Le député de Gouin était là.
Si, à ce moment-là, il n'a pas eu les ressorts assez souples pour
répondre, ce n'est pas ma faute. Mais le député
était là et j'ai demandé tel article. On m'a dit oui,
très bien. Et le député de Fabre m'a demandé
à ce moment-là: Est-ce qu'on pourra discuter également de
sports et loisirs? Très bien, vous demanderez à votre
collègue, c'est accepté comme cela.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre va nous permettre d'ajourner
cinq minutes?
M. LOUBIER: Non, non écoutez un peu là. Je connais
ces petits trucs que d'aller voir,s'infor-mer, comme le député de
Charlevoix vient de faire.
M. MICHAUD: M. le ministre conviendra qu'il y a ici de nouveaux
députés qui sont à leur première expérience
dans les comités des crédits...
M. LOUBIER: Bien, vous admettrez avec moi que nous avons
été nouveaux députés nous aussi.
M. MICHAUD: Ecoutez, il faut connaître un peu, non pas la
jurisprudence mais ce qui se faisait dans le passé...
M. LOUBIER: Alors vous êtes venus ici sans
préparation?
M. MICHAUD: ... pour voir ce qui avait lieu avant. Je pense que,
d'après les questions que nous avons posées, on a pu prouver
qu'on était assez bien préparé et...
M. LOUBIER: Bien alors c'est très bien, c'est une
appréciation.
M. MICHAUD: ... pourquoi affirmez-vous que nous sommes venus ici
sans préparation?
M. LOUBIER: C'est parce que là vous ne savez plus
où aller: Qu'est-ce que l'on fait? Peut-on ajourner cinq minutes pour
aller s'informer de ce qui se passe?
M. MICHAUD: Non, non nous vous demandons tout simplement de
réserver l'article 11, pour la discussion sur l'étude des
loisirs.
M. LOUBIER: Cela a été fait ce matin.
M. MICHAUD: Pourquoi le ministre a-t-il objection à
vouloir discuter deux articles de l'étude de son ministère?
M. LOUBIER: Parce que, l'autre jour, je vous ai offert les
articles que vous vouliez choisir; je l'ai offert au député de
Kénogami-Jonquière, j'ai dit au député de
Deux-Montagnes d'être là, et ce matin on discute de cela. Est-ce
que chacun des députés va venir affirmer qu'on a
réservé tel article alors que deux sont réservés?
Est-ce qu'on va en réserver unautre en surplus, un autre article, alors
qu'il y en a déjà un qui a été
réservé?
UNE VOIX: On pourrait les garder en ordre quand même.
M. GAGNON: Quand le budget a été adopté,
comme principe sur le budget...
M. LOUBIER: ... général sur le budget.
M. GAGNON: Il s'agit simplementd'unedis-cussion sur le
budget.
M. MICHAUD: Pas chacun des articles.
M. HOUDE: De toute façon, l'article 11 est lié
tellement intimement aux sports et loisirs qu'on va pouvoir y revenir
infailliblement en Chambre si l'on veut y revenir.
M. LOUBIER: Par ricochet. M. DEMERS: Par la bande.
M. GAGNON: Oui, mais les sports et loisirs, ce sera à
l'Education.
M. DEMERS: Ce n'est pas nécessaire de déranger M.
Lesage pour cela.
M. MICHAUD: Non, non on ne dérangera pas M. Lesage pour
cela.
M. LOUBIER: Mais tout de même.
M. MICHAUD: Etant donné que c'est tellement concordant,
alors pourquoi avez-vous des objections à ce que ce soit discuté
en Chambre?
M. LOUBIER: Etant donné votre attitude contradictoire de
cet après-midi et de ce matin vous évitiez toute contradiction...
Ce matin c'était accepté, tout était réglé.
Cet après-midi, chuchotement dans l'oreille du voisin,
consultation...
M. MICHAUD: Consultation, par chuchotement, nous sommes pour la
démocratie de participation, la démocratie de la
consultation.
M. LOUBIER: Alors...
M. MICHAUD: Le ministre admettra qu'il a arraché ce matin
d'une façon... un consentement aux membres du comité.
M. LOUBIER! Je pense que le député va se servir de
ça, à un moment donné, parce que je le connais, le
député de Gouin. Il va se servir de ça pour dire: Voici,
je l'ai dit au député de Bellechasse, au ministre dans le temps,
c'est inscrit dans les débats. Alors ce matin, si le
député de Gouin n'a pas fait son devoir, c'était à
lui de le faire et il avait la liberté, à ce moment-là, de
s'objecter. Il ne l'a pas fait et pieusement il a accepté que ce soit
cet article-là.
M. MICHAUD: Le ministre est un peu injuste en disant que le
député de Gouin ne fait pas son devoir. J'essaie simplement, par
la voie de la négociation gentille, aimable...
M. LOUBIER: Ce matin, aucune représentation pour retenir
un autre article. Acceptation unanime de tel article. Cet
après-midi...
M. MICHAUD: On en est arrivé à énoncer une
politique que vous n'aviez jamais faite en Chambre d'ailleurs...
M. LOUBIER: Vous la discuterez, je viens de le dire.
M. MICHAUD: ... sur l'intégration du service des loisirs
et des sports...
M. LOUBIER: Pour la dixième fois, je l'ai dit ce matin au
député de Fabre, j'espère bien qu'il va confirmer... Le
député de Fabre confirme, ce matin, oui, bon, que j'ai dit:
Justement nous allons, (étant donné que c'est nouveau) permettre
également en Chambre d'en discuter. J'ai proposé même mieux
que ça, je vous ai dit à ce moment-là: Voulez-vous que
l'on garde tous ces articles-là? Vous avez dit non, on va en prendre
deux...
M. DEMERS: C'est ça. Et, il y avait M. Brown.
M. LOUBIER: ... Puis les autres on va les passer.
M. MICHAUD: C'est ça, prenons-en deux.
M. DEMERS: Vous avez cinq minutes à prendre.
M. BRESSON: Est-ce que le ministre aurait objection à ce
que l'article 11 soit discuté en Chambre?
M. LOUBIER: Le ministre n'avait pas d'objection, il l'a
offert.
M. BRISSON: Est-ce qu'il en a, là?
M. LOUBIER: Il en a, parce qu'on va garder deux, trois articles
alors qu'il a été convenu ce matin..., est-ce que le
député était ici ce matin?
M. BRISSON: Non, non.
M. LOUBIER: Est-ce que le député fait partie du
comité?
M. DEMERS: Non, non, il ne fait pas partie du comité.
M. LOUBIER: Ah bon!
M. BRISSON: J'ai le droit de parole quand même.
M. LOUBIER: Oui, mais pas de représentation.
UNE VOIX: Mais laissez-le parler un peu, au moins.
M. HOUDE: Non, non, de toute façon, on peut revenir
à l'article 11.
M. DEMERS: Vous pouvez n'importe quand.
M. HOUDE: En Chambre lorsque l'on parlera du projet des loisirs,
voyons.
M. BRISSON: Parce que le ministre n'est même pas prêt
lui-même à discuter de loisirs et de sports si l'on voulait
discuter immédiatement.
M. LOUBIER: Oui, voulez-vous en discuter
immédiatement?
M. BRISSON: Tout à l'heure vous avez dit non.
M. LOUBIER: Disons que f en ai assez; on va en discuter si vous
voulez qu'on le fasse superficiellement.
M. MICHAUD: Bien écoutez, l'énoncé d'une
politique qui a paru dans les journaux ce matin, on peut difficilement
être prêt à discuter de la politique
d'intégration.
M. LOUBIER: Bien, on me demande si je suis prêt, je suis
prêt là en à discuter.
M. MICHAUD: Des loisirs et des sports. M. LOUBIER: Parce que je
me souviens...
M. MICHAUD: Vous n'avez jamais eu aucune déclaration
ministérielle là-dessus.
M. LOUBIER: Je me souviens du député de Gouin qui
se promène à travers la province, qui connaît tout
ça, lui, et qui veut révolutionner sports et loisirs; et
là, je lui demande au comité s'il peut en discuter, puis il dit:
Donnez-moi du temps pour que l'on puisse l'étudier. Ala
télévision, partout, il a les formules magiques pour tout
régler et là, cet après-midi, à
brûlepourpoint, je lui dis que je suis prêt à en discuter.
Lui dit: Je ne suis pas prêt à en discuter, il faut que je
l'étudie avant.
M. MICHAUD : Le ministre n' a même pas fait de
déclaration ministérielle là-dessus. Cela a
été un compte-rendu de presse qui a été
publié ce matin.
M. LOUBIER: Ah bon! le député, celui en
arrière de vous, vient de vous souffler à l'oreille...
M. MICHAUD: Non, non, je n'ai eu...
M. LOUBIER: ... cette affirmation-là. C'est que le
député, le ministre, à ce moment-là n'a pas
procédé par autre voie que de faire connaître au public
l'arrêté ministériel qui a été passé.
C'est ce que j'ai fait; et je n'ai pas d'autre façon de saisir le public
d'une nouvelle orientation que par communiqué de presse à la
suite d'un arrêté ministériel. Autrement cela voudrait dire
que si la Chambre ne siège pas, tout le peuple serait ignorant des
mesures que le gouvernement entend prendre dans tel ou tel secteur.
M. MICHAUD: Très bien, mais pas engager un débat
public là-dessus trois heures après l'énoncé de la
politique de son ministère.
M. LOUBIER: Est-ce que le député est prêt
à en discuter?
M. MICHAUD: Le député n'est pas prêt à
en discuter.
M. LOUBIER: Ah bon!
M. MICHAUD: C'est un sujet tellement important.
M. PLAMONDON: M. Brisson veut en discuter.
M. LOUBIER: M. Brisson veut en discuter?
M. BRISSON: J'ai demandé si vous aviez des objections, si
vous étiez prêt parce que vous-même...
M. LOUBIER: Vous m'avez demandé si j'avais objection
à en discuter, j'ai dit non.
M. BRISSON: ... parce que vous avez laissé entendre tout
à l'heure que vous n'étiez pas tellement prêt, et
même vous n'êtes pas prêt au point de vue de ce que vous avez
l'intention d'apporter immédiatement. Est-ce qu'il y a des études
à faire?
M. LOUBIER: Est-ce que le député voudrait à
ce moment-là que je lui dise autre chose qu'il y a un communiqué
de presse, qu'il y a un comité interministériel qui est
formé, qui va définitivement siéger avec comme mandat
spécifique d'étudier, tel, tel, tel, tel article et de faire
rapport. C'est ça que je vais discuter. Même si l'on voulait me
faire discuter d'autres choses, ce serait malvenu de ma part, de
préjuger des conclusions du comité qu'on met à
l'étude, pour en arriver à exprimer d'une façon
précise et concise, ce qu'on va faire, alors qu'on dit : On va faire
préparer un mémoire et quand le mémoire sera
préparé, on le jettera au public.
M. MICHAUD: Alors, le ministre est d'accord pour dire...
M. LOUBIER: Je ne pourrai pas dire autre chose en Chambre.
M. MICHAUD: ... qu'il ne reste plus rien à dire que des
généralités sur ce problème-là.
M. LOUBIER: Je ne pourrai pas dire autre chose en Chambre.
M. MICHAUD: ... que lui non plus n'est pas prêt.
M. LOUBIER: La même chose en Chambre. Qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise? Que par le don d'ubicuité ou d'omniscience je
vais deviner ce que le comité interministériel va décider
de sa politique.
M. MICHAUD: Si le conseil des ministres a décidé de
transférer au ministère du Tourisme, les loisirs et les sports,
j'imagine qu'il y a eu des études préalables à ça
et le ministre est au courant.
M. LOUBIER: Bien oui.
M. MICHAUD: Cela a été motivé par...
M. LOUBIER: Alors, dans la discussion, vous voulez savoir tout
ça?
M. MICHAUD: Non, non. Je ne veux pas engager de débat
là-dessus, mais vous affirmiez des choses.
M. PLAMONDON: Mais on attend qui là?
M. MICHAUD: Mais vous dites que je ne pourrai pas faire autrement
que de répéter en Chambre...
M. LEDUC (Laviolette): C 'est décidé, ç 'a
été décidé ce matin.
M. LOUBIER: A l'article 11.
M. MICHAUD: Alors le ministre oppose une fin absolue de
non-recevoir à notre requête très humble...
M. LOUBIER: Parce que ce matin, vous avez accepté qu'il y
ait un autre article de réservé.
M. LEDUC (Laviolette): Mais de toute façon, il y aurait
moyen d'en parler directement.
M. PLAMONDON: Il n'y a aucune publicité
là-dedans.
M. MICHAUD: J'ai formulé une requête humble. J'ai
droit de qualifier ma requête.
M. LOUBIER: Soumettez votre demande au Président.
M. MICHAUD: M. le Président, je demande, je suggère
que les articles 2 et 11 soient reportés aux discussions en Chambre.
M. DE MERS: En dépit de la convention établie ce
matin.
UNE1 VOIX: Vous irez chercher le
grand-prêtre.
M. GAGNON: L'ajournement est de cinq minutes.
M. LEDUC (Laviolette): Il n'a pas parlé d'un
ajournement.
M. LOUBIER: Voici, M. le député, ce matin il a
été convenu que, comme par les années passées, on
se réservait un article pour discussion en Chambre. Or les
députés présents qui font partie du comité ont
unanimement convenu que l'article 2 serait réservé pour
étude en Chambre, pour discussion en Chambre. Cet après-midi, un
des députés demande qu'en plus de l'article 2, qu'on suspende
tout. A toutes fins pratiques, c'est ça. Et qu'on réserve en plus
l'article 11. Or, je leur ai dit ceci: Ce matin, il a été
décidé que l'article 2 serait gardé en Chambre. Je leur ai
même offert de garder
tous les sous-articles pour discussion en Chambre. On nous a dit: Non,
on va procéder aux autres sous-articles et nous allons conserver
l'article 2. Très bien. Tout le monde est d'accord. Cet
après-midi, on dit: En plus, on voudrait que l'article 11 soit
réservé en Chambre, alors que la convention avait
été ce matin pour l'article 2.
M. MICHAUD: Le ministre ayant déclaré ce matin
qu'il appartenait à lui-même de décider.
M. LAPORTE: M. le Président, je fais allusion à ce
qu'on m'a déjà expliqué. Est-ce que je peux
suggérer à ce comité, aux membres des deux, qu'avant de
faire des conventions de cette nature-là, il aurait peut-être
été bon, je crois, qu'ils étudient le règlement? Ce
n'est pas l'article 2 qui est réservé, ce n'estpas l'article 11,
c'est l'article 1 à 11 inclusivement.
M. LOUBIER: Pour une discussion générale.
M. LAPORTE: Sans exception. Oui.
M. LOUBIER: Pour une discussion générale, mais le
député de Chambly va convenir que l'an passé...
M. LAPORTE: Je ne dis pas qu'il va y avoir une discussion sur
tout ça. Mais étant donné que votre comité, en
vertu des amendements que nous avons apportés l'an dernier aux
règlements, doit faire rapport au comité des subsides, non pas
à la Chambre, tout cela, ça avait été prévu
à la demande, l'an dernier, demande absolument raisonnable du chef de
l'Opposition; s'il y a des sujets que les membres du gouvernement ou les
membres de l'Opposition jugent qu'il faut ramener devant l'opinion publique,
pour n'importe quelle raison, si c'est réservé, à
Ottawa, ils ont le même système c'est le risque que prend le
gouvernement, ou le risque que prend l'Opposition de se faire rappeler ce que
le gouvernement peut avoir fait de bien tant et aussi longtemps que le
gouvernement le voudra. Il existe l'an dernier ça a existé
il y a eu une entente tacite disant qu'on va peut-être faire un
débat en Chambre sur tel sujet. Il serait odieux, il serait oiseux de
reprendre l'étude sur toutes les questions.
M. LOUBIER: C'est ça. C'est ce que j'ai dit tout à
l'heure.
M. LAPORTE: Oui, Je comprends mais je veux simplement vous dire
que votre entente sur l'article 2, même si vous l'aviez acceptée
de part et d'autre je ne parle pas de votre entente je veux parler de
n'importe quoiparce que vous faites rapport au comité des subsides
et le comité des subsides décidera d'accepter votre rapport
lorsqu'il l'aura discuté tant et aussi longtemps qu'il le voudra. Il
arrive qu'en pratique ça ne se passe pas comme ça.
M. LOUBIER: Mais si le député de Chambly me le
permet, c'est que tout à l'heure justement un député de
l'Opposition m'a demandé: Il faudrait savoir ce qui se passait avant.
Alors, j'ai répété quasi textuellement ce que vous venez
de dire. C'est que, l'an passé, il y avait eu une entente à
l'effet qu'il serait oiseux, futile, un gaspillage de temps énorme de
reprendre tous les articles et de rediscuter tous les articles. A ce
moment-là il n'y aurait aucune utilité de siéger en
comité.
M. LAPORTE: Oui, d'accord.
M. LOUBIER: Or, on a, le député de Charlevoix le
premier a mis en doute, à un moment donné, cette affirmation en
disant: Bien, je ne pense pas, parce qu'on discutait des articles et chacun des
députés pouvait reprendre le débat.
M. LOUBIER: Or je lui ai dit qu'à ce moment-là je
me souvenais très bien que le premier ministre, peut-être le
leader de la Chambre dans le temps, alors que je m'étais levé
pour discuter à une table, avait réagi violemment en me
répétant que, justement, il y avait eu une entente tacite,
à l'effet que les articles discutés avaient été
discutés, qu'on réservait un article pour la Chambre et
qu'à ce moment-là, ça serait impensable, inutile, la
création des comités. C'est ce que j'ai dit tout à l'heure
en votre absence.
M. LAPORTE: C'est inutile d'éterniser la discussion. Ce
que je veux dire au ministre, c'est qu'il a parfaitement raison. Les ententes
qui existaient l'an dernier, c'est un système qu'ona mis à
l'essai il y a deux ans. Quand on a vu que ça fonctionnait bien, pour
sauver du temps à la Chambre, on a décidé d'en faire un
amendement permanent à notre règlement. Les ententes de l'an
dernier demeurent. C'est clair que, lorsque les budgets reviendront, lorsque
les comités feront leur rapport à la Chambre, il y a des budgets
où il n'y aura pas de discussion du tout. Sur certains autres, il y aura
peut-être des discussions sur un sujet mais le ministre ne devrait pas et
le comité ne devrait pas diriger le débat sur l'article 2 ou
l'article 4. Cela reste au choix de l'Opposition ou du gouvernement...
M. LOUBIER: Les instructions, les informations que j'ai eues ce
matin, c'est que l'Opposition avait le droit de réserver, en vertu du
règlement, un article, et que l'expérience nous enseignait
qu'elle pouvait se réserver un article et qu'à ce
moment-là, on montait en Chambre pour discuter de cet article-là.
Or,...
M. LAPORTE: Je voudrais ajouter, si vous permettez....
M. LOUBIER: C'est ce que j'ai dit textuellement.
M. LAPORTE: On est en comité, je m'excuse...
M. LOUBIER: J'ai répété la même chose
au député de Chambly. C'est ce qui avait été
entendu l'an passé.
M. LAPORTE: Si le ministre veut se... M. LOUBIER: Exactement.
M. LAPORTE: Si le ministre veut se reporter au journal des
Débats, il va constater que c'était toujours l'article 1 qui
était réservé, toujours l'article 1, pour permettre un
débat sur n'importe quoi. S'il veut se reporter au journal des
Débats, il verra qu'il était toujours dit, par un membre de
l'Opposition, au début des discussions: Il est bien entendu qu'il
pourront reprendre la discussion sur n'importe quel article.
M. LOUBIER: En fait, qu'est-ce qui se passait? Un article et on
exhortait les députés de l'Opposition s'il vous plaît!
M. LAPORTE: Il n'est pas certain que sur les Affaires
municipales, par exemple, que je vais dire au ministre sur quel sujet je vais
faire un débat en Chambre. C'est mon privilège. Je n'en ferai
rien qu'un ou je n'en feraipas du tout.
M. LOUBIER: Bien voici,...
M. LEDUC (Laviolette): Disons que vous avez réservé
dans votre tête un tel numéro, est-ce qu'un autre
député peut se prendre un numéro?
M. LAPORTE: C'est-à-dire quand vous allez décider
un comité oublions les partis vous vous allez
décider un comité ce soir. Vous décidez, vous êtes
d'accord,vous montez en Chambre. Moi, je ne suis pas lié par votre
décision. Si je veux discuter en Chambre de l'article 4, c'est mon
privilège.
M. LEDUC (Laviolette): On peut toujours discuter d'un
article.
M. LAPORTE: Non, non. Disons qu'il arrive, la théorie de
l'étude...
M. LOUBIER: En vertu de quel règlement?
M. LAPORTE : Dans nos amende ments au règlement, il est
dit que « le comité des crédits fait rapport au
comité des subsides et non à la Chambre. » Cela a
été prévu pour cela et c'est le risque qui a
été décrit clairement. Et M. Lesage, M. Johnson, les deux,
n'y croyaientpas à notre formule. Us ont dit: Vous allez voir, ça
va discuter une fois dans les petits comités puis toute la discussion va
reprendre ensemble. C 'était ça qui revenait
théoriquement.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LAPORTE: ... or, il est arrivé, en pratique, que deux
sujets étaient soulevés, parfois trois, ça durait
trois-quarts d'heure. Une grande partie du budget passait automatiquement sans
discussion. Mais le comité n'a pas l'autorité de dire que vous
allez réserver un article plutôt qu'un autre parce qu'à ce
moment-là vous ne pouvez pas lier les membres de la Chambre. Vous
êtes huit ou douze membres du comité et puis il y a cent huit
membres en Chambre. Alors il faut tout simplement compter sur la bonne
volonté du gouvernement. Vous pouvez bien dire; Nous autres, on reprend
tout cela en Chambre puis faire l'éloge de tous vos problèmes. Il
faut compter sur la bonne volonté...
M. LOUBIER: Ce matin, à la page R/46, page 1, M.
Vaillancourt, c'est régulier. C'est ce qui se passe actuellement.
Maintenant, l'article des subventions, pourquoi? Si vous en nommez un autre, on
en prendra un autre. Parce qu'actuellement,...
M. LAPORTE: C'était ultra-vires. Endroit, ils vous
diraient; Ultra petita.
M. LOUBIER: Voici, pour ceux qui avaient l'expérience de
l'an passé, le député de Chambly l'a admis tout à
l'heure, c'est qu'en pratique, on s'est confiné à étudier
tel article donné.
M. LAPORTE: C'est ça?
M. LOUBIER: Bien le député l'a dit tout à
l'heure. C'est ce que j'avais dit préalablement...
M. LAPORTE: ... On peut revenir. Je vous dit simplement qu'on
peut tout discuter, n'importe quel article. On le sait. En fait, il n'y en a
qu'un qui est étudié.
M. MAILLOUX: M. le Président, quand j'ai fait une
objection tantôt, ce n'était pas dans mon intention de bloquer les
crédits du ministre.
M. LOUBIER: En fait, c'est ça qui est arrivé.
M. MAILLOUX: Je peux dire carrément, moi-même, que
je n'ai pas un mot à dire en Chambre, ayant participé à la
discussion des crédits, mais j'ai quand même vécu
l'expérience depuis 64/65 et j'ai remarqué qu'à ce
moment-là, les membres des comités retournaient en Chambre et
d'autres collègues qui n'avaient pas participé pouvaient
discuter, devant le ministre et devant la Chambre, d'un sujet qui pouvait les
intéresser. Sans recommencer tous les détails un par un.
M. LOUBIER: Voulez-vous qu'on le garde au complet pour la
Chambre?
M. MAILLOUX: Moi, il ne me reste pas un mot à dire sur les
crédits mais seulement cela serait injuste...
M. LAPORTE: C'est-à-dire que vous ferez rapport au
comité des subsides que le comité spécial sur le Tourisme,
la Chasse et la Pèche a adopté des systèmes du budget. A
ce moment-là, il y a quelqu'un qui se lève pour dire : Article 1,
il y a combien de fonctionnaires dans votre affaire? Personne ne peut
l'empêcher...
UNE VOIX: Eh bien! voyons donc.
M. LAPORTE: Comme je vous le disais tout à l'heure, je
voudrais simplement vous dire, si on peut s'entendre sur une seule chose, qu'il
n'y a pas un article de réservé dans le budget. Cela ne changera
pas la pratique qu'il va y avoir seulement au sujet de discuté en
Chambre. Vous n'avez pas le droit, le comité. Vous ne pouvez pas imposer
ça. Vous n'avez pas le droit, ni les uns, ni les autres.
M. PLAMONDON: Alors, on est mieux de compléter ça
aujourd'hui, même reprendre le...
UNE VOIX: Autrement oui.
M. PLAMONDON: Au comité des subsides.
M. LAPORTE: C'est arrivé fréquemment à
Ottawa et c'est pour ça que l'expérience vécue à
Ottawa faisait dire à M. Lesage: Eh bien, cette formule-là, vous
pouvez l'essayer, ça ne donnera rien, ça va doubler le travail.
En pratique ça l'a simplifié considérablement.
M. GAGNON: Mais, dans le passé, quand un article
était discuté, il était discuté, l'article.
M. LOUBIER: Alors, pourquoi nommer des personnes
spécifiques sur un comité pour étudier tel sujet?
M. LAPORTE: Ah! bien là, écoutez un peu,... toute
la théorie de la responsabilité parlementaire...
M. LOUBIER: Non, non, ce n'est pas ça,
M. LAPORTE: En vente d'une loi sacrée à partir de
1837, des élus du peuple peuvent voter les crédits. C'est toute
cette théorie-là. Pour simplifier la chose on fait des petits
comités, mais en pratique vous savez bien ce qui va se passer. Il va y
avoir un débat d'une demi-heure ou de trois-quarts d'heure sur un
article et après ça sera fini.
M. MICHAUD: Nous avons convenu, je pense bien, entre nous, de ne
pas discuter. Peut-être que d'autres députés de notre parti
pourront le faire, mais de ne pas discuter des crédits que nous avons
étudiés, ça c'est bien entendu. Parce qu'on a passé
à travers tous les articles, sauf l'article 2 et l'article 11, vous
pouvez prendre notre parole que ceux qui ont participé aux débats
ne reviendront pas là-dessus.
M. LAPORTE: C'est parce que je veux vous dire.
M. MAILLOUX: Vous pouvez être assurés qu'il y a
peut-être un ou deux collègues qui voudront dire quelques
mots...
M. LOUBIER: Ce n'est pas parce que je crains que d'autres
collègues en discutent, mais seulement, je trouve que c'est un peu
dérisoire de procéder de cette façon-là. Parce que
ce matin il y avait une entente...
UNE VOIX: Si vous voulez tout rediscuter, on peut le faire.
M. LOUBIER: En aucune façon.
UNE VOIX: Je suis prêt à passer l'été
à discuter.
M. LAPORTE: Le ministre qui est certainement un homme
intelligent, ce n'est pas cela qu'on dit. On dit qu'il va y avoir très
certainement... s'il y a un débat, ça va être sur un seul
sujet. Mais le comité n'a pas le droit de déclarer sur quel
sujet.
M. LOUBIER: Alors, disons qu'on ne fera pas de juridiction, qu'on
gardera l'article.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on peut, dans ce cas-là,
continuer avec l'article 11?
M. LEDUC (Laviolette): A la Chambre, il y a un sujet de
discuté, mais le choix n'est pas décidé ici. C'est cela
qu'il veut dire?
M. LAPORTE: C'est ça.
M. LEDUC (Laviolette): Mais, par contre, nous choisirons entre
nous le sujet sur lequel...
M. LAPORTE: Il n'est pas impossible que les crédits des
Affaires municipales se votent en une heure et demie, mais il va
peut-être avoir un débat en Chambre.
M. PLAMONDON: Mais ça, c'est une entente tacite, ce n'est
pas inscrit dans le règlement.
M. LAPORTE: Il n'y a pas un règlement qui nous oblige
à dévoiler nos batteries.
M. LEDUC (Laviolette): Non, non, d'accord. Mais supposons que
vous discutez de l'article 4 et qu'un autre se lève sur l'article 3,
ça ferait deux sujets ça.
M. DEMERS: Non, mais ils ne discutent pas... M. LAPORTE: ... s'il
y a abus.
UNE VOIX: Mais il y avait bien une restriction.
M. LAPORTE: Il y a des électeurs qui jugent cela...
UNE VOIX: Il y aurait obstruction...
M. LAPORTE: C'est ça qui est la sanction de nos actes en
Chambre. Quand on s'accuse mutuellement de faire perdre du temps, à un
moment donné on va devant des citoyens qui s'appellent des
électeurs et qui ont suivi ça on espère qu'ils ont
suivi ça et ils portent un jugement. Alors, ça, c'est la
responsabilité de chaque député mais, en pratique, il est
arri- vé que des débats sur des crédits qui avaient
été votés ici, que les débats en Chambre avaient
généralement été très courts et sur un sujet
précis. Généralement cela a été seulement
sur un sujet
M. MAILLOUX: C'est ce qui va se produire encore.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce que nous passons à
l'article 11? S'il y a des débats par la suite en Chambre, tout se fera
suivant les règlements.
M. GAGNON: D n'y a pas d'autre chose.
M. LOUBIER: C'est à peu près la même chose
que j'ai dite depuis le début. Car, en pratique, il y a un sujet qui est
gardé.
UNE VOIX: Mais oui, parce qu'on ne peut pas...
M. HOUDE: N'importe quel sujet en Chambre...
M. LAPORTE: En Chambre, c'est juste l'idée de ne pas
fermer la porte.
M. MAILLOUX: Ce n'est pas normal qu'on doive se limiter à
l'article 2...
M. MICHAUD: Il ne faut pas fendre un cheveux en quatre.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. MAILLOUX: C'est bien normal que l'on dise que c'est
limité à l'article 2. Si c'est un autre sujet,...
M. GAGNON: Pas pour la Chambre.
M. LOUBIER: Ah non! ce n'est pas ce que le député
de Chambly a dit. Il a dit que c'était limité à un
article, et ce matin, on l'a limité à un article.
M. MAILLOUX: Bien, l'article 2. Cela ferme la porte, c'est
sûr.
M. MICHAUD: C'est une entente en dehors des règlements,
cela, d'accord. Maison...
M. LOUBIER: Cela s'est fait depuis deux ans en dehors des
règlements aussi, mais l'expérience voulait qu'on fasse cela.
M. FOURNIER: Je n'ai pas parlé d'un article par
député, s'il veut s'en servir. Si moi, je veux parler de
l'article 11...
M. LOUBIER: Ce n'est pas ce que le député de
Chambly vient de dire...
M. FOURNIER: ... ou si je veux parler de l'article 2,...
M. LOUBIER: Bien, il ne faudrait tout de même pas
contredire le député de Chambly,...
M. LEDUC (Laviolette): Il vient de dire que cela se limite
à un article...
M. TREMBLAY (Bourassa): L'article 11, messieurs.
M. LEDUC (Laviolette): M. Tremblay, j'ai posé la question
bien précise...
M. LOUBIER: Je comprends... M. DEMERS: L'article 11... M.
LOUBIER: Pardon?
M. MICHAUD: C'est le droit incontestable du président
d'appeler les articles. S'il appelle l'article 11, nous allons le liquider.
M. LOUBIER: Bien, c'est évident.
M. MICHAUD: Et si jamais un autre député veut en
parler en Chambre, il en parlera.
M. LOUBIER: Bien oui, cela contredira les paroles des autres.
M. GAGNON: Adoptez cela!
M. MICHAUD: Non, il y a d'autres députés qui
peuvent intervenir sur les articles que nous avons déjà
discutés.
M. LOUBIER: Non, nous allons respecter les ententes.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Article 11, messieurs.
UNE VOIX: Nous ne serons capables de donner de rapport à
la Chambre cet après-midi.
M. LOUBIER: Article 11.
M. LE PRESIDENT: Aménagement des terrains de camping et
des parcs.
M. MICHAUD: Etant donné que cela peut peut-être
revenir, est-ce que le ministre ne choisirait pas plutôt d'ajourner?
M. LOUBIER: Pas du tout.
M. MAILLOUX: Concernant la liste des sommes votées pour
les terrains de camping...
M. MICHAUD: Bon, allons-y.
M. MAILLOUX: ... est-ce qu'on pourrait avoir...
M. LOUBIER: Alors, je vais vous envoyer chercher des copies de
tout le détail.
M. HOUDE: Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi le
ministère du Tourisme construit, dans les limites en particulier de
Laprairie et de Brossard, deux terrains de camping temporaires. Je pense que
vous vous êtes basés sûrement sur certains critères,
il y a l'Expo, bien sûr, on a sorti des chiffres, tout cela, on a besoin
de tant de terrains de camping. Mais ce que je n'arrive pas à
comprendre, c'est que dans cette région-là en particulier,
Brossard et Laprairie, il y a environ 9,000 places d'entreprises
privées...
M. LOUBIER: Oui?
M. HOUDE: ... et que vous dépensez un montant X. J'ignore
le montant qu'ont coûté ces deux terrains de camping temporaires:
Brossard et Laprairie. Comment se fait-il que vous ayez décidé
d'en construire deux qui sont temporaires, plutôt que de prendre ces
montants d'argent-là et de les placer sur des terrains de camping
permanents? Moi, personnellement, j'ignore quels sont vos critères. Tout
ce que je sais, c'est que j'ai devant moi la liste des terrains de camping
privés dans ce secteur-là, il y a au moins 9,000 places. Je
voudrais savoir ce qui vous a porté à dire qu'il manquait de
terrains de camping de l'entreprise privée, pourquoi vous
dépensez je ne sais pas $200,000 ou $300,000 pour du
temporaire plutôt que de l'avoir mis sur du permanent.
M. LOUBIER: Quelle est la liste de ceux que vous avez?
M. HOUDE: J'ai une liste, je peux vous donner les noms. J'ai;
camping Valère, St-Philippe de Laprairie, 1,000 places.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il est fait actuellement?
M. HOUDE : Ah! ils sont censés être prêts en
même temps que les autres.
M. LOUBIER: Très bien.
M. HOUDE: Il y en a un à King City...
M. LOUBIER: Est-ce qu'il est complété?
M. HOUDE ; II y en a plusieurs parmi ceux-là qui sont
complétés.
M. LOUBIER: Est-ce que celui-là en particulier est
complété?
M. HOUDE; Peut-être pas celui-là, j'en ai visité
d'autres qui sont complétés.
M. LOUBIER: Très bien. Alors, débarquons le 1,000
tout de suite. On ne pouvait pas se fier sur quelque chose qui n'était
pas complété.
M. HOUDE: Oui, mais quant à cela, c'est la même
chose pour les vôtres.
M. LOUBIER: Ils seront complétés pour le 10 juin,
vous verrez. Cela a toujours été ma promesse.
M. HOUDE: Pour le 10 juin? M. LOUBIER: Oui. M. HOUDE:
Bon.
M. LOUBIER: Ils ne tenteront pas actuellement.
M. TREMBLAY (Bourassa); Ceux qui ont investi de l'argent, c'est
sûr qu'ils vont le perdre pour le 10 juin, eux aussi?
M. LOUBIER: Non, vous allez avoir des petites nouvelles!
M. TREMBLAY (Bourassa): Le type qui a investi de l'argent
là-dedans...
M. LOUBIER: Non, cela n'est pas vrai!
M. HOUDE: Vous ne répondez pas à ma question
là!
M. LOUBIER: Vous parliez de critères? Donnez-moi la
liste....
M. HOUDE: Quels sont les critères... M. LOUBIER:
Donnez-moi la liste!
M. HOUDE: Quels sont les critères... Sur quoi vous
êtes-vous basés pour dire qu'il y avait besoin...
M. LOUBIER: Non, non.
M. HOUDE: ... combien prévoyez-vous de terrains de
camping?
M. LOUBIER: Non, j'ai fait une affirmation à l'effet qu'on
n'aurait pas eu besoin d'en construire, parce qu'il y avait 9,000 places
à cet endroit-là. Donnez-moi la liste.
M. HOUDE: Pardon, j'ai posé la question. M. LOUBIER:
Donnez-moi la liste.
M. HOUDE: Je peux vous donner la liste de ceux qui sont
là, qui sont annoncés, les terrains de camping privés.
Vous avez Kings Cabins, Riverside, Champlain...
M. LOUBIER: Pardon? Est-ce que Riverside...
M. HOUDE: ... Métropole, Camp St-Ignace,
Rivière-des-Prairies, camping Laprairie, roulottes Sioui et roulottes
Templas.
M. LOUBIER: Métropole, combien de places? M. HOUDE:
Métropole a 3,000 places.
M. LOUBIER: Métropole actuellement ne peut pas offrir plus
de 250 places. Refusé parle ministère de la Santé parce
que l'eau a été jugée non potable après inspection
des inspecteurs du ministère de la Santé, deuxièmement, il
était censé y avoir un raccordement pour l'égoût et
l'eau par la ville de...
M. HOUDE: ... de Brossard, probablement.
M. LOUBIER: Brossard, pas encore obtenu officiellement. Ils
étaient censés produire une garantie d'une compagnie d'assurance
à notre ministère et elle n'est pas encore produite de sorte
qu'au lieu de 5,000 emplacements, 250 emplacements à offrir au public.
Or, dans vos 9,000, vous êtes rendus à 4,000. Deuxièmement,
le premier, à 1,000 emplacements, n'est pas encore prêt et n'a pas
encore rempli toutes les formalités requises pour être
habilité à opérer. Nous sommes rendus à 2,000
emplacements et dans le reste je n'ai pas, de mémoire, les chiffres.
Mais au lieu de 9,000 emplacements que vous avez lancé tout à
l'heure il y en a à peine et ce n'est pas certain, 1,500 qui vont
être faits...
UNE VOIX: Problématique.
M. LOUBIER: ... et que Métropole, entre autres, est venu
à peu près vingt fois au bureau. Us nous ont appelés
à peu près 100 fois et, à chaque reprise, nous leur avons
dit: Soumettez-vous donc à la loi. Obtenez de l'eau potable. Obtenez un
« bond » de garantie. Obtenez un raccordement pour les
égouts, etc., avec la municipalité et après on vous
acceptera et on pourra vous annoncer; de sorte que jusqu'à maintenant
250 sites, au plus près, sont acceptés et acceptables à
livrer au public. Alors vous êtes rendus à 1,500 qui ne sont pas
encore définitivement établis au lieu de 9,000. Maintenant, nous
nous sommes basés sur quels critères? Avant notre arrivée
au pouvoir, dans la revue Maclean...
M. MICHAUD: Si vous me permettez. Je fais une parenthèse
là.
M. LOUBIER: ... qui a paru dans les premiers jours du mois de
mai, il y avait un cri d'alarme lancé par M. Foucart de Logexpo, qui
disait qu'il fallait 30,000 emplacements de camping si l'on ne voulait pas
connaître la déroute la plus complète. Or, nous avons pris
ce chiffre. Nous avons envoyé des experts dans la région de
Montréal. Nous avons fait faire des études et nous avons
établi que le chiffre de 30,000 pourra s'avérer fantaisiste. Et
nous avons réduit ce chiffre à 10,000, à 12,000
emplacements. Or, à ce moment-là, nous avons invité
l'entreprise privée à embarquer à fond de train dans la
région de Montréal et dans sa périphérie. Nous
n'avions pas à offrir aux visiteurs de l'Expo cette forme
d'hébergement. Nous sommes arrivés avec un chiffre de 12,000 qui
était le minimum requis. Et, au fur et à mesure que se
déroulait les événements, nous nous sommes rendu compte
qu'il fallait de toute urgence et de toute nécessité parer
à l'incurie, l'insouciance, l'imprévoyance du gouvernement
précédent, et en faire des permanents et des temporaires, parce
qu'aujourd'hui nous avons des réservations d'emplacements pour 700,000
jours jusqu'à maintenant à Logexpo.
M. MICHAUD: Pour les terrains du gouvernement ça?
M. LOUBIER: Non, non. « At large ». M. MICHAUD:
« At large. »
M. LOUBIER: « At large », parvenu à Logexpo;
700,000 jours d'emplacements réservés jusqu'à maintenant
et l'Expo ne vient que de débuter. Or...
M. MICHAUD: Sur une question d'information là, si le
ministre me permet un renseignement, quand le ministre a déclaré
en Chambre qu'il y avait 8,000 unités de camping...
M. LOUBIER: Oui, emplacements.
M. MICHAUD: Emplacements. Est-ce que le ministre voulait dire que
c'étaient des unités aménagées par le gouvernement
y compris l'entreprise privée?
M. LOUBIER: Aménagées par le gouvernement. Nous les
avons! Nous les aurons!
UNE VOIX: Est-ce que ces emplacements temporaires...
M. LOUBIER: Et, à ce moment-là, nous avons
même été obligés d'obtenir par mandat spécial
une somme supplémentaire de $2,500,000 parce qu'il n'y avait rien de
prévu pour obvier à la situation qui s'en venait avec
l'événement de l'Expo.
Je tiens également à attirer l'attention du
député de Fabre à l'effet que ces 700,000 jours de
réservations sont préalablement confiés à
l'entreprise privée avant ceux du gouvernement et que le gouvernement,
jusqu'à maintenant, n'a pas fait de réservations pour ne pas
nuire à l'entreprise privée.
Même avec nos prévisions et ça déjoue
les prévisions de tous les experts, même ceux de FExpo, qui
s'attendaient à avoir 200,000 personnes pour la première
journée et en ont reçu 350,000, qui s'attendaient à en
avoir 500,000 ou 600,000 personnes dans les trois premiers jours et qu'il y en
a eu 1,350,000 tous les experts de l'Expo et les experts du gouvernement
ont été déjoués et les dernières
trajectoires lancées par l'Expo nous révèlent qu'au lieu
de 10 à 12 millions de visiteurs, nous en aurons peut-être 25
à 30 millions. Or, la région de Montréal avec les terrains
que le gouvernement aménage, avec ce que l'entreprise privée a
aménagé je ne voudrais pas que ça prenne la voie
des journaux pour ne pas créer un climat de panique mais je suis
persuadé que nous n'atteindrons pas 50% ou 60% de la demande dans cette
région-là. Maintenant pour répondre à
l'autre question pourquoi aménager temporairement et investir
$200,000, $300,000, $400,000 temporairement? Justement parce que nous sommes
dans un état d'urgence et justement parce que nous savons que dans la
région
limitrophe de Montréal, c'est là que va avoir lieu le
déversement du tourisme et qu'il fallait de toute
nécessité pourvoir la région de Montréal d'une
façon que nous pensions à cette époque-là
décente pour répondre à la demande, et que nous avons
conscience aujourd'hui que ça sera même indécent avec ce
que nous avons en vue.
UNE VOIX: Ecoutez là.
M. LOUBIER: Or, les terrains de camping aménagés
temporairement... C'est qu'il ne fallait tout de même pas faire comme
à Oka, il y a deux ans ou trois ans, payer un terrain $600,000 à
part de faire l'aménagement. Or, à ce moment-là, nous
n'avons pas acheté de terrains. Nous n'allons pas investir dans la
région de Montréal des sommes fantastiques pour fins
d'immobilisation et nous avons voulu, à ce moment-là,
aménager de façon temporaire mais de façon à
respecter les normes sur le plan hygiénique et sur le plan de service,
le plus de terrains possible dans le laps de temps le plus court.
M. HOUDE: Voulez-vous dire que dans la liste je vous ai
donné une liste comme ça en passant: les affiches qu'on voit tout
ça...
M. LOUBIER: Pas en passant, vous l'avez devant vous.
M. HOUDE: Oui, c'est ça que je dis, c'est moi qui l'ai
fait ça. Vous voulez dire que si ces 9,000 places de l'entreprise
privée, ce n'est pas prêt, je veux dire que ça serait
peut-être 1,500, mettez 2,000 sur 9,000 de prêtes, que parce que
Brossard serait construit temporairement et que Laprairie serait construit,
l'un c'est 125 places et l'autre, c'est 710. Bon, ça fait 1,200 places.
De plus, ça va répondre quand même aux besoins, mais je me
demande à ce moment-là si...
M. LOUBIER: Je n'ai pas dit que ça répondrait aux
besoins.
M. HOUDE: Cela ne répondra pas de toute façon.
M. LOUBIER: Cela ne répondra même pas aux
besoins.
M. HOUDE: Bon, c'est d'accord, ça, c'est votre
affirmation. D'autre part, étant donné que tous ces terrains
privés-là, ces entreprises pri-vées-là ont
annoncé, annoncent qu'elles seront prêtes, est-ce que le
ministère les aide actuelle- ment à compléter ce qui n'est
pas complété? Vous avez pris l'exemple de Métropole...
M. LOUBIER: Le ministère n'a pas le droit de les aider en
vertu de la législation actuelle. Il n'a pas le droit de les aider
financièrement. Même si on le voulait, c'est défendu par la
loi et c'est pour ça que j'ai tenté d'amener le plus rapidement
possible la législation sur le crédit touristique, parce que la
loi ne nous permet pas d'aider d'une façon financière les
promoteurs de tels terrains de camping. Tout ce que la loi nous donne à
nous, le ministère, c'est un droit de contrôle, de surveillance,
pour assurer la protection des touristes. Mais nous ne pouvons pas les aider,
financièrement; mais ce que nous avons fait par exemple, c'est
qu'à chaque demande que nous avons reçue, je disais à ces
gens-là: Si vous avez besoin de notre assistance technique, si vous avez
besoin de nos experts, de nos ingénieurs, appelez-nous. On vous les
envoie gratuitement pour vous aider. Entre autres, le camping Métropole,
qui en annonçait 5,000, qui a été prévenu que
c'était impensable, qui a fait une publicité dans ce
sens-là, n'ayant pas de permis pour le faire, n'étant pas
habilité à le faire parce qu'il n'avait pas du ministère
de la Santé un permis d'hygiène pour son eau potable,
Métropole a été un des terrains de camping où nous
avons envoyé le plus souvent de nos délégués, de
nos experts, pour tenter de l'aider et faire en sorte qu'il arrive à son
objectif. C'était l'unique façon de procéder pour aider
des promoteurs d'entreprises privées.
M. HOUDE: Maintenant, j'ai une autre question, M. le Ministre,
cela répond très bien à la question que j'ai posée
et qui d'ailleurs est à l'ordre du jour. Vous avez parlé
d'ententes, vous avez dit que Logexpo a déjà 700,000 jours de
réservations...
M. LOUBIER: Cela, c'est 11 y a quelques jours.
M. HOUDE: C'est après avoir complété avec
l'entreprise privée que les terrains de camping relevant de votre
ministère pourront prendre des réservations.
M. LOUBIER: Evidemment, c'est qu'à chaque entrée,
aux entrées de Montréal, aux endroits statégiques, nous
aurons, par Télex, par Télex directement relié avec
Logexpo, des gens qui vont diriger les touristes vers les terrains de camping.
Or, il s'agira pour ces gens-là tout simplement de prendre information.
Nos préposés à ces endroits, à ces bureaux vont
communiquer sur le champ avec les responsables de Logexpo et, à
ce moment-là, nous allons pouvoir les diriger sur les terrains de
camping dont nous pouvons disposer.
M. HOUDE: Maintenant, les taux demandés aux campeurs sur
les terrains de camping de la province seront-ils à peu près les
mêmes que ceux qui sont demandés sur...
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: ... les terrains de camping d'entreprises
privées?
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: Même chose, même prix?
M. LOUBIER: Sensiblement les mêmes.
M. HOUDE: Maintenant, le personnel qui va travailler sur ces
terrains-là...
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: ... est-ce qu'il est engagé actuellement?
Comment allez-vous l'engager? Qui va opérer ça? Est-ce que ce
sont des concessionnaires qui vont diriger par exemple Bros-sard ou
Laprairie?
M. LOUBIER: Actuellement, nous avons depuis un mois et demi, nous
avions confié à une firme spécialisée dans ce
domaine, le BENR, de Québec, qui est composé de sociologues, je
pense, d'économistes, d'ingénieurs, de faire une étude sur
la façon d'administrer ces terrains de camping. Ils nous ont remis un
rapport, il y a environ quinze jours et, à ce moment-là, nous
avons, nous nous sommes rendus voir les responsables, consulter les
responsables du ministère des Finances pour en venir à une
entente définitive sur le mode d'administration que nous offririons sur
ces terrains de camping. Or, 11 semble qu'après consultation,
après délibération, une des formules que nous mettions de
l'avant, qui était, par exemple, de nommer un gérant, de
préférence quelqu'un qui a une certaine connaissance des choses
du camping et, à ce moment-là, nous songeons à les
recruter à l'université de Montréal, ou parmi les
professeurs de l'institut de récréation, dans le bout de
Montréal, et nous voulions que les revenus soient dirigés au
fonds consolidé de la province. Mais nous nous en servions pour
administrer évidemment, pour payer les frais d'administration de nos
campings.
Or, après discussion avec les gens du ministère des
Finances et de la trésorerie, cette formule s'avérait
inacceptable et nous en sommes venus à l'autre formule qui
prévoit des concessions, concessions qui seront accordées,
après examen, après censure si vous permettez l'expression,
effectuée tant par les autorités de notre ministère que
par celles du ministère des Finances et ce sera la façon dont
nous procéderons dans les différents campings de la province. Le
personnel...
M. HOUDE: Permanent ou temporaire?
M. LOUBIER: On est à compléter le personnel
clé actuellement. Nous avons déjà les services de
plusieurs de réservés. Entre autres, dans la région de
Québec, nous avons confié la responsabilité à M.
Richard Côté, qui est ingénieur à notre
ministère, versé dans les questions de camping et
d'aménagement, et comme sous-directeur, nous avons mis la main sur un
étudiant en Business Administration de l'université Western, qui
agira comme assistant-directeur et qui aura pour mission de surveiller
l'administration des terrains de camping, des quatre ou cinq terrains de
camping que nous aurons dans la région de Québec et chaque
terrain de camping aura un responsable, aura des percepteurs, aura des
journaliers, pour voir à l'administration, à la surveillance et
à l'entretien de ces terrains de camping.
M. HOUDE : Maintenant, une question qui va peut-être vous
faire sourire. Je l'ai vécue dernièrement. Est-ce qu'il y a une
entente entre les responsables de l'écluse de
Côte-Sainte-Catherine, enfin ceux qui dirigeront ce terrain de camping
pour que les campeurs sachent à l'avance l'heure de levée du
pont.
Je ne sais pas si vous l'avez constaté, à cet
endroit-là, en particulier, il n'y a qu'une seule entrée et une
seule sortie. Lorsque les bateaux commencent à passer d'un bord ou de
l'autre, cela peut prendre deux heures avant de pouvoir sortir de l'île
ou y entrer. Or celui qui a un billet, par exemple, pour assister à un
spectacle quelconque à l'Expo, bien s'il a manqué...
M. LOUBIER: Il y a un autre chemin d'accès...
M. HOUDE: Par bateau?
M. LOUBIER: ... par le pont Victoria et les ingénieurs ont
étudié cette question-là. Ils vont s'organiser pour
qu'à ces heures-là précisément, on dirige les
touristes par le pont Vie-
torla pour aller se retrouver à Côte Sainte-Catherine.
M. HOUDE: De toute façon, disons que les campeurs auront
un avertissement: A peu près: A telle heure ne passez pas, il y a des
bateaux qui circulent.
M. LOUBIER: C'est ça! C'est très bien!
M. TREMBLAY (Bourassa): Combien de terrains, cette année,
le gouvernement est-il à aménager?
M. LOUBIER: Nous sommes en train d'aménager de
façon définitive Côte Sainte-Catherine.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela, ce n'est pas temporaire,
ça?
M. LOUBIER: Permanente, de façon temporaire, Brossard,
Laprairie, Rivière Beaudet...
UNE VOIX: Rivière Beaudet, permanente.
M. LOUBIER: Permanente, Rivière Beaudet?
Définitivement? Alors, il y a seulement Brossard et Laprairie de
temporaires. Mais à Québec, de temporaire, le site de
l'Université Laval.
M. TREMBLAY: Combien peut-il y avoir d'argent investi dans tout
ça?
M. LOUBIER: Dans tout ça, c'est que tous les projets, je
vais vous les citer d'abord un à un. Vous avez
Côte-Sainte-Catherine. Vous avez Brossard, Laprairie, Rivière
Beaudet. Dans Québec vous aurez quatre terrains de camping soit celui de
l'île d'Orléans permanent, celui de Villeneuve, permanent, celui
de Stoneham, permanent et celui de l'Université Laval, temporaire, pour
une somme de près de $1 million. Au Lac St-Jean nous allons
également investir à Val-Jalbert. Nous en avons un dans la
Beauce, parce que l'Etat du Maine débouche dans la Beau-ce. Nous en
aurons un en Gaspésie. Nous en aurons un autre à Waterloo, dans
la région des Cantons de l'Est. Nous en aurons desservant Beaumont,
Bellechasse, Montmagny sur la rive Sud. Nous en aurons un autre dans la
région de Sherbrooke, Mont-Orford.
M. TREMBLAY: Est-ce qu'on pourrait avoir des listes comme
ça?
M. LOUBIER: Ah oui!
M. HOUDE: M. le ministre, les concessions pour l'exploitation de
cela?
M. LOUBIER: On vient de régler ça. On vient d'en
parler.
M. HOUDE: Maintenant, les travaux, des permanents est-ce que tout
cela a été donné sans soumissions?
M. LOUBIER: Pardon?
M. HOUDE: Est-ce que vous avez demandé des soumissions
dans certains contrats? Vous avez déjà dit en Chambre qu'il y
avait des contrats quand c'était extrêmement urgent. Vous aviez
donné sans contrat...
M. LOUBIER: Jusqu'à maintenant, il y a
Côte-Sainte-Catherine, sans soumission. Brossard, Laprairie, sans
soumission. Rivière Beaudet, sans soumission. C'est tout.
M. HOUDE: Oka?
M. LOUBIER: Oka, oui, c'est le premier, sans soumission.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour les autres, ça
été avec des soumissions?
M. MICHAUD: Pour un total de combien?
M. LOUBIER: Les autres ne sontpas encore définitivement en
marche.
M. MICHAUD: Pour un total de combien sans soumissions?
M. LOUBIER: Sans soumissions! Ah là, je vois le
député!
M. TREMBLAY (Bourassa): Mais pour quelle raison n'avez-vous
pas...
UNE VOIX: Le total complet!
M. LOUBIER: C'est environ $4 millions pour tous les terrains.
UNE VOIX: C'est la somme totale, ça?
M. MICHAUD: Pour les concessions, est-ce que c'est par
soumission, ça?
M. LOUBIER: Les concessions?
M. MICHAUD: Les exploitants des terrains.
M. LOUBIER: C'est qu'actuellement nous sommes en train de former
des équipes dirigeantes et c'est à ce moment-là que se
décidera définitivement quelles seront les formalités qui
nous permettront de donner ces terrains à concession.
M. MAILLOUX: M. le Président,...
M. MICHAUD: Le principe de la concession est accepté.
M. LOUBIER: Le principe de la concession est accepté parce
que l'autre a été refusé, comme je le disais tout à
l'heure, par le conseil de la trésorerie et par le ministère des
Finances.
M. MICHAUD: Vous ailez faire un appel d'offres demandant ceux qui
pourraient gérer ça.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Gouin est
sérieux quand il demande si on va faire des appels d'offres d'un mois,
deux mois, trois mois pour donner à concession ces terrains-là.
Si le député de Gouin veut savoir brutalement, je connais le fond
de sa pensée, et s'il trouve ça juteux, je vais lui dire que,
moi, personnellement, je recommande que des concessions soient données
sans soumissions parce qu'il est impensable et infaisable...
M. MICHAUD: C'est votre droit.
M. LOUBIER: Pardon?
M. MICHAUD: C'est votre droit.
M. LOUBIER: ... et impensable et infaisable de procéder
par la voie des journaux demandant des soumissions, retour au conseil de la
trésorerie, ratification par le ministère des Finances,
réponse définitive au ministère du Tourisme et
là...
M. ROY: L'Exposition est finie.
M. LOUBIER: ... quinze jours ou trois semaines pour donner au
concessionnaire le temps de s'organiser pour procéder. Avec ça,
on va se retrouver au mois d'octobre ou novembre.
M. MICHAUD: Mais pour les permanents?
M. LOUBIER: Etsiçan'avaitpasété de l'incurie
et de l'insouciance du gouvernementprécé-dent, on n'aurait pas
ces troubles-là.
M. MAILLOUX: M. le Président, justement au sujet de ces
affirmations-là, qu'a faites le ministre tantôt, il a dit,
évidemment, qu'il n'y avait pas de prévisions.
J'ai compris, à ce moment-là, que ce n'étaient pas
des prévisions budgétaires parce qu'elles étaient de $3
millions. Est-ce que le ministre, à ce moment-là, a voulu dire:
Pas de plans! quand vous avez dit qu'il n'y avait pas de prévisions?
M. LOUBIER: Il n'y avait rien de fait. Il n'y avait rien qui se
préparait à se faire.
M. MAILLOUX: Mais il faudrait quand même,
évidemment, pour être objectif, que le ministre dise que
l'élection avait été annoncée en 1966, aux
alentours du mois de mars.
M. LOUBIER: Oui, mais le budget avait été
voté. Le budget avait été préparé aux mois
de septembre et octobre et il ne prévoyait pas ça.
M. MAILLOUX: Le budget avait été
préparé pour une somme de $3 millions.
M. LOUBIER: Et il ne prévoyait pas ça.
M. MAILLOUX: Mais entre la date, évidemment, de la
déclaration d'élections et le moment de l'ouverture de l'Expo, il
est fort possible que, peu importe le gouvernement, des plans auraient pu
être complétés et des lieux aménagés, tel que
vous le faites actuellement, avec les prévisions budgétaires
votées.
M. LOUBIER: Non, non.
M. MAILLOUX: Bien, voyonsi
M. LOUBIER: Non. A ce moment-là on nous a caché la
vérité parce qu'on ne prévoyait pas l'Expo et qu'on aurait
dû le mettre dans le budget.
M. MAILLOUX: Bien, ils ont fait voter des sommes de $3 millions
pour l'aménagement de terrains.
M. LOUBIER: Je vais aller plus loin que ça. C'est que,
l'autre soir, le député de Deux-Montagnes a semblé
affirmer non pas a semblé, a affirmé
catégoriquement même si je le niais, que
Côte-Sainte-Catherine, c'était prévu par l'ancien
gouvernement. Que tout était fait pour ça,
Côte-Sainte-Catherine. C'est tellement faux de prétendre
ça, que le terrain de Côte-Sainte-Catherine n'était
même pas concédé à notre ministère quand je
suis arrivé là et que nous avons dû faire les
démarches nous-mêmes pour que le
terrain soit concédé. Et le député de
Deux-Montagnes annonçait que c'était prévu par l'ancien
gouvernement! A Oka, le député de Deux-Montagnes m'a dit l'autre
soir, il pourra relire les débats, que tout était fait. Tout
était complété dans les plans et tout ça. Les plans
ont été complétés définitivement le 3
août 1966 parce que, quand on est arrivé au ministère on a
dit: Où est-ce rendu, ça? On n'a pas eu d'instruction de
procéder rapidement. Et la demande des plans par le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avait été faite le 5
mai 1965. Donc, depuis deux ans, on avait manifesté le désir
d'obtenir les plans, mais pas plus que ça. Et les plans ont
été complétés. Pas comme le prétendait le
député de Deux-Montagnes, à l'effet qu'en 1966, tout
était prêt quand on est arrivé au pouvoir. Ils ont
été complétés le 3 août 1966 et on pourra
s'informer à la firme d'ingénieurs-conseils. Ils ont
été obligés, à ma demande, de travailler
pratiquement jour et nuit pour accélérer ces plans qui dormaient
depuis le 5 juin 1965.
M. MICHAUD: Quelle firme?
M. LOUBIER: La firme Morin, Dupuis, Beaudry et
associés.
M. HOUDE: M. le ministre, est-ce que c'est vrai que le terrain de
camping Côte-Sainte-Catherine est appelé à
disparaître en grande partie, à cause d'un projet de
l'Hydro-Québec, de l'écluse de la voie maritime qui doublerait,
semble-t-il...?
M. LOUBIER: Je n'ai pas été informé de cette
éventualité-là, ni par l'Hyrdo-Québec, ni par le
ministère des Richesses naturelles, qui nous ont, à nous,
légué ce coin de terre-là par bail. Mais, il n'a jamais
été question, à ma connaissance, que ça
disparaîtrait dans un an, deux ans, trois ou quatre ans.
M. HOUDE: Il serait peut-être bon de le vérifier.
Moi, c'est en causant avec des gars, des employés de là-bas qui
prétendaient ça.
M. LOUBIER: Oui, je comprends, oui. Mais à ce
moment-là, si on se fie aux placotages d'un gars qui travaille à
tel endroit...
M. HOUDE: C'est peut-être un peu de placotage, mais si
vraiment c'est vrai.
M. LOUBIER: ... j'aime mieux m'en remettre à
l'Hydro-Québec ou aux autres autorités du ministère qui
savaient, par le plan qu'on avait là, qu'on investissait au-delà
d'un million et presque $2 millions éventuellement, avec les
différentes phases, et qui nous dit: Très bien, prenez-le et le
bail est pour une durée de vingt ans. Est-ce que ça répond
à la question?
M. MICHAUD: C'est presque emphytéotique?
M. LOUBIER: C'en est un. Parce que de neuf ans jusqu'à 99
ans, c'est un bail emphytéotique.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ne trouvez-vous pas, M. le ministre, que
si vous aviez demandé des soumissions dans tous vos contrats je
ne parle pas des concessions; les concessions, je suis d'accord avec vous qu'on
est en retard pour ça mais sur la construction, sur le travail
sur les terrains de camping, vous auriez sauvé des milliers et des
milliers de dollars? Vous ne croyez pas ça?
M. LOUBIER: C'est à voir.
M. TREMBLAY (Bourassa): Parce que l'affaire du temps que vous
avez déjà dite, je n'étais pas d'accord avec vous.
Demander des soumissions, c'est douze jours.
M. LOUBIER: Voici, ah! non.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est douze jours pour demander des
soumissions. La loi, c'est douze jours.
M. LOUBIER: Demandez aux anciens ministres, et demandez aux
ministres actuels, demandez aux hauts fonctionnaires, j'en ai ici
derrière moi. Demandez-leur combien cela prend de temps de la demande de
la soumission à l'aboutissement.
UNE VOIX: Six semaines. M. LOUBIER: Cela prend... M. ALLARD: Sept
semaines!
M. LOUBIER: ... sept semaines, minimum. Et cela quand tout roule
bien. Mais avant, quand on a l'expérience que, dans certains cas, cela a
pris trois mois, quatre mois, cinq mois, on ne pouvait pas prendre le risque,
parce qu'il fallait tout de même les amorcer quelque part.
M. FRASER: Mais vous avez dit que vous aviez reçu les
plans le 8 août.
M. LOUBIER: Et je vais vous donner un exemple...
M. FRASER: Et quand est-ce que vous avez donné le
contrat?
M. LOUBIER: Je vais vous donner un exemple. Excusez, je vais
finir de répondre. A Drummondville, nous avons procédé
l'an passé par soumissions publiques pour aménager le parc des
Voltigeurs. Eh bien! nous avons procédé par soumissions
publiques.
Pour en arriver à l'aménagement de 1,000 emplacements;
savez-vous combien on en aura pour l'Expo à Drummondville? Environ
250.
UNE VOIX: Est-ce qu'il y avait une clause...
M. LOUBIER: Environ 250. Et cela avait été à
ce moment-là accordé au plus bas soumissionnaire. Cela a
été tellement bien au plus bas soumissionnaire que cela lui a
pris des mois à obtenir une garantie de la compagnie d'assurances, mais
cela est vérifiable.
M. TREMBLAY (Bourassa): Mais il y a quelque chose qui ne marche
pas quand même, voyons!
M. LOUBIER: Bien, c'est cela! C'est cela!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais c'est là qu'on est
rendu au temps où il faut commencer à couper le « red tape
». Demander des soumissions; la loi, c'est douze jours. Les soumissions,
on est d'accord, cela revient au ministre.
M. LOUBIER: Non...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, laissez-moi parler un petit peu.
Cela revient au ministre. C'est à ce moment-là que, si on le
coupe le fameux « red tape », cela va au Secrétariat,
accepté par le ministre des Finances. A ce moment-là, cela vous
aurait pris peut-être deux semaines de plus, et je suis convaincu
( je ne vous en fais pas le reproche) que vous auriez sauvé des
milliers de dollars à la province.
M. LOUBIER: Cela, vous ne pouvez pas l'affirmer... et je ne peux
pas le nier.
M. TREMBLAY (Bourassa): Parce que la soumission... Vous savez
bien que la soumission, ... entre accorder par soumissions ou bien à
contrat, il y a une différence.
M. LOUBIER: Disons qu'étant donné que cela va
revenir en Chambre, je vous demanderai pourquoi à un moment
donné...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, je l'avais ma discussion,
là!
M. LOUBIER: Non, mais l'Académie de Québec a
été accordée en 1964 ou 1965 à un entrepreneur de
Québec pour des réparations, rénovation, restauration
d'au-delà de $2 millions. Il n'y a pas d'urgence à ce que je
sache à ce moment-là...
M. HARVEY: Vous étiez dans une vieille bâtisse!
M. LOUBIER: ... sans soumissions...
M. HARVEY: C'était une vieille bâtisse.
M. LOUBIER: Ah! ne venez pas, vieille bâtisse... Le
principe est le même! Sans aucune demande de soumissions.
M. HARVEY: Ce n'est pas la même chose.
M. LOUBIER: Il y a un hôpital dans le bout de Hull-Ottawa,
qui a été commencé sans demande de soumissions, dont les
travaux ont été effectués...
M. TREMBLAY (Bourassa): N'essayez pas de faire des...
M. HARVEY: Est-ce que le ministre me permet une question?
M. TREMBLAY (Bourassa): Avec deux zéros, vous ne pouvez
faire un l!
M. HARVEY: Est-ce que vous prétendez, lorsqu'il s'agit de
transformer un vieil immeuble, un immeuble comme celui dont vous avez
parlé, l'Académie commerciale, la transformer, que c'est la
même chose qu'un nouveau projet où il n'existe rien sur un
terrain?
M. LOUBIER: Si nous procédons par plans et devis, si nous
procédons suivant des données précises, si nous avons des
ingénieurs, si nous avons des architectes, c'est absolument la
même chose, et nous pouvons procéder également par
soumissions. Les ingénieurs, à ce moment-là, tracent des
plans et devis avec les réparations. Parce qu'à ce
moment-là, cela voudrait dire...
M. HARVEY: En affirmant une chose semblable, vous affirmez le
contraire de ce qu'affirmait l'architecte en chef des Travaux publics, M.
Fontaine, qui est maintenant parti, tous ses
assistants et tous les ingénieurs et architectes qui ont eu
à faire des recommandations à l'ancien gouvernement et au
gouvernement actuel.
M. LOUBIER: Très bien. Or, en affirmant qu'on aurait pu
procéder par soumissions publiques, vous contredisez sans le savoir la
firme d'ingénieurs-conseils engagés par le régime
précédent, qui disait qu'il fallait que cela commence le plus
rapidement possible. Vous contredisez des hauts fonctionnaires du
ministère qui recommandaient qu'on procède le plus rapidement
possible. Vous contredisez également, à ce moment-là, les
architectes qui ont aidé à la préparation des plans. Je ne
vous nomme pas...
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce que les ingénieurs vont dire,
ce que les fonctionnaires vont dire, c'est que la population paye ses dettes.
Je pense que vous êtes d'accord avec moi en tant que député
de Bellechasse. Ce que les fonctionnaires vont dire, ce que les
ingénieurs vont dire, c'est que la population paye ses dettes, nous
sommes d'accord là-dessus? Nous sommes ici pour ce que la population
paye. Peut-être avez-vous été pris de court par un manque
de temps, seulement, vous serez d'accord avec moi, vous auriez sauvé des
milliers de dollars si vous aviez demandé des soumissions et des
soumissions.
Même si c'est le gouvernement, si l'on pousse, des soumissions
sortent vite et elles passent au trésor vite et le travail se fait quand
même.
M. LOUBIER: ... mais, M. le député, je ne voudrais
pas...
M. TREMBLAY (Bourassa): Mais je trouve que cela a
coûté beaucoup trop cher.
M. LOUBIER: ... qu'il fasse abstraction de la
réalité. A la Chambre je me procurerai une foule d'exemples
où depuis cinq ou six ans l'expérience nous a enseigné que
de la demande, dans la majorité des cas, du jour où l'on fait la
demande de la soumission publique, au jour où l'on accorde le contrat,
rituellement, on se ramasse avec sept semaines, huit semaines, douze semaines,
quinze semaines, et seize semaines. Même si les ministres faisaient
toutes les pressions voulues, il y aurait un corridor absolu, obligatoire par
lequel il faut passer...
M. MICHAUD: Le corridor?
M. LOUBIER: ... et si à ce moment-là...
UNE VOIX: Etes-vous rendu dans le corridor?
M. LOUBIER: .... à ce moment-là, par exemple, le
conseil de la trésorerie pour une raison ou pour une autre comme cela
arrive parfois, ne peut pas siéger durant deux semaines, trois semaines,
qu'est-ce qui arrive?
M. HARVEY: Il siégait régulièrement une fois
par semaine auparavant.
M. LOUBIER: Je vous démontrerai qu'il ne siégeait
pas. C'est arrivé qu'il ne siégeait pas
régulièrement, cela a pu arriver deux ou trois fois.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, est-ce que le
ministre me permet une affirmation: quand cela a pris...
M. MICHAUD: Devons-nous mettre en cause tout le principe de
l'administration des fonds publics, par les soumissions publiques, y compris
les cas qui ne tombent pas dans des situations urgentes?
M. LOUBIER: Non, non. J'ai même dit à ce
moment-là que lors d'une conférence de presse devant les
journalistes, devant les gens de Radio-Canada, qu'il serait impensable de
vouloir, en se faisant restaurer le système qui a prévalu durant
des décades, à l'effet que cela se donnait sans soumissions
publiques, mais que il y avait des cas exceptionnels, des cas d'urgence, des
cas qui nous obligeaient à procéder de cette
façon-là et qu'à ce moment-là il ne fallait pas
avoir peur des responsabilités, ne pas avoir peur de prendre une
décision qui doit être courageuse, à ce moment-là,
parce que l'on sait ce qui rebondit et on sait quelle interprétation
mesquine peuvent en faire certains membres de l'Assemblée
législative et on sait qu'on peut être passible de certaines
critiques. A ce moment-là j'ai pris mes responsabilités et j'ai
pris également, courageusement, la décision qu'il fallait
être prêt pour l'Expo et nous serons prêts pour l'Expo.
M. MICHAUD: Mais tout à l'heure vous étiez rendu
dans les écoles, dans les écoles, à Académie de
Québec.
M. LOUBIER: Eh bien, on tente de... Ecoutez, je vois de quoi sont
couvertes vos allusions, on tente à ce moment-là...
M. NUCHAUD: Ce ne sont pas des allusions.
M. LOUBIER: ... d'en faire un crime, une infamie incommensurable
que d'avoir donner ces contrats-là sans soumissions, alors que, moi, je
vais vous donner des exemples où...
M. MICHAUD: Vous avez un parti qui...
UNE VOIX: Ah! oui.
M. LOUBIER: ... cela a donné: Disons que, comme parti, le
parti libéral a un parti pas mal plus honteux que celui de l'Union
Nationale quand on se rappelle que le frère d'un ancien premier ministre
prenait l'argent de l'Etat et le déposait à la banque et le
retirait. Et cela appartenait à l'Etat.
M. HARVEY: Etiez-vous au monde, dans ce temps-là,
vous?
M. LOUBIER: Non, mais vous l'avez mis l'an passé dans les
journaux.
M. HARVEY: Vous et moi n'étions même pas au
monde.
M. LOUBIER: Cela a peu d'importance mais l'on parle
d'héritage d'un parti.
M. HARVEY: Je ne pense pas que vous pouvez faire le procès
de M. Taschereau.
M. LOUBIER: Ce n'était pas bon s'ils l'ont fait.
M. HARVEY: Ce sont les crédits.
M. LOUBIER: D'accord. Mais est-ce qu'on fait tout d'abord le
procès de l'Union Nationale dès maintenant?
M. HARVEY: Mon Dieu Seigneur, ne retournez pas au temps de
Borden.
M. LOUBIER: Oui, faites-vous attaquer mais ne répondez
pas.
M. ALLARD: Un instant, s'il vous plaît, la situation
d'urgence s'invoque très facilement et de même que l'ancienne
administration s'en est servie au besoin, il y a aussi des cas où
l'Union Nationale l'a fait. Cela va se faire encore nécessairement.
UNE VOIX: Oui, mais...
M. ALLARD: Des exemples, on peut vous en emmener une foule
énorme, dans tous les ministères où l'on a
procédé à cause d'une urgence...
UNE VOIX: Là, je sais où je veux en venir, M. le
Président...
M. LOUBIER: M. le député, comment-pour-rais-je,
à ce moment-là, pour répondre plus
précisément à votre question, demander des soumissions
publiques alors qu'il n'y avait aucun plan de préparé?
M. TREMBLAY (Bourassa): Mais oui, mais si vous avez donné
le contrat et...
M. LOUBIER: Non, un instant.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... c'est parce que les plans
étaient prêts.
M. LOUBIER: Non, voici c'est que, par phases, les
ingénieurs-conseils, les ingénieurs de notre ministère, un
comptable de notre ministère, vérifiaient sous la recommandation
des ingénieurs-conseils que je ne connaissais pas, que nous n'avions pas
employés, qui avaient été employés
antérieurement, procédaient par phases parce que, autrement, il
n'y aurait eu aucun terrain de camping d'aménagé au Québec
pour l'Expo.
Par exemple, Côte-Sainte-Catherine, avant que nous n'obtenions la
location par l'Hydro-Québec, avant que nous ne fassions la demande pour
la préparation des plans, avant que nous n'obtenions la première
phase par plan des ingénieurs, nous étions rendus au 29 novembre
1967. Dans la phase No 2, nous étions rendus au 15 décembre 1966.
Dans Brossard et Laprairie, aucun plan n'avait été
demandé; nous les avons reçus le 6 décembre. A Orford,
nous avons reçu le 3 octobre. Dans la région de Québec
où rien de rien n'avait été prévu pour les fins de
l'Expo, par un seul emplacement par le gouvernement. Nous avons dû
demander à des firmes d'ingénieurs, sur la recommandation d'un
fonctionnaire de mon ministère, nous avons accordé à une
firme, de concert avec la Chambre de commerce de Québec et
ça vous allez avoir le pot aux roses là-dedans à ce
moment-là, la Chambre de commerce de Québec nous a offert sa
collaboration dans le choix des endroits, dans la négociation des
terrains. Entre autres, pour un terrain, on avait demandé, il y a deux
ans, $125,000, je pense, au gouvernement, qui
avait hésité à l'acheter. On l'a obtenu, nous, pour
$50,000.
M. MICHAUD: Pourquoi?
M. LOUBIER: Parce que le gars s'est aperçu qu'on ne se
jetait pas à corps perdu sur ce terrain-là...
M. HARVEY: Est-ce que le ministre me permettrait...
M. LOUBIER: ... et que le gouvernement précédent
l'avait refusé. Dans le bout de Matane; je vais continuer si vous le
permettez.
M. HARVEY: Pendant que vous êtes à Québec
avec la Chambre de commerce, est-ce que vous laissez entendre que dans ces
recommandations, la Chambre de commerce de Québec vous a
recommandé le terrain à l'île d'Orléans, la ferme
Ricardeau, parce que vous venez de donner un exemple précis où
vous avez sauvé de l'argent aux contribuables? Dans le cas de la ferme
Ricardeau, elle a été annoncée publiquement à
vendre dans les journaux, par des agents d'immeubles, pendant deux ans,
à $18,000. J'aimerais que vous me disiez le prix que vous l'avez
payée et qui en a été le vendeur?
M. LOUBIER: Le vendeur est un M. Picard, organisateur
libéral de l'île d'Orléans. A côté, il y avait
M. Blouin, organisateur de l'Union Nationale, vous le vérifierez, et son
fils est le chef de l'organisation pour l'est de Québec, au club
Renaissance. M. Blouin nous offrait, je pense, 1,200,000 pieds de moins que M.
Picard, sans plage, pour un prix de $75,000, toute l'étendue de ce
terrain-là. M. Picard, à côté, offrait à la
Chambre de commerce et à ceux qui la représentaient le même
coin, mais avec 1,000,000 de pieds de plus de superficie de terrain avec une
plage, ce que M. Blouin n'avait pas, pour $40,000. Non contents de ça,
nous avons à une ou deux reprises envoyé les estimateurs de la
Voirie pas envoyés par moi, pas sous mes ordres de dire: Il faut
que ça arrive à tel prix ils sont allés sur tous
les terrains que nous avons achetés. A un endroit, entre autres, les
estimateurs de la Voirie sont arrivés avec l'estimation que nous devions
acheter à $75,000 dans le bout de Matane. $75,000, rapports
écrits, que les estimateurs de la Voirie m'ont transmis. Nous regardons
cela, nous envoyons de nouveau les estimateurs de la Voirie disant: Cela n'a
pas de sens. Ils nous reviennent avec le prix définitif de $54,000 et
actuellement, nous sommes, nous avons fait une recommandation en temps pour
l'acheter à $40,000.
M. HARVEY: A $40,000?
M. LOUBIER: Une économie de $30,000 sur
l'évaluation faite par les estimateurs professionnels du
ministère de la Voirie.
M. HARVEY: Mais combien vous faut-il...
M. LOUBIER: Nous sauvons $30,000 à l'île
d'Orléans et les estimateurs de la Voirie ont passé en arrivant
avec un montant de quarante et quelques milliers de dollars. Nous avons pris
toutes les précautions...
M. HARVEY: Je tiens pour acquis que celui qui a vendu ou qui vend
au ministère est le propriétaire de la ferme...
M. LOUBIER: Et nous avons toutes les bâtisses.
M. HARVEY: ... sans intermédiaire, sans agent d'immeuble.
Et deuxièmement, moi, je voudrais savoir comment il se fait que ce
monsieur-là, qui avait cette ferme-là à vendre pen-dans
plus de deux ans à $18,000 et qui ne trouvait pas preneur, puisse
retirer $40,000.
M. LOUBIER: Est-ce que le député a une preuve de
ça?
M. HARVEY: Eh bien, une preuve... Je n'ai pas de preuve, mais
elle était annoncée dans le journal à $18,000.
M. LOUBIER: Est-ce que vous avez le journal où cela a
été annoncé?
M. HARVEY: Je pourrais vous le donner.
M. LOUBIER: Vous me le donnerez.
M. HARVEY: Très bien.
M. LOUBIER: Mais moi, je vous dis qu'à ce
moment-là, nous avions le choix entre deux endroits dont l'un $75,000
pour 1,200,000 pieds de moins, pas de plage, et qu'à côté,
le ministère de la Voirie, par ses estimateurs et tout ça,
évalue les deux et nous recommande celle-là et qu'au prix que le
ministère de la Voirie et les évaluateurs nous le recommandaient,
c'était le prix du marché après étude. C'est comme
ça que nous avons procédé.
M. HARVEY: Vous affirmez que vous ignoriez que cette
ferme-là était à vendre depuis deux ans au prix de
$18,000?
M. LOUBIER: J'affirme catégoriquement que je l'ignorais,
que M. Charron, qui était préposé à ces
négociations-là, l'ignorait, que ceux qui ont eu à
travailler sur ça l'ignoraient, et que si le ministère ou le
ministre avait voulu le moindrement faire plaisir à des amis politiques,
il aurait acheté la terre voisine qui était, à un
organisateur de l'Union Nationale, alors que l'autre et ça a fait
un tollé sur l'ûe d'Orléans est réputé
pour être un fervent du parti libéral et que j'ai eu des
représentations des gens de l'île du parti de l'Union Nationale,
que ça n'avait pas de sens d'encourager un rouge et d'acheter ça
d'un rouge. Parce que ça, c'est prouvable.
M. HARVEY: Je n'ai pas attité l'attention du
ministre...
M. LOUBIER: Non, mais je connais la façon insidieuse de
poser des questions qui peuvent être interprétées par la
suite.
M. HARVEY: Non, non. J'ai posé la question au ministre
parce que cette ferme-là, d'après les informations que j'ai,
aurait été à vendre par...
M. LOUBIER: Le député s'est engagé à
produire la preuve de ses dires.
M. HARVEY: C'est ce que je vais faire dans le plus bref
délai possible.
M. TREMBLAY (Bourassa): A quelle date, les plans du parc d'Oka
étaient-ils prêts?
M. LOUBIER: Le parc d'Oka, la première phase des plans
définitifs? Parce que...
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, à quelle date
étaient-ils prêts?
M. LOUBIER: Le 3 août 1966.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le 3 août Quand les travaux ont-ils
commencé?
M. LOUBIER: Ils ont commencé, ça, je pourrais vous
donner des détails, quelques jours après...
M. TREMBLAY (Bourassa): Quelques jours après.
M. LOUBIER: ... et mieux que ça. Dans le contrat il y a
une clause obligeant l'entrepreneur à nous le livrer au plus tard le 15
juin. Et là, ils sont obligés de travailler jour et nuit pour
arriver au 15 juin.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'en suis pas là-dessus, mais
vous ne croyez pas...
M. LOUBIER: Alors, on nous rapportait que...
M. HARVEY: Est-ce que le ministre prétend qu'il n'aurait
pas pu mettre une clause semblable si on avait demandé des soumissions
publiques?
UNE VOIX: Même chose.
M. LOUBIER: Eh bien oui, mais, cela aurait pris sept semaines
avant que je les aie à ce moment-là, huit semaines...
M. HARVEY: C'est-à-dire, sept semaines... Ecoutez
là. Quand un ministre, à l'intérieur d'un
ministère, (ils ont un budget à l'intérieur du
ministère, alors)...
M. LOUBIER: On ne l'avait pas.
M. HARVEY: En tous cas, au ministère de la Voirie, le
ministre d'Etat attaché à la Voirie a dit, tout à l'heure:
Que la procédure est longue. C'est sûr qu'elle est longue. Comme
par exemple, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on a
retardé pour demander des contrats d'asphalte au mois d'octobre. On les
a accordés au mois de novembre. Alors ils vont se faire cette
année. L'argent a pu se dépenser ailleurs. Alors, quand on veut
dans un ministère, à compter du ministre et des sous-ministres,
les projets prennent six semaines avant de commencer à être
exécutés.
M. LOUBIER: J'ai une lettre ici de la firme d'ingénieurs,
Beaudry, Dupuis, Morin et Rou-thier, engagée depuis 1965 par contrat
avec l'ancien ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, pour
effectuer des plans. Mais comme il n'y avait pas d'urgence, comme ça ne
pressait pas, comme ces ingénieurs-là n'étaient pas
poussés dans le dos, cela avait été donné le 5 mai
1965. Nous arrivons au ministère et nous faisons venir ces
ingénieurs-là, cela faisait plus qu'un an, ça. Ils ont
dit: On n'a pas grand-chose de préparé. On n'a pas
grand-chose de préparé? Comment cela se fait-il? Eh bien,
on nous a dit de procéder lentement et que ça ne pressait pas.
Cela, c'est au mois de mai 1966.
M. MICHAUD: ... aux fonctionnaires?
M. LOUBIER: Non, non, aux ingénieurs-conseils qui n'ont
pas eu d'instructions précises pour livrer les plans. Ils pouvaient
prendre le temps qu'ils voulaient. Cela a pris un an avant notre arrivée
pour leur dire: Eh bien, écoutez, ce n'est pas une affaire qui doit
prendre cinq ans. Si vous n'êtes pas capables de nous préparer les
plans dans tel délai, on va prendre une autre firme. Le 22 juillet 1966,
je recevais de cette firme la lettre suivante: « M. le ministre,
Re: Aménagement du parc d'Oka Notre dossier 369
Nous sommes à compléter les plans d'aménagement du
parc d'Oka, et nous tenons à vous assurer que nous mettons tout en
oeuvre pour terminer ces plans le plus tôt possible. Cependant, les plans
et devis des réseaux d'égout et d'aqueduc, des chemins, des
stations de pompage, des unités sanitaires sont complétés,
et nous tenons à vous informer que, si la construction de ces ouvrages
ne débute pas prochainement, l'ouverture du parc ne pourra se faire le
printemps prochain tel que prévu. En conséquence, si votre
intention est d'ouvrir ce magnifique parc de camping aux visiteurs de l'Expo,
il faudrait s'organiser pour que ces travaux soient mis en chantier
immédiatement.
Vous remerciant de la considération que vous apporterez à
la présente, nous demeurons, vos tout dévoués,
Beaudry, Dupuis, Morin, Routhier (signé) Roger Morin »
M. LOUBIER: Et, à ce moment-là, chaque
journée ou chaque semaine que l'on retardait, c'était une
semaine, quinze jours, un mois ou deux mois éloignant l'ouverture du
terrain, avec comme conséquence que, si au lieu d'ouvrir le 15 juin,
nous l'ouvririons le 15 août ou le 15 septembre, 1,000 emplacements,
à trois personnes en moyenne par emplacement, 3,000 personnes par soir
durant 90 jours, comptez le chiffre, 270,000 touristes simplement pour Oka, qui
n'auraient pas eu d'hébergement, qui n'auraient pas pu pratiquer le
camping, que nous n'aurions pas pu recevoir au Québec. Et j'ai d'autres
lettres que je lirai en Chambre, parce que je sais que ça va revenir, et
j'aimerais bien la vider une fois pour toutes à cet endroit-là,
mais en résumé...
M. MICHAUD: Cela ne reviendra peut-être pas.
M. LOUBIER: En résumé, c'est que dans la
région de Québec nous avons procédé de concert avec
la Chambre de commerce, sur recommandation de la Chambre de commerce,
négociations avec la Chambre de commerce, fixation de prix après
négociations avec la Chambre de commerce, évaluations faites par
le ministère de la Voirie, et vous allez trouver bien drôle de
constater que nous avons pu, à un seul endroit, sauver au-delà de
$35,000 au gouvernement, nonobstant l'évaluation du ministère de
la Voirie.
M. HOUDE: Est-ce que la liste des terrains que vous annoncez ici,
des terrains de camping privés et autres, est publiée
présentement?
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: Elle n'est...
M. LOUBIER: ... pas distribuée « at large »
présentement.
M. HOUDE: Pas distribuée « at large ».
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous allez nous faire parvenir la feuille
où sont les terrains, les prix, vous allez nous faire parvenir une copie
de ça.
M. LOUBIER: Oui. J'ai juste à en faire tirer des
copies.
M. MICHAUD: En dehors des terrains de camping là, sur les
$3 millions qu'elle sauve, quelles sont les sommes qui sont affectées
à la construction, transformation d'immeubles, etc?
M. LOUBIER: Il n'y a pas de transformation d'immeubles à
ce moment-là.
M. MICHAUD: Mais oui: Aménagement de terrains, achat,
construction et transformation d'immeubles. Est-ce qu'il y a d'autres
équipements?
M. LOUBIER: Cela comprend tout sur le terrain de camping.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a des piscines de plein air?
M. LOUBIER: Non, actuellement, non, parce qu'on est obligé
de faire du camping, d'aménager le terrain pour faire du camping tout
simplement.
M. MICHAUD: $3 millions, c'est tout l'aménagement des
terrains de camping?
M. LOUBIER: Non, vous avez un $3 millions également, $2
millions et quelque $400,000 par ARDA, ce qui forme le montant global de
$5,400,000.
M. MICHAUD: Les sommes de l'ARDA, ça va être
consacré à quoi? Aussi au camping?
M. LOUBIER: C'est consacré actuellement, c'est
engagé. Les égouts...
M. FRASER: Est-ce qu'ils sont faits ou est-ce que c'est dans un
lac ou...
M. LOUBIER: Voici, c'est que les égouts... J'avais
invité le député des Deux-Montagnes il y a trois semaines,
lui qui avait des solutions magiques pour ériger le plus rapidement
possible et à un coût très peu élevé ce
système d'é-gouts et d'aqueduc, je l'avais invité à
venir rencontrer les autorités de la Régie des eaux, le ministre
des Finances et les autres personnes compétentes en la matière
qui pouvaient nous tracer le véritable tableau et trouver la situation;
alors j'ai dit: Il faut que tu viennes absolument, parce que toi, tu as les
solutions. Or, il m'avait dit qu'il viendrait et il n'est pas venu. Mais, cette
journée-là, nous avons enfin obtenu de la Régie des eaux
l'autorisation de procéder, ce qu'elle avait refusé depuis deux
ans.
M. FRASER: Dans le lac.
M. LOUBIER: Non, d'établir le véritable
système au complet dans son ensemble, de sorte que, d'ici quelques
semaines, les plans seront définitivement réglés
parce que là encore il n'y avait pas de plans de faits. On a
été obligé de demander à la firme
d'ingénieurs: Préparez-nous les plans.
Et c'était depuis le mois de mai 1965 qu'on avait demandé
de préparer des plans. Or, les ingénieurs ont travaillé
à la vapeur, nous ont préparé les plans
préliminaires, les ont soumis à la Régie des eaux,
acceptés par la Régie des eaux et, à ce moment-là,
nous pourrons procéder.
M. HOUDE: M. le ministre, est-ce que, dans le montant de $5
millions ou à peu près affecté au développement du
camping, est inclus le développement ou l'aménagement de
l'école provinciale de camping à Beaumont?
M. LOUBIER: Oui. Il y a une somme de...
M. HOUDE: Où en sont rendus les...
M. LOUBIER: ... il y a une somme initiale de $127,000 de
prévue, montant total, pour cette année, $188,500.
M. HOUDE: Est-ce que les travaux sont commencés?
M. LOUBIER: Les travaux vont débuter d'ici quelques jours.
Peut-être une semaine ou quinze jours. Maintenant, à ce
moment-là, nous allons procéder par étapes. Mais cela ne
nous sera livré, pour la première phase, encore là, que
vers le 10 juin. Et cette école de camping va se créer, se
constituer par étapes. Première étape, c'était
l'aménagement du terrain lui-même pour fin de camping, pour
recevoir les campeurs qui hébergent dans les roulottes ou encore dans
des tentes; aménager le terrain à cette fin, faire le
réseau routier, établir les nécessités
hygiéniques, les bâtiments de base nécessaires, urgents.
L'an prochain, nous tomberons dans la deuxième phase de l'école
de camping, qui comprendra l'érection de bâtisses pour fins de
distribuer des plans et devis, recevoir les promoteurs du camping, les
promoteurs éventuels qui voudront se construire des campings et qui
pourront constater sur les lieux, par exemple, les différents types
d'aménagements, donner l'éventail des types d'aménagement.
Par exemple, tel aménagement pour un endroit, va coûter $1,000.
Tel autre aménagement de tel emplacement va coûter $500. Tel autre
aménagement va coûter si c'est fait de façon rudimentaire,
environ $200. De sorte que la même chose sur le plan, par exemple, des
nécessités hygiéniques, de toilettes, de douches, etc.,
nous allons avoir l'éventail des nécessités sur un terrain
de camping. Nous nous proposons de distribuer, à ce moment-là
également, les plans et devis et toutes les formalités techniques
qu'il faut pour arriver à un camping qui a du sens et qui correspond aux
normes que nous avons tracées et qui peuvent recevoir notre assentiment,
via le permis que nous allons accorder. Eventuellement, nous allons
créer ou faire venir à ce terrain des moniteurs qui vont
enseigner aux propriétaires de camping ou aux promoteurs de camping la
façon de se recréer, selon l'âge et les conditions de
chacun.
M. MICHAUD: Mais sur les terrains de camping, est-ce qu'il y a un
équipement sportif mi-
nimum? Est-ce qu'il y a des prévisions pour ça?
M. LOUBIER: Actuellement? Non. Parce qu'avant, comme je le disais
en réponse à quelqu'un, 11 y a quelques mois, avant d'organiser
une équipe de hockey il faut tout de même avoir une patinoire.
Alors nous n'avions pas de patinoire dans le camping, littéralement.
Nous n'avions pas de terrains d'aménagés. Alors, avant de penser
à former l'équipe qui va nous représenter ou jouer au
hockey, ou se divertir, il faut tout de même avoir une patinoire. Or, il
fallait tout de même que nous ayons des terrains de camping et,
après, nous améliorerons par l'aménagement et...
M. MICHAUD: Pensez-vous d'une façon...
M. LOUBIER: ... le réaménagement des loisirs, de la
récréation, moniteurs, etc.
M. MICHAUD: D'une façon très parodoxale, est-ce que
vous pensez aller, par exemple, jusqu'à l'établissement de
maternelles à l'intérieur de terrains de camping?
M. LOUBIER: Oh! Disons pas pour les deux prochaines
années, sûrement.
M. MICHAUD: Comme en Suède et en Norvège.
M. LOUBIER: Oui, pas sûrement pour les deux prochaines
années.
M. HARVEY: Avant d'accepter le poste budgétaire 11,
parlant toujours de patinoire pour employer le terme du ministre, est-ce qu'on
pourrait connaître vos projets concernant la région urbaine de
Chicoutimi, Arvida, Kénoga-mi-Jonquière,...
M. MAILLOUX: Avez-vous la liste?
M. HARVEY: ... où il y a tout de même sur une
population de près de 300,000 habitants au Saguenay-Lac St-Jean,
près de 170,000 personnes qui reçoivent et qui font du camping
également et il n'y a aucun terrain. Je réfère ici...
M. LOUBIER: Il y en a. Il y a Val-Jalbert actuellement qui
offre...
M. HARVEY: Aucun terrain.
M. LOUBIER: ... des emplacements et nous investissons
actuellement à Val-Jalbert.
M. HARVEY: Un instant! Je vais demander au ministre d'attendre
quelques minutes. Quand on parle de Val-Jalbert, on parle du Lac St-Jean et on
couvre un territoire encore immense, aussi grand que le reste de la province de
Québec Si on prend le territoire de Roberval et du Lac St-Jean
lui-même, qui s'étend jusqu'à Chibougamau et qui
s'étend également jusqu'au nord du Québec j'entends
dans la région urbaine du Saguenay, qui comprend les trois districts
électoraux de Dubuc, Chicoutimi, Jonquiêre-Kénogami
.
La Chambre de commerce régionale a préparé un
projet, l'a présenté au ministère, et la Chambre s'attend
bien que le ministère, dès cette année, sans y aller de
plusieurs millions de dollars, ce n'est pas possible, accepte au moins
d'aménager dans un endroit qui est la propriété du
gouvernement, c'est-à-dire le lac Kénogami, le terrain de camping
ou du moins, commence ses travaux ou son plan d'aménagement.
M. LOUBIER: Voici. Pour répondre à cela, je sais,
c'était partout dans la province, il n'y avait rien de fait dans ce
domaine-là, pas plus dans votre région qu'ailleurs. Il n'y en
avait pas de terrains de camping.
M. HARVEY: Qu'avez-vous l'intention de faire cette
année?
M. LOUBIER: Ce que nous avons l'intention de faire cette
année? D'abord, à cause des impératifs de l'Expo, il faut
finir les terrains qu'on a commencés. C'est urgent, c'est essentiel,
c'est primordial. Or, on ne pouvait pas, dès la première
année d'opération couvrir toute la province de Québec.
Cela nous aurait pris un budget d'au moins $50 millions pour jalonner le
Québec, dans toutes ses régions, de terrains de camping.
Actuellement, le budget complètement engagé que nous avons
pour les fins de l'Expo, si on s'en tient simplement à ce qui
apparaît dans le budget des dépenses que nous avons sous les yeux,
que nous étudions, il serait impensable d'arriver à d'autres
réalisations pour cette année. Mais depuis quelques semaines, par
des rencontres, par des négociations avec ARDA-Québec, j'ai tout
lieu de croire et je pourrais même dire plus mais disons
que par prudence, une somme d'environ $4 millions à $5 millions va nous
parvenir très prochainement, et à ce moment-là,
parce que ce sont des zones désignées nous pourrons,
de concert avec les fonds de l'ARDA, arriver à d'autres
réalisations. Et de quelle façon nous procéderons pour
arriver à d'autres réalisations? C'est qu'actuellement, vous
avez
vu la déclaration de l'honorable M. Sauvé, d'Ottawa, pour
la région de la Gaspésie. La déclaration est la suivante:
« Etant donné que cette région a été le
Théâtre d'études très poussées, très
spécialisées par le BAEQ, étant donné que le plan
d'ensemble n'a pas encore reçu l'approbation de toutes les parties
intéressées, nous allons suspendre tousles projets pour toute
cette région jusqu'à ce qu'il y ait entente sur le plan
lui-même. »
Or, à ce moment-là, nous devons attendre pour cette
région-là. Nous devons attendre, parce qu'ARDA ne fonctionnera
pas sans qu'il y ait une entente multilatérale de toutes les parties
intéressées sur le plan lui-même. Dans la région,
par exemple, du député de Charlevoix, nous avons des
études sur l'île...
UNE VOIX: Aux-Coudres...
M. LOUBIER: L'Ile-aux-Coudres...
UNE VOIX: Pas aux Grues!
M. LOUBIER: Non, aux Grues, c'est dans le comté de
Montmagny. Nous avons des études qui ont été
amorcées, un projet d'ensemble amorcé. Dans la région du
Lac-St-Jean, nous avions le projet du Lac Bouchette qui nécessitait un
investissement d'au-delà $1 million et demi ou $2 millions, pour la
première année, nous étions censés pouvoir
dépenser. Cela avait été accepté,
agréé par les parties. Cela a même été
annoncé et, à un moment donné, ARDA a reculé et
refusé.
M. HARVEY: Après avoir accepté?
M. LOUBIER: Après avoir accepté et après
nous avoir dit que cela marchait. Mais il est arrivé, à ce
moment-là, d'autres facteurs qui ont fait que, véritablement, pas
par mauvaise foi ou caprice, ARDA n'a pas pu marcher. Alors, nous sommes
actuellement un peu prisonniers, dans ces régions-là, des
décisions d'ARDA, parce que nous ne pouvons au budget de la province
investir plus d'argent.
M. HARVEY: J'accepte la réponse que vous m'avez
donnée. Vous donnez un exemple précis où les gens du
milieu ne s'entendent pas, en parlant du territoire du BAEQ. Mais les officiers
de votre ministère, aujourd'hui, sont à peu près les
mêmes que ceux qui servaient sous l'ancien ministre.
M. LOUBIER: Tous les même sauf un.
M. HARVEY: Ce sont ceux qui ont demandé aux gens du
territoire concerné de s'entendre parce que plusieurs associations
sportives ou qui s'occupaient de chasse et de pêche ou de loisirs en
plein air, présentaient individuellement des demandes au
ministère. Le CAR a créé un comité touristique.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. HARVEY: La Chambre de commerce régionale comprenant les
deux régions du Saguenay-Lac Saint-Jean a travaillé pour
présenter le projet au ministère, et moi, je serais satisfait de
dire à ces gens-là que, si vous obtenez un montant additionnel
d'ARDA-Québec, vous êtes consentant à faire étudier
leur projet pour y aménager, non pas le projet complet, mais d'abord un
terrain de camping qui répondrait aux besoins d'une région
urbaine très populeuse qui est la région de Chicoutimi,
Jonquière, Kénogami, Arvida, mettons-en.
M. LOUBIER: Le député sait que le problème
existe dans toutes les régions de la province. Or...
M. HARVEY: Je comprends.
M. LOUBIER: Nous sommes obligés ce qui n'existait
pas de mettre sur pied tant bien que mal un comité de
planification qui sera renforcé par la venue d'un consortium de
consultants, défrayé par ARDA. A ce moment-là, nous
pourrons faire appel à ce qu'il y a de plus compétent dans le
monde sociologique, dans le monde économique ou dans le monde de la
planification dans son sens large du mot. Le sous-ministre du Tourisme a eu
l'heureuse initiative de diviser la province en dix régions touristiques
et, à l'intérieur de ces dix régions, nous pourrons
créer dans chacune un véritable réseau touristique, de
sorte que, comme je le disais dernièrement au député, si
les gens s'en vont à Kénogami-Jonquière, il y aura quelque
chose pour les attirer, mais à trente ou quarante milles plus loin, il y
aura une autre attraction touristique de sorte que le sol, le territoire de
toute cette vaste étendue du Québec, pourra recevoir les
touristes et offrir un véritable réseau touristique. Or, avant de
ce faire, il faudra nécessairement arriver avec une planification
rationnelle tenant compte des facteurs sociaux et économiques de chacune
des régions, établir les priorités de chacune de ces
régions-là et je pense qu'il serait un peu
téméraire d'affirmer que nous pouvons opérer ceci dans un
laps de temps de six mois ou d'un an. Mais ceci ne veut pas dire que durant six
mois et un an, nous allons nous croiser les bras et atten-
dre le rapport définitif de ce comité de planification de
notre ministère qui va travailler de concert avec ce consortium de
consultants. C'est que nous allons tenter de parer au plus vite, au plus
urgent, de tenter dans chacune des régions, au moins, d'établir
des pôles, quitte après à créer des
réalisations satellites pour toute la région et arriver avec un
réseau touristique pour chacune des régions. Ce qui rejoint la
grande vérité, c'est que le sol du Québec, sa
véritable vocation est touristique. Et ça, nous en sommes tous
conscients par ses apports, par ses réalités naturelles, ses
ressources naturelles, par sa culture, par les attraits de ses vestiges
historiques, par sa gastronomie, par son folklore, etc. Nous en sommes tous
conscients de deux côtés de la Chambre. Des deux
côtés de la Chambre, nous savons que depuis au moins quinze ans,
au moins dix ans ou au moins six ans, on aurait dû, durant toute cette
période, commencer et amorcer une véritable politique touristique
et avoir une véritable philosophie pour employer un terme savant
de mon collègue de Gouin une véritable philosophie
touristique dans le Québec. Cela n'existait pas. Nous sommes en retard
sur les autres provinces. Nous sommes terriblement en retard sur une petite
province comme la Colombie-Britannique qui a beaucoup moins à offrir que
nous. Nous sommes immensément en retard sur l'Ontario et nous devons
prendre rapidement ce retard, mais on veut le faire suivant une planification
à court terme, à long terme.
M. MICHAUD: M. le Président, je ne veux pas
gâcher...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est six heures dix.
M. MICHAUD: C'est une toute petite dernière question. Je
ne veux pas gâcher la péroraison lyrique du ministre, mais dans le
parc du Mont-Tremblant, qui est le plus près de la région
métropolitaine, il y a combien de places de camping disponibles?
M. LOUBIER: Actuellement, d'aménagées de
façon permanente, peut-être, disons qu'aménagées de
façon techniquement parfaite, il n'y en a pas 100.
M. MICHAUD: Il n'y en a pas 100!
M. LOUBIER: Il n'y en a pas 100.
M. MICHAUD: Rien qu'au Mont-Tremblant.
M. LOUBIER: Si on considère les commodités
d'occasion, on pourrait en chercher quelques centaines mais,
aménagées suivant nos normes, nos conditions, qu'on exige partout
ailleurs, il n'y en a pas cent.
M. MICHAUD: Pourquoi est-ce marqué mille dans les
dépliants? C'est marqué mille.
M. LOUBIER: Nous aménagerons de façon urgente,
à ce moment-là, des terrains mais qui ne resteront pas
définitivement dans cet état-là.
M. MICHAUD: Quelle est la proportion du territoire du
Mont-Tremblant concédée à des clubs privés? Il y en
reste quatorze ou quinze je crois.
M. LOUBIER: Il en reste trois.
M. LE PRESIDENT: Une dernière question, M. Mailloux.
M. MAILLOUX: M. le Président, comme mes collègues
semblent avoir terminé la discussion des crédits, je voudrais
simplement revenir au sujet de discussion de tantôt. Si vous me
permettez, cela va prendre deux minutes. C'est un exemple qui s'est
passé, que j'ai retracé, le 18 juin 1965, alors que le
président du comité retourne en Chambre... Terres et
Forêts.
M. LOUBIER: M. le Président, je pense que c'est
réglé; on s'est entendu tout à l'heure.
M. MAILLOUX: Non, c'est tout simplement pour vous dire qu'alors
on avait laissé l'article 13. C'est à ce moment-là que le
chef de l'Opposition du temps, le premier ministre actuel, revient
évidemment sur l'article 13: Office de récupération
forestière. On remarque qu'aux pages 3666 et 3674, on traite des
demandes de 1'UCC, des ventes de bois par des concessionnaires, des ventes, des
coupes de bois de leurs amis politiques, d'une enquête dont M. Bertrand
parle.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Chambly a
compris tout à l'heure quand il a été dit que l'an
passé, c'est en 1965, en 1966, que l'an passé il avait
été entendu...
M. MAILLOUX: Les mêmes ententes que vous avez...
M. LOUBIER: Non, non, il l'a spécifié tout à
l'heure que, l'an passé, pour la première fois, il avait
été entendu, ils avaient exhorté des dé-
putés de l'Opposition, c'est-à-dire que les
députés ministériels et le premier ministre avaient une
entente tacite avec le chef de l'Opposition pour que l'on discute....
M. MAILLOUX: Ce n'est pas une faveur que l'on demande. On demande
simplement la même chose que l'an passé, alors que, ce
n'était absolument pas de cette manière que cela se passait.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, merci de votre collaboration.