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Famille et Bien-Etre social
(Quatre heures et dix huit minutes de l'après-midi)
M. ROY (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieursl
M. CLOUTIER: M. le Président, d'abord quelques mots pour
souhaiter la bienvenue aux membres du comité avant le début de
l'étude des crédits du ministère de la Famille pour
l'exercice 67/68. C'est un des ministères les plus importants, par les
sommes qui lui sont consacrées, les problèmes qui lui sont
soumis, et la compétence qui lui est assignée.
J'ai le plaisir, M. le Président, de vous assurer, vous d'abord
je crois que je puis le faire au nom de tous les députés
de ce comité de notre plus grande collaboration pour que
l'atmosphère ou le dialogue de cette discussion soit très amical,
positif et constructif. D'ailleurs, la nature des problèmes dont nous
allons traiter demande que nous gardions un ton très calme. Il s'agit
ici, à ce ministère, de problè- mes profondément
humains. Je ne doute pas qu'avec le concours de nos officiers, qui sont ici,
cette étude des crédits sera très positive, ce qui
permettra au ministère de la Famille de faire le point sur la politique,
de faire le bilan où nous en sommes rendus, et de prendre un élan
pour la nouvelle année.
J'aimerais également présenter mes officiers qui sont
à mes côtés, non pour le bénéfice des deux
ex-ministres qui sont là, parce qu'ils les connaissent tous, mais pour
le bénéfice des autres membres du comité qui n'ont
peut-être pas eu cet avantage. Il y a le sous-ministre, M. Marier, dont
la santé est plus florissante cette semaine que la semaine
dernière. Je suis heureux de voir que la présence du ministre de
la Santé à ses côtés a été pour lui
une médication, peut-être pas la meilleure, mais à tout
événement l'a peut-être aidé. Il y a
également le directeur général de l'administration, M.
Bergeron; le directeur général de la section de l'enfance, le Or
Mailhot; le directeur général de la section assistance à
domicile, M. Lebelle; le secrétaire du ministère, M. Escojido;
mon secrétaire exécutif, M. Bégin; M. Jacques
Gagné, de la section de l'administration; M. Roy, de la division de
l'administration, et Me Périard, de la division de l'administration.
Alors, pour ne pas retarder, M. le Président...
M. LEVESQUE (Laurier): M. Neveu est-il toujours du
côté des vieillards?
M. CLOUTIER: M. Neveu est secrétaire général
de la commission d'enquête Caston-guay, et cela à plein temps.
M. LEVESQUE (Laurier): Qui s'occupe de la division des personnes
âgées?
M. CLOUTIER: M. Archambault en est le responsable, il assume la
responsabilité de M. Neveu. Il y a M. Ramsay, qui n'est pas ici, mais il
viendra au cours de l'adoption des prévisions budgétaires.
M. LEVESQUE (Laurier): M. Neveu sera ici?
M. CLOUTIER: M. Ramsay sera ici.
M. LEVESQUE (Laurier): Au fait, M. Neveu a été
transféré hors...
M. CLOUTIER: Non, M. Neveu, actuellement, appartient encore au
ministère de la Famille. Il est prêté à la
commission d'enquête.
M. LEVESQUE (Laurier): Au point de vue des projets, si le
ministre a l'intention d'y jeter un coup d'oeil, on ferait aussi bien de
l'écouter tout de suite, alors ça nous donnera...
M. CLOUTIER: Pour l'avenir immédiat, je pense bien que
l'ex-ministre sera intéressé par la législation. On est
peut-être aussi bien d'en parler immédiatement.
M. LEVESQUE (Laurier): On serait aussi bien d'en parler tout de
suite.
M. CLOUTIER: C'est dans les questions générales.
Dans les questions de législation, le député de Laurier
est au courant, pour avoir assisté au début des travaux dans le
domaine de la législationd'aide sociale, que la loi annoncée dans
le discours du Trône est à peu près complétée
actuellement. Il reste à en calculer les implications budgétaires
et notre service de programmation et de la recherche et nos officiers
supérieurs poursuivent actuellement et très activement ce
travail. Je pense pouvoir dire qu'une fois en possession des chiffres
d'implication budgétaire, nous serons en mesure de déposer le
projet de loi à l'Assemblée législative. Actuellement, il
est tout prêt à être soumis au conseil des ministres.
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, II n'est pas encore
passé au conseil des ministres.
M. CLOUTIER: Non, il est prêt, mais je pense qu'il est
préférable de connaître les implications budgétaires
pour avoir tout l'ensemble, et pour qu'il ne nous manque pas un
élément important.
M. LAFRANCE: Est-ce que vous croyez que le projet de loi sera
présenté au cours de la présente session?
M. CLOUTIER: Je le crois.
M. LAFRANCE: Oui?
M. CLOUTIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, la session peut être en deux ou
trois parties!
M. CLOUTIER: Actuellement, nous poursuivons également,
pour la législation d'aide sociale, le PERT comme on l'appelle,
l'étude pour la mise en place de tout le mécanisme administratif.
Cela se fait actuellement avec l'aide de consultants de l'extérieur.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre pourrait nous
assurer au moins d'une chose très simple à savoir que, pour
autant que je m'en souvienne, c'est une loi qui, si elle est faite à peu
près comme elle était conçue, ne veut presque rien dire,
sauf des généralités, sans les règlements
d'application.
Est-ce qu'on pourrait avoir des assurances du ministre? Cela nous
éviterait tout un débat comme on en a déjà eu. Dans
ce cas-là, ça crève les yeux, les règlements vont
venir en même temps que la loi. Je ne vois pas très bien comment
on pourrait considérer une loi cadre d'aide sociale, si on n'a pas la
réglementation de base qui doit l'accompagner.
M. CLOUTIER: Je crois que l'observation du député
de Laurier est juste. Dans la loi, on s'en souvient, on retrouve une
affirmation de principes, les principes que l'on veut. Son titre le dit, c'est
une loi qui va encadrer quelque chose.
Alors, les règlements viennent la compléter. Je ne sais
pas de quelle façon nous procéderons. J'ai l'intention de
soumettre ce problème-là au conseil des ministres. Mais je suis
convaincu que, pour avoir une discussion intelligente de la loi, nous devrons
mettre à la disposition de tous les membres de l'Assemblé
législative le plus de renseignements possibles. Je ne sais pas si nous
déposerons les règlements...
M. LEVESQUE (Laurier): ... autant que possible...
M. CLOUTIER: ... mais, de toute façon, je crois qu'il y
aura suffisamment d'informations fournies aux membres de la Chambre pour qu'ils
puissent en faire une étude approfondie et intelligente.
M. LAFRANCE: Est-ce que des changements sont apportés
à la loi des institutions? Est-ce que la loi a été
adoptée?
M. CLOUTIER: Non, la loi des institutions suivra. Je ne sais pas
quelles seront les étapes de son élaboration et de sa «
finalisation, » mais la commission Castonguay va certainement nous faire
des recommandations en ce qui concerne les institutions, parce qu'un article
précis de son mandat couvrait tout le secteur des institutions, les
institutions de bien-être et les institutions hospitalières, qui
ont beaucoup d'affinités.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, en fait, pour ce qui est de ce
qu'on appellerait la loi des hôpitaux privés, la loi des
institutions, quelles qu'elles soient, ou la législation qui les
concerne pour cette partie-là, en reliant ça avec l'enquête
sur les institutions hospitalières, on attend le rapport Castonguay.
M. CLOUTIER: Il est préférable d'attendre le
rapport Castonguay.
M. LAFRANCE: La loi de l'adoption, est-ce qu'il y a des...
M. CLOUTIER: Le bureau de revision du Code civil a fait une
première diffusion du projet de loi de l'adoption pour fins
d'étude et il devait y avoir des séances publiques. Ces
séances publiques ont eu lieu et je pense qu'un rapport final devrait
nous parvenir... Il y a eu retard, vu la maladie de Me Maximilien Caron, qui
était l'un des principaux responsables de l'étude du projet de
loi. En fait, il était le président du comité. Il a eu une
rencontre vendredi avec nos officiers et je pense pouvoir dire que la loi
pourra être complétée dans les semaines à venir.
M. LAFRANCE: Au sujet du rapport, je voudrais d'abord souligner
qu'il est excellent, je félicite ceux qui l'ont préparé.
Je voudrais faire une simple suggestion au ministre, je me demande s'il y
aurait lieu d'en tenir compte. Il s'agit de la liste des bureaux
régionaux, des institutions, des services sociaux dans chacun des
comtés. Je me demande s'il n'y aurait pas possibilité de la
publier dans le rapport du ministère. Je l'ai parcouru assez rapidement,
je ne crois pas que cela y soit. Il est très nécessaire, surtout
dans les régions rurales, que l'on connaisse les endroits où les
députés peuvent s'adresser.
M. CLOUTIER: Il est exact que nous n'avons pas cette liste dans
le rapport annuel mais j'ai fait parvenir, il y a quelques mois, à
chacun des députés, un bottin où il trouvera toutes les
informations qui vont le guider dans tout le dédale des organismes qui
s'occupent des problèmes sociaux. Je ne vois pas pourquoi nous
n'ajouterions pas la liste également au rapport annuel. Ainsi nous
aurions, à ce moment-là, une synthèse complète de
tous les secteurs où il y a institution ou organisme. Alors, nous
retenons la suggestion du député.
M. LAFRANCE: Le ministre se préoccu-pe-t-il encore du
problème des Esquimaux et des Indiens? Est-ce qu'il y a du nouveau de ce
côté-là?
M. CLOUTIER: Forcément, le ministre s'occupe du
problème des Esquimaux et des Indiens. Je n'ai peut-être pas eu
l'avantage de me pencher sur ce problème autant que mon
prédécesseur mais, comme ministre de la Santé, ces
problèmes-là viennent également devant moi. Actuellement,
surtout du côté de la Santé, je suis en communication avec
le ministère des Richesses naturelles, à la division du nouveau
Québec, pour déterminer quelles vont être les
responsabilités du ministère dans le domaine de la santé.
Je crois également que dans le domaine du bien-être, 11 y
aura...
M. LAFRANCE: Du côté du fédéral, mon
bon ami de Laurier, M. Laing, est-il mieux disposé là...
M. CLOUTIER: Bien, franchement, n'ayant pas connu de près
l'attitude antérieure de M. Laing, je ne suis pas en mesure de
porter...
M. LAFRANCE : Il n'y a eu aucune rencontre entre les provinces et
le fédéral...
M. CLOUTIER: Je n'ai pas eu l'occasion, M. le Président,
de rencontrer M. Laing personnellement.
M. LAFRANCE : Le rapport Boucher.
M. CLOUTIER: Pour compléter l'information, il y a eu des
rencontres au niveau des fonctionnaires. Mais, au niveau des ministres, il n'y
en a pas eu depuis que j'ai assumé la responsabilité du
ministère.
M. LEVESQUE (Laurier): Puisque mon prédécesseur
parle du rapport Boucher, j'ai eu l'occasion j'ose à peine
regarder quelqu'un, parce que j'ai été obligé de faire
cela presque en contrebande de vouloir me procurer un exemplaire du
rapport Boucher. Il a fallu littéralement faire des
malhonnêtetés pour en obtenir un. J'essaye de m'arranger
pour ne regarder personne, parce que j'ai été obligé de
demander avec beaucoup d'insistance à des officiers supérieurs du
ministère de me fournir un exemplaire. Est-ce qu'on pourrait faire une
suggestion? Déjà, l'an dernier ou il y a un an et demi, le
rapport Boucher était extrêmement difficile à obtenir, en
fait il était à peu près épuisé. Un
précédent a été créé par le
ministère de l'Education, dans le cas du rapport de la commission
Parent. Une fois la première édition épuisée
évidemment la plus chère on a trouvé la formule
« pocket book » avec du papier bon marché et je crois que ce
n'est quand même pas mauvais de souligner que, peu importe qu'il y ait
des parties qui soient dépassées, peu importe aussi qu'il y en
ait d'autres qui ne s'appliqueront jamais telles quelles, l'analyse qui est
faite (parce que tout ce qu'on obtient facilement disons, ce sont des copies
polycopiées des recommandations) mais l'analyse du problème
social, qui est faite, l'historique contenue dans le rapport Boucher, autant
que je sache, c'est la première étude synthétique du
problème social dans le Québec depuis unbonnom-bre
d'années. Souvent des journalistes, d'ailleurs, ont l'occasion de nous
en parler et on doit s'arracher le coeur parce que, si on en laisse aller une
copie, c'est souvent la dernière qui nous reste. Est-ce qu'on pourrait
suggérer qu'il y ait une réédition à bon
marché peut-être limitée mais qui permette
d'en avoir en main parce que c'est quand même un document qui va rester
dans l'histoire de la politique sociale du Québec?
M. CLOUTIER: Il se fait actuellement une réimpression de
500 copies.
M. LEVESQUE (Laurier): Dans quelle... M. CLOUTIER: Pour le
rapport Boucher.
M. LEVESQUE (Laurier): Une réimpression de la même
édition?
M. CLOUTIER: Oui, de la même édition, 500
copies.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait prévoir
éventuellement aussi une sorte d'édition populaire qu'on pourrait
quand même vendre à ceux qui en veulent, dans le genre de $0.50 ou
quelque chose comme ça, parce que l'autre était à $2 ou
$2.50, je ne sais pas trop.
M. CLOUTIER: $2.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce n'est pas pratique. J'ai même
entendu dire à des étudiants qui, au niveau secondaire ou au
niveau où on commence à se poser des questions qui peuvent
être purement de culture ou, dans d'autres cas, en fonction d'une mission
dans la vie, « On a entendu parler de ça, on voudrait le lire, il
n'est pas disponible ».
M. CROISETIERE: Comme le rapport Parent, genre « pocket
book »?
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais celui-là pourrait venir
en un seul volume. Il est très concis, c'est un admirable document,
même s'il est dépassé en partie. Tous les rapports sont
appelés à être dépassés. Enfin, c'est une
suggestion.
M. CLOUTIER; D'ailleurs, je pense que cette suggestion-là
vaudrait pour plusieurs travaux de recherches, qui ont été faits
par plusieurs comités et qui sont des rapports excessivement
précieux. Dans cette optique-là, nous avons également
demandé la réimpression du rapport Castonguay, des onze premiers
volumes. Alors, ça se fait...
M. LEVESQUE (Laurier): Au point de vue assurance -maladie ?
M. CLOUTIER: Au point de vue assurance-maladie. Alors, il se fait
une réimpression du rapport Boucher, mais je prends note de la
suggestion, et nos officiers verront à la possibilité de
réaliser cette édition genre «pocket book ».
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que les députés de ce
côté-ci voudraient poser d'autres questions d'ordre
général ou vaut-il mieux...
M. LAFRANCE: Une simple question. Y a-t-il des changements de
politique au sein du ministère et au sujet des projets pilotes qui
avaient été entrepris? De nouveaux projets ont-ils
été entrepris par le ministère? Où en sommes-nous
rendus, en ce qui concerne les projets?
M. CLOUTER; Est-ce que le député veut dire du
côté des institutions pour les personnes âgées?
M. LAFRANCE: Du côté des personnes
âgées, du côté des travailleurs en forêt...
M. CLOUTIER: Oui, on a réalisé des études
dont j'ai pris connaissance et une, entre autres, sur les pêcheurs des
îles...
M. LAFRANCE : Pas seulement des études, je pense.
M. CLOUTIER: Non, il y a eu une réalisation,
conjointement, par le ministère de l'Industrie et du Commerce et celui
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, qui dans le temps,
était, je pense, séparé du ministère de l'Industrie
et du Commerce. Il y a eu ce projet qui a été
réalisé et dont j'ai pris connaissance. Il y a eu
également deux autres projets...
M. LAFRANCE : Travailleurs en forêt.
M. CLOUTIER: On annonce actuellement, un projet de restauration
forestière dans les comtés de Montmagny et l'Islet, conjointement
avec les Terres et Forêts et le ministère de la Famille et du
Bien-Etre social. Ce projet sera mis en marche incessamment sous l'égide
du service social de la Pocatière, qui est un service diocésain,
et en collaboration avec les ministères intéressés. Alors,
dans le domaine de la restauration forestière, je crois, avec ceux qui
connaissent cette région particulière de la côte-sud, que
c'est un projet qui convient bien. Il s'agit de restaurer les réserves
cantonales et les réserves forestières qui sont la seule source
d'approvisionnement des cultivateurs et des colons de la région.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce dans la même ligne de
recyclage?
M. CLOUTIER: Oui, le recyclage, laforma-tion des travailleurs,
avec le ministère de l'Education...
M. LAFRANCE: Car il y a un projet...
M. CLOUTIER: ... un projet industriel, oui. Dans l'industrie et
dans les écoles que loue ou dont est propriétaire le
ministère de l'Education, soit par les régionales ou,
directement, par le ministère de l'Education, les écoles
techniques. Cela se poursuit également.
M. LEVESQUE (Laurier): J'aurais seulement
deux autres questions, une à propos des hauts fonctionnaires, il
y a deux sous-ministres adjoints, sauf erreur, entre autres M. Guay...
M. CLOUTIER: Il y en a deux.
M. LEVESQUE (Laurier): ... qu'est-ce qu'ils sont devenus? Il y en
a un autre, M...
M. CLOUTIER: Il y en a deux qui sont... Il y a M. Levasseur, il y
a M. Guay...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'ils sont toujours là?
M. CLOUTIER: ... ils sont toujours là. M. Fôrest est
décédé récemment, comme tout le monde le sait.
M. LAFRANCE: M. Landry, qui est...
M. CLOUTIER: Il y a M. Landry qui nous a quitté, qui a
demandé sa mise...
M. LEVESQUE (Laurier): M. Guay et M. Levasseur sont...
M. CLOUTIER: M. Guay et M. Levasseur sont au
ministère.
M. LEVESQUE (Laurier): A quel titre, en ce moment?
M. CLOUTIER: Ils sont tous les deux sous-ministres adjoints. M.
Guay est en charge, plus précisément, des projets pilotes et M.
Levasseur est en charge, plus précisément, des relations avec les
agences sociales, les budgets des agences sociales.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'on songe à remplacer ceux qui sont
partis?...
M. CLOUTIER: M. Forest, est décédé et on
songe sérieusement à remplacer le sous-ministre qui était
en charge de l'administration. Un autre poste est vacant depuis un certain
nombre de mois, depuis déjà, mars 1966, soit du temps de mon
prédécesseur.
M. LEVESQUE (Laurier): M. Landry? M. CLOUTIER: M. Landry.
M. LEVESQUE (Laurier): Voici ma dernière question. Sans
vouloir reprendre le débat de l'autre jour, mais on a parlé de
ça, à la Santé, et le ministre a dit lui-même, au
début de ses remarques, que c'est un des ministère les plus
lourds, au point de vue budgétaire, au point de vue personnel, et je
crois bien qu'on est fondé de dire aussi au point de vue des
problèmes de modernisation, de rajustement, surtout si on tient compte
de ce qu'a ouvert comme terrain le rapport Boucher, est-ce que le ministre a
l'impression, dis-je, en fonction de tout ça, qu'il a le temps, en
cumulant deux énormes ministères, de rendre vraiment justice
à ce vaste domaine où se trouve forcément une bonne partie
des gens les plus fragiles de la population, de lui rendre justice à
temps partiel?
M. CLOUTIER: M. le Président, je répéterai
un peu ce que j'ai dit...
M. LEVESQUE (Laurier): Pour nous permettre de
répéter ce qu'on a dit.
M. CLOUTIER: Je l'ai dit, lors de l'étude des
crédits du ministère de la Santé, que je vois
évidemment beaucoup d'avantage à la formule actuelle d'un
ministre, appuyé de deux ministres d'Etat. Je comprends que ça ne
diminue pas la tâche du ministre et ça ne diminue pas non plus les
responsabilités de les cumuler sur les épaules du même
homme, mais je crois que la formule des ministres d'Etat est à retenir,
surtout pour des ministères qu'on peut considérer comme faisant
partie de la sécurité sociale ou qui seront peut-être
appelés un jour à faire partie d'un plus grand ministère
qu'on appellera celui de la sécurité sociale.
Je crois qu'il y a tellement d'affinités entre ces deux
ministères, dans tellement de secteurs, qu'il y a tellement de
problèmes qui se touchent, que le fait d'avoir un titulaire en
autorité peut comporter des avantages très certains. Il y avait
certaines décisions physiques à prendre, entre autres
l'intégration physique. Cette intégration devait se faire d'abord
pour le ministère de la Famille seulement, parce que, on le sait les
effectifs en sont dispersés dans Québec en trois endroits...
M. LEVESQUE (Laurier): Entre parenthèses, est-ce que le
centre Champlain est récupéré sous un toit commun avec le
reste du ministère? Pas encore, je crois?
M. CLOUTIER: Le centre Champlain ou les allocations?
M. LEVESQUE (Laurier): Le bas, les allocations.
M. CLOUTIER: Oui, le centre Champlain va être
utilisé par la suite par le ministère de la Famille, ou encore
pour le bureau régional de Québec.
M. LEVESQUE (Laurier): On pourrait peut-être vous demander
seulement un peu le dessin du projet au point de vue coordination physique,
mais je ne voudrais pas interrompre la réponse.
M. CLOUTIER: Bien, disons qu'il y avait intégration, tout
d'abord, du point de vue du ministère de la Famille. Cela a
été recommandé par le rapport Boucher, et je pense que
c'était urgent pour toutes sortes de raisons que je crois bien n'avoir
pas à élaborer, tellement c'est évident. Nous avons
pensé également à rapprocher le ministère de la
Santé dans le même édifice. Il va donc y avoir regroupement
des forces des deux ministères dans l'édifice Joffre, et je
crois, pour avoir suivi de très près l'aménagement, la
disposition des effectifs dans cet immeuble, qu'il y aura réellement
avantage à ce que ces deux ministères soient regroupés. Ce
sera d'abord, un avantage certain pour le ministre et les ministres d'Etat.
Pour le ministre, parce qu'il va avoir plus près de lui tous ses
officiers des deux ministères, et pour pouvoir mettre en place des
mécanismes de collaboration et de coordination entre les deux
ministères. Je crois qu'il y a également un autre avantage qui
n'est pas négligeable, à savoir qu'il va y avoir, en plus de la
collaboration entre les deux ministères, une certaine émulation,
et il faudra que nos meilleurs procédés, dans un des deux
ministères, se reproduisent dans l'autre ministère. Il faudra
faire appel à nos meilleures techniques, à nos meilleurs
procédés, à nos meilleures formes de travail, et nous
pourrons les transposer dans l'autre ministère de sorte que, par
comparaison, il nous sera possible d'apporter de l'amélioration dans les
deux secteurs.
Je pense que c'est un avantage à ne pas dédaigner.
M. LEVESQUE (Laurier): J'écoute avec respect ce que dit le
ministre, mais depuis qu'on a eu l'occasion d'en discuter à propos de la
santé, je voudrais quand même chacun son opinion
là-dessus souligner un danger à ce que dit le ministre, et
un danger extrêmement grave, parce qu'on a besoin de reconstituer une
bonne partie du travail. On sait, nous, au point où on est parti et au
point où c'était quand on est parti, à quel point, dans
beaucoup de ministères et dans l'ensemble de l'adminis- tration publique
du Québec, on n'était pas tellement avancé, pour ce qui
est de moderniser, d'épousseter, si vous voulez, les vieilles
façons de faire les choses. Je vais vous donner un exemple: Le ministre
ce qui est normal, voit, de façon personnelle une jonction
entre la Santé et le Bien-Etre, et, éventuellement, le
ministère de la Sécurité sociale. L'autre jour, en parlant
de la santé, on voyait assez nettement, nous aussi il n'y a pas
de discussion là-dessus un domaine de la sécurité
sociale qui serait beaucoup mieux intégré qu'il l'est
aujourd'hui. Comme c'est un domaine à sujet très vaste, on
n'entrera pas dans les détails. Je veux souligner une façon dont
le ministre pourrait peut-être créer quelque chose qui sera
à défaire éventuellement, parce que, si cela avait
été bon dans l'optique d'un homme qui cumule les deux fonctions,
cela n'aurait peut-être pas été bon à l'avenir, par
rapport à une administration saine.
Il y a le domaine de l'enfance où, très nettement
je reprends un sujet que le député de Richmond évoquait
tantôt, le domaine aussi des projets pilotes, où beaucoup de gens,
que ce soit aux Iles de la Madeleine, en forêt ou ailleurs, ont besoin
d'être recyclés. On a besoin de faire un effort, comme jamais
auparavant, pour employer des gens qui ne sont pas employés actuellement
ou qui sont difficilement employables. Le lien pourrait être beaucoup
plus fort avec le ministère du Bien-Etre et devrait être
singulièrement fort entre les ministères du Bien-Etre, de
l'Education et du Travail, peut-être beaucoup plus qu'avec la
Santé. Dans le cas de l'enfance, par exemple, en autant qu'il s'agit des
enfants qui ont des problèmes spéciaux, il est évident que
la Santé peut être appliquée, et, au moins autant, dans
beaucoup de cas, l'Education, ce qui veut dire qu'on peut très bien
s'hypnotiser sur une fusion éventuelle qui serait simplifiée par
l'optique d'un homme qui cumule les deux fonctions, quitte à
s'apercevoir, dans pas grand temps, qu'en fait c'était beaucoup plus
large que ça. La décompartimen-tation dont on a besoin dans ce
domaine général des gens qui ont besoin de l'administration
publique, implique en fait au moins quatre ministères au départ,
quatre ministères traditionnels et pas nécessairement la
Santé en priorité vis-à-vis du Bien-Etre. L'Education, le
Travail, la Santé, oui, et la main-d'oeuvre évidemment, je veux
dire la nouvelle définition de ce qu'on appelait autrefois le Travail,
et le Bien-Etre lui-même.
Et je voudrais souligner juste une chose à propos de ça,
c'est qu'il est évident que si on aboutit, comme on doit le faire,
à un système
universel d'assurance-santé, quelles qu'en soient les
modalités, tout le monde sera couvert et nous n'aurons plus cette
espèce d'optique très temporaire qui est qu'il y a un lien via
une loi qui, elle-même, a été faite provisoirement, entre
la santé et le bien-être, en passant par l'assistance
médicale. Parce que je crois bien que nous avons tous à l'esprit
la même chose, à savoir que ce sera aboli aussitôt qu'il y
aura un système universel, ou enfin, un système
général, peu importent les modalités.
Ce qui veut dire qu'à ce moment-là, la santé n'aura
plus vraiment de lien direct avec les éclopés sociaux qui sont,
en grande partie, les clients du ministère du Bien-Etre, mais que, eux,
vont garder des liens de plus en plus étroits ou vont devoir en
développer avec des domaines comme l'éducation, et en particulier
la main-d'oeuvre et le recyclage et, enfin, ce genre de services-là. Et
je me demande si cette espèce de jonction qui, nécessairement,
vient à l'esprit de quelqu'un qui cumule les deux emplois, ne peut pas
être éventuellement quelque chose qui fausse la direction et que
l'administration publique devrait prendre. Remarquez que je pose la question,
je me demande si ce n'est pas un danger.
M. CLOUTIER: M. le Président, je comprends les remarques
du député de Laurier. Il faut se garder de concevoir le
rapprochement des ministères pour simplifier la tâche d'un homme.
Ce n'est pas là l'objectif, mais je suis d'accord pour dire qu'à
court terme il n'est pas question de fusion entre le ministère de la
Famille et le ministère du Bien-Etre social.
M. LEVESQUE (Laurier): Même de services...
M. CLOUTIER: Bien, disons que ce sont les services primaires, que
ce sont des services administratifs qui se retrouvent dans tous les
ministères. Alors, les services administratifs du ministère de
l'Education pourraient être facilement combinés avec ceux du
ministère du Bien-Etre ou de la Santé, si ces deux
ministères se trouvaient à proximité. Ce sont des services
administratifs. Il n'est pas question de fusionner une philosophie ou
l'élaboration d'une politique, mais je dirais au député de
Laurier que, pour équilibrer un peu cette appréhension qu'il a
qu'il y ait un rapprochement prématuré, trop étroit, entre
ces deux ministères, il existe ce qu'on appelle le comité des
ressources humaines, ou qu'il va exister. De toute façon, c'est en
gestation, c'est précisé.
Il reste à savoir quelle sera l'envergure que l'on donnera
à ce comité. Mais, ce comité des ressources humaines va
grouper l'Education, le Travail, les Affaires culturelles, la Santé et
le Bien-Etre. Alors, ce comité pourra, disons, au départ, avoir
un certain panache.
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin, ce serait l'équivalent du
CEPAR.
M. CLOUTIER: Ce sera l'équivalent du CEPAR. Et il pourra
traiter d'égal à égal, avec tous les organismes qui
s'occupent du développement économique ou qui se penchent sur les
problèmes économiques ou qui ont fonction de planification dans
le domaine économique, je veux dire l'office du plan, le CEPAR, et tous
les autres mécanismes qui réunissent tous ces ministères
à fonction économique. Ce comité des ressources humaines
existait déjà en plus petit, car le député sait que
les sous-ministres de l'Education, de la Famille et du Bien-Etre social et de
la Santé se réunissent pour discuter des problèmes
conjoints à ces trois ministères.
Je suis d'accord avec le député de Laurier au sujet de
certains secteurs du ministère de la Famille il a cité le
secteur particulier de la formation des travailleurs, du recyclage, qui
communique beaucoup plus avec l'Education et le Travail mais je pense
que ce comité des ressources humaines, en autant qu'il aura des
structures, en autant qu'il aura des mécanismes qui lui permettront de
fonctionner harmonieusement, pourra prendre soin de ces
problèmes-là. Mais, il vaut la peine, je pense, de tenter
l'expérience de rapprocher deux ministères, qui, tout de
même, ont des secteurs qui se touchent. Je pense que ce sont en fait les
deux ministères qui ont le plus de secteurs qui se touchent, parce qu'il
y a toute cette section, d'abord, de l'enfance exceptionnelle, qui touche
à la Santé, au Bien-Etre social et à l'Education. Mais il
y a le Livre blanc qui va synthétiser tout ça et qui va ramasser
ces trois ministères dans une action commune. Ce Livre blanc, je l'ai
dit lors de l'étude des crédits du ministère de la
Santé, était sur le point de sortir. En fait, il est au dernier
stade, les officiers l'ont en main, ils sont à faire les corrections
nécessaires avant de le donner à l'impression.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela est le résultat, on pourrait y
revenir dans le domaine de l'enfant, de toute la série d'études
et de réunions qu'il y a eues autour du problème de l'enfance
exceptionnelle.
M. CLOUTIER: C'est cela. Alors, disons,
dans le secteur des personnes agées, s'il y a deux secteurs
où le bien-être et la santé se touchent, eh bien! c'en est
un. C'est un secteur important. Disons que sur nos deux directions
générales du ministère de la Famille, enfance et personnes
âgées, il y a déjà des points de rencontre
très nombreux. Il y a l'autre mécanisme dont a parlé le
député de Laurier, la commission de l'assistance médicale,
un mécanisme qui a été mis là temporairement, qui
doit être intégré éventuellement dans tout le
régime de l'assurance-maladie, et il y a également la section
administrative. Je pense qu'il n'est pas question de prendre des
problèmes non réglés au ministère de la Famille et
des problèmes non réglés au ministère de la
Santé, de les mettre ensemble pour grossir ces
problèmes-là. Il est question, là où il peut y
avoir intégration des services qui peuvent s'intégrer, et je
pense à la messagerie, aux transports, à la photocopie. Ce sont
des services administratifs que l'on retrouve dans tous les ministères.
Je ne vois aucun inconvénient à ce qu'il y ait non seulement
collaboration, mais intégration de ces services-là. Quant
à l'élaboration d'une pensée, d'une politique dans le
domaine de la santé et dans le domaine du Bien-Etre et de la Famille, je
pense que l'on doit, du moins pour l'instant et pour un certain nombre
d'années, les mettre en parallèle et les faire travailler
parallèlement, mais en coordination. On verra, à
l'expérience, ce vers quoi ça nous conduira mais il est
prématuré de dire qu'on s'en va infailliblement vers un
ministère de la Sécurité sociale dans lequel seront
groupés la santé et le bien-être.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce qui me rassure dans ce que vient de
dire le ministre,c'est qu'il y a ce comité des ressources humaines qui
intègrent, autant que possible...
M. CLOUTIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Laurier): ... enfin, je n'ai pas très bien
compris, est-ce que le ministre dit qu'il existe ou qu'il va exister?
M. CLOUTIER: C'est-à-dire qu'il existe au niveau de trois
ministères actuellement: Education, Santé et Famille et Bien-Etre
social, mes officiers m'ont soumis une étude, nous voulons
l'élargir pour y inclure le Travail et le ministère des Affaires
culturelles et le conseil des ministres est d'accord sur la destiné d'un
comité comme celui-là.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a une date de fixée
pour...
M. CLOUTIER: Non, il n'y a pas de date de fixée mais je
crois que dès que les travaux de la session vont nous donner un peu de
répit, et dès que nous aurons aménagé dans le
même immeuble, ce qui devrait se faire en juillet et en août, il
nous sera possible de donner suite à cela.
M. LEVESQUE (Laurier): Pour finir la partie qu'on avait
abordée entre parenthèses tantôt, le regroupement physique
qui était également une des recommendations qui crevait les yeux,
d'ailleurs, du rapport Boucher, du ministère, à quel point est-ce
fait actuellement, parce qu'on en entend parler? Par ailleurs, c'a l'air
d'être plutôt en marche que fait, où en est-on?
M. CLOUTIER: Bien, on va à l'édifice Joffre...
M. LEVESQUE (Laurier): Sur le chemin Ste-Foy?
M. CLOUTIER: Sur le chemin Ste-Foy, près du
ministère de la Santé.
M. LEVESQUE (Laurier): Qui s'en va? Tout le ministère?
M. CLOUTIER: Tout le ministère de la Famille entre dans
cet édifice.
M. LEVESQUE (Laurier): Quand?
M. CLOUTIER: En juillet.
M. LEVESQUE (Laurier): Pendant l'été, cela va se
faire?
M. CLOUTIER: Pendant l'été. En juillet et en
août. Actuellement...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous abandonneriez le bas de la ville et
la rue Saint-Louis, alors, tout cela serait regroupé à
l'édifice Joffre?
M. CLOUTIER: Dans le bas de la ville, au centre Champlain, le
bureau régional va prendre de l'expansion parce qu'actuellement on y
étouffe.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, ce serait la région de
Québec?
M. CLOUTIER: Ce serait la région de Québec et tout
le ministère de la Famille et la plus grosse partie du ministère
de la Santé entrent
dans l'édifice Joffre et, en tenant compte des observations que
j'ai faites tantôt au sujet des services primaires qui peuvent être
intégrés. Mais les plans définitifs, du côté
du Bien-Etre sont terminés, les plans d'aménagement...
M. LE PRESIDENT: Le député de Mégantic.
M. VACHON: J'imagine que vous êtes encore à
étudier les grandes lignes du budget. Est-ce que, je me le demande, ce
serait le temps de vous poser la question suivante, est-ce qu'il y a une
possibilité que toutes les aides sociales que le gouvernement verse, par
exemple, pensions d'invalides, mères nécessiteuses, soient
à un moment donné, homogénéisés, en ce sens
qu'il n'y aurait qu'une pension, de sorte que les gens sauraient à quoi
s'en tenir. Là, ce qui arrive, c'est que, dans nos comtés, les
gens s'organisent à un moment donné, ils ont besoin d'aide, ils
s'adressent à nos bureaux régionaux, puis on les informe qu'il
faut qu'ils s'adressent à la Commission des allocations sociales
à Québec. Alors je me demande, si ces lois-là sont dans le
but d'aider le plus de gens possible.
Ne serait-il pas préférable que les pensions que le
gouvernement verse je comprends qu'il puisse y avoir une certaine
difficulté à cause de l'aide du fédéral qui doit
intervenir...
M. CLOUTIER: M. le Président, sans entrer dans les
détails de la législation avenir parce que la Chambre n'en
a pas encore été saisie on peut déjà dire
que la loi d'aide sociale est une loi-cadre qui va unifier et qui va remplacer
toutes les lois qui existent déjà, les pensions, les allocations
catégorisées et l'assistance à domicile. Alors, toutes ces
allocations versées par le ministère de la Famille et du
Bien-être, en vertu des lois qui existent actuellement, seront
unifiées dans une seule loi d'aide sociale. Cela répond au voeu
du député, et il y aura évidemment une simplification qui,
je pense, est nécessaire, et qui va permettre à tout le monde de
travailler plus facilement dans ce domaine.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Arthabaska.
M. GARDNER: Dans le même sens, est-ce à dire alors
que les bureaux d'assistance-chômage, les bureaux de service social, les
bureaux de bien-être seraient unifiés en un seul?
M. CLOUTIER: Non, c'est la partie administrative. Nous unifions
la partie législative mais la partie administrative, M. le
Président, le mouvement de prise en charge des organis- mes de services
sociaux par le ministère de la Famille, c'est-à-dire ce
remplacement des organismes sociaux qui distribuent actuellement
l'assistance-chômage, par nos bureaux du ministère de la Famille,
c'est un processus qui ne peut pas tout se faire à la fois. On ne peut
pas réaliser cela dans une seule année, dans une seule
étape. Chaque année, il y a l'implantation de bureaux du
ministère dans différentes régions, et nous le faisons au
fur et à mesure que nous avons les budgets et le personnel.
M. GARDNER: Ne trouvez-vous pas qu'il est illogique que trois
bureaux différents dans une même ville s'occupent des mêmes
cas?
M. CLOUTIER: Il peut certainement y avoir double emploi et c'est
dans cette optique que la commission Boucher qui a travaillé, a fait des
recommandations au gouvernement, dans ce sens que la partie
assistance-chômage relève des bureaux régionaux du
ministère, et que les services spéciaux se spécialisent
davantage dans les services à rendre à la population et dans la
réhabilitation.
A ce moment-là, on évitera le double emploi. D'ailleurs,
il y a un article no 2, je pense, où nous pourrons donner des
détails sur la conversion de ces bureaux-là dans les
régions.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que tout le monde est d'accord pour que
la discussion générale soit terminée?
M. GOLDBLOOM: Je désire revenir pour un seul instant sur
le sujet abordé il y a quelques instants par le député de
Laurier. Le ministre a fait un excellent plaidoyer en faveur de la direction
unique dans le domaine de la Santé et celui de la Famille et du
Bien-Etre. Et, heureusement, il n'a pas laissé cette discussion au
niveau de l'administration simplement. Il l'a posée également au
niveau de la pensée, de la politique qu'il faut établir.
Mais un troisième facteur est très important: celui des
ressources humaines qu'un seul homme peut apporter à une telle
tâche. Et je pense à deux facteurs, j'en parle très
respectueusement et très amicalement. Il y a la question des ressources
personnelles que l'on peut apporter de par la formation que l'on a. Il y a
aussi la question de temps, et j'aimerais très respectueusement demander
au ministre: Est-ce qu'il est facile pour les organismes qui oeuvrent dans ces
deux domaines-là d'avoir accès jusqu'à lui, d'avoir
rendez-vous avec lui, de lui parler personnellement et de lui exposer
personnellement ce qui les préoccupe? Que cela
soit très important pour eux et moins important pour le ministre
cela peut se comprendre mais quand même, je crois que, dans
l'intérêt de la population du Québec, c'est une question
très importante que je dois lui poser.
M. CLOUTIER: M. le Président, ce n'est pas moi qui vais
apprendre au député de quelle initiative font preuve les
organismes qui veulent rencontrer le ministre ou des officiers du
ministère. Je crois pouvoir dire c'est peut être un peu
plus difficile parce que je suis en cause qu'il a été
assez facile pour les organismes et pour les personnes qui voulaient soumettre
des problèmes au ministre de la Santé et au ministre de la
Famille, de prendre contact avec lui, de pouvoir le rencontrer pour lui exposer
des problèmes.
M. CLOUTIER: Depuis un an d'ailleurs, je me suis imposé un
travail assez lourd en acceptant le plus possible d'invitations d'organismes
divers, pour prononcer des conférences ou assister à des travaux
qu'ils poursuivaient, justement pour prendre conscience de leurs
problèmes et leur permettre de s'exprimer beaucoup plus facilement.
Jusqu'à maintenant, je n'ai pas entendu dire, peut-être qu'on ne
le dira pas au ministre et qu'on le dira à d'autres, qu'il était
difficile d'avoir accès au bureau du ministre pour exposer des
problèmes.
M. GOLDBLOOM: N'est-il pas vrai qu'on prend connaissance du point
de vue de l'autre plutôt en l'écoutant qu'en lui parlant?
M. CLOUTIER: De toute façon, je pense que, même si
le ministre ne faisait que consacrer tout son temps à recevoir des
délégations, des groupes, il y aurait demande accrue et, dans ce
domaine-là, je ne crois pas qu'il y ait limite... De toute façon,
nous donnons une attention prioritaire aux groupes les plus
représentatifs de toute la société, des problèmes
les plus actuels, et je ne crois pas que jusqu'à maintenant, du moins,
il y ait eu négligence de ce côté-là, même si
le fardeau est parfois assez lourd.
M. GOLDBLOOM: Je le sais, mais je suis heureux de recevoir cette
assurance de la part du ministre.
M. LEVESQUE (Laurier): Il reste que c'est un des
ministères, comme la Santé d'ailleurs, où il est le plus
difficile de souligner des choses comme ça. C'est un des ministres les
plus sympathiques, ça, on le sait, mais on ne peut s'empêcher de
croire que, inévitablement, il y a un ralentissement dans un cas comme
ça. C'est un ministère qui était bourré de
problèmes. C'est en 1963 seulement que le rapport Boucher a
démontré à quel point il y avait beaucoup de
problèmes à régler. Je donne rapidement deux exemples qui
sont inévitables dans le contexte, mais qui font quand même qu'il
y a des gens qui ont besoin. La question du député de
Mégantic, tantôt, nous met le nez dessus. Il y avait une loi
d'aide sociale qui, en soi, était un travail extrêmement complexe,
dont la réglementation a besoin d'être terminée, mais qui
était déjà en chantier au printemps 1966, pour autant que
je me souvienne. On est maintenant à l'été de 1967, et le
ministre nous disait tantôt que la loi, avant longtemps, va passer au
conseil des ministres, que c'était parmi les projets les plus pressants.
Seulement, je ne crois pas qu'on puisse, dans des ministères aussi
massifs que la Santé et le Bien-Etre, dans l'état où ils
sont ces années-ci, faire vraiment le travail, à supposer qu'on
croie que c'est urgent parce que c'est vraiment, je crois, quelque chose de
pressant pour les gens qui ont besoin de ce ministère-là, d'avoir
le plus d'efficacité possible et que les réformes qui ont
été proposées après tant d'années où
on ne s'en préoccupait pas, qui ont découlé du rapport
Boucher et des études qui ont suivi, que ces réformes-là
se fassent avec un sentiment d'urgence, parce que c'est vraiment la population
la plus fragile. Ce qu'on disait tantôt, pour un autre coin, est vrai
pour Montréal, je suis sûr que c'est vrai pour ailleurs, pour
toute la province. On a encore cet éloignement dangereux et cette
complication, cette chinoiserie administrative qui persiste, qui fait que, par
exemple, très souvent, comme députés, on est obligé
nous-mêmes de faire des recherches, de véritables fouilles pour
savoir où les gens doivent s'adresser, que ce soit pour le contact avec
le public, dans la modernisation des structures administratives, de la
législation qui, nécessairement, est au départ de
ça. On ne peut pas dire que cela a avancé très vite et je
crois qu'inévitablement, c'est relié au fait que c'est à
temps partiel que cela a dû être fait. La loi de l'adoption, c'est
pareil. Je crois que, là aussi, on frappe un domaine où il y a
quand même passablement d'épreuves humaines qui sont
impliquées et qu'on ne pourra pas refaire ce domaine-là tant
qu'on n'aura pas mené à bonne fin ce damné texte
législatif. On était rendu à la deuxième version,
si ce n'est pas la troisième, quand moi, j'ai vidé mes tiroirs,
et on est encore, un an plus tard, un an et plus plus tard, à la
troisième ou à la quatrième, je ne sais pas, mais elle n'a
pas encore abouti. Je crois qu'en essayant de prendre un ton aussi...
je suis toujours heureux de suivre le député d'Arcy-McGee
parce que c'est inoui ce que ça nous donne d'avoir au maximum le ton de
bonne société. Inévitablement, il ne peut pas y avoir eu
autre chose qu'une diminution de cette urgence et de cette intensité qui
continue à exister dans les problèmes mais qui ne se
reflète pas beaucoup depuis un an dans l'action du ministère. Je
m'excuse de le dire comme ça, mais je crois que c'est l'impression qu'on
a, et je crois que c'est inévitable.
M. CLOUTIER: Voici. Lors du dépôt de la loi d'aide
sociale et quand nous l'étudierons, je donnerai en détail tout le
travail qui a été fait...
M. LEVESQUE (Laurier); J'en suis sûr.
M. CLOUTIER: Mais si le député de Laurier a vu des
versions je veux dire que, depuis que je suis au ministère, il y
a eu également plusieurs versions de la loi d'aide sociale, c'est une
loi qui a demandé énormément de travaux, de discussions,
de dialogues, de consultations et je pense qu'il valait la peine, dans un
domaine comme celui-là où il y a tellement de législations
existantes qui sont en cause, un domaine tellement vaste, qui intéresse
tellement de personnes, je pense qu'il fallait nécessairement prendre
toutes les précautions nécessaires et avoir une loi qui
réponde réellement bien aux besoins actuels. Je pense pouvoir
dire que rien n'a été négligé. J'ai vu travailler
mes officiers, j'ai vu travailler également ceux qu'on a appelés
en consultation, les travailleurs du champ pratique dans le domaine du
bien-être et tous ceux qui ont été appelés à
des titres divers, soit...
M. LAFRANCE: Est-ce qu'on pourrait nous donner la liste des
officiers qui travaillent à ce projet de loi?
M. CLOUTIER: Il y a tout le collège du ministère.
Le président du comité est Me Louis Bernard, qui est
également aux affaires intergouvernementales. Il y a eu Me Bouchard, M.
Labelle, Me Mathieu, Me Marcel Préfontaine...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est notre...
M. CLOUTIER: ... il est très bien, M. Esco-jido.
Evidemment, il y a eu tout le collège, il y a eu tous les officiers, il
y a eu les ministres, qui ont eu des séances même de fin de
semaine avec les fonctionnaires.
M. LEVESQUE (Laurier): Je suis obligé quand même...
On l'a dit tantôt, on ne veut pas reprendre le débat, mais c'est
un fait qu'il y a beaucoup de... il y a la législation, il y a le
problème de la commission des allocations sociales auquel on arrivera
mais qui rejoint le rapport Boucher, et cette espèce de marchage sur les
pieds traditionnel entre les services d'assistance du ministère et les
allocations familiales, qui est un des problèmes du ministère. Il
y a la question de la régionalisation qui, onleverraà l'article,
paraissait une des choses qu'il faut absolument accélérer au plus
vite, si on veut vraiment rejoindre des questions comme celles que se posent
les députés, que ce soit dans des régions non urbaines ou
dans une région comme Montréal où on devient à
moitié fou à cause de cette tradition de chinoiserie
administrative, de compartimentation et du fait de ne pas savoir où les
gens doivent aller s'adresser quand ils ont besoin de l'Etat. Je ne parle pas
du gars qui a besoin d'un contrat, lui, il peut attendre. Mais le gars qui est
mal pris et qui a besoin d'une pension... Et ça n'a pas tellement
débloqué. Cela ne se fera pas en un an mais un an perdu, c'est un
an perdu ou, sinon perdu, du moins ralenti. Il y a le problème
extraordinairement compliqué aussi, sur lequel j'avoue qu'on
était à peine à pied d'oeuvre, je ne sais pas ce qui a
été fait, je ne sais pas où on pourrait toucher ça,
mais c'est la formation du personnel. C'était, je pense, une
espèce de recommandation omnibus non seulement du rapport Boucher, mais
une conséquence de l'expérience que n'importe qui prend dans un
ministère comme ça, à savoir comment peut-on finalement
avoir vraiment, ou enfin le plus vite possible, pour cela, il faut commencer,
le nombre suffisant de gens qui ne sont plus la traditionnelle équipe,
hélas insuffisante, mal formée. Je sais qu'il y avait des projets
pilotes là encore et cela devait se développer de
formation intensive du personnel nécessaire. Tout cela se rejoint. On ne
peut pas s'empêcher d'avoir l'impression qu'inévitablement
probablement à cause des préoccupations qui crevaient les yeux et
aussi à cause de ce qui se discute dans le public, du côté
de la santé cela a moins été intense du
côté du bien-être social. C'est l'impression qu'on a.
M. CLOUTIER: Eh bien, au fur et à mesure des
crédits, je pense qu'on pourra voir les aspects particuliers au point de
vue...
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord. Il y a une question
spécifique - le député de Mercier me l'a rappelée
évidemment, l'article budgétaire spécifique qui
concerne l'assistance médicale se trouve aux crédits du
ministère de la Santé.
M. CLOUTIER: C'est exact.
M. LEVESQUE (Laurier): Par ailleurs, c'est évidemment une
politique qui est à cheval sur les deux ministères. Où
est-ce que le ministre préférerait cela permettait entre
autres au député de Mercier et à d'autres
députés qui y pensent, de savoir quand cela viendra est-ce
que le ministre préférerait, dis-je qu'on puisse en traiter, en
autant que cela concerne ce ministère-ci, c'est à dire les
assistés sociaux.
M. CLOUTIER: Je pense que...
M. BOURASSA: On peut l'aborder tout de suite.
M. CLOUTIER: Oui, si le député. M. BOURASSA: C'est
parce que...
M. LEVESQUE (Laurier): Cela tombe dans les
généralités, ça aussi.
M. BOURASSA: J'avais posé la question au cours des
crédits de la Santé et vous m'aviez référé
à aujourd'hui. C'est la question de la fameuse carte médicale.
C'est un problème, qui dans mon comté, est très
sérieux. J'avoue du moins d'après les informations que j'en ai,
que l'attitude du ministère là-dedans me semble tout à
fait inadmissible. C'est que les subventions fédérales, si je
comprends bien, la hausse de la pension fédérale, se trouve, dans
certains cas, à avoir fait retirer la carte médicale. Or, non
seulement on se trouve à diminuer la pension accordée par
l'état provincial à cause de l'augmentation
fédérale, et il n'y a donc pas gain net, mais ce qui est pire, on
enlève la carte médicale à cause de l'abolition de la
subvention provinciale. Alors, il y a des personnes âgées,
surtout, parce que ce sont surtout ces groupes-là qui sont
affectés, qui ont surtout besoin de soins médicaux, il y a un
très grand nombre de personnes âgées qui se trouvent dans
une situation qui non seulement n'est pas améliorée mais
empirée à cause de la politique administrative du
ministère. Et, personnellement, je me permets de demander au ministre,
à moins qu'il ne me présente des raisons à sens contraire,
et je ne pense pas que ça comporte des frais additionnels tellement
graves, de retourner ces cartes médicales-là dans le plus bref
délai possible, parce que je peux lui dire, avec mon expérience
personnelle, qu'un très grand nombre de personnes en souffrent des
préjudices sérieux.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que je pourrais ajouter,
là-dessus, deux ou trois choses qui m'ont frappé? On a les
mêmes expériences. Je crois qu'automatiquement, autant que j'ai pu
comprendre, d'après les cas qui m'ont été
référés comme député...
M. CLOUTIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): ... et les lettres que je reçois
encore, il y a encore des gens qui s'imaginent que je suis ministre, le
ministre le sait, je les lui envoie. Il y a des gens qui ne lisent pas les
nouvelles depuis le mois de juin 1966.
M. GOLDBLOOM: Il n'y en a pas assez.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais il y a quelque chose de
très pénible dans ce cas-là. Ce que j'ai remarqué,
moi, c'est qu'automatiquement, autant que j'ai pu le voir, l'acquisition des
$30 additionnels de la pension fédérale a mis le fardeau de
demander de nouveau, sur la personne qui en a besoin. J'ai cru comprendre
qu'automatiquement, ça voulait dire l'enlèvement de la carte et
de la petite pension qui en général tournait autour de $20, $25,
qui était le supplément provincial à ce qu'ils recevaient
déjà, ou qui était tout simplement une pension de
complément de subsistance qu'ils recevaient de Québec et qui leur
permettait d'avoir la carte. On leur a dit, dans tous les cas que j'ai vus,
ça a l'air d'être vraiment une politique, « renvoyez votre
carte à la fin d'avril ». Si j'ai bonne mémoire,
c'était « vous avez le droit encore au mois d'avril et
après ça vous la renverrez ». Et au bout d'un très
long texte, enfin, un très long texte relativement, un texte
administratif d'une page et plus, on leur disait: Si vous pouvez faire la
preuve que vos besoins exigent que vous ayez encore une pension, là, on
vous la renverra un de ces jours, mais c'est à vous que le fardeau
appartient. Alors, moi, ce qui m'a frappé, c'est que, chez les personnes
âgées...
M. BOURASSA: Surtout, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): ... c'a créé un effet
d'affolement et, dans beaucoup de cas, d'une espèce d'appauvrissement
brutal auxquels ils ne s'attendaient pas. Je me demande comment on justifie,
par exemple, de ne pas avoir fait ceci. C'est que, si j'ai bonne
mémoire, c'a été présenté comme la
première étape du revenu minimum garanti. La pension
fédérale à $105, il n'y a personne, évidemment, qui
s'imagine que c'est avec ça que, surtout du côté
des personnes âgées, on va devenir riche. Si je peux
généraliser, ça n'a pas été conçu, il
me semble, en fonction de la notion de revenu garanti. Cela n'a pas
été conçu pour figer ou pour arracher de la main gauche ce
qu'ils recevaient de la main droite.
M. BOURASSA: C'est ce qui arrive.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela a été conçu pour
améliorer le sort, en particulier, des personnes âgées. Or,
ce qu'on fait là, c'est que non seulement on ne l'améliore pas,
mais onfait une comptabilité très, aussi précise que
possible, à $5 près, on leur enlève tout, mais on leur
enlève la carte aussi et on leur donne le fardeau de prouver qu'ils ne
sont pas devenus riches avec le supplément fédéral. Alors,
il me semble que, si on tient compte de la notion pour les personnes
âgées, ça devrait être l'ABC du revenu minimum
garanti. Est-ce que ça n'aurait pas été possible, est-ce
que ça ne serait pas encore possible, pour les gens qui sont
âgés et qui bénéficient essentiellement d'une
pension de vieillesse améliorée d'Ottawa de donner au
ministère un certain fardeau, de leur laisser au moins $5 ou $10, parce
que c'est tout ce qu'il faut pour justifier la carte, de leur laisser le
minimum vital qui, au moins, permettrait de vivre. On ne les a pas
diminués, on a peut-être, justement, suivi l'esprit de la loi
fédérale qui est d'améliorer leur sort, non pas de les
figer automatiquement de façon comptable, au même endroit, et de
leur laisser la carte qui, de toute façon, est un bénéfice
transitoire qu'on leur donnait parce qu'ils sont vieux.
Eventuellement, cela sera engouffré, comme on le sait, dans le
plan général de l'assurance-santé, mais cela a
créé un effet d'affolement et d'appauvrissement chez beaucoup de
personnes âgées, et cela me parait si on me permet
l'expression fondamentalement mesquin, si on tient compte de l'effet que
cela a eu sur ces gens-là.
M. LE PRESIDENT: Juste une seconde. Pendant que quelqu'un parle,
s'il vous plait, égloignez-vous du micro, parce que c'est très
difficile pour les gens qui sont là-bas de suivre la conversation. Le
député de Jonquière.
M. HARVEY: D'autant plus que, pour compléter ce que disait
le député de Laurier, le supplément qui était
accordé aux personnes âgées par le ministère de la
Famille était en partie un supplément, un montant d'argent qui
permettait d'acheter des médicaments, à cause du mauvais
état de santé du conjoint, l'époux ou l'épouse,
dans certains cas. Lorsque la loi du salaire minimum garanti a
été passée à $105, le législateur n'a
même pas pris en considération les revenus provenant d'une rente
d'accident de travail, parce qu'il considérait que, dans la
majorité des cas, le montant que recevait cet accidenté du
travail lui permettait, tantôt, d'acheter des prothèses ou des
médicaments dont il avait besoin. Le législateur n'a pas
considéré également comme revenu les prestations
d'assurance-chômage qui sont pour une période de temps
déterminé.
Alors, moi, je ne peux pas concevoir ça simplement parce que
c'est généralisé dans la province, et au Saguenay et au
Lac Saint-Jean, et je vous avoue que les personnes âgées sont
vraiment affolées. Une très grande partie de ces personnes ont
perdu leur carte d'assistance médicale, et il faudrait à tout
prix qu'on trouve moyen de leur laisser un supplément, si minime
soit-il, et qu'elles puissent conserver leur carte d'assistance
médicale, parce que Dieu sait que, sur dix personnes âgées,
de 65 ans en montant, il n'y en pas une qui n'ait pas besoin des soins
professionnels de médecin ou qui n'ait de médicaments à
s'acheter, étant donné que leur vie de travailleur est finie,
quand ils sont parvenus à 65 ans, qu'ils sont sortis des usines et
qu'ils ont besoin généralement de ces suppléments. Us ont
eu $30 d'Ottawa, mais, en réalité, c'est la Province qui
l'encaisse, parce que le supplément a été enlevé
ainsi que la carte d'assistance médicale.
M. CLOUTIER: J'ai écouté avec beaucoup d'attention
les représentations des deux députés. Voici dans quel
contexte ça s'inscrit. Les pensionnés qui avaient un
supplément d'allocation au ministère de la Famille et du
Bien-Etre l'avaient obtenu après avoir fait la preuve de leurs besoins
à comparer avec leurs ressources.
M. HARVEY: Pour des médicaments.
M. CLOUTIER: Non, non, pour avoir le supplément
d'allocation. On parle là...
M. HARVEY: Dans la majorité des cas, le supplément
était accordé pour acheter des médicaments.
M. CLOUTIER: Oui, mais là, on parle des gens qui avaient
un supplément de pension, les pensionnés de la
sécurité de la vieillesse, et au moment où ils ont eu le
$30 du Fédéral, ils ont eu un ajustement du provincial, un
ajustement en moins du même montant. On parle de ces gens-là.
Alors, ça veut dire qu'ils avaient 68 ans et plus au 1er janvier cette
année. Ils
avaient obtenu un supplément d'allocation au ministère de
la Famille, après avoir fait la preuve des besoins qu'ils avaient, et
avoir établi la différence entre les besoins et les ressources
dont ils disposaient pour combler ces besoins. C'est comme ça qu'ils ont
procédé. Voici que le Fédéral, avec sa loi du
revenu minimum garanti, verse une allocation additionnelle de $30 par mois. Il
a donné cette allocation rétroactivement. Il l'a donnée au
mois de mars dans certains cas, et il l'a donné au mois d'avril dans
d'autres cas. Dans les cas du mois de mars, il a donné trois mois: $90.
Dans les cas du mois d'avril, il a donné quatre mois: $120. Nous avons
continué à payer, nous, en janvier, février, mars,
même si nous savions qu'il y aurait un $30 additionnel qui viendrait du
Fédéral pour ces trois ou quatre mois, et ensuite, nous avons
continué de donner le supplément en entier.
M. HARVEY: Si vous l'aviez enlevé, à ce
moment-là, cela aurait été une présomption.
M. CLOUTIER: Non, non, je comprends, cela aurait
été une présomption, mais de toute façon, à
ce moment-là, nous nous trouvions à combler plus que les besoins
qui nous avaient été exposés par ces personnes en janvier,
février, mars et avril.
M. HARVEY: D'accord.
M. LAFRANCE: Dans certains cas, vous n'avez pas
réclamé le remboursement?
M. CLOUTIER: Non, j'y viendrai après ça. C'est un
autre cas, ça, et j'y reviendrai tout à l'heure.
En avril, les pensionnés du fédéral, de la
sécurité de vieillesse, qui n'avaient pas reçu
d'ajustement, ont reçu $120 pour le mois d'avril, pour une
période qui couvrait à partir du 1er janvier. Nous aurions
été justifiés de faire une réclamation pour
janvier-février-mars, d'après nos barèmes actuels,
d'après notre législation, notre réglementation, parce que
ça dépassait les besoins qui nous avaient été
exposés à ce moment-là. Nous avons à ces 18,000
personnes, 18,700 personnes en cause, envoyé des instructions, soit par
la commission des allocations sociales, soit par nos services d'assistance
à domicile du ministère de la Famille. Nous leur avons
envoyé des lettres dans lesquelles nous leur avons exposé des
solutions possibles et pour ces pensionnés-là qui recevaient une
allocation supplémentaire chez nous, la moyenne de cette allocation
était de $15. Certains avaient $40, $45, il y en a qui ont $15, $10 et
$5, différents mon- tants. Pour tous ceux-là qui sont à
$30 et moins, bien, il y a certainement un problème, parce que s'ils
recevaient $30 du fédéral, nous avons éliminé notre
contribution de $30. En éliminant la contribution de $30, nous enlevions
automatiquement la carte d'assistance médicale parce que,
fondamentalement, d'après la législation, cette carte repose sur
l'allocation. Si l'allocation...
M. HARVEY: Cela fait une diminution...
M. CLOUTIER: Oui, l'allocation disparaissant, la carte
disparaît.
M. HARVEY: Voyons donc.
M. BOURASSA: ... ne disparaît pas?
M. CLOUTIER: Non, non, voici, j'en viens aux mesures que nous
avons prises pour remédier à la situation.
M. BOURASSA: J'ai hâte de voir cela.
M. HARVEY: Mais là, entre temps, il n'y a pas de
carte.
M. CLOUTIER: Dans le mois d'avril, nous avons laissé la
carte, même si le pensionné du fédéral, de la
sécurité de la vieillesse, recevait $120. En plus de ce qu'on lui
a donné, on ne lui a retiré aucune allocation pour ces
mois-là, janvier-février-mars, la...
M. BRISSON; ... vous allez lui demander un remboursement plus tard?
M. CLOUTIER: Non, écoutez, ce n'est pas cela, le
remboursement, c'est une autre chose, j'y reviendrai tantôt.
M. HARVEY: C'est autre chose, c'est le mois d'avril.
M. CLOUTIER: Pas ceux-là, on n'a pas demandé de
remboursement. Alors, ce pensionné a eu ses $120 et il a eu ses trois
premiers mois de l'année. Voici, nous lui avons envoyé une lettre
dans laquelle nous avons dit: Il vous faut maintenant assumer le fardeau de la
preuve. Je comprends que le fardeau de la preuve reposait sur la cité,
mais la première fois qu'il nous a soumis ses besoins, c'est lui qui
nous les a soumis, ses besoins, nous lui avons demandé de nous faire une
nouvelle proposition, par la formule 1315-G, que la plupart des
députés connaissent, je suppose, et dans laquelle il expose son
budget et où il inscrit toutes les remarques
et les considérations qui doivent être portées
à l'attention du ministère. Alors, nous avons pu, après
étude de ces demandes, rétablir l'allocation dans 10,000 cas
jusqu'à maintenant, sur 18,000, 10,000 cas où nous avons
donné une pension supplémentaire. C'est donc une
amélioration sur les conditions dont le pensionné
bénéficiait auparavant, parce que, aujourd'hui, il a l'allocation
du fédéral, qui est peut être de $30 ou peut-être un
peu moins, tout dépend des revenus qu'il a déclarés, et
qu'il a également une allocation du provincial qui peut
s'échelonner de $1 à x dollars, et il a reçu sa carte
d'assistance médicale. Tout cela s'est fait durant les mois de juin et
juillet, c'est-à-dire les mois de mai et juin, dès que les
formules nous sont revenues.
M. BOURASSA: Vous avez dit tantôt qu'il y avait 18,700
cas...
M. CLOUTIER: Oui.
M. BOURASSA: ... où les cartes médicales avaient
été retirées. C'est ça?
M. CLOUTIER: 18,000 cas, disons, où il y a eu ajustement
de...
M. BOURASSA: Et là vous venez de dire qu'il y en a 10,000
qui ont été retournées.
M. CLOUTIER: C'est cela.
M. BOURASSA: Alors, il reste...
M. CLOUTIER: Apris avoir reçu la formule 1315-G, nous
avons fait l'étude requise et nous avons pu rétablir un
supplément de pension de x dollars...
M. BOURASSA: 8,000 ont essuyé un refus.
M. CLOUTIER: Un instant. Je vais vous donner la liste du travail
qui nous reste, mais je veux procéder par étape. Il y a 1,500 cas
qui ont été refusés mais qui seront soumis à une
autre étude, à une deuxième étude, et qui,
probablement, pourront être réinstallés. Ce sont des cas
très marginaux. Il y a 3,000 cas où l'on n'a pas fait de demande
de reconsidération, où on n'a pas rempli la formule, où on
n'a pas fait de demande pour un supplément d'allocation.
M. CLOUTIER: Je suppose que celui qui avait déjà
chez nous seulement $10 d'allocation et qui reçoit aujourd'hui $30, cela
lui fait $20 additionnels, bien, il n'a peut-être pas besoin de
redemander une allocation de la province.
M. HARVEY: Et s'il y en a trois mille qui n'ont pas fait de
demande additionnelle, ce sont trois mille personnes qui n'ont pas encore eu la
chance de rencontrer leur député?
M. CLOUTIER: Ecoutez, ils ont reçu...
M. HARVEY: C'est la faute des bureaux régionaux.
M. CLOUTIER: Bien, ils ont reçu la lettre, ils
peuvent...
M. BOURASSA: Excepté dans le comté de Joliette!
M. CLOUTIER: Ils ont toutes les instructions, ils peuvent
écrire directement au ministère et soumettre la formule 1315-G,
et, s'il y a refus, ils peuvent soumettre ce même refus de la
façon dont ils le soumettaient normalement. Et il y a quatre mille cas
qui, jusqu'à présent, ont été rejetés, en
raison des besoins essentiels, et qui n'ont pas pu prouver qu'ils avaient des
besoins additionnels pour...
M. LAFRANCE: Quel est le nombre?
M. CLOUTIER: C'est quatre mille, quatre mille cas sur les
dix-huit mille. Alors, j'imagine que...
M. LEVESQUE (Laurier): Qui ont fait leur demande, mais qui ont
été refusés?
M. CLOUTIER: Qui ont été refusés, quatre
mille cas, sur les dix-huit mille. Alors, il y en a trois mille qui n'ont pas
fait de demande, il y a quinze cents cas qui seront probablement
réinstallés aprls une nouvelle étude, et il y a dix mille
cas, jusqu'à maintenant, qui sont réglés, mais je dois
ajouter, comme remarque évidemment, pour rencontrer l'observation du
député de Laurier, que nous sommes dans un système de
transition. Il y a ceux qui retirent l'assistance-vieillesse, qui ont une
allocation de la province, et qui ont leur carte d'assistance médicale.
Et quand ils atteignent l'âge de la sécurité de la
vieillesse, actuellement, les mécanismes ne permettent pas que, s'ils
n'ont pas de supplément de pension à la sécurité de
la vieillesse, ils aient de carte d'assistance-médicale. De même,
ceux qui retirent de l'assistance-chômage pour deux et trois mois, ou un
mois, si vous voulez, bénéficient de la carte
d'assistance-médicale, mais ils se la font enlever dès que leur
situation est redevenue normale.
Alors, je pense qu'évidemment, il ne faut pas considérer
ce seul groupe de personnes qui bénéficient de la carte
d'assistance-médicale, à un moment donné et qui la
perdent. Mais je comprends que c'est le groupe de personnes qui en font
probablement la plus grande utilisation, étant donné l'âge
et les conditions de santé. Mais, de toute façon, il s'agit d'une
période de transition, et cette mesure qui a été
apportée par le fédéral, sans évidemment aucune
consultation, nous crée des difficultés, comme cela s'est
déjà vu. L'ex-ministre, non pas celui qui m'a
précédé, mais le député de Richmond, au
temps où il était ministre, a eu à régler des
situations comme celle-là, où le fédéral a
apporté des augmentations à la sécurité de la
vieillesse...
M. HARVEY: Dix dollars...
M. CLOUTIER: Et nous avons dû rajuster l'allocation du
supplément de la province. Alors,...
M. HARVEY: Oui, d'accord, mais, à ce moment-là, les
personnes qui recevaient une allocation d'assistance-vieillesse ne
possédaient pas une carte d'assistance médicale. Et le ministre
conviendra avec moi...
M. CLOUTIER: Oui?
M. HARVEY: ... qu'une personne qui, à partir de
l'âge de soixante-cinq ans, jusqu'à soixante-huit ans,
reçoit une allocation y compris son supplément, actuellement de
$105, c'est possible ça: $75, plus $30 de supplément. Alors,
cette personne-là a de plus une carte d'assistance médicale. Et
aujourd'hui, par le fait qu'elle a 68 ans, elle se trouve à avoir une
diminution dans son allocation. Et si elle était une malade chronique,
bien, sur son $105, si elle est obligée d'en assigner $30 en frais
d'honoraires professionnels à des médecins, elle subit une
diminution de $30 par mois.
M. CLOUTIER: Oui, mais...
M. HARVEY: On devrait laisser un minimum de $1 par mois, pour
justifier l'émission de la carte d'assistance médicale, à
toute personne qui reçoit l'assistance-vieillesse ou la
sécurité de vieillesse. A moins que ce ne soit un millionnaire,
mais ils sont rares!
M. CLOUTIER: Quand le député parle de
l'assistance-vieillesse, les bénéficiaires ont déjà
une allocation, mais de là à laisser la carte ou à donner
la carte d'assistance médicale, à ce moment-là, notre loi
actuelle d'assistance médicale ne le permet pas... La loi est
basée sur l'entente, il s'agissait de couvrir les assistés
sociaux.
M. HARVEY: Amenez-nous un amendement en Chambre, vous allez voir
qu'on va l'adopter!
M. LEVESQUE (Laurier): Si je peux me permettre de faire une
couple de remarques là-dessus, qui enchaînent avec ce que disait
le député de Jonquière, le ministre vient de dire avec
raison seulement c'est comme si on n'en avait pas tenu compte
qu'on était dans une période de transition dans ce
domaine-là.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors -jeprends le chiffres qu'on vient de
donner il y avait dix huit mille personnes qui étaient dtge
où, forcément le problème de santé, c'est tout.
D'ailleurs, Dieu sait que c'est une des catégories auxquelles on pensait
le plus lorsqu'à été créée l'assistance
médicale, une des catégories qui ont le plus besoin d'avoir la
sécurité pour le temps qu'il leur reste à vivre. On a beau
dire, mai ou juin, peut-être juillet, pour ces 1,500, peut-être que
c'est seulement en septembre ou en octobre que les 3,000 autres se
réveilleront, mais ils sont à l'âge de la vie où
quelques mois, cela peut compter. On y pense moins quand on est plus jeune mais
là... Alors, ce qui est frappant, c'est que le gouvernement, avec des
motifs qui sont discutables ailleurs, puisque c'est dans les crédits de
la Santé, a retardé la fin de cette période de transition
qui couvrait l'assistance médicale et devait durer un an seulement. Mais
il ne faut pas oublier de tenir compte que, quand ces personnes, surtout les
personnes âgées qui avaient le supplément, ont obtenu leur
carte médicale, pour eux, c'était jusqu'à la fin de leurs
jours. Et en fonction du climat de transition dans lequel on était, il
ne faut pas oublier que, quand ça leur a été
présenté, au moment où a été
créée l'assistance médicale, c'était
évidemment pour un an et demi qu'ils seraient automatiquement
versés. Pour eux, c'était frappant, parce qu'à l'âge
qu'ils ont atteint, il est évident que ce n'est pas une chose qui doit
être une transition dont ils font les frais. Il était entendu,
désormais, du côté médical, et, autant que possible,
il aurait fallu que ce soit étendu aux médicaments au plus vite
aussi, mais enfin on espère y arriver un de ces jours, que le
problème de santé, pour eux, était réglé,
parce que c'était la catégorie de gens pour qui cela pressait le
plus. Alors, psychologiquement, pour eux, c'était fini. Il n'y avait
plus de problèmes. Et tout à coup, on le leur arrache. Est-ce
que, tout en étant bien conscient de la lettre de la damnée loi,
on n'aurait pas pu, si
on tient compte du fait que si le fédéral a bien
administré sa loi, ça, c'est son problème personne
ne recevait de supplément à la pension de vieillesse sans que ce
soit en fonction déjà de ses besoins. Les $30 ou moins du
fédéral, qui s'ajoutent aux $75, étaient censés
être calibrés sur les besoins. Autrement dit, si eux ont fait des
erreurs, ça, c'est leur problème, mais normalement, il n'y a pas
de millionnaires ou de gens confortables. Ce sont des gens vraiment marginaux,
toutes ces 18,000 personnes en question. Est-ce que cela aurait
été un gros risque de justifier légalement le maintien de
la carte médicale, que ce soit $1 ou $5, en attendant que la preuve soit
faite et en leur sauvant mai, juin, juillet, août, y compris les pauvres
4,000 cas qui ont dû être rejetés éventuellement, et
de leur laisser la dite carte parce que la seule chose que la loi demande,
c'est qu'ils soient assistés sociaux. De $1 en montant, ils sont
assistés sociaux. Est-ce que, par rapport à ce que cela aurait pu
coûter à la province, si je tiens compte de tout ce que cela
implique de vérification, d'enquêtes, d'épluchage de cas,
les 10,000 jusqu'à maintenant auraient été refaits, est-ce
que cela aurait été si grave que ça? C'est vrai que cela a
créé un climat d'affolement et ça leur a enlevé
quelque chose qui, dans leur esprit, si on tient compte de la psychologie de la
période de transition, était permanent. Evidemment, c'est un des
groupes les moins bien organisés pour se défendre, ça on
le sait, ils n'en sont pas capables, il n'y a pas beaucoup d'associations de
vieux ou de syndicats de personnes âgées qui font des pressions,
mais je suis sûr que s'ils avaient été le moindrement
organisés, on n'aurait jamais toléré une chose comme
ça. Ils sont sans défense et on s'est dit, on va comptabiliser
comme ça. Mais cela aurait été si facile de le faire dans
d'autres sens. Surtout si on tient compte du fait, je crois que,
là-dessus, il n'y a pas d'erreur, que la notion de besoin est encore
relativement nouvelle, n'a pas été tellement
épluchée dans la pratique, il n'y a pas tellement de gens si
compétents que ça, on voit des exemples comme
députés pour évaluer les besoins des gens, surtout
quand ils sont marginaux. Il y a beaucoup de gens qui glissent dans le besoin
avec $5 de plus qu'un gars plus ouvert parce qu'ils ont besoin d'un minimum de
jeu dans leurs besoins, quand c'est vraiment marginal. Tandis qu'un autre, qui
se prend pour un autre, va le leur couper en disant: Ils en ont assez pour
vivre. C'est que la notion d'appliquer les pensions en fonction des besoins,
c'est quand même relativement une chose nouvelle dans notre contexte, et
cela implique des tables, toute une série d'accoutumances et pour autant
que je le sache bien, à Montréal et dans d'autres sections de la
province, on n'est pas encore bien magistral pour les appliquer. Cela, j'en ai
vu des exemples assez criants. Le même gars, selon la façon dont
il se réveille, va aider à évaluer les besoins de tel
groupe, de telle personne ou de telle famille de façon extrêmement
différente. On dirait que, jusqu'à un certain point, cela
dépend de ses... Pour l'instant, je ne crois pas qu'il y ait de tables
mathématiques souples, appliquées, cela dépend un peu, je
crois, de l'impression que le client fait ou de la façon dont l'autre
gars s'est levé le matin. Cela arrive assez souvent.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Je crois qu'il n'y a aucun doute que du fait
que le gouvernement fédéral a augmenté les pensions de $30
pour les nécessiteux, il y avait une adaptation à faire au niveau
du ministère. Ce qu'il y a de malheureux, c'est, à mon avis,
qu'au lieu que l'adaptation se fasse au milieu du ministère, vous avez
obligé les nécessiteux à s'adapter à la nouvelle
loi.
Ce sont eux qui ont fait réellement les frais de l'adaptation.
C'est une classe de gens qui sont habituellement peu lettrés et qui, en
grande partie, ne peuvent pas remplir leurs formules. Ils ne sont absolument
pas au courant de la législation et pour eux, c'est tout un drame que de
voir leur statut changer et d'être de nouveau obligés de prouver
leur nécessité à cette carte. Maintenant, vous
étiez au courant depuis janvier de la législation
fédérale. Vous avez attendu quatre mois qu'on verse les paiements
avant de retirer les allocations provinciales et la carte. Je ne vois pas pour
quelle raison vous n'auriez pu vous servir de ces quatre mois-là pour
que le ministère, lui-même, fasse enquête avant d'enlever
quoi que ce soit, à qui que ce soit. Si quatre mois n'étaient pas
assez, on aurait pu en prendre six ou huit.
M. CLOUTIER: Bien, M. le Président...
M. SAINT-GERMAIN: Mais je ne crois pas qu'on aurait dû
changer le statut de ces gens sans préavis. Parce que ce faisant vous
avez certainement créé des tensions, vous avez créé
chez ces gens âgés des soucis qui, bien des fois, ne sont pas
faciles à réparer.
M. CLOUTIER: Bien, M. le Président, nous ne pouvions pas
présumer que les citoyens qui bénéficiaient de la
sécurité de la vieillesse, se prévaudraient
nécessairement des avantages de
la loi fédérale avant qu'ils ne l'aient fait. Alors, ils
ont fait demande au fédéral au mois de mars, quand les formules
du fédéral ont été...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, très simplement, est-ce qu'on
ne pourrait pas demander si, chez les personnes âgées, les 18,000
que mentionnait le ministre, ne sont pas la totalité ou à peu
près, de ceux qui avaient un supplément provincial? On pouvait
présumer que ce serait à peu près l'équivalent.
M. CLOUTIER: Bien, je n'ai pas...
M. LEVESQUE (Laurier): Ce que je veux dire, c'est que tous ceux
qui avaient un supplément provincial seraient nécessairement
parmi ceux qui demanderaient immédiatement, en fonction de leurs
besoins, le supplément fédéral.
M. CLOUTIER: Le fédéral leur envoyait une lettre
leur expliquant qu'ils pouvaient faire un choix entre garder l'allocation
provinciale et la carte d'assistance médicale, ou demander au
fédéral le supplément. Alors, ils ont eu à faire ce
choix à un moment donné. Et je pense que cela a
créé même un peu plus de complications et un peu plus de
difficultés pour eux de leur offrir la possibilité de faire un
choix pour lequel ils n'avaient pas les renseignements nécessaires.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre est au courant que ses propres
employés, au niveau des régions, rencontraient ces
gens-là, qui n'étaient pas capables de remplir leur formulaire,
et allaient les voir? Et vos agents du Bien-Etre social et vos propres
employés au niveau des régions leur conseillaient de l'envoyer
quand même au fédéral et qu'on réglerait leur cas,
par la suite, au ministère de la Famille.
M. CLOUTIER: Eh bien, c'est ce qui se produit. On a 10,000 cas de
réglés sur 18,000. J'ai dit tout à l'heure qu'il y a 1,500
cas qui seraient probablement aussi réglés. Cela fait 11,500. Ils
ont des avantages qu'ils n'avaient pas, parce qu'ils ont une allocation plus
forte, et ils ont la carte d'assistance médicale. Il y a 3,000 cas qui
n'ont pas fait de demandes de reconsidération. J'ignore pour quelle
raison. Est-ce que ce sont des assistés qui n'avaient chez nous qu'une
pension très réduite, disons de $15 et moins? C'est
peut-être possible.
Et donc, M. le Président, pour quelqu'un qui avait une allocation
supplémentaire chez nous de $10, et qui, aujourd'hui retire l'allocation
supplémentaire du fédéral de $30, il y a donc un avantage
certain de $240. Je n'ai pas de statistiques, mais je sais que dans beaucoup de
cas, ces $240, s'il ne fait pas une grande consommation de soins
médicaux, lui valent plus que sa carte d'assistance médicale.
Mais je comprends aussi que...
M. HARVEY: Ce sont des cas d'exception.
M. CLOUTIER: Oui, il y en a, mais c'est un impondérable,
parce qu'on ne sait pas à quel moment on pourra et on devra utiliser sa
carte d'assistance médicale. Mais, regardons je n'ai pas ici les
statistiques de l'utilisation de l'assistance médicale la
consommation des soins par les personnes âgées. Si ma
mémoire est fidèle, je pense que la consommation des soins
médicaux est de $180 par année pour les assistés sociaux,
la consommation avec leur carte d'assistance médicale. Alors...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais si le ministre me permet,
ça, c'est une moyenne.
M. CLOUTIER: C'est une moyenne, je comprends...
M. LEVESQUE (Laurier): Parce qu'il y a à . peu près
360,000 assistés sociaux, et les personnes âgées dont on
parle n'interviennent que pour 18,000. La moyenne peut être beaucoup plus
forte, c'est évident.
M. CLOUTIER: Mais disons que la consommation moyenne, en autant
que je me souvienne, et un de mes officiers me le confirme, était de
$180.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est per capita? Cela comprend donc
toutes les familles de chômeurs qui sont plus ou moins non
employables.
M. CLOUTIER: Tous ceux qui ont une allocation...
M. LEVESQUE (Laurier): Aussi bien que les personnes
âgées?
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. SAINT-GERMAIN: Il y a tout de même, M. le
Président, un facteur humain là-dedans. Même si une
personne âgée n'a pas nécessairement besoin de sa carte
médicale, le simple fait qu'elle la possède, ça lui donne
une sécurité qui, pour elle, est beaucoup et qui, pour le
gouvernement, coûte bien peu. Il y a aussi, je
crois, un autre facteur, qui n'est peut-être pas
considéré, c'est que je ne crois pas que les allocations que vous
versiez antécédemment à ces 18,000 personnes-là
étaient modifiées souvent.
Il y avait des personnes qui recevaient le même montant depuis des
années.
M. CLOUTIER: Bien, il y avait une inspection, le dossier est
soumis à la revision à intervalles plus ou moins
éloignés.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne crois pas...
M. CLOUTIER: Tout dépend s'il y a une demande
d'augmentation...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, justement.
M. CLOUTIER: S'il n'y a pas de demande, il y a la revision
annuelle du dossier qui est faite...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais lorsque vous revisez le dossier,
est-ce que vous tenez compte annuellement de l'augmentation du coût de la
vie par exemple? C'est un facteur excessivement important.
M. CLOUTIER: La personne fait l'exposé de ses besoins, et
ceux-ci peuvent varier; mais, évidemment, il n'y a pas d'indexation
systématique, même, il n'y avait pas du tout d'annexation au
coût de la vie...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais...
M. CLOUTIER: ... ce que comportera probablement...
M. SAINT-GERMAIN: Comme je le disais tout à l'heure, il ne
faudrait pas que la politique du gouvernement prenne pour acquis que ces
gens-là sont capables d'aller chercher ce dont ils ont besoin
nécessairement ou ce à quoi la loi leur donne droit. Parce que,
comme je vous le disais tout à l'heure, ces personnes-là ne sont
pas au courant et ont un niveau d'instruction beaucoup plus bas que la moyenne
de l'éducation dans la province de Québec, actuellement. Je ne
serais absolument pas surpris que, parmi les 3,000 personnes qui actuellement
ne se sont pas prévalues de leur droit de redemander certaines sommes au
gouvernement, je ne suis absolument pas convaincu que ces 3,000
personnes-là n'en ont pas besoin. Il y a certainement des gens, parmi
eux, qui ne savent même pas qu'ils ont encore droit aux
allocations...
M. CLOUTIER: Non, non, les 18,000 ont tous reçu une
lettre, soit de la commission des allocations sociales ou du ministère,
des services d'assistance à domicile, leur expliquant la décision
du ministère et leur disant ce qu'ils devaient faire. Sur
réception de la formule, ils devaient compléter cette formule
1315-G. Il y a 3.000 formules qui ne nous ont pas été
retournées au ministère.
M. SAINT-GERMAIN: Je vois bien, monsieur le ministre, qu'il faut
être député pour savoir combien ces gens-là,
parfois, ne sont pas capables d'écrire une lettre. Il y a des gens qui
viennent chez moi, comme partout ailleurs, et probablement plus dans d'autres
comtés que chez moi. Ils arrivent au bureau et ils ne savent absolument
pas ce qui en est. Ils vous demandent en toutes lettres: « Qu'est-ce que
c'est ça? Qu'est-ce que je vais faire avec ça? » Il faut en
tenir compte dans le contexte de cette situation.
M. CLOUTIER: Quand nous aurons terminé l'opération
de vérification de tous ceux qui n'auront pas répondu, il y aura
un rappel de la part du ministère. Nous nous informerons de la raison
pour laquelle on n'a pas répondu à la publication qui leur a
été envoyée.
M. SAINT-GERMAIN: Je crois, monsieur le ministre que...
M. CLOUTIER: Si vous me le permettez, nous avons, d'accord avec
mes officiers, au ministère de la Famille, demandé que dans la
reconsidération de ces 18,000 cas, qu'on donne toute la chance possible,
qu'on fasse preuve de bienveillance et qu'on utilise l'initiative et toutes les
possibilités de redonner à cette personne une allocation, un
supplément de pension pour pouvoir lui remettre sa carte d'assistance
médicale.
M. HARVEY: Dans les 4,000...
M. CLOUTIER: Quand l'opération sera terminée...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est comme si vous regrettiez quasiment
d'avoir fait votre premier pas.
M. CLOUTIER: M. le Président, toutes les questions que
l'Opposition nous pose aujourd'hui, nous nous les sommes posées, nous
avons voulu...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous êtes arrivé à une
mauvaise réponse, je crois.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre nous confiait que, dans les
4,000 refus, il laisse supposer que les officiers chargés
d'étudier les cas l'ont fait plus ou moins bien?
M. CLOUTIER: Du tout, M. le Président.
M. HARVEY: Dans les 4,000 refus, quand même le ministre
leur donnera l'ordre...
M. CLOUTIER: Est-ce que le député...
M. HARVEY: ... de réexaminer le dossier...
M. LE PRESIDENT: S'il pose une question laissez-le
répondre.
M. HARVEY: Je pense que le député de Joliette, le
président du comité, constate que la question est encore ici.
Alors, vous n'êtes pas capable de dire que je l'ai posée. Le
ministre nous a donné des chiffres tout à l'heure, des chiffres
précis, 10,000 demandes complétées, 3,000 n'ont pas fait
de demande, 4,000 refus, 1,500 douteux. Dans la province actuellement,
n'importe qui sachant compter peut déduire que le gouvernement
provincial verse $3,060.000. par année de moins aux personnes
âgées. Et au plus, 8,500 cartes d'assistance médicale
évaluées à $50.80 chacune, tel que vous nous l'avez
mentionné tout à l'heure.
M. CLOUTIER: Pour arriver à ce calcul-là, est-ce
que le député compte $30?
M. HARVEY: A $50.80 chacune, tel que vous me l'avez
mentionné tout à l'heure.
M. CLOUTIER: Pour arriver à ce calcul-là, est-ce
que le député compte $30?
M. HARVEY: Absolument.
M. CLOUTIER: Oui, mais j'ai dit que la moyenne des prestations
versées à 18,000 personnes était de $15 ou de $16.
M. HARVEY: $1 million.
M. CLOUTIER: Oui, mais j'imagine que dans ces cas-là
où on n'a pas répondu, ce sont ceux qui avaient un
supplément très bas de $5 ou de $10 de la Province. Et ils ont
calculé qu'après avoir eu les sommes suivantes, ils ont d'abord
le $75 de la Sécurité de la vieillesse, ils ont eu $30 pour le
revenu garanti pendant quatre mois, cela fait $120. Nous n'avons pas
enlevé l'allocation de janvier à mars, et ceux qui ont
été ajustés en avril ont eu, également,
l'allocation d'avril. Alors, ils ont eu quatre mois de supplément au
montant qu'ils avaient déjà initialement. Ils ont tout ça
en argent pour les mêmes besoins qu'ils avaient avant de recevoir le
supplément au revenu minimum garanti. Ce n'est pas parce que le
Fédéral, le lendemain matin, a...
M. HARVEY: Ecoutez.
M. CLOUTIER: Quand ils ont donné le $30
supplémentaire.
M. HARVEY: Très bien, je pose une question
supplémentaire.
M. CLOUTIER: Ou de vouloir changer. S'ils ont changé,
c'est parce qu'ils auraient dû être changés avant.
M. HARVEY: Très bien, je pose une question
supplémentaire. Sur quel règlement, ou sur quel principe ou point
de loi, le ministre s'est-il basé il a bien fait de le faire
pour ne pas réclamer les mois de janvier, février et mars?
Il s'est servi de son jugement. Il a plaidé la cause des
personnes âgées auprès, probablement, du conseil des
ministres, et la décision a été prise de ne pas leur
réclamer les mois de janvier, février et mars. D'aucuns ont eu
une réclamation pour les mois d'avril leur demandant de retourner le
chèque s'ils ne l'avaient pas encaissé, et probablement que
personne ne l'a retourné parce qu'ils en ont tous besoin, et à
l'avenir, on gardera, moyennant une somme modique, le montant total du mois
d'avril. C'est la décision qui a été prise.
Mais moi je reviens au 4,000 refus. Le ministre dit: J'ai demandé
à mes officiers de revoir les dossiers pour vérifier s'il n'y
avait pas moyen de les faire bénéficier de leur carte. Mais
j'imagine que les officiers ont dû faire la pleine revue en fonction des
règlements existants. Mais qui dit qu'il va faire amender les
règlements pour permettre aux 4,000 qui ont été
refusés de récupérer leur carte d'assistance
médicale moyennant une allocation de supplément minime, soit $1,
$2 et ainsi de suite? Bien, tant mieux pour ceux-là, mais il en restera
4,500; donc il va falloir trouver une autre solution.
M. CLOUTIER: De toute façon, les députés
peuvent être assurés que nous allons compléter
l'opération vérification des formules 1315-G qui nous ont
été remises, et que dans toute la mesure du possible, nous allons
tenter de donner une al-
location, même symbolique, à ces personnes
âgées qui se sont vu enlever une allocation, de façon
qu'elles aient une carte d'assistance médicale. Et, dans certains cas,
Je crois qu'il ne sera pas possible de leur donner une allocation symbolique,
parce qu'il y a une distance assez considérable à franchir entre
les besoins essentiels et l'allocation permise.
M. BOURASSA: Je pense que le ministre et tout le monde sont
d'accord que c'est une période de transition, mais elle semble se faire
sur le dos de ceux qui en ont le plus besoin. C'est qu'il y a un
problème qui n'a pas été soulevé jusqu'à
maintenant, à savoir que l'hospitalisation est encore plus difficile
pour ces gens-là qui ont perdu la carte médicale parce que les
médecins sont plus réticents à hospitaliser des gens dont
ils ne sont pas assurés de recevoir paiement.
Alors, c'est une autre raison qui nous fait demander au ministre, comme
je l'ai demandé au tout début tantôt, de retourner toutes
les cartes médicales je ne pensepas que cela représente
une somme tellement énorme quitte, après coup, à
l'enlever dans ces quelques cas particuliers que le ministre juge
indésirables. Je ne vois pas d'inconvénients cela fait
trois-quarts d'heure que nous discutons de ce problème à
retourner les 8,000 cartes médicales pour ceux qui ne l'ont pas
demandé. Probablement que le ministre réalise-t-il, comme
n'importe quel député, jusqu'à quel point ces gens peuvent
manquer de moyens ou d'information sur ces questions-là, et, il y en a
4,000 qui ont été refusés. Ce ne sont certainement pas des
gens qui gaspilleraient, ce n'est pas un bien de consommation de luxe,
l'utilisation d'une carte médicale, c'est en cas de besoin et de
nécessité.
M. SAINT-GERMAIN: On aurait besoin d'une législation
nouvelle.
M. BOURASSA: Et les 1,500 qui ont été
refusés?
M. CLOUTIER: Parmi les 1,500, se trouvent des gens... Il est fort
probable qu'après une nouvelle étude, étant donné
qu'ils sont des cas marginaux, les 1,500, il y aura possibilité de leur
verser. Quant aux 3,000, il faudra j'ai mentionné tantôt
que nous pourrions faire un rappel.
M. CLOUTIER: En plus, nous pourrions faire un rappel, nous
pourrions communiquer de nouveau avec eux, pour savoir quelle est la raison
pour laquelle ils n'ont pas répondu à la demande du
ministère, et leur demander de nous envoyer la formule des besoins.
Quant aux quatre mille cas, il y aura certainement, là-aussi, une
nouvelle vérification.
M. BOURASSA: Alors, vous ne voulez pas la retourner aux...
M.CLOUTIER: Bien, il y aura une nouvelle vérification.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce qui est frappant quand même
je m'excuse de revenir là-dessus mais c'est que, d'un
gouvernement à l'autre, il y a certaines choses qu'on doit essayer de
respecter. Et quand l'assistance médicale a été
créée, c'était en particulier pour les personnes
âgées, également pour les autres assistés sociaux,
mais surtout, pour ceux dont la vie est finie, eux qui ne peuvent pas revenir
dans la vie active, car ils ont passé l'âge, et en tenant compte
du fait que tous ces gens-là, encore une fois, sont des gens dont on a
nécessairement évalué les besoins, tant bien que mal, pour
leur donner le supplément fédéral. Donc, quand la loi de
l'assistance médicale a été créée, il
était entendu, ( la loi le disait), que cela devait finir, le 1er
juillet?
M. CLOUTIER: C'est cela, juillet 1967.
M. LEVESQUE (Laurier): Evidemment, le gouvernement a
changé son optique, une fois le changement de gouvernement fait. Mais,
pour ces gens-là, ils étaient protégés jusqu'au 1er
juillet 1967: après quoi, automatiquement,(et à cet
âge-là, il n'est pas facile de se rajuster quand on croit avoir
obtenu la sécurité), ils devaient retomber dans le système
général, et ne plus jamais avoir à se poser la question
des soins médicaux. Et immédiatement d'ailleurs, il devait y
avoir le complément des médicaments le plus vite possible
là-dessus, encore on a déjà discuté lequel,
complément, est très souvent, beaucoup plus important, surtout
avec les prix invraisemblables d'aujourd'hui c'est la seule mention que
j'en fais encore plus important, souvent à ces
âges-là, que le service médical.
Alors, on le leur a enlevé, en fonction de la notion des besoins
je voudrais insister, en terminant, là-dessus la notion
des besoins est quelque chose d'encore extraordinairement mesquin et mal
ajusté. Je vais donner tout juste un petit exemple. Ce sont des
souvenirs qui me reviennent. Quand on a fini de décortiquer $105 par
mois pour une personne âgée, à supposer que ce soit une
personne âgée seule, peu im-
porte les complications qu'amènent les couples si on tient
compte du fait qu'à cet âge-là, comme disait le
député tantôt, ce sont des gens qui en plus de faire partie
de notre société actuelle, ce sont ceux qui ont «
mangé » des salaires de famine, qui ont eu la vie la plus dure
dans la société d'aujourd'hui.
M. HARVEY: Ils n'ont pas eu l'avantage de recevoir de fonds de
pension.
M. LEVESQUE (Laurier): Salaire de famine, instruction minimum, on
en voit tous les jours. Enfin, le ministre a été
député assez longtemps pour le savoir, lui aussi. Ce sont des
gens, que notre société, sans que cela soit de sa faute, mais
enfin, ce n'est jamais la faute de personne, a le plus massacrés tout le
temps de leur vie.
Ils arrivent à cet âge-là, et on se dit: $105 par
mois, et les voilà au-dessus de leurs moyens. A $1.50 par jour, c'est
très difficile, en tenant compte de trois repas, si on veut qu'ils
vivent convenablement, d'évaluer quelque chose de civilisé
et je donne cela en profane, ce sont des souvenirs qui me reviennent
à moins de $45 par mois, le fait de manger, c'est à peu
près impossible de trouver quelque chose qui soit autre chose qu'un
trou. Parce que cela s'applique aux gens qui ne sont pas dans un foyer, un
hospice, normalement. A moins de $10 par semaine, il y a $85 de passés.
Si on ne veut pas qu'ils soient des cadavres anticipés. Ils ont le droit
de sortir, mais à cet âge-là, le minimum de transport peut
être de $2 par semaine. Là, je parle de Montréal, si on
tient compte du prix du métro, de l'autobus, c'est rendu à $0.30
par voyage. Et ils n'ont pas les moyens de se payer des taxis avec cela.
Alors, en partant, seulement pour manger, un minimum pour être
logé autrement que dans les pires taudis et avoir le moyen de «
grouiller » un peu, il y a $93 du $105 de parti, et cela, c'est un
minimum, c'est sûr! Il leur reste $12 pour s'habiller à
supposer qu'ils puissent s'habiller et pour les assurances, quand ils en
ont. C'est effrayant ce que certains d'entre eux sont obsédés par
l'idée d'en avoir, au moins un petit peu, pour dire qu'ils seront
enterrés convenablement, ils ne veulent pas les perdre.
Et que ce soit pour du tabac ou autres à-côtés, en
tout cas, il leur reste $12 pour, à mon humble avis, avoir ce qu'on
appelle leurs besoins essentiels. Et je reviens à la conclusion de
tantôt. Est-ce que cela aurait été la fin du monde de leur
donner le bénéfice du doute, en tenant compte de l'effet
psychologique qui avait été fait par la création de la
loi? Et le fait que c'est bien mesquin et encore très peu sûr, le
revenu minimum garanti, pour des gens qui vivent aux prix de la vie
d'aujourd'hui, ils vivent dans notre société comme les autres, de
leur laisser, disons, $5 ou $10... Et je m'excuse, mais je crois que c'est une
erreur grave du ministère que d'avoir fait cela.
M. HARVEY: Sans compter que dans les besoins essentiels
également, M. le Président, il faut tenir compte que si, au
moment où nous allons étudier la fameuse loi augmentant de 6%
à 8% la taxe de vente, on avait fait bénéficier... Est-ce
que le ministre de la Famille a pensé, à un moment donné,
en étudiant la législation au comité de législation
du conseil des ministres, que ceux qui détenaient une carte d'assistance
médicale, qui étaient donc des assistés sociaux, pouvaient
être exemptés de l'augmentation de 6% à 8% de la taxe de
vente? Parce que ce n'est pas calculé non plus dans les besoins
essentiels. La taxe de vente, non monsieur, n'est pas calculée.
M. CLOUTIER: M. le Président, Us donnent...
M. CLOUTIER: M. le Président, il donne...
M. HARVEY: Et ces vieux-là, toutes les fois qu'ils ont
besoin d'un morceau de linge, ils paient 8% au lieu de 6% également.
M. MATHIEU: Non, mais si vous prenez le...
M. HARVEY: Est-ce que le ministre a pensé que la carte
médicale serve également pour...
M. LE PRESIDENT: Un seul... M. BOURASSA: En pourcentage...
M. HARVEY: C'est encore curieux... C'est sûr que cela ne
peut pas représenter des centaines de dollars, ils en retirent des
centaines...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, s'il vous plaît.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non, mais tout de même.
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît. Messieurs, s'il vous
plaît.
M. MATHIEU: D'après le député de Laurier,
qui dit qu'il reste $12 par mois, cela fait $144 à 2%, cela fait $2.88.
On ne peut pas dire que c'est énorme.
M. HARVEY: Pardon, $144 à 2%, ce n'est pas ce qu'il faut
que vous comptiez...
M. MATHIEU: C'est ce que vous venez de dire.
M. HARVEY: Non, non. Ce sont les $92 qu'il serre,
multipliés par 12 et ensuite multipliés par 2. Si vous voulez
être comptable, soyons-le tous les deux.
M. LEVESQUE (Laurier): $92 par mois...
M. MATHIEU: ... pour la nourriture, il reste $12...
M. LEVESQUE (Laurier): Un gars est confortable.
M. MATHIEU: Alors, cela fait $2.88 par année.
M. HARVEY: Parce que, Dieu sait que, lorsqu'il y a une
augmentation de taxes foncières, le vieillard, la personne
âgée qui demeure à loyer est majorée au même
titre que les autres. La province fait une économie de $3,060,000, soit
$180 par année pour 8,500 personnes, $1,530,000 que le
fédéral leur verse et que la province ne verse plus, et
$1,530,000, soit 8,500 cartes médicales à $180 chacune en
moyenne. Cela veut dire qu'avec un budget de $2,500 millions, la politique
gouvernementale réduit l'aide aux personnes âgées, au
niveau provincial, de $3,060,000.
M. CLOUTIER: Comme je l'ai dit tantôt, je n'acceptais pas
les calculs du député de Jonquière...
M. HARVEY: Ce sont vos chiffres.
M. CLOUTIER: Non, je ne les accepte pas, parce que je lui ai
demandé s'il les avait calculés sur $30 d'allocation pour chacun,
mais la moyenne des allocations est de $15.
M. HARVEY: C'est ça. C'était $15, j'ai
vérifié les chiffres et c'était $15.
M. CLOUTIER: Et il y a une autre considération
également, c'est que le fédéral, sur ce montant de $3
millions, en payait déjà la moitié. Alors,
évidemment, il faudra qu'il réduise son chiffre en tenant compte
de ces deux considérations-là. Mais, M. le Président, je
pense que nous avons discuté passablement de ce problème et je
peux, avant de terminer cette discussion, assurer les députés
et mes officiers qui sont ici présents ont eu connaissance des
débats, de la discussion que nous allons revoir tous ces cas. Il
n'y en a aucun qui sera laissé à la légère, et dans
la mesure du possible...
M. BOURASSA: J'attends, moi.
M. CLOUTIER: Oui, je sais, M. le Président, qu'il y a
toujours des formalités administratives et des lenteurs administratives
ça ne peut tout excuser, mais de toute façon...
M. BOURASSA: Faites l'inverse.
M. CLOUTIER: ... mais, de toute façon, j'ai
représenté tout à l'heure que cela ne se produisait pas
seulement dans le cas des personnes qui ont la sécurité de la
vieillesse mais de ceux qui ont l'assistance vieillesse et qui atteignent
l'âge de la sécurité de la vieillesse, il y a un
problème. Il y a le problème pour ceux qui ont de l'assistance
chômage, qui ont la carte qui sont en mesure pendant un certain temps
d'apprécier la valeur de cette carte-là et qui, à un
moment donné, en sont privés. Alors, je pense qu'il y a, dans
notre législation sociale, bien des pas à franchir. Nous sommes
dans une période de transition. Nous essayons évidemment
d'atténuer les inconvénients...
M. HARVEY: Le ministre admettra qu'il y a une différence
entre un type qui retire l'assistance sociale et celui qui perd sa carte, il
retourne au travail; tandis que la personne qui passe de l'assistance
vieillesse à la sécurité de vieillesse, n'en est pas moins
malade. C'est une grosse différence.
M. CLOUTIER: Elle n'est pas moins malade, mais je vous dis...
M. HARVEY: Elle n'est pas moins malade et elle n'est pas de
retour au travail. Tandis que l'assisté social qui
bénéficiait de l'assistance-chômage, il est retourné
au travail. C'est toute une différence.
M. CLOUTIER: De toute façon, avant de terminer cette
question, M. le Président, étant donné qu'il est six
heures, je reviens...
M. BRISSON: On peut revenir sur la question...
M. CLOUTIER: Eh bien, je pense qu'on en a parlé...
M. BRISSON: Vous en avez peut-être parlé, pas
moi.
M. LEVESQUE (Laurier): Je suis bien sûr qu'on n'a pas
l'intention d'éterniser exprès. Normalement, on veut finir les
crédits sans arrêt. On reprend ce soir?
M. CLOUTIER: On reprend ce soir.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, je suis sûr qu'on peut
s'engager, de ce côté-ci, non pas à adopter tout de suite,
parce qu'il reste peut-être des choses à dire et matière
à réflexion, mais à ne pas éterniser exprès
et essayer de passer, le plus vite possible, ce soir, aux articles un par
un.
M. LE PRESIDENT: A 8 heures ce soir.
Reprise de la séance à 8 h p.m.
M. ROY (président du comité des crédits):
Alors, la parole est au député de D'Arcy-McGee.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais poser une
petite série de questions que je passerai assez rapidement.
Pour partir du sujet que l'on discutait, et nous ramener à la
politique générale du ministère, premièrement:
Est-ce que le ministre ne croit pas que, parmi ces 3,000 personnes qui n'ont
pas fait leur demande pour la réévaluation de leur cas, il y a,
disons des gens qui, à cause de leur vieillesse, ont des troubles de vue
et ne lisent pas très bien, des gens qui sont peut-être d'origine
étrangère, et ne comprennent pas parfaitement l'anglais ou le
français ou qui ne saisissent pas très facilement?
Je crois que ce peut être le cas, et qu'il y a un effort un peu
particulier à faire pour connaître la raison pour laquelle ces
gens n'ont pas fait leur demande. Vous avez suggéré que
c'était à cause des montants qui n'étaient pas très
importants dans la vie de ces personnes-là.
M. CLOUTIER: Une des causes possibles.
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas convaincu que ce n'est que ça
et je vous demanderais de songer à d'autres raisons possibles.
M. CLOUTIER: Dans les raisons que le député vient
de mentionner, il est possible qu'il y ait le manque d'information, qu'il y ait
l'absence... qu'il y ait une certaine gêne chez ces personnes ou le
manque de facilités de communication. Alors, nos enquêteurs, nos
agents du Bien-être vont entrer en contact avec ces personnes pour savoir
quelle est la raison pour laquelle on n'a pas donné suite à
l'invitation du ministère de produire une nouvelle demande.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. CLOUTIER: Alors nos agents vont entrer en contact avec elles
dès que nous aurons établi la liste de ces personnes qui n'ont
pas répondu.
M. GOLDBLOOM: Deuxièmement, connaissant les lenteurs
administratives qui peuvent influencer la période de temps
nécessaire entre la réception de la requête de la personne
qui veut avoir l'étude de son cas et le résultat final de cette
étude, il y a sûrement eu dans certains
cas, des fraix médicaux encourus dans l'intervalle. Est-ce que,
dans les 10,000 cas qui ont été réinstallés, le
ministère accepte les frais médicaux qui auraient
été encourus entre-temps comme si la personne avait toujours
détenu la carte médicale?
M. CLOUTIER: Disons, sans avoir étudié
particulièrement cette question, ce qu'il m'apparaît, à
première vue, c'est que dans la considération de l'allocation
demandée et dans l'exposé des problèmes de cette personne,
je pense bien qu'il sera également pris en considération, le fait
que ce pensionné de la sécurité de vieillesse a eu des
frais médicaux à rencontrer. Ce que l'on fait, d'ailleurs, dans
l'appréciation de quelques autres demandes d'allocation. On prend en
considération tous les problèmes de cette personne ou cette
famille ou ce couple de personnes âgées, problèmes
causés par la maladie ou par d'autres facteurs. Donc, cela devra entrer
en ligne de compte dans l'appréciation de la demande.
M. GOLDBLOOM: Troisièmement, et là on revient sur
le terrain de la politique générale, il y a des personnes qui
font leur demande pour un régime quelconque de sécurité
sociale, y compris celui qui leur offrirait éventuellement une carte
d'assistance médicale.
Dans le cas où une telle personne est éventuellement
acceptée, quelle est la date à laquelle la carte médicale
prend effet? Est-ce que c'est à partir du moment où la demande
est reçue, pour les cas où la réponse du ministère
est éventuellement affirmative, où est-ce que c'est à
partir du moment où la décision est prise au
ministère?
M. CLOUTIER: Mon officier m'informe qu'il y a possibilité
d'accorder la rétroactivité pour une période de deux
mois.
M. GOLDBLOOM: A partir du moment...
M. CLOUTIER: A partir du moment où
l'élégibilité est déclarée.
M. GOLDBLOOM: Oui. Alors deux mois seulement.
M. CLOUTIER: La possibilité d'avoir une
rétroactivité, d'accorder une rétroactivité.
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a possibilité... M. GOLDBLOOM:
... systématiquement.
M. CLOUTIER: Ce n'est pas systématiquement.
M. LEVESQUE (Laurier): La réponse à la question,
c'est que ce n'est pas rétroactif, normalement, à la date de la
demande.
M. CLOUTIER: Non.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais que ça peut être
considéré.
M. CLOUTIER: Si le besoin est prouvé, il y a
rétroactivité à deux mois.
M. GOLDBLOOM: Il y a rétroactivité de deux mois. Ma
dernière question: Une certaine proportion, et je me permets de croire
que cette proportion n'est pas négligeable, des personnes qui viennent
demander cette carte d'assistance médicale, viennent, parce qu'ils ont
encouru des dépenses dans le domaine de la santé. Alors, est-ce
que cette rétroactivité permet au ministère ou est-ce
qu'il y a d'autres mécanismes qui permettent au ministère, de
leur venir en aide quant à ces frais médicaux accumulés
pendant le période qui a précédé leur demande?
M. CLOUTIER: Je reprends la réponse que j'avais
donnée il y a quelques instants, à savoir que, dans
l'appréciation de la demande du patient, de l'assisté ou de
l'assisté en puissance, on tient compte des problèmes qui l'ont
amené à nous faire une demande d'allocation. Alors, un de ces
problèmes-là, c'était la maladie. Dans
l'établissement de l'allocation, on tient compte évidemment de ce
problème de la maladie, des factures, des comptes qu'il a devant lui
à payer. Rétroactivement, on se trouve à considérer
ce problème de la maladie qui l'a frappé.
M. GOLDBLOOM: Est-ce qu'on en tient compte simplement dans
l'établissement du niveau de subvention?
M. CLOUTIER: Du niveau de l'allocation.
M. GOLDBLOOM: On ne donne jamais une somme globale pour permettre
à cette personne de nettoyer ses comptes?
M. CLOUTIER: Bien, il y a l'assistance spéciale, il y a
l'assistance d'urgence, qui est un mécanisme qui permet, dans des
circonstances tout à fait spéciales, de pouvoir
dépanner,
et les deux ex-ministres connaissent bien l'assistance spéciale
qui peut être accordée par arrêté en conseil.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est le paquet de troubles une fois
par semaine.
M. CLOUTIER: Oui, mais, de toute façon, ça permet
en attendant, dans cette période, encore de transition, de régler
des problèmes qui autrement seraient presque insolubles.
M. GOLDBLOOM: Je suis obligé de dire que si ce
mécanisme était utilisé plus souvent, l'oeuvre de la
Saint-Vincent-de-Paul, dans les paroisses, n'aurait pas son ampleur et n'aurait
pas ces problèmes que je rencontre assez souvent, ces problèmes
de trouver assez d'argent justement pour dépanner les familles mal
prises.
M. CLOUTIER: Bien, je ne crois pas que l'intervention du
gouvernement puisse suffire si on considère toutes les lenteurs
administratives, si on considère aussi l'intervalle de temps qui
s'écoule avant l'appréciation d'une demande. Même avec
l'assistance d'urgence, je crois qu'il y aura toujours de la place pour les
organismes, comme la Saint-Vincent-de-Paul, qui voudront ajouter à
l'action du gouvernement. Je comprends que l'action la plus importante et la
plus rationnelle doit être assurée par les mécanismes du
gouvernement, sa législation, sa réglementation. Mais une oeuvre
telle que celle accomplie par la Saint-Vincent-de-Paul, ou quel que soit
l'organisme qui fait la promotion à base de charité ou quel que
soit le motif, a certainement des effets bienfaisants en s'ajoutant à
l'action du gouvernement.
M. GOLDBLOOM: Sûrement, mais généralement,
c'est l'inverse. C'est la Saint-Vincent-de-Paul ou un autre organisme semblable
qui arrive le premier et c'est le gouvernement qui vient s'ajouter par
après.
M. CLOUTIER: Oui, quel que soit l'endroit où la demande
soit dirigée en premier, mais je pense que là, le
député fait particulièrement allusion à des cas de
son district, de son comté, des cas dont il a eu connaissance. Mais,
règle générale, sauf dans des circonstances tout à
fait spéciales et exceptionnelles, je pense que la première
demande qui est faite est adressée à nos bureaux régionaux
ou au bureau des agences sociales ou au bureau de la ville, dans le cas de la
ville de Montréal, qui a son propre service de bien-être.
Evidemment, en plus de la société Saint-Vincent-de-Paul, qui joue
dans ce domaine-là un rôle non négligeable, il y a d'autres
organismes comme ce dernier, mentionné par le député, qui
disposent certainement eux aussi de moyens qui peuvent dans bien des cas
être très profitables, du fait qu'ils sont également
près de la population.
M. LE PRESIDENT; Tout le monde est d'accord sur la discussion
générale.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, d'accord, relativement, mais enfin,
on peut passer...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on passe au poste budgétaire
numéro 1?
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire numéro 1: «
Administration », Article 1,traitement.
M. GOLDBLOOM: Je note, M. le Président, qu'il y a une
augmentation de 23% dans le nombre de fonctionnaires, mais une augmentation de
31/2% seulement dans leur traitement.
M. CLOUTIER: Eh bien, voici. L'observation que je vais faire vaut
pour tous les postes. Ce qu'il y a entre paranthèses n'a pas
été corrigé en regard des salaires de l'année
précédente. On a fait la correction des salaires de l'exercice
66-67 et on n'a pas corrigé les postes correspondants. Alors, au lieu de
66, cela devrait être 78. Cela vaut un peu partout. J'ai toutes les
corrections qui ont été faites par nos officiers à peu
près à tous les articles.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, autrement dit, la correspondance
à la page 81...
M. CLOUTIER: 81 va avec $538,400 et 78 au lieu de 66 va avec
$520,100.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que je pourrais poser une question,
vu que nous sommes au poste budgétaire « Administration »
général, une question sur l'encadrement du ministère. Une
des choses particulièrement inquiétante dans le cas de ce
ministère, qui traite quand même avec des gens, des êtres
humains, c'était d'en constater la faiblesse incroyable. Je pense qu'il
y avait seulement un autre ministère aussi faiblement encadré que
le ministère de la Famille et du Bien-Etre social encadré
dans le sens du salaire. On ne parlera pas des chiffres artificiels, l'autre
jour, on l'a dit pour la santé, partons à $8,000, à
$10,000, à $12,000
peu importe, mais de professionnels, de gens, disons de $12,000 en
montant, combien y en a-t-il dans le ministère?
M. CLOUTIER: Actuellement, entre $12,000 et plus...
M. LEVESQUE (Laurier): En montant.
M. CLOUTIER: $12,000 et plus, on en aurait 26. On en aurait 12 de
$15,000 et plus.
UNE VOIX: Les ministres sont compris là-dedans.
M. LEVESQUE (Laurier): Ne comprenez pas les ministres là
dedans parce que ça passe. Nous parlons d'encadrement permanent.
UNE VOIX: Cela, c'est à part. M. CLOUTIER: Alors, il y
a...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est un encadrement permanent.
M. CLOUTIER: C'est bien exact. S'ils y avaient été,
je voulais les sortir. Il y en a 12 de $15,000 et plus et il y en a 14 de
$12,000 à $15,000.
M. LEVESQUE (Laurier): 14, de $12,000 à $15,000.
M. CLOUTIER: Oui. Ce qui veut donc dire que, sur notre personnel
en fonction, nous en avons 6% qui gagnent plus de $15,000 .06
pardon, 0.6%...
M. LE PRESIDENT: Six dixièmes.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est à dire, c'est six
dixièmes de 1%.
M. CLOUTIER: C'est six dixièmes de 1% de notre personnel
qui gagne $15,000 et plus, et ajoutez à cela sept dixièmes de 1%
qui gagnent entre $12,000 et $15,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, c'est à peu près 1%
grosso modo de l'encadrement...
M. CLOUTIER: 1.3 et on peut ajouter à celà,
je l'ai pour la classe de $9,000 à $12,000, il y en a 41, ce qui veut
dire 2% et de $6,000 à $9,000, il y en a 217 et de moins de $6,000, il y
en a 1,706. Pour un total de 1,990 personnes.
M. LEVESQUE (Laurier): Pour ne pas se perdre dans les grands
chiffres, prenons les $12,000 en montant. C'est à dire 26 si j'ai bonne
mémoire?
M. CLOUTIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est la différence par
rapport à il y a un an? En gros? Enfin, en gros et en détail,
parce que ce n'est que 26.
M. CLOUTIER: Mes officiers m'informent que le pourcentage est au
dessus de $10,000 par rapport à l'an dernier. L'an dernier,
c'était 1.7%, cette année c'est 3.34%. Alors, je n'ai pas tout
à fait la même base de comparaison, on avait $9,000, là
c'était $10,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, ça a remonté,
ceux de $10,000 et plus. Il faut prendre ce barème-là.
M. CLOUTIER: Oui, si on prend le barème de $10,000, c'est
doublé, de 1.7% à 3.34%.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelles sont les additions principales?
Est-ce du côté administratif ou...
M. CLOUTIER: Les principales augmentations, M. le
Président, sont du côté de l'administration. Section
administration. Il y a eu des promotions à l'intérieur de la
division. Il y en a quelques-uns parmi ceux qui sont ici qui ont eu des
promotions. Il y a eu également, du côté de la
programmation et de la recherche, un groupe...
M. LEVESQUE (Laurier): Recrutement.
M. CLOUTIER: ... dont les traitements sont plus
élevés. Et il y a eu du côté de l'enfance, le
député de Laurier en a pris connaissance, je pense bien, de
l'organigramme...
M. LEVESQUE (Laurier): Des organigrammes.
M. CLOUTIER: ... mais des nouvelles nominations qui ont
été faites récemment...
M. LEVESQUE (Laurier): Ah oui, trois.
M. CLOUTIER: ... aux hauts postes qui sont inclus dans ces
articles-là. Il y a eu l'addition de trois nouveaux officiers...
M. LEVESQUE (Laurier): Ce sont trois responsables, je crois.
M. CLOUTIER: Trois chefs de service.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, de nouveau, alors, dans ces cadres
supérieurs ou intermédiaires, enfin montant vers le haut; de
nouveau, en dehors des promotions, c'est-à-dire en dehors de ceux qui
ont été rehaussés, est-ce que le ministre pourrait citer
un nombre juste pour qu'on voie le recrutement. Parce que c'était
vraiment un encadrement très faible, puisqu'on voit 109 qui a pu
être amené en nombre autant que possible, le pourcentage,
ça ne dit pas grand-chose.
M. CLOUTIER: Du côté de l'enfance, il y a eu
l'engagement de M. Plamondon, de M. Girouard, M. Albiny Girouard, de
Jeannette-Marie Bertrand. Les autres, ce sont des promotions à
l'intérieur des services.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, trois nouveaux...
M. CLOUTIER: Alors trois nouveaux à la direction de
l'enfance.
M. LEVESQUE (Laurier): ... qui sont dans le genre de $10,000 en
montant.
M. CLOUTIER: De $10,000 et plus. A l'administration, il y a M.
Privé, l'assistant du directeur. A la recherche et programmation, il y a
eu M. Préfontaine, M. Bolduc.,,.
M. LEVESQUE (Laurier): On est toujours... M. CLOUTIER: Dans
l'administration...
M. LEVESQUE (Laurier): ... recherche et programmation.
M. CLOUTIER: ... recherche et programmation. Une correction, au
lieu de M. Bolduc, c'est M. Brochu.
M. LEVESQUE (Laurier): En tout cas, ça en fait un quand
même. Il compte pour un, lui aussi.
M. CLOUTIER: Non, mais je veux donner les noms exacts. Je vais
chercher M. Bolduc et je ne le trouverai pas. Mlle Dutil, psychologue à
la programmation et à la recherche. Cela fait trois.
M. LEVESQUE (Laurier): Du côté des personnes
âgées?
M. CLOUTIER: Du côté des personnes
âgées ce sont des mutations. M. Archambault a été
muté de l'enfance aux personnes âgées...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais cela reste dans le personnel du
ministère.
M. CLOUTIER: Oui, cela reste dans le personnel... Il y a M.
Dubé qui a été muté d'une autre section...
M. LEVESQUE (Laurier): M. Dubé qui était...
M. CLOUTIER: ...le conseiller technique qui était dans le
bureau...
M. LEVESQUE (Laurier): Ne le considérons pas comme une
recrue...
M. CLOUTIER: Non, c'est une mutation.
M. LEVESQUE (Laurier): Dans les services d'assistance?
M. CLOUTIER: Il n'y en a pas dans les services d'assistance.
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin le résultat que ça
donne, pour l'instant c'est sept nouveaux grosso modo.
C'est déjà quelque chose mais si on tient compte du fait
que c'est vrai que le ministère avait besoin quand même d'un gros
effort de ce côté-là, il en a sûrement encore besoin.
Est-ce qu'on pourrait souligner que sept dans un an ce n'est peut-être
pas si mal. Mais si on tient compte que beaucoup des autres ont
été des promotions, ceci revient à dire qu'on
élève les cadres intermédiaires qui existaient
déjà et qui en avaient besoin.
C'est un ministère qui a une fragilité au point de vue des
cadres d'administration, des cadres politiques aussi. C'est certainement mieux
d'en ajouter quelques-uns que d'en perdre. Je ne tiens pas compte de ceux qui
ont pu partir, mais on a l'impression, si je tiens compte de ce que j'ai connu,
ce dont on se souvient, qu'il y aurait peut-être besoin d'un effort plus
rapide pour le renforcer, surtout en fonction de nouvelles politiques que le
ministre annonce et qui sont à la veille de démarrer.
Il aura besoin aussi de gens compétents pour les administrer.
M. CLOUTIER: M. le Président, j'ai l'impression que nous
n'avons peut-être pas épuisé la liste, mais disons que
ça peut aller...
M. LEVESQUE (Laurier): Une dizaine.
M. CLOUTIER: Disons que ça peut aller à une
douzaine...
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
M. CLOUTIER: ... pour fin de discussion...
M. LEVESQUE (Laurier): C'était pour avoir un ordre de
grandeur.
M. CLOUTIER: ... C'est pour avoir l'ordre de grandeur. Mais, en
définitive, l'effort qui est commencé devra se poursuivre parce
que les besoins d'hommes aux cadres supérieurs sont évidents,
surtout dans un ministère qui est relativement jeune et qui est en
pleine évolution, étant donné les fonctions
nombreuses.
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin, tout ce qu'on dit, c'est surtout
pour donner un coup de main au ministre parce qu'on a tous des problèmes
au conseil des ministres. Actuellement un danger peut se présenter pour
le ministère de la Famille et celui du Bien-Etre aussi. Il y a une
très grosse offensive fédérale, très
évidente, du côté recrutement de compétences
québécoises, en particulier dans l'administration publique. On en
a eu des exemples. Ce n'est pas un mystère que, du côté des
Affaires culturelles, le musée de Québec a perdu son directeur.
C'est surtout parce qu'il y avait plus d'argent à offrir à
Ottawa, peu importent les autres facteurs qui peuvent jouer. Or, en fonction du
développement des politiques fédérales, que ce soit le
plan canadien d'assistance, que ce soit l'assurance-santé qui s'en
vient, enfin le développement très net à la fois de
politiques nouvelles et de cette offensive pour essayer de siphonner le plus
possible de gens dans le Québec, je pense qu'il y a
nécessairement des gens qui sont sollicités, par exemple, parmi
les hauts fonctionnaires du ministère actuel, parmi ceux qui ne sont pas
ici.
Alors, est-ce qu'il ne serait pas utile de souligner l'importance pour
ce ministère-ci, qui a un besoin très net de recrutement, de ne
pas perdre ceux qu'il a recrutés et de maintenir un mouvement en avant.
Qu'on bonifie les traitements et qu'on fasse un effort de recrutement,
d'amélioration du climat et d'activation du travail, parce qu'autrement,
avec cette offensive-là qui est très nette et qui existe, il peut
arriver que l'on se réveille et qu'on ait perdu peut-être les
meilleurs qu'on avait.
M. CLOUTIER: Ce n'est pas plus facile mais il est
préférable de garder nos hommes-clés, nos fonctionnaires
ici...
M. LEVESQUE (Laurier): Cela aide toujours.
M. CLOUTIER: ... que d'aller les rechercher par la suite en
rapatriant les programmes, je pense.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre...
M. LEVESQUE (Laurier): Quand on est obligé de rapatrier
les gars avec!
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministère rencontre toujours
les mêmes difficultés que j'ai connues dans le recrutement d'un
personnel spécialisé? Car je sais qu'au moment où
j'occupais le poste nous avons fait maintes et maintes démarches
auprès d'universitaires et ailleurs et il y avait une pénurie de
spécialistes dans le domaine du bien-être.
M. CLOUTIER: Il demeure que ce n'est pas facile évidemment
d'avoir tous les hommes-clés au moment où l'on veut les avoir et
d'avoir également ceux qu'on veut avoir. Mais je pense pouvoir dire que
c'est moins difficile que c'était pour la fonction publique en
général. Je pense qu'il y a d'autres considérations qui
entrent en ligne de compte pour ceux qui veulent venir travailler au service de
la province. Il est évident que le salaire n'est pas le seul attrait
parce que parfois il est plutôt un obstacle. Il y a d'autres
considérations qui entrent en ligne de compte et parfois il nous est
possible de convaincre quelqu'un de venir travailler au service de la province,
quelqu'un dont on a besoin, surtout aux postes supérieurs. La même
remarque va pour les autres ministères.
M. LEVESQUE (Laurier): Je pense qu'il y a quand même deux
facteurs-clés, un c'est le salaire évidemment il ne faut
pas qu'il y ait trop de décalage et l'autre, c'est le sentiment
de participer, c'est à dire de produire, mais produire sans tourner en
rond.
C'est un ministère qui peut être exposé, le
moindrement qu'il y a des ralentissements, à donner l'impression que
certaines choses tournent en rond. C'est inévitable parce que c'est un
ministère très administratif et très complexe et puis, il
y a la question des salaires. Si on attend d'être en danger sur ce
plan-là, les autres facteurs ne suffisent pas à l'occasion.
D'autant plus que c'est un ministère qui est exposé à
tourner en rond, à l'occasion, de donner l'impression à ses
employés qu'il tourne en rond, qu'on le veuille ou non.
Peut-être que ça pourrait éventuellement être
différent quand les renouvellements de lé-
gislations, etc, auront été faits et mis en marche, mais
c'est sûr que ce sont les deux seuls facteurs qui peuvent jouer de
façon essentielle: Premièrement, c'est d'avoir vraiment
l'impression qu'on est employé au maximum et qu'on produit et,
deuxièmement, c'est d'être payé. Mettez-les dans l'ordre
que vous voudrez.
M. CLOUTIER: Il y a tout de même une chose qui peut aider
considérablement au recrutement d'un ministère comme celui du
Bien-être social, c'est l'affirmation qu'on a maintes fois faite, que mes
prédécesseurs ont faite et que j'ai faite mol aussi, à
savoir notre volonté de rapatrier le domaine de la
sécurité sociale. Nous avons manifesté notre intention
dans le domaine de la sécurité de la vieillesse, nous l'avons
manifesté dans le domaine des allocations familiales. Alors, je pense
que c'est un facteur qui peut être décisif vis-à-vis ceux
qui sont intéressés à venir dans la fonction publique,
à savoir s'ils vont choisir le champ fédéral ou le champ
provincial.
Alors, je pense qu'en plus du salaire, c'est l'orientation de la
politique sociale du gouvernement qui peut les inciter également
à venir. Quant au rythme, quant à la vitesse de
réalisation d'une politique sociale, le député de Laurier
admettra avec moi qu'il y a beaucoup d'implications. L'une des principales,
c'est l'implication du point de vue financier. Bien souvent le rythme de notre
évolution dans le domaine social est conditionné par les budgets
dont on dispose. Et ça, je pense que c'est la contrainte qui influence
davantage notre rythme d'évolulution. Je pense que c'est un facteur avec
lequel il faut s'accoutumer à vivre même si les ministres, qui
dirigent les destinées du ministère de la Famille et du
Bien-être social avec toute la persuasion qu'ils peuvent avoir, essaient
de convaincre, à tour de rôle, le ministre des Finances de
l'importance de leur consacrer les sommes nécessaires.
M. LEVESQUE (Laurier): Peu importe qu'on ait les meilleures
politiques du monde et un budget massif. Tout ce que je voulais souligner en
partant des gens, c'est que tant qu'on n'a pas un nombre suffisant de gens pour
les administrer, il y a des fois où on se demande si ce n'est pas
gaspiller de l'argent que d'augmenter un budget avant d'avoir augmenté
le personnel compétent avant d'être sûr qu'on l'a en nombre
suffisant
M. CLOUTIER: Dans certaines sections il faut augmenter le
personnel, mais à mesure qu'on modernise les méthodes
administratives, il y a une diminution importante des effectifs. Et c'est
heureux qu'il en soit comme ça, parce que si on automatise, si on
mécanise les opérations et qu'il y a une demande accrue de
personnel, à ce moment-là je pense qu'on n'a pas atteint le but
de la mécanisation. En plus d'atteindre un degré plus grand
d'efficacité dans l'administration moderne, on peut utiliser ce
personnel-là à d'autres tâches et avec le même
personnel, le ministère de la Famille peut accepter des politiques
nouvelles.
M. LEVESQUE (Laurier): Le personnel dont je parle n'est pas un
personnel qui va être déplacé par la mécanisation ou
l'automatisation. L'élimination des vieux emplois, ce que ça
déplace c'est essentiellement du personnel clérical, du personnel
de copie ou de travail à la petite main, qui n'est pas celui dont je
parlais. Je parlais surtout du personnel intermédiaire et
supérieur dont on aura toujours besoin et singulièrement besoin
à mesure qu'on veut appliquer les politiques, le personnel qui peut
exercer un jugement, qui peut participer à l'élaboration des
politiques et qui peut aussi rendre à la fois efficace et humaine, ce
qui est le pro- blème d'un ministère comme celui-là,
l'administration de la patente. Parce que ça ne peut pas seulement
être la machine.
M. CLOUTIER: Avec cette économie dans la diminution du
personnel, on peut prendre ces budgets-là pour compléter nos
cadres et notre recrutement.
M. LE PRESIDENT: Article 2: traitements.
M. LEVESQUE (Laurier): On est dans le poste budgétaire
numéro 1, article 1. Alors, 1, article 1, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 2: frais de voyage. Moi, je n'ai
pas de questions.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre peut nous donner
quelques détails sur les honoraires, puisque cela monte à
$160,000?
M. CLOUTIER: Il s'agit de tous les professionnels et conseillers
à qui l'on fait appel pour des tâches bien spécifiques dans
le domaine de l'administration ou la mise en place des cadres administratifs,
pour les politiques. Alors, disons, comme exemple... Est-ce que vous voulez des
noms?
M. LEVESQUE (Laurier): S'il s'agit de grenailles, non, mais s'il
s'agit de montants importants.
M. CLOUTIER: Dans les montants importants, nous avons ici SMA
Inc., l'enquête sur les institutions et une étude sur un plan
d'informations statistiques. Alors $25,142.70 pour l'année
dernière.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est SMA?
M. CLOUTIER: Oui, SMA, nous avons également SMA, une
évaluation du coût de l'aide sociale. Il y a $13,000 de
dépenses l'an dernier, et un engagement pour l'exercice actuel de
$18,700. Alors, un total de $32,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est SMA.
M. CLOUTIER: SMA Inc. Et nous avons Simpson, Riddell & Stead
et associés, nous avons l'étude du centre Saint-Vallier, une
réorganisation de l'assistance à domicile. Alors, nous avions
$2,000 de dépenses dans l'exercice 66/67 et un engagement de $13,000.
Alors, pour un total de $25,000. Nous avons...
M. LEVESQUE (Laurier): $25,000, Simpson, Riddell & Stead.
M. CLOUTIER: $25,000. Une autre étude ici de Simpson,
Riddell & Stead, $5,690.09. Il s'agit d'une étude sur le centre
Berthelet et le centre d'Accueil de Québec. Il y a l'Agence de
sécurité Phillips et la surveillance du centre Berthelet,
$4,626.90. Cela, c'est l'année 66/67. Il y a l'université de
Montréal, traitements de données, $2,458.80 en 66/67.
M. LEVESQUE (Laurier): Jusqu'ici il y avait deux groupes qui
étaient SMA et Simpson, Riddell & Stead, d'autant de milliers de
dollars chacun, il reste $100,000.
M. CLOUTIER: Peut-être Duchesne et Cie pour une
étude sur une institution en particulier, $8,500, une étude qui
va servir de projet pilote pour d'autres institutions du même genre. Il y
a la firme d'ingénieurs Robillard, Jetté et Beaudoin, pour $3,940
pour des études sur différents centres d'accueil.
M. LEVESQUE (Laurier): D'architectes.
M. CLOUTIER: D'architectes, oui. J'ai dit ingénieurs,
c'est architectes. Il y a l'université de Montréal, traitements
des données $18,038.42
M. BRISSON: Il y en a des gros, de $80,000, admettons. En haut de
$10,000.
M. CLOUTIER: Ce sont des sommes qui sont non engagées
jusqu'ici. Elles vont l'être au cours de septembre et octobre pour la
programmation et la recherche à l'administration.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors ces disponibilités non
engagées seraient de combien à peu près?
M. CLOUTIER: Il y aurait des engagements jusqu'à
maintenant pour $73,000 environ. Alors, il resterait la différence
jusqu'à$160,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, vous prévoyez arriver
peut-être à $90,000?
M. CLOUTIER: $90,000 de possibles pour les tâches...
M. LEVESQUE (Laurier): Pour des tâches possibles?
M. CLOUTIER: Des tâches qui sont
déterminées.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 1, article 4: Frais de bureau et
autres dépenses.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 1, article 5: Matériel, articles de
bureau. Article 1-6; Traitements électroniques.
M. LEVESQUE (Laurier): Parlez-nous de ça un peu! Il faut
toujours respecter un tiers de million.
M. CLOUTIER: Pour ma part, dans les gros budgets que j'ai eu
à expliquerle ministère de la Santé il y a eu
une augmentation assez considérable là aussi du traitement
électronique des données. Ici, la même chose au
ministère de la Famille et du Bien-Etre. Alors, dans les programmes
additionnels que l'on se propose...
M. LEVESQUE (Laurier): A qui l'avons-nous confié?
M. CLOUTIER: C'est au centre électronique des
données.
M. LEVESQUE (Laurier); C'est du...
M. CLOUTIER: Oui, oui. C'est pour le centre électronique
des données, mais au fur et à mesure qu'ils augmentent, ils nous
rendent plus de services. Us sont en mesure d'assumer des nouveaux programmes.
Alors la même chose s'est produite du côté de la
Santé.
M. LEVESQUE (Laurier): Quand le ministre qui est
sûrement à son aise dans ce domaine prévoit-il que,
pour l'essentiel, ce qui peut être le traitement électronique des
données, sera complété? Est-ce qu'on peut
prévoir...
M. CLOUTIER: Disons que, cette année, on le voit
d'ailleurs dans l'augmentation du budget, cela ne complétera pas tout;
mais dans l'aménagement du nouvel édifice nous en aurons une
partie qui sera réservée, justement, pour les
mécanisations, les ordinateurs et tous les nouveaux
procédés mécaniques. Je pense que, cette année,
nous sommes en mesure de franchir un pas assez important dans le domaine de la
mécanisation. Nous ne pouvons pas aller plus vite que ce que le centre
peut absorber, parce qu'il y a d'autres ministères, tels que l'Education
et la Santé, qui demandent énormément au centre
électronique des données. De toute façon, cette
année, nous aurons de la mécanisation. La mécanisation, au
ministère de la Famille, sera pour le fichier-maître, pour les
allocations familiales et le contrôle budgétaire des institutions.
Ce sont les principaux secteurs vers lesquels nous portons notre attention
cette année.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que des recherches se feront au cours de
l'année à même ces données?
M. CLOUTIER: Voici...
M. GOLDBLOOM: Le ministre a fait allusion, je pense, à
deux reprises, à l'université de Montréal et à
certaines études qui s'y font, est-ce que c'est à même ces
données?
M. CLOUTIER: Ce que je donne pour l'université de
Montréal, c'est que l'université de Montréal venait au
secours de notre centre de données provinciales. Elle faisait des
travaux quand il y avait surabondance de travaux, quand on ne pouvait pas
fournir; ou des études très spéciales, pour lesquelles
notre centre n'était peut-être pas équipé. Alors, on
les confiait au centre de l'université de Montréal. De toute
façon, c'est pour venir à la rescousse du ministère de la
Famille.
M. GOLDBLOOM: J'essaie quand même de faire une distinction
entre la fonction administrative de ce service et la fonction de recherche qui
peut être faite. Est-ce qu'il y a des résultats dont le ministre
peut nous parler? Pour l'an dernier, est-ce qu'il y a eu des études qui
ont été faites, qui ont été publiées, qui
ont contribué au progrès de nos connaissances dans le domaine du
bien-être social?
M. CLOUTIER: L'étude la plus importante a
été faite dans les institutions de bien-être. Nous
ignorions le principal des renseignements sur les institutions de
bien-être. S. nous a fallu nous équiper quand est arrivée
la négociation des conditions de travail dans les institutions de
bien-être avec la syndicalisation. Lorsque notre ministère a
été appelé à négocier, il nous a fallu
compiler des renseignements dont nous avions absolument besoin. Dans le domaine
des institutions de bien-être nous avons envoyé un questionnaire
qui a été préparé par un économiste, que mes
prédécesseurs connaissent bien, M. Louison Ross et celui-ci a
fait une enquête très approfondie. Les institutions ont
répondu, et maintenant je pense que nous sommes en possession de
renseignements qui nous sont essentiels pour établir une politique dans
le domaine des institutions.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que le ministre a des projets semblables
pour l'an prochain?
M. CLOUTIER: Il va y avoir la mécanisation de ce que j'ai
donné, il y a un instant, de notre fichier-maître, nos allocations
familiales. La constitution d'un fichier familial nous sera précieuse je
pense bien, pas seulement pour le ministère de la Famille mais
également pour d'autres ministères dans l'élaboration des
politiques.
M. GOLDBLOOM: Je crois que ce serait regrettable et même
tragique de dépenser un tiers de million de dollars pour accumuler tous
ces renseignements et les laisser simplement pour des fins administratives.
Parce que ça représente, après tout, un portrait de notre
société d'un point de vue tout particulier, portrait très
précieux, non seulement pour permettre au ministère de
fonctionner d'une manière plus efficace, mais pour nous permettre de
comprendre beaucoup mieux la société
québécoise.
M. CLOUTIER: Nous avons tellement besoin de renseignements, de
statistiques, que celles dont nous disposerons, nous allons les utiliser.
M. LEVESQUE (Laurier); Est-ce que, soit dit en passant, il y a un ou
plusieurs statisticiens professionnels à plein temps maintenant au
ministère?
M. CLOUTIER: M. Chapdelaine est économiste
statisticien.
M. LEVESQUE (Laurier): Des économistes, on met ça
à toutes les sauces, mais est-il statisticien?
M. CLOUTIER: Mme Raigneau est une femme de statistiques
spécialisée...
M. LEVESQUE (Laurier): ... mais qui est aussi...
M. CLOUTIER: Au service de la programmation et de la
recherche.
M. LEVESQUE (Laurier): A plein temps? M. CLOUTIER: A plein
temps.
M. LEVESQUE (Laurier): Et M. Chapdeleine...
M. GOLDBLOOM: Est-ce que les $200,000 de 1966-1967 ont
été dépensés?
M. CLOUTIER: En entier.
M. GOLDBLOOM: Parce que je note aux comptes publics pour
l'année précédente qu'on n'y avait dépensé
que $144,700, et ça entièrement pour des fournisseurs. Est-ce que
c'est le cas de nouveau pour 1966-1967?
M. CLOUTIER: Je vous demande pardon, je n'ai pas compris la
dernière partie.
M. GOLDBLOOM: Pour 1965-1966, un montant de $144,700, sur les
$200,000 prévus au budget, a été dépensé. Et
ces montants étaient versés seulement à des fournisseurs.
Est-ce que c'est le cas de nouveau pour 1966-1967?
M. CLOUTIER: Non, ces $336,500, c'est du compte à compte,
comme le député de Laurier l'a mentionné tantôt.
C'est le compte que nous charge le centre électronique des
données. L'an dernier, on avait des prévisions de $200,000. Ils
nous ont chargé $200,000. Alors, c'est de l'imputage de compte, et le
compte de ce centre électronique des données relève du
conseil exécutif.
M. LEVESQUE (Laurier): « Les fournis- seurs », c'est
un autre service du gouvernement. C'est au conseil exécutif.
M. GOLDBLOOM: C'est pour cela que ça apparaît
à cet article-là. Merci.
M. CLOUTIER: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Article 6, adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 7. Publicité et information.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien ici, je voudrais simplement savoir
s'il y a autre chose dans les quelques $263,000,000 du ministère qui
vont ailleurs, à l'information et à la publicité? Ou si
c'est le seul...
M. GOLDBLOOM: ... et je n'ai trouvé qu'au post
budgétaire 5 le bien-être de l'enfance et de la jeunesse,
$4,000...
M. CLOUTIER: A 5-1-5, il y a $4,000.
M. GOLDBLOOM: Je suis obligé de formuler la même
critique que je me suis permis de formuler quand on était à
discuter les crédits de la santé, c'est que je trouve que ces
montants sont insuffisants.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, on est toujours un petit peu mal
placé parce qu'on peut toujours se faire dire que c'est une sorte
d'héritage... Mais s'il y a une chose qui m'aurait frappé, moi,
c'est à quel point le ministère n'est pas en contact avec son
public. Et c'est un public qui en a vraiment besoin. C'est peut-être le
public de toute la damnée province qui a le plus besoin de ce service
fourni par l'Etat. A ce point de vue-là, je suis sûr que, cette
année, si on le souligne, l'an prochain, il n'y a plus personne qui
pourra dire (à supposer que Dieu nous prête vie dans les divers
emplois qu'on occupe en ce moment), que ce n'est pas le gouvernement actuel qui
a maintenu cet état de chose. Je crois que ça vaut la peine de
penser que, sur $263,000,000, avec une clientèle fragile variant entre
350,000 et 400,000 personnes, sans compter tous ceux qui périodiquement
peuvent avoir besoin de ces services-là mais l'ignorent, il y en a
beaucoup qui s'en servent facilement, puis il y en a d'autres qui l'ignorent.
Et je crois que l'expérience de n'importe quel député, des
deux côtés de la table, confirme cela, y compris celle du ministre
actuel, à savoir à quel point ce ministère n'est
pas en contact avec son public. La publicité à elle seule
et l'information ne pourront jamais tout faire. Si on regarde le
côté caricatural de $9,000 pour un budget de $263,000,000, dans le
monde d'aujourd'hui, je compare cela à l'article qu'on vient
d'abandonner, par exemple. Puis, sans vouloir faire de comparaisons odieuses,
je suis sûr que la mécanisation, le traitement électronique
des données, c'est important; mais plus encore les gens en vie, qui en
attendant de connaître la statistique de façon efficace, ne savent
pas quel bord prendre, ne connaissent pas les lois et ne connaissent pas les
règlements. Et les règlements sont souvent encore plus importants
que les lois. Les gens ne savent pas exactement où s'adresser, mais je
crois que là, on peut se permettre de ne pas conclure, mais de laisser
le ministre conclure, à savoir s'il n'y aurait pas moyen de demander,
pour l'amour du bon Dieu, que le ministère se manifeste d'une
façon un peu plus cohérente dans le public...
M. CLOUTIER: Je suis d'accord avec le député de
Laurier, quand il dit qu'un ministère qui s'occupe du social, des
problèmes sociaux, des problèmes familiaux, doit être un
ministère qui soit capable d'expliquer sa législation, et qui le
fasse. Pour en être capable, il faut qu'il ait les budgets suffisants.
Mais, de toute façon, il y a des sommes à des articles
spécifiques, $9,000, mais nous avons aussi le recours à l'Office
d'information et de publicité.
Nous l'avons utilisé dans le cas de la campagne des allocations
familiales pour les explications.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais là, il s'agissait de les
vendre.
M. CLOUTIER: De les donner. Il y a la campagne d'adoption
où nous avons utilisé, gratuitement, les services de la
publicité, de la radio, de la télévision également.
Pour la campagne d'adoption, les résultats ont été
très encourageants. Nous avons l'intention d'utiliser de même
toutes les possibilités, dans le domaine de la publicité et de
l'information, à l'occasion de la loi de l'aide sociale, pour
l'expliquer en profondeur à la population et, moi pour un, je suis
convaincu...
M. LEVESQUE (Laurier): Si le ministre me permet. Ce qu'il vient
de traiter est essentiellement du domaine de la publicité; publicitaire
et information, cela se touche. Mais une chose que le ministère n'a pas,
pas même à Québec je pense que cela n'a pas
changé, pour donner un exemple idiot, je crois que si l'on regarde le
bottin de la compagnie de téléphone, c'est encore plus ou moins
le bureau du ministre ou quelque chose de semblable qui sert de numéro
d'identification pour le ministère. Je sais bien qu'à
Montréal, c'est tellement peu intense comme préoccupation, que
mon bureau du comté où je suis, comme simple député
maintenant, est encore donné ce n'est pas moi qui vais me
déranger pour changer cela plus ou moins comme un bureau
d'information, d'après ce que j'ai pu constater. Autrement dit, à
Montréal ou à 50 milles de rayon du Mont Royal, où vous
avez quand même 40% à 50% de la population de la province, le
ministère du Bien-Etre, on le cherche et on ne le trouve pas, au point
de vue de l'image minimum que le public devrait en avoir, en tout cas. On est
toujours mêlé entre les services de la ville, les services du
ministère; qu'est-ce qu'une allocation? qu'est-ce qu'est le
bien-être? une allocation catégorie rien n'est fait
de façon systématique dans le ministère. Je ne parle pas
de campagnes de publicité ça, c'est déjà
beaucoup mais, de façon permanente, le lien entre le
ministère et son public, par des gens qui seraient suffisamment au
courant, qui seraient entraînés à cela, avec, autant que
possible, le visage qu'il faut pour ne pas décourager les gens au tout
début, au téléphone, comme dans les rencontres, cela
n'existe pas encore. On va tomber avant longtemps, à l'article 2, sur le
fait que le ministère a terriblement besoin de se décentraliser
et aussi de se déconcentrer peu importe le terme, et que partout dans la
province on a le même problème, en pire ou en aussi grave. Il n'y
a pas seulement Montréal et Québec, c'est partout que ça
n'existe pas. Y a-t-il une volonté quelconque d'entraîner les
gens, d'avoir un personnel qui soit compétent? Ou alors, peut-être
( une idée qui avait flotté déjà) que les
municipalités (à qui on enlève de plus en plus tout ce
qu'elles avaient comme poids à porter du côté des services
de bien-être), pourront au moins, dans beaucoup de cas, en fonction avec
le ministère, jouer ce rôle d'information permanente des citoyens;
leur dire où sont les lois, les règlements, comment ils peuvent
se diriger...
M. CLOUTIER: Eh bien, j'espère que les
municipalités qui passeront leurs responsabilités au
gouvernement, du côté de l'administration...
M. LEVESQUE (Laurier): Je pense qu'il y a...
M. CLOUTIER: ... devront garder certainement de leurs
responsabilités dans le domai-
ne de l'éducation, dans le domaine de l'information..,
M. LEVESQUE (Laurier): Je m'excuse d'interrompre le ministre,
mais s'il n'y a pas une volonté du gouvernement qui s'exprime et une
espèce de campagne conjointe qui se fait, je ne pense pas qu'un espoir
suffise. Les municipalités qui se débarrassent donnent
l'impression on en a quelques-unes dans les banlieues de Montréal
et on en a ailleurs que c'est un bon débarras et adieu! Souvent
même, il reste un ou deux employés, que l'on transfère
ailleurs et qui seraient peut-être doués pour jouer ce rôle
d'information vis à vis des citoyens. Il n'y a rien qui ait
été coordonné?
M. CLOUTIER: Jusqu'à maintenant, le vide a
été comblé si vide il y a, et je pense bien qu'on
est d'accord pour dire qu'il n'y aura jamais trop d'information donnée
au public dans ce domaine-là mais le vide a été
comblé, en partie, par les députés qui ont fait de
l'animation sociale, qui ont donné des renseignements. Il y a même
des députés qui ont pris l'initiative, initiative
extrêmement louable, de convoquer dans leur comté des
séances d'information. Je parle des députés et non pas des
candidats, qui ont convoqué des séances d'information auxquelles
ont été invités les fonctionnaires et je pense que c'est
une formule qui est probablement à retenir aussi.
C'est de l'information qui est directe et qui s'adresse aux gens en
autorité et qui ont la compétence de donner une information
sûre, mais, de toute façon...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais moi, j'ai pu constater que le
député ne peut absolument pas jouer ce rôle-là. Il
peut, à l'occasion, faire un « Innsbruck » dans le genre
d'une séance spéciale, il peut aider ses clients de son mieux
quand ils viennent le voir, mais il ne peut pas être un agent
d'information...
M. CLOUTIER: Pas un agent d'information, je dis qu'il a
comblé un vide, mais il faudra penser à des nouvelles formules
d'information. Par exemple, ces séances d'information données
avec plaisir, je crois, par les hauts fonctionnaires du ministère qui se
rendent sur invitation dans une région. Cela a été fait
déjà et je sais qu'ils sont capables, en autant que...
M. LEVESQUE (Laurier): Je ferai remarquer au ministre une chose
que les hauts fonctionnaires comme les députés savent au sujet de
ces séances. C'est bien beau, mais règle générale,
non pas règle générale mais, inévitablement, les
gens qui vont là sont à l'occasion des gens bien, des gens de la
bonne société, mais aussi quelques « m'as-tu-vu » qui
ne sont pas essentiellement les clients du ministère. Les clients du
ministère, on ne les rejoint pas avec ça. C'est quand un pauvre
diable est mal pris avec sa famille, qu'il a vraiment besoin du
ministère. C'est affolant de voir, à Montréal
d'ailleurs, on a eu des questions dans le même sens cet après-midi
d'autres députés non métropolitains à quel
point c'est à gauche, à droite, on ne sait plus où aller.
Il y a toute une série de formules sur lesquelles on a besoin de
renseignements. On ne sait pas même comment son cas peut s'appliquer
à telle législation. C'est évident que les gars mal pris,
neuf fois sur dix, ne le sait pas. Surtout s'il est honnête et qu'il ne
cherche pas à patenter une affaire.
Or, il n'y a personne, nulle part qui soit, autant que je sache,
spécifiquement chargé de le renseigner. Il faudrait...
M. LAFRANCE: Pour ajouter à ce que vient de dire le
député de Laurier et concernant ce préjugé que j'ai
rencontré, je me demande si une trop grande publicité peut
contribuer à augmenter la clientèle du ministère. Est-ce
que ça existe encore, dans certains milieux, à la
trésorerie ou ailleurs?
M. CLOUTIER: Si on affirme, dans des projets de loi, que l'aide
sociale est un droit, alors il faut que l'information suive. Cela ne sert
à rien de dire aux gens: Vous avez un droit à telle chose, s'ils
ne peuvent en aucune façon en être informés.
M. LEVESQUE (Laurier): Une certaine mentalité dit que
c'est un droit, il ne faut pas en abuser.
M. LAFRANCE: Mais est-ce que ce n'est pas un fait, par exemple,
quand on informe le public des qualifications dont il faut se prévaloir
pour jouir d'une loi, que, immédiatement, on trouve toute une
clientèle qui tente de se qualifier pour obtenir les barèmes
d'assistance et le reste?
M. CLOUTIER: Bien y en a qui n'ont pas besoin d'informations dans
ce domaine-là. Il y en a qui sont assez débrouillards et qui s'en
font une spécialité. Une chance, ce n'est pas la règle
générale, je ne veux pas généraliser mais
l'ex-ministre sait qu'il y en a qui ne sont pas en arrière pour obtenir
des renseignements
dans ce domaine-là.
De toute façon, la nouvelle loi contient une disposition
affirmant un droit à l'information. Le gouvernement, qui affirme un
principe dans une loi, devra prendre les moyens, concrétiser ça
en pratique par des mécanismes qui pourront donner l'information. Que
l'information vienne en partie du poste central, qui est le gouvernement, ou
qu'elle vienne de l'intérieur des régions, par nos bureaux
régionaux, je pense que la meilleure forme d'information devra comporter
une certaine dose de décentralisation. Parce que, si on rapproche cette
information-là de la population, dans les régions, par nos
bureaux régionaux, avec le recrutement d'effectifs nécessaires,
je pense qu'à ce moment-là la population pourra réellement
avoir à portée de la main les renseignements dont elle a besoin
pour bénéficier de nos lois sociales. Mais...
M. MICHAUD: Au sujet de l'information, si le ministre me le
permet, est-ce qu'il a une petite idée des budgets qui seraient
administrés par l'office d'information et de publicité et qui
seraient afférents à son ministère. Les sommes
consacrées à la vulgarisation de certaines lois
passées...
M. CLOUTIER: Non, à ce moment-ci, je n'ai pas
l'information.
M. MICHAUD: Vous n'avez pas l'information.
M. LE PRESIDENT: Article 1-7 adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, sauf avec le regret que ça ne
soit pas davantage avec restriction.
M. LE PRESIDENT: Article 1-8. Automobile, entretien et
opération.
M. LEVESQUE (Laurier): Aie, il y a un gros saut dans 1-8.
M. CLOUTIER: Bien il y a un ministre de plus, il y a certainement
une auto de plus. Seulement que...
M. BRISSON: Vous venez de changer de voiture.
M. CLOUTIER: L'ex-ministre n'avait pas une très
très bonne voiture, alors...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous en avez une neuve.
M. CLOUTIER: La demande n'a pas été forte pour
cette voiture-là.
M. LEVESQUE (Laurier): En tous cas, c'est l'achat d'une voiture,
je suppose.
M. CLOUTIER: Disons qu'il y a...
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, c'est l'entretien.
M. CLOUTIER: Entretien et opération de l'automobile.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous en avez des meilleures et ça
coûte plus cher pour les entretenir.
M. CLOUTIER: Non, M. le Président, quand elles sont
neuves, il n'y a pas de dépenses d'entretien, alors, c'est une
économie...
M. BRISSON: Cela, c'est juste l'entretien, il n'y a pas
d'achat?
M. CLOUTIER: L'entretien seulement.
M. BRISSON: L'entretien seulement? Vous avez $7,000 de
différence?
M. CLOUTIER: Entretien et opération.
M. LE PRESIDENT: Entretien et opération.
M. BRISSON: L'entretien, ce n'est pas l'achat.
UNE VOIX: Combien?
M. LEVESQUE (Laurier): C'est comme ça, dans la province.
$1 million ça ne dérange personne, mais s'il y a un $7,000 qui ne
marche pas, c'est effrayant!
M. LE PRESIDENT: Alors, 1 article 8, adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Un instant.
M. CLOUTIER: M. le Président, j'ai les chiffres ici...
M. LEVESQUE (Laurier): Bon!
M. CLOUTIER: Pour l'an dernier, j'ai les chiffres, y compris les
achats de voitures. Alors, le chiffre réel de l'an dernier, au lieu de
$2,000 était de $20,134.65, si on y ajoute l'achat des voitures. Il y a
les dépenses d'entretien également...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on peut se fier à nos
estimations budgétaires?
M. CLOUTIER: La dépense réelle de vos estimations
budgétaires, corrige les estimations budgétaires, à tous
les postes. La dépense réelle ne correspond jamais...
M. LEVESQUE (Laurier): La dépense réelle, dans cet
article, était de $20,000?
M. CLOUTIER: Bien, l'an dernier, la dépense réelle
des achats d'automobiles a été incluse dans la dépense
réelle vis-à-vis du poste de $2,000.
M. BRISSON: Oui, mais cette année c'est $9,000.
M. CLOUTIER: Cette année dans les $9,000 prévus, il
n'y a pas d'achat de prévu, c'est uniquement l'entretien. L'an dernier,
dans les $20,000, il y a $13,000...
M. BRISSON: Combien d'autos?
M. CLOUTIER: ... d'achat de voitures, il y a $7,000
d'entretien.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, les achats étaient
inclus.
M. CLOUTIER: Les achats étaient inclus dans les $20,000.
Il y a $7,000 d'entretien de voitures et $13,000 d'achats.
M. LEVESQUE (Laurier): Les achats ont été faits
à quelle date?
M. CLOUTIER: Les achats ont été faits à
l'automne 1966.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
UNE VOIX: C'est dans le mois de janvier.
M. BRISSON: Combien y a-t-il d'autos à entretenir, dans
cet article? Environ.
M. LEVESQUE (Laurier): Environ deux. M. CLOUTIER: Deux
automobiles.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous coûtez cher, vous autres!
M. BRISSON: $4,500 de dépenses d'entretien par automobile
par année.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais ça, c'est le
ministère des pauvres.
M. CLOUTIER: Alors, toutes les voitures d'administration, comme
les wagonnettes et les camionnettes de livraison sont...
M. BRISSON: Sont incluses.
M. CLOUTIER: ... l'administration est sous les $9,000.
Alors...
M. VAILLANCOURT: L'entretien de combien d'automobiles?
M. CLOUTIER: C'est l'entretien de sept véhicules.
M. VAILLANCOURT: Sept véhicules?
M. CLOUTIER: Y compris les véhicules de livraison. Alors,
dans cette partie-là...
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, savez-vous...
M. CLOUTIER: Les véhicules du ministre prennent une
très petite partie de ce montant.
M. LEVESQUE (Laurier): Une fois achetées, elles sont
bonnes pour un an ou deux. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1, article 2. Services
professionnels et techniques.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est un article...
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 1. Traitements.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait savoir de quoi il
s'agit?
M. CLOUTIER: Est-ce à l'article « traitements
» que vous voulez avoir des renseignements?
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, prenons l'ensemble de l'article
2.
M. CLOUTIER: A l'article « traitements », ici, trois
personnes ont de $12,000 à $15,000...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre pourrait tout
simplement définir ce qu'il entend par ce secteur de l'administration,
dans services professionnels et techniques?
M. CLOUTIER: Bien, les traitements sont compris dans cet article.
Nous avons ici l'information...
M. LAFRANCE: L'information est là?
M. CLOUTIER: Le service de programmation et de recherches est
là, nous avons également le service financier. Je vois ici les
comptables-vérificateurs, les officiers d'administration. Il y a un
publiciste, il y a les économistes, les agents d'information, les
officiers médicaux. Tout ce monde-là est sous cet article.
M. LAFRANCE: La programmation et la recherche
également.
M. SAINT-GERMAIN: Combien y a-t-il de salaires au-delà de
$12,000, M. le ministre, à cet article?
M. CLOUTIER: Au-delà de $12,000 il y en a trois, et, entre
$12,000 et $15,000, il y en a trois, et, entre $9,000 et $12,000, il y en a
17.
M. LEVESQUE (Laurier): Et au-delà de $15,000, il n'y en a
pas?
M. CLOUTIER: En haut de $15,000, il n'y en a pas. Il y en a un
à $14,000, deux à $13,000.
M. MICHAUD: Combien paie-t-on les agents d'information?
M. CLOUTIER: Je vais vous donner cela dans un instant. Le
directeur de l'information a $9,400.
M.LAFRANCE: Est-ce que c'est le même?
M. CLOUTIER: C'est M. Asllani. L'autre, c'est M. Deschênes.
Je cherche son salaire.
M. LEVESQUE (Laurier): Il a nécessairement moins?
M. CLOUTIER: Il a $5,700.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a d'autres questions
à cet article-là? Alors adopté.
M. LE PRESIDENT: Les frais de voyages.
M. LEVESQUE (Laurier): L'augmentation de $25,000, est-ce
simplement une multiplication des voyages?
M. CLOUTIER: C'est pour la mise sur pied des équipes de
vérificateurs pour contrôler les dépenses.
M. LEVESQUE (Laurier): A l'intérieur? M. CLOUTIER: La
qualité des dépenses.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que ça implique les
équipes qui se promènent dans les institutions?
M. CLOUTIER: Oui, ce sont des équipes qui vont dans les
institutions.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce sont essentiellement des équipes
de vérification de dépenses ou vérifient-elles aussi autre
chose?
M. CLOUTIER: La qualité des services aussi. Parce que les
officiers médicaux vérifient la qualité.
M. LEVESQUE (Laurier): Qu'est-ce qui est prévu dans les
frais de voyages pour ces équipes, spécifiquement, et combien
d'équipes existe-t-il actuellement?
M. CLOUTIER: Dans la programmation et la recherche, je vais vous
donner les chiffres de 66/67. Cela va peut-être vous donner la
proportion: programmation et recherche, je vais vous donner ça en
chiffre rond, ça ne balancera pas automatiquement, $5,800. Le service
médical: $12,400; organisation et méthode: $6,500; budgets
généraux: $23,000. Alors, c'est là oû est la
principale dépense. Finances institutionnelles: $6,780; information:
$276; bureau du personnel: $3,085; autres services: $1,338.
M. LEVESQUE (Laurier): C'était pour 66/67?
M. CLOUTIER: C'est pour 66/67. Alors, ça donnait
$59,500.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, pour ceux qui se
promènent et qui vérifient c'est parce qu'il y a une
chose, plutôt que de la reprendre dans chaque article il est quand
même frappant qu'une bonne partie des gens qui sont dans les institutions
qui dépendent du ministère soient des gens qui n'ont pas d'autre
défense que celle que le ministère peut leur apporter, surtout
quand il s'agit d'institutions qui marchent per diem, etc.
Autrement dit, je pense aux enfants, ça peut être ailleurs,
mais les enfants, ça crève les
yeux, ce sont des gens qui n'ont vraiment aucune autre défense
que celle que leur procure le ministère, par son intérêt
présent et continuel. Il y a eu des abus, on le sait, ils ne sont
probablement pas tous corrigés. C'est uniquement la surveillance la plus
étroite possible du ministère qui permettra que ces
gens-là donnent vraiment la qualité et non pas l'espèce de
manque de qualité, pour ne pas parler de pire, qu'on a
déjà vue trop souvent dans la province et qui, malheureusement,
dans certains cas, doit exister encore. Alors, est-ce qu'il y a une tendance
à intensifier ces espèces de « spot check », si vous
voulez, qui sont faits par des gens qui connaissent leur affaire, quand
même?
M. CLOUTIER: Bien, cette année et l'an prochain, par la
négociation collective, le renouvellement de la syndicalisation et
l'examen spécial des états financiers, par la conversion du per
diem à budget, nous avons une occasion unique d'entrer à
l'intérieur de l'institution et de faire une revision, comme le
député le dit, un « spot check » sur la
qualité des soins et sur la façon dont l'institution est
dirigée.
M. LEVESQUE (Laurier): Comment est constituée une
équipe qui va dans une entreprise ou une institution, quelle qu'elle
soit, pour faire ce travail-là? Il. y a des comptables,
forcément, mais qui, à part ça?
M. CLOUTIER: Nos vérificateurs, nos services financiers.
L'équipe de notre service d'administration se compose de comptables et
de techniciens. Et quand il s'agit de la qualité des soins d'une
institution où il y a de la santé, alors, il y a les
médecins, nos officiers médicaux qui visitent l'institution.
Mais, de toute façon, ces équipes-là devront collaborer
avec le ministère de la Santé, afin qu'il n'y ait pas de double
emploi là où le ministère de la Santé envoie, lui
aussi, des enquêteurs pour vérifier strictement l'aspect
santé que parfois on a déjà vérifié. Alors,
il devrait y avoir coordination des deux équipes d'inspection dans des
institutions qui détiennent un permis du ministère de la
Santé comme hôpital privé et qui relèvent du
Bien-Etre.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'il s'exerce une certaine surveillance
aussi sur les foyers nourriciers?
M. CLOUTIER: Pas par ces équipes-là. Le service
social s'occupe du placement. Alors, c'est le service social qui doit exercer
une surveillance sur la qualité des soins qui sont donnés
à l'enfant.
M. LEVESQUE (Laurier): D'autres questions sur ça?
Adopté.
M. MICHAUD: Est-ce que, par exemple, un travailleur social aurait
le droit d'avoir des enfants en foyer nourricier?
M. CLOUTIER: Un travailleur social à l'emploi du
ministère?
M. MICHAUD: Oui, un travailleur social à l'emploi, disons,
du service de bien-être social de la ville de Montréal. Est-ce
qu'il a le droit d'avoir des enfants lui-même en foyer nourricier?
M. LEVESQUE (Laurier): Vous voulez dire d'être
lui-même un foyer nourricier? Autrement dit de se ramasser de la
clientèle?
M. CLOUTIER: Mon sous-ministre m'informe qu'il est survenu un
cas, déjà, où cette situation s'est produite, mais il y a
un conflit d'intérêts, et le ministère ne tolère pas
qu'une telle situation se produise ou se reproduise.
M. MICHAUD: Y a-t-il des règlements prévus à
cet effet, des circulaires envoyées aux agents de Bien-Etre pour leur
signaler à tout le moins que c'est un conflit
d'intérêts?
M. CLOUTIER: Il n'y a pas eu de directives particulières
quant à ce cas précis qui relève du ministère de la
Famille, mais il y a, appelons ça des règles
générales d'étiquette ou de conflit
d'intérêts, qui trouvent leur application partout, et je pense que
c'est une de ces règles qui doit s'appliquer dans le domaine du
Bien-Etre.
M. MICHAUD: Alors, si on a des cas de cette nature, on n'a
qu'à les référer au ministère.
M. CLOUTIER: Je pense qu'il n'est pas acceptable.
M. HARVEY: Mais cela n'exclut pas l'adoption légale. On
parle de foyers nourriciers.
M. LE PRESIDENT; Le député de Jonquière.
M. HARVEY: Juste une question. Sous-article 1 de l'article 3.
Vous prévoyez l'engagement additionnel de 40 personnes, mais vous avez
une diminution...
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. HARVEY: Deux, adopté. D'accord. M. LE PRESIDENT:
Trois.
M. CLOUTIER: J'ai compris la question du député.
Alors, s'il le permet, je vais lui donner l'explication tout de suite. Entre
parenthèses, au lieu de 154, il y a une correction, c'était
200.
M. HARVEY: Parfait, je retire ma question.
M. CLOUTIER: Alors, à ce moment-là, il y a une
diminution.
M. HARVEY; Je vais dire comme le député de Laurier, on ne
peut plus se fier aux prévisions budgétaires.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que le ministre nous a donné la
correction pour l'article précédent? Je l'ai manquée.
Est-ce qu'il y a une correction?
M. CLOUTIER: 102 au lieu de 90. M. GOLDBLOOM: Merci.
UNE VOIX: Les services auxiliaires, il y a eu beaucoup de
mutations, alors je me demande...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre pourrait
définir les services auxiliaires? Alors, on aurait...
M. CLOUTIER: Les services auxiliaires: il y a les services
administratifs, les communications, pourvoyeur et magasin, messagerie et malle,
archives, fichier, photocopies, secrétariat, autres services. Alors, il
y a, jusqu'à présent, un fonctionnaire qui a $10,200, il y en a
sept qui ont de $6,000 à $9,000, il y en a 173 qui ont moins de
$6,000.
M. LEVESQUE (Laurier); Soit dit en passant, le service du personnel se
trouvait dans l'article précédent.
M. CLOUTIER: Service du personnel. Le directeur était
à l'article 1-1-1.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah bon!
M. CLOUTIER: Et le personnel est à l'article 1-2-1.
M. LEVESQUE (Laurier); Alors, c'est tout dans l'article 1. Juste en
passant, qui est le directeur?
M. CLOUTIER: Du personnel? M. LEVESQUE (Laurier): Oui. M.
CLOUTIER: M. Nadeau.
M. LEVESQUE (Laurier): Nadeau. Est-ce que M. Morin est toujours
là?
M. CLOUTIER: M. René Morin s'occupe
particulièrement de négociations collectives.
M. LEVESQUE (Laurier): De négociations. Sur 3, y a-t-il
autre chose?
M. SAINT-GERMAIN: Comment s'explique la diminution du personnel?
Vous disiez que c'étaient des mutations.
M. CLOUTIER: C'est le meilleur rendement des services
administratifs, de mécanisation.
Vous allez retrouver ça à cet article-là, mais on
le retrouve plus particulièrement à d'autres articles, on va le
retrouver au poste budgétaire 3 « Assistance sociale à
domicile » article 1 et on le retrouve au poste budgétaire 2,
article 1 aussi.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, est-ce qu'on adopte le poste
budgétaire 3 et on va passer...
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que ces employés-là ont
été mutés ailleurs ou si...?
M. CLOUTIER: Oui. Ils sont mutés à
l'intérieur du ministère. J'ai une liste des mutations qui...
M. SAINT-GERMAIN; J'ai une autre question à poser. Comment se
fait-il qu'avec des salaires aussi bas pour les hauts administrateurs, vous
puissiez trouver des employés avec des salaires...
M. CLOUTIER: Les directeurs de services ne sont pas là, je
les ai donnes au poste budgétaire 1, article 1 et article 2. Alors, aux
services auxiliaires, ici, aux services administratifs, vous en avez un qui a
$10,200 mais c'est à partir du deuxième échelon de
responsabilité. Les chefs, les directeurs étaient à
l'autre section.
M. SAINT-GERMAIN: Malheureusement... M. LEVESQUE (Laurier):
Article 3, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Frais de voyage, article 2,
adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela a l'air que c'est surtout
symbolique.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2 « Bureaux
locaux, régionaux », article 1, « Traitements ».
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre nous dirait si
vraiment il y a une diminution? Cela paraît un peu qu'il y a...
M. GOLDBLOOM: Il y a une correction..? UNE VOIX: Les bureaux
locaux, régionaux. M. CLOUTIER: Il n'y a pas de correction.
M. HARVEY: Alors, cela veut dire que le ministre ne poursuivra
pas, au cours de la prochaine année fiscale, la politique qui consistait
à prendre à la charge du ministère, dans les
régions, les services ou encore, si vous voulez, le travail actuellement
fait, pour le compte du ministère par les agences des
diocèses.
M. CLOUTIER: L'explication, c'est que, l'an dernier, il avait
été prévu $2,557,600 et que la dépense
réelle a été de $2,193,838.
M. HARVEY: Tout de même, vous avez une diminution de
personnel.
M. CLOUTIER: Je vais vérifier, mais il doit y avoir des
postes vacants. Alors, il y avait 550 postes à combler.
M. HARVEY: Cela veut dire qu'il va y avoir augmentation de
35.
M. CLOUTIER: Cela veut dire que, si on comble les postes, il va y
avoir augmentation et aux salaires et évidemment aux effectifs.
M. HARVEY: Maintenant, est-ce que le ministre a l'intention de
continuer la politique commencée c'est-à-dire de compléter
les cadres des bureaux locaux et régionaux?
M. CLOUTIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que je pourrais poser une question?
Comment définit-on, pour le ministère, les bureaux locaux et les
bureaux régionaux et quel est le rôle respectif de l'un et de
l'autre, actuellement? J'avoue que j'ai été assez peu de temps au
ministère, je suis encore mêlé. Cela fait que le ministre,
qui y est depuis deux fois plus longtemps, maintenant, peut me dire
ça.
M. CLOUTIER: Le ministre a été huit mois?
M. LEVESQUE (Laurier): A peu près six mois, si on tient
compte de la période électorale.
M. HARVEY: Cinq mois.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais qu'est-ce que fait un bureau local du
ministère et un bureau régional du ministère? Qu'on sache
d'abord ce qui en est.
UNE VOIX: Combien y en a-t-il? M. LEVESQUE (Laurier): Aussi?
M. VAILLANCOURT: Et combien prévoyez-vous en ouvrir?
M. CLOUTIER: J'avais toujours l'habitude d'employer «
locaux » et « régionaux » dans le même sens et
on me confirme que c'est exact, il n'y a pas de distinction entre bureaux
locaux et régionaux.
M. LEVESQUE (Laurier): Très bienl Donc, c'est la
même patente!
M. CLOUTIER: C'est la même patente.
M. HOUDE: Combien y en a-t-il, M. le ministre?
M. LEVESQUE (Laurier): Deuxièmement, combien y en a-t-il
et que font-ils?
M. CLOUTIER: Il y a au total 45 bureaux qui font office de
bureaux payeurs. Je vous donne les agences. Mais, je vais vous donner seulement
les bureaux régionaux pour commencer.
M. LEVESQUE (Laurier): Les bureaux du ministère.
M. CLOUTIER: Il y a 19 bureaux régionaux qui sont
payeurs.
M. LEVESQUE (Laurier): Dix-neuf bureaux payeurs.
M. CLOUTIER: Il y en a onze qui sont payeurs et qui font le
contrôle. Il y en a dix-sept qui sont seulement des bureaux de
contrôle. Alors, il y a 47 bureaux régionaux.
M. LEVESQUE (Laurier): Quarante-sept?
M. CLOUTIER: Quarante-sept. Les agences sociales, si vous voulez
les...
M. LEVESQUE (Laurier): Combien ne font que le contrôle?
M. CLOUTIER: Les agences sociales? M. LEVESQUE (Laurier):
Non.
M. CLOUTIER: Des bureaux régionaux qui font le
contrôle, il y en a dix-sept.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous allez en ouvrir d'autres?
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait...?
M. CLOUTIER: On va finir, si vous me permettez, avant de...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il serait possible de finir
juste le portrait des bureaux avant d'aller plus loin?
UNE VOIX: Très bien!
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, on est rendu à 47
bureaux.
M. CLOUTIER: Quarante-sept bureaux régionaux, locaux et
régionaux, si vous voulez.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, ça, c'est ce qui
implique à peu près au total les 550 personnes, je suppose, qui
sont dans les effectifs?
M. CLOUTIER: C'est exactl
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est la différence entre
« payeur » et « contrôle », de façon
opératoire?
M. CLOUTIER: Bien, le payeur fait l'émission de ces
chèques.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, quels chèques? Je veux dire
quelle est la limite?...
M. CLOUTIER: Les chèques d'assistance-chômage.
M. LEVESQUE (Laurier): ... uniquement l'assistance?...
M. CLOUTIER: On parle d'assistance-chômage, on ne parle pas
d'allocation catégorisée.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, autrement dit, c'est encore
uniquement pour l'instant, l'assistance qui vient des services d'assistance
à domicile?
M. CLOUTIER: C'est exact. Ce qu'il y a de nouveau, c'est que
l'enquête, dans les cas des pensions, des allocations
catégorisées, pensions par catégorie, est faite par nos
bureaux régionaux.
M. LEVESQUE (Laurier): Tous? Est-ce que la définition
« payeur seulement » implique qu'il y a aussi...
M. CLOUTIER: Non, ils ne payent pas, ils font
l'enquête.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non, d'accord, mais ce que je veux
dire, c'est que tous les bureaux, les 47, ont un service d'enquête et
sont chargés des enquêtes sur les pensions des...
M. CLOUTIER: C'est exact.
M. LAFRANCE : Autrement dit, les enquêteurs ont
été rattachés à ces bureaux.
M. CLOUTIER: Oui, ils ont été rattachés aux
bureaux régionaux du ministère.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, ça revient à dire
qu'au moins pour les pensions catégorisées, les allocations
sociales reçoivent leur rapport d'enquête d'un service du
ministère qui est toujours dans ces bureaux-là pour autant qu'ils
existent.
M. CLOUTIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que ça vient des agences
ou?...
M. CLOUTIER: Non, là où on a un bureau, c'est notre
bureau qui fait l'opération complète.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, contrôle seulement
implique quoi?
M. CLOUTIER: Contrôle dans le sens de vérification
seulement.
M. LEVESQUE (Laurier): Vérification de... M. CLOUTIER: De
ce qui est versé.
M. LEVESQUE (Laurier): Par l'agence? Cela, c'est où
l'agence continue à payer?
M. CLOUTIER: C'est exact.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle direction prend le ministère
à ce point de vue-là, je veux dire qu'est-ce qu'il y a de
prévu au point de vue du développement?
M. CLOUTIER: Bien, cette année, nous avons terminé
la prise en charge de Sherbrooke. Nous sommes à terminer actuellement
Gaspé, ce qui avait été commencé
antérieurement, ce qui avait été commencé
même du temps de mon prédécesseur. Cela se termine cette
année. Lévis est terminé et la Rive Sud de Montréal
également.
M. LEVESQUE (Laurier): A quel moment, pour autant que l'on met de
côté les exceptions comme Montréal, par exemple, le
ministre prévoit-il, au rythme qui est prévu, au rythme qu'il
entend adopter au ministère, que ça va être
complété ça? A quel moment le ministre prévoit-il
pour autant qu'il s'agit de payer et de faire ces enquêtes, que ça
va être le travail du ministère et non plus le travail des agences
en fonction de l'échelle provinciale?
M. CLOUTIER: En somme, si je comprends bien la question du
député, quand allons-nous avoir un bureau régional dans
toutes les régions?
M. LEVESQUE (Laurier): Si vous voulez, oui. Pour autant que
ça s'applique, parce qu'il y a des exceptions.
M. CLOUTIER: Si je prends mes statistiques, ici, nous avons
actuellement 12 agences qui s'occupent d'assistance à domicile et nous
avons 14 services municipaux de bien-être.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, il reste 12 agences
diocésaines.
M. CLOUTIER: 12 agences diocésaines et 14 services
municipaux de bien-être.
M. LEVESQUE (Laurier); Maintenant, est-ce que ça comprend
Montréal?
M. CLOUTIER: Cela comprend Montréal.
M. LEVESQUE (Laurier): Abstraction faite de Montréal, qui,
évidemment, est un cas sui generis, on n'en parlera pas aujourd'hui,
à quel moment, grosso modo, au rythme que l'on suit, le ministre
prévoit-il que ça va être réglé?
M. CLOUTIER: Bien, il en reste 26. Je comprends que plus on
avance dans le temps, plus l'opération peut être faite rapidement.
Parce quil y a un problème de formation d'effectifs, aussi un
problème d'intégration des salaires, parce qu'il y a
disparité entre les services sociaux et nos salaires à
l'intérieur du ministère. Alors, au fur et à mesure que
nous avançons, ces obstacles-là tendent à diminuer,
à se régler. Je pense que plus nous allons avancer, plus
l'opération va pouvoir se faire plus rapidement. Avec la mise en place
de la nouvelle loi d'aide sociale, je ne crois pas quil soit sage, qu'il soit
pratique de prendre à la charge des bureaux, à travers cette
opération-là, l'installation de cette nouvelle loi. Mais à
partir du moment où la nouvelle loi sera en fonction et où les
mécanismes vont être rodés, il y aura possibilité
d'accélérer le mouvement.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
cette partie-là?
M. LE PRESIDENT: Le député de Fabre.
M. HOUDE: Je voudrais savoir quelles sont les qualifications
exigées pour être directeur d'un bureau régional,
premièrement, et, deuxièmement, pour être enquêteur
à l'intérieur d'un bureau régional.
M. CLOUTIER: La commission de la Fonction publique, pour les
agents de sécurité sociale exige: qu'on ait réussi une 11e
année d'étude dans une institution officiellement reconnue, qu'on
possède une expérience de travail de six à sept ans, dont
quelques années d'expérience jugées directement
pertinentes aux activités de l'agent, qu'on soit âgé d'au
moins 23 ans ce minimum est cependant de 21 ans pour le candidat qui a
deux années de scolarité post secondaires qu'on connaisse
la langue anglaise, lorsque nécessaire évidemment cela
dépend du lieu où on est appelé à travailler
...
M. HOUDE: Personnellement, je pense que
ce sont ces gens-là surtout qui sont en contact le plus
directement avec la clientèle du ministère,ce n'est pas tellement
considérable comme exigences, mais, est-ce qu'une fois en place, il y a
des projets en vue d'améliorer l'encadrement de ces bureaux
régionaux? Se donne-t-il encore des sessions ou des stages de formation
pour ces employés que l'on retrouve un peu partout dans ces bureaux?
M. CLOUTIER: A l'occasion de la mise en place de la nouvelle loi
d'aide sociale, il faudra refaire l'éducation ou la formation du
personnel. Alors, à ce moment-là, il va y avoir des cours
intensifs de formation de notre personnel à l'intérieur de nos
bureaux.
M. HOUDE: Quels sont les avantages que pourront retirer les
commissions scolaires de votre ministère, concernant certaines demandes?
Par exemple il y a beaucoup de demandes, on a de plus en plus besoin de
travailleurs sociaux dans les grandes régionales où il y a de
3,000 à 3,500 élèves est-ce que les
régionales doivent ou peuvent faire affaire directement avec ces bureaux
régionaux? Ou encore je peux résumer ma pensée
quel est le rôle du bureau régional du ministère de
la Famille et du Bien-Etre dans le domaine de l'éducation? Est-ce qu'il
y a un lien? Il a été annoncé que le ministère de
l'Education ne paierait plus pour certains services, comme celui des
infirmières dans les écoles, mais ce service regarde le
ministère de la Santé. J'imagine que vous offrirez ce
service-là aux commissions scolaires qui en feront la demande? Cela a
même paru dans Hebdo Education Mais, concernant le rôle du
travailleur social, je pense bien qu'il vous arrive tous les jours de recevoir
des demandes concernant ce travailleur social, qui est de plus en plus en
demande dans les écoles, est-ce que tout cela se tient avec le bureau
régional?
M. CLOUTIER: Le travailleur social qui oeuvre dans un milieu
scolaire va dépendre de notre bureau. Toute l'équipe de
travailleurs sociaux qui est dans le domaine de l'éducation travaillera
en étroite collaboration avec les travailleurs sociaux du
ministère de la Famille et du Bien-Etre. Plus que cela, ils vont relever
de notre équipe existant à l'intérieur des régions,
ils vont y être intrégrés.
M. HOUDE: Bon, d'accord. Là, vous parlez au futur.
M. LEVESQUE (Laurier): Ici, on ouvre la question des
régions. Est-ce qu'on pourrait y arriver dans... Parce que cela va
élargir le débat. Je pense que c'est le seul article où on
peut les discuter, mais avec les chiffres qu'on a ici. Je compte
essentiellement les bureaux qui existent déjà. Il y a une chose
qu'on pourrait peut-être faire remarquer au ministre avant de passer
à l'intégration, parce que c'est à cela que vous voulez en
venir?
M. HOUDE: Non, où je veux en venir...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est parce que je voudrais distinguer
ceci: Il y a deux domaines. Il y a le domaine des régions
administratives qui, en fait, implique ce que vous dites, c'est-à-dire,
la relation entre les divers services du gouvernement parce que, (si ce n'est
pas fait au niveau des régions, il est évident que cela ne se
fera pas au niveau local).
M. HOUDE: Non, mais là où je voulais en venir
aussi, c'est que cela fait déjà plusieurs mois qu'on nous a
annoncé la chose. Cela fait assez longtemps que c'est annoncé. Ce
que je veux savoir, c'est si, pour septembre prochain, les commissions
scolaires qui en font la demande depuis déjà trois mois, si ce
n'est pas six mois, et celles qui en feront la demande dans les mois qui
viennent, peuvent compter sur les bureaux régionaux.
Ces bureaux régionaux seront-ils prêts à fonctionner
et à offrir des services aux travailleurs sociaux en septembre 1967?
M. CLOUTIER: Question d'effectifs. Dans le domaine de la
santé, il faut assurer un certain recrutement. Je vous ai
expliqué, dans le domaine de la Santé, quel était le
développement du programme d'hygiène scolaire sous l'égide
du ministère de la Santé, mais en réintégrant les
travailleurs sociaux qui avaient été engagés par les
commissions scolaires, pas les travailleurs sociaux mais les infirmières
engagées par les commissions scolaires.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce que le ministère de l'Education
avait mis sur pied je veux juste voir si on va se démêler
impliquait des services sociaux dans un bon nombre d'écoles. Cela
doit être récupéré normalement, si on finit par
mettre de l'ordre dans ces domaines-là grâce au ministère
du Bien-Etre.
M. CLOUTIER: Oui, oui, actuellement la récupération
se fait.
M. HOUDE: Oui, oui, et, en plus, il y a déjà
des annonces de publiées demandant aux commissions scolaires de
faire la demande pour obtenir des services...
M. LEVESQUE (Laurier): Services?
M. HOUDE: ... dans le domaine des infirmières, des
médecins et également des travailleurs sociaux. Alors je
demande...
M. CLOUTIER: Les commissions scolaires ne sont plus
autorisées à faire le recrutement des équipes qui vont
appartenir au ministère de la Santé.
M. HOUDE: Alors les commissions scolaires ne faisant plus de
recrutement à la suite de ces annonces ou de ces règlements font
maintenant leur demande, carrément, soit au ministère de la
Santé soit au ministère de la Famille et du Bien-Etre.
M. CLOUTIER: ... ministère de la Famille, à
l'agence de bien-être social. C'est de là...
M. HOUDE: Et ensuite la commission scolaire attend. Alors, je
constate qu'il y en a qui attendent depuis cinq mois, quatre mois; je constate
que les commissions scolaires qui ont déjà fait la demande se
sont départies de leurs infirmières et de leurs travailleurs et
de tout ce personnel. Ces commissions scolaires-là vous ont
écrit, j'imagine, et celles qui ne l'ont pas fait vont probablement le
faire d'ici deux mois, trois mois. D'ailleurs j'ai reçu une lettre hier,
je vous en al parlé, M. le ministre. Donc, il y a des commissions
scolaires qui attendent. Ma question est très simple. Est-ce que, pour
septembre 1967, le gouvernement est en mesure d'offrir aux commissions
scolaires des services d'infirmières, de travailleurs sociaux, etc?
M. CLOUTIER: Bien, M. le Président, si nous demandons aux
commissions scolaires que le personnel des travailleurs sociaux soit
intégré à nos services, en l'occurence, à nos
agences sociales, les commissions scolaires devront nous transmettre, au
ministère, les demandes de personnel dont elles ont besoin. Le
ministère de la Famille va considérer l'engagement de ces
travailleurs sociaux, mais à l'intérieur et relevant du
ministère de la Famille.
M. HOUDE: D'accord.
M. CLOUTIER: Mais, considération sera donnée
à ces demandes d'engagement et de personnel, comme ça l'est,
actuellement, du côté de la Santé, pour les
infirmières. Mais les demandes devront lire
référées au ministère de la Famille.
M. GAGNON: Mais n'oublions pas qu'il peut y avoir double emploi,
si le mariage n'est pas fait en bonne et due forme; parce qu'actuellement, ce
sont les unités sanitaires qui vont dans les écoles par leurs
infirmières et si, à un moment donné, le ministère
de la Famille intervient avant qu'il y ait eu unité et uniformité
dans les règlements et...
M. HOUDE: Mais tout ça, c'est tellement nouveau, je ne
blâme personne mais je pense que, quand même, c'est assez urgent de
démêler tout ça.
M. GAGNON: Cela va prendre un bout de temps, parce que c'est
assez complexe.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier, s'il
vous plaît.
M. SAINT-GERMAIN: Mais ces bureaux-là, vous avez dit qu'il
y en avait dix-neuf, exclusivement, onze payeurs et contrôleurs. 17
contrôleurs, 7 bureaux de contrôle et c'est un contrôle
interne ça, si je comprends bien?
M. CLOUTIER: Contrôle dans le sens de la
vérification, oui.
M. SAINT-GERMAIN: Comment se fait-il que vous ayez 17 bureaux
pour pouvoir vérifier le travail...
UNE VOIX: ... Pour aider à remplir les formules.
M. SAINT-GERMAIN: ... le grand bureau. M. CLOUTIER: Comment
ditez-vous ça?
M. SAINT-GERMAIN: 47 bureaux, vous avez 17 bureaux de
contrôle. Alors, ces 17 bureaux contrôlent le travail et la
comptabilité de combien de bureaux? Du reste des bureaux?
M. LEVESQUE (Laurier): Ils contrôlent surtout le travail
qui se fait, je pense, dans les agences qui payent encore.
M. CLOUTIER: Ces bureaux sont situés dans les
régions où il y a une agence qui distribue l'assistance sociale.
Il peut également y avoir un service municipal qui distribue
l'assistance-chômage à domicile. Alors, ces bureaux, qui
font du contrôle et de la vérification, contrôlent
ces fonds distribués par les services sociaux, les agences sociales
diocésaines et les bureaux des villes, les cités et villes, les
bureaux municipaux du bien-être.
Ils ne contrôlent pas l'intérieur du ministère de la
Famille.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, ces bureaux-là font enquête
premièrement pour voir si les allocations sont payées à
qui de droit, je suppose?
M. CLOUTIER: Oui, il y a vérification des dossiers
d'assistance à domicile.
M. SAINT-GERMAIN: Ah! bon, là, ça va mieux.
M. LE PRESIDENT: Le député de Stanstead.
M. VAILLANCOURT: A Sherbrooke, est-ce que c'est un bureau qui
paie?
M. CLOUTIER: C'est un bureau régional du ministère
qu'on vient de prendre à charge et c'est un bureau payeur.
M. VAILLANCOURT: C'est un bureau régional payeur.
Maintenant, est-ce qu'il dessert les comtés de Stanstead, Compton,
Shefford?
M. CLOUTIER: Tout le diocèse de Sherbrooke...
M. VAILLANCOURT: Richmond?
M. CLOUTIER: ... excepté la ville de Sherbrooke.
M. VAILLANCOURT: Excepté la ville de Sherbrooke?
M. CLOUTIER: Excepté la ville de Sherbrooke. Alors, si
Stanstead est dans le diocèse de Sherbrooke, 11 est couvert par ce
bureau-là.
M. VAILLANCOURT: Maintenant, est-ce qu'il est question d'ouvrir
des sous-bureaux, comme Magog, Coaticook?
M. CLOUTIER: Plusieurs problèmes ont été
portés à notre attention dans les territoires qui sont
étendus, où la population est dispersée. Dans ces
cas-là, nous tâchons de donner des facilités à la
population. Parmi ces facilités, il y a des agents qui ont des bureaux
itinérants, si vous voulez, ou qui vont tenir bu- reau dans un endroit
plus éloigné, une journée par semaine ou suivant le
besoin.
M. VAILLANCOURT: Oui, je comprends que les enquêteurs
partent du bureau de Sherbrooke et viennent dans mon comté, rencontrer
les personnes qui font la demande de bien-être. Seulement, la
majorité des cas sont soumis par le bureau du député.
M. CLOUTIER: Par le bureau de qui?
M. VAILLANCOURT: Par le bureau du député, parce
que, n'ayant pas de bureau à Coaticook ni à Magog, les gens
m'écrivent ou m'appellent, et moi, je transmets le nom de ces personnes
au bureau de Sherbrooke.
M. CLOUTIER: Actuellement, il n'y a pas de bureau
itinérant à Sherbrooke. Le ministère vient de prendre le
bureau en charge et je pense bien que, dans les possibilités, le
député mentionne cette région-là, il entre dans les
vues du ministère d'apporter une certaine décentralisation, par
des bureaux itinérants, là où il en faudra.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que c'est dans les vues du
ministère d'ouvrir des bureaux comme ça, des sous-bureaux?
M. CLOUTIER: Des bureaux itinérants, oui.
M. VAILLANCOURT: ... avec un enquêteur, pour que les
gens...
M. CLOUTIER: Oui, pour faciliter l'accès de la population
justement à nos services...
M. VAILLANCOURT: Les gens pourraient aller faire remplir leurs
formules?
M. CLOUTIER: Les gens pourront recevoir tous les services que
rendent les bureaux régionaux.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous avez l'intention d'ouvrir ces
bureaux prochainement?
M. CLOUTIER: A Sherbrooke? M. LAFRANCE: A Magog?
M. VAILLANCOURT: Je ne parle pas de Sherbrooke, mais je parle de
Coaticook.
M. CLOUTIER: A Magog, en particulier...
M. LAFRANCE: C'est un centre important, à 18 milles de
Sherbrooke.
M. CLOUTIER: ... mes officiers me disent qu'à Magog, il
est possible, dès maintenant, d'envisager l'ouverture d'un bureau
itinérant.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais entretemps...
M. LE PRESIDENT: Le député de Jonquière.
M. HARVEY: Afin d'amener aux régions administratives, dans
les bureaux locaux existants, bureaux locaux et régionaux, de la
région d'Arvida-Kênogami-Jonquière, qui concerne une
région de 62,000 habitants, devant la politique du ministère, qui
avait ouvert un bureau, il y a trois ans, et qui devait compléter, dans
le plus bref délai possible, l'engagement du personnel pour le rendre
payeur pour cette région, où il y a un taux de chômage
vraiment élevé, les municipalités des villes d'Arvida, de
Kénogami et de Jonquière ont gardé seulement une jeune
fille à leurs services locaux. Il y avait des services organisés,
ils ne sont pas subventionnés par le ministère, de sorte que ces
demoiselles reçoivent les formules et les transmettent à
l'agence. Mais le directeur du bureau du ministère, devant le fait que
le ministère ne revisait pas sa classification, a quitté son
emploi il y a plus d'un an et demi. Il n'a pas été
remplacé. Son agent de bien-être a été promu au
poste de chef intérimaire et, depuis près de six mois, on le fait
travailler une journée par semaine dans ce territoire-là. Alors,
si vous prenez en considération qu'il y a un taux de chômage entre
10% et 12% de la population des travailleurs, ne vous demandez pas où
vont les gens pour avoir des informations. Quand ils se rendent à
l'agence, on les envoie de Caïphe à Pilate et, lorsque ces gens ont
le malheur de dire qu'ils sont allés au bureau de l'honorable ministre
des Affaires culturelles, du ministre d'Etat à la Santé ou de
l'ex-adjoint à la Famille et du Bien-Etre, ils se font organiser
royalement. La question est donc précise.
D'ailleurs, dans les réponses à des lettres que J'ai
écrites, j'étais loin d'être satisfait, on a tout
simplement transposé le problème, en disant que le travail ne
justifiait pas la présence d'un homme plus d'une journée ou deux
par semaine. Je pense que le ministre devrait donner des instructions à
ses officiers pour revoir le problème du bureau régional ou
local, si vous aimez, pour la région d'Arvida, Kénogami,
Jonquière, qui a vraiment un bureau désuet. Nous avons une
secrétaire seulement et un homme à temps partiel, une
journée ou deux jours par semaine, et depuis plus d'un an et demi.
M. CLOUTIER: Alors, nous notons la demande du
député de Jonquière-Kénogami.
M. LEVESQUE (Laurier): Je voudrais faire une remarque
générale sur cet article-là. Il y a 585 emplois de
prévus pour l'année et, par un calcul très rapide, qu'on
peut vérifier facilement, sur $2,529,000 du budget qui sont
prévus à l'article des traitements, il se fait que la moyenne des
salaires est d'à peu près $4,000, pas plus. Ce qui veut dire
qu'une très grande partie de ce personnel-là gagne moins
de$4,000, c'est-à-dire que sans regarder qui en est l'auteur, on
me l'a dit tout à l'heure, dans le tuyau de l'oreille une bonne
partie de ces employés du ministère risquent d'être
eux-mêmes des assités sociaux, avec des salaires pareils.
Il y a beaucoup plus grave que ça. Parce que ce sont aussi les
gens, on le disait tout à l'heure, qui de plus en plus font les
enquêtes. Voici un exemple de feuille de la fonction publique. C'est
juste pour donner une comparaison on donne comme attributions à un
constable de la Cour de bien-être social, d'exécuter les mandats
d'arrestation d'une Cour de bien-être social, de dépister les
personnes recherchées, de voir à leur transport, à leur
détention, de procéder à des enquêtes et de faire
rapport à la Cour, mais essentiellement sur des recherches sur la
personne. Les conditions d'admission sont, avoir réussi la 8e
année d'étude dans une institution officiellement reconnue.
point final. Alors là, on a déjà un cas. Lui, il
est coté à $3,255, jusqu'à $4,625, selon la
compétence. Vous avez un constable et on exige de lui une 8e
année d'études. Mais il y a l'autre cas.
Je laisse le constable de côté, malgré que le
constable, s'il y a le mot enquête, et s'il a une 8e année
d'études, peut gagner $3,255. C'est déjà
inquiétant. Mais, enfin, essentiellement, c'est un constable,
chargé d'aller chercher quelqu'un, d'après ce que je comprends.
Voici donc l'autre cas. Ses agents de la sécurité sociale je
crois qu'on en retrouve ici, et ce sont souvent les seules gens qui
représentent le ministère, un peu partout dans la province et que
rencontrent les clients du ministère. Comme attributions, c'est
impressionnant, diriger des entrevues et des enquêtes visant à
établir le droit des requérants ou des
bénéficiaires aux prestations de l'Etat, en matière de
sécurité sociale, rechercher la nature des difficultés des
requérants et trouver les solutions possibles. Bon, ce sont là
les attributions. Et voici les conditions d'admission: avoir réussi
une 11e année d'étude dans une institution officiellement
reconnue et posséder six années d'expérience partiellement
reliées à la fonction. Une scolarité plus avancée
qu'une 11e année peut compenser pour une partie de l'expérience
requise. Par exemple, au lieu de 23 ans, on demande 21 ans pour un candidat qui
a deux années postscolaires. Traitement: $3,570 à $4,920.
C'est-à-dire que, entre la 8e année du constable, qui
déjà doit faire enquête, à l'occasion, et la 11e
année, plus deux ans, au besoin, de ce gars qui a des attributions
remarquables comme agent de sécurité sociale, au départ,
il y a la différence entre $3,225 et $3,570. Et, de toute façon,
ces normes de salaires-là sont collées à peu près
à la ligne de pauvreté, pas loin! Enfin, une ligne très
marginale. Surtout dans le cas de l'agent de sécurité à
qui on demande et si on ne le fait pas, les attributions me paraissent
logiques, de rechercher la nature des difficultés des requérants,
de trouver des solutions possibles, c'est le salaire qui n'a aucun bon sens.
Est-ce qu'il est possible et imaginable, avec des normes de salaires comme
celles-là, qui sont confirmées par les chiffres mêmes de la
moyenne de salaires dans l'article numéro 2, d'avoir autre chose que des
phrases vertueuses dans la définition qu'on donne des attributions et
l'impossibilité totale de recruter le personnel dont on aurait
besoin?
Et je crois que ceci est confirmé par le fait que moi, j'ai
l'expérience de Montréal et d'autres députés
peuvent bien dire ce qu'ils en pensent, et le ministre le sait lui aussi
s'il n'y a pas, malgré des velléités très
nombreuses du ministère, s'il n'y a pas un effort intensif de fait, le
public le sait, chaque année qui passe, c'est la
médiocrité qui s'installe un peu plus profondément. Et
puis, on se gargarise avec des phrases, mais il n'y a absolument rien qui
puisse se réaliser d'une façon cohérente, avec des
traitements comme ça.
M. CLOUTIER: Est-ce que le député...
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin, ce sont des exemples que j'ai ici,
mais les moyennes qui sont dans l'article numéro 2 confirment ces
chiffres-là.
M. HARVEY: Les laveuses de vaisselle dans les restaurants gagnent
plus cher que ça.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce sont vraiment des gens à qui on
dit: « Vous n'êtes pas loin des assistés sociaux, mais on
vous paye. »
UNE VOIX: ... on demande un bon jugement et le sens des
responsabilités.
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin à $4,000 et autour de $4,000
par année, il n'est pas possible, ni près ni de loin, de
réaliser des attributions; on ne vit pas dans un monde comme
ça.
M. GAGNON: Ce sont des salaires qui tombent dans des
échelons qui ont été établis, il n'y a pas
longtemps, j'imagine?
M. LEVESQUE (Laurier): Mais c'est conforme à une
classification, parce que la fonction publique travaille sur des
classifications. Moi, ce que je dis, c'est que la classification, par rapport
aux attributions, n'a aucun bon sens.
M. HARVEY: C'est ridicule.
M. LEVESQUE (Laurier); Ce n'est pas possible de demander à ces
gens-là d'avoir un jugement formé, tel qu'on le définit
dans les attributions; d'être capable d'aider les gens à sortir de
leurs difficultés; de faire du traitement social, si peu que ce soit, en
recrutant sur une base de traitement comme celle-là. Ce n'est pas
possible.
M. GAGNON: C'est là que ça revient à dire
que, selon toute possibilité...
M. LEVESQUE (Laurier): A partir de là, l'argent qu'on
envoie à ces gens-là en fonction d'un personnel comme
celui-là est de l'argent qui ne servira jamais au traitement, il sert
uniquement aux distributions de chèques.
M. GAGNON: Mais c'est là qu'on rejoint l'idée d'un
ministère de la Fonction publique et d'un ministre qui, lui, sera en
contact avec ses autres collègues.
M. LEVESQUE (Laurier): N'empêche que même pour un
ministre, quel qu'il soit, c'est de définir et d'aller chercher les
salaires qui correspondent aux attributions de son personnel de façon...
Autrement c'est un cercle vicieux, c'est-à-dire des attributions qui ne
réalisent pas. Ici, cela revient au ministre de la Famille et du
Bien-Etre.
M. CROISETIERE: Le salaire, par exemple, ce n'est pas une
lubie.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais c'est au ministre et au
ministère de débattre la classification de ces gens par rapport
aux devoirs qu'on prétend leur faire remplir, ça, c'est un
problème de ministère. C'est votre « job ».
M. CROISETIERE: Prenons pour acquis que
celui qui gagne ce salaire-là va être porté à
donner un rendement suivant le traitement qu'il a.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est à peu près la
règle dans la société d'aujourd'hui.
M. BRESSON: Ils veulent avoir la qualité.
M. HOUDE: Il s'en va pour un autre employeur.
UNE VOIX: Il a au moins l'expérience, M. CROISETIERE: S'il
part avec l'idée...
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions?
M. CLOUTIER: M. le Président, seulement quelques
remarques.
M. LEVESQUE (Laurier): En fait, c'est pour donner au
public...
M. CLOUTIER: J'apprécie énormément d'avoir
l'aide de collègues pour travailler auprès de la Fonction
publique. Mais, la circulaire est également pour la Régie des
rentes du Québec. Mes officiers m'assurent qu'il n'y a aucun agent de la
sécurité sociale qui entre au ministère à moins de
$4,300, salaire minimum. La circulaire est pour la Régie des rentes du
Québec et le ministère de la Famille. Il y a de $3,750 à
$4,920. Alors, les salariés en bas de $4,300 seraient pour le
bénéfice de la Régie des rentes du Québec. D'autre
part, je viens de jeter un coup d'oeil sur le tableau des salaires actuels
payés à ces fonctionnaires, et je vois ici, par déduction,
qu'il n'y en a pas en bas de $4,000 dans ce que j'ai ici. Ce sont des
fonctionnaires qui sont déjà en fonction.
M. LEVESQUE (Laurier): Le ministre parle de l'article 2.
M. CLOUTIER: Je parle de l'article 2. Si je peux vous donner
quelques détails qui m'ont frappé particulièrement,
à Victoriaville, il y en a 4 qui ont $18,336, alors disons un peu plus
de $4,000 chacun, et à Drummondville, il y en a 6 qui ont $25,748 au
total, alors un peu plus de $4,000. Ici...
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, il y a une moyenne d'à peu
près $4,000?
M. CLOUTIER: D'un peu plus de $4,000.
Mais par contre à certains endroits on voit que la moyenne est
plus élevée. A Valleyfield, il y en avait dix, cela fait $44,316.
Alors $4,400 de moyenne. Et, dans tous ces bureaux-là, il y en a
à $6,000 et à $7,000. Le personnel de bureau est compris à
l'intérieur de ces bureaux-là. Alors, dans tous ces bureaux, il y
a le chef du bureau, et les salaires sont de $7,000, $7,300, $6,600, $7,300,
$7,700. Chez les autres, la moyenne est de $4,400 y compris le personnel de
bureau. Ce qui voudrait dire qu'on aurait des agents de sécurité
sociale qui, également, gagneraient $5,000. Mais, de toute façon,
je suis d'accord avec le député que réellement, surtout
après la mise en place de notre loi d'aide sociale comprenant les
programmes de formation et tout ce qu'il faut qu'on mette de l'avant, les
rémunérations et les traitements devraient être
intéressants, si on veut avoir dans nos régions du personnel de
qualité capable d'accomplir un très bon travail.
M. HOUDE: Je tiens pour acquis que les cours de formation
intensive que vous allez donner à ces enquêteurs-là sont
des cours gratuits.
M. LAFRANCE: Et des diplômes d'aide sociale seront aussi
distribués dans l'enseignement spécialisé, à
Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke, je crois?
M. CLOUTIER: Il y a Montréal, Trois-Rivières,
Sherbrooke, Jonquière, Québec et Rouyn qui vont donner...
M. LAFRANCE: Est-ce qu'on exigera des diplômes, à
l'avenir, pour les travailleurs sociaux qui sont au sein des bureaux
régionaux?
DES VOIX: Un vote!
M. CLOUTIER: Dans tout système de promotion,
évidemment, il faut tenir compte d'un état défait, je ne
crois pas non plus qu'il faille...
M. LAFRANCE: Le ministre compte tout de même sur ces
cours-là?
M. CLOUTIER: Sur ces cours-là,
énormément.
M. LEVESQUE (Laurier): Apparemment, il y a un vote. Normalement,
on entre, je suppose, et, ensuite, on revient?
M. LAFRANCE: Si c'est pour voter la taxe, on y va certain!
M. LEVESQUE (Laurier): Ah oui! Si c'est ça...
M. HARVEY: Ceux qui sont contre, restez ici.
M. LEVESQUE (Laurier): M. le Président, est-ce qu'on doit
finir normalement à onze heures?
M. LE PRESIDENT: Jusqu'à onze heures.
M. CLOUTIER: La Chambre siège jusqu'à onze
heures.
M. LE PRESIDENT: On m'a averti.
M. SAINT-GERMAIN: On pourait continuer...
M. CLOUTIER: Les votes... Le résultat va en dehors de la
Chambre...
Reprise de la séance à 10 h 15 p.m.
M. LEVESQUE (Laurier): Sur le poste budgétaire 2.
M. LE PRESIDENT: Article 1, traitements, adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Cela va, je pense que nous avions
terminé.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, article 2,
adopté. Article 3, adopté. Article 4, matériel.
M. LEVESQUE (Laurier): Juste une chose avant d'adopter l'article
au complet. Cela rejoint un peu les questions du député de Fabre
tantôt.
Il y a les dix régions économiques, il y en a au moins
neuf théoriquement. Les régions administratives et
économiques de la province ont été établies il y a
déjà au-delà d'un an et demi. Il était question, je
ne sais pas s'il en est encore question, mais je ne les trouve nulle part, de
l'organisation de bureaux interrégionaux. C'est-à-dire qu'avant
que l'on puisse rejoindre des problèmes comme celui très
réel qu'évoquait le député de Fabre tantôt,
on en parlait déjà cet après-midi, il faut que ça
se reflète dans le paysage ça, les comités de ressources
humaines qui disent: On va relier les problèmes de travail, de main
d'oeuvre, de bien-être, d'éducation, de santé. Car tout le
monde est extrêmement porté à parler ces années-ci
de décentralisation, de déconcentration, etc. Or, il a
été mis sur pied, et c'est sûr que si ça ne commence
pas là, ça ne commence nulle part. Il a été mis sur
pied 10 régions administratives du Québec et je crois que, dans
le ministère, comme dans d'autres ministères, peu importe la
formule qu'on adopte, il était question de bureaux
interrégionaux. Je n'en vois, pour l'instant, la réalité
nulle part dans les estimations budgétaires. Est-ce qu'on veut quand
même faire cette liaison, parce que, jamais, on ne coordonnera des
ministères qui sont déjà compartimentés à
Québec, et qui, évidemment, dans l'arrière-pays ou dans
les villes en dehors de Québec et de Montréal, n'ont jamais
appris à travailler ensemble. Si on n'applique pas quelque part, et
c'est même un peu là, si vous le voulez, une
nécessité de gros bon sens, le terre à terre du
regroupement physique, sous le même toit, autant que possible ces
ministères-là devraient commencer à agir dans ces
capitales ou dans ces régions administratives. Est-ce qu'il y a quelque
chose en marche?
M. CLOUTIER: Oui, le député a certainement eu
connaissance du concours.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, j'ai entendu parler du concours.
M. CLOUTIER: Oui, il y a actuellement le concours, le concours a
même eu lieu. Il y a six ou sept candidats. Six candidats jusqu'à
maintenant ont très bien réussi le concours et sont en voie
d'être engagés au ministère de la Famille.
M. LEVESQUE (Laurier): OÙ sont les prévisions pour
ces bureaux qui sont quand même des bureaux supra-régionaux? Le
mot régional, tel que vous l'employez actuellement, c'est le mot
diocésain qui devrait en être plus ou moins l'équivalent,
mais les bureaux couvrent des vraies régions.
M. CLOUTIER: Oui, oui, ça correspond aux régions
administratives...
M. LEVESQUE (Laurier): Non, interrégionaux.
M. CLOUTIER: Interrégionaux... M. LEVESQUE (Laurier): ...
ont-ils?
M. CLOUTIER: Je parle des coordinateurs interrégionaux.
Ils sont à « deux ».
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! Ils sont dans « deux
».
M. CLOUTIER: Ils sont dans « deux ».
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, combien en existe-t-il?
M. CLOUTIER: Il y en a six actuellement qui ont réussi
l'examen et dont l'engagement est à se compléter.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, aucun bureau interrégional
n'existe encore?
M. CLOUTIER: Non, non. C'est la première étape. Le
concours a eu lieu, il y en a qui ont posé leur candidature, ont subi
les examens et, actuellement, avec la Fonction publique, nous sommes à
procéder aux dernières formalités pour la question des
salaires, la question...
M. LEVESQUE (Laurier): Quels sont les salaires prévus pour
ces gens-là?
M. CLOUTIER: Ce n'est pas définitif avec la Fonction
publique, mais il y a des possibilités pour, disons, $15,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Une chose est vitale, parce qu'il y avait
toujours certaines tendances, d'un ministère à l'autre, et puis
c'est la chose, je pense bien, à éviter, est-ce que le
ministère est sûr que ses propres officiers interrégionaux,
quel que soit le titre qu'on leur donnera, seront au même niveau que ceux
d'autres ministères qui sont appelés également à se
regrouper dans les régions, autrement dit, ne seront pas
sous-payés par rapport à d'autres?
M. CLOUTIER: Non, c'est un critère que nous allons
surveiller évidemment, pour que dans un poste que l'on crée, au
moins là, il y ait la parité, tout de suite, au début,
avec les autres...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre prévoit
quand nous allons avoir des bureaux de ce genre-là, les villes sont
évidentes, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, etc., et
quand vont-ils commencer à fonctionner de façon à
regrouper cet endettement?
M. CLOUTIER: Oui, de toute façon, après que nous
nous serons entendus avec la Fonction publique pour procéder à
l'engagement, il va falloir une période d'entraînement aussi.
Alors, disons, que nous pouvons prévoir qu'à la fin de
l'année 1967, au 31 décembre, ils auront
bénéficié d'une période d'entraînement assez
longue, et qu'ils seront en mesure de rendre les services que nous en
attendons.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. SAINT-GERMAIN: Au point de vue des bureaux, vous avez des
bureaux qui sont sous l'autorité des villes, qui sont
gérés par les villes, comme à Lachine, par exemple...
M. CLOUTIER: Bien, pas des bureaux à nous, au
ministère, ce sont des bureaux municipaux.
M. SAINT-GERMAIN: Municipaux? M. CLOUTIER: ... de
bien-être.
M. SAINT-GERMAIN: Les employés de ces bureaux sont
payés par les villes?
M. CLOUTIER: Par les villes et engagés par elles.
M. SAINT-GERMAIN: L'assistance qui est payée est-elle
défrayée par le gouvernement?
M. CLOUTIER: L'assistance vient du ministère de la
Famille. Les pensions qui sont payées le sont par le ministère de
la Famille.
M. SAINT-GERMAIN: Dans ces conditions-là, ce sont les
employés municipaux qui font enquête?
M. CLOUTIER: C'est exact.
M. SAINT-GERMAIN: Et le résultat de ces
enquêtes-là est-il vérifié par les employés
du ministère?
M. CLOUTIER: Eh bien, il y a nos bureaux de contrôle, dont
on parlait tout à l'heure, qui vérifient le travail des agences
diocésaines et des bureaux municipaux de bien-être.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, est-ce que le département
donne des allocations aux villes qui sont pourvues de tels bureaux?
M. CLOUTIER: Pour l'administration, non.
M. SAINT-GERMAIN: L'administration est entièrement
à la charge des villes?
M. CLOUTIER: Il y a Montréal qui retire une allocation de
compensation, étant donné les charges particulières du
bureau de bien-être de la ville de Montréal.
M. CROISETIERE: Comme à Saint-Hyacinthe?
M. CLOUTIER: Il n'y a pas de compensation du ministère de
la Famille pour l'administration. Seulement, ils n'ont pas des bureaux de
bien-être de l'envergure de celui de la ville de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant dans...
M. CLOUTIER: Mes officiers m'informent qu'à
Saint-Hyacinthe, il n'y a plus de bureau municipal de bien-être. Il reste
quatorze villes, quatorze services municipaux de bien-être dans le total
que j'ai donné tout à l'heure.
M. SAINT-GERMAIN: Dans mon comté, il y a deux
municipalités, il y a Dorvai et Lachine surtout. Lachine est pourvue
d'un bureau local, mais non Dorval. Pour quelle raison?
M. CLOUTIER: Est-ce que vous parlez d'un bureau du
ministère?
M. SAINT-GERMAIN: Non, non. Je parle de la
municipalité.
M. CLOUTIER: De la municipalité. Il y a un service de
bien-être dans une municipalité...
M. SAINT-GERMAIN: Et non dans l'autre.
M. CLOUTIER: Eh bien, c'est du ressort de la ville.
M. SAINT-GERMAIN: Cela, je suppose que ce sont des bureaux qui
antérieurement avaient été fondés ou
organisés par les municipalités.
M. CLOUTIER: Plusieurs municipalités avaient autrefois des
bureaux de bien-être, il y en a déjà eu 50 au maximum.
Alors, au fur et à mesure qu'elles se désistent ou que le
ministère les prend en charge, il y a diminution du nombre de ces
bureaux-là. Il en reste quatorze, effectivement.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce dans la politique du ministère de
s'emparer de ces bureaux-là et de les faire disparaître?
M. CLOUTIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire numéro 3: «
Assistance sociale à domicile, y compris subventions sociales »
Article 1, administration, sous-article 1, traitement.
M. LEVESQUE (Laurier): Là encore, est-ce que nous
pourrions vérifier les chiffres, parce qu'il y a...
M. CLOUTIER: C'est 500 au lieu de 561 entre
parenthèses.
M. LEVESQUE (Laurier): 500?
M. CLOUTIER: 500 au lieu de 561, L'an dernier, le chiffre
réel était de $2,064,888.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que, dans cette diminution qui est
quand même d'une trentaine, on voit l'effet possible de la
mécanisation?
M. CLOUTIER: De la mécanisation, oui. C'est là
surtout. Il faut que cela commence par être quelque part. Et les
effectifs qui avaient été demandés sont annulés et
il y a en plus de cela
réduction. En fait c'est une différence de plus de 30.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, sous forme d'attribution normale,
on espère descentre à 470 cette année. Sur cet article
là, 3e, l'ensemble 1, 2, 3, 4, 5, y a-t-il beaucoup de questions?
M. LE PRESIDENT: Article 1-1 adopté, 1-2, adopté,
1-3 adopté, 1-4 adopté, 1-5 adopté.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je veux vous demander,
quelle est exactement cette assistance sociale à domicile? Quel est
l'ensemble des services qu'on rend ici dans cet article « à
domicile »?
M. CLOUTIER: C'est une des directions générales du
ministère de la Famille. Il y en a une pour l'enfance...
M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. CLOUTIER: ... où sont référés tous
les problèmes de l'enfance. Il y en a une pour les personnes
âgées et autres adultes, où sont
référés les problèmes des personnes
âgées et des adultes.
M. LEVESQUE (Laurier): Qui est compris... parce que cela a
toujours été un drôle de titre qui est compris
surtout dans « et autres adultes »?
M. CLOUTIER: Le député sait qu'il s'agit surtout
des filles mères.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, c'est la forme...
M. LAFRANCE: Elégante.
M. LEVESQUE (Laurier): ... élégante que le
ministère a trouvée dans ces années, pour ne pas trop
parler clairement, pour désigner surtout les mères
célibataires, je pense.
M. CLOUTIER: Eh bien, aujourd'hui, c'est pour ne pas donner plus
d'importance à ce service-là qu'aux autres.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, c'est ce que comprend « et
autres adultes ».
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. SAINT-GERMAIN: Ah bon! C'est ça.
M. CLOUTIER: Non, non. Cela, c'est les autres adultes.
M. LEVESQUE (Laurier): Parce qu'il y en a un paquet d'adultes
aussi dans la rue, mais cela ce sont les autres adultes.
M. CLOUTIER: Ce sont les autres adultes. Alors, l'assistance
sociale à domicile, c'est la plus grosse partie de cette division, est
constituée par l'assistance chômage et les pensions.
Le député n'a qu'à lire la liste qu'il a, il va
voir la liste des...
M. MATHIEU: Trois, quatre, cinq, six.
M. LE PRESIDENT: ... 3-2, 3-3, 3-4, 3-5, 3-6, 3-7. Jusqu'à
3-6 adopté.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, il y a bien la liste, mais il y a les
bureaux locaux et régionaux.
M. CLOUTIER: Oui, ça, c'est dans les régions, mais
là nous sommes au ministère de la Famille, au centre. C'est au
centre, au gouvernement à Québec, c'est l'assistance sociale
à domicile.
M. LEVESQUE (Laurier): En gros, est-ce que nous ne pourrions pas
dire ceci, c'est que si nous allons à la page suivante, nous avons la
commission des allocations sociales du Québec, l'assistance sociale
à domicile, tout ce qui est deux, trois, quatre, cinq, six, sauf erreur,
c'est distribué, la décision est encore prise par la commission
des allocations sociales, je crois?
M. CLOUTIER: C'est exact, on appelle ça
l'adjudication.
M. LEVESQUE (Laurier): Tandis que sept, ce sont les allocations
d'assistance sociale à domicile pour employables, non employables, ce
qui est plus ou moins ce qui est devenu l'assistance-chômage,
l'assistance publique, etc. ça, c'est le service même du
ministère. Tout ça s'appelle l'assistance à domicile.
M. CLOUTIER: Alors, à Québec, c'est l'assistance
sociale à domicile, mais l'article deux que nous avons passé, ce
sont les bureaux locaux et régionaux dans les régions...
M. SAINT-GERMAIN: Bon, autrement dit... M. CLOUTIER: ... qui, en
collaboration, sous
la dépendance du ministère de la Famille, s'occupent de
donner les services dans les régions.
M. SAINT-GERMAIN: Bon.
M. CLOUTIER: Et là, à trois, et à ce que le
député de Laurier vient de dire, à quatre, la commission
des allocations sociales du Québec, nous sommes ici à
Québec, et là, ça traite des allocations qui sont
mentionnées par la suite.
M. SAINT-GERMAIN: C'est-à-dire qu'elles sont les
résultats d'une législation spécifique pour ces
personnes-là.
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. SAINT-GERMAIN: Tandis que les autres, c'est dû à
une législation mais je veux dire qu'il faut tout de même
déterminer les besoins de chaque personne, pour ce qui regarde les
bureaux locaux.
M. CLOUTIER: Bien, dans ce cas-là...
M. SAINT-GERMAIN: Parce qu'il y a de la différence...
M. CLOUTIER: Il ne faut pas que le député confonde
ce que j'ai dit tantôt, pour la direction des personnes
âgées et les autres adultes, et la section de l'enfance.
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a une chose que souligne la question
du député par exemple. C'est que c'est un tel fouillis, la
législation et l'administration de ce qu'on appelle l'aide, l'assistance
sociale, que nous-mêmes très souvent, et moi je peux le dire
après avoir passé à peu près six mois, grosso modo,
nous nous mêlons. Et c'est assez normal que nous insistions sur
l'information, sur l'accélération, le plus vite possible, d'une
mise, je veux dire d'une sorte de modernisation de cet
édifice-là, parce que c'est un fait que les clients, eux, sont
complètement perdus. Plus ils sont honnêtes, plus ils sont perdus.
Je ne parle pas des spécialistes des pensions, c'est effrayant. Je pense
que les questions du député illustrent ça aussi.
M. TREMBLAY (Montmorency): Afin de passer plus rapidement sur
3-5, je vois ici, examens médicaux et frais chirurgicaux, est-ce que
examens médicaux signifient aussi traitements médicaux?
M. CLOUTIER: Non, non, ce sont les examens pour fins de pension.
Il n'y a pas de thérapeuthique.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je vois frais chirurgicaux.
M. CLOUTIER: Non, non...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est surtout pour voir s'ils peuvent
tomber dans la section des invalides ou bien s'ils ne peuvent pas être
classés ailleurs...
M. CLOUTIER: A quelle place vont-ils être
classés?
M. LEVESQUE (Laurier): Si nous pouvons les garder ailleurs.
M. CLOUTIER: Il n'y a pas de traitement. A partir du moment
où il y a du traitement, c'est la santé et
l'assurance-hospitalisation.
M. TREMBLAY (Montmorency): Les aveugles, il n'y en a pas pour les
aveugles, des traitements.
M. BRISSON: Un type qui a une jambe coupée, est-ce qu'il
peut être considéré comme invalide?
M. CLOUTIER: Cela dépend...
M. SAINT-GERMAIN: Au sujet des pensions des personnes
âgées, de 65 à 68 ans, il y a une question au point de vue
des cartes pour les soins médicaux, est-ce que le ministre peut nous
dire, nous en avons parlé dans notre discussion générale,
au tout début...
M. CLOUTIER: C'est l'assistance-vieillesse, ce n'est pas la
sécurité de la vieillesse, ça, c'est
l'assistance-vieillesse, 65 à 68 ans. Ils n'ont pas d'allocation, ils
n'ont pas de pension du fédéral, entre 65 et 68 ans.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais là, vous avez, entre 65 et 68
ans, ceux qui reçoivent des allocations-là et ont reçu une
carte médicale.
M. CLOUTIER: C'est l'assistance-vieillesse.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, lorsqu'ils tombent à 68 ans, ils
perdent leur carte.
M. CLOUTIER: Ceux qui tombent sous le coût de la
sécurité de la vieillesse et qui ne peuvent pas prouver qu'ils
ont des besoins additionnels pour pouvoir avoir un supplément de pension
à la sécurité sociale.
M. SAINT-GERMAIN: Là ils perdent leur carte
médicale.
M. CLOUTIER: C'est exact.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que le ministre pourrait me dire s'il va
y avoir une législation à cette session-ci, de façon que
ces gens-là puissent conserver leur carte médicale?
M. CLOUTIER: Il faudrait changer la loi de l'assistance
médicale...
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste.
M. CLOUTIER: ... et trouver des ententes, ce n'est pas
prévu actuellement, M. le Président.
M. SAINT-GERMAIN: Alors la question des cartes ne sera pas
réglée cette année, je suppose bien. Oui, on en a bien
parlé mais, seulement, la question n'a jamais été
directement posée au ministre. Quand ce problème-là
va-t-il être réglé?
M. LE PRESIDENT: On en a parlé dans la revision
générale, M. le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais, M. le Président, c'est une
question qui n'a pas été posée et je crois que cette
question-là peut s'insérer ici. J'aimerais savoir si, pour cette
année, ceux qui ont perdu leur carte continueront à les
perdre.
M. CLOUTIER: De 65 à 68 ans?
M. SAINT-GERMAIN: Non, non, mais je veux dire que, lorsque cette
personne arrivera à 68 ans et qu'elle tombera sous le régime de
la pension de vieillesse à $105 par mois du fédéral...
M. CLOUTIER: Il n'y a aucune modification prévue
jusqu'ici.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, ces personnes-là continueront
à perdre leur carte médicale.
M. CLOUTIER: C'est exact. Mais à 67 ans, au premier
janvier 1968, elles vont tomber sous l'empire de la sécurité de
la vieillesse et ça baisse d'un an par année jusqu'en 1970.
M. SAINT-GERMAIN: C'est ça.
M. BRISSON: Elles vont perdre leur carte...
M. SAINT-GERMAIN: Et, l'année durant, elles continueront
à perdre leur carte.
M. CLOUTIER: Bien, il y aura le programme général
qui va couvrir ces personnes-là, comme les autres personnes.
M. BRISSON: Maintenant, est-ce que le ministère a
l'intention de prendre des dispositions nécessaires afin que ces
personnes-là ne perdent pas leur carte, même si la
législation n'est pas changée?
M. CLOUTIER: Bien, elles n'ont qu'à nous faire une
demande. Il faut qu'elles nous fassent une demande. C'est le même
principe qui s'applique. Elles prouvent par une demande que les besoins sont
suffisants pour... Il faut qu'elles nous prouvent qu'elles ont des besoins.
Alors, à 68 ans, à 70 ans ou à 65 ans, si les besoins
justifient une allocation du gouvernement provincial, la carte d'assistance
médicale accompagne l'allocation du provincial.
M. HARVEY: Le ministre me permettra. Ces personnes l'ont
déjà prouvé, ce besoin-là, pour pouvoir
bénéficier d'une allocation d'assistance-vieillesse. Cela a
été prouvé une fois. Tout ce qui reste à prouver,
c'est ceci: elles vont retirer entre $1 et $30 par mois au
fédéral, selon leurs besoins, encore une fois la
nécessité ayant été prouvée. N'y aurait-il
pas avantage pour le ministère à conserver une allocation, si
minime soit-elle, et à leur laisser leur carte d'assistance? Tout le
problème se situe là.
M. CLOUTIER: Bien, nous ferons,...
M. HARVEY: La nécessité a été
prouvée une fois au ministère, une enquête annuelle a
été effectuée par vos officiers enquêteurs tous les
ans depuis que ces personnes ont 65 ans et elles ont de nouveau prouvé
leur nécessité pour obtenir les $30 du fédéral.
Alors, pourquoi ne pas maintenir une allocation, si minime soit-elle, et
leur laisser
la carte d'assistance-médicale, tant et aussi longtemps que la
commission Castonguay ne nous aura pas fait rapport, vous recommandant de la
donner à tous ceux qui en ont besoin, qui sont compris dans les
assistés sociaux?
M. CLOUTIER: De toute façon, ceux qui passent du plan
d'assistance-vieillesse à la sécurité de la vieillesse
n'ont qu'à nous soumettre leurs besoins à ce moment-là et
j'imagine que lors de l'étude de ce dossier, s'il est possible de payer
un supplément à cette personne et de lui donner sa carte
d'assistance-médicale, le ministère le fera.
M. HARVEY: C'est une question administrative. Comment le ministre
a-t-il pu permettre que les personnes qui recevaient l'assistance-vieillesse
pour janvier, février et mars, n'aient pas eu besoin de rembourser le
ministère? C'est une décision qui fut prise.
M. CLOUTIER: Pas l'assistance-vieillesse, vous parlez de la
sécurité de la vieillesse.
M. HARVEY: Non, non. C'était de l'assistance-vieillesse,
ça. C'est-à-dire qu'elles ont été
transférées depuis le mois de janvier. Il s'en trouvait qui ont
bénéficie d'assistance-vieillesse jusqu'au mois de
décembre et en janvier elles sont tombées sous la loi de la
sécurité de vieillesse.
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. HARVEY: Mais c'est une question administrative. Le ministre en
autorité a pris la décision de leur permettre de conserver, de ne
pas rembourser les suppléments qu'elles recevaient à la
sécurité de vieillesse pour janvier, février et mars. Sur
le même principe, vous ne le pourriez pas?
M. CLOUTIER: Le député se souvient que, cet
après-midi j'ai fait une observation là-dessus, j'ai dit que nous
ne pouvions pas présumer en janvier, février et mars, que le
pensionnaire de la sécurité de vieillesse irait faire demande
pour ses $30 d'allocation du fédéral. A ce moment-là, il
retirait en janvier, février et mars, son supplément du
provincial. Il ne retire pas, à ce moment-là, le
supplément du fédéral. Ce n'est qu'au mois de mars ou au
mois d'avril qu'il a reçu rétroactivement l'allocation du
fédéral. Nous ne savions pas s'il allait en retirer ou non. Nous
avons ignoré le fait qu'au mois d'avril il a eu $120. Alors, pour le
mois d'avril, en fait, cela lui a donné $195 de revenu, ce
mois-là.
Nous étions donc justifiés, comme je l'ai dit cet
après-midi, d'enlever la carte d'assistance-médicale, parce que
si nous prenons les ressources sur une base mensuelle, évidemment,
à $195 de revenu par personne pour ce mois-là, ça lui
permettait de rencontrer tous ses besoins.
M. HARVEY: Alors, si je comprends bien, vous avez calculé
le montant qu'ils ont reçu uniquement pour le mois d'avril, pour faire
en sorte qu'ils aient à rembourser seulement le mois d'avril?
M. CLOUTIER: Bien, ils n'ont pas remboursé le mois
d'avril.
M. HARVEY: Us ont à le rembourser. M. CLOUTIER: Ce n'est
pas la même chose.
M. BRESSON: Qu'est-ce que c'est que ces
remboursements-là?
M. CLOUTIER: Bien, on peut en parler tout de suite. C'est un
groupe de personnes qui ont reçu l'allocation, en fait il y a quelque
1,300 personnes, je vais vous donner exactement le nombre de personnes; 1,352
personnes ont reçu un chèque de supplément pour le mois
d'avril qu'elles ne devaient pas recevoir, étant donné
qu'à ce moment-là elles ont reçu $120 de
rétroactivité du fédéral. Alors elles sont 1,350
personnes sur 18,000 qui ont reçu un chèque qu'elles n'auraient
pas dû recevoir. C'est une erreur d'aiguillage.
M. BRISSON: De quel montant, environ?
M. CLOUTIER: Leur chèque de supplément dans
certains cas, pouvait être de $50.
M. BRISSON: Est-ce qu'il y a un groupe de personnes qui ont
reçu des demandes de remboursement de $150?
M. CLOUTIER: La majorité est en bas de $30. Alors, nous
leur avons demandé, dès que nous avons constaté cette
erreur d'aiguillage, ces chèques qui n'auraient pas dû être
émis, parce que ces 1,352 personnes-là n'auraient pas à
recevoir ce chèque. Alors, nous avons écrit immédiatement
pour leur demander de nous retourner le chèque. Et j'ai un rapport
jusqu'à
aujourd'hui. En fait, la plupart des personnes ont remboursé ces
montants.
M. HARVEY: Voulez-vous me donner le détail du
remboursement, s'il vous plaît?
M. CLOUTIER: Je vais vous le donner.
M. HARVEY: Parce que moi, sur une trentaine de personnes que j'ai
interviewées, il n'y en a pas un qui n'avait pas changé son
chèque.
M. CLOUTIER: Voici, il s'agissait de 1,367 cas si vous
voulez corriger $70,348.01. Il y a eu des crédits, le
chèque du mois de mai a été crédité, pour
$25,234.20.
M. HARVEY: C'est-à-dire que c'est le ministère qui
avait gardé le chèque.
M. CLOUTIER: C'est celui du mois de mai qui a servi à
créditer.
M. HARVEY: Combien?
M. CLOUTIER: $25,234.20. Il y aeule remboursement complet des
bénéficiaires par chèque ou par mandat-poste. Il y en a
238 qui ont envoyé $11,731.09. Il y a eu les remboursements complets par
suite de demandes de reconsidération de dossiers, soit 109 cas, pour
$3,257. Il y aura 998 cas qui rembourseront par des retenues mensuelles
minimes, qui vont s'espacer sur un certain nombre de mois, disons $5 par mois,
pour $29,494.72. Alors, à part du montant que je viens de donner, il
restera $631 de non recevables par suite de décès. Alors, cela
fait $70,348.01.
M. HARVEY: Pour prouver, encore une fois, la grande
nécessité de ces gens-là qui avaient reçu les
chèques, les 1,370 personnes, le ministre peut voir, à
l'exception des 238 qui ont expédié des chèques
représentant des montants partiels pour $11,000, que les gros paiements
viennent des montants qui seront retenus sur leur chèque à venir,
à raison de $5 par mois pour près de $30,000, soit $29,494.72 et
de la retenue régulière du versement du mois de mai pour $25,000.
Encore là c'est une preuve que ce sont des nécessiteux, parce que
s'ils n'avaient pas été nécessiteux, ils l'auraient
déposé, ce chèque-là. Ils auraient remboursé
complètement les montants.
M. CLOUTIER: Bien, rembourser les montants, voici...
M. HARVEY: Parce qu'à 70 ans, vous sa- vez, quand ils
n'ont pas besoin de dépenser $100, ils ne le dépensent pas. C'est
plutôt notre défaut à nous.
M. CLOUTIER: Us avaient déjà en main pour le mois
d'avril le $120 qui venait du Fédéral. Le chèque du
provincial venait s'ajouter à ce montant de $120 du
fédéral. Alors, dans tous les cas, il y a une retenue qui
s'espace sur six mois et qui n'empêche pas cette personne de
bénéficier de sa carte d'assistance médicale.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, est-ce que le ministre
considère que quelqu'un qui reçoit $105 par mois, qui n'a aucune
économie et aucun revenu excepté, et exclusivement, ces $105 par
mois, a les moyens de se payer les services médicaux?
M. LE PRESIDENT: Je crois qu'on a couvert ce point-là, cet
après-midi.
M. SAINT-GERMAIN: On l'atoujours bien couvert indirectement, je
crois.
M. CLOUTIER: On peut en parler énormément ça
dépend...
M. SAINT-GERMAIN: Non, mais je voudrais une réponse
précise parce que je crois que les gens vont nous demander à ce
sujet des réponses précises. Est-ce que le ministère
considère que la personne qui va recevoir $105 et qui aura comme revenu
exclusivement ce $105, a les moyens de payer ses soins médicaux, ou
qu'il lui serait inutile de faire une demande pour avoir une allocation lui
permettant d'avoir sa part?
M. CLOUTIER: Bien, il n'est pas défendu à ceux qui
ont des besoins de les exposer au ministère de la Famille. Non seulement
ce n'est pas défendu mais c'est la seule façon d'obtenir de
l'aide s'il y a besoin d'aide. Le député parle de frais
médicaux mais il y a peut-être autre chose aussi que cette
personne-là ne peut pas rencontrer avec ses $105. Il peut y avoir des
besoins spéciaux en dehors de la maladie. Elle fait l'exposé de
ses besoins au ministère de la Famille. Quel que soit le montant de
l'allocation qui lui est versée dans le moment, si elle prouve qu'elle a
des besoins supérieurs, j'ai expliqué cet après-midi les
mécanismes qui peuvent l'aider, soit assistance d'urgence, soit
assistance spéciale.
Il est entendu que nos lois actuelles sont déficientes en ce sens
qu'elles ne peuvent pas
rencontrer une foule de cas, et nous sommes obligés de
procéder par des analyses de situations spéciales, par des
arrêtés en conseil qui règlent une foule de cas
individuels. Je pense qu'une législation adéquate qui est en
train d'être complétée, la loi d'aide sociale, va
régler une foule de ces problèmes qui auparavant recevaient une
considération individuelle et maintenant vont recevoir un
règlement global. Alors, je pense que c'est l'explication.
M. HARVEY: Avant d'accepter l'article, est-ce que le ministre me
permettrait une question? Dans votre loi de sécurité sociale,
est-ce que les biens permis vont être limités à $1,000
comme c'est le cas pour une grande partie des lois sociales?
M. CLOUTIER: Bien, je ne crois pas qu'on puisse revenir à
ce moment-ci aux modalités de la réglementation. Je m'en suis
tenu aux principes généraux de la loi. Je ne crois pas
qu'on...
M. HARVEY: Parce que, tout de même, c'est un
problème assez complexe. Dans le cas des mères
nécessiteuses, c'est$5,000, dans d'autres c'est $1,000.
M. CLOUTIER: Non, mais il y a une réglementation
très détaillée, qui a été
étudiée d'une façon exhaustive, et je pense que nous ne
devons pas à ce moment-ci entrer dans les détails de la
réglementation.
M. HARVEY: Est-ce que vous la présentez à cette
session-ci?
M. CLOUTIER: Oui, j'ai déclaré cet
après-midi que nous attendons.
M. LE PRESIDENT: Articles 3-2, 3-3, 3-4, 3-5, 3-6,
adoptés.
M. LEVESQUE (Laurier): Articles 3-5 et 3-6, juste deux questions.
Combien y a-t-il de pensions aux mères nécessiteuses,
actuellement, par rapport au tableau qui est dans le rapport, juste pour
voir?
M. CLOUTIER: Au mois de mars 1967, il y avait 63,718
bénéficiaires, y compris les dépendants.
M. LEVESQUE (Laurier): Comment? En y incluant les enfants?
M. CLOUTIER: En incluant les enfants. Seulement les familles,
17,671.
M. LEVESQUE (Laurier): 17,671. Donc, ça continue à
monter.
M. CLOUTIER: L'an dernier, il y avait au mois d'avril 1966, avec
les dépendants, 57,776 et les bénéficiaires 15,816 au mois
de mars 1966.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est l'allocation moyenne? En 65/66
elle était rendue à $109.28, d'après le tableau.
M. CLOUTIER: D'après le tableau, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): D'après le tableau. Est-ce que vous
avez le chiffre de l'allocation moyenne?
M. CLOUTIER: Un instant. Au 31 mars 1967, la moyenne par
bénéficiaire était de $129.80.
M. LEVESQUE (Laurier): $129.80. Cela correspond à ce qui
était $109?
M. CLOUTIER: Ce qui correspond à...
M. LEVESQUE: C'est-à-dire l'allocation mensuelle
moyenne.
M. CLOUTIER: Dans le rapport annuel.
M. LEVESQUE (Laurier); Très bien! Alors, C'est rendu à
$129.80.
M. CLOUTIER: A $129.80.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 3, article 5,
adopté. Article 6, le député de Jonquière.
M. HARVEY: A l'article 6, « Allocations aux
élèves de 16 à 18 ans. » Vous n'avez qu'une
augmentation de $650,000?
M. CLOUTIER: Le réel de l'an dernier est plus bas que les
estimations. Le réel est de $18,452,942.
M. HARVEY: $18,452.000? M. CLOUTIER: $18,452,942.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre a l'intention de
présenter, d'ici la fin de la session, une législation
correspondant au programme de l'Union nationale, voulant que les
étudiants de 16 à 18 ans bénéficient, dès la
prochaine session, d'une allocation mensuelle de $25 par mois?
M. LAFRANCE: Bonne question!
M. CLOUTIER: Pas à cette session-ci, nous avons fait notre
effort...
M. LAFRANCE: Effort de guerre.
M. CLOUTIER: ... et l'éducation aussi...
M. HARVEY: Dans l'effort fait, le ministre admettra que
ceux-là ne sont nullement touchés, et c'est ceux-là qui
continuent de coûter plus cher parce que, la semaine dernière,
nous avons tenté d'introduire dans le bill 21, qui n'est pas encore
adopté par les Chambres, on peut en parler parce que ce n'est pas une
législation adoptée, le principe de la gratuité de la
scolarité. Nous l'avons obtenue puisque le ministre de l'Education l'a
apportée après avoir défait notre propre amendement qui
voulait que l'on garantisse également dans le bill la gratuité
des manuels. Et ça veut dire que les jeunes de seize à dix-huit
ans qui bénéficient actuellement, de la gratuité totale au
niveau des instituts de technologie, des livres, de l'équipement, de la
scolarité, vont être obligés de payer entre $60 et $100 de
frais de manuels dès septembre. Et on parle de huit secteurs dans la
province, dont tout le secteur du grand Chicoutimi, tout le secteur de
Kénégami-Jonquière, Arvida, la ville de Québec,
à l'Académie commerciale, enfin dans les huit endroits où
nous aurons les CEGEP. Ces jeunes de 16 à 18 ans auraient eu besoin
d'être aidés également.
M. CLOUTIER: Je pense que, lors de l'étude des
crédits du ministère de l'Education, le député
devrait mentionner cet aspect particulier du problème au ministre de
l'Education. Mais en ce qui nous concerne ici...
M. HARVEY: Pour qu'il vous aide à...
M. CLOUTIER: Pour qu'il aide le ministre de la Famille, oui.
Mais, en ce qui nous concerne ici, au ministère de la Famille...
M. HARVEY: Est-ce qu'il n'y a pas de...
M. CLOUTIER: ... il reste que, dans ce domaine précis de
l'Education, même si nous devons faire un effort du côté des
élèves de 16 à 18 ans, c'est un domaine où nous
sommes encore complémentaires. Je pense que l'effort principal, à
ce niveau-là, doit être fait par le ministère de
l'Education et c'est dans cet esprit que la première législation
a dû être apportée dans l'esprit de donner un
complément à ce qui n'existait pas du coté de
l'éducation à ce moment-là.
M. LEVESQUE (Laurier): On ne recommancera pas la discussion.
M. HARVEY: Pour la terminer tris rapidement, je pense que le
ministre, dans d'autres domaines, a tendance à y aller par
étapes. Je suis d'accord avec lui que d'aller à l'idéal
dans un temps, des fois c'est très dur, excepté que le premier
pas à poser serait pour tout enfant allant aux écoles,
âgé de 16 ans et plus, d'oter la barrière de 18 ans, parce
qu'à 19 ans lorsqu'il continue d'aller à l'école, à
20 ans, à 21 ans, à 22 ans, à 23 ans, il a d'autant plus
besoin du $10 actuel. Avant d'aller à 25, procédez comme vous
procédez dans d'autres domaines, par étapes, enlevez la
barrière de 18 ans le plus rapidement possible pour aider
réellement ceux qui ont plusieurs enfants.
M. CLOUTIER: De toute façon là, nous avons
parlé cet après-midi de ce comité des ressources humaines,
et particulièrement de la coordination qui existe et qui existera
davantage entre le ministère de l'Education et le ministère de la
Famille. Je pense dans ce domaine précis des allocations aux enfants de
16 à 18 ans et au-delà, et éventuellement, je l'ai
déclaré en Chambre, lors de l'étude de la
législation des allocations familiales, que ces deux ministères
devaient travailler en collaboration à l'établissement d'une
politique des allocations familiales et des allocations scolaires.
M. HARVEY: Oui.
M. CLOUTIER: Nous comprenons que ces deux ministères
devaient travailler en collaboration à l'établissement d'une
politique des allocations familiales et des allocations scolaires, parce que
nous comprenons quelles sont les implications des politiques que peuvent avoir
les décisions des deux ministères, s'il n'y a pas consultation ou
coordination suffisante.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste budgétaire 3, article 6,
adopté. Article 7, allocations d'assistance sociale à domicile
aux personnes employables ou non. Alors, poste budgétaire 3, article 7,
sous-article 1.
M. GOLDBLOOM: J'aimerais demander au ministre, sans vouloir le
faire entrer dans tout le détail des critères qui distinguent les
personnes employables des personnes non employa-
blés, si le facteur âge joue un rôle
là-dedans. Est-ce qu'il y a des personnes qui, avant d'atteindre
l'âge de 65 ans et de tomber sous un autre chapitre, deviennent non
employables, selon les critères du ministère, simplement à
cause de leur âge?
M. CLOUTIER: C'est le facteur santé qui joue le plus dans
l'appréciation d'une personne employable ou non employable. Le facteur
âge ne vient en considération que dans l'état de
santé, parce qu'il y a souvent une relation entre âge et
santé...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il n'y a pas aussi une certaine
question de comptabilité qui affecte les critères, à
l'occasion?
M. CLOUTIER: Bien, dans quel sens?
M. LEVESQUE (Laurier): Par exemple, une chose qui a l'air assez
frappante, c'est qu'il y a une augmentation, je suppose que les chiffres sont
à peu près réels, beaucoup plus rapide chez les non
employables que chez les employables.
M. CLOUTIER: Je ne sais pas si on devrait y attacher tellement
d'importance à cette distinction entre personnes employables et non
employables. Moi, je suggérerais que l'on traite 1 et 2...
M. LEVESQUE (Laurier): Quel est le traitement que le
fédéral fait, sur les employables et les non employables selon
l'état? Est-ce qu'il y a encore des différences? C'est tout dans
le même sac, maintenant?
M. CLOUTIER: Je serais porté à étudier 1 et
2 à la fois, je pense que ça donne une meilleure
appréciation de tout le problème en additionnant les deux sommes,
$83,000,000, et en les comparant à celles de l'an dernier, parce que la
distinction n'est pas tellement définie et je pense que nous sommes dans
des zones grises et, dans l'éventualité d'une nouvelle
législation, ça n'existe plus, c'est une distinction qui est
peut-être plus spécieuse que réelle.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, en effet, pour avoir
l'arrière-plan, j'avoue que moi aussi je m'y perds, je me souviens que
j'avais compris une fois puis après cela j'ai oublié,
c'était basé, je pense, sur des critères
fédéraux par rapport aux vieilles lois, premières
définitions d'assistance-chômage. Cela se reliait à
l'assistance-chômage.
M. CLOUTIER: La distinction provient plutôt par
réclamation du fédéral. Je pense que c'est
l'appréciation que l'on en fait, la classification tient plutôt
compte des réclamations possibles du côté
fédéral.
M. GOLDBLOOM: Ce que je veux souligner, c'est qu'il y a un
facteur humain très important dans ce problème. Sur papier, une
personne peut être employable, mais dans les conditions d'emploi de notre
économie d'aujourd'hui, celui qui dépasse 40, 45 ans a beaucoup
de difficulté à trouver un emploi valable.
C'est pour cela que j'ai cherché à faire la distinction
entre ces deux groupes-là. Parce qu'il y a sûrement des personnes
qui ont un problème de santé, lequel ne les empêcherait pas
complètement de travailler, mais qui en même temps ont un
problème d'âge les rendant complètement incapables de
trouver un emploi.
M. CLOUTIER: De toute façon, il ne faudrait
peut-être pas dire à ces gens qu'ils ont été
classifiés dans les non employables parce qu'à ce
moment-là on empêche une certaine réhabilitation et une
certaine ambition de se faire valoir chez les personnes employables. On
consacre peut-être un état de fait, trop tôt, en
créant une dépendance trop tôt.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 3 adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Qu'est-ce qui arrive maintenant à une
personne qui attend à 63 ou 64 ans, si vous voulez, et ne travaille pas?
Elle peut passer pour une personne employable?
M. CLOUTIER : Eh bien, tout dépend se son...
M. SAINT-GERMAIN: Mais, où je veux en venir, c'est que,
rendu à 68 ans, elle tombe dans les allocations aux personnes
âgées, à 65 ans.
M. CLOUTIER: A 65 ans, l'assistance-vieillesse.
M. SAINT-GERMAIN: Assistance-vieillesse. Maintenant, qu'est-ce
qui arrive aux gens qui, à 65 ans, ont encore des responsabilités
de famille?
M. CLOUTIER: Eh bien, c'est considéré... Des
responsabilités de famille, dans le sens...
M. SAINT-GERMAIN: Avoir des enfants de 13, 14 ou 15 ans qui sont
encore dépendants de leur père.
M. CLOUTIER: Eh bien, il en est tenu compte dans la demande
d'allocation, dans l'appréciation des besoins, dans l'allocation qui est
donnée.
M. SAINT-GERMAIN: Dans l'allocation aux personnes
âgées?
M. CLOUTIER: Alors, soit comme personne employable, soit comme
personne non employable, cela devient de l'assistance-chômage.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais si la personne a 65 ans, tombe dans
la catégorie des allocations aux personnes âgées?
M. CLOUTIER: L'assistance-vieillesse.
M. SAINT-GERMAIN: Oui. Alors, vous accordez un surplus à
l'assistance-vieillesse? Vous tenez compte du fait que si cette personne
considérée comme étant un vieillard, est encore
père de famille, je suppose bien, et qu'elle a des...
M. CLOUTIER: Oui. On tient compte des charges de famille par
allocations supplémentaires.
M. HARVEY: J'aurais juste une remarque à faire avant
d'adopter, 1 et 2. Vous aviez, par le jeu des allocations aux personnes
employables et non employables, réglé un nombre
considérable de cas frontières à ce moment-là et le
nombre a diminué, d'une catégorie à l'autre, depuis
quelques années. Maintenant, il faut, nécessairement, qu'on n'ait
pas en banque plus de $1,000. Il arrive quelquefois, et très souvent,
qu'une personne ait $1,100 ou $1,050. On lui dit qu'avec les biens qu'elle
possède, elle ne peut pas retirer les bénéfices de la loi,
ce qui est vrai. Mais on oublie d'ajouter également: Si vous être
propriétaire et que vous devez vos taxes, payez-les et vous allez tomber
en bas de $1,000. Ces gens-là manquent de connaissance de la loi. Il
m'est arrivé de constater après six mois d'un refus de la
commission que cette personne devait ses taxes foncières pour une
année. Elle a perdu six mois d'allocation parce qu'elle aurait pu payer
ses taxes avec $150 sur les $1,050 qu'elle avait. J'attire votre attention pour
mentionner aux officiers correspondants dans les cas de $1,050 ou $1,100 de
toujours avertir ceux qui demandent leur pension que s'ils ont des dettes de
les liquider et que dès que le montant est inférieur à
$1,000, soit $999, ils sont admissibles.
M. CLOUTIER: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Alors 3-7-1, 3-7-2, adoptés. Et nous
continuerons là demain.
M. LEVESQUE (Laurier): Normalement, je ne crois pas que ça
sera avant demain après-midi, d'après le ministre...
M. CLOUTIER: Demain après-midi.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors ça veut dire, après
les ordres du jour, vers trois heures, trois heures et demie, normalement.
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. SAINT-GERMAIN: Convention, demain à deux heures et
demie.
(Séance du 21 juin 1967)
(Quatre heures et dix minutes de
l'après-midi)
M. ROY (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs! Nous étions rendus à l'article 3-7
troisièmement: Allocations aux veuves et femmes seules, de 60 à
65 ans.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que nous pourrions avoir quelques
détails, parce que c'est peut-être le seul domaine, en autant que
je sache, où il n'y a pas de tableaux dans le rapport du
ministère.
M. CLOUTIER: Au 10 mars 1967, il y avait 8,758
bénéficiaires, et la moyenne payée à chacune
était de $67.08.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, rapidement, nous avons ces
cas-là assez souvent. Dans le cas des femmes seules, c'est une chose,
dans le cas des veuves, c'est une autre chose, mais, tel que relié ici
dans l'article et tel que relié dans la procédure, la veuve ne
touche qu'à partir de 60 ans, je veux dire dans ce cas
spécifique; autrement dit, il faut qu'une veuve ait 60 ans pour entrer
dans cette catégorie de subventions spéciales.
M. CLOUTIER: 60 ans, et pas d'enfants.
M. LEVESQUE (Laurier): 60 ans et pas d'enfants. Je ne veux pas
étirer l'affaire, mais j'ai eu des cas comme tout le monde en a, de
dames qui sont veuves, et qui sont réduites uniquement à demander
seulement du côté des mères nécessiteuses. C'est une
loi dont seulement le titre donne le goût d'aller ailleurs pour commencer
et puis aussi au Bien-Être social, forcément, quand elles sont mal
prises. Pourquoi ne pense-t-on pas tout simplement à créer, pour
les veuves avec enfants? Evidemment, la loi d'aide sociale va les
couvrir, de toute façon.
M. CLOUTIER: De toute façon, dans la loi
générale, ça va être réfondu. Alors, je pense
qu'à ce moment-là, il y aura lieu, s'il y a certaines
appellations et certaines classifications à corriger ou à
changer, ce sera l'occasion...
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, j'espère qu'on va en corriger
beaucoup.
M. CLOUTIER: Ce sera une occasion unique pour faire les
corrections.
M. LEVESQUE (Laurier): Pour l'instant, évidemment, c'est
une loi qui achève son temps, comme tout le reste. Nous attendons
toujours la loi des... Quant à moi...
M. LE PRESIDENT: Article 3-7-3, adopté. Article 3-7-4
Suppléments d'allocations gouvernementales. Adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, en deux mots.
M. CLOUTIER: Endeux mots. L'ex-ministre est au courant que ce
sont les suppléments dont nous avons parlé au cours des
discussions. Je peux donner certaines statistiques. Nous avions, au mois de
mars 1967, comme nombre de bénéficiaires, 21,631 cas.
M. LEVESQUE (Laurier): Et aussi des suppléments.
M. CLOUTIER: 21,631, et le grand total est de 34,007
bénéficiaires de pensions supplémentaires, pour un total
de $5,298,415.40, le chiffre réel de l'an dernier. Alors, les chiffres
que je donne ici, ce sont les chiffres de l'année 66/67.
M. LEVESQUE (Laurier): $5 millions? M. CLOUTIER:
$5,298,415.40.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela va. Pas de problèmes.
M. BRISSON: Avez-vous la moyenne approximative?
M. CLOUTIER: Nous n'avons pas la moyenne générale
dans ce genre de statistiques.
M. LEVESQUE (Laurier): Combien y a-t-il de cas?
M. CLOUTIER: Je l'aurais pour le 31 mars 1967. J'aurais 21,631
cas, et la moyenne par pensionnaire, au mois de mars, serait de $13.41.
M. SAINT-GERMAIN: Cela, c'est pour les allocations?
M. CLOUTIER: Les suppléments à toutes les
allocations qui existent.
M. LE PRESIDENT: Article 3-7-5 - Allocations d'assistance
spéciale.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, évidemment, c'est un
arrêté en conseil.
M. LE PRESIDENT; Article 3-7-6 - Frais de rapatriement.
M. LEVESQUE (Laurier); En deux mots, deux mots d'explication et deux
mots d'explication sur l'augmentation.
M. CLOUTIER: Voici, je vais vous donner...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que c'est un programme
spécial d'émigration que vous avez lancé cette
année?
M. CLOUTIER: C'est avec la ville de Montréal. Nous ne
pouvons pas enlever les prérogatives.
UNE VOIX: Prérogatives des moyens de transport?
M. CLOUTIER: Frais de rapatriement et de transport, M. le
Président.
M. LEVESQUE (Laurier): Frais de transport.
M. CLOUTIER: Frais de transport par ambulance, par avion pour les
patients accidentés de régions éloignées. Au
ministère de la Santé, lorsque nous avons fait l'étude des
crédits, ceux qui y étaient se souviennent qu'il y a des frais de
transport pour les malades qui partent des régions
éloignées et qui ne sont pas des indigents. Quand il s'agit
d'indigents, le ministère de la Santé peut s'occuper de leur
transport mais il charge les frais au ministère de la Famille. Alors,
à ces frais de rapatriement, on devrait ajouter transport. Il s'agit du
transport des malades de régions éloignées.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais pourquoi est-ce que ça monte
tant que ça? Est-ce parce que vous aviez des prévisions
insuffisantes?
M. CLOUTIER: C'est parce que le chiffre réel de l'an
dernier était de $224,973.45 au lieu de $75,000.
M. LEVESQUE (Laurier): On va finir par se reposer la question.
Qui a préparé, cette annêe.les chiffres des
estimations?
M. CLOUTIER: Pour 66/67, les estimations étaient de
$75,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non, je comprends.
M. CLOUTIER: Le chiffre réel était de $224,000.
Alors, cette année, on a mis $225,000 pour se baser sur la
période précédente. Mais du côté de la
Santé, il y a eu une augmentation assez considérable.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors cela revient à dire que nous
nous étions bernés, nous, en préparant les crédits
de l'an dernier. Mais vous ne les avez pas corrigés. On regardera les
comptes publics.
M. CLOUTIER: Il y a eu beaucoup plus de transport que
prévu. Evidemment, on est dans le domaine de l'imprévisible. On
ne sait pas qui va tomber malade ni dans quelle région.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, en tout cas, si ça montait
à $224,000, ce n'était pas des accidents électoraux ou des
histoires comme ça. C'est vraiment nécessaire de prévoir
$225,000 cette année.
M. SAINT-GERMAIN: Quelle est la somme maximum
dépensée pour un seul patient?
M. CLOUTIER: S'il vient des Iles-de-la-Madeleine ou d'un
endroit...
M. SAINT-GERMAIN: Une somme approximative?
M. CLOUTIER: Ah, une somme approximative, jusqu'à $1,000,
dans un cas.
M. LEVESQUE (Laurier): Lui, il n'a pas eu de jet!
M. CLOUTIER: Bien dans certains cas, en fait, quand il y a
urgence, on prend l'avion.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 6, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 7, « Assistance funéraire
».
M. CLOUTIER: Bien il y a l'entrepreneur de pompes funèbres
qui reçoit du ministère de la Famille, pour des indigents, une
somme forfaitaire de $150.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BRISSON: M. le Président, est-ce que c'est à cet
article que l'on doit discuter des nouvelles allocations familiales?
M. CLOUTIER: Non. Elles sont dans le fonds consolidé de la
province, alors il n'y apas de...
M. GOLDBLOOM: Est-ce que c'est à ce poste que ces
allocations paraîtront l'an prochain?
M. CLOUTIER: L'an prochain, la loiprévoit que...
M. LEVESQUE (Laurier): Je pense que c'est la commission,
normalement...
M. CLOUTIER: Bien, la loi prévoit que les fonds soient
pris à même le fonds consolidé.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais l'administration...
M. CLOUTIER: L'administration...
M. LEVESQUE (Laurier): ... passerait par la commission des
Allocations sociales ou qui?
M. CLOUTIER: C'est l'assistance à domicile...
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, alors, si on veut en parler...
M. CLOUTIER: Je crois bien que c'est assez important pour qu'il y
ait une section spéciale à compter de l'an prochain.
M. LEVESQUE (Laurier): A compter de l'an prochain. Mais, pour
cette année, cela veut dire qu'en finissant cet article-là, si
vous avez des questions à poser, ce serait le moment... Est-ce qu'on
pourrait terminer l'article.
M. CLOUTIER: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Oui, avant de commencer le poste
budgétaire 4, est-ce que vous avez d'autres questions? D'accord?
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, article 7, adopté.
M. FRASER: Au premier article, à 7, sous-article 1. Est-ce
que c'est un...
M. LE PRESIDENT; Pardon? Nous sommes rendus au poste budgétaire
3, article 7, huitièmement, page 77, « subventions
d'administration ».
M. FRASER: Est-ce que j'ai la permission de dire quelques mots
sur le 1er actlcle 7, sous-article 1.
M. LE PRESIDENT: En autant qu'on ne recommencera pas tout le
débat, c'est très bien.
M. FRASER: C'est seulement pour demander à monsieur le
ministre,...
M. LE PRESIDENT: D'accord!
M. FRASER: Vous avez $20 millions qui sont dépensés
pour des personnes qui peuvent être employables?
M. CLOUTIER: C'est exact!
M. FRASER: Pour moi c'est un gaspillage d'argent, j'aimerais bien
mieux que vous dépensiez $40 millions pour donner de l'ouvrage aux
gens.
Parce que si vous donnez de l'argent à quelqu'un pour ne rien
faire, vous créez un « dynasty ». On dit en français
une dynastie de paresseux. Vous créez un système de famille; les
enfants volent leurs parents ne rien faire et Ils font la même chose. Les
enfants sont élevés dans une maison où le père ne
travaille pas, la mère ne travaille pas. Ils sont payés pour
rien. Vous créez une famille qui, de génération en
génération, se forme sur le même modèle. Ce serait
un fardeau sur le dos des payeurs de taxes pour les cinquième ou
sixième générations. Mon idée, c'est que l'on doit
donner de l'ouvrage à ces gens-là, donner un type d'ouvrage dont
ils peuvent s'acquitter. S'ils veulent travailler, on les paie et s'ils ne
veulent pas travailler, pas d'argent.
M. CLOUTIER: Bien, brièvement, je n'ai pas l'intention
d'entrer dans une longue discussion, mais si le député me le
permet, 11 soulève un problème d'envergure qui n'est pas
particulier au Québec
M. FRASER: C'est un problème fondamental. Si les gens
reçoivent de l'argent de l'Etat, ils doivent être
considérés comme des employés de l'Etat, ils doivent faire
quelque chose pour l'argent qu'ils reçoivent.
M. CLOUTIER: L'idéal, ce serait que les politiques des
gouvernements, pas seulement dans le Québec, mais partout, atteignent le
plein emploi. Le député fait allusion à un problème
qui dépasse de beaucoup les cadres de la politique de la province de
Québec. C'est un phénomène mondial et il met en cause la
question de plein emploi. Je pense que l'idéal de tout le monde, c'est
le plein emploi. Et, ce faisant là,
11 n'y aurait pas de prévisions à cet article au
ministère de la Famille; mais étant donné que le
ministère de la Famille est l'endroit où nous devons pallier,
où nous devons supléer aux carences des systèmes, il
arrive donc que des demandes nous sont faites pour des personnes qui sont
employables mais qui n'ont pas d'emploi, et n'ont pas d'autres ressources.
Alors, le rôle du ministère de la Famille, évidemment,
c'est de leur venir en aide avec des allocations, des prestations. Et, pour
terminer mon observation, après avoir considéré le
problème de celui qui nous le soumet, nous nous demandons, au
ministère de la famille, est-ce que ces contribuables, sont dans le
besoin? Est-ce que les besoins qu'ils nous exposent sont réels? Est-ce
qu'il y a là, une famille, des enfants qui ont besoin de nos lois
sociales, qui ont besoin d'aide? Pour compléter, je dirai que l'action
du ministère de la Famille doit également se faire en
collaboration avec les autres ministères lesquels,
précisément, ont pour fonction de trouver un emploi, de tenter
des initiatives qui procureront du travail.
M. FRASER: Non, mais mon idée ce n'est pas cela. C'est un
peu cela mais, c'est plus que cela. Je viens d'un comté rural. Ce sont
des cultivateurs qui ne gagnent pas trop d'argent. Ils ont besoin d'aide,
souvent. Ces gens-là ne travailleraient pas pour d'autres parce que leur
travail leur rapporte $50. par semaine. Us ont $35 à ne rien faire. Mais
mon idée, c'est qu'il doit y avoir assez de différence entre
celui qui travaille et celui qui ne travaille pas.
M. GOLDBLOOM: Il me semble que le problème posé par
le député d'Huntingdon est un problème réel, et je
crois en toute sincérité que le concept que vient d'exprimer le
ministre du rôle de son ministère est relativement étroit.
Je crois que le ministère devrait faire plus que pallier simplement. Il
y a lieu de poser des gestes positifs pour casser ce carcan de
dépendance qui étreint beaucoup de nos citoyens.
M. CLOUTIER: C'est un geste positif.
M. CLOUTIER: Je montre au député de d'Arcy-McGee
une nouvelle que j'ai annoncée, hier, durant les crédits, un
projet-pilote de restauration forestière et de reboisement dans deux
comtés de la province et parue justement, dans les journaux
d'hier...
M. FRASER; C'est exactement ce que l'on doit faire dans tous les
comtés.
M. CLOUTIER: ... c'est un projet-pilote qui se fait en
collaboration avec le ministère de la Famille et le ministère des
Terres et Forêts. Il y a aussi une action conjointe qui se fait entre le
ministère de l'Education et le ministère de la Famille, quant
à la formation, au recyclage, à la réhabilitation des
travailleurs. Il y a également une action conjointe du ministère
de la Famille et du ministère du Travail, pour les bureaux de placement.
L'observation que j'ai faite pour le ministère de l'Education vaut
également pour le ministère du Travail, dans le recyclage et la
formation des travailleurs. Il y a également des projets qui seront
conduits, entre le ministère de la Famille et d'autres
ministères, disons l'Industrie et le Commerce, cela s'est produit dans
le cas des pêcheurs aux Îles-de-la-Madeleine,...
M. FRASER: Non, mais je pense aux cultivateurs dans les campagnes
chez nous. Il y a beaucoup de granges sans peinture, il y a, sur des centaines
de milles, des clôtures qui ont besoin d'être refaites. Il y a des
fossés innombrables à creuser. Le cultivateur travaille nuit et
jour avec sa femme et il n'a pas le temps de faire tout ça. Il n'y a pas
de gens responsables à engager pour faire cela. Et les autres sont
soignés à ne rien faire.
M. CLOUTIER: Voici. Pour compléter ce que je disais il y a
un instant, il y a aussi des programmes qui ont été mis au point,
conjointement par le ministère de la Famille et le ministère des
Affaires municipales. Je veux faire allusion particulièrement aux
travaux d'hiver. Depuis deux ans, je pense, il y avait coordination entre ces
deux ministères pour le recrutement des chômeurs et des
assistés sociaux, en ce qui concerne la main-d'oeuvre pour
l'exécution de ces travaux. Mais, je suis d'accord avec le
député, quand il dit que le ministère de la Famille doit
travailler en collaboration avec les autres ministères, pour
l'établissement d'une politique coordonnée d'emploi de nos
assistés sociaux.
M. FRASER: Même si le ministère double ce que vous
avez dépensé, cela vaut la peine, parce que vous mettrez fin
à cette descente de génération en génération
dans une famille de paresseux qui ne travaillent pas.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, est-ce que je pourrais intervenir,
juste un petit instant, pour le député de Huntingdon, qui
n'était pas avec nous hier. Je crois que nous ne pouvons pas
revenir là-dessus, parce qu'en fait c'est une discussion qui est
toute la politique économique autant que sociale du Québec. Il ne
faut pas oublier une chose, c'est que rien ne changera, tant qu'il n'y aura pas
un état d'urgence là-dessus, que nous n'aurons pas brisé
les vieux compartiments des ministères et que nous n'adopterons pas une
politique moderne. Nous en parlons beaucoup et j'écoutais le
ministre avec plaisir chacun se dit: « Je suis pris dans mon coin
et j'attends les autres ». Cela, ce manque de politique dans ce
domaine-là est vieux comme l'histoire et j'espère que le
comité des ressources humaines ou quelqu'un finira par aboutir avec
ça. Mais, en attendant, une chose est certaine, nous pouvons aller dans
bien des coins ruraux, peut-être dans Huntingdon, au Québec...
M. FRASER: Oui, mais en attendant, nous vieillissons.
M. LEVESQUE (Laurier): ...et frapper encore dans
l'économie québécoise, le salaire minimum de $0.85 ou
$0.90, ou on va offrir au gars un emploi de $40 par semaine, soit-disant
vertueusement, pour lui donner une chance de gagner sa vie, et qui est en bas
de la ligne marginale de la dignité humaine. Pendant qu'on voudrait
aussi maintenir, disons par exemple, le bien-être social à des
niveaux humains, il y a un conflit, tout de suite en partant, entre
l'économie et le social. Le social est obligé, pour
répondre aux besoins d'une famille de quatre enfants, d'un père
et d'une mère, de leur donner plus que le maudit salaire minimum va leur
assurer. Or, il y a beaucoup d'employeurs les uns avec raison, certains
secteurs économiques étant faibles d'autres parce que ce
sont des exploiteurs professionnels, qui voudraient simplement essayer de
justifier l'obligation de travailler pour tout le monde, de façon
à justifier des salaires de famine. Or, tant qu'il n'y aura pas une
coordination complète d'une politique économique un peu
convenable et d'une politique dans plusieurs ministères, pas seulement
au Bien-Etre, il est évident qu'on peut philosopher à tour de
bras ici, mais on n'arrivera pas bien loin. Et tant qu'on n'a pas un
état d'urgence là-dessus, ce que d'autres pays ont réussi
à faire passer en pratique, eh bien, en fait, on peut faire des
discours, mais on n'avancera pas à grand chose.
M. MICHAUD: Si vous me permettez, il n'est évidemment pas
question de retourner aussi à des modèles défunts
d'organisation de la société, dans lesquels les assistés
sociaux seraient obligés de travailler pour justifier le
bénéfice de leurs prestations.
M. LEVESQUE (Laurier); D'ailleurs, là, les syndicats auraient
quelque chose à dire.
M. MICHAUD: Si la société est trop mal foutue pour
reconnaître le droit au travail, eh bien, qu'elle en paie la
conséquence.
M. LE PRESIDENT: Alors article 3-8 subventions en
administration.
M. CLOUTIER: Alors je peux...
M. LEVESQUE (Laurier): Dans ce domaine-là où est-ce
que ça s'applique?
M. CLOUTIER: Cela s'applique à la ville de
Montréal.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! c'est Montréal qui...
M. CLOUTIER: Pas tout, une partie importante.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est un des paiements, ça?
M. CLOUTIER: C'est un des paiements.
M. LEVESQUE (Laurier): Combien pour cette année?
M. CLOUTIER: L'an dernier, $2 millions, $2 millions par
année...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est $2 millions cette année?
M. CLOUTIER: ... et puis nous avons accepté en principe le
renouvellement...
M. LEVESQUE (Laurier): De continuer. M. CLOUTIER: ... de
continuer.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est-à-dire sur la base de quoi?
De $2 millions ou de $4 millions par année?
M. CLOUTIER: Jusqu'à concurrence du montant
réellement dépensé pour le bien-être.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est-à-dire, qu'il faut qu'on ait
un plafond.
M. CLOUTIER: Un plafond comme il y a mais il faut que la ville de
Montréal nous prouve qu'elle l'a dépensé, 11 faut qu'elle
nous remette...
M. LEVESQUE (Laurier): J'avoue qu'en haut on a eu des questions
et réponses là-dessus, mais ça ne me paraissait pas
très clair. Si j'ai bonne mémoire on avait un accord de $4
millions avec la ville de Montréal, je vais d'après les
souvenirs.
M. CLOUTIER: $4 millions, plafond.
M. LEVESQUE (Laurier): ... pour ces dépenses
d'administration au point de vue de son service de bien-être social. Par
année.
M. CLOUTIER: Par année, mais payable sur deux ans.
M.LEVESQUE (Laurier): Oui, mais c'est là que...
M. CLOUTIER: C'est ça qui avait été entendu,
qui avait été conclu, l'arrêté en conseil
était daté du mois d'avril 1966...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. CLOUTIER: ... il y avait $4 millions d'accordés mais
payables sur deux exercices financiers. Alors le premier montant payable durant
l'exercice 66/67...
M. LEVESQUE (Laurier): Sur deux de nos exercices mais rejoignant
une année montréalaise.
M. CLOUTIER: ...rejoignant une année
montréalaise.
M. LEVESQUE (Laurier): Comment est-ce que ça va continuer
si on...
M. CLOUTIER: Bien nous avons accepté en principe de donner
le même montant payable encore en deux versements. Alors
c'est-à-dire que cette année...
M. LEVESQUE (Laurier): ... l'équivalent à $4
millions par année...
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est l'équivalent à $4
millions par année, Et quel est le reste? Il y a $2 millions pour
Montréal.
M. CLOUTIER: Ce sont les services sociaux, les agences qui
s'occupent de la distribution de l'assistance sociale,
l'assistance-chômage. Alors, pour 66/67, j'ai tous les montants.
Il y a 14 agences sociales dont j'ai parlé hier et la ville de
Montréal pourra...
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, ce sont ceux qui sont encore
payeurs, y compris Montréal.
M. CLOUTIER: C'est ça. L'an dernier, le chiffre
réel a été de $3,422,866 à cause de la ville de
Montréal.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que c'est basé sur leur
budget d'administration dans tous les cas?
M. CLOUTIER: Oui. Nous avons un budget du service municipal de
bien-être.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est sur la base du budget
présenté.
M. CLOUTIER: La base du budget. M. LEVESQUE (Laurier): Et
approuvé.
M. CLOUTIER: Approuvé au ministère,
vérifié par nos services financiers.
M. LE PRESIDENT: Article 4, mais avant de passer à
l'article 4, le député de Jeanne-Mance a...
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, il y aurait quand même un mot
d'explication nécessaire sur les contributions.
M. LE PRESIDENT: Les contributions du gouvernement du Canada.
M. CLOUTIER: L'an dernier, le chiffre réel, au lieu de
$9,517,000, a été de $11,099,950.86.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, qu'est-ce que couvre le
remboursement?
M. CLOUTIER: C'est la contribution fédérale sur les
articles 371 et 372. Parce que les autres, ce sont des points
d'impôt.
M. LEVESQUE (Laurier): 371 et 372 d'accord. Alors, c'est
essentiellement de l'assurance-chômage.
M. CLOUTIER: Trois, quatre et cinq, ce sont des points
d'impôt. Alors, les contributions du fédéral, ici, sont
pour 371 et 372 exclusivement.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, tout le reste est sous...
M. CLOUTIER: C'est-à-dire seulement ces deux
articles-là.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, tout le reste est sur...
M. CLOUTIER: Les points d'impôt.
M. LEVESQUE (Laurier): ... l'entente jusqu'à $70?
M. CLOUTIER: L'entente qui va jusqu'à $70.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Le député de
Laurier.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, sauf pour les questions concernant
les allocations familiales, du côté administration, on peut
difficilement rediscuter la loi. Je crois que là-dessus, on est
d'accord.
M. BRISSON: Au point de vue de l'administration, concernant
l'information qu'on donne au public en rapport avec ces fameuses formules
anglaises, comment cela marche-t-il?
M. CLOUTIER: Concernant les formules?...
M. BRISSON: De quelle façon avez-vous avisé les
gens?
M. CLOUTIER: De quelle façon? On leur a envoyé dans
la même enveloppe une lettre explicative, une formule officielle
d'inscription, une autre formule donnant des explications sur la façon
de remplir la formule et un dépliant explicatif en français. Des
dépliants en anglais sont également disponibles au
ministère. J'en ai. Cela a été mis à la
porté à toutes les familles du Québec.
M. BRISSON: En français?
M. GOLDBLOOM: Depuis quelle date, M. le ministre, les
dépliants en anglais sont-ils disponibles?
M. CLOUTIER: Bien, je les ai depuis cette semaine.
M. GOLDBLOOM: Depuis cette semaine seulement?
M. CLOUTIER: Ils sont mis à la poste aujourd'hui.
M. GOLDBLOOM: Il y a un mécontentement considérable
à ce sujet. On a créé l'impression, par les
déclarations antérieures, qu'au moment de l'envoi du
dépliant en français, le dépliant en anglais était
également disponible. Il semble que cela était une fausse
impression.
M. CLOUTIER: Bien, il y a eu, en fait, un léger retard
dans les formules, dans les dépliants en anglais, et cela a
été causé par des corrections d'épreuves, plusieurs
corrections.
M. BRISSON: Maintenant, lorsqu'on avise ces gens, on les avise
simplement en français?
M. CLOUTIER: Il y a eu des formules françaises.
M. BRISSON: Seulement des formules françaises?
M. CLOUTIER: Non, voici, les formules officielles étaient
toutes bilingues...
M. BRISSON: Elles étaient bilingues?
M. CLOUTIER: ... M. le Président, elles étaient
bilingues. Il y a seulement le dépliant qui était en
français.
M. BRISSON: Etait-ce sur le dépliant que l'on demandait
aux personnes de langue anglaise, de faire la demande si elles
désiraient des explications en langue anglaise?
M. CLOUTIER: Sur le dépliant. M. BRISSON: ... sur le
dépliant?
M. CLOUTIER: La même chose; sur le dépliant en
anglais, on leur demande, si elles préfèrent un dépliant
français, de le demander au ministère.
M. BRISSON: M. le Président, chez moi, j'ai environ 35
à 40% de groupes ethniques autres que canadiens-français et
beaucoup sont de langue anglaise. J'avais reçu plusieurs protestations
à ce sujet-là, disant que si on veut, nous autres, les Canadiens
français, que nos droits soient respectés, et bien, que l'on
commence par respecter les droits des minorités également.
M. CLOUTIER: Bien voici, il y a eu à la
télévision et dans les journaux de langue anglaise
également, des annonces et de l'information. La seule chose qui a
été faite au début en français, seulement, et en
anglais à part, et non
pas les deux sur la même formule, c'est le dépliant.
M. BRISSON: C'est le dépliant?
M. CLOUTIER: Il y a eu deux dépliants, un en
français et un en anglais. C'est parce qu'il était assez
volumineux.
M. BRISSON: Ce qui veut dire que, à l'avenir, les anglais
recevront la correspondance en anglais, même le dépliant anglais,
sans être obligés d'en faire la demande.
M. CLOUTIER: Ils vont le recevoir. Tous ceux qui nous ont fait la
demande, actuellement, vont recevoir un dépliant en anglais.
M. BRISSON: Et même ceux qui n'ont pas fait de demande?
M. GOLDBLOOM: Est-ce que le ministre a l'intention d'accorder la
rétroactivité jusqu'au premier avril?
M. CLOUTIER: Il ne se perd pas du tout d'allocation, M. le
Président. Les chèques actuellement, (il y en a 729,000) sont
prêts à être mis à la poste. Ils sont dans les
enveloppes, prêts à être expédiés, le 1er
juillet. Les autres demandes qui ne sont pas entrées au ministère
actuellement, vont entrer incessamment. Et, dès que cela sera fait en
juin, en juillet ou même en août, nous leur envoyons le
chèque couvrant les deux mois, avril et mai. Alors, il n'y a aucune
perte d'allocation que ce soit.
M. LEVESQUE (Laurier): En fait, j'ai bien l'impression que, de
toute façon, il y a peut-être un certain froissement, mais c'est
très rare que les gens acceptent de perdre de l'argent parce qu'ils ont
été froissés.
M. CLOUTIER: De toute façon, si l'on n'a pas eu de
réponse, nous allons faire un rappel à ceux dont nous n'avons pas
reçu la réponse. Nous allons faire cela incessamment, au
début de la semaine prochaine il y aura un rappel.
M. LE PRESIDENT: Un instant, le député de Gouin,
juste un instant.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre a pris connaissance d'une
lettre qui lui a été envoyée, il y a quelques semaines,
lui demandant d'essayer d'intervenir auprès des services d'information
de son ministère pour humaniser le langage administratif auprès
des assistés sociaux? En avez-vous pris connaissance?
M. CLOUTIER: Oui, mais dans quel sens voulez-vous l'humaniser,
dans le sens de rendre...
M. MICHAUD: Humaniser, parce qu'ils ont des termes beaucoup trop
durs à l'endroit de personnes qui sont les plus
pénalisées, qui sont au plus haut seuil de la misère. Il y
avait des cas de retranchement de prestation, ou des cas de cette nature que je
vous avais signalés, en demandant d'essayer d'humaniser un peu ce
langage beaucoup trop sévère.
M. CLOUTIER: Bien, de toute façon, nos officiers font
toujours attention pour que, dans la correspondance avec les assistés,
les indigents, ils y apportent le plus de forme possible, surtout quand il
s'agit d'un refus.
M. MICHAUD: Je le connais, parce que le ministre répond
avec tellement de sévérité à nos lettres, c'est une
lettre à laquelle je n'ai pas reçu de réponse.
M. CLOUTIER: Bien, disons, M. le Président, que l'on
prendra connaissance de ce rapport, et...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Je représente, M. le Président,
un comté dont la moitié des gens sont de langue anglaise. Je
crois que cette politique d'envoyer un dépliant en français
exclusivement, quelles que soient les annonces faites
antécédemment, soit à la radio, à la
télévision ou sur les journaux, je crois que c'est une
provocation, purement et simplement. Ou du moins, les gens de langue anglaise
la considèrent comme telle. Je crois que, pour le peu que cela peut
coûter, d'imprimer un dépliant comme celui que vous avez fait
parvenir aux gens en anglais et en français, la différence des
dépenses n'est pas un montant considérable et cela ne vaut
réellement pas la peine de froisser pour si peu, nos
québécois qui ne sont pas de langue française.
M. CLOUTIER: Non, il ne faut pas dramatiser, non plus. Les
formules officielles étaient toutes bilingues, il s'agissait d'un
dépliant explicatif qui a été envoyé d'abord en
français et on y indiquait que ceux qui préféraient un
dépliant en anglais, le ministère de la Famille pourrait leur en
procurer un. En fait, les dépliants en anglais, nous les avons
maintenant et nous les faisons parvenir, avec plaisir, non seulement à
ceux qui nous les demandent, mais
à tous ceux que nous croyons que la chose intéresse. C'est
plutôt un concours de circonstance ou une urgence qui a fait, qu'il y ait
eu un décalage entre l'envoi du dépliant en français et du
dépliant en anglais.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne crois pas que ce soit dramatiser la
situation que de dire que ces gens là se trouvent froissés, c'est
un fait concret, et d'autant plus que, pour les gens qui n'ont aucune notion de
la langue française, ce dépliant-là, ils ne savent d'aucne
façon si c'est un dépliant officiel ou pas, ou un document
officiel ou pas. Je crois que c'est un manque de courtoisie, purement et
simplement.
M. CLOUTIER: Il y avait 4 ou 5 documents dans la même
enveloppe, M. le Président, et sur ces 4 ou 5 documents, il y en a un
seul qui soit en français, et on dit, sur ce document: « Le
ministère de la Famille est à votre disposition. Si vous
préférez un document en anglais, nous vous en enverrons un
». De fait, nous nous rendons à cette invitation que nous avons
faite et nous faisons parvenir les dépliants en anglais aux personnes
qui en ont besoin. Alors je ne crois pas qu'il y ait eu quelque discrimination,
quelque provocation que ce soit. C'est un concours de circonstances qui a voulu
que le dépliant en anglais n'arrive pas en même temps que le
dépliant en français. Et je dois dire, pour justifier nos
officiers, qu'ils ont accompli durant deux mois un travail extraordinaire de
mise en place de tout ce mécanisme. Nous avions dit que nous avions
l'intention de verser des chèques au premier juillet. Hier, le 20 juin,
il y avait 729,000 chèques sous enveloppe, prêts à
être déposés à la poste. Tous les mécanismes
ont été mis en place, toute cette publicité a
été faite, la législation a été
adoptée; tout ça s'est fait dans une période d'environ
deux mois. Alors je pense que, pour rendre justice aux officiers du
ministère de la Famille, je me dois de souligner l'extrême
diligence dont ils ont fait preuve et le surcroît de travail qu'ils se
sont imposé pour accomplir un rendement remarquable.
M. SAINT-GERMAIN: Disons que je ne veux absolument pas faire
porter le blâme par les hauts officiers du ministère, croyez-m'en,
je ne doute pas que ces gens-là aient été
surchargés d'ouvrage, c'est beaucoup plus une question d'administration,
je pense bien, que la faute est imputable à ceux qui sont en place
actuellement au niveau du ministère. Si le dépliant de langue
anglaise avait été prêt en même temps que le
dépliant de langue française, est-ce que les deux auraient
été mis à la poste en même temps?
M. CLOUTIER: Si le dépliant anglais avait
été prêt en même temps, je pense bien que nous
l'aurions inclus dans l'enveloppe et je ne vois pas de raison pour que nous
l'ayons envoyé séparément.
M. LEVESQUE (Laurier): Je voudrais qu'on souligne ici à
quel point il y a des gens qui défendent admirablement notre
minorité de langue anglaise, ce qui est parfait. Et la loi, je crois,
nous oblige, dans des cas de publication comme celle-là à servir
nos citoyens de langue anglaise, comme nos citoyens de langue française.
Et je trouve la chose d'autant plus admirable, qu'on le fait ici, (et
j'espère bien que si un journaliste fonctionne ici, il le soulignera
parce que ça pourrait servir peut-être au fédéral,
où la même loi est sensée être appliquée mais
où, en général, 9 fois sur 10, il arrive de l'anglais tout
seul, puis, 6 mois après, du français ). Il ne serait
peut-être pas mauvais qu'on le rappelle. Parce que, comme
Québécois, moi, je me sens un peu gêné de publier
que l'on est là, faisant des grands efforts que je trouve
compréhensibles pour respecter notre minorité du Québec au
point de vue linguistique. Il ne serait pas mauvais de souligner à quel
point on s'en préoccupe ici; pendant que, dans une autre juridiction,
où, théoriquement, on paye des taxes, aussi, c'est le cadet de
leurs soucis, trop souvent et ils peuvent courir et se chercher des gens pour
le défendre notre problème de minorité. Il y a aussi des
minorités dans d'autres coins du pays. Je voudrais, quand même,
qu'on ne débalance pas le tableau en oubliant complètement que
c'est d'autant plus admirable qu'on ait tant de gens qui défendent la
minorité dans le Québec, alors qu'il n'y a pas grand monde pour
défendre celle qui est notre prolongement à nous dans le reste du
pays.
M. LE PRESIDENT: Alors, étant donné qu'on ne
défend pas les crédits de la commission Laurandeau-Dunton, nous
allons passer à l'article 4.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais sur l'administration des
allocations familiales j'écoutais ce que le ministre a dit sur le
sujet il y a $88 millions d'impliqués cette année.
M. CLOUTIER: $88 millions pour une année de douze
mois.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
M. CLOUTIER: Cette année, c'est $57 millions.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais sur une année de douze mois,
il y a $88 millions, ce qui est une addition évidemment d'un tiers,
à peu près, grosso modo...
M. CLOUTIER: Exact.
M. LEVESQUE (Laurier): Au budget du ministère. Qui va
l'administrer? Si je regarde les chiffres des tableaux que le ministère
a dans son rapport annuel, il y a à peu près, grosso modo, 2
millions d'enfants qui peuvent être impliqués, un peu plus, un peu
moins, dans les mêmes catégories d'âge.
M. CLOUTIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est la section qui va administrer
les allocations familiales?
M. CLOUTIER: C'est un service qui sera formé...
M. LEVESQUE (Laurier): Il y aura un service
spécifique?
M. CLOUTIER: Un service spécifique sera formé,
définitivement, vers la fin de juillet. Il y aura environ 30 ou 40
personnes.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il s'agit d'un service ou d'une
direction?
M. CLOUTIER: Il est possible que ce soit une direction.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce n'est pas décidé
encore?
M. CLOUTIER: Ce n'est pas encore décidé.
M. LEVESQUE (Laurier): De toute façon, ce sera dans le
ministère et pas à la commission?
M. CLOUTIER: Dans le ministère de la Famille, pas à
la commission.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord. Mais, pour l'instant, on se
demande si cela sera un service ou une direction générale.
M. CLOUTIER: Cela fera l'objet de discussions à
l'intérieur du ministère, mais il est possible que cela fasse
l'objet d'une direction spéciale.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, pour l'instant le ministre
parlait tout à l'heure de 700,000 chèques environ qui sont
prêts à partir.
M. CLOUTIER: 729,000 chèques.
M. LEVESQUE (Laurier): Et, forcément, il y a aussi la
préparation des chèques du mois de décembre. En attendant
que le service ou la direction soit mis sur pied, à quel groupe est
confié ce travail, dans le ministère?
M. CLOUTIER: C'est au service administratif.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah, c'est l'administration?
M. CLOUTIER: C'est le service administratif, actuellement, avec
le concours de SMA, dont on a parlé à propos des consultants
à l'occasion de l'article 1-2- services professionnels.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, ça n'a été
donné ni à la commission, ni au service spécialisé,
mais à l'administration et aux consultants?
M. CLOUTIER: A l'administration, il y a eu 33 employés du
ministère, et nous avons 61 étudiants jusqu'à la fin du
mois d'août qui vont travailler.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah bon! Donc, il y aura une
décision administrative pendant l'été?
M. CLOUTIER: Pendant l'été.
M. MICHAUD: Mais actuellement, c'est la société de
mathématiques appliquées?
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jeanne-Mance.
M. BRISSON: Par combien se totalisent ces 729,000 chèques?
Cela forme un montant de combien environ?
M. CLOUTIER: Il y avait $88 millions pour une année
complète. Nous couvrons deux mois. Alors, un calcul rapide de mes
officiers donne une somme de $12,500,000.
M. BRISSON: Quelquefois, il y a des écarts entre les
prévisions budgétaires et ce que ça coûte.
M. CLOUTIER: Oui, il peut y avoir des écarts, mais disons
que ces deux mois-là représentent $12,500,000.
M. BRISSON: Les chiffres que vous nous donnez sont basés
sur les prévisions budgétaires?
M. CLOUTIER: C'est basé sur les prévisions qu'on a
là-dedans.
M. BRISSON: Et pas sur le total que vous avez fait des 729,000
chèques. Quelquefois, ça se totalise.
M. CLOUTIER: Bien, il nous reste encore des chèques
à venir. Nous calculons qu'il y a environ 800,000 familles qui doivent
retirer des allocations familiales.
M. BRISSON: C'est pour ça. Je voulais confondre les
chiffres de M. Dozois.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4 -Commission des
allocations sociales du Québec. Article 4-1 Traitements.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 4. c'est la commission des
allocations sociales du Québec. 17 - Traitements. Est-ce qu'on pourrait
corriger les chiffres? Parce qu'il doit y avoir une erreur là aussi.
M. CLOUTIER: Il y avait 19 au lieu de 17, l'an dernier.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, on a réduit de 2, ce qui
explique les chiffres.
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on peut poser quelques questions
rapides? Qui sont les commissaires actuellement, ce sont les mêmes?
M. CLOUTIER: Ce sont les mêmes. Il y a M. Bouchard, qui est
président de la commission, il y a M. O'Malley, M. Bouchard, M.
Ber-nier, commissaire, le Dr Gérard Lemieux, M. McDonald,
vice-président, M. O'Malley, vice-président associé.
M. LEVESQUE (Laurier): Et les autres? M. CLOUTIER: C'est
tout.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a eu des changements de
traitements?
M. CLOUTIER: M. O'Malley a eu une augmentation de $1,000. Son
salaire est maintenant de $16,000 à compter du 1er janvier 1966.
M. LEVESQUE (Laurier): Qui est le président?
M. CLOUTIER: M. Bouchard est le président.
M. LEVESQUE: Quel est son traitement? M. CLOUTIER: M. Bouchard,
$19,000.
M. LEVESQUE (Laurier): $19,000. $16,000 ou $17,000?
M. CLOUTIER: M. O'Malley, $16,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Et les commissaires?
M. CLOUTIER: M. Bernier, commissaire, $15,000, M. Macdonald,
vice-président, $16,000, Dr Gérard Lemieux, commissaire,
$15,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Qui est le secrétaire?
M. CLOUTIER: Le secrétaire de la commission est M. Marcel
Lemieux.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, article 1. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
4-1?
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2, «
Frais de voyage ». Article 3, « Frais de bureau ».
M. LEVESQUE (Laurier): Avant d'adopter l'article au complet,
est-ce que je pourrais poser au ministre deux ou trois questions qui
découlent évidemment du rapport Boucher? Evidemment, il y a la
loi d'aide sociale qui va venir. Là on vient de spécifier que les
allocations familiales seront dans le ministère, sont déjà
dans le ministère et vont rester dans le ministère. En fonction
de ces changements, est-ce que l'intention du ministère est de
réaliser une des recommandations du rapport Boucher, et je la simplifie,
mais qui équivalait quand même à recommander l'abolition de
la Com-
mission des allocations sociales sous sa forme en tout cas,
adjudicatrice actuelle?
M. CLOUTIER: Oui, c'est exact. L'abolition sous sa forme
actuelle, sa forme d'adjudication, et transfert de cette commission en un
tribunal d'appel.
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, une espèce de
défenseur du peuple?
M. CLOUTIER: C'est ça!
M. LEVESQUE (Laurier): ... si on veut, du côté
social, qui pourrait être un rôle...
M. CLOUTIER: Où les assistés sociaux...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais l'adjudication, aussitôt que
possible reviendra au ministère?
M. CLOUTIER: Au ministère de la Famille.
M. LEVESQUE (Laurier): Parce qu'il y a quand même une chose
qu'il faut souligner, c'est que toutes les allocations, par catégories
en particulier, sont traditionnellement adjugées de Québec
uniquement et nous apprenions, hier, que les services d'assistance à
domicile, via les bureaux locaux régionaux, enfin, peu importe le
développement que cela doit continuer à prendre, ont repris les
services d'enquêtes dans tous les cas, y compris les cas qui concernent
ces allocations par catégories. Il est évident que le vieux
marchage sur les pieds, qui était de plus en plus visible ces
dernières années et qui paralysait, je crois, la modernisation du
ministère et dont la commission, peu importe les mérites
individuels de ses membres, est quand même un des exemples les plus
frappants, c'est déjà en train de se résorber, puisque les
enquêtes sont faites par le ministère. Alors il n'y a plus de
raisons, sauf pour le temps de mettre les structures en place, de garder la
commission dans son état actuel. Le ministère est donc bien
décidé à réaliser l'abolition de cette
espèce de rôle d'instrument extérieur.
M. CLOUTIER: C'est exact!
M. LEVESQUE (Laurier): Le plus vite possible!
M. MICHAUD: Mais, actuellement...
M. LEVESQUE (Laurier): Juste une secon- de. Est-ce que le
ministre pourrait donner une date approximative, ou enfin dire à quel
moment cela pourrait se réaliser? Parce que évidemment, cela fait
déjà deux ou trois ans que...
M. CLOUTIER: Avec la mise en application de la nouvelle loi.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, cela suivrait...
M. CLOUTIER: Cela s'enchaînerait avec la nouvelle loi
d'aide sociale.
M. LEVESQUE (Laurier): La mise en marche de la nouvelle loi.
Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. LE PRESIDENT: Le député de Gouin.
M. MICHAUD: Mais actuellement, la commission fait fonction de
tribunal d'appel?
M. CLOUTIER: Actuellement, la commission remplit...
M. MICHAUD: Non. M. LEVESQUE (Laurier): Non, non.
M. CLOUTIER: La commission a le pouvoir d'adjudication dans le
moment.
M. MICHAUD: Nous pouvons faire appel à elle, mais...
M. BEAUPRE: Mais non comme telle. Lorsqu'il y a un appel, elle
réétudie le dossier.
M. CLOUTIER: C'est ça! Elle n'existe pas actuellement
exclusivement comme tribunal d'appel. C'est un rôle qu'elle peut jouer
à l'occasion, comme le dit le député...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais elle deviendrait le recours possible
pour les assistés sociaux?
M. CLOUTIER: Dans la nouvelle législation, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais elle n'aurait pas aucun rôle de
distribution ou d'adjudication...
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5.
M. LEVESQUE (Laurier): Vu qu'il s'agit d'un très vaste
domaine, évidemment le crédit le prouve pour ne pas
perdre de temps, est-ce que le ministre pourrait nous donner, s'il le veut
bien, des indications sur la politique du côté de l'enfance, les
nouveautés qu'il peut prévoir, le développement vers
lequel il peut se diriger?
M. CLOUTIER: Il y a eu d'abord l'abolition de la contribution
municipale, l'ex-ministre est au courant, il avait eu l'occasion de travailler
sur cet article, cela s'est réalisé dans le courant de
l'exercice. Il y a ce que j'ai énoncé publiquement lors d'une
rencontre au congrès de l'enfance exceptionnelle, il y a la reconversion
des institutions traditionnelles, les orphelinats traditionnels.
M. CLOUTIER: Il y en a, disons, de mémoire, une
cinquantaine qui seront converties soit en institutions de transition ou du
moins en institutions spécialisées. Il y a la mise en place d'un
système à budget ça, c'est du coté financier au
lieu d'un système à per diem. Je pense que ce
système-là donnera beaucoup plus satisfaction aux institutions et
au ministère, parce que cela correspond beaucoup plus à la
réalité, cela permet un meilleur dialogue et une meilleure
compréhension entre l'institution et le ministère.
Nous avons fait, également, dans le domaine de l'enfance, une
campagne de promotion, à Montréal et à Québec, et
les résultats ont été assez probants. Le ministre d'Etat
à la Famille a participé de très près à la
campagne d'adoption de Québec. J'ai participé moi-même
à celle de Montréal, et les résultats sont très
encourageants. Dans les secteurs de l'enfance, il va y avoir, en plus de cela,
ce que j'ai mentionné lors de l'étude des crédits du
ministère de la Santé, la publication incessante du Livre blanc
sur l'enfance exceptionnelle. Il y a eu nos politiques conjointes entre le
ministère de la Famille et le ministère de l'Education, entre le
ministère de la Famille et le ministère de la Santé.
Alors, je pense que ce sont les...
M. BEAUPRE; Entre le ministère de la Famille et le
ministère de l'Education, quelle sorte d'entente?
M. CLOUTIER: Bien, pour l'intégration de l'enseignement
qui est donné à ces classes d'en- fants exceptionnels,
l'intégration au domaine de l'éducation. Mais dans les
régionales...
M. BEAUPRE: Est-ce qu'il y a des ententes
déjà?...
M. CLOUTIER: Des ententes existent actuellement. Cette
année, il y en a eu, entre autres, une régionale que le
député connaît bien, celle de Jean-Talon. Je ne sais pas si
son comté est dans ce secteur.
M. BEAUPRE: C'est le voisin. Est-ce qu'il y a une entente?
M. CLOUTIER: Oui.
M. BEAUPRE: Dans quel sens?
M. CLOUTIER: Il y a des cours dispensés par les
régionales avec leur personnel spécialisé, justement
à ces enfants qui sont dans des institutions. Il y a eu même des
classes de demi-voyants, il y a eu des classes pour d'autres, des classes
d'aveugles aussi.
M. BEAUPRE: Et les subventions sont fournies par le
ministère de la Famille et du Bien-Etre aux commissions scolaires?
M. CLOUTIER: Après entente avecles commissions scolaires,
les frais sont assumés par le ministère de l'Education. Mes
officiers m'informent que les subventions sont données aux parents au
lieu d'être données...
M. BEAUPRE; Est-ce que cela serait généralisé
à l'avenir?
M. CLOUTIER: Bien, disons que c'est une façon d'attacher
la subvention à l'enfant au lieu de l'attacher à l'institution,
dans le cas des enfants exceptionnels.
M. BEAUPRE; Ce sont des enfants exceptionnels qui sont sous la
surveillance ou la responsabilité d'agences sociales?
M. CLOUTIER: Oui, ils ont été placés en
institution par des agences sociales. Alors l'Education les prend pour
l'éducation. Ce qui concerne leur bien-être, leur séjour en
institution, reste la responsabilité du ministère de la Famille
et du Bien-être, une autre direction générale de
l'enfance.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Marguerite-Bourgeoys.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne veux pas interrompre le ministre au
milieu de son exposé général mais j'aimerais poser une
question ici. On sait qu'il y a des enfants exceptionnels qui ne sont pas
acceptés dans les institutions de bien-être social ou dans les
écoles de protection et qui ne sont pas non plus des cas d'institutions
psychiatriques. Je pense, en particulier, aux arriérés
mentaux.
Est-ce que le ministère du Bien-être prévoit
à l'heure actuelle la construction d'institutions pour recevoir ces
enfants? Vraiment, et je tiens l'information de personnes qui travaillent
à la cour du Bien-être social, il semblerait que, justement
à cause du manque de surveillance, il arrive que ces
arriérés mentaux constituent des cas de délinquance assez
considérables et qu'il n'y a pas d'endroit pour les recevoir à
l'heure actuelle.
M. CLOUTIER: Actuellement, des études ont
été faites. Nous avons la reconversion d'institutions dont j'ai
parlé tout à l'heure, la reconversion d'institutions,
d'orphelinats traditionnels. C'est une des étapes que franchira le
ministère de la Famille pour disposer d'institutions qui existent
déjà. Dans cette optique-là, un projet pilote est
actuellement en marche et qui se réalisera bientôt. C'est à
Trois-Rivières, une institution appelée, Ville-Joie du Rosaire,
qui va pouvoir grouper 350 enfants, garçons et filles, de zéro
à 18 ans, qui seront admis dans des unités sous forme de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors est-ce qu'on recevra les
arriérés mentaux dans ces institutions? C'est ce qui
m'intéresse, parce que je sais qu'à l'heure actuelle...
M. CLOUTIER: Oui, c'est une institution
spécialisée.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour les arriérés
mentaux?
M. CLOUTIER: Il y a des institutions qui se spécialisent
pour tel groupe d'âge. J'en ai visité quelques-unes, entre autres,
Val du Lac, à Sherbrooke. Il y avait l'institut Notre-Dame de l'enfant,
à Sherbrooke, et j'ai visité l'institut Monseigneur Guay à
Lauzon. Ce sont toutes des institutions qui se spécialisent...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CLOUTIER: ... dans l'éducation des
arriérés mentaux gardables et entraînables.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, de façon
générale, sur le problème de l'enfance exceptionnelle,
parce qu'on va évidemment avoir des questions à poser sur
les articles spécifiques pour tout ce domaine-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, on en aura tout à l'heure.
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a une chose que je voudrais savoir,
si on me permet, dès le départ, puisque c'est quand même
grosso modo en bonne partie des exceptionnels qui sont concernés dans
l'article budgétaire dont on parle. Le ministre a annoncé un
Livre blanc sur le problème de l'enfance exceptionnelle. Il devrait
paraître bientôt j'espère.
M. CLOUTIER: Disons, d'ici la fin de juin ou au début de
juillet.
M. LEVESQUE (Laurier): Je sais qu'il y a eu dès le
début, (enfin pour autant que mes souvenirs soient fidèles, ils
sont assez courts, mais fidèles), il y a eu dès le début
à décompartimenter, à briser les vieux isolements entre
les ministères avant de mettre au point une vue d'ensemble dans ce
domaine. Parce que forcément, sur beaucoup de points, les
ministères sont portés à se renvoyer la balle. Mais
j'espère que le Livre blanc, quand il viendra, donnera
l'énoncé d'une politique qu'on n'a jamais eue dans Québec.
On n'a jamais eu de politique, et cela, je trouve que c'est un des crimes
permanents de la société québécoise. Le temps
où j'ai eu l'occasion de voir, si peu que ce soit ce que l'on fait
ce qui revient à dire, ce qu'on ne fait pas dans le
domaine des exceptionnels, donne un sentiment d'urgence qui est quelque chose
qu'il faudrait dramatiser. Cela rejoint un peu ce qu'on disait au ministre,
hier, à propos de la difficulté d'être ministre à
temps partiel dans un domaine comme celui-là. Seulement dans le domaine
des exceptionnels, il y a véritablement un crime de notre
société au point de vue négligence, au point de vue, par
exemple, de ce cercle vicieux qu'il y a entre les ressources et le personnel
qualifié. On n'a jamais assez de ressources! Ça, c'est le jargon
traditionnel des institutions, des endroits bon Dieu! où on s'occuperait
de ces enfants-là. D'un autre côté, même si on
bâtissait quand on arriverait aux immobilisations, on verrait qu'on ne
bâtit pas bien fort. Et, d'un autre côté, quand même
on bâtirait, où est le personnel convenable pour s'occuper de ces
enfants-là? Alors que dans tous les coins de la province, il en
traîne partout] Si on est député, on se fait demander:
«Où vais-je placer mon enfant? Y a-t-il de la place au Mont
Providen-
ce? » Là, on cogne au ministère de la
Santé. « Y a-t-il de la place ailleurs? » Là, on
cogne au ministère du Bien-être. De toute façon, il n'y a
jamais de place nulle part, il n'y a jamais personne qui s'en occupe de
façon convenable...
M. CROISETIERE: Il n'y a pas de place.
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a quelque chose d'urgent ici. Parce
que les enfants qu'ils soient abandonnés et un abandonné
devient assez rapidement un exceptionnel si on ne s'en occupe pas et
qu'ils soient exceptionnels, comme il y en a par milliers dans le
Québec, il n'y a jamais eu chez nous cet espèce de sentiment
d'urgence devant ce fait qu'on peut risquer chaque fois de gaspiller quelqu'un
qui serait récupérable. Quand on le prend à un âge
assez tendre, comme certains pays civilisés le font, on a une chance
d'en faire un citoyen, un être humain qui sera utile dans la
société et qui ne sera pas une espèce de légume
vivant. Or ce sentiment d'urgence-là, d'être d'abord
indigné et honteux de ce qu'on n'a pas fait dans le Québec, il
n'est pas créé actuellement. Le danger des Livres blancs, c'est
qu'on a l'impression qu'on a fini son travail quand on a publié un Livre
blanc et je ne parle pas au ministre, je veux dire, c'est traditionnel
on a un beau Livre blanc qui énonce, je l'espère, un
politique potable, mais on n'a créé ni le sentiment d'urgence par
rapport à ce qui manque, ni surtout ce besoin absolument massif de
personnel convenable et bien payé. Il faut s'en occuper, parce que cela
peut rester longtemps sur les tablettes comme Livre blanc, à ramasser de
la poussière. S'il n'y a pas vraiment une espèce
d'opération de commandos qui se fait du côté de l'enfance,
en particulier de l'enfance exceptionnelle dans le Québec, je crois
qu'on aura beau parler de projet pilote, (ce qui est souvent une autre
façon aussi de dire qu'on retarde une politique intensive et rapide)
où, on risque de faire des erreurs mais où, en tous cas, on
dramatise rapidement un besoin qui hélàs, traîne parmi nos
négligences collectives les plus impardonnables.
M. LEVESQUE (Laurier): Là-dessus, quand le Libre blanc
paraîtra je sais que le ministre a répété,
enfin, il a dit à sa façon, au congrès de l'enfance
exceptionnelle, à quel point c'était un problème dont il
ne suffisait pas de parler, mais sur lequel il fallait agir j'espère,
pour corriger cette négligence atroce dont tous les gouvernements
antérieurs et, jusqu'ici, depuis un an je crois, le gouvernement actuel
d'après le rythme adopté sont coupables vis-à-vis de cet
ensemble des enfants abandonnés et exceptionnels dans la population, que
vraiment on va avoir l'impression pendant un certain temps, le ministre en
tête, que tout le ministère se mobilise pour réaliser une
politique et que ça ne restera pas seulement un Livre blanc sur dix ans
ou sur vingt ans.
M. CLOUTIER: Non. Avec mes officiers, dans les deux
ministères, à la Santé et au Bien-Etre social, nous
étions d'accord pour en faire une priorité dès la parution
du Livre blanc, pour faire de ce domaine de l'enfance exceptionnelle la
priorité numéro un des deux ministères. Dans cette
optique-là, il nous faudra également une législation et
nous songeons à entreprendre...
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a toutes sortes de morceaux.
M. CLOUTIER: ... dès cet automne l'élaboration
d'une loi de l'enfance, une loi qui unifierait tout ce dont nous disposons
actuellement et sur quoi nous appuyer...
M. LEVESQUE (Laurier): Une sorte de code de l'enfance.
M. CLOUTIER: Oui, un code de l'enfance, comme on le fait dans
d'autres secteurs. Et on pourrait se servir de ce Livre blanc, qui est tout de
même un document de base important. Nous pourrions utiliser
également d'autres travaux qui ont été faits dans d'autres
ministères, comme celui du rapport Parent, dans ce domaine de l'enfance
exceptionnelle.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, si on me permet, tant mieux, mais
est-ce que le ministre est d'accord aussi que toute législation peut
rester un beau texte inutile, s'il n'y a pas une préoccupation
très intense pour le personnel qui manque et les ressources qui
manquent.
M. CLOUTIER: La législation, c'est un des
éléments. Mais, concrètement, il faut que ça se
traduise par la mise en place de ces institutions, de ces malsons. Il n'y aura
pas seulement des reconversions, il y a actuellement, sous étude, des
projets nouveaux, des ressources qu'il faut créer, parce que le
député de Laurier sait, par son exposé...
M. LEVESQUE (Laurier): D'ailleurs, tous les députés
le savent aussi.
M. CLOUTIER: Oui, parce que tous les députés ont eu
certainement des demandes. Moi,
comme député, j'en ai reçu
énormément, et comme ministre également, et on sait que
les ressources sont très mal réparties sur le territoire du
Québec Il y a des régions qui en sont complètement
dépourvues. Il est important que ces ressources-là soient
implantées dans toutes les régions de la province, afin que tout
ne soit pas centralisé dans des institutions comme Mont Providence,
où il y a déjà trop d'enfants, si de fait, on prend la
capacité de cette maison. Cela soulagerait cette maison de
Montréal, qui, actuellement, reçoit des enfants de toutes les
parties de la province...
M. LEVESQUE (Laurier): Quand elle les reçoit!
M. CLOUTIER: Oui, actuellement il y a une liste d'attente.
MME KIRKLAND-CASGRA1N: Justement, sur ce point, c'est la raison
pour laquelle j'attire l'attention du ministre sur l'importance de s'occuper de
ces enfants-là. A Mont Providence, je suis au courant qu'il y a une
liste d'attente de 800 à 900 cas. Alors, en l'occurence, si
l'information qu'on m'a donnée est exacte...
M. CLOUTIER: C'est encore plus que cela!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est encore plus élevé,
parce que ça fait à peu près un mois qu'on m'a
donné ces chiffres-là. Il est bien clair que je suis
portée à partager l'inquiétude du député de
Laurier. Sans vouloir blâmer un gouvernement plus qu'un autre, on doit
les blâmer tous, d'après moi, parce que, pendant tant
d'années, dans la province de Québec, on n'a rien fait pour ces
enfants-là. On a laissé le problème à ces
organismes sociaux, toujours en prétextant que la portion d'enfants de
cette classe-là était trop minime pour pouvoir justifier les
dépenses. Mais, justement, je pense que c'est rendu à un point
où la situation s'est tellement aggravée, on a été
tellement négligeant, qu'on aura à dépenser de plus en
plus, si on ne s'en occupe pas.
M. CLOUTIER: Si on parle en termes d'argent, à part toutes
les autres considérations, cela représente un investissement
important pour la province. Je pense que la différence est très
considérable entre un enfant qu'on aura pu récupérer,
réadapter, entraîner, qui sera capable de travailler soit en
atelier protégé ou sur le marché du travail, et l'enfant
qui va passer sa vie en institution. J'ai été en mesure de voir
des dossiers et des chiffres qui sont compilés actuellement à
l'hôpital des Laurentides, c'est dans le domaine de la psychiatrie pour
adultes. Ces chiffres-là m'ont fort impressionné.
On y donnait des tableaux où on mettait d'une part les salaires
qui sont actuellement gagnés par ces personnes qui sont sur le
marché du travail ou en atelier protégé, avec les taxes
que ces personnes rapportent à la province. Or, au lieu d'être un
passif pour la province, actuellement, ils sont un actif parce qu'ils
rapportent. Je pense que, du point de vue personnel il y a certainement plus de
satisfaction pour ces gens à participer à la vie
économique et à la vie sociale.
Pour terminer ces observations en ce qui concerne les ressources
à créer, nous avons actuellement huit projets bien précis
qui sont en voie de développement. Il y en a un dans la Beauce, dont
vous avez peut-être pris connaissance dernièrement. Une
souscription y a été faite dans toute la région...
M. LEVESQUE (Laurier): De qui est partie l'initiative des
parents?
M. CLOUTIER: Du docteur Victor Cloutier.
Il y avait un objectif de $135,000 et je pense que la souscription a
atteint $160,000 et peut-être plus. Alors, ça démontre
réellement l'intérêt que les communautés locales, la
municipalité, les groupements sociaux attachent à ce
problème des ressources. C'est un succès qui vaut la peine
d'être souligné et je pense que d'autres régions de la
province devraient imiter cette participation des gens à la
création de ces ressources.
Il y a un projet à Chicoutimi, Alma, Rimouski,
Saint-Jean-d'Iberville, Rouyn-Noranda, Amos, Beauharnois. Cela, c'est dans le
secteur bien-être, mais il y en a également du côté
de la santé. Entre autres projets, le ministère de la
Santé s'est porté acquéreur, l'année
dernière d'une institution pour les enfants à Joliette.
Saint-Georges de Joliette. Cette institution sera convertie en un centre de
psychiatrie infantile pour recevoir de ces enfants éducables.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un cas qui m'intéresse parce
que j'y ai peut-être été mêlée de plus
près, c'est celui de Lakeshore.
Il y a là une institution pour les enfants exceptionnels,
où on a de la difficulté à obtenir les sommes
nécessaires pour faire entrer les enfants dans ce qu'ils appellent les
«work shops » une fois qu'ils seront sortis de l'école
où ils ont appris, à l'école secondaire. Est-ce que
justement on va installer des « work shops »? Parce que je pense
qu'il faut admettre qu'à cause de la population qui est plus
élevée à
Montréal, 11 y a un plus grand nombre d'enfants exceptionnels
dans la région de Montréal.
M. CLOUTIER: Les « work shops », si je comprends
bien...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors...
M. CLOUTIER: ... c'est la signification d'atelier...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... de travail.
M. CLOUTIER: ... Je sais qu'au niveau de la psychiatrie des
adultes la formule est beaucoup plus développée qu'au niveau de
la psychiatrie infantile. Là où ils peuvent accéder au
marché du travail à un âge ou normalement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Après l'école secondaire,
justement.
M. CLOUTIER: ... après l'école secondaire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai visité une institution de ce
genre-là à Winnipeg et c'était vraiment extraordinaire de
voir ce que ces enfants qui avaient fini à l'école secondaire
pouvaient fabriquer et, justement, rapportaient à la province. Je suis
d'accord avec vous. Maintenant, je ne connais pas le centre que vous avez
mentionné dans les Laurentides, mais je pense que...
M. CLOUTIER: L'hôpital de l'Annonciation des Laurentides,
mais c'est l'hôpital psychiatrique pour les adultes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Moi, je pense qu'il serait bien important
d'avoir un centre de ce genre-là à Montréal pour recevoir
les enfants qui sortent des écoles secondaires.
M. CLOUTIER: Oui, c'est justement le prolongement de cette action
dans le domaine de la psychiatrie infantile...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CLOUTIER: ... une fois qu'on a récupéré
et entraîné ces enfants-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'accord.
M. CLOUTIER: ... il faut qu'ils débouchent quelque
part.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'accord, parce qu'autrement ils peuvent
perdre, on les a récupérés et puis...
M. CLOUTIER: S'ils ne peuvent pas déboucher sur le
marché du travail, bien il faut les faire déboucher en atelier
protégé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CLOUTIER: D'ailleurs, dans des institutions telles que
Val-du-Lac, à Sherbrooke, et Doria, que je n'ai pas eu l'avantage de
visiter encore, on retrouve également cette formule d'introduction
d'initiation pratique au travail.
M. LE PRESIDENT: Alors, 5.
M. LEVESQUE (Laurier): S'il y a d'autres questions
générales, parce qu'après évidemment, il y a
à boire et à manger dans les sous-articles.
M. LE PRESIDENT: Le député de Huntingdon.
M. FRASER: L'institut de Doria à Franklin-town, c'est un
peu l'autre côté de la médaille. Les instituteurs sont
payés à un salaire moindre que les instituteurs de l'enseignement
public.
Cela peut faire presque $1,000 de différence dans certains cas.
Je veux savoir si le ministre est au courant de cette affaire et s'il veut
faire quelque chose pour rémédier aux salaires donnés dans
ces institutions, qui sont à peu près au niveau de l'enseignement
public?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas compris la comparaison. Est-ce que le
député compare les salaires à ceux donnés dans le
domaine de la commission scolaire?
M. FRASER: The teachers that work in the institute
Doréa...
M. CLOUTIER: Yes?
M. FRASER: ... are paid a salary much lower than in public
teaching, in teaching in a school.
M. CLOUTIER: Bien, il peut exister certaines disparités,
mais...
M. FRASER: They are doing a very difficult work and a very
difficult job. So I feel that they should be paid a salary at least...
M. CLOUTIER: Oui, mais est-ce que...
M. FRASER: ... comparable to the ones that are teaching in public
schools.
M. CLOUTIER: Est-ce que le député compare des
fonctions équivalentes, une compétence égale dans
l'institution Doréa et dans...?
M. FRASER: Je ne suis pas au courant de cela, je n'ai pu faire la
comparaison, je n'ai jamais eu leurs qualifications et tout cela, je n'ai donc
pas comparé, non. Mais je sais qu'ils travaillent avec les enfants,
essayant de leur enseigner quelque chose; et, dans certains cas, ils
reçoivent un salaire de $1,000 de moins que ce qu'ils pourraient avoir,
si j'ai bien compris, dans l'enseignement public
M. CLOUTIER: Bien, le ministère de la Famille, dans ses
institutions, veut en arriver le plus tôt possible si on ne l'a
pas atteinte encore à la parité de salaires. Nous visons
à la parité de salaires. S'il arrive qu'il y ait des cas
individuels, dont le député est conscient, ou si ces
cas-là lui ont été rapportés, bien, il faudrait que
le député nous fasse part de ces cas.
M. FRASER: J'ai eu des plaintes de gens qui travaillent à
cet endroit.
M. CLOUTIER: Est-ce que le député voudrait...
M. FRASER: Ils sont mal payés pour le travail qu'ils ont
à faire.
M. CLOUTIER: Si le député veut bien me les
transmettre personnellement, ces cas-là...
M. FRASER: Si c'est le cas pour Franklin-town, c'est
peut-être le cas dans toutes les institutions d'enseignement?
M. CLOUTIER: Non, ça n'est pas le cas, la politique
générale, c'est la parité de salaires.
Il peut arriver des cas individuels, si le député veut
bien, il me les transmettra...
M. FRASER: Parité avec l'enseignement public?
M. CLOUTIER: Oui, avec l'enseignement dans le domaine de
l'éducation et dans nos maisons.
M. LEVESQUE (Laurier): Parité par fac- teurs, je crois,
selon les compétences, les années d'enseignement, etc.?
M. CLOUTIER: Oui, parce qu'il faut tenir compte que ce sont des
éducateurs spécialisés, il faut tenir compte de leur
spécialisation.
M. BEAUPRE: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: M. Taillon?
M. BEAUPRE: Pas Taillon, Jean-Talon!
M. LE PRESIDENT: Jean-Talon.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre pourrait je crois que
cela devrait venir ici nous expliquer la politique du ministère
vis-à-vis des agences sociales s'occupant particulièrement de
l'enfance? Quand je dis la politique du ministère, c'est celle qui
concerne par exemple la politique des échelles de salaires des diverses
agences, l'approbation des budgets, s'il y a des dates, les modes
d'approbation, les retards malheureux dans bien des cas, l'approbation de
budgets, alors qu'on est déjà en plein milieu de l'année.
Ensuite, la politique générale au sujet des foyers nourriciers
dans une région donnée, par exemple. Est-ce que le
ministère tente de grouper, de confier à une seule agence la
recherche des foyers avec les mêmes critères, afin qu'il n'y ait
pas de surenchère, qu'il n'y ait pas d'exigences différentes,
suivant qu'on vient de telle agence ou de telle autre? Est-ce que cette
politique générale ne devrait pas être
expliquée?
M. CLOUTIER: En ce qui concerne les budgets, cela ne fait pas
beaucoup d'années, je pense que ça fait deux ans que les budgets
d'agences sociales nous sont soumis pour approbation du ministère de la
Famille. C'est la même façon d'approuver le budget d'une agence
que le budget d'une institution. Et, à partir de ce moment-là,
l'agence sociale doit s'en tenir à son budget. C'est ce qui nous permet
également, de donner des directives en ce qui concerne les salaires.
Nous ne pouvons pas approuver des budgets sans avoir droit de regard sur ce
qu'il y a à l'intérieur du budget, publier des directives et des
normes concernant les salaires, concernant les principales dépenses,
dépenses d'administration, frais de voyage. Et les agences sociales
doivent s'en tenir au budget approuvé par le ministère de la
Famille.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre est au courant que, par
exemple je vais prendre
une région que je connais mieux que les autres, une oeuvre que je
connais mieux que les autres également, disons la région de
Québec, et deuxièmement, la Sauvegarde de l'enfance. Est-ce que
le ministre est au courant que certains budgets ne sont approuvés que
plusieurs mois après le commencement de l'année fiscale? La
Sauvegarde de l'enfance a vu son budget étudié la semaine
passée par le Conseil central des oeuvres, avec des représentants
du ministère. Alors que le budget commençait le 1er mars ou le
1er avril.
M. CLOUTIER: Cette année?
M. BEAUPRE: Cela veut dire qu'on avait déjà
engagé du personnel, lequel fut refusé lors de l'étude du
budget. Par conséquent, on est pris entre deux chaises: d'avoir
engagé quelqu'un sur des prévisions budgétaires non
approuvées, et maintenant, se faire dire: « Bien laissez tomber
». Et ce n'est pas possible avec la surenchère qu'on connaît
et la difficulté de recrutement que l'on a!
Deuxièmement, le ministre sait-il que du fait que le Conseil
central des oeuvres, par exemple, dans une région comme Québec,
se croit un droit de véto ou un droit de regard sur certaines agences?
Est-ce qu'il sait que c'est un mécanisme très lourd qui nuit, je
crois, dans certains cas, à des oeuvres dont le champ d'action est
très bien délimité, s'il ne l'était pas autrefois,
alors que le Conseil central des oeuvres est intervenu pour dire: On va vous
aider à mettre de l'ordre? Est-ce que sa politique vis-à-vis le
Conseil central des oeuvres, est en train d'évoluer, pour tranquillement
lui assigner un rôle, qui soit vraiment à l'avantage du bien
commun, et non pas simplement un rôle de chien de garde qui appartient au
ministère, ou un rôle de directive ou de surveillance qui
appartient également au ministère et non pas au Conseil central
des oeuvres qui a peu à dire dans ce cas?
M. CLOUTIER: Oui, cette contrainte appelez-la une
contrainte, tout contrôle est une contrainte exercée par le
Conseil des oeuvres à l'endroit de la Sauvegarde de l'enfance, qu'elle
soit exercée par le Conseil des oeuvres ou par le ministère de la
Famille, il y aura contrôle quand même. Et à partir du
moment où nous approuvons le budget du Conseil des oeuvres, nous le
contrôlons, nous exerçons un contrôle, et évidemment,
le Conseil des oeuvres à son tour exerce un contrôle sur toutes
les institutions ou tous les organismes qui relèvent de lui.
M. BEAUPRE: Mais est-ce que ce contrôle est encore
nécessaire, s'il l'était autrefois?
M. CLOUTIER: C'est un contrôle financier. Le
ministère de la Famille exerce un contrôle financier. Le
contrôle financier, évidemment, a aussi une répercussion
sur les projets que ces conseils d'oeuvres voudraient mettre de l'avant. Parce
que s'ils ne disposent pas de budgets suffisants, ils ne pourront
peut-être pas entreprendre certains projets ou donner autant d'envergure
à des projets qui existent déjà. Mais c'est une forme de
contrôle qui est nécessaire parce que nous subventionnons les
agences, et il est nécessaire qu'il y ait dans ce domaine une politique
coordonnée. Alors, suivant les disponibilités que nous avons, les
agences qui font approuver leur budget au ministère de la Famille
peuvent, alors, élaborer et mettre en place des politiques. Seulement en
ce qui concerne les salaires le député mentionnait il y a
un instant, qu'ils engageaient du personnel avant l'approbation du budget, eh
bien, je pense, qu'à ce moment-là, s'ils engagent du personnel
avant que le budget ne soit approuvé, ils prennent un risque...
M. BEAUPRE: C'était sur une lettre d'un sous-ministre
disant: Vous avez notre approbation pour l'engagement de tant de personnes. Et,
lorsque le budget a été approuvé par le Conseil central
des oeuvres et M. « X » du ministère, là, on a dit:
« Non. Même si le sous-ministre...
M. CLOUTIER: Est-ce que c'était cette année ou
l'année dernière?
M. BEAUPRE: Cette année, la semaine passée.
M. CLOUTIER: C'est un cas particulier.
M. BEAUPRE: Cela illustre, je crois, une politique à
l'égard de l'enfance qui est la même un peu partout dans la
province. C'est pour ça que j'ai pris un cas que je connaissais mieux.
Ce n'est pas une question de ramener des choses qui concernent...
M. CLOUTIER: Non, mais s'il y a un pro- blème particulier,
je serais heureux...
M. BEAUPRE: Non, mais c'est parce que ça illustre une
politique et je veux savoir si le ministre est au courant et s'il est d'accord
avec cette politique. Alors, je résume. Le Conseil des oeuvres,
autrefois, on lui avait confié la responsabilité de coordonner
les oeuvres de l'enfance dans une région, et, tranquillement, le
ministère a pris ses responsabilités. Il a lui-même
fixé des barèmes, des critères,
de sorte que le Conseil des oeuvres se sent moins nécessaire.
Alors, il intervient encore plus, et très souvent donne peut-être
un coup de pouce ici et là qui le favorise peut-être comme Conseil
des oeuvres mais ne favorise pas nécessairement les oeuvres. Comme dans
l'approbation du budget, on a dit: « Malgré une lettre du
sous-ministre, nous avons annulé l'engagement ». Est-ce que c'est
une politique...
M. CLOUTIER: Bien, disons qu'il est évident cela a
été dit par mes prédécesseurs, et je l'ai
répété moi-même que l'Etat prend de plus en
plus de place dans tout le secteur du Bien-Etre.
M. BEAUPRE: Je suis d'accord que le ministère prenne ses
responsabilités.
M. CLOUTIER: Oui, le ministère prend ses
responsabilités et il n'y a pas de possibilité de coordination
dans le vaste secteur du Bien-être sans que les organismes privés
qui y sont déjà, dialoguent avec le gouvernement. Je pense que
c'est essentiel.
M. BEAUPRE: Surtout avec un Conseil des oeuvres qui était
nécessaire autrefois mais qui l'est devenu moins.
M. CLOUTIER: Bien, il reste qu'on ne peut pas refuser au Conseil
des oeuvres de reconnaître son importance, et l'action qu'il exerce dans
le domaine...
M. BEAUPRE: Pas dans le champ du travail professionnel proprement
dit.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais est-ce qu'il n'y a pas aussi le fait
que nous sommes dans une période là c'est vraiment le cas
de le dire de transition entre un vieux système et un nouveau? Le
vieux système où se sont bâties des carrières
très respectables, c'est normal, un vieux système qui
prétendait que la charité privée etc., avait un rôle
prépondérant, ce qui très évidemment, les
chiffres le prouvent est en train de disparaître. Mais il y a
là un problème d'ajustement qui est extrêmement
épineux parfois entre ces gens du secteur privé qui n'ont plus le
rôle qu'ils avaient mais qui veulent quand même garder un
rôle cherchant encore la définition exacte de ce rôle qu'ils
devraient garder, et que l'Etat de son côté... est obligé
d'établir des contrôles parce que c'est lui qui paie de plus en
plus et le cas des salaires est assez typique.
Je crois qu'on peut référer à une chose bien
simple. Dans certains secteurs, Dieu le sait, on manque de personnel. On
revient toujours à ça, on manque de personnes qualifiées
partout. Est-ce qu'il n'y a pas eu de la part des agences...
M. BEAUPRE: Une surenchère!
M. LEVESQUE (Laurier): ... une espèce de surenchère
qui débalançait complètement toute rationalité dans
les engagements de personnel enfin, on a vu ça dans le scolaire
aussi de façon à ce que nécessairement la mise en
ordre devient pénible à un moment donné? C'est ça.
On en redoute les contrecoups.
M. BEAUPRE: Le ministère a pris des mesures draconiennes
pour qu'elle soit la même partout.
M. CLOUTIER: Cela rejoint la politique du gouvernement dans le
secteur public et parapublic. Il faut qu'il y ait une coordination, alors c'est
au Bien-Etre, c'est à la Santé, c'est à l'Education. Cela
se traduit également dans les budgets des organismes des agences
privées.
M. LEVESQUE (Laurier): Jusqu'à un certain point, beaucoup
de tiraillements viennent du fait que dans le secteur privé beaucoup de
gens cherchent encore quelle est leur raison d'exister ou de continuer à
exister.
M. CLOUTIER: Bien, ce n'est pas seulement dans ce
secteur-là. Dans bien des secteurs on se cherche, on cherche à
revenir à une vocation initiale qui avait peut-être
été détournée momentanément.
M. BEAUPRE: M. le Ministre, si vous me le permettez, au sujet des
foyers nourriciers, est-ce la politique du ministère, dans une
même région, de confier à une même agence ayant des
mêmes critères, la recherche de tels foyers? Il me semble qu'on
devrait les garder longtemps, ces foyers où l'on place un ou deux
enfants. Est-ce qu'on va repenser la politique où si on va s'en tenir
là, je ne sais pas, confiera plusieurs ce soin?
M. CLOUTIER: La politique c'est de centraliser, c'est d'aller
dans le sens, de l'observation que le député vient de dire. J'ai
déclaré récemment que nous voulions
rémunérer plus justement les foyers nourriciers. L'annonce en est
imminente, probablement que, demain, je serai en mesure de faire
connaître publiquement
les nouveaux taux qui seront payés aux foyers nourriciers et qui
sont beaucoup plus près de la réalité. On sait que les
taux n'ont pas changés depuis six ans ou sept ans.
M. BEAUPRE: Mais, dans une même région, les
mêmes critères seront utilisés pour la recherche des
foyers, par des personnes qui sont les mêmes, qui ne feront pas de
surenchère?
M. CLOUTIER: Nous ne sommes pas rendus là actuellement,
mais nous y allons le plus rapidement possible.
M. BEAUPRE: Bon! Alors, c'est l'intention du ministre de...
M. CLOUTIER: C'est l'intention du ministre et de ses
officiers.
M. LEVESQUE (Laurier): Puisque l'on vient de mentionner
ça, nous allons l'éliminer des articles. Pour les foyers
nourriciers, il y a eu une annonce d'augmentation des taux, des tarifs qui sont
payés à ces familles. J'ai reçu, encore récemment,
un rappel de gens, je pense que je l'avais transmis au ministre,...
M. CLOUTIER: C'est ça!
M. LEVESQUE (Laurier): ... dans le cas de la région de
Saint-Jérôme. Le même groupe, évidemment, avec une
insistance encore plus grande, dit: On a lu une annonce et on voudrait savoir
quand cela va s'appliquer. Parce qu'évidemment cela fait peut-être
un an ou un an et demi, peut-être plus d'ailleurs, pour autant que je
sache, que ça mijote. Quand cela va-t-il s'appliquer?
M. CLOUTIER: Un comité d'étude a travaillé
là-dessus et m'a remis récemment un rapport. Ce rapport-là
a été étudié par nos services du ministère
et actuellement, je puis dire que, probablement demain ou d'ici la fin de
semaine, je serai en mesure de faire connaître publiquement les nouveaux
taux.
M. LEVESQUE (Laurier): Et quand s'appliqueraient-ils? Si
l'annonce est faite ces jours-ci, cela s'appliquerait
instantanément?
M. CLOUTIER: A partir du 1er juillet prochain.
M. LEVESQUE (Laurier): A partir du mois prochain. Donc, pour les
foyers nourriciers, l'augmentation, quelle qu'elle soit, on verra les
barèmes quand le ministre l'annoncera. Ils seraient annoncés ces
jours-ci et s'appliqueraient à compter de juillet?
M. CLOUTIER: A compter de juillet.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela va? Est-ce qu'on peut passer aux
articles où est-ce qu'il y a d'autres questions
générales?
M. MICHAUD: Pour une information générale, est-ce
que, compte tenu de l'augmentation naturelle de la population, il y a plus
d'enfants déficients? Est-ce qu'il y a régression ou augmentation
du nombre d'enfants déficients? Est-ce que vous avez des statistiques
là-dessus?
M. CLOUTIER: Voici, à la naissance, d'ailleurs, le
député de d'Arcy-McGee pourra confirmer mon dire, on
récupère beaucoup plus d'enfants déficients. Alors je
pense que c'est un des facteurs qui peuvent peut-être contribuer...
M. LEVESQUE (Laurier): On parlera de la médecine
tantôt!
M. CLOUTIER: Il y a d'autre part la baisse de la natalité.
Je pense que, si on met ensemble ces deux constatations, il est possible qu'il
y ait...
UNE VOIX: Qu'il y en ait moins.
M. CLOUTIER: On dit que 4% de la population scolaire serait
déficiente. C'est un phénomène mondial. Cette statistique
n'estpas...
M. MICHAUD Qui seraient justifiés d'être placés en
institution psychiatrique ou en institution d'Etat.
M. CLOUTIER: Institutions spécialisées.
M. MICHAUD: Je parle, par exemple, des enfants victimes de
paralysie cérébrale et qu'il faut placer absolument.
M. CLOUTIER: Non, ça, ce sont des enfants
déficients. Cela inclut ceux qui...
M. MICHAUD: ... totalement irréparables.
M. CLOUTIER: ... qui ont un quotient intellectuel très
bas. Alors, cela serait compris dans cette proportion de 4% de la population
scolaire.
M. BEAUPRE: Est-ce que parmi les enfants illégitimes, le
taux est le même?
M. CLOUTIER: Le taux de naissance?
M. BEAUPRE: Le taux des déficients parmi les
illégitimes, est-ce qu'il est le même?
UNE VOIX: Meilleur, meilleur.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, pour ceux qui ne sont pas
adoptés, il y a une grosse chance qu'ils deviennent déficients
plus rapidement que n'importe qui.
M. CLOUTIER: C'est là qu'il y a un moment
donné...
M. MICHAUD: ... bien si avec la politique...
M. LEVESQUE (Laurier): Même s'ils sont normaux au
départ...
M. CLOUTIER: ... non, mais avec la politique de les entrer le
plus tôt possible dans les foyers nourriciers, dans une famille normale,
à ce moment-là, on atténue le danger auquel fait allusion
le député de Laurier.
M. LEVESQUE (Laurier): Comme on entre, en fait, dans des causes
spécifiques qui vont revenir dans les articles, est-ce qu'on pourrait
passer aux articles.
M. SAINT-GERMAIN: J'aimerais poser une question qui est
peut-être d'ordre général. Combien y a-t-il d'enfants
illégitimes?
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais cela vient dans les
articles.
M. LE PRESIDENT: Vous allez avoir cela dans les articles.
M. SAINT-GERMAIN: A quel article?
M. LEVESQUE (Laurier): Assistance à l'enfance,
nécessairement. Parce qu'autrement, on va revenir.
M. LE PRESIDENT: Oui, on va discuter les mêmes choses.
Article 5, sous-article 1, traitements.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un autre problème. Le
problème des foyers surveillés. Si vous me trouvez un article, je
pourrai en parler mais il n'en existe pas apparemment dans la province de
Québec à l'heure actuelle, d'après ce qu'on me dit. Pour
les jeunes délinquantes, par exemple, qui sortent d'institutions
après avoir été envoyées là par la cour du
Bien-être social et qui ne peuvent pas retourner chez leurs parents, on
dit qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de foyers surveillés.
Alors, je demande à quel article on peut parler de ce
problème.
M. LEVESQUE (Laurier): Il ne faudrait pas revenir dessus quand on
parlera de protection ou de probation parce que c'est évidemment dans le
même secteur.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je veux tout simplement attirer
l'attention du ministère sur ce fait-là. A l'heure actuelle, je
prends le cas d'une jeune délinquante de moins de 18 ans qui passe
devant la cour du Bien-être social. Elle peut être envoyée
dans une institution. Selon le cas de l'enfant et les besoins de l'enfant, on
peut prévoir sa réhabilitation et la garder. La période
peut varier de quelques mois à trois ans apparemment. Il y a certaines
jeunes délinquantes, qui ont été
réhabilitées jusqu'à un point, mais après, il n'y a
pas de foyers surveillés pour les recevoir, à ce qu'on me dit.
Apparemment, cela crée des problèmes épouvantables et
ça fait que très souvent, il y a récidive.
M. CLOUTIER: On utilise abondamment les foyers nourriciers pour
ces enfants, ces jeunes filles auxquelles fait allusion le
député.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, mais est-ce que le ministère
ne devrait pas songer à l'établissement justement de ce genre de
foyers surveillés qui existent apparemment dans d'autres provinces et
dans d'autres pays. Un endroit où elle pourrait aller, par exemple,
lorsqu'elle a atteint l'âge de 18 ans, quand elle ne peut pas
réintégrer son foyer, disons que ce foyer n'est pas bien
équilibré, ou pour une autre raison d'importance.
M. CLOUTIER: Mes officiers m'informent qu'il y a des
écoles de protection, quatre de langue française et deux de
langue anglaise, dans la région de Montréal, qui reçoivent
ces jeunes filles qui sortent...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elles sont surtout bien organisées
du côté des québécois de langue anglaise. Par
exemple, je pense qu'on fait allusion à ce moment-là à une
institution qui est à Beaconsfield. Je ne sais pas s'il s'agit là
d'une institution pour la protection des jeunes filles. Le ministre pourra me
corriger si je fais erreur.
M. CLOUTIER: C'est exact.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais, seulement, il semble qu'il en manque
énormément du coté des Canadiens français.
M. CLOUTIER: Oui, il y en a quatre de langue française
mais je pense bien...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A quel endroit? J'aimerais bien
savoir.
M. CLOUTIER: Sainte-Hélène, Sainte-Domitilde...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que je pourrais savoir
l'endroit?
M. CLOUTIER: Sainte-Hélène est à
Laval-des-Rapides...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sainte-Hélène reçoit
combien de jeunes filles?
M. CLOUTIER: 90 jeunes filles.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que c'est pour des jeunes filles
qui justement sortent, qui ont été admises devant la cour du
Bien-être et ont été envoyées là pour
délinquance?
M. CLOUTIER: Oui. Et on m'informe...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai dit qu'elle existait cette sorte
d'institutions, mais lorsqu'elles sortent de cette institution-là et
qu'elles ne peuvent pas réintégrer le milieu familial, est-ce
qu'il y a un autre endroit?
M. CLOUTIER: Il y a les foyers nourriciers, à ce
moment-là, qui seraient l'institution de transition de dernier ressort.
Le foyer nourricier...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je comprends, mais ça
m'apparaît...
M. CLOUTIER: Mais à la condition, évidemment,
qu'elle puisse s'intégrer dans un foyer nourricier. Mais si c'est un
problème pour la famille, qu'elle n'est pas prête à
réintégrer la société, il faut à ce
moment-là qu'elle retourne dans une institution...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous l'envoyez dans un foyer nourricier et
non pas dans le genre de foyer qu'on appelle surveillé.
M. CLOUTIER: En autant que cela ne crée pas de
problèmes à l'intérieur des familles ordinaires.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais en fait, on retrouvera ça...
Il ne faut pas revenir sur les mêmes points.
M. LE PRESIDENT: Ecoles de protection, vous allez le trouver
à la page 79, 5-3. Alors, poste budgétaire 5, article 1,
sous-article 1, traitements, adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait rapidement corriger
les chiffres encore ou si vous allez...
M. CLOUTIER: Alors, c'est 22 au lieu de 23, alors, c'est le
même...
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, le chiffre $159,000 ne doit pas
être exact.
M. CLOUTIER: Non, l'an passé c'était
$111,274,27
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord. Alors, c'est 22 dans
l'administration...
M. CLOUTIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne vois pas d'objection à
approuver en bloc le poste budgétaire 5, article 1.
UNE VOIX: Non, adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 1 en bloc,
adopté?
M. GOLDBLOOM: Si vous le permettez, M. le Président, un
petit commentaire avant de quitter l'article 1. J'ai reçu des plaintes
émanant de groupes de travailleurs et travailleuses sociaux en fonction
dans le domaine du bien-être de l'enfance et de la jeunesse. Et
là je parle du poste budgétaire 5, article 1, sous article 5:
Publicité et information
M. LEVESQUE (Laurier): Ce sont ceux de $4,000?
M. GOLDBLOOM: Oui, les pauvres $4,000. C'est au sujet du Bulletin
de presse hebdomadaire qui est publié par le bureau de l'information du
ministère. Voici, comme préambule, je voudrais dire ceci. Je
crois personnellement que tout Québécois anglophone qui se
respecte
devrait s'inscrire en accord avec la déclaration d'il y a une
quinzaine de minutes du député de Laurier quant aux
déficiences de l'effort du gouvernement fédéral à
communiquer en français avec ses citoyens francophones. Je souligne ceci
au sujet de ce bulletin de presse. Les travailleurs sociaux trouvent que les
articles en anglais sont excessivement rares là dedans, mais ce n'est
pas là leur plainte principale. Leur plainte principale, c'est que le
travail qui se fait dans le milieu anglophone, par les agences de
bien-être social, n'est pas reconnu adéquatement dans les articles
qui sont publiés.
Alors, je voudrais bien attirer l'attention du ministre sur ce
point-là et d'autant plus que les relations entre travailleurs sociaux
de langue anglaise et ceux de langue française sont de jour en jour
meilleures. Je ne porte pas plainte quant à la langue dans laquelle les
articles sont publiés, mais plutôt sur le fait que les articles
n'accordent pas l'attention que mérite, je crois, le travail des agences
d'expression anglaise.
M. CLOUTIER: Je note l'observation du député de
d'Arcy-McGee et je peux lui dire que lorsque les deux ministères vont
aménager dans un nouvel édifice, j'ai l'intention de renforcer
les deux équipes d'information des deux ministères et de les
faire travailler aussi en étroite collaboration. Dans ce
domaine-là, il nous manque du personnel, nous allons faire le
recrutement nécessaire et je pense que nous pourrons donner
satisfaction.
M. GOLDBLOOM: J'en suis certain.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait poser deux ou trois
questions avantageuses pour tout le monde, y compris les fonctionnaires? Il est
six heures moins vingt, s'il y a un vote, on connaît les lambins, il va
être à peu près six heures avant qu'on ait fini. Est-ce
qu'on pourrait premièrement proposer d'adopter l'article 5-1 en
bloc?
UNE VOIX: D'accord.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors on sera rendu à l'article 5-2
à la prochaine séance, soit ce soir ou demain. Le ministre sait
peut-être déjà si on siège ce soir ou non...?
M. CLOUTIER: Non, cela dépend du travail de la Chambre en
haut, je ne sais pas si...
M. LEVESQUE (Laurier): Ah bon! Alors, on pourra décider en
haut, selon qu'on siège ou non.
M. CLOUTIER: Oui, on va décider cela en haut.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous pourrez avertir vos
fonctionnaires?
M. CLOUTIER: Oui, on va les avertir.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, pour l'instant on va voter et on ne
revient pas avant six heures.
M. LE PRESIDENT: On ne revient pas avant six heures.
M. LEVESQUE (Laurier): On siège ce soir? Alors, disons que
c'est huit heures.
M. CLOUTIER: A huit heures ici.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, à huit heures, ici.
D'accord?
Reprise de la séance à 8 h 15 p.m.
M. ROY (président du comité des crédits):
Alors, messieurs, le comité reprend ses travaux où il en
était rendu, page 78, poste 5, article 2 deuxièmement. Assistance
à l'enfant, traitements. Entre parenthèses, au lieu de 48, c'est
58.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est là-dedans évidemment
que se trouvent les crèches, les orphelinats et autres...
M. CLOUTIER: Bien, ce sont les enfants qui sont placés en
foyer nourricier...
M. GOLDBLOOM: En foyer nourricier?
M. CLOUTIER: ... dans les institutions publiques et
privées.
M. LEVESQUE (Laurier): Juste pour voir l'étendue du
travail qui reste encore. Dans le rapport pour l'année 65/66, dans les
orphelinats et crèches, foyers et garderies etc., il y a des chiffres
à la page 5 qui donnent 37,000 enfants. Est-ce qu'on pourrait avoir les
chiffres équivalents?
M. CLOUTIER: 36,956.
M. LEVESQUE (Laurier ):
En?
M. CLOUTIER: Cela, c'est au 31 mars 1967.
M. LEVESQUE (Laurier); Au 31 mars 1967. Autrement dit, 37,000.
M. CLOUTIER: 37,000 disons, dont 22,434 en foyer nourricier et
13,544 en institution.
M. LEVESQUE (Laurier); Orphelinats et crèches, est-ce qu'on
pourrait avoir le « break down ». Je m'excuse de l'expression.
M. CLOUTIER: Dans les crèches, 2,175. M. LEVESQUE
(Laurier); 2,175, crèches.
M. CLOUTIER: Dans les catégories D-3, les institutions
spécialisées, 2,292. Dans les catégories D-l et D-4, ce
sont les enfants normaux de 0 à 17 ans, 4,303.
M. LEVESQUE (Laurier): Et les orphelinats?
M. CLOUTIER: Bien, c'est ça, de 0 à 17 ans,
ça couvre les orphelinats.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah bon. Combien? M. CLOUTIER: 4,303.
M. LEVESQUE (Laurier); Bon, alors, en fait, essentiellement, ceci
revient à dire grosso modo que les chiffres d'orphelinats et de
crèches se maintiennent pour l'année écoulée.
M. CLOUTIER: Dans les crèches, évidemment,
l'adoption a augmenté, mais, par contre, les naissances aussi ont
augmenté. Alors, on n'en a pas regagné.
M. LEVESQUE (Laurier): Pour voir clair là-dessus, pendant
qu'on le mentionne...
M. CLOUTIER: Dans les orphelinats, il y a une baisse. Si
ça intéresse les députés, j'ai des chiffres
à partir de 60/61. Cela part de 6,000.
M. LEVESQUE (Laurier); 6,000 en 60/61.
M. CLOUTIER: 6,000 en 60/61; 6,800 en 61/62; 6,500 en 62/63;
5,646 en 63/64; 5,548 en 64/65; 4,742 en 65/66 et 4,303 en 66/67.
M. LEVESQUE (Laurier); Oui. Ce serait le chiffre du mois de mars.
M. CLOUTIER: 4,303. Et dans les crèches, c'est un petit
peu supérieur. On a commencé à 2,042 en 60/61 et ça
monte jusqu'à 2,600 en 64/65 pour redescendre à 2,175 en
66/67.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, on est à 2,175 au 31
mars.
M. CLOUTIER: Mais là où il y a l'augmentation la
plus considérable, c'est aux foyers nourriciers. Nous avons
commencé à 7,026 en 60/61 pour monter à 22,434 en
66/67.
M. LEVESQUE (Laurier); Pour que ça ne reste pas autant que
possible une espérance à réaliser, quand
espère-t-on réduire au strict minimum, presque à des
pouponnières autant que possible, les crèches
traditionnelles?
M. CLOUTIER: Bien, il y a un effort qui est fait de ce
côté-là pour décentraliser les crèches, c'est
l'installation de petites pouponnières qui peuvent grouper 20 à
25 enfants, et les rapprocher des régions. Alors, l'adoption est
beaucoup plus facile.
M. LEVESQUE (Laurier): Puisqu'on parle adoption, on a le tableau
des naissances et des
adoptions de 1960, à la page 69 du rapport de 1960 à
65/66. Il serait intéressant de connaître le nombre des enfants
illégitimes enl966-1967. Est-ce qu'on les possède?
On a des chiffres qui sont quand même décroissants dans
l'ensemble pour ces six années-là. C'est-à-dire qu'on a
les naissances et les adoptions, évidemment, cela ne correspond pas
nécessairement. Alors, pour la dernière année, dans le
rapport, il y a 6,223 naissances dites illégitimes, 3,130 adoptions,
donc un pourcentage de 50% d'adoptions sur les naissances.
M. CLOUTIER: J'ai les adoptions ici, par agence, pour sept
agences...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que c'est tout...
M. CLOUTIER: ... en 57/58, il y avait 3,243 adoptions, et en
65/66, 3,130.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. CLOUTIER: Alors, la moyenne de neuf années était
de 3,269. Le chiffre est toujours à 3,000 environ.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre me permet? Nous
avons référé, à quelques reprises, depuis le
début des crédits, à une campagne par rapport à
l'adoption. Cela a été discuté, en particulier, quand on
parlait de moyens d'information hier. Il serait quand même utile, vu
qu'on a créé des tableaux de 1960 à 1965, de voir par les
chiffres, et les chiffres équivalents doivent exister pour
l'année écoulée. C'est ce qui confirmerait
l'efficacité et la non-efficacité de cette campagne dont on a
parlé.
M. BEAUPRE: J'ai les chiffres sur la Sauvegarde de l'enfance de
Québec. J'ai eu des chiffres il y a un mois et il y avait vraiment une
augmentation du nombre d'adoptions. Alors la campagne aurait
profité.
M. LEVESQUE (Laurier): Si on a les tableaux que le
ministère s'est donné la peine de mettre au point à la
page 69 et qui donnent le nombre des naissances, le nombre d'adoptions et le
pourcentage jusqu'à 65/66 inclusivement, la meilleure façon de
savoir si la campagne qui s'est faite au point de vue de l'adoption a
été efficace ou non, je suis sûr que ça ne doit pas
être négligé, c'est que le ministère nous fournisse
les chiffres pour l'année 66/67. Cela doit exister sûrement, parce
que c'est l'enchaînement avec les mêmes tableaux.
M. BEAUPRE: Les résultats n'ontcommen-cé à
apparaître qu'il y a six mois à peu près.
M. LEVESQUE (Laurier): L'adoption est faite, ou elle n'est pas
faite.
M. BEAUPRE: Oui, mais avant que le rapport soit
envoyé.
M. LEVESQUE (Laurier): Arrête de nous saboter! Si tu es
venu pour nous faire du trouble!
M. BEAUPRE: Je sais que c'est envoyé...
M. CLOUTIER: Voici, je trouve dans mon dossier, ici, un tableau
comparatif des adoptions, tableau intéressant, des années pour la
dernière décade. En 1955, 3,239 adoptions pour une population de
4,628,000 personnes.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est bon ça!
M. CLOUTIER: Naissances illégitimes, 4,285.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est en 1955.
M. CLOUTIER: C'est en 1955. En 1960, 3,087 adoptions pour une
population de 5,106,000.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est pour 59/60. M. CLOUTIER: Enfin,
disons...
M. LEVESQUE (Laurier): Parce qu'on a 60/61 ici.
M. CLOUTIER: Je l'ai ici en terme d'années. Je ne sais pas
s'il s'agit d'années de calendrier. Pour une population de 5,106,000,
naissances illégitimes, 4,902.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est pour 60/61. M. CLOUTIER: En 1965,
3,319 adoptions... M. LEVESQUE (Laurier): 1962...
M. CLOUTIER: ... pour une population de 5,765,000 et naissances
illégitimes 6,290. Nous voyons l'augmenttion des naissances.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela doit être des calculs
différents de ceux des tableaux.
M. CLOUTIER: C'est l'année de calendrier que j'ai ici.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah bon! Est-ce qu'on a une réponse
à ma question?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas la statistique exacte pour
l'année 66/67, mais on me dit que, un mois après le début
de la campagne d'adoption, le chiffre des demandes de renseignements avait
doublé.
M. BEAUPRE: Cela prend six mois...
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas la même chose parce que...
M. CLOUTIER: Bien, avant que les formalités soient
complétées et puis, de toute façon, je comprends que c'est
un chiffre qui soit intéressant à retrouver, je verrai à
me procurer ce chiffre pour 1966-1967, après cette campagne d'adoption,
j'aurai les résultats. Je les communiquerai...
M. LEVESQUE (Laurier): En tous les cas, il y a sûrement un
enchaînement qui est appelé au tableau.
M. GOLDBLOOM: Il faut souligner que le nombre des demandes...
M. CLOUTIER: J'ai en perspective quelques chiffres si le
député me permet. Au mois de décembre 1966, on me donnait
un rapport, rapport de M. Guay, qui est sous-ministre adjoint et
président du comité qui s'occupe de l'adoption. Le comité
vient d'obtenir des chiffres non officiels de la direction de la Crèche
Saint-Vincent-de-Paul par l'entremise de la Révérende Mère
qui s'occupait de l'institution. Ces chiffres font déjà entrevoir
la possibilité que le placement d'enfants pour le mois de
décembre atteindra le nombre de 86 comparativement à 60 pour le
mois correspondant de l'année 1965, soit une augmentation d'environ 70%
dans un mois. Le comité avait déjà prévu que la
promotion de l'adoption se ferait justement sentir d'une façon sensible
au cours des mois à venir. Alors, disons que c'est au début de
1967.
M. LEVESQUE (Laurier): Le ministre me permettra quand même
de souligner une chose. C'est que, tout à l'heure, très
rapidement, ce qui est normal, il nous a donné au 31 mars 1967 les
chiffres pour les crèches, pour les orphelinats, etc. Or, des adoptions
faites, disons à la fin de l'année, pour correspondre au tableau
que l'on a, surtout après ce qu'on a dit à propos de
l'efficacité possible de la campagne dont il est question et qui
précède une loi d'adoption laquelle est retardée, enfin,
la nouvelle loi de l'adoption, cela vaut la peine pour nous de le souligner,
les chiffres équivalents, une adoption faite, si une adoption est faite,
cela se compile aussi, les chiffres équivalents au 31 mars 1967 n'ont
pas une raison de ne pas exister. Je veux dire, on a les chiffres de 1965/66
comme dernière année, indiquant 50% d'adoption par rapport aux
naissances. Il n'est pas possible de dire qu'au mois de juin on n'ait pas le
nombre d'adoptions pour l'année écoulée. Si nous avons les
chiffres pour les crèches, avec l'évolution des orphelinats et
tous les autres que le ministre nous donnait en fonction de la page 68 de son
rapport il y a cinq minutes que quand même, avril, mai et
juin, deux mois et demi après de la même façon nous n'avons
pas le nombre d'adoptions.
M. CLOUTIER: Non, d'accord, c'est un chiffre qu'il serait
intéressant d'avoir, et je vais me le procurer. Mais de toute
façon, le dossier que j'ai ici, c'est un rapport spécial que
j'avais obtenu le 23 décembre 1966, au cours de cette campagne de
promotion, pour voir comment s'orientait l'adoption.
M. LEVESQUE (Laurier); Donc, on n'a pas les chiffres...
M. CLOUTIER: Je ne les ai pas ici, dans mes dossiers, mais je
sais qu'on peut les avoir facilement au ministère, de M. Guay qui a
compilé ces résultats. Je peux facilement avoir ces chiffres.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre serait d'accord
pour que, rendu à trois mois avant la fin de l'année, si on a
fait ces tableaux-là pour le rapport de cette année, on doit
être en train de compiler l'équivalent pour les rapports qui
viennent. Est-ce que le ministre serait d'accord que, d'ici quelque temps,
enfin à supposer que Dieu nous prête vie, etc. on puisse obtenir,
en dehors des crédits...
M. CLOUTIER: Oui, oui.
M. LEVESQUE (Laurier); ... les chiffres d'adoption pour les 12 mois qui
suivent ceux qui sont dans le rapport?
M. CLOUTIER: D'accord, mes officiers notent ça.
M. LEVESQUE (Laurier): Sur les mêmes bases, simplement pour
voir ce que ça donne.
M. CLOUTIER: De toute façon, c'est parce qu'on n'a pas de
section spéciale au budget alors, peut-être que la compilation se
fait un peu plus...
M. LEVESQUE (Laurier): Le rapport était très bien
fait cette année. Je suis sûr qu'on va maintenir ces tableaux.
Alors, on doit être en train de faire les mêmes chiffres.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'on procède par un budget global ou
bien si vous donnez aux crèches tant par enfant à l'heure
actuelle?
M. CLOUTIER: Les crèches sont à per diem. M.
BEAUPRE: Par enfant? M. CLOUTIER: Par enfant.
M. BEAUPRE; Alors, elles ont intérêt à garder un
certain nombre d'enfants pour arriver, est-ce que vous ne pensez pas que.,.
M. CLOUTIER: Un per diem budgétaire, voici: on
établit le per diem après avoir eu leurs chiffres, après
avoir analysé leur budget.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que ce serait le per diem qui
serait l'explication simple mais enfin je ne veux pas donner la
réponse, je vous pose la question de changement énorme de
chiffres entre $33 millions et $44 millions dans cet article-là?
M. CLOUTIER: Ce sont les augmentations des enfants placés
non seulement dans les crèches mais aussi dans les institutions en
général. En institution, parce qu'avec la négociation
collective, les augmentations...
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, ça serait
bloqué...
M. CLOUTIER: Ah oui! toute l'augmentation des per diem de toutes
les institutions...
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, en fait ces augmentations...
M. CLOUTIER: C'est ça, et aussi tout le nombre d'enfants
que j'ai donné tantôt qui sont en foyer nourricier, en
institution, alors, ça se répercute.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre pourrait dire,je
pense que cela s'enchaîne avec les questions de tantôt entre
en foyer peu importe la base des calculs mais enfin, supposons par jour,
ou autrement, c'a dû être fait cela entre un foyer
nourricier convenable et une institution étant entendu, je
suppose que plus on peut mettre les enfants dans des foyers, mieux c'est pour
eux, quitte à ne pas ceux qui ne peuvent pas être
adoptés ou dont les conditions ne s'y prêtent pas, entre un foyer
qu'on présume bien choisi et qui donne une atmosphère familiale
à ces enfants-là, et une crèche ou un orphelinat, est-ce
qu'il est plus économique pour le gouvernement, strictement au point de
vue argent, de les laisser dans des institutions ou bien de les placer dans des
foyers?
M. CLOUTIER: En foyer.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre pourrait nous
définir ça un peu? Parce que c'est tellement... Si on ajoute le
fait que cela coûte plus cher en institution, c'est une raison de plus
pour les placer au maximum en foyer.
M. CLOUTIER: Oui, disons que les nouveaux taux ne sont pas
publiés. Mais basons notre discussion sur les anciens taux: $1.80, si ma
mémoire est fidèle, et $2.20.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est en foyer?
M. CLOUTIER: Oui, en foyer nourricier.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, les nouveaux taux, sans
demander au ministre d'anticiper sur son annonce.
M. CLOUTIER: Alors, en foyer nourricier, les chiffres que j'ai
donnés sont bien exacts, $1.80 et $2.20.
M. LEVESQUE (Laurier): Une moyenne de $2.
M. CLOUTIER: Disons une moyenne de $2 si le
député... Alors pour 30 jours, cela équivaut donc à
$60. Un mois de 30 jours parce que nous tenons compte des mois plus
longs ou plus courts. Mais en institution, une moyenne de $4.25 par
jour.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, cela coûte actuellement
peu importe les nouveaux taux
pour les foyers plus que le double pour les garder en
institutions?
M. CLOUTIER: Plus que le double. Parce que, en considérant
les institutions spécialisées, plus elles sont
spécialisées, plus le taux est élevé par jour. Les
institutions les moins spécialisées, c'est là où
les enfants ne reçoivent aucun traitement soit au point de vue physique
ou du point de vue éducationnel.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais, est-ce que ce n'est pas le cas, pour
parler des jeunes, qu'on dit normaux, qui ne présentent pas de
problèmes, est-ce que ce n'est pas le cas, grosso modo, des
crèches et des orphelinats en général?
M. CLOUTIER: Eh bien, dans les crèches, c'est là
où cela nous coûte le moins cher. Parce qu'il n'y a pas de
coût pour l'éducation, c'est simplement des soins de garde, avec
du personnel réduit au strict minimum. Alors quand je parle de $425 on
se tient au niveau des crèches. Mais si on...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais c'est quand même le double d'un
foyer?
M. CLOUTIER: C'est même, au départ, au coût
minimum, le double du foyer nourricier.
M. LEVESQUE (Laurier): Et est-ce qu'il n'est pas admis que, pour
ces enfants-là, au maximum, si on peut leur donner des foyers
convenables, nourriciers ou autres, que c'est infiniment mieux que toutes ces
damnées institutions?
M. CLOUTIER: A tous les points de vue.
M. LEVESQUE (Laurier): Y compris le point de vue
économique?
M. CLOUTIER: Oui, économique et surtout au point de vue
familial. Parce qu'on recrée pour l'enfant placé, dans ce foyer
nourricier, une atmosphère de la famille. Il est placé à
l'Intérieur d'une famille, même si ce n'est pas la sienne.
M. LEVESQUE (Laurier): On ne veut pas en faire une discussion,
c'est simplement pour essayer de dramatiser le fait que c'est vrai.
M. CLOUTIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Laurier): Que cela coûte beaucoup plus cher et
que, tout compris, c'est moins rentable au point de vue humain de les garder
dans les damnées institutions traditionnelles.
M. CLOUTIER: Oui. Alors, la politique du ministère, c'est
de n'envoyer l'enfant dans l'institution que lorsque c'est absolument
nécessaire. Mais, son cadre naturel et normal, c'est la famille.
M. BEAUPRE: Le ministre disait tout à l'heure que, par
exemple, une crèche, son revenu ou sa rémunération
était basée sur un per diem, c'est-à-dire, tant d'enfants,
à tant par jour. Est-ce qu'en ce cas, il n'y a pas une tendance pour
l'institution qui a des locaux ou des immeubles lui appartenant, d'avoir un
minimum d'enfants pour boucler? Et parfois, d'en garder un, pendant deux mois
de plus qu'il ne le faudrait? Tout à l'heure, ou avant le dîner,
on a parlé qu'à l'avenir les budgets seraient, pour certaines
institutions, des budgets non basés sur un per diem, mais sur des
dépenses globalement envisagées pour telle institution. Est-ce
qu'on ne devrait pas appliquer le même principe pour les crèches,
de façon qu'elles soient tentées de réduire le nombre de
leurs enfants en les plaçant en foyer nourricier au lieu d'augmenter ou
de garder ce nombre stagnant?
M. CLOUTIER: Mais c'est le cas pour toutes les institutions. Les
crèches, c'est depuis le 1er avril 1967, les taux sont établis
sur un per diem budgétaire. Un per diem établi sur une base de
budget. Alors, il ne peut pas y avoir d'incitation pour l'institution à
augmenter son nombre d'enfants pour pouvoir réduire son coût,
parce que nous compensons pour le coût réel encouru.
M. BEAUPRE: Oui, mais c'est parce que le mot per diem, je croyais
que vous le basiez sur ce que vous donnez par enfant à l'institution.
Mais, par per diem, vous entendez ce que coûte, en somme, la marche de
l'institution pour une journée, quel que soit le nombre d'enfants. Il
peut être réduit de 20 ou 40 sans que son per diem ne soit
changé, est-ce que c'est ce que vous voulez dire?
M. CLOUTIER: En somme, quand on examine le coût par enfant,
on a qu'à prendre ce que cela a coûté dans l'institution
durant l'année, à diviser par le nombre d'enfants, alors on a le
coût par enfant Et il n'y a pas d'incitation de la façon dont on
l'établit sous forme de budget après que l'institution nous a
soumis ses chiffres, il n'y a pas d'incitation à augmenter son nombre
d'en-
fants et d'ailleurs, on le voit par l'explication, ça se traduit
dans l'augmentation du budget. Alors on peut expliquer l'augmentation par cette
transformation, une partie par la transformation en per diem tout court,
à un per diem budgétaire.
M. BEAUPRE: Maintenant, est-ce que le ministre me permettra de
lui faire remarquer que sa comparaison tout-à-l'heure ne tient pas
compte de certains facteurs? Je sais personnellement que le coût d'un
enfant en foyer nourricier à Québec, est moindre qu'à la
crèche, mais, par ailleurs, si on y additionnait les services que
reçoivent ces enfants, soit les visiteuses à domicile, les soins
médicaux, même les assurances-accidents payés par les
agences, les vêtements, les cadeaux, tout ce qui arrive, maladie, soins
de médecins, factures de toutes sortes, ainsi que le personnel qui prend
soin d'eux, qui fait même leur orientation, les psychologues qui sont
à leur service, les spécialistes qui vont visiter l'enfant qui
présente un trouble émotionel, enfin si vous additionniez tous
ces coûts-là, vous arriveriez peut-être pas tellement loin
du coût d'un enfant dans une institution.
M. CLOUTIER: En foyer nourricier?
M. BEAUPRE: L'enfant en foyer nourricier ne coûte pas
tellement cher, mais si vous additionnez à ce coût-là ce
que coûtent tous les services qu'une agence offre à tel enfant,
à ce moment-là, vous arriveriez peut-être à un
chiffre similaire, ou pas tellement loin, à celui d'une
crèche.
M. CLOUTIER: Non, la discussion est tout d'abord sur une base
comptable. On s'interroge à savoir lequel des deux systèmes est
le moins dispendieux et définitivement on a ici les chiffres qu'on a
établis tout à l'heure. Déjà les foyers nourriciers
sont beaucoup moins onéreux.
M. BEAUPRE: Même si vous y ajoutez tous les services d'une
institution?
M. CLOUTIER: Même si on y ajoute tous les mêmes
services. Parce qu'en institution, il y a autre chose aussi qui devrait
s'ajouter à des services qui sont rendus pas ailleurs.
M. BEAUPRE: Ils ne sont pas fournis exclusivement par l'agence ou
par le gouvernement?
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y a d'autres questions par
des gens qui seraient de notre bord?
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre pourrait
ênumérer quelques-unes des raisons ou des causes qui ont
motivé le placement des enfants? Très brièvement.
M. CLOUTIER: Dans toutes les causes, c'est la dislocation de la
famille pour toutes sortes de raisons que le député connaît
bien.
M. LEVESQUE (Laurier): La boisson. M. HARVEY: Laissez-le donc le
dire. M. CLOUTIER s C'est une des raisons.
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a aussi parfois des gens qui veillent
trop tard. Demandez cela à M. Bellemare.
M. CLOUTIER: Je pense bien qu'il y a plusieurs membres de
l'Assemblée législative qui pourraient donner des causeries
intéressantes sur ce qui peut amener la dislocation de la famille. Il y
a évidemment des enfants qui présentent des troubles de
comportement ou certains chocs soit émotifs ou autres, alors je pense
qu'il y a toute une gamme de raisons qui peuvent amener l'agence sociale
à déterminer le placement d'un enfant.
M. GOLDBLOOM: Quelle est la définition pour les besoins de
ces tableaux d'adoption légale et comment ces chiffres sont-ils
compilés?
M. CLOUTIER: Le tableau de l'adoption?
M. GOLDBLOOM: Oui. Quand on parle d'adoption légale,
est-ce que l'on veut dire toutes les adoptions qui sont enfin
légalisées ou est-ce qu'on parle simplement des adoptions qui
sont mises en marche par une agence ou par le ministère?
M. CLOUTIER: Non, j'ai donné des chiffres d'adoption tout
àl'heure, trois mille quelque chose, ce sont des adoptions
légales.
M. LEVESQUE (Laurier): Menées à terme?
M. CLOUTIER: Alors ce n'est pas la même chose que l'enfant
placé en foyer nourricier. Il n'y a pas d'exception illégale
à ce moment-là. Mais ce dont j'ai parlé dans les
statistiques, trois mille, et dans le tableau que le député de
Laurier citait tout à l'heure, ce sont les adoptions légales
où l'enfant est entré définitivement dans la famille.
M. GOLDBLOOM: Même si ces adoptions sont d'origine
privée, où un avocat ou un médecin a pris l'initiative,
finalement, la cour entérine les arrangements.
Qui fait les examens des enfants avant l'adoption et qui fait
l'évaluation des candidats comme parents adoptifs?
M. CLOUTIER: Mais c'est la société d'adoption. Le
député de Jean-Talon participe de très près aux
travaux de la Sauvegarde.
M. BEAUPRE: Ce sont des travailleurs spécialisés
qui font des enquêtes, soit sur les parents...
M. CLOUTIER: Mais l'évaluation est faite par les
sociétés d'adoption. A Montréal, c'est la
Société d'adoption de l'enfance, dirigée par l'abbé
Hurteau. Ils ont des services spécialisés qui s'occupent des
questions qu'a mentionnées le...
M. GOLDBLOOM: Alors, le ministère a recours à ces
services plutôt que d'entreprendre ce travail?
M. CLOUTIER: Ce sont ces organismes qui font les services dans le
domaine de l'adoption.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est aussi bien...
M. GOLDBLOOM: Permettez, j'aurais d'autres questions qui sont
prêtes.
M. LE PRESIDENT: Oui, d'accord.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que la campagne qui bat son plein pour
trouver des foyers adoptifs cherche à trouver des foyers pour des
enfants qui sont déficients, qui sont atteints de quelques troubles soit
physiques, soit mentaux?
M. CLOUTIER: Bien, dans l'adoption légale dont on a
parlé tout à l'heure, ce sont des enfants normaux...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. CLOUTIER: ... placés par les sociétés
d'adoption. Les autres qui ont des déficiences physiques ou des
déficiences mentales sontpla-cés en institution. On les retrouve
en institution.
M. GOLDBLOOM: Parce que si le ministère a recours aux
services de certaines agences, il est bien connu que ces agences font des
efforts très particuliers pour le placement des enfants qui sont
handicapés soit physiquement, soit mentalement, et elles le font avec un
certain succès.
M. CLOUTIER: Il y a en fait, par l'intermédiaire des
sociétés d'adoption, quelques adoptions qui se font mais ce n'est
pas la règle générale. Les sujets sont ordinairement
placés en foyer nourricier ou en institution, quand il y a une
déficience qui demande que l'enfant soit placé en
institution.
M. GOLDBLOOM: J'en parle justement parce que ce n'est pas la
règle générale, et parce que ça prend un effort
particulier et une campagne particulière...
M. CLOUTIER: C'est exact.
M. GOLDBLOOM: ... pour trouver des parents qui accepteraient
d'avoir soin de tels enfants.
M. CLOUTIER: Mais actuellement, l'effort des
sociétés d'adoption se fait pour les enfants normaux. Parce qu'il
y a encore, les statistiques que j'ai données tout à l'heure le
prouvent sur 6,000 naissances illégitimes, il n'y avait que 3,000
enfants qui avaient réussi à trouver un foyer d'adoption...
M. LEVESQUE (Laurier): Et on n'a pas la note juste parce que, ces
douze derniers mois, ça s'est amélioré.
M. CLOUTIER: Oui, il y a eu une amélioration.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah!
M. CLOUTIER: Nous n'avons pas la preuve ce soir mais j'ai la
preuve morale qu'il y a eu...
M. LEVESQUE (Laurier): En attendant, le député de
Jean-Talon...
M. CLOUTIER: J'ai apporté la preuve...
M. LE PRESIDENT: Alors, 2. Le député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Sur les...
M. LEVESQUE (Laurier): Un instant, juste un instant.
M. CLOUTIER: Juste une remarque. Il y a eu un effort
spécial qui a porté sur l'adoption des garçons, parce
qu'il y avait moins d'adoptions de ce côté. Alors, dans cette
campagne, il y a eu un effort spécial, surtout au Children Civic
Center.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que la surveillance par un travailleur
social après l'adoption, après le placement de l'enfant dans le
foyer, est assurée également par les agences
concernées?
M. CLOUTIER: Par les sociétés qui font l'adoption.
Elles ont un système de surveillance.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que le ministère joue un rôle
à cet effet? Il y a, évidemment, de rares situations où
l'on est obligé de constater que l'adoption n'a pas réussi et
l'on est obligé de retirer l'enfant du foyer. Est-ce que c'est une
responsabilité qui, elle aussi, est laissée aux agences?
M. CLOUTIER: Bien, le ministère se garde un rôle de
surveillance du travail des agences qui font l'adoption, mais l'initiative
première est prise par la société d'adoption.
M. GOLDBLOOM: Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Si nous revenons aux chiffres...
M. LE PRESIDENT: Pouvez-vous vous approcher du micro?
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, éloignez-vous pour
mieux vous rapprocher!
M. SAINT-GERMAIN: Si nous revenons aux chiffres du tableau 65/65,
vous avez ici 10,223 enfants illégitimes. De ce nombre, combien restent
sous la juridiction, sous l'autorité de leur mère?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas cette statistique, M. le
Président, mais il y a une proportion d'enfants que la mère
garde.
M. SAINT-GERMAIN: Quelle est cette proportion?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas de statistiques, mais il y a une
proportion...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que la statistique...
M. CLOUTIER: J'oserais avancer un chiffre. Je me souviens d'une
lecture que j'ai faite et je crois pouvoir dire qu'il y a de 20 à 25%
des mères qui gardent...
M. BEAUPRE: Cela augmente.
M. CLOUTIER: Est-ce dans cette proportion, de 20 à 25% des
mères qui gardent leur enfant?
M. LEVESQUE (Laurier): Dans le même sens que les autres
questions de tout à l'heure, par rapport aux statistiques et à
leur utilité, si la statistique n'existait pas, cela serait
sûrement intéressant de voir l'évolution dans ce
domaine-là. Est-ce qu'il n'y a pas moyen?
M. CLOUTIER: D'établir une statistique à date? Oui,
il y a possibilité de retrouver des statistiques assez complètes
dans ce domaine-là.
M. SAINT-GERMAIN: Il me semble que ce serait important d'avoir
ces statistiques-là.
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin, d'après l'expérience
des fonctionnaires, ce serait à peu près 20 à 25%
actuellement?
M. CLOUTIER: Pardon?
M. LEVESQUE (Laurier): De 20 à 25% des mères
célibataires qui gardent leur enfant.
M. CLOUTIER: C'est un chiffre que j'ai retenu, et je pense que le
Dr Mailhot confirme que c'est possible.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce à la hausse ou à la
baisse?
M. CLOUTIER: Bien, c'est à la hausse, évidemment,
parce que les chiffres, il y a quelques années, concernant les
mères qui gardaient leur enfant, étaient très,
très, très faibles.
M. LAFRANCE: Elles n'étaient pas admissibles aux
allocations familiales.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministère, maintenant,...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'au maximum... Excusez!
M. SAINT-GERMAIN: Allez.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que le ministère a une politique
définie là-dessus? Est-ce que le ministère essaie...
M. CLOUTIER: Dans le domaine de l'adoption?
M. SAINT-GERMAIN: Je parle dans le domaine des mères qui
gardent leur enfant, des filles-mères qui gardent leur enfant. Est-ce
que le ministère incite les filles-mères à garder leur
enfant ou si on les incite à laisser leur enfant?
M. CLOUTIER: Oui, dans les sociétés...
M. SAINT-GERMAIN: C'est dans lapolitique du ministère
d'inciter les mères à garder leur enfant?
M. CLOUTIER: Oui, une campagne se fait en ce sens. On insiste.
Dans les sociétés d'adoption, une certaine éducation se
fait de ce côté-là, et c'est beaucoup plus facile
aujourd'hui... D'ailleurs, la société a évolué
énormément, parce qu'il y avait, il y a quelques années,
des réticences, pour ne pas employer un mot plus fort, à
l'endroit des mères qui désiraient garder leur enfant.
Aujourd'hui, la politique du ministère de la Famille tend à
aider.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, est-ce que le ministère aide
d'une façon particulière ces jeunes femmes...?
M. CLOUTIER: Par l'intermédiaire des agences.
M. SAINT-GERMAIN: ... par l'intermédiaire des agences,
aide directement ces femmes qui veulent garder leur enfant?
M. CLOUTIER: Les agences se portent...
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est dans le budget des autres
adultes, je crois.
M. CLOUTIER: Pour les personnes âgées.
M. LAFRANCE: Elles sont admissibles aux pensions de mère
nécessiteuse, aussi?
M. CLOUTIER: Oui, sûrement.
M. LAFRANCE: Cela a commencé pendant que j'étais
ministre.
M. CLOUTIER: Par l'assistance à domicile, les mères
qui désirent garder leur enfant sont aidées.
M. SAINT-GERMAIN: Même si ces mères-là
travaillent ou même si elles ont des revenus autres que leur travail?
M. CLOUTIER: Suivant les besoins, comme les autres...
M. SAINT-GERMAIN: Alors, si elles ont un emploi
régulier?
M. LEVESQUE (Laurier): Qu'est-ce que le ministre veut dire, par
service d'assistance à domicile? Parce qu'on croyait se souvenir
qu'elles avaient droit aussi à la pension spécifique des
mères nécessiteuses.
M. LAFRANCE: Oui, pendant que j'ai occupé le poste de
ministre, les officiers...
M. LEVESQUE (Laurier): Cela est une question légale. Mais
est-ce que les règlements l'admettent aujourd'hui?
M. LAFRANCE: Oui,...
M. CLOUTIER: Dans la loi de l'assistance aux mères
nécessiteuses, dans les définitions à l'article 2, on dit
que la définition d'un enfant, c'est un enfant légitime,
âgé de moins de seize ans, ou qui, étant âgé
de seize à dix-huit ans, poursuit ses études ou ne peut
travailler par suite d'incapacité physique ou mentale.
Alors l'enfant de naissance naturelle n'est pas admis en vertu de la
loi.
M. LEVESQUE (Laurier); Je me demande pourquoi on a fait des amendements
à la Loi des mères nécessiteuses...
M. LAFRANCE: Bien oui.
M. LEVESQUE (Laurier); ... l'an dernier, est-ce que c'est simplement
les fonctionnaires pourraient me faire un signe parce qu'on avait
peur de la changer ou y avait-il d'autres raisons? Le mot légitime
est-il dans la loi?
M. CLOUTIER: On les aide régulièrement par
l'assistance à domicile. C'est le canal par lequel...
M. LAFRANCE: Je pense que le ministre devrait vérifier.
Moi, je suis absolument sûr qu'il y a une foule de ces mères qui
reçoivent la pension des mères nécessiteuses. Je suis
intervenu personnellement à plusieurs reprises. J'en connais dans mon
propre comté dont je préfère, pour rassurer le
député de Laurier...
M. CLOUTIER: Si la loi n'a pas été changée,
c'est que je n'ai pas vérifié mais le texte que j'ai
devant moi, c'est l'enfant légitime, la définition, c'est
l'enfant légitime.
M. LAFRANCE: Quelle année? Cette loi date de quand?
M. LEVESQUE (Laurier): C'est telle qu'elle est actuellement.
M. CLOUTIER: Codification de février 1966. M. LEVESQUE
(Laurier): C'est encore là.
M. LAFRANCE : Il me semblait qu'on avait donné un sens
le député de Laurier s'en souvient peut-être
beaucoup plus large et beaucoup plus...
M. CLOUTIER: Alors, je demande au sous-ministre de
répondre directement et j'en assume la responsabilité.
M. LE SOUS-MINISTRE : Le problème n'est pas d'être
capable ou de n'être pas capable d'assister la fille-mère avec son
enfant. Il est possible d'assister la fille-mère et son enfant en vertu
de la Loi de l'assistance publique et si nécessaire, elle est admissible
aux prestations d'allocations supplémentaires.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais il reste que dans les textes
législatifs, je veux dire le texte qui s'adresse normalement à la
mère seule avec des enfants, tel que la législation existe
actuellement, il y a un texte qui s'appelle la Loi des mères
nécessiteuses. Toute mère qui est prise avec un ou plusieurs
enfants et pas de mari ou un mari invalide ou un mari qui a fichu le camp, peut
passer sous les mères nécessiteuses. Et il y a cette
discrimination qui persiste dans les législations actuelles à
savoir que le mot « légitime » intervient dans la loi et est
encore appliqué pour les exclure de cette loi. Autrement dit, il y a une
discrimination dans la législation, à cause de ce
mot-là.
M. LAFRANCE: Je ne sais pas si le député de Laurier
s'en souvient, mais je crois qu'il y avait des cas spéciaux de
mères nécessiteuses où les enfants illégitimes
étaient acceptés.
M. BEAUPRE; On appelle ça la section des mères
célibataires. Le ministre doit se souvenir que les agences ont des
sections même de mères célibataires, ici à
Québec. La Sauvegarde de l'enfance a une section de mères
célibataires, et les travailleuses sociales vont visiter les jeunes
mères célibataires, prennent soin de leurs enfants, fournissent
des soins particuliers tout comme si c'était une mère...
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais il reste qu'il y a une
discrimination dans le texte de la loi.
M. BEAUPRE: Suivant les faits, ils l'ont corrigée par
des...
M. LEVESQUE (Laurier): E faut espérer que la
législation va être refondue.
M. CLOUTIER: C'est ce que j'allais dire, c'est que la nouvelle
loi va tenir compte de toutes ces choses.
M. LAFRANCE : Il ne faudrait pas cependant que ce soit un
encouragement.
M. GAGNON: Il y a toujours la pilule qui peut intervenir.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, la natalité baisse
dangereusement.
M. SAINT-GERMAIN: Sans l'aide qu'on accorde à la
fille-mère, est-ce que vous tenez compte par exemple que lorsqu'elle
travaille elle est obligée bien souvent d'avoir quelqu'un pour garder
son enfant ou de mettre son enfant en garderie ou quelque chose de
semblable?
M. CLOUTIER: Par l'assistance à domicile, on fait
l'analyse des besoins. Alors, ces besoins sont exposés, et si elle
doit...
M. SAINT-GERMAIN: Et le fait qu'elle est obligée de faire
garder son enfant pour travailler, vous le considérez au point de vue du
ministère comme étant un besoin.
M. CLOUTIER: Cela dépend de la situation, mais une aide
familiale est considérée.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, est-ce que votre ministère a
suffisamment longtemps à la vue ces enfants pour constater si le fait
d'être
gardés par leur mère était pour eux un
inconvénient ou un actif?
M. CLOUTIER: Je demanderai à ceux qui sont
spécialisés dans ce domaine de l'enfance...
M. LEVESQUE (Laurier): Cela doit dépendre des cas.
M. CLOUTIER: M. le sous-ministre va répondre à
cette question. Depuis un an, je n'ai pas eu le temps de constater s'il y a eu
avantage. J'imagine qu'on peut dire déjà, avant la réponse
du sous-ministre, sans l'engager du tout, qu'il y a certainement avantage, et
je laisse la parole au sous-ministre.
M. LE SOUS-MINISTRE: L'avantage qu'un enfant a de vivre avec sa
mère, c'est quelque chose que rien ne peut remplacer, il y a des liens
naturels qui contribuent à la croissance normale de l'enfant.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous mériteriez des fois
d'être une mère quasiment.
M. LE SOUS-MINISTRE: Cet avantage est contrebalancé par la
difficulté que la fille-mère peut avoir à se
débattre dans la vie par les absences qui seront les siennes hors du
foyer si elle travaille loin de l'enfant. Nous n'avons pas cependant tellement
à supputer ces réalités-là dans les cas
particuliers, ceux qui étaient engagés dans les cas particuliers,
c'est que la fille-mère a un droit naturel à garder son enfant
et, dans la mesure où les politiques sont élaborées par
les agences sociales et le ministère, il faut respecter ce droit.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'on peut ajouter à ce que vient de
dire le sous-ministre que, d'après l'expérience que nous avons
à Québec, tant qu'une fille conserve l'espoir de se marier elle
ne veut pas que son enfant soit adopté définitivement par un
autre. Alors le gros problème que nous avons, c'est ça. Nous
sommes parfois obligés de retarder une adoption parce que la mère
ne veut pas que son enfant soit adopté par d'autre qu'elle au cas
où le père ou un autre, par exemple, un mari éventuel,
accepterait cet enfant qui est d'elle. Alors, au cours des dernières
années, on a vu monter le nombre d'adoptions par la mère
après son mariage. Aujourd'hui, c'est même pratiquement plus que
la majorité qui le font.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on ne peut pas dire aussi,
je vais enchaîner sur ce qu'a dit le sous-ministre, c'est
tellement un droit fondamental, si on parle de politique et non pas de
psychanalyse que le ministère ou l'Etat doit encourager au
maximum dans une société civilisée l'exercice de ce droit
fondamental qui est de laisser leurs enfants avec leurs parents, qu'elle que
soit la qualité de leurs parents, sauf lorsqu'il y a des
contre-indications extrêmement graves et là, ça devient une
analyse des cas.
M. SAINT-GERMAIN: Mais, est-ce qu'il n'arrive pas, tout de
même, très souvent, que les filles-mères gardent leur
enfant sous leur autorité pendant six mois ou un an ou même deux
ans et qu'après ce laps de temps elles les laissent sous la
responsabilité de l'Etat? Est-ce que le fait qu'elles les aient
gardés pendant six mois, un an ou deux ans, n'enlève pas aux
enfants la chance d'être adoptés définitivement et que
ça n'oblige pas bien des fois ces enfants-là à passer leur
enfance dans des orphelinats et des garderies et à y demeurer d'une
façon continue après ça, jusqu'à maturité,
sous l'autorité de l'Etat ou sous la responsabilité de
l'Etat?
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté. M. GAGNON: Un
instant!
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait abandonner ce...
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que c'était une
question?
M. SAINT-GERMAIN: Oui, oui! M. CLOUTIER: Je m'excuse!
M. SAINT-GERMAIN; C'était une question. Je demandais s'il
n'arrive pas très souvent que des filles-mères gardent leur
juridiction naturelle, si vous voulez, sur les enfants et qu'après un
certain laps de temps, soit six mois, un an ou deux ans, elles se
décident pour une raison ou pour une autre à laisser leur enfant
sous la responsabilité de l'Etat. Est-ce qu'il n'arrive pas que le fait
que cet enfant avait été gardé sous l'autorité de
sa mère pendant un tel laps de temps, lui ait fait perdre toutes ses
chances d'être adopté et qu'il demeure après ça,
d'une façon continue, sous la responsabilité de l'Etat?
M. CLOUTIER: Evidemment, à ce moment-là, il faut
lui trouver un autre foyer. Alors le
foyer nourricier est tout indiqué pour cet enfant-là, en
attendant qu'il puisse être adopté légalement.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais est-ce qu'il n'arrive pas très
souvent que cet enfant perde toutes ses chances d'être adopté du
fait qu'il est gardé par la fille-mère un certain temps, parce
qu'un enfant a plus de chances d'être adopté lorsqu'il est
très jeune. Alors, plus il vieillit, plus c'est difficile. Si la
mère laisse tomber son enfant à 2 ans, il lui est difficile de
trouver un foyer d'adoption.
M. CLOUTIER: Je comprends qu'évidemment, il est plus
difficile d'être adopté à l'âge de 2 ans ou
l'âge de 3 ans, mais, de toute façon, il est également
difficile d'enlever l'enfant à la mère si elle désire le
garder. Je pense que c'est un...
M. LEVESQUE (Laurier): Je pense que c'est le même cas que
des parents, quand même qu'ils seraient 2 ou 4...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais je ne voudrais pas non plus que la
province enlève les droits acquis de cette femme-là, c'est
impensable. Mais il arrive très souvent que ça prend très
peu, parfois, pour faire changer l'opinion de cette femme-là. Bien
souvent, je pense que ça peut être dans l'intérêt de
l'enfant. C'est pourquoi...
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé.
M. GAGNON: Voici, il s'agit d'une question de politique qui
existe au ministère depuis très longtemps. C'est tout de
même drôle que j'en parle quand un de mes collègues est
ministre mais c'est parce que je connais son objectivité, j'ai
vécu avec lui quatre ans. Je reconnais très bien qu'il a des
capacités, surtout l'objectivité. C'est qu'en ville, pour les
gens qui reçoivent de l'aide du service social, de l'assistance publique
on considère que le taux doit être plus élevé que
dans les campagnes, dans les endroits éloignés alors que cela
devrait être tout le contraire.
La preuve est établie, disons en Gaspésie où
ça doit coûter environ 15% plus cher pour vivre qu'ici à
Québec. Si je le dis c'est parce que moi-même j'en fais
l'expérience ici dans la ville et dans ces endroits
éloignés. Prenons des exemples: exception faite du loyer qui
représente 20% du coût du budget de la famille, disons pour le
chauffage que vous payez 7% à 10% plus cher, soit pour le coût de
l'huile, de l'électricité.
Vous payez plus cher également pour l'épicerie. Ici, avec
les grands magasins, vous avez des réductions considérables, le
coût de l'épicerie est donc d'environ 10% moins
élevé en ville que dans nos endroits. Il y a en plus de cela, la
gazoline, le transport, il n'y a aucun service de transport d'organisé.
Si quelqu'un veut aller chez le médecin, C'est $1, $2, $3. Les
hôpitaux sont éloignés de 40, 50 milles.
Alors, devant tout ce problème-là, j'ai la certitude qu'un
budget familial dans son tout, toutes les dépenses du mois comprises,
est environ 10% à 15% plus élevé pour une famille de la
Gaspésie qu'une famille de la ville. Et quand vous versez de
l'assistance, les services sociaux de ville ont, en vertu de la politique
établie par le ministère de la Famille depuis assez longtemps, un
tarif plus élevé pour leur population que ces gens-là.
Puis, c'est un fait, je sais que je rapporte cela au ministre mais cela existe
depuis très longtemps.
M. LEVESQUE (Laurier): La seule chose que j'ajouterai, comme
ex-Gaspésien moi aussi, c'est que je suis pas mal convaincu qu'il y a
quelque chose de terriblement injuste dans cette discrimination qu'on
établit, connaissant moi aussi le même coin, entre les villes et
les campagnes. On peut espérer seulement que les nouvelles
législations qui seront basées sur des tables de besoins et
théoriquement sur des budgets établis comme du monde, et non plus
sur les critères approximatifs d'avant, illustreront ce que le
député de Gaspé vient de dire.
M. CLOUTIER: C'est dans la politique du ministère de faire
disparaître, partout où elle existe, cette discrimination entre
les régions. D'ailleurs, en ce qui concerne les taux en foyer
nourricier, il n'y a pas de discrimination à l'égard des
régions éloignées, c'est la même chose...
M. GAGNON: Non, ce n'est pas une discrimination, disons que c'est
une politique.
M. CLOUTIER: Bien, disons que c'est une politique, le
député la souligne et dans les faits, comme conséquence
ça peut établir une discrimination.
M. GAGNON: Ah bien oui!
M. CLOUTIER: C'est ce que le député a
mentionné. Alors, cela va disparaître et il va y avoir
uniformité dans les taux à la grandeur du...
M. GAGNON: L'année dernière, les circonstances ne
l'ont pas permis, quoique le ministre et l'ex-ministre qui se font face soient
des gens très objectifs.
M. BEAUPRE: J'ai une question très importante.
Jusqu'à maintenant, un enfant de la crèche, d'une crèche,
était, par exemple, sous la sauvegarde ou sur la surveillance de
l'abbé Hurteau. Non adopté, il était placé dans une
institution. Il en sortait à 15 ans, 16 ans, 17 ans et aucun organisme
ou aucun parent si on veut, n'était également tenu putatif de
prendre soin de lui. Dans la pratique, des organismes, comme la Sauvegarde de
l'enfance, ont vu revenir ces enfants placés d'abord dans des
institutions parce que non adoptés et ont dû les prendre pour les
aider dans la vie jusqu'à 21 ans, pour les aider à se trouver un
métier. Est-ce que le ministère est conscient de ce
problème-là? Est-ce qu'il a une politique pour
qu'éventuellement, un organisme précis suive ces enfants et les
amène à terme, soit à un métier?
Parce que ce sont des orphelins, en somme, toute leur vie.
M. CLOUTIER: Les agences sociales qui s'occupent de placement,
d'adoption, suivent les enfants. Et ils ne restent pas aussi longtemps que le
député le laisse entendre dans des institutions. Ils sont
placés dès que possible dans des foyers nourriciers. Alors, c'est
le foyer nourricier qui le prépare et qui les introduit dans la vie et
sur le marché du travail, après qu'ils ont reçu une
éducation comme tous les autres membres de la famille dans laquelle ils
vivent.
M. BEAUPRE: Il y a des centaines d'enfants de 17, 18, 19, 20 ans
qui sont encore des mineurs, qui n'ont d'autres tuteurs que les organismes
comme par exemple, ici, la Sauvegarde de l'enfance, pour les aider dans
l'adaptation soit à une fonction, soit à un métier
quelconque. C'est cela que je veux dire. Est-ce qu'il y aura au
ministère, très bientôt, un département qui
s'occupera de ces enfants, lorsqu'ils ont quitté une institution, pour
les aider à gagner leur vie?
M. CLOUTIER: Le député de Laurier et le
député de Richmond s'en souviennent, pour les enfants de 18
à 21 ans qui sont aux études, qui sont orphelins ou, pour
d'autres considérations, qui sortent des institutions, il y a une
assistance spéciale par arrêté en conseil qui leur donne
toute la chance de poursuivre leurs études ou de les aider
à...
M. LEVESQUE (Laurier): Au point de vue matériel.
M. BEAUPRE: Je parle des enfants illégitimes moi, je ne
parle pas des...
M. LEVESQUE (Laurier): Au point de vue matériel, la
question demeure pour...
M. BEAUPRE: Je n'ai pas vu d'organismes qui s'occupaient de
ça.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, faurais une autre question à
poser. Quel est le nombre d'enfants qui sont aujourd'hui dans les
crèches et qui restent sous la juridiction de leur mère? Dans ces
conditions-là, je pense bien que c'est la mère qui défraie
le coût de la garde de son enfant.
M. CLOUTIER: Je ne pense pas que nos officiers aient cette
statistique-là ce soir ici. C'est une statistique assez précise
que le député demande...
M. SAINT-GERMAIN: Atout événement, toutes ces
questions...
M. CLOUTIER: Mais oui, mais pour continuer, les statistiques
qu'on a demandées ce soir et qu'on n'a pas pu fournir, elles ont
été prises en note et nous allons les fournir aux
députés dès qu'il sera possible.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais ce que je veux dire, c'est que, vous
semblez établir qu'il est préférable que la mère
garde son enfant. Mais si d'un autre côté, il y a un nombre
considérable d'enfants qui sont gardés dans les garderies et
traités de la même façon que l'enfant qui n'est pas
adopté et qui reste sous la juridiction du département, eh bien,
avoir ce chiffre ce serait au moins quelque chose sur quoi se baser, pour dire
si oui ou non l'enfant doit rester sous la juridiction de la mère. Parce
que je crois qu'il y a un nombre assez considérable de femmes qui
gardent leur enfant mais qui laissent ces enfants-là dans les
orphelinats ou les crèches...
M. CLOUTIER: Mais...
M. SAINT-GERMAIN: ... et je crois que ceci est au
détriment des enfants mêmes.
M. CLOUTIER: Oui, mais la difficulté, à ce
moment-ci, c'est que ces statistiques nous sont disponibles avec la
collaboration des agences
qui s'occupent d'adoption et de placement des enfants et le
ministère, de plus en plus, collige ces statistiques et nos
services...
M. SAINT-GERMAIN: Parce que je crois que ce sont des statistiques
indispensables, si vous voulez vraiment...
M. CLOUTIER: Pour la question de l'adoption, oui.
M. SAINT-GERMAIN: ... établir une politique basée
sur la réalité des choses.
M. CLOUTIER: Il nous intéresse, il intéresse le
ministère de posséder ces statistiques-là et les
députés peuvent être assurés que les questions ont
été prises en note et que nous allons apporter des
réponses quant aux statistiques qui ont été
demandées ce soir.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, combien y a-t-il d'enfants dans les
6,223 qui sont illégitimes, qui ne peuvent pas être adoptés
à cause d'infirmités ou de déficiences mentales ou toutes
sortes d'autres raisons?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas non plus ces statistiques. Il faudrait
demander aux crèches de nous fournir ces statistiques, pour savoir quels
sont actuellement les enfants déficients...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais ce sont des questions importantes,
à mon avis.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, d'accord, mais enfin, je crois qu'on
a assez, pour cette année, c'est plus que jamais auparavant.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais si on avait eu ces
statistiques-là...
UNE VOIX: Oui, mais on ne les a pas, les statistiques.
M. LAFRANCE: On les aura.
M. SAINT-GERMAIN: Si on dit ici, il y a 6,223 naissances, il y a
50% des enfants qui sont adoptés, on pourrait tout de même
déduire combien il reste d'enfants à être adoptés,
et qui peuvent légalement être adoptés. Cela
représente loin de 50%.
M. CLOUTIER: Nous allons faire ces compilations et il nous fera
plaisir de les donner au député de Jacques-Cartier et aux autres
députés également. Cela intéresse tout le
comité, je pense, aux officiers...
M. SAINT-GERMAIN: Moi, c'est un problème qui
m'intéresse énormément et je suis excessivement surpris
d'ailleurs qu'il reste des enfants adoptables et qui ne sont pas
adoptés. Je crois qu'il y a eu dans le passé un manquement
terrible à ce point de vue là. Surtout si on considère les
très petites sommes qui sont dépensées au point de vue
propagande pour inciter les familles à adopter les enfants. Si on se
sert des moyens modernes d'annonce, soit télévision, journaux, et
ainsi de suite, je ne vois pas pour quelle raison les enfants de la province de
Québec qui sont adoptables ne sont pas adoptés.
M. CLOUTIER: Bien, c'est un souhait que tout le monde
désire voir se réaliser. Nous aurons également des
chiffres sur le résultat de la campagne d'adoption et les
députés vont constater que ces promotions étaient
nécessaires et que le résultat a été
encourageant.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, article 2, adopté. 1, 2, 3,
4, 5. Une question quant à moi, seulement, sur la contribution des
parents.
M. CLOUTIER: On peut assimiler les deux.
M. LEVESQUE (Laurier): Evidemment, c'a l'air d'un chiffre
approximatif.
M. CLOUTIER: Bien oui, c'est approximatif.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est la réalité pour
l'année écoulée?
M. CLOUTIER: C'est $619,795.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, cela a monté un peu.
M. CLOUTIER: Cela a monté un peu.
M. LEVESQUE (Laurier); Il y a quelque chose, à mon humble avis
qui est invraisemblable j'aurai juste eu le temps de le constater,
l'ancien ministre ici, aussi c'est de tolérer, sans faire un
maximum, des exemples, autrement dit, que des parents qui peuvent très
bien défrayer les dépenses qu'entraîne la garde de leurs
enfants, ne s'en occupent pas et, à l'occasion laissent traîner
des dossiers sans faire de paiements auxquels les tribunaux les ont, non pas
condamnés, mais enfin tenus. Je crois que c'était rendu à
un point où c'était une espèce de farce.
Est-ce que le ministre a l'intention d'accentuer, par des exemples, au
besoin la contribution des parents, les obligations qu'ont à remplir les
parents qui se sont fait dire par des
tribunaux, après enquête sur leurs moyens, qu'ils doivent
défrayer leur part de ce que coûtent leurs enfants, quand ils ne
peuvent pas, ou prétendent ne pas pouvoir s'en occuper?
M. CLOUTIER: Oui, définitivement, pour répondre
à la question du député de Laurier, le ministère
veut mettre l'accent sur les contributions, pour ceux qui peuvent en donner.
Alors, il y a un chiffre qui a été inscrit à $500,000 mais
je pense que ce sera plutôt près de $1 million.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, on va accentuer?
M. CLOUTIER: On va accentuer.
M. BEAUPRE; J'ai une question à poser. Lorsqu'il s'agit d'un
enfant qui est irrécupérable, un enfant exceptionnel, qui a un
quotient de 20% ou 30% du quotient normal et cet enfant-là toute sa vie
demeurera comme ça, est-ce que, à ce moment-là, il serait
juste de faire payer les parents et de priver, en somme, les frères et
soeurs, quand il s'agit d'une famille de quatre ou cinq enfants, du
bénéfice du salaire de leur père? Si la grande partie des
soins qu'un enfant exceptionnel nécessite est payée par ses
parents, évidemment, cet enfant-là prive le reste de la famille.
Surtout s'il n'est pas récupérable. Moi, je croyais qu'autrefois
une distinction avait été faite pour ceux qu'on pouvait
récupérer, rééduquer et mettre sur le marché
du travail, quand même ce ne serait qu'à vingt ans, pour
ceux-là on pouvait demander une assistance aux parents, une aide ou un
remboursement. Quant à ceux qui n'étaient pas
récupérables, ceux qui, toute leur vie, devraient dépendre
de l'Etat, si leurs parents n'étaient pas en moyen de les aider, eh
bien, je croyais que le ministère les considérait comme à
sa charge, quels que soient les moyens de ces parents.
M. CLOUTIER: Le député fait plutôt allusion
aux enfants qui ont un quotient intellectuel très bas et qui sont
placés en vertu du ministère de la Santé.
M. BEAUPRE: C'est ça. Les handicapés, soit
intellectuels, soit physiques.
M. CLOUTIER: J'en ai parlé lors des crédits de la
Santé. Il y a actuellement une contribution. Mais, également, et
le ministère de la Santé tient compte de la capacité de
payer des parents dans plusieurs cas, dans tous les cas où les parents
ne peuvent pas payer, les comptes sont annulés. De toute façon,
j'ai chargé mes officiers au ministère de la Santé de
faire une étude spéciale de ce problème parce que j'ai
déclaré à ce moment-là que l'on continuait de
dresser une barrière entre les patients, les malades mentaux et les
malades d'autres catégories, et qu'on chargeait, du côté
des patients en psychiatrie alors que les autres malades, quels qu'ils soient,
étaient couverts par l'assurance-hospitalisation. Alors, j'ai
demandé qu'une étude spéciale soit faite de ce
problème. Mais, ici, c'est une contribution qui est donnée par
les parents qui sont capables de payer. Et nous allons accentuer de ce
côté-là la perception et le remboursement par les familles,
par les parents qui peuvent défrayer le coût ou une partie du
coût de ces enfants placés en institutions.
M. LEVESQUE (Laurier); Adopté. Article 5-3.
M. LE PRESIDENT: L'école de protection.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 1: traitements.
M. LAFRANCE: Une bonne question d'abord; A quand les cours
familiales?
M. CLOUTIER: M. le Président, la question est...
M. LAFRANCE: Il me semble qu'on a entendu parler de ça
dans un certain document en mai ou juin 1966.
M. LEVESQUE (Laurier): 1966. M. LAFRANCE: 1966.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous parlez de documents confidentiels, du
programme...
M. CLOUTIER: C'est encore une question d'actualité. Il se
poursuit actuellement entre le ministre de la Justice...
M. LEVESQUE (Laurier): On n'est pas sorti du bois!
M. CLOUTIER: ... et le ministre de la Famille, et les discussions
au sujet de ce problème vont aller plus vite que le député
de Laurier croit.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela dépend qui sera le ministre de
la Justice avant longtemps!
M. LAFRANCE: Je ne voudrais pas réveiller de vieilles
querelles, mais le conflit qui existait entre les juges et les officiers du
ministère de la Famille s'est-il dissipé ou aggravé?
M. CLOUTIER: Disons qu'il est comme la température, il y a
des zones de basse pression et des zones de haute pression.
M. LAFRANCE: Le ministre songe-t-il à un amendement
à la loi ou à modifier...?
M. CLOUTIER: La discussion se poursuit actuellement au niveau des
deux ministres.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle serait l'opinion du ministre de la
Famille et du Bien-Etre sur la Juridiction qui devrait être
déterminante dans ce cas-là? Actuellement, on est assis à
cheval sur des juges nommés par le ministère de la Justice et qui
fonctionnent comme une partie de la magistrature normale, la magistrature
assise, et qui dépendent de leur ministre. Puis on a par ailleurs tous
les services, et nécessairement la clientèle qui dépend
essentiellement du ministère de la Famille et du Bien-Etre...
M. LAFRANCE: Clinique, etc.
M. LEVESQUE (Laurier): ... le coeur du problème des cours
familiales, peu importe la définition qu'on leur donnerait, est d'abord
dans le tiraillement entre deux ministères et dans la conception qu'on a
des juges, qui sont nommés essentiellement comme on nomme un autre juge,
c'est-à-dire des avocats de carrière, ordinairement, ou enfin
assez souvent des avocats de carrière déclinante à qui on
veut assurer une fin de carrière. Je voudrais savoir si le ministre est
d'accord ou s'il veut discuter un peu là-dessus par rapport à sa
politique, ce qui est absolument contraire à la définition dans
tous les pays civilisés d'un juge social ou d'un juge familial. Est-ce
que le ministre a l'intention de pousser, je crois qu'on peut dire qu'on a
poussé un peu chacun notre tour, mais seulement ça rencontre des
résistances terribles. Est-ce que le ministre a l'intention d'essayer
héroïquement de briser cette vieille résistance de
l'appareil judiciaire?
M. CLOUTIER: Disons que c'est comme toutes les
résistances, ça s'atténue avec le temps...
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! oui.
M. CLOUTIER: ... il y a une évolution là comme dans
d'autre chose et je puis actuellement me faire l'interprète des
officiers du ministère de la Famille, qui ont le sentiment
général, comme les ministres d'ailleurs, que cette juridiction
devrait plutôt appartenir au ministère de la Famille.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que les juges sont d'accord?
M. CLOUTIER: Disons que, là aussi, il y a eu
évolution...
M. LEVESQUE (Laurier): Ah, bien alors! Cela arrive.
M. CLOUTIER: Je pense que l'évolution s'est faite aux
endroits où elle devait se faire, je ne sais pas si elle a
été générale mais disons que...
M. LEVESQUE (Laurier): Le ministre a toujours aimé dire
des choses invraisemblables.
M. CLOUTIER: Disons qu'aux endroits stratégiques,
là où c'est important qu'il y ait évolution, il y en a
eu.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! bon, d'accord. On va essayer de
digérer ça. Cela donne une idée.
M. GOLDBLOOM: Dans un même ordre d'idées, est-ce que
le ministre se penche sur une nouvelle législation qui donnerait
à l'Etat une autorité sur l'enfance maltraitée au
foyer?
M. LAFRANCE: C'est bien ça.
M. CLOUTIER: Oui, cet après-midi, le député
a peut-être été obligé de s'absenter, mais j'ai
déclaré que, dès l'automne, il y aurait une
législation unifiée de l'enfance qui serait mise en chantier.
L'élaboration...
M. LEVESQUE (Laurier): Et qui incorporera une procédure
sommaire pour protéger les enfants?
M. CLOUTIER: Oui, oui. M. LAFRANCE: Très bien.
M. CLOUTIER: Dans tout le secteur de l'enfance. Si le
député s'en souvient bien, f ai dit que c'était un des
éléments de la politique de l'enfance, en plus de la mise en
place des institutions, des mécanismes dont on a besoin
dans tout ce secteur de l'enfance. La législation,
évidemment, va précéder ou accompagner cette
politique.
M. LAFRANCE: Je suggérerais au ministre de
référer à un important document dont j'ai pris
connaissance pendant que j'occupais le poste de ministre de la Famille,
document qui avait été présenté par le Montreal
Social Agency. Je crois que c'est un document très important, j'avais
donné des directives à mes officiers...
M. LEVESQUE (Laurier): Le traitement des enfants.
M. LAFRANCE: Pardon? Oui, afin de permettre aux agences
d'intervenir. A l'heure actuelle, elles ne peuvent pas intervenir de droit, il
faut le consentement de la famille ou il faut qu'elles soient autorisées
à le faire...
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a des procédures.
M. LAFRANCE: ... et souvent il est trop tard, quand elles
interviennent, pour remédier à certaines situations. Alors, c'est
un code de l'enfance qui est en préparation.
M. CLOUTIER: Je remercie le député d'avoir
attiré mon attention...
M. LE PRESIDENT: Cinq, trois, un, traitements. Adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cinq, trois, deux, frais de voyages.
Adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cinq, trois, trois,frais de bureau?
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cinq, trois, quatre, pensions, frais
médicaux?
M. LEVESQUE (Laurier): Essentiellement, ce sont les mêmes
institutions?
M. CLOUTIER: Ce sont les mêmes institutions, il y a treize
institutions, plus Berthelet...
M. LEVESQUE (Laurier): Il y en a treize d'identifiées.
M. CLOUTIER: ... qui a un poste spécial. M. LEVESQUE
(Laurier): D'accord. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cinq, trois, cinq, aménagement,
entretien, réparations et autres frais?
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté. M. LE PRESIDENT: Cinq,
quatre... M. LEVESQUE (Laurier): Quatre.
M. LE PRESIDENT: Service de probation, traitements? Cinq, quatre,
un.
M.GOLDBLOOM: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Si le Président n'a pas
d'objection, vu que ce sont des services qui se tiennent, on va faire comme
pour cinq, deux, on va discuter l'ensemble et on adoptera...
M. LE PRESIDENT: Alors, quatre, en bloc.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, le député Goldbloom.
On va continuer toute l'affaire.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Iberville.
M. CROISETIERE: J'ai demandé si c'était le
même chiffre, 225?
M. CLOUTIER: Le chiffre 225 est exact. M. CROISETIERE: Il est
exact? M. CLOUTIER: Oui.
M. GOLDBLOOM: J'aimerais parler d'un sujet qui est connexe
à l'article du budget que nous avons devant les yeux, mais qui ne
concerne pas uniquement les enfants ou les adolescents. J'ai cherché en
vain dans tout le cahier du budget un autre article, surtout au chapitre du
ministère de la Justice, intitulé: Service de probation. On n'est
pas sans savoir qu'il y a un grave problème en ce qui concerne ceux qui
ont été des détenus dans nos prisons et
pénitenciers, et qui quittent ces institutions pour retrouver une vie
normale, si possible, au sein de la société.
Il y en une centaine par mois qui quittent nos prisons dans la
région de la métropole seulement. C'est surtout dans les premiers
jours, les premières semaines après leur départ d'une
telle institution, que leur sort est en jeu. Et j'ai devant moi une
correspondance que j'ai eue avec les dirigeants d'une entreprise qui
s'appelle la maison Saint-Laurent. Je crois que le ministre est au
courant ou devrait être au courant. C'est une maison de transition.
M. CLOUTIER: St. Lawrence Transition House?
M. GOLDBLOOM: C'est cela. C'est un problème qui
traîne depuis quelque temps, et je me permets de le souligner, parce que
selon les informations qui m'ont été fournies, ce qui manquait
surtout était une approbation formelle de la part du ministère de
la Santé pour permettre à la ville de Montréal...
M. CLOUTIER: De la Famille...
M. GOLDBLOOM: ... pardon, je m'excuse, je me suis trompé:
de la Famille et du Bien-Etre, pour permettre à la ville de
Montréal d'accorder à cet organisme un permis d'exploiter la
maison. Elle est achetée, les structures administratives existent, et
l'on attend simplement une autorisation officielle pour pouvoir commencer
à recevoir des ex-prisonniers.
Cela remonte au 2 août 1966, quand l'organisme a adressé
une demande à la ville de Montréal. Il y a eu des communications
avec le ministère de la Famille et du Bien-Etre social. Le 6
décembre dernier, un inspecteur et une infirmière sont
allés visiter le foyer, et une autre visite a été faite
par M. Dubé, le 14 décembre. Et depuis ce temps-là, il n'y
a pas, malgré d'autres communications, de progès, dans cette
affaire. J'espère qu'il y en a, mais j'ai rencontré le
président, 11 y a à peu près quarante-huit heures, et,
à ce moment-là, il n'y en avait pas.
M. CLOUTIER: Il venait de recevoir une lettre du ministre.
M. GOLDBLOOM: Ah bon! Heureusement!
M. CLOUTIER: Il a reçu une lettre du ministre...
M. LEVESQUE (Laurier): En prévision des
crédits?
M. CLOUTIER: Non, il n'en était pas question à ce
moment-là.
M. CLOUTIER: C'est toujours en prévision des
crédits, parce que ça revient annuellement. Je dirais au
député même si nous en parlons ici, je
préfère lui donner la réponse immédiatement, mais
ça relève des personnes âgées et autres adultes,
parce que ces « half-way houses », ce sont des maisons de
transition, mais pour les ex-détenus, alors, ce sont des adultes. Ici,
nous sommes au service de probation pour l'enfance. Mais de toute façon,
je dirai au député que j'ai répondu, il y a quelques
jours, au responsable de ce projet. En autant que je me souvienne de la teneur
de la lettre, nous lui demandions que pour les projets qu'il y a dans
Montréal et les réalisations qui existent actuellement dans le
domaine de toutes les maisons qui existent pour les ex-détenus, y
compris les sociétés d'orientation telles que la
société John Howard, il y ait coordination entre ces projets et
ce qui existe déjà, les ressources qu'il y a déjà,
de façon qu'il n'y ait pas de double emploi. Alors, je crois que nous
leur avons proposé la meilleure formule, c'est-à-dire de se voir
et de discuter de l'orientation possible à donner à ce projet de
St. Lawrence Transition House.
M. GOLDBLOOM: Les dirigeants de cet organisme sont convaincus
qu'il y a un besoin réel, que le besoin est urgent, qu'il n'y aura pas
de double emploi avec les services offerts partout autre organisme, et d'autant
plus que ça ne coûterait rien au ministère, puisqu'on a
déjà trouvé la somme de $45,000 pour permettre de
commencer l'activité et que le budget annuel est calculé à
$39,000 par année, dont on espère que le quart sera fourni par
les hommes qui iront habiter cette maison mais qui commenceront leur travail et
pourront rembourser.
M. CLOUTIER: Mais de toute façon, il est probable que le
gouvernement soit appelé à contribuer aux dépenses
d'opération de la maison. Il est possible et probable que nous soyons
appelés à contribuer, le contraire me surprendrait. De toute
façon, nous sommes d'accord en principe et nous l'avons accepté
en principe, ce projet. Mais nous avons demandé qu'il y ait coordination
et que ceux qui travaillent actuellement dans ce domaine des ex-détenus
communiquent entre eux pour nous soumettre au ministère un plan de
développement, des esquisses et de nous dire, enfin, de quelle
façon on entend procéder. Mais nous sommes d'accord en principe
avec ce projet.
M. GOLDBLOOM: Je suis très content et je ne suis
certainement pas contre la coordination, mais je suis simplement contre les
lenteurs administratives, comme le ministre sans doute.
M. CLOUTIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Laurier): Au point de vue de la probation
strictement pour les jeunes, c'est-à-dire ceux qui sont les clients du
poste budgétaire que nous étudions, 242 par rapport i 225, est-ce
que ce sont les chiffres exacts?
M. CLOUTIER: Oui, ce sont les chiffres exacts.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que ça comprend les
officiers de probation?
M. CLOUTIER: Cela comprend...
M. LEVESQUE (Laurier): Ceux qu'on appelle les agents de
probation. Combien?
M. CLOUTIER: Oui, je peux donner des statistiques, ici. En 67/68,
il y aura 201 personnes dans le personnel de probation.
M. LEVESQUE (Laurier): 201.
M. CLOUTIER: 201 personnes dans le personnel de probation et 41
dans le personnel de bureau, c'est-à-dire 242.
M. LEVESQUE (Laurier): Par rapport au même genre de
prévisions, pour s'occuper de combien de jeunes qui ont besoin de ce
genre de service?
M. CLOUTIER: Un instant.
M. LEVESQUE (Laurier): Parce qu'il est évident que le
nombre de présences ne veut rien dire, si nous n'avons pas une
idée de la clientèle.
M. LAFRANCE: Autrement dit, est-ce que le ministre a le nombre de
cas qui sont confiés aux agents?
M. LEVESQUE (Laurier): Aux agents.
M. LAFRANCE: C'était environ 300, il y a quelques
années, tandis que nous savons qu'en Ontario, c'est de 90 à
100.
M. CLOUTIER: Nous avons un officier pour 90 cas.
M. LAFRANCE: A présent? M. CLOUTIER: Oui.
M. LAFRANCE: Alors, ça permet une espèce de «
follow up » qui...
M. CLOUTIER: En moyenne. Ils peuvent...
M. LAFRANCE: Cela permet une espèce de « follow up
» qui est...
M. CLOUTIER: En moyenne, oui... M. LAFRANCE: ... le
placement...
M. CLOUTIER: Oui, ils peuvent assurer la surveillance des
cas.
M. LAFRANCE: Une nouvelle amélioration.
M. CLOUTIER: Selon les statistiques que nous avons actuellement,
les prévisions sont d'un officier pour 90 cas. Actuellement, ce que nous
ignorons, c'est si les cas augmentent plus rapidement que le personnel dont
nous disposons.
M. LEVESQUE (Laurier): Quel était le « case load
» je m'excuse, pour l'année, on a des chiffres complets.
M. CLOUTIER: Pour l'année 65/66, 120 à 150.
M. LEVESQUE (Laurier): Entre 120 et 150. M. CLOUTIER: Entre 120
et 150.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, quel nombre d'agents de
probation avait-il sur les 225 personnes enregistrées l'an dernier? On
donne 220.
M. CLOUTIER: C'est 184
M. LEVESQUE (Laurier): Cent quatre-vingt-quatre.
M. CLOUTIER: En 65/66, 162.
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne veux pas trop discuter les chiffres,
si on parle des 184 agents à 201, ce qui est la prévision, et que
nous baissons le « case load » de 120 à 150 jusqu'à
90, il me paraît y avoir une certaine impossibilité.
M. CLOUTIER: S'il y a 20 officiers par cause.
M. LEVESQUE (Laurier): Autant que je sache, les cas ne diminuent
pas, malheureusement.
M. CLOUTIER: ... on peut prendre une chance de 1,800 cas.
M. GOLDBLOOM: Ces chiffres-là sont difficilles à
manipuler.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce n'est pas de la bonne
comptabilité!
M. CLOUTIER: Nous sommes à réconcilier l'actif et
le passif!
M. LEVESQUE (Laurier): Travaillez un peu! Il va nous passer un
bateau!
M. CLOUTIER: Mon sous-ministre me dit qu'il y a 30% des cas qui
sont dirigés vers les officiers de probation, mais qui ne devraient pas
y être dirigés et qui sont redirigés vers leur
véritable destination, c'est-à-dire les services sociaux. Alors
il y a soulagement, du côté des officiers de probation,
M. LEVESQUE (Laurier): Pour autant que les services sociaux sont
équipés convenablement.
M. CLOUTIER: Si nous les référons,
évidemment, nous devrons nous assurer que les services sociaux sont
capables de remplir leur fonction.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce n'est pas seulement pour
améliorer les statistiques!
M. CLOUTIER: Non. L'observation me semble pleine de sens.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5,article 4, en bloc,
adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord! M. LE PRESIDENT: Article
5-5.
M. LEVESQUE (Laurier): Ici, c'est ce que nous appelions les
centres d'accueil, je pense bien.
M. CLOUTIER: Oui, centres d'observation et centres d'accueil.
M. LEVESQUE (Laurier): N'y aurait-il pas moyen de se fixer une
fois pour toutes, c'est parce que nous passons la moitié de notre temps
à parler de centres d'accueil, surtout dans les municipalités
où on en réclame, dans tous les coins de la province, et c'est
quand même resté officiellement, centres d'observation, mais c'est
la même chose, c'est-à-dire c'est là qu'on reçoit
les délinquants...
M. LAFRANCE: Temporairement.
M. LEVESQUE (Laurier): ... qui ont besoin temporairement
d'être hébergés, jusqu'à ce qu'on les ait
affectés.
M. CLOUTIER: C'est la même chose. On pourrait
peut-être garder les deux appellations.
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne sais pas, mais enfin, c'est juste en
passant! Pour le nombre d'employés, 110 et 64 est-ce que ça se
réconcilie?
M. CLOUTIER: Il faut faire des transferts.
Il y a des employés qui étaient à salaires et qui
maintenant ont été intégrés. Alors les nouveaux
chiffres, au lieu de 110, seraient de 300 et au lieu de 64, c'était 250.
De sorte qu'à l'article 8 du poste budgétaire 5, cela devient 81
et 77, mais on ne les avait pas, ces chiffres-là.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! du côté salaire.
M. CLOUTIER: Du côté salaire.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de
gens qui auraient été versés dans les permanents.
M. CLOUTIER: C'est ça, dans les permanents. Il faut
également changer $432,300 pour le chiffre de $1,060,300.
M. LEVESQUE (Laurier): On a interverti. Combien de centres
d'acceuil ou de centres d'observation sont en marche?
M. CLOUTIER: Deux à Montréal, un à
Québec
M. LEVESQUE (Laurier): Il y en a encore trois?
M. CLOUTIER: Il y en a trois,
M. LAFRANCE: Pour la ième fois...
M. CLOUTIER: Pour la?
M. LAFRANCE: ... la ième fois, j'ai entendu, par exemple,
le député de Sherbrooke dire que le principe d'un centre
d'observation avait été accepté à Sherbrooke. Je me
demande combien cela fait de fois que ce principe-là a été
accepté. Est-ce que c'est sérieux, cette fois-ci?
M. CLOUTIER: Oui, il y a un groupe actuellement qui était
de Sherbrooke et de la région qui a formé une corporation et qui
est à promouvoir le projet.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'il n'y a pas déjà une
corporation à Sherbrooke?
M. LEVESQUE (Laurier): Mais pourquoi une corporation?
M. CLOUTIER: Bien, c'est tout le système, toutes nos
institutions, disons les trois...
M. LEVESQUE (Laurier): Les trois sont quand même
directement...
M. CLOUTIER: Les trois sont directement, ce nouveau projet est
piloté par une corporation.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais enfin en vertu de quoi a-t-on
confié à une corporation ce travail-là?
M. CLOUTIER: Le Dr Mailhot me dit que c'est une institution
différente, ce serait une institution de transition qu'il y aura
à Sherbrooke.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais que ça soit de transition
ou autrechose, il doit y avoir une raison pour que l'on parte d'un
système où ce sera de toute façon propriété
publique. On a déjà rendu permanent ce qui, jusqu'à un
certain point, implique, automatiquement, que ça soit sous
l'administration directe, les employés des deux centres de
Montréal et celui de Québec, pour la plupart, en tous les cas,
d'après les chiffres que le ministre a donnés. Et là tout
à coup. Je pense bien que nous sommes tous conscients du fait qu'il y a
un grand besoin. Je ne sais pas à quel point on peut y répondre
mais enfin le plus vite qu'on peut y répondre, mieux c'est, pour ne pas
continuer à mêler comme ça arrive trop souvent les jeunes
détenus d'âge non adulte à des détenus de prison
régulière. Cela, je pense qu'au point de vue hygiène
sociale pour les jeunes, c'est nécessaire. Mais pourquoi changer le
système, même si c'est transitoire? Enfin une maison de
transition, etc. ça reste un endroit où les jeunes qui sont en
difficulté avec la loi ou avec la société sont
reçus temporairement en attendant qu'on statue sur leur cas. Pourquoi
créer un système corporatif? Est-ce que c'est justement pour les
questions de prestige local?
M. CLOUTIER: Bien disons que, règle
générale, à l'avantage de la corporation, on peut faire
appel à des spécialistes du milieu qui s'intéressent
à ces problèmes...
M. LA FRANCE : Est-ce que ce n'est pas pour les crédits,
pour la centrale d'hypothèques?
M. CLOUTIER: Bien, disons, que c'est un des objectifs parce que
nos programmes de personnes âgées se développent
grâce à la formule de corporation.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est essentiellement au point de vue
financier...
M. CLOUTIER: C'est un des aspects mais il y a également le
mécanisme par lequel on peut faire appel à des gens localement,
des gens qui s'intéressent à ces questions de l'enfance comme
dans le domaine des personnes âgées, et moi j'y verrais
peut-être un autre avantage aussi. Peut-être que ça
élimine une foule de lenteurs administratives et peut-être que la
formule de corporation est un peu plus souple dans l'administration et la mise
en place. Mais je ne sais pas si c'est un argument...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, parce que l'argument du rassemblement
des dévouements dans une formule corporative, si on est obligé de
s'en tenir à cela, c'est un peu triste car il n'y a rien qui
empêche, dans une institution du gouvernement, les gens qui
s'intéressent à leur propre population, de faire partie de
conseils consultatifs ou de groupes qui donnent un coup de main...
M. CLOUTIER: Oui, mais c'est plus difficile de les
intéresser, à ce moment-là. Je pense que, par une
structure de corporation où ils doivent aller siéger, ils ont des
assemblées, des réunions, alors ils sont dans « le bain
», si on me permet l'expression. Je pense qu'ils s'intéressent
beaucoup plus, l'intérêt est structuré.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord. Combien de projets, à
part Sherbrooke?
M. LAFRANCE: Je m'excuse pour mon chauvinisme. A Sherbrooke,
est-ce que le ministre ne prévoit pas la réalisation pour cette
année?
M. CLOUTIER: Pour l'année en cours, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Via la société centrale?
M. CLOUTIER: C'est une institution que j'ai visitée
à mon dernier voyage à Sherbrooke, l'automne dernier. C'est une
institution qui existe déjà et que nous allons employer.
M. LAFRANCE: Ce serait indiscret de connaître le nom? Ce
n'est pas Waterville?
M. CLOUTIER: Non, on ignore le nom exact, mais c'est une
communauté à Sherbrooke, sur la rue King, qui a abandonné
sa maison.
M. LEVESQUE (Laurier); Apart Sherbrooke, parce qu'il y a
évidemment beaucoup de demandes, est-ce qu'il y a d'autres projets qui
sont plus ou moins avancés, pour essayer au moins de couvrir une partie
de la province qui n'est pas couverte?
M. CLOUTIER: Saint-Jérôme.
M. LEVESQUE (Laurier): Quel est l'avancement?
M. CLOUTIER: La construction est commencée.
M. HARVEY: Terrebonne?
M. CLOUTIER: Il n'y a pas de projet à Terrebonne.
M. HARVEY: Saint-Jérôme, comté de Terrebonne,
et il y a Saint-Jérôme, comté Lac Saint-Jean.
M. CLOUTER; C'est Saint-Jérôme, comté de...
M. HARVEY: Est-ce que vous avez des prévisions pour
Saguenay Lac Saint-Jean?
M. LEVESQUE (Laurier): En fait, si vous nous disiez quels sont
les projets qui sont plus ou moins avancés, est-ce que cela serait
possible? Je présume que tous les projets qui vont être
mentionnés sont à base de corporation.
M. CLOUTIER: A base de corporation. Je vous donne les
institutions de transition: Hull, Saint-Hyacinthe, Drummondville,
Trois-Rivières, Rouyn, Gaspé, Rimouski, Joliette, Sherbrooke,
Baie-Comeau, Saint-Jean, Valleyfield.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelles sont les dates de
réalisation probables? Pour Sherbrooke, cette année,
Saint-Jérôme est en construction, n'est-ce pas?
M. CLOUTIER: Alors, c'est tout au stage de la préparation
initiale. Il y a Saint-Jérôme qui est en construction
actuellement. Alors, disons que pour l'année 1967-68, il y aura...
M. LEVESQUE (Laurier): Sherbrooke?
M. CLOUTIER: Il y aura Sherbrooke qui pourra s'organiser...
M. LEVESQUE (Laurier): Saint-Jérôme?
M. CLOUTIER: L'autre qui est en construction, mais ce sont
surtout des projets pour l'an prochain.
M. LAFRANCE: J'espère que le ministre y accorde une
certaine priorité, parce que je sais dans quelles conditions ces jeunes
sont détenus dans certaines régions, alors je sais que le
ministre saisit l'importance de l'affaire.
M. LEVESQUE (Laurier): Centres d'observation, adopté ou
non?
M. HARVEY: La liste que vient de donner le ministre, ce sont vos
projections pour les années à venir. Si j'ai bien compris, on va
réaliser cette année, Sherbrooke, Salnt-Jérôme et
Terrebonne. Maintenant, dans les années à venir, pour vos
projections, j'entendais nommer des endroits, vous n'avez rien de prévu
pour le Saguenay, Lac Saint-Jean, dont la population est aussi nombreuse que
celle du Québec métropolitain et où un centre
d'observation est réclamé depuis la création d'une Cour du
Bien-Etre social qui date de quatre ou cinq ans.
M. CLOUTIER: Ce n'est pas une liste finale...
M. HARVEY: Non, mais tout de même...
M. CLOUTIER: Il y a d'autres projets qui vont venir. C'est
là où il y a déjà des pourparlers, il y a
déjà des étapes de franchies.
M. HARVEY: Je signale à l'attention du ministre qu'il y a
des pourparlers depuis la création de la Cour du Bien-Etre social depuis
cinq ans.
M. CLOUTIER: Bon, d'accord.
M. HARVEY: Et que la région du Saguenay est située
exactement à 150 milles de Québec et que le juge de la Cour du
Bien-Etre social, qui s'appelle le juge Roland Angers, à la suite des
mémoires présentés par l'association des chefs de police,
réclame au moins la nomination du personnel professionnel requis pour
préparer des plans et devis, quitte à dire que, dans un an ou
deux ans, on en aura, un centre
de protection. Parce que, actuellement, le pourcentage de la
délinquance juvénile augmente de façon dangereuse dans le
Saguenay Lac Saint-Jean, comparativement aux autres régions.
M. LAFRANCE: C'est le changement de gouvernement.
M. HARVEY: Non, cela a commencé un petit peu avant.
M. CLOUTIER: Il y a Saint-Georges de Chicoutimi qui va devenir
une institution de transition.
M. HARVEY: Pour Saint-Georges, vous avez une prévision de
$100,000.
M. CLOUTIER: Saint-Georges de Chicoutimi. Je ne sais pas si le
député est au courant mais, il se fait actuellement dans tout le
Saguenay Lac-Saint-Jean un inventaire des ressources de Santé et
Bien-Etre, par un comité spécial qui relève du
ministère de la Santé. Alors, cela nous permettra de
connaître les endroits où il y aura priorité dans les
besoins.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 5,
adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Cela va?
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 6, cliniques
d'aide à l'enfance.
M. LEVESQUE (Laurier): Combien y en a-t-il?
M. CLOUTIER: Il y en a deux...
M. LEVESQUE (Laurier): Montréal?
M. CLOUTIER: Une pour Québec et une pour
Montréal.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela a-t-il l'air d'être stable?
M. CLOUTIER: C'est stable.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 7: Centre
Berthelet.
M. LEVESQUE (Laurier): Une question sur les chiffres encore,
est-ce que les chiffres aux traitements de Berthelet sont exacts?
M. CLOUTIER: Non. Je vais vous donner la correction.
M. LEVESQUE (Laurier): Ici, il s'agit d'une corporation,
évidemment.
M. CLOUTIER: Il ne s'agit pas d'une corporation...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est directement...
M. CLOUTIER: C'est directement du ministère. Au lieu de
89, c'est 105, au lieu de 59, c'est 66, et au lieu de $424,400 c'est $478,300,
ce qui laisse à l'article 7, sous-article 2: Salaires, 44
employés et 35 entre paranthèses.
M. LEVESQUE (Laurier): J'avais complètement oublié.
Alors cela, c'est directement administré par le ministère?
M. CLOUTIER: Directement.
M. LEVESQUE (Laurier): Qui est le directeur?
M. CLOUTIER: C'est M. Saulnier, non le colonel ValLeduc.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'on a mis fin à
l'épidémie d'évasions?
M. CLOUTIER: Eh bien, dernièrement M. le Président,
je n'ai pas entendu dire...
M. LAFRANCE: Encore récemment... UNE VOIX: Combien de
pensionnaires? M. CLOUTIER: Actuellement, 80 à 90. M. LAFRANCE:
Filles et garçons. M. CLOUTIER: Il y a des filles, oui. M. LEVESQUE
(Laurier): Entre 80 et 90?
M. CLOUTIER: Entre 80 et 90. Les prévisions sont de 150
enfants bientôt.
M. LEVESQUE (Laurier): Il y a une chose qui est frappante, ici,
je fais cela rapidement, le ministre est meilleur que moi en calcul rapide, je
suis sûr, il pourra me corriger,
cela fait une moyenne de $8,500 par année, par jeune.
M. CLOUTIER: C'est cher. C'est l'institution la plus
dispendieuse, c'est l'institution à sécurité maximale dans
le domaine de la détention.
M. LEVESQUE (Laurier): A $8,500 chacun, pourquoi
s'évadent-ils??
M. LAFRANCE: C'est à sécurité maximale.
M. CLOUTIER: C'est parce qu'ils n'ont pas accès au budget
et ils ne connaissent pas les chiffres.
M. LEVESQUE (Laurier): Us ne savent pas comment ils sont bien
traîtés!
M. BEAUPRE: Cela me semble énorme.
M. CLOUTIER: C'est un service très
spécialisé, avec un nombreux personnel.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est la capacité?
M. CLOUTIER: Je pense qu'à 150, on a atteint la pleine
capacité de la maison.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
statistiques sur les résultats de la réhabilitation?
M. CLOUTIER: Avant de répondre à cette question,
pour continuer sur le sujet du coût, le directeur général
de l'administration m'informe que, dès que l'institution aura atteint le
maximum d'efficacité que l'on veut atteindre, le coût par enfant
sera diminué à $2,500.
M. LEVESQUE (Laurier): La capacité étant de 150
à peu près?
M. CLOUTIER: La capacité étant de 150.
M. BEAUPRE: Par quel processus, allons-nous arriver à ces
$2,500 à comparer à $8,000 pour le coût d'administration,
et comment se fait-il que ça va diminuer tout à coup?
M. LAFRANCE: Le coût d'administration est le
même.
M. CLOUTIER: La solution que l'on me propose est pleine de sens.
Les effectifs qui sont actuellement là sont suffisants pour prendre soin
de 150 enfants. Alors, il y aura également possibilité, avec
l'expérience que l'on acquiert d'année en année, de
réduire les coûts et de réduire les frais.
M. LEVESQUE (Laurier): Les frais les plus importants
étant, en autant que je puisse voir, pension et nourriture, ils vont
continuer à manger autant. Hya les salaires, aussi.
M. CLOUTIER: Oui, c'est la question des salaires. Si on ajoute
ici, si on a 80 ou 90 enfants et qu'on augmente à 150, les salaires sont
répartis, à ce moment-là.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais ce n'est pas le double. Alors,
si on parle de $8,000 on ne fera pas une grande chicane mais si on parle
de $8,500. Il est évident que les salaires ne baisseront pas, parce que
la tendance, partout, est plutôt d'augmenter, en suivant les
négociations, etc., et la nourriture ne baissera pas non plus. Les
autres étant des frais corollaires, on ne voit pas beaucoup comment, en
passant de 90 à 150, ce qui n'est pas le double, ce qui est juste de 2
à 3, je crois, comme différence, cela pourrait baisser à
$2,500. Il doit y avoir une réponse magique quelque part.
M. CLOUTIER: Non, à $8,500, ce chiffre est donné
pour l'an dernier, alors qu'il n'y avait que 45 enfants.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non, non. Le chiffre est donné
sur une division que j'ai faite de 764,000 par 90.
M. CLOUTIER: Il y a 90 enfants actuellement, mais, l'an dernier,
ils n'étaient pas 90.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais je prends le chiffre de cette
année: $764,000 et je divise par 90. Si je ne me trompe pas, cela donne
bien $8,500.
M. MATHIEU: Si on prend 150.
M. CLOUTIER: Disons que nous allons revoir ces calculs-là.
En tout cas, rapidement, ça coûte cher.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5-7, adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Subventions pour la délinquance,
article 5-8.
M. BEAUPRE: Qu'est-ce que c'est ça?
M. CLOUTIER: L'an dernier, le chiffre réel pour 66-67 est
de $530,353.61.
M. LEVESQUE (Laurier): A qui vont ces subventions?
M. CLOUTIER: La liste est ici. Le patro Jean-Le-Prévost,
le patro Roc-Amadour, l'école Sainte-Hélène,
l'école Saint-Agnès, Marian Hall, Maison Saint-Charles, Maison
Sainte-Domitilde, Manoir Charles-de-Foucauld, Mont-Saint-Antoine.
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, si le ministre me le
permet, à des entreprises qui s'occupent...
M. CLOUTIER: C'est là, toutes les institutions qui
s'occupent des...
M. BEAUPRE: Ces institutions n'ont-elles pas déjà
des subventions suffisantes pour prendre soin des enfants confiés
à leurs soins? Je croyais que ces subventions pour la prévention
de la délinquance étaient données à des
organisations de loisirs, à des organisations paroissiales, à des
organisations diverses dévouées à l'enfance et ici vous
parlez beaucoup plus d'oeuvres spécialisées à l'enfance,
déjà au budget de la province.
M. CLOUTIER: Ici, il y a une subvention pour un camp
d'été, un camp d'hiver...
M. BEAUPRE: Cela a du sens.
M. CLOUTIER: ... il y a une subvention, il y a eu des subventions
pour les déficits, il y a eu des subventions pour des salles où
l'on aménageait des distractions ou des loisirs, il y avait des
subventions, mais une bonne partie...
M. BEAUPRE: Est-ce que c'est réparti par
région?
M. CLOUTIER: ... de toutes ces institutions; réparties par
institutions.
M. BEAUPRE: Chaque région reçoit-elle sa part?
M. CLOUTIER: Ce ne sont pas toutes les régions qui sont
couvertes par les institutions. Dans la liste que j'ai donnée tout
à l'heure, la plupart des institutions sont à Montréal et
à Québec.
M. LEVESQUE (Laurier): Poste budgétaire 5, article 8,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Six, Bien-être des personnes
âgées et autres adultes.
M. LEVESQUE (Laurier): Six, administration, 1-1 Traitements.
Est-ce que le ministre pourrait d'abord nous répéter qui est en
charge de cette division du ministère?
M. CLOUTIER: M. Archambault est au ministère, il est
assisté de M. Ramsay.
M. LEVESQUE (Laurier): M. Archambault n'a pas le titre de
directeur général?
M. CLOUTIER: Non.
M. LEVESQUE (Laurier): Quel titre a-t-il?
M. CLOUTIER: Il est assistant directeur, il est directeur
adjoint.
M. LEVESQUE (Laurier): Directeur général
adjoint.
M. CLOUTIER: Adjoint.
M. LEVESQUE (Laurier): En l'absence de M. Nepveu.
M. CLOUTIER: En l'absence de M. Nepveu, qui est secrétaire
de la commission d'enquête Castonguay.
M. LEVESQUE (Laurier): 3025, est-ce que ça correspond? Les
traitements...
M. CLOUTIER: Au lieu de 25, c'est 28. M. LEVESQUE (Laurier): Et
c'est 30... M. CLOUTIER: C'est 3028.
M. LEVESQUE (Laurier): De façon générale
c'est peut-être la seule occasion que nous aurons d'en parler,
évidemment nous aurions peut-être pu choisir la pension aux
personnes âgées, mais ça revient à la même
chose le gouvernement, dans le discours du Trône, il y a
déjà un certain nombre de mois, a manifesté l'intention
qui, d'ailleurs n'est pas discutée de ce coté-ci puisque
c'était dans les intentions des deux partis politiques, l'ancien
gouvernement comme celui qui est là aujourd'hui, mais dans le discours
du Trône donc, au mois de décembre, si j'ai bonne mémoire,
nous sommes rendus au mois de
juin, le gouvernement avait manifesté l'intention de
récupérer, de rapatrier, et c'est d'autant plus indiqué
avec l'évolution dans ce domaine-là pour avoir une unité,
de rapatrier les pensions de sécurité de la vieillesse. Nous
n'avons pas vu d'action depuis, très évidemment dans le
gouvernement du Québec, le ministère qui est le plus
concerné, c'est celui dont nous étudions les crédits en ce
moment. Quelle est la suite, est-ce que le gouvernement se contente d'un
énoncé de principe ou quelle est la suite, parce qu'il y a des
suites normales, on peut légiférer, on peut négocier, on
peut réitérer des intentions, mais depuis au-delà de six
mois, il n'y a eu, ni répétition intense et suffisamment
dramatique des intentions du gouvernement, s'il y a eu des négociations
avec le fédéral nous l'ignorons et nous serions
intéressés à le savoir, et certainement nous n'avons pas
entendu parler de législation non plus établissant le droit
québécois, est-ce que le ministre pourrait nous dire où
c'en est ça?
M. CLOUTIER: Il y a eu un comité interministériel
qui a été formé et qui groupe M. De Coster...
M. LEVESQUE (Laurier); Un comité québécois.
M. CLOUTIER: Un comité québécois
interministériel qui comprend M. De Coster, de la Régie des
rentes, M. Claude Morin, des Affaires inter-gouvernementalest et Me
Claude Bernard, aussi du même ministère, mais qui travaille
également au ministère de la Famille sur le comité de
législation, il y a M. Després, le sous-ministre du Revenu, il y
a M. Marier, le sous-ministre de la Famille et du Bien-Etre social.
M. LEVESQUE (Laurier): Spécifiquement sur ça?
M. CLOUTIER: Spécifiquement sur ça et ils se
réunissent le 29 prochain.
M. LEVESQUE (Laurier): Enfin, je comprends, mais à quoi
riment ces réunions? Est-ce pour formuler des recommandations politiques
au gouvernement?
M. CLOUTIER: Formuler au gouvernement, à
l'exécutif, des recommandations très spécifiques.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre a l'intention...?
M. LEVESQUE (Laurier): Jusqu'ici, donc, il n'y a pas eu de
recommandations?
M. CLOUTIER: Et le comité n'a pas encore fait rapport au
conseil exécutif?
M. LEVESQUE (Laurier): Quand prévoit-on un rapport? Parce
que ça fait déjà au-delà de six mois, quand
même, que cela a été énoncé et jusqu'ici le
ministre nous dit: il y a eu un comité formé, qui a l'air
impressionnant, d'après les noms qu'il a...
M. CLOUTIER: Il l'est aussi.
M. LEVESQUE (Laurier): ... c'est très impressionnant, mais
c'est resté un grand secret jusqu'ici, l'annonce très dramatique
qui a été faite dans le discours du Trône n'a eu de suites
impressionnantes que dans les coulisses de l'administration.
Est-ce qu'on prévoit un rapport à l'intérieur de
l'année courante? Ou à quel moment? Pour que le gouvernement
puisse agir et non pas passer pour... Quand même, un gouvernement qui
afait un discours du Trône plus ou moins pour la frime, et qui n'agit
pas...
M. CLOUTIER: On peut espérer un rapport de ce
comité, disons, dans cinq ou six semaines.
M. LEVESQUE (Laurier): Dans cinq ou six semaines?
M. CLOUTIER: Dans cinq ou six semaines.
M. LEVESQUE (Laurier): Et qui serait un rapport avec
recommandations?
M. CLOUTIER: Et qui serait un rapport avec recommandations
à l'exécutif.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, cinq ou six semaines...
M. HARVEY: Parce que depuis le discours du Trône...
M. LEVESQUE (Laurier): Je m'excuse, juste une seconde. Est-ce que
le rapport sera rendu public, après considération? Est-ce que
l'intention du gouvernement est de le rendre public parce
qu'après tout, il y une importance très évidente au point
de vue politique à ce que le gouvernement se manifeste en public une
deuxième fois? Est-ce que le rapport doit être conçu de
façon à pouvoir être rendu public, peu impor-
te qu'il soit approuvé ou non? Evidemment, s'il n'était
pas approuvé, cela ne marcherait pas, mais une fois approuvé par
l'exécutif, le cas échéant?
M. CLOUTIER: Bien, l'exécutif jugera si... M. LEVESQUE
(Laurier): Bien, forcément
M. CLOUTIER: ... nous pouvons le rendre public, mais je crois
pouvoir dire que l'étape logique qui suivra la remise de ce rapport sera
l'élaboration d'une législation.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, on viserait à une
législation comme prochaine étape?
M. CLOUTIER: Comme prochaine étape, une
législation.
M. LEVESQUE (Laurier): Une loi québécoise sur les
pensions de la sécurité de la vieillesse?
M. CLOUTIER: Une loi québécoise.
M. LEVESQUE (Laurier): Avec la possibilité, non pas avec
la possibilité, avec la probabilité d'un conflit à
dénouer entre deux législations, une fédérale et
une provinciale?
M. CLOUTIER: Bien, il est probable, M. le Président,
étant donné qu'il existe de la législation
fédérale et que le comité recommandera une
législation québécoise, qu'il y aura, si nous ne pouvons
pas présumer, un conflit, mais du moins, nous pouvons présumer,
une discussion.
M. LEVESQUE (Laurier): Et cela prendrait la forme, probablement,
d'après ce que dit le ministre, d'une recommandation de
légiférer?
M. CLOUTIER: J'ai cette conviction.
M. HARVEY: Le ministre devrait attirer l'attention des membres du
comité sur ce point précis du discours du Trône. On
annonçait le rapatriement des allocations de sécurité de
vieillesse. Je pense qu'il y aurait avantage pour le ministre à faire
mention aux membres du comité que, depuis le discours du Trône,
jusqu'à aujourd'hui, il y a tout de même 8,500 personnes qui
bénéficient d'une allocation de sécurité de
vieillesse; le seul avantage qu'ils ont eu, c'a été de perdre la
carte d'assistance médicale.
Alors, à ce moment-là, non seulement nous sommes
restés au même point que depuis le discours du Trône, en ce
qui concerne les personnes recevant une allocation de sécurité de
vieillesse, mais celles-ci ont perdu, je répète pour la
xième fois, $1,530,000.
M. CLOUTIER: Bien, je répète aussi au
député qu'il y en a dix mille qui sont avantagées par
rapport à la situation.
M. HARVEY: Oui, mais cela...
M. CLOUTIER: Je comprends que cela ne règle pas le
problème de ces 8,500.
M. HARVEY: Ces dix mille...
M. CLOUTIER: Mais j'ai dit également, en terminant cette
discussion hier discussion qui a été assez longue
très intéressante, tout de même j'ai dit que chaque
cas recevrait une attention très spéciale, et je crois pouvoir
dire que quand les officiers du ministère auront revisé chacun
des dossiers, tout le monde aura eu justice.
M. HARVEY: Oui, autrement, j'ai peur d'un mouvement qui pourrait
être créé dans la province de Québec par les
personnes âgées, devant le fait qu'à la suite de la mention
dans le discours du Trône que nous voulons récupérer,
rapatrier la sécurité de vieillesse, devant le traitement qu'ils
ont reçu durant la période de transition, le mouvement se
crée pour vouloir demeurer sous l'autorité du
fédéral, en supposant qu'elles seraient mieux
traitées.
M. CLOUTIER: Bien, les trois mille personnes qui n'ont pas
répondu, je doute qu'elles entrent dans le mouvement.
M. HARVEY: Il y en a tout de même quatre mille qui ont eu
des refus.
M. CLOUTIER: Oui, il y en a quatre mille qui ont eu des refus, et
j'ai déclaré que ces quatre mille personnes recevraient autant
d'attention, dans l'étude du dossier, que celles dont le dossier a
été accepté.
M. HARVEY: Je pense que le ministre me comprend bien. C'est parce
qu'actuellement nous parlons des personnes âgées. En
général, lorsqu'un citoyen est assujetti à une
législation fédérale, lorsque nous parlons au
Québec de rapatriement, en général 80 à 90% des
gens nous appuient. En dehors des options politiques, on nous appuie pour que
le Québec administre sa sécurité sociale lui-même,
tout le monde est d'accord ou en partie, la grande majorité des gens.
Mais si nous leur disons au départ ou que
nous leur démontrons, dans notre façon d'agir, qu'en
devenant québécois, notre système subira une diminution
dans les bénéfices, là, je pense qu'un mouvement peut se
créer et devenir dangereux dans notre course au rapatriement.
Et c'est un peu l'expérience que nous avons vécue depuis
six mois.
Je comprends que ce n'est pas la faute du ministre, que les officiers
vont reviser, mais dans les faits concrets, il y a eu malheureusement, pour le
secteur des personnes âgées, ça peut peut-être se
corriger, mais il y a eu une diminution dans les bénéfices et
c'est une des classes de la société québécoise qui
ne peut pas accepter une diminution, qui ne peut pas absorber que ces services
soient diminués.
M. CLOUTIER: Mais de toute façon, nous pouvons toujours
répondre, et je crois que c'est la réponse exacte, que chaque
fois que le Fédéral a augmenté son allocation, sa pension
de sécurité de la vieillesse, il l'a fait sans consultations avec
la Province, et, chaque fois, il a créé des complications, et
cette fois-ci, il a créé une autre complication parce qu'il n'a
pas tenu compte que nos lois ici, à Québec, permettaient de
donner les soins médicaux à ceux qui sont
considérés comme des assistés sociaux.
Alors, cette complication s'est ajoutée à celles qu'il y
avait déjà, à savoir qu'il nous fallait tenir compte de la
possession de la carte d'assistance médicale.
M. LEVESQUE (Laurier): Dieu saitquenous n'avons pas envie de
reprendre le débat d'hier, sauf qu'il faut tout de même souligner
de nouveau qu'à notre point de vue, c'est une des plus graves erreurs
que le ministère ait faites depuis longtemps, au point de vue
psychologie, au point de vue...
M. HARVEY: Avant d'intervenir.
M. CLOUTIER: Non, je comprends que le député de
Laurier n'en est pas absolument convaincu.
M. LEVESQUE: Pas du tout.
M. CLOUTIER: Je n'invoque pas son ton de voix très
conciliant pour faire cette affirmation, mais de toute façon...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce une invitation?
M. CLOUTIER: Non, ce n'est pas une invitation à changer de
ton. De toute façon, il est cer- tain que pour les 10,000 cas et les
1,500 autres cas qu'il nous est possible de régler maintenant, ça
fait 11,500 cas, nous les avons réglés de façon
avantageuse pour le contribuable, et ça nous a permis tout de
même, pour cette partie, de rencontrer les exigences et de la
législation et de la réglementation actuelles. Et nous pouvons
partager dans les coûts avec le Fédéral. Quant aux autres
cas, nous allons examiner les dossiers de façon très attentive,
nous allons rencontrer également les 3,000 personnes par l'entremise de
nos officiers, de nos agents de sécurité sociale, nous allons
rencontrer ces personnes et nous allons nous informer de la raison pour
laquelle elles n'ont pas répondu.
M. HARVEY: J'espère que le ministre m'a bien compris. Nous
sommes complètement en dehors de ce que nous discutons, le
système d'allocations familiales provinciales. On a fait ce qu'on a pu,
mais si on donnait actuellement à la mère de famille le choix,
l'un ou l'autre, il n'y a pas de doute qu'elle choisirait les allocations
fédérales qui ne sont pas rapatriées actuellement, parce
qu'elles sont plus élevées. Alors, partant du même
principe, tout en voulant rapatrier la sécurité de vieillesse, il
faut faire en sorte que nos vieillards, quelle que soit la carte ou n'importe
quel problème, que les bénéfices qui seront donnés
aux personnes âgées ne soient pas diminués. Cela termine la
discussion.
M. GAGNON: Oui, mais voici simplement un mot. C'est
peut-être parce que l'on n'attaque pas le problème là
où il est. Les personnes âgées bénéficient de
la carte médicale en vertu d'une assistance qui est versée
conformément à une loi qui dit: Il faut prouver ses besoins. Or,
la loi provinciale qui verse le $10 et qui permet la carte
médicale...
M. HARVEY: Et le $30 du Fédéral, qu'en
fait-elle?
M. GAGNON: Laissez-moi finir. Or, lorsqu'elle
bénéficie du $30 supplémentaire d'Ottawa, à ce
moment-là, en vertu de la formule qu'elle a complétée,
elle a plus de revenus que de dépenses, et c'est automatique par le
ministère. Et à ce moment, il faudrait que la loi soit
changée. Vous savez la loi que vous avez passée pour le $10 aux
vieillards, vous avez dit: Il faut prouver la nécessité du
vieillard.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle loi du $10 aux vieillards?
M. GAGNON: Vous avez accordé un $10 aux personnes
âgées, du moment qu'on prouvait la nécessité. Ceux
qui relèvent d'Ottawa et qui ont la carte médicale... C'est la
loi qu'il faudrait changer.
M. LEVESQUE (Laurier): Honnêtement... Ottawa, je m'en
fous.
M. LE PRESIDENT: Nous en avons parlé pendant quatre heures
hier, il ne faudrait pas recommencer. Alors, article 6-1-1.
M. HARVEY: Avant d'adopter complètement l'article 6,
à moins que quelqu'un d'autre veuille parler...
M. LEVESQUE (Laurier): Non, l'article 6, nous ne l'adoptons pas,
nous adoptons l'article 6-1.
M. LE PRESIDENT: Article 6-1-1. M. HARVEY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 6-1-1. Article 6-1-2.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 6-1-2-3-4. Adopté.
M. LE PRESIDENT: En bloc. Alors article 6-2. Allocations aux
personnes non employables placées en institutions ou en foyers pour
soins spéciaux.
M. LAFRANCE: Alors, j'imagine qu'à ce moment-ci, nous
pourrions parler des centres d'accueil pour personnes âgées.
Est-ce que le ministre pourrait nous fournir la liste des projets qui ont
été réalisés, ceux qui sont en voie de
réalisation et ceux qu'il projette pour cette année?
M. CLOUTIER: Projets réalisés en 65/66, 5 foyers.
En 66/67, 4 foyers.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nom
des endroits?
M. CLOUTER; Je vais terminer les statistiques et nous reviendrons aux
endroits pendant que...
M. LAFRANCE: Très bien!
M. CLOUTIER: ... mes officiers vont préparer la liste. Les
projets en cours de cons- truction, actuellement, sept. Cinq
réalisés en 65/66.
M. LAFRANCE: Sept.
M. CLOUTIER: Quatre en 66/67 et sept actuellement en
construction. La distribution par région de tous les projets qui
actuellement sont sur la table de travail, au ministère de la Famille;
Dans la région numéro 1, Bas Saint-Laurent et Gaspésie,
six projets. Dans la région du Saguenay Lac-Saint-Jean, douze projets.
Dans la région de Québec, 42 projets, dans la région de
Trois-Rivières, 16 projets. Dans les Cantons de l'Est, huit projets. A
Montréal, 27 projets. Outaouais, sept projets. Le Nord-Ouest, sept
projets. La Cote Nord, trois projets. Donc, 128 projets au total.
Voici quelle est laliste. Bien, par région économique il y
en a 128.
M. LAFRANCE: Les projets qui ont été
réalisés en 65/66 par exemple.
M. HARVEY: En 65/66? M. CLOUTIER: En 65/66.
M. HARVEY: Avec les endroits, si vous les avez.
M. CLOUTIER: En 65/66, il y avait à Montréal,
l'Institut canadien et polonais, capacité 88 lits, l'ouverture, janvier
1966. A Granby, Foyer Saint-Joseph-de-la-Baie, 60 lits, ouvert le 9 mars 1966.
A St-Raphael de Bellechasse, Foyer Saint-Raphael, 54 lits, ouvert le 10 mars
1966. A Saint-Joseph-de-Beauce, le Foyer Mgr Roy, 52 lits, ouvert le 1er
septembre 1965. A Frampton, le Foyer de Frampton, 36 lits, ouvert le 24
février 1966. A Princeville, le Foyer Saint-Eusèbe, 33 lits,
ouvert le 24 octobre 1966. A East-Broughton, Foyer d'East-Broughton, 35 lits,
ouvert le 1er juin 1967. A Sherbrooke, Villa-Marie-Claire, mères
célibataires, 15 lits, ouvert le 22 février 1967.
M. LAFRANCE: Cela, ce n'est pas pour personnes
âgées.
M. CLOUTIER: Non. C'est pour mères célibataires et
autres adultes aussi.
M. CLOUTIER: A Kingsey Falls, c'est une conversion en corporation
sans but lucratif, ouvert le 1er janvier 1967, c'est-à-dire la
conversion.
Il y a des foyers en construction à Thetford-
Mines, date d'ouverture probable, juillet 1967. A Sainte-Justine, ouvert
en juin 1967. Grandes-Bergeronnes, Foyer Mgr Gendron, date d'ouverture
probable, septembre 1967. Saint-Gabriel-de-Brandon, Foyer Désy,
ouverture probable, ce mois-ci. Montmagny, Foyer d'Youville, c'est un
agrandissement, ouverture probable ce mois-ci. Sainte-
Anne-de-la-Pocatière, Foyer Saint-Joseph, ouverture probable ce mois-ci.
LaSarre, Foyer de l'Age d'Or, ouverture, juin 1967.
M. LAFRANCE: Parmi les projets, combien le ministre
prévoit-il qu'il y aura de cas acceptés? Evidemment ils sont
à l'étude à l'heure actuelle.
M. CLOUTIER: Cent vingt-huit. Je l'ai donné tantôt
par région, nous espérons, en donnant à la direction des
personnes âgées tout le personnel dont elle a besoin, pouvoir
mettre en chantier, dès cet automne, un nombre assez considérable
de foyers. Nous voudrions, si possible, atteindre le chiffre de 40 ou 50
projets. Treize sont à l'étape des soumissions publiques.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre pourrait nous dire maintenant
quel est le genre de foyer, est-ce qu'il y a des logements miniatures dans
certains de ces foyers?
M. CLOUTIER: Qu'entendez-vous exactement par ce terme?
M. HARVEY: Port-Alfred a été...
M. LAFRANCE: Je pense que M. Ramsay est assez au courant. Cela
comprend, un boudoir, une cuisine, salle de bain,...
M. CLOUTIER: Dans ce sens là, un petit logement en format
réduit, si l'on veut. C'est le cas dans la plupart de ces foyers, dans
tous les foyers.
M. LAFRANCE: Il y a les deux dans tous les foyers
d'hébergement.
M. BRISSON: Dans quelle proportion environ, comparé au
centre?
M. CLOUTIER: Tout dépend des besoins de la région
et si ce sont des personnes seules ou des couples. Alors, c'est dans
l'étude des besoins de la région que l'on détermine
lafonc-tion de 20% à 80% de petites unités de format
miniature.
M. LAFRANCE: Est-ce que le coût par lit a été
maintenu ou réduit?
M. CLOUTIER: A $5,000.
M. LAFRANCE: Il était à $5,000, je pense.
M. CLOUTIER: Il est maintenu à $5,000. Il y a eu
très peu d'exceptions, c'était des cas de force majeure,
où il fallait tenir compte d'une institution existante qui est
reconvertie et ce sont ces cas-là. Dans tous les autres cas,
malgré qu'il soit très difficile de maintenir des normes qui sont
l'augmentation des coûts, l'augmentation des matériaux, des
salaires, il est très difficile de contenir les chiffres de construction
à $5,000 par an.
M. LAFRANCE: Les procédures sont-elles toujours les
mêmes?
M. CLOUTIER: Les procédures sont les mêmes et
puisque le député les connaît bien, du temps où il
était ministre, il y a eu publication de brochures sur la construction,
alors ce sont les mêmes brochures que nous distribuons, mais
l'édition est épuisée actuellement. Elle est sous revision
et nous en publierons une nouvelle édition.
M. HARVEY: Tout à l'heure, le ministre de la Famille et du
Bien-Etre social nous a dit qu'il y avait 12 projets sur la tablette du
Saguenay-Lac Saint-Jean, c'est bien vrai. Maintenant, le ministre est-il au
courant que, depuis le fameux inventaire des ressources qui dure depuis six ou
sept mois, qu'il y a des endroits, je vais en nommer un entre autres,
Kénogami, où le montant local a été souscrit, le
montant nécessaire pour le fond de roulement, (ils attendent le feu vert
du ministère ) et quel que soit l'inventaire qui peut se faire dans le
territoire? Entre temps, les vieillards ne pourront pas
bénéficier de ce foyer-là.
M. CLOUTIER: Pourtant...
M. HARVEY: Ils sont arrêtés, je vais faire une
affirmation, ils sont dans l'impossibilité d'agir et même de
demander leur soumission depuis le début du fameux inventaire. Est-ce
que le ministre a l'intention, à ceux qui sont prêts à
faire feu parmi les 12, de donner instruction qu'ils demandent leur soumission
et je nomme un cas précis, Kénogami, où les
autorités municipales et les membres de la supposée corporation
demandent une entrevue depuis plusieurs mois et le feu vert pour
procéder.
M. CLOUTIER: On vient seulement de procéder à
l'incorporation de la société.
M. HARVEY: C'est parce qu'on leur avait dit de ne pas
procéder à l'incorporation tant que l'enquête ne serait pas
finie.
M. CLOUTIER: L'incorporation vient de se faire et les esquisses
n'ont pas encore été soumises au ministère, mais, de toute
façon, je peux assurer le député qu'en autant que toutes
les étapes seront franchies normalement et que le besoin sera
prouvé comme dans n'importe quelle autre région de la province,
ce n'est pas l'enquête qui se poursuit actuellement qui va arrêter
la construction d'un centre pour personnes âgées.
M. HARVEY: Je regrette, mais c'est la raison qu'ont donnée
certains officiers du ministère aux personnes
intéressées.
M. CLOUTIER: Si l'étude des...
M. HARVEY: La souscription publique qui a recueilli au
delà de $40,000 s'est faite même si le ministère a dit,
« attendez de faire la souscription », c'était le temps et
on l'a fait. Ils ont recueilli la souscription, la participation locale
exigée.
M. CLOUTIER: Parce que même s'il se poursuit une
enquête sur les ressources dans Saguenay-Lac Saint-Jean, je ne crois pas
que l'on puisse pour cela suspendre ou arrêter un projet comme
celui-là, si les études normales du ministère de la
Famille prouvent qu'il y a un besoin dans la région.
M. HARVEY: C'est sûr et je suis content que le ministre me
dise cela et ça va rassurer les personnes intéressées,
parce que l'inventaire des ressources est fait et tout le monde est au courant,
c'est dans le but de voir s'il y a possibilité de créer une
faculté de médecine dans la région. Pendant ce
temps-là, les personnes âgées qui ont besoin d'abri, qui
ont besoin de logement, étaient privées même si les
corporations ou les groupes de personnes étaient prêtes à
agir. Mais cela fait six mois qu'ils sont dans le statu quo à cause de
l'inventaire institué dans notre région.
Je vous l'affirme et c'est vrai. Vous pouvez demander à vos
officiers supérieurs dans le secteur des personnes âgées,
ils vont corroborer exactement ce que je vous dis.
M. CLOUTIER: Le député peut noter l'ob- servation
que j'ai faite, à savoir que le projet ne sera certainement ni
retardé ni suspendu si les besoins sont prouvés.
M. LAFRANCE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jeanne-Mance.
M. BRISSON: Dans le rapport annuel de 65/66, il est
mentionné à la page 40: « Au cours de l'année 1965,
les plans de plus de 50 centres de logement et d'hébergement ont
été élaborés, c'est en 1965 ça. Et on dit
que quatre de ces centres avaient été ouverts
dernièrement, c'est-à-dire en 65. Maintenant, vous nous dites
qu'en 65-66, il y a eu cinq centres, en 66-67, il y en a eu quatre et qu'il y
en a sept en cours, ce qui fait seize. Alors qu'est-ce qui arrive de la
différence des 34 autres projets qui ont été
élaborés? Sont-ils tombés à l'eau?
M. CLOUTIER: Non, non. Ils sont compris dans les 128 projets qui
sont actuellement rendus à différents stades...!
M. BRISSON: Mais comment expliquez-vous que cela prenne deux ans
avec un projet comme ça en opération?
M. CLOUTIER: Dans certains cas, dans certaines régions ou
pour certains projets, les étapes sont plus longues à franchir
que pour d'autres. Il est question d'abord de formation d'une corporation, il
est question de faire une étude des besoins de la région, de
déterminer l'ampleur du projet, il est question d'engagement de
professionnels qui vont préparer des esquisses qui seront soumises au
ministère, un programme de construction, des esquisses et après
approbation des plans qui seront soumis au ministère pour approbation.
Il y a ensuite de ça des démarches avec la Société
centrale d'Hypothèque et de Logement, il y a la souscription publique,
parce que la corporation doit mettre une mise de fonds de 10%, plus
l'ameublement ce qui correspond à 17% ou 18% du coût total du
projet. Alors ce sont des étapes qui peuvent être franchies plus
rapidement dans certaines régions que dans d'autres, tout dépend
de la difficulté peut-être de recueillir la souscription de 17% ou
18% ou d'autres étapes de la construction, qui sontplus difficilement
franchies dans certains projets.
M. BRISSON: Dans le même rapport, à la page
39...
M. CLOUTIER: Est-ce que le député me per-
mettrait de compléter l'information que je viens de donner?
M. BRISSON: Oui.
M. CLOUTIER: Il y a 16 étapes dans la réalisation
du projet. Je pense que pour le bénéfice des
députés, il serait important que je la donne par ordre
chronologique. Alors l'information d'abord; la préparation de la preuve,
la vérification de la preuve. Alors, à chacune des étapes,
je vais donner le nombre de projets qui sont rendus à cette
étape-là. A l'information, il y en a un. A la préparation
de la preuve, il y en a 34. A la vérification de la preuve, il y en a
13. Au choix de l'emplacement, il y en a 13. Nomination de l'architecte, il y
en a quatre. Constitution de la corporation, cinq. Préparation des
esquisses préliminaires, 23. Etude des esquisses préliminaires,
deux. Préparation de nouvelles esquisses, un. Préparation des
plans et devis, six. Etude des plans et devis, deux. Equité,
souscription, cinq. Soumissions publiques, huit. Deuxièmes soumissions
publiques, un. Etude des soumissions publiques, quatre. En construction,
tantôt j'ai donné sept, mais c'est huit en construction.
M. BRISSON: Alors, d'ici un an, combien y aurait-il de projets,
d'après vous, déterminés?
M. CLOUTIER: Nous espérons pouvoir en mettre en chantier,
cet automne, quarante ou cinquante, si possible. Le plus possible. Nous allons
essayer de franchir le plus rapidement possible, avec nos services techniques,
les étapes qui restent à franchir pour les projets les plus
avancés.
M. BRISSON: A la page 39, il est également
mentionné dans le même rapport, qu'en 1961, il y avait 306,000
personnes et qu'en 1980, on estime qu'il y aurait à peu près un
demi-million de personnes âgées, de 60 ans.
M. CLOUTIER: La moyenne de vie allonge toujours.
M. BRISSON: Oui. Cequiveutdirequ'actuel-lement, il peut y en
avoir entre 350,000 et 375,000, et il est mentionné dans le rapport que
des études récentes ont révélé que le nombre
des personnes âgées qui optent pour l'hébergement collectif
augmente d'année en année et que le taux de cette augmentation
semble supérieur à celui de l'accroissement de la population
âgée. A ce moment-là, pour établir ces taux, et ce
raisonnement, sur quoi s'est-on basé? Il y a eu une étude faite
des besoins. Et dans quelle région y a-t-il le plus besoin de centres
comme ça?
M. CLOUTIER: Toutes les régions. On a vu tantôt, par
la liste que j'ai donnée, que toutes les régions sont très
bien servies en fait de projets...
Seulement, l'ampleur du projet, le nombre de lits, évidemment,
dépendent des besoins locaux et régionaux, dépendent de la
population qui a besoin de ces centres d'hébergement. Il y a des
régions ici, une région comme celle de Québec, il y a un
nombre Important de projets, il y a 42 projets. C'est vrai que la région
administrative de Québec, je crois, c'est la région qui englobe
le territoire le plus grand et le plus grand nombre de municipalités. Il
y a à Montréal, 27 projets, il y a le...
M. BRISSON: Combien estimez-vous qu'il y a de personnes
âgées à Montréal?
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais une tragédie dans ce
domaine-là est bien simplement ceci je crois, il s'agit des foyers avec
des corporations nouvelles et de nouveaux projets...
M. HARVEY: C'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): ... c'est qu'à Montréal
je pense que cela prendrait un sociologue pour entrer dans les
détails Dans les petites muncipalités ou dans les
municipalités moins importantes, on dirait que les gens se connaissent
mieux et sont plus portés à agir... Une fois que c'est connu, on
dirait que cela surgit plus spontanément. Dans la ville de
Montréal, j'ai fait personnellement l'expérience assez
amère, et je pense que d'autres députés peuvent la faire,
qu'à cause de la dépersonnalisation qu'amène la grande
ville, c'est incroyablement difficile d'intéresser des gens sur la base
de cette structure de corporation. En fait, les meilleurs exemples qu'on a eus,
ce sont des groupes qui se tiennent encore, comme les minorités. On a vu
le cas des Polonais, etc.. Du côté des grandes unités de
population, entre autres, de notre côté à nous, les
Canadiens français, a Montréal, c'est presque comme de remuer des
montagnes.
M. HARVEY: C'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est aussi à la communauté
humaine elle-même de réussir à profiter d'un plan comme
celui-là et à trouver les magots quelque part pour s'en
servir.
M. CLOUTIER: En fait, pour rejoindre l'observation du
député de Laurier, on a constaté au ministère
qu'évidemment là où il y avait le plus de
difficultés à susciter ou à promouvoir des projets,
c'était dans la ville de Montréal. Mais en fait, à
Montréal, ce sont les communautés religieuses et les Chevaliers
de Colomb qui sont les promoteurs, tandis que dans des régions autres
que celle de Montréal, il y aune foule de promoteurs qui vont du simple
individu jusqu'à la municipalité, en passant par les groupements
sociaux.
M. HARVEY: Je voudrais poser une question au ministre. Une des
exigences est la participation, l'effort local. J'imagine par exemple une
municipalité de 10,000 âmes, où une corporation se forme et
fait une demande au ministère. Est-ce que le ministre conçoit
qu'un conseil municipal procède par un règlement d'emprunt et
fasse assumer la participation locale aux propriétaires seulement?
Qu'est-ce que le ministre pense de cette contribution des propriétaires
de bien fonciers dans une municipalité, au lieu de procéder comme
le ministère l'a toujours fait dans les années
antérieures, par la voie d'une souscription populaire où le
locataire ou tout résident contribue ou ne contribue pas à cette
campagne?
M. CLOUTIER: Le problème est soumis actuellement au
ministère des Affaires municipales qui étudie un projet, projet
spécifique, entre autres Chicoutimi, qui veut procéder de cette
façon-là.
M. HARVEY: Eh bien, c'est-à-dire, ils ont
procédé de cette façon-là, mais par contre, si
c'est accepté, j'aimerais le savoir du ministre. Par contre, il y a une
autre ville de la région qui s'appelle Alma, où le projet du
foyer pour personnes âgées est en suspens ou en tablette depuis
près de deux ans. La ligue des propriétaires a organisé
si vous voulez, elle est très forte, bien structurée
une campagne contre les autorités municipales et le projet est
mort quant à la participation municipale.
M. CLOUTIER: Quand le député dit que c'est mort,
est-ce que cela a été bloqué par...
M. HARVEY: Cela a été bloqué par la ligue
des propriétaires.
M. CLOUTIER: Par les électeurs propriétaires?
M. HARVEY: Oui. Alors, voici, à ce moment-là,
comment voulez-vous que ces gens-là procèdent par une
souscription populaire maintenant? Leur chance de réussir est de
beaucoup diminuée et tous ceux qui ont travaillé depuis deux ou
trois ans voient les fruits de leur travail retardés peut-être
d'un an ou de deux ans. Est-ce que le ministre conçoit qu'une
participation municipale serait acceptable?
M. CLOUTIER: Eh bien, toutes les participations sont acceptables.
A présent, faire reporter seulement sur le dos des propriétaires
la participation à ce projet-là, il me semble à ce moment
que c'est limiter, trop limiter la participation. Il n'y a pas d'objection si
les contribuables électeurs-propriétaires sont consentants
à assumer une partie de cette contribution.
Mais il devra s'y ajouter d'autres contributions
bénévoles, des souscriptions d'individus ou de
particuliers...
M. LEVESQUE (Laurier): J'aimerais vous le dire, entre
parenthèses, j'ai rarement vu encore des propriétaires contribuer
à quoi que ce soit, sans que les locataires paient leur part. Mais
enfin, ça, c'est une autre paire de manches.
M. CLOUTIER: Oui.
M. BRISSON: Par l'augmentation des loyers.
M. CLOUTIER: Oui, il y a bien des cités et villes aussi,
qui ont des taxes de locataires, qui contribuent directement, en plus de
contribuer dans le prix du loyer.
M. HARVEY: Il reste un fait, l'abus qu'il faut éviter est
celui-ci. Un conseil municipal, devant la crainte de ne pas voir se
réaliser un projet pour personnes âgées, procède par
une participation financière, qui, parfois, est impossible vu
l'état financier actuel de cette municipalité.
M. SAINT-GERMAIN: Les gens âgés vont-ils payer dans
ces foyers? Les logements de ces gens-là seront-ils absolument
gratuits?
M. CLOUTIER: Nous sommes à l'article 6-2, et il y a
$10,700,000 pour contribution...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais est-ce qu'une partie des frais est
à la charge de ceux qui habitent ces locaux?
M. CLOUTIER: Bien, il y a des frais d'assistance publique. Les
cas d'assistance publique sont défrayés par le ministère
de la Famille et du Bien-Etre.
M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. BRISSON: Oui, mais expliquez donc, pour éclairer les
nouveaux députés surtout, la façon dont on procède.
On prend un certain montant de la pension de vieillesse et on laisse une partie
pour leurs dépenses personnelles?
M. CLOUTIER: Oui, il y a une partie... Prenons le cas de celui
qui reçoit une allocation du fédéral de $105,
sécurité de la vieillesse. Il contribue pour $83 à
l'institution et il garde $22 pour ses menues dépenses. Alors,...
M. HARVEY: C'est cela.
M. CLOUTIER: ... il avait $15 pour menues dépenses, mais
quand l'allocation du fédéral a été portée
de $75 à $105, nous lui avons alloué un $7 additionnel, alors
c'est $22. Et si, dans cette institution, le coût est supérieur a
$83, le ministère de la Famille, justement par cet article 6-2, verse la
différence à l'institution.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord? M. HARVEY: D'accord.
Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté? Six-trois? M. LEVESQUE
(Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sept: Conseil supérieur de
la famille.
M. LEVESQUE (Laurier): Les deux salaires, c'est pour qui?
M. LE PRESIDENT: Traitements... M. BRISSON: Adopté.
M. CLOUTIER: Les deux salaires sont ceux du secrétaire du
ministère de la Famille, qui est aussi le secrétaire du Conseil
supérieur de la famille, et de la secrétaire du
secrétaire.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, est-ce que le traitement du
secrétaire du ministère est sous...
M. CLOUTIER: Sous le Conseil supérieur de la famille.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah oui!
M. LE PRESIDENT: Alors, sept-un, adopté?
M. CLOUTIER: Il est partagé avec le
fédéral.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah, c'est partagé avec le
fédéral?
M. LE PRESIDENT: Sept-un, adopté?
M. LEVESQUE (Laurier): Qui sont les membres du Conseil? Les
mêmes?
M. CLOUTIER: Il y a eu des changements...
M. LEVESQUE (Laurier): Qui sont les membres du Conseil?
M. CLOUTIER: M. Philippe Garrigue, Mme Dominique Goudreault de
Nicolet, présidente de l'Union des femmes rurales...
M. HARVEY: Des femmes libérales?
M. CLOUTIER: ... M. Irénée Bonnier, des Caisses
populaires, M. Jacques Henripin, de l'université de
Montréal,...
M. LEVESQUE (Laurier); M. Henripin avait été nommé
pour un an.
M. CLOUTIER: Son mandat a été renouvelé. M.
LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. CLOUTIER: Il y a un travailleur social professionnel de
Sherbrooke, M. Belley,...
M. LEVESQUE (Laurier); M. Belley?
M. CLOUTIER: M. Yvon Belley, oui, c'est un nouveau, TSP.
M. LEVESQUE (Laurier): Belley, comment cela
s'épelle-t-il?
M. CLOUTIER: B-e-1-l-e-y.
M. LEVESQUE (Laurier): De Sherbrooke?
M. CLOUTIER: De Sherbrooke. Il y a M. Gérard Rancourt, de
la FTQ, qui a remplacé M. Parent, de la CSN. Il y a Mme Crowe aussi,
C-r-o-w-e-, de Montréal.
M. LEVESQUE (Laurier); Crowe? .982
M. CLOUTIER: Crowe.
M. GOLDBLOOM: Catherine Crowe.
M. CLOUTIER: Le député de d'Arcy-McGee la
connaît?
M. GOLDBLOOM: Oui. Qui a-t-elle remplacé?
M. CLOUTIER: Elle a remplacé Mme Kerrigan.
M. GOLDBLOOM: Mme Kerrigan. Et M. Weiss?
M. CLOUTIER: M. Weiss...
M. LEVESQUE (Laurier); M. Weiss...
M. CLOUTIER: M. Weiss est encore sur le Conseil, il est
président de Baron Institute.
M. LEVESQUE (Laurier); Baron... M. GOLDBLOOM: Il est directeur.
M. CLOUTIER: Directeur exécutif.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que son mandat a été
renouvelé?
M. CLOUTIER: Non, son mandat n'était pas
terminé.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 7-1, adopté? Article 7-2,
allocations de présence et frais de déplacement.
M. CLOUTIER: Alors, pour terminer la liste, il y a M. Lacroix
aussi, Gilles Lacroix.
M. LEVESQUE (Laurier); N'est-il pas de Trois-Rivières, lui?
M. CLOUTIER: De l'institut de la Famille, Vanier? Institut
Vanier.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que c'était lui qui
était de Trois-Rivières?
M. CLOUTIER: Il était de Trois-Rivières.
M. LE PRESIDENT: Article 7-3, frais de bureau et autres
dépenses.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre est content du
travail du Conseil supérieur de la Famille?
M. CLOUTIER: Oui, je les ai rencontrés à deux
reprises.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le Conseil supérieur de
la Famille est heureux du ministère?
M. CLOUTIER: Bien quand je les ai rencontrés,
l'échange de vues a été très franc et cordial.
M. LEVESQUE (Laurier): J'ai connu ça, moi aussi!
M. CLOUTIER: Je sais que le ministre qui m'a
précédé a eu aussi des rencontres avec le Conseil
supérieur de la Famille, alors le climat se maintient, enfin le
baromètre n'indiquait pas s'il était à la hausse ou
à la baisse.
M. LE PRESIDENT: 1 et 2 adopté. Trois, frais de
bureau.
M. HARVEY: Pourquoi $2,000 de moins de frais de bureau?
M. CLOUTIER: C'estparceque,l'andernier, il y avait $3,000
prévus et on n'a pas dépensé ce montant.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Huit, Subventions.
M. LEVESQUE (Laurier): Pouvez-vous expliquer le passage de $7
millions à $12 millions, si le ministre le veut bien.
M. CLOUTIER: Alors, voici les chiffres. Pour l'an dernier le
chiffre réel est de $8,335,766.90.
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, c'est pour l'ensemble des
vacances?
M. CLOUTIER: L'année dernière, oui. Alors, cette
année, il y a une somme de $12,422,000 qui se répartit comme
suit: Subventions aux organismes reconnus d'assistance publique, $10,872,000;
il y a $400,000 de subventions et de contributions à diverses
institutions; il y a $400,000 en assistance au développement des
ressources dans certaines régions et dans le secteur de l'enfance, il y
a $750,000. Alors, la somme doit correspondre à $12,422, 600.
M. LEVESQUE (Laurier): Merci beaucoup. C'est un vote de
troisième lecture, ça veut dire qu'on a dix minutes, on pourrait
finir avant de monter.
M. CLOUTIER: L'augmentation est due surtout aux agences sociales,
aux augmentations dans les salaires dans les agences.
M. LEVESQUE (Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Dix, Achat, construction et transformation
d'immeubles, y compris ameublement et équipement.
M. LEVESQUE (Laurier): Neuf est adopté aussi, ce sont les
dépenses imprévues.
M. CLOUTIER: Imprévues que l'on prévoit. M.
LEVESQUE (Laurier): Dix.
M. LE PRESIDENT: Dix, article 1, Institut Boscoville,
Rivière-des-Prairies.
M. CLOUTIER: Elles sont inscrites ici, vous avez les noms et les
montants. Voici je vais vous donner quelques notes rapidement.
Boscoville, c'est de terminer le projet, cela avait été
différé l'an dernier, en raison de l'Expo, alors on a
préféré le terminer cette année. Centre Berthelet,
c'est pour l'aménagement, $50,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce pour réduire de $8,000
à $2,500 le coût de...
M. CLOUTIER: Cela aidera, l'utilisation plus grande et
raffinement des méthodes.
M. LEVESQUE (Laurier): Il faut dépenser pour
économiser.
M. CLOUTIER: A l'institut Val-du-Lac, à Sherbrooke,
$50,000, c'est pour l'aménagement du terrain; à La Chesnaie,
à Roberval, $150,000 c'est pour la réparation de l'édifice
numéro 6 et la transformation de locaux pour les filles; à
l'institut Saint-Georges, de Chicoutimi, c'est pour la transformation des
locaux des religieuses, afin d'accepter plus d'enfants.
M. HARVEY: Des religieuses? A l'institut Saint-Georges?
M. CLOUTIER: De Chicoutimi.
M. HARVEY: Il n'y a pas de religieuses.
M. CLOUTIER: Bien autrefois il y en avait, je suppose.
M. HARVEY: Ce sont des Frères.
M. CLOUTIER: Mes officiers me disent que ce sont les religieuses
qui faisaient la cuisine.
M. HARVEY: Qui étaient obligées de voyager le long
des loges.
M. CLOUTIER: C'est ça.
M. HARVEY: $100,000 pour les loger.
M. CLOUTIER: Plus la conversion de l'institution en centre de
transition, $50,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Les autres projets?
M. CLOUTIER: Je reprends l'observation du député.
Si j'ai bien compris, est-ce qu'il a dit qu'on logeait les religieuses?
M. HARVEY: Ce n'est pas pour les loger, les $100,000?
M. CLOUTIER: Non, non, on transforme les locaux où elles
logeaient, le logement des religieuses, on le transforme pour l'institution,
pour aménager des locaux pour les enfants. Et les autres projets...
M. HARVEY: Est-ce que c'est pour préparer les plans et
devis des autres projets au cours de l'année?
M. CLOUTIER: Autres projets pour $200,000. C'est pour la mise en
marche, les étapes préliminaires de certains...
M. HARVEY: Mais dans les autres projets, pourriez-vous rapidement
nous dire les intentions du ministère?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas la liste ici. Ce qu'on appelle, et ce
que le député de Laurier connaît bien, c'est un montant de
sûreté qui est mis là pour des surplus dans
l'aménagement des autres projets, et pour prévoir au cas
où nous pourrions commencer...
M. HARVEY: Si vous êtes trop tassés, vous vous
servez du $200,000.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de
Jeanne-Mance aurait une question?
M. BRISSON: Maintenant, l'écart de $200,000 entre l'an
passé et cette année, c'est dû à quoi? Est-ce qu'il
y a moins de projets ou y avait-il trop de projets l'an passé?
M. CLOUTIER: Bien, il y a 800... M. BRISSON: $800,000
environ.
M. CLOUTIER: On a $1,750,000 contre $1,000,000 l'an dernier.
M. BRISSON: Autres projets.
M. CLOUTIER: L'année passée, ils n'étaient
pas inscrits. Cette année, on les a inscrits.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 10, adopté.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 10, adopté. Maintenant
avant le retour à la Chambre, on peut considérer que le budget du
Bien-Etre et de la Famille a été adopté
complètement. Alors, nous n'en reparlerons pas en Chambre.
M. CLOUTIER: Non, non, d'accord.
M. HARVEY: Je serais bien tenté de vous parler de la
petite carte en Chambre, alors nous allons dire d'accord.
M. LEVESQUE (Laurier): Je voudrais d'abord remercier le
président pour avoir lait fonctionner avec autant de courtoisie...
M. HARVEY: Moi, j'ajouterais...
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, je vous remercie de vos
commentaires.
M. CLOUTIER: Je remercie tous les députés de leur
collaboration, et les officiers du ministère également qui nous
ont donné les renseignements.