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Education
(Trois heures et vingt-trois minutes de
l'après-midi)
M. PROULX (président du comité des crédits):
A l'ordre, messieurs! Je donne la parole à M. Bertrand, le ministre de
l'Education.
M. BERTRAND: M. le Président, messieurs les membres du
comité, je tiens d'abord dès le début, à remercier
tout le personnel du ministère de l'Education qui, en ce jour de
congé, siège, c'est le cas de le dire, avec nous au Parlement
pour l'étude des prévisions budgétaires du
ministère de l'Education.
Je voudrais, dès le début, dire que vous noterez, à
l'examen du livre bleu, que la structure du budget du ministère a
évolué depuis deux ans. Il faut d'abord rappeler que, pour
l'année 64/65, les dépenses, aujourd'hui groupées sous le
titre du ministère de l'Education, étaient réparties entre
le département de l'Instruction publique, d'une part, et le
ministère de la Jeunesse, d'autre part.
Le premier budget du ministère de l'Education a été
celui de l'année 65/66. A cette occasion, on a effectué un
certain regroupement des postes budgétaires pour tenir compte des
structures et des programmes d'activité du nouveau ministère.
Cette rationalisation des postes budgétaires s'est poursuivie avec les
prévisions de l'année 66/67.
C'est, cependant, le budget de 67/68 qui aura permis de compléter
cette opération. De telles transformations dans les structures du budget
du ministère exigent de la comptabilité un travail
considérable de correspondance entre les nouveaux postes et les postes
antérieurs à partir desquels ils sont constitués. Une
telle correspondance n'est pas toujours possible à établir de
façon absolument rigoureuse. Dans plusieurs cas, il faut procéder
par estimation. Voilà pourquoi les comparaisons entre les
dépenses prévues pour l'année à venir et les
dépenses prévues pour l'année antérieure sont
souvent difficiles à faire.
C'est ainsi, par exemple, que dans le Livre orange des prévisions
66/67, un montant de $5,677,700 apparaît pour le poste 1, «
Administration », tandis que, pour la même année 66/67, le
Livre bleu des prévisions 67/68 donne pour le même poste un
montant de $2,275,600. Cette différence s'explique
précisément par le fait que, l'année dernière, le
poste 1, « Administration », comprenait les postes suivants du
budget 67/68: direction générale de la planification, direction
générale de l'enseigne- ment élémentaire et
secondaire, direction générale de l'enseignement
préuniversitaire et professionnel, direction générale de
la formation des maîtres, en partie, direction générale de
l'équipement, direction générale de financement et
direction générale de l'enseignement supérieur.
Compte tenu de ce fait, ce n'est donc pas à partir des
données fournies dans les deux volumes qu'il faut établir la
comparaison entre l'année 66/67 et l'année 67/68, mais uniquement
à partir des données fournies dans le volume de l'année
67/68. En effet, la présentation des dépenses sur une base aussi
comparable que possible pour les deux séries de prévisions n'a
été faite qu'à l'occasion de la préparation du
budget de l'année 67/68. Encore une fois, je souligne que les sommes
attribuées pour chaque poste à 66/67 et à 67/68 ne sont
pas toujours absolument et rigoureusement comparables. Mais ce sont,
malgré tout, les données du volume 67/68 qui fournissent la base
de comparaison la moins mauvaise et la meilleure dans les circonstances.
Je tenais à établir ces faits dès le début,
parce que, si vous comparez les deux volumes, le volume bleu et le volume
orange, vous y noterez les différences que je viens d'indiquer.
Il était de coutume que le ministre de l'Education fournisse
certains renseignements sur l'activité gouvernementale, sur les
réalisations et les projets au ministère de l'Education pour
l'exercice financier 67/68. Je me souviens d'avoir écouté durant
au delà de deux heures, je pense, mon collègue, le
député de Vaudreuil-Soulanges. Je voudrais tout simplement
donner, je l'espère,un résumé de ces activités.
Le troisième exercice financier du ministère de
l'Education a été consacré, principalement, à
l'élaboration des politiques relatives à l'enseignement de niveau
préuniversitaire et professionnel, à la revision des politiques
concernant la formation des maîtres, l'aide financière aux
étudiants, les subventions aux institutions universitaires, à la
mise en place des mécanismes qui permettent d'intensifier et de
revaloriser l'éducation permanente et les loisirs qui,
dorénavant, on le verra tantôt, sont passés depuis au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ainsi
qu'à la réorganisation des structures administratives du
ministère.
En même temps, se sont poursuivis les programmes amorcés au
cours des années antérieures relativement à la
réforme pédagogique au niveau élémentaire et
secondaire, à l'organisation d'un réseau
généralisé d'écoles secondaires, à la
répartition des charges financières entre le ministère de
l'Education et les com-
missions scolaires, à la planification des salaires pour les
enseignants du secteur public, etc.
Au chapitre du développement de l'enseignement d'abord au niveau
élémentaire et secondaire. Pour faire à son
règlement no 1 rendu public en mai 1965, le ministère s'est
engagé, en collaboration avec les dirigeants des commissions scolaires,
les enseignants et les parents, dans la réforme de l'enseignement
élémentaire.
Un document d'éducation a été publié en
septembre 1966, sous le titre de L'école coopérative, polyvalence
et progrès continu, document qui a été transmis à
tous les députés. Ce document propose aux éducateurs un
nouveau type d'école, l'école coopérative, dont la
principale caractéristique sera la mise en place, à
l'intérieur de chaque unité scolaire, d'un atelier
pédagogique composé du personnel enseignant et des parents, et
chargé d'élaborer avec les commissions scolaires un projet
d'application des réformes prévues dans le règlement no
1.
Pour l'exercice financier 66/67, plus de $350 millions ont
été affectés au financement des commissions scolaires. En
67/68, le montant total des subventions dépassera $455 millions, y
compris les subventions pour fin de construction.
Je n'ai pas besoin de rappeler, ici, une partie du discours du budget
prononcé par le ministre des Finances le 16 mars. L'on constate à
la page 26, dans le Libre bleu, qui est maintenant publié et, qui je
crois, a été distribué ou qui devrait l'être aux
députés, qu'au niveau de l'enseignement secondaire, nous avons un
programme d'investissements de subventions, de constructions aux commissions
scolaires. Ces subventions permettront de mettre en chantier en 67/68 environ
131 écoles secondaires réparties dans toutes les régions
du Québec. La plupart de ces constructions sont admissibles à une
contribution fédérale jusqu'à concurrence de 75% de leur
coût.
Je ne rappelerai pas ici non plus, nous en avons déjà
parlé lors de l'étude de certaines lois, les ententes entre les
associations privées d'enseignement secondaire et de commissions
scolaires régionales. Cela a fait l'objet d'une loi que nous avons
discutée dernièrement. Je n'ai pas besoin d'y revenir.
D'ailleurs, plusieurs lois qui ont été adoptées, bills 36,
37, 39, 40, 43, ont déjà permis aux membres du comité
parlementaire d'obtenir des renseignements. Nous avons répondu à
toutes les questions, du moins, nous avons donné des réponses
à toutes les questions qui nous ont été posées et
cela est de nature, je n'ai aucun doute, à faciliter ou à
permettre une étude plus rapide de nos prévisions
budgétaires.
De même, au niveau préuniversitaire et professionnel,
l'adoption toute récente du bill 21 par l'Assemblée
législative, la distribution d'une documentation assez bien
élaborée, ont permis également de renseigner, non
seulement la Chambre, mais les membres du comité parlementaire et, bien
entendu, les membres du comité des crédits et le public en
général sur la politique que le gouvernement entend suivre dans
ce domaine.
Quant au niveau universitaire, nous avons eu le bill 43, Loi des
investissements aux universités, que nous venons d'adopter
également à l'Assemblée législative. Je n'ai pas
besoin d'y revenir, les journaux ont publié les montants mis à la
disposition des universités du Québec de même que de
l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales, de l'école polytechnique et des
centres universitaires de Chicoutimi et de Trois-Rivières. Tous ces
renseignements-là ont déjà été
donnés.
Au chapître des dépenses d'opération les
universités on le verra tantôt en 66/67, $44
millions sont inscrits au budget. Pour l'exercice financier 67/68, le montant
de ces subventions passera de $44 millions à $67 millions. Ce dernier
montant comprend toutefois une somme de $1,500,000 destinée à
financer une partie des déficits de l'année 66/67. D'ailleurs,
j'ai déjà déposé en Chambre le rapport du
comité ad hoc formé des représentants du ministère
et des différentes universités québécoises, rapport
entériné par le ministre des Finances et le ministre de
l'Education et les recteurs des universités, ce rapport qui a
été accepté et est inscrit aux prévisions
budgétaires.
Depuis un an, le ministère de l'Education a accordé une
attention très spéciale au développement et à
l'amélioration de l'éducation permanente. La direction
générale s'est particulièrement attardée à
aménager les structures nécessaires à l'application des
politiques d'éducation des adultes. Les différents services
d'éducation des adultes, dispersés jusqu'alors au sein du
ministère ont été regroupés. La direction
générale de l'éducation a maintenant environ 200 personnes
à son service et dispense des cours de formation générale,
des cours de formation professionnelle, des cours aux travailleurs sans emploi,
des cours aux personnes déjà employées dans l'industrie,
des cours de formation agricole et des cours de formation populaire en
collaboration avec les commissions scolaires, les écoles de
métiers et les instituts de technologie, les institutions
privées d'enseignement et les entreprises industrielles.
L'année 1966 a donné lieu à la création du
comité de planification de l'éducation des adultes. Ce
comité est composé de représentants des institutions
d'enseignement de tous les niveaux, des syndicats ouvriers et agricoles et de
groupes intéressés de près ou de loin à
l'éducation des adultes. Il a pour mandat de conseiller le
ministère dans l'élaboration de ses politiques et de participer
à la préparation de la réglementation concernant les
programmes d'étude, les manuels, les examens, le personnel enseignant et
l'équipement scolaire. Enfin, le ministère a entrepris, en
février 1967, en collaboration avec les commissions scolaires
régionales, un inventaire des ressources et des besoins en
éducation des adultes pour l'ensemble du territoire
québécois. Cet inventaire constitue la première
étape de ce que l'on a appelé l'opération Départ,
qui donne lieu à la création de comités régionaux
d'enquête ayant pour tâche d'élaborer un plan de
développement de l'éducation permanente en accord avec les
ressources et les besoins de chaque région.
S'il est vrai qu'une réforme de l'enseignement ne peut être
réalisée sans la participation des enseignants, la formation et
le perfectionnement des maîtres doivent constituer pour le
ministère les deux champs les plus déterminants de son
activité. Au mois de décembre, le ministère s'est
donné une direction générale de la formation des
maîtres qui sera chargée d'élaborer les politiques
relatives à la formation et au perfectionnement des enseignants.
Il a créé le comité de la formation des
maîtres, dont la principale fonction sera de conseiller le
ministère dans l'élaboration de ses politiques.
Je n'ai pas besoin, M. le Président, étant donné
que nous avons déjà eu l'occasion de discuter de l'ensemble de ce
problème, de rappeler les directives du 14 octobre 1966, l'adoption du
bill 25 et, à la suite de l'adoption du bill 25, la formation du
comité qui a fait rapport au gouvernement. Nous avons adopté tout
dernièrement un arrêté ministériel dont j'ai copie
et dont mon collègue, le député de Vaudreuil, m'avait
demandé copie, vous pouvez en remettre aux membres du comité, cet
arrêté ministériel doit être publié
incessamment dans la Gazette officielle. Il s'agit de la négociation
suivant certaines recommandations qui nous ont été faites par le
comité. C'est un premier arrêté ministériel, il y en
aura d'autres, il porte le numéro 1556 et il a été
adopté le 14 juin. Et vous y noterez le dernier attendu que, dans les
circonstances, un autre ou plusieurs arrêtés en conseil seront
nécessaires pour déterminer l'ensemble des questions qui doivent
faire l'objet des négociations à l'échelle
provinciale.
Cer arrêté devait être adopté avant le 15 juin
1966.
M. GERIN-LAJOIE: Il a été adopté avant le 15
juin.
M. BERTRAND: Il l'a été le 14. Je ne rappellerai
pas non plus ici, M. le Président, la politique à l'endroit des
jeunes dans la loi des prêts et bourses. Nous avons discuté de ce
problème en décembre et les sommes rendues disponibles en vertu
de ce projet de loi se chiffrent à $44 millions répartis de la
manière suivante, $27 millions en prêts garantis et $17 millions
en bourses, pour l'année scolaire 67/68. Nous escomptons que le montant
total passera de $44 millions à plus de $50 millions. Par ailleurs, le
ministère de l'Education a constitué en septembre 1966 un
comité du plan de l'accessibilité générale à
l'éducation. Certaines des recommandations ont été
réalisées en partie ou seront réalisées pour
l'année scolaire 67/68 et seront complétées, comme je l'ai
déjà déclaré, par étapes à la suite
d'une vaste enquête entreprise à l'automne 1966 afin de
connaître les revenus et les dépenses des étudiants du
niveau pré-universitaire et professionnel et du niveau universitaire. Je
rappelle également ici que, par le bill 21, la gratuité scolaire
pour les étudiants qui s'inscriront dans les collèges
d'enseignement général et professionnel, est assurée pour
ces collèges qui ouvriront leurs portes à l'automne 1967. Il y a
eu églaement, par un bill que nous venons d'adopter, augmentation des
subventions aux institutions privées. L'action sociale étudiante
a connu une recrudescence de ses activités en 1966, alors que le nombre
de ses participants a presque doublé et que la réalisation de
certains projets a été poursuivie pendant l'année
scolaire.
Au cours de l'année 1967, l'action sociale est appelée
à prendre de nouvelles dimensions avec l'intégration des jeunes
ouvriers, des jeunes ruraux. En quelques années, l'action sociale aura
donc connu un essor prodigieux et sera devenue un champ d'action très
important pour les jeunes. Nous avons, à cet effet, collaboré
avec le ministère du Travail et l'Union générale des
étudiants du Québec, à la mise sur pied d'un organisme de
placement d'été à l'intention des étudiants du
Québec. Cet organisme intégré au service provincial de
placement a pour tâche de recruter des emplois pour les étudiants
dans le secteur public et dans le secteur privé, permettant à
ceux-ci de participer au financement de leur éducation.
Pour ce qui est de la coopération avec l'extérieur,
vocation internationale du Québec, par l'intermédiaire de son
service de la coopération avec l'extérieur, le ministère a
intensifié son activité en 66/67 dans le domaine de la
collaboration et des échanges internationaux, particulièrement
avec la France. Il y a lieu de souligner en particulier l'établissement
à Montréal d'un centre de documentation scientifique et technique
française. J'ai assisté à l'ouverture officielle de ce
centre. Par ailleurs, grâce à l'accord d'éducation entre la
France et le Québec, le ministère a pu favoriser la venue de
nombreux professeurs français dans les universités du
Québec de même que l'organisation des stages de perfectionnement
dans les institutions françaises pour des professeurs du Québec.
Des spécialistes français ont participé aux stages
d'initiation aux méthodes d'éducation active organisés au
cours de la dernière année, à l'intention du personnel
enseignant des commissions scolaires. Le service de la coopération avec
l'extérieur a aussi établi des contacts nouveaux en 66/67, avec
divers pays d'Europe, aussi bien que d'Asie et d'Afrique. Depuis l'automne
1966, en particulier dans le domaine de l'information, le ministère a
entrepris une revision générale de ses activités en
matières d'information, en vue de renseigner plus complètement la
population sur les objectifs qu'il poursuit, sur la portée des
politiques qu'il adopte dans les divers domaines qui relèvent de sa
juridiction. Grâce à une réorganisation de son service de
l'information, le ministère a pu réaliser de nouvelles
initiatives destinées à établir un contact plus constant,
non seulement avec les divers milieux de l'enseignement, mais aussi avec les
parents et avec le public en général. Il y a lieu de noter en
particulier l'expérience en cours de réalisation qui consiste
à diffuser, avec la collaboration de 22 postes privés, une
série de 13 chroniques hebdomadaires d'éducation
préparées par le service d'information du ministère. Une
initiative analogue sera réalisée à titre
expérimental en 67/68 par le truchement de la télévision.
Quant à l'organisation administrative du ministère, au cours de
l'année 1966, le ministère a été
réorganisé afin de répondre aux critères d'une
meilleure efficacité administrative et aux exigences de ses
responsabilités nouvelles. Au niveau de la direction supérieure
du ministère, deux nouveaux sous-ministres adjoints ont
été nommés en vue d'un partage plus souple et plus
efficace des fonctions de contrôle et des tâches requises par
l'élaboration des nouvelles politiques. De plus, trois directions
générales ont été créées, d'a- bord
celle de la direction de l'enseignement élémentaire et
secondaire, deuxièmement, celle de la direction générale
de l'enseignement préuniversitaire et professionnel,
troisièmement, celle de la direction générale de la
formation des maîtres. La création de ces trois nouvelles
directions générales, intégrant les deux anciennes
directions générales de l'organisation scolaire, des programmes
et examens, permettra de donner à chaque type d'enseignement une
administration intégrée et d'accorder à la formation des
enseignants une attention plus systématique. Dans le cadre de ces
transformations viennent s'ajouter un institut de recherches
pédagogiques et un service des parents.
L'institut de recherches pédagogiques aura pour tâches:
premièrement, d'effectuer des recherches d'ordre pédagogique qui
répondront aux besoins des divers services du ministère et des
éducateurs du Québec, de participer à l'élaboration
des politiques du ministère en matière de programmes, de
méthodes et moyens d'enseignement, de fournir aux chercheurs et aux
organismes de recherche du Québec une assistance financière et
technique. Le service des parents jouera un triple rôle d'information,
d'animation et de consultation auprès des parents. En plus d'Informer
les parents au moyen de publications sous l'égide du service de
l'information, le service des parents verra à la mise sur pied d'une
équipe dont l'activité consistera à recueillir certaines
opinions des parents et à leur fournir sur place les explications
nécessaires sur tout sujet relatif à la formation de leurs
enfants.
Par ailleurs, le ministère a procédé au cours de
1966 à la mise en place de neuf bureaux interrégionaux à
travers le Québec. Cette politique de déconcentration
administrative a pour but d'offrir de meilleurs services aux différentes
clientèles de l'Education et d'enraciner davantage les politiques
gouvernementales dans le milieu.
Quant au budget consacré à l'éducation, il a connu
une expansion rapide et massive au cours des dernières années.
Les dépenses totales du ministère de la Jeunesse et du
département de l'instruction publique sont passées de $192
millions en 60/61 à $346,500,000 en 63/64. Les dépenses du
ministère ont atteint $507 millions en 65/66 et $571,900,000 en 66/67.
Pour l'exercice financier 67/68, ces dépenses seront de $736 millions, y
compris les investissements universitaires.
Voilà en quelques minutes le résumé de certains
aspects de l'activité gouvernementale au sein du ministère de
l'Education pour l'exercice financier 67/68. Je n'ai pas besoin de vous
dire que lorsqu'on examine l'ensemble du budget, on volt qu'au
Québec on a, surtout depuis quelques années, accordé
à l'éducation Une priorité véritable puisque le
budget de l'Education, cette année, équivaut à ce
qu'était le budget total de la province en 59/60 et 60/61, environ. Et
je crois qu'il n'y a pas à se faire d'illusions, les dépenses
augmenteront considérablement d'année en année si l'on
veut poursuivre, non seulement les réformes, mais l'évolution qui
s'impose, et répondre aux besoins de la jeunesse du Québec
Voilà les quelques propos que j'avais à tenir. Mon
collègue conviendra avec moi que ça n'a pas été
trop long.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, disons que, comme
porte-parole de l'Opposition, au comité de l'étude des
crédits du ministère de l'Education, je veux remercier le
ministre de l'Education de son exposé. Peut-être qu'à ce
moment-ci, je pourrais me permettre de faire une suggestion à la suite
de l'une de ses observations en ce qui concerne la durée de
l'exposé liminaire du ministre de l'Education.
Je pense, pour avoir vécu la chose, évidemment,
d'expérience, que cet exposé est d'une grande importance pour les
membres de la Chambre et, par delà la Chambre, pour le public en
général. Bien sûr, des exposés de cette nature sont
très difficiles à faire, justement parce qu'il faut tenir compte
de leur durée et qu'on ne doit pas s'attendre à ce que des
députés écoutent pendant des heures un même
discours.
Je me demande si le ministre ne devrait pas, d'ici l'an prochain,
analyser la possibilité pour lui de préparer un exposé qui
soit un peu plus complet que celui qu'il nous a donné cette
année, parce qu'il n'a pas voulu abuser de notre temps et du temps de la
Chambre, un exposé qui entrerait dans plus de détails quant aux
politiques du ministère de l'Education. Il s'agit d'un budget
très considérable comme il l'a souligné, on est rendu au
trois-quarts de million...
M. BERTRAND: Milliard.
M. GERIN-LAJOIE: ... milliard. Trois-quarts de milliard, oui.
Indépendamment des sommes en jeu, il s'agit évidemment de
l'avenir de notre population elle-même dans ce qu'elle a de plus
fondamental, un quart de notre population représente la jeunesse aux
études en plus de tous les adultes qui y sont. Je pense que si le
ministre préparait un exposé des politiques du ministère
et qu'il remettait cet exposé un peu à l'avance aux
députés pour leur permettre de l'analyser avant la séance
d'étude des crédits, cela serait avantageux pour l'avancement de
l'éducation. Je pense que le ministre se rendra compte, et ses
fonctionnaires aussi, aisément, que, pour les députés en
général, il est très difficile, pour ne pas dire
impossible et je pèse bien mes mots impossible de suivre
l'évolution de la politique d'éducation. Elle a atteint une telle
ampleur et les transformations s'accomplissent à un rythme tel qu'il
n'est pas possible à qui que ce soit, sauf des personnes vraiment
engagés à fond professionnellement dans l'éducation, de
suivre l'évolution de l'éducation.
Dans son exposé de tout à l'heure, le ministre a fait
allusion à la politique d'information du ministère, je suis
sûr que lui, était même avant d'accéder à ses
fonctions, conscient des problèmes de l'information. Mais je pense que
les députés ne le sont pas complètement. Quand j'entendais
certains de nos collègues, des deux côtés de la Chambre,
faire allusion à ce problème de l'information lorsqu'il s'est agi
du bill prévoyant la constitution de collèges d'enseignement
général et professionnel, j'avais l'impression qu'on manifestait
une certaine naïveté. Ce n'est pas avec un programme de
télévision, ce n'est pas avec dix programmes de
télévision qu'on renseignera le public, à fond,
j'entends.
Je pense que si le ministre pouvait nous donner chaque année un
exposé assez détaillé qui, à la différence
du rapport annuel du ministre, serait plus une projection vers l'avenir, cela
serait d'une grande utilité pour les députés.
Maintenant, je me dois de dire tout de suite que les
députés de l'Opposition qui font partie de ce comité se
sont consultés. Pour nous, sans engager bien sûr, les autres
députés, nous avons convenu de limiter notre analyse, nos
questions, nos observations, au cours de cette étude des crédits
du ministère de l'Education, à un certain nombre de postes. Le
nombre total des postes du budget du ministère est très
élevé, il y en a 40 à part les postes statutaires, et
chacun comprend un grand nombre de subdivisions.
Nous avons pensé que c'était la meilleure façon de
nous acquitter vraiment de notre responsabilité. Bien sûr, nous
pourrions être tentés, à certains moments, de dire: Oh,
voilà des choses que nous savons, que les députés savent,
que certains milieux connaissent et nous les laissons passer sans discussion,
sans questions, mais nous sommes bien conscients que notre devoir de
l'Opposition nous impo-
se d'analyser aussi profondément que possible le budget du
ministère. Nous avons décidé de procéder pour cette
année, et nous verrons l'an prochain ce que l'expérience aura
donné, en limitant nos questions à un certain nombre de
postes.
Alors, voilà en ce qui concerne les observations strictement
liminaires à la suite de l'exposé du ministre, dès que le
président du comité aura appelé le poste budgétaire
numéro 1.
M. BERTRAND: Si on me le permet, si le député de
Vaudreuil a terminé, juste deux mots. D'abord, le rapport sera produit
en temps.
M. GERIN-LAJOIE: Le rapport annuel?
M. BERTRAND: Le rapport annuel sera produit en temps,
c'est-à-dire pour l'année 66/67, dans les quinze premiers jours,
il sera produit.
M. GERIN-LAJOIE: De l'ouverture de la prochaine session?
M. BERTRAND: De l'ouverture de la prochaine session.
M. GERIN-LAJOIE: Même si la session ouvre le 1er
septembre?
M. BERTRAND: Il sera produit pour l'année 66/67. Mes gens
ont reçu Instruction de le préparer sans délai.
Deuxièmement, j'ai l'intention, de publier, si possible, une petite
brochure pour l'usage du grand public. Le rapport du ministère, c'est un
volume, comme vous disiez tantôt, comme le député de
Vaudreuil-Soulanges le notait, que tout le monde ne lit pas. Une petite
brochure permettrait au public en général de connaître ce
qu'est le ministère de l'Education, comment il est organisé. J'y
verrais une brochure comme celle qui est publiée sout le titre «
Connaissances du Québec », que vous avez sans doute lue et qui
permettra de donner les grands traits de l'organisation au moins. Quant
à la suggestion qui a été faite par le
député de Vaudreuil-Soulanges, que le ministre indique assez
longtemps à l'avance les grandes lignes de la politique du gouvernement
et du ministère de l'Education, en matière d'éducation,
j'y verrai. Je prends note de sa suggestion.
Je lui demanderais maintenant de commencer la discussion, étant
donné qu'il sait comme moi que lors de cette discussion annuelle lorsque
nous étions dans l'Opposition, nous avons surtout attaché plus
d'importance à certains problèmes qu'à d'autres. Il me
sem- ble que c'est l'attitude que le député de
Vaudreuil-Soulanges et ses collègues veulent tenir, de porter une
attention plus particulière à certains postes du budget. Alors,
M. le Président, comme le suggérait le député de
Vaudreuil-Soulanges, si vous voulez commencer, à moins que le
député de Vaudreuil-Soulanges indique immédiatement quels
sont les postes qu'il entend discuter d'une manière plus exhaustive.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense que nous pourrons procéder selon
l'appel des postes, un par un. Dès le poste numéro 1, M. le
Président, qui a été appelé, je le prends pour
acquis. C'est sur le poste numéro 1 que les observations liminaires sont
faites. Est-ce que le ministre pourrait nous dire, à ce moment-ci,
à quel poste du budget, est-ce le numéro 1 ou ailleurs, il
conviendrait d'étudier la question des écoles professionnelles
privées?
M. BERTRAND: Nous pourrions étudier cela au poste «
reconnaissances des institutions. »
M. LE PRESIDENT: Quel numéro?
M. BERTRAND: Reconnaissances des institutions, c'est l'article...
un instant. Voici, il y a une partie de cela qui tombe sous le poste
budgétaire, « administration. »
M. GERIN-LAJOIE: Toute l'inspection?
M. BERTRAND: Quant aux effectifs. Alors, sous ce chapitre, je
pourrais donner quelques chiffres.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, j'aimerais simplement
savoir, pour l'instant, à quel moment nous devrions discuter du
problème des écoles professionnelles privées pour poser
les questions sur lesquelles nous aimerions avoir des
éclaircissements.
M. LE PRESIDENT: Cela ne serait-il pas mieux d'attendre lorsque
nous serons rendus à ce poste-là?
M. GERIN-LAJOIE: Il faut savoir lequel.
M. LE PRESIDENT: On peut commencer par ce point-là.
M. GERIN-LAJOIE: On ne peut pas commencer par ça, mais on
ne veut pas être pris à la fin et découvrir...
M. BERTRAND: C'est une subdivision du poste budgétaire
1.
M. GERIN-LAJOIE: On doit prendre pour acquis qu'il est
réparti à travers le poste budgétaire 1?
M. LE PRESIDENT: Peut-être dans les autres
dépenses.
M. BERTRAND: Il se trouve à être inclus dans
traitements, frais de voyages, frais de bureaux, matériel, achats. Pour
vous donner un exemple, reconnaissance des institutions privées,
effectif prévu, quatre; traitements, $24,000; frais de voyage, $8,000;
frais de bureau, matériel, le budget est de $32,900.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, cela répond à ma question.
Nous aurons un certain nombre de question à poser au sujet du service
d'inspection, reconnaissance, ces choses-là...
M. BERTRAND: C'est cela.
M. GERIN-LAJOIE: ... je voulais simplement savoir à quel
moment il convenait de soulever le problème.
M. BERTRAND: Il y a également de l'effectif qu'on
retrouvera aux bureaux interégionaux. Alors...
M. GERIN-LAJOIE: Disons qu'on l'analysera sous l'article
Administration...
M. BERTRAND: Oui, un instant.
M. GERIN-LAJOIE: ... Il suffit de s'entendre pour ne pas
être pris par surprise à la fin et qu'on découvre qu'on ne
l'a pas retracé...
M. BERTRAND: Non, non. D'ailleurs, je n'aurai aucune objection
à revenir. Si, par hasard, il manquait des renseignements, on vous les
fournira.
M. LE PRESIDENT: M. Gardner, s'il vous plaît, une
question?
M. GARDNER: M. le Président, étant donné que
nous, les députés, n'avons pas tellement la chance d'aller au
ministère de l'Education, est-ce que je pourrais demander au ministre de
l'Education de nous présenter ses hauts fonctionnaires, s'il vous
plaît? Il y en a plusieurs?
M. BERTRAND: J'ai à ma droite ici, le sous-ministre, M.
Tremblay...
M. GARDNER: Cela c'est bien.
M. BERTRAND: J'ai, à ma gauche, l'administrateur
général, M. Beaulieu, et je leur demanderais de se lever à
tour de rôle et de s'identifier.
M. GARDNER: Le rôle également qu'ils jouent au
ministère, s'il vous plaît.
M. BERTRAND: Chacun occupe un poste. M. Pagé est
sous-ministre associé et rattaché surtout au Comité
catholique, M. Billings est absent. M. Beauchemin, sous-ministre adjoint,
s'occupe d'une façon particulière de la direction
générale du préuniversitaire et du professionnel. M. Yves
Martin est sous-ministre adjoint. Il s'occupe également de la direction
de la planification.
Alors, je demanderais à tous les autres de s'identifier. M.
Robert Morin, secrétaire général: M. Jean Lamy, mon
directeur de cabinet; M. Jean-Paul Olivier, bureau de l'administrateur; M.
Boisvert, directeur général de l'équipement; M. Larose,
directeur général adjoint du préuniversitaire et
professionnel; M. La-fleur, directeur du personnel; M. White, directeur
général du financement; M. Houde, directeur général
adjoint du financement; M. Joli-coeur, direction générale de
l'éducation permanente; M. Charles Denis, direction
générale de l'information; M. Proulx, direction
générale de l'enseignement supérieur; M. Gérard
Daigneault, service des parents; M. Veil-leux, comptable en chef; M.
Pierre-Yves Paradis, formation des maîtres; Julien Aubert,
coopération avec l'extérieur; M. Jean-Marie Joly, directeur
adjoint à la formation des maîtres et directeur de l'institut de
recherches pédagogiques; M. Philippe Bégin, administrateur
à l'enseignement spécialisé.
Est-ce qu'il y en a d'autres qu'on a oubliés?
Vous voyez que le ministère de l'Education, c'est presque un
gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y en a qui ont deux postes?
M. BERTRAND: Vous avez le sous-ministre adjoint qui, à un
moment donné, se trouve à être directeur
général de la planification, de même qu'à l'heure
actuelle, M. Jean-Marie Beauchemin, sous-ministre adjoint, occupe aussi le
poste, pour le moment, de directeur de l'enseignement pré-universitaire
et professionnel, d'ici à ce que nous ayons pu remplir par des
nominations, les postes qui sont vacants.
Quant au sous-ministre d'Etat, vous le connaissez, c'est M. Marcel Masse
ministre d'Etat...
M. GERIN-LAJOIE: Cela, c'est une belle offense.
M. PROULX: Ce n'est pas le député de Montcalm.
M. BERTRAND: Le député de Montcalm. Les membres du
comité, vous les connaissez.
M. GARDNER: Merci.
M. BERTRAND: Alors, très bien, M. le Président.
M. PROULX: M. Gérin-Lajoie, si vous voulez procéder
à vos questions, l'article, poste 1, non.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas non, c'est oui. M. le
Président, une question d'envergure assez générale au
poste Administration, toutes les questions de la formation des administrateurs.
Evidemment, à ce poste-ci, on pense tout d'abord à ceux qui font
partie de la fonction publique au ministère de l'Education. Mais, comme
le ministère de l'Education a assumé la responsabilité de
la formation des administrateurs pour toute la fonction publique, du
Québec, j'aimerais que le ministre nous dise quels sont les projets du
ministère ou du gouvernement en ce qui concerne l'organisation de la
préparation de l'administrateur public.
M. BERTRAND: Il y a, à l'heure actuelle, un comité
qui est formé entre autre, de membres du ministère ou de
représentants du ministère de l'Education et de
représentants de la Commission de la fonction publique. Ce comité
travaille à l'heure actuelle à l'élaboration d'une
politique en vue, la formation d'administrateurs publics. Ce projet est
à l'étude.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous dire qui fait
partie de ce comité?
M. BERTRAND: Il y a le sous-ministre de l'Education, M. Bolduc,
de la commission de la fonction publique, et MM Pierre Martin et Pierre
Levasseur. Ce dernier était l'ancien directeur du cabinet ou directeur
adjoint, avec Florian Rompré, qui est resté avec moi et qui,
depuis, joue un rôle à la direction de l'enseignement
pré-universitaire et professionnel. Alors, du côté du
ministère de l'Education, je répète MM. Gérald
Martin, Pierre Martin, Pierre Levasseur. Il y a à la fonction publique,
M. Roch Bolduc et des représentants d'autres ministères du
ministère des Richesses naturelles, de l'Industrie et du Commerce. Je
sais que le sous-ministre fait également partie du comité.
M. GERIN-LAJOIE: Depuis quand ce comité est-il
constitué?
M. BERTRAND: Décembre 1966.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre a-t-il donné un mandat
écrit à ce comité?
M. BERTRAND: A ce moment-là, non. Des rencontres ont eu
lieu en vue d'élaborer une politique pour atteindre le but que nous
poursuivons tous et que nous devons essayer d'atteindre le plus tôt
possible quant à la formation du personnel supérieur en
matière d'administration.
M. GERIN-LAJOIE: Il n'y a pas eu d'échéance de
fixée au travail du comité?
M. BERTRAND: A l'heure actuelle, le gros du problème
à la Commission de la fonction publique, c'est le fameux problème
de la classification. J'y reviendrai tantôt, si on a des questions
à me poser là-dessus. Je puis dire immédiatement qu'il y a
un problème de la classification dans tous les ministères et,
à un degré très aigu, au ministère de l'Education.
A cette tâche, depuis plusieurs semaines, le sous-ministre est en
relation constante avec M. Bolduc, de la fonction publique, pour trouver des
solutions qui sont urgentes, afin de nous permettre d'organiser d'une
manière plus complète nos différentes directions
générales.
Je le déclare, c'est un problème essentiel, urgent et le
sous-ministre y travaille depuis plusieurs semaines, même plusieurs
mois.
M. GERIN-LAJOIE: En ce qui concerne la préparation et le
perfectionnement des administrateurs publics, le ministre nous a parlé
d'un comité qui est formé. Ce comité, apparemment, n'a pas
de mandat écrit, n'a pas d'échéance de fixée
à ses travaux. Je voudrais, à ce moment-ci, exprimer une
inquiétude très sérieuse à ce sujet-là.
L'organisation de la fonction publique pour le Québec est un
problème qui préoccupe les gouvernants depuis quelques
années, en particulier. J'en sais quelque chose, de l'époque
où j'ai occupé les fonctions de ministre. A ce moment-là,
il y a eu un comité de formé, comprenant des représentants
du ministère de l'Education et de la Fonction publique, sous la
présidence de M. Jean-Marie Martin. Un rapport a été remis
au
ministre de l'Education, à l'époque, c'était au
cours de 1965. Je me demande si on est en train de recommencer tout le travail
accompli à ce moment-là et qui avait abouti à certaines
recommandations.
M. BERTRAND: Voici ce qu'on me dit: D'abord, pour
compléter la réponse que j'ai donnée tantôt, on
m'informe qu'un rapport préliminaire me sera remis incessamment et,
deuxièmement, il y aura ensuite avec les universités des contacts
qui doivent commencer très bientôt, dès que nous aurons
reçu ce rapport préliminaire, relativement à la formation
d'administrateurs publics.
M. GERIN-LAJOIE: Sur cette question-là, j'aimerais
exprimer certaines idées qui sont le fruit de mon expérience et
de mes réflexions. Je sais qu'au ministère de l'Education, avec
toute la réforme de l'éducation, avec l'accroissement du
ministère en personnel et en responsabilités, on est
débordé par les tâches. Je me demande si cette question de
la formation des administrateurs publics n'est pas de celles qui arrivent
par-dessus le grand nombre des autres tâches urgentes du ministère
de l'Education. Je me demande si on ne doit pas s'interroger sur l'ampleur des
responsabilités exclusives ou autres que le ministère de
l'Education juge à propos d'assumer. Personnellement, j'aimerais
proposer, à ce sujet-là, qu'on confie à une
université ou à certaines universités des
responsabilités bien spécifiques.
Je sais que des universités sont prêtes à
fonctionner dans le domaine de la formation des administrateurs publics. Je
sais que des universités ont des projets sur le métier. Je pense
que la formule à adopter, dans un cas comme celui-ci, ce n'est pas une
formule où une université ou quelques universités seraient
laissées à elles-mêmes et pourraient prendre toutes les
initiatives de leur choix. Je crois, d'autre part, que ce ne serait pas une
solution, non plus, pour le gouvernement, qu'il s'agisse du ministère de
l'Education ou qu'il s'agisse de quelque autre secteur que ce soit du
gouvernement, d'assumer intégralement cette responsabilité, parce
que je pense que le gouvernement est littéralement submergé par
de telles tâches.
Je crois que si on adoptait une formule en vertu de laquelle le
gouvernement accepterait de participer à une espèce de projet
conjoint, avec une ou plusieurs universités, laissant à
l'université le soin de s'occuper de tout l'aspect administratif, le
soin de suivre le projet au jour le jour, le gouvernement aurait son mot
à dire dans l'établissement des grandes politi- ques et dans la
marche générale de l'institution, sans être absorbé
par les détails de son fonctionnement. Je pense que ce serait une
formule qui mériterait d'être analysée rapidement et qui
permettrait de poser des gestes à très brève
échéance, dans un domaine comme celui-là, qui, je dois le
dire, ayant occupé moi-même les fonctions de ministre pendant le
nombre d'années qu'on sait, est un problème qui traîne
depuis vraiment trop longtemps. Alors, je fais cette suggestion, croyant que
c'est vraiment dans la coopération entre l'Université avec
un grand U et le gouvernement, d'une part, qu'on réussira, et
aussi en laissant à des institutions autres que le gouvernement, dans un
cas comme cela, la responsabilité de l'administration courante.
M. BERTRAND: Le problème est aigu, j'en conviens, nos
officiers sont au courant. Le député de Vaudreuil-Soulanges a dit
que cela datait de 1965. Le problème se pose non seulement pour le
ministère de l'Education mais pour tous les autres
ministères.
M. GERIN-LAJOIE: Toute la Fonction publique est
concernée.
M. BERTRAND: Pour toute la Fonction publique.
M. GERIN-LAJOIE: Et, d'ailleurs, le problème
déborde même la Fonction publique du gouvernement de
Québec. Il faudrait y englober la fonction municipale.
M.BERTRAND: Disons que nous y attachons je ne voudrais pas
tenir de longs propos là-dessus disons que moi aussi je
réalise, au sein du ministère de l'Education, l'importance et
l'urgence de trouver une solution à ce problème, et que nous
allons y apporter non seulement des paroles, mais que nous essaierons de poser
des actes. J'ai noté tantôt que nous attendions un rapport, qu'un
contact est établi ou s'établira avec les universités
très bientôt, et nous verrons quel résultat les
démarches produiront. Mais je reconnais le problème comme urgent
et essentiel.
M. GERIN-LAJOIE: Je me permets de souligner que la formule que je
propose serait vraiment d'un caractère nouveau. Jusqu'à
maintenant, les universités ont fait leur programme et c'est
d'ailleurs conforme au bill 60 seules, sans participation du
ministère de l'Education. Voilà un cas où
l'université participerait à un projet vraiment conjoint avec
le
gouvernement, et où le gouvernement aurait son mot à dire
dans l'établissement des programmes pour une fin bien spécifique,
mais quand même relativement vaste.
Je pense qu'on est souvent entre deux écueils: l'un, que le
gouvernement prenne tout en main, l'autre, que les institutions
indépendantes dans ce cas-ci les universités s'en
aillent de leur côté et placent le gouvernement devant des faits
accomplis. C'est là une expérience qu'on a vécue au cours
des années. Je pense qu'on doit en tirer une leçon, et prendre
des dispositions pour éviter cet écueil. C'est pour cela que je
crois fermement que si le gouvernement prenait l'initiative de la formation
d'un comité conjoint avec les universités, ce serait de nature
à donner des résultats dans un très bref délai.
J'invite surtout le ministre de l'Education à ne pas rejeter
d'emblée des projets qui pourraient lui être soumis par des
universités. Au contraire, ces projets devraient être accueillis
avec la plus grande ouverture d'esprit possible, et le ministère devrait
y chercher la façon de réaliser une entreprise conjointe comme ce
que j'ai mentionné, il y a un moment.
M. BERTRAND: On peut être sûr de trouver de mon
côté un accueil favorable à tout ce qui pourra nous
être suggéré de réalisable dans le plus court
délai, à la suite de ces contacts que nous aurons avec les
universités.
Je voudrais tout simplement vous donner le résumé de ce
premier article Administration qui comporte les services du
cabinet du ministre, du bureau des sous-ministres, secrétariat
général, l'administrateur général, information,
publications, services juridiques, la bibliothèque, matériel,
régistraire, personnel, la reconnaissance des institutions,
bibliothèques scolaires, service des parents et comptabilité.
M. GERIN-LAJOIE: Je remercie le ministre de ces renseignements.
Ce sont peut-être aussi des renseignements qu'une autre année, on
pourrait nous fournir dans un document distinct, pour éviter des
énumérations.
M. BERTRAND: Maintenant, j'ai, sous chacun de ces articles que je
viens d'énumérer, des renseignements qui donnent comme total de
dépenses $3,003,200 que vous retrouvez à la page 56, au poste
budgétaire 1, ainsi que tous les articles.
M. GERIN-LAJOIE: Je remercie le ministre. Je pense bien que le
ministre va se rendre compte, au cours de l'analyse des crédits, que
nous ne sommes pas tellement intéressés aux chiffres en nombre de
fonctionnaire ou en montants de dollars. Nous sommes plutôt
intéressés aux politiques générales du
ministère.
M. BERTRAND: C'est normal.
M. GERIN-LAJOIE: C'est ainsi que laques-tion des administrateurs,
leur formation, leur perfectionnement, est de celles qui nous
préoccupent au plus haut point.
La deuxième question que nous aimerions aborder tout de suite
c'est celle des écoles professionnelles privées, puisque le
ministre nous a dit qu'il y a au moins certains éléments de ce
problème qui doivent être étudiés à ce
moment-ci. Alors nous aurions un certain nombre de questions à
poser.
M. HOUDE: M. le Ministre, le 7 juillet 1966, M. Pagé vous
remettait un mémoire qui avait pour titre: « Comité
d'étude sur les écoles professionnelles privées, rapport
final au ministère de l'Education ». Il y avait des
recommandations, à savoir: que ce comité appuyait d'abord le
rapport Parent quant à ses recommandations dans le domaine des
écoles professionnelles privées. On souhaitait que l'Etat puisse
émettre le plus tôt possible un permis d'opérer, une
reconnaissance officielle, une accréditation. Ma question est: Est-ce
qu'il y a eu depuis cette époque du mois de juillet de nouvelles
directives à part la modification aux règlements? Est-ce qu'il y
a une politique d'ensemble? Est-ce qu'il y a des projets concrets concernant
tout ce secteur des écoles professionnelles privées?
M. BERTRAND: D'abord, il y a eu, pour les institutions
privées, les écoles professionnelles privées, des
amendements qui ont été apportés à la
réglementation. Ces amendements ont été publiés
dans la Gazette officielle de Québec et dans Hebdo-Education,
premièrement.
Deuxièmement, la recommandation j'en al fait part à
la Chambre dernièrement, lors de l'étude du bill 21 celle
d'une loi-cadre concernant les Institutions privées.
M. HOUDE: Quand vous parlez de la loi-cadre, vous y Incluez les
recommandations?
M. BERTRAND: A ce moment-là, j'Inclus également
dans cette loi, ce que l'on appelle les écoles professionnelles
privées. C'est cette loi que j'ai annoncée, loi qui sera
déposée à la session de 1968 et au sujet de laquelle j'ai
également, en même temps, annoncé la formation
d'un comité formé entre autres au sujet des institutions
indépendantes ou des institutions privées formé de
représentants de ces institutions, premièrement, et,
deuxièmement, de représentants des parents. Tout cela a
déjà fait l'objet d'études en Chambre ou de discussions
lors de la présentation du bill 21.
M. HOUDE: Oui, mais, bien sûr, avec la loi-cadre, cela va
aller en 1968. D'ici ce temps-là, remarquez que je tiens à dire
que je ne suis pas un expert dans le domaine des écoles professionnelles
privées. Je devrais peut-être le déplorer après
avoir passé treize ans de ma vie en éducation, mais je pense que
c'est quand même à peu près ce qui arrive à tous les
ensei-gants. Depuis quelque temps, à cause de certaines personnes,
certains amis, on m'a mis au courant un peu plus de certaines situations dans
le domaine des écoles professionnelles privées. Par exemple, on
me dit que, dans le nord de Montréal, pour ne prendre qu'un exemple, on
pourra vérifier les chiffres ou enfin l'affirmation, qu'un des grands
problèmes de plusieurs écoles professionnelles privées
consiste à dépenser des sommes inouïes, même si vous
avez amendé le règlement, à dépenser des sommes
presque incroyables dans le domaine de la publicité, d'une part. J'ai
ici un dossier d'une de ces écoles professionnelles privées, qui
dépense environ $80,000 à $88,000 par année pour sa
publicité, pour faire du recrutement. D'autre part, pas loin de cette
école-là, vous avez l'Institut de technologie Laval qui, lui, est
une école d'Etat et qui refuse chaque année un grand nombre
d'élèves, faute de place, peu importe les raisons. Il y a quand
même des élèves, me dit-on, qui sont refusés dans
certaines écoles du gouvernement parce qu'ils ne répondent pas au
prérequis, disons académique, faute de locaux, peu importe les
raisons.
Serait-il possible, lorsqu'une école professionnelle
privée est vraiment sérieuse, vraiment bien inspectée par
le ministère, que des élèves refusés dans une
école publique, dans une école appartenant au gouvernement, peu
importe les raisons, soient orientés vers certaines de ces écoles
professionnelles privées, qui, à ce moment-là, pourraient
dépenser beaucoup moins que $80,000 en publicité pour faire du
recrutement et affecter une plus grande partie de leur budget à la
formation des maîtres ou, enfin, l'engagement de meilleurs professeurs?
Est-ce que quelque chose se fait à ce point de vue-là? Est-ce que
c'est juste, cette affirmation qu'on refuse des élèves dans
certaines écoles et que, d'autre part, il n'y a pas de bourse, aucune
aide du gouvernement pour les écoles professionnelles
privées?
M. BERTRAND: Si l'élève ne répond pas
d'abord à ce qui est primordial, aux exigences académiques
à ce moment-là, l'institution refuse et lui demande de
compléter ses études. Les informations que j'obtiens sont
à l'effet que c'est la raison principale pour laquelle des
élèves pourraient être refusés par exemple, suivant
le cas que vous avez soumis, ou auraient pu se voir refuser l'entrée
dans cette institution.
Que des écoles professionnelles privées fassent de la
publicité, vous savez comme moi qu'il y a là un problème
et c'est à ce problème que s'est attaqué, cette
année, le sous-ministre, M. Pagé, surtout dans
l'élaboration d'une nouvelle réglementation. Mais disons que
c'est une période transitoire car la loi-cadre qui viendra en 1968
apportera certainement plus de rigueur dans ce domaine.
Voici, dans la réglementation, la loi des écoles
professionnelles privées, je trouve à l'article 12, ici, «
tout texte publicitaire destiné aux journaux, aux revues, aux
périodiques, à des annuaires, bottins ou autres publications ou
devant être présenté sous forme de dépliant, de
lettre ou de circulaire ou devant être transmis par la radio, la
télévision, le cinéma, doit être soumis au ministre
en trois exemplaires. Il ne peut être publié ou utilisé
à moins d'être autorisé par l'officier du
département de l'éducation désigné à cet
effet par le ministre. C'est M. Maurice Barrière qui est en charge de ce
service.
M. GARDNER: Cette directive, est-elle suivie?
M. BERTRAND: C'est la loi à l'heure actuelle. Il y a 199
écoles qui sont régies par cette loi-là. Il y a d'autres
écoles qui ne sont pas régies par cette loi. Combien? Il peut y
en avoir environ 700 ou 800.
M. HOUDE: Là où j'essaie de faire le joint, c'est
qu'on est actuellement devant un phénomène extraordinaire au
Québec, dans toutes nos écoles, concernant l'initiation au
travail, l'enfance exceptionnelle, tout cela. On refuse un moment donné
à des adolescents, des adolescentes, à cause, principalement,
vous l'avez dit vous-même, d'incapacité intellectuelle ou
académique, l'entrée dans nos grandes écoles de
technologie. Contrairement à cela, les écoles professionnelles
privées ont peut-être moins d'exigences académiques. Ces
écoles-là sont prêtes à accepter une quantité
assez considérable de jeunes gens, de jeunes filles pour leur enseigner
un métier. On veut leur enseigner quelque chose. On voudrait bien qu'ils
aient au moins un métier. Or, ce n'est pas une raison parce qu'ils
sont faibles en français ou en mathématiques dans certains
cas, de les laisser là. Or, ces jeunes là, bien souvent, quittent
l'école et s'en vont sur le marché du travail parce qu'ils ont
été refusés.
Ils n'ont aucun moyen convenable de gagner leur vie, la
possibilité d'apprendre un métier, parfois le seul moyen est
d'aller dans une école professionnelle privée, mais aller
chercher ces jeunes-là, prend de l'argent de la part des parents de ces
jeunes-là, parce qu'à ce moment-là, il n'y a pas de
bourse, il n'y a rien qui les autorise à les obtenir pour
fréquenter une école professionnelle privée et, d'autre
part, les écoles professionnelles privées, pour faire du
recrutement un peu comme on vend des chaudrons et des cuillères
sont obligées de dépenser des sommes incroyables en
publicité. Le reproche qu'on leur fait toujours, c'est qu'elles sont
faibles dans les matières académiques. C'est vrai, avec le peu de
moyens qu'on leur donne, elles se contentent d'enseigner les métiers. Je
reviens à la question: Serait-il possible, lorsqu'il y a de bonnes
écoles professionnelles privées elles ne sont pas toutes
bonnes, je suis parfaitement d'accord avec le rapport de M. Pagé, mais
il reste que, même dans ce mémoire-là, on admet qu'il y en
a de bonnes, il y en a d'excellentes d'encourager ces
excellentes-là, d'en faire une catégorie à part, s'il le
faut, et d'avertir les écoles de l'enseignement spécialisé
du gouvernement, lorsqu'elles n'ont plus de place, lorsqu'elles refusent les
élèves, quelles que soient les raisons. Eh bien, peut-être
pourrait-on orienter ces élèves vers telle école
privée dont on connaît la valeur. Qui sait si, un jour, on ne
pourrait pas même les aider avec des prêts-bourses ou des
bourses.
M. BERTRAND: Eh bien! Il n'y a pas de doute qu'il y a une foule
de ces écoles professionnelles privées. Je pense que plusieurs
députés ont reçu des représentations de certaines,
entre autres l'école de barbiers, etc..., qui nous disent ceci: «
Nos exigences académiques sont moins élevées que les
exigences du ministère dans ses écoles. » A ce
moment-là, se pose le problème des comités paritaires. Le
comité paritaire impose certaines exigences, que l'école
professionnelle privée, dans un domaine donné, parlons de
barbiers et de coiffeuses, impose. Alors, à ce moment-là, on
voudrait que nous mettions de côté tout cela et que l'on accorde
des permis à ces écoles. Nous ne croyons pas que c'est de nature
à rendre service aux élèves. C'est pourquoi nous voulons
développer d'avantage le secteur public de manière à
pouvoir offrir à la jeunesse, dans nos institutions publiques, toute la
gamme de cours qui peut les préparer à jouer un rôle utile
dans la société. Il y a également les cours de recyclage
qui peuvent être donnés. Alors, je mettrais moins l'accent du
côté des écoles professionnelles privées, je
mettrais plutôt l'accent du côté d'une meilleure
organisation du secteur public de manière qu'il puisse recevoir ces
élèves.
M. HOUDE: Oui, cela, c'est d'accord. Mais d'autre part, vous
n'allez pas jusqu'à dire que vous voulez abolir les écoles
professionnelles privées?
M. BERTRAND: Pas du tout...
M. HOUDE: Bon, alors, si on est pour conserver les écoles
professionnelles privées...
M. BERTRAND: ... la plupart d'entre elles sont à but
lucratif.
M. HOUDE: Ce n'est pas un péché, au
départ.
M. BERTRAND: Ce n'est pas un péché.
M. HOUDE: Alors, s'il n'est pas question d'abolir ces
écoles, si on doit vivre le système et conserver ad vitam
aeternam des écoles professionnelles privées, eh bien,
tâchons, si possible, de les améliorer. Un des grands
problèmes aussi et je voulais y arriver c'est la question
des diplômes qui se donnent. C'est bien beau pour les parents, surtout
qu'il n'y a pas de bourses, les parents qui paient $300, $400, $500 pour
envoyer un jeune étudier dans une école ou une institution
privée, des diplômes, on en donne, c'est bon, ce n'est pas
bon...
M. BERTRAND: M. le député de Fabre, je peux vous
dire ceci, j'ai reçu de l'institut Teccart de Montréal, qui est
dirigé par un ancien député, M. Jean Meunier, un
mémoire sur ce problème des écoles professionnelles
privées et, en particulier, de son institution, qui a rendu de grands
services à tout un groupe d'élèves. Mais ce
problème, pour le moment, nous l'envisageons sous l'angle de notre
loi-cadre des institutions privées qui s'élaborera très
prochainement et dont nous avons, même à l'heure actuelle, des
éléments qui nous permettent...
M. HOUDE: Le ministre peut-il assurer que dans
l'élaboration de cette loi-cadre, ceux qui continueront à
étudier la question des écoles professionnelles privées
entreront vraiment en contact d'abord avec la fédération des
écoles privées de la province de Québec? C'est assez
récent, au mois d'avril...
M. BERTRAND: Elle va agir sous peu.
M. HOUDE: Maintenant qu'une fédération a
été fondée, les membres du comité, ceux qui iront
étudier ce problème-là, au moins iront dans les
écoles. Vous avez tous...
M. BERTRAND: A condition que nous soyons en face d'une
organisation d'envergure provinciale valable. Aucun doute qu'une telle
association pourra présenter ses vues.
M. HOUDE: Mais si ça se fait comme vous dites
là...
M. BERTRAND: Il y a également le problè- me que
vous soulevez, il y a tous les collèges commerciaux où une foule
de jeunes, ce qu'on appelle les « business college »...
M. HOUDE: Je voudrais vous dire, M. le ministre, que si un
comité étudie le problème des écoles
professionnelles privées, je voudrais qu'on s'assure que ces
gens-là pénètrent au moins dans les écoles
professionnelles privées. Qu'on n'entende pas à la
télévision... J'ai une citation ici, un des membres du
comité dirigé par M. Pagé, déclarer après
avoir fini le mémoire, à l'émission à Radio-Canada,
qu'il n'avait jamais mis les pieds dans une école privée, et
moins encore consulté leurs dossiers. Alors celui qui ne met pas les
pieds dans une école privée, qui ne consulte pas les dossiers
d'une école privée, qu'elle soit professionnelle ou autre, je
pense qu'il manque quelque chose, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
Si vous voulez son nom, je vous le donnerai tantôt.
M. BERTRAND: Vous avez le rapport du comité?
M. HOUDE: Oui.
M. BERTRAND: Le comité a recommandé qu'une loi
générale régissant toutes les écoles privées
soit édictée le plus tôt possible. Cette loi devrait
prévoir la possibilité d'établir des
réglementations différentes pour chacun des secteurs de
l'enseignement, de telle sorte que toutes les institutions puissent recevoir de
l'Etat un permis d'opérer, une reconnaissance officielle ou une
accréditation, et que le service juridique soit chargé de mettre
au point le projet de loi requis. Alors c'est à cette besogne que nous
allons nous attaquer, comme je l'ai annoncé en Chambre.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, il ne faudrait tout de
même pas que nous demeurerions sous l'impression que cette loi, est une
panacée, et que, dans l'intervalle, on ne peut rien faire. Il y a un
service d'inspection au ministère, qui est tout à fait
inadéquat en ce sens que le personnel qui le compose n'est pas
suffisant, et je ne sais pas si le personnel était exactement ce qu'il
faut pour la variété d'écoles professionnelles
privées qui existent aujourd'hui et pour l'ampleur du problème.
M. Pagé, tout à l'heure, ça n'a peut-être pas
été enregistré, mentionnait à haute voix, pour
l'information du ministre et des membres du comité, qu'il y a environ
200 écoles ou un peu moins qui sont l'objet d'inspections en vertu de la
loi des écoles professionnelles privées. Alors, il y en a un
chiffre de l'ordre de 700 ou 800 qui ne sont pas l'objet de ces inspections. Je
sais que le ministère reçoit des plaintes de personnes qui se
croient victimes de fausse publicité ou d'éviction à
l'occasion de contrats. Au ministère, on répond tout simplement
qu'on n'a pas le temps de s'occuper de ces choses, que le nombre
d'écoles est trop considérable. J'ai eu ce renseignement par
écrit et encore récemment. Alors, je crois de mon devoir
d'attirer l'attention du ministre sur ce problè- me, c'est un
problème réel de sorte qu'en attendant une nouvelle loi, moins
les lois existantes soient appliquées le plus efficacement possible.
M. BERTRAND: Le député de Vaudreuil est au courant,
le problème existait de son temps et ce n'est pas un problème
facile.
M. GERIN-LAJOIE: J'imagine que le ministre actuel a assumé
ses fonctions en espérant faire mieux.
M. BERTRAND: Je pense avoir démontré depuis le 16
juin que j'ai assumé mes responsabilités au meilleur de ma
connaissance et de mon intelligence et j'ai essayé de faire de mon
mieux, guérir tous les maux en une année le
député de Vaudreuil sourit et son sourire indique que ce n'est
pas possible mais faire de son mieux se peut pour corriger les
situations anormales comme celles que l'on vient d'indiquer,
et nous essaierons d'apporter de meilleurs remèdes. Nous
prévoyons à l'heure actuelle, je l'ai noté tantôt,
que dans les bureaux interrégionaux, il y aura un inspecteur. Alors
c'est déjà au moins augmenter...
M. GERIN-LAJOIE: Pas nécessairement...
M. BERTRAND: ... la possibilité d'améliorer.
M. GERIN-LAJOIE: ... parce qu'au bureau interrégional de
Montréal il en faudrait plus qu'un.
M. BERTRAND: Oui, admis. Il faut d'abord recruter, et on sait que
parfois la machine administrative est lente à fonctionner. Le char de
l'Etat est un char très lourd.
M. GERIN-LAJOIE: En effet. Cela prend des hommes dynamiques.
M. BERTRAND: Oui, pour pousser le char blindé. Avez-vous
d'autres questions là-dessus?
M. GERIN-LAJOIE : Quant à moi, sur le poste numéro
1, je n'ai pas d'autres questions, et sur aucun des sous-articles. Je ne parle
pas pour les autres députés. Vous pouvez peut-être demander
aux autres députés s'ils ont des questions.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que quelqu'un a d'autres questions
à poser au poste budgétaire numéro 1?
M. BERTRAND: C'était le poste budgétaire
numéro 1, de la page 56. On peut dire; adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. On va au poste budgétaire
numéro 2.
M. BERTRAND: Direction générale de la
planification.
M. GERIN-LAJOIE: Aucune question, pour moi, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que quelqu'un a des questions au poste
budgétaire numéro 2? A la page 56: « Direction
générale de la planification »?
M. BERTRAND: C'est de cette direction générale que
j'ai parlé tantôt. Le titulaire est le sous-ministre adjoint, M.
Yves Martin. Alors, pas de question? Adopté.
M. LE PRESIDENT: C'est adopté. Alors, article 3: «
centre de traitement électronique des données ».
M. GERIN-LAJOIE: Aucune question.
M. BERTRAND: C'est toujours technique et je suis en mesure de
vous donner tous les renseignements que les députés pourraient
exiger. Alors, s'il n'y a pas de question, vous avez les chiffres. Nous verrons
à les dépenser de notre mieux, en sauvegardant
l'intérêt public.
M. LE PRESIDENT: Ce ne sera pas trop difficile.
M. BERTRAND: Adopté?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4, à la page
57.
M. BERTRAND: Direction générale de l'enseignement
élémentaire et secondaire, dont le titulaire est le frère
Jean-Guy Venne, des Frères de l'Instruction chrétienne.
M. LE PRESIDENT: M. Pearson.
M. PEARSON: J'ai une question à poser à M. le
ministre.
M. BERTRAND: Sur cet article?
M. PEARSON: Sur cet article numéro 4, au sujet du
règlement numéro 1, l'article 8 dit ceci: L'article 4 s'applique
à toutes les écoles, à compter de l'année
65/66.
M. BERTRAND: J'ai un document. Le règlement numéro
1, vous l'avez dans le rapport du ministère...
M. PEARSON; A la page 208.
M. BERTRAND: ... pour les années 64/65, 65/66. Quant aux
modalités d'application, vous trouverez dans Hebdo-Education du 7 avril
1967, numéro 34, ce que l'on a intitulé; « Les nouvelles
dispositions et modalités d'application du règlement
numéro 1 du ministère de l'Education. » Alors, vous avez
là, par exemple, que l'article numéro 1 du règlement
numéro 1, prévoit que dès l'année 68/69,
l'âge d'admission des élèves en première
année du cours élémentaire est, par règlement,
fixé à six ans au 1er octobre. Et vous avez par la suite toute la
déclaration au sujet de ces dispositions et de ces modalités
d'application. Hebdo-Education est envoyé à tous les
députés...
M. LE PRESIDENT: Nous le recevons.
M. PEARSON: Mais, ce que je voulais dire ici, au sujet des
échéances, est-ce que vous espérez que ces
échéances-là seront respectées, par exemple, je
veux dire la préparation des maîtres, est-ce que vous sentez que
les maîtres sont prêts? Les consultations se font-elles pour
pouvoir respecter ces échéances-là?
M. BERTRAND: Il y a d'abord l'activité au sein des
ateliers pédagogiques et, deuxièmement nous avons nos missions
régionales, c'est-à-dire nos bureaux interrégionaux et des
missions spéciales qui sont chargées dans toute la mesure du
possible, de préparer l'application de ce règlement et de ses
modalités suivant la date et pour la date que nous avons indiquée
à la suite d'une étude faite par le frère Vennes en
contact avec tous ces groupes, directeurs d'études de toutes les
institutions. Il y a eu d'ailleurs une séance d'étude. Au mois
d'avril dernier, il y a eu une réunion de 250 directeurs
d'études, les principaux, qui ont travaillé avec le frère
Vennes à ce sujet-là.
M. PEARSON: Y compris la région de Montréal?
M. BERTRAND: Il y avait des représentants de toutes les
régions de la province. Quand je donne le chiffre de 250, ça vous
donne une idée assez bonne, j'entends, de la participation très
intense de tous ceux qui jouent un rôle de direction.
M. FLAMAND (président du comité des
crédits): Est-ce qu'il y a d'autres questions à l'article
4?
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre pourrait-il nous dire s'il a
reçu des projets de mise en oeuvre pour certaines commissions
scolaires?
M. BERTRAND: Cela entre constamment. On m'a donné un
chiffre, sept ou huit, mais l'entrée se fait de semaine en semaine et
assez rapidement. Cela augmente de semaine en semaine. Il y a un réveil
de ce côté-là, qui est sans doute dû à ces
séances d'étude qui ont eu lieu et auxquelles participaient
environ 250 personnes.
M. GERIN-LAJOIE: Quel organisme du ministère est
responsable de l'étude de ces projets?
M. BERTRAND: La direction générale
elle-même.
M. GERIN-LAJOIE: Ce sont les fonctionnaires qui font ce
travail-là?
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il y a des projets d'approuvés
à l'heure actuelle?
M. BERTRAND: Très bientôt des projets seront
approuvés.
M. GERIN-LAJOIE: C'est-à-dire que, très
bientôt, des décisions seront prises.
M. BERTRAND: Bien oui. C'est que tout cela relève de la
direction générale de l'enseignement élémentaire et
secondaire. Et ça besogne.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre est au courant des
projets particuliers de la Commission des écoles catholiques de
Montréal? La commission, apparemment, a certains projets qui lui sont
propres, en plus de l'application du règlement numéro 1 à
l'élémentaire et au secondaire.
M. BERTRAND: La Commission des écoles catholiques de
Montréal ne nous a pas soumis de projet concret, mais je sais qu'elle
est en voie d'organiser sur le territoire qui tombe sous sa juridiction
l'application du règlement numéro 1.
M. PEARSON: Est-ce que, pour l'île de Montréal, vous
avez reçu des projets? De toutes les commissions scolaires:
Montréal, La-chine, Saint-Laurent, etc.,
M. BERTRAND: Non.
M. PEARSON: Avez-vous l'impression que les autres commissions
scolaires attendent de savoir à quoi s'en tenir par rapport au
regroupement scolaire avant de présenter un projet quelconque?
M. BERTRAND: Voici. Si on veut parler immédiatement de
ça, je n'ai pas d'objection à en parler ici.
M. PEARSON: Est-ce que vous pensez que ça peut être
une des raisons pour lesquelles on retarde?
M. BERTRAND: Pas nécessairement, parce qu'on peut quand
même procéder à l'application du règlement, je
pense, sans qu'il y ait immédiatement regroupement.
M. BERTRAND: J'ai reçu au cours de l'automne un rapport du
comité de coordination de la planification de la région
métropolitaine de Montréal. Par la suite, nous avons formé
un comité. Il fallait d'abord examiner ce document. Nous avions
formé un premier comité dont le président était
Gilles Bergeron, sous-ministre adjoint, qui nous a quittés pour d'autres
lieux, le sourire aux lèvres et sans aucune acrimonie, en envoyant au
ministre une lettre dans laquelle il remerciait le ministre de sa
coopération et le ministre lui a souhaité bonne chance au poste
qu'il occupe à l'heure actuelle.
Le 19 mai dernier, j'ai transmis une lettre au président et aux
commissaires des différentes commissions scolaires de la Ville de
Montréal, lettre qui les informait que les membres du comité de
coordination scolaire de la région métropolitaine devaient
poursuivre la mise en oeuvre du plan de développement scolaire
préparé par le comité de coordination de la planification
de la région métropolitaine de Montréal. La
présidence de ce comité a été confiée
à M. Pagé sous-ministre associé à l'Education. Me
Jacques Viau en assumait le rôle de vice-président. Les
commissions scolaires de la région métropolitaine sont
représentées par sept membres. Trois membres adjoints du
ministère de l'Education participent également aux travaux de ce
comité. Ce comité, depuis le 3 mars parce qu'il avait
été constitué auparavant a tenu cinq
réunions et a formulé plusieurs recommandations que j'ai
acceptées.
Il y a d'abord les membres du comité, les membres sont les
suivants, j'ai donné le nom du président pour le secteur
sud-ouest de Montréal, Me Jacques Viau, de Lachine.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que je pourrais interrompre le ministre
ici? Il s'agit de nominations faites avant les élections scolaires de
juin. Est-ce...
M. BERTRAND: Ce n'est pas grave parce qu'en fait,
indépendamment du résultat des élections, tout le monde va
convenir avec moi que Me Jacques Viau est un homme qui connaît
très bien les problèmes scolaires.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il était là à
titre...? Cela ne vise pas sa personne, n'est-ce pas?
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il était là à
titre de représentant des commissions scolaires ou bien comme personne
désignée par le ministère, d'office?
M. BERTRAND: J'avais, à ce moment-là,
consulté un certain nombre de commissions scolaires, qui avaient fourni
son nom. A tout événement, pour le moment, cela ne cause pas de
problèmes.
CECM, Westmount, M. Jules Leclerc; Commission scolaire régionale
LeRoyer, M. André Saint-Onge, la partie du secteur que l'on appelle
nord-ouest, Mme Yvonne R. Raymond, de Ville-Mont-Royal ouest, M. Joseph
Henrico; le Protestant School Board of Greater Montreal, Gordon W. Fraser; Lake
Shore Regional School Board, Lucien Perras. Les membres adjoints sont MM. Jean
Durand, directeur du service des études et projets, M. C. W. McCullough,
directeur général adjoint à la planification scolaire, M.
Emile Parayre, directeur du bureau interrégional à
Montréal et le secrétaire, M. Roland Lebleu, de Montréal.
Le mandat disait: Afin de poursuivre la mise en oeuvre du plan de
développement scolaire pour l'île de Montréal
préparé par le comité de planification, le
ministère crée un comité dont le nom et le mandat sont
définis ci-après. Le nom: Comité de coordination scolaire
de la région métropolitaine de Montréal. Son rôle :
conseiller le ministre de l'Education sur la mise en application du plan de
développement scolaire, du territoire de l'Ile de Montréal.
La présidence, je l'ai donnée tantôt. Fonction: le
comité aura pour fonction, lo, de recommander au ministre
l'approbation des projets d'écoles secondaires polyvalentes soumis par
les commissions scolaires du territoire, après vérification de
leur correspondance au plan de développement scolaire de l'île de
Montréal; 2o, de vérifier, à la demande du
ministère, les projets d'écoles élémentaires,
lorsqu'ils impliquent plus d'une commission scolaire, ou pour d'autres raisons
jugées pertinentes. Les projets mentionnés aux paragraphes 1 et 2
seront soumis à l'attention du comité, au stade de l'approbation
de principe, après étude et vérifications par le service
compétent du ministère. 3o, de reviser
périodiquement les données démographiques ainsi que le
contenu de l'inventaire de l'équipement de chaque zone, d'en analyser
les incidences sur le plan de développement scolaire afin d'apporter
à celui-ci les corrections nécessaires; 4o, poursuivre
l'étude sur le plan administratif de l'organisation scolaire,
région métropolitaine de Montréal, et de faire à ce
sujet, au ministre, les recommandations appropriées.
Alors, voilà les quelques renseignements que j'avais à
fournir relativement à ce problème de la coordination de la
planification dans la région métropolitaine de
Montréal.
M. PEARSON: Est-ce que des rapports ont été
présentés jusqu'à maintenant?
M.BERTRAND: Non. J'ai dit tantôt combien de réunions
avaient été tenues. La huitième séance se tiendra
mercredi prochain à Montréal.
M. GERIN-LAJOIE: J'ai écouté aussi attentivement
que possible ce que le ministre nous a lu. Evidemment, ce n'est pas très
facile à suivre quand on n'a pas le document devant soi. Je comprends
qu'il s'agit principalement de la mise en oeuvre du plan de
développement scolaire de la région métropolitaine,
c'est-à-dire, de l'implantation des écoles nécessaires
à la population étudiante qui s'y trouve, mais qu'il ne s'agit
pas de l'organisation administrative. Sauf, le dernier paragraphe qui donne au
comité le mandat de faire des recommandations au ministre, si j'ai bien
compris.
M. BERTRAND: C'est cela. Poursuivre l'étude sur le plan
administratif de l'organisation scolaire de la région
métropolitaine de Montréal et faire à ce sujet, au
ministre, les recommandations appropriées.
M. GERIN-LAJOIE: Je voudrais m'attacher à l'aspect
administratif pour l'instant, àl'aspect, réformes des structures
administratives du régime scolaire de l'île de Montréal. La
commission Parent a soumis au gouvernement...
M. BERTRAND: On vient de me dire justement que
l'élément de base, c'est le rapport Parent.
M. GERIN-LAJOIE: L'élément de base de quoi?
M. BERTRAND: De cette répartition sur les délais,
à cause de Montréal. C'est parce qu'il y a déjà eu
alors une étude d'entreprise, c'est de poursuivre l'étude sur le
plan administratif de l'organisation scolaire de la région
métropolitaine de Montréal.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il y a une étude de faite pour
le ministre, des recommandations du rapport Parent à ce
sujet-là?
M. BERTRAND: C'est la tâche qu'ils accomplissent à
l'heure actuelle.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, le comité commence ce
travail-là?
M. BERTRAND: C'est cela.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre a donné un
délai ou est-ce qu'il a à l'esprit un délai qu'il a
mentionné verbalement au comité?
M. BERTRAND: Dès que j'ai reçu tout ce rapport,
nous avons formé le comité, j'ai demandé au comité
de procéder avec la plus grande célérité
possible.
M. GERIN-LAJOIE: Evidemment, il y a deux choses. Le rapport que
le ministre a entre les mains là touche uniquement le réseau
d'écoles nécessaires et non pas les structures administratives
pour administrer tout cela.
M. BERTRAND: Exactement.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, au point de vue des structures
administratives, le rapport Parent est entré l'an dernier au mois de mai
et puis nous sommes là, au mois de juin, un an plus tard. Alors, si je
comprends bien, le ministre vient de donner un mandat au mois de mai, est-ce
que c'est la date qu'il nous a lue?
M. BERTRAND: Le mandat avait été donné en
mars mais il a été, disons, reconfirmé parce qu'il y avait
eu des réunions en mars, on avait déjà tenu 5
réunions. La première lettre a été adressée
bien avant cela.
M. GERIN-LAJOIE: Quand le ministre dit que le rapport Parent sert
de base aux travaux de ce comité, a-t-il en vue les recommandations de
la commission Parent concernant la réorganisation des structures
administratives scolaires dans l'île de Montréal?
M. BERTRAND: Il y en a eu.
M. GERIN-LAJOIE: Y compris tout l'aspect confessionnel de la
chose, c'est-à-dire l'établissement d'une seule structure
administrative pour prendre la responsabilité de toutes les
écoles, de quelque confession religieuse ou de quelque caractère
religieux qu'elles soient?
M. BERTRAND: A ce moment-là, c'est justement pourquoi on
demande de poursuivre cette étude. Il y en a eu une de
préparée par le rapport Parent comme le
député de Vaudreuil vient de le dire et j'ai
demandé c'est un des articles du mandat de poursuivre
cette étude.
M. GERIN-LAJOIE: Poursuivre l'étude du rapport Parent? Le
rapport Parent, c'était une étude complète en soi, qui est
arrivée à des
recommandations qui ont été soumises au gouvernement.
M. BERTRAND: On note, et avec raison, qu'il y a des
modalités d'application. A l'heure actuelle, on est même
entré en contact avec les gens de Toronto.
M. GERIN-LAJOIE: De Toronto?
M. BERTRAND: Oui, avec le directeur du bureau
métropolitain de Toronto, M. Mc Cordick.
M. GERIN-LAJOIE: Mais à quelles fins?
M. BERTRAND: Aux fins de poursuivre cette étude et
d'obtenir des éléments qui permettraient de compléter les
travaux qui ont pu être faits par le rapport Parent.
M. GERIN-LAJOIE: Mais Toronto, évidemment, n'a pas le
problème de la confessionnali-té que nous avons dans la province
de Québec. La commission Parent a fait des recommandations qui proposent
une innovation vraiment fondamentale au point de vue du régime scolaire.
Ne parlons pas à la grandeur de la province, parlons de la région
métropolitaine pour le moment, parce que la commission Parent proposait
de commencer avec ce secteur-là. Je me demande alors si le ministre a
accepté comme base de travail, a accepté en principe la
recommandation du rapport Parent de n'avoir qu'une seule structure
administrative englobant tous les types d'écoles publiques quel que soit
leur caractère, religieux ou non?
M. BERTRAND: Quelles que soient les recommandations, je pense
que, pour le ministre, il est très utile de savoir comment cela peut
s'appliquer. On fait des recommandations et il appartient au ministre, à
ce moment-là, à la suite justement de l'étude qui sera
poursuivie, de voir comment on peut les appliquer. Des recommandations peuvent
être faites, il s'agit ensuite de les appliquer. C'est pour cela que j'ai
noté tantôt les modalités d'application.
M. GERIN-LAJOIE: Les recommandations du rapport Parent pour les
régions métropolitaines de Montréal?
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre a une idée de
l'époque à laquelle il s'attend à avoir un rapport
là-dessus?
M. BERTRAND: J'attends un rapport préliminaire pour le
début de septembre 1967.
M. PEARSON: Il y a eu depuis quelques années des
comités de planification scolaire sur toute l'Ile de Montréal.
Ils ont fait certaines recommandations. Ces comités-là
étaient divisés par secteur...
M. BERTRAND: C'est cela.
M. PEARSON: ... le rapport est ensuite arrivé,
recommandant une division en sept grandes régions. Vous venez de
mentionner un comité de coordination après avoir reçu, je
suppose, tous ces rapports-là ou après les avoir
étudiés.
M. BERTRAND: Ce rapport-là, c'est le comité de
coordination de la planification de la région métropolitaine de
Montréal et...
M. PEARSON: Ces recommandations-là ne concordaient
pas...
M. BERTRAND: Ce n'étaient pas des recommandations.
M. PEARSON: Les recommandations du rapport Parent...
M. BERTRAND: C'est surtout pour l'implantation des écoles
secondaires.
M. PEARSON: Oui.
M. BERTRAND: Ce rapport-là qui a été remis
à l'automne comme je l'ai dit tantôt suivant
l'examen qui en a été fait par nos officiers, irait plus loin que
les recommandations du rapport Parent.
C'est un volume d'ailleurs, je pense bien, que les membres du
comité ont certainement pu se procurer. Les députés de
Montréal l'ont certainement obtenu...
M. PEARSON: J'ai déjà fait partie du comité
de planification scolaire mais, aussitôt que j'ai été
nommé député, cela a été final, plus de
publicité, plus rien, je n'ai plus rien reçu.
M. BERTRAND: Mais ces plans-là, je pense qu'il y en a eu
de distribués à Montréal.
M. PEARSON: Les journalistes l'ont eu...
M. BERTRAND: Toutes les commissions scolaires de Montréal
en ont eu une copie et tous les commissaires.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre pourrait peut-être en mettre
une copie à la disposition de l'Opposition?
M. BERTRAND: Je n'ai pas d'objection.
M. GERIN-LAJOIE: De même qu'une copie du texte du mandat
dont il nous a donné lecture partiellement ou totalement, tout à
l'heure.
M. HOUDE: Est-ce qu'il y a quelqu'un à la direction
générale de l'enseignement élémentaire secondaire
je ne voudrais pas revenir sur ce que j'ai dit la semaine passée
en Chambre qui étudie d'une façon très
spéciale toute cette question? Personnellement, j'ai à coeur
cette question des tuteurs au niveau secondaire.
Je me souviens, il y a à peine un an, ou un peu plus, de certains
groupes. J'ai vu dans les journaux des annonces où on montrait des
jeunes gens et des jeunes filles entrant dans une école et en ressortant
en robots. Ce qu'on avait oublié de dire à ce moment-là,
c'est qu'à l'intérieur de l'école, entre la
première porte et la deuxième porte, il y avait un système
de prévu par ceux qui ont pensé la polyvalence, ceux qui ont
pensé la réforme scolaire, un système qui empêchait,
justement, d'entrer par une porte comme humain et de sortir comme robot. Or, ce
système, il n'y en a pas douze, le seul qui est recommandé
actuellement et qui semble un peu connu, c'est le système du tuteur et
c'est drôle que personne n'en parle. On n'en entend à peu
près jamais parler et c'est pourtant la plainte numéro un de tous
les parents qui ont des enfants, des garçons et des filles, à
peine âgés de douze ans et placés du jour au lendemain sur
de grands campus à 2,000 et 3,000 élèves. J'y suis, pour
les 3,000 élèves, il n'y a aucune espèce de
problème. J'ai vécu personnellement sur un campus de
15,000...
M. BERTRAND: Lequel?
M. HOUDE: A Gainsville, à l'université de la
Floride. Nous avions le niveau high school, les jeunes, en montant jusqu'au
niveau universitaire et postuniversitaire. Il n'y a pas de problème
majeur en autant que le contact humain est établi, que cette chaleur
humaine qui est si nécessaire à l'âge de l'adolescence
existe et le moyen que l'on a dans les écoles, actuellement c'est
la recommandation du rapport Parent également c'est
d'établir ce système de tuteur. C'est assez compliqué,
mais vous avez là, au poste 6: études et recherches, et au poste
7, un bon montant pour les comités. Est-il possible qu'à
l'intérieur de cette direction générale, si ce n'est fait,
il y ait deux, trois ou quatre personnes qui étudient le
mécanisme pour l'établissement de ce système de tuteur
dans toutes nos régionales, dans tous nos CEGEP et de faire des
études là-dessus?
M. BERTRAND: Je répondrai au député de Fabre
que ce problème fait l'objet d'études au comité du plan du
développement scolaire, où il y a une représentation de
vingt ou vingt-cinq groupes qui examinent ce problème.
M. GERIN-LAJOIE: Si je connais bien à moins que je
me trompe les méthodes de travail du comité du plan, il
s'agit d'un comité auquel font rapport certaines personnes, soit des
fonctionnaires, soit des gens qui ont été chargés de faire
des études particulières. Alors, je pense bien que nous aimerions
savoir du ministre s'il y a des fonctionnaires ou des personnes qui
spécifiquement, à l'intérieur du ministère, font
ces études-là.
M. BERTRAND: On me rapporte qu'il y a, à l'heure actuelle,
des expériences en cours à l'école secondaire Paul-Hubert,
à Rimouski, relativement au problème soulevé par le
député de Fabre sur le rôle des tuteurs. Et la
création des ateliers pédagogiques et leur action va être
de nature à permettre, disons, de définir d'abord et de
préciser davantage le rôle de cette personne, ou de ces personnes
dont je reconnais l'importance. L'exemple que donnait tantôt le
député de Fabre qu'il ne faut pas sortir de là comme
robot, c'est exact.
Il faut que cela soit profondément humain et qu'il y ait un
contact entre les maîtres et l'élève. C'est ça, de
la véritable éducation, non seulement de l'instruction mais de
l'éducation. Et j'abonde dans le sens de ces remarques, et qu'il veuille
bien croire que ce problème non seulement nous préoccupe, mais
que nous nous en occupons.
Tout cela, d'ailleurs, M. le Président, fait l'objet du
problème de l'organisation de la tâche du maître ou de
l'enseignant aussi.
M. HOUDE: Oui, mais monsieur le ministre...
M. BERTRAND: Oui?
M. HOUDE: ... c'est assez complexe, parce que si on prend les
recommandations, et si on veut, ce qui est un strict minimum, qu'un enseignant
à qui on confierait, disons une vingtaine d'élèves, puisse
s'occuper, ne serait-ce que dix minutes par semaine, d'une vingtaine
d'é-
lèves, c'est une utopie de penser que l'enseignant qui en a
déjà plein les mains, qui prépare ses cours, qui veut
être de mieux en mieux ou de plus en plus un bon enseignant, c'est
impensable de croire que cet enseignant ou que ce maître va faire cela en
plus de son quota régulier. Si, dans une régionale, un enseignant
travaille ou enseigne vingt heures de cours et qu'on veuille lui imposer deux
heures de plus pour remplir son rôle de tuteur ou d'ami des jeunes, les
recevoir à son bureau, jaser avec eux, etc., eh bien, ce n'est pas vingt
heures plus deux qu'il faut calculer. Moi, je n'y crois pas, en tout cas
c'est une opinion bien per-sonelle, il faut calculer vingt heures moins deux.
C'est vingt heures moins deux. A ce moment-là, ça suppose que
l'enseignant donne dix-huit cours, dix-huit périodes au lieu de vingt,
et si vous multipliez cela par le nombre d'enseignants que ça va prendre
et le nombre d'élèves, vous arrivez au bout de l'année
que, dans une école où on a droit, disons, à cent
professeurs, en réalité, on aura droit à cent dix
enseignants. Alors, dix enseignants de plus, à une moyenne de $7,000 par
année, cela fait $70,000 pour une école. Et ce n'est pas
prévu dans le budget, premièrement, et c'est intangible,
ça ne se touche pas, ce n'est pas comme des ballons ou de la craie ou
des crayons. Cela doit faire mal pour les contribuables, j'imagine, de
débourser $70,000 de temps en temps, pour quelque chose qui ne se voit
pas.
Mais je considère, moi, pour un, que c'est extrêmement
important. Il y a une étude à faire, je l'espère, il y a
matière à étude, en tout cas.
M. BERTRAND: Dans le document publié en septembre 1966
document numéro 2: Ecoles coopératives, polyvalence et
progrès continu, vous lirez à la page 86, je parle d'hier et
d'aujourd'hui.
M. HOUDE: Oui.
M. BERTRAND: Cela implique une transformation profonde de
l'administration de l'enseignement lui-mêms. Et on dit et je cite
: « Pour mieux saisir les différences entre ce qui existe
aujourd'hui et ce qui existera demain, établissons un parallèle
entre les aspects suivants des deux situations. D'abord, A, la classe
degré, le groupe matières; B, le titulaire et le
spécialiste, et le spécialiste et le tuteur; C, le local classe
et le local discipline; D, l'horaire classe et l'horaire élève.
» Et pour la province, cela fait 10% de plus en dépenses, donc
environ $30 millions, sans compter les 3,000 maîtres de plus.
Qu'on ne soit pas surpris et je tiens à le noter
immédiatement un des membres de la commission Parent, M. Guy
Rocher, on peut l'appeler, peut-être, celui qui avait l'esprit le plus
avant-gardiste, a déjà déclaré je l'ai
entendu à la télévision que les réformes
scolaires prendraient au moins dix ans. Alors, la besogne à laquelle
s'était attaqué le député de Vaudreuil, celle
à laquelle le gouvernement actuel et le ministre de l'Education en
particulier et tous ses fonctionnaires doivent également apporter une
attention soutenue, toutes ces réformes ne se réaliseront pas en
une année.
Il faut prendre pour acquis, et c'est ce qui importe, qu'il doit y avoir
du dynamisme, une action concertée et la volonté bien
arrêtée de les réaliser le plus rapidement possible en
tenant compte de tous les éléments essentiels pour atteindre ce
but. Alors, je ne blâme pas au contraire le
député de Fabre de poser la question, mais il comprendra pourquoi
la réponse que j'apporte indique que tout cela doit se faire par
étapes, étapes franchies le plus rapidement possible et en tenant
compte de tous les éléments. On est toujours d'accord sur un
principe, mais quand il faut l'appliquer dans une situation concrète, il
y a toujours l'écart entre la théorie et de la pratique.
M. GERIN-LAJOIE: Sur ce point-là...
M. PEARSON: Justement, à ce sujet-là, je ne serais
pas fâché de connaître un peu, disons, votre philosophie de
la mise en place de ces réformes scolaires. Est-ce que vous
préférez aller...
M. GERIN-LAJOIE: Sur le même sujet que vient de toucher le
ministre et avant de passer à un autre aspect, je pense bien qu'il ne
faut pas perdre de vue que le député de Fabre n'a pas posé
le problème global. Le ministre a répondu comme s'il s'agissait
d'un problème global de mise en vigueur.
M. BERTRAND: J'ai donné un exemple.
M. GERIN-LAJOIE: De la mise en vigueur d'une proposition de la
Commission Parent. Qu'il s'agisse du nombre de millions de dollars qu'il nous a
mentionnés ou du nombre de maîtres qu'il faudrait, ce n'est pas le
problè- me soulevé par le député de Fabre. Le
député de Fabre a soulevé la question à savoir si
on avait pris des dispositions concrètes en confiant à quelqu'un,
une personne ou un groupe de personnes, l'étude de cette question pour
en déterminer les modalités de mise en pratique.
M. BERTRAND: Les missions régionales et les ateliers
pédagogiques sont chargés de cette besogne. Autrement dit, au
lieu de n'avoir qu'un groupe de fonctionnaires, on rejoint le milieu qui, au
sein des ateliers pédagogiques et des missions régionales,
participe à l'application de ce principe.
M. GERIN-LAJOIE: D'ailleurs la question n'insinuait pas qu'il
faudrait que ce soit un fonctionnaire ou deux ou trois fonctionnaires.
M. BERTRAND: Cela ne se pourrait pas d'ailleurs.
M. GERIN-LAJOIE: Cela peut être un projet pilote dans une
région déterminée.
M. BERTRAND: J'en ai donné un exemple. Espérons que
cet exemple va permettre d'accélérer ailleurs l'application du
principe posé par le député de Fabre.
M. PROULX (président du comité des crédits):
Est-ce que je pourrais faire une remarque?
M. BERTRAND: Oui.
M. LE PRESIDENT: J'ai été pendant dix ans
professeur de littérature au collège militaire. Chaque professeur
avait huit ou dix heures de cours par semaine. On a essayé cette
expérience de tuteur avec les élèves et ça n'a
jamais marché. On a employé toutes les formules après les
cours, qu'un professeur soit responsable de tel groupe devant telle ou telle
matière. Cela n'a pas marché.
M. BERTRAND: Pourquoi?
M. LE PRESIDENT: On ne sait pas pourquoi.
M. GERIN-LAJOIE: Cela devait dépendre des
élèves, je crois.
M. LE PRESIDENT: Peut-être des professeurs aussi. Mais on a
tenté cette expérience.
M. BERTRAND: Combien aviez-vous d'élèves?
M. LE PRESIDENT: Au collège militaire, il y a 350
élèves et on est 100 professeurs.
M. BERTRAND: Pardon.
M. LE PRESIDENT: On est 100 professeurs. M. GERIN-LAJOIE: C'est
la loi de Parkinson.
M. BERTRAND: Il y a certainement quelque chose qui fonctionnait
mal dans l'armée.
M. LE PRESIDENT: Les élèves du collège
militaire sont bien placés. Il y a M. Rompre, il y a M. Chouinard, M.
Gauthier et moi-même.
M. HOUDE: Cela prouve une fois de plus, M. le ministre, qu'il y a
matière à recherche et à étude, si cela n'a pas
fonctionné et que c'est une des recommandations. C'est peut-être
qu'il y a autre chose à trouver que le tuteur, même si ça
fonctionne aux Etats-Unis et que cela ne marche pas à Saint-Jean. Qu'on
trouve quelque chose, mais l'important c'est le principe.
M. BERTRAND: C'est ça. Qu'on s'en occupe.
M. HOUDE: C'est qu'on s'occupe des gens. C'est ça, en
dehors des matières académiques.
M. BERTRAND: Très bien. Est-ce qu'on a d'autres
questions?
M. GRENIER: Dans les collèges privés, je sais qu'on
supplée à ça temporairement en donnant à un
professeur deux matières assez importantes pour qu'il se présente
devant ses élèves peut-être une dizaine de fois au cours de
la semaine.
A ce moment-là le professeur peut faire de l'éducation
à son bureau avec des heures payées par la maison, mais il peut
aussi en faire en classe, cela a été longuement efficace, cette
chose-là. Je sais que, dans les collèges privés,
actuellement, on supplée comme ça en donnant à un
professeur deux matières importantes au même niveau. Au lieu de le
faire promener dans la huitième ou la neuvième année par
exemple, on le fait promener dans quatre classes et il retourne plus souvent
devant ces mêmes élèves. Je pense que le régime du
tuteur fonctionne actuellement au niveau des collèges privés. On
compense assez bien en attendant la solution de ce
problème-là.
M. HOUDE: ... directeur de conscience dans le collège
privé.
M. BERTRAND: Il y a le précepteur de jadis. Alors,
adopté à moins que...
M. PEARSON: Au sujet des tuteurs, je ne pense pas qu'il faille
s'imaginer que tous les professeurs, par le simple fait qu'ils sont
professeurs, peuvent automatiquement devenir des tuteurs. Il faut qu'ils
fassent un choix à ce moment-là. Et, au sujet de ce que vous
disiez tantôt, j'aimerais avoir une idée, même un petit peu
de votre philosophie au sujet des réformes de façon
générale en éducation. Est-ce que vous
préférez aller un peu plus vite, quitte à corriger en
chemin ou aller plus lentement et éviter le plus d'erreurs possible, ou
si le principal obstacle ou l'obstacle majeur, c'est l'aspect finance.
M. BERTRAND: Voulez-vous aller demander à ma femme comment
j'agis d'habitude.
M. PEARSON: D'une façon générale.
M. BERTRAND: J'ai l'habitude, avant d'agir...
M. GERIN-LAJOIE: Cela devient pas mal personnel, ça.
M. BERTRAND: ... de tâcher de savoir où nous allons.
Je préfère aller plus lentement mais plus sûrement, sans
crainte, toutefois, de prendre certains risques, car s'il y a un domaine
où nous sommes devant des évolutions qui paraissent parfois
rapides aux yeux de certains, lorsqu'elles deviennent nécessaires, il
faut accélérer. Il faut aller plus vite. A la condition que nous
ayons tous les éléments, qui nous permettent d'aller vite.
M. PEARSON: D'accord! Je supposais, dans ma question, que le
ministre a reçu les rapports voulus de ses fonctionnaires et que
l'étude est à peu près complète. Alors, pour la
mise en application, après. Il ne s'agit pas de...
M. BERTRAND: Le ministre essaie, c'est difficile, j'en conviens,
de maintenir un équilibre dans l'orientation qui doit être
donné au ministère de l'Education. Etant au courant par ses
officiers de ce que certains éléments nécessaires
manquent, il y a, aux yeux de certains, des retards, mais des retards dont nous
ne sommes pas tout à fait responsables. Comme philosophie dans ce
domaine je veux aller le plus vite possible mais pas de hâte intempestive
qui amène des transformations dont on n'a pas mesuré la
portée.
M. PEARSON: Oui. Ce que je voulais dire, disons si je voulais
préciser ma pensée...
M. BERTRAND: Allez-y!
M. PEARSON: J'ai été dans l'enseignement pendant
nombre d'années et quelques-uns ici également. On a vu chez les
élèves du secondaire, un gaspillage de talents à la fin de
chacune des années, parce qu'on n'avait pas les structures, ils ne
savaient pas où aller ni où s'orienter. Alors, dans un cas
précis comme celui-là, est-ce que c'est préférable
d'organiser un cadre temporaire, quitte à l'améliorer en chemin
ou attendre deux, trois, quatre ou cinq ans que le cadre soit le plus parfait
possible, et pendant ce temps-là, il y a une foule de nos
étudiants du secondaire qui, à chaque année, ne savent pas
où aller.
M. BERTRAND: Non. Je vais vous répondre
immédiatement que j'aimerais mieux accepter un cadre moins parfait mais
au moins qu'il y ait une voie d'accès.
M. PEARSON: Je suis d'accord avec vous à 100%.
M. HOUDE: Adopté.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, adopté.
M. BERTRAND: Poste budgétaire 5, « Service des
examens ».
M. GERIN-LAJOIE: Aucune question. M. BERTRAND: Aucune.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, adopté.
M. GERIN-LAJOIE: Je parle pour moi, M. le Président, je ne
parle pas pour mes collègues...
M. BERTRAND: Un instant. Le député de
Vaudreuil-Soulanges parle en son nom. Il a ses collègues alors, et nous
avons nos collègues.
M. LE PRESIDENT: Je pense... habituellement, il parlait toujours
au nom de ses collègues,
M. GERIN-LAJOIE: Mais il y a la liberté...
M. HOUDE: C'est juste par acquis de conscience. Au lendemain des
troisièmes jeux gym-
niques, est-ce qu'au bureau de service et examens, le bureau de
l'éducation physique a progressé, a grossi en nombre et quels
sont ses projets pour cette matière si discutée?
M. BERTRAND: Je regrette, malheureusement, le directeur du bureau
d'éducation physique n'est pas présent aujourd'hui, mais on me
dit qu'il s'occupe du problème de l'éducation physique et en
assure le rayonnement dans toutes les écoles.
M. LE PRESIDENT: Excellent, M. le ministre.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre a eu une admirable formation
générale dans sa jeunesse.
M. LE PRESIDENT: On a un admirablegou-vernement.
M. HOUDE: C'est parce que le ministre présent...
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 6.
M. BERTRAND: Poste budgétaire 6, territoires non
organisés, écoles dans des territoires non organisés.
M. GERIN-LAJOIE: Juste une question. Est-ce que le ministre a
procédé à quelques réorganisations dans ce
secteur-là? Est-ce qu'il y a quelqu'un de particulièrement
affecté à ce secteur, parce que c'était un des projets qui
étaient en suspens.
M. BERTRAND: Il y a une loi que nous avons adoptée, le
Bill 41.
M. GERIN-LAJOIE: Pour la Côté Nord?
M. BERTRAND: Pour la Côté Nord. Nous allons nommer
sous peu l'administrateur et l'administrateur-adjoint. ..
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais cela, c'est du territoire
organisé. Je parle du territoire non organisé.
M. BERTRAND: Cette première partie-là recouvre les
deux tiers des territoires non organisés, la Côté Nord.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais l'autre tiers?
M. BERTRAND: Il est éparpillé...
M. GERIN-LAJOIE: Il n'est pas organisé.
M. BERTRAND: Vous noterez la construction d'une
école...
M. GERIN-LAJOIE: Ça ne répond pas à ma
question.
M. BERTRAND: Irénée Raby s'occupe de ce
secteur-là au ministère.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, cela, c'est la première
subdivision du poste budgétaire 6, article 1.
M. BERTRAND: Il y aura d'abord, je l'ai noté, étant
donné que j'avais commencé à le dire, construction d'une
école à Rivière Romaine, dont le coût pourra varier
entre $450,000 et un demi-million. Est-ce qu'on a d'autres questions à
poser sur cet article?
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 6, messieurs.
M. GERIN-LAJOIE: Non, les territoires non organisés, c'est
poste budgétaire 6, article 1.
M. BERTRAND: Oui, et ensuite il y a 6-2, écoles
d'agriculture.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, on est rendu à l'article 2,
écoles d'agriculture. Où en sommes-nous avec le projets
d'intégration aux écoles secondaires régionales?
M. BERTRAND: Vous noterez qu'il en a été question
dans Hebdo-Education publié en février dernier, le 17
février 1967, et c'est intitulé: « formation d'une mission
d'enseignement professionnel agricole ». Je ne blâme pas le
député de Vaudreuil-Soulanges de me demander en juin, le 26 juin,
on en est rendu avec cela. Alors, cette mission continue ses travaux...
M. GERIN-LAJOIE: ... et, généralement, ça va
bien.
M. BERTRAND: ... et fait, à l'heure actuelle, le tour de
la province.
M. GERIN-LAJOIE: Depuis le mois de juin, combien de fois est-ce
qu'ils ont tourné autour de la province?
M. BERTRAND: Je ne sais pas quel orbite on a...
M. LE PRESIDENT: M. Grenier.
M. BERTRAND: Est-ce qu'on a d'autres questions à poser
sur...?
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre ne peut-il pas nous donner plus de
renseignements sur le rythme de l'intégration de l'enseignement agricole
moyen à l'enseignement secondaire polyvalent?
M. BERTRAND: Je pourrais donner certains exemples. Entre autres,
Bringham, chez nous, qui s'intègre à la régionale de
Missisquoi.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il s'intègre à partir de
septembre?
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Il y a des protestations qui viennent de ces
milieux-là?
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: Eh bien, il y en a sûrement, ce n'est
peut-être pas significatif.
M. BERTRAND: Eh bien, non, je n'ai toujours pas eu de
protestation. Quant aux réalisations futures, nous attendons le rapport
de la commission. Autrement dit, il n'y a pas de règlement global, c'est
cas par cas.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, c'est pour cela que je me demandais si le
ministre avait certaines statistiques, s'il pouvait nous dire si un certain
nombre de cas étaient réglés...
M. BERTRAND: Je donne un exemple, Bringham. A Mont-Laurier, par
exemple, cela s'est réglé l'an dernier et cela s'intègre
cette année.
M. BINETTE: A Saint-Hyacinthe.
M. BERTRAND: A Saint-Hyacinthe, c'est un institut de technologie,
ce n'est pas la même chose.
M. BINETTE: Est-ce que c'est intégré...?
M. BERTRAND: A l'institut de technologie de Saint-Hyacinthe, il
n'y a que peu d'élèves et c'est administré, à
l'heure actuelle, par le ministère de l'Agriculture.
M. BINETTE: L'agriculture...
M. BERTRAND: Il n'y a pas beaucoup d'élèves. On
sera obligé de trouver une solution à ce problème en vue
d'une meilleure utilisation des locaux qui sont là et qui ont
coûté...
M. BINETTE: Combien y a-t-il de places pour des
élèves à Saint-Hyacinthe?
M. BERTRAND: Il y a de la place pour environ 1,200
élèves. Alors il faut absolument...
M. BINETTE: Actuellement, c'est sous la juridiction du
ministère de l'Agriculture?
M. BERTRAND: A l'heure actuelle, c'est sous la juridiction du
ministère de l'Agriculture.
M. BINETTE: Est-ce que cela devrait passer prochainement au
ministère de l'Education?
M. BERTRAND: Ce sont des problèmes qui devront être
discutés entre les deux ministres.
M. BINETTE: Est-ce que les deux ministres vont se rencontrer
bientôt?
M. BERTRAND: Les deux ministres se connaissent bien, se
rencontrent assez souvent. C'est un problème d'utilisation de locaux. Il
y a là, comme je l'ai noté, de la place pour 1,200
élèves et il y en aurait environ 200.
M. BINETTE: Ils auraient été mieux de le laisser
à Oka...
M. BERTRAND: Ah! Cela, vous en parlerez à vos anciens
collègues ou à votre...
M. GERIN-LAJOIE: D'ailleurs, c'est conforme aux recommandations
de la commission Régis ou du comité Régis.
M. BERTRAND: Adopté?
M. PEARSON: Un instant, pour une information que l'on retrouve
dans différents autres articles, « allocation pour
élèves en général », qu'est-ce que cela
comprend? On retrouve cela ailleurs aussi dans d'autres articles.
M. BERTRAND: Ce sont des frais...
M. PEARSON: Est-ce pour le transport?
M. BERTRAND: Ce sont des allocations versées aux
élèves, pour donner un exemple, qui serait dans un autre
article...
M. PEARSON: C'est parce qu'il est nouveau dans...
M. BERTRAND: Une école ménagère par
exemple, je regrette, je saute de 6 à 3, c'est seulement
un exemple un montant, allocation aux élèves et bourses
d'études, un montant de $ 10,000 est affecté à ce poste.
Ce poste ne figurait pas dans les postes passés et ce montant sert
à couvrir les frais de transport des élèves. Si l'on tient
compte que les étudiantes viennent dans certains cas, de coins
très éloignés de la province, les frais de
déplacement ont tendance à être très
élevés et, de là, on accorde des allocations.
M. PEARSON: D'accord.
M. BERTRAND: Alors, c'est le principe qui est appliqué aux
écoles ménagères et c'est la même chose dans le cas
des écoles d'agriculture. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 6, article 2,
adopté. Poste budgétaire 6, article 3, écoles
ménagères pratiques.
M. GERIN-LAJOIE: Combien en reste-t-il?
M. BERTRAND: Un instant. Il y a Upton et...
M. GERIN-LAJOIE: Un instant.
M. BERTRAND: Deux. Il y a l'Ecole ménagère d'Upton,
l'Ecole ménagère Sainte-Germaine de Dorchester. Je l'ai ici. Il
reste deux de ces écoles. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 7,
« Direction générale de l'enseignement
préuniversitaire et professionnel ».
M. BERTRAND: « Direction générale de
l'enseignement préuniversitaire et professionnel. »
M. GERIN-LAJOIE: A ce titre-ci, le ministre peut-il nous donner
des précisions supplémentaires à la suite de l'adoption du
bill 21 par l'Assemblée législative, quant au nombre
d'institutions qu'il prévoit pour septembre 1967?
M. BERTRAND: J'attends un autre rapport, disons pas
définitif, mais un autre rapport, parce que j'en ai reçu
plusieurs, de la mission. D'abord, ... nous avions prévu il n'y a
rien de définitif dans ce que je donne nous avions, à un
moment donné, parlé d'environ sept ou huit CGEP. Je crois que
nous pourrons en établir beaucoup plus que cela. C'est aussi fort
possible, à la suite des dernières études et des
dernières rencontres qui ont eu lieu par la mission, j'entends avec les
différents groupes intéressés. A Montréal, nous
essayons avec la coopération des institutions, d'en établir trois
ou quatre à Montréal et dans la région
métropolitaine.
M. GERIN-LAJOIE: Quels sont les projets spécifiques
envisagés dans la région de Montréal?
M. BERTRAND: Donnons un exemple. Il y aurait et je les
donne sous toute réserve parce que ce n'est pas définitif
il y aurait, par exemple, l'institut de technologie Laval, le collège
Saint-Ignace et peut-être Saint-Paul.
M. GERIN-LAJOIE: Formant un CGEP.
M. BERTRAND: Formant un CGEP. Il pourrait y avoir, du coté
de Longueuil également, le collège de Longueuil où il y a
un institut de technologie.
M. GERIN-LAJOIE: Le collège des Franciscains?
M. BERTRAND: Des Franciscains.
M. GERIN-LAJOIE: Il n'y a pas de technologie de ce
côté-là, n'est-ce pas?
M. BERTRAND: Oui. C'est sûr que, dans certains cas, au
départ, dans certains CGEP, il n'y aura peut-être pas toute cette
polyvalence complète que l'on souhaite. La mission m'a fait remarquer
dernièrement que, dans certaines régions, cette polyvalence assez
complète ne pourra pas être immédiatement
réalisée. Je dois rencontrer sous peu la mission, probablement
cette semaine pour... j'ai en main, ici, un quatrième rapport
j'en attends un cinquième cette semaine.
M. GERIN-LAJOIE: A ce sujet-là, j'aimerais faire
l'observation suivante ou une espèce de mise en garde suivante. Je pense
qu'il y a un écueil très grave qui nous guette, qui guette ceux
qui ont la responsabilité de l'implantation et de l'organisation des
CGEP, c'est que les CGEP ne soient au début et, pour un nombre
appréciable d'années, que des collèges classiques sous un
autre nom ou des institutions de formation générale englobant
peut-être l'école normale. Des institutions où par
conséquent, l'enseignement professionnel, l'enseignement technique en
particulier, tout ce qui était compris dans nos instituts de technologie
jusqu'à maintenant, fassent vraiment figure de parents pauvres.
Je comprends très bien que ce n'est pas le but que poursuit le
ministre, il nous en a donné l'assurance lors de l'étude du bill
21. Mais je pense que c'est vraiment là un écueil qui nous guette
et il ne faudrait pas que, ni aux yeux de la population ni aux yeux de ceux qui
sont engagés à l'heure actuelle dans l'enseignement technique, on
ait l'impression que l'enseignement professionnel dans les CGEP est un
enseignement de seconde zone ou un secteur de seconde zone à
l'intérieur du grand enseignement polyvalent. Je pense que c'est un
écueil qu'il importe de mentionner et que le ministre ne mettra jamais
trop d'attention à ce problème pour qu'on évite vraiment
l'êcueil qui nous guette.
M. BERTRAND: Il est sûr que, dans certains cas, cet
écueil-là peut exister, d'autre part, dans la plupart des
régions où à l'heure actuelle la mission semble convaincue
qu'un CGEP peut être établi. Je ne voudrais utiliser ici
qu'à titre d'exemple le cas ou les cas de Jonquière et
Chicoutimi, nous avons tous les éléments pour former dans ce
territoire et dans cette région donnée deux CGEP.
M. GERIN-LAJOIE: Mais Chicoutimi est justement un cas que j'avais
à l'esprit. Au point de vue du nombre d'élèves, c'est
sûr qu'à l'institut de technologie on n'est pas grand chose en
comparaison de tout ce qu'il y a au séminaire ou au collège, au
séminaire diocésain, de ce qu'il y a dans les collèges
classiques féminins, de ce qu'il y a dans les deux écoles
normales. Alors, évidemment, le ministre et nous du Québec,
sommes placés devant une situation de fait, mais c'est une situation de
fait qui constitue pour nous, je pense, une mise en garde. L'institut de
technologie, on le sait, à Chicoutimi, n'a pas l'ampleur en nombre
d'élèves, et c'est tout ce que je vise à l'heure actuelle,
le nombre, que nous avons dans certaines institutions montréalaises, par
exemple, alors qu'au point de vue des collèges classiques masculins et
féminins; écoles normales masculines et féminines, on a un
très grand nombre d'élèves.
M. BERTRAND: Pour donner, par exemple, Chicoutimi, nous avons,
disons, matières commerciales, cours pour les infirmières,
santé, secrétariat, informatique. Et nous avons, par exemple,
à Québec, l'Académie de Québec qui est un CGEP qui
va se bâtir à partir d'un collège, l'Académie de
Québec, qui est la propriété du gouvernement. C'est
sûr qu'on ne pourra pas... il y a certains risques à prendre, mais
je reviens à ce que répondais tantôt a une question du
député de...
M. GERIN-LAJOIE: De Saint-Laurent.
M. BERTRAND: ... Saint-Laurent, M. Pearson, qu'il y a des risques
à prendre;en prendre le moins possible, quand on n'a pas tous les
éléments, mais s'il y a quand même, étant
donné la volonté collective dans certains milieux
d'établir ces CGEP le plus rapidement possible, nous allons, nous
assurer dans cette situation où les options ne sont pas suffisantes, de
très bien calculer le risque avant d'accepter l'établissement
d'un CGEP.
M. GERIN-LAJOIE: Oui. D'ailleurs, je suis tout à fait
d'accord avec le ministre qu'il faut prendre des risques. Seulement, il faut
savoir les risques qu'on court. Il faut prendre les dispositions pour
éviter les écueils et que ceux qui sont dans le milieu, je ne
pense pas au ministre, moi, je pense à ceux qui vont être dans le
milieu et qui vont avoir la responsabilité de la marche des
institutions, je pense que le ministère a la responsabilité
d'être toujours sur le qui-vive pour s'assurer que les gens du milieu
fassent de leur institution ce que le législateur a vraiment
visé.
M. BERTRAND: L'information qu'on me donne c'est que la proportion
des élèves dans la plupart des CGEP qui sont appelés
à être organisés, technique, professionnel, et
collégial comme on l'appelait autrefois, la proportion des
élèves est d'environ 50/50.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais il faut se méfier de ces
chiffres-là. Il faudrait avoir des détails. Par exemple,
l'école normale, est-ce qu'on compte ça pour du
professionnel?
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: Dans ça ou de la formation
générale?
M. BERTRAND: Non. Pas dans ce domaine-là. Et ces chiffres
me sont donnés par M. La-rose, qui est, à l'heure actuelle, le
directeur adjoint de la direction générale.
M. GERIN-LAJOIE: Qu'est-ce que comprend, le professionnel, dans
les chiffres qu'on nous donne?
M. BERTRAND: Industriel, scientifique, commercial et
médical.
M. GERIN-LAJOIE: Cela comprend les infirmières.
M. BERTRAND: Oui. C'est l'exemple que j'ai donné
tantôt pour Chicoutimi. On a posé plusieurs questions
là-dessus, lors de l'étude du bill 21. Est-ce qu'on peut
déclarer que c'est adopté?
M. LE PRESIDENT: Poste 7, adopté. Poste 8.
M. BERTRAND: Ecoles de métiers et instituts de
technologie. Est-ce qu'on a des questions à poser là-dessus?
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'on prévoit une augmentation du
nombre des élèves? Quel est le chiffre cette année et quel
est le chiffre envisagé pour l'an prochain?
M. BERTRAND: Le nombre d'élèves. Prévision
pour 67/68: 38,000. Une augmentation de 6,000. C'était de 32,000 pour
66/67 et on prévoit 6,000 de plus pour cette année.
M. GERIN-LAJOIE: Comment prévoit-on les loger? Dans les
bâtiments existants, totalement? Y a-t-il de la place?
M. BERTRAND: Nous avons en plusieurs endroits des locations. Je
vais donner un exemple. Il y a une location dans ma région,
temporairement, d'un assez bon garage entre autres, qui était
désaffecté et qui est utilisé comme école d'arts et
métiers, où l'on a installé un équipement. Un bail,
entre autres, a été passé pour une durée de deux
ans, en attendant la construction de l'école polyvalente. On me rapporte
que, pour l'ensemble de la province, il y aurait 400,000 pieds de location.
Avez-vous d'autres questions là-dessus?
M. BINETTE: Quant à l'engagement des professeurs, est-ce
que vous avez actuellement solutionné le problème du délai
entre la date de l'engagement et la date du paiement?
M. BERTRAND: La date de l'engagement et la date du paiement?
M. BINETTE: Il y avait un délai considérable de
trois mois.
M. BERTRAND: Selon la convention collective, le 15 juillet.
M. BINETTE: La date de l'engagement, c'est le 15 juillet, et
quand sont-ils payés pour la première fois?
M. BERTRAND: 45 jours après.
M. BINETTE: Vous avez réduit le délai.
C'était de trois mois autrefois.
M. BERTRAND: Nous avons considérablement
amélioré les délais.
M. BINETTE: C'était en voie d'amélioration dans le
temps, et je sais que...
M. BERTRAND: Un délai qui n'avait pas de bon sens.
UNE VOIX: Le délai a été réduit
d'environ la moitié.
M. BERTRAND: Oui, c'est ce qu'on vient de noter. Le délai
a été réduit de la moitié.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez coupé des
procédures pour arriver à ce délai? Il y avait 45
étapes qu'une formule devait suivre.
M. BERTRAND: Des signatures rapides. M. LE PRESIDENT: Poste 8,
adopté.
M. HOUDE: M. le ministre, il y a comme faisant partie de
l'enseignement technique spécialisé préuniversitaire,
depuis septembre dernier, trois sections dites de formation de techniciens en
loisirs. On pourrait discuter longtemps sur le nom. Personnellement, je fais
une suggestion au ministre: on serait peut-être mieux d'appeler
ça, des formations d'animateurs en loisirs plutôt que des
techniciens en loisirs. Ces trois écoles sont à
Rivière-du-Loup, Montréal et Vaudreuil. Je sais qu'une question
préoccupe beaucoup quelques centaines d'élèves
actuellement, à savoir: Est-ce que, oui ou non, d'une façon
officielle, il serait possible que le gouvernement déclare aux
élèves, aux parents, que le diplôme qu'ils recevront, sera
un diplôme valable d'une part? Deuxièmement, est-ce que les
pourparlers sont terminés et complétés avec les
universités? Au début, lorsque cette idée a
été lancée, il était bien entendu que ces
élèves choisis après une 11 ème année
pouvaient suivre ce cours.
On disait un cours de deux ans ou de trois ans. Alors, j'ignore
où en sont rendues les décisions. Est-ce que c'est un cours de
deux ans ou un cours de trois ans? Et il était également question
je ne suis pas convaincu encore
que ces mêmes élèves, s'ils le désiraient,
garçons ou filles, pourraient peut-être continuer aux
universités, dans un domaine connexe. Je pense à l'école
d'hygiène, l'école d'éducation physique en particulier. Il
y avait des pour, il y avait des contre. Il y avait aussi je termine
là-dessus un comité formé par le ministre de
l'Education, et je voudrais savoir si ce comité consultatif continue
à fonctionner, à se réunir et à soumettre des
mémoires.
M. BERTRAND: Le cours est de deux ans, et le diplôme
accordé est un diplôme du ministère. Les positions que
peuvent occuper ces personnes qui obtiennent ce diplôme sont celles de
techniciens en loisirs.
M. HOUDE: Alors, d'accord, cela vient confirmer ce que j'avais
à dire au chapitre des sports et loisirs.
UNE VOIX: D'accord!
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, il est six heures moins quatre.
Est-ce qu'on ajourne?
M. BERTRAND: Est-ce qu'on peut déclarer ce poste
adopté?
M. LE PRESIDENT: Poste huit. Je suggérerais qu'on aille
souper.
M. BERTRAND: Et, ce soir, nous commencerons la direction
générale de la formation des maîtres. Très bien?
M. LE PRESIDENT: Huit heures et quart? M. BERTRAND: Huit heures
et quart.
M. LE PRESIDENT: La séance est remise à huit heures
et quart, s'il vous plaît! Adopté?
Reprise de la séance à 8 h 20 p.m.
M. GRENIER (président du comité des
crédits): A l'ordre, messieurs!
M. BERTRAND: Disons donc que le député de
Vaudreuil-Soulanges propose, et je seconde, que la séance se continue
sous la présidence de M. Grenier.
M. GERIN-LAJOIE: On est habitué à se faire roder
comme ça.
M. BERTRAND: Alors, vous proposez. Nous sommes rendus au poste 9
Direction générale de la formation des maîtres. Et
je comprends que le député de Saint-Laurent aurait quelques
remarques ou quelques considérations générales à
faire.
M. PEARSON: Oui, M. le ministre. Considérations pas
tellement longues, considérations qui se termineront en insistant
justement sur la formation des maîtres.
Premièrement, je voulais dire ceci: C'est que notre
système traditionnel nous a servis d'une certaine façon, mais,
actuellement, devient un obstacle au développement de l'enfant, à
sa préparation de futur citoyen. Il est orienté sur un enfant
passif, ou il était orienté surtout sur un enfant passif qu'on
moule ou qu'on encadre ou qu'on forme, à qui on donne des habitudes en
pensant que, plus on lui en donnera, mieux ce sera pour lui, plus il aura de
chances d'en garder quelques-unes. Avec cet enseignement où la
génération précédente était maîtresse,
sinon Dieu, où l'on pouvait jusqu'à un certain point transmettre
une formation déjà reçue, on était convaincu que
l'enfant vivrait dans une civilisation à peu près semblable
à celle de ses parents, une civilisation que les parents et les
professeurs eux-mêmes connaissaient.
Aujourd'hui, c'est différent. Le maître et les parents
doivent se mettre dans la télé qu'ils préparent l'enfant
en fonction d'une civilisation qui n'est pas la leur, une civilisation qu'ils
ne connaissent pas, où le jeune devra être actif s'il veut
survivre, s'il veut entrer dans la compétition. L'école
traditionnelle, si elle continuait, préparerait l'enfant à la
misère. Centrée sur la transmission d'une tradition, d'une
civilisation précédente, elle ne répond plus au talent
d'un enfant d'aujourd'hui, à ses goûts ou à son avenir.
L'enfant irait grossir le nombre de ceux qui se lamenteront ou allongeront la
ligne d'attente au bureau du député.
L'école orientée en fonction d'aujourd'hui est
déjà dépassée, car l'enfant, citoyen futur,
vivra demain. Ce demain, personne ne le connaît. Il faut donc
développer le contenant, plus qu'augmenter le contenu, développer
la faculté de penser plutôt que de dire quoi penser. Pour
réaliser cet objectif, on doit tenir compte des maîtres
actuellement disponibles, formés à l'ancienne mode,
préparés trop souvent en vue d'un enseignement traditionnel,
à qui on a livré quelques éléments de
méthodes modernes qu'ils auront beaucoup de difficulté à
appliquer parce que le contexte scolaire dans lequel ils évolueront est
encore trop traditionnel. Trop de gens ont une peur bleue des sentiers non
battus, un grand nombre de professeurs trouvent moins fatigant le statu quo.
Ils préfèrent retarder le plus possible un enseignement moderne
qui leur demanderait un dépassement personnel, qu'ils n'osent envisager.
Ils ont adopté l'attitude passive d'un travailleur qui fait tant
d'heures d'ouvrages pour tel salaire, et que la société
n'appréciant pas son travail ou sa nécessité, ou son
effort, il ne voit pas pourquoi il se surpasserait ou ferait preuve
d'initiative, d'originalité ou d'adaptation.
La société l'a écrasé, il ne se sent pas le
courage de soulever cette masse d'indifférence, de
non-compréhension. On l'a accusé de ne penser qu'à son
intérêt personnel, qu'à son bien-être. Il ne faut
donc pas être surpris, si on a détruit une bonne part de son
ambition ou de son dévouement.
Pourtant, aucune réforme en éducation ne peut se faire
sans lui, sans son engagement personnel, lui seul peut adéquatement
préparer les citoyens de demain. C'est lui qui, actuellement,
possède la plus forte influence sur ce citoyen futur. Il peut, s'il le
veut, le former ou le déformer. Je dis donc que la formation des
maîtres est un objectif primordial et majeur que devrait poursuivre sans
hésitation le ministère de l'Education.
Je dis également qu'une fois cette formation assurée, le
ministère doit fournir un climat social ou créer ce climat, s'il
n'existe pas ou se détériore de façon que ce maître
ne perde pas ses convictions ou ses illusions, si on veut. Il n'y a rien de
pire que des parents frustrés ou aigris. Leurs enfants reflètent
ou expriment dans leur vie ces attitudes. Il en est de même des
professeurs.
Le succès de toute réforme scolaire n'est possible que si
on porte autant d'attention au choix et à la formation des maîtres
qu'on en porte aux structures, car il sera toujours vrai qu'un maître ne
pourra donner que ce qu'il a. Jean XXIII a déjà dit qu'il est
plus facile pour un père d'avoir des enfants que pour des enfants
d'avoir un père. Avec Jean XXIII, je dirai qu'il est plus facile pour un
professeur d'avoir des élèves que pour des élèves
d'avoir un professeur.
A ce sujet, ce qui me surprend, c'est de voir que le budget de cette
année n'est pas tellement différent de celui de l'an dernier, si
je le compare, par exemple, ou si je m'en tiens aux nombreuses
déclarations du ministère de l'Education quant à
l'importance qu'il attache à la formation des maîtres. On a
créé, on l'a mentionné, une direction
générale de formation des maitres. Est-ce qu'on pourrait avoir
quelques détails à ce sujet et quelle sont les prévisions
futures ou à venir?
M. BERTRAND: Voulez-vous dire au point de vuedes montants
ou...?
M. PEARSON: Pas tellement au point de vue des montants, mais
qu'est-ce qu'on envisage exactement pour accentuer la formation des maftres? Je
pense qu'on peut y accrocher la question de recrutement. Est-ce que, dans ce
budget-ci, la campagne de recrutement déclenchée récemment
par le ministère de l'Education est incluse à l'intérieur
de ce budget ou si c'est à part?
M. BERTRAND: D'abord, les propos que vient de tenir le
député de Saint-Laurent sont fondés. Il est
extrêmement important que nous mettions l'accent sur une formation des
maftres beaucoup plus adéquate et beaucoup mieux adaptée à
l'école de 1967 et des années qui viendront. J'abonde dans le
sens de ses propos. D'abord, au sujet des écoles normales, nous avons
crée cette direction générale de la formation des
maîtres dirigée par M. Pierre Yves Paradis.
Deuxièmement, comme il l'a noté, nous avons lancé
une campagne de publicité en vue d'un recrutement des maîtres.
Troisièmement, en ce qui a trait aux institutions privées,
la subvention qui leur est payée est augmentée à $550.
J'ai déclaré à ce moment-là que, pour la
période transitoire, d'ici à ce que nous ayons cette loi-cadre
des institutions privées au sein desquelles sont comprises les
écoles normales privées, il y aurait étude des cas
exceptionnels donc élargissement du rôle du comité des cas
exceptionnels. Il y a à l'heure actuelle une autre mesure
envisagée, au sein du ministère et que j'annoncerai très
bientôt, dès quelle aura été définitivement
élaborée et définitivement approuvée. Il s'agit
d'une mesure visant à stimuler la qualité du maître ou des
maîtres.
Cette mesure sera annoncée sous peu. Elle permettra sans aucun
doute un meilleur recrute-
ment, une meilleure qualité des nouveaux maîtres et
répondra sinon parfaitement, du moins d'une certaine façon, aux
propos que vient de tenir le député de Saint-Laurent. Je crois
comme lui, suivant les vieux adages et j'aurai l'occasion très
prochainement, le 3 juillet 1967 lorsque j'irai rencontrer les membres de la
Corporation des instituteurs catholiques de dire exactement ce que je pense
d'eux et deuxièmement tout probablement d'annoncer une nouvelle, si
à ce moment-là le problème administratif dont j'ai
parlé tantôt pour assurer une meilleure qualité est
définitivement approuvée. Je crois donc comme lui que, tant vaut
le maître, tant vaut l'école, car c'est sur lui que repose
véritablement la réforme scolaire. C'est lui qui doit agir, c'est
lui qui est quotidiennement en contact avec les élèves, c'est lui
qui doit leur apporter d'abord sa science, non seulement pour instruire mais
pour former. Alors, qu'on veuille bien être assuré d'abord,
indépendamment des montants que l'on trouve ici, il y a ce qui a
été prévu par le bill 39, je parle des écoles
normales privées à ce moment-ci, que des sommes vont être
payées par le fonds consolidé pour cette année, et les
autres améliorations que je viens d'énoncer. De plus, dans les
règles d'approbation des budgets des commissions scolaires, il y a de
prévu 1% de la masse des salaires au lieu de 1/2% en dépenses
admissibles dans les commissions scolaires en vue du perfectionnement des
maîtres. Voilà une autre mesure de nature à permettre
l'amélioration de ceux-là qui, comme vous l'avez noté
tantôt, à une certaine époque, n'ont pas pu connaître
des méthodes nouvelles. Et vous retrouvez également un montant,
au sous-article 7, de $1 million pour les cours de perfectionnement. Cela,
c'est à la direction générale de la formation des
maîtres et cela s'ajoute à ce que je viens d'annoncer, qui est
connu d'ailleurs et fait partie des règles d'approbation des budgets du
1% de la masse des salaires au lieu de 1/2%. Je crois comme vous que c'est beau
de construire de belles écoles, bien équipées, bien
outillées mais ce qu'il faut surtout, ce sont des maîtres encore
mieux qualifiés, plus compétents et capables de fournir à
la jeunesse, non seulement d'aujourd'hui mais à celle de demain, ce que
nous attendons d'elle. C'est la réponse que je donne aux propos, aux
considérations générales du député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON; Est-ce que le ministère envisage dans sa
négociation avec la CIC ou les corps intéressés
parce que je viens de voir justement votre arrêté en conseil
est-ce qu'il envisage la discussion, l'établissement de certaines
normes pour l'acceptation de personnes dans le corps enseignant, pour
éviter que ça devienne le refuge de ceux qui choisissent cette
carrière, de temps en temps, pour y venir à temps partiel, ou,
à défaut de mieux, ou quelques-uns à cause de leur retour
d'âge, alors que le médecin leur dit d'aller travailler, ou comme
passe-temps.
Il faut essayer d'avoir certaines normes minima pour assurer au moins un
minimum de qualité.
M. BERTRAND: Il y a à l'heure actuelle des institutions.
Nous tendrons de plus en plus, comme d'ailleurs le souhaite la corporation des
instituteurs vers une véritable formation universitaire. Les
facultés des sciences de l'éducation se développent de
plus en plus dans nos universités québécoises et cela
permettra et nous faciliterons cette politique d'accélérer
l'accès d'un plus grand nombre d'étudiants ou de maîtres
à cette formation universitaire. Il y a toujours des normes qui existent
à l'heure actuelle. Il y a des brevets...
M. PEARSON: Oui, mais ce n'est pas dans ce sens-là, M. le
ministre. Disons, qu'il y a une formation universitaire ou académique,
cela, je suis d'accord avec vous...
M. BERTRAND: Non, mais ce que je veux dire, c'est que le brevet,
à l'heure actuelle, constitue la norme qui est acceptée. Je
conviens avec lui qu'il nous faut aller au-delà de cela,
c'est-à-dire, améliorer, tendre de plus en plus vers une
formation plus complète et plus adéquate.
M. PEARSON: Particulièrement du côté humain,
parce que cela demande certaines qualités comme professeur, qui ne sont
pas requises dans certaines autres professions.
M. BERTRAND: A ce moment-là, vous touchez un aspect
où il est peut-être plus difficile...
M. PEARSON: C'est justement.
M. BERTRAND: ... prenons en particulier une institution qui doit
accueillir des élèves. L'aspect que vous soulevez, l'aspect
humain est difficilement mesurable au départ. Un élève se
présente, il a suivi un cours d'étude qui lui permet d'entrer
à l'école normale. L'aspect humain, cet aspect que vous semblez
vouloir décrire comme étant l'aspect humain de vocation par la
transmission de connaissances en même temps que la formation d'homme,
c'est assez difficile à mesurer.
M. PEARSON: Remarquez bien. Disons que je ne pousserais pas cela
jusque là. Mais au moins un minimum de test de personnalité pour
éliminer les plus grands complexés à cause de leur
influence ou des rapports avec les enfants. Vous avez des gens qui passent leur
agressivité sur les enfants. Vous avez des gens qui ont des complexes de
toutes sortes. Il y a des gens qui viennent simplement pour passer le temps.
Alors, en somme, quand ils sont en face d'une trentaine d'enfants, si on ne
porte pas une attention au moins aussi importante à cet aspect-là
qu'au quotient intellectuel, un individu peut obtenir son brevet mais par
contre il peut gâter les choses ou faire un travail absolument
négatif dans une école.
M. BERTRAND: Il ne faut pas oublier que le règlement
numéro 4, à l'heure actuelle, exige un minimum de quatorze ans de
scolarité au lieu de treize...
M. GERIN-LAJOIE: C'est la période de formation.
M. BERTRAND: ... et il faut éviter de créer
l'impression accrue du fait d'une élévation trop rapide des
normes. L'aspect humain, les deux ans de probation prévues par le
règlement 4, aideront sans doute. Un seul test, quel qu'il soit, au
début d'une année, n'est pas suffisant. Il faut permettre
à l'étudiant, dans quelque milieu que ce soit, et en particulier
dans celui de la carrière de l'enseignement, il faut toujours lui
permettre une certaine période d'adaptation. Que l'on transforme les
caractères, que l'on crée des personnalités nouvelles,
vous conviendrez avec moi que cela est beaucoup plus le travail de chacun.
La maîtrise de soi est indispensable. Vous faisiez allusion
tantôt aux maîtres qui, dans certaines écoles, passent leur
agressivité sur les élèves, créent un climat tel
que la vie devient intenable pour les enfants et en particulier, les jeunes. Il
existe alors une atmosphère qui n'invite pas les élèves
à prendre goût à leurs études. Je pourrais en donner
des exemples.
Pour corriger pareille situation, il faut d'abord compter sur la
personne elle-même. On sait que la maîtrise de soi, dans n'importe
quel domaine, est une oeuvre de patience, l'oeuvre d'une vie. Ni vous ni moi ne
voulons moraliser.
M. PEARSON: Non, non.
M. BERTRAND: Mais disons que c'est toujours long.
M. PEARSON: Oui.
M. BERTRAND: Cette période de probation sera certainement
de nature à mieux faire connaître les talents véritables et
les qualités de ceux qui se destinent à la carrière de
l'enseignement.
M. PEARSON: Bien, disons pourvu qu'il y ait au moins un minimum
d'équilibre mental et nerveux...
M. BERTRAND: Oui.
M. PEARSON: Un individu va aller s'engager simplement chez
Steinberg ou dans un centre commercial ou comme garagiste. Si ses rapports avec
le public ne sont pas bons, le patron va tout simplement le renvoyer...
M. BERTRAND: C'est cela.
M. PEARSON: ... même s'il a une certaine
compétence.
M. BERTRAND: Et c'est ce qui devrait se produire...
M. PEARSON: Tandis que, dans l'enseignement, les rapports...
M. BERTRAND: C'est ce qui devrait se produire également,
dans un domaine aussi important que celui de l'enseignement.
M. PEARSON: Je comprends que, d'une certaine façon, c'est
un peu à cause du fait qu'il y a une grande pénurie de
professeurs. On dit qu'il en manque neuf mille, et c'est probablement l'une des
raisons pour lesquelles le ministère a lancé la campagne de
recrutement. Au fait, est-ce que cette campagne a connu un certain
succès, monsieur le ministre?
M. BERTRAND: Un instant, je vais donner quelques informations sur
ce problème particulier qui a été porté à
l'attention du public à l'occasion d'une causerie qu'a prononcée
M. Paradis.
En 67/68, le nombre de maîtres, personnel de direction requis, est
de 9,214. Et les diplômés probables s'élèveront
à un total d'environ 7,514 plus 2,000, ce qui Veut dire le nombre de
nou-
veaux maîtres, 7,514. Il y aurait donc, suivant la soustraction
que l'on pourrait faire, un déficit d'environ 1,700 maîtres.
M. LE PRESIDENT: Vous soustrayez ceux qui sont entrés dans
la politique maintenant?
UNE VOIX: Moins huit!
M. LE PRESIDENT: Cela fait un gros jeu!
M. BERTRAND: Est-ce que ceux-là aimeraient mieux retourner
à l'enseignement? M. Pearson?
M. PEARSON: Pas pour le moment.
M. BERTRAND: Pas pour le moment. M. Proulx?
M. LE PRESIDENT: Non, non, je... M. BERTRAND: M. Grenier?
M. LE PRESIDENT: J'adore la vie politique...
M. BERTRAND: M. Masse? M. Morin? M. Morin, vous retournez dans
l'enseignement, à plein temps?
M. HOUDE: Pour un bout de temps, monsieur le ministre, il y
aurait peut-être possibilité par exemple à temps partiel,
qu'on puisse de temps en temps donner des cours sans avoir de
difficultés à se faire payer.
M. BERTRAND: Obtenir un congé sans solde pour une partie
de l'année.
M. HOUDE: Pas nécessairement, mais à temps
partiel!
M. BERTRAND: Et la campagne de recrutement qui est
organisée à l'heure actuelle a pour but, justement, d'augmenter
au moins le nombre de candidats.
M. PEARSON: Jusqu'à maintenant, cette campagne-là
connaît-elle un certain succès?
M. BERTRAND: ... Actuellement, c'est en vue justement d'augmenter
au moins le nombre de candidats.
M. PEARSON: A ce jour, cette campagne-là
connaît-elle un certain succès?
M. BERTRAND: Pendant les trois premières semaines de la
campagne, on a reçu environ quarante appels par jour.
M. PEARSON: De demandes d'information?
M. BERTRAND: De demandes d'information. La campagne est de cinq
semaines. Les dernières semaines, c'était 25 appels par jour.
M. PEARSON: Alors, pour en connaître les
résultats...
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre commence-t-il à être
découragé?
M. PEARSON: Alors, pour en connaître les résultats,
il faudra probablement attendre les inscriptions...
M. BERTRAND: Exactement.
M. HOUDE: M. le ministre, j'aurais une question. Concernant le
perfectionnement des maîtres, quelques écoles normales ont
institué je pense que c'est assez récent ce
qu'elles appellent le B-50 et le B-25. Et pour le B-50, c'est brevet 50
crédits pour passer du Brevet C, B ou l'ancien brevet pour obtenir le
brevet A. Pour être inscrit dans le B-25, ce qui est assez normal, cela
suppose au moins deux saisons d'été pour changer de
catégorie et ça suppose aussi beaucoup de courage, pour des
enseignants qui ont quatre ou cinq ans d'expérience, de s'inscrire
à des cours d'été pour simplement passer ce brevet B ou
A.
Alors, pour le B-25, il y a une exigence que je vous avoue ne pas
comprendre. Il faut que ceux qui ont obtenu ce brevet B ou ce brevet C, l'aient
obtenu après 1962, avec 1963, et tous les autres avant 1962, à
cause d'une date, ils sont obligés de s'inscrire dans le B-50. Or, le
B-50, c'est cinquante crédits, un cours, c'est quinze crédits. Ce
n'est pas nécessaire de faire de longs calculs pour savoir que ça
prend au moins cinq saisons d'été. Alors, quelqu'un qui enseigne
depuis 6, 7 ou 8 ans, on crie qu'on a besoin de maîtres, on veut les
perfectionner. Je ne saisis pas pourquoi ce fameux B-50 et non pas seulement un
B-25 pour donner la chance au plus grand nombre d'instituteurs et
d'institutrices qui veulent quand même suivre un cours pendant deux ans,
pour obtenir un brevet A, qui, en réalité, ne sera, dans la
plupart des cas, qu'un nouveau départ pour aller vraiment vers une
spécialisation, vers une spécialité. Alors, je pose
la question, est-ce qu'il y aune raison technique sérieuse?
M. BERTRAND: Voici. En se basant sur le règlement
numéro 4, à compter d'une certaine date, on a mis l'accent sur la
formation générale de l'étudiant. De là vient que
le nombre de crédits de B-25 ait été porté à
B-50. C'est en vue d'avoir une formation plus adéquate.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce que ce programme-là est une
initiative de certaines écoles normales ou cela a-t-il été
fait par le ministère?
M. BERTRAND: Ce sont surtout des universités qui ont
établi la réglementation pour cela.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce uniforme pour toutes les
universités?
M. BERTRAND: Et, à ce moment, c'est important que le
ministère exerce...
M. HOUDE: Cela prend une permission du ministère pour
s'inscrire à ces cours-là, pour chaque enseignant qui veut suivre
le B-25 ou le B-50.
M. BERTRAND: Je n'ai pas d'objection. En mon nom... M. Tremblay
va apporter une réponse plus adéquate et elle sera inscrite
à mon nom.
Le brevet B, jusqu'à 62/63, comportait deux années de
formation professionnelle. Donc, moins de formation générale.
A partir de cette date, il est devenu un brevet composé d'une
année de formation générale et d'une année de
formation professionnelle. C'est pourquoi ceux qui ont fait le brevet B avant
qu'il mette ainsi l'accent sur la formation générale ont une
année de formation générale à
récupérer. C'est ce qui explique le passage du 25 au 50, la
différence se faisant surtout en terme de formation
générale. Et ceci, dans la ligne du règlement 4, qui tend
à placer au niveau de la 13e année la formation
générale de base, avant la formation professionnelle. Cela a
été élaboré dans le contexte, en même temps,
du baccalauréat D des universités et c'est un mouvement qui s'est
amorcé dans l'ensemble des écoles normales pour les raisons que
je viens de dire, et qui a été entériné par le
ministère.
M. HOUDE: D'accord. Maintenant, est-ce que ceux ou celles qui,
cette année, s'inscrivent au B-50 ou au B-25, ont une assurance un peu
plus que morale que cela va continuer pour quelques années à
venir? Si je pose la question, ce n'est pas une critique, c'est tellement
nouveau. J'ai moi-même téléphoné au ministère
pour avoir des informations concernant le B-50 et le B-25.
M. BERTRAND: A la suite de la campagne de recrutement?
M. HOUDE: Non, j'ai fait ça à la fin de la semaine,
à la suite d'une demande de quelqu'un de mon comté et je ne sais
pas qui a répondu au ministère, c'est un conseiller technique
quelconque. Il n'avait pas tellement de détails, le pauvre gars, il ne
savait pas à quelle école normale ça se donnait,
premièrement. Il m'a nommé une école normale à
Québec; il l'ignorait pour la région de Montréal et,
deuxièmement, il a admis qu'il ne savait pas si ce programme-là
était pour continuer l'an prochain, ou dans un an ou dans deux ans. Ce
n'est pas une critique.
M. BERTRAND: Je le prends en note et on verra à ce que des
renseignements plus précis soient donnés au
téléphone, ça va?
M. HOUDE: Oui.
M. BERTRAND: Adopté?
M. BINETTE: Pour les professeurs qui émigrent au Canada,
actuellement, pour enseigner dans les écoles, quelles sont les exigences
du ministère? Est-ce qu'il faut qu'ils passent des examens
spéciaux pour entrer, soit à l'école secondaire ou, plus
tard, à l'école préuniversitaire?
M. BERTRAND: Ce problème des maîtres
étrangers ou qui nous viennent de l'extérieur fait l'objet,
à l'heure actuelle, d'un examen très minitieux de la part du
ministère afin de pouvoir, s'ils ont les qualifications requises, les
intégrer à notre système d'éducation et les
admettre dans nos écoles.
M. BINETTE: Mais, actuellement, vous n'avez pas de ligne de
conduite spécifique sur ce problème-là.
M. BERTRAND: Non.
M. BINETTE: Mais, étant donné qu'on manque de
professeurs, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'établir cette ligne de
conduite le plus tôt possible?
M. BERTRAND: Les critères passés étalent
trop rigides. Il s'agit de les assouplir de manière à pouvoir les
accepter, en autant, bien entendu, qu'ils ont les qualifications requises.
Adopté?
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, j'aurais une question
d'un autre ordre à aborder qui chevauche sur le 9 et le 10. Le ministre
nous a invités à ne pas être trop formalistes
là-dessus. C'est au point de vue des institutions qui dispensent la
formation des maîtres. J'aimerais savoir comment s'oriente le
ministère et ce qu'il y a de fait jusqu'à maintenant. Parce que,
d'une part, la commission Parent proposait que la formation des maîtres
relève des universités, d'autre part, un regroupement des
écoles normales s'est un peu amorcé au cours des dernières
années. Troisièmement, dans les CEGEP, on absorbera les
années inférieures des écoles normales. Alors, où
est-ce qu'on s'en va avec tout cela? Quelles sont, en gros, les étapes
qu'envisage le ministère?
M. BERTRAND: D'abord, pour donner une réponse assez
précise, il vient de s'effectuer, justement, la semaine dernière,
un regroupement des écoles normales à Rimouski et à
Chicoutimi.
M. GERIN-LAJOIE: Un regroupement avec les institutions
collégiales?
M. BERTRAND: C'est ça. Dans ces deux
endroits-là.
M. GERIN-LAJOIE: Une école normale de garçons et de
filles, collège de garçons et de filles.
M. BERTRAND: C'est ça les deux cas, à Rimouski et
à Chicoutimi. Aucun doute que partout où cela, non seulement sera
possible, mais devra s'accomplir, où le regroupement sera de nature
à permettre d'abord qu'il y ait un plus grand nombre
d'élèves là où il y a un grand nombre de
professeurs pour donner l'enseignement.
Il existe encore, je pense, quelques écoles normales où il
y a un grand nombre de professeurs, mais pas beaucoup d'élèves.
Alors tant mieux si partout où elle s'applique, cette politique de
regroupement est volontaire, comme à Rimouski ou à Chicoutimi, et
c'est dans ce sens-là que le directeur de la formation
générale à l'heure actuelle agit...
M. GERIN-LAJOIE: La formation des maîtres.
M. BERTRAND: ... que le directeur de la formation des
maîtres agit en vue d'effectuer ce regroupement. Alors, j'ai donné
deux exemples où les institutions, à la suite d'une rencontre
qu'elles ont eue avec le directeur général, ont accepté de
bonne grâce de se regrouper. Alors, nous allons continuer dans ce
sens-là.
M. GERIN-LAJOIE: Dans les endroits où il y a de petites
écoles normales, en dehors des centres moyens comme Rimouski,
Chicoutimi, est-ce que ce sera la politique du ministère de favoriser la
disparition progressive des écoles normales à un nombre
d'élèves restreint, à cent élèves ou deux
cents élèves?
M. BERTRAND: Il s'est posé des cas. Le ministre est au
courant de certaines écoles normales qui, dans certaines régions,
avaient obtenu l'an dernier, par exemple, la permission de continuer pendant
une année. Lorsque je suis arrivé au ministère, il y avait
un exemple entre autres où, cette permission ayant été
accordée, on avait autorisé cette école normale à
continuer une année. On est revenu à la charge, et on a
demandé de continuer une autre année, vu qu'on prétendait
être en état de donner une bonne formation aux maîtres. Nous
avons dû, étant donné la période de l'année,
accepter, et, de plus en plus, je sais pour en avoir causé avec le
sous-ministre et le directeur de la formation des maîtres, le directeur
général, qu'il faudra en certains cas oublier et mettre de
côté l'esprit de clocher pour accepter un regroupement qui
s'impose, pour assurer à un plus grand nombre d'élèves une
meilleure formation. D'autre part, lorsqu'on parle de regroupement, il ne faut
pas non plus négliger, disons, si j'utilise un terme qui est
employé dans l'industrie, la production, car il en faut des
maîtres. Et s'il y a des écoles normales petites, mais qui forment
de bons maîtres, alors à ce moment-là, il faudra les
conserver sans aucun doute, tant et aussi longtemps que le regroupement que
tous souhaitent ne sera pas réalisé.
M. GERIN-LAJOIE: Y a-t-il des règles quant au nombre
d'élèves?
M. BERTRAND: A l'heure actuelle, il n'y a pas de règles
rigides d'établies, mais je ne dis pas que nous ne serons pas
obligés d'en arriver là.
M. GERIN-LAJOIE: Maintenant, si je laisse de côté
cette question de regroupement des écoles normales entre elles, le
règlement numéro 4 exigera 14 ans de formation.
M. BERTRAND: 14 ans.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que la 14ième année, dans
l'esprit du ministère, sera donnée dans les CGEP ou à
l'université?
M. BERTRAND: Dans certains cas, elle pourra être
donnée là où il y aura des centres universitaires. En
d'autres cas, elle pourra être donnée dans les CGEP.
M. GERIN-LAJOIE: A Montréal et Québec, par exemple,
des cas très clairs où il y a des universités de langue
française pour prendre ce cas-là. Actuellement, dans des
écoles normales, on donne le brevet A, on donne l'équivalent de
la 14ême année.
M. BERTRAND: Normalement dans les villes comme Montréal,
Québec et Sherbrooke également, des centres où il y a des
universités, elle devrait être donné aux facultés de
sciences d'éducation.
M. GERIN-LAJOIE: Quand va commencer cette politique?
M. BERTRAND: A l'heure actuelle, je sais qu'il y a des contacts
d'établis entre le directeur qui, lui-même, était à
la faculté des sciences de l'éducation à
l'université Laval, et qui a connu également la faculté
des sciences de l'éducation de l'université de Sherbrooke et
également la faculté des sciences de l'éducation...
UNE VOIX: Faculté des arts.
M. BERTRAND: ... faculté des arts à
Montréal. Il connaît bien le milieu et je sais de bonne source
qu'il est en contact avec les facultés des sciences de
l'éducation pour préparer, justement, la voie à
celles-là ou à ceux-là qui, dans ces grandes villes,
veulent obtenir une formation universitaire.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas ceux qui veulent là.
M. BERTRAND: Non!
M. GERIN-LAJOIE: Cela va être obligatoire?
M. BERTRAND: Obligatoire. On me dit qu'actuellement les
universités produisent environ 1,000 professeurs et que l'école
normale...
M. GERIN-LAJOIE: Cela ne répond pas à ma
question.
M. BERTRAND: ... et les écoles normales près de
6,000. Les 1,000 professeurs ont un baccalauréat en pédagogie ou
une licence en pédagogie. Les écoles normales, c'est près
de 6,000 et pour ceux-là, c'est un baccalauréat. Voilà les
chiffres que je peux donner pour le moment.
M. GERIN-LAJOIE: La question que je me pose est celle-ci: On a
des écoles normales qui donnent la quatorzième année.
C'est même le cas de toutes les écoles normales importantes
à Montréal. Or, on se propose, dans un avenir qui n'est pas
encore défini, de dire aux étudiants: La quatorzième
année, ce n'est plus à l'école normale qu'elle se donne,
c'est à l'université. Alors, ma question est celle-ci: Quand leur
dit-on ça? Quand a-t-on pris les dispositions avec les
universités et les écoles normales pour que cela se produise?
Parce que cela va demander une décision à un moment
donné.
M. BERTRAND: Il n'y a aucun doute.
M. GERIN-LAJOIE: Ma question, c'est pour savoir quand cette
définition va venir et s'il faut des...
M. BERTRAND: Disons que la décision n'était pas
prise l'an dernier...
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre essaie de se retrancher comme
ça là...
M. BERTRAND: Qu'on me laisse répondre. J'ai laissé
le député de Vaudreuil-Soulanges faire sa déclaration.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'était pas une déclaration,
c'était une question.
M. BERTRAND: Une constatation. Cette année, je l'ai
déclaré tantôt, le directeur général, M.
Paradis, a établi des contacts plus étroits avec les
universités en vue de faciliter l'accès des étudiants
à l'université. J'ai donné le nombre. Il y a à
l'heure actuelle, dans les écoles normales, près de 6,000
élèves...
M. GERIN-LAJOIE: Je ne vois pas... est-ce que le ministre
pourrait m'expliquer ce que le nombre a à faire à ma question? Je
ne vois pas du tout la relation. Il y a probablement un point que je ne saisis
pas. J'aimerais bien que le ministre me l'explique.
M. BERTRAND: Les écoles normales donnent à l'heure
actuelle la quatorzième année,
comme il l'a dit lui-même. Est-ce qu'on va leur enlever
immédiatement cette quatorzième année?
M. GERIN-LAJOIE: C'est la question que je pose au ministre. Quand
fera-t-il cela?
M. BERTRAND: Je dis qu'il faut y aller avec prudence et ne pas
franchir les étapes plus rapidement que nécessaire. Si la
formation dans des écoles normales en quatorzième année,
pour le moment, est adéquate, est-ce que les universités seraient
en état de les accueillir, ceux-là? C'est le problème
à l'étude à l'heure actuelle.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que c'est un problème d'espace
dans les universités ou un problème de professeurs ou un
problème de quoi?
M. BERTRAND: Cela peut être un problème d'espace ou
de maîtres également. Si on transfère un nombre trop
élevé et que les universités ne soient pas en état
de les accueillir, on crée un problème. C'est justement ce
problème-là qui, à l'heure actuelle, est à
l'étude à la direction de la formation des maîtres.
J'aimerais mieux apporter une réponse très
catégorique et dire: Tout cela va se faire demain matin.
Mais le député de Vaudreuil-Soulanges sait comme moi que,
dans un domaine comme celui-là, on ne peut pas apporter de
réponse catégorique et annoncer de décision formelle tant
et aussi longtemps que le problème dans son ensemble n'a pas
été examiné. Et c'est ce que la direction
générale fait à l'heure actuelle.
M. GERIN-LAJOIE: A l'heure actuelle, on constate que les
universités développent leur faculté de sciences de
l'éducation...
M. BERTRAND: C'est vrai.
M. GERIN-LAJOIE: ... s'efforcent de produire, si on peut employer
cette expression, le plus grand nombre de têtes chaque année. Tout
cela est bien en principe, mais on a vraiment l'impression de
l'extérieur impression que j'aimerais bien voir le ministre
corriger que tout cela se développe dans une direction. D'autre
part, les écoles normales se maintiennent et développent leur
secteur de façon complètement distincte.
M. BOUSQUET: Quelle serait la grosseur normale d'une école
normale, la grosseur idéale, je dirais, pour une école
normale?
M. BERTRAND: L'idéal, le nombre
d'élèves?
M. BOUSQUET: Je veux dire le nombre idéal
d'élèves?
M. BERTRAND: Voici, comme dans toute institution, cela
dépend du nombre d'options qui sont données. Maintenant, quel
peut être le nombre? Cela peut, si on donne le même nombre
d'options que dans des écoles polyvalentes, cela pourrait aller à
1,500.
M. BOUSQUET: Très bien, merci.
M. GERIN-LAJOIE: Si je comprends bien, il n'y a pas de grosseur
idéale d'école normale parce que les écoles normales, si
je comprends bien encore une fois, sont appelées à
disparaître comme telles à être intégrées dans
des CEGEP pour le niveau inférieur et elles vont laisser leurs
élèves aux universités au niveau de la quatorzième
année.
M. BERTRAND: Il y en a, bien entendu, qui vont donner des
exemples tantôt et partout des CEGEP seront organisés. Je n'ai
aucun doute, l'école normale s'intègre.
M. PEARSON: Pour le niveau de la douzième et de la
treizième.
M. BERTRAND: Oui, et à ce moment-là,
l'élève franchira l'autre étape en allant à
l'université. Bon, cela, c'est un cas. Deuxième cas, là
où les écoles normales voudront demeurer institutions purement
privées, la loi-cadre leur viendra en aide.
M. GERIN-LAJOIE: Dans la mesure où l'école normale
pourra dispenser la formation des qualités exigées.
M. BERTRAND: Exactement. Suivant la réglementation qui
sera préparée parle ministère et suivant les exigences que
la direction générale de la formation des maîtres imposera,
parce que nous voulons tous rechercher la qualité.
M. GERIN-LAJOIE: Je ne veux paraître manifester aucune
agressivité mais le ministre comprendra qu'on essaie de voir dans quelle
orientation le ministère est engagé. La commission Parent ayant
proposé qu'il y ait quelque chose d'assez précis, nous nous
efforçons de savoir, nous croyons être en droit de savoir du
ministre si vraiment le ministère s'engage dans la voie proposée
par la commission Parent ou dans une autre voie. Or, la commission Parent a
proposé que les maîtres soient formés
à l'université pour ce qui est du niveau universitaire, ce
qui suppose au préalable une formation de CEGEP. Alors,
évidemment, de voir que continuent d'exister toutes les écoles
normales même dans un endroit comme Montréal, il y a des cas
où des très petites écoles normales ont cessé de
dispenser leur enseignement. Dans des endroits comme Montréal, pour
rendre le cas plus clair, les écoles normales sont maintenues et,
extérieurement, rien n'apparaît d'une éventuelle
coordination avec l'université, coordination dans le sens d'obligation
pour les élèves de passer de l'école normale CEGEP
à l'université, alors le ministre...
M. BERTRAND: J'ai pleine confiance dans le directeur
général de la formation des maîtres, qui est bien au
courant des recommandations du rapport Parent et qui a été
comme je l'ai noté tantôt mêlé de très
près aux facultés des sciences de l'éducation. J'ai bien
confiance, et je sais l'ardeur qu'il met à cette tâche, que tout
ce qui pourra être fait pour réaliser le plus rapidement possible
les recommandations qui ont été formulées, que tous les
gestes qu'il y aura à poser, toutes les démarches qu'il y aura
à faire, toutes les recommandations au ministre pour que le ministre
décide, tout cela sera accompli.
M. GERIN-LAJOIE: Je comprends la confiance du ministre dans ses
fonctionnaires et il a parfaitement raison, mais je pense bien que le ministre
est d'accord qu'il a la responsabilité constitutionnelle de suivre le
travail de ses fonctionnaires et d'en informer la Chambre...
M. BERTRAND: Et c'est ce qu'il fait.
M. GERIN-LAJOIE: ... et c'est pour cela que nous demandons des
renseignements... Je ne pense pas que le ministre puisse se retrancher
derrière une affirmation qu'il a entière confiance dans ses
fonctionnaires.
M. BERTRAND: Je ne me retranche pas derrière ça du
tout. Mais le nouveau ministre doit autant que l'ancien, avant de poser des
gestes ou avant de prendre des décisions, être en possession de
tous les renseignements requis. Un ministre peut quand même exercer le
« leadership » en ayant derrière lui une équipe qui
s'occupe précisément de ces problèmes-là. Quel que
soit le ministre et l'ancien ministre le sait autant que moi il
ne peut tout connaître, il ne peut tout faire et doit compter sur
l'action dynamique de ceux qui l'entourent. Son devoir est de les
épauler, son devoir est de les seconder, et son devoir c'est d'appuyer,
auprès disons à certains moments de ses
collègues du ministère, du cabinet, les politiques qui sont
élaborées. C'est là, j'en conviens, la
responsabilité du ministre, devant l'opinion publique et devant le
parlement. Mais il doit compter sur ceux qui l'entourent, quels qu'ils
soient.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas un objet de débat, cela, M.
le Président, c'est une vérité de La Palice. Seulement,
quand on demande au ministre quels sont les projets, il doit nous le dire. Je
dois exprimer la déception qu'il ne soit pas en mesure de nous dire,
avec l'aide de ses conseillers, quel est le programme ou
l'échéancier pour réaliser les recommandations de la
commission Parent, si toutefois c'est le programme du ministre ou de son
ministère de réaliser les recommandations de la commission Parent
dans le domaine de la formation des maîtres.
M. BERTRAND: Le comité de la formation des maîtres a
la responsabilité de faire des recommandations à ce sujet
à partir du règlement numéro 4. Ce comité a
commencé à siéger en février et j'attends son
rapport sous peu. Alors, je ne peux pas l'inventer, je dois l'attendre. Quand
je l'aurai, je le lirai.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense bien que le ministre n'attendra pas,
les bras croisés, cela dépendra du temps que le comité
va...
M. BERTRAND: Je pense bien que le ministre n'attend pas les bras
croisés...
M. GERIN-LAJOIE: Ce que je n'aime pas c'est une opinion,
et j'ai le droit de l'avoir, le ministre n'est pas obligé de la partager
je trouve que le ministre a tort de donner l'impression qu'il se
retranche derrière des fonctionnaires et des comités. C'est sa
responsabilité de répondre à cette Chambre,
évidemment les députés et le public sont juges des gestes
qui sont posés. Bien sûr, le ministre a raison de s'appuyer sur
des fonctionnaires et sur des comités, seulement, je pense que ce n'est
pas une réponse devant cette Chambre, de dire: j'attends un rapport du
comité qui est nommé pour ça. Les membres du comité
sont choisis par le ministre et c'est le ministre qui a la
responsabilité de pousser sur les comités, si toutefois le
ministre trouve que ces comités ne vont pas assez vite. C'est une
hypothèse. Mais je pense que le ministre quant à moi
n'a pas raison de nous dire: « Eh bien, j'attends
le rapport du comité et j'agirai quand j'aurai le rapport...
»
M. BERTRAND: J'ai dit que le comité avait commencé
à siéger en février, que son rapport était à
venir, je l'attends bientôt.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, j'accepte l'explication du ministre.
M. BERTRAND: Bon.
M. LE PRESIDENT: M. Pearson, une question?
M. PEARSON: Oui, c'est ma dernière question.
M. LE PRESIDENT: Bon.
M. PEARSON: Est-ce que vous avez une idée au sujet de la
formation des maîtres, pour savoir le travail qu'il reste à faire,
le pourcentage approximatif de professeurs qui ne sont pas qualifiés,
c'est-à-dire qui ne détiennent aucun brevet ou qui ont des
brevets temporaires?
M. BERTRAND: Oui, j'ai des chiffres ici.
M. PEARSON: Disons un pourcentage approximatif.
M. BERTRAND: Il y en aurait environ 4,000 qui ne seraient pas ce
qu'on appelle légalement qualifiés, mais, sur ce nombre de 4,000,
il y en a 1,500 qui auraient des diplômes universitaires.
M. PEARSON: Maintenant, vous incluez dans ce chiffre-là,
je suppose, vous considérez comme qualifiés ceux qui ont des
brevets comme le brevet C, brevet élémentaire, je suppose, qui
équivalaient à une onzième année?
M. BERTRAND: Oui.
M. PEARSON: Pour me faire une idée plus précise,
disons, ceux qui n'auraient pas au moins une quatorzième année
parce qu'on s'en va vers cela à peu près c'est ce
qu'on va exiger éventuellement...
M. BERTRAND: Oui.
M. PEARSON: C'est pour avoir une idée. Le chiffre devrait
être un petit peu plus fort.
M. BERTRAND: Il y en a environ 75% parmi les enseignants qui ne
l'ont pas.
M. PEARSON: 75%?
M. BERTRAND: Environ. Il peut y avoir une marge d'erreur quant au
chiffre, c'est un chiffre approximatif.
M. PEARSON: Et c'est probablement une des raisons pour
lesquelles, je suppose, on a haussé d'un-demi à un
pourcent...
M. BERTRAND: C'est cela.
M. PEARSON: ... la contribution aux commissions scolaires pour le
perfectionnement des maîtres?
M. BERTRAND: Exactement. Est-ce qu'on a d'autres questions
sur...
M. LE PRESIDENT: Poste 9.
M. BERTRAND: Il y a une question du député de
Fabre?
M. HOUDE: Est-ce prévu dans la direction
générale de formation des maiîres des bourses de
perfectionnement? Est-ce qu'il y a possibilité pour un enseignant non
qualifié je parle au point de vue académique mais
qui est de fait dans l'enseignement depuis trois, quatre ou cinq ans, d'obtenir
certaines possibilités ou certaines bourses pour suivre des cours?
M. BERTRAND: Des bourses sont accordées, pour toutes les
catégories, il y a ce qu'on appelle des bourses de perfectionnement.
Maintenant, quel est le montant? C'est gratuit dans les écoles du
ministère, d'abord, et deuxièmement, si on fréquente
l'université, on accorde aux sujets une bourse suivant le nombre de
crédits qu'ils obtiennent.
M. VAILLANCOURT: Quel est le montant... M. BERTRAND: 1%, je l'ai
dit tantôt. M. VAILLANCOURT: Quel est le montant... M. BERTRAND:
1% de la masse salariale.
M. VAILLANCOURT: Quel est le montant de bourse accordé par
crédit?
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas $5?
M. BERTRAND: Combien donne-t-on par crédit?
M. LE PRESIDENT: C'est $5... M. BERTRAND: $7.50 par
crédit
M. VAILLANCOURT: Un crédit, c'est combien d'heures?
M. BERTRAND: Quinze heures.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que ces crédits-là sont
aussi accordés aux professeurs qui veulent se perfectionner dans...
M. BERTRAND: L'éducation physique?
M. VAILLANCOURT: ... l'éducation physique?
M. BERTRAND: Oui.
M. VAILLANCOURT: Il n'y a pas d'autres bourses qui peuvent
être accordées à un professeur qui est déjà
professeur mais qui veut se perfectionner?...
M. BERTRAND: Oui.
M. VAILLANCOURT: ... mais qui n'a pas les qualifications requises
au point de vue formation...
M. BERTRAND: Que voulez-vous dire exactement?
M. VAILLANCOURT: ... académique?
M. HOUDE: J'allais enchaîner là-dessus, monsieur le
ministre. Dans un cas bien particulier, qui est celui de l'éducation
physique et cela va rejoindre sa question concernant la formation des
maîtres 11 y a, dans ce domaine particulier d'éducation
physique, qui existe peut-être dans d'autres domaines que je connais
moins, des institutions privées, des écoles privées qui
émettent des diplômes. Et la traditionnelle question depuis X
nombre d'années, est de savoir; Est-ce que, oui ou non, ces
diplômes sont acceptés, seront-ils acceptés à
l'avenir, et ceux qui possèdent ces diplômes-là sont
parfois dans l'enseignement, au moment où on se parle, depuis cinq, six
et même dix ans? Or, le problème que soulève le
député, c'est qu'un garçon, disons, un
diplômé d'une école privée en éducation
physique, fait une demande pour une bourse de perfectionnement, le
ministère répond parfois: Cela prend un baccalauréat en
éducation physique de Laval, de Montréal ou d'Ottawa. Par
conséquent, le bonhomme ne peut pas avoir une bourse de
perfectionnement.
La question est double. Y a-t-il possibilité pour ces
gens-là, et est-ce qu'un jour le ministère a l'intention de
reconnaître officiellement ces écoles privées qui
émettent des diplômes en éducation physique?
M. BERTRAND: Il y a deux sortes de bourses de perfectionnement.
Celle qui relève de la Loi de l'aide aux étudiants, et celle-ci
que l'on retrouve, Cours de perfectionnement. Au sujet des élèves
dont vient de parler le député de Fabre...
M. HOUDE: Pas des élèves, on parle des
professeurs.
M. BERTRAND: ... des professeurs dont viennent de parler le
député de Fabre et le député de Stanstead,
seulement, pour ceux-là, il peut y avoir exactement la bourse ou...
M. GERIN-LAJOIE: L'allocation par crédit.
M. BERTRAND: ... l'allocation par crédit, on vient de
parler de $7.50, même pour ces élèves-là.
M. VAILLANCOURT: Je comprends que c'est accordé, mais ce
n'est pas assez généreux, par exemple, pour un professeur qui
veut aller se perfectionner comme à l'institut Couture à
Montréal et qui demeure à Magog, à Coaticook ou à
Sherbrooke. Il y a le transport, il y a la pension...
M. BERTRAND: Alors, vous trouvez que le montant n'est pas
suffisant?
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas suffisant pour un professeur qui
veut se perfectionner, parce que, s'il n'a pas les moyens de payer sa pension,
il n'y va pas, tout simplement, et je puis vous dire que la commission scolaire
de chez nous a réellement besoin de professeurs de culture physique. Le
professeur désire se perfectionner, mais il ne le peut pas.
M. BERTRAND: Mais s'il enseigne dans une institution,
celui-là, il y a la commission scolaire, j'en ai parlé
tantôt où les règles d'approbation de budget ont
porté à 1% de la masse salariale les crédits pour des
cours de perfec-
tionnement. Alors, cela s'ajoute à ce montant que je viens
d'indiquer, il ne faut pas l'oublier.
M. VAILLANCOURT: Alors, il pourrait faire sa demande à la
commission scolaire?
M. BERTRAND: A la commission scolaire, et en même temps
bénéficier...
M. VAILLANCOURT: Des crédits...
M. BERTRAND: ... des $7.50, dont nous avons parlé
tantôt. Alors, il y aurait ces deux sources...
M. VAILLANCOURT: Par exemple, ça peut donner combien? Que
représente ce 1%?
M. BERTRAND: Cela représente la masse salariale.
M. GERIN-LAJOIE: Cela dépend de la décision de
chaque commission scolaire.
M. BERTRAND: C'est ça, c'est ça. D'abord de la
masse salariale et, bien entendu, de la décision que prend la commission
scolaire d'adopter cette politique-là ou de ne pas l'adopter.
M. GERIN-LAJOIE: Sur la façon dont elle utilise sa
masse.
M. BERTRAND: C'est ça. Alors, à ce
moment-là, il s'agirait pour les professeurs de faire pression...
M. VAILLANCOURT: Auprès de leur commission scolaire.
M. BERTRAND: ... suivant les priorités à
établir à l'intérieur d'une commission scolaire
donnée.
M.VAILLANCOURT: Merci. M. BERTRAND: C'est bien!
M. HOUDE: Vous pouvez répondre à ma deuxième
question maintenant, on a très bien répondu à la
première. Est-ce que c'est dans les intentions du ministère
d'accepter ces diplômés d'écoles privées, et si ces
écoles privées de formation de maîtres...
M. BERTRAND: Ce problème très particulier que
soulève le député de Fabre est soumis au comité de
la formation des maîtres à l'heure actuelle.
M. HOUDE: C'est à l'étude actuellement.
M. BERTRAND: Il fera justement l'objet du rapport qui doit
m'être remis très bientôt.
M. HOUDE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Poste 9, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 10.
M. BERTRAND: On vient d'en parler suffisamment, à moins
qu'on veuille y revenir. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 11.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, j'attire votre attention
sur le sommaire des pages 49 et 50...
M. BERTRAND: 49 et 50.
M. GERIN-LAJOIE: Page 50, il ne faut pas oublier les articles
statutaires.
M. BERTRAND: Oui, c'est bien ça.
M. GERIN-LAJOIE: S1, S2.
M. BERTRAND: Oui, c'est bien. S1, S2.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on revient à ... il n'y a pas
de changement...
M. GERIN-LAJOIE: Bien, voici une question. Je pense qu'on y a
répondu lors de l'étude d'un des bills, les subventions, les
professeurs d'écoles normales payés par le ministère,
est-ce que ça continue...
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: ... dans la mesure où ces sommes sont
supérieures aux subventions statutaires qu'on a votées la semaine
dernière, c'est-à-dire si une institution reçoit plus en
se faisant payer un professeur qu'elle recevrait en subventions statutaires du
nouveau régime, ce qui peut être le cas d'une petite
institution?
M.BERTRAND: On m'informe que cela ne peut pas se
présenter.
Cela prendrait une école de moins de 20 élèves.
Alors, le cas serait tellement exceptionnel qu'apparemment il n'y en a pas.
M. GERIN-LAJOIE: Mais, est-ce que, sous l'ancien régime,
j'entends avant les lois de la semaine dernière, une école
normale n'avait pas droit à un professeur payé par le
ministère?
M. BERTRAND: Oui,
M. GERIN-LAJOIE: Plus des subventions en vertu de la loi des
collèges classiques, écoles normales, etc?
M. BERTRAND: Le salaire du professeur est inclus dans le
$550.
M. GERIN-LAJOIE: Bien oui, c'est ce que j'ai compté.
Alors, ça se trouve à faire ça de moins,
évidemment.
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, comment est-ce que ça joue dans le
cas d'une institution qui a trente élèves, ou quarante? Aux
Iles-de-la-Madeleine, par exemple, l'école normale a combien
d'élèves? Elle n'en a pas beaucoup. Je me souviens que la
question s'est posée pour l'école normale des
Iles-de-la-Madeleine.
M. BERTRAND: C'est justement dans des situations comme
celle-là que nous devrons appliquer la règle des cas
exceptionnels, comme mesure transitoire. Ça va? S-1, S-2, adopté?
Poste 11, « direction générale de l'équipement
».
M. GERIN-LAJOIE: Les décisions sur la grandeur des
écoles, le type des écoles, l'aménagement, est-ce que cela
se prend à la direction de l'équipement ou dans d'autres secteurs
du ministère?
M. BERTRAND: C'est dans le programme d'investissement.
M. GERIN-LAJOIE: Mais le détail des plans, quant à
la façon dont l'école est conçue, est-ce que ça
relève des directions de l'enseignement élémentaire,
secondaire, ou si ça relève de la direction de
l'équipement?
M. BERTRAND: Elémentaire et secondaire. Equipement,
d'accord? Adopté? Poste 11, adopté, 12: « direction
générale du financement ».
M. GERIN-LAJOIE: Si je comprends bien, il s'agit simplement ici
des services du ministère pour assurer la direction du financement.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. GERIN-LAJOIE: Quant au financement de l'éducation,
c'est aux postes 13 et suivants.
M. BERTRAND: Exactement. Alors, « direction
générale du financement », dont le directeur est M. S.-F.
White, adopté? Adopté. Poste 12, poste 13: « aide aux
étudiants ».
UNE VOIX: M. White est bien content.
M. BERTRAND: Non, ça va revenir avec les subventions,
tantôt. On veut vous prendre là où sont les gros montants!
Poste 13, « aide aux étudiants, y compris bourses », il
s'agit de notre bill numéro 2, qui a été adopté en
décembre et j'ai donné, cet après-midi, dans les
considérations générales que j'ai faites, les chiffres
pour cette année et les chiffres des prévisions pour
l'année 67-68. On prévoit, pour cette année, des bourses
pour $21,115,000.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, quelle différence
faites-vous entre une allocation aux élèves et une aide aux
étudiants? Qu'est-ce que c'est qu'une allocation?
M. BERTRAND: Bien, on en a parlé cet après-midi,
quand il s'est agi, par exemple, des écoles d'enseignement d'art
ménager et des écoles d'agriculture.
C'est le transport, les frais de déplacement; tandis qu'ici il
s'agit de notre système de prêts et bourses aux étudiants
conformément à la loi qui a été adoptée
à l'unanimité par le Parlement.
M. FLAMAND: Au sujet de la réglementation?
M. BERTRAND: Oui. Es-ce qu'on a des questions à poser?
M. GERIN-LAJOIE: J'ai une seule question, c'est celle-ci: Est-ce
que le ministre a fait faire une étude ou est-ce qu'il a un rapport
quelconque sur les prétendues fausses déclarations de la part des
étudiants?
M. BERTRAND: Oui. Voici le résultat de certaines
vérifications qui ont été faites au sujet de la
déclaration des étudiants demandant de l'aide au
ministère. Il y a eu d'abord un comité interministériel
formé, présidé par M. Joyal, et comprenant en outre M.
Paul Moreau, le directeur général des enquêtes
spéciales au ministère du Revenu; M. Réal Châtelain,
assistant-contrôleur au bureau de la trésorerie, et
M. Jean-Claude Fournier, vérificateur attaché au bureau de
l'auditeur. Ce comité était assisté de spécialistes
attachés à une firme d'experts en vérification. Le mandat
que l'on avait confié était de faire des recommandations quant
aux méthodes à adopter en vue d'assurer un contrôle plus
efficace des déclarations des étudiants et faire des suggestions
au sujet de la constitution de nouveaux services de vérification, dans
les cadres du service de l'aide aux étudiants.
Il y a eu des vérifications de faites. On a procédé
à l'inspection, en particulier, de 5,960 demandes.
M. GERIN-LAJOIE: Au hasard?
M. BERTRAND: Au hasard. Et, il y a eu 201 certificats qui n'ont
pas été émis aux noms des étudiants qui ont
reçu l'avis de l'auditeur, la vérification ayant
été faite avant l'émission des certificats de prêts,
et cela représentait une somme d'au-delà de $100,000.
Il y a également des phases subséquentes de cette
opération où il s'agira de faire tout ce qui est
légalement possible, en vue de recouvrer des montants versés en
prêts, là où une fausse déclaration aura
été établie, car il y a eu des fausses
déclarations. Et en certains cas, nous devrons prendre des mesures pour
appliquer des sanctions qui sont prévues par la loi.
Nombre de demandes soumises à l'inspection avant
l'émission des certificats de prêts, 8,000: nombre de dossiers
dans ce cas-là soumis a l'enquête, 1,073; nombre d'enquêtes
corroborant les déclarations, 652; nombre d'avis de la part de
l'auditeur, 421; nombre de documents corroborant la déclaration
après enquête, 220; nombre de déclarations inexactes, 201,
et selon le rapport que j'ai en date du 9 juin 1967, il y aurait encore 110
dossiers à l'étude. Après l'émission des
certificats de prêts; nombre de demandes soumises à l'inspection,
5,960; nombre de dossiers soumis à l'enquête, 1,253; nombre
d'enquêtes corroborant les déclarations, 453; nombre de demandes
de confirmation d'une déclaration, 800; nombre de documents corroborant
la déclaration après enquête, 404; nombre de
déclarations inexactes, 286.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que je peux demander au ministre s'il
tient ces renseignements d'un rapport de l'auditeur?
M. BERTRAND; Non. Un rapport du comité.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre peut-il nous dire de quel
comité il s'agit?
M. BERTRAND: Le comité qui a été
formé.
M. GERIN-LAJOIE: Le comité du ministère?
M. BERTRAND: C'est un rapport du service lui-même et qui a
fait cette étude à la suite du rapport du comité
d'étude, du comité interministériel dont j'ai parlé
tantôt, qui avait été formé, lui, en janvier, et qui
a remis un premier rapport le 15 février dernier.
M. GERIN-LAJOIE: Je m'excuse, mais j'ai manqué des
mots.
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Le premier comité, c'est un comité
interministériel, si je comprends bien, qui a soumis un rapport à
la mi-février à quel effet?
M. BERTRAND: A la mi-février, c'est-à-dire avant la
distribution des chèques aux étudiants qui sont éligibles
à une bourse d'après l'analyse de leurs besoins et de leur
déclaration, et, par après, le comité a poursuivi son
travail de vérification des déclarations qui avait
été entrepris, d'ailleurs, dès le mois d'octobre.
M. GERIN-LAJOIE: Par un autre groupe?
M. BERTRAND: A ce moment-là, par le service de l'aide aux
étudiants. Un premier sondage, réalisé avant
l'émission des certificats de prêts, avait porté sur 1,076
déclarations soumises par certaines catégories
d'étudiants.
M. GERIN-LAJOIE: C'est le travail du comité
janvier-février ça?
M. BERTRAND: Non, avant ça. Le ministère avait
dû demander à 422 étudiants une preuve valable de
l'authenticité de leur déclaration. A ce moment-là, plus
de 300 étudiants n'avaient pas encore fourni les précisions
demandées et s'étaient vus en conséquence refuser l'aide
d'abord sollicitée. Cela a été le premier travail accompli
à l'automne.
M. GERIN-LAJOIE: A l'automne, par le service.
M. BERTRAND: C'est cela, par le service. Par la suite, nous avons
formé ce comité dont j'ai parlé tantôt.
M. GERIN-LAJOIE: Pourquoi y a-t-il eu un autre comité de
formé?
M. BERTRAND: C'est parce nous avions des représentations
à l'effet que des abus s'étaient glissés, qu'il y avait eu
des déclarations fausses. A l'époque, dans les journaux, les
nouvelles sont sorties et nous avions des renseignements qui nous invitaient
à former ce comité. C'est ce que nous avons fait.
M. GERIN-LAJOIE: Le comité, d'après ce que le
ministre vient de dire, il m'excusera de récapituler un peu...
M. BERTRAND: Oui, oui, je n'ai pas d'objection.
M. GERIN-LAJOIE: ... ce comité qui a fait du travail aux
mois de janvier-février a découvert un certain nombre
d'irrégularités.
M. BERTRAND: C'est cela.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'un comité du travail de
l'auditeur a été formé après cela?
M. BERTRAND: Ensuite, comme j'ai dit tantôt, il y a eu
cette étude qui a été faite, à la suite du travail
du comité et qui donne les résultats que je viens d'indiquer. Les
premiers chiffres que j'ai donnés tantôt, avant l'émission
des certificats de prêts étaient faits par l'auditeur; et
après l'émission des certificats de prêts, par le service
de l'aide aux étudiants. Il n'y a aucun doute que voilà un
domaine excessivement difficile.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous fournir un
rapport écrit avec des chiffres? Là, il nous donne des
renseignements en répondant à nos questions de
façon...
M. BERTRAND: Oui, je n'aurai pas d'objection à donner
d'une manière un peu plus complète, à transmettre au
député de Vaudreuil-Soulanges un rapport plus
détaillé et mieux ordonné que celui que je viens de donner
lequel il pourra faire polycopier pour ses collègues.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre aimerait peut-être le
déposer en Chambre de façon à ce qu'il soit public. Ce
sont là des renseignements qui sont d'ordre public, je pense.
M. BERTRAND: Je peux donner immédiatement ce que les
statistiques sur les prêts et bourses aux étudiants donnent au 20
février 1967. Nombre de prêts: 48,950. Le nombre de demandes
reçues était de 57,673, le montant total des prêts
s'élevait à $25,885,000. Je dois ajouter, ici, que ce chiffre ou
ces chiffres sont sujets à revision, après compilation
définitive des annulations, des prêts non contractés par
l'étudiant, soit pour abandon des études, etc. Quant aux bourses,
le nombre est de 36,760. Montant total $16,340,000. Prêts et bourses donc
48,950, montant total $42,225,000.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer
comment les revisions se sont faites.
M. BERTRAND: Nous avons eu une firme qui a fait des
enquêtes.
M. GERIN-LAJOIE: A l'aide de quels renseignements? Des
renseignements obtenus de quelle façon?
M. BERTRAND: Il y a eu une firme qui a été
engagée pour faire certaines enquêtes. Je regrette infiniment, M.
Joyal ne pouvait pas être ici ce soir.
C'est une firme de crédit qui est habituée à ce
genre d'enquêtes. Il ne serait pas d'intérêt public de
communiquer le nom de la firme.
M. GERIN-LAJOIE: Pourquoi ne serait-ce pas d'intérêt
public?
M. HOUDE: Que fait cette compagnie pour avoir des clients si elle
ne fait pas de publicité? Est-elle connue?
M. BERTRAND: Oui, elle est connue justement, alors, étant
donné sa compétence, cette firme-là a été
engagée.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre pourrait nous dire
quelles sont les méthodes employées pour obtenir les
renseignements? Est-ce qu'on a recours aux renseignements du ministère
du Revenu?
M. BERTRAND: C'est-à-dire, il y a au ministère du
Revenu d'abord l'ancien ministre est au courant que le secret qui
s'attache au rapport d'impôt nous empêche d'obtenir des
renseignements sous cet aspect-là...
M. GERIN-LAJOIE: Cela n'empêche pas certaines
vérifications.
M. BERTRAND: ... de la part du ministère du Revenu quant
à l'impôt.
M. GERIN-LAJOIE: Quel aspect?
M. BERTRAND: Quant au rapport d'impôt. Et il le sait
très bien, parce que le problème s'est déjà
posé au ministère et il y avait eu une opinion émise par
un ancien ministre à l'effet que cela pouvait être fait et cette
opinion-là a été vitement écartée, à
cause du caractère secret qui doit s'appliquer en pareil cas, car seul
l'auditeur de la province peut avoir accès au rapport de
l'impôt.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais précisément l'auditeur a
fait certains travaux, il a participé à certaines étapes
des études ou des enquêtes dont le ministre nous a parlé.
Alors, l'auditeur de la province qui reçoit du ministère une
demande de bourse ou de prêt qui a été autorisée par
le service peut vérifier dans les rapports d'impôt avant
d'autoriser le paiement d'une bourse.
M. BERTRAND: A ce moment-là, c'est que l'auditeur nous a
indiqué qu'il y aurait lieu de faire enquête en tel cas, sans nous
fournir de renseignements, bien entendu.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais l'auditeur...
M. BERTRAND: Oui, et c'est de là qu'est venu ce dont je
parlais tantôt, ces vérifications qui ont été
faites. Mais à ce moment-là, le ministère, le service de
l'aide aux étudiants, pas plus que la firme qui a été
engagée ne connaissait le rapport d'impôt et ne pouvait pas le
connaître, seul l'auditeur y avait accès. Mais ayant
été informé par l'auditeur qu'il y avait lieu de faire
enquête dans ces cas-là, c'est dans ces cas-là que nous
avons fait effectuer des vérifications.
M. VAILLANCOURT: Sans vous servir du rapport d'impôt.
M. BERTRAND: Cette firme procède suivant les
méthodes habituelles d'enquêtes en pareil cas.
M. GERIN-LAJOIE: Bien connues du bureau d'avocats.
M. BERTRAND: Oui, bien connues des bureaux d'avocats, elle nous
fournit les indices et cela permet au service de l'aide aux étudiants,
en examinant la formule qui a été remplie par l'étudiant
et par les parents, de voir si c'est conforme à l'enquête qui a
été faite. Alors, c'est de cette manière que le service
lui-même a procédé.
M. GERIN-LAJOIE: Quand le ministère est en possession d'un
rapport de cette firme qui analyse le crédit, est-ce qu'il se croit en
possession des renseignements nécessaires pour prendre des poursuites
judiciaires? Enprincipe j'entends, il faut examiner chaque cas en particulier,
mais...
M. BERTRAND: Oui, chaque cas doit être examiné en
particulier.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais est-ce que cette
méthode-là fournit au ministère des renseignements
suffisants pour prendre des poursuites?
M. BERTRAND: En certains cas, oui. En d'autres cas, non. Et le
nombre de cas pour le moment, j'ai moi-même demandé à M.
Joyal, que si on avait des cas flagrants où la déclaration
révélait qu'il y a eu véritablement fraude, de faire
rapport et qu'à ce moment-là, le ministère de la Justice
agirait.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que vous n'avez pas de tels cas
jusqu'à maintenant?
M. BERTRAND: Nous avons...
M. GERIN-LAJOIE: Il faudrait demander le renseignement au
ministre de la Justice.
M. BERTRAND: Voici. Etant donné que le ministre de la
Justice est en communication assez constante avec le ministre de l'Education,
il a demandé au directeur du service de l'aide aux étudiants de
lui préparer les dossiers sur le-quels il y avait, semble-t-il, preuve
assez évidente de fraude, de nous remettre ces dossiers-là, et
qu'il y aurait étude du dossier, en vue du dépôt d'une
plainte dans ces cas-là à la suite d'un examen par les
conseillers juridiques.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre de la Justice et le
ministre de l'Education s'envoient des mémos d'un bureau à
l'autre?
M. BERTRAND: Oui, ils communiquent aisément, Ils se
rencontrent assez souvent...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'ils se parlent?
M. BERTRAND: Ils se parlent bien. Ils s'entendent bien.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouyn...
M. BERTRAND: Ils se consultent...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Rouyn-Noranda.
M. BERTRAND: Oui?
M. GERIN-LAJOIE: C'était la question des mémos qui
me préoccupait!
M. FLAMAND: Le problème que je vois, ce n'est pas pour
ceux qui en reçoivent trop, c'est pour ceux qui n'en reçoivent
pas assez. C'est le cas des étudiants qui se trouvent du travail le soir
ou en fin de semaine, et, lorsqu'on vérifie leurs déclarations,
et qu'on se rend compte qu'ils ont effectivement un revenu, on déclare
qu'ils n'auront pas besoin d'aide, alors qu'en réalité, ils font
justement ce travail-là parce qu'ils sont parmi les plus démunis,
parmi ceux qui ne peuvent compter sur l'aide de personne, ils ne peuvent
même pas prendre une chance, avec le service des bourses.
Lorsqu'arrive la période de vérification, et qu'ils ont
des revenus, on ne leur accorde pas ces bourses-là. Pourtant ces
élèves-là, à mon sens, sont ceux qui
mériteraient le plus d'être aidés et qui sont les plus
handicapés de ce côté-là quand il s'agit...
M. BERTRAND: Je dois dire - et j'en ai parlé à
l'occasion de l'étude du bill 2 que nous étions en train
d'examiner les éléments qui servaient, les facteurs qui
étaient adoptés pour établir les bourses. Et j'attends
très bientôt un rapport sur cet aspect du problème.Quant
à ce que l'on appelle la méthode de calcul...
M. FLAMAND: Oui, c'est là que se pose en
réalité ce problème.
M. BERTRAND: C'est cela. La méthode de calcul, à
l'heure actuelle, quant aux frais de scolarité, de subsistance,
certaines dépenses personnelles, deuxièmement la contribution des
parents, si l'étudiant est célibataire, le cas des
étudiants mariés, et le cas également des familles ayant
plusieurs enfants à l'université. Alors, ces facteurs-là
font l'objet d'examen à l'heure actuelle au service de l'aide aux
étudiants.
M. FLAMAND: Alors, ceux qui sont placés dans cette
situation peuvent espérer qu'un...
M» BERTRAND: Il y a lieu d'espérer que nous allons
élargir...
M. FLAMAND: Merci.
M. PEARSON: Juste une dernière question.
M. BERTRAND: Oui, M. Pearson?
M. PEARSON: Lorsqu'il y a des demandes de bourses, il y a des
déclarations de revenu inférieur au revenu réel. Par
contre, il doit y en avoir d'autres également, où les demandes
sont nettement exagérées par rapport aux besoins de
l'étudiant. Par exemple, si on lui charge $600 et il demande $900 et
plus. Est-ce qu'on peut dire que le nombre des demandes de revision qui
viennent de l'auditeur forme la plus grande proportion des revisions? Un
chiffre approximatif: est-ce que 75% viendrait par exemple de l'auditeur qui
demande de reviser?
M. BERTRAND: A ce moment-là, c'est un
échantillonnage. A ce moment-là, ce n'est pas...
M. PEARSON: Ce ne sont pas des demandes qui viennent de
l'auditeur?
M. BERTRAND: Ce n'est pas une vérification de toutes les
demandes...
M. PEARSON: D'accord.
M. BERTRAND: ... parce que vous allez comprendre avec moi qu'avec
le nombre de demandes, j'ai parlé tantôt de 59,000, il faudrait un
personnel joliment augmenté pour être en état de faire
cette vérification dont vous parlez.
M. VAILLANCOURT: Cela coûterait plus cher que de donner des
bourses à ceux qui en ont fait la demande!
M. BERTRAND: Alors, il s'agit d'échantillons choisis au
hasard, et c'est en se basant là-dessus que nous avons fourni
tantôt des chiffres.
M. PEARSON: Oui, mais M. le ministre, si vous avez dit
tantôt que vous avez réussi à sauver $100,000 seulement par
cet échantillonnage-là...
M. VAILLANCOURT: Pas sauvé encore...
M. BERTRAND: Non, on ne l'a pas sauvé encore...
M. VAILLANCOURT: Ils l'ont perdu, c'est justement là
l'affaire.
M. BERTRAND: Il est perdu, pas sauvé, au contraire!
M. PEARSON: Alors, est-ce que ce n'est pas suffisant, comme
preuve, pour faire une enquête un peu plus approfondie sur chacune des
demandes? Si, vous nous avez dit, sur 5,000, vous réussissez à
récupérer $100,000...
M. BERTRAND: D'abord cette année la formule sera
améliorée, par exemple pour permettre de mieux établir,
pour les parents entre autres, l'actif et le passif. Disons quelqu'un qui a une
entreprise, pour que l'on puisse donner plus de précisions et
deuxièmement pour l'étudiant aussi. Alors, la formule qui est en
voie d'élaboration qui n'est pas encore imprimée mais qui est en
voie d'impression, va nous permettre d'obtenir plus de renseignements et ainsi
nous permettre une vérification peut-être plus facile. En
procédant à un échantillonnage annuel de 20% à 25%
des demandes, durant un an, deux ans, trois ans, quatre ans, ça va nous
permettre d'avoir une bonne vue d'ensemble du problème et d'adopter
à ce moment-là peut-être une vérification plus
serrée.
M. PEARSON: D'accord.
M. BINETTE: M. le Président, sur ces 25%, vous avez fait
5,000 échantillonnages? Sur 57,000 demandes, ça fait 10%.
M. BERTRAND: Oui, 13,000. M. BINETTE: 13,000? M. BERTRAND:
Oui.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce qu'un
étudiant qui demeure aux Etats-Unis peut obtenir une bourse, s'il vient
dans un collège de la province de Québec?
M. BERTRAND: Non, non, il faut être résident au
Québec.
M. VAILLANCOURT: Il faut qu'il soit résident.
M. BERTRAND: Oui, il ne peut pas obtenir de bourse.
M. VAILLANCOURT: Il s'en accorde. Parce qu'il y en a chez nous
qui demeurent à la frontière et l'adresse...
M. BERTRAND: Vous avez le cas de Rock-Island.
M. VAILLANCOURT: Leur adresse est du côté canadien,
mais les parents demeurent aux Etats-Unis, ils travaillent aux Etats-Unis, ils
font leur rapport d'impôt aux Etats-Unis...
M. BERTRAND: Ils donnent leur adresse de résidence...
M. VAILLANCOURT: ... seulement l'adresse est canadienne, elle est
du côté de la province de Québec.
UNE VOIX: Cela c'est une question de droit international.
M. VAILLANCOURT: Ils ne demeurent pas au Canada.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas l'adresse postale qui compte, c'est
le lieu de résidence.
M. BERTRAND: C'est le lieu où est la maison.
M. GERIN-LAJOIE: S'ils vont chercher leurs lettres de l'autre
côté de la frontière...
M. BERTRAND: Si vous avez de ces cas-là, cela
équivaut...
M. VAILLANCOURT: Ils vont au bureau de poste du côté
canadien.
M. BERTRAND: ... à enfreindre la loi. Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. BERTRAND: Article 14, Subventions d'opération aux
commissions scolaires, $330,050,000.
M. BINETTE: Est-ce qu'il y a encore des budgets pour
l'année 66-67 qui n'auraient pas été approuvés?
M. BERTRAND: Pour l'année 66-67, oui.
M. BINETTE: Combien y en a-t-il?
M. BERTRAND: Pour approbation des budgets au 31 mai: pour les
régionales: 57 en opération; analyses et entrevues
complétées: 57; budgets définitivement approuvés:
50.
Pour les locales: 1,466 en opération; taux de taxes scolaires
établi : 1,456; résolutions d'imposition reçues: 1,180;
budgets définitivement approuvés: 775; cas en suspens: 17,
budgets non soumis inclus dans les cas en suspens: 10.
M. BINETTE: Parmi ceux qui n'ont pas été
approuvés, nécessairement il y en a qui n'ont pas encore
été soumis, est-ce que le ministère fait des pressions
auprès de ces commissions scolaires pour envoyer ces
budgets-là.
M. BERTRAND: Oui, il y a des pressions régulières
que le service du financement fait auprès des commissions scolaires,
tant régionales et surtout locales, pour que ces budgets soient
définitivement présentés, surtout à la date
où nous sommes.
M. BINETTE: Alors, ce qui veut dire que ces commissions scolaires
se sont financées toute l'année sur des emprunts à la
banque, aux caisses populaires, quoi?
M. BERTRAND: Non, non, si au cours de l'année elle
reçoit...
M. BINETTE: Si leur budget n'est pas approuvé?
M. BERTRAND: Elles reçoivent quand même des
subventions.
M. BINETTE: La question des subventions, elles ont droit
d'imposer 90%.
M. BERTRAND: Toutes les subventions statutaires leur sont
versées quand même.
M. BINETTE: Jusqu'à maintenant, combien reste-t-il,
à peu près, de subventions statutaires à payer à
ces commissions scolaires?
M. BERTRAND: Voici le tableau qui indique la situation quant au
paiement des subventions pour l'année scolaire 66/67. Ces subventions
sont réparties sur deux années fiscales. Le total payé
depuis le 1er septembre 1966 est de $151 millions. Ce sont les statutaires. Les
subventions d'équilibre budgétaire:$90,620,000.
M. BINETTE: Sur combien? Quel est le total?
M. BERTRAND: Je donnerai le total tantôt. Les subventions
de construction: $38,330,000. Total: $279,950,000. Le total estimé des
subventions statutaires à payer s'élève à
$183,600,000. Les subventions d'équilibre budgétaire, le total
à payer s'élève à $148,400,000. Les subventions de
construction à $42 millions, ce qui fait un total de $374 millions.
M. BINETTE: Qui resteraient à payer?
M. BERTRAND: Non, non. C'est le montant total.
M. BINETTE: Le montant total, la différence entre $374
millions et $279 millions, $95 millions qui restent à payer aux
commissions scolaires.
M. BERTRAND: Il reste à payer, d'ici la fin, la
différence entre les deux derniers montants que j'ai indiqués, le
total de $279,950,000 et $374 millions.
M. BINETTE: Alors, ces $95 millions qu'il reste à payer,
est-il à supposer que ce sont les banques qui les ont financés
aux commissions scolaires, ou les caisses populaires?
M. BERTRAND: Les emprunts bancaires temporaires, au 1er juin
1967, pour les locales: $81,700,000; pour les régionales, $19 millions.
Ce qui fait un total de $101 millions.
M. BINETTE: Alors, $101 millions d'emprunt par les commissions
scolaires, jusqu'â maintenant, pour l'année scolaire 66/67.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. BINETTE: Est-ce qu'il y a des emprunts antérieurs
à cette année?
M. BERTRAND: Au 1er juin 1967.
M. BINETTE: Est-ce que ça comprend tous les emprunts
consolidés jusqu'à présent ou si ce sont seulement les
emprunts temporaires?
M. BERTRAND: Ce sont des emprunts temporaires.
M. BINETTE: Mais, est-ce que pour l'année...
M. BERTRAND: On me rapporte que pour cette année c'est
à peu près le même montant que l'an dernier.
M. BINETTE: Environ le même montant. Sur ces $101 millions
qui sont financés par les banques, actuellement, quel est le taux moyen
d'intérêt que paient les commissions scolaires?
M. BERTRAND: C'est 6%.
M. BINETTE: Mais depuis la nouvelle loi des banques cela a
été augmenté.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. BINETTE: Il doit y en avoir à 7% certainement.
M. BERTRAND: Oui.
M. BINETTE: Ce qui représente un montant assez
considérable d'intérêts que paient les commissions
scolaires, à cause de ce retard à payer les subventions...
M. BERTRAND: Sans aucun doute.
M. BINETTE: ... qui n'est pas dû
nécessairement...
M. BERTRAND: ... qui n'est pas dû nécessairement au
ministère, mais parfois parce que la perception des taxes par les
locales n'est pas effectuée à un rythme assez rapide pour payer
ce qu'elles doivent aux écoles régionales. C'est un
problème qui n'est pas nouveau, qui se présente chaque
année.
M. BINETTE: Mais, aujourd'hui, avec la permission que le
gouvernement a accordé aux commissions scolaires, cette année, de
percevoir 90%, si Je ne me trompe pas, c'est 90% du montant de la taxe de
l'année précédente...
M. BERTRAND: Oui.
M. BINETTE: Est-ce que cette initiative n'aurait pas permis de
réduire Justement ce montant d'emprunt? Il me semble que cela aurait
dû avoir un effet dans ce sens, alors que cela n'a pas eu d'effet comme
tel, puisque cela a monté à $101 millions.
M. BERTRAND: Plusieurs commissions scolaires s'en sont
prévalues.
M. BINETTE: La grande majorité des commissions
scolaires.
M. BERTRAND: La plupart d'entre elles ont utilisé ce
pouvoir qui leur avait été accordé et il resterait
à recevoir en taxes environ $60 millions.
M. BINETTE: Sur $300 millions? Ce n'est pas si mal.
M. BERTRAND: Oui. Et les locales devraient une somme de $50
millions aux régionales.
M. BINETTE: Par les locales aux régionales, $50
millions.
M. BERTRAND: Taxes à recevoir au 1er juin.
M. GERIN-LAJOIE: C'est encore assez considérable.
M. BERTRAND: Il n'y a pas de doute.
M. HARVEY: Cela, c'est moins intéressant.
M. BERTRAND: C'est pour ça que chaque fois que j'ai eu
l'occasion de rencontrer la Fédération des commissions scolaires
catholiques, je leur ai demandé d'inviter les commissions scolaires
à accélérer, disons d'abord la perception des taxes,
deuxièmement le paiement de la somme due aux commissions scolaires
régionales. Et je dois dire que la fédération n'a
cessé d'Inviter les commissions scolaires à agir ainsi.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministère n'envisage rien, à
l'heure actuelle, au sujet du problème que posent les commissions
scolaires locales qui ne payent pas à temps aux régionales?
M. BERTRAND: Pour le moment, non, mais disons que tout ce
problème est un peu relié au problème du financement des
commissions scolaires, et nous en avons parlé suffisamment pour ne pas y
revenir. J'ai dit que nous avions assez de rapports et que le ministère
des Finances trouvait qu'il avait tous les outils pour lui permettre, en
particulier avec nos représentants du ministère de l'Education,
d'élaborer d'ici l'an prochain une politique nouvelle.
M. GERIN-LAJOIE: Politique merveilleuse.
M. BERTRAND: Espérons...
M. BINETTE: Est-ce que le gouvernement qui absorberait les $300
millions?
M. BERTRAND: Cela, ce sera le problème du gouvernement, et
du ministre des Finances en particulier.
M. PEARSON: Est-ce que le ministre élimine la
possibilité, dans cette évolution, du regroupement ou du
fusionnement de certaines de ces commissions scolaires?
M. BERTRAND: On a lu dernièrement qu'il y a eu un colloque
à la Fédération des commissions scolaires catholiques.
D'abord, l'automne dernier, l'ancien président, M. Sauvé, m'avait
dit lors d'une entrevue avec un groupe de la fédération, qu'on
lançait l'opération regroupement des commissions scolaires.
Dernièrement, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nouveau la
Fédération des commissions scolaires catholiques pour leur
demander où elles en étaient rendues, et on m'a laissé
entendre que, dans plusieurs cas, sans me donner de chiffres précis, il
s'effectuait des regroupements. Je leur ai demandé quant à moi
d'accélérer cette opération.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre est en faveur du
regroupement des commissions scolaires?
M. BERTRAND: Partout où cela peut se réaliser, s'il
n'y a pas trop d'esprit de clocher.
M. GERIN-LAJOIE: Cela existe encore, ça?
M. BERTRAND: C'est là qu'est le problème, mais je
dois dire que la fédération semble déterminée
à accélérer, du moins par la méthode de la
conviction, ce regroupement des commissions scolaires.
M. VAILLANCOURT: Le ministre n'a pas l'intention de
présenter un bill 25 pour le regroupement des commissions scolaires?
M. BERTRAND: Pas pour le moment.
M. GERIN-LAJOIE: Je ne voudrais pas prolonger.
M. BERTRAND: Ce serait un bill 50.
M. GERIN-LAJOIE: Je ne voudrais pas prolonger sur ce
poste-là, j'aimerais, tout de même, poser une ou deux questions
qui ne demanderont pas des réponses bien longues, je pense. Aux normes
budgétaires on n'autorise plus, je pense, les commissions scolaires,
à prévoir des dépenses pour les services de santé,
les services sociaux dans les commissions scolaires, est-ce que c'est bien
exact? Est-ce que c'a été décidé pour l'an
prochain?
M. BERTRAND: Pour le personnel professionnel comme tel cela va
relever du ministère de la Santé. Mais pour le personnel de
soutien, les secrétaires, tout cela, relèvera du ministère
de l'Education, donc des commissions scolaires.
M. HARVEY: Oui, mais lorsqu'on a posé la question au
ministre de la Santé quand il a discuté son budget du
ministère de la Famille afin de savoir si dès cette année
il serait en mesure de répondre aux besoins des commissions sco- laires
régionales et locales au point de vue des travailleurs sociaux et des
travailleurs professionnels dans le domaine hospitalier, il a répondu
qu'il l'espérait! Alors cela ne garantit rien au niveau des commissions
scolaires régionales ou locales. Mon collègue, M. Houde, est
très bien renseigné là-dessus, il peut continuer.
M. BERTRAND: Dans le cas où le ministre de la Santé
ne pourra pas, pour cette année, l'assumer c'est le ministère de
l'Education qui l'assumera.
M. HARVEY: Parfait!
M. GERIN-LAJOIE: Cette déclaration est très
importante et elle peut avoir une portée très vaste. On a
porté à mon attention le cas d'au moins une ou deux commissions
scolaires qui ont du personnel...
M. BERTRAND: Je tiens à rassurer les...
M. GERIN-LAJOIE: ... à l'heure actuelle, soit
garde-malade, soit autre personnel qualifié, et professionnel et on se
demande ce qu'il faut faire. Est-ce qu'on doit le congédier où
est-ce qu'on doit le conserver?
M. BERTRAND: Non. Je viens de déclarer que là
où le ministère de la Santé comme le rapportait
tantôt le député de Jonquière ne sera pas en
état d'assumer immédiatement les fonctions, c'est le
ministère de l'Education qui continuera de le faire.
M. HOUDE: Mais dans le cas d'une commission scolaire qui n'a pas
actuellement à son emploi ni travailleur social ni infirmière,
est-ce que vous donnez également la même réponse?
M. BERTRAND: Bien, c'est la même!
M. HOUDE: Il fait une demande au ministère de la
Santé et au ministère de la Famille et du Bien-Etre?
M. BERTRAND: Le premier point qui se soulève c'est: le
ministère de la Santé est-Il en mesure de le faire? S'il n'est
pas en mesure de le faire, c'est le ministère de l'Education qui
l'assumera.
Alors, dans un cas comme celui-là, si le ministère de la
Santé ne le fait pas et qu'on a le personnel requis, c'est le
ministère de l'Education qui le fera. Mais la procédure à
suivre c'est d'abord de présenter la demande au ministère de la
Santé.
M. VAILLANCOURT: La première demande doit être faite
au ministère de la Santé.
M. BERTRAND: Au ministère de la Santé. Le
député de Jonquière était présent lors de
l'étude des crédits du ministère de la Santé et je
n'étais pas présent,
M. VAILLANCOURT: Et s'ils sont refusés ils doivent
s'adresser au ministère de l'Education?
M. BERTRAND: Au ministère de l'Education.
M. HARVEY: C'est-à-dire s'ils sont refusés. Le
ministre a dit que dans certains cas où le ministère de la
Santé ne sera pas en mesure de répondre, le ministère de
l'Education donnera son consentement.
M. BERTRAND: Là où il ne pourrait pas le faire.
C'est ça!
M. HARVEY: Alors vous, vous nous dites que le ministère de
l'Education va subventionner pour conserver le personnel à
l'intérieur des commissions scolaires pour répondre aux
besoins.
M. BERTRAND: Exactement! Là où le personnel
existe.
M. HOUDE: Pour le conserver ça, je pense bien qu'il n'y a
pas trop de problèmes. Il vient de le dire...
M. GERIN-LAJOIE: C'est là qu'est le pro- blème, si
vous me permettez, M. le Président. Le problème c'est là
qu'il est très sérieux parce qu'une commission scolaire qui a son
personnel ne peut pas risquer de le laisser aller à cette saison-ci.
M. BERTRAND: C'est ça!
M. GERIN-LAJOIE: Il faut être concret là. L'an
prochain, c'est-à-dire une année scolaire plus loin...
M. BERTRAND: Vous avez raison!
M. GERIN-LAJOIE: ...on aura du temps pour se préparer.
Mais pour le mois de septembre, rendu au 27 juin, demain, il est trop tard pour
laisser aller du personnel je pense bien. Je crois, que de ce que le ministre
vient de nous dire, on peut tenir pour acquis qu'une commission...
M. BERTRAND: Oui, oui.
M. GERIN-LAJOIE: ... scolaire qui aujourd'hui a sa...
M. BERTRAND: A son personnel.
M. GERIN-LAJOIE: ... garde-malade son personnel professionnel
dans ce domaine-là peut le conserver...
M. BERTRAND: Elle va le garder.
M. GERIN-LAJOIE: ... et qu'elle n'aura pas de problèmes au
point de vue budgétaire avec le ministère de l'Education...
M. BERTRAND: Pas du tout!
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il ne serait pas possible au
ministère de l'Education d'informer les commissions scolaires de cette
politi-que-là?
M. BERTRAND: Cette politique n'est pas nouvelle. Elle a
été élaborée au cours de 1966.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais elle n'a pas été mise
à exécution. C'est pour ça que...
M. BERTRAND: Non, mais je comprends très bien et la
réponse que j'ai donnée au député de
Vaudreuil-Soulanges, je pense, est satisfaisante.
UNE VOIX: Oui, mais dans les autres cas?
M. HOUDE: Le cas de la commissions scolaire qui n'a pas son
personnel, on est rendu à la fin juin...
M. BERTRAND: Bien s'il n'y en n'a pas!
M. HOUDE: Non, d'accord ils n'en n'ont pas mais ils en
veulent...
M. GERIN-LAJOIE: Simultanément, une annonce dans les
journaux...
M. HOUDE: S'ils attendent une réponse pendant six mois du
ministère de la Santé et de la Famille avant d'avoir du personnel
qualifié, est-ce que cette commission scolaire peut, par ses propres
moyens, se trouver une infirmière ou un travailleur social et
l'engager?
M. BERTRAND: Cela fait un an que les commissions scolaires sont
averties.
M. HOUDE: Oui, mais cela fait un an aussi
que les commissions ont écrit à la Santé et
à la Famille, puis cela fait un an qu'ils attendent la réponse
aussi. Cela, c'est un point. Alors, si la commission scolaire veut du personnel
pour septembre 1967, que le ministre de la Santé ou de la Famille ne
peut pas trouver, est-ce que la commission scolaire...
M. BERTRAND: A ce moment-là, si le ministère de la
Santé ne s'en est pas occupé, le ministère de l'Education
l'acceptera.
M. BOUDE: Merci.
M. BINETTE: A quel article du poste budgétaire 14
sommes-nous rendus?
M. BERTRAND: Poste budgétaire 14...
M. PEARSON: Moi, je suis rendu à l'article numéro
2. L'augmentation de $80 millions à $84 millions, c'est-à-dire
à peu près 5%,est-ce que c'est simplement l'application du bill
25?
M. BERTRAND: Un instant, 14-2, vous parlez de la
rémunération du personnel enseignant?
M. PEARSON: Oui, l'augmentation de 5%.
M. BERTRAND: Il s'agit de subventions statutaires
d'équilibre à ce moment-là.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas basé sur la liste de paye,
c'est basé sur le nombre d'élèves.
UNE VOIX: Combien est-ce per capita déjà?
M. BERTRAND: Vous avez dans la loi des subventions aux
commissions scolaires tout un tableau qui vous indique cela.
M. GERIN-LAJOIE: A la page 236...
M. BERTRAND: Nous en avons parlé l'autre jour.
M. HARVEY: Il n'y a eu aucun changement là-dessus?
M. BERTRAND: Non. Adopté?
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 14, adopté.
M. BINETTE: Non, non, article 3.
M. LE PRESIDENT: Article 7, transport.
M. BINETTE: Est-ce que dans la question du transport, s'il n'y a
pas d'autres questions avant...
M. BERTRAND: Pour répondre au député de
Deux-Montagnes, c'étaient les $200 qui dorénavant vont être
payés directement à l'institution privée.
M. HARVEY: A l'article 5, livres de classe, il y a une diminution
de $300,000...
M. BERTRAND: Il y a une diminution?
M. HARVEY: Il y a une diminution de $300,000 sur l'an dernier,
est-ce que je peux voir les livres requis au niveau...
M. BERTRAND: Pas une diminution, il y a une augmentation.
M. HARVEY: Ah bon! c'est exact.
M. BERTRAND: Il y a une augmentation de $400,000. Transport des
élèves.
M. BINETTE: Quelle est la politique actuelle du ministère
pour le transport des élèves? Quelles sont les
améliorations que l'on entend faire?
M. BERTRAND: D'abord, nous avons formé une commission
d'enquête, un comité d'études présidé par M.
Lots Lachapelle et, si mon souvenir est bon, je crois avoir remis une copie de
l'arrêté ministériel qui a été adopté
dans ce cas-là et le rapport doit nous être présenté
pour le 31 octobre, le mandat a été prolongé jusqu'au 31
octobre 1967.
M. BINETTE: Qui est président de cette commission?
M. BERTRAND: M. Loïs Lachapelle. Il était le
directeur du service du transport de la régionale de
Lanaudière.
M. GERIN-LAJOIE: Qu'est-ce que c'est cela de
Lanaudière?
M. BERTRAND: C'est pas loin de Joliette.
M. BINETTE: Je vois qu'il y a une augmentation de $4,500,000 sur
le budget de l'an passé, juste une petite taquinerie en passant à
l'intention du ministre. Il me semble que l'an passé, durant la campagne
électorale, on disait que le transport était quelque chose
d'épouvantable,
mais on va en faire encore du transport des élèves.
M. BERTRAND: C'est absolument essentiel.
M. BINETTE: C'est essentiel, malgré qu'on a dit, pendant
la campagne électorale, que ce n'était pas tellement bon...
M. HARVEY: Mais là, ils ont modifié l'affaire,
c'est deux petites filles pour un petit gars.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 14 est-il
adopté?
M. BERTRAND: Poste budgétaire 15.
M. PEARSON: Le montant moyen par étudiant ou par
élève accepté pour la construction d'une école, il
doit y avoir une norme quelque part pour une construction d'école
lorsqu'on accepte un plan.
M. BERTRAND: En moyenne $1,500 par élève au
secondaire.
M. PEARSON: Et pour le primaire?
M. BERTRAND: A l'élémentaire, $700 en moyenne.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez des prix au pied cube ou au pied
carré de vos constructions des écoles professionnelles? Des prix
établis par le ministère.
M. BERTRAND: $15.40 au pied carré pour les écoles
polyvalentes.
M. BINETTE: $15.40 au pied carré. Cela a augmenté
de quelques dollars depuis trois ans. C'était à $11 si je ne me
trompe pas.
M. BERTRAND: Eh bien, cela suit l'augmentation des salaires et
des matériaux.
M. BINETTE: Maintenant à l'élémentaire? M.
BERTRAND: A l'élémentaire, $14.
M. BINETTE: Maintenant, il y a peut-être une question qui
est incidente à cela...
M. BERTRAND: Je ne suis pas un expert...
M. BINETTE: ... qui aurait pu entrer dans les questions
générales, au début de la discus- sion. Il existait au
ministère de l'Education un comité pour étudier toutes les
demandes au conseil de la trésorerie, est-ce que cela existe encore? Un
comité qui étudiait toutes les demandes du ministère
devant être faites au conseil de la trésorerie. Ni plus ni moins
qu'un petit conseil de la trésorerie à l'intérieur du
ministère. Est-ce que cela existe encore?
M. MASSE: Oui.
M. BINETTE: Qui est le président du comité?
M. BERTRAND: Le président est M. Beau-lieu,
l'administrateur général au ministère de l'Education qui
est à ma gauche ici et M. Robert Morin, le secrétaire
général, et le comptable du ministère qui
représente le ministre des Finances. Il arrive dans plusieurs cas que
certains problèmes sont soumis au sous-ministre. Adopté?
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, non. Si vous permettez,
j'aurais des questions. Il s'agit de sommes de très grande importance et
c'est ici qu'on retrouve, sauf erreur, les sommes pour la construction des
écoles dont il a été question dans le discours du
budget.
M. BERTRAND: C'est cela. J'en ai parlé cet
après-midi.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous confirmer ou
nous infirmer qu'il s'agit là de la réalisation des plans
d'équipement scolaire régional des diverses régions de la
province?
M. BERTRAND: Oui. Maintenant, à la direction
générale de l'équipement, il y a des montants
estimés, des déboursés à être
effectués durant l'année fiscale 67/68, pour les projets
d'écoles secondaires polyvalentes. Etant donné qu'il s'agit d'un
chantier assez vaste et qui représente des sommes assez
élevées nous avons, à la direction générale
de l'équipement, c'est le cas de le dire, pressé les architectes
de compléter les plans dans le plus bref délai possible.
Deuxièmement, il y a eu engagement d'une firme, la firme Lalonde et
Valois, qui est chargée de suivre le cheminement des travaux.
M. GERIN-LAJOIE: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. BERTRAND: Cela veut dire de faire
accélérer ce travail et cela nous permet d'obtenir de
cette firme un personnel additionnel absolument nécessaire pour
l'étude et l'examen de tous ces plans et devis. Il y a onze personnes de
la firme Lalonde & Valois qui travaillent à l'heure actuelle au
ministère, pour s'occuper de cette tâche que je viens de
décrire sommairement. Alors, nous espérons réaliser le
plan qui a été annoncé dans le discours du budget. Et
à moins de circonstances qui ne dépendront certainement pas du
ministère, nous espérons réaliser ce programme.
M. BINETTE: C'est pour 131 écoles ce projet-là.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre pourrait-il nous dire si, depuis un
an, on a procédé avec les plans d'équipement scolaire
soumis par les régionales tels quels, avec les plans tels que soumis
dans l'ensemble, ou bien s'il y a des instructions qui ont été
données par la direction du ministère...
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: ... quant aux grandeurs d'écoles, quant
au nombre d'élèves par école?
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: Il n'y a aucune instruction qui a
été donnée pour avoir des écoles plus petites que
celles qui pouvaient être prévues dans les plans
d'équipement scolaire régional?
M. BERTRAND: D'une façon générale, non.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous fournir
maintenant, à l'aide des renseignements dont il peut disposer ce soir,
quel est le nombre moyen d'étudiants pour lesquels les écoles
régionales ont faites?
M. BERTRAND: Voici. Quand le nombre total de projets de 197 sera
réalisé, le nombre total de places-élèves sera de
411,000.
M. GERIN-LAJOIE: 411,000?
M. BERTRAND: 411,000. Et le nombre total des projets
s'élève à 197.
M. GERIN-LAJOIE: Cela fait 2,000 élèves en moyenne
par école? Il y en a qui sont au-dessus, évidemment, d'autres qui
ne le sont pas.
M. BERTRAND: D'autres qui sont en bas.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre ne craint pas que ce soit un chiffre
trop élevé ça? Ce nombre d'élèves par
école, ça ne fait pas des écoles trop grosses?
M. BERTRAND: Bien, il y en aura, comme on a dit tantôt...
Il y aura certainement des écoles où il y a 1,200
élèves.
M. LE PRESIDENT: Je crois qu'elles sont sur...
M. BERTRAND: 1,200 élèves, il y en a de 1,500,
1,800, 2,000. Il y en a de plus grosses, 3,000, 3,500.
M. VAILLANCOURT: A Magog, quel est le nombre?
M. BERTRAND: A Magog, vous êtes dans la régionale de
l'Estrie, vous autres.
M. HARVEY: Le ministre ne voit pas de danger que les
élèves deviennent des libéraux dans des écoles
grosses comme cela?
M. BERTRAND: Si le problème qui a été
soulevé par le député de Saint-Laurent...
M. HARVEY: Moi, je n'ai pas peur!
M. BERTRAND: Vous n'avez pas peur?
M. HARVEY: Non.
M. BERTRAND: Mais le député de Saint-Laurent avait
peur, il y en a d'autres qui ont peur, et qui ont raison d'avoir peur.
M. HARVEY: C'est normal.
M. BERTRAND: Mais il faut mettre l'accent, il n'y a aucun doute,
sur la qualité du personnel, et deuxièmement, sur ce rôle
du maître ou du tuteur, suivant le cas, de manière qu'il existe
là une atmosphère beaucoup plus humaine.
M. HARVEY: Le ministre est comme moi, il n'a pas peur!
M. BERTRAND: On me questionne pour Magog?
M. LE PRESIDENT: Il y a des sourires qui ne sont pas
enregistrés!
M. BERTRAND: Dans l'Estrie, Magog, nombre d'élèves:
1,700.
M. VAILLANCOURT: 1,700?
M. BERTRAND: Devis pédagogique approuvé le 27 avril
1967.
M. VAILLANCOURT: Et Coaticook?
M. BERTRAND: Coaticook, 1,600. Programme technique transmis le 13
décembre 1966.
M. VAILLANCOURT: Merci.
M. BINETTE: Une question qui intéresserait mon
comté, M. le ministre, est-ce que vous pourriez dire s'il y a une
école de métiers qui doit se bâtir à la
régionale de Deux-Montagnes?
M. BERTRAND: La régionale de Deux-Montagnes...
M. BINETTE: Est-ce que les architectes sont nommés?
M. BERTRAND: L'école de métiers va être
construite par la régionale.
M. BINETTE: Est-ce qu'actuellement les architectes ont
été choisis, est-ce que le devis pédagogique est fini?
M. BERTRAND: Le devis pédagogique n'est pas encore
approuvé.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre pourrait me dire à
quelle date a été approuvée la construction de
l'école de Magog, à quelle date elle a été
autorisée? Avez-vous la date?
M. BERTRAND: A Magog, devis pédagogique approuvé le
27 avril 1967, maintenant la construction elle-même...
M. VAILLANCOURT: L'autorisation de construire une
école...
M. BERTRAND: Oui, c'a été approuvé, à
ce qu'on me dit, il y a déjà assez longtemps, mais il y a des
cheminements.
M. VAILLANCOURT: Vous n'avez pas la date exacte où cela a
été autorisé?
M. BERTRAND: Je ne pourrais pas vous donner la date exacte,
à l'aide des documents que j'ai en ma possession. Je pourrai vous la
fournir.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous pourriez me la procurer?
M. BERTRAND: Oui, je n'ai pas d'objection, vous pourrez
communiquer avec M. Boisvert, qui vous donnera...
M. VAILLANCOURT: A quel poste?
M. BERTRAND: 3703.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, étant donné qu'en
haut, c'est ajourné, est-ce qu'on pourrait terminer le poste
budgétaire 15?
M. BERTRAND: Nous pouvons continuer ici, je n'ai pas d'objection
si vous voulez continuer.
M. GERIN-LAJOIE: Une fois que l'article, le poste
budgétaire 15 sera adopté, ce serait peut-être un bon
moment pour changer, étant donné qu'on arrive à
l'enseignement supérieur.
M. BERTRAND: C'est très bien. Alors, est-ce que le poste
budgétaire 15 est adopté?
M. BINETTE: M. le Président, au poste budgétaire
15, est-ce que vous pouvez dire, sur les $125 millions qui sont prévus,
quel montant sera employé à l'achat d'écoles? Parce que ce
n'est pas mentionné, à l'achat, construction et transformation
d'écoles. Quels sont les achats que vous prévoyez? C'est ce que
je me demande.
M. BERTRAND: A proprement parler, à cet article, il n'y a
pas d'achat.
M. BINETTE: Bien c'est mentionné en haut.
M. BERTRAND: Oui, je comprends, mais c'est surtout la
transformation,
M. BINETTE: Pour achat, construction d'écoles.
M. BERTRAND: C'est une formule statutaire. On l'a corrigée
l'autre jour quand il s'est agi de la loi des investissements universitaires
pour les Hautes Etudes.
M. BINETTE: Il n'est pas question d'acheter des locaux...
M. BERTRAND: Non, non.
M. GERIN-LAJOIE: Dans des cas exceptionnels, ça peut
arriver.
M. BERTRAND: Cela peut arriver...
M. BINETTE: Cela peut arriver dans des cas exceptionnels, mais il
n'y a pas de politique...
M. BERTRAND: La règle, c'est la construction.
M. GERIN-LAJOIE: Surtout si une commission scolaire
achète, par exemple c'est arrivé dans certains cas, une
institution indépendante.
M. BERTRAND: Oui, oui, ça peut arriver. Alors, le poste
budgétaire 15 adopté?
M. LE PRESIDENT: Article 15, adopté.
M. BERTRAND: Et nous continuerons demain matin, à quelle
heure? On pourrait dire à 9 h 30? Est-ce trop à bonne heure? Je
ne veux pas vous faire lever trop à bonne heure, mais cela
accélérerait peut-être les travaux.
M. LE PRESIDENT: Je suggérerais dix heures.
M. BERTRAND: Pardon? 10 heures. Très bien. 10 heures,
ça vous va?
M. FLAMAND: Dix heures trente. M. BERTRAND: Non, dix heures.
UNE VOIX: Le président demande dix heures.
M. BERTRAND: M. le Président, quelle heure
suggérez-vous?
M. LE PRESIDENT: Je suggère dix heures.
M. BERTRAND: Les membres sont-ils d'accord?
DES VOIX: D'accord.
M. BERTRAND: Adopté à l'unanimité.
(Séance du 27 juin 1967)
(Dix heures de la matinée)
M. PROULX (président du comité des crédits):
Messieurs, nous commençons. Nous sommes rendus à l'article 16
Direction générale de l'enseignement supérieur.
M. BERTRAND: Je veux tout simplement dire ceci. Cette direction
générale, c'est M. Germain Gauthier qui en est le titulaire.
Comme on a fait la présentation du personnel hier, s'il y en a qui
veulent poser des questions, M. Gauthier, levez-vous pour que les membres du
comité voient qui vous êtes.
M. GERIN-LAJOIE: Les membres du comité sont moins nombreux
qu'hier.
M. BERTRAND: C'est parce qu'on m'a posé la question, alors
on ne pourra pas dire qu'on n'a pas complété.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je peux faire une remarque?
M. BERTRAND: Oui.
M. LE PRESIDENT: M. Germain Gauthier était mon directeur
des études au collège militaire pendant quatre ans.
M. BERTRAND: Alors, est-ce qu'on va faire des commentaires?
M. LE PRESIDENT: Non, c'est pour compléter le
portrait.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense qu'il produit de meilleurs
résultats aujourd'hui que dans ce temps-là.
M. PEARSON: Est-ce que nous pouvons lui poser des questions?
M. BERTRAND: A l'élève ou au maître? M.
PEARSON: Au professeur.
M. LE PRESIDENT: Il n'a pas été mon professeur.
J'étais professeur au collège, et il était mon
directeur.
M. BERTRAND: Vous étiez sous sa direction.
M. LE PRESIDENT: Sous sa direction.
M. GERIN-LAJOIE: Cela a sûrement été
très utile au président.
M. BERTRAND: Alors, messieurs, est-ce que nos collègues,
membres du comité, ont des questions à poser?
M. GERIN-LAJOIE: Alors, je pense que ce serait l'endroit pour
poser des questions d'ordre général avant d'arriver aux
détails concernant les universités.
M. BERTRAND: Si on me permet, le député de
Vaudreuil-Soulanges reconnaîtra à sa demande et suivant
d'ailleurs une motion qui avait été déposée au
feuilleton que j'ai remis sur la table de l'Assemblée
législative tous les documents, travaux du comité ad hoc pour
l'étude des opérations des dépenses courantes des
universités de même que le rapport du comité ad hoc au
sujet des investissements universitaires. Le comité ad hoc, au sujet des
opérations courantes des universités, était
présidé par M. Germain Gauthier, et comprenait des
représentants de toutes les universités
québécoises.
M. GERIN-LAJOIE: J'ai pris connaissance des documents dont vient
de faire mention le ministre de l'Education, et disons que dans l'ensemble je
crois comprendre la façon générale dont le comité,
présidé par M. Germain Gauthier, a travaillé. J'aimerais
poser des questions au ministre en ce qui concerne surtout l'avenir. Est-ce que
le ministre envisage de nouvelles méthodes pour déterminer l'aide
de l'Etat aux universités? Jusqu'à maintenant, cette
année, on a procédé suivant ce qui est exposé dans
le document en question. Disons qu'en général on peut viser
à avoir des méthodes de détermination des subventions qui
soient un peu plus précises, un peu plus automatiques et qui puissent
être connues de façon plus précise.
M. BERTRAND: Continuez!
M. GERIN-LAJOIE: J'aimerais savoir qu'est-ce que le
ministère envisage pour l'avenir comme méthode de
détermination de l'aide de l'Etat.
M. BERTRAND: En vue justement de répondre d'une
manière plus précise ou plus méthodique et plus
complète aux demandes des universités, nous avons fait
préparer une étude par une firme, « Les cadres
professionnels incorporés » de Montréal sur le
système budgétaire des universités, classification des
comptes, principe de codage et définition des termes.
Ce document est entre les mains des membres du comité ad hoc et
leur servira de guide, pour l'année qui vient, l'anné 68/69, de
manière à ce que soit uniformisé dans toute la mesure du
possible le système budgétaire des universités, lors de la
présentation de leurs demandes au comité ad hoc, demandes qui
sont d'abord étudiées, comme je l'ai dit déjà, au
sous-comité, après...
M. GERIN-LAJOIE: Oui, je comprends!
M. BERTRAND: ... laquelle étude ce rapport est soumis au
comité lui-même qui est formé du ministre des Finances, du
ministre de l'Education et des recteurs des universités. Cela, disons
que c'est encore la formule que nous allons suivre cette année.
Dans le discours du trône nous avions annoncé qu'un
organisme serait créé. A l'heure actuelle, un projet est en voie
d'élaboration au sujet du problème des universités du
Québec et en particulier du financement des universités. Ce
projet est en voie d'élaboration à la lumière du rapport
que nous avons reçu du Conseil supérieur de l'Education, de
l'Association des professeurs des universités et également
à la lumière d'études faites au ministère. Il y a
eu, bien entendu, le rapport présenté par le comité des
recteurs sur ce que pourrait être un organisme des affaires
universitaires ou un office des universités du Québec. Ce projet
en voie d'élaboration va m'être remis sous peu.
Etant donné la période de l'année où nous
sommes rendus, j'ai cru qu'il était trop tard pour présenter ce
projet de loi cette année, du moins jusqu'à présent, c'est
mon opinion. C'est pourquoi, afin de ne pas retarder les travaux des
comités ad hoc, j'ai donné instruction à M. Gauthier,
directeur de l'enseignement supérieur, de procéder cette
année comme on l'avait fait l'an dernier et que les demandes soient
étudiées au sein du comité ad hoc, d'éviter ce que
j'appellerais ces pèlerinages de la part des recteurs, soit chez le
ministre des Finances, soit chez le premier ministre, et de canaliser vers le
comité ad hoc les demandes des universités où l'on rejoint
à un moment donné les deux principaux intéressés,
celui qui doit payer et celui qui doit analyser, au point de vue, disons de
l'éducation, les besoins des universités. C'est de cette
façon que nous entendons, cette année, continuer à la
lumière de cette étude qui a été faite par cette
firme dont j'ai parlé tantôt.
M. GERIN-LAJOIE: Je remercie le ministre des explications qu'il
nous donne. Je dois dire que, personnellement, je manifeste beaucoup
d'inquiétude et de déception à constater qu'on
n'arrive pas plus rapidement à des formules qui nous permettent de
déterminer de façon plus automatique et un peu plus satisfaisante
pour le public extérieur les subventions du gouvernement aux
universités.
C'est une question qui est à l'étude depuis très
longtemps. Le ministre a eu l'occasion de faire allusion aux nombreux rapports
que le gouvernement a reçus sur un grand nombre de questions. Il
référait hier à la question de la taxe scolaire puis du
financement des commissions scolaires.
Sur la question du financement des universités, nous avons
également au Canada, en Amérique du Nord, dans les pays
occidentaux, un grand nombre de rapports. Il y a eu la fameuse commission
Roblin en Angleterre, il y a eu dans la province de Québec la commission
Parent; en Ontario, il y a eu diverses enquêtes aussi; à travers
le Canada, la commission Bladen.
Depuis ce temps-là nos voisins de l'Ontario, par exemple, ont
fait des études très précises qui leur ont même
permis pour l'année en cours, c'est-à-dire l'année
1967-1968, d'établir des subventions aux universités en partant
d'une méthode établie ou une méthode qui suppose une
formule de subventions aux universités, un régime de formules qui
permet au gouvernement d'attribuer aux universités un montant fixe par
étudiant suivant les facultés ou les secteurs dans lesquels ils
travaillent.
Je pense, qu'une méthode comme celle-là est beaucoup plus
satisfaisante parce que, justement, elle permet d'attribuer aux
universités des montants fixes qui tiennent compte de l'ordre de
grandeur des dépenses qui varient suivant les facultés et suivant
les services universitaires. Il reste, bien sûr, une fois les subventions
déterminées sur une base méthodique, systématique
comme celle-là, la nécessité de tenir compte de certains
programmes, en particulier de développement, surtout en ce qui concerne
les universités plus jeunes ou les universités qui ont des
problèmes financiers d'ordre particulier. Mais au moins, à ce
moment-là, on a circonscrit le problème de façon
très considérable et je pense que cela a l'avantage d'encourager
les universités à administrer à l'intérieur d'un
budget déterminé de façon uniforme pour les
universités.
M. BERTRAND: Le député de Vaudreuil-Soulanges me
permet, quand il parle de méthodes plus automatiques, plus
méthodiques, est-ce qu'il veut dire par exemple une subvention per
capita par élève?
M. GERIN-LAJOIE: Bien, ce que je viens de mentionner c'est une
subvention par élève dont le montant varie suivant les
facultés ou les secteurs d'enseignement de l'université. Et cette
subvention, ce montant par élève variant, suivant les
facultés et suivant les secteurs d'enseignement même à
l'intérieur des facultés est déterminé,
après une analyse, évidemment, des coûts des divers
enseignements, à travers les universités d'une province, d'un
pays ou d'un territoire donné.
M. BERTRAND: Est-ce que ça ne pourrait pas je pose
une hypothèse amener une réduction relative des
subventions budgétaires?
M. GERIN-LAJOIE: Je ne sais pas.
M. BERTRAND: En certains cas. C'est une question...
M. GERIN-LAJOIE : Je ne suis évidemment pas critique. Elle
est purement hypothétique. Elle pourrait amener des réductions,
elle pourrait amener des augmentations. Je ne sais pas ce que la formule
donnerait, sauf que, premièrement, nous saurions quand je dis
nous, je pense au public en général que les députés
en Chambre représentent en face de l'administration, qui est
composée évidemment des gens qui ont la responsabilité
technique de la marche de l'Etat, alors, premièrement, ce serait plus
satisfaisant et, deuxièmement, je pense que ça faciliterait entre
les universités une certaine émulation sur le plan de
l'administration. Je fais abstraction, pour le moment, de l'aspect
pédagogique ou académique.
M. BERTRAND: Le député de Vaudreuil-Soulanges est
à même de prendre connaissance des rapports dont j'ai parlé
tantôt. Il a sans doute trouvé une foule de renseignements,
d'abord sur les recommandations qui ont été faites, l'examen des
budgets dans chacune des universités. Certains tableaux donnent le
coût par étudiant. Il est également question des
déficits, des normes utilisées dans l'analyse des
dépenses. Alors, il conviendra avec moi qu'il y a là, du moins,
des renseignements qui ont permis au comité ad hoc d'adopter une
politique qui a, bien entendu, répondu aux demandes des
universités dans la mesure des disponibilités financières
de l'Etat, suivant une méthode j'en conviens qui n'est pas
complètement rodée. Aussi, de là est venue l'idée
de ce système d'étude budgétaire, de cette étude
que nous avons fait faire par la firme que j'ai nommée tantôt.
Cela, c'est pour le moment. Quant à l'avenir, nous avons
annoncé, comme je l'avais dis, la création de cet organisme qui
pourra d'abord amener la création de l'université du
Québec et d'un conseil des universités du Québec. La
période où nous sommes rendus et les nombreux problèmes
auxquels nous avons eu à faire face nous ont empêché, pour
le moment, d'élaborer d'avantage ce projet de loi et nous sommes en
train de l'examiner.
M. GERIN-LAJOIE: Evidemment, le projet de loi c'est une chose, il
s'agit d'un nouvel organisme que le ministre envisage. Seulement, pour
l'instant, le ministère possède un service, une direction
générale de l'enseignement supérieur avec du personnel,
avec un comité ad hoc concernant les subventions et le fonctionnement,
un autre concernant les subventions d'investissement. Alors, le
ministère est équipé en personnel et en organismes pour
faire le travail, et c'est comme ça d'ailleurs qu'on arrive à
proposer une répartition de l'aide de l'Etat.
Seulement, ce que je propose au ministre, c'est qu'on
accélère le travail pour en arriver à des formules plus
précises et en tenant compte surtout de ce qui se fait ailleurs. Quand
je constate que, dans la province de l'Ontario, une province voisine
c'est à côté de chez nous, on devrait savoir très
facilement ce qui s'y fait on arrive à des formules nouvelles de
détermination de l'aide de l'Etat, je m'étonne que chez nous,
encore pour l'an prochain, on envisage la même méthode que cette
année avec un guide budgétaire. Evidemment, il sera plus
détaillé, le ministre vient d'y faire allusion, mais il ne s'agit
pas, en autant que j'aie compris ce que le ministre nous a expliqué,
d'une méthode de détermination automatique des subventions de
base aux universités.
Alors, je pense qu'à la lumière de ce qui se fait
ailleurs, des divers rapports qui ont été préparés
et soumis à divers gouvernements, le ministère de l'Education
devrait être en mesure de procéder plus rapidement à
l'établissement d'une méthode nouvelle et plus automatique de
détermination des subventions aux universités.
Encore une fois, dans deux buts: que le public sache davantage sur
quelle base l'aide de l'Etat est déterminée, en fonction de quels
besoins, et deuxièmement que cela crée une émulation au
point de vue de la bonne administration entre les universités.
M. BERTRAND: Il est toujours difficile d'établir des
comparaisons. J'arrive de la con- férence interprovinciale à
Toronto. J'ai eu l'occasion de rencontrer certaines personnes qui s'occupent
des affaires universitaires là-bas, et elles ont des problèmes
également. Il ne faut pas s'imaginer qu'en Ontario on a justement un
organisme qui s'appelle celui des affaires universitaires, parce que le
ministère de l'Education là-bas porte les deux noms;
ministère de l'Education et des affaires universitaires.
M. GERIN-LAJOIE: Si le ministre me permet de corriger. Ce sont
deux ministères entièrement autonomes et qui ont le même
titulaire comme chez nous le ministère de la Justice et le
ministère de l'Education ont le même titulaire. Il y a deux
sous-ministres avec deux structures administratives.
M. BERTRAND: Disons que c'est plus intimement relié que ne
peuvent l'être et le ministère de la Justice et le
ministère de l'Education. A tout événement, le
sous-comité aprépa-ré les règles, et doit les
compléter, selon lesquelles cette année seront analysés
les budgets des universités pour l'année 68/69, suivant justement
l'étude qui a été faite par la firme que j'ai
nommée.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le comité sera composé
de la même façon pour l'an prochain?
M. BERTRAND: A peu près. M. Fabre a été
remplacé par M. Jean-Paul Cardinal, le doyen de la faculté de
droit de l'université de Montréal et M. Bachand, qui
représentait l'industrie, vient de donner sa démission et n'a pas
encore été remplacé. Mais il doit l'être sous
peu.
M. GERIN-LAJOIE: Ici encore, je veux exprimer une crainte fort
sérieuse sur la façon dont on procède. Lorsqu'un
comité d'étude des demandes de subventions par les
universités a été créé pour la
première fois, il y a une couple d'années, nous avions cru
très nécessaire d'avoir des personnes à ce comité
qui viennent d'en dehors des universités pour une part. Il y avait au
moins deux ou trois personnes qui venaient d'en dehors des universités
à ce moment-là, je me souviens des noms, au moins M. Bachand et
M. André Gagnon, qui est devenu depuis président de la Commission
des écoles catholiques de Montréal. Et je me demande s'il n'y en
avait pas aussi un troisième. Or, cette année, il ne restait plus
que M. Bachand comme personne non universitaire, c'est-à-dire qui ne
soit pas de l'administration ou de
l'enseignement dans les universités.
Je pense qu'il est très important dans les études comme
celles-ci que le public soit représenté, que le public
consommateur des universités et que le public qui peut avoir un
intérêt bien particulier, différent de celui des
universités, soit représenté de sorte que le
ministère de l'Education et le ministère des Finances aient
vraiment une opinion, aient vraiment des recommandations qui leur viennent de
personnes qui ont des expériences variées particulièrement
dans le domaine de l'administration.
Dans la province voisine, l'Ontario, on a pris bien soin d'avoir un
comité auquel ne soient pas représentées toutes les
universités, et un comité qui comprenne des représentants
du monde des affaires. La situation est la même en Angleterre.
Le nombre des universités, en Angleterre ou en Ontario, est plus
considérable qu'au Québec et on a peut-être pu plus
facilement arriver à un comité sur lequel toutes les
universités n'aient pas un représentant. Mais je pense que c'est
une situation idéale.
Je crains fort que le comité tel que constitué à
l'heure actuelle puisse devenir trop facilement un milieu où les
institutions se partagent entre elles et suivant je ne veux pas employer
d'expressions qui soient interprétées de façon
péjoratives mais suivant un certain marchandage entre les
institutions. Alors je pense que s'il y avait des représentants du monde
des affaires qu'on arriverait à une opinion qui serait en soit plus de
nature à donner confiance au public
M. BERTRAND: Je l'ai déclaré tantôt, cela a
été d'ailleurs la méthode, au temps de mon
prédécesseur, un sous-comité. Nous y avons ajouté
le comité ad hoc sous la présidence du ministre de l'Education et
du ministre des Finances qui, eux, je le pense, on le comprendra,
représentent le public.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais le ministre aime nous dire tous les
jours qu'il est obligé de compter sur ses fonctionnaires et...
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: ... je l'ai toujours approuvé
là-dessus. Il est évident que le ministre ne peut pas se mettre
à analyser les demandes des universités chiffre par chiffre.
M. BERTRAND: Le ministre peut dire, sans entrer dans les
détails, que, lorsque le rapport du sous-comité des budgets lui a
été présenté, il a eu à prendre des
décisions. Et, de concert avec son collègue le ministre des
Finances, 11 a pris sa décision.
Il y avait certaines universités qui à un moment
donné, malgré le rapport du sous-comité des budgets,
étaient arrivées au dernier instant avec une demande
additionnelle assez considérable. Or le ministre de l'Education et le
ministre des Finances ont agi comme cour d'Appel et ont rendu jugement sur
cette demande qui avait été formulée en dernière
heure. Alors, à ce moment-là, je crois avoir pris mes
responsabilités en collaboration avec mon collègue le ministre
des Finances.
A tout événement, c'est sûr que cette organisation
que nous avons à l'heure actuelle est de nature transitoire. Il faudra y
donner un caractère de permanence, et c'est sans aucun doute par la
création de l'organisme qui a été annoncé dans le
discours du Trône que nous y trouverons les éléments de
solution.
Dans ce comité ad hoc, comme je l'ai dit tantôt, il y a les
deux ministres et les recteurs. Et dans le sous-comité des budgets
d'opération, comme sous-comité des budgets d'investissements, les
fonctionnaires sont là avec les représentants des
universités de même qu'un représentant de l'industrie.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, pour expliciter ma pensée et
donner des chiffres, je dirai que, pour l'étude des budgets des
universités pour l'année qui s'en vient, ça c'est avant
que tout autre organisme soit constitué, tel que mentionné par le
ministre. Je crois que les personnes désignées par les
universités au sein du corps universitaire, administratif ou
académique ne doivent pas être en majorité sur l'organisme
consultatif du ministre, c'est-à-dire le sous-comité en question.
Dans d'autres juridictions, j'ai mentionné qu'on procédait de
cette façon, en Ontario, par exemple. J'ai la liste de la composition du
Comity on University Affairs, tel qu'il existait du moins il y a deux mois, et
je constate qu'il y a trois représentants du monde des affaires sur un
comité de sept alors qu'en plus de ce monde des affaires il y a un
ancien premier ministre, M. Frost, il y a un président à plein
temps et il y a deux personnes qui viennent du corps universitaire et qui ont
été choisies par le ministère lui-même, par le
ministre des affaires universitaires.
Alors, je pense, M. le Président, que, pour l'an prochain, la
première année, le ministre tiendrait plus et mieux compte de
l'intérêt public s'il constituait un comité ou un
sous-comité, puisque c'est comme ça qu'on l'appelle,
constitué d'un plus grand nombre de personnes venant hors des
universités qu'il ne l'a fait cette année.
M. BERTRAND: Je prends note des remarques du député
de Vaudreuil-Soulanges et je crois lui avoir apporté la réponse
tantôt en disant qu'au moins il y a un représentant de l'industrie
qui doit être remplacé puisqu'il a donné sa
démission.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre nous annonce qu'il va être
remplacé, parce qu'il ne doit pas nécessairement.
M. BERTRAND: Entre nous, il y a des fonctionnaires...
M. GERIN-LAJOIE: L'an dernier, par exemple, il y avait un M.
Gagnon qui était là, il a démissionné et il n'a pas
été remplacé.
M. BERTRAND: Nous allons remplacer M. Bachand.
M. GERIN-LAJOIE: Mais le ministre n'est pas en mesure de donner
au comité l'assurance qu'il va y avoir plus qu'une personne venant du
monde des affaires.
M. BERTRAND: Pour cette année, non.
M. GERIN-LAJOIE : M. le Président, je pense que
l'intérêt public sera moins bien sauvegardé.
M. BERTRAND: L'intérêt public le sera sous
l'égide des deux ministres qui sont responsables devant le
parlement.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense que les ministres ne seront pas
équipés pour être aussi bien conseillés qu'ils
pourraient l'être par un comité constitué en tenant compte
des observations ou suggestions que j'ai faites à la lumière de
l'expérience du Québec et de l'expérience d'autres
juridictions. Et je me permets d'attirer l'attention du ministre en particulier
sur le rapport qui a été fait au ministre des Affaires
universitaires, en Ontario, l'automne dernier, document dans lequel on propose
justement une formule pour la détermination des subventions aux
universités. Il s'agit d'un rapport fait au ministre des Affaires
universitaires de l'Ontario, en date du 15 novembre 1966. Je pense que des
documents comme ceux-là, qui sont, sans aucun doute, en possession des
fonctionnaires du ministre de l'Education, sont de na- ture à fournir
des suggestions fort utiles et des conseils tenant compte de
l'expérience acquise en d'autres juridictions. Je pense que c'est
justement un exemple de la façon dont le Québec peut tirer un
grand profit de ces contacts avec le monde extérieur. Je sais que le
ministre est très bien convaincu de l'importance de ces contacts avec le
monde extérieur, mais je pense qu'il faut le rappeler. Ici, on a
justement un exemple très frappant que nos contacts, non seulement avec
des provinces voisines, mais avec d'autres pays, peuvent nous être
très utiles dans la détermination de nos politiques.
M. BERTRAND: Je ne reviendrai pas sur la déclaration que
j'ai faite hier en Chambre sur l'acceptation du principe, par tous les
ministres de l'Education des provinces, de la création d'un conseil
interprovincial ou national des ministres de l'Education, et sur cette
coopération qui s'Impose à l'intérieur du pays, comme elle
s'impose à l'extérieur du pays, sous le vocable que l'on appelle
la vocation internationale du Québec, dans la limite de sa juridiction
et en particulier dans celle de la culture et de l'éducation.
M. LE PRESIDENT: Article 16, adopté?
M. GERIN-LAJOIE: Au sujet de l'article 16 j'ai une autre question
d'ordre aussi général, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Allez, allez.
M. GERIN-LAJOIE: Elle me parait importante. C'est celle de la
planification du développement de l'enseignement universitaire à
travers le Québec. Il est question, dans les articles du budget qui vont
suivre, des universités existantes et de la participation de l'Etat
à leur financement. Le ministre nous a parlé l'autre jour,
à l'occasion de la discussion du projet de loi sur les investissements
universitaires pour la prochaine année, des programmes de
développement des universités actuellement existantes. Il a fait
allusion à ce moment-là, comme il l'a mentionné
aujourd'hui, que le gouvernement se propose de créer un organisme ou de
proposer à la législature de créer un organisme pour
s'occuper de toute la planification de l'enseignement universitaire.
Avant la création de cet organisme, puisque cela prendra une
autre année à ce que le ministre vient de nous annoncer, je me
demande si on prend des moyens pour planifier le développement de
l'enseignement universitaire en tenant compte de l'augmentation
du nombre d'élèves et en tenant compte des disciplines
nouvelles qu'imposent le développement de la technologie industrielle en
particulier.
M. BERTRAND: J'ai reçu il y a quelques jours un rapport
préliminaire de M. Jean-Claude Lahaye qui a été
chargé justement d'étudier la possibilité de
l'établissement d'une autre université à Montréal.
C'est une étude très poussée qui doit être
complétée à ce qu'il m'a dit d'ici quelques semaines.
Cela, c'est pour Montréal au point de vue de la planification.
Quant au développement des centres universitaires, nous en avons
deux, à l'heure actuelle, à l'état embryonnaire, l'un
à Chicoutimi et l'autre à Trois-Rivières. Il est possible,
suivant les renseignements que nous avons, que plus tard il y en ait un
également à Rimouski. Mais, pour cette planification, le
problème qui semble du moins le plus pressant est celui de
Montréal. C'est pourquoi l'étude du rapport final qui doit
m'être présenté très bientôt nous permettra de
poser les jalons définitifs en vue de la création d'une nouvelle
université à Montréal pour répondre aux
exigences.
M. GERIN-LAJOIE: Mais le rapport du bureau de M. Jean-Claude
Lahaye porte, j'imagine, sur les questions d'implantation et direction
matérielle.
M. BERTRAND: Implantation, étude démographique,
etc.
M. GERIN-LAJOIE: Mais est-ce que ce rapport vise la question du
nombre d'élèves, des disciplines enseignées et de
l'organisation interne de l'institution?
M. BERTRAND: Il couvre pas mal l'ensemble des problèmes
mais surtout l'aspect démographique et pédagogique. C'est surtout
une étude pour l'implantation d'une nouvelle université, mais on
sait le nombre d'élèves que les universités seront
appelées à accueillir. Au ministère, nous avons tous ces
renseignements-là au sujet du nombre d'élèves
appelés, dans les années à venir, à
fréquenter ou à se destiner à l'université. Alors,
l'étude de M. Lahaye porte à l'heure actuelle sur l'implantation,
sur le site de l'université, etc.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre a une idée de
l'époque à laquelle la nou- velle université à
Montréal devrait être établie?
M. BERTRAND: Il n'y a aucun doute que cela peut prendre une
couple d'années.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il y a des dispositions prises
à l'heure actuelle pour la constitution de l'organisme
nécessaire?
M. BERTRAND: Il faudra savoir premièrement où
ça va être situé et, deuxièmement, à la
lumière de tous les renseignements que le ministère
possède à l'heure actuelle, il appartiendra au ministre de
l'Education de faire les recommandations qui s'imposent au conseil des
ministres en vue de hâter la décision pour être en
état de répondre aux besoins et aux exigences des
étudiants, qui en plus grand nombre seront appelés à
fréquenter les universités.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre est en mesure de nous
dire quel bond dans le nombre d'étudiants universitaires il envisage
pour septembre 1969?
M. GAUTHIER: M. Gauthier me dit qu'il n'a pas ici les chiffres.
Je pourrai fournir ces renseignements-là au député de
Vaudreuil qui pourra les transmettre à ses collègues.
M. GERIN-LAJOIE: Le problème que j'ai en vue, c'est le
suivant. C'est que dans plusieurs milieux où on est mêlé
à l'enseignement collégial, à l'enseignement universitaire
et dans des milieux où on s'intéresse au développement du
Québec en général, on s'inquiète fort de ce qui
arrivera en septembre 1969.
On sait déjà qu'en septembre 1967, les premiers CEGEP
ouvriront, par conséquent que des institutions, prendront des
étudiants qui auront fini leur versification, leur belles-lettres, leur
11e ou leur 12e années, de quelque type d'enseignement que ce soit
évidemment elles ne recevront pas n'importe quel
élève, mais elles puiseront dans différents types
d'enseignement de niveau secondaire et après deux ans, ces
étudiants seront prêts à entrer à
l'université.
Or ce groupe considérable d'étudiants, première
promotion de CEGEP, arriveront aux portes de l'université en même
temps que les étudiants qui finiront cette année-là leur
philosophie et qui viennent de finir cette année leur rhétorique.
Un troisième groupe d'élèves qui vient de finir cette
année sa belles-lettres, pourra aussi finir son enseignement
collégial en
juin 1969. De sorte qu'à Pouverture de l'année
académique 1969-70, on aura une poussée soudaine, en une seule
année académique, d'un nombre très considérable
d'étudiants, peut-être plusieurs dizaines de milliers.
Je pense que c'est là un problème d'une extrême
gravité, parce que, non seulement le nombre d'étudiants, qui
accèdent à l'université, augmente selon un rythme sans
cesse croissant, mais on aura cette année-là, en septembre 69,
une poussée absolument soudaine. Et Je me demande premièrement si
on a des chiffres qui tiennent compte de ce phénomène, et
deuxièmement quelles dispositions on prend pour répondre au
besoin qui se posera à ce moment-là.
M. BERTRAND: Nous donnerons comme je l'ai dit tantôt
des chiffres précis au député de
Vaudreuil-Soulanges qui pourra les transmettre à ses collègues,
sur cet aspect du problème. J'abonde dans le même sens, qu'il faut
ne pas tarder à prendre une décision parce que la poussée
du monde étudiant, et son accès accru de plus en plus vers
l'université, impose à l'Etat le devoir de prévoir, non
seulement de prévoir mais d'être prêt à accueillir
ces étudiants.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous dire quelles
dispositions précises sont prises ou envisagées pour
répondre aux besoins de septembre 1969?
M. BERTRAND: Pour répondre à cette question plus
précise pour l'année 69, à l'heure actuelle, les
investissements universitaires actuels en tiennent compte, et le comité
qui étudie les demandes des universités pour fins
d'investissements universitaires tient compte de ce fait en attendant, bien
entendu, la création d'une autre université à
Montréal.
M. GERIN-LAJOIE: Mais évidemment là, le ministre
ajoute une précision qui est importante. Quand le ministre nous dit que
les investissements prévus tiennent compte du besoin pour septembre 69,
je prends pour acquis que c'est la loi des subventions pour fins
d'investissements universitaires que nous avons adoptée la semaine
dernière, mais dans cette loi, justement, il n'est question que des
institutions actuellement existantes, il n'est pas question d'institutions
nouvelles, et je me demande si...
M. BERTRAND: J'ai établi la nuance.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, le ministre n'est pas en mesure de nous
dire combien d'élèves on se propose de recevoir dans les
universités existantes et combien devraient être reçus dans
les nouvelles institutions en septembre 1969.
M. BERTRAND: Je lui ai dit que les chiffres lui seraient fournis.
Nous ne les avons pas malheureusement ce matin avec nous, et nous les lui
fournirons.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre se rend compte que cela nous place
dans une situation où nous ne pouvons pas beaucoup discuter à
fond du problème si nous n'avons pas les chiffres.
M. BERTRAND: Toutefois, on peut discuter comme on l'a fait
tantôt du principe de la nécessité, de l'urgence; et,
à la lumière des chiffres, on verra si les universités
existantes sont en état de répondre aux besoins de 1969. Quant
à la création d'une nouvelle université, je l'ai dit
tantôt, dès que j'aurai obtenu le rapport définitif de M.
Lahaye, et à la lumière des renseignements que nous
possédons déjà sur le nombre d'élèves que
nous devons accommoder, je porterai à la connaissance de mes
collègues du conseil des ministres tous ces faits de manière
qu'une décision soit prise le plus rapidement possible.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, j'aimerais faire les observations
suivantes à la suite des explications malheureusement bien
fragmentaires, le ministre l'avoue lui-même en ce qui concerne les
chiffres qu'il nous fournit.
Premièrement, je dois exprimer ma crainte, très
sérieuse, basée sur certaines études faites par diverses
personnes, et en particulier sur des chiffres que j'ai eu l'occasion de voir
mais j'aimerais que les chiffres du ministre viennent confirmer la chose
ma crainte très sérieuse, qu'en septembre 1969, le
système d'enseignement universitaire du Québec soit incapable de
recevoir, et d'absorber physiquement le nombre d'étudiants qui s'y
présenteront avec la préparation appropriée pour recevoir
une formation universitaire. C'est ma première crainte.
Deuxièmement, je veux préciser que je m'étonne de
constater que le ministre attende un rapport de la firme de M. Jean-Claude
Lahaye pour procéder et jeter les bases de l'établissement d'une
nouvelle institution d'enseignement supérieur à Montréal.
L'étude du groupe de M. Jean-Claude Lahaye est une étude qui
concerne principalement l'implantation de la nouvelle université
à Montréal. Or, rien n'empêcherait, qu'on procède de
façon absolument parallèle et
simultanée à l'établissement d'un comité
d'organisation, un comité administratif quelconque, afin de commencer
à établir cette nouvelle université qui aura besoin de
règlements, d'un corps administratif, d'un corps académique et de
déterminer la façon dont l'enseignement y sera
organisé.
Au mois de décembre 1965, si ma mémoire est fidèle,
le ministre de l'Education à l'époque avait reçu d'un
comité d'études présidé par M. Guy Rocher, et
composé d'un certain nombre de personnes du monde universitaire en
particulier, universitaire au sens très large comprenant, par exemple,
le directeur de l'école de Laennec, notre école de formation des
professeurs de l'enseignement spécialisé, comprenant le
père Gérard Plante qui se trouve dans l'enseignement
collégial, comprenant aussi le président de la Commission de la
fonction publique, comprenant quelqu'un qui est dans la formation des
maîtres comme M. Bernard Jasmin, et d'autres personnes également.
Ce rapport concluait à certaines recommandations quant à la
façon de procéder pour mettre en application les recommandations
de la commission Parent sur l'établissement d'une nouvelle
université de langue française à Montréal.
Lorsque le ministre de l'Education du temps a reçu ce rapport, il
en était venu à la conclusion, avec ses conseillers, ses
fonctionnaires, qu'il fallait situer ce problème dans la planification
d'ensemble des nouveaux centres universitaires à Montréal. Et,
nous envisagions, sans qu'aucune décision n'ait été prise
alors, qu'un comité de mise en marche de la nouvelle université
soit mis sur pied à l'automne 1966.
Alors, voilà pour le passé, mais il reste qu'aujourd'hui,
à la fin de juin 1967, nous nous trouvons devant une grande urgence de
procéder non seulement à des études sur l'implantation de
nouvelles universités, mais devant l'urgence de procéder à
la constitution d'un comité qui aurait comme responsabilité de
mettre sur pied cette nouvelle université. La question des locaux est
vraiment secondaire, par rapport à...
M. BERTRAND: Est-ce que ce rapport a été rendu
public?
M. GERIN-LAJO1E: Ce rapport n'a pas été rendu
public. Je ne sais pas si je peux profiter de l'occasion de la question que me
pose le ministre, pour lui demander s'il ne jugerait pas à propos de
rendre ce document public, à ce moment-ci.
M. BERTRAND: Nous Pavons au ministère et nous jugerons
s'il y a lieu de le rendre public Le ministre, à l'époque, ne l'a
pas rendu public.
M. GERIN-LAJOIE: Oui. J'ai expliqué tout à l'heure
ce qui en était et je pense l'avoir dit assez clairement. Evidemment, je
comprends que le ministre est dans l'obligation de porter son attention
à diverses choses à la fois...
M. BERTRAND: C'est parce que je voulais demander justement s'il
avait été rendu public. On m'a informé que non.
M. GERIN-LAJOIE: Je profite de l'occasion pour inviter le
ministre à rendre ce document public. Je pense qu'il est de nature
à informer tous ceux qui s'intéressent au développement
universitaire en général dans la province et en particulier
à l'établissement d'une nouvelle université à
Montréal. Il s'agit d'un document de travail qui, en somme, fait un pas
dans la direction de la création d'une nouvelle université en
partant du rapport Parent. Alors, un élément de la crainte que
j'exprimais tout à l'heure, c'est qu'on n'ait constitué aucun
comité pour présider à la mise en oeuvre de ce projet de
l'établissement d'une nouvelle université à
Montréal.
Troisièmement, en ce qui concerne les locaux. Il est bien
sûr que si l'on vise à ce que la nouvelle université de
langue française à Montréal puisse fonctionner à
partir de septembre 1969, ce qui me paraît, pour moi, essentiel pour
répondre au besoin de places étudiantes à ce
moment-là. Je pense qu'on devrait prendre des dispositions
précises et très prochaines pour trouver des locaux au moins
temporaires. Il est évident qu'on n'aura pas le temps d'ériger
des nouveaux bâtiments universitaires pour septembre 1969. Je sais qu'il
a été question, parmi un certain grand public, de Putilisation de
certains bâtiments de l'Exposition universelle à des fins
universitaires. Je sais, bien sûr, que tous les bâtiments ne sont
pas utilisables à de telles fins, même, dans l'ensemble, la
très grande majorité des pavillons nationaux en particulier, ne
se prêtent pas à une utilisation pour des fins d'enseignement. Je
crois qu'un certain nombre de bâtiments, en particulier les
bâtiments administratifs, se prêtent dans une large mesure,
moyennant des transformations mineures, à une utilisation pour des fins
d'enseignement.
Je pense qu'en plus de constituer un comité pour mettre en
marche, sur le plan administratif et académique, de nouvelles
universités, le gouvernement, le ministère de l'Education devrait
faire les démarches qui s'imposent. Je
sais que cela est d'une urgence très considérable
étant donné les événements, pour obtenir certains
bâtiments de l'Expo, de sorte qu'ils puissent être utilisés
à des fins universitaires en septembre 1969, à moins que le
ministre soit en mesure de nous dire qu'il a d'autres bâtiments à
l'esprit pour ce moment-là.
M. BERTRAND: Pour répondre d'abord à la
première question, j'ai dit que nous fournirions des renseignements
quant au nombre d'élèves. Les renseignements que nous avons
à l'heure actuelle sont que les constructions en cours dans les
universités, en particulier à Montréal pour 1969, seront
capables d'accommoder les étudiants, premièrement.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que je peux poser une question
là-dessus?
M. BERTRAND: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que, en même temps que les chiffres
que le ministre nous donnera sur le nombre d'inscriptions qu'on prévoit
dans les universités, il pourra nous donner des chiffres sur le nombre
de places-élèves ou places-étudiants existant actuellement
dans les universités du Québec et, deuxièmement, sur les
places-étudiants qui seront établies en vertu de la loi du
financement des investissements universitaires déjà
adoptée à la présente session?
M. BERTRAND: J'aurai, au cours du mois d'août probablement,
un rapport sur l'inventaire, justement, de l'équipement universitaire
qui est préparé par la firme Taylor, je crois en avoir
parlé en Chambre dernièrement, lors de l'étude du bill 43,
ou au comité parlementaire, ici. Alors, j'ai répondu à la
première question. Nous avons noté les demandes que formule le
député de Vaudreuil-Soulanges et nous lui fournirons ces
renseignements. Il y a eu, je le répète, l'étude Lahaye.
J'admets que c'est surtout au point de vue de l'emplacement de
l'université. Ce rapport doit m'être remis très
prochainement, un rapport définitif. Quant au comité
d'organisation lui-même, la création de l'organisme et en
particulier de l'université du Québec, dès le début
de l'année 1968, nous permettra d'agir dans ce domaine. Alors,
voilà les quelques réponses que j'avais à apporter au
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. GERIN-LAJOIE: Au sujet des bâtiments temporaires
à utiliser.
M. BERTRAND: Pour les bâtiments temporaires, j'ai
demandé personnellement à M. Robert Letendre, qui est le
délégué auprès de la Commission de l'Expo, de faire
un inventaire des bâtiments qui pourraient être utilisés par
le gouvernement, surtout par le ministère de l'Education. Je n'ai pas
encore reçu de rapport à ce sujet-là. On sait combien le
maire Jean Drapeau est intéressé également, au nom de la
ville de Montréal, à se porter acquéreur de certains
bâtiments. Dans ce domaine, M. Letendre m'a dit qu'il pourra me faire
rapport d'ici quelque temps. Il y a des bâtiments qui, à l'heure
actuelle, sont offerts par certains pays. Il y en a sûrement qui
pourraient être utilisés par nous. Mais, pour cela, il faut
d'abord que le délégué du Québec examine la
situation et me fasse rapport. Je l'ai prié, dès le début
de l'Expo, au moment où on a parlé de l'achat par la ville de
Montréal de certains bâtiments, je lui ai demandé d'y
porter une attention toute spéciale. Alors, M. Letendre me fera rapport
d'ici quelque temps.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je me dois, je pense,
dans l'exercice de mes fonctions à ce comité, d'exprimer ici
aussi des craintes très sérieuses. J'ai eu des conversations
privées avec des représentants de certains pavillons nationaux.
J'ai eu des conversations privées aussi avec des personnes
mêlées à l'administration au sein de la compagnie de
l'Exposition universelle et, de toute part, on m'informe que le gouvernement du
Québec ne manifeste, de façon positive, aucun
intérêt, ou manifeste très peu d'intérêt, dans
l'acquisition de quelque bâtiment que ce soit à l'Expo. D'autre
part on sait, le ministre vient d'y faire allusion, le maire de Montréal
manifeste un très grand intérêt et plusieurs chefs d'Etat,
à l'heure actuelle, ont offert des pavillons au maire Drapeau. Je sais,
d'autre part, et en deuxième lieu, que certaines autorités sont
en train de préparer des appels d'offres pour procéder à
la démolition de leur bâtiment, à la fin de l'Expo. Et je
sais, en troisième lieu, que des décisions seront prises
très prochainement, quant à la disposition, soit par appel
d'offres, soit par ventes de gré à gré de certains
bâtiments de la compagnie de l'exposition universelle.
Je pense que si le gouvernement du Québec n'agit pas avec une
très grande célérité, et je précise pour
sortir d'une généralité, ne procède pas au cours
des prochains jours ou tout au plus au cours des prochaines semaines, d'ici
trois ou quatre semaines, il sera tout simplement trop tard pour avoir des
bâtiments, surtout que
les bâtiments qui conviendraient à des fins d'enseignement
seront sûrement très limités. Ce n'est pas n'importe quel
pavillon, n'importe quel bâtiment administratif ou autre qui puisse
servir à de telles fins. Et je m'étonne, au surplus, que le
ministre ait confié uniquement à M. Robert Letendre lequel
remplit des fonctions pour le conseil exécutif à l'Expo, le soin
de faire l'étude dont 11 nous a parlé. Je pense que cette
étude, cette analyse préliminaire surtout, étant
donné l'urgence dans laquelle nous nous trouvons devrait être
faite conjointement avec des représentants du ministère de
l'Education qui sont eux, évidemment, les personnes vraiment
compétentes pour déterminer de quelle façon des
bâtiments peuvent correspondre aux besoins d'une maison d'enseignement.
Encore une fois, l'urgence me parait très aigüe et c'est, sinon une
question de jours, sûrement une question de quelques semaines seulement,
autrement, le ministère de l'Education se trouvera tout simplement dans
l'impossibilité d'acquérir des bâtiments qui pourraient
servir à ces fins.
M. BERTRAND: M. Michel Bélanger, sous-ministre au
ministère de l'Industrie et du Commerce est aujourd'hui même
à Montréal pour ce problème. Et il est au fait que le
ministère de l'Education s'intéresse à certains projets
d'acquisition, et non seulement M. Robert Letendre s'en est occupé mais,
étant donné l'urgence, M. Michel Bélanger, je le
répète, est à Montréal aujourd'hui pour cette fin.
Non seulement à l'aide des renseignements qu'a pu lui fournir M.
Letendre mais à l'aide d'un dossier qui a été
préparé au ministère de l'Education par M. Gilles
Bergeron, sous-ministre adjoint à l'époque.
M. GERIN-LAJOIE: Je suis heureux de ce que le ministre me
répond et je n'insiste pas davantage sur ce que j'ai dit qui a
été suffisamment clair quant à ce que je pense de la
situation, laquelle me parait vraiment très urgente.
M. BERTRAND: J'ai déclaré tantôt que
j'attendais le rapport définitif de M. Jean-Claude Lahaye.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense que c'est le moment d'insister, c'est
dans le contexte de ce que nous avons dit, sur l'urgence qu'il y a, au
Québec, de procéder au développement de l'enseignement
universitaire au point de vue de l'expansion matérielle des services. Je
pense que nous avons fait de grands efforts au Québec au niveau
élémentaire et surtout secondaire, nous allons faire de grands
efforts au niveau postsecondaire à la suite de l'adoption du Bill 21
mais je pense que sur le plan du développement de l'enseignement
universitaire, nous sommes vraiment en retard quand on constate ce qui se passe
dans la province de l'Ontario. Je pense qu'il y a de quoi nous ouvrir vraiment
les yeux. Depuis moins d'une dizaine d'années, en Ontario, on a
procédé à la création d'au delà d'une
demi-douzaine de nouvelles universités et cela indépendamment des
regroupements qui ont donné lieu à des universités
nouvelles comme par exemple à Windsor ou à Sudbury, où il
ne s'est agi que de regroupement d'institutions existantes.
Indépendamment de cela, on a procédé à la
création d'au moins une demi-douzaine de toutes nouvelles
universités. Ces universités donnent de l'enseignement dans un
grand nombre de disciplines. On peut facilement avoir ces renseignements en
consultant les publications du ministère de l'Education de l'Ontario, et
je pense que sur ce plan-là, nous avons Heu d'avoir des craintes
très sérieuses.
Nous avons au Québec, sous divers gouvernements depuis quelques
années, pris des dispositions pour assurer le mieux possible le
développement des universités existantes, mais quand on pense
à la poussée démographique et quand on pense à la
prolongation des études dans la masse de la population, je pense qu'il
faut prendre des dispositions pour assurer le développement de
l'enseignement universitaire, de façon beaucoup plus rapide que dans le
passé. Le discours du Trône nous avait annoncé, comme le
ministre l'a rappelé tout à l'heure, la création d'un
organisme destiné selon ce que nous dit le ministre
à faire la planification de ce développement universitaire, je me
dois d'exprimer le très vif regret que ce projet de loi n'ait pas pu
être soumis jusqu'à maintenant et ne le sera vraisemblablement pas
avant la session de 1968. Un délai d'un an comme celui-là est un
délai très grave, surtout si l'on tient compte
d'échéances comme celle que j'ai mentionnée tout à
l'heure, en référant, par exemple, à l'année
académique de septembre 1969 à juin 1970.
Alors, je pense que nous devons mettre en lumière les exigences
du développement de la société québécoise,
spécifiquement dans le domaine de l'université, et que nous
devons mentionner au gouvernement, combien nous désirons que le
gouvernement procède bien sur, c'est une formule
générale avec toute la célérité
possible, mais procède avec plus de célérité qu'il
n'en a manifestée jusqu'à maintenant. Et pour être bien
concret, j'ai mentionné que je déplore très
sérieusement le fait que l'organisme de planification que le
ministre
nous a annoncé n'ait pas pu être constitué au cours
de la présente session et au surplus, que dans l'intervalle, le ministre
ne procède pas à la constitution d'un organisme qui n'aurait pas
toute la solennité d'un organisme constitué par une loi, mais qui
au moins pourrait faire ce travail de planification dont nous avons
parlé et qui est de la plus grande importance. Qui est non seulement de
la plus grande importance en ce qui concerne le développement
universitaire à Montréal, mais à travers toute la
province.
Le ministre nous a parlé de centres universitaires embryonnaires
qui existent à Trois-Rivières et à Chicoutimi, mais il ne
nous a donné aucune indication de la façon dont on entend
procéder pour assurer le développement de ces institutions et
leur constitution en centres universitaires, dans le sens le plus complet du
mot, quelles étapes on envisage pour le développement de ces
institutions.
M. le Président, je pense que c'est très désirable
qu'on décide, en principe, de l'établissement de centres
universitaires dans des endroits comme ceux-là, mais je pense que le
développement de l'enseignement universitaire doit se faire suivant un
plan aussi précis que possible. J'ai rappelé tout à
l'heure qu'on Ontario, on avait procédé, depuis une dizaine
d'années, à un développement très rapide de
l'enseignement universitaire par la création de nouvelles institutions
et par des regroupements d'institutions existantes, de façon à
leur donner une plus grande efficacité. En Ontario, on va même
plus loin, puisque le ministre de l'Education annonçait ces tout
derniers jours, au début du mois de juin, la création d'une
commission d'enquête sur l'enseignement supérieur, dont le mandat
est de tracer un plan de développement des universités et
collèges, d'ici à 1980.
Je mentionnais justement, lors de l'étude du bill 43, la question
d'une planification à long terme, c'est-à-dire pour dix ou quinze
années à venir. Eh bien, le rapport Parent a posé des
jalons très importants, il a donné des orientations
générales, il a montré l'urgence du problème en se
basant sur des données démographiques, mais je pense que nous
sommes à un stade où il faut vraiment avoir un
échéancier de réalisation du développement de
l'enseignement universitaire et, sur ce plan, je souhaite que le ministre
procède avec plus de célérité que maintenant et
sans attendre encore un an, pour constituer un organisme quelconque
chargé de ce travail.
M. BERTRAND: Alors, nous allons essayer de réparer les
retards qui ont pu être crées dans le passé. On notera
toutefois que, cette année, nous avons porté de $25 millions
à $35 millions le montant des investissements universitaires. Ils
étaient de $25 millions en 66/67, et en 67/68, ils sont de $35 millions.
Le député de Vaudreuil-Soulanges a tenu de longs propos au sujet
de la situation en Ontario. Il a dit que nous étions peut-être dix
années en retard.
M. GERIN-LAJOIE: Je n'ai pas mentionné ça.
M. BERTRAND: Oui, j'ai compris tantôt dix ans de retard.
Alors, nous allons essayer de rattraper ces retards qui ont existé au
Québec, et nous allons essayer d'accélérer dans ce domaine
en vue de répondre aux demandes et aux exigences du monde
étudiant.
M. BOUSQUET (président du comité des
crédits): Article 16, adopté.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 17 - « enseignement des
beaux-arts. »
M. BERTRAND: Un instant. Est-ce qu'on a des questions à
poser sur cet article?
M. GERIN-LAJOIE: Quels sont les projets du gouvernement au sujet
de la relation entre l'école des beaux-arts et le CGEP d'une part et les
universités d'autre part?
M. BERTRAND: A cette partie ici du budget de l'article 17, nous
retrouvons le détail de ces prévisions budgétaires
à la page 67 « enseignement des beaux-arts, » y
compris subventions.
M. GERIN-LAJOIE: Je demande au ministre...
M. BERTRAND: Un instant. A Québec, ici entre autres, il y
aura construction de l'école des beaux-arts, décision prise
dernièrement en collaboration avec l'Académie de Québec.
Cela c'est pour Québec.
M. GERIN-LAJOIE: Je demande quels sont les projets du
ministère en ce qui concerne la relation entre les Ecoles des Beaux-Arts
et d'une part les CGEP et d'autre part l'université, par exemple
à Québec?
M. BERTRAND: Je viens de parler de la construction de l'Ecole des
Beaux-Arts ici à Québec.
M. GERIN-LAJOIE: Sur le campus de l'Académie de
Québec.
M. BERTRAND: Sur le campus de l'Académie de
Québec.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que cela veut dire que l'enseignement de
l'Ecole des Beaux-Arts de Québec se situera intégralement au
niveau CGEP?
M. BERTRAND: La discussion au sujet des relations des beaux-arts
et de l'université discussion qui date de cinq ans, se continue. Mais
j'ai noté qu'au moins matériellement parlant, à ce
moment-là l'Ecole des Beaux-Arts sera située sur le campus de
l'Académie de Québec. Et nous attendons le rapport de la
commission Rioux dont nous retrouverons le budget à l'article 38. A
Montréal, au niveau collégial, il y aurait discussion entre
l'école des beaux-arts et l'établissement possible d'un CGEP
centre-ville.
M. GERIN-LAJOIE: Y a-t-il des dispositions qui sont prises pour
mettre les locaux plus vastes ou d'autres locaux à la disposition de
l'Ecole des Beaux-Arts à Montréal?
M. BERTRAND: Les locaux actuels à Montréal, nous
permettront d'accommoder les étudiants. A Montréal, pour
l'année 66/67, le nombre d'étudiants était de 540; pour
l'année 67/68 on prévoit 640. A Québec, 292 pour
l'année 66/67 et 325 pour 67/68.
M. GERIN-LAJOIE: A Montréal, l'école utilise les
locaux en dehors du bâtiment principal de la rue Sherbrooke.
M. BERTRAND: Certains cours se donnent à l'Institut de
technologie.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il y a d'autres locaux loués
à part ça?
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: Tout l'enseignement se donne dans le
bâtiment qui appartenait autrefois à la commission scolaire
protestante?
M. BERTRAND: Oui.
M. HOUDE: Sur ce nombre d'élèves des
Beaux-Arts que vous avez mentionné à Québec et
Montréal, quel est le nombre de ceux qui se destinent, à
l'enseignement, qui veulent devenir professeurs dans nos écoles?
M. BERTRAND: A Montréal, environ 50 élèves
et à Québec, 25.
M. HOUDE: De quelle manière se qualifient ces
élèves-là au point de vue enseignement? Est-ce qu'ils
suivent un cours en plus ou si c'est inclus dans leur cours?
M. BERTRAND: Le cours est donné à l'institution
même, en collaboration avec la direction générale de la
formation des maîtres. Adopté?
M. BERTRAND: Alors, adopté.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, nous sommes rendus
à la page 51. Nous avons besoin de vous pour faire l'appel des postes au
budget.
M. LE PRESIDENT: Page 51.
M. GERIN-LAJOIE: Nous sommes rendus à S-6.
M. BERTRAND: S-6, « Subventions aux collèges
classiques ». Nous avons eu l'occasion de discuter de cela lors de
l'étude des projets de loi, le bill 36 et le bill 39, je pense.
UNE VOIX: Aucune question.
M. BERTRAND: Quant aux subventions aux universités, S-18,
on en a parlé tantôt assez longuement. Il y a ensuite sous le
poste budgétaire 18 les postes statutaires, je crois que nous avons fait
un tour d'horizon de cela et le député de Vaudreuil-Soulanges a
tous les documents, le rapport du comité ad hoc. Page 52,
également, pour le poste budgétaire 21 et les postes statutaires,
postes budgétaires 22,23,24 et les postes statutaires que l'on retrouve
sous chacun de ces postes.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président,... M. BERTRAND:
Pardon?
M. GERIN-LAJOIE: C'est au sujet de l'université de
Montréal, je n'aurai pas de longues observations, mais je veux rappeler
ce que je disais à l'occasion du bill 43, je dois déplorer
amèrement qu'il n'y ait pas des sommes plus considérables
prévues à l'université de Mont-
réal, pour sa bibliothèque. On nous a expliqué,
à l'occasion du bill 43, que les sommes étaient réparties
entre le fonds de bibliothèque au chapitre des investissements et ici
aux dépenses...
M. BERTRAND: Dépenses courantes.
M. GERIN-LAJOIE: Aux dépenses courantes. Nous avons
constaté, lors de l'étude du bill 43, que l'on prévoyait
des sommes qui n'avaient rien de particulièrement considérable
pour l'université de Montréal, en relation avec les autres
universités, et ici nous constatons que l'université de
Montréal recevra moins que d'autres universités,
substantiellement moins que d'autres universités, au titre de la
bibliothèque.
Je ne sais pas comment le comité ad hoc a fait son travail, mais
c'est à y perdre le peu de latin qui peut nous rester, à ce
moment-ci, de constater que l'université de Montréal
reçoit si peu de ce qu'il y a de prévu dans l'ensemble des deux
lois pour fins de bibliothèques à l'université de
Montréal, une université où on est unanime à
reconnaître qu'il y a un rattrapage très considérable
à opérer.
M. BERTRAND: Voici au tableau 6-R-A des documents que j'ai remis
au député de Vaudreuil-Soulanges. Il retrouvera le sommaire des
dépenses, à l'article 11: bibliothèques, $1,529,000
à l'université de Montréal; $1,632,000 à
l'université Laval. Au tableau 6-R-A, le rapport du sous-comité
ad hoc.
M. GERIN-LAJOIE: C'est parce qu'il y a plus d'un rapport.Il y a
eu des rapports supplémentaires.
M. BERTRAND: Il y a celui de la revision du 30 janvier 1967.
M. GERIN-LAJOIE: C'est celui-là que j'ai. M. BERTRAND: Le
tableau 6-R-A.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, le ministre veut bien nous dire quel
poste?
M. BERTRAND: Vous trouverez au bas de la page, l'article 11:
bibliothèques. La troisième colonne: l'université de
Montréal.
M. GERIN-LAJOIE: $1,500,000.
M. BERTRAND: $1,529,000.
M. GERIN-LAJOIE: Et pour McGill?
M. BERTRAND: $1,900,000. Vous l'avez également pour
McGill.
M. GERIN-LAJOIE: Alors on constate en effet que
l'université de Montréal reçoit moins qu'une autre
institution qui reçoit un nombre d'élèves comparable.
M. MASSE: Il y a moins d'élèves à
l'université de Montréal qu'à McGill.
M. BERTRAND: Comme je l'ai expliqué, nous avons tenu
compte des recommandations et des demandes formulées par les
différentes universités.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, j'ai très bien compris cela, c'est
pour cela que j'ai déploré que cela donne un tel
résultat!
M. BERTRAND: C'est pourquoi, ce matin, lors de l'étude du
budget des opérations, j'ai invité le député de
Vaudreuil-Soulanges à noter qu'il y a un montant de $1,529,000 à
l'article bibliothèque, pour l'université de Montréal, qui
s'ajoute à ce qu'il y a déjà dans le budget des
investissements universitaires. A l'université de Montréal il y a
7,874 étudiants pour 66/67, à l'université McGill il y en
a 13,484.
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas le même nombre
d'étudiants, mais seulement, il faut tenir compte du fait que ce n'est
pas la même catégorie d'étudiants. A l'université
McGill, entre autres, on a un très grand nombre d'étudiants au
niveau « Art and Sciences », qui sont du niveau collège
classique et, évidemment, si on veut ajouter les montants qui sont
affectés dans les subventions aux collèges classiques pour les
bibliothèques, je pense bien qu'on aura une comparaison qui n'est pas
trop favorable à nos institutions de langue française. Alors,
à tout événement, il faut permettre à toutes nos
institutions de se développer. On est d'accord qu'à
l'université de Montréal il y a un rattrapage très
considérable à faire en matière de bibliothèques,
comme en d'autres domaines, et disons que je déplore que les
comités chargés de conseiller le ministre en soient
arrivés à une conclusion qui ne propose pas des subventions plus
considérables au chapitre des bibliothèques.
M. BERTRAND: Adopté. Alors, est-ce que nous devons
comprendre que nous suspendons nos travaux pour aller en Chambre, suivant le
voeu qu'a exprimé le député de Vaudreuil-Soulanges hier
soir, à l'article 29?
M. GERIN-LAJOIE: Le président pourrait demander s'il y a
des membres du comité qui ont des questions, je n'en ai pas, quant
à moi.
M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Nous sortons...
M. BERTRAND: Adopté. Bien voici, je suis prêt
à continuer à siéger ici, malgré la Chambre qui
continue l'étude de la loi si mon souvenir est bon.
M. LE PRESIDENT: La loi est passée, je pense...
M. BERTRAND: Ce matin, c'est la loi de
l'assurance-dépôts.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense qu'il s'énerve toujours
d'être en Chambre.
M. BERTRAND: Nous pouvons être en Chambre pour la
période des questions.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre doit désirer être
là pour répondre aux questions que les députés
pourront avoir à lui poser.
M. BERTRAND: Je n'ai jamais d'objection à apporter des
réponses. Les unes donnent satisfaction, les autres non, c'est normal.
Alors, nous reprendrons tantôt à l'article 29, page 53. Je pense
que nous pouvons prendre pour acquis que nous reviendrons avant le
dîner.
M. LE PRESIDENT: Environ dans une demi-heure.
Reprise de la séance à 3 h 5 p. m.
M. PROULX (président du comité des crédits):
Je déclare la séance ouverte. M. Bertrand, je vous donne la
parole.
M. BERTRAND: Vous me permettrez, M. le Président, et avec
l'assentiment de mes collègues. Il y avait aujourd'hui un dîner en
l'honneur du Dr. H.-S. Billings, sous-ministre associé au
ministère de l'Education, qui a donné sa démission qui va
prendre effet le 1er juillet 1967, et vous savez tous, vous l'avez appris par
la voix des journaux qu'il sera remplacé par M. C.-W. Dickson, qui
était, je crois, le directeur du Lake Shore School Board.
M. GERIN-LAJOIE: Il était secrétaire-associé
à la commission Parent.
M. BERTRAND: Il était secrétaire-associé
également à la commission Parent, commission d'enquête sur
l'enseignement. Je voudrais en profiter étant donné
malheureusement que je n'ai pu assister à ce dfiier pour rendre
hommage au Dr Billings que je connais depuis très longtemps, depuis mes
premières années, alors que j'agissais comme
secrétaire-trésorier de la commission scolaire de
Sainte-Rose-de-Lima, de Sweetsburg, en 1941. J'ai connu le Dr Billings, et je
voudrais rendre hommage à son dévouement, à sa
compétence, au rôle qu'il a joué dans le domaine de
l'éducation, particulièrement au Québec, et surtout pour
l'élément protestant qu'il a représenté durant de
nombreuses années. Il était le sous-ministre associé,
rattaché bien entendu plus particulièrement au comité
protestant, comme M. Pagé est sous-ministre associé mais
auprès du comité catholique.
Donc juste quelques mots pour que le journal des Débats au moins
conserve mes propos comme ministre de l'Education, propos que je tiens en ce
moment, pour rendre hommage au Dr Billings, et lui souhaiter une longue vie et
une retraite qu'il a tant méritée. Alors, au nom de tous ses
concitoyens, au nom de tous les fonctionnaires du ministère, au nom de
tous ceux qui s'intéressent à l'éducation, hommage,
félicitations pour l'oeuvre grandiose qu'il a accomplie et voeux de
bonheur et de santé.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je voudrais associer ma
voix à celle du ministre de l'Education, étant donné les
fonctions que j'ai assumées pendant plusieurs années à la
tête du ministère. J'ai cru qu'il était non seu-
lement de mon devoir mais un plaisir d'écrire à M.
Billings, il y a quelque temps, lorsque la nouvelle de son départ a
été annoncée, pour lui faire part des sentiments que
j'éprouve à son endroit. Comme le ministre vient de le signaler,
M. Billings a consacré une longue carrière, au-delà de 35
ans, au service de l'enseignement dans le Québec, il l'a fait à
divers postes de responsabilité, terminant sa carrière à
ce qui est à peu près le plus haut poste, ou l'un des plus hauts
postes, dans l'administration de l'éducation.
Fait particulièrement intéressant à noter, M.
Billings, après avoir été associé aussi longtemps
à l'éducation, a quand même su s'adapter continuellement
aux conditions nouvelles, et à ce point de vue-là, je pense qu'il
représente un exemple pour tous ceux qui sont dans l'enseignement. Et
j'ai eu particulièrement connaissance de cet état d'esprit de M.
Billings, au cours des années où j'occupais la fonction de
ministre de la Jeunesse et de ministre de l'Education, alors qu'il
s'opérait un si grand nombre de changements dans l'éducation
à travers la province. Et toujours, M. Billings, plus
spécifiquement responsable du secteur protestant, qui avait toujours
joui dans le passé d'une très grande autonomie, s'est
engagé à fond dans la réforme de l'éducation et
particulièrement dans une réforme où les protestants
étaient appelés à être associés de beaucoup
plus près que dans le passé aux catholiques, à faire
partie véritablement d'un grand système d'éducation,
à la différence très sensiblement de ce qui avait
été le cas au Québec, pendant les 150 années
précédentes.
Alors, je joins, à ce point de vue-là, ma voix de tout
coeur à celle du ministre de l'Education. Je la joins également
pour souhaiter plein succès à celui qui le remplace, Mr. Dickson,
que j'ai également eu l'occasion de connaître, et à qui
j'ai fait part de mes félicitations et bons voeux par écrit. Je
suis sûr qu'il poursuivra le travail de son prédécesseur
avec le même esprit de rénovation et d'adaptation aux
circonstances nouvelles.
M. BERTRAND: Je puis dire que M. Dickson a assisté
dernièrement à la conférence interprovinciale des
ministres de l'Education à Toronto. Ce fut sa première
expérience. Il est déjà au courant des problèmes de
l'éducation, il doit entrer incessamment en fonction et à lui
également, je souhaite, comme je l'ai déjà d'ailleurs en
proposant sa nomination, une longue carrière au ministère de
l'Education.
M. LE PRESIDENT: J'espère que le bel esprit qui
anime...
M.BERTRAND: Nous avons agi comme adultes tous les deux, c'est
pourquoi nous sommes à la partie de l'éducation permanente.
M. GERIN-LAJOIE: Espérant que ça profitera au
président du comité!
M. LE PRESIDENT: Je ferai remarquer au député de
Louis...
M. BERTRAND: Pas de Louis-Hébertî
M. LE PRESIDENT: ... pas de Louis-Hébert, je m'excuse de
la confusion.
M. BERTRAND: C'est peut-être parce qu'il a utilisé
des mots que le député de Louis-Hébert aurait
utilisés!
M. LE PRESIDENT: ... à partir du comportement.
M. GERIN-LAJOIE: Je ne suis pas devenu encore
Québécois à ce point-là!
M. LE PRESIDENT: Vous n'avez pas passé de concours de
beauté, vous!
M. GERIN-LAJOIE: Je suis tout près de la région qui
est si chère au député de St-Jacques, et avec tellement de
raisons.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 29.
M. BERTRAND: Alors, poste budgétaire 29, « Direction
générale de l'éducation permanente », dont le
directeur est M. Fernand Joli-coeur.
M. GERIN-LAJOIE: Il s'agit ici, évidemment, d'un domaine
très, très vaste qui est en pleine...
M. BERTRAND: Gestation.
M. GERIN-LAJOIE: ... je suis prêt à rendre un peu
plus justice au ministre qui dit: « gestation », qui est même
en pleine ébullition...
M. BERTRAND: Ah oui!
M. GERIN-LAJOIE: C'est même plus que de la gestation.
M. BERTRAND: C'est de la conception.
M. GERIN-LAJOIE: C'est même de la réalisation dans
une certaine mesure.
M. BERTRAND: Merci!
M. GERIN-LAJOIE: J'aimerais...
M. BERTRAND: ... le ministre pratique beaucoup, du moins, il ne
le dira pas, mais il essaie de pratiquer l'humilité, chose qui est
très difficile!
M. LE PRESIDENT: ... vingt ans d'Opposition pour devenir
humble!
M. GERIN-LAJOIE: Le président ne parle pas en connaissance
de cause!
M. BERTRAND: Non, parce qu'il commence au pouvoir!
M. LE PRESIDENT: On est gâté par...
M. GERIN-LAJOIE: Alors, disons que, quant à moi, j'ai
suivi avec beaucoup d'intérêt le travail qui s'est fait au
ministère de l'Education depuis un an en matière
d'éducation permanente. Je l'ai suivi de l'extérieur et d'assez
loin, Hebdo-Education nous a apporté des renseignements
périodiquement, et dans nos régions nous avons l'occasion de
constater qu'il se fait aussi du travail constructif qui, évidemment,
est long parce que c'est de la mise en marché. Mais tout cela nous le
comprenons.
J'aimerais demander au ministre, comme question d'ordre assez
général, s'il envisage la publication d'un document
d'éducation ou d'un énoncé de politique
générale sur l'éducation permanente, sur l'orientation du
ministère à ce sujet-là.
M. BERTRAND: Comme le député de Vaudreuil-Soulanges
l'a noté, Hebdo-Education a publié à plusieurs reprises
soit des comptes rendus, soit des commentaires, soit des communiqués
relatifs à ce domaine de l'éducation permanente. Les principaux
développements et projets de la direction générale de
l'éducation permanente pour l'année 67/68 sont les suivants. Je
ne dis pas que M. Jolicoeur ne préparera pas un peu plus tard un
document d'éducation sur l'ensemble des activités d'abord et des
principes qui en sont à la base, de même que sur l'orientation que
nous entendons donner à cette politique d'éducation des adultes.
Je prends bonne note de la suggestion du député de
Vaudreuil-Soulanges, et j'Invite le directeur à y porter une attention
toute particulière.
M. GERIN-LAJOIE: J'aimerais à ce sujet, si le ministre me
permet, lui offrir des félici- tations pour le document
d'éducation qu'il nous a donné au sujet de l'enseignement
collégial, l'enseignement, la formation générale ou
professionnelle, de même que pour le document d'éducation
numéro 2 concernant la polyvalence et le progrès continu au
niveau élémentaire et secondaire. Alors, ces documents, le public
intéressé de près à l'éducation les
attendait avec impatience et je pense que leur désir a été
dans une large mesure comblé par les documents, et je pense qu'il est
très précieux d'avoir des documents comme ceux-là, parce
qu'ils donnent une vue d'ensemble des projets d'orientation du
ministère. C'est sûr que, par Hebdo-Education, chacun peut se
tenir un peu au courant des développements de semaine en semaine, mais
je pense que, dans tous les grands domaines qui relèvent du
ministère de l'Education, il est très important d'avoir dans un
document de temps à autre vraiment une présentation d'ensemble
des perspectives du ministère. C'est pour cela que je crois très
important que le ministre puisse mettre à exécution ce projet
dans le plus bref délai possible.
M. BERTRAND: En novembre 1966, toutefois, mon collègue, le
ministre d'Etat à l'éducation...
M. LE PRESIDES: ... le député de Montcalm.
M. BERTRAND: ... a prononcé un discours d'ouverture au
comité de planification, en donnant le plan d'ensemble de nos politiques
d'éducation dans ce domaine. Toutefois, je retiens la suggestion du
député de Vaudreuil-Soulanges et il serait à propos qu'un
document d'éducation soit publié, pour bien indiquer la politique
du gouvernement dans ce domaine et les grandes lignes des activités,
pour en démontrer l'application.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre me permettra de rappeler qu'il y a
eu un comité d'étude sur l'éducation des adultes, il y a
de cela probablement 4 ans ou environ, présidé par M. Claude
Ryan, dont M. Jolicoeur faisait partie à titre de secrétaire, qui
a fait un magnifique travail, l'exploration et proposition de politiques
à ce moment-là et il a coulé beaucoup d'eau sous le pont
depuis ce temps-là. La direction générale a
été créée, alors je pense que le moment serait venu
précisément de faire le point.
M. BERTRAND: D'abord, je voudrais noter premièrement
l'opération départ, dont tout le monde a entendu parler, qui
consiste dans un inventaire des ressources et des besoins en éducation
des adultes. Cette étude ou cet inven-
taire s'entreprend par les commissions scolaires régionales dans
leur territoire en collaboration avec tous les groupes
intéressés, dans le but d'établir un ordre de
priorité dans les besoins de la formation des adultes et de
répartir les tâches entre toutes les institutions d'enseignement
et les associations responsables, ce qui aura comme conséquence d'aider
le ministère à planifier son aide technique et financière
à tous ceux qui partagent avec lui la responsabilité de
l'éducation des adultes.
Deuxième activité, l'opération que l'on appelle
TELEQ, c'est-à-dire le projet pilote d'utilisation de la
télévision pour la formation des travailleurs. Vous retrouvez le
projet pilote au sous-article 14 de l'article 29. Cette opération
qu'entreprend un groupe de travail dans la région de
Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec la collaboration de tous les organismes
régionaux intéressés et celle des postes privés de
télévision, dans le but d'évaluer les possibilités
de la télévision tant pour la récupération scolaire
que pour le recyclage et le perfectionnement des professionnels, ce qui aura
comme conséquence d'atteindre un plus grand nombre d'adultes que par les
moyens de l'enseignement régulier et de hausser ainsi le plus rapidement
possible le niveau de scolarité et le degré de formation
professionnelle d'une population qui en ressent, semble-t-il, un urgent besoin.
Il y a aussi la recherche en pédagogie de l'éducation des
adultes, qu'entreprend un groupe de travail auprès d'adultes qui n'ont
qu'une formation élémentaire, dans le but de découvrir
quel est le meilleur programme et quels sont les meilleures méthodes
d'enseignement aux adultes et comme conséquences l'élaboration
d'une pédagogie, la rédaction de textes et la formation de
travailleurs, de professeurs adaptés à la mentalité, aux
conditions de vie des travailleurs, ainsi que la création de programmes
qui intègrent les formations générales, techniques et
sociales et qui. débouchent sur la véritable culture
nécessaire à des hommes du monde moderne.
Nous avons également le développement d'un service de
formation des immigrants qui se propose d'entreprendre la direction
générale de l'éducation permanente à la suggestion
du comité interministériel de l'enseignement des langues aux
immigrants, comité formé des ministères de l'Education et
des Affaires culturelles et dont le rapport vient d'être soumis aux
ministres concernés. Ce service a pour but d'enseigner le
français aux Néo-Canadiens et de les initier aux techniques de
travail nord-américaines. Comme conséquence donc
d'intégrer au milieu québécois des immigrants qui
pourraient y gagner honorablement leur vie en partageant notre langue.
De plus, nous avons le développement du service actuel de cours
commerciaux et techniques par correspondance. On y ajoute des cours de
formation générale de la 7e à la 11e année,
à la demande d'un très grand nombre d'adultes qui ne peuvent
joindre les rangs des classes régulières et n'ont pas les moyens
de suivre des cours privés. Et enfin nous avons l'établissement
de critères de subventions aux associations qui se préoccupent de
la formation sociale et culturelle des adultes, sous la recommandation de notre
comité de planification de l'éducation des adultes, comité
composé de 24 personnes dont les noms ont tous été
recommandés par les organismes sociaux et économiques les plus
représentatifs du Québec.
Voilà, M. le Président, les principaux
développements et projets de la direction générale de
l'éducation permanente pour 67/68.Sans doute, la publication d'un
document sera de nature à fournir, tant aux députés qu'au
public en général une documentation beaucoup plus
détaillée et plus exhaustive de ce problème très
vaste qui retient l'attention du ministre, de ses officiers, de M. Jolicoeur en
particulier et de ceux qui travaillent avec lui, et qui intéresse
grandement les adultes au Québec.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre peut-il nous dire quels sont les
articles du poste budgétaire 29 qui sont financés
entièrement ou en partie par des subventions ou des contributions et des
remboursements du gouvernement fédéral?
M. BERTRAND: Un instant Il y a à ce poste
budgétaire, l'article 10: « Cours spéciaux du jour et du
soir et rémunérations additionnelles », article 11: «
Dépenses de cours et frais d'enseignement »; l'article 16: «
Allocations aux élèves » c'est-à-dire aux
étudiants chômeurs, et également la moitié de
l'article 14: « Projet pilote » de $1,500,000, projet pilote que je
viens de décrire sommairement et qui sera réalisé comme
expérience dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. GERIN-LAJOIE: En vertu de quelles ententes ou quelles
dispositions intergouvernementales? Je parle de chacun, pas seulement le projet
pilote.
M. BERTRAND: En vertu des ententes existantes qui se poursuivent
et de celles que nous sommes en voie d'examiner. Et je puis dire ici que lors
de la conférence interprovinciale qui vient de se tenir à
Toronto, les 20 et 21 juin
dernier, tous les ministres de l'Education, ceux qui étaient
présents il en manquait un mais son sous-ministre était
présent, celui de la Colombie-Canadienne.
M. GERIN-LAJOIE: En Colombie-Britannique, on ne veut pas imposer
des changements constitutionnels aux autres provinces.
M. BERTRAND: Je l'ai toujours appelée la
Colombie-Canadienne, à tout événement, on l'appelle
britannique d'un côté, je l'appelle canadienne.
Une rencontre de tous les sous-ministres, de toutes les provinces, tous
les sous-ministres de l'Education et des représentants également
du ministère du Travail, en particulier du Québec, doivent se
réunir à Montréal les 5 et 6 juillet, pour étudier
d'abord le projet de loi qui est très clair, d'une clarté
fulgurante, et qui allie l'esprit de géométrie à l'esprit
de finesse!
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre aimerait avoir le moyen
d'enregistrer son sourire dans le journal.
M. BERTRAND: Oui, j'aimerais pouvoir enregistrer le texte, on
verrait que... j'aimerais pouvoir lire le texte, on verrait que ce que je viens
de dire, c'est avec le sourire que j'ai prononcé ces propos. A cette
réunion, on doit examiner le problème de la réglementation
qui a été préparée par le gouvernement
fédéral et, à ce stade-ci, je suis en mesure d'affirmer
que toutes les provinces se sont déclarées absolument
insatisfaites de la réglementation qui a été
élaborée par l'autorité fédérale. De
là est venue l'idée de cette réunion de nos sous-ministres
qui vont examiner...
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre a dit avec des
représentants fédéraux ou sans...
M. BERTRAND: Non, à ce moment-ci, seulement les
représentants des provinces qui par la suite, toutefois, entreront en
communication avec l'autorité centrale.
M. GERIN-LAJOIE: Les montants qui sont prévus au poste 29
du budget ont-ils été déterminés uniquement en
fonction des ententes existantes?
M. BERTRAND: Disons, en vertu des ententes existantes et
également en tenant compte qu'il pourra y avoir entente par
anticipation.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense bien que nous aimerions avoir certaines
précisions ici. Tout d'abord, j'ai entre les mains un document qui a
été déposé en Chambre par le ministre, l'accord qui
porte en haut la date du 23 novembre 1966. Incidemment, j'y vois une photocopie
qui comporte la signature du ministre de l'Education, M. Bertrand, mais qui ne
porte pas la signature du ministre fédéral de la main-d'oeuvre et
de l'immigration.
M. BERTRAND Elle a été signée par le ministre de la
main d'oeuvre, M. Marchand, montrez donc. Voici, je lui ai envoyé ma
copie signée et sa copie a été également
signée. Il n'y a aucun doute là-dessus, je pourrai
produire...
M. GERIN-LAJOIE: Le ministère doit avoir une copie
signée par M. Marchand.
M. BERTRAND: Oui, nous l'avons au dossier. C'est par erreur
que...
M. GERIN-LAJOIE: C'est par distraction que le ministère
n'a pas fait photocopier l'original.
M. BERTRAND: ... le ministère n'a pas produit disons
l'entente qui est signée, dans un cas, comme le député de
Vaudreuil-Soulanges vient de le dire, par moi, en présence de M. Gilles
Bergeron comme témoin et M. Jean Marchand a également
signé l'entente. Vous pouvez être sûr que l'entente a
été signée par les deux partis.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, tenant compte de cette entente-là
et par ailleurs des ententes antérieures, le ministre peut-il nous dire,
au sous-article 11, page 68, quelle est la proportion des dépenses
prévues de $10,800,000, qui sera payée par le gouvernement
fédéral?
M. BERTRAND: Voici, disons environ il y aura de payé, au
sujet de la récupération scolaire, parce que ce sous-article 11
se détaille comme suit à mon budget.
Il y aurait récupération scolaire, temps partiel,
préemploi aux sans-travail, formation professionnelle aux sans-travail,
formation professionnelle aux travailleurs, formation des cadres et formation
agricole.
L'apport, d'après les chiffres que j'ai en main ici,
s'élevait à environ $6,476,500.
M. GERIN-LAJOIE: Je regarde le texte français et le texte
anglais, et je me pose des
questions. Frais d'enseignement, c'est « tuition fees ».
Qu'est-ce que ça veut dire, ça? Des « tuition fees »,
c'est quelque chose qui est payé par les étudiants.
M. BERTRAND: Au sous-article 11.
M. GERIN-LAJOIE: J'étais porté à croire que
les frais d'enseignement étaient les déboursés du
ministère, les paiements faits à des professeurs.
M. BERTRAND: C'est peut-être une erreur de traduction,
« tuition fees ». « Course expenses and tuition fees
»,
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'estpas une chicane de traduction, je veux
juste savoir ce que c'est.
M. BERTRAND: Ce sont des frais d'enseignement. Il y a eu une
erreur...
M. GERIN-LAJOIE: Une erreur de traduction.
M. BERTRAND: Oui, une erreur de traduction. C'est dommage que
cette loi-là ne soit pas étudiée au conseil. Disons que ce
n'est pas de valeur, mais elle ne l'est pas, et il y aurait certainement une
correction à apporter au texte anglais.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, il s'agit de paiements faits aux
professeurs.
M. BERTRAND: Exactement.
M. GERIN-LAJOIE: Il y a peut-être du matériel
didactique, enfin.
M. BERTRAND: Oui, des choses comme ça. Il n'y a aucun
frais de scolarité.
M. GERIN-LAJOIE: Les paiements qui sont faits aux
étudiants adultes qui suivent des cours, cela vient dans le sous-article
16.
M. BERTRAND: Au sous-article 16: allocations aux
élèves.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, quand nous arrivons à ce
sous-article 16, est-ce que le ministre peut nous dire ce que l'on
prévoit comme remboursement fédéral, sur les $19
millions?
M. BERTRAND: Un montant d'environ $18,218,400.
M. GERIN-LAJOIE: En principe, c'est du 100%.
M. BERTRAND: Presque. On me signale que ceux qui n'ont que des 4e
et 5e années, il faut les prendre totalement à notre charge.
Alors, c'est ce qui représente l'écart entre le montant que je
viens d'indiquer comme contribution fédérale, et la somme de $19
millions qui est indiquée au sous-article 16.
M. BINETTE: Comment procède-t-on pour faire les versements
à ces élèves? Sur quelle base, quels sont les
critères qui sont établis pour faire ces versements? Est-ce qu'il
y a des montants minimums ou maximums que vous pouvez payer?
M. BERTRAND: $35 à $90.
M. BINETTE: $35 à $90 mensuellement.
M. BERTRAND: Par semaine.
M. PEARSON: Est-ce établi par le
fédéral?
M. BERTRAND: Oui.
M. PEARSON: Si nous comparons le sous-article 11 et le
sous-article 16, en 66/67 au sous-article 16, il y avait $4,171,000 et à
l'article 11: $5,067,000; tandis qu'en 67/68 c'est l'inverse qui se produit,
les allocations aux élèves sont de $19 millions, à
comparer à $10 millions pour les frais d'enseignement. Est-ce que vous
pourriez nous expliquer ça en gros, brièvement?
M. BERTRAND: Avant janvier 1967 c'est qu'il n'y avait pas
d'allocations aux chômeurs, ou presque pas ou à peine. C'est ce
qui explique que le montant est considérablement augmenté.
M. BINETTE: A combien d'élèves ce service
profite-t-il?
M. BERTRAND: Cet hiver, 42,000 chômeurs ont profité
de ces cours-là.
M. BINETTE: Mais, au cours de l'année cela veut dire
42,000 en plus qui vont profiter de cette loi.
M. BERTRAND: Oui, 42,000. La durée du cours est de
décembre à mai.
M. HOUDE: A l'article numéro 8, est-ce que les films sont
prévus pour l'année en cours?
M. BERTRAND: C'est un projet de films de 16mm pour fins de
renseignements, c'est une motivation des adultes, tout simplement pour fins
publicitaires. C'est un projet, et nous avons, également sous cet
article, un film pour fins publicitaires.
M. HOUDE: C'est pour encourager les adultes à suivre des
cours?
M. BERTRAND: Exactement.
M. PEARSON: Mais pourquoi avez-vous cru bon de séparer cet
article-là d'avec l'article 12? Est-ce que ça ne va pas dans le
même sens: publications?
M. BERTRAND: C'est parce qu'à ce moment-là, ( et je
pense que le député de Vaudreuil-Soulanges le sait), il y a
toujours un problème avec l'Office du film. Alors, règle
générale le montant est porté à notre budget, mais
le film est réalisé par l'Office du film. Donc, il y a un
transfert de fonds qui s'effectue.
M. HOUDE: Est-ce que c'est le ministère de l'Education qui
choisit la matière, le sujet, le thème, les comédiens,
etc?
M. BERTRAND: Exactement, mais c'est l'Office du film qui le
réalise, en collaboration avec nous.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous dire quels sont
les changements qui sont envisagés sous la nouvelle loi
fédérale, par rapport à la situation qui existe en vertu
des ententes déjà signées?
M. BERTRAND: Je ne sais pas si vous avez lu le bill C-278.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais je ne demande pas au ministre tous les
détails, je ne veux pas que ma question ait l'air...
M. BERTRAND: Elle est générale.
M. GERIN-LAJOIE: Non, mais, le ministre pourrait nous donner les
changements substantiels au point de vue des contributions
fédérales. Je sais qu'il y a des changements de substance, et je
pense qu'il serait utile que le ministre puisse informer le comité de
l'essentiel de ces changements.
M. BERTRAND: Les principaux changements sont d'abord dans la
nature des cours. Ce doit être, en vertu de la nouvelle loi, un cours de
formation conduisant à un emploi. C'est-à-dire des
matières scolaires nécessaires à l'apprentissage d'un
métier, pour une durée n'excédant pas une année,
à temps plein, ou de 1,820 heures à temps partiel et des
matières techniques, sauf les cours conduisant à des grades
universitaires.
Deuxièmement, un autre changement, le fédéral
pourra passer avec la province des contrats de remboursement des frais de cours
de formation professionnelle, dispensés par la province, les commissions
scolaires ou les institutions privées d'enseignement.
Il y a également les contrats avec les employeurs. Mais, si on
lit la loi, comme dans toutes ces lois-là où une très
large part de la loi, c'est la réglementation, c'est beaucoup plus dans
la réglementation que l'on note les changements importants, et c'est
à la suite de la réception de cette réglementation, que le
sous-ministre a attiré mon attention sur ce problème. Nous en
avons également discuté avec le sous-ministre des affaires
Intergouvernementales, M. Claude Morin, et de là est venue l'idée
de suggérer, à cette conférence des ministres à
Toronto, une rencontre où l'on ferait un examen complet de la
réglementation qui ne semble pas, du moins, acceptable aux provinces
à l'heure actuelle.
M. GERIN-LAJOIE: Evidemment, je me rends très bien compte
que c'est la réglementation...
M. BERTRAND: Je peux dire ceci, c'est que pour le moment du
moins, toutes les provinces ont décidé de ne pas signer
d'ententes.
M. GERIN-LAJOIE: Evidemment, je me rends très bien compte
que c'est la réglementation qui détermine bien des choses dans
des projets de cette nature, et c'est pour cela que je croyais que le ministre
aurait peut-être été en mesure, aujourd'hui, de nous donner
l'essentiel de la situation, à la lumière
précisément des conversations qui ont eu lieu entre les deux
gouvernements, depuis que le projet de loi est enpréparation, depuis
qu'il a été adopté. Mais je comprends enfin que c'est une
question très vaste et que le ministre n'est peut-être pas en
état, aujourd'hui, d'entrer dans le fond de la question mais je me dois
toujours de signaler que, quant à moi et quant à mes
collègues, la question de l'éducation permanente est une question
de la plus grande importance et nous y portons un intérêt tout
particulier pour la raison suivante, c'est que dans le cas de l'enseigne-
ment élémentaire, secondaire, collégial, nous
savons déjà dans quelle voie nous sommes engagés, quelles
sont les orientations que le ministère a prises, tandis que dans le
domaine de l'éducation permanente, c'est un domaine dans lequel nous
entrons à peine, et c'est pour cela que nous portons un
intérêt plus particulier, pour connaître vraiment les
orientations que le ministère de l'Education est en train de prendre
dans ce domaine. Comme il s'agit non seulement de l'éducation de notre
population, ce qui est évidemment primordial, mais qu'il s'agit aussi
des relations de l'Etat québécois avec l'Etat
fédéral, il y a là une raison supplémentaire pour
que nous y portions un intérêt tout particulier. J'aimerais que,
compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes à l'heure
actuelle, que le ministre porte une attention toute particulière,
après l'étude des crédits, à la possibilité
de produire un court document, pas en forme imprimée, pour l'information
des députés sur ce que sera la situation à la suite de
l'entente qu'il aura conclue avec le gouvernement fédéral, si
toutefois il y a entente, sans attendre l'étude des crédits de
l'an prochain.
M. BERTRAND: Je verrai dès que l'entente, si entente
comme on vient de le noter est signée, je verrai à
en transmettre copie au député de Vaudreuil-Soulanges.
M. GERIN-LAJOIE: Et comme le ministre a bien dit,
généralement ce n'est pas un texte d'ententes ni de lois qui
suffit à faire comprendre toute la chose. Alors, si son ministère
produit un document explicatif...
M. BERTRAND: Je pourrai lui transmettre également le texte
de loi, je crois qu'il l'a, la réglementation et les changements que
nous espérons y voir apportés.
M. GERIN-LAJOIE: Oui. Mais, ce que j'ai surtout en vue, c'est un
texte explicatif pour des profanes, comme ceux que nous sommes de ce
côté-ci de la Chambre.
M. BERTRAND: Tout ce qui pourra être fait pour mieux
renseigner le député de Vaudreuil-Soulanges sera accompli par le
ministre de l'Education.
UNE VOIX: Je ne sais pas si cela va. M. LE PRESIDENT: Cela va. M.
BERTRAND: Adopté?
M. HOUDE: Juste une question. Est-ce que, dans le domaine de
l'éducation aux adultes à part ceux qui se donnent aux
chômeurs, il y a des possibilités d'aide? Est-ce que certains
adultes peuvent avoir une bourse d'étude par exemple pour suivre des
cours du soir? Est-ce que ça existe?
M. BERTRAND: Nous avons parlé de cours du soir par
correspondance, pour ceux qui ne peuvent pas suivre les cours réguliers.
J'ai noté ça tantôt, en narrant les principales
activités de cette direction générale.
M. HOUDE: Il y a une possibilité.
M. BERTRAND: Oui, je l'ai dit tantôt.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 30.
M. BERTRAND: « Service des loisirs et des sports.
»
M. HOUDE : M. le Président, si vous permettez, je
voudrais...
M. BERTRAND: Je voudrais d'abord dire ceci: concernant le service
des loisirs et des sports, le ministère de l'Education en date du 1er
mai 1967, par l'arrêté ministériel 1151, il a
été ordonné sur la proposition du premier ministre, en
vertu de l'article 7 de la loi de l'exécutif, statut refondu 1964,
chapitre 9, que l'organisme désigné sous le nom de service des
loisirs et des sports, y compris le personnel administratif de cet organisme,
à l'exception de M. Pierre Leclerc, soit transféré du
contrôle du ministère de l'Education à celui du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche; et qu'en vertu
de l'article 63 de la loi de la fonction publique, le solde des deniers
votés ou qui seront votés pour l'année financière
en cours, pour le service des loisirs et des sports soit
transféré au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche à compter de la date d'approbation du présent
arrêté en conseil. Alors, je n'ai aucune objection, dès
maintenant, à répondre à des questions s'il y a lieu, mais
ce domaine du service des loisirs et des sports, en ce qui a trait en
particulier aux subventions, relève, dorénavant, du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Cependant,
comme je l'ai déjà déclaré, je n'ai pas d'objection
à expliquer, par exemple, comment l'an dernier les subventions ont
été versées au budget de l'an dernier, étant
donné, qu'on s'était réservé le droit de nous
interroger sur le budget de l'année 1966-1967...
M. GERIN-LAJOIE: D'ailleurs, ça c'est toujours fait comme
cela pour ce poste-là,
M.BERTRAND: Oui. Quant au budget de cette année, je dois
dire qu'aucune somme n'a été dépensée, le budget
n'était pas voté.
M. HOUDE: Lorsqu'on a étudié les prévisions
budgétaires du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche, vous vous rappelez sans doute, qu'à ce moment-là, on
nous a demandé de ne pas parler de cette question de sport et de loisir,
et d'attendre les prévisions budgétaires du ministère de
l'Education, étant donné que c'était trop nouveau le
transfert d'un ministère à un autre ministère. Je pense
bien que vous n'avez pas d'objection. M. le Ministre, à ce qu'on en
parle un peu.
M. BERTRAND: Pas du tout.
M. HOUDE: Alors, j'aimerais apporter quelques
considérations d'ordre général, parce qu'à mon
humble avis, il serait trop facile pour qui que ce soit ici étant
intéressé le moindrement à ce secteur, de critiquer. Et
plutôt que de critiquer, puisque personne en réalité n'est
coupable, j'aimerais parler d'une façon générale.
Nous avons, je pense, cette année, 66-67, réalisé
peut-être pour la première fois, depuis cent ans, l'importance de
tout ce phénomène loisir, de cette question d'éducation
physique, de sport amateur et de plein air. Et j'ai déjà
mentionné qu'il y avait un fait historique puisque depuis 1867
c'était la première fois que deux partis politiques importants
plaçaient dans leur programme la création d'un ministère
des sports et loisirs ou d'un commissariat, ou que sais-je encore, et que
c'était la première fois aussi, à ma connaissance, qu'il y
avait des deux côtés de la Chambre des députés qui
n'avaient pas inventé le soir de l'élection, la
rentabilité ou l'importance de cette question des sports et loisirs. Des
deux côtés de la Chambre, je pense pour une des premières
fois, il y a des députés qui, bien avant le 5 juin 1966, ont
travaillé d'une façon professionnelle dans ce domaine et qui sont
vraiment intéressés à l'avancement de tout ce secteur
qu'on appelle, éducation physique, sports et loisirs.
D'autre part, on sent présentement dans l'air, parce que les
spécialistes dans le domaine l'exigent depuis déjà
beaucoup d'années, parce que les journaux, la radio, la
télévision nous aident énormément et aussi parce
que les parents sont de plus en plus conscients de cette importance.
On sent actuellement de la part du gouvernement, de la part des
autorités, que l'on veut aller assez rapidement, on veut bouger dans ce
domaine-là, on veut faire quelque chose.
Les spécialistes de matières connexes, jusqu'à un
certain point à l'éducation, exigent de plus en plus aussi que
l'on s'occupe de façon fort sérieuse de l'éducation
physique, des sports, des loisirs. Je pense en particulier à plusieurs
juges qui depuis quelque temps font de nombreuses conférences touchant
au domaine sportif et au domaine des loisirs. Je pense aux psychiatres, aux
associations de parents, aux éducateurs et à toute cette
catégorie d'écoles régionales qui, de plus en plus,
demandent des spécialistes dans ces domaines.
M. le ministre, si vous le permettez, j'aimerais, en trente secondes,
essayer de montrer la grande confusion qui règne dans ce
domaine-là. Et, tout simplement pour m'amuser un peu, je me suis
posé à moi-même une série de questions et j'aimerais
vous les poser. Mais je sais à l'avance qu'il n'y a pas de
réponses et vous verrez ma conclusion. Par exemple, actuellement on
parle beaucoup.
M. BERTRAND: Alors, autrement dit, vous avez répondu pour
moi.
M. HOUDE: Non. Je ne pense pas qu'il y ait véritablement
de réponses, vous verrez tantôt. Actuellement, on se pose
énormément de questions à savoir est-ce que, oui ou non,
il doit y avoir un ministère des sports et des loisirs? Oui ou non, un
ministère de l'Education physique? Oui ou non, un ministère dont
on ne sait même pas le nom, il y a toutes sortes de versions. Est-ce que,
oui ou non, on devrait avoir un commissariat à la jeunesse et aux
sports, comme en France? Est-ce que, oui ou non, on devrait avoir un conseil
suprême comme dans d'autres pays? Comme l'Egypte? Est-ce que, oui ou non,
ce futur ministère ou commissariat on ne le sait pas
serait attaché au ministère de l'Education, à la Chasse,
à la Pêche, au Tourisme ou encore à l'éducation
permanente? Est-ce que les loisirs culturels devraient rester dans un secteur
à part ou faire partie du ministère des Affaires culturelles?
Est-ce que dans la fonction publique ou dans le gouvernement on a pensé
à des reclassements, à des mutations de fonctionnaires? Je sais
par exemple qu'il existe une quantité de fonctionnaires actuellement qui
travaillent dans divers ministères, en réalité, sont des
spécialistes dans ces domaines qui pourraient être mutés
ailleurs.
M. BERTRAND: Je voudrais dire au député de Fabre
qu'il a dépassé ses trente secondes.
M. HOUDE: Je continue quand même. M. MASSE: Ne montez pas
le ton.
M. HOUDE: Est-ce que, oui ou non, on va toucher, dans toute cette
question-là, au sport professionnel? Il y avait déjà un
mémoire d'écrit, enfin un comité d'enquête, cela
aussi c'est vague, je pense au rapport Bellisle. Qui va s'occuper de la
formation des cadres? Les universités, les écoles
indépendantes, les écoles de loisir, le gouvernement, on ne le
sait pas encore. Qui va accréditer les institutions privées? Quel
est le rôle d'Ottawa vis-à-vis du Québec? Nous sommes la
seule province à ne pas avoir conclu d'entente avec Ottawa concernant
toute cette question du « Physical Fitness Department » qui a
été mis sur pied il y a quelques années au
ministère de la Santé à Ottawa.
Est-ce qu'il y a des normes actuellement pour les subventions? On donne
$1,600,000, tout le monde se plaint, tout le monde se lamente que ce sont des
miettes distribuées à gauche et à droite à travers
la province. Est-ce qu'il y a un plan quinquennal par exemple, concernant la
construction? Quelles sont les relations entre Québec et les
municipalités dans le domaine des loisirs?
Quelles sont les relations entre Québec et les associations
officielles dans le monde sportif? On n'a pas le choix, Québec est une
province qui fait partie du Canada, et tant que cela sera comme ça, il
n'y a pas une association sportive au monde qui fera affaire uniquement avec
une province. Tout ce jeu-là, ce n'est pas décidé.
Qui s'occupe de notre élite sportive? C'est bien beau de
préconiser des loisirs pour la masse, des sports pour la masse, mais
nous avons quand même une élite sportive et, actuellement, il n'y
a pas grand monde qui s'en occupe. Qui s'occupe de la surveillance, de
l'inspection?
Qui va prendre la responsabilité de légiférer par
exemple dans le domaine des camps de vacances? On en a déjà
parlé. Qui va mettre sur pieds le réseau d'auberges de jeunesse?
Qui va organiser le système provincial d'émulation? Est-ce que
l'éducation physique sera, oui ou non, obligatoire? Quand? Comment? Pour
qui?
Est-ce que les recommandations du rapport Parent concernant, pour le
primaire, le mi-temps pédagogique, le mi-temps sportif, les classes de
neige, les bourses de neige pour jeu- nes travailleurs... Que font nos nombreux
comités consultatifs présentement? Il y a un comité
consultatif aux sports et loisirs, un comité consultatif à
l'éducation physique, un comité consultatif des écoles de
loisir dans l'enseignement spécialisé. Quelle est la relation
entre ces trois comités consultatifs? Siègent-ils? Produisent-ils
des rapports?
Quelle aide allons-nous apporter ou quelle aide allons-nous recevoir des
universités dans le domaine de l'éducation physique? La
certification médicale de tous nos athlètes dans toutes les
compétitions, qui s'en occupe?
Je pense qu'il faut également penser à toutes les
questions juridiques, les achats, les prêts d'équipement, les
projets pour les jeunes travailleurs, le marché du travail à la
suite de la formation de cadres, au marché du travail. Qui va s'occuper
de la rééducation physique, de l'enfance exceptionnelle, et qui
va planifier le domaine de la récréation
spécialisée? Je pense par exemple à la
récréation hospitalière, la récréation
industrielle, etc.
Voilà en résumé tout simplement une série de
questions que plusieurs personnes se posent et que les intéressés
dans le domaine des loisirs et de l'éducation physique ont hâte de
voir chapeauté par un organisme. Encore là, la réponse
classique des hautes autorités est qu'à l'intérieur de la
profession, bien des gens ne s'entendent pas, bien sûr c'est vrai, mais
je pense qu'il est grandement temps tout le monde l'exige, tout le monde
le demande que quelque chose se passe, que quelque chose se fasse.
Quant à moi, je pense qu'actuellement il est possible d'organiser
assez rapidement cela a déjà été
proposé c'est que le premier ministre semblait d'accord à
ce moment-là, il en avait encore parlé dernièrement. Je
sais que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, la semaine
passée dans une émission à la télévision, a
parlé de la création possible de ce comité parlementaire
ou un sous-comité à l'Intérieur du comité
parlementaire de l'Education, qui pourrait, à mon humble avis, s'asseoir
autour d'une table et essayer de planifier, dans le plus pur esprit olympique,
celui de Coubertin, en mettant de côté toute question
partisane.
Et je pense que ce comité ou sous-comité pourrait, au
moins, se renseigner quant aux travaux des comités consultatifs
existants, quant aux travaux de certaines associations. Depuis le début
de la session, on parle de ce fameux comité interministériel qui
va tout régler semble-t-il, dans le domaine des sports et loisirs. J'ai
haie de savoir s'il a été fondé, s'il a
été
créé. J'ai hâte de savoir aussi quel sera notre
rôle à nous du Québec vis-à-vis Ottawa, et je crois
sincèrement que si on appliquait aussi l'idée qui a
été mise de l'avant, il y a quelque temps, si on se renseignait
quant à ce qui se fait dans certains pays et à l'étranger,
que l'on pourrait ainsi sauver peut-être une vingtaine d'années de
travail et d'expérience, plus ou moins réussis, ailleurs.
M. le Président, je pense en tout cas que si ce même
comité, s'il était dûment mandaté pour essayer
d'éclaircir une fois pour toutes cette confusion, avant que le
gouvernement prenne une décision de créer quoi que ce soit, un
ministère ou un commissariat, je pense qu'il y a vraiment, pour une
fois, matière à étude sérieuse. Et je crois aussi,
en terminant, que si l'on se donnait la peine de travailler de cette
façon autour d'une table, à la fin de novembre 1967, dans le
cadre encore du centenaire, le parlement, non pas nécessairement le
gouvernement, mais le parlement du Québec pourrait faire un fichu de
beau cadeau à toute la population du Québec, en arrivant avec des
résultats concrets, des suggestions concrètes, des
recommandations bien étudiées, et qui sait si nous aussi, nous ne
profiterions pas du terrain de l'Expo pour la création du futur institut
provincial des sports.
Je souhaite, quant à moi, que le ministère ou le
gouvernement ou le parlement fasse une fois pour toutes, en 1967, une
étude très sérieuse dans ce domaine, et que l'on cesse
encore une fois de se renvoyer la balle, de dire que cela dépend d'un
ministère, que telle autre chose dépend d'un autre
ministère. C'est ce que je souhaite, et vous pouvez être
assuré de ma participation et de ma collaboration.
M. MASSE: Si vous permettez, pour résumer un peu les
activités, sans nécessairement répondre à toutes
les questions, je pense bien que les préoccupations sont les mêmes
des deux côtés de la Chambre, et à la fin d'avril dernier,
je rencontrais la Confédération des loisirs du Québec, qui
nous présentait à cette occasion un mémoire concernant la
formation des professionnels dans ce domaine. Nous avons discuté de
l'ensemble de ces questions, et nous sommes tombés d'accord que
jusqu'à il y a très peu d'années, le domaine des sports et
loisirs était laissé au bénévolat, c'était
une politique de bénévoles, dont les activités
étaient surtout basées ou centrées sur la
collectivité locale.
Aux mois de juillet ou août derniers, au ministère de
l'Education et ça répond à une de vos questions
nous avons approuvé des normes de subventions, les normes qui
devaient servir à distribuer ce qui restait des subventions à V
intérieur du budget. Ces normes, je pourrais toutes vous les lire, le
cahier est ici; « Etaient éligibles aux subventions,
c'était divisé en trois niveaux, niveau local: les organismes
comme les terrains de jeux, les associations; au niveau régional,
également au niveau provincial les conditions
d'éligibilité. Ensuite de ça il y avait les
catégories spéciales pour les colonies de vacances ou autres
organismes etc., organismes municipaux, subventions aux municipalités et
autres. Egalement, l'automne dernier je crois, le ministère de
l'Education qui était à cette époque responsable des
sports et loisirs avait fermé un comité de planification groupant
des représentants du milieu intéressé à ce
domaine-là.
Nous avons rapidement réalisé que plusieurs
problèmes surgissaient, entre autres celui de la coordination des
activités, puisqu'au moins huit ministères sont responsables
à titre divers dans ce domaine-là que ce soit le ministère
de la Voirie, le ministère des Travaux publics, le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le ministère de
l'Education, le ministère des Affaires culturelles, le
Secrétariat de la province et le ministère des Terres et
Forêts. Il y en avait même d'autres mais à des titres moins
importants et le deuxième grand pro- blème c'était celui
de l'équipement collectif.
C'est beau avoir à distribuer, $1 million, $2 millions $3
millions de subventions mais tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas une
politique concernant l'équipement dans ce domaine-là, les
subventions qui sont centrées du côté de l'animation ne
peuvent résoudre tous les problèmes. Voilà pourquoi 11 a
été décidé de former un comité
interministériel de fonctionnaires pour réaliser une politique de
coordination et également une politique dans le domaine de
l'investissement collectif. Ce comité interministériel devrait,
à mon avis, présentement, être formé. Je ne sais pas
le numéro de l'arrêté en conseil, mais il devrait
être formé à l'heure où l'on parle.
Un des rôles de ce comité serait de déterminer une
politique d'application dans le domaine des loisirs et sports. Il est facile de
parler de structures qui pourraient résoudre tous les problèmes
mais je crois qu'il serait sage, avant de s'arrêter sur une structure ou
sur une autre, de bien déterminer la philosophie qui doit régir
cette politique des loisirs et sports et puis la politique d'application.
Comment cette philosophie doit être appliquée dans la
réalité, c'est ce qui va nous déterminer la structure, ce
que sera le ministère des Loisirs et Sports. Est-ce que ce sera le
ministère de laJeunesse, est-ce que ce sera un commissariat? Les
ques-
tions que vous avez posées sont les mêmes.
Quel devrait être le rôle du ministère de l'Education
à l'intérieur de cela? Je crois qu'en matière de loisirs
et sports on pourrait distinguer deux plans d'opération, et ça
répond à la question qu'avait soulevée M. Binette tout
à l'heure, d'abord le plan de l'organisation et de l'aménagement
du financement des activités des loisirs dans les différents
milieux et, deuxièmement, le plan de la formation professionnelle du
personnel requis pour la conduite de telles activités. En ce qui
concerne le premier de ces plans il serait normal que l'on confie
l'administration, au niveau gouvernemental, à un niveau gouvernemental
dont ce serait la responsabilité propre. Un tel organisme pourrait
être centralisé de plus en plus dans un seul ministère. Il
a été choisi, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, afin que chacun des ministères qui ont plus ou moins de
responsabilités dans ce domaine-là centrent ou remettent leurs
activités pour ce qui est du plan de l'organisation, de
l'aménagement ou du financement entre le même
ministère.
En ce qui concerne la formation professionnelle du personnel, il serait
non moins normal que le ministère de l'Education assume cette
responsabilité au même titre que le ministère a le devoir
d'aménager le système d'enseignement dans les autres domaines et
donc dans l'ensemble de la société. Nous devons fournir à
ce secteur des loisirs et sports le personnel qualifié dont il a besoin.
C'est dans cette perspective que les décisions auxquelles vous faites
référence ont été prises.
Je pense que cela ne répond peut-être pas à toutes
vos questions, mais ça répond à un certain nombre. Mais
comme, de toute façon, vous les aviez posées et en ne vous
attendant pas à avoir de réponse c'est déjà un
succès d'en avoir quelques-unes.
M. HOUDE: Je remercie le ministre d'avoir
répété un discours qu'il a prononcé il y a quelques
mois. Mais pour une fois là, sans critiquer, je tiens simplement
à dire que des discours semblables à celui que vous venez de
faire cela fait des années et des années qu'on en entend. C'est
beau!..
M. MASSE: Ce n'est pas un discours que j'ai fait, j'ai
résumé les activités.
M. HOUDE: D'accord, vous avez résumé ça
à la suite d'un discours et ça, on en entend depuis des
années: coordination, c'est beau! Planification, tout le monde,
actuellement, veut s'occuper du problème des loisirs et de
l'éducation physique et des sports.
M. BERTRAND: Il est temps de passer à l'action.
M. HOUDE: Oui, mais avant de passer à l'action,
étant donné que les hypothèses ou les écoles de
pensée sont tellement différentes...
M. MASSE: Je pense que la vraie attribution qui vous plairait le
plus ce serait un comité parlementaire des loisirs et des sports. C'est
bien ça?
M. HOUDE: Pour l'étudier sérieusement et que ce
comité-là puisse justement avoir à sa dispostion les hauts
fonctionnaires...
M. MASSE: Je transmettrai le message au ministre responsable que
ça vous plairait énormément.
M. HOUDE: D'ailleurs, il l'a dit, l'autre jour, à la
télévision. Il a même dit qu'il en avait parlé avec
le député de Fabre et que, quant à lui et au premier
ministre, ils étaient parfaitement d'accord et ils attendaient pour
savoir si le député de Fabre avait la permission de son chef. Eh
bien, je tiens à dire officiellement qu'après avoir
consulté mon chef, M. Lesage, j'ai la permission de siéger
à un comité avec M. Loubier, ou M. Morin, ou M. Masse et qu'il
n'y a aucun péché, aucun problème là-dedans. On est
prêt à travailler.
M. MASSE: On va organiser votre comité. M. BERTRAND:
Très bien. Adopté?
M. GERIN-LAJOIE: J'aimerais savoir quels sont les critères
ou ce qui va guider le ministère du Tourisme dans la dépense de
cette somme-là que nous sommes appelés à voter. Je
n'étais pas à l'étude des crédits du
ministère du Tourisme, mais on m'a rapporté que...
M. BERTRAND: En réponse à une demande du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous avons
adressé tout récemment les normes que nous appliquions au
ministère de l'Education pour la répartition de ces subventions,
celles qu'a résumées, d'une manière très
brève mon collèque, le ministre d'Etat. Il n'y a aucun doute que
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche appliquera,
dans le versement de ces subventions, les normes qui avaient été
établies et que nous avons respectées au ministère.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre pourrait nous remettre,
au moins aux membres du comité, une copie de ces normes?
M. MASSE: Est-ce que ça n'a pas été
publié dans Hebdo-Education? De toute façon, tous les organismes
l'ont.
M. BERTRAND: Oui, dans Hebdo-Education, c'a été
publié.
M. MASSE: Je ne suis pas certain, mais de toute façon,
tous les organismes qui faisaient une demande d'argent recevaient d'abord ce
cahier pour formuler leur nouvelle demande.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce que je peux savoir si le nombre
d'employés qui était de neuf et qui devait passer, lorsque
c'était à l'Education, à dix-huit, va effectivement passer
à dix-huit bientôt? Est-ce que M. Pierre Leclerc a
été remplacé? Est-ce qu'on peut connaître le nom du
nouveau directeur des sports loisirs?
M. BERTRAND: Je vous avoue que, pour le moment, je sais que M.
Pierre Leclerc va rester avec nous, rattaché à la Direction
générale de l'éducation des adultes, probablement pour
s'occuper du problème dont a parlé tantôt mon
collègue, le député de Montcalm, soit la formation des
moniteurs, etc. Quant aux autres membres du personnel, nous devons avoir une
rencontre interministérielle à ce sujet-là.
M. GERIN-LAJOIE: Les normes auxquelles on a fait allusion, dont
le ministre d'Etat nous a lu certains extraits, n'indiquent pas la façon
dont les montants sont déterminés.
M. MASSE: Oui, oui. Ils sont tous là, je vais vous les
lire. Pour les municipalités, par exemple, selon que les
municipalités ont un revenu de tant ou de tant, elles ont droit à
tant. Vous les avez.
M. BERTRAND: Vous n'aurez qu'à...
M. HOUDE: Cela n'a pas été publié dans
Hebdo-Education...
M. GERIN-LAJOIE: C'est pour ça que je voudrais bien savoir
ce que c'est que ce document-là. On parle d'Hebdo-Education, mais on n'a
pas la référence précise.
M. BERTRAND: Je regrette de ne pas avoir de numéro
d'Hebdo-Education ici.
M. HOUDE: Non, non. M. le ministre, les montants n'ont jamais
été publiés.
M. BERTRAND: Ce sont les montants qui ont été
distribués. Non, cela n'a pas paru dans Hebdo-Education.
M. HOUDE: Quant, aussi, à la façon de les
distribuer, il y a $1,600,000. Une association de loisirs quelconque fait une
demande, par exemple, pour un montant, elle doit soumettre son bilan financier,
être incorporée et tout ça, mais il n'y a rien qui nous
dise comment le ministère va déterminer le montant
octroyé.
C'est justement un fichu problème. Il y a des centres de loisirs
qui reçoivent $10,000 de subventions, puis il y en a d'autres à
côté qui reçoivent $200. Alors comment?
M. BERTRAND: Si j'examinais les subventions qui ont
été payées par les années passées, nous
verrions qu'il y a eu souvent des variantes là-dedans, d'une
année à l'autre.
M. HOUDE: Nous sommes parfaitement d'accord, mais ce n'est pas
une raison...
M. BERTRAND: Il y a des subventions qui, à certains
moments, ont été plus élevées dans certains cas et
dans d'autres cas, moins élevées.
M. GERIN-LAJOIE: Mais, c'est pour cela que je pose la question
pour savoir jusqu'à quel point les normes touchent à cet aspect
ou non.
M. BERTRAND: Ce que nous avons ici, c'est surtout...
M. BINETTE: Il y en a eu des normes d'établies
déjà en 1965.
M. BERTRAND: Oui, ce sont celles-là...
M. BINETTE: Ce sont probablement ces normes-là que l'on a
élaborées davantage, ça existait, on avait demandé
que la...
M. MASSE: Cette année, c'a été basé
sur l'animateur en particulier...
M. GERIN-LAJOIE: Par le nombre d'animateurs?
M. MASSE: C'est cela. Les professionnels du moins.
UNE VOIX: Quelles sont les principales normes?
M. BERTRAND: C'est un domaine que j'ai surtout laissé
à mon collègue, le ministre d'Etat. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'il donne...
M. BINETTE: Les loisirs, c'était sa
responsabilité.
M. GERIN-LAJOIE: Voilà.
M. BERTRAND: Non pas parce que c'était pour lui du loisir,
car il m'a secondé effectivement, dans l'accomplissement de mes
devoirs.
M. GERIN-LAJOIE: S'occuper des loisirs des autres...
UNE VOIX: C'est parce qu'il est capable.
M. MASSE: Prenons d'abord dans le domaine des
municipalités. Le total des subventions versées à une
municipalité d'une population de 0 à 4,999 personnes ne devra pas
dépasser $3,500. De 5,000 à 9,999, ne devra pas dépasser
$5,500. De 10,000 à 24,999, ne devra pas dépasser $8,000. De
25,000 et plus, ne devra pas dépasser $15,000. Les chiffres de
population officielle seront ceux du Guide municipal. Lorsque les
crédits votés par la Législature pour ces subventions
seront insuffisants pour verser à tous le montant auquel ils ont droit
d'après les normes, on utilisera alors un système de pro rata,
c'est-à-dire que, si tout le monde le demande, ça va demander le
million.
M. BERTRAND: Les millions à distribuer, l'ancien ministre
sait comme moi, alors que j'étais ministre de la Jeunesse, quels
problèmes ça pouvait nous créer quand il s'agissait de la
distribution des subventions.
M. MASSE: Dépenses autorisées pour les organismes
municipaux, commissions ou services. Le tiers des dépenses encourues au
cours de l'année pour le paiement des salaires du personnel responsable
de l'organisation et de l'animation des activités de loisirs, tel que
directeur de service, assistant, spécialiste à plein temps ou
temps partiel, moniteur à plein temps ou à temps partiel, le
personnel de surveillance ou d'entretien n'est pas éligible aux
subventions. Seules les personnes dont la compétence sera
approuvée par le bureau, seront éligibles à ces
subventions. Le bureau se réserve le droit d'exiger des certificats ou
des diplômes pour établir cette compétence.
M. HOUDE: Est-ce qu'on peut avoir cette partie de document?
M. MASSE: Je n'ai pas d'objection. Prenez les camps de vacances,
par exemple, les sub- ventions devront servir exclusivement à
défrayer le coût du personnel qualifié responsable de
l'organisation et de l'animation des activités de loisirs tel que
directeur, assistant-directeur, moniteur, instructeur ou spécialiste. Ce
personnel devra avoir un minimum de 17 ans et être embauché pour
la durée du camp. A cette fin, on exigera la liste des salaires
payés au cours de la période de camp. Seuls seront
éligibles les camps qui n'exigent pas de frais de pension
supérieur à $20 par semaine par enfant. Les organismes qui
désirent en général obtenir une subvention de $1,000
doivent présenter les états financiers vérifiés et
certifiés par un comptable public.
M. BINETTE: Est-ce que ces normes ont été
établies par le comité interministériel, auquel faisait
allusion le ministre?
M. MASSE: Non, ces normes-là ont été
approuvées par le ministère de l'Education, avant la
création du comité interministériel.
M. BIVETTE: Est-ce que le comité interministériel a
siégé actuellement?
M. MASSE: Le comité interministériel comme tel,
là je ne peux pas vous donner de réponse, il est sous la
responsabilité du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. BINETTE: Est-ce qu'il est formé, vous ne savez pas non
plus?
M. MASSE: Je peux vous dire que j'ai déjà vu des
listes de noms, mais je ne peux pas vous dire s'il est...
M. BERTRAND ... une liste de noms a été
suggérée pour faire partie du comité, mais je ne crois pas
que le comité ait été encore formé.
M. GERIN-LAJOIE: Vous ne pensez pas qu'on ait des distractions au
conseil des ministres?
M. BERTRAND: Oui, il y a des distractions au conseil des
ministres, il y a de l'humour, du sourire, il n'y a pas de guerre.
M. MASSE: C'est en haut de 1966, dans un document intitulé
« politique de subventions du bureau de loisirs et sports » qu'on
décrivait ces critères-là.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre accepterait de nous
remettre un exemplaire de ces normes?
M. BERTRAND: Je n'ai pas d'objection à ce que nous en
fassions préparer une copie et je la transmettrai au
député de Vaudreuil-Soulanges et vous avez une machine à
polycopier, vous êtes bien organisés. Alors adopté?
M. HOUDE: Subvention statutaire article 28 S 28, à la page
54, c'est la question du Centre Paul-Sauvé.
M. BERTRAND: $188,000?
M. GERIN-LAJOIE: Les 40,000, plus les $188,000.
M. BERTRAND: C'est ça, exactement pour le Centre
Paul-Sauvé, à Montréal.
M. HOUDE: J'ai une couple de questions à poser. C'est une
subvention qui a été décidée en 1958/59, quelque
chose du genre?
M. BERTRAND! En 1959, si ma mémoire est bonne oui en 1959.
M. HOUDE: Cela vient peut-être aider à prouver ce
que je disais tantôt, concernant l'effet qu'il y a matière
à étude. Or, vous constatez que pour un seul centre il y a
$188,000 plus $40,000 de subventions de donnés à un
centre qui s'appelle Centre Paul-Sauvé. $228,000 Pour toute l'ensemble
de la province, partout ailleurs, il y a $1,600,000 . Je ne veux pas
réveiller les morts ou quoique ce soit, mais je pense quand même
qu'il y ait de mon devoir de...
M. BERTRAND: Vous auriez de la misère d'ailleurs à
réveiller les morts.
M. HOUDE: Mais pas dans ce cas, parce que enfin je le connais
assez bien, j'ai été directeur des sports au centre
Paul-Sauvé.
M. BERTRAND: Non, non, mais réveiller les morts.
M. GERIN-LAJOIE: Il s'agit des problèmes.
M. HOUDE: Le point que je veux souligner, c'est que c'est quand
même pas normal qu'un centre en particulier, quoiqu'il soit,
reçoivent $228,000 par année pendant 20 ans, quand d'autres
centres, au pluriel, à travers la province ont de la difficulté
à obtenir un petit $200 par année. C'est le point que je voulais
souligner. Et, justement parce que ce centre-là en particulier
reçoit un si gros montant, ma question est la suivante: Est-ce que le
ministère ou le gouvernement a un espèce de droit de regard sur
les activités offertes aux jeunes dans ce centre? Est-ce qu'on
vérifie s'il y a vraiment des activités pour les jeunes?
M. BERTRAND: Je regrette, je n'ai pas le renseignement que
demande le député de Fabre. Je sais qu'il y a une corporation, je
doute que le gouvernement y soit représenté.
M. BINETTE: Le Centre Paul-Sauvé...
M. BERTRAND: Je ne crois pas qu'il y ait un représentant
du gouvernement au Centre Paul-Sauvé.
M. BINETTE: Mais le Centre Paul-Sauvé a déjà
fait une demande de subventions additionnelles de trois cents quelques mille
dollars. Je sais que cette demande était restée en suspens, elle
n'avait pas été accordée dans le temps. Est-ce que vous
pourriez me dire si aujourd'hui cette subvention aurait été
accordée ou s'il y aurait eu promesse d'accorder cette subvention?
M. BERTRAND: Les $188,000 bien entendu, ça équivaut
à une subvention, mais c'est le remboursement des obligations que doit
rencontrer le Centre Paul-Sauvé annuellement, mais il n'y a pas de
représentant du gouvernement sur la corporation.
M. BINETTE: Ce que je voulais dire moi, M. le ministre, ça
répond à la question du député de Fabre. Ce que je
voulais dire, c'est que le Centre Paul-Sauvé, un moment donné,
avait fait une demande de subventions spéciales en plus de $228,000
qu'il reçoit par année, d'environ $300,000, pour rencontrer des
dettes qu'il disait ne pas être capable de payer. Cette demande avait
été étudiée par le ministère de l'Education
et par l'auditeur également et je sais qu'elle n'avait pas
été réglée et je me demande si
subséquemment, depuis juin 1966, si cette demande a été
agréée.
M. BERTRAND: A ma connaissance, non.
M. BINETTE: Est-ce qu'on a fait une demande de $300,000
environ?
M. BERTRAND: Si mon souvenir est bon, je n'ai pas eu de pareilles
demandes présentées à mon bureau.
M. BINETTE: Il n'y a pas eu de telles demandes?
M. BERTRAND: Non.
M. GERIN-LAJOIE: Le problème est le suivant, M. le
Président, le ministre y a fait allusion sans toutefois couvrir tout le
problème. Les $188,000 représentent le montant de l'amortissement
annuel et de l'intérêt sur une émission d'obligations fait
par le Centre Paul Sauvé, par l'Association athlétique nationale
de la jeunesse et garantie par la province. Normalement, c'est l'association
qui doit faire ces paiements-là chaque année, elle a
été incapable de le faire, alors la province, en vertu de son
engagement, de sa garantie, a été obligée de payer. La
question se pose, à l'heure actuelle, de savoir si la province fait
faire une étude annuelle par l'auditeur ou par les comptables du
ministère de l'Education de la situation du Centre Paul Sauvé. Le
député de Fabre a fait allusion au cas très particulier de
cette institution, et pour justifier des subventions de cette envergure, je
pense bien que le ministère a la responsabilité de
vérifier si le centre rempli vraiment la fonction pour laquelle il a
été créé, une fonction sociale et sportive et
n'agit pas comme une entreprise lucrative. Alors, je ne veux laisser planer
aucun soupçon sur la situation, seulement, je pense que c'est la
responsabilité du gouvernement, avant d'accorder chaque subvention
annuelle donc une fois par année...
M. BERTRAND: Ce n'est pas assez.
M. GERIN-LAJOIE: ... de faire faire l'enquête par
l'auditeur ou les comptables du ministère de l'Education.
M. BERTRAND: Je pense qu'il y a d'ailleurs dans une loi du
parlement, une obligation...
M. GERIN-LAJOIE: De faire rapport. M. BERTRAND: De faire
rapport.
M. GERIN-LAJOIE: La plupart des institutions ont le droit
d'envoyer...
M. BERTRAND: Mon collègue en a peut-être eu
l'expérience l'an dernier, parce que le montant se répète
depuis plusieurs années et je vérifierai si, autant par les
années passées, que pour la présente année, il y a
une vérification qui s'effectue des comptes, de l'actif, du passif, de
la comptabilité, etc.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, parce que la loi à laquelle
réfère le ministre de l'Education est une loi qui oblige les
institutions à produire un état financier. Or un état
financier, évidemment, cela veut dire ce qu'il y a dessus, seulement il
faut analyser les activités elles-mêmes.
M. BERTRAND: Non, c'est préférable, ici d'effectuer
une véritable vérification.
M. GERIN-LAJOIE: Et c'est ce qui a été fait dans le
passé. Je ne dis pas que cela a été fait chaque
année, mais cela a été fait à quelques reprises,
par le bureau de l'auditeur lui-même, et non pas seulement par le
ministère de l'Education.
M. BERTRAND: Alors, je m'informerai auprès du bureau de
l'auditeur si une telle vérification a été faite l'an
passé et si elle est faite cette année.
M. GERIN-LAJOIE: Parce qu'il est concevable que l'entreprise aie
eu ce déficit-là dans le passé, mais qu'elle ne l'aie pas
nécessairement aujourd'hui.
M. BERTRAND: Oui. J'en prends note. Poste budgétaire 32,
« Bureaux interrégionaux ». J'ai parlé, au
début, des quelques remarques que j'ai prononcées, lors de la
première séance de l'étude des prévisions
budgétaires. J'ai donné quelques notes sur ces bureaux
interrégionaux. Est-ce qu'on a des questions à poser à ce
sujet?
M. BINETTE: Combien y en a-t-il actuellement, Monsieur?
M. BERTRAND: Nous en avons neuf.
M. BINETTE: Neuf d'établis. Dans quelles
régions?
M. BERTRAND: Nous en avons un à Montréal.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que cela correspond aux régions
administratives?
M. BERTRAND: Oui, aux régions administratives de la
province. Je pourrais les donner. Montréal, Rimouski...
M. BINETTE: Non, du moment que cela correspond aux
régions.
M. BERTRAND: Sherbrooke, Trois-Riviè-
res, Chicoutimi, Québec, Nord-Ouest québécois, Hull
on va se rendre à neuf à tout événement, aux
neuf régions.
Voici, pour reprendre d'une manière plus précise;
Québec, 1460, chemin Sainte-Foy; Montréal, 190 boulevard
Crémazie est; Bas du fleuve et Gaspésie, 53 rue Fiset, Rimouski;
Cote Nord, 864 rue Jalon, Edifice Laflèche, Haute-Rive; Chicoutimi, 168
rue Racine est; Trois-Rivières, 615 rue Notre-Dame, Cap-de-la-Madeleine;
Hull, 124 rue St-Laurent; Abiti-bi, 692, 2e rue est, Amos; Sherbrooke, 95 rue
Camirand, Sherbrooke.
M. GERIN-LAJOIE: Amos? M. BERTRAND: « A most ».
M. GERIN-LAJOIE: J'en ferai part au député
d'Abitibi-Est.
M. BERTRAND: Adopté? « Radio et
télévision scolaires et enseignement audio-visuel ».
M. GERIN-LAJOIE: J'ai une question d'ordre général.
Vous vous imaginez que je suis bien familier avec les difficultés
auxquelles le ministère de l'Education a eu à faire face, pour se
lancer dans le domaine de la radio et de la télévision scolaires.
Et je crois que le problème majeur dont dépendaient tous les
autres était un problème de personnel. Je me demande si le
ministre a eu l'occasion de faire des changements ou des innovations.
M. BERTRAND: Disons d'abord que, pour l'an dernier, cela n'a pas
été un succès, quelles que soient les raisons. Cette
année, j'ai signé, le 10 mai 1967, une entente avec la
Société Radio-Canada comme ministre de l'Education et M. Marcel
Ouimet a signé au nom de la Société Radio-Canada.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce la même entente que dans le
passé?
M. BERTRAND: La même entente. Et nous prévoyons que
cette année, nous pourrons organiser...
M. GERIN-LAJOIE: J'ai vu ça dans les codifications. Mais
pour avoir des cours sur papier, ça parait bien; ce que je me demande,
c'est le personnel dont le ministre va disposer pour réaliser tout
ça.
M. BERTRAND: Pour les émissions, tout le personnel est
embauché. Maintenant, si l'on veut des détails...
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quel
est son personnel de direction dans ce service?
M. BERTRAND: Oui. C'est le sous-ministre adjoint, M. Beauchemin,
qui s'occupe d'une manière particulière de ce problème, et
il m'a assuré que tout le personnel était embauché, et que
nous serions en état d'organiser, cette année, d'une
manière complète, le programme que l'on s'est tracé au
point de vue radio et télévision scolaires. Quant au personnel
lui-même, M. John Gaw joue le rôle à l'heure actuelle de
directeur, et nous avons des conseillers techniques, M. Kenneth Perkins, M.
Jean Renaud, M. Jack Kennedy, M. Paul Pineault. Le personnel des
émissions c'est ça qui est important est
trouvé.
M. HOUDE: Des animateurs? Faites-vous allusion aux
animateurs?
M. BERTRAND: Oui.
M. HOUDE: Est-ce que ce sont des pédagogues ou des
comédiens?
M. BERTRAND: Je pourrai fournir les noms de toutes les personnes;
l'an dernier, l'expérience qui s'est produite n'a pas été
heureuse, et j'ai insisté pour que cette année, la radio et
télévision scolaires soient véritablement bien
organisées.
M. PEARSON: Est-ce que vous avez des moyens de vérifier la
rentabilité de la radio et de la télévision scolaires, de
vérifier de quelle façon on s'en sert, par exemple, dans les
écoles afin de pouvoir corriger, en chemin, certaines
déficiences?
M. BERTRAND: Tous ceux qui font usage de la radio et de la
télévision reçoivent un questionnaire et y
répondent. Au sujet des usagers, le rapport remonte à un an. J'ai
ici les documents qui pourraient me permettre de répondre d'une
manière plus précise?
M. PEARSON: Alors vous ne pouvez pas actuellement dire si vous
avez plus de critiques que de réponses favorables ou d'éloges par
rapport à ces émissions-là?
M. BERTRAND: Je pourrais fournir, plus tard, au
député de Saint-Laurent, et j'en prends note, une réponse
à ce sujet, étant donné que nous n'avons pas avec nous les
documents qui me permettraient de lui donner une réponse adéquate
immédiatement.
M. PEARSON: Parce qu'il y a certains détails. Je me
souviens, il y a deux ans, j'enseignais la physique à trois ou quatre
classes. Il y avait un cours de physique donné à la
télévision, mais seulement une classe sur quatre pouvait suivre
le cours parce que l'horaire ne convenait pas à toutes. Il y a donc un
agencement de cédules et d'horaires à organiser de façon
à ce que tous en bénéficient et non pas seulement une
partie de...
M. BERTRAND: Bien, j'obtiendrai les renseignements que demande le
député de Saint-Laurent. Et le sous-ministre adjoint, M.
Beau-chemin, qui est responsable du domaine de la radio et
télévision scolaire, se fera un plaisir de les lui
communiquer.
M. GERIN-LAJOIE: J'aimerais dire quelques mots sur cette
question. Je suis d'autant plus à l'aise pour en parler, que je me
trouve à déplorer l'insuccès de ce secteur dans le
ministère, à l'époque où j'avais la direction du
ministère; alors le ministre prendra sûrement mes observations en
bonne part. Tout le domaine de la radio et de la télévision
scolaire est un domaine relativement nouveau mais qui remonte quand même
à une vingtaine d'années à travers le monde. La plupart
des grands pays du monde ont fait leurs expériences dans ces domaines,
et tous les grands pays cherchent leur voie, plus ou moins. Les pays comme
l'Italie, ont adopté une ligne de conduite assez définie avec
laquelle ou dans laquelle ils ont eu un succès relatif assez important.
C'est que là-bas on s'en est servi surtout pour faire l'éducation
des adultes, presqu'illettrés ou très peu
développés, et le gouvernement fournit des moniteurs dès
qu'un groupe de dix ou quinze se réunit régulièrement pour
suivre les émissions dans des hameaux ou des villages à travers
le pays. D'autres pays ont d'autres expériences, que ce soit en France,
que ce soit au Japon, que ce soit aux Etats-Unis, les expériences
varient énormément d'un pays à l'autre. Et je pense que,
pour vraiment réussir et faire quelque chose de profitable dans le
domaine de la radio et de la télévision scolaire, il faut
vraiment avoir un personnel ayant une préparation tout à fait
spécialisée, d'une part, et d'autre part, avec une très
grande imagination. Il s'agit d'un domaine neuf, d'un domaine où on
explore, où il faut adopter des moyens nouveaux et évidemment
avec des moyens d'enquêtes appropriés pour évaluer
constamment les expériences faites. C'est pour cela que je me permettais
de dire tout à l'heure, que le vrai problème du ministère
de l'Education dans ce domaine, c'est un problème de direction du
service. Des réalisateurs, des animateurs, des personnes qui
apparaissent à l'écran on peut toujours en trouver. La
qualité n'est pas toujours égale, mais on peut toujours en
trouver dans un pays où la télévision est aussi
développée que chez nous; mais des gens qui à la direction
vont concevoir une télévision scolaire et une radio scolaire en
fonction de notre milieu, eh bien, je pense que cela ne se retrouve pas
à tous les coins de rues. Il y a une expérience qui se poursuit
chez nous et dont le ministre n'a pas parlé à ce poste-ci, parce
que ça relève d'un autre poste qu'on a déjà
dépassé, c'est l'expérience qui se fait dans le domaine de
l'éducation permanente au Saguenay- Lac-St-Jean. Il s'agit, là,
d'une expérience très heureuse, et je pense qu'il vaut la peine
de signaler l'importance de ce projet pilote. Mais, je crois, qu'il faut
étendre ce type d'expérience à d'autres domaines.
Le ministre et ses collaborateurs devraient avoir comme
préoccupation première d'obtenir le personnel vraiment
approprié pour ce type de responsabilité.
En fait, l'une des pierres d'achoppement auxquelles le ministère
a eu à faire face à l'époque où je le dirigeais,
c'était un problème de niveau de traitement pour le personnel
à embaucher. J'aimerais faire au ministre la suggestion suivante, celle
de retenir des conseillers à honoraires. C'est la façon
traditionnelle à laquelle on recourt pour embaucher ou utiliser du
personnel à des traitements qui dépassent les échelles du
gouvernement, d'autant plus que des gens retenus à honoraires ne
s'engagent pas nécessairement de façon permanente dans les
activités du ministères, mais ils peuvent le faire quand
même pour un certain nombre d'années. Alors, je pense qu'il faut
vraiment insister sur cet aspect, question de personnel, et de personnel
vraiment au niveau de la direction.
M. BERTRAND: Je note les remarques du député de
Vaudreuil-Soulanges qui, comme moi, est bien conscient de ce problème
puisqu'il a vécu, lorsqu'il était ministre, des
difficultés de l'organisation de cette radio et télévision
scolaires. Premièrement, il a noté l'expérience-pilote du
Saguenay-Lac Saint-Jean. Deuxièmement, le 12 avril dernier, par
l'arrêté ministériel numéro 967, le ministre de
l'Education recommandait au conseil des ministres qui l'a agréée
la constitution d'un comité d'étude sur la radio et
télévision scolaires et les autres techniques audio-visuelles
dans l'en-
seignement. Je n'ai pas à lire ici tout cet arrêté
ministériel, mais je pourrais en remettre une copie au
député de Vaudreuil-Soulanges...
M. GERIN-LAJOIE: Je pense que nous Pavons eue.
M. BERTRAND: Et je pense que vous l'avez lue également
dans Hebdo-Education. A tout événement, voilà la
constitution d'un comité qui sera chargé, en particulier,
d'étudier l'orientation générale du développement
de la radio et de la télévision scolaires et de tout autre aspect
de la technologie moderne appliquée au secteur de l'enseignement telle
que l'utilisation des techniques audiovisuelles, de techniques modernes, de
télécommunications, des techniques liées à
l'ordinateur électronique, la détermination et les moyens les
plus efficaces d'utiliser la radio, la télévision et d'autres
techniques complémentaires pour fins d'enseignement aux adultes comme
aux élèves, la définition des normes pédagogiques
et techniques qui s'imposent à cet égard, les programmes à
élaborer à l'intention de la diverse clientèle à
desservir, la sélection, le recrutement et la formation du personnel
requis. Nous avons demandé au comité de faire diligence et de
nous produire un rapport final pour le 31 décembre 1967.
M. GERIN-LAJOIE: J'aimerais avoir des renseignements qui ne sont
pas dans les documents...
M. BERTRAND: Et, ce comité en sera, demain, à sa
quatrième réunion. Quant aux membres, vous en connaissez
déjà les noms, je n'ai pas besoin de les répéter
ici.
M. GERIN-LAJOIE: Ce que j'aimerais voir, ce sont des
renseignements en dehors des documents que le ministre nous a
déjà communiqués. Entre autres, je touche un aspect du
problème, est-ce que le gouvernement entend faire des démarches
pour avoir une franchise, en particulier, sur les ondes à
fréquences ultra-hautes. La province de l'Ontario a fait une demande
l'an dernier, demande qui a été rejetée, il y a eu la
politique fédérale annoncée dans un document
déposé aux Communes, on connaît tout cela mais seulement ce
qu'on ne connaît pas, c'est ce que le gouvernement du Québec
entend faire en relation avec ce problème.
M. BERTRAND: Nous avons justement dans ce domaine-là un
document qui est en préparation en marge du Livre blanc d'Ottawa, en
liaison avec la commission, relatif aux problèmes que soulève le
député de Vaudreuil-Soulanges pour l'utilisation des ondes...
M. GERIN-LAJOIE: Fréquences ultra- hautes?
M. BERTRAND: Oui, UHF et j»ai...
M. GERIN-LAJOIE: C'est en préparation par le
ministère ou par qui?
M. BERTRAND: Avec la commission, et nous avons l'intention de
demander l'utilisation de ces ondes.
M. GERIN-LAJOIE : J'aimerais apporter un point au sujet de ce que
j'ai dit tout à l'heure. Je ne voudrais pas que ce que j'ai dit au sujet
du personnel de direction du service soit mal interprété par ceux
qui ont animé la radio et télévision scolaires depuis
quelques années parce que je sais qu'ils s'y sont dévoués
corps et âme et qu'ils ont eu à faire face à des
difficultés considérables, le problème des relations avec
Radio-Canada qui était à son début...
Tout cela, évidemment, rendait la situation très
difficile. Seulement, ce que j'ai voulu dire et ce que je voudrais bien
établir, très clairement, comme étant ma pensée,
c'est qu'il faut, à la direction, des gens qui ont une
préparation vraiment spécialisée en fonction de tous les
développements techniques des dernières années. Alors, je
pense que ceux à qui nous avons confié, en ces dernières
années, la responsabilité de diriger la radio et
télévision scolaires ne disposaient pas toujours de ces avantages
techniques qui nous paraissent aujourd'hui indispensables pour accomplir la
fonction tel que nous le désirons.
M. BERTRAND: Loin de moi également de blâmer qui que
ce soit, mais il nous faut prendre les moyens pour que ce secteur soit mieux
organisé. Adopté?
M. HOUDE: Non, est-ce que je pourrais poser une question? Est-ce
que la mise sur ruban magnétique, par exemple, de cours dans le domaine
des langues relève de ce service? Si vous voulez, pour éclaircir
le fond de ma pensée, c'est que dans beaucoup d'écoles on a
actuellement de magnifiques laboratoires de langues très modernes,
très mécanisés et tout ça. Or
dans beaucoup d'écoles, les professeurs se plaignent, c'est le
mot, de ne pas avoir de matière. On a les machines...
M. BERTRAND: A l'heure actuelle, non, mais tout cela fait l'objet
des travaux que nous avons demandé à la commission
d'accomplir.
M. HOUDE: C'est-à-dire la réalisation de cours.
M. BERTRAND: C'est ça. Adopté?
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 34.
M. BERTRAND: Poste budgétaire 34: coopération avec
l'extérieur.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre d'Etat m'avait laissé
entendre qu'il serait en mesure de répondre à certaines
questions. Je ne sais pas si c'est le ministre qui va lui-même le
faire.
M. BERTRAND: Un instant.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, j'ai un certain nombre de questions dans
ce domaine-là.
M. BERTRAND: J'en ai parlé un peu dans mes remarques
préliminaires.
M. GERIN-LAJOIE: Oui, mais disons que j'ai des questions
précises. Je ne sens pas le besoin d'un exposé
général, quant à moi, mais j'aimerais avoir des
renseignements sur certains points. Ma première question: Qu'est-ce
qu'on transfère ou qu'on a transféré au ministère
des Affaires intergouvernementales?
M. BERTRAND: Il n'y a rien de transféré à
l'heure actuelle. C'est en discussion avec les autorités du
ministère des Affaires intergouvernementales, et le sous-ministre de
l'Education est en rapport avec M. Claude Morin, sous-ministre aux Affaires
intergouvernementales, pour effectuer cette liaison ou, s'il y a lieu, ce
transfert.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, si vous le permettez, comme nous avons
fait depuis le début, sans trop de formalisme, j'aimerais parler du
poste budgétaire numéro 34 de façon
générale, Je toucherai peut-être à certains articles
en posant mes questions.
M. BERTRAND: Si le député de Vaudreuil-Soulanges me
permet, pour le moment il semble qu'il n'y aurait qu'ASTEF qui serait
transféré, tout le reste resterait chez nous.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, ma première question serait de
savoir quels sont les accords que le ministère de l'Education a
actuellement en négociation ou qu'il envisage avec quelque
autorité extérieure au Québec?
M. BERTRAND: J'ai noté ce matin qu'il y en avait d'abord
avec la France. Elles existent.
M.. GERIN-LAJOIE: Oui, mais les autres accords?
M. BERTRAND: Et mon collègue a eu l'occasion de se rendre
en Tunisie. Il pourrait peut-être faire un exposé.
M. MASSE: Alors, voici en résumé ce qui s'est
produit dans ce domaine-là. L'ancien ministre se souvient fort bien que
les autorités tunisiennes avaient invité le ministre de
l'Education à se rendre dans leur pays pour un échange de vues et
une discussion fraternelle. Cela a été fait l'automne dernier au
mois de septembre ou octobre, je ne me souviens pas exactement. Et puis nous
avons également profité de la réunion de l'AUPELF,
à Montréal.
M. GERIN-LAJOIE: Quand le ministre dit que ça s'est fait
à l'automne, est-ce qu'il peut nous donner des explications?
M. MASSE: Je ne pense pas que j'aie à faire un rapport de
mes activités à ce point. Disons que les réunions
parce qu'il y a eu plusieurs réunions ou rencontres de
différentes personnes, j'ai vu ça à quelque part ont
été un échange de vues concernant les deux systèmes
d'éducation et les possibilités de coopération dans les
deux domaines, sur le plan pratique. Présentement, on a également
étudié l'effort que fait le bureau de l'aide à
l'extérieur qui envoie des enseignants qui proviennent du
Québec.
A l'occasion de la réunion de AUPELF à
Montréal...
M. GERIN-LAJOIE: Mais le voyage en Tunisie?
M. MASSE: Il n'y a pas eu d'accord de signé, c'est
ça que vous voulez demander?
M. GERIN-LAJOIE: Oui, et est-ce qu'il n'y a pas eu d'accord, de
négociations avec la Tunisie comme telle?
M. MASSE: Non, absolument pas.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, qu'est-ce que le ministre a fait
là-bas?
UNE VOIX: Il y a de belles plages.
M. MASSE: C'est-à-dire, ce que nous avons discuté,
ce sont les possibilités d'échange pratique entre les deux pays
et non pas des signatures de papiers. Et il a été entendu que,
pour l'année en cours qui avait déjà débuté,
le bureau de l'aide à l'extérieur...
M. GERIN-LAJOIE: Le bureau fédéral.
M. MASSE: ... le bureau fédéral de l'aide à
l'extérieur allait continuer ce qui était appliqué.
D'ailleurs, à l'époque, des stagiaires arrivaient. Mais il n'y a
pas eu du tout de questions...
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre de l'Etat a sûrement
soulevé la possibilité de la signature d'une entente.
M. MASSE: Nous n'avons pas soulevé la possibilité
de signature d'entente, mais la possibilité de coopération
pratique, sans entente.
M. GERIN-LAJOIE; Et cette possibilité n'a pas abouti autrement
que de reconnaître que le bureau fédéral de l'aide à
l'extérieur...
M. MASSE: Elle ne s'est pas encore traduite par l'échange
de personnes ou de bourses, ou autrement.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministère a des projets
précis à ce sujet?
M. MASSE: Le ministère a toujours des projets. Cela, c'est
pour la Tunisie.
M. GERIN-LAJOIE: Je ne veux pas tenter de faire dire au ministre
des choses qu'il croit plus utile en fonction de l'intérêt
public de ne pas révéler. Alors, je veux bien qu'il me
comprenne sur ce plan. D'autre part, si le gouvernement du Québec, et en
particulier le ministère de l'Education, ont des projets précis,
comme nous en avions au temps où fêtais ministre de l'Education,
et qu'il y a des entraves à la réalisation de ces projets, je
pense que le ministre devrait être en mesure de nous parler de ces
entraves, parce que je pense bien que c'est un secret de polichinelle. Il ne
faut tout de même pas tourner autour du problème, c'est un secret
de polichinelle qu'actuellement les efforts du Québec au point de vue de
son rayonnement extérieur et la réalisation d'accords de
coopération avec les pays étrangers, sont l'objet d'entraves qui
ne permettent pas au Québec de réaliser ses projets. Alors, je me
demande si le ministre croit vraiment qu'il est contraire à
l'intérêt public de toucher à ce domaine.
M. MASSE: Disons que, sur un projet spécifique, ce ne
serait certainement pas aider le Québec que de dévoiler quoi que
ce soit, mais je crois que le problème peut être pris sous un
autre angle, de façon plus globale. On peut essayer de régler les
problèmes, cas par cas, ou pays par pays, que ce soit la Belgique, que
ce soit la Tunisie, que ce soit le Sénégal, que ce soit le Gabon
ou que ce soit d'autres pays. Pour l'instant, ce que le ministère de
l'Education et d'autres ministères essaient de réaliser dans ce
domaine, c'est de s'entendre globalement, soit avec le Bureau de l'aide
à l'extérieur, au niveau d'un ministère et d'un organisme
qui relève d'un ministère, soit deux organismes ou une
coopération à l'extérieur et le bureau de l'aide à
l'extérieur, ayant deux ministères, celui de l'Education et celui
des Affaires extérieures pour ce qui est de l'envoi du personnel
à l'étranger, provenant du Québec. C'est dans cette
optique que par exemple, cette année une session spéciale a
été organisée par Québec, en juillet pour les
enseignants du Québec qui doivent se rendre en Afrique,
présentement sous l'égide du bureau de l'aide à
l'extérieur, une session de deux ou trois jours qui doit avoir comme but
de leur donner un tableau d'ensemble de la réforme scolaire au
Québec par niveau et par objet, si on peut dire, ce qui
n'empêchera pas le fédéral d'avoir sa propre session de
rencontre avec ces professeurs-là.
Egalement, dans ce même domaine, nous avons eu à l'occasion
de la réunion del'AUPELF, à Montréal, une séance de
travail avec les ministres de l'Education des pays qui étaient
représentés. Il y avait le Sénégal, le Dahomey, la
Côt é d'Ivoire, enfin ils étaient cinq ministres de ces
pays-là . Nous leur avons donné, pendant deux sessions de
travail, l'ensemble de la réforme scolaire au Québec et
l'étude de points précis où 11 serait intéressant,
pour ces pays comme le Québec, d'avoir, en pratique, de la
collaboration. Je crois que le problème peut être difficilement
résolu à mon avis, à moins d'une directive, d'un
règlement spécial du gouvernement fédéral
régissant le travail du bureau de l'aide à l'extérieur. Il
peut être dans l'intérêt des principes ou dans l'avancement
des problèmes constitutionnels, mais il ne serait peut-être pas
nécessairement dans l'intérêt des gens, de doubler l'envoi
des enseignants du Québec, étant fait d'une part comme
présentement par le bureau d'aide à l'extérieur et on
doublerait tout le système par un envoi des enseignants du Que-
bec pour satisfaire les mêmes postes.
M. GERIN-LAJOIE: N'y a-t-il personne qui ait envisagé
ça?
M. MASSE: Voilà pourquoi la solution, à mon avis,
« c'est d'avoir une entente »je mets ça entre guillemets, il
y en a de différentes sortes, avec le ministère des Affaires
étrangères et le bureau de l'aide à l'extérieur.
C'est là qu'est le problème à mon avis.
M. GERIN-LAJOIE: Il y a deux questions que j'aimerais à
poser.
M. BERTRAND: Personnellement, dans ce domaine, j'ai
déjà manifesté, à l'occasion d'un débat en
Chambre lorsque j'avais présenté la motion pour la
création du comité parlementaire de la Constitution, mes vues ou
certaines opinions sur le fédéralisme. Suis-je trop optimiste en
croyant que dans le mécanisme de l'Etat canadien il y a moyen de
corriger certaines situations; et surtout sur ce que l'on appelle aujourd'hui
le rayonnement international que désire le Québec dans les
juridictions qui lui sont propres, spécialement celles de
l'éducation et de la culture. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions
pas au Canada, au Québec en particulier, comme principal foyer de la
culture française et de la langue qui en est la manifestation, nous ne
pourrions pas trouver un moyen qui consacrerait ce rôle et ce rayonnement
que le Québec veut obtenir. Dans ce domaine-là, des études
ont été préparées au comité parlementaire de
la Constitution, et lorsque le comité aura l'occasion de se
réunir on verra que ces études, d'ailleurs, ont inspiré
certains de mes collègues et m'ont inspiré, moi aussi, à
l'occasion de causeries qui ont été prononcées; et nous
sommes, des deux côtés de la Chambre, unanimes. J'ai lu les propos
de mon collègue, le ministre d'Etat. J'ai lu également les propos
de l'ancien ministre de l'Education. Je pense que je puis dire que dans ce
domaine-là il y a unanimité. Il s'agit pour nous, au Canada, de
tâcher de nous entendre entre nous pour que le Québec puisse
rayonner comme il le doit dans le domaine de la culture et établir les
liens qui s'Imposent avec les pays qui partagent sa culture, les pays que l'on
appelle francophones.
Je le répète, je veux être optimiste, et
j'espère que nos compatriotes qui font partie de l'autorité
centrale comprendront que ce n'est pas chercher des querelles, nous voulons
trouver un moyen qui puisse nous permettre d'ac- complir ce que nous croyons
être une mission essentielle pour le Canada français. Je n'ai pas,
quant à moi M. le Président, d'autres déclarations
à faire aujourd'hui sur ce sujet. Nous aurons sans aucun doute
l'occasion, dès les premières réunions du comité
parlementaire de la constitution, d'examiner ce problème d'une
manière plus exhaustive.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je suis fort
déçu que le ministre de l'Education et le ministre d'Etat ne
jugent pas à propos d'aller dans plus de détails, mais quant
à moi, je vais le faire et les ministres jugeront s'il y a lieu de leur
part de corriger ce que je dirai.
M. BERTRAND: Voici, j'aimerais savoir quelles sont les questions.
Vous avez poursuivi un dialoque...
M. MASSE: La politique du gouvernement, jusqu'à un certain
point, a été énoncée tout dernièrement par
M. Johnson à l'Expo et j'avais, quelques jours auparavant, donné
un texte qui répondait, du moins dans les principes, aux questions que
pose le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, disons que l'on va me comprendre, je vais
donner des choses précises et les ministres jugeront ce qu'ils veulent
dire pour me corriger ou me compléter.
Alors, j'ai divers ordres de problèmes. Le premier, projet
d'entente avec la Tunisie. J'ai raison de croire et les ministres me
corrigeront si cette impression n'est pas la leur que, de la part du
gouvernement fédéral il y a une entrave réelle au
développement des relations formelles entre le Québec et les pays
étrangers. En ce qui concerne la Tunisie, alors que j'étais
ministre de l'Education, j'avais reçu comme le ministre d'Etat y
a fait allusion une invitation comme vice-président du conseil
des ministres et comme ministre de l'Education, j'avais reçu une
invitation du ministre des Affaires étrangères de ce pays,
à aller rendre une visite officielle dans ce pays. Tout d'abord, la
lettre a été envoyée par la Tunisie par les canaux
officiels, c'est-à-dire, par le chef du protocole à Ottawa. La
lettre s'est « perdue » à Ottawa. Elle ne m'est parvenue que
plusieurs semaines plus tard, alors que j'ai été obligé de
dire aux autorités tunisiennes...
M. BERTRAND: A quelle date cela à peu près? L'an
dernier? Il y a deux ans?
M. MASSE: En 65.
M. GERIN-LAJOIE: Un an avant le changement de gouvernement. Je
pense que c'était au printemps de 65. Et, finalement, les
autorités tunisiennes ont manifesté leur étonnement
à Ottawa que la lettre ne me soit pas parvenue et c'est là qu'on
a retracé la lettre. Par la suite, il y a eu, par personnes
interposées, des contacts officieux avec la Tunisie, tout cela avant le
changement de gouvernement. Disons qu'à ce moment-là, quant
à moi et quant à certains de mes conseillers, nous avons eu le
sentiment que le gouvernement fédéral faisait de l'entrave
à ce que le Québec entre en négociations, en pourparlers
directs, avec le gouvernement tunisien. Et je soupçonne je
choisis mes mots que depuis le changement de gouvernement en juin 1966,
le nouveau gouvernement du Québec doit se trouver en face d'une
situation analoque et peut-être même avec des indices plus
précis de la résistance de la part du gouvernement
fédéral.
De sorte que de toute façon on se trouve aujourd'hui devant aucun
projet d'entente avec la Tunisie. On pourra nous dire bien sûr qu'une
entente se fait à deux, qu'il ne suffit pas que le Québec le
désire, mais qu'il faut ici une autre partie pour conclure une entente
avec le Québec. Dans ce cas-ci, il faut évidemment la
participation du gouvernement tunisien. Cette participation ne se manifeste
pas. Je ne veux rien dire de dérogatoire évidemment ou qui puisse
être interprété de la façon le moindrement
malveillante de la part du gouvernement tunisien avec qui, j'espère, le
gouvernement du Québec finira par avoir des relations formelles et
très amicales. Alors, c'est le premier grand point d'interrogation.
Deuxième point d'interrogation. Le gouvernement, alors que
j'étais ministre de l'Education et vice-président du Conseil,
avait engagé officieusement, par diverses personnes, des pourparlers
avec la Belgique. Encore là, dans ce cas, de façon beaucoup plus
officieuse, parce que dans le premier cas, il y avait eu rencontre personnelle
entre l'ambassadeur de Tunisie au Canada et moi-même, de même
qu'à un moment distinct, entre l'ambassadeur de Tunisie et le premier
ministre, M. Lesage.
Dans le cas de la Belgique, il n'y a pas eu de rencontre au niveau des
ministres en aucune manière, mais encore là officieusement, il y
avait des projets qui n'ont pas abouti.
Je pense que la population du Québec serait en droit de savoir si
le gouvernement actuel a fait des démarches pour savoir si le
gouvernement fédéral fait obstacle à ce que le
Québec conclue des ententes avec des pays étrangers. Il est bien
sûr qu'aucun pays étranger avec qui le gouvernement canadien a des
relations diplomatiques ne voudra conclure d'ententes avec le Québec
contre le gré d'Ottawa. Aucun pays étranger n'est prêt
à risquer de se mettre en brouille avec le gouvernement canadien. Alors,
je pense que la population du Québec et la Chambre, ici à
Québec, sont en droit de savoir si le gouvernement fédéral
fait obstacle à des relations directes et éventuellement
contracturelles entre le gouvernement du Québec et des pays
étrangers.
M. BERTRAND: J'ai prononcé quelques paroles tantôt
au sujet de ma position disons de principe, sur ce problème, à
l'heure actuelle...
M. GERIN-LAJOIE: C'est une question précise que je
pose.
M. BERTRAND: Oui. Ce problème à l'heure actuelle
est sous examen au ministère des Affaires intergouvernementales, et le
premier ministre qui est en même temps ministre des Affaires
intergouvernementales, jugera s'il est à propos d'apporter des
réponses aux deux questions que l'ancien ministre de l'Education vient
de soulever.
J'ai mes opinions là-dessus, je préfère, pour le
moment, les taire. J'ai exposé tantôt la question de principe. Il
est sûr...
M. GERIN-LAJOIE: Ce n'est pas la question de principe qui
m'intéresse pour le moment, ce sont les faits.
M. BERTRAND: Ce sont les faits. Il est sûr, comme l'ancien
ministre de l'Education l'a noté tantôt, que du côté
d'Ottawa, non seulement ce sont des entraves, mais on sent clairement, de la
part du ministre des Affaires extérieures, le désir d'assurer un
rayonnement élargi à l'autorité centrale dans le domaine
des relations extérieures, surtout dans le domaine culturel.
Deuxièmement, les montants assez élevés que, depuis
quelques années, l'autorité centrale dispose pour venir en aide
à d'autres pays, pays francophones, démontrent clairement que
l'autorité centrale et fédérale désire jouer un
rôle dans ce domaine.
Alors, c'est de cette manière-là, tout probablement, que
l'on veut entraver l'action du Québec.
M. GERIN-LAJOIE: Non, ça, c'est une autre affaire,
l'argent qui...
M. BERTRAND: C'est un moyen. Deuxième-
ment, quant aux accords avec la Belgique, on sait ce qui est survenu
dernièrement. Et le premier ministre a dit en Chambre que s'il y avait
lieu, à l'occasion de l'étude de ces prévisions
budgétaires, il ferait certaines déclarations. Pour le moment,
c'est tout ce que j'ai à dire sur le sujet.
M. GERIN-LAJOIE: Alors, deuxième aspect du grand
problème. Avant juin 1966, le gouvernement du Québec était
en négociation avec le gouvernement fédéral je vais
préciser dans un moment ce que je veux dire par négociation avec
le gouvernement fédéral le ministère des affaires
extérieures, pour la conclusion d'une entente portant sur les
enseignants québécois qui vont à l'étranger dans le
cadre du programme fédéral d'aide à l'extérieur. Le
projet, un moment donné, était même plus vaste que cela, il
englobait, non seulement les enseignants qui vont à l'étranger
dans le cadre de ce programme, mais tous les Québécois,
médecins, infirmières, spécialistes en agriculture, enfin
tous Québécois allant à l'extérieur dans le cadre
d'un programme fédéral. Un projet d'entente très
précis a été mis par écrit. Il a été
modifié à diverses reprises au cours des négociations. Il
a même fait l'objet d'une rencontre personnelle à un moment
donné entre le ministre des Affaires extérieures canadien et
moi-même. Ce projet, que nous du Québec espérions tant voir
conclure pour le départ de nos enseignants en août 1965, n'a pas
pu être réalisé parce qu'il n'y a pas eu entente.
C'est-à-dire que le gouvernement fédéral n'a pas
accepté les dernières propositions du gouvernement du
Québec. Ce projet est demeuré sur la table après
août 1965. Ma question est celle-ci: Est-ce que le projet a
été repris par le gouvernement actuel et où en est-il
rendu?
M. BERTRAND: Nous avons reçu, il y a environ deux mois Un
projet de la part de l'autorité centrale, lequel projet, suivant la
conduite que nous avons adoptée à l'intérieur des
différents ministères, en particulier au sujet de l'envoi de nos
étudiants dans les pays étrangers francophones, a
été référé au ministère des Affaires
intergouvernementales, et à prime abord, ce projet ne semblait pas
acceptable.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre a bien dit l'envoi de nos
étudiants ou de nos professeurs?
M. BERTRAND: Excusez-moi, de nos professeurs en pays
étrangers francophones. Ce projet avait été transmis au
ministère des Affaires intergouvernementales.
M. GERIN-LAJOIE: Je pense que le moment est approprié pour
faire certaines observations très précises en dehors des
déclarations de principe qui ont fait l'objet de déclarations de
la part de différents ministres et de moi-même,
déclarations de principe qui sont très importantes, mais dont le
public ne saisit pas toujours la portée concrète pour le bien de
la population du Québec Je pense qu'à l'heure actuelle, le public
québécois est sous une fausse impression quant au rôle que
joue le gouvernement fédéral en matière d'aide
extérieur avec les pays francophones à cause de l'ampleur des
sommes qu'il fournit. On est porté à croire, en certains milieux,
que le gouvernement fédéral accomplit une oeuvre formidable
à ce point de vue là, et qu'au point de vue du Canada
français, ce qu'accomplit le gouvernement fédéral, dans le
domaine de l'aide extérieur est des plus précieux.
Je pense qu'il importe de signaler que ce qui se fait actuellement sous
l'égide du gouvernement fédéral est tout à fait
insatisfaisant pour le Québec et est loin de rapporter au Québec
ce que devraient rapporter les sommes et les efforts consacrés à
ces programmes. Le Québec permet chaque année à 200 ou 300
de ses professeurs (le nombre augmentera peut-être), de s'en aller en
pays étrangers à une période où nous avons une
grande pénurie de professeurs ici. Nous continuons d'accorder les
avantages à ces professeurs au point de vue du régime de pension
par exemple, au point de vue de leur ancienneté à certains points
de vues et vraisemblablement d'autres avantages. C'est donc dire que le
Québec, comme état et comme population consent des sacrifices,
consent des privations pour assurer la réalisation de ses programmes
d'aide extérieure. Or, nous ne retirons absolument rien. Ce qui importe,
je pense, à ce sujet-là, de bien mettre en lumière, c'est
que les programmes d'aide extérieure doivent être de
véritables programmes de coopération. Le Québec ou le
Canada n'a pas qu'à envoyer ses enseignants pour remplir les fonctions
que ce pays-la voudra bien leur faire remplir. Je pense que nos enseignants qui
vont là-bas, ont quelque chose à rapporter au Québec, ils
ont des expériences pédagogiques à poursuivre
là-bas, parce qu'ils sont dans des milieux parfois différents des
nôtres, c'est le cas souvent. Dans d'autres cas, il peut y avoir
certaines analogies avec certains milieux particuliers du territoire
québécois; et de toute façon, l'enseignement en pays
étrangers est de nature à donner une expérience
très précieuse à nos enseignants. Or, en aucune
façon, le système actuel d'aide extérieure ne permet au
gouvernement du Québec, au ministère de l'Educa-
tion, aux institutions québécoises, de vraiment
bénéficier de l'expérience qui se poursuit comme cela en
pays étrangers. Pendant que nos enseignants sont là-bas, le
gouvernement du Québec n'est pas en mesure, n'a même pas le droit
de suivre l'évolution de l'expérience. Quand nos professeurs
reviennent, on n'a pas de moyen non plus de bénéficier du
travail, de l'expérience acquise par ces professeurs. Je pense, que
c'est simplement par l'établissement d'un programme véritable de
coopération avec les pays francophones que nous pouvons nous assurer que
notre contribution à l'avancement de l'éducation, dans des pays
en voie de développement, ne sera pas une contribution exclusivement
à sens unique, mais que ce sera vraiment l'occasion de
l'établissement d'une coopération au sens propre de l'expression.
Il y a plus que cela, quand on constate que les enseignants
québécois sont répartis dans un grand nombre de pays
francophones, quand on constate que dans certains pays ils se trouvent
isolés les uns des autres; dans certains endroits, il y en aura un qui
sera tout seul dans une institution, alors que le plus proche Canadien
français ou Québécois se trouvera à 500 milles ou
à 1,000 milles de là, et c'est ainsi, par exemple, à
travers tout le continent africain. Je dis que c'est ni la meilleure
façon d'aider ces pays-là, ni la meilleure façon pour
nous, d'en tirer quelque avantage. Si le gouvernement du Québec, comme
gouvernement, pouvait participer à l'élaboration et à la
mise en oeuvre des programmes d'aide extérieure en ce qui concerne la
participation des enseignants québécois à ces programmes
je parle des enseignants, je pourrais parler des médecins, des
infirmières, je pourrais parler de l'aide dans le domaine de
l'agriculture et dans tous les autres domaines, je ne veux pas me limiter
à l'éducation, mais je le prends comme exemple parce que c'est le
cas le plus net de juridiction provinciale je dis que, si nous pouvions
établir un véritable programme, nous serions en mesure de
bénéficier du travail des enseignants que nous envoyons. Ce n'est
pas une question de prestige pour le Québec, ce n'est pas une question
d'agrandissement de pouvoir détenu par ceux qui constituent, un moment
ou l'autre, le gouvernement du Québec, les élus ou le
fonctionnarisme, ce n'est rien de tout cela.
C'est tout simplement pour la population du Québec le droit de
participer elle-même à l'élaboration des programmes
à l'intérieur desquels les Québécois seront
appelés à oeuvrer en pays étrangers. J'ai dit que les
enseignants québécois étaient le plus souvent
isolés les uns des autres, dispersés à travers de grands
continents. Il n'y a pas seulement que cela. Il y aie choix des disciplines
dans lesquelles on les fait enseigner aussi. Quand on se sert des Canadiens
français pour enseigner la langue anglaise dans les pays francophones,
est-ce que c'est vraiment la meilleure façon pour nous, d'être
utiles à ces pays, et est-ce vraiment la meilleure contribution que le
Québec francophone puisse apporter aux pays francophones d'Afrique et
d'Asie?
C'est un autre aspect fort sérieux des programmes d'aide
extérieure, et je pense que tant que le gouvernement
fédéral voudra conserver, en exclusivité, comme il l'a
fait jusqu'à maintenant, la responsabilité de déterminer,
d'élaborer et de mettre en oeuvre le programme d'aide extérieure,
je dis qu'il nous leurre quand il prétend qu'il sert le Canada
français. Ce n'est pas l'affectation de millions de dollars à
l'aide extérieure aux pays francophones qui sert les
intérêts du Québec
Et je toucherai un autre aspect de la même grande question, la
participation du Québec aux relations internationales du Canada, en ce
qui concerne notre partie de territoire canadien. Le Fédéral a
des programmes de bourses d'études offertes en particulier, aux
étudiants de pays francophones européens, (totalement ou
partiellement francophones), qu'il s'agisse de la France, de la Suisse ou de la
Belgique.
C'est très louable que le gouvernement fédéral
établisse de tels programmes, et je n'ai aucune réserve à
faire sur la valeur de ces programmes dans l'intérêt du Canada et
des bonnes relations du Canada avec les pays en question. Seulement là,
encore, je pense qu'il ne faut pas se laisser leurrer. Ces programmes ne
servent pas nécessairement les intérêts du Québec.
Que des étudiants francophones d'Europe et francophones d'ailleurs dans
le monde, viennent au Canada, pour un grand nombre dans des universités
anglophones, cela sans doute peut être fort appréciable pour les
étudiants francophones d'ailleurs, comme moi j'ai apprécié
d'aller dans une université anglaise en Angleterre, mais ce que je dis,
c'est que cela ne sert pas nécessairement les intérêts du
Québec. Ce que je dis, c'est que le Québec a intérêt
à avoir des programmes directs d'échange avec des pays
francophones, de sorte que nos universités québécoises
puissent bénéficier de la venue chez nous, soit
d'étudiants, soit de chercheurs, soit de professeurs, de ces pays.
Je ne voudrais pas que le ton que j'emploie en faisant ces observations
soit le moindrement Interprété, par mes amis d'en face selon la
formule traditionnelle, comme manifestant la moindre critique à leur
égard, bien au contraire. Seulement je pense (et c'est plutôt un
problème
sur lequel ils seront d'accord avec moi), que c'est un problème
sur lequel nous avons le devoir d'éclairer la population. Et s'il est
une occasion où nous pouvons faire une telle chose, c'est bien au moment
de l'étude des crédits du ministère de l'Education, ou
l'étude des crédits de quelque ministère que ce soit.
Je pense, que cette question des relations internationales du
Québec est considérée, par trop de
Québécois, soit comme une question de prestige j'y ai fait
allusion tout à l'heure soit comme une question de luxe, soit
comme une question de pure générosité. C'est pourquoi, je
crois de la plus grande importance, pour ceux qui sont au sein du parlement et
du gouvernement, de mettre en lumière qu'il s'agit de notre
intérêt, et non pas uniquement de l'intérêt de ceux
avec qui nous aurions des relations.
Il y a un autre aspect que je dois souligner. C'est que le niveau de
développement du Québec, sur le plan de l'administration
publique, et tout spécialement sur le plan du développement de
l'éducation, est en voie d'être reconnu à travers le monde
entier. Il ya des hauts fonctionnaires du ministère de l'Education
le ministre de l'Education partagera sûrement ma fierté,
qui doit être la fierté en l'occurrence de tous les
Québécois des hauts fonctionnaires du ministère de
l'Education, depuis quelques années déjà, ont
été invités à participer à des rencontres
internationales. Ils ont été invités à y participer
non seulement à titre d'observateurs, mais pour y faire part de leur
expérience. Ils ont même été invités à
travailler sur les programmes de développement de l'enseignement de
différents pays. Cela a été le cas, par exemple le
sous-ministre, M. Arthur Tremblay, le sous-ministre adjoint, M. Yves Martin
qui ont été appelés à faire
bénéficier du fruit de leur expérience des pays comme
l'Irlande, comme la Hollande aussi.
Et ce ne sont là, M. le Président, que deux exemples. Mais
les hauts fonctionnaires du ministère de l'Education et je ne
voudrais pas être injuste envers d'autres de nos fonctionnaires en ayant
mentionné ces deux seuls noms mais nos hauts fonctionnaires
à l'Education sont d'une très haute compétence, reconnue
hors les murs du Québec. Et je pense que pour que cela non seulement
continue d'une façon isolée comme cela s'est fait jusqu'à
maintenant, mais se poursuive d'une façon beaucoup plus
méthodique et régulière, il importe que le gouvernement du
Québec puisse avoir des relations directes avec les organismes
internationaux qui patronnent des rencontres ou des études, com- me
celles auxquelles je viens de faire allusion.
Quand des hommes publics parlent de la participation du Québec
à des organismes comme l'UNESCO, comme l'organisation internationale du
travail, comme combien d'autres organismes des Nations-Unies ou d'autres
organismes internationaux, bien des Québécois sont portés
à sourire, M. le Président. Et le ministre de l'Education le sait
bien, il est tout à fait de mon avis, il le manifeste par un signe de
tête. Eh bien, je pense qu'il importe de souligner qu'il y va de la bonne
administration du Québec, qu'il y va de l'élaboration de
nouvelles politiques, qu'il y va de l'expérience des autres pays dont
nous devons bénéficier, qu'il y va, en somme, du bien-être
de notre population que nous ayons ces relations. Alors que nos amis d'Ottawa
ne croient pas, M. le Président, que qui que ce soit d'entre nous
veuille leur chercher noise. Je pense qu'ils doivent se rendre compte qu'au
Québec, nous avons depuis quelques années, maintenant et dans les
années qui ont précédé, une administration publique
qui est bien consciente de la nécessité d'administrer la province
sur une base aussi méthodique et aussi scientifique que possible. Et
nous sommes dans un monde où nous devons le plus possible
échanger les expériences. Je faisais allusion tout à
l'heure à la télévision scolaire, ce n'est qu'un exemple.
C'est un domaine où nous pouvons grandement bénéficier de
ce qui se fait ailleurs, comme il existe d'autres domaines où nous
pouvons faire bénéficier d'autres pays de notre
expérience.
Et je pense que le ministre de l'Education rendrait grand service,
à un moment donné, en prenant les dispositions nécessaires
pour montrer jusqu'à quel point les relations que le Québec a
établies avec la France n'ont pas été la source d'un
mouvement à sens unique, de la France vers nous, mais l'occasion d'une
véritable coopération, c'est-à-dire d'un mouvement qui va
de la France vers le Québec, et du Québec vers la France. Que
sous bien des aspects, la France a été heureuse de pouvoir
bénéficier de l'apport de Québécois.
Je m'excuse de ces observations qui, pour le ministre et le ministre
d'Etat, auront paru un peu longues, parce que le contenu leur en est familier,
mais on aura compris qu'au delà de cette Chambre, j'aurai voulu
atteindre deux publics en particulier: celui des électeurs
québécois, d'une part, qui sont en droit de savoir que ces
programmes de coopération avec l'extérieur sont destinés
à assurer leur propre avancement et je dirais même leur avancement
matériel pécuniaire, physique tout autant qu'intellectuel
et culturel. Je veux atteindre un deuxième public, c'est celui de
nos amis au sens le plus large du mot qui ont la
responsabilité de représenter le Québec au sein du
gouvernement fédéral. Certaines de mes observations auront sans
doute apparu, comme une critique sévère à leur endroit.
Mais, que cette critique leur apparaisse comme une invitation à
envisager le problème des relations internationales du Québec,
dans une perspective nouvelle, une perspective de 1967 et des années qui
viennent et non pas une perspective de 1867.
Nos amis d'Ottawa qui nous invitent, avec raison, à manifester
à l'occasion du centenaire de la confédération, nous
feraient preuve de grand réalisme en nous indiquant qu'à
l'occasion de ce centenaire il y a vraiment lieu d'ouvrir une page nouvelle en
matière constitutionnelle et en matière d'institution politique
pour tout ce qui touche le domaine des relations internationales.
Il y a un seul point que je veux ajouter et cela ne sera pas une
répétition, on le constatera. C'est que le Québec ne doit
pas viser à avoir de telles relations simplement avec les pays
francophones. Nous insistons, bien sûr, sur les relations qui nous sont
nécessaires avec les pays qui ont la même culture, la même
langue que nous parce que c'est, évidemment, pour nous, une question de
vie ou de mort. Mais le développement culturel aujourd'hui ne peut pas
se cerner simplement aux frontières d'une langue. La culture est de plus
en plus un phénomène de caractère universel et
international, par conséquent. C'est pourquoi le développement de
notre culture, s'il nécessite des relations avec les pays francophones,
nécessite aussi, des relations avec les pays qui ne sont pas
francophones.
C'est pourquoi le gouvernement, avant juin 1966, avait et je dois
bien peser mes mots disons, envisagé et je pèse
l'expression « envisagé » la conclusion d'une entente
culturelle avec l'Italie. Les pourparlers n'avaient pas été le
moindrement engagés au niveau officiel et je ne voudrais pas qu'il y ait
de malentendus à ce point de vue. Mais je dis que nous avions
songé à la chose, que nous en avions discuté et que cela
apparaissait d'une façon générale à notre programme
de développement des relations internationales du Québec; mais
cela apparaissait dans l'ordre de nos priorités, après, bien
sûr, l'établissement de relations culturelles directes avec des
pays francophones, en particulier la Tunisie, et vraisemblablement d'autres
pays en voie de développement.
Alors, encore une fois, M. le Président, je sens un peu le besoin
de faire aux membres du comité quelques excuses pour la durée de
ces observations, mais je pense n'avoir pas fait de répétitions
indues et je pense avoir touché, de façon assez concrète
un domaine que les hommes publics ont abordé en public, uniquement sur
le plan des principes, jusqu'à maintenant.
Je crois que le moment est venu, d'inviter toute la population à
se rendre compte, qu'il s'agit de questions d'intérêt bien concret
et que par conséquent le gouvernement du Québec, quels qu'en
soient les dirigeants, est déterminé j'espère, nous en
avons toutes les indications, là aussi je choisis mon mot, est «
déterminé », à se faire reconnaître une
compétence internationale quelles qu'en soient les modalités,
particulièrement, en tenant compte des exigences de notre participation
à la fédération canadienne que nous ne voulons pas, par ce
geste précis, mettre en cause. Il s'agit d'un projet à
l'intérieur de la fédération, quel que soit le reste du
problème confédératif canadien.
M. BERTRAND: Je ne blâme pas le député de
Vaudreuil-Soulanges d'avoir tenu ces propos. Au contraire, il est bon qu'il ait
insisté, prolongeant au sein du comité les propos que l'on a
entendus sur la place publique depuis quelque temps de la part, comme je l'ai
dit tantôt, du premier ministre et du ministre d'Etat à
l'Education, et moi-même j'ai déjà eu l'occasion d'en
parler. Le Québec étant unanime, comme il le dit, sur ce
problème, espérons, et j'ai fait montre tantôt d'optimisme
que l'autorité centrale réalisera qu'il importe, justement, que
des modifications, à la constitution canadienne soient apportées
pour que le Québec puisse jouer véritablement ce rôle que
l'on appelle; vocation internationale, et ce, dans les domaines qui sont de sa
juridiction propre. Car les avantages, que soulignait tantôt le
député de Vaudreuil-Soulanges, ne sont pas que des avantages de
prestige et de fierté mais ils vont beaucoup plus loin. Pour le moment,
j'arrêterai, là, les quelques propos que j'avais à
prononcer et je répète que, dès les premières
séances du comité parlementaire de la Constitution, ce
problème-là sera abordé.
M. LE PRESIDENT: Article 34.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 35.
M. BERTRAND: Article 35. Il s'agit de
subventions spéciales qui s'élèvent à une
somme de $2,177,100.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre peut nous donner juste le
type d'institutions auxquelles ces subventions...
M. BERTRAND: Il y a d'abord des institutions
indépendantes, je vais en donner. Institut des sourds-muets, Institut
des sourdes-muettes, McKay Center for Deaf and Crippled Children, Association
du Québec pour les enfants arriérés, Ecole d'orthophonie,
Institut de bien-être, Association de paralysie cérébrale
de Québec, Clinique de Réhabilitation de Québec, Montreal
Association School for the blinds...
M. GERIN-LAJOIE: Puis-je demander au ministre s'il peut nous
remettre privément, en même temps que d'autres documents, la liste
de ces subventions?
M. BERTRAND: Je pourrai vous donner la liste des subventions qui
sont versées; je pense qu'elles sont versées annuellement.
M. GERIN-LAJOIE: Ce sont d'ailleurs des choses qui apparaissent
aux comptes publics, mais ça paraît avec un an de retard, alors,
cela nous serait utile.
M. BERTRAND: Je donnerai les montants d'abord qui sont
engagés et les montants qui ne sont pas engagés.
M. GERIN-LAJOIE: Mentionnez le montant de l'année
dernière.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 35, adopté?
M. BERTRAND: Il y a également sous cet article ce que l'on
appelle les subventions qui sont versées par le truchement du
comité des cas exceptionnels aux institutions qui ont reçu des
subventions spéciales en 66/67, de même qu'en 65/66. On pourra
fournir également la liste.
M. GERIN-LAJOIE: Il y a peut-être juste un montant qu'il
serait d'intérêt public que le ministre mentionne
présentement. Qu'est-ce qui est prévu pour le comité des
ministres de l'Education ou l'Association Canadienne de l'Education? Quels sont
les changements qui sont envisagés après la réunion de la
semaine dernière?
M. BERTRAND: Association canadienne d'éducation? Un
instant Montant prévu, $38,000.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre de
prévu pour...
M. BERTRAND: Echange de professeurs, $13,000.
M. GERIN-LAJOIE: ... la réunion des ministres de
l'Education?
M. BERTRAND: Pour la réunion des...
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que c'est inclus dans l'association?
M. BERTRAND: ... c'est inclus là-dedans, et nous aurons,
l'an prochain, sans aucun doute, un poste à ce sujet-là.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 35, adopté. Poste
budgétaire 36, « Institut... »
M. BERTRAND: « Institut de recherche pédagogique
», le directeur en est M. Jean-Marie Joly. J'ai donné, dans mes
remarques préliminaires, quelques notes à ce sujet. Si l'on veut
des détails là-dessus, je n'ai pas d'objection ft lire ce mandat
qui lui a été confié:
Premièrement, commanditer des recherches a) recherches
demandées par les divers ministères du ministère de
l'Education.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que cela a paru dans Hebdo-Education, et
à quelle époque?
M. BERTRAND: b) commandes reçues par d'autres organismes,
en particulier, participation québécoise à des recherches
d'envergure nationale et internationale; c) toute autre recherche jugée
opportune par l'Institut de recherche pédagogique. J'ai ici un petit
feuillet, une petite brochure sur l'institut de recherche. Je peux en laisser
une copie, c'est nouveau, cela vient à peine d'être
publié.
Deuxièmement, accroître la qualité et la
quantité des recherches menées au Québec à
l'extérieur de l'Institut de recherche en pédagogie.
Troisièmement, contribuer à la mise en application des
résultats de recherches menées au Québec ou ailleurs,
participation à l'élaboration des politiques du ministère
en matière de programmes, tout spécialement les programmes
réguliers ou postsecondaires de formation des maîtres, des
méthodes d'enseignement, de
moyens d'enseignement, de financement de l'éducation etc.;
diffusion et démonstration des résultats obtenus à
l'intention des enseignants, des administrateurs scolaires et des parents;
contribuer à la formation de chercheurs; constituer un centre d'accueil
et d'information pour les étrangers qui viennent observer le
système scolaire du Québec ou y oeuvrer. Ce mandat, d'ailleurs,
que je viens de lire en résumé, j'inviterais le directeur de
notre service, à la remettre au directeur du service de l'information
pour qu'il soit publié dans Hebdo-Education.
On notera que c'est une initiative nouvelle et que, pour une
première année, nous avons une somme de $324,000.
Il y a de relié à cet institut un comité de
planification et de recherche qui a tenu sa première réunion la
semaine dernière et qui doit, bien entendu, en tenir d'autres. Les
membres viennent des universités et de différents groupes
intéressés à la recherche pédagogique.
M. GERIN-LAJOIE: Comment l'appelez-vous?
M. BERTRAND: Comité de planification du
développement de la recherche.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce un comité consultatif de
l'institut?
M. BERTRAND: Oui, comité consultatif de l'institut.
M. PEARSON: Je remercie le ministre des détails qu'il
vient de nous donner. Par le fait même, il élimine plusieurs de
mes questions auxquelles il vient de répondre...
M. BERTRAND: Merci.
M. PEARSON: Le titre même de cet article institut de
recherche pédagogique m'inspirait certaines craintes. C'est que je
craignais qu'il se limite strictement à l'aspect pédagogique qui
ne débouche pas sur d'autres aspects comme l'aspect économique,
l'aspect social...
M. BERTRAND: Vous l'avez noté, les premières lignes
du mandat indiquent bien que ce n'est pas seulement cet aspect-là.
M. PEARSON: ... ce qui veut dire qu'il pourrait englober par
exemple toutes sortes de sujets comme double horaire,
lamixitéàl'école...
M. GERIN-LAJOIE: Un Institut de recherche en
éducation.
M. BERTRAND: Exactement. M. PEARSON: En éducation. M.
BERTRAND: Exactement.
M. PEARSON: Est-ce que l'institut va être en relation avec
vous avez mentionné ici dans votre pamphlet un centre de
coordination? Par exemple, il se fait toutes sortes de recherches au niveau des
facultés de pédagogie dans les universités. A ce
moment-là, est-ce que les étudiants pourront se fier ou avoir
confiance à cet institut-là, à savoir qu'il y aura une
espèce de coordination pour ne pas qu'il se fasse des recherches
complètement séparées qui mènent à peu
près nulle part?
M. BERTRAND; J'aurais pu noter tantôt: coordonner la
recherche pédagogique par mode de conférences, d'enquêtes,
de publications, stimuler la recherche dans les établissements
d'enseignement, les organismes professionnels, les administrations scolaires
aux moyens d'aide financière et technique, conseiller les organismes
mentionnés dans l'exécution de leur projet de recherches,
constituer un lieu de rencontre où les chercheurs en pédagogie
pourront recueillir les avis de représentants d'autres disciplines,
conseiller les services du ministère de l'E -ducation auxquels doivent
s'adresser actuellement les particuliers, les organismes qui désirent
obtenir une aide financière pour l'exécution de projets de
recherche. Par exemple, des candidats aux bourses de recherche doctorale.
M. PEARSON: Bon, alors écoutez...
M. BERTRAND: Je pense que ça couvre pas mal de
terrain...
M. PEARSON: Cela couvre pas mal tout, sauf un tout petit
aspect.
M. BERTRAND: Allez-y.
M. PEARSON: Est-ce que vous avez envisagé une
collaboration quelconque avec les industries ou les syndicats qui pourraient
aider par leurs suggestions, en argent, par exemple, qui pourraient patronner
certaines recherches?
M. BERTRAND: Il n'y a absolument rien qui empêche
l'institut de recherche d'accomplir cette liaison avec ou les industries
ouïes organisations, disons comme la CIC, corporation des instituteurs ou
les syndicats quels qu'ils soient.
M. PEARSON: D'accord. Je n'ai pas d'autres questions.
M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 36, accepté.
Poste budgétaire 37.
M. BERTRAND: Un instant. Poste budgétaire 37,
accepté.
M. GERIN-LAJOIE : Une question au sujet du poste
budgétaire 37. Je pense que je vais touché une corde à
laquelle le ministre devrait être sensible. Est-ce que le ministre a
accordé son attention ou accorderait son attention à la
possibilité de publier régulièrement ou de faire publier
régulièrement les procès-verbaux du conseil
supérieur de l'éducation?
M. BERTAND: Je vais avouer que je n'ai pas envisagé le
problème. J'espère, par contre, que nous pourrons publier le
rapport ou déposer le rapport du conseil supérieur de
l'éducation d'ici la fin de la session. On m'a laissé entendre
qu'on pourrait peut-être l'avoir pour la fin de juin. L'an dernier, ce
qui a retardé surtout, cela a été la fameuse traduction
mais je ne me ferai pas de scrupule...
M. GERIN-LAJOIE: On n'a jamais attendu leur traduction...
M. BERTRAND: Non, mais on m'avait demandé d'attendre,
alors j'ai attendu. Je ne me ferai pas de scrupule si je reçois le texte
français du rapport que j'ai déposé en Chambre.
M. GERIN-LAJOIE: Le sourire aux lèvres, mais sans malice,
je ne ferai pas de reproche au ministre de l'Education de ne pas suivre
à la lettre le programme électoral du parti politique auquel il
appartient, seulement je pense que la question que je viens de soulever tout en
ayant été envisagée par nos amis d'en face, avant juin
1966 mériterait je fais une petite blague en passant!
M. BERTRAND: Cela va faire du bien.
M. GERIN-LAJOIE: Pour arriver à la question fort
sérieuse suivante: Est-ce que le ministre pourrait y donner son
attention et l'étudier avec les membres du conseil supérieur? Je
sais que la question s'est posée quand la loi a été
discutée, quand le bill 60 est arrivé en Chambre. A ce
moment-là, j'ai moi-même pris l'attitude qu'il ne fallait pas
imposer au con- seil supérieur de publier ses procès-verbaux.
Cela, je m'en souviens très bien et je ne renie pas ce que j'ai fait
à ce moment-là. Maintenant, par la suite, je n'ai fait aucune
démarche comme ministre, et je ne pense pas que mes fonctionnaires en
aient fait, non plus, auprès des membres du conseil supérieur,
pour envisager la question des publications des comptes rendus. On se souvient
que le Comité catholique du Conseil de l'instruction publique
d'autrefois et le comité protestant aussi publiaient leurs comptes
rendus, mais après coup, je pense qu'ils ne les publiaient
qu'après que lesdits comptes rendus avaient été
adoptés à la réunion suivante, sauf erreur. Cela venait
avec deux ou trois mois de retard, si ma mémoire est bonne; mais de
toute façon, je signale la chose simplement pour dire, qu'à ce
moment-là, il y avait au moins un dossier public Le rapport annuel du
Conseil supérieur de l'éducation ne remplit pas du tout cette
fin-là. Et je ne blâme pas le conseil de faire son rapport comme
il le fait
Alors, j'aimerais que la question soit envisagée. S'il y a des
objections à ce que soient publiés au texte les
procès-verbaux, ce dont je ne suis pas certain, remarquez bien, je
souhaiterais que ce soit examiné. On publie, je ne sais pas quoi, des
résumés ou des décisions prises! Alors, tout ce que je
demande c'est que la question soit étudiée avec le conseil
supérieur, et qu'à un moment donné le ministre puisse nous
faire rapport des études et des discussions qui auront eu lieu, et
autant que possible sans attendre un an.
M. BERTRAND: Cette question sera examinée. On notera que
le budget est augmenté de $361,000 l'an dernier à $548,100 cette
année. Adopté?
M. GERIN-LAJOIE: Je me permets d'ajouter, je voudrais
qu'auprès du ministre et des fonctionnaires, il n'y ait pas de
malentendu et que les gens du conseil supérieur me comprennent bien,
C'est que je me rends compte, plus que n'importe qui, comme ancien ministre,
que je suis coupé de toute source d'information, à moins d'aller
vraiment à la quête des renseignements, ce qui est normal
évidemment. Qui que ce soit est autorisé d'aller à la
quête des renseignements, pas seulement les journalistes, mais je pense
qu'il devrait y avoir un certain flot régulier d'informations
auprès des députés et du public Le ministère l'a
fait en ce qui le concerne par Hebdo-Education, je pense que le conseil
supérieur devrait être préoccupé du même
problème, et ne pas se contenter de communiqués.
M. BERTRAND: J'en prends note.
M. LE PRESIDENT: Article 37. Accepté.
M. BERTRAND: Article 38 « Commission d'enquête
sur l'enseignement des arts ». Le mandat a été
prolongé jusqu'au 1er janvier 1968.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que je peux demander au ministre quand
l'arrêté en conseil a été adopté?
M. BERTRAND: L'arrêté en conseil a été
adopté, il y quelques semaines, exactement le 4 mai 1967, par le
numéro 1218.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que le ministre a eu des indications de
la commssion à ce moment-là sur l'état de leurs
travaux?
M. BERTRAND: J'ai demandé, par l'entremise de mon
sous-ministre, de hâter autant que possible sans une
précipitation qui les empêcherait d'accomplir une bonne besogne
la présentation de ce rapport. Nous avons d'abord augmenté
les crédits à $150,000 et nous leur avons demandé de
déposer, autant que possible, le rapport au 1er janvier 1968.
M. GERIN-LAJOIE: Avec l'expérience qu'on a des commissions
d'enquêtes je sais ce que c'est, aussi bien que le ministre actuel
je trouve que le ministre n'est pas en mesure de nous en dire plus.
M. BERTRAND: Je regrette, et lorsque l'on m'a
présenté la demande de prolongation du mandat...
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre n'était pas très
heureux?
M. BERTRAND: Non, je dois l'avouer. Et j'espère que cette
commission nous fera rapport dans le délai que nous lui avons...
M. GERIN-LAJOIE: Le nouveau délai...
M. BERTRAND: ... le nouveau délai qui a été
établi. Adopté?
M. LE PRESIDENT: Article 39, adopté?
M. BERTRAND: « Dépenses diverses et imprévues
». Adopté?
M. LE PRESIDENT: Article 40.
M. BERTRAND: Article 40: « Achat, construction et
transformation d'immeubles, » $5 millions. Pardon?
M. BINETTE: Le ministère s'est porté
acquéreur d'un terrain compris dans le quadrilatère
Sherbrooke-Ontario-Kimberley et...
M. BERTRAND: St-Urbain...
M. BINETTE: ... St-Urbain, à l'autre bout. Maintenant, ce
terrain est actuellement déblayé, et je voudrais savoir quand le
ministère a l'intention d'ériger les constructions
prévues. Je voudrais savoir, également, si, en attendant que le
ministère érige les constructions prévues, il a
l'intention de louer ou s'il a loué ce terrain. A qui l'a-t-il
loué? Combien l'a-t-il loué? Et, y a-t-il eu des demandes de
soumissions publiques pour la location du terrain?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cela va au journal des
Débats?
M. BINETTE: Non, c'est sérieux.
M. BERTRAND: Les plans...
M. BINETTE: Je vise aux crédits.
M. LE PRESIDENT: Votre sourire n'est pas inscrit. Je tiens
à ce que votre sourire soit inscrit au journal des Débats.
M. BERTRAND: L'institut de technologie... D'abord, ce
terrain-là a été acheté pour ces fins-là.
Les plans sont en préparation. Nous sommes à ce moment-ci au
stade des plans.
M. BINETTE: Au stade des plans? M. BERTRAND: Oui.
M. BINETTE: Maintenant, actuellement quelle utilisation fait-on
du terrain?
M. BERTRAND: Il y a eu une partie du terrain qui, pour le temps
de l'Expo, a été louée. Je pourrais peut-être
fournir le renseignement...
M. BINETTE: A qui le terrain a-t-il été
loué?
M. BERTRAND: Je pourrais peut-être fournir les
renseignements au député... Je ne crois pas les avoir ici. Je
pourrai fournir les renseignements au député de
Deux-Montagnes.
M. BINETTE: Le terrain, je pourrais dire au ministre qu'il a
été loué au frère du député de Wolfe,
M. Yvon Lavoie. Et, actuellement, je sais que le frère du
député a fait une demande au comité exécutif de
Montréal pour exploiter un terrain de stationnement à cet
endroit. C'est pourquoi, je demandais quel était le prix de location que
le ministère avait accordé...
M. BERTRAND: Je pourrai le lui fournir...
M. BINETTE: ... et s'il y avait eu des demandes de soumissions
pour la location de ce terrain, parce que c'est un terrain de premier ordre,
très...
M. BERTRAND: Je dois dire ceci: il y a eu une quantité de
terrains à l'intérieur de la ville de Montréal, où
les gens ont réalisé que la location de terrains était
loin d'être profitable; parce que les gens, au lieu de stationner
à l'intérieur de la ville de Montréal, stationnent sur la
rive sud (ceux qui viennent de la rive sud, bien entendu) et dans les
parcs...
M. BINETTE: Apparemment,...
M. BERTRAND: Apparemment, ce n'est pas une entreprise très
profitable...
M. BINETTE: Mais, dans le cas, est-ce que...
M. BERTRAND: ... suivant certains renseignements que j'ai
obtenus.
M. BINETTE: Est-ce que la location du terrain a été
faite après des négociations? Est-ce que plusieurs personnes ont
soumis des prix de location, ou est-ce que le ministère a
procédé lui-même à la location?
M. BERTRAND: Il a dû y avoir certainement
négociations, maintenant, en circuit fermé.
M. BINETTE: En circuit fermé? M. BERTRAND: Oui.
M. BINETTE: Il n'y a pas eu de demandes de soumissions?
M. BERTRAND: Non, parce que je pense qu'il s'agissait d'un prix
modique. Du moins, si mon souvenir est bon, je n'ai pas à la
mémoire, tous les détails.
M. BINETTE: On n'a aucune idée actuellement du coût
de location?
M. BERTRAND: Je pourrai fournir... M. BINETTE: Du loyer
payé?
M. BERTRAND: Je pourrai fournir les détails au
député de Deux-Montagnes.
M. BINETTE: Alors, est-ce qu'il y aurait moyen de savoir le prix
du loyer...
M. BERTRAND: Je m'enquerrai.
M. BINETTE: ... le terme, s'il y a eu des...
M. BERTRAND: Je m'enquerrai... Et ce n'est que pour la
durée de l'Expo.
M. BINETTE: Ce n'est que pour la durée de l'Expo? Ah
bon!
M. BERTRAND: Oui.
M. BINETTE: C'est temporaire.
M. BERTRAND: Oui.
M. BINETTE: Parce que vous avez l'intention de commencer à
construire l'an prochain, j'imagine?
M. BERTRAND: Nous sommes au stade des plans.
M. HOUDE: Des plans de construction? M. BERTRAND: Des plans de
construction.
M. BINETTE: Est-ce que les devis pédagogiques sont
signés pour ce terrain? Vous êtes au stade des plans, quels sont
les architectes qui sont nommés? Vous ne le savez pas?
M. BERTRAND: Je pourrai fournir ces détails-là au
député de Deux-Montagnes.
M. GERIN-LAJOIE: Le ministre me dit là je
soulève des points d'interrogation parce qu'au tout début
de la décision d'expropriation, il était question
évidemment d'agrandir et refaire, remplacer l'Institut de technologie de
Montréal.
Mais depuis ce temps-là, il y a eu le rapport Parent et une
nouvelle politique du ministère. Les instituts de technologie sont
maintenant
partie intégrante des CEGEP. Alors je me demande si ce qui est
envisagé comme projet, dont on prépare des plans, si c'est un
nouvel institut de technologie de l'ancien type ou bien si c'est autre
chose.
M. BERTRAND: Tout cela est relié et je pense qu'on
en a parlé tantôt l'institut de technologie, la
possibilité de création d'un CEGEP et également toute
l'étude que j'ai fait préparer et au sujet de laquelle j'attends
le rapport par M. Jean-Claude Lahaye pour l'université.
M. GERIN-LAJOIE: ... soulevait des points d'interrogation.
M. BERTRAND: Tous ces problèmes-là sont
reliés.
M. GERIN-LAJOIE: En fait, ce que je comprends, c'est que les
plans, dont le ministre vient de parler, ce n'est pas quelque chose de plus
avancé que ce qu'il y avait il y a un an. Alors que quand j'étais
ministre, ces plans-là avaient été laissés en
suspens.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. GERIN-LAJOIE: C'est encore la situation. Avant qu'on
décide de l'utilisation précise...
M. BERTRAND: Exactement. Est-ce adopté?
M. GERIN-LAJOIE: C'est un cas où on est heureux que cela
n'avance pas.
M. HOUDE: J'aimerais savoir si, dans le montant prévu pour
l'achat et la construction, il y a un montant de prévu pour le poste
budgétaire 36: « Institut de recherche pédagogique »,
et au poste budgétaire 40: « Achat construction et transformation
d'immeubles ». Est-ce qu'il y a un montant de prévu pour
l'Institut de recherche pédagogique?
M. BERTRAND: Non. C'est logé à l'intérieur
du ministère.
M. GERIN-LAJOIE: Dans le nouvel édifice de quarante
étages.
M. HOUDE: Ah bon, d'accord. Maintenant, une autre question...
Dans le futur édifice. Est-ce que la Commission scolaire
régionale Maisonneuve a eu l'autorisation d'acheter le mont LaSalle,
est-ce que c'est réglé ça?
M. BERTRAND: Nous l'avons passé tantôt. Je prends
note de la question et je pourrai fournir le renseignement au
député de Fabre. Est-ce adopté?
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, avant de clore, le
ministre nous a dit qu'il ne serait pas trop formaliste, alors une question que
j'aurais pu poser au tout début des crédits ce n'est même
pas une question, c'est une observation. J'aimerais attirer l'attention du
ministre sur la façon dont le gouvernement fédéral
présente ses estimations budgétaires. Il le fait avec plus de
détails que chez nous.
M. BERTRAND: M. Dozois, le ministre des Finances actuel, l'a
déjà noté en Chambre.
M. GERIN-LAJOIE: Oui! Eh bien, je suis heureux de le constater,
je n'avais pas eu l'occasion de l'entendre à ce moment-là. Alors,
je pense que si le ministre, avec la bienveillance qu'il a manifestée au
sujet de plusieurs autres suggestions, prenait note de celle-ci et voulait bien
la considérer, surtout en parler au ministre des Finances, je ne vois
pas en quoi le gouvernement puisse subir le moindre inconvénient d'une
présentation plus détaillée. En fait, je pense que cela ne
ferait que sauver du temps et je dois féliciter le gouvernement
évidemment ce n'est pas seulement au ministère de l'Education
de l'initiative qu'on a prise, cette année, de donner les
chiffres de membres du personnel entre parenthèses et...
M. BERTRAND: Combien de questions avions-nous à ce
sujet-là chaque année]
M. GERIN-LAJOIE: Alors, ce que je propose au ministre, c'est
d'adopter une façon, un petit peu plus détaillée, comme on
le fait dans le budget fédéral.
M. BERTRAND: Alors, quant à moi, M. le Président,
je veux vous remercier...
M. BINETTE: J'aurais une question d'ordre général,
si le ministre me le permet. On avait déjà posé au
ministre, en Chambre, une question sur la politique du ministère ou du
gouvernement en ce qui concerne l'intégration sur les campus des
régionales, des écoles protestantes et catholiques.
A ce moment-là, le ministre m'avait répondu que la
politique n'était pas encore établie au ministère...
M. BERTRAND: L'intégration.
M. BINETTE: ... l'intégration des écoles
protestantes et des écoles catholiques sur un même campus.
M. BERTRAND: Voici, je peux donner un exemple, chez nous entre
autres dans Missis-quoi, à Cowansville...
M. BINETTE: Oui.
M. BERTRAND: ... nous avons sur un même campus, et
l'école catholique et l'école protestante et aussi un centre
culturel bâti par la ville grace aux subventions qui ont
été versées par l'autorité centrale, provinciale et
municipale. Egalement, la ville a bâti là un aréna, et nous
aurons, chez nous du moins, un complexe communautaire très complet.
M. BINETTE: A ce moment-là, ce sont les services
administratifs qui sont communs. Les écoles demeurent
particulières pour chacun des...
M. BERTRAND: Les administrations sont distinctes.
M. BINETTE: Les administrations sont dans des édifices
distincts?
M. BERTRAND: ... dans un même édifice. M. BINETTE:
Ah! bon.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que ça répond à la
question? C'est la même chose.
M. le Président, j'aimerais simplement dire un mot de
remerciements tout d'abord au ministre et au ministre d'Etat pour la
façon dont ils nous ont donné des explications. Il y a des
moments où nous aurions aimé en avoir davantage, mais je veux
quand même les remercier de la façon bienveillante avec laquelle
ils ont procédé. Ils me permettront d'ajouter des remerciements
tout à fait particuliers à l'égard de leurs
fonctionnaires.
Quant à moi, comme ancien ministre, il m'a fait plaisir de les
retrouver ici et de rencontrer les nouveaux. Je veux profiter de l'occasion
pour les féliciter de la tâche immense qu'ils continuent
d'assumer. Je sais combien c'est une tâche difficile et lourde et je suis
à même d'apprécier, même de l'extérieur, la
façon dont ils se dévouent, avec succès, à cette
tâche si ingrate. Et je leur souhaite plein succès et je veux vous
souhaiter, monsieur le ministre, de continuer de trouver en eux tout l'appui
que vous avez eu depuis un an et que vous êtes en droit d'attendre d'eux.
Mes derniers remerciements, puisque le président insiste, ce sera
à son endroit Je suis sûr que je me fais l'interprète de
tous les députés ici et disons que je me fais l'interprète
des fonctionnaires, c'est une fois où je vais usurper ce
pouvoir-là, de me faire l'interprète non seulement des membres du
comité mais des fonctionnaires pour féliciter et remercier notre
président. Il est formidable!
M. BERTRAND: M. le Président, le député de
Deux-Montagnes m'a enlevé tantôt la parole et j'allais justement
faire...
M. BINETTE: Je m'excuse.
M. BERTRAND: ... ces remerciements à l'endroit de tout mon
personnel, tous ceux qui se sont prêtés à cette tâche
assez lourde de la préparation de l'étude du budget et je tiens
à vous remercier, vous et tous les membres, tous les collègues
qui ont siégé au comité de l'étude des
prévisions budgétaires de l'Education. Merci.
M. LE PRESIDENT: Merci, messieurs.