(Onze heures trente-deux minutes)
La Présidente
(Mme Dionne) : Bon jeudi à tous et à toutes. Alors, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de
l'éducation ouverte.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation.
Donc, Mme la
secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Poulin (Beauce-Sud) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); M. Rivest
(Côte-du-Sud), par M. Bélanger (Orford); Mme Rizqy
(Saint-Laurent), par Mme Garceau
(Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, Mme la secrétaire.
Donc, je vous
rappelle que nous étudions le projet de loi n° 23 par
sujets. Alors, nous en sommes au bloc 3, intitulé Données.
Donc,
de façon plus précise, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, nous en
étions à l'étude de l'article 6.8 introduit par l'article 61.
Donc, M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville :
6.8? On l'avait déjà fait, non?
La Présidente
(Mme Dionne) : 6.8, on avait... ça a été lu, mais ça n'a pas été
discuté.
M. Drainville :
Oui, oui, ça a été discuté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Ça fait qu'on avait terminé la discussion sur 6.8?
M. Drainville :
Peut-être pas, mais on avait discuté.
La Présidente
(Mme Dionne) : O.K. Donc, est-ce que...
M. Drainville :
Mais je peux le relire, hein, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : Alors, oui, vous avez totalement raison que vous aviez lu l'article... Non, mais...
M. Drainville :
Non, mais je peux le relire, ça va nous remettre en... ça va nous remettre,
comment dire, dans l'atmosphère.
La Présidente
(Mme Dionne) : Dans l'atmosphère? Bon.
M. Drainville :
Et dans un bon état d'esprit, je n'en doute point.
La Présidente
(Mme Dionne) : Parfait, M. le ministre.
M. Drainville :
Alors : «6.8. Le ministre peut demander au gestionnaire
l'autorisation :
«1° de recevoir
communication de renseignements personnels détenus par un organisme;
«2° d'utiliser
des renseignements personnels déposés par un organisme dans le système de dépôt
et de communication de renseignements.
«La demande
d'autorisation doit être présentée par écrit au gestionnaire et elle
doit :
«1° préciser les
finalités pour lesquelles la communication ou l'utilisation d'un renseignement
est demandée et démontrer que les renseignements sont nécessaires aux fins de
l'exercice de ses fonctions et pouvoirs visés par la présente loi ou par une
autre loi dont il est responsable de l'application en matière d'éducation;
«2° présenter
les mesures de sécurité qui seront en place lorsque les renseignements seront
communiqués ou utilisés.»
Je vais faire
abstraction, Mme la Présidente, du commentaire.
Alors, juste pour rappel, ce que nous... ce dont
nous discutions hier juste avant la levée de la commission, c'était que le premier paragraphe, «recevoir communication
de renseignements personnels détenus par un organisme», ce paragraphe-là visait, donc, des renseignements qui ne se
trouvaient pas déjà hébergés dans le système. Donc, c'était pour un projet, par exemple, alors, on se rend compte que, pour
tel ou tel projet, il y a des données manquantes. Alors là, à ce
moment-là... Des données manquantes, dans le sens où... des données qui ne sont
pas hébergées dans le système. Donc, à ce
moment-là, il faudrait procéder à une demande d'autorisation auprès du
responsable des données, et ces données-là, donc, seraient utilisées
d'une manière ponctuelle pour le projet et ne seraient pas nécessairement
hébergées par la suite. Elles pourraient être conservées de manière anonymisée,
mais pourraient tout aussi bien être détruites.
Alors que le deuxième paragraphe, «utiliser des renseignements personnels
déposés par un organisme dans le système
de dépôt», alors, ça, ce sont des données qui sont déjà... qui ont déjà été
déposées, donc qui sont déjà hébergées dans le système de dépôt.
Essentiellement,
là, je viens de résumer un petit peu là où on en était hier au moment de la...
ah oui, puis il y avait la question
de la députée de Mont-Royal—Outremont sur l'accès, si je me rappelle bien, l'accès aux
analyses, par exemple, qui pourraient être tirées de ces données, et je
peux lui indiquer ce matin, Mme la Présidente, que la Loi d'accès va
s'appliquer. La Loi d'accès s'applique aux données et aux documents qui
pourraient être tirés de ces données, aux analyses
qui pourraient être tirées de ces données, avec, bien évidemment, Mme la
Présidente, les exceptions qui s'appliquent
en espèce à la Loi d'accès. Alors, il y a des exceptions, par exemple, de caractère...
à caractère sécuritaire, qui font en
sorte qu'en cas d'une demande d'accès il y a un certain nombre de données qui
sont, je dirais, automatiquement exclues
de toute divulgation parce que ce sont des données qui ont une dimension de
sécurité. Il y a d'autres conditions qui s'appliquent en cas de demande
d'accès, et là, dans certains cas, la donnée peut être... ou l'information peut
être rendue publique puis, dans d'autres
cas, elle ne l'est pas. Donc là, il y a un exercice qui est fait, un exercice d'analyse,
par le service concerné, donc le service de
l'accès, au sein du ministère, qui a la responsabilité d'appliquer la Loi
d'accès.
Donc, dans certains cas, il y aura des demandes
qui seront faites, qui seront refusées d'emblée parce que... par exemple, dans les cas où il y a des
renseignements personnels qui sont en cause. Dans d'autres cas, le document...
comme ça arrive déjà, d'ailleurs, le
document pourrait être rendu public, mais il pourrait être caviardé à certains
endroits pour respecter, encore une fois, les conditions d'exercice de
la loi ou les conditions d'application de la loi.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, ça met bien la table
pour les discussions d'aujourd'hui. Des interventions sur le...
Mme Setlakwe : Oui, s'il vous
plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée.
Mme Setlakwe : Merci,
M. le ministre, pour cette réponse. On comprend très bien, donc, que les
restrictions qui sont prévues à la
Loi d'accès vont s'appliquer. Mais là je comprends que la réponse, c'est que,
oui, ces informations-là vont pouvoir être transmises dans le cadre
d'une demande d'accès à l'information.
Des voix : ...
Mme Setlakwe : M. le ministre...
M. Drainville : Bonjour.
Mme Setlakwe : Je disais :
Oui, je comprends, donc, que le principe...
Une voix : ...
Mme Setlakwe : ...le principe
c'est que, oui, selon ma compréhension de votre réponse...
M. Drainville : Le principe,
c'est que...
Mme Setlakwe : Le principe,
c'est que, oui...
M. Drainville : ...la Loi
d'accès s'applique.
Mme Setlakwe : ...s'applique
et que, oui, donc, les informations vont pouvoir être transmises dans le cadre
d'une demande d'accès, sous réserve des restrictions qui s'appliquent en
vertu de cette loi-là.
M. Drainville : Bien résumé.
Mme Setlakwe : Précision, par
contre : est-ce qu'il faut que les données aient été tirées avant que
l'accès soit possible? Ou, un autre exemple,
un autre exemple de précision, est-ce qu'une demande d'accès vise
l'information, aussi, que le ministre n'a pas encore demandée? Elle
est... Tu sais, l'information est là, disons, dans le...
M. Drainville : Dans la base de
données.
Mme Setlakwe :
...dans le système, mais il n'y a pas encore eu une demande d'autorisation.
M. Drainville : Wow! Bonne
question.
Mme Setlakwe : Est-ce que, dans
ce cas-là, ce sera accepté?
M. Drainville : C'est une très
bonne question.
Mme Setlakwe : Tu sais, on
essaie, nous autres aussi, d'éviter d'avoir des demandes multiples.
M. Drainville : Oui, oui, oui.
Non, c'est une très bonne question. M. le légiste, je pense, a une
réponse.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le légiste?
Mme Setlakwe : Oui, bien sûr.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
M. le légiste.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Merci.
Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation.
Donc,
effectivement, les renseignements... comme on l'a mentionné à
l'article 6.8, on parle de renseignements... de recevoir communication des renseignements
personnels détenus par un organisme et d'utilisation de renseignements personnels
déposés. Donc, la distinction qui est faite entre les deux, c'est qu'une fois
que le renseignement est déposé, on
considère qu'il est détenu par le ministère. À ce moment-ci, tous les
renseignements peuvent faire l'objet d'une demande d'accès. Donc...
Mme Setlakwe : Donc...
M. Drainville : Même si, même
si...
Mme Setlakwe : Oui, peu importe
si le ministre a demandé une autorisation.
M. Drainville : Une
autorisation pour pouvoir les traiter.
• (11 h 40) •
Mme Setlakwe : O.K. Donc,
information déposée égale information disponible...
M. Guyon Martin (Alexandre) : Détenue.
Mme Setlakwe : ...détenue pour
les fins de l'accès. O.K. Merci.
La
Présidente (Mme Dionne) : D'autres interventions sur l'article 6.8? Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin, oui.
Mme Garceau : Merci.
C'est le 6.8, le premier paragraphe. Parce que, là, je comprends que les
renseignements personnels, sous ce
paragraphe-là, sont des renseignements qui ne sont pas hébergés dans le système.
Donc, j'aimerais juste comprendre la mécanique. Le ministre demande au
gestionnaire de recevoir communication de renseignements personnels, ne sont pas dans le système, donc
quelle va être la mécanique pour obtenir communication des documents? Et
à quel moment est-ce qu'on est... Est-ce qu'on révise l'aspect que les
documents soient nécessaires? Parce que, là, ils
n'ont pas été hébergés, donc est-ce que le gestionnaire va évaluer la nécessité
d'aller chercher ces renseignements-là à cette étape-là ou une fois
qu'ils vont être hébergés?
M. Drainville : ...la première.
Non, la première, c'est-à-dire les informations...
Mme Garceau : Juste pour
comprendre.
M. Drainville : Oui,
excusez-moi, j'ai répondu très spontanément.
Mme Garceau : C'est correct.
M. Drainville : Donc,
les informations ne sont pas disponibles dans le système. On veut procéder à un
projet x, y, z, peu importe, ça pourrait être, mettons, pour venir en aide aux
élèves à besoins particuliers, mettons, bon, on se rend compte qu'il
nous manque de l'information dans la banque de données, dans la base de
données. Donc, à ce moment-là, moi, je
formule une demande d'autorisation au responsable des données pour lui
dire : Écoutez, est-ce qu'il serait possible de demander au centre
de services scolaire de rendre disponibles les données a, b, c, puisqu'elles ne
sont pas déposées déjà dans la base de
données? Il évaluera ma demande en fonction du critère de nécessité, s'il
s'agit de renseignements personnels,
et à ce moment-là, s'il me donne l'autorisation, il va être possible, donc, de
demander au centre de services de déposer ces
renseignements-là dans la base... en fait, pas nécessairement dans la base de
données, c'est ça, ils vont pouvoir me les transmettre, mais pas nécessairement
les verser dans la base de données. Donc, ces renseignements-là pourraient être disponibles pour un projet
particulier, puis, une fois que le projet particulier est terminé, les données
en question pourraient être détruites ou pourraient être anonymisées,
mais pas nécessairement déposées dans la base de données.
Et là je vais me tourner, parce que j'anticipe
votre question puis je me la pose également, si on décide de conserver ces
données-là qui n'étaient pas hébergées déjà, qu'on a demandées pour une
opération particulière ou un projet
particulier, le projet est terminé, on décide de les conserver de manière
anonymisée, est-ce que... alors, comment justifier de les conserver et
où est-ce qu'on les conserverait, si ce n'est pas dans la base de données?
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le ministre, pour ma question.
M. Drainville : Allez-y, M. le
sous-ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner...
Mme Garceau : Consentement,
oui. Oui, oui.
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui. Allez-y, M. le sous-ministre.
M. Lehoux
(Stéphane) : Merci. Stéphane Lehoux, sous-ministre adjoint du
Numérique et de l'Information au ministère de l'Éducation.
Alors, dans
la situation qui arriverait, si la communication reçue... des informations
reçues, si, au terme de l'utilisation, l'information n'est plus utile pour la
suite, elles seront détruites, ou si elles pourraient être utiles pour une
utilisation ultérieure, mais sans que la donnée nominative soit nécessaire,
elles seront anonymisées. Et, si on devait maintenir
l'information pour une utilisation ultérieure ou pour les archives, alors c'est
la Loi des archives qui va s'appliquer, donc elles vont être détenues
selon un calendrier de conservation qui sera établi.
M. Drainville : Donnez-nous des
exemples concrets.
M. Lehoux (Stéphane) : Vous
donniez l'exemple, hier, où vous souhaitez... où vous souhaiteriez obtenir un
portrait sur la situation ou les situations de violence à l'école, donc un
projet particulier où vous souhaitez obtenir une
information précise dans un moment précis. Alors, il y aurait, après analyse et
détermination du critère de nécessité, demande auprès des organismes de
recevoir cette information-là, et elle sera traitée et analysée. Donc, si, par
la suite, on convient que cette
information-là... de son utilité, elle est déterminée, elle sera, par la
suite... les informations seront détruites.
Mais, si on convient qu'il est nécessaire de s'y référer ultérieurement, alors
la protection de ces documents-là, de cette information-là sera faite en
fonction des mesures de sécurité nécessaires et des archives, s'il y a lieu de
le maintenir au-delà d'un temps précis.
M. Drainville : O.K.
Donc, mettons, ce serait... si on prend l'exemple de la violence, ça pourrait
être... on pourrait décider de les
conserver sur une certaine période de temps pour suivre l'évolution des
événements liés à de la violence dans les écoles sur une certaine
période de temps, par exemple. C'est ça?
M. Lehoux (Stéphane) : Exact,
mais vous pourriez également déterminer que cette donnée-là, finalement, c'est une donnée que vous allez avoir besoin de
récolter de façon régulière. À ce moment-là, vous allez revenir... on va
revenir à l'article 6.2...
M. Drainville : Et là ça va
être hébergé, là?
M. Lehoux (Stéphane) : À ce
moment-là, la donnée serait versée... il y aurait demande pour que la donnée soit versée et ajoutée au système pour une
utilisation, toujours selon le même mécanisme, mais à partir d'une donnée qui serait
maintenant dans le système.
M. Drainville : O.K. Puis, si
elle n'est pas conservée dans le système de données, elle est conservée où, à
ce moment-là, la donnée qu'on aurait anonymisée, dans le cas de figure que vous
mentionnez?
M. Lehoux (Stéphane) : Elle
pourrait être sur un support autre, un fichier Excel ou une base de données... un fichier Excel. Supposons qu'on aurait récolté
l'information, elle serait stockée ou enregistrée sur un fichier quelconque.
Ce fichier-là, par la suite, serait soumis à sa conservation avec les mêmes
protections.
M. Drainville : Ça, c'est
l'article 73 de la Loi sur l'accès, là. Je le rappelle, 73, c'est :
«Lorsque les fins pour lesquelles un renseignement personnel a été recueilli ou
utilisé sont accomplies, l'organisme public doit le détruire, ou l'anonymiser
pour l'utiliser à des fins d'intérêt public, sous réserve de la Loi sur les
archives ou du Code des professions.» Alors,
la Loi sur les archives, elle dit quoi? Si on décide de l'utiliser, comme dit
la loi, à des fins d'intérêt public, sous réserve
de la Loi sur les... sur les archives, dis-je bien, est-ce que la Loi sur les
archives... Là, peut-être que je vous en demande trop, là, puis il faudrait
peut-être faire une...
Une voix : ...
M. Drainville : Oui, parce que
j'essaie de... Enfin, en d'autres mots, comment est-ce qu'on s'assure que
l'information qu'on déciderait de conserver, au terme de cette opération
ponctuelle, et l'information qu'on déciderait d'anonymiser... comment
s'assure-t-on qu'elles bénéficient du même cadre sécuritaire que le cadre qui
s'applique au système de dépôt et de communication? Hein, c'est une question
pertinente, n'est-ce pas, Mme la députée?
Mme Garceau : ...excellente
question, même, oui.
M. Drainville : Oui, c'est ça.
On prend un moment. On prend un moment. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 48)
(Reprise à 11 h 56)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend ses travaux. Donc, M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme
la Présidente, on en apprend, des choses, hein, en étudiant ce projet de loi,
vraiment, c'est... Alors, c'est très complexe, c'est pour ça qu'il faut prendre
le temps de bien discuter puis surtout de bien... d'aller chercher
l'information avant de donner des réponses.
Alors donc — on est toujours à 6.8 — on décide que ça prend un projet spécial pour répondre
à une problématique particulière, mettons, encore une fois, la violence
dans les écoles, pour les fins de la discussion. On a besoin d'une information
qu'on n'a pas dans le système d'hébergement. On décide donc, en vertu de 6.8,
de faire une demande d'autorisation à un certain nombre de données. Pour les
fins de la discussion, le délégué nous autorise, le délégué à la donnée nous
autorise, on demande aux organismes de nous transmettre l'information.
L'information est transmise, l'évaluation des données se fait, les gestes sont
posés, les interventions sont faites pour diminuer la violence dans les écoles. Et, au terme du projet, on a, donc, ces
données que nous avons reçues des centres de services et des écoles privées.
Bon, et là la question se pose, est-ce qu'on les
détruit? Parce que, là, c'est le régime de la Loi d'accès, la loi sur l'accès
et la protection des renseignements s'applique. Est-ce qu'on les détruit? On
peut les détruire. Est-ce qu'on souhaite les
conserver? Ah! peut-être, parce qu'on va peut-être vouloir, dans deux ans, dans
trois ans, dans quatre ans, vérifier
l'évolution de la situation de la violence dans les mêmes écoles. Donc, on
décide de conserver ces données-là et de
le faire... Donc, si on décide de les conserver, on les conserve de manière
anonymisée. À ce moment-là, les protections qui sont visées par la Loi
d'accès s'appliquent.
On a déjà, Mme la Présidente, au ministère de
l'Éducation, un certain nombre de données qui bénéficient de cette protection. La Loi d'accès, elle s'applique,
actuellement, au ministère de l'Éducation, donc la disposition à
l'article 73, que je vous ai lue
tout à l'heure, s'applique. Donc, on décide de conserver ces données-là de
manière anonymisée, elles sont
protégées en vertu de la Loi d'accès et en vertu des mécanismes de sécurité qui
existent déjà et qui sont différents, donc, des mécanismes de sécurité
qui s'appliquent à la base de données créée par le présent projet de loi.
Si jamais, Mme la Présidente, on juge que ces
données-là ont une valeur historique pour une raison ou pour une autre...
honnêtement, je ne vois pas, là, dans le cas de la violence, comment ça
pourrait être le cas, là, mais on jase, là,
parce qu'il y a... en vertu de 73, là, il y a cette référence à la Loi sur les
archives. Alors, mettons, pour une raison ou pour une autre, il y a des
données qui sont extrêmement importantes pour l'histoire du Québec, on veut
conserver ces données-là, elles ont une valeur, évidemment, particulière, on
pourrait... et qu'elles sont inactives, ces données-là sont inactives, elles ne sont plus utiles, mais on ne veut pas les
détruire, alors on pourrait, à ce moment-là, se prévaloir de la Loi sur
l'accès et transférer ces données-là aux archives.
Encore une fois, c'est un cas très hypothétique
parce que, si vous me posiez la question : Donnez-moi un exemple
d'information que vous souhaiteriez conserver en vertu de la Loi sur les
archives, je ne serais pas capable de vous
en donner un, Mme la Présidente. Mais, encore une fois, l'avenir est long, on
ne sait pas ce qu'il nous réserve, alors... et c'est un cas de figure
qui est prévu par la loi, on n'a pas le choix que de l'envisager. Alors, ça se
pourrait, à un moment donné, que certaines
données qui sont devenues inactives, mais qui sont importantes, et donc on ne
veut pas les perdre, à ce moment-là,
elles sont anonymisées, oui, et elles seraient transférées aux archives pour
fins de conservation pour la suite de l'histoire. En gros, c'est ça, le
panorama général, Mme la Présidente.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions? Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui. Donc, merci
beaucoup pour cette explication.
M. Drainville : Exposé.
Mme Garceau : Exposé.
On va revenir à la partie concernant... lorsque les renseignements sont
communiqués, admettons, les données
concernant la violence. Il appert qu'il y a une distinction à faire. Moi, je
présumais que, lorsqu'on fait une demande de renseignement à un organisme,
on évalue la nécessité, et ils vont automatiquement dans le...
Une voix :
...
Mme Garceau :
...oui, le système de dépôt. Mais c'est ça, là, là, on apprend que non, et
donc... et j'aimerais comprendre pourquoi, pourquoi est-ce qu'on fait cette
distinction-là.
M. Lehoux (Stéphane) : Le
mécanisme de communication, vous avez raison, en réalité, la majorité du temps,
c'est le système de dépôt qui sera utilisé. Il pourrait arriver, pour
une raison particulière, un projet spécial, qu'une communication doive se faire
de façon plus urgente qui fait en sorte que le mécanisme de transfert de
l'information dans le système de dépôt ne soit pas nécessaire, mais en fonction
de répondre un projet spécial ou à une demande particulière. Donc, la
disposition qui est là permet ainsi au ministre d'obtenir, après avoir,
évidemment, tout vérifié les critères de nécessité et les finalités, qu'une
information soit communiquée autrement que par le système de dépôt et de
communication.
Mme Garceau :
Mais donc... C'est parce que je croyais que l'objectif de la transmission
de renseignements, de communication... pour
les fins de sécurité, devaient être hébergés dans votre nouveau système. Et,
malgré peut-être une question
d'urgence pour obtenir les documents, je ne comprends pas pourquoi ça va
affecter le fait qu'ils ne seraient pas hébergés dans votre système,
parce que, là, on fait en sorte que... Puis vous allez m'expliquer, au niveau
du ministère de l'Éducation, comment ça
fonctionne, au niveau de... C'est le ministère de l'Éducation, dans ce
scénario, qui va recevoir ces
renseignements-là concernant la violence, admettons. Ils vont être où? Qui va
avoir accès? Il me semble que
l'objectif, c'était de sécuriser les renseignements, également, c'était...
c'est pour ça, là, que je ne vois pas pourquoi ce n'est pas
automatiquement transféré dans le...
M. Drainville :
Dans le système de dépôt.
Mme Garceau :
...dans le système de dépôt, oui.
M. Lehoux
(Stéphane) : Bien, la demande... les demandes seraient automatiquement
transférées dans le système de dépôt. En
réalité, lorsque le besoin se fera... se manifestera, il y aura nécessairement
analyse à savoir si cette information-là devrait être versée dans le
système de dépôt en fonction de l'article 6.2, mais, à ce moment-là, la demande viendrait, à travers l'article 6.2,
bonifier ou alimenter le système de dépôt à partir de l'information qui
serait... qui ne s'y trouve pas pour l'instant et pour lequel elle
serait nécessaire.
Mme Garceau : Mais il ne serait pas plus
sécuritaire, compte tenu de l'objectif... c'est d'héberger les renseignements... communication des renseignements
dans le service de dépôt, que ça soit ainsi? Je ne vois pas l'utilité de
cette exception pour des fins d'urgence. Il me semble que c'est de la
technologie, là, ça va aller assez vite pour transmettre les informations dans
votre système de dépôt. Donc, j'ai de la difficulté même à la compréhension
de... même pour des fins d'urgence. Ça ne peut pas être si urgent que ça, là.
On parle de projets, probablement.
Des voix :
...
La Présidente
(Mme Dionne) : Est-ce que vous souhaitez suspendre quelques
instants, M. le ministre?
M. Drainville : ...légistes qui se
parlent. Alors, je me dis, peut-être que de ces discussions jailliront la
lumière. Allez-y.
M. Lehoux (Stéphane) : Toutes
les mesures de sécurité entourant l'utilisation de l'information qui pourrait
être communiquée... alors, toutes les
mesures de sécurité vont s'appliquer de la même façon au niveau... lorsqu'il y
aura réception à travers le ministère, via le ministère. Donc, toutes
les notions d'accès à cette information-là, qui y aurait accès, la gestion des contrats, tout ça va s'appliquer de la
même façon, mais via le processus de communication, s'il devait être nécessaire de l'utiliser.
Mme Garceau :
Je ne suis pas vraiment convaincue, je dois vous dire.
M. Drainville : Mme la Présidente, ce que
je comprends, là, c'est que cette voie-là, on va l'appeler la voie 6.8,
c'est une voie qui... dans le fond, c'est comme une voie, je dirais, secondaire
qui nous permettrait de procéder à des projets
qui sont très spécifiques dans le temps et qui ne nous obligent pas à conserver
ces données-là sur une longue période de temps, à moins d'exceptions,
là, comme je l'ai évoqué tout à l'heure, là, tu sais.
Donc, le
système de dépôt, de façon générale, ce que j'en comprends, là, c'est qu'il va
nous servir à héberger des données qui pourraient avoir une valeur sur une
période plus longue que le strict court terme. Bon. Alors, il est évident
qu'on pourra, après un certain temps, procéder à la destruction de certaines de
ces données qui sont dans le système central, là. Ça, c'est évidemment
possible.
Mais, dans le cas de 6.8, ce que j'en
comprends, c'est qu'on a voulu se donner une voie qui va nous permettre de procéder à certains projets. Puis, au terme de
ces projets-là, dans le fond, on aura l'option... La question va se poser,
je dirais, automatiquement, mécaniquement,
une fois que le projet est terminé, est-ce qu'on en a encore... est-ce qu'on en
a encore besoin, ou est-ce qu'on la détruit, ou est-ce qu'on l'utilise à
d'autres fins, comme on l'a déjà dit.
Maintenant,
évidemment, la question qui se pose, c'est : Donnez-moi un exemple. Et là
je ne sais pas si on peut nous donner un exemple de ce à quoi ça pourrait
servir, parce qu'on pourrait utiliser les données violence par le système 6.2. On pourrait faire une collecte
de données violence en fonction de 6.2. Alors, j'essaie de... moi aussi,
j'essaie de comprendre pourquoi est-ce qu'on a senti le besoin de créer
cette deuxième voie, parce que ce que je comprends, c'est que vous avez
souhaité, M. Lehoux, vous et votre service avez souhaité qu'il y ait cette
voie, cette deuxième voie qui soit possible, alors il devait y avoir une raison
pour laquelle vous avez souhaité que cette voie-là soit créée. C'est ce qu'on
essaie de comprendre.
Est-ce
que cette voie-là est plus souple que celle de 6.2, par exemple? Est-ce que
c'est... Est-ce que... Parce que, le système, la demande d'autorisation devra se faire en fonction des
critères de nécessité, donc les systèmes de contrôle sont les mêmes.
Vous nous dites que les systèmes de sécurité aussi sont aussi bons que dans le
cas de 6.2. Donc, pourquoi est-ce qu'on ne passerait pas toujours par 6.2?
Pourquoi est-ce qu'on pourrait avoir besoin, à un moment donné, de 6.8?
M. Lehoux
(Stéphane) : Il pourrait survenir un besoin. Tu sais, lorsqu'on va...
lorsqu'on va déposer les données dans le
système de communication et de dépôt, elles vont suivre un processus
d'harmonisation, de nettoyage, de...
Il y a un travail qui va se faire pour s'assurer que cette donnée-là, dans son
exploitation en lien, entre autres, avec le cadre de gouvernance et tous ces
éléments-là... il y a un processus qui va s'établir pour que la donnée puisse
être utilisable et avec des valeurs et une façon de faire qui est
uniforme.
Pour une situation
d'urgence, advenant que vous avez besoin d'une information qui, elle... vous en
avez besoin rapidement, on pourrait demander
que cette information-là nous soit transmise, et là on pourrait vivre avec une information qui est un peu différente d'un centre
de services scolaire à l'autre ou d'un organisme à l'autre. Il reviendrait, à
ce moment-là, au ministère à faire le travail, mais l'objectif va toujours être
soutenu en fonction de l'urgence, ce qui ferait en sorte qu'on ne passerait pas
à travers, de façon initiale, le processus de nettoyage des données pour vous
permettre d'avoir... de pouvoir répondre rapidement à une situation.
• (12 h 10) •
M. Drainville :
O.K. O.K. Bien, ça, j'accepte ça, parce qu'honnêtement ça nous arrive, dans
les activités de notre ministère, de se retrouver dans des situations,
effectivement, où on a besoin d'information rapidement, puis très souvent,
malheureusement... bien, «très souvent»... en tout cas, assez souvent, on se
retrouve dans une situation où on est obligé
de répondre qu'on n'a pas la donnée, qu'on est obligé de procéder à ce qui
s'appelle une collecte info, hein, une collecte info, je pense, vous
m'avez déjà entendu expliquer ce que c'était, une collecte info. Grosso modo,
là, on envoie 72 messages dans
72 centres de services et commissions scolaires différentes, puis on leur
demande de l'information. Ce que je comprends, Mme la Présidente, c'est
que 6.8, c'est un peu l'équivalent des collectes info.
M. Lehoux (Stéphane) :
Le 1°.
M. Drainville :
Hein?
M. Lehoux
(Stéphane) : La communication de 6.8.
M. Drainville :
Oui, c'est ça, le paragraphe 1° de 6.8, c'est un peu l'équivalent des
collectes info. On a besoin d'une information rapidement, envoyez-nous-la, même
si ce n'est pas nécessairement uniforme, même si elle ne respectait pas... même si la définition, mettons, de telle...
Mettons, un acte violent, bon, on dit : On a besoin des données sur les actes de violence. Oui, mais est-ce que
c'est des actes avec violence physique? Est-ce que c'est violence physique?
Est-ce que c'est violence verbale? Est-ce
que c'est violence armée? Regardez, envoyez-nous les données, là, on a besoin
d'avoir les données, bon, puis l'espèce de classification, on va la faire,
nous, au ministère. Alors, j'imagine que, dans des cas comme ça, où il y a nécessité d'agir
rapidement, ce que je comprends, c'est que la disposition 6.8 pourrait
s'appliquer dans ces moments-là. C'est ce que je comprends. Je comprends
bien? Je comprends bien.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce que quelqu'un
souhaite intervenir?
Mme Garceau :
Oui, parce que c'est ciblé comme étant... c'est très spécifique, là, ce
paragraphe 1°, on parle de renseignements personnels. Donc, des cas de
violence, il y en a combien dans tel établissement, tel établissement, on n'est
pas dans le personnel. Ça, c'est 1°...
M. Drainville :
...ça dépend, parce que ça pourrait être violence élève contre élève, ça
pourrait être violence élève contre
enseignant, enseignante, élève contre personnel scolaire, alors là, on est...
Bien, vous pourriez dire : Ce n'est pas nécessairement du
personnel, c'est vrai, mais on est plus proche du personnel pas mal, parce qu'à
l'intérieur du personnel scolaire on
pourrait dire violence contre enseignante, violence contre éducatrice, violence
contre professionnel, violence contre personnel de soutien.
Mme Garceau : Je comprends,
sauf qu'on n'est pas obligé de divulguer les noms.
M. Drainville :
Non, c'est vrai.
Mme Garceau : On
pourrait dire : Il y a x nombre d'enseignants, d'enseignantes,
x nombre d'élèves, donc on ne tombe pas... Donc, il y a l'aspect...
M.
Drainville : Et à ce moment-là, si vous me permettez, Mme la
députée de Robert-Baldwin, on tomberait... si je comprends bien, là,
on ne tomberait même pas dans le régime de 6.8, là, on tomberait dans le régime
de la Loi d'accès, qui s'applique aux renseignements non personnels.
Mme Garceau : Donc, peut-être,
je pose, je ne sais pas, ma question à M. Lehoux, mais, en termes de... parce que, comme le ministre a mentionné, c'est
plus vous qui voulez avoir cette deuxième voie, donc vous envisagez
quoi, comme renseignements personnels? Puis il y a la question, aussi, de
l'urgence, que ce soit si urgent. Oui, vous pouvez avoir la communication de
façon urgente, mais je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas transmettre,
dans le service de dépôt, cette information-là.
M. Lehoux (Stéphane) : Je peux
peut-être utiliser un autre exemple. Alors, parlons... Vous parliez de la main-d'oeuvre, de la collecte sur la
main-d'oeuvre. Alors, il y a des travaux, actuellement, qui se font pour
pouvoir s'assurer que la collecte sur
la main-d'oeuvre se fera de façon uniforme pour pouvoir s'assurer d'une analyse
et d'une information qui est
similaire d'un centre de services scolaire à l'autre à partir de règles
d'affaires qui sont communiquées à travers le processus actuel.
Actuellement, lorsqu'on souhaite obtenir de l'information sur la main-d'oeuvre,
on procède par une collecte, une collecte info pour pouvoir assurer le suivi,
là, sur... au niveau des centres de services scolaires.
L'information,
actuellement, telle qu'on la reçoit aujourd'hui, vous avez raison, c'est une
information qui est... elle est non
personnelle, donc il ne serait pas nécessaire de passer à travers la loi, ici.
Mais, si, pour une raison x... et là je réutilise un peu l'exemple de M.
le ministre hier, il y avait un besoin sur l'identification du personnel non
légalement qualifié, par exemple, et
qu'à ce moment-là il y avait un suivi plus spécifique qui devait être fait, et
que le système... et que la
transmission de ces informations-là n'est toujours pas automatisée pour
l'ensemble du réseau, dans... automatisée pour qu'elle soit versée dans le système de communication, bien, il
pourrait arriver que ce besoin-là puisse être... doive être répondu de façon
urgente et donc nécessiter une voie... l'utilisation de cette communication-là
de renseignements personnels qui seraient détenus par le réseau afin de
répondre à une situation préoccupante ou situation...
M. Drainville : Plus urgente.
M. Lehoux (Stéphane) : ...plus
urgente.
M. Drainville : Comme la
rentrée scolaire.
Mme Garceau : Oui,
oui, oui, sauf que, avec respect, jusqu'à date, je n'ai pas entendu de réponse
liée spécifiquement à des renseignements personnels. À date, c'est
des... la collecte de renseignements non personnels.
M. Drainville : Mais
le régime qu'on met en place, Mme la Présidente, vise justement à prévoir
l'encadrement au cas où il y aurait des demandes de renseignements
personnels. Donc, l'idée, ce n'est pas simplement d'encadrer une situation que l'on... comment dire, que l'on
peut identifier, actuellement, l'idée, c'est de se donner un cadre qui va
nous permettre, si besoin est, de pouvoir justement procéder avec des demandes
de transmission de renseignements personnels et d'avoir le cadre pour le faire.
Il ne faut pas, j'ai le goût de dire... Mme la Présidente, une loi comme celle dont nous discutons, puis on se rend compte
à quel point c'est extrêmement complexe, là, on ne va pas revenir avec
des lois comme ça, Mme la Présidente, aux deux ans, là. À un moment donné, si
on décide qu'on se donne un cadre d'accessibilité aux données, il faut essayer
non seulement de gérer le présent, mais il faut essayer de voir un peu ce que l'avenir pourrait nous réserver et donc se
donner l'encadrement qui nous permettra peut-être un jour de recourir au premier
paragraphe de 6.8. Peut-être, Mme la Présidente, que, dans... quand on va faire
l'audit externe sur lequel on a voté hier, dans trois ans, après la mise en
place du système, il y aura un audit, peut-être que l'audit va nous révéler qu'on n'a jamais eu recours au premier paragraphe
de 6.8. Ça se peut, ça, Mme la Présidente. Mais, si jamais, pour une raison ou pour une autre, on a besoin de
renseignements personnels, et on a besoin de le faire en dehors du cadre prévu
par la banque de dépôt, on aura la voie légale pour pouvoir le faire, avec
toutes les protections qui s'appliquent.
Donc, l'idée,
c'est de prévenir aussi, ou de prévoir, ou de voir plus loin et essayer de...
justement, de se donner les systèmes
qui vont nous permettre d'être agiles. Le problème, Mme la Présidente, souvent,
c'est qu'on n'est pas agiles, pas
parce qu'on ne veut pas, mais parce qu'on n'a pas le système pour l'être puis
on n'a pas d'encadrement pour l'être, et là on est en train de se le
donner.
Mme Garceau : O.K.,
mais cette loi fait en sorte que vous allez avoir l'encadrement. Le problème...
puis on revient, je crois, au tout début de l'échange concernant cette
commission, l'objectif, c'était... vous n'aviez pas communication des
renseignements des centres de services scolaires. Là, vous allez l'avoir, hein?
Demande d'autorisation, nécessité est évaluée, vous allez tout de suite avoir
les renseignements.
Moi, je
questionne encore... Donc, l'objectif est accompli, l'objectif est accompli,
vous allez recevoir. Moi, ce qui me préoccupe, c'est qu'est-ce qui se
passe après, qu'est-ce qui se passe après. Et, encore une fois, que ce soit personnel ou non personnel, mais surtout dans le personnel,
il me semble qu'on devrait avoir... on devrait rencontrer l'objectif de la loi,
qui est de sécuriser les renseignements en éducation et que tous les
renseignements devraient être déposés. Et l'aspect d'urgence, c'est pour...
• (12 h 20) •
M. Drainville : Tous les renseignements
pour lesquels... tous les renseignements pour lesquels il y a nécessité, là, on
s'entend.
Mme Garceau : Oui, oui, oui, mais
l'élément d'urgence, c'est pour vous d'avoir accès à l'information. Je ne vois
pas l'urgence concernant l'hébergement. Comme... Vous allez recevoir les
renseignements, mais, suite à ça, ils devraient être hébergés dans votre
système de dépôt.
M. Drainville :
Pas nécessairement. Pas nécessairement.
Mme Garceau :
Mais ce n'était pas ça, l'objectif, d'aller... de... d'aller chercher des
renseignements des centres de services scolaires pour que tous ces
renseignements-là soient hébergés dans un même endroit, pas dans le service de dépôt pour certains renseignements puis
au ministère de l'Éducation pour certains autres renseignements. Donc,
ils vont avoir deux systèmes. Il me semble, ce n'était pas ça, l'objectif.
M. Drainville :
Oui, bien, Mme la Présidente, la compréhension que j'ai et qui s'exprime à
travers le projet de loi, Mme la Présidente,
c'est qu'il y aura des données qui seront versées dans le système d'hébergement
parce qu'elles sont appelées, ces
données-là, à nous être utiles sur une longue période de temps. Il y a un
élément de pérennité qui est lié à l'hébergement dans le système de
dépôt.
Dans ce cas-ci, dans
le cas de 6.8, on parle davantage de données pour une opération très précise
dans le temps, ponctuelle, pour répondre à un besoin ou répondre à une crise,
répondre à une controverse, répondre à une préoccupation
des oppositions, peu importe, et là on dit : Bon, écoutez, là — je me tourne vers M. Lehoux — M. Lehoux, est-ce qu'on a l'information pour pouvoir
répondre? Non, on ne l'a pas. Bon, O.K., alors on active 6.8, je vous demande
l'autorisation, je vous fais la démonstration de la nécessité. On envoie ça aux
centres de services puis on leur dit : Allez, hop! On a besoin de cette information-là rapidement.
Oui, mais elle n'est pas catégorisée, elle n'est pas systématisée, elle n'est
pas normalisée, elle n'est pas... Ce n'est pas grave, envoyez-nous ce que vous
avez.
On
va être au moins capables de répondre rapidement à un phénomène ponctuel, à une
crise, une controverse, peu importe.
Alors là, ce sera possible, en vertu de 6.8. Puis je n'ai pas besoin, à ce
moment-là, de tout l'épurer, l'organiser, la faire descendre par le
conduit qui nous mène au dépôt. Et évidemment je pense, là... je réfléchis à
voix haute, mais je pense que, dans certains cas, ce ne sera probablement pas
une information qui me permettra de répondre à toutes les questions. Il y aura probablement des... il y aura
probablement des éléments manquants. Je vais probablement être
obligé de dire, comme ça m'est arrivé déjà
par le passé : Écoutez, j'ai reçu... j'ai fait une demande, j'ai reçu de
l'information de, je ne sais pas,
moi... 58 des centres de services sur 72 m'ont répondu. Bon, sur les 58, il y
en a qui m'ont répondu a, b, c, il y en a d'autres qui m'ont répondu a,
b, c, d. Mais ça nous donne quand même une idée de la réponse au problème qui est posé. Et, dans tous les cas de figure, je
le répète, le système de sécurité qui est prévu par la loi va s'appliquer. On ne
fera pas de compromis sur la sécurité des renseignements, ça n'arrivera pas, la
loi nous y oblige.
Alors,
il va falloir... Tout est une question d'équilibre, encore une fois. J'ai les
oppositions qui... tu sais, qui me pilonnent
de questions puis qui veulent avoir des réponses. Je dis : Oui, écoutez,
ça s'en vient, on a fait une demande, mais
il faut passer par les systèmes de contrôle, il faut assurer qu'on a réponse à
la question de la nécessité. Grouillez-vous, M. le ministre, on veut des
réponses. Je le sais, que vous voulez des réponses, mais il faut quand même
passer par le processus qui vise à sécuriser
la donnée, et dès que je l'aurai, je vous donnerai réponse dans la mesure de
la... comment dire, de la qualité de l'information que j'aurai obtenue à
travers ce conduit de 6.8.
C'est
la meilleure réponse que je peux vous donner, Mme la Présidente, puis ce n'est
pas parfait. On n'est pas dans un monde de perfection. On est dans un monde
de... on travaille avec l'humain, Mme la Présidente. On travaille... Alors,
c'est... Puis, si je n'ai pas ce... si je n'ai pas cette possibilité-là, vous
seriez les premiers à me le reprocher. Je le sais, j'ai fait votre travail,
vous savez, pendant plusieurs années. Tu peux te lever en Chambre puis
dire : Monsieur, ça n'a pas de bon sens, on a voté une loi sur
l'accès aux données, le ministre n'a pas réponse à cette question. Comment
ça... Bien, oui, mais... tu sais, attendez un petit peu, là, on va faire les
choses dans l'ordre, il y a un cadre légal, on va respecter le cadre légal. Mais je vous assure, Mme la députée, que nous
faisons tout en notre possible pour obtenir cette information le plus
rapidement possible, dans le respect du cadre légal qui est prévu à la loi.
Mme Garceau :
L'article 6.8.1°, ce projet de loi fait en sorte que vous allez
l'obtenir, cette information-là, de façon
urgente, parce que je présume que
votre sous-ministre, quand il va faire les demandes, il va dire : C'est
urgent. Il n'est pas là, le problème.
M. Drainville :
Si je l'ai convaincu du critère de nécessité.
Mme Garceau :
Oui, exactement.
M. Drainville :
Parce que, si je ne l'ai pas convaincu, il va me dire non.
Mme Garceau : Vous ne l'aurez
pas.
M. Drainville :
Puis, s'il me donne une autorisation qui n'est pas fondée sur la loi, il va
se faire taper sur les doigts par...
notamment, peut-être, par la commissaire à l'accès, à un moment donné, qui
pourrait décider de venir faire une petite visite. Vous savez, ça se
peut, ça.
Mme Garceau : O.K. Mais moi...
Oui, ça se peut, mais moi, je ne suis pas là, moi, je suis au niveau de...
encore la question d'urgence. On l'a réglée, la question d'urgence, parce que,
ça, on n'a pas vraiment le contrôle. Ça, ça
va être votre sous-ministre qui va aller faire les demandes. La rapidité, qui
va recevoir les renseignements, ça, c'est vous, ça va être votre personnel. Vous allez recevoir les renseignements
pour informer les partis des oppositions concernant certains éléments,
bon.
M. Drainville : Genre, la
députée de Robert-Baldwin, peut-être.
Mme Garceau : Peut-être pas
moi, non, parce que je ne suis pas porte-parole, mais, en tout cas.
M. Drainville : On ne le sait
pas.
Mme Garceau : Ceci étant dit,
c'est... il n'est pas là, le problème. Vous allez recevoir... Je comprends... je
comprends... pression d'obtenir, compte tenu qu'il y a un cas, puis on sait
qu'est-ce qui se passe dans le système d'éducation,
c'est important d'aller chercher les renseignements de façon urgente, pas de
problème avec ça, puis là vous allez avoir l'encadrement pour aller
chercher.
M. Drainville : Exact.
Mme Garceau : C'est qu'est-ce
que vous faites avec l'information lorsque vous allez la recevoir.
M. Drainville : On va la
traiter, on va donner réponse aux questions qui nous sont posées. Et, une fois
qu'on aura donné réponse aux questions qui
seront posées, donc, que l'utilité, l'utilité de la donnée n'est plus évidente,
il faudra se poser la question : Est-ce qu'on la détruit ou est-ce
qu'on la conserve de façon anonymisée en vertu de la Loi sur l'accès, qui existe déjà? Ou encore peut-être
qu'on a réalisé qu'elle avait une valeur qui dépasse le moment de la crise, et
donc on pourrait dire : Cette info-là, elle est suffisamment importante
pour qu'on la verse dans le système de dépôt. Et là, à ce moment-là, si
on décidait qu'elle devrait être versée dans le système de dépôt, à ce
moment-là, ce que je comprends, c'est qu'il faudrait faire une autre demande
d'autorisation en vertu de 6.2 pour s'assurer que ça prenne le bon chemin vers
le système de dépôt. Est-ce que j'ai bien compris, M. le sous-ministre?
M. Lehoux (Stéphane) : Oui,
oui.
M. Drainville : Voilà.
Mme Garceau : Mais donc, parce
que, là, c'est quand même assez nouveau en raison de...
M. Drainville : Bien,
oui, on avance. C'est parce que vous avez manqué une bonne journée, hier, Mme
la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui, mais là je
suis contente d'être ici aujourd'hui.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
merci. Je vous rappelle à l'ordre. Un à la fois, s'il vous plaît.
M. Drainville : On est contents
aussi que vous soyez là.
Mme Garceau : Parce
que, là, on est en train de découvrir, finalement, qu'il va y avoir deux
systèmes à l'intérieur d'un grand système, il va y avoir deux voies.
Nous, on croyait que l'objectif, c'était recueillir les renseignements, qu'ils soient déposés dans votre système. Je
comprends qu'il va y avoir d'autres centres de services qui vont avoir leur
propre système. Je comprends que vous allez avoir la marge de manoeuvre de
pouvoir demander à certains centres de services de : Savez-vous, vous
allez aller dans notre système. Je comprends tout ça, mais je croyais qu'il y
avait... au bout du compte, là, c'était pour
être comme un système géré par le gestionnaire, c'est lui qui va décider, ou
elle, de la nécessité de déterminer est-ce qu'on conserve ou pas. Mais
là je vois que vous aussi, vous allez pouvoir déterminer, conserver ou pas.
• (12 h 30) •
M. Drainville : Bien,
je vous dirais, Mme la Présidente, la députée parle de deux systèmes. Dans les
faits, il y a déjà un système qui existe, il y a un système qui existe
déjà, qui est assujetti à la Loi d'accès.
Mme Garceau : Là, on parle du
GRICS.
M. Drainville : Donc... Pardon?
Mme Garceau :
On parle du GRICS. On parle-tu du GRICS?
M. Drainville : Bien, pas
nécessairement, hein, on ne parle pas nécessairement de la GRICS, là.
Mme Garceau : Ça fait qu'il y a
un autre système, si ce n'est pas le GRICS.
M. Drainville : Non, quand on
parle de demandes d'accès à l'information, ce n'est pas nécessairement de
l'information qui est allée dans les bases de données de la GRICS, là.
Voulez-vous y aller, M. le sous-ministre?
M. Lehoux
(Stéphane) : En réalité, le ministère... comme on l'expliquait,
le ministère détient déjà des renseignements personnels
à travers ses différents systèmes d'émission. Il assure la sanction des études,
notamment, donc, par ces systèmes qu'il
a. Tous ces systèmes-là respectent les hauts critères de sécurité qui sont déjà
en place à l'intérieur de l'environnement même du ministère.
M. Drainville : Dont
Charlemagne, par exemple.
M. Lehoux (Stéphane) : Comme le
système Charlemagne.
M. Drainville : Charlemagne,
c'est un système... Connaissez-vous Charlemagne, Mme la députée? Vous connaissez
le personnage historique, mais vous ne connaissez pas le système.
Mme Garceau : Non, pas le
système, non.
M. Drainville : Alors,
le système Charlemagne, moi, je suis allé le voir à l'oeuvre, le système
Charlemagne, et le système Charlemagne, c'est le système qui nous permet,
ultimement, de décerner le diplôme d'études secondaires?
M. Lehoux (Stéphane) : Exact.
M. Drainville : Alors, ça,
c'est un système, et puis vous comprendrez que c'est les résultats des examens
du ministère qui sont là-dedans, là. Ça fait que ça, c'est éminemment,
éminemment personnel, là, je veux dire, c'est le nom de l'élève, avec l'école, et tout, et tout, et tout, là. Alors donc,
je m'excuse de vous interrompre, M. le sous-ministre, mais donc c'est un
exemple de système qui existe déjà au sein du ministère de l'Éducation. Et là
vous alliez dire? Pardonnez-moi.
M. Lehoux
(Stéphane) : Que ce système-là, qui détient des renseignements
hautement personnels, est sécurisé de toutes les... selon les bonnes
pratiques, avec tous les pare-feux qui sont nécessaires, la journalisation, le
contrôle des accès, les tests, les audits de
sécurité, les tests d'intrusion. Donc, toutes ces mesures de sécurité là sont
applicables à l'environnement même du
ministère, qui détient déjà des données nominatives, des données personnelles
de haut niveau, certes, de
sensibilité. Donc, c'est... La communication qui serait reçue à l'égard de
l'article 1 bénéficiera de toutes ces mesures de sécurité qui s'appliquent
déjà, actuellement, à la circulation des informations personnelles nominatives
au ministère. Donc, c'est toute la
gestion des accès, qui peut accéder cette information-là, à quel moment, la
journalisation, les mesures de sécurité qui entourent les pare-feux, là,
des systèmes de gestion d'accès. Donc, ça n'arrive pas à côté, mais ça rentre
de façon directe à l'intérieur de tous ces murs de sécurité là qui sont déjà
applicables au ministère.
Mme Garceau : O.K. Mais ça, ces
systèmes-là, parce que je comprends qu'il y en a plusieurs...
M. Lehoux (Stéphane) : Les
systèmes de... Oui, au ministère, il y a plus d'une cinquantaine de systèmes
d'émission, là.
Mme Garceau : Bon,
O.K. Et donc ces systèmes-là ont été montés pour des raisons spécifiques, pour
conserver des renseignements comme
les examens du ministère, à titre d'exemple. Et je présume que, pour les autres
aussi, c'est pour des informations très spécifiques.
M. Lehoux (Stéphane) : Tout à
fait.
Mme Garceau : Oui. Donc là,
compte tenu du 6.8.1°, la collecte de renseignements, ça pourra être pour différentes raisons, différents projets. Ce n'est
pas quelque chose de spécifique, là, ça pourrait être pour différentes raisons.
M. Drainville : Ce n'est
surtout pas pour quelque chose de récurrent.
Mme Garceau : O.K., pas
récurrent.
M. Drainville : Parce que les
examens du ministère, eux, sont récurrents, ça nous prend un système comme Charlemagne
pour les gérer.
Mme Garceau :
Oui, oui, oui.
M. Drainville : Dans
ce cas-ci, on ne parle pas d'un problème, ou d'une problématique, ou, peu
importe, d'un enjeu qui n'est pas nécessairement récurrent, qui se produit dans
le temps et pour lequel on aura une manière de gérer convenablement et
légalement.
On essaie...
Mme la députée de Robert-Baldwin, toutes vos questions sont totalement
légitimes, puis, si j'étais à votre place, je les poserais, mais la réponse que
je peux vous donner, c'est : Il n'y a pas nécessairement, aujourd'hui,
une application, comment dire, évidente, un précédent vers lequel je pourrais
vous... auquel je pourrais vous référer, etc., mais il y a... on essaie
vraiment, à travers cette loi-là, de se donner un encadrement qui va nous
permettre de gérer ce qui est imprévu,
également. Il y a des scénarios qu'on ne peut pas prévoir aujourd'hui qui
pourraient se produire, et on veut se donner les moyens de pouvoir les
gérer convenablement. On veut se donner cette souplesse-là, qui manque
cruellement, je dirais, en tout cas, parfois. Parfois, pas tout le temps, mais
parfois il manque de souplesse, il manque d'agilité, et on nous en fait le
reproche. Alors là, on essaie, justement, de se donner un système qui va nous
permettre d'avoir de l'agilité et de la souplesse sans compromettre de quelque
façon que ce soit la sécurité des données. Ça, ce n'est pas négociable.
Mme Garceau : Bien, je... Oui.
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Garceau : Alors, c'est
parce que je comprends que vous voulez rencontrer un besoin lié à ce manque d'agilité, je crois, qui est vraiment plus lié à
l'obtention des renseignements, l'urgence d'aller chercher les renseignements,
non pas d'héberger les renseignements. Le
manque d'agilité, il n'est pas là, là, il est plus lié à la collecte
d'informations. C'est pour...
M. Drainville : Exact. Bien là,
on est là-dedans.
Mme Garceau : C'est
juste qu'on dirait qu'on est... on s'en va... Avec cet article-là, c'est un
petit peu contraire à l'objectif prévu, qui était d'héberger les
renseignements dans un système de dépôt. Ultimement, là, il y aurait un système
parce que...
M. Drainville : Moi,
je vous dirais, l'objectif du projet de loi, en tout cas, du bloc Données,
c'est d'obtenir la donnée.
Mme Garceau : Bien, vous allez
l'obtenir, la donnée.
M. Drainville : Ce
n'est pas la... L'hébergement, c'est... comment dire, c'est dans... on est dans
l'aboutissement, là, mais on est dans la — puis je ne sais pas si
c'est un mot — pérennisation,
là, mais l'objectif du bloc Données, l'objectif du projet de loi en ce qui a
trait aux données, c'est de pouvoir les obtenir, les données, et là, avec 6.8,
on se donne une voie parallèle qui pourrait
nous permettre, un jour, de l'obtenir, ladite donnée, et donc d'être capables
de bien faire le travail, de répondre aux questions, etc., de mieux
piloter ce système, ce réseau de l'éducation.
Mme Garceau : Mais rien ne vous
empêche, M. le ministre, une fois que vous allez avoir l'information de façon
urgente, de l'héberger dans le système de dépôt.
M. Drainville : Bien, on
pourrait, ça... on pourrait.
Mme Garceau : Il n'y rien qui
empêche. Et peut-être qu'on... je ne sais pas, peut-être qu'on pourrait faire
un amendement, ou regarder ça, ou suspendre, mais...
M. Drainville : Bien, cette
voie-là...
Mme Garceau : Je ne sais pas si
vous pourriez considérer, parce que ce n'est pas clair pour moi, mais...
M. Drainville : Mais, Mme la
Présidente, vous avez tout à fait... vous êtes tout à fait... c'est tout à fait
légitime que vous souhaitiez déposer des
amendements, ça fait partie de votre travail, aucun enjeu, mais je vous le dis
d'emblée, Mme la Présidente, si
l'amendement, c'est de dire, on va... si la fin visée par l'amendement, c'est
de se débarrasser de cette voie-là
pour n'en avoir qu'une seule qui mène vers le système de dépôt, je vous le dis
d'emblée, Mme la Présidente, on va pas se priver de cette voie-là,
là. Ça fait que vous pouvez... Si c'est ça, l'objectif...
Mme Garceau : Non, ce n'est pas
ça, l'objectif, du tout.
M. Drainville : Ah! ce n'est
pas ça, l'objectif?
Mme Garceau : Non, non.
M. Drainville :
O.K., très bien, mais parce que...
Mme Garceau : Je pense que
M. Lehoux a compris mon point, peut-être.
M. Drainville : Ah! je ne sais
pas.
Une voix : ...
M. Drainville : Bien, écoutez,
on peut suspendre, si vous le souhaitez.
Mme Setlakwe : Je pense que je
voudrais juste...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Setlakwe : ...émettre
un commentaire ou une question avant de... oui, avant de suspendre, si
nécessaire. Moi, j'appuie entièrement
les propos de ma collègue, je pense que... puis je vous entends, là, mais je
pense que, clairement, juste à la lumière des longues discussions qu'on
a puis des échanges qui impliquent plusieurs personnes, on est en train de décrire un système qui n'est pas
forcément limpide, là. Il y a quelque chose qui n'est pas clair, qui est
complexe, on a toutes sortes de
systèmes en parallèle. Et vous l'expliquez bien, pourquoi, mais je pense que,
dans les faits, là, dans l'opération, le déploiement futur, en tout
cas...
M. Drainville : Bien, dites-moi
ce qui n'est pas limpide là-dedans, là.
Mme Setlakwe : Bien, écoutez,
là, il y a toutes sortes de voies, puis je ne comprends toujours pas pourquoi
on ne peut pas, à la fin, l'héberger dans le système.
• (12 h 40) •
M. Drainville : Mais on peut,
on peut l'héberger.
Mme Setlakwe : Mais comment?
Oui, mais...
M. Drainville : Mme
la Présidente, je veux être clair, on peut l'héberger. Enfin, le premier
paragraphe de 6.8, on peut l'héberger, mais, si on le l'héberge, il va
falloir que je fasse une demande pour qu'elle soit hébergée, je vais le dire comme ça, parce qu'elle n'aura pas été
demandée en fonction de 6.2, elle aurait été demandée en fonction de 6.8, et
donc je devrai faire une demande pour... comme si ça avait été une information
obtenue en vertu de 6.2.
Mme Garceau : Non, mais...
non... Bien, en tout cas, moi, ma compréhension, c'est : le critère de
nécessité va déjà...
M. Drainville : Oui, oui
Mme Garceau : ...au moment, là, de la demande, donc vous allez
recevoir les renseignements. Pourquoi est-ce que vous allez faire une
demande d'autorisation que ces données-là soient hébergées? Ça devrait être
automatique. L'hébergement de ces
renseignements-là que vous allez obtenir de façon urgente devrait être...
automatiquement être hébergés, ça devrait faire partie du système...
M. Drainville : Mais ça va
faire partie du système, mais pas nécessairement du système...
Mme Garceau : ...puis sans
aucune autorisation.
M. Drainville : Pardon? Bien
oui.
Mme Garceau : Sans aucune... Ah
non, pour vous, de faire...
M. Drainville : Ah! vous voulez dire
sans aucune... sans une autorisation supplémentaire, dites-vous?
Mme Garceau : C'est ça...
M. Drainville : Oui.
Mme Garceau : ...pour
l'hébergement. C'est ça que je dis.
Mme Setlakwe : Prenons
un cas vécu, là, la situation qui s'est produite en... je crois que c'est en
2020, la fuite de données, des données d'enseignants qui avaient fait l'objet
de... appelons ça un incident de confidentialité, là, une fuite. Donc, comment pouvez-vous nous rassurer
qu'avec le système que vous venez de... qu'on est en train de mettre en place, avec les
exceptions, les voies alternatives et autres... En tout cas, moi, je trouve que
c'est un mécanisme quand même complexe, là, à mettre en place, dans les
faits, dans... Comment pouvez-vous nous rassurer que ce genre de situation là
ne se reproduirait pas?
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, Mme la députée. Monsieur...
M. Drainville :
Bien, regardez, c'est un cas... Le cas que vous soulevez, Mme la députée,
est un cas très particulier, et je pense qu'il commande une explication qui va
avec les circonstances très particulières qui ont présidé à l'événement en
question. Et vous, monsieur... Alors, on parle de 2020, disiez-vous, c'est ça,
2020?
Mme Setlakwe :
Oui.
M. Drainville :
M. Lehoux, est-ce que vous étiez là, vous, en 2020?
M. Lehoux
(Stéphane) : ...
M. Drainville :
Vous étiez là. Donc, M. Lehoux, je pense, peut nous donner des
explications fort éclairantes.
M. Lehoux
(Stéphane) : On parle, ici, des renseignements sur les enseignants qui
avaient été... pour lesquels il y avait eu la fuite de données. Il faut
comprendre que c'est... les systèmes n'étaient nullement en cause dans cette
situation-là, c'est une usurpation d'identité qui a eu lieu. Donc, la
situation, d'ailleurs, a été... très récemment, là, les conclusions de cette
affaire-là ont été faites, et les coupables ont été reconnus coupables, et...
Mais c'est vraiment de l'usurpation
d'identité, on n'est pas dans... on n'est pas, ici, dans un cas d'incident au
niveau d'une fuite associée à un manque de sécurité au niveau du
système.
Mme Setlakwe : Mais néanmoins vous ne
croyez pas qu'on atteindrait un niveau de sécurité accru en ayant un
dépôt automatique dans le système?
M. Lehoux
(Stéphane) : Je ne minimise pas les impacts qu'il y a eu par rapport à
cette situation-là, je tente simplement d'expliquer qu'il ne s'agit pas d'un
incident par manque de mesures de sécurité.
Mme Setlakwe :
Est-ce qu'on peut juste, sans dire que le débat est clos, là, juste... Je
rebondis sur l'échange qu'on a eu, et vous
dites, M. le ministre, qu'il peut y avoir des situations urgentes, des
situations particulières qui nécessitent que les données vous soient
rendues accessibles de façon urgente, mais où est-ce qu'on voit, dans le
libellé, là, cette obligation d'agir avec célérité au niveau de cette demande
d'autorisation? Et après ça, une fois... là, peut-être que je nous amène un petit peu plus loin, mais c'est
pertinent, là, pour la réflexion, comment est-ce qu'on s'assure aussi que,
bon, une fois que le processus
d'autorisation est complété... Tu sais, il faut que ça se fasse rapidement, là,
au niveau du gestionnaire délégué, et là, ensuite, une fois que la décision a
été rendue, vous avez l'autorisation d'aller de l'avant ou d'obtenir les
informations. Il faudrait que l'organisme, aussi, agisse sans délai. Question
pour vous.
M. Drainville : Bien, je vous dirais,
c'est dans la nature du fonctionnement que cette... ou dans la nature de
l'action qu'il faut mener que cette célérité-là puis cet empressement-là
doivent s'exprimer, là. C'est-à-dire, on est dans une situation où il y a
urgence d'obtenir l'information, je n'aurai pas besoin d'expliquer aux
directions des centres de services qu'il y a
urgence, ou, en tout cas, si j'ai besoin de le faire, je le ferai, là. Mais,
Mme la Présidente, il faut toujours se
replacer dans l'esprit ou l'environnement dans lequel on se trouve, là :
on se trouve dans un environnement où il faut répondre à une question qui est pressante, il y a un enjeu d'actualité
qui nous oblige à réagir rapidement. Ce n'est pas nécessaire d'écrire, Mme la
Présidente, dans le texte de loi que les directions générales devront agir avec
célérité, là, ça fait partie de leur travail, dans le contexte donné,
elles doivent agir de façon responsable, avec empressement, dans le respect,
évidemment, du cadre légal.
Ça, c'est... Je
dirais qu'à moins qu'on soit, là, dans un... je dirais, une opération qui est
comme détachée de toute contrainte
temporelle, là, puis qu'on soit dans un débat... je ne sais trop, moi, je n'ai
pas d'exemple à donner, là, mais qu'on soit dans un... qu'on travaille
un enjeu pour lequel l'espace-temps ne compte pas, là, puis, honnêtement... en
tout cas, moi, dans mon expérience jusqu'à maintenant, l'espace-temps, il
compte tout le temps, là, tu sais, si ce n'est que parce que les oppositions,
avec raison, nous demandent d'agir rapidement, alors on est toujours pas mal, Mme la Présidente, dans un environnement de
travail qui... pour lequel on se fait demander des résultats immédiats, on
souhaiterait que le problème soit réglé depuis avant-hier.
Alors, je vous dirais
que ce n'est pas nécessaire de l'écrire dans le texte de loi, Mme la
Présidente. Les circonstances, le type de travail que nous faisons,
l'environnement dans lequel on se trouve nous imposent un certain nombre de
contraintes, et l'une de ces contraintes, Mme la Présidente, c'est de devoir
agir avec célérité, toujours dans le respect
des lois, dans le respect, ici, notamment, du critère de nécessité. Toujours
ça, toujours pris avec ça, puis c'est normal, ça s'appelle une
démocratie.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. D'autres...
Mme Setlakwe : Je
vous entends, M. le ministre. C'est sûr, vous dites : Bien, ça va de soi
qu'on doit toujours agir le plus rapidement possible, mais...
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : Non, mais là on a
évoqué une situation où il y a urgence, il y a une situation particulière qui s'est manifestée, et là vous voulez la traiter, au
bénéfice des élèves, au bénéfice du système ou... mais moi, je peux vous
dire... en tout cas, je mets mon chapeau
d'avocate, là, veux veux pas, c'est... là, si ce n'est pas... quand les
obligations... parce que c'est ça qu'on est en train de faire avec la
loi, créer des obligations des différents acteurs.
M. Drainville : Oui, notamment.
Mme Setlakwe : Oui,
notamment, mais, si on ne l'oblige pas dans... D'agir avec célérité ou sans
délai, ça se voit partout dans le corpus législatif. Moi, j'essaie juste
de vous rendre service.
M. Drainville : Ah
non, bien, je l'apprécie. Je sais que le travail de l'opposition consiste
notamment à essayer de me rendre service, mais je...
Mme Setlakwe : On veut que vous
ayez accès à la donnée lorsque c'est urgent.
Mme Garceau : ...c'est ça, on
est là.
M. Drainville : Bien
oui, je le sais bien, on est tous au service de l'élève, Mme la Présidente,
mais je... Non, non, mais j'apprécie votre empathie, mais j'en reviens à
mon point premier, Mme la Présidente, on essaie, à travers ce projet de loi là,
de se créer un encadrement légal qui, tout en respectant le très sensible enjeu
de la protection des renseignements personnels, nous permettra de réagir et
d'apporter les réponses qui vont nous rendre meilleurs, qui vont rendre notre
système scolaire meilleur, qui vont nous permettre de mieux accomplir la
mission qui est la nôtre, c'est-à-dire la
réussite de l'élève dans des contextes qui existent ou ont existé et dans
d'autres contextes qu'on ne voit pas
présentement, qu'on n'imagine pas, mais qui pourraient survenir, et il faut
avoir l'encadrement, la souplesse d'encadrement pour nous permettre de
les traiter à ce moment-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Garceau : Oui, dans le sens
que j'aimerais peut-être suspendre pour un amendement à l'article... au
paragraphe 1°.
M. Drainville : D'accord.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 50)
(Reprise à 12 h
59
)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, compte tenu de l'heure, je vais suspendre
les travaux jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures
)
(Reprise à 14 h 03)
La
Présidente (Mme Dionne) : La Commission
de la culture et de l'éducation est
maintenant prête à reprendre ses travaux.
Donc, nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 6.8 introduit par l'article 61. Donc, Mme la députée de Robert-Baldwin, nous avons bien reçu votre proposition d'amendement, donc je
vous invite à en faire la lecture.
Mme Garceau : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, suite à notre échange et nos discussions concernant...
L'article 6.8 de la Loi sur le ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport, proposé par l'article 61 du projet de
loi, est modifié par l'ajout, dans le premier alinéa, au paragraphe 1°,
après les mots «détenus par un organisme», des mots «en
cas d'urgence, lesquels seront automatiquement déposés dans le système de dépôt
et de communication de renseignement;».
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires
suivant le dépôt de cet amendement?
M. Drainville :
Bien sûr, Mme la Présidente. «En cas d'urgence, lesquels seront
automatiquement déposés dans le système de
dépôt», donc en vertu de 6.2. Bien, sans surprise, Mme la Présidente, on ne
peut évidemment pas être d'accord
avec l'amendement. Puis c'est... c'était... je l'avais déjà signalé avant la
pause, que, si c'était ça, l'objectif, on ne pouvait pas, évidemment,
s'y rallier pour les raisons que j'ai déjà données tout à l'heure.
Il faut comprendre,
Mme la Présidente, que, dans le monde des... je dirais, dans le monde de
l'hébergement des données ou dans le monde de la recherche qui s'appuie notamment
sur les données, il y a différentes phases ou différentes étapes par lesquelles
le classement des données ou l'évaluation des données doit se faire, et il est
normal, Mme la Présidente, qu'on ait, si on
peut dire, différentes catégories de données. Il y a certaines données qui sont
obtenues pour une fin précise, et, une fois que la fin a été rencontrée,
ces données-là sont détruites ou classées, mais d'une manière qui ne signale pas le même niveau d'importance qu'ont, par
exemple, une deuxième ou une troisième catégorie de données. Il y a des données
qui sont appelées à être davantage pérennes parce qu'on juge, justement, qu'on
en aura davantage besoin dans le temps, donc on en aura davantage besoin
sur la durée. Et on observe, Mme la Présidente, cette espèce de classification
des données dans le domaine de la recherche.
Et
donc l'opposition voit, dans la disposition 6.8, un problème à corriger
par l'amendement. Mais, dans les faits, il devrait... elle devrait voir... les députées de l'opposition devraient
voir en 6.8 quelque chose de rassurant parce que ce qu'on dit, c'est : On a des données, il y a
urgence, on a des données, il y a une situation ponctuelle, on a besoin de
données, il y a un enjeu qui se produit dans le temps, un imprévu, un
événement exceptionnel, et on a besoin de données pour répondre à cette
situation exceptionnelle. Les données dont on a besoin ne sont pas, a priori à
tout le moins, destinées à être conservées, à être hébergées, et c'est
précisément ce à quoi 6.8 doit répondre.
Il est possible, Mme
la Présidente, qu'au terme de l'exercice en vertu de 6.8... il est possible
qu'on se dise : Ah! le portrait qui se
dégage de cette première demande nous incite à aller chercher un portrait plus
complet pour une réalité globale sur l'ensemble de la situation et non
pas sur juste une partie, et donc on va, dans un deuxième temps, demander
autorisation pour pouvoir obtenir, en vertu du 6.2, l'ensemble des données sur
le portrait qui s'est révélé partiellement par 6.8, mais qui s'est révélé
partiellement... et qui s'est révélé partiellement, mais aussi qui s'est révélé d'une manière tellement importante et
tellement signifiante que ça nous incite, que ça nous amène à dire : On ne
peut pas se contenter d'une collecte en fonction de 6.8, il faut passer
par 6.2 et avoir quelque chose de plus complet.
Et donc, Mme la
Présidente, plutôt que d'émacier, si je peux dire, l'article 6.8, les
oppositions devraient au contraire s'en féliciter,
de l'existence de 6.8 parce que ça signale, justement, notre volonté de ne pas
considérer toutes les données avec la même valeur, de leur conférer, à
toutes ces données-là, la même valeur. Il peut arriver parfois, Mme la
Présidente, que, oui, on est dans l'urgence, il y a un enjeu, il y a une
problématique, etc., on procède à une demande, le résultat que nous recevons
n'est pas aussi complet qu'on l'aurait souhaité, mais il nous donne une idée,
comment dire, une photo sommaire, mais instantanée également, d'une réalité qui
se révèle à nous.
• (14 h 10) •
Puis ça pourrait
être, par exemple, Mme la Présidente, d'aller... plutôt que de demander les
données des 72 centres de services, on
pourrait dire : Écoutez, il y a une situation qui se révèle à nous, on va
demander les données à une dizaine de centres de services qui sont
représentatifs de la sociodémographie du Québec, donc on va demander à quelques
centres de services dans des milieux densément peuplés, donc urbains, avec
forte densité, dans des milieux semi-ruraux,
dans des milieux ruraux, on va sélectionner un certain nombre de centres de
services, bon, pour avoir un portrait
qui est relativement représentatif de la réalité québécoise et on va aller
voir. Bon. Puis on sait que, dans certains cas, certains centres de services sont mieux équipés, mieux outillés sur
le plan technologique pour nous fournir rapidement ces données-là, ils ont peut-être même déjà des
données d'accumulées sur ce sujet-là, et donc on les obtient rapidement. Et
le portrait qui se révèle à nous nous permet de confirmer qu'effectivement il y
a un problème qui s'avère sérieux et qui
requiert, je dirais, une recherche plus approfondie, plus complète du problème
qu'on essaie d'illustrer ou de documenter. Alors là, 6.8 aura servi son
objectif et pourrait nous permettre, par la suite, dans une deuxième étape,
d'aller, par 6.2, chercher la réalité
complète auprès de l'ensemble des centres de services en vertu, évidemment, de
l'obligation que nous créons par le
projet de loi. Donc, cette souplesse, elle est la bienvenue. Mais l'existence
de 6.8 également démontre qu'on est capables de faire la part des choses
puis qu'on est capables de... comment dire, de... on ne donne pas la même importance à toutes les données, Mme la
Présidente. On fait preuve de nuance, on fait preuve de jugement, oserais-je
dire. Et donc, 6.8, c'est une excellente nouvelle, parce que ce n'est
pas tout pareil, les données.
Puis, dans le monde
scientifique, c'est une réalité qui est bien connue, ils ont différentes
catégories. Ils vont même, dans certains cas, Mme la Présidente... puis c'est
un peu le même esprit qui nous habite par rapport à 23, il va même y avoir, dans le monde scientifique, parfois,
des données qui vont être recueillies, et c'est absolument inconcevable,
dans certains cas, qu'on puisse prendre une donnée recueillie par un processus
a et dire : On va prendre les données recueillies
par le processus a et on va les verser dans le réceptacle créé par le processus
b. Sur le plan éthique, Mme la Présidente, ce n'est pas acceptable. On
parle d'une utilisation primaire des données. On peut parler d'une utilisation secondaire des données, et les données ne doivent
pas se croiser dans ces processus-là parce que le processus a pourrait
éventuellement contaminer le processus b.
Je ne vous
dis pas qu'on en est là avec le projet de loi n° 23, mais je vous dis que
ça s'inspire de cet esprit qui est de
dire : On a un processus qui est créé pour une fin a, et, si on veut, à un
moment donné, transférer les données dans le
processus b, qui serait le processus créé en fonction de 6.2, oui, il faut, Mme
la Présidente, que je retourne voir le responsable des données numériques, et,
oui, il va devoir informer les centres de services que la donnée qui nous a été envoyée en fonction de 6.8 sera maintenant
versée dans le système de dépôt prévu par 6.2, le... appelons-le «système
d'hébergement officiel», qui vise à conserver, justement, des données sur une
durée plus longue.
Alors, Mme la
Présidente, non seulement je ne crois pas bénéfique l'amendement qui est déposé
présentement, mais malheureusement je pense que cet amendement-là nous
éloigne de l'objectif recherché. L'objectif recherché, Mme la Présidente, c'est
d'avoir un système qui nous permette, oui, d'obtenir des résultats voulus, mais
qui nous permette aussi de s'assurer que les données recueillies servent bel et
bien à l'objectif recherché et qu'on le fasse à l'intérieur d'un processus qui
est adapté et qui respecte, je dirais, le... qui est le reflet du type de données
que l'on souhaite obtenir. Et, si on
souhaite aller plus loin, si on souhaite quelque chose de plus complet qui est
appelé à durer dans le temps, à ce moment-là on peut y aller avec le
deuxième processus, on peut dire, celui de 6.2. Alors...
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, monsieur... Oui?
M. Drainville : Voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions?
Mme Garceau : Si vous me
permettez...
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Mme
la Présidente, l'objectif de l'amendement n'est pas de mettre les bâtons dans
les roues, là, du ministère ou du ministre. Mais là j'entends le
ministre parler et je croyais... avant l'heure du dîner, et je croyais qu'il y
avait beaucoup d'emphase sur le critère d'urgence au paragraphe 1°. Donc,
moi, tout ce que je faisais, c'était de
refléter, à cet article-là, qu'on mette le caractère d'urgence qui va
faciliter, parce que, la demande d'autorisation, vous allez mettre que c'est urgent. Donc, pour moi, je
pensais que j'étais en train de bonifier l'article et non vous restreindre.
Ça, c'est numéro un, moi, je croyais
vraiment que ça reflétait, je crois, votre préoccupation relativement à lorsque
vous faites une demande de renseignement à un organisme. Donc, ça, c'est
un.
Deux, de plus en plus, je questionne l'objectif
principal ou la raison d'être principale du projet de loi, parce qu'en discutant, particulièrement maintenant, du
6.8 aujourd'hui, il appert qu'on est dans la création de deux systèmes
de dépôt : un système de dépôt dans lequel vous allez chercher des
informations, des renseignements personnels, conformément à
l'article 1°... Oui, vous allez franchir le critère de nécessité pour
obtenir ces renseignements, mais après
l'utilisation de ces données-là, où ces données vont être hébergées?
Semble-t-il que ce ne sera pas dans le système de dépôt dont vous avez créé, qui est supposé d'être comme un système de
dépôt national géré par votre sous-ministre, ça va être un autre système
de dépôt, pour certains renseignements, qui va être géré par qui?
M. Drainville : La même
personne qui gère les banques de données actuelles. On a parlé de Charlemagne,
tout à l'heure.
Mme Garceau : Oui, oui.
• (14 h 20) •
M. Drainville : Il y a déjà des
bases de données. Il y a déjà des données qui sont recueillies, actuellement,
au ministère. Ça va être les mêmes personnes, y compris M. Lehoux, ici
présent.
Alors, je ne comprends pas, Mme la Présidente,
là, comment dire, la surprise ou l'inquiétude de la députée de Robert-Baldwin.
Je ne la respecte pas moins. Je l'apprécie, même. Mais je vais donner... je
vais essayer autrement, Mme la Présidente.
Le fait qu'on n'ait pas recours à la même banque de données pour tous les types
de renseignements personnels, le fait qu'ils ne soient pas hébergés
systématiquement dans le système, c'est une bonne chose parce que ça vient démontrer, d'une certaine manière, que
l'alimentation du système ne se fait pas d'une manière exagérée. On ne fait
pas constamment toujours recours à 6.2, on fait la part des choses. Et déposer,
donc, comme je le disais, automatiquement
tous les renseignements qui découlent d'une demande d'autorisation, les déposer
systématiquement dans la banque de données aurait pour résultat de
permettre à la fois l'utilisation primaire et l'utilisation secondaire en même
temps. Or, ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner.
Tout à
l'heure, je disais : On pourrait y aller avec une demande d'information
plus parcellaire en vertu de 6.8, quitte
à y aller avec une demande d'information globale en vertu de 6.2. Je donne...
Revenons à l'exemple de la violence, Mme
la Présidente. On... Mettons, on jase, mettons qu'on voudrait avoir un portrait
sommaire des situations de violence qui sont vécues dans le réseau
scolaire, bon, bien, on pourrait décider d'obtenir, en vertu de 6.8, un
échantillon de ces incidents de violence et
les recueillir auprès d'un certain nombre de centres de services pour voir
est-ce que c'est un réel problème et
jusqu'à dans quelle mesure c'est un réel problème, donc un échantillon que l'on
considère assez représentatif de la problématique. Et par la suite, à
l'analyse de ces renseignements obtenus auprès d'un nombre limité de centres de services, on pourrait se
dire : Ah! bien là, le portrait que nous renvoie cet échantillon est
suffisamment sérieux et concluant pour justifier un recours, en vertu de
6.2, qui s'adresserait à l'ensemble des centres de services et par lequel nous
indiquions aux centres de services : Fournissez-nous l'ensemble des
données que vous avez sur les questions liées aux actes d'intimidation et aux
actes de violence à l'intérieur de vos établissements scolaires. Et donc, à ce moment-là, dans un
deuxième temps, ces renseignements seraient hébergés, oui, dans le système et
ils le seraient d'une manière plus
pérenne, mais toujours dans le respect des fonctions et des responsabilités qui
sont confiées au ministre en vertu de cette loi.
Alors,
il me semble, Mme la Présidente, que cette volonté, donc, de faire la part des
choses, d'être pondérés, nuancés, mesurés,
équilibrés dans la manière avec laquelle on gère ces données... il me semble
qu'on devrait s'en féliciter et non pas
la déplorer, n'est-ce pas? C'est ça que je pense. Et donc je ne peux pas
malheureusement être d'accord avec l'amendement qui nous est
présentement soumis, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Dionne) : D'autres... Oui, oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, oui, merci. Je ne
pense pas que j'ai utilisé le terme «déplorer». Moi, je tente de bonifier.
M. Drainville :
Vous êtes dans une démarche constructive.
Mme Garceau :
Oui.
M. Drainville :
À vos yeux.
Mme Garceau : Oui, à mes yeux,
évidemment, à mes yeux. Mais, quand même, c'est aussi dans... ayant à coeur,
également, la protection de ces renseignements pour nos citoyens, je vais le
dire ainsi.
Donc,
compte tenu que le ministre nous a référés à l'article 6.2, parce que je
pense que ça va éclaircir certains points,
certaines choses, lorsque je relis 6.2, je vois que l'organisme pourrait avoir
l'obligation de transmettre des renseignements qui vont, tout ou en
partie, être hébergés par le système de dépôt ou pas. Est-ce que j'ai bien
compris le 6.2, l'étendue du
paragraphe 6.2, qui laisse entendre que le ministre va avoir cette marge
de manoeuvre de conserver les renseignements?
M. Drainville :
C'est la demande, Mme la Présidente. Ce n'est pas l'hébergement, là.
Mme Garceau :
O.K.
M. Drainville :
Quand on parle «la communication de tout ou partie des renseignements», par
exemple, on pourrait dire...
Mme Garceau :
«Des renseignements qu'il détient».
M. Drainville : ...versez dans la... enfin, transmettez-nous l'information sur les
actes de violence et d'intimidation des
cinq dernières années. Donc, c'est une partie des renseignements qu'ils
pourraient détenir sur les gestes de violence qui ont été répertoriés dans le système, dans le centre de services ou
dans les écoles. Alors, ça pourrait être ça. Donc, c'est une partie,
parce qu'ils pourraient... dans certains centres de services, ils pourraient
avoir recueilli des informations sur une
plus longue durée. Mais, à travers les appels qu'on fait — puis on est... on discute avec les centres
de services, on travaille ensemble — on pourrait en venir à la
conclusion que, si on veut avoir un portrait plus complet, on est mieux de se fier sur les cinq dernières années
parce qu'on a raison de croire que la majorité des centres de services ont
des données sur les cinq dernières années, alors que, si on y va sur les
10 dernières, bien, on n'aura pas un portrait aussi complet parce qu'il y a des centres de services qui ne sont pas...
qui n'étaient pas équipés, mettons, ou qui n'avaient pas le gabarit dans
lequel déposer les gestes et actes d'intimidation qui ont été posés à
l'intérieur du centre, sur le territoire du
centre. Ça fait que c'est un exemple, là. C'est ça, l'essence du mot «de tout
ou partie des renseignements». Ce n'est pas... on ne va pas héberger
seulement une partie des renseignements.
Mme Garceau :
Donc, au niveau de l'étendue du paragraphe 6.2, les renseignements...
la communication de renseignements des organismes vont être déposés dans le
système de dépôt central. Moi, je vais parler du central. On va... hein,
central, là?
M. Drainville :
Oui, ça va. Oui, oui, 6.2, ça s'en va...
Mme Garceau :
Avec M. Lehoux, on va dire...
M. Drainville :
6.2, ça s'en va dans le central.
Mme Garceau :
C'est ça. O.K.
M. Drainville :
6.8, ça ne s'en va pas dans le central, pas a priori. Ça s'en va dans des
systèmes comme ceux qui existent déjà, qui
sont bien protégés. Je vous donnais l'exemple de Charlemagne, tout à l'heure,
là, mais M. le sous-ministre disait qu'il y en avait une cinquantaine,
là, comme ça, là, au sein du ministère.
Mme Garceau : Et
donc, la décision de conserver ou ne pas conserver, en totalité ou en partie,
d'héberger ou pas au central revient au ministre?
M. Drainville : Bien, le
ministre, il n'est jamais tout seul, là. Le ministre, il fait une évaluation en
discussion avec son équipe, en discussion
avec les sous-ministres, avec les directions aussi. Parce que, là, vous avez
des sous-ministres, mais, sous les
sous-ministres, vous avez des directions. Souvent, au sein des directions, il y
a des personnes qui sont là depuis nombre d'années, qui ont une expertise puis
une expérience très pointues, très solides. Et donc ce sera au terme d'une discussion avec ces personnes qu'on pourrait
dire : Bon, bien là, on va faire une cueillette plus complète, puis, oui,
on va passer par 6.2, et donc on va faire
verser les renseignements, lesdits renseignements dans le système central.
Voilà.
Mme Garceau : C'est ça, ce
point, oui. C'est...
M. Drainville : C'est super
bon. Je suis d'accord avec vous, c'est super bon. Non, c'est une joke!
Mme Garceau : C'est très
intéressant, parce que vous aviez mentionné que, de façon urgente, vous vouliez
aller chercher les renseignements, à titre
d'exemple, la violence, mais, pour compléter le portrait, on s'en va dans le
6.2, puis ces renseignements-là vont aller dans le service de dépôt. Donc, il
va y avoir une certaine partie dans le service de dépôt puis une
certaine partie avec le ministère.
M. Drainville : Non, non, non,
si on décide de... Non, non, si on décide de passer à 6.2, le résultat de cela,
ça va être de prendre les renseignements qu'on a obtenus en vertu de 6.8 et
d'obtenir l'autorisation de les verser dans la banque centrale, la base de données centrale, par 6.2, où iront les
rejoindre les autres informations que nous n'avons pas obtenues par 6.8.
C'est ça, non? C'est ça. Je comprends bien.
Tu es
heureux? M. Lehoux, voulez-vous nous montrer quelque chose, ou ça va?
C'est correct. Oui, c'est ça, j'ai effectivement bien compris.
Mme Garceau : Bonne chose!
M. Drainville : C'est une bonne
chose, hein?
Mme Garceau : Bonne chose. Moi,
peut-être, moins.
M. Drainville : Ah
non, mais faites-vous-en pas, il ne faut pas vous sous-estimer, Mme la députée
de Robert-Baldwin. On chemine bien...
Mme Garceau : Peut-être...
M. Drainville : On chemine bien
ensemble.
• (14 h 30) •
Mme Garceau : Oui, oui, oui, je
vois ça.
M. Drainville : Oui. On va
finir par voter tous les deux dans le même sens sur l'amendement.
Mme Garceau : Peut-être. Vous
ne voulez pas maintenir un élément en cas d'urgence?
M. Drainville : Non, parce que
je trouve ça trop limitatif. Ça ne veut pas dire que ça va toujours être un cas
d'urgence. Je vous ai donné cet exemple-là,
mais il pourrait y avoir d'autres situations qui pourraient se poser. Ça
pourrait être, justement, un peu
comme je vous l'expliquais tout à l'heure... il n'y a pas nécessairement
d'urgence, mais on n'est pas certains
de vouloir procéder avec une demande de cueillette d'information généralisée
aux 72 centres de services, et donc on pourrait y aller d'abord par
un échantillonnage. On n'est pas nécessairement dans l'urgence, mais on y va
par un échantillonnage au départ pour vérifier si notre intuition est bonne ou
si les informations que nous avons sont bonnes.
Ou encore il y a des reportages qui nous révèlent une réalité, et là on fait
comme : Vraiment? Est-ce que c'est vraiment ça ou est-ce que c'est
un... c'est-tu un phénomène... un épiphénomène, ou est-ce que c'est quelque
chose de plus généralisé, mettons? Et là tu dis : O.K., regarde, on va se
servir de 6.8, on va se faire un échantillonnage. On sait qu'il y a des centres
de services, là, qui sont... qui ont été touchés davantage par ce phénomène-là,
on en discute avec les D.G., ils nous disent : Oui, écoute, moi, j'ai...
O.K., bon, bien, regarde, on va y aller avec 6.8, on va demander à M. le délégué d'y aller faire la... on va faire la
démonstration de la nécessité; oui, effectivement, c'est nécessaire, bon,
l'intérêt public, etc., donc on y va. On n'est pas nécessairement dans
l'urgence, on veut juste vérifier. Puis là ce qui nous revient, c'est soit une confirmation que ça pourrait être
effectivement un phénomène généralisé ou c'est plutôt le contraire, ça
nous amène à croire que, finalement, ce n'est pas si important que ça, et donc
on ne sent pas le besoin d'aller plus loin.
Puis là, évidemment, bien, ça se peut que la députée de Robert-Baldwin se lève en Chambre puis me dise :
Monsieur, c'est épouvantable, vous n'auriez pas dû vous arrêter, c'est très
grave, ce qui se passe, et puis là peut-être que, sous les pressions de
la députée de Robert-Baldwin, on va devoir procéder à une autre cueillette. Ça
se peut, ça, Mme la Présidente.
Je
fais... bon, je le fais avec humour, des fois c'est avec des résultats mitigés,
mais c'est vrai que parfois notre décision,
elle est prise, et puis on est convaincus d'avoir pris la bonne décision, mais
les interventions qui nous viennent des députés qui nous surveillent
puis qui sont nos porte-parole, suivies de quelques articles médiatiques et
quelques sorties de groupes d'intérêts, nous
amènent à dire : Regarde, on ne prendra pas de chances, les premiers
signaux qu'on a ne sont pas concluants, mais on ne prendra pas de chances, si
ce n'est que pour rassurer les députés d'en face, ou les groupes
d'intérêts, ou les... peu importe. Ça nous arrive, puis c'est normal.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires sur l'amendement? Mme la députée, oui.
Mme Garceau : ...continuer
la discussion encore un peu, juste pour finaliser cet aspect, parce qu'au
tout... au bout du compte...
M. Drainville : Oui, j'aime ça,
moi, «au bout du compte».
Mme Garceau : ...au
bout du compte, les renseignements, que ce soit obtenu de façon urgente ou pas,
vous allez les recevoir, ils ne vont pas aller automatiquement dans le service
de dépôt central. À un moment donné, vous allez devoir décider, là,
est-ce qu'on va établir un système, un nouveau système. Je comprends qu'il y en
a plusieurs, systèmes, au ministère de l'Éducation, pour la conservation de
données. Est-ce que, pour les fins de l'application de cette loi, on va monter un autre système, donc il va y avoir
le système central et il va y avoir un système de la collecte de tous ces
nouveaux renseignements personnels, qu'on va peut-être ajouter d'autres
renseignements plus tard où on va faire une analyse,
et tout ça, et on va arriver, pour les fins de notre projet, à une décision,
une conclusion, éventuellement, donc on va prendre la décision de soit, comme vous avez mentionné, détruire
l'information... Mais, si vous souhaitez la conserver, est-ce qu'il ne serait pas utile de la conserver
dans votre service de dépôt central? C'est juste... Moi, je tente de suivre, là,
comme, à long terme, le processus de l'application du 6.8.1°.
M. Drainville : Ça
se peut que ça finisse là. Comme je l'ai dit, Mme la Présidente, ça se peut que
ça finisse là, mais ça ne sera pas automatique.
Mme Garceau : O.K.,
mais donc est-ce qu'on pourrait faire en sorte de modifier l'article 1
pour que ça rencontre l'objectif du ministre, dans le sens que... Et je
peux comprendre l'urgence d'aller chercher, l'urgence d'analyser, que ce soit dans un réseau protégé. Et, moi, il me
semble qu'il devrait y avoir un réseau distinct pour l'application de la loi, mais
surtout le 6.8.1°, parce que vous allez avoir le dépôt central, mais il devrait
y avoir un autre système au niveau du
ministère pour ce genre d'analyses urgentes, d'analyses sur une base,
peut-être... je ne veux pas dire toujours urgente, mais qui va évoluer
avec l'addition de d'autres renseignements concernant un projet, concernant
l'analyse d'une situation, que cette
banque-là soit sécuritaire, et tout. Mais, au bout du compte, lorsque le projet
est terminé ou l'analyse est
complète, puis les conclusions sont à l'effet qu'on l'a fait, notre travail,
mais ce n'est vraiment pas utile de conserver ça dans notre banque, vous allez détruire, ça, c'est une chose, mais de
conserver ces informations-là après l'analyse, après tout, là, vous avez fait
votre travail, vous l'avez bien fait, et donc, là, est-ce qu'on ne peut pas
déposer les renseignements dans la
banque centrale? Donc, c'est un système où vous avez un système qui répond à
votre objectif dans des situations, vous aviez dit, au début, urgentes?
Peut-être pas, mais...
M. Drainville : ...j'avais
donné cet exemple.
Mme Garceau : ...cet
exemple-là, mais il y a quand même, j'ai l'impression, un élément d'urgence,
parce que...
M. Drainville : Je dirais
davantage ponctuelles qu'urgentes. Ça peut être...
Mme Garceau : O.K.,
ponctuelles.
M. Drainville : C'est
ponctuel. Parfois c'est urgent, parfois ça ne l'est pas, mais c'est davantage
ponctuel, parcellaire.
Mme Garceau : Mais vous ne
pensez pas, M. le ministre, qu'on devrait le décrire à l'article 1, que...
et c'est pour cette fin-là? Parce que, de cette façon-là, ça va être clair et
précis, on est en train de rencontrer deux objectifs : l'objectif du ministre — et je comprends cet objectif-là — d'aller chercher des renseignements
ponctuels pour répondre à un besoin, des questions ponctuelles, mais, si vous
souhaitez conserver ces renseignements-là, peut-être pour sources de
référence plus tard dans un projet, sensiblement, ça devrait aller au central.
M. Drainville : Mais
j'ai... Bien, non, pour répondre à la question de la députée, Mme la
Présidente. Non, mais elle me
demande : Vous ne trouvez pas que?, bien, non, je ne trouve pas que, parce
que ceux et celles qui vont utiliser le
système vont en connaître le fonctionnement et vont savoir qu'il a été
construit de telle manière à répondre aux besoins de différentes circonstances. Donc, je ne crois
pas que ce soit nécessaire d'aller... comment dire, de donner... d'élaborer
davantage, Mme la Présidente. Honnêtement,
quand on comprend l'architecture du projet de loi, Mme la Présidente, on se
rend compte que, dans le fond, c'est un projet de loi qui est très bien
construit. Non, mais c'est vrai.
Mme Garceau :
Bien, je croyais que l'objectif, avec grand respect, là... qu'on misait sur
un système central.
• (14 h 40) •
M. Drainville :
Mais c'est encore un système, Mme la députée, oui, c'est encore un système.
Mme Garceau :
Pas vraiment.
M. Drainville :
C'est un dépôt central, et il y a possibilité de faire une cueillette à
l'intérieur d'un système qui, dans le fond,
va être le système actuel, c'est le système actuel. Ce que prévoit 6.8, dans le
fond, c'est... on est dans le prolongement du système actuel, où il y a
déjà des données qui sont bien préservées et bien sécurisées, donc on est dans le prolongement du système actuel. Et, s'il
faut aller plus loin, il faut faire une autre demande d'autorisation, et là, à
ce moment-là, passer au système... d'hébergement, dis-je, plus... je ne sais
pas comment on pourrait l'appeler, là, pas plus officiel...
Mme Garceau :
Plus...
M. Drainville :
...pas plus officiel, mais le système central, là, comme vous disiez tout à
l'heure.
Mme Garceau : Un système central. Mais,
c'est ça, donc c'est très évident maintenant, suite à nos échanges, qu'on
est dans une situation de deux systèmes...
M. Drainville :
Oui, ça, c'est un moyen, oui...
Mme Garceau :
...oui, parallèles, si je peux l'expliquer ainsi, deux systèmes de...
M. Drainville :
Bien, c'est-à-dire un système existant, un système existant...
Mme Garceau :
Oui, mais parallèles, là, on va avoir deux... On se comprend, M. le
ministre, il y a deux...
M. Drainville : Bien, je dirais, Mme la
Présidente, la fin, la fin, f-i-n, là, c'est la mobilité de la donnée. Ça, là, le
bloc Données, là, l'objectif, c'est : mobilité de la donnée. Le système,
c'est un moyen, c'est un levier. Alors, ça, c'est un autre moyen qui nous
permet d'arriver à notre fin qui est de nous permettre d'accéder à des
informations qui vont nous permettre de mieux gérer, mieux piloter, aider
davantage les élèves, avoir un meilleur portrait de ce qui se passe au niveau
de nos ressources humaines, mieux documenter certains phénomènes. On donnait
l'exemple de la violence, enfants à besoins particuliers, séquelles laissées
par la pandémie, enfin, on pourrait s'imaginer toutes sortes de situations pour
lesquelles la cueillette de données pourrait nous aider non seulement à
documenter un phénomène, mais à y trouver surtout des solutions.
Mme Garceau :
Mais, compte tenu des dispositions, dans le cadre du projet de loi,
concernant l'exigence de l'autorisation, d'obtenir l'autorisation du
gestionnaire pour aller chercher les renseignements, si les renseignements sont
conservés dans votre système actuel et ne sont pas transférés dans la banque de
données centrale ou service de dépôt central, ça vous évite, dans l'avenir, de
devoir faire une nouvelle demande d'autorisation au gestionnaire, parce que ce ne sera pas le gestionnaire du
service de dépôt qui va avoir l'information, c'est votre ministère, parce que
vous allez avoir conservé les données, donc, si vous avez un autre projet, il
n'y aura plus... c'est un autre projet, donc vous allez avoir à votre portée
les données qui sont dans le système actuel.
M. Drainville :
Mais c'est le même gestionnaire, Mme la Présidente.
Mme Garceau :
O.K. Ce n'est pas clair, ça, ce n'est pas...
M. Drainville :
Ah non?
Mme Garceau :
Non, non.
M. Drainville :
Ah bon! Bien, écoutez...
Mme Garceau :
Service de dépôt central et...
M. Drainville :
C'est le même gestionnaire.
Mme Garceau :
O.K.
M. Drainville : C'est le même gestionnaire,
c'est M. Lehoux, en l'occurrence.C'est le même gestionnaire,
Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : O.K. Donc...
M. Drainville :
Donc, il y a une cohérence, vous avez raison, il y a une cohérence.
Mme Garceau : Donc, si vous... il y a
une décision de conserver les renseignements que vous êtes allés chercher, selon le paragraphe 1°, qui demeurent dans le
système qui existe, on va l'appeler ainsi, là, si, trois ans plus tard, ils sont
encore dans le système, puis là vous croyez
que vous avez besoin de ces données-là et d'aller en chercher d'autres pour
un autre projet, pour les fins d'un autre projet, admettons...
M. Drainville :
...en fonction de 6.8, là?
Mme Garceau :
Oui, 6.8.1°. Là, 6.8.1°, ce n'est pas détruit.
M. Drainville :
Peut-être. Ce serait étonnant, mais ce n'est pas impossible.
Mme Garceau :
Bien, laissez-moi...
M. Drainville :
Oui, oui, excusez-moi, je vous laisse...
Mme Garceau :
Je vais finir, puis on verra après.
M. Drainville :
Oui, oui. O.K.
Mme Garceau :
On verra après. Donc... Parce qu'évidemment je tente de voir, là, qu'est-ce
qu'on fait avec l'amendement. Donc, c'est juste pour, hein, voir si on va
aboutir à quelque chose de constructif.
Donc,
données dans le système existant; cinq ans plus tard, il se passe quelque
chose, peut-être que c'est lié à la violence, et donc vous croyez que ça
serait nécessaire de retourner en arrière puis aller chercher ces données-là
que j'avais déjà utilisées, donc, d'après
votre réponse, vous allez devoir déposer une demande d'autorisation au
gestionnaire pour aller chercher ces
données que vous avez conservées depuis cinq ans, mais pas dans le dépôt
central, dans celui qui existe actuellement.
M. Drainville :
...
Mme Garceau :
Je vais répéter.
M. Drainville :
C'était une question? Je pensais que vous... faisiez, dis-je, une
affirmation.
Mme Garceau :
Non, non, non, une question.
M. Drainville :
O.K. Vous posez une question?
Mme Garceau :
Oui, je vous pose une question. Donc...
M. Drainville : Mais alors, si c'est une
question, ma réponse, c'est : c'est possible que l'on conserve des données
obtenues en vertu de 6.8 sur une certaine période de temps, sinon une longue
période de temps, mais je vous dirais que ça
risque d'être assez exceptionnel, parce que l'objectif de 6.8, c'est justement
d'y aller avec une collecte qui se veut, oui, plus rapide, plus parcellaire, plus urgente. Si on avait le
sentiment que les données dont nous avons besoin risquent de devoir être
hébergées longtemps, on procéderait par 6.2, pas par 6.8.
Puis
on va se la poser, cette question-là, Mme la Présidente, quand on va avoir
besoin, là... Mettons, là, il arrive quelque chose. Bon, est-ce qu'on a les
données, M. Lehoux? Non, pas de données, il nous manque des données, là.
O.K. On est sous pression, les médias, les
députés d'opposition, les groupes d'intérêt. Bon, O.K., il faut aller documenter
ce phénomène, parce qu'on est bien tannés de
rentrer dans des scrums puis de dire aux journalistes : Malheureusement,
je ne peux pas répondre à votre question, je n'ai pas les données, puis je vais
être obligé de faire une collecte info, puis je vais avoir les données dans
trois mois ou dans six mois, puis là le monde, ils lèvent les yeux au ciel puis
ils disent : Ça se peut-tu, gérer un
système de même? Bon, non, ça ne se peut pas, ça ne devrait pas. Alors, on a un
projet de loi pour, justement,
remédier à ça. Très bien. Alors, est-ce qu'on a les données? Non, on ne les a
pas. O.K. On y va ou on n'y va pas? On y va. On y va comment? On y va-tu par
6.2 ou on y va par 6.8? Bon, bien là, il y a une évaluation qui va se
faire. C'est ça.
Mme Garceau : ...si vous me permettez,
parce que, 6.8, on parle de renseignements personnels; pas à 6.2, c'est
«renseignements».
M. Drainville : Oui, mais je ne pense pas
que ce soit exclusif, là, Mme la Présidente, là. Si c'est des renseignements
personnels, on va devoir suivre la règle de nécessité, puis, si c'est des
renseignements non personnels, on peut procéder, à ce moment-là, par la Loi d'accès. La banque de
données, Mme la Présidente, la banque centrale, ne va pas nous servir
qu'à entreposer, qu'à héberger des renseignements personnels, là, elle va nous
permettre d'entreposer et d'héberger des renseignements non personnels, là. On
va vouloir avoir le portrait complet, ou enfin le plus complet possible.
La
Présidente (Mme Dionne) : ...Mme la députée?
Mme Garceau :
Non, c'est juste intéressant que vous précisiez «des renseignements
personnels» à 6.8, aux paragraphes 1° et 2°,
et donc les demandes d'autorisation qui doivent être présentées par écrit au
gestionnaire concernent les renseignements personnels, mais on ne fait
pas de distinction à l'article... au paragraphe 6.2.
M. Drainville : 6.8, Mme la Présidente,
si on veut avoir des renseignements non personnels, on peut procéder,
actuellement, par la Loi d'accès. On peut, mais c'est certain que ça peut
arriver que les centres de services nous disent : On n'a pas... on n'est pas obligés de vous les
remettre, on n'est pas obligés de vous les transmettre. Ça arrive. Des fois,
ils nous le disent.
• (14 h 50) •
Mme Garceau :
...ce n'est pas... L'objectif de la loi, c'est de les obliger à
transmettre.
M. Drainville : Mobilité. L'objectif,
c'est la mobilité. Parfois, il faut passer par l'obligation, vous avez raison,
c'est pour ça qu'on la crée.
Mme Garceau :
Exactement.
M. Drainville :
Exact.
Mme Garceau :
Oui. On se comprend.
M. Drainville :
On se comprend.
Mme Garceau :
On se comprend.
La Présidente
(Mme Dionne) : Sur cette belle compréhension...
M. Drainville :
Oui, on a épuisé le temps sur cet article, c'est ça?
La Présidente
(Mme Dionne) : Pas tout à fait, mais est-ce qu'on...
Mme Garceau :
Est-ce qu'on peut suspendre? Est-ce que vous me permettez de suspendre
juste quelques instants, là, juste pour qu'on puisse...
La Présidente
(Mme Dionne) : Sans problème, Mme la députée.
Je suspends les
travaux de la commission pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 14
h 51)
(Reprise à 14 h 54)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, étant donné que
la question du temps avait été soulevée, Mme la députée de Robert-Baldwin, il
vous reste environ quatre minutes pour cet amendement. Donc, je vous laisse
poursuivre.
Mme Garceau :
Super! Je pense que je vais pouvoir y arriver.
M. Drainville :
...
Mme Garceau : Peut-être pas, vous allez
voir. Au bout du compte, au bout du compte, ultimement, suite à l'analyse,
hein, des renseignements, on enlève l'élément d'urgence, on enlève l'élément
d'urgence, O.K.?
M. Drainville :
Ah! je pensais que vous alliez retirer votre amendement. Non, c'est trop
vous demander...
Mme Garceau :
Pas... Bien, complètement, non. Je vais demander, peut-être, de... si vous
pourriez suggérer un amendement pour qu'au bout du compte, si vous souhaitez
conserver les renseignements que vous avez obtenus en vertu du 6.8.1° pour des projets futurs ou autres, ils soient
transférés dans la banque centrale, le service de dépôt une fois, là, que vous allez avoir révisé et analysé
tout ça, parce qu'il me semble que ce système... oui, pour des renseignements
ponctuels, une analyse ponctuelle en
fonction des besoins, de qu'est-ce qui se passe dans l'actualité, mais à long
terme, à long terme, il me semble que ça ferait du sens qu'ils soient
transférés dans la banque centrale. Donc, nous, on serait prêts à, comme,
continuer...
M. Drainville : ...qui
dirait que les deux sont complémentaires et pourraient... l'un pourrait mener à
l'autre, là, quelque chose comme ça, là?
Mme Garceau :
Bien là, plus que... le long terme, je crois, le long terme. Une fois que
vous allez déterminer est-ce que je vais détruire ou... détruire... vous allez
détruire, ça fini là, là, c'est... votre...
M. Drainville :
Oui, c'est parce qu'il y a d'autres options, hein?
Mme Garceau :
O.K. Bien...
M. Drainville :
Il y a d'autres options : détruire, anonymiser la donnée, l'envoyer
aux archives...
Mme Garceau :
Anonymiser... mais même anonymiser, ça veut dire que c'est long terme.
M. Drainville :
Oui, oui, oui.
Mme Garceau : C'est ça, l'affaire,
c'est long terme, vous voulez conserver. Donc, il me semble que ce serait
utile de juste prévoir quelque chose que...
une suite... une fois que ça, ça va être fait, s'il y a une décision prise...
C'est ça.
M. Drainville :
Mme la Présidente, on va suspendre. On va suspendre pour voir si,
effectivement, c'est une avenue qui est possible ou même souhaitable, notamment
sur le plan juridique, O.K.? On va suspendre un instant.
Mme Garceau :
Merci.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 14
h 57)
(Reprise à 15 h 11)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Drainville : Oui, bien, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, écoutez, on a essayé, malheureusement
on n'a pas pu trouver un libellé qui
convienne à la fois à l'opposition et à nous-mêmes, là. Ce n'est pas grave,
c'est des choses qui arrivent, Mme la
Présidente, mais, dans ces circonstances-là, on n'est pas en mesure de déposer
un amendement. On a fait une proposition, puis ça ne correspondait pas
aux objectifs de l'opposition, ce qui arrive, ce n'est pas grave. Donc, dans ces circonstances-là, Mme la
Présidente, on va se... on va laisser la discussion se terminer sur l'amendement
qui est proposé par l'opposition.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions avant de mettre aux voix l'amendement?
Mme Garceau :
Non, je n'ai pas d'autre... sur l'amendement. Je ne sais pas si ma collègue...
La Présidente
(Mme Dionne) : Alors, est-ce que l'amendement proposé par la
députée de Robert-Baldwin est adopté?
M. Drainville :
Vote par appel nominal, s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Dionne) : Vote par appel nominal. Merci. Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Drainville (Lévis)?
M. Drainville :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Tremblay (Hull)?
Mme Tremblay :
Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou
interventions sur l'article 6.8?
Donc, nous serions prêts à passer à l'article
6.9. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
Alors : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 5, de la section suivante :
«[...]6.9. Le
gestionnaire peut autoriser la communication ou l'utilisation demandée
conformément à l'article 6.8 pour la durée, aux conditions et selon les
modalités qu'il détermine lorsqu'au terme de son appréciation de cette demande,
il considère que les conditions suivantes sont remplies :
«1° la communication ou l'utilisation demandée
s'inscrit dans le cadre de l'article 6.8;
«2° les mesures de sécurité qui seront en place
lorsque les renseignements seront communiqués ou utilisés sont propres à
assurer la protection des renseignements.
«L'autorisation doit prévoir que la
communication ou l'utilisation d'un renseignement se fait uniquement sous une forme ne permettant pas d'identifier
directement la personne concernée lorsque l'atteinte des finalités visées
par la communication ou l'utilisation de ce renseignement est possible en le
communiquant ou en l'utilisant sous une telle forme.
«Le gestionnaire motive sa décision par écrit.»
Commentaire :
Cet article prévoit que le gestionnaire peut autoriser la communication ou
l'utilisation demandée conformément à l'article 6.8 pour la durée, aux
conditions et selon les modalités qu'elle détermine lorsqu'au terme de
son appréciation de cette demande il
considère que les conditions suivantes sont remplies : la communication ou
l'utilisation demandée s'inscrit dans le cadre de l'article 6.8 et les mesures
de sécurité qui seront en place lorsque les renseignements seront
communiqués ou utilisés sont propres à assurer la protection des
renseignements.
Il prévoit en outre que l'autorisation doit
prévoir que la communication ou l'utilisation d'un renseignement se fait
uniquement sous une forme ne permettant pas d'identifier directement la
personne concernée lorsque l'atteinte des finalités visées par la communication
ou l'utilisation de ce renseignement est possible en le communiquant ou en
l'utilisant sous une autre forme.
Enfin, il prévoit que le gestionnaire doit
motiver sa décision par écrit.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, je suis maintenant
prête à entendre les interventions ou commentaires. Mme la députée de
Robert-Baldwin, oui, la parole est à vous.
Mme Garceau : Oui, merci,Mme
la Présidente.
Pour ce paragraphe de 6.9, je vois que le
gestionnaire, c'est la personne qui va vraiment déterminer s'il va autoriser ou non la communication et les critères.
Et j'aimerais entendre... puisque le gestionnaire, ça va être M. Leroux,
peut-être s'il pourrait nous expliquer la façon qu'il voit, là, surtout la
première partie du 6.9, concernant la durée aux conditions ou selon des
modalités qu'il détermine.
M. Drainville : C'est bien M. Lehoux.
Mme Garceau : Lehoux. Ah! je
m'excuse, désolée, je pensais que c'était Leroux. Lehoux, désolée.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
M. Lehoux... M. le sous-ministre, la parole est à vous.
M. Lehoux
(Stéphane) : Merci. Alors, évidemment, dans la demande, comme
on l'indiquait à 6.8, les finalités pour lesquelles la donnée va être
demandée, son utilisation... on va devoir déterminer également... bien, la
durée sera également indiquée selon la finalité, évidemment, qui est souhaitée,
les mesures de sécurité, c'est-à-dire qui va avoir accès à cette
information-là, la raison pour laquelle elle y a accès. Donc, ce sont les
éléments qui vont permettre de déterminer...
de rendre, finalement... de répondre au premier article de... au premier
paragraphe, c'est-à-dire, de l'article 6.9.
Mme Garceau : O.K.
Et, en termes de... Ça m'intrigue, là, la question de la détermination de la
durée. Est-ce que vous avez comme un
exemple en tête que vous pourriez indiquer, au niveau de comment vous allez
déterminer la durée pour l'utilisation de cette... de la communication
des renseignements?
M. Lehoux
(Stéphane) : Bien, la durée va être associée à sa finalité.
Donc, si, par exemple, il y a lieu de suivre le parcours scolaire et
d'avoir besoin, pour ainsi dire, de suivre les résultats aux épreuves étape
après étape, pour... si on veut mesurer la
progression du français, par exemple, en deuxième année, à l'étape 1, l'étape
2, l'étape 3, à l'étape finale, donc
il y aura utilisation, par exemple, des notes sur un parcours d'une année.
Donc, ça peut être sur une année, selon
le besoin. Donc, la finalité de la demande, dans ce cas-ci, si on veut suivre
le parcours scolaire ou la progression du
français. La durée sera évidemment plus longue s'il y a lieu d'avoir une
information qui touche une situation particulière, par l'exploitation,
évidemment, du système.
Alors, la durée pourrait être plus courte si
c'est pour, par exemple, identifier la mise en place d'une mesure particulière, selon une situation ciblée. Prenons,
par exemple... on parlait... l'exemple d'hier, sur les retards d'apprentissage
en lien avec la COVID, donc ça pourrait être
une analyse qui est plus ciblée dans le temps, mais qui permet de mettre... par
la suite, d'assurer la mise en place d'une mesure qui, elle, pourrait être
suivie selon d'autres paramètres.
Mme Garceau : O.K.
Donc, si je comprends bien, une fois l'autorisation obtenue, vous donnez
l'autorisation pour transmettre des renseignements.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui.
Mme Garceau : Les renseignements sont transmis de quelle façon?
Est-ce qu'ils sont transmis dans l'autre banque de données dont on a parlé tout à l'heure, la banque de données
parallèle, si je peux dire? Comment ça va fonctionner, là, dans le
quotidien, si je peux dire?
• (15 h 20) •
M. Lehoux (Stéphane) : Bien,
c'est-à-dire, l'information peut être transmise, effectivement, via différents supports, selon la finalité. Alors, s'il y a lieu
d'avoir une finalité qui permet d'assurer un suivi de certaines données, elles
seront... elles pourraient être déposées à l'intérieur d'un système,
c'est-à-dire d'un système de communication, là, d'informations destinées à certaines personnes du ministère ciblé, qui,
lui... qui assureront... Donc, le support sera déterminé en fonction,
là, du besoin qui est ciblé, mais il n'y aura pas... il pourrait y avoir
différents supports à cet effet-là.
Mme Garceau : O.K.
Donc, prenons, à titre d'exemple, je ne sais pas, l'impact de la pandémie,
l'impact de la pandémie au niveau de la santé mentale des étudiants.
M. Lehoux
(Stéphane) : Il pourrait y avoir, à ce moment-là... il
pourrait... je vous donne un exemple, l'utilisation d'un tableau de bord. Donc,
il pourrait y avoir... on pourrait, sur... à partir des données qui sont dans
le système, venir établir un tableau
de bord qui permettrait de donner une vue, une certaine dimension des données
qui sont disponibles et permettre l'accès à ce tableau aux personnes,
là, qui auront à faire une analyse d'une mesure budgétaire ou d'une mesure d'intervention. Donc, c'est par ce type
d'outil là qu'on va pouvoir démontrer, ou mettre en évidence, ou valoriser
l'information, là, qui serait disponible à l'intérieur du système central.
Mme Garceau : O.K.
Et, en ce qui concerne les renseignements plutôt personnels, est-ce que ça va
être... mêmes mesures appliquées au niveau de la transmission des
renseignements?
M. Lehoux
(Stéphane) : Bien, la disposition qui est importante, c'est
s'assurer que le renseignement personnel, s'il n'est pas nécessaire dans la communication ou dans l'utilisation,
selon les groupes des personnes ciblées, à ce moment-là, l'information
nominative ou personnelle pourrait être... ne sera pas transmise, dans ces
cas-là, si elle n'est pas nécessaire. Donc,
l'information nominative peut être nécessaire pour la production des résultats,
mais, dans la communication finale, s'il n'est pas nécessaire de venir
identifier les personnes pour adresser la suite de la démarche, cette
information-là ne sera pas rendue disponible.
Mme Garceau : Donc,
à titre d'exemple, je reviens à COVID, on veut voir l'impact sur la santé
mentale d'étudiants. Nous savons qu'il y a eu une augmentation concernant les
problèmes de santé mentale, et là vous avez, dans... compte tenu des
organismes qui vous ont transmis des renseignements, vous avez les noms
personnels des étudiants. Donc, compte tenu,
je vais dire, de la confidentialité, pour minimiser... question d'atteinte à la
vie privée, tout ça, ça va être votre
travail, en tant que gestionnaire, de transmettre cette information-là dans un
tableau de bord pour retirer l'identité
des élèves et de faire une analyse de façon différente, puis la présentation ou
la communication pour éviter de divulguer les noms des étudiants.
M. Lehoux (Stéphane) :
Exactement.
Mme Garceau : C'est ça. O.K.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires sur l'article 6.9?
Mme Garceau : Juste
pour continuer, il pourrait y avoir des circonstances... puis ça touche un peu
au 6.10, là, il pourrait y avoir des circonstances particulières où ça va être
nécessaire et peut-être lié à un problème ou un incident ponctuel. On parle
beaucoup de violence, on parle beaucoup d'agressions, et ça implique peut-être
certains élèves et un enseignant, une
enseignante. C'est quelque chose de plus ciblé, là, où l'identité des personnes
concernées est importante, et donc il pourrait y avoir transmission...
il va pouvoir y avoir transmission, communication des noms des étudiants et des
enseignants dans certains scénarios. Est-ce que ça, c'est possible?
M. Lehoux
(Stéphane) : C'est toujours la finalité qui va déterminer,
effectivement, selon le besoin, mais, comme toujours, s'il y a possibilité que
l'information nominative soit non divulguée, c'est de cette façon-là que
l'information sera communiquée.
Mme Garceau :
O.K. Maintenant, si vous n'avez pas cette information déjà dans le système,
et vous jugez que ce soit nécessaire que le
ministre reçoive ces renseignements-là, pour répondre, peut-être, à des besoins
ponctuels, et vous transmettez au
centre de services scolaire l'autorisation... que vous avez besoin de, non
seulement les renseignements, mais le nom, l'identité, des
renseignements personnels, est-ce qu'il y a une possibilité pour la... je ne veux pas dire la «commission»... le centre de
services scolaire de dire non parce que le centre n'a pas le consentement
d'un parent de l'élève pour transmettre l'information?
Des voix : ...
M. Lehoux
(Stéphane) : Le centre de services va devoir déposer l'information,
selon le projet de loi.
Mme Garceau : O.K. Donc, je vais être
très claire, parce que je vais parler au nom des parents d'élèves qui n'ont...
Ils ne vont pas... c'est sûr, pour certains, plusieurs, ils ne vont pas
vouloir, il n'y aura pas de volonté que le centre de services scolaire transmette cette information-là. Il y a quand même une
certaine... il y a des droits concernant l'autorité parentale, la
divulgation de renseignements personnels de leurs enfants revient aux parents.
Et donc comment est-ce que cette loi va
faire en sorte qu'on va forcer des parents à divulguer de l'information
personnelle concernant leurs enfants?
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Dionne) : M. le ministre, est-ce que vous souhaitez
suspendre les travaux?
Des voix : ...
M. Drainville :
Mme la Présidente, les informations qui vont être transmises par les
centres de services scolaires sont des informations que les centres de services
scolaires détiennent déjà en vertu de la loi, en vertu du test de nécessité.
Mme Garceau :
Mais les parents ont des droits concernant les informations personnelles de
leurs enfants. Pour fréquenter une école, ça se peut très bien qu'il y ait
certains renseignements qu'ils ont donné leur consentement à l'école de conserver; il y a eu des incidents à
l'école, il y a eu, peut-être, un conseiller qui est intervenu, un thérapeute
qui est intervenu, et, pour eux, ces informations-là demeurent confidentielles
à l'intérieur de l'établissement scolaire, à l'intérieur du centre de services
scolaire, et non nécessairement... il n'y a pas un consentement automatique que
cette information-là va être transmise au ministère de l'Éducation.
M. Drainville :
Mme la Présidente, on va s'arrêter quelques secondes, là, je veux juste
m'assurer d'avoir une compréhension fine du processus qui est suivi,
actuellement, là, et on vous revient dans un instant.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15
h 30)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
reprenons maintenant nos travaux. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville :
Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente.
Alors, la règle
actuelle qui s'applique, Mme la Présidente, et c'est une règle qui s'applique
aux organismes publics, c'est
l'article 67 de la Loi sur l'accès. Alors, je vais lire
l'article 67 : «Un organisme public peut, sans le consentement
de la personne concernée, communiquer un renseignement personnel à toute
personne ou organisme si cette communication
est nécessaire à l'application d'une loi au Québec...» Alors, évidemment, la
loi dont il est question ici, c'est la loi que nous sommes en train
d'étudier, le projet de loi que nous sommes en train d'étudier.
Évidemment, Mme la Présidente, nous avons, dans
notre... au tout début de nos travaux, étudié l'article 37. Et, dans cet
article-là, donc, on disait ceci : «Le ministre peut procéder à
l'évaluation des besoins des élèves en lien avec leur réussite éducative. À cette fin, il peut
déterminer les outils, les cibles et les indicateurs permettant de détecter
les facteurs de risque pour la réussite
scolaire des élèves et peut, lorsqu'il le juge utile, procéder à l'analyse de
la situation de certains élèves ou de groupes d'élèves.»
Et,
dans le deuxième alinéa, on parlait... on disait : «Lorsque, en
application du premier alinéa, le ministre constate que certains élèves
ou groupes d'élèves présentent des facteurs de risque mettant en péril leur
réussite scolaire, il en informe — hein, rappelez-vous le petit amendement que
nous avons adopté, il en informe — le centre de services scolaire concerné et échange avec ce dernier sur
les mesures à prendre. Il peut, s'il le juge nécessaire, conseiller et soutenir
le centre de services scolaire afin de favoriser la réussite scolaire [des]
élèves.»
Alors, Mme la
Présidente, pour que le ministre puisse faire ce travail d'évaluation des
besoins des élèves en lien avec la réussite,
pour que nous puissions déterminer par des outils, des cibles et des
indicateurs les facteurs de risque en lien avec la réussite scolaire, il
faut que le ministre ait le portrait complet de la situation des élèves au
Québec, Mme la Présidente.
Ce
que propose l'opposition, c'est, dans le fond, d'introduire une... bien, enfin,
vous ne le proposez pas encore, là, mais le sens du propos qui est tenu
pourrait amener l'opposition à introduire un amendement, par exemple,
qui rendrait la transmission de
l'information conditionnelle au consentement des parents. Mais, si on fait ça,
Mme la Présidente, c'est certain
qu'on va avoir des parents qui vont dire : Non, je ne consentis pas... je
ne consens pas, dis-je, je ne consens pas
à ce que le ministère de l'Éducation sache que mon enfant a des besoins
particuliers; je ne consens pas que mon... que le ministère de l'Éducation
sache que mon enfant est moins fort en français que dans une autre matière; je
ne consens pas que mon enfant ait été l'auteur de... possiblement, de gestes
violents, ou a été victime de gestes violents, ou a été victime d'intimidation;
je ne consens pas...
Alors, Mme la
Présidente, si on veut introduire une disposition comme celle-là dans la loi,
on la rend essentiellement complètement
eunuque, on la rend inopérante. Aussi bien dire qu'on ne mettra pas de l'avant
le système de données parce qu'on va se retrouver nécessairement avec un
gruyère. On crée les conditions d'un gruyère. Et la seule manière, Mme la Présidente, d'avoir un système qui fonctionne et
d'avoir une banque de données ou une base de données qui puisse
permettre au ministre de connaître la réalité et de pouvoir intervenir sur
cette réalité, que ce soit le décrochage,
que ce soient les besoins particuliers, que ce soient les résultats en
français, que ce soit la violence, que ce soit... peu importe, c'est d'avoir un
portrait complet qui nous permette par la suite de faire des comparaisons sur
une base qui est complète, pas sur une base qui est trouée, qui dépend
du consentement des uns et des autres.
Ce n'est pas pour
rien que l'article 67 existe, Mme la Présidente, et qu'il s'applique aux
organismes publics. Ça fait que... Et je le
répète, Mme la Présidente, la raison pour laquelle le critère de nécessité
existe, Mme la Présidente, c'est précisément pour ça, c'est justement
pour protéger la personne qui est visée par la demande de renseignements
personnels, c'est pour s'assurer que l'État, au sens large, ne soit pas... ne
dépasse pas les bornes du raisonnable et du nécessaire quand vient le temps de
demander des renseignements personnels. C'est pour ça que ça existe.
Et j'ajoute ceci, Mme
la Présidente, si ça peut rassurer la députée, nous allons introduire... je
l'ai déjà signifié publiquement, mais je ne fais pas juste le dire, on va le
faire, on va introduire un amendement, dont je peux faire la lecture, puisque
nous sommes dans une sorte de régime un peu libre, ici, là, n'est-ce pas, hein,
c'est ça?
Une voix :
...
M. Drainville : Alors, on va introduire
un amendement, Mme la Présidente, qui va dire ceci : «Toute personne
a le droit d'être informée, sur demande, du nom de toute personne qui a accédé
à un renseignement la concernant qui est
hébergé dans le système de dépôt et de communication de renseignements ou qui
autrement l'a utilisé ou en a reçu communication.
De même, elle a le droit d'être informée de la date et de l'heure de cet accès,
de cette utilisation ou de cette communication.»
Ça vise justement à
permettre, Mme la Présidente, aux parents... pas juste aux parents, mais
certainement aux parents de savoir qui a
accédé à la banque de données ou à la centrale, si on peut dire, là, qui a
accédé aux renseignements concernant sa progéniture. Donc, on va
l'introduire à 6.10... enfin, oui, c'est ça, ça va devenir 6.10.1. Donc, je
pense que c'est de nature, Mme la
Présidente... cette belle transparence que nous démontrons est de nature à
rassurer, je n'en doute point, la députée de Robert-Baldwin, je le
souhaite ardemment, en tout cas.
Et donc je trouve
que, l'un dans l'autre, quand on regarde la loi actuelle qui gouverne les
organismes publics au Québec, si on ajoute à
ça les risques que pose une intention comme celle qu'a exprimée la députée, si
jamais elle se traduisait par une
volonté législative et qu'on ajoute à ça l'amendement dont je viens de faire
lecture, Mme la Présidente, il me semble qu'on devrait trouver là
l'équilibre susceptible de nous rassurer.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Garceau : Donc, je vais demander,
parce que vous avez aussi... vous avez référé à l'article 67 de la Loi sur l'accès, l'article 37, et autres, et là
vous mentionnez un amendement, donc est-ce qu'on pourrait avoir l'amendement
dont il s'agit, si vous pourriez le mettre
sur Greffier, et de suspendre pour qu'on puisse regarder l'amendement, les
articles de loi, et tout ça, là, pour qu'on puisse avancer?
La Présidente
(Mme Dionne) : Est-ce que vous souhaitez, dans le fond, étudier
6.9 et 6.10 en même temps? Parce qu'on pourrait...
M. Drainville :
...Mme la Présidente, alors...
La
Présidente (Mme Dionne) : Oui, on l'a, mais c'est à l'article 6.10.
Donc, s'il y a consentement, on peut... parce que, là, nous étions à
l'article 6.9, mais on peut travailler 6.9 et 6.10 en simultané.
M. Drainville : Et voilà. On
est des gens bien accommodants.
• (15 h 50) •
La
Présidente (Mme Dionne) : Parfait. Donc, nous allons... Donc, c'est ça,
l'amendement est déjà transmis, donc nous allons l'afficher à
l'écran puis en faire la lecture. Et, suite à cela...
Une voix : On va suspendre.
La Présidente (Mme Dionne) :
...on va suspendre.
Alors, M. le ministre, je vous demanderais
d'abord de lire l'article 6.10, pour qu'on se situe...
M. Drainville : Le lire
formellement.
La Présidente (Mme Dionne) :
...et ensuite nous informer de l'amendement.
M. Drainville : Très bien.
Alors, article 61, article 6.10.1 de la Loi sur le ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport :
Insérer,
après l'article 6.10 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir
et du Sport, proposé par l'article 61 du projet de loi tel
qu'amendé, le suivant :
«6.10.1. Toute personne a le droit...»
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : ...juste
lire 6.10 en premier, puis après ça...
M. Drainville : Ah!
excusez-moi.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
un... Juste pour qu'on se situe.
M. Drainville : Mme la
Présidente, vous avez bien raison.
Alors, on reprend : Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 5, de la section suivante :
«[...]6.10.
Un organisme qui détient un renseignement visé par une autorisation du
gestionnaire doit le communiquer au ministre.»
Ça, c'est 6.10. Et là voulez-vous que je lise
l'amendement, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
vous plaît.
M. Drainville : Très bien.
Insérer,
après l'article 6.10 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir
et du Sport, proposé par l'article 61 du projet de loi tel
qu'amendé, le suivant :
«6.10.1. Toute personne a le droit d'être
informée, sur demande, du nom de toute personne qui a accédé à un renseignement
la concernant qui est hébergé dans le système de dépôt et de communication de
renseignements ou qui autrement l'a utilisé
ou en a reçu communication. De même, elle a le droit d'être informée de la date
et de l'heure de cet accès, de cette utilisation ou de cette
communication.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : Alors,
commentaire, peut-être, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
allez-y.
M. Drainville : Oui.
Bon, enfin, on n'apprendra pas grand-chose, mais ce n'est pas grave, ça nous
donne le temps de réfléchir.
Cet
amendement vise à prévoir le droit de toute personne qui en fait la demande
d'être informée du nom de toute personne
qui a accédé à un renseignement la concernant qui est hébergé dans le système
de dépôt et de communication de renseignements ou qui autrement l'a
utilisé ou en a reçu communication. De même, il vise à prévoir le droit de cette personne d'être informée de la date et de
l'heure de cet accès, de cette utilisation ou de cette communication. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, est-ce que vous souhaitez suspendre quelques
instants?
Mme Garceau :
Oui, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Mme Garceau : Oui, merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 53)
(Reprise à 16 h 06)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée de
Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
Nous avons recommencé la commission. Désolée.
Mme Garceau : C'est correct. Je
vais attendre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Merci beaucoup. Alors, Mme la députée, la parole est
à vous.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. J'ai pris connaissance de... M. le ministre, vous m'avez
référée à l'article 67 de la Loi sur l'accès, et aussi j'ai pris connaissance
de l'amendement à l'article 6.10. Avec respect, je ne pense pas que l'amendement 6.10.1 répond à ma préoccupation concernant
la transmission de renseignements, je vais dire, hautement personnels, que ce soient des enseignants, des
enseignantes, mais plus particulièrement des enfants, et on va parler
des enfants mineurs, en bas de l'âge de 14 ans. À titre d'exemple, je regarde
l'article 67, et ma question est l'application de l'article 67 au niveau
de... Est-ce que, lorsqu'on parle de l'organisme public... à titre d'exemple, le ministère de la Santé, est-ce que le ministère
de la Santé, en vertu de l'article 67, aurait accès au dossier ou... au dossier
médical d'un enfant en bas de l'âge de 14 ans en vertu de l'article 67?
M. Drainville : Le ministère de
la Santé, Mme la Présidente... comme on l'a déjà dit lors de nos débats précédents, le ministère de la Santé est un
ministère qui a son propre régime de gestion des données, alors que, dans le
cas qui nous concerne, la loi n° 23 va cohabiter parallèlement à la Loi sur
l'accès. Donc, le ministère de la Santé a son propre régime et n'est pas assujetti à la Loi sur l'accès, en tout cas,
en ce qui a trait au régime de gestion des données, mais je pense que M.
le légiste serait davantage en mesure de nous éclairer sur ce sujet, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
M. le légiste.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
En fait, pour peut-être plus de précision, le régime d'accès pour les
renseignements de santé prévoit des règles distinctes. On prévoit notamment, à
l'article 17 : «Toute personne a le droit d'être informée de l'existence
de tout renseignement la concernant détenu par un organisme et d'y avoir
accès.» Donc, il y a plusieurs dispositions, à la suite, qui prévoient la
manière dont le droit est mis en oeuvre, avec, peut-être, certaines restrictions, là, je ne connais pas tout
le régime très bien, mais on est dans ces eaux-là autour de l'article 17 de la
loi.
• (16 h 10) •
Mme
Garceau : Oui, bien, c'est pour ça que je pose la question,
parce qu'évidemment on est dans le système d'éducation et on est... on fait face à des mineurs. Et donc, surtout
pour les enfants en bas de l'âge de 14 ans, particulièrement, je tente de voir, là, est-ce que le ministère de
l'Éducation peut avoir accès au dossier d'un élève dans un établissement
scolaire, centre de services scolaire, surtout, là, lorsqu'il y a des
éléments, là, de... il y a un dossier médical lié à ça aussi, là, l'enfant
prend une médication...
M. Drainville : La
réponse, Mme la Présidente, c'est : Les renseignements que nous pouvons
obtenir, ce sont des renseignements qui sont à la disposition des
centres de services scolaires, qui sont en possession des centres de services
scolaires. Donc, si ces renseignements sont en possession des centres de
services scolaires, à ce moment-là, ils pourront être accessibles en vertu de
la loi n° 23.
Mme Garceau : Est-ce qu'on est certains de cette
information-là? Je vais poser la question, là, parce que je vois, au niveau du
ministère de la Santé et Services sociaux, on doit compléter un formulaire de
consentement pour le partage et la
communication des renseignements sur l'usager, donc, surtout lorsqu'on parle
d'un enfant. D'après moi, il faut obtenir le consentement
d'un parent, mais je vois déjà un formulaire de consentement qui est nécessaire
à compléter par la personne pour obtenir son dossier.
M. Drainville : La
différence, Mme la Présidente, c'est que, dans le cas du régime de santé, il
est question de renseignements qui
sont protégés par le secret professionnel. Dans le cas qui nous concerne, ce
sont les parents qui ont déposé les
renseignements ou qui ont transmis les renseignements à l'école ou au centre de
services scolaire. Donc, c'est ça, la différence.
Mme Garceau : Mais c'est... mon
point...
M. Drainville : Donc, c'est ça,
la différence.
Mme Garceau : Oui. Non, mais c'est... mon point, M. le
ministre, c'est : les parents ont transmis les renseignements pour
l'utilisation du centre de services scolaire et non pas le ministère, c'est
pour une fin particulière.
M. Drainville : ...67.
Mme Garceau : Donc, oui, je
sais, là, vous faites le 67, mais je ne suis pas convaincue que vous pouvez
outrepasser, si je peux m'expliquer ainsi, les droits des parents de donner
leur consentement pour la transmission de cette
information-là concernant... des renseignements personnels concernant leur
enfant pour des fins d'étude ou pour des fins d'enquête concernant une
situation en particulier. D'autant plus, si vous allez chercher ces
renseignements-là pour des raisons d'urgence, ponctualité, et tout ça, les
renseignements personnels, via le 6.8, paragraphe 1°, donc, vous
êtes en train d'aller chercher directement. J'ai des sérieuses questions
là-dessus.
M. Drainville : Oui,
bien, je pense que ça va répondre à la question de la députée, Mme la
Présidente, 64.1 de la Loi sur l'accès : «Les renseignements
personnels concernant un mineur de moins de 14 ans ne peuvent être
recueillis auprès de celui-ci sans le consentement du titulaire de l'autorité
parentale ou du tuteur, sauf lorsque cette collecte est manifestement au
bénéfice de ce mineur.» Donc, les parents ont déjà consenti.
Mme Garceau : ...
M. Drainville : 64.1 de la Loi
sur l'accès, les renseignements personnels concernant un mineur de moins de
14 ans ne peuvent être recueillis auprès de celui-ci sans le consentement
du parent, là, si on veut résumer.
Mme Garceau : Bien,
c'est ça, M. le ministre, qu'on dit. C'est ça qu'on dit, le parent doit donner
son consentement pour la transmission des renseignements personnels de
son enfant.
M. Drainville : C'est ça.
Alors, il l'a déjà donné, c'est ça que je vous dis. Il l'a donné. Pour que
l'école ou le centre de services scolaire
puisse l'avoir recueilli, le parent l'a donné, ce consentement-là. Et, moi, ce
que je vous dis, Mme la Présidente, c'est qu'une fois qu'il l'a donné, si vous
allez à l'article 67 par la suite... alors, 67 : «Un organisme public peut, sans le consentement de la personne
concernée, communiquer [le] renseignement», etc., à un autre organisme. Et donc c'est cette loi que nous allons appliquer,
Mme la Présidente, parce que, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, le régime prévu par le projet de loi n° 23 cohabite avec le régime existant de la loi sur l'accès aux
renseignements personnels. Et il y a une bonne raison pour laquelle,
Mme la Présidente, ce régime-là s'applique, c'est que, si on entre dans
une logique d'«opting out», c'est-à-dire que
les parents peuvent à tout moment retirer leur consentement, il devient inutile
de créer un régime comme celui que nous proposons par le projet de loi
n° 23 parce qu'on va se retrouver avec des données qui vont être incomplètes. Chaque parent va pouvoir, pour chaque
collecte, décider s'il décide de donner accès à l'information concernant
son enfant, alors ça ne donne plus rien, à ce moment-là, d'avoir un régime de
collecte de données puisque les données ne
voudront plus rien dire. Proposer ça, Mme la Présidente, c'est proposer qu'il
n'y ait pas de régime de collecte de données. En résumé, là, c'est
exactement ça.
Mme Garceau : Non, M. le
ministre, c'est une question qu'au bout du compte les parents ont un mot à
dire.
M. Drainville : Bien, ils l'ont
donné, leur consentement, c'est ce que je vous dis.
Mme Garceau : Non, parce que
64.1 dit : «Les renseignements personnels concernant un enfant mineur de moins de 14 ans ne peuvent être recueillis
auprès de celui-ci sans le consentement du titulaire de l'autorité parentale ou
du tuteur — donc, le parent — sauf lorsque cette collecte est manifestement au
bénéfice de ce mineur.» Donc, ça, c'est mon point, exactement.
M. Drainville : Il y a une
différence, Mme la Présidente, entre la cueillette puis la transmission. 64.1,
c'est la cueillette. Donc, le parent a donné
son consentement pour que la cueillette de l'information se fasse, donc le
centre de services a obtenu l'information. 67, c'est la communication du
renseignement. Alors, à 67, on peut communiquer. Donc, les organismes publics, en vertu du régime d'application général
qui concerne, donc, tous les organismes publics, sauf, je dirais, le ministère de la Santé, qui a
son propre régime, mais, de façon générale, les organismes publics au Québec,
Mme la Présidente, ont la possibilité de communiquer, puis c'est ce que dit
67 : «Un organisme public peut, sans le consentement
de la personne concernée, communiquer un renseignement personnel à toute
personne ou organisme si cette communication est nécessaire à
l'application [d'une loi au Québec].» Dans ce cas-ci, c'est nécessaire à
l'application de la Loi sur l'instruction publique et de la loi n° 23.
Et je le rappelle,
Mme la Présidente, dans le... je pense que c'est le premier article que nous
avons adopté, l'article 60 : «Dans
les domaines de sa compétence, les fonctions du ministre consistent plus
particulièrement à : adopter des mesures propres à contribuer à la
formation et au développement des personnes; assurer le développement des établissements d'enseignement; veiller à la
qualité et à l'amélioration des services éducatifs dispensés par les
établissements d'enseignement et, à cette fin, évaluer la qualité de ces
services; [enfin,] veiller à la réussite éducative; assurer un suivi du
parcours scolaire des élèves», etc., «favoriser une gestion et une planification
des ressources», etc.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre.
Mme Garceau : Je vais juste... si vous
permettez, juste suspendre quelques instants, je veux juste relire certains
articles.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'accord. Je suspends les travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16
h 20)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
reprenons maintenant les travaux. Donc, Mme la députée de Robert-Baldwin,
la parole est à vous.
Mme Garceau :
O.K. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Très
important de s'assurer à tout moment que les droits des enfants seront
protégés. Je comprends l'objectif du ministre pour la transmission de
renseignements personnels, mais au bout du compte il faut s'assurer que, dans
ce projet de loi, nous allons protéger les droits des enfants.
Et surtout, en
relisant l'article 64.1 puis... Je vais vous donner un exemple, on va
l'appeler Samuel. Samuel commence l'école maternelle, tout va bien. Première
année, troubles de comportement, il y a un incident. Après ça, il prend... il y
a un diagnostic d'autisme. Diagnostic d'autisme, il doit peut-être être dans
une classe pour les enfants avec des besoins
particuliers. Il y a un incident, peut-être, sixième année, de violence. Et
donc le parent de Samuel... C'est de l'information qui a été ajoutée à
son dossier à l'école.
M. Drainville : ...il a été victime ou il
a... Il a été victime d'un acte de violence ou il a commis un geste de violence?
Mme Garceau :
Il a commis un geste, commis un geste.
M. Drainville :
D'accord. D'accord.
Mme Garceau : Mais, commis ou victime,
c'est quand même... Je ne pense pas, pour les fins de la discussion, qu'il y a vraiment une distinction à faire, dans
le sens que... Puis je reviens au libellé de l'article 64.1, parce que ce n'est
pas des renseignements ou de l'information
personnelle dont... le centre de services scolaire ou l'établissement scolaire
a recueilli, c'est de l'information qui a été, au fil du temps, ajoutée au
dossier de cet enfant.
Et donc, là, on
arrive à un moment où le ministère fait une demande, il y a une autorisation
pour obtenir des renseignements concernant
cet enfant en particulier, qui va être identifié, mais à aucun moment est-ce
qu'on a demandé le consentement de son parent pour ce que... je vais
dire la cueillette de l'information. Vous comprenez? La cueillette de l'information, et donc... parce qu'au bout du
compte, dans ce genre de scénario, je ne veux pas utiliser le mot «transfert d'information»,
c'est vraiment la cueillette de l'information au ministère. D'après moi, vous
allez avoir besoin du consentement du parent, en vertu de l'article 64.1.
M. Drainville :
Mme la Présidente, comme il est 16 h 29 et 14 secondes, je
suggère que nous nous laissions sur cette présomption, affirmation et question,
toutes enveloppées en une, et qu'on se reparle la semaine prochaine, n'est-ce pas, et qu'on se souhaite un beau
week-end. Bien, enfin, il n'est pas tout à fait arrivé, puisqu'il nous reste
encore une soirée de travail et toute
une journée demain, mais je salue mes collègues. Merci beaucoup, chers
collègues. Merci beaucoup aux collègues d'en face, et on se souhaite...
Une voix : À
mardi.
M. Drainville :
On se retrouve mardi prochain. Ça vous ça, ça, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre.
Donc, compte
tenu de l'heure, j'ajourne les travaux jusqu'au mardi 24 octobre, à
9 h 45. Bonne fin de journée à tous.
(Fin de la séance à 16 h 30)